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DICTIONNAIRE GÉNÉRAL
DE LA
LANGUE FRANÇAISE
DU COMMENCEMENT DU XVli= SIÈCLE JUSQU'A NOS JOURS
SOCIETE ANONYME D IMPRIMERIE DE VILLEFR ANCnE-DE-ROUERGUE
Jules Bardocx, Directeur.
\
\ «^nîp V ;Z3^cy^
DICTIONNAIRE GÉNÉRAL
DE LA
LANGUE FRANÇAISE
DU COMMENCEMENT DU XVI? SIÈCLE JUSQU'A NOS JOURS
PKECEDE D UN
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE
ET CONTENANT ;
d» LA PRONONCIATION FIGURÉE DES MOTS ;
2° LEUR ÉTYMOLOGIE; leurs TRANSFORMATIONS SUCCESSIVES, AVEC RENVOI AUX CHAPITRES DU TRAITÉ
QUI LES EXPLIQUENT, ET l'exEMPLE LE PLUS ANCIEN DE LEUR EMPLOI*,
3» LEUR SENS PROPRE, LEURS SENS DÉRIVÉS ET FIGURÉS, DANS l' ORDRE A LA FOIS HISTORIQUE ET LOGIQUE
DE LEUR développement;
4° DES EXEMPLES TIRÉS DES MEILLEURS ÉCRIVAINS, AVEC INDICATION DE LA SOURCE
DES PASSAGES CITÉS
Adolphe HATZFELD
PROFESSEUR DE RHÉTORIQUE AU LYCEE LOUIS-LE-GRAND
Arsène DARMESTETER
PROFESSEUR DE LITTERATURE FRANÇAISE DU MOYEN AGE ET D HISTOIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE
A LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS
AVEC LE CONCOURS DE
M. Antoine THOMAS
CHARGE DU COURS DE PHILOLOGIE ROMANE A LA FACULTE DES LETTRES DE PARIS
PARIS
LIBRAIRIE G H. DELAGRAVE
15, RUE SOUFFLOÏ, lo
Pc
t. I
A.
p^ INTRODUCTION
I. — L'ouvrage que nous présentons au public est un Dictionnaire de la langue
française depuis le commencement du xvn" siècle jusqu'à nos jours. Il a pour objet,
non seulement de définir les mots de la langue écrite ou parlée, d'en déterminer les
diverses applications, d'en indiquer le véritable emploi, mais encore de rendre compte
de cet emploi et d'en expliquer l'origine. C'est un dictionnaire raisonné de l'usage,
pendant trois siècles, des changements que la langue a subis durant cette période
et des causes qui ont amené ces changements.
Nous avons essayé de répondre aux besoins du plus grand nombre, sans rien
sacrifier de la sévérité de la science ; de composer une œuvre simple, claire et intel-
ligible pour tous, en observant scrupuleusement les règles de la méthode histo-
rique; car, puisque les mots naissent, se développent et se transforment dans le
temps, ils ont une histoire. Cette histoire ne s'adresse pas seulement aux érudits;
elle intéresse tous ceux qui veulent connaître exactement le sens des mots qu'ils
emploient. Comme on l'a fort bien dit, l'érudition est ici, non l'objet, mais l'instru-
ment, et ce qu'elle apporte d'historique est emptloijé à compléter l'idée de l'usage, idée
ordinairement trop) restreinte *.
Mais suffit-il de présenter un tableau complet des formes et des acceptions suc-
cessivement employées, pour faire connaître l'histoire d'un mot? Est-ce là que se
borne la méthode historique, quand il s'agit du langage, c'est-à-dire d'une matière
que transforme incessamment l'activité de l'esprit? Peut-on dire enfin, avec l'éminent
auteur des lignes qu'on vient de citer, que l'usage com,plet a en lui sa raison^, ce
qui suppose qu'aucune idée supérieure ne le dirige? Nous croyons le contraire, et
c'est ce qui doit justifier le travail que nous avons entrepris.
La méthode historique ne consisle pas simplement à faire connaître les divers
sens d'un mot, en partant de la signification première , de laquelle toutes les autres
sont sorties. Après avoir constaté, recueilli les faits, il faut en montrer le lien et l'en-
chaînement. Comment ranger les divers sens dans l'ordre où ils se sont succédé, si
l'on ne démêle les causes qui ont déterminé cet ordre? Si la suite des événements poli-
tiques a sa raison d'être, les énumérer dans l'ordre chronologique, sans chercher les
causes qui en ont amené la succession, c'est faire de la chronique et non de l'histoire ;
1. LiTTRÉ, préface du Dîdionna/re, p. V.
2. Id., ibid.
DICT. FRANC.
/ n INTRODUCTION
de môme, si le langage sert à exprimer la pensée, les mots ne sauraient passer du sens
primitif aux sens dérivés et figurés sans suivre un certain ordre, qui a son explica-
tion rationnelle ; et l'on doit chercher dans les lois de la pensée la cause historique
des transformations auxquelles les mots ont été soumis.
n. — Lorsqu'on embrasse les différentes acceptions d'un mot dans leur ensemble,
il s'en dégage le plus souvent une notion commune qui les domine et les rattache les
unes aux autres. Cette notion n'est point une conception abstraite et arbitraire ; elle
a existé réellement dans l'esprit du peuple; elle a été la raison supérieure des modi-
fications que le sens a subies. La négliger ou l'ignorer, c'est supprimer l'élément
essentiel de l'histoire du mot ; car c'est omettre le point de vue selon lequel il a été
considéré d'âge en âge, c'est-à-dire le fait principal qui a déterminé, en vertu de la
logique de l'esprit humain, le passage d'une signification à une autre.
Cette notion commune est facile à saisir dans certains mots, dont la simple
logique a déterminé le développement. Ainsi, dans le mot bouche, la pensée va natu-
rellement du premier sens à ceux qui en dérivent : bouche à feu, bouche de chaleur,
les bouches du Rhône, Dans le mot feuille, l'idée d'une chose plate et mince conduit
de la feuille d'arbre à la feuille de papier, à la feuille de métal.
Il n'en est pas de même de certains mots, dont l'histoire est plus complexe et
dans lesquels le chemin parcouru par la pensée ne s'imposait pas nécessairement à
l'esprit.
Tel est \q. vivoi partir , dont le sens actuel, quitter un lieu, ne sort point naturel-
lement du sens primitif, partager [partiri] , qu'on trouve encore dans Montaigne :
« Nous partons le fruit de notre chasse avec nos chiens ^ » Que s'est-il passé? L'idée
de partager a conduit à l'idée de séparer : « La main lui fu du cors partie ^ » Puis
on a dit, avec la forme pronominale : se partir, se séparer, s'éloigner : « Se partit du-
dict lieu '\ » Et, par l'ellipse du pronom se, on est arrivé au sens actuel : quitter un
lieu.
Tel est le moi gagner [^wx.i" siècle guadagnier), de l'ancien haut allemand *ivai-
danjan, paître (en allemand moderne weiden). Cette signification première du mot est
encore employée en vénerie : « Les hôtes sortent la nuit du bois, pour aller gagner dans
les champs. » Comment a-t-elle amené les divers sens usités de nos jours : avoir ville
gagnée, gagner la porte, gagner de l'argent, gagner une bataille, gagner un procès,
gagner ses juges, gagner une maladie? L'idée première 2iaître conduit à l'idée de
trouver sa nourriture; de là, dans l'ancien français, les sens qui suivent : r cul-
tiver : « Blés semèrent et gaaignèrent* » {cf. de nos jours regain); 2° chasser (c/. l'al-
lemand moderne Weidmann, chasseur) et piller, faire du butin : « Lor veïssiez... che-
vaus gaaignier et palefroiz et muls et mules, et autres avoirs "\ » « Ils ne sceurent
où aler plus avant pour gaegnier«. » L'idée de faire du butin conduit à l'idée de
se rendre maître d'une place : « Quant celle grosse ville... fu ensi gaegnie et robée'. »
« Avoir ville gagnée. » Puis l'idée de s'emparer d'une place conduit à l'idée d'oc-
cuper un lieu où on a intérêt à arriver : gagner le rivage, gagner le port, il est parvenu
à gagner la porte; par extension, le feu gagne la maison voisine, et, au figuré, le
sommeil le gagne. En même temps se développe une autre série de sens : faire un
1. Essais, I, 40.
2. Roncevaux, p. 115.
3. Rabeiais, Pantagruel, u, 5.
4. Wace, lirul, 1206.
5. ViLi.KiiARDouiN, § 244 (Waillv).
6. Froissart, I, § 171 (Luce, t. II, p. 158).
7. Id., iOid.
INTRODUCTION m
profit : gagner de l'argent, gagner l'enjeu d'une partie, d'une gageure, gagner le gros
lot d'une loterie; par analogie, obtenir un avantage sur quelqu'un : gagner une
bataille, un procès, le ptrix de la course; gagner l'affection, le cœur de quelqu'un; et,
par une sorte d'ellipse, gagner quelqu'un au jeu, gagner quelqu'un de vitesse à la
course, gagner quelqu'un par des présents. Enfin l'on applique le mot ironiquement
à ce qui est tout le contraire d'un avantage : il n'y a que des coups à gagner, il a gagné
2ine bonne pleurésie, il a gagné cette maladie en soignant son frère. Partout se montre
à travers ces transformations le trait commun qui domine et relie entre eux les divers
sens du mot gagner, l'idée d'acquérir, d'obtenir quelque chose qui profite ; et l'on suit
€n quelque sorte cette idée dans les phases diverses de la vie sociale, appliquée
d'abord aux fruits que la terre fournit à l'homme, puis au produit de sa chasse,
au butin qu'il fait à la guerre, enfin au profit qu'il tire du commerce et de l'indus-
trie, etc. C'est cette idée générale, toujours présente, qu'il faut mettre en lumière,
pour donner véritablement l'histoire d'un mot.
Mais l'esprit ne suit pas toujours cette voie simple, qui consiste à étendre une
même idée à une série de sens analogues au sens primitif. Au lieu de partir d'un
caractère unique appliqué successivement à des objets différents, il peut considérer
dans l'objet primitif divers caractères, dont chacun sert de point de départ à autant
d'extensions ou de groupes d'extensions nouvelles.
he pain est un aliment fait d'une masse de farine pétrie et cuite au four; de là
trois idées : l'idée de masse, l'idée de pâte et l'idée d'aliment. L'idée d'aliment con-
duit au sens figuré de subsistance : avoir le pai?i quotidien, gagner son 'pain. L'idée de
pâte conduit au sens de pain à cacheter, de 'pain à chanter. L'idée de masse conduit
au sens àepai7i de sucre, ào, pain de suif.
hdi queue d'un animal, considérée comme appendice du corps, donne la queue de
la poêle, et, au figuré, la queue d'un parti; considérée dans sa forme allongée, la
queue de billard, et, au figuré, la queue des spectateurs.
La flamme est l'incandescence d'un gaz ; une figure, tirée de cette incandescence,
en fait le synonyme d'amour ardent; une autre figure, tirée de la forme et du mou-
vement de la flamme, en fait le nom d'une banderole.
Dans ces exemples, comme dans les précédents, il y a extension du sens pri-
mitif, mais avec cette différence que le point de départ, simple dans les premiers
[feuille, gagner), est multiple dans les derniers [pain, queue, flammé).
Dans d'autres cas, l'esprit commence par appliquer, comme tout à l'heure, le
nom de l'objet primitif à un second objet qui offre avec celui-ci un caractère commun;
mais ensuite, oubliant pour ainsi dire ce premier caractère, il part du second objet
pour passer à un troisième qui présente avec le second un rapport nouveau, sans
analogie avec le premier ; et ainsi de suite, de sorte qu'à chaque transformation la rela-
tion n'existe plus qu'entre l'un des sens du mot et le sens immédiatement précédent.
Mouchoir est d'abord l'objet qui sert à se moucher [*muccare, de m?icus). La pièce
d'étoffe qui sert à cet usage donne bientôt son nom au motichoir dont on s'enveloppe
le cou. Or celui-ci, sur les épaules des femmes, retombe d'ordinaire en pièce triangu-
laire ; de là le sens du mot en marine : pièce de bois triangulaire qu'on enfonce dans
un bordage pour bouclier un trou.
Romaji signifie au moyen âge tout ouvrage écrit en roman, c'est-à-dire en langue
vulgaire, en français. Plus tard, au xv" siècle, il désigne les compositions du moyen âge,
en vers ou en prose, qui contiennent des histoires fabuleuses. Puis il prend le sens
d'histoire fabuleuse composée sur le modèle des anciens romans et spécialement sur le
modèle des romans de chevalerie ; de là le sens moderne : récit d'aventures imaginaires.
Bureau désigne primitivement une sorte de bure ou étoffe de laine : n'étant vêtu
,v INTRODUCTION
que de simple bureau '. Puis, d'extension en extension, il signifie le tapis qui couvre
une table à écrire ; la table à écrire à laquelle cette étoffe sert de tapis ; le meuble sur
lequel on écrit habituellement; la pièce où est placé ce meuble; enfin les personnes qui
se tiennent dans cette pièce, à cette table (dans une administration, dans une assemblée) .
On a vu jusqu'ici un même mot s'appliquer à des objets de plus en plus nom-
breux, en vertu d'analog-ies multiples que l'esprit découvre entre l'objet primitif et
les autres objets que le mot sert à désigner. Grâce à ces extensions graduelles, la com-
préhension du mot va toujours en s'élargissant. Dans certains cas, au contraire, la
marche de la pensée est inverse; le mot commence par désigner un ensemble, une
collection d'objets; puis, par une suite de restrictions qui en bornent l'application à
certains cas spéciaux, il arrive à ne plus désigner qu'une partie limitée de ce qu'il
embrassait dans sa signification première.
Pis [depectus] est d'abord la poitrine d'un homme, d'un animal quelconque,
avant de désigner uniquement la mamelle de la vache ou de la chèvre. L'auteur de la
Chanson de Roland nous montre la barbe de Charlemagne qui flotte sur son piz :
Et par la barbe qui al piz me ventèle^.
Labourer (de laborare) s'applique à tout travail, avant de se dire seulement du
travail de la terre. Dans Villehardouin , l'armée laboure pour refaire un pont : « Li
baron firent toute jor labourer ^ost^ »
Menuisier s'est dit primitivement de l'ouvrier d'un corps de métier quelconque
qui était chargé des ouvrages les plus menus, les plus délicats : il y avait des menui-
siers en serrurerie, en orfèvrerie, etc.
Veez cy ung ouvrier
D'or et de pierres menuisier''.
Vers la fin du xvi" siècle, le mot finit par se restreindre aux ouvriers qui travail-
lent le bois.
Dans les mots qu'on vient de citer, le sens général disparaît peu à peu, et le sens
spécial survit seul. Il est d'autres mots dont la signification se resserre par degrés ,
sans qu'aucune de leurs acceptions cesse d'être en usage, depuis la plus étendue
jusqu'à la plus restreinte.
Le monde signifie proprement l'univers : la création du monde. Il désigne spé-
cialement le globe terrestre : voyage autour du monde; puis une partie de la terre :
le nouveau monde; puis les hommes qui habitent sur la surface de la terre : Jésus
est le Sauveur du monde; puis la société des hommes : l'opinion du monde; puis un
groupe d'hommes : aller dans le monde; enfin plusieurs personnes, ou même une
seule : est-il ve?iu du monde ?
Le mot couvert, appliqué au service de la table, désigne d'abord tout ce dont on
couvre une table à manger : 7nettre, ôter le couvert; puis une partie de ces objets :
mettre le couvert de quelqu'un; puis la simple réunion de la cuiller et de la four-
chette : im couvert d'argent.
Amsi, tantôt la langue, obéissant aux lois de l'analogie, poursuit dans ses exten-
sions les plus éloignées une idée première toujours apparente à travers ses transfor-
mations [feuille, gagjier) ; ou elle étend le nom de l'objet primitif à d'autres objets
qui présentent avec celui-ci des séries diverses de caractères communs [pain, queue,
1. BoiLEAU, Satires, 1.
2. Chanson de Roland, 48.
3. Villehardouin, 75.
4. Jaq. MiLET, Destruction de Troye, 1378, Stengel (dans Godefroy).
INTRODUCTION v
flamme) ; ou elle fait passer le nom d'un premier terme à une succession d'objets
différents, par l'extension du caractère commun qui relie chacun des termes de la série
à celui qui le précède [mouchoir, roman, bureau). Tantôt, par une marche directe-
ment opposée, elle procède de restrictions en restrictions, rétrécissant plus ou moins
le caractère général exprimé par le terme primitif [pk, labourer, menuisier; monde,
couvert).
Tels sont les procédés principaux auxquels l'esprit a recours pour transformer le
sens des motâ. Dans certains cas il applique à la fois plusieurs de ces procédés et les
fait concourir au développement d'un môme terme. Le mot timbre en fournit un
curieux exemple.
Timbre, du latin tympanum (latin populaire timbanum), a voulu dire primitivement
tambourin ; ensuite il a signifié une cloche sans battant sur laquelle on frappe avec
un marteau , puis la sonorité particulière aux différents instruments de musique ; il
a été employé au sens de bassin* ; on a donné ce nom, dans les armoiries, au casque
qui surmonte l'écu ; enfin, il a désigné la marque de l'État sur le papier dont on doit
se servir pour certains actes. Où est le lien de ces significations variées? Nous le
trouvons dans la signification primitive du mot : tambour de forme hémisphérique.
De ce premier sens, par une série d'extensions analogues à celles que présente le
mot bureau, sortent les sens qui suivent : la calotte de métal qu'un marteau fait
résonner, la manière dont résonnent les diverses sortes d'instruments et le caractère
de la sonorité, qui résulte de la combinaison des harmoniques avec le son fonda-
mental. Mais dans cette calotte de métal on peut considérer un autre caractère
(comme on l'a vu pour les mots/)«m^ queue, flamme) : ici, c'est la forme arrondie
qui, par un développement analogue à celui du mot feuille, fait appliquer le mot
premièrement à une sorte de bassin circulaire; puis à la calotte du casque qui sur-
monte l'écu dans les armoiries. De là le moi timbre arrive à désigner le cimier et tout
€e qui sert à couvrir le haut de l'écu; puis les armes de la personne, marquées sur les
objets qui lui appartiennent; enfin les armes de l'Etat, imprimées sur le papier dont
l'usage est imposé pour certains actes.
L'histoire d'un mot, ainsi retracée, permet de saisir le sens propre, sans cesse
modifié par l'usage, et de suivre le travail continu de la langue qui, partant de la signi-
fication première, l'étend ou la restreint de siècle en siècle, suivant les besoins de la
pensée.
in. — Bien que notre travail ait pour objet la langue du xvn% du xviii" et du
xix° siècle, nous remontons à la langue du moyen âge, à l'ancien français, au latin
populaire et au bas latin, lorsque cela est nécessaire pour expliquer l'usage moderne.
La langue que nous parlons et que nous écrivons est pleine d'expressions, de
tournures dont elle ne peut rendre compte par elle-même, et qui s'expliquent par des
faits anciens, depuis longtemps oubliés, qui survivent dans l'idiome moderne comme
les derniers témoins d'un autre âge.
On peut le voir dans un certain nombre de mots, dont la signification pre-
mière est tombée en désuétude après avoir donné toute une famille de rejetons, et ne
se retrouve plus que dans un emploi particulier, qui fait revivre le sens primitif
éteint dans la langue générale.
Tels sont les mots : partir (du lutin pa?'ti)n), dont la signification première jo«t?'^«-
<)ier, conservée dans le composé répartir, a disparu dans le simple, comme on l'a vu
plus haut, pour faire place à un sens nouveau : quitter un lieu, et se retrouve seule-
1. « Jettans ne sçay quoy dedans le timbre, dont soudain fut l'ebulilion de l'eau restraincte. » Rabelais, v, 45.
VI INTRODUCTION
ment dans la locution fig-urée avoh' maille à partir avec quelqu'un, avoir quelque
chose à démêler avec lui ; proprement avoir maille (monnaie ancienne trop petite pour
être partagée) à partir (à partager) avec quelqu'un;
Témoin (du latin testimo7îiwn), qui voulait dire primitivement témoignage, qui
plus tard a pris le sens de personne qui témoigne, et dont le sens primitif s'est con-
servé dans V expression j)re7îdre quelqu'un à te'moin;
Règne, qui ne conserve sa signification première de royaume, usitée en ancien
français, que dans les expressions figurées règne végétal, règne minéral, règne animal;
Traire (du latin trahere)^ dont le sens primitif tirer, conservé dans les composés
extraire, soustraire, a fait place au sens de tirer le lait du pis de la vache, de la chèvre,
et ne se retrouve plus que dans l'expression technique or, argent trait, tiré à la filière ;
Cueillir (du latin colligere), dont le sens primitif réunir , conservé dans le com-
posé recueillir, s'est appliqué d'abord à l'idée de réunir des fleurs ou des fruits
(en les détachant de la tige) , puis a fait place au sens de détacher de la tige même
une fleur, un fruit unique : cueillir une rose, une pomme, et ne se retrouve plus
avec sa signification première que dans des termes de métiers : en verrerie, où
l'ouvrier cueille avec la canne le verre en fusion ; en maçonnerie, oii l'ouvrier cueille
avec la truelle le plâtre gâché, etc.
Il en est de même de certaines formes, de certains tours.
On dit : elle se fait fort de réussir, et dans cette construction on prend fort pour
un adverbe. Or, dans cet exemple, nous trouvons un reste de la déclinaison ancienne de
toute une classe d'adjectifs : fort, grand, etc., qui, comme les adjectifs latins corres-
pondants, fortis, grandis, avaient une forme unique pour le masculin et le féminin.
C'est ainsi que l'on dit encore : la grand mère, la grand messe.
La vieille langue disait sans article : manger pain, se nourrir avec pain, manquer
de pain. On a dit ensuite, avec l'article partitif : manger du pain, se nourrir avec du
•pain; la forme ancienne a survécu avec la préposition de : manquer de pain, se
nourrir de pain (et non de du pain).
L'ancienne langue unissait les unités aux dizaines, aux centaines, aux mille,^
par la conjonction et : vingt et deux, cent et trois :
Quoique ignorante à vingt et trois carats*.
La conjonction et ne s'emploie plus que devant l'unité : trente et un, les mille et une
nuits.
L'ancien français traduisait la double forme du comparatif latin doctior quam
Petrus et doctior Petro par deux formes difl^érentes : pilus savant que Pierre, et plus
savant de Pierre. Cette dernière construction a disparu, sauf dans les locutions : il a
plus, il a moins de vingt ans; ils étaient plus, ils étaient moins de cent.
La vieille langue pouvait intercaler le complément du verbe entre l'auxiliaire
avoir et le participe passé s'accordant avec le complément. On lit dans Corneille :
Aucun étonnement n'a leur gloire flétrie 2,
là où nous dirions aujourd'hui : n'a flétri leur gloire. Cette ancienne tournure , dont
les exemples abondent encore chez les poètes du xvn^ siècle, a disparu de la langue,
môme en poésie, excepté dans certaines locutions consacrées, ou lorsque les mots
tout, rien, beaucoup, peu, servent de complément : il a toute honte bue; il a beau-
coup bu ; il a peu mangé; il a tout fait; il n'a rien oublié. Ainsi nous remontons au
1. La Fontaine, Fables, vu, 15.
a. Horace, m, y.
INTRODUCTION vu
delà de la fin du xv!" siècle, lorsqu'il s'agit d'expliquer des mots ou des tours mo-
dernes dont on ne saurait rendre raison sans revenir au passé.
Mais ce n'est pas seulement à l'ancien français et à ses sources directes que nous
demandons l'explication du français moderne. Le Las latin, trop négligé jusqu'ici,
apporte aussi de précieux renseignements sur les origines de l'usage actuel. Si notre
langue, pour la constitution de sa grammaire et pour une partie de son lexique, sort
du latin populaire des Gaules, elle a subi pendant tout le moyen âge l'intluence du
bas latin, cette langue nouvelle que la théologie et la scolastique ont tirée du latin
classique, en le modifiant pour l'approprier aux besoins nouveaux de l'esprit, et dans
laquelle ont écrit les penseurs et les philosophes les plus éminents de cette époque.
Si nous comparons le bas latin au latin de Cicéron et de Tite-Live, nous ne pouvons
y voir qu'une langue corrompue ; si nous le considérons en lui-même, cette continua-
tion barbare du latin classique est à la fois une langue originale, qui sert à traduire
des idées, des sentiments jusqu'alors inconnus, et une des sources du français mo-
derne, en ce qui concerne l'expression des idées abstraites, philosophiques, reli-
gieuses, scientifiques, juridiques. Tantôt il introduit dans la langue tout un ensemble
de mots : agens, l'agent; œitecedens, l'antécédent; esse, l'être; carnalis, charnel;
habitualis, habituel; convictio, conviction; glorifie atio , glorification; mortifieatio ,
mortification; immaterialis, immatériel, etc. Tantôt il y apporte des sens nouveaux :
abnegatio (en latin refus), abnégation, sacrifice de soi-même; devotio (en latin
dévouement), dévotion; confessio (en latin aveu), confession, aveu des péchés au prê-
tre ; œdificatio (en latin action de bâti?') , édification ; peregrinus (en latin étrange?') ,
pèlerin; medianwn (en latin milieu), moyen; commtinicare (en latin communiquer),
communier; abstractio (en latin retranchement), abstraction; abstractum (en latin
chose retranchée), l'abstrait; concretum (en latin solidifié), le concret; individuus (en
latin indivisible), l'individu, etc.
La méthode historique fait ainsi connaître les changements par lesquels chaque
mot a passé et les causes particulières qui ont amené ces changements.
IV. — Mais le Dictionnaire ne peut expliquer les lois générales qui ont dominé
l'action de ces causes particulières. L'exposition de ces lois est l'objet d'un Traité de
la formation de la langue qui sera placé en tête de l'ouvrage.
La première partie de ce traité indique les sources diverses du lexique français.
C'est d'abord le fonds primitif des mots du latin populaire, accru des éléments étran-
gers, celtiques, germaniques, slaves, espagnols, italiens, sémitiques, etc., que les
relations de la France avec les autres peuples ont importés dans la langue, depuis
ses origines. A cette masse de mots indigènes ou naturalisés, soumise aux lois de la
dérivation et de la composition populaire, vient s'ajouter un vocabulaire nouveau,
créé non plus par le peuple, mais par les lettrés, et composé de mots de formation
savante, que les clercs du moyen âge ont empruntés au bas latin, les humanistes au
latin classique, les savants de la Renaissance ou des temps modernes au latin et au
grec classiques, suivant les procédés des langues anciennes. Telles sont les diverses
couches de formation qui, se superposant en quelque sorte, ont produit le vaste
ensemble de la langue moderne et dont nous étudions tour à tour l'influence sur la
forme extérieure des mots et sur leur signification.
Ce n'est là que le commencement de la tâche; les mots, en effet, sont formés de
sons qui varient selon les temps et les lieux ; ils subissent des flexions grammaticales ;
enfin ils se combinent de façons diverses pour former des phrases. La deuxième partie
du traité a pour objet les lois phonétiques qui ont modifié par degrés la prononcia-
tion. Dans la diversité des changements qui ont atteint les mots du latin populaire et
vni INTRODUCTION
continuent à transformer les mots de création nouvelle, on démêle un ensemble de
lois qui agissent avec une régularité presque absolue ; et l'on constate que ces lois
ont déterminé peu à peu pour notre idiome un nouveau système de prononciation,
qui a son originalité propre en face du système latin, et auquel ont dû se soumettre,
pour vivre dans la langue, les mots de formation savante ou d'importation étrangère.
Dans la troisième partie on étudie les formes grammaticales, dans leur déve-
loppement historique, depuis les origines latines, et la suite des changements par
lesquels ont passé les diverses parties du discours. On assiste à la formation d'un
système nouveau de déclinaison et de conjugaison, qui met en lumière, d'une part, la
loi générale en vertu de laquelle les langues tendent à devenir de plus en plus analy-
tiques; de l'autre, la forme spéciale imprimée à ce mouvement dans notre pays, en
vertu de laquelle la grammaire du latin populaire est devenue la grammaire du fran-
çais moderne.
Enfin la quatrième et dernière partie est consacrée à l'étude des variations de
la syntaxe, nécessaire pour expliquer certains tours qui ont leur place dans le dic-
tionnaire de la langue. On retrouve ici l'action du même principe d'analyse, qui
décompose lentement la phrase des Latins, et qui substitue à leur construction libre
et synthétique une construction nouvelle, oii les éléments principaux de la phrase se
succèdent suivant un ordre logique et ont leur place en quelque sorte obligée dans le
corps de la proposition.
Le Traité et le Dictionnaire, qui s'y réfère sans cesse, se complètent donc l'un
l'autre : le premier est la synthèse raisonnée des faits multiples et divers qui sont
analysés dans le second ; il présente l'exposition théorique des lois qui régissent la
langue ; il trace les cadres réguliers où chacun des termes disposés dans le Diction-
naire selon l'ordre alphabétique trouve la place que son origine, sa forme et sa signi-
fication lui assignent.
II
Après avoir exposé la méthode générale que nous avons suivie, nous allons en
montrer l'application à la nomenclature, c'est-à-dire au choix des mots qui compo-
sent le Dictionnaire ; à X étymologie , à la définition, au classement des sens et au choix
des exemples.
L — NOMENCLATURE
Nous avons essayé de rendre notre vocabulaire assez complet pour répondre aux
besoins des différentes classes de lecteurs. Il est inutile de dire que nous n'avons pas
prétendu donner tous les mots de la langue ; qui pourrait tracer la limite où s'arrête
le lexique d'un idiome encore vivant ?
La nomenclature d'un dictionnaire est délicate à établir. Les uns l' étendent outre
mesure et acceptent tous les mots sans contrôle, quelle qu'en soit la nature ou la pro-
venance. D'autres tendent à la restreindre et proscrivent sévèrement les mots anciens
comme surannés, les néologismes comme des innovations téméraires, les mots popu-
laires comme entachés de vulgarité.
INTRODUCTION is
Admettre avec Fénelon * qu'on peut à volonté restreindre ou étendre le vocabu-
laire d'une langue, c'est méconnaître les conditions suivant lesquelles se développe le
langage humain. L'usage est ici le suprême arbitre ; c'est lui qui donne la vie aux
mots de formation nouvelle, qui la retire à ceux qui tombent en désuétude, qui par-
fois rajeunit des mots vieillis et surannés. Mais il ne faut pas croire que son action
s'exerce au hasard et par caprice. Quand Vaugelas dit que l'usage fait beaucoup de
choses par raison, beaucoup sans raison, et beaucoup contre raison'^, cela veut dire
simplement que la raison ne discerne pas toujours les motifs qui ont déterminé l'usage ;
mais ces motifs existent : ce sont les faits complexes et multiples qui constituent la
vie des peuples. Les besoins matériels ou intellectuels des hommes, et les idées, les
institutions, les mœurs, les coutumes qui y correspondent, contiennent la raison
visible ou cachée du mouvement qui fixe ou renouvelle le lexique des langues.
Nous avons eu sous les yeux tous les matériaux accumulés par les lexicographes
jusqu'à nos jours, et, pour ne parler que des plus récents, l'œuvre de Littré avec son
Supplément^ lo, Dictionnaire français-allemaiid àe. Sachs, qui ajoute au Dictionnaire
de Littré des milliers de mots populaires, techniques et scientifiques ; diverses études
publiées dans lesrevues philologiques, les dictionnaires spéciaux de mathématiques,
de physique, de chimie, d'histoire naturelle, de médecine, d'architecture, d'histoire,
d'archéologie, d'arts et métiers, etc.; toutes ces richesses ont passé devant nous,
mais nous avons dû faire un choix. Le véritable lexique d'une langue ne se compose
que des mots qui ont un emploi déterminé dans la langue écrite ou parlée. Les néo-
logismes que chaque jour voit naître ne pénètrent pas tous dans la circulation.
Comme toute langue vivante , le français peut créer et crée sans cesse des termes
nouveaux, qui répondent à des besoins généraux ou à des besoins individuels. Les
premiers entrent naturellement dans la langue; des seconds, elle ne garde que ceux
qui l'enrichissent de quelque heureuse création.
Il faut distinguer, parmi les néologismes, les mots de formation populaire, pro-
duits naturels de la langue vivante, dont la fécondité est inépuisable, et les mots de
formation savante, qu'un érudit compose dans son cabinet, d'une manière arbitraire,
artificielle. Les premiers nous ont trouvés plus disposés à leur donner place dans
le lexique, parce qu'ils étaient marqués de l'empreinte française.
Pour la terminologie spéciale des arts et métiers, de la flore et de la faune,
qui appartient à la langue populaire, nous avons tâché de n'omettre aucun terme
utile. Mais nous n'avions pas à faire entrer dans le Dictionnaire tous les termes em-
ployés encore aujourd'hui dans les divers patois sortis du latin populaire des Gaules,
et conservés sur tel ou tel point du territoire. Nous avons admis seulement ceux dont
l'usage était resté commun à toute une région de la France. Dans les œuvres des
auteurs contemporains qui, à l'exemple de ceux du xvi" siècle, accordent une large
place aux termes dialectaux, nous n'avons recueilli que les mots qui tendent à péné-
trer dans l'usage. Nous ne devions pas oublier que nous composions un dictionnaire
de la langue commune. Nous n'avons donc fait exception en faveur d'un terme pure-
ment local que lorsqu'il éclairait d'un jour nouveau tel ou tel mot de la langue usuelle.
Nous avons pu rectifier un assez grand nombre de mots techniques altérés par
des causes diverses. Ici, des termes faussement introduits par une erreur typogra-
phique : accolement pour accotement , espace compris entre les fossés d'un chemin
et la chaussée ; «?«cre boueuse, l'ancre de toue, la plus petite des ancres d'un navire,
pour ancre toueuse ; calepin, morceau de peau qu'on met sous la balle, dans la cara-
i . Lettre à l'Académie, 3.
2. Vaugelas, Remarques sur la langue française, préface.
X INTRODUCTION
bine, pour canepin, épiderme de peau d'agneau; bassage (g-onflement du cuir), pris,
selon toute apparence, t^out passage, comme semble l'indiquer \emot passe meiit, cuve
dans laquelle le tanneur passe les peaux pour les faire gonfler. Ailleurs, des termes
dénatures par une prononciation non autorisée : marteau d'assiette, marteau for-
mant hache d'un côté, pour marteau d'aissette (du latin ascia, hache); échanger
(le linge) pour essanger. Un de nos plus célèbres architectes, dans un livre sur le
monument qu'il avait construit, donnait à certains ornements striés le nom de
berclés : nous sommes arrivés à reconnaître qu'une prononciation vicieuse avait sub-
stitué berclé à bertelé, et bertelé à brételé, qui est le terme exact.
En ce qui concerne les termes scientifiques créés par les savants pour désigner les
faits et les inventions dont le répertoire va s'augmentant chaque jour, ou les usages
et les institutions des âges antérieurs, nous avons écarté, comme des créations
stériles, ceux qui ne sont pour ainsi dire pas sortis des livres de leurs auteurs ; nous
avons admis ceux qui, répondant à un besoin ancien ou nouveau de la pensée, sont
entrés ou tendent à entrer dans l'usage général. Au reste, parmi ceux que nous
avons dû rejeter, la plupart sont formés de termes grecs ou latins qui les rendent
facilement intelligibles aux lettrés et aux érudits.
Malgré ces restrictions, le lexique de notre Dictionnaire est d'une grande étendue ;
s'il supprime un certain nombre de mots inutiles ou d'un usage trop spécial, il ajoute
à la nomenclature un nombre considérable de mots de la langue populaire, de la
langue technique et de la langue scientifique dont nous ne croyons pas que l'impor-
tance soit méconnue. Nous marquons d'un signe particulier les mots qui ne se trou-
vent pas dans la dernière édition du Dictioiinaire de l'Académie (édition de 1878).
Nous indiquons à la suite de chaque mot, et avant l'étymologie, la catégorie
grammaticale à laquelle le mot appartient. C'est une chose simple lorsqu'il s'agit des
substantifs, des adjectifs, des pronoms, des mots invariables; il n'en est pas de
même pour certains emplois des participes et des verbes.
Le participe présent et le participe passé peuvent être de simples modes du
verbe, comme dans ce vers de Corneille :
Tous trois étant blessés ^...
Alors ils ont leur place marquée à l'article consacré au verbe , et ne doivent pas
plus en être séparés que les autres modes : indicatif, subjonctif ou infinitif. S'ils
ont pris une valeur adjective ou substantive nettement caractérisée, ils doivent être
l'objet d'un article à part, comme les autres adjectifs ou substantifs. Telle est la
règle que nous avons suivie, excepté pour certaines locutions d'un emploi spécial,
que nous réunissons au verbe, en indiquant leur valeur grammaticale.
Cette précaution est nécessaire, non seulement pour constater l'usage, mais
pour le justifier. Si l'on détache le participe accoutumé du verbe accoutumer, il
devient impossible d'expliquer d'une manière satisfaisante les expressions suivantes :
à l'heure accoutumée, sa place accoutumée, derniers vestiges d'une construction
abandonnée de nos jours. En effet, l'on disait autrefois accoutumer quelque chose,
comme dans cette phrase de Montaigne : « Pratiquons -le, accoutumons - le ^ (le
penser de la mort) ; » et c'est cet emploi disparu qui s'est conservé dans les locutions
signalées plus haut : l'heure, la place accoutumée, et dans l'expression avoir accou-
tumé de faire quelque chose.
Mais ce cerf n'avait pas accoutumé de lire 3.
1. CoRNi:iixE, Horace, iv, 2.
2. MONTAIGNK, I, 19.
3. La Fontaine, Fables, viii, 14.
INTRODUCTION n
Nous n'avons pas cru devoir faire une division séparée pour l'emploi pronominal
des verbes, lorsque cet emploi ne présentait qu'un cas particulier de la forme tran-
sitive. En effet, il n'y a pas de différence pour le sens entre Pierre frappe Paul,
Pierre se frappe, Pierre et Paul se frappent; entre Pierre donne un coup à Paul,
Pierre se donne un coup, Pierre et Paul se donnent des coups.
Nous indiquons d'ailleurs, dans le Traité de la formation de la langue, toutes les
formes de déclinaison ou de conjugaison qui présentent quelque irrégularité.
IL — ÉTYMOLOGIE
La science étymologique a fait un immense progrès dans ces dernières années ;
elle a été, tant en France qu'à l'étranger, pour les langues romanes, et pour le
français en particulier, l'objet de travaux considérables qui l'ont en quelque sorte
renouvelée. Nous n'avons rien épargné pour que cette partie de notre travail résu-
mât d'une manière à peu prés complète les résultats acquis jusqu'à ce jour.
Donner l'étymologie d'un mot de notre langue, c'est d'abord indiquer le mot
latin, grec, étranger, français même, qui lui a donné naissance; puis faire con-
naître toutes les formes par. lesquelles ce mot a passé pour arriver à sa forme
actuelle ; enfin montrer comment de la signification étymologique sort la significa-
tion moderne. Autrement dit, c'est faire l'histoire du mot dans sa forme et dans sa
signification, depuis son origine jusqu'aux premiers emplois qu'on en rencontre dans
notre langue.
Nous plaçons l'étymologie en tête de chaque article, parce que c'est elle qui doit
rendre compte de la signification première et qui conduit à la définition comme au
classement des sens.
Mais ce n'est pas assez d'indiquer cette forme primitive et celles qui en dérivent,
il faut expliquer en vertu de quelles règles la forme étymologique a subi telle ou
telle métamorphose. Chacune des formes indiquées dans le Dictionnaire, à l'étymo-
logie du mot, est accompagnée d'un renvoi au paragraphe du Traité de la. formation
de la langue qui en explique la raison d'être.
Toutes les formes que le mot a revêtues par des changements successifs de la
prononciation depuis l'époque primitive, les procédés de dérivation, de composition
populaire ou savante auxquels il doit naissance; s'il est d'origine étrangère, les cir-
constances historiques qui ont amené son importation : en un mot, tous les faits qui
constituent les divers moments de son existence sont donnés en détail à chaque
article du Dictionnaire, pour être repris et étudiés d'une manière générale dans la
partie du Traité qui s'y rapporte.
Toutes les fois que le mot moderne conserve la signification unique ou les signifi-
cations diverses du mot étymologique, nous l'indiquons par la formule : « même signi-
fication ». Quand le sens étymologique s'est transformé aux diverses époques de la lan-
gue, la même formule s'applique au premier sens, qui représente seul la signification
originaire, et nous indiquons qu'il y a eu extension pour le sens ou les sens suivants.
Parfois le premier sens du français moderne n'offre qu'un rapport éloigné avec le sens
étymologique. Dans ce cas, le plus ordinairement, une forme du vieux français vient
combler la lacune, et c'est par elle que commence l'article. A défaut du vieux français,
le bas latin, les dialectes de la langue d'oïl ou de la langue d'oc et les autres langues
romanes sont appelés en témoignage. Nous nous efforçons ainsi d'éclairer l'étymo-
logie par la filiation des sens, aussi bien que par la filiation des formes.
xii INTRODUCTION
L'étymologie d'un mot doit être vérifiée par son histoire. Les explications les
plus vraisemblables, les hypothèses les plus ingénieuses, restent à l'état de simples
conjectures et ne sont pour la science que des jeux d'esprit, dès qu'elles contredisent
les faits ou les lois de la formation des mots , et ne reposent que sur des analogies
apparentes. C'est en étymologie surtout que le vraisemblable est loin du vrai.
La rouanne est une sorte de grattoir qu'on emploie pour marquer des pièces de
bois ; comme l'empreinte qui sert de marque est circulaire, on a voulu faire dériver
ce mot de roue: or, le mot n'est pas un trissyllabe [rou-aji-ne] , mais un dissyllabe
[rouan-Jie] ; il est encore noté comme tel par les grammairiens du xvni° siècle * ; au
moyen âge il est écrit roisne ^ ; l'étymologie roue est donc inadmissible. Le change-
ment de roisne en rouanne vient de ce qu'on a écrit le mot comme on le prononçait.
L'origine véritable de roisne est le latin runcina, rabot, plus exactement *rucina
[cf. le grec pjxâvr]), qui a donné roisjie, comme acinum, en latin vulgaire acina, a donné
aisne. Runcina, qui signifie rabot, grattoir, convient donc non seulement pour le
sens , mais encore pour la forme ; c'est la véritable étymologie de rouanne, qui ,
d'après nos habitudes orthographiques, devrait s'écrire roine.
L'erreur porte là sur le mot étymologique ; elle peut venir de l'interpréta-
tion inexacte d'une étymologie d'ailleurs véritable. Nous disons au sens propre une
ornière en parlant du sillon tracé sur une route par les roues des voitures , et au
figuré verser dans l'ornière en parlant de ceux qui tombent dans la routine. Le mot
ornière suppose le latin ordinaria : il éveille donc naturellement, en vertu de son éty-
mologie, l'idée d'une chose ordinaire, suivie par tous, banale, idée qui explique d'une
manière satisfaisante le sens propre et le sens figuré. L'histoire montre que la pensée
a suivi un autre chemin. Le mot ordinem, ordre, a donné en vieux français le mot
orne, signifiant ligne, rangée : une orne d'arbres ; de l'idée de ligne est venue l'idée
du sillon tracé par les roues, qu'a exprimée le dérivé orn-ière; d'où, au figuré, l'idée
de voie suivie par tous, de routine.
Une autre conséquence des erreurs étymologiques peut être la réunion dans
un même article de mots d'origine différente qui n'ont de commun que la forme.
Appointer veut dire mettre au point, dans la locution appointer un procès; il signifie
disposer en pointe, dans l'expression appointer un épieu. Ces deux sens ne sauraient
être réunis : ils appartiennent à deux vei'bes différents, le premier formé de à et de
point, le second de à et de pointe.
Le verbe ouvrer s'applique, dans la fabrication du papier, au travail de celui qui
puise dans la cuve la pâte du papier. De là le nom à' ouvreur donné à cet ouvrier.
C'est par erreur que dans certains dictionnaires ce terme est placé au mot ouvreur,
ouvreuse, désignant la personne chargée d'ouvrir.
La science étymologique, malgré les grands travaux de Diez, de Littré, de Scheler
et des nombreux savants qui ont exploré ce domaine, est loin d'avoir résolu tous les
problèmes. Dans les cas, encore trop nombreux, où l'étymologie a échappé aux inves-
tigations des érudits, nous le constatons par ces mots : « origine inconnue ». Dans les
cas douteux, nous mentionnons les hypothèses qui méritent d'être prises en considé-
ration, et nous écartons les autres, sans entrer dans des discussions qui dépasseraient
le cadre de cet ouvrage. Le même motif ne nous a pas permis d'indiquer, avec les
étymologies, le nom de ceux qui les ont données les premiers, et de distinguer les
solutions nouvelles que nous proposons de celles qui ont été adoptées avant nous.
Les personnes compétentes feront aisément cette distinction.
1. Cf. TnuROT, la Prononciation française, I, p. 542.
2. Voy. Oustillement au villain, v. 110 (xnie siècle) , etc.
INTRODUCTION xm
Lorsque l'étymolog-ie est connue, le mot se rattache par formation populaire à la
période du latin vulgaire ou du roman, ou il est de formation purement française.
S'il remonte au latin vulgaire ou au roman, deux cas se présentent. Certains mots
primitifs nous sont connus par des textes classiques, coroniQ patrem, patine, père;
hominem, homine, homme; tahulam, tabula, table ; murum, muni, mur, etc. D'autres
ont été restitués au latin populaire par induction : leporariu, léyrier ; pe trône, perron.
Nous distinguons les seconds des premiers par un astérisque. Dans ces deux cas, il
n'y a pas de date à fixer pour l'apparition du mot, puisqu'il a vécu sans interruption
de l'origine latine à nos jours.
Quant aux mots qui sont nés, non dans la période latine ou romane, mais dans
la période française, les uns sont d'origine vulgaire, formés par dérivation ou par
composition populaire (comme chevalet, de cheval; déménage?^ déménage)] les autres,
empruntés à une langue étrangère (comme escadron, de l'italien squadrone; budget,
de l'anglais budget)] d'autres enfin, d'origine savante, empruntés directement au latin,
au bas latin ou au grec (comme abjection, de abjectio ; individu, de individuus ; phtisie ,
de <f6((Tt<;), ou formés par dérivation ou composition savante selon les procédés usités
en latin et en grec (comme rosacée, de rosa; horticulteur, de hortiis et cultor; hypertro-
phie, de uTTEo et Tpocpvj). Dans tous ces cas, il importe de déterminer autant que possible
l'époque de l'apparition du mot dans la langue. C'est ce que nous avons essayé de
faire en indiquant, à la suite de l'étymologie, l'exemple le plus ancien que nous ayons
rencontré ; nous poursuivons cette enquête historique jusqu'à la fin du xvni'' siècle.
Les mots créés au xix" siècle sont accompagnés de la mention : « néologisme ».
m. — DÉFINITION
Une définition exacte doit s'appliquer au mot défini, à l'exclusion de tous les au-
tres, et rendre raison de toutes ses acceptions. Suivant des dictionnaires autorisés,
une carrière est tm lieu entouré de barrières, disposé pour des courses. Cette définition
s'applique-t-elle au mot, à l'exclusion de tous les autres? Non, car elle désigne aussi
bien un cirque , un hippodrome , une arène. Justifie-t-elle les emplois divers du mot ?
On dit : entrer dans la carrière, être au bout de la carrière. Or le spectateur entre dans
le lieu entouré de barrières pour assister à la lutte, il n'entre pas pour cela dans la
carrière. Le coureur qui est arrivé à l'extrémité du lieu entouré de barrières, n'est pas
au bout de la carrière si la course consiste à faire plusieurs fois le tour de l'enceinte.
Cette définition ne s'applique pas davantage au sens figuré. On dit poétiquement que
le soleil poursuit, achève sa carrière :
Le dieu, poursuivant sa carrière.
Versait des torrents de lumière
Sur ses obscurs blasphémateurs ^
Comment l'astre pourrait-il, même par métaphore, poursuivre, achever un lieu
entouré de barrières ?
C'est que la carrière n'est point un lieu entouré de barrières , disposé pour des
courses, mais l'espace à parcourir dans une course de chars, de chevaux. Si nous
substituons cette définition à la première, toutes les difficultés disparaissent. La car-
rière ne peut plus être confondue avec un cirque, un hippodrome, etc.
1. Lefrang de Pompignan, Ode sur la mort de J.-B. Rousseau.
XIV INTRODUCTION
Le spectateur qui entre dans l'hippodrome n'entre pas pour cela dans la carrière,
réservée à ceux qui prennent part à la course. Les coureurs sont au bout de la car- y
rière lorsqu'ils sont arrivés au terme de l'espace à parcourir dans la course. Enfin la
carrière du soleil, qui est un espace à parcourir, peut être assimilée par métaphore à
l'espace que doivent franchir les coureurs. Une définition précise éclaire tous les em-
plois du mot, qu'une définition vague avait obscurcis.
La définition nous amène à considérer les mots de signification analogue connus
sous le nom de synonymes. L'expérience, d'accord avec le raisonnement, enseigne
qu'il n'existe guère de termes absolument synonymes. Assurément il n'y a pas de
langue où l'on ne rencontre plusieurs mots différents qui désignent le même objet :
mo)'s et frein; mais, si semblable que soit la signification, l'emploi diffère, et le
même objet est considéré sous un aspect différent. Le mors, comme le frein, désigne
une partie de la bride, la pièce de fer placée dans la bouche du cheval, qui sert à le
gouverner. Mais le mot mors (du latin morsum) éveille surtout l'idée de la place
de cette pièce dans la bouche de l'animal ; le mot /rem (du latin frenum), l'idée de
ce qui sert à l'arrêter. Aussi lisons-nous dans Racine, à quelques vers de distance, en
parlant des chevaux d'Hippolyte :
Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix * ;
et plus loin :
Ils rougissent le mors d'une sanglante écume ^.
C'est pourquoi le mot frei?i peut recevoir un sens figuré que n'a pas le mot ?nors :
Celui qui met un frein à la fureur des flots ^.
Il est vrai que la formation savante a introduit un grand nombre de mots fai-
sant double emploi avec des mots de la langue populaire, et exprimant la même
idée ; mais il n'y a pas d'exemple que deux mots de ce genre se soient conservés dans
la langue sans prendre des acceptions différentes.
La synonymie peut se ramener à trois cas distincts :
Le premier cas est celui où un mot a donné naissance à un autre mot ana-
logue par des accidents de formation : ployer oX plier [àe, plicare), frêle et fragile
(de fragilem), meuble et mobile (de mobilem) : c'est ce qu'on nomme des doublets.
Le vieux français, employant pour le même verbe deux formes de conjugaison, disait
à l'infinitif \ ployer, ptroijer , et au présent de l'indicatif : ïi plie, il prie ; de ces deux
formes d'un verbe unique le moyen français a tiré deux séries de verbes différents :
ployer et plier, proyer et prier. Proyer a disparu , et piner est resté seul. Ployer et
plier se sont conservés, mais il s'est établi entre les deux mots une différence de sens.
L'un marque l'action faite avec effort : on îa.it ployer ce qui résiste, une barre de fer
ploie sous une charge trop forte; l'autre marque l'action faite sans effort : on plie sa
serviette.
L'arbre tient bon, le roseau plie '*.
La formation savante a beaucoup accru le nombre de ces doublets. A côté de
frêle et frêleté (de fragilem, fragilitatem) elle a créé fragile et fragilité; à côté de
roide (de rigidum), rigide; à côté de meuble (de mobilem), mobile. Tantôt le mot popu-
1. Racine, Phèdre, v, 6.
2. Id., ibid.', V, 6.
3. Id., Athalie, i, 1.
4. La Fontaine, Fables, i, 22.
INTRODUCTION xv
Laire et le mot savant ont vécu tous deux : alors leur signification est devenue diffé-
rente, comme dans frêle et fragile; ou leur emploi distinct, comme d<ins plier et
ployer. Tantôt le mot savant a tue le mot populaire : frêleté a disparu devant fra-
gilité. On voit que, dans ces sortes de synonymes, ou l'un des deux mots tombe en
désuétude, ou il prend un autre sens, ou il reçoit un autre emploi.
Le second cas est celui oii un mot a été modifié, soit par l'addition de préfixes,
de suffixes {courber et recoicrber, jour et jou?mée), soit par de simples différences de
construction [monter sur une montagne, et monter un fardeau; apercevoir une chose
et s'ajjercevoir d'une chose). Il est clair que l'addition de préfixes ou de suffixes a dû
chang-er le sens, puisque à l'idée qu'exprimait le mot primitif est venue s'ajouter une
idée nouvelle ; de môme le passage de la forme transitive à la forme pronominale, ou
de la forme intransitive à la forme transitive, a modifié nécessairement la signification
première.
Dans le troisième cas, qui est le plus étendu, des mots d'origine absolument
différente ont reçu de l'usage une application analogue. Ce sont là les véritables
synonymes, dont la définition demande une rigueur toute particulière.
L'écueil ordinaire, qu'il importe d'éviter, c'est l'habitude de considérer les mots
synonymes comme des équivalents et de définir les uns par les autres. Comme l'a dit
Pascal* , « en poussant les recherches de plus en plus, on arrive nécessairement à
des mots primitifs qu'on ne peut plus définir; donc, pour définir l'être, il faudrait
dire : « c'est », et ainsi employer le mot défini dans sa définition. » Mais ces mots primitifs
[être, faire, etc.) sont en très petit nombre, et ne sauraient autoriser, pour les autres,
le défaut de méthode qui consiste à définir un premier terme par un second, et le
second à son tour par le premier : digne par qui mérite, et mériter par être digne de;
prurit par dé?nangeaiso?î très vive, et démajigeaison par prurit léger. On dissimule le
paralogisme en multipliant les équivalents; on définit orner par décorer, embellir,
parer, et parer par orner, décorer, embellir; munir par pourvoir, garnir, et pourvoir
par garnir, munir; mais pour être moins apparent le cercle n'en est pas moins réel.
Les synonymes que réunit un caractère général qui leur est commun, et que
sépare un trait spécial qui les distingue, sont entre eux comme les espèces d'un genre.
Il faut donc, pour les définir, les ramener, d'une part, au genre dont ils font partie, et
déterminer, de l'autre, le caractère propre à chacun d'eux.
Prendre est plus général que saisir : saisir, c'est prendre vivement; définir
prendre par saisir, c'est renverser l'ordre naturel des choses. Il en est de même si l'on
donne le genre sans déterminer avec exactitude la différence; par exemple, si l'on
définit terrasser par renverser avec violence : on peut renverser avec violence une
lampe, on ne la terrasse pas.
Souvent la nuance est difficile à saisir. Pour la déterminer, la méthode la plus
sûre consiste à laisser de côté tous les cas où deux mots peuvent être employés l'un
à la place de l'autre, pour observer attentivement ceux où l'un des synonymes est d'un
usage constant et où l'autre ne saurait être appliqué. Ainsi, les deux mots danger et
péril sont voisins l'un de l'autre ; on dit indifféremment d'une personne qu'elle est en
péril ou en danger. Où est la différence? Nous disons que quelqu'un a fait une chose
au péril et non au danger de sa vie. Nous disons d'une maladie, d'une mauvaise
société, qu'elle est dangereuse et non qu'elle est périlleuse. C'est que danger éveille
surtout l'idée de quelque chose qui est hors de nous, et doit nous causer un dom-
mage, tandis que jom/ exprime plutôt la possibilité de subir le dommage, indépen-
damment de sa cause. On peut donc dire qu'un poste est dangereux ou périlleux,
1. Pascal, de VEsiprit géométrique.
XVI INTRODUCTION
selon qu'on le considère en lui-même, comme exposant à un risque, ou par rapport
au risque couru par celui qui s'y trouve. On peut dire qu'un malade est en danger
ou en péril, selon qu'on envisage le mal qui peut faire succomber le malade, ou la
possibilité pour le malade d'y succomber. Mais la maladie elle-même, la cause du
risque, est dangereuse et n'est pas périlleuse.
En même temps qu'on observe l'emploi du mot dans la langue écrite et parlée,
il faut étudier l'étymologie, le sens primitif par lequel le mot est entré dans la
langue. C'est ainsi que, dans l'exemple cité plus haut, la différence établie par
l'usage entre mors et frein se retrouve dans l'étymologie ; le premier (de morsiim)
rappelant surtout l'idée de mordre, le second (de freniim) l'idée d'arrêter.
Il en est de même des mots danger et péril. Danger, en vieux français dangier,
dongier, est le latin populaire dominiarium. Etre en dangier de quelqu'un, c'était être
en son pouvoir. On voit que l'expression être en danger de mort a signifié primiti-
vement être au pouvoir de la mort. Péril, au contraire , du latin periculum, qui se
rattache à la même racine qn experi?i, a voulu dire dans le principe une épreuve que
l'on subit.
Jusque dans les extensions les plus éloignées, il est rare que l'usage, guidé par
une logique secrète, ne reste pas fidèle à la signification première, qui l'explique et le
confirme.
Une définition précise de chaque terme, fondée sur l'origine et sur l'histoire du
mot, ferait évanouir les prétendus mots synonymes, et rendrait inutiles certains
traités spéciaux, composés suivant une méthode trop empirique pour corriger les
inexactitudes et combler les lacunes des dictionnaires. Du rapprochement de défini-
tions exactes doit sortir sans effort la distinction des termes synonymes.
Dans la définition des termes d'arts et de métiers, il y a eu beaucoup à rectifier
et à préciser. La technologie du Dictionnaire de Bescherelle, plus complète que celle
des ouvrages antérieurs, avait été empruntée par ceux qui sont venus après lui,
sans vérification suffisante. On avait reproduit jusqu'aux fautes typographiques,
comme pour le mot aissaugue, filet de pêche formé de deux ailes latérales et d'une
manche (poche destinée à recevoir le poisson), devenu, par une erreur sur le genre,
un filet formé de deux ailes et à'un manche.
Ailleurs on était tombé dans de graves méprises : la boutée (de bouillir)^ qui est le
résidu des chaudrons oii l'on a fait fondre le suif, et aussi la raclure des caques (grands
tonneaux où on met le suif fondu), était devenue la raclure des caques de harengs.
h'eîitrepied, partie d'une meule de foin, espace entre le pied de la meule et la
saillie destinée à rejeter la pluie loin de la base, avait été donné comme faisant par-
tie d'une meule de moulin.
Le mot bille désigne un bâton dont les corroyeurs se servent pour tordre les
peaux, et les emballeurs pour serrer les balles. Selon toute apparence, peaussiers avait
été substitué à corroijeurs. Une faute de copie avait fait tomber ces mots : et les em-
balleurs; et il était resté cette définition inintelligible : « Bâton dont se servent les peaus-
siers pour tordre les peaux et serrer les balles. » Un correcteur, justement embarrassé,
aura cru bien faire en changeant les peaiissiet^s en paumiers (fabricants de balles), et il
en est résulté cette définition plus étrange encore : « Bâton dont se servent les paumiers
pour tordre les peaux et serrer les balles. »
Trop souvent la définition, incomplète ou vague, n'apprenait rien au lecteur;
aux mots trace-sautereau, trace-bouche, il trouvait pour toute explication : <( Outil de
facteur de pianos; » or le trace-sautereau est l'outil dont se servaient les facteurs de
clavecins pour marquer sur le sautereau la place du bec de plume qui pinçait la corde,
et le trace-bouche l'outil dont se servent les facteurs d'orgues pour déterminer la
INTRODUCTION xvii
liauteur où doit être percée la bouche des tuyaux d'orgue. Nous n'avons pas besoin
de dire que, pour cette partie de la tâche, nous avons dû recourir sans cesse à la
compétence des hommes spéciaux.
Il en a été de môme pour les termes scientifiques, dont la définition devait être
mise, autant que possible, à la portée des lecteurs d'un esprit cultivé, sans manquer
à l'exactitude que les savants ont droit d'exiger en ces matières. Dans tous les cas
difficiles nous avons interrogé et suivi les maîtres de la science.
IV. — CLASSEMENT DES SENS
Il en est des significations diverses d'un même mot comme des mots synonymes
qui expriment diverses nuances d'une même idée. Lorsqu'un mot a plusieurs sens,
il constitue véritablement un genre, dont les acceptions principales forment pour ainsi
dire les espèces, et les acceptions secondaires les variétés. -Enumérer les divers sens
l'un après l'autre, même dans l'ordre historique et logique, au moyen d'une série
uniforme composée d'autant de numéros qu'il y a de sens distincts, c'est confondre
les genres, les espèces et les variétés; c'est supprimer la subordination qui relie les
variétés aux espèces et les espèces aux genres , c'est-à-dire méconnaître la loi fonda-
mentale qui régit toute classification.
Le verbe déposer désigne l'action de poser une chose, une personne, en un endroit
où on la porte : on dépose une lettre, un paquet, chez quelqu'un; une voiture dépose
quelqu'un à sa porte ; une épave est déposée par la mer sur le rivage ; puis l'action
de poser dans un endroit sûr : on dépose des objets précieux chez quelqu'un, des
valeurs à la Banque de France; enfin l'action de poser ce qu'on porte, afin de s'en
[lécharger : on dépose son fardeau, on dépose son manteau au vestiaire, on dépose les
armes, on dépose son masque. Toutes ces acceptions distinctes ont entre elles un lien
commun, l'idée de poser en un lieu une chose que l'on portait. Mais les sens qui
suivent: déposer une tenture, une boiserie, et déposer un roi, un empereur, éveil-
lent l'idée d'ôter une chose, une personne de la place où elle est posée. Il faut donc
distinguer deux séries de sens : mettre à une place ce que l'on porte, ôter d'une
place ce qui s'y trouvait posé. La première contient trois divisions : poser en un
lieu, poser en un lieu sûr, poser ce dont on veut se débarrasser. La deuxième en
contient deux : défaire une chose qui est posée, et, au figuré, faire descendre du rang
souverain.
De même , pour le classement des sens du mot ancien : les anciens Romains, un
ancien usage, son ancien maître, l'Ancien Testament, etc. Une première division
comprend tous les cas où il s'agit d'une personne, d'une chose qui existe depuis plus
longtemps qu'une autre : l'Ancien Testament, l'ancien monde ; le plus ancien j^rit la
parole, etc.; une seconde, tous les cas où il s'agit d'une personne, d'une chose qui
n'existe plus et qui a existé antérieurement : la Révolution a détniit l'ancien régime;
la nouvelle église a été bâtie sur l'emplacement de l'ancienne.
Nous distinguons ces différents groupes de sens en traçant dans chaque article,
au lieu d'une série de subdivisions de même degré, de grandes divisions séparées les
unes des autres par un alinéa et marquées par des chiffres romains (I, II, III, etc.);
chacune de ces grandes divisions contient à son tour des divisions secondaires, pré-
cédées d'un double trait (||) et marquées par des numéros (1°, 2°, 3°, etc.), et chacune de
ces divisions contient, s'il y a lieu, des subdivisions précédées d'un seul trait (|) et
marquées par de simples chiffres (1, 2, 3, etc.).
DICT. FRANC. **
xvm INTRODUCTION
Quand le premier sens du mot moderne est le même que le sens étymologique,
comme dans l'exemple qu'on vient de citer, il suffit de le placer en tête et de l'indiquer
par le chiffre romain I qui commence l'article. Mais souvent entre le point de départ
et le sens propre du mot actuel il y a eu, comme on l'a vu plus haut, un chemin
parcouru par la pensée, chemin qui ne peut être connu que par l'histoire du mot et
l'observation des faits. Nous pouvons rappeler les exemples déjà cités de cueillir,
partir, règne, etc. En voici un autre qui n'offre pas moins d'intérêt.
Araignée désigne aujourd'hui l'animal articulé, à huit pattes, qui file une toile
destinée à servir de piège aux insectes dont il fait sa proie. Les dictionnaires commen-
cent par ce premier sens, et le font suivre de divers sens figurés, les uns par ana-
logie avec les pattes longues et minces de l'animal : crochet à plusieurs branches
pour retirer les seaux d'un puits ; cercle de l'astrolabe portant des bras qui indiquent
la position des étoiles, etc. ; les autres par analogie avec le réseau que l'animal tend
pour prendre sa proie : premiers fils que forme le ver à soie pour soutenir son cocon ;
filet que l'on tend pour prendre de petits oiseaux; réseau qui réunit à chaque extré-
mité les fils d'un hamac, etc. C'est l'ordre inverse qu'il faut suivre. Araignée (de la
forme adjective *araneata) a voulu dire primitivement la toile filée, tendue par l'ani-
mal ; et pour désigner l'animal on employait en ancien français le mot aragne (de
aranea). Le premier sens du mot araignée est donc historiquement toile d'araignée,,
avec les acceptions figurées qui s'y rapportent. Ce n'est que vers le xv° siècle que
ce mot a remplacé aragne pour désigner l'animal lui-même*.
Le mot brancard (de branche) a signifié d'abord chacune des traverses entre les-
quelles se placent les porteurs d'une civière à bras : les brancards d'une civière, et,
par analogie, les brancai^ds d'une voiture ; ^wis il a désigné par extension la civière
elle-même : être porté sur un brancard. Commencer par le sens de civière à bras, c'est
renverser l'ordre historique et logique.
Il faut donc commencer par le sens étymologique et le déterminer avec préci-
sion, en interrogeant, en interprétant les textes, pour retrouver l'enchaînement d'idées
que l'esprit a suivi du sens primitif au sens actuel.
Ce travail serait moins ardu si l'on avait, depuis l'origine du français, des exemples
de tous les mots avec leur emploi aux différentes époques de la langue ; on retrouve-
rait avec certitude, dans cette succession de textes, la marche suivie par la pensée ; on
pourrait noter le moment où a commencé telle ou telle transformation. Malheureu-
sement nous ne possédons qu'une très faible partie des documents écrits au moyen
âge ; l'absence de textes depuis les origines jusqu'au ix® siècle, leur rareté du ix" au
xn* siècle, laissent une lacune considérable dans l'histoire de la formation de la
langue. Môme à partir du xn° siècle, on ne possède aucun répertoire complet des
mots employés dans la langue écrite ou parlée, et l'on est réduit au témoignage
incomplet, irrégulier, des écrits qui nous en restent. Fixer la date de l'apparition
d'un mot d'après sa présence ou son absence dans les monuments d'une époque, c'est
s'exposer à de graves erreurs ; car il peut se faire qu'un écrivain antérieur n'ait pas
eu occasion d'employer un terme déjà usité de son temps. Il faut donc, dans un
grand nombre de cas, procéder par comparaison, par analogie, par induction, pour
établir la filiation qui relie les sens actuels au sens étymologique.
Cette étude minutieuse est encore compliquée par les modifications que la forma-
tion savante a introduites dans la langue. En effet, les lettrés n'ont pas seulement
enrichi l'idiome populaire de mots nouveaux, qui n'étaient que des mots anciens
repris au latin classique; ils ont encore ajouté au sens primitif de certains mots
1. On trouve encore dans la Fontaine : « La pauvre aragne. » {Fables, x, 7.)
INTRODUCTION xix
entres dans la lang-ue par une acception spéciale du latin vulgaire ou du bas latin ,
des sens classiques depuis longtemps oubliés.
Le mot grâce vient du latin gratiam. Gratia (de gratus, agréable) désigne d'abord
en latin la qualité de ce qui est agréable. De là le sens de faveur, crédit, en parlant
de celui qui a su plaire au peuple , aux grands , gagner leurs bonnes grâces , et le
sens de charme, en parlant de celui qui a le don de plaire. Puis vient le sens de
faveur qu'on reçoit, bienfait, et, par extension, la reconnaissance du bienfait reçu :
referre gratiam alicui, rendre grâce à quelqu'un. Enfin ce mot désigne la faveur
accordée au coupable à qui l'on remet sa peine : faire grâce à quelqu'un. Si l'on ne
considère que le français moderne, le mot grâce présente toutes les acceptions du
mot latin gratia. On serait donc tenté de les classer comme en latin, en donnant
pour premier sens : qualité de ce qui est agréable. Mais l'histoire du mot oblige à
intervertir cet ordre logique si vraisemblable. Le mot gratiam, dans le latin popu-
laire, n'a que les sens de faveur qu'on reçoit et de pardon. Telles sont les acceptions
par lesquelles le mot grâce est entré dans l'ancien français, et ce n'est qu'à partir de
la Renaissance que les lettrés ont rendu à ce mot son sens primitif : qualité de ce
qui est agréable. Le classement des acceptions doit donc donner pour premier sens :
faveur reçue; puis pardon, merci. Et un second paragraphe doit indiquer que, par
un retour au latin classique, le mot français s'est enrichi plus tard de sens historique-
ment antérieurs.
Il en est de même pour le mot dispenser. Il est entré dans notre langue avec le
sens spécial du latin ecclésiastique dispensare , accorder une dispense. Le sens du
latin classique distribuer a été repris au temps de la Renaissance par les lettrés : a II
dispensait son temps en telle façon *. »
Nous avons jugé nécessaire de placer chaque sens figuré auprès du sens propre
dont il relève, au lieu d'énumérer d'abord dans la première partie de l'article tous les
sens où le mot est employé au propre, et de rejeter dans la dernière tous ceux où il
est pris au figuré. En effet, chacun des sens figurés a son explication nécessaire dans
le sens propre spécial auquel il correspond ; l'en séparer, c'est le rendre inintelligible.
C'est l'idée de battre du plâtre qui conduit à l'expression figurée de battre quelqu'un
comme plâtre; c'est l'idée d'aplatir une couture avec l'ongle ou avec le dé qui con-
duit à l'expression figurée battre l'ennemi à plate couture.
Le classement des acceptions figurées soulève une question délicate. La plupart de
ces acceptions ont pour origine une métaphore : la queue d'une poêle, les pieds d'une
table, le bec d'une plume, une bouche à feu, les dents d'une scie, la racine d'un verbe.
Faut-il mettre au nombre des sens figurés d'un mot toutes les métaphores auxquelles
ce mot a donné lieu ? Si l'on doit faire un choix, quelle sera la règle?
Parmi ces métaphores, il en est qui sont employées d'une manière constante, et
non d'une manière exceptionnelle; par tous ceux qui parlent ou qui écrivent, et non
par tel orateur ou tel écrivain ; pour exprimer simplement une idée, et non pour en
rendre l'expression plus frappante : c'est ainsi que nous parlons d'une confiance
aveugle, d'une lanterne sourde, des sabots d'un cheval. Consacrées par l'usage, claires
pour tous, familières à tous, ces figures doivent évidemment prendre place dans le
lexique de la langue. Il n'en est pas de même des expressions figurées, plus ou
moins pittoresques, que créent les orateurs, les poètes, dans une heure d'inspiration,
ou de celles que le premier venu peut imaginer, sous l'influence d'une vive impres-
sion. Formées par une alliance de mots neuve, originale, imprévue, ces sortes de
métaphores empruntent leur valeur, doivent leur clarté à la place même qu'elles.
1. Rabelais, Gargantua, i, 21.
XX INTRODUCTION
occupent, à la circonstance qui les a fait naître : on ne peut les détacher du milieu où
elles sont heureusement enchâssées pour les faire passer dans la circulation. Si la
parole était l'expression rigoureusement exacte de la pensée au lieu d'être un essai
plus ou moins heureux pour s'en approcher, il n'y aurait pas un art de bien dire ; le
langage serait un fait naturel comme la circulation, comme la respiration. Mais,
grâce à cette imperfection de la parole, on fait effort pour rendre toutes les nuances
de l'idée, du sentiment qu'on veut exprimer, pour faire partager aux autres ses impres-
sions, pour les persuader, pour les émouvoir, pour les charmer, et l'on fait œuvre
d'écrivain. Lamartine a pu dire par une image hardie, en parlant d'arbres séculaires :
Et ces ai'bres sans date * ; Victor Hugo , en parlant des fleurs des pommiers : Neige
odorante du printemps'^; ce sont des expressions poétiques, non des sens figurés
du mot qu'il soit permis d'employer après le poète, et que l'usage autorise à appli-
quer à des cas analogues. De ces deux classes d'expressions figurées, les premières
appartiennent à la langue, qui est générale ; les secondes au style, qui est individuel ; les
premières sont une monnaie courante, les secondes des médailles, des œuvres d'art.
On reconnaît les premières à ce caractère que l'idée qu'elles expriment se présente
seule à la pensée lorsqu'on les emploie, et qu'on a besoin d'un effort d'esprit pour
faire reparaître l'image effacée. Qui songe en effet à un aveugle, à un sourd, quand
il parle d'une confiance aveugle ou d'une lanterne sourde ? Il n'en est pas de même
lorsqu'on rencontre les secondes; par exemple, lorsque Molière, pour désigner les
faux dévots, se sert de cette image expressive de faux monnayeurs en dévotion^,
l'image seule apparaît la première ; puis il faut un moment de réflexion pour saisir
le sens, et l'on admire alors la justesse et l'énergie de la figure. Un second trait qui
distingue les acceptions figurées des hardiesses poétiques ou oratoires, c'est que les
premières, uniquement destinées à désigner une chose, sont d'ordinaire brièvement
exprimées, par un mot unique ou par un petit nombre de mots; les secondes, faites
pour peindre, ont besoin d'un plus ample développement. C'est ainsi que Bossuet,
dans YOi^aison funèbre du prince de Condé, décrit les bataillons serrés de l'infanterie
espagnole, « semblables à autant de tours, mais à des tours qui sauraient réparer leurs
brèches»; et que, dans le Cid ào, Corneille, D. Diègue dit, en parlant du comte de
Gormas :
Je l'ai vu tout sanglant, au ntiilieu des batailles,
Se faire un beau rempart de mille funérailles*.
Nous n'avons pas cru toutefois devoir exclure du Dictionnaire ces créations indi-
viduelles, lorsqu'elles offrent d'heureuses applications du style à la langue, des exem-
ples frappants des ressources que notre lexique offre à l'art des grands écrivains. Il
suffit d'indiquer par ces mots '.poétique, oratoire, etc., que ce ne sont point là des
emplois figurés qui appartiennent à l'usage courant. Mais nous rejetons les images
incohérentes ou hasardées qui pourraient égarer l'esprit de certains lecteurs, lors
même qu'elles seraient signées de noms illustres ; telles sont ces expressions figu-
rées que Chateaubriand met dans la bouche de Chactas : « Tout à coup je sentis une
larme d'Atala tomber sur mon sein. Orages du cœur, m'écriai-je, est-ce une goutte
de votre pluie'"? » Ce n'est point faire œuvre de linguiste que de recueillir cette flo-
raison artificielle, qui a plus d'un trait commun avec le langage figuré des Précieuses
du temps de Molière.
1. Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses, 1.
2. V. Hugo, Orientales, 33.
3. MoLiicRii, Tartufe, 1«'' Placet au roi.
4. CoRNiciLLE, Cid, I, 5, var.
5. Chateaubriand, Atala.
INTRODUCTION xxi
V. — CHOIX DES EXEMPLES
Un dictionnaire de l'usage, tel que celui de l'Académie française, peut se dispenser
de citations empruntées aux principaux écrivains. Voltaire regrettait toutefois que
l'Académie ne donnât, pour les acceptions diverses de chaque mot, que des exemples
tirés de l'usage courant, et pensait que des phrases recueillies chez les bons auteurs
auraient rendu le Dictionnaire plus intéressant et plus instructif. Un dictioimaire
sans citations est un squelette^ dit-il dans une lettre écrite à Duclos. L'Académie a
pensé que des exemples empruntés à la vie devaient donner une idée plus juste de
l'usage que des textes d'auteurs.
Un dictionnaire dépourvu d'exemples ne serait en effet qu'un squelette. Mais des
exemples tirés des écrivains ne sont pas nécessaires pour établir l'emploi contem-
porain, que chacun peut reconnaître et vérifier par lui-même. Il en est autrement
d'un dictionnaire raisonné de la langue, qui doit souvent reproduire des mots oubliés
et remonter à des sens disparus , pour expliquer des mots et des sens encore usités.
On ne saurait les mettre en lumière sans recourir à des exemples. L'Académie se
contente de dire que le mot soupe signifie aujourd'hui potage au pain. Mais nous
sommes obligés de citer un exemple emprunté à la vieille langue : « Si fist li rois
aporteir pain et vin ; et fist taillier des soupes et en prist une et la manja^ , » pour
expliquer et justifier, par le sens ancien du mot soupe (tranche de pain mince), ces
locutions encore employées de nos jours : tailler la soupe, tremper la soupe, et, au
figuré, être trempé comme une soupe. Il s'agit de dresser l'état de la langue depuis
le commencement du xvii* siècle jusqu'à nos jours : la langue a changé, les mots ont
subi des transformations durant ces trois siècles ; nous ne pouvons établir ces trans-
formations que par des textes authentiques, qui permettent de passer de l'ancien
usage à celui qui existe aujourd'hui.
Nous avons cité les exemples d'après les éditions les plus autorisées, en les véri-
fiant par nous-mêmes, et en indiquant avec soin la place du texte dans l'ouvrage d'où
il était tiré. Il suffit d'un texte dénaturé pour faire croire à des sens que la langue
n'a pas connus. Bossuet emploie l'expression se déprendre dans un sens très usité
au xvii" siècle, se détacher d'une chose par laquelle on s'est laissé prendre : « (La
raison) ne se peut déprendre elle-même de ces pensées sensuelles ^ ; » une faute de
copie substitue dépendre à déprendre, et l'on crée au mot dépendre, sur la foi de Bos-
suet, ce sens imaginaire : se dépendre d'une chose, s'en détacher. Bossuet a écrit dans
un de ses sermons : « Les oreilles sont flattées par la cadence et l'arrangement des
paroles '\ » Des éditeurs peu clairvoyants ayant lu dans le manuscrit '.par l'académie
et l'arrangement des paroles, sur cette leçon incorrecte, que les éditions critiques ont
rectifiée, on a imaginé au mot académie une acception qui n'a jamais existé.
Mais il ne suffit pas de cette exactitude matérielle, déjà difficile à obtenir dans un
travail d'une pareille étendue. Une autre sorte d'exactitude, non moins importante,
est celle qui consiste à prendre les mots d'un exemple historique dans le sens qu'ils
avaient au moment où l'auteur a écrit, et non, comme on est porté à le faire, dans
le sens qu'ils ont aujourd'hui.
1. Voltaire, Correspondance générale , Lettre à Duclos, 11 août 1760.
2. Récits d'un ménestrel de Reims, 280.
3. Bossuet, Panégyrique de saint Benoit, 1.
4. Id., Seiinon sur la parole de Dieu.
xxii INTRODUCTION
Molière, dans le Dépit amoureux, fait dire à Gros-René par Marinette : Tiens,
voilà ton beau galant (nœud de rubans, de dentelle) de neige *.
On donne à ces mots de neige le sens de sans valeur, digne de mépris, pour
n'avoir pas vérifié un emploi figuré du mot neige au xvii° siècle : petite dentelle
blanche très légère.
M"" de Sévigné, nous parle dans ses lettres, d'une dame qui arrive coiffée d'un
bonnet à double carillon^. On disait alors, dans un sens figuré, à double carillon,
comme le montre cet exemple du Dictionnaire de Cotgrave : Je te frotteray à double
carillon. Faute d'avoir constaté cet emploi, on inscrit parmi les sens du mot carillon :
« Coiffure usitée au xvii^ siècle ».
Le mot bataille a désigné non seulement une action où deux armées se battent
l'une contré l'autre, mais encore la disposition d'une armée dans un certain ordre
pour combattre : Charles XII, dit Voltaire , fait débarquer son canon et forme sa
bataille^.
Faute de faire cette importante distinction, on cite à tort ces vers de Corneille :
Attendrons-nous, seigneur
Qu'on descende en la place en bataille rangée '• ?
en donnant au mot bataille le premier sens au lieu du second.
Quand Bourdaloue dit, en parlant de l'institution de l'eucharistie par Jésus-
Christ : « Ce sacrement, il nous le propose comme un pain, comme une viande, qui
nous doit nourrir", » celui qui citerait cet exemple en attribuant au mot viande le sens
que nous lui donnons aujourd'hui commettrait une étrange méprise. Viande (du
latin vivendà) voulait dire au temps de Bourdaloue : ce qui sert à vivre, aliment; et
pour désigner ce que nous appelons aujourd'hui de la viande, on employait alors le
mot chair.
C'est pour avoir négligé ces transformations de la langue que Voltaire, dans son
Commentaire sur le Théâtre de Corneille, critique souvent à tort, comme des incorrec-
tions ou des impropriétés de langage, des expressions, des tournures qui, régulière-
ment employées au commencement du xvii*" siècle, avaient cessé d'être en usage
cent ans après.
Chaque tête d'article est immédiatement suivie de la prononciation figurée du
mot, placée entre crochets. Nous avons suivi la manière de prononcer usitée à
Paris dans la société polie et généralement adoptée à la Comédie française, écartant
les prononciations provinciales, dont la diversité eût troublé les lecteurs et surtout
les étrangers.
La prononciation figurée représente chaque mot dit isolément ; la place que les
mots occupent dans la phrase apporte à la prononciation des finales, voyelles ou con-
sonnes, des modifications nombreuses. Nous nous contentons d'indiquer les princi-
pales liaisons que l'usage actuel prescrit ou autorise.
Il est bon de rappeler ici qu'on paraîtrait s'exprimer avec affectation si l'on don-
nait trop d'importance à ces liaisons dans le langage familier.
Les changements survenus dans l'orthographe, depuis le commencement du
1. Molière, Dépit amoureux, iv, 4.
2. SéviGNÉ, Lettres, 489.
3. Voltaire, Charles XII, 2.
4. Corneille, Othon, v, 2.
5. Bourdaloue, Sermon pour le dimanche des Rameaux, l'e partie.
INTRODUCTION
xvii" siècle jusqu'à nos jours, sont indiques dans le Traité de la formation de la langue,
en même temps que ceux qui ont affecté la prononciation. Mais on a cru devoir
appliquer à tous les exemples cités, à partir du xvn" siècle, l'orthographe usitée de nos
iours, suivant l'usage généralement adopté dans les éditions classiques de nos grands
écrivains. En conservant à chaque auteur l'orthographe de son temps, ou, pour
mieux dire, l'orthographe souvent arbitraire de ses éditeurs, on aurait dérouté le
lecteur et enlevé au Dictionnaire son caractère d'utilité pratique. Au contraire, pour
tous les exemples de l'ancienne langue qui servent à établir l'étymologie et le sens
primitif des mots, on a gardé l'orthographe des textes originaux, même lorsqu'ils se
trouvent cités dans le corps de l'article.
Tel est le travail que nous présentons au public. Nous adressant aux Français
comme aux étrangers , aux lettrés comme aux gens du monde , nous nous sommes
efforcés, pour tous les mots que contient le Dictionnaire, d'établir la signification
primitive fondée sur l'étymologie et les sens intermédiaires qui conduisent au sens
propre ; de suivre le sens propre dans son développement historienne, sans perdre de
vue l'idée qui relie logiquement entre elles les acceptions dérivées ou figurées; de
déterminer au moyen de cette idée leur succession et leur filiation ; de confirmer par
des exemples courts et décisifs l'étymologie, la définition et le classement des sens.
Rattacher ainsi la langue actuelle à ses origines, ce n'est pas seulement en don-
ner une intelligence plus complète, c'est encore aider à conserver intactes la propriété
et la pureté de l'idiome national, en établissant une démarcation tranchée entre les
transformations régulières, conformes aux qualités de l'esprit français, qui modi-
fient la langue sans lui faire violence, et les altérations qui tendent à la déformer.
Enfin, si le langage est la traduction de la pensée, si les changements que subis-
sent les mots sont l'expression des changements que subissent les idées, de telle sorte
que la langue d'un peuple soit l'image fidèle du mouvement des esprits aux diffé-
rentes époques de son histoire, un dictionnaire de ce genre, où les significations
successives des mots employés durant trois cents ans sont soumises à une analyse
rigoureuse , fait connaître , en même temps que l'état de la langue , l'état de la
pensée; il présente en quelque sorte, du xvii^ siècle au xix°, un tableau de l'esprit
français, que peuvent interroger ceux qui demandent à la philosophie du langage
des enseignements sur l'histoire et le progrès de la civilisation.
Yoilà ce que nous avons essayé de faire. Dans quelle mesure y avons-nous réussi?
Le plan que nous nous étions imposé nous a forcés plus d'une fois à prendre
parti dans des cas douteux, à établir des classements incertains, là où l'étymologie
était incertaine. Chaque mot est un problème à résoudre : il fallait apporter une
solution ; quels qu'aient été nos scrupules, on trouvera parfois que nous avons été
téméraires. Comme il ne s'agit pas ici d'une œuvre de compilation où des faits sont
réunis et classés plus ou moins artificiellement, mais d'une œuvre d'interprétation
scientifique, le progrès de la science nous amènera à corriger sans cesse ce travail
incomplet ; telle de nos assertions sera contredite par la découverte de nouveaux faits.
Nous ne nous dissimulons donc nullement l'imperfection de notre œuvre ; notre
seule espérance a été de nous approcher du but autant que pouvait le permettre
l'état actuel des connaissances philologiques.
Il nous reste à dire, en terminant, tout ce que nous devons aux précieux travaux
de nos devanciers : au Glossaire de Du Cange; au Dictionnaire historique de LaCurne
de Sainte-Palaye; à celui de Godefroy, plus riche et plus complet; aux Dictioîinaires
anciens de Cotgrave, de Nicot, de Furetière, de Richelet, de la Société de Tré-
XXIV ' INTRODUCTION
voux, etc. ; aux Dictio7i?iaîres plus modernes de Bescherelle, de Laveaux, de Du-
piney de Vorepierre , etc. ; à la vaste Encyclopédie de Larousse ; aux diverses éditions
du Dictionnaire de l'Académie, qui n'est pas seulement le dictionnaire de l'usage,
mais du bon usage ; aux lexiques qui accompagnent les éditions savantes de nos
auteurs, particulièrement à ceux des Grands Ecrivains de la France, publiés sous la
direction de M. Régnier ; au recueil de Matéinaux pour se?'vir à l'historique du français,
publié par M. Delboulle; aux documents inédits que MM. Godefroy, Delboulle et
Schone ont bien voulu mettre à notre disposition ; aux premières livraisons du Dic-
tionnaire historique de l'Académie française, vaste répertoire d'exemples, où nous
avons puisé; enfin, et surtout, au Dictioniiaire de Littré, le plus puissant effort qui
ait été tenté pour réunir dans un monument unique les principaux documents relatifs
à l'histoire, à la signification et à l'emploi des mots de notre langue. Si nous avons
pu, comme c'était notre ambition, éclairer d'un jour nouveau l'histoire des mots par
l'histoire des idées qu'ils représentent, c'est à celui qui a frayé le chemin qu'il con-
vient d'en rapporter le mérite. Mais nous ne nous pardonnerions pas d'oublier ici
M. Gaston Paris, un des maîtres de cette école de philologie française dont relèvent
plus ou moins tous les travaux de ce temps relatifs à l'histoire de notre langue. Qu'il
nous soit permis de le remercier de l'intérêt qu'il n'a cessé de prendre à notre œuvre,
et de l'obligeance avec laquelle il a toujours mis à notre service la sûreté de son
jugement, l'étendue et la précision de sa science.
Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter.
En commençant ce Dictionnaire, à la fin de l'année 1871, nous nous étions assuré le con-
cours de M. Gréard, de l'Académie française, de M. Baudrillart, de l'Académie des sciences
morales, et de M. Marguerin, directeur de l'école Turgot, pour la revision de notre travail.
Ce concours n'a pu se prolonger longtemps, à notre grand regret. Nous lui avons dû toutefois
plus d'une observation utile, dont nous tenons à rappeler le souvenir.
M. Godefroy, M. Schone et plusieurs professeurs de l'Université, MM. Delboulle, Pellissier
et Vauthier, ont bien voulu nous aider dans le long travail de la vérification des exemples
et de la correction des épreuves. Nous tenons à leur exprimer toute notre reconnaissance
ainsi qu'à notre imprimeur, M. Jules Bardoux, qui a fait œuvre de lettré dans la revision
définitive.
Ad. h., a. D.
NOTE DE L'EDITEUR
L'impression du Dictionnaire de MM. Hatzfeld et Darmesteter était commencée lorsque
la mort est venue frapper prématurément, à l'âge de quarante-deux ans, l'un des deux col-
laborateurs, M. Arsène Darmesteter, le 16 novembre 1888, après dix -sept ans de travail
donnés à l'œuvre commune. M. Antoine Thomas, chargé du cours de philologie romane à
la Sorbonne, et qui a été l'élève de M. A. Darmesteter, a bien voulu prêter son concours
pour aider M. Hatzfeld dans le travail de la revision, et pour achever le Traité de la forma-
tion de la langue française, dont le plan avait été entièrement tracé et la plus grande partie
déjà rédigée par M. A. Darmesteter. L'unité de l'œuvre reste donc intacte.
Charles Delagrave.
AVIS
Dans les articles étymologiques du Dictionnaire , les numéros qui suivent le signe §
renvoient aux paragraphes correspondants du Traité de la formation de la langue française,
qui doit faire suite à V Introduction et qui paraîtra avec les dernières feuilles du Dictionnaire.
L'abréviation m. s. dans l'Étymologie veut dire : même signification.
* devant le mot qui forme la tête de l'article indique que ce mot ne se trouve pas dans
la dernière édition du Dictionnaire de l'Académie (édition de 1878).
* devant les mots cités à l'Etymologie indique une forme hypothétique, restituée par
induction.
— dans le corps des articles rappelle le mot qui est le sujet de l'article.
Il et I indiquent des divisions et des subdivisions de sens.
Nous indiquons par les abréviations qui suivent les ouvrages lexicographiques cités à
l'Étymologie :
ACAD. désigne le Dictioniiaire de l'Académie française.
ACAD. Histor. — le Dictionnaire historique de l'Académie française.
coTGR. — le Dictionary of the french and english longues de Cotgrave.
DELB. Rec. — le Recueil de vieuxmots, ouvrage en préparation de M. Delboulle.
DU c, — le Glossarium mediœ et infimœ latinitatis de Du Gange.
ENCYCL. — V Encyclopédie de Diderot.
ENCYCL. MÉTH. — V Eucyclopédie méthodique, publiée par Panckouke.
FURET. — le Dictionnaire universel de Furetière.
GODEF. — le Dictionnaire de l'ancienne langue française de M. Godefroy.
GODEF. Suppl. — le Supplément, en préparation, du Dictionnaire de M. Godefroy.
LA c. — le Dictionnaire de f ancien langage françois de La Gurne de
Sainte-Palaye.
NicoT, — le Dictionnaire francois-latin, ou Thrésor de la langue françoise,
de Jean Nicot.
ouD. — les Recherches italiennes et françoises de Oudin.
PALSGR. — Y Éclaircissement de la langue françoise de Palsgrave.
RicHEL. — le Dictionnaire françois de Richelet.
R. EST. — le Dictionnaire françois-latin de Robert Estienne.
TH. CORN. — le Dictionnaire des arts et des sciences de Thomas Corneille.
TRÉv. — le Dictionnaire universel dit de Trévoux.
TABLEAU FIGURATIF DE LA PRONONCIATION
La prononciation de chaq<:e mot est donnée d'une ma-
nière figurée; elle suit, entre crochets, le mot qui fait la
tête de l'article.
Nous avons essayé de rendre cette figuration aussi
simplement et aussi rigoureusement que possible ; mais
comme notre alphabet confond des sons différents sous |
une môme lettre, et attribue souvent à une môme lettre
des valeurs différentes, nous avons dû recourir à un cer-
tain nombre de signes et de conventions. Les tableaux
suivants établissent tous les sons, voyelles et consonnes,
qui existent dans la prononciation commune actuelle,
ainsi que les signes qui nous servent à les représenter.
L — VOYELLES
Le français possède auj ourd'hui au moins dowze voyelles
pures et quatre voyelles nasales. Ces voyelles présen-
tent, suivant la nature des mots où elles se trouvent, des
différences de longueur. En général, les voyelles pures
sont longues quand elles sont suivies, dans une môme syl-
labe, d'une consonne douce; elles sont brèves quand la
consonne est forte ; dans les autres cas elles sont moyen-
nes. Les voyelles nasales sont longues quand elles sont sui-
vies d'une consonne qui se prononce; elles sont moyen-
nes dans le cas contraire : elles ne sont jamais brèves.
Les voyelles présentent également, suivant leur place
dans le mot, des différences àUntensitê, étant pronon-
cées avec plus de force quand elles sont accentuées,
c'est-à-dire frappées de l'accent tonique, et étant pronon-
cées moins fortement quand elles sont inaccentuées ou
atones.
Les voyelles considérées dans le tableau suivant sont
toutes accentuées (sauf l'e féminin, n» 10).
1. A ouvert
2. A fermé
3. E ouvert '
4. E fermé
5. I
6. 0 ouvert
7. 0 fermé
8. OU
9. EU ouvert
A. -
- VOYELLES PURES
EXEMPLES.
long:
à
{la) va.gue,
moyen
à
hme, femme.
bref:
a
a.cte.
long:
a
pkte,
moyen :
à
pRs (négation),
bref:
a
ne paraît pas être en usage
long :
è
tète, peine, a'une,
moyen
è
pa.ix, procès, perte,
bref:
ê
secte,
long:
é
ne paraît pas être en usage
moyen :
é
bonté.
bref:
ê
ne paraît pas être en usage
long:
ï
dire, lyre,
moyen :
i
dit.
bref:
ï
dite,
long :
ô
mort.
moyen :
ô
homme, pensnm,
bref :
Ô
poste.
long:
o
hôte, rose, poMvre,
moyen :
ô
èeau,
bref:
ô
ne paraît pas être en usage.
long:
ou
douze,
moyen :
ou
doux.
bref:
ou
douce,
long:
eu
neuve.
moyen :
eu
ne paraît pas être en usage.
bref:
eu
neuf.
ORTHOGRAPHE FIGUREE.
vhg'.
Ikm', fa.m'.
tlct'.
pàt',
pL
tèf, pèn', èm'.
pè, prà-sè,pèrf.
sekV.
bon-té.
dïr, llr.
di.
dit'.
mbr.
om', pin-som .
post'.
et', roz', povr.
bô.
dàuz'.
dou.
ddus'.
neiiv'.
neuf.
i. Il existe certainement, outre Vé ouvert et Vé fermé, un
troisième e intermédiaire, à son mi-ouvert. Mais l'usage ici
est si hésitant, et la prononciation ramène si souvent cet e
mi-ouvert à Vè ouvert ou à l'é fermé, que nous avons cru
mieux faire de ne pas le noter et de le confondre, dans la
figuration des mots où il se rencontre, avec celui des deux
autres e dont il paraît être )e plus voisin.
Il est probable qu'il existe un troisième a, à son mi-
ouvert, intermédiaire entre ]'(> ouvert et l'a fermé. Mais cet
a est encore plus effacé que l'e mi-ouvert.
TABLEAU FIGURATIF DE LA PRONONCIATION
xxvn
10. EU mi-ouvert
11. EU fermé
12. U
EXEMPLES.
0RTH0GRAPHI3 FKiCRKR
très bref :
e
me, te, se, le, de,
me, te, se, le, de '.
long:
moyen :
bref :
eu
eii
é'û
heureuse,
heureux,
ne paraît pas être
en
usage.
e'u-rehz'.
e'u-reu.
long :
moyen :
bref:
û
u
û
dur,
du,
duc,
dur.
du.
dûk'.
B. — VOYELLES NASALES
AN = «, nasale de l'a ouvert 2, long :
moyen
EN = è, nasale de Yè ouveii^^ long :
moyen
ONr=ô, nasale de l'ô ouvert '►, long :
moyen
EUN = â', nasale de Veu ouvert s, long :
moyen :
EXEMPLES. ORTHOGRAPHE FIGUREE.
an ta.nte, cha.mbre, science, fente, tant', chânbr'. syâns', fû.nV.
an sd^ng, champ, sa.n, cAan.
ïn limbe, sa.mte, feinte, Beim*, tinte, linb', sint', fïnt', Rïns', tint'
in n'en, sa.int, faim, rein, î;in, ' nyin, ^in, /ïn, rin, mn.
on honte, onze, once, hônt', onz', ans'.
on bon, bon
un humble, • ûnbV.
un commun, cà-mun.
IL — DIPHTONGUES
Il existait autrefois des diphtongues pures : ia, ie, ii,
io, iu, iou, ieu; ua, ue, ui, uo, uu; oua, oue, oui, etc.,
ai, ei, ou, etc., et des diphtongues nasales : ian, ien, ion;
tian, uen, uon, etc. On prononçait également comme
diphtongues oi et oin.
La prononciation moderne, dans sa rapidité, a fondu
les diphtongues en voyelles simples {ai=^è, aîi = o), ou a
transformé en consonne i le premier élément vocalique,
si bien qu'aujourd'hui notre langue ne connaît plus de
diphtongues.
III. — CONSONNES
Les sons consonnants de la langue actuelle sont au
nombre de vingt-deux : b, p, f, v; t, d, s forte, s douce
ou z; k, g, ch (chuintant, dans e\\ose), j (dans je, gémir) ;
l, r, m, n; ^mouillée, n mouillée; h aspirée, et enfin i
consonne (le y dans yacht), ou consonne (le ou dans
ouate), et u consonne (le u dans huile, lui).
Plusieurs de ces sons consonnants sont représentés
dans l'écriture par des lettres ou des groupes de lettres
différents.
Ainsi le son p est noté ordinairement par la lettre jo
1. Cet eu est intermédiaire entre Veu ouvert et l'eu fermé;
il est très bref et toujours atone. U est généralement désigné
sous le nom d'e féminin ou mi-muet, et quand il n'est pas
prononcé, sous celui d'e muet. Il ne s'est maintenu que dans
des monosyllabes, ou après certains groupes de consonnes :
tristemcut, prononcez tris-le-man. Le plus ordinairement il
a disparu de la prononciation courante, et nous nous abste-
nons, en ce cas, de le noter : heureuse, heureusement, pronon-
ciation figurée : eu-reuz' ; eu-renz'-man.
2. Le tilde ~ placé sur la voyelle est le signe générale-
ment adopté pour représenter phonétiquement la voyelle
nasale. — An= à est la nasale, non de l'rt ouvert, mais uni-
quement de l'rt fermé.
3. Le son in est le son nasal de Vô ouvert et non de Vi.
A partir du xn" siècle la nasale de l'é ouvert : en = é, sl
pris le son nasal de Va, sauf après un ijod (dans l/ieii, chien,
rien, mien, tien, sien, etc.); sa place a été reprise, vers le
xvie siècle, par les nasales de ai, ei, i : ain, cin, in. Aujourd'hui
la notation in est acceptée comme le représentant de ain, ein.
et de l'ancien son en. Voilà pourquoi nous adoptons, malgré
son inexactitude phonétique, cette notation in, qui seule est
claire pour la plus grande partie des lecteurs.
4. Onz^O est uniquement la nasale de Vo ouvert, et non
celle de Vo fermé.
5. La nasale qu'on fait entendre dans un n'est pas la na-
sale de Vu, mais celle de Veu ouvert. Nous la notons cepen-
dant par tin pour ne pas dérouter le lecteur.
(père) et quelquefois par la lettre b {ahsurde, prononcez
ap'-surd').
Le son f est noté ordinairement par la lettre f (fa/re)
et quelquefois par le groupe pA {sphère).
Le son t est noté ordinairement par la lettre t {terre)
et quelquefois par la lettre d {grand homme, prononcez^
gran-i-om'), ou par le groupe th {Xiiéâtre, prononcez
Xédtre).
Le son s fort est noté ordinairement par s (swr) ; il
l'est aussi par ss {dessus), par c (ce), par ç (ça), par
t {nation).
Le son z ou s doux est noté par s {rose), par z {zèle),
et quelquefois par x {dixième).
Le son k est noté par c (devant l, r, a, o, u : clair,
croire, cap, col, cure), par k (kilo), par q {coq), par ck
{shacko), par ch {loch, chrétien), par qu {quai), cqit
{grecque), par g {long espoir, prononcez lon-kès'-poir) .
Le son g est noté par g {gond) et quelquefois aussi par c
{second, prononcez segon; reine-claude, prononcez reine-
glaude) ; devant e et i, il est noté régulièrement par gu
{guérir, prononcez ghérir; guipure, prononcez ghi-pure).
Le son chuintant ch est noté par ch (cho5e) et quelque-
fois aussi par sh {shacko), par sch {schème, schistne).
Le son j est noté soit par J (jaloux), soit par g (de-
vant e, i : gelée, gilet) .
Le son de / mouillée est noté par -ill- {bata-ïll-on)^, par
-il {pare-ïl), par -//- {fami-\i-e), par -l {péri-i).
Les sons de i consonne, ou consonne, u consonne,
sont mal reconnus ou tout à fait méconnus par l'ortho-
1 .Voir plus bas, à 1'/ consonne, l'o/t consonne et Vu consonne.
2. La graphie ill représente non seulement 1'/ mouillée,
mais encore le groupe de i plus / double ou même simple :
vaciller, prononcez nonvaci-^è, mais vacil-lè; tranquille, pro-
noncez tran-kil'.
xxvin
TABLEAU FIGURATIF DE LA PRONONCIATION
graphe, qui les représente d'une façon insuffisante, quand
elle les représente.
Devant cette incohérence de l'orthographe moderne,
il faut adopter une notation phonétique rigoureuse.
Il va sans dire d'abord que les consonnes écrites, mais
non prononcées, ne sont pas notées dans notre figura-
tion. Si quelque liaison fait reparaître dans la pronon-
ciation une consonne finale autrement muette, la figura-
tion signale le fait. Pour marquer plus nettement la
valeur des consonnes figurées, nous faisons suivre la
plupart des finales (de syllabes ou de mots) d'une apos-
trophe qui indique qu'il faut les prononcer {dette, pro-
noncez dét'; aptitude, prononcez ap'-ti-tùd').
Les sons consonnants p, b, f, v, t, d, l, r, sont figurés
par les lettres jj, h, f, v, t, d, l, r, qui sont le plus habi-
tuellement adoptées par la langue pour les représenter.
Le son s fort est noté par la lettre 5 (sawce, sds').
— s doux — • z [rose, roz').
— k — k {qui, ki ; creux,
kre'u; coq', kôk'; eucharistie, e'u-kà-ris'-ti).
Le son g est noté par la lettre g, sauf devant e et i, où
il est noté par g h {galet, gà-lc; gue'rir, ghe'-rzr) ; final, de-
vant un e muet, il est noté par g (orgue, ô?'g').
Les sons m et n sont notés, au commencement de la
syllabe, par m, n; à la fin de la syllabe, par m', n' :
âme, femme sont notés par àm', fam'; mienne, tienne,
sienne par myèn', tyèn', syèn', tandis que, conformément
à la notation adoptée pour les voyelles nasales, champ, en-
fant, sont notés par c/iaw, anfan; mien, tien, sienpwmyin,
tyin, syin. Nonne est noté par non', non est noté par non.
Le son de l mouillée ne se fait plus entendre dans la
France du nord, Paris compris; c'est dire que ce son
est appelé à disparaître dans un temps plus ou moins
prochain. Conformément à la règle adoptée de noter de
préférence la prononciation en usage à Paris, nous ne
figurons pas ce son complexe qui est dû à la combinai-
son de l et de i consonne et qu'on représente d'ordinaire
phonétiquement par le signe i. Nous notons seulement
le son auquel elle s'est réduite, à savoir le yod ou i con-
sonne {bata-ill-on, prononcez bà-tà-yon; pav-ill-on, pro-
noncez pà-vi-yon ; fam-ill-e prononcez fà-miy', pe'ri-l,
prononcez pé-riy').
Le son de n mouillée, que notre orthographe note par
gn^, est figuré par h {régner, ré-né).
1. La graphie gn a encore, comme on sait, une autre va-
leur, par exemple dans igné, prononcez ig-nè.
Le son de h aspirée est noté par h •.
11 nous reste à parler de \i consonne, de You con-
sonne et de Yu consonne.
L'z consonne, noté quelquefois par y {yeux, yoîe),
quelquefois par i {bien, rien), le plus souvent non noté
{prier, hier, ouvrier, craindriez, prononcez pri-^é, i-yer,
ou-vri-yé, krin-dri-yé), est figuré par le signe y.
h'ou consonne (c'est le w anglais) existe dans les mots
oui, ouate, etc., et surtout dans le son composé oi. Ce
dernier son, qui se prononçait au siècle dernier ouè, a
maintenant la valeur de oua (avec a fermé ou ouvert,
long, moyen ou bref, selon les cas). Nous représentons
ce groupe par wâ, wà.
Il existe un son nasal oin qui est la nasale de l'ancien oi,
c'est-à-dire de l'o* prononcé wé : voilà pourquoi oin se
résout phonétiquement en v:è {besoin.) — Dans notre
figuration, nous le notons win {be-zv/in).
h'u consonne est à l'oM consonne ce que Yu voyelle
est à You voyelle. C'est le son qu'on entend dans Ini,
fruit, huile. Phonétiquement on peut le représenter par ib
{Ivfi, fr\vi, -wil'). Nous conservons la graphie usuelle m,
en unissant cette lettre à la voyelle suivante, pour mon-
trer qu'elle n'a pas par elle-même d'existence person-
nelle comme voyelle : huître, huitrier, notation figurée :
uitr', ui-iri-yé.
Il résulte de ce qui précède que les signes c, ç, g, etx^
sont inconnus à notre système de figuration ; que Y h n'y
paraît qu'avec la valeur d'une aspirée; y, avec celle
d'une consonne, et que m et n figurent des consonnes
au commencement de la syllabe, et aussi à la fin de la
syllabe, mais seulement quand elles sont suivies d'une
apostrophe ; autrement elles font corps avec la voyelle
précédente et indiquent des voyelles nasales.
Nous indiquons les changements qu'apporte à la pro-
nonciation de certains mots leur emploi dans les vers.
La versification a gardé, dans la mesure des vers, de
nombreuses traces d'une prononciation archaïque.
1. La prononciation courante réduit l'aspiration à n'être
plus que le signe d'une non-liaison. Bien des gens disent
la honte comme s'il y avait la onte, sans liaison. C'est ainsi
que l'on prononce le un, le onze.
Nous ne parlons pas ici de l'A muette, parce qu'elle n'est
pas un son, mais seulement une lettre sans valeur pour la
prononciation : honneur, herbe, prononcez ô-neur, èrh'.
2. Signe simple qui représente soit ks {axe), soit gz (Xrt-
rier), soit s forte {Bruxelles), soit s douce {dixième), ou qui n'a
pas de valeur {doux).
TRAITÉ
DE LA
FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE'
INTRODUCTION
Nous nous proposons d'étudier ici l'histoire des mots qui forment le lexique de la
langue française moderne, c'est-à-dire leurs diverses origines, les modifications qu'ils ont
subies dans leur prononciation, et les formes grammaticales auxquelles ils se soumettent
dans la phrase.
De là trois grandes parties, qui comportent de nombreuses subdivisions.
I. Le matériel des mots, autrement dit le lexique. — Le lexique est constitué d'abord par
les mots du latin populaire, transmis de siècle en siècle dans la tradition orale et vivante
de la langue, et modifiés plus ou moins profondément dans leurs sons par les accidents de
la prononciation. Cela nous donne une première étude : le lexique du latin populaire, §§ 1 et 2.
Cet ensemble de mots forme le fonds primitif de la langue. De ce fonds, la langue,
usant des ressources mêmes qu'il lui offre, tire toute une série de mots nouveaux, par voie
de dérivation et de composition. Autour de la plupart des termes primitifs s'élève une
famille de dérivés, dus à l'action féconde des préfixes et des suffixes, ou aux habitudes de
composition que présente déjà le latin populaire. De là deux nouveaux chapitres : la déri-
vation populaire, §§ 33-170, et la composition populaire, §§ 171-213.
Ce développement représente le mouvement naturel de la langue parlée, vivant sur son
propre sol. Mais cette langue subit de la part des langues voisines diverses actions, qui ont
pour effet d'y déposer des mots d'origine étrangère. Une étude particulière doit être réservée
à ces multiples emprunts, §§ 3-31.
Notre langue n'est pas seulement une langue parlée. Elle a une littérature très riche,
qui, en bonne partie, est l'œuvre de clercs, de savants. Ceux-ci écrivent aussi bien le bas
latin que le français et introduisent ou laissent pénétrer, quand ils composent, dans la
langue maternelle des expressions du bas latin, dont ils se contentent d'habiller à la fran-
çaise la terminaison. Ils lisent aussi les auteurs de l'ancienne Rome, Cicéron, Tite-Live,
Virgile, Horace, Ovide, Stace, etc.; ils les imitent, ou même les traduisent quelquefois. Les
écrivains modernes continuent cette tradition. De là de nouveaux emprunts faits directe-
ment au latin classique. Cette nouvelle formation a reçu le nom de formation savante
latine. Elle offre à l'étude les emprunts directs des mots, et les procédés de composition
et de dérivation que les néologues du moyen âge et des temps modernes appliquent aux
mots latins. La formation savante s'opère également, mais un peu plus tard, sur le grec.
1. Ce traité, resté inachevé par la mort d'Arsène Darmesteter, a été terminé par M. Léopold Sudre, qui a dû
composer les §§ 359-526, 608-649, et s'inspirer, pour les §§ 214-284, des deux livres bien connus du regretté maître :
Traité de la formation des mots composés, et De la création actuelle des mots nouveaux. Les §§ 33-213 et 650-727
reposent sur des notes de cours ; les §§ 285-358 et 527-608, sur une rédaction fragmentaire qu'il a fallu remanier
-€t compléter. Les §§ 3-32, 360-361 et 496-499 sont dus à M. Antoine Thomas.
DICT. FRANC. <»
2 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Nous avons donc là deux nouvelles sections, comprenant chacune trois subdivisions : forma-
tion savante latine [emprunts, dérivation, composition)^ §§ 214-275 ; formation savante grecque
[emprunts, dérivation, composition)^ §§ 276-284 bis.
Voilà, prises en gros, les sources diverses des mots constituant le lexique. Ces mots
ont pour fonction de représenter à l'esprit soit des images d'objets, soit des idées; c'est ce
qu'on appelle leur signification. Or, dans le cours des temps, il arrive que la signification
des mots change, s'étende, se restreigne, s'atténue, parfois au point d'entraîner la disparition
du mot. De là une nouvelle étude sur la signification des mots *.
II. La prononciation. — La prononciation du latin populaire ne s'est pas maintenue
immuable, à travers les temps, loin de là. Sous l'influence de causes obscures, elle s'est
graduellement et régulièrement transformée, laissant tomber certains sons, en acquérant
de nouveaux, et modifiant l'aspect des mots au point d'en faire, au bout de quelques siècles,
des mots tout à fait nouveaux, sous lesquels il est souvent difficile de reconnaître les types
primitifs. Ces transformations des sons sont si régulières qu'on en peut déterminer les
lois ; et l'action de ces lois est absolue, ne laissant rien à l'arbitraire. Elles atteignent tous
les mêmes sons dans les mêmes conditions, pourvu que les mots qui contiennent ces sons
appartiennent à la langue parlée, vivante. Les mots d'origine étrangère, de formation
savante, pourront y échapper s'ils ne sont pas encore entrés dans le courant de l'usage
général, mais subiront l'action des lois ultérieures du moment qu'ils seront devenus
réellement français.
L'étude des lois qui ont présidé aux changements de la prononciation a reçu le nom
de phonétique. C'est par la phonétique que la science du langage relève de la physiologie.
( V. §§ 285-326.)
III. Les formes grammaticales. — On appelle formes grammaticales l'ensemble des
flexions dont les mots, suivant leur nature, peuvent être aff'ectés, d'après leur emploi dans
la phrase. Il y a les flexions des noms (substantifs, adjectifs et pronoms), qu'on appelle
encore déclinaisons, et les flexions des verbes, qu'on désigne sous le nom de conjugaisons.
Les formes grammaticales constituent le fonds même d'une langue : le lexique, la pronon-
ciation, la syntaxe même, peuvent changer sans que la langue soit atteinte en son essence.
Dès que les formes grammaticales changent, la langue devient autre. [V. §§ 527-649.) A
l'étude des formes grammaticales se rattache celle des mots invariables, dont la plupart ont
une part importante dans la contexture même de la langue. [V. §§ 718-727.)
L'étude de la syntaxe ou de l'agencement des mots dans la phrase terminerait ces
recherches et en ferait une histoire générale de la langue ou une grammaire historique
complète; mais nous n'avons à retenir ici que les questions relatives au lexique, celles
qui intéressent le Dictionnaire. [V. §§ 650-717.)
1. Cette étude est comme la raison d'être du Dictionnaire, dont chaque article en offre l'application raisonnée :
c'est donc là qu'il faut l'aller chercher, et non dans un chapitre spécial du Traité. On peut voir aussi A. Darmes-
TETEit, la Vie des mots étudiée dans leurs significations (Paris, Delagrave, 1886).
LATIN POPULAIRE
LIVRE PREMIER
LE MATÉRIEL DES MOTS OU LE LEXIQUE
SECTION PREMIERE
LE LEXIQUE PRIMITIF
§ 1. — Le latin populaire.
Lorsque du lexique moderne on écarte les mots d'origine étrangère, savante ou
inconnue, on se trouve en présence d'une collection de termes dont les uns remontent
directement au latin, et dont les autres sortent des premiers par dérivation ou composition.
Écartons encore ceux-ci, et nous aurons, ou à peu près, le premier fonds de la langue, le
lexique de la Gaule aux premiers siècles de notre ère. Comparé au lexique latin tel que
nous le donne le dépouillement des auteurs, il présente un triple caractère :
1° Il ignore un nombre énorme des mots de la langue classique.
2° Il a en commun avec elle un nombre considérable de termes.
3° Il possède en propre beaucoup d'expressions inconnues des auteurs.
Diez, dans sa Grammaire comparée des langues romanes^, donne de longues listes de
substantifs, d'adjectifs et de verbes qui appartenaient au vocabulaire le plus usuel du
latin, et qui ont disparu des idiomes romans. Il cite, rangés en dix-huit groupes différents
{monde, terre, éléments, temps, animaux, corps humain, végétaux, minéraux, hommes, etc.),
environ cinq cent cinquante substantifs, soixante-deux adjectifs et cent soixante-quatorze verbes.
Ces listes pourraient être facilement augmentées. En nous bornant au dépouillement de
la lettre A, nous avons constaté l'existence d'environ sept cent quarante substantifs, cent
trente-sept adjectifs et deux cents verbes du latin classique dont on ne trouve pas trace
dans la couche primitive du français. On comprendra que nous nous abstenions de publier
ici cette nomenclature, puisqu'elle est en grande partie en dehors du Dictionnaire.
Les mots qui appartiennent à la fois au latin classique et au latin populaire sont extrê-
mement nombreux; ils constituent pour ainsi dire le noyau du français. La liste complète
n'en saurait trouver place ici, à cause même de son étendue. Toutefois, à titre d'échantillon,
nous donnerons ceux qui commencent par les lettres A et B, en mettant en regard de chaque
mot latin le mot français correspondant.
abellana,
anc. franc, avelaine, aveline.
alîquod.
anc. franc.
auque{s), un peu
acrem *,
aigre.
allium,
ail.
acutum.
aigu.
altare.
autel.
ad,
à.
alterum.
autre.
aequalem,
anc. franc, evel, égal.
alumen.
alun.
aestatem,
été.
alveum^,
auge.
aestimare,
anc. franc, esmer, supputer.
amare.
aimer.
aetatem,
anc. franc, aé, âge.
amarum,
amer.
agnellum,
agneau.
amicum,
ami.
ala,
aile.
amita.
(t)ante.
albumen.
aubin.
amorem.
amour.
aliorsum.
ailleurs.
ampulla.
ampoule.
aliquanti.
anc. franc, auquant, certains.
anatem,
anc. franc.
ane, cane*.
1. Tome I", pages 41-45 de la traduction française.
2. Le latin populaire semble avoir préféré la forme archaïque acrum.
3. Aucje paraît être masculin en ancien français, ce qui écarte l'hypothèse d'un latin populaire * alvea pro-
posée dans le Dictionnaire.
4. Conservé dans bédane (pour bec d'ane), d'après M. G. Paris, Romania, XXVII, 549.
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
anchora,
ancre.
anellum.
anneau.
anguiUa,
angulum,
anguille,
angle.
angustia,
angoisse.
anitna,
âme.
animalia,
aumaille.
annum.
an.
anliquum,
apem,
apium,
aprilem.
anc. franc, antif, antique,
anc. franc, ef, abeille,
ache.
avril.
apud.
anc. franc, o, avec.
aqua,
aquila,
eau.
aigle.
aranea,
aratrum.
aragne, érigne.
anc. franc, arere', charrue
arborem.
arbre.
arca,
arche.
urcuballista.
arbalète.
arcum,
arc.
ardere.
ardoir.
ardorem,
ardeur.
area,
aire.
argentum,
arista,
argent,
arête.
arma,
arme.
armare,
armer.
armos.
ars, ers.
artem,
art.
ascalonia,
anc. franc.
eschaloqne, échalote
ascia.
anc. franc.
aisse^, hache.
asinum.
âne.
asperum.
âpre.
atramentum ,
anc. franc.
arrement, encre.
audire,
ouïr.
aura.
anc. franc.
ore^, brise.
aurum.
or.
aut.
ou.
avarum,
anc. franc.
aver, avare.
avena,
avoine.
avunculum.
oncle.
axilla,
aisselle*.
balbum.
anc. franc.
baub^, bègue.
barba,
barbe.
basiare,
baiser.
basium.
anc. franc.
bais, baiser.
bellum.
beau.
belua.
anc. franc.
*beauve^, bêle.
bene,
bien.
berula,
berle.
bibere,
boire.
blœsum,
anc. franc.
blois'', qui blèse.
bonum,
bon.
bovem,
bœuf.
brachium,
bras.
brevem,
anc. franc.
brief, bref.
bulla,
boule.
bullire,
bouillir.
Nous touchons maintenant au trait le plus notable du lexique vulgaire. Il possède une
quantité considérable de termes que Ton ne rencontre pas ou que l'on rencontre à peine
chez les écrivains classiques. Depuis longtemps déjà, on a relevé* de nombreux témoi-
gnages de grammairiens et lexicographes latins signalant précisément comme appartenant
à la langue populaire des expressions qui, pour la plupart, ont continué à vivre dans les
langues romanes. Chez certains écrivains, peu soucieux de Télégance et du choix des
expressions, et dont la langue a quelque chose de populaire, on trouve également des
termes inconnus aux écrivains classiques, et qui ont laissé des souvenirs de leur existence
dans l'usage vulgaire nouveau. Les inscriptions aussi ont apporté un contingent considé-
rable d'expressions qui relèvent du langage du peuple. La langue des Pères de l'Église et
des écrivains ecclésiastiques, quoique le plus souvent imprégnée de bas latin, a souvent
subi l'influence de la langue vulgaire, et a accueilli des mots inconnus à la latinité classique,
et d'un caractère populaire incontestable.
Ce n'est pas tout. Après les invasions barbares, les monuments de la littérature écrite,
à l'époque mérovingienne, et dans le premier siècle des carolingiens, présentent à la critique
de nombreuses informations sur le lexique populaire. Les documents sont d'inégale valeur,
moins intéressants si les auteurs, clercs instruits, s'eff"orcent de rapprocher leur bas latin
du latin classique, plus précieux si leur langue, au contraire, se rapproche de la langue
parlée et en subit l'influence. Ainsi l'ensemble des lois barbares, et au premier rang la Loi
salique, des recueils des formules, des chartes et diplômes mérovingiens, et les nombreuses
collections de glossaires qui interprètent les mots difficiles, c'est-à-dire disparus de l'usage,
de certains textes anciens, par des mots latins d'un emploi courant, tous ces documents,
habilement interrogés, apportent de précieuses indications sur le lexique de la langue
populaire.
Un autre élément d'information vient ajouter encore au lexique vulgaire une quantité
considérable de mots. Ici, quittant les textes et les témoignages des auteurs, nous devons
interroger le lexique même des langues filles.
1. Cf. araire.
2. Cf. aisseau 2, asse, asseau, assclte.
3. Cf. orage.
4. Aisselle vient plutôt du latin populaire ascella.
5. Cf ébaubir.
6. Cf. beauvotte.
7. Cf bléser.
8. Voyez notamment Diez, Grammaire des langues
romanes, i, p. 29 et suiv.
LATIN POPULAIRE 5
La détermination des lois de la phonétique et de la dérivation romane est arrivée
aujourd'hui à une telle précision, que Ton peut presque toujours à coup sûr remonter de la
forme romane au type précis qui lui a donné naissance, et à première vue tel mot français
suppose nécessairement comme étymologie tel dérivé ou tel radical du latin populaire dont
on n'a pas d'exemple authentique. Tandis, par exemple, que le mot déménagement s'explique
par la dérivation française du verbe français déménager, et déménager par une composition
françaùe antérieure du mot français ménage, le mot ménage ne peut s'expliquer que par le
type du latin vulgaire *masionaticu, c'est-à-dire *mansionaticum; et quoique aucun texte
n'autorise à inscrire *mansionaticum dans le lexique latin, les lois de la phonétique nous mon-
trent qu'il a existé dans le latin vulgaire, car le dérivé «^e=:aticum suppose ici un radical
mesn-, maisn-, qui n'a jamais été français et qui représente mansion-. Soit encore lièvre et
lévrier: lièvre eut le représentant direct de leporem; lévrier vient-il de lièvre? Non, car de
lièvre on aurait fait liévrier, comme fiévreux àQ. fièvre, mielleux de miel, rapiécer de pièce.
Lévrier remonte nécessairement à un type latin leporarium, qu'il faudrait inscrire au
lexique, si des exemples n'en confirmaient déjà l'existence.
Ailleurs, c'est la nature du suffixe qui décèle l'antiquité de la dérivation. Le suffixe
nominal ione, ionem, le suffixe verbal iare, appartiennent au latin populaire et non au
français, qui ne connaît que les suffixes on, er; Ti du suffixe latin le plus souvent se combine
avec la consonne précédente du radical, suivant des lois qui ont agi déjà vers le vi" siècle,
et par conséquent la dérivation est antérieure à cette date. C'est ainsi que arçon vient non
de arc, mais du latin populaire *arcionem; tronçon, non de tronc, mais de *truncionem;
hausser, non de haut, mais de *altiare; mouiller {moillier), non de mou, mais de *molliare;
etc., etc.
D'ailleurs, comment expliquer des dérivés dont les simples radicaux n'ont jamais existé
en français? Chasser est le latin populaire *captiare, et ne peut être que cela. On pourrait
produire des centaines d'exemples de cas analogues. Voilà donc le lexique du latin populaire
enrichi tout à coup d'une foule de mots qui n'ont laissé de témoignages de leur existence
que dans le français.
Enfin, l'accord de toutes les langues romanes ou de plusieurs d'entre elles nous permet
d'attribuer un certain nombre de mots qui leur sont communs au latin vulgaire d'où elles
sortent. Soit le mot français aube dans « Vaube du jour ». Le mot est-il de création française,
c'est-à-dire a-t-il été tiré, vers le x^ siècle, de l'ancien adjectif *alb, *albe, blanc, adjectif
qui depuis a disparu? L'italien, l'espagnol, le portugais, le provençal, disent également en
ce sens alba, et le ladin des Grisons aiva. Faut-il croire que chaque langue de son côté ait
créé la même métaphore? Et, à la place de ces six hypothèses superposées, n'est-il pas
plus simple d'admettre l'hypothèse unique d'un substantif *alba appartenant au latin popu-
laire, et devenu Vaube de chacune de ces diverses langues romanes? S'il est établi qu'il n'y
a pas emprunt direct d'une quelconque des langues romanes à une autre, l'accord de
toutes les langues romanes suppose donc que le mot a existé dans toute la latinité vulgaire;
l'accord de l'italien, de l'espagnol et du portugais, que le mot a existé dans la latinité des
deux péninsules italique et ibérique; l'accord de l'espagnol et du portugais, ou de l'italien,
avec le provençal et le français, que le mot a appartenu à la latinité des deux provinces
occidentales, ou à celle de l'Italie et de la Gaule; l'accord du provençal avec le français,
que le mot appartient au lexique de la Gaule.
La généralisation, toutefois, comporte ici divers degrés d'incertitude. Lorsqu'on peut
rattacher le mot à un radical latin, de sens analogue, comme dans *alba, aube, l'induction
arrive au plus haut degré de vraisemblance. Si le radical latin offre un sens éloigné, la
certitude diminue. Ainsi le nom du bâton de pèlerin dans les divers idiomes romans nous
permet de reconstituer un type*burdonem (ital. bordone, espagn., portug., provenç. bordon,
franc, bourdon) : le latin connaît le mot burdonem, mulet. Est-ce notre mot roman? Très
vraisemblablement. Le latin populaire aura tiré le sens de « bâton » du sens de « mulet »
par une métaphore analogue à celle que montrent les mots chevalet, poutre, etc.
Souvent le terme auquel nous conduit la généralisation ne se rencontre pas dans le
6 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
latin, même avec un sens différent. On peut alors le croire d'origine celtique, germanique,
ou (dans quelques cas très rares) grecque. Mais si le rapprochement avec les radicaux
connus de ces diverses langues ne donne aucun résultat, il y a grande chance pour que ce
mot appartienne au latin populaire. Nous n'avons qu'un fragment du lexique latin ; il ne
faut pas l'oublier. Une grande partie des mots de cette langue, termes spéciaux, noms
d'objets, de plantes, etc., nous demeurent à peu près inconnus, parce que la littérature
latine, dans la plus grande partie de ses œuvres, est une littérature générale, historique,
philosophique, morale, poétique, artistique, mais non technique ou populaire. Que de mots
usuels que Varron, Columelle, Pline, Végèce, etc., n'ont pas eu l'occasion de citer! Les
documents nouveaux mis au jour dans ces dernières années, inscriptions populaires, glos-
saires, textes de grammairiens, littérature populaire chrétienne, etc., nous révèlent bien
des termes inconnus ou des emplois inconnus de termes déjà connus. Les tables de bronze
d'Aljustrel en Portugal, découvertes il y a quelques années, contiennent un règlement admi-
nistratif sur l'emploi des mines où se lit le mot, ignoré jusqu'ici, de rana, au sens d'entaille;
c'est le radical, ce semble, de notre mot, d'étymologie jusqu'ici inconnue, rainureK On
rattache tel mot roman au latin populaire parce qu'on le trouve cité par hasard par un
ancien : cette citation aurait pu ne pas être faite, et le mot n'en aurait pas été moins latin.
« Plus d'un mot d'origine romane, dit excellemment Diez^, si le même hasard (qui Ta fait
conserver dans un écrivain latin isolé) ne lui avait pas donné son acte de provenance (dans
le latin), aurait été cherché, et peut-être trouvé, dans des langues étrangères. C'est ce qui
serait sans doute arrivé, par exemple, pour le mot italien cansare, si Priscien ne nous avait
conservé campsare dans un fragment d'Ennius. Pour apprécier les mots romans ou bas
latins, il ne faut jamais oublier un point essentiel : c'est que nous ne possédons du voca-
bulaire latin qu'un grand fragment, et que l'état de civilisation où étaient parvenus les
Romains, leurs arts, leur industrie et leurs mœurs supposent une provision de mots bien
supérieure à celle qui nous a été transmise. »
En faisant appel à tous les moyens d'information que nous venons de passer en revue,
on peut essayer de reconstituer le lexique du latin populaire. C'est ce qu'a tenté M. Grœber
dans une excellente étude, intitulée Vulgàrlateinisc he Substrate romanischer Wœrter, parue
de 1884 à 1889 dans VArchiv fur lateinische Lexicographie de M. Wœlflin. Nous devons nous
borner à y renvoyer le lecteur.
APPENDICE (au § 1)
A. Darmesteter se proposait de dresser une nouvelle statistique alphabétique du latin populaire ;
mais il s'est arrêté dans son travail à la fin de la lettre B. Non seulement il ne serait pas légitime
de se substituer à lui pour terminer cette tâche si délicate, mais il ne paraît pas possible de publier
telle quelle la partie rédigée, car ce n'est qu'une ébauche. Nous nous bornerons à donner la liste
des mots qu'il avait admis, liste où l'on remarque quelques étymologies différentes de celles que
nous avons cru devoir adopter dans le corps du Dictionnaire.
abante,
abanliare,
abbattere,
abbreviare,
abdurare,
abemere,
abortare,
abradicare,
accaptare,
acceia,
accordare,
acelulum,
acutula,
adaptum,
adbiberare,
avant.
avancer.
abattre.
abréger.
anc. franc, adurer, endurcir.
aveindre.
avorter.
arracher.
acheter.
anc. franc, acee, bécasse.
accorder.
anc. franc, aisil, vinaigre.
aiguille.
anc. franc, aate, rapide.
abreuver.
adde{n)sare, anc. franc, adeser, toucher.
ad dentés, anc. franc, a denz, sur la face.
addrectiare, adresser.
addrectum, adroit.
ader{i)gere (?), anc. franc, aerdre, être adhérent.
ad horam, or.
adjacentia, aisance.
adjuta, anc. franc, aiue, aide.
adjutare, aider.
ad poenam, à peine.
ad rétro, arrière.
adripare (?), arriver.
ad satis, assez.
adventura, aventure.
aerem, aeria, aire (?).
1. Nous n'avons pas cru devoir introduire cette hypothèse dans le Dictionnaire, à l'article rainure, car elle
est conlredile par la forme royneure que le mot affecte au commencement du xv" siècle.
2. Grammaire des langues romanes, i, p. 26.
LATIN POPULAIRE
affibulare.
afîubler.
baca (pour bacca),
baie.
affrontare.
affronter.
baccinum,
bassin.
agnellinum,
agnelin.
baculum.
anc. franc, bail, pieu ferré. t
alba,
aube.
badacidare.
bâiller.
albanum.
provenç. alban, blanc.
badare.
bayer.
alecrem.
anc. franc, allègre, ail
->gre.
badium,
bai.
alena.
haleine.
baia.
baie.
alenare.
halener.
bajulare.
bailler.
alicunum,
aucun.
bajulum,
anc. franc, bail, gouverneur.
alleviare,
alléger.
ballum {Tj,
anc. franc. *bail, d'où haillet.
almosina (pour elee-
aumône.
ballare.
anc. franc, baler, danser.
mosyna),
balma.
anc. franc, baume, grotte.
alna{T^om'ulnus),
aune (mesure).
ba{l)neare , ba{l]neum
, baigner, bain.
alterum sic,
anc. franc, aiitressi, aussi.
bambum,
ilal. bambo, bambino, d'où bam-
alterum lalem,
anc. franc, autretel, tel.
bin.
alterum tantum,
anc. franc, autretant,
autant.
barica.
anc. franc, barge, barque.
altiare,
hausser.
baronaticum.
anc. franc, barnage, réunion de
alum ou aie,
anc. franc. al,el, autre
chose.
barons.
amhiduo.
anc. franc, amdui, tous deux.
haronem.
baron.
ambulare,
ambler.
bassiare.
baisser.
amicahilem.
amiable.
bassum.
bas.
awicitaiem,
amitié.
bastire.
bâtir.
angulosum,
anc. franc, angleus, ;
mguleux.
bastonem.
bâton.
angustiare.
angoisser.
bastum.
bât.
angustiosum,
angoisseux.
batile et vaille,
anc. franc, vadil, pelle, dans les
ant{e) annum,
antan.
gloses de Raschi.
anteis.
ains.
battalia.
bataille.
anxia,
anc. franc, ainse, anxiété.
battatorem.
batteur.
apiarium.
anc. franc, achier, rùc
ler.
battere.
battre.
apitla,
avette.
bebrum.
bièvre.
apparescere,
apparaître.
beccum.
bec.
appunr/ere.
anc. franc, ajjomdre, piquer.
belare {^ouvbalare),
bêler.
aramen (pour aéra-
airain.
bellatioreyn.
anc. franc, belezeur, plus beau.
men).
bellatius,
anc. franc, bêlais, d'une manière
arboreta,
anc. franc, arbroie ,
bouquet
plus belle.
d'arbres.
bellitatem,
beauté.
<irb{o)riscellum.
arbrisseau.
benna,
banne.
arcionem.
arçon.
berbicalium,
bercail.
arganum (grec y^px-
argue.
berbicarium.
berger.
vov),
berbicile,
anc. franc, hercil, bercail.
arguiare.
arguer.
besta.
bête.
arrestare,
arrêter.
bettonica,
bétoine.
artemisia,
armoise.
betullum,
anc. franc, beoul, bouleau.
articulare (de artire)
anc. franc, artillîer, d
oîi artil-
bibatorem,
buveur.
leur, etc.
{bi)bitionem.
boisson.
ariiculum.
orteil.
bifacem,
biais.
artitianum.
anc. franc, arciien, artiste.
bilancia.
balance.
crtitum (part, de ar-
anc. franc. *arti, d'où artiier,
birritta.
barrette.
tire).
artificieux.
bisaccia.
besace.
arundinem (pour hi-
aronde.
bisacuta.
besaiguë.
rundinem),
blattia.
anc. franc, blace, pourpre.
assalire.
assaillir.
boarium.
anc. franc, boier, bouvier.
assaltum.
assaut.
boia.
bouée '.
assuaviai^e,
anc. franc, assouagier
adoucir.
bomba.
bombe.
astella (dérivé de as-
attelle.
botellum.
boyau.
tula pour assula),
botula.
anc. franc, boille, entrailles ^
attitiare.
attiser.
braca,
braie.
atturare (pour obtu-
provenç. aturar, fixer.
brachia,
brasse.
rare),
bragere,
braire.
auca (pour avica),
oie.
bragulare,
brailler.
aucellum (pour avicel-
oiseau.
branca,
branche.
lum),
brennum ou brinnum
bran.
aucionem,
oison.
brisca (?),
anc. f va,nç. br esche, va.Y on de miel.
a{u)gur{i)um,
heur.
Brittonem, Brittania,
Breton, Bretagne.
a{u)gustum.
août.
brocca,
broche.
curicula,
oreille.
broccioncm,
anc. franc, broçon, visière.
ausare.
oser.
broccum,
broc.
a{u)scultare,
écouter.
brugire.
bruire.
aviolum.
aïeul.
bruscinum,
broussin.
avium,
anc. franc, aive, aïeul.
brusciim.
brusc (du provençal).
axem (pour assem),
ais.
brustulare,
brûler. \
baba, babare, etc.
bave, baver, etc.
bruttum.
brut. ! "
1. Cf. §5, p. 14, n. 1.
2. Cf. br ouailles.
bucca,
bouche.
bucina,
anc. franc, buisine, trompette.
bitlfja,
bouge.
but tare,
bouler.
bullicare.
bouger.
bulliconem (?),
anc. franc, boujon, trait d'arba-
lète.
bura,
bure.
biirdonem.
bourdon.
buidum.
anc. franc, bourt, bâtard.
burgiim, '
bourg.
burra,
bourre.
burrica.
bourrique (du provençal).
bursa.
bourse.
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
bïtsca (pour bûxa), bûche.
biisciim {pour biixum), anc. franc, bosc, d'oii boschage,
bocage,
hutirum, beurre.
butta, anc. franc, boute, d'ofi bouteille,
biixa, anc. franc, baisse, bûche.
bûxa, buisse.
buxta (pour buxida, boîte.
Tpyxida),
biixum, bois, et anc. franc, bouts, buis.
bùxum, buis.
bycium (pour bomby- bis.
cium),
§ 2. — Caractères généraux du latin populaire.
Voyons maintenant les conclusions qui se dégagent des nombreux faits que nous
venons d'établir.
A un même fonds commun, la langue littéraire et la langue populaire ajoutent chacune
un contingent considérable de mots qu'ignore l'autre. D'où viennent ces différences? 11 faut
voir les choses sous leur vrai jour.
Rappelons d'abord que nos dictionnaires latins, qui donnent le dépouillement complet
de la langue écrite, sont l'œuvre moderne de savants modernes qui embrassent, dans de
mêmes listes alphabétiques, l'usage de toute la latinité. Ce n'est pas les richesses du latin à
un siècle donné, mais l'ensemble de toutes ses richesses, depuis Ennius jusqu'aux Pères
de l'Église, pendant sept ou huit siècles, qu'ils nous offrent, distribuées dans l'ordre alpha-
bétique. Or, durant cette longue période, combien de mots ont-ils survécu aux siècles des
auteurs où on les trouve pour la dernière fois ou pour l'unique fois consignés?
Une langue vivante est dans un perpétuel état de changement; à côté d'un ensemble
de mots d'un usage relativement fixe, il en est une quantité d'autres, d'emploi moins
durable, ayant des racines moins profondes dans les habitudes de la langue, qui vivent
une époque pour être remplacés par d'autres, et cela sans fin, durant toute l'existence de
cette langue. Ainsi dans la vie végétale, à côté des arbres séculaires, naissent des arbustes,
des plantes, des végétaux pour vivre quelques générations d'hommes, quelques années,
une saison, un jour.
Un dictionnaire historique de la langue française ne donnerait-il pas l'idée la plus
fausse de la langue française au xix" siècle? Pour avoir une juste idée des rapports existant
entre la langue savante et la langue familière, il faudrait un dictionnaire complet de la
langue ù un moment donné, telle, par exemple, qu'elle s'écrivait et se parlait à la fin de
l'empire.
L'expression en vain se trouve, par exemple, rendue en latin par les mots nequiquam,
frustra, incassum, in vanum. Ont-elles été en usage dans la langue parlée à une même
époque? Cela est peu probable; et elles doivent présenter un ordre de succession historique
déterminé, comme notre français ains et mais. Nous savons certainement que aeternus a
précédé aeternalis; probatio, proba; ruber, rubeus; rufus, russus. Sont-ils tous également
contemporains? Cela n'est nullement vraisemblable.
Considérons maintenant les deux lexiques à un même moment donné. Le lexique
littéraire doit posséder une quantité énorme de mots qui sont demeurés toujours inconnus
au lexique populaire. La langue écrite, de tradition savante, est avant tout la langue de la ,
science, de la philosophie. Elle sert à exprimer un nombre considérable d'idées scienti- !
fiques, de notions générales et abstraites qui ne sont guère exprimées ailleurs que dans les
livres ou dans la conversation de l'élite de la société romaine, c'est-ù-dire d'une infime
minorité. Le peuple ignore et ces idées et les termes qui servent à les rendre. Ces termes
sont le plus souvent des mots abstraits, de ces mots auxquels en général répugnent les
langues populaires; ce sont aussi des mots d'origine grecque qui n'ont presque jamais m
pénétré dans l'usage général. Toute cette riche terminologie de termes généraux, abstraits, W
qui charge le lexique latin chez les écrivains de l'empire, resta donc étrangère au peuple.
LATIN POPULAIRE 9
et alla passer, dans le haut moyen âge, à la langue de la science et de la philosophie, au
bas latin. Dans la conversation des honnêtes gens, elle disparut de la langue parlée, tombant
avec la civilisation impériale.
Il faut donc, avant tout, reconnaître les limites exactes de l'usage populaire. Par la
force des choses, par les conditions mêmes de la civilisation, par la répartition si inégale de
l'éducation entre les diverses classes de la société, la langue vivante de la presque totalité
des habitants de l'empire ignora une quantité énorme de mots qui représentent la haute
culture intellectuelle, scientifique, littéraire, philosophique, et qui appartiennent à l'usage
d'une infime minorité de personnes, d'écrivains, de lettrés.
Mais l'usage populaire, si restreint qu'il soit à cet égard, a des richesses qu'ignore ou
que méprise la langue écrite. Celle-ci, avec le sentiment profond de sa dignité, le goût de
noblesse artistique qui lui est propre, le respect d'une tradition littéraire consacrée par une
série de chefs-d'œuvre, se refusera toujours à admettre des mots nouveaux, des métaphores
nouvelles, ou des expressions courantes qu'elle juge familières, basses, d'une trivialité
odieuse. La langue vivante, celle dans laquelle sent et pense le peuple, suit sa marche et son
développement naturels, sans qu'aucun égard ni aucun respect l'arrête ou la contrarie. De là
ce lexique — souvent populaire et grossier par certaines idées — qui fleurit sur tout le
territoire de l'empire, et va devenir le lexique des langues romanes. Suivant les lois géné-
rales qui dirigent l'évolution des langues vivantes, le latin populaire modifiera ce lexique,
abandonnera un certain nombre de mots qu'on ne retrouvera plus que dans la langue
littéraire, pour les remplacer par des néologismes, ou par des mots anciens, synonymes, ou
dont la signification est altérée pour être adaptée à ces fonctions nouvelles. Dans cette
évolution générale, on peut déterminer quelques causes notables *.
1° Les mots trop courts, trop peu sonores, devaient être abandonnés par le roman, qui,
avec ses habitudes de contraction des mots, les aurait réduits à quelque chose d'insensible.
Tels sont les monosyllabes ac, as, at, aes, fas, jus, lis, mus, os, rus, spes, ut, vas, vis, etc. ; les
dissyllabes suem, luem, reum, struem, ignem, agnum, apem, avem, avum, opem, lorum, etc.
2° La suppression des flexions ayant accru outre mesure l'homonymie, la langue a laissé
tomber nombre de ces homonymes pour les remplacer par des synonymes : aequum, juste,
tombe devant equum, cheval; agrum, champ, devant acrem, aigre; alitem, oiseau, devant
altum, haut ; amnem, fleuve, devant annum, an ; avère, désirer, devant habere, avoir ; bellum,
guerre, devant bellum, beau; fidem, corde, devant fidem, foi; habena, rêne, devant avena,
avoine; labrum, variété de poisson, devant labrum, lèvre; malum, pomme, devant malum,
mal ; parum, peu, devant parem, pair; plaga, plage, devant plaga, plaie ; sol, soleil, devant
solum, sol; talum, talon, devant talem, tel; virum, homme, devant verum, vrai, etc., etc.
3° Ce qui était arrivé pour les homonymes eut lieu aussi pour les synonymes : beau-
coup d'entre eux disparurent de la langue, parce qu'on ne comprenait plus ces nuances
délicates des sens, ou qu'on n'attachait plus de prix à leur distinction : abdomen disparaît
devant panticem, panse; œdem, domum, devant mansionem, maison; aequitatem, devant
justitia, justice; œvum, devant œtatem (anc. franc, aé, âge); anguem, devant serpentem,
serpent; anum, devant culum, cul; arvum, rus, devant campum, champ; caudicem, devant
truncum, tronc; clypeum, devant scutum, écu; furem, devant latronem, larron; jaculum,
devant lancea, lance ; janua, devant porta (porte) et ostium (huis) ; lapidem, devant petra,
pierre; livorem, devant invidia, envie; tellurem, devant terra, terre, etc., etc.
La disparition des mots simples peut amener (mais non toujours) la chute des dérivés :
equum entraîne equitem; urbem, urbanum; culina, culinarium; etc., etc.
Il est vrai que pour plusieurs de ces mots on peut se demander si ce n'est pas aussi
bien la faiblesse de leur forme ou l'homonymie qui a amené la suppression, par exemple
pour aedem, œvum, anguem, ensem, etc. Il est vraisemblable que ces diverses causes ont agi
quelquefois en même temps : amnem ne se distinguait pas de fluvium ou flumen quant au
sens, et de annum quant à la forme; agrum se confondait avec acrem pour la forme, pour
le sens avec campum; etc.
1. Cf. DiEZ, Grammaire des langues romanes, i, p. 46 et sulv.
10 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Mêmes observations pour les verbes : flare, nare, flere, nere, reri, ire, dare, étaient
trop courts et ont disparu en tant que simples. L'homonymie a fait tomber moerere devant
merere, caedere devant cedere, queri devant quaerere, etc. La synonymie a aussi fortement
agi; elle périphrase : albere, frigere, nigrare et nombre de verbes en ère ont disparu devant
les circonlocutions esse album, frigidum, nigrum, etc. Beaucoup de primitifs éteints dans
la langue reparaissent conservés dans les dérivés fréquentatifs et itératifs. Ici nous touchons
ù un trait propre du lexique roman, que nous examinerons un peu plus loin.
4° N'y eût-il aucune raison apparente pour expliquer la disparition de tel ou tel mot, il
suffit de voir ce qui se passe sous nos yeux dans les langues populaires pour constater que
le changement est la loi même de toute langue vivante. Les mots s'usent à la longue, n'é-
veillent plus dans l'esprit d'images pittoresques, et le peuple avec la vivacité de son imagi-
nation, avec son besoin d'une langue pittoresque, remplace les métaphores usées par de
nouvelles métaphores, les expressions ternies par des expressions voisines, qu'il détourne
ingénieusement de leur emploi propre pour les appliquer à de nouveaux usages. Ou bien il
accueille des mots qui appartiennent à des idiomes voisins, et le caprice de la mode fait
remplacer le terme national par le terme exotique. Il n'y a dans ces changements rien qui
ne soit conforme aux lois générales du langage. De là des substitutions telles que les sui-
vantes : caput, tète, cède la place à testa, pot, tesson [cf. la métaphore populaire qui rem-
place aujourd'hui têle^ox boule); crus, jambe, à perna, jambon {cf. espagn. pierna, portug.
perna), ou à gamba, genouillère {cf. la métaphore populaire qui substitue à jambe le mot
quille); cutis, peau, à pellem, fourrure; gêna, joue, à gabata, écuelle; humerum, épaule, à
spatula, omoplate ; intestina, intestin, à botulum, botellum, boudin ; os, bouche, à bucca,
joue; pectus, poitrine, à pectorina, cuirasse; etc., etc.
A cette liste, qu'on pourrait considérablement allonger, on peut encore ajouter un
certain nombre des synonymes cités dans une page précédente. Elle nous montre, sous
toutes leurs formes, les changements de sens, métaphores, synecdoques, extensions, restric-
tions des significations. Pas plus que les formes des mots, les sens n'échappent à la loi du
changement. Car, ou le nouveau synonyme prend la place de l'ancien de manière à laisser
vide la place qu'il occupait lui-même, ou il s'adjoint la signification de la première expression
et, en la faisant disparaître, laisse vide la place qu'elle occupait.
Ces substitutions de synonymes supposent en général autant de pertes qu'il y a d'em-
plois nouveaux, et tous ces changements ont pour résultat définitif d'amoindrir le lexique.
Mais la langue a assez de vitalité pour réparer ses pertes. Elle use volontiers d'un procédé
original, qui est une de ses grandes richesses, la dérivation. Dès les origines, les langues
romanes ont eu la faculté d'allonger les mots par des suffixes ou des préfixes, et de cette
faculté elles ont largement usé, soit pour l'expression de nouvelles idées ou de nouvelles
nuances de pensée, soit simplement pour sauver un radical menacé de destruction. De là
vient donc qu'une grande partie des mots disparus se retrouvent dans un dérivé ou un
composé, qui a pris sa place et sa fonction : aes, airain, est remplacé par aeramen; aetatem,
âge, par *aetaticum; agnum, agneau, par agnellum; apem, avette, par *apitta; avem, oiseau,
par aucellum; catulum, petit d'un animal, par catellum ; civem, citoyen, par *civitatanum;
cornicem, corneille, par cornicula; culicem, cousin, par *culicinum; etc., etc.
Cette action se poursuit au moyen âge et dans les temps modernes. L'ancien français
lor tombe devant laurier; mul, devant mulet ;sap,^Q\ii.ïil sapin; til, devant tilleul; tor, devant
taureau; etc., etc. Et encore maintenant année entre en concurrence avec an ; journée,
avec jour ; barreau, avec barre; tombeau, avec tombe; etc., etc.
La même tendance se retrouve dans les verbes. Les simples sont remplacés soit par des
composés, soit par des dérivés des participes : flare, gonfler, initiare, commencer, noscere,
connaître, suere, coudre, cèdent la place à conflare, *cuminitiare, cognoscere, consuere, etc. ;
audere, oser, jacere, jeter, pendere, poser, ruere, ruer, sternuere, éternuer, vertere, tourner,
disparaissent devant ausare, jactare, pensare, rutare, sternutare, versare, etc., etc.
I
GAULOIS
ii
SECTION DEUXIEME
LE LEXIQUE EMPRUNTÉ
§ 3. — Gaulois.
Nous connaissons environ quatre cent cinquante mots gaulois, soit par le témoignage
6 divers auteurs latins et grecs, soit par celui des rares inscriptions conservées ou des
lossaires. De ce lexique déjà si restreint, une très minime partie seulement a survécu en
'ançais. Une fois la Gaule incorporée à l'empire romain, les Gaulois ont vite oublié leur
ingue pour apprendre le latin. Si le lexique gaulois n'a pas complètement disparu, c'est
ue, d'une part, le rôle important joué par la Gaule dans les destinées de Rome a pu mettre
la mode dans la société romaine quelques mots qui se sont vite incorporés au latin pro-
rement dit, et que, de l'autre, les Gaulois romanisés ont continué à se servir, tout en
arlant latin, de mots indigènes pour désigner certains objets qui leur étaient familiers et
ui, sans doute, n'avaient pas de nom exactement correspondant dans cette langue. De toute
içon, les mots d'origine gauloise ont revêtu la forme latine, et c'est sous cette forme que
ous allons en dresser la liste par ordre alphabétique*.
lauda,
alou(elle).
cambiare.
changer.
mbactum^,
ambass(ade).
carpentum,
charpent(ier).
rependem 3,
arpent.
carruca.
charrue.
ascauda,
anc. franc, baschoe,
vaisseau
carrum,
char.
pour transporter la
k'endange,
cervesia,
cervoise.
et peut-être bâche'".
cuculla,
coule.
eccum,
bec.
hrotla,
rote (instrument musical)
enna,
banne.
leuca ou leutja,
lieue.
ettonica,
béloine.
marga,
marne (de margula).
etullum'-',
boul(eau).
saga,
saie.
raca.
braie.
saponem 6 ,
savon.
race,
brais.
vertragum,
vautre.
rogilum,
breuil (taillis).
vidubium,
vouge.
ulga,
bouge (sac).
A ces mots, dont la provenance gauloise est assurée, on peut en ajouter d'autres, pour
esquels elle est très vraisemblable :
lausa,
alose.
bodina^.
borne.
cleta'\
claie.
ebrum'',
bièvre.
cassanum 9,
chêne.
comber-^',
(dé)combre
1. Les mots disparus de la langue populaire, surtout ceux qui sont relatifs aux institutions, peuvent reparaître
ous la plume des savants modernes : tel est le cas pour bardus, barde, druida, druide, sylphus, sylphe, etc. Les his-
3riens disent sans scrupule ambacte, soldurien, vergobret, d'après ambactus, soldurius, vergobretus, etc. Mais ces
lots, pour n'être plus terminés en us ou en a, en sont-ils plus français?
2. Le même radical se retrouve dans les langues germaniques; mais comme ambactus est déjà employé par
Jnnius, il est à croire que le latin a reçu ce mot des Gaulois de la Gaule Cisalpine.
3. Les textes de l'antiquité ne donnent que arepennem, aripennem, mais le français arpent suppose arependem.
Cf. l'espagnol arapende.)
4. C'est M. G. Paris qui a donné l'étymologie de baschoe, conservé par quelques patois actuels sous la forme
achoue, et cette étymologie est assurée. Quant à l'explication de bâche et de l'italien vasca (d'oîi le français emprunté
asque) par une forme gauloise bascauda ou vascauda qui aurait eu l'accent tonique sur la syllabe initiale, M. G.
'aris ne la présente que comme une hypothèse. (F. Romania, xxi, p. 401 et suiv.)
5. Les textes anciens ne donnent que betulla et betula; mais l'ancien français beoul, étant masculin, suppose
existence de betuUum.
6. Le mot est peut-être germanique. {Cf. § 6.)
7. Le radical bebr- se trouve à la fois en germanique et en celtique; le mot proprement latin est fiber.
8. M. Thurneysen {Keltorom., p. 91) rattache à celte forme primitive l'ancien irlandais buden, partie d'un corps
l'armée.
9. La forme du radical est assurée parle provençal cassanh, de *cassaiiium. L'ancien français a quelquefois chasne,
[ui représente exactement 'cassanum; la forme chaisne, d'où le français actuel chêne, paraît due à l'influence de
raxinum, frêne, qui a transformé *cassanum en *caxanum.
10. Grégoire de Tours emploie le diminutif *cletella.
11. M. Gaston Paris a montré que le radical de encombrer était bien distinct de celui de combler {Romania, xxm,
12
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
cumba\
combe.
olca,
ouche.
tunna,
tonne.
glttia,
glaise.
soccum ',
soc.
vassallum.
vassal.
grava,
grève.
tannum\
tan.
vernium,
vergne
gulbia-,
gouge.
taratrum.
tarière.
viriola.
virole.
landa,
lande.
tinca,
tanche.
Il existe beaucoup d'autres mots que Ton a cherché, faute de mieux, à rattacher au
gaulois. Nous nous bornerons à énumérer ceux pour lesquels celte origine n'est pas absolu-
ment invraisemblable, en renvoyant à ce qui en a été dit dans le corps même du Dictionnaire.
balai *,
barge* (barque),
berge,
bille (partie d'un
arbre, bâton),
bouc',
brailler,
braire,
bran,
briser,
broder,
bruire,
bruyère,
chemin,
dartre',
drille (lambeau)
droue',
dru,
dune'»,
écagne,
écanguer,
galet, jalet",
glette,
gobet.
if,
jarousse,
jarret,
javelle '%
javelot",
lie (sédiment),
matras'*,
mauvis '^,
mignon,
miner,
musser'*,
petit,
pièce,
poche,
quai",
refrogner.
rogue (hautain),
ruche,
tamis,
trâle,
trogne,
truand,
valet,
vanne.
— Celtique moderne.
Des idiomes celtiques, descendants directs ou collatéraux de l'ancien gaulois, se sont
conservés jusqu'à nos jours dans la basse Bretagne, en Irlande, dans le pays de Galles et
en Ecosse**. Ce n'est que par la basse Bretagne que le français a eu un contact direct avec
ces idiomes". Il a fourni un grand nombre de mots au bas breton, mais il en a reçu très
peu en échange. Les mots d'origine bretonne se rapportent en majorité, comme il est naturel,
aux choses de la mer : aderne, baderne, baille^'^, bernicle^^, bouette, darne, goéland, goémon,
minât (boute-hors), raz.
Ce sont aussi des objets particuliers à la Bretagne que désignent les mots biniou,
cagou, cromlech, dolmen, menhir, etc. Il est à peine besoin de faire remarquer qu'aucun de
p. 243), et M. Meyer-Liibke en a rendu plus que vraisemblable l'origine celtique {Zeitschrift fur romanische Phi
lologie, xix, p. 275).
1. On rapproche aussi ce mot du grec xû[jl6t|, vase creux, barque.
2. Telle est la leçon (et non *gubia) des bons manuscrits d'Isidore de Séville, laquelle semble confirmée pal
l'existence dans le celtique d'un radical gulb, de sens analogue. L'ancien français goi, aujourd'hui gouet, ne peu
s'expliquer que par *gubiuin, forme qui n'est peut-être qu'une simple variante dialectale, car Végèce emploie gubij
(et non gulbia) au sens d'instrument tranchant.
3. Mot différent du latin *soocum, sorte de chaussure. On a supposé que besoche pouvait venir d'un type *bisocca
formé avec la particule bis et le radical de soc. {Cf. le néologisme bissoc.)
4. Radical commun au germanique et au celtique.
5. D'après M. Thurneysen {Keltorom., p. 89), le breton balaen est emprunté du français, et le français balai n'a^
rien à voir avec le breton balannen, genêt, dont la forme primitive est banazl, banadl.
6. M. Thurneysen {Keltorom., p. 43) admet comme possible l'existence d'un mot celtique barga, distinct du
bas latin barca.
7. Le radical bucc- est commun au celtique et au germanique.
8. M. Ilorning {Zeitschrift fiXr romanische Philologie, xx, 86) considère dartre, autrefois dertre, comme une
altération de 'erte, 'ertre, du latin herpetem, herpès.
9. En breton dreok, en gallois drewg. {Cf. Ernault, dans Revue celtique, v, 218).
10. Comme ce mot est particulier à la région française voisine des pays flamands, il est vraisemblablement
emprunté de l'ancien néerlandais dune (aujourd'hui duin en hollandais), qui se rattache au celtique dunum, hauteur.
11. L'ancien irlandais a gall, pilier de pierre (Thurneysen, Keltorom., p. 100).
12. Du radical gab-, saisir, qui se retrouve peut-être dans gabelle, que le français a emprunté du provençal.
13. Du radical gabal, pointe fourchue.
14. M. Thurneysen admet comme possible l'existence en celtique d'une variante 'mattara, a. côté de matara,
seul attesté {Keltorom., p. 107).
15. M. Thurneysen {Keltorom., p. 107) n'ose pas décider si le breton milvil, qui a le même sens, est indigène
ou emprunté du bas latin.
16. Radical mrfc- (Thurneysen, Keltorom., p. 108).
17. Ç«a/ est une forme normanno-picarde, § 16; il est possible que chai, que le Dictionnaire rattache au latin
'caveum, soit la forme proprement française de quai, ainsi que le pense Littré.
18. L'idiome celtique de la Gornouaille (partie de l'Angleterre) s'est éteint au siècle dernier.
19. Il est peu probable que barnache, bernache, se rattache directement à l'irlandais bairneach, lépas : la
variante hernaclc vient de l'anglais barnacle; la variante bernicle, du bas breton brenik. De même brogue, clan,
claymore, plaid, usquebac, whisky, originaires de l'Ecosse, flanelle, du pays de Galles, et quelques autres mots
que nous avons laissés de côté, ne sont arrivés au français que par l'intermédiaire de l'anglais.
20. Baille n'est pas foncièrement celtique, mais Scandinave. {Cf danois balle, ballie; suédois balja, etc.) Il est
possible que ce terme de marine ait été emprunté par le français au Scandinave, indépendamment du breton.
21. Cf. ci-dessus, n. 19.
GREC
43
;es mots n'a réellement pénétré dans Tusage général : l'emploi de tel ou tel d'entre eux
lans notre langue ne relève que de la fantaisie des archéologues ^ En revanche, baragouin,
njou, dia, sont incontestablement français : mais qu'ils soient réellement empruntés au
)as breton, voilà qui est loin d'être assuré.
§ 5. — Grec.
Le latin a beaucoup emprunté au grec. Longtemps avant l'ère chrétienne, les relations
îommerciales ou politiques introduisirent dans la langue latine un certain nombre de mots
;recs qui s'y incorporèrent rapidement. Plus tard, la culture littéraire en fit naturaliser un
)ien plus grand nombre. Enfin le christianisme, à son tour, versa dans le vocabulaire de
louveaux termes religieux. Assurément beaucoup des mots venus du grec restèrent en quel-
[ue sorte à la surface de la langue latine, sans pénétrer jusqu'à la couche populaire. Toute-
bis le nombre de ceux qui furent incorporés au latin vulgaire est assez considérable. On
!n pourra juger par la liste suivante, où nous avons réuni à peu près tous les mots grecs qui
;e retrouvent dans le français actuel et qui, transmis par le latin, ont régulièrement passé
)ar toutes les phases de la formation populaire^ :
SdtjiavTa,
adamantem,
aimant.
vtâjjiapa,
caméra.
chambre.
>.0?{V71 {?),
aloxina.
aluine.
X5t(lT,>>0V,
camelum,
chameau.
jjLuySiT^Ti,
amygdala,
amande.
X<X[XtVOV,
' camin{ata),
cheminée.
pTEixiaîa,
artemisia,
armoise.
xav66v,
canthum,
chant, chant(eau)
pTÉjiLOVa,
artemonem,
armon.
xavvaêtv,
* cannapern.
chanvre.
tupa,
aura,
or(age).
xavovixôv,
canonicum.
chanoine.
i>vaajiOv,
balsamum,
baume.
xapa,
cara,
chère.
âiTT'.ajxa,
baptisma,
baptême.
xotpxapov,
carcerem,
chartre.
affiTvtxT,,
basilica.
basoche.
xapuôcsuX)vOv,
caryophylion,
girofle.
■Xaiffôv,
blœsum,
blés(er).
xaaxavov,
castanea,
châtaigne.
IXaacpTjjxelv,
blasphemare,
blâmer.
xaxaêoXTj,
"catabola,
(ac)cabl(er).
Jôeta,
boia,
bouée 3.
xau>kôv,
caulem.
chou.
iô(x6ûv,
bombum,
bomb(ance), bon-
xaû[xa,
*caum{are),
chôm(er).
(dir), etc.
%i<]^OL,
capsa,
châsse.
iOUTUpOV,
butyrum,
beurre.
%z^i<s:ow^
"ceresia,
cerise.
i'jpsa,
bursa,
bourse.
xXTjplXÔV,
clericum,
clerc.
ôjAcpOV,
gompkum.
gond.
■*-àpr^,
concha.
conche.
ûpov,
gyro{vagum),
girou(ette).
xôXacpov,
'colpum,
coup.
t(y/.ov,
discum,
dais.
xoXcdv,
coleum, *colia.
couille.
0/3)
doga,
douve.
V-OKhOL,
colla.
colle.
yxauffTOV,
encaustum,
encre.
xôXujjiêov,
columbum,
coulon.
xx)kTia{a,
* eclesia,
église.
xpôxaXov,
crotal{are) ,
croul(er).
XeTijAOffûvf,,
eleemosyna,
aumône.
xujiixtov,
* cymatia.
cimaise.
[AxXaTxpov,
empliistrum,
emplâtre, plâtre.
xwêiôv,
gobionem,
goujon.
[jLcp'jxov,
*emputum,
ente.
)vatxôv,
laicum,
lai.
■irtCTXOTlOV,
episcopum,
évoque.
jxéxaXXov,
*metall{ia),
maille (monnaie).
f,>iOv,
* zel{osum),
jaloux.
{AÎvOt;,
mentha,
menthe.
,[i(va,
hemina,
mine (mesure).
(lOVaiTTT.pLOV,
monasterium,
moutier.
■fjXT,,
theca,
taie.
piovayôv,
monachum,
moine.
Tjffaupov,
thesaurum.
trésor.
JAÛpOV,
* mora,
mûre (baie).
Ûp<70V,
thursum.
trou (de chou).
vâvov,
nanum,
nain.
êîaxov,
hibiscum,
gui(mauve).
ôpeC'/aXxov,
orichalcum,
archal.
lâOcSpa,
cathedra.
chaire, chaise.
oaxpeov,
ostrea,
huître.
ix)>ô-0'j;,
*calop{ia),
galoche.
TiapaêoX-rj,
parabola, "paraula
, parole.
1. Les archéologues emploient maint autre mot bas breton que nous n'avons pas cru devoir accueillir dans le
Dictionnaire, par exemple lech (au sens de ci-omlech), mactiern (fils de prince), peulvan (poteau de pierre), tiern
prince), gwerz (chant historique), etc., etc.
2. En raison de la parenté originaire du latin et du grec, il est souvent difficile de distinguer les mots que le
atin a empruntés du grec de ceux qui lui appartiennent héréditairement. Par exemple, certains philologues consi-
lèrent les mots latins aranea, gubernare, calamus, etc. , comme empruntés des mots grecs àpix'/i\, xuêspvâv,
tâXatJ.0;, etc. D'autres les croient indigènes. Nous laissons intentionnellement de côté tous les mots qui prêtent à
liscussion, ainsi que ceux qui, pour avoir été incorporés au latin très anciennement, présentent des formes qui ne
sont pas exactement le calque des formes grecques, comme anchora (ayxupa), argilla (àpyi^Xoi;), atriplex (àxpiœaÇtç),
mlneum ([iaXavsïov), cera (xTipôî), cotoneum (xuSwvtov), etc., etc. Il est bon de rappeler qu'il ne s'agit ici que de
a formation populaire, et que les mots si nombreux que le français a tirés directement du grec par formation
savante seront étudiés au § 277.
3. Bouée est une mauvaise orthographe pour boie, comme l'a montré récemment ÎSI. Tobler {Sitzungsberichte
ier Acad. der Wissensch. zu Berlin, 1896, p. 862).
44
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
xapiSeisov,
paradisum,
parvis.
aîxspx,
sicera,
cidre.
irÉTCspi,
piper,
poivre.
aîvaTTi,
sinapem,
sanve.
TtcpStÇ,
perdicem,
perdrix.
axa)v[iôv,
scalmum.
échaume.
TtSpXTl,
perça,
perche (poisson).
axÔTîsXov,
scopulum,
é eue il.
■JcÉxpa,
pelra,
pierre.
afiâpaySov,
smaragdum,
émeraude
ITEXpOffsXlVOV,
"petrosilium.
persil.
aTciÔT,,
spatha.
épée.
Titaov,
pisum.
pois.
aT:â(j[xov,
*spasm{are),
pâmer.
TCtXTixiOV,
pittacium,
(ra)petass(er).
ayolri,
schola,
école.
TtXixavov,
plalanum.
plane (arbre).
TdtXavTOV,
talentum.
talent.
TtÔûlOV,
podium,
puy-
■US>wlOV£tOV,
teloneum,
tonlieu.
xoTk'J-ou;,
polypum.
pieuvre.
xpîcpuXXùv,
"trifolum.
trèfle.
Ttopcsûpa,
purpura,
pourpre.
XpÔTOV,
*trop{are),
trouver.
Ttpeaê'jTcOOî,
presbyier.
prêtre.
çâXayya,
phalanga,*palanca
, palanche.
TTuÇtSa,
pyxida, 'buxida,
boîte.
cpacvxaata,
* pantasi[are),
pantoiser.
TÎÛÇOV,
buxum.
buis.
^•pÛYiov,
Phrygium,*frisium (or)froi.
^uxâvTi,
runcina, *rucina,
rouanne.
j^aipscpuXTkOV,
chaerefoliuyn.
cerfeuil.
^ÛTTl,
ruta.
rue (plante).
j^apâxiov,
* characium,
(é)chalas.
aiyjjia,
sagma, *salma.
somme (bête de).
XopS-f.,
chorda.
corde.
ffixxov,
saccum.
sac.
yopôv,
chorum,
chœur.
(japxcJyayov,
sarcopkagum,
cercueil.
ôjpa,
hora.
heure.
aT,irta,
sepia,
seiche.
Le français connaît encore d'autres mots, que l'on ne peut rattacher à la formation
savante proprement dite, pour lesquels l'origine grecque est manifeste. Mais, comparés à
ceux que nous venons de passer en revue, ils se trahissent comme des emprunts postérieurs
faits par la langue commune à la langue des savants. Nous nous bornerons à citer :
adragant,
tragantum.
Tpayaxav6ov.
évangile.
evangelium,
£ÙayyÉ>k'.ov.
albâtre,
alabastrum.
dXaêaffxpov.
flamme (lan(
:ette).
phlebotomus,
cp>is6oxô[xo;.
ange,
angélus,
«yysAoç.
germandrée
,
chamaedrya.
)(a[icxi5pua.
apôtre,
apostolus,
à.T^6<s'zo'>\0%.
grammaire ,
gri-
grammatica.
ypa[jitxaxixT,
autruche,
avis slruthio,
axpouÔîwv.
moire,
ciboire,
ciborium,
xièwptov.
greffe.
graphium.
ypatpîov.
cimetière,
coemeterium,
xot[x-rjXTiptov.
horloge.
horologium,
ô>po>.6ytov.
coffre,
cophinus.
xôcp'.voî.
migraine.
hemicrania.
T|[xixpav''a.
datte,
daclylus.
SaxxuXoî.
orgue,
organum.
ôpyavov.
diable,
diabolus.
StdêoXoî.
paroisse.
parochia,
xapoixîa.
diacre.
diaconus.
Stixovoi;.
pouacre.
podager,
TToèaypô;.
dragée,
* dragala,
xpayrjxaxa.
réglisse.
liquirilia.
y)iuxu[5p£î^a.
épîlre.
epislola,
èTZ'.'3'zo\-r\.
rime.
rhylhmus.
P'j9[x6î.
aspre (monnaie),
céleri,
émeri.
galée.
avanie.
chaland.
endive,
galère.
besant.
chiourme.
étrope.
ganache
boutique,
civette.
falot (lanterne),
golfe,
braquemart.
drogman.
fanal.
gouffre.
caloyer,
Quelques mots grecs paraissent avoir passé en français, non par les livres et par l'in-
termédiaire du latin, mais directement, par suite des relations commerciales entretenues
par notre pays avec Constantinople, surtout depuis Charlemagne et pendant les croisades.
Dans ce cas, il est vrai, c'est souvent l'italien, le provençal et même d'autres langues étran-
gères qui leur ont servi de véhicule. Nous citerons :
mandille, riz,
moustache, prame ',
nocher, timbre,
page(subst.masc.), trucheman,
police (contrat), velanède.
Enfin mentionnons quelques mots empruntés au grec moderne à la suite des événe-
ments mémorables qui ont amené la création du royaume de Grèce, comme clephte,palikare,
philhellène et romaïque, que l'Académie française a admis dans son Dictionnaire.
§ 6. — Geimanique (allemand ancien).
Aussi haut que nous puissions remonter dans les textes historiques relatifs à notrt
pays, nous y voyons que les Gaulois avaient pour voisins au nord-est, de l'autre côté dit
Rhin, des peuplades germaniques. Ce voisinage a pu, dès les premiers siècles de l'ère chré-
tienne, introduire dans le latin parlé en Gaule quelques mots venus de l'autre côté du
Rhin. Mais l'apport germanique se réduirait sans doute à bien peu de chose, s'il ne s'était
produit, au commencement du v* siècle, un fait historique d'une importance capitale sur les
1. Cf. p. 17, n. 1.
GERMANIQUE
15
destinées de notre pays, à savoir l'invasion de la Gaule par les Francs et l'établissement de
la dynastie mérovingienne, continuée par la dynastie carolingienne, comme elle de source
germanique. Un contact ininterrompu de six siècles environ entre le latin vulgaire de la
Gaule du Nord et le langage germanique des envahisseurs n'a pu modifier foncièrement le
gallo-roman, mais il a introduit dans la langue de nos ancêtres un grand nombre de mots,
dont l'ensemble donne au vocabulaire français du moyen âge une physionomie à part dans
la famille des langues romanes, car les autres langues sœurs n'ont subi qu'à un moindre
degré cette invasion de mots germaniques. Beaucoup de ces mots sont tombés en désué-
tude, mais la majeure partie a subsisté jusqu'à nos jours*. On y trouve représentées les
catégories d'idées les plus diverses ; mais la guerre et la vie rurale y ont une part prédo-
minante^.
SUBSTANTIFS
affre,
agace,
aigrette,
alise,
alleu,
anche,
arroi,
aune (mesure),
babine,
bahoue,
balafre,
balle (pelote),
ban,
banc,
bande d'étoffe),
bannière,
bar (poisson),
bau,
baudrier,
bedeau,
beffroi,
beignet,
béton (lait),
bief,
bière (caisse),
aille (boule),
bloc,
bois (?),
bonde,
bondon,
bongeau,
borde,
bot,
botte (assemblage
d'objets),
bouc,
bourg,
brachet,
brai (piège),
braise,
brand,
brandon,
brèche,
brelan,
brème,
bride,
brique.
brosse.
échelle (esca-
frette ^
harpe,
mitaine.
brouée.
dron).
freux.
hâte.
mite,
brouet,
échevin.
frimas.
haubert.
mitraille.
bru,
échifîre.
froc (?),
haussière,
morille.
bûche (?),
échine.
gage.
haveron.
moufle (gant).
buire,
échoppe (bouti-
gant.
havet.
mousse.
buron.
^ que).
garenne.
havre.
mulot.
butin,
écofier,
garou (loup-).
heaume.
nord.
caille.
écot.
gâteau (?),
héberge.
orgueil,
cane (?),
écran,
gaude,
héraut (?),
ouest,
canif.
écrevisse.
gaufre.
héron,
parc (•?),
carcan.
écume,
gaule (?),
hétoudeau.
patte (?),
chambellan.
élingue.
gazon.
hêtre,
poche (•?),
chamois.
émail.
gène.
honte.
quille (à jouer),
charivari (?),
émoi,
gerbe.
hotte,
rang,
chaton (de ba-
empan,
gerfaut.
houe.
rat (?),
gue).
épar.
gifle (?),
hourd.
regain.
chétron.
épeiche.
giron.
houseau,
rochet.
chopine,
éperlan.
glouteron.
housse,
roseau.
chouette,
éperon.
gonfalon.
houx.
salle.
ciron.
épervier,
grappe.
huche.
sénéchal,
clapet.
épieu.
grès.
hulotte (?),
sud.
clapier,
époule.
griffe.
ifC?),
tache.
clenche,
esclame.
groseille.
jardin.
taisson.
coche (bateau).
espringale.
gruau.
laiche.
tanière,
coiffe.
estrif.
gruyer.
latte,
taquet,
cote (cabane).
esturgeon,
guède.
leurre.
targe.
cotte (vêtement),
étal,
guerdon.
lisse (palissade).
tas (?),
crabe (crustacé).
étalon.
guerre.
lippe,
tassette.
crafe.
étau,
guet.
litre, fém., liteau.
taudis (?),
cramait (?),
éteuf,
guiche,
loge.
tette,
crampon.
étoc.
guimpe,
loquet,
tique,
crapaud (?),
étoffe, :
guise,
losse (?),
tonne.
crape.
étrier.
hache.
lot.
touaille.
crèche,
faîte.
haie.
malle.
touffe,
cresson.
falaise.
haillon (?),
marais.
toupet.
croupe.
fanon,
h aire.
marc (poids).
toupie (?),
cruche.
faude.
hait*.
marche (frontière)
, tourbe (charbon).
dard.
fauteuil.
halle.
mare.
trappe,
drageon,
feurre.
hallier (buisson)
maréchal.
trêve.
duvet (?),
feutre.
hameau,
marsouin.
troène.
écaille.
fief.
hampe,
martre.
trompe.
écale.
flan.
hanap.
mât.
troupe (■?),
échanson,
flot.
hanche.
maton.
trumeau (?),
écharpe,
fouarre.
hanneton.
mégis (?),
tuyau.
échasse.
fourreau.
barde (troupe).
mésange (?),
varenne.
échauguette.
frais.
hareng,
meurtre.
1. Quelques mots disparus ont été repris par les érudits {angon, antrustion, bardit, f r ornée, francisqiœ, leude,
morganatique, ordalie, scramasaxe, ure) ou survivent dans des composés ou des dérivés [bue, dans trébucher).
2. Nous devons aussi au germanique quatre suffixes de dérivation, dont deux au moins, a7'd et aud, sont très
vivaces. (F. §§ 138, 142, 147 et 149.) Enfin il est bon de faire remarquer que le français possède quelques autres
mots d'origine germanique qui ne sont pas enregistrés ici parce qu'ils lui sont arrivés par l'intermédiaire d'autres
langues romanes, surtout de l'italien, § 12.
3. M. Tobler a rattaché ce mot au germanique fêter. {V. Romania, xxv, 623.)
4. De là dehait, déhaité, souhait, souhaiter.
16
TRAITÉ DE LA FORMATION DK LA LANGUE FRANÇAISE
ADJECTIFS
baud,
bleu.
esclame,
blafard,
brun,
fauve,
blanc,
dehait,
fluet.
blet,
échif,
frais,
adouber,
cracher.
étricher.
avachir,
danser.
étriver,
bannir,
déchirer.
farder (?),
bâtir (coudre),
déguerpir.
fauder.
baudir.
dérober.
flatir.
bouter,
éblouir.
flatter.
bramer.
éclater (?),
fourbir,
broder (?),
éclisser,
fournir,
brouir,
effrayer,
fourrer.
brouter,
émeulir (fienter),
gâcher.
broyer,
enhardir,
gagner.
buer,
épanouir,
galoper (?),
choisir.
épargner.
garder.
chopper (?),
épeler.
garnir.
choquer (?),
épier.
gauchir,
clapper,
estamper.
glapir.
franc,
gaillard (?)
galand,
gris.
VERBES
glisser,
gratter,
graver,
grigner,
grimper,
grincer,
gripper,
grommeler,
guérir,
guider,
guiper,
haïr,
haler * (tirer)
happer,
hâter,
heurter.
laid,
lige,
madré,
morne.
honnir,
lamper,
laper,
lécher,
mâchurer,
marquer,
marrir *,
nantir,
navrer,
oudrir (?),
radoter,
ramper,
râper,
regretter,
rider,
river.
riche,
sale,
sur (acide),
terne (?).
rôtir,
rouir,
saisir,
sérancer,
souper,
super,
taper (frapper),
taper (boucher),
tapir (■?),
tarir,
tirer,
tomber,
toucher,
trébucher,
trépigner,
tricher (?).
ADVERBES
guère,
trop (?).
Parfois il s'est produit, entre des mots germaniques et des mots latins, une sorte de com-
promis, et la forme française tient à la fois du germanique et du latin. Tel est le cas pour haut
(altum -\-hoch), hante {hastSi-{-hand), maint {multnm -{-manag), et peut-être pour flanc (flac-
cum + hlanka), froc (floccum + hrok), hâler (*assulare -j- hal)^ hâte, broche (hasta -f- harsta).
Rappelons aussi que la plupart des mots latins où le v initial est devenu g ont été
influencés par des mots germaniques ayant un w, §§ 444 et 499.
§ 7.
Allemand moderne.
Dès le ix" siècle, le français et Vallemand se sont trouvés en contact, comme autrefois le
latin et l'ancien idiome germanique; mais, au lieu d'être sur le Rhin, la frontière était flottante
entre les Vosges et la Moselle. Pendant le moyen âge, ce contact a eu pour résultat l'intro-
duction en ancien haut allemand, et surtout en moyen haut allemand, d'un grand nombre
de mots français, relatifs pour la plupart aux raffinements de la civilisation que l'on enviait
à notre société chevaleresque'. Mais le français n'a presque rien emprunté à l'allemand
pendant toute cette période : citons cependant halbran, hallebarde, nique, qui apparaissent
chez nous dès le xiv^ siècle. Ce n'est que depuis le xv'' siècle que, par suite d'événements
politiques divers (alliance avec les Suisses, Réforme, guerres de religion, guerre de Trente
ans, etc., etc.), l'allemand a réussi à faire brèche dans notre vocabulaire.
Au XV* siècle, nos auteurs emploient déjà
aurochs,
bélitre.
Au XVI*
arquebuse,
balle (de l'épi).
blocus,
boulevard,
bière (boisson),
bique.
cric,
dalle,
bismuth ,
blottir,
élan (cerf), foudre (tonneau), hausse-col,
flasque (madrie), halecret, lansquenet.
bogue (de châtai- bondrée, burin,
gne), brinde, cale.
1. Malgré ce qui a été dit dans le Dictionnaire, ce mot n'est pas d'origine Scandinave. Il n'existe pas en ancien
norois, et les langues Scandinaves qui le possèdent aujourd'hui l'ont emprunté, à une date récente, au bas allemand.
2. De là marri, marrisson.
3. Le dernier travail publié à ce sujet est une thèse soutenue en Sorbonne par M. F. Piquet : de Vocabulis quae
in duodecimo seculo et in tertii decimi principio a Gallis Germant assumpserint. Parisiis, Leroux, 1898. — Ces
eniprunts faits par l'allemand ont parfois donné le change et fait attribuer une origine germanique à des mots fran-
çais indigènes ou venus d'ailleurs ; c'est le cas pour aumusse, d'où l'allemand a fait miXzze.
ANGLAIS
17
canapsa,
carrousse,
casline,
cauchemar,
Au XVII"' :
bivouac,
blinde, blinder,
calèche,
chenapan,
Au xviii"
banse,
bérubleau,
blende,
bocambre,
bocard,
cobalt,
Au XIX '^ :
bichof,
blague,
blockhaus,
bock.
coche (voiture), fifre,
clapet, gueuse,
éclanche, guipe,
espiègle.
cible,
crancelin,
cromorne,
dréger,
cran (raifort),
drille (trépan),
embérize,
estrigue,
feldspath,
flinquer.
bogue (anneau)
chope,
choucroute,
coprose.
estomper,
étraque,
gangue,
gibelot,
glaçure,
gland (tenaille),
gneiss,
halde,
hamster,
heiduque,
cuffat,
dolman,
druse,
gamin,
halte,
hase,
huguenot.
havresac,
hulot (hublot),
obus,
rose-croix.
kirsch-wasser,
lagre,
losse,
loustic,
nouille,
prame',
guelte,
képi,
mastoc,
hutte,
potasse,
reître,
sabre,
traban,
vaguemestre,
valse,
quarlier-mestre,
quartz,
sabrelache,
spalt,
spath,
philippine,
schabraque,
schlague.
rosse,
trinquer,
trôler.
velte,
zigzag,
zinc.
vampire,
vasistas,
velche,
vermout,
vidrecome.
schlich,
thalweg,
tungstène.
On remarquera sans peine que les termes militaires forment un groupe assez nombreux
parmi nos emprunts à Tallemand. Faisons observer aussi que, dans plus d'un cas, Tallemand
n'a fait que servir de véhicule aux mots slaves, hongrois ou turcs pour leur passage en
français.
Il faut mettre à part les mots qui désignent des institutions allemandes, et qui, confinés
dans cet emploi spécial, ne font pas, à vrai dire, partie de la langue française générale. Nous
citerons, parmi les plus connus :
amman.
feld-maréchal.
landgrave.
mark.
rixdale,
valkyrie.
ammeistre,
hanse.
landwehr.
ranz.
Ihaler,
vehme,
bourgmestre.
kreuzer,
margrave,
rhingrave.
uhlan.
walhalla.
burgrave,
landamman,
Mentionnons enfin quelques mots, dérivés du latin ou du grec, qui ne sont arrivés en
français que par l'intermédiaire de l'allemand :
accordéon, épisyllogisme, harmonica, humanisme, publicisle, tympanon.
§ 8. — Anglais.
Par son fonds primitif, qui représente la langue des Angles et des Saxons, V anglais se
rattache au bas allemand , c'est-à-dire aux idiomes parlés dans les plaines de l'Allemagne
voisines de la mer. Les envahisseurs danois lui ont fourni un apport notable d'éléments
Scandinaves; mais surtout la conquête de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant, duc de
Normandie, et les événements qui en furent la conséquence, l'ont tellement imprégné
d'éléments français, qu'on l'a quelquefois, oubliant son origine, rattaché au groupe des
langues romanes plutôt qu'à celui des langues germaniques. L'anglais, dédaigné en Angle-
terre même jusque vers le xv" siècle, n'a pour ainsi dire rien fourni au français pendant le
moyen âge proprement dit^. Mais depuis lors, et surtout pendant le xix" siècle, nous lui
avons beaucoup emprunté. Le développement extraordinaire de l'Angleterre et des États-
Unis (séparés politiquement de la mère patrie au siècle dernier, mais en conservant la
langue) au point de vue commercial, industriel, agricole, etc., explique suffisamment l'inva-
i. L'allem. prahm est d'origine slave : cf. polonais pratn, russe paromii, etc., du bas grec rAp^ii-x, bac.
2. On peut citer cependant lai, dont l'emprunt remonte au xn*^ siècle. L'ancien français gnile (d'oià guiller,
guilleret) tient à l'anglo-saxon Di7e;mais comme le même radical se retrouve en islandais, le mot français est peut-
être d'origine noroise, § 9.
DICT. FRANC. h
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
sion de mots anglais que notre langue a eu à subir, et contre laquelle, par amour de la
nouveauté, elle ne s'est peut-être pas toujours assez défendue. Dans la liste qui suit, nous ne
donnerons que les mots qui paraissent avoir définitivement acquis le droit de cité chez
nous, tout en reconnaissant que beaucoup d'autres, que nous ne donnons pas, sont en
passe de l'acquérir*.
abolilionniste.
cant (formalisme).
disqualifier.
groom,
moire,
speech.
accore,
carisel,
dock.
guépard.
pamphlet,
spencer,
actuaire,
carrick,
dogue,
guignes (?),
pandémonium.
spleen,
albatros.
Casimir,
dollar.
guinée.
pannequet,
sport.
alderman,
celluloïd.
drain.
gutla-percha.
panorama,
square,
aie.
chair (coussi-
dranet.
hadot.
paquebot.
starter.
allégeance (fidé-
net).
drawback.
handicap,
paquet.
steamer.
lilé),
châle.
drop.
hanebane.
partenaire,
steeple-chase.
alligator,
chelem,
dyke.
héler.
patchouli,
sterling,
anspect.
chèque,
écorer.
hocher (se-
péniche,
slock,
antilope.
cipaye,
essayiste.
couer) (?),
plaid (manteau).
stoff,
arrow-root.
claymore.
estérlin.
hourra,
poney.
stopper (arrêt
astic,
clown.
étambrai.
humoriste,
pouding, poudin-
- tallipot.
aubin (cheval),
club,
euphuisme,
humour.
gue,
tartan ,
l)albuzard.
coaltar.
excise,
hurluberlu (?),
puddler,
lattersall.
ballast,
coke,
express,
importer, importa-
puritain,
tender,
banknote,
cold-cream,
falot (drôle).
tion.
quaiche.
tilbury.
banquise.
comité,
fashion, fashiona-
interlope.
quaker.
tille (?),
baronnet,
Commodore,
ble.
interview.
quorum.
tonnage.
bébé,
confort.
festival.
jockey.
rail.
toste.
bifteck,
confortable,
flanelle,
jury,
ray-grass,
touriste.
bill,
constable,
flet, flétan (?),
keepsake,
record.
tramway.
blackbouler,
contredanse.
flatte (•?),
lai.
redingote.
transept.
boghei.
convict.
flibol,
lasling.
reporter (subst.),
trappeur,
bol (tasse),
coroner,
flibustier.
lias.
revolver.
trick.
boston,
corporation.
flin.
lingot,
rhum.
truck.
bouledogue.
cotre.
flint-glass.
lingue,
rob,
truisme.
bouleponche,
cottage.
flirter,
loch.
rosbif,
tunnel,
boulingrin.
cowpox,
forfait (t. de cour-
lord.
rout.
turf.
bousin (cabaret).
crabes,
ses),
lougre,
scalper,
turnep.
boxer,
crag,
franc-maçon,
lunch.
schooner.
véranda.
break.
craque (cavité),
gabet (girouette).
macadarn,
sélection.
verdict,
brelée (?),
croquet,
gale,
mac-farlâne.
sentimental,
vote, voter^
brick.
croup,
gault.
mackintosh,
silurien,
wagon.
brogue,
dandy,
gentleman,
malt.
sinécure,
warrant,
budget.
derby,
gibelet,
mauve (mouette)
singleton.
waterproof,.
bugle (clairon),
dériver (sur l'eau),
gigue (danse).
meeting.
sloop.
whist,
cab.
détective,
gredin (?),
mess.
snob.
yacht.
cabine,
dévonien.
grog,
§9. -
mohair,
Norois.
soda.
On appelle norois, nordique, norrène, etc., le rameau le plus septentrional de la famille
germanique, dont les principales variétés sont l'islandais, le danois, le suédois et le nor-
végien, que l'on désigne en bloc sous le nom de langues Scandinaves. L'établissement des
Normands, au x" siècle, dans la partie de la Neustrie qui depuis a pris le nom de Normandie,
et leur fusion avec la population indigène a eu pour conséquence l'introduction de quelques
mots Scandinaves dans les parlers de cette partie de la France, d'où ils se sont parfois
propagés dans la langue française proprement dite. Comme il est naturel, c'est notre voca-
bulaire maritime qui doit le plus aux langues Scandinaves. Nous leur avons emprunté les
termes de mer suivants ^ :
l)âbord,
bateau.
•bitte,
bord.
bouline, crique,
cingler (faire voile), écarver,
ecope,
étai (cordage),
étambot,
étrave,
1. L'Académie a admis en outre : lady (ùa.me),lollard (partisan de Wiclif), milacb/ (madame), milord (mon-
seigneur), miss (mademoiselle), mistriss (madame), pairesse (femme de pair), plumpudding (pouding), poil (scrutin),
pondage (sorte d'impôt), porter (sorte de bière), schelling (monnaie d'argent), test (serment), tory (conservateur),
whig (libéral), usquebac, supprimé en 1878, et whiskey (eau-de-vie de grains).
2. Il est souvent difficile de décider si un mot français est d'origine Scandinave ou d'origine néerlandaise,
anglaise, allemande, etc. Aussi le lecteur ne doit-il pas trop s'étonner de certains désaccords entre nos listes et le
Dictionnaire pour les g§ 6, 7, 8, 9 et 10. Les listes donnent noire manière de voir définitive.
NEERLANDAIS
i9
fret.
hisser,
ouaiche.
lillac.
tribord,
varech,
guindas,
hune,
rade,
tolet,
vague,
varangue
hauban,
haveneau,
lof,
narval,
ralingue,
sonde (?),
touer,
vaigre.
vibord.
Les termes de la langue commune que Ton peut avec vraisemblance rattacher à la
même origine ne sont pas nombreux. On peut citer : flèche (de lard), gaber, guichet, l'anc.
français guile^, d'où guiller et guilleret, goupillon, hanter, laper, mésange, quenotte, et
quelques emprunts plus récents, édredon, eider, elfe, geyser, harfang , nickel, renne,
rutabaga^.
Acre, bigre et diguer sont confinés en Normandie; guipon appartient au langage
des arts et métiers. Quant à bague (d'où bagage)^ bisquer, écraser, la provenance Scandi-
nave de ces mots est fort douteuse.
§ 10. — Néerlandais.
Le néerlandais, avec ses deux variétés, hollandais et flamand, est une langue germa-
nique du groupe dit bas allemand. Les Francs, dont la confédération s'étendait à l'origine
entre le Mein, le Rhin et le Weser, parlaient-ils un idiome bas allemand, comme la géo-
graphie porterait à le croire? Il ne servirait de rien de discuter ici cette question. Nous
avons enregistré dans le § 6 tous les mots français dont l'introduction paraît due aux
Francs, en nous fondant sur des raisons historiques, et sans nous embarrasser de distinguer
dans les emprunts faits à l'allemand ancien ce qui peut être qualifié de haut ou de bas
allemand"^. Nous ne relèverons ici que les mots passés en français à une époque relati-
vement récente, et dont la provenance néerlandaise peut être considérée comme assurée.
Un groupe nombreux est formé par des mots relatifs aux choses de la mer :
affaler,
bomerie,
aigrefin (pois-
son),
bosseman,
bourset.
amarrer,
bac,
boyer,
cabillaud*.
bateau,
beaupré,
bélandre.
cague,
cajute,
cambuse,
berme (de canal), câpre (corsaire),
borne, caquer,
carvelle.
drogueur (poche
ur hourque,
ossec.
clinfoc.
de hareng),
lamaneur.
pinque,
coq (cuisinier),
dune.
lest.
quille.
crone,
écoute,
locman,
saur (fumé
digue,
épisser,
marsouin,
senau.
dock.
équiper.
matelot.
stockfish,
dogre.
fauber.
merlin.
vase,
drège,
flibustier,
mouette,
vindas.
droguerie (prépara-
foc,
nable,
vrac.
tion du
hareng),
gréer,
En dehors de cette série, on peut encore citer
beaucuit, brodequin, diève,
birambrot, broquelin, drille (soudard),
bitter, bucail, driller,
bosse (faisceau de bure (puits de mine), drogue(?),
chardons),
bouquetle,
bouquin,
bouterame,
brandevin,
bransqueter,
brindestoc.
calandre (charan-
çon),
cancrelat,
cliver,
colza,
cranequin,
égriser,
escalin,
étai (support),
étangue,
étape,
faille ( vêtement ,
étoffe),
frelater,
gripper,
gruger,
guiller (fermen-
ter),
heurtequin(?),
hie,
hobereau,
houblon,
kermesse,
laie, d'oîi layette,
lambrequin,
last,
manne (panier),
mannequin (petit
panier),
mannequin (figure
de bois),
maquignon (?),
miche (?),
musico,
nope,
plaque,
quinquenove,
reverquier,
sapan,
scorbut,
troussequin
selle),
trusquin,
vacarme,
varlope,
vilebrequin s.
(de
1. Cf. § 8, p. 17, n. 2.
2. Les auteurs français qui traitent de la géographie, de l'histoire, de la mythologie, etc., des pays Scandinaves
emploient maints autres termes empruntés aux langues de ces pays. L'Académie a admis dans son Dictionnaire :
edda, recueil mythologique, morne, parque, rune, caractère (d'écriture), saga, légende, scalde, poète.
3. C'est au § 6 que nous avons définitivement placé certains mots comme déraper , échasse , étron, flatir, flatter ,
flou (d'oii fluet), frimas, gaufre, hanche, happer, harde, laper, mite {à' où mitaine, mitraille, etc.), moufle, mulot,.
etc., pour lesquels le Dictionnaire renvoie au § 10.
4. Cf. § 19, p. 29.
5. Le rapprochement, indiqué dans le Dictionnaire, des mots bélier, bélière, bési avec le néerlandais ne repose
sur rien de solide ; en revanche, nous pensons que drille (soudard) et driller (courir) doivent être rattachés au
bolland. drillen, qui signifie non seulement « percer », mais « tournoyer » et spécialement « faire l'exercice ».
Notre maître drille paraît être une adaptation mal comprise du bolland. drilmeester, maître d'escrime. — L'Aca-
démie a admis quelques autres mots spéciaux aux choses de Hollande, comme polder, terre entourée de digues, et
slaihouder, chef d'État.
20
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ H. — Provençal.
Les emprunts faits par le français, langue romane du nord, au provençal, langue
romane du midi de la France, ont commencé de bonne heure. La, Chanson de Roland désigne
les païens sous le nom de Sarrazins, forme qui porte l'empreinte indéniable de la phoné-
tique provençale'. Au xiii^ siècle s'introduit le mot ballade, transcription du provençal
balada, chanson à danser, qui nous est resté comme un témoin de la primauté du Midi dans
le domaine de la poésie lyrique. Mais ce n'est qu'après la réunion au domaine royal des
possessions de la maison de Toulouse, et surtout depuis la guerre de Cent ans, où le Nord
et le Midi se solidarisèrent dans la lutte contre les Anglais, que les emprunts du français
au provençal prennent une réelle importance. A partir de la fin du xm* siècle, les Méridio-
naux commencent à rédiger en français, d'abord des documents d'ordre politique, adminis-
tratif ou judiciaire, puis des œuvres d'un caractère littéraire. Non seulement des mots
provençaux isolés, comme cadeau, cadet, cadh, camail, etc., acquièrent le droit de cité,
mais les oreilles françaises s'habituent si bien au suffixe ade, correspondant au français ée,
que nos écrivains du xv* siècle forment des dérivés avec ce nouveau suffixe. Les événe-
ments politiques et littéraires du xvi* siècle, qui vit monter sur le trône de France, dans
la personne de Henri IV, un roi de Navarre, et qui consacra la renommée de quelques grands
écrivains méridionaux, comme Monluc, Du Bartas et Montaigne, favorisèrent singulièrement
l'importation des mots provençaux. Mais la réaction de l'école de Malherbe et la concentra-
tion à Paris, sous Louis XIII et Louis XIV, de la production littéraire arrêtèrent ce mouve-
ment. En somme, la langue française proprement dite doit relativement peu de chose aux
parlers du Midi. Les auteurs de dictionnaires se sont plu à grossir leurs recueils d'une foule
de termes venus du Midi ; mais ce ne sont que des termes techniques (pêche, marine, cuisine,
institutions et industries locales, etc.), dont on ne saurait mettre sérieusement en doute
le caractère provincial. Moins accueillants que nos devanciers, nous avons laissé beaucoup
de ces termes aux bords de la Méditerranée ou aux rives de la Garonne. Nous croyons
cependant avoir fait encore une part assez large à l'élément méridional, comme le lecteur
pourra s'en convaincre en parcourant la liste des mots d'origine provençale que contient
le Dictionnaire général.
LISTE DES MOTS D ORIGINE PROVENÇALE
abeille',
alios,
aufe.
ballade,
bastille,
bigarade,
abraquer,
alude.
auvel,
bancasse,
bastonnade (■?)'',
bigorne (?) ' ,
accolade',
amadou.
bâcler,
bandingue,
battude.
bigue,
aganler,
arcanson.
badaud,
banquette,
baudroie,
biscotte,
aiguade,
arcasse,
bade,
barandage.
baulîe.
bistorlier.
aiguillade,
arpon.
badillon,
barigoule.
bauque.
bogue,
aignillal,
arrioler,
badin,
barras.
bécharu,
bombonne,
aillade,
asperge,
bagasse (femme),
barricade 6,
béret.
bordel.
ailloli,
aspic (plante).
bague.
barrique.
bergelade,
bordigue.
aissaugue'.
aubade,
baile.
bartavelle,
besaigre (?),
boucau.
alarguer,
auberge,
baladin,
basane.
besau,
bouguière.
aliboufier,
aubergine 5,
balandran,
bastide,
besoche».
bouillabaisse
1. On trouve aussi en ancien français elme et osberc, au lieu de hehne (heaume), halsberc (haubert), formes
d'origine méridionale. Remarquons en outre que le provençal peut être considéré comme avant servi d'intermé-
diaire pour certains emprunts faits anciennement par le français à l'espagnol et à l'arabe. Notons enfin que les mots
bouquetin, crétin, génépi, glacier, goitreux, grèbe, lavaret, marron (châtaigne), mélèze, moraine, névé, piolet et
rave, pour lesquels on a renvoyé au § 11, viennent du franco-provençal, § 17.
2. Abeille est la forme indigène du Berry, de la Saintonge et du Poitou, et le français doit l'avoir emprunté
au parler d'une de ces provinces plutôt qu'au provençal proprement dit.
3. Il est plus naturel cependant de supposer que ce mot vient de l'italien accollata.
4. Le provençal eissaugo, d'où le français aissaugue, mieux essaugue, vient de l'arabe chabaka.
5. Le mot provençal ou catalan correspondant est d'origine arabe
6. Cf. § 12, p. 22, n. 8.
7. Cf. § 13, p. 2G, n. 1.
8. Nous mettons ce mot ici parce qu'il y a un renvoi à ce paragraphe dans le Dictionnaire; mais en réalité le
français besoche, s. f. qui signifie « boyau », n'a rien à voir avec le provençal besouch, s. m. qui signifie « vouge »
etqm vient régulièrement du latin vidubium. [Cf. ci-dessus, p. 12, n. 3.)
9. Bigorne se rattache plutôt directement au latin bloomis par formation à demi savante.
ITALIEN
21
bouilleau.
cadole.
clovisse.
escargot.
glène,
panade,
bouin,
cagot,
cocagne,
espade.
goudron,
panicaut.
bouléjon,
cagoule,
cocon.
espadrille,
gouge (fdle).
pantenne,
boulièche,
cairon,
combrière.
espalmer.
goujat,
parpaillot.
boulier (filet),
caissetin,
combuger».
espar.
grégeois.
passade,
bouquer.
calandre (alouet-
comtat,
esparcet.
grègue.
pastel (guède).
bourd,
te) (?) S
coquillade '",
espart,
grenette.
pastenade.
bourgade ',
calanque.
coquiole.
esperlucat.
griffon (source),
patard,
bourgin,
cale s.
cossat.
esquicher,
gui (vergue),
pébrine.
bourgne.
calère.
coucourelle.
esquinter.
guider.
pecque.
bourjassotle,
caliorne,
couffe.
estadou,
hauturier,
pétarade,
bourrique,
calisson •'(?),
coupeillon.
estrade,
isard,
picaillon.
boursal.
camail.
courantille,
fadaise,
jarre,
picholine.
boutade (?),
camelle.
courtier (?),
faguenas.
jas,
pinchina,
boutargue.
campagnol (?),
couton,
farandole.
jumart.
podestat",
boute.
cani(?),
coutrier,
farouch,
lampant.
police (d'assur.),
brague.
canne.
croquer ( saisir
fasier.
largue,
poncire,
brancade,
cannelas,
avec le croc).
fat.
larguer,
presse (pêche) (?),
brancard.
canner.
croupiat.
fau chère.
lazaret.
rabiole,
brandade,
canole.
croustille.
félibre.
lime (citron),
rapetasser.
breste.
cap.
cuiratier,
feuillard.
linguet.
rémolar.
bridole.
capade.
dame-jeanne.
fdadière,
luisette,
remole.
brinasse.
cape,
daurade.
fdlasse,
luzerne.
remous.
brindille (?)2,
capéer.
décapeler.
flageolet,
madrague.
représaille.
brousse.
capeler.
décaper,
flamant.
madrier.
ressac (?),
brugnon.
capelet,
défendude,
flûtet.
magnanerie.
roudou,
brusc,
capeline,
déjuc^',
fougon.
maje.
roure.
brusquer ( flam -
■ capion,
démascler.
fourcat,
mante,
rufian.
ber),
capiscol.
dépiquer(leblé)'-,
fovic.
margouillet.
salade (mets)(?).
bugadier,
capitoul,
déraper.
frisquet,
marque (lettres de)
1, sarrasin.
busserole.
capoulière,
destrier (marteau).
fustet.
martingale,
sasse.
caban.
capulet.
détroquer.
gabare.
mascaret,
savantas.
cabestan.
carde''.
donzelle,
gabarit,
mascotte.
scier (ramer).
cabillet.
cardon,
dot,
gabelle,
masque (sorcière).
soubresaut.
cabillot.
cargaison,
drapade,
gabie.
mendole.
soubrette.
câble.
carguer.
ébouriffé,
galoubet,
menon.
subrécargue.
cabre.
carnal.
ébrouter.
gamache,
merlus.
subrécot,
cabrer.
carnassier.
églantine.
gambe.
mestre.
tin,
cabri.
carréger.
embrun.
ganse.
micocoulier,
tourd,
cabriole.
caserne.
émissole,
garbure,
milan.
tourlourou.
cabrion,
casse,
emparer.
gargamelle,
mistral,
touselle.
cabron,
cassie.
empouter,
garigue.
moque,
triolet (trèfle).
cabus',
castel,
encabanement,
garron.
muge.
troubadour,
cacolet,
causse.
enchaussener,
gaver.
muscade,
truc.
cadastre,
cèpe.
enclotir,
ga vite au,
muscadelle.
truffier, truffière,
cade,
charade,
ers,
gavotte,
muscadet,
velours.
cadeau,
chatillon^,
esbroufer,
genestroUe,
muscat.
ventolier.
cadédiou,
chavirer,
escalier.
gesse.
naulage,
viguier.
cadenas,
ciboule.
escampalivos,
gimblette.
nougat,
virevau,
cadel,
cigale.
escarbillat.
girole.
ortolan,
yeuse.
cadis,
civadière,
escarbit(?).
§ 12.
Italien.
Dès le xii^ siècle, sinon plus tôt, la littérature en langue vulgaire de la France a joui
d'une grande vogue au delà des Alpes et a servi de modèle aux premiers poètes qui se sont
1. C/-. § 12, p. 23, n. 3.
2. Brondel, que l'on suppose avoir influencé brindille, n'est pas seulement provençal; il se trouve en ancien
français, notamment chez le trouvère Colin Muset.
3. Cabus vient plutôt de l'italien. [Cf. § 84.)
4. Calandre vient plutôt des patois de la région normanno-picarde. {Cf. § 16.)
5. Cf § 12, p. 23, n. 5.
6. Peut-être d'origine italienne.
7. Vient plutôt des patois français de la région normanno-picarde. {Cf. § 16.)
8. Mot usité à Toulouse d'après Gotgrave ; mais il faut noter que le languedocien vient probablement du fran-
çais chatouille, altération de sept-œil.
9. Combuger vient plutôt du parler de l'Angoumois ou de la Saintonge que du provençal proprement dit.
10. Le provençal coquillade, altération probable d'un plus ancien * cogulhada, est sans rapport avec le français
coquille, mais remonte au latin ouculla, capuchon, qui se retrouve dans cagoule et coule.
11. Cf § 16.
12. Le mot provençal depica ne vient pas de espiga, épi, mais de pica, écraser, fouler.
13. Ce mot vient du provençal ou de l'italien selon qu'il s'applique au midi de la France ou à l'Italie.
22
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
hasardés à composer en italien : c'est ce qui explique que la langue de Dante et de Pétrar-
que offre certains gallicismes facilement reconnaissables, pour le philologue, sous Thabit
toscan'. En revanche, comme Tinfluence de la littérature italienne sur la littérature française
a été à peu près nulle jusqu'au xvi" siècle ^ on ne s'étonnera pas que l'ancien français n'ait
pour ainsi dire aucun mot d'origine italienne^ Les premiers emprunts se sont produits au
commencement du xiv* siècle, et ils sont dus aux relations commerciales, diplomatiques et
militaires qui devinrent plus fréquentes dès lors entre les deux pays. Il est curieux de les
suivre à la piste : brigue remonte à 1314; /7onw apparaît en 1318, voguer en 1337; brigand,
au sens de « fantassin », est familier à Pierre Bersuire, qui traduit Tite-Live pour le roi Jean
vers 1350; falot se trouve en 1371 ; Froissart se sert de caraque et de bande (troupe); ambas-
sade et ambassadeur remplacent définitivement nos anciens mots ambassée et ambasseor sous
Charles VI; Arnoul Greban, qui compose sa Passion avant la mort de Charles VII, emploie
brigade et calmer; Chastellain, mort sous Louis XI, se sert de banquet et à'escade (pour
escadre); Commines et Jean d'Authon, qui écrivent sous Louis XII, nous offrent barde (selle),
bastion, cabinet, enfanterie (infanterie), révolter, etc. Enfin, le grand mouvement de la Re-
naissance, provoqué surtout par les expéditions des Français en Italie, amène une véritable
invasion de mots italiens, invasion que l'on peut constater dans toutes les branches de l'ac-
tivité humaine, mais qui est surtout sensible dans la littérature proprement dite, les beaux-
arts (surtout l'architecture et la musique*), la guerre et le sport (notamment l'escrime et
l'équitation). Les protestations passionnées de Henri Estienne arrêtèrent peut-être un instant
l'engouement pour les choses et les mots d'Italie Mais les emprunts reprirent bientôt,
plus rares toutefois, et ils ont continué jusqu'à nos jours. Un millier de mots environ sont
ainsi venus s'ajouter à notre vocabulaire. En outre, il ne faut pas oublier que l'italien,
concurremment avec le provençal et l'espagnol, a contribué au développement du suffixe
arfe% et que nous lui devons le suffixe esque, § 149, et les superlatifs en issime, § 589.
LISTE DES MOTS DORIGINE ITALIENNE
accaparer,
angarie',
archivolte,
babiole,
banderole.
baroque.
accolade 6,
animelle,
argousin,
bagatelle,
bandière,
barque,
accort,
annonciade,
ariette,
bagne.
bandin.
barquerollc.
accoster,
anspessade,
arlequin,
baguette,
bandit.
barrette,
adagio.
antichambre,
armeline,
baile.
banque,
barricade (?) 8,
affidé,
antiquaille,
arpège.
baïoque,
banqueroute,
basin,
affront,
apoco,
arquebuse.
balcon,
banquet,
basque,
agio,
apostis,
arsenal,
ballet.
baraque.
basse (pente),
agrouper,
appartement,
artichaut,
ballon,
barbaresque.
basset (diapason
alarme,
appoggiature,
artisan,
balourd.
barbe (cheval),
bas),
alerte,
aquafortiste,
asple.
balustrade.
barbe (ministre).
bassetle.
alpiou.
aquarelle,
assassin.
balustre.
barbon.
basle (rempli),
altesse,
aqua-tinta,
atlante,
balzane,
barcarolle,
baster.
allier.
arabesque,
attaquer,
bambin,
bardache.
bastingue.
alto.
arborer,
attitude,
bamboche,
barde (selle),
bastion.
amouracher,
arcade.
avarie.
banco.
bardot.
bastonnade (•?)9,
andante.
architrave.
avocette,
bande (troupe),
barigel.
bataillon.
1. Par exemple ciera (franc, chère) ; agio (franc, aise), que nous avons repris dans le terme musical adagio; con-
gedo (franc, congé), qui nous est revenu sous la forme verbale dans congédier, etc. Plus récemment les Italiens
nous ont emprunté hautbois, qu'ils écrivent oboe, et en ont tiré le dérivé oboisla, que nous leur avons pris à notre
tour et qui a revêtu chez nous la forme bizarre hautboïste.
2. Laurent de Premierfait a traduit le Décaméron de Boccace sous Charles VI, mais d'après une traduction
latine que lui faisait au fur et à mesure un religieux italien.
3. Il faut naturellement ne tenir aucun compte des italianismes que l'on peut relever chez les Italiens qui,
comme Aimé du Mont-Cassin, Brunetto Latini, Martin da Canal, Rusticien de Pise, se sont servis de la langue
française. Cf. cependant ce qui est dit § 84 de l'origine de cabus.
4. Le vocabulaire de la musique est encore aujourd'hui tout italien; les locutions comme affettuoso, agitato,
allegro, a piacere, senza tempo, staccato, et tant d'autres, ne sont pas véritablement du français, et nous ne les
avons admises que tout à fait exceptionnellement.
5. En ancien toscan ce suffixe est ada, et non ata comme dans l'italien littéraire actuel.
6. Cf. % 11, p. 20, n. 3.
7. Vient plutôt du latin angaria, comme le verbe correspondant angarier, de angariare.
8. L'italien Ijarricata est plutôt emprunté du français, lequel le tient probablement du provençal. Barricade a
désigné d'abord un retranchement fait avec des barriques.
9. Cf. § 13, p. 26, n. 1.
ITALIEN
ifoler(?),
brocatelle,
cantabile,
carton.
colonel.
dessin,
anide(?),
brocoli,
cantaloup,
cartouche,
coloris.
dessinateur.
Ijattilure,
bronze.
cantanette,
casanier.
comité,
dessiner.
bécarre (••.')i,
broque.
cantate.
casaque.
comparse.
dévoiler (?),
becfigue,
brusque,
cantatrice.
cascade,
compartiment.
dilettante.
becque-cornu,
bucentaure.
cantilcne.
cascatelle,
compliment'".
discale.
belladone,
buffet (partie du
cantine.
case».
composteur.
discompte,
belvédère,
casque) (?),
canton.
casemate,
concert.
discourtois.
bergamasque,
buffle,
cantonade,
casino.
concerto.
discrédit,
bergame,
bulletin.
cap.
cassade.
concelti.
disgrâce.
bergamolc,
burail,
cape.
casse.
conche (ajuste-
disgracier.
berlingot,
burat.
capitan.
cassetin.
ment).
disgracieux.
bertavelle,
buratin.
capitane,
cassette.
condottiere.
dispache.
bestiasse.
burle, burlesque,
capitan-pacha.
cassine.
confessionnal.
dito.
bicoque,
buse.
capiton.
castrat,
confident.
diva,
bidet.
buste (tôte).
caponnière.
catacombe,
congédier.
do.
bilan,
buste (boîte).
caporal,
catafalque.
conjoncture,
dogaresse,
biribi.
cabalette.
câpre.
caulicole.
consulte.
dogat,
bisbille,
cabinet.
caprice,
cavagnole,
contorniate.
doge.
biscotin,
cabriole.
capriole,
cavalcade,
contour.
dôme.
bisser,
cabus*.
capuce.
cavalcadour.
contourner.
donne.
blanque,
cacade.
capuchon ,
cavalerie.
contralto.
donzelle,
bocal,
cadence.
capucin.
cavalier,
contrapontisle.
douane.
bochette.
cadène.
caque-sangue.
cavatine.
contraste,
douche.
bombardon.
cadre.
carabe (•?)»,
caveçon.
contrebande.
drisse.
bombe.
café,
carafe.
caver.
corniche.
drogman.
bonace,
cagne,
carafon (grande
cavet,
corridor.
ducat.
bonasse.
caïque.
carafe).
caviar.
cortège.
duelliste.
bonne-voglie.
caisson.
caraque.
cédrat.
cosser.
duettino.
bosquet.
calade.
carat.
cèdre (cédrat),
costume,
duo,
botte (à l'escrime)
calamité,
caravelle.
céleri,
coupole.
ébrillade.
boucon,
calcet.
carbonaro,
cervelas.
courbette,
écarter.
bouffe,
cale(t.demarine)s
, carbonnade.
chamade.
courrier.
écaveçade.
bouffon,
caleçon,
carcasse.
charlatan.
course.
écorne.
bougran ('?)2,
calepin.
cardasse,
chébec.
coursive,
embarrasser (?)
bourgade (?)3,
caler,
cardinalice.
chômer,
courtisan,
embasement.
b ourle.
calibre,
caresre.
chicorée.
créât,
embuscade.
bourrasque.
calisson (?)c,
caricature.
chicotin,
crédence.
embusquer,
boussole,
calme,
carlin (monnaie).
chiffre.
crédit.
émeri.
braconnière (?),
calque,
carlin e.
chiourme,
crescendo,
encasteler,
braque (?),
cambiste.
carmagnole (?),
chipolin ('?),
croupade.
encastrer.
bravache,
camée,
carnage.
chipolata.
croustade.
endive.
bravade.
camérier.
carnation.
cicérone.
cuirasse (?)",
éparer,
brave,
camerlingue.
carnaval.
cimeterre,
cunette,
éponlille.
bravo,
camisade,
carne (viande).
cipolin.
damasquiner.
épouvante,
bravoure,
camisole.
carnier.
cistre.
darse.
escabelon.
brésoles.
camp.
carpion,
citadelle.
déboucher (sor-
escache.
bricole.
campagne.
carrare,
citadin.
tir) (?),
escadre.
brigade.
campanile,
carrière,
citrouille.
décamper,
escadron,
brigand,
canaille.
carriole.
coda.
décréditer,
escalade.
brigantin.
canasse.
carrosse.
coïon,
dégrader,
escale,
brigue,
canevas,
carrousel.
colaria.
délicatesse.
escapade.
briller.
canevette.
cartel.
colis,
désastre.
escarcelle,
brio.
cannetille ,
cartelle,
colline.
désespérade.
escarmouche.
brocart.
canon (tube)''.
cartisane,
colmatage,
dessein,
escarole '^
23
1. L'emprunt est bien douteux, car bécarre se trouve, ainsi que bémol, dans le roman de Fauvel, qui remonte
au commencement du xiv'= siècle.
2. C'est plutôt l'italien qui paraît avoir emprunté bougran au français. (F. § 142.)
3. 11 est plus naturel de considérer bourgade comme emprunté au provençal, étant donné la date (1446) à
laquelle on le trouve dans un texte français.
4. Cf. § 84.
5. Il faut plutôt supposer un emprunt au provençal : le premier exemple assuré du mot, au sens de « crique »,
vient des œuvres de René d'Anjou, comte de Provence.
6. Cf. § 11, p. 21, n. 6.
7. Pour certains de ses sens, le mot canon 1 doit probablement être considéré comme un emprunt au nor-
manno-picard, plutôt qu'à l'italien. {Cf. § 16.)
8. Cf. § 14, p. 26, n. 9.
9. Au sens de « maison ».
10. D'après M. G. Paris, compliment serait emprunté de l'espagnol complimiento.
11. Le mot apparaissant en français dès 1266 (F. godef. CompL), il est peu probable que la formation en soit
due à l'influence de l'italien corazza.
12. Escarole, scarole, remontent peut-être directement au latin du moyen âge scariola.
24
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
escarpe,
filtre,
grandiose.
maceron.
ognette.
portor.
escarpin.
finale.
granit,
machiavélisme,
opéra,
portulan,
escarpolette.
finiment.
granitelle,
madone,
orangeade,
poste,
escaveçade.
fioriture.
grappin,
madrépore.
oratorio,
postiche, ;
escofTion,
flanquer.
graticule,
madrigal.
organsin.
postillon.
escompte.
flasque (poire
à graticuler.
magasin,
orgeade.
poulevrin.
eseopelle,
poudre).
grège.
majolique,
orle.
poulpeton.
escorte.
florence,
grotesque.
majordome.
orviétan,
pouzzolane,
escouade ',
florencé,
grotte.
makis, maquis.
outre (sac).
preste.
escrime.
florin,
group.
malandrin.
pagnote.
primevère (?),
escroquer,
fonte (fourreau
, groupe,
mandoline.
paladin.
profil.
espade.
forçat.
guide.
manège.
palan.
proue.
espadon,
forfanterie.
guider,
manganèse.
palanque.
pul vérin.
espale,
forlane.
guidon.
manquer,
panache.
putanisme.
espalet(?).
fortin.
guirlande.
maquette.
pantalon,
quaderne,
espalier.
fougasse,
gumène.
marasquin,
papalin.
quarantie,
espion,
fougue.
halte.
marquer.
paragon.
quaterne,
esplanade.
fourniment.
hautboïste,
marquis,
parapet,
quintette.
espolette,
fracas.
hippogrifl'e.
martagon(?j.
parasol.
ramasse.
esponton.
franco.
horaire.
mascarade.
paravent.
rambade.
esquif.
francolin.
humoriste.
mascaron.
parer (t. d'escri-
■ ramingue.
esquine.
frangipane.
imbroglio.
masque.
me).
raquette.
esquisse.
frasque,
impastation.
massepain.
parère,
rassette.
esquiver.
frégate.
importer,
matasse,
parfumer,
ravelin (demi-
estacade.
fresque.
imposte.
matelas.
paroli.
lune),
estafette,
fronton,
imprésario.
médaille.
partisan ,
rebuffade.
eslafier.
fruste.
improviser.
médaillon.
pasquin.
récolte,
estafilade.
fugue,
improviste.
médicastre.
passade.
redoute.
estame, estamet
fumerole,
incaguer,
menestre.
passège.
régal.
estampe.
funester.
incamération.
méniane,
pastel (crayon),
régate, ^Ê
esteminaire (?),
furie.
incarnadin.
menon, .
pastiche.
remorquer, ^M
estive,
fusarole,
incarnat.
mensole.
pavesade,
rémoulade, ^Ê
estiver (compri-
fuste,
incognito.
mercantile ,
pavie.
renégat, ^M
mer),
gabaline,
indice (index),
merlon.
pavois,
repolon, ^\
estoc.
gabion.
infanterie.
mesquin.
pécore,
représaille.
estocade.
gala.
influenza.
messer.
pédale.
ressac (?), ;
estouffade.
galantiser.
ingambe.
mestre,
pédant,
relirade,
estramaçon.
galbe.
in petto,
mezzanine,
pédon.
réunir,
estrapade.
galéace.
intaille,
mezzo-soprano.
péotte.
réussir,
eslrapasser.
galéga,
intermède.
mezzo-termine.
pépérin.
réussite.
estropiât.
galère.
intrigue.
mezzo-tinto,
perroquet.
reversi.
estropier.
gambade.
investir.
misaine,
perruque.
révolter.
étoupin.
gambe.
isoler,
moche.
pertuisane,
riposte.
étranguillon ,
gambiller.
jarde.
modèle,
pesade.
risque,
étudiole.
gambit,
jovial.
modillon.
pétéchie,
ristorne.
façade.
gamelle.
jujube.
môle.
pianoforte.
ritournelle.
faciende.
ganache.
lagune.
moncayar.
piastre,
rival,
faciliter,
garcelte,
lampion.
mont-de-piété,
piédestal.
riz.
faïence,
gargousse,
lavande.
morbidesse.
piédouche,
rodomontade,
faillite.
gavette.
lave,
mortadelle.
pifl"re.
roquette.
falbala,
gazetin.
lazaret.
mosaïque,
pilastre.
roson.
falot.
gazette.
lazarone.
mouflon.
pilote.
rossolis (liqueur).
falquer,
généralissime.
lazzi.
mousquet.
piste.
rubace.
falquet.
giberne.
lésine.
mousse (apprenti pistolet.
rubican.
fanal,
gigantesque.
leste.
marin) (?),
piston (?),
rufian,
fanfreluche,
girafe,
lettrine.
mousseline,
pittoresque,
saccade (?),
fantasia.
girande.
libretto.
moustache.
plage.
sacoche.
fantassin.
girandole,
ligue,
mozette.
plan.
sacripant.
fantoccini.
girasol.
lisse.
muscadin,
plastron.
salade (casque).
fantoche,
gnacare.
liste.
muserole.
podestat,
saltimbanque.
faquin.
gobin.
listel.
nacre (?),
pointillé.
salin.
farniente,
gofi'e.
longuerie.
naville.
polichinelle.
saucisson,
favori.
golfe,
loterie.
négociant.
poliment (action
sbire.
festin.
gondole.
loto,
néroli.
de polir).
scabellon.
fi am mette.
gonfler,
luciole.
niche (enfonce-
poltron,
scapin.
fiasco,
gouache.
lumachelle.
ment),
pommade (vol-
scaramouche.
figurine.
gourdin.
lustre.
nielle (gravure).
tige).
scier (ramer) (?) ,
filaret.
grabeler,
lustrine.
nocher.
pommade (cosmé-
secque.
filatrice.
grabuge.
macaron,
noliser.
tique),
semoule.
filigrane.
gradin.
macaronée.
nonce,
popeline.
sentinelle,
filon.
gradin e.
macaroni,
numéro.
populace.
sépia.
nioselle,
graffite.
macaronique.
oclavin,
porcelaine,
sequin.
^. C/". § 13, p. 2G, n. 6.
I
ESPAGNOL
Grenade (?),
sorbet.
stylet.
timbale.
trille,
veste.
3ton(?),
sorgho,
supercherie
, tirade.
tringa,
veston.
jraffile,
sorte,
svelte,
tombola,
trinquet,
vigie.
igisbée,
sortir,
tablature.
toper.
trio,
villa,
ignaler,
soubreveste,
taillade.
tore,
trivelin (bouffon).
villanelle.
iller (•?),
soulle,
talc(?).
toron.
trivelin (instru-
villégiature.
imarre,
sourdeline.
talisman (?),
torpille,
ment),
violon,
inistre (subst.),
sourdine,
taquin,
torse.
trombone.
violoncelle,
iroco,
soutane.
tarabuster (■]
'), torticolis,
tuf.
virevolte,
ite,
spadassin,
tare.
tournesol (■?),
turco.
virtuose.
malt,
spalmer.
tarentelle.
tracanner.
turquin.
voilurin,
affile.
spalt (asphalte),
tarentule.
trafic.
tutti.
volcan.
3ldane]le,
spinelle,
targuer.
tramontane.
vade,
voile, volter.
3ldat,
stalle,
tarif.
transit.
valise.
volte-face.
aldatesque,
stance.
tarot.
travertin,
vallon.
voltiger,
3lde,
stangue.
tartane.
travestir.
vasque,
volute.
aider.
stenté,
tavaïole.
trémolo,
vedette,
zain.
alfatare.
strapasser.
ténor.
tremplin.
veillaque.
zani.
alfège,
strapontin.
téorbe,
tré-sept.
verdée.
zéro.
3lO,
strasse,
tercet,
tribune.
vermicelle.
zibeline.
Dnate,
strette,
terre-plein,
triduo.
vessigon.
zinzolin.
aprano.
stuc,
tic,
23
§ 13. — Espagnol.
L'Espagne a été souvent visitée par les Français du moyen âge, chevaliers qui allaient
•rendre part à la lutte des chrétiens contre les Maures, ou pèlerins qui se rendaient au tom-
leau de saint Jacques de Compostelle, et elle joue un grand rôle dans nos anciennes chan-
ons de geste. Dès le xi* siècle, nos poètes emploient quelques mots espagnols, mais ce ne
ont guère que des titres de chefs païens, considérés comme des sortes de noms propres,
tour la plupart d'origine arabe : algalife (calife), almaçor (de Tarabe al-mansor, le victorieux),
mirafle (amiral, émir), aufage, etc. Au xii" siècle, l'auteur du Roman de Thèbes connaît le
narabotin, monnaie d'or que les Espagnols nomment maravedi, et l'on trouve fréquem-
Qent dans les chansons de geste auqueton (forme primitive de hoqueton), aucube (tente;
f. alcôve), meschin, meschine (garçon, fille; cf. mesquin). Au xiii" siècle apparaît ^ene^^e,
lom d'un mammifère voisin de la martre; au xiv^, genêt, mesquite (mosquée); au xv", caban,
nfant, laquais, etc. Mais ce n'est qu'à partir du xvi* siècle — et surtout de la seconde moitié
— que le français a fait un accueil véritablement large aux mots espagnols, sur qui rejail-
issait quelque chose du prestige de la monarchie des Charles-Quint et des Philippe II,
)restige qui subsista longtemps encore après que cette monarchie ne fut plus que l'ombre
l'elle-même. Presque tous les mots espagnols qui se sont réellement et complètement
ncorporés à notre langue [alcôve, anchois , artichaut, camarade, canot, disparate, fanfa-
ron, etc.) ont passé chez nous à la fm du xvi" siècle ou au xvII^ Depuis lors, nous avons
issurément beaucoup emprunté; mais la plupart de ces emprunts ne portent que sur des
ermes spéciaux (surtout des noms d'animaux et de produits exotiques), qui ne peuvent
)rétendre à une place bien importante dans la langue générale ^ Il est à remarquer que,
çrâce à l'extension coloniale qu'a prise l'Espagne au xvr siècle, sa langue a depuis lors
iervi de véhicule à une quantité de mots d'origine américaine, comme elle avait autrefois
servi de véhicule à la plupart des mots arabes que contiennent les langues européennes.
LISTE DES MOTS d'oRIGINE ESPAGNOLE
ibaca,
alcade.
algarade.
alpaca.
armadille,
avives'.
ibricot.
alcarazas.
alguazil.
alpisle.
arrobe.
azerole.
iccasliller.
alcôve,
alicate.
aludel,
arzel.
bagasse (canne à
idjudant.
alezan,
alizari.
anchois.
aubère.
sucre),
ilberge.
alfange,
alligator.
andalou.
aviso,
baise,
1. Beaucoup de ces mots, transplantés tels quels, désignent des institutions ou des objets particuliers à l'Es-
pagne et aux pays de langue espagnole, et ne sont employés que par les historiens ou les voyageurs amateurs de
couleur locale : alcade, alguazil, corrégidor, cortès, junte, matador, miquelet, peseta, rancho, romancero, san-
benito, rare, etc. Ce n'est que par tolérance que les dictionnaires français les accueillent, car au fond, et de l'aveu
de tous, ils ne sont pas français; nous nous sommes montrés plus réservés que nos devanciers à cet égard.
2. De l'espagnol adivas, arabe adz-dziva, môme sens ; l'explication du français avives par l'eau « vive » bue
par le cheval malade est sans valeur étymologique.
26
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Malgré rétablissement d'une dynastie française, la maison de Bourgogne, en Portugaj
au moyen âge (1095), la langue portugaise n'a rien fourni au français avant l'époque moi
derne, et ce qu'elle a fourni est bien peu de chose. A deux ou trois exceptions près, toui
les mots portugais qui nous sont devenus familiers désignent des objets (produits naturel^
ou manufacturés) de provenance asiatique, africaine ou américaine; nous les devons à l'exl
pansion coloniale et commerciale que prit le Portugal après la découverte du cap de Bonne]
Espérance par Vasco de Gama (1497). On peut dire notamment que la plupart des motj
malais que contient le vocabulaire français ont dû nous arriver par le canal du portugais
LISTE DES MOTS D ORIGINE PORTUGAISE
acajou,
autodafé,
banane.
bayadcre,
bézoard,
câlin.
albinos,
bambou,
banian,
béribéri''.
Caire 8,
carabe 9
1. Il est difficile de dire si bastonnade vient réellement de l'espagnol, plutôt que du provençal ou de l'italienj
l'emprunt à l'italien est cependant plus vraisemblable.
2. De l'espagnol becuna; le français ne connaissant pas de suffixe un, une, on ne peut y voir un dérivé de bec
3. Cf. ci-dessous, n. 9,
4. Cf. § 14, p. 27, n. 1.
5. Cf. § 12, p. 23, n. iO.
6. L'emprunt à l'espagnol est peu vraisemblable, car on trouve en français escoadre, escoidre dès la fin dd
XV* siècle; le mot vient de l'italien squadra, tout comme escadre.
7. '< Maladie... que les Portugais appellent berber. » (Mocquet, Voyages, édit. 1645, p. 221.)
8. Du portugais cairo (furet. 1690 emploie cette forme), qui est le malais kayar, de kayaru, tordre.
9. L'emprunt de ce mot au portugais n'est pas certain •il peut être venu par l'espagnol ou môme par l'ilalien]
bandolier,
carambole (bille
dona.
goyave,
mennos.
quadrille.
bandoulière.
rouge).
Don Quichole,
grandesse.
métis.
quintille,
barille.
carambole
doradille.
grègue (?),
passacaille.
rancio,
basquine.
(fruit)(?)S
doublon.
guano,
mohatra.
rastacouère.
baste (as de trèfle).
caramel.
dragan(?),
guérilla.
mordache (bâil-
réalgar.
bastonnade'.
carapace,
drave (?) ,
guitare.
lon).
récif.
bécune2,
caret (tortue),
duègne,
hâbler.
morfil (ivoire).
rémolin,
berne (couver-
carmeline.
Dulcinée,
hamac,
morion,
repolon.
ture).
cascarille.
écoutille,
hidalgo.
mosquée.
résille (?),
bigotcre.
casque.
écoutillon,
hiloire,
mousse (apprenti
ressac (?),
bizarre,
cassolette.
écubier,
h ombre,
marin) (?),
romance.
boléro,
castagnetle,
eldorado,
indigo,
moustique,
rossinante.
boucaro.
cavèce,
élémi,
jalap,
mulâtre,
roupille,
bouille.
caye.
embarcadère,
jonquille.
nacarat.
rubican.
bourjassotte(?).
cédille.
embarcation.
lama.
natron.
salpicon.
bourrache (bou-
cévadille.
embargo,
laquais,
nègre,
salsepareille.
teille),
chaconne,
embarrasser (?),
lasso.
nopal.
salve (plateau),
brasero.
chaloupe,
enhendé.
lilas,
noria,
sapote,
busquer,
charabia.
épagneul,
lime (citron) (?),
octavon.
sapotille.
caban.
chervis.
épinard,
liquidambar.
oille.
sarabande,
caboter,
chinche,
escamoter,
lunel.
olla-podrida.
sarbacane,
cabouille,
chinchilla,
escouade 6,
maïs.
once (lynx)(?),
sargasse.
cacao,
chocolat.
espadrille.
majorât,
pagne.
sassafras.
cachucha,
cigarre,
espagnolette,
majordome.
palmiste,
saynète,
cacique,
coca.
estampille,
mammée,
parade (arrêt),
séguedille,
caïman,
cochenille,
estéminaire (?),
nmancenille.
parage (région
sérénade,
calebasse.
codille,
estère.
mangle,
maritime),
serron, hJ
calenture.
compliment^,
fabuliste.
mangouste,
paraguante.
sieste, Hj
caliche,
condor.
falque (bordage),
maniguelte.
parangon,
H
camarade,
contra-yerva,
fandango,
manille.
parer (arrêter).
spadille, H
camarilla.
copal.
fanfaron,
mantille,
palache,
tablouin, H
camériste,
coron ille,
felouque.
maritorne.
patagon.
tomate, H
canari,
corrégidor.
flotte (réunion de
marmelade,
patate,
toper, ™
canéfice,
cortès,
vaisseaux),
marquette,
peccadille,
toréador.
cannibale.
couperose (sulfate)
, flottille,
marron (esclave),
pépite.
tourdille,
canot.
courbaton.
fru tille,
marlagon (?),
picador.
tournesol (?),
caparaçon,
créole,
fustet(?).
mastigadour,
picorée,
tride.
cape,
curcuma.
gamache,
matador.
piécette,
vanille.
capilotade,
débarcadère,
gano,
matamore,
pigne,
vérine (tabac).
carabe (nacelle).
démarcation,
gar cette (coiffure),
matassia.
pite (agave),
vertugadin,
carabe (?) ',
dengue.
gavache.
maté,
placer (gisement),
vétille.
caracal,
diane.
genêt.
médianoche.
platine,
zagaie.
caracole,
disparate,
genette (animal).
mélasse,
ponte,
zain,
caragne,
don (seigneur).
gerboise.
menin.
préside.
zinzolain,
§ 14. — Portugais.
PATOIS FRANÇAIS 27
oole' (fruit), crabe (myrte),
marabout,
pagode,
pintade.
tombac.
^te, fétiche,
moscovade,
palanquin.
sargasse,
travade,
lave, macaque,
mousson,
petun,
serval.
véranda
po, mandarin,
§ 13. — Roumain.
Le roumain^ langue officielle de la Roumanie , royaume formé à une époque toute
cenle par la réunion des principautés de Moldavie et de Valachie, a mêlé à son fonds
Lin primitif un grand nombre d'éléments grecs, turcs, slaves, etc. Il n'a exercé aucune
tion sur le vocabulaire français ; on peut noter toutefois que l'Académie a admis dans son
ctionnaire les deux mots roumains hospodar et vayvode, tous deux d'origine slave, qui
it été pendant longtemps les titres officiels des souverains ou gouverneurs de Moldavie et
! Valachie. Mais, à vrai dire, ces mots ne sont pas plus français que tant d'autres termes
I la langue roumaine que les auteurs de récits de voyage ou d'études historiques qui
rivent en français n'hésitent pas à employer dans leurs livres, en les mettant ou non
itre guillemets, comme hoyar^ (propriétaire), camaras (trésorier particulier), dezetina
npôt sur les ruches), haiduc^ (bandit), «praunic (collecteur), A^erow^sa (carriole), mamaliga
ouillie de mais), poslujnic (paysan étranger), /jos^e/nic (maréchal de cour), etc., etc.
§ 16. — Patois français.
Le français littéraire a pour base le dialecte propre de l'Ile-de-France, qui se distingue
r certains traits des autres dialectes ou patois de la langue d'oïl. Une étude phonétique
tentive nous montre qu'à ce fonds primitif sont venus s'ajouter, en petite quantité, il est
ai, des mots appartenant à d'autres dialectes. L'e long et l'i bref du latin deviennent ei
vaut une nasale dans frein, de frënum; plein, de plénum; sein, de sïnum, etc. Comment
pliquer que la langue littéraire dise avoine, de avena; foin, de fenum; moins, de minus,
ion en supposant que ces formes lui sont venues des dialectes de l'Est, où elles sont régu-
res? Le c primitif devant a se change en ch dans champ, chant, chanter, château, chemin,
eval, etc. Comment rendre compte de caillou, carde, cage, etc., sans les rapporter aux
rlers de la Picardie et de la plus grande partie de la Normandie, où la conservation du c
plosif nous apparaît comme une règle constante '*? La phonétique nous est donc d'un pré-
îux secours, mais elle ne suffit pas toujours à nous renseigner exactement. Certains ont vu
s emprunts faits au dialecte picard dans les mots français attaquer, camp, canaille, se fon-
,nt uniquement sur la présence d'un c [qu) explosif dans ces mots : d'autres considéra-
is nous montrent que cette opinion est fausse, et que les mots en question nous viennent
l'italien. En revanche, tel mot dialectal, notoirement connu comme tel, peut ne porter en
i-même aucune trace de son origine : tel est le cas du berrichon champis (bâtard), écrit
ampi par George Sand au titre d'un de ses romans : François le Champi. L'histoire
dcographique de la langue d'oïl, embrassée dans tous ses dialectes, n'est pas encore assez
ancée pour nous permettre de connaître exactement l'origine et l'extension de chaque
cable. Démêler les éléments patois que renferme le français proprement dit est donc une
3he très délicate; nous ne donnons la liste suivante que comme une ébauche. Il est
iportant de remarquer que beaucoup des mots qu'elle renferme n'appartiennent pas
ellement à la langue commune : ce sont des termes spéciaux, désignant ordinairement
s choses locales. Il n'est pas tout à fait exact de dire que le français a emprunté ces
Dts-là aux patois : ce qui est vrai, c'est qu'ils sont et qu'ils restent patois, bien qu'il ait
mblé bon aux auteurs de dictionnaires français de leur donner une place dans leurs
1. Nous avons fait venir carambole de l'espagnol et cipaye de l'anglais, mais c'est plutôt le portugais qui nous
ransmis ces deux mots.
2. Cf. boyard.
3. Cf. heiduque.
4. Peut-être faut-il aussi considérer les mots dans lesquels ô latin devant 1 ne se diphtongue pas [geôle, ris-
'e, rossignol, etc.) comme dialectaux, par opposition à ceux oii il devient eu [aïeul, filleul, etc.), qui sont plus
juliers. [Cf § 86.)
28
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
recueiLs. Il ne faut donc pas que la longueur de cette liste fasse douter de l'exactitude de
ce que nous avons dit plus haut, à savoir que le français n'a fait accueil qu'à un très petit
nombre de mots dialectaux étrangers au parler primitif de l'Ile-de-France.
LISTE DES MOTS D ORIGINE DIALECTALE
abeille',
blêche.
caret (tourel) ,
écenleiOj
flaque.
pieuvre, M ,
achoppement,
bocage.
carne (coin).
échalier,
flasque (madrier).
pisé, H
achopper.
boquillon.
carogne.
écobuer.
foulque.
plateure, B
acoulure.
bouée 3,
carqueron,
écoucher.
fourgon,
potiche, V
acre.
bouquet ( de
carlayer'(?).
écouer,
franquette.
potin (commé-
affiquage,
fleurs),
caliche,
écoufle.
freluquet,
rage),
affiquet,
bouquet* (petit
caudrelte.
effiloquer,
gabegie.
pouliche.
affûtiau,
bouc).
chabot,
encassure,
galet,
quai, 1
âge (timon),
bouquet (dartre),
champis.
encoqûre(?).
gaspiller,
quenaille, L
aigliau.
bouquette.
charotte,
éponle,
gavion.
quenotte.
aiguaii.
bouquin (embou-
chopper,
équignon.
gerzeau,
reluquer.
aiguayer,
chure),
chouquet,
équiper,
ginguer.
remugle (?),
aiguière,
bouracher.
cluse.
escarbille.
ginguet.
renasquer(?),
requin (?), |
aplet.
broc (broche).
combuger».
esclipot.
girolle.
arantèle,
brocarde?),
copeau,
escourgeon.
grimoire.
requinquer, 1
armoire.
broquer,
copier.
esquipot.
grincheux,
revolin, j
avillon,
broquette,
coque (?),
estaminet.
grisou.
ribote,
banche,
broquillon.
corbigeau,
esteuble.
guignard.
roquet (manteau),
barbiche (?),
bruman,
corroi.
esturgeon,
hachotte.
rouche.
barbouquef,
bucail,
crételer.
étapliau,
hagard.
salicoque.
beaucuit,
buquet.
crevette.
éteule,
hanebane.
seille.
bécard.
buquette.
déboqueter.
étibot.
harengaison.
sart.
bécasse,
cabaret.
déjuc».
étier.
harenguière.
stopper (raccom-
beige (•?),
caboche,
dépiauter,
étiquette.
harle,
moder).
benêt,
cacheron.
dérivotte,
étoquiau.
hercher.
taquet.
bèquebois,
cage.
derle.
étrieu.
hoquet.
tique, 1
béquer *, etc..
cahute.
déroquer.
étriquer,
houille.
tôle, i
béquerolle,
caillou.
détret.
fabliau.
judelle.
torque, torquelle,
béquille.
calandre s.
devanteau,
fagne,
loque (?),
trique,
bercail,
calot (noix).
douzil,
faille (solution
de loquet.
triqueballe,
bêla,
calumet.
dravée, dravière,
continuité).
louche (cuillère).
troquer.
bétolre,
cambrer (?),
ducasse,
falun,
loure.
usine,
béton (mortier),
camperche.
ébotter.
faro.
macroule.
varaigne.
biche,
camus.
écafer,
faucard.
maque,
vergne.
blancard,
caniche.
écagne.
fauchette,
margoulette.
vergue,
blaude,
canon 6,
écaille,
fauchon.
miquelot,
veule.
blavelle.
carbouille,
écale.
fierté.
muche-pot (à).
yole.
blavet.
carde.
écanguer,
flamiche,
myrtille.
§ n. — Patois de la Suisse romande (franco-provençal).
Les cantons de Neuchàtel, de Vaud et de Genève et, en partie, ceux de Berne, de Fri-
bourg et du Valais, ont des patois d'origine romane qui tiennent à la fois de la langue d'oïl
et de la langue d'oc. On a proposé de désigner l'idiome de ces pays sous le nom de franco-
provençal, en y adjoignant les patois de la Savoie, du Dauphiné septentrional, du Lyonnais,
du Forez, de la Bresse et du Bugey, que d'autres rattachent au provençal proprement dit.
Quelques-uns des mots qui nous sont venus de cette région se sont vite acclimatés, et
personne n'en sent plus la provenance exotique : tels sont avalanche, chalet, crétin, glacier,
goitreux, marron et rave. Les autres conservent toujours un caractère sinon strictement
1. Cf. § 11, p. 20, n. 2.
2. 11 est possible que l'existence de bec en français propre, à côté des dérivés bêcher, bécheter, bêchée, etc., ait
amené la création spontanée de béquer, béqueter, béquée, etc., sans qu'il faille voir dans ces dernières formes un
emprunt au dialecte normanno-picard.
3. Cf. § 5, p. 13, n. 3.
4. Même réserve sur le rapport de bouquet à bouc que sur celui de béquer à bec.
5. Cf. § 11, p. 21, n. 4.
6. Cf. § 12, p. 23, n. 7.
7. 11 est bien douteux que ce mot dérive de carrette pour charrette; il se rattache plutôt à quart. (Cf. écart.)
8. C/-. §ll,p. 21,n. 9.
9. Ce mot, employé par Marot, est peut-être d'origine provençale.
10. Êchandole, qui a le même sens, est venu du Dauphiné. {Cf. § 17.)
SLAVE. - LITHUAMEN 29
cal, au moins spécial à tel ou tel groupe d'études, par exemple moraine, névé et piolet, qui
sont familiers qu'aux géographes ou aux touristes membres d'un club alpin.
LISTE DES MOTS u'ORIGINE FR AN CO- P R 0 V EN Ç ALE
ilanche, chalet, glacier, lavaret, mélèze, piolet,
»yer, crétin, goitreux, lisier, moraine, rave,
olet, échandole', grèbe, marron, névé, umble.
iquetin, génépi, grianneau,
§ 18. — Créole.
Par créole on entend spécialement la langue parlée dans les colonies françaises des
tilles (la Guadeloupe, la Martinique, etc.); mais on peut englober sous la même dénomi-
Lion l'idiome de la population française du Canada, de l'île Maurice (aujourd'hui à l'Angle-
re) et de l'île de la Réunion. Ces parlers si divers ont au moins un trait commun dans
r vocabulaire, c'est que l'élément français, qui en fait le fond, s'y est incorporé des
mes venus soit des idiomes des aborigènes, soit des langues d'autres nations coloni-
rices (espagnol, hollandais, anglais, etc.). On peut dire que la plupart des mots soit
•prement américains, soit espagnols, anglais, hollandais, etc., que nous devons à notre
)ansion coloniale en Amérique nous sont venus par l'intermédiaire du créole. On trouvera
iste complète des mots de la première catégorie au § 30 ; quant aux mots de la seconde,
•mi lesquels figure le mot créole lui-même, on n'aura pas de peine à les reconnaître dans
listes des emprunts faits à chacune des langues européennes. Nous ne signalerons ici
; quelques mots créoles dont il n'a pas été possible d'établir avec certitude la provenance
ginaire, ou qui offrent un intérêt particulier.
LISTE DES MOTS D'ORIGINE CRÉOLE
^anèse, corossol, hébichet, morne (monta- ouragan, plaqueminier,
liment, coui, liane ^, gne), palétuvier, vesou.
met, couscou, mondrain, orignac, palmiste,
§ 19. — Basque.
Le basque, parlé aujourd'hui par environ un million de personnes, tant en Espagne
en France (arrondissements de Bayonne et de Mauléon), représente, dans son fonds
ïiitif, une langue (probablement celle des anciens Ibères) qui est tout à fait étrangère au
tème indo-européen. On a quelquefois cherché à expliquer par des racines basques des
Ls français dont l'étymologie nous échappe encore , mais ces tentatives n'ont donné
un résultat sérieux. Le français n'a rien emprunté directement à la langue basque';
t au plus quelques-uns des mots que nous avons pris à l'espagnol peuvent-ils se ramener
ette origine, comme anchois^ et chaconne^. On a proposé de voir dans le hollandais
eljauw (d'où le français cabillaud) une métathèse pour bakkeljau, qui serait le basque
allaoa; mais cela n'est rien moins qu'assuré. Enfin notons que si le mot orignac, qui
igné une variété d'élan, est incontestablement d'origine basque, il nous est venu par le
lada, où des émigrants de la région de Bayonne ont dû l'importer au xvi^ siècle.
§ 20. — Slave. — Lithuanien.
Les langues slaves (polonais, russe, ruthène, tchèque, serbo-croate, Slovène, etc.) ne
aissent avoir fourni que deux mots au français du moyen âge, sable (martre) et soquenie,
1. Cf. § 16, p. 28, n. 10.
2. Ce mot paraît être une forme dialectale (Normandie) de viorne, devenu iorne et, par agglutination de l'ar-
, Home, liane. On sait que calumet est aussi une forme normande, ou du moins normanno-picarde, qui nous
•evenue d'Amérique.
3. A remarquer seulement dans Girart de Roussillon, v. 1708, la mention des Basques, appelés Escharanz,
qui paraît dérivé de escuara, nom que les Basques donnent à leur langue ; il est probable que l'ancien français
rrant, que Godefroy traduit par « brigand, larron », a la môme origine. L'Académie a admis le nom propre
jfwe, parce qu'il entre dans certaines locutions : aller, courir comme un Basque (vite), tambour de basque. A
om, qui n'appartient pas à la langue escuara, se rattache basqidne. Ajoutons que biscaïen et bisquain dérivent
lom de la Biscaye, province basque d'Espagne.
4. L'espagnol anchoa ou anchova se rattache plutôt au latin aphya, grec àsûri, anchois, qu'au basque antztca, sec.
5. Basque c/ioceaia, joli.
30
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
devenu aujourd'hui, par substitution dé suffixe, souquenille. Le nom même des Slaves, ,
latinisé en Sclavi^ a pénétré, à l'époque des croisades, peut-être par l'intermédiaire des '
Vénitiens, qui faisaient beaucoup de prisonniers en Esclavonie, dans l'usage général de
l'Europe occidentale avec le sens qu'a conservé le français esclave^; mais ce mot n'est
employé au moyen âge que dans des textes rédigés en Orient, et ce n'est qu'à la fin du
xV siècle, comme emprunt à l'italien, qu'il prend racine chez nous^ A l'époque moderne,
les relations commerciales et politiques ont introduit en français un certain nombre de
mots slaves, surtout des mots polonais et russes. On remarquera que le nombre de ceux
qui ont réellement perdu leur caractère exotique est très restreint, les mots qui sont restés
affectés à la désignation d'objets ou d'institutions propres aux peuples slaves, même ceux
qui nous sont les plus familiers, comme ban, guzla, knout, rouble, tsar, etc., ne devant pas
réellement entrer en ligne de compte : tout au plus peut-on en citer une bonne douzaine,
et ceux-là seuls sont vraiment français. Aussi ne faut-il pas s'étonner que le Dictionnaire
général ne donne qu'une faible partie des mots slaves (spécialement des mots russes) que
des relations littéraires et politiques plus intimes entre la France et la Russie introduisent
chaque jour, mais qui ne peuvent prétendre qu'aux égards qu'on a vis-à-vis d'étrangers*.
Dans la liste qui suit nous avons compris non seulement les mots proprement slaves, — qui
souvent ne sont arrivés en français que par l'intermédiaire de l'allemand ou d'une autre
langue, — mais quelques mots d'origine diverse, pour lesquels le slave semble avoir servi
de véhicule.
LISTE DES MOTS D ORIGINE SLAVE
archine.
corsacs,
esclave,
mazurka,
sable,
tsar.
Lan (comman-
cosaque.
guzla.
obus.
schabraque.
ukase.
dant).
cran (raifort).
houra,
polka.
shako,
vampire.
boyard.
cravache.
knout,
pramefi,
souquenille.
vitchoura
briska,
diogot.
mammouth.
rédowa.
steppe.
zibeline''.
calèche,
droschki.
A côté du slave, le lithuanien mérite une simple mention, comme source de l'allemaiÈ
elend, d'où est tiré le français élan (cerf).
g 21. — Hébreu.
La plupart des mots hébreux* qui ont passé en français (et ils sont bien peu nombreux)
remontent à la traduction latine de la Bible faite par saint Jérôme, dans laquelle un certain
nombre de termes, pour lesquels le latin ne semblait pas offrir de correspondants exaci
furent conservés sous leur forme originale ^ Nous citerons comme ayant cette provenanc(
1. Les Slaves figurent souvent à côté des Sarrasins, dans nos chansons de geste, sous la forme Escler. De lé
nom est dérivé l'ancien français esclavine, manteau d'étoffe grossière, porté surtout par les pèlerins, qui est enc^
donné par Oudin en 1642.
2. La présence de ce mot dans l'ancienne traduction des Machabées, qui remonte au xiiie siècle, est tor
fait exceptionnelle.
3. .lean d'Aiithon écrit exclave; Jean Bouchet et Claude de Seyssel emploient le pluriel esclaux.
4. Voici, à titre de curiosité, quelques-uns de ces mots : artèle, association coopérative; barine, monsieii
heiman, chef des Cosaques ; hospodar ( V. § 15) ; kabak, cabaret ; kopeck, sorte de monnaie ; koumis, petit-lait ; km
boisson fermentée ; moiyïA;, paysan; obrok, capitation ; piaste, descendant d'une ancienne maison polonaise ; pof^
prèlre ■,po.ipoltte, noblesse en armes (en Pologne); rouble, sorte de monnaie; samovar, bouillotte; schapska, cq
fure militaire; 5<aro*<e,feudataire; strelitz, fantassin; toundra, \d.nàe;vayvode{V. § i^)\verste, mesure itinéraii
vladika, chef. L'Académie a admis hetman, hospodar, kabak, kopeck, moujik, pope, pospolite, rouble, strelî^
staroste, vayvode, verste.
5. Ce mot remonte en dernier lieu au turc oriental qârsâq, § 23.
6. Cf. ci-dessus, p. 17, n. 1.
7. On doit rappeler ici que quelques noms propres des pays slaves (villes ou peuples) ont passé en françj
comme noms communs, notamment astrakan, cravate (Croate), polonaise, roussi (Russie).
8. A l'hébreu proprement dit se trouvent souvent mêlés des éléments des idiomes sémitiques voisins, comi
le chaldéen et le syriaque : il n'y a pas lieu de les distinguer ici.
9. L'Académie a admis Araméen, Essënien, Chaldéen, Chaldaïque, Hébreu, Israélite, Jdhovah, Léviathû
Machahée, Sabéen, Saducéen, Satan, Syriaque, qui sont des noms propres. A Jérémie se rattache jérémiade',
Jacob, jacohée, jacolnn, jacquerie, Jacques, jacquet, jaque (habit), jaquemart, jaquette; h. Jésus, jésuite A
Judée, judaïque; à Satan, satané, satanique ; à Lévi, lévite; à Simon, simoniaque, simonie; à Sodoine, sodomi
sodomite.
ARABE 31
léluia, éden, liosanna, manne, pharisien, sicle,
nen, éphod, hysope, Messie, sabbat', zizanie,
lérubin, géhenne, jubilô, pâque, séraphin,
A la littérature juive postérieure se rattachent : cabale, rabbin, sanhédrin, et un terme
3 droit civil français, cheptel de fer^. A une époque récente, on a emprunté tohu-bohu au
ixte hébreu de la Genèse ^
§ 22. — Arabe.
h'arabe est, comme l'hébreu, une langue sémitique; nous lui devons un nombre relati-
îment considérable de mots, qui sont arrivés dans notre langue par deux voies différentes.
e prestige de la science arabe au moyen âge a amené la traduction en latin d'ouvrages de
lathématiques, d'astronomie, de médecine, d'alchimie, etc., composés en arabe et qui se
)nt rapidement répandus dans toute l'Europe occidentale : c'est dans ces traductions
tines que le français a pris la plupart des termes scientifiques qu'il doit aux Arabes,
'autre part, l'expansion territoriale de la domination musulmane, qui, après avoir failli, au
II'' siècle, s'imposer à la France elle-même, a subsisté en Espagne jusqu'au xv^ siècle, et
s expéditions des croisades, que l'on peut considérer comme en étant la contre-partie, ont
'éé de multiples points- de contact entre les deux nations : aux emprunts par le livre sont
mus s'ajouter les emprunts par la parole. Les mots qui appartiennent à cette seconde
asse se présentent eux-mêmes dans les conditions les plus diverses : les plus anciens
ennent d'Espagne, sans doute par l'intermédiaire du provençal et de l'espagnol*; d'autres
ennent d'Orient et ont pu passer directement de l'arabe dans le français à l'époque des
'oisades^, ou arriver par le canal de l'italien, du grec byzantin, du turc, etc. Il est à peine
îsoin de faire remarquer que les mots qui nous sont ainsi venus de l'arabe ne sont
is tous foncièrement sémitiques, et que plus d'un mot primitivement grec, persan ou
ndou a été transmis par l'arabe au français. Signalons enfin le nouveau contact pris de
Ds jours par le français avec l'arabe depuis la conquête de l'Algérie : il a eu pour résultat
introduire un assez grand nombre de mots arabes dans notre vocabulaire militaire, admi-
stratif ou économique, etc. De ces mots nous n'avons admis comme vraiment français-
le ceux qui ont perdu leur caractère purement algérien pour pénétrer dans la langue
înérale.
LISTE DES MOTS d' ORIGINE ARABE
ricot,
alcali,
alcôve.
algazel,
alidade,
aimée,
saugue 6,
alcarazas,
aldébaran,
algèbre,
alizari,
almicantarat,
imbic.
alchimie,
alezan 9,
algol,
alkékenge,
alquifoux,
jalros'',
alchimille.
alfa.
algorithme.
alkermès,
aludel,
jerge,
alcool.
al fange,
alguazil,
Allah,
amalgame (?),
iade,
alcoran »,
algarade,
alicate.
almageste,
aman,
1. A sabbat se rattache samedi, issu d'une forme secondaire *sambatum, au lieu de sabbatum. Quelques noms
opres d'origine biblique ont aussi passé en français comme noms communs : Adam, benjamin. Calvaire, Caphar-
lum, Judas, Juif, Philistin.
2. A cette littérature se rattachent aussi un grand nombre de mots familiers à ceux qui s'adonnent aux études
ibraïques, mais qui ne font pas partie de la langue générale. Nous citerons à titre de curiosité : amora, discoureur;
i^aïte, celui qui ne reconnaît que le texte de l'Ecriture sainte ; ghemara, commentaire ; haggada, légende ; halacha,
gle; kadoche, grside de la franc-maçonnerie; laaz, glose; massore, tradition; midrasch, explication; mischna,
inéa ; nasi, président du sanhédrin ; purim, nom d'une fête ; selicha, élégie ; taled, voile ; talmiid, recueil ; targum,
immentaire; thana, répétiteur. L'Académie a admis caraïte, massore ou massorah, mischna, nasi, taled, talmud
targum.
3. Dans le Livre des Juges, xii, 6, on raconte que ceux qui ne prononçaient pas correctement le ch du mot
ibreu chibboleth, épi, étaient mis à mort. On emploie quelquefois en français le mot chibboleth (orthographié
ibboleth à l'allemande) dans le sens de « signe de ralliement », par allusion à ce passage; mais cet usage est si
streint que le mot n'a pas été admis dans le Dictionnaire de l'Académie française.
4. Cf. §§ 11 et 12.
5. Cf. la forme orafle, employée par Joinville, qui a été signalée au mot girafe.
6. Cf. § 11, p. 20, n. 4.
7. Mot venu par l'anglais et le portugais de l'arabe al-gddous, qui est le grec Tciôo^, tonneau {cf. cade 2), par
tmparaison du pélican, qui apporte à boire à ses petits dans la poche de son bec, au seau d'une noria.
8. Cf. l'expression populaire : s'en moquer comme de Tan quarante, au mot an.
9. Le mot arabe auquel correspond alezan n'est pas déterminé d'une manière cerlaine.
32
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
ambre,
bouracan.
cubcbe.
gourbi.
matelas.
sébeste, mt
amiral,
bourrache (plante)
cuine.
grabeler,
mélongène,
séide.
anil.
boulargue,
curcuma,
gumcne.
mesquin,
simoun, .,
antimoine (?),
burnous,
cuscute,
hachisch,
minaret,
siroco.
arabesque,
arack.
caban,
darse.
haras,
mohair.
sirop,
cadi,
diss,
harem.
mohatra.
smalah.
arcanne.
café.
djinn.
harmale.
moire.
sonna,
argousin,
arrobe.
caïd,
caïmacan.
doronic,
douane.
hégire,
henné.
momie,
moncayar.
sopha,
sorbet.
arsenal.
calfat,
douar,
hoqueton.
morfil (ivoire).
Soudan,
artichaut.
calife,
drin,
houri.
mosquée,
sulla.
aPzel,
camphre,
drogman.
housse,
nabab,
sultan,
assassin,
candi,
élémi.
iman.
nadir.
sumac,
aubère.
carabe.
élixir.
jarde.
naffe.
labis.
aubergine.
carafe,
émir,
jarre.
natron,
tabouret,
aufe,
caramel.
épinard.
jasmin,
nénufar,
talc.
avives*,
carat,
essère,
julep.
noria.
talisman.
ayan.
caratch,
estragon.
jupe.
nuque.
tamarin (fruit),
azédarac,
caroube.
fagara.
kali,
orange.
tambour,
azerole,
carthame.
faquir.
kandjar.
orcanette.
tare.
azimut,
carvi.
farde.
kermès.
papegai,
tarif.
azur.
cétérac.
fellah,
ketmie,
pastèque.
tartane,
babouche,
charabia,
felouque.
lilas,
patard.
tartre (?),
bâcha 2,
cheik,
fez,
lime (citron).
quintal,
tasse,
balais,
chérif.
fustet.
limon (citron),
racahout,
timbale.
barbacane.
chervis,
gabelle.
lok.
raquette.
trucheman,
barde (selle).
chiffre,
galanga,
luth.
rassette,
turban,
basane,
cimeterre.
gamache.
madrague.
razzia,
turbith,
bazar,
civette.
gazelle.
magasin,
réalgar.
tutie.
bédegar.
cohober.
genette (animal),
mahaleb.
rebec.
vizir.
ben.
colcotar,
gerboise,
mameluk.
récif,
zagaie.
benjoin.
coton,
girafe.
mandille.
rob,
zain.
bézoard.
couperose 3 (sul-
gnacare.
marabout.
romaine.
zénith,
bonduc,
fate).
goudron,
marcassite.
sacre (faucon),
zéro,
borax,
couscous.
goule.
masser (palper),
safran.
zinzolin.
bosan,
cramoisi.
goum,
matassin.
sarbacane.
zouave.
L'Académie admet en outre les mots suivants, parmi lesquels plusieurs sont des noms
propres : Bédouin; Cid ; cou figue, de Coufa, ville d'Arabie où a été inventée l'écriture dite
coufique ; fetfa, sentence du mufti; islam, religion ; Mahométan; mdidan ou meïdan, marché;
maravédi, ancienne monnaie d'Espagne; miramolin, chef des croyants; Mozarabe; moka,
café de Moka; mollah et muezin, prêtre ou crieur qui, du haut de la mosquée, appelle à la
prière; invfii ou mup h li, chef religieux; Musulman; Nabatéen; rock ou rouk, oiseau fabu-
leux; schiile, dissident; sélam ou sélan, bouquet; sequin, monnaie d'or; sofi ou soufi, phi-
losophe panthéiste; sunnite, orthodoxe; surate, verset; uléma, docteur de la loi; validé,
mère (du sultan).
On peut encore citer : adène, arbrisseau d'Arabie; achour, dîme; alhagi, sainfoin;
almadie, bac, radeau; casba, forteresse; chéchia, sorte de coiffure; hadji, pèlerin; méhari,
chameau; médersa ou medressé, école, etc., etc.
§ 23. — Langues ouralo-altaïques (finnois, hongrois, turc, etc.).
Parmi les idiomes, étrangers au groupe des langues indo-européennes, qui se parlent
dans l'Europe orientale, trois seulement, le finnois, le hongrois ou magyar et le turc, sont
de quelque importance comme source du vocabulaire français.
Le finnois ne nous a donné que trois mots, mammouth, morse et ranger (renne). Le
hongrois nous en a fourni un peu plus, souvent par l'intermédiaire de l'allemand : coche
(voiture), dolman, heiduque, hussard, jjandour, sabre, shako, soutache et uhlan. Plusieurs de
ces mots n'appartiennent pas en propre au hongrois, qui les a lui-même empruntés au turc.
L'apport du turc est beaucoup plus considérable, mais dans la liste qui suit on remarquera
1. Cf. § 13, p. 25, n. 2.
2. Forme prise par le persan padchah en passant par l'arabe.
3. Espagnol capairosa et alcapar-rosa, arabe zac/i cuhrusi, vitriol de Chypre.
PERSAN
33
qu'il y a un
assez grand nombre de mots d'origine arabe
ou
persane auxquels le turc
plement
servi de véhicule.
LISTE DES MOTS
d'origine turque
aga,
cafetan,
courbache,
heiduque,
salamalec.
turco.
aspre,
caïque,
cravache,
houri,
schabraque.
turquet,
ayan,
caratch,
dey.
janissaire,
sorbet.
turquette.
baïram,
chacal,
divan,
kalpack.
spahi.
turquin.
bergamole,
chagrin.
dol (tambour).
kiosque.
tricoise.
turquoise.
bey,
chiaoux,
dolman,
odalisque.
tulipe,
vampire.
bezestan,
chibouque,
efendi.
ottomane.
turban.
yatagan.
bostangi,
colback,
firman,
quaiche.
Cette liste pourrait s'allonger considérablement si l'on relevait chez les historiens, les
géographes, les voyageurs, etc., tous les termes spéciaux à la civilisation turque qu'ils
emploient sans scrupule. L'Académie a enregistré azamoglan, serviteur (supprimé dans
l'édition de 1878); icoglan, page du sérail; imaret, sorte d'hôtellerie, de pension; kaimac,
sorbet; khédive, prince, titre spécial du souverain d'Egypte; padischah, empereur; para,
sorte de monnaie; pilau, plat de riz; polacre, vaisseau; ràia, sujet non musulman;
ramazan ou ramadan, neuvième mois de l'année, consacré au jeûne ; reis-effendi, titre de
différents officiers turcs; saique, vaisseau; sandjak ou sangiac, division administrative;
sérasquier, chef militaire; iimar, fief; timariot, feudataire; touc ou toug, étendard ; ua/iûfe,
mère (du sultan); vilayet, division administrative; zaïm, feudataire inférieur au timariot.
On peut encore citer : bachelick ou bachlik, écharpe formant capuchon; bachi-bouzouk,
sorte de franc-tireur; baltagi, officier du sérail; barat, diplôme, patente; eyalet, gouverne-
ment; giaour, infidèle, chrétien; iradé, décret; kadine, maîtresse; nizam, armée active;
redif, armée de réserve; serdar ou sirdar, général en chef; tandour, réchaud; vali, vice-roi.
Notons enfin que le nom diplomatique de la cour du sultan, la Sublime-Porte, est la tra-
duction littérale d'une expression turque correspondante*.
Au turc se rattache étroitement le mongol, auquel nous avons emprunté cacholong, et
le tatar ou tartare, d'où nous est venu horde.
§ 24. — Persan.
Le grec avait emprunté à l'ancienne langue de la Perse quelques mots qui ont passé au
latin et que nous avons pris à notre tour à cette dernière langue, comme mage, parasange^,
satrape^, etc. On remarquera que le nom même de la Perse se retrouve aujourd'hui dans
celui du fruit dit pêche '^, du lat. persicum, grec TrEpatxôv, c'est-à-dire « de Perse », dans
perse, persique et persienne^. Depuis le moyen âge, lepersan, forme plus récente de la langue
de la Perse, a fourni au français, comme aux autres langues de l'Europe occidentale, un
assez grand nombre de mots qui lui sont arrivés par des voies diverses : les termes scienti-
fiques par l'arabe et le latin, les termes de relation par l'arabe, le turc, l'italien, l'anglais, etc.,
quelques-uns seulement sans intermédiaire, grâce aux rares Français qui ont visité la
Perse ^
LISTE DES MOTS d'ORIGINE PERSANE
an il,
azur,
badam(ier),
balais,
bédegar,
caravane,
assa.
babouche.
badiane.
bazar,
calencar,
caravansérail,
1. Parmi les noms propres devenus noms communs nous mentionnerons andrinople et angora, mais en faisant
remarquer que ces noms sont d'origine grecque.
2. Latin parasanga, grec TrapaaâyyTjî, mesure itinéraire; le mot est en persan moderne ferseng, que les voya-
geurs francisent en farsange.
3. Latin satrapes, grec aaxpaTîTjî, gouverneur de province.
4. Cf. presse 2, persicaire et persicot.
5. Il se retrouve, bien entendu, dans persan et dans parse ou parsi, noms propres, ce dernier appliqué spécia-
lement par les philologues à la langue des anciens Perses.
6. Rappelons que l'étoffe dite bougran tire son nom de la ville de Boukara, où l'on parle une langue analogue
au persan.
DICT. FR.\NÇ. C
34
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
carquois,
échec (?),
kermès,
chacal,
firman.
kiosque,
châle,
gnacare.
laque,
cipaye.
guèbre.
lilas.
derviche,
gueules,
limon (citron).
divan,
jasmin,
mage, narguilé,
mat (aux échecs), nilgaut,
momie, pacha,
nacre, rob (suc),
naphte, roc (tour).
schah,
spahi ,
taffetas,
tambour,
toutenague *.
§ 23. — Langues de l'Inde.
Llnde est partagée inégalement entre trois familles de langues : les langues aryennes,
les langues dravidiennes et les langues kolariennes. Il n'entre pas dans notre plan de faire
le départ entre ces trois groupes des mots que Flnde a fournis au française On constate
déjà en grec et en latin la présence de quelques mots venus de l'Inde : tel est le cas, par
exemple, de ppa)(_|jLâv£<:, brachmani, francisé selon l'époque en brames, bramins, bramines ou
brahmanes. Les philologues modernes ont emprunté soit au sanscrit, ancienne langue
littéraire, religieuse et philosophique de l'Inde, soit aux langues encore vivantes (hindi,
hindoustani, etc., d'une part, tamoul, télinga, etc., de l'autre), un certain nombre de ter-
mes didactiques qui n'appartiennent pas plus en propre au français qu'à toute autre
langue européenne : l'Académie a accueilli quelques-uns de ces termes, parmi lesquels
avatar paraît être le seul qui ait réellement pris pied dans notre langue. Enfin — et c'est
là le lot le plus important — les relations commerciales nous ont familiarisés avec un
certain nombre de mots originaires de l'Inde et dont beaucoup nous sont arrivés par l'in-
termédiaire du portugais ou de l'anglais.
LISTE DES MOTS ORIGINAIRES DE LINDE
arec.
baselle.
brahmane.
gavial, kino,
tari,
aryen,
bengali.
cachou,
gibbon, mandarin.
tek.
avatar.
béribéri.
cari, kari,
jaque (fruit du j a- palanquin,
tourmaline.
banane.
bétel,
cauris,
quier), paria,
véranda.
bandure.
bonduc,
cornac,
jungle, patchouli.
vétiver,
banian.
bongare,
datura,
jute, serval.
zébu 3.
Avant de quitter l'Inde, il est juste de rappeler que ses produits manufacturés ont joui,
dès l'antiquité, d'une grande vogue en Europe, et que cette vogue a laissé d'importantes ,
traces dans notre langue. Les Grecs appelaient tvSixôv, et les Latins indicum, une matière |
tinctoriale bleue qui leur venait de ce pays : de là nos mots inde et indigo. Nous appelons
indienne une étoffe de coton peinte fabriquée originairement dans l'Inde, et tamarin un fruit j
{tamar) de l'Inde. Beaucoup de noms de villes de ce pays sont devenus des noms communs'
pour nous : cachemire, madras, madapolam, mazulipatan, etc., et c'est probablement aussi]
dans l'Inde qu'il faut chercher l'étymologie — encore indéterminée — des mots gingaSf\
guingan, jaconas, percale, sirsacas et tarlatane.
§ 26. — Égyptien et copte.
Le français n'a rien emprunté directement au copte, forme relativement moderne de]
l'ancienne langue de l'Egypte. On peut noter seulement que le mot gomme, en latin gummi,\
1. L'Académie a admis en outre : abdala, religieux (supprimé en 1878); calender, derviche; dive, démon;]
gaure, guèbre ; kahin, indemnité payée à la femme répudiée ; iranien, de Y Iran, autre nom de la Perse ; kan, prince]
(supprimé en 1878); kan, station (supprimé en 1878); kurtschis, cavalier; padischah, empereur; parse ou parsil
{V. ci-dessus, p. 33, n. ^);pehlvi, ancienne langue d'une région de la Perse; péri, fée; sophi ou sofi, ancien noraj
du souverain de la Perse; toman, monnaie de compte; zend, commentaire, nom donné abusivement à la langue!
la plus ancienne de la Perse orientale, et zend-avesta, recueil des livres sacrés. Citons, parmi les mots familiers
aux historiens, géographes, etc., qui ont écrit sur la Perse : abdest, purification ; délai, courtier; farsange ( V. ci-
dessus, p. 33, n. 2) ; neski, kikani et taalik, variétés de l'alphabet persan ; serdar ou sirdar, général en chef; tofandjiî
milice.
2. Ce départ est extrêmement délicat, le môme mot existant souvent dans des dialectes qui n'appartiennent pas
à la môme famille linguistique. En outre, il n'est pas toujours facile de séparer les mots qui nous viennent de|
l'Inde de ceux que nous avons empruntés au malais, car parfois le même mot se trouve en malais et en tamoul]
ou en hindoustani.
3. L'Académie a admis en outre les mots suivants, parmi lesquels plusieurs sont des noms propres : bengaliA
langue du Bengale; bouddhisme, bouddhiste, doctrine, sectateur de Bouddha; déva, dieu, génie; hindoustaniA
langue de l'IIindoastan ; lack, monnaie de compte ; naïre, noble; nélumbo, plante dite « fève d'Hlgyple » et « nénufarl
de la Chine »; pâli ou bali, forme plus moderne du sanscrit; pandit, docteur; pourana, poème sacré; rajah, l
prince; roupie, sorte de monnaie; sanscrit, langue ancienne de l'Inde; Véda, livre sacre des Hindous.
LANGUES AMÉRICAINES 35
m grec y.ô[xp.i, est d'origine égyptienne, et que le jeu dit pharaon paraît avoir reçu ce nom
3ar une allusion — inexpliquée encore — au titre des anciens souverains de TÉgypte.
§ 27. — Langues de l'extrême Orient.
Aux langues de Vextrême Orient (tibétain, chinois, japonais, siamois, etc.) se ratta-
îlient les mots suivants :
ilante,
cangue,
jonque,
laure (prêtre),
poussa.
typhon.
Lucuba,
cannequin,
kaolin,
moxa.
Ihé,
yaki.
)onze,
ginseng,
Remarquons en outre que nankin est le nom propre d'une ville de la Chine célèbre par
>es étoffes, que le nom de la Chine ^ se retrouve dans les mots china, chinois , sguine, et que
'on peut employer absolument ^opon comme nom commun^.
§ 28. — Malais et langues océaniennes.
Le malais joue dans l'extrême Orient un rôle analogue à celui de l'arabe dans la
•égion occidentale de l'Asie : c'est la langue commerciale par excellence. Ce rôle explique
m partie qu'un nombre relativement considérable de mots puisse être porté ici à son
compte. Dans ce nombre deux ou trois mots seulement se rattachent aux autres langues
parlées en Océanie.
LISTE DES MOTS D'ORIGINE MALAISE OU OCÉANIENNE
Lchars,
câlin',
émeu,
mangle,
pangolin.
sapan,
itoU,
calambour,
gecko,
mangoustan,
ramie,
tallipot,
)abiroussa,
carambole,
gulta-percha.
mangue.
rhum,
tatouer,
3ambou,
caret (tortue),
jambosier.
orang-outang,
sagou.
tombac,
mire \
casoar.
kanguroo.
pamplemousse.
salangane
upas.
îajeput,
dugon,
§ 29. — Langues africaines.
Les langues Indigènes de VAfrique nous ont fourni quelques mots qui désignent
presque tous des animaux ou des végétaux particuliers à ce continent : plusieurs ne sont
arrivés au français que par l'intermédiaire d'autres langues européennes, notamment du
portugais. Le seul mot de ce petit groupe qui mérite une observation particulière est le
mot zagaie, d'origine berbère : il se présente en français dès le commencement du xiv" siècle
sous la forme archegaie, altération par étymologie populaire (sous l'influence du mot arc)
de l'espagnol azagaya, dans lequel l'a initial représente l'article arabe al.
LISTE DES MOTS d'ORIGINE AFRICAINE
jamboula,
couagga.
engri,
jocko.
mandrill,
zagaie,
baobab,
drongo.
gnou.
macaque.
sénégali.
zèbre.
chimpanzé.
dronte.
gorille,
maki,
§ 30. — Langues américaines.
Les langues indigènes de V Amérique nous ont donné beaucoup plus de mots que celles
de l'Afrique, et cela s'explique : on sait en effet que la civilisation vient à peine d'entamer le
continent noir, tandis que depuis quatre siècles le nouveau monde, découvert par Chris-
1. L'Académie admet en outre king, livre sacré des Chinois; mikado, titre de l'empereur du Japon; pctunse
ou pctiinze, feldspath à porcelaine; iael, monnaie de compte de la Chine.
2. Le mot français serge rappelle le nom sous lequel les Grecs et les Romains ont connu un peuple d'extrême
Orient (Seri) qui était probablement les Chinois.
3. Non seulement au sens de « porcelaine du Japon », seul emploi admis par l'Académie, mais au sens de
vernis, laque ».
4. Emprunté par l'intermédiaire du portugais cairo au malais kayar.
5. Ce mot paraît dérivé du nom de la capitale de la presqu'île de Malacca, appelée par les Arabes Qalah; de là
aussi le turc f/alaij, étain.
36
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
tophe Colomb, a été exploré, colonisé et exploité à Tenvi par toutes les nations européennes.
Beaucoup de mots d'origine américaine nous sont venus par l'intermédiaire de l'espagnol,
et même tel mot espagnol, comme chinche par exemple, n'est enregistré dans les diction-
naires français que comme nom d'un objet, d'un produit américain. On ne relèvera ici
que les mots qui paraissent réellement appartenir aux idiomes indigènes de l'Amérique.
LISTE DES MOTS d'ORIGINE AMÉRICAINE
acajou,
caouane',
coumarou.
lama (quadrupè-
palissandre.
simarouba,
agami,
caoutchouc.
coumier,
de).
quinquina.
tamandua,
agouti,
caracara,
curare,
lamantin,
papaye,
tamanoir.
aï (paresseux),
caragne,
gaïac.
maïs.
patate.
tamarin (singe)
ajoupa.
carbet,
goyave.
mammée.
pécari.
tan gara.
alpaca.
caribou,
guano.
manioc.
pétun,
tapioca.
ananas,
cassave,
hamac,
manitou,
pian.
tapir.
ara.
chocolat,
hévée,
margay,
pirogue,
tapirer,
aralia,
coati.
icaque,
maringouin.
pile.
tatou,
avocat (fruit),
cobaye,
igname.
maté,
ralanhia,
tomahawk.
boucan,
colibri.
iguane,
nopal,
rocou.
tomate,
cabiai,
condor.
ipécacuana.
ocelot,
sapajou.
toucan.
cacao,
copal.
jaguar.
ouistiti,
sapote.
unau.
cacique.
copayer,
kamichi.
ouragan.
sarigue,
vigogne,
caïman,
cotinga.
karata,
paca,
sassafras,
yucca-.
canot,
cougouar.
kinkajou,
pagaie,
§ 31.
Argot.
Vargot, au sens propre, est une langue de convention qu'une certaine classe de la
société forme à son usage exclusif dans un intérêt facile à deviner : l'argot le plus célèbre
est celui des malfaiteurs. Il est souvent difficile de dire où commence, où finit l'argot, tel
terme d'argot n'étant parfois qu'un vieux mot de la langue populaire, tel terme de la langue
populaire pouvant venir de l'argot. Si l'origine de quelques-uns des mots qui suivent est
hors de doute, ce n'est que faute de mieux que nous avons rattaché les autres à l'argot.
LISTE DES MOTS EMPRUNTES A LARGOT
bagou, escofier,
caboulot, flamberge,
cambrioleur, flouer,
escarpe, frusquin,
gouaper,
gourer,
guibole.
gueux,
larbin,
maquiller,
matois,
mioche,
narquois,
trimer,
trucher,
vovou.
§ 32. — Onomatopée.
Vonomatopée est la création d'un mot reproduisant dans ses éléments sonores le
bruit de l'objet auquel il s'applique. L'onomatopée au degré le plus simple ne doit produire
que des exclamations : couac, ouf, toc, etc.; mais ces exclamations ont souvent donné
naissance à des noms et à des verbes. D'autre part, on peut rattacher à l'onomatopée la
répétition de certaines syllabes, n'offrant isolément aucun sens, soit pour désigner familiè-
rement tel ou tel objet ayant déjà dans la langue un nom spécial {toutou, pour dire « chien »,
papa, pour dire « père », etc.), soit pour former un refrain de chanson. Enfin, il faut bien
l'avouer, l'explication par l'onomatopée de tel ou tel mot n'est qu'une hypothèse provisoire
destinée à disparaître un jour devant une étymologie définitive.
LISTE DES MOTS FORMÉS PAR ONOMATOPÉE'
aï (maladie), bouffer, brouhaha, chuinter, cloche,
babiller, bredi-breda, cacarder, chuter(crierchut), coasser,
bobo, bribri, caqueter, claquer, coco,
boubouler, bric-à-brac, chuchoter, cliqueter, cocotte.
coq,
coquelicot,
coquerico,
couagga,
1. « Les Anglois la nomment îogcr-het, les Espagnols caivana, et les Français cahoanna. » (OExmelin, lllsl
des flibustiers [1686], i, 1.31.)
2. Ajoutons à celte liste un certain nombre de noms propres devenus noms communs : alçionquin, apaclir.
apalachine, cannitjale, curaçao, iroquois,jalap, marciajat, tabac, topinambour, vérine (tabac). L'Académie a adnii<
en outre mocassin, chaussure des sauvages de l'Amérique du Nord ; oca, plante tubéreuse du Brésil ; pampa, plaiiii;
de l'Amérique du Sud.
3. Nous excluons de cette liste les interjections ; on en trouvera la liste au § 727.
NOMS PROPRES DEVENUS NOMS COMMUNS
37
courcailler,
dare dare,
gecko,
haleter.
mirliton,
toquer,
courlieu,
dodiner,
glouglou,
hallali.
nanan,
lou-tou,
crailler,
dodo,
gnaf.
haro.
ouistiti,
trantran,
craquer,
drelin.
gnan-gnan.
hau,
papa.
trictrac.
crételer,
faridondaine.
grisoler.
hennir.
rontler.
lurlure,
cricri,
fia,
guilleri,
hôler,
ronronner,
lurlut,
crincrin,
flaquer,
guiorer,
houper,
lac tac.
lurlutaine,
criquer,
flicflac.
guit-guit,
hucher,
tam-tam,
virelay,
crisser.
flonflon,
halia.
japper,
tic tac,
zest,
croasser.
frétiller.
hahé,
lanturelu,
tinter (?),
zézayer.
croquer,
fric frac,
haïe.
maman,
toc toc.
zist.
dada.
froufrou.
haler (exciter),
miauler.
SECTION TROISIEME
LA FORMATION POPULAIRE
§ 33. — De la dérivation et de la composition populaires.
Le premier fonds du lexique s'enrichit par un double procédé appartenant à la forma-
tion populaire : le procédé de la dérivation et le procédé de la composition. Par la dérivation,
on crée des mots nouveaux soit en changeant la fonction de mots déjà existants, soit en
dépouillant leur radical de sa flexion et en y ajoutant certaines lettres qui modifient la signi-
fication. Par la composition, on crée des mots nouveaux en réunissant plusieurs mots pour
leur faire exprimer une seule idée.
DÉRIVATION
§ 34. — De la dérivation propre et impropre.
La dérivation est pro'pre ou impropre suivant qu'elle recourt ou non à des suffixes.
Herbette de herbe, lainage de laine, sont des exemples de la dérivation propre ; le substantif
appel, tiré du verbe appeler, l'adjectif caressant, caressante, tiré du participe présent cares-
sant, sont des exemples de la dérivation impropre.
Nous commencerons par celle-ci, et nous examinerons comment les diverses parties du
discours peuvent fournir, sans addition de suffixes, des noms, des adjectifs, des verbes, etc.
§ 35. — Noms (substantifs et adjectifs) formant de nouveaux substantifs et adjectifs.
Les substantifs et les adjectifs peuvent donner naissance à de nouveaux substantifs et
à de nouveaux adjectifs.
§ 36.
Noms propres devenant noms communs.
Un nom propre peut devenir nom commun, et il le devient par des voies diverses.
Tantôt il passe par une sorte de périphrase oîi il détermine d'abord le nom commun
qu'il doit ensuite remplacer : un fusil Chassepot; ici le nom propre détermine le nom
commun ; puis celui-ci se sous-entend : un chassepot. Tantôt il se transforme immédiate-
ment en nom commun : un barème. Quelquefois il garde sa forme primitive précédée de
l'article féminin : coiffure à la Titus; mais, le plus souvent, la préposition et l'article se
sous-entendent : coiffure à la Fontange devient coiffure Fontange, puis une fontange. Enfin
l'on voit des adjectifs de noms propres s'employer substantivement : bohémien, gascon, etc.
Les sources de ces noms sont très diverses. Tantôt ils rappellent soit ceux qui ont
-découvert ou inventé un objet, soit ceux dont le nom, pour une cause ou pour une autre,
a été attaché à l'invention ou à la découverte :
tarcme.
calepin.
carolus.
dahlia,
eustache.
gilet,
iéguine,
camélia,
chassepot,
dédale,
fontange,
guillemet,
38
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
guillotine,
macfarlane,
massicot.
nicotiane,
phaéton,
ruolz.
hortensia,
magnolia.
mithridate,
orviétan.
praline.
stras,
louis.
maillechort,
montgolfière,
paulette,
quinquet,
Victoria,
macadam,
mansarde,
napoléon,
paulownia.
robinier.
voltaire.
Tantôt ils rappellent des personnages plus ou moins célèbres de l'histoire ou de la
littérature, qui personnifient certains caractères, certaines qualités, certains vices :
adonis,
cendrillon.
gille.
lovelace.
nicodème,
simonie.
agnès,
chauvin,
harpagon.
matamore,
patelin.
tartufe,
argus,
escobar,
jérémiade.
méphistophé-
péronnelle.
turlupin.
céladon,
espiègle.
ladre.
lique.
rodomont,
Tantôt un nom de peuple ou de groupe d'hommes en est venu à désigner une qualité^
soit bonne, soit le plus souvent mauvaise :
algonquin.
bohème.
flandrin,
grec.
iroquois.
normand,
assassin.
bougre,
franc.
huguenot.
jésuite,
ostrogoth.
cannibale.
esclave.
gascon,
huron.
juif,
vandale.
Tantôt, et pour des causes diverses, plus ou moins faciles à déterminer, les noms
propres ont désigné des personnes ou des choses :
amphitryon,
brocard.
frise.
lérida,
robinet,
silhouette.
atlas,
fiacre,
jacquet.
margotin,
séide.
truie.
bavaroise.
figaro.
jaquemart,
marionnette,
Souvent aussi des noms de lieux désignent les produits originaires de ces lieux
florence,
futaine,
galetas,
guinée,
hongre,
landau,
magot,
malines.
alençon.
brie,
cravate.
angora.
cachemire.
curaçao.
artésien,
calcédoine.
damas.
baïonnette.
calicot,
dinde.
berline,
canari,
échalote,
biscaïen,
cantaloup.
elbeuf.
bougie,
cognac,
épagneul
brandebourg,
cordonnier,
faïence.
malvoisie.
pêche,
manille.
perse.
maroquin.
persienne.
moka.
rouennerie.
mousseline,
sarrasin.
nankin.
tulle.
noyale.
valenciennes
pavie.
vaudeville.
Enfin des noms propres de personnes ont servi à désigner des animaux ou des fruits :
carlin,
jacquot,
martin-chasseur, martin-pêcheur, pierrot,
martinet, martin sec, reine-Glaude,
reine-marguerite, roquet,
renard, sansonnet.
§ 37. — Noms communs formant de nouveaux noms communs.
Les noms communs forment de nouveaux noms communs :
1° Par simple changement de sens : bureau, qui a passé successivement du sens d'étoffe
de drap à ceux de table de travail recouverte de cette étoffe, de meuble sur lequel on écrit,
de salle où se trouve ce meuble, de gens qui se tiennent dans cette salle, etc. ; roman, qui a
voulu dire d'abord composition en langue romane, puis chanson de geste, chanson de geste
mise en prose, histoire en prose de quelque grande aventure imaginaire, histoire en prose
de quelque aventure inventée à plaisir, récit inventé à plaisir, enfin aventures qui rappellent
les romans ; toilette, qui, après avoir signifié petite toile, et spécialement petite toile blanche
qui recouvre un lavabo, désigna le lavabo, l'ensemble des objets servant à la parure, puis
la parure, etc. (Voir les différents articles du Dictionnaire pour cette série de noms com-
muns sortis de noms communs.)
2° Par changement de sens accompagné de changement de genre, et alors un nom de
chose peut devenir un nom de personne et inversement : enseigne, un enseigne; garde, un
garde ; manœuvre, un manœuvre ; caillasse, un paillasse ; peste, un peste ; trompette, un trom-
pette; — pantomime, une pantomime, etc. (Voir, pour ce cas de changement de genre, § 554.),
PRONOMS DEVENUS SUBSTANTIFS 39
§ 38. — Adjectifs devenant substantifs.
L'adjectif devient substantif :
1° Par ellipse du nom qu'il qualifie : apéritif, Carnivore, indicatif, journal, noble,
ûoilrinaire, quadrupède, souverain; — anglaise, capitale, cursive, défensive, expectative, ini-
Hative, italiques, physique, politique, etc.
2" Par personnification plus ou moins consciente de l'objet qu'il désigne, et alors
l'adjectif est masculin ou féminin sans qu'on puisse déterminer la cause du choix de l'un
DU l'autre genre : un condensateur, un moteur; une balayeuse, une mitrailleuse, etc. La langue
ie l'industrie est très riche en formations de ce genre.
3° Par emploi absolu en quahté de neutre logique; le substantif est alors masculin :
le beau, le droit, le sublime, le vrai, le bas de l'arbre, le propre de la vertu, etc. Il s'emploie
ie la même façon, mais au féminin, dans les locutions adverbiales : à la française, à la
légère, à la ronde, etc.
La langue actuelle use beaucoup plus de l'adjectif masculin comme d'un neutre logique
que la langue des siècles précédents. Les écrivains contemporains tantôt remplacent par
l'adjectif précédé du déterminatif neutre d'un l'adjectif au superlatif : vous êtes d'un comi-
que! vous êtes d'un sincère! au lieu de : vous êtes fort comique, fort sincère; tantôt ils affectent
ie substituer l'adjectif à un substantif, en général abstrait : Ily a dans ce style du banal et
iu vague. Il y a eu dans ses aventures énormément de piquant et d'extraordinaire. C'est ainsi
(ju'un adjectif employé comme neutre logique se trouve sans cesse coordonné à des subs-
tantifs : Elles ont un charme, un capiteux particuliers. La nouveauté, l'étrange, le dramatique
de la situation, etc.
Les numéraux cardinaux ou ordinaux, pris absolument, peuvent passer au rôle de
substantifs : les Onze, les Quinze-vingts, les Cinq-Cents; un douzième provisoire.
§ 39. — Substantifs communs devenant adjectifs.
Le substantif commun devient adjectif par l'apposition, qui en fait le qualificatif d'un
autre substantif. On a dit : un ruban rose; rose, substantif, a d'abord qualifié momenta-
nément des substantifs ; puis, l'emploi de cette construction étant devenu plus fréquent, le
substantif apposé a passé complètement à l'adjectif : c'est ainsi qu'on a eu un adjectif rose
\ côté d'un substantif rose. Tel a été le cas pour amarante, châtain (de châtaigne)^ violet (de
'jiolette), et dans la langue populaire pour cochon, drôle, farce.
Certains autres substantifs, au contraire, sont restés à mi-chemin sur la voie de la
transformation : bedeaude, chafouin, chamois, croche, étrière, lilas, marron, mauve, orange, etc.
§ 40. — Noms (substantifs et adjectifs) devenant mots invariables.
Le substantif ne forme d'adverbes, de prépositions ou de conjonctions que par compo-
sition; il produit, par dérivation impropre, quelques interjections : dame! foin! flûte! merci!
peste!
L'adjectif, pris absolument, devient adverbe : chanter faux, crier fort, parler bas, voir
clair, penser juste, faire exprès, etc. Il devient également interjection : las! hélas! bon!
§ 41. — Pronoms devenant substantifs.
Bien que les pronoms paraissent être d'une nature telle que leur fonction ne puisse
guère être transformée, ils sont quelquefois employés comme de véritables substantifs : Le
moi est hdissable. Le lu et le vous. Un autre, une autre soi-même. Citons aussi la locution
latine alter ego.
§ 42. — Verbes.
Le verbe forme des substantifs, des adjectifs et des mots invariables.
Il faut considérer le participe passé, le participe présent, l'infinitif, l'impératif, le sub-
jonctif, le présent de l'indicatif et le futur.
40 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 43. — Participes.
Les participes passés ou présents forment des adjectifs, des substantifs et des mots
invariables.
§ 44. — Participes passés devenant adjectifs.
C'est une propriété permanente de certains participes passés d'être employés adjecti-*
vement. Cette propriété tient à une cause historique et à une cause logique. La cause histo-
rique est la suppression du passif dans les langues romanes (§§ 600 et 685) : les deux formes
du présent et du parfait laudor, laudatus sum, se sont fondues dans une forme unique : je
suis loué. La cause logique est le fait que les verbes se classent d'après leur sens dans une
catégorie différente, suivant qu'ils expriment une action soit momentanée soit de courte
durée, ou une action prolongée, et qui peut se poursuivre plus ou moins longtemps sans
que la pensée se porte sur l'idée de l'achèvement. A la première classe appartiennent, par
exemple, cœdo, vinco, ferio, etc. ; à la seconde, amo, video, audio, etc. Le passif français ^e
suis aimé traduira aussi bien amor que amatus sum, parce qu'il exprime aussi bien l'idée
de l'amour qui commence que de l'amour qui se poursuit. Mais je suis frappé ne rendra que
cœsus sum, et caedor ne pourra se traduire que par on me frappe. Ainsi, tandis que les passifs
des verbes de la première classe expriment une action qui se continue, ceux de la seconde
expriment l'action qui vient d'avoir lieu et l'état qui résulte de cette action ; je suis frappé
veut dire : je suis dans l'état d'un homme qui vient d'être frappé. Que maintenant l'on fasse
abstraction de l'idée d'action, pour ne plus considérer que l'état, le participe deviendra un
véritable adjectif. De là cette propriété des participes passés des verbes de la seconde classe
de se transformer en adjectifs quand ils n'expriment plus l'action.. Dans cette proposition :
« la potion est composée par le médecin », composée est participe; dans « l'homme est com-
posé de corps et d'âme », composé est adjectif. Dans « le temple fut orné ce matin de fleurs »,
om^ est participe ; dans « du temple, orné partout de festons magnifiques », il est adjectif.
§ 45. — Participes passés devenant substantifs.
Les participes passés deviennent aussi facilement substantifs qu'adjectifs.
Si le participe désigne des êtres animés, le fait est normal : un fiancé, une fiancée; un
marié, une mariée; les révoltés, les insurgés, un associé, etc.
Pour le participe passé désignant des choses, la question est plus complexe. Dans ce
cas, le latin mettait le participe au neutre ou au féminin.
Les participes passés neutres substantifs en latin désignaient l'action accomplie :
dictum, factum, scriptum, ce qui a été dit, fait, écrit, etc. Les participes passés féminins
passaient à l'état de substantifs par ellipse d'un substantif : fossa = chose creusée;
strata = route aplanie.
Le français a développé cette double formation : il possède des substantifs participiaux,
d'une part masculins correspondants aux neutres latins : un ajouté, aperçu, arrêté, bâti,
cliché, coupé, doublé, fourré, etc. ; d'autre part féminins avec ellipse du substantif : une
allée, assemblée, beurrée, bouffée, croisée, dégelée, fricassée, etc.
Il faut, à ce propos, remarquer particulièrement les verbes des IP, IIP et IV" conju-
gaisons. Leur participe, en effet, a pu passer par trois formes (§ 645) : 1° la forme latine :
factum, fait; mortuum, mort; 2° la forme forte analogique, c'est-à-dire ayant l'acccnl
Gur le radical transformé en roman : jieint, de peindre, qui a remplacé le latin pictum;
feint, de feindre, qui a remplacé le latin fictum; enfreint, de enfreindre, qui a remplacé
le latin infractum, etc.; 3° la forme faible, c'est-à-dire ayant l'accent sur la terminaison
en u, qui a remplacé soit la forme latine, soit la forme forte analogique : mordu pour mors,
tendu pour tent, etc.
De là en français trois séries de substantifs participiaux correspondant à ces trois états
successifs :
I
INFINITIFS DEVENANT SUBSTANTIFS 41
j° Fait, dit, cours, enclos, joint, sens, trait, conduit, écrit, vis, mors, exploit, assise,
esse, pâte, perte, pointe, conduite, toise, quête, couverte, vente, etc. ;
2" Source, absoute, empreinte, feinte, jiente, ponte, entorse, etc. ;
3° Etendue, value, issue, battue, vue, etc.
Ce procédé de formation est d'une richesse remarquable et ne cesse de créer des mots
Duveaux tant dans la langue courante que dans la langue populaire.
Nous pouvons répéter pour le participe passé ce que nous avons dit § 38 sur l'adjectif
nployé comme neutre logique. Non seulement la langue actuelle a consacré l'emploi
)mme substantifs de certains participes, comme énoncé, prononcé, procédé, défilé, exposé,
en fondé, au débotté, au débouché, à Vinsu, au vu et au su, à la dérobée, etc., mais encore
le emploie substantivement n'importe quel participe dans des constructions comme : vous
es d'un décousu! le décousu de votre style; vous êtes d'un débraillé! le débraillé de votre
ilette, etc.
§ 46. — Participes passés devenant mots invariables.
Avec le temps et par oubli d'une construction syntaxique où il était dépendant d'un
ibstantif, le participe passé devient mot invariable : attendu, excepté, hormis, vu (§§ 638, 709).
§ 47. — Participes présents devenant substantifs et adjectifs.
Le participe présent, qui, dans l'ancienne langue, exprimait l'état et l'action, se dis-
nguant du gérondif, qui n'exprimait que l'action, est resté, jusqu'à la fin du xv!!*" siècle,
iriable en genre et en nombre (§ 707). Il suit de là. que tout participe présent, du moment
Li'on l'emploie absolument, sans mettre en relief sa fonction verbale, peut exprimer un
,at et devenir adjectif. H en résulte aussi que la langue doit posséder un certain nombre
3 participes présents variables, quoique exprimant Faction, parce qu'ils appartiennent à
ne période de la langue antérieure à l'époque où l'Académie (1679) décida qu'on ne dédi-
erait plus les participes actifs.
De la première série on peut citer : absorbant, attachant, changeant, édifiant, intrigant,
arlant, tremblant, etc. ; de la seconde : appartenante, co-partageante, contrevenante, ten-
ante, etc. Tel verbe disparu reste dans son participe présent : pimpant.
Le participe présent devient non moins facilement substantif, soit qu'il prenne directe-
lent la valeur d'un substantif : un débutant, figurant, mendiant, etc., soit qu'il passe par
adjectif : la Constituante, pour V Assemblée constituante, etc.
Notons les participes présents substantifs désignant des choses, soit au masculin,
3it au féminin, par ellipse d'un substantif : le couchant, levant, mordant, penchant, restau-
mt, volant, etc. ; la courante, dominante, résultante, variante, etc.
§ 48. — Participes présents devenant mots invariables.
Comme le participe passé, le participe présent, par oubli d'une construction primitive,
eut devenir mot invariable : concernant, durant, joignant, pendant. L'ancienne construc-
on est visible encore dans maintenant et cependant (§ 707).
§ 49. — Infinitifs devenant substantifs.
Jusqu'à la fin du xv!** siècle, l'infinitif a été régulièrement employé comme substantif
\ 700). Il en est resté de nombreuses traces dans la langue moderne; un certain nombre
'infinitifs sont devenus si pleinement substantifs qu'on y reconnaît à peine des verbes et
u'ils s'emploient au pluriel : avoir, baiser, déboire, déjeuner, devoir, dîner, êtres, goûter,
langer, pensers, pourparler, pouvoir, repentir, rire, sourire, souvenir, vivre, [etc. Certains,
omme loisir, manoir, plaisir, sont d'anciennes formes d'infinitifs. Certains, par suite de
identité de prononciation entre er et é, ont les deux orthographes : dîner, après-dîner,
iprès-diné, et par suite après-dînée; au débotter et au débotté; d'autres semblent avoir perdu
42 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
l'orthographe en er : au débouché, débridé, défilé, doigté, etc. Démenti paraît de même remon-
ter à l'époque où il y a eu confusion entre les sons ir et i.
Ce procédé de formation a presque complètement disparu de la langue. Signalons
toutefois un aller et retour, un coucher.
§ 50. — Impératifs devenant substantifs et mots invariables.
La formation de substantifs au moyen d'impératifs ne donne guère que des interjections
comme gare, que des noms composés comme cache-cache, va-et-vient, et d'autres qui seront
étudiés plus loin (§ 204). Citons toutefois un sonnez, terme du jeu de trictrac.
L'impératif donne aussi des mots invariables : aga! impératif de l'ancien verbe agare,
regarder; allons! voyons! va! gare! tiens! et peut-être rfa, s'il est vrai que ce soit la contrac-
tion des impératifs di{s) et va.
§ 51.— Subjonctifs devenant mots invariables et substantifs.
Le subjonctif peut quelquefois devenir mot invariable : soit (conjonction) et le subjonctif
latin vivat! Ce dernier est même devenu substantif variable : des vivats. Il a aussi formé des
substantifs à l'aide de la composition : un sauve-qui-peut, être sur le gui-vive, un vive-la-
joie.
§ 52. — Présents de l'indicatif devenant substantifs.
Le latin tirait déjà des noms soit abstraits, soit concrets, du radical du verbe : pugna
de pugnare, arma de armare, libum de libare, proba de probare, agger de aggerare, perfuga,
transfuga, de perfugere, transfugere, etc.; et aussi des adjectifs : abundus de abundare,
adulter de adulterare, truncus de truncare, etc.
Les langues romanes, et en particulier le français, ont développé ce procédé.
Pour les substantifs, à l'inverse du latin, le français a formé des abstraits en plusj
grand nombre que des concrets. La plupart sont tirés de verbes de la P" conjugaison
aboi, accord, apport, charroi, contour{n), coupe, détail, etc. Citons parmi les substantifs]
tirés de verbes d'autres conjugaisons : abat, débat, accueil, maintien, soutien, départ, croUA
surcroît, pourvoi.
§ 53. — Présents de l'indicatif devenant adjectifs.
Quant aux adjectifs, ils sont en moins grand nombre, et leur dérivation remonte pouri
presque tous assez haut dans la langue, qui a abandonné ce procédé : aise, blême, comble,\
délivre, et anche, fourbe, gauche, etc.
§ 54. — Temps des noms verbaux.
Si l'on considère certains des noms verbaux, comme gîte, maintien, relief, soutien,!
revient, on reconnaît facilement qu'ils ne peuvent dériver que du présent de l'indicatif, vu]
leur forme et aussi leur signification abstraite.
§ 55. — Futurs devenant substantifs.
On ne peut guère citer ici que un pâtiras qui s'est dit pour un soufre-douleur, et un gu'en-
dira-t-on.
§ 56. — Mots invariables devenant substantifs et adjectifs.
Citons parmi les adverbes : le dedans, le dehors, le dessus, le devant, le derrière, l'avant,
l'arrière, le bien, le mieux, le plus, le moins, etc.; parmi les prépositions : le pour, le contre;
parmi les conjonctions : le si, le car, le mais; parmi les interjections : des hé, des ha, des\
hélas, des bravo, etc. Citons aussi l'adverbe souvent devenant adjectif dans souventes fois.
Nous pouvons ranger ici le cas des propositions devenant des substantifs : un haut-le-cœur,
un haut-le-corps,une belle-à-voir, etc. (§ 178).
DES SUFFIXES CONSIDÉRÉS DANS LEUR SIGNIFICATION 43
§ 57. — Dérivation propre.
Sur les cent et quelques suffixes qui ont servi ou servent encore à former les mots
français, la plupart sont originaires du latin. Les uns sont propres à la langue populaire,
les autres à la langue savante. Les uns vivaient aux premiers temps de la langue, ont
graduellement eîpuisé leur fécondité et sont morts aujourd'hui ; d'autres sont nés à une
époque relativement moderne et sont aujourd'hui en pleine vigueur. Quelques-uns ont eu
leur domaine réduit ou étendu; un certain nombre, nés avec le français, ont traversé
quinze siècles d'existence sans rien perdre de leur activité ni de leur énergie créatrice.
C'est dans l'histoire de la dérivation qu'apparaît le plus clairement la vie du langage, cette
vie que notre esprit prête aux groupes de sons que nous appelons des mots. Le champ de
l'activité intellectuelle est ici plus restreint, le nombre des éléments linguistiques sur les-
quels elle s'exerce est moins considérable; mais les idées à rendre sont, au contraire,
variées, fines et délicates. On saisit là très nettement l'action de l'esprit modifiant les formes
extérieures, les moules de la pensée qu'il s'est créés.
Les suffixes de dérivation se divisent en suffixes nominaux et suffixes verbaux, selon
qu'ils forment des noms (substantifs ou adjectifs) ou des verbes.
Avant d'aborder l'étude détaillée de chaque suffixe, quelques observations générales
sont nécessaires : 1° sur la signification, 2° sur la forme des suffixes.
§ S8. — Des suffixes considérés dans leur signification.
Les noms concrets éveillent dans la pensée l'image des objets qu'ils désignent : cheval,
fleur, maison, table. Les suffixes n'éveillent, au contraire, qu'une notion générale abstraite :
esse dans richesse, i^udesse, sagesse représente l'idée abstraite d'une qualité ; oir dans fer-
moir, grattoir, polissoir, celle d'instrument ; ier dans cerisier, pommier, prunier, celle de
producteur, etc. Le suffixe s'ajoute donc à un radical nominal ou verbal pour en modifier
la signification par l'idée secondaire qui lui est propre.
Pour qu'un suffixe soit vivant, il faut et il suffit que l'idée abstraite générale dont il est
l'expression soit présente à l'esprit, qu'elle se détache nettement de l'image éveillée par le
radical, autrement dit que le dérivé présente une double idée.
Cette condition est nécessaire : car si la notion du suffixe ou celle du radical, ou toutes
deux concurremment, s'évanouissent devant l'unité d'image que présente le dérivé, celui-ci
cesse d'être dérivé et devient mot simple : corbeau, rameau, taureau, sont aujourd'hui des
mots simples, parce qu'on n'y reconnaît plus la présence des radicaux corp, raim, tor, ni,
par suite, la présence des suffixes. De même, des mots où le radical est reconnaissable peu-
vent devenir simples quand le suffixe ne s'en détache plus avec netteté : dans épouvantail,
gouvernail, l'esprit ne distingue plus guère ce qu'ajoute ail au radical de ces deux mots ; dès
lors on perd de vue aussi la signification précise du radical, et l'on substitue à la double
idée qu'offrait le radical enrichi du suffixe, l'idée ou l'image une du dérivé devenu simple.
A plus forte raison en est-il de même quand radical et suffixe sont méconnaissables :
menton, rognon, ne paraissent plus les dérivés des radicaux latins de mentum et ren à l'aide
des suffixes one, ione ; ces mots sont devenus simples.
Cette condition est suffisante : car, pour être vivant, le suffixe n'a pas besoin de pro-
duire des mots nouveaux. Son énergie reste latente et ne paraît au dehors que lorsqu'une
circonstance extérieure, le hasard d'une nouvelle idée, d'un nouvel objet à exprimer, lui
en donne l'occasion. Dans garçonnet, fillette, le radical garde sa valeur propre et éveille
dans l'esprit l'image d'un garçon, d'une fille ; le suffixe y ajoute l'idée générale de quelque
chose de petit, de jeune, idée qui vient s'ajouter à la première image et la modifier. Il ne
faut rien de plus ; ce suffixe et, ette est bien vivant dans la langue. S'il n'agit pas, il peut
agir, et il donnera de nouveaux dérivés lorsque le besoin s'en fera sentir.
Plusieurs des suffixes latins sont morts : ainsi le suffixe ie (remplacé par erie). D'autres
s'éteignent, ont une signification de plus en plus vague. Alors il arrive à la langue de les
44 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
utiliser d'une certaine façon ; souvent elle cherche seulement, au moyen de la dérivation,
i\ renforcer la forme du mot, sans tenir compte du sens, soit — et c'est le cas ordinaire —
pour donner plus de poids à un mot court, soit pour distinguer des formes identiques ou
semblables. Des suffixes de signification incertaine, obscurcie, pouvaient seuls jouer ce rôle ;|
d'autres auraient agi par trop clairement sur le sens. Menton, rognon, ne disent rien dél
plus avec le suffixe on que les mots latins mentum et ren. On a surtout employé à cette!
fin d'anciens suffixes diminutifs, dont le sens n'était plus guère sensible. De même qu'on a|
préféré aux simples auris, ovis, à cause de leur forme trop brève, les diminutifs auricula,]
ovicula, le français a allongé aussi corb, tor, en coj^beau, taureau, sans songer à y voir des]
diminutifs, eau étant passé du rôle de suffixe diminutif à celui de simple formule de déri-j
vation.
Il arrive aussi souvent qu'un suffixe, au lieu de perdre toute sa signification première!
en prend une nouvelle dans des mots nouvellement dérivés. Cette modification atteinl
avant tout des suffixes dont le sens ne ressort pas assez clairement et autorise par là une
conception différente. Ainsi aceus dans le français asse et l'italien accio a un sens péjoratif
besti-asse, besti-accia. Cette signification secondaire du suffixe se développe à côté du sens
propre mal déterminé, sous l'influence d'un sens particulier à tel radical, et elle grandit
•aux dépens du sens propre ; l'idée déplaisante de bestia, après avoir pénétré le suffixe dans
■bestiasse, s'est attachée spécialement à lui, et il est dès lors devenu à son tour péjoratif.
Ces significations nouvelles dont s'enrichit tel ou tel suffixe en font, en réalité, de
nouveaux suffixes à fonction spéciale. Il y a là une création réelle de la langue. Ainsi le
suffixe latin alis, sous la forme du pluriel neutre alla, qui fut prise pour une terminaison
féminine, donne un suffixe français aille, indiquant une collection : limaille, victuaille. Puis,
sous l'influence de certains mots, il prend une valeur péjorative : prêlraille, valetaille. Or
l'ancien français chienaille et l'italien canaglia (d'où canaille) représentent à notre esprit
tout autre chose que le pluriel neutre d'un adjectif canalis. Ici, le français s'est tout à fait
•éloigné du latin; il a été créateur.
§ 59. — De la forme des suffixes.
Le principe qui domine la dérivation romane est le suivant : Tout suffixe roman est
syllabique et accentué. Quand les langues romanes adoptent un suffixe non accentué en
latin, elles lui donnent l'accent; sans accent, il reste infécond. Ainsi les suffixes ius, eus,
ulus, si riches en latin, sont inconnus aux langues romanes, parce qu'ils ne portent ]ias
l'accent. Les mots latins qui les présentent ont pu passer en français : apium, ache ; linea,
ligne; tabula, table; mais ni che, ni ge, ni le, correspondant à ces suffixes, ne sont passés à
l'état de suffixes producteurs.
§ 60. — Extension des suffixes.
Généralement chaque suffixe s'adapte à des radicaux de même nature, soit de substan-
tifs, soit d'adjectifs, soit de verbes. Les dérivés en oir, eur, âge, par exemple, supposent des
radicaux verbaux : fermoir, grattoir, supposent les verbes fermer, gratter; chercheur, joueur,
marcheur, les verbes chercher, jouer, marcher; brossage, coulage, lavage, les verbes brosser,
couler, laver. Les dérivés en esse supposent des radicaux d'adjectifs: rudesse, sagesse, ten-
dresse, supposent les adjectifs rude, sage, tendre.
Toutefois il arrive qu'un dérivé soit créé sans que le radical qu'exigerait la loi de l'ana-
logie du suffixe existe ou ait jamais existé. Ainsi la langue n'a jamais possédé un verbe
facter d'où serait sorti factage. A côté de charmant, obligeant, tirés de verbes, on a abraca-
dabrant, tiré de abracadabra; à côté de aimable, blâmable, louable, tirés également de verbes,
on a charitable, véritable, tirés de charité, vérité. Bougeoir, drageoir, se rattachent à des
substantifs au lieu de se rattacher, comme les autres dérivés en oir, à des verbes, etc.
Ces anomalies s'expliquent par le fait que le suffixe en arrive à porter à lui seul la
signification qu'il avait d'abord uniquement par son union avec le radical. Pour bougeoir,
drageoir, le suffixe oir présente l'idée, tellement fréquente d'un objet qui sert à faire telle
I
SUBSTITUTION DE SUFFIXES 45
OU telle chose, que l'esprit supplée naturellement le verbe qui est nécessaire pour compléter
ridée. De même pour charitable, véritable, le suffixe, au lieu de se rattacher directement à
un radical verbal, se rattache dans notre esprit à un verbe sous-entendu dont charité et
vérité sont les compléments : capable de faire la charité, capable d'exprimer la vérité.
Quelquefois l'analogie s'exerce par le rapprochement de plusieurs suffixes. On dit laveur
et lavage; on a dit, par suite, facteur et factage, malgré l'absence d'un verbe facter.
La dérivation ne se renferme donc point dans les limites d'une logique rigoureuse ;
l'analogie en étend le cercle de mille manières ; elle en est le principe presque essentiel,
la puissance sans cesse créatrice.
§ 61. — Extension du suffixe de la I'^ conjugaison aux autres conjugaisons.
Un des effets les plus considérables de l'analogie est celui qui a étendu aux autres con-
jugaisons le suffixe propre à la F" conjugaison. L'action qui avait déjà transformé en antem
tous les participes présents en entem (§ G14) s'est exercée dans la dérivation. C'est ainsi
que abilem a supplanté ebilem et ibilem (§ 93), que ameutum a supplanté imentum, umen-
tum (§ li,^), que atorem a supplanté itorem (§ 112), que atura a supplanté itura (§ 111), que
atorium a supplanté itorium (§ 113), que aticium a supplanté iticium (§ 82).
§ 62. — Substitution de suffixes.
Les exemples précédents offrent des cas particuliers d'un phénomène plus général,
celui de la substitution des suffixes. Si le suffixe se dégage assez librement du radical pour
pouvoir se modifier dans sa forme, on comprend qu'il puisse se faire remplacer par d'autres
plus ou moins voisins.
1° L'altération phonétique amène la confusion de deux suffixes d'origine différente.
Ail et al, dans l'ancienne déclinaison française, donnant aus au cas sujet, ces deux
suffixes s'échangèrent : on a frontail pour frontal, poitrail pour poitral, portail pour portai.
A la même confusion se rattache révérencieux pour révérentiel.
La labiale finale disparaissant au cas sujet des mots en if, jolif faisant jolis, ce suffixe
e/s'échangea contre le suffixe ^ :joli; inversement, if a pu remplacer le suffixe is dans massif
(anc. franc, massis), dans poncif pour poncis, dans gelif et métif, qui existent concurrem-
ment avec gelis et métis.
L'»' n'étant plus sensible à une certaine époque dans le suffixe eur, celui-ci s'est con-
fondu avec le suffixe eux : de là faucheux à côté de faucheur, fileux, gâteux, galvaudeux,
hasardeux, pour fileur, gâteur, galvaudeur , hasardeur.
Armoire pour armaire, génitoires pour génitaires, nous reportent à l'époque où la diph-
tongue oi hésita entre l'ancienne prononciation wé et la nouvelle è; de même et a remplacé
oir dans couvet pour couvoir, peut-être sous l'influence de la prononciation couivé.
Le suffixe d'origine germanique enc, par suite de l'amuïssement du c final, s'est naturel-
lement confondu avec an dans brelan, chambellan, cormoran, etc., et avec and dans tisserand.
2° Deux suffixes homophones ou presque homophones se substituent l'un à l'autre.
C'est ainsi qu'on a dalleau pour dalot, floran pour floranl; cadenas, cervelas, cannelas pour
cadenat, etc. ; chafaud pour chafaut; chaland, marchand pour chalant, marchant; par contre,
friand pour friant, et au xvii^ siècle galande pour galante, qui suppose galand à la place de
galant; et par suite dans les dérivés : beuvante pour beuvande, écente pour écende, englanlé
pour englandé. De même encore on a chevet pour chevés [chevez en anc. franc.), civet pour civé,
couvi pour couvis, daintier pour daintié, davier pour daviet, juiet pour juié; aubin, égrin,
pour aubun, aigrun; tendron pour tendrun, coloris pour coloint, hautain (vigne) pour hautin,
homard pour homar, saumure pour saumuire, roter pour router, ravigoter pour ravigorer,
mulâtre pour mulate, sanglot pour sanglout ; dans printemps, on a vu le mot an, d'où le
dérivé pnnfanter, etc. ; française, danoise, sont des féminins analogiques formés par confusion
de suffixes : danois, françois devaient faire au féminin danesche, francesche {cf. flammèche,
grièche); mais, le suffixe germanique isc étant devenu ois comme le suffixe latin esem, il se
confondit avec ce dernier, et, comme cowrfozs faisait courtoise, danois fit danoise.
46 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Le suffixe arius (franc, ier) a attiré à lui beaucoup de dérivés formés primitivement avec
le suffixe are (franc, er) : bachelier, bouclier, écolier, pilier, sanglier, soulier ])out bacheler, etc.
Des mots en eul, comme chevreul, écureul en ancien français, sont devenus des mots en
euil: chevreuil, écureuil, sous l'influence de mots comme deuil, seuil, où la terminaison avait
une / mouillée (cf. linceul et linceuil, etc.). D'autres ont échangé eul pour eau : réseul est
devenu réseau, et berçuel berceau. Fpagnol (où ol représente le suffixe latin olum) est devenu
épagneul.
3° Des suffixes de même signification peuvent s'échanger : ainsi ette et elle, étant
tous deux suffixes diminutifs : agrouette pour agrouelle; alemette, amelette, omelette pour ale-
melle; oter et ater: gargoter pour gargater; ot et ol : loriot pour loriol, maillot pour maillol;
ard, art et at : escarbillard pour escarbillat, brocart pour brocat. Les suffixes aille, eille, ille,
se sont remplacés dans ouaille pour oueille, corneille pour cornille. Les anciens mots mares-
chaussie, seneschaussie sont devenus maréchaussée, sénéchaussée. C'est ainsi encore qu'on a en
ancien français rancœur, en français moderne rancure; pépin au lieu de pepon. La vieille
langue avait une souplesse très grande dans l'emploi des suffixes de même signification :
elle disait indifféremment amerté, amertor, amerture, amertume; aspresse, aspror, aspreté.
Au xvm* siècle exacleté et exactesse existaient encore à côté de exactitude.
4° Signalons en outre l'influence de mots parents par la forme ou le sens : escargol
s'est changé en escargot d'après escarbot; plurel en plurier d'après singulier; le latin cruci-
figere, au lieu de donner crucifiger, a donné crucifier sous l'influence de édifier, mortifier, etc.
3° On peut enfin attribuer comme cause à la substitution de suffixes le besoin de créer
un mot nouveau de sens plus ou moins différent de celui qui existe déjà : oisif, oiseux; escar-
boucle, escarbille; paquis, pacage, etc.
Ajoutons toutefois que le caprice, ou des raisons psychologiques obscures, et aussi
des erreurs d'orthographe ont pu être souvent les facteurs de ces transformations inces-
santes des suffixes.
§ 63. — Intercalation de suffixes.
Le français, comme les autres langues romanes, intercale volontiers des suffixes
secondaires entre le radical et le suffixe final.
Ces additions sont tantôt successives, tantôt immédiates : roi a donné roi-et, puis
roi-et-el, puis roi-et-el-et, contracté en roitelet; de même roue est devenu d'abord rouelle,
puis rouelette, contracté en roulette; au contraire, chambre a donné chambrillon, cotte cotil-
lon, gant gantelet, peau pelletier, tendre tendrelet, verre verroterie, etc., sans passer par
les formes intermédiaires chambrille, cotille, gantel, pellet, tendrai, ventât. Les suffixes
secondaires ill, el, et, qui, ailleurs, existent indépendants, servent ici de trait d'union entre
le radical et les suffixes finals on, et, ier.
Ce ne sont pas seulement des suffixes qui s'intercalent entre le radical et le suffixe
final, ce sont encore certaines lettres ou certaines syllabes qui n'ont point ailleurs d'exis-
tence comme suffixes. Ces intercalations se produisent, suivant la nature des syllabes, à
diverses époques de la langue, les unes à l'époque du latin populaire, les autres au temps
du haut moyen âge ou du français moderne. Elles sont dues, pour la plupart, à l'embarras
où se trouve la langue d'ajouter un suffixe commençant par une voyelle, à un radical ter-
miné soit par une voyelle pure ou nasale, soit par une consonne qui s'est amuïe : aux mots
bijou, écu il était difficile d'ajouter directement les suffixes ier et on; de là bijoutier, écus-
son. Soit encore chaux dont la consonne finale s'est amuïe; il donne pour la même raison
chauler et échauderK
Voyons sous quelles influences se sont opérées ces diverses intercalations.
1° Intercalation de r. — Cette intercalation est fréquente en français : les suffixes on,
eau, ol, et, ette sont allongés en eron, ereau, erol, eret, erette : puceron, poétereau, fève-
role, etc. Cet allongement est dû à une fausse analogie. Beaucoup de mots en er (ou en
€ur) formaient des diminutifs en on : aoûteur aoûteron, berger bergeron, vacher vacheron;
1. Parfois le suffixe du simple est supprimé, et c'est directement à son radical qu'on ajoute un autre suffixe :
ainsi bâtonnat, officiai, violâlre, de Ijûtonnicv, officier, violet, au lieu de *bâtonneriat, *officeriat, *violetàtre.
CHRONOLOGIE DE LA DÉRIVATION 47
st là sans doute Forigine des noms de métier comme forgeron, marneron, tâcheron, vigne-
n, etc. De même de voleur se forma régulièrement le diminutif volereau. Avec le temps
oublia la dérivation véritable de ces mots, et, au lieu de rattacher forgeron à forgeur,
irneron à marneur, volereau à voleur, on les rattacha à forge, marne, vol, et Ton crut à
xistence d'un suffixe ron, reau : de là puceron, moucheron, fumer on, laideron, godelureau,
étereau, etc. Eron, ereau, ont entraîné à leur tour erol, eret, eretle.
Cette erreur d'analogie est surtout visible dans la création du suffixe erie h côté du
ffixe ie : bonneiier, chevalier, donnent régulièrement bonneterie, chevalerie. Mais l'on perdit
e de vue le rapport entre erie et ier, et l'on regarda oie comme un simple suffixe ieK
2" Intercalation de t. — L'intercalation d'un t dans abriter, agioter, bijoutier, caillouter,
fetier, cocotier, ferblantier, filouter, indigotier, papetier, routoir, etc., comparés aux mots
ri, agio, bijou, caillou, café, coco, fer-blanc, filou, indigo, papier, rouir, etc., repose sur une
'eur du même genre que la précédente. Le point de départ de ces dérivations est donné
r les mots dans lesquels le t appartient au radical, mais n'est plus sonore dans le mot
nple; laitier, laiterie, laitage, ébruiter, crocheteur, etc., ont donné l'illusion de suffixes lier,
ie, tage, ter, teur, etc., qui se sont ajoutés, surtout à partir du xvii^ siècle, aux radicaux
•minés par une voyelle pure ou nasale. C'est ainsi que la langue, ayant perdu conscience
l'origine des noms en eau, en tire actuellement des verbes non en eler, mais en eauter;
mparez peau, peler à dépiauter. Elle a créé d'après le même principe biseauter, tableauter,
lauter, etc. D'anciens dérivés formés régulièrement ont été transformés : abrier est devenu
riter, fermure fermeture, tabaquière tabatière, etc. Le rapport de blatierk blé et de puisatier
mits est un peu difl'érent : il y a eu intercalation non d'un simple t, mais des suffixes et, at.
3° Signalons encore comme suffixes intercalaires ç ou ss dans écoincer de coin, courçon
court, écusson de écu, etc.; ill dans chambrillon, cotillon; 1 dans chauler; 11 dans épillet ;
dans échauder; v dans amadouvier ; ig dans saligaud; iq dans tourniquet, etc. Le nombre
ces intercalations est infini et donne à la langue une certaine richesse.
§ 64. — Chronologie de la dérivation.
Certains suffixes gardent leur force depuis l'époque du latin populaire jusqu'à nos
irs; mais les transformations de la phonétique les atteignent en même temps que les
iicaux auxquels ils pouvaient se souder. De là, dans la dérivation, des variations dont il
it tenir compte.
Soit le mot armatura; il devient successivement armadura, armadure, armedure,
meure , armeure, armure. Le suffixe atura se présente donc , aux divers moments de la
igue, sous les formes adura, adure, edure, eûre, eure, ure, et, sous ces formes diverses,
ion l'époque, il se joint aux divers radicaux. Aujourd'hui de nacj^e on forme nacrure;
xiii" siècle on en aurait tiré nacreûre; au xi% nacredure.
11 peut arriver aussi que les dérivés d'un radical se rattachent tantôt à la forme actuelle,
itôt à la forme qu'a eue le radical à telle ou telle époque. Jusqu'au xiii' siècle, jour et tour
aient la forme journ et tourn. De là deux séries de dérivés, correspondant les uns à la
•me ancienne : ajourner, tourner ; les autres à la forme plus récente : ajourer, entourer.
mparez de même enfourner, fournil, fourneau, fournée à four; agneler k agneau, vêler,
lin à veau, folie à fou, hiverner à hiver, limier à lien, courtois à cour. En revanche, les
nsonnes finales s'étant amuïes, il arrive souvent que la langue moderne n'en tient pas
mpte dans la dérivation : faubourien, quarderonner , etc.
Un cas particulier est celui que présente la rencontre d'une palatale finale de radical
ec la voyelle initiale du suffixe; elle amène des différences entre le simple et le dérivé :
IX faucher, duc duché, harnais harnacher, sac sachet, coq cochet, clerc clergé, etc.
Les lois de ces transformations seront étudiées en détail au chapitre de la phoné-
[ue; nous n'avons qu'à les signaler ici pour montrer l'origine des divergences souvent très
andes qui séparent le mot simple de son dérivé.
L La même analogie a cvéé pineraie, ronceraie, d'après les dérivés réguliers châtaigneraie, fougeraie, pom-
raie, etc.
48 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 6"i. — Balancement de l'atone et de la tonique.
La voyelle du radical, accentuée dans le mot simple, devient, d'après la règle qui sera
étudiée dans la phonétique, atone dans le dérivé, et, par suite, elle peut ne pas y être la
même. C'est ce qui nous explique la différence de forme entre clef Qi clavée, nef el navette^
grève et graviej-, pierre et perron, chien et chenet, avoine et avenage, main et menotte, fair
et famille, queue et couette, cœur et courage, gueule et goulée, pièce et dépecer, etc. De mêm^
un suffixe accentué devient atone et peut changer de forme quand il se trouve adjoint à ui
autre suffixe : corbeille corbillon, pommier pommeraie, bonnetier bonneterie, gravelle grave^
leux, dizaine dizenier, etc. Il arrive même que la voyelle qui, accentuée dans le radical, es
devenue atone dans le dérivé, disparaisse tout à fait, non seulement dans la prononciatioi
mais même dans l'orthographe : comparez denrée (pour déneigée) à denier, dernier (poi
derrenier) à l'ancien français derrain, charton à, chartier, chartil à charrette, chaudron
chaudière, lormier, lormerie à l'ancien français lorain; limier à lien.
Mais cette règle du balancement de l'atone et de la tonique est loin d'avoir été toujours
observée : par besoin d'analogie, la langue a souvent donné au radical du dérivé la même
forme qu'il a dans le simple. On trouve déjà en ancien français fierté pour ferlé d'après le
radical de fier, foirable d'après le radical de foire, hoirie d'après le radical de hoir, croyance
cl côté de créance, piéton d'après le radical de pied; c'est ainsi que l'on dit étoile pour ételé,
clairière pour clarière , dépiécer, empiécer, rapiécer à côté de dépecer; désœuvré à côté
(ïouvroir; aiguiérée a remplacé aiguierée qui est encore dans Furetière, et cépée a remplacé
cepée que l'on trouve même écrit spée. La forme du radical s'impose de plus en plus dans
la langue moderne, et les nouveaux dérivés ne sont plus guère soumis à l'ancienne loi.
DERIVATION NOMINALE
I. — DÉRIVATIONS VOCALIQUES
§ 66. — Suffixes latins EUS, ÏUS.
Ces suffixes, étant atones, n'ont point été utilisés par le français pour créer des mots
nouveaux, si ce n'est dans la langue savante; la langue populaire les possède seulement
dans des mots tirés directement du latin, ou dans des mots formés à une époque antérieure
à la naissance du français. Citons parmi ceux que ne connaît pas le latin classique : *claria,
glaire; *iT3isea, fraise ; "glitia, glaise; *grania, grange; *junicia, génisse.
§ 67. — Suffixe latin lA.
Le suffixe latin ia, comme les précédents, était atone, et on ne le retrouve que dans
des substantifs, en général abstraits, tirés directement du latin.
§ 68. — Suffixe gréco-latin ÎA.
A côté de ce suffixe latin atone ia, existait un suffixe grec accentué --a qui, sous l'in-
fluence du christianisme, passa dans un grand nombre de mots : abbatia, aristocratia,
astrologia, mania, sophia, etc. Cette terminaison grecque accentuée ia supplanta la termi-
naison latine atone ia. De là, en ancien français, de nouveaux substantifs abstraits en ^>,
tirés le plus souvent de substantifs ou d'adjectifs, rarement de verbes : baronnie, bonhomie,
clergie, compagnie, courtoisie, diablie, folie, garantie, jalousie, librairie, maisnie, etc.
Ce suffixe ie, très riche dans la vieille langue, a complètement disparu à l'état de suffixe
productif et a été remplacé par le suffixe erie. Nous avons vu § 63 comment s'est produite
cette substitution sous l'influence des dérivés si nombreux en erie des substantifs en ier ou
en eu?', terminaisons qui, devenant atones, s'affaiblissaient en er : aj-gentier argenterie, bijoutier
bijouterie, bonnetier bonneterie, boucher boucherie, cachottier cachotterie, etc.; blanchisseur
SUFFIXE LATIN « ACUS » '49
lanchisserie, cajoleur cajolerie, confiseur confiserie, criailleur criaillerie, pleurnicheur pleur-
icherie, etc.
§ 69. — Suffixe français ERIE.
Dès le xu" siècle, ce nouveau suffixe erie forme des dérivés de mots non terminés en
?r ou eur. Ces dérivés sortent de verbes, de substantifs et d'adjectifs :
De verbes : afféterie, agacerie, badinerie, brusquerie, cacherie, coucherie, distillerie, émail-
me, essayerie, étenderie, fâcherie, filerie, filouterie, finasserie, foulerie, gâterie, etc.
De substantifs : ânerie, apothicairerie, argenterie, artillerie, batellerie, beurrerie, bigo-
3rie, boîterie, bougrerie, butorderie, cagoterie, canonnerie, cartonnerie, charlatanerie , chinoi-
3rie, courtisanerie, diablerie, etc.
D'adjectifs : bizarrerie, bouffonnerie, coquetterie, crânerie, fourberie, friponnerie, griserie,
ueuserie, ivrognerie, etc.
La signification de ce suffixe {ie, erie) est diverse et mobile : tantôt il indique la qualité,
énéralement défavorable, qu'exprime le radical : diablerie, poltronnerie, singerie; tantôt il
larque le résultat de l'action qu'exprime le verbe : badinerie, causerie, criaillerie, plaisan-
',rie, tricherie; tantôt encore le résultat de l'action qu'exprime le nom de l'agent : char-
uterie, charpenterie. Le résultat est conçu au sens concret avec une idée collective dans les
érivés de noms d'agent : argenterie, bijouterie, cavalerie, infanterie, maçonnerie, orfèvrerie,
errer ie, verroterie, etc. L'idée collective se développe dans boucherie, boulangerie, huilerie,
literie, qui désignent des établissements. Charcuterie, mercerie et certains autres désignent
la fois et le résultat et l'idée collective d'établissement.
§ 70. — Suffixe latin ÏA dans les noms de pays.
Ce suffixe atone est celui qu'offre le latin classique dans Graecia, Italia, etc. Il a servi à
époque des invasions germaniques à former quelques noms nouveaux : Francia, France,
; pays des Francs ; Burgundia, Bourgogne, le pays des Bourgondions ; Marcomania, Mar-
lagne, le pays des Marcomans. Plus tard, on s'est exclusivement servi pour le même
sage du suffixe accentué ie, étudié § 68 : le pays des Normands s'est appelé Normandie.
§ 71. — Suffixe latin ÏUM.
Ce suffixe, étant atone, n'a passé que dans des mots tirés directement du latin; citons
3mmc formation du latin populaire : *grunnium, groin.
§ 72. — Suffixe latin ÙUS.
Ce suffixe, étant atone, n'a passé en français que dans des mots tirés directement du
itin, comme fatuus, fat, par l'intermédiaire du provençal fat.
§ 73. — Suffixe latin AEUS.
Ce suffixe, d'origine grecque (a^oç), était affecté en latin à quelques noms propres, comme
udaeus, anc. franc, juieu, juiu, d'où le féminin juive sur lequel a été refait le masculin
lif.
II. — DÉRIVATIONS AVEC UNE CONSONNE SIMPLE*
§ 74. — Suffixe latin ACUS.
Ce suffixe donnait" en latin soit des adjectifs, comme ebriacus, meracus, opacus, soit
es substantifs, comme pastinaca, porcilaca, verbenaca, etc. Il est représenté dans ivraie,
1. Nous entendons par là non seulement des dérivations simples qui procèdent immédiatement du primitif,
omme manica de manus, mais aussi celles qui procèdent d'une autre dérivation, comme -at-icus. Ces dérivations
nt, dans les deux cas, presque toujours besoin d'une voyelle de liaison. Nous rencontrons les consonnes c, d, I,
;, n, r, s, t, V.
DIGT. FRANC. d
«0 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
de ebriaca, et panais, autrefois pasnaie, de pastinaca ; mais il ne paraît pas avoir servi à des
formations nouvelles.
§ 75. — Suffixe gaulois ACUS.
Ce suffixe ne se trouve que dans des noms de lieux, comme Antoniacus, Anlony ; selon
les régions, ces noms offrent aujourd'hui les désinences y, é, ey, ec, ex, ieu, ieux, etc., quand
acus est précédé d'une palatale, ou ai, ay, quand il n'y a pas de palatale.
§ 76. — Suffixe latin ÎCUS.
Ce suffixe, qui se présentait en latin dans des substantifs, comme amicus, et des adjec-
tifs, comme apricus, ne paraît pas avoir servi à former de mots nouveaux.
§ 77. — Suffixe latin ÏCUS.
Ce suffixe, étant atone, n'a passé en français que dans des mots simples tirés directement
du latin ; citons quelques formations du latin populaire : *avica (de avis), oie; *barica (de
baris), barge; *rasica (de rasis), vache.
§ 78. — Suffixe latin ATICUS.
Ce suffixe a donné en latin un assez grand nombre d'adjectifs : fanaticus, fluviaticus,
pompaticus, silvaticus, viaticus. Il a passé en français sous la forme âge et y a donné une
foule de dérivés. Comme les mots latins en aticus, les mots français en âge ont pu être
des adjectifs : poisson marage, endroit ombrage, chant ramage, rat evage, etc. Sauvage et
volage seuls sont restés adjectifs. Tous les autres dérivés sont substantifs.
Par suite, en ancien français, les mots en âge pouvaient désigner aussi bien des per-
sonnes que des choses : message, dans le sens de celui qui est envoyé, a été remplacé par
messager ; message désigne aujourd'hui la chose envoyée. De bonne heure, c'est la forme
neutre aticum qui a prévalu, et les mots en âge n'ont plus désigné que des choses.
Mais, ici encore, la langue moderne se distingue de l'ancienne. Celle-ci tirait ses dérivés
en âge de substantifs ou d'adjectifs, et quelquefois de verbes. Le dérivé d'un nom dési-
gnait l'ensemble des caractères relatifs à ce nom ou la collection des choses qui en font
partie : courage, ensemble des sentiments qu'éprouve le cœur; plumage, ensemble de
plumes ; feuillage, ensemble de feuilles, etc. Le dérivé d'un verbe désignait le résultat de
l'action verbale : mariage, l'état d'être marié ; témoignage, ce par quoi l'on a témoigné.
La langue moderne tire ses dérivés du radical des verbes au participe présent : blanchir
blanchissage, moudre moulage, mouler moulage, etc. Mais, si elle ne peut plus former ses
dérivés de noms, si livrage, par exemple, ne peut plus désigner un ensemble de livres, du
nom livre, mais seulement le résultat de l'action de livrer, du verbe livrer, du moins le
souvenir de l'idée collective attachée au suffixe âge s'est conservé dans ce fait qu'il s'adjoint
surtout, dans les formations nouvelles, à des radicaux de verbes exprimant une activité
collective ou une action complexe : bavardage, brunissage, embauchage, entoilage, factage,
marchandage, remplissage, etc.
§ 79. — Suffixe latin ÙCUS.
Ce suffixe n'a passé en français que dans des mots simples tirés directement du latin
et dans quelques formations nouvelles, comme : *astrucus, que l'on retrouve dans malotru;
*mattiuca, massue; *tortuca, tortue.
§ 80. — Suffixes latins AX, AGIS; EX, ICIS; IX, ICIS; OX, OCIS.
Ces suffixes n'ont passé en français que dans des mots simples tirés directement du
latin , nous n'avons pas de formations nouvelles à signaler.
I
SUFFIXE LATIN « ICIUS » " ' " ' J>1
§ 81. — Suffixe latin ACEUS, ACIUS.
Aceus, acius formait en latin un nombre considérable d'adjectifs : betaceus, cretaceus,
"abaceus et fabacius, hederaceus et hederacius, liliaceus, membranaceus, tiliacius, etc., et
[uelques substantifs neutres : piracium, plumacium, vinaceum, etc. En français il a subi
me importante modification : on l'ajoute non seulement, comme en latin, à des radicaux
[e substantifs : plâtras, mais encore à des radicaux d'adjectifs : fadasse, ou de verbes :
atras.
En outre, à l'idée de ressemblance et à l'idée collective qu'il exprimait déjà en latin sont
enues s'ajouter des idées accessoires augmentatives ou, le plus souvent, dépréciatives.
Aceus est devenu en français az, as; acea est devenu ace, asse. On a donc pour les
ubstantifs as au masculin, asse pour le féminin; mais pour les adjectifs, comme on va le
oir, asse s'applique le plus généralement aux deux genres.
I. Substantifs masculins.
A. Formés de substantifs : bourras, plâtras.
B. Formés de verbes : fatras, de l'ancien verbe fatrer (?).
c. Formés d'adjectifs : savantas (arch.)^
II. Substantifs féminins.
A. Formés de substantifs : cognasse, cuirasse, culasse, filasse, milliasse, paillasse, pape-
asse, pinasse [pinace)^ tétasses, vinasse.
B. Formés de verbes : chiasse, crevasse, lavasse, tirasse, traînasse^.
III. Adjectifs. — Asse a formé et forme encore un certain nombre d'adjectifs à valeur
léjorative, tirés de substantifs ou d'adjectifs : blondasse, bonasse, cocasse, fadasse, hommasse,
aidasse, mollasse, etc. Les plus anciens de ces adjectifs ont commencé à s'employer au
sminin : bonasse, hommasse, mollasse, ne s'employaient qu'avec des substantifs féminins ; la
Drme masculine était sans doute inusitée. De là la forme féminine s'est étendue au masculin
t est devenue suffixe indépendant : un blondasse, un fadaise. C'est ainsi que l'ancienne
orme savantas est devenue savantasse.
§ 82. — Suffixe latin ÎCIUS.
ïcius, ïcia s'ajoutait en latin au radical des participes : additicius, facticius, locaticius,
aissicius, mixticius, etc. II est passé en français sous la forme iz, is au masculin, isse au
îminin : facticius, anc. franc, faitis; mixticius, métis; tracticius, anc. franc, traitis; *volu-
icius, anc. franc, voutis. Mais, sous l'influence de la P® conjugaison (§ 61), c'est surtout avec la
Drme ediz, eiz, eis, is du latin aticius qu'il a été utilisé pour créer quelques adjectifs comme
oulis (vent), levis (pont), taillis (bois), et aussi un grand nombre de substantifs : arrachis,
riquetis, croquis, culbutis, doublis, éboulis, élongis, fondis, fouillis, gâchis, galis, glacis,
incis, etc. Comme on le voit, ce suffixe ne s'ajoute guère, comme en latin, qu'à un radical
erbal, même dans des cas où il paraît s'ajouter à un radical nominal, comme dans caille-
otis, greneiis, lattis. La signification est le plus souvent collective : abatis, gâchis, hachis,
veillis.
Pour les mots en isse, les uns sont les féminins de mots précédents, comme coulisse,
létisse; on peut y iornàv q jetisse û^e jeter, lanice de laine. D'autres proviennent de mots en
cia qui ont passé à îcia : iois jaunisse de *galbinïcia pour galbinïcia; pelisse de *pellîcia
•our pellïcia.
1. Dans un certain nombre de mots, comme cadenas, cannelas, cervelas, cornillas, la désinence actuelle s'est
ubslituée au suffixe at étudié § 131. Les autres noms en as, comme canevas, coutelas, galetas, etc., sont d'origine
trangère.
2. Mordache pour mordasse paraît dialectal. Quant aux autres mots si nombreux en ace, asse ou ache, ils sont
'origine étrangère.
52 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Enfin citons aussi certains mots en iche qui ne peuvent se rattacher à une source
étrangère, comme la plupart des mots en iche, mais qui paraissent être des formes dialec-
tales en iche pour isse : barbiche, bourriche, caniche, corniche, flammiche, godiche, pouliche.
§ 82 bis. — Suffixe latin ÏCIUS.
Icius, ïcia, qui s'ajoutait en latin à des noms, a donné en ancien français ez, ece. Dans
les mots conservés par la langue actuelle, ez a été confondu avec et : de là chevet pour
chevez de "capicium substitué à capitium, et banneret pour bannerez; le féminin s'est con-
servé sous la forme esse. Le plus souvent, ce suffixe ne s'ajoute pas directement au radical,
mais à une sorte de suffixe intercalaire er (§ 63), comme dans ableret, couperet, dameret,
feuilleret, formeret, fourcheret, guilleret, osseret; forteresse, guinder esse, panneresse, sécheresse,
singer esse. Ces féminins en eresse sont à distinguer des autres féminins en eresse étudiés § 112.
C'est probablement ce suffixe ïcia qui, confondu avec le suffixe itia, a donné naissance
à la forme ece, esse, qui se trouve dans les mots abstraits étudiés § 124.
§ 83. — Suffixe latin ÔCEUS.
Oceus, inconnu en latin classique, a dû exister en latin vulgaire, à en juger par d'assez
nombreux mots italiens en occio, occia, dont quelques-uns ont été adoptés par le français
à une époque récente, tantôt avec la désinence oche ou osse {bamboche, fantoche, sacoche;
carrosse), tantôt avec la désinence ouche ou ousse [cartouche ; gargousse). Il faut le recon-
naître dans caboche et cabosse, formes normanno-picardes, qui remontent à un type *capôcea,
bien que le b médial, au lieu d'un v qu'on attendrait régulièrement (§ 426), soit surprenant.
Peut-être aussi le nom de poisson chabot est-il pour chaboz, de *capôceum : il paraît venir
des patois du sud-ouest de la langue d'oïl et a pour correspondant le provençal cabozK
§ 84. — Suffixe latin ÙCEUS, ÙCIUS.
Uceus, ûcius, suffixe peu développé en latin, a pris une assez grande extension en
italien, où on le trouve sous les formes uccio et uzzo, avec une valeur diminutive, notamment
dans cappuccio, d'où le français capuce^; capuccio, d'où le français cabus^, et peluzzo, mot
auquel il faut peut-être rattacher le français peluche, qui peut avoir été influencé dans sa
terminaison par éplucher. Le provençal possède le même suffixe dans merlus et merlusso,
d'où le français a tiré merlus, merluche''. Les patois de langue d'oïl le connaissent aussi:
dans le Loiret, la navette (plante oléagineuse) est dite navuce, de *napucia, et dans la
Manche, navuchon, diminutif de la forme normanno-picarde *navuche. Toutefois aucun
exemple certain de ce suffixe ne peut être cité dans le français proprement dit : bau-
druche est de formation obscure; quant à coqueluche, freluche, guenuche et perruche, il faut
voir dans leur désinence le représentant normal d'un suffixe ûcca, inconnu au latin clas-
sique, analogue à ôcca, dont il a été parlé § 83.
§ 85. — Suffixe latin ÏDUS.
Ce suffixe, étant atone, n'est représenté en français que par des mots tirés directement
du latin : fade, de vapidum; anc. franc, flaistre (d'où flétrij^), de flaccidum^ sade, de sapi-
dum, etc. De miiscum, mousse, le latin vulgaire a tiré *mùscidum, d'où moiste, moiteK
1. Dans épinoche, filoche, freloche, mailloche, mioche et pioche, il faut reconnaître non le suffixe dialectal oche
qui se trouve dans caboche, mais le représentant régulier en français d'un suffixe Occa inconnu au latin classique;
Quant à brioche et taloche, l'origine en reste obscure, aussi bien en ce qui concerne le radical qu'en ce qui con-
cerne la désinence.
2. Le diminutif capuchon semble indiquer que l'italien cappuccio a d'abord été rendu en français par *capuche:
quant à notre mot actuel capuche, il paraît avoir été tiré après coup de capuchon par une sorte de dérivation régressive.
3. On a rattaché cabus au provençal cabus, qui correspond à l'italien capuccio; mais, le chou cabus étant déj»
désigné sous ce nom par le médecin italien Alebrant de Sienne, qui écrivait en français au xiiie siècle, il est plu»
vraisemblable d'attribuer à ce mot une origine italienne.
4. Merluche est en apparence une forme normanno-picarde pour merluce, qui serait le correspondant exact en
français du provençal merlusso et de l'espagnol merluza; mais il ne semble pas réellement indigène dans la région
française correspondante.
5. Un type "flaxidum ou •flascldum rendrait mieux compte de la forme française.
6. Cf. le provençal moisae.
SUFFIXE LATIN « GULUS » 53
§ 86. — Suffixe latin ÔLUS.
Ôlus, qui est Torthographe archaïque de ulus, ne se présente à l'époque classique
lu'après un radical en e ou en i : alveolus, filiolus. L'e en hiatus s'étant confondu avec Ti, et
'i à son tour ayant été prononcé comme un yod, l'accent tonique qui les frappait primiti-
'ement a glissé sur Fô (§ 289).
Olus, ôla, donne régulièrement en français uel, eul : *aviolus, aïeul; capreolus, anc.
ranç. chevruel ; linteolum, linceul, etc. Mais quelques mots ont changé eul en euil, sous
'influence de mots comme deuil, seuil : chevreuil pour clievreul, écureuil pour écuruel de
scuriolus, linçueil à côté de linceul, et bouvreuil, formation analogique d'après les pré-
lédents. Dans les autres, eul a été protégé par un i précédent : aïeul, filleul de *filiolus,
daïeul de gladiolus, ligneul de *lineolus, tilleul de *tiliolus. Moieul, moyeul est devenu
noyeu, sans doute par une réaction du pluriel sur le singulier (§ 559).
A côté de ces mots en eul, euil, il en existe une série plus considérable en ol, oie, où
a diphtongaison semble avoir été empêchée de bonne heure par / et qui sont sans doute
['origine dialectale (§ 16) : la langue même a hésité souvent entre ol et eul; ainsi au
;vii* siècle fil loi existait à côté de filleul; espagnol a été remplacé par épagneul (§ 62). Alors
[ue eul a peu donné, ol, au contraire, est très productif, surtout sous la forme féminine
le : cassole, chantignole, éehignol, échignolle, foirole, gaudriole, guignol[et), anc. franc.
taillol, d'où, par substitution de suffixe, maillot (§ 62), rissole, etc.
De plus, ol, oie, se présente souvent sous la forme erol, erole, sous l'influence de mots
ù Vr provient du radical, tels que banderole de bandière, laiterol de laitier, etc. (§ 63), et
ussi sans doute sous l'influence de nombreux mots en ol, oie, de provenance italienne
\ 12) : barquerolle, casserole, fèverole, fuserole, lignerole, moucherole, etc.
§ 87. — Suffixe latin ÙLUS.
Ce suffixe, étant atone, n'a guère passé en français que dans des mots tirés direc-
îment du latin. Nous ne pouvons citer comme formations postérieures que *orulus, orle,
turbulus, trouble (adj.), et *umbiliculus, {n)ombril.
§ 88. — Suffixe latin CÙLUS.
Cùlus s'ajoute en latin à des radicaux de noms ou de verbes en a, ë, ï, ï, ii, û; de là les
uffîxes ac(u)lus, ëc(u)lus, ïc(u)lus, ïc(u)lus, ùc(u)lus, ùc(u)lus.
1° Ac(û)lus, ac(ù)la, formait en latin, en s'ajoutant à des radicaux de verbes, des neutres
inguliers et pluriels qui désignaient l'instrument : gubernaculum, gouvernail; tenacula,
mailles. Sur ce modèle, le roman et l'ancien français avaient créé beaucoup de dérivés,
ont la plupart ont disparu; il nous est resté : aspirail, attirail, batail, épouvantail, éven-
lil, fermail, soupirail, vantail. Il est quelquefois difficile de distinguer ce suffixe du suffixe
il, aille, provenant de alla (§ 95).
2° Êculus, ëcula, ïculus, ïcula, donnent régulièrement en français eil, eille, et ïculus,
mla, donne it, ille. C'est ainsi que l'on a eu d'une part : artïculus, orteil; parïculus,
areiï; somnïculus, sommeil; vermïculus, vermeil; aurïcula, oreille; corbïcula, corbeille;
lais d'autre part : cratïculus, gràil, gril; periculum, péril; canîcula, chenille ; clavîcula,
heville; craticula, gra:ille, grille.
Dans lentille de lentïcula, vrille de vitïcula, et goupil de *vulpêculus (class. vulpëcula),
paraît y avoir eu passage de ëculus, ïculus à ïculus. Il y a eu substitution de suffixe (§ 62)
ans ouaille, pour l'ancien français cueille, de ovïcula. Aiguille semble venir non du latin
cïcula, mais d'un type *acuïcula.
Les formations nouvelles sont peu nombreuses pour le suffixe eil, eille ; nous n'avons
uère à citer que bouteille, groseille. Elles le sont davantage pour le suffixe il, ille : doisil,
résil ; barbille, broutille, bûchille, bulbille, croisille, escarbille, etc. Il est souvent difficile de
istinguer ces dérivés en ille de ceux qui sont étudiés § 95.
3° Ùculus, ùcula, donne ouil, ouille : *carbùcula (class. carbunculus), carbouille;
54 TRAITÉ DE LA FORxMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
*colûcula, quenouille; cornùcula, cornouille; *fenùculum (class. feniculum), fenouil; *ranù-
cula (class. ranuncula), {g)renouille . Genou, pou, vei^rou, étaient originairement genouil,
pouil, verrouil, de *genùculum (class. genu), pedùculus, verûculum : comparez du reste les
dérivés agenouille?^, pouilleux, verrouiller (§ 559).
Ûculus, ûcula ne se présente guère en latin : subùcula; il n'a point passé en français
§ 89. — Suffixe latin ÊLA.
Êla donne en latin des substantifs féminins : candela, cautela, querela, etc., dont
quelques-uns ont passé en ancien français avec la terminaison eile, oile : candela, chandoile;
mustela, mostoile. La forme actuelle chandelle a été refaite au xvi" siècle sur la forme latine.
L'ancien suffixe a été conservé dans étoile, qui vient non du latin classique Stella, mais du
latin populaire stëla.
§ 90. — Suffixe latin ALIS.
Alis, suffixe déjà très riche en latin classique, où il formait surtout des adjectifs, aequalis,
capitalis, legalis, letalis, mortalis, pluvialis, etc., est devenu d'une fécondité extraordinaire
dans le latin ecclésiastique du moyen âge. C'est ce qui explique pourquoi la forme savante
en «/ a coexisté dès le xu" siècle avec la forme étymologique en el pour finir par prédominer :
ainsi on trouve charnal, mortal, à côté de charnel, mortel; champal (dans prés champaux),
égal, journal, loyal, matinal, nasal, royal, ont supplanté les anciennes formes champel,
journel, leel, matinel, nasel, reiel. Ménestrel, missel (anc. franc, messel) et mortel ont conservé
leur ancien suffixe.
Certains adjectifs latins étaient devenus substantifs, comme canalis, sodalis, etc. Canalis
a passé en français sous la forme chenel, puis chenal. Quant à cheptel, de capitale, joel
(d'où joyau), de *jocale, noyel (d'où noyau), de *nucale, ils remontent à des neutres ayant
passé déjà en latin populaire au rôle de substantifs. L'ancien français en possédait un plus
grand nombre.
Dans poitrail, il y a eu substitution du suffixe ail au suffixe el, al des anciennes formes
peitrel, peitral; de même portail a remplacé portai (§ 62).
§ 91. — Suffixes latins ÉLIS, ÎLIS.
Elis n'a rien donné en français : cruel ne correspond pas à crudelem, qui aurait donné
crueil, mais à un type *crudalem.
Ilis n'a rien donné au masculin et au féminin, si ce n'est dans la langue savante (§242).
Le neutre île a donné fenile, fenil, et sur ce modèle ont été créés aisil (auj. essieu), faisil
(auj. fraisit), fusil, outil, de types latins *axile, *facile, *focile (tirés de axem, facem, focum),
*usetile, puis chartil pour charretil de charrette, chenil de chien, courtil de cour, coutil àa
coûte, autre forme de couette, fournil de four.
Pour baril, l'étymologie en est inconnue.
Il faut distinguer ces dérivés en il de ile des dérivés en il de iculus déjà étudiés § 88.
§ 92. — Suffixe latin ILIS.
Ilis, étant atone, n'a passé en français que dans des mots tirés directement du latin,
ilis a pu se développer en ilium, d'où eil, dans *mistilium, méteil.
§ 93. — Suffixe latin BILIS.
Bilis s'ajoutait en latin à des radicaux de verbes : amabilis, flebilis, visibilis, volu-
bilis; quelquefois à des radicaux de substantifs : favorabilis, rationabilis. Dans ce dernier
cas, le suffixe était abilis. Ce dernier suffixe s'est étendu considérablement à la fin de l'Em-
pire, et, dans le latin populaire, il a absorbé les autres suffixes ïbïlis et ubïlis.
Il y a pourtant quelques dérivés français en ible qui doivent être de formation mi-4
savante, puisque ibilis ne pouvait donner ible, et ils sont formés soit de substantifs : paisible
SUFFIXES LATINS « ALIA, ILIA » 55
3 paix, pénible de peine; soit le plus souvent du radical du présent de verbes : faisible de
dre, lisible àe lire, loisible de l'ancien verbe loisir, nuisible de nuire \ traduisible de traduire.
'autres dérivés, assez nombreux, en ible sont des mots tout à fait savants et empruntés à
3S adjectifs latins en ibilis ou formés par analogie avec ces derniers (§ 242).
Quant aux dérivés en able, ils sont innombrables. La plupart sont formés de radicaux
3rbaux sans distinction de conjugaison : aimable, appréciable, contribuable, croyable, gué-
ssable, haïssable, prenable, etc. D'autres, moins nombreux, sont formés de radicaux de
ibstantifs : carrossable, charitable, corvéable, dommageable, équitable, mainmortable, pitoya-
'e, risquable, sortable, véritable, viable.
Abilis exprimait en latin une possibilité active ou passive : formidabilis, qui peut être
Frayé et qui peut effrayer; favorabilis, qui peut être en faveur et qui peut mettre en
veur. L'ancien français a continué cette tradition, et les nouveaux adjectifs en able qu'il
créés pouvaient exprimer, dans les verbes transitifs, l'actif et le passif : accueillable,
\\ peut être accueilli ou qui peut accueillir; agréable, qui peut être agréé ou qui peut
jréer; aidable, qui peut être aidé ou qui peut aider. De cet emploi du moyen âge la langue
oderne a gardé : comptable, qui peut compter; effroyable, qui peut effrayer; épouvantable,
li peut épouvanter; pitoyable, qui peut faire pitié; redevable, qui peut redevoir; secourable,
li peut secourir, et quelques autres. Ajoutons les mots de formation savante : délectable,
li peut délecter ; responsable, qui peut répondre ; solvable, qui peut payer. Les dérivés actuels
1 able de verbes transitifs expriment tous une possibilité passive : vendable, qui peut être
;ndu, etc. Dans les verbes intransitifs, le suffixe able indique et ne peut indiquer qu'une
)ssibilité active : convenable, qui peut convenir; périssable, qui peut périr; serviable, qui
iut servir; valable, qui peut valoir; alable dans préalable, qui peut aller devant. La signifî-
ition du suffixe est légèrement modifiée dans certains intransitifs : une situation remé-
able, à laquelle on peut remédier ; une affaire lamentable, sur laquelle on peut se lamen-
r; jours ouvrables, pendant lesquels en peut ouvrer, travailler.
§ 94. — Suffixe latin LIA.
Le suffixe lis (alis, élis, ilis) pouvait s'employer substantivement au pluriel neutre lia;
I pluriel, dans le latin populaire, a été pris pour un féminin singulier (§ 5M), de telle façon
le la terminaison alia est devenue en français aille, la terminaison çlia ou ïlia, eille, et la
rminaison îlia, ille. Il n'existe qu'un mot en eille : merveille de *meribilia (class. mirabi-
a) ; mais les suffixes aille, ille ont formé, en s'ajoutant aux radicaux de noms ou de verbes,
îaucoup de substantifs féminins à signification collective.
§ 95. — Suffixes latins ALIA, ÏLIA.
Alla, spécialement usité en latin pour désigner des noms de fêtes, formait aussi des
(llectifs : carnalia, fatalia, etc. C'est avec ce dernier sens qu'il a passé en roman sous
forme aille, qui, par sa signification collective, se distingue du suffixe aille de acula
88, 1°). Les mots ainsi formés sont très nombreux : biocaille, bordaille, cassaille, couaille,
itaille, grisaille, limaille, maraudaille, quincaille (anc. franc, clincaille), rocaille, etc. Cer-
ins dérivés ont conservé plus longtemps l'idée de pluralité par la forme du pluriel : accor-
ïilles, cisailles, épousailles, fiançailles, funérailles, relevailles. A l'idée collective est venue
(joindre peu à peu une idée péjorative qui semble s'accentuer de plus en plus : gueusaille,
angeaille, prêtraille, valetaille, etc.
ïlia a, lui aussi, donné beaucoup de dérivés : béquille, bobille, brandille, charmille,
quille, fondrilles, gradille, ormille , pacotille, pointillé, ramille, vétille, voleïlle (auj.
daille), etc. Il est souvent très difficile de savoir si les dérivés en ille appartiennent à ce
iffixe îlia ou au suffixe ïcula (§ 88, 2°). Les dérivés qui renferment une idée collective
int plutôt à ranger parmi les dérivés formés avec le suffixe ïlia.
1. Lisible et nuisible ne datent guère que duxive siècle. Ils ont pris la place des formes de Yanc. îra.nç. lisable,
lisable, sans doute sous l'influence des formes latines legibilis, nocibiUs.
56 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 96. — Suffixe latin MEN.
Men, suffixe de substantifs neutres, se présente en latin sous les formes amen, îmen,
ïmen, ùmen, ùmen, suivant qu'il s'ajoute à des radicaux de verbes en a, en î, en ï ou en ù.
Nous n'avons à étudier ici que les suffixes toniques âmen, ïmen, ùmen.
Amen a donné en français des dérivés de verbes : couvain de couver, levain de lever,
pelain, plain de peler; des dérivés de substantifs : airain, aeramen; funin, *funamen; mer-
rain, *materiamen; douvain de douve; anc. franc, loraim, *loramen (d'où lormier); graissin
de graisse, ridain de ride. Dans un certain nombre de dérivés, la terminaison in a rem-
placé ain.
ïmen a également donné des dérivés de verbes : nourrain (anc. franc, nourrin), nutri-
men; fretin de fret, frait ancien participe passé de fraindre, gratin de gratter, halin de
haler; des dérivés de noms : grésillin de grésil. ïmen s'est soudé à un radical germanique
dans [re)gain, dont la forme primitive est gaim, giiaïm; il a pris la place de ïna dans sain
(premier élément de saindoux) de *sagimen (class. sagina), de iminum dans farcin de *farci-
men (class. farciminum), de amen dans alevin de *allevimen (class. allevamen). A la même
dérivation appartiennent sans doute arsin, crottin, revolin.
ÎJmen parait se trouver dans les verbes enchaussumer, tiré de *chaussum dérivé de chaux,
et everdumer, tiré de *verdum. L'ancien français avait un certain nombre de mots en un, où
ce suffixe a été remplacé par un autre : aubun devenu aubin, de albumen; egrun devenu
égrain, égrin, aigrin, de *acrumen; tendrun devenu tendron, de *tenerumen.
§ 96 bis. — Suffixe latin ËMIA.
Ce suffixe apparaît dans deux mots latins : *blastemia pour blasphemia (d'après le
grec pXaffcpTjiJLÎa), anc. franc, blastenge; vindemia, vendenge, écrits plus tard blastange, ven-
dange. D'après ces mots ont été créés losange, louange, mélange, vidange.
§ 96 ter. — Suffixe français lÈME.
Ce suffixe ième, qui est celui des noms de nombre dans centième, deuxième, etc., sera
étudié § 577.
§ 97. — Suffixe latin ANUS.
Anus formait en latin un très grand nombre d'adjectifs marquant l'appartenance :
humanus, rusticanus, urbanus, etc. , et des substantifs désignant l'habitant d'un pays :
paganus, Romanus, ou une dignité : decanus.
Il a passé en français avec la forme ain, aine, et aussi, sous l'influence d'une palatale
précédente, avec la forme ien, ienne : humanus humain, mais decanus doyen, paganus païen.
Il a conservé aussi, la plupart du temps, le triple sens qu'il avait en latin d'appartenance,
d'habitant et de dignité.
Mais dans l'ensemble des mots originaires du suffixe anus, il faut distinguer soigneu-
sement les mots en ain des mots en ien de la langue moderne. Les mots en ain sont presque
tous anciens et remontent soit à des mots latins, comme humain, mondain, romain, souve-
rain, soit à des formations analogiques, comme aubain, *alibanum; certain, *certanus;
lointain, *longitanus; marraine, *matrana; parrain, *patranus; souterrain, *subterranus
(class. subterraneus) ; vilain, *villanus; acerainde acier, bedaine de boude, chapelain de cha-
pelle, châtelain de château, forain de fors, hautain de haut.
Parmi les mots en ien, au contraire, les uns, et en petit nombre, sont anciens, comme
doyen, païen, ancien de *anteianus; les autres, et en nombre considérable, proviennent de
ce que, avec le temps, ien, sorti par un accident phonétique de anus, a été considéré comme
un suffixe nouveau, indépendant de son congénère ain, et a été utilisé pour former des
adjectifs ou des substantifs : collégien, faubourien, prussien, rhétoricien, etc.
Dans gardien, ancien français gardenc (§ 142), il y a eu substitution de suffixe.
Sur aine, dans les noms de nombre comme dizaine, huitaine, voir § 99.
SUFFIXE LATIN « UNUS » 57
§ 98. — Suffixe germanique AIN.
Ain dans écrivain n'a point la même origine que dans les mots précédents. Ici ain
représente sans doute une terminaison d'accusatif germanique : à l'époque barbare, le latin
scriba faisait au cas régime scribane, d'où écrivain. C'est cette même terminaison que l'on
retrouve dans nonnain, putain (§ 533).
§ 99. — Suffixe latin ÊNUS.
Enus a passé dans un très petit nombre de mots comme serenus, serein (adj.), et*serenum
de sérum, serein (subst.). Il aurait dû servir, comme dans d'autres langues romanes, à former
des noms de nombre ; mais en français enus a été supplanté par anus. On est parti de centain,
et l'on a adapté de bonne heure la terminaison à dix : dizain; de là on l'a ajoutée aux autres
noms de nombre : quatrain, huitain, etc.
§ 100. — Suffixe latin ÏNUS.
Inus formait en latin des adjectifs désignant la manière ou l'origine; il en est de même
•en français de in : chevalin, enfantin, gouin, sauvagin; alexandrin, alpin, flandrin, etc. De
plus, inus dans le roman a remplacé eus pour former des adjectifs de matière ; l'ancien
français en possédait un grand nombre ; la langue moderne en a quelques-uns : aimantin,
argentin, blondin, etc.
Mais ce sont surtout des substantifs qu'a formés le suffixe in. Un grand nombre d'ad-
jectifs latins en inus étaient passés en français à l'état de substantifs, comme consobrinus
cousin, matutinus matin, etc. Il y a eu un grand nombre de formations nouvelles désignant
des personnes, des objets ou des idées abstraites, et tirées de radicaux latins ou étrangers :
agassin, belin, brassin, casaquin, chevrotin, gorgerin, harpin, trottin, etc. Dans butin et
jardin, il faut sans doute voir une provenance germanique non seulement pour le radical,
mais aussi pour la terminaison.
Ce suffixe a, en outre, une action diminutive qui résulte de l'idée primitive d'origine
ou de descendance qu'il exprimait, comme dans amitinus, libertinns, sororinus : or le
plus jeune arrive facilement à être considéré comme le plus petit. De là le sens diminutif
que ïnus a pris en bas latin dans des mots comme casina, vallina, et en français dans des
adjectifs comme blondin, et des substantifs comme oursin, turbotin. La signification diminutive
aboutit naturellement à la signification péjorative : de là : calotin, galantin, plaisantin, etc.
La forme féminine ïna ne servait pas seulement en latin à former des adjectifs ; elle a
•donné nombre de substantifs tirés soit de radicaux de verbes : coquina, ruina, soit de radi-
caux de noms : coUina, radicina. En français, on n'a guère que des dérivés de radicaux de
noms : archine (cintre), bâtine, capucine, famine, vermine, etc. Dans babine, bruine, haine
(anc. franc, haine), saisine, on a affaire à des radicaux germaniques.
Ce suffixe s'est extraordinairement développé dans la langue mi-savante, mi-populaire
de l'industrie, qui, par l'adjonction de ine à des mots populaires comme amande, brillant,
violette, désigne toutes sortes de produits : amandine, brillantine, violettine. C'est ainsi que
la signification diminutive dans bottine, chaumine, narine, ou abstraite dans haine, saisine,
a fait place à la signification de produit quelconque, et même à la signification spéciale
d'étoffe dans lustrine, percaline, etc. Mais, dans la plupart des formations nouvelles de ce
genre , le suffixe ine est adjoint à un mot savant latin ou grec ou à un mot étranger, ce qui
fait que cette dérivation fait plus partie de la dérivation savante que de la dérivation popu-
laire (§ 245).
§ ICI. — Suffixe latin ÙNUS.
Ùnus formait en latin des adjectifs de sens divers; en roman, il s'est spécialisé pour
désigner des animaux. C'est à ce titre que nous le trouvons dans le français bécune; mais
bécune ne remonte pas directement au latin vulgaire ; c'est un emprunt de l'espagnol becuna.
58 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 102. — Suffixe latin ÙDO, ÙDINIS.
Udo, udinis donnait en latin des substantifs : consuetudine devenu costudne, et, par
changement de suffixe, coslumne, costume, coustume, coutume. Ainsi le suffixe udine s'est
confondu avec le suffixe umine, français ume. Sur ce modèle ont été formés amertume de
*amaritumine pour amaritudine, enclume de *inclumine pour *includine, qui est lui-
même une altération du classique include.
§ 103. — Suffixe latin AGO, AGINIS.
Ago, aginis donnait en latin des substantifs et était spécialement appliqué aux noms de
choses végétales; de là plantagine plantain, propagine 'provain, plus tard provin. Sur ce
modèle on a créé *fusagine fusain, *perpagine parpaing.
§ 104. — Suffixe latin Ô, ÔNIS.
0. onis, en latin, désignait le plus souvent des personnes agissantes et des animaux,
plus rarement des choses. Il a passé en français sous la forme on avec ces trois acceptions
et a servi à un grand nombre de formations nouvelles.
Les nouveaux noms de personnes sont peu nombreux : baleinon, brouillon, bûcheron,
charron, charton, forgeron, souillon, vigneron, etc.
Les mots en on désignant des animaux se présentent au contraire en très grand nom-
bre : barbichon, bécasson, chaton, cochon, dindon, griffon, liron, oison, plongeon, etc.
Mais c'est surtout pour les noms de choses que ce suffixe s'est développé d'une façon
extraordinaire; ici les créations sont innombrables : aiguillon, bâillon, ballon, barillon,
bêchon, bedon, cabanon, fleuron, etc., et, dans ces formations, le suffixe s'attache à des radi-
caux tantôt de verbes, tantôt de noms, créant ainsi soit des dérivés abstraits, soit le plus
souvent des dérivés concrets.
Beaucoup de ces dérivés ont une valeur diminutive, et elle est surtout apparente dans
certains noms d'animaux, comme aiglon, ânon, chaton, faon, liron, ourson, raton. De l'idée
diminutive découle aussi une idée péjorative dans brouillon, fripon, grognon, marmiton,
souillon, etc.
Il faut remarquer que le suffixe on, dans les langues romanes autres que le français et
le provençal, a le sens augmentatif; c'est ce sens que l'on voit dans des mots empruntés à
l'italien ou à l'espagnol, comme ballon (anc. franc, balle, mais influencé par l'ital. jjallone),
caisson, canton, fanfaron, toron, etc. Les deux significations contradictoires se rencontrent
dans carafon, qui, comme dérivé de carafe, signifie « petite carafe », et comme transcription
de l'italien caraffone signifie « grande carafe ».
§ 105. — Suffixes français ERON, ETON, ICHON.
Dans certains dérivés en on, l'idée diminutive s'accentue par l'intercalation de syllabes
entre le radical et le suffixe (§ 63).
Er s'intercale dans aileron, chaperon, cotteron, flotteron, fumeron, laideron, laiteron,
lamperon, liseron, moucheron, mousseron, napperon, paleron, puceron, etc. Sur l'origine de
celte intcrcalation, voir § 63*.
Et s'intercale dans hanneton, caneton, culeton, hanneton, panneton, etc.'^.
Ich s'intercale dans alichon, cadichon, cornichon, folichon, gonichon, etc.
§ 106. — Suffixe latin lO, lÔNIS.
lo, ionis, suffixe fréquent en latin, formait, en s'ajoutant à des radicaux de substantifs, des
substantifs désignant en général des personnes : ardelio, aulio, laternio, litterio, susurrio,
1. Barberon, nom prétendu du salsifis, est issu d'une double erreur typographique pour harbehou, provenç.
iariaôou (barbe de bouc).
2. Dans singteton le suffixe ton a été ajouté au mot anglais «n/z^e.
I
SUFFIXE LATIN « OR, ORIS » 5»
tabellio, ventrio, etc. Le latin populaire a développé cette formation pour créer des subs-
tantifs concrets tantôt exprimant une fonction : *campionem, champion, tantôt exprimant
une idée diminutive : *arcionem, arçon; *grillionem, grillon; *piscionem, poisson; *trun-
îionem, tronçon. Comme on le voit, dans certains cas i a été absorbé par la consonne précé-
lente : arçon, poisson, *catenionem chignon, * campinionem champignon, *salinionem sali-
jnon; dans d'autres, il conserve sa valeur syllabique : champion. D'après champion ont
îté formés camion de corne, croupion de croupe, fanion du radical de fanon, gavion de l'an-
lien français gave.
§ 107. — Suffixes français IÇON, ILLON.
Remarquons pour ion l'intercalation de syllabes entre le radical et le suffixe (§ 63) : de
îç dans hameçon comparé à haim; de ill dans ardillon, boquillon, bouvillon, cendrillon,
ihambrillon, goupillon, grappillon, moinillon, négrillon, postillon, raidillon, toupillon, tau-
nllon, trompillon, vermillon, etc.
§ 108. — Suffixe latin TIO, TIÔNIS, SIO, SIÔNIS.
Tio, sio s'ajoutait en latin au supin des verbes et donnait des noms avec sens abstrait.
>lui-ci peut passer au sens concret : natio, action de naître, devient nation; mansio, action
le séjourner, devient séjour. Le français va plus loin : potio y devient ce que l'on boit,
ligatio ce qui sert à lier.
Outre les nombreux mots qu'il a pris au latin, comme orationem oraison, fùsionem
class. fùsionem) foison, prensionem (class. prehensionem) prison, le français avait créé un
5rand nombre de mots nouveaux qui, suivant les conjugaisons, devaient se répartir en mots
m aison, mots en ison et mots en oison. Mais, la dérivation de la P conjugaison étant la plus
ibondante, aison a absorbé les dérivés des deux autres terminaisons (§ 61) : de là pendaison
le pendre, tondaison de tondre, cueillaison de cueillir, formés d'après avalaison, calaison,
combinaison, comparaison, conjugaison, couvaison, déclinaison, fanaison, fauchaison, fenaison,
^ottaison, harangaison, livraison, oraison, ouvraison, paraison, etc. Pâmoison à côté du verbe
jâmer nous présente une forme dialectale. Garnison, guérison et trahison sont réguliers d'après
iiarnir, guérir et trahir. Ce suffixe s'ajoutait encore aux substantifs : cervaison de cerf, lunai-
son de lune (à l'imitation du bas lat. lunatio), olivaison de olive, porchaison de porc, etc.
Ce suffixe, si riche en ancien français, est aujourd'hui totalement éteint; il a disparu
levant le suffixe savant ation (§ 247), et même un certain nombre de mots en aison ont
ihangé leur terminaison en ation : tel dérivaison, remplacé par dérivation.
§ 109. - Suffixes latins ANEUS, ÎNEUS, ÔNEUS.
Aneus, ineus, oneus, suffixes d'adjectifs en latin, ont peu produit en français. Du pre-
nier il faut citer, à côté de l'adjectif étrange, et des substantifs campagne, montagne, tirés
iirectement du latin, un substantif nouveau, barange de barrer [cf. le provenç. baranha).
[neus n'a rien donné. Oneus a donné un type *ebrionia, ivrogne, qui en ancien français était
féminin et signifiait ivresse, avant de devenir adjectif*.
§ 110. — Suffixe latin OR, ÔRIS.
Or, oris formait en latin des noms abstraits, surtout à l'aide de radicaux de verbes :
ardor, languor, palier, splendor; rarement à l'aide de radicaux d'adjectifs : albor, claror.
En français, le procédé est inverse : peu de formations nouvelles sont tirées de radicaux
verbaux, et elles ont d'ailleurs disparu, comme esfreor du verbe esfreer, avec lequel a été
confondu freor, aujourd'hui frayeur, de fragorem, etc. La plupart des mots nouveaux ont
été tirés d'adjectifs : blancheur, douceur, fraîcheur, grosseur, laideur, longueur, raideur,
souleur, tiédeur, etc. ; quelquefois de verbes, comme senteur, touffeur, qui parait être pour
étouffeur, de étouffer ; et même de participes présents : écuanteur, pesanteur.
Pour le genre des mots en eur, voir § 532.
1. C'est le sens qu'a ce mot dans l'exemple des Serm. de saint Bernard cité dans le Dictionnaire à l'article ivrogne.
60 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ m. — Suffixe latin ÙRA.
Ura formait des substantifs abstraits en s'ajoutant au radical du participe passé :
morsura, pictura, etc. Ce suffixe a été utilisé de deux façons : ou bien il a gardé sa forme
ura, franc, ure, et s'est ajouté soit à des participes passés : confiture, couverture, friture,
teinture, etc., soit à des adjectifs : froidure, ordure (anc. franc, ord), verdure, etc.; ou bien,
sous l'influence des verbes de la I™ conjugaison (§ 61), il s'est transformé en un suffixe
atura, franc, edure, eûre, eure, ure, qui s'est adapté au radical surtout de verbes de la
V conjugaison : ajusture, allure, bavure, cambrure, carrure, déchirure, nouure, etc., et
aussi exceptionnellement de verbes d'autres conjugaisons : bouffissure, flétrissure, moisissure,
ternissure; — batture, etc. Sous cette seconde forme, il s'est adapté à des radicaux de
substantifs, et, dans ce cas, il présente souvent un sens collectif : cadrannure, carature,
chevelure, ferrure, feuillure, mâture, 'portraiture, ramure, etc.
Fermeture, à côté de fermure, a été créé d'après ouverture. Fermeture, de son côté, a
provoqué boucheture. Nourriture (anc. franc, nourreture) est une forme savante tirée de
nutritura et qui a entraîné garniture et pourriture.
§ 112. — Suffixe latin TOR, TÔRIS, SOR, SÔRIS.
Tor, sor, s'ajoutaient, eux aussi, en latin au radical du participe passé et formaient des ;
noms d'agents : factor, lector, messor, etc. Suivant que les mots de formation nouvelle]
étaient tirés de radicaux de la V\ de la IP ou de la IIP conjugaison (§ 532), le suffixe eut en
ancien français une forme différente au cas sujet, mais une forme unique au cas régime
edour. De là, quand le cas sujet eut disparu, ce suffixe si fécond edour, eeur, eur, qui a
formé et forme encore un si grand nombre de noms d'agents. Il en est même arrivé à se
rendre indépendant du radical verbal auquel il était originairement attaché, et à posséder
si bien, sans lui, la valeur du nom d'agent, qu'il s'ajoute directement à des radicaux de
noms : chronique chroniqueur, farce farceur, etc.
Le féminin du suffixe tor était trix : imperator imperatrix. Trix, tricem, devrait
donner riz; c'est ainsi qu'en ancien français empereor fait au féminin empereriz. De très
bonne heure ce suffixe riz fut remplacé par le suffixe resse (§ 129), qui formait une foule
d'autres substantifs féminins et que l'on ajouta à la terminaison du masculin eur, devenue
er, étant atone : chanteur chanteresse, trouveur irouveresse, etc. Au xv* siècle, Yr finale
s'étant amuïe dans les noms d'agents en eur, la plupart se confondirent avec les mots en
eux, formés avec le suffixe osus, et, par suite, ils prirent de même le féminin euse : blan-
chisseur blanchisseuse, trompeur trompeuse. L'ancien féminin eresse n'a subsisté que pour
quelques mots : bailleresse, chasseresse, défenderesse, devineresse, enchanteresse, pécheresse,
vengeresse (§ 568).
Dans la langue moderne, eur, euse a pris une signification nouvelle : par une sorte de
personnification, il désigne des objets et devient un substitut imagé de oir, oire (§ 113) :
un condenseur, un diviseur, un numéroteur, etc. De même au féminin, par ellipse de machine,
on dit : une balayeuse, une batteuse, une couveuse, une faucheuse, etc.
§ U3. — Suffixe latin ÔRIUS.
Orius (torius, sorius), comme les précédents suffixes, s'ajoutait en latin au radical du
participe passé : adventorius, amatorius, formant ainsi des adjectifs verbaux. Il n'est plus
utilisé par le français pour former des adjectifs, sauf dans la langue savante (§ 249).
Mais déjà en latin d'une part le neutre formait des substantifs indiquant soit l'endroit
où se fait l'action : auguratorium, cenatorium, deambulatorium, etc., soit un instrument :
cisorium, olfactorium, scriptorium, etc. D'autre part, le féminin, lui aussi, servit quelque-
fois à former des substantifs désignant l'instrument : messoria, natatoria, versoria, etc.
Ces deux procédés de formation ont passé en ancien français ; mais, dans les mots nouveaux,
le suffixe se présente la plupart du temps sous la forme edoir, eoir, oir, emprunté à la
SUFFIXE LATIN « OSUS » 6t
P' conjugaison, qui s'adjoint au radical de n'importe quelle conjugaison (§ 61) : on a ainsi
pour le masculin des noms d'endroits : abattoir, abreuvoir, accotoir, boudoir, butoir, etc.;
des noms d'instruments : affiloir, arrachoir, arrosoir, brunissoir, fondoir, tendoir, etc.
Abusivement, oir s'ajoute à des noms : bougeoir, drageoir, peignoir (étui à peigne, trousse).
La forme du féminin semble spécialement réservée pour les noms d'instruments : affiloire,
attrapoire, avaloire, baignoire, bassinoire, eouloire, rôtissoire, etc.
Boutoi, cochoi, rivoi, tentoi, etc., sont des formes ou Vr s'est amuie.
114. — Suffixe latin ARIS.
Aris formait en latin des adjectifs : familiaris, popularis, vulgaris, dont un seul a
passé en français, mais pris substantivement, l'ancien français sangler. Are formait aussi
des substantifs neutres : altare, collare, cochlear, etc. Le gallo-roman a créé quelques
dérivés nouveaux, qui d'adjectifs sont devenus plus tard substantifs : *bacalarem, bacheler;
*bucularem, boucler (écu); pilarem, piler ; scolarem, escoler; *sotularem, soûler. A la fin
du moyen âge, ce suffixe er s'est confondu avec le suffixe ier (§ 115) , de là bachelier, bou-
clier, écolier, pilier, sanglier, soulier.
§ 115. — Suffixe latin ARIUS.
Arius formait en latin des adjectifs : adversarius, contrarius, et, en particulier, quand
il était joint à un radical de substantif, des adjectifs désignant des personnes agissantes, et,
par suite, devenant facilement substantifs : argentarius, ballistarius, calceolarius, vina-
rius, etc. Il est passé en français avec ce double emploi sous la forme ier, réduite à er dans
la prononciation lorsque le radical est terminé par ch, g, dans l'orthographe le plus souvent
quand il est terminé par 1 mouillée, n mouillée (§ 307). Pourtant nous avons encore épon-
gier, pistachier, sergier; le premier créé par la Fontaine, le second qui date du xvii® siècle
et dont l'orthographe était incertaine, puisque Cotgrave le note pistacher; de même serger
a été remplacé par sergier. Blatier de blé, courtier pour couratier, puisatier de puits, présen-
tent l'intercalation d'un suffixe at (§§ 63 et 131).
Pour les adjectifs, le radical est tantôt tiré d'un adjectif : journalier, tantôt d'un subs-
tantif : buissonnier, chicanier; tantôt d'un adverbe : devancier. Toutefois la langue actuelle
est plus réservée que l'ancienne langue dans la création de nouveaux adjectifs ; elle n'en tire
plus, par exemple, de substantifs abstraits, comme droiturier, justicier, mensonger, etc.
A la série des adjectifs appartiennent, quoiqu'ils soient devenus substantifs, les nombreux
noms d'arbres fruitiers comme abricotier, cerisier, prunier, etc.
Les substantifs désignant des personnes agissantes sont dérivés de substantifs : ba}'-
bier, chevalier, cordonnier, coutelier, matelassier, etc., et les formations de ce genre sont
innombrables et incessantes.
Arium, neutre de arius, formait en latin de nombreux substantifs désignant le lieu où
est contenu le primitif : apiarium, aquarium, columbarium, viridarium. C'est cet arium
qu'il faut reconnaître dans la terminaison ier de bénitier, bourbier, cendrier, encrier, herbier,
médaillier, poussier, etc., qui tous désignent soit un endroit, soit un objet contenant ce
qu'indique le radical.
Aria, féminin de arius, avait le même sens quand il était adjoint à un radical de subs-
tantif concret, avec ellipse d'un substantif désignant l'endroit dans lequel se fabriquait ou
se travaillait la matière indiquée par le radical : argentaria, calcaria, calcearia, etc. C'est
là l'origine du suffixe féminin iè7'e, qui a pris un si grand développement en français, où il a
considérablement élargi son emploi et désigne le plus souvent le contenant : aumônière,
bonbonnière, cafetière, canardière, gouttière, houblonnière, sablonnière, etc.
§ 116. — Suffixe latin ÔSUS.
Osus s'unissait en latin surtout à des radicaux de substantifs pour former des adjectifs
exprimant une qualité ou une possession : famosus, gibbosus, gloriosus, ingeniosus, etc.,
plus rarement à des radicaux d'adjectifs : aquilosus, ebriosus, falsosus. Ce suffixe, d'une
62 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
fécondité inépuisable, a donné en français un nombre considérable de dérivés nouveaux,
tirés soit de substantifs : aluneux, baveux, boueux, haineux, etc. ; soit de verbes : boiteux,
chatouilleux, convoiteux, fâcheux, etc.
Pelouse est une forme dialectale pour peleuse, et velours est une corruption de veloux,
forme méridionale pour veleux.
§ H7. — Suffixe latin ATUS.
Atus s'unissait en latin à des substantifs désignant des emplois, des dignités : consula-
tus, episcopatus, magistratus. Il a passé en français dans archevêché, archiinêtré, comté,
doxjenné, duché, évéché, vicomte, vidamé, etc.
Le genre féminin de comté dans Franche-Comté, et de vicomte est dû à une confusion
entre le suffixe é de atus, masculin, et l'ancien suffixe eé de itatem, féminin (§§ 122 et 552).
§ 118. - Suffixes latins ATUS, ÎTUS, ÙTUS.
Atus, itus, utus, terminaisons de participes, avaient fini en latin par s'ajouter directe-
ment à des radicaux de substantifs et former ainsi des adjectifs marquant la possession :
barbatus, pellitus, cornutus.
Atus sous la forme é et utus sous la forme u ont donné et donnent encore beaucoup
en français : absinthe, ardoisé, bagué, carabiné, diadème, etc.; bossu, bourru, charnu, chevelu,
crépu, crochu, fanu, feuillu, grenu, joufflu, etc.*. Il y a môme entre ces deux suffixes é et u
coexistence pour les dérivés d'un même substantif, le suffixe u indiquant en effet une posses-
sion plus caractérisée que le suffixe é; ainsi, feuille signifie qui a des feuilles, feuillu qui a
beaucoup de feuilles; de même membre, membru ; râblé, râblu; dans certains cas, les deux
terminaisons sont synonymes : mafflé, mafflu; mais, en général, alors même que la forme
en é n'a jamais existé ou a disparu, les mots en u indiquent la possession d'une façon plus
accentuée que les mots en é.
Itus n'a guère passé dans les langues romanes ; mentionnons toutefois cabri, emprunté
du provençal. Signalons aussi la forme en ude des mots étrangers, comme battude.
§ 119. — Suffixe latin ATA.
Ata, comme atus, mais en roman seulement, a dépouillé sa valeur participiale pour
devenir un suffixe de substantifs féminins et s'adjoindre avec ce rôle à des radicaux de noms.
Les dérivés de ce genre sont nombreux, tantôt ajoutant à l'idée du radical : gerbée, jonchée,
tablée; tantôt désignant ce que contient ou porte le primitif: ânée, année, assiettée, bouchée,
brassée, charretée, chaudronnée, journée, nichée, nuitée, panerée, peignée; tantôt ce que pro-
duit le primitif : araignée (toile d'araigne), arbalétée, archée, dentée, etc. ; tantôt enfin une
action exercée sur le primitif : fessée, jouée (coup sur la joue en anc. franc.).
A côté de ata, il semble que le latin populaire ait employé aussi îta substantivement :
chalemie et toupie supposent peut-être des types comme *calamita et *toppita.
§ 120. — Suffixe français ADE.
A ce même suffixe ata se rattache le suffixe ade, que le français a emprunté des langues
du Midi où le latin ata s'était transformé en ada\ Un certain nombre de mots italiens, pro-
vençaux et espagnols étant entrés pourvus de ce suffixe dans la langue, celle-ci, par imita-
tion, Ta ajouté à un grand nombre de radicaux : baignade, ballottade, bourrade, croisade,
dindonnade, échappade, galopade, glissade, griffade, noyade, œillade, onglade, reculade, réga-
lade, salade, tirade, etc.
§ 121. — Suffixe latin ÊTUM.
Etum, suffixe neutre collectif, désignait en latin un endroit abondant généralement en
arbres ou plantes : arboretum, lauretum, rosetum; le pluriel eta avait le même sens. Il a
1. SCnev(i correspond à un type ^sinapatum et a dû s'employer de bonne heure comme substantif
2. L'italien uta était anciennement ada.
SUFFIXE LATIN « ITIA » 63
assé en français au singulier sous la forme eid, ei, ai, ai, au pluriel sous la forme féminine
'.de, eie, oie, aie. La langue moderne n'a guère conservé que la forme féminine; la forme
lasculine est restée dans des noms propres de lieux et quelques noms communs comme
mvois, dont l'ancienne forme est gravai, et écofrai, écofroi; quant aux mots en aie, ils sont
'es nombreux : aunaie, boulais, cannaie, cerisaie, châtaigneraie, futaie, etc.
§ 122. — Suffixe latin TAS, TATIS.
Tas, tatis, formait très fréquemment dans le latin de la décadence des noms abstraits :
iiimalitas, limpiditas, miserabilitas. De là trois formes en ancien français : l'une en eé
3nant de ïtatem : sanctïtatem, saintedet, sainteet, sainteé; une seconde en ié venant de
jtatem : medietatem, meitiet, moitié; une troisième en té venant de tatem : bon(i)tatem,
ontet, bonté.
De ces trois formes, ié n'a persisté que dans amitié (et inimitié formé sur amitié)., moitié,
itié; eé, qui a formé quelques dérivés nouveaux à l'époque primitive de la langue, comme
)mteé, ducheé, quiteé, etc., s'est confondu avec é de atus (§ 117). Quant à té, il a persisté et
formé régulièrement à l'origine un certain nombre de dérivés tirés d'adjectifs : cher cherté,
er ferté fierté, loyal loyauté, papal papauté, royal royauté. D'après ces trois derniers mots
été imaginé un suffixe auté que l'on trouve dans amirauté, primauté, principauté, pri-
luté. De plus, poverté, sous l'influence de povre, était devenu povreté, et aussi sauvetet,
luveté, dès l'origine de la langue, se trouve en concurrence avec sautet, sauté; aspretet,
e bonne heure, a supplanté aspertet; de là on en vint à considérer la forme féminine de
adjectif comme la seule propre à recevoir le suffixe té : brièveté, dureté, gracieuseté, grièveté,
''ossièreté, impureté, naïveté, oisiveté, tardiveté, etc., où nous voyons l'adjectif sous sa forme
îminine; c'est ainsi que les anciennes formes durté, netée, purté, sainteé, surté furent peu
peu remplacées, dès le xm*" siècle, par dureté, netteté, pureté, sainteté, sûreté.
Dans la langue actuelle, le suffixe savant ité (§ 235) a remplacé, pour la formation de
lots nouveaux, le suffixe été; il a même altéré des mots anciens : verte est devenu vérité;
juëté est devenu, sous une double influence, aguité, puis acuité. Comparez aussi l'ancienne
)rme amableté à amabilité.
§ 123. — Suffixes latins ATIUS, ÎTIUS, ÙTIUS.
Pour les renvois à ce numéro, voir §§ 81, 82, 83.
§ 124. — Suffixe latin ÏTIA.
Itia formait en latin, avec des radicaux d'adjectifs, des noms abstraits : avaritia, laeti-
.a. Itia aurait dû aboutir phonétiquement à eise, aise (§ 315), mais il a reçu une double
)rme, encore imparfaitement expliquée, de esse et de ise.
Les dérivés en esse, comme allégresse, bassesse, délicatesse, finesse, gentillesse, etc., expri-
lent une idée abstraite; dans l'ancienne langue, au contraire, esse s'appliquait aussi bien
ux idées concrètes qu'aux idées morales; on disait amplesse, grandesse, hautesse, etc., pour
ésigner des objets amples, hauts, grands, etc. Le suffixe eur a remplacé le suffixe esse dans
e sens (§ 110). Pourtant grossesse et hautesse ont conservé leur sens concret dans des accep-
ons spéciales; iuresse, sécheresse, ont gardé le sens ancien; dans jeunesse, vieillesse,
image matérielle est à peine visible.
Les dérivés en ise n'ont pas pris une acception aussi spéciale : tantôt, comme dans
agnardise, marchandise, ise s'applique à des objets matériels; tantôt, comme dans fai-
éantise, gourmandise, sottise, traîtrise, il désigne des qualités morales ; tantôt, comme dans
laîtrise, prêtrise, il désigne des dignités. De plus, le radical, au lieu d'être régulièrement un
djectif, comme pour les dérivés en esse, peut être aussi un substantif: maîtrise, prêtrise ; un
erbe ; convoitise, hantise. De là le caractère moins tranché que présente cette dérivation.
64 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 123. — Suffixe latin ÏVUS.
Ivus formait en latin des adjectifs, spécialement avec des radicaux de participes passés :
captivus, nativus. Il a passé en français sous la forme if, ive, qui s'adjoint indistinctement
ù des radicaux de verbes, de substantifs et d'adjectifs : défensif, fautif, maladif, pensif,
poussif, tardif, etc.
Dans le cours de la langue, if a souvent remplacé is : massif, plumitif, poncif, anc.
franc, massis, plumetis, poncis; ou eux : oisif, anc. franc, oiseus (§ 62).
Le suffixe if a été extraordinairement développé par la formation savante (§ 257).
III. — DÉRIVATIONS AVEC CONSONNE DOUBLE
§ 126. — Suffixe latin ÉLLUS (substantifs).
Ellus, suffixe diminutif, s'ajoutait en latin à des radicaux de substantifs : agnus
agnellus. 11 a passé en français sous la forme el, eau, et y a pris un grand développement;
mais ce développement a eu pour résultat d'atténuer la valeur diminutive, qui dans bien
des cas a totalement disparu.
Tantôt, le simple n'existant plus, le dérivé en eau en a pris la place dans le français :
bouleau (anc. franc, boul), corbeau (anc. franc, corp)^ rameau (anc. franc, raim), taureau
(anc. franc, tor). Cette substitution s'était déjà opérée dans le latin populaire pour agneau^
château, étourneau, linteau, manteau, râteau, etc.*.
Tantôt le simple et le dérivé coexistent, mais chacun avec une acception différente,
qui a cessé d'être diminutive pour le dérivé : bande bandeau, cercle cerceau, chape chapeau^
four fourneau, front fronteau, moine moineau, nez naseau, plat plateau, pomme pommeau,
tombe tombeau, etc.
Tantôt le suffixe garde sa valeur diminutive : cordeau, cordelle, jambonneau, pruneau,
prunelle, rondelle; en particulier pour les noms d'animaux : baleineau, bécasseau, carpeau,
chevreau, paonneau, pigeonneau, serpenteau, etc. Quelques-uns de ces diminutifs renforcent
le suffixe d'une r : lapereau, passerelle, poétereau, tombereau (§ 63).
Enfin, dans certains de ces dérivés, tirés de radicaux de verbes, le suffixe sert à dési-
gner l'instrument : cerneau, copeau (pour coupeau), cureau, gratteau, traîneau, etc.
§ 126 bis. — Suffixe français (d'origine espagnole) ILL.E.
Il faut citer ici les mots cantatille, pastille, résille, qui, sous l'influence du suffixe
espagnol illa (correspondant au latin ella), ont pris la terminaison ille, qu'il ne faut pas
confondre avec le suffixe ille de icula (§ 88).
§ 127. — Suffixe latin ÈLLUS (adjectifs).
ElIus s'ajoutait en latin aussi à des radicaux d'adjectifs : misellus, novellus. L'ancien
français a connu ce procédé de dérivation : blond blondel, fauve fauvel, noir noirel, roux
roussel, etc. Ces diminutifs ont disparu ou plutôt sont restés à l'état de noms propres. On
peut citer comme dérivés du même genre prêle pour âprelle, dérivé de âpre, et blavelle,
tiré de bleu d'après une forme dialectale blau, blave.
§ 128. — Suffixe latin CÈLLUS.
Cellus, suffixe diminutif peu développé en latin, a pris de l'extension en roman, parce
qu'il était accentué et moins sujet à perdre sa signification. Aussi cellus a-t-il remplacé
culus (§ 88) dans beaucoup de mots : leonculus leoncellus, lionceau; monticulus monti-
1. Ypréau pour ypreau est une prononciation fautive consacrée par l'usage.
SUFFIXE FRANÇAIS « ET » OU « LET » (ADJECTIFS) 65
îllus, monceau; navicula navicella, nacelle. De là des dérivés formés très anciennement,
)mme arbrisseau, damoiseau, jouvenceau, panonceau, ponceau, puceau, pucelle, rainceau,
lisseau, souriceau, vermisseau, etc.
§ 129. — Suffixe gréco-latin ISSA.
Issa, suffixe probablement d'origine grecque, a pénétré dans le parler populaire par le
tin de l'Église; on le rencontre surtout dans les écrits chrétiens : abbatissa, diaconissa,
îcanissa, fratrissa, etc. Devenu esse, il sert à former le féminin de noms de personnes :
lanoinesse, déesse, diablesse, dogesse, drôlesse, duchesse, maîtresse, mulâtresse, négresse, pai-
'.sse, papesse, patronnesse, princesse, etc., et s'est étendu aux noms d'animaux : ânesse,
onnesse, tigresse. Nous avons vu § 112 comment ce suffixe esse avait été substitué à la termi-
lison iz du suffixe riz au féminin des noms en eur.
§ 130. — Suffixe latin ITTA.
Itta, dans le latin des inscriptions, était spécialement employé pour former des dimi-
iitifs de noms de femmes : Attitta, Bonitta, Caritta, etc. Avec le cours du temps, ce suffixe
;t passé des noms propres aux noms communs et s'est étendu au masculin aussi bien
l'au féminin. En outre, il semble que peu à peu d'autres voyelles aient pu concourir à
Dnner des variantes de ce suffixe; de là : attus, ïttus, ïttus (ëttus), ôttus, d'où en français
, it, et, ot que nous étudions dans les paragraphes qui suivent.
§ 131. — Suffixe français AT.
At se rencontre dans des noms d'animaux comme corbillat, cornillat, louvat, verrat,
w dehors des noms d'animaux, citons crachat, cuffat, gravats, jjissat. Pour certains de ces
ots, l'orthographe est incertaine ; pour verrat, le sens diminutif a disparu par suite de la
sparition du simple. C'est le même suffixe qu'il faut reconnaître dans goujat, d'origine
'ovençale, et peut-être dans blatier, puisatier (§§ 63 et 113).
§ 132. — Suffixe français IT.
It a formé probablement petit, d'étymologie obscure, qui fait supposer un type *pït-
ttum.
§ 133. — Suffixe français ET (substantifs).
Et, qui remonte à ittus prononcé de bonne heure ëttus, a donné d'innombrables subs-
ntifs, qui ont été d'abord et sont encore pour la plupart des diminutifs : broche brochette,
ine canette, coq cachet, fourche fourchette, maison maisonnette, noue nouette, poule poulette,
x sachet, etc. La signification diminutive a disparu, soit que le dérivé ait pris une signifi-
ition spéciale à côté de celle du primitif : casque casquette, couple couplet, double doublet,
ice facette, livre livret; soit aussi que le primitif ait cessé de vivre : alouette (anc. franc.
'oue), loquet (anc. franc, loc), navet (anc. franc, nef), paltoquet (anc. franc, paletoc), sommet
ne. franc, som), etc. Souvent aussi le suffixe parait s'ajouter au radical d'un verbe, et alors
exprime autant l'idée d'un instrument que celle d'un diminutif : allumette, claquet, cla-
lette, devinette, foret, jouet, lorgnette, mouchette, nichet, nouet, sonnette, etc.*.
§ 134. — Suffixe français LET (substantifs).
Le suffixe et se fait parfois renforcer d'une / (§ 03) et forme des substantifs : barbelet,
"acelet, dentelet, gouttelette, noulet, odelette, osselet, etc.
§ 135. — Suffixe français ET ou LET (adjectifs).
Le suffixe et ou let sert aussi à former des adjectifs : aigrelet, brunet, doucet, gran-
elet, jaunet, mollet, etc.
1. Dans des mots comme ableret, couperet, dameret, feuilleret, gorgeivt, guilleret, etc., et a pris la place de
!, étudié § 82 bis.
DICT. FRANC. . 6
66 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 136. — Suffixe français OT.
Le suffixe Ot est resté diminutif dans fiévrot, îlot.
IV. — DÉRIVATIONS AVEC UN GROUPE DE CONSONNES.
§ 137. — Suffixe latin IGNUS.
Ignus, qui se trouve dans le latin benignus, bénin, etc., ne paraît pas avoir servi à de
nouvelles formations.
§ 138. — Suffixe germanique LD.
Ld se trouve dans la racine germanique ivald, de waldan, « gouverner », qui a servi
à former une foule de noms propres d'hommes : Rainald, Renaud, etc. Des noms propres,
cette désinence ald, aud, est passée aux noms communs, avec des radicaux soit germa-
niques, soit non germaniques, et souvent avec un sens péjoratif : clabaud, courtaud, finaud,
grimaud, lourdaud, maraud, moricaud, noiraud, penaud, ribaud, salaud, trigaut ,' peut-être
aussi faut-il la reconnaître dans les noms féminins : baguenaude, chiquenaude, gringuenaude.
Aida, servi aussi à former quelques noms d'animaux : crapaud, levraud, pataud. Dans beau-
coup de mots, comme cabillaud, touckaud, etc., l'orthographe a introduit par analogie un d,
bien que la suffixe ald n'y soit pour rien (§ 62).
§ 139. — Suffixe latin INQUUS.
Inquus, qui se trouve dans le latin propinquus, n'a point passé en français.
§ 140. — Suffixes latins ANDUS, ENDUS.
Nd se trouve dans les terminaisons de participes futurs latins andus, endus, dont le
pluriel neutre s'est substantifîé : bibenda buvande, offerenda offrande, praebenda provende,
vivenda uîan(/e. De là des mots comme filandre (pour filande), foirande, jurande, etc. De là
aussi les dérivations secondaires en andler et anderie, terminaisons qui, comme les précé-
dentes, s'ajoutent à des radicaux de verbes : buandier, buanderie, curandier, ferrandier,.
lavandière, taillandier, taillanderie, etc. Dans marchand, andus semble s'être substitué à
antem.
§ 141. — Suffixe latin BUNDUS.
Bundus, qui se trouve dans le latin vagabundus, vagabond, etc., n'a point passé en
français.
§ 142. — Suffixe germanique NG.
Ng, suffixe d'origine germanique, a donné en français un certain nombre de dérivés»
que l'on peut diviser en deux séries :
1" Des mots en enc, terminaison qui s'est de bonne heure altérée en ent, ant ou même
an : bougrenc, jaserenc, *marenc, *merlenc, *païsenc, tisserenc, d'où les formes actuelles :
bougran, jaseran, merlan, *moran dans le composé cormoran (corbeau de mer), paysan,
tisserand. D'après tisserand a, été créé peigneran (ouvrier qui fait les peignes, JDict. Trévoux).
Boulanger a dû désigner à l'origine celui qui fait du pain boulenc, en boule.
2° Des mots en lenc, terminaison qui est devenue de nos jours lan : brelan, cham-
bellan, éperlan (anc. franc, brelenc, chambrelenc, esperlenc).
§ 143. — Suffixe latin ENSIS.
Ensis désigne en latin la descendance ou le séjour : Atheniensis, forensis. Réduit en
latin populaire à esis, il a passé en français sous la forme eis, plus tard ois, et dans certains-
mots ais : bordelais, bourgeois, courtois, gaulois, tournois, liais, etc. Sous l'influence d'une
palatale, on a is au lieu de eis : marquis, parisis, pays.
I
SUFFIXE LATIN « RN » 67
Dans un certain nombre de mots, le suffixe eis, ois, ais de ensis s'est confondu avec le
uffixe homophone de iscus (§ 149).
§ 144. — Suffixe latin LENTUS.
Lentus, très fréquent en latin classique : opulentus, sanguinolentus, turbulentus, a
orme très peu de mots nouveaux en latin populaire. On peut citer *sanguilentus (class.
anguinolentus), sanglant. Églantier dérive de l'ancien français églant, qui représente un
ype *aquilentus.
§ 145. — Suffixe latin MENTUM.
Mentum, dans le latin classique, a formé de nombreux dérivés abstraits, et dans le
itin populaire remplaçait fréquemment le suffixe tic; il en était arrivé aussi, par extension
e sens, à former des dérivés concrets : calceamentum, vestimentum, etc. Ce suffixe, par
uite de l'influence prépondérante de la P* conjugaison (§ 61), est passé en français sous la
3rme ement : abaissement, abattement, attendrissement, bouleversement, etc. Dans compar-
Iment, sentiment, etc., Yi étymologique a reparu, et ces formes ont remplacé comparte-
lent (cf. appartement , département), sentement. Braiment est pour braiement, châtiment
our châtiement. Ces dérivés ont, comme en latin, la plupart du temps un sens abstrait, et
uelquefois un sens concret.
§ 146. — Suffixe latin NT (ANS ANTIS, et ANTIA).
Nt se trouve en latin dans ans antis, et antia, qui ont donné en français ant et ance.
iCs participes présents en ens et leurs dérivés en entia s'étaient ramenés dans le latin
opulaire à des formes uniques en ans et antia (§ 614), et ont ainsi grossi le nombre des
érivés en ant et ance.
L'étude des dérivés en ant est celle des participes présents déjà faite §§ 47 et 48.
Quant au suffixe ance, il a formé une foule de dérivés dont la plupart coexistent avec
n participe en ant : bienséance, confiance, créance, croyance, défaillance, outrecuidance,
ouvenance, vengeance, etc. Le verbe primitif a disparu dans finance.
§ 147. — Suffixe germanique RD.
Rd se trouve dans le germanique hardus, « dur, fort », adjectif employé fréquemment
ans la composition des noms de personnes et qui a fini par jouer le rôle d'un suffixe. Ce
ufiixe, sous la forme française ard (autrefois art)^ fém. arde, a servi à créer, avec des radi-
aux de noms ou de verbes, d'innombrables dérivés désignant des êtres vivants : bâtard,
avard, couard, criard, fuxjard, grognard, pillard, soûlard, vantard. Dans la plupart de ces
érivés, il a un sens dépréciatif; dans quelques-uns, il a un sens augmentatif, comme dans
aillard, veinard; dans d'autres, comme bécard, busard, montagnard, etc., il indique sim-
lement une propriété. Enfin, dans billard, brassard, buvard, corbillard, étendard, placard,
uisard, dans bombarde, moutarde, nasarde, poularde, il indique des objets, et ici le sens est
mtôt augmentatif, comme dans milliard, poularde, tantôt indéterminé.
Dans brocart, ard a remplacé le suffixe étranger at (§ 62) ; dans boulevard, il s'est intro-
uit à la place de la désinence du mot allemand werk, ouvrage; dans brancard, il a remplacé
suffixe al du provençal brancal.
§ 148. — Suffixe latin RN.
Rn, dans les suffixes latins erna, ernus et urnus, formait des adjectifs et des substan-
fs dont le français a gardé quelques-uns : quaterna, carme; quaternum, cahier; taberna,
iverne; diurnum, jour; infernum, enfer; etc. La dérivation populaire a peu ajouté à la
ngue classique; citons cependant galerne, lierne et l'ancien français muterne (taupinière).
68
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 149.
Suffixe germanique SC.
Se se trouve dans le suffixe germanique isc indiquant l'origine, la manière, qui a form^
en ancien français des adjectifs terminés au masculin en ois, au féminin en esche. De griu.
forme régulière prise par le latin graecum, le vieux français tira un masculin griois et ue
féminin griesche, qui nous est resté dans ortie-grièche et pie-grièche ; le doublet grégeoù
nous est venu par l'intermédiaire du provençal grezesc. Les adjectifs en ois, esche, s(
sont fréquemment confondus avec les adjectifs en ois, oise (§ 143); c'est ainsi que angloisu
(auj. anglaise), danoise, ont pris la place de anglesche, danesche. Chevêche, flammèche, har-
nais (cf. harnacher, anc. franc, harnescher) et marais (cf. maraîcher, anc. franc, mareschier
offrent, à ce qu'il semble, le même suffixe.
Le suffixe isc reparaît dans la terminaison esque, empruntée à l'italien esco, qui figure
dans un si grand nombre de mots savants (§ 264).
§ 150.
Suffixe gréco-latin ST (ESTUS, ESTIS).
St, qui se trouve dans estus et astis, suffixes latins d'origine grecque, n'a donné dans
la dérivation populaire que *forestis, forêt.
§ 151. — Suffixe latin ASTER.
Aster, suffixe diminutif assez fécond dans le latin populaire et qui indiquait une ressem
blance incomplète avec l'idée du radical devait, par suite, avoir un sens péjoratif : parasi-
taster, patraster, etc. De là en français les substantifs gentillâtre, marâtre (formé sur 1(
modèle de l'anc. franc, farâtré), etc. Dans écolâtre pour escolaste et mulâtre pour mulat
il y a eu substitution de suffixe (§ 62). Dans les adjectifs bellâtre, blanchâtre, bleuâtre
douceâtre, noirâtre, etc., âtre exprime une qualité approchante; dans certains autres, comm»
acariâtre, opiniâtre, il est tout à fait péjoratif.
§ 152. — Résumé de la dérivation nominale.
I
Nous avons passé en revue les nombreux suffixes qui servent à former les noms et le;
adjectifs, en les classant dans un ordre purement extérieur et artificiel.
Des suffixes s'ajoutent à des radicaux de substantifs, d'adjectifs, de verbes ou de mot!
invariables, et ils forment dans l'une ou l'autre de ces combinaisons soit des substantifs
soit des adjectifs. Parmi ces suffixes, les uns se sont maintenus seulement dans l'ancienn*
langue et ne survivent aujourd'hui que dans des mots isolés, où ils ne sont plus sentii
comme suffixes : ainsi ail, ain, as, aison, is, etc. ; les autres ont duré jusqu'à nos jouri
et sont encore vivants : ainsi eur (fém.), eur (masc), u, esse, ise, etc. D'autres se sont déve^
loppés dans le cours de la langue : ainsi ien sorti de en précédé d'une palatale, el sorti
à côté de al, du latin alem. Quelques-uns ont changé de signification et, par suite, de fonc
tion : âge, de suffixe collectif, est devenu suffixe de nom d'action ; aille, de suffixe collectif
est devenu suffixe péjoratif.
Les suffixes français sortis des suffixes tant latins que germaniques sont :
able,
al, el.
eau, elle; ereau,
eur.
in, ine.
osse,
ade,
ande, andier, an- erelle,
eur, eresse , euse, is (ensem),
ot, otte
âge,
dicre,
eil, eille,
eux, euse.
is, isse; ice, iche.
ouche,
agne,
ange,
ement,
ien, ienne.
ise.
ouil.
aie,
ant, ance,
erie,
ie,
oche.
ousse,
ail, aille,
ard, arde,
esse,
ien, ienne,
oir, oire,
té.
aille,
as, asse,
esse (issa).
ier, ière.
ois, oise.
u,
ain (anus),
at,
esse (iUa),
il,
ol, oie,
uche,
ain (aginem),
âtre,
esse, eresse
(ïola),
il, ille,
on , eron , eton ,
urne.
ain (german.),
aud, aude,
et, ette,
ille.
ichon, içon, il-
un,
ais (ois),
é, ée,
eul, ieul.
in,
lon,
ure.
aison,
ée.
Parmi ces suffixes, sont actuellement vivants, à divers degrés
DES SUFFIXES SIMPLES DE VERBES 69
a) Formant des noms de choses, concrets ou abstraits : âge, ance, ement, oir, ure, qui
5e joignent habituellement à des radicaux de verbes ; — té, ée, esse (ânesse), ise, eur ver-
leur), erie, aille, ille, on (ânon), is, ine, qui se joignent à des radicaux de noms.
b) Formant des noms de personnes (substantifs ou adjectifs) : ais, aise; ois, oise; ant,
inte [ande); andier; eau, elle; ereau, erelle; ard, arde ; aud, aude; eur, euse; eux, euse (com-
nuneux); ien, ienne; ier, ière.
c) Formant des adjectifs : ahle, al, aie; el, ele; âtre; é, ée; et, ette; eux, euse (poudreux);
\n, ine; u.
Quelques-uns de ces suffixes peuvent passer d'une classe à une autre.
On voit la variété de cette formation, grâce à laquelle la pensée peut s'exprimer dans ses
luances les plus fines, les plus délicates. Cette richesse de la dérivation française fait con-
:raste avec la singulière pauvreté de la dérivation germanique.
DERIVATION VERBALE
§ 133. — De la dérivation verbale.
La dérivation verbale comprend les verbes dérivés à l'aide de suffixes simples er, ir, et
[es verbes dérivés à l'aide de suffixes complexes tels que ailler, onner, otter, etc.
Les premiers sont tirés de noms : fêter de fête, aigrir de aigre; les seconds sont géné-
ralement tirés de verbes : criailler de crier, vivoter de vivre; quelquefois de noms : botteler
le botte.
§ 154. — Suffixes simples ER, IR.
En général les verbes tirés de substantifs sont en er, les verbes tirés d'adjectifs sont
3n ir : ainsi arrher, barrer, chambrer, flamber, meubler, nuancer, poudrer, sabler, tabler, ven-
ger, etc., sont tirés de substantifs^ ; è/ancAzV, bleuir, brunir, chérir, faiblir, fraîchir, froidir,
•grossir, mûrir, roussir, etc., sont tirés d'adjectifs. Un petit nombre de verbes en er, comme
fausser, gourmander, griser (rendre gris), niaiser, sont tirés d'adjectifs; un petit nombre en
ir, comme garantir, meurtrir, sont tirés de substantifs. Mais dans les parasynthétiques
^§ 194), l'échange des deux dérivations est plus fréquent : abaisser, assoler, déniaiser, ébor-
jner, é?nousser, épurer, évider, rasséréner, etc., sont formés avec des adjectifs ; aboutir, accrou-
oir, ahurir, anéantir, s'enorgueillir, racornir, etc., sont formés avec des substantifs.
§ 153. — Combinaison du suffixe avec la finale du radical dépendant de la date
de la dérivation.
Dans cette dérivation, il faut tenir compte de la date de la formation (§ 64). La déri-
vation peut remonter au latin populaire ou aux premiers temps du français; dans ce cas,
on trouve entre le nom et le verbe dérivé des différences de forme dont la phonétique seule
peut rendre compte : ainsi faux à côté de faucher. En général le groupe de consonnes pré-
cédant le suffixe est conservé dans le dérivé sous une forme plus voisine de la forme primi-
tive que celle qu'il a dans le radical ; comparez paix à apaiser, prix à priser, roux à roussir.
Le radical variant avec le temps, on peut avoir, suivant ces variations, différentes déri-
vations : les anciennes formes yowrn, tourn se retrouvent dans ajourner, tourner; les formes
plus modernes yowr, tour ont donné ajourer, entourer.
Enfin rappelons l'insertion d'un t après le radical quand il se termine par une voyelle
(§ 63) : abriter, agioter, clouter, filouter, tuyauter.
§ 156. — Des suffixes simples de verbes.
Les deux suffixes simples, les seuls survivants dans la langue, sont er et ir; l'ancien
français a connu aussi le suffixe ier, qui n'est qu'une variante phonétique de er et que nous
allons étudier.
1. Patauger est T^ont patauder, de pataud.
70 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 157. — Suffixe latin lARE.
A sa période la plus reculée, le roman formait des verbes en iare en ajoutant ce suffixe
à des radicaux d'adjectifs ou de participes. De là en ancien français un grand nombre de
verbes en ier ; aiguisier de *acutiare, allégier de *alleviare, courroucier de *corruptiare,
drecier de *drectiare, froissier de *frustiare, haucier de *altiare, sucier de *suctiare,
trader de *tractiare, etc.
1er s'est réduit dans tous ces verbes à er (§ 307); mais l'ancienne prononciation est
encore sensible dans des verbes où er est précédé d'une / mouillée comme mouiller de
*moll-iare, dans des verbes en gner comme rogner de *rotundiare, et dans des verbes où
ri de iare avait passé dans la syllabe précédente comme baisser de *bassiare.
§ 158. — Des suffixes complexes de verbes.
Parmi les suffixes complexes de verbes, les uns sont d'origine latine, comme icare,
ulare, culare, illare, izare, etc.; les autres sont d'origine française, comme asser dans
Jacquasser, etc.
§ 159. — Suffixes latins ICARE et *ICIRE.
Icare, peu développé dans la bonne latinité, s'est étendu dans l'époque postérieure et a j
donné, en s'ajoutant à des radicaux de verbes ou de noms, des dérivés soit de sens augmen-
tatif comme claricare, splendicare, vellicare, soit de sens diminutif, comme candicare,
nigricare. Le roman a développé cette formation ; de là : *bullicare, bouger; *carricare,
cAa?'^er ;*coacticare, cacher; *fasticare, fâcher; *nidicare, nicher; *nivicare, neiger; *rodi-
care, ronger; *sedicare, segier, siéger. Dans ces verbes, comme dans ceux que nous avons
étudiés § 157, la terminaison était en ancien français ier, qui s'est plus tard réduit à er (§ 307)
Il faut admettre qu'à côté de icare, le latin populaire a connu icîre; en effet, les verbes
durcir, éclaircir, noircir, font supposer les types *duricïre, *exclaricire, *nigricire. Ces
verbes ont dû faire croire à un rapport entre l'adjectif et un suffixe cir; sur le modèle de
éclaircir on a formé obscurcir. De là encore accourcir, enforcir et étrécir, qui ont remplacé
les anciennes formes accourcier, enforcier, estrecier.
§ 160. — Suffixe latin ULARE.
Ulare donnait en latin des dérivés à valeur diminutive ou fréquentative : il se retrouve
dans quelques créations du roman qui ont passé en français : *brustulare, brûler; *miscu-
lare, we7er;*turbulare, troubler; *tremulare, trembler.
Ce suffixe se retrouve peut-être sous la forme surprenante ioler dans finioler (auj.
fignoler), frioler et toumioler.
§ 161. — Suffixe latin CULARE.
Culare, suffixe qui s'est développé en italien, en provençal et en français, sans doute
sous l'influence des suffixes nominaux aculus, iculus, uculus (§ 88), a un sens fréquen-
tatif ou diminutif. En français il a pris, suivant la voyelle qui précède le c, les formes ailler,
eiller, Hier, ouiller, et la langue semble souvent indécise sur le choix de telle ou telle de ces
trois formes : ainsi chatouiller était au xiu« siècle chalailler et chateiller.
Ces suffixes s'ajoutent à des radicaux de noms ou de verbes :
Ailler: brélailler, ferrailler, fouailler, harpailler, etc.; courailler, criailler, disputailler,
dormailler, répétailler, tournailler, etc.
Eiller ne se trouve guère que dans herbeiller, qui était d'ailleurs en ancien français her-
biller, et dans l'ancien français foeiller, foueillier devenu fouiller, et toeiller devenu touiller.
nier : boursiller, bousiller, brasiller, grappiller, nasiller, pointiller, etc.; brandiller,
fendiller, mordiller, sautiller, etc. Fourmiller a remplacé l'ancien français fourmiier,
fourmier.
Ouiller : chatouiller, et sans doute barbouiller; gazouiller (peut-être du même radical
SUFFIXE FRANÇAIS « ASSER » 71
que jaser) et patouiller de patte. Bredouiller, qui a remplacé Tancien français bredeler, est
d'étymologie obscure.
§ 162. — Suffixe latin ILLARE, ELLARE.
Illare, ellare, suffixe fréquentatif ou diminutif dans cantillare, titillare, vacillare, est
devenu en français, et avec le même sens, eler, et y forme de nombreux dérivés tirés de
radicaux de noms : bosseler, cuveler, denteler, greneler, panteler, etc.; ou de verbes : branler
(anc. franc, brandeler de brandir)^ craqueler, épinceler, harceler (pour herseler de herser)^ etc.
§ 163. — Suffixe gréco-latin IZARE.
Izare, créé d'après la terminaison verbale grecque îC^tv, s'était considérablement étendu
surtout dans le latin populaire, où il se présente souvent sous la forme idiare. Idiare est
devenu en français eier, oier, oyer : blanchoyer, blondoyer, bordoxjer, bornoyer, chatoyer,
côtoyer, coudoyer, flamboyer, foudroyer, giboyer, verdoyer, etc. Idiare devient, pour des rai-
sons phonétiques, éier, eyer dans grasseyer; eyer, par confusion, devient ayer dans bégayer,
cartayer, et aussi ier dans charrier à côté de charroyer. Quant à planchéier, il est de même le
résultat d'une confusion, comme le prouve la forme ancienne plancheer.
§ 164. - Suffixes latins ASCERE, ESCERE, OSCERE.
Ascere, escere, oscere, suffixes inchoatifs, ont formé en latin un grand nombre de
verbes dont quelques-uns ont passé en français avec la terminaison aître, oître : *nascere
(class. nasci), naître; *pascere, paître; crescere, croître; *conoscere (class. cognoscere),
connaître. Il n'y a guère à citer comme dérivé nouveau que *parescere, paraître.
§ 165. — Suffixe latin ITARE.
Itare, suffixe fréquentatif, s'ajoute en latin classique au radical des verbes : agitare, de
agere. Le latin populaire ne l'emploie guère que dans * vanitare, tiré de vanus ou de vanare,
vanter^.
§ 166. — Suffixes latins ANTARE, ENTARE.
Antare, entare, très rares en latin classique (praesentare, présenter)., ne sont que la
combinaison de la désinence du participe présent avec le suffixe simple are. Épouvanter
remonte au latin populaire * expaventare ; mais les anciens verbes creanter, crevanter, etc.,
peuvent dériver des participes créant (de croire)^ crevant (de crever)^ comme, de nos jours,
plaisanter de plaisant.
§ 167. — Suffixes français ETER, OTER.
Les suffixes fronçais et et ot (§§ 135, 136) se présentent également comme suffixes ver-
baux sous les formes eter et oter, donnant naissance, tantôt avec des radicaux de noms,
tantôt avec des radicaux de verbes, à des verbes soit diminutifs, soit fréquentatifs : becque-
ter, caneter, caqueter, feuilleter, haleter, tacheter, voleter, etc.; asticoter, boulotter, chapoter,
chipoter, emberlificoter, grignoter, tapoter, vivoter, etc.
§ 168. — Suffixes français INER, ONNER.
Inare, dont on trouve quelques exemples en latin, semble le prototype du suffixe français
iner dans bruisiner, couliner, trottiner, et peut-être traîner, anc. franc, traîner. On peut ratta-
cher à cette série les verbes en onner : chantonner, griffonner, mâchonner, nasillonner, etc.
§ 1G9. — Suffixe français ASSER.
Un suffixe fréquent comme suffixe augmentatif et souvent péjoratif est asser, qui tire
évidemment son sens des mots en asse étudiés § 81. Il se retrouve dans de nombreux verbes,
1. L'étymologie de tâter d'après *taxitare, fréquentatif de taxare, n'est pas sûre. Convoitei', que l'on a voulu tirer
de *cupiditare, se rattache à un type *cupidietare de formation inexpliquée.
72 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
comme croasser, écrivasser, fricasser, harasser, jacasser, répétasser, rêvasser, rimasser, tra-
casser, etc. Il s'est fondu avec la désinence des substantifs avocat et prélat dans avocasser,
prélasser.
§ no. — Verbes en OCHER, NICHER, IFLER.
Signalons enfin des suffixes verbaux d'origine inconnue, comme ocher dans bavochery
effilocher, flanoc/ier, piocher, riocher ; — nicher ôkhs pleurnicher ; — ifler dans écornifler.
COMPOSITION POPULAIRE
§ ni. — Considérations générales.
La différence essentielle qui distingue la composition française, comme celle des autres
langues romanes , de la composition latine , c'est que la première combine des mots , la
seconde des radicaux. Dans silvicola, anguimanus, on ne trouve que des radicaux nus,
dépouillés de toute flexion, silvi, col, angui, man, suivis de terminaisons qui donnent à ces
composés leur unité et leur individualité. Le roman, au contraire, combine des termes qui
généralement ont, pris à part, une existence propre : arrière-cour, grand-père, porte-
plume.
Toutefois les deux systèmes ont cela de commun qu'ils reposent l'un et l'autre sur Vel-
lipse. La composition par radicaux du latin combinant des radicaux purs, indéterminés par
eux-mêmes, c'est-à-dire incapables de remplir le rôle de noms, de verbes, etc., c'est la
terminaison du composé qui seule guide l'esprit dans le choix des valeurs à attribuer aux
éléments composants. Cette composition, sous-entendant un nombre considérable d'idées
accessoires, est donc éminemment elliptique.
De même la composition française. Elle forme, elle aussi, une expression synthétique
qui éveille dans l'esprit plus d'idées que n'en présentent les éléments composants pris cha-
cun à part : timbre-poste ne veut pas dire simplement timbre et poste, mais timbre de la poste,
timbre pour la poste, et se résout en une périphrase qui met en lumière l'ellipse fondamen-
tale du composé.
L'ellipse est l'essence de la composition, mais non de la juxtaposition. Celle-ci consiste
dans la soudure plus ou moins intime d'éléments réunis sans ellipse, simplement mis les
uns à côté des autres d'après les règles ordinaires de la syntaxe. Dans le latin respublica,
quamobrem, et dans le français dorénavant, malheureux, il y a simple rapprochement, puis
soudure de mots, sans aucune dérogation aux lois ordinaires de la syntaxe, sans ellipse.
Ainsi la juxtaposition décompose les idées, indique, quand il y a lieu, les rapports à
l'aide de particules, recourt à l'analyse. La composition groupe dans une unité simple des
idées qui se présentaient naturellement séparées, procède par voie de synthèse. La synthèse
est un procédé de formation de mots bien déterminé; les mots qu'elle crée existent dès
l'instant oii les éléments composants sont mis en présence et combinés par l'ellipse. La jux-
taposition n'a rien de bien précis; comme elle n'est qu'une réunion de mots, faite d'après les
lois les plus élémentaires de la syntaxe, seule la plus ou moins apparente fixité que l'usage
donnera à l'un ou à l'autre de ces groupements y fera reconnaître un juxtaposé. Elle doit
son existence au temps.
A quel moment les juxtaposés arrivent-ils à l'existence? Il se passe pour les mots com-
posés quelque chose d'analogue à ce qui se passe pour le substantif simple : cornet désigne
d'abord la feuille de papier roulée en corne et, par suite, une qualité de forme; puis il finit
par réveiller dans l'esprit l'image totale de l'objet, au lieu de n'exprimer que sa qualité la
plus saillante. De même, timbre-poste a éveillé sans doute d'abord dans l'esprit une double
image, celle d'un déterminé timbre et d'un déterminant /îos^e, alors que cornet n'en éveillait
qu'une, celle d'un déterminant; mais, comme pour cornet, timbre-poste a fini par éveiller
l'idée générale de l'objet; la double image qu'il présentait a fait place à une image unique :
le composé est devenu simple.
Par suite, il faut distinguer deux époques dans l'existence des composés : celle où ils sont
SUBSTANTIFS ISSUS D'UNE JUXTAPOSITION 73
acorc reconnus comme composés, et celle où ils deviennent simples. Licou a d'abord vécu
)mme composé, présentant la double idée de lier et de cou; puis cette double idée s'est
îduite à une seule, celle de l'objet indiqué par le mot.
Or les juxtaposés ne connaissent que la seconde de ces deux époques. Ils ne sont juxta-
osés que le jour où déterminant et déterminé ont perdu leur valeur propre et ne présentent
lus à l'esprit que l'image totale de l'objet.
L'unité peut se faire dans la pensée sans être réalisée dans l'orthographe : dans gen-
arme, jilafond, les éléments composants sont soudés; la forme et l'idée concordent; dans
rc-en-ciel, timbre-poste, la soudure est moins parfaitement indiquée ; dans pomme de terre,
en n'indique extérieurement la juxtaposition, et néanmoins l'image présentée à l'esprit est
impie.
L'unité d'image, qu'elle soit visible ou non, est donc ce qui détermine l'existence d'un
ixtaposé; mais le passage, pour les images, de la complexité à l'unité est souvent incertain;
û\e locution flotte souvent entre ces deux états, n'étant pas encore assez simple pour
lériter le nom de juxtaposition, déjà trop réduite pour ne pas être considérée comme une
)Cution spéciale. Ces locutions reçoivent le nom de locutions par juxtaposition.
Quelle est la place du déterminant par rapport au déterminé? Les mots composés sont
e véritables définitions par genres et par espèces, où l'un des deux termes spécifie, détermine
autre; le déterminant doit donc exprimer dans l'objet la qualité, dans la substance le phé-
omène : coffre-fort = coffre qui est fort; clairvoyant = qui voit clair. Suivant la tradition
Ltine, le déterminant précède encore le déterminé dans les trois cinquièmes des composés
■ançais ; les exceptions à cette règle proviennent, en général, de l'esprit analytique qui a de
lus en plus pénétré les langues romanes.
Nous n'avons jusqu'ici parlé que de deux formes de composition : la juxtaposition et la
imposition proprement dite. Entre elles deux prend place la composition par particules, qui
ombine des substantifs, des adjectifs, des verbes, avec des particules, prépositions, adver-
es, etc. Cette composition donne, dans un certain nombre de cas, simplement des juxta-
osés, dans d'autres des composés, et, par suite, ne mériterait aucune étude spéciale si,
ans certains cas, elle ne se combinait pas avec la dérivation pour former des mots nouveaux
'une forme particulière : c'est ainsi que de barque elle tire, à l'aide des particules en, dé, et
u suffixe er, les composés embarquer, débarquer. Nous aurons donc à étudier la juxtaposi-
on, la composition par particules et la composition proprement dite.
I. — JUXTAPOSITION
§ 172. — Classement des juxtaposés.
La division la plus claire pour étudier les juxtaposés est celle qui consiste à prendre
hacune des parties du discours : substantifs, adjectifs, pronoms, verbes, mots invariables.
173. — Substantifs issus d'une juxtaposition. Substantifs juxtaposés formés d'un substantif
et d'un adjectif.
Les substantifs issus d'une juxtaposition sont formés : 1° de substantifs et d'adjectifs
[ui les qualifient (juxtaposés de coordination) ; 2° de substantifs et de substantifs, les uns
épendant des autres (juxtaposés de subordination).
Comme nous l'avons dit, dans les substantifs juxtaposés formés d'un substantif et d'un
djectif, tantôt, et le plus souvent, le déterminant précède, tantôt il suit le déterminé.
L Le déterminant précède : bas-fond, beau-fils, blanc-manger, bonheur, claire-voie,
ourt-bouillon, extrême-onction, franc-maçon, gentilhomme, malfaçon, moyen âge, petit-fils,
ond-point, sauvegarde, vif-argent, etc.
Ajoutons les juxtaposés formés avec des adjectifs possessifs : monsieur, madame, made-
noiselle, etc.
II. Le déterminant suit. Déjà en latin on trouve jusjurandum, respublica, etc., avec
)Ostposition de l'adjectif. En français les mots dimanche, orfroi, outarde et vimaire nous
74 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
représentent des composés latins où le déterminant suit : dies dominica, aurum Phrygium,
avis tarda, vis major.
Citons comme juxtaposés postérieurs : amour-propre, bouts-rimés, chape-chute, chevau-
léger, coffre- fort, état-major, fer-blanc, forfait, pivert, raifort, saindoux, vinaigre, etc.
Le premier terme peut être un adjectif pris substantivement : clair-obscur, gras-double, etc.
§ 174. — Substantifs juxtaposés formés d'un substantif et d'un substantif.
Le latin classique possédait déjà pater-, mater-familias, plebiscitum, ludimagister, etc.
A des composés analogues du latin populaire ou du roman remontent certains mots simples
du français, comme lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi, arantèle, connétable,
joubarbe, orpiment, pourpier.
§ 175. — Substantifs juxtaposés de subordination en ancien français.
L'ancien français pouvait exprimer sans l'aide de la préposition de le rapport de posses-
sion entre deux noms, quand le nom possesseur était un nom de personne : la maison le roi,
c'est-à-dire du roi. Cette construction s'est conservée dans bain-marie, cuisse-madame, hôtel-
Dieu, trique-madame, trou-madame, et dans certaines interjections où le nom Dieu s'est
altéré : corbleu, palsambleu (pour corps Dieu, par le sang Dieu), etc. Il semble que la même
construction se retrouve dans des mots composés où le possesseur n'est pas un nom de per-
sonne, comme bourg-épine, curage (pour cul-rage), terre-noix, etc.
§ 176. — Substantifs juxtaposés de subordination en français moderne.
Le français moderne forme les substantifs juxtaposés de subordination à l'aide de
diverses prépositions :
De : Aide de camp, belle de nuit, blanc de céruse, chef-d'œuvre, eau-de-vie, gendarme,
haut-de-c hausses, mont-de-piété, pot-de-vin, salle d'asile, trait d'union, vaudeville, etc.
A : face-à-main, fil à plomb, justaucorps, propre à rien, etc.
En : arc-en-ciel, croc-en-jambe, etc.; bachelier, licencié, docteur es lettres, es sciences, où es
représente en les.
§ 177. — Locutions juxtaposées par figure.
Il est un certain nombre de locutions juxtaposées soit par coordination soit par subor-
dination, comme rouge-gorge, pied d'alouette, qui reposent sur une figure de style, la synec-
doque ou la métaphore; la synecdoque forme des juxtaposés de coordination, la métaphori
des juxtaposés de subordination. Quand on dit un rouge-gorge, on fait une synecdoque, c'est-
à-dire l'on désigne un certain oiseau tout entier par sa qualité la plus saillante ; quand on
dit un pied d'alouette, on fait une métaphore, c'est-à-dire l'on désigne une plante par le nom
d'un objet auquel on la compare pour la forme.
Citons parmi les juxtaposés par synecdoque : bel esprit, blanc-bec, gros-bec, grand-œil,
où le déterminant précède; bas-bleu, béjaune, cul-blanc, tapis vert, etc., où le déterminant
suit.
Citons parmi les juxtaposés par métaphore : bec d'âne ou bédane, bec-de-cor bin, boule-de-
neige, bout de l'an, crête-de-coq, cul-de-jatte, œil de perdrix, rat de cave, etc. Quelquefois,
mais rarement, la métaphore atteint des juxtaposés de coordination : aigue-marine, longue-
vue, pie-mère, etc.
Notons d'ailleurs que la métaphore ne va guère sans synecdoque, puisque la compa-
raison ne peut porter que sur une qualité déterminée de l'objet comparé; si j'appelle une
plante pied d'alouette, c'est que je compare une de ses parties au pied d'une alouette : je lai
désigne donc par une de ses parties désignée métaphoriquement ; je fais une synecdoque
enrichie d'une métaphore.
§ 178. — Substantifs juxtaposés divers.
Il existe d'autres procédés de formation de substantifs juxtaposés ; mais la formation y
est si simple et si apparente qu'il suffit de les énumérer.
VERBES ISSUS D'UNE JUXTAPOSITION 75
I. Substantifs et substantifs réunis par la conjonction et : arts et métiers, poids et mesures,
lonts et chaussées, trente et quarante, trente et un, etc. Quelquefois la conjonction tombe,
lans la rapidité de la prononciation, quand le juxtaposé s'est totalement réduit dans l'esprit
i l'unité d'image. Ainsi le latin usus fructusque est devenu ususfructus, transporté en
rançais sous la forme usufruit. Ainsi les mots français point et virgule, chaud et froid, coton
t laine, sont devenus point-virgule, chaud-froid, coton-laine.
II. Adverbes et substantifs (le substantif peut être à l'origine un participe) : bien : hien-
ait; — des : désarroi, désastre, déshonneur, etc.; — ex : échantillon, échenal; — mes :
regarde, mésaise, mésaventure, etc. ; — non : non-sens, non-valeur ; — presque : presqu'île;
- re : rebord, reflux, renom, etc.
III. Substantifs suivis d'un complément déterminatif : prud'homme pour preu d'homme;
n disait de même preu de femme, d'où est sorti l'adjectif prurfe.
IV. Participe présent et régime direct : lieutenant, les ayants cause, les ayants droite
V. Infinitifs avec régime pris substantivement : le laisser aller, le laisser- faire , un laissez-
asser [ = laisser passer), le savoir-faire, le savoir-vivre, un oui-dire [ = ouïr dire).
VI. Des propositions qui deviennent substantifs par ellipse : belle-à-voir, haut-le-corps.
VII. Des substantifs auxquels s'est soudé l'article : (l)andier, fljendemain, (l)endit,
IJierre, (l)ingot, (l)oriot, (l)uette.
§ 179. — Adjectifs issus d'une juxtaposition.
Les adjectifs issus d'une juxtaposition se ramènent à trois types principaux :
I. Adjectifs formés d'un adverbe et d'un adjectif (ou participe) : bienfaisant, bienheureux,
ienséant (d'où bienséance), bienveillant (d'où bienveillance), bienvenu, maladroit, malappris,
lalfaisant, malpropre, etc.
II. Adjectifs formés d'un adjectif pris adverbialement et d'un participe : clairvoyant,
lair-semé, etc.
III. Adjectifs formés d'un adjectif avec valeur adverbiale et d'un adjectif : demi-fin,
emi-rond, nouveau-né, nouveau venu, tout-puissant, etc.
Dans aigre-doux, bis-blanc, clair-obscur, ivre-mort, les deux adjectifs ne se qualifient
as l'un l'autre, mais qualifient également le substantif auquel ils sont joints.
L'usage actuel, en supprimant la conjonction dans sourd et muet, a créé un second jux-
iposé différent du premier par le sens.
IV. Il faut rattacher à la classe des adjectifs formés par juxtaposition les adjectifs numé-
mx tels que vingt-deux, cent huit, etc., vingt-et-unième.
§ 180. — Démonstratifs issus d'une juxtaposition.
Pour les démonstratifs issus d'une juxtaposition, voir § S96.
§ 181. — Verbes issus d'une juxtaposition.
I. Les verbes formés par juxtaposition le sont d'ordinaire au moyen de particules pré-
osées au verbe simple. Nous renvoyons donc l'étude de ces verbes aux §§ 192 et 196, qui
aitent de la composition par particules.
Exceptionnellement un verbe peut être formé d'un adjectif employé adverbialement et
'un verbe : bavoler.
II. Les locutions par juxtaposition se forment rarement de deux verbes, l'un régissant
autre, et, quand cela arrive, il ne se produit qu'un infinitif pris substantivement et qui n'est
oint susceptible de se conjuguer : le laisser-aller, le savoir-faire, le savoir-vivre, etc. Notons
)utefois que la langue du droit connaît quelques verbes composés : saisir-brandonner ,
lisir-gager, saisir-revendiquer.
III. Sur les juxtapositions constituées par le futur et le conditionnel (je chanterai, je
hanterais) ou par les temps passés à auxiliaires {j'ai, ] avais chanté, etc.), voir §§ 604, 605
L607.
m
1
76 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 182. — Mots invariables issus d'une juxtaposition'.
Le roman n'a conservé à leur état simple qu'un petit nombre de mots invariables du
latin et a remplacé ceux qu'il abandonnait par des particules oii la juxtaposition jou
un rôle important. Parmi ces nouveaux juxtaposés, les uns remontent à l'époque romane
ont leurs éléments si bien fondus qu'ils ont l'air de mots simples; les autres, de date plui
récente, les ont encore séparés. Mais que les divers termes se soient soudés ou non, les
principes de formation sont les mêmes. On peut les réduire à quatre : 1° combinaison de
deux ou plusieurs mots invariables; 2° combinaison d'une préposition et d'un nom; 3° com-
binaison d'un substantif et d'un adjectif employés absolument; 4° phrases ou membres de
phrase pris absolument. Le résultat de ces combinaisons donne des adverbes, des préposi-
tions et des conjonctions. Les interjections sont formées d'une autre manière.
Adverbes.
i° Combinaison de deux ou plusieurs mots invariables. C'est généralement une prépo-
sition et quelquefois un adverbe qui s'ajoute à un adverbe. Déjà en latin classique on trouve
desuper, axante, perinde, subinde, etc. De là, en français, des adverbes issus de juxta-^
position dont les uns appartiennent à l'époque romane : ainsi, assez, avant, çà, derrièn
dont, ensemble, ici; dont les autres semblent, pour la plupart, être de formation française!
arrière, aussitôt, bientôt, d'ailleurs, deçà, dedans, dehors, déjà, delà, demain, depuis, désormaié^
dessous, dessus, devant, dorénavant, jadis, jamais, plutôt, tandis, tantôt.
2° Combinaison d'une préposition et d'un nom. Le latin possédait déjà admodum, inviJ
cem, obviam, quamobrem, etc. Le français a créé soit avec une préposition et un substantif]
à l'entour, autour, d'abord, davantage, enfin, ensuite, environ, parfois, etc. ; soit avec une pr^
position et un adjectif neutre : à présent, de même, d'ordinaire, partout, surtout, etc. ; sol
avec une préposition et un adjectif féminin pris substantivement : à droite, à gauche, à
légère, etc.
Par ellipse, l'adverbe peut devenir substantif : tels dessous, dessus, devant, etc., et,
leur tour, ces substantifs précédés d'une préposition donnent de nouveaux adverbes coi
posés : au dedans, au dehors, auparavant, etc.
Rattachons à cette série les locutions si nombreuses au moyen âge et dont quelques
unes sont restées : à reculons, à tâtons, etc.
3° Combinaison d'un substantif et d'un d'adjectif employés absolument. De même qu|
le latin disait hodie (=hoc die), magnopere (=magno opère), reipsa, etc., le français dl
autrefois, quelquefois, toutefois, beaucoup, longtemps, toujours. A cette série appartiennei
aussi les adverbes en ment, où ment représente un ablatif latin mente. Sur les particula
rites de cette formation, voir § 724.
4° Phrases ou membres de phrase pris absolument : cependant, maintenant, naguère,
néant, nonobstant, oui, peut-être, piéçà, sens dessus dessous, etc.
P7'épositions.
Les prépositions offrent les mêmes caractères de formation que les adverbes. D'ailleurs
souvent la préposition est un adverbe avec complément, et l'adverbe est inversement une
préposition prise absolument. Avant, dedans, devant, environ, peuvent prendre ou ne point
prendre de régime.
Quelques prépositions sont formées de prépositions simples combinées entre elles : par-
devant, par-devers, envers, dans [àeiniViS)., jusque (deusque), dès (deex).
D'autres sont formées d'une préposition accompagnée d'un régime : avec (apud hoc),
qui remonte aux premiers temps de la langue, et parmi.
D'autres enfin sont formées d'un substantif précédé et suivi d'une préposition : à cause
1. Nous n'expliquons ici que le mécanisme de la formation de ces mots invariables; nous renvoyons le délail
aux §§ 726 et 727.
DE LA COMPOSITION PAR PARTICULES EN LATIN 77
de, en verlu de, au travers de, etc., et, dans ces locutions, de peut parfois tomber; en face,
vis-à-vis, hors ligne, hors rang, hors concours, etc.
Malgré est devenu préposition par oubli de Tétymologie; malgré lui doit s'analyser en
effet au mauvais gré de lui.
Conjonctions.
Sauf ef, ou, si, comme et que, les conjonctions se ramènent à des adverbes pris abso-
lument ou à des adverbes et à des prépositions combinés avec que ou comme. La liste des
conjonctions par juxtaposition se retrouve donc dans celle des locutions données comme
idverbes ou comme prépositions.
1° Adverbes pris absolument : car (qua re), pourtant, néanmoins, etc.
2° Locutions conjonctives : aussi bien que, après que, dès que, puisque, parce que, etc.
Interjections.
Les interjections formées par juxtaposition sont en particulier les expressions ayant la
i^aleur de jurements dans lesquelles entre le nom de Dieu au génitif et que l'usage a trans-
formées de mille manières (§ 175) : par le sang Dieu devenu palsambleu; par Dieu devenu /?a?'-
iieu, parbleu, pardine, pardi; mort-Dieu devenu mordieu, morbleu, etc., etc. Citons encore
hélas, composé de hé et d'un adjectif devenu, avec le temps, invariable; dame pour Noire-
Dame, Ql plaît-il, phrase interrogative dont un usage journalier affaiblit le sens primitif.
II. — COMPOSITION PAR PARTICULES
§ 183. — Composition par particules.
La composition par particules est la combinaison d'un radical substantif, adjectif, verbe
DU participe, avec un préfixe préposition ou adverbe : poison donne contre-poison, heureux
malheureux, dire conti'edire, monter surmonter, etc.
Ces combinaisons ne mériteraient pas une étude à part, si la composition par particules
ne produisait pas des formes curieuses où elle combine son action avec celle de la dériva-
tion : barque donne dé-bar qu-er, bas sou-bass-ement , table en-tabl-ement. De tels composés
présentent un intérêt spécial, et, par suite, un chapitre doit être consacré ici à la composi-
tion par particules.
La composition par particules est le procédé le plus fécond que le roman mette en usage
pour créer des mots. Toujours en pleine activité, elle transforme incessamment et renou-
velle la langue.
Nous étudierons d'abord les particules dans leurs caractères généraux, puis nous les
examinerons les unes après les autres.
§ 184. — De la composition par particules en latin.
Principe : Les composés latins, passant en roman, se décomposent, et le radical (c'est-à-
dire le verbe, le substantif ou l'adjectif auquel s'adjoint le préfixe) et le préfixe sont traités
comme s'ils étaient isolés.
En latin, c'est un trait ordinaire de la composition avec particules que le radical et le
préfixe se fondent ensemble, par suite d'une altération apportée dans la forme même du
radical. Ainsi : ago : adigo, redigo, subigo; — facio : afficio, conficio, perficio; — emo :
eximo; — lego : colligo, etc.
Cette loi de la phonétique latine, qui affaiblissait la seconde syllabe sous l'action du
temps fort qui frappait la première, a pourtant cessé d'assez bonne heure d'être observée, et
il s'est formé, déjà sous la République, un assez grand nombre de mots nouveaux dans
lesquels la syllabe du radical reste intacte : tego : detego; — nego : denego, renego; —
fero : affero, confero; — placée : complaceo, à côté de displiceo; — mando : demande, à côté
de commendo, etc. Donc, à la fin de l'Empire, la langue contenait un certain nombre de
composés où le radical n'était pas modifié, et un grand nombre dans lesquels il était altéré.
De même que le radical, la préposition a quelquefois subi des changements : par assi-
78 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
milation, adl devient ail, cuml devient coll, cumf devient conf : allatum, collatum, con-
fero, etc.
§ 185. — Composés latins non décomposés à l'époque romane.
Parmi les composés à radical modifié, il y en avait dans lesquels l'union du radical et
de la particule était si intime, qu'on n'y reconnaissait plus la valeur propre du radical, et que
le mot était considéré comme simple : adultero de ad-altero. D'autres composés, à radical
modifié ou non, dont le simple avait disparu, étaient, par ce fait, considérés comme des mots
simples : consuere, cosuere, de cum-suere. Enfin, certains composés avaient pris une accep-
tion spéciale détournée, telle qu'on ne songeait plus à les rapporter au radical qui avait
servi à les former : ainsi conficere signifie « confire » et non « faire ensemble ».
De là vient que certains de ces composés ont passé comme simples en roman et en
français : confit de confectum, conclure de concludere, corvée de corrogata, cueillir de colli-
gere, coucher de collocare, etc.
§ 186. — Composés latins décomposés à l'époque romane.
La plus grande partie des composés latins se sont décomposés à l'époque romane : le
radical revient, s'il y a lieu, à sa forme première, et la préposition, reprenant à son tour
l'accent, persiste sous la forme même qu'elle possède isolée.
Pour le radical des verbes : accepte devient accapto, }' achète; acquiro, acquaero, j'ac
quiers; assideo, assedeo, Rassieds; condemno, condamne, je condamne; excludo, exclaudo,
yéclos, etc.
Pour la préposition : perdono devient pçrdono, je pardonne; perjuro, pçrjuro, je par
jure; provideo, provideo, ïq pourvois ; transylto, transssilto, je tressaute.
§ 187. — Changement dans les prépositions.
Pour la même raison , e revient à sa forme primitive ex : eligere devient exlegere, ^
anc. franc, eslire; elevare, exlevare, eslever.
On est allé plus loin, et on a substitué à une particule une autre, voisine de son, comme]
dans dispretiare au lieu de depretiare, d'où desprécier; disdignare au lieu de dedignare,
d'où desdaigner; perfundus au lieu de profundus, d'où en anc. franc, parfont; subtusmittere
au lieu de submittere, d'où sousmettre.
Enfin une particule quelconque a remplacé la primitive : contaminare devient inta-
minare, entamer; illuminare, adluminare, allumer; invitare, convitare, convier.
Voilà pourquoi, dans tous ces composés avec particules, le second terme, si uni qu'il
fût au premier, a conservé son initiale traitée comme initiale et non comme médiale, quand
la particule se termine par une voyelle. Contradicere donne contredire, non contreire; defen-
dere donne défendre, non devendre; recipere donne recevoir, non roivoir. Comparez à ces
formes trahir de tradere, où le sentiment de la composition (trans -f- dare) s'est perdu de
bonne heure.
§ 188. — Causes de la décomposition des composés romans.
Quelle est la cause de cette décomposition? On ne peut supposer que ces formes sont
des formes du latin archaïque qui ont vécu à côté des formes de la langue classique et ont
reparu à l'époque romane ; car les documents les plus anciens du latin nous offrent l'appli-
cation constante de la loi de l'inflexion. Y a-t-il eu composition nouvelle, le roman repre-
nant le simple et la particule et les combinant pour créer des composés qui se trouvent
correspondre aux anciens composés latins? Cette explication est admissible dans certains
cas. Il se peut que parfaire soit plutôt sorti d'une combinaison nouvelle de par et de faire,
que de *perfacere, que refaire vienne plutôt de re et faire que de *refacere. Surface est plus
vraisemblablement sur et face que *superfacia, qui aurait donné soreface. On pourrait voir
encore une confirmation de cette hypothèse dans ce fait que les particules peuvent se substi-
tuer les unes aux autres, dans une certaine mesure : il y a création nouvelle avec des parti-
I
COMBINAISON DES PARTICULES 79
les synonymes plutôt que de véritables substitutions : *discadere peut être aussi bien la
mbinaison nouvelle de dis avec cadere que la transformation de decidere en discadere ;
taminare est créé avec in et taminare autant que tiré de contaminare par substitution
suffixe. Mais, outre que cette manière de voir a contre elle l'étrangeté de cette création
uvelle s'exerçant sur des éléments analogues ou identiques, déjà combinés, on peut se
mander comment on aurait pu créer des composés nouveaux avec ad, in, cum et captare,
minare, taminare, tels qu'acceptare, adluminare, contaminare, si ni captare, ni lumi-
re, ni taminare n'existaient isolés à l'époque romane. Or on n'en possède point d'exemples.
Il faut donc nécessairement admettre que le peuple, à l'époque romane, avait un senti-
!nt fort net de la composition dans la plupart des composés, que là où une signification
tournée toute spéciale, la disparition du radical comme mot simple, la fusion depuis trop
igtemps achevée du radical et de la particule, n'empêchaient pas la conscience du langage
reconnaître les éléments composants et leur signification première, le roman a reformé à
uveau les mêmes composés en les rapprochant de leur forme primitive, reprenant les
ments comme simples et les traitant comme tels phonétiquement.
Cette déformation et cette reformation se laissent bien voir dans les textes du latin pos-
ieur et les documents primitifs du bas latin, qui nous donnent nombre de formes non
léchies ou refaites, lesquelles, n'ayant pas, pour la plupart, passé en roman, appartiennent
n à la latinité du temps : com-pati, ob-staturus, de-tractare, con-sacrare, in-factum,
-spargere, prae-capere, prœ-jacere, etc.
§ 189. — Particules séparables et inséparables.
Les particules sont séparables ou inséparables. Les particules inséparables sont celles
[ ont disparu de la langue en tant que prépositions ou adverbes et ont été conservées
' la tradition uniquement dans les mots composés. Dans le passage du latin au roman,
it sorties de l'usage les particules ab, circum, cum, dis, ex, et encore, parmi ces parti-
es, les unes ont eu meilleure fortune que les autres, puisque ab et cum, par exemple,
peuvent plus former de composés français, tandis que ex, dis, quoique n'existant plus
état libre, sont encore pleines de vie en tant que particules composantes.
Il en est de même des particules séparables : les unes sont plus usitées que les autres;
S; outre, sur, servent rarement à former de nouveaux composés; arrière, contre, devant,
entre, etc., sont d'un emploi très fréquent.
§ 190. — Particules adverbes et prépositions.
Les particules sont adverbes ou prépositions. Les adverbes sont tous séparables, sauf
négatif et la particule itérative re, et ils marquent soit la qualité : bene, maie; soit la
mtité : bis, plus; soit la négation : non, in, etc.
Les prépositions, séparables ou non, s'emploient tantôt comme prépositions réelles,
mt pour complément le second terme du composé : contrepoison ; tantôt comme adverbes,
complément étant sous-entendu : confrère (frère qui est avec un autre frère) ; sur est pré-
lition dans surtout, adverbe dans surenchère ; contre est adverbe dans contredire, prépo-
on dans contresens, etc. A citer arrière-main, avant-main, où arrière, avant, sont tantôt
;position, tantôt adverbe.
§ 191. — Combinaison des particules.
Les particules se combinent de quatre manières avec les radicaux et donnent naissance
lusieurs sortes de mots, substantifs, adjectifs, verbes.
1° Elles s'unissent aux verbes, formant ainsi de nouveaux verbes : venir, contrevenir.
2° Elles s'unissent aux noms (substantifs et adjectifs) et aux infinitifs pour former de
iveaux noms '.poison, contrepoison ; honnête, malhonnête; boire, pourboire.
3° Elles s'unissent à des noms pour former avec eux des verbes à l'aide d'un suffixe
bal : em-barqu-er, em-bell-ir (parasynthétiques verbaux).
80 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
4° Elles s'unissent à des noms pour former avec eux des substantifs ou des adjectifs b,
Taide d'un suffixe nominal : en-tabl-ement , ac-corn-é (parasynthétiques nominaux).
Nous allons étudier chacune de ces quatre formations.
§ 192. — Particule et verbe (remettre).
La particule est un adverbe ou une préposition prise adverbialement; elle modifie
signification du verbe en y ajoutant l'idée ou la nuance d'idée qui lui est propre : battr^
abattre, combattre, débattre, rabattre; — mettre : commettre, démettre, permettre, soumt
tre, etc.; — porter : apporter, comporter, emporter, supporter, etc.; — traiter : maltraitt
§ 193. — Particule et nom (malheureux, arrière-cour, pourboire).
1° La particule est un adverbe. Tantôt il y a simple juxtaposition avec particule séparabl]
comme dans malheureux, bienportant, ou avec particule inséparable, comme dans déshonnêl
déloyal, désunion; tantôt il y a ellipse, et par suite composition, comme dans avant-bn
avant-scène, arrière-neveu, arrière-plan, contre-coup, surabondance.
2" La particule est une préposition. Il y a toujours, dans ce cas, une ellipse qui se place
entre l'article et le substantif composé : un à-compte est « ce qui est donné à compte » : 1§
contrepoison est « ce qui est, ce qui sert contre le poison ».
Nous reparlerons plus loin des composés (§§ 201, 202); pour les juxtaposés, voir § 17|
§ 194. — Parasynthétiques verbaux.
Les parasynthétiques verbaux sont formés à l'aide d'une particule et un nom auxquels
s'ajoute une terminaison verbale. Ils offrent ce caractère remarquable d'être le résultat d'ui
composition et d'une dérivation agissant ensemble sur un même radical, de telle sorte (\i
l'une ou l'autre ne peut être supprimée sans amener la perte du mot. De barque on tire ei
barguer, débarquer, sans qu'on ait eu besoin de créer embarque, débarque ou barquer.
La formation des parasynthétiques verbaux est soumise à quelques lois générales.
1° Constatons d'abord que, dans la création des verbes nouveaux, la langue comment
volontiers par le participe passé : enrubanné, ensoleillé, ont précédé enrubanner, ensoleille^
quelquefois le participe passé existe seul avec valeur de participe ou simplement d'adjectil
accorné, suranné.
Les substantifs produisent, en général, des verbes de la P" conjugaison : balle : déballe^
emballer; — bouche : déboucher, emboucher ; — caisse : encaisser; — col : accoler, décoler;
genou : agenouiller ; — ligne : aligner ; — merveille : émerveiller ; — nuit : anuiter ; — oi
désosser; — pâte : empâter; etc. Quelquefois, alors même qu'il existe un verbe formé
dérivation simple du substantif, le composé peut être regardé comme parasynthétique
charge : charger, décharger; — plume : plumer, déplumer. On trouve, mais rarement, à\
parasynthétiques verbaux de la IP conjugaison, tirés de substantifs, et ils sont de formatic
ancienne : bout : aboutir; — brute : abrutir ; — corne : racornir; — hure : ahurir; — orgueil
enorgueillir ; — ferre ; atterrir.
Quelle est la valeur de la particule et du suffixe dans ces parasynthétiques? La teri
naison donne l'idée verbale de « mettre, rendre, faire », si le composé est un verbe actif;
« être, venir », peut-être aussi de « devenir », si c'est un verbe neutre, et la particule précii
cette idée en indiquant le rapport de ce verbe « mettre, rendre » ou « être » avec le s\ih\
tantif. Embarquer, débarquer, s'analyseront donc : mettre (=er) en (=em-) ou hors de (= dé
barque. Atterrir, verbe neutre, sera : venir (=ir) à (=:at) terre; atterrer : verbe actif, mettre
(=er) à (=at) terre. Donc la particule dans ces parasynthétiques n'est pas un adverbe, mai^
une préposition. Elle s'adjoint à un substantif qui lui sert de complément, et son complé-
ment reçoit, avec la terminaison verbale du suffixe, l'unité de forme et l'unité d'idée.
2° Les adjectifs donnent généralement des verbes de la IP conjugaison : bâtard : abâ-
tardir; — baub (anc. franc.) : ébaubir; — bel : embellir — doux : adoucir ; — frais : rafraî-
chir; — moindre : amoindrir; — noble : anoblir; — rond : arrondir; — sou7'd : assourdir;
ÉTUDE DES DIVERSES PARTICULES, DANS L'ORDRE ALPHABÉTIQUE 81
- etc. Moins nombreux peut-être sont les verbes de la V conjugaison formés d'adjectifs :
haud : échauder ; — court : écourter; — fol : affoler; — gai : égayer; — long : allonger; —
ire : empirer; — sot : assoler; — etc.
Ici encore, la particule est une préposition : enrichir est « mettre en riche, en l'état de
iche ». Mais elle présente dans ces verbes formés d'adjectifs un sens moins précis que dans
;s verbes formés de substantifs, parce que l'adjectif passant à l'état de substantif devient
ne sorte de nom abstrait, et que le rapport exprimé par la préposition est moins net quand
détermine un nom abstrait que lorsqu'il détermine un nom concret.
Ces composés formés d'adjectifs ont donc la valeur factitive. Toutefois certains d'entre
Lix, surtout les verbes en ir, ont une tendance à devenir neutres, c'est-à-dire qu'ils s'em-
loient absolument : rajeunir est aussi bien « devenir » que « rendre jeune » ; enlaidir est
gaiement « devenir » et « rendre laid ».
3° Quelques composés enfin, ceux où entre la particule é, sont d'une analyse plus déli-
ite : émousser, c'est « rendre mousse de (pointu) ». La particule ajoute au mot l'idée de
état antérieur, par opposition à l'état actuel qu'indique le composé.
§ 195. — Parasynthétiques nominaux.
Les parasynthétiques nominaux, c'est-à-dire les mots composés d'une particule et d'un
om joints à un suffixe nominal, sont moins nombreux que les parasynthétiques verbaux,
itons parmi les substantifs : accoinçon, déshérence, écoinçon ou écoinson, effûtage, embellie,
mbranchement, embrasure, empaumure, emplacement, encadrure, etc. ; parmi les adjectifs ou
articipes adjectifs : effronté, embesogné, empenaillé, englanté, engrèlé, enjoué, éploré, for-
mé, sous marin, souterrain, etc.
§ 196. — Étude des diverses particules, dans l'ordre alphabétique.
Nous prenons les particules dans leur forme primitive et étymologique, de manière à
uivre plus facilement le développement en français.
1. Ab (ou abs, a) a disparu en tant que préposition dans les langues romanes et ne se
Btrouve plus qu'en composition : aveugle de *aboculus, avorter de abortare, et son dérivé
vorton.
2. Ad (par assimilation ac, af, ag, al, ap, ar, as, at, a) a formé un très grand nombre
e mots. Cette particule perdait régulièrement en ancien français son d devant les mots
ommençant par une consonne ou une voyelle : mais le désir de faire paraître l'étymologie
5 502) a ramené ce d soit sous sa forme primitive, soit sous sa forme assimilée. Abaisser,
battre, apercevoir, etc., ont conservé la vieille orthographe.
Ad et un verbe. Outre de nombreux composés latins qui ont passé au français, comme
cquérir, adjoindre, apporter, etc., il y a une foule de composés nouveaux : abaisser, abattre,
ffaiblir, apercevoir, assaillir, attirer, etc. La particule ajoute au simple une idée de direc-
LOn vers un lieu déterminé. En ancien français, ad avait en outre une valeur augmentative :
emplir, « remplir jusqu'au bord » ; mais là encore l'augmentatif n'indique autre chose que
idée d'une limite atteinte.
Ad et un substantif. La particule se combine avec un complément de manière à former
ine locution adverbiale ou adjective qui prend, par ellipse, la valeur d'un substantif : être
bandon et, elliptiquement, un abandon; être à guet, un aguet; de même acompte, affût,
plomb, appoint, à-propos.
Ad avec un substantif ou un adjectif forme des parasynthétiques verbaux (§ 194).
Ad forme peu de parasynthétiques nominaux : accoinçon, appontement (§ 195).
3. Ante (ahti dans anticipare), ne se retrouve que dans des composés transportés du
atin au français : ancêtre de antecessor, antan de *anteannum. A côté de ante a dû exister
e comparatif * antius représenté par Tanc. franc, ains, que Ton retrouve dans aîné (anc.
ranc. ainsné).
Ante, dans le latin populaire, a donné abante, avant, qui s'ajoute aux substantifs en
DICT. FRAiNÇ. f
82 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
qualité d'adverbe : avant-coureur, avant-garde, avant-main, etc. ; en qualité de préposition :
avant-main, etc.
4. Bene et maie, particules séparables, formaient en latin des juxtaposés dont quelques-
uns ont passé en français par le latin ecclésiastique : bénir, benêt. Ils ont servi à créer en
français de nombreux juxtaposés : bien-aimé, bienfaiteur, bienveillant, maladroit, malappris,
malfaisant, maudire, maussade, etc.
5. Bis est passé en roman sous les formes bes, ba, ber, bar ; dans certains mots, bes a
été remplacé par bis par souvenir du latin. Cette particule a son sens étymologique de « deux
fois, doublement », dans besas, besaigre, besaiguë, bisaieul (anc. franc, besaiol), biscuit (anc.
franc, bescuit), brouette pour berouette. L'idée de dualité amenant à celle de séparation,
de déchirement, et par suite à celle de peine et de mal, bis a une valeur péjorative dans
bagou, balafre, balèvre, barbouquet, barlong, berlue, bévue, bistourner {anc. franc, bestourner).
6. Ca, cal, cali, coli, chari, sont les différentes formes d'un suffixe d'origine obscure et
propre au français et au provençal. Il a en général une valeur péjorative : cabosser, calem-
bour, calembredaine, califourchon, camouflet, charivari, colimaçon (normand calimachon).
7. Contra, rare en latin en tant que particule composante, a pris en roman une grande
extension, et, comme cette particule est séparable, elle forme de nombreux composés avec
des verbes ou avec des substantifs. Contre en composition présente divers sens : tantôt il
éveille l'idée d'une action opposée à une autre : contredire, contrepoison; tantôt une idée
d'échange, de retour : contre-balancer ; tantôt l'idée d'une chose située en face d'une autre :
contre-allée, contresigner : tous sens d'ailleurs qui se ramènent à ceux du latin contra.
Contre se combine avec des verbes : contre-balancer, contresigner, contrevenir.
Contre se combine avec des noms, soit en qualité d'adverbe : contre-allée, contre-coup,
contremarche, contre-rôle, etc. ; soit en qualité de préposition : contrepoison, contresens, à
contre-cœur, etc.
8. Cum (com, con, col, cor, co) présente un développement opposé à celui de contrs
Fréquent en latin, il est devenu d'un emploi rare en français. Dans les composés français
il se joint aux verbes en ajoutant à l'idée qu'ils expriment celle de réunion : combattr^
compromettre, « engager avec soi », correspondre. Parfois il n'a guère qu'un sens augmeï
tatif : complaindre, contourner, etc. Il se joint aussi en qualité d'adverbe aux substantifs'
compère, confrère. Copain pour compain est, comme compagnon , un parasynthétique de
l'époque romane primitive, cumpanio (§ 538). Les parasynthétiques verbaux sont très
rares : confronter (§ 194). Quant à concentrer, il doit être d'origine savante.
9. De indique en latin éloignement d'un point de départ, et figurément cessation, priva-
tion. Parfois il indique l'achèvement d'une action, par suite son intensité. En dehors des
rares mots latins composés avec de qui ont passé en français, comme dauber de dealbare,
demeurer de demorare, désirer de desiderare, dorer de deaurare, etc., les nouveaux com-
posés sont rares; car cette préposition, comme nous l'avons vu (§ 187), a été chassée par
dis ; citons toutefois débattre, déchoir, degré, demander.
10. Dis indiquant séparation, division, et par suite négation, aboutit aux mêmes signi-
fications que de; de là la confusion qui s'établit entre les deux particules, à l'avantage de
dis (§ 187). Cette dernière particule, passée en français sous la forme des, dé, a formé des
composés très nombreux :
Avec des verbes : décharger, déloger, démembrer, déshériter, etc.
Avec des noms : dégoût, déloyal, désagréable, désarroi, désastre, déshonneur, désobli-
geant, etc.
Les parasynthétiques verbaux sont très nombreux : débarquer, défroquer, dégainer,
dégauchir, déniaiser, etc. (§ 194).
Il est à remarquer que, "dans les mots de formation populaire qui ont conservé le de latin,
le français a de avec e mi-muet : degré, demander, demeurer, excepté désirer qui a été rap-
proché de la prononciation latine de desiderare. Il en est de même des composés avec di,
qui, ne reprenant pas la particule dis, ont passé en roman à l'état de simples : demi de
dimidium, mais déluge de diluvium.
11 ne faut pas confondre les composés précédents avec ceux où la préposition de est
ÉTUDE DES DIVERSES PARTICULES, DANS L'ORDRE ALPHABÉTIQUE 83
inie à des substantifs pour former de véritables adverbes : debout, ni avec ceux où elle se
oint à un adverbe pour en former un nouveau : dehors, dessous, dessus. Derrière est en
'éalité de-rière et devrait se prononcer ainsi et non dè-rière.
11. E, ex indique en latin extraction, éloignement, privation. Un petit nombre de com-
)0sés latins ont passé en roman, mais en modifiant la voyelle initiale trop peu sensible :
imendare, amender. La langue a remplacé e par ex, et tous les nouveaux composés sont
brmés à l'aide de ex sous la forme es, é :
Avec des verbes : échanger, échauffer, émouvoir, éprouver, etc.
Avec des substantifs : échantignolle, échenal, etc.
Les parasynthétiques verbaux sont nombreux : écorner, égrener, éparpiller, époumon-
ler, etc. {§ 19-i).
12. Foris, devenu en français fors, hors, est inconnu en latin comme particule de com-
)Osition. On le trouve dans quelques expressions comme forbannir, forcené, for clore, for-
aire, forjeter, forligner, formariage, formuer, fourvoyer, hormis. Faubourg, faufiler, faux-
narcher sont des altérations de forsbourg, forsfiler, forsmarcher.
13. In a passé en français sous les formes en, em. A côté des mots pris du latin, comme
nceindre, enclore, enflammer, enfler, enseigner, emplir, emploxjer, etc., il a formé de nou-
eaux composés soit avec des verbes : enfermer, etc., soit avec des noms, en qualité de
•réposition : embonpoint, en cas, endroit, entrain, etc. On trouve aussi des parasynthétiques
erbaux : embaumer, endimancher, englober, enrouler, etc. (§ 194), et des parasynthétiques
lominaux : encablure, encolure, entablement, etc. (§ 195).
1-4. In négatif se joignait en latin surtout à des adjectifs pour leur donner une valeur
légative, plus rarement à des substantifs. Quelques composés latins ont passé en français :
nceinte de incinctam, enfant de infantem, ennemi de inimicum, etc. ; mais in, comme élé-
aent de composition, n'a point passé en ancien français ; il a pris au contraire un déve-
oppement considérable dans la langue savante (§ 275).
15. Inde, adverbe qui a remplacé de bonne heure dans le latin populaire ex eo, ex illo,
passé en français sous les formes en, em, et se retrouve dans quelques verbes composés :
nfuir, enlever, entraîner, emmener, emporter.
16. Inter, passé en français sous la forme entre, a servi à créer des composés très
lOmbreux, qui, pour le sens, se divisent en deux séries distinctes. En effet, entre indique le
apport qui existe entre deux ou plusieurs choses dont l'une est en contact avec le milieu de
autre. En outre, entre signifie aussi « au milieu de ». Mais, de plus, le milieu étant la moitié
e l'espace parcouru, entre a encore le sens de « à demi ». De là trois séries de composés
erbaux : verbes réciproques : s'entre-assommer, s'entre-battre, s'entre-déchirer, etc. ; verbes
ctifs dans lesquels entre a le sens de « au milieu de » : entrecouper, entre-croiser, entre-
mêler, etc. ; verbes actifs oij entre signifie « à demi » : entre-bâiller, entre-clore, entr'ou-
rir, etc.
Entre se combine avec des noms soit comme adverbe : entrebas, entre-cours , entre-
emps, etc., soit comme préposition : entr'acte, entre-colonne, entrecôte, etc.
Il ne paraît avoir formé qu'un seul parasynthétique : entre-coionnement (§ 195).
17. Minus a donné une particule séparable moins, qui se trouve dans moins-value, et une
articule inséparable mes, nié, qui se combine avec des verbes : mécontenter, méfaire, mé-
riser, mésestimer, etc. ; avec des noms : mésaise, mésaventure, méchant (anc. franc, mes-
heant)., mécontent, mécréant, mégarde.
18. Non, particule séparable, se joint à des substantifs et à des infinitifs pris substanti-
ement, ou à des adjectifs : nonobstant, non-pareil, non-sens, non-valeur, nonchaloir, noncha-
int (d'où nonchalance).
19. Ob n'existe que dans quelques mots passés directement du latin au français : occire
e occidere, oublier de "oblitare tiré de oblitus, usine de oficina, etc.
20. Per a la forme par dans les mots de formation populaire. Les verbes composés qu'il
3rmait étaient très nombreux en ancien français, et dans ces composés il signifiait « jus-
u'au bout » : jiarachever, parfaire, par four air, etc., sont des débris de ces nombreuses
ormations. Il se construisait aussi en ancien français avec l'adjectif et un autre adverbe pour
84 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
lui donner la valeur d'un superlatif; il en est resté une trace dans l'expression : c'est par troj.
fort (§ 589).
21. Post n'existe comme particule composante que sous la forme *postius,fiMis,que roi
retrouve dans puîné (anc. franc, puisné).
22. Prae n'existe, lui aussi, que dans quelques mots passés directement du latin ai
français : prêcher de praedicare, jjréséance de praesidentia, prêter de praestare, prévoir d
praevidere et pj^évôt de praepositus.
23. Pressum, participe passé du verbe latin premo, a été pris adverbialement dans 1
latin populaire; il s'est combiné avec ad, d'où après, qui forme quelques noms composé
(§ 201). Combiné avec la conjonction que, il forme l'adverbe presque.
24. Pro, devenu en français pour, se trouve dans p)our suivre, pourvoir, etc., passé
directement du latin au français, et dans des composés nouveaux : j^our chasser, pourparle
(devenu substantif). Dans pourfetidre et pourpoint, il y a eu confusion de sens avec per.
Pour est adverbe dans pourtour, profil, qui est d'origine sans doute italienne {cf. l'am
franc, porfil, pourfil); préposition dans pourboire.
25. Re marque en latin soit le rétablissement dans le premier état, soit l'augmentatior
soit la rétrogradation, soit l'opposition, soit enfin la réciprocité. Il a conservé tous ces sen
en français : racheter, recourber, refaire, reluire, repousser, retourner. Il existe un certai
nombre de verbes composés avec la préposition à qui, combinés avec re, ont ra comme sy
labe initiale : rabougrir de abougrir, rapetisser de apetisser; sous l'influence de ces compost
réguliers, la particule re est devenue dans beaucoup de mots ra : rafraîchir, rassasier-
ravauder, etc.
La langue populaire fait un emploi abusif de re : elle en affaiblit ou efface complètemer
la valeur dans un grand nombre de composés qui n'expriment plus une idée autre que cell
du simple : rapjjroprier, rassortir, récurer, remplir, renforcer, rétamer, etc., pour appn
prier, assortir, etc.
Cette particule se présente tantôt sous la forme re : recevoir, tantôt sous la forme ré
réjouir. La forme ancienne est re, qui élidait l'e devant une voyelle : raccourcir, rapprendr
Ré ne devrait se trouver que dans les cas oîi re précédait des verbes composés avec la part
cule es : récurer (de escurer), réjouir (anc. resjouir)\ mais, sous l'influence de la prononcif
tion latine, ré a été substitué à re dans un certain nombre de mots, soit anciens, soit noi
veaux, commençant par une voyelle, afin d'éviter l'élision qui effaçait trop la particule
réajourner, réappeler, réunir, etc. De là parfois dans la langue de véritables doublets, cornu
recréer, récréer; reformer, réformer, Tun étant le composé français re -\- créer, former, l'autij
le mot latin recreare, reformare. On conçoit qu'il y ait eu parfois hésitation, et que, quar
un composé de ce genre présentait deux sens très différents, comme repartir, on ait mar([i
cette différence en assignant re à l'un des doublets et ré à l'autre. A plus forte raison s'e;
plique-t-on ainsi l'existence de formes différentes pour des mots strictement apparentés
rebelle et rébellion, refuge et réfugier, rouvnr et réouverture, etc.
26. Se, particule inséparable en latin, n'existe que dans quelques mots passés dir^
tement du latin au français : séduire de seducere, sevrer de *seperare, sûr de securura, .
27. Sine, devenu sans, n'existe que dans des composés nominaux où il joue le rôle i
préposition (§ 201).
28. Sub, devenu sou, se, n'existe que dans des mots passés directement du latin :
français : sourire, secouer, secourir, séjourner, semondre, etc. Sub, dans beaucoup de con
posés, a été chassé par subtus.
29. Subtus sous la forme sous a remplacé subter comme adverbe et comme prépositio
Il se combine avec des verbes : soubattre, souligner, soupeser, etc., et avec des substantif,
des adjectifs en qualité d'adverbe (§ 202) et de préposition (§ 201).
30. Super devenu sur exprime une idée de superlatif dans : surajouter, surbaisser, su\
charger, surchauffer , surenchérir, etc. Il se combine comme adverbe avec des substanti
(§ 202) et donne un parasyn thé tique nominal : surnaturel, sur le modèle duquel a sans dou
été créé surhumain (§ 195).
31. Sursum ou susum est devenu en français sus, qui s'emploie seulement coma
COMPOSITION AVEC GÉNITIF 85
verbe dans quelques expressions : susdit, susénoncé, etc., formes qui sont d'ailleurs plutôt
)rigine savante.
32. Trans est devenu tra et iré dans traduire, traverser, travers, mots transportés du
;in, et trébucher, tressaillir, etc. Le sens de la particule dans ces composés est celui de « à
ivers, jusqu'au bout », et, par extension, « beaucoup, fort ».
33. Ultra, devenu outre, se trouve dans l'ancien français outrecuider [à" où outrecuidance),
trépasser, outrepeser. Il figure aussi dans quelques locutions juxtaposées en qualité de
éposition.
34. Vice se combine en latin avec les substantifs : vice-praefectus. Le français a imité
tte tournure : de là les composés demi-populaires anciens vicomte, vidame et les composés
mi-populaires plus récents vice-amiral, vice-consul, vice-roi, etc.
III. — COMPOSITION PROPREMENT DITE
§ 197. — Division et classement.
La composition proprement dite repose sur l'ellipse (§ 171). Les formes qu'afl'ecte l'el-
>se sont très diverses, et, par suite, très diverses sont les sortes de composition. Nous
Ions les passer en revue, en commençant par les plus simples, celles qui se rapprochent
plus de la juxtaposition, pour finir par les plus compliquées.
§ 198. — Apposition.
Au plus bas de l'échelle de la composition se trouve Yapposition. Celle-ci est plus qu'une
xtaposition, car elle a pour effet de modifier la nature de l'un des substantifs, celui qui
t apposé, en le réduisant au rôle d'attribut : chou-fleur s'analyse en chou qui est fleur;
ef-lieu, en lieu qui est chef.
Le latin n'a guère développé l'apposition ; on n'en peut guère citer comme exemples
le arcus ballista, devenu arbalète; mus araneus, d'où musaraigne, d'après un féminin mus
'anea. Aussi les composés par apposition sont-ils rares dans la vieille langue ; ils sont, au
intraire, très nombreux dans le français moderne :
1° Le déterminant précède : aide-major, chef-lieu, maître clerc, maîtresse femme, mère
itrie, tambour-maître , etc.
2° Le déterminant suit : bateau-mouche, betterave, biens-fonds, café-concert, carte-lellre,
lafouin, chêne-liège, chou-fleur, chou-rave, commissaire-priseur, compère loriot, cornemuse,
mtenant-colonel, mar tin-pêcheur, pierre ponce, sabre-baionnette, etc.
On pourrait centupler cette liste, sans épiiiser la richesse de cette composition plus
vante que jamais, surtout dans la terminologie des métiers, celle des sciences et celle de la
[•esse. Toutefois, il est souvent difficile d'affirmer que' certains de ces composés sont for-
tes par apposition; il est possible que le second terme soit un simple adjectif, par exemple
V[\s papier brouillard, ou complément du premier, par exemple dans café-concert, roman-
•uilleton (§ 200).
§ 199. — Composés dépendant de l'apposition.
A l'apposition se rattachent diverses séries de noms composés :
1° Des composés qui désignent un objet par un nom propre le personnifiant et y joignent
ir apposition un nom commun qui le qualifie : Colin-maillard, Colin-tampon, Martin-bâton,
'arie-salope, etc.
2° Les expressions honorifiques, telles que Son Excellence le ministre. Sa Majesté le
n, Sa Sainteté le pape, etc. Les combinaisons des noms propres avec Monsieur, Madame,
c, où l'apposition se réduit à une simple juxtaposition : Monsieur Alphonse, Madame
ernelle.
§ 200. — Composition avec génitif.
Le génie de la langue a paru jusqu'ici contraire à ce procédé de formation d'après lequel
second nom dépend du premier par ellipse de la préposition. Voici les mots qui présentent
86 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
ou qui paraissent présenter cette construction : abri-vent, banlieue, banvin, blanc-Rhasis, cam-
pcrche, champart, chanlatte, fourmi-lion, orfèvre, terre-plein, timbre-poste, timbre-quittance.
Est-ce assez pour pouvoir affirmer que nous possédons la composition avec génitif? Peut-
être; en tout cas, elle existe en germe. Et si l'on considère les nombreuses formations ana-
logiques, telles que maison Pierre et compagnie, librairie Delagrave, etc.; la composition par
apposition, plus riche encore; la composition avec les noms de couleur, d'un usage tout
aussi populaire; si l'on remarque que ces divers procédés de formation, grâce à leur ressem-
blance extérieure et à l'oubli des constructions anciennes, tendent maintenant à se con-
fondre dans une même construction ; si l'on ajoute à cela l'imitation anglaise, il ne paraît pas
invraisemblable que la composition avec génitif doive profiter de toutes ces circonstances
pour prendre racine dans la langue.
§ 201. — Composition du type ACOMPTE, POURBOIRE.
Les composés français de ce genre ont été, pour la plupart, adverbes ou locutions
adverbiales avant de devenir substantifs, et sont formés de différentes prépositions.
A : abandon, acompte, acoup, adieu, alentour, aloi, amont, aplomb, appoint, à-propos,
atout, aval, averse.
Après : après-dîner, ap)rès-midl, après-souper, etc.
Arrière : arrière-main.
Avant : avant-main, avant-scène.
Chez : ckez-soi.
Contre : contrepoison, contresens, contre-temps, contrevent, etc.
De : débonnaire ( = de bonne aire).
En : embonpoint, en-cas, endroit, en-tout-cas, entrain, etc.
Entre : entr'acte, entrecuisse, entregent, entreligne, entremets, entresol, etc.
Fors, hors : faubourg, kors-d'œuvre, etc.
Outre : outremer.
: Par : pardessus, piar terre, etc.
Sans : sans-cœur, sans-gêne, sans-souci, etc.
Sous : sous-œuvre, sous-seing, etc.
Sur : swylus, surpoint, surtout, etc.
§ 202. — Composition du type ARRIÈRE-COUR.
Dans les composés de ce genre, l'ellipse est très apparente : le composé arrière-cour
s'analyse en : cour qui est arrière ou cour à' arrière. Le rejet du substantif après l'adverbe
est conforme au principe général de la composition ancienne, qui place d'ordinaire le déter-
minant avant le déterminé. Dans quelques-uns de ces composés, le substantif, par une sorte
de syllepse, au lieu de représenter l'objet entier qu'il désigne, n'en représente qu'une partie,
celle que précisément détermine l'adverbe : ainsi avant-bras, arrière-bouche, etc., qui signi-
fient non le bras, la bouche, mais la partie du bras, de la bouche qui est avant ou qui est
arrière.
Arrière : arrière-ban, arrière-bouche, arrière-neveu, etc.
Avant : avant-bras, avant-garde, avant-main, avant-port, etc.
Contre : contre-allée, contre-amiral, contre-coup, etc.
Entre : entrebande, entrebât, entre-temps, où entre a le sens de « par le milieu » ; entrée-
cours, le sens de réciprocité; entre- fin, entre-large, celui de « à demi ».
Par : parclose, par fin (archaïque).
Sous : sous-bail, sous-lieutenant, sous-préfet, etc.
Sur : sur bande, surpoids, etc.
§ 203. — Composition du type COLPORTER.
Le latin possède des juxtaposés formés d'un verbe et d'un complément : manumittere,
crucifigere, animadvertere, etc. Le français a développé cette composition; mais, par la
COMPOSÉS AVEC L'INDICATIF 87
hute des flexions, ce qui était juxtaposé en latin est devenu naturellement composé. Manu-
enere s'explique par la syntaxe latine ; maintenir ne peut s'expliquer par la syntaxe fran-
aise ; il faut y voir une ellipse. En fait, le substantif est devenu une sorte de radical, dont
3 verbe seul détermine le rôle dans la composition.
Citons comme composés de ce genre : billebarrer, blanc-poudré, boursoufler, bousculer,
aillebotter, champlever, chantourner, colforter, court-mancher, culbuter, houspiller, mor-
bndre, saupoudrer, vermoulu, etc.
§ 204. — Composés du type PORTEFEUILLE.
Cette composition, très riche et très vivante, présente un intérêt particulier par la nature
ie ses éléments.
Trois hypothèses peuvent être émises sur la nature de l'élément non nominal : celles
.'un radical verbal, d'un impératif ou d'un indicatif. La théorie qui voit dans porte àe por-
efeuille un simple radical verbal n'est pas soutenable. Quelle est, en eff"et, la notion que
irésente un radical? C'est celle d'une action vague et indéterminée. Or, dans nos composés,
ommele second élément est très souvent un régime, le premier élément verbal ne peut pas
irésenter une idée générale d'action, mais au contraire l'idée d'une action qui s'exerce sur
[n objet; le verbe ici sort de l'abstraction pour entrer dans la réalité vivante ; il faut donc
voir absolument une fonction déterminée du verbe, un mode particulier. Quel est ce mode?
Comme les quatorze quinzièmes des composés 4e ce genre sont formés de verbes de
al" conjugaison au singulier avec complément sans déterminatif, tels que portemanteau,
ire-botte, garde-manger, etc., on est porté au premier abord à croire qu'on a aff'aire ici au
Qode indicatif. Mais on est forcé de reconnaître que l'élément verbal a été à l'origine un
mpératif, 2* personne du singulier, pour les raisons suivantes :
1° Les noms traduisant dans le latin du moyen âge des noms français correspondants
(résentent presque sans exception l'impératif, et cela dès le ix" siècle : tenegaudia (porte-
oie), portaflorem (porte-fleur), portapoma {'porte-pomme), etc.
2° Dans certains composés de l'ancien français, l'impératif est indiscutable : Jehan
loi Veau, Martin Boi vin, Martin clo mes oeulz, Uguignon fai mi boire, etc. ; boi, clo et fai sont
les impératifs.
3° L'impératif est visible dans une foule de locutions de la langue moderne, comme :
m ne m'oubliez pas, un pensez à moi, un revenez-y, un venez-y voir, un rendez-vous,
A° De même certains composés latins, usités encore aujourd'hui, présentent l'impératif :
ac-simile, factotum, nota bene, salva nos, vade-mecum.
5° Une dernière raison en faveur de l'impératif, est que le régime vient après le verbe.
Dr cette construction, qui apparaît dès les premiers temps de la langue, n'est possible qu'au-
ant que le verbe est à l'impératif, parce que, dans la syntaxe primitive du français, les
•égimes suivaient le verbe à l'impératif et le précédaient à l'indicatif.
§ 205. — Composés avec l'impératif.
On a donc commencé par créer ces composés avec l'impératif. Outre les exemples que
[lous venons de citer, l'impératif est évident dans les composés suivants, qui ne peuvent
5'expliquer que par un impératif suivi d'un vocatif : grippe-minaud, (à) saute-mouton, bêche-
Lisette, morgeline, etc. Rappelons aussi certaines expressions familières où la formation avec
'impératif se laisse prendre sur le fait : fouette cocher! va comme je te pousse! en veux-tu,
n voilà!
§ 206. — Composés avec l'indicatif.
Cette composition avec l'impératif, aussi vieille que la langue et encore en pleine
LCtivité, a pour caractère essentiel d'être une création spontanée, qui ne se raisonne pas et
ie fait par une intuition synthétique. Aussi, quand le peuple veut analyser ces formations,
)ar cela même qu'il substitue l'analyse à la synthèse, il ne se trouve plus dans la situation
l'esprit qui les a inspirées jadis, et il ne les comprend plus. Il les reprend avec des erreurs,
88 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
et tout le premier se trompe sur son œuvre. Demandez à quelqu'un de vous expliquer ce que
c'est qu'un revenez-y, son premier mouvement sera de définir : « ce qui engage à revenir »;
le nom propre Boileau, où l'impératif est incontestable, repris par l'analyse, devient « qui
boit de l'eau ».
Et cette analyse logique, qui tend à substituer la signification de l'indicatif à celle de
l'impératif, se trouve singulièrement aidée par la confusion grammaticale du français entre
l'impératif et l'indicatif de la V conjugaison, les quatorze quinzièmes des composés verbaux
appartenant à celle-ci.
De là deux forces qui agissent pour former ces composés : l'une, la force primitive qui
les a créés à l'origine avec le verbe à l'impératif, et qui, toujours existante, est encore en
pleine activité ; l'autre postérieure, la force analogique, qui imite et applique aveuglément,
sans se soucier des erreurs, les formes dues à la première. L'une crée les composés où l'im-
pératif laisse encore visible le dialogue ; l'autre donne ceux où le verbe n'exprime plus que
l'action pure et simple, et se réduit au présent. Cette création avec l'indicatif s'est faite de
bonne heure; on trouve déjà en ancien français fait-pain, mal le vaut, tieiit le vent, etc.,
comme sobriquets; dans la langue moderne, comment expliquer autrement que par l'indi-
catif abat-jour, meurt-de-fain, tord-boxjaux, etc.? Les deux forces coexistent donc depuis
longtemps et luttent encore aujourd'hui entre elles.
§ 207. — Classement de ces composés.
Pour classer ces composés, nous supposerons qu'ils renferment tous un impératif, et
l'ellipse y sera triple, suivant les trois personnes du discours :
i° C'est l'objet qui parle.
2° C'est à l'objet qu'on parle.
3° C'est de l'objet qu'on parle.
Ces trois sortes d'ellipses sont naturelles et instinctives.
Par une métaphore hardie, l'esprit amène l'objet, lui parle, le fait parler ou imagine ui
interlocuteur avec lequel il en parle, et, de ces dialogues spontanément conçus, d'une manièrj
consentie ou non, il ne reste que l'écho lointain dans la forme verbale du composé.
§ 208. — Composés de la l^e personne.
Ici l'objet est supposé parler, et il y a ellipse de « ce qui dit ». Les composés de ce geni
sont rares : ne m'oubliezpas (nom du myosotis), laissez-passer, boit-tout.
§ 209. — Composés de la 2^ personne.
Ici on s'adresse à l'objet, et il y a ellipse de « ce à quoi on dit ». Les composés de ce
genre sont les plus nombreux :
Tantôt le verbe est accompagné d'un régime direct : abaisse-langue, allume-feu, attrape-
nigaud, brise-lames, cache-corset, casse-tête, chauffe-linge , coupe-fil, croque-mort, cure-
oreille, fesse-mathieu, gagne-pain, garde-barrière, grippe-sou, hache-paille, licol, passepoil,
perce-neige, pèse-vin, portemanteau, pousse-café , prête-nom, remue-ménage , ronge-maille,
tournevis, etc.
Tantôt le verbe est accompagné d'un complément indirect : boute-en-train, chie-en-lit,
croque-en-bouche, meurt-de-faim, pince-sans-rire, touche-à-tout, vol-au-vent, etc.
Tantôt le complément est un adverbe ou un adjectif, un substantif ayant valeur d'ad-
verbe : boute-hors, chasse-avant , court-vite, gagne-petit, haie-avant, mâche-dru, passavant,
passe-debout, trotte-menu, vaurien, etc.
Tantôt le verbe est accompagné d'un substantif au vocatif, soit masculin : cauchemar,
claquebois, grippeminaud, etc. ; soit féminin : bèche-lisette, chausse-trape, trousse-barre, etc.
Tantôt il y a double impératif: chante-pleur e, chassez-déchassez, passe-passe, tire-laisse,
tournevire, va-et-vient, etc.
COMPOSES IRREGULIERS 89
§ 210. — Composés de la 3e personne.
Ici il est question de Tobjet, et il y a ellipse de « ce à propos de quoi on dit ».
Tantôt le verbe a un régime direct : baisemain, boute-selle, casse-cou, couvre-feu, mange-
tout, rendez-vous, etc.
Tantôt il a un régime indirect : saute-en-barque.
Tantôt il a un infinitif pour complément direct : venez-y-voir.
Tantôt il est accompagné d'un adverbe : 'passe -par tout, revenez-y.
Tantôt il est avec un substantif au vocatif : coupe- faucille, morgeline, marchepied, etc.
§ 2H. — Du genre de ces composés.
Les composés précédents sont essentiellement adjectifs. Mais ces adjectifs peuvent
s'employer absolument, et, alors, comme les composés avec préposition, ils deviennent
neutres quand ils s'appliquent à des choses : un attrape-mouches , un chasse-pierres, etc.,
c'est-à-dire « ce qui attrape les mouches, etc. ». Cependant cette règle ne s'applique qu'à
une classe de composés, celle des composés formés d'un verbe accompagné d'un complé-
ment direct ou indirect, ou d'un adverbe, et, dans cette classe même, elle souffre un certain
nombre d'exceptions. Quelques-uns sont féminins : les uns, comme bouteroue, garde-robe,
parce que les éléments qui les composent se sont soudés, et que, n'étant plus sentis comme
composés, ils prennent le genre de leur terminaison, les autres, comme perce-neige, perce-
pierre, parce qu'on les considère comme des adjectifs pris substantivement, et que, par
suite, ils s'accordent avec les substantifs sous-entendus auxquels ils se rapportent.
Pour les composés formés d'un impératif et d'un vocatif ou de deux impératifs, ils
échappent à cette règle. Dans les premiers, le genre est déterminé par le vocatif, l'objet
étant désigné par le nom qui est au vocatif; l'impératif ne joue que le rôle d'une épithète
qui vient déterminer ce dernier : la bêche-lisette est la lisette que l'on engage ironiquement
à bêcher; le composé ne peut donc avoir que le genre du nom. Dans les seconds, la raison
qui détermine le genre est psychologique. En effet, les composés avec deux impératifs ne
diffèrent des précédents que parce que l'épithète y est double et parce que le nom de l'objet
auquel s'applique la double épithète est sous-entendu. L'objet étant simplement conçu, le
genre du composé dépend donc de la nature de cette conception, de l'aspect sous lequel le
nom se présente à l'esprit. De là les masculins cache-cache, passe-passe , et les féminins
chantepleure, tournevire, virevire.
§ 212. — Adverbes tirés des composés verbaux.
Certaines locutions adverbiales sont tirées de ces composés verbaux, telles que d'arra-
che-pied, à brûle-pourpoint, à cloche-pied, à l'emporte-pièce, à tire-larigot, à tue-tête, etc.
Dans ces adverbes, qui, comme les noms composés, présentent divers compléments,
substantif à l'accusatif, infinitif, vocatif, etc., il est à remarquer que rarement, comme dans
emporte-pièce, le composé existe isolément comme nom; dans la plupart de ces locutions,
l'impératif ne peut se séparer de la préposition.
§ 213. — Composés irréguliers.
Certaines formations échappent à tout classement : ce sont des phrases ou des frag-
ments de phrases que l'usage, en les affublant d'un article, transforme en substantifs,
comme : coq-à-Vâne, dinde, ducroire, faire-le-faut, sauve-qui-peut, etc. D'autres sont encore
inexpliqués, comme brassicourt, éclaboussure, filagor, etc.
Pour les mots comme lendemain, lendit, lierre, luette et abajoue, accoursie et mamour,
voir § 509.
90 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
SECTION QUATRIÈME
LA FORMATION SAVANTE
§ 214. — Généralités.
La formation savante a exercé une action profonde : elle n a pas seulement augmenté
le vocabulaire, mais elle tend de plus en plus à modifier l'aspect même de la langue.
La formation savante est double, latine et grecque. La formation latine date des origines
de la langue, la formation grecque du xvi* siècle. La première a enrichi la langue commune
ou écrite ; la seconde commence à l'altérer. Nous étudions d'abord la formation latine, don
l'action est plus ancienne, plus considérable.
FORMATION SAVANTE LATINE
§ 215. — Vues générales sur la formation latine. — Bas latin.
I
Dans la formation savante latine, il faut distinguer deux courants différents, celui du bas
latin et celui du latin classique. La formation savante latine a commencé dès l'origine même
de la langue. A l'époque où le latin populaire, après la chute de l'Empire, se transformait
librement dans la bouche des populations gallo-romanes, le latin classique se perpétuait
dans le bas latin, instrument des gens lettrés. La langue commune, le roman, était insuffi-
sante pour l'expression des idées philosophiques, scientifiques et morales. Aussi jusqu'au
xvi" siècle la plupart des penseurs ont-ils recours au latin. La langue dont ils se servent a
sans doute beaucoup de rapports avec la langue parlée jusqu'à la renaissance des études sous
Charlemagne; elle est semée de barbarismes et de solécismes. Mais à partir de l'époque
carolingienne, elle se rapproche davantage du latin classique, malgré des différences d
vocabulaire, dues aux différences de milieu et de civilisation. C'est surtout par le bas latin
que, durant tout le moyen dge, pénétrèrent en français les mots savants. Quand la langue i
vulgaire, au ix° et au x" siècle, commença à s'écrire, les clercs firent naturellement entrer dedB
mots latins dans les textes qu'ils composaient, et ils les tiraient du bas latin et non du latin
classique. La cantilône de sainte Eulalie, les poèmes de saint Léger et de saint Alexis en ren
ferment déjà un grand nombre; la chanson de Roland elle-même en contient quelques-uns
Dans les emprunts faits au bas latin, il faut distinguer les emprunts au latin ecclésias
tique, les emprunts au latin scolastique et les emprunts au latin scientifique.
§ 216. — Emprunts au latin ecclésiastique primitif.
I
1
Les emprunts au latin ecclésiastique primitif se divisent en deux classes : une première
comprend certains mots introduits dès l'origine de la langue par les clercs et qui ont ceci de
particulier qu'ils sont mi-populaires, mi-savants; ils sont mi-populaires en ce sens qu'ils ont
conservé à l'accent tonique la place qu'il avait en latin; ils sont mi-savants en ce que ni
les voyelles ni les consonnes qui les composent n'ont subi toutes les transformations pho-
nétiques qu'elles subissent dans les mots populaires. Tels sont les mots âme (anc. franc.
aneme), ange, apôtre, chanoine, martyr, moine, etc.
La seconde classe, beaucoup plus considérable, comprend des mots transportés à diffé-
rentes époques dans la langue, les uns avec leur forme latine, comme agnus, angélus, confi-
teor, credo, gaude, gaudeamus, gloria, magnificat, etc., les autres pourvus d'une terminaison
française : abjection, abnégation, acolyte, anathème, Bible, décrétale, fonts, géhenne, etc.
Beaucoup de ces mots existaient déjà dans le latin classique, mais avaient pris dans le
latin ecclésiastique un sens particulier; ainsi abnegatio, qui avait en latin le sens de refus
était employé dans les écrits religieux avec celui de renoncement à soi-même ; fonts, de
fontes, nous présente de même une signification restreinte à une cérémonie.
ACTION DU LATIN CLASSIQUE 91
§ 217. — Emprunts à la terminologie scolastique.
Les emprunts à la terminologie scolastique sont nombreux. Tantôt ce sont des formules
transportées telles quelles en français : ab hoc et ah hac, accessit, ad hoc, ad hominem, ad
libitum, admittatur, ad patres, ad rem, ad valorem, cancan, campos, déficit, distinguo, ergo,
exeat, hic, in extenso, in extremis, item, etc. Tantôt ce sont des termes de philosophie ou
de droit auxquels on a donné une terminaison française : ailier, annihiler, compréhensible,
conceptualisme, concerner, contingence, corporéité, correctif, correspondre, crédibilité, cura-
telle, différencier, disponible, extravagant, impulsif, inadvertance, individu, intérêt, etc. Tantôt
ce sont des noms de grades, comme baccalauréat, juriste, magister, etc.
§ 218. — Emprunts scientifiques.
Le latin étant non seulement la langue de l'Église et des écoles, mais aussi celle des
savants et des médecins du moyen âge, quelques emprunts de termes scientifiques remon-
tent à cette époque; tels sont les mots abaque, allodial, amalgame, amodier, annate, ano-
malie, etc.
§ 219. — Emprunts de signification.
La langue populaire et la langue savante ne pouvaient vivre côte à côte, séparées par
un mur infranchissable. Il devait arriver que l'une exerçât quelquefois son influence sur
l'autre; telle signification pouvait passer d'un domaine dans le domaine voisin, sous l'empire
de causes diverses. Ainsi poser, de pausare, cesser, a pris le sens de « poser », d'après
le radical pos de certaines formes de ponere. Contracter, de contractus, contrat dans son
sens figuré a emprunté la signification propre de contrahere. Habit, du latin habitus,
« manière d'être, extérieur », puis vêtement, a communiqué ce dernier sens à abiller,
habiller, qui n'avait primitivement que le sens de « mettre en état, préparer ». Un mot peut
quelquefois, à côté de son sens ancien, prendre d'autres significations par retour à l'étymo-
logie dans le latin classique. Tel a été, en ancien français, le mot office, qui, dès que l'on
commença à traduire, prit le sens de « devoir » : Traité des offices de Cicéron. Le sens de
« rythme » pour nombre et celui de « génie bienfaisant » pour démon sont dus à une résur-
rection de significations perdues. C'est ainsi que Pascal, songeant au sens de negare, emploie
nier avec le sens de « refuser » : libre d'octroyer la demande ou de la nier. Définir est quel-
quefois employé dans la langue actuelle avec le sens de «< délimiter, circonscrire », comme
en latin definire. Neveu, par souvenir de nepos, a pris quelquefois le sens de « petit-fils ».
Enfin, tel mot existant déjà en français avec un sens précis, en prend un nouveau, en gardant
sa forme, par importation étrangère : ainsi parade, record, réduit.
§ 220. — Action du latin classique.
A partir de la fin du xiv° siècle, le latin classique commence à le disputer en influence
au latin scolastique. C'est l'époque où Bersuire traduit Tite-Live et verse à pleines mains
dans sa traduction, sous leur forme latine à peine déguisée, les termes de la politique et de
l'administration romaine. Le lexique de notre langue perd dès lors peu à peu ses caractères
originaux pour reprendre ceux du lexique latin. Au xv® siècle la renaissance latine, représen-
tée par les rhétoriqueurs, pour qui l'idéal est de parler latin en français, et au xvi* siècle
les orateurs au style fleuri, à la période cicéronienne, les nombreux écrivains qui préfèrent
recourir au latin, les uns par pédanterie et affectation, les autres par paresse, inondent la
langue de termes nouveaux. Avec la révolution opérée par Malherbe dans la poésie, par
Balzac dans la prose, la phrase latine devient le type sur lequel se moule la phrase française.
En vain Vaugelas interdit la création de mots nouveaux, c'est-à-dire l'emprunt de mots
latins, la formation latine continue sans relâche. L'étude de nos classiques, à cet égard, est
curieuse et instructive. Les écrivains de la seconde moitié du xvii" siècle sont d'autant plus
latins que les sujets qu'ils traitent sont nobles et solennels. La langue de Molière et de la
Fontaine est plus voisine de la langue du peuple, et par suite, on peut vraiment dire, plus
française.
92 TRAITÉ DE LA FORMATION DK LA LANGUE FRANÇAISE
Au xviii" siècle, Timitation latine grandit sous une nouvelle influence : nous voulons parler
de cette tendance à l'abstraction qu'on voit poindre déjà dans la langue du xvii" siècle, et qui, |
de nos jours, a pris une si funeste extension. Les noms concrets sont remplacés par des abs-
traits, les verbes par des noms d'action; de là ce nombre sans cesse grandissant de mots en
ité, en ation, empruntés ou imités du latin. Ainsi de plus en plus la langue française perd
ses caractères propres pour prendre ceux de la langue latine.
§ 221. — Emprunts au latin classique.
Les emprunts au latin classique sont innombrables. Qu'il nous suffise de citer, dans la
lettre A : abject, ablation, abluer, abolition, abominer, abondance, abortif, absorber, absorp-
tion, abstinence, absurde, accéder, acception, acclamer, accumuler, acerbe, acre, adage, adapter,
addition, adhérer, adjonction, administrer, admirer, adopter, adorer, etc.*.
§ 222. — Dérivation. — Caractères généraux.
La dérivation latine a été reprise parla langue moderne presque sous toutes ses formes.
Des suffixes que le latin populaire avait abandonnés, et qui, par suite, étaient restés étran-
gers au français, ont reparu dans notre langue pour y retrouver une nouvelle existence.
Tels sont atoire, ique, isme, iste, etc. Les suffixes latins ont eu ou ont chez nous diverse for-
tune : les uns restent confinés dans un coin de la terminologie scientifique et gardent leur
caractère étranger; tel le suffixe ium servant à former des noms de métaux ou de métalloï-
des : calcium, rubidium, etc. Les autres, grâce à un emploi plus étendu, à une signification
plus générale, ont pénétré plus profondément dans la langue : ainsi alion, iser, ité, atoire,
if, etc. Parmi ceux-ci, on en voit qui s'ajoutent à des radicaux français : centra/ donne centra-
liser, centralisation ; réglementer donne réglementation ; d'autres se fixent aux radicaux latins :
axilla donne axillaire, genus générique. Dans le premier cas, comme dans le second, le
principede formation est le même; iser et ation se combinent avec les radicaux latins (réels
ou fictifs); mais ces radicaux ne se distinguent pas, sous leur formation latine, de la forme,
qu'ils affectent en français : centralisation aurait pu exister en latin sous la forme centrali-
satio, ionis.
Il peut arriver aussi que le radical subisse une sorte de restauration latine quand il esl
pourvu d'un suffixe populaire : formel donne formaliser; de précepteur on fait préceploral, q\
non précepteural ; électeur électoral, proviseur provisorat, protecteur protectorat .
§ 223. — Suffixe latin EUS, EA.
Eus, ea, a pénétré d'abord en français sous la forme ée commune au masculin et au
féminin : aérée, momentanée, simultanée, etc. Puis, pour distinguer le masculin du féminin,
on a réservé la forme ée au féminin, et l'on a, d'après elle, créé une forme masculine cor-
respondante, é : aéré, momentané, simultané, etc.
Les botanistes ont formé un grand nombre de noms de plantes à l'aide de ce suffixe sous
la forme plurielle eœ, qu'on a francisée en ées : aristolochiées, grossulariées, jasminées, juglan-
dées, etc.
§ 224. — Suffixe latin lUS, lA, IUM.
lus n'a rien donné. la, au contraire, a servi aux botanistes à former des noms de
plantes qui ont passé tels quels en français : camélia, dahlia, hortensia, magnolia, ratanhia^,
et dont quelques-uns ont pris la forme ie: collinsonie, kalmie, ruellie, sivertie, etc.
Quant au neutre ium, il a eu un grand développement dans la terminologie chimique,
où il sert à désigner des métaux. Il s'ajoute aux radicaux les plus divers, radicaux de noms
propres, de noms communs, d'adjectifs, soit grecs comme ammonium, cadmium, glucinium,
soit latins comme aluminium, calcium, silicium, soit français ou étrangers comme potassium,
ruthénium, sodium, etc.
1. Signalons aussi des emprunts d'expressions latines, comme ab ovo, qui continuent la tradition scolasfique.
2. A côté de la forme en ia existe quelquefois la forme -en e; ainsi : f/i'cjone, dorslène, gardCtne, vallisnère,
pour bégonia, dorslenia, gardénia, vallisncria, etc.
SUFFIXE LATIN « ACEUS .. 93
§ 223. — Suffixe latin UUS.
Uus, qui se trouve en latin dans arduus, ardu; assiduus, assidu; exiguus, exigu, etc., n'a
pas donné en français de formations nouvelles.
§ 226. — Suffixe latin AEUS.
Aeus n'a presque rien donné : citons seulement cobsea, nom de plante adopté tel quel;
on dit aussi cobée.
§ 227. - Suffixe latin ACUS.
Acus latin est de même nature que le suffixe grec axoç, et dans un certain nombre de
mots se confond avec lui. Il ne se trouve que dans des mots transcrits du latin, comme
opaque, de opacus, etc.
§§ 228-229. — Suffixes latins iCUS, ICUS.
Il y fi deux suffixes latins icus : icus et icus (§§ 76, 77). feus n'a rien donné. Icus,
qui, en sa qualité d'atone, devait disparaître de la langue populaire, a eu un riche dévelop-
pement dans la formation savante. Le nombre considérable d'adjectifs en ïcus, l'identité de
forme que icus possède, grâce à une commune origine, avec le grec ixôç, suffixe très fécond
dans la terminologie scientifique, ont donné à cette terminaison une consistance assez
grande pour qu'on y ait vu le suffixe le plus propre à former des adjectifs. De là le nombre
considérable d'adjectifs en ique que possède le français. Il les tire non seulement de mots
latins ou de types latins reconstitués d'après la forme latine du mot simple : cadavre cada-
vérique, chaleur calorique, consonne consonantique, genre générique, voyelle vocalique, etc.,
mais encore de mots purement français auxquels on a ajouté le suffixe : cuivrique, féerique,
granitique, hanséatique, etc.
Il est souvent difficile, dans un grand nombre de dérivés, de distinguer si ique répond
au latin icus ou au grec tx6ç. La question d'ailleurs est de peu d'importance, puisque le
suffixe grec, ayant passé au latin avec un certain nombre de mots, s'est confondu avec le
suffixe latin. C'est ainsi que même les dérivés en graphique, logique, métrique, de graphie,
logie, métrie, peuvent être rapportés à des types latins graphicus, logicus, metricus. Tels
sont les mots assyriologique, idéographique, photographique , sociologique, etc.
§ 230. — Suffixe latin ATICUS.
Aticus n'existe en français que dans quelques mots tirés du latin : aquatique, lympha-
tique, ou dans certains d'origine grecque : mathématique .
Dans les autres mots en atique, c'est en réalité le suffixe ique (§ 228) ajouté à un radical
grec en at : dogmatique, épigrammatique, numismatique, "prismatique, etc.
§ 231. — Suffixe latin UCUS.
Ucus ne se trouve que dans caducus, caduc.
§ 232. - Suffixes latins AX, AGIS; EX, ICIS; IX, ICIS; OX, OCIS.
Ces suffixes ne se retrouvent que dans des mots transcrits du latin : efficace, vivace;
code, codex; appendice, calice; atroce, féroce, véloce, etc.
§ 233. — Suffixe latin ACEUS.
Aceus a été utilisé par la langue savante sous la forme acé (plus anciennement acée
dans certains mots, § 223) : ampullacé, crustacé, fromentacé, etc. Il a fait fortune dans la
nomenclature botanique, et, employé au féminin pluriel, il sert en général à former des
94 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
noms de familles de plantes : c'est de beaucoup le plus usité des suffixes destinés à cette
fonction : aquifoliacées, cliicoracées, cucurbilacées, fucacées, etc. On trouve aussi ées employé
concurremment avec acées : linacées, linées.
§ 234. — Suffixes latins AS, ADIS; EIS, EIDIS.
As, adis, eis, eidis, d'origine grecque, ont pu être utilisés pour former des noms propres
comme Franciade, Henriade, Ackilléide, mais n'ont point servi à former des noms communs.
§ 235. — Suffixe latin ID^.
Idœ, qui en latin, d'après la dérivation grecque, servait à former des noms patrony-
miques, a été utilisé par les naturalistes pour désigner des familles : annélides, falconidés,
léporides, etc. Dans certains mots, sous l'influence sans doute de la terminaison idae, ides a
été rendu par idés : bovidés, corvidés.
§ 236. — Suffixe latin TUDO, TUDINIS.
Ce suffixe est passé à la langue savante sous la forme tude tirée du nominatif tudo : de
Ihamplitude, aptitude, certitude, gratitude, habitude, lassitude, latitude, longitude, rectitude, etc.
Sur le modèle de ces mots pris au latin, on a créé, à diverses époques : plénitude au xiii" siè-
cle, décrépitude au xiv% platitude et exactitude au xv!!*^. Malherbe a essayé sans succès d'in-
troduire esclavitude, et Chateaubriand vastitude.
§ 237. — Suffixe latin AGO, AGINIS.
Ago, aginis a été utilisé par la botanique soit sous la forme du nominatif latin : érucago,
fabago, filago, fumago ; soit sous les formes francisées açe^ agine, que plusieurs de ces mots
offrent concurremment : érucage, filage, fumagine.
% 238. — Suffixe latin AL.IS.
Alis affecte dans la dérivation savante les mêmes formes al et el que dans la dérivation
populaire (§ 90). La dérivation savante se reconnaît à ce trait que les radicaux des dérivés
n'ont point la forme populaire :
Al : abdominal, alluvial, amical, caecal, caudal, colonial, doctoral, éguatorial, fatal,
génial, horizontal, etc.
£1 : additionnel, continuel, différentiel, fonctionnel, intentionnel, juridictionnel, etc.
§ 239. — Suffixe latin OLUS.
Olus en latin s'adaptait exclusivement à des radicaux terminés en e ou en i : araneola,
aureolus, filiolus, gloriola. On le trouve, conformément à l'usage latin, dans flavéole, arté-
riole. Eole et iole ont été ajoutés abusivement à des radicaux consonantiques : drupéole,
absidiole. Enfin on ajoute même oie à un radical terminé par une consonne : crinole.
§ 210. — Suffixe latin ULUS.
Ulus, de signification diminutive, forme des substantifs masculins ou féminins, et des
adjectifs, la plupart appartenant à la langue scientifique : antennule, florule, glumellule,
libellule, etc.
§ 241. — Suffixe latin CUL.US.
D'après corpusculum, homunculus, on crée des diminutifs en cule h sens souvent péjo-
ratif. Le suffixe est cule quand le radical se termine par une consonne : animalcule; icule
quand il se termine par une voyelle : caulicule, cornicule, principicule, thédtricule.
§ 241 /As. — Suffixe latin ELA.
Ela n'a donné en français comme formation nouvelle que curatelle d'après tutelle.
SUFFIXE LATIN « UNUS » 95
§ 242. — Suffixe latin ILIS (abilis, ibilis).
Ilis n'apparaît guère que dans des mots empruntés au latin, sauf dans vibralile et vola-
ilK Dans la plupart de ces mots, il se présente sous la forme ile : ductile, facile, hostile,
laullle, ver&alile, etc. (§ 585).
Pour abilis et ibilis, nous avons vu (§ 93) que la langue populaire n'avait guère utilisé
[ue le premier, et que le second avait été surtout utilisé par la langue savante. Elle l'ajoute
loit à des radicaux de verbes français : corrigible, exigible, lisible, etc., soit à des radicaux
le verbes latins : accessible, coercible, explosible, fusible, etc.
Nuisible a remplacé l'ancien français nuisable, sous l'influence du latin nocibilis.
§ 243. — Suffixes latins AMEN, IMEN, UMEN.
Ces suffixes ne se trouvent que dans des mots empruntés directement au latin, soit
;ous la forme latine, comme abdomen, examen, soit sous la forme francisée, comme crime,
•égime, bitume, légume, volume.
§ 243 bis. — Suffixes latins IMUS et ESIMUS.
Ces suffixes, particuliers aux noms de nombre, ont formé centime, millime sur le
nodèle de décime, de decimus, et infinitésime sur le modèle de millésime, de millesimus.
§ 244. — Suffixe ANUS.
Anus a donné dans la formation populaire ain, aine (§ 97), et dans la formation savante
m, ane : argentan. Le pluriel neutre ana, qui sert de suffixe à des noms propres, Menagiana,
icaligerana, etc., s'est même détaché du radical et est devenu un nom commun : des anas.
50US la forme ianus, iana, nous avons vu qu'il est devenu ien, ienne, et a produit un suffixe
louveau. Aujourd'hui ien, ienne est d'un emploi usuel dans la langue savante; il s'ajoute aux
■adicaux des adjectifs en icus désignant des personnes, pour remplir en français les mêmes
onctions qu'en latin icus : logicus logicien, rhetoricus rhétoricien , de sorte que là où le
eminin ica donne un substantif abstrait en ique : logique, rhétorique, le masculin pris
lubstantivement se transforme en icianus icien, et reçoit un nouveau féminin iciana icienne;
;itons encore arithméticien, esthéticien, fabricien.
Ien, ienne, représentant ianus, iana, forme des dérivés adjectifs qui se tirent générale-
nent de noms propres : le modèle en est donné par les mots Caesarianus, Ciceronianus,
!talianus, etc. De là napoléonien, neptunien, normalien, parnassien, shakespearien, voltai-
'ien, etc.
A côté de ien il faut placer éen, qui est à eus (aeus) ce que icien est à icus; de là pour le
atin Chaldaeus, Nemaeus, Phocaeus, etc., et les traductions C haldéen, Néméen, Phocéen, etc.,
ît encore cyclopéen, herculéen. De là encore, par analogie, élyséen, fuséen, lycéen, marmo-
réen, etc.
§ 245. — Suffixe INUS.
Nous avons vu (§ 100) que la forme féminine de ce suffixe avait fourni un grand nom-
3re de formations nouvelles qui, la plupart, tirées de radicaux latins, grecs ou étrangers,
ippartenaient par suite à la langue savante. Cette terminaison ine, issue de la formation
populaire, a été d'abord adoptée par la terminologie spéciale de la chimie : amygdaline,
caféine, fibrine, lactine, spongine, vanilline, etc.
Sous la forme du masculin, ce suffixe a formé aussi un certain nombre de mots : acarin,
ilcalin, caballin, corallin, hélicin, jacobin, etc.
§ 24o bis. — Suffixe latin UNUS.
Ce suffixe ne se trouve que dans des mots transcrits du latin, comme importun, inop-
portun, opportun, et n'a point donné de formations nouvelles.
1. Cadil a dû être formé d'après baril.
% TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 246. — Suffixe latin O, ONIS.
Ce suffixe, au point de vue de la dérivation savante, ne peut guère être étudié que dans
les formes tio, sic, tionis, sionis. Sous sa forme simple o, onis, il se confond évidemment
avec le suffixe o, onis de la dérivation populaire (§ 104).
§ 247. — Suffixe latin TIO, TIONIS, SIO, SIONIS.
Nous avons vu (§ 108) que la dérivation populaire, sans se préoccuper des différences de
conjugaison, applique à tous les participes présents le suffixe de la P" conjugaison, ationem.
La formation savante ressuscite ces différences, et, à côté de ation, possède les terminaisons
ition et sion. De plus, la formation populaire avait réduit ationem à aison; la formation
savante fait revivre la forme purement latine ation, qui a fourni d'innombrables dérivés.
Parmi les dérivés en ation, ition, sion, les uns reproduisent des types latins fictifs, mais
formés régulièrement d'après les règles de la dérivation latine, comme claustration, majo-
ration, compromission, ignition, etc. Les autres sont tirés directement de mots français*:
arrestation, bifurcation, démoralisation, herborisation, localisation, unification, vaccina-
tion, etc.
Remarquons les dérivés en isation de iser, et en ification de ifier, dont le nombre gran-
dit sans cesse; cette dérivation fournit ainsi à la langue une foule de mots abstraits, sou-
vent utiles, le plus souvent disgracieux et lourds.
Le nom abstrait ne suppose pas toujours le verbe, et peut être tiré directement du subs-
tantif radical du verbe : futurition de futur; futurer n'existe pas.
§ 248. — Suffixes latins ARIS, ARIUS.
Ces suffixes, comme nous l'avons vu (§§ 114 et 115), ont abouti dans la langue pop
laire : aris à er, et arius à ier; puis ier a absorbé er. Un phénomène analogue se prod
dans la langue savante : arius, ayant donné aire, a absorbé ar qui devait sortir de aris. Aï
a reçu dans la langue moderne un développement considérable. Tantôt l'adjectif est tii
de radicaux latins : alvéolaii^e, ampullaire, bullaire, corpusculaire, dignitaire, foliaire, la
daire, etc. Tantôt il est tiré de radicaux purement français : actionnaire, autoritaire, hmm
nitaire, incident aire , ovalaire, réactionnaire, tarifaire, utilitaire, etc.
Dans ces dérivés, aire garde partout sa signification propre de « qui tient, qui a », et l
différences de sens actif ou passif viennent du radical. Dans les substantifs en ataire tirés de
participes passés, la signification passive est dérivée, non primitive : destinataire, légataire,
ne signifient pas étymologiquement « celui à qui on donne, à qui on lègue quelque chose »,
mais « celui qui a une chose donnée (donatum), léguée (legatum) ». La chose est visible dans
concordataire, mandataire , qui est « celui quia concordat, mandat ». De même pensionnaire
est « celui qui a pension » ; or, comme pension désigne aussi bien la somme en tant qu'elle est
touchée qu'en tant qu'elle est donnée, pensionnaire doit avoir les deux sens. C'est pour une
raison analogue que démissionnaire, signifiant proprement « celui qui a démission », a pu
prendre le sens de « celui qui reçoit, pour qui est faite la démission », aussi bien que le sens
de « celui qui fait démission, qui donne sa démission ». En un mot, quand aire se joint à dos
participes passés neutres, comme la signification de ces neutres est fort nette, les dérivés ont
une signification aussi nette, passive en apparence, active en réalité, et qui s'oppose à celk'
qu'indique le participe présent du verbe [mandataire, qui a, qui reçoit mandat; mandant, qui
donne mandat). Quand aire se joint à des substantifs abstraits dont la signification, comme
pour tous les mots abstraits, peut être considérée à des points de vue différents, la signifi-
cation des dérivés change avec ces points de vue divers, mais aire partout conserve sa valeurj
propre.
Ce que aire est au participe passé dans légataire et les analogues, il l'est au participé
futur dans référendaire, qui a amené récipiendaire.
SUFFIXES LATINS « AÏUS, lATUS, ATUM .. 97
§ 249. — Suffixes latins TOR, SOR; TORIUS, SORIUS.
Nous pouvons répéter, à l'occasion de ces suffixes, ce que nous avons dit (§ 247) à propos
des suffixes tic, sic; de même que la langue savante a fait reparaître les suffixes ition et
sion, à côté de ation représentant le suffixe populaire aison (§ 108), de même elle a fait
revivre iteur et sew% itoire, utoire et soire à côté de ataire et teur représentant les formes
populaires oire et eur (§§ 112, 113).
La langue populaire n'avait créé d'après les mots latins en torius que des substantifs
masculins ou féminins désignant des instruments d'action; la langue savante a créé aussi
des adjectifs : accusatoire, blasphématoire, bouilliloire, cimentatoire, conservatoire , diffama-
toire, divisoir, écritoire, exutoire, ondulatoire, etc. ; la terminaison atoire prédomine néan-
moins et s'ajoute à des radicaux purement français.
De même pour les noms en eur, la forme en aleur l'emporte, par suite du grand nombre
de verbes de la P° conjugaison, parmi lesquels se rangent les verbes en iser et ifier : accé-
lérateur, colonisateur , congélateur, déformateur, épurateur, p)anificaleur, mais absoluteur,
ascenseur, compositeur, etc.
§ 250. — Suffixe latin ATURA.
De même encore ici le suffixe ature, correspondant au suffixe populaire ewre, ure (§ 111),
n'a pas absorbé iture. Dans la langue populaire, ure joint généralement à des radicaux do
verbes, pour former des noms exprimant l'action verbale subie et le résultat de l'action*.
A.lure peut, au contraire, se joindre à des radicaux de substantifs, et il exprime l'ensemble
ies caractères qu'indique le radical, du moins dans les mots de dérivation nouvelle comme
ircature, ca7'icature, filature, musculature ; dans les mots en iture, le radical est toujours un
radical verbal : fourniture, investiture, pourriture, etc.
§ 231. — Suffixe latin OSUS.
Osus a passé dans la langue populaire sous la forme eux, eMse(§116). La langue savante
l'a repris sous la forme latine ose : morose, nivôse, pluviôse, ventôse, etc., ou sous l'une
Jes formes eux, ieux. Dans ce dernier cas, la forme savante se laisse facilement reconnaître
i cette marque que le type latin est conservé fidèlement : adipeux, astucieux, dévotieux,
facétieux, etc. .Eux s'ajoute même à un radical grec : œdémateux.
§ 252. — Suffixe latin UOSUS.
Au précédent suffixe se rattache le suffixe uosus, originaire de radicaux latins en u :
iuxuGSUs, sumptuosus, tumultuosus. De là en français flatueux, etc. Il a fini par devenir un
iuffixe indépendant et à s'attacher à d'autres radicaux que les radicaux en u : délictueux,
iifficultueux, majestueux, torrentueux, etc.
§ 253. — Suffixes latins ATUS (=É), lATUS (=-IÉ).
Dans la langue populaire atus, iatus, sous la forme é, ié, donnent des adjectifs et des
participes (§ 118). La langue savante ajoute ces suffixes adjectivaux ou participiaux à des
•adicaux de mots latins : acuminé, constellé, digité, dissoluté, fascicule, hernie, innomé,
'abellé, lobé, etc. ; angustié, folié, hypertrophié, salarié, etc.
§ 254. — Suffixes latins ATUS (= AT), IATUS (= lAT), ATUM (= ATE).
Les suffixes latins atus dans magistratus, atum dans mandatum, ont donné at : com-
nissariat, électorat, externat, opiat, orphelinat, patronat, prolétariat, salariat, etc La plu-
part de ces dérivés sont tirés de substantifs en aire, et pour le peuple qui ne peut saisir le
1. Urp. a été utilisé par la langue savante ù'à.ns procédure et vermiculure.
DICT. FRANC. Q
98 TRAITÉ DE LA. FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
rapport de av'e de arius ù ainat de ariatus, rien de plus embarrassant que ce suffixe : aussi
change-t-il a7'iat en airiat ; volontariat de volontaire devient chez lui volontairiat.
Aie, qui représente le féminin ata ou le neutre atum, joue un rôle dans la nomencla-
ture chimique et sera étudié plus loin (§ 282 bis).
§ 254 bis. — Suffixe gréco-latin ITA (= ITE)
Ce suffixe d'origine grecque est passé dans le latin ecclésiastique sous la forme ita :
cenobita, sodomita. De là en français barnabite, jacobite, jésuite, devenus noms communs.
§ 253. — Suffixe latin ITAS, ITATIS.
Nous avons vu (§ 122) ce suffixe sous la forme été donner dans la langue populaire un
certain nombre de dérivés. La formation savante l'a repris avec la voyelle de liaison du latin :
veracitatem, qui dans la langue populaire serait devenu veraisté, vraisié,vrailé, garde sa
forme primitive intacte dans véracité.
La plupart des mot en té sont tirés ou d'adjectifs en able, ible, qui donnent, non les
formes françaises ableté, ibleté, mais les formes latines abilité, ibililé : amabilité, inamo-
vibilité, etc. * ; ils peuvent être aussi tirés d'adjectifs en ique qui produisent non isté, mais
icité : authenticité, héréticité, laïcité, etc. Dans un certain nombre de dérivés, ité prend, par
analogie avec ceux qui dérivent de participes, la forme éité : diaphanéité, subalternéité, etc.
Le nombre des mots en ité est infini; il s'en crée sans cesse de nouveaux, comme d'ail-
leurs il s'en créait déjà d'innombrables en itatem dans le latin de la décadence et le latin
scolastique : cette dérivation répond aux tendances irrésistibles qui poussent le français vers
l'abstraction à outrance. .
§ 236. — Suffixe latin FVITAS, IVITATIS.
Aux dérivés précédents se rattachent les dérivés en ivité dans lesquels le suffixe déj^
étudié s'ajoute à des adjectifs en if, ive, comme activité, destructivité, etc., ou quelquefoi
sous la forme ivité, a une existence indépendante et s'ajoute à n'importe quel radical latin
absorptivité, combativité, etc.
§ 257. — Suffixe latin IVUS.
I
Ivus, qui, dans la langue populaire, était devenu if, ive (§ 125), n'a pas changé quand il
a été repris par la langue savante. Il se joint au radical des participes passés et forme un
grand nombre d'adjectifs : adhésif, adventif, coercitif, coopératif, digestif, irruptif, locatif,
récognitif, réflexif, etc. Récitatif esi dérivé de réciter d'après l'italien recitativo.
§ 238. — Suffixes latins ELLUS, ILLUS.
Les suffixes diminutifs ellus, qui est devenu dans la langue populaire el, eau (§§ 126,
127), et illus peuvent se fixer à des radicaux latins et donner de nouveaux dérivés : car-
pelle, échinelle, jlavelle, gentianelle, glumelle; fibrille, fimbrille, ramille, spongille, etc.
§ 259. — Suffixe latin ISSA.
Issa, qui, sous la forme esse, a donné tant de mots dans la langue populaire (§ 129V
n'apparaît dans la langue savante que dans des mots empruntés comme mélisse, pythonissc
et n'a donné aucune nouvelle formation.
§ 260. — Suffixes latins ANDUS, ENDUS.
Les terminaisons andus, endus du participe futur passif latin ne se trouvent guère qu<
dans des mots empruntés soit au latin religieux : légende, soit au latin savant : dividende,
multiplicande.
i . L'adjeclif correspondant peut ne pas exister : ainsi viabilité, tiré directement du latin via, el non d'un adjectif
viable.
SUFFIXES LATINS D'ORIGINE GRECQUE « ISMUS » ET « ISTA « 99
§ 261. — Suffixe latin BUNDUS.
Bundus ne se trouve que dans quelques mots pris du latin : monbond, nauséabond, etc.
! 262. — Suffixes latins ANS, ANTIS, ENS, ENTIS; ANTIA, ENTIA; OSCENTIA, ESCENTIA.
Ces suffixes donnent naissance à des adjectifs veroaux et à des noms abstraits d'action ;
int, ance sont des suffixes de la langue populaire (§ 146); ils peuvent être revendiqués par la
angue savante quand ils se fixent à des radicaux latins : concomitant concomitance, corres-
jondance, hébraisant, vélérance, etc. Escent, escence donnent des inchoatifs : arborescent ,
iégénérescent, déliquescence, florescence, etc.
§ 262 bis. - Suffixe latin ULENTUS.
Sur le modèle de corpulentus, sanguinolentus, etc., on a créé flatufent.
§ 263. — Suffixe latin MENTUM.
Le suffixe ment, que nous avons étudié dans la dérivation populaire (§ 145), peut servir
L la dérivation savante, comme dans internement, investissement.
§ 263 bis. — Suffixe latin UPLUS.
Sur le modèle de quadruplus, decuplus, a été formé nonuple.
§ 264. - Suffixe latin ISCUS.
Le suffixe iscus, devenu en italien esco, est passé en France sous la forme esque dans des
nots tels que arabesque, burlesque, pédantes que, soldatesque, etc., mots venus d'Italie à des
ipoques différentes. Sur ce modèle ont été créés quelques mots nouveaux, comme funam-
mlesque, simiesque.
Iscus, d'où vient esque, est le même suffixe que le grec toxoc, auquel on doit astérisque,
nénisque, obélisque. Isque a sans doute agi sur le mot odalique (turc odalik), qu'il a trans-
ormé indûment en odalisque. Par un retour assez curieux, ce suffixe grec, qui se substitue
lans un mot à ique, est dans d'autres précisément réduit à ique par la prononciation popu-
aire : astérique pour astérisque.
§ 265. — Suffixes latins d'origine grecque ISMUS et ISTA.
Ismus et ista, d'origine grecque, avaient de bonne heure passé au latin et s'y étaient
îomplètement naturalisés. Favorisée par les Pères de l'Église, cette dérivation a reçu une
grande extension au moyen âge dans le latin de la scolastique; c'est de là qu'elle a passé
lans le parler vulgaire. Dans la langue moderne, isme a d'abord servi à donner des noms
LUX systèmes, aux doctrines : calvinisme, cartésianisme, luthérianisme, spinozisme, etc. ; iste,
LUX partisans de ces systèmes, de ces doctrines : calvinistes, etc. ; puis la signification de ces
luffîxes s'est étendue, sans perdre toutefois la notion de chose intellectuelle qui y est ren-
ermée : césarisme, dandisme, favoritisme, népotisme, nihilisme, noctambulisme, vocalisme, etc.
hte a pénétré dans le parler populaire et y a servi à désigner les corps d'état : ébéniste, fleu-
riste, fumiste, ornemaniste, etc.
Le nombre des dérivés en isme et en iste est considérable et s'accroît chaque jour. Il
!st rare que l'on trouve à la fois parallèlement la forme en isme et la forme en iste. Cela
ient à ce que les substantifs abstraits en isme sont d'ordinaire formés d'après les adjectifs
concrets auxquels ils correspondent. Il arrive donc, ou que les adjectifs concrets en iste n'ont
3as encore développé l'idée abstraite qui doit fournir un correspondant en isme : ainsi figu-
Hste, oculiste, sonnettiste, spécialiste, styliste, etc.; ou bien que les mots abstraits en isme
)nt été tirés d'adjectifs correspondants présentant, non le suffixe iste, mais une autre termi-
aaison : ainsi exclusivisme exclusif, puritanisme puritain, romantisme romantique, etc.
100 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 265 bis. — Des suffixes verbaux.
Il n'existe dans la formation savante que deux suffixes verbaux : are et izare.
§ 266. — Suffixe latin ARE.
Er, suffixe verbal de la formation populaire, appartient à la formation savante quand i
se joint à des radicaux non de mots français, mais de mots latins (réels ou fictifs) : injecte?
suppose *injectare deinjectus; conférencier y lani. non de conférence, qui aurait donné confé-
rencer comme balance a donné balancer, mais de *conferentia. Citons comme verbes de forma-
tion savante : anémier, effigier, granul.er, inciser, innocenter, majorer, relater, transfuser, etc.
§ 267. — Suffixe d'origine grecque IZARE.
Nous avons vu (§ 163) que le suffixe verbal izare, d'origine grecque, s'était développé
dans le latin populaire, où il avait pris la forme idiare, d'où sont venus les verbes en eier,
oier, oyer. La formation savante a repris sous la forme iser ce suffixe, qui a profondément
pénétré dans la langue, au point de se joindre non seulement à des radicaux latins, mais
encore à des substantifs ou à des adjectifs français, et d'empiéter ainsi sur le domaine du
suffixe er, qui devient de plus en plus restreint : actualiser, animaliser, canaliser, dramatiser,
neutraliser, etc., sont tirés de radicaux latins ; mais brutaliser, crétiniser, égaliser, galantiser,
galvaniser, macadamiser, etc., sont tirés de mots français.
On ajoute volontiers au radical le suffixe iser sous la forme du participe présent ou de
l'adjectif verbal en isant, sans que l'on ait besoin de créer le verbe aux autres temps : un
arabisant, un indianisant, etc.
§ 268. — Autres formations analogiques.
Certains mots savants ont été créés sur le modèle de formations latines ou françaises.
Ainsi capricant est tiré de capra avec la terminaison icant correspondant au suffixe verbal
icare. Préalable a été créé d'après praeambulum, prélegs d'après prœlegatum. Quatuor a
servi de modèle pour septuor, sextuor, et aqueduc pour viaduc, etc.
§ 268 bis. — De la composition.
Comme la formation savante reprend au latin non seulement ses mots dérivés, mais
encore ses composés, toutes les formes qu'affecte la composition latine peuvent reparaître
dans notre langue, suivant les caprices des lettrés. Nous n'avons donc qu'à passer en revue
les divers procédés que met en usage le latin et voir s'ils sont représentés en français.
§ 269. — Composés syntactiques.
Les composés syntactiques sont peu nombreux. Citons alinéa (de a linea), acwpuncture,
atrabile, locomobile, locomoteur, in-folio, in-quarto, etc.
Ces composés peuvent être quelquefois hybrides, c'est-à-dire composés d'un élément
latin et d'un élément français : interroi, similor, etc.
§ 2T0. — Composés asyntactiques. — Adjectif et adjectif ou substantif.
Le nombre des composés asyntactiques est considérable; ils se classent d'après la
nature des éléments composants.
Il y a d'abord des adjectifs formés d'un adjectif et d'un adjectif : omnipotent , omni-
scient, d'où sortent des substantifs : omnipotence, omniscience ; puis des adjectifs formés d'un
adjectif et d'un substantif : curviligne, longirostre, recliligne, multicolore, multiflore, multi-
valve, etc., dont quelques-uns ont été directement substantifiés : centimètre, millimètre.
COMPOSITION P;AR particules 101
j 211. — Composés asyntactiques formés d'un substantif et d'un substantif avec suffixe adjectival.
Los composés asyntactiques formés d'un substantif et d'un substantif forment des
idjectifs comme clavicorne, lunisolaire, parmi lesquels il faut ranger les nombreux composés
;n forme ou en pède : acinaci forme, aéri forme, cunéiforme, falci forme, etc. ; alipède, cirri-
oède, etc.
§ 272. — Composés asyntactiques formés d'un substantif et d'un substantif.
Les composés d'un substantif et d'un substantif sont assez peu nombreux : adipocère,
igripaume, dentirostres, fulmicoton, harmonicorde.
273. — Composés asyntactiques formés d'un substantif et d'un adjectif ou un substantif verbal.
Le résultat de la composition quand les éléments sont un substantif et un adjectif ou
m substantif verbal, est ici un adjectif. Voici les principaux adjectifs ou substantifs verbaux
brmant le second élément : cide : insecticide, régicide, tyrannicide ; — cole : fimicole, horti-
ole, ignicole; — culteur et culture : apiculteur, horticulteur, ostréiculture ; — fère : aérifère,
alorifère, crucifère, lac ti fère, mammifère ; — fique : calorifique; — fuge : fébrifuge; — pare :
'emmipare, ovivipare; — vore : fumivore, herbivore, insectivore.
§ 274. — Composés asyntactiques formés d'un attribut et d'un verbe.
C'est ici que prennent place les innombrables verbes en ifier : amplifier, bonifier, codi-
\er, gazéifier, lubrifier, momifier, etc.
§ 27S. — Composition par particules.
Nous examinerons l'une après l'autre chacune des particules. Elles présentent les
lémes combinaisons que les particules déjà étudiées dans la formation populaire (§ 196).
Ab semble n'avoir rien donné.
Ad a formé ad formant, allocation.
Ante donne anténuptial, antéoccupation, anléversion, anthélix, antidater, et des para-
ynthétiques comme antédiluvien.
Bis (bi) ne s'emploie qu'au sens de redoublement : bicarbonate, biconcave, bidenté, bigé-
liné, bipède, bisannuel, bissextile, bivalve. Bis reste devant les voyelles ou devant s. Dans
inocle, nous avons affaire au distributif latin bini.
Tri et quadri, comme bi, forment des mots scientifiques : trifolié, trilobé, quadrilatéral,
uadrinome, etc.
Circum donne circompolaire.
Cum, particule rare dans la composition populaire, est fréquente dans la langue savante,
•utre de nombreux composés repris au latin, comme cohabiter, collection, comprimer, etc.,
n peut citer parmi les formations nouvelles : coefficient, coexister, concentrer, etc. Avec des
ubstantifs ou des adjectifs, cum sous la forme co tend à prendre un certain développement
t à devenir populaire : coétat, cohéritier, colégataire, colicitant, copartageant , cosignataire,
otuteur, etc.
Contra n'a guère donné que contravention, formé d'après le latin contravenire.
De n'a point donné en réalité de nouveaux composés, parce que la composition avec dé
ppartient à la langue populaire ; pourtant on a pu adjoindre la particule populaire dé à des
adicaux savants : démonétiser, démoraliser, etc.
Dis, di, donnent diduction, disparité, disproportion, disproportionnel, dissemblable, dis-
imilaire, dissimiler, etc.
E, ex, donnent, comme dans la langue populaire, des composés avec é, mais dont le
econd élément est savant : écaudé, élabré, élingué, etc. D'après des mots empruntés au latin,
omme excéder, excursion, etc., on a formé expatrier, exponction, exproprier, etc. Enfin ex,
insi que co [cum), entre en composition avec des substantifs : ex-député, ex-préfet, etc. Cette
omposition a quelque tendance à devenir populaire.
102 TRAITÉ DE LA FORMATION DE L \. LANGUE FRANÇAISE
Extra, qui ne se composait pas en latin avec les verbes, a donné cependant les com
posés savants ext7'avaguer tiré du latin scolastique, extrapasser et le parasynthétique s'extra
vaser. Outre ces composés verbaux, on a, d'après les lois de la composition latine, extradl
tion, extrados, extra judiciaire, extra-utérin, extraversion. La langue du commerce a form(
les composés extra-fin, extra-superfin, etc.
In, qui dans la langue populaire avait la forme en, em, a été repris sous sa forme latini
par la langue savante dans les parasynthétiques infiltrer, intimider, etc.
Au sens négatif, il a pris un développement considérable et a formé et forme une quan
tité innombrable de nouveaux composés : illettré, illogique, impardonnable, inaltérable, inef
ficace, etc.
Inter a donné inter cellulaire, interférer, interposer, et des parasynthétiques comme inter
cadent, intercostal, interfolier, etc.
Intra a donné intrados, qui s'oppose à extrados.
Intro. On ne peut guère citer que intromission, tiré par dérivation du participe latii
intromissum.
Intus a donné intussuception, tiré du mot latin susceptio.
Ob n'a rien donné.
Paene a donné pénombre.
Parum a donné paraffine, dont d'ailleurs les deux éléments sont tirés du latin : parun
affiuis.
Per a donné persifler, mot créé à la fin du siècle dernier et où le sens de per est obscur
Post a donné postcommunion, postdate, postdater, postface, postposer. Postidater a et»
créé par analogie avec antidater.
Prœ se trouve dans préalable, préavis, précompter, prédécès, prédéterminer, prédominer
préétablir, préexister, préliminaire, préopiner, présupposer, etc.
Praeter n'existe que dans des mots transportés du latin, comme prétérit, prétérition
prétermission.
Pro a formé proéminence, projeter, proposer.
Quasi a donné quasi-contrat, quasi-délit.
Re dans la langue savante n'a que l'acception de répétition, tandis que, comme nous
l'avons vu (§ 196, 25), il a d'autres acceptions dans la langue populaire.
Rétro a formé rétroactif, rétroaction, tirés de retroactum, rétrospectif, tiré de retrosp
tum, et ne se trouve ailleurs que dans des mots empruntés du latin, comme rétrocession
rétrogradation, rétrograde, rétrograder.
Se n'existe que dans des emprunts latins : sécession, sélection, tirés des participes seces-
sus, selectus.
Sub a formé subalterne, subdéléguer, subdiviser, sublingual, sublunaire, subordonner, etc
Super a formé super fin, superposer ; super fétation est formé sur le verbe latin superfetare
Trans se trouve dans transept, transpercer, et dans les parasynthétiques transborder
transvaser.
Ultra a formé le parasynthétique ultramontain et tend à devenir populaire dans des
créations comme ultra-républicain, ultra-royaliste, etc.
FORMATION SAVANTE GRECQUE |
§ 276. — Vues générales sur la formation grecque. j
Jusqu'au milieu du xiv" siècle, le français ne contenait que peu d'éléments grecs ( § 5)
C'étaient des mots qui avaient passé dans le latin populaire ou dans le latin ecclésiastiqu(
et avaient perdu la trace de leur origine première; ou bien c'étaient des termes du bat
grec que les croisés, au xi° siècle et au xu*, avaient rapportés de Constantinople.
Au XIV* siècle, le grec commence à pénétrer dans la langue. Il est introduit par NicoU
Oresme. le traducteur d'Aristote. Bien que sa version des Ethiques, des Politiques, des Eco\
nomiques et du traité du Ciel et du Monde fût faite non sur l'original, mais sur des traduc-
I
COMPOSITION GRECQUE EN GÉNÉRAL 103
lions latines, néanmoins un nombre relativement considérable de mots grecs passa dans
le texte français. Les œuvres d'Oresme, bien que fort appréciées de leur temps, furent de
bonne heure oubliées; aussi la plupart des termes grecs employés par le vieux traducteur
n'entrèrent que plus tard dans la langue et furent repris à la source grecque. Au xvi" siècle,
les traducteurs furent sobres d'emprunts à la langue hellénique; c'est par la science beau-
coup plus que par la littérature que la terminologie grecque pénétra chez nous. D'ailleurs
elle ne s'y installa pas brusquement, mais fit une sorte de stage en passant par la forme
latine. Les dictionnaires de médecine du xvi" siècle et du xvii^ sont rédigés en latin et pré-
sentent une terminologie mipartie latine et grecque. Ambroise Paré, au xvi® siècle, seul
fait exception ; ses œuvres , écrites en français , contiennent un grand nombre de mots
grecs ; mais encore quelques-uns sont-ils reproduits sous la forme purement latine et don-
nés comme des mots latins.
Au xviii« siècle même, notre langue, malgré les apparences, n'a de rapports avec le
grec que par le latin. De même que le petit nombre de termes de médecine et de chirurgie
et quelques termes de philosophie qu'elle avait reçus du grec lui avaient été transmis par le
latin de la scolastique, de même les nomenclatures nouvelles qui chargent le lexique d'un
nombre presque infini de mots nouveaux, avec l'œuvre de Linné et de Jussieu, sont, elles
aussi, rédigées en latin avant de passer dans le français. Ce n'est véritablement qu'au
xix° siècle que les physiciens, les chimistes et les philosophes empruntent directement au
grec les termes qui leur sont nécessaires pour consacrer leurs découvertes nouvelles. Des
espèces innombrables d'insectes, de plantes, de minéraux, de fossiles, sont découvertes et
classées; il faut les dénommer : où trouver, sinon dans le grec, assez de termes clairs, pré-
cis, bien faits? La richesse de cette langue, ses remarquables qualités de précision et de
netteté, son égale puissance de composition et de dérivation, la désignaient naturellement
aux savants, qui y puisent à pleines mains.
Ces emprunts ne restent pas toujours confinés dans le domaine restreint de la science,
mais envahissent de tous côtés la langue commune, la pénètrent et menacent de la désor-
ganiser. L'extension, le progrès des sciences, la vulgarisation, pour employer le terme
consacré, l'action incessante de la presse, le développement de l'industrie, répandent dans
l'usage général certains termes qui n'auraient pas dû sortir du laboratoire du chimiste ni du
cabinet des philosophes. De plus, une foule de suffixes, de particules grecques, étant devenus
usuels, chacun se croit autorisé à combiner ces éléments à sa guise, en bravant les lois
du grec et celles du français. De là des formations hybrides et barbares qu'on rencontre
dans plus d'un de nos composés modernes. De là aussi des composés mi-grecs, mi-français,
qui montrent à quel point beaucoup d'éléments composants grecs sont devenus organiques
€t ont perdu leur cachet d'origine.
§ 277. — Emprunts.
Ces emprunts consistent en des mots grecs que l'on transporte directement dans la
langue, soit le plus souvent en leur donnant une terminaison française, soit en leur gardant
leur forme originelle. Ces emprunts forment une masse imposante de mots. Contentons-nous
de citer à la lettre A : acalèphe, adynamie, aède, agame, agora, amnésie, amorphe, amphibole,
mnphictyon, anacoluthe , anagallis, anaglyphe, analgésie, anandre, anchilops, anesthésie,
ankylose, antanaclase, aphone, aphylle, archéologue, etc.
§ 278. — Composition grecque en général.
Les composés de formation récente supposent la création d'un composé grec qui leur
sert de type. Ainsi bibliophile dérive de piêXtov et de «p (Xoç par l'intermédiaire du mot piSXio-
tfiXo;* créé d'après les règles de la composition grecque. De même sur le modèle de Ppa"p-
xe<faXô; on a créé SoXt^^oxecfaXôç,
Nous allons étudier séparément les composés de mots et les composés par particules.
1. Notons que cp'.XoêtSXdî existe en grec, mais que dans les composés de ce genre cpiXo est toujours le pre-
mier élément.
104 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 279. — Composés de mots.
Voici, pour les composés de mots, la liste des principaux éléments composants :
1.
Anthropo -caie, -ïde, -logie, -métrie.
Auto -biographie, -plaslie.
Baro -mètre, -scope.
Bio -graphie.
Chromo -lithographie.
C/i?'ono -mètre, -métrie, -scope.
Crypta -game, -gramme, -graphie,
Cyano -mètre.
Cyclo -stome.
Dactylo -graphe, -ptère.
Deçà -èdre, -gyne.
Démono -graphe, -manie.
Dendro -lilhe, -phage.
Deutéro -canonique, -scope.
Dynamo -mètre, -scope.
Gastr -algie, gastro -hépatite, -laryn-
gite.
Géo -logie, -logue, /ye -orama.
Hélio -mètre, -scope, -stat, -trope.
Uëmat -urÏQ , hémato -cèle.
Hydro -pathe, -thérapie.
Idéo -graphie, -logue, -logie.
Isa -morphe, -therme.
Laryngo -scope.
Litho -graphe, -phage, -phanie.
Macro -cosme.
Micro -mètre, -graphe, -graphie,
-phone, -scope, -zoaire.
Néo -graphie, -logue, -plaslie.
Névro -pathie, -pathe.
Odont -algie.
Op/italmo -graphie, -scope.
Ortho -pédie, -ptère.
Ostéo -graphie.
Paléonto -graphie, -logie.
Paléo -graphe, -zoïque.
Photo -graphe, -mètre, -sphère.
Poly -gynie.
Télé -gramme, -graphe, -phone.
Typo -chromie, -lithographie.
Zoo -nomie, -sperme.
2.
Algie : gastr-algie, névr-algie.
Carpe : mono-carpe.
Céphale : dolicho-céphale.
Graphie, graphe, graphique : ép.
hélio-, paléo-graphie.
Logue, logie, logique : idéo-, hist(
iogie.
Manie , mane : métro-mane , mélr^
manie.
Mètre, métrie, métrique : photo
podo-, hecto-mètre.
Oïde : métall-, siph-oïde.
Pédie : ortho-pédie.
I^hage,phagie : hippo-, zoo-phagi
Pode : céphalo-pode.
Ptère : dactylo-, macro-ptère.
Scope, scopie : anémo-, baro-, hélii
scope.
§ 280. — Du trait d'union dans les composés grecs.
Dans tous les mots qui précèdent, les deux éléments ne sont point séparés par un Ira^
d'union, comme si Ton avait conscience de la composition grecque. Pourtant il y a eu de
hésitations. Ainsi l'Académie écrivit d'abord deutéro-canonique. En outre, dans des mots d
formation nouvelle dont le premier élément grec est en i ou en o, et dont le second est u
élément français, ou latin, ou étranger (§ 284), le trait d'union semble de règle.
§ 281. — Composés par particules.
Voici la liste des particules les plus en usage :
A privatif {an devant une voyelle) : acotylédone, anaé-
robie, anéroïde, etc.
Ana : anasarque.
Anti : anthelminthique, antiseptique, antispasmodique.
Apo : aphélie.
Archi, particule qui dérive du radical de 5p)(w, et marque
dans les composés grecs une idée de prééminence, de
supériorité, de haut degré. Il n'a guère formé que des
composés hybrides, et nous verrons plus loin (§284) la
double signification qu'il y a.
Dia : diacaustique, diacoustique, diacommatique.
Di : didelphes, diodon, disperme.
Dys : dyslalie, dysodie, dysosmie, dysphagie.
En : énostese.
Endo : endocarpe, endocarde, endosmose.
Exo : exogène.
Épi : épidiscal, épigénèse, épigénie.
Meta : métagramme.
Para : parachronisme, paramètre.
Péri : périhélie.
Hyper : hypertrophie.
Ilypo : hypogyne.
§ 282. — Dérivation grecque.
Les principaux suffixes utilisés par la langue savante sont ie (îa), ique (ixt5ç), ose (wat;)
ile CiTt?), ite (txvic)*,
le, qui se confond avec le suffixe latin ia (§ 68), a une signification abstraite et ser
surtout à former des dérivés de composés : agronomie, anaplastie, herpélologie, hydromélrie
pornographie, etc. 11 a en outre absorbé la terminaison is : ainsi «f6t'(Tc<; devient phtisie.
Ique, nous l'avons vu aussi (§ 229), se confond avec le suffixe latin icus. Il s'adjoint
comme le précédent, en général à des composés : acalalep tique, achromatique, allopathique
anatomique, anesthésigue, etc.
Ose. Sur le modèle des dérivés grecs àiJiaupwaiç amaurose, yculiY.xuiii^ galactose, le lan-
gage de la médecine crée des dérivés tels que gastrose, névrose, etc., dans lesquels ose indique'
i. D'après odéon, on a fait un suffixe on qui se trouve dans orphéon de Orphée.
COMPOSITIONS HYBRIDES, GRÉCO-LATINE ET GRÉCO-FRANÇAISE 105
l'ensemble des afTections qui peuvent atteindre la partie du corps indiquée par le radical.
Dans chlorose, le suffixe change légèrement de signification : il indique d'une manière géné-
rale une affection caractérisée par les pâles couleurs.
lie de Txt; a son point de départ dans des mots tels que àpOpTri? arthrite, vscppTTtc
néphrite, inflammation des reins, des articulations. De là l'emploi de ite pour former, avec
des radicaux de noms latins ou grecs désignant quelque partie du corps, des substantifs
féminins qui désignent l'inflammation de ces parties : bronchite, conjonctivite, cystite, entérite,
laryngite, etc. Ce suffixe est d'un emploi plus étendu que ose, parce qu'il a une signification
beaucoup plus précise.
Ite de ÎTTjç se retrouve dans a'tjxaTtxT,? hématite, itupt-cT,? pyrite. Le langage de la minéra-
logie a formé sur l'analogie de ces types : anthracite, balanite, fulgurite, graphite, lignite, etc.
Ici encore le radical est indifféremment un mot grec, latin, français.
§ 282 bis. — Nomenclature chimique.
Le suffixe ite de ^tt^ç, dont nous venons de parler, sert à désigner des minéraux qui se
rencontrent souvent à l'état de cristaux; de là à l'utiliser pour désigner des sels, il n'y avait
pas loin. Telle est, semble-t-il, l'origine de l'affectation qui lui a été donnée dans la nomen-
clature chimique : azotite, baryte, chlorite, phosphite, etc.
Outre ite, la nomenclature chimique posséda dès l'origine les suffixes ate, eux, ique,
ure. Ure est d'origine obscure; eux et ique sont empruntés à la dérivation savante ordinaire ;
ate a été calqué sur atum ou ata et constitue une troisième représentation de ce suffixe
latin : les deux autres sont at et é (§§ 117, 254).
De nos jours, la constitution de la chimie organique a amené la création d'une nomen-
clature correspondante où paraissent de nouveaux suffixes. Nous avons vu (§ 245) le suffixe
ine servant à désigner certains principes essentiels de corps organisés. A côté de ine, il y a
ène dans anylène, éthylène, où il désigne des carbures d'hydrogène et, par suite, ne semble
être autre chose que la terminaison ène de hydrogène. Citons encore le suffixe ose (§ 251)
dans cellulose, glycose, ichthyose, etc.; le suffixe ium (§ 224) dans calcium, magnésium,
osmium, ruthénium, etc.
§ 283. — Mots hybrides.
Nous avons déjà fait observer (§ 276) que beaucoup des éléments composants du grec
avaient fini par devenir organiques et, par suite, s'adjoindre soit à des mots latins, soit à des
mots français, soit à des mots étrangers. De là de nombreuses compositions hybrides.
§ 284. — Compositions hybrides, gréco-latine et gréco-française.
1° Exemples de composition gréco-latine : apojove, autoclave, bicycle, calorimètre, centi-
gramme, centimètre, chloral, épitoge, anormal, lithotritie, etc.
2° Exemples de composition gréco-française : bureaucratie, cartographie, chloroforme,
clysopompe, électro-négatif, électro-positif, antipape, antichrétien, épicorollé, nitro-benzine,
octidi, quercitron ; archi s'emploie ou avec la valeur du grec àp^i : archidiacre, archiprêtre,
archiduc, etc. ; ou, dans le langage familier, avec la valeur d'un superlatif : archimillionnaire ;
le plus souvent, en ce cas, il se joint à des noms ou à des adjectifs ayant une signification
défavorable : archifou, archibête ; en ce sens il est en voie de devenir une nouvelle particule
péjorative.
Sur le modèle des composés gréco-latins ou gréco-français dont le premier élément était
terminé en o, comme chloroforme, néochrétien, etc., on en est venu à créer des composés
latins-français avec un premier élément latin terminé en o, qu'il eût ou non droit à cette
terminaison : ainsi les mots de médecine génito-urinaire, séro-sanguin, tibio-tarsien, etc. C'est
le môme système qui fait de o la lettre de liaison dans anglo-français, anglo-saxon, franco-
allemand, etc.
La langue populaire, allant plus loin, a raccourci beaucoup de ces composés grecs où le
106 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
premier élément se terminait en o et a supprimé le second : un kilo, un aristo, un clyso, m
typo, pour kilogramme, aristocrate, clysopompe, tyjjographe. Par analogie, le mot vélocipède
de nos jours, est devenu vélo, où le premier élément lui-même a été raccourci.
§ 284 bis. — Dérivés et composés savants échappant à toute classification.
Il est un certain nombre de mots dont la formation est étrangère à toute loi et échapp(
à toute classification. Citons seulement catadioptrigue, combinaison arbitraire de catoptriqm
Qi diop trique ; chloral, composé de chlore et de la première syllabe de alcool ; phalanstère
composé àe phalange et delà dernière syllabe de monastère; terraqué, formé de terra -f
aqua -j-eus (§ 223); vespétro, amalgame bizarre des trois mots ve&se, pet et rot.
LIVRE DEUXIÈME
HISTOIRE DE LA PRONONCIATION
SECTION PREMIÈRE
ÉLÉMENTS LATINS
§ 285. — Introduction.
Les mots du latin populaire sont devenus des mots français correspondants en passant
par une série considérable de changements dans la prononciation. Qui reconnaîtrait acerar-
borem dans érable, aqua dans eau, vervactum dans guéret, vicem dans fois?
Non seulement les mots ont changé de forme, mais encore le système des sons s'est
modifié. Nombre de voyelles et de consonnes du latin ont disparu, nombre de voyelles et de
consonnes inconnues du latin ont paru.
C'est cette histoire de la prononciation que nous allons retracer.
I. — THÉORIE GÉNÉRALE DES SONS
§ 285 bis. — Voyelles et consonnes du français.
On distingue les sons en voyelles et consonnes.
I. Voyelles. — Les voyelles sont les sons produits par le courant d'air qui, sorti des
poumons avec plus ou moins de force, fait vibrer les cordes vocales et s'échappe sans
trouver d'obstacle, diversement modifié suivant les diverses positions de la bouche. Les
diverses voyelles ne sont que des modifications d'un son fondamental, modifications dues
aux mêmes causes que ce qu'on appelle en physique ou musique le timbre. Autant le tube i
buccal peut, avec un même volume d'air, produire, par suite de ses positions diverses, de
sons différents, autant il y a de voyelles. Par suite, leur nombre est infini. j
Pourtant, avec toute la variété des sons qu'embrassent les langues humaines, elles
peuvent rentrer dans cinq classes, à savoir : a, e, i, o, u (ou); ce sont là comme les points
saillants du fonctionnement du système vocalique.
A est le son fondamental. Il se divise en deux séries distinctes, l'une montant vers e et
vers i, l'autre descendant vers 0 et vers u.
Entre a et e, il n'y a point de solution de continuité, mais une ligne ininterrompue de
modifications graduelles et insensibles : a prononcé avec un éloignement de plus en plus
VOYELLES ET CONSONNES 107
^rand des extrémités des lèvres aboutit à e, qui, devenant plus grêle, s'amincit graduelle-
nent et aboutit à i. D'autre part, a, s'assourdissant par le rapprochement des extrémités des
èvres, passe à o et de là à u. Cette graduation de sons peut se représenter par le tableau
suivant :
Entre a et i d'une part et a et u d'autre part, il y a place pour un nombre infini de
royelles, les unes plus voisines de a, les autres plus voisines de i et de u, et qui se rappro-
chent plus ou moins des sons désignés par e et par o.
En effet, a dans patte, vague, là, ma, etc., est le son appelé a ouvert (à) ou, comme
ians les grammaires, a bref, et il se rapproche de e, qui lui-même se divise en deux sons,
in premier voisin de à dans fer, fidèle, perte, tête, telle, et qui est l'e ouvert (è), un second
/oisin de i dans chanté, clef, aimer, et qui est l'e fermé (é). Entre l'è et l'é se place un e
ntermédiaire demi-ouvert et demi-fermé, dans maison. On a donc l'échelle
a^
/^'
)''autre part, a dans pâte, pas, est un a voisin de o : c'est l'a fermé (à) ou, selon les gram-
maires, Ta long; o lui-même se subdivise en deux sons : l'un voisin de à dans mort, parole,
oorte : c'est l'o ouvert (ô); l'autre voisin de u dans pôle, rôle, rôt : c'est l'o fermé (ô). Entre
'ô et l'o se place un 0 intermédiaire demi-ouvert et demi-fermé, dans comment. De là l'échelle
'-^ô.
înfîn entre l'è et l'ô se place le son intermédiaire eu ouvert dans douleur, neuf; entre l'é et
'6, le son intermédiaire eu dans creux, jeu; entre e demi-ouvert, demi-fermé et o demi-
)uvert, demi-fermé, est un eu demi-ouvert, demi-fermé, dans me, le. Entre l'i et Tu se place
le son intermédiaire ù (u français), dans dur, due. Le tableau complet des sons vocaliques
3st le suivant :
i
à^^. i i, 1
a ^ eu— eu— eu— u
'^^ô^ i î i
Nous venons de considérer les voyelles au point de vue des variations de timbre. Si
aous les considérons au point de vue de la durée, nous constatons que chacune d'elles peut
être longue ou brève. Certains mots ont des voyelles naturellement longues, comme pâtre,
peine, dire, mort, hôte, etc., ou naturellement brèves, comme bac, sec, dite, bock, duc, etc.
Souvent aussi les voyelles sont d'une durée variable suivant la place qu'occupe dans la
phrase le mot qui les contient : dans fer, Ve est plus long que dans fer-blanc, ferblantier.
Les voyelles étudiées jusqu'ici sont ce qu'on appelle les voyelles pures. Outre ces
voyelles pures, le français possède des voyelles nasales. On entend par voyelles nasales
les sons formés par l'émission de l'air qui, chassé des poumons, passe par le larynx au lieu
la
I
108 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
d«^ traverser le canal buccal et se divise, par suite, en deux parties dont Tune traverse le
canal buccal pendant que l'autre, passant derrière le voile du palais abaissé, traverse les
fosses nasales; la résultante de ces deux séries simultanées de vibrations buccales et nasale^
produit un son particulier. Dans le français actuel, il y a quatre voyelles nasales : an, in,
on, un; elles sont longues quand elles sont suivies d'une consonne qui se prononce sans
voyelle suivante; elles sont moyennes dans le cas contraire :
Nasales longues : enfance, feinte, monde, défunte.
Nasales moyennes : enfant, pain, bon, commnn.
La notation de ces sons dans l'écriture est loin d'être rigoureuse et précise : on le voit'
déjà par quelques-uns des exemples cités. En fait, a ouvert (bref ou long) peut être noté par
a, à, em, en : ma, à, femme, solennel; a fermé (bref ou long) par a, â : pas, crâne; — e
ouvert (bref ou long), par e, è, ai, ei : perte, mer, succès, collège, pair, peine; — e fermé
(bref ou long), par e, é, ai, ei, ey, ay, œ : passer, bonté, chantai, peiner, dey, Fontenay,
Œdipe; — i (bref ou long), par i, î, y : dire, lisse, île, îlot, lyre; — o ouvert (bref ou long),
par 0, ô, eau, au, u : mort, hôpital, tableautin, taureau, pensum; — o fermé (bref ou long),
par 0, ô, eau, au : pot, côte, beaux, chevaux; — u (bref ou long), par ou, aoû : doux, août; —
û (bref ou long), par u, eu : duc, j'eus; — eu ouvert (bref ou long), par eu, œ, œu, ue, e :
neuf, œil, bœuf, cueillir, le, se ; — eu fermé (bref ou long), par eu, œu : peut, œufs.
De même pour les nasales, à (long ou moyen) peut être noté par an dans tante; par
am dans chambre; par en dans science; — ë (long ou moyen) peut être noté par in dans
tinte; par im dans limbe; par ein dans feinte; par eim dans Reims; par en dans rien; par ain
dans saint; par aim dans faim; par ein dans rein; — ô (long ou moyen) peut être noté par
on dans honte; par om dans ombre ;^dx un dans punch; par um dans 7mmb; — û est noté
par un dans commun; par um dans humble.
On appelle diphtongue l'émission rapide de deux voyelles combinées d'intensité diffé-
rente. Tantôt c'est la première qui est plus intense, tantôt la seconde. Les deux voyelles sont
prononcées dans une seule émission de voix, en articulant le plus vite possible celle qui est
la moins intense. Soient les deux voyelles a, o, prononcées avec la même intensité; si vite
qu'on les prononce, on aura deux voyelles séparées a, o. Si l'on prononce ao en appuyant
soit sur l'a, soit sur l'o, on aura une diphtongue. L'ancien français possédait un nombre
considérable de diphtongues : les unes descendantes, c'est-à-dire faisant porter l'intensité
sur la première des deux voyelles (âo); les autres ascendantes, c'est-à-dire faisant porter
l'intensité sur la seconde (aô).
Les diphtongues descendantes se changèrent, avec le cours du temps, en voyelles
pures, ou, quand la première voyelle était i, ù ou u, en diphtongues ascendantes. Par suite,
toutes les diphtongues qui restaient furent ascendantes, c'est-à-dire formées d'une première
voyelle prononcée très vite et très faiblement et d'une seconde voyelle prononcée fortement.
Puis, la prononciation devenant encore plus rapide, la première voyelle (i, ii, u) se changea
en consonne; de sorte qu'aujourd'hui il n'existe plus de diphtongues. Les prétendues diph-
tongues des grammairiens (ia, le, io, ieu, iou, ua, ue, ui, uo, oua, oui) se réduisent à des
combinaisons de consonnes nouvelles (i consonne, ù consonne et u consonne) et de voyelles.
Ce que nous disons des diphtongues pures doit se dire des diphtongues nasales. Ces
groupes de sons n'ont que l'apparence de diphtongues nasales. Le second élément est bien
une voyelle nasale, â, ë, ô; mais le premier est une consonne (issue d'une voyelle), i con-
sonne, ù consonne, u consonne : viande, bien, loin, coin, suint, nation.
IL Consonnes. — Une consonne est un son produit par un courant d'air chassé des
poumons qui, tantôt faisant vibrer, tantôt ne faisant pas vibrer les cordes vocales, traverse la
bouche, après avoir été soit complètement arrêté, soit partiellement étranglé par l'obstacle
formé par les lèvres, ou par la langue qui s'applique contre les lèvres, les dents ou le palais.
S'il y a vibration des cordes vocales, comme dans b, g, d, r, z, on a des consonnes
sonores^., ainsi appelées parce qu'elles sont caractérisées par la sonorité des cordes vocales.
1. Appelées aussi douces, parce qu'elles produisent un effet doux à l'oreille, le son de la voix étant mêlé au
bruit consonnanlique affaibli.
VOYELLES ET CONSONNES 109
'il n'y a pas vibration des cordes vocales, comme dans p, k, t, f, ç, on a des consonnes
ourdes^.
Quand le son est complètement arrêté, comme dans p, b, t, d, k, g, on a des consonnes
Tplosives^, ainsi appelées parce que la brusque fermeture de la bouche détermine une sorte
'explosion de l'air. Quand le son est partiellement étranglé, comme dans f, v, ç, z, ch, j,
n a des fricatives ^ ainsi appelées parce qu'il est dû à un frottement de l'air contre les parois
e la bouche.
Les consonnes étant dues à l'action d'un obstacle dans la bouche, il doit y avoir autant
e groupes de consonnes qu'il y a d'obstacles différents :
1. — Si la lèvre inférieure vient s'appliquer contre la lèvre supérieure ou la frôler, on a
!S labiales ou plus proprement les labio-labiales.
Si la fermeture est complète, on a, sans vibration des cordes vocales, p; avec vibration,
et ce dernier prononcé avec accompagnement d'une résonance nasale devient m.
Si la fermeture est incomplète, on a, avec vibration des cordes vocales et suivant la
Dsition plus ou moins avancée des lèvres, deux consonnes habituellement sonores, mais
ji deviennent sourdes lorsqu'elles s'unissent intimement avec une consonne précédente
)urde : ce sont l'u consonne dans oui, dans moi, toi, soi, et l'ù consonne dans puis, lui.
2. — Si la lèvre inférieure vient s'appliquer à l'extrémité des dents supérieures, on a des
bio-dentales.
Quand la fermeture est complète, toute émission de consonnes est impossible ; quand
le est incomplète, on a, sans vibration, f ; avec vibration, v.
3. — Si l'extrémité de la langue et une petite partie de la face supérieure de la langue
uchent l'extrémité des dents supérieures, on a des linguo-dentales.
Quand la fermeture est complète, on a, sans vibration, t; avec vibration, d; ce dernier,
compagne de résonance nasale, devient n.
Quand la fermeture est incomplète, on a, sans vibration, s sourde, notée par s, ss, ç, c, ti;
'ec vibration, s sonore notée par s, z.
Quand la langue s'appuie contre les dents supérieures, l'air sortant de chaque côté
itre la langue et les dents latérales produit la fricative sonore 1.
Quand la pointe vient s'appuyer contre les alvéoles, elle produit en roulant l'r roulée
1 alvéolaire, prononcée encore dans certaines provinces et sur la scène. L'r roulée a été
mplacée à Paris au xvii^ siècle par l'r palatale.
4. — Si la langue vient toucher par sa partie postérieure, supérieure ou antérieure,
verses parties du palais, depuis le palais mou, près du voile du palais, jusqu'à la partie du
dais dur voisine des alvéoles dentaires, on a des linguo-palatales.
Quand la fermeture est complète, la partie supérieure de la langue peut toucher le
mt du palais ou en avant du côté des dents, et alors on a, sans vibration, k devant e, i; avec
bration, g devant e, i {gai, gui), — ou un peu plus en arrière, vers le palais mou, et alors
] a, sans vibration, k devant a; avec vibration, g devant a; — ou enfin plus en arrière
icore, près du palais mou ou du voile du palais, et l'on a, sans vibration, k devant o, u, û,
r, dans corps, coup, cure, classe, croire, coq; avec vibration, g devante^ u, û, l, r, dans gorge,
)ût, gutte, gland, grand, bague.
Quand la fermeture est incomplète, si la langue, en touchant le palais, laisse un passage
l'air, nous avons d'abord, si le contact se fait par la pointe et une partie de la face supé-
eure de la langue contre le palais dur, au-dessous des alvéoles, nous avons, sans vibration,
1 dans château, chemin; avec vibration, j ou g devant e, i. — Si le contact a lieu avec la
irtie supérieure de la langue, plus en arrière contre le palais dur, nous obtenons une
)nsonne qui a joué un rôle considérable dans l'histoire de notre prononciation : c'est l'i
msonne ou l'i palatal, habituellement sonore, quelquefois sourd dans piano, bien. Dieu,
1. Appelées aussi fortes, parce que, le souffle de la voix étant produit avec toute sa force, le son frappe forle-
ent l'oreille.
2. Ou muettes, parce qu'on ne peut les prononcer sans le secours d'une voyelle.
3. Ou continues, parce que le son peut être continué; ou spirantes, parce qu'il rappelle le souffle de la respi-
.lion.
HO TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
pied, fie)', yacht, yole, yeux, payer, moyen, où il est noté par i ou y; dans février, hier, lier,
ouvrier, où il est prononcé, mais non noté. — Si enfin la partie postérieure de la langue est
en contact avec l'arrière du palais dur, puis le palais mou, on a l'r grasseyée, qui a rem-
placé Tr alvéolaire.
5. — Si la langue touche à la fois les dents et le palais, on a les linguo-dento-palatales :
1 mouillée, son qui a disparu de la prononciation courante et qui était la combinaison du son
de 1 et du son de i palatal; — n mouillée, qui est la combinaison de Tn et de l'i palatal.
6. — Il faut enfin considérer à part l'h aspirée, qui n'est pas en réalité une consonne,
mais un souffle produit par le frottement plus ou moins fort de Tair, sortant librement de
la gorge, quand les cordes vocales sont éloignées et, laissant la glotte ouverte, ne vibrent
pas ; c'est un son qui a disparu de la prononciation courante et ne subsiste guère que dans
la prononciation normande.
Ainsi, sept labio-labiales se décomposant en : deux explosives, la sourde p, la sonore b;
quatre fricatives, les deux sourdes u, ù, lés deux sonores u, ù; et une nasale, m.
Deux labio-dentales, toutes deux fricatives : la sourde k et la sonore v.
Sept linguo-dentales, se décomposant en : deux explosives, la sourde t, la sonore d;
deux fricatives, s sourde, s sonore; deux liquides 1, r (alvéolaire); et une nasale, n.
Sept linguo-palatales, se décomposant en : deux explosives, la sourde k, la sonore g;
cinq fricatives, les sourdes ch, i, les sonores j, i, r (palatale).
Deux linguo-dento-palatales : 1 mouillée et n mouillée.
Une laryngo-laryngale : h aspirée.
Pour ces vingt-six consonnes, l'alphabet français offre des ressources très insuffisantes.
En effet, dans l'ordre des labiales, les consonnes u et û ne sont pas représentées par dès-
lettres; dans l'ordre des dentales, s sourde est notée par s, ss, ç, c, ti; s sonore par s, z; — ^
dans l'ordre des palatales, l'i consonne n'a le plus souvent pas de représentation, ou es\
noté irrégulièrement par y ou i ; j est noté par j ou g (devant e, i) ; k a pour signes de nol£
tion c, k, q, qu, ck, cq, cqu, ch. L'I mouillée a quatre représentations différentes : ill, il, 11,
l'n mouillée est bizarrement notée par gn.
Inversement, telles lettres ont des valeurs doubles : c représente le son k et le son
t devant i est tantôt l'explosive t, tantôt la sifflante s; m et n sont soit des signes de con^
sonnes nasales {ma, ni), soit des signes de voyelles nasales {lampe, ton) ; dans non, la seconde
consonne n'a pas la même valeur que la première. Enfin il existe un signe simple x qui
représente soit ks, soit gz, soit s. On ne saurait pousser plus loin l'incohérence.
§ 286. — Théorie des sons latins vers la fin de l'Empire.
Tel est le système actuel du français. Or ce système sort du système latin. Quel étaij
celui-ci?
I. Voyelles. — Le latin classique possédait cinq voyelles, qui se dédoublaient d'aprèJ
la durée, c'est-à-dire qui étaient longues ou brèves : â à, ë ë, i ï, ô ô, û ii (ou). A partir dj
l'époque impériale, ces différences de durée firent place à des différences de timbre ; leà
voyelles longues devinrent fermées, les voyelles brèves devinrent ouvertes, sauf toutefois
pour à à, qui paraissent avoir abouti à un son unique, le son ouvert; de plus, ë et i, ô et
se confondirent de bonne heure; on eut donc sept voyelles correspondant aux dix du lati^
classique :
'à e è ' é 11 0 0 ' o u u
a ) 1 ^ u I
Outre ses dix voyelles, le latin classique possédait trois diphtongues : ae, ce, au. Subiî
sant la même transformation, ae devint è, oe devint é; quant à au, tantôt il s'est changé
en ô, tantôt il s'est maintenu.
Signalons enfin un dernier changement, particulier au latin parlé en Gaule ; l'û du latii
classique, qui était prononcé ou, y prit le son actuel ù.
, . ACCENT SECOND m
II. Consonnes. — Le latin classique possédait seize consonnes : b, p; d, t; g, c (k, q); f,
r;j, s, z, h; 1, m, n, r.
Il avait en outre les groupes d'origine grecque ph, th, ch.
P, b, t, d, 1, m, n, avaient très vraisemblablement la valeur que nous leur attribuons
ujourd'hui en français.
Les gutturales c (k, q) et g étaient vélaires devant a, o, u, palatales devant e, i.
F, à en juger par les descriptions que nous laissent de sa prononciation les grammai-
iens anciens, avait la valeur de notre f ; pour le v, il se prononçait, sous l'Empire, comme
anglais w et était une spirante labiale et non une dento-labiale comme le v actuel. C'est
la fin de l'Empire que le son de w s'est transformé en v, comme le prouve l'identité de
Drme qu'il a reçue dans les diverses langues romanes.
L's était sourde.
Le j avait le son du yod allemand ou de notre y dans yacht.
Il y avait deux sortes d'n : l'une identique à la nôtre (d nasal) ; l'autre gutturale, formée
u fond du palais et qui se faisait entendre devant c ou g : ancora, angor.
Le z (= ds) avait s sonore.
L'r était roulée.
§ 287. — Accent tonique latin. — Règles de l'accent tonique.
Dans la transformation qu'ont subie les mots latins pour devenir les mots français,
élément qui a joué le plus grand rôle est Vaccent tonique. L'accent tonique consiste dans
ne intensité plus grande d'une des voyelles d'un mot; on la prononce avec plus de force
ne les autres voyelles, de manière à augmenter l'amplitude des vibrations sonores qui la
[•oduisent, sans modifier en quoi que ce soit ni son timbre ni sa durée. Cet accent était-il en
tin classique un accent de hauteur ou d'intensité? Augmentait-il le nombre des vibrations
1 leur amplitude? Il est bien difficile de le dire. Ce qu'on peut toutefois affirmer, c'est que
îrs le II* ou le iii^ siècle, l'accent tonique fut simplement un accent d'intensité, un coup de
, voix, un ictus frappant pour chaque mot une voyelle déterminée. Et cet ictus n'a pas varié
3 place du latin au français ; il a persisté sur la même syllabe dans les langues romanes,
est-à-dire que, dans les mots de formation populaire, la syllabe sur laquelle les Gallo-
omains faisaient porter l'effort de la voix est encore celle sur laquelle porte aujourd'hui
st effort.
Les règles de l'accent tonique, pour ce qui nous concerne, peuvent se ramener aux
livantes :
Dans les monosyllabes, l'accent frappait la voyelle : rçm, pQSt, me*.
Dans les mots de deux syllabes, l'accent frappait la pénultième : caput, matrem, soror.
Dans les mots de plus de deux syllabes, si la pénultième était longue, elle était frappée
ir l'accent : dominôrum, latrônem; si elle était brève, l'accent frappait l'antépénultième :
pmïnem, hominïbus.
Les mots monosyllabiques sont dits oxytons. Les mots dont la pénultième portait l'ac-
mt sont dits paroxytons. Les mots dont l'antépénultième portait l'accent sont dits propa-
)xytons.
Les voyelles frappées de l'accent sont dites toniques ou accentuées; toutes les autres sont
tes atones ou inaccentuées. Si elles précèdent la syllabe tonique, elles sont dites protoni-
ies;?,\ elles la suivent, posttoniques.
§ 288. — Accent second.
Outre cet accent, dit accent premier, les mots de plus de trois syllabes pouvaient être
)urvus d'un autre accent, moins fort que le précédent, dit accent second, et qui frappait les
rllabes de deux en deux en remontant à partir de la syllabe frappée de l'accent tonique :
1. Certains mots n'avaient pas d'accent tonique ; ce sont spécialement les monosyllabes employés comme pré-
sitions ou comme adjectifs démonstratifs. En outre, quelques dissyllabes, comme les adjectifs possessifs et les
jectifs démonstratifs faisant fonction d'articles, n'avaient point non plus d'accent : mea, tua, sua, ille, illum, etc.
112 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
dans firmiUtem, la voix appuyait fortement sur ta, un peu moins fortement sur firm : dans
infirmitatibus, fortement sur ta, moins fortement sur firm, etc. On expliquera § 339 Fim-
portance de cet accent second.
§ 289. — Déplacement de l'accent.
Nous avons dit que l'accent n'a pas varié de place dans le passage du latin au français.
Il y a toutefois quelques réserves à faire. Il a pu arriver que, pour des raisons diverses, Tac-
cent ait avancé ou reculé.
Déjà en latin quelques mots semblent violer la règle de la place de l'accent : ce sont
vigînti et les autres noms de dizaines, qui peut-être, par suite d'une loi du latin archaïque,
ont l'accent sur l'antépénultième, bien que la pénultième soit longue.
Pour les autres mots, le déplacement est dû soit à des causes phonétiques, soit à des
causes morphologiques.
Causes phonétiques. — 1° Dans les mots où un e ou un i tonique était en hiatus avec une
voyelle suivante, l'accent a avancé sur cette voyelle : ainsi dans pariçtem pour parietem et
dans les mots en eolum ou iolum pour çolum, iolum.
2" La difficulté de prononcer les proparoxytons lorsque la pénultième était suivie des
groupes br, cr, tr, etc., a amené à faire avancer l'accent sur la pénultième : algicrem, cathedra,
colubra, intçgrum, pour alacrem, cathedra, colubra, integrum.
Causes morphologiques. — 1° Nous avons vu (§ 183) que, lorsque dans un composé le
sentiment de la composition a disparu, il garde en roman sa place à l'accent latin : coUigit,
cueille; collocat, couche; CQgitat, cuide, etc. Mais quand on a conservé conscience de la com-
position (§ 186), il y a eu ce qu'on appelle recomposition, et, le second élément étant alors
le plus important, on a placé l'accent sur le radical du simple : çxplicat devient explicat<
demorat demorat, rçcipit recipit, rçnegat, rençgat, etc. *
Un changement de suffixe peut encore amener un déplacement d'accent; soricem devient
soricem sous l'influence de perdicem; inus est substitué à inus dans fagiuus pour faginus.
IL — TRANSFORMATION DU GALLO-ROMAN
§ 289 bis. — Caractères généraux.
C'est l'époque la plus féconde en transformations que celle du gallo-roman, qui s'étend
du y" au x'' siècle. Les sons, voyelles et consonnes, s'altèrent avec une telle rapidité, qu'a^
bout de quatre ou cinq siècles les mots ont totalement changé d'aspect et qu'on se trouve
en présence d'une langue nouvelle. C'est dans cette période que se constituent les traits les
plus importants de la prononciation française. Les changements que subit alors le latin
donnent la clef de la plupart des changements ultérieurs.
Les atones disparaissent ou s'assourdissent; les voyelles accentuées, sous l'action dft
temps fort, s'allongent, si elles sont brèves, et, dans la plupart des cas, se diphtonguent ou se
transforment. Les groupes de consonnes se simplifient; les consonnes simples s'affaiblissent
entre deux voyelles. Un besoin pressant d'euphonie supprime tout ce que le système des
consonnes latines peut avoir de dur, et fait disparaître les heurts nouveaux de sons
qu'amène la disparition de certaines voyelles.
Nous commençons cette étude par les voyelles, et dans les voyelles par les finales, pour
remonter de là aux voyelles accentuées et aux protoniques. «
I
§ 290. — Chute de la pénultième brève. '',
En gallo-roman, toute pénultième brève, sauf a, placée entre deux consonnes tombe,
et, par suite, tous les proparoxytons deviennent paroxytons : ancora devint ancra, ancre;
asïnum, asnum*, asne, dne/àspërum, àsprum, aspre, âpre; arbôrem, arbrem, arbre ; altèTum,
1. Dans les paragraphes suivants, nous citons la plupart des substantifs ou ârljectifs masculins à l'accusatif,
ce cas étant, comme on le verra (§ 537), celui qui a donné la forme actuelle des substantifs ou adjectifs masculins.
CHRONOLOGIE DE LA CHUTE DES ATONES i\Z
Itrum, autre; buccùla, buccla, boucle; cglïdum, csildum, chaud; c^mëra, c^mra, chambre;
iQbïlem, moblem, meuble; t^ibùla, tgbla, table; etc.
Lorsque la voyelle pénultième était un a, elle a persisté longtemps, et elle se retrouve
)us la forme d'un e dans la période la plus ancienne de notre langue : c^nnabem, anc. franc.
laneve, plus tard chanvre; orfanum, orfene (orphelin); r^fanum, ravene (raifort). Les mots
3 ce genre sont d'ailleurs très peu nombreux.
§ 29L — Chute des voyelles finales sauf A.
Il n'y avait donc plus guère en gallo-roman que des paroxytons et des oxytons. Les
iroxytons eux-mêmes sont devenus des oxytons par suite de la chute de toute voyelle
lale, sauf quand cette voyelle était un a ou quand elle était précédée d'un groupe de con-
innes de prononciation difficile : accusare devint accuser, accuser; acrorem, acror, aigreur;
nicura, amie, ami; cail(ï)dum, cald, chaud; csirnem, carn, charn, plus tard chair; frig(ï)dum,
igd, froid; lur(i)dum, lurd, lourd.
Quand la voyelle finale était un a, elle s'est maintenue d'abord, puis s'est changée plus
rd en un e féminin : arca, arche; buUa, boule; cantat, chantet, plus tard chante; cappa,
afe ; costa, côte; etc.
Quand la voyelle finale était précédée d'un groupe de consonnes, cette voyelle s'est
aintenue, et plus tard en français a été rendue par le son e : cop(e)rit, couvre; pop(u)lum,
wp/e; ventrem, ventre; etc.
Dans un certain nombre de mots français, on ne peut se rendre compte de la présence
cet e final qu'en remontant à la forme primitive : dans père, mère, frère, Ve ne s'explique
le par les formes antérieures où il est précédé de deux consonnes : pedre, medre, fredre,
patrem, m^trem, fratrem.
Les mots de cette série sont très nombreux; ils l'emportent de beaucoup sur ceux qui
,t régulièrement e provenant de a final latin : qu'il nous suffise de citer, aux lettres A et B :
gre (acrem), ancêtre (antecessor), âne (sis[i]num), âpre (gisp[e]rum), beurre (but[y]rum),
\vre (bçbrum), etc.
Il peut arriver que Ve de ces deux séries de mots disparaisse : ^qua, eaue, aujourd'hui eau.
Il y a deux exceptions à signaler à la loi générale de la disparition de la finale :
1° Lorsque la finale est en hiatus avec la pénultième tonique, elle se combine avec elle
ur former une diphtongue : Dçum devient Dieu.
2° Dans un certain nombre de paroxytons latins, la consonne séparant la tonique de la
lale atone est tombée, de bonne heure ; il y a eu, par suite, hiatus et combinaison des deux
yelles en une diphtongue : graecum, anc. franc, grieu; jugum, anc. franc, jou, aujourd'hui
ug; lupum, anc. franc, lou, aujourd'hui loup; paucum, anc. franc, joou, aujourd'hui peu; etc.
§ 292. — Chronologie de la chute des atones.
Ces deux grands faits qui caractérisent le gallo-roman, la chute de la pénultième brève
la chute de la finale autre qu'un a, ne se sont pas produits en même temps.
Pour le premier fait, il s'était opéré déjà dès les premiers siècles de l'Empire, notamment
lurles mots où la pénultième brève était placée entre rm,rd, Im, Id, Ip, s t; il s'était opéré
ssi déjà pour frig(i)duin et dom(i)num. Dans les autres mots, la contraction s'est produite
u à peu, et il est bien difficile d'en déterminer les éiapes successives. Le cas où elle semble
ître accomplie le plus tard, c'est celui où la pénultième était précédée d'un groupe de con-
nues; celui-ci a protégé quelque temps la pénultième ; fabrica est passé d'abord à *favrega.
loi qu'il en soit, la disparition de la pénultième brève, dans la plupart des cas, était un fait
compli avant la chute de la voyelle finale, chute qui se produisit probablement vers le vu"
i le vm*^ siècle, et qui, en tout cas, était achevée au ix" siècle ; car les Serments de Strasbourg
)us offrent des exemples des trois faits étudiés précédemmettt : 1° suppression de la voyelle
lale autre qu'un a : amur, Christian, nul; 2° conservation de l'a final : aiudha, cadhuna, cosa,
dla; 3° conservation, après un groupe de consonnes, de la finale marquée tantôt par un
; fradra, sendra; tantôt par un o .• poblo, nostro; tantôt déjà par un e : Karle, altre, fradre.
DICT. FRANC. h
114 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
VOYELLES ACCENTUEES
§ 293. — Des voyelles accentuées.
Les voyelles accentuées eurent un sort différent suivant qu'elles étaient libres ou entra-
vées.
Dans le système du latin vulgaire, une voyelle est dite libre quand elle est suivie d'une!
seule consonne terminant le mot : cor, ou quand elle termine la syllabe, soit à la fin d'un;
mot : me, te, pro; soit à l'intérieur d'un mot devant une voyelle : mça, tua, Deus; devant I
une consonne : bpnus, painem; devant deux ou plusieurs consonnes : p^trem, integrum. La]
syllabe renfermant cette voyelle libre est dite syllabe ouverte.
Une voyelle est dite entravée quand, dans l'intérieur d'un mot, elle ne termine pas la
syllabe : fortem, psirtein, crçscere, etc. Cette syllabe est dite fermée.
Tantôt l'entrave existe déjà en latin classique; tantôt elle est plus récente, étant
amenée par la chute de la pénultième atone dans les proparoxytons : asinum ^snum, cala-
mum calmum, cgilidum c^ildum, credere credre, sabulum sablum, taibula tabla, etc. En ce
cas, l'entrave empêche l'altération de la voyelle si elle n'est pas commencée ; ainsi l'a et
le latins sont maintenus intacts dans table, merle, de taib(u)la, inçr(u)la. Elle ne peut faire
obstacle si l'altération s'est déjà produite : tçpidum, avant de perdre sa pénultième atone,
était devenu tiepedum, d'où tiède.
Voyelle a (à, â du latin classique).
§ 294. — A entravé.
A bref ou long du latin classique, dans une syllabe fermée, a persisté, sauf dans les cas
étudiés §§ 296, 299 1°, 301 2°, 303, que l'entrave fût latine ou romane : Eirb(ô)rem, arb7'e;
as(i)num, asne, âne; Carmen, charme; carnem, charn, plus tard chair; carrum, char; drap-
pum, drap; fab(û)la, fable; lardum, lard; partem, ;jarf; passum, joas; sap(ï)dum, sade (dans
maussade) ; tsib(u)la, table; v^ccam, vache; vçillem, val; etc.
Il est à remarquer que la chute de l'atone dans les paroxytons ne fait pas obstacle au
changement de l'a en e (§ 295) : tal(e)s devient tels, appar(e)t, (il) appert, ce qui prouve que
l'atone finale est tombée lorsque déjà l'a avait commencé à s'altérer, tandis que dans les
proparoxytons comme fabula, l'u atone pénultième en tombant a produit l'entrave et, par
suite, est tombé avec l'altération de l'a.
L'entrave peut être constituée par pi, bi, li, ni, etc., où l'i est semi-consonne : apium,
ache; *T^hia (class. rabiem), rage; *battsilia, bataille; *montania, montagne.
Il n'y a que peu d'exceptions au maintien en français de a latin entravé, et elles pro-
viennent d'altérations récentes :
1° Les mots comme asperge pour asparge, chair pour char, gerbe pour jar6e, seront étu-
diés § 302, 2^
2° Achète pour achate, de *accaptat, semble être une forme analogique sortie de achaler
d'après l'alternance étudiée au § 616.
§ 293. — A libre.
A qui, dans une syllabe ouverte, peut être bref ou long dans le latin classique, est tou-
jours long dans le latin populaire. Cet â frappé de l'accent tonique se dédoubla en aa, puis
en ae, pour aboutir, sauf dans les cas étudiés §§ 296, 297, 298, 299 2°, 300 1°, à un e de
nature spéciale (§ 317), qui, dans la langue actuelle, est ouvert quand il est suivi d'une con-
sonne sonore : amer, hôtel, mer ; fermé quand il est final ou suivi d'une consonne muette :
chanté, prenez. Dans un certain nombre de mots ai a remplacé e dans l'orthographe actuelle
par préoccupation étymologique : ala, ele, puis aile; cl^rum, cler, puis clair; cl^ivem, clef;
f?ba, fève; gratum, gré; Igibra, lèvre; parem, per, puis jmir; etc. Citons aussi les termi-
naisons ^lem, el; gire, er; gita, ede, ée; ^tum, ed, é; t^tem, ted, té.
« A » DEVANT « M, N », NON PRÉCÉDÉ D'UNE PALATALE H5
L'a s'est maintenu par exception dans la terminaison du parfait de la I" conjugaison :
)hanta de *cant9t pour cantavit (§ 633), dans as de h?ibes (§ 647) et vas de vadis (§ 638).
§ 296. — A suivi d'une palatale.
Lorsque a est suivi d'un i, soit que cet i existe déjà en latin comme dans basiat, maium,
;oit qu'il se dégage à une époque postérieure d'une palatale, comme dans acrem, aquila,
iaxat, plaga, etc., cet i se réunit à a pour former le son composé ai. C'est ainsi que l'on a
i'une part : area, *aria, aire; badium, bai; *crassia, graisse; m^ium, mai; paria, paire;
irarium, vair; etc., et d'autre part : aquila, aigle; factura, fait; Iaxat, laisse; plaga, plaie; etc.
;Voir pour Vi dégagé par une palatale après a, §§ 382, 384, 386, 387, 388, 389, 390, 392, 394,
396, 398, 399, 403, 406, 415, 419, 423.)
Nous avons déjà indiqué (§ 294) que dans certains mots, comme apium, ache; *r^bia,
''âge; sapiam, (je) sache, Vi, au lieu de s'unir à l'a, formait entrave avec la consonne précé-
iente, et maintenait l'a. De même l'a du suffixe ^ticum s'est conservé dans le français âge.
Par une exception encore inexpliquée, le suffixe grium, au lieu d'aboutir à air, a abouti
X ier : argentarium, argentier; cancellarium, chancelier; ''cardinaria, charnière; carnai-
rium, charnier; carpentarium, charpentier ; cellarium, cellier; collarium, collier; etc.
Ai, dans quelques cas, devient oi : Amboise, carquois, pantois, pour Ambaise, carcais,
oantais.
Ce son ai était primitivement une diphtongue où l'accent portait sur a. Au xi" siècle, ai
a, passé à aè, puis à è, d'abord devant le groupe str, puis devant une simple consonne, et
au xm® siècle dans une syllabe libre.
§ 297. — A libre précédé d'une palatale.
A libre précédé d'un i, soit que cet i existe déjà en latin comme dans basiare, soit qu'il
se dégage à une époque postérieure d'une palatale, comme dans laxare, negare, pacare, se
combine avec cet i pour donner la diphtongue ié. C'est ainsi que l'on a eu pour les ter-
minaisons are (verbes), atum, are (subst.), tgtem, en français ier, ié, ier, tié; que l'on a eu
de capra, chièvre; de caput, chief; de carum, chier; etc. Sur la réduction de ié à é dans un
très grand nombre de ces mots, voir § 307.
§ 298. — A libre entre deux palatales.
A libre placé entre deux palatales donne primitivement la triphtongue iei, qui s'est
réduite à i : cacat, chieiet, chiet, (il) chie; jacet, jieist, jist, (il) gît.
Il y a toute une classe de mots qui fait exception, celle des dérivés en ier. Arium pré-
cédé d'une palatale donne ier et non ir : aciarium, acier; *berbicarium, bergier; viridi^i-
rium, vergier ; elc. Sur la réduction de ié à é dans un grand nombre de ces mots, voir
:i307.
§ 299. — A devant M, N, non précédé d'une palatale.
1° Si a est entravé, il se nasalise, sans changer à l'origine la qualité de la consonne
ui suit : chante se prononça d'abord châ.-n'-te avant de se prononcer châ-te. Pour plus de
iétails, voir § 476.
2° Si a est libre, au lieu de passer de aa, ae, à ee, é, il aboutit à la diphtongue ai. Au
siècle, la cantilène de sainte Eulalie note ce son par ae : maent de manet; à partir du
a' siècle, il est noté par ai; mais, à la différence de l'autre son ai, produit par la pala-
ale (§ 296), il reste diphtongue jusqu'au xvi^ siècle.
C'est ainsi que les terminaisons latines amen, ànura, ana, sont devenues en français aim
)u ain, ain, aine. On a de même damum, daim; famem, faim; grgnum, grain; hamum,
lain; etc. Sur la prononciation particulière de cette diphtongue ain et son assimilation à
'in, voir § 480.
H6 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 300. — A devant M, N, après une palatale.
1° Si a est libre, la palatale seule agit sur lui, et il aboutit à ié : canem, chien; chris-
ti^num, crestiien, crestien, chrétien^; decanum, deiien, doiien, doyen; ligsimen, leiien, lien;
pag^num, paiien, païen; etc.
2° Si a est entravé, la palatale n'exerce aucune action : campum, champ; cairnem, anc.
franc, charn (d'où acharner) : sur la forme actuelle chair, voir § 302.
§ 301. — A suivi de L.
1° Si a est libre, il devient régulièrement e : sila, ele, plus tard aile; hospitale, ostel,
hôtel; mortgilem, mortel; sal, sel; tgilem, tel; etc.
Pour les adjectifs en ^lem, dès le moyen âge la forme savante en al a coexisté à côté de
la forme populaire en el, et a fini par prédominer {§ 90). Pour d'autres mots comme mal,
pal, l'ancien français a connu les formes régulières mel, pet.
2° Si a est entravé, il se conserve d'abord, puis, comme nous l'étudierons § 455, il se
combine avec / pour aboutir à au.
§ 302. — A libre et entravé devant R.
1° Si a est libre, il se change régulièrement en e : altare, aller, autel; amgire, amer,
aimer; etc. Singul^rem, subtelarem, etc., ont donné régulièrement en anc. franc, sengler,
seller, etc. ; puis dans ces mots, comme dans quelques autres, er est devenu ier en français
moderne par substitution de suffixe (§ 114).
2° Si a est entravé, il se maintient régulièrement à l'origine; mais, entre le xiv^ et le
XVI* siècle, il a une tendance à se changer en e : grrha, arres et ores; asp^ragum, asparge et
asperge; cairnem, charn, char, et cher, chair; *carptiat, [il) jarce et gerce; haut allem. gçrba,
jarbe et gerbe; *sarpa, sarpe et serpe.
§ 303. — A devant S. f.
Pour a devant s, voir § 422.
Voyelle è (ë du latin classique). J
§ 304. — È entravé.
Ë entravé, sauf dans les cas étudiés § 305, 2°, se maintient sans changement, que l'entrave*
soit latine ou romane : bçccum, bec; fçrrum, fer; fçsta, fête; hçrba, herbe; infërnum, enfern,
enfer; mçsp(i)la, nèfle; ]^çrd{i)ta, perte ; pçrt(i)ca, perche; rçt(i)na, rêne; sçptem, set, sept;
term(i)num, terme; tçrra, terre; etc.
La présence d'une palatale précédente n'empêche pas le maintien de l'è : cervum, cerf.
Pour toute une série de mots où l'è s'est diphtongue avant la chute de la pénultième
brève, voir § 303.
La diphtongue dans nièce, anc. franc, nece, de *nçptia, parait due à l'influence du mas-
culin en anc. franc, nies de nçpos; dans fiente de *fçmita, à celle de l'ancien français (iens de
*fçmus. Elle est inexpliquée dans fière de fourche- fière, de fçrrea; dans pièce de *pçttia,
et tiers de tçrtium.
§ 303. — È libre. "t'
È libre, non suivi d'un i ou de toute autre lettre qui dégage un i, se diphtongue en iè^
dès le début de la langue : bçbrum, bièvre; brçvem, binef, bref; cathçdra, chadière, chaiere,
chaire; derçtro, deriedre, derietre, derrière; fçbrem, fièvre; fçl, fiel; fçrum, fier; *grçvem
I
1. Crëlin présente une contraction dialectale de chrétien.
« É » FERME ENTRAVE 117
(class. gravem), grief; h^ri, hier; lëporem, lièvre; palpëtra, paJpière, paupière; sëdet, siet,
^il) sied; etc.
La présence d'une nasale n'empêche pas la diphtongaison : bçne, bien; rçin, rien.
Dans toute une série de mots, où la chute de la pénultième brève a rendu è entravé à
l'époque romane, on a cependant iè, parce que è s'était déjà diphtongue quand s'est pro-
duite cette chute de la posttonique : *antëphona, antiefne, antienne; çbulum, hièble; gçmere,
anc. franc, giembre, remplacé par geindre; pëdica, piège; *sëdicum, siège; tçpidum, tiède;
trëmere, anc. franc, criembre, remplacé par craindre.
§ 306. — È suivi d'une palatale.
Lorsque è, soit libre, soit entravé, est suivi d'un i ou de toute lettre qui dégage un i, le
groupe ei ainsi formé s'est changé en la triphtongue iei, qui s'est réduite de bonne heure
h.i : dëcem, *deis, *dieis, dis, dix; décima, *deisme, *dieisme, disme, dîme; despçctum, des-
pieit, despit, dépit; *ëbriura (class. êbrium), ieivre, ivre; lëctum, lieit, lit ; légère, lieire,
lire; pëctus, pieiz, pis; *précat (class. precatur), prieit, (il) prie; sëx, sieis, sis, six; etc.
§ 307. — Destinées ultérieures de IÈ.
Iè, sorti de ë, s'est confondu avec ié sorti de arium et ié sorti de a libre, sous l'in-
fluence d'une palatale. Les poèmes du moyen âge unissent dans une même strophe, à l'asso-
nance ou à la rime, des mots tels que cA^e/'(calput), laissier (laxare), chevalier (caballarium),
hier (hëri).
Ce son ié, de triple origine, s'est maintenu jusqu'au xiv* siècle. Du xiv^ au xvi% il a gra-
duellement disparu dans deux cas déterminés.
1° Tous les mots (substantifs, adjectifs, verbes ou mots invariables) en chié, gié ramè-
nent les groupes chié, gié à ché, gé : bergier, legier, vachier, deviennent berger, léger, vacher ;
giel, degiel,jiet, deviennent gel, dégel, jet. C'est là une réduction d'ordre phonétique, mais
qui a cessé son effet et n'atteint pas les nouveaux mots dérivés en chier, gier; car la langue
actuelle a créé pistachier, sergier.
2° Tous les verbes et, par suite, tous les participes passés et adjectifs verbaux qui s'y
rattachent, dont l'a ou l'e primitif avait été diphtongue en ié, réduisent cet ié à e par analogie
avec la conjugaison normale cantare, chanter (§ 634).
3° Tous les mots dans lesquels ié était précédé d'une / mouillée, d'une n mouillée ou
d'un i, ont fondu Yi de la diphtongue avec le son qui le précédait : baigner, doyen, lier,
mouiller, prier. L'ancienne orthographe a subsisté dans châtaignier, groseillier, joaillier.
Cette réduction a donc laissé intacts :
A. Le ié issu de a précédé d'une palatale dans les mots autres que les verbes, qui
n'avaient point chié, gié : amitié, inimitié, moitié, pitié. Dans chien, ie a été protégé par la
nasale.
B. Le ié issu de l'a de arium dans tous les substantifs et adjectifs où ier n'est pas précédé
de ch ou de g.
G. Le ié issu de è, dans tous les cas, sauf dans les verbes de la I" conjugaison qui ont
subi l'action analogique, et les anciens verbes en iembre comme criembre, giembre, etc., où
aindre, eindre, ont remplacé iembre (§ 648).
Voyelle é (ê, ï du latin classique).
§ 308. — É fermé entravé.
É entravé, sauf dans les cas étudiés §§ 311, 312, 313, 314, 315, se maintient d'abord intact,
que l'entrave soit latine ou romane ; puis, à partir du xii* siècle, il devient e ouvert : arïsta,
areste, arête; basïl(ï)ca, baselche, baseuche, basoche; *capïcium, chevet; capïllum, chevel,
cheveu; cïrc(ï)num, cerne; dëb(ï)ta, dette; *distr|ctia, détresse; fïrma, ferme; fïssa, fesse;
fïst(ù)la, fêle; illa, elle; mïssa, messe; nït(ï)dum, net; sïccum, sec; vïrga, verge; etc.
118 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 309. — É fermé libre.
I. — É libre, sauf dans les cas étudiés § 316, se diphtongue et donne d'abord la
diphtongue ascendante éi; puis, à partir du xiu* siècle, devant les consonnes autres qu'une
nasale ou une l mouillée, et devient oi, qui progressivement passe à oé, puis à oè. Au xvi'' siè-
cle, ce son subit deux modifications : dans un certain nombre de mots, principalement dans
ceux où oi était suivi d'un e ou d'une s finale, oè se réduisit à è (noté par ai : croie, craie);
dans les autres mots, oè passa à oa, qui subsista jusqu'au commencement de ce siècle, où il
est devenu wa tout en conservant l'orthographe traditionnelle oi.
C'est ainsi qu'on a eu : bïbere, beivre, boivre, boire; *cadëre (class. cadëre), chadeir,
chaeir, cheeir, cheoir, choir; crçta, creie, croie, craie; *dïtum (class. digitum), deit, doit, doigt;
fïdem, feid, feit, fei, foi; *glïtia, gleise, gloise, glaise; habëre, aveir, avoir; *hçrem (class.
heredem), eir, oir, hoir; junïperum, geneivre, genoivre, altéré récemment en genièvre;
*lamprëda, lampreie, lamproie; më, mei, moi; pïcem, peiz, peis, pois, poix; *quëtum
(class. quietum), coi; *stçla (class. Stella), esteile, estoile, étoile; etc.
II. — Lorsque é est suivi d'une posttonique où se trouve un ï, il aboutit lui-même à i :
fçci, (je) fis; ïbi, i, y; *ïlli (class. ille), il; *prësï, {je)ptns; vënï, vinc, (je) vins; *vïntï (class.
vïgintï), vint, vingt.
§ 310. — É fermé libre devant une nasale ou une L mouillée.
É libre devant une nasale ou une / mouillée donne aussi ei, mais cette diphtongue a
subsisté au lieu de passer à oi :
i° Devant une nasale : catëna, chadeine, chaeine, contracté en chaîne; frçnum, frein;
*halçna, aleine, haleine; plénum, plein; serënum, serein ; s|num, sein; strçna, estreine, écrit
plus récemment étrenne; vëna, veine; etc. Avoine, foin et moins sont des formes dialectales
qui ont remplacé les formes anciennes et régulières aveine, fein et meins, de avëna, fënum,
minus. Fiente vient non pas de *fçmita qu'aurait fait supposer le classique fïmus, mais de
*fçmita, du latin populaire *fémus. Venin de vençnum est dû à un changement de suffixe; il
en est de même pour parchemin, de * percamînum et non du classique pergamçnum.
2° Devant / mouillée : consïlium, conseil; solïculum, 5o/ei7; vermiculum, vermeil, etc.
§ 3)1. — É et È devant une nasale entravante.
Devant une nasale entravante, ni é ni è ne se diphtonguent, et en sorti de é ne se dis-
tingue pas à l'origine de en sorti de é : dans le poème de Saint Alexis, on trouve réunis dans
une même assonance : dolente de *doIçnta, femme de fêmina, jouvente de juvënta, tendre
de tçnerum, ventre de vçntrem.
Ce son en tend, dès le xi" siècle, à se confondre avec an; la confusion est tout à fait
complète au xii^ siècle; mais elle n'a été consacrée par l'orthographe actuelle que dans un
certain nombre de mots : *brennum, bren, puis bran; cïngulum, sengle, sangle; *crçnnura,
cren, cran; deïntus, deenz, dans; *frïmbia (class. fimbria), frenge, frange; lïngua, longue,
langue. Pour plus de détails, voir § 477.
§ 312. — É et È entravés devant R.
Nous avons vu (§ 302, 2°) que a de a entravé devant r avait eu, à partir du xiv« siècle, une
tendance à se changer en e. Inversement, à la même époque é et è, dans les mêmes con-
ditions, s'échangent avec a : allem. bohlwerk, boulever, puis boulevard; herse a dû se
changer en harse, d'où harceler, anciennement herseler ; hçrnia, hergne, puis hargne. On peut
rappeler ici larme de l^crima, devenu lairme, lerme, puis larme.
§ 313. — É et È entravés devant L.
Pour é et è entravés devant 1, voir §§456 et 457.
« I » FERMÉ LIBRE ET ENTRAVE 119
§ 314. — É et È entravés devant S.
Pour é et è entravés devant s, voir § 422.
§ 315. — É suivi d'une palatale.
É suivi d'un i ou de toute lettre dégageant un i, dans une syllabe ouverte ou fermée,
lonne d'abord ei, qui subit les mêmes transformations que ei venant de é non suivi d'un i
§ 309, i) : benedïctum, beneeit, beneit, benoît, benêt; crçscere, creislre, croistre, croître ; dLi&-
irïctum, destreit, destroit; fçria, feire, foire; Içgem, lei, loi; nïgrum, neir, noir; pëctinera,
oeitne, peigne; p|cem, peiz, peis, pois, poix; rëgem, rei, roi; rïgidum, reide, roide, raide;
itrïctum, estreit, estroit; tëctum, teit, toit; vïcem, feiz, feis, fois; etc. Ë dans des conditions
inalogues aboutit au contraire à i (§ 305) : dépit, église, élire, épice, lit, etc.
Devant une nasale, ei ne passe pas à oi : cïngere, cenVe, cein're, ceindre; fïngere, fen're,
''ein're, feindre.
§ 316. — É précédé d'une palatale.
É précédé d'un i ou de toute lettre qui dégage un i donne, en se combinant avec cet i,
a triphtongue iei, qui se réduisit de bonne heure à ^ ; *cçpa (class. caiepa), cieive, cive; cëra,
•ieire, cire; jacëre, gésir; licëre, loisir; mercçdem, merci; mucëre, moisir; pagënsem, paj/s;
)arisiçnsem, parisis; placçre, plaisir; etc.
§ 311. — Résumé des faits concernant A, È et É. — Théorie des trois E.
Résumons maintenant les faits que nous présente l'étude de a, de è et de é.
A en position latine ou romane reste a; libre, il devient e; devant une nasale ou une
)alatale, il devient ai; après une palatale, il devient ie.
E en position latine ou romane donne è; libre, il donne iè, et dans les deux cas, sous
'influence d'une palatale, il donne i.
E ou ï en position latine ou romane donnent é; libres, ils donnent ei, puis oi, et, sous
'influence d'une palatale, ils donnent ei ou i.
Le français a donc possédé dès l'origine trois e, et très distincts, puisque les assonances
le les confondaient pas. L'e de ë entravé était incontestablement ouvert, Ve de ë ou ï entra-
vés était incontestablement fermé. Quelle était la valeur de e provenant de a? Il est difficile
le la déterminer d'une façon précise. Bien des théories ont été émises à ce sujet. L'hypo-
hèse qui rend le mieux compte des faits est celle qui fait intervenir la quantité des syllabes :
oute voyelle entravée était brève, toute voyelle libre était longue ; par suite, l'e provenant de
J entravé était un e ouvert bref; l'e provenant de ë, ï entravés, était un e fermé bref; par
mite aussi, ils ne pouvaient assoner avec l'e provenant de a, puisque ce dernier était un e
ong, étant dans une syllabe ouverte. D'autre part, e de a ne se confondant pas à l'origine
ivec ai provenant de a plus i, qui, nous l'avons vu (§ 296), avait passé de bonne heure à e
Duvert, il y a tout lieu de supposer que l'e de a était un e fermé, mais plus long que l'e pro-
i^enant de ë, ï, qui était un e bref. Ce n'est guère qu'au xvii'= siècle que cet e de a a passé au
îOn ouvert devant les consonnes sonores : hôtel, mer; il est resté fermé dans les autres cas :
limer, aimé.
Voyelle i fermé (î du latin classique).
§ 318. — I fermé libre et entravé.
I fermé s'est maintenu jusqu'à nos jours sans changement, qu'il fût paroxyton ou pro-
paroxyton, dans une syllabe ouverte ou dans une syllabe fermée : argîlla, argile; crïnem,
crin; fîlia, fille; fîlum, fil; mille, mil; nidum, nid; *racïmum (class. racëmum), raisim,
raisin; etc. Les noms de jours lundi, mardi, etc., font supposer pour diem en latin populaire
120 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
un i fermé; le contraire a eu lieu pour glirem, dont la forme française leir, loir, remonte
à *glïrem et non au classique glirem (§ 309); mais on dit liron; de même pour *fïcatum au
lieu de fîcatum, feie, foie.
Sous rintluence de la labiale, Vi est passé à u dans *affibulat, (il) affuble, et trïbulum^
truble.
La palatale ne modifie pas la nature de Ti : dico, di, (je) dis; mica, mie; perdicem,
perdrix, etc.
Pour l'histoire du son de Yi devant les nasales, comme dans vin de vînum, etc., voir
§479.
Voyelle ô (ô du latin classique).
§ 319. — O ouvert entravé.
0 en position latine reste intact sauf dans le cas étudié, § 329 : fprtem, fort; mortem]
mort; *mQttum (class. mùttum), mot; *noptias(class. nùptias), noces; porta, po?'fe; sortemj
sort; etc.
Pour ô en position romane, voir § 322.
§ 320. — o ouvert libre.
Ô libre, sauf dans les cas étudiés §§321 et 329, après s'être dédoublé en oo sous l'influence
de l'accent, est devenu uo, déjà dans la prononciation du latin vulgaire dans tout le domaine
roman ; il est noté uo dans la cantilène de Sainte Eulalie [ruovet de rogat), et telle est encore
l'orthographe généralement suivie dans les textes du xi^ siècle. Vers la fin de ce siècle, uc
était passé à la diphtongue ascendante ue {bue f de bovem), et aussi à oe, mais surtout dans
le français de l'Ouest, ou bien au commencement d'un mot, et après u, e, v. Uè a été remplacé
par eu déjà au commencement du xm® siècle, mais ne l'a emporté définitivement que vers U
fin du XIV^ Des mots du français actuel oii la voyelle tonique remonte à ô, la plupart ont
eu, certains ont gardé les anciennes notations : ue dans ceux où la diphtongue était précédée
d'un c explosif : écueil, recueil; oe dans œil; œu dans bœuf, cœur, sœur. Exemples : bQvem,]
bœuf; chorum, chœur; cor, cœur; mola, meule; novem, neuf; novum, neuf; *potet (class.
potest), (il) peut; sçror, sœur; *vôlet (class. vult), (il) veut; etc.
Ue s'est réduit de bonne heure à e dans avuec, avec, de apud + hoc, et plus tard, mais en
syllabe atone, dans bienveillant, malveillant, pour bienveuillant, malveuillant. Fur a remplacé
feur de forum, par confusion de prononciation avec les mots en ur.
La présence d'une /mouillée n'empêche pas la diphtongaison : *dolium (tiré de dôlçre),j
deuil; folia, feuille; oculum, œil; solium, seuil; *troculum (class. torculum), treuil; etc.
§ 321. — Exceptions à la diphtongaison de O ouvert libre.
0 persiste dans des mots d'apparence savante, comme (il) dévore, école, étole, rose. Dans
rossignol, ol pour eul paraît être une forme dialectale. Pour roe, plus tard roue, de rçta, il]
y a peut-être eu influence de roé, roué, « en forme de roue ».
§ 322. — o ouvert dans les proparozytons.
Selon l'époque de la chute de la pénultième brève (§ 290), ô en position romane se diph-
tongue ou ne se diphtongue pas. Il ne se diphtongue pas dans caryçphyllon, girofle; cophi-j
num, coffre; mçdulum, anc. franc, modle, plus tard moule; praepositum, prevost, p)'évôt;\
rçtulum, rodle, rôle; sçlidum, sold, sou; etc. Il se diphtongue dans *JQvenem (class. jùvenem),
jeune; *mQbilem (class. môbilem), meuble; çpera, œuvre; pçpulum, peuple.
§ 323. — o ouvert entravé devant L, S.
Pour ô entravé devant 1, voir § 459.
Pourô entravé devant s, voir § 422.
I
DU SON « EU ». — SES TROIS SOURCES 121
Voyelle 6 (ô, ù du latin classique).
§ 324. — O fermé entravé.
Ô entravé, qui répond à ù et à ô du latin classique, persiste, sauf dans le cas étudié
330, mais avec un son d'abord intermédiaire entre o et ou, qui aboutit définitivement à ou
ers le xin" siècle. Dans les textes antérieurs à cette époque, sa notation ne diffère pas de
Bile de rô libre, et il est marqué par u d'abord, puis par ou, o; à partir du xiii" siècle, la
otation ou commence à l'emporter. Exemples : ampulla, ampoule; bijcca, bouche; burgum,
ourg; crùsta, croûte; cùltrum, coutre; *curere (class. currere), courre; diurnum, ^'orn,
-)ur; fùrca, fourche; gùtta, goutte; lùsca, louche; ôrdinem, anc. franc, ourne, orne; *Qru-
am, anc. franc, ourle, orle; rûbeum, row^e ; stùppa, étoupe; etc.
Nous avons vu (§ 319) que nùptias, du latin classique, avait été changé en *noptias, d'où
oces. Dans sanglot, de *singlûttum (class. singùltum), le suffixe ot a remplacé out. Forme,
rdre et (il) orne, de forma, ôrdinem, çrnat, sont des mots savants. Ailleurs de aliôrsum a dû
iibir l'influence des mots en eur.
§ 325. — O fermé libre.
De même que é libre s'est diphtongue en ei, de même ô libre, sauf dans le cas étudié
330, s'est diphtongue en ou, noté d'abord par u, puis par ou et o, tout comme nous venons
e le voir pour ô entravé. D'ailleurs, beaucoup de textes antérieurs au xii"" siècle ne dis-
nguent ni à l'assonance ni à la rime ô libre de ô entravé, alors que ni l'un ni l'autre ne se
Dnfond soit avec o de ô, soit avec u de û. Pourtant ils ne devaient pas être identiques. Comme
entravé a persisté, ô fermé entravé a dû, lui aussi, subsister et se prononcer à l'origine
Dmme notre ô actuel. En tout cas, si de bonne heure il a passé au son actuel ou, il n'a
imais pu avoir la valeur d'une diphtongue. 0 libre, au contraire, a eu tout de suite la
aleur d'une diphtongue oou, qui peu à peu s'est transformée en èou, pour aboutir au
[If siècle à eu. L'ancienne notation o subsista encore quelque temps, mais, à partir du
m' siècle, fut remplacée peu à peu par eu : CQtem, queux (à aiguiser) ; diîos, dous, deux;
lôrem, fleur; gùla, gueule; hôra, heure; illôrum, leur; mores, mœurs; nepôtem, neveu; nôdum,
œud; suffixes ôrem, eur; Qsum, eux; plçrat, (il) pleure; SQlum, seul ; vôtum, vœu; etc.
.ugùrium et ôstium paraissent avoir subi un changement de quantité en latin populaire et
tre devenus augûrium, ùstïum, d'où heur et huis (§ 331).
Quelques mots, au lieu de eu, présentent ou pour des raisons particulières. A côté de la
)rme leu de lypiim on trouve au moyen âge la forme lou (plus tard, loup par réaction éty-
lologique), qui fait supposer le contact immédiat de l'u final avec la voyelle accentuée par
uite de la chute ancienne du p, et, par conséquent, sa conservation (§ 291) : loou, lou; de
i le féminin louve; la forme leuve ne se rencontre pas en ancien français. De même jygum
dû perdre son g de bonne heure et se prononcer joo, jou (plus tard joug par réaction
tymologique).
Dans d'autres cas, il y a eu influence de mots de même famille dans lesquels la voyelle
tait atone : amour pour *ameur s'est modelé sur amoureux, où ou est atone; époux pour
épeux de *spôsum (class. sponsum) sur épouser, jaloux i>our jaleux de zelôsum sur jalousie,
ouve pour deuve de dôga sur douvain ou douvelle, douelle. Nous, vous, où, pour, de nos,
ôs, prç, ùbi, ont été traités comme des proclitiques.
Jùvenem s'était changé en *jovenem (§ 322), tôtum en *tôttum (§ 402). Dans le pre-
lier cas il faut probablement voir l'influence de la labiale qui a changé ô en ô, et par suite
roduit ue, plus tard eu, comme dans : colùbra, *colôbra, coluevre, couleuvre; cùpreum,
copreum, cuevre, cuivre; ôvum, *ovum, uef, œuf; etc.
§ 326. — Du son EU. — Ses trois sources.
Si nous laissons de côté l'action de la nasale (§ 327) et de la palatale (§ 329), nous voyons
lie, dans une syllabe ouverte, ô, ù aboutissent régulièrement à eu (§ 325), et que ô, lui aussi,
122 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
en passant par uo, ue, oe, aboutit à eu (§ 320). Le premier eu date du xiii^ siècle, le second
du xiv*. Ils se confondirent dès cette époque. De plus, dans le même siècle, et surtout au xv%,
mais autour de Paris, non à Paris, le son eu, où Fhiatus provenait de la chute d'une consonne
médiale, se réduisit à eu: *augûrium (class. augyrium), eûr, eur, heur; *fatutum, feût, feu;
jéjunum, jeun, jeun; securum, seûr, seur; les mots en atura, eûre, eure, etc. ; à Paris oi
prononçait sur, hur; ainsi étaient prononcés crû, dû, eu, (tu) eus, (que tu) eusses, etc. La
prononciation de Paris a triomphé, sauf pour feu, heur et jeun.
Inversement meure, de môra, est devenu mûre, peut-être par confusion avec le féminii
meure, mûre, de matera, et seur, de super, est devenu sur.
% 327. — O ouvert et O fermé devant une nasale médiale et finale.
Devant une nasale, ô et 6 ne se diphtonguent pas et donnent le même son, l'ô, danj
cette condition, étant passé à ô. Il y a eu pourtant à Forigine diphtongaison çà et là pouij
l'ô non entravé : buona de bona; cuens de comas; hoem de home; mais cette diphtongaisoi
ne paraît pas avoir pénétré dans le français proprement dit.
Exemples de ô : colùmbum, coulon; cùmulum, comble; *deûnde, 6?owf; fûndere, /bn-j
dre; jyncum, jonc; *lùmbea, longe; nômen, nom; pavQnem, ^aon; symma, somme; *ùncù
(class. ùncia), once; *vndecim (class. ùndecim), onze; etc.
Exemples de ô : bonum, bon; comitem, comte; hgmo, on; longum, long; ppntem, 'pont\^
tçudere, tondre; etc. Dame de domina constitue une exception difficile à expliquer.
Pour l'histoire du son nasal on, voir § 478.
Voyelle u fermé (û du latin classique).
§ 328. — U fermé libre ou entravé.
U fermé libre ou entravé, sauf dans les cas étudiés § 331, a persisté depuis les premiers
temps de la langue ; mais il faut noter qu'en latin classique u se prononçait ou, tandis que_
la voyelle française se prononce u. Ce changement s'est opéré de très bonne heure sur 1^
territoire de la Gaule, sous l'influence du celtique sans doute, peu de temps après la roma-j
nisation du pays. Quoi qu'il en soit, c'est là un trait qui distingue le français, le provençt
et certains dialectes ladins et du nord de l'Italie des autres parlers romans : fûstem, fust]
fût; *gTûa. (class. gruem), grue; lùna, lune; nûdum, nu; prûna, prune; scûtum, escu, écui
ùna, une; etc. Bùtyrum devait donner et a donné en ancien français bure; mais en vallon e\
dans les parlers lorrains u devant r est devenu eu : beurre est donc une forme dialectale; oi
rencontre d'ailleurs au xvi* siècle une confusion entre les rimes en ur et les rimes en eur.
Sur l'histoire du son nasal un, voir § 479.
§ 329. — o ouvert devant une palatale.
0 suivi d'une palatale s'est diphtongue comme l'ô libre (§ 320), mais, en combinant sa
diphtongue soit avec un i latin, soit avec un i roman dégagé par la palatale, il a abouti à la
triphtongue uoi, uei, qui, de très bonne heure, dès avant le xii* siècle, s'est réduite à la diph-
tongue ascendante, puis descendante ui, laquelle a fini par prendre le son actuel ui, où ïu
a la valeur d'une semi-consonne : *aloxina, aluine; *app9diat, (il) appuie; *CQcere (class.
côquere), cuii^e; *CQpreum (class. cùpreum), cuivre; corium, cuir; cpxa, cuisse; *doc6re
(class. docëre), rfmVe (dresser) ; hodie, Am; inodiat, (il) ennuie; modium, mui, muid; *nocere
(class, nocçre), nuire; noctem, nuit; çcto, huit; Qleum, huile; ostrea, huître; *ploia (class.
plyvia), pluie; *pQsteis, -puis; trpja, truie; *vocita, vuide, vide; etc.
Il n'y a pas eu dégagement d'i dans fQCum, JQCum, Içcum, le c étant tombé de bonne
heure (§291)*.
1. Le c dans ces mois, étant tombé, il s'est produit une triplitongue : fuou,juou, licou. La triphtongue s'est
réduite de deux façons : d'une part en u, et l'on a eu fii, ju, lu, d'autre part par la chute ou le changement de la
première voyelle : fou,jiou, liou, d'où feu,jieu (plus tard réduit enjeu) et lieu.
DIPHTONGUE « AU » 123
§ 330. — O fermé devant une palatale.
0 suivi d'une palatale donne d'abord la diphtongue oi rimant avec des mots en ô; mais
partir de la fin du xii" siècle, et surtout à partir du xui*, cette diphtongue oi se confondit
ec celle qui remplaça l'ancienne diphtongue ei (§ 309, i), et eut la même destinée qu'elle :
igùstia, angoisse; b^xum, bois^; dùctura, doit; *grijinnium, groin; n\icem, nois, noix;
ùcina, roisne, roine, rouanne; yngere, oindre; VQcem, vois, voix; mots en çrium, oir, etc.
Lùctat devait donner et a donné en ancien français loile, qui s'est changé en luite, et au
II* siècle en lutte (§ 357). Gindre est ipour joindre de *jvnior (class. junior).
§ 331. — Ù devant une palatale.
Ù suivi d'une palatale donne d'abord la diphtongue ascendante ui, qui assone avec les
ots en U comme écu, nu; plus tard ui devient une diphtongue descendante qui rime avec ni
ovenant de ô suivi d'une palatale : dûcere, duire; frûctum, fruit; jûnium, ywm; *lam-
iîscum (class. labrûsca), lambruis, lambris; *lûcere (class. lucçre), luire; *pùtium (class.
Lteum), puiz, puis, puits; *ûstium (class. ôstium), uis, huis; etc. La disparition de l'i latin
ns eûr, heur de *augûriuiii (class. augurium) est inexpliquée.
Diphtongues latines.
§ 332. — Diphtongues AE et OE.
Ces deux diphtongues en latin s'échangeaient déjà fréquemment contre un simple e; en
naan, elles lui ont fait place complètement.
Ae a été traité en gallo-roman comme un ë, c'est-à-dire comme un è. Libre, il a donné
; caielum, ciel; l^eta, liée, contracté ensuite en lie; qu^erit, (il) quiert; etc. Toutefois csiepa
5té prononcé cçpa et a abouti régulièrement à cive (§ 316). Entravé, ae donne e ouvert :
aierere, querre.
Oe a été traité comme un ë, c'est-à-dire comme un é, et a abouti à ei devant une nasale :
ena, peine.
§ 333. — Diphtongue AU.
\. — La diphtongue au, déjà à la fm de l'Empire, s'était réduite ào dans un certain nombre
mots latins : on trouve alosa, clodere, clostrum, coda, colis, plostrum, à côté de alausa,
ludere, claustrum, cauda, caulis, plaustrum. Mais cette réduction ne fut ni complète ni
nérale. Certaines régions du domaine roman ont gardé la diphtongue au, et, dans le nord
la Gaule, à en juger par la forme qu'ont prise les mots qui en latin classique avaient au,
jx-ci ont conservé assez longtemps la diphtongue. Cet au libre ou entravé devant toute
tisonne autre qu'une nasale s'est changé en o, qui assonait et rimait avec o provenant d'ô
319). Dans quelques mots la graphie au a été rétablie plus tard par retour à l'étymologie :
^usa, alose; aurum, or ; ^usat, (il) ose; caulem, chol, chou; causa, chose; claudere, clore;
ides, los; *pauperuin (class. pauperem), povre, pauvre ; pausa, pose, pause; taurum, tor,
ir(eau).
Comme on le voit pour chose et chou, la réduction de au à ô n'a pu s'opérer qu'après le
ssage de c devant a à cA; si causa, caulem, avaient été déjà en gallo-roman cosa, colem,
n'auraient pas abouti à cette forme (§ 377); comparez d'ailleurs le mot queue, anc. franc.
?, venant, lui, de cçda et non de cauda. Or le changement de c devant a en cA a dû s'opé-
• au vui" siècle; la réduction de au à ô est donc postérieure à cette date.
Au suivi d'un i palatal a également abouti à o et a pu former avec cet i la diphtongue
; *clçiustrium, cloistre, cloître; gaudia, joie. Cette diphtongue oi rima de bonne heure
ec oîde ei (§ 309, i).
IL Une autre diphtongue au a pu se former à l'époque romane, soit par suite de la chute
me consonne placée entre a et u : fagum, *faum, *fauum, fou (§ 291); gracula, *gragula,
1. Bois s'est réduit irrégulièrement à buis par l'intermédiaire de bonis.
124 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
*graula, grole; soit du changement après a de v en u : clavum, *clauum, clou; fabrica,
*favrega, faurga, forge; gabata, *gavata, *gauta, jode, joe, joue; parabola, *paraola,
*paraula, parole.
Dans les deux cas, cette diphtongue postérieure au a abouti en ancien français à o
ouvert qui a subsisté, sauf dans fou et clou, où il s'est combiné avec Yu suivant, et dans joue
par influence sans doute du dérivé ^owée (coup sur la joue) où Yo ouvert était atone.
IIL Devant une nasale, au aboutissait en ancien français non à un o ouvert, mais à un '^
fermé qui depuis a été nasalisé : *facunt, *faunt, pour faciunt, font; *habunt, *^unt, poi.
h^ibent, donne ont; vsidunt, *V£iunt, donne vont.
ATONES PRÉCÉDANT LA TONIQUE
§ 334. — Considérations générales.
Lorsque la syllabe tonique n'est pas initiale, elle peut être précédée d'une atone brève
ou longue devant une ou plusieurs consonnes; dëbçre, mônstrare, pâstorem, pavorem, pôr-
carium, etc.
Elle peut être aussi précédée de deux atones brèves ou longues devant une ou plusieurs
consonnes : bônïtaitem, carpentarium, màtûtinum, mïnïstçrium, mïscùlare, nômïnsire,
quïrïtare, etc.
Elle peut être enfin précédée de trois atones brèves ou longues devant une ou plusieui
consonnes : aedïfïcsire, arbôriscellum, aspërïtatem, dômïnicella, fructïfïcare, etc.
Ces diverses combinaisons sont moins compliquées en réalité qu'en apparence. Dans le
premier cas, l'atone, étant initiale, s'est maintenue à l'origine, pour tomber plus tard dans
quelques groupes spéciaux. Dans le second cas, la première syllabe est frappée d'un accent
secondaire (§ 288) qui la préserve de la chute ; l'atone nï dans bonitatem est à la syllabe bo,
frappée de l'accent secondaire, ce que l'atone finale tem est à la syllabe frappée de l'accent
premier ta; correspondant à l'atone finale, on peut lui donner le nom de contre-finale.
Le troisième cas est fort rare, et chacun des mots qu'il comprend demande un examen
spécial.
Nous n'avons donc qu'à étudier le sort de l'atone initiale et celui de la contre-finale.
Nous commencerons par celle-ci.
§ 333. — De la contre-finale. — La contre-finale A se maintient.
La contre-finale, à l'origine, suit les mêmes lois que l'atone finale : elle se maintient]
c'est un a long ou bref; si c'est un e, un i, un o, un u longs ou brefs, elle tombe, à moi
qu'elle ne soit précédée d'un groupe de consonnes qui rend son maintien nécessaire.
A bref ou long se maintient dans l'ancienne langue sous la forme d'un e féminin
devient ordinairement muet dans la prononciation actuelle et disparait même quelquefois d£
l'orthographe : ainsi les terminaisons de l'ancien français edor, eor, de atorem; edure, eûrî
de attira; edoir, eoir, de atgrium, sont devenues en français moderne eur, ure, oir; parmi les
adverbes en ment, les uns, en très grand nombre, ont conservé Ye atone, comme bonnement,
sincèrement, les autres, comme uramenf, l'ont perdu. Citons encore : *calainçllum, cfta/ewr/
chalumeau; *canabaj'ia, chenevière; paradisum, pareïs, parevis, parvis; etc. Sevrer vient d
*seper^re, non de *separare; merveille, de *meribïlia, pour mirabilia.
§ 336. — Les contre-finales E, I, O, U brèves ou longues tombent.
E : caerëfQlium, cerfeuil; cerëbçllum, cerveau; desidërare, désirer; libër?ire, livrer
offërçnda, offrande; tempërare, tcmprer, tremper, etc.
Ë: blasphëmare, blasmer; consuëtudinem , coutume; *debëraibeo, devrai; verëcundia,
vergogne; etc.
I : amarïtudinem, amertume; asïnarîum, asnier, ânier; bonïtg^tem, bonté; caritatem,
cherté; domitare, dompter; dubïtgre, douter; hospït^le, hostel, hôtel; mastïc^re, maschier,
mâcher; orich^lcum, archal; etc.
ATONES QUI SE MAINTIENNENT 125
ï : *berbicairium, berger; dormîtorium, dortoir; *exradicare, esrachier, arracher; mo-
igirium, meunier; radîcina, racine; saMnaviura., saunier ; * venlr^heo, vendrai, viendrai; etc.
Ô : ancôrare, ancrer; collôcare, coucher; invôlata, emblée; etc.
Ô : *impejôrare, emjnrer; *mansiônaticum, maisnage, ménage; Victôriacum, Vitré,
itry; etc.
Ù : ambùl^ire, ambler; circulaire, cercZer ; cumùlare, combler; *tremùlare, trembler; etc.
Û : adjûtare, aidier, airfer; *impastûri9re, empaistrier, empestrer, empêtrer; matùtinum,
atin; etc.
Dans certains cas où la contre-finale était régulièrement tombée, un e féminin a pu être
tercalé plus tard pour faciliter la prononciation : sovrain de *supëranum et tourtreau de
urturellum sont devenus souverain, tourtereau.
§ 337. — Influence des groupes.
E, i, 0, u, précédés ou suivis d'un groupe de consonnes que la chute de l'atone autrait
ndu difficile à prononcer, persistent, en général, à l'origine sous la forme d'un e : caprifo-
iim, chievrefueil, chevrefeuil, chèvrefeuille ; *catenionem, cadegnon, chaegnon, chegnon,
ignon; *domnicellum, dommeisel, dameisel, damoisel, damoiseau; latrocinium , ladrecin,
rrecin, larcin; *nutrectionem, nodreçon, nourreçon, nourrisson; papilionem, paveillon,
ivillon; peregrinum, pèlerin; *petrosïlium, pedresil, perresil, persil; quadrifurcum, cadre-
ur, carrefour; *quadrinionem, cadregnon, carregnon, careillon, carillon; suspectionem,
uspeçon, soupçon; etc.
On voit, par plusieurs de ces exemples, que la conservation de la contre-finale est due
la présence de groupes de consonnes à l'origine de la langue, et que, lorsque, par la suite,
s groupes ont disparu, la contre-finale, elle aussi, a pu disparaître; ainsi pour larcin, per-
'., soupçon. Dans carillon, pavillon, eillon s'est affaibli en illon; dans nourrisson, Vi actuel
irait dû à l'influence du verbe nourrir. On peut rapprocher d'ailleurs de nourrisson les
turs dormirai, mentirai, partirai, qui ont subi une influence analogue de l'infinitif. Corre-
?r de * corruptiare est devenu courroucer sous l'influence du substantif verbal courroux.
§ 338. — Exceptions dues à l'analogie.
Le maintien de l'atone est dû souvent à l'analogie. Ce fait est surtout visible dans les
srbes dérivés de noms et d'adjectifs : chaîne, enchaîner ; couronne, couronner; honneur, hono-
r; mari, marier; oubli, oublier; etc. Nous avons déjà parlé (§ 65) de la puissance de cette
;tion du simple sur le dérivé.
§ 339. — Contre-pénultième. — Accent second binaire.
La contre-pénultième ne se rencontre que dans un petit nombre de mots : aedificare,
uctif Icare, *panificare, qui ont donné en ancien français aegier, frotegier, panegier. Il
imble, d'après cela, que les mots latins ont un accent second binaire : œdificare, fructifi-
ire, *panificgire. On ne peut donc guère, en présence de ces exemples, rattacher directement
'brisseau, anciennement arbroissel, à un type *arboriscçllum; il vient probablement de
irbuscellum, qui aurait donné régulièrement arboissel, puis arbroissel sous l'influence de
'ère. De même âpreté ne peut se rattacher à asperitgtem, mais a été tiré de âpre avec le
iffîxe savant té.
% 340. — Atones qui se maintiennent.
On ne peut fixer de règles rigoureuses pour le changement des atones. Une seule loi
înérale semble les régir : la tendance à l'affaiblissement ou à l'assourdissement. Souvent
les se maintiennent d'après les lois propres aux voyelles accentuées ; le plus souvent elles
îscendent la gamme et s'arrêtent à l'un ou à l'autre des échelons inférieurs et arrivent
Ve féminin. L'i descend à Ve, à l'a, à Vo, à Vu (ou); Fe descend à Va, à Vo, à I'm (ou); l'a
-rive à Vo, à I'm (ou); l'o devient u (ou). Toutes viennent aussi se confondre dans Ve fémi-
in. Mais pourquoi dans tel mot l'atone passe-t-elle par deux, trois degrés? Pourquoi, dans
426 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
tel autre, s'arrête-t-elle au premier? dans tel autre, enfin, ne se modifie-t-ellc pas? On ne
peut pas toujours le dire. j
§341.-1 long atone. j
I long atone dans une syllabe ouverte ou fermée se maintient en général : cïsterna,
citei-ne ; civ{i)t^tem, cité; *fidare (class. fidere), /Fer; filiolum, filleul; *glironem (class.
glirem), liron; lib(e)r?ire, /«yrer ; *nid(i)care, nicher; pipionem, j^igeon; *ripaticum, rivages,
villanum, vilain; vivçnda, viande; etc. I
II s'affaiblit en e par dissimilation devant un i accentué : divinum, devin; divisum, devis;
vicinum, veisin, voisin; etc.
L'i de ter a amené la forme premier de primarium.
Dans affubler, anc. franc, afibler, de * affib(u)lare, Fi a passé à Tu sous l'influence de
labiale.
§ 342. — E fermé atone.
E atone, dans une syllabe ouverte ou fermée, est représenté en ancien français par ul
e dont on ne peut préciser la prononciation. Dans la langue moderne, l'ancien e aboutij
à des sons différents selon sa position.
1° En syllabe fermée. — Il prend le son ouvert (è) devant r : cïrcare, cerchier, cherchet\
fïrm^re, fermer. Il prend le son fermé (e) par suite de la chute d'une s suivante : dïstric
tum, détroit; *pïsturire, 'pestrir, pétrir; etc. Devant n et /n il se nasalise en em, en, prononce
de nos jours comme an (§ 477) : *ïmpeiorare, empeirier, empirer; ïngenium, engin; etc
Amoindrir, au lieu de amendrir, est dû, comme moindre, à l'influence de moins.
2" En syllabe ouverte. — Quand il est immédiatement suivi de la tonique, il s'est, q\
général, changé en e féminin : dëbere, devoir; mïnacia, menace; mïnare, mener; *recïpçrd
(class. recipere), recevoir; *sëp(e)r9re (class. separare), sevrer; etc. Neiger, au lieu de neger,
est dû à il neige.
Devant une labiale, il peut devenir eu ou u : bïbenda, buvande; bibentem, buvant; *bï-
b(e)raticum, bevrage, beuvrage, breuvage; *desêp(e)rare, desseuvrer; etc.
Quand, par suite de la chute d'une consonne médiale, il s'est trouvé en contact avec
une voyelle, il a le plus souvent disparu : *dëbutum, deïi, du; sëcurum, seûr, sûr; sïgillum,
seel, seau, sceau; vïtçllum, veel, veau; etc.
Devant r, 1 et n, m, c passe à a dans : *bïlancia, balance; *ëxrad(i)care, esrachier, arracher;
glên^re, glaner; *hïrunda, aronde; pïgritia, *pereise, *pareise, paresse; *rëmare, remer, rav-
iner; zëlosum, jaloux; etc. Regnon de *rênionein est devenu exceptionnellement rognon.
§ 343. — E fermé devant une palatale.
Devant une consonne palatale, il se dégagea après Ve un i qui forma avec lui une diph]
tongue ei, laquelle suivit les destinées diverses de cette diphtongue (§ 309) : consïliare
conseiller; crëscçntia, creissance , croissance; *dïgnare (class. dignari), deignier, daigner\
fïscçlla, /"eisse/e, foiscele, faisselle; *fodïc(u)lare, foeillier, foueillier, fouiller; lïcere, leisirX
loisir; lïgare, leiier, leier, lier; nïgçlla, nciele, niele, nielle (plante) ; plïc^ire, pleier, plier el
ployer; régsilem, reial, royal; etc.
§ 344. — E ouvert atone.
É atone s'est confondu dès l'origine avec é atone, et comme lui il aboutit à des sonj
variés.
1° En syllabe ouverte. — Il est devenu e féminin en ancien français et a gardé ce soï
dans un certain nombre de mots du français moderne : *génuc(u)lum, genouil, genou\
lëv^ire, lever; nëpQtem, neveu; rëcçpta, recette; tënçre, tenir; vënire, venir; etc.
Dans quelques mots Ve féminin est passé à Ve fermé, presque toujours sous l'influencd
de la prononciation des mots latins correspondants ; férire, férir; përic(u)lum, péril; prae^
PQs(i)tum, prévost, prévôt; *vërvic(u)lum, verrou; etc.
Dans pèlerin, tènement et autres, où Ve est séparé de la syllabe tonique par un e leminii
il est resté plutôt ouvert.
« A » ATONE 427
Il est fermé dans le cas d'hiatus : péage, séance, séant, etc.
Dans d'autres cas, en particulier aussi lorsqu'il se trouve en hiatus, Ve est passé à i :
îbureum, ivoire; laètitia, ledece, leece, liesse; lèQnem, lion; lëvistica, levesche, livêche; pëdç-
îm, peon, pion; etc.
2° En syllabe fermée. — Il reste ouvert; mais s'il se produit la chute d'une des deux
)nsonnes, il devient é. Ainsi l'on a d'une part : *adrèstare, arrêter; gërm(i)nare, germer; vër-
ic(u)lum, vermeil; etc. ; mais : *fëstucum, fétu; pëccsttum, péché; rëspçctum, répit; etc.
3° Dans une syllabe ouverte ou fermée devant 1 ou r. — Il se change souvent en a :
îlphinum, dalphin, dauphin; *fëroticum, feroche, farouche; *përcaminum, parchemin;
irjurium, parjure; eic. Mércatum était déjà devenu en latin populaire *marcgitum, d'où
archié , marché. De même œramen, *aramen, anc. franc, arain, plus tard airain. Une
:tion analogue d'un a voisin a amené le changement de e en a dans edage, aage, plus tard
te, et dans echée, achée, sous l'influence de l'ancien verbe aeschier, aachier.
Enfin, sous l'influence de la labiale, Ve est passé à o, u, ou, dans femier devenant fumier,
mel jumeau, lemignon lumignon, prevende provende, prevoire prouvaire (conservé dans le
)m d'une rue de Paris, rue des Prouvaires).
§ 345. — E ouvert atone devant une palatale.
Quand une palatale suit è atone, il se dégage un i qui forme avec lui une diphtongue
li a, en général, suivi les destinées de la diphtongue ei étudiée § 309 : dëcanum, deiien,
iien; doyen; mëdianum, meiien, moiien, moyen; nëcare, neier, noyer; pectorale, peitral,
ntral, poitrail; sëniorem, seigneur; etc.
Nier, prier, scier étaient anciennement neier, preier, seier, de nëgare, *prëcçire (class.
'ecari), sëcare, et sont dus à l'influence des formes accentuées sur le radical où ë dévê-
tit i : je jjrie, etc. Empirer de 'impëjorare pour empeirier a subi l'influence àapire. Dans
ant pour neient, noient, la diphtongue s'est transformée en é.
§ 346. — A atone.
1. — A atone, dans une syllabe ouverte, se maintient généralement, sauf quand il est
écédé d'un c ou quand il est en hiatus : aciarium, acier; alausa, alose; amsirum, amer;
irilem, avril; avçna, avoine; maritum, mari; pan^rium, panier; etc.
Toutefois, devant une n ou une r, il est quelquefois passé à e féminin : granarium, gré-
er; *ranuc(u)la (class. ranunculum), grenouille. Dans *smaralda (class. smaragdum),
neraude, émeraude, Va est traité comme contre-final, d'après la prononciation *ismarçilda,
420.
Quand il est précédé d'un c, il devient e : caminum, chemin; camisia, chemise; canale,
enal; capitale, cheptel; capillum, cheveu; capreolum, chevreuil; etc. Dans chaleur, chalu-
lau, charogne de *caronia, Tl et l'r semblent avoir protégé l'a, qui s'est maintenu.
A se trouve souvent en hiatus par suite de la chute d'une consonne médiale. Alors il
vient en ancien français e féminin, pour disparaître souvent en français moderne : *grati-
u)luin (class. craticulum), greil, gril; *habutum (class. habitum), eïi, eu; maturum,
idur, meûr, mûr; pavorem, peor, peeur, peur; *placutuni (class. placitum), pleïi, plu; etc.
s'est conservé, du moins pour l'orthographe, dans paon de pavçnem ; il s'est changé en o
,ns noêl de natalem et poêle de patella.
2. — A atone entravé, précédé ou non d'un c, se maintient en général : aripennum,
pent; carruca, charrue; castellum, chaslel, château; castigare, chastier, châtier; *partire
lass. partiri), partir; -passare, passer ; quadrifurcum, carrefour; etc.
Il devient e devant r; épervier, anc. franc, esparvier, du haut allemand sparvari; cercueil,
ic. franc, sarcueu, de sarcophagum.
Il est passé exceptionnellement à o dans dommage, anc. franc, damage de dam, et, peut-
re sous une influence celtique, dans orteil pour arteil, de artic(u)lum. Ascalonia a dû deve-
r de fort bonne heure escalonia; en tout cas l'ancien français ne connaît que la forme escha-
1. Geline, de gallina, reste inexpliqué. On trouve toutefois en ancien français la îovme j'aline.
1
'm
IS
I
128 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
loigne, plus tard échalotte, par substitution du suffixe. Dans écouter pour escouter, de ascol-
tgire, il faut reconnaître rinfluence des verbes nombreux commençant par es, é.
Devant une nasale, il subit le même sort que a tonique entravé (§ 299, 1°).
3. — Devant une palatale, a atone subit le même sort que a tonique (§ 296), c'est-à^
dire aboutit à la diphtongue ai, qui prend bientôt le son è : adjutare, aider; cacare, cheie
chier; *gagantem (class. gigantem), jaiant, jéant, géant; lax^re, laissier, laisser; pacçri
payer; ^\acçre, plaisir; *racîmum, raisin. Frayeur, anc. franc, freor, paraît dû à l'influence
de effrayer.
§ 347. — O ouvert atone. a|
1" Ô atone dans une syllabe ouverte, sauf dans les cas étudiés § 350, ne se distingue pas
en ancien français de 6 et est devenu ou dans la langue actuelle : côlorem, couleur; côlum-
bum, coulon; dôlçrem, douleur; lôcare, /ower; *môrire (class. mori), mourir; prôbare, p^ou-
ver, etc. Dans doler pour douler de dôl^re et doloire pour douloire de dôlatoria, il y a eu
réaction étymologique.
2° Dans une syllabe fermée, sauf dans les cas étudiés § 350, ô atone subsiste : dôrmire,
dormir; hôspit^le, ostel, hostel ; mÔTtalem, mortel ; soTiire, sortir; etc. Dans jeudi de jôvisdiem
Vô a été traité comme tonique. Meunier, meulière, ont remplacé mounier de *môl(i)narium,
moulière de môlaria, sans doute sous Tinfluence de meule et de ses nombreux dérivés. Dans
d'autres mots, il est difficile de dire pourquoi Tô n'a pas été conservé et s'est changé en o\
comme s'il n'avait pas été entravé : côrrigia, courroie; * ibvmicem, fourmi ; pôrcçllum, powi
ceau; tôrmçjitum, tourment; etc. Fournaise pour fornaise a subi l'influence de four.
3° Devant une nasale, ô atone libre ou entravé a abouti à ô, que nous étudierons § 478'
Notons toutefois comme exceptions danger pour dongier, de *doinni?irium, damoiseau de
*dômnicellum et demoiselle de *domnicella.
§ 348. — o fermé atone.
0 atone dans une syllabe ouverte ou fermée, sauf dans les cas étudiés § 350, est resl
d'abord ô, pour aboutir de bonne heure au son actuel ou : *bùllicare, bouger; bùlliri
bouillir; côlare, cou/e?" ; *côsinum, cousin; ciîcurbita, coorde, couourde, cour de, courge; *cùl(ij
cinum, cousin; dùb(i)t^re, douter; fùllQnem, foulon; glùttonem, glouton; nùtrire, nourri\
*pùllanum, /jou/am; etc.
Arroser n'a remplacé la forme régulière arrouser de rôs que depuis le xvu* siècle. Daï
oraison et peut-être aussi dans soleil, il y a eu réaction étymologique. Fleurir est dû à l'ii
fluence de fleur. Pleurer pour plourer est dû à l'influence de (il) pleure.
0 s'est aff'aibli en e par dissimilation dans quenouille de *conuc(u)la et dans semondrh
séjourner (plus tard séjourner), selon, secousse de sûbmonçre, *sùbdiurnare, *sùblongum,
sùccvissa.
Devant une nasale, ô atone a abouti à ô, ô (§ 478) : dôngire, donner; fùnd^re, fonder;
nùm(e)rare, nombrer, etc.
§ 349. — U long atone.
U long atone, dans une syllabe ouverte ou fermée, sauf dans les cas étudiés § 350, reste,
mais avec la prononciation û : fùmare, fumer; *fûrittum, fwet; *fùs?ta, fusée; *fûsellum,
fuseau; *hùccare, hucher ; jûdicare, juger ; 'pùl(i)cçlla, pucelle; etc. Froment de frùmçntum
constitue une exception inexpliquée.
Toutefois u s'est aff'aibli en e dans * f ûrleQnem, /"rw/on, furlon, frelon; * jùnïcia, génisse,
génisse; jùnïperum, anc. franc, geneivre, genoivre, aujourd'hui genièvre; etc.
Beugler est une forme récente pour bugler, de l'ancien français bugle, buffle.
Pour u atone devant une nasale, voir § 479.
§ 349 fjis. — AU atone.
Au atone, sauf dans les cas étudiés § 350, donne normalement un o ouvert qui en hiatus
devient ou : *alaudj[tta, aloete, plus tard alloue tte; aus^re, oser; deaurgire, dorer ; *inraucgire,
MOTS ATONES 120
enroer, plus tard enrouer; laudare, loer, plus tard louer; etc. Dans clôture, autrefois closture,
le *clausitura, Vo est devenu fermé par suite de la chute de Vs.
§ 350. — Ô, Ô, Ù, AU, Ù devant une palatale.
Ô, Ô, Ù, au suivis d'un i ou de toute lettre dégageant un i donnent la diphtongue ai,
3t s'il s'y joint une nasale, la diphtongue oin : fôcarium, foyer; *frùstiare, froisser; *fùsio-
tiem (class. fùsionem), foison; \ùnctijir a, jointure ; lôcarium, lorjer; *mùcire (class. mucere),
moisir; ôtipsum, oiseux; pôtionem, poison; *rùsseola, roissole, rissole; *ùnionem (class.
iinionem), oignon.
Appuyer est dû à l'influence de (il) appuie, ennuyer de (il) ennuie; cuisson, cuisine, à l'in-
fluence de cuire.
Par exception, oficina, qui aurait dû donner oisine, a donné uisine, plus tard usine, et
l'ancien français boisson est devenu buisson.
Û dans les mêmes conditions aboutit à la diphtongue ui : lùcentem, luisant. Le laiin
vulgaire disait *cùgitaire, au lieu de côgitsire : de là cuider.
§ 351, — De l'E féminin ou muet.
D'après ce qui précède, nous voyons que Ve dit féminin ou muet représente, soit à la
finale des mots, soit dans sa partie protonique, n'importe quelle voyelle latine.
A la finale, il représente un a latin ou toute autre voyelle préservée de la chute par un
groupe de consonnes : rose de rosa, arbre de arb(o)rem. Dans une protonique, il peut repré-
senter n'importe quelle voyelle latine : cheveu de capillum, devin de dïvinum, devoir de dëbere,
mener àe mïnsire, neveu de nëpotem, quenouille de *cônucla, semondre de *sùbmonere, etc.
Cet e féminin se prononçait partout et toujours en ancien français et semble avoir passé
par les sons o, eu, e. Il s'affaiblit d'abord dans les mots où il suivait une voyelle ou une
diphtongue : vraiement devint vraiment; aveugléement, aveuglément; liemier, limier; eaue, eau.
L'orthographe, dans ce cas, a conservé Ve final, sauf dans eau, et à la terminaison des
imparfaits et conditionnels oie, oies, aie, aies, devenus als, ais, et dans les subjonctifs
présents sois, sois, soit, et ait. Dans l'intérieur du mot, elle a eu des hésitations; elle a
conservé l'e dans crierie, soierie, tuerie, balbutiement, dévoiement, etc., l'a supprimé dans
châtiment, plaidoirie, prairie, voirie, etc.; certains mots même ont une double graphie :
enjouement et enjoûment, éternuement et éternûment, remerciement et remerciment.
Puis l'e féminin a perdu de sa sonorité dans la partie protonique du mot entre deux con-
sonnes, surtout dans le voisinage d'une liquide; là encore l'orthographe est restée indécise:
tantôt elle a conservé Ve, tantôt elle l'a supprimé; on a d'une part chaudron, larcin, réglisse,
serment, surplis, à côté de bourrelet, carrefour, laideron, etc. Ta prononciation courante ne
fait pas plus entendre Ve dans le second cas que dans le premier. L'e entre deux consonnes
n'a persisté que lorsqu'il suit un groupe de consonnes : appartement, exactement, libre-
ment, etc., ou à l'initiale lorsque la seconde consonne n'était pas une / ou une r; on dit
blouse, bluter, brouette, écrits autrefois belouse, beluler, berouette, mais on dit demi, deviser,
devoir. Encore faut-il noter que dans certains mots Ve féminin primitif s'est changé, nous
l'avons vu (§ 344), en é : désir, guérir, péril, séjour, etc., et que dans les autres l'e peut dis-
paraître dans la prononciation suivant la place qu'ils occupent dans la phrase : on dit un
homme "petit, mais un p'tit homme, quatre chevaux, mais un bon ch'val.
A la finale, l'e féminin a persisté après une consonne jusqu'au xvi^ siècle. Depuis le
xvii'^ siècle, il ne se fait plus entendre dans la prononciation courante qu'après un groupe
de consonnes : peuple, quatre, simple, table, etc.
§ 352. — Mots atones.
Nous avons déjà dit (§ 287, note) que tous les mots en latin n'avaient point d'accent.
Nous allons passer ici rapidement en revue ces mots atones.
Ce sont d'abord des monosyllabes employés comme adverbes, prépositions ou conjonc-
DIGT. FRANC. i
430 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
lions, et, per, pro, jam, quare, aut, ubi, quod, sic, où la voyelle a été naturellement traitée
comme atone : et, par, pour, jà, car, ou, où, que, si. Les formes anciennes se et ne du latin
si et nec ont été remplacées par si et ni, la première par retour à l'étymologie, la seconde,,
sous rinfluence sans doute de si venant de sic.
Il faut citer aussi les adjectifs, pronoms personnels, démonstratifs, possessifs et relatifs
qui ont, suivant le rôle qu'ils jouaient dans la phrase, abouti à une forme atone ou tonique J
me, te, à côté de moi, toi, de më, tê (§ 591) ; mea, tua, sua, atones, se sont réduits à *ma, *ta|
*sa, d'où ma, ta, sa (§ 594); de même illum, illa sont devenus *lum, *la, d'où la, le, la
(§§ 592, 593) ; quid donne comme forme atone que et comme forme tonique quoi (§ 598, 3°)^
§ 353. — Action régressive de l'atone finale sur la voyelle accentuée.
L'atone finale peut exercer son action sur la voyelle tonique et l'assimiler à elle ; cett^
action n'a existé dans le latin des Gaules que pour i posttonique sur é (§ 309, II).
niATUS
§ 354. — Des hiatus.
L'hiatus existe déjà en latin comme dans leonem, paria, rubeum, unionem, etc. Il peui
se produire en français par la chute d'une consonne médiale, comme dans flagellum, flaell
fléau; scutçlla, escûele, écuelle; etc.
Le français n'a pu, en général, maintenir cette rencontre de voyelles, trop difficiles
prononcer; il a cherché à s'en défaire, et, pour cela, a eu recours à divers procédés qu6
nous allons examiner. Cette réduction de l'hiatus s'est opérée aux diverses époques de la
langue, soit aux derniers temps du latin populaire, soit au moyen âge, soit à l'époque
moderne. Les modifications de la prononciation amenaient, en effet, suivant les époques,
de nouveaux groupes de voyelles qu'il fallait ensuite faire disparaître.
Les hiatus sont le plus souvent formés par la rencontre de deux voyelles, plus rarement
de trois; dans le premier cas, il peut se produire des diphtongues; dans le second, des triph-
tongues.
§ 355. — Hiatus latins.
Le latin possédait beaucoup de groupes de voyelles formant hiatus : ea, ei, eo, eu ; ia, iej
io, iu; ua, ue, ni, uo, uu. De ces groupes, les plus fréquents sont ceux que forment les
voyelles i, e avec les autres voyelles ia, ie, io, iu ; ea, eo, eu ; les groupes ua, ue, uo, uu son^
moins fréquents.
Dans le latin populaire, la série ea, eo, eu s'est assimilée, sauf sous l'accent tonique dans
les dissyllabes comme dçus, à la série ia, io, iu; la dualité n'a subsisté que dans l'orthographel
Ainsi les grammairiens de l'époque impériale blâment d'une part baltius, brattia, caviaj
cochlia, lancia, solia, pour balteus, brattea, cavea, cochlea, lancea, solea, et d'autre parï
aleum, doleum, scrineum, soleum, pour alium, dolium, scrinium, solium. Les inscriptions
nous offrent un nombre considérable de formes en eus écrites par un i, et en ius écrites pa(
un e ; mais la prononciation en ius était réellement la seule en usage.
Nous nous trouvons donc seulement en présence de deux séries de groupes : ceux où le]
premier son est un i, ceux où le premier est un u.,
§ 356. — Résolutions des hiatus latins.
Les hiatus latins ont disparu de plusieurs façons :
1° L'i se combine avec la consonne précédente.
Si c'est une n ou une 1, Ti forme avec elle une n mouillée (notée par gn) : balnesire, bai-
gner; linea, ligne; unionem, oignon; vinea, vigne; etc. ; — ou une l mouillée (notée par il, ill) ;
aillium, ail; consilium, conseil; filia, fille; etc.
Si c'est un c, on a une s sourde : *faicia (class. faciès), face; *glacia (class. glacies),]
glace; minçcia, menace; etc.
RÉSOLUTIONS DES HIATUS 131
Si c'est un t précédé d'une voyelle, on a une s sonore précédée d'un i : *glitia, glaise;
otiosum, oiseux; rationem, raison; etc.
Si c'est un t précédé d'une consonne, on a seulement une s sourde : angustia, angoisse;
fortia, force; *frustiare, froisser; etc.
Si c'est un d précédé d'une voyelle, on a un i : badium, hai; radiare, rayer; etc.
Si c'est un d initial ou précédé d'une consonne, on a eu dj, plus tard j (noté par g
ou j) : deusque.jMs^'Me; diurnum, jour; hordea, orge; etc.
Après les labiales, l'i se consonnifie toujours, que la labiale soit précédée ou non
d'une consonne : cavea, cage; *sabium, sage; sapiam, sache; tibia, tige; etc.
2° L'i se combine avec la voyelle de la syllabe précédente pour former avec elle une
diphtongue nouvelle qui deviendra, par la suite, une voyelle simple : area, aire; *clarea,
glaire; *cppreum, cuivre; corium, cuir; *craissia, graisse; ebrium, ieivre, ivre; *fragea,
fraise; paria, ^azVe; etc.
3° L'i tombe dans : parietem, *paretem, paroi; quietum, *quetum, coi.
4° L'u disparaît dans battuere, battre; consuere, cosdre, coudre; consuetudinem , cos-
tume, coutume; mortuum, mort. 11 se consonnifie en v dans vidua, vedve, veuve.
Mentionnons enfin les cas rares où l'hiatus se maintient, comme dans leonem, *lio-
nem, lion.
Tels sont les divers moyens qu'emploie la langue à l'origine pour arriver à la suppres-
sion des hiatus. Nous les retrouvons dans le cours de son histoire avec d'autres qu'elle met
en œuvre pour la résolution des nouvelles diphtongues et des nouveaux hiatus.
§ 357. — Résolutions des diphtongues; de fortes elles deviennent faibles ou voyelles.
Les nouvelles diphtongues viennent du développement des voyelles se dédoublant sous
l'influence de l'accent tonique ou sous l'influence d'une consonne voisine.
A, sous l'action d'une nasale (§ 299) ou d'une palatale suivante (§ 296), devient ai; sous
l'action d'une palatale qui précède (§ 297) et dans la terminaison arium devient ié.
E, i dans une syllabe ouverte (§ 309) , ë, ï dans une syllabe fermée, devant une palatale
(§ 315), donnent ei, qui reste devant une nasale ou î (§ 310) et se change en oi dans la plupart
des autres cas.
Ô devient uo, ue, oe, eu (§ 320); ô devient eu, ou (§§ 324, 323); ô, ô, ù, sous l'action
d'une palatale, donnent ôi, ui, ai (§§ 329, 330).
Ù combiné avec une palatale donne ui (§ 331).
Voilà donc, issues des voyelles latines, six diphtongues nouvelles ai, iè, ei, ôi, ôi, ui, eu, ou.
De plus, la consonne 1, dans des cas déterminés, se change en un u qui, se combinant
avec la voyelle précédente, donne naissance à de nouvelles diphtongues, ou à une triph-
tongue ; al donne au (§ 435), èl donne eau (§ 436), él donne eu, ol donne ou (§ 459), il donne iu.
Nous avons donc les diphtongues ai, au, ei, eu, ié, iu, ôi, ôi, ou, ui (§ 438).
Les diphtongues ai et au se réduisent, la première à é, la seconde à o.
La diphtongue ei se réduit à è.
Les diphtongues eu (eou), ou (oou) se réduisent à eu, ou, quelquefois même à u {fur, mûr).
La diphtongue iu aboutit à ieu ou à ui, quelquefois même à u [ru).
Les diphtongues ôi et ôi se réunissent et aboutissent à oè, wè.
La diphtongue ui aboutit à wi, quelquefois même à u [rut).
La diphtongue ié devient yé : dans certains cas déterminés, elle se dédouble en iyé :
février, hier, meurtrier, etc.
§ 358. — Résolutions diverses des hiatus produits par la chute des consonnes médiates.
Les nouveaux hiatus proviennent de la chute d'une consonne médiale placée entre
deux voyelles. La langue actuelle les a quelquefois laissés subsister; plus fréquemment elle
a contracté les deux voyelles en une seule syllabe, comme dans les exemples suivants :
A-]- a : cadentia, cheance, chance (cf. échéance); * catafalicum, chaafalt, chafaud ; *cata-
Içctum, chadalit, chaalit, châlit; *waidhaniare, guadagnier, guaagnier, gaagnier, gagner; etc.
132 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
A-f-é ou è : *cadçre, cader, chaeir, cheelr, cheoir, choir; catena, chadeine, chaeine^ chaîne;
cathedra, chadeire, chaeire, chaire; magistrum, maiestre, maistre, maître; quaterna,
caderne, caerne, carme; etc.
A-j- e féminin : praerie, prairie; etc.
A-f-i : farina, faine, faîne; *graticulum, graïl, gril; vagina, guàine, gaine, gaine; etc.
A-f- 0 : a(u)gustum, agost, aost, août; caveola, jaiole, geôle; *fladonem, flaon, flan; pavo-
nem, paon; pavorem, paor, peor, peeur, peur; *tabonem (class. tabanum), taori; suffatorem,
edeur, eeur, eur; atorium, edoir, eoir, oir; etc.
A-|-u : a(u)gurium, aïir, eûr, eur, heur; maturum, madur, meiir, mûr; etc.
E-f-a : *aet8iticum, edage, eage, aage, âge; *metallia, médaille, meaille, maaille, maille.
E+e : sedere, seeir, seoir, soir; videre, veeir, veoir, voir; etc.
E-j-i : regina, i^eïne, roine, reine; *seminaticium, seme'is, semis, et tous les mots avec le
suffixe eîs, is; etc.
E-]-o : *betullum, beol, boul (d'où bouleau); etc.
E-j-u : securum, segur, seûr, sûr; etc.
04- 0 : rotundum, roond, reond, rond; etc.
0-|-e : *exrotelliare, esroeillier, esraailler, érailler..
Lorsque la première des voyelles en hiatus est un u, cet u devient une demi-voyelle,
dans la prononciation familière : on prononce suer, tuer, etc., en une seule syllahe. Cette
contraction s'est même parfois imposée à la prononciation soutenue, comme dans fuir (poui
fuir) de *fugîre, écuelle (pour ecûelle) de scutella. Lorsque la première voyelle est un owj
on voit le même fait se produire, sauf pourtant après les groupes bl, br, et autres similaires
jouer, nouer, vouer, par exemple, sont monosyllabiques. Cependant la tendance de la pro-
nonciation à contracter est moins forte qu'après u; si oui de hoc-l-*illi est depuis long-
temps monosyllabique, jOMïV est toujours dissyllabique.
Au lieu d'une contraction, la langue a quelquefois recours à une consonnification : vel-
vote, pour veluote ; plus souvent à l'insertion d'une consonne, comme dans bayer, autrefois
baer, béer; cahier, pour cayer, autrefois caern; emblaver, autrefois emblaer; parvis pour
parevis, 'autrefois j^areis ; pivoine, autrefois pioine; pouvoir, autrefois pouoir ; etc. Dans envahir
et trahir, Vh n'a qu'une valeur orthographique : elle tient lieu de tréma.
CONSONNES
§ 339. — Des consonnes en général.
On a vu que les consonnes latines sont b, p; d, t; g, c (ou k, ou q); v, f ; z, s, i, h; 1, m]
n, r; et les groupes ch, ph, th. Elles peuvent se présenter dans le mot, simples (pater),
doubles (currit), ou en groupes {statua, scribere, monstrare); et suivant leur situation!
comme initiales {-pater, ilamma), médiales [pater, infernum, astrum), ou finales {patevf
amant). Les changements qu'elles éprouvent dépendent de la nature du son et de sa
situation.
§ 360. — Changements divers en dehors des lois générales.
Les changements que peut subir une consonne ne dépendent pas seulement de la nature
de cette consonne et de la place qu'elle occupe dans le mot. Quand des syllabes voisines
contiennent la même consonne, qui se trouve ainsi répétée, ou deux consonnes de même
ordre, il se produit entre ces consonnes une sorte de solidarité qui peut aboutir à deux
phénomènes inverses : la dissimilation ou V assimilation * . La même solidarité se remarque
lorsque deux consonnes prennent respectivement la place l'une de l'autre : c'est ce qu'on
appelle la métathèse réciproque, dont il est logique de joindre l'étude à celle de la dissimila-
tion et de l'assimilation. Il n'en est pas tout à fait de même de la métathèse simple, où une
1. \J assimilation et la dissimilation ont aussi un rôle dans la phonétique des voyelles : le latin vicinum est devenu
vecinum (d'où le français voisin) par dissimilation, tandis que mercatum est devenu *maroatura (d'où le français
marché) par assimilation. On n'a pas cru devoir consacrer un paragraphe particulier aux cas de ce genre; mais
on les a étudiés successivement dans les paragraphes consacrés à chaque voyelle. De même il faut se reporter à
l'élude détaillée de chaque consonne pour les cas d'assimilalion de deux consonnes qui se suivent immédialenient.
ASSIMILATION. — DISSIMILATION. — MÉTATHÈSE. — ÉPENTHÈSE 133
seule consonne est enjeu; mais il est commode de ne pas la séparer de la métathèse récipro-
que, parce que ce sont les mêmes consonnes qui y sont sujettes'. Enfin on traitera ensuite de
Yépenthèse, en tant que ce phénomène se produit en dehors du cas qui a été examiné au § 358.
Ici encore c'est moins un lien logique qu'une préoccupation pratique qui a décidé de la place
à attribuer à l'étude de l'épenthèse. Il est incontestable, toutefois, que parmi les causes encore
obscures qui déterminent la production de l'épenthèse, l'assimilation a quelque droit de
figurer : elle a produit le germe que l'analogie et l'étymologie populaire ont ensuite prodi-
gieusement développé **.
§ 361. — Assimilation. — Dissimilation. — Métathèse. — Épenthèse.
I. — V assimilation est un phénomène relativement rare. On le trouve dans chercher
(pour cercher), écarquiller (pour écartiller)^ échanger (pour essanger^)^ églogue (pour éclogue),
salsepareille (pour sarsepareille). Il est probable que le latin verbena est devenu *vervena
dans la prononciation vulgaire; de là le français verveine. On a supposé que le latin popu-
laire *berbicem (d'où brebis) était dû à une assimilation, la forme normale vervecem s'étant
de bonne heure prononcée verbecem.
II. — La dissimilation est plus fréquente que l'assimilation; elle atteint surtout les
liquides et les nasales {l, r, m, n), plus rarement les autres consonnes. Son action s'exerce
tantôt aux dépens de la première consonne, tantôt aux dépens de la seconde ; cette action peut
modifier la nature de la consonne qu'elle frappe, ou faire disparaître la consonne elle-même.
L est devenue r dans : brocaille (pour blocaille), hurler (pour huiler)., nombril (pour
nomblil), rossignol (pour lossignol). On a supposé que son changement en r dans orme, dont
la forme normale serait olme, oume, était dû à une dissimilation qui s'est produite d'abord
lorsque le mot était précédé de l'article défini [Vorme pour Y olme), et qui s'est ensuite
généralisée '•.
L est devenue n dans : fîncelle (pour filcelle)., manille (pour malille), niveau, autrefois
nivel (pour livel), nomble (pour lomble). Le français quenouille existe dès l'origine de la lan-
gue : déjà en latin vulgaire *colucula s'était changé en *conucula par dissimilation.
L a disparu dans able (pour alble), faible (pour flaible), ficelle, {pour filcelle), quincaille
(pour clincaille). On peut considérer flambe, à côté de flamme, et ses nombreux dérivés, non
comme le résultat d'une confusion entre les sons mm et mb , mais comme le représentant
légitime d'un ancien ftamble, issu régulièrement du latin flammula. Cheville et chail (d'où
chaillou, caillou) remontent probablement à des formes du latin vulgaire *cavic(u)la, ''cac(u)-
lum, pour clavicula, calculum. Quant à chamailler, qui n'apparaît qu'au xvi" siècle et qui se
présente d'abord avec le sens de « frapper », il est bien aventuré de vouloir l'expliquer par
un verbe latin hypothétique *claInac(u)lare^
R est devenue /dans : colidor (forme populaire pour corridor), crible (pour cribre), déchar-
neler i^pour décharnerer), écarleler (pour écarterer), enchanteler (pour enchanterer), ensorceler
(pour ensorcerer), éraô/e (pour erabre, issu lui-même de érarbre), flairer (dulat. pop. flagrare
pour fragrare), flamberge (altération par étymologie populaire de floberge pour froberge),
frileux (pour frireux), marjolaine (pour marjoraine , issu de 7najoraine par épenthèse),
pèlerin (pour pererin), prunelaie (pour pruneraie), salbotière (pour sarbotière, forme popu-
laire de sorbetière), sorcellerie (pour sorcererie), tarele (ancienne forme de tarière qui a donné
naissance à ïaraurf par substitution de suffixe), tracelet (pour traceret), veautre, autrefois
veltre (pour vertre).
R a disparu dans : choucroute (altération par étymologie populaire de soucroute pour
1. Au contraire, la métathèse qui peut se produire entre deux consonnes immédiatement voisines (comme
laxare devenant *lascare) est renvoyée à l'étude particulière consacrée à chaque consonne.
2. Les faits exceptionnels de prosthèse [grenouille) et d'aphérèse [griotte, mie) seront étudiés dans le § 509.
Quant à la prosthèse devant s initiale suivie d'une autre consonne, voir § 420.
3. Il faut tenir compte aussi de l'influence exercée par échanger, composé de changer.
4. Si grume se rattache au latin gluma, ce ne peut être en vertu d'un phénomène de dissimilation directe; mais
glumula devenu grumula pourrait à la rigueur avoir donné naissance par analogie à *gruma.
5. La chute de 1'/ dans épisser pour e'plisser est inexpliquée ; dans ange, il faut voir une apocope de angele,
ancien proparoxyton dont la prononciation devint bientôt impossible.
134 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
sourcroute), contrôle (issu de conterole pour contrerole), fierté (pour fiertre), héberge (pour
herberge)^ jarreter (pour jarreterer), levrette, levron (issus de leverette, leveron pour levre-
relte, levreron), retable (pour rertable), titre, terme de chasse (pour tritre) '. On peut rappeler
aussi que érable est sorti de érabre pour érarbre.
Le français ne présente pas d'exemple assuré de la dissimilation de Ym, car il n'est pas
sûr que dodeliner soit le même mot que l'ancien dodeminer, et le changement de m en n dans
natte, nèfle reste obscur dans son point de départ.
N est devenue l dans : calonnière (forme populaire pour canonnière)^ gonfalon (pour
gonfanon). Même phénomène dans l'italien armellina (pour armenina)^ d'où le français arme-
Une. Par suite, le son gn [n mouillée) est devenu i// (/ mouillée) dans carillon (pour carignon).
G est devenu c dans le latin populaire *ginciva pour gingiva, d'où gencive, et *gicerium
pour gigerium, d'où gésier.
J est devenus dans *zonchet, -pour jonchet; ce :: initial s'est confondu avec Vs de liaison,
et on a écrit quelquefois le jeu des onchets (et même des honchets) pour le jeu des jonchets ^.
Qu est devenu c dans le latin populaire *cinque, *cinquanta (pour quinque, quinqua-
ginta), d'où cinq, cinquante.
Va disparu dans le latin populaire *varactum (pour vervactum), d'où guéret, et dans
viande (pour vivande)^.
Enfin on peut voir une sorte de dissimilation de Vs dans riposte (pour risposte), de l'ita-
lien risposta.
La dissimilation entraîne quelquefois la chute non seulement de la consonne, mais de-
la voyelle qui la suit : idolâtre, idolâtrie, mots savants, sont pour idololâtre, idololâtrie, et
le latin populaire paraît avoir déjà connu les formes syncopées *diaminica (pour *diadomi-
nica), d'où dimanche, et *disjunare (pour *disjejunare), d'où dîner.
m. — Il y a plusieurs variétés de métathèse. Le cas le plus simple est celui où une con-
sonne (spécialement l'r) change de place avec la voyelle qui l'accompagne. C'est celui qui se
présente dans : brebis (pour berbis)., carneau, carneler, autrefois kerneau, kerneler (pour cré-
neau, créneler)^ éberner (pour ébrener).^ écrabouiller (pour écarbouiller), égarer (pour effraer),
éprevier, ancienne forme d'épervier, étraper (issu de étreper pour éterper), fromage (pour for-
mage)., gourmet (pour groumet), grabeler (pour garbeler), grabuge (pour garbuge), pour (du
lat. vulgaire por pour pro), treuil (du lat. vulgaire *troc(u)lum pour torculum). Mentionnons
ensuite le cas où la consonne change de syllabe. Le plus souvent elle va vers le commen-
cement du mot, comme dans : abreuver (pour abeuvre7'), breuvage (pour beuv7'age), crevette
(pour kevrette), esclandre (pour escandle), frange (du lat. vulgaire *frimbia, pour fimbria).
Plus rarement elle passe dans la syllabe suivante, comme dans : espadrille (pour espardille)'^.
Il y a métathèse réciproque lorsque deux consonnes prennent respectivement la place
l'une de l'autre, comme dans : amelette (d'où omelette) (pour alemette), coudre, du lat. vul-
gaire *colurum (pour corulum), digueau (pour guideau), eaune (d'où aunée), du latin vulgaire
"iluna (pour inula), étincelle, du latin vulgaire *stincella (pour *scintella, scintilla^),
réglisse, du bas lat. riquilicia (pour liquiritia), tonlieu, du lat. vulgaire *tonoIëum (pour
teloneum).
IV. — Vépenthèse, c'est-à-dire l'intercalation d'une consonne, peut se produire pour des
nécessités phonétiques : c'est ce qui arrive quand la chute d'une voyelle rapproche des con-
sonnes que la langue n'a pas l'habitude de prononcer en groupe*. Le français intercale un b
entre m et l, et entre m et r {combler, chambre), wn d entre l Qi r, n et r, n mouillée et r, s
1. Boesse et r/ralte-boesse n'ont rien de commun avec brosse, mais se rattachent à buis, autrefois lois.
2. Sur la clmte du J latin dans jéjunum, jeun, voir § 398.
3. Sur la chute du b dans les imparfaits latins en abam, ebam, ibam, voir §§ 633 et 639.
4. Un cas assez difficile à classer et qui semble devoir être mentionné ici est celui de marguillier pour mar-
rif/lier.
5. Le môme phénomène s'observe dans le domaine des voyelles pour bluter, autrefois beluter (pour buleter),
éteule, du latin vulgaire *stupila (pour sUpula).
6. Dans le domaine des voyelles on ne constate guère d'épenthèse analogue que dans les mots anciens ou
récents d'origine germanique {hanap, du germanique hnapp, etc.), ou dans les mots récents d'origine étrangère
ea/epon, de. l'italien calzone); voir pour ces cas §§ 498, 499 et 507. On peut expliquer de môme l'ede souverain et de
tourtereau.
LOIS GÉNÉRALES DES CONSONNES SIMPLES FINALES DU LATIN 135
Duce et r, z et r [moudre pour moldre, cendre, ceindre, coudre pour cousdre, ladre pour las-
-e), un g entre n et / {épingle)^ un t entre s dure et r [être pour estime). Tous les exemples en
iront réunis dans les paragraphes consacrés à chaque consonne considérée en groupe
»man. Nous ne parlerons ici — parce quel-a place n'en saurait être ailleurs — que des cas
1 une consonne s'introduit sans nécessité phonétique.
L s'intercale dans : bouticle , forme dialectale de boutique, d'où on a tiré bouticlard;
hle; démoniacle, ancienne forme de démoniaque qui s'est maintenue jusqu'au commencement
1 xvu" siècle; enclume, qui remonte au latin vulgaire *includinem pour incudinem; escli-
)t, forme dialectale ipour esquipot ; flûte, sorte de bateau, et triade, ancienne forme de thé-
aque, d'où l'on a tiré triacleur.
R s'intercale dans : arbalétrier (dérivé de arbaletre pour arbalète), bissêtre, breuilles,
'usquer (pour busquer, chercher), calendrier, chanvre, courte-pointe, dartre (pour derte, du
tin herpetem, d'après une étymologie récemment proposée), écolâtre, encre, épeauire,
clandre, étrésillon, fanfreluche, feutre, filandre, flâtrer, flétrir, fraisil, fringale, fronde,
'uff're, litre (subst. fém.), maladrerie, mitraille, registre, rustre, tavaiole, tertre, timbre,
ésor, vrille. Il a été introduit aussi à la finale de topinambour et de velours par confusion
ec des mots où il s'écrivait sans se prononcer, — puis il a fini dans ces deux mots par
inétrer dans la prononciation*.
N (et m devant p ou b) s'intercale dans bimbelot, brimborion , bombance, cancrelat,
agler (terme de marine), concombre, convoiter, flanquer (pour flaque?'), gingembre, ginguet,
ngler, lambruche, lamper, langouste, lanterne (lat. vulgaire lanterna pour laterna), mar~
igale, peintre, reginglette, rendre (lat. vulgaire *rendere pour reddere), ronger, tambour,
mpon, tonton, forme populaire pour toton.
§ 362. — Lois générales des consonnes simples initiales.
Sauf les palatales, les consonnes simples initiales se sont maintenues, en général, sans
angement jusqu'à nos jours : bonum, bon; dçntem, dent; ferrum, fer; lavare, laver;
Drtem, mort; nucem, noix; paitrem, père; rçm, rien; sanum, sain; tenere, tenir; volgire,
1er. Nous n'aurons que peu d'exceptions à signaler, telles que celles de l'm devenant n dans
rtains mots (§ 466), de v se changeant en f ou en gu (§ 443).
§ 363. — Lois générales des consonnes simples médiales.
La plupart des consonnes simples médiales, spécialement les explosives et les conti-
es, se sont affaiblies dès la période gallo-romane, et quelques-unes ont disparu dans la
riode suivante : ainsi, entre le v' et le x* siècle, p est passé à b, puis à v; b est passé à v;
îst passé à d : *sapçre, savoir; habere, avoir; *potçre, podeir; mutare, muder. D primitif et
venant de t ont de bonne heure disparu : creidre, croire, de credere; muder, muer, de
atare.
S sourde est devenue s sonore : causa, chose.
Dans certains mots, la labiale médiale a disparu sous l'action d'un o ou d'un u qui la
it : *habutum, eii, eu; *tabonem, taon.
§ 364. — Lois générales des consonnes simples finales du latin.
Les consonnes finales latines étaient c, d, 1, m, n, r, s, t. Les finales c, d, 1 ne se trou-
nt que dans quelques mots; les autres sont très fréquentes. Elles se maintiennent toutes à
rigine, sauf c (§ 384), et m, qui, d'ailleurs, dès les premiers temps de l'Empire romain,
lit tombée à la fois de tous les mots, sauf dans quelques monosyllabes comme rem,
3um, tuum, suum : il faut ajouter n, qui est restée dans non, non. Plus tard toutes les
nsonnes finales d, s, t se sont amuïes; 1 et r seules ont persisté : sal, sel; cor, cœur, et
ssi quelquefois s, par exemple dans plus, hélas, os.
1. Dans effondrer, fondrilles, IV n'est pas épenthétique : elle représente l'r du latin vulgaire qui déclinait fundus,
ndoris, d'après corpus, corporis.
136 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 365. — Lois générales des consonnes finales simples du roman.
La chute des consonnes finales, et spécialement celle de m, eut pour effet de rendrr^
finales des voyelles atones qui étaient médiales en latin : et comme, vers le vu" siècle, ces
atones, sauf a, tombèrent elles-mêmes le plus ordinairement {§ 291), des consonnes médiales
devinrent à leur tour finales : murum devint successivement muru, puis mur; talem,
taie, tal.
Cette chute de la terminaison latine amena naturellement le changement de certaines d(
ces consonnes devenues finales. Si 1, r, ici aussi, se maintiennent, s sonore devient d'abord s
sourde, pour s'amuir dans la suite , sauf dans quelques mots. P, h, v se changent en f :
*capum, chef; sçbum, sef {suif) ; clavem, clef. D passe à t, qui tombe à son tour : fidem, feid,
feit, fei [foi). T primitif, après s'être conservé quelque temps, tombe en général : virtutem,
vertut, vertu. Enfin m et n ont subsisté, mais avec le temps elles ont changé de son en nasa-
lisant la voyelle qui précède : nomen, nom; mainum, main.
§ 366. — Consonnes doubles.
Les consonnes doubles finales ont naturellement perdu leur second élément quand s'est
produite la chute de la voyelle finale latine : ^nnum est devenu successivement annu, ann, an.
Les consonnes doubles médiales ont perdu leur premier élément postérieurement à
l'affaiblissement des consonnes simples : pp s'est réduit à p; bb à b; tt à t, 11 à 1, etc. :
abbatem, ahet, abé; caippa, chape; bellam, bêle; gutta, goûte; etc. Plus tard l'on fera très
souvent reparaître, par préoccupation d'étymologie, la consonne tombée;- mais la pronon-
ciation propre aux premiers temps restera le plus souvent intacte. Ainsi dans abbé, belle,
goutte.
Seuls, peut-être, les groupes rr et ss demeurèrent non altérés à l'origine : terra, terre;
lassa, lasse.
§ 367. — Groupes de consonnes initiaux.
Ces groupes sont souvent formés d'une explosive ou d'une continue et d'une 1 ou d'une
r : bl, pi, fl, cl, gl, pr, br, fr, cr, gr, dr, tr, etc. Ils se sont maintenus sans changement parce
que la liquide 1 ou r n'est point sujette à altération et que la première consonne, en qualité
d'initiale, ne change point.
Les groupes initiaux que forme l's suivie d'une des consonnes c, p, t, m, dans scri-
bere, sperare, stare, *smaraldum, se prononçaient en latin populaire avec le secours d'un ï
qui est devenu plus tard é : escrire, esmeraude, espérer, ester.
§ 368. — Groupes médiaux formés de deux consonnes.
Dans les groupes médiaux formés de deux consonnes, il faut distinguer le sort de la
première consonne de celui de la seconde dans les groupes latins et dans les groupes
romans.
I. Première consonne. — 1° Dans les groupes latins ont seules persisté régulièrement
jusqu'à nos jours r : bsirba, barbe, et f devant 1 : inflare, enfler. P, b, devant r ou 1, ont per-
sisté, mais en descendant d'un degré : aprilem, avril; duplum, double; fçbrem, fièvre. Quant
aux autres consonnes, elles se sont, à des époques variées, transformées ou amuies : alba,
alhe, aube; cçntum, cen't, cent; fçsta, feste, fête; patrem, pedre, père.
2° Dans les groupes romans, les phénomènes sont à peu près les mêmes : v, b, persis-
tent dans viv(e)re, vivre; flçb(i)lem, faible; p s'affaiblit en v dans vip(e)ra, guivre; mais la
première consonne tombe dans : plat(a)num, plane; sap(i)dum, sade; dub(i)tare, douter;
nav(i)g?ire, nager; etc.
IL Deuxième consonne. — 1° Dans les groupes latins, la deuxième consonne est traitée
comme initiale, c'est-à-dire persiste régulièrement : rypta, route; ardçntem, ardent; carbo-
nem, charbon; servire, servir; firma, ferme.
2" Dans les groupes romans, suivant l'époque de la chute de la voyelle qui précède
et sa place par rapport à l'accent, elle reste telle quelle : fab(u)la, fable; sçm(i)ta, sente ;
PH, TH, CH 137
iv(e)re, vm'e, ou s'affaiblit d'un degré : adj(u)t?re, aider; cub(i)tum, coude; vind(i)cgire,
enger; etc.
§ 369. — Groupes médiaux formés de trois consonnes ou plus.
Quand le groupe est formé de trois consonnes ou plus, la première ou la dernière est
oujours une des liquides 1, r, m ou n, ou bien s. Ces groupes complexes sont traités d'a-
res les mêmes principes que ceux de deux consonnes. Ainsi presb(y)ter donne prestre;
osp(i)talem donne ostel. Généralement le sort de la consonne du milieu est déterminé par
euphonie du groupe : pulverem, poivre, poire, poudre, Ivr étant trop difficile à prononcer,
le même *tQrquëre, torcere, torsre, tordre; forf(i)ces, forces; Q^Vû{\)nw.m,jalne, jaune; etc.
§ 370. — Groupes de consonnes finaux.
Les groupes finaux ou devenus finaux suivent les règles des groupes médiaux, c'est-à-
ire que la première consonne disparaît en général : deb(e)t, doit; quantum, quant; vivit,
it; etc. R persiste régulièrement : ursum, ours. Quant à la dernière consonne qui subsiste,
lie a le sort des consonnes simples finales, c'est-à-dire qu'elle s'est amuïe dans la plupart
es cas.
Il faut remarquer aussi que la dernière consonne devient sourde si elle était primitive-
lent sonore : cervum, cerf; *corbum, anc. franc, corp (d'oii corbeau); frig(i)dura, froit
^roid). L'orthographe postérieure, dans ses préoccupations étymologiques, a rendu souvent à
i sourde finale la forme de la consonne sonore qu'elle avait en latin ; mais la prononciation
st demeurée fidèle à la tradition primitive de la langue : un froit hiver, un grant homme.
§ 371. — Classification des consonnes.
Nous étudierons les consonnes dans l'ordre suivant : d'abord h, puis les linguo-palatales
) ^) 3> i ())■ Nous continuerons par les linguo-denlales t, d, s, z, les labio-labiales p, b, les
ibio-dentales f, v. Nous terminerons par l'examen des quatre consonnes dites liquides 1, m,
, r, qui, tout en se rattachant par la formation de leur son, soit aux labio-labiales, soit aux
nguo-dentales, présentent dans l'histoire du consonnantisme français des particularités qui
oivent être étudiées spécialement.
§ 372. — H.
L'h latine avait disparu dès les premiers temps de l'Empire dans la prononciation des
Lomains; la plupart des inscriptions ne la notent plus. Quoi qu'il en soit, l'ancien français
e connaît pas l'h pour les mots d'origine latine et populaire : c'est ainsi que l'on écrit encore
ans h : avoir de habere, on de hQmo, orge de hordeum, etc. Si l'h figure aujourd'hui dans la
lupartdes mots où elle figurait en latin, sa présence est due, presque toujours, à un retour
l'étymologie : haleine, herbe, hérisser, heure, hiver, hoir, etc.
Quelquefois Vh a dû être mise au commencement des mots, devant un i ou un u, pour
adiquer que cet i ou cet u était bien une voyelle et non la consonne j ou v que l'écriture ne
istinguait pas de Vi et de l'w ; huile, huis, huit, huître, dont les originaux latins n'ont pas
l'h initiale. Sur Vh de envahir et trahir, voir § 358.
Enfin, dans quelques mots d'origine latine, comme haler, hâte (broche), haut, hennir,
lernie, herse, hucher, Y h est aspirée. Pour haler, hâte et haut, il y a eu sans doute influence
les mots germaniques hal, harsta et hoch, avec h aspirée (§ 498); pour hennir, hucher, Vh
st le résultat d'une onomatopée; pour hei^se, hernie, Vh aspirée reste inexpliquée.
§§ 373, 374, 373. — PH, TH, CH.
Sur les combinaisons ph, th, ch, créées par les Latins pour la transcription de con-
onnes grecques, voir § -497.
138 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Palatales.
§ 376. — Palatales.
Dans les paragraphes groupés sous ce titre, nous réunissons non seulement les consonnes
c (k, q), g, et i (j), mais aussi les combinaisons formées par t suivi d'un e ou d'un i en hiatus,
lesquelles aboutissent en français à un son palatal.
§ 377. — Du C latin. — C initial devant O, U, L ou R.
Bien qu'il soit plus que probable que le c en latin aie eu un même son, à savoir
son k, qu'il fût placé devant n'importe quelle voyelle ou n'importe quelle consonne, il faij
distinguer plusieurs cas pour son passage en français : nous avons à étudier la destina
du c suivant qu'il est initial, médial ou final, suivant qu'il est devant telle ou telle voyellï
suivant enfin qu'il fait partie de tel ou tel groupe de consonnes.
Initial devant o, u, 1, r, il a gardé le son k: comitem, comte; corona, couronne; cor, cœui
cultellum, couteau; curare, curer; *cvrbum (class. curvum), courbe; *curere (class. cyi
rere), courre; cl^rum, clair; clgvem, clef; clericum, clerc; credere, croire; crepare, crever; etc
On trouve g initial au lieu de c dans quelques mots : *claria, glaire; *classium (class.
classicum), glais, glas; crassum, gras; craticulum, gra:il, grëil, gril; etc. Pour glaire, il y a
eu une confusion de *clgiria (class. clarus) avec glsirea signifiant « gravier ». Pour les autres,
l'altération du c en g avait dû se produire déjà en latin populaire. Gras, à côté de l'ancien
français cras, est dû sans doute à l'influence de gros.
§ 378. — C initial devant E, I.
C initial devant e, i, qui se prononçait k en latin, a passé à partir du vni^ siècle au son
tch pour aboutir à ts au xn* siècle et à ^ sourde au xni"* : caelum, ciel; celare, celer; cera,
cire; cçrvum, cerf; *cinque (class. quinque), cinq; civitaitem, cité; etc.
§ 379. — c initial devant A.
C initial devant a s'est changé, en passant par ky, ty, en tch; ce changement, commencé
probablement au vi" siècle, était terminé au v^I^ Tch a conservé son élément dental dans
certains patois lorrains et wallons; en français, il l'a perdu à partir du xiii* siècle, et il s'est
dès lors prononcé ch comme dans la langue actuelle : c^nem, chien; c^rnem, charn, char,
chair; c^ulem, chou; caïusa, chose; etc.
§ 380. — c médial devant A, O, U.
1° G médial devant a et précédé d'un a, d'un e ou d'un i, se change en i qui forme diph-
tongue avec cette voyelle ou se fond avec elle : auca, oie; baca, baie; braca, braie; ebriaca,
ivraie ; ^diO^ve, payer ; prçcat, {\\)prie; decçinum, doyen; nec^re, noyer; fica, fie, plus tard
figue; plic^re, p/i'er; urtica, ortie; etc.
Sil est précédé d'un o ou d'un u, il tombe en général : advccêitum, avoué; carruca, char-
rue; focacia, fouace; inraucare, enrouer; jocare, j'oMe?*; lactuca, laitue; locare, louer; etc.
2° Suivi d'un 0 ou d'un u et précédé d'une voyelle, c médial tombait régulièrement en
ancien français, après s'être affaibli en g dans le roman : ciconia, anc. franc, ceogne; cicuta,
anc. franc, ceûe; cuculla, coole, cououle, coule; grgtcula, grole; locusta, *logosta, looste, anc.
franc, laouste; secundum, anc. franc, seont; securum, seûr, sûr. Certains de ces mots ont été
refaits très anciennement sous une forme demi-savante, plus voisine du type latin avec le c
adouci en g : aigu, cigogne, ciguë, langouste, second (pron. segond). Par suite, dragon de dra-
conem doit être, lui aussi, regardé comme un mot savant.
1. Il s'agit ici du français propre; sur le traitement du c en normand et en picard, voir § 391.
« G » PREMIER ELEMENT D'UN GROUPE DE CONSONNES LATIN 139
§ 381. — Cas particuliers.
Sur focum, feu; jocum, jeu; locum, lieu, voir §§ 291 2°, 329.
§ 382. — C médial devant E ou I, et précédé d'une voyelle.
Ce, ci peuvent appartenir à une syllabe médiale ou faire partie d'une syllabe finale.
1° Ce, ci dans une syllabe médiale aboutissent à un i formant diphtongue avec la voyelle
îédente ou se fondant avec elle et suivi d'une s sonore : aucellum, oisel, oiseau; cocina,
ine; *domnicellum, damoisel, damoiseau; *focile, foisil, fusil; *gicerium (class. gigç-
n), gisier, gésier; lacertum, *laisert, lésert, lézard; licere, loisir; *racîmum (class. racç-
n), raisim, raisin; vicinum, veisin, voisin; etc.
2" Ce, ci dans la syllabe finale aboutissent à une s sourde notée au viii" siècle par z, puis
s et souvent de nos jours par x : *berbicem, brebis; bifacem, biais; brace, brais; crucem,
x; *nidacem, niais; nucem, noix; pacem, ^^aza;; perdicem, 'perdrix; picem, /^oèa?; *roin£i-
î, romanz, romant, roman; soricem, souris; vicem, fois; vocem, voix; etc.
§ 383. — CE, CI en hiatus.
Ce, ci en hiatus aboutissent toujours à s sourde, notée par * à la fin des mots, par c
mt e ou i, par ç devant o et u, ou par ss ; aciarium, acier; braichium, bras; *facia (class.
em), face; focEicia, fouace; *gl^cia (class. glaciem), glace; *junicia, génisse; *lacium
jS. laqueum), laz, las, lacs; *macionem, maçon; minacia, menace; pellicia, joe/isse; etc.
§ 384. — C final.
C est final soit en latin comme dans sic, soit en roman par suite de la chute de la
le : amïcum, amie.
1° S'il est précédé d'une voyelle, il devient i, qui forme diphtongue avec cette voyelle ou
ond avec elle : fac, fai, plus tard (je) fais; duco, dui, plus tard duis dans (je) conduis;
îco (class. ^TBCOY),j)riei, j^ri, (je) jirie; amicum, ami; ficum, fi, plus tard fie; sic, si;
um, espi, épi; etc. Le c n'a pas laissé de trace dans festu, fétu, de *festucum (class. festuca).
2° S'il est précédé d'une consonne, il donne is, si cette consonne est une s : cresco, (je)
î; *naisco (class. nascor), (je) nais; pasco, (je) pais; après toute autre consonne, il sub-
î en général, sauf, pour la prononciation, après n ; 2ircum, arc; juncum, jonc; porcum,
;. Si le c est double, l'un des deux subsiste et dans l'orthographe et dans la prononcia-
: beccum, bec; saccum, sac; sïccum, sec; etc.
§ 385. — c double médial.
Quand c double est médial, l'un des deux c tombe, et celui qui reste a les destinées
nous venons d'étudier dans les paragraphes précédents : bisaccia, 6esace;bucca, bouche;
ccia, crosse; fl^ccidum, *fïaisde, *flaiste, flaistre, d'où flétrir; succussa, secousse; vacca,
le; etc.
§ 386. — c premier élément d'un groupe de consonnes latin.
1° Dans le groupe et précédé d'une voyelle, c se change en i, qui forme diphtongue ou
)nd avec cette voyelle : coctum, cuit ; despectum, despieit, despit; factum, fait; fructum,
l; *lactem (class. lac), lait; lectum, lieit, lit; luctat, anc. franc, loite, (il) lutte; noctem,
; octo, huit; pectinem, j(9ez7ne, peigne; strictum, estreit, étroit; tçctum, toit; tractum,
t; *varactum, guarait, guaret, guéret ; etc. Dans flotter, jeter, roter, le c de fluctuare,
tare (class. jactaire), ructare n'a pas laissé de trace.
Quand et est précédé d'une n, il se développe de même une diphtongue : ymictum, joint;
ctum, point; sainctum, saint; etc.
2° Dans le groupe cr, c se change en i, qui a formé primitivement diphtongue avec la
îlle précédente : lacrima, lairme, lerme, larme; sacramentum, sairement, serment. Acrum,
140 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
*alëcrum (class. alacrem), macrum, qui donnent aigre, allègre (autrefois aliegre), maig.
présentent un traitement particulier.
§ 387. — C devant S (ou X) en latin.
il
L'histoire de x qui équivaut à es n'est autre que l'histoire de c. Cette consonne doubl
dégage un i formant diphtongue avec la voyelle précédente et suivi de s sourde : axill;
aisselle; *buxida, boiste, boite; coxa, cuisse; *coxinum, coissin, puis coussm; examen, essai
exire, eissir, issir; fraxinum, fraisne, fresne, frêne; laxare, laisser; lixiva, * leissive, I
sive; etc.
Il faut noter que dans les composés avec le préfixe ex, sauf dans exire, eissir, issir,
le sentiment de la composition s'était perdu, x s'est changé de bonne heure en s, d'où
plus tard é : éclairer, éconduire, élire, etc.
§ 388. — C second élément d'un groupe de consonnes latin.
1° Si C est précédé de s, le groupe se ainsi formé se change, s'il n'est pas suivi de a, e
is avec s sourde, notée par is à la fin des mots ou quand la lettre suivante était une consonm
et par iss quand c'était une voyelle : *bruseinura, broissin, broussin; crescentia, croissance
crescit, croist, (il) croît; discum, deis, dois, dais; *faseellum, faisseau, faisceau; fascem, fav.
faix; fascia, faisse; fuseina, foisne, fouisne, fouine; *lambruscum, lambruis, lambris; pas
cçntem, paissant; *ramuscellum, *ramcsel, raimsel, rinsel, rinceau; vascellum, vaissel, va'»'
seau; viscum, guis, gui; etc.
2° Si e précédé de s est suivi de a, ou s'il est précédé de toute autre consonne, il es
traité comme un e initial : ?rea, arche; furea, fourche; mereedem, merci; piscare, peschier
pêcher; porcellum, porcel, pourceau; porcum, porc; etc.
§ 389. — C en groupe roman autre que le groupe CL.
1° C précède la consonne. — Ici nous nous retrouvons en face du groupe er, et, par s
du simple changement de c en i : dic(e)re, *diire, dire; duc(e)re, duire; fac(e)re, fa
*lûc(e)re, luire; etc.
Devant une autre consonne quer, comme dans dec(i)ma, *dieisme, disme, dîme; gracl
lem, graisle, grêle; *rucina, roisne, rouanne, le e a à la fois abouti à s sonore et dégagé un i
2° C suit la consonne. — Dans ce cas il faut tenir compte de l'époque de la chute de l'atoni
entre les deux consonnes : le plus souvent, le e s'était déjà altéré avant cette chute, e
quand cette chute s'est produite, elle a amené un groupe de consonnes dont la premier
est en général tombée : duodecim, dodeze, dodze, doze, douze; fabricare, favregar, faurgar
forger; fodieaire, fodegar, fodgar, fouger; manducare, mandegar, mandgar, manger; *nivi-:
c^re, nevegar, nevgar, neiger ; yinàicare , vendegar, vendgar , venger; etc. Dans pçrtica:
perche, la chute de l'atone s'est faite plus tôt que dans les mots précédents, et, par suite!
l'on a le changement régulier de e en ch devant a avec chute du t. Grammaire est un mo
demi-savant tiré de grammatiea, devenu gramadie, gramalye, gramarye, grammaire.
§ 390. — Groupe roman CL.
1° Précédé d'une voyelle, le groupe roman cl aboutit le plus généralement à f (§ 462)
*apparic(u)lare, appareiller; artic(u)lum, orteil; buttic(u)la, bouteille; *earbuc(u)la (class |
carbuncula), car/^om7/e;*cavic(u)la (class. elavicula), cAeuï7/e;*fodic(u)Iare, fouiller; guber-'
ïiQ.c{yL)\Vim, gouvernail ; m?ic(u)Ia, maille; oc(u)lum, œf/; *paric(u)lum, joarezY; *rubic(u)luni
roïl, rouil; '*scQe(u)lum (class. scopulum), écueil ; *solic(u)lum, soleil; etc.
Dans un certain nombre de mots qui n'appartiennent pas à la couche la plus ancienne,
de la langue, cl, au lieu de passer à t, s'est transformé en gl : *aboc(u)lum, aveugle; buc(u)-
lum, anc, franc, bugle, d'où beugler; matric(u)Iarium, anc franc, marreglier, d'où mar-
guillier.
« G » INITIAL Ul
Une seconde série de mots demi-savants a conservé cl intact, quoique précédé d'une
oyelle : miraic(u)lum, miracle; sec(u)lum, siècle.
2° Précédé d'une consonne autre que s, cl a persisté : circ(u)lum, cerc/e; coopçrc(u)lum,
mvercle; sarc(u)l^re, sarc/er; *unc(u)lum (class. avunculum), oncle; etc.
Si la consonne qui précédait était une S, le c est tombé : masc(u)lum, masle, mâle;
niisc(u)lare, mesler, mêler; musc(u)la, moule; etc.
§ 391. — C en picard et en normand.
Contrairement à ce qui arrive dans le français propre (§ 379), c initial ou médial devant
persiste, en normand et en picard, sans altération, c'est-à-dire garde le son k. Un certain
ombre de mots, importés de ces deux dialectes, présentent ca ou que au lieu de cha, che :
uquer, buquet, caillou, calumet, camperche, camus, carne (coin), caudrelte, crevette, curet
)etit char), déroquer, faucard, foulque, freluquet (cf. freluche, freloche), maque, etc. Pour
uelques-uns de ces mots on trouve la forme française à côté de la forme dialectale : à côté
e affiquage, buquette, carbouille, flaque, existent les formes françaises correspondantes
(fichage, bûchette, charbouille, flache.
Inversement, ck au lieu de s devant un e ou un i (§ 378) se trouve dans des mots importés
es mêmes dialectes : caliche pour catisse, choper pour çoper, fauchard à côté de faucard,
mchon pour faucon, grincheux pour grinceux, hercher à côté de herser.
Caboche pour chabosse et cacheron pour chasseron réunissent les deux phénomènes*.
§ 392. — Histoire de Q.
Q en latin était toujours suivi de la labiale u, ce qui l'a empêché de suivre les destinées
e c dont il avait le son.
1° A l'initiale, il a perdu généralement la labiale u, mais a conservé le son primitif :
uadratura, cai^é; qusire, car; quassare, casser; *quçtum (class. quietum), coi; etc. L'ortho-
raphe latine s'est conservée dans : quando, quant; *qu^ttor (class. quatuor), cjuatre; etc.
Certains mots en latin vulgaire avaient déjà changé qu en c : querquedula, *cercedula,
2î'ce//e; quinquaginta, *cinquaginta, cinquante; quinque, *cinque, cinq.
2° Qu médial, lui aussi, dans quelques mots, s'est changé en c : *coquere, *cocere, cuire;
iqueum, *lacmm, las, lacs; querquedula, *cercedula, sarcelle.
Dans les autres mots la palatale qu a dégagé un i et s'est changée en g : aiquila, *agla,
igle; *aquilentarium, églantier. Ou bien elle a dégagé un i, et la labiale u s'est changée
n V ; aquosum, aiveux, éveux; *exaqusire, *essaiver, essaver; *sequere (class. sequi), suivre.
Égal pour igal est un mot demi-savant; l'ancien français avait, d'après la règle précé-
ente, ivel de aequalem. Aiguière, bien qu'on trouve en ancien français aiguë à côté de ève,
arait être un mot d'origine méridionale, tiré du provençal aiguiera.
§ 393. — G initial.
1° G initial devant o, u a conservé le son gu qu'il avait en latin devant n'importe quelle
oyelle : gobionem, goujon; *gorga, gorge; gubia, gouge; gula, gueule; gurdum, gourd;
[ustum, goût; gutta, goutte; etc.
Devant a, e, i, il a pris le son dj, qui a perdu son élément dental au xm" siècle et a abouti
. la prononciation actuelle, qui est notée par 7 devant un a et un 0 et par g devant une autre
oyelle : *gagantem (class. gigantem), jaiant, géant; gagsitem, jaié, jaiet, jais; galbinum,
au7ie; gamha, jambe; gandia., joie; * genistum, genêt; gentem, gent; *genucluin, genouil,
lenou; *ginciva (class. gingiva), gencive; etc.
Comme pour le c (§ 391), le normand et le picard ont conservé au g le son dur devant
in a : galet, galette, à côté dejalet.
2° Devant une consonne g initial a subsisté : glandem, gland; *glitia, gleise, gloise,
1. Cf. pour tous ces mots le § 16.
142 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
glaise; grandem, grand; granum, grain; etc. Il est toutefois tombé dans lise, qui a la mêm
origine que glaise, dans loir de glirem, et ses dérivés lérot et lii^on.
§ 394. — G médial entre deux voyelles.
1
G médial entre deux voyelles se change ordinairement en i, qui tantôt forme diphton-
gue avec la voyelle précédente, tantôt s'assimile à Vi qu'a déjà formé la voyelle précédeni
ou suivante en se diphtonguant : castigare, chastiier, châtier; fagina, faiine, fa:ine, faim.
flagçllum, flaiel, fleel, fléau; tugire, fuiir, fuir, fuir; *gagantem (class. gigantem), jaia
géant; gagatem, jaiiet, jaiié, jais; ligare, leiier, leier, lier; magistrum, maiistre, maist
maître; negare, neiier, nier; nigella, neiele, niele, nielle; ossifraga, orfraie; paganu
paiien, païeîi; "plaga, plaie; regina, reiine, reine, reine; sagsi, saie ; vagina., guaiine, guai
gaine; etc.
Dans certains cas, les voyelles qui entourent le g n'ont pas favorisé son changem
en i; il est tombé : augurium, heur; augustum, aost, aoust, août; ego, eo, io, jo, je; ruga
rue; etc.
Dans corvée de corrogata et dans douve de doga, un v s'est introduit après la chute du
g. Légume est une forme savante qui a remplacé l'ancien français leûn de legymen avec chul
normale du g.
§ 395. — G final.
I
G final n'existe qu'en roman.
1° Précédé d'une voyelle, il devient i : legem, lei, loi; regem, rei, roi. Dans fagum
jugum, le g est tombé avant la finale (§ 291, 3°); de là fou, et jou, écril joug par réaction
étymologique.
2° Précédé d'une consonne, il passe en ancien français au son k, qui ne s'est mai
tenu de nos jours que devant un mot commençant par une voyelle : lonk et large, Bourk
Bresse, sank et eau. L'orthographe moderne a rétabli le g : biirgum, bourc, bourg ; longu;
lonc, long; *sainguem (class. sanguinem), sanc, sang; etc.
§ 396. — G en groupes latins ou romans.
1° G seconde consonne d'un groupe suit les destinées du g initial devant une voyelle
angvstia, angoisse; argentum, argent; bulga, bouge; *gQrga, gorge; ingçnium, engin; etc.
2° G première consonne d'un groupe. Ce groupe peut être précédé d'une consonne
d'une voyelle.
A. Quand il est précédé d'une consonne, on a aff'aire aux groupes ngl, rgl, Igr, rgr, ne
Le groupe ngl subsiste intact : ang(u)lum, angle; cing(u)la, sangle; sing(u)lÊirem, sai^
glier; \ing(u)la, ongle; etc.
Le groupe rgl laisse tomber le g : *mairg(u)la, marie, marne.
Les groupes Igr, rgr perdent également leur g et introduisent un d euphonique entre
les deux consonnes (§ 361, IV) : *fulg(e)rem (class. fulgur), foildre, foudre; surg(e)re,
sordre, sourdre. Bougre de bulgarum est un mot demi-savant.
Dans le groupe ngr, le g développe un i qui forme une diphtongue nasale avec la voyelle
précédente et reçoit le d euphonique (§ 361, IV) : cing(e)re, ceindre; fing(e)re, feindre;
plang(e)re, plaindre; pung(e)re, poindre; etc.
B. Quand le groupe est précédé d'une voyelle, le g se change régulièrement en un i, qui
formait anciennement diphtongue avec la voyelle précédente; et, si la seconde consonne était
une 1, elle devenait une t, notée encore par il ou ill; si c'était une n, elle devenait une /'
notée encore par ign devant un e, et çà et là par ing à la fin des mots : *brag(u)Iare, brailler
*brog(i)Ium, breuil ; *brug(i)tum, bruit; coag(u)lare, cailler; *dignare (class. dignari
daigner; dignitatem, daintié, daintier; îragr^re, flairier, flai7'er ; iTig{i)dum, froid ; *fug(i)ta,
fuite; inguina, 'engna, eingne, aigne, aine; intçgrum, entieir, entir, entier; leg(e)re, * lieirc,
lire; nigrum, neir, noîV; *perpag(i)nem, parpaing; plantag(i)nem, plantain; pugnum, poing;
rig(i)dum, roide, raide; signum, seing ; *strig(u)la, eslrille, étrille; etc.
Règle do rçgula est un mot savant; la forme ancienne est riule, qu'il faut rapprocher
« T » FINAL 143
iule, plus tard par métathèse tuile^, de tçgula. Bans paresse de pigritia, et pèlerin de
egrinum, le g est tombé. Dans frêle (anc. franc, fraile) de fr^igilem, il y a eu confusion
: les mots en esle, êle, du jour où ai s'est changé en e (§ 422). Nigrum prunum a dû être
Qoncé de bonne heure *neruprunum avec chute du g; de là nerprun.
§397.-1 palatal initial.
Ll palatal initial se prononçait et s'écrivait en latin comme un i dans iam, iacere, etc.
pris en roman le son dj, noté par^ ou g, qui a perdu au xni* siècle le son dental pour
utir à la prononciation actuelle : iacçre, gésir; *iectare (class. iactare), jeter; iam,yà;
\m.,jeu; *iowenem, jeune; *iunicia, génisse; etc.
§ 398. — I palatal médiat entre deux voyelles.
I médial entre deux voyelles tombe lorsque ces voyelles ne se prêtent pas au dévelop-
lent d'une diphtongue, comme dans ieiunare, jeûner , jeiiner ; si, au contraire, les voyelles
)rêtent à une diphtongaison, l'i se combine avec la voyelle précédente : peior, *pieirc,
'.; raia, raie; troia, truie; etc.
§ 399. — I palatal final.
I palatal, devenu final en roman par suite de la chute de la finale, s'est régulièrement
ibiné avec la voyelle précédente pour former une diphtongue : maium, mai.
§ 400. — I second élément d'un groupe de consonnes.
Les groupes que l'i peut former ont été étudiés déjà au chapitre de l'hiatus, § 356. On
t voir en outre les paragraphes relatifs à chacune des consonnes constituant le premier
nent de ces groupes.
Dentales.
§ 401. — T initial.
T initial se maintient : tempus, temps; tçrra, terre; très, trois; etc.
Par exception, tr est devenu cr dans trçmere, craindre.
§ 402. — T médial entre deux voyelles.
T entre deux voyelles s'est d'abord affaibli en gallo-roman en d, puis en un son que
1 trouve noté ordinairement par d et dans certains textes par th, et qui avait probable-
nt la valeur du th anglais doux; puis, à la fin du xi* siècle, il est tombé : abbatissa,
'.desse, abeesse, abbesse; armati^ra, armedure, armeïire, armure ; cathçdra, chadiere, chaiere,
lire; cotonium, codoin, cooin, coing; dolatoria, doledoire, doleoire, doloire; *metallia,
daille, maaille, maille; natalem, nadel, nael, noel, noël; rotundum, redond, reont, rond;
3itha, e^pede, espee,épée; vitçUum, vedel, veel, veau; etc.
§ 403. — T final.
T final ou devenu final par suite de la chute de la syllabe finale s'est, quand il était
icédé d'une voyelle, progressivement affaibli et est tombé dans la prononciation et dans
:'thographe ^ : abbatem, abet, abbé; *bellitaitem, beltet, beauté; civitatem, citet, cité; gra-
n, gret, gré; Isitum, let, lé; scutum, escut, écu; virtutem, vertut, vertu; etc.
Si, au contraire, t était précédé d'une consonne, il s'est maintenu longtemps dans la
)nonciation, et encore aujourd'hui il persiste dans l'orthographe ; il ne se prononce plus
dans le cas de liaison : cantum, chant; ÛLiclMm,. dit ; factum, /azY;psirtem, part; tortum,
t; etc.
1. Riule s'est aussi changé en mile, d'où les mots actuels ruilée, ruiler.
2. On étudiera à la morphologie le t final du latin dans les formes verbales.
144 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 404. — T devant une consonne autre que L en groupe latin.
Nous n'avons à considérer ici que les groupes tt et tr.
Le groupe tt en roman s'est réduit à un simple t, soit dans l'intérieur, soit à la fm de
mots. De là en ancien français : bouteille de *butticula, chat de *cattuin, glouton de gluttç
nem, goûte de gutta, toute de *tQtta. Par réaction étymologique, tt a été rétabli dans beai
coup de mots : atteindre, goutte, etc.
Le groupe tr, s'il est précédé d'une consonne, reste intact : capistrum, chevestre, chevé
tre; ostrea, huître; s'il est précédé d'une voyelle, il s'est réduit de bonne heure à dr; puis, a
xii" siècle, il y a eu tantôt assimilation du rf à Vr comme dans : latronem, ladron, larron
nutrire, nodrir, nourrir; petra, piedre, pierre; etc. ; tantôt suppression du d, comme dans
fratrem, fredre, frère; maitrem, medre, mère; palpçtra, palpiedre, palpiere, paupière; patreii
pedre, père; etc.
§ 40o. — T devant une consonne autre que L en groupe roman.
Il y a à considérer les groupes tt, td, tr, tm, tn, te.
1° Tt, comme dans les groupes latins, se réduit à t : mat(u)tinum, matin.
2° Td se réduit à t : nit(i)dum, net; put(i)da, pute.
3° Tr perd le t s'il est précédé d'une voyelle : but(y)rum; beurre; il la garde quand il
précédé d'une consonne : turt(u)rem, tourtre.
A° Tm, tn, perdent régulièrement le t : abrot(o)num, aurons; art(e)misia, armoi-L
art(e)monem, armon; pect(i)nem, peigne; plat(a)num, /5/fane; ret(i)na, rêne; sept(i)mana
semaine; etc.
5° Te perd toujours le t : ant(e)eessor, ancestre; * coact(i)care, cacher;* dent(i)catum
denché; *feroti(e)um, /arowcAe ; *levisti(e)a , livêche; pant(i)eem, panse; *salvati(c)um (cla
silvatieum), sauvage; etc.
§ 406. - T devant E ou I en hiatus.
I
p^i
1 a\
1° Ti précédé d'une voyelle a abouti à d plus s sonore et dégagé un i qui a formé dip
tongue avec la voyelle précédente ou s'est fondu avec elle; ds a perdu son élément dental d
très bonne heure pour aboutir au son actuel : *aeutiare, aiguiser; *apprivitiare, apprivoiser
''glitia, glaise; *latia, laize; otiosum, oiseux; potionem, poison; rationem, raison; retiolum
reisuel, réseuil; sationem, saison; venationem, venaison; etc.
Buse de butia est irrégulier; ce mot a dû être formé de busard, qui vient lui-même d'uni
forme plus ancienne et plus correcte, buisard. Notons à part les mots où ti est devenu fma
par suite de la chute de la finale et a abouti au même résultat : palatium, palais; pretium
*prieis, pris, prix; *pùteum (class. puteum), puits. Chevet (pour chevez) ne peut venir di
eapitium, mais de *eapiciuin; il y a eu confusion entre la terminaison ïtium et le suffîxi
ïeium.
2° Précédé d'une consonne, ti a un traitement différent suivant la consonne qui 1(
précède.
A. S'il est précédé d'une s, il aboutit à s sourde, notée par ss ou, à la fin des mots, par 6
et il dégage un i qui s'unit à la voyelle précédente : angustia, an^oîsse; *frustiçire, froisser
pastionem, paisson; *ùstium (class. çstium), huis; etc.
B. S'il est précédé de toute autre consonne, il aboutit aussi à s sourde, notée par ss ou r
mais ne dégage pas d'i : *captiare, chasser; *fortia, fo7xe; frietionem, frisson; lintiolum
linceul; *m?ittea, masse; *n9ptias, noces; *T^çtiia, pièce; *plgittia (class. plgitea), jo/ace; etc.
§ 407. — T suivi de L.
I
Il y a ici deux séries de mots à distinguer :
i° Ceux où tl était devenu en latin vulgaire cl et où, par suite, il subit le même traitemen
que le cl primitif (§ 390), c'est-à-dire passe à f (§ 433) ; sit(u)la, *sicla, seille; vet(u)luin
*vçclum, vieil; etc.
« D .) FINAL 145
2° Ceux où t n'ayant pas passé à c tombe ou s'assimile à 1 : * crot(u)lare, crodler, crol-
ler, c?'0M/er;duct(i)le,c?0M«7/e;fist(ii)la, fêle; indi;ict(i)le, andouille; rQt(u)lum, rôle; sp?it(u)la,
espatle, espalle, espaule.
§ 408. — T second élément d'un groupe de consonnes latin.
Abstraction faite des cas étudiés § ^406, 2°, t précédé d'une consonne dans un groupe
latin persiste régulièrement : *allactaire, allaite)'; cultellum, couteau; festa, fesle, fête;
" iuxt^re, jouster; *mentonem, menton; *partire (class. partiri), partir; rypta, route; etc.
Sur le groupe tt, voir § 404, 1°.
§ 409. — T second élément d'un groupe de consonnes roman.
Abstraction faite des cas étudiés § 406, 2°, t persiste de même lorsqu'il est précédé
d'une consonne dans un groupe roman : CQm(i)tem, comte; deb(i)ta, dette; hosp(i)tem, hoste,
hôte; pçrd(i)ta, perte; etc.
Dans quelques cas où l'atone a persisté plus longtemps, le t s'est adouci en d : adjutçire,
aider; cubitum, cowrfe; *placitare, plaider; *vocita, vide; etc,
§ 410. — D initial.
D initial, sauf lorsqu'il est suivi d'un e ou d'un i en hiatus, reste intact : ^d^mum (class.
dama), daim; decem, dix; dentem, dent; dolorem, c^ow/ew?*; ducere, duire; durum, dur; etc.
S'il est suivi d'un e ou d'un i en hiatus, il se combine avec cette voyelle pour aboutir au
son dj, qui perd son élément dental au xii^ siècle et devient^ : *deusque, *diusque, jusque;
diurnum,yoMr; etc. (§ 356, 1°).
§ 411. — D médial entre deux voyelles.
D médial entre deux voyelles s'est affaibli d'abord en un son analogue à celui du th doux
anglais, puis, comme le t, il est tombé complètement vers la fin du xi" siècle : alauda, aloe,
aloue (d'où alouette); audire, oir, ouïr; *cadentia, ckeance, chance ; *cadçre (class. cadëre),
cheeir, cheoir, choir; denudïire, dénuer; *fodire (class. fpdëre), foïr, fouir; *gaudïre (class.
gaudere), joïr, jouir; *invadere (class. invadëre), envahir; *lamprçda (class. lampetra),
lamproie ; IsLuda^re, loer, louer; *nid?icein, niais; sedere, seeir, seoir; *tradire (class. traidère),
trahir; vadare, guaer, gueer, guéer ; vidçre, veeir, veoir, voir; etc.
§ 412. — D final.
1° D final en latin est tombé de bonne heure dans les monosyllabes : ad, à; quid, guei,
quoi.
2° Devenu final et précédé d'une voyelle, il s'est changé d'abord en la sourde t, qui a
disparu à son tour : fidem, feid;, feit, fei, foi; nidum, nid, nit, ni (plus tard nid) ; nodum,
nue, neu (puis nœud) ; nudum, nud, nut, nu; vadum, gued, guet, gué; etc.
Devenu final et précédé d'une consonne, il se change en la sourde t, qui est tombée dans
la prononciation : *deunde, *dunde, dont; mag(i)dem, mait; subinde, souvent. Le t est
tombé dans l'orthographe dans inde, ent, en.
Dans l'un et l'autre cas, très souvent dans le second, on a rétabli le d par réaction étymo-
logique, ou, dans les adjectifs, sous l'influence de la forme du féminin : cal(i)dum, chald,
chalt, chaut, chaud; frig(i)dum, f^^eid, freit, froit, froid; fundum, fond, font, fond^;
grandem, grand, grant, grand; laudem, lod, lot, lo, lod dans le pluriel lods; *lùrdum (class.
lûridum), lord, lort, lourd; pedem, piec/, piet, pié, i^uis pied; tardum, tai^d, tart, tard; etc.
Mais ce d final garde le son du t dans le cas de liaison : un grand homme, pied à terre; etc.
Vert de vir(i)dem, a, au contraire, gardé le t au masculin, et l'a même imposé au féminin.
1. La forme neutre fundus a passé successivement par les formes fo7ids, fonts (écrit : fo7iz), fons, et plus tard
fonds.
m DICT. FRANC. J
j46 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 413. — D dans un groupe de consonnes latin. . j.
1° D second élément d'un groupe de consonnes persiste régulièrement : ardentem, v'
aident: fundere, fondre; pçrdere, peindre; \inda, onde; etc.
i2° Quand il précède toute autre consonne que r, il tombe : adsatis, aisez; adventura,
aventure ; advocatum, avoué; etc.
Devant une r, il s'assimile à cette consonne ou tombe : cathçdra, chadiere, chaiere,
chaire; quadraginta, *quaranta, quarante; quadratum, carré; etc.
§ 414. — D dans un groupe de consonnes roman.
Il y a à considérer les groupes td, dt, dn, dl, dr, de.
1° Td et dt se réduisent à t (§§ 405, 409) : nit(i)da, nete, nette; *put(i)da, pute; etc.;
ped(i)tum,/?ei; *pçrd(i)ta, ^Je>'<e; *rad(i)tvra, rature ; *rçnd(i)ta, rente; *vçnd(i)ta, vente; etc.
2° Dn entre deux voyelles devient nn dans bod(i)na, anc. franc, bonne (auj. borne) ^ d'où]
abonner; mais s'il est précédé d'une consonne, le d tombe : card(i)ne, carne (forme nor-
manno-picarde), d'où en français propre charnière; ord(i)ne, orne, d'où ornière.
3" Dl assimile le d à l'I : mod(u)lum, molle, moule; querqued(u)la, 'cerced(u)la, sar-
celle; etc.
4° Dr entre deux voyelles perd le d ou l'assimile à Tr : claud(e)re, clore; cred(e)re, i
croire; desid(e)rare, désirer; hed(e)ra, (l)ierre; etc.
Dr précédé d'une consonne garde le d : find(e)re, fendre; perd(e)re, perdre; vend(e)re, i
vendre; etc.
5° De a été étudié déjà (§ 389, 2°), et nous avons vu que le d disparaissait dans tousj
les cas.
§ 415. — D devant E, I en hiatus.
Nous avons vu que di en niatus à la syllabe initiale s'était changé en dj, puis en j
(§ 409) dans *deusque, * diusque, jusgue^ et diurnum, jour. Il en à été de même lorsque di
médial était précédé d'une consonne autre qu'une n : hordeum, orge; viridiarium, vergier,
verger.
Si la consonne est une n, le d tombe, et l'n se mouille : *rotundiare, roongner, rogner;
vereeundia, vergogne; etc.
Quand di médial est précédé d'une voyelle, d tombe, et l'i se combine avec cette voyelle :
*appodiare, appuyer; bEidium, bai; ga\iAia,joie; glsidium, glai; inodiare, ennuyer; médium,
*miei, mi; mpdium, mui, muid; rçidium, rai, rais; etc.'.
§ 416. — s initiale.
S initiale devant une voyelle persiste régulièrement : sanetum, saint; sanum, sain;
seeurum, seûr, sûr; sçlum, seul; surdum, sourd; etc.
De sarcofagum on a eu sarcueu, sarquieu, sarqueil, serqueil, puis cercueil, par une faute
d'orthographe que l'usage a consacrée.
§ 417. — s médiale entre deux voyelles.
S médiale entre deux voyelles persiste avec le son de s sonore : auséire, oser ; causa,
chose; me(n)s\ira, mesure; pausçre, poser; *ras?ire, raser; etc.
§ 418. — s finale.
S finale en latin ou devenue finale en roman par suite de la chute de la syllabe finale
subsiste toujours dans l'orthographe : crçssum, gras; plus, plus; pressum, jjrés. Mais, de
bonne heure, s finale est tombée dans la prononciation devant un mot commençant par
1. D'après cela, assiéger ne doit pas venir de * assediare, mais de "assedicare.
CHUTE DE L' « S » DEVANT UNE CONSONNE 147
jne consonne; elle ne se fait plus entendre que dans quelques mots comme as, ambesas, dix,
iélas, os, ours, etc.
Lorsque S était précédée d'une dentale, elle se combinait avec elle pour produire le son
s, écrit 3 ; l^tu, lets, lez, et toutes les 2*^' personnes du pluriel. Par analogie, quelques
nonosyllabes comme chez, nez, rez, ont reçu un z au lieu d'une s. Dans doux, époux, heureux,
it un très grand nombre de mots, l'orthographe a remplacé arbitrairement Vs finale par un x.
§ 419. — S premier élément d'un groupe de consonnes latin.
Sur se, sauf devant a, voir § 388. Se devant a ainsi que dans tous les groupes où s est
e premier élément, a gardé anciennement son s, qui a fini par tomber, d'abord dans la
)rononciation, plus tard dans l'orthographe (§ 422). — Le groupe ss médial a persisté dans
'orthographe, mais s'est peu à peu changé dans la prononciation en s sourde : vessica,
messie.
§ 420. — Particularité des groupes initiaux SC, SP, ST, SM.
Les groupes initiaux se, sp, st, sm étaient prononcés comme s'ils étaient précédés d'un
. Certains grammairiens latins blâment iscena pour seena, istimulus pour stimulus, etc.
Zel i en position devint e (§ 341) en français. Cependant cette voyelle paraît ne s'être ajoutée
LU début qu'autant que le mot précédent finissait par une consonne. La Cantilène de sainte
îulalie écrit une spethe (épée) et non une espelhe. Mais, à partir du xi® siècle, l'usage est
levenu général, et cet e prosthétique s'est conservé même après une voyelle finale. De là :
leala, eschelle, plus tard échelle; seintilla, *stineilla, estincelle, étincelle ; scriT^ttum, escrit ,
'crit; scutum, escu, écu; *smaraldum (class. smaragdum), esmeraude, émeraude; sparsum,
'spars, é-pars; spat(u)la, espaule, éjjaule; speeiem, espice, épice; spissum, espais, épais;
itannum, eslain, étain; *stçla (class. Stella), estoile, étoile; strictum, es/roi7, étroit; stringere,
'streindre, étreindre; etc.
§ 421. — Particularités du groupe roman SR.
Pour le groupe médial sr, il faut distinguer le cas où s est sonore du cas où s est sourde.
Entre s sonore et r, il s'intercale un d (§ 361, IV) : *cos(e)re (class. consuere), cosdre,
3lus tard coudre; *cisera (class. sieera), cisre, cisdre, cidre.
Entre s sourde et r il s'intercale un t (§ 361, IV), soit qu'il s'agisse de ss, soit de s appuyée,
sOit de se, où le c, comme on l'a vu (§ 388), dégage un i passant devant l's : antecess(o)r,
incestre, ancêtre; cognosc(e)re, connoistre, connaître; cresc(e)re, crohtre, croître; *ess(e)re
class. esse)i estre, être; *n^sc(e)re (class. nasci), naistre, naître; ^3LSc{e)re, jjaisti'e, paître; etc.
§ 422. — Chute de l'S devant une consonne.
L's précédant une consonne et étudiée §§ 419, 420 et 421 est tombée dans la prononcia-
tion à des époques diverses, suivant la nature de cette consonne.
Devant y, f, v, b, d, g, l, m, n, r, elle s'est amuïe déjà avant le milieu du xi* siècle; mais,
fivant de disparaître tout à fait, elle avait passé par des sons intermédiaires, dont orfraie pour
is fraie, de ossifraga, nous a conservé un spécimen. Dans tous les autres mots, s est tombée
sans laisser de traces.
Devant p, t, c, Vs est tombée plus tard, A'ers le xii® siècle, et cette chute était un fait
iccompli au xiii* : ici encore l'amuïssement a passé par des étapes intermédiaires, et l'on
rouve au moyen âge l's remplacée devant une consonne par h : sisperum, aspire, âpre;
claustrium, cloistre, cloître; fustem, fust, fût; masticare, mascher, mâcher; scrinium, escrin,
'crin; scutum, escu, écu; sponsum, espoux, époux; etc.
L's en tombant a souvent altéré la voyelle précédente ; si elle est tonique, elle change
le timbre et devient longue; asne âne, aspre âpre, crespe crêpe, feste fête, hoste hôte, etc.;
îlle garde généralement son timbre quand elle est atone; mais il arrive fréquemment que la
rononciation du simple où la voyelle en question est tonique et par suite longue, agisse sur
148 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
le dérivé : âne ânier, âpre âpi^eté, hôte hôtelier, etc. ; mais coteau est resté avec o bref à côté
de côte; de même poteau poterne [posteau, posterne), bûcheron avec u bref à côté de bûche,
arrêter avec e bref à côté de arrête : citons aussi les préfixes avec é pour es : étêter, etc.
Certains mots ont été repris par les lettrés sous leur forme ancienne, et la prononciation
moderne a restauré Vs qu'ils avaient perdue : destrier, forestier, geste, ménestrel, ost. Lan-
gouste est un mot du Midi qui a remplacé Tancienne forme laomte, laoute. Dans d'autres
mots, empruntés très anciennement au latin, Vs a toujours été et est restée sonore : chaste,
triste, etc.
§ 423. — s suivie d'un I en hiatus. _
S suivie d'un i en hiatus aboutit à s sonore quand elle est simple, à s sourde, notée par"
ss, quand elle est double, et l'i se combine avec la voyelle précédente : basisire, baiser;
*bassiare, baisser; *ma(n)sionem, maison; messionem, moisson; nsiusea, noise; tonsionem,
toison; etc.
§ 424. — Z.
Le z n'étant pas, à vrai dire, une lettre latine, mais grecque, il en sera question § 497.
Labiales.
§ 423. — P initial.
P initial subsiste : patrem, ^^ére; perdere, perdre; pontem, p)onl; porta, porte; etc. Sur
fresaie au lieu à.epresaie, du latin praes^ga, voir § 509.
§ 426. — P médial entre deux -voyelles.
P médial entre deux voyelles devient v : *assopire, assouvir; csiepa, cive; capillum, che-
veu; crepaire, crever; lupa, louve; propaginem, prouam; ripa, rive; etc. Il est tombé quand
la seconde voyelle était un u, dans *reciputum, receïi, reçu; *saputum, seû, su.
Sur p suivi d'une voyelle en hiatus, voir § 356, 1°.
§ 427. — P final.
P latin, devenu final en français par suite de la chute de la syllabe finale, persiste tou-
jours dans l'orthographe s'il est précédé d'une consonne, mais tombe ordinairement dans la
prononciation : campum, champ; cippum, cep; *drappum, drap; etc.
Il se change en /"s'il est précédé d'une voyelle : *capura (class. caput), chef; *sepem,
anc. franc, soi f {haie) ; etc.
Sur lou, loup de lypum, voir § 325.
§ 428. — P double.
P double se réduit à p, au lieu de se changer en v comme p simple entre deux voyelles
ou devant r : *c§ippa, chape; *capponem, chapon; *cuppa, coupe; *sappinum, sapin; stuppa,
étoupe; etc. Dans nappe de mappa et dans quelques autres mots, on a rétabli p> double par
retour à l'étymologie.
§ 429. — P premier élément d'un groupe de consonnes latin.
P premier élément d'un groupe de consonnes latin a des destinées diverses suivant la
nature de la consonne qui le suit :
1° Pr précédé d'une voyelle devient vr : aprilem, avril; cgpra, chèvre; capreolum,
chevreuil; *c9preum, cuivre; etc.; précédé d'une consonne, ^j subsiste : *impremere (class.
imprimere), empreindre.
2° PI devient bl : dyplum, double.
3** Devant toute autre consonne que 1 et r, p tombe : *accaptare, acheter; baptisma,
« B » FINAL 140
batesme, plus tard baptême; c^psa, châsse; *captiare (class. captgire), chasse)^; *corruptiare,
courroucer; *neptia (class. neptis), nièce; *noptias (class. nuptias), noces; rupta, roule;
septem, set, plus tard sept; etc.
§ 430. — P second élément d'un groupe de consonnes latin.
P second élément d'un groupe de consonnes latin subsiste régulièrement : cylpa,
coulpe; palpetra, paujjière; serpentem, serpent; talpa, taupe; etc.
§ 431. — P premier élément d'un groupe de consonnes roman.
P premier élément d'un groupe de consonnes roman subit aussi des destinées diverses
suivant la nature de la consonne qui le suit.
1° Pr précédé d'une voyelle devient vr : *junep(i)rum (class. juniperum), genièvre;
lep(o)rem, lièvre; op(e)ra, œuvre; paup(e)rem, pauvre; pip(e)rem, jooiure; *sep(e)rare, sevrer;
super, seuvre, seure, seur, sur; vip(e)ra, guivre; etc. ; précédé d'une consonne, il garde le p :
asp(e)rum, asp7'e, âpre; rump(e)re, rompre; temp(e)rare, tremper; etc.
2° PI subsiste dans cop(u)la, couple; pop(u)lum, peuple, qui semblent être des mots
demi-savants. Il faut noter écueil de scQp(u)lum, où pi, devenu par altération cl, a suivi la
destinée de ce groupe et est devenu t (§ 390), et nèfle de mesp(i)la, qui a dû devenir de bonne
heure *mesf(i)la. Éteule, de stip(u)la, est une forme dialectale qui a supplanté la forme
régulière étouble.
3° Devant toute autre consonne que r et 1, p disparaît : cairp(i)num, charme^ ; com-
p(u)tare, conter, plus tard compter; corpus, cors, plus tard corps; *çmp(u)ta, ente; sgp(i)dum,
sade (dans maussade).
4° Sur p suivi d'un i en hiatus, comme sapiam, (je) sache, voir § 356, 1°.
§ 432. — P second élément d'un groupe de consonnes roman.
P second élément d'un groupe de consonnes roman est devenu v dans : sin(a)pum^
sanve. Le rapport de évêque à episcopum est obscur; on a supposé une ancienne forme
*evesqueve dont la dernière syllabe aurait disparu comme celle de angele, virgene, formes pri-
mitives de ange, vierge.
§ 433. — B initial.
B initial persiste régulièrement : bsidium, bai; barba, barbe; bçccum, bec; bene, bien;
irevem, bref; etc.
§ 434. — B médial entre deux voyelles.
B médial entre deux voyelles devient régulièrement v : abante, avant; caballum, cheval;
cerebellum, *cerevel, cervel, cerveau; cub^re, couver; i^ha, fève; habere, auoiV ; hibernum,
hiver; *meribilia (class. mirabilia), *mereveille, merveille; probaire, prouver; taberna, ta-
verne; etc.
Dans certains mots, le b est tombé très anciennement dans le voisinage d'un u ou un
G : *debutum, deû, dû; "habutum, eïi, eu; nebula, nieule, niele (nielle) ; *nuba, nue; *rubi-
c(u)lum, roil, roMï7; *tabonem (class. tabanum), faon; viburna, viorne; etc.
§ 435. — B final.
B final latin ou devenu final en roman par suite de la chute de la syllabe finale devenait
généralement en ancien français p lorsqu'il était précédé d'une consonne : orbum donnait
orp. Après une nasale, b tombait : columbum, coulon; le b a été rétabli par réaction éty-
mologique dans plomb de plumbum.
Précédé d'une voyelle, le b s'est très anciennement changé en v; ou bien ce v tombe :
ibi, iv, i, y; ou bien il se consonnifie en f : sébum, anc. franc, sef; ou bien encore il se
1. Le p, avant de disparaître, a transformé l'n en m.
K!0 TRAITÉ DK LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
vocalise en u: sçbum, anc. franc, seu, siii, sui; la forme actuelle sm/ paraît être une fusion
de sef et de sui.
§ 43G. — B double.
B double se réduit à b, au lieu de se changer en v, comme b simple entre deux voyelles
ou devant r : abb^tem, abé, plus tard abbé; *abbiberare, abreuver; etc.
§ 437. — B premier élément d'un groupe de consonnes latin.
B premier élément d'un groupe de consonnes latin a subi une destinée différente suivarJ
la nature de la consonne qui le suivait.
l"* B devant r devient r : *colQbra (class. colûbra), couleuvre; f^ibrum, fèvi^e (dans orfèvre) ; ^
febretrium, février; fçbrem, fièvre; labra, lèvre; librum, livre; etc. Sur forge, de fabrica, voir WÊ
^ 333, IL
2° Devant toute autre consonne, b tombe : toutefois, la plupart des mots, populaires ou
demi-savants, qui présentaient cette chute ont été refaits d'après l'étymologie : ainsi l'an-
cien français disait astenir, oscur, soulil, et non abstenir, obscur, subtil. Citons ici, comme mots
anciens et réguliers, sous de subtus et souvenir de subvenire.
§ 438. — B second élément d'un groupe de consonnes latin.
B second élément d'un groupe de consonnes latin subsiste : alba, aube; barba, barbe;
carbonem, charbon; gamha, jambe ; etc.
§ 439. — B premier élément d'un groupe de consonnes roman.
B premier élément d'un groupe de consonnes roman a subi aussi une destinée diverse
suivant la nature de la consonne qui le suivait.
1° Br, comme dans les groupes latins, devient vr : lib(e)rare, livrer; rob(o)rem, rouvre.
2" Bl persiste généralement : çb(u)lum, hièble; mob(i)lem, meuble; sab(u)lonem, sablon;
tab(u)la, table. A côté de table, on a tôle, forme dialectale qui remonte à *taula, où la diph-
tongue au est le résultat soit d'une vocalisation du b en u, soit d'une chute du b antérieure à
la chute de l'u latin. Sur parole de parabola, voir § 496.
3° Devant toute autre consonne que 1 et r, b tombe : *berb(i)calium, bercail; *bomb(i)-
tire, bondir; dub(i)tare, douter; cucurb(i)ta, *coorbde, gourde; ga.h{a)ta, jatte; *malehab(i)-
tum, *malabde, malade; prçsb(i)ter, *prebstre, jnestre.
4° Sur b suivi d'un i en hiatus comme *rubium, rouge, voir § 350, 1°.
§ 440. — B second élément d'un groupe de consonnes roman.
B second élément d'un groupe de consonnes roman tantôt persiste, comme dans arbre
de arb(o)rem, corbeille de corbic(u)la, etc., tantôt se change en v, comme dans chanvre de
cann(a)bem, tantôt disparaît, comme àarxQ jaune de g?lb(i)nuin.
§ 441. — F initiale, médiale et finale.
F initiale persiste : faiba, fève; fratrem, frère; etc. Son changement en h dans hors de
foris, à côté de fors, demeure inexpliqué.
F médiale entre deux voyelles tombe : bifacem, biais; *refusare, rcùser, ruser; *scrofçl-
las, écrouelles.
11 n'y a pas d'exemple de f finale.
§ 442. — F en groupes latins et romans.
F second élément d'un groupe de consonnes subsiste : infantem, enfant; infçrnum,
enfer; etc.
Devant une consonne, f subsiste si elle est suivie de 1 ou de r : inflare, enfler; ossifrçga,
orfraie; si;ilf(u)rem, soufre. Elle tombe devant toute autre consonne : forf(i)ces, forces.
PH loi
§ 443. — V initial.
V initial persiste : vgnum, vain; vena, veine; vinum, vin; vocem, voix; etc. Exception-
llement il est devenu /"dans vapidum, fade; vicem, fois.
Dans un certain nombre de mots, v initial est devenu gu, g, peut-être sous une influence
rmanique (§ 499) : vadum, gué; vagina, gaine; vastare, gâter; *varactuin, guéret; vçspa,
êpe; vipera, guivre; viscum, gui; *vitica, guiche; *vulpiclum, goupil; etc.
§ 444. — V et W germaniques.
Sur V et W germaniques, voir § 499.
§ 445. — V médial entre deux voyelles.
V médial entre deux voyelles ou bien subsiste comme dans : *grevare (class. gravsire),
3ver; lavare,| laver; movere, mouvoir; novellum, nouvel; viventem, vivant; etc., ou bien
mbe comme dans : ovicula, oueille, ouaille; pavonem, paon; pavorem, jjaor, peeur, peur;
vitta, uette, luette; *vivenda, viande; etc.
^\\Y joue de *gaivata, voir § 333, II.
§ 446. — V final.
V devenu final en roman aboutit à f : bovem, ècew/*; brçvem, bref; cervum, ce?/;clavem,
/; *grevein (class. gravem), grief; n^vem, nef; novem, neuf; novum, neuf; salvum,
uf;etc. Sur clou de clavum et riu, ru de rivum, voir §§ 291, 333.
Vf finale de Fadjectif numéral neuf ne se prononce pas devant une consonne et se
ononce comme v devant une voyelle. Il ne se prononce pas non plus dans clef (qu'on
rit aussi clé) et il a même disparu de l'orthographe dans apprenti, bailli et ers : c'est là un
énomène dont l'explication appartient à la morphologie (§ 559).
Dans certains cas, le latin populaire paraît avoir changé rv en rb : *corbum (class. cor-
m), d'où corbeau; *curbum (class. curvum), courbe et courber.
§ 447. — U demi-consonne.
On peut considérer comme un u demi-consonne l'u en hiatus dans tenuem, vidua. Nous
avons déjà parlé § 356, 4°.
§ 448. — V premier élément d'un groupe de consonnes.
Pour V premier élément d'un groupe de consonnes roman, il faut distinguer le cas où il
t suivi de r ou 1 du cas où il est suivi d'une autre consonne.
1° Vr précédé d'une voyelle persiste : viv(e)re, vivre; précédé d'une consonne, il tombe,
il s'intercale un d (§ 361, IV) : piilv(e)rem, poudre; solv(e)re, soudre; etc. Il est devenu fr
,ns *parafredum pour paraveredum, palefroi.
VI précédé d'une n devient bl dans inv(o)lsire, embler.
2° Devant toute autre consonne, v tombe : civ(i)tatem, cité; *jov(e)nein (class. jùve-
im), jeune; jovisbarbam, joubarbe; nav(i)cçlla, nacelle; nav(i)gare, nager. Avistruthio et
icellum sont devenus de bonne heure *aucellum et *austruthio, d'où oiseau et autruche.
§ 449. — V second élément d'un groupe de consonnes.
V second élément d'un groupe de consonnes subsiste : advenire, avenir; m^lva, mauve;
rvire, servir. Sur le cas particulier de pulverem, solvere, voir § 448.
§ 450. — PH.
Sur ph, consonne d'origine grecque, voir § 497.
152 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Liquides.
§ 451. — Des quatre consonnes L, M, N, R.
Les paragraphes qui suivent traiteront non seulement des consonnes purement latinesj
1, m, n, r, mais des nouvelles consonnes françaises 1 mouillée et n mouillée. De plus, il
y sera parlé des deux phénomènes nouveaux propres au français : le changement de 1 en
dans certaines conditions et la production des voyelles nasales.
§ 452. — L initiale, médiate, finale.
L persiste quand elle est initiale, médiale entre deux voyelles et finale.
Initiale : lav^re, laver; leporem, lièvre; linea, %ne;*lionem, lion; longum, long; lunaJ
lune; etc. Sur rossignol pour lossignol, niveau pour liveau, nomble pour lomble, voir § 36ll
Médiale, entre deux voyelles : ^la, ele, aile; dolorem, douleur; valçre, valoir; etc. Sui
*conucula pour *colvcula, quenouille, et d'autres mots où /médiate est devenue r, voir § 361.
Finale en latin ou devenue finale en roman : Cçielum, ciel; îel,/iel; îilum, fil; mel, iniel;
pilum, poil; sgil, sel; talem, tel; etc.
§ 453. — L dans un groupe de consonnes latin.
1" L second élément d'un groupe de consonnes latin persiste en général : duplum, double;
implçre, emplir. Toutefois elle peut tomber par dissimilation comme dans cheville, de *cavi-
cula pour clavicula, quincaille pour clincaille et faible pour faible (§ 361).
LI médial, après s'être maintenu quelque temps, se réduit à 1, mais a été rétabli plus
tard, dans la plupart des cas, par réaction étymologique : appellare, appeler; bçlla, bêle,
belle ; gallina, gélifie; illa, ele, elle ; nuMai, nule, nulle; villa, vile, ville; etc. Dans anguille de
anguilla, l'orthographe latine rétablie par réaction étymologique a fini par modifier la pro-
nonciation et l'amener à celle de t (§ 464).
2° L premier élément d'un groupe de consonnes, sauf dans albulum, able, dans *balneum^
bain, et dans calculum, chail, où elle est tombée très anciennement, s'est vocalisée, autre-
ment dit changée en u après a, è, é, i, ô, 6.
§ 454. — L changée en U; caractères généraux.
Du XI* au XV* siècle s'est produit un fait important pour la prononciation de /; sa voca-
lisation, c'est-à-dire son changement en ou (écrit u) devant une consonne, à l'intérieur des
mots ou à la fin d'un mot étroitement uni par le sens au mot suivant.
Il y a, en eff"et, beaucoup de rapport entre le son / et le son ou. Dans la prononciation}
ordinaire de 1'/^ la langue vibre horizontalement; mais elle peut aussi s'arquer ou se croiser.
Dans le premier cas, elle s'en vient toucher la voûte du palais par le sommet de la courbure
et produit en même temps que / un i demi-voyelle qui se combine avec cette consonne pour
former une t (§ 462). Dans le second cas, la langue, en se creusant, donne à la bouche la]
forme nécessaire pour produire la voyelle ou.
Comme le changement atteint dans une partie des cas la voyelle précédente, il faut dis-!
tinguer les divers groupes que forment les voyelles ou les diphtongues avec 1'/ ; al, él, él,i
il, ôl, 61, ul, eul.
§ i55. — AL devenant AU.
Al, au XII* siècle, s'est changé en au, qui formait à l'origine une diphtongue ascendante]
prononcée aou, et qui, au xvr siècle, en passant par ao, a abouti à o fermé : alba, aube;
9lt(e)rum, autre; cglcem, chaux; C9l(i)dum, chaud; fglcem, faux; fgilsum, faux ;*galh{i)num,i
jaune; mglva, mauve; p^lma, paume; etc.
§ 456. — EL devenant EAU.
Au XII* siècle aussi èl devint d'abord eal, pour aboutir à la triphtongue eaou. Cette
triphtongue, au xvi* siècle, était devenue eao, puis eo; et ce n'est qu'au xvii* siècle qu'elle
<( L )) MOUILLEE 153
)OuLit au son o ferme qu'elle a aujourd'hui : eau de el apparaît rarement à l'intérieur des
lOts, comme dans épeautre;i\ est très frécjuent à la fin des mots, substantifs et adjectifs;
ir cette terminaison, voir § 464.
§ 457. — EL devenant EU.
El accentué donne eu, qui ne se rencontre que dans quelques mots : capillos, cheveus,
\eveux, d'où le singulier cheveu qui a remplacé l'ancienne forme cheval : illos, els, eus, eux.
rroche est une forme normanno-picarde pour arreuce, de atriplicem, en passant par *alre-
'ice, *arelce. Basoche pour haseuche de basilica doit être aussi une forme dialectale; yeuse
} ilicem est emprunté du provençal.
El atone est passé de eu à ou dans fougère de filicaria, et dans foupir pour feupir,
Ipir, d'un radical d'origine incertaine /e/p; à au dans année, de *ïluna 4-ata; à u dans du,
)ur del, de de-\-le.
§ 4S8. — IL devenant lU.
L'ancienne langue a connu le changement régulier de il en iu devant une consonne :
[Miles, soutius; viles, vius; vil(i)tatem, viuté. Mais ces formes ne se sont pas maintenues.
îs formes savantes subtils, vils, ont remplacé soutius, vius, et ont fait reparaître la consonne
tine. Cette consonne s'est changée en n, qui est elle-même tombée dans *fil(i)cella, fincelle,
■elle (§ 361, II). Essieu pour essiu, de axile, paraît être une forme dialectale.
§ 459. — ÔL et ÔL devenant OU.
01 avec 0 ouvert et ol avec o fermé ont d'abord donné deux diphtongues distinctes, qui
sont fondues dans la suite en un son unique ou : bûlga, bouge; côll(o)c?ire, couchier,
ucher; cùltellum, couteau; pQll(i)cem, pouce; ■çvWiiTdi, polir e, poutre ; sôl(i)dare, souder;
'ùlpic(u)lum, goupil; etc.
§ 460. — UL devenant U.
L suivant u s'est fondue avec lui sans laisser de traces : pùl(i)cem, puce,
§ 461. — EUL devenant EU.
Dans le groupe eul, l devait, en se vocalisant, se fondre avec la voyelle eu : ainsi dans
pluriel aïeux.
§ 462. — L mouillée.
L suivie d'un i en hiatus ou précédée, dans certaines conditions, d'un c (§ 390), d'un g
396), d'un t (§ 407), se change en une t dont le son propre est analogue au son gli de l'ita-
3n. Ce son a disparu de l'usage courant pour faire place à un son purement palatal : deuil,
'ononcé jadis deut, est prononcé aujourd'hui deuy'. Cette prononciation nouvelle, dont
1 constate l'existence déjà à la fin du xvi'' siècle, a triomphé complètement dans la seconde
oitlé du xix" siècle.
L mouillée, notée généralement par ill à l'intérieur des mots, par il à la fin des mots, ne
ibsiste pas à l'origine devant une consonne, mais se vocalise en u : de là le féminin vieille
côté du masculin vieux, anc. franc, viels, viens; de là le singulier travail à côté du pluriel
avaux, anc. franc, travals, travaus; etc.
§ 463. — L mouillée précédée de A, È, É, I, Ô, Ô.
A suivi de t donne ail, aille dans : animalia, anmaille; baj(u)Iare, bailler; *batac(u)-
ire, bâiller; * berb(i)calium, bercail; ipalea, paille; sponsalia, épousailles; etc.
È suivi de t donne ieil : * vët(u)lum, vieil.
É suivi de t donne eil : consilium, conseil; solïculum, soleil; tilia, teille; vigilia,
'Aile; etc.
I suivi de t donne ille dans canïcula, chenille* ; cavïcula, cheville; filia, fille; etc.
454 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
0 suivi de t donne euil : caerefolium, cerfeuil; dolium, deuil; *folia, feuille; soliu%
seuil ;elc. Uil est irrégulier dans cuillère de cochlearia; mais beaucoup prononcent euil dai
ce mot.
0 suivi de t donne oil, ouil : ductile, douille; *fenùculum, fenouil; *fylgerem (clasj
fulgur), foildre, plus tard foudre.
§ 464. — Réaction des formes en L et L mouillée sur les formes en U et en L et vice vera
La vocalisation de / ne se produisant que devant une consonne et le mouillement de
n'ayant pas lieu devant Vs du pluriel, il devait en résulter à l'origine une forme différeni
pour le singulier et le pluriel dans les substantifs, et pour le masculin et le féminin dans II
adjectifs. Par suite aussi, à une époque postérieure, le besoin d'analogie a pu ramener l'ui
de ces deux formes à l'autre, celle pourvue de / non vocalisée à u^ et inversement, et celj
pourvue de / mouillée à /simple, et inversement (§§ 559, 585).
1° C'est ainsi que tous les mots en eau final correspondant à èl sont des formes anall
giques créées d'après le pluriel régulier en eaus, eaux : arbrisseau, barbeau, carreau, cerveal
ciseau, damoiseau, fléau, fuseau, etc., ont remplacé les anciennes formes régulières arbrissé
barbel, carrel, cervel, cisel, etc., sous l'influence des pluriels eneaux. L'ancien substantif ^Je/
de palum faisait au pluriel peus, et dialectalement pieus; la forme actuelle pieu est tirée do
ce pluriel dialectal. Il en a été de même pour les adjectifs beau, jumeau, nouveau, etc. Toute-
fois, pour les adjectifs, certains ont gardé l'ancienne forme dans le cas où ils sont placés
devant une voyelle : bel enfant, bel et bon, etc.
Inversement, la forme du féminin dans les adjectifs a protégé 1'/ du masculin qui en ancien
français se vocalisait au pluriel; cruel, pluriel crueus; tel, pluriel teus; une forme unique en
el a été adoptée pour les deux genres et les deux nombres.
2° C'est ainsi que des mots en t, comme genouil, pouil, verrouil, ont été remplacés
genou, pou, verrou sous l'influence du pluriel genoux, poux, verrous. De même vieil, qui
été conservé que devant une voyelle, a été remplacé devant une consonne par vieux. Inve
sèment, mais dans des mots relativement récents , la forme en ail a supplanté au plur^
la forme en aux : ainsi dans épouvantail, éventail, plumait, portail, etc.
Des formes où l était mouillée primitivement ont pris une / simple : avrill, cill, péri\
sont devenus avril, cil, péril. Inversement, des formes où / était simple ont pris une
anguile dans anguille, gentil dans gentilhomme et le féminin gentille.
Chevreul est devenu chevreuil sous l'influence de mots coxxmvQ deuil , seuil; sous la mêr
influence, on a la forme linceuil à côté de linceul. Enfin l'ancien français sarcueu lui-môi
de sarcofagum, bien que n'ayant point d'/ étymologique, est devenu cercueil.
§ 463. — Li dans un groupe de consonnes romano.
1° L second élément d'un groupe de consonnes roman persiste en général : fab(u)la,
fable; vci^so{\i)\vim,masle, mâle; mçr(u)liim, mer /e; *misc(u)lare, 7n<?/er; rot(u)lum,îo/(?;clc. ,
Apôtre de apost(o)lum , chapitre de capit(u)lum , chartre de chart(u)la, épitre de i
epist(o)Ia, titre de tit(u)lum, où 1 s'est changée en r, et amande de amygdala, ange do
^ngelum, où elle a disparu, sont des mots demi-savants.
Elle s'est changée en n dans in?irg(u)la, marne; pess(u)lum, pêne; poster(u)la, potern
Entre m et 1 s'intercale un b (§ 361, IV) : cum(u)lum, comble; hum(i)Iem, humble:
sim(u)lare, sembler; etc.
2° L premier élément d'un groupe de consonnes roman est surtout à considérer dans le i
groupe Ir; entre 1 et r s'est intercalé un d (§ 361, IV) : *fulg(e)rem (class. fulgur), foildre,
foudre; mQl(e)re, moire, moldre, moudre; pulv(e)rem, poldre, poudre; solv(e)re, solre, soldre,
soudre; etc. Dans ficelle, fincelle, de *filicçlla, il y a eu dissimilation ; voir § 361.
§ 460. — M initiale.
M initiale subsiste : magis, mais; manum, main; m^re, mer; mpla, meule; murum, mur; etc.
Elle s'est toutefois changée en n dans : m^ppa, nappe ; maXXdi, natte; mçspila, nèfle.
« M » DANS UN GROUPE DE CONSONNES LATIN OU ROMAN 155
§ 467. — M médiale entre deux voyelles.
M médiale entre deux voyelles persiste : am^rum, amer; humanum, humain; limare,
T.
Sur l'orthographe de homme, pomme, etc., voir §475.
§ 468. — M finale latine.
M finale latine tombe régulièrement, comme nous l'avons vu (§ 291), sauf dans quel-
5 monosyllabes où elle est devenue n : in(e)um, mon; t(u)um, ton; s(u)um, son; rem,
; etc. Sur la prononciation de cette n, voir § 475.
Pourtant yà de jam a perdu l'm.
§ 469. — M finale romane.
M devenue finale en roman se change en n; mais cette n a été souvent remplacée par m
3 l'orthographe actuelle par réaction étymologique : aeramen, airain; damum, daim;
nen, essaim; famem, faim; homo, on; nomen, nom; nutrimen, nourrain; etc. Sur la
lonciation de cette m ou de cette n, voir §§ 470 et 475.
§ 470. — M finale de syllabe.
M finale de syllabe, comme dans em-porter, nom, etc., se prononçait à rorigine, mais
l amuïe de bonne heure, comme on le verra § 475.
§ 471. — MM médiale et finale.
Mm, soit médiale, soit finale, s'était réduite en ancien français à une simple m; mais,
me nous le verrons § 475, la voyelle précédente étant nasalisée, on a, dans l'intérieur
not, rétabli mm, pour marquer par la première m cette nasalisation : flamma, flamme,
ma, gemme ; summa, somme; etc. Flamber paraît être sorti non de flammer, mais d'une
enne forme * flambler (§ 361).
§ 472. — M dans un groupe de consonnes latin ou roman.
1° M second élément d'un groupe de consonnes subsiste quand elle est suivie d'une
ûle : arma, arme; firma, ferme; l^cr(i)ma, larme; palma, paume; sept(i)m8ina, semaine;
nic(u)lum, vermeil; etc. Suivie d'une consonne, elle tombe, sauf devant n : dorm(i)to-
Q, dortoir; dorm(i)t, (il) dort; mais germinare, germer.
Elle a été remplacée par un b entre deux r : *msirm(o)r, marbre.
2° M premier élément d'un groupe de consonnes subsiste en général ou se change en n,
iculièrement devant les dentales, les palatales et l'i en hiatus; mais, comme on le verra
75), l'm ou Yn ne se prononcent plus, sauf dans les mots où la voyelle précédente, de
lie qu'elle était, est devenue orale : *cambiare, changer; com(i)tem, comte; comp(u)tare,
'er, compter; garaha., jambe; hom(i)nem, homme; intam(i)nare, entamer; laim(i)na, lame;
i(i)nare, nommer; rum(i)cem, ronce; rump(e)re, rompre; sem(i)nare, semer; sem(i)ta,
e; simium, singe; tempus, tems, temps; vindemia, vendange; etc. Colonne de columna
le exception ; l'ancien français avait aussi la forme inexpliquée colombe, qui est restée
3 le langage technique.
Sur l'orthographe de certains de ces mots par mm, voir § 475.
Il faut noter à part les groupes ml, mr où un b s'est intercalé entre les deux consonnes
61, IV) : cam(e)ra, chambre; cum(u)lare, combler; hum(i)lem, humble; num(e)rum,
bre ; sim(i)lare, sembler; trem(u)lare, trembler, etc. Dans craindre de trçm(e)re,
reindre de *imprçm(e)re, geindre de gem(e)re, il y a eu substitution analogique de la
ainaison infinitive dre à la terminaison bre des anciennes formes régulières criembre,
membre, giembre.
Ib6 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LAÎSGUE FRANÇAISE
§ 473. — N initiale et finale.
N initiale subsiste : nçisum, nez; ii^vem, nef; noctem, nuit; nomen, nom; nutrime:
nourrain; etc.
N linale latine ne se présente que dans quelques mots neutres comme examen, nome
nutrimen, etc. Elle a dû tomber de bonne heure et n'a point laissé de traces. Elle s'est tout
fois conservée dans non de non et dans en de in.
§ 414. — N médiale entre deux voyelles.
N médiale entre deux voyelles subsiste : dongre, doner, donner; honorem, honneu
humana, humaine; Igna, laine; minare, mener; una, une; etc.
Sur l'orthographe de certains de ces mots par nn, voir § 475.
§ 473. — Nasalisation de M et de N à la fin des syllabes ou entre deux voyelles.
Du XI" siècle au xvii" siècle se produisit pour Vm et Vn le phénomène important de
nasalisation de la voyelle précédente (§ 286). Ce changement atteignit d'abord les voyell»
a, e, les diphtongues ai, ei, plus tard la voyelle o et les diphtongues ie, oi, enfin 1(
voyelles ieiu.
A l'origine, la voyelle nasale n'absorbe pas encore, comme elle le fera plus tard, to'
le son de Vm ou de Vn qui la suit. La consonne conserve toujours sa valeur pleine et entier
en rendant nasale la voyelle précédente : chanter ne se prononce pas châ-té, comme aujou
d'hui, mais châ-n'-ter. De là à une certaine époque pour Vm et Vn médiales l'orthographe mr
nn, où la première consonne indique la nasalisation de la voyelle : pomme, couronne, honneu
antienne, chienne, etc. Nous avons conservé un souvenir de cette ancienne prononciation dai
les liaisons : mon âme, prononcé mon-nâme; toutefois on prononce aussi nio-nâm, avec
sage de la voyelle nasale à la orale.
Nous allons étudier successivement chacune des voyelles qui ont été nasalisées par léi
contact avec m ou n.
§ 476. — A nasal.
1
A nasal se forme à l'origine de a entravé suivi de m ou n : annum, an; cgmpum, chamj
cantum, chant; etc. Puis son domaine s'est agrandi aux dépens de e (§ -477).
§ 477. — E nasal.
E nasal vient de è ou de é suivis de m ou n devant une consonne. Il se prononça
comme nous prononçons aujourd'hui in, ain, ein. Mais vers la fin du xi'' siècle il commença
à se fondre avec an et à en prendre le son : fïndit devenait successivement fèn't, fën't, pu
fàn't. Le changement était opéré au xn" siècle, si bien qu'il n'existait plus alors de son nas
ê, sauf pour la diphtongue ien. La transformation fut assez radicale pour que parfois l'o:
thographe la suivît. Dans le courant du xiu" siècle et du xiv% on prit l'habitude d'écrire c
au lieu de en étymologique, et cette orthographe s'est maintenue dans un grand nombre (
mots : cïngula, sangle; * diamïn(i)ca, dimenche, dimanche; îïndere, fendre; insïmul, ensembl
Iingua, langue; tçndere, tendre; vendere, vendre ; etc.
L'a nasal se produit encore dans le monosyllabe atone ïn, en, même quand la prépos
tion est suivie d'une voyelle. La consonne se fait entendre devant une voyelle suivante dai
les mots composés : ennui (inodium), enivrer, etc., qui se prononcent di-nui, ài-nivrer, ph
anciennement B-nui, ë-nivrer.
§ 478. — O nasaU
Au XI" siècle, la syllabe on assone avec ô pur, mais plus souvent encore avec elle-mêmi
ce qui indique un commencement de nasalisation. Au xu" siècle, le son nouveau ô est enti
rement formé. Il provient :
1° De l'ô et de l'ô entravés devant m ou n : bon(i)tatem, bonté; com(i)tera, comte; Içr
gum, long; rymp(e)re, rompre; etc.
« N » MOUILLÉE FINALE 137
2° De ô et de ô libres, devant m ou n devenue finale : bçnum, bon; homo, on; nomen,
nom; etc.
ÉK § 479. — I nasal, U nasal.
^Bl nasal ne date que du milieu du xvi'= siècle. La syllabe in se prononçait encore i-n' dans
l^remière moitié du xvi^ siècle. Dans la seconde moitié, elle prend un son intermédiaire
entre i-n' et le son nasal î; ce n'est que peu à peu et graduellement qu'elle finit, au
xvm" siècle, par se fondre avec ï et par prendre le son que nous lui donnons dans fin, vin.
U nasal date de même de la seconde moitié du xvi" siècle ; auparavant un se prononçait
u-n' en conservant à Vu sa valeur primitive ; peu à peu Vu en se nasalisant a pris le son do
eu ouvert que Ton entend dans jeun, un, etc.
§ 480. — Diphtongues nasales AIN, EIN, OIN, lEN,
Les diphtongues ai, ei, oi se sont nasalisées à peu près à la même époque que les voyelles
a, e, o; mais la nasalisation n'affectait d'abord que la première voyelle de la diphtongue :
mai7i se prononçait mâ-in', plein plë-in'. Puis, quand ai et ei se furent confondus en è, les
diphtongues nasales correspondantes se réduisirent à en' : pain, aime, plein, furent prononcés
pë-n', ë-m', plë-n'. Pour la diphtongue nasale oin, comme la diphtongue oi était passée à
oè, puis à ivè (§ 309), elle passa à ivë : foin, moins, prononcés d'abord fo-in', mô-in's, furent
prononcés fwë, mwë.
Quant à la diphtongue ien, elle ne date que du xii" ou xm'' siècle. Née après le change-
ment de ë en â, cette diphtongue conserve jusqu'à nos jours le son ê qui lui est propre :
chien, mien, rien, etc.
§ 481. — Changement des voyelles nasales en voyelles orales.
Jusqu'au xvii" siècle, les voyelles a, e, o précédant n ou m étaient nasalisées même
lorsque les nasales étaient suivies d'une voyelle; on prononçait fâme, chiëne, pôme, courône.
Mais à partir de cette époque on s'est mis à prononcer devant n ou m les voyelles orales
correspondant aux anciennes nasales ; de là la prononciation de année, couronne, flamme,
donner, honneur, constamment et les adverbes analogues, etc., en dépit de l'orthographe qui
a conservé la double nasale, signe de l'ancienne prononciation. Dans d'autres mots comme
âme, entamer, l'orthographe a suivi la prononciation. Dans femme, hennir, prudemment et les
adverbes analogues, l'ê s'étant confondu avec l'a, c'est l'a oral et non Ve oral qu'on entend
dans la prononciation. Dans grammaire, si les deux m se font entendre aujourd'hui, c'est
sous l'influence de la prononciation du mot latin correspondant.
§ 482. — N mouillée nasale médiale.
N suivie d'un i en hiatus, ou d'une consonne dégageant un i, a pris un son particulier
appelé n mouillée (n), noté par ign dans l'intérieur des mots; mais en ancien français Vn
produisait un effet identique à celui de Vn simple, c'est-à-dire qu'elle rendait nasale la voyelle
précédente : ainsi châtaigne de castanea se prononçait chatâi-îie; la voyelle, de nasale,
redevint orale au xvn" siècle, et l'on prononça comme aujourd'hui chdtai-ne. De là : aranea,
araigne et aragne; balneare, baigner; campania, Champagne; "caronia, charogne; *dignare
(class. dignari), daigner; inguina, eingne, aigne, aine; linea, ligne; *mont8inia, montagne;
''pinnionem, pignon; *renîonem, rognon; seniorem, seigneur; vinea, vigne; etc.
Dans quelques mots, l'i en hiatus s'est changé en j au lieu de mouiller l'n (§ 3o6, 1°) :
extraneum, étrange; Isineum, lange; lineum, linge, etc.
§ 483. — N mouillée finale.
g Le traitement de n médiale était identique en ancien français pour n finale; ainsi loin
Je longe se prononçait lôi-îi. Mais dès le xm'' siècle, l'n a perdu le son mouillé, et les diph-
tongues nasales qu'elle a formées en s'unissant avec la voyelle précédente se sont confondues
lo8 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
avec celles que nous avons étudiés § 480; Torthographe actuelle hésite entre n et ng : bal
neum, bain; cotoneum, coing ; cuneum, coin; junium, ywin; *perpàginem, parpaing ; planta
ginem, plantain; propgginem, provin; pugnum, poing; etc.
§ 484. — N en groupe roman.
1° N premier élément d'un groupe roman persiste en général, et, quand la consonn
suivante est une r, il s'intercale un d; si c'est une 1, il s'intercale un g (§ 361, IV) ; cin(e)ren;
cenc??'e; cing(e)re, *cing're, *ceny're, cendre, ceindre; îung{e)re, joindre; man(i)ca, inanche
spin(u)la, épingle; string(e)re, élreindre; ten(e)rum, tendre; etc.
2° N second élément d'un groupe persiste dans as(i)num, ame, âne; gsilb(i)num, jaune
*jov(e)nem,yeMne; rçtina, rêne, etc. Dans dom(i)na et fem(i)na, il y a une assimilation de F:
à Tm. Doxis i^eigne de pçct(i)nem, l'i dégagé par le c a mouillé l'n. Dans c?irp(i)num, charme
le p avant de disparaître a changé l'n en m (§ 431).
Elle s'est changée en r dans un certain nombre de mots demi-savants comme : coph(i)
num, coffre; di£ic(o)num, diacre; ord(i)nem, ordre; pamp(i)num, pampre; tymp(a)nuii]
timbre; etc.
§ 483. — N en groupe latin.
1° N premier élément d'un groupe latin persiste devant les labiales*, les dentales ou le
palatales : centum, cent; inf^ntem, enfant; longum, lonc, long; tçndere, tendre; vindemia
vendange; etc.
Nn s'était réduit à n, mais a été rétabli par réaction étymologique : annellum, anel, pui;
anneau.
Devant s, n est tombée régulièrement et à une époque très ancienne : suffixe ensem, o^
insula, lie; mansionem, maison; mensem, mois; mensura, mesure; sponsa, épouse;
Penser, à côté de peser, est dû à un nouveau participe *pçndsus, tiré de pendere.
2° Pour n second élément d'un groupe latin il faut distinguer n médiale de n finale.
N finale est tombée à partir du xii" siècle : carnem, charn, chair; ùix^Tnum., jorn, jo
furnum, forn, four; infernum, enfern, enfer; etc. Par suite, nn finale se réduit à n : ann
an; pannum, pan; vannum, van; etc.
N médiale persiste : carnarium, charnier; diurnale, journal; iviVïiATiwm, fournier; orn
orner; etc.
§ 486. — R initiale et médiale entre deux voyelles.
R soit initiale, soit médiale entre deux voyelles subsiste régulièrement : rationem,
raison; rem, rien; ripa, rive; rumpere, rompre; — amara, amère; corona, couronne; durare,
durer; parère, parer; etc. '
Pour les cas de dissimilation de r médiale, voir § 361.
§ 487. — R finale.
R finale en latin ou devenue finale en roman persiste toujours : amarum, amer; cantare,i
chanter; carum, cher; mgire, iner; per, par; etc. Toutefois elle s'est changée en /dans autel,
allel, de altare.
A partir du xm" siècle, r finale cessa d'être prononcée dans les mots de plus d'une syl-
labe; peu à peu, et la jolupart du temps sous l'influence de mots savants ou de la pronon-
ciation latine, elle a été rétablie pour beaucoup de mots.
§ 488. — R devenant S entre deux voyelles.
Dans certains cas, l'r entre deux voyelles s'est changée en s sonore : chaise à côté de
chaire de cathçdra, besicles Tpour l'ancien français bericles, altération de béryl emprunté au
1. Cependant l'n est tombée dans couvent, de convçntum. Dans convoiter, l'n s'est, au contraire, introduite alju-
siverncnt, sans doute par suite de l'hésitation qu'il y a eu longtemps entre convenl et couvent.
rxÉSUMÉ HISTORIQUE 159
in beryllus. Ce sont les deux traces d'une prononciation parisienne du xvi" siècle qui
(langeait Tr et Vs entre deux voyelles; on disait pèse, mèse, frese pour ^jére, mère, frère, etc.
§ 489. — R double.
R double s'est maintenue dans la prononciation et l'orthographe jusqu'au xvii" siècle;
îartir de cette époque, elle s'est réduite à r simple dans la prononciation, sauf dans quel-
es futurs comme courrai, mourrai, querrai. Dans d'autres mots, comme horreur, terreur,
;., rr a reparu sous l'influence de la prononciation latine. Notons que currere, courre, était
venu de bonne heure *curere en latin vulgaire.
§ 490. — R second élément d'un groupe de consonnes latin ou roman.
R second élément d'un groupe de consonnes latin ou roman persiste dans tous les cas :
pra, chèvre; IdXvmemJadr on, larron ; ma.iTem,medre, mère; nigra, neire, woM-e;perd(e)re,
rdre ; etc.
§ 491. — R premier élément d'un groupe de consonnes latin ou roman.
R premier élément d'un groupe de consonnes latin ou roman persiste généralement,
uf dans quelques mots, devant s (§ 492) : arb(o)rem, arbre; barba, 6ar6e /dormire, dormir;
rtem, fort ; etc.
R est tombée exceptionnellement dans babiche, babichon, pour bai^biche, barbichon.
Sur brebis, fromage, treuil, voir § 361.
§ 492. — Groupes RS, SR.
Le groupe rs s'était réduit déjà, en latin vulgaire, à s dans dorsum, *dossum, dos; sur-
in, susum, sus; il a subi plus tard le même traitement dans *persica (class. persicum),
venu *persche, pesche, pêche.
Pour le groupe sr, voir § 421.
§ 493. — Résumé historique.
Ainsi, d'après tout ce qui précède, on a pu se rendre compte de quels changements pro-
nds a été atteint le phonétisme latin.
I. Voyelles. — Les pénultièmes brèves atones sont tombées les premières, dès l'Empire,
! manière à ne laisser que des paroxytons. Quelques siècles plus tard, les atones finales
mbèrent également ou se réduisirent à un son nouveau, Ve féminin, de manière que tous
3 mots furent accentués sur la dernière syllabe ou bien terminés par un e féminin, précédé
imédiatement de l'accent. Les contre-finales tombèrent en même temps, de façon à amener
formation de nouveaux groupes de consonnes.
Les atones contre-toniques et initiales se maintinrent ou s'afl"aiblirent soit en e féminin,
'it en 0 fermé.
Quant aux voyelles accentuées libres, de bonne heure a devient e; è et ô passèrent à iè
uo, et plus tard é et ô à éi et ou. Suivis de consonnes nasales, a, o d'abord, puis u, et
ifm i subissent un sort particulier.
Les voyelles entravées se maintiennent sans changement. Les hiatus, aux difl"érentes
oques de la langue, disparaissent suivant divers procédés.
Les palatales agissent sur les voyelles libres et entravées, en y ajoutant un élément
uveau, le yod, qui forme avec elles des diphtongues ou des triphtongues.
Les triphtongues se réduisent de bonne heure, par la chute de la voyelle médiale, soit à
s diphtongues, soit à des voyelles.
Les diphtongues elles-mêmes, à leur tour, et quelle que fût leur origine, qu'elles fus-
nt le développement des voyelles libres, celui des voyelles libres ou entravées précédées
suivies d'une palatale, qu'elles sortissent d'anciennes triphtongues, ou enfin qu'elles
460 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
fussent le produit de la vocalisation de 1, se réduisirent, les unes plus tôt, les autres pi
tard, à des voyelles simples.
II, Consonnes. — Les consonnes initiales des mots se maintiennent; les consonnes n
diales s'affaiblissent; les groupes de consonnes latins ou romans disparaissent, la derniilt
étant traitée comme initiale, la première tombant, si elle n'est 1, r, m, n, s. L et s à leur tct
ont disparu, la première changée en u, la seconde tombant et modifiant le son de la voyei
précédente. Les nasales, à une certaine époque, sont absorbées par la voyelle précéden
Les palatales se changent en un yod, ou en une sifflante, ou en une chuintante. Parmi (
dernières, ch, j et ts ou z perdent peu à peu leur élément dental pour aboutir au sens actu
Quant aux consonnes finales, elles s'amuïssent presque toutes avec le temps.
§ 494. — Comparaison du phonétisme latin et du phonétisme français.
De ces changements, qui bouleversent le phonétisme latin, résulte une série de scii
nouveaux, voyelles et consonnes.
Le latin populaire avait sept voyelles, a ouvert, e ouvert, e fermé, i, o ouvert, o fermé e
(ou), et une diphtongue au. Le français actuel a onze voyelles, a ouvert, a fermé, e ouve
e fermé, i, o ouvert, o fermé, ou, ù, eu et e muet. Il a en plus quatre voyelles nasales, â
ô, û. Le français a donc développé richement le système du vocalisme latin, si l'on se rapp(
en outre que, dans sa première période, il a possédé dix diphtongues ai, éi, ôi, 6i, ùi; eu,
ou,; ié, uô, et deux triphtongues ièu, uôu.
Une pareille richesse se retrouve dans le système du consonnantisme français, com]).
au consonnantisme latin. Le latin populaire avait quinze consonnes simples, dont six exp
sives, b, p, d, t, g, c; cinq continues, f, v (=w), s sourde, i consonne, h aspirée ; quatre lii|
des, 1, r, m, n. Il avait une consonne double, le z; de plus, le ph, qui valait soit p, soi
Le français actuel a vingt-deux consonnes : b, p, f, v; t, d, s sourde, s sonore ou z; k, g,
j, 1, r, m, n, 1 mouillée, n mouillée, h aspirée, i consonne, ou {ouate) et u (huile).
§ 49u. — Conflits entre la phonétique et l'analogie.
Le libre et régulier développement de ce phonétisme français a été quelquefois conl
rié dans son jeu par l'analogie. Nous avons, à mainte reprise, montré l'influence surcerla
sons d'autres sons voisins qui se sont substitués à eux. Nous avons vu des noms en o-
are prendre ter sous l'influence de la terminaison ter sortie de arium : bouclier, écolt
sanglier, etc. Gras a remplacé cras, sous l'influence de gros, et gourde courde, s(
l'influence de gourd, Nous avons signalé aussi la particularité de la langue actuelle qui
conserve plus guère l'ancien balancement des toniques et des atones du radical au dériv.
le vieux français disait joièce, dépecer, le français moderne a créé empiécer, rapiécer, lais
dans le dérivé à la voyelle du radical la même valeur que lorsqu'elle était tonique dan
simple. Nous verrons plus abondamment dans les chapitres de la morphologie cons;i
aux formes verbales l'effet de la force de l'analogie qui a détruit la variété de l'ancin
conjugaison et a établi l'uniformité au détriment de l'ancienne règle de l'accent tonii
qui donnait : il aime, nous amons, il preuve, nous prouvons, pour la même raison que n(
disons encore : il vient, nous venons; il meurt, nous mourons.
VOYELLES ET DIPHTONGUES GRECQUES 161
SECTION DEUXIÈME
ÉLÉMENTS NON LATINS
ÉLÉMENTS GRECS
§ 496. — Voyelles et diphtongues grecques'.
Les voyelles grecques sont a, s, t), i, o, w et -j. Ve et Fo sont brefs; V-q et To) sont longs;
'a,ri et Tu sont tantôt brefs, tantôt longs.
L'a a été rendu en latin par a. On sait que le latin populaire ne distingue pas a bref de
i long. Par suite, la distinction entre l'a bref et Va. long a disparu dans le passage des mots
^recs en latin, et Ta s'est absolument fondu avec l'a du latin pour suivre ses destinées ulté-
•ieures. Remarquons seulement que le grec irapaêoXr], latinisé d'abord en parabola, s'est bien-
:ôt réduit à *paraola, *paraula, d'où parole.
L'e a été rendu par ë (e bref) et a suivi les destinées de l'ë latin : xiôsopa, cathedra, puis
zâthèdra, d'où chaiere, chaire, chaise ; izirpy., pçtra, d'où/) «erre; irpôaSjTEpoç, prçsbyter, d'où
}irestre, prêtre; etc.
L'iQ a été rendu par ë (e long) et a suivi les destinées de l'ë latin : xr,pô<;, cçra, cire (pour
"cieire)', tniTtia, sëpia, sèche ou seiche; etc. Une exception doit être notée pour le mot ï■^.vX■r^<s'.1,
transcrit par ecclesia : le français église (pour *églieise) joint son témoignage à celui des
autres langues romanes pour attester que le latin populaire prononçait ecclçsia et non ecclesia^.
L'i bref est assimilé à l'ï (i bref) du latin populaire et se confond avec ë (e long) : àpT£iJi.tffia,
artemïsia, armoise; ^rt-K-zi-a^xô^, baptismus, batesme, ôajo^éwe/sirîtTxoTtof;, epïscopus, evesque, évê-
que; xtpxtvoi;, cïrcinus, cerne; aivaiti, sïnapem, sanve, autrefois senve; xpîtfJAXov, *trïfolum,
irè/?e. Son assimilation a e bref dans *antçphona, àvxttfwvoç, d'où le français anféenne, est
due à Tétymologie populaire. Quand il est rendu en français par un i, c'est qu'on a affaire à
des mots savants ou demi-savants : bible, de biblia, ^lêXia ; diable, de diabolus, o-.àSoXoc; épî-
tre,de epistola, sTT'.aToXv^ ; migraine, de hemicrania, ïjix'.xpavfa; etc.^. Un cas embarrassant est
celui du grec teXwviov, latinisé en telonium, teloneum : le français ^on/tew, qui s'y rattache
manifestement, semble reposer sur une forme du latin populaire *telonçum, dont on ne voit
pas la raison d'être. — L'i long se rencontre rarement. Il est rendu par ï (i long) latin dans
xijjLivo;, caminus, chemin^. En revanche, il a été confondu avec i bref, c'est-à-dire e long,
dans : xpTafxa, chrïsma, cresme, chrême, et àimQyoï^-zi'x^ô^, chrïstianus, d'où crestien, chrétien,
mot demi-savant.
L'o semble avoir eu une prononciation plus fermée que celle de l'o bref latin, puisque
le grec ito pcpupiq a été transcrit par purpura (et non *porpura), d'où le français fowpre, et
qu'au grec xoXeoç correspond le latin côleus, d'où le français couzï/e. C'est ce qui explique
que le latin tornus, du grec xopvoi;, prononcé avec un ô (o fermé), ait donné le français tour,
et que le français gouffre se rattache à xôXuoç. Toutefois la correspondance de l'o bref latin
et de l'o grec se trouve dans x^^P"^» chçrus, chœur, dans xôXacpoc, cQlaphus, coup, dans xapuô-
7jXXov,*garyophyllum, g-îVo/îe, dans xôXXa, *colla, co//e, dans ttoXjtto'jc, polypus./jiewure, dans
«lapxocfàYoç, sarcophagus, cercueil, dans xpoia, trçia, truie, Qi peut-être dans xaXÔTiojc, *calopia,
galoche ^.
1. Dans ce paragraphe et dans le suivant, on ne considère que les mots grecs incorporés anciennement au
latin ; sur les emprunts plus récents, voir §§ 504 et 505.
2. Le grec xspxaoî a été rendu par cerasus, devenu ensuite en latin populaire *cçrësus (comme alacris est devenu
'alëoris), d'où le dérivé *cer§sia, qui a donné le français cerise.
3. Le latin classique dit i|num, d'oii le français lin, bien que le mot grec correspondant î^îvov ait un t bref.
4. D'oil le dérivé cheminée, représentant un type *caminata. On ne trouve pas chemin au sens de « fourneau »,
\Vi\ est celui du latin et du grec; il a pris de bonne heure celui de « voie », sous l'influence d'un mot celtique qui
en rapprochait phonétiquement.
5. École, de schola, grec aj^oXï;, n'appartient pas à la couche populaire primitive du français.
k
162 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
L'a) a été rendu par ô (o long) : xjowviov, cotôneum, d'où le français cooin, coing; [xmz'j,
môrum, d'où le français meu7'e, mûre; wpx, hçra, d'où le français heuj^e; etc. Il n'est pas sûi
que truite remonte à un type du latin vulgaire trvcta; les auteurs latins écrivent aussi troctî
(grec TpwxTTjç) ; d'autres langues romanes remontent sûrement au latin tructa ou trôcta, c
le français truite est peut-être une altération d'un ancien *troite, comme buis, d'un anciei
bois.
L'u bref a d'abord été rendu en latin archaïque par un û, écrit parfois, plus récemmenl
par un y. Il s'est assimilé à l'ù latin, confondu dans le latin populaire avec ô (o long) : pup-.;
btjrsa (byrsa), bourse; îpmllo^, *serpùlluin (serpyllum), d'où le provençal serpol, serpoloi
qui a passé en français serpolet; ôjwoî, thûnnus (thynnus), thon; ejpdo;, *thyrsus (thyrsus)
trou (de chou); xpuirta, * crypta (crypta), d'où l'ancien français croûte, remplacé au xvi'' siècl
par grotte, d'après l'italien grotta; xjjjlcvov, cuminum, d'où l'ancien français comin, aujotii
d'hui cumin; Xuy^, lynx (lynx), d'où le dérivé *lî)ncea, type du français once; iru^tSa, *buxid
(pyxida), boiste, boîte; Try^oç, bùxus, d'où l'ancien français bois, bouis, altéré récemment c
buis: Tj[j.6o?, tûmba, d'où le français tombe. La substitution en latin populaire de ''cQpreur
à cûpreum, d'où le français cuivre, reste inexpliquée • l'hypothèse d'une dissimilation de
en Q due au voisinage du p est peu vraisemblable. j
Dans les mots passés plus récemment du grec en latin, l'u bref est assimilé à W brcl
confondu avec ë (e long) : à.]x.xr^li\r^, *amigdala (amygdala), d'où le français amande, auli(
par amende; ■/.j/.voç, *c|cinus (cycnus), d'où l'ancien français cisne, écrit aujourd'hui cygii
fois restauration étymologique*.
L'u long a été très anciennement assimilé à l'i long du latin, bien qu'on l'ait transcr
par un y et quelquefois par un u : xùjjia, *cïma (cyma), cime; xj[i.âT'.ov, *cïm^tia (cymatioi
cumation), cimaise^.
Les diphtongues grecques sont : at, au, et, su, oi et ou.
At a été rendu en latin par ae et a suivi les destinées de cette diphtongue latine : pXafcro
blaesus, ancien français blois, d'où bléser ; ypaixôç, graecus, ancien français grieu, griu, dd
le féminin grive pris substantivement; touSaToc, judaeus, ancien français juieu, juiu, d'où
féminin ywiye dont on a tiré le masculin jm/; etc. ^.
Au a été rendu par au et a suivi les destinées de cette diphtongue latine : xauXôç, cauli
chou; xaù[jLa, cauma, d'où *caum8ire, chômer ; Traùitç, pausa, p)ose; etc.
Et, assimilé sans doute à l'ancienne diphtongue ai du latin, s'est comme elle réduit à
dans la période classique : XeT[xaÇ, lïmax, d'où *limaicea, limace; Xsîptov, lïlium, lis; etc.
Eu se trouve rarement. KiAsuajjLa, que les auteurs classiques transcrivent celeusmij
semble être devenu dans la langue populaire *clùsma, d'où l'italien ciurma, passé en frar!
çais sous la forme chiourme. Rhume de rheuma, psùj^a, est un mot demi-savant.
Ot a été rendu par oe et a suivi les destinées de cette diphtongue : ttoivï;, ppena, joe»?
Dans le latin ecclésiastique parochia (d'où le français paroisse), qui correspond pour
sens au grec irapoix^a, To, comme le ch, est dû à une confusion entre irâpotxo; et râpopç.
Ou, assimilé à l'ancienne diphtongue ou du latin, s'est réduit comme elle à û dans
période classique : pouxupov, bùtyrum, ancien français burre, devenu plus récemment beurr
jxoûffa, mysa, d'où *mûs§ire, muser; ox-oupoç, *scùrius (métathèse pour sciurus), d'où *sci
fIqIus, écureuil.
§ 497. — Consonnes grecques.
Les consonnes simples du grec sont : p, y» 3, x, X, [x, v, p, a, x, auxquelles correspoi
dent respectivement en latin b, g, d, c, 1, m, n, r, s, t. Dans les emprunts faits par le latin ;
grec, les consonnes grecques ont été rendues par les consonnes latines correspondantes. J
1. Lorsque l'u bref est représenté en français par un i, c'est qu'on a affaire à des mots savants ou demi-savani
timbre, de tympanum, TÛfxiravov ; ancien français gip, de gypsum, yôi^/oi;, etc. On trouve quelquefois u : ancien fra
çais murte (myrte), de [jujpTOî.
2. Papier est savant; il a remplacé 'papir, calqué sur papyrus, Tzdizupoi, par confusion de la désinence ir av
le suffixe ier.
3. Comme dans quelques mots le latin rend at par a (crapula correspond à xpancac^Ti), on a supposé quepûi|
pouvait remonter à un type 'padium, de TiatSîov; mais c'est peu vraisemblable.
VOYELLES ET DIPHTONGUES GERMANIQUES 163
X et le - paraissent avoir été plus sonores que le c et le p latins, et ils ont été quelquefois
rendus non par c et p, mais par les sonores g et b. De là en français buis (autrefois bonis),
de bûxus, Ttu^oç; boîte (autrefois boiste), de *bùxida, -nu^iSa; église, de *egglçsia pour ecclesia,
r/.x).r,a':a; girofle, de *garypphyllum (caryophyllum), xapuotpjXXov ; gouffre, de *golfus, xoXtto;;
goujon, do gobiônem, xtoêtoç. Le y initial est tombé dans •{kK^v.^^i.^'x, transcrit d'abord par
glycyrrhiza, puis devenu liquiritia (par étymologie populaire, d'après liquidus), d'où le
français demi-savant réglisse. Dans àfX'JYSaXY), amygdala, le y est rendu par n : de là amande;
dans naYixa, s^gma, et fffxàpaYSoç , smaragdum, il s'est changé de bonne heure en / : de là
salme, saume, somme, elesmeralde, esmeraude, émeraude. Le P de àêpÔTovov, abrotonon, s'est
vocalisé en u dans le français propre aurone; mais beaucoup de patois ont un v et non un
M. Les autres consonnes simples ne donnent lieu à aucune remarque particulière.
Les consonnes doubles du grec sont : K, k et <{>. Le latin a transcrit ? par x, et '\> par ps :
il n'y a qu'à renvoyer pour ces sons à ce qui a été dit aux §§ 387 (x) et 425 et 429 (p en
groupes). Pour le K, il y a eu hésitation. Très anciennement on l'a rendu par ss : (xâÇa,
massa, d'où le français masse. Plus tard, on l'a adopté sous sa forme propre, z, mais la
prononciation l'a assimilé au son de j ou du groupe di en hiatus, et la graphie des inscrip-
tions et des manuscrits est quelquefois conforme à la prononciation. C'est ainsi qu'on
trouve : catomidiare, pour catomizare, de xa-cwtjLJÇeiv; judœidiare, pour judaizare, de Ioj-
SatÇstv; oridia, pour oryza, de opjÇa; et inversement zabolus, de oiâêoXo;; zêta, de Staixa*; etc.
De là le français ya/ewa?^ de zelôsum, dérivé de CîjXoç, et les nombreux verbes en oyer, ayer ou
ier qui correspondent à la désinence latine izare, du grec K^i-4^. Dans les emprunts posté-
rieurs, le z, transcription du grec ^, paraît être confondu avec s sonore : AâÇapoç, Lazarus,
" las'7^e, ladre.
Le grec possède en outre trois consonnes aspirées : 6, )( et cp . Les Romains ont de bonne
heure laissé tomber l'aspiration dans les deux premières, et, bien que l'orthographe clas-
sique les rende par th et ch, ces deux consonnes se sont absolument confondues avec t et
c\ Il en a été de même, à l'origine, de «f, que les textes latins archaïques rendent simple-
ment par p. L'ancien usage s'est conservé dans : xôXacpoç, *colapus (colaphus), coup; orpôteo;,
stroppus (strophus), éirope; fàloL-;^, *palainca (phalanga), palanche; cpavcadta, *pantçisia
(phantasia), d'où *pantasiare, anc. franc, pantoisier, d'où pantois.
Plus récemment, le «f, rendu par ph, s'est confondu avec f : xapuôtfjXXov, *garyophyllura,
girofle; opcpavoç, orphanus, d'où *orphanïnus, oi-phelin; <fi^x<x(s^oi., phantasma, fantôme'^; etc.
ÉLÉMENTS GERMANIQUES
§ 498. — Voyelles et diphtongues germaniques.
Au moment des invasions barbares en Gaule, les idiomes germaniques possédaient à
peu près les mêmes sons que le latin, et l'assimilation s'est faite avec la plus grande facilité.
Nous ne noterons que les faits dignes de remarque, reuA^oyant pour l'ensemble à la phoné-
tique des éléments latins.
L'a germanique libre devient e comme l'a latin lorsqu'il est accentué, et reste a quand
il est atone : hatjan romanisé en *hatire a donné haïr à l'infinitif, mais ket, écrit plus
récemment hait, à la 3® personne du singulier du présent de l'indicatif; brasa a donné brese,
Scrit plus récemmen' braise, mais les dérivés et composés brasier, embraser, etc. Toutefois
lans les mots empruntés plus récemment par le français aux idiomes germaniques (alle-
1. Dans liquiritia, de Y>iUxijp,5'.Ça, réglisse, la désinence du mot grec a été confondue par étymologie popu-
lire avec le suffixe latin itia.
2. Gingembre paraît sorti par une double assimilation de *glngibre, calqué sur le latin zingiber, Çty/têsp; en tout
as, ce n'est pas un mot de formation populaire. Le rapport àe jujube (qui n'apparaît qu'au xyi" s.) avec le lat.
izyphum, ÇtÇu^ov, est obscur.
3. Le y de à^iyyr\ a disparu dans aranea, d'où le français aragne et e'rigne.
4. On a môme, par erreur, rendu par ph le -n .(*golphus de xôXxoç, d'où gouffre), et le p (triumphus, de 6pîa(x-
■^î). A côté de triumphus, les textes archaïques donnent triumpus; quelques étymologistes veulent que ti'omper
eprésente *triumpare pour triumphare.
164 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
mand proprement dit, néerlandais, Scandinave, etc.) avec lesquels il s'est trouvé en contact.
le changement d'à libre en e ne se produit plus : hase, rade, rate, sale, vague, etc. En contacl
avec la palatale ou la nasale. Ta germanique libre donne naissance soit à ai, soit à ié, dan
les mêmes conditions que Ta latin : haie (haga); ancien français eschiele (pour eschiere]
escadron, devenu plus récemment échelle (skara) ; saisir (sazjan); la désinence -an dam
les noms germaniques aboutit à ain en français : Bertain, Ayen, et par extension non-
nain, putain. La désinence ari aboutit à ier, comme la désinence latine arium : sparwari
épervier.
L'e ouvert, noté e et ë, en syllabe ouverte accentuée, se diphtongue en ié, comme le bre
latin, dans bief (heti), éfère(bëra), /?e/'(fëhu); en syllabe ouverte atone, il ne se diphtongue
pas, mais il peut subir l'influence d'une palatale consécutive, et devenir ei, oi, comme dan;
broyer (brëkan); son changement en t dans déchirer (skërran) et dans épier (spëhan) os
exceptionnel. Devant une r et quelquefois devant une 1, dans la syllabe atone et quelque
fois dans la syllabe accentuée, il passe facilement à a : écharpe (skerpa), falaise (felisa
garant (wërento), {\onY>-)garou (wërewulf), harde (troupeau) (hërda). En syllabe fermée, i
reste e ouvert : guerre (wërra), haubert (haisbërg), héberge (heribërga), etc. Devant une ]
il donne naissance au son eal, eau, comme l'e bref latin : heaume (hëlm).
L'e fermé se diphtongue en ei, oi en syllabe ouverte accentuée comme l'e long latin
*roi, élément composant de arroi, désarroi, corroi, qui représente un radical germaniqu
rëd. Pourtant la diphtongue ne s'est pas produite dans regret, que l'on rattache au radie;
qui se trouve dans le gothique grëtan; cela tient sans doute, comme le montre d'ailleui
la conservation du t intervocalique, à ce que le mot n'appartient pas à la couche primitiv
des mots germaniques passés en français.
L'i bref aboutit, comme l'i bref latin, au même résultat que l'e long dans befroi et effro
qui se rattachent à fridhu, paix, dans époi, de spit, variante de speot (d'oii épieu), et dai
falaise (fëlisa). Lorsqu'il est atone ou dans une syllabe fermée, il se change en e sans i-j
diphtonguer : crèche (krippja) ; faîte, ancien français feste (first) ; feutre, ancien frança
feltre (filt) ; guerdon, ancien français guerredon (widerlon) ; sénéchal (siniskalk) ; lèche (liska
telle (titta).
Devant une nasale on a primitivement en, puis ordinairement an : bande, ancien frar
çais bende (binda); chambellan, ancien français chamberlenc (kammerling) ; clenche (klinka
éperlan (spierling) ; harangue, ancien français harengue (hring) ; hareng (haring) ; rang, anci(
français renc (ring); ancien français sen (sinn), d'où forcené.
Devant le groupe sk non suivi d'un a, il se produit une métathèse de sk en ks, et le
dégage un i qui se combine avec Ye pour donner ei, oi, ai : frais, ancien français freis (frisk
le féminin, primitivement fresche, a subi l'influence du masculin.
Dans quelques mots entrés plus récemment en français, l'i bref germanique s'est coi
serve : bitte, crique, écrevisse, équiquer, guimpe, lippe, sigler (devenu plus récemment singlei
tique, etc.
L'i long reste normalement i, quelle que soit l'époque où les mots germaniques ni
passé en français : bise (bisa), bride (brida), canif (knif), échine (skina), éclis&e (slizaii
gripper (gripan), gris (gris), guile, d'où guiller (wile), ^-w/^ne (wihsila), litre, liteau (lista
riche (rikja), etc.
L'o ouvert se diphtongue en ue, eu (qui aboutit exceptionnellement à oue, oua) comii
l'o bref latin dans une syllabe ouverte accentuée; il devient ou quand la syllabe est aton(
ancien français breu (brod), d'où brouet; fauteuil, ancien français faldestuel (faldastol); fouari
ancien français fuerre (fodr), d'où fourrage; freux (hrok), ancien français huese (hosa), d'i
houseau; orgueil (urgoli), etc. Il y a eu dissimilation dans éperon, ancien français espéra
esporon (sporo).
Quand la syllabe est fermée, l'o reste o ouvert : bord (bord), éloc (stokk), etc.
L'o fermé est très rare; il est rendu par ou sans diphtongaison dans bouter (*botan}
dans escoule (*skota).
L'u bref ne paraît se trouver qu'en syllabe fermée; atone ou accentué, il devient égs
lement ou : adouber (dubban), bouc (bukk), bourg (burg), brou (brust-), fourbir (furbjao
CONSONNES GERMANIQUES ICa
fournir (frumjan), an -ien français hourd d'où hourder (hurd), housse (*hulstja), houx (huis),
soupe (*suppa), toucher (*tukkon), touffe (*tuppha), tourbe (*turba).
Il faut noter cependant que devant r on a quelquefois o pour ou : Tworne (*murnj), orgueil
(urgoli). De même devant la nasale et la palatale : coife (chuppha, latinisé de bonne heure
en cofea), essoine et soin, soigner (*sunnja), etc.
Les mots empruntés plus récemment rendent quelquefois l'u bref par u (tel semble être
le cas pour but et butte, dont le type germanique exact n'est d'ailleurs pas assuré, et de
esturgeon, sturjo) ou par ou [loustic, de lustig).
L'u long germanique subsiste partout, mais en prenant, comme l'u latin, la prononcia-
tion de Vu français actuel : bru (brud); brun (brun); ancien français bue (buk), d'où trébu-
cher; cruche (kruk) ; écume (skum) ; gru (*grut), d'où gruau; tuyau (*tuda).
La diphtongue ai, notée aussi ei, a perdu son second élément dans les plus anciens
emprunts faits par le français au germanique : avachir (*waikjan); gagner, ancien français
gaagnier (*waidhanjan) ; hameau (haim-); hâte (*haifst); etc. Dans les mots passés plus
récemment en français, elle est rendue par ai, qui a pu devenir ensuite è : guère, ancien
français guaire (weigaro); haiter dans souhaiter (*haitjan); héron, ancien français hairon
(heiger); laid (laid); etc.
La diphtongue au devient o et, sous l'influence de la palatale, oi : choisir (*kausjan);
honnir, honte (*haunjan, *haunitha); loge (*laubja); lot (laut); robe (*rauba) ; roseau (raus);
rd^îV(raustjan); etc. Dans bleu, la diphtongue eu est sortie de ou {comme feu de fou), et cet ou
paraît dû à la diphtongue allemande au combinée avec un u ou un o consécutif, comme si
le germanique avait possédé la forme *blauo à côté de blao (génitif blawes). Si éteufyienl
de staup, on doit aussi supposer que au s'est combiné avec un u produit par la vocalisation
dup; mais l'étymologie est peu sûre. Au a été rendu par ou dans le mot récent sourcrout
(sauerkraut), devenu par étymologie populaire choucroute.
Les diphtongues eu, iu, eo, io, ie se trouvent rarement dans les mots germaniques pas-
sés en français, et il est difficile de dire pourquoi elles aboutissent tantôt à iè, tantôt à i : bière
(bior), échif, de l'ancien français eschiver (skiuhan), épieu (spiot), espiègle (eulenspiegel),
éirier (*streupo), etc.
§ 499. — Consonnes germaniques.
Aspirée. — Nous avons vu (§ 372) que Fh latine avait disparu en français. Il n'en est
pas de même de Fh germanique initiale. Devant une voyelle, elle subsiste toujours ; mais
si autrefois elle avait la valeur propre de l'aspiration, aujourd'hui elle ne sert plus qu'à
empêcher la liaison : hache (hacke), haie (haga), hair (hatjan), halbran (halberent), halle
(halla), etc. Devant l, r, n, elle ne se conserve que si une voyelle s'intercale, comme dans
hanap (hnapp), harangue (hringa). Sinon, elle tombe ou se change en f: rang (hring), freux
(hrok), frimas (hrim). Dans l'intérieur des mots, entre deux voyelles, elle disparaît ordinai-
rement : échif de l'ancien français eschiver (skiuhan), épier (spëhan), yîe/"(fëhu); devant
une autre consonne, elle se change en i dans les mots anciens et disparaît dans les mots
récents : guetter, anc. franc, gaitier (wahtan), taisson (thahs), mais lansquenet (landsknëht).
Palatales. — Dans les mots anciens, le k germanique a été assimilé au c latin et a eu
le même développement phonétique, sauf en un point. Devant e, i ou j, le k germanique
primitif est traité comme devant a, c'est-à-dire qu'il aboutit en français proprement dit à
ch, tandis qu'en normanno-picard il reste k (écrit ordinairement qu) : déchirer (skërran),
écharpe (skerpa), échiyie (skina), échif de l'ancien français eschiver (skihuan), gauchir {wenk-
jan), etc. La forme normanno-picarde équiper, de équipe (skip), a passé en français*. Le g
et le j germaniques sont traités exactement comme le g et le j latins ; remarquons seulement
que la désinence en jan des verbes germaniques est rendue par ir {haïr de hatjan, fourbir de
furbjan, etc.), sauf dans épargner (sparanjan) et gagner (waidhanjan). — Le son composé
sch, sorti d'un ancien sk, est rendu en français par ch, ou sch : chenapan et schnapan
1. Dans les mots empruntés récemment, le k germanique est quelquefois rendu par k : ke'pi (kaeppi), kirsch-
wasser (kirschwasser). On remarquera que dans le groupe initial kn le français intercale une voyelle pour rendre
plus facile la prononciation de ce groupe : canapsa (knappsaok), carii/ (knif).
166 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
(schnapphahn), échoppe (schoppen), schabraque (schabracke), schelme (schelm), etc. Le néoi -
landais sch se prononce sk, de là la transcription de brandschatten par bransqueler. La for-
mation de séran, serancer (schranz, schrenzen) est surprenante.
Dentales. — Rien de particulier à remarquer sur le t et le d germaniques primitifs, qui
sont traités respectivement comme t et d latins, si ce n'est que dans les mots emprunté.'-
récemment ils ne s'affaiblissent pas, même lorsqu'ils sont intervocaliques : bouter (botan .
regreter (gretar), bride (brida), etc. Pourtant il semble qu'il y ait eu un affaiblissement de t
en d dans bedeau, si ce mot se rattache réellement à l'ancien haut allemand bital, butil ou
putiL — Le t et le d spirants, notés par des caractères spéciaux, mais que l'on peut res-
pectivement remplacer par th et dh, se sont confondus avec le t et le d primitifs : taissor,
(thahs), tarir (tharrjan), touaille (twahila), gagner (waidhanjan), etc. — L's germanique es!
traitée comme l's latine ; notons que non seulement elle se fait précéder d'un e initial lors-
qu'elle est suivie d'une consonne au début des mots [épervier, anc. franc, espervier, di
sparawari), mais que devant 1 il y a parfois intercalation d'un c : éclisser, ancien françai-
esclicier (slizan). — Le z germanique a été rendu en latin mérovingien par un c dans sacire,
transcription de sazjan, et ce c a été traité comme le c latin, d'où saisir. A une époque plu^
récente, le z est rendu en français par ç spirant (en picard ch), remplacé ordinairement pai
ss dans l'orthographe moderne : éclisser (slizan), écrevisse (krebiz).
Labiales. — Le p, le b et l'f germaniques sont traités comme les sons correspondants di]
latin. En général le p et le b ne s'affaiblissent pas, même quand ils sont intervocaliques [guipa
de wipan, robe de rauba). Le changement de habersack en havresac est surprenant et esl
peut-être dû à quelque étymologie populaire. — Le w initial est régulièrement rendu par gv
dans les anciens textes français ; de nos jours, gu s'est réduit à g devant a : gant (want),
garant [wèrento) , guerre (wërra), guiper (wipan), etc. *. Nous avons noté(§ 443) que le môme
traitement se présente dans quelques mots latins sur lesquels des mots germaniques voisins!
de sens et de forme paraissent avoir agi. Dans les mots empruntés très récemment à l'alle-
mand, le w est rendu par v : vaguemestre, valse, vasistas, vermout * ; il faut noter pourtant que
bivouac est plus usité que bivac. Au milieu des mots, le w devient v [trêve de treuwa, épervici
de sparawari); quelquefois, après un a, il se vocalise et se combine avec Ta pour aboutir a au,|
ou : mauve, primitif de mouette (mawa) ; choue, primitif de chouette (kawa) ; houe (hawa) ; etc.'
Liquides et nasales. — Rien de particulier à remarquer pour 1, r, m et n, qui sont trai-
tées respectivement comme les consonnes correspondantes du latin.
ÉLÉMENTS d'origine SAVANTE
§ 500. — Transcription des mots latins d'après la prononciation latine de l'époque.
Les mots dits mots savants ne sont pas parvenus tous jusqu'à nous sans avoir subi
quelques transformations nécessitées soit par une prononciation du latin particulière à telle
ou telle époque, soit par le système de la terminaison propre au français.
La première action est visible dans la transcription des syllabes latines um et un qui, du
jour où à la prononciation vraiment latine oum', oun', fut substituée au moyen âge la
prononciation nasale om, on, fut généralement notée par les graphies françaises om, on.
C'est ainsi qu'à côté de la forme circumnavigation, correspondant exactement au latin du
moyen ûge circumnavigatio, mais prononcé de la façon dont on prononce actuellement le
latin, nous avons une foule de mots plus anciens, tels que circoncire, circonférence, circon-
scription, circonstance, etc., qui nous reportent à une prononciation différente du latin.
Certains mots hésitent entre les deux orthographes : tel fongus et fungus, et, alors même
que l'ancienne graphie semble définitivement adoptée, on peut constater aujourd'hui une
tendance pour quelques mots à être modelés sur la prononciation latine actuelle ; ainsi
circumpolaire et circonvallation sont souvent prononcés, malgré l'orthographe de l'Acadé-
1. ExcepUonnellemenl on a avachir de walkjan.
2. L'orthographe allemande est pourtant conservée dans talweg.
RÉACTION DES FORMES SAVANTES 1G7
mie, circum'polaire , circum'vallation. La même action peut se constater pour les termi-
naisons : dictum, rogalum, totum, sont devenus dicton, rogaton, lolon; factotiim se présente
sous les deux formes factotum et factoton.
§ 501. — Transcription des mots latins d'après le système de la terminaison française. •
La modification la plus importante est celle qui a été produite par les nécessités de la
terminaison française. Alors que la syllabe finale était tombée dans tous les mots d'origine
populaire, sauf quand sa survivance était exigée par la présence d'un groupe de consonnes
difficiles à prononcer, ici elle a persisté, mais en se pliant aux lois générales qui régissent
la création de tout mot nouveau et qui, par certains procédés identiques de terminaison, lui
donnent en quelque sorte droit de cité dans la langue.
Ainsi, pour la conjugaison, tous les verbes en are et ire se sont identifiés aux verbes en
are et ire d'origine populaire et ont pris les terminaisons er, ir; quant aux verbes en ère
ou en ère, l'analogie de la syllabe finale latine avec la terminaison française er les a naturelle-
ment fait passer presque tous dans la première conjugaison : dissuader de dissuadëre, impri-
mer de imprimére. Si certains, comme déjoendre, instruire, refondre, ont pris une terminaison
spéciale, c'est qu'ils ont subi une influence particulière qui sera étudiée plus loin (§ 503).
Pour les autres mots, il est impossible de déterminer des règles aussi précises. Tantôt
on a supprimé simplement la terminaison latine : abject, abrupt, anis, crédit, décret, légat,
scélérat, etc. ; tantôt, et le plus souvent, on l'a remplacée par un e féminin, non pas seule-
ment quand en latin c'est un a, comme dans crapule, statue, syllabe, etc., ou qu'elle est
précédée d'un groupe de consonnes difficiles à prononcer : a/6d/re, antre, arbitre, sacre, etc.,
mais dans tout autre cas : absinthe, adage, collège, convolvule, débile, délire, fertile, etc. ;
tantôt enfin, quand il s'agit de suffixes savants dont la parenté avec les suffixes populaires
de commune origine est encore nettement distincte , ou les uniformise avec ces derniers :
atio devient ation sur le modèle de aison; ivus devient if sur le modèle de if; alis devient
al sur le modèle de el; ator devient ateur sur le modèle de eur; etc.
§ 502. — Réaction des formes latines ou savantes sur les mots de formation populaire.
La forme particulière des mots savants a pu parfois réagir sur la forme des mots popu-
laires correspondants, ou le souvenir de la forme de l'original latin a pu faire modifier la
forme du mot français. Ces modifications se sont produites surtout à partir du xv" siècle,
de l'époque des humanistes. Un certain nombre d'écrivains, par respect pour la latinité,
essayèrent de rendre aux mots français la forme qu'ils avaient dans la langue mère, sans
tenir compte des transformations que ces mots avaient subies durant un espace de plus de
dix siècles. On s'efforça de rapprocher l'orthographe de l'étymologie. De là laurier, pauvre,
taureau, pour lorier, povre, toreau, d'après le latin laurus, pauper, taurus; aile pour èle
d'après ala, clair pour cler, pair pour per, d'après clarus, par; compter pour conter, d'après
computare ; nid pour ni d'après nidus ; nœud pour neu d'après no dus ; puits pour puis d'après
puteus; etc.; doigt pour doi, d'après digitus. L'a? à la fin de croix, noix, poix, voix est due à
linfluence des formes latines crux, nux, pix, vox. De là encore l'introduction de 1'^ qui,
nous l'avons vu (§ 372), était presque inconnue de l'ancien français, dans hiver, hoir, homme,
honneur, hôte, hui, etc. De là surtout la présence de doubles lettres que la prononciation
du latin populaire avait laissées tomber et que les latiniseurs ont rétablies : abbé, affubler,
allaiter, appeler, cellier, collier, goutte, etc.
Ces modifications, en général, n'ont pas altéré la prononciation du mot, bien que, de
nos jours, l'on puisse constater une tendance à prononcer les doubles consonnes. Mais
parfois ce retour à l'étymologie a altéré profondément la prononciation : ainsi dans abstenir
pour astenir, adjoindre pour ajoindre, expert pour espert, frémir pour frémir, etc.
Enfin l'influence de la langue savante a fait préférer souvent des préfixes savants à des
préfixes populaires, ce qui a donné naissance à des composés bizarres et hybrides, comme
^mhoire pour emboire ; interdire, intervenir, pour entredire, entrevenir ; interligne -poxxv entreli-
gne; introduire pour entreduire; etc.
1G8 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 5C3. — Réaction de la langue populaire sur les mots de formation savante.
Une action inverse de la précédente est celle de la langue populaire sur les mots t
formation savante.
Nous avons vu déjà (§ 501) comment la terminaison des suffixes savants s'était modèle
souvent sur la terminaison des suffixes populaires. Souvent aussi un suffixe populaire s'ajou
à un radical savant : acéteux , admirable , adversaire , comburant , comparaison, réprimand
virtuel, etc. Nous avons vu aussi (§ 501) la terminaison populaire er s'adapter à la plupa
des verbes d'origine savante. Instruire de instruére a été formé d'après détruire, tiré sai
doute de * destrygere. Très souvent un verbe simple d'origine populaire impose sa forn
à un verbe composé d'origine savante : confidère aurait donné confider, comme elidère
ùonnéélider, si fier n'avait pas existé: de là confier. D'après le même procédé ont été formi
compromettre, concourir, conjoindre, convaincre, déduire, défléchir, dénier, dépendre, excon
munier, produire, réfléchir, refondre (rembourser), etc. Il en est de même pour un certa:
nombre de noms : nombreux pour numerose d'après nombre, objet pour object d'après je
rectiligne ^o\ir i^ectiline d'après ligne, resont ipour rescript d'après éc7'it. Tous les mots savan
commençant par ex, esp, est, alors que leurs originaux latins commencent par se, sp, s
comme escabeau, espace, espèce, espérer, esprit, estomac, auxquels il faut ajouter école, éla
étole, étude, où l's s'est amuïe anciennement, ont, par analogie, reçu Ve prothétique des mo
populaires commençant par ces groupes de consonnes. Par contre, respons est devenu répot
sous l'influence de répondre.
De même dans avo^s, avocat, pour advers, advocat, le préfixe savant ad a été rempbu
par le préfixe populaire a de abattre, aboucher, etc. Charme, emprunté de carmen, a chanj.
le c initial en ch comme les mots populaires champ de c^mpum, chien de canem, etc. D(
mots de l'ancien français, comme benedir, joredechier, ont perdu leur d à l'imitation des mo
populaires et sont devenus bénir, jJrêcher. A ces mots se rattachent d'ailleurs les mots deni
populaires, demi-savants dont nous avons parlé (§ 216) et qui ont subi, pour la place de l'a
cent et aussi en partie pour la transformation de leur son, l'influence des mots populaire
Nous pourrions multiplier les exemples de cette réaction de la langue populaire sur
langue savante. Ceux que nous avons donnés suffisent pour montrer la puissance des hab
tudes primitives de prononciation ou de formation des mots sur la partie du vocabulaii
entrée dans le parler français à une époque postérieure.
§ 504. — Transcription du grec. — I. Voyelles et diphtongues.
Nous avons parlé (§ 496) des voyelles et des diphtongues grecques dans les mots pass(
si anciennement en latin qu'on peut les considérer comme faisant partie de notre fon(
populaire primitif. Nous avons maintenant à considérer les mots grecs que le français
empruntés soit au moyen âge, soit à l'époque moderne*.
L'a (long ou bref) est transcrit par a : aphone (acpwvoç), etc. Dans avelanède, du gn
médiéval paÀavîSt, Ve de la deuxième syllabe est dû à une confusion entre ce mot et le m(
provençal avelanedo, coudraie.
L's est transcrit selon les cas par e, par é ou par è ; apepsie (àirsij^ia), généalogique {^vjf
lo-fict), genèse (Y^wT^at;, confondu avec -{htsK;), thème (ei|xa), etc. Dans parallélipipède (irapa:
Xr^XeiriTiESov), Vi de la sydabe li est dû à une assimilation de Yé à Yi de la syllabe suivant
L'r, a pris en bas grec et a conservé chez les Grecs actuels le son d'un i. Cette pronoi
ciation de l'r, a régné dans notre pays jusqu'à la réforme d'Erasme. Elle a laissé des traci
dans ambi{a[x^r{), amnistie (àfxvrjaTia), boutique (àTroO/^xT)), chimie (yrip-a), christe (xp-^e|xoç, coi
fondu avec le lat. crista), ithos ('iOoi;), etc.^ Dans esquinancie, bien qu'on trouve au xm" siée
esquinancy, la désinence représente plutôt celle du latin du moyen âge synanchia que cel
du grec xuvâYX'n ou auvaY^^».
Dans les autres mots empruntés du grec, la transcription de I'tj est la même que cel
1. Ces emprunts se sont presque toujours faits par l'intermédiaire d'une transcription lallne.
2. On trouve jusqu'au xyu» siècle anachoj-ite (àvay wpr.rr.î).
TRANSCRIPTION DU GREC 169
de l's : amnésie (à[j.vT,Tta), analeptique (àvaXT,TrTixô<;), catachrèse (xa-càyoTian;), etc. Il y a eu assi-
milation dans stratagème, pour stratégème (aTpa-c/^Y'^i!^^)-
L't (long ou bref) est rendu par i : ïambe ('a[j.6o!;), idée (tosa), ictère (fxxspo;), etc.*. Vè de
avelanède (bas grec paXavîot) est dû à une confusion avec le provençal avelanedo; Vé de anté-
christ (àvTtypi<Txoç), à une confusion de àvcl avec le préfixe latin ante; celui de cimolce
(x'.|xojXia), à une confusion du suffixe grec îa avec le suffixe lalin ea; celui de érésipèle, forme
usuelle pour érysipèle {zpvxj'.Tzzlr^ç) et de pleurésie (irXeupTTK;), à une confusion entre les suffixes
T,(ji; et "txt;^; celui de homélie (ôjxtXîa), à une dissimilation.
L'o et l'w sont rendus indistinctement par o: rfose (oôctc), glotte (yXiLT-ua), etc.
L'-j (long ou bref) est transcrit par un y : éhjtre (I'X'j-oov), hypoglosse (uTCOYXwffa'.oç), etc.'.
Dans quelques mots, par oubli de l'étymologie, Tu est rendu par i : abîme (aSuaao?), asile
(aujXov), cristal [y.o'jtjTixl'kov). Placé à l'initiale devant une autre voyelle, l'u a été consonnifié
et rendu parj»' dans jacmfAe(uâxtv6o<;).
La diphtongue at est transcrite en latin classique par ae, et la diphtongue oc par oe; le
français rend l'une et l'autre pare ou è : 'K'xiox-(iM^(6i, ^aedagogus, pédagogue ; [xjpatva, muraena,
murène; ^iloi'.^oi^ phalène ;(foTvil,-phœnix, phénix; ào'.^ôç, aède. Toutefois il faut mettre à part
diocèse, qui représente le latin diocesis, variante de dioecesis, otoixT^atç (cf. poeta, -irotriTr^ç), et
cimetière, qui correspond à cimiterium (xot[jLT,Tr;ptov), forme employée ordinairement par Gré-
goire de Tours, et où Voi et Vt] sont transcrits par i, conformément à la prononciation qu'a
conservée le grec moderne. En revanche, la prononciation classique du grec, restaurée par
Érasme, a triomphé dans héta:ire(ixtf.Cia)^ et l'orthographe latine dans œcuménique iovKO'JiiB^iy.6^)^
œdème (o'or,[xa) et Œdipe (Orocnoç); l'usage est hésitant entre céliaque et cœliaque de xo-.Xiaxôt;.
La diphtongue £t est rendue en français comme en latin par le son simple i quand elle est
suivie d'une consonne : eî'ôwXov, idolum, {rfo/e/slxovoxXàoTTjç, iconoclaste; x-s^o'^py-^t, chirurgia,
chirurgie; etc. Lorsqu'elle est suivie d'une voyelle, le latin hésite pour la rendre entre e et i :
deiToXiTeta il fait politia (d'où le français police), mais de TcXateTa platea. Le français offre
des exemples des deux systèmes : à côté de chorée {yopz'.ci), épichérème (£'n:r/£(prj[xa), hypoté-
nuse (oTcoTsivouaa), latine (Xaxpeîa), lycée (X'jxeiov), odéon (t[)8£'tov), nous disons nécromancie
(vExpoixavrôîa), etc. On trouve rarement £i transcrit par éi; pourtant séméiotique et séméiologie
sont plus usités que sémiotique, sémiologie.
Les diphtongues au et su sont transcrites en latin par au et eu; le français suit ordinai-
rement cet usage : autographe (aj-cÔYpacpo;), nautique (-auTixoç); euphémisme (£Ùc5t,[j.i(T[j.Ô(;), neume
(irv£ùii.ot), pleurélique (TiXsup'.xtxôi;), etc. Mais la prononciation grecque de la décadence, qui
consonnifié Tu, a laissé des traces dans buplèvre (pojiiXrjpov), éuangile (tùoL-^^iliov), névral-
gie, névritique, etc. (dérivés de v£îipov, nerf), ei plèvre (TiX£upà); en outre, on doit rappeler que
amaurose (àjxajptoiTtç), automate (aÙTOfxaxoî), tautologie (xa'jToXoY'-a) et l'ancien mot jjhilautie
(cpiXauTÎa) se sont prononcés longtemps en donnant à Vu le son d'une f.
La diphtongue oj, transcrite u en latin, est de même rendue par u en français : buplèvre
(Po'jTtX£upov), uretère [o'jpr^Tr^a), etc. Toutefois la notation ou l'a emporté dans ouraque de oupayo;.
La forme fautive acolythus pour acoluthus (àxoXojeo?) apparaît déjà dans le latin ecclésias-
tique et a donné en français acolyte, à côté de anacoluthe (àvaxôXou6ov).
Toute voyelle, toute diphtongue qui se prononçait en grec avec un esprit rude est nor-
malement précédée d'une h en français, d'après l'exemple de la transcription latine : i-^iô-
Ypaoo;^ hagiographe ; ïy-dzôii^T], hécatombe ; rjY£(j.ov'!a, hégémonie ; Upapy^ia., hiérarchie; okôv.TJcxo^ ,
holocauste; wpooxÔTro?, horoscope; uâxtvOoç, hyacinthe; aljjLa-îxTjÇ, hématite. Cette h n'est pas
aspirée, sauf dans hiérarchie. L'usage est hésitant pour quelques mots. Le Dictionnaire de
l'Académie enregistre concurremment ellébore et hellébore (IXXiêopoç), endécagone et hendéca-
gone (de'ÉvoExa, onze), erpétologie et herpétologie (de £p7r£xov, ve^W\Q),étiqueei hectique (Ixxtxôç),
olographe et holographe (ôXoYpatpoç), etc.
1. Les auteurs du moyen âge écrivent souvent, par ignorance, un y au lieu d'un z dans les mots empruntés du
grec : l'erreur s'est perpétuée dans hypooras, où l'on a cru voir le préfixe ûtiô, dans syphon, orthographe encore
admise par l'Académie au lieu de siphon (wî-f uv). Enfin Vy est employé arbitrairement dans l'adverbe y, latin ihi.
2. Le latin dit de même phrenèsis, phrenëUcus, bien que le grec classique ne connaisse que çpsvTxiç, opsvixixô;.
3. La transcription de (jûpiyç, tyyo; par seringue pour syringue, paraît due à une sorte de dissimilation.
170 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE !
I
Parfois on a mis par erreur une h à des mots dont l'initiale n'avait pas l'esprit rudo
hermine, à côté de ermin ('Apjxevta), hermile à côté de ermite (èpTjixÎTr,;), etc.
§ 505. — Transcription du grec. — II. Consonnes.
En règle générale, les consonnes grecques p, y, o, Ç, 6, x, X, [j., v, Ç, tt, p, a, t, », y.
sont transcrites respectivement par b, g, d, z, th, c, l, m, n, x, jj, r, s, t, ph, ch et ps. Non
ne nous arrêterons que sur celles qui donnent lieu à quelques remarques particulières.
Le P a pris en bas grec la prononciation v; de là : avanie (àêavîa) et avelanède (paXavio;
Dans les groupes yYi T^i T''-^ TXi ^^ y est rendu en français comme en latin par n .• ôcyyeXo
angélus, ange, etc. Le g, transcription du Yi n'a gardé son son explosif que devant a et o i
devant les consonnes; devant e, i et ?/ il a pris le son continu : y-'«>YP''?'*i géographie ; q-zo'x-.-i
YTjjxa, stratagème; cfiXoXoY'-a, jjhilologie; àvSpoY'Jvo;, androgxjne; etc. Toutefois, lorsque 1
voyelle grecque finale est transcrite par e, il y a hésitation : ou l'on conserve le son explosi
et alors on écrit gu : apologue, à-TtoXoYOi;; synagogue, auvaYtoY^Î ; ou l'on adopte le son continu
stratège (plus usité que stratègue), orpaxT^YÔç.
Le C est transcrit par s et non par z dans les verbes en iser, (Çstv : baptiser, etc.
Le 6 est transcrit par t et non par th dans quelques mots isolés {trône, de thronujl
Opôvoç, etc.), et dans les groupes «>6 et x^ '- SîtfôoYYoç, diphtongue. Toutefois la transcription dei
groupes ?0,x^ par joA^, cht, adoptée par l'Académie en 1878, n'est pas acceptée sans protesta
tion, et beaucoup préfèrent l'ancienne orthographe phth, chth, seule admise par l'Académi
en 1835. Devant la désinence ie, le th se prononce toujours avec le son propre du t : apathi
(àTrâOsta), sympathie ((jufjnràOsta), etc. Pourtant l'Académie recommande de prononcer le t
comme s sourde dans chrestomathie (xpT|aT0|xà6£ia).
Le X transcrit par c en latin a toujours gardé son son explosif devant a et o et devan
les consonnes; mais devant e, i et y il a pris le son continu : xstfaXtxoc, céphalique; x^vr^ii-a
Tixoc, cinématique ; x-jxXoç, cycle; etc. Cependant dans quelques mots le x est transcrit par
et garde la prononciation explosive même devant e, i, y : ankylose {à-^Y.jliùai<;)^ kaléidoscope
(xaXôç, beau), kératophyte (xspaç, corne), kinétoscope (x'.vtjtÔi;, mobile), kyste (xua-rtc), phéna
kisticope («pevaxiaxtxôç, trompeur). Il a été rendu par qu dans le latin populaire liquîritia
YX'jxuppîÇa, d'où le français réglisse, dans esquinancie, de xuvàYX^? confondu avec auvàY/'^
dans squelette (axeXexoc) et dans squirre (ax(ppoç). Enfin dans les désinences, x est souven
rendu par qu : bibliothèque (ptêXioÔT^x-r)), critique (xptxixoç), zodiaque (Ct}Joiaxôi;), etc.
Le it est quelquefois tombé dans le groupe ttx de mots demi-savants : tisane {Tzzismi])
le groupe -n-z a disparu tout entier dans arnica (-ixxapjjLtxr;).
Le p (p aspiré) est transcrit par rh, comme en latin : rhéteur, pr^xcop ; rhotacisme, ptoxa
■Aia^ôç. Toutefois l'Académie, sans proscrire absolument l'orthographe rhabdologie, rhabdo
mande, rhapsode, rhythme, préfère écrire avec r plutôt qu'avec rA. Mais, dans l'intérieur de;
mots, elle a remplacé, en 1878, l'ancienne orthographe hémorrhagie (al(ji.oppaY''a), etc., pai
hémorragie, etc., tout en conservant, par une véritable inconséquence, diarrhée (Siàppoia)
myrrhe ([xjppa), à côté de squirre (ffxtppoç) et bien d'autres.
Le <J est rendu par s sonore quand il est entre deux voyelles ; partout ailleurs il es
représenté par s sourde : xpâatç, crase, mais TTdtôoç, pathos, etc. Une exception est constituét
par glose, qui reproduit le bas latin glosa pour glossa, de ^{kîii^irt. j^
Le X a pris le son d'un d en bas grec dans le groupe vx : cette prononciation s'est intro-l<
duite dans syndérèse (duvxT^pTjCiiç). Dans les désinences xia et xsta, le x conserve le son t qui lu,
correspond en français lorsqu'il est précédé d'une consonne : amnistie (à[jLVT,ax{a), eucharistie
(eùyap'.ax(a). Lorsqu'il est précédé d'une voyelle, il prend normalement le son de s sonore et
est transcrit soit par t, soit même par c ; aristocratie (àpiaxoxpaxîa), nécromancie ei nécromanci
(v£xpojj.avx£ia), etc. Notons toutefois que l'ancien mot philautie (cfiXa-jxta) se prononçait ave(
le son propre du t.
Le <f est quelquefois transcrit par f, surtout dans les mots passés anciennement en
français : faisan ((pautavô;), fantaisie (cpavxaaîa), fiole (tpiâXrj), flegme [oliyikoi), frénésie (ccpivr^aK;).;
Le X est quelquefois transcrit par c, surtout dans les mots passés anciennement en fran-l
TRANSCRIPTION DES MOTS LATINS ET ESPAGNOLS 171
ais : caractère (yapaxf/îp), colère (yoXÉpa), métempsycose ([jLîT£[X'|i'j/ioffi?), etc. On hésite entre
holéra et calera, mais la première orthographe est plus en usage. Dans les désinences, y est
ouvont transcrit par qu : eunuque (eùvoùyoç), etc. On hésite entre synecdoque et synecdoche
rjvr/.ooyTj). Enfin il est exceptionnellement transcrit par k dans kilomètre et autres mots ana-
3gues, où kilo représente tant bien que mal le grec x''^'°^ mille.
Lorsque ch, transcription du grec 7, est placé devant a, 0, ou devant une consonne, il
onnc toujours comme k; mais devant e, i, y, il sonne tantôt comme k, tantôt comme le ch
[•ançais, sans qu'on puisse donner de règle précise autre que l'usage, lequel n'est même pas
oujours fixé.
§ 506. — Transcription du grec — Remarques diverses.
Quelques mots grecs ont été transcrits fautivement en français par suite de l'ignorance
le ceux qui les ont introduits : àx[j.ïi a été corrompu en àxvY) par un copiste et a donné nais-
ance au terme de médecine acné; aufxjjisxpia et ajvvE'jpcoatc ont perdu leur consonne double
lans symétrie, synévrose, etc. D'autres simplifications semblent dues au besoin de faciliter la
irononciation de groupes qui n'existent pas dans les mots proprement français : Ariane
lour Ariadne ('ApiaSvY)), dictame pour dictamne (o(>cxajjLvov *), étique pour hectique (extixôç), etc.
Jne fois introduits dans la langue, les mots d'origine grecque ont plus d'une fois subi le
ontre-coup des habitudes de prononciation contractées par le français. Le th correspondant
,u 0 ne sonne pas autrement que le t français ; mais on le supprime sans scrupule dans la
irononciation quand il figure dans un groupe de trois consonnes, par exemple dans asthme.
)i arôme (aptojxa), diplôme (SÎTrXwfxa) et d'autres mots se prononcent avec un 0 long, ce n'est
las tant parce que le modèle grec a un w, puisque nous prononçons aussi atome (axoijio!;),
)ôle {■KÔlo^), avec un 0 long, et au contraire polygone (ttoXuywvoç) avec un 0 bref, que parce
[u'ils ont été entraînés par l'exemple des mots populaires baume, Côme, heaume, Jérôme,
)saume, royaume. On peut faire la même remarque sur les mots en one : trône (6povo<;) doit
•robablement son 0 long à aumône (autrefois aiimosne), et l'on prononce aphone (atpwvo;)
ivec un 0 bref^ L'allongement de l'a dans idolâtre (elowXoXàxprjç), théâtre (Oiaxpov), est dû à
'influence du suffixe français âtre.
Il est à peine besoin de dire que l'accent grec ne joue aucun rôle dans la transcription
it la prononciation des mots passés en français. La transcription des désinences donne seule
ieu à quelques remarques. Tantôt le mot est transporté intégralement en français sous la
orme du nominatif^ : amnios (àjjLVEioç), daphné (oâcpvTi), êpiphora (eirtccopà), héros (^îp^ç), herpès
EpCTjç), hymen ('j[j.t^v), myosotis (ix'jotwtîç), opopanax [oTzoTzi^a^)^ pancréas [■ni'^y.peoi.i;), panthéon
iràvOîiov), sphinx (ffcfÎY^). Tantôt on s'attache au thème des cas obliques en remplaçant la
lésinence par un e : aphasie (àcpaaîa), aphérèse (àcpatpsati;), apocyn (àTrôxuvov), apophyse (àTtocsuo-tç),
rase (xpâatç), critique (xpiTtxôi;), dose (ôoaK), musée (ixo'jaôTov), etc. La désinence tç est souvent
;onfondue avec îa, da. et rendue par ie : phtisie {^^i^i<;), poésie (TrotTjatç), etc.
§ 507. — Transcription des mots italiens et espagnols.
L Italien. — Quoique l'u italien ait le son de Tu latin, il est rendu par u français : attitude,
>rusque, burle, fugue, réussir, etc. Notons cependant que M"^ de Sévigné transcrit alpiù
•ar alpiou et que nous écrivons escouade, de squadra, à côté de escadron, de squadrone.
-.e c devant e, i a en italien un son qui peut se noter tch. Il est souvent représenté par ch :
imourachcr, bravache, cartouche, chicorée, chipolata, conche; mais on trouve aussi c, ç et ss :
icerone (que l'Académie autorise à prononcer à l'italienne tchi-tché-ro-né ou simplement
■i-cé-ro-né)., cantatrice, citadelle, vermicelle (que quelques vieilles gens prononcent encore
^ermichelle), façade, fantassin. Le ch a le son d'un k et est transcrit ordinairement par qu :
iamasquiner , faquin, marasquin ; dans baguette, pour *éa5'wie<fe, il faut voir l'influence de bague.
1. La forme SîxTafiov est donnée par quelques manuscrits d'auteurs grecs.
2. 11 y a une tendance dans la prononciation actuelle à introduire presque partout Vo long dans les mois en
me et en one.
3. Le génitif est conservé dans aloès (îî^ÔTri, t,î).
172 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
On a conservé la notation italienne dans machiavélique en restant fidèle à la prononciatio
mais dans chamade, lumachelle, niche, nocher, petechie et sujiercherie, il y a eu méprise,
le ch italien a fini par être prononcé comme un ch français. La transcription de cicisbeo p
sigisbée est surprenante. Le z est parfois conservé, comme dans lazarone, lazzi, mezzanit
parfois transcrit par ç ou ss, et même ch : altesse, anspessade, caleçon, caveçon, faiem
gouache. VI mouillée est représentée en italien par gli : on a quelquefois conservé cel
représentation {bonne-voglie, imbroglio)^ mais plus ordinairement on l'a ramenée à l'usa
ordinaire du français qui le représente par ill [cannetille, ébrillade), ou on l'a simplifiée en
[coïon, tava'iole). Le g devant e, i, qui en italien sonne comme dj, est rendu par g dans
plupart des cas {agio, arpège, manège, voltiger) ; dans quelques mots passés ancienneme
en français, on l'a confondu avec s douce : artisan, courtisan, noliser. Notons, enfin, que po
mettre la prononciation des mots empruntés de l'italien en harmonie avec la prononciati'
française, on a souvent préposé un e aux groupes initiaux se, sp, squ, st {escompte, escouac
espalier, estacade), et que calzone et pulcinella sont devenus caleçon, polichinelle.
II. Espagnol. — L'u est transcrit ordinairement par u français, bien qu'il ait la mri
prononciation que l'u italien : busquer, calenture, frutille, etc. On trouve cependant ou cl;i
boucaro, felouque; quant à cachucha, on le prononce à l'espagnole, parce qu'il n'est pas enc( >
réellement francisé. Le b, confondu avec v dans la prononciation espagnole, est rendu pai
dans alcôve, cavèce, cévadille, gavache. Le n {n mouillée) a été rendu d'après le système fra
çais dans duègne, pagne, confondu avec n simple dans dona, basquine. Le 11 (/ mouillée)
concorde avec le système français que lorsqu'un i précède; on ajoute cet i dans passacaii
oille. Le j (son guttural) est assimilé au j ou au ch français : alfange, Don Quichote, jo
quille. Le z est rendu par c, ç, ss : caparaçon, carapace, calebasse. Le d a été autrefois co
fondu avec r : cédille s'est prononcé et écrit cerille au xvii*' siècle.
Pour la désinence des mots empruntés à l'italien ou à l'espagnol, deux systèmes se fo
concurrence : tantôt le mot est pris et transporté tel quel en français, sans souci de l'acce
tonique {agio, bravo, condottiere, diva, opéra de l'italien; boléro, camarilla, cortés, gueriU
de l'espagnol), tantôt on francise la désinence {accort, altesse, brave, de l'italien; bizari
cavèce, mantille, de l'espagnol). Dans les mots dont la désinence n'a pas été francisée, il j
souvent erreur sur le genre et le nombre : nous disons du macaroni et un alcarazas, bi
que les désinences (i dans l'italien maccheroni et as dans l'espagnol alcarrazas) soient cell
du pluriel, et nous faisons du masculin chipolata, guérilla, opéra, etc., qui sont propreme
des féminins. Le portugais albinos, qui est un pluriel masculin, devenu le français albim
s'emploie aux deux nombres et aux deux genres.
§ 508. — Transcription des mots anglais.
On peut affirmer que l'anglais est celle des langues étrangères à laquelle le français
emprunté le plus de mots au xix" siècle; mais si l'on parcourt la liste que nous avons donn
au § 8, on remarquera les plus étranges disparates dans la façon dont les mots anglais so
transcrits. Il ne faut pas trop s'en étonner : il y a un abîme entre l'orthographe anglai
(interprétée d'après l'usage français) et la prononciation réelle, et tantôt le français se lais
guider par la prononciation seule, qu'il rend approximativement, comme dans bébé (bab^
bifteck (beefsteak), rosèi/ (roastbeef) ; tantôt il est esclave de l'orthographe, comme da
club, coaltar, flirt, keepsake, xjacht, etc. Ce dernier cas est le plus fréquent dans les emprui
récents; mais on ne saurait dire qu'il soit le plus louable, car il jette la prononciation fra
çaise dans un fâcheux désarroi. Il aurait peut-être été plus sage de se décider une bonne f(
à transcrire l'anglais yacht, rail, et square, par *yote, *rel, et *scouère, que de jeter d»
rembarras tant d'honnêtes gens qui ne savent pas les langues étrangères. Nous ne sign
lerons ici que les mots dont l'orthographe française usuelle s'éloigne sensiblement
l'orthographe anglaise; dans plusieurs, ce n'est pas la prononciation effective de l'angh
qui a amené cette diff'érence, mais une assimilation, réfléchie ou non, avec telle ou telle dé
nence familière à la langue française : beaupré (bowsprit), bébé (baby), bifteck (beefsteal
boukinkan (buckingham), bouledogue (bulldog), boule-p)onche (bowl punch), boulingrin (bpt
CORRUPTION, CONFUSION ET ÉTYMOLOGIE POPULAIRE 173
ling-green), colre (cutter), moire (mohair), pannequet (pancake), paquebot (packet-boat),
partenaire (partner), redingote (riding-coat), rosbif, autrefois rôt-de-bif{rosiSt'beei).
§ 509. — Corruption, confusion et étymologie populaire.
Il nous reste à examiner trois causes qui ont agi sur la prononciation d'un grand
nombre de mots pour la déformer.
I. — C'est d'abord la corruption de la prononciation de tout un mot ou d'une partie
d'un mot, provenant d'erreurs ou d'habitudes vicieuses de langage qui se sont imposées
avec le temps.
C'est ainsi que l'article s'est peu à peu soudé au mot qu'il déterminait jadis dans
landier, lendemain, lendit, lierre, lingot, loriot, luette^; que griotte s'est substitué à agriolle;
que Ton écrit ma mie, par oubli de l'ancien usage qui élidait l'a de wa devant un mot commen-
çant par une voyelle, m'amie, au lieu de mon amie comme de nos jours (§ 595)^. A cette série
se rattachent les formes hypocoristiques Fanchon pour Françoise, fanfan pour enfant, fîfi pour
fils, godiche pour godon, joujou pour^ew, etc., et les altérations des formules de jurement :
corbleu, morbleu, pahambleu, jarni, jarnibleu, etc. ; les abréviations provenant de la rapidité
de la prononciation : ça pour cela, ci pour ici, comme ci comme ça, qui est même devenu dans
le langage populaire couci couça, copain pour compain, etc. Restent les innombrables mots
qui se sont corrompus sous l'influence de causes obscures. Pourquoi godailler a-t-il rem-
placé gogailler, chicotin socotrin, genièvre genoivre, grégeois grézois, grenouille renouille,
guigne guisle, hampe hanste, hublot hulot, lutrin lelrin, etc.? Il serait bien difficile de le dire.
II. — Une confusion peut se produire entre deux mots à peu près voisins de son et de
sens, ou même seulement à peu près voisins de son.
La synonymie et l'homophonie ont agi de concert pour transformer ajou en ajonc sous
l'influence de jonc; conreer en congreer sous celle de gréer; cras en gras sous celle de gros;
démandibuler en démantibuler sous celle de démanteler ; échandillon en échantillon sous celle
de chanteau; échiqueré en échiqueté sous celle de déchiqueté ; épiet en épieu sous celle de
pieu; escarbouiller en écrabouiller sous celle de écraser; eslecade en estacade sous celle de
attaque; glier en glisser sous celle de glace; gredil 1er [crépiier) en grésiller sous celle de gré-
siller (faire du grésil) ; gronir en grogner sous celle de grigner ; hourvari en boulevari sous
celle de bouleverser; lemignon en lumignon sous celle de lumièi^e ; maisseler en machelier
sous celle de mâchoire; etc.
L'homophonie paraît avoir seule agi dans le changement de apote en apôtre (terme de
marine) d'après apôtre; de busquer en brusquer (chercher) d'après brusquer; de écousser en
écoucher d'après coucher ; de éireper en étraper d'après attraper ; de éventoire en éventaire
d'après inventaire ; de fageolet en flageolet (haricot) d'après flageolet ; de flueur en fleur (flux
menstruel) d'après fleur ; de frouer en flouer d'après flou ; de fonde en fonte (partie de la
selle) d'après fonte ; etc. Ici il faut ranger les nombreux cas de substitution de suffixe étudiés
déjà (§ 62). C'est ainsi que blafar est devenu blafard, homar homard, filatice filalrice, épon-
tile épont'dle, éponte éponde, finesser finasser, etc.'.
III. — Souvent un mot change de prononciation parce que, sa véritable étymologie
n'étant plus saisie, on lui en donne une autre d'après un mot qui présente à peu près le
même son.
L'allemand Fidgenossen, sous l'influence de Hugues, est devenu huguenot. Netun (lutin),
du latin Neptunum, a été d'abord changé en nuitun, nuiton, d'après nuit, parce que le lutin se
manifestait pendant la nuit; puis il s'est transformé en luitun, luiton, lutin, sous l'influence
du verbe luiter, lutter, le lutin tourmentant les gens, luttant avec eux. L'ancien terme de
recettes médicales boli armenii est devenu brouillamini, ayant été rattaché à brouiller. Citons
encore calfater rattaché k feutre, d'oi^i calfeutrer ; cordouanier h cordon, d'où cordonnier ; coute-
poinle à courte, d'où courte-pointe ; escarboncle à boucle, d'où escarboucle; ételon à étalon,
1. Inversement, la première syllabe du mot a pu être prise pour l'article : cunette pour lacunoAle.
2. Inversement, la voyelle de l'article féminin s'est soudée au substantif : abajoue pour la bajoue, alumelle
pour alemelle, qui est lui-même pour la lemelle.
3. Déjà en latin populaire, fiala était devenu fiola sous l'influence du suffixe iolus.
174 TRAITÉ DK LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE |
d'où étalon (cheville); floberge à flambe, d'où flamberge; fresaie à effrayer, d'où effraie; émet.
à émonder, d'où émonde (fiente d'oiseau) ; enarme à larme, d'où enlarme; ensouble à soupl
d'où ensouple; entretant à temps, d'où entretemps; étique à phtisie, d'où le dérivé ea'si<
épinoche à d/)me, d'où épinard; gleteron à glouton, d'où glouteron; maladerie h ladre, d'c
maladrerie; vaudevire à y^7/e, d'où vaudeville; etc. Ici doivent aussi se ranger fauboun
faufiler, faux-fuxjant, faux-marchier, où le préfixe /"or (§ 196, 12), n'étant plus compris, a é
changé en l'adjectif faux.
Cette sorte d'altération de la prononciation des mots est ce qu'on appelle l'étymolog
populaire. C'est en effet du langage du peuple qu'elle provient pour passer dans la langi
commune.
SECTION TROISIEME
TABLEAU DES CHANGEMEiNTS SUCCESSIFS DE LA PRONONCIATION
§ 310. — Divisions.
Dans les paragraphes qui suivent, nous allons faire le tableau des changements succef
sifs de la prononciation. Pour plus de commodité et de clarté, nous diviserons l'évolution d
la prononciation en quatre périodes : la première s'étendant du latin populaire aux débui
du français, c'est-à-dire jusqu'au xi^ siècle : c'est l'époque primitive; la seconde s'étendar
du xi" au xiv" siècle : c'est la période de l'ancien français ; la troisième allant du xiv* siècl
au xvi" ; c'est la période du moyen français ; la quatrième enfin comprenant le françai
moderne. Et, dans chacune de ces périodes, nous examinerons les variations subies po
les voyelles, les diphtongues, les consonnes simples et les groupes de consonnes.
§ 511. — Époque primitive. — Voyelles.
Le latin populaire avait sept voyelles, a, è, é, i, ô, ô, u; le français du x" siècle a neu
voyelles, à, è, é, e, i, ô, 6, ùet e féminin. Ces voyelles étaient accentuées ou atones.
L'a est ouvert. Accentué, il vient de a tonique entravé (§ 294) ou de a libre devant 1 dan
certains mots (§ 301). Atone, il vient de l'a protonique, libre ou entravé (§ 346), particulière
ment de l'a de certains monosyllabes atones (§ 352).
È accentué ou atone vient de è (ë, œ) entravé ou devenu entravé (§§ 304, 344).
É accentué ou atone vient de é (ë, ï, œ) entravé (§§ 308, 342) ; de è ou é dans des mot
transcrits du latin, comme pénitence, ténèbres.
E. Un troisième e, qui paraît être ouvert, sort de l'a accentué libre (§ 295) ou de l'è (ë, œ
de Dçum, ërat, hebraeum, ancien français deu, ert, Ebreu. Il sort aussi de l'a atone dans le
(illa), es, tes, ses (mças, tuas, suas), de 1 o atone dans les, mes, tes, ses (illos, mços, tuos
suos).
I accentué vient de î libre ou entravé (§ 318), de è fondu avec une palatale (§ 305, 2°)
de a précédé et suivi d'une palatale (§ 298), de é (ë, ï) précédé d'une palatale (§ 316), de
modifié par un ï atone postérieur (§ 309, II). Atone, il vient de ï atone (1^ 341).
Ô accentué vient de ô entravé (§ 324), de 6 et ô libres devant une nasale (§ 327). Atone
il vient de ô, au, ô libres, de ô entravé (§§ 347, 348, 349 bis).
0 accentué vient de ô (ô) entravé (§ 319) et quelquefois libre (§ 321), de au (§ 333), on d(
au sorti de a+b ou v devant une consonne (§ 333); enfin quelquefois de ô entravé (§ 324)
Atone, il vient de ô entravé (§ 347).
Ù accentué ou atone vient de ù latin libre ou entravé (§§ 328, 349).
E féminin, prononcé après la tonique, vient de a final ou de toute autre voyelle ayan
subsisté après un groupe de consonnes difficiles à prononcer (§ 291).
Protonique, il vient de a, é, é, et même o (§§ 337 sq.) particulièrement dans des mono
syllabes atones : me, te, se, je, que, etc. (§ 352).
CONSONNES SIMPLES 175
§ 512. — Diphtongues et triphtongues.
Le latin populaire n'avait qu'une diphtongue au, qui, dans la plupart des cas, s'est
ihangée en un ô (§ 333, 1). Le français du x*" siècle, par suite de la diphtongaison, opérée de
)Onnc heure, des voyelles accentuées libres, a dix diphtongues, ai, ei, ôi, 6i, ui, eu, ou, ou, iè,
10, et deux triphtongues, ièu, uou.
Ai vient de a tonique ou atone suivi médiatement ou immédiatement d'une palatale
§§ 296, 346); de a tonique libre suivi d'une nasale (§ 299, 2°). Il se prononce à peu près
lomme dans l'interjection haie.
Ei accentué vient de é (ë, ï, œ) libre et accentué (§ 309), de é libre ou entravé suivi d'une
)alatale (§ 315), de é libre suivi d'une nasale (§ 310).
Atone, il vient de é ou de é suivis d'une palatale (§§ 343, 345).
Oi vient de au tonique ou atone suivi d'une palatale (§§ 333, I; 350).
Ci accentué ou atone vient de ô (ô, ù) suivi d'une palatale (§§ 330, 350).
Ûi accentué ou atone vient de ù ou de ô (ô), quelquefois de ô (ô, ù), suivis d'une palatale
§§ 329, 331, 350).
Eu se trouve dans les mots Dèu, ebrèu, etc. (§ 291). Plus tard une nouvelle diphtongue
lU sortira de ou (§ 325).
Ou provient de 6 (ô, û) libre, qu'il soit ou non suivi immédiatement de u (§ 325).
Ou provient de 6 libre suivi de u, spécialement dans le groupe ôcu (§ 329), ou bien de
lu suivi de u (§ 333).
lé vient de è (ë, ae) libre accentué (§ 305), ou de a libre accentué précédé d'une palatale
§ 297), ou encore exceptionnellement de arium (§ 296).
Uô vient ô (ô) libre accentué (§ 320).
léu vient de è (ë, œ) suivi immédiatement de u (§ 296). Cette triphtongue peut sortir
)lus tard de uôu (p. 122, note).
Uôu sort de ô dans le groupe ôcum (§§ 291, 329).
§ 513. — Consonnes simples.
Le latin populaire avait quinze consonnes simples, dont six explosives b, p, d, t, g, c^
;inq continues f, v (w), s sourde, i consonne, h aspirée; quatre liquides 1, r, m, n. Il avait
leux consonnes doubles z, x; de plus, le ph, qui valait soit p, soit f. Le français du x" siècle
i vingt consonnes simples.
B vient de b initial de mots ou de syllabes (§§ 433, 438) ou de b double médial (§ 436).
1 est intercalé entre m et I, m et r (§ 472, 2°).
P vient de p initial de mots ou de syllabes (§§ 425, 430), de p double médial (§ 428), de
3 ou b final appuyé (§§ 427, 437).
D vient de d initial de mots ou de syllabes (§§ 410, 413, 414), de d simple ou double
nédial (§ 413), de t simple médial (§ 402). Il est intercalé entre 1, 1 mouillée, n, n mouillée
)u s sonore, g et r (§§ 421, 465, 484).
T vient de t initial de mots ou de syllabes {§§ 401, 405), de t double médial (§ 405), de t
)u d final appuyé (§§ 403, 412). Il s'intercale entre s sourde et r (§ 421).
G dur, qui se trouve seulement devant o, ù, 1, r, provient de g initial de mots ou de
syllabes prononcé devant ces sons (§§ 393, 396), de c médial simple (ou q) devant o, û
,§ 380). Le gu suivi d'une voyelle est d'origine germanique (§§ 443, 449).
C dur, qui n'existe que devant o, ù, 1, r, vient de c initial de mots ou de syllabes pro-
noncé devant ces sons (§ 377), de c double devenu final {§ 384), ou de g médial faisant partie
d'un groupe devenu final (§ 395). C'est l'élément toujours persistant du groupe initial qu.
prononcé devant n'importe quelle voyelle.
V vient de v initial de mots ou de syllabes (§§ 443, 449), de p, b, v simples médiaux
[§§426, 434, 445), d'u en hiatus (§§ 354, 447).
F vient de f initiale de mots ou de syllabes (§§ 441, 442), de p, b ou r médiale devenue
finale (§§ 427, 435, 446), et exceptionnellement de v initial (§ 443).
176 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
S sonore, notée par s, rarement par z, vient de s simple médiale (§§ il7, 423), de ti, ci (
hiatus (§§ 406, 356), de c devant e ou i (§ 382).
S sourde est notée s avant ou après une consonne, au commencement ou à la fin d
mots ; entre deux voyelles, elle est notée par ss. Elle vient de s initiale ou finale de mots (
de syllabes (§§ 416, 421) ; de s double (§ 423) ou en groupe (§§ 422, 423 ; de x (§ 387). El
répond comme finale (§ 418) à l's sonore médiale, et quelquefois au groupe rs devenu fin
(§492).
I consonne est noté par i et se trouve dans les diphtongues ai, ei, ôi, ôi, ùi. Il est
produit de la diphtongaison é en éi, de a en ai devant les nasales. Ou bien il se dévelopi
de la palatale qui suit les voyelles; voir là-dessus particulièrement §§ 296, 313, 329.
H est d'origine germanique (§ 499) ou est le produit d'une réaction étymologicp
(§ 372).
Tch, noté par ch, vient de c initial de mots ou de syllabes devant a (§§ 379, 388 2°), t
en hiatus après p (§ 356, 1°).
Ts, noté par c ou z, vient de c initial de mots ou de syllabes devant e, i (§ 378), de
(§ 383), deti après une consonne (§406, 2"), de t, d combinés avec s par suite de la chute d'ui
voyelle (§ 418). Après n, quand elle est la seconde consonne d'un groupe médial ou i\nv
après 1 mouillée et n mouillée, l's de flexion se change en z, et le mouillement dispar;
(§ 557,_ 1°).
Dj, noté par j devant a, o, u, et par g devant e, i, vient d'i consonne, initial de mo
(§ 397); de g initial de mots ou de syllabes devant a, e, i (§§ 393, 396); d'i en hiatus apn
diverses consonnes (§ 356, 1°), et dans le suffixe aticum, adium, âge.
L vient de 1 initiale de mots ou de syllabes (§ 452), de 1 finale de syllabes (§ 453), de
simple médiale (§ 452) ou de 1 double (§ 452).
R vient de r initiale ou finale de mots ou de syllabes (§§ 486, 487) ou de r simp
médiale (§ 486).
L mouillée vient de 1 précédée ou suivie d'une palatale, avec laquelle elle se fon
(§§ 462, 463).
M vient de m initiale de mots ou de syllabes (§§ 466, 472 1°) ; de m médiale simpl
double, demeurée intérieure ou devenue finale (§§ 467, 469, 471) ; de m contiguë à ur
consonne (§ 472).
N vient de n initiale ou finale de mots ou de syllabes (§§ 473, 483, 484), de n simp]
médiale ou de n double (§§ 474, 485); de m finale (§§ 468, 469), ou devenue contiguë à un
dentale ou à une palatale (§ 484, 2°).
N mouillée, notée par gn ou ign, et, à la fin des mots, par ng ou ing, vient de n fondu
avec une palatale voisine (§§ 482, 483).
§ s 14. — Groupes de consonnes.
Les groupes de consonnes sont les mêmes qu'en latin, sauf que cr remplace tr dan
criembre de tremere (§ 401), et gl, gr remplacent cl, cr dans quelques cas (§ 477). En outr(
dans l'intérieur des mots, on voit apparaître de nouveaux groupes Idi, mbr, ndr, mbl, sti;
où la consonne médiale a été introduite par suite de la chute d'une voyelle : moire moldm
tenre tendre, chamre chambre, humle humble, esre estre, etc. (§ 361, IV).
§ 513. — Ancien français (onzième-quatorzième siècles). — Voyelles.
Les voyelles pures a, è, i, ô, û, e féminin, se conservent sans modification duran]
presque toute cette période. L'é entravé, sorti de l'é (ë, ï) entravé latin, devient é dans 1]
courant du xii* siècle (§ 308), En revanche, l'e sorti de l'a libre semble devenir fermé (§ 317)
Trois voyelles nouvelles apparaissent au xi" siècle : ce sont les voyelles nasales â, ê e
ô, celle-ci seulement en voie de formation ; l'm et n après elles conservent encore toute leu
valeur primitive (§§ 475, 476, 477, 478).
41
DIPHTONGUES 177
§ 516. — Diphtongues et triphtongues.
La diphtongue ai passe à è du xii" au xiii" siècle, tout en continuant d'être écrite ai
(§296).
Ei se change en ôi dans tous les mots (§ 309, I), excepté devant une nasale ou une 1
mouillée (§ 310) : moi, toi, soi, mais fein, plein, sein, conseil, pareil.
Cette nouvelle diphtongue ôi, sortie au xii^ siècle de éi, vient s'ajouter aux deux diph-
tongues ôi sortie de au + i palatal (§ 333, I) et ôi sortie de ô+ i palatal (§ 330). Au xm* siè-
cle, ces trois diphtongues se fondent dans la prononciation oè, qui, à la fin du xni* siècle,
devient tvè.
Ui, qui se prononçait auparavant en appuyant sur Vu, c'est-à-dire en assonant avec u,
devient une diphtongue ascendante et assone ou rime avec i (§ 331).
Ou de ô libre tonique (§ 325) et ou dans pôu de paucum (§ 333), primitivement distincts,
se confondent d'abord pour devenir eu à la fin du xiii* siècle.
Uo de ô libre tonique se change au xi" siècle en ue, du xii® au xm^ siècle en oe (§ 320),
Il y a trois nouvelles diphtongues : les diphtongues nasales ain, ein, ien, la dernière
plus récente et qui a toujours eu le même son que de nos jours; les deux autres, à l'origine,
se prononçaient â-in', ë-in'.
Quatre nouvelles diphtongues au (§ 455), eu (§ 457), ou, ou (§ 459), et deux nouvelles
triphtongues eau (§ 456), ieu (§ 457), se forment par la vocalisation de 1 devant une con-
sonne. Ou et ou se réduisent très vite à la voyelle simple u (ou).
§ S17. — Consonnes simples.
A la fin du xr et au commencement du xii* siècle, d médial tombe dans la prononcia-
tion (§§ 402, 411). De même le t à la fin des mots (§§ 403, 412). Les autres consonnes finales,
précédées d'une consonne ou d'une voyelle, tendent à disparaître quand elles sont suivies
de mots commençant par une consonne. La même cause agit au pluriel des substantifs et
adjectifs qui perdent devant l's de flexion la consonne finale du radical, palatale ou labiale :
le coc, les cos; le drap, les dras.
Tch se réduit à ch (§ 379), et ts à s (§ 378) au xm* siècle. Le z final, à la même époque,
se réduit au son d's simple (§ 418), et dj perd son élément dental (§ 397).
S devant une consonne, à l'intérieur des mots, disparaît dans la prononciation (§ 422).
§ 518. — Groupes de consonnes.
Aucune modification n'est apportée dans cette période aux groupes de consonnes de la
période précédente.
§ 519. — Moyen français (quatorzième-seizième siècles). — Voyelles.
L'e féminin commence à n'être plus prononcé après les diphtongues et les voyelles,
atones ou accentuées : vraiment, uniment, pour vraiement, uniement , journéfej (§ 351).
Eu remplace la diphtongue oe, plus anciennement ue et uo (de ô tonique libre), dans
neuf, œuf, etc. (§ 320).
É commence à remplacer ié dans tous les mots où cette diphtongue était précédée de
ch ou g et dans tous les verbes où elle était précédée d'une palatale quelconque (§ 307).
A cette époque enfin, les sons simples i palatal, uè, wè, remplacent les hiatus formés par
i, 0, u, ù devant une voyelle accentuée : ions, iez de l'imparfait et du conditionnel deviennent
monosyllabiques : on dit diable, viande, écuèle, mwèle au lieu de di-able, vi-ande, écu-ele,
rno-ele (§§ 357, 358).
§ 520. — Diphtongues.
Il n'y a plus qu'une seule diphtongue pure : au, de al vocalisé (§ 455) ; et une seule
triphtongue pure : eau, de èl vocalisé (§ 456).
DICT. FRANC. l
178 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 521. — Consonnes.
§ 522. — Groupes de consonnes.
Rien h remarquer
Rien à remarquer.
523. — Français moderne. — Voyelles.
È remplace é quand celui-ci est suivi d'une consonne persistante : chef, fève, père, au lie
de chef, fève, père, etc. Par suite, l'on dit bergé(r), bergère, messagé(r), messagère.
Une alternance analogue s'est établie à partir du xvi" siècle, et déjà plus anciennemeni
entre o, eu ouverts et o, eu fermés, suivant qu'ils sont suivis ou non d'une consonn
sonore : dot, cœur, sœur, à côté de dos, flot, jeu, lieu, heureux, etc.
Ô remplace ô devant une sifflante dans des mots comme chose, fosse, rose, etc.
E féminin tombe, au xvii'' siècle, dans la prononciation courante, sauf après les groupe
de consonnes qui exigent une voyelle d'appui : peuple, table, propre, appartement, exacte
ment, lestement, etc.
Dans nombre de cas, sans qu'on puisse formuler de règles précises, è et plus souvent
remplacent e féminin dans des mots tels que bénin, gémir, guérir, lépreux, quérir, etc.
Un nouvel ô sort de la diphtongue au sortie de al et de la triphtongue eau sortie de e
prononcées primitivement ao et eao. A la fin du xvi^ siècle, ao devient ô, et au xvii" Te fém
nin de eao devenu eo cesse d'être prononcé.
Au milieu du xvi" siècle, è remplace ouè dans un certain nombre de substantifs, d'adjec
tifs, de verbes comme croie, monnoie, foible, connoitre, paroitre, et à l'imparfait et au cond
tionnel. Dans les mots qui n'avaient pas subi ce changement, oua a remplacé ouè cntrQ ]
xvi" siècle et l'époque de la Révolution.
Deux nouvelles voyelles nasales apparaissent au xvi^ siècle : ï et û, dont il est impo;
sible d'indiquer exactement la prononciation et qui, dans le courant du xvn" siècle, s
devenues en et eun (§ 479).
Enfin au xvii" siècle les voyelles nasales se changent en voyelles orales : an-née se prT
nonce anée (§ 475).
§ 524. — Diphtongues.
il
Le français moderne, comme on l'a vu par ce qui précède, n'a pas de diphtongues ni d
Iriphtongues ; les seules qui subsistaient au xvr siècle, ao et eao, sorties de al et de el, ayar
disparu à la fin du xvi" siècle et au xvir.
§ 525. — Consonnes simples et groupes de consonnes.
Au XVII* siècle, r double est réduite à r simple. Au xviii'' siècle, r palatale ou grasseyée é
substitue à l'ancienne r alvéolaire. A la même époque, et déjà au xvii" siècle dans le langap
vulgaire, un i palatal remplace 1 mouillée, et l'h aspirée devient muette.
Les consonnes finales étaient encore distinctes au xvi" siècle non seulement avant It
voyelles, mais encore avant toute pause du discours. C'est la règle observée encore pour 1(
noms de nombre cinq, six, sept, etc., et pour certains autres monosyllabes comme soit! ne
fat, os, etc. A partir du xvn" siècle, la plupart des consonnes finales ne se maintienne!
plus que devant les voyelles dans le cas de liaison. R finale eut une destinée semblabli
même cette consonne cessa momentanément de se faire entendre dans bien des cas où noi
la prononçons aujourd'hui, par exemple dans les infinitifs en ir et en oir.
De nos jours, la tradition des liaisons n'est plus guère observée dans toute sa rigu<
qu'en vers : l'hiatus est de plus en plus toléré dans la prononciation courante. En revanclu
sous l'influence de la lecture et de l'orthographe ou de quelque analogie, on a parfois rét;
bli des consonnes finales qui avaient cessé d'être prononcées : ainsi nous prononçons h
Etais- Unis, tandis qu'au siècle dernier on ne faisait pas la liaison.
Pour les groupes de consonnes, il est à remarquer qu'ils deviennent de plus en plu
nombreux par suite de la chute de l'e muet dans l'intérieur des mots; on se trouve donc i
LA DÉCLINAISON EN LATIN 179
résence de rencontres de consonnes qui nous ramènent en quelque sorte à l'origine de la
,ngue : ainsi caleçon prononcé calçon nous reporte au temps où al n'était pas encore voca-
5é devant une consonne; dv dans nous dfejvons, Iv dans nous Ifejvons^ pt dans pfejtit
ymme, sont des groupes que le roman et l'ancien français n'auraient point tolérés et auraient
imenés à une consonne simple.
§ 526. — Conclusion.
Cette rapide esquisse des transformations subies par la prononciation française nous
lontre que la langue a eu dès l'origine une tendance marquée à la contraction, à la pronon-
ation rapide des mots. Les voyelles atones primitives ont disparu en donnant naissance à des
roupes de consonnes peu harmonieux, dont la langue s'est débarrassée aussitôt. L'e féminin
3ssant d'être prononcé au milieu ou à la fin des mots, le français actuel se retrouve encom-
ré de groupes qui lui donnent de plus en plus le double caractère monosyllabique et con-
3nnantique. L'exemple suivant rendra visible au lecteur ce double caractère : la phrase qu'est-
; que c'est que cela prononcée rapidement arrive à n'être guère composée que de consonnes,
îparées par des voyelles uniquement pour le besoin de la présence d'accents toniques :
ékséksa. Que nous sommes loin de la phrase latine correspondante : Quid est eccehoc quod
Dcehoc est quod ecceillac!
LIVRE TROISIÈME
FORMES GRAMMATICALES
§ 527. — Les parties du discours.
Les mots dont l'ensemble constitue le lexique sont partagés en classes dites parties du
iscours.
La plupart des grammairiens en connaissent dix : le substantif, l'article, Vadjectif, le
ronom, le verbe, le participe, Vadverbe, la préposition, la conjonction et V interjection.
Dans l'étude qui va suivre, nous ne parlerons pas des quatre dernières parties du dis-
ours, qui seront examinées dans la syntaxe (§§ 711-727). Le participe, pouvant être con-
idéré comme une forme verbale, sera réuni au verbe dans un même chapitre. De même
article, ayant une origine pronominale, sera joint au pronom. Nous allons donc passer
uccessivement en revue le substantif, l'adjectif, le pronom et le verbe, en faisant précéder
étude du substantif d'une histoire de la disparition de la déclinaison latine, introduction
lécessaire de l'histoire du substantif, de l'adjectif et du pronom en français.
SUBSTANTIFS
DÉCLINAISON EN LATIN ET EN ANCIEN FRANÇAIS
§ 528. — La déclinaison en latin.
La déclinaison affectait les noms substantifs ou adjectifs et les pronoms. Elle avait pour
ITice de marquer les rapports de cas, de genre et de nombre à l'aide de flexions qui pou-
aient varier suivant la nature des noms, et, par suite, les classaient en plusieurs catégories,
ites elles-mêmes déclinaisons.
1. — Les grammairiens latins classaient le système entier des flexions dans cinq décli-
aisons. L'empreinte des trois premières s'est conservée plus ou moins fidèlement dans les
ingues dérivées ; la quatrième a passé à la seconde ; la cinquième, dont, déjà en latin, cer-
180 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
tains noms flottaient entre la cinquième et la première, est passée en partie à la première.
Comme, entre ces cinq déclinaisons, les différences portaient surtout sur le génitif, le dalil
et Tablatif, cas qui ont généralement disparu du roman, le système latin devait sombrer en
se simpliiiant.
2. — Le latin, avec sa déclinaison à six cas, présentait de notables défectuosités, dues ii
l'identité des formes qu'offraient entre eux certains cas ; c'était déjà la mutilation d'un sys-
tème antérieur à huit cas, les six cas classiques, plus un locatif et un instrumental. Li
roman réduira encore le système et ne conservera plus que trois, deux ou même un seul cas
3. — Le latin avait trois genres : le masculin, le féminin et le neutre. Si les langue-
dérivées ont conservé à des degrés divers l'idée et même la forme du neutre dans quelques
parties du discours, le neutre dans les substantifs disparut du roman, qui, par là, perdit un trai
caractéristique de la grande famille des langues indo-européennes et que d'autres langues
ont conservé jusqu'aujourd'hui. Cette perte était le résultat inévitable de la mutilation qm
le roman imposait aux flexions. Les noms neutres devinrent le plus souvent masculins, m
certain nombre féminins. i
4. — Le grec avait trois nombres : le singulier, le pluriel et le duel ; le latin perdit 1(|
duel ; le roman ne pouvait pousser la simplification plus loin et conserva les deux nombrc-
du latin.
§ 529. — Les cas dans le latin populaire.
Des six cas latins (nominatif, vocatif, génitif, datif, accusatif, ablatif), seuls le nomi
natif et le vocatif avaient des fonctions déterminées. Les autres cas, en dehors de leur-
fonctions propres, exprimaient souvent, à l'aide de prépositions, divers rapports déterminé;
par un usage parfois mobile et flottant. Le gallo-roman réduisit à deux les six cas latins c
rendit ainsi par deux formes spéciales le vaste ensemble de rapports que rendait la décli-
naison latine. Comment s'opéra cette réduction? Elle est due à l'emploi de plus en plu-
considérable des prépositions. Le génitif lupi, le datif lupo, l'ablatif lupo, firent place à de-
constructions analytiques plus précises : de lupo, ad lupum, de lupo, et cet emploi, san
cesse croissant, de ad et de de amena le peuple à négliger les flexions casuelles synthétiques
On peut suivre dans les textes ce développement graduel de l'emploi de ad et de de suivi-
de l'accusatif et de l'ablatif se substituant au datif, à l'ablatif et au génitif soit partitif, soi
objectif; les exemples y abondent de constructions telles que : loquebatur ad dominum
vendidi ad illum, vinum de Italia, conscientia de culpa, corona de hedera, desiderium d(
paradiso, etc.
§ 530. — La déclinaison en gallo-roman. I
Le roman fit faire un pas de plus à la disparition de ces cas obliques ; peu à peu c'es
l'accusatif qui remplaça l'ablatif dans toutes les constructions non seulement avec de, mai.
avec n'importe quelle préposition : on dit de quaslibet causas, de ipsas villas, cum filio!
suos, sine pedes, etc. L'accusatif devint ainsi le cas oblique par excellence, l'unique ca-
oblique du roman.
Les autres cas obliques disparurent-ils sans laisser de traces? Pour le datif, il serai
difficile d'en trouver, dans la déclinaison nominale du moins, parce que le datif, étant 1(
complément d'un verbe et non d'un substantif, ne donnait guère occasion à des locution:
toutes faites, à des expressions consacrées pouvant en maintenir le souvenir pendant de;
siècles, même après la disparition des cas. Il n'en est pas de même du génitif, qui s^
retrouve dans un certain nombre de mots composés comme lundi, mardi, connétable, pow
pier, etc. (§ 174), et aussi sous la forme eur correspondant au pluriel orum dans la Chaude
leur de *candelQrum pour candelsirum, vavasseur de vassum vassorum, et le pronom leui
de illQrum; l'ancien français disait de même : diablor (diabolorum), /»aie/zor (paganorum
Francor (Francçrum), etc. L'ablatif a disparu sans laisser d'autre trace que quelques mol;
invariables (notamment les adverbes en ment) et quelques composés, comme maintenir
saupoudrer, vermoulu, etc. Des autres cas, le nominatif, comme nous le verrons, a subsisli
encore quelque temps en gallo-roman. Quant au vocatif, qui, d'ailleurs, se confondait par
DÉCLINAISON DES SUBSTANTIFS MASCULINS 181
out en latin, sauf à la seconde déclinaison, avec le nominatif, il y a disparu. Le gallo-roman
'a rendu par la même forme qui servait à rendre le sujet, c'est-à-dire par le nominatif, soit
jue celui-ci fût le représentant exact du nominatif latin, soit qu'il fût une formation nouvelle.
§ 53L — Déclinaison des substantifs en ancien français.
La déclinaison des substantifs en ancien français se fait selon deux types bien distincts,
.'un pour les substantifs masculins, l'autre pour les substantifs féminins. En outre, il y a
les substantifs indéclinables de l'un et de l'autre genre.
§ 532. — Substantifs masculins.
Le point de départ de la déclinaison des substantifs masculins est donné par la seconde
iéclinaison latine : murus donne murs; mûri, mur; murum, mur; muros, 7nurs. Autrement
lit, l's caractérise le nominatif singulier et l'accusatif pluriel; l'accusatif singulier et le
lominatif pluriel offrent le radical sans modification.
Dans cette série, la langue a fait entrer les mots de formation nouvelle, substantifs
verbaux tels que cri de crier, eiles infinitifs pris substantivement tels que plaisir^ les décli-
lant sur ce modèle : cm, a^i; cri, ans; plaisirs, plaisir; plaisir, plaisirs. Elle y a fait entrer
également, par une modification d'une singulière hardiesse, les substantifs de la 4" et sur-
tout les nombreux substantifs de la 3% malgré leur nominatif pluriel en -us et en -es sem-
3lable à l'accusatif, en ramenant, dès l'époque romane, ces nominatifs pluriels en -us ou en
-es aux nominatifs pluriels en -i. Elle a dit au pluriel : nominatif, patri, homini, fructi, dii;
iccusatif, patres, homines, fructus, dies. En outre, certains des noms de la 3" déclinaison
gtaient imparisyllabiques; carbo, carbonem; leo, leonem. La langue est partie de l'accusatif
Bt a créé d'après lui un nominatif : charbons, leons. L'action analogique a donc été assez
puissante pour ramener à un même type de déclinaison les substantifs appartenant à des
déclinaisons latines aussi variées que la 2", la 3" imparisyllabique ou parisyllabique, la i" et
la 3®, ou, pour mieux dire, la langue est partie de l'accusatif singulier dans tous ces mots et
leur a appliqué, aux deux cas du singulier et du pluriel, la déclinaison de murus.
Une autre modification postérieure à celle-ci fut encore amenée par le besoin de simpli-
fier et d'uniformiser le système. Parmi les noms de la 2" et de la 3" déclinaison latine, un
certain nombre n'avaient pas d's au nominatif singulier : magister, magistrum; pater,
patrem. La transformation phonétique en faisait régulièrement au singulier : nom. mais-
tre, père; ace. maistre, j)ère. Dans la seconde moitié du xii'' siècle, la langue uniformisa la
déclinaison en ajoutant au nominatif singulier une s analogique : nom. maistres, pères ; ace.
maistre, père.
Ainsi, dès l'origine, réduction des nominatifs pluriels fructus à fructi, patres à patri;
au XII® siècle, addition d'une s au nominatif singulier dans les noms de la 2" et de la 3" décli-
naison qui n'en avaient pas en latin, tels sont les deux degrés que présente le développement
de cette déclinaison des noms masculins.
Cette double considération permet de ramener la déclinaison des noms masculins à
deux séries, suivant qu'ils sont parisyllabiques ou imparisyllabiques.
1° Parisyllabiques . — Sur le type murs, mur, mur, murs se déclinent les substantifs de la
2% de la 3", de la 4" déclinaison latine ayant l's au nominatif singulier en latin, bien qu'ils
puissent avoir au nominatif pluriel les flexions en us ou es. Ainsi se déclinent, mais seule-
ment à partir du xn" siècle, les substantifs de la 2" et de la 3" déclinaison latine qui étymolo-
giquement n'ont pas droit à Ys au nominatif singulier : maistres, pères.
2° Imparisyllabiques . — Un certain nombre de substantifs de la 2" et surtout de la 3®
décUnaison latine se trouvent avoir, en vertu des transformations phonétiques régulières,
une syllabe de moins au nominatif singulier qu'aux trois autres cas, soit que l'accent tonique
frappe la même syllabe, soit qu'il y ait recul de cet accent sur la syllabe finale.
Si ces substantifs sont de la 3" déclinaison, ils auront, comme les parisyllabiques, leur
nominatif pluriel sans s; s'ils n'ont point d's au nominatif singulier, ils en prendront une
182 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
dans la seconde moitié du xii^siècle, tout comme les substantifs analogues de la précédeni
série. La seule différence entre la déclinaison des parisyllabiques et des imparisyllabique
c'est que le nominatif singulier dans ces derniers présente une différence notable dans ;
forme du mot avec la forme de l'accusatif singulier et des deux cas du pluriel :
a) Le nominatif singulier a une s :
Accent fixe : cgmes, co?ns;*comiti, cornue ;comitem, comte; comités, comtes.
Accent mobile : abbas, abes; *abbati, abé; abbatem, aée; abbgites, abez; — infans, enfes
*infanti, enfant; infantem, enfant ; infantes, enfans; — nepos, niés; *nepoti, nevo; nepotem
nevo; nepotes, nevoz.
b) Le nominatif singulier n'a pas d's ;
Accent fixe : home, hon ; *homini, /<o?7ie; hominem, home; homines, homes.
Accent mobile : latro, lerre; *latroni, larron; latronem, larron; latrones, larrons; -
presbiter, jjrestre ; Tpreshiteri, proveire ; presbiterum, proveire; presbiteros, proveires.
Ainsi se déclinaient : ber, baron; chantre, chantor; emperere, empereor; glot, gloton
sire, seignor; pastre, pastor; etc. Dans garz, aujourd'hui gars, nominatif de garçon, le z final
devenu s, appartient au radical. Mais, dès le xii^ siècle, on trouve l's analogique au nominatil
d'après le modèle des mots de la série précédente, homs, lerres, prestres, etc.
Il faut ajouter à ces mots un substantif féminin sœur de soror, qui fait à l'accusatif sin
gulier seror de sororem, et aux deux cas du pluriel serors de sorores (§ 534).
Ce serait toutefois une erreur de croire que tous les imparisyllabiques latins qui on
passé au roman ont suivi cette déclinaison imparisyllabique française. En fait, sur la mass
très considérable de noms latins de personnes, d'animaux et de choses, qui suivent la décli
naison imparisyllabique, il n'en est qu'un très petit nombre qui sont imparisyllabiques e
français, et, chose curieuse, ils désignent presque exclusivement des noms de personnes
Or tous les substantifs en ans, antem, ens, entem, sauf infans, tous les participes présents
nombre de substantifs désignant des personnes, tels que champion, hôte, maçon, pion, tou
les substantifs en o, onem désignant des animaux, sauf fans à côté de faucons, grifs à côt
de grifons et quelques autres, la masse énorme de noms d'objets en o, onem, et enfin le
monosyllabes tels que dent, front, mont, pont, font leur nominatif par l'addition d'une s
l'accusatif singulier.
D'où vient cette anomalie qui fait du nominatif étymologique l'exception et du nomi
natif analogique la règle? Puisque le nominatif étymologique ne se retrouve guère que dan
des noms de personnes, on a supposé, et avec raison, que c'est la forme du vocatif qui Y
conservé.
§ S33. — Substantifs germaniques en ON et AN.
Les Francs avaient dans leur idiome des noms propres masculins en ô, un, et des nom
propres féminins en â, an. Pour transcrire les premiers en latin, on se servit naturellemi'i
de la terminaison latine correspondante ô, ônem ; Chlodiô, Chlodiun, devint Chlodio, Chlo
dionem. De là cette déclinaison germanique, d'origine latine en apparence, particulière
ment affectée aux noms propres : Charles, Charlon; Hue, Huon; Ive, Ivon; Mile, Milon
Ote, Oton; etc. |
Les noms propres féminins en a, an, tels que Bertha, Berthan, n'avaient pas de corro?'^
pondants en latin. On les transcrivit d'après une déclinaison nouvelle, sans doute inspirée d
celle des noms masculins ; de même que l'on disait Chlodio, Chlodionem, on dit Berta, Ber
tanem. De là Berte, Bertain et, par analogie, Eve, Evain, Pinte, Pintain. Quelques nom
communs suivirent ce modèle : ante, antain (tante); nièce, nieçain ; nonne, nonnain; pub
putain, etc. (§ 534). Ils faisaient aux deux cas du pluriel antains, nonnains, etc. I\'onncàni\à
putain ont subsisté dans la langue actuelle. '
§ 534. — Substantifs féminins.
Dès les origines de la langue, les substantifs féminins ont perdu toute trace de déclinn
son autre que la distinction du singulier et du pluriel. L'usage actuel, qui a adopté la forme d
DISPARITION DE L'ANCIENNE DÉCLINAISON NOMINALE 183
iccusatif, date do l'époque romane et sans doute du latin populaire. Dans les inscriptions
} l'époque impériale, on trouve des tournures purement romanes : Hic quiescunt duas
atres; Liberti libertasque; etc.; et dans les textes bas latins : Hoc suntseptem causas;
tas conditiones non debeant tardari; etc.
On peut donc admettre comme un fait général la disparition du nominatif des subs-
ntifs féminins. Au singulier, il était fatal que rosam se confondît avec rosa par suite de la
mte de l'm; mais la disparition de rosae au profit de rosas est plus difficile à expliquer,
îut-étre la réduction du singulier à un cas unique a-t-elle amené la réduction du pluriel à
1 cas unique.
Sur rosa, rosas, devenus i^ose, roses, se déclinaient aussi les féminins de la 3^ déclinai-
in terminés par un e féminin, mè^^e, mères, de matrem, matres, sans distinction de cas sujet
de cas régime.
Se déclinaient de même les féminins des 3% 4'' et 5* déclinaisons, où l'accusatif, ayant
lul subsisté, était terminé par une syllabe accentuée; ils se déclinaient à l'origine comme
se et mère; bonté, bontez; raison, raisons; main, mains; etc. Toutefois, entre le xi^ et le
f siècle, une s analogique introduite au singulier fit distinguer le cas sujet du cas régime :
ng., nom. mains, ace. main; plur., nom. mains, ace. mains.
§ 535. — Substantifs masculins provenant de la l'^ déclinaison latine.
Un certain nombre de substantifs masculins proviennent de la déclinaison en a. Ces
ibstantifs hésitent entre la déclinaison masculine et la féminine, tout en s'accompagnant
3 Farticle masculin; mais certains écrivains n'ont pas craint de les traiter comme de
^ritables féminins et de dire la pape, la prophète.
§ 536. — Substantifs indéclinables (masculins et féminins).
Ne connaissent point la déclinaison en ancien français et ne varient ni en cas ni en
ombre :
1° Les substantifs latins masculins, féminins ou neutres dont le radical était terminé
)it par une s : cursum, cours ; ursum, ours; soit par un c, qui devant l'e de la terminaison
B l'accusatif devenait s sourde (§ 382, 2°) : pacem, pais, paix; vocem, vois, voix; soit par les
roupes ci et ti qui, placés en hiatus devant la terminaison um, aboutissent l'un et l'autre à
: bracium, bras; palatium, palais; etc. (§§ 388, 406).
2° Les substantifs latins neutres dont la terminaison était en s : corpus, corps; *fundus
génitif fundoris), fonds; latus, lez; tempus, tems, temps; etc.
§ 537. — Disparition de l'ancienne déclinaison nominale.
Entre le v^ et le xii® siècle s'était donc constitué en gallo-roman le système que nous
enons d'étudier. Dans le courant du xin'' siècle, la langue populaire commence àl'abandon-
er pour faire triompher exclusivement l'accusatif comme cas unique dans la déclinaison
es masculins, comme il avait triomphé déjà dans la déclinaison des féminins. Dèslexm^siè-
le, et déjà au xii" siècle en Angleterre, les règles de la déclinaison ne sont plus l'expression
lême de la langue vivante, mais la tradition savante d'un enseignement d'école, d'usages
rammaticaux antérieurs, en voie de disparaître ou déjà disparus dans l'emploi courant. A
i fin du xiv® siècle et au xv*, on constate la presque complète disparition de la vieille décli-
aison au pluriel ; au singulier, on ne conserve plus qu'un vague souvenir d'une règle de l's
t d'un article masculin sujet li.
La disparition du nominatif devant l'accusatif est frappante dans les imparisyllabiques
|ui avaient une forme différente au nominatif singulier et à l'accusatif: ber, baron; fel, félon;
erre, larron; etc. Parmi ces imparisyllabiques, signalons spécialement les noms en ère, eur,
le ator, atorem; dans ces noms, ère devenait iere sous l'influence d'une palatale précédente.
)r, à partir du xiii^ siècle, on ne se rend plus bien compte de la raison qui a produit iere à
ôté de ère, et on attribue iere à des nominatifs qui n'y ont pas droit. Ainsi on dit emperiere
)our emperere. Par suite, on en arrive à dire emperier au masculin et emperiere au féminin.
184 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
On peut suivre jusqu'en plein xvi^ siècle la trace de plus en plus effacée de ces nominatifs ti
ère, ière; ils sont pris naturellement pour des mots indépendants, et non plus pour les ca
sujets de mots correspondants en eur.
§ 538. — Débris de rancienne déclinaison.
Certains nominatifs de mots à déclinaison imparisyllabique ont subsisté : ancêtre, chan
tre, pâtre, peintre, prêtre, sœur, traître; trouvère a été récemment repris par les érudits; le
formes de Taccusatif de ces mots, ancesseur, chanteur de cantorem {chanteur du français actue
est pour chanteeur de cantatQrem), pâleur, peinteur, provoire (sauf dans le nom d une rue
rue des Prouvaires), sereur, traiteur, trouveur, ont disparu.
Quelques mots offrent encore aujourd'hui la forme du nominatif et celle de l'accusatif
copain, compagnon; gars, garçon; on, homme; sire, sieur.
Parmi les parisyllabiques, fils (à côté de y^/ prononcé fi longtemps et encore aujourd'hi
dans la langue populaire), gueux, ont conservé la forme du nominatif, ainsi que des nom
propres comme Louis, Jacques, etc.
Dans tous ces substantifs, c'est l'emploi fréquent de la forme du nominatif en fonctio
de vocatif qui paraît avoir surtout assuré son maintien : cet emploi est encore visible dan
sire, et c'est cette origine qui explique conament ce sont des noms de personnes* et non d
choses qui ont gardé cette forme du nominatif.
§ 539. — Conclusion.
En résumé, le nominatif a partout fait place à l'accusatif, sauf dans quelques noms d|
personnes où son emploi comme vocatif l'a sauvé et maintenu jusqu'à nos jours.
Dans ces noms, un seul a conservé, avec la forme, l'emploi de nominatif : c'est le ni
indéfini on, l'on, sujet répondant au nominatif latin homo et dont l'accusatif est homml
de hominem.
GENRES DES SUBSTANTIFS
§ 540. — Du genre.
Le latin avait trois genres : le masculin, le féminin et le neutre. Ces trois genres étaien
autant de catégories grammaticales dans lesquelles la langue répartissait l'ensemble de
noms. Le choix du genre pour les différents noms a été déterminé par des raisons histo
riques qui ont affecté tel mot, ou plus exactement telle terminaison, tel suffixe à tel genre
Dans quelques cas où les noms désignaient des êtres animés, la langue a été conduite pa
des considérations logiques et a attribué le genre masculin à des noms désignant des être
du sexe mâle, et le genre féminin à des noms désignant des êtres du sexe femelle; mais ce
déterminations ne sont qu'une exception, et les divisions du genre en latin sont des division
plutôt formelles que logiques.
Cela est visible quand il s'agit du neutre. Il faut, en effet, distinguer le neutre logiqu
du neutre grammatical. Le neutre grammatical est une flexion spéciale à certains mots qu
auraient pu être masculins aussi bien que féminins; le neutre logique est l'expression d'un
idée indéterminée à laquelle la langue n'attribue pas une forme spéciale de neutre, mais li
forme du masculin ou même du féminin. Quand le latin dit hoc grande corpus, on a affair
à un neutre formel ; quand il dit hoc te precor, quidlibet audendi potestas, le neutre est .
la fois formel et logique : formel, puisque hoc et quidlibet sont des formes neutres; logique
puisque l'expression donnée à l'idée reste indéterminée. Dans le français le beau, le vrai, i
neutre est logique, mais la forme donnée au neutre est celle d'un masculin.
Dans l'étude des genres que nous allons aborder, ces distinctions sont importantes. I
faut considérer les genres plutôt comme des divisions grammaticales, des cadres où la languf
1. On trouve exceptionnellement un nom d'animal fauperdrieu, où fau est l'ancien nominatif /"rtt^c.
NEUTRES LATINS DEVENUS MASCULINS J83
répartit ses noms suivant leur forme extérieure que comme des divisions logiques répon-
lant à des façons particulières de concevoir les êtres et les choses.
Des trois genres du latin, le masculin et le féminin se sont maintenus; en général, les
noms masculins sont restés masculins; les noms féminins sont restés féminins. Quant au
neutre, il a disparu : les noms neutres sont devenus pour la plupart masculins, quelques-
uns ont passé au féminin.
Nous commencerons par le neutre.
§ 541. — Du neutre latin.
Le latin populaire a ramené la plupart des neutres du latin classique au masculin. On
trouve dans des textes très anciens, aevus, arvus, caelus, collus, cubitus, dorsus, au lieu de
aevum, arvum, etc. Certains exemples peuvent être dus à l'ignorance d'un scribe et ne point
témoigner d'un usage général; d'autres, et en particulier les plus anciens, ceux que l'on ren-
contre chez les poètes comiques, peuvent faire supposer simplement l'existence d'une forme
masculine contemporaine de la forme neutre ou même qui lui soit antérieure. Néanmoins, ces
réserves faites, on peut admettre que la plupart de ces cas sont dus à un usage nouveau que
la langue substitue à l'ancien.
§ 542. — Neutres latins devenus masculins.
En devenant masculins, c'est-à-dire en imposant à leurs déterminants (article, adjectif,
pronom) le genre masculin, les neutres latins ont-ils dépouillé dans leur forme même toute
trace de leur caractère primitif? Nous répondrons à cette question en examinant à ce point
le vue et séparément les diverses espèces de noms neutres.
I. Neutres de la deuxième déclinaison. — Ils n'ont laissé aucune trace en français. Dans
certains textes du moyen âge, l'on trouve des noms en ment, de mentum, et quelques autres
sans ïs de flexion ; mais ce sont là ou des négligences de copistes ou des imitations savantes
lu latin.
II. Neutres de la troisième déclinaison. — Ces neutres latins, comme les précédents, ont
l'accusatif semblable au nominatif. Mais, en devenant masculins, ont-ils, dans le latin vul-
gaire, pris la déclinaison masculine et ont-ils eu leur accusatif en em, ou ont-ils passé au
l'Oman sous leur forme d'accusatif neutre, tout en devenant masculins?
Les neutres à radical terminé par s ont donné au français : co7's de corpus, fonds de
*fundus, lez de \a.tvis,pis de pectus, auxquels on peut ajouter ros, le radical de rosée, de ros, et
00/5, pous, le radical de poussière, de *pulvus (class. pulvis). Ces mots sont devenus des mas-
culins indéclinables. C'est donc le roman, après la chute de la flexion, et non le latin popu-
laire, du temps que la déclinaison était encore vivante, qui les a transformés en masculins.
De même pour les neutres à radical terminé par n, si le latin populaire en avait fait des
masculins, l'accusatif aurait été en inem, d'où en français une terminaison avec un e final :
examen aurait donné *essame et non essaim; nomen, *nome au lieu de nom. Cette forme d'ac-
cusatif faisant défaut, on doit conclure, comme pour les noms précédents, que le neutre s'est
maintenu dans sa forme jusqu'au gallo-roman et que celui-ci a ensuite imposé à ces noms
la déclinaison masculine de murus. Ainsi aubun, aujourd'hui aubin, de albumen; l'ancien
français flum, de flumen; leûn, de legumen; nom, de nomen, et les nombreux mots en ain,
in, de amen, imen, soit tirés directement du latin, soit dérivés : airain, couvain, essaim, étain,
levain, farcin, nourrin, etc.
Même observation pour les masculins, neutres d'origine : cœur de cor, fiel de fel, miel de
mel; les accusatifs masculins *cordem, *fellem, *mellem auraient donné des formes fran-
çaises cord, fel, mel.
Il n'y a que les neutres à radical terminé par r qui ne conservent aucune trace distincte
de leur forme neutre, car la transformation phonétique, en s'exerçant sur l'accusatif neutre,
aboutit au même résultat que si elle s'était exercée sur un accusatif masculin : foudre, ancien
français foildre, peut aussi bien venir de *fulger que de ''fûlgerem, marbi^e de marmor que
186 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
de *marmorem, poivre de piper que de *pïperera, etc. Papaiver, perdant son r, est deven
* papavum, doù pavo, plus tard pavot.
§ 543. — Neutres latins singuliers devenus féminins singuliers.
Un seul neutre latin est devenu directement féminin en français sans passer, comme le
autres étudiés § 544, par la forme du pluriel ; c'est mer. Il est à croire que le latin vulgair
des Gaules a employé de bonne heure maris (au lieu de mare) comme féminin.
§ 544. — Neutres latins pluriels devenus féminins singuliers.
Le pluriel neutre en a a été pris pour un féminin singulier de la l""® déclinaison
passage du latin populaire carrum au français pouvait présenter quatre degrés :
1° Carrum pouvait donner et a donné char, qui se déclinait au nominatif H chars, à l'ac
cusatif lo char; ici carrum devient carrus, carrum. Le pluriel illa carra devait donner /
chaiTC.
2° Mais il y a contradiction entre Fidée du pluriel qu'exprime la charre et la forme la d
l'article, qui paraît être un féminin singulier. On remplaça la par les et l'on dit le char, le
charre. C'est ce que fait encore l'italien, qui emploie avec des neutres pluriels en a l'articl
pluriel féminin le [=tes), pluriel parce que la langue a conscience d'un pluriel dans le
mots en a, féminin parce qu'ils ont la forme d'un féminin singulier : il braccio, le braccia
il membre, le membra; etc.
3° D'un autre côté, la forme illa carra a tout l'air d'un féminin singulier. Le latin popu
laire fut donc amené à voir dans ce pluriel neutre un féminin singulier, et, comme s
signification était toujours celle d'un pluriel, à lui donner la valeur d'un collectif. Ce col
lectif, à son tour, deviendra capable du pluriel : illa carra donnera illas carras. C'est l'éta
le plus général que nous présente le roman.
4° Enfin, le singulier carrum pouvait se transformer complètement et régulièrement e
substantif masculin à pluriel en s, d'après le procédé examiné plus haut. L'accusatif car
rum amenait la déclinaison carrus, carrum, carri, carros.
Le tableau suivant résume les explications précédentes :
I. — Le char, la charre. 1 III. — La charre, les charres.
II. — Le char, les charre. \ IV. — Le char, les chars.
L'ancien français a-t-il conservé des spécimens du pluriel I analogues à ceux qu
retrouve assez nombreux en ladin? Les exemples qu'on allègue pourraient appartenir ause
bien au type III et représenter des singuliers collectifs et non des pluriels neutres. En tou
cas, les exemples du type II sont assez nombreux dans les textes des xi% xii* et xiii^ siècles
Le plus souvent, ces pluriels neutres à forme de féminins singuliers sont accompagnés d
noms de nombre qui indiquent clairement un pluriel. Tels sont aumaille de animalia
brace de brachia, charre de carra, doie de di(gi)ta, membre de membra, paire de paria, ses
tiere de sextaria, troie de tria.
Les pluriels en e qui reproduisent, régulièrement transformés par la phonétique, \o
pluriels neutres latins correspondants pouvaient servir de point de départ à une formatio
du pluriel par l'addition d'un e. C'est ainsi que le roumain et l'italien ont créé par voie d'ana
logie des pluriels en a et u. Le français ne présente que quelques vestiges d'une forma
tion qu'il a laissée de bonne heure disparaître; un souvenir unique s'en est maintenu jusqu
dans la langue moderne : c'est la (orme mille de millia, originairement pluriel de mil de mille
Les types I et II, conservés par le ladin, l'italien et le roumain, n'ont été en gallo-romai
que des étapes rapidement franchies qui devaient conduire au type III, c'est-à-dire à la trans
formation complète des pluriels neutres en féminins singuliers, à sens collectif. Déjà ei,
bas latin on trouve des exemples de celte transformation : armentas, bonas, exemplarias
membras, tormentas, etc.
■ s,
I
CHANGEMENTS APPARENTS DE GENRE 187
545. — Liste des neutres pluriels devenus féminins singuliers.
Citons parmi les mots féminins français qui, dans la formation populaire, sont sortis de
)luriels neutres : arma, arme; animalia, aumaille; *ceresea, cerise; festa, fête; fila, file ;
olia, feuille; *frasea (de fragum), /rmse ;gaudia,yo^■e,• grana, ^r«me ;hordea, orge; inguina,
une; insignia, enseigne ; mora, mure; pira, poire; poma, j^omine; pruna, prune; râpa, rave;
aga, saie; *tempula (class. tempora), tempe; vêla, voile; viburna, viojme ; vascella, vaisselle,
A cette liste il faut ajouter la série des suffixes neutres pluriels donnant des féminins
inguliers : noms en umen devenus noms en umina, urne (§ 96) ; noms en arium, d'où aria,
sre (§ 115) ; noms en alia, aille (§ 95) ; en ïlia, ille, et ïlia, dans merveille (§ 94) ; noms en
culum, d'où acula, aille (§ 88); noms en orium, d'où oria, oire (§ 113); noms en ëtum,
['où eta, oie, aie (§ 121); noms en endum, d'où enda, ande, ende (§ 140).
546. — Doublets masculins sortis de neutres singuliers, et féminins sortis de neutres pluriels.
Il est à remarquer que la langue a parfois tiré deux mots d'un même mot latin, l'un
aasculin tiré du neutre singulier, l'autre féminin tiré du neutre pluriel : bacchinon, bassin;
lacchina, bassine; — brachium, bras; brachia, brasse; — cerebellura, cerveau; cerebella,
ervelle; — cornu, cor; cornua, corne; — filum, fil; fila, file; — folium, feuil (dans cerfeuil,
hèvrefeuil) ; folia, feuille; — granum, grain; grana, graine; — tormentum, tourment; tor-
lenta, tourmente; etc.
Voilà comment le neutre grammatical latin a disparu. Sauf un mot, mare, où il est
levenu directement féminin, il a donné des masculins par la transformation directe du sin-
;ulier en masculin et, en nombre moins considérable, des féminins par la transformation
u pluriel en féminin singulier. De même, l'adjectif neutre latin, pris substantivement, est
evenu un substantif masculin, plus rarement un féminin.
Quant au neutre logique, il est exprimé soit par le masculin, soit par le féminin.
§ 547. — Masculins et féminins. — Changements de genre.
Le neutre se ramenant au masculin et au féminin, nous avons à étudier les modifîca-
ions subies par ces deux genres.
On peut dire, pour les mots d'origine latine, que les masculins sont restés masculins, et
3S féminins féminins.
Quant aux mots de formation nouvelle, s'ils sont d'origine française, ils ont le genre
[u'indique leur formation ; s'ils sont d'origine savante, ou empruntés aux langues étran-
;ères, ils ont soit le genre étymologique, soit le genre analogique d'après leur termi-
laison.
Ces règles ne peuvent être que très générales. En fait, dans le cours de la langue, de
lombreux changements se sont produits qui ont fait passer les noms de la classe des mas-
ulins à celle des féminins ou réciproquement.
§ 548. — Changements apparents. — Mots latins ayant deux genres.
Certains mots latins avaient deux genres; le français leur a attribué particulièrement
el ou tel genre, et, par suite, le changement ici n'est qu'apparent : cinerem, cendre; corti-
em, écorce; finem, fin; ^teràicem, perdrix ; T^ulveTem, poudre ; yumicem, ponce ; serpentera,
erpent.
11 faut éliminer également les mots qui ont changé de genre par suite du changement
le déclinaison. Quelquefois les deux déclinaisons se sont maintenues l'une à côté de l'autre
't ont donné soit deux mots différents, soit un même mot des deux genres, et l'un de ces
genres a fini par supplanter l'autre : arcum, arc; arca, arche; ranu(n)culum, ranu(n)cula,
grenouille.
188 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Inversement : dama, *damum, daim; — spica, spicum, espi, épi; — festuca, *festucui
fétu; — genista, *genistum, genêt; — merula, merulum, merle.
§ 549. — Mots de formation nouvelle à double genre.
Une autre classe de mots où le changement de genre est apparent est celle des noms
formation nouvelle qui, dérivés de verbes et terminés par un e muet, ont pu être masculii
et féminins. Ainsi en ancien français aide de aider, diffame de diffamer, doute de douter, re
contre de rencontrer, reproche de reprocher, etc.
De là vient que des noms originairement masculins ou féminins, d'où sont sortis d
verbes, considérés après coup comme issus de ces verbes, ont pu changer de genre : air
fabrique donne fabriquer; en moyen français, on le considéra comme tiré de fabriquer et «
le fit du masculin. Le masculin triomphe donne triompher, d'où l'on tire la t7Homphe, tr
usité au xv^ siècle et encore aujourd'hui comme terme de jeu de cartes.
§ 550, — Changements réels. — Masculins devenus féminins par influence de la terminais^
en E muet.
Nous arrivons aux changements réels de genre. Il sont dus à des causes formelles ou
des causes logiques. Les causes formelles dépendent de la forme du mot, les causes logiqu
de sa signification.
Parmi les causes formelles, étudions d'abord l'influence de la terminaison en e mm
L'e muet étant, en général, la caractéristique du féminin dans les substantifs et adjectij
on se trompe sur cette finale et l'on fait passer le mot du masculin au féminin, qu'il soit
formation populaire ou de formation savante ; ce changement a pu être aidé par le fait q
le mot commence par une voyelle ou une h muette, ce qui amène l'élision de l'article. Sor
par suite, ou ont été féminins à certaines périodes de la langue et en dépit de l'étymologi*
abîme, âge, alvéole, amulette, armistice, automne, écritoire, énigme, épisode, épitaphe, épith
lame, épithète, euphorbe, géode, hièble, horloge, horoscope, huile, hydrocéphale, hrjmn
intrigue, ivoire, opale, oi^age, ordre, ouvrage, renoncule, ulcère, ustensile, etc.
Il n'est pas même nécessaire que le mot commence par une voyelle ou une h muett
le genre, en effet, a varié aussi pour baioque, bonite, brinde, bulbe, cardasse, carne, comèi
contrebande, disparate, faséole, limite, pagne, pieuvre, rime, risque, romance, salve, etc.
Ajoutons les noms composés devenus féminins par réaction de la terminaison : affait
alarme, contre-approche, entrecôte (dans le langage familier), garde-robe, soucoupe, etc.
§ 551. — Féminins devenus masculins par l'influence de la terminaison masculine.
Inversement, des féminins deviennent masculins par l'influence de la terminaison ma
culine, qu'ils soient de formation populaire ou savante. Ainsi aléa, chipolata, choléra, harm
nica, mica, opéra, ténia, et tous les noms de plantes en a: china, coca, hortensia, réséda, et(
et en is : anagaUis, iris, etc., où la terminaison, pourtant féminine de forme au regard i
l'étymologie, n'est plus sentie comme féminine, sont devenus masculins; on en est mèr
arrivé à dire : le phylloxéra vastatrix, où l'adjectif latin a la forme du féminin à la suite (
l'article français masculin. Citons encore écho, épitome, papyrus, raifort.
Tous les féminins en us, sauf manus, sont devenus masculins, en particulier les noi:
d'arbres : charme, coudre^, cyprès, frêne, orme, pin, etc. D'un autre côté, comme les non
de fruits étaient ordinairement en latin formés avec le neutre du nom de l'arbre (cerasui
pomum, prunum) et que ce neutre a passé au roman sous la forme du pluriel, c'est-à-di
sous la forme du féminin singulier (§§544, 545), il n'y aurait plus eu de distinction suffisai.
entre le nom du fruit et le nom de l'arbre si celui-ci était resté du singulier. De là le bc.s<»
de distinguer plus fortement l'arbre du fruit en imposant au premier le genre masculin. J
genre masculin est aussi de règle pour les dérivés : le cerisier, le laurier, le poirier, le pon
mier. Il faut toutefois excepter hièble, qui a été quelquefois du féminin d'après sa terminaiso
i. Cependant coudre a eu longtemps le genre féminin et l'a gardé dans quelques patois.
CHANGEMENTS DUS A DES CAUSES LOGIQUES 18»
§ S52. — Action analogique des suffixes.
Les suffixes exercent une action analogique assez fréquente. Ainsi pastillus, masculin
en latin, a donné un féminin j^as tille par confusion avec les mots féminins en ille, et cartilago,
féminin en latin, donne cartilage, masculin sous l'influence du suffixe masculin âge. Appen-
dice devient masculin au xvi" siècle d'après le suffixe masculin ice dans office, service. Art,
féminin jusqu'au xvi" siècle, tend à devenir masculin dès le xni" siècle, par suite de l'analo-
gie de sa terminaison avec le suffixe masculin ard. Archevêché, archiprêtré, duché, évêché,
vidante ont été souvent féminins jusqu'au xvii® siècle ; vicomte l'est encore, ainsi que comté dans
Franche-Comté, par suite d'une confusion entre le suffixe é de atus, masculin, et l'ancien
suffixe eé de itatem, féminin (§§ 117, 122). Pleur est souvent du féminin au xvi® siècle et au
xvii", sous l'influence du suffixe féminin eur.
Ce dernier suffixe lui-même, masculin en latin, donne des féminins en français pour une
raison analogue. Les noms abstraits latins en orem étaient tous masculins. En gallo-roman,
ils sont devenus tous féminins ; et ce genre nouveau s'est imposé si impérieusement, que les
mots dérivés plus tard par la langue ou empruntés du latin par formation savante ont été
faits du féminin. Ainsi les adjectifs aigre, maigre, noir, rouge, vert, donnent les substantifs
féminins l'aigreur, la maigreur, la noirceur, la rougeur, la verdeur. Ainsi encore sont fémi-
nins les mots savants : la rigueur, la vapeur, des masculins latins rigorem, vaporem. Sur
honneur, déshonneur, labeur, voir § 555.
§ 553. — Action analogique d'autres mots ou de groupes de mots.
A cette action analogique des suffixes, on peut rapporter l'influence exercée par un
ou plusieurs mots de forme analogue, ou par des termes voisins de sens, usités dans certaines
expressions plus ou moins consacrées.
Ainsi minuit, féminin jusqu'au xvii" siècle, devient masculin par analogie avec midi.
Après-midi, masculin d'après l'étymologie, devient aussi féminin par analogie avec après-
dlnée, aprés-soupée. Front, féminin en latin, devient masculin par analogie avec d'autres
mots en ont, comme mont, pont. Eté devient masculin de bonne heure d'après printemps,
hiver, et, à partir du xvi" siècle, glyphe, emprunté du grec féminin yXocot;, prend le genre de
triglyphe. Val, tiré du féminin latin vallem, féminin encore dans les noms propres Froi-
deval, Laval, devient masculin à cause de l'expression par monts et par vaux ou par con-
fusion avec les mots tels que cheval, chevaux. Etres, du latin *exteras(class. extera), devient
masculin par confusion avec être pris substantivement. Escarboucle passe au genre féminin
à cause de boucle, etc.
§ 554. — Changements dus à des causes logiques.
Quelquefois la notion particulière exprimée par un nom suffit à en modifier le genre. La
langue tend à établir l'accord tantôt entre le genre grammatical et le sexe de l'être désigné
par le nom, tantôt entre le genre du nom et le genre de divers noms avec lesquels il est
habituellement uni, par suite d'une association naturelle des objets désignés par ces noms;
tantôt encore, elle fait servir des diff'érences de genre à des distinctions d'idées, sans qu'au-
cune idée de sexe soit impliquée.
1. Accord du genre avec le sexe désigné par le nom. — Jument, du neutre jumentum,
passe au féminin du moment qu'il s'applique à la femelle du cheval. Quand Voltaire a écrit :
de nombreux sentinelles, l'idée de soldat dans son esprit a déterminé le changement de genre.
On dit de même quelquefois un recrue.
Personne, au pluriel, veut au xvr siècle et au xvii" les déterminatifs au masculin, au
xvii", pourvu que ces déterminatifs soient séparés de lui par quelques termes; ainsi dans la
Bruyère : Les personnes d'esprit portent en eux les semences de toutes les vérités ' ils admirent
tout. L'accord se fait ici avec hommes. Au singulier, personne, substantif indéterminé dans
les phrases négatives ou interrogatives, tend à devenir masculin au xvr siècle, et ne le
190 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
devient définitivement qu'au xviii*'; et même on ne voit pas pourquoi les grammairiens,
quand personne se rapporte évidemment à une femme, condamnent la tournure : Je ne vois
personne si belle, puisque l'on dit : On n'est pas plus belle.
On, Von, devient féminin quand il désigne une femme.
Gens, d'abord féminin aussi bien au pluriel qu'au singulier, est devenu, dès le moyen
âge, du masculin au pluriel, parce qu'il a pris le sens de hommes. Toutefois l'ancienne langue
ne le faisait guère masculin que si l'adjectif lui était postposé. Ainsi s'est formé l'usag
moderne. Quand l'adjectif précède le substantif, il ne fait qu'un avec lui et forme, uni à ce
dernier, une sorte de nom composé. Quand l'adjectif, au contraire, suit le substantif, même
immédiatement, il en est séparé par une proposition sous-entendue : un homme honnêlr
équivaut à un homme (qui est) honnête. La tendance de la langue à considérer gens comme
synonyme de hommes et, par suite, à le faire masculin a été assez forte pour imposer ce
genre nouveau à tous les déterminants de gens, excepté dans le cas particulier où gens étail
précédé immédiatement d'un déterminant à forme féminine reconnaissable. Là, l'union de
l'adjectif avec le substantif était trop intime pour que l'usage nouveau triomphât de l'usage
ancien, et c'est ainsi que s'est constituée la règle moderne où les déterminants de gens soni
masculins, qu'ils le suivent ou le précèdent, excepté quand il est immédiatement précède''
d'un adjectif à double forme avec lequel il est intimement uni par le sens. En ce seul cas,
l'adjectif et les autres déterminatifs qui précèdent se mettent au féminin : Ces gens sont
heureux. Tous gens aimables. De bonnes gens. Tous les gens. Heureux ces gens. Les vieilles gens
sont aimables.
Rien, féminin dans l'ancienne langue, prend, à partir du xv® siècle, le genre masculin
comme neutre logique, spécialement d'abord dans les phrases négatives, puis dans tous les cas.
Chose, çà et là au xvi'' siècle et définitivement à partir de la seconde moitié du xvii" siècle,
prend le genre masculin au sens indéterminé dans autre chose, quelque chose, sous l'influence
du neutre latin aliquid; on en vient même à dire tm chose. Dans un machin, l'idée indé-
terminée a même imposé la forme masculine au mot machine qui l'exprime. Citons encore
laideron, souillon, qui peuvent devenir du féminin, Qi peste, qui peut devenir du masculin,
suivant qu'ils désignent des êtres mâles ou femelles.
2. Changement de genre dû à un changement de sens. — Le changement de genre peut être
dû à un changement de sens qui fait passer le nom d'un sens abstrait à un sens concret, ou
même du sens concret désignant des choses au sens concret désignant des personnes : genri
grammatical : élève, féminin, action d'élever; genre logique : un, une élève; — garde, fémini
action de garder ; un, une garde; — manœuvre, féminin, action de manœuvrer; un manœuvr
— guide, féminin, action de guider, ce qui sert à guider; un guide; — etc. C'est ainsi encor*
que l'ancien français nourrisson, action de nourrir, féminin, est devenu le masculin nour-
risson, enfant qu'on nourrit; cornette, un cornette; enseigne, un enseigne; paillasse, un pail-
lasse; trompette, un trompette; etc.
3. Changement de genre dû à une distinction de deux sens. — Tel est le cas pour bulbe,
cartouche, claque, faune, interligne, laque, lévite, manche, mémoire, mode, œuvre, période,
poste, relâche, remise, solde, etc. Souvent il a pu arriver que la distinction de genre d'après
le sens a été provoquée par un retour au genre étymologique (§ 555). Les grammairiens du
xvn" siècle et du xviu®, en décrétant un genre différent suivant le sens pour aigle, couple,
foudre, hymne, œuvre, orge, etc., ont satisfait ainsi à la fois à l'usage ancien et à la mode
étymologique; ils ont poussé plus loin la subtilité en établissant une différence de genre d'a-
près le nombre dans amour et orgue. Délice ne rentre pas dans le même cas, car son singulier
masculin vient du neutre latin delicium, et son pluriel féminin du féminin latin deliciae.
La plupart du temps, le passage d'un genre à un autre est déterminé par une ellipse :
ainsi lévite est du féminin par ellipse de robe; poste, masculin par ellipse d'ensemble de
soldats; etc. C'est à une ellipse aussi qu'est dû le passage d'un genre à un autre danspen-
dule, la Toussaint; dans Pâques est passé, à côté de la Pâque.
Dans un grand merci, c'est la forme grand, qui était celle du féminin en ancien français
(§ 584.), qui a fait illusion et a été confondue avec celle du masculin : l'ancien français disait
une grand merci.
JU
i
DU NOMBRE 191
§ 555. — Retour au genre latin.
Une cause notable de trouble dans les genres est le retour au genre du latin classique,
>tour artificiel dû aux écrivains préoccupés d'étymologie, qui parfois se sont trompés et qui
)uvent ont réussi à imposer ce genre nouveau à la langue.
Ainsi ongle, du lat. ungula, est féminin conformément à cette étymologie jusqu'au
ra" siècle ; puis on le rapporte au substantif masculin unguis, et il devient masculin. Quel-
Lies écrivains ont essayé de ramener dialecte au féminin d'après son étymologie grecque
, latine, alors que Tusage en avait fait un masculin. C'est par suite de la même cause que
èble a eu le genre féminin à côté du genre masculin (§ 551).
C'est surtout les noms en eur qu'a affectés le retour à l'étymologie. Nous avons vu
552) que ces noms, masculins en latin classique, étaient devenus féminins en gallo-
)man. A partir du xv'' siècle, on essaya de rendre aux noms en eur leur genre du latin
assique : on fait masculins à cette époque ard'ewr^ erreur, horreur, humeur, mœurs, honneur,
îshonneur, etc. ; honneur, déshonneur et labeur sont restés pourtant masculins.
Sur les substantifs qui, comme aigle, amour, etc., ont pris deux genres par retour à
jtymologie, voir § 554, 3.
§ 556. — Changements inexpliqués.
Il est un nombre plus ou moins considérable de noms dont le genre a changé sans
l'on puisse déterminer les raisons de ces changements.
Sont devenus masculins les féminins carrosse, cloaque, colchique, lampijre, losange, los,
élange, navire, poison, sort, soupçon.
Sont devenus féminins les masculins esc hief écrit par suite échée, et dent.
NOMBRES DES SUBSTANTIFS
§ 557. — Du nombre. — Changements de la terminaison dus à l'S de flexion. — Diversité
des formes en ancien français entre le régime singulier et le régime pluriel.
Les nombres français viennent des nombres latins. Le pluriel des noms représente le
uriel de la déclinaison de murus : mûri, muros. Comme le singulier et le pluriel sont, aux
!ux cas, sujet et régime, dans un rapport inverse, que le cas sujet a disparu dans la langue
oderne, on peut considérer seulement, dans la formation du pluriel, l'accusatif, et admettre
le le pluriel se distingue du singulier par la présence d'une s ; murura, mur; muros,
'^rs. En se plaçant au point de vue de la langue actuelle, on sera fondé à dire que le pluriel
forme du singulier par l'addition d'une s.
L'addition de cette s n'a pas été sans entraîner de nombreuses modifications dans les
pminaisons telles que les présente le singulier, par suite de l'action des lois phonétiques
li régissent la combinaison des consonnes avec s.
1" Jusqu'à la fin du xii" siècle, Vs de flexion faisait tomber la labiale ou la palatale termi-
tnt le mot au singulier : gab, gas; corb, cors; cerf, cers; chief, chiés; colp, cols; champ,
ans; etc.
Si le mot se terminait par un t ou un d, l's se combinait avec cette dentale pour former
1 z ; citet, citez; cort, corz; feid, feiz; sold, solz; etc.
Si le mot se terminait par une /mouillée, une n mouillée ou une n simple précédée en
tin d'une autre consonne, l's se changeait en z : conseil, conseilz; fil, filz; baing, bainz;
'', anz; torn, tornz; etc.
Au xm'' siècle, z, qui était prononcé ts, se réduisit dans la prononciation à s.
2° A la fin du xii"^ siècle, de nouveaux changements se produisent, dus à la vocalisation
1 w de / devant une consonne : cheval fait au pluriel chevaus et non plus chevals; bel, beaus
non bels; conseil, consens et non conseilz.
Ce système qui faisait suivre l'altération des consonnes d'une modification dans le
i92 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
timbre de la voyelle finale donnait à la vieille déclinaison un cachet tout particulier, mais If
avait le défaut de défigurer la personnalité des noms, en l'absorbant en partie dans la flexi
nominale. Obéissant à de nouvelles tendances, la langue cherche plus tard à réduire laflexi^
à son simple rôle d'indication du nombre, soit en laissant intacte la forme du singulier e
ajoutant Vs du pluriel, soit en partant de la forme altérée du pluriel et en en faisant un s:
gulier par la suppression de la sifflante finale. Dans quelques cas, la langue n'a pas enc(
pu faire un choix entre les deux formes, et elle continue l'usage ancien en donnant
pluriel une forme différente de celle du singulier.
Cette révolution commence dès le xii" siècle dans les textes anglo-normands; mJ
l'ancien usage s'est maintenu dans le français proprement dit jusqu'à la fin du xiv® sièc
Au xv% les deux orthographes se contre-balancent, et au xvi® l'usage moderne triomp]
non sans témoigner souvent encore de l'usage ancien.
§ 558. — Réduction analogique partant du singulier.
Dans la plupart des cas, la langue moderne est partie du singulier; on a eu : che)
cerfs, coups, loups, champs, draps, forts, chants, grands, rangs, sangs,, d'après ch
cerf, coup, etc.
Pour les noms en / et / mouillée, la forme du singulier a triomphé dans les noms en
de alem et eil : cheptel, hôtel, mortel, conseil, etc., sauf toutefois dans pieu (§ 464) et essi
dans quelques mots en al, comme bal, chacal, etc., dans quelques mots en el de ellu
comme lambel à côté de lambeau, bordel (§ 560).
Dans d'autres mots, comme fils, nul, poil, rossignol, seul, la langue a montré une certai
hésitation avant que la forme du singulier l'ait définitivement emporté. Pour les mots en i
eil, euil, voir § 560.
§ 559. — Réduction analogique partant du pluriel.
La forme du pluriel a réagi sur le singulier dans un certain nombre de cas : apprent
par l'influence de apprentis, est devenu apprenti; baillif, baillis, bailli; etoc, étos, éto (p]
tard étau) ; jolif, jolis, joli.
De même pour les noms en / et / mouillée : appel, pluriel appeaux, est devenu appec
chevel, cheveux, cheveu; auxquels il faut ajouter tous les mots en el, pluriel eaux, qu
donné le singulier eau. Ici l'usage n'est définitivement fixé qu'au xvii" siècle.
A ces mots en el, eaux se sont ajoutés des mots comme linteau, noyau, où il y a eu ii
confusion de suffixes, § 90.
Pour les mots en ol, comme cou, licou, fou, sou, etc., ils ont suivi la même marche q
les mots en eau; toutefois col (plur. cols) s'est conservé à côté de cote pour distinguer de
sens différents.
Dans les mots en ouil, le pluriel a également réagi sur le singulier : genouil, plur
genoux, d'où genou; peouil, peoux, poux, pou; verrouil, verroux, verrou. Fenouil a conser
sa forme primitive; mais il faut noter que fenou était usité en moyen français.
Mentionnons encore lilas, recors, relais, etc., où Vs elle-même du pluriel s'est impos
au singulier.
§ 560. — Restes de l'ancien usage.
Dans certains cas, la langue a conservé jusqu'à nos jours la distinction ancienne el
le singulier et le pluriel.
1° Dans les mots terminés par une dentale, il faut citer gent et tout, pluriel gens et t^
Par un caprice d'archaïsme, la Revue des Deux Mondes a maintenu l'ancien pluriel des n(
en ant, ent, en supprimait le t devant Vs : enfans, parens.
2° C'est dans les mots terminés par / ou / mouillée que l'ancien usage s'est conservé
plus fidèlement.
Al. Les noms en al ont leur pluriel en aux, excepté bal, cal, carnaval, chacal, nopal,
régal, serval. Ces mots, en eflet, sont la plupart de formation récente, et ceux qui s(
RESTES DE L'ANCIEN USAGE 193
mciens sont d'un emploi trop rare au pluriel pour qu'ils aient gardé la terminaison aux.
)'autres, récents aussi, comme arsenal, madrigal, piédestal, ont hésité longtemps entre le
)luriel en als et le pluriel en aux; ce dernier Ta emporté.
Citons ici matériel et universel, dont le pluriel matériaux et universaux remonte à Tan-
■ienne forme matérial, universal. Les pluriels matériaux, universaux ont pris des significa-
ions spéciales qui les font des mots différents de matériel et universel.
El. Ciel, pluriel cieux. La langue moderne de Fart a refait un pluriel ciels avec signi-
ication spéciale.
Eul. Aieul, pluriel aïeux. La langue moderne, depuis le xviii'' siècle, subtilisant sur les
lignifications propres et figurées de ce mot, a refait un pluriel aïeuls à côté de aïeux.
Ail. Quelques mots en ail, bail, corail, émail, soupirail, travail, vantail, vitrail, forment
eur pluriel en changeant leur / mouillée en ux. Les autres noms en ail prennent une s. La
angue a lontemps hésité sur ce point. On trouve jusqu'au xvii" siècle : d'un côté, des sou-
nrails; de l'autre, des épouvantaux, des éventaux, des plumaux, des poitraux, des portaux.
]e n'est guère que dans la seconde moitié du xvii" siècle que l'usage moderne s'est défini-
ivement établi.
Pour travail, l'Académie signale deux emplois du pluriel travails : machine à ferrer les
hevaux et rapport d'un administrateur à un supérieur.
Le mot ail fait au pluriel ails et aulx. Ce dernier conserve l'orthographe surabondante
les xV et xv!** siècles : on craignait une confusion avec l'article pluriel aux.
Bestiaux n'est pas le pluriel de bétail, mais d'un substantif archaïque bestial, qui n'a
)lus d'emploi aujourd'hui que comme adjectif.
EU. Appareil fait au pluriel apparaux dans un emploi spécial, mais en réalité apparaux
!St le pluriel d'une ancienne forme dialectale apparail.
Euil. Parmi les mots en euil, il faut distinguer ceux où cette terminaison est étymolo-
gique, comme œil (anc. franc, ueil), deuil, seuil, et des substantifs verbaux comme accueil, de
;eux qui ont pris cette terminaison par analogie avec les mots précédents : chevreuil (anc.
ranç. chevruel, chevreul)^ linceul (prononcez linceuil), et aussi cercueil (anc. franc, sargueu).
-.es uns et les autres faisaient primitivement leur pluriel en eux : yeux, chevreux, etc. C'est
;e qui explique que les seconds aient pris au singulier une terminaison identique à celle des
)remiers. Les uns et les autres aussi, peu à peu, refirent leur pluriel sur le singulier : œils-
îe-chat, de perdrix, seuils, accueils, chevreuils, linceuls (prononcez linceuils), cercueils. Il n'est
esté de l'ancien usage que le pluriel yeux, ancien français ieus, ueus.
Il nous reste à dire quelques mots sur la prononciation. Si l'orthographe variait au
noyen âge entre le singulier et le pluriel, c'est évidemment que cette orthographe marquait
les différences de prononciation. Et non seulement les consonnes changeaient, mais encore
es voyelles précédant ces consonnes. Dans coq Yo était ouvert et bref, dans cos il était fermé
!t long.
Quand, du xiv° au xvi'' siècle, la langue adopta un type unique d'orthographe pour le
lingulier et le pluriel, il ne s'ensuivit pas immédiatement une identité de prononciation.
Le c dans les finales ac, ec, ic, oc, uc, ouc tombait en moyen français devant l's du plu-
'iel dans la prononciation, comme en ancien français où il tombait aussi dans l'orthographe.
Ujourd'hui il a reparu dans la prononciation au pluriel : un sac, des sacs, sauf dans échecs,
[ui a gardé l'ancienne prononciation échès, à côté de échè-ks. Dans banc, flanc, jonc, tronc,
•1ère, marc, porc, croc, etc., le c n'a pas reparu au pluriel, et, de plus, il a disparu au singu-
ier; de même le g dans bourg, rang, sang.
La même réaction de la prononciation du pluriel sur celle du singulier s'est opérée dans
es mots terminés par t, d : dent, dents; nigaud, nigauds; etc. Toutefois le t se prononce
lans dot, fat et dans des mots savants d'introduction récente : accessit, déficit, etc.
Elle a eu lieu encore pour la plupart des mots terminés par b, p : plomb, plombs; champ,
'kamps; drap, draps; forment exception cap, jalap, hanap, cep (la prononciation ce est
irchaïque), jiM/e/?, salep, etc.
/^tombait devant l's du pluriel ; elle a reparu au pluriel, sauf dans clef ou clé, apprenti,
)ailli, qui ne la font sentir ni au pluriel ni au singulier, et dans bœufs, œufs, qui ont gardé
DICT. FRANC. fn
194 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Tancienne prononciation. Signalons toutefois la prononciation double de cerf, cerfs, nci
nerfs, où 1'/" tantôt est amuïe, tantôt se fait entendre.
Enfin 17, bien qu'ayant reparu au pluriel ne se prononce ni au singulier ni au j)luri
dans cul, culs (cf. nul, nuls) ; de même dans certains mots en il comme baril, chenil, fusil, et
LES DIVERSES ESPÈCES DE NOMS
§ 361. — Des diverses espèces de noms. •
Les noms se divisent, suivant les idées qu'ils expriment, en six séries : ,
1° Noms propres ;
2° Noms communs ;
3° Noms de matière ;
4° Noms collectifs ou de quantité indéterminée ;
5° Noms de nombre ou de quantité déterminée ;
6° Noms indéfinis.
Les substantifs des quatre premières séries ont pour correspondants les adjectifs di
qualificatifs; la cinquième série possède des substantifs et des adjectifs numéraux, et
sixième des substantifs et des adjectifs indéfinis.
§ 562. — Noms propres.
Le nom propre est celui qui désigne spécialement un individu considéré en lui-mê
Il s'applique aux personnes, aux choses personnifiées, aux nations et aux accidents géogr
phiques.
§ S63. — Genres des noms propres.
Le genre des noms propres est déterminé par le sexe pour les noms de personnes, p;
le genre des noms communs pour les choses personnifiées, par des raisons plus ou moiï
arbitraires pour les noms géographiques.
§ 564. — Nombres des noms propres.
Sur le nombre des noms propres, voir § 652.
§ 565. — Des noms d'objets uniques.
Aux noms propres se rattachent les noms communs désignant des objets uniques
leur espèce, tels que Dieu, soleil, lune, nature, etc. L'ancienne langue, les construisant sjj
article, les traitait comme des noms propres.
§ 566. — Noms communs.
Le nom commun est celui qui s'applique, est commun à tous les individus d'une m(
espèce. L'existence des noms communs dans une langue suppose la classification de tous;
objets dénommés dans cette langue en classes, genres, espèces.
§ 56T. — Genres dans les noms communs de personnes.
En général, pour les noms communs de personnes, il y a accord entre le genre logi^
et le genre grammatical. Cependant, il y a des exemples de noms féminins s'appliquât
des hommes {estaffette, recrue, sentinelle, etc.), et de noms masculins s'appliquant à
femmes {laideron, souillon, tendron, etc.); souvent dans ce cas la langue cherche à éts
l'accord entre le genre et le sexe (§ 554, 1).
Certains noms de personnes du genre masculin ou féminin n'ont pas de forme partici
lière pour le féminin ou le masculin, parce qu'ils désignent des états, des professions pli
particulièrement propres à un sexe. On dira d'une femme : C^est un excellent écrivain, «
excellent professeur. Modiste, lavandière, nourrice, ne se disent que des femmes.
DU FÉMININ DANS LES NOMS D'ANIMAUX
195
Quand la langue adopte un féminin à côté d'un masculin, ce féminin peut se marquer
le diverses manières :
1° Il est marqué non point par une différence dans le mot, mais par le genre du déter-
ninant : un aide, élève, garde; une aide, élève, garde.
2° Il est exprimé par un mot différent ou par un même mot fortement altéré dans sa
erminaison :
roi, reine,
compagnon, compagne,
vieillard, vieille,
gouverneur, gouvernante,
servileur, servante.
3° Il est exprimé par une modification de la terminaison : soit addition d'un e muet :
:ousin, cousine ; époux, épouse; fabricant, fabricante; marquis, marquise; paysan, parjsanne;
jeuf, veuve; etc.; — soit addition du suffixe esse (§ 129) : duc, duchesse; maître, maîtresse;
oauvre, pauvresse; prêtre, prêtresse; traître, traîtresse; sauvage, sauvagesse ; etc.
Les féminins en ei^esse, euse, trice demandent un examen spécial.
homme,
mari.
femme.
fils,
garçon.
j fille.
père,
mère.
frère.
sœur.
papa.
maman.
gendre, .
bru.
parrain,
marraine.
oncle.
tante.
parâtre.
marâtre.
neveu,
nièce
568.
Féminin des noms de personnes en ERESSE et EUSE.
Comme nous l'avons vu § 112, le féminin des noms de personnes en eur était primiti-
i^ement is (empereur, empereris), qui, de bonne heure, fut remplacé par esse (§§ 129, 567 3°),
l'où chanteur, chanteresse; menteur, menteresse ; etc. Puis, au xv" siècle, Vr finale de chanteur^
menteur s'étant amuïe, ces mots en eur furent confondus avec les mots en eux et prirent
leur féminin : chanteur, chanteuse; menteur, menteuse. Ce féminin en euse resta même quand
une prononciation plus lettrée fît reparaître 1'?'. L'ancien féminin eresse a pourtant laissé
quelques traces dans la langue actuelle :
1° Dans la langue du droit, qui est toujours quelque peu archaïque : bailleresse, défende-
resse, demanderesse, venderesse.
2° Dans quelques autres mots archaïques conservés dans la langue technique : tailleresse.
3° Dans quelques expressions poétiques, ou plus exactement dans quelques expressions
que la langue poétique a consacrées parce qu'elles étaient archaïques : charmeresse, chasse-
resse, devineresse, enchanteresse, pécheresse, vengeresse.
§ 569.
Féminin des noms de personnes en TRICE.
La terminaison féminine trice n'est autre que le doublet savant de ris, forme populaire
du latin tricem dans empereris (§ 568). Le plus souvent, le masculin et le féminin du
substantif sont de formation savante : débiteur, débitrice; exécuteur, exécutrice; inspecteur,
inspectrice; etc. Quelquefois le féminin seul est de formation savante : empereur, impéra-
trice (anc. empereris, puis emperiere). Pour chanteur, il faisait et fait encore au féminin chan-
teuse; mais, pour désigner un premier rôle d'opéra on se sert de cantatrice, mot d'origine
italienne, dont l'emploi tend à donner à chanteuse une nuance péjorative. Par analogie,
ambassadeur a fait ambassadrice.
§ 570. — Du féminin dans les noms d'animaux.
Les noms d'animaux désignent soit Vespèce, abstraction faite des individus, soit les indi-
vidus.
Quand ils désignent Vespèce, ils sont masculins ou féminins, généralement d'après l'éty-
mologie : le chat, le chien, le serpent, le rat; la huppe, la vipère, l'hyène, etc.
Quand ils désignent Vindividu, s'il s'agit d'animaux sauvages, on ajoute en général au
nom de l'espèce les mots mâle ou femelle : serpent mâle, serpent femelle; souris mâle, souris
femelle.
S'il s'agit d'animaux domestiques ou de certains animaux sauvages, il peut y avoir un
196 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
nom pour l'espèce, un nom pour le mâle et un nom pour la femelle : espèce cheval, mâle éta-
lon, ïemeWe jument ; bœuf, taureau, vache; cochon, porc, truie; mouton, bélier, brebis.
Quelquefois un nom féminin désigne à la fois la femelle et Tespèce, et il y a un non
masculin pour désigner particulièrement le mâle : femelle et espèce c^éure, mâle bouc; poule
coq; oie, jars; abeille, (faux) bourdon.
Quelquefois, par contre, un nom masculin sert à désigner le mâle et l'espèce, et il y i
un nom féminin pour désigner la femelle : mulet, mule; chien, chienne ; cerf, biche; singe
guenon; lièvre, hase; chameau, chamelle; sanglier, laie; tigre, tigresse.
Exceptionnellement, un nom masculin désigne à la fois la femelle et l'espèce : sacre, et i
y a un nom dérivé pour désigner le mâle : sacret.
Considérés dans leur formation, le masculin et le féminin peuvent présenter deu^
radicaux différents : coq, poule; cerf, biche; ou un même radical différemment modifié : mulet
mule; lévrier, levrette; loup, louve. Le féminin est tiré directement du masculin dans chat
chatte; lion, lionne.
La langue se donne ainsi libre carrière et prend ses moyens d'expression oh elle les
trouve.
§ 571. — Nombres des noms communs.
Sur le nombre des noms communs, voir §§ 557, 558, 559 et 560.
§ 572. — Noms de matière.
Les noms de matière désignent des choses formées d'une même matière ou de parties
semblables dont chacune porte le même nom que le tout : bois, eau, pierre, vin. Ces mots
expriment autant ce qu'il y a de vin, d'eau, de pierre ou de bois dans le monde qu'une por-
tion quelconque, si petite qu'elle soit, de ces matières.
Les objets dénommés ainsi ne sont pas composés d'une collection d'individus ayani
chacun son unité ; les noms de matière sont donc des noms de choses qui ne se compteni
pas. Voilà pourquoi ils ne s'emploient qu'au singulier. Mais par abstraction on peut quel-i
quefois les supposer comme comprenant des quantités numérables. En ce cas, ils devienneni
noms communs et s'emploient au pluriel : les blés ont réussi cette année; les eaux, c'est-à-dirt
l'ensemble des différents amas d'eau.
§ S73. — Noms de quantité indéterminée.
Les noms de quantité indéterminée ou noms collectifs expriment des assemblages, des
collections de personnes ou de choses : foule, multitude, troupe.
On les divise encollectifs généraux et collectifs partitif», suivant qu'ils désignent la tota-
lité ou une partie de la collection : le troupeau des humains, un troupeau d'ignorants.
L'étude de ces mots relève de la syntaxe.
A la classe des collectifs partitifs appartient un certain nombre de mots que les gram-
mairiens rangent parmi les adverbes, et qui ne sont autres que des substantifs ou des adjec-
tifs employés absolument. Ce sont :
Beaucoup, proprement beau coup {coup au sens de quantité).
Force avec le sens de quantité, dans : // a reçu force coups.
Trop, forme masculine de troupe, employée absolument dans l'ancienne langue pour
désigner une grande quantité ou un excès de quantité;
Pas, point, mie, particules négatives qui désignaient à l'origine des quantités infiniment
petites : il n'a pas, point, mie d'amis, c'est-à-dire il n'a pas la valeur d'un pas, d"un points
d'une miette d'amis (§ 717). La valeur partitive de ces mots, encore aujourd'hui, est rendue
visible par la présence de la préposition de qui précède le régime.
Il en est de même des particules sorties d'anciens adjectifs neutres, latins ou français,
et qui se font suivre de la préposition partitive de : il a plus, moins, peu, tant, autant d'ar-\
gent. — Que d'argent il a!
L'analogie a amené à la suite d'autres mots qui sont de véritables adverbes : assez, bien.
m
NOMS CARDINAUX 197
'jucre (synonyme de beaucoup dans les phrases négatives) et qui se construisent comme les
neutres précédents.
§ 574. — Noms de quantité déterminée ou noms de nombre.
Les noms de nombre sont ceux qui expriment le nombre ou Tordre. Les noms cardi-
laux sont ceux qui désignent le nombre; les noms ordinaux, ceux qui désignent Tordre. Les
cardinaux et les ordinaux peuvent être substantifs et adjectifs.
jÉ § S75. — Noms cardinaux.
1. — De 1 à 16, les noms cardinaux viennent des noms latins correspondants, plus ou
aaoins modifiés par l'analogie.
i. Un, une, de unum, una, s'employait aussi au pluriel en ancien français dans le sens
le paire : uns espérons, uns sollers, unes chauces, ou pour désigner un ensemble d'objets de
même espèce : unes estoiles, uns vers, unes paroles, ou enfin, comme en latin, devant un mot
lyant au pluriel une signification spéciale : uns ciseaus, unes forces, unes letres. La langue
moderne n'emploie plus un au pluriel qu'avec la valeur d'adjectif indéfini : les uns, quel-
jues-uns.
2. Le latin déclinait : cas sujet masculin duo, féminin duae; cas régime masculin duos,
féminin duas. Le vieux français n'a adopté que les formes des cas régimes : dous, deus,
deux de duos, et does de duas. D'après duos, le latin populaire avait créé une forme de cas
sujet *dui, français doi, qui a disparu avec la déclinaison. Quant au féminin c?oes, il a disparu
Biu xii' siècle devant le masculin dous, deus, qui a exprimé régulièrement les deux genres.
3. De très vient treis, trois, d'après lequel on créa un cas sujet troi, disparu.
4. Le latin populaire avait changé quattuor en quattor, d'où le français quatre.
5. Quïnque, du latin classique, devint *cïnque, d'où c'mc, cinq.
6 à 10. Six, ancien français sis; sept, ancien français sèt ; huit, ancien français uit;
neuf, ancien français nuof, nuef, neuf ; dix, ancien français *dieis, dis, plus tard dix sous l'in-
fluence de six, reproduisent exactement les formes du latin sçx, sçptem, octo, novem, dçcem.
11 à 16. Onze, douze, treize, quatorze, quinze, seize, reproduisent exactement les formes
du latin : undecim, d(u)odecim, trçdecim, quatt(u)ordecim, quindecim, sçdecim.
II. — 17 à 19. Le latin classique disait septemdëcim, octQdëcim, novçmdëciin. Si ces com-
posés avaient été conservés par le latin populaire, ils auraient donné en français *setenze,
*oilouze, *novenze. Le gallo-roman les a remplacés par des formes analytiques qui sont celles
de l'ancien français et du français moderne : lat. vulg. decem et septem, anc. franc, dix et
sept, franc, mod. dix-sept; decem et octo, dix et huit, dix-huit ; decem et novem, dix et neuf,
dix-neuf.
III. — 20 à 100. Dans cette série, cent remonte seul à une forme du latin classique :
centum. Vingt, trente, quarante, cinquante, soixante, reproduisent des formes du latin vul-
gaire : *vinti (class. viginti), *trinta (class. triginta), *quaranta (class. quadraginta), *cin-
quanta (class. quinquaginta), *sexanta (class. sexaginta). A la suite, l'ancien français pos-
sédait setante, septante de *septanta (class. septuaginta), oilante, plus tard octante de *octanta
(class. octoginta), nouante de *nonanta (class. nonaginta). Mais, à côté de setante, oitante,
nonante, reposant sur le système décimal latin, l'ancien français a connu soixante et dix,
quatre-vingts, quatre-vingt et dix. Le premier de ces trois nombres est une expression analy-
tique de setante; les deux autres sont des restes du système vicésimal en usage en Gaule
avant la conquête romaine. En effet, quand les Gaulois désapprirent leur langue pour
apprendre celle des vainqueurs, ils ne purent abandonner entièrement leur système de
numération, qu'ils transportèrent dans la langue nouvelle. Les deux systèmes restèrent en
présence pendant le moyen âge, où Ton dit concurremment trente et deux et vingt et douze,,
quarante et trois et deux vingts et trois, cent cinquante et huit et sept vingts et dix-huit. Les
anciens manuscrits sont en général paginés d'après le système vicésimal : pour noter la
page 138, on écrivait VI.XX.XVIII. L'usage moderne fit triompher le système romain. Tou-
tefois ce triomphe n'est pas absolu, puisque huitante, nonante, ont été supplantés par quatre-
198 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
vingts, quatre-vingt-dix . L'on disait couramment au xvii" siècle six-vingts pour cent vingt, et
quinze-vingts, pour trois cents, est resté dans l'expression les Quinze- Vingts. Septante, octante
et nonante ont survécu dans certaines régions et ne sont plus en français propre que des
archaïsmes ; septante a continué à désigner les soixante-douze docteurs juifs traducteurs de
la Bible hébraïque sous les Lagides : la Version des Septante.
IV. ^ 100 à 1.000. Ici le français a abandonné l'usage latin qui employait les composés
ducenti, trecenti, etc., et il a recours à des combinaisons nouvelles, de formation ana-
logue, il est vrai : deux cents, trois cents, etc.
Le singulier latin mille devient le français mil; le pluriel latin millia devient le français
mille. L'ancienne langue disait : un mil, mil hommes, mais deux mille (§ 544). Toutefois, de
bonne heure, il se produisit une confusion. Dès le xi*^ siècle, on voit mil employé pour le
pluriel aussi bien que mille, et, dès le xii" siècle, mille employé pour le singulier. Les deux
formes se confondent. Cependant mille domine et finit par triompher. A partir du xvii"' siècle,
mil a disparu, sauf dans un emploi spécial, consacré par un usage dix fois séculaire, la
numération des années du premier millésime : Van mil huit cent quatre-vingt-treize.
De mille a été tiré le substantif millier.
V. — 1.001 à 1.000.000. Pour les nombres supérieurs à 1.000 et inférieurs à 1.000.000,
la langue se sert de multiples précédant mille : trois mille quarante-six, c'est-à-dire t7^ois fois
mille, plus quarante, plus six; deux cent vingt-cinq mille huit cent cinquante- quatre, c'est-à-
dire deux cent vingt-cinq fois mille, plus huit cents, plus cinquante, jjIus quatre.
Pour exprimer un million, l'ancienne langue se servait de périphrases comme mil milie,
mitante mil, dis fois cent mile. Le mot million a été tiré au xiv* siècle de l'italien millione :
c'est mille avec le suffixe ione.
VI. — Billion, trillion, etc., sont des noms de formation savante, créés sur le modèle de
million et formés par abréviation pour bi-million, tri-million, etc. Ils désignent, en effet, j
au xvi^ siècle et au xvn% des millions de millions. Depuis le xvni" siècle, billion indique mille
millions, et trillion mille billions, etc.
Milliard s'est dit de bonne heure pour mille millions, et milliasse pour mille milliards.
§ 576. — Anciens noms de nombre en AIN, AINE. j
Aux noms cardinaux il faut ajouter la série des noms en ain, aine. Dans ces noms, le
suffixe ain a supplanté le suffixe ein du latin enus, qui aurait dû servir à former ces nom-j
bres distributifs d'après septeni, tricenteni, etc. (§ 99).
L'usage a donné à cette terminaison des emplois spéciaux. Elle n'existe plus aujourd'hui
que dans des substantifs masculins ou féminins : un quatrain, sixain, huitain, dizain; une
huitaine, dizaine, douzaine, etc. En arithmétique, ces mots ont une signification plus pré-
cise : les dizaines, vingtaines, centaines.
§ 577. — Noms ordinaux.
1. Le latin primus avait donné un dérivé primarius, primaria, qui est devenu p7'e'\
mier, première. Prim s'est conservé dans la langue savante et dans quelques mots popu
laires : printemps, de prime abord, de prin saut. Premier est le seul ordinal qui ne sorte pas d
nombre ordinal correspondant. Un ne donne unième que dans les composés vingt et unième, etc!
2. Le latin disait secundus et al ter; le latin populaire abandonna secundus et gardi
alter. Celui-ci devint le vieux français altre, autre, qui se maintint jusqu'au xvi" siècle avei
le sens de « second ». Au xii° siècle, secundus reparut d'abord sous la forme populaire seon
puis plus tard sous la forme savante second, et en même temps la formation populaire tiri
de deux un nouvel adjectif ordinal à l'aide d'un nouveau suffixe. Ce suffixe, que nous allon
retrouver dans tous les noms d'ordre, est au xn" siècle isme ou ime et quelquefois iesme, ai
xiii* siècle iesme, plus tard ismeK Ce suffixe, appliqué à dous, donna dousisme, dousi
dosisme, dosime; puis dous, devenant deus, deux, donna deusiesme, deuxiesme, deuxième
1. D'où vient cette terminaison? Isme et ime sont sûrement antérieurs à iesme. Comme on rencontre les deux
SUBSTANTIFS INDEFINIS 199
3. Le latin tertius, tertia a donné tiers, tierce, encore employé comme adjectif et
ubstantif : parler du tiers et du quart, le tiers d'un nombre, le tiers état, une fièvre tierce,
ne tierce. Vers le xii" siècle et le xiii% la langue créa avec le cardinal treis, trois, l'ordinal
'•eisisme, troisisme, troisième.
A. Le latin quartus, quarta est resté en français quart, quarte, jusqu'au xvii" siècle :
n quart voleur survient (la Fontaine), et même jusqu'à nos jours dans des expressions consa-
rées : parler du tiers et du quart, le quart d'un nombre, une fièvre quarte, une quarte. Au
11^ siècle et au xiii", quatre donne naissance à qualrisme, guatrime, d'où quatriesme, quatrième.
5. Le latin quintus, quinta a donné quint, quinte, encore usité dans le substantif fémi-
in une quinte. Le gallo-roman avait tiré de *cinque, sur le modèle de sçptimus et de dçci-
(lus, l'ordinal *cinquimus, anc. franc, cincme, qui disparut au xii° siècle devant le dérivé
lOuveau tiré de cinq : cinquisme, cinquime, cinquiesme, cinquième.
6. Le latin sextus, sexta a donné siste, qui disparut, dès les premiers temps, devant un
érivé nouveau sisme, du latin vulgaire *sexïmus, lequel disparut à son tour, vers le xiii° siè-
le, devant le dérivé sisisme, sisime, sisiesme, sixième.
7. Le latin septimus, septima a donné setme, qui disparaît au xii" siècle devant le dérivé
ouveau setisme, setime, setiesme, septième.
8. Le latin octavus, octava avait disparu de l'usage dans la Gaule du Nord devant un
lérivé *octimus qui donna uidme, lequel disparut au xii* siècle devant uitisme, uitiesme,
ujourd'hui huitième. Octavus a été repris par la formation savante dans une octave.
9. Le latin nônus, nôna disparut de même devant le gallo-roman *npvimus, novima,
rançais primitif nofme, qui disparaît à son tour aux xii^-xm° siècles devant novisme, novime,
loviesme, d'où neuvième.
10. Le latin décimus, décima donna disnie, dîme, maintenu dans le substantif féminin
lime; aux xu^-xiii" siècles, parait disisme, disime, disiesme, d'où dixième.
A partir de 11, la langue a refait tous les nombres ordinaux du cardinal en lui ajoutant
a finale ime, isme, iesme : onzime, dozime, trezime, etc., dissetime, disuitime, vintime, etc.
)ans cette refonte des ordinaux, le nombre cardinal qui sert de point de départ reste intact,
ît, fût-il formé de l'addition de plusieurs nombres, est considéré comme un nombre simple :
lix-sept donne non dixième et septième, mais dix-septième ; c'est le même procédé que dans
es ordinaux latins undëcimus, duodëcimus. On trouve de même en latin classique quat-
uordçcimus pour quartus decimus, et quindçcimus pour quintus decimus. Le grec disait
lussi -^pifT/catSÉxaToç pour ToÎToçxal oixaToç. Voilà pourquoi, lorsque deux ordinaux se suivent,
e premier garde la forme du cardinal : // est dans sa vingt-deux ou vingt-troisième année.
§ 578. — Noms indéfinis.
Les noms indéfinis expriment les personnes ou les choses d'une manière vague et indé-
erminée.
Ils sont, les uns essentiellement substantifs, les autres essentiellement adjectifs; ceux-ci
)euvent d'ailleurs s'employer substantivement. Un petit nombre d'entre eux sortent des
îronoms conjonctifs ou démonstratifs et présentent avec eux des rapports particuliers.
§ 579. — Substantifs indéfinis.
Les substantifs indéfinis sont on, personne, chose, rien.
On est, d'après l'ancienne déclinaison française, le cas sujet d'un substantif dont le
;as régime est homme (§ 538). Le latin vulgaire employait le singulier homo comme subs-
tantif, là où le latin classique le plus habituellement emploie le pluriel : homo dicit, au sens
lu latin classique homines dicunt. On voit déjà paraître cet emploi de on dans les Serments
le Strasbourg : Sicum om son fradra salvar dift (ainsi comme on son frère sauver doit).
Personne et chose, substantifs féminins , peuvent s'employer absolument dans un sens
ormes en même temps, isme avec s et ime sans s, on peut admettre l'action analogique de prime d'une part, et
l'autre part de sisme et surtout de disme. Quant à iesme, la plus récente de ces formes, on a proposé d'y voir l'in-
luence de la forme de l'Ouest diesme pour disme, de dÇcimus.
200 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
indéterminé ; ils deviennent alors masculins. Personiie s' emploie dans les phrases négatives
Personne n'est venu; et elliptiquement : Est-il venu quelqu'un? — Personne (c'est-à-dire
'personne n'est venu) (§ 716). Chose s'emploie dans les expressions autre chose, grand c/josej
peu de chose, quelque chose : quelque chose de bon, autre chose de neuf.
Rien, du latin rëm, « chose », était en ancien français un substantif féminin : la riens qu
j'aime. C'est aujourd'hui un substantif indéfini masculin : ce n'est rien, je n'ai rien de bon
il ne fait rien qui vaille. ^
§ 580. — Adjectifs indéfinis. j
Les adjectifs indéfinis sont aucun, autre, chacun et chaque, maint, même, nul, plusieun
quant, quel, quelque, tel, tout, un.
Ces adjectifs peuvent s'employer comme substantifs, les uns absolument : tous préten
dent (c'est-à-dire tous les hommes prétendent); plusieurs affirment (c'est-à-dire jo/usîews homme
affirment)', les autres, accompagnés d'un déterminatif : l'un dit, quelqu'un dit, et non un dû
Aucun, composé de l'ancien français alque (lat. aliquem) et de un, a signifié d'abon
quelqu'un, sens qu'il garde dans : aucuns prétendent, d'aucuns disent. L'habitude d'employé
aucun dans les phrases négatives en a fait un terme négatif, comme personne, rien, etc. : Aucu:
n'en veut. L'emploi négatif est visible dans les phrases elliptiques : Y a-t-il des absents?
Aucun (c'est-à-dire : il n'ij a aucun absent). Aucun est donc devenu synonyme de nul (§ 716)
Auti^e, anciennement altre (latin alterum), se déclinait en vieux français comme subs
tantif : altre, autre, et avait un cas oblique altrui, autrui, qui ne s'employait et ne s'emploi
encore que comme régime : nuire à autrui, le bien d'autrui. Autrui ne peut donc jamais étn
sujet, à l'inverse de on qui ne peut jamais être régime. Autre est encore substantif dans d'au
très et peut se combiner avec l'article : l'autre, un autre. Il s'oppose à un : l'un l'autre, l'm
et l'autre, l'un ou l'autre.
Chacun, anciennement chascun, du latin quisqu(e)-unum devenu *cascunum sous l'in
fluence d'un autre composé *cat(a)-unum, était adjectif et substantif : chascun homme, w
chascun, tout un chascun. Ces deux dernières constructions se retrouvent encore au xvii'^ siècl
et subsistent dans quelques provinces.
Chaque, anciennement chasque, du latin quisque influencé par chacun, peu usité dan:
l'ancienne langue, se développe surtout au xvi"* siècle et tend à se substituer à chacun. Il Y;
remplacé comme adjectif et commence même à le remplacer comme substantii ; le peupl»
dit : Ces livres coûtent cinq francs chaque, et non chacun.
Maint, mot d'origine hybride, tend à vieillir : la perte en serait regrettable. Il étai
adjectif et substantif : maintes gens prétendent, maints prétendent. 11 n'est plus qu'adjectif.
Même est sorti du latin populaire *metïpsimum, mot composé de la particule pronomi
nale met et d'un superlatif du pronom ipse, lui-même. Il signifie donc, par un pléonasm»
tout naturel, tout à fait lui-même. Il s'emploie comme adjectif: le même homme, l'homme même
et comme substantif avec un déterminatif : le même.
Nul,à\x latin nullum, « pas an », avait en ancien français comme substantif une form(
de régime indirect nului qui a disparu. Bien qu'ayant un sens négatif par lui-même, nul m
])cut se passer de la négation (§ 716). Il est adjectif : nul homme ne croit, ou substantif : nut
ne croit.
Plusieurs, forme altérée au xvi* siècle Aepluiseurs, pluisors, du latin populaire "plusiores
pour plures, est adjectif : plusieurs pej'sonnes prétendent, ou substantif : j)lusieurs prétendent
Quant, ancien adjectif dérivé du latin quantum, n'est plus usité que dans l'expression,
elle-même vieillie, quantes et quantes fois. 11 avait un corrélatif fanf, qui lui-même, de bonnf
heure, a disparu en tant qu'adjectif et n'existe plus que comme adverbe.
Quel, du latin qualem, désigne d'une façon générale la manière d'être. Il a conservé 88
signification primitive dans quel qu'il soit. Il forme la locution tel quel, le relatif lequel, l'inter-
rogatif quel, lequel.
Quelque est sorti soit d'un type *qualemque, soit d'une composition directe de queleiàé
que. Cet adjectif peut devenir substantif en se combinant avec un : quelqu'un. Il se combine
encore avec l'ancien adverbe onques et forme l'adjectif indéterminé quelconque.
DEUX CLASSES D'ADJECTIFS EN ANCIEN FRANÇAIS 201
Tel vient du latin talem, corrélatif de qualem, qui a donné quel. Outre la manière d'être,
el exprime plus particulièrement l'identité : tel que vous le voyez. Précédé de un, il est
;mployé comme substantif indéterminé : un tel.
Tout. Le latin populaire des Gaules a abandonné omnis et l'a remplacé par totus, auquel
1 a donné également le sens de quivis. On trouve de nombreux exemples de cet emploi
louveau de totus. Et le latin populaire n'a pas changé seulement le sens de totus, il en a
nodifié la forme : totus est devenu tottus, d'où en ancien français : singulier toz, tôt; pluriel
uit, toz; et en français moderne tout, tous. Le pluriel tous, comme celui de gens (§ 560), n'a
)as été refait sur le singulier tout.
Un est l'adjectif numéral qui, perdant le sens propre de unus, arrive, par extension, au
lensde quidam, « un homme, une femme ». Le bas latin présente déjà des exemples incontes-
ables de cet emploi indéterminé. Dans l'ancienne langue, wn pouvait s'employer absolument
;omme substantif; on retrouve cet emploi jusque chez la Fontaine : Un seul vit des voleurs.
1 s'opposait de même dans ce sens à aut7'e, sans article : un, autre. Le substantif un dans
m est venu a disparu, alors que l'on peut dire un autre est venu; il est vrai que, dans ce cas,
a logique eût exigé que l'on dit : un un est venu, de même qu'on dit l'un à côté de l'autre.
I a été conservé comme substantif seulement en opposition à autre, mais avec l'article :
'un, l'autre, et il a alors un pluriel : les uns, les autres.
Certains qualificatifs prennent la valeur d'indéfinis, soit en se plaçant devant le subs-
antif : certaines choses, différentes personnes, soit en s'employant absolument : certains le
rotent.
ADJECTIFS
§ 381. — Des adjectifs.
Nous suivrons dans l'étude de l'adjectif l'ordre déjà suivi pour le substantif : décli-
iaison, genres, nombres, en y ajoutant une division pour les degrés de comparaison.
DÉCLINAISON DES ADJECTIFS
§ 582. — Deux classes d'adjectifs en ancien français.
En latin il y avait deux grandes classes d'adjectifs :1° ceux qui se déclinaient sur le
ype de la 1'" et de la 2" déclinaison : bonus, a, um : niger, nigra, nigrum; 2° ceux qui se
léclinaient sur le type de la 3" déclinaison : prudens; fortis, forte; celeber, celebris, célèbre.
Cette division se retrouve en ancien français.
Première classe. — Le masculin se déclinait comme le substantif mur (§ 532) : singulier,
iujet, bons; régime, bon; — pluriel, sujet, bon; régime, bons. La vieille langue disait donc :
i bons rois, le bon roi; H bon roi, les bons rois.
Le féminin se déclinait comme le substantif rose (§ 534) : singulier, sujet et régime, bone;
)luriel, sujet et régime, bones.
Enfin étaient indéclinables au masculin singulier et pluriel les adjectifs dont le radical
îtait terminé par une s, comme les adjectifs en osus, os, eus : ténébreux, vertueux, etc.
Seconde classe. — Au masculin, la déclinaison est analogue à celle de bon : singulier,
sujet, forz; régime, fort; — pluriel, sujet, fort; régime, forz.
Au féminin la déclinaison est d'abord analogue à celle des substantifs féminins comme
hntet (§ 534) : singulier, sujet, fort; régime, fort; — pluriel, sujet,' /"orz; régime, forz. Au
aï" siècle, le sujet singulier devint forz, comme bontet était devenu bontez.
Tel est, pour les adjectifs, le système de déclinaison qui se dégage de la plupart des
exemples que donnent les textes des xi'' et xii" siècles.
202 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
GENRES DES ADJECTIFS
§ 583. — Genres dans les adjectifs de la première classe.
Dans la première classe, le féminin français sort du féminin latin, comme le masculin
français du masculin latin : sanctum donne saint, sanctam donne sainte.
A considérer le masculin et le féminin l'un par rapport à l'autre, et non dans leur déve-
loppement historique, le féminin paraît formé du masculin par l'addition d'un e : saint,^
sainte; mais ce point de vue, vrai pour la période moderne de la langue, ne l'est pas pouil
la période primitive.
Un premier point à établir, évident du reste, c'est que, de la forme masculine et de Ir
forme féminine, c'est celle-ci qui est la plus voisine de l'origine. En effet, la consonne ou ].
groupe de consonnes qui précède la terminaison féminine am a été protégé par la voyelle ^
représentant am. Au contraire, la consonne ou le groupe de consonnes qui précède la ter-
minaison masculine um s'est trouvé, après la chute de cette terminaison, exposé aux altéra-l
tions générales qui atteignent les finales, et le radical de l'adjectif a été ainsi plus ou moin^
gravement atteint. Novam est conservé sans changement dans son consonnantisme dan;-
neuve; novum est altéré dans sa labiale dans neuf; — frigidam conserve sa dentale dan^
froide; frigidum la change en t dans l'ancien français froit.
Or le nombre des adjectifs dont le féminin n'est autre que le masculin suivi de e est
en ancien français, assez peu considérable; la plupart présentent des différences nom-
breuses, et le masculin y est plus éloigné du type étymologique que le féminin.
Ainsi le masculin siccum donne sec, le féminin sicca donne sèche ; — largum, lare; larga.
large; — longum, lonc; longa, longe ; — firmum, /e?^m^ /er; firma./erwe; — frigidum, froit, \
frigida, froide; — rigidum, voit; rigida, roide; — bellum, beau; bella, belle.
Ces différences de formes ont amené des réactions naturelles du masculin sur le féminin
et du féminin sur le masculin : le féminin ferme a ramené le masculin fer à ferme; large,
lare à large ; orbe, orp à orbe ; roide, voit à roide. Ajoutons chauve, louche, vide, qui ont rem-
placé les anciennes formes chauf, lois, vit. Inversement, le masculin juieu, juiv, juif, ji
ramené le féminin *juiée h juive. Longue pour longe est dû à l'influence de la prononciation
du latin longa qu'on a voulu donner au mot français.
Ont gardé leur différence de forme dans le genre les adjectifs bel, beau, belle; jumel.
jumeau, jumelle ; nouvel, nouveau, nouvelle; vieil, vieux, vieille. \
§ 584. — Genres dans les adjectifs de la seconde classe.
Des adjectifs de la seconde classe, très abondants dans le latin classique, un nombre
assez restreint avait vécu dans- le latin populaire et se réduisit dans le passage du latin au
roman; le vieux français, dès les premiers temps, a ramené la plupart de ces adjecti:
à ceux de la première classe, et les rares survivants qui restèrent fidèles à la déclinais
latine allèrent disparaissant peu à peu, si bien qu'aujourd'hui on ne trouve plus que deuxi
ou trois adjectifs dont la langue ait inconsciemment conservé la forme féminine primitive|
dans quelques expressions consacrées, mal comprises.
Il faut écarter tout d'abord certains adjectifs de cette seconde classe qui, par l'actioni
des lois phonétiques, prenaient e à la terminaison du masculin. Tels sont : fragilem, fraile,\
frêle; gracilem, graisle, grêle; mobilem, meuble; etc.; et tous les adjectifs en abilem, able.
Ils rentrent dans la série des indéclinables qui ne distinguent pas le féminin du masculin. '
Parmi les autres, un certain nombre passent, dès l'origine, de la deuxième à la première!
classe. Ce sont :
1° Les adjectifs en ois, du latin e(n)sem : bourgeois, courtois, etc. Si l'ancien françai
eût été fidèle au latin, il eût dit : le chevalier courtois, la demoiselle courtois. Mais la lang
n'a pu conserver cette invariabilité absolue et a assimilé ces adjectifs aux adjectifs en osu
osa, eus, euse, invariables au masculin, mais variables au féminin. Ces adjectifs en ois, dès les
RÈGLES ACTUELLES DU FÉMININ 203
•emiers textes, ont leur féminin en c et forment leur adverbe en ement; il en est de même
i provençal, ce qui prouve que le passage de ces adjectifs de la deuxième classe à la pre-
ière était un fait accompli déjà en gallo-roman.
2° Communis est devenu dans le latin populaire des Gaules communus, sans doute par
infusion avec unus. Il n'existe en ancien français aucun exemple du féminin commun, et
idverbe qui en a été tiré a toujours été communément, plus tard communément (§ 724).
3° Follis, mollis, ont dû également passer en gallo-roman à follus, mollus, à en juger
ir leurs adverbes, qui ont toujours été follement, mollement, et non folment, molment.
ilcis a été remplacé par *dulcius, dulcia, d'où en français doux, douce.
4° Parmi les adjectifs du type prudens, un seul paraît avoir, dès l'origine de la langue,
issé à la première classe : dolens est devenu dolentus, sous l'influence, sans doute, de
ntus et des adjectifs en lentus, comme opulentus, violentas. Les anciens textes ne cou-
lissent que dolente et dolentement ; sur dolenlement devenu dolemment, voir § 724.
5" Grandis et viridis ont dû en gallo-roman avoir les doublets grandus et viridus. De
)nne heure, en effet, on trouve grande, verde, à côté des féminins grant, vert.
Tous les autres adjectifs des types fortis et prudens ont conservé plus ou moins long-
mps la flexion unique des deux genres. Toutefois on constate, dès le xii'' siècle, l'eff^ort de
malogie qui cherche à imposer à tous ces adjectifs la terminaison en e de ceux de la pre-
ière classe. La lutte entre le féminin étymologique et le féminin analogique dure jusqu'au
1^ siècle , et la langue moderne a conservé des débris du premier dans les locutions ar-
laïques lettres roijaux, ordonnances royaux, fonts baptismaux; dans les nombreuses exprès-
ans comme grand chambre, chose, croix, faim, garde, mère, messe, rue, où l'Académie écrit
'and', avec une apostrophe, parce qu'elle partage l'erreur des grammairiens du xvii* siècle
li ont cru à une chute de l'e final et ont voulu la rendre apparente aux yeux. Fort est le
minin étymologique dans elle se fait fort; l'ancien français disait e//es se font forz, ce qui
•ouve qu'il considérait ici fort comme un adjectif et non comme un adverbe ; mais l'Acadé-
ie, au xv!!*" siècle, ne s'expliquant pas l'invariabilité apparente de l'adjectif, déclara que
rt était adverbe, et imposa l'orthographe elles se font fort. Enfin il sera question au
724 des adverbes comme constamment, élégamment, prudemment, etc., où le féminin éty-
ologique a subsisté.
§ 583. — Règles actuelles du féminin.
La règle générale de formation du féminin est troublée soit par des modifications ortho-
•aphiques, soit par des modifications phonétiques.
Nous laissons de côté les adjectifs terminés au masculin par un e muet, que cet e soit
x à une action phonétique populaire [âpre de asperum, grêle de gracilem, etc.) ou à une
;tion savante {contraire de contrarius, honnête de honestus, utile de utilis). Ces adjectifs ne
irient point en genre, mais en nombre.
Pour les adjectifs qui varient en genre, il faut distinguer ceux qui ne présentent que
3S modifications orthographiques de ceux qui présentent des modifications phonétiques.
es premières n'auraient pas de raison d'être si l'on écrivait comme l'on parle.
I. Modifications orthographiques . — La bizarrerie de l'orthographe actuelle oblige, en
irtains cas, à modifier la consonne finale devant l'e du féminin pour maintenir dans l'écri-
ire l'intégrité du son que présente l'orthographe du masculin : ammoniac fait ammoniaque,
iduc caduque, franc franque, turc turque.
Grec ei public, dans le moyen français, formaient leur féminin soit en ajoutant que au
lasculin, soit en supprimant devant cette terminaison le c du masculin : grecque, publicque;
^'eque, publique. Les féminins actuels grecque et publique nous ramènent à ces deux modes
lî notation du féminin.
C'est également pour des raisons orthographiques que l'on écrit au féminin aiguë, conti-
uë, exiguë, avec un tréma sur Ve; — que les adjectifs terminés en el {bel, nouvel, réel) dou-
tent VI, les deux / conservant à l'e le son ouvert; — et que les adjectifs terminés par /
louillée doublent 1'/ au féminin, parce que 1'/ mouillée entre deux voyelles s'écrit avec // :
?nlil, gentille; vermeil, vermeille.
204 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Les règles purement orthographiques de la formation du féminin, bien qu'elles atte
gnent un grand nombre d'adjectifs sous des formes variées, sont sans importance.
IL Modifications phonétiques. — Nous savons qu'en général la forme du féminin e
plus voisine de la forme étymologique que celle du masculin (§ 583).
A. L'adjectif est terminé par la labiale f.
Le masculin se termine par une f dans bref, neuf, veuf, etc., en vertu de la loi phon
tique qui change le v latin en /"quand il devient final (§ M6), Le v étymologique se maintic
intact au féminin : nQvam neuve, vivam vive. Dans bref, brève, grief, griève, on surmonte
du féminin d'un accent grave pour lui conserver le son de l'è. Le moyen français écrive
brefve, griefve, neufve, vifve pour rendre plus visible le rapport du masculin au féminin.
B. L'adjectif est terminé par les dentales d ou t.
i° La finale latine est un d.
Le vieux français changeait le d final en t quand il était précédé d'une autre consoni
(§ 403) ; il le laissait intact devant Ve du féminin : frigidum, froit, frigida, froide; *grandui
grant, *grsinda, grande; *viridum, vert, *virida, verde; etc. L'orthographe moderne af;
reparaître le d étymologique pour établir un accord apparent, sinon réel, entre le mascul
et le féminin dans froid, grand. Dans vert, verte, au contraire, c'est le masculin qui a impo
sa forme au féminin.
2° La finale latine est un t.
Ce t est devenu muet au masculin en français moderne. Il se maintient au féminir
délicate, distraite, petite, dévote, toute, jjrête.
Il faut noter à part la plupart des adjectifs en et : muet, etc., et les deux adjectifs so
vieillot. Ils doublent aujourd'hui le t : muette, etc., sotte, vieillotte; les adjectifs en et
font pour conserver à Ve le son ouvert ; sotte, vieillotte le font par analogie. Discret, indisert
secret, concret, complet, incomplet, inquiet, replet, font seuls aujourd'hui leur féminin en èf
en vertu d'une règle sans autorité, qui se fonde sur le désir de conserver l'orthographe latii
(discreta, indiscreta, sécréta, etc.). Jusqu'à la fin du siècle dernier, on écrivait aussi bi<
muète que muette, discrette que discrète. Il vaudrait mieux adopter définitivement l'une (
l'autre de ces formations et marquer le son ouvert de Ve par l'accent ou par le redoub]
ment du t.
3° L'adjectif se termine par s, x.
L'^ ou l'a? final ne se prononce pas au masculin. A l'origine, cette consonne avait d
valeurs diverses.
Elle représentait soit une s simple, qui, au féminin, étant entre deux voyelles, a dû
une s sonore en français (§ 417) : dolorosa, douloureuse ; rasa, rase; zelosa., jalouse ; etc.,
une s double qui a persisté (§ 366) : lassa, lasse ; soit une s précédée d'une consonne (§ 368 bis
falsa, fausse; soit un c ou un t en hiatus (§§ 383, 406) : mixticla, métisse; tertia, tierce.
Préfix, préfixe, est un mot emprunté du latin par formation savante : prœfixus, praBfix
Vx se prononce au masculin. Il est fâcheux qu'on n'ait pas suivi l'analogie du mot simp
fixe, également de formation savante, qui représente le latin fixus, fixa. ,~
c. L'adjectif est terminé par nnQ palatale. '.,■
Au féminin devant a, le c latin se change en ch (§ 379) ; le g latin se change en j (§ 394i
iTdincdL, franche ; — sicca, sèche; — larga, large ; — longa, longe, longue. Sur longe deveij
longue, voir § 583.
D. L'adjectif est terminé par une nasale.
Dans les adjectifs de formation ancienne, le féminin se forme en doublant la lettre
parce que, des deux n consécutives, la première indique la prononciation nasale qu'a
autrefois la voyelle précédente (§ 475) : bon, bonne, c'est-à-dire èô, bô-ne ; paysan, paysa
c.-à-d. paysâ, paysâ-ne; ancien, ancienne, c.-à-d. ancië, ancië-ne; etc.
Dans anglican, anglicane, persan, persane , Qic, de formation moderne, l'orthogra]
est d'accord avec la prononciation.
Même accord pour les adjectifs en ain, ein, in, bien que la prononciation du masc
soit nasale, comme dans bon, ancien : vain, vaine ; jjlein, pleine ; fin, fine; etc.
Dans bénin (benignum), malin (malignum), Vn a été primitivement mouillée et ne s'
PLURIEL DES ADJECTIFS EN « AL » 205
naintenue qu'au féminin, parce que la langue, depuis la fin du moyen âge, a perdu la pro-
lonciation de l'w mouillée finale des mots (§ 483)*.
E, L'adjectif est terminé par une liquide.
1° Les adjectifs terminés par r forment, la plupart, leur féminin par l'addition d'un e :
laire, noire, obscure, etc. Quand IV est précédée d'un e, cet e prend un accent grave : amer,
mère; étranger, étrangère ; fier, fière; etc.
Certains noms d'agents, qui peuvent être employés comme adjectifs et qui sont de
ormation populaire, forment leur féminin en changeant eur en euse (§ 568). D'autres, de for-
aation savante en teur, reproduisent le féminin latin tricem (§ 569).
2° L'adjectif est terminé par une / simple ou une / mouillée.
Si c'est une / simple, la formation normale se rencontre dans la plupart des adjectifs :
micale, normale, civile, puérile, espagnole, seule, soûle. Mais les adjectifs fol, mol, nul dou-
lent 1'/; par souvenir de l'orthographe latine (*follam, mollem, nullam). Les adjectifs ter-
ainés par el doublent 1'/ pour conserver à Ve le son ouvert : éternelle, réelle, belle, nouvelle,
umelle.
Si c'est une / mouillée, cette t est toujours notée par // devant Ve muet du féminin :
entille, vermeille, vieille.
F. L'adjectif est terminé par une voyelle.
Parmi les adjectifs terminés par une voyelle, il faut signaler coi et favori, féminin coite,
avorite.
Coi a remplacé son ancien féminin cote par le féminin coite, sans qu'on puisse dire
Ourquoi.
Favorite est l'italien favorita, qui a remplacé favorie, féminin de favori, participe de l'an-
ien verbe favorir. Le masculin de ce participe s'est seul maintenu.
Certains adjectifs ne connaissent pas de féminin : châtain, dispos, fat.
Hébreu en parlant des choses n'a pas de féminin : un livre hébreu ; on a recours à hébraïque,
ui est rare au masculin : une traduction hébraïque.
NOMBRES DES ADJECTIFS
§ 586. — Nombres des adjectifs.
La formation du pluriel des adjectifs est identique à celle des substantifs. On ajoute une
au masculin et au féminin singuliers pour avoir le masculin et le féminin pluriels. Telle est
1 règle générale; mais certains adjectifs présentent des particularités.
Quand le masculin singulier se termine par une s ou une x, le masculin pluriel ne prend
as d's ; gras, faux, etc.
Quand il est terminé par un t, ce t reste dans la langue moderne devant Vs de flexion :
onstanls, prudents, sauf dans tout, qui suit l'ancienne règle et fait au pluriel tous (§ 560, 1°).
Les adjectifs en eu prennent une s ; bleus, etc., sauf hébreu, qui tient plus du substantif
ue de l'adjectif et fait au pluriel hébreux.
Les adjectifs en al méritent d'être étudiés spécialement.
§ 587. — Pluriel des adjectifs en AL.
Les adjectifs en al forment leur pluriel masculin en changeant al en aux : amical, ami-
lux; brutal, brutaux; légal, légaux; oriental, orientaux (§ 560, 2°). Telle est la règle géné-
ale, mais elle comprend diverses exceptions.
Ainsi, d'après l'Académie, on ne doit guère employer au pluriel automnal, colossal,
'xlal, frugal, glacial, jovial, natal, naval, pascal, et, par suite, ces adjectifs suivent la règle
énérale, quand on est obligé de les employer au pluriel : on dit des combats navals et non
maux. Il en est de même pour un grand nombre d'adjectifs dont l'Académie n'indique pas
1. Notons qu'au xvi« siècle, au féminin, igné se réduisit à ine : ôénine, maline. Cf. mâtine dans la Fontaine
l dans le langage populaire actuel.
1
206 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
le pluriel, astral, collégial, dominical, filial, filial, idéal, magistral, matinal, pénal, pluvial
virginal, etc. Pourquoi ne point suivre, pour tous les adjectifs en al, la tendance du françai
et ne point leur appliquer à tous le pluriel en aux? Pourquoi ne point dire, comme a
moyen âge, collégiaux, pluviaux; comme au xvi° siècle, fataux, pénaux, et, comme M""' d
Sévigné, navaux?
DEGRÉS DE COMPARAISON
§ 588. — Degrés de comparaison. — Comparatif.
Le latin possédait des flexions spéciales pour marquer les degrés de comparaison, c'
à-dire le comparatif et le superlatif. Le comparatif se formait en ajoutant au radical ii
iorem pour le masculin et le féminin, ius pour le neutre : sanct-us, saint; sanct-i
sanct-iorem, sanct-ius. Le superlatif se formait en ajoutant au radical de l'adjectif la ter
naison issimus, issima, issimum pour le masculin, le féminin et le neutre, et cette term
naison exprimait aussi bien le superlatif relatif que le superlatif absolu : sanct-issimus, tri
saint ou le plus saint.
Un très petit nombre d'adjectifs en latin n'avaient point de comparatif et de superlati
et y suppléaient analytiquement au moyen d'adverbes placés devant le positif : magis o
plus strenuus, plus courageux; maxime, ou multum, ou valde strenuus, très courage
ou le plus courageux. A la suite du latin populaire, le français, comme les autres lang:
romanes, a développé cette construction analytique au moyen d'adverbes. Il n'est resT
qu'un très petit nombre de comparatifs, et il n'est point resté de superlatifs latins. On pei
dire que le français ne connaît plus les degrés de comparaison exprimés par une forrc
spéciale d'adjectifs.
Des deux adverbes magis et plus qui, en latin, servaient exceptionnellement à former 1
comparatif, le gallo-roman a adopté plus : plus grand, plus méchant.
Toutefois les comparatifs synthétiques n'ont pas tous disparu. L'ancienne langue
avait conservé un certain nombre, ou en avait créé de nouveaux par analogie : altiori
Aa/çor; *bellatiorem, *bellatius, d'après un simple inusité *bellatus, bellezor, bêlais; îo
rem, forçor; *genitiorem, gençor; grandior, grandiorem, graindre, graignor; * junior, * jùni
rem, joindre, joignor; major, majorem, maire, maior; melior, meliorem, melius, mield\
meillor, miels [mieus, mieux); miner, minorem, minus, mendre, menor, meins [moins); pçji
peJQrem, pejus, pire, peieur, pis; *plusiores, tiré de plus, plusieurs; sçnior, seniorem, sein
seigneur ;*sçioT, *seioTem, sire , sieur ; sordidius, sorrfeù^ et, d'après ce dernier, ampleis,anù
De toute cette formation, la langue moderne n'a gardé que des débris incohérents d
les substantifs gindre (anc. franc, joindre)^ maire, sire, seigneur, sieur, dans le pronom indé
plusieurs et dans les comparatifs meilleur, mieux, moindre, moins, pire, pis. Notons toute
que, dans la langue moderne, moindre tend à céder le pas à plus petit, et pire, pis, àp
mauvais, plus malK
§ 589. — Superlatif.
Le superlatif est marqué aujourd'hui le plus souvent par très, et aussi par d'autres adve
bes tels que bien, extrêmement, fort, etc. L'ancien français employait déjà très du latin trs
qui, du sens de « au delà », qu'il a encore dans trépasser, avait pris celui de « au delà de touti
limite » ; mais il se servait autant des adverbes assez, beaucoup, durement, fort, grandementï
et surtout de moût (lat. multum). On trouve déjà d'ailleurs en latin une certaine variété pou"
la formation du superlatif analytique : à côté de maxime strenuus, on rencontre ben
robustus, multum loquax, recte sanus, satis facundus, valde magnus. Il employait aussi 1
préposition per en composition avec des positifs : peramicus, perfacilis, et, avec tmès'>
per enim absurdum; de là en ancien français l'emploi de par dans le sens de « beaucoup »
mais généralement renforcé par un autre adverbe : tant par est angoissos, com par, si par
trop par, etc. , toutes expressions qui équivalent à des superlatifs absolus et dont nou
avons gardé c'est par trop fort.
i. Dans la langue populaire, meilleur lui-même tend à céder la place 'nplus bon.
PRONOMS 207
La langue n'a conservé aucun emploi du superlatif synthétique latin. La terminaison
ssimum devait donner esme. On ne trouve en ancien français que deux formes qui dérivent
ihonétiquement de superlatifs latins : ce sont pesme de pessimum, qui correspond au com-
avuûî pire ; mesme, même de *met|psimum (§580); le premier a disparu depuis longtemps
e l'usage, le second, dès l'origine, a servi d'adjectif indéfini. Quant aux formes grandisme,
autisme, semtkme, etc., que l'on rencontre çà et là, ce sont des formes savantes*.
Pour le superlatif relatif, que le latin traitait comme un superlatif absolu, les langues
omanes en ont fait une sorte de comparatif, un comparatif déterminé. Déjà, en latin, on
mployait le comparatif au sens de superlatif quand il s'agissait de deux objets : validior
lanuum, la plus forte des deux mains. C'est cette conception du superlatif relatif qui a triom-
hé. Le français forma son superlatif relatif en préposant au comparatif l'article déterminé :
dus fort, le plus fort; plus grand, le plus grand; meilleur, le meilleur ; moindre, le moindre.
)n verra (§ 589) que, jusqu'à la fin du xvii" siècle, la langue n'a même pas complètement
iistingué et séparé l'expression du superlatif relatif de l'expression du comparatif qui lui
vait donné naissance .
PRONOMS
§ 590. — Pronoms.
Les pronoms sont des mots à l'aide desquels celui qui parle situe les objets dont il
>arle dans l'espace et le temps, ou les détermine par rapport à lui au moyen d'un caractère
pécial. Tous, ils semblent sous-entendre un geste, et, si l'expression n'était paradoxale, on
(ourrait les appeler des gestes parlés.
Les grammairiens anciens, frappés d'une fonction accessoire qu'ont quelquefois ces
ortes de mots, à savoir de remplacer les noms, leur ont donné le nom de pronomen, c'est-
,-dire pro nomine, « à la place du nom ». Cette désignation, transmise par les écoles du moyen
,ge, s'est conservée jusqu'à nos jours. Mais, pour avoir en sa faveur l'autorité de l'âge, cette
lésignation n'en est pas moins inexacte. On peut bien dire que dans la phrase : Jean court,
Ijoue, le mot^7 remplace Jean; mais dans la phrase : Je travaille, et toi, Pierre, tu joues, ni
e ni tu n'ont pour unique fonction de remplacer le nom de celui qui parle et le nom de Pierre.
les pronoms expriment quelque chose de plus : ils indiquent que Jean parle et qu'il s'adresse
L Pierre. De même, en parlant de Jean et de Pierre, si je dis : Celui-ci travaille, celui-là joue,
es mots celui-ci et celui-là ne désignent pas seulement /ean et Pierre; ils indiquent, en outre,
eur situation par rapport à moi qui parle. Enfin, dans cette phrase : Voici mon livre, voilà le
ien, mon et tien ne remplacent ou ne désignent pas seulement livre, mais ils indiquent essen-
iellement une idée caractéristique de possession.
Le pronom a pour fonction d'exprimer des rapports déterminés qui existent entre la
)ersonne qui parle et ce qui fait l'objet de son discours. Le vrai nom du pronom serait le
iémonstratif; mais ce terme a reçu de l'usage un emploi trop spécial pour pouvoir être modi-
ié, et nous conservons l'expression usuelle, si inexacte qu'elle soit, en sachant bien à quoi
lous en tenir sur sa véritable valeur.
Les pronoms français, comme ceux des autres langues romanes, viennent des pronoms
atins correspondants, plus ou moins modifiés dans leurs formes ou dans leurs fonctions.
Ils se divisent, suivant leur objet, en quatre classes : 1° pronoms personnels; 2° pro-
loms possessifs; 3" pronoms démonstratifs; 4° pronoms relatifs, ou conjonctifs, ou interro-
jatifs,
l\& sont substantifs s'ils sont employés absolument et représentent la personne ou la
3hose dont il s'agit ; adjectifs, s'ils ne font que la déterminer.
Substantifs ou adjectifs, ils sont soit accentués, soit atones (proclitiques ou enclitiques).
Le plus ordinairement, dans la langue moderne, les pronoms substantifs sont accentués, les
[)ronoms adjectifs sont atones.
1. Abîme, autrefois «ôisjne, est aussi un mot savant, mais qui ne se trouve que comme substantif; sa désinence
représente plutôt le suffixe ismus, du grec taiiôç, que la terminaison du superlatif.
208 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
PRONOMS PERSONNELS
§ 591. — Pronoms venant de EGO, TU, NOS, VOS, SE.
Les pronoms personnels latins sont, à proprement parler : ego, me, nos, tu, te, vos, s
ces formes seules expriment essentiellement des personnes grammaticales. Quant au prono
ille, il est originairement un démonstratif, détourné de sa fonction primitive, qu'il conser-
encore dans bien des cas. Nous parlerons d'abord de ces formes, et étudierons à part ill
Les pronoms de la première et de la seconde personne et le pronom réfléchi de la tr(
sième possédaient en latin une déclinaison complète.
Le roman laissa tomber les génitifs mai, tui, sui, nostri, vestri, les datifs mihi, tibi, si!
nobis, vobis, et les ablatifs qui présentaient une forme identique tantôt à laccusatif corre
pondant (me, te, se), tantôt au datif correspondant (nobis, vobis). Ces pronoms n'euro
donc au moyen âge qu'un cas sujet et un cas régime, ce dernier servant pour le régime dire
ou indirect.
La déclinaison du moyen âge s'est maintenue jusqu'à nos jours pour ces pronoms. Tai
dis que les substantifs et les adjectifs, perdant leur nominatif, n'ont plus qu'une forme poi
exprimer le sujet et le régime, les pronoms personnels ont conservé leur forme du sujet
côté de celle du régime. Quelle est la cause de ce traitement différent?
En latin, les personnes du discours étaient suffisamment indiquées par les flexions ve<
baies, et il n'était pas nécessaire d'employer les pronoms personnels pour les désigner. Labo:
signifiait je travaille ; ludis, tu joues. Si l'on exprimait les pronoms personnels, ils servaiei
à insister sur lïdée du sujet : ego laboro, tu ludis, signifiaient : moi, je travaille ; toi, tu joue
ou c^est moi qui travaille, c'est toi gui joues. Les pronoms sujets avaient donc en latin m
valeur emphatique. Ils la conservèrent quelque temps en français. Mais, à partir de la fin c
XII' siècle, quand les flexions verbales se désorganisèrent et s'eff'acèrent, elles devinrei
insuffisantes pour marquer les personnes grammaticales. Par suite, la langue, pour rendi
aux formes verbales leur netteté de signification, fut obligée de faire un emploi de plus (
plus marqué des pronoms personnels sujets.
Mais cet emploi eut pour résultat d'en afl'aiblir la force, et les pronoms, d'accentués qu'i
étaient à l'origine, devinrent peu à peu atones. C'est au xii^ siècle que l'on voit paraître, poi
la première fois, les pronoms personnels sujets dans cet emploi nouveau. Il faut quatre si»
clés à la langue pour l'établir définitivement. A la fin du xvi'' siècle, la révolution est achevée
les trois personnes verbales sont décidément indiquées par les pronoms personnels suje
atones, que cette nouvelle formation grammaticale empêche de disparaître. Si les form»
verbales avaient pu rester marquées par la flexion, les pronoms sujets auraient, à la fin c
xiV siècle, suivi le sort des cas sujets des noms, c'est-à-dire auraient disparu.
La langue perdit ainsi l'emploi emphatique de ces pronoms sujets. Mais cet emploi ét8
trop bien indiqué et répondait trop pleinement à une nécessité de la langue pour que celle-
ne cherchât pas à remplacer ce qu'elle venait de laisser disparaître. Les pronoms possédaiei
des cas régimes qui se présentaient sous deux formes, l'une atone, l'autre accentuée [m
moi; te, loi; se, soi; etc.). Ce fut la forme accentuée de l'accusatif qui prit la place du suj
emphatique. Dès le xii*' siècle, on voit paraître les formes moi qui lis, toi qui dis, etc. (§ 662
Ainsi, d'une part, l'aff'aibHssement de la flexion verbale amena la transformation
pronom sujet emphatique, accentué, en pronom sujet atone, chargé de marquer seulemi
la personne grammaticale, et cette transformation le sauva de l'oubli. D'autre part, la for^
accentuée du pronom régime vint prendre la place du pronom sujet emphatique, tout comn
dans les noms l'accusatif reçut la fonction du nominatif.
Première personne. — 1° Sujet singulier. — Le pronom de la première personne, en I
classique égo, est devenu, par suite de la chute du g, successivement èo, io, jo, je (§§ 31
356, 347). C'est au xii" siècle que, devenant atone, 70 s'affaiblit en^e {j' devant une voyel
Néanmoins ,;e, jusqu'en plein xvi" siècle, put conserver l'accent tonique et être séparé
verbe par des mots mis en apposition, par des adjectifs, des adverbes ou par des propositioE
PRONOM « ILLE » 209
sidentes ; on disait jiV; qui avais, je tout malade, etc., au lieu de moi qui avais, moi tout
ilade, etc. Il est resté trace de cet usage dans Texpression consacrée je soussigné. Sauf
ns ce cas, je n'est qu'un pronom atone qui fait corps avec le verbe et sert à marquer la
emière personne grammaticale du singulier.
2° Régime singulier. — Le latin më accentué est devenu mei, moi; atone, il est devenu me.
!S les plus anciens textes, me est la forme tonique des régimes direct, indirect et prépo-
tionnel, et me la forme atone des régimes direct et indirect. A la fin du xn" siècle, moi
end, en outre, la valeur de sujet accentué et remplace jo.
3° Sujet et régime pluriels. — Le latin nos, forme du sujet et du régime pluriels, aurait
L donner, accentué, neus (§ 325). Au lieu de neus, on rencontre, aussi bien pour l'emploi
nique que pour l'emploi atone, la forme atone nous (§ 348). L'ancien français ne distin-
lant pas 1 o accentué de l'ô atone, on eut donc jusqu'au xiii^ siècle nos pour les deux emplois,
lis, à partir de cette époque, nos accentué ne passe pas à neus, mais à nous, sous l'influence
ns doute de l'usage plus fréquent de cette dernière forme.
Seconde personne. — 1° Sujet singulier. — Le latin tù devint le pronom accentué tu et
pronom atone tu, quelquefois te sous l'influence de je. A partir du xii* siècle, tu accentué
nd à devenir atone *. Il conserve, toutefois, sa valeur tonique jusqu'au xvi® siècle. Depuis,
est définitivement atone, fait corps avec le verbe et ne sert plus qu'à marquer la seconde
Tsonne grammaticale du singulier.
2° Régime singulier. — L'histoire du latin të devenant en français toi, te, est identique à
lie de më devenant moi, me.
3" Sujet et régime pluriels. — L'histoire du latin vos devenant vous est identique à celle
! nos devenant nous.
Pronom réfléchi de la troisième personne. — L'histoire du latin se devenant soi, se, est
entique à celle de më devenant moi, me.
§ 592. — Pronom ILLE.
Si le latin possédait des pronoms de la l''" et de la 2* personne et un pronom réfléchi de
3*, il ne possédait point, à proprement parler, de pronom sujet de la 3*. Les flexions
aient suffisantes pour exprimer cette personne. Il employait bien parfois des démonstratifs,
c, ille, is, ipse, iste ; mais ces démonstratifs apportaient à l'expression générale de la pen-
e la signification particulière qui leur était propre. Dans le roman, le besoin d'un pronom
; la 3" personne se fit peu à peu sentir, moins vivement toutefois que pour la V^ et la 2®.
oiUi pourquoi on rencontre dans la vieille langue tant de verbes à la 3® personne sans sujet
;primé.
Parmi les divers démonstratifs, c'est ille qui est passé au rôle de pronom de la 3'' per-
)nne. Mais cette transformation de fonction n'a pas été si complète, qu'il n'ait laissé dans la
ngue des traces de sa valeur primitive ; c'est de ille que sort l'article le, la, les, qui nous
■présente l'emploi adjectif (§ 593), tandis que le pronom personnel nous montre l'emploi
ibstantif de ille.
Masculin singulier. — 1" Sujet. — Le latin ille aurait dû donner el (§ 308); le français il
it supposer une forme du latin vulgaire *illï (§ 309, II). A partir du xii® siècle, il, forme
xentuée, tend à être employé comme pronom atone''; au xvi° siècle, il existe encore comme
•nique; mais, depuis, il est définitivement devenu atone et ne sert plus qu'à marquer la
oisième personne grammaticale du singulier ^.
2° Régime direct. — Le latin ïUum accentué aurait dû donner el (§ 308), mais il n'a
fisse en gallo-roman que sous sa forme atone (il)lum, anc. franc, lo, franc, moderne le.
3° Régime indirect. — Il faut distinguer ici deux formes latines, l'une accentuée *illui,
ms doute tirée du classique illi sous l'influence analogique du relatif cui, et qui a donné en
iicien français le régime indirect accentuée lui; l'autre atone, (il)li, qui a donné en ancien fran-
us le régime indirect atone li. Li a disparu à la fin du moyen âge, et lui est resté seul pour
1. Dans la langue familière el la langue populaire il a même perdu son u : t'es bête.
2. Dans la langue populaire, il se réduit à i : i vient pour il vient.
3. Sur l'emploi de il comme pronom neutre, voir g G63.
DICT. FRANC. «
210 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
marquer le régime indirect. De plus, dès Forigine, lui a servi à marquer le régime dire»
accentué, à côté de lo, le atone; enfin, à partir du xu" siècle, il tendant à devenir atone, h
commence à le remplacer dans sa fonction de sujet accentué, comme moi, toi ont remplaw
je, tu.
Masculin pluriel. — 1° Sujet. — Le latin ïUi accentué donne il comme le singulier.
XIV* siècle, Fusage de plus en plus marqué de former le pluriel par l'addition d'une s chanj
il en ils. A partir du xii** siècle, il devient atone, si bien qu'il se réduit, soit dans la pronoi
dation, soit même dans Torthographe, à is et ne sert plus qu'à marquer la troisième pe;
sonne grammaticale du pluriel.
2" Régime direct. — Le latin |llos accentué donne els, plus tard eus, eux; (il)los atoi
donne les. Eus, eux, forme accentuée du régime direct pluriel, n'a pas disparu alors que e
forme accentuée du régime direct singulier, n'a point vécu; eus, eux a donc, à partir c
XII' siècle, servi de sujet pluriel accentué lorsque ih est devenu atone.
3° Régime indirect. — C'est le latin (il)lQrum, forme du génitif pluriel, qui, en gall<
roman, a servi de régime indirect; il a donné en français lour, leur, qui, avec le temps, e
devenu de tonique atone ; et, alors qu'au singulier le régime indirect lui avait dû dès l'origii
être à la fois régime direct et indirect accentué, inversement, au pluriel, c'est le régime dire
eux qui a dû remplir à la fois le rôle de régime direct et celui de régime indirect accentu
une fois que leur est devenu atone.
FÉMININ. — Pour le sujet et le régime direct singulier et pluriel, nous avons, d'après iU
illas, elle, elles.
Pour le régime indirect singulier, le datif classique illi avait fait place à une forme ''illa
*illei, qui donna en ancien français comme forme accentuée *liei, li, et comme forme atone
Ces deux formes, qui se confondaient avec le régime indirect atone masculin li, ont été re^
placées : la forme accentuée, par le sujet elle : c'est à elle que je parle; la forme atone,
le masculin lui : je lui parle.
Pour le régime indirect pluriel, le féminin n'a jamais connu que celle du masculin leu\
§ 593. — Pronom adjectif de la 3^ personne ou article.
Quand le latin populaire disait illi venit, l'emploi emphatique de illi en faisait un pnj
nom accentué; quand il disait illi homo, illi était proclitique et s'unissait intimement [
homo. De là vient qu'alors que ïlli accentué a donné il, (il)li non accentué a donné li. C'eJ
l'article français, qui conserve, affaibli, l'emploi du démonstratif latin. Dès le vi« siècle, lji|
formes atones de illi sont employées comme simples déterminatifs et non plus coi
démonstratifs. L'affaiblissement du sens démonstratif fut graduel : dans l'ancien françj
on rencontre d'assez nombreuses traces de ce sens; dans la langue actuelle, on ne pe«
guère la signaler que dans des noms propres comme Villeneuve-la- Guy ard et les expressioij
de la sorte, pour le coup, à l'instant, à la fois, et dans l'adverbe alors.
L'article se déclinait donc en ancien français : masculin : singulier, sujet, (il)li, li; ph(
riel, (il)li, li; régime, (il)lum, lo, le; pluriel, (il)los, les; — féminin : singulier, sujet et régir
(il)lam, la; pluriel, (il)las, les. Le nominatif disparaissant à la fin du moyen âge, il ne res
plus que les formes de l'accusatif le, les pour le masculin.
L'article est soumis à deux séries de modifications, Vélision et la contraction.
ÉLisiON. — L'élision est la chute de la voyelle devant un mot commençant par uï
voyelle ou une h muette : l'arbre, l'homme. Ce phénomène ne s'est pas produit à la mèDlj
époque pour toutes les formes de l'article, mais il a affecté celle du féminin dès les prj
miers temps de la langue : l'amor pour la amor, ainsi que celle du masculin à l'accusatifl
l'orne pour lo orne.
Contraction. — La contraction est la combinaison (par enclise) de l'article avec une dl
prépositions de, à, en qui le précèdent. Ce phénomène n'a lieu que pour le masculin singulij
et pluriel.
De le devient, dès l'origine, del, qui est devenu dcu et aussi, par suite de son emploi prc
clitique, d'une part dou et d'autre part du (§ 457).
PRONOMS POSSESSIFS 2H
De les, dès l'origine, est devenu des et non dels, deus, par suite de son emploi proclitique.
A le est devenu al, qui a passé à au (§ 455).
A les, comme de les, a perdu, dès l'origine, son / pour devenir as. Au xiii" siècle, as est
devenu aus, aux, par analogie avec au.
En le a donné enl, el, eu, ou, et en les a donné es. Ou a disparu au xvi" siècle, et es n'a
subsisté que dans quelques expressions consacrées par l'usage.
PRONOMS POSSESSIFS
§ 594. — Pronoms possessifs. — Développement historique.
Le possessif français comparé au possessif latin présente deux particularités impor-
tantes : la refonte de la 2" et de la 3" personne sur le modèle de la l'", et la création d'un
possessif de pluralité à la 3** personne.
Le possessif français est soit atone, soit accentué.
Il se divise en possessif de l'unité, qui renvoie à un possesseur singulier : Un père aime
SES enfants, et en possessif de la pluralité, qui renvoie à un possesseur pluriel : Les pères
aiment leurs enfants.
Possessif de l'unité.
L Formes atones. — 1° Masculin. — Les formes de l'ancien français au xi* siècle étaient:
sing., sujet, mes, <es, ses; plur., mi, toi, soi; — sing., régime, mon, ton, son; plur.,wîes, tes, ses.
Les formes du cas sujet singulier proviennent des types *meos, *tos, *sos, et non des
types classiques meus, tuus, suus. *Tos, *sos, ont donné d'abord tos, sas, qui bientôt ont passé
à tes, ses, comme los de (il)los a passé à les. C'est pour la même raison que l'on a au régime
pluriel mes, tes, ses provenant des types latins mèos, *tos, *sos.
Les formes du régime singulier mon, ton, son proviennent non du latin classique meum,
tuum, suum, mais de types *mum, *tum, *sum. — Celles du sujet pluriel mi, toi, soi pro-
viennent régulièrement du latin mei, tui, sui; mais, de bonne heure, toi, soi, se modelèrent
sur mi et devinrent ti, si.
Les régimes singulier mon, ton, son et pluriel mes, tes, ses ont subsisté sans change-
ment jusqu'à nos jours. Des formes des sujets, il n'est resté que mes dans messire, ancien cas
sujet de monsieur (§ 588).
2° Féminin. — Les formes du latin classique meam, tuam, suam, meas, tuas, suas,
prochtiques, étaient devenues *mam, *tam, *sam, *mas, *tas, *sas (§ 352), d'où le français
ma, ta, sa, mes, tes, ses.
L'article la élidait et élide toujours son a devant un mot féminin qui commence par une
voyelle : l'dme (§ 593). Il en a été de même en vieux français du possessif féminin : m'ame,
Vame, s'ame, pour ma âme, etc. Dès la seconde moitié du xii® siècle, on commence à remplacer
la forme élidée par mon : mon âme, ton âme, son âme. Cet emploi de mon, ton, son devient de
règle au XIV' siècle. Quelle est l'origine de cette substitution bizarre? On l'ignore. L'ancien
français a laissé une trace dans m'amie, corrompu depuis le xvii' siècle en ma mie, et dans
m'amour, qui a donné, par plaisanterie, un pluriel barbare dans faire des mamours.
II. Formes accentuées. — i" Masculin. — Les formes de l'ancien français au xi« siècle
étaient : sing., sujet, miens, tuens, suens ; T^lur . , mien, tuen,suen; — sing., régime, mien, tuen,
suen;plur., miens, tuens,suens.
Miens, tuens, suens, ne correspondent point aux formes du latin classique meus, tuus,
suus, qui n'ont laissé de trace en ancien français que dans les Serments {meos sendra) et dans
Saint Léger [li suos corps). Pour chaque personne, c'est la forme de l'accusatif singulier qui a
servi de type. De tnien tirédemëum en passant par *mieon, de tuen,suen tirés de tuum, suum,
en passant par *tôun, *sôun, on a formé les nominatifs singuliers et les accusatifs pluriels.
La langue est allée plus loin dans la voie de la simplification : tuen, suen, se changèrent en
iien, sien sur le modèle de mien. C'est ainsi que, depuis la disparition de la déclinaison, c'est-
à-dire des cas sujets, nous avons comme pronoms possessifs masculins accentués mien, tien,
sien, — miens, tiens, siens.
212 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
2° Féminin. — L'ancienne langue a possédé aussi pour le féminin une grande variété de
formes, correspondant phonétiquement aux formes latines *mïam (class. mëam), *mïas
(class. mëas), tyam, t^as, suam, suas : sing. meie, plur. meies; teue, teues; seue, seues.
Meic, meies devinrent 7noic, moics (§ 309, I). Puis teue, seue, leues, seues firent place ù
toie, soie, toies, soies, créés d'après moie, moies. Enfin, ù partir du xiv' siècle, moie, toie, soie,
— moies, toies, soies, disparurent devant les nouvelles formes, qui sont celles de la langue
moderne, mienne, tienne, sienne, — miennes, tiennes, siennes, et qui furent provoquées par
le masculin singulier mien.
Possessif de la pluralité.
Le latin classique avait comme possessifs de pluralité noster, vester, suus. Le latin popu-
laire changea vester en voster. De plus, en Gaule et en Italie, il supprima suus. Le latin, en
effet, disait avec le possessif de l'unité : Pater amat suos liberos (le père aime ses enfants),
et avec le possessif de la pluralité, en employant la même forme de pronom : Patres amant
suos liberos (les pères aiment ses enfants). L'espagnol et le portugais ont conservé cette uni-
formité. L'italien et le français, qui distinguent la pluralité de l'unité à la l''" et à la 2" per-
sonne, ont fait cette distinction à la 3° et ont tiré du latin (il)lQrum un nouveau possessif
loro, leur.
Première et deuxième personne.
I. Formes atones. — 1° Masculin. — Sing., nom., noster, nostres; plur., nostri, no; —
ace. sing., nQstrum, nostre; plur., nostros, noz, nos.
Mêmes formes pour voster, vostres.
Le singulier nostres, nostre ne présente pas de difficultés. Au pluriel, l'accusatif nostros^
étant atone, s'est réduit à nostrs, nosts, noz, nos, et, d'après l'accusatif, a été refait le nomi-
natif pluriel no. La langue moderne n'a conservé que les formes de l'accusatif, nostre, nos;
vostre, vos. L's est tombée devant t : noire, votre; et comme Vo n'était pas accentué, il est
devenu bref : notre, votre (§ 422).
2° Féminin. — Le singulier nostram, vostram est devenu nostre, vostre, notre, votre, avec
0 bref.
Le pluriel nostras, vostras, en qualité d'atone, a donné de même par une série de réduc-
tions analogues à celles du masculin : noz, nos; voz, vos.
II. Formes accentuées. — En laissant de côté le nominatif, nous voyons que les accusa-»
tifs nostrum, vostrum; nostram, vostram; nostros, vostros; nostras, vostras, aboutissent
régulièrement à nostre, vostre, nostres, vostres, d'où, avec la chute de 1'^ et l'allongement de
Yo accentué, nôtre, vôtre, nôtres, vôtres. -.f,
Troisième personne.
Le pronom suus, disparaissant comme possessif de la pluralité, a été remplacé par 1^
génitif (il)lôrum, masculin, qui signifiait de ceux-là, d'eux, et s'est employé aussi comme
féminin et a signifié de celles-là, d'elles, à celles-là, à elles (§ 592). Conformément à son
étymologie, leur ne variait pas : leur amis. Au xiv\siècle, la signification démonstrative n'étant
plus sentie, leur a été considéré comme un adjectif et a varié en nombre : leur ami, leurs amis.
L'analogie n'a pas été jusqu'à le faire varier en genre : leurs choses et non leures choses.
§ 595. — État actuel.
Ainsi le possessif de l'unité et celui de la pluralité étaient atones ou accentués.
En qualité d'atones, ils avaient toujours la valeur d'adjectifs et ils sont restés adjectifs r
masc, mon, ton, son; mes, tes, ses; — fém., ma, ta, sa; mes, tes, ses;— masc. et fém., notre^^
votre, leur; nos, vos, leurs. C'est ce que les grammairiens modernes appellent les adjectif
jwssessifs.
En qualité d'accentués, ils sont devenus : mien, tien, sien; nôtre, vôtre, leur; — miens, \
tiens, siens; nôtres, vôtres, leurs; — mienne, tienne, sienne; nôtre, vôtre, leur; — miennes, \
tiennes, siennes; nôtres, vôtres, leurs. Ils étaient soit adjectifs, soit substantifs. Ils ne sontj
plus aujourd'hui que substantifs, sauf dans quelques expressions consacrées qui ont quelquftj
f
F
"■ PRONOMS DEMONSTRATIFS 213
chose d'archaïque : un mien ami. En dehors de ces archaïsmes, ils se construisent avec Tar-
ticle : le mien, le tien, etc.; le nôtre, le vôtre, etc. G"est ce que les grammairiens modernes
appellent les pronoms possessifs.
PRONOMS DÉMONSTRATIFS
§ 59G. — Pronoms démonstratifs. — Développement historique.
Des divers démonstratifs que le latin classique possédait, le français n'a gardé que iste,
ille et le neutre hoc combinés avec Fadverbe ecce : ecceiste, ecceille, eccehoc.
A l'état simple, ces démonstratifs ont laissé quelques traces soit en ancien français, soit
dans le parler actuel : iste dans ist, iste et es, qui subsistent jusqu'à la fin du xii' siècle; ille,
comme nous l'avons vu (§§ 592 et 593), dans le pronom de la 3* personne, l'article et aussi
(§ 594) dans l'adjectif possessif leur; hoc dans oui, anciennement oïl (hoc-f-illi), et dans
uvec, anciennement avuec, avoc (apud + hoc). Ajoutons ipse qui a vécu quelque temps dans
l'ancienne langue sous la forme eps, es, et qui entre dans la composition de même tiré de
*met|psimum (§§ 578 et 589).
Ces démonstratifs simples avaient été, dans l'emploi général, remplacés en roman par
les formes composées que nous avons citées plus haut, ecceiste, ecceille, eccehoc, d'où le
français icist, icil, iço. L'i initial de ces démonstratifs composés n'a pas été toutefois d'un
emploi constant dans la vieille langue. Il manque déjà dans les plus anciens textes, et l'on
peut dire que les formes abrégées cist, cil, ço l'ont emporté de beaucoup sur les formes
complètes icist, icil, iço. On trouve encore au xvii^ siècle des traces de cet i dans les formes
icelui, icelle, iceux, icelles, qui ne sont plus employées aujourd'hui que par la langue du droit.
[IjCiST se déclinait en ancien français de la façon suivante : masc. sing. sujet, [i]cist
(ecceiste); plur., [i]cist (ecceisti) ; — masc. sing. régime direct, [i]cesi(ecceistum); plur.,
[i]cez (ecceistos); — masc. sing. régime indirect [i]ceslui (*ecceistui) ; — fém. sing. sujet,
\i]ceste (ecceistam) ; plur., [i]cestes, \i]ccz (ecceistas); — fém. sing. régime direct, [i]ceste
(ecceistam) ; plur., [i]cestes, [i]cez (ecceistas) ; — fém. sing. régime indirect, \i]cesti {*ecceistei).
Telles ont été les formes de [ijcist jusqu'au xiv" siècle. A cette époque, les sujets mascu-
lins cist disparaissent; au xv% c'est le tour du régime indirect féminin cesti. Les formes
féminines cestes ont, de bonne heure, cédé presque exclusivement la place aux formes cez,
qui en sont la contraction ou qui ont été amenées par analogie avec la forme cez du régime
direct du masculin pluriel. Quoi qu'il en soit, cestes n'a point survécu au xvi® siècle. Enfin
ceslui, employé indifféremment à partir du xv^ siècle comme sujet, régime direct et indirect
du singulier, subsiste jusqu'au commencement du xvu^ siècle; à partir de cette époque, si
on le rencontre dans la Fontaine, la Bruyère et même Voltaire, c'est à titre d'archaïsme.
Dans cest, cestui, ceste, cestes, l's est tombée devant le t dans la prononciation dès le
moyen âge (§ 422) et dans l'orthographe au xvi" siècle. Quand le t était suivi d'une voyelle,
on le doublait : cette, cettui, cette, remplacèrent ceste, cestui, ceste.
Cest devant un mot commençant par une consonne ou une /* aspirée s'est affaibli, après
lamuïssement de l's (§ 422), en ce dès le xii" siècle. Le t, ayant cessé d'être prononcé, a été
omis dans l'orthographe, sans doute sous l'influence du neutre ce; on disait ce signifie; on
dit de même ce père pour cet père.
[IlciL se déclinait en ancien français de la façon suivante : masc. sing. sujet, [i]cil (*ecce-
illi); plur., [i]cil (ecceilli); — masc. sing. régime direct, [i]cel (ecceillum) ; plur., [i]cels,
[i\reus (ecceillos); — masc. sing. régime indirect, [i]celui (*ecceill\ii); — fém. sing. sujet,
\i]cele (ecceillam) ; plur. [i]celes (ecceillas) ; — fém. sing. régime direct, [i]cele (ecceillam) ;
plur., [i]celes (ecceillas); — fém. sing. régime indirect, [ijceli (*ecceillçi).
Telles ont été les formes de [i]ci/ jusqu'au xiv® siècle. Le nominatif pluriel disparaît à cette
époque, mais n'est point suivi dans sa disparition par le nominatif singulier, qui a subsisté
jusqu'au commencement du xvii* siècle et dont la Bruyère regrette la perte comme du plus
joli mot de la langue française. Celi, régime indirect du féminin, tombe au xV siècle. Ccl,
régime direct masculin, a, au contraire, survécu jusqu'au xvi° siècle.
214
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Ce do eccehçc a d'abord été iço, ço, qui s'est affaibli en ce comme jo, lo sont devenus
je, le. Pour insister sur l'idée démonstrative, on commença, à partir du xiv° siècle, à faire
suivre ce des adverbes ici et là : ceci, cela; ce dernier, dans la prononciation populaire, s'est
réduit à ça, et se confond, par suite, avec l'adverbe ça de eccehgic.
§ 597. — État actueL
La langue actuelle a conservé tel quel le pronom neutre ce, avec ses composés ceci, celai
Pour les familles de cil et de cist, elle s'est considérablement éloignée de l'emploi de
l'ancien français. Cil et cist étaient à l'origine employés à la fois comme pronoms et co
adjectifs. Toutefois, de fort bonne heure, il y eut une tendance à ne pas employer pronomi-
nalement certaines formes de cist, et, au xvi" siècle, la réduction de cest, ce, ces au rôle d'ad-
jectifs est un fait accompli; cestui et ceste seuls continuent à être employés comme pronoms.
Toutes les formes de cil, au contraire, persistent dans leur emploi simultané d'adjectifs et de
pronoms; on disait : cil livre, celui temps, celle fin. Ce n'est qu'au xvii" siècle que la scissio
entre ces deux familles est complète : d'une part, cestui disparaît, et cette, comme l'étaient
déjà devenus cet, ce, ces, est désormais adjectif; d'autre part, celui, ceux, celles passent défi-
nitivement dans la classe des pronoms.
Celui, ceux, celle, celles ne s'emploient dans la langue actuelle que devant une proposi-
tion relative : celui qui, ceux qui, celles qui, ou devant la préposition de : celui de vous qui;
s'ils ne sont pas suivis d'une proposition relative ou de la préposition de, ils sont remplacés
par celui-ci, celui-là, celle-ci, celle-là, etc. D'où vient cette transformation? Dans la très
ancienne langue, les rôles de cist et de cil étaient nettement distincts : cist distinguait les
objets rapprochés, cil les objets éloignés. Cette distinction s'étant affaiblie avec le temps, on
eut recours à un nouveau procédé pour situer les objets : on adjoignit à cist l'adverbe ici, et
à cil l'adverbe là. On dit donc ce livre ici, cestui livre ici; celle maison là, celui livre là; puis
cette ci, cestui ci; celle-là, ceux-là. Mais une nouvelle confusion ne tarda pas à se produire;
on en vint à dire cette là, cestui là, celle-ci, celui-ci; cette confusion est fréquente au xvi* siècle.
Au xvu*, cette s'étant réduit au rôle d'adjectif et cestui ayant disparu, il ne resta plus comme
pronoms servant à marquer la proximité ou l'éloignement, que celui, celle, ceux, celles, aux-
quels on adjoignit, suivant le cas, ci ou là. Ces adverbes sont même devenus indispensables,
comme nous l'avons dit plus haut, au pronom démonstratif, s'il n'est pas suivi de qui ou de
de, alors que le sens n'exige pas absolument que l'on situe les personnes ou les objets : ob
dit bien celui qui jmrle, celui de mon père, mais on ne peut pas dire celui parle^ .
Avec l'adjectif démonstratif ce, cet, cette, ces, quand on veut marquer la proximité ou
l'éloignement, on a conservé la construction ancienne ce livre-ci^., cette femme-là.
Ainsi les formes actuelles ceci, cela, celui-ci, celui-là, et les constructions ce livre-ci, ce
livre-là, nous présentent, outre l'adverbe démonstratif latin ecce (= voici, voilà) comme pré-
fixe, les adverbes démonstratifs français (i)ci, là comme suffixes. Cette surcomposition s'enri-
chira-t-elle de nouveaux éléments dans l'avenir? Les faits curieux que nous venons d'exposer
en prouvent la possibilité.
PRONOMS RELATIFS ET INTERROG ATIFS
§ r)98. — Pronoms relatifs et interrogatifs.
L Pronom relatif masculin et féminin. — Le latin classique, pour le relatif, distinguait
le féminin du masculin et lo pluriel du singulier au sujet et au régime direct : homo qui,
mulier quae; homo quem, mulier quam; homines qui, mulieres quae; homines quos, mulie-
res quas. Au régime indirect, il distinguait le singulier du pluriel, mais point le masculin
du féminin : homo, mulier cui; homines, mulieres quibus. Le gallo-roman a établi l'inva-
riabilité de genre et de nombre, et c'est ainsi que l'on a on ancien français pour le masculin
1. La langue populaire, par une analogie toule naturelle, dit celui-ci qui parle.
2. La langue populaire est encore plus près de l'ancienne langue en disant ce livre ici.
VOIX PASSIVE 215
le féminin tant singuliers que pluriels : sujet, qui (qui); régime indirect, cui (cui); régime
rect, que (quem).
Le régime direct que ne s'employait que comme pronom atone : en effet, quëm accentué
it donné quien; c'est la forme du régime indirect cui qui servit de régime direct accentué;
1 à\èd\i cui Dieu absolve (que Dieu absolve) et cui cousin (le cousin de qui). Au xm" siècle,
\i se confondit avec le sujet qui et finit au xV siècle par s'écrire comme lui. C'est ainsi
le nous disons : choisissez qui vous voudrez; à qui; pour qui; etc.
II. Pronom interrogatif masculin et féminin. — Les formes du pronom interrogatif sont
s mêmes que celles du pronom relatif, sauf qu'il a perdu son régime direct atone que qu'il
'ait en ancien français. Nous avons donc une forme unique pour le sujet et les deux régi-
es : Qui est venu? Qui demandez-vous ? A qui désirez-vous parler?
III. Pronom relatif et interrogatif neutre. — Le latin possédait pour le relatif un neutre
lod et pour l'interrogatif un neutre quid. Quod n'a point passé en gallo-roman; quid a
mné un neutre accentué queid, quei, quoi, et un neutre atone que, qui servent à la fois pour
relatif et pour l'interrogatif. Nous verrons (§ 666) l'emploi de qui comme neutre.
IV. Pronom quel et lequel. — Le latin qualis signifiant spécialement « de quelle espèce,
i quelle nature », est devenu le français quel. Il a gardé sa signification primitive comme
mjonctif : de quelle nature qu'il soit; mais, comme interrogatif, il est devenu synonyme de
ù dès les premiers temps de la langue, et, en cette qualité, il put être précédé de l'article;
1 disait quel d'eux tous ? ou lequel d'eux tous. De plus, jusqu'au xvi" siècle, quel et lequel
employaient aussi bien l'un et l'autre comme pronoms que comme adjectifs. La langue
;tuelle a fait de quel un adjectif et de lequel un pronom.
L'emploi de lequel comme interrogatif a entraîné, à partir du xm" siècle, son emploi
imme relatif. C'est surtout au xv^ siècle et au xvi" que, comme nous le verrons § 666, il se
•opage au détriment des autres pronoms relatifs.
VERBES
§ 599. — Du verbe.
Le verbe est la partie du discours que le génie roman a marquée le plus fortement de
)n empreinte. La conjugaison moderne présente encore assez de formes représentant intact
auf, bien entendu, dans les modifications phonétiques) le type latin pour établir sans con-
ste, avec une évidence absolue, la descendance directe du système ancien au système
)uveau.
Toutefois les changements sont assez profonds et assez étendus pour qu'on y reconnaisse
[1 système nouveau qui prend sa place à côté du système latin.
Dans cette étude, nous avons d'abord à considérer les traits généraux qui dominent
însemble de la conjugaison, puis à étudier les diverses conjugaisons.
DE LA CONJUGAISON EN GÉNÉRAL
Le verbe est à étudier dans ses voix, ses modes, ses temps, ses personnes, ses nombres.
Le verbe est actif ou passif, suivant qu'il exprime une action faite ou subie par le sujet,
e latin distinguait ces deux voix, au point de vue de la forme, par deux systèmes différents
^ flexions.
I. — Voix.
§ 600. — Voix passive.
Le système de flexions de la voix passive en latin était déjà incomplet, puisque la moitié
îs temps se formait de la périphrase du participe avec les temps présents ou passés de
5se : amatus sum ou fui, amatus eram ou fueram, amatus ero ou fuero, etc. Les autres
k'aient des formes synthétiques : amor, amabar, amabor, etc. Cette alternance de formes
216 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
synthétiques et analytiques, celles-ci à double auxiliaire, était trop complexe pour se maii
tenir intacte. Dès le vi" siècle, les textes bas latins nous montrent le dépérissement d(
formes synthétiques : amatus sum y remplace amor, d'une part, et, d'autre part, pour !
parfait, on ne dit plus guère amatus sum, mais amatus fui. Quoi qu'il en soit, nos pli
anciens textes français ne renferment pas de formes correspondantes aux formes syntlu
tiques du latin. Au x" siècle, la transformation de la voix passive était accomplie : des dcii
séries des temps du verbe esse, sum, eram, ero, sim, essem et fui, fueram, fuero, fuerin
fuissem, la première avait été attribuée aux temps simples, la seconde aux temps composé
en les combinant avec le participe passé.
Nous verrons (§ 648) les modifications que subit le verbe esse en passant du latin n
français. Nous verrons aussi (§ 667) les conséquences qui sortirent, pour la signification d
passif roman, de cette substitution de formes analytiques à des formes synthétiques.
§ 601. — Voix déponente.
La voix déponente, c'est-à-dire celle des verbes à forme passive, mais à signiûcati*
transitive, a complètement disparu dans les langues romanes*. Elle était déjà fort ébranli
sous la République : amplectere, congredere, contemplare, fabulare, jocare, luctare, min
tare, partire, se rencontrent dans Plante; experire, imitare, mirare, sortire, vagare, dai
Varron. Cette coexistence de deux voix, l'une active, l'autre passive, avec une forme uniqi
était un mécanisme trop délicat pour subsister en roman ; la voix déponente s'y est toi
entière fondue avec la voix active.
Elle n'a laissé de traces que dans deux participes passés, mort et né, de mçrtuum, natur
participes déponents en latin. On a voulu, lu rapport de sens qu'il y a entre il est mort, il e.
né, et la construction latine mortuus est, natus est, tirer la conclusion que c'était là le poii
de départ de la construction française de certains verbes intransitifs avec l'auxiliaire être :
est tombé, il est venu. Nous verrons (§ 670) la véritable origine de cette construction.
§ 602. — Voix active.
La voix active est passée du latin au français avec la plupart de ses traits généraux. Si
flexions, en particulier, se sont continuées, plus ou moins dégradées dans la prononciatioi
quelquefois altérées par l'action analogique, mais elles sont suffisantes pour constituer ii
système complet de voix active. Citons seulement l's et le t caractéristiques à peu près con^
tantes des 2" et 3" personnes du singulier dans tous les verbes, sauf à l'impératif, et !•
flexions ons, ez, ent, caractéristiques fixes des trois personnes du pluriel.
IL — Modes et temps.
§ 603. — Temps latins conservés.
Au mode indicatif, le présent, l'imparfait et le parfait se sont continués dans le présen
l'imparfait et le passé défini romans.
Au mode impératif, le présent seul a survécu.
Au mode subjonctif, le présent et le plus-que-parfait se sont conservés, le premier com
présent, le second comme imparfait.
Au mode infinitif, le présent, le participe présent, le gérondif et le participe passé Sj
sont maintenus.
Le reste des temps a disparu sans retour ou a été remplacé par d'autres formes.
§ 604. — Temps nouveaux.
Toute une série de temps nouveaux est celle des temps passés, plus-que-parfait de fi
dicatif, futur antérieur, conditionnel passé, impératif passé, parfait et plus-que-parfait
i. Les verbes déponents latins sont d'anciens mojicns. c'est-à-dire d'anciens réfléchis sortis de verbes actifsil
qui ont conservé avec la forme moyenne la signification transitive ou intransitive.
TEMPS TRANSFORMÉS 217
subjonctif, parfait de l'infinitif, constitués par une périphrase formée d'un temps du verbe
avoir et du participe passé du verbe, laquelle a remplacé les formes synthétiques corres-
pondantes du latin. Le roman, avec ce système, a gagné trois temps nouveaux : le parfait
intérieur, l'impératif passé et le conditionnel passé. Nous ne nous occuperons ici ni du futur
intérieur ni du conditionnel passé, dont il sera question §§ 603, 607.
Quelle est la cause de cette substitution de formes analytiques aux formes synthétiques?
Le point de départ en est donné déjà par le latin dans les constructions suivantes : satis
iictum habeo, bellum diis indictum habuit, habeo absolutum opus. Ces constructions ne
4ont pas moins fréquentes en bas latin : Tune eum pignoratum habuit. Si quis puellam...
;ponsatam habuerit. Dicendo quod fidejussores paratos habuisset. Ici habere a sa pleine
k-aleur de transitif. Mais peu à peu cette signification transitive s'efîaça, et habere tendit à
sasser à une signification purement abstraite. C'est cette nouvelle valeur qui paraît dans ces
uitres exemples tirés du bas latin : Monachi qui prœdicti Patris regulam suis abbatibus
tiabeant promissam (= promiserint). Cum autem orationem habuerint factam. Licet mis-
;am auditam habeant. Auditum habemus.
Ce n'est pas seulement avec le verbe transitif que nous constatons cette construction ;
'intransitif la connaît aussi, grâce à cette propriété qu'il possédait en latin d'employer au
Dassif neutre son participe passé pour exprimer l'action verbale; on disait : properato opus
îst, consulto opus est, liberis consultum volumus, et, par suite, absolument, consulto (=
iprès qu'on a consulté), certato, interdicto, etc. Si donc le latin classique dit déyd nocito
ion opus est, ou nocitum volo, nolo, on comprend que la langue vulgaire ait étendu au par-
icipe intransitif la construction de habere et ait dit : nocitum habeo, licitum habet, etc.
Cette conjugaison périphrastique fait tomber, dans la Gaule septentrionale, au mode indi-
catif le plus-que-parfait synthétique (cantaveram, monueram, finiveram). Le français l'a
complètement perdu; on n'en retrouve des traces que dans les plus anciens textes : fm'et
fuerat), aret, auret (habuerat), roveret (rogaverat), pouret (potuerat), voldret (voluerat),
ndra (viderat), etc. Mais dans ces exemples mêmes il a, la plupart du temps, moins la valeur
l'un plus-que-parfait que celle d'un simple parfait, valeur qu'il avait déjà quelquefois en
afin et qui se développa dans le bas latin.
Au mode subjonctif, le parfait cantaverim, qui était d'ailleurs presque homonyme du
'utur antérieur, a naturellement disparu sans laisser aucune trace, de même que l'infinitif
3arfait cantavisse.
§ 603. — Temps transformés.
1° Futur simple. — Le futur simple latin avait le défaut de présenter des analogies à la
'■"et à la II" conjugaison (araabo, monebo) avec l'imparfait de l'indicatif (amabam, monebam) ;
lia IIP et àlaIV^(legam, audiam), avec le subjonctif présent (legam, audiam). Le latin vulgaire
!e laissa peu à peu tomber pour le remplacer par des périphrases. Dans le domaine du roumain,
Dn employa vouloir avec l'infinitif; dans les pays ladins, venir ou aller avec l'infinitif. Dans le
'este du monde roman, c'est avoir et l'infinitif qui a triomphé. Les idées sont si voisines entre
liabeo facere et volo ou debeo facere, qu'on comprend que la langue ait fait de cette première
locution l'expression simple du futur. Cette locution implique deux idées : celle d'obligation
ît celle de futur. La langue abandonna graduellement la première de ces deux idées, et il ne
subsista plus que celle du futur.
Déjà, dans le latin classique, on trouve des exemples de habeo avec l'infinitif de verbes
léclaratifs comme dicere, scribere, dans le sens du grec è'yw avec l'infinitif, c'est-à-dire dans
le sens de « je peux ». A partir de la fin du ii" siècle, cette tournure prend le sens de « je
lois », pour la première fois dans Minutius Félix*, plus tard et sans cesse dans Tertul-
lien, Lactance, saint Jérôme, etc. Toutefois, chez ces écrivains ecclésiastiques, l'infinitif qui
accompagne habeo est la plupart du temps au passif; amari habeo semble l'équivalent de
amandus sum. Les exemples sont plus rares de habeo avec l'infinitif actif et où habeo a bien
nettement le sens de « je dois ». Mais, au m* siècle, l'altération phonétique, les confusions des
1. On cite ordinairement comme premier exemple de ce sens un fragment de Cestius cité par Séncque le rhé-
teur: Quid habui facere? Mais cette phrase peut signifier : que pouvais-je faire?
218 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
temps font tomber en désuétude d'abord les futurs en am, iam;ce sont les premiers, en effet
que l'on voit remplacés par une périphrase, celle de sum et du participe futur en rus. Et c'es
vers la même époque que l'on voit poindre la périphrase de habeo avec un infinitif dans 1
sens du futur, et cela dans les traductions d'ouvrages ecclésiastiques. A partir de cette époque
les exemples deviennent de plus en plus nombreux, et l'on peut dire qu'au vi" siècle, en gallo
roman, il ne reste presque plus de trace du futur simple latin.
Cette formation est parfaitement logique ; ce doit être d'ailleurs par une périphrase d
ce genre que les langues ont dû arriver à rendre l'idée du futur : j'ai à faire, je dois failli
je veux faire, je suis à faire, autant de périphrases qui pouvaient aboutir à l'expression abâ
traite de la futurition; le latin avec sa finale bo (= fuio, suis), l'allemand wird machen {±
suis à faire), l'anglais shall do {= dois faire) et d'autres langues encore ont créé de mêmeli
futur à l'aide de périphrases. Môme de nos jours, dans la langue populaire, on emploie sou
ventre dois faire, j'ai à faire, je vais faire, je veux faire, comme de simples synonymes d\
futur, et, dans les provinces de l'Est et du Sud, l'usage remplace volontiers le futur romai
par la juxtaposition de vouloir et de l'infinitif : « Le médecin déclare que le malade veU\
mourir demain », c'est-à-dire « inow'ra demain ».
De quelle façon s'est combiné habeo avec l'infinitif? Dans certains dialectes de la Sar
daigne, la forme correspondante à habeo reste isolée et peut précéder l'infinitif. Quoique Ij
fusion de l'auxiliaire avec l'infinitif, partout ailleurs, soit complète, l'ancien espagnol et
encore de nos jours, le portugais se permettent dans certains cas l'intercalation d'un pro<
nom entre l'infinitif et l'auxiliaire. L'ancien provençal a quelques exemples de séparatioi
des deux éléments. Quant au français, dès les Serments, l'auxiliaire ne fait qu'un avec l'infi-
nitif : avrai, prindrai, salvarai.
Pour l'examen détaillé des formes verbales qu'amène cette composition de l'infinitif et
du présent de avoir, voir § 626.
2° Futur antérieur. — Le futur antérieur latin cantavero ne s'est maintenu (et encore
seulement dans les propositions subordonnées) que dans l'espagnol, le portugais, l'ancien
roumain et le macédonien. Ailleurs il a été reconstitué par la juxtaposition du participe
passé et du futur de avoir : j'aurai chanté.
§ 606. — Temps modifiés. — Imparfait du subjonctif.
Le latin cantarem signifiait « que je chantasse » et « je chanterais ». Il a disparu devant
deux formes : le plus-que-parfait cantassem l'a remplacé dans son emploi d'imparfait du
subjonctif, et un temps nouveau la remplacé dans son emploi de conditionnel. Nous allonsi
d'abord étudier l'histoire de la première de ces deux substitutions.
Cantassem signifiait proprement « que j'eusse chanté » et « j'aurais chanté », et ce
double sens s'est maintenu longtemps en français ; on en retrouve des traces jusqu'en plein
xvii* siècle (§ 695). Mais cette signification, qui était essentielle en latin, s'affaiblit peu à peu
devant une nouvelle signification qui apparaît déjà de temps en temps dans le latin classique
et, gagnant tout le terrain que l'autre perd, finit par triompher : cantassem prend la place de
cantarem. Partout, dans le domaine roman, sauf dans l'ancien sarde, il a disparu. Les poètes
comiques latins employaient assez fréquemment cantassem pour cantarem, et si, à l'époque
classique, on voit plus souvent l'imparfait du subjonctif employé pour le plus-que-parfait,
on peut noter la proportion inverse dans les textes latins du m" et du iv" siècle. De là l'emploi
normal du roman, et en particulier du français, où chantasse a, d'un côté, le sens d'imparfait
du subjonctif, et de l'autre a eu longtemps celui de conditionnel présent. L'ancienne langue,
en effet, employait librement l'imparfait du subjonctif pour exprimer le conditionnel, et nous
disons encore aujourd'hui : dût-il mourir, à côté de devrait-il mourir (§§ 695, 698).
§ 607. — Conditionnel.
Cette confusion du conditionnel avec le plus-que-parfait du subjonctif exprimant à la
fois l'imparfait et le pusse du subjonctif était une source d'inconvénients que la langue devait
chercher à supprimer. Elle essaya de donner au conditionnel une forme spéciale, et- elle eut
CONDITIONNEL 219
ours à la périphrase de l'infinitif et de l'imparfait de l'indicatif de habere : cantarem,
itassem, firent place à cantare habebam.
Pourquoi cette combinaison de l'infinitif et de l'imparfait de habeo ? Le conditionnel a
[X valeurs : c'est un futur dans le passé et c'est un conditionnel. Soit la phrase : Je. crois
il viendra demain; elle veut dire étymologiquement ; Je crois qu'il a à venir demain. Soit
intenant la phrase : Je croyais qu'il viendrait demain; elle signifie :je croyais qu'il avait à
ir demain. Viendrait est donc un futur dans le passé. Le futur dans le présent est exprimé
la combinaison du présent de avoir avec l'infinitif ; le futur dans le passé, par la combi-
son de l'imparfait de avoir avec l'infinitif, l'infinitif exprimant ainsi l'idée du futur, et l'im-
fait celle du passé. Le latin classique employait, pour l'expression de ce futur dans le
se, la périphrase du participe futur et de l'imparfait de esse : venturus erat; la langue
gaire exprima la même idée en disant venire habebat. Comme pour la périphrase de
finitif et de habeo, les premiers exemples de cette périphrase de l'infinitif et de habebam
is donnent avec habere un infinitif passif ou intrahsitif : le roman a étendu la construc-
1 à n'importe quel verbe, et c'est ainsi que s'est créé le futur dans le passé.
D'autre part, le conditionnel, comme nous l'avons dit, outre qu'il est un futur dans le
se, exprime aussi, dans d'autres cas et ainsi que son nom l'indique, l'idée d'une condition,
ée conditionnelle. Dans il viendrait s'il le pouvait, viendrait indique un futur dépendant
ae condition. Cette idée nouvelle ne répond plus à celle de l'imparfait avait que nous
ons d'analyser. Ici l'imparfait représente un futur dubitatif. Comment cette idée lui
■elle été appliquée?
Le latin employait déjà, pour marquer la condition, à côté de dicerem, dixissem, formes
subjonctif, des formes de l'indicatif des verbes debere, posse, velle, l'imparfait et le
fait pour le conditionnel présent ou passé, le plus-que-parfait pour le conditionnel passé,
plus, les temps de l'indicatif servaient aussi pour la même expression, dans des péri-
ases du participe futur en rus avec le verbe esse : facturus eram, facturus fui, facturus
ram, équivalaient, dans des phrases conditionnelles, à fecissem. Ces trois périphrases
aient naturellement, dans la langue vulgaire, faire place à celles qu'indiquait déjà
îre habeo, qui équivalait à facturus sum. On eut facere habebam, facere habui, facere
lueram équivalant à fecissem ^ Mais cette triple forme devait se partager. La langue
gaire fit de facere habueram le synonyme strict de fecissem, et de facere habebam,
lui, celui de facerem, et encore ces deux dernières périphrases se séparèrent dans les
s romans : facere habebam s'implanta dans l'Ouest, facere habui en Italie. De là le condi-
inel français chanterfavjais, d'une part, et le conditionnel italien canterei, de l'autre^.
Comme pour le futur, l'union intime de avais et de l'infinitif était accomplie dès les
miers temps de la langue : dolreie dans le Jonas. Pour l'examen détaillé des formes
baies qu'amène cette composition, voir § 626.
Conditionnel passé. — Comme au futur simple je chanterai (= j'ai à chanter) corres-
id le futur antérieur ^'aM/'aJ,? chanté (= j'ai à avoir chanté), de même au conditionnel prê-
tée chanterais correspond un conditionnel passé /aurais chanté, soit dans le sens du futur
isle passé, soit dans le sens propre du conditionnel. Je croyais qu'il finirait ( = qu'il avait
nir) son travail aujourd'huij-pai' analogie, a donné Je aboyais qu'il aurait fini ( = qu'il avait
voir fini) aujourd'hui son travail : voilà pour le sens du futur dans le passé. L'idée du futur
•te sur avoir. Il finirait (^11 avait à finir) son travail demain s'il le pouvait a donné de
me, par analogie, Jl aurait fini ( = il avait à avoir fini) demain son travail s'il le pouvait;
lu pour le sens du conditionnel. L'idée de la condition porte sur avoir. De la sorte, si
ire habebam donne exactement finirais, finire habueram devait, par suite de la dispari-
1 de habueram, donner non point finire habebam *habutum, mais finitum habere
Debam.
Les grammaires distinguent un autre conditionnel passé : j'eusse chanté, qui n'est autre
1. Le premier exemple de cette périphrase au sens du conditionnel et non plus du futur dans le passé paraît
•■ de saint Augustin : Sanare habebat Deus si confiteris (Dieu te f,'-uérirait si tu te confessais). Plus tard, dans Ar-
e : Nisi Deus admonuisset me nocte in visione, habueram peccare (j'aurais péché).
2. On a constaté aussi dans des patois français actuels une tendance à former le conditionnel avec le parfait.
220 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
que le phis-que-parfait du subjonctif. Ce que nous avons dit plus haut sur la concurrence
ancien français entre les formes de l'imparfait du subjonctif et du conditionnel pour exprin
lidée du conditionnel explique comment, dans les phrases hypothétiques, le plus-que-pari
du subjonctif a pu servir et sert encore de conditionnel passé. Nous reviendrons sur
point §§ 69G et 700.
§ 608. — Formation des temps.
Les temps se divisent généralement, au point de vue de leur forme, en temps simple.»
en temps composés, autrement dit en temps synthétiques et en temps périphrastiques. B
que lorigine étudiée §§ 603, 607 du futur et du conditionnel nous montre en eux des ten
périphrastiques, la fusion entre l'infinitif et les temps du verbe avoii^ a été si intime, qu
les range parmi les formes synthétiques. Voici comment, d'après leur mode de formation,
décomposent les différents temps :
1° Un même radical forme le présent de l'indicatif, de l'impératif, du subjonctif, Vi
parfait de l'indicatif et le participe présent : chant-e, chant-aïs, chant-ant.
2° Un même radical forme le parfait de Tindicatif et l'imparfait du subjonctif : clianU
chantasse.
3° L'infinitif suivi soit de ai, soit de avais, forme soit le futur chanter-ai, soit le cet
tionnel chanler-favjais.
4° Le participe passé avec l'auxiliaire avoir ou l'auxiliaire être forme les temps compo
de la voix active, et avec l'auxiliaire être tous les temps de la voix passive.
Nous verrons § 670 la valeur grammaticale qu'ont dans notre système de conjugaif
les auxiliaires pour les verbes transitifs, intransitifs, réfléchis et passifs. ^
III. — Personnes.
§ 609. — Première personne du singulier en S.
La première personne du singulier est aujourd'hui caractérisée par une s à tous
temps simples du mode indicatif, sauf au futur, dans les verbes de la IP, de la III" et d(
IV conjugaison : je finis, je finissais, je finirais; je dois, etc. Toutefois/ai constitue »
exception. Dans finis, Vs est étymologique, finisc-o ayant son radical terminé par une S
€n est de même dans tous les verbes en -sco et -cio : je connais, anc. franc, conois*
cognosco; je croîs, anc. franc, creis de cresco;y<? fais, anc. franc, faz de facio; je pais
pasco; et aussi puis de *possio (class. possum). Partout ailleurs Ys n'est pas étymok
que *. Vs au contraire fait défaut à la I™ conjugaison au présent et au passé défini, j'ait
j'aimai.
Cette s finale n'apparaissait pas plus en ancien français dans la IIP et la IV® conjugal.'
et à l'imparfait et au conditionnel de la F" qu'elle n'apparaît aujourd'hui au présent, au par.
défini et à l'impératif de la P° : je voie, je lenoie, bot, je tiendroie, j'aimoie, j'aimeroic, Q
D'où vient cette s ? Elle n'est pas due, comme on l'a cru longtemps, à l'action anale
de la 2° personne. Comment cette 2' personne aurait-elle imposé son s à la 1™, alors (J
dès le \\V siècle, cette s ne se prononçait plus devant une consonne suivante? Il est
probable que cette s a son point de départ dans les verbes dont le radical se termina
une s. Puis de *possio a amené, dès le xn'' siècle, l'emploi de suis, puis de vois (franc
vais)^. Dans les autres verbes, 1'* fut ajoutée dabord à l'indicatif présent des verbei
radical terminé par une dentale. Puis elle fut ajoutée peu à peu à tous les radicaux termi
par une consonne quelconque : je dors, je rons (romps), etc. Les radicaux terminés pa
voyelle ont été les derniers à recevoir Vs; bien quelle y apparaisse déjà au xni" siècl
n'est qu'à la fin du xviP siècle que l'on a écrit irrévocablement ^e vois, bois, j'aimais, j\
\. A la 2« personne du singulier de l'impératif bois, tiens, reçois (sauf dans les verbes du type finir), Ys noi]
n'est pas lUymologique, nnais on comprend facilement que bois, tiens, vois, comme 20» personnes, aient été assii
à tu bois, tu tiens, tu reçois.
2. De môme aussi en ancien français dans doin(s) de dono, rui(s) de rogo, trui(s) de *tropo.
PREMIERE PERSONNE DU PLURIEL 221
'.s, etc. Pour les radicaux terminés par une consonne, l'addition de Vs était devenue géné-
e au xiV et au xv" siècle.
Quant aux parfaits, c'est de même l'analogie de ceux qui avaient un radical terminé par
e s, comme je mis de misi, je pris de *presi, je ris de risi, qui a amené l'addition de Vs
ns les autres, que leur radical fût terminé par une consonne ou par un i ouxinu : je tin-s^
finis, je dus, lus, je pu-s, etc.
§ 610. — Première personne en è-je (chantè-je).
L'e féminin final de la V^ personne de l'indicatif présent de la V" conjugaison et aussi de
•tains subjonctifs comme jmlsse, dusse, etc., se change en e accentué dans la construction
errogative ou exclamative qui postpose le verbe au sujet : entré-je? puissé-je ! L'ancien
inçais dit d'abord entre-jié, se servant de la forme accentuée du pronom, comme la langue-
)derne dit encore chantes-tu, puisses-tu. Le pronom personnel s'étant réduit à la forme
)ne je, on a dit chante-je, puisse-je, avec l'accent sur le radical du verbe proparoxyton. La
llabe accentuée était ainsi suivie de deux atones consécutives, fait de prononciation que
français ne pouvait tolérer longtemps. Il se produisit, par suite, un déplacement d'accent,
la finale du verbe changea son e atone en e fermé accentué : chanté-je, puissé-je. Au
11° siècle, l'e final de je devint muet, et de nos jours l'e fermé final du verbe devint e
vert. De là les formes actuelles : chanté-je, puissé-je, prononcées chantèj', puissèj'. Au
II" siècle, l'analogie essaya d'étendre cette forme barbare, par un barbarisme plus étrange
core, aux verbes des autres conjugaisons. On dit : entendé-je, rompé-je, sorté-je, au lieu
entends-je, romps-je, sors-je, etc. Cet usage, condamné par Vaugelas, disparut peu à peu.
Du reste, l'emploi de cette construction, où le pronom je est rejeté après le verbe, se
streignit encore avec les verbes qui n'étaient pas de la F" conjugaison et se perdit pour
rtains d'entre eux qui l'avaient connu. Il ne se rencontre plus guère que dans un petit
im])re de cas : dis-je, suis-je, dois-je, fais-je; mais l'on ne dit plus : dors-je, jjrétends-je,
ns-je, veux-je. Il devient rare même avec ceux de la première : chanté-je, etc. La langue
mplace cette construction par une périphrase lourde et désagréable : est-ce que je...
§ 611. — Troisième personne en t-il, t-on.
A la 3" personne, dans les verbes où elle est terminée par une voyelle, il s'intercale un t,
i euphonique, entre le verbe et le sujet postposé, soit le pronom il, elle, soit le substantif
défini on : aime-t-il, a-t-il, puisse-t-elle, a-t-on, dira-t-on. On a cru longtemps que ce t
malt de la forme primitive de la 3" personne dans les verbes de la F" conjugaison. En efiet,
latin cantat est représenté au xii" siècle par le français chantet. Chante-t-on serait donc
intat homo. Mais cette explication est erronée, car le t euphonique ne parait guère qu'à
u'tir du xvi" siècle, et le t de chantet était tombé à la fin du xi" siècle. En fait, il y a sim-
ement une action analogique venue des verbes des trois dernières conjugaisons pour la
personne du singulier du présent : il dit, dit-il; il reçoit, reçoit-il; il finit, finit-il; de la
■ personne du singulier de l'imparfait indicatif et des 3^^ personnes du pluriel de toutes les
)njugaisons : chantait-il, chantent-ils, chantaient-ils, chantèrent-ils, chanteront-ils, etc. Ainsi,
•esque partout dans les propositions interrogatives ou exclamatives, le verbe se termine
ir un t qui se lie avec le sujet postposé, il, ils, elle, elles, on. De là à étendre ce t aux personnes
Lii ne le possédaient pas, il n'y avait pas loin : ce pas fut franchi dans la seconde moitié du
loyen français, d'abord dans la prononciation, puis dans l'orthographe : aime-t-il, aima-t-on,
'mera-t-ellc . L'usage étend même ce if à la proposition verbale voilà : voilà-t-il, ne voilà-t-il
u. De cette tournure est sortie une particule interrogative ou exclamative, ti, qui, adoptée
spuis le xvii" siècle par la langue popidaire, gagne tous les jours du terrain et finira peut-
:re par s'imposer, en dépit de l'Académie et des traditions littéraires.
§ 612. — Première personne du pluriel.
Dans tous les verbes et dans tous les temps, sauf au parfait défini, la l""* personne du plu-
;el est en ons. Cette terminaison ne s'explique par aucune des formes coi'respondantes des
1
222 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANCUE FRANÇAISE
verbes lalins : V conjugaison, amus devait devenir ains; IV, émus devait devenir ehis; Y\
ïmus devait devenir ins. Quant à la IIP, ïmus, étant atone, ne pouvait aboutir à autre cho
qu'à mes, désinence qu'on trouve quelquefois en ancien français, par exemple dans dîmes i
dicimus (franc, mod. disons), faimes de f^cimus (franc, mod. faisons) (§ 648). A part c
deux exceptions, Tancien français a pour la 1" personne du pluriel les trois formes suivantie!
ornes, oms fonsj, om (on).
Elles ne remontent à aucune des terminaisons latines. Oms (ons) dérive de la l""" pe
sonne du pluriel du verbe esse, sumus, qui devient régulièrement soms (§ 648), d"où, p
analogie, chaiitoms. Soms a donné d'une part somes, probablement sous l'influence d'ui
autre forme de la V^ personne du pluriel de êti^e, esmes, qui a vécu longtemps au moyi
âge, du gallo-roman *esmus, forme analogique créée d'après la 2" personne du pluriel esl
de là chantomes. Soms, d'autre part, est devenu som(son), perdant son^ finale, sans doute
suite d'une tentative passagère de modeler la V personne du pluriel sur la l""^ du singuli
et de réserver Vs comme signe caractéristique de la 2® personne du singulier et du plurie
de là chantom (chanton). Ainsi la langue, ayant senti le besoin d'indiquer par une terminais(
unique la V personne du pluriel, choisit celle du présent du verbe être.
Des trois formes chantomes, chantoms, chantom, la dernière était la moins usitée etdi
parut vite; à la fin du moyen âge, il se fit un départ entre les deux autres terminaisons om
et ons. Ornes resta exclusivement attaché au présent du verbe é^re ; nous somes, plus ta»
nous sommes; pour les autres verbes, la flexion ons fut adoptée à tous les temps autres qi
le parfait défini, et même à ceux du verbe é/re autres que le présent de l'indicatif : nos
chant-ons, nous chanti-ons, nous éti-ons, nous seri-ons.
Au parfait défini, la terminaison est unique dans toutes les conjugaisons et atone : m
Nous verrons (§ 633) comment à la V" chantâmes, venu de cantavimus, est devenu chm
tasmes, puis chantâmes, sous l'influence de chantastes, chantâtes; de même pour finîmes. Noi
verrons aussi comment, dans les verbes des autres conjugaisons, l'on est arrivé à deux fornM
uniques de terminaisons îmes et ûmes.
§ 613. — Deuxième personne du pluriel.
Sauf au parfait (stis), la 2" personne du pluriel en latin, pour tous les temps, varia
entre les terminaisons àtis, ëtis, itis, ïtis. Étant atone, itis ne pouvait donner que la terim
naison atone tes; c'est celle que nous retrouvons dans dites de dïcïtis, faites de fgcitis, h
deux seules formes qui, en ancien français aussi bien qu'en français moderne, rappellent]
terminaison latine ïtis^ Dans les autres verbes latins qui avaient itis, cette terminaison
été remplacée sur presque tout le domaine roman par ëtis. Quant à ïtis, il a lui-même e
gallo-roman cédé la place à etis. Il n'est donc plus resté que deux terminaisons : àtis
devait donner ez, çtis qui devait donner eiz, plus tard oiz. Les textes primitifs nous montr
ces deux terminaisons tantôt distinguant laP" conjugaison des autres, tantôt employées l'uB
pour l'autre. A partir du xin" siècle, eiz fit place à ez et n'a subsisté que dans les dialectes
Au parfait défini, d'après le latin stis, on a eu la terminaison atone stes, tes, précédé
d'un a dans la P" conjugaison : vous chantâtes de cantastis pour cantavistis, d'un i ou d'un
dans les autres conjugaisons : \ou& finîtes, vous rendîtes, vous lûtes.
§ 613 bis. — Troisième personne du pluriel.
Les terminaisons latines de la 3" personne du pluriel ant, ent, unt se sont fondues
français en une seule, ent, qui s'est elle-même réduite avec le temps pour la prononciatioT
à un e féminin. Quatre formes font exception : sont de sùnt, ci font, ont, vont, sortis de trè;
anciens types du latin vulgaire *faunt, *aunt, *vaunt.
i. Il faut ajouler à ces deux formes êtes de esUs, qui est, en somme, équivalent à faites de fac(i)tis. Dans l
région de la baone et du Hiione, et aussi dans la Suisse française, on trouve dans les parlers actuels des forme
anamgues a dUes, faites et créées sans doute sur leur modèle : pentes de pouvoir, prenles de 2^rendre, rentes di
\
VOYELLE LATINE « A .. 223
§ 614. — Participe présent et gérondif.
La F* conjugaison latine terminait ces deux temps de rinfinitif en antem et en ando :
nt-antem, cant-ando. Les autres conjugaisons avaient entem, endo : deb-entem, deb-
ido, ou bien ientem, iendo : aud-ientem, aud-iendo. Le français, vers le vu'' ou le vin* siècle,
éissant à cette tendance déjà signalée de ramener les flexions verbales à un seul type,
îndit à toutes les conjugaisons les terminaisons de la première. De là la forme unique en
t do tous nos participes actifs et de tous nos gérondifs.
IV. — De la forme du radical.
115. — Du radical du verbe renfermant une voyelle libre qui est modifiée par l'accent aux
trois personnes du singulier et à la troisième personne du pluriel des trois présents.
Sous l'action de l'accent tonique, le radical du verbe que nous off're l'infinitif, quand il
nferme une voyelle libre, était, en ancien français, et peut être encore en français moderne,
jet à des modifications aux 1, 2, 3 sg. et à la 3 pi. du présent de l'indicatif et du subjonctif
la 2 sg. de l'impératif. En effet, l'accent tonique frappe le radical aux 1, 2 et 3 sg. et à la
pi. aux trois présents de tous les verbes, sauf dans les verbes inchoatifs en ir (§§ 630 et
9); ce même radical est atone aux 1, 2 pi., l'accent portant sur la désinence. Ainsi : indi-
tif, amo, amas, ?mat, amant, mais am^mus, amatis; impératif, ^ma, mais amemus,
late; subjonctif, amem, ?mes, amet, siment, mais amçmus, amçtis.
Or l'on sait que, lorsqu'une voyelle libre en latin porte l'accent, elle devient, en général,
le voyelle ou une diphtongue nouvelle et que, d'autre part, lorsque cette même voyelle est
Dne, elle subsiste ou disparait.
Nous allons étudier le rôle de l'accent sur les voyelles libres dans les trois présents des
rbes français. Cette étude se divisera en deux parties : 1° les verbes qui sont dissyllabes à
l""^ personne du présent ou qui ont le radical accentué sur l'antépénultième quand ils sont
plus de deux syllabes : c?into, appodio; 2° les verbes où le radical a plus de deux syllabes
la V^ personne du présent et porte l'accent sur la pénultième : manduco*.
§ 616. — Voyelle latine A.
A libre accentué devient e (§ 293) ; atone, il se maintient (§ 346). Ainsi, laver de lavgre se
njuguait en ancien français : indic.,lgivo, /e/"; lavas, levés; l^vat, levet; levant, lèvent ; thqxs
ystmus, lavons; lavsitîs, lavez; — impér., levé, mais lavons, lavez; — subj., lef, les, let,
lent, mais lavons, lavez.
Cette conjugaison a laissé quelques traces en français moderne dans il appert de appa-
t à côté de l'infinitif apparoir de apparçre; dans le futur et le conditionnel de déchoir : je
cherrai, je décherrais, qui ont échappé à l'unification des autres formes faibles qui se sont
similées aux formes fortes : nous déchoijons, vous déchoyez d'après je déchois, au lieu de
«s décheons, vous décheez. A ces deux débris il faut ajouter les verbes savoir et haïr. A
1 sg. de l'indicatif présent, savoir faisait anciennement je sai d'après j'ai de avoir; aux
très, §?ipis ses, sapit set, *sçipunt sevent; mais *sapçmus, *sapëtis, savons, savez. La 3 pi.
^st assimilée aux deux autres : ils savent pour ils sevent. Pour les 2, 3 sg., elles sont restées
entiques pour la prononciation ; elles se sont assimilées simplement pour l'orthographe
la V^ : tu sais, il sait, d'après je sai(s), au lieu de tu ses, il set.
Quant à hair, au présent de l'indicatif l'ancien français conjugue : hé (ou haz), hés, hét,
ions, haez, héent; de là aujourd'hui ^e hais, tu hais, il hait. Sur les autres formes, voir § 641.
Pour les autres verbes, ils ont adopté une forme unique de radical, celle des formes
ibles :jo lave, nous lavons, laver; ainsi pour parer et ses composés.
1. Pour abréger, nous appelons formes fortesles formes accentuées sur le radical, et formes /Vui/e* les formes
"entuées sur la terminaison.
I
224 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 611. — Voyelle latine A suivie d'une nasale.
A libre accentué devant une nasale devenait ai (§ 299); atone, il subsistait (§ 346). De 1î
en ancien français : indic, ^mo, aim; ^mas, aimes; çmat, aimet ; amant, aiment; mais amgi-
mus, amons; amollis, aimez; — impér., aime, mais amons, amez; — subj., ain, ains, aint
aiment, mais amons, amez.
La langue moderne a unifié la conjugaison de ces verbes en choisissant tantôt la form<
forte : nous aimons, d'après il aime; tantôt la forme faible : il réclame, d'après réclamer. Lei
seuls débris de l'ancienne conjugaison semblent être amanf, anc. part. prés, de amer, deveni
substantif, et le part, passé archaïque amé.
§ 618. — Voyelle latine E ouvert.
È libre accentué devenait ie (§ 30.')); atone, il s'affaiblissait en e (§344). De là, en anciei
français, comme de nos jours : indic, vien(s), viens, vient, viennent; mais venons, venez; -
imipér.,vienfsj, mais venons, venez; — subj., vienne, viennes, vienne, viennent, mais venions
veniez.
Ainsi se conjuguent encore : seoir et son composé asseoir dans une partie de ses forme
j'assieds, tu assieds, etc., mais non à la 3 pi., ils asseyent au lieu de ils assiéent (l'autr
conjugaison ji'ossozs, tu assois a ramené les formes fortes aux formes faibles); quérir et
composés, et tenir; ajoutons férir, il fiert. Remarquons que les futurs et conditionnels /û
siérai, je tiendrai, je viendrai ont remplacé la forme faible j'asserrai, je tendrai, je vendra
par la forme forte.
Les autres verbes comme abréger, crever, geler, grever, lever et ses composés [cf. \&
substantif verbaux liève et relief, § o^)., jeter, (dé)pecer [cf. pièce)^ alléger, etc., ont remplao
les formes fortes par les formes faibles. Dépiécer et rapiécer ont été formés directement sur 1
substantif 7? ïèce; comparez le verbe empiéter tiré, lui aussi, directement àepied.
t
§ 618 bis. — Voyelle latine E fermé.
É libre accentué devenait ei, plus tard oi (§ 309) ; atone, il s'affaiblissait en e (§ 342). De l
en ancien français, comme de nos jours : indic. doi(s), dois, doit, doivent, mais devons, devez; -
impér., doifsj, mais devons, devez; — subj., doive, doives, doive, doivent, mais devions, devin
Ainsi se conjuguent encore tous les verbes en cevoir [apercevoir, concevoir, etc.,) e
partiellement boire et voir : dans boire, le futur hevrai a été remplacé par boirai d'après J
bois^\ dans voir, au contraire, le futur seul, vedrai, verrai, a résisté à l'assimilation; veom
veezoni cédé la place à voxjons, voyez, d'après je vois.
Celer, effrayer, espérer, peser, croire [cf. mécréant pour mécréant où créant est l'anciei
participe), poivrer, toiser, ont adopté les uns la forme faible, les autres la forme forte : j
cèle pour^e ceil d'après nous celons; nous croyons pour je crois d'après nous créons. Il fau
ajouter à ces verbes envoyer, malgré son futur enverrai, qui est sans doute la contraction d
enveierai (§ 638).
§ 619. — Voyelle latine O ouvert.
0 libre accentué devenait ue, eu (§ 320) ; atone, il se changeait en ou (§ 347). De là encor
en français moderne : mourir, il meurt; — mouvoir, il meut; — -pouvoir, il peut ; — vouloii
il veut.
Mais d'une part beugler, meugler, pleuvoir nous présentent partout la forme forte, ^
d'autre part couvrir, jouer, louer, moudre, ouvrer, prouver, souffrir, trouver, nous offrent par
tout la forme faible. Treuvc se rencontre encore au xvii" siècle.
§ 620. — Voyelle latine O fermé.
0 libre accentué devenait eu (§ 325); atone, il devenait ou (§ 348). La langue modem
ne possède plus un seul verbe montrant l'alternance des formes faibles et des formei
1. Sur buvons pour bevoim, voir § 342.
I
ROLE DU RADICAL AU FUTUR ET AU CONDITIONNEL 225
tes. Ont partout la forme forte demeurer, pleurer; ont partout la forme faible avouer {cf.
j<), coudre, couler, courir, épouser, nouer, et quelques autres.
§ 621. — Voyelle latine E ouvert suivie d'une palatale.
É suivi d'une palatale s'estcrabord transformé en la triphtongue iei, qui s'est réduite de
ine heure à i (§ 305, 2°) ; atone, il devenait ei (§ 345). Par suite, prëcare devait donner au
isent de Tindicatif : je prie, tu pries, il prie, ils prient, mais nous preions, proions, vous
iez, jjroiez. Ainsi se conjuguaient nier, priser, scier, anc. franc, neier, preisier, seier, qui
: adopté dans toute la conjugaison la forme forte. Noyer, par contre, de nëcare, a adopté
l'orme faible.
§ 622. — Voyfelle latine E fermé suivie d'une palatale.
É suivi d'une palatale, s'il était accentué, a donné ci, puis oi (§315); atone, il a donné aussi
puis oi (§ 343) : de là l'uniformité des verbes en oyer. Toutefois quelques-uns ont été acci-
ilellement confondus avec les verbes à radical en è (§ 621). Ployer a donné naissance à
ey, qui forme doublet; charrier est plus usité que charroyer ; lier a complètement supplanté
ncienne forme loyer, etc.
§ 623. — Voyelle O ouvert suivie d'une palatale.
0 suivi d'une palatale, accentué, donnait ui (§ 329); atone, il devenait oi (§ 350). De là,
ancien français, la conjugaison de appodiare au présent de l'indicatif : fappuifej. tu
puies, il appuie, ils appuient, mais nous appoyo7is, vous appoyez. Comme appuyer, cuire,
ire, dans conduire, ennuyer nous montrent partout le triomphe de la forme forte.
§ 62Î. — Verbes du type ADIUTO.
Certains verbes forment une classe à part. Ce sont ceux dont le radical, comportant au
)ins deux syllabes, a la pénultième longue en latin; cette pénultième, étant longue, se main-
nl quand elle est tonique; mais, devenant atone quand l'accent passe sur la terminaison
0 disparait, sauf quand c'est un a (§ 336). On a donc : adiuto, adiytas, mais adiutamus,
induco, manducas, mais manducamus. De là les conjugaisons anciennes : faiïie, tu aiues,
aii'œt, ils aillent; je manjue^^ tu manjues, il manjuel, ils manjuent, mais nous aidons, vous
ifijez, nous mangeons, vous manj(i)ez. Telle était encore la conjugaison pour dîner (anc.
inç. jV? desjun, nous disnons)^ empêtrer (anc. franc, j'empasture, nous empaislrons), parler
ic. franc, je parole, nous parlons)^ percer (anc. franc, je pertuis, nous jiertsons), (ar)rai-
'iner (anc. franc, j'farjraisonne, nous arraisnons). Il a dû en être de même pour les verbes
loutrer, arracher, empirer, emprunter : d'après l'étymologie, les formes fortes de ces ver-
s devaient être : il acouture, il araiet, il emp)eioret, il empromuet.
L'analogie a dû s'exercer de bonne heure sur ces verbes. Quoi qu'il en soit, elle a
nétré les verbes cités p)lus haut, qui ont adopté tantôt la forme forte, comme nous raison-
ns d'après il raisonne, tantôt la forme faible : il aide d'après nous aidons. Tantôt encore,
se sont scindés en deux verbes différents : je déjeune, je dîne.
§ 625. — Du radical au futur et au conditionnel des verbes en ER.
Nous savons que le futur et le conditionnel sont formés de la combinaison de l'infinilif
ec le présent ou l'imparfait de habere (i; 605). Or, dans les formes cantare-abeo, canta-
bio, cantaraio; cantare-abebam, cantarabeba, cantaraveva, cantareva, cantarea, l'accent
>rte sur a dans ^io, sur e dans ea. Par suite, l'a de la terminaison de l'inlinitif, accentué
.ns l'infinitif isolé, devient atone contrefinale dans les compositions nouvelles : cantaraiio,
1. La forme étymologique serait mandu, mandues, elc, qui ne se trouve pas.
DICT. FRANC. O
226 TRAITE Di: LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
cantarea. En vertu de la loi connue (§ 335), cet a devient en français un c féminin : je chai
leyai, je chanterais.
En ancien français, il disparut souvent entre n et r : donrai, et par assimilation dorra
pour douerai; mcnrai, merrai, pour mènerai; entre d al r : demandrai, portrai; entre r et r
demuurrcd, jurrai, mc&urrai ; après les groupes sir, ndr, mbr, nvr, il y avait souvent méte
thèse de cet e : engenderrai, monslcrrai, ouverrai, remembcrrai, etc. La langue moderne
unifié tous les futurs et les conditionnels en exigeant partout la forme complète de rinflniti
bien que cet e ne se prononce guère dans la plupart des cas : on dit bien je monlrerai,
cause du groupe de consonnes qui précède Ve, mais on dit : je don'rai, je prirai, je loura
écrits donnerai, prierai, louerai.
§ 626. — Du radical au futur et au conditionnel des verbes en IR, OIR, RE.
Dans les verbes en ir non inclioatifs et les verbes en oir, la voyelle de la terminaison (
rinfinitif, devenant atone, et n'étant pas un a, devait tomber. De là : acquérir, acquerra
mourir, mourrai; tenir, tiendrai; venir, viendrai; avoir, aurai, anc. franc, avrai; cheoi
cherrai, chedrai; devoir, devrai; falloir, faudra; mouvoir, mouvrai; recevoir, recevrai; savoi
saurai, anc. franc, savrai; valoir, vaudrai; voir, verrai, anc. franc, vedrai. Pour certains (
ces verbes, comme avoir, devoir, recevoir, il y a eu hésitation à cause du groupe de coi
sonnes vr qui a maintenu quelquefois la voyelle de l'infmitif sous la forme d'un e féminin
on trouve, en effet, dans Tancienne langue les formes avérai, deverai, receverai. Ce
aussi faction du groupe de consonnes qui a maintenu Vi de Tinfinitif. Cet i est, dai
couvrirai, dormirai, mentirai, offrirai, ouvrirai, partirai, servirai, sortirai, sou/frirai, vê.
rai, etc., quelquefois affaibli en ancien français en un e féminin que la langue actuelle a co
serve dans cueillerai, et qui se trouvait aussi au xvui'' siècle dans tressaillerai.
Dans les verbes en re, la terminaison de l'infinitif étant atone, la formation du fiib
ne doit présenter aucune des particularités que nous venons de signaler pour les verb
en er, oir, ir; notons toutefois ici encore, en ancien français, l'action du groupe de coi
sonnes qui a amené les formes assez fréquentes : atenderai, mêlerai, renderai, venderai, e
La langue moderne présente partout au futur et au conditionnel la forme de l'infinitif, qu
y ait ou non un groupe de consonnes.
Enfin, tous les verbes inchoatifs en ir ont maintenu, et dès l'origine de la langue, 1'
l'infinitif, quoique atone. Ce maintien est dû à l'action analogique de Vi qui paraît à to
les personnes de tous les autres temps. On disait floris, florissoie, florisse, etc. On ne pou^
dire, sous peine de rompre l'harmonie de la conjugaison, fiorrai. Ceci est conforme aux priï
cipes qui ont dirigé le français dans sa refonte de la conjugaison latine.
II
"TUEORIE GÉNÉRALE DE LA CONJUGAISON ''*
L — Distinction des conjugaisons.
§ 627. — La conjugaison latine I ne se confond pas dans le gallo-roman avec les autres.
Le latin possédait quatre conjugaisons, qui se terminaient au présent de l'infinitif ec
I. -are. i IIL -ëre.
II. -çre. I IV. -ire.
Ce système a été totalement bouleversé dans le passage du latin au français, mais s«
lement pour les trois dernières. La P% en effet, est restée indépendante. Aucun des verl
de formation populaire tirés de verbes latins en are n'a passé dans une autre conjugaison]
§ 628. — Les conjugaisons latines II, III, IV ne se confondent pas en gallo-roman avec I^
De même les verbes des 11% III" et IV^ conjugaisons n'ont point passé dans la V% et
exceptions ne sont qu'apparentes : fin- vient de *fid9re d'après fidum, et non de fidei
finer est tiré de^"/i et n'est pas un doublet de finir, anc. franc, fenir, tiré de finire; grogrà
CRÉATION D'UNE NOUVELLE CONJUGAISON EN « IRE » 227
i remplacé Tancien français groniv de grunnire, sous Tinfluence de grigncr; gronder a rem-
)lacé l'ancien français grandir tiré de grundire, sans doute sous l'influence de gronderie,
p'ondcler, où Vi était changé régulièrement en e comme atone; paver n'est point sorti de
javire, qui eût donné pavir, mais du substantif de l'ancien français pavement; enfin 2mer,
ousser, ont remplacé postérieurement les formes primitives puir, tous&ir, de *putîre (class.
]utere), tussire; mouver existe à côté de mouvoir, mais est un néologisme; une haltée, Une
ibatlée, à côté duquel existe d'ailleurs une battue, est un dérivé irrégulier formé d'après les
lomljreux dérivés de la P" conjugaison : une allée, une jonchée, etc. (§ 45).
Ainsi la classe des verbes en are n'a fait en gallo-roman aucune perte, et constitue une
îlasse à part, indépendante des autres. Elle n'a d'ailleurs fait que s'enrichir par l'apport :
l" des verbes à radical germanique en an (§ 6) ; 2° des nouvelles formations en er tirées de
mbstantifs (§ 154).
§ 629. — Les conjugaisons latines II, III, IV se confondent entre elles en gallo-roman.
Les conjugaisons II, III, IV, au lieu de se fixer comme I, se sont, au contraire, confon-
lues entre elles. Cette confusion se constate à Tinfinitif, aux présents de l'indicatif et du
subjonctif et au parfait défini.
A l'infinitif, si ère devient régulièrement eir, puis air dans debçre, devoir; habëre, avoir;
sedêre, seoir; etc., il passe, par contre, souvent soit à ire, ir, comme dans : florere, fleurir;
jaudçre, Jouir; languçre, languir; etc., soit à ère, re, comme dans : lucëre, luire; mordçre,
nordre; nocçre, nuire; tondçre, tondre; etc. De même si ère donne régulièrement re dans
[çgere, lire; mittere, mettre ;v\vevB, vivre; etc., il passe à çre, oir, dans c?idere, cheoir, choir;
[allere, falloir; s^pere, savoir; etc., et à ire, ir, dans colligere, cueillir; fi^gere, fuir; etc.
Seuls, les verbes en ire, d'ailleurs peu nombreux, ont donné régulièrement des verbes fran-
çais en ir. Ce passage d'un si grand nombre de verbes de ëre à ire ou ère et de verbes en
ère à ëre ou ire doit faire supposer pour les uns une substitution de suffixes déjà opérée
ians le latin populaire, pour les autres une influence analogue exercée en français par
d'autres formes du verbe. Il faut séparer de ces verbes ayant passé de çre à ire, les verbes
dans lesquels, comme dans jacçre gésir, licçre loisir (anciennement infinitif), mucëre moisir,
placëre plaisir (anciennement infinitif, remplacé par plaire), tacçre taisir (remplacé par
laire), etc., l'ê latin a abouti en français à un i à cause de la palatale précédente (§ 316).
A l'indicatif présent, une confusion d'un autre genre se produisit : dans un certain nombre
(le verbes, io de la l*"" personne du singulier se réduisit à 0 : partio, recipio, sentio, devinrent
parto, recepo, sento; iunt de la S"" personne du pluriel se réduisit à unt : *sapunt, *sentunt,
pour sapiunt, sentiunt. Aux 1'"'= et 2^ personnes du pluriel, comme nous l'avons vu (§ 612),
émus, ïmus, ëtis, itis, itis se ramenèrent à des formes uniques. Des réductions analogues
s'opérèrent au subjonctif; on aboutit à une terminaison presque unique : am, as, at, etc.,
au heu des trois latines : eam, am, iam.
Au parfait, l'existence dans ces trois conjugaisons de formes faibles et de formes fortes
sans délimitation nette suivant les conjugaisons était féconde en confusions. Beaucoup de
formes fortes furent ramenées à des formes faibles par besoin de donner au parfait une
caractéristique déterminée. La terminaison dédit, altération de dïdit opérée par confusion
avec le parfait de do, joua un rôle particulier dans ce commencement d'unification; non seu-
lement vçndïdit devint *vendçdit, mais les parfaits forts en i à radical terminé par und
ou t reçurent presque tous cette nouvelle terminaison : respondit devint *respondçdit, etc.
D'autre part, les parfaits en vi furent remplacés par des parfaits en vui. Tous ceux en evi et
les parfaits à redoublement disparurent. 11 y avait donc déjà une tendance à l'unité, que
nous verrons s'accentuer en français, mais en même temps un chaos et un inextricable
mélange.
§ 630. — Création d'une nouvelle conjugaison en IRE dite inchoative.
De ce chaos que nous venons d'exposer est sortie une nouvelle conjugaison, qui devait
jouer un rôle très important dans la formation du verbe français.
Le latin possédait des verbes en scere qui ajoutaient à l'idée du radical l'idée d'une
228 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
action commencée, d'où le nom d'inchoatifs. Le radical pouvait être un verbe simple, un
nom ou un adjectif. Les uns étaient en êsco : claresco, nigresco, rubesco, etc., les autres en
isco : disco, glisco, resipisco, tremisco; d'autres en asco : inveterasco; quelques-uns en
osco : nosco, cognosco, posco. Or cette formation de verbes en sco, déjà très fréquente dans
le latin populaire, si l'on en juge par Plaute, prend un développement considérable dans les
derniers temps de l'Empire, et en particulier dans les écrits ecclésiastiques. Un grand nombre
de verbes en ëre, quelquefois même des verbes en ire ou ère, possédaient une forme paral-
lèle inclioative en escere ou iscere : claresco à côté de clareo, (con)cupisco à côté de cupio,
(in)gemisco à côté de gemo, paciscor à côté de pacio, stupeo à côté de stupesco.
Peu à peu, on en vint à préférer, au présent, la forme allongée accentuée sur la termi-
naison à la forme simple accentuée sur le radical pour ces doubles séries, et, par suite, une
foule de verbes en ère, ire, ëre furent, par analogie, pourvus de cette terminaison sco et enri-
chirent la liste déjà longue des verbes qui la possédaient dans le latin classique et dans le
latin populaire. Par suite, aussi, de son extension presque illimitée, le suffixe sco perdit bien
vite l'idée inchoative qui, d'ailleurs déjà dans le latin classique, si elle avait persisté dans
cresco, disco, glisco, nosco, avait disparu dans cognosco, posco.
On comprend donc que cette terminaison ait graduellement pénétré toutes les conjugai-
sons autres que la conjugaison en are. Le gallo-roman, plus que toute autre langue romane,
se l'appropria et en fit un type de conjugaison s'étendant à la grande majorité des verbes en
ire, que cet ire fût primitif ou non ; de là isco avec un i; et ainsi de finire fut tiré *finisco, de
florere, devenu florire, fut tiré *florisco. Telle est l'origine de notre conjugaison en ir de
finir, où l'ancienne particule inchoative isc, devenue simple caractéristique de verbes, est
représentée par la syllabe intercalaire iss.
§ 631. — Deux conjugaisons vivantes.
Des diverses conjugaisons que le français avait héritées du latin, il n'en a gardé comme
conjugaison formatrice qu'une seule, celle en er, qui, avec la nouvelle conjugaison en ir dite
inchoative, que nous venons d'étudier, sont les deux seules conjugaisons vivantes. En effet,
depuis les origines de la langue, tous les verbes nouveaux, soit créés par dérivation, soit
empruntés à des langues étrangères ou à la formation savante gréco-latine, et tous les ver^
bes de création ultérieure possible appartiennent à la conjugaison er ou à la conjugaison ir,
sans exception (^5 154).
§ 632. — Conjugaison morte. 't'
Tous les autres verbes, peu nombreux du reste (SOenviron), forment ce qu'on appelle l?i
conjugaison morte. Cette conjugaison comprend quelques verbes en ir non inchoatifs, comme
bouillir, partir, sortir, venir, etc.; des verbes en oir, comme avoir, devoir, recevoir, etc., et
des verbes en re, comme rendre, rire, rompre, etc.
IL — Conjugaisons vivantes en EU et en IR.
§ 633. — Conjugaison en ER. — Paradigmes et histoire de ces formes.
MODE INDICATIF
1. — PRÉSENT
c^nto, chant, chante.
contas, chantes. . ]
c^tat, chantet, chante.
{chantons.)
cantaUs, chantez. -i'
cantant, chantent.
^ La 1 sg. présentait en ancien français le radical pur : chant. L'o de la terminaison latine
s'était pourtant conservé sous la forme d'un e féminin après certains groupes de consonnes :
intro, eitlre; Qpero, uevre; remçmoro, remembre; nQmino, nomme; sçmino, sème; similo,
semble; *c?imbio, *cambjo, change; elc. La présence de l'e à la 1 sg. dans ces verbes a '
CONJUGAISON EN « EB » 229
introduit pou à peu, par analogie, le même son à la 1 sg. de tous les verbes en €7' sans
exception. Cette influence analogique, qui se manifeste déjà au xii* siècle, s'est exercée
■surtout à partir du xni" siècle, pour terminer définitivement son œuvre au xvu* siècle. Par
suite, a disparu la différence de forme qui distinguait la 1 sg. des autres personnes dans
beaucoup de verbes : J'ain, je lef, je lief, sont devenus j'aime, levé, lieve, d'après tu aimes,
levés (laves), Heves (lèves), etc. Les formes qui subirent les dernières cette influence sont les
formes à radical terminé par une voyelle : je con/i, je pri, etc., qu'au xvi" siècle on faisait
suivre d'une apostrophe pour marquer la prétendue chute de l'e.
L'a* finale de chantes n'est tombée dans la prononciation qu'à partir du xvi'^ siècle; aussi
la supprime-t-on quelquefois à cette époque dans l'écriture.
Le t de chantet est tombé au commencement du xii" siècle, et l'e est devenu muet à la
în du xvI^
Sur ons, ez, voir §§ 612, 613.
Sur eut, voir § 613 bis.
Ainsi, par une série d'altérations phonétiques, 1, 2 et 3 sg. et 3 pi. se fondent aujour-
ilmi dans une même prononciation chant'.
I
2.
— IMPARFAIT
lAT. CI.ASS.
LAT. POP.
VIII"-II« s.
cantabam,
cantava,
chantoe.
cantabas,
cantavas,
chanloes.
cant^bat,
cantavat,
chantot.
[chantiiens.]
[chantiiez.)
cantabant,
cantavant,
chantoent.
Au xu^ siècle, les désinences oe, oes, ot, oent deviennent oue, oues, out, ouent, puis, par
inalogie avec l'imparfait des autres conjugaisons, eie, eies, eit, eient, qui, à la fin du même
îiècle, aboutissent à oie, oies, etc. (§ 309). Oie de chantoie devient monosyllabe au xvi* siècle,
?t chantoi prend Vs finale de la 2 sg., d'abord seulement devant un mot commençant par
ime voyelle, puis dans tous les cas au xvii^ siècle.
Quant aux 1 et 2 pi., elles ont été à l'origine iiens, iiez, venant non de avaimus, av^tis,
maisde ëbamus, eb^itis (§ 639).
3. —
PARFAIT
LAT. CI.ASS.
LAT. POl'.
cantavi,
cantai,
chantai.
cantavlsti,
cantasti,
chantas.
cantavit,
cantat,
chantât, chanta.
cantavimus,
cantaminus,
chantâmes, chantasmes, chantâmes.
cantavisUs,
cantasUs,
chantastes, chantâtes.
cantaverunt,
cantartint,
chantèrent.
La chute du v dans cantavi a produit chantai, on ai suivit les destinées de la diph-
tongue ai (§ 296). De même, à la 3 sg., ce qui prouve la chute très ancienne du v, c'est la
forme française chantât, qui eût été, sans cette chute, * chantant, * chantot; quant à l'a final
de cantat, s'il n'est pas devenu é comme dans le participe cantsitum, français chantet, c'est
que, sans doute, il était dans une finale accentuée, et, par suite, a subsisté. Le t de chantât
s'est amuï à la fin du xii° siècle.
La 3 pi. est étymologiquement chantèrent; toutefois la forme analogique chantarent
se trouve dans certains dialecrtes et n'a pas été inconnue du français littéraire aux xv° et
XVI* siècles.
Chantâmes a été changé en chantasmes, chantâmes, sous l'influence de chantastes, chan-
tâtes (§ 612).
Enfin le français n'a jamais connu pour la 2 sg. chantast, forme correspondante à can-
tasti; le t était tombé avant le ix® siècle, sous l'influence prépondérante de Vs, déjà sentie
comme caractéristique de la 2 sg.
230 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
MODE IMPÉRATIF
PRÉSENT
canta, chante.
Les 1 et 2 pi. chantons, chantez sont prises à Tindicatif présent. La 2 pL latine cantate
n'aurait pu donner que chantet, chanté, formes trop faciles à confondre avec le participe
passé.
MODE SUBJONCTIF
1. — PRÉSENT
cantem, chant. '■
cantes, chanz.
cantet, cliant.
[chantons.)
cantetis, chanteiz.
cantent, ciiantent.
Chant, chanz, chant, sont devenus, dans la seconde partie du xiii" siècle, chante, chan-
tes, chante, sous l'influence des subjonctifs de la P" conjugaison où la finale a été conservée
parce que le radical se terminait par un groupe de consonnes difficile à prononcer : que j'en-
tre, tu entres, il entre. Un reste des anciennes formes nous est donné par l'expression
archaïque Dieu te gard.
A la 1 pi. émus aurait dû donner eins, comme êtis a donné régulièrement eiz. Au lieu
de chanteins, on a ordinairement en ancien français chantons, emprunté à la 1 pi. de l'indi-
catif présent, et aussi, mais plus rarement, iiens, tiré du latin ëamus, ïamus. A partir du
xiv" siècle, soit par une fusion de ces deux formes, soit plus vraisemblablement par l'ana-
logie des verbes en ir, apparaît la forme actuelle iotis, qui s'impose définitivement au xvi* siè-
cle. A la même époque eiz , à côté duquel existait d'ailleurs iiez, correspondant à iions, a
cédé la place à iez.
Sur chant-ent, voir § 613 bis.
2
. — IMPARFAIT
cantassem,
chantasse.
Gantasses,
chantasses.
cantasset,
chantast, chantât.
(chantissons.)
(chantisseiz, chantissez.
Gantassent,
chantassent.
Aux 1 et 2 sg. ^ssein, asses devaient donner chantas, ce qui eût amené une confusion
avec la 2 sg. du parfait de l'indicatif, chantas de cantavsti, et en outre n'eût permis de dis-
tinguer d'une façon précise ni le temps ni la personne. La finale latine e a donc été gardée
pour conserver à ce temps sa physionomie propre.
A la 1 pL, issons nous présente le radical de la conjugaison en ir introduit, dès l'origine
de la langue, dans ce temps à la place de l'a étymologique avec la terminaison de la 1 pi.
du subjonctif présent. Ce n'est qu'au xvi" siècle que issons, devenu déjà issiiens, issions, sous
l'influence de iiens, ions du subjonctif présent, a cédé la place à assions par retour à la forme
latine et aussi par tendance à donner au temps une caractéristique uniforme.
A la 2 pi., isseiz terminaison étymologique comme eiz du présent et issez formé d'après
issons ont passé à issiez d'après issions, et issiez a cédé la place, au xvi'= siècle, à assiez, comme,
issions l'avait cédée à. assions.
INFINITIF ET PARTICIPE '
PRÉSENT. Gantare, chanter. .J^-
PART. PRÉS. Gantantem, cliantant. ''
GÉRONDIF. Gantando, cliantant. tV
PART. PASSÉ, cantatum, cliantet, chanté.
§ 634. — Des verbes terminés anciennement en 1ER.
Certains verbes de l'ancien français, sous l'influence d'une palatale précédente (§ 297),
avaient changé, non en é, mais en ié, l'a latin de l'infinitif présent, du participe passé, de la
VERBES EN « ELER, ETER » 231
l, des présents de Tindicatif, de l'impératif et du suhjontif et de la 3 pi. du parfait indicatif :
mgier, cerchier, aidier, cuidier, nagier, traitier, emervcillier , enseigner, etc. Ainsi l'on disait :
\ngié, vous changiez, que vous changiez; vous aidiez, que vous aidiez; changlèrent, aidiè-
t; etc. Entre le xiv" siècle et le xvi% Vi a été résorbé, ié est devenu é : l'unité de la forme
)niplie partout (§ 307).
Les dialectes du Nord et de l'Est, loin de suivre la marche simplificatrice du français,
issèrent les faits à leurs conséquences extrêmes. Ils réduisirent ié à i, et cette modifica-
a phonétique fit passer en apparence à la II" conjugaison un grand nombre de verbes de
;™. L'infinitif, le participe passé, la 3 pi. parfait, la 2 pi. des trois présents ayant désormais
[es temps entiers reçurent cette flexion. Ainsi, le verbe mangier devint mangir et se con-
ua au parfait : je mangi, tu mangis, il mangi, nous mangimes, vous mangiles, ils mangirent.
te confusion semble avoir atteint le français propre dans quelques verbes en cier, comme
ourcier, enforcier, estrecier, qui sont devenus, aune époque relativement récente, accourcir,
orcir, étrécir ; toutefois ces verbes ont pu subir l'influence d'autres verbes qui, comme
lircir, noircir, etc., ont toujours appartenu à la conjugaison en ir.
§ 635. — Verbes du type MENER.
Nous avons vu (§§ 616-624) que la langue, dans la refonte de la conjugaison, s'est effor-
de ramener toutes les formes du verbe à un type unique de radical emprunté tantôt aux
mes fortes, tantôt aux formes faibles. Cette refonte n'a pu qu'être partielle pour les verbes
mt comme voyelle accentuée du radical un e libre qui, aux formes fortes, devait donner
»u ei, oi, mais aux formes faibles a toujours été et reste encore un e féminin. La langue
)ulaire, allant jusqu'aux dernières limites de l'assimilation, peut bien conjuguer : je mène,
nènes, nous menons, vous menez; mais la langue littéraire a conservé le sentiment de l'an-
[ine alternance des radicaux accentués et des radicaux atones, et à l'ancienne conjugaison
neine (de mïno), nous menons, elle en a substitué une autre qui ne s'en distingue que par
changement phonétique de la voyelle accentuée du radical, mais a respecté la qualité de
foyelle devenant atone dans les formes faibles : je mène, tu mènes, nous menons. Tel est
;as pour les composés de mener, et aussi pour achever, halener, grever, lever, mener, peser,
\er, etc. Seul le verbe peiner, que l'on doit ranger dans la même classe, puisque ei a le son
è, a ramené et pour l'orthographe et pour la prononciation les formes faibles aux formes
tes. Il a pu y avoir aussi hésitation pour les autres verbes et tendance à l'unification :
si le Dictionnaire de Richelet donne haleiner pour halener.
Au futur de ces verbes, l'e du radical, quoique atone, n'est point passé à Ve féminin, à
ise du groupe de consonnes qu'aurait amené cette transformation; menei'ai aurait en cfl"et
)uti à m'n'rai, jjeserai à p's'rai, etc. L'e a par suite pris un son analogue à e de je mène,
is moins ouvert, en qualité d'e frappé de l'accent binaire : je mène, je mènerai; je jièse,
jéserai, écrits à tort Je mènerai, je pèserai, par unification d'orthographe.
§ G3G. — Verbes en ELER, ETER.
La même alternance de formes fortes et de formes faibles s'est conservée pour les verbes
eler, eler^ \ mais ici la langue, au lieu d'adopter un système unique de graphie pour
rquer la qualité d'éde la voyelle accentuée du radical, a hésité entre deux systèmes : l'un,
plus ancien, consistant à doubler la consonne après l'e ; c'est le cas pour amonceler,
leler, atteler, carreler, chanceler, ciseler, ensorceler, épeler, étinceler, ficeler, niveler, etc.,
heter, crocheter, épousseter, jeter, souffleter, etc. ; l'autre, plus récent, qui consiste à mar-
ir la voyelle d'un accent grave : c'est le cas pour acheter, becqueter, bourreler, celer-,
leter, geler, harceler, marteler, modeler, peler. C'est là une réforme qui s'impose à l'Aca-
nie d'unifier l'orthographe de ces deux séries de verbes qui présentent le même phéno-
ne d'alternance.
L Toutefois, pour les verbes en der, la langue familière a une tendance à ramener les formes fortes aux for-
i faibles : /e décach'te, je décolL'te, fépouss'te.
2. Mais receler, el non receler, pour éviter la présence de deux syllabes muettes de suite. [Cf. déceler.) Il est
L que l'analogie de celer a introduit la prononciation i-eç'ler à côté de la prononciation officielle receler.
232 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Pour la même raison que pour les verbes du type mener, c'est-à-dire à cause de la pp^
sence d"un groupe de consonnes, les futurs des verbes en eler, en eter, ont, comme voyelle d
radical, un è moins ouvert que celui du présent.
§ 637. — Verbes du type CÉDER, ESPÉRER. j,
Dans les verbes comme al)réger, céder, espérer, protéger, assiéger, empiécer, rapièce,
empiéger, révéler, répéter, ïe du radical des formes faibles, au lieu d'être un e fêminii
comme dans les verbes qui précèdent, est un é. Cela tient à ce qu'un e féminin ne pouvaitêti
prononcé à cause des groupes de consonnes brg, cd, spr, etc. Ici encore la langue, au lie
de ramener toutes les formes à un type unique et de conjuguer : je cède, nous cédons, a coi
serve l'alternance des radicaux forts et des radicaux faibles par une différence particulièi
de qualité pour la voyelle e : je cède, nous cédons. Cette alternance est même visible a
futur, où, le radical étant atone, on a : je céderai, et non je céderai. Mais cet é au futur ei
moins fermé évidemment que celui du présent de l'indicatif; il s'agit ici de Ye demi-ouver
demi-fermé, tel que dans maison (§ 285 bis).
§ 638. — Verbes irréguliers.
Envoyer. — Ce verbe fait au futur et au conditionnel enverrai, enverrais, au lieu ('
onvoierai, envoierais, encore usités au xvii" siècle. *Inviarabio devait donner étymologiqiK
ment enveerai; au lieu de cette forme, on a en ancien français enveierai formé sur le sub-
tantif veie, d'où plus tard, et jusqu'au xvii'^ siècle, envoierai. Enverrai n'apparait dans I
français proprement dit qu'au xiv" siècle. Bien que cette forme ait existé en anglo-norman
et y paraisse dérivée directement de la forme étymologique enveerai, il n'est guère probahl
qu'elle ait passé de là sur le continent. On doit plutôt supposer que enverrai est la con
traction de enveierai.
Aller. — Ce verbe est formé de trois verbes différents : ire, de même signification, qi
a donné le futur et le conditionnel '.j'irai, j'irais; vadere, de même signification, qui a donn
les 1, 2, 3 sg. et la 3 pi. du présent indicatif : je vais (anc. franc, vois) ou je vas, tu vas,
vaftj, ils vont; enfin un verbe d'origine obscure, qui est en italien andare, en espagnol (
portugais andar, en provençal anar, en français aler, aller. Ce dernier verbe donne les troi
temps de Tinlinitif aller, allant, allé; les 1 et 2 pi. du présent de l'indicatif, allons, allez; 1
pluriel de l'impératif, allons, allez; tout l'imparfait de l'indicatif, allais, etc.; tout le ])arf;i
défini, allai, etc.; tout le subjonctif avec des formes irrégulières au présent, aille, aille
aille, aillent; allions, alliez; allasse; etc.
§ 639. — Conjugaison en IR. — Paradigmes et histoire de ces formes.
Avant de commencer l'étude des paradigmes et l'histoire de leurs formes, il est bond
présenter deux observations :
1° La particule isc avait été changée par la prononciation de la Gaule du Nord en ics; d
là la forme is, ou iss propre au français. [Cf. l'ital. punisco.) Cette s est une s forte; ausf
se double-t-elle devant une voyelle : nous finissons; devant une consonne, au contraire, ell
s'amuit: finist, dérivé de finiscit, devient finit; de même tu finis, de finiscis, est pouv finisi
2" Un trait particulier au français, comme aussi à une grande partie du domaine proven
cal, est l'extension de la particule iss aux 1 et 2 pi., c'est-à-dire aux formes faibles de
présents; alors que l'italien dh punisco, punisci, punisce, puniscono, mais puniamo, punih
le français dit punis, punis, punifsjt, punissent, et aussi 2mnissons, punissez. De même, •■
français l'imparfait de l'indicatif, bien que les formes de ce temps soient faibles, a été pourv
de cette particule à toutes les personnes. En somme, de cette particule destinée originaire
ment dans le gallo-roman à donner aux formes fortes trop variées une terminaison coni
raune de formes faibles, le français a fait la caractéristique d'un type particulier de conju
gaison.
I
I
CONJUGAISON EN « IR » 233
MODE
INDICATIF
1. -
■ PRÉSENT
finisco,
finis.
finiscis,
finis.
fin^scit,
finist, finit.
(finissons.)
(finissez.)
fin^scunt,
finissent.
Rien à remarquer sur ce temps, sinon rinconséquence de Torthographe moderne qui
narque la chute de Vs dans gîte, nôtre, par un accent circonflexe, et écrit finit, quoique la
orme primitive soit finist.
2. — IMPARFAIT
CAI.I.O-RUMAN
finiscçbam, finisseie.
finiscebas, fmisseies.
finiscçbat, . finisseiet, eit.
finiscebamus, finissiiens.
finiscebatis, fi?iissiiez.
finiscebant, finisseient.
Sur ei des 1, 2, 3 sg., et 3 pi. devenu oi, voir § 309. L'e des 1, 2 sg., à partir de la fin du
civ^ siècle, n'a plus fait qu'une syllabe avec oi qui précède; au xvi" siècle il a disparu; au
an'' siècle, la 1 sg., d'après la 2, commence à prendre une s, mais seulement devant les
nots commençant par une voyelle. liens est devenu lions sous l'influence de ons du présent.
Vions, iicz; sont devenus ions, iez, longtemps dissyllabes en français d'après leur étymologie
îbamus, ebatis, eamus, eatis.
I
.). —
PARFAIT
finli,
fini.
finisU,
finis.
finjt,
finit.
finlmus,
finimes.
fin|stis,
finistes.
finlrunt,
finirent.
Ce n'est qu'au xvu^ siècle que la 1 sg. prit une s. Sur hnes au lieu de imes, voir § 633, 3,
îe qui a été dit sur chantâmes.
MODE IMPERATIF
PRÉSKNT
linlsoe, finis.
(fijùssons.)
(finissez.)
Le pluriel est emprunté au présent de l'indicatif.
MODE SUBJONCTIF
1. — PRÉSENT
finisse.
finisses.
finisset, fin-iss-e.
fi7iissons.
finissez.
finissent.
Aucune forme n'est rigoureusement étymologique. D'après le type finiscam, etc., on
devrait avoir en français ische, etc. Le subjonctif présent s'est modelé dès l'origine sur
l'indicatif présent; finissons, finissez, ont été définitivement remplacés au xvi* siècle par
finissions, finissiez.
2. — IMPARFAIT
finlssem, finisse.
finisses, fiîiisses.
linlsset, fintst, it.
finissons.
finlssetis, finissiez, finissez.
finissent, finissent.
i
234 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Toutes ces formes sont étymologiques, sauf issons; issemus aurait dû donner isscins. Au
xvi"^ siècle, isso7is et issez ont cédé la place à issions, issiez.
MODE INFINITIF
PRÉSENT. linlre, finir.
PART. PRÉS. finiscçntem, finissant.
GÉRONDIF. finiscçndo, finissant.
PART. PASSÉ, finltum, finit, fini.
§ 640. — Verbes irréguliers.
BÉiNiR. — Ce verbe avait pour participe passé en ancien français beneoit de benedictum;
la langue a de bonne heure créé béni tiré directement de Tinfinitif bénir, et plus tard bénit,
combinaison de benoitet de béni, qui s'emploie dans la langue actuelle surtout comme adjectif.
Fleurir. — Ce verbe, dérivé de fleur, a remplacé l'ancien verbe français florir, flourir. Au
sens de « prospérer », l'imparfait et le participe présent ont repris Vo du latin florere par
réaction étymologique : je florissais, florissant.
§ 611. — Verbes à demi inchoatifs.
La conjugaison inclioative en ir ne s'est pas formée définitivement dès les premiers
temps de la langue. Sans doute, la particule iss s'impose, dans la langue actuelle, à tout
verbe nouveau formé en ir; mais en ancien français il y a eu souvent hésitation pour les
verbes d'origine latine ou germanique en ir, et un certain nombre de verbes ne sont entrés
décidément dans la classe de fliiir qu'assez tard dans l'histoire de la langue : c'est le cas,
par exemple, pour bénir, maudire (anc. franc, maleir), (enjgloutir, guerpir, emplir, nourrir,
mugir, resplendir, etc. D'autres, comme férir et tressaillir, n'ont pas changé de classe, bien
qu'au xvi" siècle on trouve il ferit, et au xvii'^ je tressaillis. De même encore des simples,
comme partir, sortir, ont gardé leur ancienne conjugaison, alors que leurs composés ont
pu prendre la forme inchoative : il répartissait, il ressortissait (à côté de ressortait, qui
a un autre sens). Deux verbes de la langue actuelle présentent, l'un une série de formes non
inchoatives à côté d'une série de formes inchoatives, l'autre une tendance à passer à la
conjugaison inchoative. Ce sont hair et vêtir.
Haïr. — On trouve, sans doute, de fort bonne heure les formes haïssant, haïssez, haïssent.
Mais l'ancienne langue a, en général, préféré les formes non inchoatives : indic. prés. Je haz
on je hé, tu hes, il het (auj. Je hais, tu hais, il hait), nous haons ou hayons, vous haez ou hayez,
ils heent ou hnyent; imparf. je haoie, etc.; subj. prés, que je hé ou hace, etc.; part. prés.
haant. Peu à peu ce verbe est devenu inchoalif à toutes ses formes sauf aux 1, 2, 3 sg. de
l'indicatif présent. Au xvii° siècle encore, Vaugelas signale, en les critiqnant, les formes non
inchoatives hayons, hayez, liaient.
VÊTIR. —Lamartine, à côté de je vêts,iià\l jevêlissais. Bossuet, plus complètement, avait
dit au présent, d'après finir : je vêtis, nous vêtissons.
III. — Conjugaison morte.
% 642. — De la conjugaison morte.
La conjugaison morte contient un nombre limité de verbes qui, au lieu de s'accroître, a
toujours été diminuant; quelques-uns ont totalement disparu : d'autres ont passé dans les
conjugaisons vivantes.
Ces verbes sont terminés en ir, oir, re.
Ils vont être étudiés d'abord dans les traits communs qu'ils présentent aux trois présents,
au parfait défini et à l'imparfait du subjonctif, et au participe passé. Puis nous examinerons
en détail les formes de chacun d'eux.
§ 643. — Les trois présents.
L Indicatif présent. — Au point de vue du radical, la langue a conservé pour un grand
nombre de ces verbes l'alternance des formes faibles et des formes fortes que nous avons
PARFAIT DE L'INDICATIF ET IMPARFAIT DU SUBJONCTIF 233
éludiéc (§§ Giri sq.) : tetiù^, je liens, nous tenons; vouloir, je veux, nous voulons; boire,
lis, nous buvons; etc.
Au point de vue de la terminaison, depuis le xvi^ siècle, ces verbes se divisent en deux
gories : la première, la plus considérable, comprend ceux qui ont la l""* personne termi-
par une s. Cette s n'est pas étymologique, elle est analogique (§ 609). Ainsi, pour la
•ersonne du présent de l'indicatif des verbes de la conjugaison morte, qui d'après Féty-
ogie pouvaient présenter une forme différente de celle des autres personnes, il y a eu
i transformations : des formes comme escrif de scribo, /as de facio, rit de *rido, ving de
io, muir de *murio, etc., ont d'abord modelé leur radical sur celui des autres formes
3S : escri, fai, ri, vien, meur, d'après escris, escrit; fais, fait; ris, rit; viens, vient; meurs,
HK Puis, sous l'influence des verbes inchoatifs en ir et aussi par besoin de donner une
linaison caractéristique à la l'** personne, on ajouta une s. Ainsi s'est établi pour la
lart des verbes en ir, oir, re, un type de terminaisons au présent de l'indicatif qui est le
le, en apparence, que celui de la conjugaison de finir, mais où le point de départ pour
e la 1''* personne est différent : dans finis, s représente étymologiquement se, es de sco;
5 écris, ris, viens, etc., il est adventice et d'une introduction récente dans la langue.
La seconde classe, au contraire, nous présente une analogie pour les terminaisons du
ent de l'indicatif avec celles de chanter : couvrir, je couvre, tu couvres, il couvre. Cette
[ogie provient de ce que dans couvrir, et aussi dans offrir, ouvrir, souffrir, etc., le radical
t terminé par un groupe de consonnes difficile à prononcer; d'où, par suite, l'introduction
et e aux 1, 2, 3 sg. A ces verbes il faut ajouter certains verbes en llir, qui, pour la
)art, et de bonne heure, ont pris les terminaisons de couvrir : cueil, cuelz, cuelt, sont devenus
lie, cueilles, cueille. Pour d'autres, c'est la l""" personne qui s'est modelée sur les 2, 3 :
oil est devenu je bol d'après tu bols, d'où la conjugaison actuelle je bous, tu bous, etc.
s la langue actuelle, il défaille à côté de il faut nous montre la même hésitation qui exis-
dans l'ancienne langue entre je sail, tu sais fsausj, il sault (saut), et je saille, tusailles, il
le, d'où notre \erhe j'assaille, tu assailles, etc.
IL Impératif présent. — La 2 sg. de l'impératif présent de la conjugaison morte a la
(le histoire que la 1 sg. de l'indicatif présent. Nous avons d'une part d'abord croi, reçoi,
, etc., puis crois, reçois, rends, d'après finis; d'autre part, nous avons assaille, couvre,
lie, offre, à côté de bous.
III. Subjonctif présent. — Les 1, 2, 3 sg. et la 3 pi. reproduisent les terminaisons
les am, as, at, ant, qui devaient donner e, es, e(t), ent. Nous avons vu (§ 639) que ains
lurait dû donner ^mus à la 1 pi. avait été, dès l'origine, remplacé par ons emprunté au
sent de l'indicatif, et en outre que ons, ez dans que nous couvrons, que vous couvrez, avait
imencé à être remplacé par ions, iez dans la première moitié du xiii® siècle pour lui céder
iplètement la place à la fin du xvi*. Quant à iamus, iatis (eamus, eaitis), ils donnèrent
)ord iens, iez qui, sous l'influence de ons, ez, devinrent ions, iez, et finirent par triom-
r partout.
§ 644. — Parfait de l'indicatif et imparfait du subjonctif.
I. Parfait de Vindicatif. — Les parfaits des verbes de la conjugaison morte se divisent,
)rès leur étymologie, en deux classes : des parfaits faibles et des parfaits forts.
Parmi les parfaits faibles, il faut d'abord considérer ceux des verbes en ir qui, en latin,
ient déjà leur parfait faible en ivi, ii, et qui, par conséquent, conjuguent ce temps en
içais comme celui de finir; j'ouïs, je parti(s), de audivi, partivi, etc. A ces verbes il faut
joindre un certain nombre qui, comme offrir, ouvrir, souffrir, coudre, vaincre, oni échangé
)arfait fort latin en ui ou en i contre un parfait faible en ivi; de là : j'offris, j'ouvris, je
ffris, je cousis, je vainquis. La conjugaison de ces parfaits était déjà en ancien français
e qu'elle est dans la langue actuelle; c'est celle àa je finis.
Une autre classe de parfaits faibles en i est celle dont nous avons déjà parlé (§629), qui
1. L'adion inverse a pu se produire; ainsi c'est la !■''= personne qui a ramené les autres à elle dans o'ir : oî,
yt, sont devenus oi, ois, oit.
236 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
se terminait en latin en dedi, altération de didi. Cette terminaison s'étendit en latin populaii
à d'autres verbes que ceux qui la possédaient en latin classique, notamment aux verbes
radical terminé par une dentale, comme ceux en ndre, rdre, ttre, et par analogie à bénii
rompre, vivre. Ce parfait se conjuguait à l'origine comme il suit : vendi, vendis, vendiet, ven
dîmes, vendistes, vendierent. Les formes en ié se maintinrent jusqu'au xm® siècle, où ellç
firent place aux formes en i, et ainsi ce parfait en i d'origine spéciale fut assimilé au parfai
en i de je finis, je jjartis.
Telle est la double origine d'une certaine partie de nos parfaits en is; ceux-ci ont étt
dès les premiers temps de la langue, des parfaits faibles.
L'autre partie, moins considérable peut-être, des parfaits actuels en is provient, a
contraire, de parfaits originairement forts en français et dérivant de parfaits forts en lali
comme di(s) de dixi, fi{s) de fçci, mis de misi, pri(s) de *prçsi, qui(s) de *quçsi, ri(s)^
risi, etc. Ces parfaits se conjuguaient ainsi : mis, mesis, mist, mesimes, mesistes, mistrent. L
3 pi. perdit son t et fut ramenée à mirent, sur le modèle de finis, finirent. Quant à mesù
mesimes, mesistes, ils perdirent leur «médiale de fort bonne heure, et, au xiii® siècle, Ve aton
devenant muet, on eut mis, mismes, mistes, au lieu de me'is, me'ismes, melstes, c'est-à-dir
l'unification des formes et, par suite, une nouvelle série de parfaits en is, qui n'est, comm
on le voit, analogue qu'en apparence à celle àe j'écrivis, je partis, j'offris.
Cette catégorie de parfaits en is du type je mis était plus importante en ancien françaû
que dans la langue actuelle; un certain nombre, en effet, des parfaits qu'elle contenait (
issus directement du latin a fait place à d'autres parfaits faibles en is formés d'après le radt
cal du participe présent : ainsi, je conduis, destruis, escris, joins, mors, plains, tors, etc., oi
été remplacés par conduisis, destruisis, écrivis, joignis, mordis, plaignis, tordis, d'après dei
truisant, etc., lesquels sont A-enus grossir le nombre des participes faibles en is du type j
finis, je partis.
Il nous reste à parler d'une dernière classe de parfaits en français, celle en u(s). Elle a
comprenait à l'origine des participes forts tirés de parfaits latins en ui. Cette terminaison!
affectée en latin aux verbes en uo et à un certain nombre d'autres verbes, s'étendit co
dérablement en latin populaire et en roman et remplaça beaucoup de parfaits en i : c
ainsi qu'on eut *bibui, *cadui, *cognovui, *credui, *crevui, *legui, *movui, *plo
recepui, pour bibi, cecidi, cognovi, credidi, crevi, legi, movi, pluit, recepi, etc. De là noti
parfait en u(s) qui se conjuguait d'abord ainsi : je dui, tu deûs, il dut, nous deûmes, voi
deûstes, ils durent. Dans certains verbes même, la voyelle n'était point la même aux forme
fortes et aux formes faibles : avoir : j'oi, tu eus; pouvoir : poi, pei'is; savoir : soi, seûs; taire
toi, teiis. Enfin, vouloir faisait : voil, volis (plus souvent volsis), volt, volimes, volistes (plu
souvent volsimes, volsistes), voldrent^. On comprend qu'en face de cette variété, la langue?
cherché à établir l'unité. Sauf dans voil, volsis, c'est la 3 sg. et la 3 pi. qui ont ramené toud
les autres formes à elles, et ainsi l'on eut je dus, tu dus, nous dûmes, etc. ; j'eus, tu eus, not
eûmes, au lieu de je dut, nous deûmes, j'oi, nous eûmes, etc. Voil, volsis, lui aussi, fut ramcn
à l'unité, mais devint un véritable parfait faible : voulus; de même que pour vouloir, celi
terminaison us a été ajoutée à certains verbes, mais sans faire partie du radical : courue
mourus, valus.
II. Imparfait du subjonctif. — L'imparfait du subjonctif a suivi les destinées du parfai
de l'indicatif : aux parfaits en is correspondent les imparfaits en isse, aux parfaits en ui o
oi, franc, mod. us, correspondent les imparfaits en usse.
§ 643. — Participe passé.
Le latin, pour les participes passés comme pour les parfaits de l'indicatif des verbes d
la conjugaison morte, possédait des formes fortes et des formes faibles.
1. — Les formes fortes étaient terminées en tus, ou en sus, ou en stus, ou en itus. U;
certain nombre de ces participes ont subsisté en français soit dans l'emploi de participes!
1. Comme voil se conjuraient tinc, tenisAe tenul et vinc, venis de *venui; mais tandis que voit, volsis est pas»
à voulus, Une et viiic ont conservé leurs formes fortes, auxquelles ils ont assimilé les 1 et 2 pi.
È
ir
VERBES EN « IR » 237
nme couvert de copçrtum, dit de dictum, fait de f^ctum, né de neitum, plaint de pl^nc-
n, etc. ; soit sous la forme de substantifs comme attente de attçnta, boite de bibita,
illette de coUçcta, dette de dçbita, élite de *exlçcta, fuite de *fugita, etc.; d'autres eniin
nme adjectifs, tels que étroit de strictum, rais de raisum, etc.
2. — Les formes faibles étaient terminées en êtus, itus, ùtus. Etus a disparu. Itus n'a
sre subsisté que dans quelques verbes en ir non inchoatifs, comme bouillir, faillir, partir,
entir, saillir, sentir, servir. Quant à ûtus, bien qu'assez peu fréquent en latin, il s'est con-
îrablement étendu , au point de devenir la caractéristique des participes passés de la
ijugaison morte.
Cette terminaison utus, franc, u, a d'abord absorbé un très grand nombre de participes
Ls de l'ancien français qui ont ou disparu ou passé à l'état de substantifs : comparez
mdu, perdu, rendu, répondu, vendu, à défense, perte, rente, réponse, vente, aujourd'hui
stantifs, anciennement féminins de participes passés.
En outre, elle s'est imposée à un grand nombre de verbes d'après leur parfait soit latin,
!, roman en ui, et a ainsi remplacé des participes forts du latin : bu, chu, connu, cru, crû,
eu, plu (de plaire)., plu (de pleuvoir)., su, tenu, tu, anciennement beû, cheû, conneii, etc.
là, par analogie, u s'est ajouté au radical d'autres verbes comme couru, pendu, etc.
Enfin elle a remplacé i dans certains verbes en ir : l'ancien français disait : consentu,
entu; féru, vêtu, sont pour féri, vêti, et la langue populaire dit volontiers bouillu, mouru,
tu.
Remarquons, pour terminer, l'influence exercée par cette terminaison u qui a fait tom-
l's étymologique de certains participes forts : ainsi dans exclu comparé à inclus, perclus,
lus.
§ G46. — Verbes en IR.
Bouillir, lat. bullire. Au prés, de l'ind. en anc. franc, il était déjà : bol, bols, boit,
près *bullo (class. bullio), baillis, bullit; 1'/ mouillée, au contraire, apparaissait aux 1, 2, 3
bouillons, bouillez, bouillent, alors qu'on aurait dû avoir, d'après les 1, 2, 3 sg., boulons,
lez, boulent. Le subjonctif a eu partout 1'/ mouillée. Rien à, remarquer sur les autres
ips : pour le parfait et le participe passé, voir §§ 644, 64.o; pour le futur, voir § 626.
Courir, anciennement courre de *curere (class. currere). Sur le futur, voir § 626; sur le
fait et le participe passé, voir §§ 644, 645.
Couvrir, de *coperire, pour cooperire, a unifié au présent les anciennes formes cuevre,
vres, cuevret, cuevrent, à conviions, couvrez. Ce verbe a gardé son participe fort : couvert.
Cueillir, anciennement cueudre, de *colgere, pour colligere, faisait au prés. ind. cueil,
Is, cuelt, cueillons, cueillez, cueillent; les 1, 2, 3 pi. ont réagi sur les 1, 2, 3 sg. Le subjonctif
ntre partout l mouillée. Sur le futur, voir § 626, et sur le parfait défini et le participe
se, voir §§ 644, 645.
Dormir, de dormire, a, dès l'origine, perdu Ym aux 1, 2, 3 sg. du présent : dor(s)
Qrmo), dors, dort. Pour le futur, voir § 626.
Faillir, de *fallire, a d'abord fait au présent /"ai/, puis, d'après la 2 sg., fal, fais, fait;
mouillée, au contraire, a prévalu aux 1, 2, 3 pi. faillons, faillez, faillent. Nous disons
;ore il faut, au bout de l'aune faut le drap; mais défaillir a adopté 1'/ mouillée à toutes
personnes. Au futur, à côté de je faudrai et défaudrai, seuls futurs autorisés par l'Aca-
nie, la langue courante a introduit je faillirai, je défaillirai; un autre futur est même en
e de formation : je défaillerai.
Férir est actuellement défectif, usité seulement à l'infinitif et au participe faible féru
ployé adjectivement.
Fuir, de *fugire (class. f\igere), oi\ l'hiatus ancien /"«*> a disparu, mais seulement depuis
ivii" siècle, a conservé Vi au futur (§ 626).
Gésir, de jacçre, est défectif et n'est plus employé que dans ci-gît, gisant et Fimpar-
' i<^ gisais.
Issir, de exire, est défectif et n'est plus usité qu'au participe présent issant et au participe
isé issu.
238 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Mentir, de *mentire (class. mentiri), n'oflVc rien de remarquable que son futur (i; 626
MoLRui, de *morire (class. mori). Pour les présents, voir § 619 ; pour le futur, voir § 62(i
pour le parfait, voir § 644; il a gardé son participe fort : mort.
Ouïr, de audire, n'est plus usité qu'à l'infinitif et aux temps composés; il se conjuguai
au prés, indic. : oi, oz, plus tard ot (plus tard ois, oient), oons, oez, et oent ou oient; impéi
prés, oie, oyons, oyez (encore au xvii'' siècle); subj. prés, oie, oions, etc. ; parf. fois, plus taii
fouis, part. prés, oyant.
Ouvrir, de operire, présente les mêmes particularités que couvrir.
Partir n'offre rien de remarquable que ses composés départir et répaj'tir qui son
inchoatifs (§ 641).
Quérir, anciennement querre de quaierere, a conservé l'alternance des formes fortes i
des formes faibles aux 3 présents (§ 618). Il en a été de même dans ses composés. Il a coii
serve son participe fort quis.
Saillir, de salire, se conjuguait régulièrement au prés. ind. : sail, sais, sait, salon
salez, saillent; VI mouillée a prévalu d'assez bonne heure à toutes les personnes; sur le pr
sent tressaillis, voir § 643; sur les futurs tressaillerai et tres&aillirai, voir § 626.
Sentir, de sentire. Sur son futur, voir § 626. Sur son parfait, voir § 644. Sur son parti
cipe passé, voir § 64o.
Servir et son composé desservir n'offrent rien de remarquable.
Sortir n'offre de remarquable que ses composés assortir, ressortir, qui, le premier absc, ,
lument, le second dans le sens de « être du ressort de », sont inchoatifs (§ 641). If
Souffrir présente les mêmes particularités que couvrir et offrir.
Tenir, de *tenîre pour tençre. Sur le présent, voir § 618. Sur son futur, voir § 626. Su
son parfait, voir § 644. Sur son participe passé, voir § 643.
Transir, de transire, est un verbe savant qui ne s'emploie qu'à la 3 sg. de l'ind. prés, i
du parfait indéf : transit, a transi, et au participe passé transi.
Venir, de venire. Sur son présent, voir § 618. Sur son futur, voir § 626. Sur son parfai
voir § 644. Sur son participe passé, voir § 64.5.
VÊTIR. Sur ce verbe, voir § 641.
n
§ 647. — Verbes en OIR.
Avoir. Sur ai de hsibeo, voir §§ 296, 356 2°. Sur as, at, de h?ibes, hgbet, voir § 295
ont, voir § 613 bis. Le futur avisai s'est changé en aurai sans doute sous l'influence du p;
vençal aurai. Sur son parfait, voir § 644.
Cevoir, dans apercevoir, décevoir, etc., était en ancien français ceivre, de cïpere, qui s'e-
changé en cevoir sous l'influence d'infinitifs comme devoir, savoir. La 1 sg. prés, ind
terminée primitivement en ceif, çoif, a pris la forme analogique çoi, cois. Sur son p;
fait, voir § 644.
CuoiR, anciennement chadeir, chaeir, cheir, de *cadçre, n'est plus guère employé qu
l'infinitif présent. Il a deux composés, déchoir et échoir, ce dernier usité seulement à 1
3" personne. A l'indicatif présent déchoir se conjugue d'après l'infinitif présent : je déchoie
déchois, déchoit, etc. ; dans échoir, au contraire, à côté de la forme analogique il échoit, on
la forme régulière échet, correspondant à l'ancien indicatif présent : *chiet, chies, chiet
cheons, cheez, chient. Échéant, déchu, échu, je décherrai, il échut, que je déchusse, il écherra
nous offrent aussi les formes anciennes du verbe. Les subjonctifs présents que je déchoie, qui
choit, sont analogiques : l'ancienne langue conjuguait chie, chies, chiet, etc.
Falloir était anciennement faudre de fgillere et aussi faillir d'après *fallire (§ 647j.
Mouvoir, de movçre, a gardé l'alternance des formes accentuées et atones (§ 619). Su
son parfait, voir § 644. Sur son participe passé, voir § 643. Sur son futur, voir § 626.
Pleuvoir pour ^^/omuoiV, de *plovçre (class. pluere), s'est modelé, ainsi que le particip
Tj^Tésani pleuvant ^oviV j)louvant , sur il pleut.
Pouvoir, anciennement podeir, de *potçre, poeir, pooir, est devenu pouvoir sous Tin
fluence de verbes comme mouvoir. Le v s'est ainsi introduit à toutes les formes présentant ui
VERBES EN « RE » 239
iatus : sur jiuis ù Tindicatif présont, voir v; 609. La langue moderne a, à côlé de je puis, une
)rme analo gique je peux, d'après la 2" personne. Sur son parfait et son participe passé, voir
; CM, 645. Au xvn" siècle, on a connu un subjonctif analogique que je peuve, à côté de que
' puisse. Le futur jaoMrmz est l'ancien français porfra? (§ 626) .
Savoir, de *sapçre (class. sapere). Sur le présent, voir § 616. Saurai a remplacé savrai,
)mme aurai a remplacé avrai. Le subjonctif présent sache et le participe présent sachant
)nt étymologiques, le ch résultant de p latin suivi d'un i en hiatus (§ 356, 1°).
Seoir, de sedere, n'est plus usité comme simple qu'à la 3" pers. du prés, de l'indicatif
ed et son gérondif ou participe séant et seyant : bienséant, être sur son séant. Quant à son
)mposé asseoir, il nous présente des irrégularités qui ne peuvent s'expliquer que par
ancienne conjugaison du verbe. Seoir faisait au prés. ind. *siet, siez, siel, seons, seez,
eent; asseoir a conservé d'une part ces formes en les modifiant par l'intercalation d'un d
;ymologique dans assieds et la suppression par y de l'hiatus dans asseyons, asseyez; à côté
3 ce présent régulier, il en a un autre, assois, assois, assoit, celui-là analogique d'après
infinitif. Les autres temps nous présentent une dualité de radical : on a tantôt ey d'après
fyons, seyez, tantôt oi d'après seoir : j'asseyais, j'assoirais; j'assiérai, j'assoirai (anc. franc.
fdrai, serrai), que j'asseye, que j'assoye (anc. franc, siée, seiiens, seyons). Il y a même, au
itur, une troisième forme moins usitée : j'asseyerai.
Valoir, de valçre, faisait au présent indicatif vail, vais, valt, valons, valez, valent (§ 643, 1).
es deux participes présents valant et vaillant, le dernier est devenu adjectif. Sur son par-
tit, voir § 6i4. Le futur vaudrai n \q d euphonique : valrai, valdrai, vaudrai (§ 361, IV).
Voir, anciennement vedeir, veir, de vidçre, a unifié le radical du présent de l'indicatif :
ns, vois, voit, etc., au lieu de vei, veis, veit, veons, veez, veient, plus tard voi, vois, mais
ions, veez. Le futur verrai est le futur de l'ancien français vedrai (§ 626).
Vouloir, de * volçre, faisait au présent indicatif vueil, vueus, vuent, veulons, voulez, vuelent
j 643, I). Des deux ijarticipes présents, le verbe a gardé voulant; quant à l'autre, voillant,
îuillant, il est resté dans bienveillant. Le parfait défini était voil, volsis, volt (§ 644). Le
itur a un d euphonique : voirai, voldrai, voudrai (§ 626).
§ 648. — Verbes en RE.
Parmi les verbes en re signalons tout d'abord quelques groupes qui présentent des
iractères communs.
Ce sont d'abord les verbes en aindre, eindre, oindre, où le gn, qui se trouve partout
ù le radical est suivi d'une voyelle : nous jilaiynons, je plaignais, plaignant, est étymolo-
ique et représente une n mouillée sortie de ng latin qui se trouve dans les terminaisons
ngere, ingère, ungere. A l'infinitif, le d est euphonique (§ 361, IV). Ces verbes sont : plaindre,
lleindre, -streindre dans étreindre, 7-estreindre, contraindre; éteindre, feindre, enfreindre,
indre, jjelndre, poindre, teindre. Craindre et geindre, empreindre n'appartenaient point primi-
■vemcnt à cette catégorie; le premier était criembre, de trçmere (§ 401), et le seconà. giembre,
e gemere; le \,vo\s\bm.Q priembre, de prçmere. Ils se conjuguaient au présent : je criem, nous
remons; je giem, nous gemons; je priem, nous prenions. Peu à peu leur infinitif et leurs autres
3rmes se sont modelées sur celles des verbes en aindre, eindre. Preindre avait encore au
vil® siècle un participe présent preig7iant employé comme adjectif.
Un second groupe est constitué par les verbes -en aître, oître, comme connaître, parai-
re, j3aUre et leurs composés, naître, croître et ses composés. Tous ces verbes sont caracté-
isés par st qui se trouve chaque fois que le radical est suivi d'une voyelle : nous naissons,
aissant, que je naisse, et qui représente le se du radical latin. Le t de l'infinitif est eupho-
lique (§ 361, IV). Le parfait naquis vient d'un parfait analogique latin *nascuçdi (§ 644).
•ur né, voir § 64.5,
Un troisième groupe comprend les verbes en lire, comme cuire, -duire (dans con-
luire, déduire, etc.), luire, nuire, -struire (de *strugere, class. struere), dans construire,
létruire, etc. Ces verbes ne devraient pas avoir une s aux 1, 2 et 3 pi. du subjonctif, mais un i
omme en ancien français. Luire, nuire, ont remplacé les anciennes formes luisir, nuisir, de
240 TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
lucçre, nocçre. Bruire, d'après sa forme, semble devoir être rangé dans la même classe que
les verbes précédents; mais il a ceci de particulier qu'il a remplacé son ancien participe
présent bruyant par bruissant, qui est peut-être un reste de verbe inchoatif.
Un dernier groupe est celui des verbes en endre comme fendre, pendi-e, prendre, rendref
tendre; en ondre comme fondre, pondre, répondre, tondre; en rdr comme perdre, sourdre,
tordre; en oudre comme coudre, moudre, oîi le d, soit étymologique comme dans joendre,
tondre, etc., soit euphonique (§361, IV) comme dans coudre, moudre, pondre, sourdre, tordre^,
s'est introduit aux 1, 2, 3 sg. ; pends, pends, pend, au lieu de pent, p)ens, p)ent. Dans pondre,
sourdre, tordi'e, le rf a même gagné toutes les formes : nous pondons, je pondais.
Les verbes suivants appellent chacun des remarques particulières.
Ardre, de *9rdere (class. ardere), qui a donné aussi en ancien français ardoir, n'est
aujourd'hui usité qu'à l'infinitif.
Battre, de *battere pour battuere, a introduit le t du radical aux 1, 2 sg. prés, ind.,
qui devraient être bas, bas (anc. franc, bat, baz).
Boire, de Tanc. franc, beivre, boivre (bibere), qui a perdu son v sous l'influence des ter-
minaisons verbales en oire comme croire, a gardé Talternance des formes toniques et des
formes atones (§ 648 bis) ; sur buvons, buvez, buvant au lieu de bevons, bevez, bevant, voir § 342.
Braire n'est guère employé qu'à l'infinitif et aux 3 sg. et 3 pi. ind. prés, brait, braient,
correspondant à des types latins formés d'un radical celtique : bragere, brggit, br^gunt.
Clore, de claudere, avait en ancien français son indicatif présent complet : clo, cloz, dot,
cloons, cloez (et aussi les formes analogiques closons, closez), cloent. La langue actuelle n'a
gardé que les 1, 2, 3 sg. Elle a conservé complet le futur clorai et le participe passé clos. Le
composé éclore a en plus une 3 pi. indic. prés, ils éclosent et une 3 sg. et 3 pi. subj. prés.
qu'il éclose, qu'ils éclosent.
Clure dans conclure, exclure, du lat. cl\idere, n'offre rien de remarquable que les parti-
cipes conclu, exclu (§ 645).
Croire, de crçdere, a remplacé les 1, 2 pi. indic. prés, créons, créer par les formes ana-
logiques croyons, croyez, et le participe présent créant (resté dans mécréant) par croyant.
Dire, de dicere, et son composé redire font à la 2 pi. indic. prés, dites, redites, à côté
des 1 pi. disons, redisons. Disons a remplacé l'ancienne forme étymologique dimesào. dicimus.
Quant à dites, il n'est pas le correspondant de dicitis, qui aurait dû donner diz : dites a rem-
placé diz sous l'influence de dimes. Comme disons a remplacé dimes, disent a remplacé dient
il la 3 pi., et dise, dises, dise a remplacé l'ancien subjonctif die, dies, etc. ; on dit encore quel-
quefois : quoi qu'on die.
Écrire, pour escrivre, de scribere, qui a perdu le v sous l'influence de formes comme
dii'c, lire, a substitué les formes analogiques /escj'îs, éci'is, àfescrif, esaHf a.u présent et à
l'impératif, et un nouveau parfait analogique avec v, escrivis, escrivis, escrivit, etc., à l'an-
cien parfait escris, escresis, escrist, etc. (§ 644).
Être. Ce verbe présente, à chacun de ses modes et de ses temps, des particularités inté-
ressantes.
Indicatif présent.
I.AT. CI.AS8.
ANC. FnANÇ.
FRANC. MOD
sum,
siii, sicis,
suis.
es,
es,
es.
est,
est,
est.
sumus.
soms, somes.
sommes.
esUs,
estes,
êtes.
sont,
sont,
sont.
Sur l's de la 1 sg., voir § 609. — La 2 sg. devrait être phonétiquement iès d'après le
latin es. Es est dû sans doute à l'inflence de est, ou à son emploi fréquent comme forme atone.
De même estis devait donner ez; nous avons estes sans doute sous l'influence de somes, commet
on a eu dites, faites sous l'influence de dimes, faimes. — Sur soms et somes, voir § 612.
Imparfait.
D'après le latin çram, çras, çrat, erâmus, ergtis, çrant, l'ancien français avait l'impar-
fait ère, ères, eret, crions, criez, erenl. Cet imparfait a peu à peu, dès le moyen âge, cédé la
VERBES EN « RE » 241
ce h un autre, formé avec le radical de estei^, qui avait d(\jà donné son participe présent
int et son participe passé esté : esteie, estoie, esteies, estoies, etc.; de là notre imparfait
uel étais, étais, était, étions, étiez, étaient.
Parfait.
I.AT. ANC. FRANC. FHANÇ. MOD.
fui, fui, fu, fus.
tuisti, fus, fus.
fuit, fut, fut.
fuimus, fumes, fusmes, fûmes.
fuistis, fustes, fûtes.
fuerunt, furent, furent.
Ce parfait est le seul de Fancienne langue qui soit fort à toutes les personnes : tu fus,
'is fumes, vous fustes.
La 1 sg. est devenue fu sous l'influence de fus et fut. Au xv!*" siècle encore, on écri-
it fu.
Futur et conditionnel.
D'après le latin çro, l'ancien français a possédé le futur ier, iers, ermes, ertes, ierent. A
té de ce futur il existait en latin populaire un futur formé de l'infinitif essere et du verbe
beo : de là en ancien français estrai, qui fait concurrence à ier. Quant à la forme du futur
:uel serai, qui se trouve dès le xii'^ siècle, elle est encore inexpliquée.
Subjonctif présent.
11 a été tiré non du latin classique sim, mais du latin populaire sïam. De là l'ancien fran-
is seie soie, seies soies, seit soit, seiens, seiez, scient soient, et le français moderne sois,
s, soit, soyons, soyez, soient.
Imparfait.
Il est tiré du plus-que-parfait latin fuissem.
Infinitif.
Il est tiré du latin populaire çssëre; de là estre, être.
Gérondif et participes.
Ils sont tirés de stare : de là le gérondif estant, étant, de stando, le participe présent
ant, étant, de stantem, et le participe passé esté, été, de statum.
Faire, de facere. La 1 sg. prés. ind. faz de facio a été remplacée par la forme ana-
2;ique fais. Sur faisons pour faimes et faites, voir ce quia été exposé sur disons et dites; sur
nt, voir §613 his. Le subjonctif ancien que je face, etc., a changé le c en ss, par analogie
thographique avec Vs de faisons, faisant, faisais, etc. L'aff'aiblissement irrégulier de ai en c
nsacré dès l'ancienne langue pour le futur : ferai, tend à s'introduire dans la prononcia-
in de nous faisons, je faisais, etc., et faisant. Au xvm'' siècle, la graphie fesons, fesant était
;quente. Sur le parfait, voir § 644. Sur le participe passé, voir § 645.
FiRE, dans confire, suffire, représente le lat. pop. *fëcere (class. fïcere) où l'ë vient du
rtic. passé fëctus; la conjugaison ne mérite point de remarques particulières.
Frire, de frîgere, n'a jamais connu que l'infinitif, le futur je frirai, le part, passé frit
les 1, 2, 3 sg. du prés. ind. fris, fris, frit. Le participe présent est devenu adjectif sous
forme friand.
Lire, de légère, n'aurait dû avoir d's au radical d'aucune des formes de sa conjugaison;
ons, lisez, lisais, lisant, auraient dû être lions, liez, liais, liant. L's est due sans doute au
rbe dire. Sur le parfait, voir § 644. Sur le participe passé, voir § 645.
Mettre, de mittere, fait mets aux 1, 2 sg. prés, indic. au lieu des anciennes formes
't, mez. Sur le futur, voir § 626; sur le parfait, § 644; sur le participe passé, § 645.
Plaire, qui a remplacé plaisir de placçre, avait déjà partout en ancien français le radical
ai, sauf à la 1 sg. ind. prés, jeplaz et à toutes les personnes du subjonctif: que je place, etc.
s dernières formes ont été assimilées aux autres : je plais, que je i^laise, etc. Sur le parfait,
ir § 644. Sur le participe passé, voir § 645.
Raire, de radere, anciennement redre, rere, est employé seulement à l'infinitif. Son
rticipe passé est employé comme substantif sous les formes rais et rcz.
Rire, de*rîdére. Sur le parfait, voir § 644. Sur le participe, vgir § 645.
DICT. FRANC. p
242 TRAITÉ DE L\ FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
RoMi'RE, de rùmpere. Sur le parfait, voir § 644. Sur le participe passé, voir § G45.
SouDRE et ses composés a^50M(/re^ dissoudre, etc , de solvere, faisaient au prés. ind. swe?
sueus, suelt, soûlons, soûlez, suelent (§ G43), au subj. prés, soille, etc.; à côté de ces former
ont existé aussi en ancien français soil, sous, sont, solvons, solvez, solvent, dont les trois der-
nières sont savantes, d'où notre conjugaison actuelle. — Absoudre, dissoudre, sont inusités au
parfait défini et à Timparfait du subjonctif; l'un et l'autre ont un participe passé fort absous,
dissous. — Résoudre a deux participes passés, l'un archaïque et fort résous dans « brouillard
j^ésous en pluie », l'autre faible et analogique résolu; de là le parfait je résolus; comparez L'
parfait de l'ancien français : sols, saisis, soit, etc.
Suivre, de *sëquere, devenu sieivre, sivre. Aux 1, 2, 3 sg. et 3 plur. on a eu *sieu, puis siu:
siens, sieut, sieuent et sievent, puis, par métathèse, sui, suis, suit, et ui ainsi introduit par méta-
thèse a gagné sievent, l'infinitif szu?'e^ et aussi les 1 et 2 pi. qui auraient dû donner sevons,
sevez. Delà la conjugaison actuelle. Sur le parfait, voir § 644. Sur le participe passé, voir § 645.
Taire a remplacé taisir de tacçre; mêmes observations que pour /)/azVe.
Traire, de *tragere, a un participe fort tirait, de tractum. Ce verbe n'a plus de parfait
défini, lequel était en ancien français trais, traisis, traist, etc. Rien à remarquer sur les autres
formes, ni sur les composés abstraire, distraire, etc.
Vaincre anciennement veintre, de vïncere, devenu vaincre à partir du xn'= siècle. Le t
s'est imposé aux 2 et 3 sg. ind. prés, qui étaient en ancien français : vaim, vaint. Sur k
parfait, voir § 644. Sur le participe passé, voir § 645.
Vivre, de vïvere, a remplacé la 1 sg. prés. ind. vif pour la forme analogique vis. Sur
son parfait, voir § 644. Sur son participe passé, voir § 643.
MOTS INVARIABLES
§ 649. — Mots invariables.
Pour les mots invariables, voir §§ 711-727.
LIVRE QUATRIÈME
NOTES DE SYNTAXE
§ 650. — De la syntaxe.
Les mots sont faits pour exprimer des idées. Mais comme nous ne pensons point de:
idées isolées, comme nous pensons des jugements, c'est-à-dire des combinaisons d'idées
nous parlons par phrases. Les mots se combinent donc suivant un certain ordre détermiri'
par le caractère de la langue et les façons de parler qu'elle adopte.
La science qui étudie cet ordre des mots a reçu le nom de syntaxe, du grec auvraçiç, arran
gement combiné.
syntaxe du substantif
§ 631. — Genres des substantifs.
La théorie des genres a été exposée dans l'étude de la morphologie (§§ 540-556). On
a examiné non seulement les origines des genres en français, mais encore les changement
apportés au genre par certains emplois syntactiques. Il était impossible de séparer ces ca
particuliers dans la théorie générale, et, à propos de formes, nous avons dû faire de la syn
taxe.
PLURIEL DES NOMS COMPOSÉS 243
G52. — Nombres des substantifs.
Nous avons aussi étudié {§§ 557 sq.) les nombres des substantifs, mais seulement au point
! vue de la forme. Il est d'autres cas qui relèvent plus de la syntaxe que de la morphologie.
Il faut toutefois noter ici les substantifs qui ne s'emploient qu'au pluriel. Un certain
)mbre de substantifs ne s'employaient en latin qu'au pluriel. Quelques-uns de ces substantifs
it passé au français : annales, obsèques, ténèbres. Le français a continué la tradition. En
jnéral, ces mots expriment des objets essentiellement doubles ou collectifs : affres, armoi-
es, décombres, etc.
Il faut mettre à part les mots en ailles, où il semble que l'idée de pluriel contenue dans
suffixe lia (§ 95) a conservé le pluriel dans la forme : accordailles , entrailles, épousailles,
mérailles, etc. Toutefois ces mots pouvaient avoir en ancien français une forme de singu-
3r : broussaille, entraille, funéraille.
D'autres sont employés au singulier, mais avec un sens différent de celui qu'ils ont au
iuriel : ciseaux, lunettes, mouchettes, etc.
§ 633. — Pluriel des noms propres.
Les noms propres, quels qu'ils fussent, suivaient, pour le nombre, dans l'ancienne
ingue et en moyen français, la règle des noms communs : ils prenaient tous la marque du
Iuriel, sauf quelques noms étrangers dont la terminaison de la langue d'où ils sont tirés
larquait le pluriel : les Visconti; encore, même dans ce dernier cas, le pluriel français était-il
dmis : les Médicis. Même au xvii^ siècle, nos écrivains classiques appliquaient cette règle
our tous les noms de personnes, qu'ils fussent employés au propre ou au figuré.
L'usage moderne, au contraire, est une combinaison de deux principes contradictoires :
elui de la tradition de la langue, et celui des grammairiens logiciens de la seconde moitié du
vu" siècle. Dans ce mélange confus on a été amené à faire toutes sortes de divisions et de
ubdivisions d'une rare subtilité.
On distingue le cas où il s'agit de plusieurs personnes portant le même nom : Les deux
^,orneilles sont nés à Rouen; le cas où il s'agit d'un groupe de personnes d'une môme famille :
es Bonaparte, les Carnot. Et là encore on fait une distinction entre les noms de familles
listoriques et les noms de famille empruntés au latin : les Bourbons, les Césars. Puis l'on
onsidère l'emploi emphatique du pluriel ou l'emploi métaphorique : Un Auguste aisément
)eut faire des Virgiles. Et là encore, l'on distingue le cas où le nom de l'auteur, de l'ar-
iste, de l'inventeur, sert à désigner son œuvre : des Virgile, des Raphaël, etc.
Cette multiplicité de règles qui s'entrecroisent, se détruisent et sont le plus souvent
ontredites par l'usage des meilleurs écrivains de notre temps, est regrettable. Il vaudrait
nieux, comme l'ancienne langue, mettre la marque du pluriel dans tous les cas.
§ 654. — Pluriel des noms composés.
Lorsque les noms composés sont réduits par l'usage à l'état de mots simples, il n'y a
ucune difficulté; ils suivent la règle générale du pluriel : des contrevents, des porteballes,
es portemanteaux, des vauriens, etc. Il faut toutefois excepter dans cette série bonshommes
t gentilshommes.
Lorsque l'usage, au contraire, a maintenu séparés les éléments composants, il y a lieu
c considérer les différentes sortes de composition pour déterminer les règles de formation
u pluriel.
I. — Dans les juxtaposés formés d'un nom et d'un adjectif, les deux éléments varient
aturellement : basses-tailles, coffres-forts^ .
Dans les juxtaposés formés de deux noms, où le deuxième est complément du premier,
î premier varie naturellement encore, bien que la prononciation ne fasse pas sentir la plu-
art du temps l's dans la liaison : bottes à lait, chars à bancs, moulins à vent, etc. ^.
1. Notons toutefois les exceptions ])izaiTes des chevau-le'gers, des grand'mères, des sauf-conduits.
2. Pot-au-feu pourtant ne prend point la marque du pluriel. >
244 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Dans les juxtaposés figurés, c'est-à-dire qui présentent une métonymie, une métaphore
ou une synecdoque (§ 177), il est évident que les termes varient comme s'ils étaient pris au
sens propre; des becs de cane, des rouges gorges, des pieds plats, etc.
II. — Dans les composés formés par apposition, les deux termes varient, puisque l'un
des deux termes qualifie l'autre : des chefs-lieux.
Le nom varie ordinairement dans les composés formés :
1" D'un verbe et d'un nom : des chausse-traijes, des prête-noms ;
2° D'un adverbe et d'un nom : des arrière-cours, des avant-coureurs ;
3° D'une préposition et d'un nom : des sous-lieutenants.
Dans le premier cas, il est parfois nécessaire de recourir à l'analyse de la pensée. Il est
évident que le nom doit rester au singulier quand il désigne un objet singulier par sa nature :
abat-jour, casse-tête, prie-Dieu, etc. Il faut toutefois excepter des gardes-chasse, gardes-malade,
où le verbe a été transformé en substantif sous prétexte que le composé désigne une per-
sonne, tandis qu'on écrit des garde-manger, garde-robes, parce que le composé désigne un
instrument*.
Inversement, le nom a ordinairement une s même au singulier, quand l'idée de pluralité
y est inhérente '.un couvre-pieds, un essuie-mains, règle qui, toutefois, est loin d'être absolue,
puisque l'Académie écrit couvre-pied sans s.
III. — Enfin les différents éléments sont invariables dans les composés formés de motjg
invariables ou de locutions toutes faites comme : des branle-bas, des on-dil, des coq-à-Vâne,
des tête-à-tête, etc.
§ 653. — Pluriel des substantifs abstraits.
Déjà en latin des noms abstraits indiquant soit un état corporel ou intellectuel, soit une
activité, pouvaient prendre la marque du pluriel : amores, invidiae, mortes, nobilitates, satie-
tates, superbiae, timorés, vitae, etc. De là aussi en français une série de termes abstraits
qui, au pluriel, désignent :
1° Une pluralité de l'idée : les morts renouvelées de tant de grands personnages ;
2° Une pluralité de modes ou d'expressions d'une seule idée : de folles amours;
3° Un simple renforcement de l'idée exprimée. C'est la cause la plus fréquente de la plui
ralité des substantifs abstraits. Elle a commencé à agir surtout à partir du xvii® siècle, prin-
cipalement dans la poésie, où, suivant l'expression de Ménage, le pluriel « ne contribue pas
peu à la sublimité de l'oraison ». De nos jours, prosateurs autant que poètes, et par préoccu-
pation d'originalité plutôt que de noblesse de style, font disparaître la limite qui séparait ed
ancien français les termes abstraits des termes concrets; ils emploient sans cesse au plurij
des mots dont l'idée est purement abstraite, comme abnégation, aridité, désespérance, flui-
dité, infélicité, inquiétude, lassitude, susceptibilité, véhémence, etc.
§ 656. — Pluriel des substantifs de matière.
En latin, les substantifs de matière sont, en grande partie, aptes à être employés au
pluriel, où ils indiquent une masse ou une collection de petites parties : arenae, carnes (mor-
ceaux de viande), frumenta, grandines, imbres, nives, pices (morceaux de poix), pulveres.
De même, en français : les ors, les eaux, les neiges, les pluies, etc. (§572).
§ 657. — Pluriel des substantifs concrets pris dans un sens général.
Les substantifs concrets exprimant des choses matérielles peuvent désigner soit le
genre, soit l'espèce : dans manger du fruit, fruit désigne le genre ; dans manger des fruits,
fruits désigne l'espèce. La langue désigne aussi facilement ces noms par le genre que par
l'espèce, et c'est là un des traits caractéristiques du français; on dit indistinctement : les blés
ont réussi cette année, et le blé a réussi cette année.
1. Appui pour appuie dans appui-main a été peu à peu regardé comme un substantif verbal; de là le pluriell]
appuis-main.
ACCORD DE L'ADJECTIF EN GENRE ET EN NOMBRE 245
Or, quand un substantif désignant un nom de matière est régime d'un autre substantif,
)n peut hésiter, quand il n'est pas accompagné d'un article, pour savoir s'il est employé dans
e sens général ou dans le sens spécifique : dans gelée de groseille, groseille doit-il être mis
lu singulier ou au pluriel? Les dictionnaires et les grammaires sont, sur cette question,
)leins de contradictions et de distinctions subtiles. En général, le sens indique si l'on a
iffaire au genre ou à l'espèce : de Veau de rose, un bouquet de roses ; il vit de poisson et de
égumes. Quand le sens n'est pas apparent, on est libre de laisser le mot au singulier, d'écrire
wlée de pomme aussi bien que de pommes, quoiqu'on disent les grammairiens.
SYNTAXE DE L ADJECTIF
§ 658. — Accord de l'adjectif en genre et en nombre.
La règle d'accord de l'adjectif en genre et en nombre avec le substantif présente deux
îOrles d'anomalies.
La première concerne certains adjectifs qui ne réclament pas l'accord avec le substantif
ou aussi avec l'adjectif) qu'ils qualifient.
La seconde concerne l'accord de l'adjectif se rapportant à plusieurs substantifs.
L Adjectifs ne s'accordant pas ou s'accordant irrégulièrement avec le substantif.
— Demi. — Jusqu'à la fin du xvu*^ siècle, demi s'est accordé avec le substantif, qu'il en fût
)récédé ou suivi; on écrivait wne demie heure. D'autre part, demi, d'assez bonne heure dans
'ancienne langue, était employé comme adverbe : aller demi lieue à pied; dans les expressions
iemi pique, demi portée, qu'on rencontre au xvii" siècle, detni peut être considéré comme la
)remière partie d'un mot composé. C'est qu'en effet cet adjectif a subi l'influence des
inciennes locutions prépositionnelles en mi, parmi, où mi était devenu invariable ; du moment
[ue l'on disait à mi-jambes, mi faisant corps avec à comme il fait corps avec par dans parmi,
m en vint à considérer demi comme un adverbe quand il précède le substantif.
Nu. — C'est Malherbe qui le premier déclara que l'on pouvait dire nu tête, nu jambes, au
ieu de nue tête, nues jambes. Vaugelas et l'Académie ont rendu cette invariabilité obligatoire
Dour nu préposé au substantif; on trouve souvent nu variable encore au xviii^ siècle, et la
angue moderne a gardé comme restes de l'ancien accord : nue propriété et nus propriétaires .
Feu. — La règle d'accord si compliquée de cet adjectif, invariable quand il est placé
ivant l'article ou un adjectif déterminatif : feu la reine, feu ma mère, variable dans les autres
•as : la feue reine, votre feue mère, provient d'une confusion. On a vu dans feu non l'ad-
ectif tiré de *fatutum, « qui a rempli sa destinée », mais l'italien fu de fuit, « il a été, il a
kécu ». Par suite, feu, au xvii® siècle, fut déclaré invariable; mais comme les écrivains du
emps présentaient des exemples où feu précédant immédiatement le substantif variait, on
idmit cette restriction qu'il resterait variable dans ce cas.
C'est de même à une époque assez récente que les adjectifs ou participes sauf, excepté,
y compris, supposé, vu, attendu, non compris, passé, ci-joint, ci-inclus, sont devenus inva-
l'iables quand ils sont préposés au substantif (§ 708).
A cette liste il faut joindre plein dans avoir de l'argent plein la main, haut dans haut la
main à côté de la main haute; franc dans recevoir franc de port la lettre de son père.
Même. — D'après la grammaire actuelle, même correspondant pour le sens au latin ipse
jst toujours variable après un pronom : eux-mêmes. S'il suit un substantif, et si la construc-
Lion grammaticale exige qu'il le suive, il varie : Les Romains ne vainquirent les Grecs que
Dar les Grecs mêmes; s'il est possible, au contraire, de le préposer, même est invariable :
Les vieillards, les femmes, les enfants même furent égorgés; Ce qui le rend respectable aux
dieux même.
Cette complication de règles contradictoires provient de ce que même employé en ancien
français comme adjectif et comme adverbe pouvait être suivi, en qualité d'adverbe, del's dite
adverbiale (§ 725). Vaugelas lui-môme, au xvii'' siècle, voulait que même adverbe fût suivi
d'une s, et c'est ainsi que l'on écrivait moi-mesmes, la chose mesmes, etc. Les grammairiens du
xvnr siècle, ignorant la nature de cette s, se perdirent dans les exemples qu'ils trouvaient
246 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
contradictoires, et, tout en décrétant d'une façon générale l'invariabilité de même adverbe et
la variabilité de mêîne adjectif, ils ne réussirent pas à distinguer avec précision les cas où il
est adverbe de ceux où il est adjectif.
Quelque. — Il faut distinguer quelque adjectif simple de quel que adjectif composé
devenu quelque que.
I. Quelque. — Cet adjectif, qui signifie « plusieurs », varie en nombre : quelques hommes,
quelques-uns. Les grammairiens du xvu® siècle en ont fait arbitrairement un adverbe quand
il précède un nom de nombre : quelque dix mille hommes.
U. Quel que (quelque que). — De. même que l'on a dit, dès l'origine, tel que, de même l'on
a dit quel que, adjectif composé correspondant pour le sens au latin qualiscunque, quicunque,
et où quel est adjectif déterminatif et que pronom relatif {cf. malheureux que nous sommes, le
sot qu'il est, § 666). Jusqu'au xvii*^ siècle, on écrivait quelle part qu'il aille, quel âge qu'il ait,
tout comme nous écrivons encore aujourd'hui quel qu'il soit. Mais déjà à partir du xii^ siècle,
sans doute sous l'influence analogique des cas où quel, ne déterminant pas un substantif,
était immédiatement suivi de que, dans quel qu'il soit, quelle qu'elle fût, le tour quel... que,
quelle... que est remplacé d'abord par quelque, puis par quelque... que : au lieu de quellepart
que faille, on dit d'abord : quelque part j'aille, puis quelle que jjart que faille. Auxvii" siècle,
cette dernière construction s'est imposée tout à fait, et quel que ont été réunis en un seul
mot quelque. L'ancienne construction n'a guère subsisté qu'avec quelques verbes comme
être, paraître, sembler, etc., lorsque quelque est attribut : quel qu'il soit, quelle qu'elle
semble, etc. '^
De plus, des règles furent, à la même époque, édictées pour l'accord de quelque. Jusque-là'
il variait en nombre aussi bien devant les adjectifs que les substantifs : Quelques méchants
que soient les hommes; quelques sévères principes que vous ayez, etc. On décida que quelque
varierait s'il déterminait à la fois le substantif et l'adjectif, et, par suite, indiquait le doute
sur l'espèce ou la manière : quelques vains lauriers que promette la guerre; qu'il serait inva-
riable s'il déterminait seulement l'adjectif : quelque bons musiciens qu'ils soient. Telle est la
règle actuelle.
Il y a aussi à considérer l'accord des adjectifs qualifiant d'autres adjectifs. L'ancien et le
moyen français écrivaient : une femme demie-morte, des œufs durs cuits, des perdrix fraîches
tuées, etc. De cet usage la langue a conservé : fleurs fraîches écloses, fenêtres grandes ouvertes,
ils arrivent bons piremiers; nouveau est invariable dans une fille nouveau-née, mais varie
dans une nouvelle mariée, les nouveaux venus, parce que l'on considère les participes mariée
et venus comme des substantifs. Hors de ces cas, l'adjectif déterminant un autre adjectif est
considéré comme adverbe et ne prend pas la marque du pluriel.
Tout. — Cet adjectif, dans l'ancienne langue, variait aussi dans tous les cas. C'est au
xvii'= siècle seulement que l'on rencontre des hésitations, et que commence à s'établir
la règle d'après laquelle tout préposé à un adjectif et signifiant « tout à fait » est inva-
riable.
C'est la prononciation de tout qui a provoqué la création de sa syntaxe bizarre. Tout ne
se distinguant pas de tous devant les adjectifs commençant par une consonne au masculin
singulier et pluriel dans tout gracieux, tous gracieux, on a fini par regarder tout comme un
adverbe ; puis on a dit, par analogie, devant un adjectif commençant par une voyelle, tout
aimables, comme l'on disait tout aimable. L'analogie s'est étendue même au féminin dans le
courant du xviii'' siècle, mais seulement pour le cas où tout est préposé à un adjectif commen-
çant par une voyelle : tout aimable, tout aimables, au lieu de toute aimable, toutes aimables.
Mais elle ne put triomi)her pour le cas où l'adjectif commence par une consonne ou une h
aspirée ; on continue à dire toute gracieuse, toutes gracieuses, toute honteuse, toutes honteuses,
et c'est là, on le voit, un archaïsme, et non un cas d'euphonie, comme le prétendent les
grammaires.
Enfin ajoutons ici les noms communs devenus adjectifs invariables ou les adjectifs deve-
nant invariables s'ils désignent des couleurs ou des nuances : une robe marron, des rubans
cerise, des cheveux noirs, des gants gris jierle, des yeux bleu foncé, des étoffes jaune 'pâle, des
plumes feuille morte. Cependant Ton peut trouver au xvm° siècle des exemples montrant que
DEGRÉS DE COMPARAISON 247
îtte règle n'était point absolue : la perdrix grise blanche et la perdrix rouge blanche; des
oints d'une couleur jaune brune et obscure.
Cette construction se présente sous trois formes :
1. Nom commun devenant adjectif de couleur : habit marron, robe feuille morte, rubanrose.
2. Nom commun devenant adjectif de couleur et déterminant la nuance d'une couleur :
2bit brun, maison, gris-jjerle.
3. Adjectif déterminant un autre adjectif et qui indique une couleur pour en spécifier la
[lance : gris-blanc, brun foncé.
Dans le troisième cas, on a deux adjectifs dont le premier est devenu substantif : i^obe
mn foncé, c'est-à-dire robe d'un brun foncé; le second adjectif qualifie simplement le pre-
lier devenu masculin singulier. Dans les deux premiers cas, on a un substantif pris adjecti-
?ment ou en voie de devenir adjectif et qualifiant par ellipse le mot couleur sous-entendu :
2bit de la couleur du marron, habit marron; robe de la couleur d'une feuille morte, robe feuille
orle. Cette ellipse paraît moderne; toutefois, dèslexvi" siècle, on trouve les adjectifs rose et
olet; or ces adjectifs n'ont pu se former qu'à l'aide de tournures comme habit marron,
ïeveux châtains. Ce sont les seules traces qu'on en ait trouvées jusqu'ici dans l'histoire de
.langue.
II. Adjectif se rapportant a plusieurs substantifs. — Quand un adjectif détermine
lUsieurs substantifs singuliers ou plusieurs substantifs pluriels, l'ancienne langue, con-
irmément à la tradition latine, usait de la liberté de faire accorder l'adjectif avec un seul
îs substantifs, le plus voisin. C'est ainsi que nous disons encore : un certificat de bonne
e et mœurs, et aussi, bien que les grammaires expliquent cette exception par la synonymie
3S substantifs : il a une aménité, une douceur enchanteresse, etc. Hors de ces cas, depuis le
/II* siècle, il est de règle que l'adjectif se mette au pluriel s'il se rapporte à plusieurs subs-
mtifs singuliers, et au masculin si les substantifs sont de genres différents. De là : son hon-
lur et sa gloire entiers; sa gloire et son honneur entiers ; des dignités et des titres mérités; des
très et des dignités mérités.
§ 659. — Degrés de comparaison.
Comparatif. — 1° Le régime du comparatif était, en ancien français, marqué non seu-
ment par que, d'après doctior quam Petrus, mais aussi par de, d'après doctior Petro; on
Isait donc : p)lus savant que Pierre et plus savant de Pierre. La seconde construction a dis-
iru au commencement du xvii" siècle, pour n'être conservée qu'avec les noms de nombre :
lus d'un, il a moins de vingt ans.
2° Sur l'emploi de la négation dans il est plus savant que vous ne ptensez, voir § 714.
3° Quand le verbe de la proposition comparative réclame après lui une proposition
)mplétive, comme demander, le que équivaut à deux conjonctions, l'une représentant le
uod latin, l'autre le quam latin. Ainsi la phrase ^e ne demande pas mieux qu'il vienne équi-
lut à :je ne demande pas mieux que que il vienne, le premier que dépendant de demande {cf.
'demande qu'il vienne)^ le second àe mieux. On trouve du reste en ancien français que que
1 lieu de notre simple que.
Superlatif. — 1° Le superlatif relatif est rendu par le comparatif précédé de l'article ou
un autre déterminatif : les plus beaux jardins, mes plus beaux jardins. Cette construction
lit que l'analyse seule permet de distinguer le superlatif du relatif dans des constructions
3mme : les plus savants triomphent, et les plus savants triomphent des ignorants.
2° Lorsque l'adjectif précède le substantif, comme dans la plus belle chose, l'article déter-
line à la fois le comparatif et le substantif. Quand, au contraire, le substantif précède l'ad-
ictif, la langue actuelle exprime deux fois l'article : la chose la plus belle. Cette répétition
bhgatoire de l'article, qui sert à distinguer plus nettement l'idée superlative de l'idée com-
arative, n'a commencé à s'introduire qu'au xv" siècle et ne s'est imposée qu'à la fin du xvii*.
uparavant Ton disait aussi bien : la chose plus belle, les discours moins sérieux, que la chose
i plus belle, les discours les moins sérieux.
3" De même ce n'est que du xvii'' siècle que date la répétition de le plus, la plus, etc.,
p
248 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
devant chacun des adjectifs coordonnés; on disait : il pratiqua les plus hautes et excellente
vertusy c'est l'homme le plus riche et libéral. La répétition s'imposa d'abord quand les adjectil
n'étaient point synonymes, comme dans le second exemple, puis même aux cas de syno
nymie, comme dans le premier.
4° Enfin la langue actuelle, toujours avec sa préoccupation d'analyser plus exactemer
la pensée, distingue un superlatif neutre, le plus, d'un superlatif masculin, féminin et singu
lier pluriel le plus, la plus, les plus dans : la rose est la plus belle des fleurs; c'est au mati
que la rose est le plus belle. Cette distinction est inconnue de la plupart de nos écrivains clas
siques.
Il reste à signaler pour les comparatifs et superlatifs un cas particulier.
Bien que les adjectifs, par leur nature, soient seuls susceptibles des degrés de compa
raison, il n'est point rare de rencontrer avec la marque du comparatif ou du superlatif :
1" Certains substantifs dont l'apposition fait de véritables adjectifs : les plus gens di
bien; c'est un très homme de bien.
2° Certains adjectifs exprimant des idées absolues concrètes : carré, circulaire, double
triple, ou abstraites : divin, éternel, excellent, parfait, unique, etc. La logique semble inter
dire de les employer au comparatif ou au superlatif; mais pourtant ils peuvent supporte:
des degrés de comparaison, lorsqu'ils sont employés dans un sens relatif ou figuré : l'autem
le plus divin, l'art le plus parfait, la chose la plus impossible, etc.
SYNTAXE DES NOMS DE NOMBRE i|
§ 660. — De l'accord des noms de nombre. ^
Noms cardinaux. — Les noms cardinaux ne varient pas au pluriel : Trois un de suif^
font 111. Seuls vingt, cent, mille, présentent quelques particularités.
Vingt et cen? multipliés par un nombre précédent prenaient, dans l'ancienne langue, |
marque du pluriel, qu'ils fussent ou ne fussent pas suivis d'un autre nom de nombre ; jusqu'^
plein xvm® siècle, l'on écrivait quatre vingts trois, deux cents deux, aussi bien que quatfk
vingts, deux cents. Les grammairiens du xviii" siècle, partant de ce point de vue faux que le'
nombre total est une unité propre indiquée par la chute de la conjonction et, ont décréli
l'invariabilité de vingt et cent quand ils sont suivis d'un autre nom de nombre.
Mille, comme nous l'avons vu § 576, est le pluriel de mil, qu'il a remplacé dans sa foi
tien de singulier. Mais il est resté invariable au pluriel oîi, comme on le sait (§ 544, \°)\
représente l'unique débris des anciens pluriels neutres en e : deux mille hommes. Il ne vai!
que comme substantif ; trois milles d'Angleterre.
Nombres ordinaux. — L'ancienne langue ignorait à peu près complètement l'emploi du
cardinal pour l'ordinal. On ne le rencontre guère que pour la désignation des dates. L'usage
de lire les nombres ordinaux comme ils étaient écrits étendit cet emploi, qui triompha défi-
nitivement à la fin du xvii" siècle pour la mention des pages, des quantièmes, des séries de
personnages, etc. ; premier seul continue à être usité dans Henri, Napoléon premier, et aussi
le premier du mois ; mais on dit plutôt ^ja^e un que page p)remière, et alors un ne s'accorde
même pas en genre avec le substantif; un, dans ce cas, représente le chiffre 1 qui est dans
la pensée de celui qui parle. Mentionnons aussi quint dans Charles-Quint et Sixte-Quint.
SYNTAXE DE l'aRTICLE
§ 661. — Syntaxe de l'article.
L'article se présente en français sous trois aspects : Varticle défini, l'article indéfini,
Varticle partitif.
I. Article défini. — Nous avons vu (§ 593) que l'article défini est sorti d'un démonstratif
latin qui, par un affaiblissement graduel de sa signification, a abouti à la simple foncti(
d'individualiser le nom qu'il accompagne. Par suite, l'article n'a pu s'imposer dès l'origine
SYNTAXE DE L'ARTICLE 249
tous les substantifs sans exception; c'est peu à peu qu'il est devenu d'un emploi général,
mais non pas absolu; car, comme on va le constater, la langue actuelle s'en passe dans
nombre de cas.
Avec les noms de personnes. — L'article n'a pénétré les noms propres de personnes que
Jans quelques cas :
1° Lorsqu'ils sont d'anciens appellatifs : Claude le Lorrain, et en particulier ceux qui
iésignent une nationalité ; dans ce cas l'article s'est soudé au nom : Langlois, Lebreton,
Lefrançois, etc.
2° Quand le nom de personne est employé comme nom commun : l'Agrippine et la Cléo-
jâtre de l'histoire.
Avec les noms géographiques. — Seuls les noms de villes, sauf quand ils ont été formés à
'origine de noms communs, comme le Havre, ont persisté à être employés sans article; les
loms de montagnes ont pris l'article; quant à ceux de fleuves et de pays, il sont sujets à de
lombreuses contradictions : on dit la Seine, la Loire, mais eau de Seine, Bar-sur-Seine,
^^ont-sur- Yonne, etc. De même on dit : histoire de France; histoire littéraire de la France;
'empereur d'Autriche, l'empereur du Japon; il vient d'Italie, il part pour l'Italie; il va en
Chine, il part pour la Chine. L'absence de l'article avec les prépositions en et de semble être
!ui trait archaïque.
Avec les noms communs concrets. — L'article ne s'emploie point encore de nos jours :
1° Devant certains termes religieux comme vêpres, compiles : aller à vêpres, chanter com-
il'ies; devant des substantifs désignant des phénomènes périodiques, les mois, les jours, les
>;u'Lies de la journée, certaines fêtes : avril a été beau, il viendra lundi, midi sonne, demain
nalin, lundi jjrochain, Noël approche, Pâques sera tard, etc. Toutes ces expressions sont
les archaïsmes et témoignent d'un état antérieur de la langue où tout substantif dont l'idée
vait un caractère d'unité ou de périodicité bien déterminé se passait d'article.
2° Quand le substantif désigne non un individu ou un objet de l'espèce, mais l'espèce.
/ancienne langue, dans ce cas, ne faisait point usage de l'article. Nous en avons conservé des
races non seulement dans des locutions proverbiales comme Souvent femme varie, etc., mais
ncore dans mainte autre locution, comme lâcher pied, fermer boutique, rendre gorge, jeter
terre, sortir de table, aller en bateau, aller par mer, aller à cheval, etc.
Avec les noms communs abstraits. — Les noms abstraits ont naturellement été moins que
\s précédents pénétrés par l'article dans l'ancienne langue. Ce n'est guère que depuis le
VII* siècle que l'analogie avec les noms concrets leur a imposé l'article. Au sujet, sauf dans
les proverbes comme Pauvreté n'est pas vice. Noblesse oblige, etc., l'article est toujours de
igueur. Il n'en est point de même lorsque le substantif est complément d'un verbe ou sur-
out de prépositions; la langue a conservé nombre d'expressions toutes faites qui tendent
ans doute à disparaître, mais qui sont destinées à vivre longtemps encore : perdre patience,
rendre peur, avoir faim, avoir soif, courir risque, entendre raillerie, trouver moyen, tenir tête,
lettre fin, etc. ; agir par intérêt, par peur, manquer de courtoisie, tirer de peine, mettre en
eine, être en danger, entrer en possession, etc.
Avec les substantifs accomjjagnés d'adjectifs. — Dès l'origine, la langue a employé Tar-
de devant les noms accompagnés d'un qualilicatif. Toutefois :
1° L'article ne s'exprimait pas avec certains adjectifs accolés à des noms propres : c'est
nsi que nous disons encore : saint Léger, feu Toupinel.
2° Tout en ancien français pouvait ne pas être précédé de l'article au pluriel ; c'est ainsi
ne nous disons encore la Toussaint, tous deux, tous quatre^.
En résumé, l'article qui, à l'origine de la langue, semblait être spécialement réservé aux
oms concrets pour les distinguer des noms abstraits ou pris dans un sens général, ne
)mble plus actuellement que le signe des noms communs servant à les désigner des noms
ropres, sauf pour certains noms propres géographiques.
1. Remarquons la place de l'arlicle dans tous les hommes d'après la tradition latine (totas illas terras). La même
)servation peut être faite pour mi, qui était adjectif en ancien français : par mi la ville, devenu joarjnz la ville. Pour
ême et seul, ils prennent un sens différent suivant qu'ils sont précédés ou suivis de l'article, distinction toute mo-
!rne.
248 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
devant chacun des adjectifs coordonnés; on disait : il pratiqua les plus hautes et excellentes
vertus, c'est V homme le plus riche et libéral. La répétition s'imposa d'abord quand les adjectife
n'étaient point synonymes, comme dans le second exemple, puis même aux cas de syno
nymie, comme dans le premier.
4° Enfin la langue actuelle, toujours avec sa préoccupation d'analyser plus exactemeal
la pensée, distingue un superlatif neutre, le plus, d'un superlatif masculin, féminin et sin
lier pluriel le plus, la plus, les j)lus dans : la rose est la plus belle des fleurs; c'est au matin
que la rose est le plus belle. Cette distinction est inconnue de la plupart de nos écrivains claS'
siques.
Il reste à signaler pour les comparatifs et superlatifs un cas particulier. ' Ire
Bien que les adjectifs, par leur nature, soient seuls susceptibles des degrés de compa-
raison, il n'est point rare de rencontrer avec la marque du comparatif ou du superlatif : ■'■
1" Certains substantifs dont l'apposition fait de véritables adjectifs : les plus gens de
bien; c'est un très homme de bien. iDit
2° Certains adjectifs exprimant des idées absolues concrètes : carré, circulaire, doublé^
triple, ou abstraites : divin, éternel, excellent, parfait, unique, etc. La logique semble inter-P-
dire de les employer au comparatif ou au superlatif; mais pourtant ils peuvent supporter
des degrés de comparaison, lorsqu'ils sont employés dans un sens relatif ou figuré : l'auteur,
le plus divin, l'art le plus jjarfait, la chose la plus imp)ossible, etc.
SYNTAXE DES NOMS DE NOMBRE
§ 660. — De l'accord des noms de nombre.
Noms cardinaux. — Les noms cardinaux ne varient pas au pluriel : Trois un de suite
font 111. Seuls vingt, cent, mille, présentent quelques particularités.
Vingt et cent multipliés par un nombre précédent prenaient, dans l'ancienne langue, la
marque du pluriel, qu'ils fussent ou ne fussent pas suivis d'un autre nom de nombre ; jusqu'en
plein xviii* siècle, l'on écrivait quatre vingts trois, deux cents deux, aussi bien que quat
vingts, deux cents. Les grammairiens du xviii" siècle, partant de ce point de vue faux que
nombre total est une unité propre indiquée par la chute de la conjonction et, ont décrété
l'invariabilité de vingt et cent quand ils sont suivis d'un autre nom de nombre.
Mille, comme nous l'avons vu § 576, est le pluriel de mil, qu'il a remplacé dans sa fon<
tion de singulier. Mais il est resté invariable au pluriel où, comme on le sait (§ Tili, 4
représente l'unique débris des anciens pluriels neutres en e : deux mille hommes. Il ne varj
que comme substantif : trois milles d'Angleterre.
Nombres ordinaux. — L'ancienne langue ignorait à peu près complètement l'emploi du
cardinal pour l'ordinal. On ne le rencontre guère que pour la désignation des dates. L'usage
de lire les nombres ordinaux comme ils étaient écrits étendit cet emploi, qui triompha défi-
nitivement à la fin du xvii" siècle pour la mention des pages, des quantièmes, des séries de
personnages, etc. ; premier seul continue à être usité dans Henri, Napoléon premier, et aussi
le premier du mois ; mais on dit plutôt ^jap-e un que page jnemière, et alors un ne s'accorde
même pas en genre avec le substantif; un, dans ce cas, représente le chifTre 1 qui est dans
la pensée de celui qui parle. Mentionnons aussi quint dans Charles-Quint et Sixte-Quint.
SYNTAXE DE l'aRTICLE
§ 661. — Syntaxe de rarticle.
L'article se présente en français sous trois aspects : Yarticle défini, l'article indéfini,
Varticle partitif.
I. Article défini. — Nous avons vu (§ 593) que l'article défini est sorti d'un démonstratif
latin qui, par un affaiblissement graduel de sa signification, a abouti à la simple fonction
d'individualiser le nom qu'il accompagne. Par suite, l'article n'a pu s'imposer dès l'origine ù
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SYNTAXE DE L'ARTICLE 24»
ous les substantifs sans exception ; c'est peu à peu qu'il est devenu d'un emploi général,
nais non pas absolu ; car, comme on va le constater, la langue actuelle s'en passe dans
ombre de cas.
Avec les noms de personnes. — L'article n'a pénétré les noms propres de personnes que
[ans quelques cas :
1° Lorsqu'ils sont d'anciens appellatifs : Claude le Lorrain, et en particulier ceux qui
ésignent une nationalité ; dans ce cas l'article s'est soudé au nom : Langlois, Lebreton,
efrançois, etc.
2° Quand le nom de personne est employé comme nom commun : l'Agrippine et la Cléo-
âtre de V histoire.
Avec les noms géographiques. — Seuls les noms de villes, sauf quand ils ont été formés à
origine de noms communs, comme le Havre, ont persisté à être employés sans article; les
oms de montagnes ont pris l'article; quant à ceux de fleuves et de pays, il sont sujets à de
ombreuses contradictions : on dit la Seine, la Loire, mais eau de Seine, Bar-sur-Seine,
ont-sur- Yonne, etc. De même on dit : histoire de France; histoire littéraire de la France;
emjoereur d'Autriche, l'empereur du Japon ; il vient d'Italie, il part pour l'Italie; il va en
hine, il jjaîH jjour la Chine. L'absence de l'article avec les prépositions en et de semble être
n trait archaïque.
Avec les noms communs concrets. — L'article ne s'emploie point encore de nos jours :
1° Devant certains termes religieux comme vêpres, compiles : aller à vêpres, chanter com-
ités; devant des substantifs désignant des phénomènes périodiques, les mois, les jours, les
arties de la journée, certaines fêtes : avril a été beau, il viendra lundi, midi sonne, demain
\atin, lundi j^rochain, Noël approche, Pâques sera tard, etc. Toutes ces expressions sont
es archaïsmes et témoignent d'un état antérieur de la langue où tout substantif dont l'idée
ra.it un caractère d'unité ou de périodicité bien déterminé se passait d'article.
2° Quand le substantif désigne non un individu ou un objet de l'espèce, mais l'espèce,
'ancienne langue, dans ce cas, ne faisait point usage de l'article. Nous en avons conservé des
■aces non seulement dans des locutions proverbiales comme Souvent femme varie, etc., mais
acore dans mainte autre locution, comme lâcher pied, fermer boutique, rendre gorge, jeter
terre, sortir de table, aller en bateau, aller par mer, aller à cheval, etc.
Avec les noms communs abstraits. — Les noms abstraits ont naturellement été moins que
s précédents pénétrés par l'article dans l'ancienne langue. Ce n'est guère que depuis le
ra* siècle que l'analogie avec les noms concrets leur a imposé l'article. Au sujet, sauf dans
es proverbes comme Pauvreté n'est pas vice. Noblesse oblige, etc., l'article est toujours de
gueur. Il n'en est point de même lorsque le substantif est complément d'un verbe ou sur-
>ut de prépositions; la langue a conservé nombre d'expressions toutes faites qui tendent
ins doute à disparaître, mais qui sont destinées à vivre longtemps encore : jjerdrejjatience,
rendre peur, avoir faim, avoir soif, courir risque, entendre l'aillerie, trouver moyen, tenir tête,
ettre fin, etc. ; agir par intérêt, par peur, manquer de courtoisie, tirer de peine, mettre en
nne, être en danger, entrer en possession, etc.
Avec les substantifs accompagnés d'adjectifs. — Dès l'origine, la langue a employé Far-
cie devant les noms accompagnés d'un qualificatif. Toutefois :
1° L'article ne s'exprimait pas avec certains adjectifs accolés à des noms propres : c'est
nsi que nous disons encore : saint Léger, feu Toupinel.
2° Tout en ancien français pouvait ne pas être précédé de l'article au pluriel ; c'est ainsi
10 nous disons encore la, Toussaint, tous deux, tous quatre^.
En résumé, l'article qui, à l'origine de la langue, semblait être spécialement réservé aux
jms concrets pour les distinguer des noms abstraits ou pris dans un sens général, ne
arable plus actuellement que le signe des noms communs servant à les désigner des noms
'opres, sauf pour certains noms propres géographiques.
1. Remarquons la place del'arlicledans toi« les hommes d'après la tradition latine (totas illas terras). La même
servation peut être faite pour ml, qui était adjectif en ancien français : par mi la ville, devenu parmi la ville. Pour
'me et seul, ils prennent un sens différent suivant qu'ils sont précédés ou suivis de l'article, distinction toute mo-
rne.
230 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
IL Article indéfini. — L'article indéfini, qui sert à mettre en relief un objet indéterminé,
a été tiré pour le singulier de Tadjectif numéral unus, qui, à partir du v" siècle, avait pris çà
et là le sens du latin quidam (un certain). Pour le pluriel, voir IIL
On rencontre déjà un avec ce sens dans Sainte Eulalie. Mais son emploi fut loin de s é
tendre aussi rapidement que celui de l'article défini, surtout quand le substantif est accom
pagné d'un adjectif. Ce n'est guère que depuis le xvii" siècle que l'on dit : Un grand malheur
nous menace, C'est une titiste chose. Nous disons encore, quand le substantif est attribut : C'est
dommage, C'est grand dommage, C'est chose fâcheuse. Vous êtes bon fils, ou complément : Je
vous trouve honnête homme, Mourir de mort naturelle. Etre en vilaine posture, etc. De même
encore dans une proposition négative ou interrogative : On ne voit âme qui vive; Y a-t-il a%
monde homme qui...? après sans ; Sortir sans chapeau^ ; dans les phrases comparatives :
Plus heureux que roi.
III. Article partitif. — Cet emploi particulier de l'article précédé de la préposition de
n'est guère devenu régulier qu'à partir du xV siècle. L'ancienne langue, elle aussi sans
doute, employait de et l'article, mais seulement dans le cas où il s'agissait d'une portioô
indéterminée d'un objet déterminé : perdre du sang signifiait qu'il s'agissait d'un sang
déterminé, comme quand nous disons : Envoyez-moi de l'étoffe ou de cette étoffe dont vous
m'avez parlé; si l'objet était indéterminé, elle disait : perdre sang, ou encore p)^fdre de sang.
C'est cette dernière construction sans article que nous trouvons dans assez, beaucoup, trop
de vin; il n'a pas, point, plus de pain; un morceau de viande; etc.
L'article s'étant imposé de plus en plus pour tout substantif concret ou abstrait, oa
perdit conscience de la différence entre perdre de sang et perdre du sang, et du, des pré-
cédèrent régulièrement les substantifs, que la portion indéterminée dont il s'agit fît partie
d'un objet déterminé ou indéterminé. La préposition de a tellement perdu sa valeur qu'on ejij
est arrivé à faire précéder du, des, d'une préposition : pour de l'argent, avec des efforts, etc.;
mais on n'a pas été jusqu'à dire se nourrir de du pain; ici on a renoncé à l'article partitif.
L'article partitif se présente devant des noms d'objets qui se comptent : acheter des livres,
et devant des noms d'objets qui ne peuvent pas se compter ou qui sont censés ne pas se
compter : boire de Veau, manger des fruits. Dans le second cas, des correspond à un singulier
du : manger du fruit ; dans le premier, il correspond à un singulier un : acheter un livre;
résultat curieux, qui montre au singulier un nom indéterminé, au pluriel un nom déterminé;
en d'autres termes, des article déterminé est devenu le pluriel de l'article indéfini un.
Quand le substantif est accompagné d'un adjectif, il faut distinguer le cas où le subi
tantif est au pluriel de celui où il est au singulier.
S'il est au pluriel, la langue, au xvii® siècle, emploie régulièrement des. Mais les gram-
maires condamnaient déjà l'emploi de des quand l'adjectif précède le substantif; ils voulaient
que l'on dit de grosses larmes et non des grosses larmes. Cette règle, sans avoir triomphé défi-
nitivement, est celle qui est adoptée aujourd'hui par les grammaires : on doit dire de petits
enfants, de grandes filles, à moins que l'adjectif et le substantif ne forment un véritable nom
composé : des jeunes gens, des beaux esprits. L'article, au contraire, a persisté quand l'ad-
jectif suit : des enfants obéissants, des maisons neuves.
Quand le substantif déterminé est au singulier, la même distinction a été adoptée; mais
elle n'est vraiment rigoureuse que si le substantif est pris dans un sens général : Jl a du pain
excellent, Jl a d'excellent pain; Jl boit de l'eau claire, Jl boit de bonne eau. Si le substantif est
pris dans un sens particulier, l'article est employé alors même que l'adjectif précède : Je
veux boire de l'excellent vin qui est dans votre cave.
1
SYNTAXE DU PRONOî
§ CG2. — Pronoms personnels.
I. Pronom personnel sujet. — 1° Nous avons vu (§ îîOl) comment, par un affaiblissemenl
graduel des flexions verbales, s'imposa de plus en plus la présence du pronom personnel
1. Sans le sou ou sans un sou est sans doute euphonique.
I
PRONOMS PERSONNELS 231
- cl pour marquer la personne grammaticale des verbes; comment, par suite, je, tu, il, ils,
tiil remplacés dans leur emploi emphatique par moi, loi, lui, eux; nous avons vu aussi
I ' la langue n'a pas établi de distinction entre nous, vous accentués et nous, vous atones.
(lit donc je lis, tu lis, etc., et moi qui lis, toi qui lis, etc., mais, de part et d'autre nous lisons,
/.s lisez, et nous qui lisons, vous qui lisez. Cette question de syntaxe a dû être exposée à
mios de la morphologie du pronom; nous n'avons pas y revenir.
2" Pronom impersonnel IL. — Le pronom il employé devant les verbes impersonnels
■ninc il 'pleut, etc., et devant les verbes personnels pour annoncer un sujet, comme dans
(vendra un homme, est un neutre logique et non un neutre grammatical. Il ne vient nul-
iK lit du pronom neutre latin *illum (pour illud), qui a donné en ancien français el.
•^(\[\e inconnu de la très ancienne langue, qui ne l'employait guère qu'avec les formes de
//■ t't de être, il ne commença à être véritablement en usage qu'à partir du xii" siècle, c'est-
I ire à l'époque où l'on prit l'habitude d'exprimer les pronoms personnels devant le verbe.
jour où l'on dit : il vient, il débarque, il dut paraître dur de dire : pleut. Au xvii" siècle, les
t l'omission de ce pronom sont très nombreux encore. Nous avons conservé certaines
de cette omission: tant y a que; n'importe; si bon vous semble; d'où, vient, d'où, résulte
j-, a Dieu ne plaise; cinq et trois font huit; ôtez deux, reste six. La langue populaire dit
ilirarament : faut pas vous déranger; y a jjas de danger; etc.
Sur il remplacé par ce, voir § 664.
.'!" Origine de la tournure interrogative. — Quand l'interrogation repose sur le verbe, on
M (' en général le pronom personnel sujet après le verbe : vient-il? et quelquefois devant
[<i,'erbe : il vient? Dans le second cas, le ton de la voix suffît pour marquer la question.
Mais lorsque l'interrogation ne retombe pas sur le verbe, le pronom sujet est toujours
pjitposé : quand viendrez-vous? que faisons-nous? L'inversion du sujet est, en quelque sorte,
kîigne de l'interrogation ^
S'il y a un substantif comme sujet, tantôt on le postpose simplement : d' où vient Pierre?
. lui on le prépose en le rappelant après le verbe par un pronom : d'où Pierre vient-il? Dans
t: cas, le substantif est dit sujet grammatical, et le pronom sujet logique. Cette seconde cons-
tiction ne s'est pas imposée telle quelle dès l'origine de la langue. Elle est la fusion de deux
isli'uctions, l'une encore en usage dans d'où vient Pierre? d'où vient-il? l'autre qui con-
sj.ait à placer dans la proposition interrogative le sujet en tête, soit pour le mettre en relief,
t pour obéir à la tendance de plus en plus caractérisée du français à donner à la phrase
î construction uniforme, où le sujet occupe la première place : Pierre, d'où vient? Peu à
1 on perdit conscience du véritable rôle du substantif ainsi préposé, et on en fit un simple
et grammatical rappelé par un pronom sujet logique après le verbe, et les deux conslruc-
as se mélangèrent : d'où Pierre vient-il ?
IL Pronom personnel régime. — 1° Il faut distinguer l'emploi des formes accentuées de
ni des formes atones. Mais tout d'abord il faut écarter le cas où les formes accentuées sont
ployées emphatiquement : c'est moi qu'il demande; ce sont eux qu'il vise; etc. ; ou encore :
(S t'aimons toi et ton frère. Hors de ce cas spécial, la langue moderne emploie les formes
entuées moi, toi comme régime direct ou indirect d'un impératif positif : écris-moi,
lage-toi; si l'impératif est négatif, la forme atone est exigée : ne m'écris joas, ne te ménage
Lui, au contraire, n'est employé que comme régime indirect, mais également avec un
KÎratif positif et un impératif négatif : écris-lui; pense à lui; ne lui écris pas; au régime
ect, le remplace lui : aime-le; ne l'aime pas. Eux est remplacé par les comme régime
uct : aime-les; ne les aime pas; par leur comme régime indirect non prépositionnel : écris-
y; ne leur écris pas; mais on dit, avec les verbes qui exigent une préposition : pense à eux,
pour eux.
Avec les autres modes, moi, toi, eux ne sont employés que comme régimes préposition-
s : il pense à moi, il m'envoie à toi, il songe à eux. Lui est employé comme régime indirect
;omme régime prépositionnel : lui être semblable; il lui écrit; je pense à lui.
Comme on le voit par ce qui précède, les formes accentuées employées comme régimes
1. Nous verrons § 665 l'origine de la locution interrogative est-ce que.
252 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
prépositionnels suivent toujours le verbe. Il n'en était pas de même dans l'ancienne langui
qui les préposait souvent ; nous en avons gardé les locutions : autorisation à nous accordéi
une erreur far lui commise, etc.
Notons aussi que deux pronoms personnels, l'un régime direct, l'autre régime indirec
ne peuvent précéder le verbe, sauf quand le régime direct est le pronom de la 3" personne /-
la, les : en ce cas, le régime indirect suit s'il est à la 3" personne, précède dans les deux autn
cas. On dira : il m'envoie à toi, à lui, et non il te m'envoie, il lui m'envoie ou il me l'envoie,
me lui envoie. On dira encore : il me l'envoie, et il le lui envoie, et non il le m'envoie, il h
l'envoie. Dans l'ancienne langue, au contraire, lorsque le régime direct était autre que le, h
les, le régime indirect moi, toi, lui prépositionnel pouvait se placer avant le verbe : il à voi
m'envoie. D'autre part, quand le régime indirect était le, la, les, il pouvait précéder le régin
indirect de la 1''® ou de la 2° personne : je le vous envoie. Cette construction était encore c
usage au début du xvii* siècle. Vaugelas et l'Académie ont fait triompher définitivement 1
construction moderne, bien qu'il soit contradictoire de dire il le lui dira à côté de il me ledin
Signalons enfin la distinction qu'établit la langue actuelle, pour la place du pronon
dans une locution composée d'un verbe principal et d'un infinitif : si le pronom est régin
de l'infinitif, il se place entre le verbe principal et l'infinitif -.je vais le chercher; si le pronoi
est le régime du verbe principal, il se place entre le sujet et ce verbe '.je le vois tomber. Celi
distinction ne date que du xvni® siècle; l'ancienne langue disait j^'e le vais chercher aussi bir
que je le vois tomber. La construction ancienne pour le pronom régime de l'infinitif s'c
conservée avec les six verbes entendre, envoyer, faire, laisser, sentir, voir, parce qu'ici l'inl
nitif actif est l'équivalent d'un infinitif passif dont le pronom serait le sujet : je le vois baili
=^je le vois être battu.
2° Le pronom soi appelle des remarques particulières.
Alors que du xiv® siècle au xvi^ les formes accentuées moi, toi, lui, eux avaient peu à po
cédé la place comme régimes aux formes atones pour aboutir à l'état actuel que nous venon
d'exposer, la forme accentuée soi avait résisté à cet envahissement de la forme atone, et a-
continué à être employée comme régime direct, notamment avec l'infinitif et le participe pr?
sent ou le gérondif. Il nous est resté de cet usage soi-disant, et la forme accentuée, depuis
xvii* siècle, ne s'emploie plus qu'après une préposition, après ne... que, comme, que
comme attribut : attacher à soi, n'aimer que soi, aimer son prochain comme soi-même, av
besoin d'un plus petit que soi.
Le pronom rélléchi marquant un rapport d'identité avec le sujet, l'ancienne langu
employait soi pour rappeler n'importe quel sujet; elle disait : Jl porte de l'argent sur so
Depuis le xviii" siècle, on doit dire : 11 porte de l'argent sur lui, l'emploi de soi s'étant rc-
treintà un sujet indéterminé ou inanimé.
De même la langue actuelle a une tendance à faire de soi un pronom singulier, et à I
remplacer au pluriel par eux, elles, alors même que le sujet est indéterminé ou inanimé. 0
dit bien : Cespersonnes se plaisent, ce qui prouve que le réfléchi est autant pluriel que singi
lier, mais on dit : Les fautes que les guérites entraînent après elles, plutôt qu'api^ès soi.
3° Le neutre logique le rappelle soit un pronom neutre : Ce que vous dites, je le comprends
soit un infinitif sous-entendu : Travaillez, puisque vous le pouvez; soit une proposition
L'araire est autre que je ne le pensais. Cette dernière construction a été utilisée pour raodilii
le sens d'un certain nombre de verbes en les accompagnant du neutre le : l'emporter.
Le annonce une proposition qui suit dans : Je le vois bien qu'il m'aime; cet emploi ten
à devenir rare dans la langue actuelle et se restreint aux cas où l'on veut insister sur 1
proposition en question. Au xvii' siècle, au contraire, ce tour était courant.
Jusqu'au xviii" siècle, on employait le, la, les attributs alors même qu'ils représeutaie:
un adjectif, un nom pris dans un sens indéterminé, ou une proposition : on disait donr
Etes-vous malade? Je la suis. Etes-vous reine? Je la suis. Serez-vous satisfaite? Je la serai. L;
langue actuelle exige dans ce cas le neutre le.
Elle l'exige aussi lorsque le substantif représenté par le pronom régime est indéterminé
nous ne dirions plus comme au xvii" siècle : Tout est tentation à qui la craint, mais à qui
craint.
1
or?r 1
'iiJ
PUONOxMS POSSESSIFS 233
[II. Emploi des formes du pluriel pour celles du singulier. — Les formes du pluriel à la
(■( à la "1^ personne s'emploient pour celles du singulier par politesse ou par respect. C'est
II lie tradition qui nous vient de la Rome impériale, où, à partir de Dioclétien, les Césars
iciit nos au lieu de ego en parlant d'eux-mêmes. Vos a été employé pour tu dès les plus
.icicns temps de la langue.
IV. Périphrases remplaçant les pronoms personnels. — L'ancienne langue employait sou-
II I une périphrase à la place du pronom personnel. Au lieu de m,oi, toi, soi, lui, elle disait
11} corps, tes membres, son nom, sa chair, sa personne, etc. Cet usage a disparu, sauf avec
-; doux mots corps et personne dans les expressions : à son corps défendant, venir en per-
mis, parlant à sa personne.
V. Pronoms adverbiaux . — En et ?/ sont des pronoms qui sont étymologiquement des
ivci'bes, mais qui ont perdu graduellement leur valeur adverbiale.
En. — La valeur adverbiale de en, de l'adverbe latin inde, se retrouve encore dans les cas
I, rappelant une proposition précédente, en marque un rapport de cause : Faites cela, je
ILS en aimerai davantage.
Elle se reconnaît en outre dans une grande quantité d'expressions où en ne représente
is un mot spécial, mais exprime un rapport vague : n'en pouvoir mais, c'en est fait. Le nom-
■(' de ces locutions tend à augmenter : s'en tenir à, il en est ainsi, en demeurer là, s'en pren-
'cà, en vouloir à, en avoir à quelqu'un, en imposer à, il en coûte, n'en pouvoir mais, etc.,
avaient pas encore pris définitivement en au xvii" siècle.
La valeur pronominale de en apparaît quand il marque :
r La possession : J'aime Paris, j'en admire les monuments. Dans ce cas, le pronom en
nvoie surtout à un nom de chose; de plus en plus, on en bannit l'emploi quand le posses-
■ur est un nom de personne, à moins que le possédé ne soit sujet. On dit : // en est le fils, mais
m plus, comme au xvu" siècle : J'en ai vu le fils, que nous remplaçons par : J'ai vu son fils.
2° Un complément indirect. Dans ce cas, il s'applique encore indifféremment aux per-
tnnes et aux choses : Avez-vous vu mon père? Parlez-m'en. Toutefois l'emploi de en semble
î; restreindre ici encore aux noms de choses. Alors que le xvii^ siècle employait surtout en
)mplément indirect pour rappeler des noms de personnes et employait au contraire les
3riphrases de lui, d'elle, d'eux pour rappeler les noms de choses, c'est le rapport inverse
li domine dans la langue actuelle.
.■]" Un complément partitif. La langue moderne a considérablement étendu cet emploi,
li était assez restreint jusqu'au xviii® siècle. On ne disait pas : Il n'y en eut pas un seulpiour
■er dire; Vous avez plus de feu que n'en ont les jeunes gens, mais // n'y eut pas un seul;... que
ont les jeunes gens.
Y. — La valeur adverbiale de y, de l'adverbe latin ibi, se retrouve dans les locutions :
y a, il y va de, il y parait. Y fait même tellement partie de la locution il y a, qu'il forme
léonasme : Il y a à Paris.
Elle se reconnaît aussi dans un grand nombre de locutions où y représente l'idée de ce
ni précède plutôt qu'un nom déterminé : Voulez-vous ? J'y consens. N'y voir goutte. Vous n'y
es pas.
En qualité de pronom, y tient la place d'un nom précédé d'une préposition et fait l'office
3 complément indirect; et, comme pour en, la langue actuelle tend à en restreindre l'emploi
IX noms de choses. Nous ne pourrions plus dire comme au xv!!*" siècle : Je pense à vous, j'y
ipporte toutes choses.
§ 663. — Pronoms possessifs.
I- — Nous avons vu (§ 595) que peu à peu la langue avait distribué en deux séries et
ppliqué à deux emplois diff'érents les possessifs, suivant qu'ils étaient accentués ou atones,
es formes accentuées sont devenues exclusivement des pronoms : le mien, le tien, etc.; les
)rmes atones sont devenues exclusivement des adjectifs : mon, ton, etc.
La perte de mien, tien, sien comme adjectifs est regrettable. Dans la plupart des cas où
ancienne langue use des formes accentuées, il serait impossible à la langue actuelle de
endre le sens complet par les simples formes atones : un mien ami est autre chose que mon
2o4 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
ami et doit se traduire par une périphrase : un ami à moi ou un de mes amis. Aucune votPi
entreprise signilie aucune entreprise de voire part. L'idée marquée par le possessif accentiy
est de même marquée aujourd'hui par l'adjectif propre : ma proj^re exjjérience est Téquivi
lent de ia mienne expérience. f
II. Possessif remplacé par l'article. — On supprime l'adjectif possessif dans la langu
actuelle quand l'idée possessive est déjà clairement exprimée : // a mal à la tête; Il souffr
de la jambe. Cette distinction ne date définitivement que du xviii^ siècle et a permis d'établi
des nuances de sens, suivant qu'on exprime ou non le possessif; comparez se couper les che
veux et couper ses cheveux ; se former le goût et former son goût; etc.
m. — Son, sa, ses renvoient au possesseur, même lorsque celui-ci n'est pas le sujet d'
la proposition ou est placé dans une autre proposition. Jusqu'au xvi® siècle, dans le demie
cas, on employait de préférence les périphrases de lui, d'elle, d'eux, d'elles, ce qui évitai
bien des équivoques de sens qu'amène forcément dans la langue actuelle l'emploi de son
sa, ses : elle avait consenti au déshonneur de lui était plus clair que elle avait consenti à soi
déshonneur.
De même la règle qui exige l'emploi du pronom en lorsque le possesseur est un non
de choses (§ 662, V) est récente et ne date que du xviii® siècle : J'aime Paris et j'en admir
les monuments. Toutefois, elle souffre de nombreuses exceptions et semble peu appliquée pa
la plupart de nos écrivains.
IV. — Deux possessifs ne peuvent aujourd'hui précéder le substantif. Nous disons : moi
père et le tien. La vieille langue pouvait dire : le mien et tien père.
De plus, l'ancienne langue usait de la liberté de n'employer qu'un seul déterminai!
devant plusieurs substantifs qui semblent réclamer chacun un déterminatif spécial, et elb
pouvait indifféremment le faire accorder avec le premier des substantifs ou avec tous. Ce
ainsi que nous disons encore : en mon âme et conscience ; en son lieu et place; ses père et m
à ses risques et périls. Dans tous les autres cas, la langue actuelle réclame impérieusem
la division des idées et la répétition des déterminatifs*.
V. — Le possessif avait souvent dans l'ancienne langue la valeur d'un génitif objectif
son mépris signifiait non seulement le mépris qu'il éprouve (sens subjectif), mais encore
mépris qu'on éprouve pour lui (sens objectif). La langue moderne se montre plus réser
dans cet emploi. Nous disons toutefois encore : à mon aide, à sa suite, en mon honneur, à moi
égard, etc. Ici l'adjectif possessif représente le complément, l'objet de l'idée verbale transitiv
renfermée dans le substantif : venez à mon aide est l'équivalent de venez m'aider; en mon kon
neur, de pour m' honorer. Dans d'autres cas, l'adjectif possessif ne représente pas le compli
ment d'un verbe, mais ne peut s'expliquer que par l'ellipse d'une proposition : à mon endroit
avoir de ses nouvelles, porter son deuil, etc. Il en est de même dans des expressions comme
il est bien de sa personne, ce que vous avez écrit à son sujet, et aussi dans : cela sent son vieil
lard, son vieux temps, faire son malin, etc.
§ 664. — Pronoms démonstratifs.
Nous avons vu (§§ 596 et 597) comment, de réduction en réduction, la famille dt
*ecc(e)isti, franc, cist, cest, cet, ce, avait constitué les adjectifs démonstratifs de la langue
actuelle, laissant à la famille de *ecc(e)illi, franc, cil, cel, celui et au neutre ce, le rôle de
pronoms démonstratifs.
I. Pronom CELUI. — i° Nous disons : le livre de Pierre et celui de Paul, rappelant ainsi,
devant un complément déterminatif, un substantif qui précède par le pronom démonstratif.
Cette construction n'est définitivement adoptée que depuis le xviii® siècle. Encore au
xvu' siècle, de même que le latin disait : La vie des hommes est plus courte que des corneilîet,
on disait : // quitta tous autres soins que de sa sépulture; Sans autre rempart que d'un bon
fragile. Il n'est même pas certain encore aujourd'hui que l'on soit obligé d'exprimer le
1. La liberté était la môme pour l'article quand deux adjectifs se rapportaient à un substantif de façon à àéiA-.
gner deux choses distinctes : l'ancienne langue disait indifféremment : la langue anglaise et française et les km'
gués anglaise et française. Les grammairiens modernes ont décréfé que l'adjectif reçoit la loi du subsianlif et ne
la lui impose pas, et qu'il faut dire : la langue anglaise et la française.
1
PRONOMS DÉMONSTRATIFS 255
roiiom celui, celle quand le complément est un infinitif, et que le substantif précédent n'est
as accompagné de l'article défini : il serait peut-être archaïque, mais point incorrect,
(■(•rire : Sans autre embarras que d'essuyer ses larmes.
2° Celui, dans la langue actuelle, ne peut être employé absolument, c'est-à-dire sans la
ailiculeaou là, si ce n'est lorsqu'il est immédiatement suivi d'un complément détermi-
alif : celui de Pierre, ou d'une proposition relative : celui qui vient. Jusqu'au xyi" siècle, au
oulraire, on l'employait absolument dans tous les cas : de là la construction archaïque
ncore usitée : Votre exemple et celui si généreux qu'a donné votre frère, où qui est séparé de
'lui par une incise. Les grammairiens du xvii® siècle avaient condamné cette construction
I voulaient que, dans ce cas, on employât celui-là : Celui-là est homme de bien qui fait du
icn aux autres; tournure qui elle-même a vieilli et est généralement remplacée par une
uhe moins expressive : Celui qui fait du bien est homme de bien.
11 est un autre cas où l'emploi absolu de celui semble résister aux efforts des grammai-
icns : c'est lorsqu'il est accompagné d'un adjectif, ou d'un participe, ou d'une autre déter-
li nation non suivie d'une proposition relative : ajoutez ce service à ceux déjà rendus a beau
U(> condamné par les grammaires officielles, c'est une construction ancienne qui, après
voir disparu de la langue à un moment, paraît s'imposer de nouveau.
3° Celui est partout remplacé par celui-là, même devant une proposition relative : c'est
dui-là qui m'a volé, où la proposition relative est une apposition. Le xvii" siècle, d'ailleurs,
mployait celui-ci et celui-là librement devant qui, et le langage populaire, peu soucieux des
'ifférences assez subtiles instituées entre l'emploi de celui et l'emploi de celui-ci, celui-là,
n vient à se servir seulement de ces dernières formes : celui-ci qui me parle, celle-là de
litre père.
II. Pronomneutre CE. — 1° Ce sujet ou attribut s'emploie comme sujet du verbe être pour
appeler le sujet logique : Vous avez tort, c'est évident, ou pour l'annoncer : C'a été la cause
'e bien des erreurs, ou encore comme antécédent d'une proposition relative : Ce qui me
hagrine le plus, Ce dont je suis offensé. Dans ce dernier cas, aux xvi" et xvn' siècles on
mployait souvent ceci, cela : Est-ce ceci de quoi vous me parlez? C'est cela dont je suis
ffensée. De plus, au lieu de ce, le xvn" siècle employait le plus souvent il pour rappeler le
ujet logique ; il disait : il est bon, il est vrai, au lieu de : c'est bon, c'est vrai. L'usage actuel ne
onserve guère il que lorsque la proposition impersonnelle est déterminée par quelque com-
lément : comparez il est vrai que j'ai eu tort à c'est vrai; il en est ainsi à c'est ainsi. Toutefois
l est vrai s'emploie encore absolument.
Par contre, nous employons le pronom il au lieu de ce qui, dans l'ancienne langue,
ervait à annoncer une proposition ; l'ancien français disait : Ce pourrait être que la chose
ut vraie; le français moderne dit : // pourrait être que, etc.
Cette substitution de il à ce n'est point toutefois absolue lorsque le verbe qui précède ce
st le verbe être. Dans ce cas, lorsqu'on veut appeler l'attention d'une façon particulière
ur l'idée exprimée par la proposition qui suit, la langue moderne emploie encore ce; elle
ht soit // est étrange que mes enfants me trahissent, soit C'est étrange que mes enfants me
rahissent; Il est vilain de jurer de la sorte, et C'est vilain de jurer de la sorte. Mais nous ne
lirions plus, comme au xvu* siècle : Cela est étrange que; Cela est vilain que.
Un autre emploi analogue de ce est dans les phrases : Ce qui me plaît, c'est sa bonne
ïumeur; Ce qui me plaît en vous, c'est que vous ne vous découragez pas. Ici ce annonce soit un
ujet grammatical de est, soit une proposition complétive, déjà annoncés dans une propo-
ition précédente par ce qui, ce que, suivis d'un verbe. Cet emploi de ce n'a été définitivement
itabli qu'au XYin*" siècle. D'abord préconisé pour le cas où le sujet était trop éloigné du
erbe être, il s'étendit peu à peu à n'importe quel cas. Toutefois cet emploi n'est pas
ibsolu; il n'est encore vraiment obligatoire que lorsque le verbe être est suivi d'un subs-
antif au pluriel : Ce qui l'accable, ce sont ses malheurs.
Un autre emploi annonciatif de ce, propre à la langue moderne, est celui qui sert à mar-
quer l'interrogation dans la locution est-ce que. Cette locution, passée de la langue de la con-
• ersation dans celle des livres, tend à remplacer l'ancienne construction où l'interrogation
Hait simplement marquée par la postposition du pronom sujet (§ 662, I). Est-ce qu'il vien-
266 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
lira? (c.-à-d. est-il vrai qu'il viendra?) au lieu de viendra-t-il ? Nous verrons (§ GG5, II) que
cette locution a été utilisée même avec les pronoms interrogatifs.
Remarquons enfin, pour terminer, que le neutre ce sert aussi bien à rappeler ou à
annoncer un substantif masculin ou féminin qu'une idée ou une proposition : il est logique
de dire : c'est vrai, c'est vilain de mentir, mais non c'est moi, c'est mon père, c'est une infamie.
Le français a abandonné dès l'origine la tradition du latin qui annonçait un substantif de
chose ou de personne par un démonstratif du même cas, du même genre et du même nom-
bre ; au lieu de dire : celles sont les qualités du cœur, le français dit : ce sont les qualités du
cœur, faisant ainsi du pronom démonstratif non un mot grammatical sujet à accord en genre
et en nombre, mais une sorte d'adverbe servant à annoncer ce qui suit. Aussi cette cons-
truction a-t-elle été utilisée pour mettre en relief un des termes d'une proposition princi-
pale en transformant cette dernière en proposition relative. Là oi^i le latin dit : Darium vicit
Alexander, le français dit : C'est Darius que vainquit Alexandre. Là où le latin dit : Alexander
Darium vicit, le français dit : C'est Alexandre qui vainquit Darius. On a là une construction
emphatique qui sert à rendre ce que la langue latine exprimait par Tordre des mots.
2" Ce s'employait dans l'ancienne langue comme régime soit de verbes, soit de prépo-
sitions. Bien que cela ait commencé à le remplacer au xvi" siècle, il n'avait pas encore tout
à fait disparu au xvii® : ce dit-il, ce dit-on, outre ce, à ce faire, en ce faisant, et de même ce
résumant une proposition précédente, étaient d'un emploi courant, malgré les grammai-
riens. Nous avons conservé en style de pratique et de chancellerie : et ce conformément à,
en vertu de ce que dessus, et dans le langage courant : sur ce, jjour ce faire, ce faisant. Au
même usage se rattachent l'adverbe cependant et les locutions parce que, de ce que, en ce
que, etc., où ce s'explique par le fait que l'ancienne langue, comme nous venons de le voir
à propos de ce sujet, avait coutume d'annoncer une proposition subordonnée par un pronom
démonstratif. Elle abandonna de très bonne heure cet emploi de ce régime des verbes, m
elle conserva longtemps celui de ce régime de prépositions. De là, encore au xyu*^ siècle, 1
locutions à ce que {= afin que), à cause de ce que, avec ce que, pour ce que, sans ce que, et,
nos jours, parce que, de ce que, où ce a perdu sa valeur primitive, qui était d'annoncer la
proposition suivante.
Enfin, la langue actuelle emploie encore ce comme régime direct de tous les verbes,
mais à la condition qu'il soit l'antécédent d'un pronom relatif. Par contre, l'ancienne langu
jusqu'au xvn* siècle, employait fréquemment le pronom relatif ou interrogatif sans l'antéo
dent ce complément direct ou résumant la proposition précédente. Encore au xvii® siècle
disait : Je lui demandais que c'était; Vous êtes guéri, dont je me réjouis. Après voici, voilà,
admet toutefois encore l'absence de ce : Voilà qui va vous faire rire.
3° Ceci et cela. — Nous avons vu précédemment que tantôt cela a pris la place de ce
de il, tantôt a été supplanté par ce ou il. Dans ces cas, il est un simple renforcement de ci
et là n'y a point sa valeur étymologique. Dans ce sens il est employé dans les phrases inteps
rogatives et y est quelquefois écrit en deux mots : Qu'est-ce là que je vois ? Sont-ce là nos gens?
De même cela précédant une proposition relative négative peut intervertir ses deux éléments :
Ce n'est pas là ce que j'ai demandé, au lieu de : Ce n'est pas cela que j'ai demandé.
Quand cela garde sa valeur étymologique, il s'oppose, en général, à ceci : ceci désigno
les objets rapprochés, cela les objets éloignés : Prenez ceci, cela est moins bon. De même
ceci peut désigner dans une énumération ce qui suit, et cela ce qui précède.
§ 665. — Pronoms relatifs et interrogatifs.
I. Pronoms relatifs. — 1° Nous avons peu à ajouter à ce que nous avons dit (§ 598) sur
la forme des pronoms relatifs qui sujet dans qui vivra verra; l'homme qui est venu; qui,
que régimes directs dans : choisissez qui vous voudrez; celui que j'aime; qui régime indirect :
l'homme à qui je parle. Ajoutons que, dans ce dernier cas, la langue actuelle autorise l'emploi
de qui seulement lorsque l'antécédent est un nom d'être animé ou de chose personnifiée :
on ne peut plus dire comme au xvii" siècle : la chose à qui vous devez faire attention, mais :
la chose à laquelle... Encore l'emploi de qui avec un nom de personne pour antécédent
PRONOMS RELATIFS ET INTERROGATIFS 257
nd-il à se restreindre de plus en plus, lorsqu'il est complément prépositionnel : dont et
iquel remplacent souvent de qui, et auquel remplace à qui : l'enfant dont ou duquel je
irle; l'enfant auquel je parle.
Jusqu'au xvii* siècle, qui suivi d'un verbe à la 3° personne du singulier pouvait avoir le
ns de si on; c'est ce sens qu'il a encore dans comme qui dirait et dans l'ancien dicton :
lut vient à point qui sait attendre, altéré en Tout vient à point à qui sait attendre.
Signalons enfin l'emploi archaïque de qui répété dans le sens de les uns... les autres.
2" Quoi, qui s'employait en moyen français et au xvir siècle régulièrement comme régime
épositionnel avec un nom de chose pour antécédent, n'est plus usité ainsi que lorsque cet
itécédent est un nom indéterminé, tel que chose, rien, ou le neutre ce : Il n'est rien à quoi
ne me soumette; C'est en quoi vous vous trompez; Il a fait ce à quoi je l'avais obligé. Hors de
cas, quoi doit s'employer absolument : // n'a pas de quoi payer; Obéissez : moyennant quoi
vous pardonnera.
3° Lequel paraît inconnu au plus ancien français. Il semble être entré dans l'usage vers
xm^ siècle; son domaine s'étendit singulièrement du xiV au xv^, pour se restreindre de
us en plus jusqu'à nos jours. Au xvii" siècle existent encore pour lequel des emplois aban-
mnés aujourd'hui : lequel sujet remplace qui; duquel remplace dont, et surtout lequel
Ijectif, se rapportant à un substantif qui résume ce qui précède, introduit une proposition
lative : nous disons encore : Décidez-vous à partir, auquel cas je me mettrai aussi en route;
ais c'est là le seul débris de cette construction ; maintenant ou nous intervertissons l'ordre
substantif et de lequel : au lieu de dire pendant lequel temps, nous disons le temps pendant
l^uel, ou nous remplaçons lequel par un autre relatif : auquel jour il doit partir, laquelle
•Mme vous sera rendue, sont remplacés par jour qu'il doit partir, somme qui vous sera rendue.
L'usage actuel a restreint l'emploi de lequel aux trois cas suivants :
Après une préposition, surtout quand il se rapporte à un nom de chose : La table sur
ipielle j'écris.
Pour le génitif d'un nom régi par une préposition : L'homme à la recherche duquel il
'urt.
Pour éviter une équivoque : L'homme qui m'a parlé de cette a/faire, lequel est...
A° Dont, du latin *d(e)unde, est, d'après son étymologie, un adverbe de lieu signifiant
«ll'où, de quel endroit », sens qu'il a gardé jusqu'au xvii" siècle. A cette époque, les gram-
liriens n'en autorisent déjà plus l'emploi que pour marquer la descendance, l'origine, et
igent qu'on le remplace par d'où dans les autres cas : on doit donc dire : La maison dont
sors est illustre, mais : La maison d'où je sors est inhabitable. C'est l'usage actuel.
D'autre part, dès l'origine de la langue, on voit dont employé avec la valeur d'un pronom
latif et servant à exprimer tous les rapports marqués non seulement par la préposition
, mais par d'autres prépositions : // parlait avec une gravité dont un archevêque aurait dû
rler ; Les divers jours dont on les regarde. Depuis le xvii" siècle, dont n'exprime plus que les
ijpports marqués par la préposition de.
De plus, dont ne peut être complément d'un nom précédé lui-même d'une préposition,
us ne disons plus, comme au xvif siècle : L'homme dont à la réputation vous voulez nuire,
lis : L'homme à la réputation duquel vous voulez nuire.
0° Oii, du latin ubi, est aussi d'origine adverbiale, et, d'ailleurs, la langue actuelle ne
mploie guère qu'avec sa signification étymologique : l'endroit oic je vais, d'où je viens,
' où je passe, jusqu'où je puis aller, etc.
L'emploi de où était beaucoup plus large dans l'ancienne langue, et, au xvii" siècle,
n seulement il pouvait s'appliquer aux personnes : les hommes où il y a si peu de vertu,
lis encore aux noms de choses, alors même que la phrase ne marquait pas un rapport
al déterminé : Un bonheur où je n'ose espérer; Une ardeur oh je m'oppose; Des lettres par oh
pprends...; Une chose où nous devons croire; etc.
6° Que. — Le pronom relatif est quelquefois remplacé par l'adverbe que, en particulier
ur exprimer le temps : La dernière fois que je vous vis; Le jour qu'il naquit; Y a-t-il long-
ips que vous êtes ici? Cet usage est un reste d'une construction plus étendue dans l'an-
nne langue et qui s'appliquait à d'autres rapports que des rapports de temps.
DICT. FHANÇ. g
258 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Par contre, nous employons que adverbial là où le xvii" siècle employait encoie 1
relatif avec une préposition ; nous disons : C'est à vous que je m'adresse, au lieu de : C'est c
vous à qui je m'adresse; C'est de vous que je parle, au lieu de : C'est de vous dont je parle.
Quelle est l'origine de ce que? Il faut y voir, sans doute, soit un pronom neutre ayan^
étendu son domaine, soit le relatif que si souvent employé en ancien français comme nomi-
natif avec un nom de personne ou de chose masculin ou féminin pour antécédent : Fou esi
que dit qu'il pense ; Ceux que dedans étaient; ou comme accusatif pour remplacer le pronon
cui désignant des personnes : Que Dieu absolve pour Cui Dieu absolve.
II. Pronoms interrogatifs. — 1° Qui jusqu'au xvir siècle a désigné les choses aussi biôi
que les personnes; cet emploi n'a pas tout à fait disparu, mais qui ne désigne plus les
choses qu'au moyen d'une périphrase; le besoin de distinguer les antécédents noms de per-
sonnes des antécédents noms de choses a, en effet, amené les circonlocutions qui est-ce qui.
qu'est-ce qui : Qui est-ce qui frappe à la porte? Qu'est-ce qui vous arrive?
2° Que, quoi, sont, le premier la forme atone, le second la forme accentuée provenaol
du latin quid (§ 598, 3°), et ils désignent les choses sans distinction de genre.
Que ne peut être précédé d'une préposition. Il est soit complément direct : Que dites-
vous ? soit attribut de être, devenir, et marque la qualité : Quêtes-vous ? Que devient-il? soil
sujet logique d'un verbe impersonnel : Que vous faut-il? Que vous en semble? soit enfin, pai
emploi absolu, substitut de à quoi, p)Our quoi, combien : Que sert la science? Que n'obéissez-
vous? Que je suis malheureux! La périphrase qu'est-ce qui dont nous venons de parler a
amené, par analogie, la locution qu'est-ce que : Qu'est-ce que vous cherchez? L'usage popa-^
laire l'allonge en qu'est-ce que c'est que.
Quoi se rencontre après des prépositions : C'est à quoi je pense. De quoi s'agit-il
L'ancienne langue l'employait quelquefois comme complément direct : Quoi ferai-je ? Cet
emploi a disparu, sauf devant les infinitifs monosyllabiques : Quoi faire? Quoi dire? à côté
de Que faire? Que dire? Devant un infinitif dissyllabique et un mode personnel, quoi est
remplacé par que : Que penser ? Que ferai-je ? e<
Enfin quoi est aussi employé absolument : Quoi! Quoi de plus beau!
3° Quel, lequel. — La langue moderne distingue un adjectif interrogatif quel employi'
comme déterminatif : Quel âge avez-vous ? ow comme attribut : Quel est-il? d'un pronom inter-
rogatif/É-ç-ue/ ; Lequel des deux préférez-vous? Cette distinction ne date que du xviii^ siècle.
et quel, auparavant, était aussi bien pronom qu'adjectif. L'emploi de quel comme adjectii
n'était même pas identique à l'emploi moderne. Aujourd'hui il désigne la nature de h
personne ou de la chose et est un simple équivalent du pronom qui : Quels sont-ils? kus^i
rencontre-t-on fréquemment jusqu'au xvif siècle qui comme attribut au lieu de quel dans
l'interrogation soit directe, soit indirecte : Apprenez qui sont les principaux Grecs. Qui sont
ceux qu'on estime? et même avec un nom de chose : Pour juger qui est le bien d'une chose.
En outre, quel désigne aussi, dans la langue actuelle, l'ordre, le rang : Quel âge avez-vous?
idée que l'ancien et le moyen français rendaient plus volontiers par quant.
Par contre, jusqu'au xvn* siècle, quel désignait la qualité, correspondant ainsi au
latin qualis. Nous ne disons plus guère : Quels sont-ils? Vous ne savez pas quels ils sont,
nous disons : Que sont-ils ? Vous ne savez pas ce qu'ils sont.
Quant à lequel interrogatif, comme lequel relatif, il n'a guère pénétré dans l'usage
qu'au xiu® siècle. Il s'est employé comme adjectif et comme pronom; aujourd'hui il n'est plus
que pronom et désigne spécialement des personnes ou des choses déterminées par ce qui
précède ou par ce qui suit : Voici deux livres, lequel désirez-vous? Lequel des trois avez-
vous vu ?
SYNTAXE DU VERBE '^' -
Le verbe a pour fonction d'exprimer l'activité, et il l'exprime à l'aide de modifications
diverses dont l'ensemble constitue ce qu'on appelle la conjugaison.
L'activité se présente, en effet, sous des aspects multiples. Le sujet est considéré tantôt
comme faisant, tantôt comme subissant l'action : de là les voix. Les conditions de cette
action peuvent varier de diverses manières qu'on appelle modes. L'action sous ces divers
N
I
TRANSITIFS 259
iKuIes peut se présenter dans les divers moments de la durée : de là un ensemble de flexions
111 i constituent les temps. Enfin cette activité, variant en modes et en temps, est exprimée
lai' rapport à des personnes grammaticales déterminées : c'est ce qu'on appelle \es personnes
Il discours, et ces personnes varient en nombre.
Nous aurons donc à considérer, dans ces notes de syntaxe verbale, les voix, les modes,
■s temps, les personnes et les nombres.
I. — Voix.
§ 66G. — Des voix.
Il y a deux voix : la voix active, dans laquelle Faction est considérée comme exercée par
> sujet, et la voix passive, dans laquelle l'action est considérée comme subie par le sujet.
hacune de ces voix comprend cinq formes : le transitif, Vintransitif, le pronominal, Vimper-
iniiel et le périphrastique. De ces cinq formes, les trois premières présentent entre elles
es rapports étroits; la quatrième est une forme spéciale d'expression que peut revêtir
liacune des trois premières; la cinquième, enfin, est une autre forme d'expression que peut
vu tir chacune des quatre autres.
Voix active.
§ 667. — Transitifs.
Le verbe transitif exprime une action dont l'objet (quand elle a un objet) est exprimé par
Il nom ou un pronom relié directement au verbe sans l'aide d'une préposition. L'action
lasse (transit) immédiatement sur l'objet : Pierre frappe Paul.
Un transitif, avec le cours du temps, peut subir différentes modifications de sens.
I. — Le régime indirect, marquant l'instrument de l'action, peut, par une sorte de per-
)nnification, devenir le sujet du verbe : celui-ci, dans ce cas, est à peine altéré dans sa
îgniûcation : Pierre frappe Paul d'un bâton; le bâton de Pierre frappe Paul; — garnir une
aison de tableaux; des tableaux garnissent ma maison; — toucher la foule par ses paroles; ses
aroles ont touché la foule; etc. De ces constructions métaphoriques, il résulte qu'un participe
3ut représenter trois constructions différentes : coiffé d'un chapeau signifie : 1° qui a été
)iffé par quelqu'un d'un chapeau; 2° qu'un chapeau coiffe; 3° qui s'est coiffé d'un chapeau.
IL — Le complément direct et le complément indirect peuvent prendre la place l'un de
lutre. Dans ce cas, le verbe est altéré profondément dans sa signification : assurer quelqu'un
î son aide, assurer son aide à quelqu'un; — charger un fardeau sur ses épaules, charger ses
mules d'un fardeau; — dépouiller quelqu'un de ses vêtements, dépouiller ses vêtements, Varti-
e; — changer un livre de place, changer la place d'un livre; — chausser quelqu'un d'un
ulier, chausser le soulier à quelqu'un; etc. C'est ainsi qu'on a pu dire encore successive-
ent : payer quelqu'un, payer sa dette, payer une marchandise ; quitter quelqu'un d'une
'Me, quitter une dette à quelqu'un, quitter sa place, quitter le monde, quitter sa patrie, quit-
' une personne, et quitter son manteau.
Cette interversion des régimes est très importante pour l'histoire des verbes transitifs;
3st elle qui nous éclaire sur des modifications de sens qui, autrement, nous resteraient
explicables.
III. — Une autre modification consiste à rendre le verbe factitif. Allaiter signifiait en
icien français « teter » et signifie aujourd'hui « faire teter ». De même éloigner qui, dans
langue actuelle, n'a que le sens de « rendre éloigné », avait anciennement celui do
devenir éloigné ». Dans personne mal apprise, apprendre a un sens factitif qu'il n'a pas
ins leçon malapprise; de même dans à l'heure accoutumée à côté de accoutumer les enfants
l'obéissance. Comparez aussi : il n'approche pas son rival, approchez une chaise; — accom-
igner quelqu'un en voyage, accompagner sa voix du son de la flûte; — le total égale dix francs,
mort égale tous les hommes; etc.
IV. — Une dernière modification est celle qui consiste à employer le transitif d'une façon
solue : l'assemblée applaudit l'orateur; l'assemblée applaudit ; — il boit du vin; il boit; — la
260 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Seine charrie des glaçons; la Seine charrie; — il chasse le cerf; il chasse; — commander uni
armée; il commande ; — composer un poème; il compose facilement ; — espérer un succès; ii
espère; etc.
Cet emploi absolu se développant, le transitif passe quelquefois à l'intransitif : décider
une question, décider, décider d'une question; — trancher un point, trancher, trancher d'ur
point; — penser quelque chose, penser^ penser à quelque chose.
§ 668. — Intransitifs.
Il est impossible de dire à priori quand l'action se présente sous la forme transitive ou
sous la forme intransitive; l'analyse de l'idée que renferme le verbe ne peut rien nous
apprendre à cet égard. Ce sont seulement des habitudes de langue, et non des habitudes di
pensée, qui font que l'objet de l'action est relié au verbe à l'aide d'une préposition. Voil.i
pourquoi tel verbe est transitif en français alors que son correspondant est intransitif en
latin. Voilà aussi pourquoi tel verbe transitif peut devenir intransitif, et réciproquement,
suivant le point de vue auquel on considère l'action verbale.
Les intransitifs se construisent avec Tauxiliaire avoir ou l'auxiliaire être, selon qu'ils
expriment l'action ou le résultat de l'action. Aujourd'hui un petit nombre se construisent
uniquement avec l'auxiliaire être; un certain nombre avec l'un ou l'autre des deux auxiliai-
res, suivant l'idée qu'on veut exprimer; un plus grand nombre uniquement avec l'auxiliaire f
avoir. L'usage, avant de se fixer de la sorte, a beaucoup varié; l'ancienne langue était beau-
coup plus libre.
Quels sont les changements que peut subir le verbe intransitif?
§ 669. — Intransitifs devenant directement transitifs.
L'intransitif devient directement transitif par une conception nouvelle du mode do
l'action qui amène une suppression de la préposition : aider à quelqu'un, aider quelqu'un; —
croire à quelqu'un, croire quelqu'un; — courir sur quelqu'un , courir le cerf; — cracher sur
quelqu'un, cracher quelqu'un (Pascal), cracher des iyijures; — fuir d'un lieu, fuir un lieu; —
servir à quelqu'un, servir quelqu'un ; etc. Quelquefois l'intransitif est absolu : bouder, gronder,
siffler, et passe de cet emploi à celui de transitif : bouder, gronder, siffler quelqu'un.
Dans ce passage de l'intransitif au transitif, le verbe peut s'arrêter quelquefois à mi-
chemin. Ainsi coûter^ valoir, sont des verbes intransitifs au sens propre, transitifs au sens
figuré. Dans le livre coûte, vaut cinq francs, cinq francs est un régime circonstanciel et non
im régime direct ; tandis qu'au figuré, dans les peines que ses travaux lui ont coûtées, les
dignités qu'ils lui ont values, les deux verbes deviennent transitifs. Comparez de même ce
ballot pèse cent kilos ci peser un ballot, jouer cent francs ci jouer sa tête.
§ 670. — Intransitifs devenant transitifs factitifs.
La langue peut transformer les intransitifs en transitifs en leur donnant un sens fac-
titif. C'est ainsi (\\\ arrêter, intransitif en ancien français, employé encore comme tel à Tim-
pératif : arrête, arrêtez, est devenu transitif factitif dans arrêter quelqu'un; nous disons de
même : sa fortune accroît, accroître sa fortune. Sont ainsi devenus transitifs : descendre, déses-
pérer, engraisser, geler, glisser, manquer, monter, j^asser, poser, quadrupler, reculer, rouler,
saigner, sonner, sortir, etc. Ajoutons toute une série de verbes en ir tirés d'adjectifs comme :
abêtir, affaiblir, blanchir, brunir, durcir, enlaidir, épaissir, grossir, raccourcir, refroidir,
rougir, verdir, etc. Dans tous ces verbes, l'action exprimée par le sujet passe au régime, 1<'
sujet se contentant de la susciter, comme déjà d'ailleurs en latin : moror, je m'arrête; moror
aliquem, jarrôte quelqu'un.
§ 671. — Intransitifs devenant transitifs avec un régime direct qui exprime la cause
de l'action.
Les intransitifs peuvent devenir transitifs avec un régime direct qui exprime la cause de
l'action. En latin on disait déjà lacrimare, plorare aliquid (pleurer quelque chose). De même.
VERBES PRONOMINAUX 261
<ii français, on est passé de pleure)^ sur la mort de quelqu'un h pleurer la mort de quelqu''un.
P.ii- suite, des verbes essentiellement intransitifs, comme lamenter, plaindi^e, regretter, sou-
jilrer, etc., se construisent avec un régime direct. On dit de même sonner la charge, sonner
la victoire, siffler un air, danser une gavotte. Les expressions crier merci, crier une marchan-
\dise, crier un bulletin, nous reportent au temps où, pour la même raison, crier a pu être
employé transitivement.
Ce fait se présente encore avec les verbes qui désignent une sensation. Le latin disait
jolere vinum (sentir le vin), sapere herbam (avoir un goût d'herbe); le français dit de même :
oiiùaumer la rose, sentir le tabac, etc.
Il se présente enfin avec les verbes de mouvement, pour indiquer le lieu où se passe le
iiimivement : courir les rues, un danger, monter l'escalier, passer la rivière ; — ou le mode de
mouvement : aller le galop, le trot, le pas en ancien français; ce cheval va V amble encore en
français moderne. Remarquons que, comme certains verbes intransitifs se construisent avec
I auxiliaire être, on arrive, par suite, à cette construction : il est allé son chemin franc, mod.;
il est passé la mer anc. franc.
§ 672. — Transitifs devenant intransitifs en composition.
L'intransitif peut devenir transitif par composition. Ce procédé se rencontre assez sou-
v( iiL en latin : cedere alicui, antecedere aliquem; ire ad aliquem, adiré aliquem. En fran-
• ais il y a lieu de distinguer les composés verbaux proprement dits des parasynthétiques
Acibaux (§ 194). Ceux-ci sont la plupart transitifs et ont une signification factitive : achever,
[agenouiller , débaucher, effacer, embarquer, embaumer, etc., surtout les parasynthétiques
Iformés d'adjectifs; ceux-ci, d'abord intransitifs, sont devenus transitifs par l'idée factitive
j(§671) -.abâtardir, abrutir, adoucir, amincir, refroidir, etc. Au contraire, les composés verbaux
simples sont intransitifs ou transitifs, suivant la nature du radical : intransitifs : courir,
accourir; paraître^ apparaître; plaire, complaire; venir, survenir; etc.; transitifs : changer,
échanger; traîner, entraîner.
Lorqu'on voit des verbes intransitifs présenter des composés transitifs, il faut se deman-
jdcr si ces composés sont formés ou non d'un préfixe, d'un radical (substantif ou adjectif)
jet d'un suffixe verbal (er,tV), c'est-à-dire s'ils sont des parasynthétiques ou s'ils sont formés
d'un préfixe et d'un verbe intransitif, c'est-à-dire s'ils sont de simples composés.
Ainsi sont de vrais parasynthétiques, malgré les radicaux apparents intransitifs, les tran-
sitifs suivants : affaiblir à côté de faiblir inirans. = à -\- faible -{-ir; amollir à côté de mollir
intrans. = à -f- mol -j- ir; contre-carrer à côté de carrer intrans. = contre + carre -f- er; déboî-
ter k côté de boiter xnivd^n^. r=z dé -{- boite -\-er; dégauchir à côté de gauchir intrans. =c^é
-\- gauche -\- ir ; emperler à côté de perler intrans. = en -{- perle -{-er; enfiler à côté de filer
intrans. = en -f- /«/ -f- er; enlaidir à côté de laidir intrans. = en -f- laid -f- ir; etc.
Mais sont des composés transitifs formés à l'aide de la particule et d'un verbe intransitif
des composés tels que : asseoir, surseoir, conjouir, (r)éjouir, dédaigner, descendre; écrier,
décrier, parcourir, secourir, etc. Le nombre de ces composés est peu considérable ; la plu-
part reposent sur des composés latins déjà devenus transitifs : dedignari, descendere, per-
currere. Les composés nouveaux sont fort peu nombreux, et quelques-uns sont formés
de verbes simples qui, le plus ordinairement intransitifs, peuvent être cependant quelque-
fois transitifs ; crier quelque chose, jurer sa foi. Les seuls composés vraiment devenus direc-
tement transitifs paraissent être secourir, réjouir quelqu'un, et asseoir, surseoir une chose ^.
§ 673. — Verbes pronominaux.
Les grammaires divisent les verbes pronominaux en essentiellement pronominaux et
accidentellement pronominaux. Cette division est artificielle; elle ne nous apprend rien
1. L'intransitif peut aussi devenir quelquefois faussement transitif en s'accompagnant d'un substantif de même
radical ou d'idée analogue employé comme régime direct. On disait déjà en latin : vitam vivere, servitutem servire,
insanire errorem. Notre ancienne poésie disait de môme conter contes, séjourner jours, donner dons, etc. Citons
262 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
sur la nature intime du verbe pronominaL Ce sont de purs hasards qui font un verbe tantôt
accidentellement, tantôt essentiellement pronominal, et il peut passer, dans le cours de la
langue, d'une classe à une autre. C'est donc ailleurs qu'il faut chercher le principe d'une
division de ces verbes.
Au point de vue de leur nature, ils se distinguent en pronominaux propres ou subjectifs,
et en pronominaux impropres ou réfléchis.
Les pronominaux propres sont des verbes intransitifs qui par eux-mêmes expriment une
action complète, n'ayant besoin d'être déterminée par aucun complément, et qui se conju-
guent pronominalement : se taire. A ces verbes intransitifs se sont ajoutés des verbes tran-
sitifs qui changent de signification quand ils sont employés pronominalement : apercevoir,
s'apercevoir de quelque chose.
Les pronominaux propres sont des verbes transitifs ou intransitifs qui peuvent avoir des
compléments directs ou indirects et qui, dans des cas particuliers, prennent le pronom
réfléchi pour complément direct ou indirect : Pierre loue Paul, Pierre se loue; — Pierre
nuit à Paul, Pierre se nuit; — Pierre coupe un doigt à Paul, Pierre se coupe un doigt; —
Pierre loue Paul, Paul loue Pierre, Pierre et Paul se louent.
§ 674. — Pronominaux propres ou subjectifs.
I. — C'est une particularité des langues romanes de construire avec le pronom réflécHT
les verbes intransitifs qui expriment une activité interne, pour mieux mettre en relief cette
activité. Cette construction, en général, apporte une nuance spéciale au verbe intransilif,
sans toutefois que le sens fondamental soit modifié.
Une foule de verbes intransitifs, dans l'ancienne langue, s'employaient, par suite, tantôt
sans le pronom réfléchi, tantôt avec ce pronom. Elle disait indifféremment : apparaître, s'ap
paraître; clamer, se clamer; combattre, se combattre; descendre, se descendre; devenir, se devenir;^
disparaître, se disparaître; dormir, se dormir; écouler, s'écouler; éjouir, s'éjouir; évader, s'é
vader; hâter, se hâter; hérisser, se hérisser; lamenter, se lamenter; repentir, se repentir; taire,
se taire; etc. Il faut noter spécialement les verbes qui indiquent un mouvement : aller, s'al
1er; courir, se courir; fuir, se fuir; retourner, se retourner.
De ces verbes si nombreux, que l'ancien français conjuguait tantôt comme intransitifs
simples, tantôt comme intransitifs pronominaux, l'usage moderne a gardé un nombre res
treint; mais, dans ce cas, le pronominal a pris souvent un sens différent de celui du simple
jouer, se jouer. Certains font précéder le pronominal de en : aller, s'en aller; fuir, s'enfuir;
retourner, s'en retourner. D'autres n'ont plus que la forme intransitive simple, comme (/euenir^
dormir, disparaître, etc. D'autres, enfin, en plus grand nombre, n'ont gardé que la forme
pronominale : s'écouler, se réjouir, s'évader, se hâter, se lamenter, se repentir, se taire, etc.
Ces intransitifs pronominaux pouvaient être accompagnés, comme les intransitifs sim-
ples, d'un régime indirect : jouer avec quelqu'un, se jouer de quelqu'un.
II. — Sur le modèle de cette dernière construction, des verbes transitifs se sont trans-
formés en pronominaux intransitifs avec un régime indirect qui, dans la construction transi-
tive, aurait été le régime direct : apercevoir quelque chose, s'apercevoir de quelque chose; —
aviser quelque chose, s'aviser de quelque chose; — attendre quelque chose, s'attendre à quelque
chose; — douter quelque chose (anc. franc.), se douter de quelque chose; — moquer quelqu'un
(anc. franc.), se moquer de quelqu'un; — railler quelqu'un, se railler de quelqu'un; saisir
une chose, se saisir d'une chose; résoudre une chose, se résoudre à une chose; refuser une chose,
se refuser à une chose; etc.
La présence de l'auxiliaire être dans la conjugaison de ces deux séries de pronominaux
subjectifs n'a rien qui puisse étonner; les premiers construisent leurs temps composés avec
tUre comme les intransitifs purs dont ils sont sortis; les seconds ont naturellement adopté
la construction des premiers d'après lesquels ils avaient été formés.
pour la langue moderne dans le slyle élevé : combattre le bon combat, dormir son sommeil, et dans la langue
familière : dormir un somme, jouer un jeu d'enfer.
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ELLIPSE DU PRONOM RÉFLÉCHI 263
§ 675. — Pronominaux impropres ou réfléchis.
La plupart des verbes transitifs et quelques verbes intransitifs peuvent se construire
Il ou sans le pronom réfléchi, suivant la nature du fait que l'on a à exprimer : échapper,
cliupper; louer, se louer; vanter, se vanter; etc. D'autres, au contraire, par suite des acci-
II I s de l'usage ou par la nature même de leur formation, ne se construisent plus qu'avec
pronom réfléchi : s'adonner, s'arroger, se fier, se défier, s'empresser, s'emparer, etc. Ce sont
([ue les grammaires appellent les verbes essentiellement pronominaux. Or nous avons vu
:»T;5) qu'il n'y a pas lieu de distinguer se louer de s'arroger, au point de vue de la nature et
|)iocédé de formation de ces verbes.
1/emploi de l'auxiliaire être, tout naturel dans les temps composés des pronominaux
l)i('ctifs, l'est moins dans ceux des pronominaux réfléchis. D'ailleurs, la très ancienne langue
•onnaissait que avoir et disait : il s'a confié à Dieu; il s'a vêtu et chaussé. Peu à peu elle a
iilondu la conjugaison de cette seconde classe avec celle de la première. Il y avait, en effet,
i Milité dans les temps simples : je me tais, je me taisais, d'une part; je me mords, je me
Dvdais, de l'autre. L'identité s'établit pour les temps composés, et l'on dit : je me suis, je
léuùs mordu, comme l'on disait :je m'étais^ je me serais tu. La confusion fut si forte, que
In en arriva à construire avec l'auxiliaire être tout verbe, du moment que, par un hasard
( la construction syntactique, il se trouvait être précédé d'un pronom réfléchi, sans être
]ur cela pronominal subjectif ou pronominal réfléchi. Ainsi on disait au xvii® siècle : il
nit partir, il peut partir; il se veut, il se peut partir. Ici le pronom se se rapporte à l'infinitif.
( , aux temps composés, tandis que nous disons il a voulu, il a pu partir; il a voulu, il a pu
i partir, le xvii^ siècle disait : il a pu, il a voulu partir et il s'est pu, il s'est voulu partir.
§ 676. — Pronominaux réfléchis devenant intransitifs.
Un transitif devient réfléchi propre, puis, par suppression du pronom, devient intransi-
;ui sens passif. Cette transformation du réfléchi en passif s'explique par la propriété qu'il
le s'employer avec la valeur passive : cela ne se vend pas = cela n'est p)lus vendu (§ 687) :
< corder quelqu'un avec quelqu'un, s'accorder, accorder; — approcher trans. (anc. franc),
approcher, approcher; — augmenter, s'augmenter, augmenter ; — baisser, se baisser, baisser;
changer, se changer, changer; — couler (anc. franc.), se couler, couler; — crouler (anc.
inç.), se crouler, crouler; — dîner (anc. franc.), se dîner, dîner; — déjeuner (anc. franc.),
déjeuner, déjeuner. Et ainsi encore d'une foule d'autres verbes : étouffer, fermer, fléchir,
jnfler, lever, ouvrir, pencher, plonger, porter, promener, raidir, rompre, serrer, suffoquer,
f.rner, etc.
§ 677. — Ellipse du pronom réfléchi.
Puisque le pronominal intransitif n'est à l'origine qu'un intransitif simple, puisque se
re équivaut à taire, on comprend pour les pronominaux propres l'absence du pronom se.
lis, l'analogie amenant une assimilation complète entre les pronominaux impropres et les
onominaux propres, le pronom a pu disparaître des premiers dans divers cas. La marche
la langue consistera justement à assurer de plus en plus l'emploi et la fonction du verbe
onominal, surtout du pronominal propre, et à le distinguer de l'intransitif. Mais ce progrès
3St guère sensible que dans la langue tout à fait moderne, celle du xvra^ siècle et du xix*.
1° Avec l'un l'autre pour complément, l'usage ne s'est guère établi qu'au xvm" siècle de
ire du verbe un pronominal réfléchi. On disait fort bien auparavant : Ils font l'un à l'autre
e douce inclination. .
2° Devant un infinitif régi par un verbe pronominal quand le sujet est le même pour les
ux verbes : on disait en moyen français il s'en va battre au lieu de il s'en va se battre.
3° Quand le verbe est à l'infinitif régi par un autre verbe, tel que laisser, faire, voir,
itir, vouloir, et quelquefois écouter, envoyer, mener, l'usage était d'employer le verbe abso-
nent. Corneille dit : Le temps qui s'avance M'a fait précipiter en cette extravagance, et
icine : Je la laisse expliquer en tout ce qui me touche. Ce n'est pas graduellement que le
264 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
pronom se a été régulièrement placé devant Finfinitif, et encore aujourd'hui il y a des cas oi
il n'est point exprimé, et cela que le verbe soit pronominal subjectif ou pronominal réfléchi,
Dans le premier cas, on a affaire à un verbe essentiellement intransitif : Faites-le taire. Daos
le second, on a affaire à un réfléchi transitif devenu in transitif : Envoxjez-le promener, Lais]
sez-le remuer, etc. Naturellement, pour que cette ellipse soit possible, il faut que le sujet du
verbe régissant soit autre que celui de l'infinitif.
§ 678. — Participe passé à signification active.
Nous venons de voir que la langue est arrivée seulement de nos jours à distinguer
Tintransitif du pronominal même impropre. Il n'y a donc point à s'étonner qu'aux temps
composés les pronominaux propres soient dépourvus du pronom réfléchi, et même, chos*
plus remarquable, les pronominaux impropres. Au fond, cela est logique. Les pronominaux
propres, sans le pronom, sont de simples intransitifs; les pronominaux impropres devien-
nent de véritables intransitifs. On disait d'abord : il en va, il en est allé; on a dit plus tard:
il s'en va, il s'en est allé; puis on redira il en est allé. De même, on disait : il se lève, il lève
(intrans.), il s'est levé; et l'on dira : il est levé (parf. intrans.).
De là sort un emploi nouveau du participe passé. La suppression de l'auxiliaire en fai-
sant un participe absolu, il conserve toutefois la valeur active qu'il a quand il est accompa-
gné de l'auxiliaire être. C'est ainsi que la langue construit à nouveau un participe passé à
signification active, analogue au participe des verbes déponents latins.
Ces participes se divisent, d'après leur origine, en trois séries :
1° Des participes dérivés d'intransitifs : expiré.
2° Des participes dérivés de pronominaux propres : avisé, décidé, dissimulé, failli, osé,
réfléchi, résolu.
S° Des participes dérivés de pronominaux transitifs ou impropres : appliqué, fiancé,
mesuré, retenu, serré.
4° Des participes dérivés par analogie de transitifs simples : ordonné = dont les choses
sont ordonnées; rangé = qui a ses choses rangées.
Comparez d'autres participes tirés directement du latin : juré = qui a prêté serment, du
déponent juror; les participes de l'ancien français iré, de iratus, et os, de ausus; et les mo
savants confès, profès, défunt, qui sont tirés, eux aussi, de participes déponents et qui o
conservé le sens actif.
§ 679. — Verbes impersonnels.
Les verbes impersonnels constatent les faits sans les rapporter à des sujets déterminés:
il pleut, il grêle.
\. — Le français a hérité cette construction du latin, qui employait ainsi notamment cer-
tains verbes exprimant des phénomènes de la nature : grandinat, lucescit, pluit, etc. Comme
lui aussi, il a étendu cette construction à des verbes personnels. Et même l'ancienne langue
était beaucoup plus riche que la langue moderne tant en verbes proprement impersonnel-
qu'en verbes accidentellement impersonnels. Des premiers nous avons perdu : il ajourne (fail
jour), il anuite (fait nuit), il avesprit (fait soir), il aserit (id.). Pour les seconds, le xvii' siècle
possédait encore il me chaut (il m'importe), il conste [il est établi), ilmévient (il tourne mal'.
il m'ennuie, il m' apparaît, il me déplaît, il me souvient à côté de 7e me souviens.
Ce ne sont pas seulement les verbes transitifs, intransitifs et passifs qui s'emploient
impersonnellement; les verbes pronominaux, eux aussi, reçoivent cette forme : Il s'ensuit
plusieurs conséquences, Il se trouve des gens, etc.
IL — Parmi les impersonnels, ceux qui expriment des phénomènes naturels sont com-
plets par eux-mêmes et n'ont pas besoin de déterminant pour achever la pensée : il pleut.
Les autres, qui sont le plus souvent des verbes personnels employés impersonnellement,
ont, en général, besoin d'un déterminant qui est un substantif régime direct, ou un infinitil.
ou une proposition : // faut quelqu'un ici; Il me plaît d'agir ainsi; Il me semble que vous
vous trompez. Les premiers, eux aussi, peuvent être suivis d'un régime quand ils sont pri
au figuré : Ilpleut des balles.
1
VERBES PÉRIPHRASTIQUES 263
En latin, ce régime des verbes impersonnels se mettait à l'accusatif ou à Tablatif : Pluit
sanguinem ou sanguine. De même, l'ancienne langue le mettait ordinairement au cas régime.
*^ar suite, il faut voir un accusatif dans : Il pleut des balles; Il est {= il y a) un Dieu. La
(uine établie ne permettait pas d'autre construction pour les sujets logiques des balles, un
0/i;ii, que celle d'un régime direct grammatical.
Quant au régime ^désignant la personne, il est régulièrement au datif : Il me plaît; Il lui
onvieni; etc.
IV. — L'impersonnel se transforme en personnel de deux façons :
i° Ou bien le sujet logique devient le sujet grammatical : Les balles pleuvent.
2° Ou bien l'impersonnel devient un personnel factitif transitif ou intransitif : A^otre
tomme tranche du roi des airs, pleut, vente, etc. Chateaubriand a dit : La neige neigeait sa
uiiiière.
§ 680. — Impersonnels AVOIR, ÊTRE, FALLOIR, FAIRE.
Certains verbes impersonnels demandent des remarques particulières.
Avoir. — Le latin populaire disait déjà habet hominem (il y a un homme). L'ancien
Vançais dit de même, avec le sujet logique à l'accusatif, a home. Peu à peu se prit l'habitude
l'introduire l'adverbe i, et au xii® siècle i a est devenu il i a. Durant tout le moyen âge vivent
j.'ôte à côte les trois constructions a, i a, il i a. Depuis la fin du xvi" siècle, la dernière a
Iriomphé ; mais la première a subsisté dans l'adverbe piéça [== pièce a, il y a un peu de
omps), encore usité au xvi^ siècle, et dans naguère {= il n'y a guère); la deuxième s'est
jiaintenue dans tant ]) a que.
Etre. — Ce verbe, à l'origine, ne s'est employé impersonnellement qu'avec des adjectifs
^omme bel, bon, droit, voir (vrai) ou quelques participes, et ces locutions s'employaient soit
ibsolument, soit suivies de la conjonction que ou d'une proposition infinitive avec à. Ce n'est
jju'au commencement du xii® siècle que fut usité il est dans le sens de il y a : il est créa-
ïure, il est un autre, etc. Dans la seconde moitié du xii*' siècle, on a joint il est à des substan-
l^ifs tels que heure, temps, midi, et on a formé des locutions où il est ne peut plus se traduire
Ipar il y a.
Enfin, entre le xii* et le xiii' siècle, il se produisit dans la syntaxe de la préposition de
iLin changement profond (§ 703). Ce que nous rendons par La paix est une bonne chose se disait
1 l'origine Bonne chose est de paix, ou encore C'est bonne chose de paix; de là, par analogie,
an infinitif : Chose honteuse est de mentir, puis C'est honteux, il est honteux de mentir. C'était
là une véritable extension de il est suivi d'un adjectif. Ce développement atteignit d'ailleurs
les formes passives comme il est permis, il est défendu, etc., et en général tous les imper-
sonnels qui sont suivis de de et d'un infinitif : il me tarde, il importe, il plaît de, etc.
Falloir. — Ce verbe, employé d'abord exclusivement comme verbe personnel, n'a com-
mencé à devenir impersonnel que dans la seconde moitié du xii* siècle; aujourd'hui, à part
quelques exceptions, il n'est plus employé que comme tel. A l'origine, falloir, comme imper-
sonnel, a encore son sens étymologique de /"aw'e défaut, manquer. C'est encore ce sens qu'il
a dans il s'en faut beaucoup que, il s'en faut peu que, peu s'en faut.
De l'idée de manquer, on est passé à celle de « faire besoin », au xiv® siècle, quand esto-
voir, il estuet, qui avait ce sens, eut disparu ; l'argent lui faut signifia non plus « l'argent lui
manque », mais « l'argent lui est nécessaire ». Toutefois, il faut, dans ce nouveau sens, ne
fut d'abord employé qu'avec des substantifs ; c'est seulement à partir du xv" siècle que l'on
put dire : il faut que je fasse; il me faut partir.
Faire. — Ce verbe a été de bonne heure employé impersonnellement, suivi d'un adjectif.
Au xvu" siècle, on disait couramment il fait dangereux, il fait beau, il fait sûr, etc., suivis
d'un infinitif. Nous disons encore : // fait cher vivre à Paris; Il fait bon d'aller se jjromener.
§ 681. — Verbes périphrastiques.
Le verbe périphrastique est une forme verbale qui substitue à un verbe dans toute sa
conjugaison une périphrase formée d'un auxiliaire et d'un temps de ce verbe.
266 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Il y a deux sortes de périphrases, suivant que le verbe est au participe (gérondif) ou
à Finfinitif.
§ 682. — Périphrase formée d'un auxiliaire et d'un participe ou gérondif.
1° Être. Cette périphrase était d'un usage courant en ancien et en moyen français,
d'abord pour marquer une continuité d'action, puis plus tard simplement pour remplacer le
verbe : ih sont assaillants; vous leur serez aidants. Elle devint d'un emploi moins fréquent à
partir du xvi" siècle; au xvii" siècle, elle est très rare. Aujourd'hui, elle n'est plus admise que
lorsque le participe a la valeur d'un adjectif : il est vivant.
2° Aller. L'emploi de aller suivi d'un gérondif avec le sens d'un verbe simple a persisté
jusqu'au xvii* siècle : Son mal Vallait tourmentant; Le malheur me va jioursuivant . Depuis
Vaugelas, cette périphrase n'est plus admise que lorsqu'on a à exprimer un mouvement
auquel le mot aller peut proprement convenir : La rivière va serpentant.
3° Venir. De même ({n aller, venir était employé spécialement avec 'un verbe marquant
le mouvement. Cette périphrase se retrouve encore dans les expressions quelque peu
archaïques il vient, il s'en vient chantant.
A° Rendre avec un participe passé remplaçait assez souvent un verbe simple en moyen
français et encore au xvn* siècle : Elle rend vos desseins avortés. Aujourd'hui rendre ne s'em-
ploie plus guère qu'avec un adjectif pour un verbe simple : rendre heureux, content, etc.
5° Rappelons enfin les diverses périphrases, sorties aujourd'hui de l'usage, des syno-
nymes de être avec un participe passé, et qui étaient en usage au xvii'' siècle : La chose devient
faite, vaut faite, s'en va faite, etc.
§ 683. — Périphrase formée d'un auxiliaire et d'un infinitif.
Les périphrases dans lesquelles le verbe est à l'infinitif n'ont pas le même caractère que
les précédentes; elles sont rarement les équivalents de verbes simples, parce que l'auxiliaire
y exprime une idée de modalité. Les principaux auxiliaires employés ainsi sont : aller, venir,
faire, devoir.
1° Aller. La périphrase formée par ce verbe exprime au propre le mouvement physique
pour faire ailleurs une action prochaine : Allez lui porter ce message. Ce n'est qu'au figuré
qu'il exprime, abstraction faite de tout mouvement, le prochain accomplissement d'une
action : Nous n'allons point de fleurs jjarfumer son chemin. De même s'e^i aller : Un de ses fis
s'en va mourir. Toutefois aller suivi d'un infinitif a quelquefois, au xvir siècle, la valeur d'un
verbe simple : On me croyait trop raisonnable pour m'aller souvenir. De même, et encore
dans la langue actuelle, cette périphrase, accompagnée d'une négation, marque l'abstention J|
N'allez pas l'irriter par votre obstination. il
2" Venir. Ce verbe suivi d'un infinitif pur marque proprement le but de l'action : Je suis
venu vous voir. Suivi d'un infinitif prépositionnel, il marque le but de l'action dans venir pow,
un passé très prochain dans venir de : Je suis venu pour vous voir; Il vient de sortir. S'en
venir de est employé aussi dans ce dernier sens.
3° Faire suivi d'un infinitif avait très fréquemment en ancien français la valeur d'un
verbe simple : il fait tendre son arc était l'équivalent de il tend son arc.
Cette construction a disparu de la langue à partir du moyen français; on ne s'est plus
servi de faire avec un infinitif que pour exprimer l'idée factitive : faire acheter, faire croire,
faire venir, etc.
4° Devoir suivi d'un infinitif indique plus ou moins nettement un futur obligatoire avec
des nuances variées : nécessité absolue dans : Les hommes doivent mourir; obligation
morale dans : Les enfants doivent respecter leurs parents; ordre atténué dans : On devrait
planter des arbres le long de la route; intention dans : Je dois aller demain à la campagne;
futur indéterminé dans : // doit partir demain; supposition dans : C'est lui qui doit avoir fait
cela; simple croyance dans : // doit être incapable d'une mauvaise action; vraisemblance
dans : Ces choses-là ne doivent pas être rares.
5° Signalons enfin diflerentcs périphrases, comme celles de vouloir marquant la volonté.
PASSIF DES VERBES TRANSITIFS 267
désir d'une action future dans : Je veux partir ; celle àQ pouvoir marquant une affirmation
doucie dans : // peut être midi; celle de être pour marquant encore au xvu° siècle un futur
ossible ou probable : Je ne suis pas pour vous désavouer.
Voix passive.
§ 684. — De la voix passive.
La voix passive exprime l'action en la présentant comme subie par le sujet et causée
ar l'objet. Elle est à étudier sous les cinq formes transitive, intransitive, pronominale,
Qpersonnelle, périphrastique.
§ 683. — Passif des verbes transitifs.
I. — C'est dans la forme transitive que la voix passive se développe le plus complète-
cul, comme le fait aussi la voix active. C'est bien là que le sujet subit l'action de l'objet
lai la cause : Paul est frappé par Pierre. Les autres formes ne présenteront que des emplois
')éciaux.
A la voix passive, les transitifs se divisent en deux classes, suivant qu'ils expriment une
;tion momentanée, comme battre, frapper, manger, tuer, etc., ou une action plus ou moins
iirable, comme aimer, haïr, louer, etc.
De la transformation du passif latin dans le roman, c'est-à-dire de sa conjugaison péri-
iirastique avec l'auxiliaire être et un participe passé exprimant un fait accompli, il est résulté
lie conséquence curieuse dont nous avons déjà parlé (§ 44). Les verbes de la première
iasse, quand le sujet de l'action n'est pas exprimé, ne peuvent désigner, ni au présent, ni à
mparfait, ni au futur, l'action s'accomplissant, mais l'action accomplie. Le latin dit à l'actif :
îtrus cœdit Paulum (Pierre frappe Paul), et au passif : Paulus caeditur a Petro (Paul est
ippé par Pierre). Cette dernière tournure est intraduisible en français; on doit recourir à la
[Urnure active transitive : On frappe Pierre, au lieu de Pierre est frappé. Il n'en est point
! même pour les verbes exprimant une action plus ou moins durable : il est aimé, il est
kimé, sont à la fois les synonymes exacts de on l'aime, on l'estime, et des passifs latins
iliatur, œstimatur. Le commencement déjà passé de l'action se confond avec l'action con-
luant.
Il suit de là que certains verbes de la première classe peuvent passer dans la seconde,
rsque l'on considère l'action comme habituelle : La Bévue des Deux Mondes est lue par toute
Europe. Ici, est lue répond exactement à on la lit, parce qu'il marque une action habituelle,
ins la phrase : Il veut surprendre l'ennemi, mais il est vaincu, est vaincu, au sens propre,
prime l'action accomplie; mais dans ce vers de Corneille : Qui veut mourir ou vaincre est
incu rarement, est vaincu est le synonyme exact de on le vainc.
Une autre conséquence importante, qui découle de l'analyse précédente, c'est que le par-
ipe passé des verbes de la première classe peut cesser d'exprimer l'idée de l'action pour
primer le résultat de l'action, et ainsi devenir un simple adjectif, tandis que les participes
ssés de la seconde classe, exprimant l'action prolongée, emportent toujours avec eux cette
tion de l'action continuée, et ne peuvent devenir adjectifs. Dans le vers suivant : Du temple
lé partout de festons magnifiques, orné signifie « qui a été une fois orné » : c'est un adjec-
; de même, composé dans : L'homme est composé d'un corps et d'une âme. Au contraire,
lée, estimée, exprimant toujours l'action^ ne peuvent être adjectifs dans : Cette personne
aimée, estimée de tous.
II. — A l'infinitif, le passif est quelquefois rendu par l'actif, dans les trois cas suivants :
1° Dans un infinitif prépositionnel régi par un adjectif. Là où le latin dit horribile
tu, mirabile visu, avec le supin passif, le roman dit horribile ad dicere, mirabile ad
ère, d'où le français horrible à dire, admirable à voir, facile à lire, agréable à entendre, etc.
st une tournure identique que l'on a dans vin prêt à boire, à tirer; homme facile à trom-
'• Jusqu'au xvii" siècle, on trouve aussi de avec un infinitif actif au sens passif : chose
ne d'écrire, chose impossible de j)rendre.
268 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
2° Dans un infinitif prépositionnel non régi par un adjectif : être à plaindre, à désirei
donner à boire, à manger; il est fait à peindre; je vous le laisse à faire; cela donne à jieme,
Faire à croire a été transformé en faire accroire.
3° Spécialement après les verbes faire, laisser, ouïr (entendre), sentir, voir. Nous verron
(§ 702) par quel procédé délicat la langue arrive à distinguer pour l'infinitif le sens actif i
le sens passif dans : je l'ai vu prendre (= être jjris) et je lui ai vu prendre ce livre.
§ C86. — Passif des verbes intransitifs.
Le passif se rencontre exceptionnellement dans les intransitifs : Vous serez obéi; Vov
serez pardonné; Cette œuvre a été vécue; Votre santé fut bue (M""® de Sévigné); Ce tablea
est 7'éussi.
§ 687. — Passif des verbes pronominaux.
Les pronominaux ne s'emploient pas à la forme passive, mais peuvent avoir le sen
passif. Nous avons vu (§ 685) qu'en français les verbes exprimant des actes momentanés n
peuvent, au passif, traduire les temps simples disparus du passif latin. La langue a alor
recours, pour exprimer le présent passif, soit à la forme indéfinie : on dit, on dira, soit à 1
forme pronominale : ces livres se vendent, se vendaient, se vendront.
Toutefois cette construction ne date que du moyen français. Jusqu'au xvir siècle, ]
pronominal a pu être suivi d'un complément exprimant la cause de l'action : Tout se fît pt
les prêtres; Ses desseins s'affermirent par Véloignement de la cour. La langue actuelle pr(
fère le passif quand le verbe est suivi d'un complément de cette nature : Tout fut fait par l
jjrêtres.
§ 688. — Passif des verbes impersonnels. »
L'impersonnel passif est surtout employé avec des verbes transitifs ou intransitifs darl
les constructions qui, à la voix active, auraient pour sujet on : Il a été mal parlé de vous; \
a été rapporté certaines choses sur votre compte. Cette tournure, d'un usage général a
XVI* siècle et au xvii% tend à vieillir.
Nous venons de voir (§ 687) que le réfléchi s'emploie avec la signification d'un passif;
s'emploie de même comme passif impersonnel : Il se trouve qu'il a raison; Il se raconte d
choses extraordinaires sur votre comjjte.
§ 689. — Passif des verbes périphrastiques.
Le passif paraît dans ces verbes quand le participe qui se joint à l'auxiliaire est
participe passé. Ce cas est rare d'ailleurs dans la langue actuelle; il était plus fréquent dai
l'ancienne langue, par exemple avec le verbe aller : La chose s'en va faite, ou avec le verl
tourner : La chose tourne finie. La langue populaire dit encore : La messe s'en va dite.
IL — Nombre et personnes.
§ 690. — Du nombre.
Le verbe s'accorde en nombre avec son sujet. L'usage, sur ce point, n'a pas varié da
tout le cours de la langue. Toutefois l'emploi du nombre donne lieu à quelques observation
L — Quand le sujet est un nom collectif, l'ancienne langue, fidèle à la tradition latin
employait aussi bien le pluriel que le singulier. Nous n'avons conservé un souvenir de t
usage qu'avec les collectifs partitifs. Les uns, comme la plupart, le plus grand nombre c
une infinité de, beaucoup, réclament toujours le pluriel; mais on dit : La foule des affav
l'accable; Une foule de gens vous diront. Ici l'on emploie le singulier si la pensée s'arrête s
le collectif, le pluriel si la pensée s'arrête sur le complément du collectif. De même le peu
réclame le singulier dans le sens de « le manque de », le pluriel dans le sens de « une peti
quantité ». Ces distinctions étaient inconnues encore au xvii'= siècle, où l'on employait
plus généralement le pluriel.
I
DES PERSONNES 269
II. — L'ancienne langue n'hésitait pas à mettre le verbe au singulier dans les phrases
(ni un régit un partitif pluriel suivi d'une proposition relative : // est un de ceux qui a le mieux
iihissi : elle réglait l'accord d'après un et non d'après l'antécédent pluriel de gui. Depuis 1&
wni" siècle, il y a tendance à régler l'accord d'après l'antécédent ; mais cet accord n'est pas
clabli d'une façon définitive.
III. — Le sujet, quoique au pluriel, peut être envisagé quelquefois par celui qui parle
( omme une unité; de là des phrases comme : Cinquante mille francs est une grosse somme,
où toutefois, en général, l'on atténue aujourd'hui l'emploi du singulier par l'introduction du
démonstratif ce^ comme sujet grammatical devant est.
IV. — Plusieurs sujets au singulier veulent le verbe au pluriel dans la langue moderne,^
sauf lorsque les sujets, n'étant pas réunis par la conjonction et, forment gradation ou syno-
nymie. Cette exception est un reste de l'ancien usage qui, fidèle à la tradition latine, faisait
accorder le verbe avec le premier des sujets s'ils étaient postposés, avec le dernier s'ils étaient
[iréposés.
V. — Il y a encore exception dans la langue actuelle, lorsque les sujets sont unis par ou
l'L ni. Le verbe se met au singulier si l'on considère séparément l'action exercée par chaque
sujet. De même avec Vun et l'autre, ni l'un ni l'autre. L'un et l'autre, au contraire, réclame
toujours le singulier. Ce sont là distinctions qui ne datent que du xvm" siècle.
VI. — Un cas particulier du nombre dans les verbes est celui que présentent les phrases
k'ilcs que // vient trois jjersonnes. A première vue on pourrait croire que le singulier est dû
ici à la présence de l'impersonnel il. Mais l'ancien français n'employait guère ce pronom et
n'en mettait pas moins le verbe au singulier, comme dans ce vers de la Fontaine : De tous
côtés lui vient des donneurs de recettes, et dans : Sera-ce vos amis gui vous défendront? Celui
qui parle, plaçant le verbe avant le sujet, n'a pas encore assez présente à l'esprit l'idée de plu-
ralité qu'exprime le sujet pour la marquer par la forme verbale; de là l'emploi du singulier.
VII. — Reste à expliquer l'accord contradictoire dans c'est moi, c'est nous, ce sont eux. En
ancien français, la personne et le nombre du verbe se réglaient sur le sujet logique plutôt
que sur le sujet grammatical; l'on disait : ce suis je, c'es tu, c'est il, ce sommes nous, c'étes vous,
ce sont ils. A côté de cet accord qui persista jusqu'au xvi" siècle, il en existait un autre oii ce
(■■tait considéré comme sujet, et le substantif comme attribut : c'est moi, c'est nous, c'est eux.
Par une inconséquence inexplicable, c'est nous, c'est vous, ont remplacé ce sommes nous, c'estes
vous; mais c'est eux n'a pas remplacé ce sont eux, sauf dans la langue populaire. Il a sub-
sisté lorsqu'il est suivi de deux sujets dont le second seul est au pluriel : C'est la gloire et
les 'plaisirs guHl a en vue; ou pour la désignation des heures : C'est dix heures gui sonnent.
Toutefois, cette règle de l'emploi de ce sont eux dans la plupart des cas au lieu de c'est eux,
inconnue des xvii® et xvm** siècles, a de la peine à s'imposer, et beaucoup d'écrivains, et des
meilleurs, n'hésitent point à mettre c'est devant un substantif pluriel.
§ 691. — Des personnes.
Dans la langue actuelle, il est de règle que le verbe des propositions relatives se mette
à la même personne que l'antécédent du relatif : c'est moi gui ai, c'est toi gui as, etc. Pour-
tant, lorsque l'antécédent est suivi d'un déterminatif ou d'un attribut, la personne du verbe
peut se régler aussi bien d'après ce déterminatif ou cet attribut : Vous êtes les seuls gui vous
plaigniez ou gui se plaignent. Jusqu'au xvni" siècle, au contraire, la liberté d'accord existait
pour tous les cas, que l'antécédent fût seul ou suivi d'un déterminatif ou d'un attribut. Et
même, s'il y avait plusieurs sujets de différentes personnes, parmi lesquels se trouvait un
pronom de la l""" ou de la 2" personne, le verbe se mettait à la 3"; on disait : Un procès gue
ni moi ni mes juges n'ont jamais entendu. La langue actuelle règle ici l'accord d'après le pro-
nom de la !'■'= ou de la 2" personne.
270 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
m. — Modes et temps.
§ 692. — Mode indicatif.
L'indicatif est le mode de la réalité. Il exprime soit un fait, soit un jugement, sous forme
positive ou interrogative dans les divers moments de la durée, présent, passé, futur, que la
proposition soit simple ou subordonnée. Nous verrons (§ 697) les cas où, dans la proposition
subordonnée, il est remplacé par le subjonctif.
§ 693. — Temps présent de l'indicatif.
Le présent exprime l'action comme se faisant au moment où l'on parle : Le voici qui
vient ; Vo us^ écrivez .
Par extension, le présent peut exprimer le passé lorsqu'on veut rendre l'action d'une
façon plus vive ; c'est ce qu'on appelle le présent historique : On cherche Vatel, on va à sa
chambre, on heurte, on enfonce la porte, etc. A cet emploi se rattache l'intercalation, dans un
discours direct relatant des faits passés et ayant lieu dans le passé, de certains verbes décla-
ratifs au présent, comme dit-il, fait-il, ajoute-t-il, ou de locutions comme peut-être, naguère,
voilà, qui renferment un présent dont la signification s'est effacée avec le temps; de même
encore les constructions qu'est-ce que, c'est que, qui sait, n'est-ce joas, n'importe, et enfin c'est
dans : C'est lui qui a fait cela.
Le présent s'emploie encore pour exprimer une vérité générale : L' homme propose, et Dieu
dispose, ou une action, un état habituel: Je lis tous les jours; Ils se rencontrèrent près de la
ville qu'on appelle Césarée.
Le présent peut enfin exprimer un futur très prochain ou considéré comme tel : Mon
frère part la semaine prochaine ; Quand partez-vous?
§ 694. — Temps passés de l'indicatif.
Le passé est exprimé par plusieurs temps, parce que l'action passée peut être considérée
dans divers moments de la durée, soit en elle-même, soit par rapport à une autre action qui
est antérieure ou postérieure à la première. Le latin connaissait un imparfait, un parfait et
un plus-que-parfait, trois temps pour rendre les rapports du passé. Le français a ajouté un
parfait indéfini et un parfait antérieur.
1" Imparfait. — L'imparfait exprime qu'une action a lieu en même temps qu'une autre
action passée : Il jouait pendant que j'écrivais. La seconde action peut être sous-entendue :
C'était par une belle journée de printemps.
Par extension, il est employé aussi dans le style narratif pour exprimer la fréquence ou
l'habitude d'une action : Il faisait une promenade tous les matins.
Un emploi particulier de l'imparfait au xvii" siècle lui donnait avec les verbes devoir,
falloir et pouvoir la valeur d'un conditionnel : c'est ainsi que la Bruyère a écrit ; Maint est
un mot qu'on ne devait (= aurait dû) jamais abandonner. Nous verrons (§ 696) l'imparfait avec
le sens du conditionnel après si dans je partirais si je pouvais.
2° Parfait défini et parfait indéfini. — Le parfait défini exprime le parfait absolu ; il
présente l'action comme commençant, se poursuivant, s'achevant dans un moment du passé :
sans aucun rapport avec le moment présent : J'écrivis hier matin. Le parfait indéfini, au con- !
traire, exprime une action passée par rapport au moment présent, et dont les conséquences
durent au moment où l'on parle : J'ai mangé, j'ai fini, c'est-à-dire je suis dans l'état d'une
personne qui a mangé, qui a fini.
Telle est la théorie de ces deux temps. La pratique est loin d'y répondre dans la langue
actuelle. Déjà, dans l'ancienne langue, la distinction était loin d'être nettement marquée
entre ces deux temps. Le parfait défini y était beaucoup plus employé que le parfait indéfini
et représentait non seulement le passé absolu, mais aussi le passé en rapport avec le pré-
sent. Ce n'est guère'' qu'au xvi" siècle que l'on chercha à régulariser l'emploi de l'un et de
MODE SUBJONCTIF 271
an Ire temps. Les grammairiens de l'époque imaginèrent une règle bizarre de vingt-quatre
cuics : il fallait qu'il y eût au moins l'intervalle d'une nuit entre le moment où l'on parle
le passé dont il s'agit pour avoir le droit d'employer le parfait défini. Cette règle n'a pas
ii|H'ché ce temps, d'un emploi si général et si étendu en ancien français, de perdre de plus
I [ilus du terrain, au profit du parfait indéfini. Il a disparu complètement de la langue par-
(■ et n'a plus qu'une valeur littéraire qu'il est peut-être destiné à perdre dans un bref délai.
:]° Plus- que-parfait et parfait antérieur. — Le plus-que-parfait exprime une action qui
I complètement passée par rapport aune autre également passée: Il avait dîné quand je
'/s venu. Si, au contraire, l'action est considérée comme finissant par rapport à une autre
lion passée, on emploie le parfait antérieur : Quand j'eus dîné, je partis. Cette distinction
1 i>(ia subtile était, elle aussi, presque inconnue jusqu'au xui^siècle ; la fonction particulière
1 [)arfait antérieur n'était pas encore suffisamment établie; on voit le parfait antérieur
iiployé sans cesse à la place du plus-que-parfait. De plus, ces deux temps remplaçaient le
u l'ait défini et même l'imparfait.
§ 693. — Temps futurs de l'indicatif.
Le futur simple exprime l'action dans un temps à venir : J'écrirai demain. Pour le rap-
)iL de deux actions futures, si la première est postérieure à la seconde, elle s'exprime tant
(Ml que mal par une périphrase : J'aurai à écrire quand il viendra. Quand elle est contem-
)raine à la seconde, elle s'exprime par le futur simple : J'écrirai quand il viendra. Il n'y a
)nc point là de temps spécial comme pour le passé. Si la première est antérieure à la
conde, elle s'exprime par le futur dit antérieur : J'aurai écrit quand il viendra.
L'une des deux actions peut n'être pas exprimée : J'aurai peu suivi (s.-ent. quand on
irlait)\ Vous aurez oublié votre argent (s.-ent. quand vous êtes parti). Mais, le plus souvent,
■Ilipse est si forte, que le futur antérieur en arrive à être une simple affirmation adoucie :
aura manqué le train.
§ 696. — Conditionnel.
Nous avons vu (§ 607) que le conditionnel avait en français une double valeur, celle de
aips et celle de mode. En qualité de mode, il se place généralement dans la proposition
incipale d'une phrase dont la proposition dépendante marque la condition et commence
,r si : Il partirait s'il avait de l'argent. Toutefois la proposition commençant par si peut
re remplacée par une proposition coordonnée ou par un simple complément circonstan-
i\ : Ne dites rien, il vous tuerait; A vous entendre, on croirait. Et même la condition peut
être pas exprimée : Je voudrais être écouté (si c'était possible). Cette dernière construction
pu amener peu à peu l'efl'acement de l'idée conditionnelle enfermée dans le mode : Oserais-
l'avouer? Nieriez-vous le fait? On dirait que vous êtes malade. Enfin il arrive à n'être
'une affirmation adoucie dans : Je voudrais dire un mot; Il se pourrait qu'il vînt.
Le verbe de la proposition commençant par si se met actuellement à l'imparfait de l'in-
3atif : Je partirais si je pouvais. L'imparfait n'a plus ici le sens que nous lui avons vu
{694, 1°) ; il désigne une action présente ou future conditionnelle : Je partirais aujowd'hui si
pouvais, mais je ne le puis pas; /e partirais demain si je pouvais, mais je ne le pourrai pas.
incienne langue disait aussi bien Je partirais si je pusse et Je partirais si je pourrais. Un
uvenir de cette diversité de construction s'est maintenu au conditionnel passé : Je serais
ni aujourd'hui si je l'eusse pu, à côté de si je l'avais pu.
Considéré comme temps, le conditionnel ne s'emploie en français moderne que dans les
^positions dépendantes : Je croyais qu'il viendrait, qu'il serait venu, ou dans des proposi-
ns en apparence indépendantes et dont la principale est sous-entendue : Perretle rêvait
U haut : elle vendrait son lait, achèterait des jjoules. Notons aussi que le conditionnel,
m.me temps, peut être remplacé par l'imparfait de devoir et un infinitif : Elle devait vendre
i lait, acheter des poules.
§ 697. — Mode subjonctif.
Le subjonctif est le mode de la possibiHté. Comme son nom l'indique, il est essentielle-
!nt le mode de la proposition dépendante.
I
272 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
On le rencontre toutefois dans la proposition simple :
1° Avec la valeur d'impératif : Qu'il parte; Qu'il vienne; et encore, comme dans l'an-
cienne langue, sans la conjonction que : Sauve qui peut; Qui m'aime me suive.
2° A la 3" personne pour marquer une concession ; et, dans ce cas, la langue moderne a
conservé l'ellipse de la conjonction que : Aille qui voudra; Advienne que pourra; Vous le vou-
lez, soit; etc.
3"* A la première personne, pour marquer une affirmation adoucie, dans quelques locu
tions consacrées : Il n'est pas venu, que je sache; Je ne sache rien de si beau.
4° Avec la valeur d'un optatif pour marquer un désir, un souhait, au présent, à l'impar
fait et au plus-que-parfait : jusqu'au xvii® siècle, on l'employait ainsi à toutes les personnc^
et sans la conjonction que : Je meure si je vous comprends! Nous préservent les deux d'un ,s
funeste présent ! La langue actuelle ne se sert plus du subjonctif comme optatif à la 1'''' et ii
la 2'pers. qu'avec le verbe pouvoir : puissé-je, puisses-tu, etc. A la 3° pers., la conjonction
que est exigée, si ce n'est dans les anciennes locutions : Dieu vous garde! Dieu me soit en
aide! Fasse le Ciel! Vive la France!
A l'imparfait et au plus-que-parfait, le subjonctif a la valeur d'un optatif, surtout dans
les phrases exclamatives : Plût à Dieu, etc.
Pour l'emploi du subjonctif dans la proposition subordonnée, il faut distinguer les pro-
positions substantives, adjectives et adverbiales.
I. Propositions substantives. — On peut avoir affaire dans la proposition principale à uf?
verbe de croyance, de volonté ou de sentiment.
1° Verbes de croyance. Ces verbes exigent ordinairement après eux l'indicatif. Toutefois,
s'il y a doute ou incertitude, le second verbe se met au subjonctif : J'admets qu'il vienne; Je
veux bien qu'il ait tort. C'est pour cela que, jusqu'au xvii'' siècle, un certain nombre de verbe>
de croyance, construits aujourd'hui régulièrement avec l'indicatif, se construisaient volon-
tiers avec le subjonctif: dire, estimer, penser, soupçonner, etc. L'emploi de l'indicatif ou du
subjonctif, dans l'ancienne langue, dépendait de la nuance de la pensée.
Quand la proposition principale est négative, on emploie l'indicatif s'il n'y a aucun doute
sur la réalité de l'action : // ne sait pas que je suis son ami; le subjonctif s'il y a doute : Je ne
crois pas qu'il vienne. Si le verbe principal est négatif par lui-même, comme douter, discon-
venir, désespérer, etc., le subjonctif est ordinairement exigé. Toutefois ignorer veut l'un ou
l'autre mode suivant le sens; ne pas ignorer veut l'indicatif. Il y a donc des hésitations qui
viennent de ce que la pensée, présentée comme douteuse dans le premier membre de la pro-
position, prend ou ne prend pas un caractère de réalité.
Quand la proposition principale est interrogative ou conditionnelle, le mode régi dépend
du sens : Sais-tu bien que l'affaire réussit ? Croyez-vous que l'affaire aille bien ? Si vous croye^l
que je jmisse vous être utile; Si vous croyez que je puis vous être utile.
2° Verbes de volonté. Ces verbes, tels que aimer, désirer, exiger, prier, vouloir, etc., veu-
lent le subjonctif, attendu que la réalisation du désir exprimé est plus ou moins incertaine.
Aces verbes il faut joindre certains verbes de croyance, comme crier, dire, écrire, etc.,
qui, par ellipse, peuvent prendre le sens de vouloir et qui, alors, sont suivis du subjonctif :
Dites-lui qu'il vienne. Par suite, un même verbe peut être suivi et de l'indicatif et du subjonc-
tif : Dites-lui que je suis là et qu'il vienne le plus tôt possible. I
3° Verbes de sentiment. Avec ces verbes qui expriment un mouvement de l'âme, étonne-i
ment ou surprise, comme s'étonner, être surpris; joie ou douleur, comme s'affliger, se plaindre,]
regretter, être content, se réjouir, etc., la langue actuelle emploie le subjonctif alors même qu'il
y a certitude : Je regrette que cela soit arrivé. L'indicatif apparaît seulement lorsque la con-
jonction que est remplacée par de ce que : Il se plaint de ce que vous le négligez. Jusqu'au
XVII' siècle, l'indicatif pouvait être employé.
II reste quelques mots à dire sur le mode qui suit les verbes impersonnels. Ceux qui
marquent la certitude ou la vraisemblance gouvernent tantôt l'indicatif, tantôt le subjonctii'.
suivant la syntaxe des verbes de croyance : Il paraît, il arrive, il résulte, il est vrai qu'il a
raison; Il n'est pas sûr, il n'est ipas vrai qu'il ait raison. Avec il semble, on dit, suivant 1<'
sens : // me semble qu'il a raison; Il me semble qu'il ait raison. Quant aux verbes imperson-
1
j
MODE SUBJONCTIF 273
Is qui expriment une possibilité, ils gouvernent toujours le subjonctif : // est possible, il
iloiiteux qu'il vienne. Il en est de même pour ceux qui expriment une nécessité : Il faut, il
: iiocessaire qu'il vienne. Ici encore, la syntaxe n'est rigoureuse que depuis le xvii" siècle;
,(] ne-là, l'usage était plus libre.
II. Propositions adjectives. — La proposition adjective peut être explicative {Chacun a
]i défaut, où toujours il revient) ou déterminative [L'élève qui travaille fera des progrès).
'ai s n'avons pas à nous occuper de la première, dont naturellement le verbe est toujours à
idicatif.
Dans la proposition déterminative, au contraire, qui détermine ou restreint la significa-
n (hi sujet auquel elle se rapporte, le verbe est au subjonctif :
1 " Lorsque le relatif indique un but, une conséquence : Montrez-moi un chemin qui con-
ls<; à la vérité.
'1° Quand l'action est présentée comme incertaine ou probable, ce qui a lieu après une
I luipale négative de forme ou de sens ou après une principale interrogative, conjonctive ou
idilionnelle : Cela ne me dit rien qui vaille; Trouvez quelqu'un qui sache mieux; Qu'y a-t-il
^ i vous fasse peur ?
:r Quand la proposition déterminative dépend des adjectifs seul, unique, premier, dernier,
iioins que la proposition subordonnée n'exprime une réalité absolue : C'est le meilleur
is hommes qu'on jouisse trouver; mais : Achetez les meilleurs vins que vous trouverez.
III. Proportions adverbiales. — La proposition adverbiale peut être locative, temporelle,
i'isale, finale, conditionnelle, concessive, consécutive, comparative.
1° Dans les propositions locatives, le mode est invariablement l'indicatif : Allez où, vous
iudrez.
t" Pour les propositions temporelles, les conjonctions qui les amènent sont de deux
M'tes : celles qui expriment un fait certain, comme lorsque, quand, comme, aussi longtemps
te, tant que, après que, etc., gouvernent l'indicatif. Celles, au contraire, qui expriment un
I I plus ou moins certain, comm.Q jusqu'à ce que, avant g'we, veulent le subjonctif. Jusqu'à ce
[ e se rencontre toutefois en ancien français avec l'indicatif.
3" Les propositions causales se construisent avec l'indicatif, à moins qu'elles ne soient
ilroduites par non que, ce n'est pas que.
4° Pour les propositions finales, le but à atteindre qu'elles indiquent étant plus ou moins
i ertain, le mode est le subjonctif.
5" Les propositions conditionnelles sont généralement introduites par la conjonction si,
( i est toujours suivie de l'indicatif si le verbe exprime un fait non douteux: Je serai content
vous restez; Avertissez-moi s'il vient. Mais s'il y a deux propositions au lieu d'une après si,
que la seconde soit amenée par que, le mode de celle-ci est le subjonctif : S'il venait et qu'il
us dît.
Pour les phrases où le fait est présenté comme douteux, la question est plus complexe,
français actuel présente pour ces phrases quatre combinaisons : si j'avais, je donnerais;
j'avais eu, j'aurais donné; si j'eusse eu, j'eusse donné; si je bougeais, on me tuait. Pour la
smière, qui ne s'est introduite qu'au xii* siècle, l'ancien français pouvait dire si j'eusse, je
nnasse, ou si j'eusse, je donnerais. Cette seconde construction a persisté jusque dans la
lumière moitié du xvir siècle. Il y en avait même une troisième , employée encore par
)lière : si j'avais, je donnerais.
La seconde combinaison, bien qu'existant en ancien français, ne s'est guère développée
"après le xiv^ siècle, ainsi que la troisième. Au lieu de si j'avais eu, j'aurais donné, et de si
lisse eu, j'eusse donné, la langue avait recours à diverses constructions qu'il est inutile
inumérer ici. Contentons-nous de citer cette phrase de Pascal avec le conditionnel passé
es SI au lieu du plus-que-parfait : S'ils auraient aimé les promesses spirituelles, . . . leur témoi-
age n'eût pas eu de force.
La quatrième combinaison : si je bougeais, on me tuait, est identique pour le sens aux
ax précédentes ; elle équivaut à si j'avais bougé, on m'aurait tué, ou à si j'eusse bougé, on
eût tué.
6° Les propositions concessives peuvent être marquées par des conjonctions, et celles-ci^
DICT. FRANC. T
274 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
;\ Texception de quand et de quand même, qui se construisent avec le conditionnel, veulent
le subjonctif : Bien que tu veuilles. Toutefois il n'est pas rare de trouver Findicatif au
xvii" siècle, avec quoique, bien que, encore que, malgré que, quand il s'agit d'un fait certain.
La concession peut être aussi marquée par qui que, quoi que, suivis d'un verbe; tout que,
quelque que accompagnés d'un substantif ou d'un adjectif, si... que, jiour... que, tant... qw
accompagnés d'un adjectif ou d'un adverbe. Sauf tout... que, ces locutions concessives gou
vernent le subjonctif : Quoi que vous entrejireniez ; Pour sage qu'il soit; etc.; mais Tout sage\
qu'il est.
7° Dans les propositions consécutives, le mode est l'indicatif si la conséquence est dan
le passé : Il a reçu tant de coups qu'il est mort; le subjonctif si la conséquence est dans l'ave-
nir : Faites en sorte que l'on ne vous voie pas.
8° Dans les propositions comparatives, le mode est l'indicatif, sauf ai^rès pour peu que
si peu que
§ 698. — Temps présents et passés du subjonctif.
Le subjonctif a quatre temps : le présent, l'imparfait, le parfait et le plus-que-parfait.
Le subjonctif étant le mode de la possibilité et, par suite, renfermant une idée de futur.
on ne doit pas être étonné qu'il y ait une correspondance dans les propositions subordon-
nées entre ses temps et ceux du futur et du conditionnel. Comparez : Je suis sûr qu'il
viendra, qu'il sera venu ; Je crains qu'il ne vienne, qu'il ne soit venu; — J'étais sûr qu' il viendrai!
qu'il serait venu; Je craignais qu'il ne vint, qu'il ne fût venu. Grâce à cette correspondance
des temps du subjonctif avec ceux du futur et du conditionnel, nous comprenons comment,
au xvu'' siècle, on pouvait dire : Souffrez que je vous dise que cette passion dût être refroidie;'
On craint qu'il n'essuyât les larmes de sa mère. Ces phrases cessent de paraître incorrectes si
l'on remplace dise et craint par d'autres verbes : Je prétends que cette passion devrait être
refroidie; On croit qu'il essuierait les larmes de sa mère.
Notons toutefois que, dans la langue actuelle, cette correspondance entre les temps des
deux modes a reçu une profonde atteinte. L'imparfait et le plus-que-parfait du subjonctil
des propositions subordonnées ont disparu presque complètement de la langue parlée et ten
dent à disparaître dans la langue écrite. Encore quelques années, et le présent et le parfa
du subjonctif seuls correspondront aux temps du futur et du conditionnel.
Dans les propositions indépendantes, l'imparfait du subjonctif a gardé son ancienn
valeur de conditionnel, comme en latin et en ancien français, lorsque le sujet est placé aprè
Dussé-je y perdre la vie ! Le voulût-il, je n'accepterais p)as.
§ 699. — Mode impératif.
L'impératif eçt le mode de la nécessité; il indique une chose commandée ou souhaitée;!
c'est le ton de la voix qui détermine dans lequel de ces deux sens doit être pris ce mode :
Faites ceci, je l'exige; Faites ceci, je vous en prie.
L'impératif est quelquefois remplacé par l'infinitif : Prendre tant de grammes de celb
potion ; Ne point faire telle chose. L'ancien français employait, lui aussi, l'infinitif au sen-
d'un impératif, mais seulement d'un impératif négatif, et à condition que l'ordre s'adressùl
à une seule personne. Le français moderne, au contraire, remplace par l'infinitif aussi bien
l'impératif positif que l'impératif négatif, et l'ordre s'adresse à plusieurs personnes, a un
caractère indéfini : Prendre tant de grammes est l'équivalent de qu'on prenne, etc. Il n'y a
donc aucun rapport à établir entre les deux constructions.
L'impératif est enfin remplacé par le futur pour marquer le commandement absolu :
Vendredi chair ne mangeras. Cet emploi était connu de l'ancien français.
§ 700. — Mode infinitif.
L'infinitif est le substantif verbal. Voilà pourquoi l'ancien français l'employait comim
substantif avec l'article (§ 49). Voilà pourquoi nous l'employons encore avec valeur substan-
live comme sujet, attribut et régime direct : Mentir est une honte; Souffler n'est pas jouer;
J'aime mieux travailler.
I
INFINITIF PRÉPOSITIONNEL 275
g 701. — Temps de l'infinitif.
L'infinitif a deux temps : le présent et le parfait.
Au présent, il correspond au présent et à l'imparfait de l'indicatif, au futur et au con-
itiounel présent : // croit voir = qu'il voit; // croyait voir = qu'il voyait; Il espère venir =
ii'il viendra; // espérait venir = qu'il viendrait.
Au parfait, il correspond au parfait et au plus-que-parfait de l'indicatif, au futur anté-
icur et au conditionnel passé : Il croit avoir vu = qu'il a vu; // croyait avoir vu = qu'il avait
u ; Jl espère être arrivé = qu'il sera arrivé ; // espérait être arrivé = qu'il serait arrivé.
§ 702. — Infinitif pur.
L'infinitif pur se présente après les verbes de croyance comme croire, s'imaginer, savoir,
.c, après quelques verbes de sentiment comme aimer mieux, préférer, désirer; après les
3rbcs de mouvement aller, être (au sens d'aller), courir, accourir ; après quelques auxiliaires
jmme aller, devoir, pouvoir, vouloir; après d'autres verbes encore tels que oser, laisser,
anguer, faillir; enfin après les prépositions voici, voilà.
Quel que soit le nombre de ces verbes, il est moins considérable que celui qui existait
1 ancien français et même encore au xvii'' siècle : comme nous le verrons § 703, la tendance
b la langue a été de faire annoncer l'infinitif après un verbe par de.
11 faut séparer de l'emploi de l'infinitif après les verbes précités celui qu'il a après les
mIjcs entendre, faire, laisser, sentir, voir, où le nom ou pronom qui accompagne l'infinitif
U son sujet. Nous étudierons cet emploi § 704.
§ 703. — Infinitif prépositionnel.
L'infinitif s'emploie avec diverses prépositions qui tantôt lui laissent la valeur du simple
ilinilif, tantôt lui donnent des valeurs diverses.
De. — Le développement donné par la langue h de a en pour résultat de faire de cette
•('■position une sorte de signe de l'infinitif. Dans bien des cas, elle n'a d'autre fonction que
) l'annoncer. De garde sa valeur quand l'infinitif est le complément d'un substantif ou d'un
ijectif : le désir de vaincre, désireux de vaincre; quand le verbe ou l'adverbe qui précède
■;git la préposition de : accuser quelqu'un d'un crime, d'avoir commis un crime ; loin, près
'Jl départ, loin, près de partir.
Mais il semble n'avoir aucune signification dans : 1° // est honteux de mentir; 2° //
me mieux travailler que de sortir; 3° Il lui demande de venir; 4° Et grenouilles de se
laindre; De dire s'il eut tort ou liaison, je ne sais. Dans ces cinq cas, la préposition de
inonce l'infinitif; elle a un emploi analogue à celui que présente la préposition anglaise ta,
ais plus richement développé.
D'où vient cet usage? La vieille langue nous l'expliquera. Là où nous disons : La paix
t une belle chose. Le mensonge est une chose honteuse, l'ancien français disait : Bonne chose
t de paix. Chose honteuse est de mensonge, c'est-à-dire : Bonne chose vient de paix, Chose
:)nteuse vient de mensonge. Le substantif pouvant être remplacé par l'infinitif, l'ancienne
ngue disait donc : Chose honteuse est de mentir. Honte est de mentir; et, en accompagnant
verbe être de l'attribut pléonastique ce : C'est honte de mentir. Sous cette dernière forme,
sens de de s'est affaibli, et Ton a vu dans cette tournure une construction nouvelle; ce
été bien vite remplacé par il : Il est honteux de mentir.
C'est ainsi que la préposition de, perdant toute valeur étymologique, ne fait plus
l'annoncer l'infinitif. De là cette extension que nous remarquons dans les exemples précé-
!mment cités : // aime mieux travailler que de sortir; Il fait plus que d'obéir. Ici l'on peut
icore employer l'infinitif pur : // aime mieux travailler que sortir.
Dans // lui demande de venir, venir est le régime direct de demande : comparez // lui
■mande un service; la préposition de sert simplement à adoucir la rencontre des deux
rbes. Dans la phrase // le prie de venir, faite sur le modèle de // lui demande de venir, la
ngue arrive à construire un verbe transitif avec deux accusatifs.
276 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Dans Et grenouilles de se plaindre (la f. Fab. m, 4), on a la construction appelée infi-
nitif de narration. On l'explique généralement en supposant une ellipse : « Grenouilles ||ii
entreprennent de... » : explication fausse, car aucune ellipse ne rendrait un compte satis-
faisant de la tournure. En fait, cette construction vient du latin, qui emploie de même façon
Tinfînitif pur de narration, et la préposition de n'a d'autre fonction que d'amener l'infinitif.
Pour De dire s'il eut tort ou raison, je ne sais, la construction directe montre bien que
de ne fait qu'annoncer linfmitif : Je ne sais dire s'il eut tort ou raison.
A. — La préposition à s'emploie devant l'infinitif après les verbes marquant une ten- , ,
dance, un but : encourager, exhorter, inciter. D'ordinaire, la construction avec l'infinitif est k L
même qu'avec les substantifs : contribuer à la réussite d'une affaire, contribuer à faire réussir
une affaire
L'ancienne langue faisait de à un emploi beaucoup plus étendu. Devant l'usage grandis-
sant de la préposition de, la préposition à se restreignit à l'expression de plus en plus nette
de l'idée de tendance. Au xvii" siècle, on discute sur l'emploi de l'une ou de l'autre prépo-
sition, et les grammairiens se perdent au milieu de distinctions sans nombre. Il est impos-
sible d'indiquer ici toutes les variations de l'usage sur ce point depuis le xvii" siècle. On dit
ou on a dit indifféremment : commencer, continuer, demander, essayer à faire et de faire;
s'efforcer, s'engager, s'occuper à faire et de faire. Les verbes contraindre, forcer, obliger, sont
remarquables en ce qu'à l'actif ils sont suivis de à : forcer, obliger, contraindre à..., et a«te
passif sont suivis de de : Il est forcé, contraint, obligé de... 9|
La préposition à marque d'autres rapports : le moyen, l'instrument : se battre à l'épée;
travailler à la machine; un moulin à vent. On trouve aussi à suivi de l'infinitif, avec lu
même signification : On croirait, à vous entendre, que vous êtes seul maître ici; A vaincre
sans péril, on triomphe sans gloire
Signalons enfin la construction spéciale où l'infinitif i^récédé de à forme un attrib
ayant la valeur dun participe futur i)assif : C'est à craindre. Il est à croire. Ce n'est pas\
dédaigner. C'est un procès à ne jamais finir. Ici, comme nous l'avons vu (§ 685, II), l'actif '
cache un passif. L'infinitif peut, d'ailleurs, être le régime d'un adjectif au sens actif : Je suis
prêt à vous entendre; C'est un homme facile à tromper; ou de certains verbes : Il y a tout à
espérer; Je vous le laisse à faire; Ce que j'ai à faire; Cela donne fort à penser.
Après. — Après, en ancien et en moyen français, se construisait avec l'infinitif présent
ou passé : après écrire, après avoir écrit. Aujourd'hui le présent ne subsiste plus que dans
quelques locutions : après boire, après dîner; l'usage courant réclame le passé.
Par s'employait couramment au xvii*^ siècle devant un infinitif : rendre son voyage inu-
tile par être trop court, et ne s'est maintenu qu'après commencer et finir : Il commence par
dire; Il finit par avouer.
Pour devant l'infinitif a deux significations : il exprime le but et la cause.
Exprimant le but, il indique un futur. Sur ce point, la langue n'a pas varié dans l'emploi
de pour, qui, dans ce sens, peut être remplacé par afin de : Il ti^availle pour réussir, afin dr
réussir. Dans la locution Quand il fut pour pa)Hir, pour et l'infinitif équivalent à un véritahli
participe futur actif.
Exprimant la cause, il n'est plus guère employé qu'avec l'infinitif passé : // est puni
pour avoir désobéi. Au xvii'' siècle, au contraire, il pouvait être suivi de l'infinitif présent :
iVe méprisez point un homme pour avoir des parents jdauvres; Pour être dévot, je n'en suis pa^
moins un homme.
Citons encore sans, entre, jusqu'à, se construisant avec Tinfînitif.
I
1
§ 704. — Proposition infinitivô.
Les verbes de sensation entendre, sentir, voir, et de même faire et laisser, construit>
avec l'infinitif, nous donnent le type de la tournure appelée proposition infinitive, c'est-ù-
dire de la proposition où le nom ou pronom qui accompagne l'infinitif est son sujet. Cette
tournure, d'un emploi continuel en latin, se rencontre assez souvent en ancien français,
notamment dans les traductions ; elle y était même quelquefois précédée d'une préposition :
I
PROPOSITION INFINITIVE 277
7 h'ur donna rentes pour elles vivre. Elle devient de plus en plus fréquente avec n'importe
iicl verbe de croyance ou de volonté, comme en latin, aux xv" et xvi"" siècles. De même
iicore au xvn" siècle : // se trouve assez de vaillants hommes être prêts à toutes occasions
'rjiandre leur sang. (Malïï.) ... La voyant si pâle, il la crut être morte. (CoRN.) Cette cons-
•iirLion s'est réduite dans la langue moderne aux verbes cités plus haut, et elle appelle les
'inarques suivantes.
Le sujet de l'infinitif peut être non seulement à l'accusatif, mais encore au datif : Je
ai entendu parler; Je les ai vus venir {le, les, accusatifs, sont les sujets logiques de parler,
'nir)\ Je lui ai entendu dire; Je leur ai vu faire telle chose [lui, leur, datifs, sont les sujets
ti;i(iues de dire, faire).
Quand le sujet est à l'accusatif, la phrase peut se présenter sous les types suivants : //
• fait périr (=il fait lui périr). // le fait avouer son crime (=il fait lui avouer). // le fait
HT {= il fait lui être tué).
Quand le sujet est au datif, Il lui fait tuer, le datif s'explique aisément. Soient les
lu-ases : Je lui donne un livre; Je lui vois un livre entre les mains. Dans ces phrases lui est
(I datif. La deuxième amène naturellement cette phrase nouvelle : Je lui vois lire un livre,,
ans celle-ci la notion du datif s'efface, quoique la forme en soit modelée sur la phrase
ii'cédente, et l'on voit dans lui le sujet logique de l'action exprimée par lire.
Tels sont les deux points de départ de la construction à examiner : d'un côté, l'infinitif
Il verbe transitif ayant la signification passive sous une forme active ; de l'autre, le datif lui
monçant à sa valeur étymologique pour prendre une fonction nouvelle.
1° Construction avec l'accusatif. — Dans il le fait périr, le pronom le est à la fois régime
irect de fait et sujet de périr. Il suit de là qu'aux temps passés le participe fait devrait
accorder avec le complément qui précède. C'est ainsi qu'on trouve au xvii" siècle : Qui ma
amme a nourrie et Va faite ainsi croître. Bien que Malherbe reproche cet accord à Desportes,
n lit encore dans Montesquieu : La simplicité des lois les a faites souvent méconnaître, et
'ILii tradition a persisté dans la langue populaire.
// le fait avouer son crime, il les a faits avouer leur cinme ; — // le fait tuer, il les a
lits tuer (= il a fait eux être tués), disait l'ancienne langue. Par conséquent, elle n'aurait
as fait de difïerence entre les deux phrases : La femme que j'ai entendue chanter, La
kanson que j'ai entendu chanter. Entendu aurait varié dans les deux cas, parce que le
îgime de entendu est le sujet des deux infinitifs : J'ai entendu la femme chanter, J'ai
itendu la chanson être chantée. C'est cette construction qu'il faut reconnaître dans ces vers
utrement inexplicables : Par les traits de Jéhu j'ai vu percer le père; Vous avez vu les fils
\assacrés par la mère (Rac), c'est-à-dire : j'ai vu le père être percé par les traits de Jéhu, etc.
i nous modifions la phrase et disons : Mon père que j'ai vu percer par..., là aussi joercer :=
tre percé, et vu aura pour régime mon père que... Avec un régime d'un autre genre et d'un
utre nombre, il faudrait évidemment que vu variât : Les frères que j'ai vus percer par les
''aits de Jéhu; La chanson que j'ai entendue chanter par cette artiste.
Comme nous le verrons plus loin, la grammaire actuelle ne comprend plus cette cons-
•uction. Pourtant la règle nouvelle n'a pas atteint le verbe laisser, les grammairiens faisant
intùt accorder le participe avec le régime qui précède, tantôt le laissant invariable.
2° Construction avec le datif. — Les deux types de cette construction sont : il lui fait
•ler et il lui fait avouer son crime. Dans la première phrase, le verbe est intransitif ou sans
égime; dans la seconde, le verbe est transitif et accompagné d'un régime.
La première tournure, où l'infinitif était intransitif ou n'était pas accompagné d'un
égime, était très fréquente en ancien français et a laissé quelques traces en français
loderne, avec faire : Vous l'entendez, Monsieur, je ne lui fais pas dire (Dancourt); avec
lisser : Faites votre devoir et laissez faire aux dieux (Corn.). Quant à // lui fait avouer son
rime, c'est une tournure usuelle dans l'ancienne langue et la moderne : Je ne le lui fais pas
ire; Je me laissai conduire à cet aimable guide (Rac). Le sujet peut être sous-entendu; la
hrase présente alors la construction primitive, sans que l'on sache si le sujet est à l'accu-
atif ou au datif : Les marchandises qu'on a fait vendre; Les paroles qu'il a entendu dire.
>ans la langue actuelle, le sentiment de cette construction a presque disparu, comme on le
278 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
voit, touchant les règles d'accord du participe passé. Avec le verbe laisse)-, l'usage est encore
hésitant; avec les autres verbes, voir, entendre, etc., la variabilité est déterminée parla
construction. Avec faire, la construction reste invariable. D'où vient cette différence? Vrai
semblablement, de l'emploi plus ou moins facile de ces verbes au passif. On a dit et o
pourrait dire encore : Elle a été laissée chanter; Elle a été entendue chatiter; mais on ne
dirait pas : Elle a été faite chanter. Par suite, faire a été considéré comme ne faisant
qu'un avec l'infinitif. A la fin du xv!*^ siècle, l'invariabilité de faire est devenue une règle.
Ce vers d'Olivier de Magny, Ainsi le Ciel l'a faite naître, renferme un solécisme, et la langue
crée avec ce verbe une périphrase nouvelle qui lui sert à former les factitifs.
Faire s'emploie encore avec l'infinitif dans l'expression 11 ne fait que parler, que jouer, etc.
(c'est-à-dire : il parle, il joue sans faire autre chose). Gomment expliquer cette tournure?
Suivant les uns, l'infinitif est ici un substantif, et cette construction ofl'rirait un des exemples
les plus curieux du maintien, dans la langue moderne, du substantif sous forme d'infinitif :
on peut objecter que, dans cette construction, on sent dans le verbe, non un substantif,
mais un infinitif. Suivant les autres, l'infinitif aurait sa pleine valeur verbale, mais faire
aurait une valeur intensive analogue à celle de l'anglais to do. On a quelques exemples, mais
contestés, de cette tournure anglaise en ancien français, et l'on doit hésiter à admettre l'une
ou l'autre explication.
La langue fait en outre un départ, dans la construction infînitive, entre les formes où
le sujet est à l'accusatif et celles où il est au datif. Lorsque l'infinitif est employé absolu-
ment, il y a tendance à mettre le sujet à l'accusatif : Je le laisse faire; Je le fais travailler; Je
le vois venir. On ne dirait plus couramment comme Corneille : Laissez faire aux dieux. Lais-
sons-lui faire devient laissons-le faire.
Quand, au contraire, le verbe est accompagné d'un régime direct, le sujet se met volon-
tiers au datif: Laissez-lui faire son devoir; Je lui vois commencer un grand travail; et moins
bien, quoique cette tournure se rencontre encore : Je le vois, etc. Comparez les deux phrases:
Je l'entends chanter; Je lui entends chanter une romance.
le "
§ 705. — Des participes et du gérondif.
nrft- 1 1
Il y a deux participes : le participe actif et le participe passif. Le participe actif est pré
sent : chantant, ou passé : ayant chanté. Le participe passif est passé : chanté, à moins qu'il
n'exprime une action durable, qui se continue. Ce dernier peut devenir adjectif, quand, expri-
mant une action momentanée, il renonce à la notion temporelle pour exprimer le résultat
de l'action.
Avec le participe présent chantant correspondant au latin cantantem, s'est confondu
{§ 614) le gérondif chantant correspondant au latin cantando, cantandum.
§ 706. — Gérondif.
I. — C'est le gérondif qu'il faut reconnaître dans la construction, si fréquente de nos jours,
de en avec une forme verbale en ant, soit seule, soit accompagnée d'un régime : en marchant,
en lisant un livre.
Jusqu'au xvii'' siècle, on rencontre dans ce sens beaucoup plus le gérondif simple que
le gérondif prépositionnel ; ce gérondif simple se retrouve encore aujourd'hui dans donnant
donnant, généralement parlant, chemin faisant, tambour battant. Ces derniers exemples nous
montrent que le complément du gérondif lui était préposé.
De plus, en ancien français, le gérondif pouvait être précédé de toute préposition autre
que la préposition en : à joie faisant, de la tête joerdant, parmi droit faisant, pour mort
menaçant, etc. Ndus avons conservé à son corps défendant, (à) argent comptant.
Enfin le gérondif était considéré comme un véritable substantif pouvant être accom-
pagné d'un déterminatif, article, démonstratif, possessif; de là encore aujourd'hui : en son
vivant; en, sur son séant.
II. — Le gérondif simple pouvait être complément d'un verbe : de là l'expression encore
usitée faire semblant. 11 s'employait aussi absolument, formant ainsi une proposition partiel-
PARTICIPE PASSÉ CONJUGUÉ SANS AUXILIAIRE OU AVEC L'AUXILIAIRE « ÊTRE » 279
pic, et ce cas était fréquent quand le gérondif appartenait à un verbe impersonnel; nous
t avons conservé y ayant, équivalent de puisqu'il y a, et étant suivi d'un adjectif ou d'un
[l'ticipe : étant sûr, étant donné, étant établi, etc.
§ 707. — Participe présent et adjectif verbal.
Le gérondif que nous venons d'étudier était toujours invariable. Le participe présent,
; ( ontraire, conformément à son étymologie, connaissait la variabilité en nombre, qu'il
I in|uàt l'action ou l'état : une mère aimant son enfant, des mères aimant leurs enfants. Au
}" siècle parut la variabilité en genre, mais cet accord fut toujours plus rare que le précé-
iiiU et l'incertitude dura jusqu'au xyu"* siècle; Vaugelas n'autorisait le féminin pour les
] ilicipes présents que s'ils appartenaient à des verbes intransitifs.
V côté de cette lutte entre les deux formes du participe présent variable, le gérondif
ICO à son tour son action et étend graduellement son domaine. Déjà, dans l'ancienne lan-
1 c. le participe des verbes intransitifs, quand il marquait l'action, était généralement rem-
(icé par le gérondif, c'est-à-dire par une forme invariable. De plus, le gérondif exprimait
Ici ion, tandis que le participe présent exprimait soit l'action, soit l'état. C'est donc un
iiivcment naturel qui poussait la langue à faire absorber dans le gérondif le participe pré-
vil exprimant l'action. Cette absorption fut facilitée par le maintien de la forme archaïque
( participe présent, qui, quand il ne varie pas en genre, se confond le plus souvent dans la
jononciation avec le gérondif.
C'est en 1679 seulement que l'Académie formula la règle d'après laquelle la forme
n/it devait rester invariable quand elle marquait l'action : un homme, une femme, des
hnmes, des femmes errant dans les bois, et varier en genre et en nombre quand elle mar-
rait l'état : une tribu errante. Ainsi était supprimée l'ancienne distinction du participe pré-
dit et du gérondif, pour être remplacée par la distinction actuelle entre le participe présent
< l'adjectif verbal.
Nous avons conservé des traces de l'ancien usage dans : les allants et venants, les
( ants droit, les tenants et aboutissants, toute affaire cessante, loi tendante à, maison apparte-
tnte à, la partie plaignante, etc.
' De plus, parmi certains participes rangés dans la catégorie des adjectifs verbaux, les
i s ont le sens de participes de verbes réfléchis : personne bien portante, séance tenante,
aortes fermantes; les autres déterminent non les substantifs qui les précèdent, mais des
bstantifs sous-entendus : couleur voyante {= qu'on voit bien), chemin roulant (= où l'on
aie), école payante, rue passante, jour ouvrant (oîi l'on travaille), café chantant, etc.
Sur maintenant et cependant, voir § 726.
§ 708. — Participe passé conjugué sans auxiliaire ou avec l'auxiliaire ÊTRE.
Construit sans auxiliaire, le participe varie comme les adjectifs. Exceptons toutefois les
rticipes approuvé, attendu, ci-inclus, ci-joint, excepté, non compris, ôté, passé, supposé, vu,
i, préposés au substantif, ne prennent pas l'accord; hormis (anciennement hors mis) est
'me devenu une préposition. Ces exceptions ne se sont imposées que peu à peu; elles fi
existaient pas encore au xvii" siècle. Cependant la tendance était de faire des participes
éposés des adjectifs neutres, pour une raison que nous allons étudier à propos du parti-
)e construit avec l'auxiliaire être.
Construit avec l'auxiliaire être, le participe passé, sauf dans les verbes pronominaux
710), varie toujours, qu'il appartienne au passif d'un tj-ansitif ou au passé d'un intransitif:
s marchandises sont vendues ; Elles sont tombées.
Dans l'ancienne langue, le participe construit avec être préposé au substantif pouvait
point recevoir l'accord : est avenu une aventure, irrégularité qui s'explique par le fait que
substantif n'apparaît pas encore dans sa forme, et, par suite, dans son genre, à celui qui
rie. C'est là l'origine de l'invariabilité des participes cités tout à l'heure ; approuvé,
endu, etc.
280 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
§ 109. — Participe conjugué avec l'auxiliaire AVOIR.
Conjugué avec Tauxiliaire avoir, le participe passé est soumis dans la langue actuelle
des règles compliquées. Dans la très ancienne langue, il ne faisait point corps avec l'a
liaire, en était distinct, avait conservé sa valeur passive et, par suite, était généralement tr
comme un adjectif. Il s'accordait donc avec son régime, qu'elle qu'en fût la place.
Ce n'est qu"à partir du xu" siècle que le participe commence à faire véritablement coi
avec l'auxiliaire, à prendre une valeur active, et c'est cette dernière qui, peu à peu, fi
par l'emporter sur la valeur passive. Jusqu'au xvi" siècle, par suite de cette double valeur
on dit donc indifl'éremment : J'ai écrite la lettre, J'ai écrit la lettre, La lettre que j'ai écrite, L
lettre que j'ai écrit. Le seul cas, en général, où le participe prît régulièrement l'accord, c'étai
lorsque le régime se trouvait entre lui et l'auxiliaire : J'ai la lettre écrite.
En effet, si l'on considérait avoir comme un verbe, le participe avait sa valeur passivi
était adjectif et prenait l'accord : La lettre que j'ai écrite équivalait à « La lettre que j'ai L:
sous la main, ayant été écrite ». J'ai la lettre écrite équivalait à « J'ai là la lettre écrite »
C'est la tournure que présentent les phrases : Elle a les cheveux longs; Il a la tête nue. Pa
suite, l'ancienne langue n'établissait point de différence entre // a sa barbe rasée et 11 a ro^
sa barbe.
Si, au contraire, l'on considérait avoir comme un auxiliaire qui, joint au participe, fOr
mait une périphrase ayant la valeur d'un temps passé simple, si j'ai écrit était le simpli
équivalent du latin scripsi, le participe ne prenait point l'accord : // a écrit la lettre ; L
lettre qu'il a écrit; Il a rasé sa barbe. Chacun de ces participes exprime une idée verbah
aussi simple que il écrivit, il rasa.
Telle fut la syntaxe du participe passé conjugué avec avoir jusqu'au xvi* siècle. Toute-
fois, lorsque le régime suivait, il y avait tendance à unir le participe à l'auxiliaire et, pai
suite, à le laisser invariable : // a écrit à son frère une lettre. Quand on a prononcé les mot;
il aécrit, on ne saitpas encore quelle sera la nature du régime, et l'on considère a écrit co
l'équivalent de écrivit. De là la tendance à laisser le participe invariable quand le régime si
D'autre part, le participe variait nécessairement dans la tournure, archaïque depuisT
xviii" siècle, mais très usitée encore dans la première partie du xvii'' : Aucun étonnement n'i
leur gloire flétrie (Corn.). Ici, le participe devait prendre l'accord comme le fait iadjecti
dans : Il a la tête nue. De là une tendance à faire varier le participe quand le régime pré-
cédait.
Cette double tendance, les grammairiens du xvii" siècle l'ont exagérée en décrétant 1(
participe variable, quand le régime précédait. Ici, ils avaient tort; car, si dans la phrase:
J'ai la lettre écrite, écrite varie, ce n'est pas parce que lettre précède le participe, mais parce
qu'il le sépare de avoir et, par suite, laisse à avoir sa valeur entière et donne à écrit la valeur
d'adjectif. C'était donc une erreur d'appliquer la même règle à : La lettre que j'ai écrite, ot
j'ai écrit formait au xvii'' siècle comme aujourd'hui une périphrase à valeur simple. Tout au
plus devait-on déclarer le participe variable quand il était séparé du verbe par quelques com-
pléments circonstanciels : La lettre que j'ai, sur sa demande et après mûre réflexion, écrite.
Quoi qu'il en soit de cette erreur, cette règle de faire accorder le participe avec le
régime préposé s'implanta pour la plupart des cas, si bien qu'à partir du second quart du
xvni" siècle elle fut adoptée par l'ensemble des écrivains. Toutefois, au xvii* siècle, elle était
sujette à d'assez nombreuses et bizarres restrictions. Ainsi le participe ne prenait pas l'ac-
cord si le sujet du verbe lui était postposé : Les misères Que durant notre enfance ont enduré]
nos pères (Corn.); Quelle raison a eu la nature de me la donner telle? (Pasc.) De même, l'on'
écrivait : La joie que cela m'a donné, mais La joie que cet accident m'a donnée. Et encore : h
commerce de cette ville l'a rendu puissante, mais Nous nous sommes rendus jouissants. Elk
s'est trouvé guérie, mais Ils se sont trouvés guéris.
Les grammairiens du xviii" siècle cherchèrent à mettre de l'ordre dans ce chaos et ins-
tituèrent des règles, plus simples sans doute que celles du xvii", mais qui ne laissent point
de présenter des complications.
I
DES MOTS INVARIABLES 281
1° Pour les verbes transitifs, le participe s'accorde avec le régime préposé : JoAes ai vus.
Miiis cette règle générale présente des applications particulières :
A. — Quand le participe est précédé de en partitif : Combien en a-t-on vus qui ont lâché
oii'd! Plus on vous a donné de livres, jdIus vous en avez lus; mais : Vous avez lujilus de livres
[iw je n'en ai lu.
B. — Quand il est précédé de locutions collectives : La foule d'hommes que j'ai vue;
nais La foule des hommes que j'ai vus; — Le peu d'efforts qu'il a fait lui a été utile; mais Le
■jeu d'efforts qu'il a faits l'a empêché de réussir.
G. — Quand il suppose un verbe sous-entendu et est suivi de que et d'un verbe ou pré-
■('•il<'^ de le représentant une proposition : Je lui ai rendu les services que j'ai pu; La chose est
)his séineuse que je ne l'avais cru.
D. — Quand il est suivi d'un infinitif. Dans l'ancienne langue l'accord était général ; on
i"<Hablissait point de différence entre J'entends chanter l'acteur et J'entends chanter la romance.
A\ langue moderne a détruit cette simplicité de construction de l'ancienne langue qui, dans
La romance que j'ai entendue chanter, considérait chanter comme l'équivalent d'un passif, être
•hantée. Elle fait varier le participe passé quand le régime est le sujet de l'infinitif; elle le
aisse invariable quand le régime, d'après le point de vue nouveau, est le régime de l'infi-
lit if : La personne que j'ai entendue chanter; La romance que j'ai entendu chanter. Toute-
uis l'usage est incertain pour les participes eu et donné suivis d'un infinitif prépositionnel,
lui sont traités tantôt comme les précédents, tantôt comme fait : La romance qu'on m'a
lonné ou donnée à chanter, que j'ai eu ou eue à chanter.
Pour le verbe faire, il a été considéré comme auxiliaire et est devenu invariable dans
.DUS les cas (§ 704) : Les édifices qu'il a fait abattre; Les gens qu'il a fait périr. La langue
)opulaire, fidèle à l'ancienne tradition, continue de dire : L'église qu'il a faite bâtir.
^1" Le participe des verbes intransitifs, sauf de rares exceptions dans l'ancienne langue,
ji toujours été invariable. Toutefois, quelques participes intransitifs peuvent, au figuré, deve-
lir transitifs : Les enfants qu'il a pleures; Cette partie de ma vie, je ne l'ai point vécue. Ici se
)lacent les règles de coûté, pesé, valu, invariables au sens propre et généralement variables
lu sens figuré.
§ 710. — Participe passé des verbes pronominaux.
Ce participe mérite un examen particulier ; et il est à considérer dans les pronominaux
|;ubjectifs (§ QTA) et dans les pronominaux réfléchis (§ 675).
Les premiers étant presque tous des intransitifs, l'ancienne langue faisait naturellement
iccorder leur participe avec le sujet. De même que l'on disait : il est esvanoïs, il sont esvanoi,
as sujet, de même l'on dit il s'est esvanoïs, il se sont esvanoi. Dans les pronominaux réflé-
;his, l'auxiliaire être ayant remplacé l'auxiliaire avoir et cette classe de pronominaux ayant
Jté ainsi assimilée à la première, le participe s'accorda de même avec le sujet. On disait :
/ s'est loez, il se sont loé, et même quand le second pronom était un régime indirect et que
e verbe pronominal était accompagné d'un régime direct : // s'est donnez un colp, il se sont
lonné des cols. Tel était encore l'usage au xvii" siècle : Corneille écrivait : Nous nous sommes
endus tant de preuves d'amour, et Molière : Ils se sont donnés l'un à l'autre une promesse de
nariage.
Actuellement l'on considère, et cela à tort pour les pronominaux subjectifs, lauxiliaire
Hre comme l'équivalent de l'auxiliaire avoir, et, par suite, les règles du participe passé des
verbes pronominaux sont celles des verbes transitifs ou intransitifs conjugués avec l'auxiliaire
woir.
MOTS INVARIABLES
§ 711. — Des mots invariables.
Nous étudierons d'abord la négation, dont la syntaxe mérite une étude particulière.
Vous examinerons ensuite les caractères généraux que présentent les autres mots invaria-
bles, et nous terminerons en dressant le tableau de tous les mots invariables du français.
282 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Mois invariables négatifs.
§ 712. — NON.
Non, du latin non, s'est maintenu sous cette forme jusqu'à nos jours, quand il est accen-
tué. Mais l'emploi en est beaucoup plus restreint dans la langue actuelle que dans la langue
ancienne, qui l'employait devant un verbe à un mode personnel, et aussi, dans le moyen fran-
çais, devant un infinitif ou un participe présent : de là les mots encore usités nonchaloir,
nonobstant, chose non faite. Citons aussi les constructions archaïques : non-pareille, non-sens,
non-valeur. Hors de ces cas, non ne s'emploie plus guère, depuis le xvir siècle, que comme
un adverbe absolu déterminant un verbe sous-entendu : Le ferai-je? Non. Je dis que non;
ou pour nier un des termes de la proposition : Donnez-moi du vin et non de la bière; Non que
je veuille; Il est venu non pour me voir, mais...
§ 113. — NE dans les propositions indépendantes ou principales.
Ne est l'afTaiblissement de nen (conservé dans nennï) , qui lui-même n'est autre chose
que la forme atone de non. L'ancienne langue employait ne sans être suivi d'une autre par-
ticule négative , aussi librement que non. L'usage moderne en a considérablement réduit
l'emploi dans les propositions indépendantes ou principales.
1° Ne, qui, jusqu'aux xvi" et xvii* siècles, figurait dans les propositions optatives ou impé-
ratives, n'est resté guère que dans A Dieu ne plaise.
2° Ne s'employait lorsque l'idée négative était limitée par quelque terme comme que,
fors que, mais que, etc. Nous disons encore : // n'y a que lui; Il n'a d'autre ressource que de fuir.
Mais ici ne a une tendance à se faire accompagner de pas : Je n'ai pas d'autre désir que de
vous plaire, à côté de Je n'ai d'autre désir que de vous plaire. Citons aussi les expressions :
// ne souffle mot ; Je ne le reverrai de ma vie.
3° Ne était encore employé seul quand le verbe négatif régissait une proposition ellip-
tique ; c'est ce qui se passe encore dans : Je n'ai que faire de vos dons, et aussi avec que pris
absolument dans le sens de « pourquoi » et exprimant un désir, ou une imprécation : Que
ne suis-je mort! Que n'est-il encore vivant!
4° Ne reste seul quand la proposition négative est complétée par une proposition rela-
tive ; tel a été l'usage en ancien français comme en français moderne : // n'y a serment qui
tienne; On ne voit âme qui vive.
5° Ne suivi de plus ou de moins s'employait seul jusqu'au xu" siècle. La langue a depuis
distingué deux sens : quand plus se rapporte au temps, ne reste seul : Je ne le ferai plus. Si
plus marque une comparaison, ne s'accompagne de pas, jjoint : Il n'y a pas plus de cinq
mètres.
§ 7li. — NE dans les propositions subordonnées.
Dans la proposition subordonnée, ne tantôt représente logiquement la négation, tantôt
est explétif et est le résultat d'une attraction :
1° Il représente logiquement la négation dans : Il y a longtemps que je ne l'ai vu; Je ne
ferai rien si vous ne venez. L'usage actuel a ici, dans la plupart des cas, une tendance à ren-
forcer la négation par les mots pas et point.
2° N'e est le résultat d'une attraction, quand la phrase précédente renferme, exprimée ou
non, une idée négative. C'est ainsi que la négation était en usage en ancien français et Test
encore, pour certains cas, en français moderne dans le second membre d'une phrase com-
parative : Il est plus sage qu'il n'était autrefois. C'est encore ainsi que nous disons : Je crains
qu'il ne vienne; Empêchez qu'il ne parte; Prenez garde qu'il ne tombe; On n'agit pas ainsi à
moins qu'on ne soit fou. En ancien et moyen français, les verbes défendre, désespérer, nier, etc.,
étaient suivis d'une proposition négative. Mais l'on comprend que l'emploi de la négation
dans ce cas ne puisse avoir rien d'absolu. Il dépend du point de vue auquel se place celui
qui écrit ou qui parle, et, suivant que la pensée s'arrête ou ne s'arrête pas sur l'idée néga-
NÉGATION FORTIFIÉE 283
le ((lie contient la phrase, on ajoutera ou non la particule ne. Aussi conslate-t-on jusqu'au
\u' siècle de nombreuses incertitudes et une assez grande liberté sur ce point; et depuis,
I ili;ré les discussions très spécieuses, malgré les règles, souvent contradictoires, édictées
1 1' les grammaires actuelles, l'usage du ne explétif est loin d'être fixé. Bon nombre d'écri-
\ins, et des meilleurs, n'hésitent pas à supprimer ne après à moins que, comme le faisait
■ -;iilièrement Corneille, ou à employer des constructions analogues à celles-ci : Pour
jircher que ceux d'Autriche empiètent cet état (Malu.); Je mourais de peur qu'un autre que
i vous eût donné le plaisir d'apprendre la bonne nouvelle (Sév.); Personne n'a tiré d'une
'^t/née plus qu'il a fait (la Br.). En somme, il y a une tendance, dans la langue actuelle,
upprimer ce ne explétif.
§ 715. — NI.
yi avait en ancien et moyen français la forme ne. C'est ce ne que l'on retrouve encore
is ne plus ne moins.
l.a syntaxe de ni, en apparence compliquée, s'explique par le fait qu'il est le synonyme
el ou de ou dans une phrase négative. Tandis que nec en latin équivaut à et non, ni en
1 ncais équivaut à et ou à ou. Soit la phrase positive : Le malade mange et boit depuis deux
jirs; rendons-la négative, elle pourrait être : Le malade ne mange et ne boit depuis deux
lirs; forme régulière, mais à laquelle l'usage a substitué : Le malade ne mange ni ne boit
cou/s deux jours.
Ni, n'étant dans la plupart des cas qu'un simple équivalent de et, devait, en conséquence,
- vie la syntaxe de et. La phrase : L'envie, la malignité et la cabale avaient des voix parmi eux
( \ icnt donc dans la Fontaine : L'envie, la malignité ni la cabale n'avaient de voix parmi eux.
D'ailleurs l'usage moderne a réduit considérablement l'emploi de ni, qu'il remplace dans
tin des cas soit par et, soit par ou. Ainsi après sans : écouter sans frayeur et sans faiblesse,
fiitôt que ni sans faiblesse; après une interrogation : Y a-t-il vertu que je révère ou que je
■flkhe davantage? au lieu de ni que je p)rêche; dans une comparaison : Plus fait douceur que
f'ce et violence au lieu de ni violence.
§ 716. — Mots à demi négatifs.
l.es mots nul, aucun, personne, rien, jamais, guère et quelques autres s'emploient en
t^ faisant accompagner de la négation : Nul ne prétend; Aucun n'est présent; Personne n'est
m; etc. Ces mots sont positifs étymologiquement et ne reçoivent une signification négative
e de ne qui les accompagne toujours.
Il y a exception seulement pour nul, qui est négatif par lui-même, mais qui, dès le début
la langue, s'est fait accompagner de la particule ne.
Aucun, personne et les adverbes jamais, rien, conservent leur valeur positive dans les
errogations : Est-il aucune récompense plus belle ? A-t-on jamais vu jJareille chose? Y a-t-il
n de plus beau ?
Dans les propositions elliptiques, ces mots s'emploient absolument avec valeur négative :
t-il venu quelqu'un ? Personne. — Qu'a-t-il répondu ? Rien.
Remarquons le mot rien, qui signifie à proprement parler « quelque chose », dans : Fst-
"ien de plus beau, mais qui, sous l'influence de ne, devient un mot à demi négatif : Je n'ai
n dit, puis s'emploie dans ce sens nouveau avec la négation : Rien ne vient de rien, c'est-
lire de ce qui n'est rien; enfin, par une dernière extension, rien devient un substantif
gatif : un rien, des riens.
§ 717. — Négation fortifiée.
Déjà en latin on employait, pour fortifier la négation, des mots désignant des objets sans
"vleur; ainsi l'on disait : non facere flocci, nauci, assis, pili, etc. (ne pas estimer autant qu'un
con de neige, qu'un zeste, qu'un sou, qu'un poil). L'ancien français, continuant cet usage,
iait : ne j^as priser un denier, un festu, un pois, un bouton, un ail, etc. De ces litotes la
igue a conservé celles où entraient les mots mie, goutte, pas et point.
Ces mots ont à forigine une valeur positive et désignent une petite quantité : c'est là
284 TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
l'origine de notre construction actuelle : Il n'a point d'amis; Il n'a pas d'argent. Comparez
en eflet : // a trop d'amis; Il n'a guère d'amis ; Il a peu d'amis. De là sans doute aussi : Ji
ne veux point de ceci, de cela. Ainsi, quand les mots j^o.^) point, mie sont accompagnés de lu
préposition de, ils conservent leur valeur de substantifs. Mais, de bonne heure, ces mots s'em-l
ployèrent absolument et devinrent adverbes, d'abord avec une signification positive; puis ils
s'employèrent régulièrement avec ne. De là l'usage actuel. ^
Mie a disparu de l'usage ; goutte n'est plus guère usité que dans quelques locutions faii]fl|l
lières. Pas et point ont subsisté et accompagnent régulièrement la particule ne, sauf dans '
dans les cas étudiés §§ 713, 714, et cette négation composée ne dit rien de plus à l'espriLi
que la négation simple ne ou non de l'ancien français. Pourtant les grammairiens indiqueBJI
une nuance de sens entre ne... pas et ne... point, accordant plus de force au second qu'au*
premier.
L'idée négative a si bien pénétré /)as ei point que, dès le xvi^ siècle, on voit ne supprimé If
dans les phrases interrogatives, et cette suppression est encore fréquente au xvn^ : Le per-
fide est-il pas de retour? (SÉv.) Cette suppression de ne a d'ailleurs beaucoup préoccupé les
grammairiens de l'époque, et Vaugelas discute longuement cette question. L'Académie si'
prononça contre elle, et aujourd'hui, dans la langue littéraire, on ne peut supprimer h
négation ne dans les interrogations, et si quelques écrivains le font, c'est par affectation.
Cela n'empêche pas que la langue n'ait une tendance à donner de plus en plus la valeur
négative aux mots à demi négatifs dans les phrases elliptiques : Pas d'argent, pas de suisse :
Homme simjjle, pas orgueilleux; Sévère, farouche, jamais content. La langue populaire sup-
prime ne complètement. C'est pas vrai; Y a pas de danger ; Faut pas faire cela; etc. i
Adverbes, prépositions, conjonctions, interjections.
§ 718. — De la formation des adverbes, prépositions, conjonctions et interjections.
Les mots invariables (adverbes, prépositions, conjonctions, interjections) ont été tantôt
tirés directement du latin, tantôt tirés d'autres mots par voie de dérivation impropre, tantôt
formés par voie de composition.
§ '19. — Mots invariables tirés du latin.
Citons parmi les adverbes : ailleurs de aliorsum, hui de hodie, rj de ibi, là de illac, ja de
jam, si de sic, tant de tantum, etc. ; parmi les prépositions : à de ad, contre de contra, de do
de, entre de inter, p)our de *por (class. pro), sans de sine, etc. ; parmi les conjonctions : et de
et, ni de nec, ou de aut, si (anc. franc, se) de si, etc. ; parmi les interjections : quoi de quid, etc.
§ 720. — Mots invariables formés par dérivation impropre.
Citons d'abord ceux qui sont tirés d'adjectifs employés d'une façon absolue au singulier
ou au pluriel : certes de certas, volontiers de voluntariis, clair, faux, bon, court, droit, etc.,
tirés d'adjectifs français. Le roman a tiré des prépositions de substantifs : casa, cAe3;latus,/e:.
§ 721. — Mots invariables formés par voie de composition. — Combinaison de deux
ou plusieurs particules.
Des composés latins subinde, abante, deunde, deusque, insimul, sont sortis souvent,
avant, dont, jusque, ensemble. Citons parmi les formations françaises : arrière, dessus, par-
dessus, dessous, par-dessous, auparavant, désormais, devers, envers, depuis, après.
§ 722. — Mots invariables formés d'une particule et d'un nom.
Déjà le latin présente cette composition : ex tempore, du temps, c'est-à-dire « à 1 iii>
tant »; illico (de illo loco), dans le lieu, c'est-à-dire « sur-le-champ ».
Sur ce modèle, le français a créé des composés nouveaux, dont les uns ont fondu leurs
éléments en un seul mot, de façon à les laisser paraître comme des adverbes simples :
I
ADVERBES EN « MENT » 28o
h'iilour, amont, aval, debout; et dont les autres les ont laissés séparés : à cette Jieure, à la
lis, à pi'ésent, à tort, à liaison, etc.
Signalons spécialement :
a) Les adverbes de ce genre dans lesquels le nom est un adjectif féminin pris ou non
ihsLantivement : à droite, à gauche, à laronde, à la dérobée, à la prussienne, etc.
h) Les locutions formées d'une préposition et d'un composé verbal : à tue-tête, à saute-
iiuton, d^ arrache-pied, etc.
c) Les composés formés de la préposition à et de substantifs en ons tirés de thèmes
rhaux : à tâtons, à reculons (anc. franc, à genouillons, à crojjetons, c'est-à-dire « en s'ac-
•oiipissant »), etc.
6?) Les composés formés de deux noms unis par la préposition à. Dans ces composés,
Il lot la préposition à signifie « à côté » : corps à corps, tête à tête, bras à bras, nez à nez;
Il lot elle marque la direction, et, en ce cas, le premier nom était à l'origine précédé de la
'('■position de : de pas à pas, de peu à peu, de mot à mot, c'est-à-dire « en allant d'un pas à
1 autre pas, de peu à peu, d'un mot à un autre mot », et par ellipse : peu à peu, pas à pas,
ot à mot, quatre à quatre, brin à brin, goutte à goutte, etc.
11 faut ranger dans cette série les deux adverbes avec et or. Avec est formé de av et de
•, av représentant le latin ap(ud) et ec (anc. uec) représentant le latin hoc. Avec signifie
■o[)rement « avec cela » et est adverbe. Il est devenu de bonne heure préposition, en con-
'ivant toutefois sa valeur primitive d'adverbe jusqu'à nos jours. Pour or, il semble venir,
)us sa forme primitive ore, de la combinaison latine ad horam, « sur l'heure »; toutefois le
il que l'o est ouvert ne favorise pas cette étymologie. L'ancienne langue dit concurrem-
iMiL ore, ores, or, ors. La langue moderne a conservé or et a laissé tomber ors, sauf dans
rs, qui paraît formé de l'article et de ors. Lors s'est allongé à l'aide de la préposition à :
'ors.
Parmi les prépositions, citons parmi de par et de l'adjectif mi.
Mentionnons particulièrement, parmi les conjonctions, les locutions que l'ancien fran-
lis formait d'une préposition suivie de ce que : à ce que, avant ce que, après ce que, depuis
' que, pour ce que, par ce que, jusqu'à ce que, puis ce que, sans ce que, etc. Le pronom ce est
imbé dans la plupart de ces locutions.
§ 123. — Mots invariables formés de membres de phrases.
Il y a à noter parmi les adverbes : naguère, jjeut-être, cependant, maintenant, nonobs-
•nt, oui et nenni, le premier de l'ancien démonstratif o et il, le second de non et i/* ; parmi
s prépositions : durant, pendant, suivant, touchant, moyennant, attendu, excepté, supposé,
ormis, malgré.
§ 724. — Adverbes en MENT.
Les adverbes en ment sont formés de l'adjectif féminin et du suffixe ment qui repré-
mte le latin mente (esprit et, par extension, manière) : bona mente, èonnemen^, proprement
d'un bon esprit, d'une bonne manière ».
A l'origine, le substantif ne faisait pas corps avec l'adjectif, et l'on trouve en vieux fran-
ais des constructions où, deux adverbes en ment se suivant, ment n'est exprimé qu'après
! second adjectif : e humle e dulcement (Roi.), comme nous dirions aujourd'hui encore :
yune humble et douce manière.
Observations. — i° Tantôt l'adjectif a la forme féminine.
Plusieurs cas sont à considérer.
a) Certains adjectifs en vieux français ne distinguaient pas le féminin du masculin : fort,
rand, tel, mortel, gentil, constant, etc. (§ 584). En général, les adverbes en ment ont refait le
'minin de l'adjectif d'après les règles modernes. L'ancien français forment est devenu for-
1. En ancien français on répondait à une interrogation soit par o ou non seul, soit par o ou non (nen) suivi du
Ùet du verlîe sous-entendu : o je, o tu, o il, etc. 0 il et nen il ont seuls subsisté, par suite de leur emploi plus
équent, mais en perdant leur signification étymologique.
286
TRAITE DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
temeni; granment, grandement; mortelment, mortellement ; griefment, grièvement; loyalmenl,
lotjaument, lotjalement.
Ont conservé des traces de l'ancienne formation du féminin : communément, anc. franc.
communelment, autre forme de communal ; gentiment pour gentilment, de gentil, adjectif mas-
culin et féminin, et enfin les adverbes en amment et emment. Constant, prudent faisaient
au féminin constant, jjrudent. L'adverbe primitif devait être constantment, prudentment, d'où
constan-ment, pruden-ment, et plus tard constamment, prudemment. Aujourd'hui presque tous
les adverbes formés d'adjectifs en ant, ent restent fidèles à cette formation. Toutefois, déjà
au moyen âge et surtout aux xv" et xvi'' siècles, les lettrés essayèrent de rendre à l'adjectif
la forme féminine qu'il avait isolément : pi'udentement, constantement, diligentement. Cette
tentative ne réussit pas, et l'adverbe se forma à l'aide du féminin archaïque, bien que celui-ci
eût disparu de l'usage. De cette tentative, il est resté une trace dans présentement, véhémen-
tement.
. b) Avec ces adjectifs, il ne faut pas confondre les adjectifs latins en entus, enta, qui
avaient un masculin distinct du féminin : lentus, lenta, lent, lente; opulentus, opulenta,
opulent, opulente; violentus, violenta, violent, violente. L'adverbe de lent, lentement, est
régulier (lat. lentamente). Les adverbes de opulent et violent sont irréguliers et ont été for-
més sur l'analogie des adverbes en amment, emment : opulemment, violemment, au lieu do
opulentement et violentement. De même dolemment, qui était en ancien français dolentement.
2° Tantôt l'adjectif est ou plutôt paraît être masculin. Cela n'a guère lieu que dans la
langue moderne. Aveuglément, commodément, conformément, opiniâtrement, remontent, en
efl"et, non pas aux adjectifs correspondants aveugle, commode, etc., mais à des participes
passés féminins : aveuglée, facjcommodée, conformée, opiniûtrée. Ils ont perdu l'e du féminin
comme le substantif agréement est devenu agrément. De même joliement, gaiement, duement,
sont devenus joliment, galment, dûment, comme les substantifs châtiement, paiement, éter-
nuement sont devenus châtiment, paîment, éternûment.
D'autres ont subi l'influence d'adverbes de terminaison analogue. Ainsi immensément
s'est modelé sur sensément ; uniformément et énormément, sur conformément.
D'autres enfin ont subi l'influence des adverbes latins qui se terminaient par la voyelle
ë : confus, confuse; diffus, diffuse ; exprès, expresse, ont donné, d'après les adverbes latins
confuse, diffuse, expresse : confusément, diffusément, expressément. C'est ainsi que nous
avons l'adverbe impunément formé d'après l'adverbe latin impune.
Cette formation d'adverbes en ment a pris dans notre langue un développement extraor-
dinaire. On a même été jusqu'à ajouter le suffixe ment soit à des adjectifs latins n'ayant
pas leur correspondant en français : proditoirement de proditorius, soit à des adverbes :
comment est l'adverbe com (latin cum) plus ment; quasiment est l'adverbe quasi plus ment.
§ 723. — De PS finale des mots invariables.
On a pu remarquer qu'un grand nombre de mots invariables étaient terminés par une
s. D'où vient cette s ? En latin une s terminait un certain nombre d'adverbes d'un usage
constant, comme foris (hors), magis, plus, etc., et les neutres des comparatifs employés eux
aussi comme adverbes : melius, pejus, etc. Elle fut, par suite, considérée comme la carac-
téristique des mots invariables, et s'étendit, de fort bonne heure, à une quantité d'autres
adverbes qui n'y avaient pas droit de par l'étymologie : jadis, tandis (latin jamdiu, taradiu),
guères (gothique waigari), donques (de donc), avecques (de avuec, avec), sans, etc.
§ 726. — Liste des principaux adverbes, prépositions et conjonctions.
A prép. du lat. ad.
Atj hoc et ah hac loc. adv. empr. du lat. scolast. ab hoo
et ab bac.
Ah intestat loc. adv. empr. du lat. ab Intestato.
Ah irato loc. adv. empr. du lat. ab irato.
Aùiativo adv. empr, du lat. scolast. ablativo.
Au ovo loc. adv. empr. du lat. ab ovo.
Adagio adv. empr. de l'ital. adaç/io.
Ad hoc loc. adv. empr. du lat. ad hoc.
Ad hominem loc. adv. empr. du lat. ad hominem.
Ad lionores loc. adv. empr. du lat. ad honores.
Ad Ubilum loc. adv. empr. du lat. ad libitum.
Adonc adv. de à et donc.
Ad patres loc. adv. empr. du lat. ad patres.
Ad rem loc. adv. empr. du lat. ad rem.
LISTE DES PRINCIPAUX ADVERBES, PRÉPOSITIONS ET CONJONCTIONS 287
\/i valorem loc. adv. empr. tin lat. ad valorem.
\/l'ctto et affettuoso adv. de l'ïlaX. a ffl-lto, affettuoso.
l/in adv. de à et fin.
I fortiori loc. adv. empr. du lat. scolast. a fortiori.
{f/itato adv. empr. de l'ilal. agilato.
\illeurs adv. du lat. aliorsum.
l//i.ç adv. du lat. pop. "antius.
\iiisi adv. de si (lat. sic) et d'un premier élément obscur.
A Ventour loc. adv. de à, V et entour.
Allegretto adv. empr. de l'ilal. allegretto.
Allegro adv. empr. de l'ital. allegro.
Al'irs adv. de à et lors.
Alla adv. empr. du lat. médical ana, grec àvx.
Amiante adv. empr. de l'ital. andante.
Aiiflantino adv. dimin. ilal. de andante.
Autan loc. adv. du lat. ante annum.
Aparté adv, empr. du latin a parte.
.( poco a poco loc. adv. empr. de l'ital. a poco a poco.
A jiosteriori loc. adv. empr. du lat. scolast. a posteriori.
Après prép. et adv. de à et près.
Après-demain loc. adv. de après et demain.
A priori loc. adv. empr. du lat. scolast. a priori.
Arrache-pied loc. adv. de arracher eipied.
Assavoir loc. adv. de à et savoir.
Assez adv. de à et sez (satis).
Attendu prép. part, passé de attendre.
Aujourd'hui adv. de au, jour, d' et Iiui.
Auparavant prép. et adv. de au, par et avant.
Auprès prép. et adv. de «m et près.
Aussi adv. du lat. pop. *aliud et sic.
Aussitôt adv. de aussi et tôt.
Autant adv. du lat. pop. *aliud tantum.
Autour adv. de au et tour.
Autrefois adv. de autre et fois.
Aval adv. de à et val.
Avant prép. et adv. du lat. pop. abante.
Avant-hier loc. adv. de avant et hier.
Avau loc. prép. anc. forme de aval.
Avec prép. du lat. pop. apud hoc.
A verse loc. adv. de à et verse.
Beaucoup adv. de beau et coup.
Bien adv. du lat. bene.
Bientôt adv. de bien et tôt.
Bis adv. empr. du lat. bis.
Bredi breda adv. onornat.
Çà adv. du lat. pop. ecce hac.
Ça mon loc. adv. de ça et mon.
Car conj. du lat. quare.
Céans adv. du lat. pop. intus.
Cependant adv. de ce et pendaiit.
Certes adv. du lat. pop. 'certas.
Chez prép. du lat. casa.
Ci adv. du lat. pop. ecce hic.
Cis adv. du lat. cis.
Clopin dopant loc. adv. de l'anc. franc, clopin et du
part. prés, dopant.
Combien adv. de com (pour comme) et bien.
Comme adv. du lat. ouomodo.
Comme conj. du lat. cum.
Comment adv. de com (pour comme) avec le suffixe
ment.
Contre prép. du lat. contra.
Crescendo adv. empr. de l'ital. crescendo.
Da adv., anciennement dea, diva, formé peut-être des
impératifs di(s) et va.
Da capo loc. adv. empr. de l'ital. da capo.
Dans prép. du lat. pop. de intus.
Davantage adv. de d' et avantage.
De prép. du lat. de.
Debout adv. de de et bout.
Deçà adv. et prép. de de et pd.
Decrescendo adv. empr. de l'ilal. decrescendo.
Dedans prép. et adv. de de et (/««s.
Dehors prép. et adv. de c/e et hors.
Déjà adv. de cic'* et jà.
Delà prép. et adv. de de et /à.
Demain adv. du lat. pop. de mane.
Demi adv. du lat. pop. "demedium.
Depuis adv. et prép. de de et puis.
Derechef ndv. de c/e, ?'e et chef.
Derrière adv. et prép. du lat. pop. de rétro.
Dès prép. du lat. pop. de ex.
Désormais adv. de dès, or et mais.
Dessous adv. et prép. de de et sous.
Dessus adv. et prép. de de et sus.
Devant adv. et prép. de de et Da/if (considéré par erreur
comme radical de avant).
Devers prép. de de et vers.
Donc adv. du lat. pop. *dumque.
Dorénavant adv. de d', or, en et avant.
Drelin adv. onomat.
Durant prép. part. prés, de durer.
Emporte-pièce [à et « Z') loc. adv. de emporter et pièce.
En prép. du lat. in.
Encontre prép. et loc. prép. de en et contre.
Encore adv. du lat. pop. hanc horam sans diphtongaison
de l'o de horam sous l'influence de or.
Enfin adv. de en et fin.
Ensemble adv. du lat. pop. in simul.
Ensuite loc. prép. et adv. de en et suite.
Entre prép. du lat. inter.
Envers prép. de en et vers.
Envi et envis adv. du lat. invite.
Environ adv. et prép. de en et l'anc. franc, viron, « loui- ».
Ergo conj. empr. du latin ergo.
Et conj. du lat. et.
Excepté prép. part, passé de excepter.
Exprès adv. tiré de l'adj. exprès.
Fors adv. du lat. foris.
Forte adv. empr. de l'ital. forte.
Gogo (à) loc. adv. d'orig. incert.
Gratis adv. empr. du lat. gratis.
Guère, guères adv. empr. de l'anc. haut allem. voeigaro.
Hier adv. du lat. heri.
Hormis prép. de hors et mis.
Hors adv. et prép. du lat. foris.
Hui adv. du lat. hodie.
Ibidem adv. empr. du la!, ibidem.
Ici adv. du lat. pop. ecce hic.
Illec adv. pour illuec du lat. pop. * illoque.
Incognito adv. empr. de l'ital. incognito.
In partibus loc. adv. empr. du lat. eccl. in partibus (infi-
delium).
In petto loc, adv. empr. de l'ilal. in petto.
288
TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE
Instant (à V) loc. adv. cmpr. de à, V et instant.
Instar (à V) loc adv. empr. du lai. ad instar.
Item adv. empr. du lat. item.
Jà adv. du lat. jam.
Jadis adv. du lai. jamdiu.
Jamais adv. déjà et mais.
Jusque, jusques prép. du lai. de usque.
Là adv. du lat. illac.
Loin adv. du lat. longe.
Lors adv. de /' et or.
Lorsque conj. de lors et que.
M
Maintenant adv. de 7nain et tenant.
Mais adv. du lat. magis.
Maishui adv. de mais et hui.
Mal adv. du lat. maie.
Malgré prép. de mal et gré.
Mi adv. du lat. médium.
Mieux adv. du lat. melius.
Moins adv. du lat. minus.
Mon, adv. d'orig. inconnue.
Moult adv. du lat. multum.
Moyennant adv. part. prés, de moyenner.
N
Naguère adv. de n', a et guère.
Ne adv. du lat. non.
Néanmoins adv. de néant et moins.
Nenni adv. de ncn forme affaiblie de non et 27.
Aï conj. du lat. nec.
Non adv. du lat. non.
Nonobstant prép. et adv. de non et l'anc. franc, obstant.
One, onques adv. de unquam.
Ore, ore, ore.v adv. du lat. pop. hôra, contraction de hachera.
Ou conj. du lat. aut.
Où adv. du lat. ubi.
Oui adv. de l'anc. franc, o (lat. hoc) et il.
Outre prép. et adv. du lat. ultra.
Par prép. du lat. per.
Parfois adv. de par et fois.
Parmi prép. de par et mi.
Partout adv. de par et towf.
Pêle-mêle loc. adv. d'origine incertaine.
Pendant prép. du part. prés, de pendre.
Peut-être loc. adv. de peut et é/re.
Piano adv. empr. de l'ital. piano.
Pis adv. du lat. pelus.
Plus adv. du lat. plus.
Plutôt adv. de p/w.9 et tôt.
Pour prép. du lat. pop. *por (class. pro).
Pourquoi conj. et adv. de pour et quoi.
Pourtant adv. de pour et ia?J<.
i'?v}s adv. du lat. pressum.
Presque adv. de près et (/we.
Proche adv. du lat. propius, comparatif de prope.
Prou adv. du subst. prou, prolit.
P«« adv. du lat. pop. *postius.
Puisque conj. de puis et çue.
Quand conj. du lat. quando.
Quant adv. du lat. quantum.
Que conj. du lat. quid.
Que conj. du lat. quam.
Quelque adv. de (/we/ et que.
Quelquefois adv. de quelque et /bw.
Queussi-queumi loc. adv. d'orig. incert.
Quoique conj. de 7t<02 et çî^e.
R
Reculons (à) loc. adv. dérivée de reculer.
Revoici, revoilà prép. de re et roz'c/, roz'/à.
/{i?s adv. du lat. rasum.
Ribon ribaine loc. adv. d'orig. inconnue.
Rie à rie loc. adv. d'orig. inconnue.
Sans prép. du lat. sine.
Sauf^vé^. de l'adj. sauf.
Selon prép. du lat. pop. sub longum.
Si conj. du lat. si.
Si adv. du lai. sic.
Sino7i conj. de si et non.
Sitôt adv. de si et W<.
Soit conj. du subj. du verbe être.
Sous prép. du lat. subtus.
Souvent adv. du lat. subinde.
Suivant prép. du part. prés, de suivre.
Supposé prép. du part, passé supposé.
Sur prép. du lat. super.
Surtout adv. de sur et tout.
Sus adv. du lat. pop. susum.
Tandis adv. du lat. tamdiu.
Tant adv. de tantum.
Tantôt adv. de <rtn^ et tôt.
Tard adv. du lat. tarde.
Tête-bêche loc. adv. de tête et 6éc/te, altération de bêchef
ou be'chevet.
Tort (à) et à travers loc. adv. de à et to?'f, travers.
Tôt adv. autrefois ^s^ d'origine inconnue.
Touchant prép. part. prés, de toucher.
Tout à fait loc. adv. de tout, à et fait.
Toutefois adv. de tout et /b/5.
Travers (à) loc. adv. de « et travers.
Très adv. du lat. trans.
Trop adv. d'orig. incert.
Vers prép. du lat. versus.
Vis-à-vis loc. adv. de à et î;w répété.
Fzï/? adv. de l'adj. vite.
Voici prép. de l'impératif de voir et ci.
Voilà prép. de l'impératif de voir et /â.
Y adv. du lat. ibl.
Il
LISTE DES PRINCIPALES INTERJECTIONS
289
727. — Liste des principales interjections.
\dieii de à et Dieu,
[ga impér. de l'anc. verbe agarer.
[h onomat.
[hi onomat.
ïe onomat.
lléluia empr. du lat. eccl. alléluia.
[llo empr. de l'anglo-amér. corresp. au franc, holà,
men empr. du lat. ecclés. amen.
rdez abrév. de agardez.
agasse, empr. du provenç. bagasso.
ah onomat.
aste 30 pers. sg. prés. ind. de baster, suffire.
igre altér. de bougre.
ougre du subst. bougre.
ravo empr. de l'ital. bravo.
adédiou, cadédis empr. du gascon cadediou, cadedis
(chef de Dieu].
hut onomat.
orbleu altér. de corps Dieu.
rac onomat.
ame pour Notre-Dame.
ia d'orig. incert.
^iablezot, diable zot, cm diable zot loc. de diable et d'un
!mot zot d'origine inconnue.
'.antre aller, de diable.
ieu du subst. Dieu.
'(. V. lie.
' onomat.
'filtre altération de l'infin. d'un verbe obscène.
ire impér. de garer.
I onomat.
//■ onomat.
lili' du subst. halle.
Hé onomat.
Hélas de hé et las.
Holà de ho et là.
Hom onomat.
Hue, huhau onomat.
Hum onomat.
Jarni, jarnibleu, etc. altération deye renie Dieu.
Là de l'adv. là.
Las de l'adj. las.
Maugrebleu altération de maugré Dieu.
Mordienne, mordieu altération de mort Dieu.
Morguienne id.
Non de l'adv. non.
0 du lat. o.
Oh onomat.
Ohé de 0 et hé.
Ouais onomat.
Ouf onomat.
Paf onomat.
Parbleu altération de par Dieu.
Pouah onomat.
Pouf onomat.
Qui va là? de qui, va et là.
Qui vive de qui et vive, subj. de vivre.
Quoi du pron. quoi.
Si de l'adv. si.
Tête-bleu, altération de léte Dieu.
Tredame de notre et dame.
Tudieu de vertu et Dieu.
Vivat emprunté du lat. vivat.
DIGT. FRANC,
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
LIVRE PREMIER
LE MATÉRIEL DES MOTS OU LE LEXIQUE
Paragr.
1. — Le latin populaire
Pages.
SECTION PREMIERE
LE LEXIQUE PRIMITIF
Pages. I Paragr. Pages.
.... 31 2. — Caractères généraux du latin populaire . . 8
SECTION DEUXIEME
LE LEXIQUE EMPRUNTÉ
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
Gaulois
Celtique moderne
Grec
Germanique (allemand ancien)
Allemand moderne
Anglais .
Norois
Néerlandai-s
Provençal
Italien
Espagnol
Portugais
Roumain
Patois français
Patois de la Suisse romande (franco-pro-
vençal)
11
12
13
14
16
17
18
19
20
21
25
26
27
27
28
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
25.
26.
27.
28.
29.
30.
31.
32.
Créole 29
Basque 29
Slave. — Lithuanien 29
Hébreu 30
Arabe 31
Langues ouralo-altaïques (finnois, hon-
grois, turc, etc.) 32
Persan 33
Langues de l'Inde 34
Égyptien et copte.
Langues de l'extrême Orient. .
Malais et langues océaniennes .
Langues africaines
Langues américaines
Argot ,
34
35
35
35
35
36
Onomatopées 36
33. -
34. —
35. -
36. -
SECTION TROISIÈME ^
LA FORMATION POPULAIRE .'— ^
De la dérivation et de la composition populaires 37
De la dérivation propre et impropre ... 37
Noms (substantifs et adjectifs) formant de
nouveaux substantifs et adjectifs. ... 37
Noms propres devenant noms communs . 37
DERIVATION
37. -
Noms communs formant de nouveaux noms
communs 38
38. — Adjectifs devenant substantifs 39
39. — Substantifs communs devenant adjectifs . 39
TABLE DES MATIERES
291
ftragr.
iO. -
il. -
Ï2. -
i3. -
14. -
15. -
46. -
17. -
i8. —
19. -
iO. —
Pages.
Noms (substantifs et adjectifs) devenant
mots invariables 39
Pronoms devenant substantifs 39
Verbes 39
Participes 40
Participes passés devenant adjectifs ... 40
Participes passés devenant substantifs . . 40
Participes passés devenant mots invaria-
bles 41
Participes présents devenant substantifs et
adjectifs 41
Participes présents devenant mots invaria-
bles 41
Infinitifs devenant substantifs 41
Impératifs devenant substantifs et mots in-
variables 42
Subjonctifs devenant mots invariables et
substantifs 42
Paragr. Pages.
52. — Présents de l'indicatif devenant substan-
tifs 42 •
53. — Présents de l'indicatif devenant adjectifs . 42
54. — Temps des noms verbaux 42
55. — Futurs devenant substantifs 42
56. — Mots invariables devenant substantifs et
adjectifs 42
57. — Dérivation propre 43
58. — Des suffixes considérés dans leur significa-
tion 43
59. — De la forme des suffixes 44
60. — Extension des suffixes 44
61. — Extension du suffixe de la Ire conjugaison
aux autres conjugaisons 45
62. — Substitution de suffixes 45
63. — Intercalation de suffixes 46
64. — Chronologie de la dérivation 47
65. — Balancement de l'atone et de la tonique . 48
DERIVATION NOMINALE
1. — Dérivations vocaliques.
— Suffixes latins eus, ïus.
7. — Suffixe latin ïa . . . .
8. — Suffixe gréco-latin îa .
9. — Suffixe français erie. .
48
49
70. — Suffixe latin ïa dans les noms de pays
71. — Suffixe latin lum
72. — Suffixe latin ùus
73. — Suffixe latin aeus
49
49
49
49
Dérivations avec une consonne simple.
4.
5.
■te.
''7.
;- 3.
\}\
. 1. -
. 2. -
. l bis.
B. -
1. -
). —
Suffixe latin acus
Suffixe gaulois acus
Suffixe latin îcus
Suffixe latin ïcus
Suffixe latin aticus
Suffixe latin ûcus
Suffixes latins ax, acis ; ex, icis ; ix, icis ; ox,
ocis
Suffixe latin aceus, acius
Suffixe latin îcius
— Suffixe latin icius
Suffixe latin ôceus
Suffixe latin ùceus, ûcius
Suffixe latin ïdus
Suffixe latin ôlus
Suffixe latin ùlus
Suffixe latin cùlus
Suffixe latin êla
Suffixe latin alis
Suffixe latin élis, îlis
Suffixe latin ilis
Suffixe latin bilis
Suffixe latin lia
Suffixes latins alla, jlia
Suffixe latin men
— Suffixe latin êmia
. — Suffixe français ième
Suffixe latin anus
49
98.
50
99.
50
100.
50
101.
50
102.
50
103.
104.
50
105.
51
106.
51
107.
52
108.
52
109.
52
110.
52
111.
53
112.
53
113.
53
114.
54
115.
54
116.
54
117.
54
118.
54
119.
55
120.
55
121.
56
122.
56
123.
56
124.
56
125.
Suffixe germanique ain 57
Suffixe latin ënus 57
Suffixe latin înus 57
Suffixe latin ûnus 57
Suffixe latin ûdo, ûdinis 58
Suffixe latin ago, aginis 58
Suffixe latin ô, ônis 58
Suffixes français eron, eton, ichon 58
Suffixe latin io, iOnis 58
Suffixes français içon, iilon . 59
Suffixe latin tio, tionis, sio, slônis 59
Suffixes latins aneus, îneus, ôneus 59
Suffixe latin or, ôris 59
Suffixe latin ûra 60
Suffixe latin tor, tOris, sor, sôris 60
Suffixe latin orius 60
Suffixe latin aris 61
Suffixe latin arius 61
Suffixe latm ôsus 61
Suffixe latin atus 62
Suffixes latins atus, îtus, ûtus 62
Suffixe latin ata 62
Suffixe français ade &2
Suffixe latin ëtum 62
Suffixe latin tas, tatis 63
Suffixes latins atius, îtius, ûtius 63
Suffixe latin ïtia 63
Suffixe latin ïvus 64
3. — Dérivations avec consonne double.
— Suffixe latin ëUus (substantifs) 64
bis. — Suffixe français (d'origine espagnole) ille. 64
— Suffixe latin ëllus (adjectifs) 64
— Suffixe latin cëllus 64
— Suffixe gréco-latin issa 65
— Suffixe latin itta 65
131. — Suffixe français at '. 65
132. — Suffixe français it 65
133. — Suffixe français et (substantifs) 65
134. — Suffixe français let (substantifs) 65
135. — Suffixe français et ou let (adjectifs). ... 65
136. — Suffixe français ot 66
4. — Dérivations avec un groupe de consonnes.
— Suffixe latin ignus 66
— Suffixe germanique Id 66
— Suffixe latin inquus 66
140. — Suffixes latins andus, endus QQ
141. — Suffixe latin bundus 66
142. — Suffixe germanique ng 6ô
292
TABLE DES MATIERES
Paragr. Pages.
143. — Suffixe latin ensis 60
144. — Suffixe latin lentus 67
145. — Suffixe latin mentum 67
146. — Suffixe latin nt (ans antis, et antia) .... 67
147. — Suffixe j,'ermanique rd 67
Paragr.
148. — Suffixe latin m
149. — Suffixe germanique se
150. — Suffixe gréco-latin st (estus, estis i ,
151. — Suffixe latin aster
152. — Résumé de la dérivation nominale .
Pages.
. 67
. 6g
- K
. 6î
DERIVATION VERBALE
153.
154.
155.
150.
157.
1.58.
159.
160.
De la dérivation verbale 69
Suffixes simples er, ir 69
Combinaison du suffixe avec la finale du
radical dépendant de la date de la déri-
vation
Des suffixes simples de verbes
Suffixe latin iare
Des suffixes complexes de verbes . . .
Suffixes latins icare et *icire
Suffixe latin ulare
69
165.
69
166.
70
167.
70
168.
70
169.
70
170.
161. — Suffixe latin culare 7(
162. — Suffixe latin illare, ellare 7:
163. — Suffixe gréco-latin izare 7:
164. — Suffixes latins ascere, escere, oscere .... 7:
— Suffixe latin itare 7:
— Suffixes latins antare, entare 7
— Suffixes français eter, oter 7
— Suffixes français iner, onner 7
— Suffixe français asser 7
— Verbes en ocher, nicher, ifler 7
COMPOSITION POPULAIRE
171. — Considérations générales 7
1. — Juxtaposition.
172.
173.
174.
175.
Classement des juxtaposés 73
Substantifs issus d'une juxtaposition. Subs-
tantifs juxtaposés formés d'un substantif
et d'un adjectif 73
Substantifs juxtaposés formés d'un subs-
tantif et d'un substantif 74
Substantifs juxtaposés de subordination
en ancien français 74
176. — Substantifs juxtaposés de subordination en
français moderne 7
177. — Locutions juxtaposées par figure 7
178. — Substantifs juxtaposés divers 7
179. — Adjectifs issus d'une juxtaposition . ... 7
180. — Démonstratifs issus d'une juxtaposition. . î
181. — Verbes issus d'une juxtaposition. .... 7
182. — Mots invariables issus d'une juxtaposition. 7
Composition par particules.
183. — Composition par particules
184. — De la composition par particules en latin .
185. — Composés latins non décomposés à l'é-
poque romane
186. — Composés latins décomposés à l'époque
romane
187. — Changement dans les prépositions ....
188. — Causes de la décomposition des composés
romans
189. — Particules séparables et inséparables. . .
77
77
78
78
78
78
79
190. — Particules adverbes et prépositions . . .
191. — Combinaison des particules
192. — Particule et verbe (remettre)
193. — Particule et nom (malheureux, arrière-
cour, pourboire)
194. — Parasynthétiques verbaux
195. — Parasynthétiques nominaux
196. — Étude des diverses particules, dans l'ordre
alphabétique
3. — Composition proprement dite.
197. — Division et classement
198. — Apposition
199. — Composés dépendant de l'apposition . .
200. — Composition avec génitif
201. — Composition du type acompte, pourboire.
202. — Composition du type arrière-cour. . . .
203. — Composition du type colporter
204. — Composés du type portefeuille
205. — Composés avec l'impératif
85
85
85
85
86
86
86
87
87
206. — Composés avec l'indicatif ■
207. — Classement de ces composés i
208. — Composés de la 1" personne (
209. — Composés de la 2*= personne
210. — Composés de la 3« personne
211. — Du genre de ces composés i
212. — Adverbes tirés des composés verbaux .
213. — Composés irréguliers
I
SECTION QUATRIÈME
LA FORMATION SAVANTE
214. — Généralités
FORMATION SAVANTE LATINE
215. — Vues générales sur la formation latine. —
Bas latin 90
216. — Emprunts au latin ecclésiastique primitif . iK)
217. — Emprunts à la terminologie scolastique. . 91
218. — Emprunts scientifiques . . .
219. — Emprunts de signification. .
220. — Action du latin classique . .
221. — Emprunts au latin classique.
TABLE DES MATIERES
293
l'aragr.
■)-j-:> _
■.';.^('>
1230,
231
i'iO
■l'ù
248
249
250
251
252
258
254
229
hls
bis.
bis.
Pages.
Dérivation. — Caractères généraux ... 92
Suffixe latin eus, ea 92
Suffixe latin ius, ia, ium 92
Suffixe latin uus 93
Suffixe latin aeus 93
Suffixe latin acus 93
— Suffixes latins ïcus, ïcus 93
Suffixe latin aticus 93
Suffixe latin ucus 93
Suffixes latins ax, acis; ex, icis ; ix, icis; ox, ocis. 93
Suffixe latin aceus 93
Suffixes latins as, adis; eis, eidis 94
Suffixe latin idae 94
Suffixe latin tudo, tudinis 94
Suffixe latin ago, aginis 94
Suffixe latin alis 94
Suffixe latin olus 94
Suffixe latin ulus 94
Suffixe latin culus 94
— Suffixe latin ela 94
Suffixe latin ilis (abilis, ibilis) 95
Suffixes latins amen, imen, umen 95
— Suffixes latins imus et esimus 95
Suffixe anus 95
Suffixe inus 95
— Suffixe latin unus 95
Suffixe latin o, onis 96
Suffixe latin tio, tionis, sio, sionis 96
Suffixes latins aris, arius 96
Suffixes latins tor, sor; torius,sorius. ... 97
Suffixe latin atura 97
Suffixe latin osus 97
Suffixe latin uosus 97
Suffixes latins atus (= é), iatus (= ié). . . 97
Suffixes latins atus (— at), iatus (= iat), atum
(=ate) 97
r^aragr.
254 bis.
255. -
256. —
257. —
258. —
259. —
260. —
261. —
262. —
262 bis.
263. —
263 bis.
264. —
265. —
265 bis.
266. —
267. —
268. —
268 bis.
269. —
270. -
271. —
272. —
273. —
274. —
275. —
Pages.
— Suffixe gréco-latin Ita (= Ite) 98
Suffixe latin itas, itatis 98
Suffixe latin ivitas, ivitatis 98
Suffixe latin ivus 98
Suffixes latins ellus, illus 98
Suffixe latin issa 98
Suffixes latins andus, endus 98
Suffixe latin bundus 99
Suffixes latins ans, antis, ens, entis ; antia, en-
tia; ascentia, escentia 99
— Suffixe latin ulentus 99
Suffixe latin mentum 99
— Suffixe latin uplus 99
Suffixe latin iscus 99
Suffixes latins d'origine grecque ismus et
ista 99
— Des suffixes verbaux 100
Suffixe latin are 100
Suffixe d'origine grecque izare 100
Autres formations analogiques 100
— De la composition 100
Composés syntactiques 100
Composés asyntactiques. — Adjectif et ad-
jectif ou substantif 100
Composés asyntactiques formés d'un subs-
tantif et d'un substantif avec suffixe ad-
jectival 101
Composés asyntactiques formés d'un sub-
tantif et d'un substantif 101
Composés asyntactiques formés d'un subs-
tantif et d'un adjectif ou un substantif
verbal 101
Composés asyntactiques formés d'un attri-
but et d'un verbe 101
Composition par particules iOi
FORMATION SAVANTE GRECQUE
276. — Vues générales sur la formation grecque . 102
277. — Emprunts 103
278. — Composition grecque en général 103
279. — Composés de mots 104
280. — Du trait d'union dans les composés grecs. 104
281. — Composés par particules 104
282. — Dérivation grecque 104
282 bis. — Nomenclature cbimique 105
283. — Mots hybrides 105
284. — Compositions hybrides, gréco- latine et
gréco-française 105
284 bis. — Dérivés et composés savants échappant
à toute classification 106
LIVRE DEUXIEME
HISTOIRE DE LA PRONONCIATION
SECTIOxN PREMIERE
ÉLÉMENTS LATINS
285, — Introduction
106
I. — TUEORIE GENERALE DES SONS
285 bis. — Voyelles et consonnes du français . . 106
286. — Théorie des sons latins vers la fin de l'Em-
pire 110
287. — Accent tonique latin. — Règles de l'accent
tonique 111
288. — Accent second 111
289. — Déplacement de l'accent 112
294
Tarairr.
289 bis.
290. -
TABLE DES MATIÈRES
Pages. Paragr.
II. — TRANSFORMATION DU GALLO-ROMAN
— Caractères généraux 112 I 291. — Chute des voyelles finales sauf a. .
Chute de la pénullicme brève 112 | 292. — Chronologie de la chute des atones
Voyelles accentuées.
H3
113
293. — Des voyelles accentuées Itt
294.
295.
296.
297.
298.
304.
305.
308.
309.
310.
311.
312.
A entravé 114
A libre 114
A suivi d'une palatale 115
A libre précédé d'une palatale 115
A libre entre deux palatales 115
Voyelle a (â, â du latin classique) .
299. — A devant m, n, non précédé d'une palatale.
300. — A devant m, n, après une palatale . . . .
301. — A suivi de 1
302. — A libre et entravé devant r
303. — A devant s
Voyelle è (ë du latin classique).
È entravé 116 1 306. — È suivi d'une palatale
È libre 116 307.
Destinées ultérieures de iè
Voyelle é (ë, i du latin classique)
É fermé entravé 117
É fermé libre 118
É fermé libre devant une nasale ou une 1
mouillée 118
É et è devant une nasale entravante ... 118
É et è entravés devant r 118
313. — É et é entravés devant I ,
314. — É et è entravés devant s. ..... .
315. — É suivi d'une palatale
316. — É précédé d'une palatale
317. — Résumé des faits concernant a, è et é.
Théorie des trois e ,
m
116
1
11^
in
in
118
i
iif
119
Voyelle i fermé (ï du latin classique).
318. — I fermé libre et entravé 119
319.
320.
321.
324.
325.
326.
328.
329.
0 ouvert entravé 120
0 ouvert libre 120
Exceptions à la diphtongaison de o ouvert
libre 120
Voyelle ô (ô du latin classique).
322. — 0 ouvert dans les proparoxylons
323. — 0 ouvert entravé devant 1, s
327. — 0 ouvert et o fermé devant une nasale mé-
diate et finale
Voyelle 6 (ô, û du latin classique)
0 fermé entravé 121
0 fermé libre 121
Du son eu. — Ses trois sources 121
Voyelle u ferme (û du latin classique).
U fermé libre ou entravé 122 I 330. — 0 fermé devant une palatale
0 ouvert devant une palatale 122 | 331. — U long devant une palatale
Diphtongues latines.
3.32. — Diphtongues ae et oe 123 | 333. — Diphtongue au ,
120
120
1?3
123
123
123
Atones précédant la tonique.
Considérations générales 124
De la contre-finale. — La contre-finale a se
maintient 124
3.36. — Les contre-finales e, i, o, u brèves ou lon-
gues tombent 124
Influence des groupes 125
Exceptions dues à l'analogie 125
Contre-pénultième. — Accent second bi-
naire 125
Atones qui se maintiennent 125
I long atone 126
G fermé atone 126
E fermé devant une palatale 126
3.34
335
337.
338.
339.
340.
341.
342.
343.
344. — E ouvert atone 126
345. — E ouvert atone devant une palatale. ... 127
346. — A atone 127
347. — 0 ouvert atone 128
348. — 0 fermé atone 128
349. — n long atone 128
349 bis. — Au atone 128
350. — 0 bref, ô, ù, au, û devant une palatale . . 129
351. — De l'e féminin ou muet 129
352. — Mots atones 129
353. — Action régressive de l'atone finale sur la
voyelle accentuée 130
Hiatus.
354. — Des hiatus 130
355. — Hiatus latins 130
356. — Résolutions des hiatus latins 130
357. — Résolutions des diphtongues; de fortes
elles deviennent faibles ou voyelles . . 131
358. — Résolutions diverses des hiatus produits
par la chute des consonnes médiates. . 131
TABLE DES MATIÈRES
Pages. Paragr.
293
Pages.
i9. -
0. -
1. —
2. -
3. -
B. -
D. -
3. -
7. -
l. -
J. -
r. -
I. —
Des consonnes en général
Changements divers en dehors des lois gé-
nérales
Assimilation. — Dissimilation. — Méta-
thèse. — Épenthèse
Lois générales des consonnes simples ini-
tiales
Lois générales des consonnes simples mé-
diates
Lois générales des consonnes simples fina-
les du latin
Palatales
Du c latin. — C initial devant o, u, 1 ou r .
C initial devant e, i
C initial devant a
C médiat devant a, o, u
Cas particuliers
C médiat devant e ou i, et précédé d'une
voyelle
Ce, ci en hiatus
C final
C double médiat
C premier élément d'un groupe de conson-
nes latin
C devant s (ou x) en latin
T initial
T médiat entre deux voyelles
T final
T devant une consonne autre que 1 en
groupe latin
T devant une consonne autre que 1 en
groupe roman
T devant e ou i en hiatus
T suivi de 1
T second élément d'un groupe de conson-
nes latin
T second élément d'un groupe de conson-
nes roman
D initial
D médial entre deux voyelles
P initial
P médial entre deux voyelles
P final
P double
P premier élément d'un groupe de con
sonnes latin
P second élément d'un groupe de conson
nés latin
P premier élément d'un groupe de conson-
nes roman
P second élément d'un groupe de conson-
nes roman
B initial
■ B médial entre deux voyelles
• B final ,
■ B double
• B premier élément d'un groupe de conson
nés latin
Consonnes
132
365.
132
366.
367.
133
368.
135
869.
135
370.
371.
135
372.
373,
Palatales.
138
388.
138
138
389.
138
390.
138
391.
139
392.
393.
139
394.
139
395.
139
396.
139
397.
398.
139
899.
140
400.
Dent
aies.
143
412.
143
413.
143
414.
415.
144
416.
417.
144
418.
144
419.
144
420.
145
421.
145
422.
145
423.
145
424.
Lab
aies.
148
438.
148
148
439.
148
440.
148
441.
149
442.
443.
149
444.
445.
149
446.
149
447.
149
448.
149
150
449.
150
450
— Lois générales des consonnes finales sim-
ples du roman 136
— Consonnes doubles 136
— Groupes de consonnes initiaux 136
— Groupes médiaux formés de deux conson-
nes 136
— Groupes médiaux formés de trois conson-
nes ou plus 137
— Groupes de consonnes finaux 137
— Classification des consonnes 1.37
— H 137
374, 875. — Ph, th, ch 137
— C second élément d'un groupe de conson-
nes latin 140
— C en groupe roman autre que le groupe cl. 140
— Groupe roman cl 140
— C en picard et en normand 141
— Histoire de q 141
— G initial 141
— G médial entre deux voyelles 142
— G final 142
— G en groupes latins ou romans 142
— I palatal initial 143
— I palatal médial entre deux voyelles . . . 143
— I palatal final 143
— I second élément d'un groupe de conson-
nes 143
— D final 145
— D dans un groupe de consonnes latin. . . 146
— D dans un groupe de consonnes roman. . 146
— D devant e, I en hiatus 146
— S initiale 146
— S médiate entre deux voyelles 146
— S finale 146
— S premier élément d'un groupe de conson-
nes latin 147
— Particularité des groupes initiaux se, sp,
st, sm 147
— Particularités du groupe roman sr. . . . 147
— Chute de l's devant une consonne .... 147
— s suivie d'un i en hiatus 148
— Z 148
— B second élément d'un groupe de conson-
nes latin 150
— B premier élément d'un groupe de conson-
nes roman 150
— B second élément d'un groupe de conson-
nes roman 150
— F initiale, médiate et finale 150
— F en groupes latins et romans 150
— V initial 151
— V et w germaniques 151
— V médial entre deux voyelles 151
— V final 151
— D demi-consonne 151
— V premier élément d'un groupe de conson-
nes 151
, — V second élément d'un groupe de conson-
nes 151
, - Ph 151
Liquides.
Des quatre consonnes 1, m, n, r 152 I 453.
L initiale, médiate, finale 152 454.
L dans un groupe de consonnes latin . . 152
L changée en u; caractères généraux. . . 152
296
Paragr. Pages.
455. — Al devenant au 152
456. — il devenant eau 152
457. — El devenant eu 153
458. — 11 devenant lu 153
459. — Ôl et 61 devenant ou 153
460. — 01 devenant u 153
461. — Eul devenant eu 153
462. — L mouillée 153
463. — L mouillée précédée de a, è, é, i, 6, 6 . . . 153
464. — Réaction des formes en 1 et 1 mouillée sur 154
les formes en u et en 1 et vice versa . . 154
465. — L dans un groupe de consonnes roman. . 154
466. — M initiale 154
467. — M médiale entre deux voyelles 155
468. — M finale latine 155
469. — M finale romane 155
470. — M finale de syllabe 155
471. — Mm médiale et finale 155
472. — M dans un groupe de consonnes latin ou
roman 155
473. — N initiale et finale 156
474. — N médiale entre deux voyelles 156
475. — Nasalisation de m et de n à la fin des syl-
labes ou entre deux voyelles 156
TABLE DES MATIERES
Paragr.
476. —
477. -
478. —
479. —
480. —
481. —
482. —
483. —
484. —
485. —
486. —
487. —
488. —
489. —
490. -
491. —
492. —
493. —
494. —
495. —
Pages.
A nasal 156
E nasal 156
0 nasal 156
1 nasal, u nasal 157
Diphtongues nasales ain, ein, oin, ien . . . 157
Changement des voyelles nasales en voyel-
les orales 157
N mouillée nasale médiale 157
N mouillée finale 157
N en groupe roman 158
N en groupe latin ■[:.-
R initiale et médiale entre deux voyelles . \:
R finale i:
R devenant s entre deux voyelles i:
R double 1:,
R second élément d'un groupe de conson-
nes latin ou roman ITi
R premier élément d'un groupe de conson-
nes latin ou roman 1."
Groupes rs, sr i:i
Résumé historique 1."
Comparaison du phonétisme latin et du
phonétisme français li)
Conflits entre la phonétique et l'analogie . li'
SECTION DEUXIEME
ÉLÉMENTS NON LATINS
Éléments grecs.
496. — Voyelles et diphtongues grecques .... 161 | 497. — Consonnes grecques 162
Éléments germaniques.
498. — Voyelles et diphtongues germaniques . . 163 | 499. — Consonnes germaniques 165
500. — Transcription des mots latins d'après la
prononciation latine de l'époque . . . 166
501. — Transcription des mots latins d'après le
système de la terminaison française . . 167
502. — Réaction des formes latines ou savantes
sur les mots de formation populaire . . 167
503. — Réaction de la langue populaire sur les
mots de formation savante 168
504. — Transcription du grec. — I. Voyelles et
Éléments d'origine savante.
diphtongues !'>*'
505. — Transcription du grec. — II. Consonnes . 1'
506. — Transcription du grec. — Remarques di-
verses ni
507. — Transcription des mots italiens et espa-
gnols i*l
508. — Transcription des mots anglais IT:
509. — Corruption, confusion et étymologie popu-
laire iTi
SECTION TROISIEME
TABLEAU DES CHANGEMENTS SUCCESSIFS DE LA PRONONCI.ATION
510. — Divisions 174
511. — Époque primitive. — Voyelles 174
512. — Diphtongues et triphtongues 175
513. — Consonnes simples 175
514. — Groupes de consonnes 176
515. — Ancien français (xi»-xivo siècles). —
Voyelles 176
516. — Diphtongues et triphtongues 177
517. — Consonnes simples 177
518. — Groupes de consonnes 177
519. — Moyen français (xivc-xvi» siècles). — Voyel-
les 1"
520. — Diphtongues IJ
521. — Consonnes 1^
522. — Groupes de consonnes 1^
523. — Français moderne. — Voyelles 1^
524. — Diphtongues 1'
525. — Consonnes simples et groupes de conson-
nes 1^
526. — Conclusion ^'
TABLE DES MATIERES
Paarcs. Paragr.
297
Pages.
LIVRE TROISIEME
FORMES GRAMMATICALES
— Les parties du discours 179
La déclinaison en latin 179
Les cas dans le latin populaire 180
La déclinaison en gallo-roman 180
Déclinaison des substantifs en ancien fran-
çais 181
Substantifs masculins 181
Substantifs germaniques en on et an . . . 182
Substantifs féminins 182
SUBSTANTIFS
Déclinaison en latin et en ancien français.
535.
Substantifs masculins provenant de la l^e
déclinaison latine 183
536. — Substantifs indéclinables (masculins et fé-
minins) 183
537. — Disparition de l'ancienne déclinaison no-
minale 183
538. — Débris de l'ancienne déclinaison 184
539. — Conclusion 184
Genres des substantifs.
Du genre 184
Du neutre latin 185
Neutres latins devenus masculins .... 185
Neutres latins singuliers devenus féminins
singuliers 186
Neutres latins pluriels devenus féminins
singuliers 186
Liste des neutres pluriels devenus féminins
singuliers 187
Doublets masculins sortis de neutres sin-
guliers, et féminins sortis de neutres plu-
riels 187
Masculins et féminins. — Changements de
genre 187
548.
549.
550.
551.
552.
553.
554.
555.
556.
— Changements apparents. — Mots latins
ayant deux genres 187
— Mots de formation nouvelle à double genre. 188
— Changements réels. — Masculins devenus
féminins par influence de la terminaison
en e muet 188
-- Féminins devenus masculins par l'influence
de la terminaison masculine 188
— Action analogique des suffixes 189
— Action analogique d'autres mots ou de
groupes de mots 189
— Changements dus à des causes logiques . 189
— Retour au genre latin 191
— Changements inexpliqués 191
Nombres des substantifs.
Du nombre. — Changements de la termi-
naison dus à l's de flexion. — Diversité
des formes en ancien français entre le
régime singulier et le régime pluriel. .
191
558. — Réduction analogique partant du singulier. 192
559. — Réduction analogique partant du pluriel . 192
560. — Restes de l'ancien usage 192
Les diverses espèces de noms.
>iU. —
Des diverses espèces de noms 194
Noms propres 194
Genres des noms propres 194
Nombres des noms propres 194
Des noms d'objets uniques 194
Noms communs 194
Genres dans les noms communs de person-
nes 194
Féminin des noms de personnes en eresse
et euse 195
Féminin des noms de personnes en trice . 195
Du féminin dans les noms d'animaux. . . 195
571. — Nombres des noms communs 196
572. — Noms de matière 196
573. — Noms de quantité indéterminée 196
574. — Noms de quantité déterminée ou noms de
nombre 197
575. — Noms cardinaux 197
576. — Anciens noms de nombre en ain, aine . . 198
577. — Noms ordinaux 198
578. — Noms indéfinis 199
579. — Substantifs indéfinis 199
580. — Adjectifs indéfinis 200
.81. -
83.
ADJECTIFS
Des adjectifs 201
Déclinaison des adjectifs.
Deux classes d'adjectifs en ancien français 201
Genres des adjectifs.
Genres dans les adjectifs de la première
classe 202
584. — Genres dans les adjectifs de la seconde
classe ; . . . . 202
585. — Règles actuelles du féminin 203
298
Paraarr.
TABLE DES MATIERES
Pages. Paragr.
Pages.
Nombres des adjectifs.
586. — Nombres des adjectifs 205 | 587. — Pluriel des adjectifs en al 206:
Degrés de comparaison.
588. — Degre's de comparaison. — Comparatif. . 206 1 589. — Superlatif 206.
PRONOMS '
590. — Pronoms 207 ■
Pronoms personnels.
591. — Pronoms venant de ego, tu, nos, vos, se. . 208 1 593. — Pronom adjectif de la 3o personne ou ar-
592. — Pronom Ule 209 ticle 210
212
f
Pronoms possessifs.
594. — Pronoms possessifs. — Développement I 595. — État actuel
historique 211 |
Pronoms démonstratifs.
596. — Pronoms démonstratifs. — Développement 1 597. — État actuel 214
historique 213 |
Pronoms relatifs et interrogatifs.
598. — Pronoms relatifs et interrogatifs 214
599.
VERBES
Du verbe 215
De la conjugaison en général.
I. — Voix.
600. — Voix passive. 215 1 602. — Voix active
601. — Voix déponente 216 |
II. — Modes et temps.
603. — Temps latins conservés 216
604. — Temps nouveaux 216
605. — Temps transformés 217
606. — Temps modifiés.— Imparfait du subjonctif. 218
607. — Conditionnel
608. — Formation des temps
609. — Première personne du singulier en s.
216
218
220
220
III. — Personnes.
610. — Première personne en è-je (chantè-je) . . 221 i 613. — Deuxième personne du pluriel 222
611. — Troisième personne en t-il, t-on 221 613 025. — Troisième personne du pluriel .... 222
612. — Première personne du pluriel 221 | 614. — Participe présent et gérondif 223
IV. — De la forme du radical.
615.
Du radical du verbe renfermant une voyelle
libre qui est modifiée par l'accent aux
trois personnes du singulier et à la troi-
sième personne du pluriel des trois pré-
sents 223
616. — Voyelle latine a 223
617. — Voyelle latine a suivie d'une nasale . . . 224
618. — Voyelle latine e ouvert 224
618 èw. — Voyelle latine e fermé 224
619. — Voyelle latine o ouvert 224
620. — Voyelle latine o fermé 224
621. — Voyelle latine couvert suivie d'une palatale. 225
622. — Vovelle latine e fermé suivie d'une pala-
tale 225
623. — Voyelle o ouvert suivie d'une palatale . . 225
624. — Verbes du type adiuto 225
625. — Du radical au futur et au conditionnel
des verbes en er 225
626. — Du radical au futur et au conditionnel des
verbes en ir, oir, re 226
Théorie générale de la conjugaison.
627.
I. — Distinction des conjugaisons
La conjugaison latine I ne se confond pas
dans le gallo-roman avec les autres . .
628. — Les conjugaisons latines II, III, IV ne se
confondent pas en gallo-roman avec I.
629. — Les conjugaisons latines II, III, IV se con-
fondent entre elles en gallo-roman. . .
226
226
227
630. — Création d'une nouvelle conjugaison en
ire dite inchoative 227
631. — Deux conjugaisons vivantes 228
632. — Conjugaison morte 228
TABLE DES MATIÈRES
299
Pages. Paragr.
II. — Conjugaisons vivantes en ER el en IR.
Pages.
Conjugaison en er. — Paradigmes et his-
toire de ces formes 228
Des verbes terminés anciennement en ier. 230
Verbes du type mener 231
Verbes en eler, eter 231
Verbes du type céder, espérer 232
638. — Verbes irréguliers 232
639. — Conjugaison en ir. — Paradigmes et his-
toire des formes 232
640. — Verbes irréguliers 234
641. — Verbes à demi inchoatifs 234
642. — De la conjugaison morte 234
III. — Conjugaison morte.
Les trois présents 234
Parfait de l'indicatif et imparfait du sub-
jonctif 235
— Participe passé 236
646. — Verbes en ir .
647. — Verbes en oir
648. — Verbes en re.
237
238
239
MOTS INVARIABLES
— Mots invariables 242
LIVRE QUATRIÈME
NOTES DE SYNTAXE
— De la syntaxe 242
Syntaxe du substantif.
— Genres des substantifs 242
— Nombres des substantifs 243
— Pluriel des noms propres 243
— Pluriel des noms composés 243
655. — Pluriel des substantifs abstraits 244
656. — Pluriel des substantifs de matière .... 244
657. — Pluriel des substantifs concrets pris dans
un sens général 244
Syntaxe de l'adjectif.
— Accorddel'adjectif en genre et en nombre. 245 | 659. — Degrés de comparaison 247
Syntaxe des noms de nombre.
— De l'accord des noms de nombre 248
Syntaxe de l'article.
Syntaxe de l'article 248
Syntaxe du pronom.
Pronoms personnels 250 1 664. — Pronoms démonstratifs 254
Pronoms possessifs 253 | 665. — Pronoms relatifs et interrogatifs 256
Syntaxe du verbe.
)90
Des voix
Transitifs
Intransitifs
Intransitifs devenant directement transitifs .
Intransitifs devenant transitifs factitifs . .
Intransitifs devenant transitifs avec un ré-
gime direct qui exprime la cause de l'ac-
tion
Transitifs devenant intransitifs en compo-
sition
Verbes pronominaux
Pronominaux propres ou subjectifs . . .
Pronominaux impropres ou réfléchis. . .
Pronominaux réfléchis devenant intransi-
tifs
l. —
Voix
259
677
259
678
260
679
260
680
260
681
682
260
683
261
684.
261
685
262
686
263
687
688
263
689
Ellipse du pronom réfléchi 263
Participe passé à signification active . . . 264
Verbes impersonnels 264
Impersonnels avoir, être, falloir, faire . . . 265
Verbes périphrastiques 265
Périphrase formée d'un auxiliaire et d'un
participe ou gérondif 266
Périphrases formées d'un auxiliaire et d'un
infinitif 266
De la voix passive 267
Passif des verbes transitifs 267
Passif des verbes intransitifs 268
Passif des verbes pronominaux 268
Passif des verbes impersonnels 268
Passif des verbes périphrastiques .... 268
— Du nombre
II. — Nombre et personnes.
. . . . 268 I 691. — Des personnes
268
300
TABLE DES MATIÈRES
Paragr.
692. — Mode indicatif
693. — Temps présent de l'indicatif.
694.
695.
696. — Conditionnel.
697.
698.
699.
700.
701.
Pages. Paragr.
III. — Modes et temps.
l'agi's.
Temps passés de l'indicatif
Temps futurs de l'indicatif
— Mode subjonctif
— Temps présents et passés du subjonctif.
— Mode impératif
— Mode infinitif
— Temps de l'infinitif
270
270
270
271
271
271
274
274
274
275
702. — Infinitif pur 275
703. — Infinitif prépositionnel 275
704. — Proposition infinitive 276
705. — Des participes et du gérondif 278
706. — Gérondif 278
707. — Participe présent et adjectif verbal. ... 279
708. — Participe passé conjugué sans auxiliaire ou
avec l'auxiliaire être 279
709. — Participe conjug'ué avec l'auxiliaire avoir . 280
710. — Participe passé des verbes pronominaux . 281
711.
Mots invariables.
Des mots invariables 281
Mots invariables négatifs.
712. — Non 282 I 715. — Ni 283
713. — Ne 282 716. — Mots à demi négatifs 28.3
714. — Ne dans les propositions subordonnées. . 282 | 717. — Négation fortifiée 283
Adverbes, pt'épositions, conjonctions, interjections.
718.
719.
720.
721.
— De la formation des adverbes, prépositions
et conjonctions 284
— Mots invariables tirés du latin 284
— Mots invariables formés par dérivation im-
propre 284
— Mots invariables formés par voie de com-
position. — Combinaison de deux ou
plusieurs particules 284
722.
723.
724.
725.
726.
727.
— Mots invariables formés d'une particule
et d'un nom
— Mots invariables formés de membres de
phrases
— Adverbes en ment
— De l's finale des mots invariables
— Liste des principaux adverbes, préposi-
tions et conjonctions
— Liste des principales interjections. . . .
281
285
286
289
y y
DICTIONNAIRE GENERAL
DE LA
LANGUE FRANÇAISE
DEPUIS LE COMMENCEMENT DU XVIP SIÈCLE JUSQU'A NOS JOURS
A
A [a] s. m.
[ÉTYM. Le nom, la forme et le son viennent de l'a latin.]
[| La première lettre de l'alphabet et la première des
jyelles. || La voyelle A. A est fermé ou ouvert. A ouvert est
ng dans rade et bref dans rate. Dans pâte, l'a est fermé et
ng. La voix A se forme en ouvrant fort la bouche, MOL.
. gent. ii, 4. || La lettre A. Panse d'à, partie arrondie de
i dans l'écriture. Fig. Ne pas faire une panse d'à, ne rien
;rire, ne rien faire. Sans faire jamais une panse d'à ni œu-
e quelconque de mes mains, voit. Lett. 184. Ne savoir ni
ni b, ne rien savoir. Un mari... qui ne sache a ne b, mol.
sav. V, 3. Depuis a jusqu'à z, du commencement à la
. Prouver par A plus B, avec une rigueur mathémati-
le. Marqué à l'a, de bonne qualité (allusion à la marque
; la monnaie de Paris).
A [à] pre/j.
[ÉTYM. Du lat. ad, § 726. Aux sens propres de ad (direc-
)n et proximité) se sont ajoutés, dans le lat. pop., les
ns du datif (attribution) et de l'ablatif avec ou sans la
ép. in (situation). En outre, un emploi spécial de ad
oïncidence) amenant l'idée de conséquence (ad cantum
lliexpergisci), ad a marqué l'instrument : occidere ad lan-
as, tuer à coups de lances, végège, m, 24 ; de là les ém-
ois du n" V-ll Par contraction, au roi, pour à le roi; aux
is, aux choses, aux âmes, pour à les rois, à les choses, à les
les. (F. § 593.) ||A partir du xvie s. au, aux, remplacent
uvent les formes contractées ou, es (c.-à-d. en le, en les),
rties de l'usage général. (F. en et § 726.)]
Il Exprime un rapport de destination.
I. Destination de lieu.
1° Direction vers un lieu. (Perrette) Prétendait arriver
ns encombre à la ville, la f. Fab. vu, 10. C'est à Rome, mes
s, que je prétends marcher, rac. Mithr. m, 1. Aller à
glise. Voyage à Londres. C'est peu d'aller au ciel; je vous y
ux conduire, corn. Volg. iv, 3. Descendre à terre. Tirer qqch
soi. Conduire à l'échafaud. Porter une lettre à la poste. Jeter
froc aux orties. Courir aux armes. Envoyer au diable. Em-
isonneur, au diable! mol. Mis. i, 2. || Aller d'un endroit
un autre. Le plus hardy ne laissa à s'approcher de peu à peu
ce More, rouchet, Serées, iv, 243. De peu à peu, rons.
les, III, 20. (Traduire) de mot à mot, Psaut. de Metz,
ol. (xive s.), et BOUCHET, Serees, préf. Avec ellipse de
préposition de. Peu à peu. Petit à petit. Pas à pas. Mon-
r quatre à quatre, de quatre marches en quatre marches.
rre à terre. Traduire mot à mot ; verser goutte à goutte ; arra-
er brin à brin. || Au, aux, pour en le, en les. Jeter au feu.
ttre aux fers.
Il 2" Proximité par rapport à un lieu, à une chose. La
taille livrée à Cannes. Ce village est à une lieue de Paris.
DICT. FR.\.\Ç.
A quatre pas d'ici je te le fais savoir, cORN. Cid, ii, 2. Se
mettre à la fenêtre. A mes côtés assis, rac. Ath. il, 7. Être
à table. L'épée au côté. Cela s'est passé à mes yeux. A la face
des dieux, CORN. Cinna, l, 3. Rire à la barbe de qqn. Il dit tout
à l'oreille, mol. Mis. ii, 4. S'asseoir au soleil. A fleur d'eau.
Côte à côte, vis-à-vis, nez à nez, tête à tête, face à face, dos
à dos. Se battre corps à corps. Rout à bout, deux à deux.
Il 3° Position dans un lieu. Il demeure à Paris. Conseiller
à la cour. Ce pays est aux antipodes. | P. anal. Gardant au
cœur d'infidèles amours, rac. Mithr. iv, 4. Le blasphème à
la bouche, CORN. Poly. m, 5. | A la place, au lieu et place de
qqn. Fig. Au lieu de dire. A défaut de. Au défaut de. || Au, aux,
pour en le, en les. Les étoiles brillent au ciel. Rome entière
noyée au sang de ses enfants, CORN. Cinna, i, 3.
II. Destination de temps.
Il 1° Progression vers un temps. La cause est ajournée
àhuitaine. Vous avez à demain remis le sacrifice, CORN. Hor. v,
2. A ce soir. Tout à l'heure. Travaux forcés à temps, à perpé-
tuité. A jamais, à tout jamais. Bouillir dans les enfers à toute
éternité, mol. Éc. des f. m, 2. Arriver à terme. Billet payable
à trente jours. Du matin au soir. De temps à autre. De jour à
autre, la br. 16.
Il 2" Coïncidence par rapport à un temps. Je rougis, je pâ-
lis à sa vue, rac. Phèd. I, 3. A ces mots le corbeau ne se sent
pas de joie, la f. Fab. i, 2. A ce coup. Tout à coup. || P. ext.
.\vec l'idée de conséquence. (F. le n" V.) S'éveiller au
bruit. Reconnaître qqn à sa démarche. A l'oeuvre on connaît
l'artisan, la f. Fab. i, 21. A vaincre sans péril on triomphe
sans gloire, CORN. Cid, ii, 2. J'ai honte à ma fortune en regar-
dant la tienne, a. chén. Mendiant.
Il 3° Accomplissement dans un temps, n dîne à midi.
(Il) mangeait à ses heures, la f. Fab. vu, 4. A l'âge de
vingt-deux ans le duc conçut un dessein, BOSS. Coudé. \ A
l'instant. A présent. Au temps jadis. Que je parte à ce soir
[vieilli), THÉOPHILE, I, 15
III. Fig. Destination de but.
Il 1" Tendance vers un but. Tendre à la perfection. PAU-
LINE : Où le conduisez-vous? — FÉLIX : A la mort, corn. Poly.
v, 3. Sans penser qu'ils allaient à la servitude, B0.SS. R.
d'Angl. Réduire à la misère. Venir à résipiscence. Il aspire à
descendre, corn. Cinna, Ii, 1. Réduire au plus petit volume,
à la plus simple expression. Le compte s'élève à cent francs.
Compter de vingt à trente. Ils sont de dix à douze. Appartement
composé de cinq à six pièces, les. GilBlas, m, 9. | Aller d'une
chose à l'autre. Traiter qqn de Turc à More. || Tirer à sa fin.
L'affaire a tourné à sa honte. Médaille frappée à l'honneur de
Louis XIV {vieilli), d'alemb. Éloges, Perrault, note a. La
chose allait à bien par son soin diligent, la f. Fab. vu, 10.
Venir à rien. Donner à bail. Mettre à profit. Tenir à honneur.
1
ABA -
Prendre à témoin. Pour l'exhorter à patience, la p. Fab. m,
5. Avarice qui va jusques à la fureur, lu. ibid. XI, 7. Il est ja-
loux, mais jaloux à la rage, boissy, Époux par supcrch. i,
8. Aimer à la folie. Fléchir au temps, mol. Mis. i, 1. Chan-
ger une chose à une autre (vieilli). || Avec un infinitif pour
complément. Chercher à tromper qqn. Aimer à jouer. Verser
à boire. | Vieilli au sens de pour, n n'attend qu'un prétexte
à l'éloigner de lui, rac. Andr. il, 3.
Il 2» Conformation en vue d'un but, adaptation. Dieu
fit l'homme à son image. Cela marche à mes souhaits. Aux
grands maux les grands remèdes. A trompeur trompeur et
demi. Cela ne va pas à mon gré. Vous cherchez dans vous-
mêmes le remède à vos misères, pasc. Pens. xii, 2. | Je trem-
ble..., à ne vous rien cacher, rac. Ath.i, 1. A dire vrai. A mon
sens, à mon avis. || Apte aux affaires. Noire à faire peur, mol.
Mis. II, 4. Fille à marier. C'est un homme, entre nous, à mener
par le nez, mol. Tart. iv, 5. (Il) t'aime à perdre l'esprit,
REGNARD, Distv. II, 7. Des contes [à dormir debout. |1 Cuiller
à potage. Salle à manger. Fer à repasser. Bois à brûler. Tabac
à priser, à fumer.
Il 3" Situation par rapport à un but. Être au comble de ses
vœux. Être à l'abri. Être à l'aise. || Être à dormir, à ne rien
faire. Travail à faire. Avoir à faire. Trouver à redire. C'est à
savoir. C'est-à-dire. || Au, aux, pour en le, en les. Être au
rang des dieux. En mon nom et au vôtre. La religion des Juifs
semblait consister essentiellement en la circoncision, aux sa-
crifices, aux cérémonies, en l'arche, au temple, pasg. Pens.
XXI, début.
IV. Destination de personnes, de choses.
Il 1° Attribution. Écrire, parler, s'adresser à qqn. C'est à
vous, mon esprit, à qui je veux parler, uoil. Sat. 9. A moi,
comte, deux mots, corn. Cid, il, 2. Grâce soit rendue à Dieu,
et, ellipt, Grâce à Dieu. Décerner à qqn une récompense. Tout
cela ne convient qu'à nous, la f. Fab. xi, 8. A bon enten-
deur, salut. Gloire à Dieu. | Vieilli au sens actuel de pour.
La croix est un lieu de triomphe à notre Sauveur, BOSS. Hist.
univ. Il, 19.
Il 2" Adjonction. Mettre les bœufs à la charrue. Souffrez
qu'à mon logis j'ajoute encore une aile, la f. Fab. viii, 1.
Joindre un mot à un autre. Allier la modestie au mérite.
Il 3» Appartenance. Ce chien est à moi, pasg. Pens. vi,
50. Famil. Avoir une maison à soi. Nos occupations, à vous
et à moi, ne sont pas petites, mol. iJ. gent. i, 1. La fille à
Nicolas. C'est proprement la caverne au lion, la f. Contes,
Oraison. \ Vouloir, à Dieu, c'est faire, BOSS. .2« Toussaint, 1.
C'est à vous d'en sortir, mol. Tart. iv, 7. | P. ext. Prendre,
acheter, enlever qqch à qqn, qqch qui lui appartient. Oter à
un roi sa couronne, volt. Parlem. de Paris, 46. | P. anal.
Arracher qqn aux flammes, à la mort.
"V. Destination de moyen.
Il 1° Recours à une chose qui sert à produire un effet
déterminé. | l. Recours à un instrument. Pêcher à la ligne.
Se battre au pistolet. Travailler à l'aiguille. Charger à mitraille.
I Moulin à vent. Bas au métier. | 2. Recours à un mode d'ac-
tion. Se sauver à la nage. A tire-d'aile. Marcher à reculons.
Se mettre à deux pour faire qqch. A nous quatre, nous en
viendrons à bout. Sonner à toute volée. Parler à cœur ouvert.
Combattre à outrance. A bon escient. A la rigueur. A grand
peine. | Acheter à crédit. | Brûler à petit feu. A la dernière
mode. Habit à la française. Poulet à la financière.
Il 2" P. ext. Réunion d'une chose avec une autre qui
concourt à un effet déterminé. Panier à anse. Char à bancs.
Clou à crochet. Voiture à deux chevaux. Omelette au lard. Ca-
narA aux navets. L'homme aux rubans verts, mol. Mis. v, 4. |
Fig. Dn homme à prétentions, à bonnes fortunes.
'ABACA [à-bà-kà] s. m. (qqns le font fém. comme
le mot espagn.),
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. abaca, m. s. § 13. || 1723.
SAVARY, Dict. du comm.]
il Espèce de bananier des îles Philippines, j Filasse
dite chanvre de Manille, qu'on tire de cet arbre
ABAISSE [à-bès'j s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de abaisser, § 52. || 1680. riciiel.]
Il Morceau de pâte abaissé (aminci) sous le rouleau.
•ABAISSE-LANGUE [ii-bès'-lâng'] s. m.
[ÉTYM. Composé de abaisse et langue, § 209. || Néolog.]
Il Instrument de chirurgie servant à abaisser la langue.
ABAISSEMENT [à-bès'-man ; m vers, -bè-se-...] s. ih.
[ÉTYM. Dérivé de abaisser, § 145. || xii» s. beneeit, Ducs
de Norm. 10939.]
; - ABA
I. Action de faire descendre, état de ce qui est des-
cendu à un niveau plus bas.
Il 1" Au propre. — d'un store. L' — d'un astre, sur l'ho-
rizon. L'— du cristallin (dans la cataracte).
Il 2° Fig. Action de faire descendre, état de ce qui
est descendu à une condition inférieure. | 1. A une situa-
tion, un rang inférieur. Affermir l'autorité du prince et la
sûreté des peuples par 1' — des grands, la br. 10. L'— où le
sort les a jetées, mariv. Marianne, 7. (Blason.) L'— de
l'écu, diminution de la valeur par modification dans les
pièces. I Ce triste — convient à ma fortune, rac. Iph. m, 5.
— volontaire, action de s'humilier. Aux abaissements glorieux
de l'humilité chrétienne, BOSS. Honneur du monde, préamb.
I 2. A un état moral, intellectuel inférieur. L'— des âmes,
des caractères. L' — des études. | 3. A un degré inférieur
de quantité, d'intensité. L'— du prix des denrées, de la tem-
pérature. L' — de la peine, application d'une peine moindre
dans le cas de circonstances atténuantes.
II. Action de diminuer qqch en hauteur. L'— d'un
mur, d'un terradn.
ABAISSER [à-bè-sé; moins bien, à-bé-sé; au futur et
au conditionnel, à-bes'-ré, à-bes'-rè] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et baisser, §§ 192 et 196. || xiic s.
Son pris li vuelent abaissier, marie de frange, Guigemer,
11. I xiiie s. (Le saphir) Tote manière d'enfleùre Abasse,
dans PANNiER, Lapid. franc, p. 117.]
I. Faire descendre à un niveau plus bas. [Syn. baisser.)
Il 1" ^M propre. Je leur fis — les voiles, fén. Tél. 4. Elles
abaissent toutes deux leurs coiffes, corn. Suite du Ment.
m, 3. Pour pouvoir — leur bec jusqu'à terre, FÉN. Exist.
de Dieu, i, 2. — son chapeau sur ses yeux, la br. 6. — le
cristallin (dans la cataracte). Ordonnez-lui d'— l'œil sur moi,
CORN. Tite et Dér. iv, 3. Le rivage va s'abaissant. (Blason.)
Pièces abaissées, placées dans l'écu au-dessous de leur
position ordinaire. — un chiffre, écrire un chiffre du divi-
dende à la suite du reste obtenu. | P. ext. — une perpen-
diculaire, la tracer de haut en bas.
Il 2» Fig. Faire descendre à une condition inférieure.
I 1. A un rang inférieur. [Syn. dégrader.) S. TuUius avait
étendu les privilèges du peuple, pour — le sénat, montesq.
Rom. 1 . Les grands noms abaissent au lieu d'élever ceux qui ne j
les savent pas soutenir, la roghef. Max. 94. S'il (l'homme)
se vante, je l'abaisse ; s'il s'abaisse, je le vante, pasg. Pens.
VIII , 14. I Absolt. C'est lui (Dieu) qui élève, c'est lui qui
abaisse, boss. Honneur du monde, 3. S'—. L'humilité... est
un artifice de l'orgueil qui s'abaisse pour s'élever, la rochef.
Max. 254. | 2. A un état moral, intellectuel inférieur.
[Syn. ravaler.) (L'éducation) ne cherche qu'à 1'— (le cœur)
dans les États despotiques, montesq. Espr. des lois, iv, 3.
De s' — ainsi jusqu'à trahir son âme, mol. Mis. i, 1. — le niveau
de l'art, des études. | 3. A un degré inférieur de quantité,
d'intensité. {Syyi. diminuer.) — le prix du blé, le cens électo-
ral. — une peine. — une équation, la réduire à un degré
moindre. | Poet. N'attends pas que j'abaisse ma haine, corn.
Pomp. III, 4. I (Fauconn.) — un oiseau, diminuer sa nour-
riture pour le rendre plus ardent. | — la voix sur une syl-
labe non accentuée.
II. Diminuer qqch en hauteur. — un terrain, un mur.
(Hortic.) — une branche, la couper près du tronc. — la
pâte, l'amincir sous le rouleau.
ABAISSEUR [à-bè-seur] adj. m.
[ÉTYM. Dérivé de abaisser, § 112. || 1564. Abbaisseur d'ori
gueil, J. THIERRY, Dict. franç.-lat.] i
Il Qui sert à abaisser. Spécialt. Qui abaisse certaine?
parties du corps. Le muscle — de la mâchoire. | Substanlivl
V — de l'œil, muscle qui abaisse l'œil.
*ABAIT. V. abet.
ABAJOUE [à-bà-jou] s. f.
[ÉTYM. Sans doute corruption de la bajoue, ,§ 213. |
xviiic s. Abajoues, c'est-à-dire poches au bas des joues, BUFF.
0rang-0uta7ig.]
Il Poche que certains animaux ont à l'intérieur de cha-
que joue et où ils mettent en réserve des fruits, des
graines, pour les manger à loisir. | Fig. Famil. Joue
pendante.
*ABALOURDIR [à-bà-lour-dir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et balourd, §§ 194 et 196. FURET,
le signale comme hors d'usage. || 1642. oud.]
Il Famil. Rendre balourd, lourd et gauche. S'—.
ABANDON [à-ban-don] s. m.
ABA -
[ÉTYM. Compose do à et l'aiic. franc, bandon, au sens
! pouvoir, §§ 193 et 201. Tous mes trésors vous soit a ban-
ni mis, Garin le Loher. ii, 90, P. Paris (xii» s.). De là,
ibandon, le fait d'être à bandon, à la merci de qqn. ||xiio s.
ttre en abandon, marie de frange, Eliduc, 231.]
I lo Action de laisser à la discrétion de qqn. De tous
s trésors 1'— général, CORN. Méd. n, 2. Traité qui était
)ins une paix qu'un — de ses propres forces, montesq.
)/«. 5. Un parfait — au souverain vouloir, corn. Imit. i,
'. P. cxt. Action de renoncer à qqch. | L' — de tousses
gagements, montesq. Esj)r. des lois, m, 5. On esprit de
nchalance, de paresse, d' — , ID. ibid. viii, 5.
2" Action de laisser à elle-même une personne,
lise. Par 1'— du roi, st-sim. viii, 225. Sa chute (de
re) arriva... parle défaut delà grâce, et pari' — de
, ;'ASC. Prov. 3. || Absolt. Il sent alors son néant, son — ,
:. Pens. xxv, 26. V — où cette maison a été laissée. ||
(1(1 v. A 1'—. Tu laisses aller tes affaires àl' — , mol. Mal.
l'i' interm.
"^ ' Action de laisser aller son corps, son esprit, etc., à
iite naturelle. Dans un mol — , buff. Cygne. Aimable
- et le naturel, stael, Cor. iv, 6.
'ABANDONNAT AIRE [à-ban-do-nà-ter] s. m. et f.
ÉTYM. Dérivé de abandonner, § 248. || Néolog.]
I Celui, celle à qui est fait un abandon de biens.
&BANDONNEMENT [à-ban-dôn'-man ; en vers, -dô-
-...] s. m.
ÉTYM. Dérivé de abandonner, § 145. || xiii^ s. Abandon-
nent A tous periz, j. de meung, Rose, 15743. Suivant
RET. plus usité au xviio s. que abandon; tend à vieillir.]
! Action d'abandonner.
j 1° Action de laisser à la discrétion de qqn. — de
ns, cession de biens. | P. ext. Action de renoncer à
z\\. Cet — de sa propre cause, bourd. Passion, 1. L' — de
tite volonté, volt. S. de L. XIV, 22.
j 2" Vieilli. Action de laisser qqn à lui-même. L'— par
is fait de tous ceulx qui seroient faucteurs... (1411), dans
jet d'arcq, Pièces relat. à Ch. VI, ii, 27. || Etat de
ui qui est laissé à lui-même. Dans 1'— où je me suis
ivée, MOL. Scap. m, 7. Ce sont des abandonnements que
ris méritons toujours, SÉv. Fragm. 2.
3' Absolt. Action de laisser aller son corps, son es-
i-., à leur pente naturelle. Tant de faiblesse et d'— ,
Mort du pécheur, 1. Un — de soi-même qui rend
iiipable de tout art, m™^ du chatelet, Réflex. sur le
tyicur. I Action de se donner toute licence. Quel — !
<j|l désordre ! dancourt. Bourgeoises de qualité, i, 6.
'abaNDONNÉMENT [à-ban-do-né-man] adv.
ÉTYM. Composé de abandonnée et ment, § 724. || xii" s.
levaucher) abandoneement, Aiol, 7598.]
Vieilli. En se livrant sans réserve. Il leur était trop
gnement et — vendu pour être plaint de personne, ST-
. XVI, 83.
iBANDONNER [à-ban-dù-né] v. tr.
âTYM. Composé de à et bandon, pouvoir, §§ 194 et 196.
i» s. Le frein li abandunet, Roland, 1493.]
1° Laisser au pouvoir, à la discrétion de qqn. — ses
is à ses créanciers. Porte aux Grecs cet enfant que Pyr-
3 m'abandonne, rac. Andr. m, 1. Théodose l'abandonna
soldats, qui lui tranchèrent la tête, flécii. The'odose, iv,
Fais ce que tu voudras, je m'abandonne à toi, rac. Ph(kl.
3. — son âme à Dieu. || Laisser au pouvoir de qqcb.
abandonne aux lois, corn. Poly. m , 3. Une barque aban-
née au courant. — une ville au pUlage. || P. ext. Il
(!u) l'abandonne à ses ignorances, BOSS. Hist. univ. m,
Tandis que Néron s'abandonne au sommeil, rac. Prit.
Le prince aux cris s'abandonna, LA F. Fab. viii, 14.
t toi qui t'abandonnes à ces coupables extrémités ! mol.
II, 2. Elle peut s'— à vous aimer, pasc. Maladie, 5.
■xt. Renoncer à qqch. — le monde. Le plus indigent et
lus méprisable Ne l'abandonne (la vie) qu'à regret, corn.
t. I, 22. — une entreprise. Un autre, à sa place, aurait
ndonné la partie, les. Diable boit. 4.
2» Laisser qqn à lui-même. ATHALIE : Vous êtes sans
;nts? — JOAS : Ils m'ont abandonné, rac. Ath. il, 7. Il
donc vrai que Titus m'abandonne? id. lier, iv, 5. | Fig.
K orce m'abandonne, rac. Phèd. i, 3. Son courage ne l'aban-
d aa pas, BOSS. llist. univ. i, 9.
3o P. anal. Laisser qqch vacant. — son poste, ses
fc étions. (Ils) abandonnent leurs retranchements, voit. Lett.
- ABA
74. Les terres furent abandonnées par les laboureurs, mon-
tesq. Rom. 19. Objets abandonnés sur la voie publique, lais-
sés .sans maître.
Il 4» Absolt. V. jjron. s'— , laisser aller son corps, son
esprit, etc., à leur pente naturelle. Elles s'étaient abandon-
nées dans les airs, comme si elles eussent voulu se laisser
tomber, la f. Psyché, 1. La véritable grandeur est... fami-
lière;... elle s'abandonne quelquefois, la br. 2. | Se donner
toute licence. Cette femme s'abandonne. | Adj. Abandonné,
ée, qui a perdu toute retenue. Les plus abandonnés calom-
niateurs qui furent jamais, pasg. Prov. 16. Famille —, maison
sans mœurs, beaumarcii. M(}re coup, v, 7. | Substantivt.
(Je) ne veux point brûler pour une —, mol. Et. m, 3.
ABAQUE [à-bak'] s. ju.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abacus, m. s. || xiiie s. L'abaqz 1
tient arimétique, iiom. de Thèôes, dans coissr ass, Légende
d'OEdipe, p. 269.]
ï. Il 1« Tablette couverte de sable fin sur laquelle les
anciens traçaient des nombres, des figures géométriques.
I P. anal. (Chez les modernes.) Table à calcul. Spécialt.
Cadre de bois à tringles parallèles où sont enfilées des
boules mobiles. (F. boulier-compteur.)
Il 2o Tablette sur laquelle les anciens jouaient aux dés.
Il 3° Tablette à compartiments creux où on posait les
amphores.
II. Partie supérieure du chapiteau d'une colonne, en
forme de tablette. {V. tailloir.)
III. Sorte d'auge à laver le minerai.
ABASOURDIR [à-bà-sour-dir ; selon d'autres, à-bà-
zour-dlr] v. tr.
[ÉTYM. Mot fait avec sourd sur le modèle de abalourdir.
II 1721. DANET, Dict. franç.-lat.]
Il Assourdir momentanément. Ce vacarme m'abasourdit. ||
Fig. Famil. Hébéter momentanément. Ce coup m'abasour-
dit, DUFRESNY, RéconcH. norm. ii, 9.
•ABASOURDISSANT, ANTE [à-bà-sour-di-san,-sânf;
selon d'autres, ...-zour-...] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de abasourdir, § 47. || Néolog.']
Il Qui abasourdit. Une nouvelle — .
"ABAT [à-bà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de abattre, § 52. || 1527. L'abbat des
hautes futayes, dans godef.]
Il 1° Vieilli. Action d'abattre. Abats de maisons, f.\uchet,
Antiq. gaul. II, i, 3. | P. ext. Action de s'abattre. Pluie
d'— , averse. Vent d'— . (desc. écrit abas, Météor. 7.)
Il 2° Ce qui est abattu. Des abats, parties accessoires
d'animaux tués pour la consommation. Marchands d'abats.
{Syn. abatis.) | Ce qui s'abat {vieilli) . Des abats de grêle, d'eau.
ABATAGE [à-bà-tàj'J s. jn.
[ÉTYM. Dérivé de abattre, § 78. || 1265. Abataige de pour-
ohiaus, dans du g. abatare.]
I. Action d'abattre.
Il 1» Action de faire tomber ce qui est debout. L'— d'un
arbre. — du chien d'un fusil. | (Typogr.) — de la frisquette sur
le tympan. | P. anal. L' — du minerai, action de le détacher
de la paroi d'une mine. L' — de la laine, action de la faire
tomber des peaux, j P. ext. Action de faire tomber en
donnant un coup mortel. L'— d'un bœuf, pour la bouche-
rie. L' — des chiens errants.
Il 2° Action de coucher ce qui est debout. L' — d'un na-
vire, pour le réparer. L' — d'un cheval, pour pratiquer sur
lui quelque opération.
II. Facilité à s'abattre. Pierre, poutre qui a trop d' — ,
qui penche d'un côté, menace de s'abattre.
*ABATANT [à-bà-tan] S. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de abattre, §47. || 1680. richel.]
Il Pièce qui s'abat sur une autre. L' — d'un comptoir. L' —
d'un métier à bas.
ABÂTARDIR [à-bd-... OU à-bà-tàr-dïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et bâtard, §§ 194 et 196. || xiie s.
Nostre lois est hui abastardie, Roncev. tir. 257.]
Il Altérer, en faisant perdre les qualités de la race. [Syn.
dégénérer.) Espèces abâtardies. Tous nos soins à bien traiter
et nourrir ces animaux n'aboutissent qu'à les — , J.-J. ROUSS.
Inégal. 1. S' — . | Fig. L'esclavage abâtardit les cœurs.
ABÂTARDISSEMENT [à-bâ-... OU à-bà-tàr-dïs'-man ;
en vers, -di-se-...] s. tn.
[ÉTYM. Dérivé de abâtardir, § 263. || xvi° s. Cest abbas-
tardissement (des grains) vient principalement de l'humidité
du terroir, du pinet, Hist. nat. de Pline, xviii, 17.]
ABA
— 4
Il État de ce qui est abâtardi. L'— de la vigne. | Fig. L'—
des caractères. L' — d'une nation.
*ABATÉE [à-bà-té] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. irrég. de abattre, formé sous
l'influence du part. prés, abattant, §§ 45 et 628. || 1687. des-
roches, Dict. mar.\
Il (Marine.) Oscillation d'un navire de droite à g'anche
sous l'effort du vent, de la lame. Faire son— .(F. auloffée.)
*ABATELLEMENT [à-bà-tel-man] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Peut-être dérivé irrég. de
abattre. || 1748. savary, Dict. du comm. Admis agad.
1762, supprimé en 1798.]
Il (Dans le Levant.) Déchéance dont le consul frappait
les négociants qui désavouaient leurs marchés.
*ABAT-FAIM: [à-bà-fin] s. m.
[ÉTYM. Composé de abat et faim, § 209. || 1732. th. corn.]
Il Vieilli. (Cuisine.) Plat de résistance servi au com-
mencement du repas. Des — .
*ABAT-FOIN [à-bà-fwin] s. m.
[ÉTYM. Composé de abat et foin, § 209. || Néolog.]
Il Trappe pour faire tomber le fourrage du grenier dans
une étable, une écurie. Des — .
ABATIS [à-bà-ti] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abattre à l'aide du suffixe ediz, succes-
sivement eïz, eïs, eis, is, §§ 81 et 82. || xii^s. Dn grant abateïs
De gens navrez, de mors, Loherains, dans godef.]
Il 1» Action d'abattre. Dn universel — (d'arbres), la f.
Fab. XII, 20. Dn grand — d'oiseaux de rivière, palaprat,
Arleq. phaéton, m, 1. | Spécialt. Cuirs d'— , dont le poil
est à abattre.
Il 2° Ce qui est abattu. || Travail de défense militaire,
formé d'arbres abattus. || Pierres abattues dans une
carrière. || Parties accessoires d'animaux tués pour la
consommation. (Se dit surtout de la volaille.) {Syn.
abat.) Dn — de dinde. Servir des — en ragoût. Fig. Pop.
Les pieds et les mains, n a de gros — . || Foulures que
les bêtes fauves laissent sur l'herbe dans les taillis.
{V. abatture.)
ABAT-JOUR [à-bà-jour] s. m.
[ÉTYM. Composé de abat et jour, § 209. || 1690. furet.]
Il l" (Ce qui rabat, concentre les rayons lumineux.)
Fenêtre de prison, soupirail de cave pratiqué oblique-
ment dans le sens de la hauteur. || Réflecteur qui rabat
la lumière. Des — verts.
Il 2o (Ce qui abat, diminue la lumière.) Toile, volet
pour arrêter les rayons du soleil.
*ABAT-SON [à-bà-son] s. m.
[ÉTYM. Composé de abat et son, § 209. || Néolog.]
Il Série de lames inclinées dont on garnit les baies des
clochers pour renvoyer vers le sol le son des cloches.
Des — .
ABATTEMENT [à-bat'-man ; en vers, -bà-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abattre, § 145; pour les deux tt, V.
abattre. || xiiic s. Horn, 4744.]
I. Anciennt. Action d'abattre. || An propre. — des
voultes et autres fortifications, Charte de 1435, dans luce,
Chron. du Mont-St-Michel , ii, 61. — d'arbres, r. est.
Dict. franç.-lat. \\ Fig. Retranchement. Substraction est
certain abatement de ung nombre de l'autre, lortie, Arithm.
fo 66. ,
II. État de celui qui est abattu. (Ne s'emploie que figuré-
ment.) (.Syn. accablement, langueur, prostration, affaissement.)
Il 1» Physiquement. D' — et de lassitude elle se laissait
aller la tête languissamment, la f. Psyché, 2. | Ces mêmes
chaleurs m'ont souvent jeté dans de fort grands abattements,
RAC. Lett. 180.
Il 2° Moralement. Cette nouvelle l'a jeté dans un profond — .
D'où vient cet — des courages? Boss. Panég. St Vibtor. L' —
s'explique en des termes moins fiers, boil. Art p. 3.
ABATTEUR [à-bà-te'ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abattre, § 112; pour les deux tt, V.
abattre. || xive s. bouteill. Somme rur. i, 39.]
Il Celui qui abat. Dn — de bois, un bûcheron. Dn — de
minerai (dans une mine). L'— d'hommes (Alaric) , cha-
teaubr. Et. kistor. vi, 2. | Fig. Famil. Dn — de quilles,
celui qui prétend abattre beaucoup de besogne, faire
des prouesses. Vous êtes, je vois bien, grand — de quilles,
RÉGNIER, Sut. 2.
ABATTOIR [à-bà-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abattre, § 113. || Néolog.]
- ABA
Il Établissement où doivent être abattus les animaux i
boucherie. Ce qu'on voit aux abords d'une grande cité, Ce son;,
des abattoirs, des murs, des cimetières, musset, RoUa.
ABATTRE [à-bltr'] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *abbatvere, de ad, vers (soi), et
batvere, battre. (F. §§ 192 et 196 et battre.) || vme s. Offen-
das : abattas, Gloss. Reichenau, dans fœrster, Uebunf/^
buch, 1010. Il Ce mot et quelques-uns de ses dérivés s'écr
vent avec deux tt (comme battre), tandis que d'autre>,
abatage, abatée, abatis, n'ont qu'un t, suivant l'ancienne
orthogr. plus conforme à la prononciation.]
I. Faire tomber, en donnant un ou plusieurs couii
qqn, qqch qui est debout.
Il 1° Au propre. — des quilles. — un mur. Fig. Ces gran-
corps (les États) sont malaisés à relever étant abattus, de-
Méth. 2. I Du plus puissant des dieux nous voyons la stat
Vax une main impie à leurs pieds abattue, cORN. Poly. m,
Fig. C'est autant d'idoles que vous abattez dans votre cœu
BOSS. Médit, sur l'Êv. Serm. sur la 'montagne, 29'' joii
I — du bois. Fig. — de la besogne, faire beaucoup d'o'
vrage. | — son adversaire. Trois fois je l'abattis (le lioi:
fén. Tél. 2. I P. ext. Faire tomber en donnant un cou^
mortel. Chacun se disputait la gloire de l'abattre, rac. Andi\.
V, 3. — un bœuf. — un chien enragé. | P. anal. — du boisl
(au trictrac), enlever des dames d'une pile pour pouvo;
caser. || Spécialt. — le minerai (dans une mine), le faii
tomber de la paroi. — la barbe de qqn [vieilli). Il lui fait -
le poil avec le rasoir, malh. Ép. de Sénèq. XLvii, 1. — li
cuirs, dépouiller les animaux tués. — la laine, détacher
laine des peaux. — le pied, enlever de la corne au saL
du cheval. — la cataracte. L'aveugle-né à qui M. de Réaumu
vient de faire — la cataracte, dider. Lett. sur les aveugles
— les voiles. Les voiles abattues ne pouvaient plus animer I(
vaisseau, fén. Tél. 18. Aller à bride abattue, en lâchant en-
tièrement la bride du cheval. | — le chien (d'un fusil à pef;
cussion) sur la cheminée. Par^ passé pris substanlivt.Ul
chien d'un fusil à l'abattu. | La pluie abat la poussière. P. anal |
La pluie abat le vent. Fig. Loc. prov. Petite pluie abat gram
vent, la moindre chose fait tomber un grand emporti
ment. || V. pron. S'—, tomber tout d'un coup. Le gram
mât s'abattit. De la force du coup pourtant il (le sanglier |
s'abattit, la f. Fab. viii, 27. L'orage s'est abattu sur la ville
Fig. Le malheur s'est abattu sur cette famille. | En parlan
d'un oiseau. S'—, descendre d'un vol rapide. Sur l'anima
bêlant à ces mots il s'abat, la f. Fab. il, 16. \\Absolt. V
intr. I 1. Peser sur un levier pour faire faire un tour ai
treuil. I 2. (En parlant d'un navire.) S'abattre à droit'
ou à gauche. (F. abatée.)
Il 2° Fig. Faire tomber la force physique ou morale, l
peuple romain ayant abattu les Gaulois, noss. Hist. univ. i, ^
II est si abattu aujourd'hui qu'à peine peut-il parler, sÉv.85
Ses malheurs n'avaient point abattu sa fierté, rac. Ath. il, Cj
II. P. ext. Coucher ce qui est debout. — un navire e|
carène, pour réparer sa carène. — un cheval, le couctif
pour pratiquer une opération. | — les cartes, et, absûl
— , étaler son jeu. |
"ABATTUE [à-bà-tu] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de abattre, § 45. || (Au sens2''
1751. ENGYCL. I (Au sens !<>.) 1752. trév.]
Il ±0 Vieilli. La retombée d'une voûte.
Il 2» (Salines.) Travail de l'eau chargée de sel, depuisl
moment où elle bout jusqu'à celui où on la laisse reposeï
ABATTURE [à-bà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de abattre, § 111. || xive-xv» s. Abateore
terre que l'on appelle accabler. Coût. norm. dans delb. Rec
Il l" Action d'abattre (les fruits des arbres).
Il 2» Vieilli. État de ce qui est abattu. L'— qu'avolt Is
la bombarde, chastell. ii, 361. || Spécialt. Au plur. Foi
lures laissées parles fauves. (F. abatis.)
ABAT-VENT [à-bà-van] s. m. - .
[ÉTYM. Composé de abat et vent, § 209. || 1344. Tex
dans DELiSLE, Act. norm. de la Ch. des comptes, p. 901
Il Assemblage de lames inclinées dont on garnit l
baies de clochers, d'ateliers, etc., pour les garantir cj
vent, de la pluie. Des — . || Appentis placés au-deasi
des fours.
ABAT-'VOIX [à-bà-vwà] s. m.
[ÉTYM. Composé de abat et voix, § 209. || Néolog.]
Il Dais placé au-dessus d'une chaire pour rabattre i
voix du prédicateur. Des — . |
r
ABB -
(ABBATIAL, ALE [à-bà-syàl ; en vers, -si-àl] adj.
!i';i YM. Empruulô du bas lat. abbatialis, r«. s. \\ 1424.
ison abbatial, Ordonn. xix, 264.]
.1 appartient à l'abbaye. Droits abbatiaux. Maison — ,
. /. L'— .| Vieilli. S. m. L'— de la Trappe, st-sim. viii,232.
ABBAYE [à-bé-i] s. f.
\:ï\yi. Du lat. abbatîa, m. s. Abbatîa, par la réduction
'. a tinal à e, § 291, de bb à b, § 436, et l'affaiblissenient
I l:i chute du t médial, § 402, devient abadie (xi" s.),
aïe, abeïe (xiie-xiiie s.).]
1" Monastère dont les revenus constituaient un béné-
1 ' pour celui ou celle qui en avait l'investiture. — en
(iiniende, à laquelle on pouvait nommer un séculier. —
< règle, à laquelle on ne pouvait nommer qu'un reli-
: Nv. I Ellipt. La prison de l'Abbaye. Les massacres de l'Ab-
le. Fig. Loc. d'a7'got. V — de Monte-à-Regret, l'escbelle
( ne potence, ouD. Rech. liai. De nos jows. L'échafaud. ||
j '/ /. iiénéfice dont la jouissance était attachée au titre
( lilx'. Seigneur d'une — et de dix autres bénéfices, la br. 6.
, 2" l*. cxt. Vieilli. Maison hospitalière, grande hôtel-
] ie. L' — des gentilshommes à liome.
'iBBÉ [à-béj s. m.
M. Du lat. abbas, abbâtem, m. s. venu par le grec
lu syriaque abba, père. Abbâtem est devenu *abbâte,
•abade, §§ 436 et 402, abed (xie s.), §§ 295 et 402,
n" s.), § 402, puis, par retour à l'orthogr. lat.
- '., abbé.]
I 1" Supérieur d'un monastère d'hommes érigé en
I ivo. — régulier, religieux. — commendataire, séculier.
•lit. Chef d'un ordre dont les monastères ne sont
niés que par des prieurs.
ji 2° Celui qui, sans gouverner une abbaye, en avait le
Inéfice.
3" P. ext. (xviic-xviiies.)Tout homme qui porte l'ha-
' 'ilésiastique. C'était un jeune — sans abbaye, c'est-à-
(6 un tonsuré de bonne famille, où l'un des enfants est tou-
jrs — de son nom, furet. Rom. bourg, i, 9. — de cour,
né courtisan, mondain. || I)e nos jours. Tout ecclé-
istique.M. 1'—.
jLBBESSE [à-bes'] s. f.
lÉTYM. Du lat. abbatïssa, fém. de abbâtem, § 129. Abbatïssa
«' devenu *abbatéssa, § 259, d'oîi, par réduction de a final
".'1, de bb à b, § 436, et de t à d, et par chute du d,
■s formes *abadesse (xi^ s.), *abaesse, abeesse (xii^ s.);
1 s abesse (xiye s.), § 358, et enfin abbesse, § 502.]
Supérieure d'un monastère érigé en abbaye.
4.BC [â-bé-sé] et (moins usité) ÂBCD [d-bé-sé-dé]
( abécé, abécédé) s. m.
KTYM. Mots formés des premières lettres de l'alphabet.
s. Icil qui l'abc para Fist le commencement par A,
■ ince del'ABC, dans JUBI^'.\L, Nouv. Rec. ii, 175.]
1" L'alphabet. (Moi) Qui l'abc faiz aux enfants aprendre
r. DESCH. V, 152.
2" Livre qui sert à apprendre les lettres. | Fig. C'était,
oixante ans, nous mettre à l'ab c, regnard, Légal, univ.
11. Il P. anal. Premiers éléments d'une science. C'est
fondement et l'abc de toute notre morale, pasg. Prov. 5.
être) Savant jusqu'à l'abcd, j.-b. rouss. Épigr. m, 30.
ABCÉDER [âb'-sé-dé] v. intr.
ÉTYM. Emprunté du lat. abscedere, m. s. \\ 1751. en-
;l. I On a écrit abscéder : trév. 1752, acad. 1762.]
S'ouvrir et donner passage au pus (en parlant d'un
ces). La tumeur a abcédé, est abcédée.
\BGÈS [àb'-sc] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. abcessus ou abscessus, m. s.
vi" s. Abscès et apostemes, tagault, Instit. chirurg. 27.]
I Accumulation de pus dans une cavité accidentelle.
in. apostume.) Ouvrir, percer, vider un — . Un — qui se
mait dans le foie, voi.t. S. de L. XIV, 26.
!^BCISSE. V. abscisse.
ABDICATION jab'-di-k'a-syon; en vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. abdicatio, m. s. \\ xvii" s. L'ab-
«lation que j'ai faite de tout ce qui peut être douteux, desc.
0. aux sept obJecL]
Action de renoncer à qqch (qu'on possède). Faire
de ses biens, de ses droits. (Christine) étonna l'Europe
r— de sa couronne, volt. Mœurs, 188. j Spe'cialt. —
a. fUs (chez les anciens), acte juridique par lequel un
•e excluait un fils de sa famille. || Absolt. Action de
loncer au pouvoir suprême. L'— de Charles-Quint.
' - ABE
ABDIQUER [âb'-di-ké] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abdicare, m. s. \\ 1402. Nous ne
devons aucune chose... abdiquer ou aliéner, Ordonn. vui, 496. \
Il Renoncer à qqch (qu'on possède). {Syn. résigner.)
Souvent dépouiUé de ses États et tantôt les abdiquant, puis les
reprenant, st-sim. i, 492. Faut-il — mon autorité ? j.-j. rouSS.
Em. 4. I Absolt. 11 ne faut pas qu'un père abdique. || Spëcialt.
— le pouvoir. Une autre reine abdiqua la couronne, montesq.
Lett. pers. i;39. | Absolt. Renoncer au pouvoir suprême.
La reine Christine fut obligée d'— , st-sim. i, 428.
ABDOMEN [âb'-dù-mèn'] s. 7n.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abdomen, abdominis, m. s.
Ilxvje s. PARÉ, XX bis, 1.]
Il 1. Bas-ventre, cavité contenant les viscères digestifs.
I 2. P. ext. Partie postérieure du corps des insectes.
ABDOMINAL, ALE [âb'-dù-mi-nàl] ac//.
[ÉTYM Dérivé de abdomen, g 238. ||1611. j. duval, dans
DELB. Rec.\
Il Qui appartient à l'abdomen. Muscles abdominaux.
ABDUCTEUR [ab'-dûk'-teur] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. abducere, écarter, § 249. || xvi" s.
paré, IV, 32.]
Il Qui produit l'abduction. Les muscles abducteurs. 5. m.
L'— de l'œU. [Cf. adducteur.)
ABDUCTION [âb'-dûk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. abducere, écarter, § 249. || xvi« s.
paré, IV, 29.]
Il Mouvement qui écarte du plan médian du corps une
de ses parties. — d'un membre.
*ABÉCË [â-bé-sé] et 'ABÉCÉDÉ [a-bé-sé-dé] s. m.
[ÉTYM. Formés du nom des premières lettres de l'al-
phabet. {Cf. abc.) Il xiiie s. Liabecés par ekivoche, dans pa-
ris et PANNiER, St Alexis, p. 212.]
Il 1° Les premières lettres de l'alphabet.
Il 2" Livre qui sert à apprendre les lettres. || Fig. Livre
sans valeur. Plats abécédés ! lebrun, Épigr. m, 36.
ABÉCÉDAIRE [à-bé-sé-dér] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abecedarius, m. s. || xvi^ s.
Abécédaire latin, bovelles, Ge'om. prat. 73 a.]
Il 1" Relatif à l'abc. Ordre —, alphabétique. Psaumes
abécédaires, dont les versets sont dans l'ordre alphabé-
tique de leur première lettre.
Il 2° Qui en est à l'abc. La sotte chose qu'un vieillard — !
MONTAIGNE, II, 28. Ignorance — {vieilli). \\ S. m. Un —, livre
où l'on apprend l'abc.
ABECQUER [à-bé-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et bec, §§ 194 et 196. || xve s. fran-
CHiÈRES, Fauc. II, 2. I Anciennt abécher, qui est encore
dans FURET.]
Il Nourrir en donnant la becquée. — un oiseau.
ABÉE [à-bé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de l'anc. verbe abeer, être ou-
vert, de à et béer. {V. bée et § 45.) Abbée ou lanciere ouverte
donnant cours à l'eau, Coid. de Montargis, dans delb. Rec.
On a dit aussi ebée, qui suppose un verbe ebeer, esbeer :
L'une des ebées ou vannes, texte de 1444, dans godef. Cela
écarte l'hypothèse d'une corruption de la bée en l'abée.]
Il (Dans un moulin à eau.) Ouverture donnant passage à
l'eau qui tombe sur la roue. (F. bée et baie.)
*ABEILLAGE [à-bè-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abeille, § 78. || 1369. Aboilage, Titre de
Chdteau-Meillant, dans mén. Dict. étym. aboilage.]
I. Droit du seigneur sur les essaims qui s'abattaient
sur son domaine.
II. Élevage des abeilles. (Remplacé par apiculture.)
ABEILLE [à-bèy'] s. f.
[ÉTYM. Du provençal abelha, lat. apicula, qui a remplacé
les anc. formes franc, éf ou é (de apem), aveille (de apicula)
et avette (de "apitta). (F. § 11.) || xv<= s. Avettes que l'on ap-
pelle eps en France et abeilles en Poitou, Coût. d'Anjou ,
dans MÉN. Dict. étym. abeille.]
Il l» Insecte hyménoptère dit mouche à miel, vivant en
essaim, et produisant le miel et la cire. Sur différentes
fleurs r — s'y repose Et fait du miel de toute chose, la f.
Fab. X, 1. Les ruches des abeilles étaient aussi bien mesurées
il y a mille ans qu'aujourd'hui , pasc. Vide. Comme une —
ardente à son ouvrage, boil. Art p. 2. || Fig. | 1. Par allu-
sion à la douceur du miel. Dn honnête homme a, par ses
ouvrages d'histoire, enchanté le public : c'est 1' — de la France,
MONTEsg. Pens. div. Des modernes. \ 2. Par allusion à l'ac-
ABE -
tivité de l'abeille. Ou'iœporte au genre humain que quelques fre-
lons pillent le miel de quelques abeilles? volt. Lett. 30 août
1755. I Titre de sociétés, de journaux prenant l'abeille
comme symbole du travail. L'Abeille cauchoise. | 3. Insi-
gnes d'armoiries figurées par des abeilles. Les abeilles im-
périales. I 4. (Technol.) Travail d'un tissu qui ressemble
aux cellules d'une ruche. Serviettes nids-d'abeilles.
*ABEILLER, ÈRE [à-bc-vé, -yer] adj.
[ÉTYM. Dérivé de abeiUe, § 115. || Néolog.]
Il Relatif aux abeilles. || Dialect. S. m. Rucher.
ABERRA.TION [à-bèr-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Au sens 1", mot traduit par Clairault (Mém. de
VAcad.dessc. 1737, p. 105) du lat. aberratio, que Manfredi
employait en 1730 pour exprimer les phénomènes dé-
couverts par Bradley. Au sens 2", traduction du lat. aber-
ratio, employé en ce sens par le physicien Klingenstiern
en 1761. Aberratio en lat. class. signifie éloignement.']
Il l» (Astron.) Déviation apparente des rayons lumi-
neux qui viennent d'un astre.
Il 2" (Physique.) — deréfrangibilité, dispersion des rayons
lumineux qui ont traversé une lentille. — de sphéricité.
Il 3° Fig. Déviation d'un principe. Toutes les aberrations
auxquelles il (ce principe) peut être sujet dans la pratique,
GRiMM, Le^/. févr. 1775. || P. ext. Égarement momentané
de l'esprit, des sens, etc. Une — du goût.
*ABET [à-bè] s. m.
[ÉTYM. Peut-être subst. verbal de l'anc. franc, abeter,
tromper, § 52. || 1606. Abbec, nicot.]
Il Vieilli. Appât pour le poisson.
ABÊTIR [à-bé-tir] v. tr. et inir.
[ÉTYM. Composé de à et bête, §§ 194 et 196. La vieille
langue disait plus habituellement abester. [Cf. embêter.)
Il xv» s. Maleureux abestis, A. ciiart Esper.]
Il lo V. tr. Rendre inintelligent. — un enfant. S'— dans
l'oisiveté. Ils n'ont songé qu'à m' — , ST-SIM. ix, 468. Cela vous
fera croire et vous abêtira, pasc. Pens. x, 1.
Il 2» V. intr. Devenir inintelligent. 11 abêtit tous les jours.
"ABÊTISSEMENT [ à-bé-tïs'-man ; en vers, -ti-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abêtir, § 145. || Ne'olog.]
Il Action d'abêtir; état de celui (jui est abêti.
AB HOC ET AB HAC [âb'-ok'-ët'-âb'-âk' ; selon duez
(1639), l'h de hoc et de hac était aspirée] loc. adv.
[ÉTYM. Expression lat. : de celui-ci et de celle-là ; paraît
d'origine scolast. § 217. || xv" s. fin. Bon temps... viendra
d'abac ou d'aboc, Ane. Poés. franc, iv, 138.]
Il De côté et d'autre, au hasard. Je ne trouve pas que
cette façon de parler sente plus son collège que quand on dit :
il en prend — , laquelle toutefois est fort usitée, H. est. Nouv.
Lang. franc, italian. ii, 294. Il décide de tout et — , la-
FONT, Trois Frères riv. se. 2. Parler — .
ABHORRER [âb'-ôr-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abhorrere, m. s. L'anc. franc.
a la forme pop. avorir. || 15.39 Abhorrir ou abhorrer, r. est.]
Il Avoir en horreur. J'abhorre les faux dieux, corn. Poly.
II, 6. Chez nos dévots aïeux le théâtre abhorré, boil. Art p.
3. Il /'. ext. Avoir de l'éloigneinent pour. Sur le sujet du
vide... leurs expériences leur avaient toujours fait remarquer
qu'elle (la nature) l'abhorrait, pasc. Vide.
"ABIÉTINE [à -byé-tin'; en vers, -bi-é-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. abies,abietis, sapin, §245. I| Ne'olog.]
Il Corps cristallisable qu'on extrait des conifères,
*ABIGÉAT [à-bi-jé-à] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abigeatus, m. s. formé sur
abigeus, de abigere, emmener. || 1721. trév.]
Il (Droit rom.) Détournement de bétail.
ABtTVTFi [à-bîm'] s. m. (parfois fém. au xyi" s.).
[ÉTYM. Du lat. pop. "abîsslmum, superl. de abyssus, m. s.
§ 589, proprt, l'abîme le plus profond. Abjsslmum devient
abismu, abisme, abîme, §§ 290, 291 et 422.]
Il 1" Profondeur dont on ne peut mesurer le fond. Mer,
tu n'ouvriras pas des abîmes nouveaux! rac. Iph. v, 4. Le
terrain s'affaisse et ouvre un —, fén. Td. 15. Nous vivons
plongés dans des abîmes d'air comme les poissons dans des
abîmes d'eau, kén. Exist. de Dieu, i, 2. Je cours après New-
ton dans 1'— des deux, volt. Ep. .37. | Les damnés sont dans
r— infernal, fr. de sales, Introd. à la vie dév. i, 15. || P.
anal. \ 1. (Blason.) Pièce en —, isolée au centre dans le
fond de l'écu. | 2. (Technol.) Vaisseau contenant le .suif
fondu où l'on trempe la mèche pour faire la chandelle.
ABJ
Il 2" Fig. I 1. Profondeur que l'esprit ne peut sondo;
Ta science est un — plus profond que l'Océan, montesq. Lell .
pers. 16. C'est un — de méditation, SÉv. 659. Un — d
silence, ciiateaubr. Martyrs, 5. | 2. Profondeur où oi:
est perdu, anéanti. Les années... se perdent sans retour dans
r — des temps, la br. 13. Dans 1' — de la doulem-, SÉv. 447.
I Spëcialt. En parlant de ce qui engloutit la fortune. Ton-
jours une soif et un besoin d'argent, c'est un — de je ne sais
pas quoi, SÉv. 814. | (Biblique.) L' — appelle 1'—, le mal
appelle le mal.
ABÎMER [à-bi-mé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de abîme, § 154. A été parfois employé
comme intr. aux xvie et xyii" s. || xiv<= s. Chieus ki ce set
bien abîmer (approfondir), dans godef.]
Il Jeter dans un abîme.
Il 1° Jeter dans une profondeur dont on ne peut me-
surer le fond. — sous les eaux tous ces audacieux, BOii
Sut. 12. La nef tourne, s'abîme et disparaît sous l'onde, de-
i.iLLE, Homme des champs, 4. Lisbonne est abîmée, volt.
Désastre de Lish.
Il 2o Fig. Jeter dans une profondeur où on est perdu,
anéanti. Toutes ses vertus se sont comme abîmées en celle-là,
BOURD. Panég. Franc, de Paule, préamb. Abîmé dans une
rêverie profonde, volt. Ch. XII, 1. Dans le vice abîmé, CORN.
Oth. III, 3. Absolt. De si grands maux qui sont capables d'—
l'État, Boss. Lett. à L. XIV, 1675. ] Spëcialt. Ruiner. Ilya
longtemps que le jeu vous abîmait, SÉV. 255. Abîmé de dettes,
BEAUMARcii. B. dc Sév. I, 2.
Il 3» p. ext. Faynil. Mettre hors de service. Il s'est ablnié
le bras. La pluie a abîmé les chemins. Mes pauvres petits yeu
sont abîmés (par l'insomnie), sÉv. 348.
AB INTESTAT [âb'-in-te's'-tà] loc. adv.
[ÉTYM. Expression juridique lat. : (successor) ab intestato.i
m. s. Il 1459. Le bastard ou la bastarde ne vient point ab
intestat à la succession de père ou de mère, Nouv. Coid. génù. •
II, 1177.]
Il Sans qu'il ait été fait un testament. Héritiers — . Dix|
têtes viennent — partager sa succession, la br. 11. | P. exf.
Mourir — , sans avoir testé. (Un oncle) — , malgré lui, m
laissé D'argent comptant un immense héritage, volt, l'auvr
Diable.
AB IRATO [ ab'-i-râ-tô ] loc. adv.
[ÉTYM. Expression lat. : ab, par, irato, celui qui est irrité.
Paraît d'abord comme terme juridique.]
Il Par suite d'un mouvement de colère. Donation, testa-
ment — . La loi casse les testaments appelés « ab irato»,
MIRABEAU, Disc, inëgal. dcs pa7'tages {il9i). \ P. ext. Me
sure prise — . Agir, parler — .
ABJECT, ECTE [ab'-jekf; suivant la prononciati
du xvii« s. -je, -jêkt'; corn, écrit abjet] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abjectus, m. s. \\ 1539. R.
Il Qui est au dernier degré de l'abaissement.
Il 1" En parlant de la condition. Ce que j'espère est grand
et mon sort est — , Cyrano, Mort d'Agripp. m, 4. (Jésus-
Christ) a été tout ce qu'il y a de grand et tout ce qu'il y s
d'— , PASC. Lett. sur la mort de son père. Une rivale — £
qui elle avait donné du pain, ST-Sim. xii, 98.
Il 2° En parlant du caractère. Une âme — . — ensonlan
gage, boil. Art p. 2. La canaille littéraire est ce que je con-
nais de plus — au monde, volt. Lett. 24 sept. 1766.
"ABJECTEMENT [âb'-jek'-te-man] adv.
[ÉTYM. Composé de abjecte et ment, § 724. || Ne'olog.]
Il D'une manière abjecte.
ABJECTION [âb'-jêk'-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abjectio, action de rejeter
d'où fig., surtout en lat. ecclés., action de considén
comme objet de rebut, § 216. ||xiv<= s. Abjection De richesce
Métam. d'Ov. dans godef. | Ung nom de vilité et de aWec
tion, j. coRBicnoN, dans delb. Rec.]
Il 1» Vieilli. Action de considérer comme ol)jet de re-
but. Sainte Elisabeth aimait surtout 1' — de soi-même, FR. Df
SALES, Introd. à la vie dév. m, 1. Absolt. Mépris de soi
môme. Avec combien peu d' — s'égale-t-il aux vers de 1
terre! pasc. Pens. xii, 19. | P. ext. (Bildiqne.) Objet d'
rel)ut. Opprobre des hommes et — du peuple, Saincte Bible
édit. Anvers, 1533, Ps. xxi, 7.
Il 2» P. ext. État de ce qui est objet de rebut, der-
nierdogré de l'abaissement. | l.En parlant de la condition
L'- de son état, volt. 5. de L. XV, 37. L'— et la détressfj
où elle avait si longtemps vécu, st-sim. xii, 102. Pour abais '
:. Me-I
ABJ
— 7 —
ABO
ter notre orgueil et relever notre — , pasc. Pens. xxv, 88.
'2. En parlant du caractère. Une âme tombée dans 1' — . —
es pensées, ciiateaubr. Dern. Abencér.
ABJURATION [âb'-ju-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
li'riYM. Emprunté du lat. abjuratio. (V. abjurer et § 218.)
I l'J~. Abjuracion ou abnegacion, Catholicon abbrev. abju-
itio. î GOTGR. n'a que abjurement.]
Action d'abjurer. L'— de Henri IV. | En parlant de la
loso qu'on abjure. Faire —du calvinisme. ||P. ext. Une —
jus parfaite de l'ancienne philosophie, FONTEN. Régis.
ABJURER [âl)'-ju-ré] V. tr.
KTVM. Emprunté du bas lat. abjurare, renoncer publi-
I ' 1 1 icnt ; spécialt, abjurare haeresim, § 216. || Mot du xvi" s.]
1 ' Renoncer par un engagement solennel à la reli-
'H qu'on professait. [Syn. apostasier.) — l'hérésie. (Gran-
II abjura les erreurs de Luther et de Zwingle, boss. Var. 7.
ux qui, dans les persécutions, vaincus par la rigueur des sup-
ices, avaient abjuré ou paru — la foi, bourd. Ouvert, duju-
/''. 'i. I Absolt. Il a abjuré publiquement.
2 ' P. ext. Renoncer publiquement à ce qu'on faisait
■lili'ssion de croire, d'aimer. {Syn. renier.) Abjurant la sa-
•e, lioiL. Ep. 1. — ses erreurs, ses soupçons. Ma maîtresse
ijura le théâtre, les. Gil Blas , vu, 7. Avoir abjuré les
ners trop brillants, volt. Lett. 27 avril 1751.
"ABLACTATION [âb'-lak'-tà-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ablactatio, m. s. \\ Néolog.]
Il (Médec.) Cessation de l'allaitement (chez la mère).
ABLATIF [à-blà-tïf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ablativus, m. s. \\ xv s. Vocatif,
ilatif, Donait français, 3. Rencontré a un accusatif Qui sa
bbe lui a fait ablative, eu. d'orl. Rond. 42.]
Il Cas de la déclinaison grecque, latine, etc., indiquant
ji'un substantif sert de point de départ ou d'instrument
l'action. — absolu. {V. absolu.)
: ABLATION [à-blà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ablatio, enlèvement. || xiiic s.
jlUN UE LONG BORC, dans GODEF. Suppl.]
{il (Chirurgie.) Opération par laquelle on enlève du corps
le partie morbide. L'— du sein, d'une tumeur.
l'ABLATIVO [à-blà-ti-v6] adv.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ablativo, radical ablatus, de
ferre, enlever. || xvi" s. Ablativo tout en un tas. Ane. Th.
anç. IX, 43.]
Il Vieilli. Ne s'emploie que dans l'expression ablativo tout
t aussi tous) en un tas, en prenant tout pôle-mèle. Allons,
Drgué, — tous en un tas, DANCOURT, Charivari, se. 22.
AELE [àbl'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. "albùlum, petit poisson blanc, dimi-
itif de albus, § 87, devenu alblu, alble, §§ 291 et 290,
où, par réduction, able, § 360.]
Petit poisson de la famille des Cyprinoïdes, dont les
:ailles nacrées servent à faire les perles artificielles.
ABLÉGAT [âb'-lé-gà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ablegatus, part, passé de able-
re, envoyer. || 1752. trév.]
Il Délégué chargé de porter la barrette à un prélat
)mmé cardinal.
ABLERET [à-ble-rè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de able, § 134. || 1328. Ordonn. 11, 12.]
Il Filet à mailles étroites, avec lequel on pêche les ables.
ABLETTE [à-blef] s. f.
[ÉTYM. Diminutif de able, § 133. || 1317. Texte dans
iDEF. SuirpL]
Il Comme able.
ABLUER [à-blu-é] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abluere, m. s. \\ xiV s. Doivent
en estre abluees et lavées. Somme Me Gautier, ms. franc,
ibl. nat. 1288, fo 37, r». On a dit aussi abluir, jeh. des
lEis, Geste de Liège, 10366.]
" Anciennt. Laver. || Spécialt. De nos jours. Laver
ec une préparation (des manuscrits , des livres) pour
viver l'écriture ou enlever les taches.
ABLUTION [à-blu-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ablutio, m. s. \\ xiv» s. Ablucion,
inune M<-- Gautier, ms. franc. Bibl. nat. 1288, f» 14, r".]
' ±0 Action de laver pour purifier. Ablutions des Musul-
ms, des Hébreux, des Hindous, purifications religieuses.
Liturgie.) Action de verser sur les doigts du prêtre
i vin et de l'eau qui retombent dans le caUce et qu'il
it ensuite. | P. ext. Le vin et l'eau ainsi versés. Les
— de la messe. || Fig. Le baptême du Christ, ce baptême de
l'esprit, cette — de l'âme, volt. Lett. angl. 1.
Il 2" Famil. Action de se laver. Faire ses ablutions.
ABNÉGATION [ab'-né-gà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abnegatio, en lat. class. refus,
en lat. ecclés. sacrifice de soi. (F. § 216.) || 1492. Abjura-
cion ou abnegacion, Catholicon abbrev. abjuratio.]
I. Sacrifice volontaire de soi-même. {Syn. détachement,
renoncement.) L' — de soi-même, bourd. Scand. de la
Croix, 1. Cette — entière de ce que nous avons de plus cher,
iD. Sainteté de la loi chrét. 1. 1 Absolt. V— chrétienne. Dn
martyre perpétuel de foi et d'— , mass. 2<^ Prof, relig. 1.
II. Vieilli. Reniement. Commandement... à tous autres
de ladite religion d'en venir faire — dans six mois, d'aub.
Hist. uiiiv. II, v, 21. Il Fig.TaSie — de ses défiances, stael,
Révol. franc. 11, 15.
ABOI [à-bwà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de aboyer 1, § 52. || xiii" s. Par
mon abay, Ysopet, i, 51, dans robert, Fab. inéd. i, 26.]
Il 1° Cri du chien. Un — rauque. Aux chiens qui dans le
ciel poussaient de vains abois , la f. Adonis. (Cerbère) aux
triples abois, R. belleau,ii, 315. || Fig. FzdZ/î. Appel pres-
sant. Pour réfréner les abois de l'estomac, rab. i, 23. Mais
pardonne aux abois d'une vieille amitié, corn. Cinna, m, 2.
Il 2» Spécialt. Au plur. (Chasse.) Les abois, cris de la
meute au moment où elle entoure la bête , et, p. ext.
situation de la bête. (Cerfs, chevreuils) poursuivis d'une
haleine altérée Jusqu'aux — et jusqu'à la curée, R. belleau,
II, 336. Parler des — et de la curée, l.\ br. 7. | En parlant
de la bête. Être aux — , être réduit aux — . Dn homme qui
court le sanglier, qui le met aux — , la BR. 12. Le cerf qui
se rend aux — , qui ne résiste plus aux chiens. | Dans le
môme sens, par abus de langage. Rendre les —, jeter les
derniers — . Rendre les — , ce qui pourrait sembler toutefois
être plutôt : se rendre aux — , n. est. Précell. 126. Comme
le cerf qui, hors d'haleine et accablé de la meute, jette les der-
niers — , FR. DE SALES, Am. de Dieu, ix, 12. | Fig. Rendre
les — , être à l'agonie. Dn autre rend les — , corn. huit, i, 23.
Il 3° Fig. La dernière extrémité. | 1. Vieilli. Physi-
quement. Aux abbois de sa maladie, bouchet, Serées, v,
113. Approchant des abois (de la mort), corn. Nieom. iv, 2.
I 2. Moralement. L'idolâtrie , qui semblait être aux abois.
boss. Hist. univ. 11, 26. La chicane aux abois, boil. Ép. i.
Sa vertu est aux abois. Une citadelle aux abois.
ABOIEMENT et ABOÎMENT [à-bwà-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aboyer, § 145. || xiii^ s. Abaement,
Gloss. dans agad. Histor.]
Il 1» Action d'aboyer. (Le chien) par des aboiements
réitérés... donne l'alarme, buff. Chien.
Il 2° Fig. Action de crier contre quelqu'un. Ils (les
ignorants ) m'ont enseigné de m'endurcir à leurs aboiements,
jos^SCAliger, Lett. 21. Fermons l'oreille aux aboiements de
la critique, buff. Disc, à l'Acad. Rép. à M. de Duras.
ABOLIR [à-bè-lir] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abolere, m. s. \\ 1417. Afin que
ledit roole... feust aboli, dans douet d' a^cq , Pièces relat. à
Ch. VI, I, 393.]
Il Détruire une chose de manière qu'elle ne puisse re-
naître. Jupiter résolut d' — cette engeance, la f. Phil. et
Baucis. — les honneurs, rag. Ath. v, 6. (Au dernier jour)
les histoires seront abolies avec les empires, BOSS. Condé.
— la royauté. « Issue » vient d' « issir », qui est aboli, la BR.
14. \\ Spécialt. (Ane. droit.) — un crime, l'effacer. Mes
services... Pour le faire — (mon crime) sont plus que suffi-
sants, CORN. Cid, II, 1. — une peine, l'annuler par acte sou-
verain. — un jugement. Ces sentences furent abolies, d'aub.
Hist. univ. I, IV, 1. I Fig. Les véritables dettes, j'entends
les peines dues au péché, demeurent éteintes et sont univer-
sellement abolies, bourd. Ouvert, du Jubilé, 1.
ABOLISSEMENT [à-bô-lïs'-man ; en vers, -li-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abolir, § 145. || 1405. Texte dans godef
Suppl ■\
Il Vieilli. Le fait d'être aboli. L'— des vieilles coutumes.
ABOLITION [à-bô-li-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abolitio, m. s. || 1413. Abolis-
sion, Ordonn. x, 164.]
Il Action d'abolir. L' — de l'esclavage, de la peine de mort.
Comptez-vous pour rien 1'— des duels? montesq. Lett. pers.
59. L'— de l'ordre des Templiers. | L'— des dettes. Il faut des
ABO -
dispositions sages... non pas des abolitions de dettes, montesq.
Espr. des lois, v, 8. Spécial t. (Ane. droit.) Lettres d'— ,
par lesquelles le souverain effaçait un crime, annulait lu
peine prononcée. La déclaration du prince portait exclusion
de toute — , mais... n'excluait pas les rémissions, flécu. Gr.
Jours, p. 60. I Fig. Les bonnes actions des autres sont récom-
pensées, les miennes auraient besoin d' — , balz. Lett. v, 19.
"ABOLITIONNISTE [à-bù-li-syô-nïst'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. aboUtionist, m. s. § 8. |(
Néolog.]
Il (Aux Étals-Unis.) Partisan de l'abolition de l'escla-
vage.
ABOMINABLE fà-bô-mi-nàbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abominabUis, m. s. || xii" s.
Psaut. d'Oxf. xiii, 2.]
Il 1» Dont le caractère impie doit faire horreur. Un blas-
phème — . On souhait si —, pasg. Prov. 11. Ce chef d'une
race —, impie, rac. Esth. il, l.Quel — maître me vois-je
obligé de servir! mol. D. Juan, i, 3. | Absolt. Tu te com-
pares à un — , PASC. Jésus, 7.
Il 2" Qui doit inspirer du dégoût, de l'horreur. Voilà, je
vous l'avoue, un — homme ! mol. Tai't. iv, 6. One — loi poli-
tique, qui était une suite d'un — droit des gens, montesq.
Espr. des lois, xxix, 14. | P. exag. Fatnil. On temps — .
Cette musique est — . Voilà le plus — sabbat, la br. 12.
ABOIffilNABLEMENT [à-bù-mi-nà-ble-man] adv. _
[ÉTYM. Composé de abominable et ment, § 724. || 1653.
OUD. abbomiuevolmente.]
Il D'une manière abominable, j P. exag. Famil. One
princesse — laide, voisenon, Alphanore et Bellanvie.
ABOIVONATION [à-bô-mi-nà-syon ; en vers, -si-on]5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. abominatio, m. s. On
trouve abominationes, d'où le plur. franc. § 22. 1| xii^ s.
Psaut. d'Oxf. Lxxxvii, 8.]
Il l» Horreur inspirée par ce qui est impie. Sa mémoire
est en —, bourd. Epiphan. 2. Cette viUe profane... est en
— à notre saint prophète, montesq. Lett. pers. 31. || Chose
impie qui doit inspirer l'horreur. On voit 1'— dans le tem-
ple, BOSS. Ilist. univ. ii, 9. Le mot d'— dans l'usage de la
langue sainte signifie idole, ID. ibid. il, 22. J'en repasse dans
mon esprit toutes les abominations (de ma vie), mol. D.
Juan, V, 1. Il (Biblique.) L'— de la désolation, le sacrilège
s'ajoutant à la dévastation. L'— de la désolation qui a été
prédite par le prophète Daniel, saci. Bible, Matth. xxiv, 15.
i P. hyperb. Fig. L'— de la désolation dans le temple des
Muses, VOLT. Dict. philos, rime.
Il 2" Dégoût, horreur qu'inspire une chose. Avoir qqch
en — . I Famil. Ce qui inspire le dégoût, l'horreur. C'est
une — .
* ABOMINER [à-bo-mi-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abominari, m. s. \\ xii" s. Psaut.
d'Oxf. cvi, 18.]
Il 1° Avoir en horreur comme impie, comme maudit.
Il 2" Famil. Avoir en horreur.
ABONDAMMENT [à-bon-dii-man] adv.
[ÉTYM. Composé de abondant et ment, § 724. || xii" s.
Abundantment, Psaut. d'Oxf. xxxiii, 30.]
Il D'une manière abondante. La place était — pourvue.
Buvez de l'eau —, les. Gil Blas, i, 3. Parler — .
ABONDANCE [à-bon-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abundantia, m. s. \\ xii" s.
Abundance, ph. de tiiaun, Comput, 2386.]
Il Quantité plus que sufiisante.
Il 1" Au propre. L'on commença aussi d'avoir — des autres
choses, VAUGEL. Q.-Curce, iv, 10. L'— du numéraire. Loc.
prov. — de biens ne nuit pas. Les pêchers ont donné avec — ,
LA BR. 13. L'— de la récolte. | Ellipt. Année d'— , de riche
récolle. Au plur. {peu usité). Les stérilités et les abondan-
ces, CYRANO, Pour les sorciers. Grenier d' — , où on met en
réserve le superflu des années de riches récoltes. Corne
d' — , d'où s'échappent des fleurs, des fruits, etc., emblème
de l'abondance. | P. ext. Famil. (Terme de collège). Vin
étendu de beaucoup d'eau. || Absolt. Quantité plus que
suffisante de ressources. On pays où règne 1' — . Les aises de
la vie, r — , LA BR. 9. Cette dureté meurtrière est née de son —
et de ses délices, boss. httpén. fin. 3. One femme qui fera
venir 1' — chez toi, mol. Mar. forcé, se. 6. {Syyi. profusion.)
Il 2" Fig.V — de sa miséricorde et de sa sainteté, couN.
Ps. 113. L' — des pensées produit celle des expressions,
d'aguess. /«>• Disc. Il Absolt. I 1. Richesse d'idée, d'ex-
_ ABO
pression. Fuyez de ces auteurs 1'— stérile, boil. Art p. 1. |
2. Richesse de sentiment. Parler d'— de cœur (allusion au
mot de l'Écrilure : Ex abundantia cordis os loquitur, mattil
xii, 34), en laissant le cœur s'épancher. Je vous parle de
r — du cœur, d'aguess. Instr. à son fils. \\ Parler d'— ,en im-
provisant. Il D'— {vieilli), par surcroît. Remarquons, d'— ,
que la comtesse se plaît avec mon maître, mariv. Legs, se. 3.
ABONDANT, ANTE [à-bon-dan, -dânt'] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abundans, m. s. \\ xii» s. Mateire
de parleir molt habondant, Serm. de St Bern. p. 4, Fœrster.]
Il Qui abonde. {Syn. copieux.)
Il l» Qui est en quantité plus que suffisante. Le blé est
— cette année. (L'enfant) a besoin d'une nourriture —, J.-J.
ROUSS. É)n. 2. Quelque — que soit l'iniquité du monde, bouru.
Scand. de la Croix, 1. La matière est — . | Spécialt. (Arithm.)
Nombre —, dont les parties aliquotes forment un total su-
périeur à ce nombre.
Il 2« Qui a (qqch) en quantité plus que suffisante.
On pays — en vin. — en richesse ou puissante en crédit,
CORN. Cinna, i, 2. Ton palais, d'esclaves —, a. cuéN. Éléij.
21.\\Absolt.'^iB commode et —, prévost, Man. Lesc. 2.
Tous mots qui pouvaient rendre une langue plus — , la BR.
14. Orateur — . Sujet — . || Vieilli. Loc. adv. D'— , par sur-
croît. Et, d' — , la vache à notre femme Nous a promis qu'elle
ferait un veau, la f. Contes, Jument.
ABONDER [à-bon-dé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abundare, m. s. \\ xii^ s. Abunder,
Psaut. d'Oxf. Lxiv, 14.]
Il 1" Etre en quantité plus que suffisante. Le riche, à
tout abonde, BOSS. Impén. fin. i.\ Absolt. L'argent abonde.
Où le délit abonde, abonde le remède, J.-B. rouss. Èpodi;.
(Chez Langlée) abondait la plus grande et la meilleure com-
pagnie, ST-siM. 11,305. I Loc. prov. (Jurispr.) Ce qui abonde
ne vicie pas, un moyen de plus ne peut que rendre la
cause meilleure, et, p. ext. famil. on n'a jamais trop de
ce qui est bon.
Il 2» (En parlant d'une personne.) Avoir une quantité
plus que suffisante de qqch. Si les hommes abondent de
biens, la br. 16. Il abonde en superiluités, ID. 10. | Absolt
et ellipt. Être riche {vieilli). La dévotion sait — et souffrir
pauvreté, fr. de sales, Introd. à la vie dév. i, 2. | Fig. —
dans son sens, donner avec excès dans sa manière devoir.
Chacun y abonde si fort en son sens, desc. Méth. 6. P.
ext. — dans le sens de qqn. | P. anal. En parlant d'une
chose. Tant la chose en preuves abonde, la f. Fab. il, 11.
*ABONNATAIRE [à-bù-nà-tèr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abonner, § 248. || Néolog.]
Il Celui qui a un marché, une concession par abon-
nement.
ABONNEMENT [à-bon'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abonner, § 145. || 1275. Texle di
GODEF.]
Il Convention à prix limité pour acquitter une rede-
vance, ou pour être fourni d'eau, de gaz, voyager sur un
chemin de fer, etc. Prendre un — à un théâtre, à un journal
ABONNER [à-bù-néj v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et bonne, ancienne forme de
borne, §§ 194 et 196. || 1306. Texte dans godef.]
I. Ane. franc. Borner, limiter. Et furent... départis, de-
vises et abonnés les deux roiaulmes de Portugal et de Castille,
froiss. Chron. xi, 311, Kervyn.
II. P. ext. Il lo Soumettre à une redevance qu'on
limite. Fief abonné, dont les droits divers étaient convertis
en une redevance fixe annuelle. Des taillables, il y en a deux
espèces : les uns taillables à volonté, les autres abonnés, Pasij.
liech. IV, 5. On s'abonnait aveo les curés pour les dîmes. S'—
avec la régie pour s'affranchir de l'exercice.
Il 2° S'— à une chose, s'en procurer la jouissance par
une convention à prix limité. Il (l'avocat Nicodèmei
s'abonnait avec lui pour plaider ses causes à vil prix, moyen-
nant certaine somme par an, furet. Rom. bourg, i, 24. Les
personnes abonnées à un théâtre, à un journal, et, substanlivU
Les abonnés d'un théâtre, d'un journal. | Fig. Famil. En par-
lant d'une chose qui arrive régulièrement, fréquemment
à qqn. Être abonné aux migraines, aux déceptions.
ABONNIR [à-bo-nîr] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et bon, §§ 194 et 196. || xii« s.
AEvain li fruis aboni, rencl. de moiliens, Carito, clxxvi,3.]
Il 1" V. tr. Rendre bon. Vin s'abonnist en fraische cave,
BAÏF, Mimes, l, p. 84. n s'abonnit. | EUe est abonnie (reve-
I
ABO
— 9 —
ABO
10 à meilleure santé) depuis ce temps-là, jacquel. pas-
.1., Lrlt. à Mme Périer, 31 mars 1656.
,i 2' V. intr. Devenir bon. Il abonnit.
"ABONNISSEMENT [ à-bô-nïs'-man ; en vers, -ni-
V. m.
M. Dérivé de abonnir, § 145. || 1653. Oud. abonamento.]
Le l'ait d'abonnir, de s'abonnir. L'— du vin. i Fiij. V —
in caractère.
1. ABORD [à-bôr] s. m.
iVivM. Subst. verbal de aborder, §52. || XYi^ s. Le mari-
er a peur... D'un escueil, d'un abord, R. belleau, il, 249.]
I. Action de venir au bord, de toucher le rivage. A
tre — nous fûmes attaqués. Leur — fut bien prompt, leur
te encor plus prompte, corn. Cid, iv, 1. Port... dont 1' —
<;geait un circuit long et dangereux, volt. Ch. XII, 1.
m. /'. ext. Il 1" Action d'arriver dans un lieu. | L' —
I n lieu. Ils avaient remparé le pied de la muraille de grosses
: rres pour en empêcher 1' — ,p. d'ablanc. Arrien, Guerres
I !/'■/■. 2. P. ext. Au plur. Ce qui donne accès à un lieu.
; abords de l'égUse. Nous avons de la ville aperçu les abords,
1.11 i.i:, Enéide, 9. j L' — d'une personne dans un lieu. Mon
en ces lieux Me fit voir Polyeucte, corn. Po/y. i, 3. Nous
ons régaler, mon père, votre — D'un incident tout frais,
■ 1.. l'art, lu, 5. Il P. ext. Vieilli. \ 1. L' — des étrangers
; is la ville. Ce grand — de gens au logis de ma sœur, la f.
inuque, ii, 1. | 2. La cour de nos rois... séjour et — des
I3UX disans de la France, pasq. Lelt. il, 12.
jl 2° Action d'aller vers qqn. Préparez-vous à soutenir avec
1 meté r— de votre père, mol. Scap. i, 3. Les abords furent
lîncieux, les compliments brefs, mariv. Pays. paru. 7. ||
. ext. Air de la personne, quand on va vers elle. Son —
-.se peut souffrir, la br. Théophr. Vilain Homme. Émue de
I que son — avait de tendre et de charmant, mariv. Ma-
'1)1)1'. 9. Il Spécialt. Action d'aller à qqn pour l'atta-
ii. De ces vieux ennemis va soutenir 1' — , corn. Cid,
G. (.Vdonis) sait éviter Les coups qu'à cet — la dent lui
■ it porter, la f. Adonis. \\ Aùsolt. A 1' — , dans 1' — , au pre-
ijr — , dans le premier — , d' — , dès 1' — , il m'a déplu. Il m'a
lit à r— cent questions frivoles, mol. Fàch. i, 1. P. ext.
ilabsolt. Loc. adv. Du premier — [vieilli), au premier — ,
I prime —, tout d'— , dans 1' — {vieilli) , dès 1' — [vieilli),
< - , des le commencement. De premier — l'effroy l'ayant
ils, MARG. DE FRANCE, Mém. auu. 1575. Du premier — , je
ij doutai, SOREL, Francion, 52. De prime — sont par la
ijme dame Expédiés tous les péchés menus, i>a f. Contes,
\iri confess. Je l'étranglerai tout d' — , ID. Fab. i, 6. Dans
1|- agissons doucement, mol. D. Garcie, ii, 4. Dès 1'— il
il vaincre, corn. Sertor. V, 1. J'allais vous informer D'un
ijh-e qui d'— a pu vous alarmer, Rag. Brit. i, 2. D' — il s'y
Ijt mal, puis un peu mieux, puis bien, la f. Fab. xu, 9. | D' —
es [vieilli), aussitôt après. D' — après mon dîner, j.-j.
uss. Confess. ii, 8. | Vieilli. Loc. conj. D' — que, dès
e. D'— que la toile fut levée, mol. Fâch. avert.
2. 'ABORD [à-bor] s. m.
étym. Composé de à et bord, bordage, § 201. jj Néoloq.]
I (Marine.) Place voisine du bordage intérieur d'un
vire. Mettre une chose en — .
ASORDABLE [à-bôr-dabl' | adj.
étym. Dérivé de aborder, § 93. || 1542. du pinet, Ilist.
t. de Pline, m, 5.]
Qu'on peut aborder. Port — . || Fig. Cet homme est très — .
ABORDAGE [à-bôr-dàj'] 5. m.
ÉTYM. Dérivé de aborder, § 78. || 1678. colbert, Lett.
ns JAL, Gloss. naut.]
Action d'aborder. (Se dit spécialement de deux navi-
5 dont l'un heurte l'autre, soit par accident, soit pour
Itaquer.) | Fig. n faut ici, ma foi, soutenir 1'— ; Monsieur
:onte approche, regnard, Légat, univ. v, 12.
'ABORDÉE [à-bùr-déj s. f.
étym. Subst. particip. de aborder, §45. || 1454. De prime
jrdée, dans fœrster, Christian von Troyes sœmtl.
erke, i, 299.]
Action d'aborder. Employé dans les loc. adv. à 1'—,
, de prime, de première — [vieilli). Us attaquèrent d' —
!0 furie, st-sim. i, 90.
ABORDER [à-bùr-dé] v. tr. et intr.
ÉTYM. Composé de à et bord, §§ 194 et 196. Bord a le
is de rivage dans I et II, et celui de bordage dans III.
uv" s. Alerent si en haste aborder, //. Capet, 6239.]
l. Arriver au bord, au rivage.
Il 1» V. intr. — dans une île. Les marchands y abordent (à
Tyr) de toutes les parties du monde, fén. Tél. 3. | Absolt.
Ils abordent sans peur, ils ancrent, corn. Cid, iv, 3. | — de
[vieilli) . Le mur qui était avancé dans la mer et escarpé em-
pêchait qu'on ne pût en — , vaugel. Q.-Curce, iv, 2.
Il 2" Poét. V. tr. ns abordèrent un rivage, la f. Fab. xil, 1.
Le premier aborda les champs de Lavinie, boil. Art p. 3.
II. P. ext. Arriver.
Il 1° V. intr. Un flot continuel de peuple qui abordait dans
cette église, rac. P. -Royal, 1. Elle y voit — le marquis, la
comtesse, boil. Lutr. 1.
Il 2» V. tr. Arriver à. n aborde le noir séjour de l'impitoyable
Pluton, fén. Tél. 18. | (Chasse.) — la remise, l'endroit où
le gibier est remisé. || P. anal. — qqn, aller vers lui et lui
adresser la parole. Le loup donc l'aborde humblement, la f.
Fab. i, 5. Tout le monde s'abordait, s'interrogeait dans les
égUses, volt. S. de L. XV, 12. | Loc. adv. A 1'—, quand on
aborde (qqn). Je veux qu'à 1'— finement on le tente, .t. nu
BELLAY, Poète courtisan. \\ — l'ennemi, aller à lui et l'atta-
quer. Il Fig. — un sujet, commencer à le traiter.
III. Spécialt. (Marine.) Heurter un navire, soit par
accident, soit pour l'attaquer.
*ABORDEUR [à-bôr-deur] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aborder, § \i2. \\Néolog.]
il Qui aborde, heurte un navire. Navire — .
ABORIGÈNE [à-bo-ri-jèn'] s. m. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aborigines, premiers habitants
(duLatium). || 1694. Aborigènes, th. corn. | trév. écrit en-
core aborigines.]
Il S. m. pi. Population primitive d'un pays. Mélange de
Juifs et d'aborigènes, volt. Mœurs, 102. || Adj. Une race — .
Les Japonais... semblent être aborigènes, volt. Mœurs, 142. |
7'. anal, n arrive souvent qu'un animal n'est pas — du pays d'où
on le tire, buff. Bonjour-Commandeur. Plantes aborigènes.
ABORNEMENT [à-bôr-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abomer, § 145. ( V. abonnement.)]
Il Délimitation.
ABORNER [à-bor-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et borne, §§ 194 et 196. !| Autre
forme de abonner. [V. ce mot.)]
Il Délimiter. — un champ.
ABORTIF, rVE ià-bùr-tif, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abortivus, qui fait avorter. ||
XIV " s. Souventes fois elles font avertit et avorton, Trad.
de P. des Crescens, dans godef.]
Il l» Vieillidans l'emploi général. Qui a avorté. Enfant — ,
et, absolt. Un — , un avorton, un mort-né. Un œuf — , boays-
TUAU, Th. du monde, 22, V, édit. 1560. | Spécialt. Fruits
abortifs. Étamine — . \\Fig. (Les anagrammes, les acrosti-
ches) , ce sont fruicts abortifs, vauq. de la fresn . Art p. 1, 381 .
Il 2" (Sons primitif du latin, repris de nos jours.) Qui
fait avorter. Remèdes abortifs, et, absolt. Des abortifs.
*ABOT fà-bô] s. m.
[ÉTYM. Forme dialect. de about, subst. verbal de abouter,
au sens de bouter, fixer à, § 52.]
Il Entrave de bois ou de fer qu'on attache aux pieds
d'un cheval pour le retenir.
ABOUCHEMENT [à-bouch'-man ; en i'ers,-bou-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aboucher, § 145. || xvi<' s. Paroles, pro-
pos, abouchemens, rab. iv, épistre.]
Il Vieilli. Action d'aboucher. | P. anal. L'— de deux
tubes, application de l'ouverture de l'un contre celle de
l'autre. L' — de deux artères. [V. anastomose.)
ABOUCHER [à-bou-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et bouche, §§ 194 et 196. || (Au
sens 1».) xiv'î s. Mir. de Notre-Dame, dans godef.]
Il le Vieilli. Faire tomber en avant (sur la bouche).
Abouché tristement contre terre, P. de thyard, Disc, philos.
176, vo. Je tombai abouchée sur lui, d'urfé, Astrée, i, 6. ||
Encore usité dans les dialectes de l'Est.
Il 2" Faire communiquer de bouche à bouche.- — qqn
avec un autre, le mettre à môme de parler avec lui. n m'a
aussi abouché avec M. d'Espagne, rac. Lett. 62. Et l'on doit
aujourd'hui 1'— avec vous, MOL. Av. ii, 1. S'— avec qqn. Faire
qu'ils s'abouchent et qu'Us se parlent, LA BR. 8. Chalmet les
fit _, ST-SIM. viii, 220. Il P. anal. (Technol.; — des ar-
tères. ( V. anastomose.) Des tubes qui s'abouchent.
"ABOUGRIR [à-bou-grîr] v. intr.
[ÉTYM. Composé de à et bougre, au sens de misérable,
ABO
— 10
ABR
chétif, §§ 194 et i96. \\ 1564. Le garder de monter et de croître,
qui est ce qu'on appelle abougrir, i.iéuault, Mais, rtist. m, 46.]
Il Vieilli. Arrêter dans son développement (une plante).
Il Remplacé par rabougrir.
•ABOUGRISSEMENT [à-bou-grïs'-man ; en vers, -gri-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abougrir, § 145. || Néolog.]
Il État de ce qui est abougri.
*ABOUQUEMENT [^à-bouk'-man ; en vers, -bou-ke-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abouquer, § 145. || 1635. monet, Invant.
des deux long.]
Il Action d'abouquer.
"ABOUaUER [à-bou-ké] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1635. monet, Invant. des
deux lang.]
Il (Salines.) Ajouter du sel sur celui qu'on a mis à
égoutter. {V. mulon.)
ABOUT [à-bou] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de abouter, § 52. || (Au sens spé-
cial de hypothèque.) 1279. Texte dans godef.]
Il Extrémité d'une pièce de bois, de métal, préparée
pour se joindre à une autre. | — de faîtière, ou arêtier,
tuile de faîte. | Base du cylindre qui broie les chiffons,
pour faire le papier.
*ABOUTAGE [à-bou-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abouter, § 78. || Néolog.]
Il (Marine.) Action de joindre par un nœud les bouts
de deux cordages.
*ABOUTEMENT [à-bout'-man ; en vers, -bou-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abouter, § 145. || (Au sens spécial
de hypothèque.) 1276. Texte dans godef.]
Il Action d'abouter; résultat de cette action.
ABOUTER [à-bou-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et bout, §§ 194 et 196. || (Au sens
spécial de assigner). 1247. Texte dans godef.]
Il Joindre par le bout. \Spécialt. (Blason.) Pièces abou-
tées, dont les bouts correspondent.
ABOUTIR [à-bou-tïr] v. intr.
[ÉTYM. Composé de à et bout, §§ 194 et 196.|! 1539. r. est.]
Il l" Vieilli. Former bout. — en pointe, vaugel. Q.-
Curce, VII, 3. Arbre qui aboutit, qui pousse des bourgeons.
Il 2« Arriver par le bout. Ce sentier aboutit au grand
chemin. Les deux lignes qui partiraient de leurs yeux pour —
jusqu'à cet astre, la br. 16. Ces nerfs aboutissent tous au cer-
veau, Boss. Co7i7i. de Dieu, ii, 6. — dans, en [vieilli). Une pe-
tite rue qui aboutit dans la rue Saint-Denis, l'abbj:: de cuoisy,
Mém. 7. Il Fig. Apprenez où doivent — vos desseins, fléch.
Le Tcllier. (L'homme est) infiniment estimable en tant qu'il
aboutit à l'éternité, B0S3. Sur la mort, préamb. Cela n'a
abouti qu'à le perdre. || Absolt. Avoir une terminaison.
L'accès a abouti. L'affaire aboutira. Ses projets ont abouti.
ABOUTISSANT, ANTE [à-bou-ti-san, -sûnt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de aboutir, § 47. || xvi^ s. Les tenans
et aboutissans de chacun, tiievet, Cosmogr. univ. 465 a.]
Il Qui aboutit à. Par une porte — aux champs, la f. Contes,
Oraison. \\ Substantivt. Masc. phcr. Les aboutissants, ce à
quoi qqch aboutit. Les tenants et les — d'un champ. | Fig.
Les tenants et — d'une affaire, tout ce à quoi elle tient et se
rapporte. Les tenants et les — de cette affaire-là, mariv.
Pays. parv. 1.
"ABOUTISSEMENT [à-bou-tïs'-man ; en vers, -ti-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aboutir, § 145. || 1539. Aboutissement de
terres, R. est.]
I. Action d'aboutir. L'— d'un abcès.
II. Ce qui aboutit (à qqch). Spécialt. Pièce d'étoffe
cousue au bout d'une autre pour l'allonger.
AB OVO [âb'-ô-vô] loc. adv.
[ÉTYM. Expression lat. : ab, dès, ovo, l'œuf. Peut-être
allusion au vers d'Horace : Ab ovo usque ad mala citaret,
Sat. I, ni, 6, ou à cet autre : Nec gemino beUum Trojanum
orditur ab ovo. Ad Pisones, 147. || xviii" s. Malgré vous ab
ovo recommence son conte, delii.le. Conversât. 1.]
Il Dès l'oi'iglne. Reprendre les choses — .
ABOYANT, ANTE [à-bwà-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de aboyer, § 53. || xvi« s. Aboyante
chasse, RONs. Franciade, 2.]
Il Qui aboie. Des chiens courants 1'— famiUe, eu. perrault,
Contes, Grisdidis.
1. ABOYER [à-bwà-yé] V. intr.
[ÉTYM. En anc. franc, abaier, ital. abbajare.cc qui fait suy
poser un verbe du lat. pop. *abbadiâre, d'origine incertaiin
qui paraît tenir à "badare, anc. franc, béer, bayer, avoir i
bouche ouverte. Jusqu'au xvii« s. on dit abayeret aboyer
Il 1" Donner de la voix. (Se dit du chien et de quelqu
autres animaux du même genre.) Fidèle était à leurs pied
aboyant, gémissant, B. DE ST-p. Paul et Virg. — à, conti
après qqn. Quand avons-nous manqué d' — au larron? r.\
Plaid, m, 3. I — à la lune, crier inutilement après qu
(comme font les chiens qui aboient en voyant briller i
lune). Il Fig. Crier fort. Nous avons de tous côtés des gensqu
aboient après nous, mol. Scap. i, 5.
Il 2° Vieilli. V. tr. — qqn. La plupart des chiens se conten (i
tent de 1' — , buff. Ile'risson. Il démêle un sot de cent pas, Li
poursuit, l'aboie et le pille, deshoul. Apoth. de Gass. \\ Fig
Il voit l'envie — sa fortune, racan, Ps. 11.
2. 'ABOYER [à-b\và-yé] v. intr.
[ÉTYM. Anc. franc, abeer, composé de à et béer, forn
primitive de bayer, §§ 192 et 196. {V. bayer.) Abaier, y
lieu de abeer, date du xiV^ s. : Abaiant que aucuns secor
lor venist, St Graal, dans godef. Confondu par erre,
avec le précédent.]
Il Vieilli. Aspirer à. Son fidèle amy, abboyant après U
richesses, montaigne, i, 40. Qui n'abaye... Après l'or du Pr
rou, RÉGNIER, Sat. 3. Ils n'abbayent à autre chose qu'à ot
ouper toute la Germanie, mart. du bell.\y, Mém. p. 4.
— après une place, un emploi.
1. ABOYEUR [à-b\và-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aboyer 1, § 112. || 1539. Abbayeur, r. est.
Il Chien qui aboie. Là l'on voit la biche légère Loin du sai.
quinaire — , rac. Poés. div. ode 3. || Fig. Famil. \ 1. Celi:
((ui crie après les gens. Ce critique n'est qu'un — . | 2. Pop.
Celui qui fait le boniment pour attirer les spectateurs.
2. *ABOYEUR [à-bwà-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aboyer 2. || xiiii^ s. Abaiere, dans GODEF.j
Il Vieilli. Celui qui aspire à qqch. Un — de places.
ABRACADABRA [à-brà-kà-dà-brà] s. m.
[ÉTYM. Du grec ABPAGAAABPA, oii G, forme ancienn-
de S, a été pris pour un c =: K; mot qu'on croit form
par les gnostiques de abraxas (F. ce mot) et de l'hébreu
dâbâr, parole, §§ 5 et 277. || xvi« s. Ce beau mot abracadabra,
pour guérir de la fiebvre, paré, xxv, 31.]
Il Mot cabalistique auquel on attribuait une vertu mys-
térieuse.
* ABRACADABRANT, ANTE [ à - brà - kà- dà - bran,
-brânt'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de abracadabra, § 146. || Ne'olog.]
Il Très famil. Plus que surprenant.
•ABRAQUER [à-brà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Peut-être composé irrég. de à et bras, §§ 194 '
196; peut-être emprunté du provenç. abracar, m. s. § 11-
Il 1783. ENCYCL. MÉTH.]
Il (Marine.) Raidir à bras un cordage.
''ABRAS [à-brà] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et bras, § 201. || Néolog.]
Il Garniture en fer du manche d'un marteau de forge.
"ABRASION [à-brà-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté, d'après un type 'abrasio, § 249, dusu-
pin abrasum, de abradere, enlever en raclant. || 1751. ENCYCL.)
111° Action d'enlever, en grattant, la superficie de qqch.
L' — du tartre, de la partie cariée d'une dent.
Il 2» Ulcération superficielle qui fait tomber des par-
celles de certains tissus. — de la muqueuse intestinale.
ABRAXAS [à-brak'-sâs'] s. m.
[ÉTYM. Mot grec, àêpa^àç ou àSpaaa^, §§ 5 et 277,
formé de lettres dont les valeurs numériques additionnel-
donnent le total de 365 (p = 100, cr = 200, ? = G0, p = :^.
aaa= 3).]
Il 1° Mot conventionnel par lequel le gnostique Ba?!
lide exprimait l'ensemble des 365 manifestations succer
sives qu'il attribuait au Dieu suprême.
Il 2o Pierre gravée portant le mot mystique abraxas ou
quelque autre symbole du culte gnostique.
ABRÉGÉ [à-bré-jé] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de abréger, § 45. || 1348. Abrégié,
dans VARiN, Arch. adm. de Reims, n, 1177. |
I. Il 1" Représentation en petit de qqch. Cet — de l'uni-
vers, Rome, GODE AU, Ih/mnes, 3, Ste Cécile. La naine, un
— des merveilles des cieux, MOL. Mis. ii, 4.
ABR
2' Réduction d'un discours, d'un écrit k un bref ex-
~ . >iyn. résumé, épitomé, précis.) L' — d'un ouvrage fait
:i tomber l'ouvrage même, montesq. Espr. des lois,
. 10. On — de riiistoire de France.
3" Loc. adv. En — . La suite de la religion mise en —
(/ant vos yeux, Boss. llist. univ. il, 31. (Les îles) sont de
1 its continents en — , b. de ST-p. Et. de la nat. 4. Écrire une
lase, un mot, en — , avec très peu de mots, de lettres.
il. Mécanisme qui, dans l'orgue, transmet à distance
1 iiiDuvement des touches des claviers aux soupapes des
.- limiers.
ABRÉGEIVIENT [à-brôj'-man| s. m.
■ ; v\i. Dérivé de abréger, g 145. || (Au sens féodal.) xm<= s.
^\N. XLV, 25.]
lion d'abréger. || Spe'cialt. (Droit féod.) — de fief
: iiiii de le démembrer, de l'aliéner en partie.
VBRÉGER [à-bré-jéj v. tr.
i;r>M. Du lat. abbreviâre, m. s. devenu "abrevjâre, *abre-
j ,i irilj, abregier, § 297, abréger, § 634. On a aussi em-
l )('■ jusqu'au xvi^' s. la forme savante abrevier.]
1" Rendre plus court dans sa durée. — vos jours par
i long voyage, la br. 11. La vie déjà raccourcie s'abrège en-
Cje par les violences, BOSS. Hist.univ. ii, 1. Les méthodes...
îîègent le travail, buff. Man. d'e'tiid. l'hist. nat. — le che-
n. Absolt. Ce sentier abrège, j Vieux récits dont le charme
s ége la veillée, delille, hnagin. 4. — un entretien. Absolt.
i! égeons et finissons-en. | Spëcialt. (Prosodie.) — une syl-
li|3, la rendre brève.
! 2o Rendre plus court dans son étendue. — une histoire,
ijlivre. Tacite, qui abrégeait tout, parce qu'U voyait tout, MON-
i;;q. Espr. des lois, xxx, 2. Pour — , pour dire la chose en
iji de mots. Pour — , elle arrive saine et sauve, la f. Psyché', 2.
-lun nom, supprimer une partie des syllabes, des lettres.
3" (Droit féod.) — un fief, en aliéner une partie.
|ABREUVAGE [à-breli-vàj'J s. m.
ÉTYM. Dérivé de abreuver, § 78. || 1262. Abeuvrage, texte
tllS godef.]
L'acte d'abreuver.
ABREirvEMENT [à-breûv'-man ; en vers, -breii-ve-...]
ÉTYM. Dérivé de abreuver, § 145. || xiii» s. Abevrement,
u). de Je'riis. ii, 216.]
! Action d'abreuver en général.
Ilbreuver [à-breli-vé] v. tr.
jÉTYM. Ane. franc, abeuvrer, abevrer, du lat. pop. *abbï-
lâre, de adbibere, faire boire. Abbiberàre devient *abbé-
ijâre, § 308, *abevrar, §§ 436 et 434 (pour le b et le v) el
§'291 et 336 (pour les e), d'où abevrer, § 295, abeuvrer,
^ i2, et abreuver, § 361. Au xvii" s. oud. donne abbrever à
( é de abbreuver. acad. écrit abbreuver en 1694 et 1718.]
l" Faire boire abondamment (.ypec/a/nes animaux). —
chevaux. Pour — leur famille et leurs troupeaux, boss. Hist.
i). II, 3. L'hôte se lassa d' — tant de gosiers altérés, les. Dia-
boit. 8. Il Fig. Remplir abondamment. De larmes abreu-
, RAC. Phèd. IV, 6. — qqn de chagrins, de dégoûts. S' — de
ices. Afin de nous — ... de cette créance, pasc. Pens. x, 8.
œilli. — qqn, être abreuvé d'une opinion, d'une nouvelle.
2» Imbiber abondamment. Ce rivage affreux S'abreuvait
egret de leur sang malheureux, volt, llenriade, 8. Et abreu-
t son chevet de ses pleurs, j.-j. rous. Lév. d'Êphraïm, 1.
'pécialt. — des tonneaux, en imbiber les parois. — une
•face (sur laquelle on doit peindre), l'imprégner d'une
uche de couleur pour boucher les pores. — un navire,
lire entrer de l'eau avant de le lancer, pour s'assurer
il n'y a pas de voie d'eau.
^UBREXJVOIR [à-breii-vwàr] s. m.
ÉTYM. Dérivé de abreuver, § 113. (F. ce mot.) On trouve
core abruvoir au xvii^ s. : Un grand abruvoir à mouches,
d'ablanc. Lucien, Hermotime. \\ xm^ s. Li abreveors de
rax, St Graal, ii, 218.]
i 1° Lieu disposé pour y abreuver les animaux. Pour
vir d'— et d'augettes pour les oiseaux, r. belleau, II, 163.
. metaph. L'— (le cabaret) n'est pas loin, montfleury,
■ibigti. com. se. 4. | P. anal. Lieu où les oiseaux vont
désaltérer. On les prend (les loriots) à la pipée, à 1'— et
ic différentes sortes de fUets, buff. Loriot. | P. plaisant.
'/. — à mouches, plaie. Je ferai de ton corps un — à mou-
!3, Comédie des prov. i, 7.
I 2" P. anal. Intervalle que le maçon laisse entre les
rres pour y couler du plâtre ou du mortier.
11 - ABR
Il 3" Fente d'une tige d'arbre, où l'eau s'amasse. Ce
qu'on appelle dans les forêts des abreuvoirs ou des gouttières,
BUFF. Expos, sur les véget. 6.
ABRÉVIATEUR [à-bré-vyà-te'ûr ; en vers, -vi-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abbreviator, m. s. \\ (Au sens
de qui rédige un bref.) xv^ s. goquillart, i, 129.]
Il 1° Celui qui abrège un discours, un écrit.
il 2" Celui qui expédie des br.efs pontificaux.
-ABRÉVIATIF, TFVE [à-bré-vyà-tîf , -tiv' ; en vers,
-vi-à-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de abréviation, § 257. || xV s. Abreviatif de
vie, FERGOT, Mirouer de vie hum. dans godef. SuppL]
Il Quisert à abréger. Signes abréviatifs.
ABRÉVIATION [à-bré-vyà-syon ; en vers, -vl-à-si-on]
s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abbreviatio, m. s.\\ 1411. Abre-
viacion, Cout. d'Anjou et du Maine, i, 464, Beautemps-
Beaupré.]
Il Action d'abréger.
Il 1" (Droit.) — de délai (dans une procédure), j Fig,
Cette — de ma vie (par la maladie)... en produit une dans mes
ouvrages, buff. Oiseaux, avert.
Il 2" Retranchement de lettres dans un mot, de mots
dans une phrase pour l'abréger. | l\ ext. Les expres-
sions, les phrases abrégées.
''ABRÉVIATIVEMENT [à-bré-vyà-tiv'-man] adv.
[ÉTYM. Composé de abréviative etWnt, § 724.|| jYeo/oiy.J
Il Sous forme abrégée. Citer — un écrivain, un passage
d'un livre.
"ABRÉVIATURE [à-bré-vyà-tùr ; en vers, -vi-à-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. abbreviare, abréger, § 250. || 1569.
LA uouTiJîRE, Trad. de Suétone, p. 844.]
Il Vieilli. Signe d'abréviation. Les notes et abréviatures.
des scholastiques, p. Mathieu, Hist. de Henri IV, m, 550.
"ABREYER V. abrier.
ABRI [à-bri] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de abrier, § 52. || xii^ s. En cel enclols-
tre pur abri aveir entrèrent. Rois, m, 6. | d'aub. emploie la
forme méridionale abric : Genève s'en va un bon abric, i, 302.]
Il Lieu où on est à couvert contre les injures du temps.
Un — contre la neige et les orages, boss. Élévations , vi^
13. Un — sûr. Il Fig. Ce qui met en sûreté contre un
danger. Un — contre le malheur. C'est sous cet — favorable
que je veux mettre en sûreté mes affaires, mol. D. Juan,^
V, 2. Il Loc. adv. A r— , à couvert. Une rade où Us se trou-
vèrent à r — , fén. Tél. 9. 1 Fig. Aux dépens de sa tête Mettre
à r— la vôtre, corn. Pomp. i, 1. || Loc. prép. A 1'— de. |
1. A couvert contre (qqch). Être, se mettre à 1' — de l'orage. Je
gagnai une grange voisine pour manger un morceau à 1' — du
soleil, ST-SiM. i, 86. Al' — des projectiles. Fig. A 1' — des vi-
sites, REGNARD, Démocr. I, 4. A r — de toutes les tempêtes
des passions, mass. Dégoûts, 2. | 2. A couvert au moyen
de (qqch). A 1' — du feuillage, la f. Fab. i, 22. | Fig. A 1' —
de ce badinage, je dis des vérités, VOLT. Lett. 11 janv. 1732.
ABRICOT [à-bri-ltô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du portug. albricoque (espagn. albari-
coque), venu lui-môme, par l'arabe albirkouk, du bas grec
-jTpaixôxxiov, lequel est pris au lat. praecoquimi, praecox
(le fruit pi'écoce), §§ 13 et 14. || 1547. gh. est. De latin,
et grsec. Nomin. arbor. p. 13.j
Il Fruit de l'abricotier. — d'espalier. — de plein vent, venu
sur l'arbre en plein vent. Les pâtes d'abricots, les essences
et autres menues denrées d'amour, hamilt. Grarn. 113.
"ABRICOTÉ [à-bri-ko-té] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abricot, § 117. || 1690. furet.]
Il Tranche d'abricot confite dans du sucre.
ABRICOTIER [à-brl-l<ô-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abricot, § 115. || xvi" s. paré, xix, 20.]
Il Arbre fruitier originaire de l'Arménie. Un petit espa-
lier couvert de cinq abricotiers, roll. Lett. 9 avr. 1697.
*ABRICOTIN [à-bri-ko-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abricot, § 100. i| 1751. engycl. au mot
abricotier.]
Il Sorte de prune qui ressemble à l'abricot.
*ABRIER [à-bri-yéj ou ABREYER [à-bré-yé] v. tr.
[ÉTYM. L'ensemble des formes romanes indique une
forme du lat. pop. *abbregâre, d'origine inconnue.]
Il 1° Vieilli. Mettre à l'abri. Enfin le bon Dieu nous abrie,
ST-AMA!S'T, les Noblcs Triolets. Remplacé par abriter.
Il 2" Spécialt. (Marine.) La plupart (des rades) ne sont
ABR
— 12 —
ABS
point abriées, Chardin, Voyages en Perse, 1. Une voile
qui en abrie une autre, qui lui intercepte le vent. || Les jardi-
niers s'en servent (du mot abrier) pour dire : mettre une cou-
che, une fleur à l'abri du vent, furet. Dict.
ABRITER [à-bri-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de abri, §§63 et 154. || (Jardin. ) 1751.
ENCYGL.]
Jl Mettre à l'abri. — des plantes contre le vent. S' — de
l'orage. Les blessés s'abritaient dans le ventre Des chevaux
morts, V. HUGO, Châthn. Expiation, yibsolt. L'homme a su
se vêtir, s'—, se loger, buit. Dcgenér. des anim. \ Fig. S'—
derrière qqn, sous l'autorité de qqn.
•arrivent [à-bri-van] s. m.
[ÉTYM. Composé de abri et vent, § 200. || xviii'' s. feu-
QUiÈRES, Mém. cité par trév.]
Il Ce qui protège contre le vent. || Petite hutte de
bivouac pour un poste, une garde. || Paillasson qu'on
emploie dans les jardins pour mettre une plante à l'abri.
ABROGATION [à-brù-gà-syon ; en vers , -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abrogatio, m. s. \\ xvi" s. calv.
histit. chr. II, VII, 14.]
Il Action d'abroger. L'— d'une loi. L'— des dettes, vertot,
Révol. rom. 9.
'ABROGEABLE [à-brô-jàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de abroger, § 93. || Néolog.]
Il Qui peut être abrogé. Loi — .
ABROGER [à-bro-jé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abrogare, m. s. \\ 1398. Arro-
guer, abolir, anuller et abattre, Ordomi. viii, 274. calv. dit
encore abroguer, Instit. chr. II, vu, 14.]
Il Déclarer nul ce qui avait été établi, institué. — une
loi, un décret, un règlement. Toutes les lois et ordonnances...
contraires aux dispositions adoptées... sont dès à présent et de-
meurent annulées et abrogées. Charte de /S.VO, art. 70. \Fig.
Ne parlez point ici de lui — sa puissance, Sat. Ménipp. Uar.
de Mw de Lyon. {V. abolir, révoquer.)
ABROUTIR [à-brou-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et brout, jeune pousse, §§ 194 et
196. ACAD. ne donne que le part. || 1724. Mémor. alph.
des eaux et forêts.]
Il Vieilli. Brouter les jeunes pousses. | Part, passé pris
adjectivt. Abrouti, ie, se dit des taillis mal venus parce
que les jeunes pousses ont été broutées.
""ABROUTIS [à-brou-ti] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abroutir, § 82. || Néolog.']
Il Taillis brouté par les bestiaux ou le gibier. (F. défend.)
"ABROUTISSEMENT [à-brou-tïs'-man ; en vers, -li-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abroutir, § 145. || xviu" s. Les arbres
souvent gâtés par l'abroutissement du bétail ne s'élèvent pas,
BUFF. Expos, sur les vegét. 3.]
Il Action de brouter les taillis. | État des taillis abroutis.
L' — d'un tsullis, d'un jeune bois.
ABRUPT, UPTE [à-brûpt'] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abruptus, m. s. Signalé comme
néologisme par mercier. Néologie. || xviii* s. V. a. l'article.]
Il Dont la pente est brusquement, inégalement coupée.
Montagne — . || P. anal. Feuilles abruptes, au sommet des-
quelles manque la foliole impaire terminale, J.-J. ROUSS. Dict.
de botan. abrupte. || Fig. Un style — , d'allure heurtée et
inégale. On en a trouvé le style haché, — , incorrect, dider.
Claude et Néron, ii, 109.
*ABRUPTEMENT [à-brûp'-te-man] adj.
[ÉTYM. Composé, d'après le lat. abrupte, de abrupte el
ment, § 724. || xvi« s. Sentence trop abruptement couppée,
J. DU BELLAY, Déf. et lllustr. II, 9.J
Il D'une manière abrupte. Ce mont roule —, et se bouleverse,
turbulent et ruineux, m''^ de gournay, Trad. des citât, de
Montaigne, n, 34. | Fig. Les autres petits poèmes veulent être
— commencés, RONS. Art p. Phrase — coupée.
"ABRUPTION [âlj'-rûp'-syon; en vers, -si-on] s. f.
|ÉTYM. Emprunté du lat. abruptio, rupture. || 1480.
Grandes abruptions, fentes et ouvertures, Baratre infernal,
dans GODEF. Suppl.]
Il Vieilli. Rupture. | Spécialt. Fracture transversale
d'un os où la cassure n'est pas nette. — d'os, cotgr.
ABRUPTO. V. ex abrupto.
ABRUTIR |à-bru-tïr] V. tr.
jÉTVM. Composé de à et brute, § 194. || xyi» s. Le dormir,
en abrutissant les hommes..., calv. Instit. chr. I, xv, 2.
Il Rendre semblable à la brute. Les débauches qui cor-
rompent le corps et abrutissent l'esprit, fén. Épicurc. \ Vous
l'effrayez sans cesse Et vous l'abrutissez dès que vous lui parlez,
GRES. s ET, Méch. 1,4.
ABRUTISSANT, ANTE [à-bru-ti-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. paiiicip. de abrutir, § 47. || xvn" s. V. à
l'article.]
Il Qui abrutit. Les plaisirs abrutissants de la table, maSS.
Avent, Noël, 1.
ABRUTISSEMENT [à-bru-tïs'-man ; en vers, -ti-se-...
s. 7)1.
[ÉTYM. Dérivé de abrutir, § 145. || 1608. Fausses amitiés
(entre hommes et femmes)... qui aboutissent bien souvent
en abrutissement et forcenerie, fr. de sales, Introd. à /'
vie dév. m, 20.]
Il 1» Action d'abrutir (qqn). Travailler à 1'— du peuplt
Il 2" État de celui qui est abruti. Ils aiment leur servi
tude comme les compagnons d'Ulysse aimaient leur —, J.-
Rouss. Contr. soc. i, 2.
•abscision [âp'-si-zyon ; en vers, -zi-on] et, abusivl,
*ABSCISSION [âp'-si-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Abscision, emprunté du lat. abscisio, m. s. de
abscidere, couper ; abscission, du lat. abscissio, séparation
de abscindere, séparer. || xvi« s. Apheresis, c'est-à-dire abs
cision et retrenchement de quelques syllabes précédentes, Tlii;
VET, Cosmogr. de Levant , 157.]
Il (Chirurgie.) Retranchement d'une partie molle qur
l'on coupe. L'— de la luette. i| Vieilli. Comme excision.
ABSCISSE [âp'-sis'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abscissa, fém. de abscissus
coupé; proprt, la partie coupée, la portion. j| 1732. th.
CORN.]
Il (Géom.) L'une des deux coordonnées rectilignes qui
servent à déterminer la position d'un point dans l'espace.
{V. coordonnée et ordonnée.)
ABSENCE [âp'-sâns'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. absentia, m. s. \\ xiv" s. oresme,
Éth. 96.]
Il 1» Le fait de n'être pas dans un lieu oîi on pourraii.
où on devrait être. La fortune jalouse N'a pas en votre — épar-
gné votre épouse, rac. Phfkl. m, 4. L'— est le plus grand des
maux, LA F. Fab. ix, 2. Un portrait porte — et présence, plaisir
et déplaisir, pasc. Peiis. xvi, 7. | L'— éternelle, la mort. Que
la mort laissât revenir Celle dont tu pleures 1'—, mai.u. Consol.
au premier président. \ Spécialt. Situation légale d'une
personne qui a cessé de paraître au lieu de son domicilt'
et dont on n'a pas eu de nouvelles depuis au moins quatre
ans. Les effets de 1'—. Présomption, déclaration d'— . || P. ext.
Famil. Acte par lequel on s'absente. 11 a fait une — .
Il 2° Fig. En parlant d'une chose qui ne se trouve pa-
là où on s'attendait à la trouver, n y a dans ce livre une
— totale de goût. Cette — de franchise m'étonne chez lui.
Spécialt. — d'esprit, distraction complète ; et, absolt, n o
eu un moment d' — . n a souvent des absences.
ABSENT, ENTE [ap'-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. absens, entis, m. s. \\ xiv' s.
BERSUIRE, dans G0DEF. Suppl.]
Il 1° Aupropre. Qui n'est pas dans un lieu où il pour-
rait, où il devrait être. Et jamais l'empereur n'est — de ce?
lieux, RAC. Brit. ii, 6. | P. ext. Vieilli. — de tout ce qu.
m'intéresse, montesq. Lett. pers. 155. — de ce qu'il aime
CORN. Veuve, i, 5. | Absolt. Il a été porté — à l'appel. Pré'j
sente, je vous fuis ; — , je vous trouve, rac. Phèd. ii, 2. L'honunf
au trésor arrive, et trouve son argent — , la f. Fab. ix, 16 1
I S. m. Ne parlons point mal des eibsents, regxard, Rel .
impr. se. 21. Loc. prov. Les absents ont toujours tort, or
sacrifie ceux qui ne sont pas là pour se défendre. || Spe
cialt. (Droit.) Qui a cessé de paraître au lieu de son do-
micile, et dont on n'a pas eu de nouvelles depuis aij
moins quatre ans. | S. m. Dn — , personne qui a été Yob
jet d'une déclaration d'absence. |
Il 2" Fig. Il suffit d'être présent à la messe de corps, qnoij
qu'on soit — d'esprit, pasc. Prov. 9. Avoir l'esprit —, cln!
complclcment distrait. Être — de soi-même. Rêvez inoesj
samment, de vous soyez — , la f. Eunuque, i, 2.
ABSENTER [âp'-san-té] v. tr. i
[ÉTYM. Emprunté du lat. absentare, m. s.\\ 1383. Doubtanj
rigueur d'icelle justice, se absenta de Paris, dans douet d'aRCO^
PiOces relat. à Ck. VI, i. 87.]
Il, Ane. franc. V. tr. Rendre absent, éloigner. ||Enj
ABS
If au commencement du xvii" s. De toi il m'aurait ab-
utée, HARDY, Théag. et Charicl. l""" j. iv, 1.
II. V. pron. S' — , faire acte d'al)sence. S' — d'un lieu.
— de l'école. Il s'est absenté sans permission, n ne servit de
'II..., à ceux qui avaient voulu demeurer neutres, de s'être
sentes de l'élection, volt. Ch. XII, 'S.
•absIDAL, ALE [âp'-si-d;il] adj.
ÎKFVM. Dérivé de abside, § 238. || Ne'olog.]
!j Oui tient à l'abside. Chapelles absidales, qui s'ouvrent
r l'aljside.
ABSIDE [âp'-sid'] s. f.
> M. Emprunté du lat. absida, m. s. || 1690. furet.]
■■micycle formant le fond des basiliques païennes,
I il" vint le sanctuaire des basiliques chrétiennes. |1/'.
'//. [ 1. Partie correspondante des églises postérieures,
elle n'est qu'une simple chapelle. I 2. Chapelle en hé-
cvcle à l'extrémité du transept ou de la nef.
"ABSIDIOLE [ap'-si-dyôl ; en vers, -di-ô-le] s. f.
jKTYM. Dérivé de abside, § 239. || Ne'olog.]
ÎJ Petite abside. (Se dit spécialement des chapelles en
micycle construites sur les bras du transept.)
ABSINTHE [âp'-sinf] s. f. [masc. aux xvi« et xvii" s.
S Ô50).
;I':tym. Emprunté du lat. absinthium, m. s. Au xii" s.
ti'ouve absinoe {Serm. de St Bern. p. 47, Fœrster), où
c représente le son du t dans thium, forme maintenue
sqn'au xviie s. (nicot, cotgr.)]
i' 1" Plante aromatique très amère, de la famille des
imposées. (F. aluine.)
2« Liqueur faite avec les feuilles de l'absinthe. Boire
1 — . Il Fig. Amertume. Leur style est mêlé de fiel et d'— ,
nu. 5. I Vieilli. Au masc. Tout le fiel et tout 1'—, malii.
icn.s. à Mme de Rambouillet.
"ABSINTHE, ÊE [âp'-sin-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de absinthe, § 118. || Néolog.]
Il Mélangé d'absinthe. Liqueur, tisane — .
*ABSINTHIQUE [âp'-sin-tîk'] adj.
I^KTYM. Dérivé de absinthe, § 228. || Ne'olog.]
I Qui a rapport à la liqueur de l'absinthe. Empoisonne-
nt — .
ABSOLU, TJE [âp'-sô-lu] adj.
K l'YM. Emprunté du lat. absolutus, m. s. || xi'' s. En France
solue, Roland, 2311. | xV s. (Dieu est un) nom... abso-
, l>onait français, 3.]
I Qui n'est soumis à aucune condition, à aucune restric-
n. Un Dieu, maître — de tout, corn. Polij. iv, 6. Vérités
îolues. Sens — (par opposition à relatif). J'appelle — tout
qui contient en soi la nature pure et simple que l'on cherche,
se. Règles pour la direct, de l'esprit, 6. Nécessité — . | •'^.
(Philos.) L'— , ce qui existe indépendamment de toute
ndition. | (Alchimie.) Agent suprême des transforma-
us des corps. La recherche de 1'—. || P. anal. Pouvoir — .
r — pouvoir vous ignorez l'ivresse, rag. Ath. IV, 3. Le
is puissant des dieux, — sur la terre, — dans les cieux,
RN. Psyché', iv, 3. | — sur {vieilli), qui a un pouvoir ali-
lu sur. n n'était peut-être pas assez — sur les grands sei-
eurs de son royaume, corn. Cid, exam. Fig. Mes yeux sur
tre âme étaient plus absolus, Rac. Andr. m, 2. | Un carac-
re —, qui ne souffre pas d'opposition. D'un ton — , mol.
sav. 1, 3. Il (Gramm.) Génitif, ablatif —, sorte de propo-
ion, oîi le verbe est remplacé par un participe ou un
Ijectif attributif, mis au génitif en grec, à l'ablatif en
tin. I (Chimie.) Alcool —, pur, sans mélange.
ABSOLUBIENT [âp'-so-lu-man] adv.
jÉTYM. Composé de absolue et ment, § 724. Absoluement
icore dans fr. de sales, Introd. à la vie dév. ii, 17;
CHEL. écrit absolument. || xiv'' s. oresme, Éth. 42.]
D'une manière absolue. Cléopâtre, qui crut régner plus —
us ses enfants que sous son mari, boss. Hist.univ. i, 9. jln-
pables de savoir certainement et d'ignorer — , paSC. Pens. i, 1 .
n mot employé —, sans que rien en restreigne le sens. —
riant. | Famil. Tout à fait. C'est — faux, n ne fait — rien.
ABSOLUTION [ap'-sô-lu-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. absolutio, m. s. \\ xii^ s. Dia-
/. Grégoire, p. 268, Fœrster.]
!l Exemption de la peine, de la responsabilité encourue,
minel qui entend une sentence d' — ou de mort, bourd.
ns. Incert. du salut. \ (Théol.) Rémission des péchés,
tribunal de la pénitence. Donner 1'— indifféremment à
is ceux qui la demandent, pasc. Prov. 10. Recevoir l' — ,
13
ABS
ABSOLUTISME [;ïp'-sù-lu-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. absolutus, §265. || Ne'olog.]
Il 1" Régime où le souverain a un pouvoir absolu.
Il 2" Manière d'être d'un esprit, d'un caractère absolu.
ABSOLUTISTE [àp'-so-lu-tïst'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de absolutisme, § 265. || Néolog.]
Il Conforme à l'absolutisme. Théorie —.\\ Substantivt.
Partisan de l'absolutisme.
ABSOLUTOIRE [âp'-so-lu-twar] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. absolutorius, felatif à l'acquit-
tement. || 1321. Lett. de Ph. le Long, dans godef. Suppl.
Admis ACAD. 1718.]
Il (Droit [vieilli], Théol.) Qui porte absolution d'une
faute, d'un péché. Sentence — . Bref — .
ABSORBANT, ANTE [âp'-sôr-ban, -bânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de absorber, § 47. || 1751. encycl.]
Il 1° Qui a la propriété de faire! pénétrer et de retenir
dans sa substance les liquides , les gaz. Pouvoir — de la
peau, de la muqueuse digestive. Substances absorbantes, et, el-
lipt, s. m.. Des absorbants, substances qui s'imbibent (char-
pie, amadou) ou qui neutralisent les acides sécrétés (ma-
gnésie, bismuth). || P. anal. Pouvoh- — des corps, propriété
qu'ils ont de retenir les rayons caloriques ou lumineux.
Il 2" Fig. Néolog. Qui prend qqn et l'occupe tout entier.
Une passion — . Des soins absorbants.
ABSORBEMENT [âp'-sôr-be-man] .f. m.
[ÉTYM. Dérivé de absorber, § 145. || Admis acad. 1878.]
il État d'une âme absorbée. L' — en Dieu. Dès les premiers
absorbements, l'âme n'a qu'une vue de foi confuse, u^" guyon,
Interpr. sur le Cantique, vi, 4.
ABSORBER [ap'-sôr-bé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. absorbera, m. s. L'anc. franc,
avait aussi la forme pop. asorbir et la forme demi-savante
absorbir. || xiii^ s. Vie d'Edouard le Conf. 2119.]
Il 1° Faire pénétrer et retenir dans sa substance un
liquide, un gaz. L'éponge absorbe l'eau. Le grand abîme ab-
sorba toutes les eaux superflues, buff. Théorie de la terre,
2. L'estomac avait absorbé le poison. || P. anal. Les parties
vertes de la plante absorbent de l'acide carbonique. Un corps
qui absorbe de la chaleur, de la lumière, qui retient les rayons
caloriques, lumineux. La disposition des corps à réfléchir les
rayons d'un certain ordre et à — tous les autres, volt. Lett.
philos. 16. Il Fig. La petite durée de ma vie absorbée dans
l'éternité, pasc. Pens. xxv, 16.
Il 2° Fig. Prendre complètement (qqch) . Le jeu a absorbé
sa fortune. Toutes ces nations... absorbèrent peu à peu les
richesses des Romains, montesq. Rom. 18. Un parti avait
absorbé la nation, puis ime famille le parti, un individu la
famille, volney, Ruines, 11. || Prendre qqn et l'occuper
tout entier. Votre cœur, absorbé par une amitié qui n'eut
jamais d'égale..., j.-j. rouss. Nouv. He'l. ii, 2.
ABSORPTION [ap'-sôr-psyon ; en vers, -psi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. absorptio, m. s. \\ 1751. encycl.]
Il 1» Action d'absorber. L'— digestive. L' — de la pluie
par la terre. | (Distill.) Accident par lequel le liquide où
plonge le tube abducteur pénètre dans le vase d'où se
dégage la vapeur ou le gaz. | L' — par certains corps des
rayons caloriques, lumineux.
Il 2° Fig. V— du capital par les intérêts. || L'— de l'âme
en Dieu.
"ABSORPTIVITÉ [âp'-sorp'-li-vi-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. absorptus, part, passé de absor-
bere, § 256. || Ne'olog.]
Il Propriété qu'ont certains corps d'absorber les liqui-
des, les gaz.
ABSOUDRE [âp'-soudr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat! absolvëre, ?n. 5. devenu '*asolvre, g 290,
asoldre, § 465, asoudre, § 459, et, par retour à l'orthogr.
lat. absoudre, § 502. (F. pour la conjugaison, § 648.)]
I. Vieilli. Dégager. Absous de leurs promesses, rab. i, 20.
(Alexandre III) excommunie l'Empereur et absout ses sujets
du serment de fidéUté, volt. Ann. de l'Emp. 1160. {Cf. absolu.)
II. Exempter de la peine, de la responsabilité encou-
rue pour un acte qui tombe sous la loi. {Syn. acquitter.)
Il fut absous à cause de sa jeunesse. Tels arrêts nous déchar-
gent et nous renvoient absous, qui sont infirmés par la voix
du peuple, la br. 12. || Fig. C'est aux bienfaits seuls d' — la
richesse, THOMAS, Êp. Eymar. \\ Spe'cialt. (Théol.) Re-
mettre les péchés. (Jésus-Christ) absout la pécheresse qui
baigne ses pieds de larmes, B. de st-p. Et. de la nat. 14. ||
ABS
— 14
Part, passé arch. Absolu. Le jeudi —, le jeudi saint, dont
l'office commence par l'absolution des pénitents. {Cf.
absoute.) La cène du jeudi —, chapelain, Lett. i, 150.
ABSOUTE [âp'-sout'J s. /".
[ÉTYM. Subst. parlicip. de absoudre, § 45. \\ xivc s. eust.
DESCH. dans la c.J
I. Anciennt. Absolution.
II. Spécialt. (Liturgie.) || 1" Prières prononcées au-
tour du cercueil , dans l'ofiice des morts.
Il 2» Absolution publique à l'office du jeudi saint.
ABSTËniE [âb'-stom'J s. m. et f. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du bit. abstemius, m. s. ||i596. mel-
LÉMA, Dict. franç.-flam..]
Il Personne qui s'abstient de boire du vin. Prêtre —,
qui, ne buvant pas de vin, est dispensé par l'Église de la
participation au calice, dans le sacrifice de la messe. |
Dans un sens général. Nous serions tous abstèmes si l'on ne
nous eût donné du vin dès nos jeunes ans, J.-J. ROUSS. Em. 2.
ABSTENIR (S") [âb'-ste-nïr] v. pron.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abstinëre, »z. s. modifié sous
l'influence du mot de formation pop. tenir. (F. ce mot.)
Ane. franc, astenir, et, par retour à l'orthogr. lat. abs-
tenir (xm*= s. Panser Gloss. 3692, n» 52), §§ 196 et 502. Se
conjugue comme tenir.]
Il 1° S'interdire de faire (qqcb). S'ils s'abstenaient d'étu-
dier, DESG. Méth. 6. Ceux qui se sont abstenus de voter, et,
ellipt, Les électeurs qui se sont abstenus. Les engager à s' — du
jugement, beaumarch. Mém. supplém. part. 2. J'aurais bien
de la peine à m' — de lui jouer quelque tour, les. Gil Blas, x, 11 .
Il Absolt. Ne pas vouloir agir. Dans- le doute, abstiens-toi.
Il 2" S'interdire d'user, de jouir (de qqch). S' — de li-
queurs, de café. S' — du bien de ses voisins, la br. 10. | Absolt.
Les stoïciens avaient pour meuxime de s' — et de supporter.
ABSTENTION [ab'-stan-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abstentio, m. s. \\ xu*^ s. Asten-
sions (abstinences), wace, liou, ii, 2344.]
Il Action de s'abstenir.
il 1° Ane. franc. Abstinence, action de s'interdire
l'usage, la jouissance (de qqch).
Il 2" (Droit.) Action de s'interdire un acte. L'— d'un
juge, le fait de ne pas prendre part au jugement, parce
qu'il y a des motifs pour qu'il soit récusé. L' — d'un héri-
tier, le fait d'un héritier qui ne se présente pas, n'agit
pas en la qualité que la loi lui donne. | Nëolog. L'— d'un
électeur, d'un député, le fait de ne pas voter.
■•ABSTENTIONNISTE [âb'-stan-syù-nïst'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de abstention, § 265. || Ne'olog.]
Il Partisan de l'abstention dans une élection.
ABSTERGENT, ENTE [âb'-stèr-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abstergens, 7n. s. \\ xvi^ s.
PARÉ, XXV, 46.]
Il Qui sert à absterger. Les abstergents, substances, mé-
dicaments servant <à absterger. (F. détergent.)
ABSTERGER [âb'-stèr-jéj v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abstergere, 7n. s. || xiv<' s. brun
DE LONG BORC, daUS GODEF. Suppl.]
Il Nettoyer le pus, la sanie adhérant à la surface d'une
plaie, d'un ulcère. (F. déterger.)
ABSTERSIF, IVE [ab'-stèr-sïf, -siv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé, d'après une forme "abstersivus, forgée
par analogie, de abstersum, supin de abstergere, § 257. ||
xiv^ s. brun de LONG BORC, dans GODEF. Suppl.]
Il Propre à absterger. (F. détersif.) Remède —, et, subs-
tantivt, Des absterslfs.
ABSTERSION [âb'-stèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé, d'après une forme "abstersio, forgée par
analogie, de abstersum, supin de abstergere, g 249. || xiv<= s.
Absterclon, Somme M<: Gautier, ms. franc. 13ibl. nat. 1288,
fo 14, ro.]
Il Action d'absterger.
ABSTINENCE [âb'-sli-nâns'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. abstinentia, m. s. L'anc. franc,
avait la forme demi-pop. astenance. || xii« s. Par abstinence,
Bial. Grégoire, p. 8, Pœrsler.]
Il Action de s'abstenir.
Il l" Vieilli. Action de s'interdire un acte. Ce sera une sim-
ple — d'hostilités, LOUIS xiv, Aîi duc de Chaulnes, 22 déc.
1667 {Nrgoc. relat. à la succès. d'Espagne, ii, 580). Absolt.
Dans cette — et ce silence que j'ai tant souhaité, sÉv. 842.
Il 20 Action de s'interdire l'usage de qqch. QueUe — y
ABS
a-t-il de ne prendre point le bien d' autrui? malh. Bienf. de
Sém'q. II, 22. | Absolt. Jours d'— , où l'Eglise interdii
l'usage de la viande, n jeûne ou fait — , la br. 13. || Absolt.
Privation de nourriture. Pomponius... ayant choisi de se tuer
par — , voyla sa maladie guérie, Montaigne, ii, 13.
ABSTINENT, ENTE [;ib'-sti-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abstinens, w«. s. \\ xii^ s. bk-
neeit, Ducs de Norm. 8852.]
IIQui s'interdit l'usage, la jouissance de certaines cho-
ses. Vieilli. Un homme — au bien d'autrui, mai.h. Bienf.
de Sénèq. iv, 11. || Spécialt. Qui observe strictement les
abstinences de l'Église.
*ABSTRACTEUR [âb'-strâk'-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. abstractor, qui sépare,
§ 217. Il xvic s. F. à l'article.]
Il Celui qui abstrait, sépare. \\ Spécialt. — de quintes-
sence, celui qui extrait la partie la plus subtile d'un corps.
Me Alcofribas, — de quinte essence, Rab. h, litre. Fig. Ce-
lui qui subtilise à l'excès.
ABSTRACTION [âl)'-strâk'-syon ; en vers, -si-on] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abstractio, ?n. s. \\ xivc s. Ma
thématiques sontcogneues par abstraction, oresme, Eth. 181.
I. Anciennt. \\ 1" Action d'enlever. Acliilles tenait à grave
injure 1' — de sa concubine, J. le maire, lllustr. de Gaule,
II, 15.
Il 2" P. ext. Action de séparer, d'isoler; solitude. En
— demeure tristesse, lef. d'étaples. Bible, Ecclés. 38.
II. Sens venus par la scolastique. || 1° Action d'écar-
ter par la pensée les éléments étrangers à l'objet quf
l'on considère. En faisant — de tout sens, pasc. Prov. 1.
Il 2» Action de séparer, d'isoler un objet pour y con-
centrer sa pensée. (Un homme) qui résolut par — un des
plus hauts problèmes de géométrie, ciiateauur. Génie, III.
11, 6. Il Spécialt. \ 1. Opération de l'esprit qui considère
une partie en l'isolant du tout. — mentale, boss. Logique,
I, 22. L'— et la généralisation. | 2. Résultat de cette opé-
ration. L'étendue est 1'— de l'étendu (de ce qui est étendii\
LEIBN. Nouv. Ess. II, 13. Un point géométrique est une sup-
position, une — , VOLT. Philos, génér. Lett. de Memin. m.
12. Absolt. Être de raison, qui n'a de réalité que dan-
l'esprit. Pour les abstractions, j'aime le platonisme, MOI.
F. sav. III, 2. (F. précision.)
ABSTRACTIVEIMENT [ab'-strâk'-tiv'-man ; en vers,
-ti-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé, d'après le bas lat. abstractive, de abs-
tractive, inusité, et ment, § 724. || xyiii» s. j.-b. rouss.
Lett. 14 mai 1731.]
Il Par abstraction.
ABSTRAIRE [àb'-strér] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abstrahere, m. s. modifié d'aprc>
traire. Abstrahere en lat. class. signifie enlever; abstraire
doit sa signification actuelle au bas lat. || (Au sens de en-
lever.) xvi" s. j. LE MAIRE, îllustr. dc Gaulc, II, 23.]
Il l" Isoler par la pensée. — un personnage de l'époque où
il vivait. (Ces grands hommes) ne sont pas suspendus en l'air
tout abstraits de notre société, pasc. Pens. vi, 30. | P. ext. S'—,
s'isoler par la pensée. S' — au milieu de la conversation générale.
Il 2o (Philos.) Considérer une partie en l'isolant du
tout. — des solides la longueur, la surface. | Absolt. La fa-
culté d' — et de généraliser. Analyser, c'est décomposer, sépar
rer, c'est-à-dire — , condill. Art de penser, i, 8.
ABSTRAIT, AITE [âb'-strè, -stret'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. abstractus, m. s. modifié
d'après trait, § 503. || xiv^ s. Noms... que les grammairiens
appellent abstractz, J. corbichon, dans delb. Bec]
I. Au sens général. || 1° Ane. franc. Séparé, isolé. Vie
astrate, sollitaire, cnR. DE PISAN , Mutac. de Fort, dan-
godef. Suppl.
Il 2" Fig. Estre hors soy — par ecstase, rab. ni,^4«
Il Absolt. (Dans l'usage moderne.) Qui s'isole dan%-tt
pensée. Phédon... est — , rêveur, labr. 6.
H. (Philos.) Il 1» Qui est le résultat de l'abstraction, ffi»
terme — . Tout ce qui est vérité universelle et — est une idée.
fén. Exist. de Dieu, ii, 4. Sciences abstraites, les nialhci-
matiques. Nombre — , qui ne désigne pas des grandeur;*
réelles, des ol)jets qu'on peut mesurer ou compter. Un être
— , créé par notre esprit. || 5. m. La connaissance des con-
crets est toujours antérieure à celle des abstraits, leujn. Nouv.
Ess. II, 12. Dans la région idéale de 1'—, lacordaire, Con-
fér. de Toulouse, 2.
«t
ABS - 15
2" /'. ext. Qui se perd dans des abstractions. Il (le
xlicHteur) est — ou déclamateur, la ur. 15.
."■^TRAITEMENT l^ab'-strel'- mail ; en vers, -slro-
Iv.
!. Composé de abstraite et ment, § 724.]
hiiiie manière abstraite. Almerait-on la substance de
je d'une personne — ? pasc. Pe7is. v, 17.
.BSTRUS, USE [ab'-stru, -slrûz'] adj.
: HM. Emprunté du lat. abstrusus, part, passé de abstru-
l^ repousser. || xvic s. Les douleurs dedans nos cœurs
Il uses, J. LE MAIRE, III, 171.]
Diiiil la difficulté rebute l'esprit. Des questions abstruses.
lénétrait déjà dans la géométrie la plus — , FONTEN. Uer-
t /II/. Un raisonnement — .
.BSURDE [âp'-surd'J adj.
rrv.M. Emprunté du lat. absurdus, m. s. \\ 1549. R. est.]
(liiiitraire au sens commun. Une opinion, un raisonne-
nt, un usage — . Quelles métamorphoses plus absurdes que
es des poètes! fén. Extst. de Dieu, i, 3. Cette démission
,' t deux vices qui la rendaient — et nulle, et un troisième qui
ï :ndait impossible, ST-SiM. i, 143. Il eût été — qu'un simple
tfiruitier eût disposé de la propriété de la chose, montesq.
r. des lois, x.\xi, 33. Trimalcion, ce vieillard —, volt.
songes impinmés, 36. || Au sens neutre. S. m. Un —
•Ui), une chose absurde. Ce serait un trop grand —,
)T, Threso7\ V—, ce qui est absurde. Démontrer une pro-
tion par 1' — , en prouvant que si on ne l'admet pas on
utit à des conséquences absurdes.
BSURDEBIENT [ap'-sur-de-man] adv.
iTYM. Composé de absurde et ment, § 724. || 1549. R.
Admis ACAD. 1762.]
D'une manière absurde. Les anciens philosophes ont
aiinné fort — sur la physique, richel. Dict. édit. 1728.
BSURDITÉ [âp'-sur-di-té] s. f.
TYM. Emprunté du lat. absurditas, m. s. Ilxvi" s. c.\lv.
i./l. rhr. I, IX, 2.]
1" ( Caractère de ce qui est contraire au sens commun,
i' d'un rsùsonnement. L' — de ces gens-là, volt. Lett. 8 juill.
"/ . j Ahsolt. Ce qui est le comble de 1' — , fén. Exist. de
)/. I, 3.
2" Chose contraire au sens commun. Quelle — ! Je le
ic sai un jour d'absurdités en absurdités, ST-SiM. vili, 384.
BUS [à-buj s. 7n.
lYM. Emprunté du lat. abusus, m. s. \\ xiv© s. Abus de
lé charnels, oresme, Éth. 203.]
Action d'abuser de qqch.
l" Usage mauvais, excessif, d'une chose. Savoir user
;a — . Faire — de nourriture. L' — de la liberté. Employer
la— un mot, un texte (dans un sens détourné). C'est 1' —
le os facultés qui nous rend malheureux et méchants, J.-J.
«îS. Km. 4. L' — delà force. L' — qu'il a fait de ses pou-
1, LA BR. 6. — de pouvoir, acte d'un fonctionnaire qui
epasse le pouvoir qui lui a été confié. Appel comme
iiDpel que fait le gouvernement devant la juridiction
"une décision, d'un acte de l'autorité ecclésiasti-
. jilaisant. Fig. n vous épousera... J'en interjette appel
o,ne d'— , montfleury, Aynbigu com. 2" interm. — de
ance, délit commis en abusant de la confiance de qqn.
2o Absolt. Usage mauvais, excessif, qui s'est établi.
)rce des — . Combattre un — . (Ils) réforment tous les — ,
■. llist. univ. II, 8.
Le fait d'être abusé, de s'abuser sur qqn, qqch. Et
le vieil — le Tartare inventé, CORN. Poés. 75. AUéguer l'im-
ible aux rois, c'est un — , la f. Fab. viii, 3. — que tout
V. ext. Illusion. Le monde est un — , mass. Re-
'e, 2. I Loc. pi'ov. Le monde n'est qu' — et vanité.
BUSER [à-bu-zé] v. intr. et tr
TYM. Dérivé de abus, § 154. Il xiv^ s. oresme, Éth.
IC
V. intr. User mal; user avec excès. — de sa force, de
inté. En abusant du bien, tu fais qu'il devient mal, la f
iquina, 2. Abusant de mon autorité, uac. Mitlir. i, 2.
IX nom de qqn. Le chantre, abussuit d'un faux titre, boil.
J'i'- 1. ( Absolt. Usez, n'abusez point, volt. Disc, en vers,
mime, 5. | Spe:cialt. Le droit d'user et d' — , non seu-
le jouir d'une chose, mais de la dénaturer. || — de
uce, de la crédulité de qqn. J'2Lbuse, cher ami, de ton trop
, RAG. Andr. m, 1. /'. ext. — de qqn, le tromper,
u' auusez d'une infinité de personnes en leur faisant accroire
lU' , PASC. Prov. 17. Il — d'une fenmie, lui faire violence.
ACA
I lié p. ext, V. tr. Tromper, en abusant de la crédu-
lité. — qqn par de vaines promesses. Notre profond silence
abusant leurs esprits, corn. Cid, iv, 3. Les sens abusent la
raison par de fausses apparences, pasc. Pens. m , 19. Une
erreur des sens abusés. | — une fille, la séduire. J'aimerais
mieux mourir que l'avoh- abusée, mol. Éc. des /'. v, 2. || S'—,
se faire illusion. Veut-on que tout un public s'abuse sur ces
sortes de choses? mol. Crit. de l'Éc. des f. se. 6.
ABUSEUR [à-bu-zeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de abuser, tromper, § 112. || 1392. Se le-
dit tel abuseur avoit aucune chose prins, Ordonn. m, 587. J
Il Celui qui abuse, trompe. Abuseurs publics, hoss. Jugem.
dern. 1. || Spécialt. Séducteur. — de filles.
ABUSIF, IVE [à-bu-zïf, -zlv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. abusivus, m. s. \\ xiv« s. Compa-
raison abusive des choses qui ne sont pas comparables, ORESMii,
Polit. 94, ro, édit. 1489.]
Il 1° Qui constitue un abus. Cela est — . Privilège — . Ce
sont ces usages plus qu'abusifs qui ont donné cette distinction
aux grands d'Espagne, st-sim. ni, 111. | Emploi — d'un mot.
Il 2° Vieilli. Qui abuse, trompe. (Cette) méthode... est —,
les met en erreur, les abuse, monet, Invant. des deux lang."
ABUSIVEMENT [à-bu-ziv'-man ; en vers, -zi-ve-.!.]
adv.
[ÉTYM. Composé de abusive et ment, § 724. || 1555. Par-
ler abusivement, B. aneau. Trésor de Evonime, 16.]
Il lo De manière à constituer un abus. — jugée par le
parlement de Toulouse, volt. Dern. arrêt en faveur de Ca-
las. I Le mot de comédie est pris — pour toutes les espèces du
dramatique, la f. Psyché', 1.
Il 2° Vieilli. De manière à abuser, à tromper. Notre vue
altérée se représente les choses — , Montaigne, ii, 13.
*ABUTER [à-bu-té] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et but, §§ 194 et 196. || (Au sens
de arriver), xiiie s. pean gastineau, dans godef.]
Il Vieilli. V. tr. Buter. Faut tousjours luy fournir (à l'âme)
d'objet où elle s'abutte et agisse, Montaigne, i, 4. || V. intr.
Lancer la boule, le palet, le plus près possible du but,
pour jouer le premier. | Une pièce de bois qui abute, qui
joint exactement.
"ABYSSAL, ALE [à-bïs'-sàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. abyssus, abîme, § 238.]
Il (Théol.) Dont la profondeur est insondable. L'amour
— , c'est-à-dire, selon leur langage (des mystiques), l'amour
intime, infini, profond, boss. â'*^ Ecrit, 10.
*ACABIE S. f. {vieilli), et ACABIT [à-kà-bi] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. On a proposé le bas lat. ac-
capitum, § 218, mode suivant lequel on tenait une terre,
un domaine. || (Au sens de accident.) xv'' s. Dial. de
Baillevent et Malepaie.]
Il Manière d'être bonne ou mauvaise. Et de quelle acabie
était-il conseiller? Était-ce en robe longue, en robe courte, en
botte? BOURS. Ésope à la ville, iv, 3. | Famil. On lui a
donné... détentes sortes d'acabits de maîtres, legrand, Usur.
gentilh. se. 5. Je saurai de quelle acabie était votre frère,
giierardi. Th. ital. m, 337.
ACACIA [à-kà-syà; en vers, -syà ou -si-à] s. m. (a été
fe'm. au xvio s. du pinet, Hist. nat. de Pline, xiii, 9).
[ÉTYM. Emprunté du lat. acacia, 7n. s. \\ xW s. Acacie,
BRUN DE long borc, daus godef. Suppl. I xV s. Acace,
achace, achacie, Grant Herbier, 2. | oud. donne encore
(1642) acace, à côté de acacie. | 1680. Acacia, richel.]
Il 1° Genre de plantes mimosées, dont certaines espè-
ces fournissent le cachou, la gomme arabique , etc. Suc
d'— , et, absolt, —, suc retiré des gousses vertes de
l'acacia qui fournit la gomme arabique; suc astringent
des drupes de la prunelle sauvage.
Il 2° P. anal. — vulgaire, — blanc, faux —, et, absolt, — ,
le robinier, arbre de la tribu des Papilionacées.
ACADÉMICIEN [à-kà-dé-mi-syin ; en vers, -si-in] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. academicus, § 244. || 1555. Les Pyr-
rhoniens et les nouveaux académiciens, ramuS, Dialect.]
Il 1° Philosophe de l'Académie, secte platonicienne.
Il 2o Membre d'une académie, société scientifique,
littéraire ou artistique. Les académiciens de la Crusca. | Spé-
cialt. En parlant de l'Académie française. Ci-gît Piron, qui
ne fut rien. Pas même — , PiRON, Epigr. \\ Au fém. L'Académie
de peinture admettait des académiciennes.
ACADÉMIE [à-kà-dé-mi] .?. f.
[ÉTYM. Au sens I, emprunté du lat. Academia, du grec
ACA - 16
'AxaÔTiixia, jardin d'Académus, g 218. Au sens III, em-
prunté,' peut-être par Baïf, le fondateur de la première
académie qui ait existé en France, 1570, de Vital, academia.]
I. Lieu où se tenait l'école de Platon. || L'école de
Platon. I| La nouveUe Académie, les successeurs de Plalon.
II. Il 1" /'. anal. Université, école de haut enseigrne-
inent. L'aime, inclyte et célèbre — que l'on vocite Lutèce,
n.vB. II, 6. La trilingue et noble — (le collège de France)
Qu'as érigée, m.vrot, Ep. nu roy (15.35).
Il 2» P. ext. Chacune des circonscriptions de l'Univer-
sité de France. L'Université sera composée d'autant d'acadé-
mies qu'il y aura de cours d'appel, Décret du n mars 1808.
Officier d'— , titre honorifique.
III. Société littéraire, scientifique, artistique. Ma muse
n'est point ennemie De la nouvelle — (fondée par Baïf), pas-
SKRAT. Une espèce de tribunal qu'on appelle l'Académie fran-
çaise, MONTEriQ. Lctt. pers. 73. L'Institut est la réunion des
cinq Académies. Quatre amis... lièrent une espèce de société
que j'appellerais — , si leur nombre eût été plus grand, la f.
Psyché, 1. Je veux établir chez vous une — de beaux esprits,
MOL. Préc. rid. se. 9. | Spécialt et absolt. L'Académie
française. Le Dictionnaire de l'Académie. L'Académie en corps
a beau le censurer (le Cid)., boil. Sat. 9.
IV. P. ext. Établissement où on étudiait la pratique
de certains arts. | L'Académie de danse. | L'Académie royale
de musique. | École de dessin, etc. P. ext. Une —, exercice
d'école où on dessine le nu. | École d'équitation. Aller à
r — . Ssins avoir fait son — , un voyageur monte à cheval,
J.-J. Rouss. Ém. 2. I P. ext. Une — de jeu, lieu public où
on jouait. Ce titre (d'académie) a été tellement prodigué en
France qu'on l'a donné... à des assemblées de joueurs qu'on
appelait autrefois des tripots, volt. Dict. philos, académie. ||
Fig. Des académies de médisance et d'épigrammes, B. de ST-p.
Voyage à Vile de France, lett. 10.
ACADÉMIâUE [à-kà-dé-mïk'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. academicus, m. s. \\ xiV s. Tulles
en son livre de Achademiques, oresme , Polit, dédicace.]
I. Qui appartient à l'école platonicienne. La secte — . |
Suhstantivt. Les académiques {vieilli), les philosophes aca-
<lémiciens.
II. Qui appartient à une des circonscriptions de l'U-
niversité de France. Ressort — . Les palmes académiques,
insignes honorifiques.
III. Il 1° Qui appartient à une académie. Un fauteuil — .
Les concours académiques. | Vieilli. S. m. Académicien.
Peut-être trouverez-vous les académiques en meilleure humeur
de bien faire, chapelain, Lett. i, 78.
Il 2" P. ext. Composé dans le style ou suivant les tra-
ditions d'une académie. Tout ce qui sent sa conférence — .
L.\ F. Psyché, 1. Un discours — . ||Dne figure -^. Une pose — .
Un — , artiste qui travaille dans le genre académique.
ACADÉMIâUEMENT [à-kà-dé-mïk'-man ; en vers,
-mi-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de académique et ment, § 724. || 1690.
FURET.]
Il D'une manière académique.
"ACADÉMISME [à-kà-dé-mïsm'].s\OT.
[ÉTYM. Dérivé de académie, § 265. || Néolog.]
Il (Peint., Sculpt.) Attachement étroit aux traditions
académiques.
'ACADËMISTE [à-kà-dé-mïst'] s. yn.
[ÉTYM. Dérivé de académie, § 265. || 1684. chapelain. V.
à l'article.]
Il Celui qui appartient à une académie.
il 1° Vieilli. Membre de r.\cadémie française. Vous
vous honorez du titre d' — , chapelain, Lett. i, 72.
Il 2° Vieilli. Membre de l'Académie royale de danse.
Il 3" Membre d'une académie d'équitation, etc. Droit sur
son cheval, comme un — qu'il était, les. Gusm. d'Alfar. vi, 1.
ACAGNARDER [à-kà-ûàr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et cagnard, §§ 194 et 196. || xvi» s.
CALV. Lett. II, 318.]
Il Vieilli. Rendre cagnard, confiner dans un coin. Au-
près de vous il s'acagnarde, scarr. Virg. trav. 4.
ACAJOU [à-kà-jou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du portug. acajou, § 14, d'origine
brésilienne. {V. Glossary of Anglo-lndian Words, 1886,
casheu.) || 1694. th. corn.]
Il 1° ^' — à pommes, ou — ordinaire, l'anacardier occi-
dental.
ACA
I
iublej
Il 2" L' — à meubles, arbre qui fournit un beau bois d'
nislerie. Du bois d' — , et, ellipt, De 1' — , des acajous. Meuble,
mobilier en — . Sur 1' — veiné la porcelaine brille, delille, T; <,
Régnes, \. Une étoffe couleur —, et, ellipt, invar. Une étoffe -
Il 3" L' — femelle, ou — à planches, le cèdre odorant
cédrel, de la famille des Méliacées.
Il 4" L'— bâtard, la curatelle.
-ACALÈPHE [à-kà-lêf ] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àxa>>T|CpT,, ortie, et p. o
ortie de mer ou méduse, §§ 5 et 277. || iVeo/og-.]
Il Nom général des polypes non sédentaires. Le mon
des polypes et des aoalèphes, renan, Orig. du lang. 243.
"ACANTHACÉ, ÉE [à-kan-tà-sé] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de acanthe, § 233. || 1751. encycl.]
Il Qui a rapport à l'acanthe. || S. f. Les Acanthact
famille de plantes dicotylédones.
ACANTHE [à-kânf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acanthus, m. s. || xvi^ s. L'hei
d'acanthus, P. belon, Singularitez dediv. paysestr.i, \-
II 1» Plante à feuilles découpées. Je courberais le lier
et r — en berceaux, delille, Géorg. 4.
Il 2" Ornement d'architecture imitant la feuille
l'acanthe. Leurs testes (de cariatides), enrichies de feuill
d' — , R. BELLEAU, II, 58.
"ACANTHIE [à-kan-ti] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes acanth;
m. s. Il Néolog.]
Il Genre d'insectes dont le type est la punaise.
"ACANTHOPTÈRE [à-kan-top'-tèr] et *ACANTHOP
TÉRYGIEN [à-kan-tôp'-té-ri-jyin] adJ. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec axatvOa, épine, et -Tjf .
aile, c.-à-d. nageoire, § 279. || Néolog.]
Il A nageoires épineuses. (Nom d'un ordre de poisson |
ayant des rayons épineux à la nageoire dorsale antérieure, j
ACARE [à-kàr] et ACARITS [à-kà-rûs'] s. m. i
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes acarus, grei||
âxapi, ciron. || 1752. Acare, trév.]
Il Genre d'insectes de la classe des Arachnides Tr
chéennes. | Spécialt. L'insecte qui produit la gale.
ACARIÂTRE [à-kà-ryâtr' ; en vers, -ri-âtr'j adj.
[ÉTYM. Peut-être dérivé du nom propre Accarius,
le suffixe péjoratif âtre, § 151, saint Acaire passant poi
guérir les fous. || xvic s. calv. Instit. chr. I, ix, 1.]
I. Anciennt. Possédé, enragé. Les fêtes orgiennes (d
Bacchus) étaient célébrées... par des femmes folles et aca
riâtres, avec des hommes, bouchet, Serées, i, 17.
II. P. ext. D'un caractère très difficile. Peuple mutin t
—, MÉZERAY, Hist. de France, ann. 1583. | Se dit sur
tout en parlant d'une femme. Sa femme devint — et insuf
portable, volt. Cand. 30.
"ACARIÂTRETÉ [à-kà-rya-tre-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de acariâtre, § 122. || 1611. cotgr
Il Vieilli. Caractère d'une personne acariâtre. f^J
plutôt par — qu'autrement, t. des réaux, Histor. Ft
*ACARIDE [à-kà-rid'j, *ACARIEN [à-kà-ryin] et 'ACA
RIN [à-kà-rin] s. m.
[ÉTYM. Dérivés de acarus, §§ 282, 244, 245. || Néoloi}
Il Famille d'insectes dont l'acarus est le type.
"'ACARNE [à-kàrn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec dtxapva, m. s. \\ (Au seUl
1751. Acorna, encycl. 1771. Acarna, trév. || (Au sensll
1751. ENCYCL.]
I. Sorte de chardon à fleurs jaunes.
II. Poisson de la tribu des Spares.
ACARUS. F. acare.
*ACATALECTIQUE [à-kà-tà-lek'-tïk'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acatalecticus, grec àxaTa^»
Tixô;, m. s. Il 1751. encycl.]
Il (Métr. anc.) Vers —, et, substantivt, —, vers auquel D
manque aucune syllabe.
*ACATALEPSi'e [à-kà-tà-lep'-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec iv.(xxoc\y\<]iioi, de à privatil'
xaTa)vTi4'îa, compréhension. || 1751. encycl.]
Il Vieilli. Maladie du cerveau qui suspend la perceptioi
•ACATALEPTIQUE [à-kà-tà-lep'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de acatalepsie, § 282. || Néolog.]
Il Qui a rapport à l'acatalepsie.
ACAULE [à-kôl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec âxau>>oî, ?«. s. de à privati
et xauX<5î, tige. || Néolog.]
'l'iu ,
ACG
— 17 —
ACG
I (Botan.) Dont la tige n'est pas apparente.
ACCABLANT, ANTE [à-liâ-l)lan, -blfint'] adj.
^ÉTYM. Adj. parlicip. de accabler, § 47.]
I Qui accable. Un fardeau — . Une chaleur — . | D'acca-
ntes nouvelles. Quelle force invincible et — des témoignages !
BU. 16.
ACCABLEMENT [à-kâ-ble-man] s. m.
ÉTYM. Dérivé de accabler, § 145. ||xvi'2 s. vigenère, Ta-
e, cité par n. est. Précell. 64.]
[. Action d'accabler.
) lo Au propre. Vieilli. L'épouvantable — survenu il y a
:lques années par la chute d'une pièce de montagne, fr. de
LES, Lett. 16 sept. 1611.
2° Fig. La surprenante horreur de cet — , CORN. Œdipe,
7. n ne se servit de cet — que pour l'exécution de son en-
prise, MONTESQ. Espr. des lois, x, 14. Pour dernier — ,son
ersaire... lui donna un coup de pied, SCArr. J\om. corn. I,
Il Fig. Les lois... et le prodigieux — de leurs commentaires,
BR. 12. Il P. ext. Ce qui accable. Ces pompeux accable-
its, CORN. Imit. I, 22.
II. État de celui qui est accablé. L' — du malade est ex-
ne. Quand il dort un peu, c'est d' — , SÉv. 1116. Ce sera le der-
: — pour vos affaires, iD. 569. || Avec un complément qui
igné ce par quoi on est accablé. Comme il était plongé
I si' — du désespoir, VOLT. Jeannot et Colin. V — des affaires.
IjlCCABLER [à-ka-blé] v. tr.
'jÉTYM. Composé de à et l'anc. franc, câbler, caabler ou
jabler, §§ 192 et 196, de caable, chaable, au xi^ s. cada-
chadable, bas lat. cadabula, mot emprunté, au temps des
isades, du bas grec xaxajioXf,, machine à lancer des
rres ( V. chablis 1 et § 5) ; proprt : faire succomber
s les pierres des caables. \\ xivo-xve s. Abateure a terre
(l'en appelle accabler, Cout. norm. dans delb. Rec]
Faire succomber sous le poids.
1° Au propre. —, affouler aucun (quelqu'un) de coups
ins, l'aterrer à force de pesamteur et de charger sur lui, Ni-
, Thresor. Neuf hommes... ont été accablés de la terre qui
jt éboulée, rac. Not. histor. 26. Des laboureurs accablés
i|i le poids des fruits, fén. Tél. 2. | P. anal. Il soulevait le
j.s de cette vaste monarchie sans en être accablé, les. Gil
\s, VIII, 5. Le poids de mes habitudes m'accable, bourd.
i^. Caract. de l'kwnil. \ P. ext. Faire succomber un
iisrsaire. Mardonius... croyait — les Grecs par le nombre de
»«i;oIdats, boss. Ilist. univ. i, 8. Hippias, d'un âge plus avancé,
Biblait devoir — Télémaque, fén. Tél. 13. — un adversaire
pi la force de ses arguments. Il croit que c'est assez d'un coup
p< • t'— , mol. F. sav. III, 5. Les charges qui accablent un ac-
01 . Absolt. — l'innocent. | Spécialt. Faire tomber dans
uptat de prostration physique. Le malade est très accablé.
\2° Fig. — le peuple d'impôts. (Un roi sage) d'injustes
fajîaux n'accable point ses frères, R.\C. Ath. iv, 2. Être acca-
Wlie dettes. Être accablé de honte. Vous me voyez accablé
d( iscirâce, MOL. Scap. m, 6. Accablé de cet assassinat, rac.
, 5. On les accabla de leur rang de princes étrangers,
. Il, 307. I — qqn d'injures. Je t'en avais comblé (de
îs), je t'en veux — , corn. Cinna, v, 3. — qqn de com-
A. Je vous vois — un homme de caresses, mol. Mis.
, Etre accablé de travail. | Absolt. Le joug du monde est
uijoug de fer qui meurtrit et qui accable, mass. Motifs de
ers. A.
CCALMIE [à-kal-mi] s. f.
TYM. Subst. parlicip. de l'anc. verbe accalmir, § 45. ||
ROMME , Dict. mar.]
(Marine.) Apaisement momentané du vent. || Fig. Le
de est dans une période d' — .
CCAPAREMENT [à-kà-pàr-man ; envers, -pà-re-...]
TYM. Dérivé de accaparer, § 145. I| 1751. encycl. Admis
>. 1762.]
\ction d'accaparer.
::CAPARER [à-kà-pk-ré] v. tr.
TYM. Emprunté de l'anc. ital. accaparrare, aujourd'hui
larrare, retenir en donnant des arrhes, § 12. || 1628.
l'article. Admis acad. 1762.]
Vieilli. Retenir une marchandise en donnant des
>. On ne laisra (laissera) pas d'en avoir quelque exem-
■ie cet ouvrage), mais il en faudra — de bonne heure,
se, Lett. 134.
. P. ext. Il 1» Retenir, acheter tout ce qu'il y a sur
irché d'une marchandise. — les blés. Dans l'espoir d'un
DICT. FR.\NÇ.
maudit lucre. L'un accapare le thé. L'autre accapare le sucre,
LEiiRUN, Èpigr. v, 9.
Il 2" P. ana/. Prendre pour soi seul, au détriment des
autres. — les meilleurs morceaux. J'accapare tout, je ne laisse
rien à faire aux autres, picard, Manie de briller, m, 13.
Fig. — qqn, s'en emparer, ne pas le laisser s'occuper des
autres. — les voix, les suffrages.
ACCAPAREUR, EUSE [à-kà-pà-reur, -reuz'] 5. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de accaparer, § 112. || xviio-xviii<= s. V. à
l'article. Admis acad. 1762.]
Il Celui, celle qui accapare. Un — de blés, beaumarcii.
Mém. Procès Kornmann, 3. C'est un — . || Fig. Accapa-
reuse de cœurs, dufresny, dans acad. Histor.
* ACCASTILLAGE [à-kâs'-ti-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accastiller, § 78. || 1678. guillet, dans
JAL, Gloss. naut. chasteau d'avant. | 1751. Accastellage, en-
cycl. Admis acad. 1762, suppr. 1798.]
Il 1" Anciennt. Château d'avant et d'arrière surmon-
tant la proue et la poupe des grands navires.
Il 2" P. ext. Partie de l'œuvre morte d'un grand na-
vire qui s'élève au-dessus du second pont.
* ACCASTILLER [à-kas'-ti-yé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. accastillar, m. s. § 13.
L'anc. franc, dit enchasteler. || 1690. AocastiUé, furet, j 1751.
Accastellé, encycl. Admis acad. 1762, suppr. 1798.]
Il Garnir (un navire) de son accastillage.
ACCÉDER [âk'-sé-dé] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accedere, m. s. \\ xiii'^ s. Accedenz
ou recedenz, Introd. d'astron. dans godef. Le sens II ne
paraît pas avant le xviii" s. || Se conjugue comme céder.]
I. Avoir accès dans un lieu. On accède à la propriété par
un sentier assez raide.
II. Se joindre à d'autres, au sujet de ce qu'ils ont
accepté, réglé. {Syn. adhérer, acquiescer.) Le roi de Pologne
et le czar accédèrent eux-mêmes à ce traité, volt. Ch. XII,
5. I P. ext. — aux désirs de qqn.
ACCÉLÉRATEUR, TRICE [âk'-sé-lé-rà-teur , -tris']
adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. accelerare, § 249. || 1611. Muscle ac-
célérateur, COTGR.]
Il Qui accélère. Force — . | (Photogr.) Substance —, qu'on
emploie pour obtenir plus rapidement des épreuves.
ACCÉLÉRATION [âk'-sé-lé-rà-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acceleratio, action de hâter.
Il 1349. Pour accélération de notre paiement, Lett. de Ph. VI,
dans GODEF. Suppl.]
Il Accroissement de rapidité. L' — du pouls. Une expérience
unique sur 1' — des corps qui tombent fait découvrir les lois
de leur chute, d'alemb. Encycl. dise. prél. | Fig. La marche
de ces vers est en elle-même trop uniforme ; il y a trop peu
de mouvement, et encore moins d' — de mouvement, laii.^rpe,
Lycée, Dix-huitième Siècle, I, ii, 5. || (Mécan.) Change-
ment de vitesse, dans l'unité de temps. || Fig. Traicter et
entammer avec toute — le redressement des affaires publiques,
Corresp. de Ph. II (1576), v, 468. L'— des travaux.
ACCÉLÉRER [âk'-sé-lé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accelerare, au sens général de
hâter. || xv" s. L'homme juste... Ne meurt de mort accélérée,
Myst. du Vieil Testam. ii, 50, var. du v. 1006. j. Thierry
est le premier (1564) à noter ce mot, qui est encore mal
établi au xviic s. || Se conjugue comme céder, § 637.]
Il Rendre plus rapide. — la marche des troupes. Le pouls
du malade s'est accéléré. Quand même l'on voudrait supposer
que le mouvement de rotation viendrait à s' — , buff. Epoq. de
la nat. 1. Pas accéléré. Service accéléré (de voiture, de ba-
teau, de roulage). S. m. et f. Un accéléré, une accélérée,
bateau, voiture qui faisait ce service. || (Mécan.) Mouve-
ment uniformément accéléré, mouvement rectiligne dont la
vitesse va croissant de quantités égales dans des temps
égaux. Il Fig. Leur commandant d'— le procès, carloix, ii,
13. — les travaux. | L'énorme pouvoir des éphores... en accé-
léra la corruption (de Sparte), J.-J. Rouss. Contr. soc. iv, 5.
1. '*ACCENSE [ak'-sâns'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accensus, m. s.\ 1751. encycl.]
Il Sorte d'huissier, d'appariteur chez les Romains.
2. "ACCENSE. V. acense.
AGCENSER. V. acenser.
ACCENT [ak'-san ; le t se lie au sing. Xs au plur.\ s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accentus, 7n. s. ||xiiie s. L'accent
et la voix, brun, latini. Trésor, III, i, 10.]
2
ACC
— 18
ACC
I. Il 1° Elévation de la voix sur une voyelle d'un mot.
— tonique, ou — de hauteur; — aigu, grave. \ Signe qui
figure l'accent. Les accents grammaticaux. Je n'oubliai ni
—, ni point, ni virgule, les. Gil Bias, vu, 3.
Il 2" Intensité de la voi.x sur une syllabe d'un mot. En
framçais la dernière syllabe sonore du mot est marquée d'un —
d'intensité dit — tonique. || F. anal. — prosodique, musical,
intensité du son sur un temps de la mesure.
!| 3" Inflexion de la voix qui e.xprime un sentiment de
l'âme. L' — de la passion. On — plaintif, h'— oratoire, drama-
tique. L'— est l'âme du discours, j.-j. rou.ss. ii'm. l.jj Au
plur. Sons expressifs. Jamais les échos n'avaient répété de
si pitoyables accents, la f. Psyché, 2. Qu'aux accents de ma
voix la terre se réveille, j.-d. rouss. Odes, i, 3. Combien d'ac-
cents divers du coq, roi de nos cours. Expriment les désirs, les
haines, les amours, uelille, Trois Règnes, 8. Les accents
belliqueux du clairon. Au lugubre — des vieux canons de fonte
La « Marseillaise » répondait, a. baubier, Ïambes, Curée, jj
Ftg. Dieu donna à la franchise un — qui ne peut être contre-
fait, j. DE MAiSTRE, (lu Pape, II, vu, 1.
Il 4" P. ext. Intensité donnée à une touche dans un
dessin, une peinture. Mettre des accents.
II. Intonation particulière aux habitants d'un pays.
Avoir r — italien. L'ineffaçable — de la race gasconne , fr. de
NEUFCH. Man. de lire les vers. \ Fig. L' — du pays où l'on
est né demeure dans l'esprit et dans le cœur, comme dans
le langage, la rocuef. Max. 342.
ACCENTUATION [âli'-san-tuà-syon ; en vers, -tu-à-
si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de accentuer, § 249. || xvie s. fabri,
Rhétor. II, 6.]
Il Action d'accentuer. ] 1. Action d'élever la voix sur
une voyelle. Les règles de 1'— grecque. | Action de marquer
les mots d'un accent grammatical. Faire des fautes d'— en
français. | 2. Action de donner à la voix plus d'intensité
sur une syllabe. | 3. Renforcement du son sur une note.
ACCENTUER [âk'-san-tué ; en vers, -tu-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. accentuare, m. s. § 218.
On a dit au xiic s. accenter, dérivé de accent. (F. hofmann,
Pariser Gloss. 3692, no 71.) || xvi^ s. j. le maire, m, 112.]
il 1° Élever la voix sur une voyelle. || P. anal, j 1.
Marquer une voyelle d'un signe qui figure l'accent. — un
texte grec. (Il) trouve un mot mal accentué, en. Perrault,
la Chasse. \ 2. Marquer une voyelle d'un accent gram-
matical. I 3. Lettres accentuées, en géométrie et en algè-
bre (a', a", a", a"", etc.), qui représentent des quantités
différentes, bien que de nature semblable.
(I 2° Donner à la voix plus d'intensité sur une syllabe.
Plus la langue est accentuée, et par conséquent mélodieuse, j.-j.
ROUSS. Dict. de mus. chanter. | Renforcer le son sur une
note.
Il 3" Prononcer d'une manière expressive. L'art de bien
parler... consiste à — toujours avec justesse et sobriété, mar-
montel, Élém. de littér. Accent.
Il 4o Donner de l'intensité à une touche Tlans un dessin,
une peinture. | Fig. Nëolog. Marquer (qqch) avec force,
n a les tredts du visage trop accentués. — son opinion.
ACCEPTABLE [âk'-sep'-tabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de accepter, § 93. || 1635. Acceptable, qui
peut être accepté, monet, Invant. des deux lang. \ Anté-
rieurement acceptable signifie agréable, et dérive du lat.
ecclés. acceptabilis.]
Il Qui peut ôtre accepté. Une proposition — . Rien n'était
— , BEAUMARCH. Mém. Procès Goé'zman, 1.
•ACCEPTANT, ANTE [âk'-sep'-tan, -tant'] s. m. et f.
[ÉTYM. Adj. particip. de accepter, § 47. || 1723. savary,
Dict. du comm.]
Il Celui, celle qui accepte. L'Église de France resta divi-
sée en deux factions, les acceptants et les refusants, volt.
a. de L. XIV, 37. Le donataire et 1'—. Une telle est 1'—.
ACCEPTATION [âk'-sep'-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de accepter, g 249. || xive s. oresme,
Éth.lG.]
Il Action d'accepter. Nous unir étroitement avec lui (Dieu)
par une amoureuse — de toutes ses volontés, corn. Imit. dé-
dicace. Traité dont 1' — eût pu mettre le comble à la grandeur
moscovite, volt. Ch. XII, 8. i| Spécialt. Consentement
légal à accepter des droits, des obligations, qu'on était
libre de refuser. — de donation, de succession. — d'un effet
de commerce, engagement de le payer à l'échéance, ex-
primé par le mot accepté suivi de la signature. L'— d'une
lettre de change doit être signée, Code de comm. art. 122.
ACCEPTER [ak'-sêp'-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acceptare, fréquentatif de ac-
cipere, m. s. {Cf. acheter.) || xiV^ s. Accepter la paix, CL'\ :
LIER, Duguesclin, 21367.]
I. il 1» Consentir à prendre, à recevoir ce que qqn ofl;
présente. — un présent. La plus digne réponse que je puis
faire à vos offres est de les — , et je les accepte, J.-J. ROUSs.
Lett. 4 déc. 1765. Votre plus court sera... D' — sans façon l'é-
poux qu'on vous destine, mol. Sgan. se. 1. | Absolt. J'aocept'»
Il Fig. J'en accepte l'augure, cORN. Cinna, v, 3. J'accej;
aveuglément cette gloire avec joie, ID. llor. il, 3. ||(Jurisp:
Consentir légalement à accepter. — une succession. — -
effet de commerce, s'engager à payer à l'échéance cet efî^
Accepté pour la somme de... (Dans celte formule, accei:
reste invariable.)
Il 2" Consentir à ce qu'on propose. {Syn. admetti
accueillir.) — la bataille, des conditions de paix. Les con('
tiens étaient raisonnables, et si Rome avait été tranquille... j^
les aurais acceptées, montesq. Sylla. — une invitation. j
II. Vieilli. Juger en faisant entrer en ligne de comple'
la qualité de la personne. 11 fallait à un chacun faire drc
sans varier ni — personne, rab. ii, 13. | Rare au xvir
Dieu n'acceptait point la postérité d'Abraham, pasg. Pens. xxi.
ACCEPTEUR [âk'-sêp'-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accepter, celui qui accept
Il 1751. ENCYGL.]
Il Celui qui accepte une traite. L'acceptation d'une lett:
de chsinge payable dans un autre lieu que celui de la résidenc
de 1'—, Code de comm. art. 123.
"ACCEPTILATION [ak'-sëp'-ti-là-syon ; en vers, -si-on
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acceptilatio, m. s. \\ xiv" s. Ac
ceptilation est la quittance, bouteill. Somme rur. i, 49.]
Il (Droit rom.) Décharge donnée par le créancier a; '
débiteur sans avoir reçu payement.
ACCEPTION [ak'-sêp'-syon ; en vers, -si-on] s. f. ^h
[ÉTYM. Emprunté du lat. acceptio, ??2. s. \\ xiv<= s. M^hI
sion, Métam. d'Ov. dans godef. Suppl.] . VE
Il 1» Fzez7//. Action d'accepter. (Employé dan s le langar
mystique). Une — (var. acceptation) volontaire (des éprei:
ves) et une soumission chrétienne, bourd. Panég. Si Loub j
Il 2" Action de faire entrer en ligne de compte la qui I
lilé de la personne, de^la chose. Sans — ne exception d
personne, d'aub. Hist. unio. II, m, 3. Juger sans faire — c-
personne. | n faut examiner indistinctement tous les ou'
sans — de pays ni de siècle, l.a. motte, Disc, sur Homère, \l\
Il 3» Action de prendre un mot dans un certain sei
— propre, figurée d'un mot. (Un écrit) de trois feuilles... serait
ce encore un pamphlet? Peut-être, dans 1' — commune, P.-i
COURIER, Pamphl. des pamphl.
ACCÈS [ak'-sè; 1'^ se lie] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accessus, de accedere. Le
sens I et II viennent du lat. class. ; le sens III vient d'un'
expression correspondante du bas lat. || 1400. Avoir te
accès devers ladicte royne, dans douet d'argq. Pièces relai
à Ch. VI, I, 194. I Devant les accès. Somme M<^ Gautiei
ms. franc. Bibl. nat. 1288, f» 23, v».]
I. Possibilité d'arriver jusqu'à un lieu, jusqu'à unepei
sonne. Lieu d'un facile — . On mur en interdit 1' — . C'esttepai
qui chez vous me donne un libre — , coRN. llor. i, 3. Abuse j
de r — qu'il a dans une maison pour la déshonorer, BOURIj
Impureté, 1. 1| Vos ministres qu'on dit être d'un — sidifficili|
MONTESQ. Lett. pers. A2. Son peu d'— auprès de Monseigneu)
ST-siM. viii, 417. i Au plur. {rare). Je suis auprès d'elle ê
quelque espèce de faveur... j'y ai les — ouverts, mol. A»
7nagnif. I, 1. || Fig. Tes discours trouveront plus d'— qnelt
miens, rag. Phèd. m, 1. Avoir — aux honneurs, aux diflnité
II. Arrivée ou retour de phénomènes morbides. (Sy;
attaque, crise, quinte.) Dn — de fièvre, de folie. Il a aujou
d'hui son — . | Fig. Dn — de joie, de tristesse. J'ai resseni
de nouveaux — de joie à toutes les lettres, pasc. Lett. à s^
sœur, 26 janv. 1648. Je ris des noirs — où je vous envlsag;
MOL. Mis. I, 1. Être joyeux, triste par — .
III. Action de se joindre à d'autres en ce qu'ils oi
accepté, réglé. (Se dit des cardinaux qui, dans l'électio
d'un pape, reportent leurs suffrages sur un candidat qi
n'avait pas obtenu un nombre de voix suffisant.) 0» «l
à r — . n fut nommé pape à 1' — . {Cf. accessit.)
ACC
— 19
ACC
ACCESSIBILITÉ [ak'-sès'-si-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de accessible, § 255. Le sens actif s'est
ibslitué au sens passif qui est propre à accessible.]
Il Possibilité d'avoir accès.
Il 1" Au propre. Il est impraticable d'y monter (à un ro-
ler), et... il n'y a aucune — , J. DOUBLET, Journal, ann.
i|î30, fin.
2» Fi(j. Néolog. V— aux emplois.
ACCESSIBLE [ak'-ses'-sibl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. accessibills, m. s. qui est
■jà dans Tertullien, § 218. |1 xive s. (Lieu) accessible,
:rsuire, Tile Live, dans godef. SuppL]
Où l'on peut arriver. En lieu autrement — par terre,
vB. IV, 24. Il rendit sa maison — à tout le monde, montesq.
té. pers. 141. Il Fig. \ 1. Une personne — à qqch, qui laisse
rch arriver jusqu'à elle. Être — à la crainte, aux soup-
2. One chose — à qqn, à laquelle il peut atteindre.
;te docilité toujours — à la raison humaine, BOSS. Le Tel-
r. La Convention rendit les charges accessibles à tous.
ACCESSION [âk'-sè-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accessio, action de s'appro-
er de, de s'ajouter à. || (Au sens de accès d'une mala-
î.) xiie s. EVRAT, Bible, dans godef.1
I. Anciennt. Action d'arriver à (un lieu), j (Jurispr.)
des lieux, visite que vont faire sur les lieux en litige
. magistrats. || Fig. Sens repris de nos jours. L'— au
ne de Henri IV fut facilitée par son abjuration.
II. Il 1" Action de s'ajoutera. L' — delà Bretagne à la
ace. (Le mercure) ne reprend de la fluidité que par
- de la chaleur, buff. Mercure. \\ Vieilli. (Ce qui vient
jouter à qqch.) Addition, supplément. Nous ferons im-
mer à la fin du livre une — où il sera mis, du verdier,
i'iiolh. (1585), p. 25. \ Spëcialt. (Droit.) Ce qui vient
sJKnter à une chose et appartient à son propriétaire.
2" (Sens nouveau du xviiie s.) Action de se joindre
! 'nutres au sujet de ce qu'ils ont accepté, réglé. L'—
é 1 état au traité.
iCCESSIT [âk'-sè-sïf, et vieilli âk'-sè-si] s. m.
ÉTYM. Mot lat. 3" pers. sing. du parfait de accédera,
i 'est approché. Le sens I est un souvenir des distri-
l ions de prix faites jadis en lat. ; pour le sens II, V.
a,îs III et § 217. || (Au sens I.) 1680. furet.]
i. Nomination décernée dans un concours à ceux
q ont le plus approché du prix, n a obtenu un prix et
djx accessits (ou, moins bien, deux accessit).
I. Mode d'élection des papes. (F. accès III.) (Il) avait
de voix qu'il ne lui en fallait pour être pape ; mais 1' —
i tout, sÉv. 1226.
CCESSOIRE [ak'-sè-swàr] adJ.
:tym. Emprunté du bas lat. accessorius, ??i. s. § 218,
ivé de accedere, s'ajouter. || 1296. Choses qui sont acces-
es a ces trois articles, dans langlois, Textes relat. à
st. duparlem. p. 161.]
1° Qui s'ajoute à la chose principale. Ce que vous dites
est qu' — . J'ai dit qu'un grand État devenu — d'un autre
aiblissait, montesq. Espr. des lois, xxvi, 23. Défenses
:ssoires, obstacles placés aux abords d'un ouvrage de
ification. || Substantivt. Les idées seules forment le fond
tyle, l'harmonie des paroles n'en est que 1' — , buff. Style.
, chez Cicéron, c'était la vertu ; chez Caton, c'était la gloire,
TESQ. BoTO. 12. I Substantivt. Au plur. Les accessoires
1 tableau, parties secondaires de la composition. Celui-ci
ite ses accessoires aussi sérieusement que le fond de son
t, DiDER. Sal. de nés, Greuze. Accessoires de théâtre,
lus objets nécessaires à la mise en scène. Accessoires
otillon, menus objets employés dans cette danse.
2° Substantivt. (Ane. jurispr.) Incident qui, dans le
rs d'un procès, vient s'ajouter à l'action principale.
; en paix cest — Et venons au principal, Pathelin, 1314.
J. Complication. Tout ce qu'elle a pu dans un tel —,
. ^c. des f. IV, 6. Il Aujourd'hui inusité.
CESSOIREMENT [âk'-sè-s\vàr-man ; en vers, -swà-
] adv.
tym. Composé de accessoire et ment, § 724. || 1826,
e dans godef. SuppL]
D'une manière accessoire.
iCIDENT [âk'-si-dan] s. m.
TYM. Emprunté du lat. accidens, part. prés, de accidere,
snir, § 218. || xii" s. Cil aucidenz, beneeit, Ducs de Norm.
l. Ce sont accidant d'amors, chrétien de troyes, Cligës,
T(
1598. I (Au sens gramm.) xv^ s. Après le chapitre des lettres,
il nous fault dire des accidens, Donait français, 3.]
I. Sens venu de la scolast. || 1" (Théol. et Philos.)
Modification passagère de l'être. {Syn. phénomène.) n n'y
a du plus ou du moins qu'entre les accidents, et non point entre
les formes et natures des individus d'une même espèce, desc.
Me'th. 1. Si la substance et 1' — sont termes synonymes ou équi-
voques à l'égard de l'être, mol. Mar. forcé, se. 4. Chose d' — ,
qui n'existe pas par elle-même. Substance (Dieu) qui jamais
ne reçoit d'— , corn. Poly. m, 2, var. | (Théol.) Les acci-
dents de l'eucharistie, couleur, figure, etc., du pain et du
vin changés par la consécration en la substance du corps
et du sang de Jésus-Christ.
Il 2» P. anal. Effet accessoire de qqch. Les accidents
qui suivent et qui accompagnent cette passion, boil. Subi. 8.
L'esclavage dans la conquête est une chose d' — , montesq.
Espr. des lois, x, 3.
II. Sens pris du lat. class.|| 1" Ce qui vient rompre la
marche régulière des choses. Les accidents de la vie. Je te
donnai sa place en ce triste — , corn. Cinna, v, 1. Par — ,
par cas fortuit. | Absolt. Ce qui arrive de fâcheux. [Syn.
malheur.) Je crains cent accidents qui peuvent arriver, MOL.
Dép. am. ii, 5. n y a des gens à qui la faveur arrive comme
un — , LA BR. 8. Un — de chemin de fer.
Il 2" P. ext. Ce qui vient rompre l'uniformité. Des acci-
dents de terrain. Les plus beaux accidents de lumière, fén.
Exist. de Dieu, i , 2. Les rayons du soleil enrichissaient de
mille accidents ce tableau, j.-j. rouss. Ém. 1. || Spe'cialt.Au
propre. Dessins en relief que l'on forme sur la surface des
perles factices, des grains de chapelet. || Fig. (Musique.)
Dièse, bémol ou bécarre qui, n'étant pas indiqué à la clef,
se rencontre dans le cours d'un morceau. | (Gramm.) Mo-
dification que peuvent subir les mots variables.
ACCIDENTÉ, ÉE [âk'-si-dan-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de accident, §§ 117 et 154. || Néolog.]
Il Qui présente des accidents. Vie — . | Terrain — .
ACCIDENTEL, ELLE [âk'-si-dan-tèl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de accident, § 90. || xvi^ s. paré, xx, 6.
Antérieurement accidentai, qui est encore dans nicot,
COTGR. et MONET.]
Il 1° Qui constitue une modification passagère. Le mou-
vement considéré dans une pierre lui est — , BOSS. Logique,
i, 44. Il P. ajial. (Musique.) Signe — , dièse, bémol ou
bécarre qui, n'étant pas indiqué à la clef, se rencontre
dans le cours d'un morceau. Notes accidentelles, qui s'en-
tendent dans l'accord qui suit par prolongation de con-
sonance. Lignes accidentelles, qui sont au-dessus ou au-
dessous de la portée.
Il 2° Qui arrive hors du cours régulier des choses. Ceux
qui la considèrent (la Révolution française) comme un évé-
nement — , STAËL, Re'vol. franc, i, 1.
ACCIDENTELLEMENT [âk'-si-dan-tel-man] adv.
[ÉTYM. Composé de accidentelle et ment, § 724. || xv" s.
Car il (Charles VI) estoit accidentellement Vray furieux. Ane.
Poés. franc, ni, 52.]
Il D'une manière accidentelle.
ACCISE [ak'-sîz'] s. f
[ÉTYM. Mot emprunté du bas lat. accisia, § 218, qui
désignait la taille et qui paraît dérivé du verbe accidere,
tailler. || xvi<= s. Accises, imposts, amendes. Coût, de Brujcel-
les, dans Nouv. Coût, ge'nér. i, 1237.]
Il ±0 Anciennt. Nom général des impositions.
Il 2° Au xvii" et au xviiie s. Nom des impôts sur les
objets de consommation dans les Provinces-Unies et en
Angleterre. {Cf. l'angl. excise.)
Il 3° De nos jours. L'octroi. Droit d' — . (F. excise.)
"ACCLAJVIATEUR [ak'-klà-mà-téur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. acclamare, § 249. || xvi^ s. Toutes
les bienveillances et inclinations des plus affectionnez acclama-
teurs, VIGENÈRE, Philostrate, épistre. | Reparaît à la fin
du xviii" s.]
Il Celui qui acclame.
ACCLAMATION [âk'-klà-mà-syon ; en vers, -si-on] s. f^
[ÉTYM. Emprunté du lat. acclamatio, m. 5.|| xvi^ s. rab.
IV, 3.]
Il Cri d'enthousiasme que poussent ensemble plusieurs
personnes. C'est trop mendier 1'— populaire, CORN. Andro-
mède,exa.m. Xanthus fut reconduit jusqu'en son logis avecac-
clamations, la f. Ésope. Par —, tout d'une voix. L'Académie...
reçut l'artiste par —, dider. Salon de i763, Fragonard.
ACG
— 20
ACCLAMER [âk'-klà-mé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acclamare, m. s. \\ xvi^ s. J. le
MAIRE, lUustr. de Gaule, i, 6.]
Il Accueillir par des acclamations, n fut acclamé par le
peuple, élu par acclamation. Saisir les premiers élans d'amour
et de reconnaissance pour se faire — , ST-SIM. xi, 298.
"ACCLAMPER [à-klan-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et clamp, §§ 194 et 196.|| 1611 gotgr. ]
Il Dialect. (Normandie). Cramponner. || (Marine.) For-
tifier (un mât , une vergue) par des clamps.
ACCLIMATATION [à-kli-mà-tà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de acclimater, § 249. || Néolog.]
Il Action d'acclimater. Société, jardin d'— .
"ACCLIMATEMENT [à-kli-mât'-man ; en vers, -ma-
te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de acclimater, § iiô.\\Néolog.]
Il Le fait d'acclimater, de s'acclimater.
ACCLIIMLATER [à-kli-mà-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et climat, §§ 194 et 196. || xviiie s.
FÉRAUD, Dict. crit. (1787), l'attribue à raynal.]
Il Habituer à un climat autre que celui du pays natal.
Il s'est acclimaté dans notre pays. — une plante des tropiques.
I Fig. — les arts, delille, Jardins, 1.
*ACCOINÇON [à-kwin-son] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et coin (cf. écoinçon), § 195. || 1783.
ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Pièce rapportée pour égaliser un toit, plus
large à un bout qu'à l'autre.
ACCOINTANCE [à-kwin-tâns'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de accointer, § 146. ||xiiie s. g. de lorris,
Rose, 1125.]
Il Liaison familière avec qqn. Embrassez-la (la philoso-
phie) de tout votre cœur, et franchement renoncez à toute —
pour vous attacher à la sienne, malu. Ep. de Sénèq. un, 2.
J'ai pourchassé 1' — des messieurs de théâtre, giierardi. Th.
ital. IV, 227. | Avoir des accointances avec une femme, avoir
avec elle des relations intimes.
ACCOINTER [à-kwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. franc, coint, ami, con-
naissance, du lat. cognitum, connu, §§ 194 et 196. || xii" s.
Mar acointat ceste cheitive. Vie de St Gilles, 1126.]
Il Lier familièrement avec qqn. S'— avec qqn, de qqn.
Hante les bons, des méchans ne t'accointe, pibrac, Quatr.
35. Être accointé avec une femme, avoir avec elle des rela-
tions intimes.
"ACCOISEMENT [à-kwaz'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accoiser, § 145. || xvi° s. Acasement,
yvER, Prini. dans la c. Accoisement est encore donné par
ENGYGL. (1751) comme terme de médecine.]
Il Vieilli. Le fait de s'accoiser.
'ACCOISER [à-kwa-zé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "adquietigire, *adquetjâre {cf. coi), de-
venu le vieux franc, acoisier, par la chute du d, § 196 (ad),
la réduction de qu à c, § 392, et de etjare à eisier, §§ 382
et 297, et à olsier, § 309 : acoisier devient acoiser, § 634,
et accoiser, § 502. || n vieillit, acad. 1694.]
Il Vieilli. Rendre coi, calme. Accoisons l'aigreur de ses
esprits, mol. Pourc. I, 8. Accoisez tous les mouvements de
votre intérieur, boss. Médit, sur l'Êv. Dern. sera. 74^^ jour.
ACCOLADE [à-kô-làd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. acolada, § 11, qui a rem-
placé l'anc. franc, acolée, subst. particip. de accoler, § 45. |i
xvi"î s. En baisers, en acolades, 0. de magny, Odes, ii, 218.]
Il 1° Action d'embrasser en mettant les bras autour du
cou. Une — fraternelle, n avait été la dupe des accolades... du
duc, ST-SIM. II, 384. I Fig. Donnant à l'outre de si rudes accolades
que nous l'eûmes bientôt vidée, les. Gil Blas, ii, 8. | Spécialt.
Action d'embrasser celui qu'on armait chevalier. Un léger
embrassement qui ressemblait à 1' — que le roi donne aux nou-
veaux chevaliers, j.-j. rouss. Confess. ii, 9. || Fig. Une — de
lapereaux, deux lapereaux servis l'un contre l'autre.
Il 2» Sptfcialt. Une —, trait à double courbure ( | ) qui
sert à embrasser plusieurs mots. | P. anal. (Architect.)
Arc en — , arc ogival à double courbure. | Fig. Ensemble
de choses réunies par une accolade. | P. ext. Vous y verrez
un commissaire, un notaire, une — de procureurs, d'allain-
VAL, École des bourgeois, m, 4.
'ACCOLADER [à'-ko-là-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de accolade, § 154. ||A^^o%.]
ACG
Il ( Dans une page écrite, imprimée.) Joindre par une
accolade plusieurs mots qu'on veut grouper.
'ACCOLAGE [k-kô-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accoler, § 78. || 1751. encygl.]
Il Action de fixer les jeunes pousses de la vigne ou de
certains arbres fruitiers à un mur, à un treillage.
'ACCOLEMENT [à-kÔl-man; en vers, -ko-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dévivé de accoler, § 145. || xye s. Saintré, dans
la c.]
Il Rapprochement de deux choses accolées l'une à l'autre.
Il CTechnol.) Mot donné, par confusion, pour accotement.
ACCOLER [à-kô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et col, cou, §§ 194 et 196. Peut-
être déjà en lat. pop. *accollare. || xii"^ s. Roncev. tir. 450.]
I. Embrasser en mettant les bras autour du cou. Lors,
se tournant vers moi. M'accole à tour de bras, régnier, Sal.
8. I P. ext. Embrasser. — la cuisse, la botte à qqn, hom-
mage de soumission qu'un inférieur rendait autrefois à
un supérieur. Allons ! accolez-moi la cuisse ! giierardi, IL
ital. Il, 215.
II. Il lo Lier en fixant autour de qqch. — la vigne,
(Architect.) — des branchages autour d'une colonne. ||P. ext.
Fixer contre qqch. Les Turcs avaient autrefois accolé le mi-
naret d'une mosquée au portique du Parthénon, chateaubr.
Itine'r. 1, Grèce. || (Blason.) Pièces accolées, jointes dans le
champ de l'écu. | (Numism.) Tètes accolées, jointes sur
la même médaille. || Fig. Une épithète accolée à- son nom.
Un fatras de rimes accolées, j.-b. rouss. Ëpît. ii, 2.
Il 2" Grouper par le signe de l'accolade.
'ACCOLURE [à-kô-lûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de accoler, § 111. || 1751. engycl.]
Il 1° (Ce qui sert à accoler.) Lien avec lequel on ac-
cole la vigne.
Il 2° Chose accolée. | (Dans un train de bois flotté.)
Assemblage des premières mises de bûches.
ACCOMMODABLE [à-ko-mo-dàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de accommoder, § 93. |i (Au sens de qui
s'accommode à qqch.) xvi^ s. montaigne, i, 184. 1 (Au
sens actuel.) 1635. monet, Invant. des deux lang.]
Il Qui peut s'accommoder (s'arranger). Leur différend
n'est pas — .
ACCOMMODAGE [à-ko-mô-dâj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de accommoder, § 78. || 1680. richel.]
il Action d'accommoder (une chose). V— d'un morceau
de bœuf. | L'— des cheveux, la coiffure (vieilli).
ACCOMMODANT, ANTE [à-kô-mô-dan, -dânt']
[ÉTYM. Adj. particip. de accommoder, § 47. ||xvi^-xvn«
Médecines douces, lenitives et accommodantes, sully, Œcon
roy. 40.]
Il Quis'accommodeauxpersonnes, aux choses. Jamaisles
dévotions ne furent si accommodantes à la cupidité, rangé, Leti-
3 août 1671. Il Absolt. Les plus accommodants, ce sont les pins
habiles, la f. Fab. vu, 4. Votre théologie —, pasg. Prov. 12.
"ACCOMMODATION [à-kô-mô-dà-syon] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accommodatio, m. 5. ||xiv«s.
Accommodation que les coustumiers appellent prester à autre
par courtoisie aucune chose, bouteill. Somme riir. i, 60.]
Il 1" Action d'accommoder. L'— d'un local à l'établisse-
ment d'un magasin. || Fig. Vieilli Se dira quelque fols quand il j
l'aura tué : voUà une — horrible, H est. Nouv. Lang. franç. j
italian. i, 116. j
Il 2° Action de s'accommoder. L'— de l'œil, modification j
de la courbure du cristallin selon la distance des objets.
ACCOSIMODEMENT [à-kô-môd'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accommoder, § 145. ||xvi<!-xviie s. l'ae- ,
commodément de la corde au patient, d'aub, Fœneste, m, 22.] j
I. Il 1» Le fait d'être disposé de manière à convenir ii )
qqch. Ces accommodements de draperie, fén. Exist. de Dieu, j
I, 1. Il Fig. n nous faut chercher quelque autre — pour l'unit* :
de lieu, corn. Disc, des trois unités. 1
112° Le fait d'être disposé de manière à s'accorder avec I
qqn. On a parlé de paix et d'— , boil. Sat. 3. Vous êtes homme ^
d'— , mol. Pourc. m, 5. Le Ciel défend, de vrai, certains con-
tentements ; Mais on trouve avec lui des accommodements, lU-
Tart. IV, 5.
II. Vieilli. Le fait d'être mis à l'aise, enrichi. Notre fils
rencontre... Plus d' — qu'il n'eût trouvé chez vous, CORN./»"^
com. V, 8.
ACCOMMODER [à-kô-mô-dé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accommodare, m. s. || xvi" s.
rceau .
ACC
accommoder aa temps, R. est. (1539). | Manières de parler
icommodees a nostre sens, galv. Instit. chr. II, xvi, 2.]
1. Il 1" — à Disposer une chose, une personne, de ma-
ère qu'elle convienne à une autre. (Syn. approprier, adap-
r.) n faut que l'air soit accommodé aux psiroles, mol. B. gent.
2. Absolt. L'idée Que j'ai sur le papier en prose accommodée,
DL. F. sav. III, 2. L'eau... qui toujours coule et s'accommode
la façon et à la figure des vases, amyot, Œuvr. mor. Flat-
ur. L'œil s'accommode aux distances. On sage esprit s'accom-
pde aux vices de son siècle, mol. D. Juan, v, 2. | — un all-
ant, le mettre à un certain assaisonnement. Il n'acheta que
s langues, lesquelles il fit — à toutes les sauces, la f. Ésope,
'jsolt. Un mets bien, mal accommodé, et, fig. — qqn à toutes
uces, en dire tout le mal possible, n me prend des tenta-
ins d' — tout son visage à la compote, mol. G. Dand. ii, 2.
- un ajustement, une coiffure à qqn Un geai prit son plumage,
is après se l'accommoda, la f. Fal). iv, 9. Absolt. — la
iffure, les cheveux, la tête de qqn ; — qqn ; s' — .11 est allé chez
coiffeur se faire — . Entourée d'Amours qui lui accommodaient
; :orps et la tête, la f. Psyché, 2. Fig. On ne saurait aller nulle
tt où l'on ne vous entende — de toutes pièces (couvrir de
liciilo), MOL. Av. m, 1. Il Absolt. \ 1. Mettre en bon état,
voyant — les fontaines, SÉv. 461. Le jardin commence à s' — ,
"■ DU maint. Lett. 6 oct. 1632. | 2. Mettre qqn dans une
ijuation commode Donnez-moi son manteau fourré et des
billers, que je l'accommode dans sa chaise, mol. Mal. im. i, 6.
I 2" — avec. Disposer une chose de manière qu'elle
; ccorde avec une autre. Sa tête est fort bien faite et s'ao-
i;nmode à merveilles avec son cœur, SÉv. 1239. (L'unité
I icte de lieu) ne s'accommode pas avec toute sorte de sujets,
r;tN. Disc, des trois unités. \\ Disposer qqn de manière
( il s'entende avec un autre. Déjà le roi les veut —, corn.
I /, II, 3. Le maréchal s'est accommodé avec ses créanciers,
S /. 29. I P. ext. — une querelle, un différend. Tout est accom-
idé, MOL. Et. V, 5. {Syn. arranger, accorder.)
[I. Pourvoir (qqn) de qqch qui est à sa convenance.
Si'ous avez quelque manuscrit persan, vous me ferez plaisir
tlm'en — , montesq. Lett, pers. 142. | P. ext. Peu accom-
ïié des biens de la fortune (peu riche), fén. Ane. Philos,
i^rate. Absolt (xvie-xviii« s.). Accommodé, aisé, assez ri-
( ;. Elles ne sont pas fort accommodées, mol. Av. i, 2. || S' —
c|qqn, de qqch, l'accepter comme pouvant convenir. Je ne
accommoderais pas de cela, mol. Ma?', force', se. 2. Qu'une
1 : un peu raisonnable se pût — de leur personne, ID. Préc.
'I ■ se. 4. La raison qui se borne à s' — des choses raisonna-
li... n'est qu'une demi-raison, fén. Dial. des morts, 18. |
t'cialt. S'approprier une chose. On dit « s' — de la bourse
d quelcun » quand on y met les quatre doigts et le pouce
plry pescher à bon escient, n. est. Nouv. Laiig. franc.
illian. I, 116. Elle ne fit point de difficultés de s'— d'un beau
Ojier que la déesse portait, fonten. Hist. des oracles, n, 4.
Ilj'wo/f. — qqn, le servir à sa convenance. Ce marchand sait
- es chalands. N'est-il point quelque fille Qui pût — le pauvre
icarille'' mol. Et. v, 11. Ceci m'accommode, est à ma con-
lance. Un flambeau nous accommode mieux que le soleil,
s. Médit, sur l'Êv. Dern. sem. 25» jour.
ACCOMMODEUR, EUSE [à-kô-mô-deur, -detiz'] 5.
et/".
étym. Dérivé de accommoder, § 112. || xyii» s. L'accommo-
r de fraise du roi,T. des réaux, Histor. 3f """ de Beringhen.]
Vieilli. Celui, celle qui accommode qqch. | Fig. Ac-
imodeurs de religion, bayle, dans agad. Histor.
ACCOMPAGNAGE [à-kon-pà-nàj'] s. m.
ÉTYM. Dérivé de accompagner, § 78. || 1751. encycl.]
Trame fine dont on accompagne le fond d'une étoffe
chée d'or.
GCOMPAGNATEUR , TRICE [à-kon-pà-îià-teur,
s'] s. m . et f.
îtym. Dérivé de accompagner, § 249. || xviio s. SÉv. dans
D. Histor.]
(Musique.) Celui, celle qui, dans l'exécution d'un
;'ceau, accompag-ne la partie principale.
.CCOMPAGNEMENT [à-kon-pâù'-man ; en vers, -pà^
...] s. m.
:tym. Dérivé de accompagner, § 145. || xiiie s. beau-
. XXI, 33.]
Action d'accompagner. Ces accompagnements inutiles
ersonnes qui n'ont rien à dire, COUN. Cid, exam. || Ce
accompagne. Cette maison magnifique avec ses acoompa-
lents et ses jardins, la f Songe de Vaux, 1. | Spécialt.
-21- ACC
Action de s'ajouter à une chose de manière à la faire
valoir. La modestie est le plus bel — du mérite. Elle est fort
piquante et fort aimable et mille fois plus que des beautés qui
n'ont point ces accompagnements, sÉv. 1215. | (Blason.) Pièce
placée hors de l'écu (cimier, lambrequin). | (Musique.)
Parties accessoires destinées à soutenir la partie prin-
cipale. Chanter sans — . — de quatuor. — d'harmonie. — à
grand orchestre. Leçons d' — .
ACCOMPAGNER [à-kon-pà-ùé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et compaign ou oompaing (F. com-
pagnon et copain), §§ 194 et 196. || xu^ s. A Guenelon icil
s'aconpagna, Roncev. tir. 162. 1 (Au sens musical.) xv^ s..
Assono : accompagnier, Catholicon de Lille, p. 22.]
I. Anciennt. Associer. La loi les accompaigne (le mari
et la femme), j. de meung. Rose, 9A67. Jésus-Christ... s'ac-
compagne avec nous, calv. Instit. chr. II, xai, 2. || Encore
au xvii" s. Les vertus et les vices s'accompagnent en nos
mœurs, malh. Consol. à la princ. de Conti.
II. P. ext. (Depuis le xiv" s.) || 1» S'— de qqn, se l'ad-
joindre. La royne... bien accompagnie de dames et de damoi-
selles, FROISS. Chron. i, 71. T'accompaignant de paillards et
ribaux, marot, Ps. 50. Tout allait des mieux. Lorsque d'un
jeune cerf s'accompagne le nôtre, mol. Fàch. Ii, 6. | Il s'est
accompagné de gens de main pour faire un mauvais coup. ||
Fig. De quelle indiscrétion Ne s'accompagne point ton ardeur
déréglée? corn. Place Royale, m, 6. | Spécialt. S'— du
luth, unir à son chant les sons du luth.
Il 2° — qqn, qqch d'une chose, lui adjoindre cette chose.
I 1. — une personne de qqch. Appareil terrible dont il accom-
pagne Achille, RAG. Livr. Ann. \\ Spécialt. (Musique.) Ajou-
ter à la partie principale que fait qqn des parties acces-
soires destinées à la faire ressortir. — qqn du luth, et,
p. ext. sur le luth, avec le luth. Absolt. — un chanteur, un
violoniste. (Elle) chanta le motet et fut très bien accompagnée,
J.-J. Rouss. Confess. ii, 9. | /-*. ext. Les instruments qui
accompagnent la voix. | 2. — qqch d'une chose. Pind£u:e accom-
pagne cette ode d'une plus petite, rac. Livr. Ann. — ses
reproches de coups, n a accompagné cet excellent ragoût d'un
vin..., LES. Gil Blas, ii, 7. Fièvre accompagnée de délire. Un
grand salon accompagné de deux cabinets, M'"'' DE la fayette,
Princ. de Clèves, 3.
III. P. ext. Franc, mod. || 1" — qqn, se joindre à lui
pour aller oîi il va. La reine qui l'accompagna au cœur de
l'hiver, doss. R. d'Angl. nies accompagne au bain, aux eaux,
dans les voyages, LA br. 3. || Spécialt. Aller avec qqn pour
lui faire escorte, cortège. {Syn. escorter.) Ses pages l'accom-
pagnent. Accompagnez cette personne jusqu'à sa voiture. Un jour
que je l'accompagnais, mol. Scap. i, 2. | Poét. Osez — ma
fuite, RAG. Phèd. v, i. Accompagne mes pas, ID. Esth. i, 4.
II Fig. Quel bonheur surprenant a accompagné ce favori! la
BR. 12. Nos vœux l'accompagnent. Il est triste que la bonté
n'accompagne pas toujours la force, vauven. Espr. m, 44.
Il 2" Fig. — qqch, s'ajouter à une chose de manière à
la faire valoir. (Les cheveux) ne croissent que pour 1' — (le
visage), la br. 13. Sa crinière accompagne sa tête, buff. Lion.
'ACCOICPARER [à-kon-pà-ré] v. tr.
[étym. Composé de à et comparer, §§ 192 et 196. || xiiic s.
brun, latini, Trésor, II, ii, 103.]
Il Anciennt. Comparer. || Encore au xviio s. Accompa-
rentmon accident aux arrests qui..., THÉOPHILE, il, 240.
ACCOMPLI, lE [à-kon-pli] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de accomplir, § 44.]
Il Complet, parfait en son genre. — de tout point, re-
GNARD, Distr. i, 1. Et voit-on sous le ciel prince plus — ?
CORN. Hér. I, 2. Pour être du malheur un modèle — , RAC.
Andr. v, 5. Le plus — scélérat du monde, scarr. Hypo-
crites. Une méthode encore plus —, pasg. Espr. géom. 1.
ACCOMPLIR [à-kon-plïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. verbe complir, du lat.
complere, m. s. {cf. compiles, complément), §§ 192 et 196. ||
xne s. Deus a tut acumpUt, PH. DE thaun, Best. 143.]
Il Faire complètement.
Il 1° Rendre une chose complète, en exécutant ce qui
doit en être la conséquence. Les justes ont toujours le pou-
voir d' — les commandements, pasg. Prov. 1. — la loi. Que
la volonté du Seigneur s'accomplisse, flécii. Dauphine. Pro-
phétie trop réelle et trop véritablement accomplie, BOSS. R.
d'Angl. — un vœu, une promesse. Daignez — votre ordre,
MOL. Tart. V, 7. De Roxane — le désir, rac. Baj. m, 1.
Il 2° Rendre une chose complète en achevant ce qui
ACC
22 —
ACC
est commencé, préparé. Résolu d'— ce cruel sacrifice, rac.
Bér. II, 2. Que le mariage s'accomplisse dans le sérail, montesq.
Lett. pers. 53. Ayant commencé si tard l'ouvrage de son déta-
chement, le temps lui a manqué pour 1'—, BOSS. Impén. fin. 1.
Il 3o Exécuter d'une manière complète. — son devoir. Des
prodiges fameux accomplis en nos jours, rac. Ath. i, 1. Qu'en
un lieu, qu'en un jour un seul fait accompli, boil. Art p. 3. | Le
fait accompli, chose faite sur laquelle il n'y a plus à revenir.
I Absolt. n est temps d'exécuter et d'— , bourd. Commun.
pasc. 1 . I Les temps sont accomplis, princesse : il faut parler,
RAC. Ath. I, 2. Vingt années accomplies, la br. i'Z. Saturne ac-
complit sa révolution autour du soleil en vingt-neuf ans et demi.
il 4° Vieilli. Rendre complet, parfait en son genre.
Son visage s'achève par un menton qui l'accomplit, m"'' de
MONTPENS. Portr. 43. Cet ouvrage sacré qui doit — le volume
de vos épîtres, cuapei-ain, Lett. i, 642. La France le vit alors
accompli par ces derniers traits, BOSS. Coude'. \ (Une his-
toire) accomplie de toutes les qualités qu'elle doit avoir,
AMYOT, Vies de Plut, aux lecteurs.
ACCOMPLISSEMENT [à-kon-plïs'-man ; en vers, -pli-
se-...] s. jn.
[ÉTYM. Dérivé de accomplir, § 145. || xiiie s. Les accom-
plissemens de son cuer, Merlin, dans godef. Suppl.]
Il Action d'accomplir, résultat de cette action. L'— de
la prophétie, amyot, Nicias, 8. Une chose qui a été 1' — de
ma gloire, corn. Rép. à Scudéry.
*ACCON [à-kon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1650. Acon, mén. Orig.]
Il Dialect. (Centre, Midi). Bateau plat qui sert au char-
gement et au déchargement des navires.
'ACCONAGE [à-kô-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accon, § 78. || Ne'olog.]
Il Métier, entreprise de l'acconier.
*ACCONIER [à-ko-nyé] s. m.
[ÉTY-M. Dérivé de accon, § 115. || Ne'olog.]
Il Celui qui manœuvre un accon. || Maître d'accons.
*ACCOaUINER. V. acoquiner.
*ACCORAGE [à-kô-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accorer, § 78. || Néolog.]
Il Action d'accorer (étayer) un navire. || Ensemble des
pièces qui servent à accorer.
ACCORD [à-kor] 5. m.
[ÉTYM. Suiîst. verbal de accorder, § 52. || xii" s. Ad il
lait nul acort? J. fantosme, Chron. 1560.]
Il 1» Union résultant d'une manière commune de sen-
tir, de penser, d'agir, entre plusieurs personnes, ns vivent
en parfait — , de bon — . D'un commun — . Tomber d' — . J'en
demeure d'— , corn. Hor. exam. Ellipt. Loc. adv. D'— . MAR-
TINE : n me plaît d'être battue. — M. ROBERT: D'—, mol. Méd.
m. l. I, 2. I P. anal. Être d'— avec soi-même. (Grippemi-
naud) Mit les plaideurs d' — , la f. Fab. vu, 16. On lui parle
d' — , corn. Rodog. i, 4. | Spécialt. Les accords du mariage,
les fiançailles. C'est ce soir les accords de sa fille, sedaine.
Philos, sans le savoir, i, 2.
Il 2° Union résultant de la convenance qui existe entre
plusieurs choses. De 1'— des lois de la morale avec celles de
la religion, montesq. Espr. des lois, xxiv, 8, titre. Cet —
fidèle de la dialectique et de l'éloquence, maury, Chaire, 16.
Le Ciel n'a point encor, par de si doux accords. Uni tant de
vertus aux grâces d'un beau corps, corn. Pomp. m, 3. Mon
affaire est d'— , et la chose vaut faite, id. Ment, m, 1.
L' — des couleurs, la correction du dessin, volt. Dict. philos.
goût. Il Spécialt. (Gramm.) Rapport d'un mot avec un
autre mot dont il doit suivre les variations. L'— du sujet
avec le verbe. Syntaxe d'— , qui traite de ces rapports. ||
(Musique.) | l. Harmonie de certains sons qu'on fait en-
tendre simultanément. Frapper un — sur le piano. Dn —
parfait. ! P. ext. Sons d'un instrument ou de la voix. Par
les doux accords de sa voix et de sa lyre, fén. Tél. 8. | Fig.
Vers (surtout Ivriques). Les sublimes accords de Pindare.
I 2. Rapport exact entre les divers sons d'un instrument,
suivant le diapason. Ce piano ne tient pas 1'—. | Rapport
exact entre plusieurs instruments mis au même diapason.
Les violons et les basses ne sont pas d' — entre eux. | Fig.
Mettez, pour me jouer, vos flûtes mieux d' — (concertez-VOUS
mieux), mol. Et. i, 4.
ACCORDABLE [k-kôr-dabl'] adj.
[ÉTYM. D(;rivé de accorder, § 93. || xiio s. G. de st-pair,
Mont-St-Mickfl, 1807.]
Il Qui peut ôtre accordé.
ACCORDAILLES [à-kôr-dày'] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de accorder, § 95. || 1539. r. est.]
Il Pop. Fiançailles. Les — de messieurs Bagnaudier avec
mes cousines, legrand, Nouv. Débarqués, se. 9.
ACCORDANT, ANTE [à-kôr-dan, -dânt'] adj.
[ÉTYM. Adj . particip. de accorder, § 47. || xiii» s. beauman,
IV, 17.]
Il Vieilli. Qui s'accorde. Une suite de qualités accordantes,
pasc. Pens. xvi, 10 bis.
ACCORDÉ, ÉE [à-kôr-dé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de accorder, § 44. || 1539. r. est.]
Il Lié par les accords du mariage. | S. m. et f. n est
— de sa sœur, corn. Mélite, exam. Je vous cède les droits
que j'ai sur 1'—, regnard. Bal, se. 18.
ACCORDÉON [à-kôr-dé-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. accordion, nom donné
l'instrument par son inventeur, Damian, en 1829, §
Accordion a été changé en accordéon, par analogie avei
odéon, orphéon, etc.]
Il Instrument de musique à clavier, à anches métal-
liques libres, mises en vibration par un soufflet.
ACCORDER [à-kùr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *accordâre, formé de ad et cor, cor-
dis, g§ 194 et 196. [Cf. le lat. class. concordare.) || (T. de
musique.) xiie s. (Il) fait ses cors soner Ses olifans bondir et
acorder, Aiol, 4267. | (T, de gramm.) xV s. Accorder... L'ad'
jectif etle substantif, E. le goust, Response au i^ondeau 4i
de Charles d'Orléans.]
I. Mettre d'accord.
Il 1° Mettre plusieurs personnes en communauté de
manière de voir, de sentir. En les réfutant tous, il les a tous
accordés, balz. Socrate chrét. 1. Deux hommes que je ne
pouvais — , FÉN. Tél. 11. Que l'amour vous accorde, la f.
Fab. IV, 18. Vous vous êtes donc accordés, coquins !... pour me
fourber, mol. Scap. m, . 5. Ils s'accordent comme larrons en
foire. — des adversaires, et , p. ext. — un différend. (Leur
querelle) a fait trop de bruit pour ne pas s' — , corn. Ciel,
11,3. S' — avec qqn. Je ne puis sur ce point m' — avec vous,
regnard. Joueur, iv, 1. S'—- à qcpi {vieilli). Je m'accoTie
à Théophraste, R. est. Dict. lat.-franç. \ Spécialt. Fiancer.
Un fils accordé avec une cousine, scarr. Précaut. inut. !
Vieilli. Accordé à. Elle était accordée depuis quelques jours
à un petit vieillard ratatiné, volt. Cosi-Sancta.
Il 2" Mettre plusieurs choses en harmonie en établis-
sant entre elles un rapport exact. — les horloges de la ca-
pitale, D1DER. Claude et Néron, ii, 110. (Corneille) accorda
heureusement le vraisemblable et le merveilleux, rac. Disc, à
l'Acad. Ces couleurs s'accordent mal. — une chose à une autre
{vieilli). J'ai eu la complaisance de m' — à vos visions, DAN-
couRT, Gai. Jardin, se. 6. Enfin, Galba s'accorde à vos sou-
haits, CORN. Oth. II, 3. Il Avec ellipse du pronom réfléchi.
Il faut les faire mieux — . (Gramm.) Faire — le nom avec le
verbe. L'on doit regarder En quoi c'est qu'il les faut faire en-
semble — (s'accorder), mol. F. sav. ii, 6. || (Musique.) i
1. Établir un rapport exact entre les divers sons d'un ins-
trument suivant le diapason, n accordait sa harpe à chan-
ter tes merveilles, corn. Imit. iv, 1. | 2. Mettre plusieurs
instruments au même diapason. Les violons et les basses
s'accordent. Fig. Accordez vos flûtes, concertez-vous bien
ensemble. | P. anal. Les bergers, accordant leur musette à
leur voix, deshoul. Idylles, 2, les Oiseaux. \\ (Marine.) Ac-
corde, impératif, commandement aux rameurs de ramer
ensemble. P. ext. S. m. Commander 1' — .
II. Il 1" Consentir à admettre (comme vrai). Je vous
accorde cette proposition. J'accorde qu'il s'est trompé, rac-
corde qu'il le fasse, CORN. Cid, IV, 5. | P. ext. Tout le monde
lui accorde du bon sens
Il 2° Consentir à donner (ce que demande qqn). Tous
vos désirs, Esther, vous seront accordés, rac. Eslh. tll, 4.
Accorde ma prière, rotrou, St Genest, iv, 4. Tontes les
dignités que tu m'as demandées. Je te les ai sur l'heure et I
sans peine accordées, corn. Cinna, v, 1. Les dieux ne lui ont
point accordé de revoir sa patrie, FÉN. Tri. 3. Cela ne se
peut — . — la main de sa fille, — sa fille à qqn. ,
ACCORDEUR [à-kùr-deur] s. m. '
[ÉTYM. Dérivé de accorder, § 112. || 1325. Amiables acor-
deurs ou appaiseurs, dans godef.]
Il Celui qui accorde.
Il 1» Vieilli. Celui qui met d'accord des personnes,!
des choses. Un — de différends. !
ils •
I
e(^'
«
ACG
2° Absolt. Celui dont la profession est d'accorder
s instruments de musique. Un — de pianos, d'orgues.
ACCORDOIR [à-kùr-dwitr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accorder, § 113. || 1690. furet.]
Clef à l'aide de laquelle les accordeurs donnent la
ision convenable aux cordes d'un instrument.
A.CCORE [à-kor] s. m.
[ÉT-i-M. Altération de écore (richel. 1680), pour escore
icore dans th. corn. 1694), de l'angl. score (aujour-
lui shore), rivage, et aussi étai, § 8.|| 1532. Navire... mis
les escores, Doc. relatifs à la fondation du Havre, 443.
751. Accorre, encycl.]
1" (Marine.) Pièce de bois qui sert d'étai à un navire.
* 2" Escarpement d'un écueil, d'un banc de sable. |
[j. Côte, terre —, côte, rivage escarpé.
'ACCORER [à-kù-ré] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de accore, § 154. || 1690. furet.]
I Étayer un navire avec des accores.
ACCORNÉ , ÉE [à-kôr-né] adj.
ÉTYM. Composé de à et corne, §§ 194 et 196. || xiV s.
iques cornart ne fu si acorné, Modus, dans i^ c.J
1° (Blason.) Qui a des cornes (d'une autre couleur
3 le reste du corps). Tête de bœuf d'argent — d'or.
2o (Fortifie ) Défendu par un ouvrage à corne. Demi-
t
VCCORT, ORTE [à-kor, -kôrt'] adj.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. accorto, avisé, de accorgersi,
H xrcevoir, § 12. || 1444. Merveilleusement belle et adcorte,
(rnn. des chanoines de Neufchàtel, 22, Berthoud. ]
' I ' lomme vieilli par richel., furet, et trév.]
1" Vieilli. Avisé, habile. Nous avons depuis trente ou
q rante ans emprunté plusieurs mots d'Italie, comme... — pour
aisé, PASQ. Rech. viii, 3. Par un courroux — , coRN. Pomp.
[ 1.
2° P. ext. Qui a qqch d'engageant. Humeur — . Son
étuence — , corn. Oth. ii, L La plus jolie petite mignonne,
â ce, tendre, — et fraîche, bEAUMARCii. B. de Se'u . ii, 2.
A.GCORTEMENT [à-kôr-te-man] adj.
I. Composé de accorte et ment, § 724. j] xvi" s. la
Disc, polit, p. 220,]
Vieilli. D'une manière accorte, avisée. Vous me jouez,
a: frère, assez — , coRN. Suite du Ment, iv, 2.
kCCORTISE [à-k5r-tiz'] s. f.
2TYM. Déi'ivé de accort, § 124. || Signalé comme néolog.,
■■ "' ' d'accortesse, paru. est. Noicv. Lang. franc, ita-
. 110; noté par richel., furet, et trév. comme
.é; admis acad. 1718, supprimé en 1740, rétabli en
; -;.
Humeur accorte. L'— italienne, volt. S. de L. XIV, 37.
j.CCOSTABLE [à-kôs'-tàbl'] adj ,
''TYM. Dérivé de accoster, § 93. Existe en vieux franc.
- de accessible; reparaît au xvi« s. : thevet, Cos-
"niv. 200 a.]
'jiii se laisse accoster. Quelque nymphe peu — .regnard,
Fre St-Germ. n, 4.
IVCCOSTAGE [à-kos'-tàj'] s. m.
jiTY'M. Dérivé de accoster, § 78. || Néolog.]
Action d'accoster.
kccOSTANT, ANTE [à-kÔs'-tan, -tant'] adj.
];tym. Adj. particip. de accoster, § 47. || xviii<= s. Termes
élj. poli et accostant, ST-SIM. iv, 62.]
Qui accoste facilement les gens.
.GCOSTER[à-kôs'-té ; auxvnes. (furet. 1690), comme
ae de marine, à-kô-té] v. tr.
;tym. Emprunté au xmi^ s. de l'ital. accostare, de costa,
', se mettre à côté de qqn, s'attacher à lui, g 12. Ce
)e a remplacé partiellement l'anc. franc, accoster, plus
accoter, de coste, côte. (F. accoter 1.)]
Se tenir à côté de qqn, de qqch [vieilli). — qqn.
•^osté de qqn, l'avoir à côté de soi. (Elle) harangue ses
accostée du roy son fils, pasq. Rech. x, 2. Pièces ac-
Blason), qui en ont d'autres à leurs côtés. {Cf. ac-
!'.exl. Fréquenter. Le jeune de Bsdançon accoste cette
' recherche, marg. de frange, Me'm. ann. 1577. |
'/ La lyonne qui a été accostée du léopard (pour l'ac-
...jnient), fr. de sales, Introd. à la vie dev. ii, 18.
î s'emploie plus que pronominalement. S'— de qqn
lil. ). Se prend aujourd'hui en mauvaise part. Je
îostai d'un homme à lourde mine, volt. Pauvre Diable.
. Aller à côté de qqn, de qqch.
- 23 - ACG
Il 1" Aller à côté de qqn et l'aborder. Je voudrais 1'—, s'U est
en ma puissance, mol. Ec. des 7n. i, 3. Être accosté de, par qqn.
Il 2« (Marine.) Venir se placer le long de. La barque
accoste le quai. Accoste, impératif, commandement d'ac-
coster. I S. m. Commander 1' — .
"ACCOT [à-kô] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de accoter 2, § 52. || Néolog.]
Il Ce qui sert à accoter. | Spécialt. (Céram.) Les accots,
fragments de cazettes qui servent à étayer et à isoler
les piles enfournées. | (Hortic.) Adossement de fumier
autour d'une couche.
*ACCOTAR [à-ko-tàr] S. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
Il Bout de planche introduit dans les intervalles des
couples d'un navire pour les lier plus étroitement et pour
empêcher les ordures de descendre dans la cale.
ACCOTEMENT [à-kÔt'-man ; en tws, -kô-te-...] m. s.
[ÉTYM. Dérivé de accoter 2, § 145. ||1611. Accotement : an
undersetting, underpropping ; also a prop, shore, supporter,
COTGR.]
Il 1° (Morlog.) Frottement vicieux de deux pièces.
il 2° (Ponts et chaussées.) Partie latérale d'une route
qui longe la chaussée, le ruisseau. | P. anal. Partie du
ballast de chaque côté de la voie ferrée.
1. ACCOTER [à-kô-té] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et côte, §§ 194 et 196. furet.
(1690) écrit accosté (Blason), mais dit que l's ne se pro-
nonce pas. Accoster, devenu accoter, s'est confondu avec
le suivant. || xn<= s. A un piler s'est tenuz et acostez, garn.
DE pont-ste-max. St Thomas, 5437.]
Il 1" V. tr. Appuyer d'un côté. Lambertin, accotant sa tête
sur son fauteuil, se mit à ronfler, furet. Rotn. bourg, n, 24.
Il Spécialt. (Blason.) Accompagner de chaque côté. Pal
accoté d'annelets.
Il 2» V. intr. (Marine.) Pencher de côté.
2 ACCOTER [à-kô-té] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, cote, appui, §§ 194 et
196. Il xne s. Sur un chevalier s'acota, wace, Rou, in, 2035 ]
Il Appuyer. | 1. V. tr. Le Retail nerveux Accota de son bras
tout un mur ruineux (1575), Ane. Poés. franc, vi, 314. — un
pot. I 2. V. intr. Pièce d'horlogerie qui accote. ( F. accotement.)
ACCOTOIR [à-kô-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accoter 2, g 113. || xvie s. Accotouer,
B. PALISSY, 97.]
Il Ce qui sert à accoter, à s'accoter.
"ACCOUARDIR [à-kwàr-dîr; en vers, -kou-àr-...] v. tr,
[ÉTYM. Composé de à et couard, g§ 194 et 196. 1| xiiie s.
Restent acouardi, Renart, 16713, Méon.]
Il Vieilli. Rendre couard.
ACCOUCHÉE [à-kou-ché] s. f
[ÉTYM. Subst. particip. de accoucher, §45. ||1539. r. est. j
Il Femme qui vient d'accoucher. Parée comme une —
(qui reçoit les premières visites). Les caquets de 1' — , pro-
pos frivoles (allusion au babil des femmes qui visitent
l'accouchée). Cela sentait sa visite d' — ou les discours des
commères, furet. Rotn. bourg, i, 114.
ACCOUCHEIMENT [à-kouch'-man; en vers, -kou-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accoucher, § 145. || xiii« s. A deux mois,
ou la entour, priés de son acoucement. Coût. d'Artois, 19,
Tardif, dans delb. Rec]
Il Sortie du fœtus humain de l'organe où il s'est déve-
loppé. — naturel, laborieux. | En parlant de l'accoucheur.
Il a fait plusieurs accouchements. 0 Jupiter, qui sus de ton
cerveau. Par un secret d' — nouveau. Tirer Pallas..., la f. Fab.
X, 7. Il Fig. Le monde... lassé de tant d'accouchements (de
productions), malii. Èp. de Sénèq. xc, 7.
ACCOUCHER [à-kou-ché] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de à et coucher, §§ 192 et 196. Ce mot,
qui signifie proprt coucher (xiie s. Li evesches Hély se fud
aculché pur reposer. Rois, i, 3), s'est appliqué spéciale-
ment à la femme qui est en mal d'enfant. || xiiie s. La
contesse Marie si acoucha d'une fille, villeh. 180.]
Il Faire sortir le fœtus humain, par expulsion naturelle
ou par extraction, de l'organe oîi il s'est développé. {Syn.
enfanter, délivrer.)
Il 1° V. intr. En parlant de la mère. Elle est accouchée d'un
enfant mort. Elle a accouché de deux jumeaux. || Fig, Famil.
— d'un projet, d'une œuvre. C'est dans votre cour que j'en viens
d' — (d'un sonnet), mol. F. sav. m, 1. | Absolt. Faynil.
ACC -î
Accoucherez-vous (de ce que vous avez à dire)? Le roi insis-
tant, il fallut bien —, et Chamillart lui dit..., ST-siM. m, 252.
I Loc. prov. C'est la montagne qui accouche d'une souris (en
parlant d'une chose qui ne donne qu'un résultai mesquin).
Il 2" P. ext. V tr. En parlant de l'accoucheur. Il a ac-
couché cette femme. | P. anal. Cette femme s'est accouchée
elle-même. | Fi(j. — un esprit, l'amener à découvrir la
vérité qui est en lui à l'état latent.
ACCOUCHEUR, EUSE [à-kou-cheur, -cheiiz'] 5. m.eif.
[ÉTYM. Dérivé de accoucher, § 112. || 1680. ricuel.]
Il Celui, celle qui pratique des accouchements. Socrate...
eut pour mère Phanarète, qui était —, fén. Ane. Philos. So-
crate. On la fait chercher (la nourrice) par 1'—, J.-J. ROUSS.
Ém. 1.
*ACCOUDEMENT [à-koud'-man ; en re?-s,-kou-de-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accouder, § 145. || 1611. cotgr.]
Il l» Le fait d'être accoudé.
Il 2° Specialt. (Art milit.) État des soldats d'infanterie
alignés de façon à se toucher les coudes.
ACCOUDER [à-kou-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et coude, §§ 194 et 196. L'anc.
franc, disait aussi conte et accouter, qui ont disparu. ||
xiie s. Acoder, Parise la Duch. 2104.]
Il Appuyer à l'aide du coude. S' — au balcon. Tristement
accoudé contre une cheminée, st-amant, Sonnets, 1.
ACCOUDOIR [à-kou-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accouder, § 113. || xiv^ s. Acouldouer,
dans GODEF. Suppl.]
Il Appui sur lequel on peut s'accouder.
*ACCOUER [à-kwé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. verbe couer (F. coué),
§§ 192 et 196. Il XIV'' s. Acouer, gast. phébus, dans la g.]
Il l» Mettre à la queue. — des chevaux, lier à la queue
de celui qui précède le licou du suivant.
Il 2" (Chasse.) Joindre par derrière. — le cerf, le joindre
par derrière, quand il est sur ses fins, pour lui couper le
jarret.
*ACCOUPLAGE [à-kou-plàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accoupler, § 78. || xvi^^ s. F. à l'article.]
Il Action d'accoupler [vieilli). Bœufs conjoincts sous un
même — , montlyard, Apulée, 307, V. || (xvi«-xviie s.)
Action de s'accoupler, union sexuelle. Cet — de masle et
de femelle, charron, Sagesse, i, 22.
ACCOUPLE [à-koupl'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de accoupler, § 52. || xv^ s. Les ac-
couples de ses nerfs. Perce forest, v, 95.]
Il Proprt. Attache. || Specialt. (Vénerie.) Lien avec le-
quel on attache ensemble les chiens.
ACCOUPLEMENT [à-kou-ple-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accoupler, § 145. || xm" s. Texte dans
GODEF. Suppl.]
Il 1" Action de réunir par couple. — de bœufs pour la
charrue. — de colonnes. | P. ext. Vieilli. Assemblage. Les
accouplemens et emboistures du corps, la boderie, Ilarm. du
monde, 594, édit. 1578. Fiçj. Voilà un étrange — de mots.
Il 2" Union sexuelle. || Le mulet vient de 1' — de l'âne et de
la jument. (Les animaux) ne sont jamais produits que par 1' —
de leurs semblables, fén. Exist. de Dieu, i, 2. || (En parlant
de l'homme [vieilli].) Union du mariage. De ce fatal — Cé-
lébrer l'heureuse journée, malil Ode à M. le grand écuyer.
ACCOUPLER [<à-kou-plé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et couple, .§§ 194 et 196. || xii" s.
Si's acoplons deus et deus as chevax, Roncev. tir. 329.]
Il 1" Réunir par couple. (Se dit surtout des animaux
<^t des choses.) — des bœufs à la charrue, et, p. ext. vieilli,
Néron accoupla son coche de juments qui estoient hermaphro-
dites, BoucuET, Serées, m, 261. — les dames (au trictrac),
en mettre deux sur la môme ilèche. | Il n'est point de
partis au monde que je ne trouve en peu de temps le moyen
d'— , MOL. Av. II, 5. (Mots qui) hurlent d'effroi de se voir
accouplés, j.-B. ROUSS. Êjnt. ii, 2. | Specialt. Colonnes
accouplées, disposées par deux. | Roues accouplées, reliées
d'un même côté d'une locomotive, de telle façon qu'elles
doivent se mouvoir ensemble.
Il 2o Unir charnellement. |] — le mâle à la femeUe. Le
cheval hongre n'a plus la puissance d'engendrer, mais il peut
encore s'—, buff. Cheval. || En pailant de l'homme {vieilli).
C'est crime capital et irrémissible de s' — à personne d'autre
condition que la leur, Montaigne, m, 5.
ACC
ACCOURCIR [à-kour-sîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et court, avec le suffixe -cir,
§§ 164, 194 et 196. || xiii" s. Diex a pooir d'alongier nos
vies et d'acourcir, joinv. 461.]
Il Rendre plus court. Ses griffes vainement par Pussort
accourcies, boil. Lutr. 5. | Specialt. — la bride, le trait, pour
tenir le cheval, le limier plus court. | — un livre, une
scène. Il y en a ( des contes) ^ue j'ai accourcis, la f. Contes,
préf. (1665). I — le chemin. Le chemin étant long, et partant
ennuyeux. Pour 1' — ils disputèrent, la f. Fab. ix, 14. j Mon
voyage accourci, CORN. Suite du Ment, i, 1. Nous accourcl-
mes notre repas, la f. Lett. à M. Simon, 1685. Les jours
commencent à s'—. || Tend à être remplacé par raccourcir.
ACCOURCISSEMENT [à-kour-sïs'-man ; en vers, -si-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accourcir, § 145. || xvi" s. L'accourcis-
sement de la jambe, paré, xvii, 13.]
Il Le fait de s'accourcir. L'— de la queue du chien, buff.
Dégënér. des anim. V — des jours.
ACCOURIR [à-kou-rïr] v. intr.
[ÉTYM. Dulat. accurrëre, vi. s. Ane. franc, acourre. [V,
courir.)]
Il Venir en courant. — au secours. Tout le peuple de Samos
accourut au rivage de la mer, la f. Ésope. Je suis vite accouru,
ID. Falj. viii, 11. ns ont accouru l'annoncer. | Fig. (L'Église)
leur ouvrait son sein; ils y accouraient en foule, BOSS. llist.
univ. Il, 26.
■'ACCOURRES [à-kour] s. f. pi.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. franc, accourre, pour ac-
courir, § 52. Il xvii« s. Acourres, salnove, dans la g.]
Il (Chasse.) Plaine où la meute attend la bête au débucher.
'ACCOURSE [à-kours'] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de accourir, § 45. || (Au sens 1».)
1751. ENCYCL.]
Il 1» (Marine.) Dans une galère, passage de la proue à
la poupe, entre les bancs des rameurs.
Il 2" (Architect.) Galerie extérieure par laquelle on
communique dans les appartements.
*ACCOURSIE [à-kour-si] s. f.
[ÉTYM. Paraît venu par erreur de la coursie, §213. (F.
sie.) Il xvi« s. Planté sur l'accoursie, R. belleau, ii, 262.
Il Gomme accourse au sens 1».
ACCOUTREMENT [à-kou-tre-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accoutrer, § 145. || xv^ s. Tant de sa
personne que de son accoustrement, comm. V, 3.]
Il L'ensemble des vêtements {vieilli). De riches accoutre-
ments, SOREl, Francion, 232. Les accoutrements de veuve,
ST-SLM. viii, 24. Il Manière étrange d'être vêtu. Un — bizarre.
ACCOUTRER [à-kou-tré] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Le sens général, arranger,
disposer (Accoutrer les cheveux, les viandes ; accoutrer à dîner
(cARLOix), etc.), s'est restreint, au xvi" s., à l'idée de l'ha-
billement. Il xiii*= s. Les hardeillons moult bien acoutre Desor
son dos, Renart, m, 98.]
Il Vieilli. Vêtir. Les plus belles gens et les mieulx accoustrez.
Journal de Paris, 60. || Vêtir d'une manière étrange. Cet
Énée... Comme une donzelle accoutré, SCarr. Virg. trav. 4.
Comme vous voilà accoutré! | Fig. On l'a accoutré de tontes
pièces, arrangé de la belle manière. (Le pèlerin) De ho-
rions laidement l'accoutra, la f. Contes, Cocu battu.
"ACCOUTREUR [à-kou-treur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accoutrer, au sens de disposer, arran-
ger, §112. Il (Au sens général.) xiii» s. La?2ce/o^, dans lac]
Il Ouvrier tireur d'or qui remet en état les trous de b
filière.
ACCOUTUMANCE [à-kou-tu-mâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de accoutumer, § 146. Mot qui vieillissait,
au témoignage de Vaugelas (1647) et de Marg. Buffet
(1668). Bouhours (1675) dit qu'il se rétablit peu à peu. [;
xii" s. Acostomance, beneeit. Ducs de Norm. 8426.]
Il Le fait de s'accoutumer à qqch. L'— ainsi nous renù
tout familier, la f. Fab. iv, 10. La force de l'inclination et du
plaisir jointe à celle de 1' — , BOSS. Am des plaisirs, 1.
ACCOUTUMER [cà-kou-tu-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et coutume, §§ 194 et 196. || xil^s.
Kar ne fud pas a tels armes acustumez. Rois, i, 17.]
I. Vieilli. — qqch, le rendre d'une pratique usuelle pour
soi. Les Suisses ont tant accoutumé l'argent, comm. vi, 4. Pra-
tiquons-le (le penser de la mort), accoutumons-le, Montai-
gne, I, 19. Ceux qui n'ont pas accoutumé une viande, d'urfé,
111
ACC
— 25 —
ACC
istrc'e, I, 6. || Ne s'emploie qu'aux temps composés à
mrtir du xvn<^ s. Saint Paul cite ici selon les Septante, comme
1 avait accoutumé, boss. llist. univ. ir, 20. Ce cerf n'avait
)as accoutumé de lire, la f. Fab. viii, 14. || Encore usité au
)art. passé. Reprends auprès de moi ta place accoutumée,
:0RN. Cinna, v, 3. A l'heure accoutumée. | Loc. ado. A l'accou-
umée, à la manière accoutumée {vieilli). Le visage de Laban
itait autre qu'à l'accoutumée, BOSS. Polit, v, 2.
II. P. ext. — qqn, l'amener à la pratique de qqch.
Il 1" Vieilli. — de qqch. On est accoutumé de se laisser aller
■u péché, p.\sc. Prov. 15. Je ne m'accoutume point qu'on
l'ait ôté ma fille, Skv. 201.
2" — à qqch. Des enfants qu'on accoutumait à l'obéissance,
IN. Te'l. 2. J'accoutume mon âme à souffrir ce qu'ils font,
Ml.. Mis. I, 1. S' — à son sort. Accoutumée à fuir, l'exil m'est
'OU de chose, corn. Mcd. m, 3. | Ahsolt. Essayons un peu,
our vous — , MOL. Scap. i, 3. || S' — avec qqn, qqch, au com-
iK rce de qqn, à l'usage de qqch. Avec nous ton cœur ac-
outumé, L. RAC. Grâce, 3.
ACCRÉDITER [à-kré-di-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et crédit, §§ 194 et 196. || 1611.
créditer, cotgr.]
Il 1» Mettre (une personne) en crédit. La recommanda-
ion de ses amis l'a bien accrédité, monet, Invant. des deux
nnq. Pour soutenir leur secte et — leur parti, bourd. Pens.
linniL et org. Il n'y avait point de médecin plus accrédité
ue le seigneur Sangrado, les. Gil Blas, il, 3. || Spe'cialt. \ 1.
jlettre en crédit commercial. Dn négociant accrédité par sa
jjyauté. Être accrédité auprès d'un banquier, avoir un crédit
l'uvert chez lui. | 2. Faire reconnaître comme ambassa-
leur près d'un gouvernement. L'ambassadeur a remis les
îttres qui l'accréditent auprès du roi d'Espagne.
Il 2° Mettre (une chose) en crédit. Saint Louis chercha à
'<— (le droit romain) par les traductions qu'il fit faire des
;uvrages de Justinien, montesq. Espr. des lois, xxviii, 42.
h une expression nouvelle. Le raisonner tristement s'accrédite,
OLT. Ce qui plaît aux dames. || Faire passer dans la
jréance des gens. — un faux bruit, une erreur. Des calom-
ies qui seraient accréditées par mon silence, VOLT. Lett.
janv. 1739.
"ACCRÉMENTITIEL , ELLE [à-kré-man-tl-syèl ; en
\e7's, -si-èl] adj.
[ [ÉTYM. Dérivé du lat. accrementum, accroissement, d'a-
Tès un type 'accrementitialis, § 238. || Néolog.]
i II Relatif à l'accrémentition.
*ACCRÉMENTITION [à-kré-man-ti-syon ; en vers, -si-
1] s.f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. accrementum, d'après un type *ac-
rementitio, § 249. || Néolog.]
Mode de génération de végétaux ou d'animaux infé-
ieurs par éléments anatomiques qui se détachent de
individu pour former un individu semblable.
•ACCRESCENT, ente [à-kres'-san, -sânt'] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. accrescens, part. prés, de ac-
rescere, accroître. || Ne'olog.]
(Botan.) Qui s'accroît. (Se dit de parties de la fleur
utres que l'ovaire, qui continuent à s'accroître jusqu'à
i maturité du fruit.)
ACCROC [à-krô] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de accrocher, § 52. || 1632. L'accroc
u arrest, Nouv. Coutum. génér. i, 980. [Cf. acraux.)]
Vieilli. Action d'accrocher. Fig. Quoi! toujours desac-
rocs ? Deux heures pour une méchante barbe! be.\umauch.
de Sév. m, 2. \\ P. ext. Déchirure faite par une chose
ui accroche. Ce clou a fait un — à mon habit. | Fig. Gare
I accrocs pour sa vertu! junquières, Caquet-Bonbec , 1.
'ACCROCHAGE [à-krô-chàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accrocher, § 78. || Néolog.]
II Action d'accrocher.
•ACCROCHE [à-kroch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de accrocher, § 52. || xvi" s. Pour en
3ter toutes accroches des herbes, amyot, Œuv. mor. de
lut. dans delb. liée. \ Encore en 1762 dans ac.\d.]
Il Vieilli. Action d'accrocher. || Fig. Retenu par les der-
ères accroches qu'a trouvées leur traité, ch.\pelain, Lett. il,
n (1662).
"ACCROCHE-CŒURS [à-kroch'-keur ; en vers, -krô-
le-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de accroche et cœur, § 209, proprt, ce
il accroche les cœurs. |j Néolog.]
Il Petite mèche de cheveux tournée en croc et collée
sur la tempe. Des — .
ACCROCHEMENT [à-kroch'-man ; en vers, -krô-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accrocher, § 145. || 1549. Accrochement
de procès, r. est.]
Il Vieilli. Action d'accrocher. État de ce qui est accroché
(aie propre et au fig.).
"* ACCROCHE - PLAT [à-kroch'-plà; en vers, -krô-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de accroche et plat, § 209. || Néolog.]
Il Mode de suspension, agrafe qui sert à fixer au mur
des plats de faïence, de porcelaine. Des — .
ACCROCHER [à-kro-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et croc ou croche, §§ 194 et 196.
Il xiii" s. Acrochier, g. de lorris, Rose, 193.]
Il 1" Suspendre, fixer à un crochet. Un mouton accroché à
l'étal d'un boucher. Ahsolt. — la batterie de cuisine. | Fig. Être
accroché à une chose, à une personne, ne pouvoir la quitter.
Je suis ici, accroché encore pour quelques jours à deux ou trois
méchants procès, malh. Lett. à divers, 2. Aux hommes par
trop vous êtes accrochées, mol. Amph. il, 5. | S'— à qqch, à
qqn, s'y attacher sans lâcher prise. S'— à une branche. 11 s'ac-
crocha le mieux qu'il put au diable, les. Diable boit. U. | Fig.
L'amour-propre... s'accroche à tout, boss. Obligat. de l'état
relig. 2. La maison à laquelle il voulait s' — (par un mariage),
SÉV. 941. I — qqn de qqch (vieilli). Sa rivale n'avait pas man-
qué de r — de conversation, iiamilt. Qram. 138.
Il 2" Retenir par un crochet, ou par qqch qui agit à
la manière d'un crochet. Jeter le grappin sur un navire
ennemi pour 1' — . | Le buisson accrochait les passants à tous
coups, la F. Fab. xii, 7. Ces deux atomes crochus ne s'accro-
chent jamais, faute de se rencontrer, fén. Exist. de Dieu,
I, 3. D'un carrosse en tournant il accroche une roue, boil.
Sat. 6. Absolt. Le cocher a accroché. Nos braves s'accro-
chant (se saisissant au corps), boil. Sat. 3. | P. ext. {peu
usité). — qqch. En montant, j'ai accroché une clef, beaumarch.
B. de Sév. m, 9. || Fig. — qqn, le retenir. D'Huxelles accro-
chait de jeunes officiers, qu'il adomestiquait, ST-SIM. m, 385.
Ses soins tentent tout Pour — quelqu'un (un mari), sans en
venir à bout, mol. Mis. m, 3. | Notre procès demeura ac-
croché (arrêté) jusqu'à l'hiver suivant, st-sim. i, 227. [ At-
traper par raccroc. Il a accroché une bonne place.
ACCROIRE [à-krwàr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et croire, § 192 (faire à croire jus-
qu'au xviie s. : De fort honnêtes gens qui ne s'en faisaient
point à croire, le p. rapin, Nom. et Virg. dédie), ou bien
du lat. accrëdëre, devenu acroire. (F. croire.) Acroire paraît
en anc. franc, à côté de à croire.]
Il Usité seulement à l'infinitif, avec le verbe faire. Faire
— , faire croire qqch qui n'est pas vrai, n nous a voulu
faire — qu'il était dans la maison, et que nous en étions dehors,
MOL. G. Dand. m, 7. | Absolt. En faire — à qqn. Ces prudes-
là nous en font bien — , la f. Contes, Belphégor. \ S'en faire
— (vieilli), gagner du crédit, de l'autorité. A la fin le roi
s'en fit — , MONTLUC, Comment. 3. j P. ext. Se per-
suader avoir des mérites qu'on n'a pas. Elle s'en fait —
et prend des airs trop hauts, bours. Mots à la mode, se. 1.
'ACCROISSANCE [à-krwd-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de accroître, § 146. || 1257. En l'accroissan-
che dou dit fief, dans godef.]
Il Le fait de s'accroître. Toutes ces inventions viennent
aussi peu de nous que de notre — , malh. Bienf. de Sénèq.
IV, 6. I Vieilli.
ACCROISSEMENT [à-krwds'-man ; en vers, -krwd-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accroître, § 145. || xiii» s. De grandor
et d'acroisement, j. de meung. Rose, 19719.]
Il Augmentation graduelle d'un être jusqu'à la limite
de son développement naturel. {Syn. croissance.) Le blé,
l'orge et le vin auxquels la pluie donne de 1'—, rac. Odyss.
rem. Plus le corps prend d' — et de force, bourd. Dev. des
fidèles env. l'Église, 3. L'— d'un arbre. | P. anal. V— d'un
empire. Tant la doctrine de la probabilité reçoit d' — par le
temps, PASG. Prov. 13. L' — de son revenu. | Spe'cialt. Droit
d'— , en vertu duquel la part des cohéritiers s'augmente
de celle du renonçant, ou de l'incapable à hériter.
'ACCROÎT [à-krwâ] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de accroître, § 52. En anc. franc,
acrois, accrois, qui est la forme régulière. Vers le xvi^ s.
ACC
— 26
s'ajoute le t de la S» personne, accroist, accroît. || xii" s.
Acreis, garn. de pont-ste-max. dans gouef.]
Il lo Vieilli. Accroissement. Par 1'— et décroît de l'étoile
cornue, du bartas, Sem. 4. (Arbres) de plus facile —, o. de
SERRES, I, 4.
Il 2» P. ext. Résultat de l'accroissement. {Syn. croît.)
ACCROÎTRE [à-krwatr'] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lut. accrçscëre, m. s. Ane. franc, acroistre,
acreistre. ( V. croître.)]
I. Vieilli. V. intr. S'augmenter par degrés jusqu'à la
limite de son développement naturel. Quand les semences
furent accrues, B. palissy, 411. \\P.a7ial. Les revenus du roi,
c'est-à-dire de l'État, sont accrus depuis, volt. S. de L. XIV,
30. Il (Droit.) La part du renonçant accroît à ses cohéritiers.
Code civil, art. 786.
II. V. tr. Faire augmenter par degrés jusqu'à la limite
du développement naturel. Chaque année accroît, fortifie
les membres de l'enfant. Un arbre qui s'est rapidement accru.
I P. anal. Un jour le monde entier accroîtra sa richesse, la f.
Fab. viii, 1. Pour — leur servitude, la br. 12. Mes ans se sont
accrus, rac. Mithr. m, 5. | Vieilli. — qqn, faire augmen-
ter sa puissance. Cet orgueilleux Pour qui César m'abaisse
à force de 1' — , rotrou, Bclis. ii, 17. Athènes, par mon père
accrue et protégée, rac. Phèd. ii, 2.
1. ACCROUPIR [à-krou-pïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et croupe, §§ 194 et 196. || xm" s.
Si s'acroupi pour lui laver, Renart, xvi, 997.]
Il Poser sur la croupe. (S'emploie surtout avec la
forme pronominale.)
Il 1° (En parlant des animaux.) S'asseoir sur sa croupe.
(Les chameaux) plient les genoux et s'accroupissent, buff.
Chameau. \ P. anal. Les poules s'accroupissent pour dor-
mir. Peu usité. Accroupissant son corps, delille, Trois Rè-
gnes, 7. Il Spe'cialt. (Blason.) Animal accroupi.
Il 2" (En parlant de l'homme.) S'asseoir les jambes
repliées, le derrière touchant les talons. S' — auprès du feu.
La Vénus accroupie. | Accroupi dans un coin, musset, Dupont
et Durand.
Il 3" Vieilli. (En parlant des choses.) Pencher en arrière.
Je lui appris à faire — le chapeau, d'aub. Sancy, ii, 1.
2. "ACCROUPIR [à-krou-pïr] v. intr.
[ÉTYM. Composé de à et croupir, §§ 192 et 196. |1 1564.
Xau accroupie et corrompue, liébault, Mais. rust. iv, 11.]
Il Vieilli. Croupir. Un marais aux ondes accroupies, ja-
MYN, Iliade, 20.
"ACCROUPIE [à-krou-pi] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de accroupir, § 45. ||xiiie s. Fait
aine acropie..., G. de coincy, Miracles, dans godef.]
Il Vieilli. Position où l'on est accroupi. Prendre un liè-
"vre à r — .
ACCROUPISSEMENT [à-krou-pïs'-man ; en vers, -pi-
.se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de accroupir, § 145. || 1635. monet, In-
■vant. des deux lang.]
Il État de celui qui est accroupi.
ACCRUE [à-kru] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de accroître, §45. || 1246. Acreue,
-dans GODEF.]
Il Anciennt. Accroissement. Faire accreue de nouveaux sub-
sides, p. MATHIEU, De/7i. troubles de France, 4. || De nos
Jours. Accroissement d'un terrain par atterrissement,
retraite des eaux, etc. — de bois, extension d'un bois par
ensemencement spontané. || P. anal. Addition de mailles
à un filet.
ACCUEIL [à-keuy'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de accueiUir, § 52. || xiii" s. Parte-
nopeus, 9139.]
I. Anciennt. Action de réunir. N'est mestier (besoin) faire
amas ne — De la chose qui n'est seure, chastell. viii, 299.
II. Il 1» Manière dont on reçoit qqn qui se présente.
Faire un bon — à qqn. Recevoir un — cordial. L' — gracieux
qu'il recevait de vous, corn. lïor. i, 2. n a le repart brusque
€t 1'— loup-garou, mol. Éc. des m. i, 4. || Ellipt. Faire —,
faire bon accueil. On ne rougit pas de leur faire — (aux mé-
chants), DucLos, Mœurs, 4.
Il 2" Moment où qqn est reçu. Le roi lui a fait bon visage
•età r— et au congé, malu. Lett. à divers, 27.
'ACCUEILLANT, ANTE [à-kéu-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de accueillir, § 47. |j xm" s. Cortois
«t accueUlans, N. de margival, Panthère d'amour, 1932.]
ACC
Il Qui fait bon accueil. Toujours accessible, toujours —,
MASS. Villars.
ACCUEILLIR [à-keu-yîr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *accolligere, de ad et colligere. {V.
§ 196 et cueillir.) || Le sens II tendait, suivant Bouhours, à
vieillir au xyii^ s. Vaugelas blâme le figuré accueilli parla
tempête, accueilli de toutes sortes de maux; Bouhours l'admet.]
I. (Sens primitif maintenu jusqu'au xviic s. [Cf. cueillir,
recueillir.]) Réunir, amasser. La bouche de la rivière dn
Rosne avoit accueilli tant de vase et si grande quantité de sable
que..., AMYOT, Marius, 25. || Fig. Comme si toute la force et
vertu de France se fust lors accueillie au cœur de cette compa-
gnie, PASQ. Rech. m, 26. (Henri 111) parut faible et accueillit
la haine qu'on lui portait (à sa mère), mézeray, IIist.de
France, ann. 1576.
II. P. ext. Ane. franc. \\ 1° Adjoindre, associer à qqn,
à qqch. Pour estre accueillis es croisons (associés aux orai-
sons) des dis (dits) religieux, texte de 1292, dans godéf. Ac-
queillir (des ouvriers), les engager, Ordonn. i, 806, texte
de 1327. Il De nos Jours. Dialect. (Centre, Ouest). — nn
domestique, le louer.
Il 2" Joindre, aborder. — qqn. | Absolt. V. intr. Les vers
y accueilliront, y aborderont, NicoT, Thresor. \\ P. ext. (Sens
qui date des premiers temps et s'est maintenu jusqu'au
commencement du xviiie s.) Assaillir. Si's aquillit (ainsi
les accueillit) e tempeste e orez (orage), Roland, 689. Po-
vreté a accueilli tous les deux, R. EST. Dict. franç.-lat. La
flotte de Mardonius... fut accueillie d'une si violente tempête
que..., roll. llist. anc. VI, i, 7. Tous les maux viennent nou;
— , bourd. Afflict. des justes, préamb.
III. P. ext. du sens de adjoindre (II, 1°). || 1" An-
ciennt. Prendre, recevoir. — le congé, Ass. deJértis. i,210.
Il 2" Spe'cialt. Recevoir qqn qui se présente. Dn d'entre
eux, vénérable par ses cheveux blancs, m'accueiUit fort honnê-
tement, MONTESQ. Lett. pers. 57. Absolt. — qqn, le bien
acccueillir. On l'accueille, on lui rit, mol. Mis. i, 1. Ac-
cueilli dans une ville, emprisonné dans l'autre, beaumarch.
B. de Sév. i, 2. || Prendre de telle ou telle manière ce
que qqn dit, annonce, demande. Sa harangue fut mal ac-
cueillie. I Absolt. La traduction... ne fut pas moins accueillie,
d'alemb. Éloges, Saci.
Il 3° Néolog. où le sens de assaillir (II, 2") s'est con-
fondu avec celui de recevoir (III, 2"). Les troupes lurent
accueillies par un feu meurtrier. Il fut accueilli par des huées,
par un rire universel.
ACCUL [à-kul] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et cul, § 201. || xvie-xviie s..|!l
l'accul d'un haut rocher, sully, Œcon. roy. 10.]
Il 1" Le fait d'èlre acculé. Les chiens ont mis le renard âi
r — au fond du terrier.
Il 2" P. ext. p]ndroit où on est acculé. Située (l'Espa-
gne) à un — plus propre à se conserver qu'à s'accroître,
ROHAN, Mém. II, 117. I Fig. De quel — de fortune il l'avait
tiré, ST-siM. II, 226. || Spécialt. \ 1. Fond d'un terrier. 1 2.
Petit bassin où les grands navires sont acculés. | 3. Obs-
tacle pour arrêter le recul d'une bouche à feu.
*ACCULEJVŒNT [à-kiil-man ; en vers, -ku-le-...] s.flt.
[ÉTYM. Dérivé de acculer, § 145. || 1690. furet.]
Il 1" État de ce (jui est acculé.
il 2" (Marine.) État d'un navire qui accule.
ACCULER [à-ku-lé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et cul, g§ 194 et 196. Les premières
éditions de I'acad. donnent acculer ses souliers. ( V. éculer.)
Il xin« s. L'asne s'est a l'uis aculé, Renart, viii, 357.]
I. Faire poser sur qqch par la partie postérieure. |
Vieilli au seiis général. {Sy?i. accroupir.) (11) se sied et acnle,
MAROT , Métam. i, 1318. || Spécialt. Un cheval qui s'accule,
se cabre de façon que la croupe touche presque par
terre. Lions acculés (Blason). | P. ext. (Marine.) Varangue»
acculées, demi-acculées, dont l'extrémité est plus ou moifl*
rapprochée de la partie qui pose sur la quille.
II. Faire buter contre qqch par la partie postérieure.
One charrette acculée contre la muraille. | Spe'cialt. (BlasOD.)
Canons acculés, opposés par la culasse. || P. anal. Pousser
dans un endroit où l'on ne peut plus reculer. Les chiens
ont acculé le sanglier. Vous mandiez à Paris que vous ra'aviei
acculé au bord de la mer, fén. Dial. des morts, 69. Acculés
au Rhin, ht-him. i, 253. | Fig. Le prévenu, se sentant acculé,
fit des aveux. Moins persuadé que peiné d'être acculé, ST-SIM.
XV, 394. Il V. intr. Pencher de manière à ce que l'arrière;
ACG
— 27
ACE
-0. La voiture trop chargée en arrière accule. Le tangage
— le navire.
ACCUMULATEUR , TRICE [à-ku-mu-là-téur, -trïs']
in. et /'.
[ÉTYM. Dérivé de accumuler, § 249. || 1564. J. Thierry,
et. franç.-lat.]
"Il" Celui, celle qui accumule.
2" (Physique.) Ce qui accumule l'énergie, le travail.
l' -lait. Un —, appareil voltaïque, source d'électricité
(Hi peut transporter et utiliser à domicile.
ACCUMULATION [à-ku-mu-là-syon ; en vers, -si-on]
/■
iTYM. Dérivé de accumuler, § 247. || 1336. Texte dans
i'i;i'\ SuppL]
l^'action d'accumuler, le fait d'être accumulé. L'—
5 denrées dans les magasins. L' — des revenus. Une — de
iuves, de mots. || Spe'ciall. \ 1. (Rhétor.) Figure par la-
elle on accumule dans la phrase tout ce qui rend l'idée
i~ frappante. | 2. (Droit.) — de droit, surabondance de
es probants.
ACCUMULER [à-ku-mu-lé] V. tr.
ÉTYM. Emprunté du lat. accumulare, m. s. A remplacé
forme pop. acombler. || 1339. Accumulant mais aux mais,
'. ns VARIN, Arck. adm. de Reims, ii, 817.]
I Mettre des choses les unes sur les autres, en comblant,
< dépassant la mesure. {Syn. entasser, amonceler.) — le blé
< is les greniers. (La mer) accumule les sables sur cette plage,
ILNEY, État polit, de l'Egypte, 9. Ils accumulent sans cesse
<!i revenus, montesq. Lett. pers. 118. | Ahsolt. Dn homme
iiiumulait (de l'argent), la f. Fab. xii, 3. || Fig. — fautes sur
f'tes. — les honneurs, les dignités sur la tête de qqn. On accu-
ille dettes sur dettes, bourd. Confess. 2. Les maux, les ennuis,
y années qui s'accumulent..., j.-j. rouss. Lett. 14 oct. 1764.
ACCUSABLE [à-ku-zàbl'] adj.
ÉTYM. Dérivé de accuser, § 93. || xvi" s. Accusables et pu-
i!sables, charron, Sagesse, i, 15.]
j! Qui peut être accusé. Il en est — et non pas moi, malh.
llmf. de Se'nèq. vn, 19.
ACCUSATEUR, TRICE [à-ku-zà-teur, -trïs'] s. m. et f.
ÉTYM. Emprunté du lat. accusator, ?«. s. A remplacé la
f|me pop. acuseor, acuseur. || 1539. R. est.]
I Personne qui accuse. Se porter — . (Il) vient ici se faire,
i| lieu d'arbitre, — , la f. Fab. x, 2. Comment une femme
I;ivait-elle être — de son mari? montesq. Espr. des lois,
4. 1 Spécialt. V — public, magistrat chargé de pour-
vre les coupables au nom de la société. | AdJ. Des
ces accusatrices.
^.CCUSATIF [à-ku-zà-tïf] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. accusativus, m. s. || xv^ s.
icontré a un accusatif, ch. d'orl. Rond. 42.]
(Dans la déclinaison latine, grecque, etc.) Cas auquel
met le complément direct.
i.CCUSATION [à-ku-zà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. accusatio, m. s. || xnie s. Par
Ice accusacion, J. de meung , Rose, 5491.]
Action de signaler qqn comme coupable. Une —
haute trahison. A présent que ces sortes d'accusations (de
igie) sont tombées dans le décri, montesq. Lett. pers.
I (Droit.) Action de signaler qqn devant les tribu-
ux comme coupable. Le ministère public soutiendra 1' — .
pécialt. Renvoi de celui qui est prévenu d'un crime
vant le cour d'assises, par arrêt d'une chambre dite
i mises en — . L'acte d'— . || P. ext. Action de signaler
ch comme répréhensible. Spécialt. Dans la confes-
Pécheurs qui mêlent à 1'— de leurs fautes les maximes
le langage des passions, mass. Confess. 1.
'ACCUSATOIRE [à-ku-zà-twar] adj.
ÉTYM. Emprunté du lat. accusatorius,
s accusatoires, a. chart. Esj)er.]
Qui a rapport à l'accusation (devant les tribunaux).
ACCUSÉ , ÉE [à-ku-zé] s. m. et f.
ÉTYM. Adj. particip. de accuser, §45. || 15.39. r. est.]
(. Celui qui est accusé. {Syn. prévenu, inculpé.) On ne
t pas condamner un — sans l'entendre. Prendre la défense
i accusés.
ÏI. S. m. Un — de réception, lettre ou avis constatant
réception d'un envoi.
A.CCUSER [à-ku-zé] v. tr.
ÉTYM. Du lat. accusâre, m. s. devenu acusar, g§ 366 et
l, acuser, § 295, accuser, § 505.]
,m. s.\\ xve s. Poé-
I. — qqn, le signaler comme coupable. {Syn. incrimi-
ner.) D'un amour criminel Phèdre accuse Hippolyte! rac.
Pkèd. IV, 2. — qqn de mensonge. Accusé de rire de la reli-
gion, PASG. Prov. 11. Je n'accuse personne, corn. Rodoy.
V, 4. Il S'—, se reconnaître coupable de qqch. Je me suis
accusé de trop de violence, corn. Cid, m, 4. Que chacun
s'accuse ainsi que moi, la f. Fab. vu, 1. S' — en confession.
Ironiqt. S'— de ses souffrances, la br. 13. | P. ext. Décla-
rer qqn l'auteur d'un mal. Vous avez bien sujet d'— la na-
ture, la F. Fab. I, 22. ] (Droit.) Signaler qqn comme cou-
pable devant les tribunaux, n est accusé de faux, de meur-
tre. A Rome il était permis à un citoyen d'en — un autre,
MONTESQ. Espr. des lois, vi, 8. | Spécialt. Renvoyer de-
vant la cour d'assises celui qui est prévenu d'un crime.
II. — qqch, le signaler comme répréhensible. Les vieux
du Sénat accusèrent cette pratique, Montaigne, i, 5. || Spécialt.
— ses péchés, les confesser. || P. ext. Signaler, rendre ma-
nifeste. Son silence même, accusant sa noblesse, rac. Iph. i,
2. — réception d'un envoi (en donnant avis qu'on l'a reçu).
J'accuse la réception de votre lettre, DU PUY, Lett. à Peiresc,
14 févr. 1627. Absolt. La renommée accuse juste en contant
ce que vous valez, mol. Préc. rid. se. 9. | Néolog. Un vête-
ment qui accuse les formes. Traits fortement accusés.
'ACENS [à-sâns'] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et cens, § 201. || xnic s. Cil qui pren-
nent aucun eritage a cens... baillent en liu de seurté contre-
acens d'eritage, beauman. xxxviii, 10. Encore 1798 agad.]
Il Vieilli. Domaine assujetti à un cens.
*ACENSE [à-sâns'] s. f. {masc. gotgr.)
[ÉTYM. Subst. verbal de acenser, § 52. || 1313. Ascense,
dans godef.]
Il (Droit coutumier.) Contrat par lequel on assujettit
un domaine à un cens, j La chose acensée. | P. ext.
Dialect. (Centre.) Petite exploitation rurale.
"ACENSEMENT [à-sans'-man ; en t'er5, -san-se-. ..] *. wz.
[ÉTYM. Dérivé de acenser, § 145. || 1234. Ascensement,
dans G0DEF. Encore 1798 agad.]
Il Vieilli. Action d'acenser.
ACENSER [à-san-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et cens, §§ 194 et 196. acad. écrit
aussi accenser. || 1315. Avoir pris et acensé... une meson,
dans G0DEF.]
Il Vieilli. Donner à cens, à ferme. || Dialect. Prendre à
cens, à ferme.
ACÉPHALE [à-sé-fal] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acepbaluset du grec àxéçaXoî,
m. s. Acephalus, dans le lat. ecclés., ne s'emploie qu'au
fig. Le sens propre, plus moderne, est repris du grec. ||
xvie s. Accephale et descapité, dassy, Peregrin, f" 85, édit.
1533, dans delb. Rec]
I. Il l" (Du lat. acephalus). Sans chef. Concile, monastère
— . Prêtres acéphales... qui ne reconnaissaient l'autorité d'au-
cun concile, fleury, Disc, sur l'hist. ecclés. m, 24.
Il 2o (Métr. anc.) Sans commencement. Vers —, tron-
qué au commencement.
II. (Du grec i%év3.'koz.) Sans tête. Statue — . Animaux
acéphales, j S. m. Acéphales, mollusques qui n'ont qu'une
bouche sans renflement céphalique. Les huîtres sont des — .
*ACÉRAIN, AINE [à-sé-rin, -ren'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de acier, § 97. L'anc. franc, ne connaît
que acerin, qui offre un autre suffixe. || Néolog.]
Il Qui tient de la nature de l'acier. Fer — .
ACERBE [à-sèrb'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acerbus, m. s. Les sens figu-
rés du lat. (pénible, douloureux, cruel, sévère) dispa-
raissent vers la fin du xvi^ s. || xvi" s. Fruits austères et
acerbes, liébault, Mais. rust. m, 47.]
Il Qui a une acidité désagréable au palais. {Syn. acide.)
I Substantivt. Les acerbes ne laissent pas d'avoir aussi quelque
action sur le plomb, buff. Plomb. \ Fig. Piquant et agres-
sif. Répondre d'une manière — . n a été — dans son discours.
ACERBITÉ [à-scr-bi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acerbitas, m. s. \\xi\^ s. L'acer-
bité des peines, bersuire, dans godef. SiippL]
Il Caractère de ce qui est acerbe. L' — des fruits sauva-
ges. I Fig. L' — de son langage.
"ACERE [à-sér] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif et xépotî, corne,
§ 281. Il 1802. latreille, Hist. nat. des fourmis, p. 355.]
Il (Hist. natur.) Sans cornes. Insecte —, sans antennes.
ACE
ACÉRÉ, ÉE [à-sé-ré] adj .
[ÉTYM. Dérivé de acier, § 118. |1 xii" s. Li fers fu acerez,
Roncev. tir. 69.]
Il Dont la pointe est aiguë, le tranchant affilé. | Fig.
Très picjuant . Les traits acérés de la raillerie. Sa langue — et
envenimée, volt. Zadig, 7.
ACËRER [à-sé-ré; j'acère; futur, j'acérerai] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de acier, § 154. || 1549. « Acerer », mot
abbrégé de « acierer », n. est.]
Ij 1" Garnir d'acier. L'acier dont on acère les pointures
des marteaux, du pinet, Hist. nat. de Pline, xxxiv, 14.
Il 2° Rendre aigu, tranchant. — une lance, une faux, j
Fig. — une épigramme. De ces pointes, cruellement acérées à
chaque mot, st-sim. xii, 287.
*ACERTENER [à-sèr-te-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et certain, S§ 194 et 196. || xmc s.
Quant il en fu acertenez, Chron. de Si-Denis, dans godef.1
Il Vieilli. Rendre certain, assurer, n suffit que sur les lieux
on vous l'ait sérieusement acertené, chapelain, Lett. il, 207.
ACESGENCE [à-ses'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de acescent, § 146. || 1751. encycl.]
Il État de ce qui commence à devenir acide.
ACESCENT, ENTE [à-ses'-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acescens, part. prés, de aces-
cere, devenir acide. || 1751. encycl.]
Il Qui commence à devenir acide.
"ACÉTABULE [à-sé-tà-bul] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acetabulum, m. s. |] xv!" s.
L'acetabule de la cuisse, tagault, Instit. chirurg. 575.]
Il 1° Vase ofi les anciens mettaient le vinaigre. | P.
ext. Mesure contenant le quart de l'hémine. j Gobelet
d'escamoteur.
Il 2" Vieilli. Cavité cil s'emboîtent certains os. || P.
ext. Suçoir des racines. || Calice des fleurs.
ACÉTATE [à-sé-tâf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. acetum, vinaigre, § 254. 1| 1787. G.
DE M0RVEAU, Nomeucl. chim. p. 49.]
Il (Chimie.) Sel formé par la combinaison de l'acide
acétique avec une base. — de cuivre, de plomb.
ACÉTEUX, EUSE [à-sé-teii, -te'uz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. acetum, vinaigre, § 251. || xiv® s.
Frais aigrez et acetoux. Somme M'' Gautier, ms. franc.
Bibl. nat. 1288, f» 91, ro.]
Il Vieilli. Qui a la saveur acide du vinaigre. Choses acé-
teuses, PARÉ, XXIV, 2. S. f. V—, l'oseille, cotgr., oud. ||
Acide — , aujourd'hui acide acétique.
•ACÉTIFICATION [à-sé-ti-fi-kà-syon] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. acetum, vinaigre, et facere,
faire, §274. Il .Yeo/o(7.]
Il Formation de l'acide acétique.
ACÉTIQUE [à-sé-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. acetum, § 228. || 1787. G. demor-
veau, Nomencl. chim. p. 49.]
Il (Chimie.) Relatif au vinaigre. Acide —, composé d'al-
cool et d'oxygène, qui est la base du vinaigre.
ACHALANDAGE [à-chà-lan-daj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de achalander, § 78. || Néolog.]
Il Action d'achalander. || Ensemble des chalands.
ACHALANDER [à-chà-lan-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et chaland, §§ 194 et 196. || 1549.
R. EST.]
Il Fournir de chalands. L'autre femelle avait achalandé ce
lieu, LA F. Fa/j. vu, 15. || Fig. Mettre en vogue. Nous ai-
mons fort la manière de prêcher de notre ami; il n'est pas
encore bien achalandé, SÉv. 913.
ACHARNEMENT [à-chàr-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de acharner, § 145. || 1611. cotgr.]
Il Action de s'acharner. L'— du tigre sur sa proie, j Fig.
Action de s'attaquer à qqn avec opiniâtreté. Ils se battaient
avec — . Jamais contre un pécheur ils n'ont d' — , mol. Tart.
I, 5. Mépris où ce risible — les conduit, heaumarch. B. de
SfSv. I, 2. I P. anal. Action de s'attacher à qqch avec opi-
niâtreté. Jouer avec — .
ACHARNER [à-chàr-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et cham, forme primitive de chair,
§§ 194 et 196. Il 1394. Comment (chiens) doivent estre achar-
nés, KONTAINES-GUÉRIN, Tr^soT de vi^ncric, 662.]
1. (Chasse, Fauconn.) Vieilli. Mettre les chiens, l'oi-
seau en appétit de chair. — les loups, jetant es champs cha-
rognes, LOUIS GRUAU, Nouv. tuvcnt. de chasse, 86. | Fig. On
28 —
ACH
les leurre (les femmes)... et acharne par tous moyens, mon-
t.\igne, III, 5. Il P. ext. Garnir de chair. — le leurre.
II. P. ext. Il Attacher à une proie. La meute acharnée sur
le sanglier. Les chiens acharnés contre un ours. L'ours s'acharne
peu souvent Sur un corps qui ne vit, la f. Fab. v, 20. || Fifj.
Inspirer une animosité opiniâtre contre qqn. Des soldats
étrangers qu'une férocité naturelle acharnait sur les vaincus,
FLÉGH Turenne. Ta fureur s'est par trop acharnée après moi,
mol. Amph. III, 9. || P. anal. Attacher opiniâtrement à
qqch. Des soldats acharnés au meurtre, rac. Campagnes de
L. XIV. S' — à l'étude, n s'acharne à jouer. || Adjectivt. Com-
bat acharné, où l'on s'acharne contre l'adversaire.
'ACHARS [à-chàr] s. m. pi.
[ÉTYM. Emprunté du malais atchar, m. s. qui est le
persan atchàr, § 28. || Ne'olog.]
Il Condiment épicé en usage dans l'archipel Indie
ACHAT [à-chà; le t se lie au sing., Ys au jo/wr.] s.
[ÉTYM. Subst. verbal de achater, forme primitive di
acheter, § 52. || xiiie s. e. boileau, Livre des mest. I, i, 57
NicoT donne achet, qui est encore dans monet.]
Il Action d'acheter. (Hispal) Fit — d'un château le long de
ces rivages, la f. Contes, F. du roi de Garbe. Tu me pro-
poses r — de ce personnage, ID. Ésope. || /'. ext. Ce qu'on
a acheté. [Syn. emplette.) Je veux vous montrer mes achats.
ACHE [ach'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *apia, class. apium, m. s. § 545. Apia
devient apcha, apohe, ache, §§ .356 et 291.]
Il Plante ombellifère, dont une espèce, l'ache odorante,
est devenue par la culture le céleri. Une simple couronne...
d'— verte, goguet, Oriq. des lois, III, vi, 13.
*ACHÉE [à-ché] s. f.
[ÉTYM. Pour échée, § 344, dérivé de èche, appât (du lat.
esca), § 119. (F. aiche.) du fouilloux écrit achet; nicot
et cotgr. font achée du masc. || 1564. j. Thierry, Did.
franç.-lat.]
Il Ver de terre, appât pour la pêche à la ligne.
ACHEMINEMENT [ach'-mïn'-man ; en vers, à-che-mi-
ne-...] 6\ m.
[ÉTYM. Dérivé de acheminer, § 145. || xvi" s. L'un des
premiers acheminements de sa ruine, pasq. Rech. i, 7.]
Il 1" Au propre. Action d'avancer par degrés vers un
lieu. Notre prompt — vers la côte de la mer, sarrazin,
Siège de Dunkerque.
Il 2" Fig. Action d'avancer par degrés; résultat de
cette action. Travailler de concert à 1'— de cette affaire, COL-
BERT, Lett. à L. XIV, 9 févr. 1669. Dn merveiUeux — à
passion, pasc. Amour.
ACHEMINER [ach'-mi-né ; en vers, à-che-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et chemin, §§ 194 et 196. || xi»s.
Entret en sa veie, si s'est acliiminez, Roland, 365.]
Il 1° Mettre en chemin, faire avancer. Sévigné s'achemine
déjà, SÉv. 232. n s'achemina vers le buisson, lamenn. Pa-
roles d'un croyant, 17. | Fig. Nouvelle qui achemine la paix,
SÉv. 329. L'œuvre de Dieu s'acheminait, BOSS. Hisi. univ.
II, 15. I (Technol.) Glace acheminée, dégrossie.
Il 2» Fig. Faire avancer vers un but. La joie où vous
m'acheminez, mol. Dép. am. v, 4. Les choses s'acheminent ci
nous voulons, m. Pourc. m, 1.
ACHÉRON [à-ché-ron ; la prononciation a hésité au
xvii" et au xviiie s. entre -ché- et -ké-; -ché-, adopté
par ACAD. depuis 1835, a prévalu] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Acheron, ontis, ?n. s.]
IKMythol.) Fleuve des Enfers, et, p. ext. les Enfers. Et
l'avare Achéron ne lâche point sa proie, rac. Phèd. il, 5.
ACHETER [âch'-té ; en vers, à-che-té; j'achète, nous
achetons (à-ch'-ton) ; j'achèterai (à-chet'-ré) ; j'achèterwa
(à-chet'-rè), etc. (F. § 636.)] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "accaptâre, § 186, fréquentatif de
accipere, restreint au sens de prendre en échange d'ar-
gent. Accaptâre devient *acatar, §§ 366, 429 et 291, achater,
§ 379, acheter, §§ 335 et 633.]
Il 1" Acquérir en échange d'une somme d'argent. — un
cheval, une terre, une maison. — qqch d'une personne, à une
personne, l'acquérir d'elle. Fa7nil. — qqch à qqn, pour qqn.
Je lui ai acheté un vêtement neuf. — des livres, l'ouvrage
d'un auteur. Ellipt. Il est l'esclave-né de quiconque l'achète
(de quiconque achète ses livres), boil. Sut. 9. Des deniers
du vendeur vous achetez sa terre, destouciies, Dissip. n, 1-
— cher, bon marché, à crédit. — ferme, le vendeur s'enga-
geant à faire, et l'acheteur à prendre livraison sans con-
le
ACH
— 29
AGI
iliniis. Notre laitière, ainsi troussée,... Achetait un cent d'œufs,
\ V. Fah. VII, 10. J'ai acheté une charge d'alguazil, les.
'I. nias, m, 2. — des titres, des privilèges. — des esclaves.
3 gouverne l'empire où je fus acheté, Rag. Esih. il, 1. — un
pmme, un remplaçant militaire. — la paix. C'est un droit
j'à la porte on achète en entrant, boil. Art. p. 3.
!| 2" Fig. — qqn, le payer pour le mettre à sa discrétion,
ins ses intérêts. — les juges. Consuls, préteurs, tribuns, fu-
nt achetés au prix qu'ils mirent eux-mêmes, montesq. Rom.
. On n'achète ni son ami ni sa maîtresse, J.-J. ROUSS. Ém.
— les suffrages, le silence de qqn. || — qqch, l'obtenir en
crifiant autre chose. Les hommes Achetaient de son sang
adulgence des dieux, la f. Fa6. x, 2. Les plaisirs qui se font
par des remords coûtent trop, MASS. Enf. prodigue, 1. |
'■'/t. Il faut — tous lessoinsqu'onnousrend, MOL. M25. 111,4.
ACHETEUR, EUSE [ach'-teur, -teiiz'; en ve7's, à-che-. ..]
.'//. et/".
KTYM. Dérivé de acheter, § 112. || xiii» s. Le vendeur et
ichateur, E. boileau, Livre des mest. I, i, 60.]
il Personne qui achète. Cette maison n'a pas trouvé d' — .
.impire... trouva un — , BOSS. Hist. univ. I, 10.
ACHEVÉ, ÉE [âch'-vé ; en vers, à-che-vé] adj.
[ÉTYM. Adj . particip. de achever, § 44. || xvi" s. Des plus bel-
; et des mieux achevées, marg. de frange, Mém. ann. 1577.]
A (jui il ne manque plus rien. Ce je ne sais quoi d' —
e les malheurs ajoutent aux grandes vertus, BOSS. Conde'.
.m malheureux la peinture — , la f. Fab. i, 16. Un auteur —
• qui n'a point de défauts, boil. Subi. 26. | En mauvaise
!rt. Cléonte... a bien paru ridicule — , mol. Mis. ii, 4. Escroc
, GRESSET, Vert-Vert, 4. La tante de ma fille est une folle
, DANcouRT, Chevalier à la mode, ii, 2.
lACHÈVEMENT [à-chèv'-man ; en vers, -chè-ve-. . .] .y. m, .
'^ÉTYM. Dérivé de achever, § 145. || xiii« s. Fait n'en aroie
jials achèvement, Enf. Ogier, 6334.]
1 1" Action d'achever. L'— de la basilique de Saint-Pierre,
'LT. Mœurs, 121. | Fig. Le mariage n'est point un — né-
lisaire pour la tragédie heureuse, GORN. Disc. Poème dram.
■\ 2" État de ce qui est achevé. L' — de l'art, mol. Val-
<-Gràce. V — d'une joie complète, SÉv. 223.
ACHEVER [âch'-vé; en vers, à-che-vé; j'achève, nous
ins, j'achèverai, j'achèverais, § 635.] v. tr.
v.\i. Du lat pop. ""accapare, de ad et caput, chef (F.
i,!f;, §§ 194 et 196. "Accapare devient achever, par ré-
ction de ce à c, § 366, de ca à cha, che, §§ 379 et 316 ,
p à v, § 426, et de are à er, § 633.]
I lo Mener à (in une chose commencée. {Syn. terminer,
f j.r.) — un travail. L'ouvrier Eut à peine achevé l'image, la f.
i\b. IX, 6. Enfin le temple s'achève, BOSS. Hist. univ. ii, 11.
Jjievez l'hyménée, corn. Hor. ii, 4. De semblables projets veu-
l't être achevés, rac. Mithr. m, 1. Allons chez nous — l'en-
ttien, MOL. Amph. i, 2. — un livre, la composition d'un
re, la lecture d'un livre. Laisse-les, je te prie, — leur repas,
F. Fab. XII, 13. I — un voyage. Je veux — ma journée, a.
EN. Jeune Capt. — sa carrière, ses jours. La vie s'achève,
l'on a à peine ébauché son ouvrage, L.\ br. 2. J'achevai de
mer ses bonnes grâces, les. Gil Blas, xii, 2. — de vivre,
IN. Poly. IV, 5. Pour m' — de peindre {townure vieillie),
NIER, Élég. 4. Dans deux jours il (le navire) sera achevé de
irger, volt. Lett. 22 oct. 1633. || Absolt. Achève, et prends
vie après un tel affront, GORN. Cid, 1, 3. Le maître du tonnerre
à peine achevé que chacun applaudit, la f. Fab. xi, 2. || ]'.
'•. Être mené à fin {vieilli). Si le troisième (acte) commence
iz Pulchérie, il n'y peut —, coRN. Disc, des trois imites.
2» P. ext. Rendre complet. Sur son temple achevant
vengeance, rag. Ath. m, 3. J'ai déjà querelle, amour et
riage... Vienne encore un procès, et je suis achevé, gorn.
nt. Il, 8. C'est un des moindres (ouvrages), mais qui
ichèverait Callot (la collection de Callot), la br. 13.
était ime chose absolument nécessaire pour — un joli
nme, les. Gil Blas, m, 5. Il ne vous manquait plus que
tre hypocrite pour vous —, mol. D. Juan, v, 2. | Spe-
It. Rendre complètement fou. Elles sont achevées, mol.
ec. rid. se. 4. | Rendre tout à fait ivre. Ce dernier verre
achevé. | Perdre complètement. Voilà pour m'—, mol.
:arb. se. 5. | P. ext. Tuer. Et nos soldats trahis ne l'ont
nt achevé! gorn. Hor. m, 6. | Fig. Il faut donc 1'— (la
son) (l'accabler tout à fait), pasc. Pens. ii, 125, Faugère.
ACHEVEUR [âch'-veur] s. m.
ÉTYM. Dérivé de achever, § 112. || xw s. Le plus haut
ssant akieveur, jeu. de le mote, dans delb. Rec]
Il 1° Celui qui achève. | Spécial t. Celui qui donne la
dernière façon à un ouvrage. — en métaux.
Il 2" Ce qui sert à achever. Spécialt. Le plus grand
moule des batteurs d'or.
"ACHILLE [à-chil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du latin AchiUes, grec'Xyi'k'Kzûi, m. s.
Ilxiic s. Achillès, BEN. de ste-more, Troie, 188. nigot écrit
encore AchUles et indique le mot comme accentué sur
la dernière syllabe.]
Il Héros grec célèbre par sa vaillance. || Fig. Vaillant
héros. Dn héros, un Achille y succomberait, la br. 10. |1
Tendon d'Achille, gros tendon du talon, ainsi nommé parce
qu'Achille fut blessé au talon. ||L'— , sorte de sophisme.
ACHILLÉE [à-kil-lé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. achillea, m. s. du nom d'Achille,
à qui Chiron avait appris la propriété des simples. Au
xvie s. achilleia (paré) et achiUea (du pinet). || 1642. oud.j
Il Plante de la famille des Composées, la miUe-feuiUe.
ACHOPPEMENT [à-chop'-man ; en vers, -chù-pe-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de achopper, § 145. || xive s. Il n'y trueve
enoontral ne acopement, St Graal, dans godef. encontral.]
Il 1» Action de buter du pied. \\Fig. Pierre d'— et de
scandale, boss. 2" Nativité', préamb. Une soubrette de cette
espèce eût été pour moi dans une maison une terrible pierre
d'— , les. Dachel. de Salam. i, 7.
Il 2» État de ce qui est buté. Regarde d'où provient L'— qui
te retient, la f. Fab. vi, 18. || P. anal. (L'hiatus), cet —
de sons, volt. Dict. philos, a.
Il 3" Ce qui fait buter. | Fig. Difficulté à laquelle on se
trouve arrêté. Je serais 1'— éternel de la flatterie, montesq.
Pens. div. Portr.
ACHOPPER [à-cho-pé] v. intr.
[ÉTYM. Composé de à et chopper, §§ 192 et 196. || xiiie s.
Ses palefrois achoupa et cheï, Merlin, i, 84.]
Il Heurter du pied contre un obstacle. | Fig. Se trouver
arrêté à une difficulté. C'est là où tous ont achoppé, pasc.
Pens. I, 1.
*ACHOR et *ACHORE [à-kôr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àywp, gourme des enfants.
Il 1549. Guérir aohores, ulcères, meignan, Hist. des plantes,
dans delb. Rec]
||(Médec.) Espèce de pustule ronde.
ACHROMATIQUE [à-krô-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif et ypwpia, cou-
leur, §§ 281 et 282. || 1764. lalande, Traiie d'astron.
{V. encygl. Suppl.)]
Il Qui supprime l'aberration de réfrangibilité. (Se dit
de lentilles faites de deux verres de faculté dispersive
différente.)
"ACHROMATISER [à-krô-mà-ti-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de achromatique, § 268. || Ne'olog.]
Il Rendre achromatique.
ACHROMATISME [à-krô-mà-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de achromatique, § 265. || Ne'olog.]
Il Qualité de ce qui est achromatique.
"ACHROMATOPSEE [à-kr6-mà-tôp'-si] s. f.
[ÉTYM. Composé avec à privatif, ypw[xa, couleur, et
o^tç, vue, §§ 279 et 281. || Néolog.]
Il Vice de l'organe visuel par lequel les teintes claires
paraissent blanches ou rosées, et les foncées noires.
^ F. daltonisme.)
*ACICULAIRE [à-si-ku-lèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. acicula, de acus, aiguille, § 248.
Il Néolog.]
Il (Hist. nat.) Mince et allongé, en forme d'aiguille.
ACIDE [à-sid'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acidus, m. s.\\ xvi" s. Non salé
ni acide, paré, xx, 25.]
Il 1" Adj. Qui a une saveur piquante. {Syn. aigre.) Le
citron est — . | Substantivt. Le lait tourne à 1' — .
Il 2" Qui a les propriétés des corps dits acides. | S. m.
Composé oxygéné qui rougit la teinture bleue de tour-
nesol et qui, lorsqu'on décompose ses sels par la pile,
se porte au pôle positif.
■"ACIDIFIABLE [à-si-di-fyabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de acidifier, § 93. || 1786. engycl. méth.]
Il Qui peut passer à l'état d'acide.
"ACIDIFICATION [à-si-di-fi-kà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de acidifier, 274. || 1786. encygl. méth.]
AGI
— 30
11 Passage à l'état d'acide.
'ACIDIFIER [à-si-di-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec acide et le lat. facere, § 274. ||
1786. Principe acidifiant,... corps acidifié, kncycl. mkth.]
Il Faire passer à l'état d'acide. S' — , passer à l'état d'acide.
ACIDITÉ [à-si-di-té] J. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aciditas, m. s. \\ xyi" s. Acidité
et aigreur, p.\ré, vi, 23.]
Il Caractère de ce qui est acide. L' — du verjus.
ACIDULE [à-si-dul] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acidulus, m. s. \\ 1747. Eaux
acidulés, col-de-villars, Dici. franç.-lat. \ 1762. acad.]
Il Légèrement acide.
ACIDULER [à-si-du-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de acidulé, § 154. || 1721. trév.]
Il Rendre légèrement acide. Eau acidulée.
ACIER [à-syé] S. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *aclarium, dérivé de acies, pointe,
tranchant, §§ 378 et 298. [Cf. acieris, dans Gloss. Philox.
Il, 32.)]
Il Métal formé de fer pur auquel une certaine quantité de
carbone est incorporée, plus dur, d'un grain plus fin et plus
brillant que le fer. — naturel oupuddlé, cémenté, j — fondu,
trempé.qui, plongé brusquement dans un liquide froid (eau,
huile, etc.), devient plus élastique. || Fig. Matière dure
comme l'acier. Avec ses ongles tout d' — , la f. Fab. xii, 12.
Avoir des muscles d' — . Leurs cœurs furent d' — , la F. Psyché, 2.
Il Poet. Arme d'acier, de fer. On homicide —, rac. Ath. ii, 5.
ACIÉRAGE [à-syé-ràj'] s. m. et ACIÉRATION [à-syé-
rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivés de acier, §§ 78 et 247. || Admis acad.
1878. Il 1793. Expériences sur l'acieration , encycl. méth.
Physique, acier.]
Il Action d'aciérer.
ACIÉRER [à-syé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de acier, § 154. || Néolog.]
Il Transformer (le fer) en acier, ou revêtir (un métal)
d'une couche d'acier. [Cf. acérer.)
ACIÉRIE [à-syé-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de acier, § 68. || 1751. encycl.]
Il Usine où se fabrique l'acier.
"ACNÉ [âk'-né] s. f.
[ÉTYM. D'un prétendu mot grec àxvTi, faute de copiste
(dans Aétius), pour cL%^r^, pointe, § 277. || Néolog.]
Il Éruption de papules, dite couperose.
*ACOLYTAT [à-kô-li-tà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de acolyte, § 254. || 1721. Acol3rthat, trév.]
Il Le plus élevé des quatre ordres mineurs.
ACOLYTE [à-kô-lif] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. acolytus, § 216, pour
acolûthus (grec àx6Xou9oi;); proprt, suivant. |1 xii^ s. Per-
ceval, dans godef. Suppl.]
Il Clerc qui remplissait dans l'église les bas offices. |
P. ext. Aide subalterne. Son arrivée (de Cellamare) chez
lui avec ses deux acolytes, st-sim. xvi, 140.
À COMPTE [à-kônf] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à et compte, § 201. || xviii« s. j.-j.
Rouss. Nouv. He'L i, 15.]
Il A valoir sur la totalité du compte. Prends ce double
louis —, ANDRiEux, Étouvdis, II, 8. Il Substantivt. Avec
un trait d'union. Un à-compte, des à-compte. Faites retenir,
monsieur l'exempt, 1'—, sedaine. Philos, sans le savoir, v,
4. I En un seul mot. Des acomptes.
ACONIT [à-kô-nif] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aconitum, grec (àxévtxov, m. s.
Il xvie s. Aconite, rab. m, 51. | Aconit, paré, xxiii, 44.]
il Plante vénéneuse de la famille des Renonculacées.
ACOQUINANT, ANTE [à-kô-ki-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de acoquiner, § 47. || 1762. acad.]
Il Qui acoquine.
ACOauiNER [à-kô-ki-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et coquin, §§ 194 et 196. H 1530.
palsgr. 504.]
Il Famil. et générait en mauvaise part. Attacher par
1 habitude. S' — au coin du feu. Locataires acoquinés en une
maison, malh. Èp. de Séni}q. lxx, 5. Ces soumissions où les
hommes les acoquinent, mol. Princ. d'Él. m, 2. On s'aco-
quine à servir ces gredins-là, regnard, Sérén. se. 2. Je ne
sais ce que l'Académie dira du mot « acoquinée », mais j'en sens,
moi, toute l'énergie avec vous, m»» de caylus, Lett. 1714.
ACQ
ACOTYLÉDONE [à-kô-ti-lé-dôn'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif et cotylédon,
§ 281. Il 1773. A.-L. DE JussiEu, dans Mém. de l'Acad. des
se. p. 220.]
Il (Botan.) Qui n'a pas de cotylédon. || S. f. Les Acotylé-
dones, végétaux qui n'ont pas d'embryon formé avant la
germination. (F. Cryptogames.)
*ACOULURE [à-kou-lûr] s. f.
[ÉTYM. Paraît être une forme dialect. de accolure, § 16.]
Il Petite fraction d'un coupon de bois de flottage. [V
accolure.)
À-COUP [à-kou] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et coup, § 201. |1 Néolog.]
11 Brusque secousse. Éviter les à-coup (acad. les à-coups).
ACOUSTIQUE [à-kous'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àxcua-rixôç, m. s. \\ Adj. 1701.
FURET. \S f. Mot créé par sauveur. (V. Mém. de l'Acad.
des se. 1701, p. 297.)]
Il Relatif à la perception des sons. Le nerf — . Un cornet
— . 11 S. /. Partie de la physique qui traite du son.
ACQUÉREUR [à-ké-reur] s. m. et/".
[ÉTYM. Dérivé de acquérir, § 112. || 1411. Le premier ac-
quéreur, Coût. d'Anjou et du Maine, ii, 558, Beautemps-
Beaupré. 1 richel, 1728, donne les fém. acquéreuse, acqué-
reure, rejetés par acad.]
Il Personne qui acquiert qqch. L'— d'une maison.
ACQUÉRIR [à-ké-rîr ; autrefois à-ke-rîr. acad. ne met
l'accent aigu qu'en 1762] v. tr.
[ÉTYM. Ane. franc, aquerre, du lat. pop. "acquEprëre, § 186,
pour acquirere, m. s. (F. quérir.) | On trouve acquèrent pour
acquièrent : Ils s'acquèrent un droit à l'estime publique, VOI-
SENON, Coquette fixée, m, 4.]
11 1" Se procurer la possession de (qqch). On garde sans
remords ce qu'on acquiert sans crimes, cORN. Cinna, II, 1-
Loc. prov. Bien mal acquis ne profite pas. Absolt. Les homme;
acquièrent avec plus de joie qu'ils ne possèdent, boss. Loi de
Dieu, 3. La peine d' — , le soin de conserver, la f. Fab.t,
5. I P. anal. — des partisans. Sa tête est le seul prix dontf ,
peut m' — (pour femme), corn. Cinna, i, 2. — de 1'
rience, de la réputation. On n'a guère vu d'homme... qui
acquis plus de gloire que moi, MOL. Seap. i, 2. — les bonnef
grâces de qqn. Sais-tu qu'on n'acquiert rien de bon à me fâcher'
MOL. Et. I, 2. Un domaine qui acquiert de la valeur tous les
ans. Les qualités acquises (par opposition aux qualités natu-
relles). Ses qualités tant acquises que naturelles, volt. Homme
aux quarante écus, 11. Vitesse acquise, dont un corps est
animé à un moment donné, et qu'il garderait si aucune
force ne venait l'augmenter ou la diminuer.
Il 2° P. ext. Au sens factitif (§ 668). — qqch, qipi i
une personne, lui en procurer la possession. Trois amaits
que ses charmes lui acquirent successivement, la br. 3. ft
que près de trente ans d'études m'ont acquis, corn. R^. à
Scudéry. \ S' — des partisans. Le nom qu'on s'est déjà acqnis,
LA BR. 1. I II n'est point de climat dont mon amour fatale N'ait
acquis à mon nom la haine générale, CORN. Méd. m, 3. || fera
acquis à qqn (en parlant d'une chose), être reconnu comme
lui appartenant. Ce droit lui est acquis, la br. 14. Ce lait
est acquis à la cause, n est acquis que... | Être acquis à qqn (en
parlant d'une personne), lui être entièrement dévoué. Je
vous suis toute acquise, CORN. Rodog. i, 5.
ACQUÊT [à-kè] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. ancien de acquérir, § 45. (V.
quête.) Il xii" s. Petit aquest, Drame d'Adam, p. 36.]
Il 1° Vieilli. Acquisition. L'— de cette maison n'est pas sûr,
FURET. Dict. Il Fig. La vérité n'est point de notre —, char-
ron. Sagesse, ii, 2. La troupe ne saurait faire un meilleur — .
piron, Métrom. iv, 4. | P. ext. Profit. Des acquêts de soi;
lit accroître son domaine, Régnier, Sat. 13.
Il 2° Vieilli au sens général. Biens acquis. Toujours biens
sur biens, acquêts sur acquêts, bourd. Aumône, 1. Si je fais
peu d'acquêts, que mes fils s'en accusent, la f. Eunuque, h'-
7. Il Spécialt. Ce que les époux ont acquis durant le ma
riage, par leur industrie, leur économie. [Cf. conquêt
Tout mon bien, meubles, propres, acquêts, regnard. Légat
univ. IV, 6. — de communauté. Code civil, art. 1402.
ACQUIESCEMENT [à-kyes'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de acquiescer, § 145. H 1527. Les lettres
d'acquiesement dudit pauvre homme. Nie. versoris. Livre du
raison, 108, Fagniez, dans delb. Rec]
Il Action d'acquiescer. — à la volonté de Dieu, fr. de
ACQ
— 31
ACR
Al KS, Lett. dans delb. Mater. Mon esprit refuse tout — à
idée de la matière organisée se mouvant d'elle-même, J.-J.
Oiiss. Em. 4. {Syn. assentiment, adhésion.)
•ACauIESCENCE [à-kyês'-sâns'] s. f.
[l'yiYM. Dérivé de acquiescer, § 262. || xv" s. A la loy de
iture... donnez acquiescence, chastell. dans delb. Rec]
Il Vieilli. Action d'acquiescer. V — donnée à la déter-
jination, boulainviluers, Réfut. de Spinoza, p. 8.
i ACaXTIESCER [à-kyes'-sé] V. intr.
[kiym. Emprunté dulat. acipiiescere, m. s. de ad, sur, et
lie ;cere, se reposer. || xiV! s. Registre du Chàtelet, dans
'. SuppL]
?i3 ranger de plein gré à l'opinion ou au désir ex-
wiié par qqn. Je puis au moins — à cette doctrine, la br.
j). Il faut à ton désir —, la f. Contes, Mazet. | Spécialt. —
ua jugement (en renonçant à l'appel).
ACQUIS [à-iii] s. m.
[loi'YM. Subsl. particip. récent de acquérir, § 45. || xyi^s.
i! naturel vaut mieux que l'acquis, charron, Sagesse, II, 3.]
Il Savoir-faire qu'on a acquis. Sans idées, presque sans — ,
'j. Rouss. É7n. 2.
'AGQUISITIF, rVE [à-ki-zi-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acquisitivus, qui s'acquiert, jj
y" S. Amis naturels ou acquisitifs, rené d'anjou, iv, 24.]
j II 1" Anciennt. Qui s'acquiert.
Il 2" P. ext. Néolog. Qui fait acquérir. La prescription
!;t — de la propriété.
i ACQUISITION [à-ki-zi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
! [ÉTYM. Emprunté du lat. acquisitio, m. s. || xme s. beau-
an. XLV, 19.]
Il Action d'acquérir. L'— d'un domaine. L'— des idées.
— , par l'action d'acquérir [vieilli). Des âmes grandes, et
— et de naturel..., malh. Êp. de Sénèq. xxiv, 2. Faire — de
ch. (Maison) qu'elle veut louer en attendant que je lui en fasse
lire 1'—, les. Turcar. iv, 1. Les fidèles qu'il (Jésus-Christ)
ipela le peuple d' — , boss. Desseins de Dieu, 3. Faire une — .
elle grande — avez-vous faite en cet homme illustre ! la br.
fsc. à l'Acad. \\ P. ext. Ce qui est acquis. C'est (la maison)
ie bonne — , n'est-ce pas? regnard, Ret. impr. se. 12.
•aCQUISIVITÉ [à-ki-zi-vi-té] s f.
|[ÉTYM. Dérivé de acquis, § 256. || Néolog.]
Il (Phrénol.) Instinct qui porte l'homme à acquérir.
IacQUIT [à-ki] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de acquitter, § 52. || xiii» s. Si sunt
jite por un aquit, E. boileau, Livre des mest. II, ii, 7.]
'Il 1° Action de s'acquitter d'une obligation, de la rem-
ir. Après avoir signé votre fortune et 1' — de toutes vos
ttes, LABR. 14. Jouer à 1' — , à qui paiera le tout. Pour —,
rraule qu'on signe, pour constater le paiement. || P.
■t. V—, cette formule signée par celui qui a reçu. [Syn.
ittance.) Mettre 1' — sur une facture, un billet. | Fig. (Qu'il)
en expédie (des vers que j'ai faits pour vous) un —
îrieux, la f. Bail. 2. || Spe'cialt. — à caution, certificat
li permet de faire circuler des marchandises dont on
acquitte les droits qu'au fur et à mesure de leur sortie
finitive de l'entrepôt. — à caution de transit, qui per-
et de faire circuler des marchandises en transit sans
quitter les droits de douane. | Vieilli. — patent, dé-
large donnée au garde du trésor royal pour le paie-
ent des gratifications. || Fig. Lui laisser un peu de subsis-
ace, Pour 1' — de son âme et de ma conscience, regnard,
'gat. univ. iv, 7. Moins pour ma sûreté que pour 1' — de mon
îur, J.-J. Rouss. Confess. ii, 11. | Faire qqch par manière
—, pour s'en débarrasser. (Une réponse) froide et courte,
celles qu'on appelle par manière d'— .chapelain, Le<i.i,481.
Il 2° (Droit.) Acquittement. Sentence, ordonnance d'— .
Il 3» (Au billard.) Donner 1'- ( à la poule) , donner le
emier coup pour placer sa bille.
•ACQUITTABLE [à-ki-tabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de acquitter, § 93. ||xvic s. Denrées acquit-
bles (qui doivent acquitter un droit), mantellier, Gloss.
ms LITTRÉ.]
Il Qui peut, doit être acquitté. Contributions acquittables
espèces et en nature.
ACQUITTEMENT [à-kït'-man ; en vers, -ki-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de acquitter, § 145. || xnie s. Aquistement
u sens de délivrance), Doon de Mayence, 9945. Admis
;ad. 1835.]
Il Action d'acquitter. 1 1. L'— d'un accusé. | 2. L'— d'une
tte. Sans que personne... sût les dettes ni 1'—, st-sim. ii, 304.
ACQUITTER [à-ki-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et quitter, §§ 192 et 196. || xie s.
De tute Espaigne aquiterai les pans, Roland, 869.]
I. Rendre quitte d'une obligation. — qqn d'une dette. La
mort, dit-on, nous acquitte de toutes nos obligations, Mon-
taigne, I, 7. Le juste paie ce qu'il ne doit pas et acquitte les
pécheurs de ce qu'ils doivent, boss. liist. univ. ii, 19. Ahsolt.
(Xipharès) Me venge de Pharnace et m'acquitte envers vous,
RAC. Mithr. III, 5. P. anal, n semble qu'il vous soit ré-
servé d' — la nation envers deux de ses plus grands poètes,
CHAMFORT, Éloge de La Fontaine. — sa conscience. | Spé-
cialt. — un accusé, le déclarer non coupable (par juge-
ment). [Syn. absoudre.) La partie acquittée ou absoute. Code
d'instr. crim. art. 358. || S'— d'une obligation (en la rem-
plissant). Le trop grand empressement qu'on a de s' — d'une
obligation est une espèce d'ingratitude, la rochef. Max.
226. S'— au jeu (en regagnant ce qu'on avait perdu). |
Fig. Le jeu m'acquittera des pertes de l'amour, regnard.
Joueur, V, 12. | Absolt. S'— envers un créancier. Je viens
m' — avec vous, si je puis, j.-j. rouss. Lett. au roi de
Prusse, 30 oct. 1762. || Fig. S'— d'un office. D'un office d'ami
simplement je m'acquitte, regnard, Fol. am. m, 2. Je m'ac-
quitte assez bien de mon petit emploi, rac. Plaid, ii, 4. | Je
m'acquitterai fort mal démon personnage, mol. Impr. se. 1.
II. P. ext. — une chose, s'en rendre quitte. — une obli-
gation, la remplir. — une dette, la payer. Si je dois à ce
prix vous — ma dette, mol. Et. v, 6. — les droits d'octroi.
Marchandises qui ont acquitté les droits, et, p. ext. Marchan-
dises acquittées. | Substantivt. Marchandises à l'acquitté (par
opposition à marchandises à l'entrepôt). | P. ext. — une fac-
ture, un billet, etc., signer au bas la formule « pour acquit ».
*ACRAUX [à-krô] s. m. pi.
[ÉTYM. Peut-être pour accrocs, au sens de ce qui ac-
croche. || 1584. Sans acroo ny aide d'aucune chose, grimpent...,
J. des caurres, dans delb. Bec]
Il Crocs anguleux d'un harpon. (Harpons) dont quelques-
uns ont des angles ou — , buff. Hist. nat. suppl. 6.
*ACRA VANTER [à-krà-van-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et cravant ou crevant, part, de cre-
ver, §§ 194 et 196. ||xie s. Acraventet jus, Roland, 1955.]
Il Vieilli et dialect. Écraser. Coupeau (colline) acravanté
d'orages, cyrano. Pédant joue', m, 2.
ACRE [akr'] s. f. {masc. dans vauban).
[ÉTYM. Bas lat. aora et acrum (de là le genre masc).
Du german. angl. acre, champ; spécialt, partie de champ
labourable en un jour, et, par suite, mesure agraire;
goth. akrs; allem. mod. acker, champ, etc., § 6. |1 xiii^ s.
Economie rurale, dans godef. SuppL]
Il Ancienne mesure agraire, encore employée dans
certains pays, notamment en Angleterre, oti elle vaut
un peu plus de quarante ares.
ACRE [akr'] adj.
[ÉTYM. Emprunté dulat. acer, acrem, ot.j. La forme pop.
est aigre. || xivo s. Girard de Roussillon, 6474, Mignard.]
Il D'une saveur, d'une odeur forte et irritante, qui prend
à la gorge. Dne liqueur — . D'acres parfums. | P. ext. Sang,
humeur — , contenant un principe d'irritation. || Fig. Qui a
un caractère d'amertume blessante. Le sel le plus — y était
répandu partout (dans cette réponse), st-sim. i, 156. Acres
voluptés, qui mêlent au plaisir qqch d'amer et d'irritant.
ÂCRETÉ [d-kre-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de acre, § 122. On a dit acritude, du lat.
acritudo. (Fruits) plains d'acritude, d'aub. Création, 5.
Il xvie s. A cause de son acreté (du sel), b. palissy, 30.]
Il Caractère de ce qui est acre. Ce vin a de 1' — . | L' —
de votre bUe, mol. Mal. im. m, 5. | Fig. (Gazetier) Dont la
plate — Damne le genre humain, volt. Loi nat. 3.
*ACRIDIDÉ, ÉE [à-kri-di-dé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. acris, acridis, sauterelle, § 117. ||
Néolog.]
Il Analogue à la sauterelle. || S. m. pi. Insectes or-
thoptères dits vulgairement criquets.
""ACRIDOPHAGE [à-kri-dù-faj'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àxpî;, sauterelle, et ça-
yeïv, manger, § 279. || 1564. Mourir comme acridophages ron-
gés de vermine, marcouville, dans delb. Rec]
Il Qui se nourrit de sauterelles.
ACRIMONIE [à-kri-mô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acrimonia, m. s. \\ 1549. R. est.]
Il Vieilli. Acreté invétérée. L' — des humeurs. Le sirop
ACR
de limon adoucit 1'— du sang, VOLT. Lett. déc. 1728. ||
Néolog. V — de son langage.
ACRlMONlEtJX, EUSE [à-kri-mo-nyeU, -nyé'uz' ; en
vers, -ni-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de acrimonie, § U6. || 1771. trév.]
Il Qui a de l'acrimonie. Humeurs acrimonieuses. || Carac-
tère — .
"ACROAMATIQUE [à-krù-à-mà-lïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acroamaticus, grec àxpoa!J.a-
Ttxrfç, m. s. Pour le sens 1", cf. le lat. acroama, mu-
sique, lecture de table, et aussi, conteur, chanteur, plai-
sant, bouffon. Il xvic s. V. à l'article.]
Il l» Vieilli. Fait pour être entendu. | P. ext. Agréa-
ble, plaisant à entendre. Convis acroamatiques, c'est-à-dire
assaisonnez de contes récréatifs et plaisantes sornettes, BOU-
CHET, Serécs, préf.
Il 2° Qui s'adresse à des auditeurs. Doctrine —, en-
seignée de vive voix. | P. ext. Qui ne s'adresse qu'à
quelques initiés. L'enseignement — d'Aristote.
ACROBATE [à-krô-bal'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àxpdêaTo?, qui marche sur
les extrémités. || xiv<= s. Acrebade, Ménagier, ii, 124.]
Il Celui, celle qui danse sur la corde, qui fait des tours
de force.
"ACROBATIE [à-krô-bà-si] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de acrobate, § 68. \\Néolog.]
Il Art de l'acrobate.
-ACROBATIQUE [à-krô-b"a-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de acrobate, § 282. || Néolog.]
Il Relatif aux acrobates. Exercices acrobatiques.
"ACROCHORDON [à-krô-kôr-don] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àxpo/opSwv ; proprt, bout
de corde. || xyi" s. tagault, Instit. chirurg. 116.]
||(Médec.) Petite tumeur au bord des paupières.
■"ACROMION [à-kro-myon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àxptijxtov, extrémité de
l'épaule. Il xvie s. paré, vi, 19.]
Il Apophyse qui termine l'épine de l'omoplate.
"ACRONYQUE [à-krô-nïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àxpôvuxoi;, m. s. de àxpoç,
extrême, et w%, nuit. || 1690. Achronique. furet. Cette
orthogr. fautive est encore dans acad. 1835.]
Il (Astron.)Qui a lieu au commencement de la nuit.
{ V. héliaque.) Le lever — d'une étoile, meynier. Sphère du
monde, 201.
ACROPOLE [à-krô-pôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àxpôiroXiç, de âxpo;, haut, et
xôXii;, ville. || xvie s. En acropolis de Athènes, rab. iv,
49. La forme acropole est très récente.]
Il (Chez les Grecs.) Citadelle dans la partie haute de
la ville.
ACROSTICHE [à-kros'-tïch'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvcpôax'.yov,»z. s. de axpoç,
extrême, et uxi-y^oq, vers. || 1585. Acrostiches féminins, bul-
LANDRE, le Lièvre, 46. On trouve acrostique dans une ma-
zarinade, l'Envoy de Mazarin au mont Gibet, p. 4.]
Il Suite de vers dont les lettres initiales reproduisent
dans leur ordre les lettres dont est formé le nom d'une
personne ou d'une chose. Donnez-moi par écrit votre nom
«t surnom ; J'en veux faire un poème en forme d' — , mol.
Fâch. m, 2. Il Adj. Des vers acrostiches.
ACROTERE [à-krô-tèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. acroterium, grec àxpcùTT,ptov,
m. s. Il 1547. J. MARTIN, Vitruve, dans delb. Rec.]
Il Socle de statue, de vase, placé sur un fronton, etc.
ACTE [âkf] s. 7n.
[ÉTYM. Emprunté des deux mots lat. actus et actum,
m. s. Il 1402. Actes et munimens, Nie. de baye, dans delb.
Rec]
I. Effet par lequel se manifestent les déterminations de
la volonté. (Syn. action.) PROCDLE : Que venez-vous de faire?
— HORACE : On — de justice, corn. Ilor. iv, 6. Je ne me repens
pas d'un — de vertu, rotrou, Venceslas, ii, 2. Paire — de
bonne volonté. Faire — de présence, ne faire que paraître. |
Les actes du gouvernement. Violer l'armistice par un — d'hosti-
lité. I Elle crut faire — de repentante, la f. Contes, Diable en
enfer. Faire — de souverain. Il fait en nous — de Dieu quand il
y habite..., boss. Médit, sur l'Év. Cène, 2, 71e jour. || Spé-
cialt. I 1. (Droit.) Fait par lequel on exerce une qualité,
un pouvoir qu'on s'attribue. Faire — de commerce. Faire —
32 —
ACT
d'héritier. | Décision de l'autorité ayant force de loi. L'—
d'habeas corpus. L' — additionnel des Cent-Jours. | 2. (Théol.)
Mouvement de l'âme vers Dieu. Former... des actes de dé-
tachement, BOSS. Impën. fin. 1. Faire 1' — de contrition, pasc.
Prov. 6. 1 P. ext. Formule qui exprime ces mouvements.
Réciter les actes de foi, d'espérance, etc. — de foi (du portug.
auto da fé ), amende honorable à laquelle l'inquisition
soumettait les condamnés avant le supplice, et, p. ext.
le supplice lui-même. (Elle) pourra bien être brûlée au
premier — de foi, les. Diable boit. 7. | 3. (Philos.) Opé-
ration par laquelle se réalise ce qui n'était qu'en puis-
sance. Dans les êtres soumis au changement, ce qui est en —
a commencé par être en puissance. (Dieu qui est) 1'— des
actes, BOSS. Élévations, m, 2.
II. P. ext. Écrit qui relate certains faits.
Il l" Auplur. Actes (répond au lat. acta), recueil, jour-
nal où sont consignés des actes. Les Actes des apôtres. Les
— du parlement anglais.
Il 2" (Droit.) Pièce qui constate un fait, une conven-
tion, une obligation. Un — sous seing privé. On — notarié.
Dresser un — . — de naissance, de mariage, de décès. — de
dernière volonté, testament. Actes respectueux, signifiés par
les enfants aux parents. — d'accusation. Prendre — de qqoh,
le faire constater légalement. Cet — législatif soutenu du-
rant quatre années, laharpe. Langue révol. 13. | P. ext.
Thèse en Sorbonne. n ne s'y passe point d'— où il n'aille
argumenter, mol. Mal. im. ii, 5. La salle des actes.
III. Spécialt. Il Partie d'une pièce de théâtre séparée
des autres par un intervalle. Qu'est-ce qu'un — ? Son nimi
l'exprime : un degré, un pas de l'action, marmontel, Elém.
de littér. Acte. Une pièce en un — . Ellipt. 11 a fait représen-
ter un — . I Fig. Le dernier — (la mort) est sanglant, quelque
belle que soit la comédie, pasc. Pens. xxiv, 58.
*ACTER [âk'-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de acte, § 154. | Paraît emprunté dubaslai
actare, dater, dansMOusKET, Chron. 3002. || 1751. encycl.)
Il 1° FzW/ZL Faire un acte (juridique, diplomatique, etc.).
Il 2° Prendre, donner acte de (qqch).
ACTEUR, TRICE [âk'-teur, -trïs'j s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. actor, celui qui agit, et sp^
cialt, orateur, acteur. || xiiie s. Un acteur (auteur) qui a nom
Macrobes, g. de lorris. Rose, 7.]
I. Vieilli. Celui, celle qui agit, qui fait qqch. Qui avoit
esté r— (du meurtre), monstrel. i, 36. Tous les acteurs
nécessaires à cette cérémonie (un mariage), sÉv. 1391.
Dieu est le seul —, leibn. The'od. Bonté' de Dieu, i, 3. \Au
férn. Varce que la reine en était la principale — , M™» DB
M0TTEV. Mém. ann. 1645.
II. Spécialt. Il 1° Vieilli. Personnage d'une pièce de
théâtre. L'unité d'intrigue ou d'obstacle aux desseins des prin-
cipaux acteurs, corn. ;2<^ Disc. Trag. Annoncer à la fin que
tous les acteurs de la pièce ont été tués, volt. Lett. 3. oct.
1758. Il Fig. Dieu est le poète, et les hommes ne sont que les
acteurs, balz. Socrate chrét. 8.
Il 2» Celui, celle qui représente un des personnages
dans une pièce de théâtre. {Syn. comédien.) Des acteurs et
des actrices qui soient capables de bien faire valoir un ouvrage,
MOL. Impr. se. 1. I Fig. Dans cent ans le monde subsistera
encore en son entier ; ce sera le même théâtre et les mêmes
décorations ; ce ne seront plus les mêmes acteurs, la BR. 8.
ACTIF, IVE [ak'-tif , -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. activus, m. s.\\ xii^ s. beneeit,
Ducs de Norm. 12179. oresme le cite parmi les Motz es-
tranges. 11 est au sens grammatical dans le Douait
françois (xv s.).]
Il 1° Qui agit. L'âme est une force — . Cette puissance —
de la nature qui remplit l'univers, B. de st-p. Et. de la nat.
4. Un être — et pensant, j.-j. rouss. Èm. 4. | /'. ea:^ Qui
consiste à agir. Prendre une part — à qqch. Un service —
Il Spécialt. I 1. (Armée.) Service —, service du miliiaire
sous les drapeaux. | 2. (Gramm.) Qui exprime l'action.
Voix — d'un verbe. Verbe — , qui est à la voix — . Substantivt.
Le verbe est à 1' — . Sens — d'un mot, qui exprime une action
faite. I 3. (Finances.) Dettes actives, pour lesquelles on est
créancier. Le registre de mes dettes actives et passives, les.
Gil Blas, X, 10. | P. anal. S. m. L'— , ce que qqa a à rece-
voir, ce qu'il possède. Son — et son passif se balancent. | Fig-
Mettre qqch à 1'— de qqn, lui en tenir compte. | 4. Vieilli-
Voix — et passive dans les élections (droit d'élire et d'être
élu), RAG. P.-Royal, 2.
ACT - 33
Il 2" Qui agit vivement. Grand peuple fort —, desc. Mélh.
. — dans ses démarches, volt. Cli. XII, 8. P. ext. Imagina-
on — . Poison, remède — .
'ACTINIE [;ïk'-ti-ni] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec i%x[^, rayon, § 282. || 1792.
NCYCL. MÉTH.]
Il Zoophvle dit vulgairement anémone de mer.
*ACTINOMÈTRE [âk'-li-nô-métr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àxxî;, tvo;, rayon, et
sTpov, mesure, §279. || Néolog.]
Il Appareil servant à mesurer l'intensité de la radiation
imineuse ou l'action chimique des rayons du spectre.
*ACTINOTE [âk'-ti-nôt'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec (àxT'.vwuôç, radié. || Aréo^.]
Il Variété d'amphibole à reflets verdâtres.
ACTION [ak'-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. actio, de agere, agir. Les sens
l, 2", et III, 2", sont des extensions naturelles des
■ns précédents. Le sens IV est sans doute dû au lat.
•tus. Le sens moderne V paraît venu de Hollande. ||
ui sens II.) xnie s. beauman. xlv, 17. | (Au sens I.)
Il .^ME, Polit. Motz estranges.]
I. Manifestation d'une force par ses effets. (Syw.acte.)
— de la Providence sur les choses humaines. L' — de la
mière sur les végétaux. L' — d'un remède. (La cause) qui
It qu'elle a perdu la parole... c'est l'empêchement de 1' — de
langue, mol. Med. m. L ii, 4. L' — du temps. Exercer de
- sur qqn. Tomber sous 1'— de la loi. | (Mécan.) L' — est
aie à la réaction. Quantité d'— , produit de la masse par
vitesse. Principe de la moindre — , d'après lequel, selon
aupertuis, la quantité d'action nécessaire pour pro-
lire un changement dans un corps est toujours un mi-
mum. i (Gramm.) Le verbe exprime 1' — . || Absolt. Exer-
ce de la force, du pouvoir de faire qqch. Entre ces mains
e Dieu) où tout est — , boss. A. de Gonz. Toujours grand,
ns r — et dans le repos, il). Conde'. (Gens) toujours occu-
s de leurs desseins et toujours en — pour y réussir, bourd.
■ns. Ne'cess. du salut. Leur morale (était) toute en — , b. de
-p. Paul et Virg.
1|] Spéciall. Il 1° Manifestation de la volonté dans tel
Ici sens. Ce secret principe de toutes nos actions, BOSS.
d'Orl. La tendresse paternelle est poussée à bout par tes
ihions, MOL. D. Juan, iv, 4. Une telle — ne saurait s'excu-
ij-, ID. Mis. I, 1. L'histoire a embelli les actions des héros,
BR. 1. I — de grâce, de grâces, le fait de rendre grâces
in bienfait. || Spe'cialt. Faire son — de grâces à Dieu.
2" P. ext. Fait de guerre. Assez de livres sont pleins de
ites les minuties des actions de guerre, volt. S.deL. XIV, 1 1 .
fut ce passage du Rhin, — éclatante et unique, ID. iàid. 10.
ifjsolt. Lutte entre deux corps de troupes. Engager 1' — .
I- a été chaude, n se multiplie dans une — , boss. Conde'.
II. Il 1" Exercice d'un droit devant la justice. — per-
melle, réelle, possessoire, pétitoire, civile, criminelle. ( V. ces
4s.) Subroger qqn en tous ses droits, noms et actions.
2° P. ext. Vieilli. Droit sur qqn. | Dette active, dont on
créancier.
30 Vieilli. Plaidoyer. Discours public, acte soutenu
] l)liquement. Interrompre les avocats au milieu de leur — ,
BR. 14. L'oraison funèbre de M. de Turenne, c'est une —
lir l'immortaUté, sÉv. 465.
III. Il 1» Ensemble des gestes, des mouvements du
rps qui traduisent certains états de l'âme. Il n'y a aucune
sien que quelque particulière — des yeux ne déclare, desc.
ss. de l'âme, 11, 113. Une — composée, boss. Punég. SI
rnard. Le ton de votre voix, vos regards, vos pas, votre —
irotre ajustement ont je ne sais quel air de qualité, mol. Crit.
l'Éc. des f. se. 3. Lui et Chamillart pestèrent à l'écart assez
1 gtemps avec —, st-sim. m, 239. || Spécialt. V— oratoire,
1 gestes, les attitudes qui accompagnent la parole. Les
nmes sont les dupes de 1'— et de la parole, la br. 15.
2° P. anal. Mouvement d'un animal dans l'allure qui
1 est propre. Un cheval qui a de belles actions au trot, au
g 3p. L'inconstance de son naturel se marque par l'irrégula-
de ses actions, buff. Chèvre.
V. P. ext. Marche des événements d'un récit, d'un
me, vers un événement principal. Le nœud, le dénoue-
it de 1'—. Une — épique, dramatique. L'— dramatique. L'unité
Il faut donc qu'une — , pour être d'une juste grandeur, ait
Dommencement, un milieu et une fin, corn. Disc. Poème
m. Dès les premiers vers 1'— préparée, boil. Art p. 3.
DIGT. FRANC.
ACT
V. Fraction du capital à souscrire, donnant droit à
une part dans le fonds social et les bénéfices d'une société.
(Cf. obligation.) Actions sur une compagnie, dans une compa-
gnie. Les lettres de change, les actions sur les compagnies,
MONTESQ. Espr. des lois, xx, 23. Fonder une entreprise par
actions. Souscrire plusieurs actions. | P. ext. Titre représen-
tant chacune de ces parts. Une — au porteur. | Fig. Farnil.
Ses actions sont en baisse, il a perdu dans l'opinion.
ACTIONNAIRE [ak'-sYÔ-nèr ; en vers, -si-ù-...] s. m.
eif.
[ÉTYM. Dérivé de action, § 248. || 1723. Actionaire ou ac-
tioniste, savary, Dict. du comm.]
Il Celui, celle qui a une ou plusieurs actions dans une
entreprise. Une assemblée générale des actionnaires.
ACTIONNER [ak'-syù-né; en vers, -si-ô-...] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de action, § 154. || (Au sens II.) 1312. Renun-
cerent... a actionner en fait, dans delb. Rec.]
I. Famil. Rendre plus agissant. S' — au jeu, au travail.
La cause qui peut — la végétation des fruits, b. palissy', 396.
II. Exercer (contre qqn) une action judiciaire. — qqn
en dommages-intérêts.
ACTIVEMENT [âk'-tiv'-man; en vers, -ti-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de active et ment, § 724. || 1630. monet,
Abrégé du parallèle. \
Il D'une manière active. S'occuper — d'ime affaire. |
Gramm.) Un verbe neutre pris — , au sens actif.
'ACTIVER [âk'-ti-vé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de actif, § 154. || Néolog.]
Il Rendre plus prompt dans son action. Le vent activa
l'incendie. — le mouvement. | Fig. — les travaux, les hâter.
ACTIVITÉ [âk'-li-vi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. activitas, yn. s. § 218. MO-
NET donne activeté. || xv" s. coquillart, ii, 176.]
I. Il 1° Puissance d'agir. L' — volontaire. La sphère d' —
du soleil. I Fig. Dans la sphère d' — de son génie, volt. Lett.
19 nov. 1760.
Il 2" Exercice de la puissance d'agir. Les tribunaux sont
en — . Un fonctionnaire en — de service, qui exerce ses fonc-
tions. Être en — . || Travaux en pleine — .
II. Promptitude dans la manière d'agir. Déployer une
grande — . Redoublant l'un dans l'autre 1' — et la vigilance,
BOSS. Condé. \\ L' — d'un poison, d'un remède.
'ACTUAIRE [âk'-tuèr; en vers, -tu-er] s. m.
[ÉTYM. Emprunté, au sens I, du lat. actuarius; au sens
II, de l'angl. actuary, m. s. § 8. \\ Néolog.]
I. (A Rome.) Scribe, comptable de l'armée.
II. (Dans une compagnie financière.) Celui qui fait les
calculs (tarifs, statistiques, etc.).
'ACTUALISER [âk'-tuk-li-zé ; en vers, -tu-à-...] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. actualis, § 267. || 1641. Une ma-
tière... laquelle estant actuedisée par la forme, produisait les
dits corps, e. de clave. Principes de nat. 2.]
Il 1" (Ane. chimie.) Réaliser.
Il 2" Néolog. Rendre actuel.
'ACTUALITÉ [âk'-tuà-li-té ; en vers, -tu-à-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de actuel, § 255. || xiv^ s. Actualité en es-
sence et en œuvre, Blaquerne, dans godef.]
Il État de ce qui est actuel. Cela n'est pas d'— . | P. ext.
Néolog. Une —, œuvre relative à qqch d'actuel.
ACTUEL, ELLE [ak'-tuèl ; en vers, -tu-èl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. actuaUs, qui a modifié et
étendu le sens du lat. class. actualis, qui agit. || xiii" s.
Cautères auctuaux, brun de long borg, dans godef.]
Il 1" Qui se réalise, qui passe de la puissance à l'acte
(par opposition à virtuel). La réalité — de l'être. | (Théol.)
Le péché — (par opposition au péché originel). Cautère —,
dont l'effet se réalise immédiatement. (F. potentiel). Cau-
tères actuels et potentiels, Ane. Poés. franc, iv, 277. |i P.
ext. Effectif. S'établir dans une résolution — et véritable de
s'éloigner pour jamais du péché, bourd. État du péché, 1.
Au milieu de votre province, dans le service —, SÉv. 1162.
Il 2" P. ext. Qui existe dans le moment présent. {Sijn.
présent.) Le gouvernement — . Les mœurs actuelles. Reconnaître
par l'inspection des choses actuelles l'ancienne existence des
choses anéanties, buff. Èpoq. de la nat. prélim.
ACTUELLEMENT [ak'-tuel-man ; en vers, -tu-el-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de actuelle et ment, § 724. || 1474. Les
anges estoient créés Desja tout actuellement, Myst. de l'In-
carnat, et Nativ. I, 136.]
3
ACU
— 34 —
ADE
Il lo En se r(!^alisant, on passant de la puissance à
l'acte. Aristote dit que potentiellement les corps se divisent en
infiny, mais — non, amyot, (Hiuvr. mor. Coupe des corps.
Elles (les créatures) ne sont possibles qu'autant que leur degré
d'être est — en Dieu, fén. Exist. de Dieu, ii, 5. — : effec-
tivement, réellement, et de fait, acad. 1694.
Il 2o Dans le moment. Les merveilles que Dieu faisait —
pour sa délivrance, BOSS. Hist. univ. ii, 3. | Ne s'emploie
plus qu'en parlant du moment présent. Où est-il — ?
ACUITÉ [à-kui-té ; en vers, -ku-i-té] s. f.
[ÉTYM. Anciennt aguité. Dérivé de l'anc. franc, agu, par
formation savante, § 255; la formation pop. était aguëté.
Aguité est devenu acuité, d'après le lat. acutus. || xiv« s.
Accuyté, Somme M« Gautier, ms. franc. Bibl. nat. 1288,
fo 30, r«.]
Il Qualité de ce qui est aigu. | S'emploie surtout au
figuré. L' — du son. L' — de la douleur.
'ACXTLÉIFORME [à-ku-lé-i-fôrm'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. aculeus, aiguillon, et forma,
forme, § 271. || Néolog.]
Il Qui est en forme d'aiguillon.
ACUMINÉ, ÉE [à-ku-mi-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. acumen, pointe, § 253. || Néolog.]
Il Qui se termine en pointe. Pétales acuminés.
ACUPONCTURE [à-ku-ponk'-tùr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. acus, aiguille, et punctura,
piqûre, § 272. On écrit aussi acupuncture. || Néolog.]
Il (Chirurgie.) Introduction sous la peau d'aiguilles
fmes pour exercer une révulsion.
ACUTANGLE [à-ku-tângl'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. acutus, aigu, et angle, § 271.
Il 1721. TRÉV.]
Il (En parlant d'un triangle.) Qui a les trois angles aigus.
ADAGE [à-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adagium, m. s. \\ 1549. R. est.]
Il Sentence, maxime ancienne, d'utilité pratique. Comme
dit r — , BOUCHET, Sere'es, iv, 248. n entassait — sur — , volt.
l'autre Diable. Écoutez les adages de la médecine. B. de st-p.
Et. de la nat. 9.
ADAGIO [à-dà-jyô] adv.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. adagio, m. s. de ad, à, et agio,
aise, § 12. || 1751. encycl.]
Il (Musique.) D'un mouvement lent. || S. m. Morceau
lent. Les Italiens sont plus adroits dans leurs — , j.-j. rouss.
Lett. sur la musiq. franc. \ Aujourd'hui. Des adagios.
*ADAM [à-dan] s. m.
[ÉTYM. Mot hébreu : àdâm', homme, § 21.]
Il 1° Le premier homme. | Loc. prov. Être de la côte
d'Adam, d'une très ancienne origine. Famil. Ne connaître
qqnni d'Eve ni d'Adam. La fourchette du père Adam, les doigts.
Il La pomme d'Adam, saillie du cou formée par le cartilage
thyroïde.
Il 2° (Théol.) L'homme en général. DépouiUer le vieil
Adam, le vieil homme, le pécheur.
"ADAMANTIN, INE [à-dà-man-tin, -tin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adamantinus, m. s. \\ 1509. Cœur
adamantin, j. le MAmE, Illustr. de Gaule, i, 24.]
Il Qui est de la nature du diamant.
"ADAPTABLE [à-dâp'-tàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de adapter, § 93. || Néolog.]
Il Qui peut être adapté.
ADAPTATION [à-dap'-tà-syon ; en vers , -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de adapter, § 249. || 1611. cotgr.]
Il 1° Action d'adapter. L'— d'un roman au théâtre.
Il 2" N(folog. Action de s'adapter. L'— d'un organe au
milieu dont il subit l'inQuence.
ADAPTER [à-dâp'-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adaptare, m. s. \\ xiv^ s. Cete
o.dor adaptomes... à la doctrine, macé de la charité, Bible,
ms. franc. Bibl. nat. 401, f» 118 a. Rare jusqu'au xviiie s.]
Il Réunir (une chose) à une autre chose qui lui est
appropriée. — un robinet à une fontaine. | Fig. Un discours
adapté à la circonstance. La musique est adaptée aux paroles.
Leurs arts qui sont adaptés à leur manière de vivre, M0^'TESQ.
Espr. des lois, xxi, 1.
'ADDENDA [ad'-din-dà] s. m. pi.
[ÉTYM. Mot lat. : choses à ajouter. || Néolog.]
Il Notes additionnelles à la fin d'un ouvrage.
ADDITION [ad'-di-syon ou à-di-...; en rer.y, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. additio, m. s. \\ xiiie s. Par une
adicionlegiere, J. de meung, Rose, 17752. | (Arilhm.) xv«s.
Addicion, cuuquet, Triparty, 42.]
Il ±0 Action d'ajouter. L' — d'une aile à un bâtiment. Dn
thé avec — de rhum. | Fig. Cette petite — à mes maux, volt.
Lett. 4 juin 1753. || P. ext. Chose ajoutée à une autre.
Les lois des Lombards reçurent plutôt des additions que des
changements, montesq. Espr. des lois, xxviii, 1. Des addi-
tions que je prépare pour une édition de Charles XII, VOLT.
Lett. à M. de Formont, sept. 1732.
Il 2o Action d'ajouter les unes aux autres plusieurs
choses. I (Arithm.) Opération par laquelle on réunit deux
ou plusieurs nombres en un seul. | /'. ext. Néolog. Note
de la dépense faite dans un restaurant. Demander 1'—.
ADDITIONNEL, ELLE [à-di-syô-nèl ; en vers, -si-6-...]
adj.
[ÉTYM. Dérivé de addition, § 238. || xviiie s. Les arbres aug-
mentent en grosseur par des couches additionnelles de nou-
veau bois, BUFF. %e Mém. Végét.]
Il Qui s'ajoute à qqch. Article — . L'acte —, à la constitu-
tion de l'empire. Centimes additionnels, augmentation d'un
ou de plusieurs centimes par franc sur les contributions.
Lignes additionnelles (Musique), lignes supplémentaires.
ADDITIONNER [à-di-syo-né ; en vers, -si-ô-...] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de addition, § 154. || (Au sens 1».) 1549.
V. à l'article. | (Au sens 2°.) 1680. richel. On se servait
auparavant de ajouter.]
Il 1» Augmenter par addition. Annales et chroniques de
France... depuis additionnées..., N. Gilles, Annales, édit.
1549, titre. || Emploi conservé en termes de pharmacie,
de chimie. — de sucre une infusion. Sirop additionné d'eau.
Il 2" Ajouter un nombre à un ou plusieurs autres de
même nature, pour les réunir en un seul. — un nombre
avec un autre. — deux nombres.
ADDUCTEUR [ad'-dùk'-teur] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adductor, qui ramène, j] 1690.
FURET.]
Il Qui produit l'adduction. Les muscles adducteurs, et, et-
lipt, s. m. Les adducteurs.
ADDUCTION [âd'-dûk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adductio, action de ramener,
Il xvi^ s. L'adduction des doigts vers le poulce, paré, iv, 29.]
Il Mouvement qui rapproche de l'axe du corps une par-
tie qui en avait été écartée.
ADEBIPTION [à-danp'-syon ; en vers, -si-on] s. f. '
[ÉTYM. Emprunté du lat. ademptio, m. s. \\ 1701. furet.]
Il Vieilli. (Droit.) Révocation d'une donation.
"ADÉNITE [à-dé-nïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec àSf,v, glande, § 282. || Néolog.]
Il Inflammation des glandes ou ganglions lymphatiques.
"ADÉNOPATHIE [à-dé-nô-pà-ti] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àSr.v, glande, et iriôoî,
maladie, § 281. || Néolog.]
Il Maladie des glandes, des ganglions lymphatiques.
"ADENT [à-dan] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de adenter, § 52. || 1606. NICOT.]
Il Mortaise ou entaille en forme de dent. Assemblage en
— . I P. ext. Vieilli. Travail fait de pièces adentées.
"ADENTER [à-dan-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et dent, § 194 et 196. || xiv« s.
Soudoyers... Sus qui quarriaux agus s'adentent, G. guiaRT,
dans GODEF.]
Il Fixer (comme par des dents). — une échelle au mur,
l'y fixer par ses deux crochets. — des pièces de charpente,
les assembler en adent.
ADEPTE [à-dêpf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adeptus, qui a atteint, mot de
la langue des alchimistes. || xvii^ s. bayle, cité par trév.]
Il i." Alchimiste initié à la formule du grand œuvre.
Ce secret... est venu jusqu'à moi, et je me trouve aujourd'hui
un heureux — , montesq. Lett. pers. 45.
Il 2° P. ext. S. m. et f. Personne initiée à un art, à
une doctrine. L'art de la versification était le secret d'un
petit nombre d'adeptes, d'alemb. Éloges, Callières. On —
du saint-simonisme.
ADÉQUAT, ATE [à-dé-kwà, -kwât'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adaequatus, m. s. \\ xiV s. B. de
GORDON, Pratiq. ii, 8, dans godef. SuppL]
Il Équivalent pour l'esprit à l'objet pensé. L'idée de Dieu
ne saurait être — à son objet. Absolt. Nous n'avons aucune
notion — de la Divinité, VOLT. Dict. philos. Dieu.
1
ADE -
"ADERNE [à-dcrn'] s. f.
[ÉTYM. Du breton darn, division, section. § 4. [Cf. darne.)
Il Dans un marais salant, comparlimenl où leau de
ler s'évapore.
"ADEXTRER [à-dêks'-tré] v. ti\
[i5tym. Composé de à et dextre, § 194 et 196. || xi^ s.
spaneliz fors le vait adestrant, Roland, 2648.]
!| Ancicnnl. Conduire en donnant la main droite. | Spé-
alt. (Blason.) Accompagner à dextre. Pal adextré d'une
•oix.
"ADFORMANT, ANTE [ad'-fôr-man, -mHnt'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. ad, à, et formare, former,
275. Il Néolog.\
Il Qui sert à la formation (des mots). Lettres adforman-
s. (Se dit en grammaire hébraïque de certaines lettres
^ant la valeur d'affixes.)
ADHÉRENCE [à-dé-râns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de adhérer, .^ 262. || xiV s. rrun de long
)RC, dans godef. Suppl. \ Fig. xv^s. chastet.l. vu, 409.]
Il 1° Le fait d'adhérer. L'— de la poix aux doigts. L' — de
peau aux muscles. | (Médec.) Union accidentelle de tis-
s habituellement libres. — plévrale, péricardique.
Il 2" Fig. Vieilli. Attachement complet à l'opinion, au
rti de qqn. La foi est une — de cœur à la vérité éternelle,
ISS. Charité envers les nouvelles cathol. 1.
ADHÉRENT, ENTE [à-dé-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adhaerens, part. prés, de adhae-
"e, cire attaché. ||1346. Leurs complices... et... leurs adhé-
is, dans varin, Arch. adm. de Reims, ii, 1021.]
1° Qui adhère à qqch. Dans certaines fleurs, le calice
— à l'ovaire. Un chapeau à coiffe — (au feutre).
2<* Fig. S. ni. Le prince Edouard... et quelques-uns de
1 i adhérents, vot.t. S. de L. XV, 25. Le curé tonne en chaire
•I itre le moine et ses adhérents, LA BR. 14 (adhérants dans
]' éditions anciennes).
fliDHÉRER [à-dé-ré] v. intr.
lÉTYM. Emprunté du lat. adhaerere, m. s. A remplacé
l'ic. franc, aerdre, de formation pop. || xivc s. S'estoit
£ lerez au poille de l'autel, Chron. de St-Denis, dans godef.
I |ig. 1405. En ce nous vueilliez aidier et adhérer, dans douet
liRCQ, Pièces relat. à Ck. VI, i, 283. (Cf. adhérent.)]
' l» Tenir à une chose avec laquelle on est en contact.
Ipeau adhère aux muscles. Les racines du blé... y adhèrent si
f i;ement (à la terre), b. de st-p. Harm. de la nat. i, 1. ||
//. N'adhérons au monde par aucun endroit, BOSS. Médit.
■s\- l'Év. Cène, 2, 21« jour. Les moyens d'arriver à lui (à
lîu), d'y — éternellement, PA.SG. Convers. des pécheurs.
2° P. ext. Fig. S'attacher complètement à une opi-
n, à un parti. Nous adhérons à des erreurs, mass. Panég.
i:\Etienne, 2. | (Que son livre fut examiné) par ses adver-
sles ou par des prélats qui leur adhéraient, ST-SIM. i, 416.
jk.DHÉSIF, rVE [à-dé-zïf, -zîv'] adj.
ÉTYM. Dérivé de adhésion, § 257. || Néolog.]
Qui a la propriété d'adhérer. Substance — .
a)HÉSION [à-dé-zyon ; eji vers, -zi-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. adhaesio, m. s. \\ 1419. Son ser-
, adhésion et compagnie, Ordonn. xii, 271.]
Action d'adhérer. L'— des bords de la plaie. Force d'— ,
ig. Chacun donna son — . Cette puissance a refusé son —
traité.
a> HOC [à-dok'] loc. adv.
ÉTYM. Expression lat. : ad, pour, hoc, cela, § 217.]
Pour la chose spéciale dont il s'agit, n a été envoyé
Tuteur —, donné au mineur pour le cas oii ses inté-
; sont opposés à ceux du premier tuteur.
lD HOMINEM [à-do-mi-ncm'] loc. adv.
-JTYM. Expression lat. : ad, pour, hominem, l'hoKime,
§ -7.]
Qui s'adresse spécialement à l'interlocuteur. Argu-
t —, où on tire de l'exemple de son adversaire un
ument contre son opinion. Les arguments —, j.-j.
ISS. Lett. 15 juin. 1764.
D HONORES [à-do-nô-rès'] loc. adv.
iTYM. Expression lat. : ad, pour, honores, les honneurs,
7. Il 1576. Tous ceux qui sont (officiers du roi) ad hono-
Prop. aux États de Blois.]
Pour l'honneur (sans profit). Exercer une charge — . ]
Je ne veux pas être époux —, regnard. Bal, se. 12.
«lDIABATIQUE [à-dyà-bà-tïk' ; en vers, -di-k-.,.] adj.
J - ADJ
[ÉTYM. Dérivé du grec àôixgaxo;, impénétrable, § 229.
Il Néolog.]
Il (Physique.) Que la chaleur ne peut traverser. Un
appareil — .
ADIANTE [à-dyânf; en vers, -di-ânt'] .v. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adiantum, m. s. grec àSîavtOi;,
qui ne se mouille pas.|| xvi» s. Adianthe, paré, dans lit-
TRÉ.]
Il Fougère dont la feuille lisse ne conserve pas l'hu-
midité. — capillaire, plante aromatique à propriétés pec-
torales.
ADIEU [à-dyeii : au pluriel Vx se lie avec valeur de s]
s. m.
[ÉTYM. Composé de à et Dieu, § 201. || xiic s. E dit U
rois : adeu, sire cosin. Mort de Garin, 462.]
Il 1" Loc. interj. (Ellipse des expressions : Je vous re-
commande à Dieu, soyez à Dieu, etc.) Formule de politesse
pour prendre congé. Souffrez que je dise — à cette triste
demeure, fé.n. Tél. 15. L'un et l'autre se dit — de la pensée,
LA F. Phil. et Baucis. Aller dire — à qqn, prendre congé
de lui. I Absolt. —, seigneur Polichinelle, mol. Mal. im.
1er interm. Sans —, au revoir. Visite d'— . | P. anal. —, mes
vers, — pour la dernière fois, boil. Ép. 10. || Fig. Pour mar-
quer qu'on doit renoncer à qqch. — notre braverie, mol.
Préc. rid. se. 15. — , vous dis, mes soins, id. Et. ii, 1. Dire
— au monde, aux honneurs.
Il 2o S. m. Moi-même en cet — j'ai les larmes aux yeux,
CORN. Hor. II, 8. En nous disant un éternel —, b. de ST-p.
Paul et Virg. \ (Les Maures) Nous laissent pour adieux des
cris épouvantables, coRN. Cid, iv, 3, var. [ Fig. Dire au
monde un éternel — .
ADIPEUX, EUSE [à-di-peù, -peuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. adeps, adipis, graisse, § 251. || xvic s.
Veines adipeuses, paré, i, 25.]
Il Formé de graisse. Matière, substance — . | P. ext. Tissu
— , dont les cellules contiennent de la graisse.
•ADIPOCIRE [à-di-pô-sir] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. adeps, graisse, et cire,
§ 272. Il Néolog.]
Il Savon ammoniacal, dit gras des cadavres.
ADIRER [à-di-ré] v. tr.
[ÉTYM. Semble formé de à dire, dans des loc. qui da-
tent des origines de la langue : avoir à dire, avoir à récla-
mer ; être à dire, faire défaut. || xii^ s. Adnes adirez. Rois,
I, 9.]
Il (Jurispr.) Égarer. — une pièce.
ADITION [à-di-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aditio, dans la loc. spéc. aditio
haereditatis. || xvi" s. L'adition par lui faite de l'hérédité, p.\SQ.
Intei'pr. des Instit. de Justin, ii, 105.]
Il Acceptation tacite d'un héritage, d'une succession.
ADJACENT, ENTE [ad'-jà-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adjacens, étendu auprès. ||
xiV s. Les isles et adjacens tierres, froiss. Chron. vi, 39.]
Il Qui s'étend sur un espace contigu à qqch. Terrains
adjacents. Angles adjacents, qui ont un de leurs côtés com-
mun et l'autre formé par une môme droite.
ADJECTIF, rVE [âd'-jek'-tïr, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté, au sens 1», du bas lat. adjectivum
(nomen); au sens 2», du lat. class. adjectivus, qui s'ajoute à.
Il XIV'' s. En metant... un adjectif pour un substantif, li sens et
l'entendement de l'Escripture est fauceizet corrumpuz, Psaut.
de Metz, dans delb. Rec]
Il 1» (Gramm.) Qui s'ajoute (au substantif). Nom —, et,
s. m. —, partie du discours qui exprime la manière d'être.
La grammîdre,... de 1' — avec le substantif. Nous enseigne les
lois, mol. F. sav. ii, 6. | P. ext. Ce mot reçoit la forme — .
Verbe — , le verbe attributif.
Il 2° (Chimie.) Couleur —, qui ne peut être fixée qu'en
s'ajoutant à une autre substance.
ADJECTIVEMENT [âd'-jêk'-tiv'-man ; en vers, -ti-
ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de adjectif et ment, § 724. |1 xv^ s.
cuastell. VI, 326.]
Il A la manière d'un adjectif. Un substantif pris — .
ADJOINDRE [ad'-jwindr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. adjungëre, devenu en anc. franc, ajoindre.
(F. joindre.) Ajoindre s'écrit adjoindre au xv!" s. tout en
se prononçant ajoindre (§ 502). Au xviie s. la prononcia-
tion adjoindre s'établit et finit par s'imposer. || viiio s.
ADJ - 3G
Addet : adjungeat, Gloss. Reichenau , 315, dans fœrster,
Vcbungshuch.]
Il l" Anciennt. Joindre ïi. Voluntiers se feust adjoinct à
nos ennemis, Rau. I, 47. Ne vous adjoignez qu'aux belles, ciio-
LiKRES, Matinées, 192.
Il 2o Joindre comme auxiliaire àqqn, qqcli. {Syn. ajou-
ter. ) Je me suis entièrement adjoint le tiers parti , \olt.
Mœurs, 174 (paroles de Henri IV). On lui a adjoint un colla-
borateur. Le service des cultes a été adjoint à celui de l'instruc-
tion publique. Il Adj. et siiùst. particip. Adjoint, ointe. Pro-
fesseur — .Prendre qqnpour — . Votre fidèle — , i.Erf. Gil Buis,
X, 11. 1 Spécialt. Les adjoints, à l'Académie des sciences,
membres qui formaient la troisième classe de cette aca-
démie. I Le maire et ses adjoints.
ADJONCTION [âd'-jonk'-syon; en vers, -si-on] .<?. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adjunctio, m. s. || Au xvi" s.
on prononçait ajonction, d'après ajoindre ; le xvii<= s. a réta-
bli la prononciation du d. || xivc s. Les mesons... avec toutes
les adjonctions, dans du c. adjunctiones.]
Il 1° Action d'adjoindre qqn, qqch. {Syn. addition.) L'—
d'une aile à un bâtiment, d'un nom à une liste. || Spécialt.
(Gramm.) Figure dite aussi zeugma, ovi plusieurs propo-
sitions ont en commun un mot exprimé dans l'une et
sous-entendu dans les autres.
Il 20 Chose adjointe. Les adjonctions à la liste électorale.
Jean II mit dans cette maison la ville d'Alva... avec d'autres
adjonctions, st-sim. viii, 443.
ADJUDANT [âd'-ju-dan; au xviii'' s. à-ju-dan(F. le
Gr. Vocal). 1767)] s. m.
[ÉTYM. Ajudant, par emprunt à l'espagn. ayudante, § 13,
et adjudant, par retour à l'ortliogr. du lat. adjuvare, § 505.
Il 1704. Ajudant, trév. | 1721. Adjudant, ID.]
Il l» xvme s. Celui qui est placé sous les ordres d'un au-
tre pour le seconder. (Se dit spécialement d'offices mili-
taires.) M. de Camas, — général du roi de Prusse et homme plus
instruit qu'un — ne l'est d'ordinaire, volt. Lett. l^r juill. 1740.
Il 2" P. anal. (Dans l'armée française.) Sous-officier,
officier qui seconde dans ses fonctions un officier de
grade supérieur. — sous-officier, — major. — de place.
ADJUDICATAIRE [âd'-ju-di-kà-tèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de adjudication, § 248. |1 1611. cotgr.]
Il Celui, celle à qui on adjuge (qqch). Se rendre, se dé-
clarer, se juger — . Les juges ne peuvent pas se rendre adjudi-
cataires, p.vTRU, Plaidoy. 6.
*ADJUDICATEUR [âd'-ju-di-kà-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de adjudication, g 249. || Néolog.]
Il Celui qui adjuge (qqch).
ADJUDICATIF, IVE [âd'-ju-di-kà-tïf , -tïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de adjudication, § 257. || 1690. La sentence
des premiers juges était adjudicative des dépens, furet.]
Il Qui porte adjudication. Jugement — .
ADJUDICATION [âd'-ju-di-kà-syon ; on a hésité entre
ad-ju- et à-ju- jusqu'au milieu du xyiii» s.; en vers, -si-
on] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adjudlcatio, 7n. s. \\ (Au sens
de jugement.) xive s. eust. descii. dans la c]
Il Acte par lequel on adjuge (qqch). — aux enchères.
ADJUGER [âd'-ju-jé; on a prononcé à-ju-gé aux xviic
et XYiii" s. La prononciation du d est indiquée en 1762
par ACAD.] V. tr.
[ÉTYM. I3u lat. adjudicare, m. s. [V. juger.) En anc. franc,
ajugier, ajuger (orlhogr. qui se maintient môme au xviic s.
Ajuger à Démosthène une couronne d'or, tourreil, Har. d'Es-
chine), dont le sens ordinaire est juger. || xw s. gresme,
Éth. 164.]
I. Il 1" Attribuer, par jugement, à qui de droit. La liqui-
dation des dépens et frais sera faite par le jugement qui les
adjugera. Code de procéd. civ. art. 543. P. ext. Le tribu-
nal lui a adjugé ses conclusions. || Fif/. Philippe s'adressa aux
pairs de France et aux principaux barons, qui lui adjugèrent la
régence, volt. Parlem. de Paris, 5. On s'en croit digne (de
couroimes armoriées), on se les adjuge, la hh. 14.
Il 2" (Dans une vente.) Attribuer au plus offrant. Mar-
chandise adjugée au plus offrant et dernier enchérisseur. P. el-
lipse. Aljsolt. Adjugé, l'olyet est adjugé. A deux talents, le
philosophe. Dne fois, deux fois; adjugé! dider. Terence. ||
Spécialt. Attribuer l'entreprise de certains travaux, la
fourniture de certains objets au concurrent qui offre les
meilleiu-es conditions. | Fir/. D se sert de cette idée pour — la
préférence à la pauvreté, uoss. Émin. difjnitê des pauvres, 1.
AD M
i
ADJURATION [âd'-ju-rà-syon ; en vers, -û-ow] s. f,
[ÉTYM. Emprunté du lat. adjuratio, to. s.\\ xyi" s.rab. i, 43.]
Il Action d'adjurer. | Spécialt. Formule pour exorciser.
ADJURER [âd'-ju-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. adjurare, m. s. Souvi
ajurer en anc. franc, par influence de la formation pi
§ 503. Il xin" s. Si s'ajurerent Par serment, bexi:t. Vie de
Tliomas, 505. | xiv^ s. Contestari : ajurer, Gloss. dans litt
I. Anciennt. Faire promettre par serment. Il adjura
serment son fils Joseph, calv. Instit. chr. II, x, 13.
II. Sommer, au nom d'une chose sacrée, de faire qqch.
Je vous adjure, par celle que vous aimez le plus, de me donner
ce chevalier, u'urfé, Astrée, i, 9. J'adjure tout homme sin-
cère de dh-e si..., J.-J. Rouss. Lett. sur les spect. \\ Spécialt.
Prononcer la formule d'exorcisme. Diables vaincus et adju-
rés par la parole de l'Évangile, N. du fail, Eutrapel, p
III. (Sens repris dès le xiv s. au lat. class.)Invo(
comme témoin. Adjure cieux et mers. Dieu, temple,
déesse, a. chén. Malade.
"* ADJUVANT, ANTE [âd'-ju-van, -vânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adjuvans, part. prés, de adjn
vare, aider. || xvi» s. Causes adjuvantes, paré, vi, 23.]
Il Qui aide l'action du médicament principal. Dne sub'
stance — , et, s. m. Un — .
'ADJUVAT [ad'-ju-và] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. adjuvare, § 254. || Néolog.]
Il Fonction d'aide (d'anatomie, etc.). Concours pour
AD LIBITUM [âd'-li-bi-tùm'] loc. adv.
[ÉTYM. Expression lat. : ad, à, et libitum, subst. particip
de libet, il plaît, § 217.]
Il A volonté. Syllabe brève ou longue — .
ADMETTRE [âd'-metr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. admittere, m. s. d'après la
forme pop. mettre, § 503. Se conjugue comme mettre. ;
xv^ s. Texte dans godef. Suppl.]
!| 1° Recevoir qqpart, comme ayant qualité pour y en-
trer (qqn, qqch). (Caron) admet d'abord dans la barquele jeune
Grec, FÉN. Tél. 18. — qqn à sa table. Ils l'admettent dans leurfa^
miliarité, la br. 13. n m'admettait à la communion, j.-j. Rd
Confess. ii, 12. n a été admis à l'école militaire, au bacci
réat. I Aristote n'admet dans la fable que les animaux, la f
Fab. préf. | P. ext. La solide vertu dont je fais vanité N'admet
point de faiblesse avec sa fermeté, coRN. Hor. il, 3. D'union
qui n'admettait pas de réplique. | — qqn à siéger (dans une
assemblée). Être admis à faire valoir ses droits à la retraite.
Il 2» P. anal. Recevoir qqch dans son esprit comme
vrai, comme valable. L'esprit docile admet la vraie religion,
et l'esprit faible ou n'en admet aucune ou en admet une fausse,
LA BR. 16. Cette hypothèse ne peut s'—. Un fait généralement
admis. | En admettant qu'il en soit ainsi.
ADMINICULE [âd'-mi-ni-kul] .?. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adminiculum, petit appui. || xyi' .«.
Le glorieux chef-d'œuvre de l'homme, c'est vivre à propos :
toutes autres choses, régner, thésauriser, bastir, n'en sont qu'ad-
minioules, Montaigne, m, 13.]
il Moyen auxiliaire. Ces adminicules sont des ouvrages
de l'esprit humain, buff. Introd. à l'hist. de l'homme.
Spécialt. Vieilli. (Droit.) Circonstance qui vient corro-
borer un argument, une preuve. | (Médec.) Ce qui peut
aider à l'action d'un remède. | (Botan.) Appui d'une
plante. | (Iconogr.) Attributs d'une figure.
ADMINISTRATEUR, TRICE [âd'-mi - nïs'-trà-te*ur,
-tris'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. administrator, m. s. Anc.fiPMÇ.
aministrere, aministreor, formes demi-pop. § 503. || xiv*s.
Ménagier, ii, 59.]
Il Celui, celle qui administre. L' — d'un chemin de fer. Ta
es du bois dont on fait les économes et quelquefois les admi-
nistrateurs, les. Gil Blas, vu, 13. Le tribunal pourra nom-
mer un — provisoire aux biens de toute personne non interdite
placée dans un établissement d'aliénés. Loi du 6 juill. I8<if>-
art. 32. Absolt. Un excellent — .
ADMINISTRATIF, IVE [âd'-mi-nïs'-trà-tïf, -tîv'] flt//-
[ÉTYM. Dérivé de administrer, § 257. Le lat. administratlvus
veut dire pratique, actif. || 1790. Le pouvoir administratif,
MIRABEAU, Corresp. avec le comte de la Mark, ii, 75.]
il Qui a rapport à l'administration. Règlement, droit —•
ADMINISTRATION [âd'-mi-nïs'-trà-syon ; en vers,
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. administratio, s. m. || xu* s.
leune
urfaj^
:alS|
■ A p r
ADM
Lministration, Job, dans Rois, p. 495. | 1409. L'adminis-
kcion et gouvernement d'une jeune fille, dans douet d'arcq,
.r.srelat à Ch.VI, u, 217.]
1" Action de fournir, d'appliquer qqch à qqn. L'— d'une
L'uve. L' — d'un remède. L' — des sacrements. | V — delà justice.
2" Action de diriger, de surveiller la gestion d'aiTai-
|s privées ou publiques. Confier à qqn 1' — de sa fortune,
(pables de conseiller les rois et de les aider dans 1' — de leurs
'aires, LA uR. 9. | Avec le nom de celui qui dirige pour
iiipk'ment. L'— de Richelieu. || Absolt. Le roi nomme à tous
; emplois d'— publique. Charte de 1830, art. 13. | Fig.
. erti par ces cheveux blancs du compte que je dois rendre
li mon —, Boss. Condé. || Neolog. Service, personnel de
ilministration. L' — des domaines.
"ADMINISTRATIVEBIENT [âd'-mi-nïs'-trà-tiv'-man]
M. Composé de administrative et ment, § 724. || Ne'olog.]
i/ar voie administrative. Juger — .
JA.DB(aNISTR£R [âd'-mi-nïs'-tré] v. tr.
l'i^TYM. Emprunté du lat. administrare, fournir une chose ;
]lt'xl. la soigner, puis la diriger, §§ 221 et 503. || xn« s.
j inistre, Dial. anime conquer. 8. | 1407. Leur seront admi-
1 trez... vivres, dans douet d'arcq, Pièces relut, à Ch. VI,
j î'iT. I xvie s. Il aministra justice, thevet, Cosmogr. de
.'■inil, 186.]
1" Fournir, appliquer à qqn qqch qui lui est utile. —
i; titres (vieilli). — un remède. Qu'il fût administré à ladite
<|ise bonne et briève justice, d'ossat, Lett. v, 1. Absolt.
V justice s'administrait toujours à Rome au nom de l'empereur
t G, VOLT. Mœurs, 16. — les sacrements à un moribond.
'"'/. Appliqués... à — les sacrements, à conduire les âmes,
'«/. sur l'éloq. 3. P. ext. — un malade, lui admi-
les sacrements. | Jroniqt. — à qqn une correction.
2" P. ext. Diriger, surveiller la gestion des affaires
( u particulier, d'une société, d'un État. Il a mal admi-
I :ré la fortune de son pupille. Dn vieux chanoine dont il ad-
itistrait le temporel, les. Gil Blas, il, 1. Le préfet adminis-
t le département. Chaque commune s'administre elle-même.
j ^ibsf. particip. Neolog. Le préfet et ses administrés.
i-DMIRABLE [âd'-mî-ràbl'] adj.
M. Emprunté du lat. admirabilis, ?«. s. de admirari,
■I", §§ 221 et 503. || xii^ s. Ovres amirables, BENEErr,
i es de Norm. 26558.]
1'^ Vieilli. Fait pour exciter l'étonnement. Ce renver-
Siient — des conditions humaines est déjà commencé , BOSS.
i.iin. dignité des pauvres, 1. Ils sont admirables, de vou-
Ij prendre le parlement pour dupe! pasc. Prov. 20. Ah! le
«iiour est bon et l'excuse — ! mol. Mis. iv, 3.
2» Digne d'admiration. Action — . Poème — . n (le ha-
d) est encore un ouvrier plus — que vous ne pensez, l.\
11. Oui, je trouve ce oh! oh! —, mol. Prëc. rid. se. 9.
iDMIBABLEBIENT [âd'-mi-rà-ble-man] adv.
ÉTYM. Composé de admirable et ment, § 724. || xv^ s.
lirablement grande, chastell. dans delb. Rec.]
D'une manière admirable. Elle est — belle. Je me vois
— régalée, mol. B. gent. iv, 1. n (Alexandre) se servit
bien de la discipline, montesq. Espr. des lois, x, 14.
UJMIRATEUR, TRICE [âd'-mi-rà-teur, -tris'] s. m. eif.
ÉTYM. Emprunté du lat. admirator, m. s. || 1549. Pour-
i sommes nous si grands admirateurs d'autruy? J. DU bel-
.-. Déf. et illustr. ii, 12.]
Celui, celle qui admire. Notre siècle est fertile en sots
lirateurs, boil. Art p. 1. Un crocheteur se vante et veut
ir ses admirateurs, pasc. Pens. ii, 3. EUe est grande —
vos tfilents.
iDMIRATIF, IVE [ad'-mi-rà-tïf , -tîv'] adj.
ÉTYM. Emprunté du lat. admirativus, m. s. \\ xive s.
:SME, Êth. 124.]
1" Vieilli. Qui exprime son admiration. (Ils) devien-
t peu à peu... admiratifs, desc. Pass. de l'âme, ii, 78.
; regards de l'assistance —, les. Gil Blas, u, 9.
2o Qui marque l'admiration. Gestes admiratifs. Un ton
foix admiratif, les. Gil Blas, x, 3. | (Gramm.) Point —,
(le ponctuation (!). Particule —, interjection qui
• î l'étonnement (ah! etc.).
uMlRATION [âd'-mi-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
;tym. Emprunté du lat. admiratio, m. 5. § 503. || xiic s.
niration, Dial. Grégoire, p. 17.]
Vieilli. Étonnement. (Inconvénients) qui nous appor-
de V—, malh. Ép. de Senèq. xci, 1.
7- ADM
II. Il 1» Ravissement de l'âme frappée par le beau.
L'— est une subite surprise de l'âme, desc. Pass. de l'âme,
H, 70. Le « Cid » n'a eu qu'une voix pour lui à sa naissance, qui
a été celle de 1' — , la br. 1. Causer, donner de 1'—. Faire, être,
devenir!' — de tous. Bouche béante... comme ravis en —, d'aub.
Sancy, u, 3. J'en fais souvent le sujet de mes admirations, SÉv.
930. Avoir de 1'— pour qqch. Être en —, dans 1'— de qqch. |
Avec ce qui est admiré pour complément. L'— de tant
d'hommes parfaits, gorn. Nicom. u, 3.
Il 2" Objet d'admiration. (Il) est lui-même 1'— de tout le
monde, rag. The'b. ép. Nous avons relu des pièces de Corneille et
repassé avec plaisir sur toutes nos vieilles admirations, sÉv. 170.
ADMIRER [âd'-mi-ré] v. ir.
[ÉTYM. Emprunté du lat. admirari, s'étonner, admirer,
§ 503. Il xivf s. Ilamiroient et prisoient assez petit les Angles,
FROiss. Chron. i, 51. Au xvi« s. le d reparaît dans l'écri-
ture, puis dans la prononciation, et admirer finit par rem-
placer se merveiller.]
Ij 1" (Jonsidérer avec étonnement. J'admire ma simpli-
cité et la faiblesse de mon cœur, mol. D. Juan, i, 3. J'admire
de le voir au point où le voilà, id. Éc. des f. i, 4. J'admire
comme il passe, ce temps..., sÉv. 796. J'admirais si Mathan...
Avait pu de son cœur surmonter l'injustice, rag. ylth. m, 4.
Je ne puis assez — combien ce dessein d'inquisition a été mal
concerté, Lett. d'un avocat, dans pasc. Prov. append. Ad-
mirez cependant quel malheur est le mien, corn. lier, v, 5.
Il 2» Contempler avec admiration. — la beauté d'une
femme. — un tableau. On a admiré son héroïsme. Un sot
trouve toujours un plus sot qui l'admire, boil. Art p. 1. Va
faire chez les Grecs — ta fureur, rac. Andr. v, 3. L'igno-
rance toujours est prête à s' — , boil. Art p. 1. S' — récipro-
quement, la br. 1. I Absolt. n n'appartient qu'aux sots d'—
et de rire, mol. Mis. ii, 4.
ADMISSIBILITÉ [âd'-mi-si-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de admissible, § 255. || Neolog.]
Il Le fait d'être admissible. L' — aux emplois.
ADnnssiBLE [ad'-mi-sibl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. admissus, § 242. || 1453. Et n'est
plus ledit défaillant... habille ne admissible au principal de la
cause, Coict. de Touraine, dans delb. Rec. [ 1483. Choses
non admissibles, dans godef. SuppL]
Il Qui peut être admis.
il 1° En parlant des choses. Cette excuse n'est pas — .
Voyez si ces petits changements que je vous envoie sont admis-
sibles, VOLT. Lett. 11 avr. 1761.
Il 2» En parlant des personnes. Les Français sont tous
admissibles aux emplois civils et militaires. Charte de 1830,
art. 3. Il Spe'cialt. Celui qui, dans un concours, est jugé
capable de subir la seconde épreuve. — à l'École normale.
I Substanlivt. La liste des admissibles.
ADnassiON [âd'-mi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. admissio, m. s. A été d'abord
un terme juridique. || xviie s. Admission a toutes charges,
ROUAN, Disc, à l'assembl. de Saumur.]
Il Le fait d'être admis. L' — à une école, à l'académie. || L' —
d'une preuve. | — temporaire, faculté de faire entrer en
franchise provisoire de droits de douane certains pro-
duits étrangers. (F. acquit à caution.)
"ADMITTATUR [âd'-mït'-tà-tùr] s. m.
[ÉTYM. Mot lat. : qu'il soit admis, § 217. || 1701. furet.]
Il Certificat délivré à celui qui avait obtenu un grade
dans une faculté. | Certificat que l'évêque donne à un
prêtre pour lui permettre d'officier hors du diocèse.
ADMONESTATION et *ADMONÉTATION (vieilli)
[âd'-mô-nes'-... et ...-né-tà-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de admonester, § 249. || xiiio s. Amonesta-
tion. Livre de jostice, 24.]
Il Avertissement sévère donné à un délinquant.
ADMONESTER et 'ADMONÉTER (vieilli) [âd'-mo-
nês'-... et ...-né-té; agad. 1835 indique les deux formes ;
en 1878, admonester. Le d ne se prononce que depuis le
x\n^ s.] V. tr.
[ÉTYM. Formes rajeunies ( V. § 502) de l'anc. franc, amo-
nester, du lat. pop. *admonestâre, dont le radical monest,
qui semble se rattacher à monitus, n'est pas encore expli-
qué. Hxii" s. Admonesté, ben. de ste-more, Troie, 15356.]
Il 1" Anciennt. Avertir. La belle rose admoneste les hommes
Passer joyeusement le temps, RONS. Odes, iv, 32.
Il 2° Avertir sévèrement (un délinquant). M™^ de Dreux...
fut admonestée, ce qui est ime très légère peine, SÉv. 803.
AD M
— 38
ADO
I Vieilli. Sufjst. particip. L'admonesté, le fait d'être admo-
nesté. L' — n'entraîne point l'interdiction.
"ADMONITEUR , TRICE [ad'-mo-ni-teur, -tris'] s. m.
et/-.
[ÉTYM. Emprunté du lat. admonitor, m. s. Paraît avoir
remplacé admonesteur. || XYii^ s. (Lïiine) obéit volontaire-
ment aux bons ou aux mauvais admoniteurs, J. Gaultier,
Estai du christ. 71, édit. 1609.]
Il Gchii, celle qui donne un avertissement. Protecteur
de Henri..., — de don Pedro, volt. Lett. 29 juin 1761. ||
Specialt. (Dans les communautés religieuses.) Personne
chargée du soin d'avertir, de reprendre.
ADMONITION [iad'-mù-ni-svon ; e?i vei^s, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. admonitio, m. s. § 503. || xii" s.
Amonicion, Diul. Grégoire, p. 85.]
Il 1" Vieilli. Avertissement. (La douleur sert) de châti-
ment de ce qu'on s'est engagé effectivement dans le mal et d' —
de n'y pas retomber une autre fois , leibn. Théod. Bonté de
Dieu, in, 342.
I! 2o Specialt. Simple avertissement de l'autorité judi-
ciaire à un avocat, à un magistrat qui avait commis une
faute, de l'autorité ecclésiastique à un laïque, à un clerc
qui avait encouru les peines de l'Église.
ADOLESCENCE [à-dù-les'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adolescentia, m. s. || xiii» s.
Tout le tans de s'adolescence, Mi?', de St Eloi, 20.]
Il Age qui suit l'enfance et précède l'âge adulte, n est
encore dans 1' — . Au milieu des grâces de 1' — , B. DE ST-p. Paul
et Virg. || Fig. V — du monde.
ADOLESCENT, ENTE [à-do-les'-san, -sânt'] adj. et s.
■ [ÉTYM. Emprunté du lat. adolescens, ?«. .?. || xV s. One
belle et gracieuse adolescente, G. tardif, Fac. de Poge, 270.]
Il Qui est dans l'adolescence. (Se dit surtout des gar-
çons.) I Fig. Du temps du monde — , regnard, Ménechmes,
V, 1. I S. m. Un — . (Ne s'emploie plus guère en prose
qu'ironiquement.) Ce terme (d'adolescent) ne se dit qu'en
façon de parler ironique, chapelain, Lett. i, 108. Pour un —
qui se prépare à voir sa maîtresse, les. Gil Blas, xii, 14.
*ADOMESTIQXJER [à-dè-mes'-ti-ké] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et domestique, §§ 194 et 196. A
remplacé l'anc. franc, adomeschier, composé de à et do-
mesche, forme pop. de domestique. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Attacher à sa maison. (Il) accrochait de jeunes
officiers, qu'il adomestiquait, ST-SIM. m, 385.
'ADON [à-don] s. m.
[ÉTYM. V. Adonis. Il xvi" s. p. de bracii. II, 46.]
Il Vieilli. Adonis. Homme beau comme Adonis. Iro-
niqt. Ce bel Adon était le nain du roi, la f. Contes, Joconde.
"ADONC [à-dônk'] adv.
[ÉTYM. Composé de à et donc, § 726. || xii^ s. Aidunc,
Rois, m, 3.]
Il Vieilli. Alors. —, me dit la bachelette, la f. Janot et
Catin.
ADONIEN [à-dô-nyin] et ADONIQUE [à-dù-nïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivés du lat. adonius, m. s. g§ 244 et 229. || xvi''-
xvii" s. Vers adoniques, d'auu. m, 289.]
Il (Métr. anc.) Composé d'un dactyle et d'un spondée.
ADONIS [à-dù-nïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Adonis, grec "ASojv ou "Aooj-
v:;, phénicien adon, seigneur, § .36.]
Il Personnage fabuleux dont la beauté avait séduit Vé-
nus. Il P. ext. Ilomme remarquable par sa beauté. Ironiqt.
Je devins l'Adonis de cette nouvelle Vénus, LES. Gil Blas, m, 7.
ADONISER [à-dô-ni-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de Adonis, § 154. || xvi" s. V. à l'îirlicle.]
Il Chercher à embellir (surtout en parlant d'un homme).
Cette mère se plaît à — son fils. Quand d'un bonnet sa teste elle
adonise, rons. ylmoM?'.v, i, 93. | Plus usité sous la forme pro-
nominale. S' — , faire le Céladon, panard, Chansons.
ADONNER (S') [à-dô-né] v. pron.
[ÉTYM. Composé de à et donner, §§ 192 et 196. || 1252. Si
les al adonnés a l'église de Saint-Amant, dans godek.]
I. Ancicnnt. Donner. La loi que Deus adonner Lor voloit,
A. DU PONT, Mahomet, 1420.
II. Il l" Vieilli. Livrer à la pratique de qqch. Le bœuf
qu'il aura adonné au labour, i.iébault, Mais. rust. i, 22.
Il 2" Specialt. V. pron. S'—, j 1. S'— à une chose, se
livrer à l'usage de cette chose. S'— à la boisson. S'— à
l'étude. Adonné au vin et aux femmes, SOREL, Francion, 267.
Nations adonnées à toutes sortes d'idolâtrie, BOSS. Polit, ix, 1.
I 2. Vieilli. S'— à qqn, le fréquenter, n s'était adonné à
une petite M^^ de Bois-Dauphin, retz, 3fe'?n. ann. 1650. E
s'est adonné à notre troupe, gherardi, Th. ital. iv, 19.
III. Vieilli. S' — , se présenter dans une direction. Son
chemin s'adonnant au travers d'une église, Montaigne, i, 56.
Est-ce jamais par là que son chemin s'adonne? la chaussée,
Préjuge' à la mode, i, 6. En cas que la chasse s'adonnât à y
entrer, st-sim. ii, 296. || Aljsolt. (Marine.) Le vent adonne,
vient dans une direction favoral)le.
ADOPTANT [à-dôp'-tan] s. m.
[ÉTYM. Adj. particip. de adopter, §47. || 1728. riciiei.
au mot adoption.]
Il Celui qui adopte qqn. L'adoption conférera le nom dt
r — à l'adopté. Code civil, art. 347.
ADOPTER [à-dôp'-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adoptare, m. s. \\ xiv^ s. ph.
VITRY, 7.]
Il ±0 Faire entrer dans sa famille un enfant d'une an-
tre famille. (Claude) déshérita son fils Britannicus et adopta
Néron, fils d'Agrippine, boss. Hist. univ. i, 10. Nul époux ne
peut — qu'avec le consentement de l'autre conjoint. Code civil.
art. 344. Un enfant adopté, et, substantivt, L'adopté. || P. ext.
Traiter (qqn) comme son enfant. Un homme en place doit
aimer son prince, sa femme, ses enfants et après eux les gens
d'esprit; il les doit — , la br. 9. Lorsqu'on met les petits delà
raine dans le nid de la litorne, celle-ci les adopte, les nourrit et
les élève comme siens, buff. Litorne. \\ Fig. L'Académie fran-
çaise a du moins adopté Molière, dès qu'elle l'a pu, par l'hommage
le plus éclatant, laharpe. Lycée, L. XIV, I, vi, 5.
Il 2" Rendre sienne la manière de voir ou d'agir d'un
autre. — une opinion, un plan. L'assemblée a adopté le projet
de loi. On croit qu'en adoptant leur langage on adopte leurs
talents et leur réputation, mass. Doutes sur la relig. 2. J'ai
adopté toutes vos critiques, volt. Lett. 5 déc. 1733. | P. ext.
— une mode, une coiffure.
ADOPTIF, IVE [à-dôp'-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adoptivus, m. s.\\ xiii" s. Di-
geste, dans ACAD. Histor.]
Il Qui résulte de l'adoption. Père —, qui a adopté. Fii
Patrie — . | Enfant — , qui a été adopté. Cette fille — , la
Ennuque, i, 2. | Fig. Jésus-Christ nous a faits ses enfants
adoptifs. I P. ext. Qui donne droit de cité. Sous ce titre —,
CORN. Sertor. ii, 2.
ADOPTION [à-dop'-syon ; en vers, -si-on] .?. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adoptio.m. s. \\ xia'^ s. Digeste,
dans ACAD. Histor.]
Il l" Acte légal par lequel on fait entrer dans sa fa-
mille un enfant d'une autre famille. Son fils par — et son
successeur, BOSS. Hist. univ. i, 10. | Fig. Enfants d'— et de
dilection éternelle, BOSS. 4^ Sertn. Pàq. 3. La patrie d'— .
Il 2° Fig. Action de rendre sienne la manière de voir
ou d'agir d'un autre. L' — du système décimal. L'— d'nn»^
loi par une assemblée.
ADORABLE [à-do-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adorabilis, w.5.|| 1611.C0TGR.]
Il Digne d'être adoré.
Il 1° Courez à ce maître —, UAC. Esth. m, 9. J'adore en
silence l'ordre de votre providence — , pasc. Maladie, 4.
Il 2" P. hyperh. Une femme — . J'aime tout de bon l'-
Henriette, MOL. F. sav. V, 1. Dans les bouts-rimés je vous
trouve — , iD. ihid. m, 3.
ADORATEUR, TRICE [à-dù-rà-te'ûr, -tris'] .9. m.tXf.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adorator, m. s. A remplace
aorere, aoreor, de formation pop. || xvi» s. L'adorateur se
tourne vers l'orient, amyot, Numa, 25.]
I. Il 1° Celui, celle qui adore. D'adorateurs zélés à peine
un petit nombre, rac. Ath. i, 1. Les adorateurs du feu.
Il 2*> P. hyperh. Adorateurs des grandeurs humaines, BOSS.
D. d'Orl. Cette femme traîne à sa suite une troupe d'adora-
teurs, n ne manque point d'adoratrices, regnard, SuiI'' '
la Foire St-Ger7n. se. 1.
II. Adj. Un peuple —, rac Bér. i, 3.
ADORATION [ii-dô-rà-syon ; en vers, -si-on] .?. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adoratio, m. s.\\ xV s. La folle
adoracion Des Caldiens, Myst. du Vieil Testam. 275.]
Il 1" Action d'adorer, de rendre à Dieu les honneurs
divins. L'— du vrai Dieu. L' — des idoles. Ce culte d'— rendu;
à Dieu, BOURD. Sacrif. de la messe, 1. | Avec le nom df
celui qui adore pour complément. L'— des mages. || P
anal. V— que les catholiques rendent à l'eucharistie, PASC
>
I
ADO
— 39
ADR
''/■nv. 16. 1 P. ext. Hommage des cardinaux au pape nou-
(llement élu. n (le pape) reçut r— du sacré collège, ri:tz,
jlMw. ann. 1655. | Au plur. Les adorations publiques qu'ils
endent à l'idole, pasc. Prov. 5.
2" P. Ivjperb. Sorte de culte qu'on a pour qqn, pour
qch. Son — et son attachement pour M. de Turenne, SÉv.
37. Cette mère est en — devant son fils. | Au plur. Acte
'adoration. Je n'ai pas empêché qu'à vos perfections n n'ait
tontinué ses adorations, mol. F. sav. i, 1.
ADORER [à-dù-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adorare, s'adresser avec prière,
I, p. ext. adorer. A remplacé le mot pop. aorer, aourer,
[ui s'est maintenu jusqu'au xvii" s. dans le jour de la
roix aorée, le jour aoré, le vendredi saint. || xiiie s.Sisadu-
at mult humblement, chardry, Set Dormanz, 1665.]
Il 1° Rendre les honneurs divins. Oui, je viens dans son
emple — l'Éternel, rac. Ath. i, 1. L'homme vint à — jusqu'à
œuvre de ses mains, BOSS. Hist. univ. il, 3. Adorez-vous des
ieux ou de pierre ou de bois? corn. Poly. m, 2. J'adore en
ilence l'ordre de votre providence, pasc. Maladie, 4. Absolt.
a profonde religion d'une âme qui adore, MASS. Resp. dans les
emples, 2. \ P. anal. En parlant de créatures divinisées,
abuchodonosor, qui voulait se faire — , adore lui-même Daniel,
ISS. Hist. univ. n, 6. On baudet chargé de reliques S'imagina
u'on l'adorait, la f. Fab. v, 14. Les Hébreux adoraient le
eau d'or, et, fig. loc. prov. — le veau d'or, rendre un culte
la richesse.
(I 2° P. hyperb. Avoir une sorte de culte pour qqch,
qn. Déjà de ma faveur on adore le bruit, RAC. Brit. v, 3.
s adorent la main qui les tient enchaînés, ro. ibid. IV, 4. Je
îis, puisque l'usage pardonne maintenant ce terme, jusqu'à
uel point il (Gondé) y était adoré, bourd. Condé. \ Spëciall.
in parlant d'une personne aimée. C'est peu de dire aimer,
Ivire, je l'adore, corn. Cid, m, 3. n adore Emilie; il est
doré d'elle, id. Cinna, m, 1. | P. ext. Poét. Trembler devant
1 haine, — son courroux, corn. Andi'omède, v, 1. Ainsi le
3nt jetait l'écume de ses ondes Sur ses pieds adorés, lamart.
ledit. 13. I Famil. — la poésie, la musique.
ADOS [à-dô] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de adosser, § 52. || (Au sens de
3utien.) xiie s. ben. de ste-more, dans godef. adoub. |
fardin.) xviie s. la quintinie, dans acad. Histor.]
Il (Jardin.) Plate-bande disposée en talus, ns sont éton-
és de lui voir diriger des — avec plus d'intelligence, J.-J.
ouss. Ém. 5. Il P. anal. La chaîne du Taurus présente à la
er du Nord et à la mer de l'Inde un double —, b. de st-p.
t. de la nat. 4.
ADOSSEMUNT [à-dôs'-man ; en vers, -dô-se-...] s. vi.
[ÉTYM. Dérivé de adosser, § 145. || 1564. j. thierry,
Hct. franç.-lat.]
Il Etat de ce qui est adossé, appuyé contre. L'— de
. msdson à un coteau.
ADOSSER [à-dô-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et dos, §§ 194 et 196. || (Au sens de
3nverser sur le dos.) xiio s. wace, Brut, 12457.]
Il 1" Anciennt. Placer dos à dos. (Blason, Numism.)
.èces, têtes adossées.
Il 2° Appuyer le dos contre qqch. n s'adossa au mur. |
'. anal. Le théâtre était adossé à la citadelle, chateaubr.
'inér. 1, Grèce. \\ P. ext. — une troupe à un monticule, son
imp à un fleuve (de manière à empêcher une attaque par
(îrrière.) | Les nations repoussées dans le Nord, adossées aux
mites de l'univers, montesq. Rom. 16.
ADOUBER [à-dou-bé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de ad et *dobbâre, forme latinisée du
erman. dubban, frapper, §6 ; anc. franc, adober, par la ré-
action de dd et de bb à d et b, § 366, et le changement
e are en er, §§ 291 et 295; puis adouber, § 348. || Le sens
i-imitif frapper est conservé en wallon. {Cf. dauber.)]
Il l" Anciennt. Armer (qqn) chevalier (en le frappant
u plat de l'épée). P. ext. L'équiper.
Il 2" P. ext. Vieilli. Mettre en état, arranger. Leurs chi-
irgiens et adoubeurs... l'avoient si bien adoubé que jamais il
3 seroit boiteux, bouchet, Serées, v, 88. — la vaisselle
jmpue, M0NET, Invant. des deux lang. Tous les tuyaux de
itte machine sont bien adoubés, ricuel. Dict. \\ Spécialt.
vlarine. ) Mettre en état une chose avariée. — une voUe,
a. navire. {Cf. radouber.) | (Jeu d'échecs, de trictrac). Ar-
inger une pièce, en avertissant qu'on la touche sans
)Uer. J'adoube.
ADOUCIR [à-dou-sîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et doux, §§ 194 et 196. || xiic s.
Adoucist et apele, beneeit. Ducs de Norm. 37663.]
Il 1" Rendre moins rude aux sens. — les aspérités, les
contours de qqch. | — une glace, lui donner un premier poli
avec l'émeri ; de là, part, passé pris substantivt, L'adouci,
ce premier poli. | — les teintes des couleurs. | Une prépara-
tion pour — la peau. — l'amertume d'un breuvage. | — sa
voix. Avocat, De votre ton vous-même adoucissez l'éclat, rac.
Plaid, m, 3. | La température s'est adoucie. Jusqu'à ce que
la chaleur fût adoucie, la f. Psyché, 1. | P. ext. Pour —, léni-
fier, tempérer et rafraîchir le sang, mol. Mal. im. i, 1.
il 2" Fig. Rendre moins rude à la sensibilité. — l'hu-
meur de qqn. C'est elle (la poésie) qui a adouci les hommes
farouches, fén. Lett. à l'Acad. 5. Mes chants adouciraient
de l'orgueilleuse Parque L'impitoyable loi, ,i.-b. rouss. Odes,
m, 1. — la douleur de qqn. Rien n'adoucissait la plaie de mon
cœur, FÉN. Tél. 4.
*ADOUCISSAGE [à-dou-si-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de adoucir, § 98, || 1723. savary, Dict.
du comm.]
Il Spécialt. (Technol.) Premier poli donné aux glaces
brutes, aux métaux. | — de la cuve (à teindre), addition
de substances destinées à en éclaircir la couleur.
ADOUCISSANT, ANTE [à-dou-si-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de adoucir, § 47. || xvi^ s. Àdoul-
cissent, L. joubert, Chirurg. dans delb. Rec]
Il Qui adoucit. La gomme a des propriétés adoucissantes. {
Un baume — sur leurs douleurs, boss. Médit, sur l'Év. Prép.
à la 2'' sem. 8c jour. || S. m. Adoucissants, remèdes destinés
à diminuer l'irritation, à corriger l'âcreté des humeurs.
ADOUCISSEMENT [à-dou-sïs'-man ; en vers, -si-se-...]
5. m.
[ÉTYM. Dérivé de adoucir, § 145. [| xv^ s. Adoulcissement,
gerson, dans godef. Suppl.]
Il 1° Action d'adoucir, résultat de cette action. L'— des
aspérités par le frottement. L' — de la température. | Spécialt.
Emploi d'une moulure circulaire pour raccorder ensem-
ble deux membres d'architecture.
Il 2° Fig. Us ne trouvent aucun — à leur esclavage, bosS-
Hist. univ. ii, 21. Cette vérité veut quelque —, mol. F. sav.
IV, 3.
'* ADOUCISSEUR [à-dou-si-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de adoucir, § 112. || xvie s. Adoucisseur, ama-
doueur, calepinus.]
Il Ouvrier qui adoucit les glaces.
"ADOUÉ, ÉE [à-dwé ; en vers, -dou-é] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. § 44, de l'anc. verbe adouer, met-
tre par deux, accoupler, de à et l'anc. franc, dou, deux,
§§ 194 et 196. Il xive s. Perdrix s'adouent vers la my février,
Ménagier, ii, 183.]
Il (Chasse.) Qui s'est accouplé. Perdrix adouées.
"ADOUX [à-dou] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de adoucir, § 52. || 1669. Lors que
la cuve sera en adoux, dans savary, Dict. du C0J7im.]
Il État du pastel qui commence à bleuir dans la cuve
(à teindre).
AD PATRES [âd'-pà-très'] loc. adv.
[ÉTYM. Expression lat. : vers ses pères, ses aïeux, § 217.
Il xviie s. Savant médecin qui l'enverrait bientôt ad patres,
BOURS. Ésope à la ville, v, 1.]
Il Famil. Aller —, mourir. Envoyer —, faire mourir.
ADRAGANT [à-drà-gan] s. m. et ADRAGANTE [à-
drà-gânt'] s. f.
[ÉTYM. Corruption de tragacanthe (F. ce mot), § 509. jl
xvie s. Gomme adragant, paré, xx bis, 17. L'adragant, DU
BARTAS, Sem. 5. Aussi dragant, bouchet, Serées, m, 170.]
Il Gomme qui découle, en morceaux vermiculés, d'ar-
bustes du genre des Astragales.
AD REM [âd'-rèm'] loc. adv.
[ÉTYM. Expression lat. : à la chose, §217.|| 1771. trév.]
Il Répondre —, répondre à la chose, catégoriquement.
L'argument était — .
ADRESSE [à-dres'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de adresser, § 52. || xiii" s. NuUe
sente... ne nulle adrece, Serm. de St Bern. p. 157.]
I. Direction.
Il 1° Anciennt. Direction vers un lieu. Ceux qui connois-
soient les adresses des chemins, marg. de valois, Heptam.
préf. Il Fig. Voici pour (à) votre — une assez rude touche,
ADR
CORN. Ment, v, 3. Elles avaient un billet d'— ; mais il n'en fut
pas besoin, iiamii.t. Gram. 10. Donnez quelque signal pour
plus certaine — , CORN. Suite du Ment, m, 3.
Il 2" Vieilli. Voie directe qui mène qqpart. Les détours,
les routes, les adresses, vauq. de i^v fresn. Art p. ii, 926.
Il Fig. J'ai pris cette — et choisi mon chemin par là, Théo-
phile, I, 79. Je n'y trouve ni trace ni — pour me guider, mas-
car. Turenne. \\ Fig. Voie, moyen qui dirige vers un but.
Ce présent livre est une — générale pour guider ceux qui dé-
sirent d'être aidés, calv. Instit. chr. au lecteur. Les règles
ne sont que des adresses pour faciliter au poète les moyens de
plaire, corn. Méd. ép. dédicat. Bureau d'adresses, qui four-
nit des renseignements, n allait aux conférences du Bureau
d'adresses, furet. Rom. bourg, i, 85. Le lieu où sont les
adresses Pour trouver servantes à louer. Ane. l'oés. franc, i,
90. Le Livre commode des Adresses de Paris, titre d'une pu-
blication de DU PRADEL, 1692. Fig. Cet homme est un vrai
bureau d'adresses, il sait toutes les nouvelles. {V. bureau.)
I Spëcialt. V— d'une lettre. Donner son —, l'indication du
lieu oh l'on demeure.
Il 3° Action d'adresser la parole à qqn. Vieilli. V— que
j'avais faite de ma parole à Philotée, fr. de sales, Am. de
Dieu, préf. || Spëcialt. Néolog. (Sens pris de l'anglais.)
Expression des vœux d'une assemblée, adressée au chef
du pouvoir. L' — en réponse au discours de la couronne. Il
est interdit à tout conseil général de f£ùre ou de publier aucune
proclamation ou —, Loi sur l'organis. des Cons. génér.
(1833).
II. Qualité de celui qui s'y prend bien, de manière à
aller droit au but.
Il 1° En parlant du corps. L' — n'est autre chose qu'une
juste dispensation des forces que l'on a, montesq. Rom. 2.
— dans le maniement des armes, dans les exercices du corps.
Mon oisive jeunesse Sur de vils ennemis a montré son — , rac.
Phèd. m, 5. | Vieilli. D'— , avec adresse. Poussant (son
bras) d'— , rotrou, Antig. m, 2. | Au plur. Maniements
adroits. Des adresses de pinceau. Il se mit à étudier les adres-
ses du billard, st-sim. i, 282.
Il 2» En parlant de l'esprit. N'admirez-vous point cette
adresse d'esprit? mol. Êc. des f. m, 4. Oser d'— . Moitié par
—, moitié par force, BOSS. Hist. univ. m, 5. || P. ext. Acte,
manœuvre où l'on montre de l'adresse. Vieilli, n faudra
que mon homme ait de grandes adresses. Si message ou poulet
de sa part peut entrer, mol. Èc. des f. iv, 5. De pacifique...
où l'on vit développer toutes les adresses, boss. Marie-The'-
rèse. Dne des plus subtiles adresses de votre politique, pasc.
Prov. 13. Dans ce monde il faut vivre d' — , mol. Av. ii, 4.
ADRESSER [à-drc-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et dresser, §§ 192 et 196. || xiie s.
Faire adrecier les ruines del temple. Rois, iv, 12.]
I. Anciennt. Mettre droit, dresser. (Choses) adressées
par la main de Dieu, calv. Instit. chr. I, xvi, 2. || Fig. L'em-
bûche qu'on leur adresse (dresse), pasc. Prov. 11, l""e édit.
lié Faire aller droit.
Il l» Vieilli. Faire aller droit à un lieu. Son passage
s'adressait par Luxembourg, malh. Lett. à Peiresc, 66. Où
s'adressent tes pas? mol. Amph. i, 2.
Il 2» Faire aller droit vers une personne. Quelqu'un vers
nous s'adresse, rotrou , Antig. m, 7. C'est à toi que dans
cette guerre Les flèches des méchants prétendent s' — , rac.
Aih. IV, 0. I — à qqn une lettre, un paquet. | Fig. Cet ouvrage
lui est adressé (dédié). — une personne à qqn. Il m'a adressé
son ami. Vous serez peut-être étonnés que je vous adresse à
la mort pour être instruits de ce que vous êtes, boss. Sur la
•mort, exorde. || Fig. — une demande, des vœux, des hom-
mages. Après avoir aux dieux adressé les prières, mol. Amph.
I, 1. — la parole. C'est à vous, s'il vous plaît, que ce discours
s'adresse, mol. Mis. i, 2. Ceci s'adresse à vous, esprits du
dernier ordre, la f. Fab. v, 16. || S'— à qqn, lui adresser
la parole, une demande. Quand je dis vous, je m'adresse
presque à tous les hommes, mass. Petit Nombre d'élus, 3.
Adressez-vous, je vous prie, à quelque autre, la f. Fab. iv, 2.
Et dans le môme sens au passif, n serait mal adressé,
REGNARD, Séréu. sc. 3. Peut-être y pourriez-vous être mal
adressée, mol. Mis. v, 3.
Il 3" Vieilli. V. intr. Aller droit (au but). En beaucoup
de choses ils (les animaux) agissent plus sûrement et adres-
sent plus juste que nous, boss. Conn. de Dieu, v, 3. C'est à
toi d' — Au but que sur son front cette main va placer, li:-
MiERftE, Guill. Tell, IV, 3. Bien — n'est pas petite affaire,
40
ADU
la F. Fab. I, 17. Il Au part. prés, (variable suivant l'an-
cien usage). Paroles adressantes aux Ioniens, amyot, Thém.
16. Enveloppe adressante à M. Symil, rac. Lett. 15.
'ADROGATION [âd'-rô-gà-syon] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adrogatio, 7n. s. \\ xiiio s. Arro»
gacion, Digeste, dans godef.]
Il (Droit rom.) Action d'adroger.
"ABROGER [ad'-rô-jé] v. ir.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adrogare, m. s. {Cf. arroger.) ||
1484. Elle arrogea et adopta Loys, dans godef.]
Il (Droit rom.) Adopter qqn qui n'était pas sous la puis-
sance paternelle.
ADROIT, OITE [à-drwà, -drwât' ; aux xvi" et xvn« s.
on a aussi prononcé à-drè, -drêt'] adj.
[ÉTYM. Du lat. pop. "addireotus, bien dirigé, qui se di-
rige bien. (F. § 366 et droit.)]
I» Anciennt. Qui est droit. Galatas grans et adrois, eust.
DESCH. I, 156. Taille — , élancée, beaumarcii. B. de Sév. ii,
2. (Inusité.)
II. Qui a de l'adresse.
Il 1° En parlant du corps, n était... — à toutes sortes
d'exercices, m™« de la fayette, Princ. de C lèves, 1. Les
hommes ne sont adroits que pour fuir..., BOSS. A. de Gonz.
Celle-ci (une servante) est —, soigneuse, mol. Mal. im. i,
6. — comme un singe. Être — de ses mains. Loc.prov. famil.
— de ses mains comme un cochon de sa queue. | Substantivt.
Vous êtes une — , corn. Andromède, ii, 1.
Il 2° En parlant de l'esprit. Un diplomate — . La friponne
est — et sait bien son métier, destouches, Dissip. i, 4. On
vieux coq — et matois, la f. Fab. il, 15. | P. ext. Par cette
— repartie, la f. Fab. n, 5. Son — vertu ménage son crédit,
rac. Brit. IV, 4. Mensonge —, id. Mithr. m, 4. Piège — ,
BOiL. Art p. 1.
ADROITElilENT [à-drwât'-man ; en vers, -drwà-te-..,]
adv.
[ÉTYM. Composé de adroite et ment, § 724. || xiie s. Chans.
du roi Richard, dans ler. de lincy, Chants histor. 56.]
Il D'une manière adroite. | Je sais tirer — mon épingle ds
jeu, MOL. ^y.ii, 1. — luidorerlapUule, regnard, Fol.am. \y
"ADSCRIT, ITE [âd'-skri, -skrït'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adscriptus, écrit à côté. ||xvi«l
Estre adscrit (inscrit) et en rano mis des nostres, rab. m, proj
Il (Gramm.) Écrit à côté.
ADULATEUR, TRICE [à-du-là-téur, -trïs'] s. m. et^'
[ÉTYM. Emprunté du lat. adulator, m. s. \\ xiv^ s. oresmb,
Polit. IV, 7. Reparaît au xvi<î s. [Loyal servit. 66; J.
THIERRY, Dict. franc.-lat.)]
Il Flatteur servile. D'un tyran soupçonneux pâles adulateurs,
BOIL. Art p. 2. Il Adj. Peuple — , gresset, Edouard III, m, 8.
Voix — , DELiLLE, Imagin. 7. i
ADULATION [à-du-là-syon ; en vers, -si-on] s. f. \
[ÉTYM. Emprunté du lat. adulatio, m. s. \\ xii^ s. Dial.
Gî-egoire, p. 21.]
Il Flatterie servile. Monuments que l'orgueil ou 1'— ont
élevés, M.\ss. Resp. à la relig. 2.
ADULER [à-du-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adulari, m. s. || xiv^ s. CHB.
DE piSAN, dans acad. Histor. Reparaît à la fin du xvnios.]
Il Flatter servilement. Vous adulez bassement le souverain
pendant sa vie, dider. Claude et Néron, ii, 94. | P. ext.
Une mère qui adule ses enfants.
ADULTE [à-dûlf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adultus, part, passé de ado-
lere, croître. || 1611. cotgr.]
Il Parvenu au terme de sa croissance. Jeunes ou adultes,
les canards ne sont jamaùs rassasiés, buff. Canard. || Se dit
surtout de l'espèce humaine. Un garçon, une fille — . P.
ext. L'âge — . || S. m. Les adultes (en parlant des deux
sexes). Cette maladie n'attaque pas les — . Cours d' — .Ils en con-
féraient un nouveau (baptême) aux — , volt. Mœurs, 136.
*ADULTÉRATEUR [à-dûl-lé-rà-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de adultérer, § 249. || xvi^ s. Adultérateurs
de marchandises, rab. iv, 46.]
Il Celui qui adultère une substance, en altère la pureté.
ADULTÉRATION [à-dûl-té-rà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adulteratio, m. s. \\ xvi^ s.
L'adultération du baume, louis guyon, Div. Icç. 809.]
Il Action d'adultérer. L' — des médicaments.
1. ADULTÈRE [à-dûl-tèr] adj.
ADU
— 41
AER
[ÉTYM. Emprunté du lat. adulter, m. s. A remplacé le
pt avoltre, avoutre, de formation pop. || xn^ s. Li adul-
tes David, Serm. de St Bern. p. 109.]
Il 1» Qui viole la foi conjugale. (Se dit de l'époux, de
pouse infidèle et de leur complice, môme s'il n'est pas
irié.) On époux — . Une femme — . j P. ext. Un amour — .
témoin de ma flamme —, uac. Phèd. m, 3. || Substantivt.
parla de la mère d'Alexandre ainsi que d'une — , du ryer,
-Cicrce, suppl. 1. || Vieilli. V— d'une femme mariée, son
Que cette reine s'opiniâtrât à la protection de son — ,
-"■ Disc. Trag.
I 2" Fig. (Biblique.) Qui viole la foi jurée. L'Écriture
tnte appelle le peuple juif qui se révolte contre le pouvoir
(|vin) un peuple —, uonalu, Pens. i, p. 96. Pour rendre à
c|utres dieux un honneur —, rac. Estli. i , 4. | Substan-
tif. Des adultères de la parole de Dieu, bourd. Parole de
'. Ce vieux — (Satan), dit saint Augustin, BOSS. Dé-
3^ P. ext. Qui constitue un mélange impur. Pour-
ri de tant d'honneur et de tant de misère Réunit-il (Dieu)
moi l'assemblage — ? l. rac. Relig. 2.
î. ADULTÈRE [à-dûl-ter] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. adulterium, m. s. A remplacé
utire, de formation pop. || xii" s. En adultère, Serm. de
Bi'rn. p. 163.1
Violation de la foi conjugale. L'— et l'inceste, corn.
l'y. iir, 2. J'ai cru que notre mariage n'était qu'un — dé-
BjJé, MOL. D. Juan, i, 3.
jkDULTÉRER [à-dul-té-ré] v. ir.
KTYM. Emprunté du lat. adulterare, m. s. \\ xiv^ s. gil-
1. I.I MUISIS, II, 101.]
1. Vieilli. Détourner de la foi conjugale. — l'épouse
lil)rrompue de Jésus-Christ, monstrel. ii, 160. || F. intr.
\j>ler la foi conjugale. (Son amant) ne voulut point —,
M^G. DE VALOIS, Ileptam. 44. Celuy qui convoite la femme
âjitruy a déjà adultéré dans son cœur, furet. Dict.
I. Altérer la pureté d'une substance. — les monnaies,
-jles médicaments, j Fig. (Satan) adultère tous les ouvrages
apieu, BOSS. Démons, 2.
JJULTÉRIN, INE [à-dûl-té-rin, -rin'] adj.
JSTYM. Emprunté du lat. adulterinus, 7n. s. \\ xv^ s. Es-
Pjmces... adultérines, A. ciiart. Jî^juer. Reparaît au xvii'= s.
r»!:s RÉAUx, Histor. Luillier.]
N(' d'un adultère. Les enfants adultérins du mari, mon-
i J. Espr. des lois, xxvi, 8. j S. m. Les adultérins.
fOJURENT, ENTE [à-du-ran, -rânt'] adj.
ctym. Emprunté du lat. adurens, m. s. \\ xiv^ s. Choses
Udes et adurentes, B. de gordon, Pratiq. i, 18, dans
îF. Suppl.]
(En parlant de la fièvre.) Qui brûle. Fièvre —, j.-b.
ss. Épigr. i, 5.
DUSTE [à-dûst'] adj.
TYM. Emprunté du lat. adustus, part, passé de adurere,
1er. Il xxve s. Cole aduste, Somme Me Gautier, ms. franc,
nat. 1288, f« 25, r°.]
(Médec.) (En parlant des humeurs du corps.) Brûlé.
ang aigri et —, volt. Princ. de Babyl. 3.
DUSTION [à-dûs'-tyon ; en vers, -ti-on] s. f.
ixYM. Emprunté du lat. adustio, m. s. || xiv^ s. Somme
Gautier, ms. franc. Bibl. nat. 1288, f» 93, r».]
.\ction de brûler, de cautériser.
!VD VALOREM [âd'-và-lô-rèm'] loc. adv.
CTYM. Expression lat. : d'après la valeur, 217.]
Proportionnellement à la valeur.
.DVENIR [âd'-ve-nir] v. intr.
iTYM. Ane. franc, avenir, du lat. advenire, m. s. Pour
estauration du d, V. § 502.]
(En parlant d'un événement.) Se produire. Quoi qu'il
enne. Loc.prov. Fais ce que dois, advienne que pourra. Le
leur qui advint aux Romains, amyot, Numa, 22.
DVENTICE [àd'-van-tis'] adj.
;tym. Emprunté du lat. adventicius, m. s. de advenire,
e-nir. L'anc. franc, confondait adventiz (Psaut. d'Oxf.
1, 6) et aventif {llorn, 2434). Le xviiio s. a distingué
ntice (sciences) et adventif (droit). PEiRESC, Lett. 106,
iloie encore l'anc. forme : bien adventis.]
Qui provient d'une action accidentelle. Maladie — .
te —, que l'homme n'a point semée, j Idées adventices,
viennent du dehors.
DVENTIF, IVE [âd'-van-tïP, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de adventum, part, passé de advenire,
§257. (F. adventice.)]
Il (Droit.) Qui vient de circonstance accidentelle. Biens
adventifs. | (Droit rom.) Pécule —, bien concédé au fils de
famille et dont il ne pouvait disposer par testament.
ADVERBE [âd'-vèrb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adverbium, m. s. de ad, auprès,
et verbum, verbe. || xiiie s. Averbes, h. d'andeli. Bat. des
sept arts, 384. | xv^ s. Adverbe, Donait français, i. La pro-
nonciation a hésité jusqu'au xvii^ s. entre averbe et ad-
verbe, § 503.]
Il Partie du discours invariable, qui modifie le sens de
l'adjectif, du verbe, de l'adverbe. — de quantité, de qualité.
ADVERBIAL, ALE [âd'-vèr-byàl ; en vers, -bi-àlj adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adverbialis, m. s. \\ 1647. vau-
GEL. Rem.]
Il Qui joue le rcMe d'adverbe. Locution — .
ADVERBIALEMENT [âd'-vèr-byàl-man ; en vers, -bi-
à-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de adverbiale et ment, § 724. || xv^ s.
Adverbiaument, dans godef. Suppl.]
Il D'une manière adverbiale. Un adjectif pris — . On repar-
tit qu' « à témoin » se prenait — , vaugel. Rem.
ADVERBIALITÉ [âd'-vèr-byà-li-té ; en vei^s, -bi-à-...]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de adverbial, § 255. || 1647. vaugel. Rem.]
Il Qualité de l'adverbe ou d'un mot pris comme ad-
verbe.
ADVERSE [ad'-vèrs'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adversus, m. s. On a ditadvers,
au masc. Les bons et les advers, j. bouchet, Opusc. p. 77.
La prononciation a hésité jusqu'au xvii" s. entre averse
et adverse, § 503. || xme s. Averse partie, beauman. vi, 5.]
Il Contraire. La fortune — . La partie — , contre laquelle
on plaide. L'avocat — .
ADVERSAIRE [àd'-vèr-sèr] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adversarius, m. s. A remplacé
aversier, forme pop. On a longtemps prononcé et écrit
aversaire, § 503. |! xii° s. Dial. Grégoire, p. 94.]
Il Dans une lutte, celui qui est opposé à un autre. Seul
contre trois adversaires, corn. Hor. m, 6. | Fig. Le voilà de-
venu mon plus grand — , mol. Mis. v, 1. || Les adversaires de
l'Église. Je vous ai de la paix immolé 1' — , coRN. Sertor. v, 6.
ADVERSATIF, IVE [âd'-vèi'-sà-tïr, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adversativus, m. s. \\ 1606. Quel-
quefois ainçois est prins pour adversative, nigot, ainçois.]
Il (Gramm.) Qui marque opposition. Conjonction — .
ADVERSITÉ [ad'-vèr-si-té ; la prononciation a hésité
jusqu'au xviiie s. entre adversité et aversité, § 503] s. f.
[ÉTYM. Du lat. adversitas, opposition, et, dans le lat.
ecclés., adversité, § 218. ||xiie s. Vostre aversité, vos doma-
ges, BENEEiT, Ducs de Norm. 1816. Adversité, ben. de ste-
more, Troie, 1941.]
I. Vieilli. Hostilité. Les astres irrités De toutes leurs ad-
versités Persécutent mon entreprise, Théophile, i, 163.
II. Il 1» Sort contraire. Jusqu'aux dernières épreuves de
r — , la br. Disc, à l'Acad.
Il 2° Coup du sort. Il m'a compté vingt fois comme une —
terrible que..., T. DES réaux, llistor. Gombauld. \ Au plier.
Après tant d'adversités, volt. Zadig, 21.
*ADVERTENCE [âd'-vèr-tâns'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. advertentia, m. s.
§ 262. Il XIVC s. EUST. DESGH. daUS LA c]
Il (Théol.) Attention du pécheur au péché qu'il com-
met, conscience qu'il a de le commettre.
ADYNAMIE [à-di-nà-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àSuvajxîa, m. s. \\ 1787. en-
CYGL. MÉTH.]
Il (Médec.) Prostration physique.
ADYNAMIQXJE [à-di-nà-mïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de adynamie, § 282. || Ne'olog.]
Il Relatif à l'adynamie.
*A£DE [à-èd'] s.7n.
[ÉTYM. Emprunté du grec olo^-Zôi;, chanteur. || Néolog.]
Il Nom donné à ceux qui, dans les premiers temps de
la Grèce, composaient des poésies religieuses, héroï-
ques, qu'ils chantaient dans les fêtes, les festins.
*.œDICULE. F. édicule.
AÉRAGE [à-é-ràj'] s. tu. et "AÉRATION [à-é-rk-syon ;
en vers, -si-on] 5. f.
AER
— 42 —
AFF
■i
[ÉTYM. Dérivés de aérer, §g 78 et 249. Il Neolog.]
Il Action d'aérer. L'— d'une chambre. Puits d'— , par le
quel l'air entre dans une exploitation souterraine.
*AÉRÉ, ÉE [à-é-ré] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aereus, m. s. § 223. |i xvi'' s.
RAB. III, 23. 1 ouD. écrit aérée au masc]
Il Vieilli. Aérien. L'âme est une partie — , ignée..., voi.T.
Mœurs, 2.
AÉRER [à-é-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. aer, § 266. || 1398. Chartres basses
et non aérées, Ordonn. viii, 309. L'anc. franc, dit ordi-
nairement airier, airer, dérivé de air. On trouve au xvii« s.
aérier, parfumer. Periumé et aérié, peiresc, Lett. 137.]
Il Mettre en contact avec l'air. — une chambre, en renou-
veler l'air. — de l'eau, lui faire absorber de l'air. | P. ext.
— une étoffe, l'exposer à l'air.
AÉRIEN, lENNE [à-é-ryin, -ryèn' ; en vers, -ri-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. aer, § 244. || xii" s. Aerienes poes-
teiz, Job, dans Rois, p. 501. On trouve plus fréquemment
aerin au moyen âge.]
Il Formé d'air. Les régions aériennes. Les diverses couches
aériennes. | P. ext. Perspective — (par opposition à pers-
pective linéaire), due à l'interposition de l'air entre les
objets et l'œil. | Firj. Vaporeux comme l'air. Forme — .
Beauté — . Vous êtes habillé D'un corps — qui contrefait le
vôtre, MOL. Et. II, 4. Il P. ext. Les esprits aériens, qui vivent
dans l'air. Chants aériens, qu'on entend dans l'air. Phéno-
mènes aériens, qui ont lieu dans l'air. Vésicules aériennes
(des poissons), vaisseaux aériens (des végétaux), cavités,
canaux qui reçoivent de l'air. Voies aériennes, conduits
aériens, qui portent l'air dans les poumons.
AÉRIFÈRE [à-é-ri-fèr] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. aer, air, et fero, je porte,
§ 273. il Néolof].]
Il Qui amène l'air (pour la respiration des animaux, des
plantes). Les vaisseaux — .
AÉRIFORME [à-é-ri-fùrm'] adj.
[ÉTYM. Composé avec aer, air, et forma, forme, § 271. ||
1787. État gazeux ou aériforme, G. de morveau, Nomencl.
chim. p. 32.]
Il Qui a la forme de l'air. Fluides aériformes, les gaz.
'AÉROBIE [k-é-rô-bi] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec oir\p , air, et ^îo;, vie,
§ 279. Il Nt^olog. (Mot dû à m. pasteur.)]
Il Qui a besoin de l'oxygène de l'air pour vivre. Microbes
aérobies. (F. anaréobie.)
AÉROGRAPHIE [à-é-ro-grà-fi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àT,p, air, et yoâ'jsiv, dé-
crire, § 279. Il 1771. TRÉv.]
Il Théorie de l'air.
AÉROL.ITHE [à-é-rô-lït'] S. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec^Tip, air, et )^£8oç, pierre,
§ 279. Il Néolog.]
Il Masse minérale qui tombe des régions élevées de
l'atmosphère, dite autrefois pierre météorique. (F. bolide.)
AÉROLOGIE [à-é-ro-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àiop, air, et Àôyoî, traité,
§ 279. Il 1751. ENCYCL.]
Il Partie de la physique qui traite de l'atmosphère.
AÉROMANCIE [à-é-rô-man-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aeromantia, grec aspojxavxsîa,
m. s. Il xive s. Aerimancie, dans godef. Suppl. \ xyi" s.
Aeromantie, rab. m, 25.]
Il Art de prédire l'avenir par les phénomènes aériens.
AÉROMÈTRE [à-é-rft-métr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec dr^p, air, et [xsTpov, mesure,
§279. Il 1771. TRÉV.]
Il Instrument qui sert à mesurer la densité de l'air,
des gaz.
AÉROSEÉTRIE [à-é-rô-mé-tri] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec aT,p, air, et [isxpov, me-
sure, § 279. Il 1721. TRÉV. I 1751. Airométrie, encycl.]
Il Partie de la physique qui traite de la densité de l'air,
des gaz.
AÉRONAUTE [à-é-rô-not'] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec le grec aT^p, air, et vaûxT,;, pi-
lote, § 279. Il 1798. ACAD. Suppl.]
Il Celui, celle qui dirige un aérostat.
"AÉRONAUTIQIJE [à-é-rô-nô-tfk'] adf.
[ÉTYM. Dérivé de aéronaute, § 282. || Néolog.]
Il Qui a rapport à l'aéronaute. Expérience — . || S. f.
L'art de l'aéronaute.
AÉROSTAT [à-é-ros'-tà] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àT,p, air, et axaTÔç, sou-
tenu, § 279, proprt, qui se soutient dans l'air. |1 1783. L'aéros-
tat étoit véritablement inventé, Ilist. de l'Acad. des se. p. 11,1
Il Appareil qui s'élève dans l'atmosphère, étant rempli
d'air qu'on dilate en le chauffant, ou d'un gaz plus léger
que l'air. Notre — s'élève dans l'atmosphère, n. de st-p.
Harm. de la nat. ii, 6. || Adj. Globe —, n. de st-p. liarm.
de la nat. ii, 7.
AÉROSTATION [à-é-ros'-tà-svon ; en vers, -si-on] j./".
[ÉTYM. Dérivé de aérostat, § 249. || Néolog.]
Il Art de construire et d'utiliser les aérostats.
AÉROSTATIQUE [à-é-ros'-tà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aérostat, § 282. || 1783. La machine aéros-
tatique de MM. de Montgolfier, llist. de l'Acad. des se. p. 5.'
Il Relatif à l'aérostalion.
"AÉROSTIER [à-é-rÔs'-tyé] s. m.
[ÉTYM. Pour aérostatier, dérivé de aérostat, § 115. |
1794. Décret de la Convention.]
Il Sous la Convention. Soldat attaché au service des aé-
rostats captifs. Il De nos jours. Celui qui dirige un aérostat
"AÉTITE [à-é-tïf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aetites, grec àsxîtT,?, m. i. \
xiie s. Echites, dans pannier, Lapid. franc, p. 53. | xvi«s
On appelle pierre d'aigle l'aëtite, parce que quelquefois on li
trouve es nids des aigles, du pinet, Dioscor. v, 118.]
Il Masse de fer oxydé, dite pierre d'aigle.
AFFABILITÉ [à-fà-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affabilitas, m. s. \\ xiii" s. In
trod. d'astron. dans godef. Suppl. \ On a dit affableté
montlyard, Ilieroglyph. de J.-P. Valerian, préf. p. xx\
édit. 1615.]
Il Caractère de celui qui est affable. L'éclat du trône étal j
tempéré par 1'— du souverain, mass. Human. des grands, 1
AFFABLE [à-fàbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affabilis, m. s. \\ xiv" s. ore81
Èth. 50.]
Il Qui accueille les gens avec bonté. — à tous avei
gnité, BOSS. D. d'Orl. — avec, envers les étrangers. | (II'
servit des termes les plus affables, sorel, Francion, 46. Ch
rite — et prévenante, bourd. Pens. État relig. Oh! la mt
chante femme, avec son air — ! destouches, Glor. ni, 9.
AFFABLEMENT [à-fà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de affable et ment, §724. Hxvi» s.Puisave
elle assez affablement a devisé, G. haudent, Fab. 59, 2» p.
Il D'une manière affable.
AFFABULATION [à-fà-bu-là-syon ; en vers, -si-on] s. /
[ÉTYM. Emprunté du lat. affabulàtio, ?n. s. \\ xvine s. u
harpe, dans acad. Histor.]
Il Morale adaptée au récit (dans une fable).
AFFADIR [à-fà-dîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et fade, §§ 194 et 196. Signifie li ,
bituellement en anc. franc, rendre languissant. || xW- i
Si li est li cuirs afadiz, Hist. de Guill. le Maréchal, dan I
Romania, xi, 64, 8990.]
Il lo Vieilli. Rendre défaillant. || P. ext. Rendre d^
goiité. Viandes qui affadissent le cœur, la rochef. Max. 15f
var. Le teint pâle et le cœur affadi, boil. Lutr. 5. | Fig. I
tarte à la crème (plaisanterie de l'École des femmes) m
affadi le cœur, mol. Crit. de l'Éc. des f. se. 3. De son to
doucereux le miel vous affadit, delille, Conversât. 2.
Il 2° Rendre sans goiit, sans saveur. — un mets, m
sauce. Il Fig. (Biblique.) Le sel même de la terre s'est alfad
MASS. /«'■ Prière, 1. || Fig. Rendre insipide. — le style.*!
gâtai ma pièce... affadissant par des sentiments de tendres
un sujet qui le comporte si peu, volt. Lett. 7 janv. 1730.
'AFFADISSANT, ANTE [à-fà-di-san, -sfint'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de affadir, § 47. || 1611. cotgR.]
Il Qui affadit. Un mets — . | Louanges affadissantes.
AFFADISSEMENT [à-fà-dïs'-man ; en vers, -di-se-..
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affadir, § 145. Hxvi" s. Un pain qui n'ai
porte jamais d'affadissement, la boderie, Harm. du mond
781, édit. 1578.]
Il Action d'affadir, résultat de cette action.
Il l" Action de rendre languissant. | Fig. Le dernl*
période de V— (dans une œuvre dramatique), volt. Lei
15 janv, 1739.
1
n)¥"
lit,
AFF
2» Action de rendre sans goût, sans saveur. L'—
me viande. | Firj. Par allusion à une expression bibli-
Tellier se promit toutes choses de 1' — du sel de la terre
e la faiblesse du clergé), st-8im. x, 22.
AFFAIBLIR [à-fé-l)lir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et faible, §§ 194 et 196. ij xii" s.
im jeo fusse affebli, Psaut. de Camfjridge, xxxiv, 14.]
: 'ndre moins fort. (La vieillesse viendra) — tes mem-
KN. Tel. 19. Moins affaibli par l'âge que par la maladie,
11. Je m'affaiblis, je meurs! be.a.umarch. B. de Sev.
Ma vue s'affaiblit, la br. U. Voix affaibUe. | P. anal.
it. Ils ne pouvaient plus — la Grèce par des divisions,
<Q. Espr. des lois, x, 13. Vieilli. — de (en privant
iette coutume) Des meilleurs combattants affaiblit un
mN. Cid, IV, 5. | P. ext. — les monnaies, en dimi-
o" le poids ou le titre. — une pièce de charpente, en dimi-
er l'épaisseur. || Fig. Son esprit s'affaiblit de jour en jour. —
puissance de qqn. Déjà votre foi s'affaiblit, rac. Ath. i, 2.
as les efforts de la violence ne peuvent — la vérité, paSC.
ov. 12. — une expression, un trait. I AOsolt. Vieilli. V.intr.
sens — ma force et mes esprits, rac. Mithr. v, 5. J'affaiblis,
du moins ils se le persuadent, cORN. Remerc. au roi.
AFFAIBLISSANT, ANTE [à-fé-bli-san, -sânt'] adj.
ÉTYM. Adj. pai'ticip. de affaiblir, § 47. || 1690. Affoiblis-
it, FURET.]
Qui affaiblit. Régime — .
AFFAIBLISSEMENT [à-fé-blïs'-man ; en vers, -bli-
.'...] .y. m.
ÉTYM. Dérivé de affaiblir, § 145. || xiv° s. Afoiblissement
«tremblement de membres, Ars d'amour, il, 307.]
Il Diminution de la force. L' — du corps, de la force, de la
EJité. L' — de la vue, de la voix. L' — et la diminution conti-
lille de notre vie, klécu. Dauphine. Dans 1' — où vous
I ivez réduit, pasc. Maladie, 3. L' — de l'État. L' — de l'armée
( lemie. | P. ext. L' — desmonnaies, diminution de leur poids
( de leur titre. || Fig. L'— de son esprit, de sa puissance.
l'AFFAINÉANTIR [à-fé-né-an-tir] v. tr.
JÉTYM. Composé de à et fainéant, §§ 194 et 196. 1| xviio s,
fjiEL, Francion, 180.]
l| Vieilli. Rendre fainéant.
IVFFAIRE [à-fèr] s. f.
ÉTYM. Composé de à et faire, § 201. || xiie s. Lapid. de
ih'bode, 552. | Masc. pendant tout le moyen âge, des
(ax genres au xvic s., fém. depuis le xvii<= s. : affaire
iirévu encore dans rotrou, Ménechmes, m, 2 (1632);
ïi3C. au Palais, dit Vaugelas, en 1647.]
(. Ce qu'on a à faire (d'une manière générale). Occu-
i;-vous de vos affaires. Faire son — de qqch, s'en cbarger
f îcialement. Je me charge de cette dette-là, j'en fais mon
■ LES. Turcar. iv, 8. Ce n'est pas votre —, mol. Av. m, 2.
1 3t — à lui. Toutes affaires cessantes. A demain les affaires
sieuses. Conclure une — .C'est une grosse — . || En par-
lit de choses déterminées. L'— du salut. Une — de cœur,
onneur, d'intérêt, où le cœur, l'honneur, l'intérêt est en
i. C'est une — de temps, qui ne dépend que du temps,
st r— d'un moment, qui ne demande qu'un moment.
3t une — de goût, qui dépend du goût. | P. ext. La chose
nt il s'agit. Le temps ne fait rien à 1'—, mol. Mis. i, 2. ||
3ir — avec qqn, avoir à traiter qqch avec lui. Avoir —
n fou, à un étourdi. A qui croyez-vous donc avoir — ? ST-
1. I, 473. (Ailleurs ST-Sim. écrit à faire : Afin de montrer
3 fois pour toutes à qui nous eûmes à faire, i, 41.) Avoir —
qqn, de qqch, avoir à s'en servir. Quelqu'un aurait-il ja-
is cru Qu'un lion d'un rat eût — ? la f. FaO. ii, 11. Allez
dire que j'ai — d'elle, dancourt, Bourgeoises à la mode,
6. J'ai furieusement — d'argent comptant, id. ihid. ni, 6.
pauvre comte avait bien — de courir encore à Toulon, sÉv.
J. Être en — avec qqn. | Loc. famil. Point d'— , pour èxpri-
M- qu'on n'a rien à voir avec la chose. De l'amitié tant
il vous plaira; mais de l'argent, point d'affaires, mol. Av.
4. Il En parlant d'une chose qui cause des embarras. Se
^e, s'attirer une —, des affaires, de méchantes affaires. || Ab-
't. C'est toute une — ; ce n'est pas une petite — ; faire une
de tout. Ce n'est pas une —, une chose difficile. Pour
tir d'— , il faut que je l'assomme, mol. Tart. v, 2. Tirer
1, se tirer d'— . Le malade est hors d'— . || En parlant d'une
3se qui offre des avantages. C'est bien mon — . Cela fait
a.—. Votre fiUen'e^t point 1'— d'un bigot, mol. Tari, ii, 2.
tpt été justement 1'—, la f. Fah. ix, 4. n a son —, il à ce
il lui faut, et, ironiqt, Je lui ai fait son —, je l'ai traité
43
AFF
comme il convenait. || P. ext. Famil. Faire ses affaires,
satisfaire ses besoins naturels. Chaise d'affaires {vieilli),
chaise percée. Dne femme qui a ses affaires (menstrues).
II. Spécialt. Il ±0 Ce qui a pour objet les intérêts
publics. Les affaires publiques. Affaires spirituelles, tempo-
relles. S'occuper des affaires de l'État. Le ministère des affaires
étrangères. Un chargé d'affaires. Une — d'État, et, fi(j. Faire de
qqch une — d'État, en faire une chose grave. Le maniement
des affaires (publiques). Le poids des affaires. Les affaires
humaines. Les affaires du monde.
Il 2o Ce qui a pour objet les intérêts privés. Ses affaires
sont embarrassées, n est mal dans ses affaires. Régler ses
affaires avant de mourir. Arranger ses affaires. Laisser ses
affaires en bon, en mauvais état. Corsaires à corsaires L'un
l'autre s'attaquant ne font pas leurs affaires, rkgmer, Sat. 12.
Les affaires d'une succession. Les affaires domestiques. Famil.
Arranger ses petites affaires. J'ai déjà établi mes petites affai-
res, MOL. Am. méd. m, 1.
Il 3<» Marché, transaction. Faire une — avec qqn. Les af-
faires commerciales, industrielles. Les affaires ne vont pas. Se
mettre, entrer, être dans les affaires. Être intéressé dans une
— . Faire des affaires. Se retirer des affaires. Lancer une — . Un
agent d'affaires. En mauvaise part. Un faiseur d'affaires.
Il 4" Ce qui est l'objet d'un débat judiciaire. Une — ci-
vile, criminelle. Une — de vol, d'escroquerie. Plaider dans une — .
Instruire, rapporter, juger, gagner une — . Votre — est dans le
sac (le sac aux pièces de procédure), est en bonne voie.
Il 5o Ce qui est matière à duel. Une — d'honneur. Nous
vidons sur le pré 1'— sans témoins, corn. Ment, iv, 1. Se
faire une — avec qqn. Chercher une — . Les témoins ont essayé
d'arranger 1'—. L'on m'a vu pousser dans le monde une —,
D'une assez vigoureuse et gaiUarde manière, mol. Mis. m, 1.
En être à sa première — .
Il 6" Engagement militaire. L'— a été chaude. On a perdu
beaucoup de monde à cette — .
AFFAIRÉ, ÉE [à-fè-ré] adj.
[ÉTYM. Dérivé de affaire, § 117. On trouve fréquem-
ment affaireux au xv!" s.|| xvie s. V. à l'article.]
Il 1° Vieilli. Qui a affaire, besoin de qqch. Je suis l'homme
du monde le moins — d'argent, balz. Lett. ine'd. 134. | AbsoU.
Qui a besoin d'argent. Il y avoit un gentilhomme... grande-
ment — , lequel pour se mettre au large..., pasq. Rech. vi, G.
Ij 2° Qui paraît avoir beaucoup d'affaires. (Un homme
qui) sans aucune affaire est toujours — , mol. Mis. n, 4. n est
diablement —, dancourt, Bourgeoises à la mode, ni, 5.
•AFFAIREMENT [à-fèr-man ; en vers, -fè-re-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affairé, § 145. || Ne'olog.]
Il Etat d'une personne affairée.
AFFAISSEMENT [à-fès'-man ; en vers, -fè-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affaisser, § 145. || xvic s. r. est. (1539). ï
Le sédiment ou affaissement (de l'urine), du pinet, Hist.
nat. de Pline, dans delb. Rec]
Il État de ce qui est affaissé. L'— du sol. | P. anal. V —
du corps. On le voit (son malaise) sur son visage, dans r — ,
l'abandon de ses membres, dider. Salon de 1767, Mou-
chez. I Fig. L'— de l'esprit. L'— des caractères.
AFFAISSER [à-fè-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et faix, §§ 194 et 196. || 15.39. r. e.st. J
Il Faire fléchir sous le faix. Cette charge a affaissé le plan-
cher. Un tremblement de terre, lequel aurait affaissé les terres
à l'entrée du détroit, buff. The'or. de la terre, 2. Tout à coup
le terrain s'affaisse et ouvre un abîme, fén. Tél. 15. Terres,
affaissées. Spécialt. En parlant d'une construction dont
la Ijase fléchit, baisse peu à peu. Le mur s'est affaissé. | Fig.
L'empire romain s'affaissa sous le poids de sa grandeur. || P.
anal. En parlant du corps humain, qui ne peut plus se
porter. Être affaissé par l'âge, la maladie. Elle était si faible
qu'elle ne pouvait tenir dans sa chaise, et s'affaissait et coulait
jusqu'à terre, SÉv. 292. | Fig. Presque affaissé sous le poids
de ses péchés, ose-t-il lever la tète? bourd. Pens. Caract.
de l'humil. Son esprit s'affaisse de jour en jour. Les carac-
tères sont affaissés. Mon âme, offusquée, obstruée par mes or-
ganes, s'affaisse de jour en jour, j.-j. rouss. Rêv. du promen.
solit. 8.
*AFFAIT [à-fè] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de affaiter, § 52. || 1404. Juxta pela-
num seu affait, dans du c. affait.]
il Lieu oti l'on affaite, où l'on façonne les cuirs, tanne-
rie. Il Travail du tanneur.
*AFFAITAGE [à-fè-tàj'] m. s.
AFF
_ 44 —
[ÉTYM. Dérivé de affaiter 1, § 78. || 1690. furet.]
Il Dressage du faucon.
*AFFAITEMENT [à-fct'-man ; en vers, -fè-te-...] *. m.
[ÉTYM. Dérivé de aifaiter, § 145. || (Au sens général
de façon et ses dérivés.) xiie s. Texte dans godef.]
Il 1. Façonnage des cuirs. ] 2. Dressage du faucon.
AFFAITER [à-fè-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *affactâre, pour affectare, § 186; de-
venu afaitier, §§ 296 et 297, afaiter, § 307, affaiter, § 502.]
Il Anciennt. Façonner. || Spécialt. \ 1. (Tann.) — les
cuirs. I 2. (Fauconn.) — le faucon, le dresser. (F. affecter
et affété.)
*AFFAÎTER [à-fè-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et faîte, §§ 194 et 196. || 1704. trév.]
Il Vieilli. Garnir (une toiture) d'un enfaîtement. (F. en-
faîter.)
AFFALER [à-fà-lé] V. tr.
[ÉTYM. Du lioUand. afhalen, tirer vers le bas, § 10. ||
xvne s. M's DE viLLETTE, Mém. dans jal, Gloss. naut.]
Il (Marine.) Tirer en bas. — un cordage. || S' — . | 1. (En
parlant d'un matelot.) Se laisser glisser le long d'un cor-
dage. I 2. (En parlant d'un navire.) Être porté sur la côte
sans pouvoir se relever. Le navire va s' — . || Néolog. Famil.
S' — sur un banc, s'y laisser tomber.
AFFAMÉ, ÉE, [à-fà-mé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de affamer, § 44. || xiii" s. Toute sui
afamee, adenet, Berte, 1184.]
Il lo Qui a faim. Ventre — n'a point d'oreiUes (prov.)
(qui a faim n'entend rien), la f. Fab. ix, 18. | P. ext. Le
corps sec et la mine —, boil. Sat. 1. Pris substantivt. Si
quelque — venait pour en manger (de ton potage), mol. Êc.
des f. II, 3. Il P. ext. Qui est dans le besoin. Quelques mi-
nistres avaricieux et affamés, d'aub. Hist. univ. I, m, 22.
Cette foule effroyable De rimeurs affamés, boil. Sat. 1. 1| Fig.
(xvi<=-xviiie s.). Écriture —, aux traits trop déliés. Ameuble-
ment, mur —, où l'on a trop épargné la matière, etc.
Il 2° P. ext. Avide. Vautours affamés de carnage, MOL.
Mis. I, 1. Il Fig. Est-il un esprit si — de plaisanterie ? mol.
Crit.de lÈc. des f. se. 3. Ce cœur nourri de sang et de guerre
— , RAC. Mithr. II," 3. P. plaisant. Qu'un homme comme moi
soit si — de femme, mol. Pourc. ii, 5. Dégoûtés de gloire et
d'argent affamés, boil. Art p. 4 ; et, absoLl, Ces neveux affa-
més (d'argent), boil. Sat. 10. Affamées d'entendre parler des
modes..., m™^ de maint. Lett. 23 nov. 1706. Substantivt.
Ces affamés d'honneiu-s et de richesses, les. Gil Blas, ix, 2.
AFFAMER [à-fà-mé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "affamâre, m. s. de ad, à, et famem,
faim, §§ 194 et 196.]
Il 1° Amener à avoir faim, priver de nourriture. (Béli-
saire) affama ses ennemis et se trouva dans l'abondance de
toutes choses, montesq. Hom. 20. Quand Porsenna les affa-
mait (les Romains) dans leurs murailles, boss. llist. univ.
m, 6. — une place. || P. ext. (Pêche.) Prendre par la faim.
— la sardine, l'appâter, pour l'attirer dans le filet.
Il 2» Fig. Affaiblir une pièce de bois, un bloc de pierre,
en le dégrossissant trop. | Diminuer une pièce de char-
pente dans un endroit où on veut pratiquer une mor-
taise, un trou de boulon.
"AFFANGISSEMENTS [à-fan-gïs'-man ; en vers, -gi-
se-...] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé de l'inusité affanglr, § 145, composé de
à et fange, §§ 194 et 196. || Néolog.]
Il Amas de fange, de vase, dans un cours d'eau.
•AFFANURE [à-fà-nùr] s. /'.
[ÉTYM. De l'anc. franc, affaner, § 111. (V. ahaner.) ||
1665. REVEL, Usages de Bresse, 266.]
Il Dialect. Portion de grain donnée aux moissonneurs,
batteurs en grange, etc., pour salaire de leur journée.
'AFFÉAGEMENT [à-fé-àj'-man ; en vers, -à-je-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de afféager, § 145. || 1669. Ordonn. des
eatix et forêts, dans delb. Rec]
Il Action d'afféager.
'AFFÉAGER [à-fé-à-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et féage, §§ 194 et 196. || 1580.
Coût, de Bretagne, art. 359.]
Il Donner à fief des terres nobles, pour être tenues en
roture ou en arrière-fief par l'acquéreur. (F. inféoder.)
AFFECTATION [à-fek'-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de affecter 1, § 249, ou emprunté du lat.
affectatio, m. s. || 1413. Affectation de plusieurs bénéfices,
xVFF
xvi^ s. Affectation (désir), rab. iv, nouv
, nouv, I
rmi^H
Ordonn. x, 155.
prol.]
I. Action de disposer en vue de qqch
Il l" Action de destiner qqch à un usage déle
L' — d'un édifice à un service public. — hypothécaire
Il 2» Action de prendre une manière d'être, d'agir qui
n'est qu'apparente. — de vertu, d'austérités, et, absolt, dans
le même sens. Que d' — et de forfanterie ! mol. Tart. m, 2.
I P. ext. Manque de naturel. L'— dans le geste, dans le par-
ler et dans les manières, la br. 11. (Molière) contribua à dé-
faire le public... de 1' — des Précieuses, volt. S. de L. XIV, 32.
II. Action de rechercher de préférence. Il a du bon et
du louable, qu'il offusque par 1' — du grand ou du merveilleux,
LA BR. 11. Cette — que quelques-uns ont de plaire à tout le
monde, id. Théophr. Complais. || L' — d'un lieu {vieilli). lia
une — pour ce logement-là, acad. 1694. L'— de qqn [vieil
Pourquoi tant d' — pour ce juge?
1. AFFECTER [à-fek'-té] v. tr
[ÉTYM. Au sens I, c'est l'anc. franc, afaitier (F. affattef
et affété), du lat. pop. *affactare, repris sous une forme
savante. Au sens II, c'est le lat. class. affectare, repris (au
xvie s.) dans sa forme et sa signification.]
1. Il 1° Disposer en vue de qqch, de qqn. — unimmeoble
à la garantie d'une obligation. — un bâtiment à un service pu-
blic, n affecta particulièrement l'Asie et l'Afrique aux sénateurs,
COEFFET. Hist. rorn. 1. | Absolt. Il fallait donc qu'elle eût
un séjour affecté, la f. Fab. vi, 20.
Il 2° Prendre une manière d'être, d'agir, qui n'est
qu'apparente. — l'austérité, l'enthousiasme. Ceux qu'on con-
damne au supplice affectent quelquefois une constance et un
mépris de la mort..., la rochef. Max. 21. n affecte pour vous
une fausse douceur, rac. Ath. i, 1. A prix de faux clins d'yeux
et d'élans affectés, mol. Tart. i, 5. Des manières affectées
Due parole vaine et pleine d'ornements affectés, fén. Li'tl. '
l'Acad. 4. On n'est jamais si ridicule par les qualités que l'on a
que par celles que l'on affecte d'avoir, la rochef. Max. 13i
Vous avez affecté de ne me plus connaître, rac. Brit. IV
II Absolt. Le corps entier du peuple n'affecte, ne flatte
dissimule, montesq. Ro7n. 14.
II. ||lo Rechercher de préférence (qqch). Pour la
laquelle il affectoit fort, brant. Capit. franc, m, 276.1']
pire de la mer que leur république affectait, BOSS. Hist
i, 8. Soupçonné par le peuple d' — la tyrannie, ID. ibid.
7. Il y a autant de faiblesse à fuir la mode qu'à 1' — , LA
13. Il ne paraît — aucun climat particulier, buff. Lion
majesté terrible Affecte à leurs sujets de se rendre invisible,
rac. Esth. I, 3. Il P. ext. — qqn {vieilli). Les grands con-
quérants,... Loin d'aimer le secret, affectent les témoins, MOL.
D. Garcie, m, 3. Je n'en affecte pas un, qu'on me donne celui
qu'on voudra, acad. 1694.
Il 2» Fig. Prendre telle ou telle forme particulière.
Les cristaux affectent des formes géométriques. Des arbres dans
les climats de l'Inde affectent le port des herbes, B. Di: sT-i'
Et. de la nat. 1. L'aile gauche affectait la forme d'une tour.
2. AFFECTER [à-fêk'-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. affectus, part, passé de afficere.
m. s. § 266. Il xviic s. F. à l'article.]
Il 1° Toucher par une impression physique ou nio
raie. Si nous rêvions toutes les nuits la même chose, elle noas
affecterait autant que les objets que nous voyons tous les Jonrs
PASC. Pens. III, 14. Un feu trop ardent, un trop grand bruit
une odeur trop forte... nous blessent ou nous affectent désa-
gréablement, BUFF. Introd. à l'hist. de l'homme. \\ Spé-
cialt. Affecté, possédé, travaillé de cette sorte de folie, MOL
Pourc. 1,8. Ces hommes sentent vivement, s'affectent de même
BUFF. Style. Que pensez-vous de cette tragédie? N'en êtes-vou)
pas affectés comme moi? les. Gil Blas, ix, 5. Cette nouvelli
l'a péniblement affecté. | Si vous continuez à vous — de m«
maux, m"" de lespinasse, Lett. 170. La dernière (homélie j
n'avait pas si bien que les autres affecté l'auditoire, i SS. W
Blas, vil, 3.
Il 2» P. anal. Atteindre par quelque changement. Ce!
n'empêche pas que la dette ne subsiste et n'affecte tout le Wei
patru, Plaidoy. 3. Domaine affecté d'hypothèques. \\Spéciall
(Mathém.) — une quantité du signe -|- (plus). — un nombr
d'un exposant.
AFFECTIF, IVE [à-fêk'-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affectivus, m. s. \\ xv« 8. Vé
fective (faculté d'affection), greban. Passion, 2631.]
Il 1" Relatif aux affections de l'âme. La partie — de Vtaai
'i
AFF
— 45
AFF
tijpremières sensations des enfants sont purement affectives, ils
o'ierçoivent que le plsiisir et la douleur, j.-j. rouss. Ém. 1.
2 ' Qui marque raffection. Les paroles les plus répétées
eljs plus affectives qu'on puisse imaginer, SÉv. 404. Vieilli.
Dlogie — , qui traite de l'amour de Dieu. || Disposé à
'ection. Moi qui suis le plus — du monde, fr. de sales,
'od. à la rie de'v. i, 1.
PFECTION [à-fêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
STYM. Emprunté du lat. affectio, m. s. || xii« s. Affection
lalice, Seinn. de St Bern. p. 3.]
. Modification de l'âme.
lo Modification agréable ou pénible que l'àme res-
t. Les affections de l'âme. Ils transmettent aux autres leur
lousiasme et leurs affections, buff. Style. \ P. ext. Mou-
lent qui porte l'âme vers une chose ou l'en éloigne.
— d'amour ou de haine, oresme, Êth. 131. Ahsolt. Pos-
'.é. Qui sans — (favorable ou défavorable) peux juger
es choses, vauq. de la fresn. Art. p. ii, 851. Il n'y a
t de bienfait... qu'on n'ait eu — de le faire, malil Bienf.
'iënèq. vi, 7. Prier avec attention, avec — : avec attention
esprit, avec — du cœur, bourd. Prière, 2. Loc. adv. D'— ,
1 mouvement de cœur. Parlant d' — sur quelque chose,
n. 2ii. Il semblait toutefois parler d'— , corn. Suiv. m, 6.
2" Vieilli. Attache de l'âme (à qqch). L'Écriture sainte
r aille à nous ôter cette — et cette attache que nous avons
t choses du monde, fléch. Transfifiiiration, 1.
3 ' Absolt. Attachement pour une créature. On peut
V • de r — pour une fleur, pour un oiseau, pour un cheval.
Il :. Pass. de l'âme, ii, 83. Avoir de 1' — pour qqn. Témoi-
D à qqn de 1' — . Gagner 1' — de qqn. L' — ou la haine change
i stice de face, pasc. Pens. m, 3. Les affections de famille.
[{{affections qui s'attachent aux choses extérieures passent et
hgent comme elles, j.-j. rouss. Bêv. dupromen. solit. 5.
. Modification physique. (Médec.) État morbide.
n — rhumatismale, nerveuse, chronique, aiguë. L'usage des
drs produit ces affections spasmodiques, beaumarch. jB.
( rv. H, 15.
lo (Par confusion avec affecter 1.) Affectation. Jésus-
lïjt nous commande de nous chastier... et nous arracher les
B s'ils nous scandalisent... Ce sont manières de psurler pleines
'-| BoucHET, Sere'es, m, 197.
irFECTIONNÉ, ÉE [à-fek-syô-né ; en vers, -si-ô-...]
a
rv.M. Adj. particip. de affectionner, § 44. || xyi^ s. Af-
ic innée amitié. Nuits de Strapar. ii, 48.]
jiii a de l'affection pour qqn. Votre — serviteur, for-
^ de fin de lettre. « — serviteur » ne se dit qu'à l'égard
rens qui sont au-dessous de celui qui écrit, BOUHOURS,
. IWUV.
PFECTIONNÉMENT [à-fêk'-syo-né-man ; en vers,
..] adv.
TYM. Composé de affectionnée et ment, § 724. || xvi<= s.
5. de VALOIS, Heptam. 9.]
Vieilli. Avec affection, avec ardeur. La chaleur (que
lèvre...) recherche — pour le giste, o. de serres, IV,
La charité fait ses actions en nous... promptement et — .
JE SALES, Introd. à la vie de'v. i, 1.
rFECTIONNER [à-fek'-syù-né ; en vers, -si-ô-...] v. tr.
l'YM. Dérivé de affection, § 154. || xive s. Affectionnés
ly d'Angleterre, Chron. de Flandre, dans delb. Bec]
1" Vieilli. Modifier l'âme par un sentiment. L'âme,
qu'elle est affectionnée, dispose et altère le corps, les
ons et affections de l'âme, bouciiet, Sere'es , iv, 14. Le
représenté si vivement , qu'en le lisant nous nous sentons
tionnés, amyot, Vies de Plut. préf.
2° Spe'cialt. (Suivi de la préposition à et d'un ré-
î.) Donner de l'attache à qqch. — aucun à faire qqch,
r, Thresor. On ne prend parti pour personne, l'auteur
ctionne à rien, bouhours, Re7n. nouv. Je suis affectionné
rendre du service, sorel, Francion, 347. || P. ext.
<le l'attachement pour qqn. — l'âme aux objets
lui présente, le p. andré, Essai sur le beau, vu, 2.
nous affectionnons de plus en plus aux personnes à qui
faisons du bien, la br. 4.
3» P. c:rt. — qqch, être attaché à qqch. Engager dans
ifaire des personnes qui, ne l'affectionnant point, n'osent
ant refuser d'y entrer, la bu. Théophr. Contre-Temps.
jqn, être attaché à qqn. — une personne. Ahsolt. Je ne
oint si le chien choisit, s'il se ressouvient, s'il affectionne,
aint, la br. 10.
A.FFECTUEUSEMENT [à-fek'-tueuz'-man ; en vers,
tu-e'u-ze-...j adv.
[ÉTYM. Composé de affectueuse et ment, § 724. || 1290.
Cartul. de Guise, dans godef. Suppl.]
Il l" Vieilli. Avec ardeur. Blasmer —, amyot, Œuvr.
mor. Maliqn. d'Hérodote, 5.
Il 2» Avec affection, n congédia — le prieur, VOLT hin 13
AFFECTUEUX, EUSE [à-fèk'-tueu, -lueuz' ; en vers,
-tu-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affectuosus, m. s. \\ 1347. De plus
affectueux cuer, dans godef. Suppl.]
Il 1» Anciennt. Qui montre de l'ardeur pour qqch. —
à l'histoire, nicot. Thresor.
Il 2° Qui montre de l'affection. Des pensées affectueu-
ses sur le mystère de l'eucharistie, rac. P. -Boy al. 1. Paroles
affectueuses. Lettre — . Cœur tendre et — . | Un enfant — . Sans
être tendre et —, il était bon mari, bon père, bon maître, volt.
Éloge fun. de L. XV. || Ce mot était discuté au xvii^ s.
•AFFECTUOSITÉ [à-fêk'-tuô-si-té ; en vers, -tu-ô-...]
s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. affectuosus,- affectueux, § 255. Mot
du xiv« s. repris de nos jours. || 1315. Texte dans godef.]
Il Caractère affectueux.
*AFFENAGE [âf-naj'; en vers, à-fe-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affener, § 78. || Néolog.]
Il Action d'affener. || Dialect. Magasin de fourrages.
*AFFENER [âf-né ; en vers, ji-fe-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et foin {cf. affourager), §§ 194 et
196. L'anc. franc, afener est composé de à et fener et
signifie récolter le foin. || xvie s. rab. m, 15.]
Il Pourvoir de fourrage (les bestiaux).
"AFFENOIR [âf-nwàr; en vers, à-fe-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affener, § 113. || Néolog.]
Il Dialect. Ouverture pratiquée dans le plafond d'une
écurie, par laquelle on fait descendre le fourrage du
grenier à foin placé au-dessus.
1. AFFÉRENT, ENTE [à-fé-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Ane. franc, aférant, afréant, qui convient (à qqn,
qqch). Subst. particip. de l'anc. verbe aférir, encore usité
au xvie s. : toucher (à qqn, qqch), le concerner. Rattaché
à tort, au xviio s. (F. furet.), au lut. afferens, § 505. OUD.
écrit encore afferant. || xii^ s. Nez au viaire aferant, Tris-
tan, dans GODEF.]
Il (Jurispr.) Qui doit revenir (à qqn). Part — à qqn.
2. ''AFFÉRENT, ENTE [à-fé-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. afferens, part. prés, de afferre,
porter à. || Néolog.]
Il Qui apporte. Vaisseaux afférents, vaisseaux lymphati-
ques qui portent les liquides absorbés aux ganglions
situés sur leur trajet.
*AFFERMAGE [à-fèr-màj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affermer, § 78. || 1489. Ordonn. xx, 217.]
Il Action de donner, de prendre à ferme. || Vieilli. Ac-
tion d'engager un domestique pour un temps déterminé.
•AFFERME [à-fèrm'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de affermer, § 52. || 1313. Ordonn.
I, 526.]
Il Vieilli. Action de donner, de prendre à ferme.
1. "AFFERMER [à-fèr-mé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. affirmare, m. s. devenu afermer(F. § 366
et fermer), affermer, § 502. Remplacé depuis le xvii« s.
par le mot de formation savante affirmer.]
Il Vieilli. Affirmer. L'hyperbole afferme ce qui passe au delà
de toute crédulité, malh. Bienf. de Sénèq. vu, 2'i.
2. AFFERIblER [à-fèr-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et ferme 2, §§ 194 et 196. || 1260.
Texte dans dom morice, Hist. de Bretagne, i, 994.]
Il 1° Donner à ferme. Il a affermé son champ. Le gouver-
nement a affermé les tabacs.
Il 2" Prendre à ferme. — une terre.
AFFERIVHR [à-fèr-mir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et ferme 1, §§ 194 et 196. || 1539.
R. EST.]
Il Rendre ferme.
Il 1" Au prop7'e. — un édifice sur sa base. — le plancher
d'une salle. Le sol commence à s'—. ] Spe'cialt. (Manège. 1 —
un cheval sur les hanches, le dresser à se tenir bien d'a-
plomb sur les hanches. — la bouche d'un cheval, l'accou-
tumer au mors.
Il 2'} Fig. — un roi sur son trône. Bajazet sur le trône affermi,
AFF
RAC. Baj. I, 1. n (Attila) a été affermi dans son pouvoir par
une force étrangère, bai.z. Socrate chret. 7. Si vous voulez
vous — dans votre fol, bourd. Afflict. des justes, 2. Après
qu'il l'eut affermi (le pouvoir royal), il le tourna en tyrannie,
HT-SIM. I, 428. Et son cœur s'affermit au lieu de s'ébranler,
CORN. Poly. III, 4. Pour nous — contre ses reproches, bourd.
.^f Jugem. dernier. 2. Sa santé s'affermit. Mon repos, mon
bonheur semblait être affermi, rac. Phàl. i, 3. Ce n'est donc
point, Ismène, un bruit mal affermi? ID. il/id. ii, 1.
AFFERMISSEIMŒÎNT [à-fèr-mïs'-man ; e?i vers, -mi-
se-...] s. m.
[ÉTiM. Dérivé de affermir, § 145. || xvio s. L'affermisse-
ment du laict par le feu, o. de seurks, iv, 8.]
Il Action d'afTermir. V— d'un mur. L'— de sa place et
de sa puissance, ST-SIM. I, 52. | Peu de mois après mourut
Cromwell... au milieu des projets qu'il faisait pour 1' — de sa
puissance, volt. S. de L. XIV, 6.
AFFÉTÉ, ÉE [à-fé-té] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de afféter, var. orthogr. deaffaiter.
(F. ce mot.) A la fin du moyen âge, affété, pris en mau-
vaise part, signifie façonnier. Malgré la déclaration de
H. EST. (Nostre langue met différence entre affecté et affetté,
Nouv. Lanq. franc, italian. ii, 235), affété et affecté se
sont parfois confondus. Propos aff étés, corn. Gai. du Pal.
III, 6; affectés, édit. de 1692. || 1549. r. est.]
Il Qui a une grâce maniérée. Un affetté langage de Cicé-
ron, RONS. Franciade, préf. Babil — , corn. Mélite, i, 4. Une
contenance — , Montaigne, ii, 25. Elle avait un certain air
joli et —, FURET. Roman bourg, i, 154. Ce langage — Où
s'endort un esprit de mollesse hébété, boil. Sat. 9. Les modes
affétées du temps, chapelain, Lett. i, 68.
AFFÉTERIE [à-fet'-ri ; en vers, -fè-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de affété, § 69. || 1539. Affetterie, R. est.]
Il Grâce maniérée. (Cléopâtre) fit tant par ses afféteries,
qu'Antoine... en devint amoureux, coeffet. Uist. rom. 1. Quelle
— de langage, balz. Socrate chret. 10. Les minauderies, la
grimace, les petit coins de la bouche relevés... et mille autres
puériles afféteries, dider. Salon de 17 Go, Ép. sur la
peint. 4.
*AFFETTO [âf'-fêt'-tô] et *AFFETTUOSO [af'-fet'-tou-
Ô-zô] adv.
[ÉTYM. Mots ital. signifiant affection, affectueux, § 12.
Jl 1767. Affettuoso, j.-j. rouss. Dict. de mus.]
Il (Musique.) Avec une expression douce, affectueuse.
AFFICHAGE [à-fi-chaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de afficher, § 78. || Néolog.]
Il Action d'afficher.
AFFICHE [à-f ïch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de afficher, § 52; proprt, ce qui
est fixé, fiché à. || xm" s. Les aniaus d'or et les affiches, g.
DE coiNCY, dans godef.]
I. Ane. franc. \\ 1" Piquet. | Spécialt. De nos jours.
Longue perche ferrée que le pêcheur enfonce dans le sa-
ble pour arrêter son bateau, quand il va tendre le verveux.
Il 2" Objet de parure (agrafe, boucle, pendeloque),
qui s'attachait au corsage, au cou, etc. (F. affiquet et
colifichet.) S' aucuns parens vous veut doner Aumosnière, afi-
che, ou anel, Robert de blois, Chastiement des dames, 233.
II. Annonce au public , écrite ou imprimée , fixée à
une porte, à un mur. Nous nous arrêtâmes auprès de l'Uni-
versité pour regarder quelques affiches de livres qu'on venait
d'attacher à la porte, les. Gil Blas, iv, 6. — de théâtre, qui
annonce la pièce qu'on doit jouer et les noms des acteurs.
I Néolog. Homme — , qui promène une affiche pour lui don-
ner de la publicité. Des hommes-affiches. | P. ex t. Les Petites
Affiches, feuilles périodiques d'annonces. || P. ext. Vieilli.
Action d'afficher. (Les tribunaux) pourront... ordonner l'im-
pression et r — de leurs jugements, Code de procéd. civ. art.
1036. Il Fig. Enseigne. Mon livre ne serait guère que 1' — de
votre poème, balz. Lett. xviii, 9. L'annonce de ce libraire de
HoUande est 1'— d'un charlatan, volt. Lett. 3 avr. 1752.
AFFICHER [à-fi-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et ficher, §§ 194 et 196. || xi" s.
La bataille est mult dure e afichiee, Roland, 3393. | Pois qu'il
l'a dit, mult s'en est afichiez, ibid. 2665.]
Il l" Apposer (une affiche). — un placard, une ordonnance.
Absolt. Défense d'— . || P. ext. Défense... de vendre, débi-
ter et faire — aucuns livres... duclos, L. A7, privil. de
r.\cad. Il Annoncer publiquement par des affiches. —
une vente. — les conditions de la paix. Une pièce affichée ; une
46
AFF
m
autre dans la tète; Une autre où je joue..., piron , Mcïrom.
i, 6. n fit — partout qu'il n'était venu que pour donner la
paix, VOLT. Ch. XII, 3. Absolt. Ils affichaient (le spectacle)
chacun à part, la f. Fab. ix, 3. ] P. anal. Ils les affichent
dans les journaux, j.-j. rouss. Lett. à Volt. 10 sept. 1755.
il 2° Fig. Etaler, montrer en public. — sa douleur, ii
portait le courage jusqu'à oser — son respect et son attache-
ment pour Arnauld, d'ai.emb. Eloges, Despréaux. Elle affiche
son amour pour lui. (L'honneur) se prouve et il s'îiffiche.
d'autant plus hardi qu'il est attaqué, volt. Lett. l'"'
1726. Un méchant affiché, gresset, Méch. iv, 4. | En
vaise part. — une femme, la compromettre. S'—, reni
public le désordre de sa vie.
AFFICHEUR [à-fi-cheur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de afficher, § 112. || 1680. riciiel.
Il Celui qui pose les affiches.
"AFFIDAVIT [âf'-fi-dà-vït'] s. m.
[ÉTYM. Mot du bas lat. 3'' pers. du parf. de 'affidare, i
a attesté, § 217. Venu d'Angleterre. || Néolog.]
Il Déclaration faite par un étranger établi dans un
pour s'exonérer d'impôts frappant les nationaux.
AFFIDÉ, ÉE [à-fi-dé] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'itai. affidato, § 12, qui correspond
à l'anc. franc, afié. (F. affier.) || 1611. cotgr.]
Il A qui on se fie. Un homme qui nous soit — , mol. Scap.
I, 5. Près de la cabane d'un montagnard connu d'elle et —
VOLT. s. de L. XV, 25. Les assemblées secrètes qu'
(M"i<= Guyon) tenait avec les plus affidés de son école, st-s
I, 407. Il E?i mauvaise part . A qui on se fie pour quelqi
mauvais coup, n envoie devant lui des gens affidés, montesq.
Espr. des lois, xxxi, 20. || -S. m. Membre d'une associa-
tion, n a mis en campagne tous ses affidés.
"AFFIDENT, ENTE [à-fi-dan, -dânt'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affidé, sous l'influence de confident,
§ 262. Il xviic s. Ses plus secrètes affidentes, fléch. Gr.
Jours, p. 16.]
Il Peu usité. Celui, celle à qui on se confie.
"AFFIER [à-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "affidgre, devenu en vieux franc,
par la réduction de ff àf, § 366, la chute du d, § 411, et
changement de are en er, § 633. Afier redevient affier, § 502.
I. Anciennt. Confier. || Dialect. 11 ne faut point trop s"'
à ces drôles-là, dancourt, Opér. de vill. se. 6.
II. Vieilli. Donner sa parole. Je vous affie Et certifie,
LA F. Janot et Catin.
AFFILAGE [à-fi-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de affiler, § 72. || Néolog.]
Il Action d'affiler (un tranchant).
"AFFILE [à-fil] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de affiler, § 52. || Néolog.]
Il Nouet de toile plein d'huile, de graisse, qui sert
humecter la pierre, pour affiler.
AFFILER [à-fi-lé] V. tr.
[ÉTYM. Composé au sens I de à et fil, au sens II de à
et file, §§ 194 et 196. || xii<= s. Rasoir... Bien trancant et bien
afilé, Renart, xiv, 375. Tant unt la langue affilée, cuaiidry,
Set Dormanz , 879.]
I. Il 1° Donner le fil à un tranchant. (F. morfil.) — un
couteau. Rasoir mal affilé. (11) prit un poignard... se mit aie
fourbir, puis à 1' — contre une pierre, coeffet. Uist. rom. 5.
I Fig. Le glaive qui a tranché les jours de la reine..., nos
péchés en ont affilé le tranchant fatal, boss. Marie-Thérèse.
Ils affilent leur langue de serpent, flécii. Médisance, l-
Avoir la langue bien affilée, avoir la répartie vive et
prompte. Vous avez le caquet bien affilé pour une paysannel
MOL. B. gent. m, 3. j P. anal. Blés affilés, dont les fanes
s'allongent en petites pointes sous l'action de la gelée. |
Il 2° Allonger en fil. — de l'or, de l'argent.
II. Mettre en file {vieilli). Des arbres affUés, plantés à
la file. I Loc. adv. famil. D'affilée (formée avec de et le |
part, passé fém. § 722), à la file, et, fig. de suite, sans j
interruption. Faire plusieurs choses — . '
"AFFILEUR [à-ii-leur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affiler, § 112. || 1611. cotgr.]
Il Celui qui affile des outils.
AFFILIATION [à-fi-lyà-syon ; envers, -li-à-si-on]^./'
(ÉTYM. Emprunté du bas lat. affiliatio, vi. s. \\ x'Vl* s.
Adoption qu'autrement on appelle advourie ou affiliation, LECA-
noN, dans bouteill. Somme rur. p. 537, édit. 1603.]
Il Action d'affilier: le fait d'être affilié. f
AFF
|1> (Droit du moyen âge.) Assimilation légale des
1 i(^ d'un premier lit à ceux qui peuvent venir d'un
1 i;iii mariage.
1 J /'/V/. Action d'attacher à une association mère des
> il (ions analogues. L' — des académies de province àl'A-
diie française. L' — de plusieurs loges maçonniques. |{ Ac-
j 1 ;ui;icher qqn comme membre à une association. Son
tiers ordre, à une loge maçonnique, à une société secrète.
j'FlLlER [à-fi-lyé; en vey^s, -li-é] v. tr.
Emprunté du bas lat. affillare, m. s. de filius,
'• . Il xiv" s. Après avoir affilié le roy Loys comme son
NNET, Arbre des batailles, 145.]
>;ins le droit du moyen âge.) Adopter pour fds
'(]. Attacher à une association mère des asso-
. M wuialogues. L'Académie française s'étaitaffilié plusieurs
1 mies de province. Loges maçonniques affiliées. || Attacher
iDiiune membre à une association. Être affilié à une
se secrète. || S. m. Les principaux affiliés.
' rriLOlR [à-fi-lwàr] s. m.
Dérivé de affiler, § 113. || Néolog.]
nment qui sert à affiler le tranchant d'un outil,
I '■liuteau.
'. ^FILOIRE [à-fi-lwàr] s. f.
'^M. Dérivé de affiler, § 113. || xvi*^ s. ciiassignet,
. ). ;m lecteur.]
il lie à aiguiser. || Spëcialt. S. f. pi. Réunion de
!i s à aiguiser fixées dans un montant en bois et
■' i( .i donner le fd à des outils de formes diverses.
" . 1 ieilli. Cette — de bonnes grâces, beroalde, Moyen
j'Tr/tir, p. 26, Jacob.
aPINAGE [à-fi-nàj'] s. m.
i'-M. Dérivé de affiner, § 78. || 1390. Affinage de l'ar-
\Xlrdonn. vu, 371.]
j eti(jn d'affiner.
^ Action de rendre fin. L'— du ciment, action de le
he en poudre fine. | L' — de la terre, action de la divi-
ur la rendre meuble. | L' — du chanvre, du lin, action
M'endre plus délié, à l'aide de peignes à dents fines. |
- is clous, des épingles, action d'en aiguiser la pointe.
! Opération par laquelle on rend une matière pure,
1 l('\q'ageant des éléments étrangers. L' — des métaux.
- 1 sucre, du salpêtre. L' — du verre, par lequel on chasse
lies de gaz qu'il peut contenir, et on le rend par-
t omogène. | L'— de la fonte, opération par laquelle
1 ransforme en fer. (V. raffinage.)
Dernière façon par laquelle on donne le fini à un
V . L'— des draps, la dernière tonte, j (Reliure.) Col-
el'uiie bande de papier, de parchemin sur le plat
r vre, pour en rendre l'attache plus solide et plus fine.
i FINEMENT [à-f ïn'-man ; en vers, -fi-ne-...] s. m.
É M. Dérivé de affiner, § 145. || (Au sens de trompe-
.)!526. BOURDiGNÉ, Pierre Faifeu, 119.]
s.ction d'affiner, état de ce qui est affiné. L'— d'un
Fig. Vieilli. V— des esprits, Montaigne, m, 9.
Vieilli. Action de tromper qqn, en usant de finesse.
INER [à-fi-né] V. ir.
M. Composé de à et fin 2, §§ 194 et 196. || xiiie s.
, li fins, li afinez, ruteb. i, 220.]
1» Au propre. \ 1. Rendre fin. — le ciment, le ré-
■n poudre fine. — les épingles, en aiguiser la pointe.
hanvre, le rendre délié à l'aide d'un peigne à dents
2. Rendre une matière pure en la dégageant des
nts étrangers. — les métaux. — le plomb, en dégager
it qui y peut être allié. — le sucre, le salpêtre. ( V. raf-
! Fig. L'or fin de ses cheveux, Pour le bien —, (il) le
dans ses yeux, r. belleau, il, 111. | 3. Rendre fini
Mil une dernière façon. — le drap. || P. anal. Le
affine (achève de se faire) à la cave.
i-uj. Rendre plus délicat. S'— le goût. La conversa-
ine l'esprit.
' ieilli. Tromper en usant de finesse. Maître Mitis Pom-
ide fois les trompe et les affine, la f. Fab. m, 18. Quelque
tu sois, tiens-toi pour affiné, coRN. Place Royale, ni, 2.
'INERIE [à-fïn'-ri; en vers, -fi-ne-...] s. f.
M. Dérivé de affiner, § 69. || 1552. Affineries de fer,
. de Henri II sur l'exploit, des mines.]
Usine où l'on affine (les métaux). | Petite forge
47
AFF
tire le fer en fil d'archal.
Fer affiné mis en rouleau.
AFFINEUR [à-fi-neur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affiner, § 112. || xivc s. En suivant le
dict des mineurs Et la façon des affineurs, Traite d'alch.
dans UTTRÉ.]
I. Celui qui affine (les métaux, etc.).
II. Anciennt. et dialect. —, affineuse, celui, celle qui
trompe. Grans affineurs, en affinant les fins. Vous mourrez
jeunes. Ane. Poes. franc, xi, 305. Je crus aussi pouvoir U
regarder comme une affineuse sans pareille, G. SAND, Maillées
sonneurs, p. 243, Lévy.
AFFINITÉ [à-fi-ni-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affinitas, voisinage et parenté
par alliance, affinité. || xiie s. Dens les affinitez de Normandie,
BENEEiT, Ducs de Norm. 34235. | xiiio s. Par Ugnage ou par
affinité. Livre de jostice,^. \ Afinité d'amor, beauman. v, 19.]
Il 1° Parenté par alliance. Specialt. — spiritueUe, parenté
spirituelle du parrain ou de la marraine avec l'enfant.
Il 2° Fig. Tendance à se rapprocher, à s'unir. Nous
avons... un rapport intime et une secrète — avec Dieu, boss.
D.d'Orl. L' — d'une science avec une autre. L' — de deux sons,
qui tendent à former une consonance. | L'— chimique,
tendance de deux corps à se combiner. Fig. Goethe vient
de faire paraître un roman intitulé « les Affinités de choix »,
STAËL, Allem. II, 28.
AFFINOIR [à-fi-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affiner, § 113. || xvio s. L'affinoir ou il
forge, trempe et acere ses sagettes, r. belleau, ii, 106.]
Il 1° Vieilli. Usine où l'on affine les métaux.
Il 2o Sorte de peigne à affiner le chanvre, le lin.
*AFFIQUAGE [à-fi-kàj'] s. m.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde de affichage, au sens
de action de piquer, §§ 16 et 391. || Néolog.]
Il Opération qui consiste à parer, à embellir les bro-
deries au point d'Alençon après le blanchissage, à l'aide
de pattes de homards de différente grosseur, et garnies
de leurs dents, qu'on passe dans tous les points.
AFFIÛUET [à-fi-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé (§ 133) de affique, forme normanno-
picarde de affiche, §§ 16 et 391. || xm^ s. Monile : affiquets,
dans CHASS.\NT, Petit Gloss. lat.-franç. p. 55.]
Il Chose menue qu'on fixe.
il 1" Ornement qui se fixait dans la coiffure. || P. ext.
Auplur. Menus objets d'ajustement. Elle ne porte que des
affiquets. Pourquoi tous ces affiquets? Quel attirail de points,
de rubans, d'affiquets! Tii. CORN. Comt. d'orgueil, i, 1.
Il 2» Petit étui que les femmes portent à la ceinture
en tricotant et où elles fixent leurs aiguilles.
AFFIRMATIF, IVE [à-fir-mà-tïr, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affirmativus, m. s. \\ xiii" s.
Quand la preuve chiet sur la parole afirmative et non pas sur
la négative, Ass. de Je'rus. i, 109.]
Il Qui affirme. Ton — . Proposition — . Mode — . Je les
trouvai (les philosophes) tous fiers, affirmatifs, dogmatiques,
même dans leur scepticisme prétendu, j.-j. rouss. Ém. 4.
Absolt. S. 7n. Celui qui affirme. (Les discours) du pjrrrho-
nisme sont matière d'affirmation aux affirmatifs, p.\sc. Pcns.
VI, 17. Il S. /. L'affirmative (en bas lat. affirmativa), pro-
position affirmative (par opposition à la négative), n parie
encore pour 1' — , l.\ br. 10. Il tient pour 1' — , volt. Lett. au
roi de Prusse, nov. 1742.
AFFIRMATION [à-fir-mà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affirmatio, m. s.\\ xii« s. Affer-
mation, Dial. Grégoire, p. 203. j xiv^ s. Affirmacion et nega-
cion, oresme, Éth. 171.]
Il 1° Action de déclarer qu'une chose est. Mettre en
doute r — de qqn. One — catégorique. | Specialt. (Jurid.) Dé-
claration faite devant la justice. Le maître est cru sur son
— . — de créance, par les créanciers d'une faillite.
Il 2° (Logique.) Action d'attribuer une manière d'être
au sujet de la proposition. L' — contenue dans la proposition.
I P. ext. Proposition affirmative, qui exprime un juge-
ment positif. Deux négations valent une — .
AFFIRMATIVEMENT [à-fir-mà-tiv'-man ; en vers, -ti-
ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de affirmative et ment, § 724. || xiV s.
Texte dans godef. SuppL]
Il D'une manière affirmative, n lui déclare — que ses forces
sont suffisantes pour faire son voyage, PASC. Prov. 2. Ré-
pondre — .
AFFIRMER [à-fir-mé] v. tr.
AFF
— 48
AFF
[ÉTYM. Emprunté du lat. aHirmare, m. s. A remplacé
la forme pop. affermer. || 1549. Affermer ou affirmer, r. est.]
I. Il 1" Déclarer qu'une chose est. J'affirme la chose.
J'affirme que les choses se sont ainsi passées. | Absolt. Qu'est-
ce qu'une chose qui pense ? C'est une chose qui entend, qui con-
çoit, qui affirme, qui nie, DEric. Médit. 2. \ (.Jurid.) Faire une
déclaration devant la justice. — sur serment. {St/ii. certi-
fier, assurer.)
Il 2" (Logique.) Énoncer un jugement en attribuant
une manière d'être au sujet de la proposition. L'attribut
est ce qu'on affirme du sujet. | Absolt. C'est ce qui s'appelle
proposition ou jugement, qui consiste à — ou nier, BOSS.
Coiin. de Dieu, i, 13.
II. Neoiog. S'—, se poser, comme ayant tel talent ou
tel caractère. S'— comme poète.
'AFFIXAL, ALE [à-fïk'-sàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de affixe, § 238.|| Néolog.]
Il (Gramm.) Qui a rapport aux affixes. Syllabes affixales.
Mots affixaux.
*AFFIXE [à-f îks'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affixus, attaché à. || Ne'olog.]
Il (Gramm.) Qui se fixe (au radical). Particule — , et,
substantivt, Un —, particule qui s'ajoute aux mots pour
en modifier le sens. (F. préfixe, suffixe.)
"AFFIiEURAGE [à-fléu-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affleurer, § 78. || 1782. encycl. méth.]
Il 1" Action de ramener à la surface de la cuve la par-
tie de la pâte à faire le papier qui, n'étant pas suffisam-
ment délayée, retombe au fond.
Il 2° Première mouture, d'où l'on retire la fleur de
farine.
"* AFFLEUREMENT [k-fléur-man ; en vers, -fléu-re-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affleurer, § 145. || 1782. encycl. méth.]
Il 1° Action d'affleurer, de mettre de niveau. L'— des
planches d'un parquet.
Il 2° État de ce qui affleure, de ce qui est au même ni-
veau. Le point d' — de l'aréomètre. | P. anal. V — d'un filon
(dans une mine), son émergence à fleur de sol.
AFFLEURER [à-fléu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et fleur, §§ 194 et 196. || xvi" s.
Humeurs qui affleuroient à la partie, paré, x, 8.]
Il 1" Mettre à fleur, de niveau. — les planches d'un par-
quet, les battants d'une porte. — un aréomètre (à volume
constant), l'enfoncer jusqu'à la division qui doit être de
niveau avec le liquide, en ajoutant ou en retirant du
poids. I P. ext. Niveler une pièce au tour. — la pâte du
papier, ramener à fleur de cuve la partie de la pâte qui,
n'étant pas suffisamment délayée, retombe au fond. Pâte
affleurée, et, absolt, s. f. L'affleurée. || Fig. Mélanger par
portions égales du froment, du seigle et de l'orge.
Il 2» Être à fleur, au niveau de (qqch).La rivière affleure
les bords. Les bordages (d'un navire) affleurent les couples.
I Absolt. Être au môme niveau. Deux pièces qui affleurent.
Le filon affleure (dans une mine), émerge à fleur de sol.
Le fil à plomb affleure, est tangent.
AFFLICTIF, IVE [à-flïk'-tif, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. affliotus, § 257. || 1374. Sollicitude af-
fllotive et angoisseuse, Ordonn. dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Qui afflige (qqn). || Spe'cialt. Qui frappe (un
criminel). Peine — . Les peines en matière criminelle sont ou
afflictives et infamantes.... Code pénal, art. 6.
AFFLICTION [à-flik'-syon ; en vers, -sl-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. afflictio , action de frapper,
état de celui qui est frappé, physiquement et morale-
ment. Le sens propre existe en anc. franc. {Cf. affliger.)
II xic^s. Granz afflictions, St Alexis, 358.]
Il Etat de celui qui est frappé (moralement) d'un coup
douloureux, n n'y a pour eux dans le monde qu'anathème,
que trouble et — d'esprit, bourd. Dévot, à la Vierge, 2.
Dieu, qui voyez mon trouble et mon — , rac. Ath. v, 7. Cer-
tains compliments de consolation, Qui sont surcroit d' — , la f.
Fab. VIII, 14. Les cours ne sont pas longtemps dans 1'— ni
occupées de tristesse, st-SIM. i, 15. Si de tous les hommes les
uns mouraient, les autres non, ce serait une désolante — que
de mourir, la ur. 11.
AFFLIGEANT, ANTE [ii-fli-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de affliger, § 47.]
Il Qui afflige. A-t-elle cru que sa croix était trop dure ou
trop —7 FLÉcii. M. de Montausier. Vie pleine de soins et
I
1
de soins affligeants, bourd. Anibition, 3. || Qu'y a-t-il
si — à tout cela? mol. Scap. li, 7. N'êtes-vous pas méohaa;
De vous plaire à me dire une chose — ? mol. 'fart, ii, 4.
AFFLIGER [à-fli-jé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affligere, m. s. A fini par
disparaître, au xvi" s., la forme pop. afUre. || xu»
flijèrent, Psaut. de Cambridge, lxxlii, 40.]
Il Frapper douloureusement.
Il 1° Le corps. Infirmités qui affligent leur corps, l.
11. De quelles austérités affligez-vous votre corps, bourd. Pev
Sacrem. de pénit. \ P. ext. La guerre est le plus grand d
maux dont les dieux affligent les hommes, fén. Tél. 9. (,)<
serai du parti qu'affligera le sort, corn. Hor. i, 1. L'Église
fut cruellement affligée en Perse, BOSS. Hist. univ. i,
L'empire affligé se repose sous Vespasien, ID. ibid. 10.
niqt et famil. Il est affligé de cent mille livres de rente,
Il 2» L'âme. Tout m'afflige et me nuit, rac. Phèd. i
Que tu es sotte, Toinette, de f — de cette mort ! mol. Mal,
iii, 12. S'-— l'esprit de cette vision, id. Sgan. se. 17.
gardes affligés Imitaient son silence, rac. Phèd. V, 6. Ai
Vous n'êtes pas moins Dieu quand vous affligez... que quand
vous consolez, pasc. Maladie, 1. Substantivt. Peut-être q-
les affligés ont tort, la br. 11. La douleur de cette charmac'
affligée, mol. Scap. i, 2. | P. ext. — sans raison l'amou
propre d'un sot, volt. Ép. à Boileau.
"AFFLOUAGE [à-flou-àj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de afflouer, § 78. || Néolog.]
Il Action d'afflouer (un bâtiment.)
"AFFLOUER [à-flou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et flouer, §§ 192 et 196.
flouer.) Il Néolog.]
Il Mettre à flot un bâtiment échoué, laissé à sec.
AFFLUENCE [à-flu-âns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affluentia, m. s. || 1393. Al
l'affluence et multitude des causes, Ordonn. vu, 584.]
Il Action d'affluer.
Il lo Au propre. Action de couler abondamment Vi
L' — des eaux a fait déborder la rivière.
Il 2° Fig. Action de porter en grande quantité vers
lieu. [Syn. concours.) L' — des blés sur le marché. Otez-nons
ces biens 1' — importune, la f. Fab. vu, 6. Les uns vivant
r — de toutes choses, les autres languissant dans une extrèm
indigence, BOSS. Panég. St Franc. d'Assise. L' — des curi(
à cette fête. || Absolt. Il y avait ce jour-là grande — .
AFFLUENT, ENTE [k-flu-an, -ânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affluens, part. prés, de affluere
Il Qui afflue.
Il l" (En parlant d'un cours d'eau.) Qui se jette dai
un cours d'eau. La Seine... et toutes les rivières y afflui
furet. Dict. Il S. m. Les affluents de la Seine.
Il 2° Vieilli. S. m. (En parlant d'une rivière.) Sajoi
tion avec une autre rivière. {Syn. confluent.) A 1'—
Marne dans la Seine, encycl.
AFFLUER [à-flu-é] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affluere, m. s. \\ 1393. Pèlerins
qui viennent et affluent, Ordonn. vu, 590.]
Il 1° Couler abondamment vers. Le sang afflue au cœur
Il 2" Se porter en grande quantité vers. Tout afflue à
Paris, J.-J. rouss. Èm. 5. Les peuples affluaient, mé.?eiuv
Hist. de France, Robert.
AFFLUX [k-flu] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affluxus, m. s. \\ 1611. cotoR-
Il Action d'affluer tout k coup. L'— du sang au cerveau.
"AFFOLANT, ANTE [k-fô-lan, -lânt'] adj.
jÉTYM. Adj. particip. de affoler, § 47.]
Il Qui affole. Une beauté — . Une place si — pour un si jeune
homme, st-sim. Add. à Dangeau, vu, 440.
"AFFOLEMENT [à-fôl-man ; en vers, -fô-le-...] *• »'
[ÉTYM. Dérivé de affoler, § 145. ||xnie s. Pris d'afolemenl.
Vie de Ste Christine, dans godef. Suppl.]
Il État d'une personne affolée.
AFFOLER [k-fô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et fol, fou, §§ 194 et 196. || xii« ?•
Duns, presens ne preiere nel commuet ne afole, garn. dk pont-
STE-MAX. St Thomas, 3290. ] Tost le feroit li rois ocirre et
affoler, Parise la Duch. 1257.]
I. Rendre comme fou. Dne personne affolée par la dou-
leur. La terreur l'affole. Esprit affolé de la rime, maUCROIX.
Fp. 1. Il est affolé d'amour, et, absolt. Cette femme l'a^affolé
EUe est affolée de ce Léandre, mol. Méd. m. l. ni, 7.
i'.
AFF — 49
/'/'/. Boussole affolée, dont l'aiguille est dérangée, soit
je voisinage du fer, soit par l'orage.
. P. ext. Vieilli. Mettre en fâcheux état. La pauvreté
ijae moi les affole, Régnier, Sat. 2. Il m'a toute affolée,
'. Contes, Diable de Papefîg.
TFOUAGE [à-fwaj'; en vei's, -fou-àj'] s. m.
t'YM. Dérivé de l'anc. franc, affouer, cliauffer, § 78. ||
Texte dans du c. confoagium.]
inciennt. Chauffage. Droit d'— , et, absolt, —, droit
rendre dans les bois communaux de quoi se chauf-
|| P. ext. Répartition entre les habitants du produit
)ois communaux.
FFOUAGER, ÈRE [à-fwà-jé, -jêr; en vers, -fou-à-...]
TYM. Dérivé de affouage, § 115. || Néolog.]
lui a rapport à l'affouage. Coupe, portion — . || Qui jouit du
^. d'affouage. Commune — . | Substantivt. Les affouagers.
fFOUILLEMENT [à-fouy'-man] s. m.
•VM. Dérivé de afouiller, § 145. || Néolog.]
'«'gradation produite par l'eau qui creuse les fonda-
(l'iiiic arche, d'un mur, etc. || Dans une bouche à
fusion du métal sous l'action des gaz de la poudre.
"FFOUILLER [à-fou-yé] v. tr.
\ v.M. Composé de à et fouiller, § 192. || Néolog.]
I 'roduire l'affouillement.
'FFOURAGER [à-fou-rà-jé] v. tr.
[ym. Composé de à et fourrage, §§ 194 et 196.||xivo s.
3 ;... bien afouragées pour la nuit, Ménagier, il, 3.]
Ij'oiu'nir de fourrage (le bétail),
i 'FOURCHE [k-fourch'] s. f.
i v.M. Subst. verbal de affourcher, § 52. || xviie s. guil-
•jiliiiis JAL, Gloss. naut.]
II Marine.) Action d'affourcher un navire. Ancre d'— .
i 'FOURCHER [à-four-ché] v. tr.
[ \y\. Composé de à et fourche, §§ 194 et 196. || xiio s.
E reïssiezhome viser, Piez afurchier, \vage, Rou, m, 2042.]
Il isposer en fourche.
il " (Marine.) Mettre au mouillage (un navire) en je-
ri liu.v ancres dont les câbles se croisent en fourche.
bâtiment. S' — .
Il " Placer à califourchon. Après ma barque rompue,
I {fourche encore sur les éclats, malii. Ép. de Sénèq.
> . 111, 2. Un villageois sur son âne affourché, J.-B. ROUSS.
',■ ''■•'■ux, préf.
'. ext. Faire entrer une pièce de bois à languette
pièce à rainure.
■ "FRANCHEMENT [à-franch'-man ; en vers, -fran-
;C . A', m.
[v.M. Dérivé de affranchir, § 145. || 1348. Texte dans
AFF
ieilli. Affranchissement. Pour amasser le prix de leur
\LH. Ép. de Sénèq. lxxx, 2.
FRANCHIR [à-fran-chir] v. tr.
VM. Composé de à et franc, §§ 194 et 196. ||xino s. Ja
n quier afranchir, le chat, de coucy, p. 23, Michel.]
'ire franc, libre de ce qui asservit.
iindre qqn de condition libre. — un serf. Un es-
iiiranchi, et, substantivt. Un affranchi. Rome à trois af-
is si longtemps asservie, Rac. Brit. i, 2. || La jeune af-
ie Acte, VOLT. Pyrrhon. dans l'hist. 13. || P. a?ial.
i-e indépendant. Pausanias venait d'— l'île de Cypre de
)ug, Boss. Hist. imiv. i, 8. Dieu ayant affranchi son
'■ de la tyrannie des Égyptiens, ID. ibid. I, 4. — ton pays
ouvoir monarchique, coRN. Cinna,w, 1. || Fig. Rendre
-le ce qui assujettit l'âme, l'esprit, etc. Tu voudras t'—
g de mes bienfaits, rac. Brit. v, 6. M'— d'une importune
Uk. V, 2. Il P. ext. I 1. — une carte, faire tomber
s supérieures. | 2. — un arbre, faire une greffe
: c naissance à de nouvelles racines. Vous affran-
figuier sauvage, liébault. Mais. rust. ii, 56.
:-ndre libre de ce qui grève (taxe, redevance,
te). Le roi affranchit cette ville de la taille. — un
un héritage. — certaines denrées de tout droit. P.
absolt. — une lettre, des journaux, un paquet, les
aunpts de taxe pour celui qui les reçoit, en payant
le port. — ses ports de lettres, volt. Lett. 20janv.
/'. ext. (Technol.) — une voie d'eau, en vidant, à
vics pompes, plus d'eau qu'elle n'en laisse entrer.
tonneau, lui faire perdre le goût du vase neuf. | —
nal, le châtrer.
DICT. FRANC.
AFFRANCHISSEMENT [à-fran-chïs'-man ; en vers,
-chi-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérive de affranchir, § 145. || 1322. Texte dans
GODEF. abonnement.]
Il Action d'affrancliir.
Il 1° Action de rendre de condition libre. L'— d'un es-
clave, d'un serf. Il P. anal. x\clion de rendre indépendant.
L' — de la Grèce. L'— des communes. Fig. Action de rendre
libre de ce qui assujettit l'âme, l'esprit. L'— de l'âme asser-
vie aux passions, de l'esprit livré à l'erreur. || P. ext. — d'un
arbre, greffe qui fait naître de nouvelles racines.
Il 2» Action de rendre libre de ce qui grève. L'— d'un
domaine qui a des servitudes. Des lettres d' — . L' — d'un port,
action de le déclarer port franc. || L'— d'une lettre.
*AFFRANCHISSEUR [à-fran-chi-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affranchir, § 112.|| xvi" s. Le protecteur
et affranchisseur de la Grèce, amyot, Flamin. 20.]
Il 1" Celui qui affranchit.
Il 2" Celui qui châtre les animaux.
AFFRE [àfr'] s. f.
[ÉTYM. Du bas francique aibhor, adj., qui signifie hé-
rissé, dans notker, eiver, eifir, §§ 6, 38, 498 et 499. || xv^ s.
II... n'eut si belles affres qu'il avoit a ceste heure eues, Cent
Nouv. nouv. 75.]
Il (Ne s'emploie qu'au plur.) 1° Vieilli. Effroi. A la sécu-
rité... succédèrent toutes les affres de voir prendre le royaume
à revers, st-sim. v, 314.
Il 2" Spécialt. Angoisse qui accompagne l'agonie. Les
affres de la mort, boss. A. de Gonz.
AFFRETEMENT [à-fret'-man ; en vers, -frè-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affréter, § 145. || 1671. Vs et coût,
de la mer, dans delb. Rec.]
Il Action d'affréter (un navire).
AFFRÉTER [à-fré-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et fréter, §§ 192 et 196.||(Au sens
de fréter.) 1322. Texte dans godef. j 1639. Le maître frète,
le marchand chargeur affrète, dans jal, Gloss. naut.]
Il Prendre en location (un navire), totalement ou en
partie, pour transporter des marchandises. [Cf. fréter.)
AFFRÉTEUR [à-fré-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affréter, § 112. |] xvii" s. Afréteur est
un marchand particulier qui prend un vaisseau à louage, GUIL-
LET, dans JAL, Gloss. naut.]
Il Celui qui affrète (un navire).
AFFREUSEMENT [à-freûz'-man ; en vers, -freh-ze-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de affreuse et ment, § 724. || 1.539. r. est.]
Il D'une manière affreuse. Il a été — défiguré.
AFFREUX, EUSE [à-freii, -freliz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de affre, § 116. || 1539. r. est.]
Il Qui a une laideur repoussante.
Il 1" Le blanc et le rouge les rend affreuses et dégoûtantes
(les femmes), la br. 3. Des lambeaux pleins de sang et des
membres — , rac. Ath. il, 5. Un spectacle — à voir. Si je
pouvais éviter ce précipice — , BOSS. Joie du chrétien, 2. Ce
ne sont partout que des chemins — , id. Condé. A l'approche
Du griffonnage — qu'il a toujours en poche, PIRON, Métrom.
I, 3. I P. ext. Famil. Je voyais de loin arriver 1' — recors,
BEAUMARCH. Mar. de Fig. v, 3.
Il 20 F/g. Du crime — dont la honte me suit, rac. Phèd.
IV, 6. De leur concorde impie, — , inexorable, CORN. Cinna, I, 3.
0 jour —, hélas! tout fut englouti! B. de st-p. Paul et Virg.
AFFRIANDER [à-fri-yan-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et friand, §§ 194 et 196. || 1530. Elle
l'a trop affriandé (un enfant), palsgr. p. 483.]
Il Allécher par qqch de friand. Enfant affriandé par des su-
creries. (Vin) dont quelques verres... m'avaient fort affriandé,
j.-j. ROUSS. Confess. ii, 6. | Fig. L'espoir du gain l'affriande.
AFFRIOLER [à-fri-yô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et frioler, §§ 192 et 196. || 1530.
Vous affriolez cet enfant, palsgr. p. 483.]
Il Allécher par qqch de très appétissant.
"•AFFRITER [à-fri-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et frit, part, passé, de frire, §§ 194
et 196. Il 1752. trév.]
Il Mettre (une poêle) en état pour faire de la friture.
AFFRONT [à-fron; le t se lie au sing. 1'* au plur.]
s. m.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, affronte, m. s. L'anc. franc, n'a
que l'adv. afront, en face. || xvi'= s. brant. dans acad. Histor.]
4
AFF
— 50 —
AGA
|] Insulte faite en face, publiquement. {Sjjn. outrage,
avanie.) « Piaffer » est de notre siècle, comme aussi... « faire
un — Il pour braver un homme, pasq. Rcch. viii, 3. Un san-
glant, un cruel — . Essuyer, subir un — . Dévorer un — , le
.'ioulTi'ir patiemment. Sauve-moi de 1'— de tomber à leurs
pieds, CORN. Rodog v, 4. Nous joignons au cruel sentiment de
1' — le désespoir de ne pouvoir nous en laver, montesq. Espr.
des lois, XII, 28. | VamiL Faire — à qgn, lui faire honte.
Faire — à qqn de qqch, le lui reprocher publiquement. Avoir
2' — de qqch, rester en —, échouer en qqch à la vue de tous.
*AFFRONTAILUES [à-fron-tay'] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de affronter, § 95. || 160G. nicot.]
Il Vieilli. Limite d'une terre, ligne oii une terre enjoint
une autre.
'AFFRONTEMENT [à-front'-man ; en vers, -fron-
te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affronter, § 145. || xvi" s. L'affrontement
de deux escadrons, la noue, Disc, polit, p. 312.]
I. Vieilli. Action d'opposer front à front. || Fig. Action
de mettre de même niveau. Spécialt. (Chirurgie.) Rap-
prochement des bords d'une plaie, des fragments d'un os.
II. Action d'aborder de front. || Fig. Action d'abor-
der hardiment. || P. ext. \ 1. Action d'insulter en face. | 2.
Vieilli. Action de tromper impunément.
AFFRONTER [à-fron-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et front, §§ 194 et 196. || xii" s. Od
pels e od cros les poez afrunter, wage, Rou, ii, 4053.]
I. Anciennt. Placer en face.
Il 1° Opposer front à front. Si vous voyez deux chiens qui
s'aboient, qui s'affrontent, la br. 12. Panneaux affrontés, qui
s'opposent exactement. (Blason.) Animaux affrontés. || P.
ext. Vieilli. La Picardie s'affronte à Artoys (lui est conti-
guë), PALSGR. p. 593. {Cf. affrontailles.)
Il 2o Placer de iront. Pièces de bois affrontées. || (Chi-
rurgie.) — les bords d'une plaie, les fragments d'un os.
II. Anciennt. Aborder de front. Sereine les affronta et les
pria de luy octroyer..., Nuits de Strapar. iv, 3. || Fig. Abor-
der hardiment. — l'ennemi. — la mort. D'un roi redoutable —
la présence, rac. Esth. i, 4. Un homme qui, pour servir ses
amis, a généreusement affronté les galères, mol. Poicrc. i, 2.
Il P. ext. Vieilli. \ 1. Insulter. Et ton père affronté, tii. corn.
///. Ennemis, iv, 8. Mon honneur affronté, rotrou, Clarice,
1, 6. I 2. Tromper impudemment. Venir céans, après nous
avoir voulu — , furet. Rom. bourg, i, 75.
AFFRONTERIE [à-front'-ri ; en vers, -fron-te-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de affronter, § 69. || xyi^ s. s. certon,
Iliade, dans delb. Rec]
Il Action d'affronter, de tromper impudemment.
AFFRONTEUR, EUSE [à-fron-teur, -teiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de affronter, § 112. || xvi'= s. bourdigné,
dans DELB. Mater.]
Il lo Vieilli. Celui, celle qui trompe impudemment. Afin
que vous ne croyiez pas que je suis un — , cii. Perrault,
Contes, Petit Poucet. Voici comment cette — y remédia, fu-
ret. Rom. bourg, ii, 45.
Il 2p Néolog. Celui qui aborde qqch de front, n est
(Piron) l'un des maîtres et des affronteurs de la rime, ste-
BEUVE, Nouv. Lundis, vu, 453.
*AFFRUITER [à-frui-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et fruit, §§ 194 et 196. ||xiie s. Ne
vuet pas la dame que lor consoilz afruit, j. bodel, Saisnes,
tir. 91.]
Il Pourvoir de fruit. — un terrain, le planter d'arbres
à fruit. Il Un arbre qui s'est affruité, qui a donné des fruits.
AFFUBLEMENT [à-fu-ble-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affubler, § 145. || xiiie s. Hélias, dans
GODEF. Suppl.]
Il Ce dont on est affublé. Un étrange — .
AFFUBLER [à-fu-blé] v. tr.
[ÉTYM. Ane. franc, afibler, agrafer. Du lat. pop. *affi-
bulare, de ad et fibula, boucle. Affibulare devient "affiblar,
§§ 336 et 291, afibler, § 295, afubler, §341, et affubler, § 502.]
Il Couvrir (d'un vêtement). Toutes deux bien seules et
bien affublées , ST-siM. il , 79. || En mauvaise part. (La
vieille) S'affublait d'un jupon crasseux, la f. Fab. v, 6. L'in-
fant... s'affubla de cette vilaine peau, CH. Perrault, Contes,
Peau d'Ane. \ Fig. Famil. D'— sa face de palais, A poing
fermé, de deux larges soufflets, volt. Enf. prodigue, m, 6. \
P. ext. S'— de qqn, l'avoir toujours avec soi.
•AFFUSION Làr-fu-zyon ; en vers, -zi-on] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. affusio, 7n. s. \\x\i<^ s. ParaHu-
sion de trop d'huile, paré, xvm, 73.]
Il Action de faire couler en nappe un liquide sur une
partie malade.
AFFÛT [à-fu] *■. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de affûter, § 52. || 1468. Un affi
de bois tournant, dans gay, Gloss. archéol.]
I. Poste derrière un arbre pour guetter, spécialement
le gibier. Attendre un loup à 1'—. Se mettre à 1'—. A l'heure
r — , LA F. Fab. X, 15. Il Fig. Être à 1' — d'une chose, la guetter.
J'y suis toujours à 1' — des modes, les. Tiircar. v, 7. Toujon»
l'oreille est à 1'— d'un mot, junquières, Caquet-Bonbec, i
II. Ce qui sert à mettre en position certains ins!
ments. Support d'une bouche à feu, d'une lunette,
AFFÛTAGE [à-fu-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affûter, § 78. || 1468. F. à l'article
Il 1» Vieilli. Action de disposer, de préparer qqi
qqn. | Spécialt. Apprentissage. Les compagnons qui
dront ouvrer dessoubz maistres seront tenus de leur payer doue
deniers pour leur affutaige (1468), Stat. des tonneliers de
Soissons, dans delb. Rec.
Il 2" Spécialt. Vieilli. Action de mettre en position
un canon. || Action de mettre en état un outil. || P. est.
Ensemble d'outils disposés, assortis pour le travail.
AFFÛTER [à-fu-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et fust, fût, arbre, §§ 194 et 11
Il xiio s. V. à l'article.]
I. Vieilli. (Chasse.) Poster derrière un arbre, unb'
son. — les chiens. S' — . Metz (les chiens) es fustoyes et
affuste en telle manière qu'ils puissent veoir li ungs l'autre
Modus, dans la g.
II. P. ext. Vieilli. Disposer. (Les archers) s'affusteren;
WACE, Rou, m, 10085. Ma barque j'affustal, pasq. Jeux po^
Loyauté. — une bouche à feu, la disposer sur son af
Fig. Il s'est affusté pour cela, acad. 1694. || Spécialt
nos jours. — des outils, les mettre en état, et,partici
rement, les aiguiser.
"AFFÛTEUR [à-fu-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de affûter, § 112. || Néolog.]
Il 1° Chasseur à l'affût.
Il 2» Celui qui affûte un outil. — de scies.
AFFÛTIAU [à-fu-tyô] s. m.
[ÉTYM. Forme dialect. pour affûteau, § 16, déri'
affûter, disposer, § 126. || 1752. trév.]
Il Famil. Menu objet. Je ne saurais trouver dans tous vos
affûtiaux, hauterociie, Crispin médecin, ii, 11.
AFIN [à-fin] adv.
[ÉTYM. Composé de à et fin 1, § 726; écrit encore par-
fois au xviie s. à fin. || xiv'' s. Affin que le cheval soit bien
armé, oresme, Éth. 11. J
Il Ne s'emploie que suivi de la prép. de ou de la conj. que,
pour marquer direction vers le but de l'action. — détourner
ensuite nos armes contre cet ennemi plus puissant, fén. Tél. il-
— de le payer toutefois de raison, la p. Fab. x, 2. — qu'il fût
plus frais et de meilleur débit, id. ibid. m, 1. || Au sens de
pour que {vieilli). (Ils croient) qu'il leur suffit d'être inutiles
ou dans l'indigence, — que la république soit engagée à les pla-
cer ou à les secourir, la br. 2. — que, avec l'infinitif (y«W//i)
— que me souvenir toujours..., malii. Lett. à divers, 8.
À FORTIORI [à-fùr-syô-ri ; en vers, -si-ô-...] loc.adv.
[ÉTYM. Expression du lat. scolast. : en partant de ce
qui est le plus fort, § 217.]
Il En concluant du plus au moins. Raisonner — .
1. *AGA [à-gà] interj.
[ÉTYM. Altération de agare, impératif de l'anc. verbe
agarer, regarder. L'anc. franc, a déjà agar : Agai-, dist As-
selin, quel gent nous vienent la, i/. Capet, 6011. || 1611. Afla,
mon amy, cotgr.]
Il Vieilli. Pop. Regarde. — ... je m'en vas te conter...
comme cela est venu, mol. D. Juan, ii, 1.
2. AGA [à-gà] s. 7n.
[ÉTYM. Emprunté du turc ottoman agâ, chef, § 23. B
1559. Agatz de janissaires, Lett. à Henri II, dans CHAR-
RiicRE, Nég. de la France dans le Lev. ii, 550.]
Il (Chez les Turcs.) Celui qui a un commandement.-:
des janissaires. — des eunuques. | Les Turcs fsdsans bien sou-
vent fouetter leur haga, leiu- visir, uoucHET, Serées, m, 76.
AGAÇANT, ANTE [à-gà-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de agacer, § 47.J |
Il ±0 Qui irrite légèrement. Un bruit — . Personne — .
AGA
— 51
AGE
Il 2" Qui provoque légèrement. Avare de regards aga-
I !;.s. Gil Blas, vu, 7. — et jolie, uérang. Céliùa-
Substnntivt. Au fém. Espèce de bijou. Le roi leur
iina des bijoux à jouer au tourniquet... la princesse d'Har-
srt eut une — , dange.\U, III, 2Ù2.
LGAGE [à-gâs'] s. f.
ÉTYM. De l'anc. Imut allem. agalstra, m. s. § 6.]
Vieilli. Pie (oiseau]. L'— eut peur, la f. Faô.xii, 11.
lGACEMENT [à-gas'-man ; en vers, -gk-se-...] s. m.
ÉTYM. ])érivé de agacer, § 145. || 1539. Agacement, R. est.
'ii'. Agacement de dens, ID.]
1' Légère irritation nerveuse produite par l'action
I irlaln bruit sur l'oreille, d'un acidesur les dents, etc.
2 ' Légère irritation morale produite par ce qui im-
ite.
.GAGER [à-gà-sé] V. tr.
:tym. Selon les uns, dérivé de agace, pie ; selon d'au-
, de l'anc. haut allem. hatzân, exciter, par l'intermé-
vc- de l'ital. agazzare. | L'anc. franc, aacier semble être
' différent. || 1530. Il me voulut volontiers agacer,
. p. 657.]
1 Mettre dans un état de légère irritation nerveuse.
t ngacéparle frottement de la lime. Les fruits verts agacent
îilents. Les pères... ont mangé des raisins verts, et les dents
elenfants en sont agacées, saci, Bible, Eze'ch. xvni, 2.
\g. Mettre dans un état de légère irritation morale.
ti, agacé par le bavardage de qqn.
i2" Exciter par de légères provocations. Des laquais
u l'autre s'agaçants, boil. Sal. 6. — un petit enfant (par
I u'VG de jeu). C'est un petit spectacle de les voir s'égayer,
-et se poursuivre, buff. Fauvette. Elle agaça mon maître :
Dondit pour rire à ses minauderies, les. Turcar. I, 2.
iACERlE [à-gâs'-ri ; en vers, -gà-se-ri] s. f.
rvM. Dérivé de agacer, § 69. || xvii" s. V. à l'article.]
|L('gère provocation. (Elle) me faisait toutes sortes
aceries, j.-j. rouss. Confess. i, 4. Elle m'écrit mille dou-
îi et mille agaceries pour lui, SÉV. 1159. Quand on se per-
eles agaceries, hamilt. Gram. 185.
. iAME [à-gàm'] adj.
il M. Emprunté du grec àya;j.O!;, m. s. de à privatif
: '-[i-oc., mariage, § 277. || Ne'olog.]
I Ilist. nat.) Sans union de sexes. Génération — (chez
ï^ nl('ries). Plantes agames, reproduites par propagules,
..tAMI [à-gà-mi] s. m.
"'YM. Mot des indigènes de la Guyane, § 80. || xviiie s.
rendons à cet oiseau le nom d'agami qu'il a toujours
dans son pays natal, buff. Agami.]
']chassier de l'Amérique du Sud.
GANTER [à-gan-té] V. tr.
'YM. Emprunté du provenç. agantar, m. s. § U. ||
•KV.]
/'/. (Marine.) Atteindre un navire qu'on pour-
II ic/'. enganter.)
jjfAPE [à-gàp'] s. f.
■^^ M. Emprunté du lat. ecclés. agape, m. s. mot venu
àyâ-n:T|, amour. || 1574. (Ce banquet) est nommé
JEON, St Cyprien, dans delb. Rec]
epas en commun des premiers chrétiens. L'— suit
mmunion sainte, chateaubr. Martyrs, 14. | P. ext.
l. — fraternelle, repas d'amis.
:APÈTES [à-gà-pèf] s. m. et f. pi.
ïM. Emprunté du lat. ecclés. agapetae, m. s. grec
nfôç.lj 1694. TH. CORN.]
tans la primitive Église.) Clercs habitant dans les
imnautés de femmes. || Filles ou veuves qui vivaient
le toit de religieux séculiers.
ARIC [à-gk-rïk'] s. m..
-M. Emprunté du lat. agaricus, ?«.. s. \\ xV s. Agaric
•xcrescence qui croist vers la racine du sappin, Grant
, y.]
11, )in de divers champignons comestibles (mousse-
m hronge) ou vénéneux (fausse oronge, etc.).
A A.SSE. V. agace.
*i|'iASSIN [à-gà-sin] s. m.
rn.M. Dérivé de agasse, pie, § 100. {Cf. l'allem. elster-
vVlO s. 0. DE SERRES, VIII, 4.]
■■'rct. Il 1" Cor aux pieds, œil-de-perdrix.
' DEil de la vigne qui ne donne pas de fruit.
A VTE [à-gâf] s. f.
[Ï(:m. Emprunté du lat. achates, œ, m. s. D'abord
acate (xiie s. Lapid. de Marbode, p. 37, Pannier), puis
agathe (1539. r. est.), peut-être par fausse étym. du grec
àyaOr;.]
Il Pierre dure, variété de quartz, qui devient brillante
par le poli. L'onyx, la cornaUne, la sardoine, sont des agates.
— jaspée. — orientale. Dn bracelet d'— , mol. Av. v, 5. Et cette
— à vous qu'on fit mettre en cachet, ID. Dép. am. iv, 3. ||
P. ext. Polissoir fait avec une agate.
*AGATHE [à-gaf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec cxyo(9Ti, bonne. || xvii« s. n
passe au drap d'or; de celle-ci, à l'agathe, labr. 13.]
Il Variété de tulipe.
AGAVE [à-gà-vé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àyauri, admirable. Sur le
changement du genre, F. § 551. || 1783. encycl. méth.]
Il Plante de l'Amérique du Sud, dont la sève donne
une liqueur (pulque), et la feuille une matière textile.
*AGE [àj'] s. m.
[ÉTYM. Forme dialect. de haie 2, § 16. {V. ce mot.)]
Il Partie d'une charrue, dite aussi flèche, haie, à laquelle
on adapte par un bout les mancherons, par l'autre l'at-
telage.
ÂGE [âj'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. '^aetaticum, dérivé de aetatem, m. s.
§ 78 ; devenu edage (xic s.j, §§ 78 et 411, eage (xiie s.) ou
aage, § 344, et, par contraction, âge, § 358. || Fém. aux
xvi« et xvii« s. Cette âge ferrée, malh. Larmes de St Pierre.]
I. Succession des années qui composent la vie d'un
homme. Le progrès de 1' — . Avancer en — . Être à la fleur de
1' — . Un long — , corn. Cid, il, 8. Dans le premier penchant
de r— -, LA ROCiiEF. Max. 222. Toute chose en vivant avec
r— s'altère, régnier, Sat. 5. || P. ext. Durée moyenne
d'une vie, d'une génération. Nestor a vécu trois âges
d'homme. Ce vieillard dans le chœur a déjà vu quatre âges,
boil. Lutr. 1.
II. Portion déterminée de l'existence d'un homme.
Il 1" Temps écoulé depuis qu'un homme a commencé
d'exister, n cache son — . Quel — avez-vous? A mon — je
vaux encor mon pesant d'or, regnard. Fol. am. m, 4. Vous
faites sonner terriblement votre — , mol. Mis. m, 4. Famil.
On ne lui donnerait pas son — . Il ne paraît pas son — . Sa figure
n'a point d' — . Président d' — , celui qui préside parce qu'il
est le plus âgé. || P. anal. L' — d'un cheval, d'un arbre, d'un
bois, d'un monument. | Fig. L' — du monde, le temps écoulé
depuis la création. L' — d'un terrain géologique.
Il 2° Chacune des parties de l'existence d'un homme.
Chaque — a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs, boil. Art
p. 3. Nous arrivons tout nouveaux aux divers âges de la vie,
LA ROCHEF. Max. 405. Le fer ne connaîtra ni le sexe ni 1' — ,
RAC. Esth. I, 3. Être en bas — . Le jeune — . Dans un — si
tendre, R.\c. Ath. u, 7. Le bel — , la jeunesse. Est-on sage.
Dans le bel — , Est-on sage De n'aimer pas? mol. Psyché', prol.
L' — ingrat (se dit spécialement de la période de forma-
tion des jeunes filles). L' — adulte, r — viril, r — mûr. Lors-
qu'il sera parvenu à 1' — d'homme. Être d' — moyen, de moyen
— {vieilli). Un homme de moyen — Et tirant sur le grisou,
LA F. Fab. I, 17. Être entre deux âges. Comme vous n'êtes pas
encore à l'entre deux âges, jouissez de ce joli visage, SÉv. 955.
n est d'un certain —, il n'est plus jeune. L'— de raison. L'—
mûr. Être sur 1' — , sur le retour. Le prieur, déjà un peu sur
r — , VOLT. Inq. 1. A mon — , on commence à sentir les infir-
mités, LES. Gil Blas, VII, 3. Une fiUe qui est en — de, qui
est d' — à se marier. N'êtes-vous pas en — d'être mariée?
MOL. Am. méd. i, 4. L'— critique, où la femme cesse
d'avoir ses menstrues. C'est un beau miracle à nos âges,
SÉV. 583. L' — fixé, requis pour exercer une fonction, pour su-
bir un examen. Une dispense d'— . | Absolt. V—, pour le grand
— . Homme, femme d' — . Une princesse déjà sur 1' — , rac. Iph.
préf. AffaibU, courbé par 1'—. Vous perdez le respect, mais je
pardonne à 1' — , CORN. Cid, il, 6.
Il 3» P. ext. Chacune des parties de l'existence d'une
chose. Les quatre âges du monde : l'âge d'or, d'argent, d'ai-
rain, de fer. || Fig. Douce situation, — d'or, la br. 12. J'ai
fait revivre 1' — d'or, fén. Dial. Romulus et Numa. Bemon-
ter aux différents âges de la nature, buff. Époq. de la nat.
prélim. L' — de la pierre, 1' — du fer, 1' — du bronze. || Le moyen
— , période qui va de la chute de l'empire romain à la
chute de l'empire grec. Cette grande raideur des vertus des,
vieux âges, mol. Mis. i, 1. Loc. adv. D'— en — . Le temps,
les révèle d'— en — , p.asc. Vide.
AGE
— 52
ÂGÉ, ÉE [;i-jé] adj.
[ÉïYM. Dérivé de âge, § 118. || xiii" s. Li hoirs malle est
aaglez quand il a quinze ans acomplis, beauman. xv, 14.]
Il Qui a tel ou tel âge. Un homme — de trente-cinq ans.
Un arbre — de deux cents ans. || Absolt. Qui a un grand
âge. Il est — . Une personne — .
AGENCE [à-juns'] s. /'.
[ÉTYM. Dérivé de agent, § 262. || 1690. furet.]
Il lo Fonclion d'agent. Confier à qqn 1'— des travaux.
Il 2" P. eœt. Adminislralion dirigée par un ou plusieurs
agents. Siège de cette administration. Une — de rensei-
gnements, de théâtre, de courses.
AGENCEMENT [à-jâns'-man ; en vers, -jan-se-...] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de agencer, § 245. || xive s. Se déduit de
agensamentum, qui est dans du c]
Il Action d'agencer. L'— d'un magasin, d'un théâtre, d'un
salon. L' — des groupes dans un bas-relief, des draperies dans
un tableau. De groupes contrastés un noble — , mol. Val-de-
Grdce. V — du mot dans la phrase.
AGENCER [à-jan-sé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *agentiare, rendre gentil, de ad, à, et
*gentus, pour genitus (F. gent 2), §§ 194 et 196. Agentiare
devient agencer par le changement de entiare en encier,
§g 406 et 297, encer, § 634.]
Il Disposer un ensemble, en arranger les parties en
vue de l'agrément ou de la commodité. — un magasin, un
musée, une bibliothèque. Pouvez-vous voir toutes les inventions
dont la machine de l'homme est composée, sans admirer de quelle
façon cela est agencé l'un dans l'autre? mol. D. Juan, m, 1. —
les draperies d'un tableau, les groupes d'un bas-relief. Cela est
petitement fait, mal agencé, sec, dur, nmER. Salon de 1767 ,
Venevault. Des phrases agencées avec art. | Vieilli. En parlant
de la toilette. Dorinde, désireuse d'être remarquée, ne faillit
de s' — de tous les meilleurs artifices, d'urfé, Astrée, il, 4.
AGENDA [à-jin-dà] s. m.
[ÉTYM. Plur. neutre du lat. agendus, choses qui doivent
être faites, extension du sens ecclés. agenda diei, les of-
fices du jour. Il xvii^ s. Faites-en, s'il vous plaît, un article de
votre agenda, chapelain, Lett. i, 623.]
Il Registre, carnet dont chaque feuillet, indiquant le
jour de l'année, sert à noter ce qu'on a à faire. Des
agendas. (Colbert) présentadt au roi tous les premiers jours de
l'an un — , où ses revenus étaient msu-qués, l'abbé de CHOISY,
Mém. 2. Un almanach d'— , furet. Dict.
*AGENDE [à-jând'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. agenda. (F. agenda.) || 1382.
Une agende de la Magdelaine, dans delb. Rec.^
Il (Liturgie protestante.) Rituel. En ce temps l'ancienne
— fut changée, Boss. \ar. 15. | Spécialt. (Chez les char-
treux.) L'office des morts.
AGENOUUiLER (S') [àj'-nou-yé; en vers, à-je-...]
V. pron.
[ÉTYM. Composé de à et genouil, anc. forme de genou,
§§ 194 et 196. Il xii" s. Devant lui s'est agenouillez, chré-
tien DE TR0YES, CHgès, 336.]
Il Se mettre à genoux. Tous deux s'agenouillèrent, la f.
Phil. et Baucis. \\ Avec ellipse du pronom. On les fit — .
AGENOXJIIiLOIR [àj'-nou-ywar ; en vers, à-je-...] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de agenouiller, § 113. || xvic s. sauvage,
Trad. de P. Jove, dans delb. Rec]
Il Escabeau sur lequel on s'agenouille.
AGENT, ENTE [à-jan, -jânt'] s. m. et /".
[ÉTYM. Le sens 1 vient du lat. scolast. (agens naturale,
universale, st thomas, Summa iheolog.), part. prés, de
agere, agir; le sens II, de l'ital. agente, m. s.\\ xiv" s. 11 se-
rait agent ou faisant et pacient, oresme, Éth. 168.]
I. S. m. Principe d'action. Je sens en moi certain — ,
Tout obéit dans ma machine A ce principe intelligent, la f.
Falj. X, 1. L'argent Serait dans notre affaire un sûr et fort — ,
MOL. Et. i, 4. Agents chimiques, anesthésiques. Agents natu-
rels, forces de la nature. L'— , ce qui fait l'action, par
opposition à ce qui la subit. Bien quel'— et le patient soient
fort différents, desc. Fass. de l'âme, i, 1.
II. S. m. et /■. Il S. m. Celui qui a mission d'agir pour
qqn. Les agents du roi. n y a aussi un autre mot, nouvelle-
ment venu d'Italie, touchant celuy auquel on ne veut faire qu'à
demi l'honneur d'ambassadeur, car on l'appelle « agent », H. EsT.
Xouv. Lanr/. franc, italian. i, 285. L'évèque de Laon, princi-
pal — de la faction, sapait la royauté, naudet, États gêner .
1^55. Des agents secrets. — diplomatique, chargé par un
1771.
AGG
gouvernement de négocier avec un gouvernement étran
ger. — d'affaires, qui dirige des affaires d'intérêt pour di
particuliers. — de change, officier public institué poi
négocier les valeurs (litres de rente, actions, oblii
lions, etc.). — de police, employé subalterne attaché
la police d'une ville. — provocateur, agent secret qu''
suppose chargé de donner un prétexte à la police poi
sévir contre des gens suspects, en les provoquant à pal
1er, à agir contre le gouvernement. — comptable, chargi
dans une administration, de la gestion des fonds, d(
recettes et des dépenses. P. anal. (Jésus-Christ) notre
et notre avocat auprès de Dieu son père, boss. Paix faite
J.-C. 3. — de corruption, beaumarcu. Mar. de Fig. i, 9.
Vieilli. S. f. Nature qui est principale — en ceci, paré, x
12. Une — d'amour (une entremetteuse), regnard, Mêneci
mes, II, 3. Il donna sur-le-champ à son — cinq cents pistolei
les. Diable boit. 4.
"AGGLOMÉRAT [à-glo-mé-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agglomeratum, part, passé ne
Ire de agglomerare, agglomérer. || Néolog.]
Il (Minéral.) Débris minéraux agglomérés.
AGGLOMÉRATION [à-glù-mé-rà-syon] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agglomeratio , m. .
TRÉV.]
Il Action d'agglomérer. État de ce qui est agglomén
L'— des sables. Une grande — d'hommes. || Néolog. La masi
des habitants agglomérés. L'— lyonnaise.
AGGLOMÉRER [à-glè-mé-ré] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agglomerare, to. s. || 1798. acad.
Il Rassembler en masse compacte. (Syn. amonceler, en-
tasser.) Le vent agglomère les nuages, les sables. Les habitants
sont agglomérés dans ce quartier. || Spécialt. Subst.parlicifi.
Agglomérés, petites masses de poussier de charbon
gloméré.
AGGLUTINANT, ANTE [à-glu-ti-nan, -nânt'j
[ÉTYM. Adj. particip. de agglutiner, § 47. || xvi'^ s. p.
XV, 55.]
Il Qui agglutine. Substances agglutinantes. | Substantivi
Le diachylon est un — . |1 Fig. Langues agglutinantes, qui em
ploient l'agglutination. (F. ce mot.)
AGGLUTINATIF, IVE [à-glu-ti-nà-tïf , -tiv']
[ÉTYM. Dérivé de agglutiner, § 257. || xvie s. paré, viii, 33i
Il Qui a la propriété d'agglutiner. Emplâtre -
AGGLUTINATION [à-glu-ti-nà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de agglutiner, § 249. || xvi^ s. L'aggluti
tion de la playe, paré, vu, 5.]
Il Action d'agglutiner. — d'une plaie, recollement di
lèvres de la plaie. || Fig. Néolog. Procédé de certaini
langues oîi les flexions sont remplacées par des moi
accolés.
AGGLUTINER [à-glu-ti-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agglutinare, m. s. \\ xiv^ s.
s'est a eulx adjoint et aglutiné, Mir. de Notre-Dame, v,
Il Coller ensemble plusieurs choses de manière qu'elle?
ne fassent qu'un. Les bords de la plaie s'agglutinent. || F/j-
Néolog. Mot agglutiné, accolé à un autre.
AGGRAVANT, ANTE [à-grà-van, -vânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de aggraver, § 47. || xvi" s. Douleur
aggravante, paré, ix, 2^ préamb.]
Il Qui aggrave. Circonstance — (d'une faute). En exposer
(du péché) toutes les circonstances aggravantes, boss. Intégr.
de la pénit. 2.
AGGRAVATION [à-grà-và-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aggraver, § 249. || xv" s. fossetier,
Chron. margar. dans godef.]
Il lo Action d'aggraver. — de peine. || Fig. (Musique.)
Fugue par —, OÙ on reproduit le sujet en doublant la va-
leur des notes.
Il 2o Action de s'aggraver. L'— de la maladie.
AGGRAVE [à-gràv'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de aggraver, § 52. || 1680. richEL.)
Il Anathème contre celui que les monilions n'avaient
pas amené à soumission.
AGGRAVER [à-grà-vé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aggravare, m. s. En anc. franc,
plus fréquemment agrever, du lat. pop. "aggrevare, de ad
et 'grevis. (F. grief.) || xi'^ s. Ses cors est agravez, St Alexis.
289.]
I. Il 1° Vieilli. Rendre plus pesant. Un corps qui nous
aggrave et nous baisse vers la terre, paSC. Pens. i, 1, l'O'^-
AGG
— 33 —
AGI
ggravé (appesanti) de travail, amyot, Sylla, 60. les yeux
f;ore aggravés, la v. Contes, Ilans Carvel.
2° Fig. Rendre plus grave (une faute, un mal, une
iculté). n a aggravé sa faute. Conlesser les circonstances
changent l'espèce du péché, et non pas celles qui l'aggra-
ikt, i'Ajîc. Prov. 10. Son imprudence a aggravé le mal. | Ces
intes s'aggravèrent, volt. Mœurs, 138.
il. (Th(''ol.)Prononcer l'ag-grave ( V. ce mot) contre qqn.
\.GGRÉGAT. V. agrégat.
IGGRÉGATION. V. agrégation.
VGGRÉGER. V. agréger.
.. 'AGIAU [à-jyô] s. m. et f.
irvM. Origine inconnue. || 1789. encycl. métil]
l^upitre où le doreur met le cahier des feuilles d'or.
î. * AGIAU. V. agio 1.
)lGILE [à-jil] adj.
ÉTYM. Emprunté du lat. agilis, m. s. || xiV s. Faire les
ps agiles et fors, oresme, Polit. Motz estranges, agonie.]
Qui a les mouvements souples, prompts. [Syn. leste.)
à la course. Ayant mis ce jour-là, pour être plus — , Cotillon
pie, LA F. Fab. vu, 10. Deux chiens aux pieds agiles, id.
/. IX, 14. Des doigts agiles (sur le piano). Un cerf — .
ïime — . Membres agiles. — comme un singe. || Fig. Esprit
- Il l'amour) rend — à tout l'âme la plus pesante, mol.
t; des /'. III, 4.
JlGILEMENT [à-jil-man] adv.
IsTYM. Composé de agile et ment, § 724. || xv^ s. (L'oi-
liju) est plus agilement getté pour voler, partant de la main
4re, G. TARDiK, Faulconnerie, i, 59.]
D'une manière agile.
I.GILITÉ [à-ji-li-té] s. f.
rrvM. Emprunté du lat. agilitas, m. s. \\ xive s. Agilité
U Orps, ORESME, Éth. 44.]
Qualité de ce qui est agile. — des membres. Le modèle
l<a force jointe à 1'—, buff. Lion. L'— de la voix. || Fig.
le marque 1'— de l'âme, pasc. Pens. vi, 21.
'AGIO [à-jyô] s. VI.
TYM. Origine inconnue. Peut-être de agios o Théos
i o; ô ©côi;), « Dieu est saint », dans le chant du ven-
li li saint. [Cf. kjrrielle, de kyrie eleison.) Le mot a été
'< I aussi agiau. L'anc. franc, a agié au sens 2° et au sens
1( lorti-ait. Il xv« s. Faut-il faire tant d'agios? greban, Pas-
i , :i483.]
1' b'açon d'agir, de parler, cérémonieuse. Ce n'est rien
ii propos De faire ainsi tant d'agios. Farce du envier, 45.
12° Colifichet, parure. Les agios d'une mariée de village.
1 ir faut tant d'agios, tant de livres, cholières, Mati-
l(j , 292.
AGIO [îi-jyô] s. m.
Jtym. Emprunté de l'ital. aggio, m. s. que les uns expli-
it par agio, aise, et les autres par aggio, j'ai {cf. doit et
§ 12. On a écrit aussi agiot, acad. 1718. || xviiio s.
lanège, dis-je, s'appelait agio (1710), st-sim. viir, 157.]
Bénéfice réalisé sur la différence entre la valeur no-
ale et la valeur réelle des monnaies, entre le prix
el et le prix à terme des valeurs, des marchandises
l le cours varie, etc.
GIOTAGE [à-jyô-tàj'] s. m.
TYM. Dérivé de agioter, § 78. || xviiie s. st-sim. viii, 157.]
Action d'agioter.
GIOTER [à-jyô-té] V. intr.
TYM. Dérivé de agio, § 154; pour l'addition du t,
63.^ Il xviue s. DUFRESNY, Coq du vill. i, 1.]
Spéculer sur les valeurs, les marchandises dont le
s est variable.
GHOTEUR [à-jyô-teur] s. m.
TYM. Dérivé de agioter, § 112. || xviiie s. On appeloit ces
là agioteurs (1710), st-sim. viii, 157.]
Celui qui agiote.
IR [à-jîr] V. intr.
TYM. Emprunté du lat. agere, m. s. || (Au sens de
cer une action judiciaire.) 1539. r. est.]
l» Faire une action. — en honnête homme. Il a bien,
nal agi. Ils agissent selon leurs vues et leurs lumières,
H. 9. En — avec qqn {vieilli}, en user bien ou mal
qqn. Pour lui demander pardon d'en avoir si mal agi
lui, LES. Gil Blas, xi, 3. n faut dire, U en a usé. On ne
•int « U en a bien agi », rac. Lett. 185. || Absolt. Mani-
■ par des actes sa volonté. (Dieu) n'ayant besoin pour
e de lui-même, boss. Élévations, m, 2. — d'autorité,
d'office, n faut — de force, corn. lier, i, 1. Faire — qqn. La
foi qui n'agit point, est-ce une foi sincère? rac. Ath. i, 1. Vos
manières d'— lui donnent de l'amour, mol. Èc. des m. i, 2.
Dans ses façons d' — il est fort singulier, id. Mis. iv, 1. L'usage
a préféré... « manières d'— » à « façons d'— », la br. 14. j
Rare au passif. (Un corps) ne se meut point, il est mû; il
n'agit en rien, il est seulement agi, s'il m'est permis de parler
de la sorte, fén. Exist. de Dieu, i, 2.
Il 2° Exercer une action (sur qqn, sur qqch). (Le
Ciel) Dans ce temps-là sans doute agissait sur son coeur, rac.
Eslh. I, 1. n ne veut point sur lui faire — sa justice, corn.
Poly. m, 2. L'âme agit sur le corps. Il faut — sur l'âme et tou-
cher le cœur en parlant à l'esprit, buff. Style. La lumière agit
sur les végétaux. || Absolt. Produire son action. Le remède
n'a pas agi. Le temps avait agi, la f. Contes, Matr. d'Éph.
Laisse — quelque temps le désespoir du roi, id. Fab. vill, 14. ||
Substantivt. Oter le trop — , boss. Médit, sur l'Év. Cène,
2, A" jour.
Il 3° V. impers. S'—, être question (de qqn, qqch). C'était
bien de chansons qu'alors il s'agissait, la f. Fab. vu, 9. H
s'agit seulement de désabuser le père, mol. G. Dand. i, 7.
U ne s'agit point de savoir si. Ellipt. ïl ne s'agit point si les lan-
gues sont anciennes ou nouvelles, mortes ou vivantes, la br.
12. Loc. adv. S'agissant {vieilli), étant donné qu'il s'agit.
Ne s' — pas d'un crime personnel, BOSS. Var. 5.
AGISSANT, ANTB [à-ji-san, -sânt'] adJ.
[ÉTYM. Adj. particip. de agir, § 47. || 1642. ouD.]
Il Qui agit. Les fruits d'une foi vive et — , bourd. Pens.
Œuvr. sans la foi. Deux portions (de la vie), la première
vive et — , la br. 6. Humeur — , sÉv. 906. | Médecine — (par
opposition à médecine expectante).
■* AGISSEMENTS [à-jïs'-man ; en vers, -ji-se-...] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé de agir, § 145. Employé d'abord dans la
langue juridique. || Néolog.]
Il L'ensemble de la manière d'agir dans un cas donné.
Ses — sont suspects. Les — politiques d'un parti.
AGITATEUR [à-ji-tà-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agitator, m. s. \\ xviii" s. Le
conseil des agitateurs (en Angleterre), volt. Mœurs, 180.]
Il 1° Celui qui agite les esprits. L'— de l'Irlande, O'Con-
nell.
Il 2" (Physique.) Ce qui sert à agiter un liquide.
AGITATION [à-ji-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agitatio, m. s. \\ xiv"^ s. Agita
tion d'armes, bersuire, dans godef. Suppl.]
Il État de ce qui est agité.
Il ±0 L' — de l'air. Le mont Etna ayant, par ime — extraordi-
naire, embrasé les lieux voisins, malh. Bienf. de Sénèq. m, 36.
Le bruit des vagues et 1' — de l'eau..., j.-j. rouss. Rêv. du
promen. solit. 5. | Une — de corps immodeste pour une fille,
FÉN. Éd. des filles, 5. L' — de la fièvre, que cause la fièvre.
Il 2° Fig. L' — de l'âme. L' — de l'esprit. Zadig passa la
nuit dans 1' — la plus violente, volt. Zadig, 16. Tendre au
repos pari' — , pasc. Pens. iv, 1. Au milieu des agitations d'un
départ, SÉv. 868. | L' — populaire. Quel transport, quelle intem-
périe a changé ces agitations en violence? BOSS. R. d'Angl.
''AGITATO [à-ji-tà-tô] adv.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. agitato, agité, § 12. || 1791.
encycl. méth.]
Il (Musique.) D'un mouvement agité.
AGITER [à-ji-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agitare, m. s. fréquentatif de
agere, mouvoir. || xiv^ s. Nat. à l'alch. 170.]
Il Remuer en tous sens. Les flots agitent le navire. Les
branches s'agitent. Les vents agitent l'air, RAC. Iph. v, 6. Sur
une mer bien agitée, MOL. Mar. forcé, se. 3. Sa crinière (du
lion) se meut et s'agite en tous sens lorsqu'il est en colère,
BUFF. Lion. — un mélange. Ses lèvres s'agitent pour former des
paroles, fén. Tél. 14. Marthe s'agitait pendant que Marie écou-
tait le Sauveur. L'homme s'agite, mais Dieu le mène, fén.
Épiphan. 1. Le malade est agité par la fièvre. P. anal. La
nuit a été agitée. || Fig. Dans le doute mortel dont je suis agité,
RAC. Phêd. i, 1. Je suis agitée de l'envie de vous retrouver, sÉv.
931. Le peuple s'agitait. Les troubles dont la France était agitée,
FLÉCH. Turenne. Une âme agitée. Jeunes et tendres fleurs par
le sort agitées, rac. Estli. i, 1. Vie agitée. || Spécialt. — une
question, la discuter en tous sens. Je voudrais bien — à fond
cette matière, mol. Mar. forcé, se. 3. Tout ce qui s'agite
dans le conseil d'en haut, id. Escarb. se. 1. Il fut agité dans
Versailles si le roi se retirerait, vûLT. S. de L. XIV, 23.
AGL
— 54 —
AGR
AGLOMÉRATION. F. agglomération.
AGLOMÉRER. V. agglomérer.
AGLUTINANT. V. agglutinant.
AGLUTINATIF. V. agglutlnatif.
AGLUTINATION. V. agglutination.
AGLUTINER. V. agglutiner.
*AGNAN [à-ùan] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue.]
Il (Marine.) Morceau de fer, percé d'un trou, qui sert a
river les clous des bordages à clin.
AGNAT [âg'-nà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agnatus, m. s. \\ 1697. Traité
de Ryswick.]
Il (Droit rom.) Parent par agnation.
AGNATION [âg'-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agnatio, m. s. || 1539. K. est.]
Il (Droit rom.) Parenté qui unit ceux qui descendent
par les mâles d'un souche masculine commune.
AGNATIQXTE [ag'-nà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de agnat, § 229. || xviiie s. vertot, dans
ACAD. llistor.]
Il Relatif à l'agnat.
AGNEAU [à-ùô] s. m. AGNELLE [à-nèl] S. f.
[ÉTYM. Du lat. agnellum, agnella, diminutifs pop. de agnum,
agna, w. s. anc. franc, agnel, elle; sur le suffixe eau, elle,
V. § 126.]
I. Il lo Petit de la brebis (jusqu'à l'âge d'un an). Doux
comme un — . Un — se désaltérait Dans le courant d'une onde
pure, LA F. Fab. i, 10. Dn aigneau masle, une aignelle et un bé-
lier, p. BELLiER, Œuvr. de Philon, 292, édit. 1575. Chair
d'— . Manger de 1'—. — pascal, que les Juifs mangeaient à
la fête de Pâques. | (Blason.) — pascal, figuré, sur l'écu,
tenant une banderole.
Il 2° Fig. C'est un —, il est doux comme un agneau.
Lions au combat, ils meurent en agneaux, corn. Poly. iv, 6.
Il L'Agneau mystique, l'Agneau sans tâche, symbole sous le-
quel on représente en Jésus-Christ la victime innocente.
L'Agneau qui ôte le péché du monde, Boss. Marie-Thérèse.
II. (Dans les marais salants.) Couche de sel formant la
base d'une gerbe.
AGNEL [à-ùèl] s. m.
[ÉTYM. Forme ancienne d'agneau, § 126. || 1310. Monoie
d'or qui est et sera appelée à l'aignel, Ordonn. i, 477.]
Il Pièce d'or ancienne dont l'effigie était un agneau.
'AGNELAGE [à-ùe-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de agneler, § 78. || Néolog.]
Il Moment où la brebis met bas, action de mettre bas.
AGNELER [à-ne-lé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de agnel, anc. forme de agneau, § 154.
Il xii« s. Une brebis ot aingnelé, marie de frange, FaO. 44.]
Il Mettre bas. (Se dit de la brebis.) Une brebis qui agnèle.
AGNELET [à-ûe-lè] s. m. "AGNELETTE [à-ùe-let']
s.f.
[ÉTYM. Dérivés de agnel, anc. forme de agneau, § 133.
Il xii^ s. Li bergiers li a esté Son aingnelet, marie de frange,
Fab. 44.]
Il 1° Vieilli. Petit agneau. Thibaut 1' — passera Sans qu'à
la broche je le mette, la f. Fab. x, 6. Qu'il sacrifiât deux
agnelettes, génebrard, Antiq. jud. m, 10, édit. 1663.]
Il 2" Monnaie qui valait la moitié d'un agnel.
AGNELIN, INE [à-ne-lin, -lin'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de agnel, § 100. acad. n'admet que le fém.
Il xiii'' s. Nus ne puet mètre aignellns avec laine, e. boileau,
Livre des mest. i, l, 31, Lespinasse.]
Il D'agneau. Laine —, laine d'un agneau tondu pour
la première fois. || S. m. Peau d'agneau mégie , avec sa
laine.
'AGNÈLEMENT [à-iïêl-man ; en vers, -fiè-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de agneler, § 145. | wi^ s. Les deux pre-
miers jours de l'aignellement, o. de serres, iv, 13.]
Il Action d'agneler.
AGNÈS [à-nès'] s. f.
[ÉTYM. Nom d'une jeune fille de Y École des femmes
de Molière, § 36.]
Il Jeune ing(;rnie. Elle a dix-neuf ans, mon Agnès, et n'est
pas si simple que je pensais, sÉv. 813.
"AGNITION [àg'-ni-syon ; en vers, -si-on] .9. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agnitio, action de reconnaître.]
Il Vieilli. Reconnaissance (au théâtre). L'— est un grand
ornement dans les tragédies, coRN. â" Disc. Tray.
AGNUS. V. agnus Dei II.
AGNXJS-CASTUS [âg'-nûs'-kâs'-ttis'] s. m.
[ÉTYM. Expression hybride du lat. du moyen âge :
agnus est la transcription du grec àyvoi;, nom de l'agnus-
castus, et castus, la trad. lat. du grec âyvôç, pur, chasf
qu'on a confondu avec ayvo;. || xvio s. La plante d'ai
castus qui résiste au péché de la chair, boucuet, Seréi
IV, 12.]
Il Arbrisseau dit aussi faux poivrier.
AGNUS DEI [âg'-nûs'-dé-i] s. vi.
[ÉTYM. Expression lat. : agneau de Dieu, § 217. || 1360.
Un agnus Dei enclouz d'un escu d'or, dans GAY, Gloss. or
chéoL]
I. Prière de la messe commençant par Agnus Dei,
le prêtre récite avant la communion.
II. (Par abrév. agnus.) Médaille en cire, bénite pari
pape, et portant en effigie l'Agneau mystique. || P. anal.
Petite image de piété. L'une découpe un agnus en losange,
GRESSET, Ouvroir.
AGONIE [à-gô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. ou lat. ecclés. agonia(grec
àywvîa), lutte, tourment. L'anc. franc, dit agoine. [| xiv^ s.
Agonie est pris aucunes fois pour labeur de pensée fort et
angolsseus, oresme, dans agad. Histor.]
Il 1° Vieilli. Angoisse de l'âme. En grande détresse et —
de divers pensements, amyot, Cicéron, 59. L'excès de son re-
pentir l'a jeté dans une — de tristesse, MASS. Passion, 1
Absolt. Pourquoi le font-ils (Jésus) faible dans son — ? pasi
Pens. XVII, 4.
Il 2» Spécialt. Dernière lutte de la nature contre
mort. En r — de la mort, MONTAIGNE, il, 6. Elle est en 1'-
de la mort, malii. Lett. à Peiresc, 89. \ Absolt. Le malade
était à r — . Abandonné de tous les médecins, désespéré, à 1'
MOL. Mal. im. m, 10. Bientôt après, elle entra dansl'— , Rac.
P. -Roy al, 2. \\ Fig. L'empire romain était à 1'—. Sa vie n'étaii
qu'une longue — . Tout semble annoncer les dernières convul-
sions et 1' — de la nature, raynal, Hist. philos, x, 5.
"AGONIR [à-go-nïr] v. tr.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de agonie, § 154. || Néolog.
\\ Pop. Accabler (d'injures). Elle l'a agoni de sottises.
(Qqns disent, à tort, agoniser pour agonir.) .flfl
AGONISANT, ANTE [à-gô-ni-zan, -zânt'] adj. ■!
[ÉTYM. Adj. particip. de agoniser, § 47. || 1587. taille-^B
pied, Antiq. de Pantoise, dans delb. Rec.\
Il Qui agonise. || Substantivt. Les saintes prières des ago-
nisants réveillent sa foi, BOSS. Le Tellier.
AGONISER [à-gô-ni-zé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. eccl. agonizare, m. s. \\ (AuseO!
de combattre.) xiv* s. oresme, dans agad. Histor.]
Il Etre à l'agonie. Le malade agonise.
AGONISTIQUE [à-gù-nïs'-tik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àywvtuxtxdî, àywvtatiXT,,»!.
s. de dywvtÇeaôat, combattre, lutter. || xyiii^ s. burette,
dans acad. Histor.]
Il (Chez les anciens.) Relatif aux luttes d'athlètes. ||
S. f. Partie de la gvmnastique relative à la lutte.
AGONOTHETE [à-gô-nô-tèt'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àywvoôéTTjç , qui règle le
combat. || xvi^ s. Ppurquoi l'agonothète eust-il plus différé?
p. poupo, Poés. 84, Jouaust.]
il Magistrat grec qui présidait aux luttes, aux jeux.
AGORA [à-gô-rà] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àyopâ, m. s. \\ Néolog.]
Il (Chez les Grecs.) Place publique.
AGOUTI [à-gou-ti] s. f.
[ÉTYM. Mot d'origine américaine, § 30. || xvi" s. Agoutin,
THEVET, Cosmogr. univ. 946, a. \ 1694. Acouti, th. corn.j
Il Rongeur qui a de l'analogie avec le cochon d'Inde,
le lapin.
AGRAFE [à-graf ] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de agrafer, § 52. Anciennt agwpe-
(F. ce mot.) || 1539. Agraphe, r. est.]
Il ±0 Anciennt. Crochet. || Pièce de fer, entrant dans
une boucle, qui rattache les volets. || Crampon de fer qu'
relie les pierres d'un mur. | Fig. Ornement qui semble
attacher la clef d'un arc aux moulures de l'archivolle.
Il 2« Spécialt. Crochet de métal qui sert à joindre les
deux bords opposés d'un vêtement, étant fixé sur l'un et
s'eiigageant dans un anneau (porte) fixé sur l'autre. | "•
ext. La réunion du crochet et de la porte. (Manteau) One
Ml j
n
ada I
'•
1
AGR -
jkt sur son épaule une — d'argent, a. ciiÉN. Mendiant. Dne
-de diamants, ornée de diamants.
LGRAFER [à-grà-fé] V. ir.
itTYM. Composé de à et l'anc. franc, grafe, §§ 194 et
L-. ( V. grappe, griffe et grippe.) Anciennt agraper. || 1549.
kapher, R. est.]
1° Aiicicnnt. Accrocher. Un homme qui se noie s'agraffe
L ut ce qu'il peut, FURET. Dict. Le lierre blanc fait mourir
E arbres auxquels il s'agraffe, DU PIN et, lllst. nat. de Pline,
: , .'M.
2" Spe'ciali. Attacher avec une agrafe.
1GRAIN [à-grin] s. m.
;:i YM. Subst. verbal de agrainer, § 52. || Ncolog.]
Graines que le chasseur dispose dans certains en-
its, pour attirer le gibier à plumes.
A.GRAINER [à-grc-né] v. tr.
ôtym. Composé de à et graine, §§ 194 et 196. || xivc s.
îheval agrené, froiss. dans la c]
Fournir de graine (un animal). — un cheval. |I Jeter
rraine aux oiseaux de la basse-cour. || Répandre de
raine pour attirer le gibier. (On dit aussi agrener.)
GRAIRE [à-grèr] adj.
:tym. Emprunté du lat. agrarius, m. s. de ager, champ,
vo s. Loi agraire, bersuire, dans godef.]
Qui a rapport aux champs. Mesures agraires. | Spe'cialt.
orne. Loi —, pour le partage entre les citoyens pau-
i des terres du domaine public. || P. ext. Loi ayant
Kir objet le partage des terres.
IgrANDIR [à-gran-dïr] v. tr.
TYM. Composé de à et grand, §,§ 194 et 196. || xm^ s.
o!fimbries agrandissent, J. de meung, Rose, 11828.]
liundre plus grand. — une place, une ouverture, une
i; on. Cette ville s'est agrandie d'un quartier nouveau. | Ce
r riétaire s'agrandit, agrandit son domaine. Cet État s'est
B idi par ses conquêtes. || Fig. — la puissance d'un pays. ||
e'bâtards qu'il agrandissait de jour en jour, ST-SIM. i, 16.
-intelligence. La lecture agrandit l'âme, volt. Ing. 11. Cet
Cjain sait — les sujets qu'il traite.
BRANDISSEMENT [à-gran-dïs'-man ; en vers, -di-
e .] s. m.
1"! M. Dérivé de agrandù-, § 145. || xyi" s. Un désir d'ag-
rilissement, m. de st-gelais, i, 206.]
Action d'agrandir; état de ce qui e.st agrandi. L' —
'li ville, d'un portrait. L' — prodigieux de la république ro-
is e, MONTESQ. Lett.pers. 131.
'grAPE [à-grap'] s. f.
ICYM. Subst. verbal de l'anc. franc, agraper, pour agra-
ir|; 52. Il 1325. Un safir a agrapes, dans delb. Rec]
il" Anciennt. Crochet.
jï" Spe'cialt. Outil pour creuser les puits de mines.
.5RAVANT. V. aggravant.
.|ïRAVATION. V. aggravation.
îRAVER. V. aggraver.
iRÉABLE [à-gré-àbF] adj.
TYM. Dérivé de agréer, § 93. || xii^ s. Agraable a totes
BENEEiT, Ducs de Norm. 8051.]
L» Qui est agréé par qqn. Victime — aux dieux. | Avoir —
lli), et, dans le même sens, Avoir pour — . Dieu n'a pas
urs — Tout ce qu'un dévot trouve aimable, CORN. Imit. il,
. Et je vous supplierai d'avoir pour — Que..., mol. Mis. i, 1.
2" Qui fait plaisir à qqn. Arrêter ma vue sur un autre
, moins — , à la vérité, boss. Impe'n. fin. préamb. Tout
n avec vous me peut être —, mol. F. sav. v, 4. — colère,
J. Cid, I, 5. Dire des choses flatteuses d'une manière — ,
ocuEF. Max. 100. Un tour d'imagination —, d'aguess.
7. Des émotions agréables. Garçon bien fait..., — de sa
inne, mol. Mal. im. i, 5. Chacun d'eux près de vous veut
udre —, iD. Éc. des m. m, 8.|| Siibstantivt. \ 1. Celui
eut être agréable, n faisait l'— , les. Gil Blas, x, 3.
z pas la comparer (sa contenance) à celle de vos jeunes
Mes, j.-j. Rouss. Ém. 4. | 2. Ce qui est agréable,
l'utile à 1'—. Où Us voient 1'—, ils en excluent le solide,
L. 2.
RÉABLEMENT [à-gré-à-ble-man] adv.
YM. Composé de agréable et ment, § 724. || 1346. EUes
curent en elles aggreablement, dans varin, Arch. adm.
•ims, II, 1013.]
J'une manière agréable. Passer la journée — . n ra-
—, vauven. Caract. 4. || (Endroit) où eUes se reti-
. —, G. DE SERRES, VI, 15.
li - AGR
AGRÉÉ [à-gré-é] .?. m.
[ÉTYM. Sub.st. particip. de agréer, § 45. || Ncolog.]
Il Homme de loi spécialement admis par un tribunal
de commerce à représenter et défendre les parties.
1. AGRÉER [à-gré-é] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de à et gré, §§ 194 et 196. || xu" s. Chou
moût m'agré, Aiol, 525.]
Il 1" V. intr. Être au gré de qqn, à sa convenance.
Cette proposition m'agrée. Si cela vous agrée. || P. ext. Être
agréable. (Peu de gens) Ont le don d'— infus avec la vie,
la F. Fab. IV, 5. Deux méthodes, l'une de convaincre, l'autre
d' — , PASG. Espr. gëom. 2.
Il 2" V. tr. Trouver à son gré, à sa convenance. — des
remerciements, des excuses. — les raisons de qqn, ses soins.
L'être dangereux dont j'avais agréé les services, Cazotte,
Diable amour. Agréez, s'il vous plaît. Que mon cœur lui dé-
clare Ici notre mystère, mol. F. sav. i, 3. Le roi n'a point
agréé le choix de ce fonctionnaire, et, pi. ext. n'a point agréé
ce fonctionnaire. Agréez l'assurance de ma profonde considéra-
tion (formule de fin de lettre).
2. AGRÉER [à-gré-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et gréer, §§ 192 et 196. || xiio s.
Mult par agreient ben leur nef. Vie de St Gilles, 929.]
Il Garnir (un navire) de ses agrès. (F. gréer, plus usité.)
AGRÉGAT [à-gré-gà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aggregatum, part, passé neutre
de aggregare, assembler. || xviiie s. buff. dans acad. Histor.]
Il Assemblage de molécules qui forment un tout.
"AGRÉGATIF, IVE [à-gré-gà-tïf, -tïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aggregare, § 257. || xvi^ s. PiluUe agré-
gative, RAB. V, 30.]
Il 1» Qui forme agrégat.
Il 2» Vieilli. Formé d'un agrégat. Un être non — et qui
soit rigoureusement un, j.-j. ROUSS. Lett. 15janv. 1769.
AGRÉGATION [à-gré-gà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aggregatio, m. s. \\ xyi" s.
L'aggregacion des nombres equez il se divise, J. peletier,
Arithm. p. 20.]
Il 1° Action d'agréger. L'— des molécules. | Résultat de
cette action. Une — de bourgades.
Il 2° Fig. Le fait d'être associé à un corps, à une com-
munauté. Lettres d' — . J'ai de la peine à croire que vos bulles
puissent être retardées par le défaut d' — , B03S. Lett. de di-
rection, 12. I Spe'cialt. (Dans l'Université de France.)
Admission au titre d'agrégé. Les examens de 1' — . L' — des
lettres, des sciences, de médecine, etc.
AGRÉGER [à-gré-gé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aggregare, réunir en troupe,
en corps. || 1483. Avons iceluy hommage et droit de fief des-
dites villes joinct et agrégé a nostredite couronne, Ordonn.
XIX, 323.]
Il 1° Au propre. Unir les unes aux autres, de manière
à en former un tout, des molécules, des parties maté-
rielles. Des molécules qui s'agrègent en métaux. Roches agré-
gées, composées de diverses matières. Parties agrégées
(d'une plante), qui naissent plusieurs ensemble d'un
môme point. Fruit agrégé, produit par la réunion de plu-
sieurs fruits. I Vieilli. Part, passé pris substantivt. Un
agrégé, comme agrégat.
Il 2° P. ext. Unir à un ensemble, à un corps. Il appelle
les Gentils pour les — à son peuple, BOSS. Ilist. univ. ii, 4.
Nul artisan n'est agrégé à aucune société... sans faire son chef-
d'œuvre, LA br. Disc, à l'Acad. préf. La faculté de droit l'a
agrégé. || Agrégé, ée, part, passé pris substantivt. (Dans
l'Université de France.) Celui qui, à la suite d'un con-
cours, est déclaré apte à professer dans un lycée, une
faculté. — pour les classes de grammaire. — d'histoire. Faire
recevoir — .
AGRÉMENT [à-gré-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de agréer 1, § 145. Anciennt agreement,
condamné par Vaugelas. || xv» s. Du sceu et agreement de
son père, chastell. m, 87.]
Il 1° Qualité qui rend qqn, qqch agréable. L'— est ar-
bitraire; la beauté est quelque chose de plus réel, la br. 3.
J'ai trouvé de 1' — dans cette nouveauté bizarre, mol. D. Juan,
IV, 7. Il avait de l'esprit et de 1' — , la bu. 12. Les agré-
ments de l'esprit, de la figure. Comme la mode fait 1' — , aussi
fait-elle la justice, pasc. Pens. vi, 5. Se donner de 1' — . Une
propriété d'— . Arts d'— (musique, danse, etc.). | Ironiqt. Il
a un petit — de goutte à la main, SÉv. 158. || Ce qui agrée
AGR -^6 -
Trouver un — , des agréments dans une chose, à faire une chose.
Spcciait. Aitplur. Accessoires destinés à orner. Une robe
trop chargée d'agréments (passementeries). Ajouter à un air
desagréments.desnotesd'—, traits, ornements. Comédie jouée
avec ses agréments, divertissements de danse, de musique
{vieilli). I P. euphémisme, au xvii« s. Remède, lavement.
Il 2" Action d'agréer qqch. Donner son — à une chose.
Pour appuyer votre consentement. Mon frère, il n'est pas mal
d'avoir son —, mol. /''. sav. il, 4. (Il) a eul'— pour la charge
de commissaire général, SÉv. 106.
•agrémenter [à-gré-man-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de agrément, § 154. || Néolog.]
Il Prop. et fig. Relever par quelque agrément.
*AGRENER [à-gre-né]. F. agrainer.
*AGRÉNER [à-gré-né] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue.]
Il (Marine.) Vider avec les pompes (une embarcation).
AGRÈS [à-grè] s. m. pi.
[ÉTYM. Subst. verbal de agréer 2, § 52. || 1491. Mener des
aggrais à Honnefleur pour armer vos navires, Lett. du duc
d'Orl. au roi, dans godef. Hist. de Ch. VIII, 613.]
Il 1° Ce qui sert à l'équipement, à la manœuvre. —
d'une chèvre, moufles et cordages ( vieilli en ce sens). Outils
et — champêtres, dider. Salon de 1763, Le Prince.
Il 2° Spécialt. Ce qui sert à la manœuvre d'un navire
(cordages, voiles, etc.). || P. anal. \ 1. Ce qui sert à la
manœuvre d'un aérostat. | 2. Apparaux d'un portique de
gymnase.
AGRESSEUR [à-grè-... ou à-gres'-se'ûr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aggressor, 7?2. s. \\ 1488. Agres-
seurs de chemins publicqs, Ordonn. xiv, 18.]
Il Auteur d'une agression. On a tué ton père, il était
r — , CORN. Ctd, IV, 5. M. Arnauld n'était point 1' — dans cette
dispute, RAC. P.-Royal, 1.
AGRESSIF, IVE [à-grè-sïf, -sïv' ou à-gres'-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. agressus, part, passé d'aggredior,
attaquer, § 257. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Qui constitue une agression. Un mouvement — des
ennemis. Discours, ton — .
AGRESSION [à-grè-... OU à-gres'-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aggressio, m. s. \\ (Au sens
de action de s'avancer.) xv^ s. Agression de la vertu, chas-
tell. VII, 453.]
Il Attaque non provoquée. Une brusque — .
AGRESTE [à-grêsf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agrestis, m. s. || xiiic s. Li agreste
Ki sont plus fol que nulle beste, Dolopathos, 10232.]
Il 1° Qui appartient aux champs. Une vie — . Plantes
agrestes. | P. anal. De sa ceinture — , a. ciién. Aveugle.
Il 2° Non policé. Mœurs agrestes. Toute campagne n'est
pas — , et toute ville n'est pas polie, la br. 12. || Fig. Site
— , un peu sauvage.
*AGREYEUR [à-grè-yeur] s. m.
[ÉTYM. Peut-être pour agrélieur, de l'anc. verbe agres-
lier, rendre grêle {Cf. Ordonn. x, 392); peut-être aussi
pour agréeur, de agréer 2. || 1789. encycl. méth.]
Il Ouvrier qui passe à la filière le fil de fer.
AGRICOLE [à-gri-kôl] s. m. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agricola, laboureur. || xiv" s.
Agricoles, c'est-à-dire cultiveurs de terre, oresme, Polit, dans
GODEF. Suppl.]
Il 1° Vieilli. S. m. Agriculteur. Quand 1'— a labouré sa
terre, Leblanc, Géorg. 70, r", édit. 1608. Choiseul est — et
Voltaù-e est fermier, volt. Sat. Temps présent. \\ P. ext.
Celui qui écrit sur l'agriculture. Les anciens agricoles,
Hésiode, Mage, Cate, o. DE serres, m, 2.
Il 2° Adj. Qui se livre à l'agriculture. Nation — . || Qui
a rapport à l'agriculture. Industrie — . Comice — .
AGRICULTEUR [à-gri-kùl-teur] s. m.
[ictym. Emprunté du lat. agricultor, m. s. \\ xvie s. La phi-
losophie natureUe est requise aux agriculteurs, B. palissy, 26.]
Il 1° Celui qui cultive la terre.
Il 2° Vieilli. Celui qui écrit sur l'agriculture. Les au-
teurs agriculteurs, liébault, Mais. rust. préf.
AGRICULTURE [à-gri-kûl-tûr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agrioultura, m. s. || xvi» s. L'agri-
culture de Virgile (les Géorgiques), raij. i, 24.]
Il Culture de la terre. Ces miennes observations sur 1'—,
O. DE SERRES, dédie. Faire fleurir 1'—, fén. Tél. 5.
AH
snomie
AGRIFFER [à-gri-fé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et griffe, §§ 194 et 196. || xy^ s.
Voulant agriffer le visaige, mart. d'auv. dans godef.] .
Il Prendre avec les griffes. || S'—, s'attacher avec
griffes.
'AGRIMENSEUR [à-gri-man-sè'iir] s. vi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agrimensor, m. s
RAU. II, 30.]
Il (Antiq. rom.) Arpenteur.
"AGRIOTTE [à-gri-yôt']. V. griotte 1.
AGRIPAUME [à-gri-pom'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. agripalma, m. s. P i!
Agripaulme, R. EST. En 1611, cotgr. donne agripai
gripaulme.]
Il Plante labiée (le leonurus cardiaca), dite patte-de-sorcie
AGRIPPER [à-gri-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et gripper, §§ 192 et 196. || xv
Actes des Ap. dans godef. Suppl.]
Il Famil. Saisir vivement.
AGRONOME [à-grô-nom'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àypovôao?, m. s. \\ xiv*8.
Agronomes sont officiers qui ordonnent d'aucunes choses hors
la cité aux champs, oresme, dans acad. Histor.]
Il Celui qui est versé dans l'art de l'agriculture.
AGRONOMIE [à-grô-nô-mi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de agronome, § 282. || xiV s. Agronomii
est l'office des agronomes, oresme, dans acad. Histor.]
Il Art qui enseigne les règles de l'agriculture.
AGRONOMIQUE [à-grô-nô-mïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de agronomie, § 282. || xviii" s. de:
dans acad. Histor.]
Il Qui a rapport à l'agronomie. Science — . Institut -.
*AGROUELLE [à-grou-èl] s. f.
[ÉTYM. Altération dialect. de écrouelle, l'e atone inili
devenant a, § 420, et le groupe cr devenant gr, § 380.]
Il 1° Scrofulaire noueuse, qu'on croyait efficace
tre les écrouelles.
Il 2° Crevette des ruisseaux (dite aussi écrouelle), qu'i
accusait de donner des ulcérations.
*AGROUETTE [à-grou-êf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de agrouelle, avec changement de su!
§62.]
Il Crevette des ruisseaux. (F. agrouelle.)
*AGROUPER [à-grou-pé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. aggroppare, m. s. § 12. || Ift
S'agrouper, se ramasser (en parlant du cheval) , coTGi
1680. Grouper, agrouper, terme de peinture ; l'un et l'autre
dit ; il semble cependant que depuis peu grouper soit plus
RICIIEL.]
Il Vieilli. Disposer en groupe. Les contrastes savants des
membres agroupés, mol. Val-de-Gràce.
AGUERRIR [à-ghè-rir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et guerre, §§ 194 et 196. || xvi« f-
Il aguerrissoit tous les jours ses gens et ses éléphants, Mai-
gret, Polybe, i, 21.]
Il 1° Habituer aux fatigues, aux périls de la gueriv,
— des troupes. Il trouva les Macédoniens non seulement aguer-
ris, mais encore triomphsmts, boss. Hist. univ. iii, 5.
Il 2° Fig. Habituer aux choses pénibles. — à la fatigue,
à la douleur. S' — contre les sarcasmes. Allons, aguerris-toi!
ANDRiEux, Anaxim. se. 10.
AGUET [à-ghè] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe aguetter, § 52.
(F. guetter.) || xii" s. Li reis est en agait, wace, Hoa,
II, 531.]
Il 1° Vieilli. Attention vigilante. Nous debvons tous avoir
r — De prier pour les trespassez. Ane. Poés. franc, vu, 22.
I Loc. adv. D'— . Piétons qui vont d'— , villon. Petit Tes-
tam. 22. |i P. ext. Embuscade. Quand l'— d'un pirate arréto
leur voyage, malii. Larmes de St Pierre. Exposée aux agnets
des rusés séducteurs, mol. Éc. des f. ii, 5.
Il 2» Auplur. Être aux aguets, guetter.
* AGUIMPÉ, ÉE [à-ghin-pé] adj.
[ÉTYM. Composé de à et guimpe, §§ 194 et 196. || xvii» s.
Créé par la f. à l'imitation de l'anc. franc.]
Il Garni d'une guimpe. Aguimpées Bien blanchement, W
F. Contes, Mazet.
AH [â] interj.
[ÉTYM. Onomatopée, § 727. || xiiio s. Al chevalier... Com
par estes bon eùré, J. bodel, dans bartsgh, Chrest.]
AIIA
lerjection indiquant qu'on va exprimer quelque
m vive de l'âme (joie, douleur, colère, etc.) Ah!
iiundrissez pas ici mes sentiments, coRN. Ilor. ii, 8. Ah!
il Ihomme de bien, mol. Tari, iv, 7. Te voilà payé de ta
illiiiie. Ah! ah! ah! ah! ID. C?'27. de l'Êc. des f. se. 6. ||
: /isl (intivt. Pousser des ah!
'"'HAN [à-han] s. m.
T. Subst. verbal de ahaner, § 52. Signifie à la fois,
■. franc., effort pénible, souffrance et labour. On
I MM" aussi afan, affan. || xi^ s. Por toe amor en soferrai
1 K^n. St Alexis, 230.]
"illi. Effort pénible du corps. Avec autant d'— que
eût coûté la vie, chapelain, Guzm. d'Alfar. i, 2.
h; r U' — .
VHANER [à-hà-né] v. intr.
M. Origine inconnue. La forme primitive doit être
comme le montre la comparaison avec les autres
^ romanes. Il ne faut donc pas y voir, comme on
|)osé, un dérivé de l'onomatopée han!]
■illi. Faire un effort pénible. Cependant quej'ahanne,
!: iua blé que je vanne, J. DU bellay. Jeux rust. Au van-
■I, II-. !j Fig. Je sçais combien la mienne (âme) ahane encom-
pjnie d'un corps si tendre, Montaigne, i, 25.
Ilheurtement [à-beùrt'-man ; en t;e?'s, -héur-te-...]
s'n.
ii'YM. Dérivé de aheurter, § 145. || xii" s. Posèrent ahur-
ti eut a moi, Psaut. de Cambridge, cxxxix, 6.]
Action de s'aheurter (à une résolution). Ces sortes
d leurtements à ne pas communier, boss. Lettres à l'abb.
nlouarre, 2.
lHEURTER [à-heur-té] v. tr.
lYM. Composé de à et heurter, §§ 192 et 196. || xii» s.
\ 1 caillau est ses pies ahurtés, AUscans, 3544.]
Airèter devant un obstacle. Fig. Il y a des obscurités
I i-lc christianisme)... et sans cela on ne serait pas aheurté
i sus-Christ, pasc. Pens. xx, 7. | P. ext. S'—, être aheurté
k,e résolution, s'y opiniâtrer en dépit des difficultés, des
î 'faciès. S'il s'aheurtait à son affaire, il aurait tout le sénat
k Imbattre, malii. Tite Live, 23. De tout temps elle a été
Oirtée à cela, mol. Mal. im. i, 5. Ces puissantes familles
B aées et aheurtées l'une contre l'autre, Sat. Ménipp. i, 128.
l'i à une prétention, st-sim. viii, 456.
iHI [à-i] interj.
i:TYM. Onomatopée, § 727. || xie s. Roland, 763.]
Exclamation exprimant la surprise, la douleur, em-
1 .l'c surtout dans la comédie. ARGAN : Doucement! —
} NE : Ahi ! MOL. Mal. im. m, 12. Ahi ! ahi ! ahi ! vous ne m'a-
ri pas dit que les coups en seraient, id. Préc. rid. se. 13.
•HURIR [à-hu-rïr] v. tr.
:tym. Composé de à et hure, g§ 194 et 196, proprt,
isser la tête. || xiiie s. Cent farbée et ahurie, Rob. le Dia-
dans DiEZ, Dict. étym. hure.]
Farnil. Faire perdre la tête à qqn. Il a l'air tout ahuri,
î l'ahurissez avec vos questions. | S. particip. m. et /l
diuri, une ahurie.
■HURISSEMENT [à-hu-rïs'-man ; en vers, -ri-se-...]
i.
CTYM. Dérivé de ahurir, § 145. || Néolog.]
Farnil. État d'une personne ahurie.
. *AÏ [ày'] s. m.
■:tym. Provient sans doute de l'exclamation de dou-
• aïe, § 56. || Néolog.]
Affection des tendons, qui arrache un cri au ma-
t quand on le touche.
. AÏ [à-i] s. m.
ctym. Mot d'origine américaine (Brésil), §30. || xyi^s.
beste, nommée des sauvages haiit, paré. Monstres, app. 3.]
Mammifère de la tribu des Édentés, dit paresseux.
. *AÏ [à-i] s. m.
:ïym. Du nom d'une ville de France (Marne). || xviiie s.
1 vin d'Aï..., VOLT. Mondaiîi.]
Champagne mousseux. Le beaune et 1'—, bérang. Co-
ne.
VICHE. F. éche.
UDANT, ANTE [è-dan, -dânt'] adj.
;tym. .\dj. particip. de aider, § 47.]
Qui aide. Toutes choses étant causées et causantes, aidées
dantes, pasc. Pens. i, 1.
IDE [éd'] s. f.
tym. Subst. verbal de aider, § 5S. || 842. Aiudha, Ser-
S7
AIE
ments de Slrash . La forme régul. aiue a donné naissance,
sous l'influence de l'infinitif aidier, à aïe, aïde, aide.]
I. Action d'aider.
Il 1" Action de prêter son concours à qui ne peut faire
seul qqch. [Sgn. assistance, secours.) L'— des dieux a fait
que nous le conservons, la v. Pliil. et Baucis. Avec 1'— de
ses amis. Demander 1'— de qqn. Hé ! Madame, de grâce, Mon-
sieur est assez fort, sans qu'à son — on passe, mol. F. sav.
IV, 3. Que Dieu me soit en — . A 1'—! au meurtre! au secours!
MOL. Et. II, 7. U nageait quelque peu, mais il fallait de 1'—,
la F. Fab. IV, 11. Il Vieilli. Auplur. Dieu donne toujours les
aides et les grâces, leibn. Théod. Abrégé de la controv.
6. Il Loc. prép. A 1'— d'un acteur, boil. Èp. 7. A 1'— de
cette machine, la f. Fab. m, 5.
Il 2» Spécialt. Action d'apporter un secours à qui ne
peut se suffire. Venir en — à l'indigence, aux malheureux.
II. Ce qui aide.
Il ±° Auplur. (Manège.) Ce qui concourt à diriger le
cheval (pression des jambes, cravache, etc.).
Il 2» Au plur. [arch. au sing.). Subsides accordés au
roi à titre de secours temporaire, qui devinrent plus tard
un impôt régulier (sur les boissons, le tabac, etc.). Fer-
mier receveur des aides. La cour des aides, cour souveraine
qui jugeait en dernier ressort des affaires contentieuses
relatives aux impôts. Fig. Loc. prov. famil. Aller à la cour
des aides, aller chercher l'aide de qqn.
III. Personne qui aide.
Il 1° Vieilli. S. /".Si votre cousin est aussi bon jardinier que bon
harangueur, vous avez trouvé une bonne — , d'uri-'é, Astrée, i, 9.
Il 2" S. m. Le bourreau et ses aides. — de cuisine, d'office.
— maçon, et, anciennl, — à maçon. — de camp, officier
attaché au service d'un général. — major, attaché au ser-
vice du major.
"AIDEAU [è-dô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aider, § 126. || Néolog.]
Il Pièce de bois qu'on passe dans les ridelles d'une
charrette pour soutenir la charge.
AIDER' [è-dé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. adjutare, devenu 'ajutare (c/". ajutamini
dans Pacuvius, apud non. 241), d'où aidier, g§ 336, 402,
297 et 291, aider, § 634.]
I. Prêter son concours à qui ne peut faire seul qqch.
Il 1" V. tr. Nous l'aidions de tous nos conseils, B. DE st-p.
Paul et Virg. Valére, aide-moi à ceci, mol. Av. m, 1. Aide-
toi, le ciel t'aidera, la f. Fab. vi, 18. Dieu aidant, avec l'aide
de Dieu. Dieu vous aide ! mol. Tart. i, 2. Nous nous aidions
l'un l'autre à porter nos malheurs, rac. Brit. i, 3. Que chacun,
apportant sa faucille, Nous vienne — demain dès la pointe du
jour, LA F. Fab. iv, 22. Aidez mes faibles yeux, volt. Zaïre,
II, 3. Il L'imagination aide beaucoup l'intelligence, BOSS. Conn.
de Dieu, i, 11. La vanité s'aide de tout, mariv. Marianne,
2. I P. ext. S' — d'un livre, d'un dictionnaire. Crut qu'il fallait
s' — de la peau du renard, la f. Fab. m, 3.
2" V. intr. Aidez-leur (aux ministres de Jésus-Christ) à
porter la croix, uoss. Paiiég. Ste Thérèse, 3. Voilà comme le
Ciel aide aux gens qui sont inspirés de lui, furet. Ro7n. bourg.
Il, 61. A vos heureux destins aidez à s'accomplir, corn. Oth.
IV, 2. n faut — au succès de cette affaire. — à la nature.
II. V. tr. Apporter un secours à qui ne peut se suf-
fire. — qqn de son argent, de sa bourse, de ses conseils.
AÏE [ày'] interj.
[ÉTYM. Onomatopée, § 727.]
Il Exclamation exprimant une douleur physique légère
et soudaine. (F. haïe.)
AÏEUL , EULE [à-yëul] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. "avïôlus, avïôla, diminutifs pop. de avus,
avia, m. s. § 86. Avïôlus, avïôla, deviennent aviÇlus, aviôla;
d'où ayol, ayole, ou aïol, aïole, et aïeul, aïeule, §§ 355 et 865.
Le plur. anc. est aïeux, qui s'employait au propre et au fig.
Sur le sing. aïeul on a refait au xvii" s. un plur. aïeuls, pour
le sens propre, et aïeux s'est depuis lors restreint au fig.]
Il l» S. m. Le grand-père. J'ai pour — le père et le maître
des dieux, rac. Phèd. iv, 6. | S. f. La grand-mère. Le plus
court, Irène, est de mourir comme ont fait votre mère et votre
— , l.\ br. 11. I Les aïeuls, le grand-père et la grand-mère,
et aussi le grand-père paternel et le grand-père mater-
nel, n doit... faire entrer dans toutes les conversations ses
aïeuls paternels et maternels, la br. 8. U a encore ses deux
aïeuls. Il Plur. arch. Aïeux.
Il 2" Fig. Au plur. Ceux de qui l'on descend. Qui sert
AIG -
hien son pays n'a pas besoin d'aïeux, volt. Mér. i, 3. Et je
laisse avec lui périr tous ses aïeux, rac. Ajidr. m, 8. Hs (les
lioiiinies de génie) n'ont ni aïeuls ni descendants, la bh. 11.
A leur fameux époux vos aïeules fidèles, boil. Sat. 5. 1| P.
e.rt. Ceux qui ont vécu aux époques antérieures. Nos bons
aïeux vivaient dans l'ignorance, volt. Mondain.
AIGLE [ègl'] S. m. el /'.
[ÉTYM. Du lat. aquila, m. s. devenu aqu'la, § 290, ag'la,
aigle, §§291 et 380.]
I. {Des deux geni-es en anc. franc. ; au xvii" s. suivant
Vaugelas, plus usité au fém. qu'au masc. Ne s'emploie
plus au fe'm. qu'en parlant de la femelle.)
Il l" Oiseau de proie diurne, à vue perçante, à vol rapide,
dont le bec, très fort, droit à la base, est courbé seulement
vers la pointe. Des nues Fond à son tour un — aux ailes éten-
dues, LA F. Fah. IX, 2. Pierre d'— . (F. aétite.) j Comme une —
qu'on voit toujours, soit qu'elle vole au mUieu des airs, soit qu'elle
se pose sur le haut de quelque rocher, boss. Condé. L' — altière
et rapide aux ailes étendues, volt. Disc. i. \ Qu'avez-vous à crier
comme une — ? m™^ de la Fayette, Lett. à M'ne de Se'v.
•30 juin 1673. Yeux d'— , vifs et perçants. Il fait tomber son
regard d' — sur les objets qu'il observe, STael, Allern. il, 7. |
Fig. C'est un —, un esprit supérieur. J'ai parlé comme un moi-
neau qui ne doit pas juger des aigles de son pays, voi/r. Lett.
11 mars 1771. Saint Augustin, qui était un — en tout, le p.
ANDRÉ, Essai sur le beau, 1. L' — de Meaux, Bossuet. Accou-
tumé à être 1'— du conseil, Harlay..., st-sim. i, 150.
Il 2» P. anal. — de mer, l'orfraie, oiseau de proie. ||
Fig. (Chimie.) — blanc, muriate de mercure doux. —
noir, cobalt sublimé. — étendu, sel ammoniac sublimé.
— céleste, panacée à base de mercure.
II. Ce qui porte un aigle pour emblème.
Il 1" S. /'. Les aigles romaines, étendards surmontés d'un
aigle. Parmi ses étendards porter 1' — romaine, rac. Mithr.
V, 4. Il (Blason.) La ville d'Alençon porte d'azur à — éployée
•d'or. L' — impériale. || Masc. {inusité). Rendre à 1' — éperdu
.sa première vigueur, boii.. Disc, au roi.
Il 2" S. m. L' — noir de Prusse, 1' — blanc de Pologne, dé-
corations qui portent, représentent un aigle.
Il 3° S. tn. Monnaie d'or dont la face porte un aigle.
Il Papier grand — , qui a un aigle dessiné dans le filigrane.
"AIGLEFIN [è-gle-Iin]. Gomme aigrefin 2.
AIGLETTE [è-glef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aigle, § 133. || 1359. Eglette, dans delb.
iîec]
Il (Blason.) Petite aigle.
*AIGLIAU [è-gli-yô] s. m.
[ÉTYM. Forme dialect. § 16, de aigleau, dérivé de aigle,
§ 126. Il xii<= s. Les armes furent a esgliaus, ben. de ste-more,
dans GODEF.]
'^Anciennt. Petit de l'aigle. ||SpédaZ<. (Blason.) Alérion.
•AIGLON, ONNE [è-glon, -glon'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivés de aigle, § 104. || xvi^ s. Un aiglon abas-
tardy, j. de gaigny, dans delb. Rec.\
Il Petit de l'aigle. Comme l'aigle porte ses aiglons sur ses
ailes, SACi, Bihle, Exode, xix, 4. | Adj. Et de la gent —,
L.\ F. Fab. III, 6. Il S. m. (Blason.) Comme aiglette.
*AIGLURE [è-glûr] s. f.
[ÉTYM. Corruplion de égalure. (F. ce mot.) || 1611. Ha-
glure, cotgr.]
Il (Fauconn.) Tache rousse sur le plumage de l'oiseau.
AIGRE [égr'] adj.
[ÉTYM. Du lat. acrem, m. s. devenu acre, § 468, aigre,
5§ 380 et 291.]
I. Adj. Qui a une acidité désagréable. Le bouillon est
— . Vin — . Il P. anal. \ 1. Odeur — . Son — . | 2. Air, vent
—, d'un froid piquant. | 3. Métal —, sec, cassant, peu
malléable. || Substantivt. Lait qui tourne à 1'—. Cela sent
1' — . Il Fig. Caractère — . Vos fréquentes leçons et vos aigres
censures, mol. Mis. ni, 4. Piété... ni hautaine, ni —, bouru.
^aintetfi de la loi chrét. 1. | Substantivt. (Femme) qui
vous parle entre 1' — et le doux, mariv. Legs, se. 3. | P. ext.
En parlant des personnes. Plus — et plus mordant Qu'une
femme en furie, boil. Sat. 9.
H. S. m. Liqueur aigrelette faite avec des fruits. — de
cédrat, de limon, de bigarades. Nous boirons de 1' — de cèdre,
scarr. Foire St-Germ. p. 221, Jacob.
AIGRE-DOUX, OUCE [è-gre-dou, -dous'] adj.
[ÉTYM. Composé de aigre el doux, § 197. || xvi" s. (La-
zare de Baïf) a donné à nostre langue le nom d'éplgrammes
S- AIG
et d'élégies avec ce beau mot composé « aigre-doux »
BELLAY, Déf. et illustr. ii, 12.1
Il Dont la saveur est à la fois aigre et douce. Fi
aigres-doux. || Fig. Dont la douceur est feinte et laii
percer l'aigreur. Un ton — . Ce conseil — mérite une ré]
que, destouches, Philos, marie', i, 4. | Substantivt. D'un
air qui tient de 1' — , regnard. Fol. am. i, 7. _
1. AIGREFIN [è-gre-fm] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1698. Des égrefins de
camp, dancourt. Curieux de Compiègne , se. 6.]
Il 1" P. dénigrement. Officier de fortune. L'épithète do
mercantile ne convient pas plus au génie de ce ministre (Colbert i
que celle d' — à un général d'armée, volt. Fragm. sur l'hist. 19.
Il 2" Chevalier d'industrie. Tant d'aigrefins sur le Parnasse
errants, j.-b. rouss. Épit. il, 2. 11 m'est revenu que vous ai^
miez un certain — , .\lain. Épreuve réciproque, se. IL
2. *AIGREFIN [è-gre-fin] s. m.
[ÉTYM. Du holland. schelvis, w. s. devenu esclefi,
glefi, et, par une double analogie de aigre et de fin, aigle-
fin, aigrefin, § 10. || xiv'^ s. Aigrefin appareillé comme le rou-
get, Ménagier, ii, 198.]
Il Poisson du genre gade, dit aussi morue aiglefin.
AIGRELET, ETTE [è-gre-lè, -lê't'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aigre, § 134. || xvi*^ s. Aigrelettes An-
leurs, TAiiuiiEAU, dans la c]
Il Légci'ement aigre. Saveur — .
AIGREMENT [è-gre-man] adv.
[ÉTYM. Composé de aigre et ment, § 724. || xii^ s,
respundi egrement. Rois, iv, 9.]
Il D'une manière aigre. | Fig. Mêlez-vous de boire, je vous'
prie, A l'auteur sur-le-champ — reparti, BOIL. Sat. 3.
AIGREMOINE [è-gre-mwàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. agrimonia, qui est une cor-
ruption du grec àpye[xwv7). (F. argémone.) || xiV^ s. Herl
que l'on appelle agrimoine, Grant Herbier, 11.]
Il Plante rosacée, à petites fleurs jaunes en longs épi
employée autrefois comme astringente.
AIGRET, ETTE [è-grè, -gret'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aigre, § 133. || (Au sens de verjjB.
xiiie s. Gidll. de Dole, dans godef.]
Il Un peu aigre. Fruit — . Des cerises aigrettes, paré,
25. Il Vieilli. Substantivt. Aigret, *•. m. verjus. Aigrette, i.
oseille.
AIGRETTE [c-gref] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aigron, forme dialect. de héron, avei
substitution de suffixe, § 62. || xiv'' s. Gros oiseaux, comme
héron,... butor,... egrestes, Modus, dans la g.]
I4 Héron blanc qui porte sur la tête un faisceau di
plumes droites et effilées.
II. P. ext. Il 1° Faisceau de plumes qui orne la tête di
certains oiseaux, et, p. ext. bouquet de poils qui oro
la tête de certains animaux. Tous les hibous ont deux ai-
grettes de plumes , droites de chaque côté de la tête, buff.
Hibou. Macaque à — . || P. anal. Faisceau de crins, de
plumes, dont on orne une coiffure. Cette tête coiffée d'un
turban à —, volt. Lett. à l'impér. de Russie, févr. 1769.
I Faisceau de fils de verre, qqf garnis de pierres précieu-
ses, servant au même usage.
Il 2° (Botan.) Bouquet de fils déliés qui couronnent cer-
taines parties de la plante.
Il 3" Jet d'eau en forme d'aigrette. Un bassin qui lance ses
trésors, Dans le centre en —, la f. Psyché, 1. i| Faisceau lu-
mineux qu'on aperçoit aux extrémités des corps électrisés.
AIGRETTE, ÉE [è-grè-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aigrette, § 117. || 1694. Semences aigret-
tées, TOURNEF. Éléjn. de botan. p. 383.
Il (Botan.) Pourvu d'une aigrette. Semences aigrettées.
AIGREUR [è-greur] s. f.
[ÉTYM. Du lat. acrôrem, m. s. devenu aigror, §§ 291 et
380, aigreur, § 325.]
I. Acidité désagréable. L'— du lait tourné. Ce vin est
gâté, il a de 1'—. || P. ext. Renvoi de gaz ou de liquides
aigres venant d'aliments mal digérés. {Syn. crudité.) —
du fer, sécheresse qui le rend peu maniable. Le fer même
s'adoucit dans le feu et sous le marteau, et corrige son — natu-
relle, BOSS. Conn. de Dieu, v, 4. ||(Technol. Gravure.) l'—
d'une taille, dureté d'une taille oîi l'eau-forte a trop mordu.
II. Fig. Il lo Douleur amcre. Doit avoir adouci F— de
cette perte, corn. Cinna, 11, 4.
Il 2» Irritation amère. Je ne garde pour lui. Monsieur, au-
à
AIG
iio —, MOL. Tart. iv, 1. (Elle) aura par ses aigreurs, Par
;t courroux, fait répandre vos pleurs, volt. Naiiine, i, 7.
iensante — de chaque repartie, mol. F. sav. iv, 3. || Jus-
à quand, mortels farouches, Vivrez-vous de haine et d' — ?
. DK POMP. Mort de J.-B. Rouss.
lORIR fc-grir] v. tr. et intr.
iTYM. Dérivé de aigre, § 145. || xv" s. Nous n'aigrismes
.maisadoulcismesanostre povoir, comm. dans delb. Rec]
1° V. tr. Rendre aigre. La chaleur aigrit le lait. Les
eurs sont fort aigries, mol. Mc'd. m. l. m, 6. On peu de
le pâte aigrie fermente et enfle la nouvelle, noss. Conn.
lieu, II, 9. Il Fig. D'un ton par la colère aigri, UOIL. Sat.
Les soupçons se tournèrent en certitude dans son esprit
, VOLT. Zadig, 8. Vos discours, votre air soumis et tendre,
feront que m'— , regnard, Joueur, v , 3. D'une raillerie
Vm lieu de s' — ? MOL. Amph. il, 6.
2" V. intr. Devenir aigre. Le lait a aigri, est aigri.
IGU, UË [c-gu] adj.
;. Du lat. acûtum, m. s. devenu agud (xiios.), agu
. puis aigu, §§ 380 et 403.]
1 .se termine en pointe allongée. {Syn. pointu, pi-
ieu — . Fer — . || P. anal. (Géom.) Angle —, moins
i :■: qu'un angle droit.
. tjui produit une sensation vive, pénétrante. Douleur
-/'. e.j:t. Maladie — , à marche rapide (par opposition
Uladie chronique). Ni la goutte la plus douloureuse, ni la
liiue la plus — , ne sauraient lui arracher une plainte, la br.
li^oix — . De longs cris aigus, CORN. Pomp. il, 2. Un ton
rij;, un ton —, et, substantivt. Il (le rossignol) saute du
î-i ; à r— , cnATEAUBR. Ge'nie, I, v, 5. Accent — , qui se met
1 cilaines voyelles, en français, pour indiquer un son
;i| é (é). Il Fig. Ce qui rend les douleurs de la honte et de
L lousie si aiguës, c'est que la vanité ne peut servir à les
J]|)rter, larociief. Max. 446. Épigramme —{vieilli). Cher-
iil; (dans l'équivoque) quelque finesse —, boil. Sat. 12.
.GUADB [è-gàd'J s. f.
i"iM. Emprunté du provenç. aiguada, dérivé de aigua,
i ,^ 11. Il xvi"^ s. Cependent que les chormes des naufs fai-
)j t aiguade, rab. iv, 2.]
l" Vieilli. Approvisionnement d'eau pour un navire.
2" V. ext. Lieu où se fait cet approvisionnement.
GUAUi [è-gày'] s. m.
l'YM. Dérivé de l'anc. franc, aiguë, eau, § 88. || xvi" s.
'aiail de la fraische rosée, yver, Print. 523.]
ij Chasse.) Rosée. Chien d'—, qui ne chasse bien que le
GUAYER [è-ghè-yé] v. tr.
TYM. Dérivé de l'anc. franc, aiguë, eau, § 159. || xvi^ s.
er, 0. de serres, m, 6.]
^aver, tremper dans l'eau. — un cheval. — du linge.
GUE-MARINE [èg'-mà-rin'] s. f.
jcYM. Composé de l'anc. franc, aiguë, eau, et de ma-
§ 177. Il 1611. Aigue-marine, sea-water-greene colour,
CV R. I 1680. Aiguë marine, pierre pretieuse, ricuel.]
Variété d'émeraude d'un vert d'eau de mer.
GUIÈRE [è-ghyèr] s. f.
"YM. Dérivé de aiguë, § 115. On trouve aussi, au
n âge, eviere. (Cf. évier.) || xiv« s. Texte dans godef.
d.\
Vase à anse et à bec contenant de l'eau. Une — avec
assin. Dérober quelque — ou quelque plat d'argent, mol.
IV. II, 6.
GUIÉRÉE [c-ghyé-ré] s. f.
rYM. Dérivé de aiguière, § 119. || xviio s. voit, dans
'. Histor.]
uB contenu d'une aiguière.
:GUILLADE [è-gui-yàd'] s. f.
tym. Emprunté du provenç. agulhada, m. s. anc.
;. aguillee, § 11 et 120. || 1400. Baston appelle aguiUade,
DU c. aguiUada.]
laule armée d'une pointe pour aiguillonner les bœufs.
GUILLAGE [è-gui-yàj'] s. m.
tym. Dérivé de aiguiiler, § 78. || Néolog.]
vlaiiœuvre des aiguilles d'une voie ferrée.
GUILLAT [è-gui-yà] s. m.
'YM. Emprunté du provenç. agulhat, m. s. S H. |1
^ruillat, RONDEL. Hist. dcs poiss. p. 292. Encore
i; forme dans cotgr. et dans oud.]
ai'iété du genre squale, vulgairement chien de mer,
la nageoire dorsale est munie d'une épine acérée.
59 —
AIG
AIGUILLE [è-guiy'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. acûcula, m. s. lat. class. acicula, di-
minutif de aous. Le changement de acucula en aiguille est
encore mal expliqué. (F. § 88.) L'anc. franc, dit ordinai-
rement aguille (prononcé sans doute a-gu-lye), qui est
encore au xv!" s. dans r. est.]
Il lo Petite tige d'acier poli dont une extrémité est ai-
guë, l'autre émoussée et percée d'un trou (chas), où passe
le fil pour coudre. — à repriser, à broder. Un dé, du fil et
des aiguilles Dont elles travaillaient au trousseau de leurs filles,
MOL. F. sav. II, 7. Travail à 1'—. EnfUer une — . Spécialt.
(Chirurgie.) — à suture, dont les chirurgiens se servent
pour recoudre les lèvres d'une plaie. — à tricoter, tige
sur laquelle on forme les mailles d'un tricot. — à larder,
pour piquer, larder une viande. | Fig. Disputer sur une
pointe d'— , sur une subtilité. Cette lettre du vendredi est
sur la pointe d'une —, SÉv. 158. De fil en —, en passant
d'une chose aune autre qui lui fait suite. De fil en—, Ré-
gnier, Sat. 13. Chercher une — dans une botte de foin, une
chose impossible à trouver. Sentir des aiguUles, des dou-
leurs lancinantes comme des piqûres d'aiguilles. D'où,
p. ext. Aiguilles, maladie du faucon causée par la présence
de très petits vers dans la chair.
Il 2" Tige de métal terminée en pointe. Les aiguilles
d'une pendule, d'une montre. La petite — , qui marque les
heures ; la grande —, qui marque les minutes ; — à secon-
des, qui marque les secondes. L' — d'un cadran solaire, dont
l'ombre indique l'heure. (F. style.) L'— de la boussole, ai-
guille aimantée qui indique le nord. L'— enclose en un
crystal De pierre d'aimant animée, R. belleau. II, 116. L' —
d'une balance, qui indique si les plateaux sont en équi-
libre. L'— du paratonnerre, la tige métallique terminée en
pointe par laquelle s'écoule l'électricité. Fusilà — , où l'in-
llammation de la charge est produite par une aiguille
qui va frapper une capsule fulminante, j P. ext. Aiguilles
de chemin de fer, portions de rails mobiles qui servent à
faire passer un train d'une voie sur une autre.
Il 3o Divers objets terminés en pointe. || — de mer, ou,
ahsolt, — , nom de diverses espèces de poissons au corps
mince et très allongé : le syngnathe, l'aiguillette, etc. Ai-
guilles, feuilles étroites et pointues des arbres résineux.
I Les aiguilles d'une fleur, le pistil. | Les aiguilles de certains
cristaux. | Les aiguilles (pointes de rocher) d'une montagne.
Le cap des Aiguilles, la pointe la plus méridionale de
l'Afrique, i L'— (obélisque) de Louqsor. | Les aiguilles (clo-
chers) de la cathédrale de Chartres, j — d'arbalétrier, la
poutre verticale sur laquelle viennent s'assembler les
arbalétriers, dans un comble pyramidal.
AIGUILLÉE [è-gui-yé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aiguille, § 119. || xiii^ s. Grans aguillies
de fil, J. DE MEUNG, Rose, 18198.]
Il Quantité de fil d'une longueur moyenne qu'on passe
dans l'aiguille pour coudre. || (Dans les. fabriques de fil.)
La longueur de fil formée régulièrement par une course
du chariot (1 mètre ou 1™,25).
AIGUILLER [è-gui-yé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aiguille, § 154. || (.\ux sens de coudre,
piquer.) xiii» s. Texte dans godef.]
Il 1° Vieilli. (Chirurgie.) Abaisser le cristallin à l'aide
d'une aiguille, pour opérer la cataracte.
Il 2" (Technol.) Nettoyer la soie sur le dévidoir à l'aide
d'aiguilles.
Il 3" Ne'olog. — un train, le diriger sur une voie en ma-
nœuvrant les aiguilles. A ce point, le train s'aiguille sur la
voie de gauche.
AIGUILLETAGE [è-guiv'-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aiguilleter, § 78. || 1752. Éguilletage,
TRÉv. au mot éguillette.]
Il (Marine.) Action d'aiguilleter. || Résultat de cette
action.
AIGUILLETER [è-guiy'-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aiguillette, § 154. || 1549. Aguilleter, r.
EST.]
Il 1» Garnir de ferrets les extrémités d'un lacet.
Il 2° Attacher avec des aiguillettes. — un pourpoint,
l'attacher aux chausses avec des aiguillettes. || P. ext.
(Marine.) Relier avec des aiguillettes (deux objets qui ne
se croisent pas, ne se touchent pas). — une poulie à un piton.
AIGUILLETIER [è-guiv'-tvé] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de aiguillette, § 115. || 1412. Ordonn. x, 47.]
AIG - 60 -
Il Celui qui fabrique des aiguillettes.
AIGUILLETTE [c-gui-yet'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aiguUle, § 133. |1 xiiio s. La chasse d'une
aguillete, guill. le clerc, Besant, 865.J
Il Proprt. Ferret en forme d'aiguille terminant un
cordon. P. ext. Cordon ferré.
Il 1° Au plia: Cordons, lacets ferrés qui attachaient les
chausses au pourpoint. Je voudrais bien savoir... si une demi-
douzaine d'aiguillettes ne suffit pas pour attacher un haut-de-
chausses, mol. Av. i, 4. | Prov. Lâcher, dénouer 1'—, défaire
son pourpoint pour un besoin naturel. Nouer 1'—, rendre
impuissant. Courir l'—, les aventures galantes. Experte dès
longtemps à courir 1' — , Régnier, Sai. 16.
Il 2" Gordon au bout duquel sont suspendus des fer-
rets, et qui sert d'ornement pour certains costumes. Spe-
cialt. Ornement porté sur l'uniforme militaire , et qui
varie suivant le grade.
Il 3» Petit cordage dont on se sert pour lier certains
agrès. I Verge de fer terminée par une sorte de bouton
pour tirer du sable certains coquillages. (F. dyot.)
Il 4« Fig. Tranche longue et mince de peau, de chair.
Mainte — arrachent de l'échiné, du fouilloux. Adolescence.
Se dit surtout d'une volaille. Lever les aiguillettes d'un
canard.
AIGUILLEUR [è-gui-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aiguiùe, § 112. \\ Néolog.]
Il Celui qui est chargé de manœuvrer les aiguilles d'un
chemin de fer.
AIGUTT.T.IER, 1ÈRE [c-gui-yé, -yer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de aiguille, § 115. || xiii<= s. Trais une aguille
d'argent D'un aguiller mignot et gent, G. de LORRIS, liosc, 91.]
I. Celui, celle qui fait des aiguilles.
II. Il Vieilli. S. m. Étui à aiguilles. || S. f. Filet à pê-
cher les aiguilles.
AIGUILLON [è-gui-yon] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'aculeônem, dérivé de aculeus, m. s.
{Cf. aculeus, aculionis, Gloss. Reickenau,8i7.) L'influence
de aiguille a empêché le développement phonétique ré-
gulier de aculeonem, qui aurait donné *aillon.]
Il 1° Tige de fer aiguë, qu'on fixe à l'extrémité d'un bâ-
ton et dont on pique les bœufs pour les exciter. Qu'un bœuf,
pressé de 1' — , Traçât à pas tardifs un pénible sillon, boil. Ép. 3.
P. ext. n a fait sentir 1' — à son cheval. Un dieu qui d'aiguillons
pressait leurs flancs poudreux, rag. Phèd. v, 6. || Au fig. Tout
ce qui pique, incite à agir. L'— de la douleur. L'— de la gloire.
Sonner de temps en temps quelques petits coups d' — , volt.
Lett. 13 août 1731. Nul — divin n'élève leur courage, Régnier,
Sat. 9. Les aiguillons de la chair, les tentations des sens.
Il 2» P. ext. Dard de l'abeille, de la guêpe, du mous-
tique. Dans certaines plantes , piquant qui adhère à
l'écorce. || Fig. Véritables frelons. Chacun les y méprise ou
craint leurs aiguillons, piron, Métrom. v, 4. Ces furieuses
reproches laissèrent un poignant — dans l'âme de Néron, coef-
fet. Hist. rom. 5. Les épines... du vice laissent 1' — dans la
conscience, mass. Motifs de convers. 1.
•aiguillonné , ÉE [è-gui-yo-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aiguillon, §118. || 1530. Comme la petite
sauterelle aguillonnée, lef. u'étaples. Bible, Je're'mie, 51.]
Il Anciennt. Qui a un aiguillon. || Spécialt. (Chasse.)
Fumées aiguillonnées, en pointe.
AIGUILLONNER [è-gui-yô-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aiguillon, § 154. || xii" s. Sovent en est
aguillonez, beneeit, Ducs de Norm. 8946.]
Il Piquer, exciter avec l'aiguillon. — les bœufs. | Fig. Un
homme que l'ambition et l'amour du gain aiguillonnedt, ST-siM.
II, 324.
*AIGUILLOT [è-gui-yô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de algmlle, § 1.36. || xvi" s. Aigueoillot,
RAB. IV, 18.J
Il (Marine.) Mamelon des gonds du gouvernail.
'AIGUISAGE [c-gui-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aiguiser, § 78. || Néolog.]
Il Action d'aiguiser un outil.
AIGUISEMENT [è-guiz'-man; envers, -gui-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aiguiser, § 145. ||xii<' s. Par vostre agui-
sement (excitation), garn. de pont ste-max. St Thomas,
3193.]
Il Vieilli. L'action d'aiguiserl
AIGUISER [è-gui-zé] v. tr.
[ÉTY.M. Du lat. pop. "acutiçre, m, s. de acutus, aigu ; ao
AIL
■I
devient ag, aig, § 330, et utiâre devient uisier, uiser, §§ 406,
297 et 291.]
Il Rendre aigu.
Il 1° — la pointe d'un couteau. Il (le coq) aiguisait
bec, LA F. Faù. vu, 13. Le sanglier aiguise ses défen;
P. ext. Rendre tranchant. — un couteau. Pierre à
C'est la pierre sur laquelle on va — ses couteaux, volt, h
9 juin 1760. La Mort, pâle et dévorante, avec sa faux tran-
chante qu'elle aiguisait sans cesse, ficn. Tél. 14.
Il 2° f/^.Rendreplus vif. Votre esprit s'aiguise, REGN.
Démocr. i, 3. Après avoir aiguisé force haines, st-sim. ii,
— une épigramme, la rendre plus piquante. — par la qui
une épigramme folle, BOIL. Art. p. 2. La difficulté est la pierre
où s'aiguisent les désirs, d'urfé, Astrée, ii, 7. — l'app^
AIGUISEUR [è-gui-zeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aiguiser, § 112. ||xiv'=s. Gloss. de
lins, dans godef. SuppL]
Il Celui qui aiguise un outil.
"AIGUISOIR [è-gui-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aiguiser, § 113. || xv<= s. L'aigniartr
d'envie, ciiastell. viii, 258.]
Il Outil à aiguiser.
AIL [ày'], au pluriel aulx [6] et ails [ay'] (cette der
nière forme usitée surtout en termes de botanique), «.;/<
[ÉTYM. Du lat. allium, m. s. devenu aly, ail, g 356.]
Il 1° Variété de plantes liliacées dont le bulbe a ui
odeur et une saveur forte et piquante. Gousse d'— ,
bulbe. Tête d' — . Sauce à 1' — . | — de chien. [V. muscaré.)
Il 2" Genre de plantes potagères de la famille des'
liacées : ail, échalote, oignon, ciboule, civette, etc.
AILANTE [è-lânf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du chinois ailanto, arbre du ciel, nom
de cet arbre aux Moluques, § 28. Connu d'abord sous le
nom de langit. (F. ce mot.) || Néolog.]
Il Plante de. la famille des Rutacées. — glanduleux.;.;
AILE [èl] S. f.
[ÉTYM. Du lat. ala, m. s. devenu ele en anc. franc. §
puis écrit aile par réaction étymologique, § 502.]
1. 1| 1° Appendice qu'ont de chaque côté les anii
qui volent, et qu'ils déploient et agitent pour se soûl
dans l'air. || Les ailes des oiseaux. Un aigle aux ailes étendoeT
LA F. Fab. IX, 2. I Oiseau qui tire de 1' — , qui vole à tire-
d' — . Des ailes pour voler comme les oiseaux, uesc. Mctii. 3.
Fig. Sur les ailes du temps, la f. Fab. vi, 21. | La tête cachée
sous r — , BUFF. Grue. La poule cache ses petits sous ses
ailes. Fig. Être sous 1' — de qqn, sous sa protection. Sou;
r — maternelle. Sous 1' — du Seigneur, rac. Ath. i, 2. Battre
des ailes. Faucon qui monte sur 1' — , qui s'élève en bail
d'une aile et en s'inclinant sur l'autre. | Cet oiseau ne
que d'une —, a l'autre aile blessée. Fig. Il ne bat plus que
d'une — , il est en mauvais état. Nos grands chefs... N'ont
jamais battu que d'une — , Mazarinades, h. j. r. 20. | Une
perdrix qui a du plomb dans 1' — , qui a été atteinte parle
chasseur. Ellipt. En tenir, en avoir dans 1'—. Fig. ttre
atteint dans sa santé, sa position, son repos. La France en
a dans 1' — , loret, Muse histor. 29 mai 1650. Fig. Tirer
une plume de 1'— à qqn, lui arracher péniblement une con-
cession. Fig. Rogner les ailes à qqn, lui ôter de son pou-
voir, de ses profils, etc. Misérables oiseaux à qui on rogne
les ailes, volt. Lett. à Helvetius, 25 févr. 1739. Voler de
ses propres ailes, agir par soi-même. | Donner des ailes à
qqn, hâter sa course. La peur me prêta des ailes, les. GH
Blas, X, 10. Le mal a des ailes, arrive prompteinenl. || Les
ailes des insectes. Les ailes d'un papillon. Arracher les ailes
à une mouche. Fig. ( Architect. ) Ailes de mouches, ancre?
fixées aux angles des coffres dans les cheminées de bri-
que. Il Les ailes des chauves-souris, formées par un repli
de la peau qui relie les doigts des membres antérieurs.
Il P. anal. En parlant des êtres allégoriques figurés avec
des ailes. Un ange aux ailes éployées. Les ailes de la Vlistoire,
de la Renommée, de l'Amour, du cheval Pégase.
Il 2" P. ext. L'— d'une volaille (plumée), le membre qui
portait l'aile joint à la partie charnue qui s'étend du
haut de l'estomac jusqu'au-dessus de la cuisse, i'— «la
poulet est un morceau plus délicat que la cuisse. | Fig. Tirer
pied ou — de qqn, en tirer tel ou tel avantage. Je promets
de vous faire tirer pied ou — du premier ministre, les. i»"i
Blas, VIT, 12. I Bouts d'aUes, plumes (à écrire) prises au
bout de l'aile de l'oie. i
H. P. ext. Il ±0 Les ailes d'un moulin à vent, les grands
attre ' ,
4
que I .
AIL
— 61 --
AIM
ssis garnis de toile qui, mus par le vent, font tour-
la meule. Fig. (xyii^ s.) Ailes de moulins, manchettes
dentelles attachées aux manches du pourpoint. Ses
ts et rubans crottés, Ses ailes de moulin, son linge, COL-
5T, Tracas de Paris, un Carrosse. Les ailes d'un pignon,
mrties en saillie sur la circonférence du pignon, qui
grènent dans les roues dentées. | (Corderie.) Les ailes
touret, planchettes en croix qui retiennent le fil sur
)uret.
2° Tout ce qui se déploie, s'étend des deux côtés
chose. Il (Botan.) Pétales latéraux de la corolle,
les Papilionacées. | Lames membraneuses de cer-
t'ruits. [Cf. samare.) | (Anat.) Les ailes du nez. || (Ar-
3ct.) Les ailes d'un édifice. Souffrez qu'à mon logis j'ajoute
re une — , la f. Fah. vin, 1. | Les ailes d'un pont, parties
ces à chaque extrémité pour faciliter la circulation.
s de théâtre, côtés où se tiennent les acteurs pour en-
sur la scène. Les ailes d'une armée, la droite et la gau-
ijd'un corps en bataille. | (Pèche.) Ailes de filet, bandes
Jes de chaque côté des filets qui ont une manche. |
^ les vitraux, bande de plomb qui tient les losanges
erre engagé dans le panneau des vitres. || Ailes d'un
au, les bords latéraux. Ailes de pigeon, cheveux dis-
i^s en ailes de chaque côté.
LÉ, ÉE [è-lé] adj.
H^YM. Dérivé de aile, § 118. || xii*^ s. Dragons alez, ph. de
|tN, Best. 275. ]
1° Qui a des ailes. Le peuple — des airs. Parasite —
ous avons mouche appelé, la f. Fab. vni, 10. | (Blason.)
Il —, dont les ailes sont d'un autre émail que le
du corps. I Poissons ailés. Fourmis ailées. | Poét. Le mes-
—, Mercure. Le petit dieu —, l'Amour. Pégase, le
1 — -Il Fig. (Icon.) Foudre —, symbole de victoire et
lissance. Les navires, ces châteaux ailés,
i» P. anal. (Botan.) Pétiole —, que garnit une ex-
on semblable à une feuille. Péricarpe — , garni d'ap-
ices membraneux.
LERON [el-ron; en vers, è-le-...] s. m.
YM. Dérivé de aile , § 105. || xv"^ s. Aleron, ele, cuyse
nbe, G. TARDIF, Faulconnerie, i, 125.]
Extrémité de l'aile des oiseaux oîi se trouvent les
les plumes. | P. ext. (Cuisine.) Extrémité de l'aile
volaille. | P. anal. Nageoires de quelques pois-
Ailerons de carpe. ] P. anal. (La graine) de l'érable a
îilerons membraneux, b. de st-p. Et. de la nat. 11.
Fig. Tout ce qui par sa forme ou sa position a
[ue analogie avec des ailerons. || Dans une flèche,
s ailes en plumes ou en fer qui garnissent la tige,
cune des planchettes qui garnissent les roues d'un
in à eau. Planche qu'on cloue de chaque côté d'un
rnail, pour en augmenter l'action. || Bord d'étoffe
on couvrait le haut des manches dans les pour-
Un pourpoint à ailerons, la bh. 13. || Ornements en
de console placés de chaque côté d'une lucarne,
portail. Il (Serrur.) Partie d'une fiche qui entre dans
is comme un tenon dans sa mortaise.
XETTE [è-lêf] s. f.
YM. Dérive de aile, § 133. || xiic s. Une elette de plovier,
riEN DE TROYES, ErCC, daUS GODEF.]
inciennt. Petite aile.
I P. anal. ]\ Appendice des épaulicres dans certaines
Tires. Il Petite aile ajoutée en avant-corps à un corps
3 âtiment. || Pièce qui renforce le côté d'un bas,
u • manche. || Dans l'artillerie rayée, petit tenon fixé
If urface du projectile pour le guider dans la rayure.
B nches d'une hélice.
£ J.ADE [à-yàd'] s. f.
[ivM. Emprunté du provenç. alhada, dérivé de alh,
■ !1. A remplacé l'anc. franc, aillie, aillée, de môme
m, encore en 1606 dans la trad. de Merl. Goccaie,
s. Alors qu'il mangea tant d'aillade, rab. ii, 32.]
'G à l'ail. Pour suppléer au défaut de 1' — , la f.
Paysan.
A, LEURS [à-yelir; qqns disent à-lyeur] adv.
M. Du lat. aliôrsum, m. s. § 726.
xns un autre endroit. Pourquoi chercher — ce que l'on
soi? BOURS. Ésope à la cour, ii, 2. Hermippe tire le
3 son appartement d' — (d'un autre endroit) que de la
LA BR. 14. Il /'. ext. Elle ne l'aime pas, son cœur est
J'aime —, coRN. Suite du Ment, v, 5; Sertor. i,
2. Nous dépendons des supérieurs; ils dépendent d' — , pasc.
Prov. 2. Il Fig. Lac. adv. D'— , d'autre part. Je vous dirai
d' — , en outre. D' — mille desseins partagent mes esprits, RAC.
Mithr. m, 5.
'AILLOLI [k-yô-li] s. m.
[ÉïYM. Emprunté du provenç. mod. aiùU (ail-huile),
m. s. % 11. Il Néolog.]
Il Sorte de mayonnaise faite d'ail broyé avec de l'huile.
AIMABLE [è-màbl'] adJ.
[ÉTYM. Du lat. amabilem, anc. franc, amable, devenu aima-
ble en même temps que amer devenait aimer. (F. aimer.)]
Il 1" Qui mérite d'être aimé. Quoi! cet enfant —, rac.
Ath. IV, 3. Si César est — , ou bien s'il sait aimer, id. Brit. ii,
2. Dans l'objet aimé tout leur devient — , mol. Mis. il, 4. Rien
n'est beau que le vrai, le vrai seul est — , boil. Ép. 9. Corrom-
pant de vos mœurs 1'— pureté, rac. Ath. iv, 3. L' — simpli-
cité du monde naissant, fén. Lett. à La Motte, 4 mai 1714.
Il 2» P. ext. Qui est de nature à plaire. Avoir une parole
— pour tout le monde. C'est bien — à vous d'être venu. Séjour
du monde le plus — , si je n'y étais point exilé, volt. Lett.
15 juill. 1716. Être — en société. C'est un jeune homme — ,
uufresny. Dédit, se. 10. Substantivi. Faire 1'—. L'écuyer
répondit en faisant 1' — , les. Diabl. boit. 7.
AIMABLEMENT [è-mà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de aimable et ment, § 724. || xvi« s. Tes
frères et sœurs aymablement aimer, p. de bracii , i , 218.
Admis acad. 1878.]
Il D'une manière aimable. Vous me répondez trop — : il
faut que je fasse ce mot exprés pour l'article de votre lettre,
SÉv. 738. Il m'a traité fort — .
1. AIMANT [è-man] s. m.
[ÉTYM. Du lat. adamantem, acier, diamant, devenu ada-
mant, ademant (xi" s.), §§ 291 et 335, aemant, aimant (xii^ s.),
d'où aimant, §§ 411 et 358.]
Il Minerai de fer oxydé qui a la propriété d'attirer le
fer ou l'acier. L'aiguille enclose en un crystal, De pierre d' —
animée, r. belleau, ii, 116. Une aiguille aimantée fuit un
côté de r — , et s'attache à l'autre, BOSS. Conn. de Dieu,\, 2.
— artificiel, fer, acier aimanté par un aimant naturel, par
un courant électrique, ou l'action magnétique de la terre.
Les deux pôles d'un — . || Fig. Ce qui attire fortement. Vous
attirez les cœurs avec un tel — , rac an. Berger, il, 3. 0 douce
volupté..., — universel de tous les animaux, la f. Psyché', 2.
2. AIMANT, ANTE [è-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de aimer, § 47. || Néolog.]
Il Porté à aimer. Nature — . Caractère — .
'AintANTATION [è-man-tà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aimanter, § 249. || xyiii<= s. buff. dans
acad. Histor.]
Il Action d'aimanter.
AIMANTER [è-man-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aimant 1, § 154. || 1386. Aguilles ay-
mentrées pour la tremontaine, dans dehaisnes. Doc. concer-
nant l'hist. de l'art dans la Flandre, ii, 631.]
Il Douer de la propriété de l'aimant. L'aiguille aimantée.
Le fer doux s'aimante instantanément.
AIMANTIN, INE [è-man-tin, -tin'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aimant 1, § 100. || xvi" s. Un rempart
aimantin (dur comme le diamant), rons. Amours, i, 5.]
Il Vieilli. Qui a la propriété de l'aimant. (F. magnétique.)
AIMER [è-mé] V. tr.
[ÉTYM. En anc. franc, amer, du lat. amare, m. s. par le
changement de are en er, §§ 302 et 291. Amer est devenu
aimer, par analogie avec la forme régulière aime, de amat,
§ 617 ; et de môme amable, etc., se change en aimable, etc.
{Cf. amant.)]
I. Il lo Être attaché de cœur "a (qqn). — son père, sa
femme, ses enfants, sa patrie. Aimez-vous les uns les autres
en Notre-Seigneur, BOSS. A. de Gonz. Dieu a tant aimé le
monde qu'il lui a donné son fils, id. ibid. Pour tant de biens,
il (Dieu) commande qu'on l'aime, rac. Ath. i, 4. C'est l'âme
de son ami qu'on aime, buff. Introd. à l'hist. de l'homme.
Las de se faire —, il veut se faire craindre, rac. Brit. i, 1.
Au lieu de te haïr, je t'en aimerai mieux, CORX. Hor. il, 5.
C'est l'aîné qui aime mieux son père, le cadet aime mieux sa
sœur, VOLT. Zadig, 6. || Lac. prov. Qui aime bien châtie bien.
Qui m'aime, aime mon chien. | La nature de l'amour-propre et
de ce moi humain est de n'— que soi, pasg. Pens. ii, 8. Un
homme qui s'aimait sans avoir de rivaux, la f. Fab. i, 11. |
Dans un autre sens, famil. S'— quelque part, s'y trouver
AIN
bien. Je m'aime où tu n'es pas, mol. M('lic. i, 1. || P- anal.
En parlant des animaux. La femelle aime ses petits, ie chien
aime son maître.
Il 2" Spccialt. Avoir un attachement passionné pour
une personne d'un autre sexe. Non, vous ne m'aimez point
comme il faut que l'on m'aime, mol. Mis. iv. 3. Son mauri
l'aimait d'amour folle, la f. Contes, Matr. d'Kph. En amour
il n'y a guère d'autre raison de ne s' — plus que de s'être trop
aimés, l.\ br. 4. | Absolt. Ah! ne puis-je savoir si j'aime ou
si je hais? rac. Andr. v, 1. On pardonne tant que l'on aime,
la rociief. Max. 330. Ai-je passé le temps d' — ? la f. Fab.
IX, 2. I P. anal. Le temps Que tout aime et que tout pullule
dans le monde, la f. Fab. iv, 22.
II. P. cxt. — une chose, la trouver agréable. — l'étude,
les arts, la solitude, la campagne, les fleurs. — le théâtre, les
romans. — les louanges, les compliments, la gloire. — la bonne
chère, les bons morceaux, le vin, les fruits. Pour plaire aux
autres, il faut parler de ce qu'ils aiment, la rociief. Réflex.
div. 4, var. j J'aimerais mieux mourir que l'avoir abusée, mol.
Éc. des /'. V, 2. I On n'aime pas à louer, la rociief. Max. 144.
J'aime à voir comme vous l'instruisez, rac. Ath. ii, 7. (Lieux)
où l'on aimerait à vivre, la br. 4. Aimez qu'on vous conseille,
boil. Art p. 1. — de faire qqch [vieilli). On aime de s'unir
à ces choses, boss. Conn. de Dieu, i, 6. | Avec ellipse du
que de comparaison. J'aimerais mieux souffrir la peine la
plus dure. Qu'il eût reçu pour moi la moindre égratignure, mol.
Tart. m, 6. (F. g 714.) .^.vec inversion (style rie palais). Si
mieux n'aime la mère en créer une rente..., la f. Fab. il, 20.
*AIN [in] s. m.
[ÉTYM. On y voit une abréviation de centain (écrit
commercialement C»'", d'où 100 ains).]
Il Réunion de cent fils de la chaîne. (F. dix-huitain.)
*AINARD [è-nàr] s. vi.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1795. encycl. méth.]
Il Ganse avec laquelle les pêcheurs fixent à la tête des
filets la corde (ralingue) qui sert à les border.
1. AINE [en'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. ïnguina, plur. de inguen, devenu fém. sing.
§ 545. Inguïna devient "engna, §§ 308 et 370; d'où eingne,
§ 396, écrit à tort aigne, qui se réduit à aine, § 482.]
Il Partie du corps entre le bas-ventre et la cuisse.
2. *AINE [en'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
il Baguette à laquelle on enfile par la tête les harengs
à fumer.
3. *AINE [en'] s. f.
[ÉTY-M. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
Il Bande de peau qui garnit la tête, les plis d'un souf-
flet d'orgue.
4. "AINE [en'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. acinum, grain de raisin, devenu aisne
aine, § 389.]
Il Dialect. Marc de raisin.
AÎNÉ, ÉE [è-né] adj. et s.
[ÉTYM. Ane. franc, ainsné, composé de ains (F. ce mot)
et né, § 193. Ainsné devient aisné, § 485, aîné, § 422. || xii» s.
Ainz neie, Brul de Munich, 2772.]
Il Qui est né avant un autre enfant. Son fils — . Sa fille
— . I Fiq. Fils — de l'Église, titre donné aux rois de France.
Il P. ext. Branche — d'une famille, qui descend du fils aîné.
Il Substantivt. L' — des frères. L' — des sœurs. Absolt. V — ,
le premier-né de la famille. || P. anal. Personne plus
âgée qu'une autre. Je suis votre — . Nous entrerons dans la
carrière Quand nos aînés n'y seront plus, r. de lisle, Mar-
seillaise. I Fiçi. Poet. En parlant de ses derniers vers. Sur
les pas de vos heureux aînés, boil. Ép. 10.
AÎNESSE [è-nes'] s. /'.
[ÉTYM. Dérivé de aîné à l'époque primitive de la langue,
le mot se présentant sous les formes ainsnedece, ainsneece,
de *natitta. (F. § 124.)]
Il Qualité de celui qui est l'aîné. Est-ce un crime pour
moi que 1'— d'un frère? CORN. Tite et Bér. m, 2. Lui cède-
t-on... pour quelque peu d'— ? MOL. Psyché, i, 1. S'emploie
surtout dans l'expression droit d'— , droit qui résulte de
l'aînesse. Un droit d'— obscur, corn. Rodog. i, 3.
"AINETTE [è-nël'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aine 2, § 133. || 1795. encycl. méth.]
Il Baguette flexible avec laquelle on enfile les harengs
pour les saurer. (F. alignette, chanlotte.)
AINS [ins'] adv.
62 - AIR
[ÉTYM. Peut-être du lat. pop. *anteis, pour antea; peut-
être d'une forme *antius, comparatif de ante. (F. § 726.)]
Il Vieilli. Mais. Digne non de pitié, — de compassion, Ri-
GNIER, Sat. 7. « Ains » a péri..., il a cédé à un autre moni
labe et qui n'est au plus que son anagramme (mais), la
14, fin.
AINSI [in-si] adv.
[ÉTYM. Composé de si, lat. sic, et d'un premier éléi
où Diez voit le lat. aeque, également, et Littré le lat,
dans. (F. §726.) || xi^^ s. Issi poet il ben estre, Roland,
Il 1" De cette façon. On en use — chez les grands,
Fab. X, 2. C'est — qu'il instruit les princes, boss. R. d'Ai
— fait-il voir au monde le néant de sas pompes, ID. ibid.
dit le renard, la f. Fab. vu, 1. — dit, — fait, ID. ibid.%
2. Sil en est —, et, vieilli, S'il est — . S'il est — , que ne vmb
taisez-vous? la f. Fab. x, 13. | Formule destinée à atténuer
l'expression : pour — dire, pour — parler. La France entière
n'est plus, pour — psu-ler, qu'une seule forteresse, bo.ss. ilfa-
rie-The'rèse. \ Pour conclure. — tout est vain en l'homme,
BOSS. D. d'Orl. Par — {vieilli). Par — tout esprit n'est pro-
pre à tout sujet, RÉGNIER, Sttt. 1. I Pour exprimer un sou-
hait. — soit-il. — puisse sous toi trembler la terre entiire!
RAC. Esth. m, 3. — puisse-t-il toujours vous être un cher en-
tretien, BOSS. Conde'. || Vieilli. Comme — soit que, et, elUpi,
— soit que, qu' — soit, étant donné que cela est. Ûu'— ne
soit, n'y ayant aucun doute que cela ne soit. Qu'— ae
soit, voyons d'autres états, la f. Contes, Belphëgor.
Il 2" De même façon. Comme une colonne dont la ma«e
solide paraît le plus ferme appui d'un temple..., — la reine se
montra le ferme soutien de l'État, boss. iî. d'Angl. || Loc. cortj.
— que. 1 1. De la même façon que. — qu'en ont usé sage
ment nos aïeux, mol. Éc. des ?n. i, 1. — que la vertu le crime
a ses degrés, rac. Phèd. iv, 2. |2. Vieilli. Gomme. Regar-
dant sa gloire — que mon ouvrage, corn. Sertor. v,
blessé qu'il était (blessé comme il était), vaugel. fl
Il 3» En même temps que. — qu'on levait les
entra un gentilhomme, H. des essarts, Amadis , 2
supprimée dans ac.\d. 1740).
AIR [èr] s. m.
[ÉTYM. Du lat. aerem, devenu aer, air, §§ 356 et 291.
sens III dérive facilement du sens II. {Cf. l'allem. weise:
manière d'être et mélodie.) On a voulu faire du sens II
un mot à part et le rattacher à l'anc. franc, aire, place,
puis naissance, naturel, manière d'être. Mais aire dési-
gnait la manière d'être réelle, et non l'apparence. De
plus. Vital, dit dans les trois sens aria (lat. pop. aéra, l^nr.
neutre de aer, devenu fém. à cause de sa terminaison).
Donc le sens I a passé au sens II. Le même passais
dû se faire en franc., peut-être sous l'influence de Vital.,
car le sens II, inconnu à l'anc. langue, ne paraît qi)*'
vers le xvi^ s.]
I. Fluide gazeux, transparent, répandu autour de l;i
terre, qui sert à la respiration et à la combuslion. l'-
était un des quatre éléments des anciens. La pesanteur de 1'-
qui nous environne, volt. S. de L. XIV, 31. Une machine à
— comprimé. Des bulles d'— . | P. ext. (Chimie du xvii*^ >■'
du xviiic s.) Nom donné aux gaz. — atmosphérique, l'aii
proprement dit; — déphlogistique , l'oxygène; — fixe,
l'acide carbonique; — - inflammable, l'hydrogène; etc.
S'élever dans 1' — , dans les airs. Il fendit 1' — comme une
flèche, les. Diable boit. 3. Poét. Faire la guerre aux iialii-
tants de 1' — (aux oiseaux), boil. Ép. 6. | Tù-er en 1'—, '''
manière à ne pas atteindre. || Fig. Une chose en r— , q|'''
n'a point de fondement. Contes en r — ! mol. Tart. iv, •>•
Sur des soupçons en 1' — ..., iD. Dep. am. i, 1. Feindre un hy-
men en 1'—, corn. Ment, v, 6. Un baron de Gascogne, baron
en 1'—, d'aub. Fœneste, préf. Vieilli. Une aile d'armée en
r— , isolée, mal soutenue. Être en 1'—, en mouvement.
Tout est en 1'— dans la maison, en désordre. || Exposer qqcli
à 1' — . Changer, renouveler 1' — d'un appartement. Donnoi -°
r — à une chambre, et, fig. vieilli, Donner — (libre cours)»
une entreprise. Faire circuler I' — . Fig. n y a de 1'— dans ce
tableau, l'air semble circuler autour des objets et des
personnages. Prendre 1' — , se promener dehors, et, ^,f
s'en aller. Ils prirent 1'—, sous couleur d'aller à la guerre,
d'aub. llist. univ. III, i, 15. Dans le même sens, pop. Se
donner de 1'-—. Changer d'— , en allant dans un autre séjour.
Prendre 1'— du feu, un — de feu, se mettre un moment a
la chaleur du feu. [ Les vents agitent 1'— d'heureux frémis-
sements, rac. Iph. V, G. Il n'y a pas un souffle d'— . el-
AIR
— 63 —
Aïs
'-pt, Il n'y a pas d'— , il fait de 1'—, du vent. Exposés aux
res de 1' — (aux iuleuipéries), fkn. Fab. 7. Il y a de
âge dans 1' — , et, fifj. Il y a qqch dans 1' — , on sont qu'il
prépare qqch. Un courant d'— , mouvement de l'air
ré dans une certaine direction. Famil. Être entre deux
entre deux ouvertures opposées qui, attirant l'air
dehors , forment un courant d'air. Coup d'— , état
immatoire attribué à un courant d'air froid. | L'— du
î natal, et, ellipt, L' — natal. L' — de la mer, des mon-
tes. L' — du matin, du soir. Un — pur, un — impur, fétide,
est-ce qui a purifié avec tant de justesse cet — que nous
lirons? fén. Exist. de Dieu, i, 2. Respirer, prendre le
vais — . Je ne prends pas 1' — de la fièvre, SÉv. 583.
e maladie est dans 1'—. || Firj. Intluence du milieu, de
tourage, etc. L' — de cour est contagieux, la br. 8.
précieux n'a pas seulement infecté Paris, mol. Prcc. rid.
1 . L' — que la cour de Madrid respirait n'était que de guerre,
iM. XIV, 19. Prendre 1' — du bureau, s'assurer de l'es-
((iii i'L\qne là où l'on a affaire. Vous avez pour vous,
sieur, 1'— du bureau, piron, Métrom. ii, 9.
I. Manière d'être extérieure, apparente. {Syn. dehors.)
1 ''" visage d'un homme qui nous menace, m.\lebr. Rech.
ité, II, I, 5. La pénétration a un — de prophétie, la
Lett. 104. Les gens de mon — , mol. Mis. m, 1. Ce
:(e et ce port n'ont point 1' — de l'école, coRN. Ment.
, . L' — bourgeois se perd quelquefois à l'armée, mais
: se perd jamais à la cour, la rochef. Max. 393. Ce
cieur Loyal porte un — bien déloyal, mol. Tart. v, 4.
î es airs du valet on peut juger du maître, destouches,
r. w, 5. On ne doit jamais parler avec des airs d'autorité,
\ or.uv.v. Rp'flex. div. A. Sous cet — de jeunesse, boss. D.
"i /. Ne prendront-ils jamais un — de gens sensés? mol.
iii. 1.1. Lebel—, les manières du beau monde. Apprendre
1 — des choses, mol. Préc. rid. se. 4. Le grand — , les
li ièrcs du grand monde. Le bon, le mauvais —, les ma-
ies (le la bonne, de la mauvaise compagnie. J'ai bon
v.onne mine, MOL. Mis. m, 1. | MASCARILLE : Que dites-
n de mes canons ? — MADELON : Ils ont tout à fait bon — ,
L) l'r('c. rid. se. 9. Juger d'une jupe ou de 1' — d'un manteau,
. '. sav. III, 2. Avoir de 1' — {vieilli). Ses effets soudains
it el'— (qqch de l'air) des miracles, mol. Éc. des f. m,
'rendre, se donner un — , des airs, affecter une cer-
i usinière d'être. Veiller par — , enfin se tuer pour autrui,
\ -i;t, Me'ck. ii, 3. Quand je vous ai demandé si vous n'aviez
lijeté mes dernières lettres, c'était un —, sÉv. 219. | L'-
•Evous vivez, MOL. Mis. m, 4. Voyons de quel — vous
i vous justifier, iD. D. Jua?i, i, 3. Avoir un faux — de
a'un [famil.), avoir qq ressemblance avec lui. Il y a
eux un — de famille. Avoir 1' — de, paraître. Ce récit a
'une fable. || Suivi d'un infinitif. La plupart des livres
'ésent ont 1' — d'avoir été faits en un jour, ciiamfort,
et gens de lettres, 7. || Suivi d'un adjectif. (La tuile)
plus propre et plus gai que le chaume, j.-j. rouss. É7n.
\ ext. Avoir 1'— étant considéré comme synonyme
iraître. Cette proposition n'a pas 1' — sérieuse, volt.
• les Horaces. || Spécialt. (Manège). Manière dont
lait marcher le cheval. Airs relevés, ofi le cheval
très haut les pieds.
. Chant fait pour s'adapter à des paroles. Apprendre
une chanson. || Fig. Loc. prov. C'est 1'— qui fait la
on, c'est le ton qui fait le sens des paroles. Il faut,
eur, que 1'— soit accommodé aux paroles, mol. B. gent.
Jne telle a fait des paroles sur un tel — , id. Pre'c. rid.
Chanter un — à boire, ID. B. gent. iv, 1. Un — d'opéra.
■xt. Morceau mélodique pour instruments. Un — de
. Des airs de ballet.
RAGE [è-raj'] s. m.
YM. Probablement dérivé de aire (du vent), § 78.]
ngle que font les ailes d'un moulin à vent avec
n de leur circulation.
^iîAlN [è-rin] s. m.
Du lat. aeramen, m. s. devenu ""erame , *eram
dn, §§ 299 et 344, airain, § 502.]
il dur et sonore, alliage de cuivre et d'étain,
■•d désigné, surtout dans l'industrie, sous le nom
■. Le fer et 1' — , n'étant plus polis par les cyclopes,
dent à se rouiller, fén. Tél. 2. Nos portes d'— , r.\c.
1. Pour graver sur V— et le marbre cette parole,
Tellier. — de Corinthe, alliage produit, ^it-on,
.-^.iicendiedeCorinthe, et célèbre dans l'antiquité. ||
P. ext. Poét. Objet fabriqué avec l'airain. L'— tonnant (les
canons), volt. Alzire, ii, 6. L'— même (une statue) parut
sensible à nos malheurs, diclille, Gëorg. 1. Vous n'êtes plus
qu'un — sonnant, comme dit l'apôtre, qu'une cymbale qui re-
tentit vainement, boss. Oblig. de l'état relig. 3. L'— sacré
(la cloche) tremble et s'agite, c. delav. J. d'Arc. V— (l'hor-
loge) frappe minuit, baour-lormian, Imit. d'Young. L'—
menaçant (le clairon) frémit, rac. Ath. iv, 5. || Fig. Sub-
stance dure comme l'airain. Avec un cœur d'— , rac. Esth.
iir, 1. Dans un corps délicat porter un cœur d' — , Gilbert,
Sat. 1. Un front d'— , endurci. Poét. Les cieux par lui fermés
et devenus d'— , rac. Ath. i, 1. L'âge d'— , le siècle d'— , qui,
suivant la Fable, suivit l'âge d'argent et précéda l'âge de
fer. D'un vers fort et d'un style d'— , la br. Disc, à l'Acad. préf.
AIRE [èr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. area, m. s. devenu aria, § 355, aira,
§ 356, aire, § 291.]
I. Il 1" Surface plane, unie, sur laquelle on bat le
blé. I Surface plane enduite de béton, de ciment, sur la-
quelle on fait un carrelage, le fond d'un bassin. Sol d'un
pont. I Espace compris entre les murs d'une maison. | P.
ext. (Embryogénie.) Face du blastoderme.
Il 2° Surface de rocher où l'aigle, le vautour, font
leur nid. P. ext. Nid des grands oiseaux de proie.
Il 3» Partie de bois limitée par des lisières. Couper le
bois à tire et à — . | Petit bassin d'un marais salant. || Par-
tie plane d'une enclume de forge sur laquelle on frappe.
I Tête plate du marteau avec laquelle on frappe.
II. (Géom.) Espace que mesure une figure plane. Dé-
terminer r — du triangle, du quadrilatère, du cercle. | (Astron.)
Secteur de l'orbite d'une planète formé par un arc de l'el-
lipse et deux rayons vecteurs. || P. ext. — du vent, cha-
cune des divisions du cercle de la boussole (représentant
l'horizon), qui indiquent la direction du vent par rap-
port aux points cardinaux. [Syn. rumb.) || Un navire qui a
de r— , de la vitesse, erreur d'orthographe pour erre. {V.
ce mot.)
AIRÉE [è-ré] s. f.
[ÉTYM. Çérivé de aire, § 119. || y.y'' s. Ayrie (pour ayriee),.
dans GODEF. au mot airie.]
Il La quantité de gerbes que tient l'aire.
AIRELLE [è-rèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé, § 126, d'une forme aire, d'origine incon-
nue. {Cf. provenç. aire, portug. aireUa.) || 1611. cotgr.]
Il Genre de plantes des Vaccinées. — myrtille, ou raisin
d'ours, qui porte des baies noirâtres, aigrelettes.
AIRER [è-ré] v. intr.
[ÉTYM. En anc. franc, aairier, composé de à et aire,
§§ 194 et 196, d'où , par contract. airier, § 358 , et airer,
§634. Il xiiiiî s. Hairons qui illuec aaroient, ROB. de cl.\ry,
dans GODEF.]
Il Paire son nid (se dit des grands oiseaux de proie).
Aïs [è] >v. m.
[ÉTYM. Du lat. axem, m. s. §§ 468 et 387.]
Il Planche, planchette de bois. Les — qui formaient les
plats des in-folio. Les — d'un bateau, d'une cloison. Ses —
demi-pourris que l'âge a relâchés, boil. Lutr. 3. Sur les — d'un
théâtre en public exhaussé, ID. Art. p. 3. Bien cloué, bien muré
Dans quatre — de sapin, regnard, Légat, univ. m, 2. Une
cloison d' — (au jeu de paume). Ellipt. Coup d'— , où la
balle est renvoyée sur la cloison d'ais.
AISANCE [è-zâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. verbe aisier, aiser. {V. aisé.) ||
xiiio s. Ilueo se logierent par l'aisance de l'eaue qui la estoit,
Trad. de Guill. de Tyr, ii, 456.]
Il 1° Vieilli. Commodité résultant de la libre disposition
de certaines choses. Droits d'— , de pâturage, de chauf-
fage. Aisances nuisibles, incommodes pour les voisins. —
de puits, de citerne. — de privé, lieu où on fait ses besoins,
et, ahsolt, au sens de privé. Lieux, cabinets d'aisances. {Cf.
commodités.)
Il 2» Manière d'être libre de celui qui se sent à l'aise.
L' — des mouvements, des manières. Porter qqch avec — . Il
parle avec — . On trouve dans mes vers une certaine — , BOIS-
ROBERT, Ép. I, 28. Il (En parlant des choses.) Libre jeu
des pièces d'un ajustage, d'un mécanisme.
Il 3° Situation de fortune qui assure le bien-être. Être
dans 1' — . Il a une honnête — . II leur manquait l'industrie et
r — , VOLT. Mondain.
AISE [èz'J s. f. et adj.
Aïs
— 64 —
AJO
[ÉTYM. Subst. et adj. verbaux de l'anc. verbe aisier, ai-
ser (F. aisé), §§ 52 el 53. Des deux genres jusqu'au xyii" s.
A son bel aise, la f. Contes, MazcL \\ xii» s. Jamais navrons
tel aise, J. uodel, Saisnes, tir. 6.]
Il lo S. f. État commode, absence de gêne. Vêtements,
chaussures où l'on est à 1' — . Croyez- vous donc qu'on soit à
r— en cette armoire? V. HUGO, Hem. i, 2. Se mettre à 1' — ,
à son —, se débarrasser de ce qui gêne. Aimer, chercher,
se donner ses aises. || Fig. Ne pas être à son —, se sentir
indisposé. Ne pas être à 1'—, à son —, se sentir contraint.
Parlons-en tout à notre —, montesq. Espr. des lois, x, 13.
Nous pourrons rire à 1' — et prendre du bon temps, boil. Ep.
1. Vous en parlez, mon frère, bien à 1' — , mol. F. sav. il, 9.
A votre —, comme il vous plaira. A votre — , demain, si ce
n'est aujourd'hui, bours. Ésope à la ville, ii, 6. En prendre
à son —, ne pas se donner de peine pour qqcb. || Spécialt.
Être à son — , dans une position de fortune qui permet de
vivre largement. Parce qu'il est à son — et qu'il a du bien,
BOURD. Richesses, 2. n mit toute sa famille à 1'—, en. Per-
rault, Contes, Petit Poucet. Les aises de la vie, l'abondance,
LA BR. 9. Il P. ext. Épanouissement de joie, n saute d' — ,
RÉGNIER, Sat. 5. Que vous me comblez d' — ! mol. Tart. n, 4.
n tressaillit d' — , quand il revoit son camarade, J.-J. ROUSS.
Ém. 4. Je ne me sens pas d' — , rac. Plaid, i, 7.
Il 2° Adj. Qui s'épanouit de joie. Ce que vous dites me
iait —, MOL. D. Juan, ii, 2. Je suis fort — de son élévation,
LA BR. 8. Je suis bien — que la force vous revienne un peu,
MOL. Mal. im. ii, 9. Tout heureux et tout — De rencontrer un
limaçon, la f. Fab. vu, 4.
AISÉ, ÉE [è-zé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de l'anc. verbe aisier, aiser, d'ori-
gine inconnue, § 44. Peut-être de *asiare, du lat. pop. *asa,
(class. ansa), poignée, et, p. ext. prise facile. (V. Roma-
nia, IV, 349.) On a proposé une autre hypothèse. Aiser
serait venu de aisance, et aisance du lat. adiacentia, bas lat.
adjacentias, dépendances d'une maison ; mais l'ital. a agio
(aise), sans avoir de forme dérivée de adjacentia. || xii<= s.
Aised a ester a curt. Rois, ii, 19.]
Il 1» Qui est à l'aise. (Taille) — et bien prise, mol. B.
gent. m, 9. J'admirais leur air libre et — , les. Gil Blas, m,
4. Il P. ext. Vêtement — , où l'on est à l'aise. || Spécialt.
Une personne —, qui est à son aise, a le moyen de vivre
largement. Substantivt. (Il) taxa les aisés et les malaisés
LA ROCHEF. Appendice aux III Mem. || Fig. Elle a l'esprit
juste et — , sÉv. 1124. Lui seul des vers aisés possède le ta-
lent, MOL. F. sav. III, 2. Dn style — . On caractère — . Les
mots « aisé... » sont nouveaux dams le sens et le tour qu'on leur
donne quelquefois : « un esprit — ; des vers EÙsés, une taiUe
— », BOUHOURS, Entret. 2. \ P. ext. Vieilli. Si j'étais aussi
— à succomber à l'envie de..., SÉV. 778.
Il 2° Que l'on fait à l'aise, sans gêne. Ce lui fut chose
— , LA F. Fab. VII, 16. La critique est — et l'art est difficile,
DESTOUCIIES, Glor. II, 5. I La perte est pour vous — à répa-
rer, QUINAULT, Mère coq. ii, 6. Voilà une fort aimable petite
personne et fort — à aimer, sÉv. 226. Mais les dévots de
cœur sont aisés à connaître, MOL. Tart. i, 5. Les conditions
les plus aisées à vivre selon le monde sont les plus difficiles
à vivre selon Dieu, pasc. Pens. xxiv, 27. Dévotion — .
'AISEMENT [cz'-man; en vers, è-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du vieux verbe aaisier ou aiser, § 145. ||
xu» s. Por l'aesement des hostels, avace, Roii, m, 4869.]
Il Vieilli. Aisance. Vous pouvez fort bien écrire à vos bons
points et aisements, goulanges , Lett. à M»ie de Simiane,
21 févr. 1696. || Spécialt. Cabinets d'aisances. Je revenais
des aisements, sorel, Francion, 377.
AISÉMENT [è-zé-man] adv.
[ÉTYM. Composé de aisée et ment, § 724. || xiii" s. Aisie-
ment (trad. du lat. commode), dans chassant, Petit Gloss.
lat.-f'ranç. p. 18.]
Il Avec aisance, n travaille, il écrit, il parle — . J'aime à
vivre —, mol. F. sav. m, 4. Les parents du petit gentilhomme
prirent — le change, les. Gil Blas, i, 5. Comme elle me
voit — réparable, corn. Sophon. m, 4.
"AISSAUGUE el 'ESSAUGUE [è-s6g'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. elssaugo, m. s. d'ori-
gine inconnue, § 11. || Néolog.]
\\ Grand filet de pêche, formé d'un sac (manche) qui en
fait le fond, et de deux bandes (ailes), qui en font les
côtés, qu'on traîne à l'aide de longues cordes. || Bateau
qui sert à pocher à l'aissaugue.
cei
Bible, î '
1. *AISSEAU [è-sô] s. m.
[i':tym. Dérivé de ais, § 126. || xW s. Gloss. lat.-gall,
Bibl. nat. fonds lat. 7692.]
Il Planchette servant à couvrir, comme la tuile
tains bâtiments. (F. bardeau.)
2. "AISSEAU [è-sô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, aisse (lat. ascia), hl
chette, § 126. || xvi'' s. Aisceaux et coignées, du pinet, Bi
nat. de Pline, vu, 57.]
Il Hachette de tonnelier, de charron.
"AISSELETTE [es'-lêt'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aisseau 1, § 115. || 1308. Une aisselette
d'ivoire entaillie, dans delb. Rec]
Il Comme aisselière.
'AISSELIER [es'-lyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aisseau 1, § 133. |1 xii'' Treis estruiz
aiselers. Rois, m, 6.]
Il Traverse qui empêche l'écartement de deux pièci
de charpente assemblées.
*AISSELIÈRE [ès'-lyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aisseau 1, § 133. || 1795. encycl. méth,
art. tonnelier.]
Il Chacune des pièces de fond d'une futaille.
AISSELLE [è-sèl] s. f.
[ÉTYM. Du lat. axnia, m. s. §§ 387, 308 et 291.
Il 1° Partie du corps qui est au-dessous de lajonctii
du bras avec l'épaule. Le paresseux cache sa main sons
— , et il a peine à la porter jusqu'à sa bouche, S agi, St6/e,
Prov. XXVI, 15. Ils ont pris notre vaisselle... Et... L'ont
sous leur — , st-amant, Albion. P. ext. Sous 1'—, en
chette. Affaires qui se font sous 1' — , c'est-à-dire en cai
AMYOT, Œuvr. mor. Flatteur.
Il 2» P. anal. Jonction de la feuille avec la branche on
la tige. Jonction des bras et de la verge de l'ancre. La
moitié de la voûte d'un four.
*AISSETTE [è-sêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, aisse (F. aisseau 8
§ 115. Il 1389. Aissettes à hauer, dans godef. Un aQl
texte, de 1391, donne aissote.]
Il Marteau de couvreur; hachette de tonnelier. (F.
sette.)
*AITRE [ètr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. atrium, m. s. La formatii
pop. aurait donné ''aire. || xi^ s. Enfuirunt nus en aitres
mustiers, Roland, 1750.]
Il Terrain libre servant de cimetière autour d'ui
église ; cour, parvis.
''AJOINTER [à-jwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et joint, §§ 194 et 196. || Néologi
Il (Technol. ) Joindre ensemble (des planches, d(
tuyaux).
AJONC [à-jon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. La forme anc. ajoou, ajou,
semble avoir été modifiée sous l'influence de jonc, § 501'.
Il xm" s. Ajou, dans godef.]
Il Arbuste qui croît dans les landes, dit aussi genêt épi-
neux. Ma rêverie m'emporte au travers de landes où je ne trouve
que des ajoncs et des bruyères, ragan, Lett. il, à Chai^elam.
"AJOUPA [à-jou-pà] 5. m.
[ÉTYM. Mot des indigènes de la Guadeloupe, § 30. il
1654. DU TERTRE, daUS LITTRÉ, Suppl.]
Il Petite hutte construite avec des pieux et du feuillage.
*AJOUR [à-jour] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et jour, § 201. || Néolog.]
Il Petite ouverture. Monter des pierres en — .
"AJOURÉ, ÉE [à-jou-ré] adj.
[ÉTYM. Composé de à et jour, §§ 194 et 196. || 1644. vuL-
soN DE LA COLOMB. Scicnce héroïque.]
Il Oil l'on a ménagé des jours. | Spécialt. (Blason.) Ptfee
ajourée, à ouverture laissant voir l'émail du champ. F«sc«
crénelée de trois pièces, — d'or. | P. anal. Néolog. Hèolie
d'église — . Chalets en bois — .
AJOURNEMENT [à-jour-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ajourner, § 145. || xiii» s. Ajornement,
Ass. de Jérus. i, 81.]
Il Action d'ajourner.
Il 1° (Jurid. ) Assignation à un jour déterminé. Être
décrété d'— . Exploit, décret d'— personnel. Quand il y aurait
information, —, mol. Pourc. il, 10.
Il 2"^ Remise d'une affaire à un jour déterminé. - "
AJO
63
ALA
nzaine. j] Absolt. Renvoi (à un autre temps). L'— d'un
jet, d'une affaire.
^.JOtJRNER [à-jour-né] v. tr.
ÉTYM. Ane. franc, ajorner, de à et jorn, jour, §§ 194 et
Écrit souvent adjourner aux xvi" et xvii<> s. jlxiii" s. La
le... le fist ajourner devant li, Ménestrel de Reims, 186.]
[. Ancienne. Impers. Faire jour. Lors commença à ajorner,
LEH. 90.
I. Il lo Assigner en justice à un jour déterminé. —
artie adverse. Il s'en va quérir les sergens pour le faire — ,
lel, Francion, 71. || Fig. Vous ne pouviez m' — à compa-
re devant vous pour quelque chose qui me fît plus de plaisir,
lAiNE, Félix, I, 6.
2» Remettre (une affaire) à un jour déterminé. — à
izaine. || P. ext. Renvoyer à un autre temps. — une
'éprise. La discussion a été ajournée.
.JOUTAGE [à-jou-tàj'] s. m.
îTYM. Dérivé de ajouter, § 78. || 1771. trév.]
(Technol.) Partie ajoutée. {Cf. ajutage.)
i JOUTER [à-jou-té] V. tr.
h'YM. Ane. franc, ajoster, composé deàet joste, auprès,
est le lat. juxta, §§ 194 et 196. Peut-être déjà en lat.
. *adjuxtare. || xi" s. .IIII. C. mille en ajustet en .III. jurz,
and, 851.]
Mettre en plus. — une allonge à la table. Souffrez qu'à
logis j'ajoute encore une aile, la f. Fab. viii, 1. Ce que
à mes nuits, je l'ajoute à mes jours, rotrou, Venceslas,
ViS. — un nombre à un autre. || — qqch à ce qu'on a déjà
il Je n'ajouterai plus qu'un mot. Absolt. Il ajouta qu'il ne
e;ndraitpas. Hélas ! ajoutai-je tristement, les. GilBlas, i,
^i Ajoutez quelquefois et souvent effacez, boil. Art p. 1. ||
V^stantivt. (Impr.) On ajouté, addition faite au manus-
r ou aux épreuves. | Ce jeune prince à qui la clémence
ji'.ait de nouvelles grâces, BOSS. Coude'. Ce je ne sais quoi
'îievé que les malheurs ajoutent aux grandes vertus, m. ibid.
'. se peut rien — au bon exemple qu'il a donné, SÉv. 585.
ui parjure on ajoute l'outrage! rac. Iph. iv, 6. L'étude...
i(ie à la nature, mol. F. sav. iv, 3. || P. ext. — foi à
q , y croire. Je n'y adjouste point de foy, rab. i, 42. A ces
iilurs trompeurs le monde ajoute foi, boil. Sat. 11.
|roUTOIR [à-jou-twàr] s. m.
TYM. Dérivé de ajouter, § 113. || xviii" s. Tuyaux armés
u mt d'ajoutoirs de cuivre, DE BROSSES, Lett. d'Italie, ii,
1 < iulomb.]
Tuyau court ajouté à un orifice d'écoulement. (F.
Iclge.)
JTJST [à-ju] s. m.
[•YM. Subst. verbal de ajuster, § 52. desroches, en 1687,
ajuste. Il 1792. romme, Dict. mar.]
Marine.) Action de réunir par un nœud les bouts
3UX cordages, d'un cordage rompu. (F. aboutage.)
ruSTAGE [à-jûs'-taj'] 5. m.
:ym. Dérivé de ajuster, §78. || 1350. L'adjustage des me-
à vin et à blé, dans du c. adjustamentum.]
Dpération par laquelle on ajuste. L'— des monnaies,
lateaux d'une balemce. | L' — d'une machine.
JUSTEMENT [à-jûs'-te-man] s. m.
j YM. Dérivé de ajuster, § 145. || 1331. L'adjustement des
le ces, dans du c. adjustamentum.]
i° Action d'ajuster une chose avec une autre. L'—
manche à un outil. L'— de l'œil aux distances (vieilli),
soit. Action de mettre une chose à la juste mesure,
d'une machine, des monnaies, des poids. || Fig. Chercher
justements dans une affaire.
i» Action d'ajuster plusieurs choses les unes avec
utres. L'— des pièces d'une machine. || Spe'cialt. L'—
toilette. Théognis est recherché dans son —, la br. 9.
iverie et 1'— est la chose qui réjouit le plus les filles, mol.
mëd. I, 1. P. ext. surtout au plur. La parure elle-
('. Des ajustements de femme. !| Aùsolt. Vieilli. On ne
it pas trouver tant de politesse et d'— sur le haut d'une
igne, sÉv. 1074.
USTER [à-jûs'-té] v. tr.
YM. Composé de à et juste, §§ 194 et 196. La pro-
ation hésite, du xvio au xviuc s., entre ajuster et
( F. ajutage, ajutoir.) || xvi» s. Boisseau non adjusté,
DU C. adjoustare.]
'> Mettre en juste proportion avec qqch. — un
e à un outil, un tuyau à un orifice, un couvercle à un
— un bout de cordage à un autre. — un vêtement à
DICT. FBANÇ.
la taille de qqn, à qqn. Ellipt. Dn vêtement ajusté, qui des-
sine la taille. Son globe (de l'œil) s'allonge ou s'aplatit selon
l'axe de la vision, pour s'— aux distances, uoss. Conn. de Dieu,
IV, 2. I Fig. — un air sur des paroles. Les airs, propres à cal-
mer les passions, qui y seront ajustés, fleury, Poés. des
llébr. Lorsque je les aurais ajustées (mes opinions) au niveau
de la raison, desc. Me:th. 2. Pour nous — aux visions de votre
mari, mol. B. gent. v, 6. — leur zèle avec leurs vices, ID.
Tart. I, 5. Faire que les autres s'ajustent à nous, la br. 5.
Il Absolt. Mettre à la juste mesure. — les monnaies, les
mettre au poids légal. — une balance, mettre les plateaux
en équilibre. — les rênes d'un cheval, les mettre à la lon-
gueur voulue. — des instruments de musique, les mettre
au ton. Il Fig. Mon h)rmen ajustait vos affaires, mol. F.
sav. V, 4. I Spe'cialt. — son fusil, le mettre dans la direc-
tion juste; et, p. ext. — le coup; — le but; — qqn. Ajus-
tant le plus gros, il lui th-a un coup de fusil dans la tête et le
tua sur place, Mérimée, Colomba.
jl 2» Mettre (plusieurs choses) d'accord pour un but
déterminé. — les pièces d'une machine. J'avais pris cinq ba-
teaux pour mieux tout —, corn. Ment, i, 5. Loc. prov. Ajus-
tez vos flûtes, mettez-vous d'accord (vieilli). Nous verrons
comment vous aurez ajusté les appartements, volt. Lett. 5 mai
1759. — des cartes, les arranger pour tricher au jeu. Avoir
gagné cinq cent mille écus avec des cartes ajustées, sÉv. 146.
— les périodes d'un discours. C'est mon style, et peut-être qu'il
fera autant d'effet qu'un autre plus ajusté, SÉv. 206. — son air,
son maintien, l'arranger pour la circonstance, n n'est pas
hors de sa maison, qu'il a déjà ajusté ses yeux et son visage,
la br. 9. — des textes, des passages qui semblent se con-
tredire. Bien qu'au moins mal qu'il pût il ajustât l'histoire, la
F. Fab. XI, 6. N'y a-t-il pas moyen d' — cela avec quelques
pistoles? mol. Pourc. m, 5. — un différend, en conciliant
les parties. Vous vous ajusterez ensemble en quelques mots,
REGNARD, Joueur, I, 6. I Spe'cialt. — la toilette, la coiffure
de qqn. Ajustons un peu nos cheveux, mol. P?'ec. rid. se. 6.
Laissez-moi 1'— (votre rabat), id. Fdch. i, 1. S'- , arranger
sa toilette (se dit surtout des femmes). (Une femme) qui
n'a soin que de s' — , balz. Dissert. crit. 2. \ Fig. Ironiqt.
Vieilli. — qqn de toutes pièces, le maltraiter en paroles ou
en action. Je vous ajusterai l'échiné, mol. Amph. m, 6.
Vous l'avez voulu, George Deindin..., et vous voilà ajusté comme
il faut, ID. G. Dand. i, 7.
AJUSTEUR [à-jûs'-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ajuster, § 112. ||xvi<! s. Mesures... signées
aux armes du roy et de l'adjusteur, dans du c. adjoustare.]
Il Celui qui ajuste. || Ouvrier — , ouvrier mécanicien qui
travaille les pièces brutes et leur donne les dimensions
nécessaires pour qu'elles puissent s'ajuster.
AJUSTOIR [à-j ûs'-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ajuster, § 113. ( F. ajutoir.) || 1690. furet.]
Il Petite balance qui sert à ajuster, à mettre au poids
voulûtes monnaies. (Sy7i. trébuchet.)|| Atelier d'ajustage.
"AJUSTURE [à-jûs'-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ajuster, § 111. jj Néolog.]
Il Courbure qu'on donne à un fera cheval, pour l'ajuster.
AJUTAGE [à-ju-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ajuster, § 78. || 1690. Ajustage, furet.]
Il Tuyau adapté à l'orifice d'une fontaine, d'un réser-
voir, etc., pour modifier dans son volume ou sa forme
l'écoulement du liquide. || Petit tuyau destiné à join-
dre, à faire communiquer deux appareils.
* AJUTOIR [à-ju-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ajuster, § 113. || 1771. Ajutoire, trév.]
Il Comme ajutage.
"AKÈNE [à-kén'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif et x«'V''V)
s'ouvrir, § 281. Qqns écrivent achaine. || Néolog.]
Il (Botan.) Fruit sec, monosperme, indéhiscent.
*ALAISE. F. alèze.
ALAJVIBIC [à-lan-bïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe al-anbiq, le vase, qui est
le grec à\i.6il, m. s. § 22. || xm^ s. Cum alambic sus alutel,
J. de meung, Rose, 6406.]
Il Appareil à distiller. Les raisonnements en étalent tel-
lement tirés à r — qu'ils l'impatientèrent, ST-SIM. viii, 346.
Il P^ig. Passer qqch à 1' — , le traiter avec un raffinement
subtil. Un froid sermon passé par 1' — , j.-b. rouss. Epît. ii, 3.
ALAMBIQUER [à-lan-bi-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de alambic, § 154. On a quelques exemples
8
ALA
— 66
ALB
au xvi° s. de lambiquer, d'après Vital, lamblccare. || 1540.
Lambiqué et distillé par les yeux, H. des essarts, Amadis, 1.]
!) Uistiller. A force de le manier, remuer, — , il en avait com-
posé un électuaire, Sat. Ménipp. début. || P. ext. Extraire
l'essence. La quintessence du mûrier... est... alambiquée par le
ver, qui la convertit en soie, o. de serres, v, 16. | P. anal.
(Historiens qui) alambiquèrent de l'ancienneté tout ce qui leur
avait plu, p.\SQ. Rech. préf. || Fig. Rendre subtil. (Son)
cerveau s'alambique à chercher..., malh. Ode à la reine, var.
Sans nous — , servons-nous-en, mol. Et. iv, 1. (Corneille)
n'est obscur, guindé, alambiqué... que quand il n'est pas soutenu
par la force de son sujet, voet. Comment, sur Suréna, préf.
"ALAMBIQUEUR [à-lan-bi-keur] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de alambiquer, § 112. || xvi® S. VAUQ. DE
LA FRESN. Art. p. III, 1089.]
Il Vieilli. Celui qui se sert de l'alambic, alchimiste, j Fig.
Alambiqueurs d'arguments, fréd. ii, à Voltaire, 24 avr. 1747.
'ALANDŒR [à-lan-dyé] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Bouche, foyer à la base d'un four.
ALANGUIR [à-lan-ghir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et languir, §§ 192 et 196. || xvi^ s.
Couchant et adanguissant mon esprit, MONTAIGNE, i, 9.]
Il Vieilli. Rendre languissant. Ces affections alanguissent les
forces de l'esprit, fr. de sales, Introd. à la vie dev. i, 22.
(Vous) alanguissez continuellement vos forces, ID. Lett. à
M'«« de Chantai, 21 nov. 1604. S' — , devenir languissant.
"ALANGUISSEMENT [à-lan-ghïs'-man ; en vers, -ghi-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alanguir, § 145. Mot tombé en désué-
tude au xvii" s., repris à la fin du xyiii". mercier le signale
dans sa Néologie (1801). || xvi*^ s. tes alanguissemens qui pré-
cèdent ordinairement l'hydropisie, du pinet, dans delb. Rec.]
Il Action d'alanguir. Un tiède — énerve toutes mes fa-
cultés, j.-j. Rouss. Rév. du promen. salit. 2.
ALARGUER [à-làr-ghé] v. inlr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. alargar, m. s. § 11. ||
1690. FURET.]
Il (Marine.) Aller au large.
ALARMANT, ANTE [à-làr-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de alarmer, § 45. || xviii« s. Cris
alarmans, B. de st-p. dans acad. Histor.]
Il Qui alarme. Être dans un état — . Nouvelles alarmantes.
ALARME [à-làrm'] s. f.
[ÉTYM. Composé de à, 1' et arme, § 201. Les premiers
exemples sont du commencement du xiv*^ s. , ce qui écarte
toute hypothèse d'un emprunt de l'ilal. ail' arme. D'abord
raasc, puis des deux genres (amoureux allarmes, r. bel-
leau, II, 323; chaudes allarmes, id. ii, 61), fém. depuis le
xvii'' s. § 550. Allarme jusqu'au xyiii^ s. || xiV s. Criant
partout : a l'arme! a l'arme! guiart, Roy. lign. 2650.]
Il 1° Signal pour appeler aux armes, pour annoncer
l'approche de l'ennemi. Sonner 1' — . Cri d'— . Signal d' — .
Poste d' — . Une fausse — . | P. anal. Le chien donna 1' — par
ses aboiements.
Il 2" Trouble causé par l'approche de l'ennemi. Tout le
le monde prend 1' — , et la capitale du royaume est en effroi,
VOIT. Lett. 74. Pour nouvelle — à ses esprits, boil. Ep. 4.
Je mets 1' — au camp, la f. Fab. ii, 14. Tirer le canon d' — .
Cloche d'— . Il Fig. Trouble causé par l'idée de l'approche
d'un danger. (Nous) prenons 1' — aussitôt, malh. Ep. de
Sénèq. xxx, 7. Les soupçons, les alarmes vaines, la f. Fab.
VIII, 2. Un sujet plus pressant excite mes alarmes, rag. Ath.
II, 4. Remettez-vous, Monsieur, d'une — si chaude, mol. Tart.
V, 7. Mettre, tenir en — . Une pièce qui tient sans cesse la
judeur en — , mol. Crit. de l'Ec. des /'. se. 3.
ALARMER [à-làr-mé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de alarme, § 1.54. || xvic-xviie s. d'aub.]
Il l» Vieilli. Donner l'alarme, appeler aux armes un
corps de troupe. (Ils) coururent — le corps de garde, d'aub.
Hist. univ. 111, v, 12.
Il 2« Troul)ler par l'approche d'un danger. Cette nouveUe
alarma la garnison. Sa maladie nous a alarmés. Rome s'en alarma ;
les Espagnols tremblèrent, volt. Uenriade, 1. Une mère s'alarme
aisément. Et chacun d'eux s'en est aussitôt alarmé, mol. Ec. des f.
V, 2. I P. ext. — la pudeur. Si, du son hardi de ses rimes cyni-
ques, n n'alarmait souvent les oreilles pudiques, boil. Art p. 2.
ALARMISTE [ii-làr-mïst'] s. m. et /'.
[ÉTYM. Dérivé de alarmer, § 265. || 1798. acad. Suppl.]
Il Personne qui répand l'alarme.
JTGRjlJ
larfCT^
ALATERNE [à-là-tèrn'] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alatemus, m. s. \\ 1611. cotgr.
Il Arbrisseau du genre nerprun, à feuilles luisanl ~
d'un vert sombre.
ALBÂTRE [âl-batr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alabastrum, tn. s. succe:
ment alebastre, albastre, albâtre, §§ 501 et 422; parf(
corrompu en labastre. || xii^ s. Dedenz la chambre de labas
tre, BEN. de ste-more, Troie, 14560.]
Il 1» Variété de gypse d'une blancheur transpareni
tendre et se travaillant avec facilité. Pendule d'— , stati
d'— . Il Fig. Un teint d'— , blanc comme l'albâtre. Les
sors de sa gorge d' — , la f. Adonis.
Il 2° Variété de marbre d'une blancheur laiteuse, tri
parente, qui provient surtout des stalactites et des
lagmites.
ALBATROS [âl-bà-tros'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. § 8, qui a appliqué d'aboi
à la frégate de mer, puis à l'albatros, le nom espagn
portug. du pélican, aloatraz, corrompu en albatros.]
Il Oiseau de mer de l'hémisphère austral, de la famille
des Longipennes (Grands-Voiliers), à bec fort et crochu,
à pattes sans pouce, dit vulgairement mouton du Cap.
ALBERGE [âl-bèrj'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. albérohiga, ?«. s. altéi
lion de l'arabe albirkouk, abricot. [V. ce motet §§ 14 et
Il 1564. j. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Fruit de l'albergier. {Cf. auberge 2.)
ALBERGIER [âl-bèr-jyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alberge, § 115. || 1564. Alberger,
THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Arbre fruitier, variété de l'abricotier.
ALBIGEOIS [âl-bi-jwà] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de Albi, nom de ville (lat. Albiga). |ixm«
Albigois, mousket.]
Il Hérétique vivant dans le midi de la France au xn!»
et professant des doctrines analogues à celles des Vaudoi
•ALBINISIVIE [âl-bi-nïsm'] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de albinos, § 265. || Néolog.]
Il Anomalie physique caractérisée chez l'homme
la décoloration de la peau, des cheveux, des poils,
pâleur rosée de l'iris, la teinte rouge de la pupille,
observée également chez certains animaux (lapin blani
éléphant blanc).
ALBINOS [âl-bi-nos', selon d'autres -nos'] s. m
[ÉTYM. Emprunté du portug. albino, § 13, dans l'e:
pression negros albinos, appliquée originairement par l
Portugais aux nègres blancs de la côte africaine. Le plur.
a passé au sing. § 507. || 1771. trév.]
Il Personne atteinte d'albinisme. Ces hommes blafards
on les connaît... à l'isthme d'Amérique sous le nom d'— ... On
les a aussi appelés nègres-blancs, buff. Homme.
"ALBUGINE [âl-bu-jin'] s. f.
[ÉTYM. Empi'unté du lat. albugo, ginis, m. s. || xiv« s,
Médecine qui vault contre albugines et taiches, Somme M« Gau-
tier, ms. franc. Bibl. nat. 1288, f» 137 b.]
Il Tache blanche dans l'œil, vulgairement nommée taie.
ALBUGINÉ, ÉE [âl-bu-ji-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de albugine, § 118. || xiv<! s. Umeur albngi-
née de l'œil, b. de gordon, Pratiq. ni, 1.]
Il (En parlant de certaines membranes.) De couleur
blanche.
ALBUGINEUX, EUSE [âl-bu-ji-neu, -neuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de albugine, § 116. || xvi« s. paré, iv. b.]
Il (En parlant des membranes fibreuses.) Blanchâtre.
ALBUM [âl-bôm'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. album, neutre de albus, blanc
Venu d'Allemagne au sens 1°. || 1704. trév. Admis acad.
1762.] , .
Il lo Petit registre dont les feuillets sont destines à rece-
voir des notes, des croquis, des vers, de la musique, st'^
ns (les gens de lettres allemands) se munissent... d'un livre
blanc bien relié, qu'on nomme « — amicorum », et ne man-
quent pas d'aller visiter tous les savants des lieux où ils pas-
sent, et de le leur présenter, afin qu'Us y mettent leur nom, S '
ÉVREM. Sir Politick, m, 2. P. ext. Collection rehee dan>
le format des albums. — d'eaux-fortes, de photographies.
Il 2" Néolog. (Antiq. rom.) Espace enduit de Pl^l''^ '
l'on inscrivait ce que l'on voulait porter à la connai
sance du public.
*
ALB - 67 -
AXiBUMEN [âl-bu-mèn*] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. albumen, blanc d'œuf. || Néolog.]
1° Peu usité. Blanc d'œuf.
2" Substance qui environne l'embryon dans quel-
;s grains et le nourrit pendant la germination.
lLBUMINE [al-bu-min'] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. albumen, minis, blanc d'oeuf.
!. franc, pop. albun, aubun. || 179,2. encygl. méth.]
Substance qu'on trouve dans le sérum du sang, dans
blanc d'œuf, etc., et qui se coagule par la chaleur.
iBUMINEUX, EUSE [al-bu-mi-neii, -ne'uz'] adj.
:ïym. Dérivé du lat. albumen, § 116. || 1736. quesnay,
ai phys.]
Qui est de la nature du blanc d'œuf, qui contient de
îumine.
IVLBUMINOÏDE [âl-bu-mi-no-id'] adj.
iTYM. Composé avec albumine et le grec elooç, forme,
79 et 283. || Néolog.]
Qui est de la nature de l'albumine ; nom donné aux
tances azotées animales ou végétales.
UliBUMINOSE [âl-bu-mi-nôz'] s. f.
TYM. Dérivé de albumine, § 251. || Néolog.]
Produit de la digestion des matières albuminoïdes.
lLBUMINTIRIE [âl-bu-mi-nu-ri] s. f.
TYM. Composé avec albumine et le verbe grec oôpsrv,
er, § 279. || Néolog.]
État morbide oii l'urine est albumineuse.
jLCADE [âl-kàd'] S. m.
Itym. Emprunté de l'espagn. alcalde, arabe al-kadi, le
ij, §§ 13 et 22. Il 1581. L'alcade de la cour, c. guiciiard,
i|. DELB. Rec]
jEn Espagne.) Magistrat analogue au juge de paix.
.':.CAÏQUE [âl-kà-ïk'] adj.
!:ym. Emprunté du lat. alcaïcus, m. s. du nom du
) :; Alcée. jj xviio-xviiie s. dagier, dans agad. Hisior.]
I Mélr. anc. ) Vers — , formé d'un ïambe ou spondée,
i ï.iinbe, d'une césure et de deux dactyles. || Stropbe
-, ont les deux premiers vers sont alcaïques.
juCALESCENCE [al-kà-lè-sâns'] s. /'.
[ :ym. Dérivé de alcalesoent, § 262. || 1771. trév.]
I !^tat de ce qui devient alcalin.
i.CALESCENT, ENTE [âl-kà-lè-san, -sânt'] adj.
I YM. Dérivé de alcali, § 262. || 1751. engycl.]
I )ui devient alcalin,
i .CALI [âl-kà-li] s. m.
['ym. Emprunté de l'arabe al-qali, plante d'où l'on
tt|it la soude, § 22. jj xvi° s. paré, xxv, 32.]
Ilî." Plante marine qui, réduite en cendre, produit un
="• "'ncipaux alcalis, la soude.
Dmposé chimique remplissant le rôle de base en
0 des acides, dans les sels. — volatil, et, absolt,
-.mmoniaque liquide.
ilcALIN, INE [âl-kà-lin, -lin'] adj.
[Iym. Dérivé de alcali, § 245. || 1700. Une matière alca-
leiOMBERG, dans Mém. de l'Acad. des se. p. 68.]
Iljlui a les propriétés de l'alcali. Sel — , substance — .
•..CALISER [al-kà-li-zé] v. tr.
YM. Dérivé de alcali, § 267. || 1690. Alkaliser, furet.]
)égager la partie alcaline d'un corps.
CALOÏDE [al-kà-lô-id'] s. m.
YM. Composé avec alcali et le grec sISoç, forme,
) et 283. Il Néolog.]
lOmposé organique doué de propriétés alcalines.
CARAZAS [al-kà-rà-zàs'] s. m.
YM. Emprunté de l'espagn. alcarraza, m. s. arabe
•az, la cruche, §§ 13 et 22. La forme du fém. plur. de
,gn. a été prise pour un masc. sing. § 507. || Néolog.]
'ase de terre poreuse qui rafraîchit les boissons par
vaporation rapide.
CEE [âl-sé] s. f.
YM. Emprunté du lat. aloea, grec à>vx£a, m. s. \\
ENGYCL.]
lante de la famille des Malvacées.
GHIMIE [âl-chi-mi; jusqu'en 1784 al-ki-mi] s. f.
VM. Emprunté du bas lat. alchymia, alchemia, arabe
i, la chimie, § 22. (F. chimie.) On a écrit souvent,
Ml XYin*! s., alchymie et alquimie. || xm" s. D'alque-
..t aprengne, Que tous metauz en color taingne, J de
;, Rose, 16266.]
cience occulte mêlant à des procédés chimiques
ALC
les formules d'un prétendu art sacré, pour découvrir
la pierre philosophale et la panacée universelle.
"ALCHIMILLE [âl-chi-mil] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. alchemilla, m. s. arabe
al-kemelieh, k cause des vertus que les alchimistes attri-
buaient à celte plante, § 22. || 1611. Alchimille, cotgr.
Supprimé acad. 1878.]
Il Plante rosacée dite pied-de-lion.
ALCHIMIQXJE [âl-chi-mïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de alchimie, § 282. |1 1571. Sophisterie mé-
tallique et alchimique, a. mizauld, dans delb. Rec]
Il Relatif à l'alchimie.
ALCHIMISTE [âl-chi-misf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alchimie, § 265. || xvi" s. Comparaison
des alquemistes à la bonne femme qui portoit une potée de lait
au marché, uoN. des per. Nouv. 12. Au feu d'un alchimiste,
RO.NS. I, 251, Biblioth. elzévir.]
Il Celui qui s'occupe d'alchimie.
"ALCIDE [âl-sid'] s. m.
[ÉTYM. Un des noms d'Hercule, § 36.]
Il Héros invincible. Dix mille vaillants Alcides, boil. Prise
de Namur.
ALCOOL [âl-kô-ôl , ou, plus communément, al-kôl] s. m.
[ÉTYM. Jusqu'à ce siècle, alcohol, alkohol. Emprunté de
l'arabe al-qohl, le qohl, antimoine porphyrisé. Alkol est
purior substancia rei : sic alkbol vini est aqua ardens rectifi-
cata, M. RULAND, Lexic. alchemiœ (1612). || xvi<î s. Alcohol,
Jardin de santé, i, 145.]
Il Esprit-de-vin, liquide inflammable qui se trouve dans
le vin, dans certaines substances sucrées qui ont fer-
menté, et qu'on en sépare par la distillation. || P. ext.
Composé analogue à l'esprit-de-vin, capable de se com-
biner directement avec un acide pour former un éther.
*ALCOOLAT [âl-kô-o-là] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de alcool, § 254. || Néolog.]
Il Médicament liquide qu'on obtient en distillant de
l'alcool sur des substances aromatiques. — de menthe.
"ALCOOLATURE [âl-kô-0-là-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de alcoolat, § 111. || Néolog.]
Il Médicament liquide qu'on obtient en faisant macérer
dans l'alcool des substances organiques.
ALCOOLIQUE [al-kô-5-lïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de alcool, § 282. || Néolog.]
Il Qui a rapport à l'alcool. | Boisson — , qui contient de
l'alcool. Il Substantivt. Un, une — , une personne atteinte
d'alcoolisme.
■* ALCOOLISATION [âl-kô-ô-li-zà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de alcooliser, § 249. || Néolog.]
Il Production ou addition de l'alcool (dans un liquide).
ALCOOLISER [al-kô-ô-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de alcool, § 267. || 1636. Eau de vie alcoho-
lisee, E. DE GLAVE, dans delb. Rec.]
Il 1° Rendre (un liquide) alcoolique, par production
ou addition d'alcool.
Il 2» Néolog. Rendre qqn alcoolique.
ALCOOLISME [âl-kô-ô-lïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alcool, § 265. || Néolog.]
Il État de celui qui est sujet à des accidents causés par
l'abus des boissons alcooliques.
*ALCOOLOMÈTRE [al-kô-6-lô-mètr'] et *ALCOO-
MÈTRE [al-kô-o-mètr'] s. m.
[ÉTY'M. Composé de alcool et mètre, .§ 279. Alcoomètre
est une contraction de alcoolomètre. || Néolog.]
Il Instrument qui sert à déterminer la quantité d'alcool
contenue dans le vin, l'eau-de-vie, etc.
ALCORAN [al-kô-ran] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe al-qoram, m. s. proprt, la
lecture, § 22. || xiv^ s. L'Alcoran qui est parole de Dieu, Loi
au Sarrazin, dans delb. Rec.]
Il Livre sacré des musulmans. Je lis la Bible autant que
l'Alcoran, boil. Lutr. 4. Cent discours... A quoi l'on ne com-
prend Non plus qu'à de l'algèbre ou bien à l'Alcoran, regnard,
Méneclunes, ii, 3.
ALCÔVE [âl-kov'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. alcoba, arabe alkobba, la
chambre à coucher, §§ 13 et 22. L'anc. franc, avait le
mot aucube, tente, venu directement de l'arabe. || 1648.
TRISTAN l'iiermite, Vcrs héroïqucs, Pâmoison.]
Il Enfoncement ménagé dans une chambre pour rece-
voir un ou plusieurs lits. Ne vous étonnez pas de ce mot d' — :
ALC
68
c'est une invention moderne, t.a f. Psyché, 1. Votre belle
chambre à—, mol. Escarb. se. 6. |1 Tenir —, se disait des pré-
cieuses recevanl des visites dans leurs ruelles. Elle aime la
comédie et ne tient pas d'— réglée, somaize, Dict. des Préc.
"ALCOVISTE [âl-kô-vïsl'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alcôve, § 265. || 1660. (Elle) apprendra
aux précieuses et à leurs alcovistes à bien faire l'amour, so-
maize, Dict. des Prëc]
Il (xviio s.) Ceux qui fréquentaient les alcôves des pré-
cieuses.
ALCYON [âl-syon ; en vers, -si-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alcyon, m. s. \\ xvi" s. Plus de
passions Dessus les bords marins n'eurent les alcyons, R.
BELLEAU, II, 343.]
Il l" Oiseau de mer : selon les uns le pétrelle, selon
d'autres le martin-pêcheur. L' — fuit devant Éole, J.-B. ROUSS.
Cantates, 7. Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez, a.
CHÉN. Tarentine. || Fig. (L'alcyon , passant chez les an-
ciens pour ne faire son nid que sur une mer calme, était
considéré comme oiseau d'heureux présage par les na-
vigateurs.) La France est hors de leur furie Tant qu'elle aura
pour alcyons L'heur et la vertu de Marie, malh. Sibylles.
Il 2° Hirondelle de mer, dite aussi salangane. Nids d'— ,
nids de la salangane. {V. hirondelle.)
Il 3» Zoanthaire, dont une variété produit le corail.
ALCYONDEN, lENNE [âl-syè-nyin, -nyèn' ; en vers,
-si-ù-ni-...] adj.\
[ÉTYM. Dérivé de alcyon, § 244. |1 xvi» s. Halcyonien, du
piNET, dans DELB. jRec.j
Il Qui a rapport à l'alcyon. | Fig. Jours alcyoniens, jours
de calme. (F. alcyon, Fig.)
AliDÉBARAN [âl-dé-bk-ran] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe al-debaran, m. s. § 22. ||
1558. Une estoille nommée Aldebaran, bassantin, Amplifie,
de l'usage de l'astrolabe, f° 89 a.]
Il Étoile de la constellation du Taureau.
AliDERMAN [âl-dèr-màn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. alderman, m. s. proprt, vieil
homme, § 8. || 1690. furet.]
Il (En Angleterre.) Magistrat municipal adjoint au
maire. Au plur. Les aldermen.
*ALE [èl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. aie, m. s. § 8. || 1611. Aile,
COTGR.]
Il Bière anglaise légère.
"ATifîA [k-lé-à] s. on.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aléa, coup de dé. Pour le chan-
gement de genre, V. § 551. || Nëolog.]
Il Chance incertaine. Une affaire où il y a de 1'—.
ALÉATOIRE [à-lé-à-twàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aleatorius, m. s. \\ 1782. en-
CYCL. MÉTH.]
Il Soumis à des chances incertaines. Spécialt. Contrat
— , dont l'effet dépend d'un événement incertain.
'ALÉATOIREIVIENT [à-lé-ii-twàr-man ; en vers, -twà-
re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de aléatoire et ment, § 724. || Néolog.]
Il D'une manière aléatoire.
ALÊNE [à-lèn'] s. f.
[ÉTYM. De l'ancien haut allem. alensa ou alesna, qui est
lallem. mod. ahle, m. s. Alesna est devenu alesne, § 498,
alêne, § 422. (Cf. lésine.) || xu" s. De l'alesne sen uel quassa,
RE.NGL. DE MOILIENS, MisCrerC, CXX.XVII, 8.]
Il Poinçon dont se servent les cordonniers, les selliers,
pour percer des trous dans le cuir qu'ils veulent coudre.
ALÉNIER [à-lé-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alêne, § 115. || xvio s. Fins allesnlers,
Ane. Poés. franc, v, 95.]
Il Fabricant, marchand d'alênes.
ALÉNOIS [à-lé-nwà] adj. m.
[ÉTYM. Pour oUenois, orlenois, du lat. Aurelianensis, d'Or-
léans. Il xiu" s. Vez-ci bon cresson orlenois, G. DE LA Vil-
leneuve, Cris de Paris, 29.]
Il Usité seulement dans l'expression cresson —, cresson
des jardins, passerage cultivée.
•ALENTIR [à-lan-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et lent, §§ 194 et 196. || xiio s.
(Langue) N'est pas legiere a alentir, rencl. de moiliens,
Miserere, cxvii, 2.]
Jj Rendre plus lent. Chaque Jour sa vigueur a'alentit, corn.
ALE
huit, i, 732. Non que ma passion s'en soit vue alentie, id,
Sertor. iv, 2.
*ALENTISSEMENT [à-lan-tïs'-man ; en vers, -ti-se-.
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alentir, § 145. || 1547. Par roydissemens
et alentissemens de cordes, J. Martin, dans dei.b. Rec.]
Il Vieilli. Action d'alentir. Crucifier en nous toutes nos
affections... peir un continuel — ... des actions qui en procèdent,
FR. de s.\Li:s, Lett. dans delb. Mater.
À L'ENTOUR [à-lan-tour] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, 1', et entour, § 726. || xv'' s. On ne
l'entremet a l'entour, COMM. l, 10.]
I. Loc. adv. Dans l'espace qui est autour. Les plaisirs
nonchalants folâtrent — , boil. Lutr. 2. Les blés d'— mûrs,
LA F. Fab. IV, 22. || Suivi de la prép. de. — du troupean,
LA F. Fab. 11, 16. (Le lion) Fait résonner sa queue — de ses
flancs, id. ibid. ii, 9. Tous — de lui, mol. Princ. d'Èl. in-
lerm. ii, 2.
II. S. m. pi. [en un seul mot). Les lieux qui sont au-
tour. Les alentours de la ville, de l'église. Tous les alentours
se sont embellis, volt. Lett. 2 mai 1766. || Fig. Ceux qui
sont autour de qqn. Ses alentours savaient déjà de quelle
façon servile il fallait s'y prendre pour lui plaire, stael, Réool.
franc, iv, 5.
'ALÉPINE [à-lé-pin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Alep, § 100. || xvii^ s. Les meilleures noix
de galle viennent d'Alep, d'où on les nomme alépines, UGER,
Noiiv. Mais. rust. dans delb. Rec]
Il Etoffe de soie et laine qu'on fabriquait à Alep
ALÉRION [à-lé-ryon; en vers, -ri-on] s. m.
[ÉTYM. De l'anc. haut allem. adalaro, aigle (allem. mod.
adler), en roman adlario, alarlo, dont l'accusatif alariônein
devient alarion, alerion, §§ 498 et 499. Souvent écrit allé-
lion au xvii" s.]
Il Anciennt. Grande espèce d'aigle. Voir s'ils pourront
supporter les rayons Comme font le soleil les vrais alerions,
VAUQ. DE LA FRESN. Sttt. 2. \\ (BlasoR.) Petit aigle au:'
ailes éployées, sans bec ni pattes. D'or à la croix de gueul(
cantonnée de seize alerions d'azur.
'ALÉRON [à-lé-ron] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. On dit aleron dans
manufacture de Paris et aleiron dans celle de Lyon, encycL
||(Dansle métier à tisser.) Liteau qui fait jouer les
ALERTE [à-lèrf] loc. interj., s. f. et adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. air erta, sur la hauteur (foi
l'on peut guetter), § 12. || 1622. Les cavaliers qui onttoujouM;
l'oreille à l'airte. Caquets de l'accouchée, 8. Encore dan:
LA F. A l'erte et sur ses gardes, Fab. viii, 22. On trouve égi-
lement en erte, du ferrier, Lett. à Ch. IX, 7 févr. 1573.
I. Loc. interj. Debout ! — , à la muraille ! hamilt. Gram
159. Tous se lèvent, et tous (alerte!) Font trembler de
cors les hôtes des forêts, eu. Perrault, Contes, Grisélidis.
II. P ext. Il 1» S. f. Appel pour éveiller et mettre en
garde. Donner 1' — . L'— est au camp. Une fausse — . || Me
nace soudaine d'un danger. Nous avons eu cette nuit une
vive — . (La souris) ne sort de son trou que pour cherchera
vivre..., y rentre à la première — , buff. Souris.
Il 2" Adj. Qui est en éveil. Nous attendons le roi, et les
beautés sont alertes pour voir de quel côté il tournera, SÉv.
609. Il P. ext. Prompt à agir. Domestique — . De ces hommes
alertes, empressés, L.^ BR. 9.
'ALÉSAGE [à-lé-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aléser, § 78. || Néolog.]
Il Action d'aléser.
*ALÈSE. V. alèze.
ALÉSER [à-lé-zé] V. tr.
[ÉTYM. Pour aliser, forme encore usitée en Berry. (L
ce mot.) Il 1751. encycl.]
Il Polir, régulariser la cavité d'un objet foré ou é\W-
— un corps de pompe, le cylindre d'une bouche à fea. !| •
ext. — une pièce de monnaie, en unir, en régulariser les
])ords extérieurs.
ALÉSOIR [à-lé-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aléser, § 113. || 1751. encycl.]
Il Outil d'acier qui sert à aléser.
*ALESTIR [à-les'-iir] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et leste, §§ 194 et 196. || 17»
ENCYCL. MÉTH.]
Il (Marine.) Rendre plus léger dans son gréement (un-
navire).
4
c I
41
ALE - 69 -
ALÉSURE [à-lé-zfir] s. f.
11 M. Dérivé de aléser, § 111. || 1751. encycl. au mot
loir, j
l':ii celles de métal que fait tomber l'alésage.
LEVIN [i'il-vin; en vers, à-le-...] s. m.
,TVM. Uulat.pop.'allevamen, de allevare, élever, §§96 et
; Alevin est pour alevain; il est écrit alvindans ioncycl.]
l'^icliii dont on peuple les étangs. {Syn. nourrain.)
LEVINAGE [iil-vi-nàj'; en vers, à-le-...] s. m.
TYM. Dérivé de aleviner, § 78. Écrit al vinage dans en-
'1., i' 1090. FURET.]
Aciidn d'aleviner. || Fretin que le pêcheur rejette.
LEVINER [âl-vi-né; en vers, à-le-...] v. ir. et intr.
. Dérivé de alevin, § 154. || 1398. Carpes pour alevi-
ns GODEF. SuppL]
lo V. tr. Peupler un étang avec l'alevin.
2» F. intr. (En parlant du poisson.) Déposer son frai.
lLEVINIER [âl-vi-nyé; en vers, à-le-...] s. m.
TYM. Dérivé de alevin, § 115. On trouve au xvii" s. alvi-
!, LiGER, 'Mouv. Mais. rust. dans delb. Rec. || Néolog.]
Petit étang où on met l'alevin.
LEXANDRIN, INE [à-lêk'-san-drin, -drin'] adj.
L'YM. Au sens I, emprunté dulat. alexandrinus, in. s.
I r le sens II, on y voit généralement un dérivé de
lijmclre, l'alexandrin étant employé dans la version re-
l'iée au xm" s. de l'anc. poème franc, sur Alexandre
i TMiid. Il xio s. Un pâlie alexandrin, Roland, 408. | xvi<! s.
1 e d'Alexandre le Grand en longue ligne... de douze sylla-
3 et appelée rithme alexandrine, G. tory, Champfleury ,
:j l'i'.j
1 )u l'école d'Alexandrie. On philosophe — . La littéra-
I— .
. Vers —, vers français de douze syllabes avec césure
1 < la sixième. || Substantivt. Un — .
LEXIPHARMAQUE [à-lek'-si-fàr-mak'] adj. et s. m.
l'iM. Emprunté du grec à)vsçt'.pdtptj.a%ov, m. s. \\
es. Le plomb est alexipharmaque et antidote, paré, v, 9.]
I .Médec. anc. ) Sudorifique destiné à expulser du
) - \iii virus, un poison.
'LEXITÈRE [à-lêk'-si-ter] s. m.
I VM. Du grec dcXsÇfiTfiptov, m. s. La forme alexitère
\\ If à l'anc. prononciation de l'fi comme t, § 496. ||
v' s. Le vrai alexitère et contrepoison, paré, x, 9. Mot
i|:iiiic dans acad. 1878.]
I Médec. anc.) Contrepoison, antidote.
j,EZAN, ANE [àl-zan, -zàn' ; en vers, à-le-...] ou
^i;AN, ANE [âl-zan, -zàn'] adj.
[i'YM. Emprunté de ï'espagn . alazan, m. s. § 13. || xv!*! s.
e:li, gris pommelle, Rab. i, 12. | 1611. Alezan toustade (es-
ifj. alazan tostado, alezan brûlé), gotgr.]
lljEn parlant d'un cheval.) Qui a la robe d'un jaune
iU|ou moins clair. Mon cheval alezan, mol. Fâch. ii, 6.
leiment — . | Invar. La couleur — brûlé. || S. m. Un — .
i ÈZE [à-lèz'j s. f.
Y.M. Subst. verbal de l'anc. verbe alaisier, alesier, met-
1 large, élargir, étendre, § 52, du lat. pop. "allatiare.
9. Aleize, dans godef. SuppL]
.° Drap, lé de toile en plusieurs doubles, dont on
t le lit des malades pour qu'il ne soit pas taché.
Jo Planche ajoutée à une autre pour l'élargir. || Al-
; d'osier pour fixer une branche.
LÉZER [à-lé-zé] v. tr.
YM. Pour aliser. (F. ce mot.)]
I Jlason.) Comme aliser.
iFA [âl-fà] 5. ?n.
[ YM. Emprunté de l'arabe halfa, m. s. (F. aufe et
Néolog.]
iiinée qui croît dans le nord de l'Afrique, dont
. .;:s servent à faire de la sparterie, du papier, etc.
liFANGE [àl-fTinj'] s. m.
YM. Emprunté de Ï'espagn. alfange, 7n. s. arabe ai-
le sabre, §§ 13 et 22. || xvii« s. (Au sens I».) Us
rs alfanges, corn. Cid, iv,3. | (Au sens 2°.) liger,
./lis. rust. dans delb. Rec]
hneterre mauresque.
i\ anal. Laitue à longues feuilles.
.FÉNIDE [al-fé-nid'] s. f.
[i iM. Dérivé de Halphen, l'inventeur, § 235. || Néolog.]
lliage de nickel et de cuivre, dit métal blanc.
SALIE [âl-gà-li] s. f.
ALCr
[étym. Emprunté du bas lat. argalia, m. s. § 218, par
le changement de r en 1, § 503. Bas grec dtf/yaî^eïov, outil.
Il xvio s. Algaries, paré, m, 639. | 1690. Algalie, furet.]
Il Sonde creuse.
ALGANON [âl-gà-non] s. m.
[étym. Emprunté du bas lat. arganum, § 218, corruption
de organum, instrument, par le changement de r en 1,
§ 503. {Cf. organeau.) || 1721. trév.]
Il Chaîne du forçat circulant hors du bagne.
ALGARADE [âl-gà-ràd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de Ï'espagn. algarada, tumulte du com-
bat, mot d'origine arabe, §§ 13 et 22. || xvi<= s. Toutes les
traverses et algarades qu'elle avoit jouées à son mari, bon. des
PER. Nouv. 127.]
Il 1° Vieilli. Attaque brusque. Exercer l'ennemi par des
algarades, pasq. Lett. ii, 15. Les Lorrains, le sachant faible
d'hommes, lui allaient tous les jours faire — , mézeray, llist.
de France, 1587.
Il 2° P. ext. Famil. Brusque sortie contre qqn. Faire
une — . Vous m'attirez toujours des algarades, volt. Enf.
prodigue, ii, 5.
"ALGAZEL [âl-gà-zèl] s. m. {fe'm. encycl. méth.)
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe al-gazel, m. s. (F. gazeUe),
§ 22. Il 1782. ENCYCL. MÉTH.]
Il Antilope de la Nubie et du Sénégal.
ALGÈBRE [âl-jèbr'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. algebra (§ 218), arabe al-
djebr, proprt, remettre un membre démis, et, p. ext. ren-
dre positif un terme négatif en le transposant. || 1554. j.
PELETiER, Algèbre, titre.]
Il Science qui a pour objet de simplifier et de généra-
liser la résolution des questions relatives aux grandeurs,
en les représentant à l'aide de lettres et de signes et en
déterminant les relations qui lient entre eux les divers
termes du problème, par une formule applicable à tous
les cas semblables (algèbre proprement dite) ; et qui, dé-
passant cet objet, étudie ces relations en elles-mêmes, in-
dépendamment de leur origine, dans leurs formes, leurs
combinaisons et leurs transformations ( algèbre supé-
rieure). L'analyse des anciens et 1' — des modernes, desc.
Méth. 2. — appliquée à la géométrie, géométrie analytique.
Un traité d'— , et, ahsolt, L'Algèbre de Bezout.
ALGÉBRIQUE [al-jé-brïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de algèbre, § 228. || 1585. En computation
algebraïque, STEViN, Arithm. Encore encycl. 1751, mais
TRÉV. 1752 ne donne que algébrique.]
Il Qui appartient à l'algèbre. Calcul, expression — .
'ALGÉBRIQUEMENT [al-jé-brïk'-man ; en vers, -bri-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de algébrique et ment, § 724. || Néolog.]
Il Selon les règles de l'algèbre.
ALGÉBRISTE [âl-jé-brïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de algèbre, § 265. || xvi» s. Les algebristes
qui ne savent rien en géométrie, JOS. scaliger, Lett. 305,
Tam. de Larroque.]
Il Celui qui est versé dans l'algèbre.
'ALGÉRIEN, lENNE [al-jé-ryin, -ryèn'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Algérie, § 244. || Néolog.]
Il Qui appartient à l'Algérie. Les chemins de fer algériens.
Banque — . || S. /". Étoffe de laine rayée, de couleurs vives.
ALGIDE [âl-jid'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. algidus, 7n. s. de algere, avoir
froid. Il Néolog.]
Il Caractérisé par un froid intense du corps. Fièvre — .
Période — du choléra.
*ALGIDITÉ [âl-ji-di-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de algide, § 255. || Néolog.]
Il E^tat algide.
*ALGOL [âl-gc)l] s. m.
[ÉTYM. Arabe al-goul, proprt, la Méduse, § 22. || 1721.
TRÉV.]
Il Étoile variable de la constellation de Persée, dite
Tète de Méduse.
■•ALGOLOGIE [al-gô-lù-ji] s. f.
[ÉTYM. "Composé avec algue et le grec >^ôyo;, discours,
§ 279. Il Néolog.]
Il Science qui a pour objet les algues.
*ALGONQUIN [al-gon-kin] s. m.
[ÉTYM. Nom d'une tribu indienne, § 36. || xvuio s. L'air
farouche d'un —, beaumarch. B. de Sév. ii, 13.]
ALG
— 70
ALI
Il Sauvage du Canada. | P. ext. Homme peu civilisé.
•ALGORITHME [âil-gô-rUm'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. algorismus, arabe al-kho-
warezmi, surnom d'un célèbre mathématicien, § 36, mo-
dilié sous l'influence du grec àpi6[jLÔ;. Désigne, au moyen
âge, l'arithmétique en chiffres arabes. Encore algorisme
dans FURET. 1690. Algoritme, dans J. peletier, Algèbre
(1554), p. 20. Il xme s. Algorisme, Comput , dans uttré.]
Il Type de notation propre à un genre particulier de
calcul. L' — du calcul intégral.
ALGUAZIIi [âl-gwà-zil] ^. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. alguazil, ?n. s. arabe al-
wazir, le vizir, §§ 13 et 22. || 1581. Les alguazilles et gref-
fiers, c. GuicuARD, dans delb. Rec]
Il Agent de police espagnol. En sortant de chez le cardinal,
il fut arrêté par un —, les. Gil Blas, viii, 6. || P. ext. En
mauvaise part. Agent de police. Pour dépayser les alguazils,
voi.T. Lett. à Cideville, mai 1734.
ALGUE [àlg'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alga, m. s. \\ xyi® s. amyot,
J. César, 68. | 1642. Alge, algue, oud.]
Il Végétal cryptogame qui croît dans l'eau ou dans les
lieux humides. — d'eau douce, conferve. — marine, fucus,
varech. Parmi r— marine, a. ghén. Pannychis.
*ALIAIRE. F. alliaire.
ALIBI [à-li-bi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alibi, ailleurs. || 1394. Respont
Froissart en personne et propose son alibi, dans douet d'argq,
Pièces relat. à Ch. VI, i, 121.]
I. Anciennt. Diversion. Loups alléchés par divers alibis,
Complainte de France {H9i).\ Fig. Subterfuge. (Il) trouva
un — pour rompre le coup, brant. Dames, 2. {V. alibiforain.)
II. (Droit criminel.) Le fait de s'être trouvé ailleurs
que sur le lieu du crime au moment où il a été commis.
Établir un — . L' — est prouvé invinciblement, volt. Lett.
4 sept. 1769. Nos anciens disaient alibis au pluriel, nous disons
des alibi, mén. Observ. \ Les alibis, acad.
ALIBIFORAIN [à-li-bi-fô-rin] s. m.
[ÉTYM. Composé de alibi et forain, § 173. || x\'^ s. Echap-
patoires et alibis forains. Cent Nouv. nouv. 100. | 1549. Cer-
cher des alibiforains, R. est.]
Il Vieilli. Incident étranger à la cause.
ALIBILE [à-li-bil] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alibilis, m. s. \\ Néolog.]
Il Nutritif.
ALIBORON [à-li-bô-ron] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1440. n fera venir maistre
Aliborum (intelligendodiabolum). Procès de Gilles de Rais.]
Il Ne s'emploie que dans l'expression maître Aliboron,
qui anciennement désignait un personnage habile à
tout faire. Sire roi, maistre Aliborum (en parlant de Jésus-
Christ), GREBAN, Passion, 22931. Un maître Aliboron qu'on
employait à tout faire, brant. v, 148. || P. plaisant. Maître
Aliboron (l'âne), la f. Fab. i, 1.3.
"ALIBOUFIER [à-li-bou-fvé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. aliboufié, 7n. s. d'ori-
gine inconnue, § 11. || 1783. encycl. métu.]
Il Le styrax, arbre de Java qui produit le benjoin.
*ALICATE [k-li-kâf] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. alicates, ?n. s. arabe
al-laqqat, §§ 13 et 22. || 1789. encycl. méth.]
Il Pince dont se sert l'émailleur à la lampe.
"ALICANT [à-li-kan] {vieilli) et *ALICANTE [à-li-
kfint'] s. m.
[ÉTYM. De Alicante, ville d'Espagne, § 36.]
Il Vin d'Espagne. Le muscat Et l'alicant si délicat, colle-
TET, Tracas de Paris, le Vin d'Espagne.
*ALICHON [à-li-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aile, §§ 65 et 105. Parfois confondu
avec alluchon. (F. ce mot.) || 1694. th. corn.]
Il Aube d'une roue de moulin à eau.
ALIDADE [à-li-dàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. alidada, arabe al-idâd, m. s.
§§ 218 et 22. On a écrit souvent alhidade : nicot, furet.,
TH. CORN. Il xvi« s. Deux alidades garnies de leurs pinules,
CHAUVET, Pratiq. de gëom..]
Il Règle mobile pour le lever des plans, munie aux deux
extrémités de pinnules à travers lesquelles on vise les ob-
jets dont on veut déterminer la direction. ( F. graphomètre.)
ALIÉNABLE [à-lyé-nàbl'; en vers, -li-é-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aliéner, § 93. || 1690. furet.]
Il Dont la propriété peut être aliénée.
ALIÉNATION [à-lyé-nà-syon ; en vers, -li-é-na-si-on
s.f.
[ÉTYM. Emprunte du lat. alienatio, m. s. \\ xmo s. Allé
nacions dez fiez. Livre de jostice, 11. | xiv" s. Aliénation
d'esprit, oresme.]
Il 1" Action d'aliéner une propriété, de la faire passer!
un autre ,par vente, cession, etc. — à titre gratuit, donatio
legs ; à titre onéreux, vente, échange. || Fig. — de sa liberté
Il 2» Le fait de devenir comme étranger à qqn, à qqcli_
L' — de Monseigneur grossièrement marquée (à son fils), ST-Sl
i\, 213. One — secrète des intérêts de Dieu, uourd. Zèle,
Il 3° Le fait de devenir comme étranger à soi-mêm
de perdre la raison. J'ai vu en elle de 1' — d'esprit, moi
Am. med. m, 6. Il se déconcerte, il s'étourdit; c'est une ooi
—, LA BR. 8. Il (Médec.) — mentale, forme de la folie qui
se manifeste par le désordre des facultés intellectuelles.
*ALIÈNE [à-lyèn' ; en vers, -li-èn'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alienus, m. s. \\ xi'^ s. AUmm»
terres, St Alexis, 417.]
Il l» Anciennt. Étranger.
Il 2° Fig. Vieilli. Éloigné. Ceux qui disent « je n'en suis pas
aliène », pour dire « je ne suis pas éloigné de cet avis », par-
lent mal, BOUHOURS, Rem. nouv.
ALIÉNER [à-lyé-né; en vers, -li-é-...] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alienare, m. s. || xiii» s
la chose de la commune. Livre de Jostice, 47.]
Il 1° Faire passer la propriété de qqch à un autre,
vente, cession, etc. Le roi ne pouvait — la moindre partie
du domaine, duclos, L. XI, i, 24. || Fig. — ses droits. Dn
ordre de la nation ne peut pas plus que la nation elle-même
— sa liberté, Mirabeau, Disc. 30 janv. 1789. Si un homme
peut légitimement s'— à un autre, J.-J. ROUSS. Ém. 5. Une
nièce. Monsieur, ne peut s'— ; C'est comme un propre, DUFRESNY,
Réconcil. norm. iv, 5.
Il 2» Rendre comme étranger à qqn, à qqch. 1 1. feu
usité. Toute société partielle, quand elle est étroite et bien unie,
s'aliène de la grande, J.-J. ROUSS. Èm. 1. 1 2. Fig. S'— de qqn.
se détacher de lui. (Le Dauphin) redoutait déjà ce jeune
prince (son fils)... et s'en aliénait comme d'im censeur, ST-
IX, 213. 1 S'— de qqch, et, absolt. S'—, s'abstraire (peuusii
Je sais aussi m' — , talent sans lequel on ne fait rien qui vi
DiDER. Lett. à M""; Riccoboni. \ 3. P. ext. Éloigner de sol
l'affection de qqn. Par là il aliène les esprits des peuples,
BOSS. Hist. univ. I, 11. Peut-on laisser — des cœurs qu'en
peut gagner à si bas prix? mass. Human. des grands, 1
Il 3o Rendre comme étranger à soi-même, priver di
sa raison. Aliénée du sens commun, marg. de valois, Bi
tam. 23. Je ne suis... un seul instant sans souffrir, ce
m'aliène tout à fait la tête, j.-j. rouss. Lett. à M. Moul-
tou, 18 janv. 1761. | Il a l'air distrait, aliéné, vauven
Caract. 21. ils ont les yeux égarés et l'esprit aliéné, la BR.8,
I P. ext. Substantivt. Va aliéné, une aliénée, un fou, une
folle. Hospice d'aliénés.
'ALIÉNISTE [à-lyé-nïsf ; en vers, -li-é-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aliéné, § 265. || Néolog.]
Il Qui s'occupe de l'aliénation mentale. Dn médecin — .
ALIGNEMENT [à-lïn'-man ; en ve7's, -li-fie-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aUgner, § 145. |i 1248. Texte dans
GODEF. Suppl.]
Il Action d'aligner, état de ce qui est aligné. Commander
1'— (aux soldats). A droite, à gauche, — ! | Prendre des ali-
gnements. Des soldats qui ne sont pas à 1' — . Arbres d'— .
plantés en ligne droite. || Spe'cialt. Limite à laquelle doi-
vent s'aligner les maisons, selon le plan tracé par l'ad-
ministration. Cette maison n'est pas à 1'—. Maison soumise
à r— . Il P. ext. Ce qui est aligné. Les alignements de Camac,
lignes de menhirs.
ALIGNER [à-li-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et ligne, §§ 194 et 196. || xii» s. Ont
tôt aplanoié Et fossé et mur alignlé, wace. Brut, 6430.]
Il Mettre en ligne. — des maisons. Les maisons, au lieu
d'être alignées, sont dispersées sans symétrie et sans ordre, J.-J-
Rou.ss. Lett. 20 janv. 1763. | — des troupes. Le bataillon s'est
aligné en un instant. | Spécialt. Famil. S'—, -se niellre en
ligne pour se battre en duel. S'— sur le terrain. | P. 6^|-
— une rue, mettre en ligne les maisons qui la bordent-
II Fig. — un compte, mettre en ligne le doit et l'avoir. 1
— ses phrases, parler, écrire d'une manière compassée.
on
ALI
— 71 —
ALL
//. particip. Qui se tient droit {vieilli). Femme aUgnée...
Irte et bien mise, borel, Trésor.
ILIGNETTE [à-li-net'] s. f.
1- M. Dérivé de aligner, § 133. || 1789. Minette, encycl.
muette pour embrocher les liarengs à saurer.
tLiGNOIR [à-li-nwar] s. m.
TVM. Dérivé de aUgner, § 113. i| 1410. Texte dans
K -y. SuppL]
i '.<<m de fer employé dans les ardoisières.
LIMENT [à-li-man] s. m.
Tv\i. Emprunté du lat. alimentum, m. s. || xii" s. Li
il eut del hume, Psaut. d'Oxf. xxxvi, 24.]
1 ' aubstancequi sert à la nutrition. {Syn. nourriture.)
1 ents choisis, abondants, grossiers. Il manque à quelques-uns
y. l'aux aliments, la BR. 6. L'altération que souffre 1' — dans
e)mac, Boss. Conn. de Dieu, ii, 10. || Spëcialt. Ce qui
' i subsistance d'une personne. Qu'un maître... doive
iiestiquesl'— et la demeure, BOURD. Soin des domest.
. j (Droit.) Frais de nourriture, d'entretien, accor-
justice. Sommes et pensions pour aliments. Code de
'■iv. art. 581. || P. anal. En parlant de l'eucba-
i^ ■. C est un —, et 1'— de nos âmes, bourd. Fréq. comm. 2.
2" F/g. Ce qui sert à entretenir qqch. Vaste incendie
u arait paru s'éteindre faute d' — , laharpe, Lycée, Anciens,
, . I. Apporte toujours de 1' — à l'avarice, BOSS. Impe'n.
r/Iatières qui servent d' — à la curiosité. | Dans une
issurance. — de l'assurance, marchandises et va-
. M-surées.
LIMENTAIRE [à-li-man-ter] adj.
l'YM. Emprunté du lat. alimentarius, m. s. \\ xv!" s.
U! alimentaire, B. paliSSY, 296.]
|t('l,itif aux aliments. Substance — , qui contient des
( Cl il. s nutritifs. {Syn. alibile.) Canal —, oh passent les
i Mils. Fourneau — .institution philanthropique qui dé-
\ (les aliments pour un prix modique. | (Droit.) Pen-
0 -. servantà procurer la subsistance, l'entretien. (Elle)
e la bonté de leur faire une donation de tous ses biens,
0 nnaiit une pension — , les. Diable boit. 10. Provision
-, »iii!ne accordée à l'une des parties pour vivre, en
1 (la lit le jugement d'une affaire. Seront insaisissables...
î ovisions alimentaires adjugées par justice. Code de pro-
X '-/r. art. 581.
jJMENTATION [à-li-man-tà-syon ; en vers, -si-on]
YM. Dérivé de alimenter, § 249. || 1412. Pour l'alimen-
... des habitans, dans félibien, Hisl. de la ville de
-■. lu, 546.]
Ltlion d'alimenter, n faut changer votre — . Mode d'— .
\inal. — d'une machine (par l'eau, le charbon).
JMENTER [à-li-man-té] v. tr.
YM. Dérivé de aliment, § 154. || xivo s. Toute chose
ntee Est d'éléments alimentée, Alchimie à nature, 734.1
'ournir d'aliments. — les pauvres. Les campagnes ali-
lat les villes. Pour l'avoir sans relâche... Habillé, voiture,
, chaussé , ganté , Alimenté , rasé , désaltéré , porté , re-
0, Joueur, m, 3. Cependant vous n'aviez point hébergé,
Qté, rasé, désaltéré, porté M. de Choiseul, volt. Lett.
in 1759. Il P. anal. — une machine. Source qui alimente
urs d'eau. — un incendie. I| Fig. — la haine, la sédition.
■IMENTEUX, EUSE [à-li-man-teli, -tebz'] adj.
YM. Dérivé de aliment, § 116. || xvio s. Que l'or soitmé-
enteux ou alimenteux, bouchet, Sere'es, m, 37.]
leilli. Doué de propriétés nutritives.
.INÉA [à-li-né-à] loc. adv. et s. m.
YM. Emprunté du lat. a linea, en s'écartant de la
, § 269. Il Invar, au plur. jusqu'à acad. 1878.]
Vieilli. Interj. A la ligne, formule emplovée en
at pour mdiquer qu'il faut mettre à la ligne. '
" S. m. Séparation qu'on établit entre une phrase
i précédentes en la faisant commencer à la ligne
nte après un petit intervalle laissé en blanc. || P. ext.
, le passage qui est compris entre deux alinéas.
.INETTE [à-li-nêt']. F. alignette.
JOS [à-lyÔs'] s. m.
■î- Emprunté du gascon alios, m. s. d'origine in-
ï II. Il Néolog.]
- dur quartzeux qu'on rencontre sous certaines
;.s sablonneuses, parliculièrement dans les Landes.
[QUANTE [à-li-kânf] adj. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aliquanta, fém. de aliquantus,
en certaine quantité. || 1653. oud. aliquanta.]
Il (Mathém. ) Contenu dans une quantité un nombre
inexact de fois. Partie — .
ALIQtJOTE [à-li-kôf] adj. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aliquot, un certain n'ombre. ||
1484. Les parties aliquotes de 6 sont 1, 2, 3, chuquet, Tri-
party, 67.]
Il (Mathém.) Contenu dans une quantité un nombre
exact de fois. Les parties aliquotes d'un nombre. | S. /". 5 est
1'— de 20. Il (Musique.) Parties aliquotes, divisions qui se
forment dans une corde en vibration et qui produisent
les harmoniques du son principal.
ALISE et ALIZE [à-lîz'] 5. f.
[ÉTYM. De l'anc. haut allem. eliza, m. s. passé en ro-
man sous la forme aliza, § 8. || xii^ s. Vaillant a un alis,
j. FANTOSME, Chron. 1625.]
Il Fruit de l'alizier.
*ALISER et "ALIZER [k-li-zé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, alis, lisse, poli, § 154.
( V. lisse.) Aliser s'est parfois affaibli en aléser ou alezer.
( V. ces mots.)]
Il Rendre uni. || SpécmW. (Blason.) Raccourcir. Sautoir,
pal alisé.
ALISIER et ALIZIER [à-li-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alise, § 115. || xm" s. Lances... d'alisier,
HUON DE MÉRY, daUS DELB. ReC.\
Il Arbre dit communément sorbier des bois.
*ALITEMENT [à-lït'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aliter, § 145. j|1549. Alictement, r. est.]
il Action de prendre le lit.
ALITER [à-li-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et lit, §§ 194 et 196. || xiiic s. Cist
maus m'a si alité..., gilleb. DE berneville, dans sgiieler,
Trouv. belges, i, 117.]
I. Il 1" Faire prendre le lit. La maladie l'a alité pour un
mois. Il s'est alité. La mort qui frappe un vieillard alité, les.
Diable boit. 12.
Il 2» Coucher, n n'est pas permis de s'— en plein théâtre,
GHERARDi, Th. ital. IV, 396. | Lors chacun étant alité (pour
le repas), scarr. Virg. trav. 1.
II. Arranger par lits, par couches. — des sardines.
*ALIVRER [à-li-vré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et livre 2, § §194 et 196. {Cf. alli-
vrer.) || Néolog.]
il (Commerce.) Diviser (des marchandises) par poids
d'une livre.
*ALIZARI [à-li-zà-ri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. alizari, ?n. s. mot d'ori-
gine arabe, §§ 13 et 22. || Néolog.]
Il Racine sèche de la garance.
•ALIZARINE [à-li-zà-rin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de alizari, § 245. || Néolog.]
Il Principe colorant rouge qu'on extrayait de l'alizari.
ALIZE. V. alise.
ALIZÉ [à-li-zé] adj.
[ÉTYM. Peut-être adj. particip. de aliser, § 44. || 1685.
Vents alisées, l'abbé de choisy, dans jal, Gloss. naut.]
|[ Usité seulement dans l'expression vents alizés, vents
qui soufflent uniformément d'un bout de l'année à l'autre,
entre les tropiques.
*ALIZER. F. aliser.
ALIZIER. F. alisier.
ALKALI. F. alcali.
ALKÉKENGE [al-ké-kânj'] s. m. {fém. dans furet.).
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe al-kakendj, m. s. § 22. (F.
DEVIC, dans Rev. des lang. rom. 1881, i, 302.) nigot écrit
alcange ; th. corn, alkekengi. || xv^ s. Alkacange, Grant Her-
bier, 186.]
Il Solanée , dite coqueret , coquerelle , dont les graines
sont diurétiques.
ALKERMÈs [âl-kèr-mës'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'araÎDe al-kirmiz, le kermès, § 22.
Il xvi" s. La graine de alkermès, rab. m, 18.]
Il 1° Médicament extrait du kermès. (F. ce mot.)
Il 2° Liqueur d'Italie, colorée avec le kermès.
ALLAH [âl'-là] s. m.
[ÉTYM. Mot arabe, m. s. § 22.]
Il Dieu, chez les musulmans.
"ALLAITE [à-lét'J S. f.
ALL — 72
[ÉTYM. Subst. verbal de aUaiter, § 52. || 1795. encycl.
MÉTH.]
Il (Chasse.) Tette de la louve.
aIjLAITEMENT [à-lêt'-man ; en vers, -lè-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aUaiter, § 145. || 1539. AUaictement,
R. EST.]
Il Action d'allaiter.
ALLAITER [à-lè-té] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. aUactare, nourrir de son lait, devenu alai-
tar, §§ 386 et 291, alaitier, § 297, aUaiter, §§ 502 et 634.]
Il lo Nourrir de son lait. (Elle) trouva en ce Ueu Margue-
rite qui aUaitait son enfant, B. DE st-p. Paul et Virg. La louve
allaite ses petits pendant quelques semaines, buff. Loup. \\
Fig. {inusité). L'espérance nous allaite, nous nourrit, nous
fortifie, boss. 4<^ Toussaint, 1.
Il 2» Vieilli. Teter. (Les deux enfants) regardent, en al-
laitant, le lionceau, p. d'ablanc. Lucien, Uermotime.
ALLANT, ANTE [à-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Du part. prés, de aller, § 47. || xii^ s. As alanz e
as venanz. Rois, i, 1.]
Il Qui va, se déplace aisément. Une personne fort — . La
bonne Troche... est toujours la bonté même, et — et venante,
sÉv. 526. Il Substantivt. Celui qui va (par opposition à
celui qui vient). Les allants et les venants.
ALLANTOÏDE [al'-lan-to-id'J s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec à);>iavToe'.3T|Ç, de a)vX5;,
âvTOî, boyau, et eISoç, forme, § 277. || xvi'^ s. Tunique...
appelée allantoïde, paré, i, 85.]
Il Membrane de l'embryon chez les vivipares ou les
ovipares à respiration pulmonaire.
*ALLANTOÏDIEN , lENNE [al'-lan-to-i-dyin , -dycn';
en vers, -di-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de allantoïde, § 244. || Nrolog.]
Il 1° Qui appartient à l'allantoïde. Liquide — .
Il 2" Qui a la membrane dite allantoïde. | S. în. Les
Allantoïdiens.
*ALLARGUER. V. alarguer.
'ALLÉCHANT, ANTE [à-lé-chan, -chant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de allécher, § 47. |1 xvi<= s. j. du
BELLAY, Odes, 17.]
Il Qui allèche. Un plat —.
ALLÈCHESCENT [à-lech'-man ; en vers, -lè-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de allécher, § 145. || xiv'' s. Les aleche-
mens que fesoient li tribun, BERSumE, dans godef. Suppl.]
Il Action d'allécher. || Fig. Elle fit par allèchements que
force gens de bonne maison vendirent leur bien pour elle,
d'aub. Sancy, i, 2. || P. ext. (Technol.) Fini de la g-ravure.
ALLÉCHER [k-lé-ché ; j'allèche, j'allécherai, § 636]
V. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *allecticare, § 159, dérivé (par l'in-
termédiaire du part, allectus) de allicere, m. s. devenu ale-
chier, §§ 386, 297 et 291, alécher, § 634, allécher, § 502.]
Il Attirer par qqch d'appétissant. On allèche les rats avec
du lard. Maître renard par l'odeur alléché, la f. Fab. i, 2. ||
Fig. Attirer par qqch de séduisant. On l'allécha par de belles
promesses. Ce qui peut — leurs esprits, la f. Eunuque, ii, 1.
ALLÉE [à-lé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de aller, § 45. || xiiic s. Pour leurs
alees soustenir, E. boileau. Livre des mest. I, c, 1. One alée
qui aloit au flum, joinv. 346.]
I. Action d'aller. Faire huit cents lieues d' — et de venue
à mon âge, volt. Lett. 19 mai 1750. Monsieur Purgon m'a dit
de me promener le matin, dans ma chambre, douze allées et douze
venues, mol. Mal. im. ii, 2. | Fig. Démarches. Après bien
des allées et des venues on est tombé d'accord, dancourt,
Fonds perdus, ii, 5. || P. plaisant, n lui a donné 1' — et la
venue, un soufflet sur chaque joue.
II. Chemin tracé pour aller d'un lieu à un autre.
Il 1° Voie tracée par une bordure d'arbres, de verdure.
Je vais me promener tous les jours au milieu d'un grand peu-
ple avec autauit de liberté et de repos que vous en auriez dans
vos allées, DEdc. Lett. 15 mai l(J3i. As-tu nettoyé les al-
lées du parterre? destoughes, Fausse Agnès, i, 4. Taire deux
tours d'— , CORN. Suiv. v, 8.
Il 2" Passage entre deux murs ménagé dans une mai-
son pour entrer et sortir. Dn enfant trouvé qu'on avait pris
dans une —, mariv. Marianne, 2. Une porte d'— . || (Ar-
chéol.) Allée couverte, réunion de deux lignes paral-
lèles de dolmens.
VLL
*ALLÉGATEUR [âl'-lé-gà-te'lir] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. allegator, m. s. \\ xvi^-xvno s.
Lorsque l'autheur dit le plus, l'allégateur peut alléguer le
moins, du perron, dans delb. Rec.]
Il Vieilli. Faiseur d'allégations. Récitateurs, allégateurs
perpétuels, balz. Dissert. crit. 9.
ALLÉGATION [al'-lé-gà-syon ; eri vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. allegatio, ?n. s. \\ xiii" s. Nous
renonçons a toutes autres exceptions, allégations, dans Bibl,^
Éc. des Chartes, 1856, p. 146.]
Il 1» Action d'alléguer. Tant de belles allégations d'aul-^
très autheurs, amyot, Vies de Plut. préf.
Il 2" Ce qui est allégué. Une — mensongère. S'il nous fal-]
lait ici réciter par le menu toutes vos raisons et allégations,'
SULLY, Œcon. roy. 62. Les juges ne purent prononcer que
suivant les allégations ; ils condsunnèrent le lieutenant général^
LaUy, volt. s. de L. XV, 34.
ALLÈGE [âl'-lèj'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de alléger, § 52. || 1162. Se dé-
duit de alegium, dans du c]
Il Ce qui sert à alléger.
Il 1" Embarcation servant au chargement ou au dé-
chargement des navires. Une marine de près de deux cents
vaisseaux en comptant les allèges, volt. Fragm. sur l'hist.
22. Il P. ext. Machine servant à soulever un navire.
Il 2° Mur d'appui entre les jambages d'une baie de
croisée.
1. ALLÉGEANCE [âl'-lé-jâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de alléger, § 146. || xii« s. Nule alegeance,
GARN. de pont-ste-max. S< Tho7nas, 121.]
Il Vieilli. Soulagement. Plus par votre intérêt que pour
mon — , CORN. Cid, ii, 8. Quand ses déplaisirs prendront
quelque — , MOL. Et. il, 3.
2. ALLÉGEANCE [al'-lé-jâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. allegiance, § 8, dérivé de
liège, qui est le franc, lige. ( V. ce mot.) || 1704. trév.^
Il Le fait d'être l'homme lige d'un suzerain. SpéciaU\
En Angleterre. Serment d'— , serment de fidélité au ro
ALLÉGEMENT [al'-lej'-man ; en vers, -Ic-je-...] s. mJ
[ÉTYM. Dérivé de alléger, § 145. || xu« s. Alegement, Z)îfll.|
Grégoire, p. 179, Fœrster.]
Il Action d'alléger. P. ext. Ce qui allège. Apporter \
— aux charges publiques. | Fig. Ce poids est donc resté jm-j
qu'à ce jour sans — sur ma conscience, J.-J. ROUSS. Confess.
I, 2. Ce sera un — à sa douleur. Tout 1' — qu'il en faut espé-
rer. C'est de pleurer plus tard ceux qu'il faudra pleurer, CORN.
Hor. III, 3. I Spëcialt. Légèreté de touche du graveur,
dans la forme des tailles et des hachures.
ALLÉGER [al'-lé-jé; j'allège, j'allégerai. § 637] «. fr.l
[ÉTYM. Du lat. pop. *alleviàre, class. allevare, m. .y. §63. ^
Alleviâre devient alevjar, alejar, §§356 et 291, alegier, § 297,
aléger, § 634, aUéger, § 502.]
Il l» Rendre moins pesant. — le fardeau de qqn, la
charge d'une voiture. || Fig. — les charges publiques. — la dou-
leur, la souffrance.
Il 2" Rendre moins chargé. — un bateau. — un homme
de son fardeau. P. plaisant. — qqn de sa bourse, la lui pren-
dre. Il Fig. — les contribuables, en diminuant l'impôt. Je
n'avais plus de souci sur moi-même. . . ; ainsi je marchais légè-
rement, allégé de ce poids, J.-J. ROUSS. Confess. i, 2.
*ALLÉGÉRIR [âl'-lé-jé-rlr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et léger, §§ 194 et 196. || xiv» s. Cha-
rois alegeris, froiss. Chron. m, 375.]
Il (Manège.) Comme allégir.
ALLÉGIR [âl'-lé-jir] v. tr.
[ÉTYM. Forme dialect. de alléger, § 634. || xiii" s. Mo»
l'enhaitent et aliegissent, Partenopeus, 6199.]
Il Rendre plus léger (en amincissant). — une poutre,
une planche. || Spécialt. — un cheval, rendre son allure plus
légère en se portant en arrière.
ALLÉGORIE [âl'-lé-gô-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. allegoria, m. s. \\ xii» s. C'est ^
allégorie Del fil sainte Marie, pu. de thaun, Comput, 823.)
Il Discours figuré qui présente à l'esprit un sen? cactu;
sous le sens littéral. (Lamétaphore) est quelquefois continuée
et lors s'appelle alégorie, Precettidi rettorica, p. 19, Gamuf.
Toute la religion (païenne) se tournait en allégories, uoss. i""-
univ. Il, 26. Il P. ext. Allusion suivie. Il fait dans la préface
une — de ce livre à celui de l'Apocalsrpse, pasc. Prov. o.
ALLÉGORiaUE [âr-lé-gù-rik'] adj.
ALL
]'; rvM. Emprunté du lat. allegoricus, m. s. \\ xvi'= s. En-
t cieur de sens allégorie, budk, Vrince, 69, édit. 1547. | Sens
agorique, pasq. Rech. in, 12. Encore en 1642 allégorie
! :< iiUD.]
li tient à l'allcg'orie. Sens — . Figure — . Je ne saurais
le mélange des êtres allégoriques et réels, dideu. Essai
jieintuix'. 5.
.ÉGORIQUEMENT [ul'-lé-g'ô-nk'-man] adv.
I iM. Goniposû de allégorique et ment, § 724. || 1520.
Ajoriquement, fabri, Rhétor. i, 12, dans delb. Rec]
I l'une manière allégorique.
lLLÉGORISER [âl'-lé-gô-ri-zé] v. tr.
TVM. Déi-ivé de allégorie, § 267. || xiV s. D'une autre ma-
ne allégorisée, cur. de pis.\n, Ch. V, m, 12. | xvi" s. Vous
ti niphez d'allégoriser, n. est. iVoMU. Lang. franc, italian. i,
1 . j.-B. Rouss. a dit allégorier, préi". de ses œuvres.]
l-xprimer allégoricjuement.
.LLÉGORISEUR [ar-lé-gù-ri-zeur] s. m.
1 YM. Dérivé de allégoriser, § 112. || 1740. acad.]
< ii'lui qui voit partout des allégories.
lLLÉGORISTE [âl'-lé-gù-rïst'] s. vi.
TVM. Dérive de allégorie, § 265. || xvi<^ s. Je ne vous
iïinés pas si bon allégoriste, il. EST. Nouv. Lang. franc.
■l'on. I, 137.]
' 4'lui qui explique les choses allégoriquement.
xlègre [âr-lègr'] adj.
1. Du lat. alâcrem, m. s. devenu alaigre, alègre,
■1 394, d'où, par erreur d'orthogr. allègre.]
, i a de l'entrain. Pour s'échapper de nous Dieu sait s'il
!£— , RAC. Plaid. I, 1. I Dn bon vivant —, bours. Merc.
/( IV. 6.
LLÉGREMENT [âl'-lè-gre-man] adv.
i^M. Composé de allègre et ment, § 724. || xiiic s. Mir,
li^t Éloi,5i.]
D'une manière allègre.
lLLÉGRER [âl'-lé-gré] V. tr.
I VM. Dérivé de allègre, § 154.||xnc s. Ilhalegresafaoe,
'.'//. d'Oxf. cm, 17.]
\ ii'dli. Rendre allègre. Pour... s' — et recrier, fr. de
.^ ;~, Introd. à la vie dév. ii, 12.
LLÉGRESSE [al'-lé-grês' ; jusqu'à nos jours, à-lé-
> -, >'• f-
lYM. Dérivé de allègre, § 124. ||xnio s. Cestui... outmout
r t alegrece de lor venue, Itin. à Jérus. dans delb. Rec.
..' Ihogr. allégresse paraît dans acad. 1835.]
1» Vieilli. Entrain. D'une — qui luy dura jusques à son
xime vieillesse, Montaigne, ii, 17.
2° Joie vive. Changer en pleurs 1' — publique, CORN.
^<pg- V, 4. Dans vos yeux doit briller 1' — , mol. Et. v, 2.
héol.) Les sept allégresses de la Vierge, circonstances
lefeuses de sa vie célébrées par des prières.
JLLÉGRETTO [âl'-lé-grêt'-tô] adv.
TYM. Emprunté de l'ital. allegretto, m. s. § 12. i| 1751.
rrCL.]
'Musique.) D'un mouvement un peu vif. || S. m.
ceau d'un mouvement un peu vif. Des allégrettos.
LLËGRO [âl'-lé-grô] adv.
TYM. Emprunté de l'ital. allegro, m. s. § 12. |1 1751.
;:i'CL.]
(Musique.) D'un mouvement vif. || S. ?«. Morceau
I mouvement vif. Des allégros. Un — sombre et terrible,
rouss. Observ. sur TAlceste de M. Gluck.
LLÉGtrER [al'-lé-ghé; j'allègue, j'alléguerai, V.
7.] V. tr.
TYM. Emprunté du lat. aUegare, m. s. D'abord terme de
t. Il xm« s. Li defendere allègue respit, beauman. vu, 3.]
Vieilli. Citer comme autorité, donner pour raison,
r argument. Ce n'est nous qu'il faut au Français —, vauq.
A FRESN. Art p. II, 135. Chaque mère à sa bru l'aUéguait
patron, la f. Contes, Matr. d'Éph. \\ Absolt. J'alléguai
d'HaUuin, ST-sim. vm, 199. Jean Lapin allégua la coutume
sage, la f. Fab. vu, 16. Alléguez la beauté, la vertu, la jeu-
3, m. ibid. vm, 1. — l'impossible aux rois, c'est un abus,
bid. vm, 3. Les uns alléguant toujours que la liberté exces-
se détruit enfin elle-même, boss. lïist. univ. m, 6.
LLÉmiA [al'-lé-lui-yà] interj . et s. m.
PYM. Emprunté du lat. ecclés. alléluia, hébreu hallelou-
louez Dieu, § 21. || (Au sens I.) xiic s. ph. de thaun,
put, 3325. Il (Au sens H.) xvi^ s. du pinet, Dioseor.
06.1
•73 - ALL
• I I. (Liturgie cathol.) Exclamation d'allégresse dans cer-
tains chants des jours de grandes f(Mes et particulière-
ment du temps pascal. Chanter des alléluias. | Fig. Un —
étemel... dont on entend retentir la céleste Jérusalem, BOSS.
llist. univ. Il, 19. Si vous écriviez un petit mot à M. l'arche-
vêque d'Arles sur sa résurrection, d'un style d'— , kév. 1416.
II- Plante de la famille des Oxalidées, qui Oeurit au
temps pascal, et d'où l'on extrait le sel d'oseille.
ALLEMAND, ANDE [al-man, -mând'; en vers, à-le-...]
adj. et s.
Tétym. Du lat. Alamannum, forme latinisée de l'anc. haut
allem. Alemann, m. s. Alamannum devient Aleman, § 335,
d'où alemand, § 62, écrit à tort allemand.]
Il Adj. Originaire d'Allemagne. Subsl. Un AUemand; une
Allemande. || Loc. prov. Querelle d'Allemand, sans sujet. (V.
querelle.) || La langue —, et, absolt, s. m. L'—. Le bas, le
haut —, dialecte de la basse, de la haute Allemagne, j
Loc. prov. C'est pour moi de 1'—, du haut —, c'est inintelli-
gible. Mes Heures... Ne sont encor pour moi que du haut — ,
MOL. Dép. am. ii, 6. || Vieilli. S. f. \ 1. Air lent à quatre
temps. I 2. Danse à deux temps d'un mouvement vif.
ALLER [à-lé] V. intr.
[ÉTYM. Origine inconnue. Ane. franc, aler, provenç.
anar, espagn. et portug. andar, ital. andare. Au vnio s. le
Gloss. Reichenau traduit transfretaret par transalaret et
transgredere par ultra alare. (F. fœrster, Uebungsbuch,
76.) Dix étymologies au moins ont été proposées : enare;
adnare ; ambulare ; * ambitare, de ambitus ; aditare, de aditus ;
"vadare, pour vadere; *addare, pour addere, dans l'expres-
sion addere spatium; *allare, d'après le part, allatus, de ad-
ferre; l'allem. wallon, marcher; une racine celtique, etc.
Aucune ne satisfait pleinement, et elles restent toutes à
l'état d'hypothèses plus ou moins plausibles. {Cf. andain.)]
I. En parlant de ce qui est animé.
Il 1° Se diriger vers un lieu. (Aller, par opposition à
venir, marque éloignement du lieu où est celui qui parle,
dont on parle, ou à qui l'on parle.) Je vais, lui dit ce prince,
à Rome, BOIL. Ép. 1. Allons chez Octavie, RAC. Brit. v, 2.
J'irai dans le désert, id. A th. m, 6. Ils allaient enterre étran-
gère, LA F. Fab. VII, 3. Où pensez-vous — ? coRN. Poly. ii,6.
Vas-y, toi, mol. Éc. des f. i, 2. Qui va là? id. G. Dand. m, 3.
— à la campagne, à l'église, à l'école, au théâtre. — chez le
notaire, le médecin. — à la garde - robe , à la selle. Ellipt.
Une médecine... pour hâter d' — , mol. Mal. im. i, 1. — par
haut et par bas, vomir et aller à la selle. || Absolt. Elle al-
lait à grands pas, LA F. Fab. vu, 10. (La mouche) va, vient,
ID. ibid. VII, 9. — à cheval, en voiture, à pied, par terre,
par mer, vite, lentement. Un cheval qui va au pas, au trot, et,
vieilli. Un cheval qui va le pas, l'amble. — son train, son che-
min. — à tâtons, à reculons. — à la file. — de front. || S. m.
L' — , l'action d'aller. Prendre un billet pour 1' — et le retour. ]
P. plaisant. Donner 1'— et le retour, un soufflet sur chaque
joue. Il V. pron. S'en — , partir d'un lieu pour se rendre
dans un autre. Elles s'en sont allées en Amérique. Je m'en
vais à la campagne. | Absolt. Allons-nous-en d'ici. Va-t'en, ma
pauvre enfant! mol. F. sav. ii, 6. | Spe'cialt. Quitter la vie.
Le malade s'en va. || (T. de jeu.) S'en — d'une carte, s'en dé-
faire sur une autre couleur.
Il 2" Fig. Se diriger vers un but. — à la messe, à la
promenade. — à la rencontre de qqn. — à la provision, à la
découverte, aux informations. — en pèlerinage, en ambassade,
en vacances. — par ce chemin à l'immortalité, corn. Hor.
II, 3. Sans regarder qu'ils allaient à la servitude, BOSS.
R. d'Angl. Un magistrat allait par son mérite à la première
dignité, LA BR. 1. Il (l'homme) va du blanc au noir, boil.
Sat. 8. — au-devant des objections. Ce jeune homme ira loin.
(Je) ne souhaite pas que vous alliez plus loin (dans ce
projet), bac. Brit. iv, 4. — à sa perte. — vite en besogne.
Il n'y va pas de main morte. — en mesure. Un joueur qui y va
de son reste, qui met sur un coup tout ce qui lui reste. ||
Suivi d'un infinitif exprimant l'action qui sert de but. —
se baigner, se promener. — voir, chercher qqn. Allez combat-
tre, et nous, allons mourir, coRN. Hor. ii, 7. Ne m'allez pas
tromper, mol. D. Juan, ii, 2. j Spécialt. Pour une action
prochaine. Il va venir. Les Maures vont descendre, CORN.
Cid, III, 6. Je vais donc vous déplaire, lo. Cinna, m, 4.
Vieilli. Je vas. C'est ce que je m'en vas faire, la f. Songe
de Vaux, avert. | Suivi d'un part. prés, il indique la
continuité dans l'action. Sans... 1' — parcourant (cet uni-
vers), LA F. Fab, IX, 4. Que je me vas désaltérant Dans le
ALL
— 74 —
ALL
courant, iD. ibid. i, 10. | A l'impératif, il joue le rôle d'in-
tei-jcction. Va, je ne te hais point, corn. Cid, m, 4. Allons
ferme, mon cœur! mol. Tart. iv, 3. || S'en — (suivi d'un
infin.), passer d'une manière d'être, d'agir, à une autre.
Avec la liberté Rome s'en va renaître, cORN. Cinna, i, 3. Je
m'en vais t'étonner, rac. Mlthr. i, 1. | (Suivi d'un part,
prés.) Passer à une manière d'être qui se continue. Je
m'en allais rêvant, Régnier, Sat. 10.
II. En parlant de ce qui est inanimé.
Il 1° Être porté vers un lieu. Les fleuves vont à la mer. Le
sang va du cœur à toutes les parties du corps. Le train qui va
de Paris à Versailles. | P. ex t. Le chemin qui va à la mer. Il y
a un conduit qui va au dedans du cou , fén. Exist. de Dieu ,
I, 2. I Fig. Une musique qui va à l'âme. La pièce est allée aux
nues. I Ahsolt. Une voiture qui va lentement. Le bateau va à la
dérive. Laisser — les rênes, les lâcher. || S'en —, être porté
d'un lieu à un autre. L'orage s'en va sur Paris. Les fleuves
s'en vont dans l'Océan. | Absolt. Le vin s'en va par une fente du
tonneau. | P. anal. Les fruits espérés d'une si grande et si signa-
lée victoire s'en allèrent en vent et en fumée, sully, OEcon.
roy. 24. Les beaux jours s'en sont allés. La bonne foi s'en va.
Il 2° Fig. Être porté vers un but. Ce billet est allé à
son adresse. Si c'est une femme à qui va ce billet , mol.
Mis. IV, 3. Les choses n'iront que jusqu'où vous voudrez, ID.
Tari, iv, 4. J'entends à demi-mot où va la raillerie, ID. Sgan.
se. 6. Si vos vœux ne vont qu'au mariage, ID. Ec. des m.
m, 6. Épigrammes qui n'allaient qu'à m'offenser, cii. Per-
rault, Mém. 4. Jamais extravagance alla-t-elle à ce point?
BOURS. Merc. gai. iv, 4. Son courage va à l'excès. La chose
allait à bien par son soin diligent, la f. Fab. vu, 10. Rien
ne va plus (au jeu), les mises sont faites. | Fig. En parlant
de ce qui est en jeu. n y va de la perte ou du salut du reste,
CORN. Hor. V, 2. Y va-t-il de l'honneur? ID. Poly. 1,1.]
Suivi d'un infinitif exprimant l'action qui sert de but. Le
Rhin de ses flots ira grossir la Loire, boil. Lutr. 2. La balle
alla frapper le mur. | Spécialt. Pour marquer une action
prochaine. Ma fortune va prendre une face nouvelle, rac.
Andr. i, 1. Ma haine va mourir, corn. Cinna, v, 3. | Suivi
d'un partie, prés, ou d'un gérondif, il indique la conti-
nuité de l'action. Plus le vase versait, moins il s'allait vidant,
LA F. Phil. et Baucis. (Le nombre) allait croissant, id. Fab.
VIII, 6. Mon esprit diminue, au lieu qu'à chaque instant On
aperçoit le vôtre — en augmentant, ID. ibid. xii, i. | Suivi
d'un partie, passé, il indique le prochain accomplisse-
ment de l'action. La conjuration s'en allait dissipée, corn.
Cinna, m, 4. | Impers. Vieilli. Il indique qu'un temps va
cire écoulé. Il s'en va midi. Il s'en va temps que je reprenne
Un peu de forces et d'haleine, la f. Fab. vi, épilogue. Il s'en
va tard, R. belleau, ii, 162. || Spécialt. Famil. — à, avec,
convenir pour un but, une destination. Cet habit ne lui va
pas, et, ellipt. Cet habit ne va pas. Le bleu va bien aux blondes.
Cette clef ne va pas à la serrure. Mais la sévérité ne me va
point du tout, volt. Depos. i, 1. Cette couleur va bien avec
cette autre. Ces couleurs vont bien ensemble. || Absolt. Fonc-
tionner. Faire — une pendule. Ma montre ne va pas. La rivière
fait — la roue, Boss. Libre Arb. 9. Il ne reste donc à désirer
dans une si belle machine (le corps) sinon qu'elle aille tou-
jours, ID. Cojin. de Dieu, iv, 2. Son pouls va trop vite. Ses
jambes ne vont plus. | Ses trois puissances (de l'Étal) par le
mouvement nécessaire des choses, sont contraintes d' — . MON-
Ti:»Q. Espr. des lois, xi, 6. L'entreprise va mal. Tout va bien
pour la France, la f. Ep. à Turcnne. Le commerce ne va pas.
L'affaire ira toute seule. Vous croyez bonnement que la chose
aille ainsi, fabre d'égl. Présoinpt. iv, 9. Il n'en ira pas
ainsi. Il n'en va pas de même de la terre, fonten. Plur. des
mondes, 1"'' soir. Et tu prétends, ivrogne, que les choses
aillent toujours de même? mol. Méd. 7n. l. i, 1. Comment va
votre santé? Ellipt. Comment vous va, comment allez-vous?
ALLEU [à-leu] s. m.
[étym. De l'anc. haut allem. allod, propriété complète,
de ail, tout, et ôd, bien, § 6. L'anc. franc, dit alou, aluef,
alue, d'où aleu, aUeu, §§ 498 et 499.]
Il Domaine qui, donné en toute propriété, était héré-
ditaire et indépendant, sauf hommage de vassalité. Franc
— , domaine qui n'était assujetti à aucune obligation en-
vers un suzerain. Franc — noble (par opposition k roturier),
ayant droit de justice et censive.
•ALLIABLE [à-lyàbl'; en vers, -li-àbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aUier, § 93. || xvi» s. Petites portions...
alliables et compatibles les unes avec les autres, paré, xi, 16.]
Il Qui peut être allié, j Fig. Défauts certainement alliables
avec la charité, Nicole, Essais, Êp. dim. Quinquag. 2.
ALLIACÉ, ÉE [âl'-lyà-sé; en vers, -li-à-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat". allium, ail, § 233. || Néolog.]
Il Qui tient de l'ail. Odeur — . Plantes alliacées. AbsoU. Les
Alliacées, plantes ayant pour type le genre ail.
ALLIAGE [à-lyàj'; en vers, -li-aj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de allier, § 78. monet donne aleage, qui
doit venir d'une anc. forme aleyage. {Cf. aloyage.) || 1515.
De l'aliage des métaulx, lortie, Aritlim. î° 120 a.]
I. Vieilli. Action d'unir. L' — d'un vieillard avec une jeune
pièce est impertinent, ciiolières, Matinées, 245.
II. Il 1» Action d'allier, de combiner un métal avec
un ou plusieurs autres. | P. ext. Combinaison de plu-
sieurs métaux. Le bronze est un — . | (Arithm.) Règle d' — ,
des opérations relatives à l'alliage. || Fig. Un monstrueux
— de christianisme et d'idolâtrie, DUCLOS, Mém. L. XIV.
Il 2» Métal que l'on combine avec un métal plus pré-
cieux. De l'or s£ms — . Archimède trouva la manière de sup-
puter combien on avait mêlé d' — à de l'or, volt. Dict. phi-
los, antiquité. || Fig. Vertu sans — . On dégagea l'or pur d»
tout cet — , et l'Église parvint par degrés à l'état où nous lai
voyons aujourd'hui, volt. Mœurs, introd. 32.
ALLIAIRE [âl'-lyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. allium, ail, § 248. || 1564. Alliare,
autrement l'herbe aux aulx, j. thierry, Dict. franç.-lat.]
Il Plante de la famille des Crucifères, à odeur alliacée.
ALLIANCE [à-lyâns' ; en vers, -li-âns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de allier, § 146. Le vieux franc, dit aussi'
aloiance, comme il dit aloiier. || xii" s. L'arche de l'aliance
Deu, Rois, I, 4. j xiii^ s. Il feïrent alliance au roi Jehan d'En-
gleterre, Ménestrel de Reims, 274. | xv*^ s. Anneaulx ou ver-
ges d'aliance, l'Amant rendu cordelier, 1487.]
Il Union contractée par engagement mutuel.
il 1° Entre Dieu et un peuple choisi par lui. Avec nous
tu juras une sainte — , rac. Esth. i, 5. | Absolt. L'ancienne
—, avec le peuple hébreu. L'arche d'— , symbole de cette
alliance. La nouvelle — , avec le peuple chrétien. Ces diffé-
rentes conduites de Dieu dans l'ancienne et dans la nouvelle
—, boss. Émin. dignité des pauvres, 1.
Il 2° Entre plusieurs peuples. Un traité d'— . Une — offen-
sive et défensive. La Sainte-Alliance, conclue, au nom de la
religion, entre plusieurs puissances contre Napoléon I^r.
{Syn. ligue.) | Fig. Entre Bacchus et le sacré vallon Toujoursj
on vit une étroite — , la f. Quinquina, 2.
il 30 Entre personnes, entre familles liées par un ma-
riage. C'est une conscience Que de vous laisser faire une telle
— , mol. Tat't. II, 2. Le noble altier... du faquin rechercha 1' — ,
BOIL. Sat. 5. De belles alliances, la br. 14. De votre Dieu
l'implacable vengeance Entre nos deux maisons rompit toute
— , R.\c. Ath. II, 7. Il P. ext. Anneau de mariage, signe:
de cette union.
Il 4» Fig. Union d'éléments dissemblables. L' — du sacré
et du profane. MEdheureuse — du plaisir avec l'habitude, boss.
Ajh. des plaisirs, 1. | Une — de mots extraordinaire.
ALLIÉ , ÉE [à-lyé ; en vers, -li-é] s. 7n. et f.
[ÉTYM. Subst. particip. de allier, § 45. || 1411. Leurs allés 1
et compaignons, dans douet d'arcq. Pièces relat. à Ch.
VI, I, 336.]
Il 1" Peuple uni à un autre par un traité. Les alliés du
peuple romain.
Il 2» Personne unie à une autre par un lien de famille
résultant de mariage. Les parents et alliés.
1. ALLIER [à-lyé; en vers, -li-é] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. alligare, m. s. {V. lier.) Anc. franc, aleiier,
aloiier, aloyer, aliier. (F. aloi, aloyage et aloyer.)]
I. Unir par engagement mutuel.
Il l» Unir des peuples par un traité. Que l'Orient contre
elle à l'Occident s'allie, corn. Hor. iv, 5. n ne put empêchei
que l'Empereur, l'Empire et l'Espagne ne s'alliassent avec Is
HoUande, volt. S. de L. XIV, 11.
Il 2° Unir des personnes, des familles, par un ma-
riage. L'avantage d'être allié à la maison de Sotenville , MOL.l
G. Dand. i, 4. Les Maures et les chrétiens s'alliaient souvenlj
ensemble, volt. Mœurs, 102, Le déshonneur d'un nom à qu
le mien s'aille, rac. Iph. ni, 3.
II. Combiner (des métaux). — de l'or avec du cuivrej
L'or se trouve... allié d'argent, buff. Or. \\ Fig. Unir desi
éléments dissemblables. — la force à la prudence. Voui
alliez les lois humaines avec les divines, pasc. Prov. 6. El
ALL
sans honte à Térence allié Tabarin, boil. Art p. 3. Des mots
alliés d'une manière bizarre.
2. ALLIER [à-lyé] ,v. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1416. One vez a cailles avec
les ailiers, Invent, du chût, de Chaillouê, dansDELB. Rec]
Il Filet pour prendre les cailles, perdrix, etc. (F. hallier.)
ALLIGATOR [âl'-li-gà-tôr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. alligator, m. s. § 8, corrup-
tion de l'espagn. lagarto, lézard (dans l'espagu. d'Amé-
rique, caïman). || 1751. engygl.]
Il Sorte de crocodile des fleuves d'Amérique.
•allingue [à-lïng'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. engygl.]
Il Obstacle dans une rivière pour arrêter le bois flottant.
ALLITÉRATION [âl'-li-té-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. ad, à, et litera, lettre, d'après
une forme factice *alliteratio, § 249. || 1751. engygl.]
Il Consonance par retour d'une même syllabe.
*ALLIVREMENT [à-li-vre-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de allivrer, § 145. du c. a alibramentum,
en 1357, dans un texte relatif à Lavaur. || 1582. Texte
dans GODEF. SuppL]
Il Taxe de la propriété.
*ALLrVRER [à-li-vré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et livre 2, §§ 194 et 196. Expres-
sion d'origine méridionale. || xvi'' s. Choses allivrees et
cottisees, Nouv. Cout.génér.w, 908, Mont-de-Marsan.]
Il Taxer (les propriétés) selon le revenu.
*ALLO [à-l6] interj.
[ÉTYM. Mot anglo-américain, répondant au franc, holà!
§ 8. Il Néolog.]
Il Appel pour communiquer par le téléphone.
ALLOBROGE [al'-lô-brôj'] s. m.
[ÉTYM. Peuplade des Alpes, dont le nom, chez les
Romains, était déjà une injure (juvén. Sat. vu, 213). ||
1680. n parle françois comme un allobroge, richel.]
Il Homme grossier. C'est un véritable — . P. ext. Adjec-
tivt. En style — et Inintelligible, volt. Lett. 25 fév. 1772.
ALLOCATION [al'-lô-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé, d'après location, avec le lat. ad, à, et
locare, placer, § 275. || 1611. Alocation, gotgr.]
Il Action d'allouer à qqn, d'affecter à qqch une somme
pour un emploi déterminé. || P. ext. Ce qui est alloué.
ALLOCUTION [âl'-lô-ku-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. allocutio, m. s. || xiio s. beneeit,
Ducs de Norm. 13412.]
Il 1° (Chez les anciens.) Harangue d'un général à ses
troupes. \\P. ext. Médaille représentant un chef qui fait
une allocution.
Il 2" P. ext. Petit discours public. — du pape aux cardi-
naux assemblés. | Une courte — ,
ALLODIAL , ALE [âl'-lô-dyàl ; en vers, -di-àl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. allodialis, m. s. \\ 1611.
COTGR.]
Il (Droit féod.) Qui appartient à un alleu. Terres allo-
diales. Substantivt. Des allodiaux, biens allodiaux.
ALLODIALITÉ [âl'-lô-dyà-li-té ; en vers, -*di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aUodial, § 255. || 1641. Édit de L. XIII,
dansTRÉv.]
Il Caractère de ce qui est allodial.
ALLONGE [à-lônj'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de allonger, § 52. j| xiiio s. Al camp
vinrent sans plus d'alonge, Gauvain, 4809, Hippeau.]
Il 1» Anciennt. Allongement, délai.
Il 2° Ce qui sert à allonger. L'— d'une courroie. — de
cornue, de table. | Morceau de cuir que le cordonnier met
entre le couche-point et le sous-bout. ] — d'une lettre de
change, papier que l'on y colle quand il n'y a plus de
place pour de nouveaux endossements. | (Marine.) Partie
supérieure des couples. | (Art vétérin.) Distension du nerf
crural qui fait boiter le chien. |! Fig. C'est une petite — à
mon voyage, sÉv. 280.
ALLONGÉ, ÉE [à-lon-jé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de allonger, § 44. || 1539. Alongé,
R. EST.]
Il Rendu plus long. Moelle —, partie de l'encéphale.
Il P. ext. Plus long que ne sont d'ordinaire des objets de
même nature. Une tête — . Un ovale — .|| Spécialt. Qui boite
par suite d'une allonge. (F. ce mot.)
ALLONGEMENT [à-lonj'-man ; en uer*, -lon-je-.. .]*. m.
75
ALL
[ÉTYM. Dérivé de allonger, § 145. || 1224. Alongement de
tans, dans delb. Rec]
Il Action d'allonger. Grand — des mâchoù-es, ruff. Che-
val. V— d'une allée, d'une rue. De quoi y ai-je profité, je vous
prie, que d'un — de nom, et, au lieu de George Dandin, d'avoir
reçu par vous le titre de monsieur de la Dandinière? mol.
G. IJand. i, 4. — de trêve.
ALLONGER [à-lon-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et long, §§ 194 et 196. || xiio s.
Grant demi pié les a fait alongier, Roncev. tir. 421.]
Il Rendre plus long.
il 1° En ajoutant qqch. — une robe. Ce détour allonge la
route. P. anal. Sidrac, à qui l'âge allonge le chemin (le fait
paraître plus long), boil. Lutr. i. — la sauce, en y ajou-
tant un liquide. — un mot, par l'addition d'un suffixe. (Ma-
rine.) — la ligne de l'escadre, en espaçant les navires. Les
jours commencent as' — .
Il 2° En déployant. — les bras. Là-dessus maître rat aUonge
un peu le cou, la f. Fab. viii, 9. Vos deux lèvres s'allongent
comme si vous faisiez la moue, mol. B. r/cnt. ii, 4. — le pas,
faire des pas plus longs. Les deux comijattants s'allongent, se
replient, s'abaissent, fén. Tél. 20. || P. ext. Famil. Porter un
coup en allongeant le bras, la jambe, etc. — un coup de
poing, de pied, un soufflet. | Fig. — la courroie à qqn, lui don-
ner plus de latitude. Sa figure s'allonge (de dépit). Le main-
tien interdit et la mine allongée, regnard, Le'gat. univ. i, 3.
Il 3» En faisant durer. Pour — Un entretien qui m'amusait,
MARiv. Patjs. parv. 3. | Absolt. Une lettre de M. de Cambrai
qui ne sert qu'à —, Boss. Quie't. lett. 218.
*ALLOPATHE [al'-lô-paf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de allopathie, § 279. || Néolog.]
Il Médecin qui traite par l'allopathie.
*ALLOPATHIE [âl'-lô-pà-ti] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àXkoi^, autre, et xciSoç,
atîection, § 279. || Néolog.]
Il La médecine qui traite par les contraires (par oppo-
sition à l'homœopathie, qui traite par les semblables).
*ALLOPATHIQUE [al'-lô-pà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de allopathie, § 282. || Néolog.]
Il Qui appartient à l'allopathie.
"ALLOTEMENT [à-lot'-man] s. m.
[ÉTY'M. Dérivé de alloter, § 145. || xiv'' s. Particion ou allô-
tement, texte anglo-norm. dans la g.]
Il (Ane. jurispr.) Action d'allotir.
*ALLOTER [à-lô-té] et'ALLOTIR [à-lo-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et lot, §§ 194 et 196. || xi\<^ s. Al-
loté, dans la g. || 1611. AUotir, cotgr.]
Il Vieilli. Former les lots pour un partage.
'ALLOTROPIE [al'-lô-trô-pi] S. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àl'ko^, autre, et TpoTro;,
manière d'être, § 279. || Néolog.]
Il Caractère des corps simples qui, en changeant d'état,
prennent des propriétés différentes. {V. isomérie.)
ALLOUABLE [à-lwàbl' ; en vers, -lou-àbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de allouer, § 93. || 1305. Alowable, texte
anglo-norm. dans godef.]
Il Qui peut être alloué.
ALLOUER [à-lwé ; en vers, -lou-é] v, tr.
[ÉTYM. Composé de à et louer, §§ 192 et 196. || xi^ s. Do-
net son priz et enz est aloez, St Alexis, 78.]
lé Anciennt. Placer auprès.
H. P. ext. Il 1" Vieilli. Mettre au service de qqn. (Saint
André) au fils de Dieu s'aloua, ch. d'orl. 215, Champollion.
Était-il point votre alloué (serviteur)? Pathelin, 1253.
Il 2° Attribuer à qqn, à qqch. Alloué en leurs comptes et
rabatu de leur recepte, dans douet d'arcq, Pièces relat. à
Ch. VI, I, 111. 1 Vivres alloués à un bataillon. — un traitement
à un fonctionnaire. || Fig. Que sa justice (de Jésus-Christ) nous
soit allouée, comme s'il avait accompli la loi à notre décharge,
BOSS. Var. 12. || P. ext. {peu usité). Régler. Il est difficile
d'accorder ces comptes et de les —, volt. Mœurs, rem. 19.
ALLUCHON [à-lu-chonj s. m.
[ÉTYM. Paraît tenir au radical de loquet. La forme pri-
mitive est allochon (allochons d'un rouet, cotgr.) ; alluchon
et alleuchon sont des variétés dialectales, engygl. confond
alichon et alluchon. || 1425. Il venoit dudit moulin afin défaire
des alleuchons, dans du g. aleuba.]
Il (Mécan.) Dent d'engrenage implantée sur une roue.
"ALLUMAGE [à-lu-màj'] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de allumer, § 78. || Néolog.]
ALL
Il Action d'allumer. L'— du gaz.
"ALLUME [à-lum'] s. f.
[ÉTYM. Subat. verbal de allumer, § 52. |] 1789. encycl.
MÉTH.]
Il Brandon pour allumer un four ou l'éclairer pendant
la cuisson. On dit aussi allumé.
*ALLUME-FEU [à-lûm'-feii ; en vers, -lu-me-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de allume et feu, § 209. || Néolog.]
Il Bûchette résineuse pour allumer le feu. Des — .
ALLUMER [à-lu-mé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *alluminare, m. s. de ad, à. etlumi-
nare, éclairer. *Alluminare devient *allumnare, *allumnar,
§§ 336 et 291, alumer, §§ 366. 472 et 302, allumer, § 502.]
Il 1° Rendre lumineux. (Blason.) Aigle d'or allumé d'ar-
gent, dont les yeux sont d'un autre émail. Les yeux s'allu-
ment et s'éteignent dans un même moment, paSC. Amour.
Le visage aussi allumé et aussi plombé qu'elles (les femmes)
se le font par le rouge, la br. 3.
Il 2» Rendre lumineux en enflammant. Allumez deux
bougies, mol. Escarb. se. 2. Les flambeaux de l'hymen vien-
nent de s' — , corn. Pobj. i, 1. || Fig. J'eusse aux rayons d'Ho-
mère allumé mon génie, a. Ciién. Ele'g. 31.
Il 3" Enflammer. — du charbon, du bois. — un cigare. |
P. ext. — le poêle. — sa pipe. | P. ext. — du feu. La flamme
du bûcher d'elle-même s'allume, Rac. Ipk. v, 6. — un incen-
die, n serait plus aisé d' — de la glace que de vous donner de
l'amour, bat.z. Lett. ni, 20. | Fig. Vous allumez un feu qui
ne pourra s'éteindre, rac. Brit. iv, 3. Ces dieux qui dans mon
flanc Ont allumé le feu fatal à tout mon sang, ID. Phâd. il, 5.
Et voilà la guerre allumée, la f. Fab. vu, 13. Que le courroux
du Ciel, allumé par mes vœux, cORN. Hor. iv, 5. — les désirs
de qqn, et, pop. — qqn. (Femme) qui fait la froide pour —
d'autant celui qui la poursuit, malii. Bîenf. de Sénèq. iv, 14.
I P. anal. — les esprits, la tête, le cœur de qqn. De certains
mots allument le sang, stael, Révol. franc, ii, 19. En allu-
mant ta bile, boil. Ép. 19.
ALLUMETTE [à-lu-mef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de allumer, § 133. jj xiv^ s. Ces fenmielettes
Qui bottellent des allumettes. Traité d'alch. dans littré.]
Il Brin de bois ou de toute autre substance inflammable,
qui sert à allumer. — de papier. — bougie. — chimique. —
phosphorique, préparée avec du phosphore qui s'enflamme
parle frottement. Elle eût crié deux jours... si on eût jeté une —
avant d'avoir servy par les deux bouts, furet. Rom. bourg.
I, 29. Brûler comme une — , très vite. Fig. Vieilli. La honte
sert d'aiguillon et d' — , charron, Sagesse, i, 24. L'une des
premières allumettes des guerres civiles, pasq. Rech. VI, 4.
I Mince comme une — . Me voyant comme une — Et le corps
fait comme un squelette, voit. Rép. à M. Arnaud.
ALLUMEUR [à-lu-meiir] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de allumer, § 112. || 1540. G. miciiel, Gé07'-
giques, dans delb. Rec]
>|| Celui qui est chargé d'allumer. — de chandelles, celui
jqui, au théâtre, était chargé d'allumer les chandelles.
"ALLUMOIR [à-lu-mwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de allumer, § 113. || xiv^ s. Alumoir (éclair),
JEH. DES PREis, Geste dc Liège, 12204.]
Il Ce qui sert à allumer.
ALLURE [à-lûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aller, § 111. || xii<' s. Grant aleure veit
Ja nef, Vie de Si Gilles, 918.]
Il 1° Manière d'aller. — vive, lente. Dn gros homme... d'une
— assez pesante, :^iariv. Pays. parv. 4. Le cheval a trois al-
lures : le pas, le trot, le galop. L'oie et son — de mauvaise grâce,
uuFK. Oie. IIP. ext. \ 1. (Chasse.) Traces du cerf. | 2. Vieilli.
Moyen d'aller, de se transporter. D'avoir... à chaque dieu...
Donné quelque — en partage. Et de me laisser à pied, moi, mol.
Amph. prol. | P. anal. (Marine.) Direction, voilure d'un
navire par rapport au vent. (Métallurg.) — d'un fourneau,
manière dont il brûle. — d'un filon, sa direction.
Il 2" Fig. Manière de se comporter. Vous nous offrez des
gens d'une agréable — , bour.s. Mots à la mode, se. 4. n af-
fectait en vain de prendre 1' — des petits-maîtres, les. Gil
nias, m, 4. Avoir des allures suspectes, et, absolt, Avoir des
allures. || En parlant des choses. Cette affaire prend une mau-
vaise — . Les allures de la fatalité, cyrano, Lett. div. 18. ||
Cette phrase a vme — poétique. (Notre langue n'a pas) les
mignardises de la langue italienne, son — est plus mâle, RIVA-
ROL, Universalité dc la lang. franc.
ALLUSION [îil'-lu-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
76 —
ALO
[ÉTYM. Emprunté du lat. allusio, badinage. | ■xvi''
Aluslon de noms, Precetti di rettorica, p. 27, Camus.]
Il 1" Vieilli. Badinage. Pointes et allusions verbales, mon
TAIGNE, m, 5.
Il 2» P. ext. Mot, phrase qui éveille l'idée d'une per-
sonne, d'une chose, d'un événement. Quand les allusion:
sont justes, volt. S. de L. XIV, 25.
"ALLUVIAL, ALE [iil'-lu-vyàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. alluvius, m. s. § 238. || Néolog.]
Il Produit par alluvion. Terrains alluviaux.
ALLUVION [âl'-lu-vyon ; en vers, -vi-onl s. f.
[ÉTi'M. Emprunté du lat. alluvlo, ?n. 5. || xvi<^ s. Les allu
viens du Nil, du pinet, Hist. nat. de Pline, xiii, 11, dan
DELB. Rec. I En mesme ordre que toute autre chose se chan
gent les langues par une taisible alluvion, pasq. OEuvr. chois
II, 84.]
Il 1" Vieilli. Mouvement de l'eau qui se porte sur li
rivage. Subite — et débordement des prochains torrents e
ruisseaux, charron, Sagesse, i, 1. Par — , c'est-à-dire par 1
transport des eaux. buff. Êpoq. de la nat. 3.
Il 2'- P. ext. Dépôt que laissent les eaux en se retirant
{Cf. atterrissement.) Terrains d' — .
ALMAGESTE [al-mà-jcst'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe almageste, grec p-sytaTr
avec l'article al : la très grande (œuvre), § 22. || xiii" s
Cil qui nous escrit l'Almageste, J. de meung, Rose, 18772.
Il Recueil d'observations des astronomes anciens.
ALMANACH [âl-mà-nà] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. almanachus, m. s. bas grec àTkjis
va/ôv, appliqué par Eusèbe à des calendriers égyptiens.
1431. Almanach de cette présente année, dans gay, Glos.^
archéol. ]
Il Calendrier accompagné d'indications astronomi
ques, de pronostics sur le temps, etc. Je n'ai lu de me
jours que dans les almanachs, regnard. Joueur, iv, 13. :
me semble que je vois dans mon — que j'irai en Bretagne
sÉv. 261. 1 P. ext. Recueil de renseignements. L'Almanac
des cinq cent mille adresses. L' Almanach de Gotha, donnai
les généalogies de toutes les maisons souveraines d
l'Europe. || Fig. Va faiseur d'almanachs, de pronostics. J
n'ai pas grand'foi à ses almanachs, J.-J. ROUSS. Lett. 10 aoi"
1762. I Dn — de l'an passé, une chose qui n'a plus d'int('
rôt. ns deviennent des almanachs de l'autre année, la br. i<
"ALMÉE [al-mé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe almet, savant, parce qu
ces femmes ont appris la poésie, le chant et la danst
§ 22. Il Néolog.]
Il Danseuse et chanteuse chez les Orientaux.
"ALMICANTARAT [al-mi-kan-tà-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe almouqantarat, m. s. § 2;
FURET, et TH. CORN, écrivent almucantara. || 1552. Les alm
cantaraths..., jacquinot, Astrolabe, 12 b.]
Il Cercle de la sphère céleste parallèle à l'horizon.
ALOÈS [à-lô-ês'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aloe, m. s. La forme alo«
(aloës dans o. de serres) paraît venir de l'expression la
lignum aloes. || xiii"^ s. D'encens, de mirre et d'aloè, J. I
meung, Rose, 10598.]
Il 1° Plante grasse liliacée, dont les feuilles contier
nent un suc amer. || Le suc de cette plante. Amer... Plil
qu' — , j.-B. ROUSS. Épit. i, 3.
Il 2« Bois d'— , bois odoriférant de l'Asie orientale, q\
appartient au genre des Aquilaires. (F. ce mot.)
ALOÉTIQUE [à-lô-é-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aloeticus, ?n. s. || 1751. encycl
Il (Pharm.) Qui contient du suc d'aloès . Pilules aloétique
ALOI [à-lwà] s. 7n.
[ÉTYM. Subst. verbal de aloyer (F. ce mot), § 52
xni« s. (Ouvrage d'archal) de loial et de bon aloi, e. bo
leau. Livre des mest. I, xx, 5. [Cf. I, xii, 4.]
Il 1° Ane. franc. Alliage. Estain tout pur sans aucune mi
tière ou aloy (1418), dans douet d'arcq. Pièces relat.
Cil. VI, n, 265.
Il 2" P. ext. Titre de l'alliage. Pour reconnaître au Jnsl
1'— ou titre de l'or, uukf. Or. \\ Fig. Valeur d'une chos(
d'une personne. Marchandise de bon, de mauvais — . Vert
de bon — . Votre noblesse est... de très bon —, DESTOUCllEi,
Médis. II , 12. Cela sent le bourgeois du plus méchant -
BOURS. Mots à la mode, se. 3.
ALONGE. F. allonge.
ALO
ALONGEMENT. F. allongement.
ALONGER. V. allonger.
ALOPÉCIE [à-lô-pé-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alopecia, grec àT^wTrîxôa, m.
s. Il Xiv" s. Comme il advient au regnart que son poil chiet
une fois l'an, aussi est appelé le cheoir des cheveux allopice,
LANFRANC, dans LiTTRÉ, renard. | xvi** s. L'alopécie... vul-
gairement pelade, PARÉ, XVIII, 1.]
Il Chute partielle ou totale des cheveux, des poils, etc.
ALORS [à-lôrj adv.
[ktym. Composé de à et lors. (F. § 726.) || xv" s. Et
alors luy dit..., ciiastell. v, 318.]
Il A ce moment-là. Nous nous levons — , corn. Cid, iv, 3.
Une flatteuse erreur emporte — nos âmes, la f. Fab. vii,
10. Jusqu' — . Ces vieilles bandes qu'on n'avait pu rompre jus-
qu'— , Boss. Condé. \ Loc. famil. — comme — , comme cela
se pourra. — comme — , Pour vous on emploiera toutes sortes
d'efforts, mol. Dép. am. i, 2. | Les gens d' — étaient d'autres
gens que les nôtres, la f. Contes, Coupe enchantée. \ P. ext.
En ce cas. Si le fils venait à mourir, la mère serait — héritière.
— c'est convenu. || — que, dans le moment oii. C'est aux
rois d'obéir — qu'elle commande, corn. Nicom. ii, 3.
ALOSE [à-lôz'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. alausa, m. s. devenu alosa , § 333 , alose,
§291.]
Il Poisson de la famille des Clupes, dont la chair est
estimée. Nous avons... 1' — et les thons en abondance, Bar-
thélémy, Anacharsis, 26.
''ALOSIER [à-lô-zyé] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de alose, § 118. || 1796. encycl. méth.]
Il Filet pour la pêche de l'alose.
ALOUETTE [à-lwef ; en vers, -lou-et'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, aloue, § 153, du lat. alauda,
m. s. mot d'origine gauloise, devenu aloe, aloue, §§ 303,
411 et 291. Il xii" s. Et l'aloete chante quant le jor vit, Mort
de Garin, 1361.]
Il 1° Oiseau de la famille des Conirostres, qui vit dans
les champs. Les alouettes font leur nid Dans les blés quand
ils sont en herbe, la f. Fab. iv, 22. Au chant de 1'—, dès
l'aube. — huppée, cochevis. Prendre des alouettes au miroir.
Attendre les alouettes toutes rôties, attendre que les choses
viennent d'elles-mêmes.
Il 2" — de mer, sorte de bécasse, dite aussipetite maubèche.
Il 3° (Marine.) Nœud d'— , dit aussi tête-de-mort.
ALOURDIR [à-lour-dîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et lourd, §§ 194 et 196. Ane. franc.
èslourdir et alourder (Importuns, ils... Vous alourdent de vers,
RÉGNIER, Sat. 2). Il 1611. COTGR.]
Il 1° Vieilli. Etourdir.
Il 2° Rendre lourd, vêtements alourdis par l'eau. Fig.
l'âge a alourdi sa démarche. Il a la tête alourdie par le vin.
Épithètes qui alourdissent la phrase.
ALOURDISSEMENT [à-lour-dïs'-man ; en vers, -di-
se-...] s. VI.
[ÉTYM. Dérivé de alourdir, § 145. Ane. franc, eslourdisse-
ment et alourdement. || xiv'^-xv s. L. de premierfait, dans
GODEF. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il État de ce qui devient lourd. || Fig. L' — de sa démarche.
*ALOYAGE [à-lwà-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aloyer, § 98. || 1723. Les potiers d'étain
de Paris disent aUoyage, au lieu d'alliage, savary, Dict. du
comm.]
Il Ane. franc. Alliage. || (Technol.) Alliage à l'usage
des potiers d'étain.
ALOYAU [à-lwà-yô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiv" s. Allouyaux de beuf,
Ménagier, ii, 177.]
Il (Boucherie.) Morceau de bœuf faisant suite au filet,
sur le dos de l'animal. Nous devons attaquer un — dans
les formes, regnard, Crit. du Légat, univ. i, 4.
*ALOYER [à-lwà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Autre forme de allier. (F. ce mot et § 159.)]
Il l" Vieilli. Mettre à l'aloi, au titre légal.
Il 2" Mettre l'alliage en préparant l'éfain.
ALPAGA [al-pà-kà] et *ALPAGA [âl-pà-gà] s. in.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. alpaque, m. s. d'origine
péruvienne, §§ 13 et 30. || 1716. Alpaque, frézier, Voyage
à la mer du Sud. \ 1739. Alpaca ou alpague, gir.\udeau,
Banque rendue facile, p. 388.]
Il 1° Ruminant du genre lama, à toison soyeuse.
- 77 - ALS
Il 2" Etoffe faite avec la laine de cet animal.
ALPESTRE [âl-pcstr'] adj .
[ÉTYM. Emprunté du lat. alpestris, m. s. § 221. || xyi^ s.
Lieux alpestres et inhabitables. Nuits de Stt^apar. iv, 5, dans
UELI3. Rec]
Il Propre aux Alpes. La nature — . || Spëcialt. Région
— , à végétation forestière, qui s'élève au-dessus de la
région moyenne jusqu'à la région alpine. Plantes alpes-
tres, qui croissent dans cette région.
ALPHA [al-fa] .9. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alpha, grec càfXcpx, m. s. \\ xii^ s,
Dampne Deu, tu ki me fesis. Alpha et w, ki me furmas, Vie de
St Gilles, 2105.]
Il Première lettre de l'alphabet grec. || Fig. Le com-
mencement. Je suis 1'— et l'oméga, le principe et la fin, dit
le Seigneur Dieu..., saci, Bible, Apocal. i, 8.
ALPHABET [al-fà-bè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alphabetum, m. s. composé
avec alpha et bêta, premières lettres de l'alphabet grec
{cf. a b c), § 279. || xvi" s. Les lettres de l'alphabet ou abécé-
daire latin, BOVELLES, Ge'om. prat. 73 a, dans delb. Rec]
Il 1" Série des lettres figurant les sons dont se for-
ment les mots. — grec. Il ne sait pas son — , et, fig. H en
est à r — , il faut le renvoyer à 1' — , aux éléments. || P. anal.
Série des sons figurés par ces lettres. Lorsqu'une aven-
ture en colère nous met. Nous devons, avant tout, dire notre
—, MOL. Éc. des f. IT, 4. I Fig. Épeler 1'—. — de signaux,
— chiffré, série de signaux, de chiffres pour transmettre
des messages. | P. ext. Livre où les enfants apprennent
les lettres de l'alphabet et les éléments de la lecture, n
m'acheta un — , les. GilBlas, i, 1. J'ai lu dans 1' — d'amour,
LA F. Contes, Nicaise.
Il 2" Vieilli. Ordre alphabétique. Ses revenus écrits par
—, BOiL. Sat. 1. Il P. ext. Dictionnaire. Un — de pédan-
tesques rimes, volt. Lett. en vers et en prose, à M. de For-
mont, 1738. Tout r— des bateliers de Lohre, gresset, Vert-
Vert, 3. L'Alphabet du diable, volt. Dict. philos, bouc.
ALPHABÉTIQUE [âl-fà-bé-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de alphabet, § 282. || xv" s. Tableau alpha-
bétique, G. TARDIF, Apol. de L. Valla, 220, dans delb. Rec.']
Il Qui appartient à l'alphabet. Ordre — . Raisons qui nous
ont fait préférer dems cet ouvrage l'ordre — , d'alemb. En-
cycl. dise, prélim. L'écriture — fit tomber en désuétude les
peintures hiéroglyphiques, volney, Ruines, 22. Table —, par
ordre alphabétique.
ALPHABÉTIQUEMENT [âl-fà-bé-tïk'-man ; en vers,
-ti-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de alphabétique et ment, § 724. \\Néolog.]
Il Dans l'ordre alphabétique.
ALPIN, INE [al-pin,-pin'] adj.
[ÉTY'M. Dérivé de Alpes, § 100. ||Mot de la fin duxvm* s.]
Il Qui croît, se trouve sur les Alpes, sur les hautes
montagnes. Rochers alpins. | Spécialt. Qui appartient à
la région supérieure des Alpes (de 1,800 mètres environ
et au-dessus). On trouve sur le Montanvert et au bord du gla-
cier plusieurs belles plantes alpines, Saussure, Voyage
dans les Alpes, II, xiii, 618. Végétation —, consistant sur-
tout en p<âturages. Club —, club de gens associés pour
des ascensions dans les régions alpines.
*ALPIOU [al-piou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. al più, au plus, § 12. || xv!!" s.
EUe fit un gros alpiou, sÉv. 1217. Les éditeurs impriment à
tort alpion.]
Il Au jeu de bassette, marque qu'on fait à sa carte
pour indiquer que l'on double la mise.
*ALPISTE [âl-pïsf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. alpiste, m. s. § 13. ||
1680. RICHEL.]
Il Graminée qui donne un fourrage pour les bestiaux
et des graines pour les oiseaux.
"ALQUIFOUX [al-ki-fou] s. m.
[ÉTYM. Corruption de l'arabe alcohol, sulfure de plomb
( F. alcool), devenu alcofol, alkifol, d'oià alquifoux. [Cf. § 459.)
Il 1723. SAVARY, Dict. du comm.]
Il Galène ou sulfure de plomb pour le vernis des poteries.
ALSINE [al-sin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alsine, m. s. grec àXatvri,
sauvage. || 1548. Alsine est celle herbe que l'on appelle main-
tenant partout morgeline , G. guéroult, Ilist. des plantes,
7, dans delb. Rec]
ALT -
Il Plante dite aussi morgeline; le mouron des petits
oiseaux.
ALTÉRABLE [âl-té-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de altérer, § 93. || xw s. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il Susceptible d'altération. Un organe — , boss. Conn. de
Dieu, m, 13.
ALTÉRANT, ANTE [al-té-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alterans, qui change, au sens
II; part. prés, de altérer, au sens I. || xvi'' s. thevet,
Cosmogr. univ. 13 a, dans godef. SuppL]
I. Qui cause la soif. Régime — .
II. (Médec.) Qui modifie graduellement la constitu-
tion. Remèdes altérants, et, substantivt, Un — .
*ALTÉRATEUR, TRICE [al-té-rà-teur, -trïs'] ,?. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de altérer, § 249. || xyiii" s. V. à l'article.]
Il Qui altère qqch. Le grand — ... est donc le feu, buff.
Hist. nat. dans acad. Histor.
ALTÉRATION [âl-té-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. alteratio, m. s. \\ xm^ s.
Alteracion est oele uevre de nature qui mue une chose en une
autre, brun, latini, Trésor, dans delb. Rec]
I. Vieilli. Changement dans la nature d'une chose.
Regarder l'intelligence comme une suite de 1' — qui se sera
faite dans le corps, BOSS. Conn. de Dieu, m, 13. (Animaux)
les moins sujets aux altérations, aux changements, aux varia-
tions de tout genre, buff. Animaux sauvages.
II. Changement qui dénature, falsifie. — des couleurs.
L' — des monnaies. L' — des traits, de la voix, du caractère.
Spécialt. Vieilli. Trouble de l'àme. Je n'eus point de peur,
mais seulement quelque — , malh. Ép. de Sénèq. lvii, 1.
Il L' — d'un texte. Il L' — du culte, roll. Traité des études, VI,
I, 1. Il Vieilli. État de celui qui a soif. Cette — , aussi bien
que la chaleur qu'il faisait, obligèrent ce peu galant homme à lui
offrir un petit doigt de collation, furet. Rom. bourg, il, 29.
*ALTERCAS [al-tèr-kà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alterquer, § 81. On trouve aussi altercat,
§ 254, TABOunoT, Dict. des rimes. Même forme dans
FURET. 1690. Il xvi<= s. Le roi oyant leur ait ercas..., J. marot,
dans LA G.]
Il Vieilli. Altercation. Que ce soit donc votre plaisance...
de finir cet — , la f. Janot et Catin.
ALTERCATION [âl-tèr-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. altercatio, m. s. \\ 1289. Acor-
dence de pès des altercations, dans du g. accordia.]
il Brusque échange de propos violents. [Syn. dispute,
querelle.) A la fin d'une — qui devenait indécente , st-Sim.
XIII, 6.
*ALTÈRE [âl-tèr] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de altérer, § 52. Donné encore
par acad. 1694. || xvi" s. Elle estoit bien fort aux altères,
MARG. DE VALOIS, Heptam. 44.]
Il Vieilli. Émotion qui trouble. Amours qui tenaient mon
âme en — , voit. Stances sur sa maîtresse. L'approche de l'en-
nemi a mis le royaume dans de grandes altères, richel. Dict.
ALTER EGO [al-tèr-é-gô] s. m.
[ÉTYM. Expression latine : alter, autre, et ego, moi. ||
Admis AGAD. 1878.]
Il Anciennt. (En Espagne.) Délégué du pouvoir. | Fa-
mil. Mon — , un autre moi-même. P. ext. Son — , un autre
lui-même.
ALTÉRER [âl-té-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alterare, m. s. \\ xiv" s. Sa féli-
cité n'est en rien altérée, oresme, Éth. 25.]
Il 1" Modifier dans sa nature. Jusqu'à ce que les espèces
(eucharistiques) fussent altérées, noss. Var. 4. Spécialt.
(Musique.) — une note, la modifier en l'élevant ou en
l'abaissant d'un demi-ton. || Fig. Toute chose en vivant avec
l'âge s'altère, Régnier, Sat. 5. Lorsque la nature altérée tou-
chera de près à son changement dernier et irrémédiable, BOSS.
Irnpén. fin. début. Un suppôt de Bacchus Altérait sa santé, son
esprit et sa bourse, la f. Fab. m, 7. L'émotion altérait sa
voix. De peur que la passion n'altère ou ne corrompe le juge-
ment, PASC. Prov. 14. I Troubler. Un tel discours n'a rien
dont je sois altéré , mol. F. sav. v, 1. Quel sujet inconnu
vous trouble et vous altère? boil. Sat. 3.
Il 2" Falsifier. — les monnaies. — un texte. Son ingénuité
N'altère point encor la simple vérité, RAC. Ath. ii, 7. Après
avoir altéré saint Grégoire, boss. /,?« Instr. pastor. préf.
Il 3o Spécialt. Donner soif. Buvons toute cette eau ; notre
\ - ALT
gorge altérée En viendra bien à bout, la f. Fab. viii, 25. || Fin
Un secrétaire tout altéré (de gain) et tout intéressé, SÉv. 843
Le Ciel, le juste Ciel, par le meurtre honoré, Du sang de l'in
nocence est-il donc altéré? rac. Jph. iv, 4. Tigre altéré di
sang qui me défends les larmes, gorn. Hor. iv, 5.
*ALTÉRITÉ [âl-té-ri-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alteritas, m. s. \\ xiiic s. Introd.
d'astron. dans godef.]
Il Caractère de ce qui est autre. Sa distinction, ou, comm
parle cet auteur, son — , boss. États d'orais. 1.
*ALTERNANCE [al-tèr-nâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de alterner, § 246. || Néolog.]
Il Action d'alterner. L'— des couches dans les terrain
stratifiés. L' — des cultures sur un même sol.
"ALTERNANT, ANTE [âl-tèr-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de alterner, § 47. || Néolog.]
Il Qui alterne. Cultures alternantes.
ALTERNAT [al-tèr-nà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alterner, § 254. || 1798. acad. SuppL
Il Le fait d'alterner. || Spécialt. — des cultures. || (Dan
certains États.) Disposition en vertu de laquelle deux n
plusieurs villes sont tour à tour le siège du gouvern
ment,
ALTERNATIF, IVE [al-tèr-nà-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de alterner, § 257. || xvi" s. Si le bien es'
a un bout. Le mal, son alternatif, Vient tost après, M. DE Si
GELAIS, m, 233.]
Il Qui est alternée. Cela devient — , sa goutte en fièvr
ou sa fièvre en goutte, SÉv. 1239. Mouvements alternatifs dan
un corps de pompe. La succession — des rimes masculines «
féminines, la motte, Réflex. sur la crit. Proposition —
exprimant deux affirmations dont l'une exclut l'autre.
(Droit.) Obligation —, spécifiant pour un débiteur plusieui
manières de s'acquitter entre lesquelles il peut choisi)
''ALTERNATION [al-tèr-nà-syon ; en vers, -si-on] s. ,
[ÉTYM. Emprunté du lat. alternatio, m. s. \\ xvi« s. ral
m, 3.]
Il Vieilli. Alternance. L' — plus ou moins fréquente de deu
sons très voisins, j.-j. rûuss. Dict. de mus. voix.
ALTERNATIVE [al-tèr-nà-tîv'] s. f.
[ÉTYM. Du fém. de alternatif, § 38. || 1680. richel.
Il 1° Succession de choses qui alternent. Des alte
tives de chaud et de froid. Une — à peu près égale de suci
et de revers, Barthélémy, Anacharsis, 13.
Il 2" Obligation d'opter entre deux partis à prendr(
L' — qu'U lui propose est fâcheuse. Être un méchant ou un soi
tâchons d'éviter cette — , j.-j. rouss. É7n. 4.
ALTERNATIVEMENT [âl-tèr-nà-tiv'-man ; en ver.:
-ti-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de alternative et ment, § 724. || xiv« ^
bersuire, dans godef. SuppL]
Il D'une manière alternative. Deux seaux — Puisaier
le liquide élément, la f. Fab. xi, 6.
ALTERNE [al-tèrn'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alternus, m. s. \\ xvii<^ s. V.
l'article.]
Il (Géom.) Angles alternes, formés deux à deux symétri
quement par deux droites que coupe une sécante. Le
angles alternes sont égaux à deux droits, BOSS. Conn. d
Dieu, I, 13. 1 (Botan.) Feuilles alternes, qui s'opposent su
la tige par intervalles.
ALTERNER [âl-tèr-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de alterne, § 154. || xiiie s. Nature alterner
ce est changée, Secr. des secr. dans godef.]
Il 1° V. intr. Venir l'un après l'autre, à tour de rôle. 1
nuit alterne avec le jour, l'été avec l'hiver, n a deux secrétaire
qui alternent. Une allée où les chênes alternent avec les orme
Il 2» F. tr. Faire venir l'un après l'autre à tour d
rôle. — les cultures, et, absolt, — .
-ALTERQUER [âl-tèr-ké] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. altercari, m. s. || 1539. R. ESI
Encore dans oud. 1642.]
Il Vieilli. Avoir des altercations.
ALTESSE [âl-tês'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. altezza, § 12. (Cf. hautesse.
Il xvie s. Pour l'honneur de leur Altesse, rons. vu, 322, dan
delb. Rec]
Il 1° Titre d'honneur donné aux princes et aux prin
cesses du sang. Monseigneur, à cette heure que je suis loi
de Votre Altesse, voit. Lett. 140. — sérénissime, titre d'hon
ALT
neur réservé aux princes du sang dans les branches col-
latérales, quelquefois appliqué aux évoques, aux élec-
teurs de l'Empire. Votre Altesse sërénissime, mol. Amph.
ép. dédie, à Ms"" le Prince. | Donner de 1'— à qqn, lui don-
ner ce tilre pour le flatter. Ma foi, s'il va jusqu'à 1'—, il aura
toute la bourse, mol. B. gent. ii, 5.
Il 2» P. ext. Celui qui porte le titre d'altesse. Ne croyez
pas... avoir fait la conquête d'une — , les. Gil Blas, m, 7.
ALTH.ŒA [âl-té-à] s. /".
[ÉTYM. Emprunté du lat. althaea, m. s. On trouve au
xvi" s. la forme francisée althée, landué, Œcoiatr'ie, dans
DELB, Rec. Il xvi" s. Racines de althaea, paré, vi, 8.]
Il Plante malvacée, dite vulgairement guimauve.
ALTŒR, 1ÈRE [âl-tyé, -tyer; le xvii'* s. prononçait
au masc. âl-tyèr, § 507] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. altiero, élevé, magnifique,
et, p. ext. altier, dérivé du lat. altus, haut, § 12. || xvi« s.
Plus altière que l'aer, d'aub. Printemps, ii, 2. | xyii"^ s. De
là viennent ces esprits altiers, pour parler l'italien en français,
13ALZ. Lctl. XVIII, 30.J
Il Qui montre un orgueil dominateur. (Syn. hautain.) La
fameuse disgrâce De 1'— Vasthi, rac. Esth. i, 1. Cet air noble
et—..., BEAUMARGH. B. clc Sév. I, 2. Victorieux de cent peu-
ples altiers, boil. Êp. 4. | P. ext. Lève, Jérusalem, lève ta
tête — ! RAC. Atk. m, 7. Les altières futaies, id. Odes, 2.
*ALTIÈREMENT [âl-tycr-man; en vers, -tiè-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de altière et ment, § 724. || 1683. da-
NET, Dict. franç.-lat.]
Il D'une manière altière.
ALTITUDE [âl-li-tud'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. altitudo, m. s. \\ xv" s. 0 altitude
de science, Myst. du Vieil Testatn. ii, p. 28, var.]
Il Hauteur d'un lieu, mesurée pax rapport au niveau
de la mer.
ALTO [âl-tô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. alto, m. s. lat. altus, § 12. ||
1791. ENCYCL. MÉTH.]
Il 'l" (Musique.) Dans un morceau à plusieurs parties,
la partie haute. | Voix qui chante cette partie. {Cf. con-
tralto et haute-contre.)
Il 2" Instrument à cordes et à archet, dit aussi quinte
(autrefois alto de viole), tenant le milieu entre le violon
et le violoncelle.
'ALTRUISME [âl-tru-ïsm'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de autrui, sous l'influence du lat. alter,
§265. Il Mot dû à aug. comte, Philos, posit. i, p. 614.]
Il Penchant vers autrui. L' — s'oppose à l'égoïsme.
*ALUCITE [à-lu-sïf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aluoita, moucheron. || 1789.
ENCYCL. MÉTH.]
Il Petit insecte lépidoptère du genre phalène.
ALUDE [à-lud'] s. f.
[ÉTY.M. Emprunté du provenç. aluda, m. s. lat. aluta,
§11. Ane. franc, alue. || 1751. encygl.I
Il Basane préparée pour couvrir des livres.
ALUDEL [à-lu-dèl] s. m.
[ÉTYM. Paraît emprunté de l'espagn.aludel, m. s. arabe
al-outhal, §§ 13 et 22. Ane. franc, alutel. || 1557. Les aludez
que les sages appellent cœmeteries ou cribles, Secr. d'alqui-
mie, dans godef.]
Il Sorte de pot ou tuyau en terre cuite, employé autre-
fois pour la sublimation du soufre.
*ALUINE [à-luin'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. '*alôrfna (aloxino, Gloss. Reichenau,
848), qui est le grec akôr], aloès, et ô^îvt,;, aigre, acide,
(proprt, qui a l'amertume de raloès).Aloxïna devient aloisna,
§§ 290 et 387, aluisne, §§ 291 et 329, aluine, § 422. || Suppr.
ACAD. 1878.]
Il Vieilli. Absinthe. (Nourri) de rue acre au goût, d'— au
suc amer, st-amant. Cantal.
ALUMELLE [à-lu-mèl] s. f.
[ÉTYM. Pour alemelle (encore dans cotgr. 1611), § 346,
affaiblissement de alamelle, § 385, composé de à et la-
melle, petite lame, § 193. || xu» s. L'espee brise, l'alemele
en chaï, Loherains, dans godef. La forme alumelle paraît
dans un texte de 1458, ibid.]
Il Vieilli. Lame. — de couteau. || Spécialt. (Technol.)
I 1. Lame d'acier en biseau qui sert à planer le buis,
l'ivoire, etc. j 2. Lamelle de fer qui garnit la mortaise du
gouvernail.
- 79 - ALY
*ALU]yiINAIRE [à-lu-mi-nèr] adj.
[ÉTYM, Dérivé de alumine, § 248. j| Néolog.]
\\ (Minéral.) Qui contient de l'alun.
ALUMINE [à-lu-min'].?. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alumen.inls, alun. || 1787. G. de
MORVEAU, Nomencl. chim. p. 63. Admis acad. 1835.]
Il Oxyde d'aluminium, qui sert à la fabrication de la
porcelaine. Silicate d'— , le kaolin. — cristallisée, le cory-
don hyalin, saphir, rubis.
ALUMINEUX, EUSE [à-lu-mi-neu , -neuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. alumen, alun, § 116. || 1549. Eaue
alumineuse ou sulphurée, tagault, Instit. chirurg. 158.]
Il Qui contient de l'alumine. Terre — . Sels — . (Eaux)
qui passent par des veines alumineuses, b. palissy, 183.
ALUMINIUM [à-lu-mi-nyùm' ; en vers, -ni-ôm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de alumine, § 224. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Corps simple, métallique, malléable et ductile, te-
nace, peu dense, qui forme avec le cuivre un alliage
employé en orfèvrerie sous le nom de bronze d'— .
ALUN [à-lun] 5. m.
[ÉTYM. Du lat. alûmen, m. s. devenu alum (encore dans
OUD. 1642), alun, § 469.]
Il Sulfate double d'alumine et de potasse ou d'ammonia-
que, doué de propriétés astringentes. — déplume, alun na-
turel impur, qu'on trouve en petits filaments blanchâtres.
ALUNAGE [à-lu-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aluner, § 78. || Néoloq. Admis acad.
1835.]
Il Action d'aluner.
ALUNATION [à-lu-nà-syon ; en vers, -si-on] s.f.
[ÉTYM. Dérivé de alun, § 249. || Néoloq. Admis acad.
1835.]
Il Formation de l'alun.
ALUNER [à-lu-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de alun, § 154. || 1690. furet.]
Il Imprégner d'alun. — une étoffe, la tremper dans une
dissolution d'alun, pour y fixer des couleurs ou pour la
rendre imperméable.
"ALUNEUX, EUSE [à-lu-neîi, -neuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de alun, § 116. || xv« s. Baing alunneux,
Grant Herbier, dans godef.]
Il Qui contient de l'alun.
ALUNIÈRE [à-lu-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de alun, § 115. On a dit alumière (Geof-
froy, dans Mém. de l'Acad. des se. 1702, p. 20) et aluml-
nière (encycl. méth.). || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Mine d'alun.
"ALUNITE [à-lu-nïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de alun, § 282. || Néolog.]
Il Pierre d'alun, roche de sulfate d'alumine.
ALVÉOLAIRE [âl-vé-ô-lèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de alvéole, § 248. || 1751. encycl.]
Il Relatif aux alvéoles. Nerfs alvéolaires.
ALVÉOLE [âl-vé-èl] S. m. {fém. dans paré, buff., b.
de st-p. V. % 550).
[ÉTYM. Emprunté du lat. alveolus, m. s. || xvi" s. Cavités
appelées alvéoles, paré, iv, 2.]
Il 1" Cellule de cire que font les abeilles. Des alvéoles
réguliers. Une abeille fait son — hexagonale avec autant de
géométrie que Newton, b. de st-p. Ilarm. de la nat. 5.
Il 2" Cavité de l'os maxillaire ofi chaque dent est en-
châssée. (Dents) retenues presque immobiles dans des alvéoles
osseux, lacép. Poissons.
Il 3° (Botan.) Loge qui contient les graines de cer-
taines fleurs.
'ALVÉOLÉ, ÉE [al-vé-ô-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de alvéole, § 118. |1 Néolog.]
Il Qui a des alvéoles.
1. ALVIN, INE [al- vin, -vin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alvinus, m. s. || Néolog. Admis
acad. 1835.]
Il Relatif au bas-ventre. Déjections alvines.
2. *ALVIN. F. alevin.
*ALVINIER. F. alevinier.
*ALYSSE [à-lïs'] S. f. et *ALYSSON [à-li-son] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. alysson, m. s. grec aXutjffov,
de à privatif et >vûacïa, rage, les anciens croyant cette
plante efficace contre la rage. || xvi« s. Alysson, du pinet,
Dioscor. dans delb. Rec. \ 1783. Alysse, encycl. méth.]
ALZ
— 80 —
AMA
Il Plante crucifère, dite aussi passerage, tblaspi jaune.
*ALZAN, ANE. V. alezan.
ABIABILITË [à-mà-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. amabilis, aimable, § 255. On trouve
amableté en anc. franc, et aimabilité dans sÉv. 585. || 1683.
DAîvET, Dtct. franç.-lat. Admis acad. 1762.]
Il ±0 Vieilli. Qualité de celui qui mérite d'être aimé.
Regarder en aimant la propre — de Dieu, BOSS. 5"^ Ecrit, 11.
Il 2" Qualité de celui qui se montre aimable. On vante
son — dans le monde.
*AMADE [à-màd'] s. f.
[ÉTYM. Anc. franc, hamede, barrière, du radical german.
Hamm, lieu clos, § 10. On trouve aussi hamade, hameide,
hamedes. || xiv« s. D'ennine a deuxhamedes de gueules, froiss.
Chron. v, 168.]
Il (Blason.) Réunion de trois listes parallèles qui tra-
versent l'écu sans toucher au bord.
*AMADIS [à-mà-dïs'] s. m.
[ÉTYM. Nom du héros d'un roman de chevalerie, § 36.]
Il 1° Amoureux chevaleresque.
il 2" Manche serrée et boutonnée au poignet, dont la
mode était venue, au xyii"^ s., du costume d'Amadis dans
un opéra de Quinault.
AMADOU [à-mà-dou] s. m.
[ÉTYM. Peut-être emprunté du provenç. mod. amadou,
nom de l'agaric amadouvier, § 11; proprt, amoureux, à
cause de sa facilité à s'enflammer. || 1723. savary, Dict.
du CODIJÏI.]
Il Substance spongieuse, extraite de l'amadouvier, qui
prend feu au contact d'une étincelle. || Au fém. {inusité).
Enfin, je te revois, beau briquet de ma flamme , Douce et chère
amadoue, étoupe de mon âme, la CHAUSSÉii, Rapatr. se. 7.
AMADOUER [à-mà-dwé; en vers, -dou-é] v. tr.
[ÉTYM. Peut-être dérivé du provenç. moderne amadou,
anc. provenç. amador, du lat. amatôrem, amant, ami;
proprt, rendre ami, §§ 11 et 154. || xvi« s. En amadouant
notre paresse, galv. Instit. chr. Il, viii, 58.]
Il Gagner par des façons insinuantes. Admirable pour...
— des usuriers, regnard, Ret. impr. se. 6. Aussi fier qu'un
chat amadoué, Régnier, Sat. 8.
1. 'AMADOUEUR [à-mà-dweur ; en vers, -dou-eur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amadouer, § 112. || 1539. R. est.]
Il Vieilli. Celui qui amadoue.
2. "AMADOUEUR [à-mà-dweur ; en vers, -dou-eur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amadou, § 112. || 1782. encycl. méth.]
Il Ouvrier qui travaille l'amadou.
"AMADOtJVIER [à-mà-dou-vyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amadou, §§ 115 et 63. || 1783. Agaric
amadouvier, encycl. méth.]
Il Agaric du chêne, champignon à écorce ligneuse.
AMAIGRIR [à-mè-grïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et maigre, §§ 194 et 196. || xii^ s.
Amagrir, gervaise, Best. dans godef. Suppl.]
Il 1° Rendre maigre. — le corps par les privations. Comme
depuis sa mort sa face est amaigrie! mol. Et. il, 4. || Vieilli.
V. intr. Devenir plus maigre.
Il 2» P. anal. — un terrain, le rendre stérile. Car l'avoine
et le lin amaigrissent les champs, segrais, Géorg. 1. | (Tech-
nol.) Diminuer de volume, d'épaisseur, — une poutre.
AMAIGRISSEMENT [à-mè-grïs'-man ; en vers, -gri-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amaigrir, § 145. || xW s. Amesgrisse-
ment, macé de la charité. Bible, dans godef. Suppl.]
Il Elat de ce qui devient maigre.
AMALGAIVIATION [à-mal-gà-mà-syon ; en vers, -si-
en] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amalgamer, §249. || 1641. La calcination
se fait encore par amalgation, E. DE clave, Principes de
nat. 98, dans delb. Rec]
Il Action d'allier le mercure avec un métal.
AMALGAME [à-mal-gàm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des alchimistes amalgama,
m. s. qui est, ou l'arabe almodjama, consommation du
mariage , ou une déformation arabe du grec !Jix>,aY[J.a,
action de pétrir. || xv» s. Ja ne feras bonne amalgame. Font,
des am. de science, 460.]
Il Alliage du mercure avec un métal. || Fig. Mélange
d'éléments hétérogènes. Le plaisant et le tendre sont diffici-
les à allier : cet — est le grand œuvre, VOLT. Lett. 5 juin 1744.
AMALGAMER [à-mâl-gà-méj V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de amalgame, § 154. || xW^ s. L'amalgam
(le vif argent) avec l'or, Alchimie à nature, 495.]
Il Allier le mercure avec un métal. || Fig. Mélanj^
des éléments hétérogènes. Leur sublime s'amalgama (Fé
et M'"*' Guyon), st-sim. i, 273.
"AMAN [à-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté del'arabe aman, sûreté, § 22. \\NrQlof^
Il Grâce accordée aux Arabes qui se soumettent.
AMANDE [à-mând'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. amygdâla, m. s. devenu *amendala, §
amendle, §§ 290et 291, almende, § 465, amende, amande, § 21'
Il 1» Fruit de l'amandier. | Yeux en —, allongés (
forme d'amande. || Partie ovale qui forme le milieu <
la garde d'une épée.
Il 20 Toute graine renfermée dans un noyau. Les gr(
becs cassent les noyaux et en mangent 1' — , buff. Gros-B'
AMANDE [à-man-dé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amande, § 118. || xvi^ s. louis guyi
Miroir de beauté, dans delb. Rec]
Il Boisson faite avec du lait et des amandes broyées.
AMANDIER [à-man-dyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amande, g 115. || xii» s. Alemandl
Aubery, dans godef. {Cf. amande à l'étym.) 1 xV s. Am(
dier, dans godef. Suppl.]
Il Arbre de la famille des Rosacées. Ses fleurs repi
sentent poétiquement le blanc pur. Si jamais ta tête (
penche Devient blanche, Ce sera comme 1' — , musset, Stani
à Nodier.
AMANT, ANTE [à-man, -mânt'] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. amantem, m. s. § 291.]
Il 1» Vieilli. Celui, celle qui manifeste de l'amour po
une personne d'un autre sexe. Vous avez trop d'amai
qu'on voit vous obséder, MOL. Mis. Il, 1. Rome, à qui vii
ton bras d'immoler mon — ! CORN. Hor. iv, 5. Ne désespé;
point une — en furie, RAG. Baj . ii, 1. Junie, — de Britan
eus, iD. Brit. acteurs. || Masc.pl. Celui et celle qui s'
ment. Tout doit être commun entre de vrais amants, GOi
Cinna, v, 2. || Fig. Poét. — de la nature.
Il 2» P. ext. S. m. Celui qui a les faveurs d'une p
sonne avec laquelle il n'est pas marié. Dans les premii
passions les femmes aiment 1' — , et dans les autres elles aimi
l'amour, la roghef. Max. 494. Et que m'ordonnez-vous?,
plaire à cette femme et d'être son —, v. HUGO, Ruy-Blas, i,
AMARANTE [à-mà-rânf] s. f. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amarantus, m. s. \\ xvi" s. L'i
mortel amaranthe, R. belleau, ii, 134.]
Il l" S. f. Plante d'automne à fleurs d'un beau rou
pourpré et velouté. || P. ext. Fleur de cette plante. Lafli
d'amour qu' — on appelle, gombaud, Guirlande de Julie.
Il 2° Adj. Qui a la couleur des fleurs de l'amaran
Ne dis plus qu'il (ce carrosse) est — , mol. F. sav. m, 2.
AMARINAGE [à-mà-ri-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amariner, § 78. || Néolog. Admis ac;
1835.]
Il Action d'amariner.
AMARINER [à-mà-ri-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et marin, §§ 194 et 196. || 12
Amariner suffisanment un vaisseau, dans godef. Suppl.]
Il Mettre un vaisseau en état de tenir la mer. || P. an
— un vaisseau capturé, le faire occuper par un équipagi
P. ext. — un équipage novice, l'accoutumer à la mer.
*AMARQUE [à-màrk'] s. f.
[ÉTYM. Composé de à et marque, § 193. {Cf. amers.
1678. GuiLLET, dans jal, Gloss. naut.]
Il (Marine.) Balise ou bouée.
AMARRAGE [à-mà-raj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amarrer, § 78. || 1606. Amarrage,
gros cordage d'un navire, nicot.]
Il Action d'amarrer. Ligne d' — , cordage qui unit d(^
amarres. || Position de ce qui est amarré. Le navire
quitté r — .
AMARRE [à-màr] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de amarrer, § 52. || xni« s. Ne
amarrée de quatre amarres. Rôles d'Oléron, 5.]
Il Cordage qui sert à retenir un bâtiment, à fixer
objet dans un navire. Jeter une — à une embarcation.
AMARRER [à-mà-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. verbe marrer, qui est
holland. maaren, attacher, g§ 10, 192 et 196. || xra»
V. amarre.]
%
AMA
Il Fixer par une amarre. — un navire au quai. — des ca-
nons sur le pont d'un navire.
•AMARYLLIDE [à-mà-rïl'-lid'] et AMARYLLIS [...-rïl'-
lïs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Amaryllis, idis, nom d'une
liergère dans les églogues de Virgile, § 36.]
Il Plante bulbeuse, dite aussi lis de Saint-Jacques.
AMAS [à-mâ] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de amasser, § 52. || xTve s. Amas
de gens d'armes en la cité d'Angiers, froiss. Chron. m, 29.]
Il 1° Vieilli, .\ction d'amasser. De si grands biens dont
r— ne lui a coûté aucune peine, uoss. Ambition, 2. On —
de blé dont il fut accusé, ST-SiM. il, 221.
Il 2" Ce qui est amassé. Un — de blé. Un — de richesses.
Ce formidable — de lances et d'épées, rac. Ath. m, 7. | P. ext.
Cet — confus d'aventuriers, roll. llist. rom. I, il, 2. | Fig. Il
a fait grand — de matériaux, BOSS. Parole de Dieu, 2. Un
barbare — de vices d'oraison, mol. F. sav. ii, 7. Et tout ce
vain — de superstitions, rac. Ath. ii, 4. De quel œil, à votre
avis, pensez-vous que je puisse voir cet — d'actions indignes?
MOL. D. Juan, iv, 4. Cet — de raisons, st-sim. viii, 5. Tout
ce long — d'infortunes uniques, volt. S. de L. XV, 25.
AMASSER [à-mâ-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et masse, § 194 et 196. || xii"* s. Toz
ses barons fist amasser, chrétien de troyes, Clig(}s, 424.]
Il 1" Réunir en masse, en quantité considérable, par
additions successives. {Syn. accumuler, agglomérer, amon-
celer, entasser, etc.) — des provisions, des matériaux. — de
l'argent, des trésors. N'as-tu pas honte... de faire une honteuse
dissipation du bien que tes parents t'ont amassé avec tant de
sueurs? mol. Av. it, 2. Absolt. La vieillesse chagrine inces-
sanunent amasse, boil. Art. p. 3. Un pince-maille avait tant
amassé, Qu'il ne savait où loger sa finance, la f. Fab. x, 5.
Il — contre vous des volumes d'injures, boil. Sat. 9. Tu verrais
sous ma main les tomes s'—, boil. Sat. 10. (Des brigands)
s'amassaient sur les frontières, RAC. Not. histor. 32.
Il 2» P. ext. Vieilli. Ramasser. L'un se baissait déjà pour
— la proie, la f. Fab. ix, 9.
"AMASSETTE [à-mâ-sef] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de amasser, § 133. 1| 1600. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il Outil qui sert à ramasser les couleurs qu'on broie
sous le pilon, la pâte qu'on broie sous le rouleau.
*AMASSEUR [à-mîi-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amasser, § 112. Le fém. amasseresse,
donné par THIERRY (1564), est encore, en 1642, dans ouD.
Il xiii<= s. Amasseres, dans du g. amassator.]
Il Vieilli. Celui qui amasse. Jupiter... 1'— de nuées, balz.
Dissert. crit. 1.
AMATELOTAGB [à-mât'-16-tàj' ; en vers, -vc[k-ie-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amateloter, § 78. || Néolog. Admis
ACAD. 1835.]
Il Action d'amateloter.
AMATELOTER [à-mât '-lô-té ; en vers, -mà-te-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et matelot, § 194 et 196. |1 1690.
FURET.]
Il Vieilli. (Marine.) Associer par couples et faire alter-
ner des matelots pour le quart, afin qu'un hamac suffise
pour deux.
AMATEUR [à-mà-téur] s, m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amator, m. s. A remplacé le
mot pop. amere, ameor. || xvi<> s. Amateur non seulement des
lettres, mais aussi des gens lettrés, r.\b. ii, 18.]
Il 1" Celui qui aime qqch. Un — du beau langage. Pro-
fanes amateurs de spectacles frivoles, rac. Esth. prol. Accor-
dons aux fols aunateurs du siècle que ce qu'ils aiment est con-
sidérable, BOSS. Panég. St Bernard. || Vieilli. — de qqn.
Les amateurs de Lulli, volt. Lett. 17 janv. 1746. Studieux
— et de Perse et d'Horace, boil. Ép. 10. Amateurs d'eux-
mêmes, bourd. Aumône, 1.
Il 2" Absolt. Celui qui aime et cultive pour son plaisir
un art, une science, etc. Talent d'— . Faire les choses en — .
Il Fém. [rare). Quelques-uns disent amatrice, c'est un mot
nouveau, acad. 1798. Cette capitale est remplie d'amateurs et
surtout d'amatrices, j.-j. RouriS. Êm. 3.
"AMÂTINER [à-md-ti-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et mâtin, §§ 194 et 196. |1 1542.
Chienne amastinée d'un loup, du pinet, Hist. nat. de Pline,
VIII, 21.]
DICT. FRANC.
- 81 - AMB
Il Accoupler avec un mâtin (une chienne).
AMATIR [à-mà-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et matir, § 192. || xii« s. La force Deu
amatid les Philistiens, Rois, i, 7.]
Il ±° Ane. franc. Rendre languissant. Les jeunes et tendres
fleurettes se sèchent et amatissent. Cent Nouv. nouv. 100.
Il 2" Rendre terne, mat. Points qu'on adoucit, affaiblit,
amatit, dider. Salon de 1765, Graveurs. \ Spécialt. (Mon-
naies.) — les flans d'or, les blanchir.
AMAUROSE [à-mô-rôz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec à|jia'jpw(7'.î, obscurcissement.
Il xvie s. Amaphrose, du bartas, dans godef. Suppl. Cette
forme, qui est encore dans oud., dérive delà prononcia-
tion grecque moderne a/' pour au, § 504.]
Il Diminution ou perte de la vue, sans cause apparente
dans l'organe visuel, dite goutte sereine, cataracte noire.
"AMAUROTIQUE [à-mô-rô-tik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amaurose, § 282. || Néolog.]
Il 1° Qui concerne l'amaurose.
Il 2° Qui est affecté d'amaurose. | Substantivt. Un — .
AMAZONE [à-mà-zôn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amazon, grec àfjLxÇûv, m. s.
Les anciens, décomposant dljxaî^ow en à privatif et [laW;,
mamelle, disaient que les Amazones enlevaient la ma-
melle droite de leurs filles. || xine s. Silesapele onamazoi-
nes. Image du monde, dans godef. Suppl.]
Il 1° (Mythol.) Femme appartenant à une tribu de guer-
rières qui n'admettaient aucun homme parmi elles. Ce
fils qu'une — a porté dans son flanc, rac. Phèd. i, 3. || Fig.
Femme guerrière, virile. Brave — , La honte des Anglais,
VOLT. Henriade, 7.
Il 2" Femme qui monte à cheval. Un si joli habit d'— ,
picard. Filles à marier, i, 10. || P. ext. Une — , robe à lon-
gue jupe que portent les femmes pour monter à cheval.
AMBAGES [an-bàj'] s. f. pi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambages, m. s. \\ xiV s. Am-
bages et paroles doubteuses, bersuire, dans godef. Suppl.]
Il Détour qui enveloppe la pensée. Point d' — , de cir-
conlocution, MOL. Mar. forcé, se. 4. || Rare au sing. L'am-
bage de ses discours me fit entrevoir ce qu'il se proposait,
ST-SIM. IX, 156.
AMBASSADE [an-bà-sàd'] s. f.
[ÉTYM. Le bas lat. ambactiare, dérivé de ambactus (ger-
man. ambaht, homme de service), a donné en anc. franc,
ambassee, § 119, ambasseor, § 112. A la fin du xiv^ s. les
relations avec l'Italie amènent le remplacement de ces
mots par ambassade, ambassadeur, § 12. || 1418. Texte dans
G. de beaucourt, Hist. de Ch. VII, i, 306, note 4.]
Il l» Mission près d'un gouvernement étranger. Être
envoyé en — . Les Scythes envoyèrent une — à Darius. De se-
crètes ambassades l'avaient assuré des Gaulois d'Italie, BOSS.
Hist. univ. I, 8. |1 Spécialt. Mission permanente établie
par un gouvernement auprès d'un gouvernement étran-
ger, pour faciliter les relations. Il est chargé de 1'— de
France à Vienne. C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et
qui arrive de son —, la br. 5. |i P. ext. Ceux qui sont
chargés de cette mission. L'— japonaise est arrivée. Loger
à l'hôtel de 1'—, et, ellipt, à 1'—.
Il 2" Fig. Famil. Mission confiée à un particulier. Je
ne me chargerai point d'une pareille — . Juste ciel ! j'ai fait
une belle — ! mol. Amph. i, 2.
AMBASSADEUR [an-bà-sà-deur] s. m.
[ÉTYM. V. ambassade. || 1387. Ambaxateur, dans douet
d'arcq, Pièces relat. à Ch. VI, i, 76. | 1393. Ambassadeur,
iD. ibicl. I, 114.]
Il 1" Celui qui est envoyé en mission auprès d'un gou-
vernement étranger. On députait des ambassadeurs pour ré-
sister à Démosthène,BALZ. Dissert. crit. 2. || Spécialt. Chef
de la mission permanente établie près d'un gouverne-
ment étranger, n fut toute sa vie —, les. Diable boit. 12.
Il 2° Fig. Famil. Toute personne chargée d'une mis-
sion. Ce monsieur le vicomte a bien choisi son monde, que de
te prendre pour son — , mol. G. Dand. il, 1.
AMBASSADRICE [an-bà-sà-drïs'] s. f.
[ÉTYM. Fém. de ambassadeur, sur le modèle des noms
en teur, trioe, § 569. || xvii« s. 1'. à l'article.]
Il l" Rare. Femme chargée d'une mission près d'un
gouvernement étranger. La seule femme qui ait jamais eu le
titre et fait les fonctions d'— plénipotentiaire, VOLT. S. de
L. XIV, Écriv. Le Laboureur.
AMB
— 82 —
AMB
Il 2° Fig. Famil. Femme chargée de quelque message.
Je suis une — de joie, mol. B. gent. m, 8.
Il 3» Femme d'un ambassadeur. L'— d'Angleterre... dé-
céda hier, MALH. Lett. à Peiresc, 177.
ATVTBE [ânb'] s. m.
[ÉTY.M. Emprunté de l'ital. ambo, m. s. lat. ambo, les
deux, § 12. Il 1762. Arrêt du Conseil sur la loterie. Admis
AGAX). 1798.]
Il Réunion de deux numéros sortis ensemble à la lote-
rie, ou placés sur la môme ligne au jeu de loto.
ATVTRESAS [an-be-zas'] s. m.
[ÉTYM. Composé de l'anc. franc, ambes, deux, et as,
§ 173. Il xii*^ s. Li dé serunt mult tost sur ambes as turaé,
GARN. DE PONT-SïE-MAX. St TllOmUS, 157.]
Il Coup de dé qui amène deux as. Sa tante rompit le jeu...
à cause d'un — , furet. Rom, bourg, i, 56. (F. bezet.)
"AMBI [an-bi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec a.\t.6i], spatule, prononcé à
la moderne, § 504. || xvi^ s. paré, xiv, 22.]
Il (Chirurgie anc.) Instrument employé pour réduire
les luxations de l'humérus.
AMBIANT, ANTE [an-byan, -byânt'; en vers, -bi-...]
adf.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambiens, ientis, m. s. || xvi'^ s.
L'air ambiens, paré, viii, 24.]
Il Qui circule autour (en parlant d'un fluide). L'air — .
AMBIDEXTRE [an-bi-dèkstr'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambidexter, m. s. \\ xvi<= s. Ambi-
dextre je suis, AMYOT, Œuvr. mor. Comment il faut lire
les poètes, 11.]
Il Qui se sert également de la main gauche et de la
droite. || Substantivt. On — .
AMBIGU, UË [an-bi-gu] adj. Qis.m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambiguus, m. s. \\ xv" s. Dou-
bles et ambigus en paroles, G. tardif, Apol. de L. Valla,
201.]
Il 1° Qui offre plusieurs sens entre lesquels l'esprit est
indécis. {Syn. équivoque.) Ces hérétiques cachaient leur ve-
nin sous des paroles ambiguës, boss. Hist. wiiv. i, H.
Il 2° Qui participe de deux natures différentes. Un ca-
ractère — , un mélange de vertus et de vices, PRÉVOST, Man.
Lesc. 2. Un état — entre les poissons et les oiseaux, pasc.
Pens. I, 268, Faugère. Corolles ambiguës. || Substantivt. \
1. Un — nouveau de prude et de coquette, regnard, Joueur,
I, 6. I 2. Repas froid où l'on sert à la fois le dessert et
les autres mets. Des ambigus qui partaient de France pour
renchérir au milieu de Londres sur les collations du roi, hamilt.
Gram. 152. Fig. Ce Dieu vous apprête un — de plaisirs nou-
veaux, GKERARDI, Th. Hal. V, 93. I 3. — comique, pièce de
théâtre où étaient mêlés plusieurs genres. | 4. Jeu de car-
tes réunissant plusieurs manières de jouer propres à di-
vers jeux.
AMBIGUÏTÉ [an-bi-gui-té ; en vers, -gu-i-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambiguitas, m. s. \\ xiiic s. Am-
biguïté et doutance, Introd. d'asti-on. dans godef. SuppL]
Il Caractère de ce qui est ambigu. L' — d'un terme. Il n'y
a là ni — ni équivoque, BOURD. Pardon des injures, 1.
AMBIGUMENT [an-bi-gu-man] adv.
[ÉTYM. Composé de ambiguë et ment, § 724. || 1557. n
avoit respondu ambiguement, sleid.an, État de la relig.]
Il D'une manière ambiguë.
AMBITIEUSEMENT [an-bi-syeiiz'-man ; en vers, -si-
eu-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de ambitieuse et ment, § 724. || xiyo s.
UERSUIRE, dans godef. SuppL]
I. Anciennt. En intriguant pour arriver aux honneurs.
Qualité — mendiée, pasq. Lett. m, 2.
II. Par désir des honneurs. (Chercher) à s'élever — au-
dessus des autres, st-évrem. R(^flex. peuple romain, 11. |
P. ext. et fig. Des tours qui s'élèvent — vers le ciel. On lieu
commun — délayé, laharpe, Lett. iv, p. 14.
AMBITIEUX, EUSE [an-bl-syeli, -syeuz'; envers,
-si-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambitiosus, m. s. || xiii» s. Noble
dame se doit moût garder d'estre ambicieuse, Miroir des
c/ame.?, dans de uacker, Droit de la femme, 106.]
I. Vieilli. Qui intrigue pour se pousser, s'élever. Les
honneurs sont vendus aux plus —, coRN. Cinna, II, 1.
II. Il 1" Qui a le désir passionné des honneurs, des
dignités. On homme — . \\Substantivt . C'est un — . Les grands
— et les misérables... aiment toujours le changement, bo.~
Hist. iiniv. m, 7. | P. ext. Des projets — , mo.ntesq. Rou
13. I P. anal. — de vaincre, L. rag. Relig. 5. — de gloir
J.-B. R0U6S. Êpit. 1, 2.
Il 2» Fig. Qui cherche à éblouir. L'éclat — des gra:
deurs, BOSS. Le Tellier. La véritable éloquence n'a rien d'enf
ni d'— , FÉN. Dial. sur l'éloq. 2. Des mots 1'— emphas
BOiL. Art p. 1.
AMBITION [an-bi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Du lat. ambitio, m. s. \\ xiiic s. Folebaierie que (
appelle en clergie ambicion, frère laurejnt, dans gode:
SuppL]
I. Vieilli. Action d'intriguer pour se pousser, s'élève
L'humble procédé de la dévotion Souffre mal les éclats de cet
—, MOL. Tart. II, 2.
II. Désir passionné des honneurs, des dignités. L'-
qui est une faim d'honneurs, charron. Sagesse, i, 21. J'ai (
1' — , corn. Poly. IV, 3. J'ai sur ce sujet 1'— des conquérant
mol. B. Juan, i, 2. Vous n'êtes occupés que des desseins
des vues de votre — , bourd. ^e Jugem. dern. 1. L'ardeur di
ambitions humaines. || P. anal. Recherche de ce qu'on tiei
à honneur d'accomplir. Toute mon — est de rendre servii
aux gens de nom et de mérite, mol. Sicil. se. 10. || P. ex
Ce grand nom deviendra 1' — des rois (l'objet de leur amb
tion), CORN. Ilor. m, 5.
AMBITIONNER [an-bi-syo-né ; envers,-?i\.-b-...]v. t
[ÉTYM. Dérivé de ambition, § 154. || xvic-xviic s. Je 1
appris encore à dire... ambitionner... et mille termes en cet
façon, d'auu. Sancy, ii, 1. Mot critiqué par Vaugelas.]
Il Rechercher par ambition. Ces places honorables qu'i
ambitionnaient, BOURD. Ambition, préamb. || P. anal, i
cœur qui ne respire et n'ambitionne autre gloire, mol. Ma
im. II, 5. La duchesse de Mazarin, à qui l'on ambitionnait (
plaire, volt. S. de L. XIV, 32.
AMBLE [ânbl'] s. m. {fém. nicot, cotgr.).
[ÉTYM. Subst. verbal de ambler, § 52. || xvi'= s. One bas
de beau et joyeux amble, rab. ii, 1.]
Il Allure d'un quadrupède qui marche, trotte, en levai
alternativement les jambes du même côté. Dresser un ch^
val à marcher, à aller 1' — . Le pas de la girafe est un —, buf
Girafe. Cheval d'— , la f. Contes, Magnif. \ — rompu, trt
démanché. (F. traquenard.)
*AMBLER [an-blé] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. ambulare, se promener, devenu *amblar
*amblar, §§ 336 et 291, ambler, § 295. || xiic s. Palefroi q
anbloit molt soef, Loherains, dans godef.]
Il Vieilli. Aller l'amble.
'AMBLEUR [an-bleur] adj.
[ÉTYM. Dérivé de ambler, § 112. || xii<= s. Sor un mul ai
bleor, Loherains, dans godef.]
Il Qui va l'amble. Cheval — . || P. ext. Cerf —, chez qui
trace du pied de derrière dépasse celle du pied de d(
vaut.
•amblyopie [an-bli-ô-pi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àiASXuw-îa, m. s. de à\i.&'k\i
émoussé, et w^', œil, § 277. || 1611. Ambliopie, cotgr.
Il Affaiblissement de la vue.
AMBON [an-bon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àfiêtov, m. s. proprt, rebon
Il 1751. encycl.]
Il Tribune de pierre, de marbre, placée dans le chœi
des basiliques, d'où on lisait l'épître et l'évangile.
AMBRE [ânbr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté, à l'époque des croisades, de Tarai
anbar, l'ambre gris, § 22. || xiii" s. Mestres patrenostrii
d'ambre et de gest, e. boileau. Livre des mest. I, xxlx, 1
Il Nom donné à diverses substances.
Il 1° — gris, substance céracée rejetée par la mer, qi
exhale une odeur de musc, n n'était —, il n'était fleur Q
ne fût ail au prix, la f. Fab. vu, 7. | P. ext. Parfum subt
préparé avec l'ambre gris. Habit fastueux et d' — saupoi
dré, IMBERT, Fab. l'Habit et l'Oreiller. \ Fig. Fin coma
r— , rusé voleur..., flor. D. Quichotte, i, 2.
Il 2» — jaune ou succin, minéral de nature résineus(
doué de propriétés électriques, et qu'on polit pour e
fabriquer des colliers, des chapelets, etc. Moins prompt
ment la paille vole à 1' — , volt. Pucelle, 12.
AMBRÉ, ÉE [an-bré] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de ambrer, § 44. || 1690. furet
Il 1° Qui a l'odeur de l'ambre gris. Eau de lavande —
AMB
Il 2" Qui a la teinte dorée de l'ambre jaune. Des melons
ambrés, j.-j. rouss. Èm. 4.
AMBRER [an-bré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de ambre, § 154. || 1690. furet.]
Il Parfumer avec de l'ambre gris.
AMBRETTB [an-bref] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ambre, § 133. || xiii^ s. Herbe prenez
k'a nun amblete, Ms. St-Jean, dans littré.]
Il 1° Ketmie musquée, dont la graine a l'odeur de
l'ambre gris. || Poire d'— , petite poire qui exhale une
odeur d'ambre gris.
Il 2» Centaurée jaune musquée.
"AMBROISE [an-brwâz'] {vieilli), AMBROISIE [an-
brwâ-zi] et *ambrosie [an-brô-zi] {peu usité) s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambrosia, grec à|JL6poaîa, m.
s. Ambroise est une forme demi-pop. qui, combinée avec
la forme savante ambrosia, a donné naissance à la forme
ambroisie. || 1480. La divine herbete ambroise dicte, Baratre
infernal, dans delb. Rec]
I. (Mythol.) Substance délicieuse dont se nourrissaient
les immortels. Tout ce qu'il (Nérée) mange devient ambro-
sle, FÉN. Fab. 32. | Fig. Tiennette est ambroise, la f. Contes,
Troqueurs. Les Grecs... De miel et d'ambroisie ont doré cette
bistoire, musset, Une Bonne Fortune.
II. Plante aromatique de la famille des Composées.
Il Fausse ambroisie. Ambroisie des jardins, espèce d'ansérine,
employée en infusion, dite thé du Mexique.
1. ambrosien, IENNE [an-brô-zyin, -zyèn' ; en vers,
-zi-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambrosianus, m. s.]
Il De saint Ambroise. Rit — , encore en usage à Milan.
Messe —, selon le rit ambrosien.
2. *AMBROSIEN, IENNE [an-brù-zyin , -zyèn' ; en
vers, -zi-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ambrosia, §244. ||xvi= s. Ambroisien,
BOURDiGNÉ, Pierre Faifeu, 14. 1 Ambrosien, rons. i, 135.]
Il Qui tient de l'ambroisie. Les gouttes d'un sang — , ste-
BEUVE, Nouv. Lundis, i, 13.
AMBULANCE [an-bu-lâns'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de ambulant, § 146. || (Au sens financier.)
1752._ TRÉV.]
Il Élat de ce qui est ambulant. L' — , ainsi réduite à une
partie seulement des juges d'appel, ne peut plus être combat-
tue, Assembl. nat. 4 mai 1790. || P. ext. \ 1. Ponctions
de receveur ambulant. | 2. Hôpital ambulant qui suit les
troupes. I P. anal. Établissement provisoire destiné à don-
ner des soins médicaux.
'AMBULANCIER, 1ÈRE [an-bu-lan-syé, -syèr] *. m.
et/-.
[ÉTYM. Dérivé de ambulance, § 115. || Néolog.]
Il Personne attachée au service d'une ambulance.
AMBULANT, ANTE [an-bu-lant, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambulans, part. prés, de am-
btdare, m. s. \\ 1680. righel.]
Il Qui va d'un lieu à un autre. Comédiens ambulants, qui
donnent des représentations de ville en ville. Ces Scythes
qui traînaient sur des chariots leurs familles toujours ambu-
lantes, BOSS. ^^ Instr. pastor. Promesses de l'Égl. Rece-
veur, contrôleur — , qui parcourt les localités de sa cir-
conscription. Il P. anal. La vie — est celle qu'il me faut,
J.-J. ROuss. Confess. i, 4. || P. ext. (Médec.) Érysipèle —,
rhumatisme —, qui se porte successivement sur diverses
parties du corps.
AMBULATOIRE [an-bu-là-twar] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ambulatorius, m. s. \\ 1497.
Ordonn. xxi, 4.]
Il Vieilli. Destiné à aller d'un lieu dans un autre. Juri-
diction — . I P. plaisant. Fig. Changeant, mobile. La vo-
lonté de l'homme est bien — , regnard, Distr. v, 10.
ÂME [âm'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. anima, m. s. devenu anma, anme, §§ 290
et 291. amme, âme, §§ 476 et 481.]
I. Principe spirituel dans l'homme.
Il 1» L'âme unie au corps. L'— ne peut mouvoir le corps
que par sa volonté, BOSS. Conn. de Dieu, m, 2. Dne —
guerrière est maîtresse du corps qu'elle anime, ID. Coudé.
L'immortalité de 1' — est une chose qui nous importe si fort,
PASC. Pens. IX, 1. Prétendent-ils nous avoir bien réjouis de
nous dire... que notre — n'est qu'un peu de vent et de fumée?
ID. ibid. Son — avait brisé son corps, v. IIUGO, Orient. Fan-
83 —
AME
tomes. Donner son — au démon. Fig. Être 1' — damnée de
qqn, être prêt à tout pour lui obéir. Se donner à qqn corps
et — . Avoir charge d'âmes.
Il 2o L'âme séparée du corps (après la mort). Les âmes du
purgatoire. Saûl invoqua 1'— de Samuel. Le financier est mort.
Dieu veuille avoir son —, montfleury, Gentilhomme de
Beauce, se. 5. Prier pour 1' — de qqn. Une — en peine, âme
qui errait aux bords du Styx, faute de sépulture, d'oii,
fig. Errer comme une — en peine.
Il 3" Spécialt. L'âme considérée comme le principe
des sentiments, des passions. Le peuple n'a guère d'esprit,
et les grands n'ont point d' — , la br. 9. Dne grande — est
au-dessus de l'injure, de l'injustice, de la douleur, de la mo-
querie, iD. 11. Aux âmes bien nées La valeur n'attend point le
nombre des années, coRN. Cid, il, 2. J'y ris (à la foire) Du
meilleur de mon — , boissy. Babillard, se. 10. Je lis jus-
qu'au fond de votre —, destouciies, Glor. ii, 14. Savoir ce
qu'elle a dans 1' — , dangourt, Mari retrouve', se. 2. C'est
quelque bonne —, mol. Éc. des f. m, 2. Ironiqt. La bonne
— ! Vous verrez que nous aurons encore tort, MARiv. Mé-
prise, se. 19. Dne — sensible, et, absolt, Il est tout — . Avoir
de r — , du sentiment. Chanter avec — . Dne — tendre, pas-
sionnée. Son — ailleurs éprise, rac. Andr. ii, 2. | Terme
d'affection. Adieu, Cléanthis, ma chère —, mol. Amph. i, 4.
Toi, r — de ma vie, volt. Alzire, ii, 3. [ Gagner 1' — de qqn.
Ouvrir son — à qqn. | Fig. La tulipe est une fleur sans — , mais
il semble que la rose et le lis en aient une, J. joubert. Pen-
sées, XIII, 31.
II. Principe de vie. (L'école) leur donne (aux animaux)
une — sensitive distincte du corps, boss. Conn. de Dieu,
V, 13. Certains philosophes admettaient une — végétative,
d'autres une — du monde. C'est une partie de 1' — du monde,
NICOLE, Brièveté de la vie, 19" réflex. Il (Kepler) dit... que
le soleil a une — , volt. Philos, de Newton, m, 5. L'animal
engourdi sent à peine le chaud. Que 1' — lui revient avecque la
colère, la f. Fab. vi, 13. Tout prend un corps, une —, un
esprit, un visage, boil. Art p. 3. Phidias donnait une — au
marbre. Il a rendu 1' — . Venez, et recevez 1' — de Mithridate,
RAC. Mithr. V, 5. Être comme un corps sans — . || P. ext.
Être vivant. Je n'ai pas rencontré — qui vive. Vous ne les
montrerez à — vivante, boil. Lett. 7 oct. 1692. — du monde
enfin n'était lors que nous deux, MOL. Dép. am. il, 6. Dne ville
de vingt mille âmes. — de mes conseils, rac. Esth. il, 5.
Les passions, qui doivent être 1' — des tragédies, GORN. Nicom.
exam. || Fig. Partie vitale essentielle de qqch. (Dans le
jargon des Précieuses.) Les âmes des pieds (les violons),
MOL. Préc. rid. se. 12. Bacchus, 1' — des bons repas, la f.
Psyché, 2. La passion est 1' — de la parole, fén. Disc, de
réception. La discipline militaire est comme 1' — de l'armée,
roll. Traité des études, VI, m, 2. || Spécialt. V — d'une
devise, la légende qui donne le sens à la figure. Ce mot
qui sert d' — : « sauciat et défendit », bouchet, Serées, ii,
61. L' — d'un soufflet, soupape par laquelle pénètre l'air.
L' — d'un canon, l'intérieur destiné à recevoir la charge.
L' — d'une fusée, trou conique ménagé dans le corps d'une
fusée volante. | P. anal. Partie intérieure qui soutient
qqch. L' — d'un violon, morceau de bois qui, placé dans le
corps de l'instrument, soutient le chevalet. L' — d'un cor-
dage, fil intérieur autour duquel on tresse les torons. L' —
d'une statue, massif sur lequel on applique la terre, pour
modeler. L'— d'un escalier à vis, l'axe des marches.
AMÉ, ÉE [à-mé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de l'anc. verbe amer, aimer, § 44.]
Il Vieilli. Aimé. Nos amés et féaux sujets.
AMÉLIORATION [à-mé-lyô-rà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de améliorer, § 249. || 1421. Pour l'amélio-
ration de nos monnoyes, dans douet d'arcq, Pièces relat.
à Ch. VI, I, 415.]
Il 1° Action d'améliorer. L' — du sort des ouvriers.
Il 2» État de ce qui est amélioré. Les améliorations réa-
lisées dans l'État par Colbert. | (Jurispr.) Améliorations volup-
tuaires, n'ayant en vue que l'agrément.
AMÉLIORER [à-mé-lyô-ré ; en vers, -li-ô-ré] et *AMÉ- .
LIORIR {vieilli) [...-rïr] v. tr.
[ÉTYM. En anc. franc, ameillorer, de à et meillor, meil-
leur, §§ 194 et 196, écrit par la suite améliorer, sous l'in-
fluence du lat. melior, § 502. || xii<= s. Tant nos sommes amél-
iorez, BENEEIT, Ducs de Norm. 14973.]
Il Rendre meilleur. — une terre. Part. prés, pris ad-
Jectivt. Cultures améliorantes. || Sa santé s'améliore. £u amé-
AME -
liorant sa condition, il améliore celle du public, volt. Idées
rppiibl. 45. Soins qui améliorissent la terre, uussy-RABUTIN,
Lett. à M'"<- de Scv. 19 déc. 1686.
*AMÊLlORISSEMENT [à-mé-lyô-rïs'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de améliorir, § 145. || 1386. Amellorisse-
ment, dans godef.]
Il Vieilii. Amélioration. L'— de la dicte ville, henri iv,
Lett. miss, vi, 354.
AMEN [à-mèn'] interj.
[ÉTYM. Emprunté de l'hébreu amen, m. s. § 21.||xne s.
Amen dites tôt environ. Vie de St Gilles, 3794.]
Il Ainsi soit-il (formule qui termine les prières). \Siihs-
tantivt. Un — éternel dont on entend retentir la céleste Jéru-
salem, Boss. Hist. univ. it, 19. || Vig. Depater à —, du com-
mencement à la fin. Dire — à tout, tout approuver.
*AMENAGE [am'-nàj'; en vers, à-me-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amener, § 78. || 1368. Pour aménage des
fols (soufflets), dans godef. SuppL]
Il Action d'amener.
ABIÉNAGEMENT [à-mé-nàj'-man ; en vers, -nà-je-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aménager, § 135. || 1327. Texte dans
GODEF.]
Il Action d'aménager. || Spécialt. (Admin. forest.) Ob-
server l'ordre et la quantité des coupes, conformément à 1'—,
Code civil, art. 590.
AMÉNAGER [à-mé-nà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et ménager, §§ 192 et 196. || xiv^ s.
Amanagier, H. Capet, 1080.]
Il Organiser, distribuer commodément pour un usage.
— un magasin. — une forêt, en régler les coupes.
AMENDABLE [à-man-dabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amender, § 93. || 1547. Coût, de la fo-
rêt de Brecelien, dans delb. Rec]
I. Qui peut être amendé. Sol — .
II. (Droit féod.) Qui peut être réparé par une indem-
nité pécuniaire. Crime, faute — .
AMENDE [à-mând'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de amender, § 52. Proprt, ce par
quoi on amende sa faute. || xii'' s. Prenez l'emmende,
BARTSCH, Rom. und Pastour. p. 3. | 1390. Amendes hono-
rables, dansDOUETD'ARCQ, Pièces relat. à Ch. VI, i, 103.]
Il Réparation d'un tort. — honorable, réparation d'hon-
neur. Faire — honorable à qqn, lui demander pardon pu-
bliquement. Fig. Va-t'en faire — honorable au Parnasse,
MOL. F. sav. III, 3. Spécialt. — honorable, peine infa-
mante, réparation publique qui était infligée à certains
criminels. — pécuniaire, réparation par le paiement d'une
somme d'argent. Qu'il soit condamné à — pécuniaire, paré,
XXVII, 658. Il Absolt. Peine pécuniaire. Tous deux vous paie-
rez r — , LA F. Fab. II, 3. I Loc. prov. Les battus paient 1' — .
(Souvenir des combats judiciaires où le vaincu était re-
connu coupable.) Les battus, ma foi ! paieront 1' — ! rac.
Plaid. Ti, 4.
AMENDEIVIENT [à-mand'-man ; en vers, -man-de-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amender, § 145. || xii^ s. Vostre amen-
dement, Tristan, ii, 10.]
Il Action d'amender. L'— d'une terre. P. ext. Ce qui
sert à amender la terre. On a employé pour ce champ divers
amendements. | L' — d'un projet de loi. Absolt. Un — , modi-
fication destinée à améliorer un projet de loi. Rejeter un
— . I L' — d'un jugement. P. ext. V — d'un coupable. || Vieilli.
Amélioration dans la santé. La fièvre la quitta tout à fait,
et le soir de son — elle me fit l'honneur..., mm<= de mottev.
Mém. ann. 1647.
AMENDER [à-man-dé] v. tr. et, vieilli, intr.
[ÉTYM. Dulat. emendare, corriger, enlever les fautes, de
e, hors, et menda, faute, devenu en bas lat. des Gaules
amendare, § 187, d'où amendar, § 291, amender, § 294.]
Il Améliorer, en modifiant ce qu'il y a de mauvais, de
défectueux. Ce meurtre n'amenda nullement leur marché,
LA F. Fab. V, 6. L'état du malade s'est amendé. Les engrais
amendent le sol. — un projet de loi. || Son caractère s'est
amendé, n faut songer à s'—, pourtant, mol. D. Juan, iv, 7. ||
vieilli. V. intr. Leurs affaires n'en amendèrent guères, COMM.
VI, 2. Loc. prov. Jamais cheval ni méchant homme N'amenda
pour aller à Rome (en pèlerinage). | Impers. Il lui est bien
amendé, mai.h. Ép. de Sénèq. lxxii, 2.
'AMÈNE [â-mén'] adj.
t - AME
[ÉTYM. Emprunté du lat. amœnus, m, s. || xvi® s. Regaii
amené et délectable, J. le maire, lllustr. de Gaule, dai
DELB. Rec. Inusité aux xvii« et xviii'' s. Repris de n
jours.]
Il (En parlant d'un lieu.) D'un aspect agréable.
AMENÉ [âm'-né; en vers, à-me-...] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de amener, § 45. || xyii^ F.
l'article.]
Il Action d'amener. Spécialt. (Ane. droit.) — sans scœ
dale, ordre par lequel un juge faisait comparaître, la nui
une personne sur laquelle pesait une accusation pe
grave. Dn — sans scandale suffit, rac. Plaid, ii, 14.
"AMENÉE [âm'-né; en vers, à-me-...] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de amener, § 45. || Néolog.]
Il Action d'amener. (Se dit spécialement de l'eau.) C;
nal, aqueduc d' — .
AMENER [âm'-né; en vers, à-me-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et mener, §§ 192 et 196. Se coi
jugue comme mener. || xi^ s. Dis blanches mules fist ami
ner, Roland, 89.]
Il 1° Faire venir à soi. Ce que le pêcheur amène d'un coi
de filet. Dne jambe... qu'il amenait tout d'une pièce. S':
SIM. III, 381. (Marine.) — les voiles, en les abaissant. -
son pavillon, et, absolt, —, pour indiquer qu'on se rend
l'ennemi. || Fig. — tel ou tel point, au jeu de dés, c
cartes. f
Il 2" Faire venir avec soi. — qqn à la maison. Quim'amèi
cet impertinent? MOL. D. Juan, ii, 3. | Être amené devant
juge. Absolt. Mandat d'— . Il a amené son chien. | P. ext. Qu
sujet vous amène, MOL. Et. il. 4. Et ce cher intérêt est le se
qui m'amène, rac. Mithr. iv, 2. | P. anal. Le paquebot amer
beaucoup de voyageurs. Les conduits qui amènent les eaux t
la Dhuys. || Fig. — qqn à son opinion. Je n'aurais point amer
les choses où l'on voit qu'elles sont, MOL. Av. iv, 1. —
conversation sur un sujet. Une comparaison amenée de loi:
Le dénouement est amené avec art. (Les pensées) ne soi
point affectées ni recherchées, et comme amenées par fore
roll. Traité des études, III, m, 2, § 2. Chaque jour amer
son pain, la f. Fab. viii, 2. Une méchante vie amène ur
méchante mort, mol. D. Juan, I, 2.
AMÉNITÉ [à-mé-ni-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amœnitas, agrément d'u
lieu, et, fig. agrément d'une personne. || xiV s. L'amt
nité du paradis terrestre, dans godef. Suppl. Admis aca)
1718.]
Il 1° Agrément (d'un lieu), n n'y a point de lieu au monc
qui approche de 1'— de Baies, dacier, Horace, ép. i, 1. L'-
des rivages (de la Grèce), chateaubr. Martyrs, 4. | P. ana
L' — de la température, du climat.
Il 2» Fig. Douceur aimable. L'— du caractère, des mi
nières. La plus douce — de mœurs, d'alemb. Éloges, Sac
(Épigrammes) où l'on retrouve toute 1'— de la Grèce, vol'
Dict. philos, épigramme. | Au pliir. Dire des aménités à qq;
Ces sortes de délices et d'aménités du style, roll. Traité dt
études, IV, II, 1.
'AMÉNORRHÉE [à-mé-nôr-ré] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif, [j.-f|V, mois, i
psïv, couler, _§§ 279 à 281. || Néolog.]
Il Suppression des menstrues.
AMENTACÉ, ÉE [à-man-tà-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. amentum, chaton, § 533. || 178i
A.-L. de jussieu. Gênera plantarum, 407.]
Il (Botan.) Caractérisé par la réunion des fleurs mâles e
chaton. Substantivt. Les Amentacées, famille de plante'
'AMENUISEMENT [am'-nuiz'-man ; en vers, à-mt
nui-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amenuiser, § 145. || xiii» s. Par amenu
sèment, guyot de provins. Bible, 289.]
Il Action d'amenuiser, résultat de cette action.
AMENUISER [âm'-nui-zé ; en vers, à-me-...] v. tr. .
[ÉTYM. Composé de à et menuiser, § 192. || xii" s. Am
nuiserai, Psaut. d'Oxf. xvii, 46.]
Il Rendre menu. — une planche. Elles eurent beau toutf
s' — les doigts, aucune ne put mettre la bague, cii. perraul':
Contes, Peau d'Ane. Le corps amenuisé, Régnier, Sut. i
AMER, ÈRE [à-mèr] adj.
[ÉTYM. Du lat. amarum, m. s. devenu *amar, § 291, amei
§ 294.]
Il 1" Qui a une saveur rebutante. Herbes amères. L'ond
— , l'eau de la mer. Loc. prov. — à la bouche, doux au cœu:
AME - 1
I p. e.r<. Avoir la bouche —.éprouver une sensation d'amer-
tume. Il Substantivt. L'— , vésicule du fiel. Un — de bœuf.
I (Médec.) Des substances amères , et, fig. La pilule est —
assurément, les. Tontine, se. 12. | Sub.stantivt. Les amers,
substances végétales qu'on emploie comme toniques et
dépiiiatives. Fig. On avale quelquefois des amers moins
agréables que les vôtres, sÉv. 351. || Fig. Il versait des
larmes amères, fÉn. Tél. 21. Ce calice — que l'on nomme la
vie, A. cnÉN. Élég. 35.
Il 2" Fig. Qui produit une impression pénible. Douleur
— . Sa perte, que je veux, me deviendrait — , corn. Cinna, i, 2.
Famil. One bêtise — . || Qui exprime l'amertume du cœur.
Les plaintes les plus amères, ST-SIM. Vin, 9. Boileau, correct
auteur de libelles amers, Gilbert, Dix-huitième Siècle. P.
ext. Ils sont piquants et amers, LA BR. 5.
AMÈREMENT [à-mèr-man ; en vers, -mè-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de amère et ment, § 274. || x^ s. Ama-
rament, Passion, 192.]
Il D'une manière amère. (Ne s'emploie qu'au figuré.)
n se prit à pleurer — , vaugel. Q. Curce, v, 13. Se plaindre — .
'AMÉRICAIN, AINE [à-mé-ri-kin, -kèn'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Amérique, § 244. || 1576. Nos sauvages
ameriquains, J. de léry, Voy. au Brésil, dans delb. Bec]
Il Relatif à l'Amérique. Langues américaines. Chemin de
fer —, voiture publique sur rails. || S. f. Sorte de voiture
AMERS [à-mër] s. m. pi.
[ÉTYM. Peut-être plur. de amerc [cf. amarque), subst.
verbal, § 52, de l'anc. franc, amerquer, pour merquer, mar-
quer. (F. marquer.) || 1783. engycl. méth.]
Il Tous les points d'une côte visibles de la mer qui peu-
vent servir d'indication pour diriger les navires.
AMERTUME [à-mèr-tum'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "amaritûmina, pour le lat. class. ama-
ritudinem, § 102. Amar devient amer (F. amer); l'i tombe,
§ 336, et tumina devient tume, § 102.]
Il Caractère de ce qui est amer.
Il 1" L'— des remèdes, fén. Dial. sur l'éloq. 4. L' — de
l'absinthe. L' — rebute et ma soif et ma faim, CORN. Ps. 101.
Il L'— des larmes, CORN. Cinna, i, 1. Boire un calice d' — ,
BOURD. Ambition, préamb.
Il 2" Fig. V— des regrets, de la douleur. Ces paroles de
l'âme qui tempèrent r— des pleurs, lamenn. Livre dupeuple,
11. Il P. ext. I 1. Ayant vécu dans 1'— de mes péchés, pasg.
Maladie, 4. Dansl'— de mon cœur, bourd. Enfer, 1. 1 2. L'—
de ses railleries. Un langage plein d' — .
AMÉTHYSTE [à-mé-tïsf] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amethystus, m. s. || xi" s. Ma-
tistes e jacunces, Roland, 638. | xii^ s. Ametiste, Lapid. de
Marbode, .381.]
Il Pierre précieuse de couleur violette. On la nomme
quelquefois pierre d'évêque, parce qu'elle orne habituelle-
ment l'anneau épiscopal.
*AMÉTROPE [à-mé-trop'] adJ.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif, [xÉTpov, me-
sure, et w'I, œil, §§ 279 et 281. || Néolog.]
il Qui est atteint d'amétropie.
"AMÉTROPIE [à-mé-trô-pi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amétrope, § 282. || Néolog.]
Il Anomalie de l'appareil visuel qui a pour résultat la
myopie ou la presbytie.
AMEUBLEMENT [à-meû-ble-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ameubler, § 145. || 1609. Un ameuble-
ment de chambre, malh. Lett. à Peiresc, 54. | cotgr. n'a
que emmeublement, qui est encore indiqué par furet.]
Il Ensemble de meubles qui garnissent, qui ornent un
appartement, une chambre. {Cf. mobilier.) Le changement
de mes habits et celui des ameublements ne me touchait plus,
LA F. Psyché, 2.
'AMEUBLER [à-meû-blé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et meuble, §§ 194 et 196. || xvie s.
JEAN DE LA TAILLE, w, 97. Daus AGAD. jusqu'en 1740.]
Il Vieilli. Meubler.
AJVŒUBLIR [à-meû-blîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et meuble, §§ 194 et 196. || (Droit.)
xiv« s. Texte dans godef. Suppl. || (Jardin.) xvii« s. liger,
Nouv. Mais. rust. II, i, 1.]
Il 1" (Jardin.) Rendre meuble. — le sol.
il 2" (Droit.) Donner fictivement la qualité de meu-
bles à des immeubles en les faisant entrer dans la com-
) - AMI
munauté. L'époux qui a ameubli un héritage.... Code civil,
art. 1509.
AMEUBLISSEMENT [à-meli-blïs'-man ; en vers, -bli-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ameublir, § 145. || (Droit.) 1690. furet.
Il (Jardin.) Néolog.]
Il 1" Action d'ameublir le sol.
Il 2° (Droit.) Action d'ameublir (une propriété). Clause
d' — . Lorsque les époux ou l'un d'eux font entrer en communauté
tout ou partie de leurs immeubles présents ou futurs, cette
clause s'appelle — , Code civil, art. 1505.
''AMEULONNER [à-meu-lo-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et meulon, §§ 194 et 196. || 1366.
Fanèrent et amullonnerent vingt -quatre charretées de foin.
Comptes du roi de Nav. dans delb. Rec]
Il Dialect. Mettre en meules (le foin, la paille).
*AMEUTEMENT [à-meiit'-man ; en vers, -meu-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ameuter, § 145. || 1636. monet, Invant.
des deux lang.]
Il Action de réunir (les chiens) en meute. || Fig. Ac-
tion d'ameuter des personnes contre qqn. Ces ameute-
ments... contre les ducs, st-sim. xvi, 137.
AMEUTER [à-meii-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et meute, §§ 194 et 196. || xvi* s.
DU fouilloux, Vénerie, 14.]
Il 1° Réunir les chiens en meute. — les chiens ensemble.
Les chiens de même lieu et de connaissance s'ameutent mieux
que les étrangers, monet, Invant. des deux lang.
Il 2° Fig. I 1. Vieilli. Réunir. La famine et la peste s'ameu-
tèrent à la guerre, d'aub. Hist. univ. III, i, 1. 1 2. Réunir,
attrouper des personnes contre qqn. n ameute la paroisse
après moi, J.-J. Rouss. Lett. 8 août 1765. Absolt. La pré-
sence des troupes échauffera, ameutera, produira une fermen-
tation universelle, mirabeau, Disc. 9 juill. 1789.
AMI , lE [à-mi] s. m. et /". et adj.
[ÉTYM. Du lat. amîcum, amïcam, m. s. devenus amig,
amiga, ami, amie, §§ 380 et 291. J
I. S. m. et f. Il 1° Celui, celle que l'amitié unit à qqn.
Qu'un — véritable est une douce chose! la f. Fab. viii, 11.
Oui, puisque je retrouve un — si fidèle, rag. Andr. i, 1.
Soyons amis, Cinna, corn. Cinna, v, 3. | Fig. Le mensonge et
les vers de tout temps sont amis, la f. Fab. it, 1. || Mon ami,
mon amie, et, vieilli, m'amie (écrit qqf mamie ou ma mie),
terme de tendresse. AKGAN : M'amie! — BELINE : Mon ami!
MOL. Mal. im. i, 6. Ironiqt. Allons, ferme, poussez, mes bons
amis de cour, MOL. Mis. ii, 4. |1 P. ext. Famil. \ 1. Amant,
maîtresse. J'aime mieux m'amie, mol. Mis. i, 2. Son bon — ,
sa bonne — . | 2. Camarade. Des amis de collège. Une — de
pension. Des amis de débauche. || Avec condescendance
familière. Mon — , mon petit — . Poisson, mon bel — , qui
faites le prêcheur, la f. Fab. v, 3. Vous êtes, m' — , une fille
suivante Un peu trop forte en gueule, mol. Tart. i, 1.
Il 2" Celui, celle qui a de l'affection pour qqn. Mirabeau
1' — des hommes. L' — du genre humain n'est point du tout mon
fait, mol. Mis. i, 1. || P. anal. Le chien est 1'— de l'homme.
Il P. ext. Partisan. Les amis du ministère. Nul n'aura de l'es-
prit hors nous et nos amis, mol. F. sav. m, 2.
Il 3" Celui qui a du goût pour qqch. Les amis des let-
tres, des arts. Les amis de la bouteille.
II. Adj. Il l" Qui a de l'affection pour qqn, du goût
pour qqch. 11 est — des honnêtes gens, des artistes. Être —
des plaisirs, des arts.
Il 2" Qui marque de l'affection. Montrer à qqn un visage
— . Tendre à qqn une main — . Poét. L'espérance —, a. chén.
Élég. 15.
AMIABLE [à-myàbr ; en vers, -mi-àbl'] adj.
[ÉTYM. Du lat. amicabilem, amical, par la chute du c,
§ 380, et de l'i, § 290.]
I. Vieilli. Aimable. Esprit doux, suave, — et tendre, fr,
DE sales, Introd. à la vie dév. m, 2. | Fig. Salutaire.
Comme rosée — Sur les terroirs séchés, marot, Ps. 72. Il ne
sera pas mauvais de vous faire quelque petite saignée — , MOL.
Méd. m. /. Il, 4.
II. Il 1° Qui agit par voie de conciliation. L'arbitre choisi
est un médiateur — et non un juge de rigueur, fén. Tél. 17. |
Vieilli. Arbitre — compositeur, chargé d'accommoder un
différend. || Fig. (Arithm.) Nombres amiables, deux nom-
bres reliés entre eux par un rapport tel que chacun d'eux
est égal à la somme des parties aliquotes de l'autre.
AMI
Il 2" Qui a lieu par voie de conciliation. Partage, conven-
tion — . Vente — . Loc. adv. A 1' — . Vente à 1' — . Nous rom-
pîmes à r — , LES. Gil Blas, vu, 7.
AMIABLEMENT [à-myà-ble-man ; en rers, -mi-à-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de amiable et ment, § 72i. || xii" s.
Psaut. de Cambridge, xxxii, 3.]
Il 1" Vieilli. D'une manière aimable, n l'embrassa —,
SOREL, Francion, 347.
Il 2» D'une manière conciliante. Les faire convenir — et
les réconcilier, fleury, Mœurs des chrét. 25.
AMIANTE [à-myânf ; en vers, -mi-ânt'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àjiîavToi;, m. s. de à privatif
et (iiaîveiv, corrompre ; proprt, qui ne peut être corrompu.
Il 1581. La pierre amiante, c. guiciîard, dans delb. Rec.]
Il Silicate double de chaux et de magnésie, variété de
l'asbeste, à filaments brillants, incombustible. L'— aux
longs fils, delille, Trois Règnes, 4. Toile d' — .
AinCAIi , ALE [à-mi-kàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amicalis, m. s. On trouve la
forme pop. amial au xii« s. dans garn. de pont-ste-max.
St Thomas, 3248. || 1752. trév. Admis acad. 1762.]
Il Qui manifeste de l'amitié. Remontrances amicales. Un
ton — et familier, mariv. Pays. parv. 2.
AMICALEMENT [à-mi-kal-man ; en vers, -kà-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de amicale et ment, § 724. || 1752. trév.
Admis ACAD. 1762.]
Il D'une manière amicale. Marianne, me dit-elle — , mariv.
Marianne, 12. Danser — ensemble, vauven Réflex. 330.
AMICT [à-mi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat- écoles, amictus, m., s. \\ xii<2 s.
Aube et émit, G. de st-pair, dans godef. SuppL]
Il Linge bénit que le prêtre met sur son cou et ses
épaules pour dire la messe.
AMIDON [à-mi-don] s. m.
[ÉTYM. Corruption du lat. amylum, m. 5. prononcé au
moyen âge amilon, § 509. |i xiv" s. Ménagier, u, 124.]
Il Substance hydro- carbonée qu'on trouve dans les
cellules des plantes et qu'on emploie dans l'industrie
sous forme de grumeaux blancs farineux. — de froment.
Poudre d' — , qui, au xYiii» s., servait à poudrer à blanc, à
frimas, la coiffure. L" — des parfumeurs de cour, j.-b. rousS.
Épît. II, 2.
"AMIDONNAGE [à-mi-dè-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amidonner, § 78. || Néolog.]
Il Action d'amidonner.
'AMIDONNER [à-mi-dô-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de amidon, § 154. || 1611. cotgr.]
Il Imprégner, saupoudrer d'amidon. — un col. Qu'un
abbé tous les jours s'amidonne... C'est là ce qui m'étonne, pa-
nard, Vaudeville.
AMIDONNIER [à-mi-dô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amidon, § 115. || 1680. richel.]
Il Marchand, fabricant d'amidon.
*AMIGNARDER [à-mi-ùàr-dé] et "AMIGNOTTER [à-
mi-iïô-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et mignard, ou de à et l'anc.
franc, mignot, mignon, §§ 194 et 196. || xiii<= s. Amignoter,
G. DE COINCY, dans GODEF. | xvi= S. Amignarder, o. de ser-
res, VI, 12. Les deux mots sont encore dans furet. |
OUD. a en outre s'ammignoner.]
Il Rendre gentil, mignon. La mère prit le plus petit des
enfants pour l'amignoter, furet. Rom. bourg, ii, 24.
AMINCIR [à-min-sir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et mince, §§ 194 et 196. || xviiies.
LE BLANC, cité par trév. 1752. Admis acau. 1762.]
Il Rendre mince. — une planche. Sa taille est amincie.
AMINCISSEMENT [à-min-srs'-man ; enrersj-si-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amincir, § 145. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il État de ce qui est aminci. L' — d'un anneau par le frot-
tement.
AMIRAL [à-mi-ràl] 5. m.
[ÉTYM. Ane. franc, amiral, amirail, amirant, amiré, etc
Emprunté de l'arabe amir, chef , émir, avec diverses
finales de dérivation, § 22. Dozy y voit une abréviation de
amir-al-bahr, chef de la mer; mais amiral, en aiic. franc.,
signifie seulement chef. Au xvi" s. admirai, par confusion
avec la prép. ad, forme qui est encore dans acad. 1718.]
86 —
AMM
I. Il l" Anciennt. Chef (non chrétien). Li amiralz de Pi
mes, Roland, 967. || Spjéciall. Commandant d'une (loi
(non chrétienne). Li grans amiraus des galies, jolnv. 3:^
P. ext. Commandant des forces navales. — de Guyenn
de Normandie, de France. Absolt. — .grand — , commanda
en chef des forces navales d'un pays. Le roi et la reine
le nommèrent (Christophe Colomb) grand — et vice-roi
nouveau monde, volt. Mœurs, 145.
Il 2o De nos jours. Officier qui a le grade le plus élc
de la marine militaire. | Famil, Madame l'amirale, la femn
d'un amiral.
Il 3° Adjectivt. Galère amirale, vaisseau — , portant
pavillon de l'amiral. Ellipt. L'amirale, la galère amiral
L'— , le vaisseau amiral. L'— où elle était, boss. R. d'Ang
II. Le quatrième des grands dignitaires de l'ordre «
Malte.
III. (Zoologie.) Coquille univalve conique dite aus
cornet.
AMIRAUTÉ [à-mi-rô-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amiral, § 122. || xiv« s. Le roy... ous
le dit Hamon de s'ameirauté, Chron. de Londr. dans gode
SuppL]
Il l» Anciennt. Office d'amiral. A ce gouvernement r
de la province était unie gui valait extrêmement , st-sim.
233.
Il 2" Administration supérieure de la marine de l'EtJ
Le conseil d' — .
Il 3° Tribunal maritime. Les juges de 1' — .
'AMISSIBILITÉ [à-mi-si-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amissible, § 255. || xvu^ s. boss. ci
par TRÉV.]
Il (Théol. et jurispr.) Qualité de ce qui est amissib]
*AMISSIBLE [à-mi-slbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amission, § 242. || 1704. trév.]
Il (Théol. et jurispr.) Que l'on peut perdi'e. La grâce (
vine est — . Droit, privilège — .
"AMISSION [à-mi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amissio, m. s. de amitte*
perdre. |1 xiii" s. L'amission d'oïr et de veoir, dans gode
Il (Théol. et jurispr.) Perte. L' — de la grâce. L'— d'un titi
ABMTIÉ [à-mi-tyé] s. f. [
[ÉTYM. Du lat. pop. amicitatem, dérivé de amicus, an
qui a remplacé le lat. class. amicitia; amicitatem dévie
•amictat, §§ 286 et 291, amiUé, §§ 297 et 403.]
Il 1° Affection qui existe entre deux personnes en c
hors des liens du sang ou de l'attrait des sexes. L'— n'i
pas du même rang, Et n'a point les effets de l'amour ni du sai
CORN. Hor. m, 5. Le temps, qui fortifie les amitiés, affaii
l'amour, la br. 4. (11) prit — pour moi, mol. Av. v, 5.
anal. L' — entre deux peuples, la bonne intelligence.
Il 2» P. ext. Affection. L' — paternelle, malh. Poês. i
Le chien a de 1' — pour son maître. Cette pièce est une de oeL
pour qui j'ai le plus d'— , GORN. Nicom. exam.
Il 3° P. ext. Témoignage d'amitié, n n'y a pas fort loi
temps... qu'on dit faire des amitiés; il m'a fait mille amitit
faites-lui bien des amitiés de ma part; on dit aussi faites-n
une — , pour dire faites-moi une grâce, bouiiouhs, Entr~
2. Il P. anal. Objet de l'amitié [vieilli). C'est son — que
livres, les tableaux, acad. 1694.
*AMBIAN [âm'-man] s. m..
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. amtmann, bailli, de ai
fonction, et mann, homme, §7. || 1752. trév. Admis ac/
1762, suppr. 1878.]
Il Dans certaines parties de la Suisse, chef de cantc
*AMM£ISTRE [am'-mestr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allengi. amtmeister, de amt, for
tion, et meister, maître, § 7. || 1752. trév. Admis au
1762, suppr. 1878.]
Il Dans certaines villes d'Allemagne, échevin.
AMMI [âm'-mi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec a[ijxt, m. s. \\ 1547. meignî
llist. des plantes, dans delb. Rec.]
Il Plante ombellifère, employée en pharmacie.
AMMON (CORNE D') [âm'-mon]. V. ammonite.
'AMMONÉEN, ENNE [âm'-mo-né-in, -en'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du radical de ammonite, §244. || Ne'olOi
Il D'Ammon. Terrain —, où l'on trouve des ammonitij
AMMONIAC, lAQUE [âm'-mô-nyak' ; envers, -ni-a
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Ammoniaous, grec 'A[J.[i.wvta-x(
AMM
m. s. de "Ajxixwv (Jupiter Ammon), || xv" s. Armoniac,
c'est la gomme d'un arbre qui est appelle pareillement armo-
niac, (h'ant Herbier, 45. | xvi'' s. Une espèce de sel ammo-
niacque, tufivkt, dans delb. Rec. On trouve jusqu'au
xviii'^ s. armoniac à côté d'ammoniac]
Il Proprt. Qui vient des environs du temple de Jupiter
Ammon. || Spécialt. \ 1. Gomme — , gomme résine d'une
odeur forte et d'une saveur acre, qui découle d'une plante
ombellifère de la Lybie. | 2. (Chimie anc.) Sel —, chlorhy-
drate d'ammoniaque. Gaz — , ammoniaque.
AMMONIACAL, ALE [âm'-mô-nvà-kàl ; en vers, -ni-
à-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de ammoniac, §238. ||1787. F. ammoniaque.]
Il Qui contient de l'ammoniaque. Sels ammoniacaux. Va-
peurs ammoniacales.
AMMONIAQUE [am'-mo-nyak' ; en vers, -ni-âk'] .f. f.
[ÉTYM. Fém. de l'adj. ammoniac. || 1787. Pour former
« l'ammoniaque », nous n'avons fait qu'exprimer substantive-
ment ce que tous les chimistes exprimoient avant nous par
l'épithete « ammoniacal », G. de uok\ eau, Nomencl.chiin.
p. 68.]
Il Gaz incolore, d'une odeur pénétrante, d'une saveur
acre et brûlante, formé par une combinaison d'hydro-
gène et d'azote. || — ■ liquide, l'alcali volatil, dissolution de
gaz ammoniac dans de l'eau.
AMMONITE [âm'-mô-nït'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Ammon, à cause de la ressemblance
de la volute avec les cornes de Jupiter Ammon, § 282.
Il Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Coquille fossile dite auparavant corne d' Ammon.
'AMMONIUM [âm'-mo-nyôm' ; en vers, -ni-om'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de ammoniac, § 224. || Néolog.]
Il Radical hypothétique de l'ammoniaque.
•amnésie' [âm'-né-zi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dt[i.vT|aîa, m. s. de à privatif
et [jLvâo|i.at, je me souviens. || Néolog.]
Il Perte totale ou diminution notable de la mémoire.
AMNIOS [âm'-nyÔs' ; en vers, -ni-ôs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec âtxvsio;, m. s. \\ xvi« s. Tu-
nique appelée amnios ou agnelette, paré, xviii, 7.]
Il Membrane qui enveloppe le fœtus.
"AMNIOTIQUE [âm'-nyô-tïk' ; en vers, -ni-6-1 adj.
[ÉTYM. Dérivé de amnios, § 282. || Néolog.]
Il Relatif à l'amnios. (On dit aussi amnique.)
AMNISTIE [âm'-nïs'-ti] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec à[j.vTi<TTÎx, oubli, et, p. ext.
pardon, de à privatif et (iviopiai, je me souviens. L'y; s'est
prononcé é (amnestle) ou i (amnistie), §§ 277 et 504. || xvi^ s.
(Au sens primitif du grec.) L'amnestie des temps, n. du
fail, Eutrapel, p. 4. j (Au sens actuel.) La amnestie des
Athéniens, RAB. III, 1. 1 Amnistie, v>\\jb. Hist.univ.Wl, iv,3.]
Il Pardon général. Jésus-Christ envoie ses disciples par
tout l'univers pour y publier la paix, 1' — , l'abolition générale
de tous les péchés, uoss. Paix faite par J.-C. 3. Ne m'avez-
vous pas donné une — générale de tout le passé, furet, Rom.
bourg, i, 104. || Spécialt. Acte du pouvoir souverain qui
efface toute une catégorie de crimes, de délits, etc.
AMNISTIER [âm'-nïs'-tyé ; en vers, -ti-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de amnistie, § 154.]
Il Comprendre dans une amnistie. Il a été amnistié. |
Substantivt. Les amnistiés rentrèrent en France.
•amodiataire [à-mô-dyà-tèr ; en vers, -di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amodier, § 246. \\ Néolog.]
Il Celui qui prend à ferme moyennant une prestation.
AMODIATEUR [à-mè-dyà-teiir ; en vers,-d[-h-...]s.m.
[ÉTYM. Dérivé de amodier, § 249. |1 1381. Admoidiator,
dans GODEF. SuppL]
Il Celui qui donne à ferme moyennant une prestation.
AMODIATION [à-mô-dyà-syon ; en vers, -di-à-si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de amodier, § 249. |1 1419. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il Action d'amodier.
AMODIER [à-mô-dyé; en vers, -di-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. admodiare, ?r?. s. de ad, à,
et modius, boisseau, § 218. || xiii" s. beauman. dans godef.
SuppL]
Il Donner à ferme (un domaine) moyennant une pres-
tation en nature. || P. ext. Donner à ferme.
AMOINDRIR [à-mwin-drîr] v. tr.
87
AMO
[ÉTYM. Du lat. pop. adminorire, de minor, moindre, de-
venu amenrir, §§ 291, 336, 342, amendrir, § 487, puis, vers
le xvc s., sous l'influence de moins, amoindrir, § 495.]
Il Rendre moindre. {Syn. diminuer.) Gomme font les lu-
nettes qui amoindrissent (les objets), pasc. Espr. géom. 1.
Ses revenus sont amoindris, se sont amoindris. || Fig. — l'au-
torité de qqn. Notre imagination... amoindrit tellement l'éter-
nité, PASC. Pens. m, 6.
AMOINDRISSEMENT [à-mwin-drïs'-man ; en vers,
-dri-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amoindrir, § 145. || xii" s. Amanrisse-
ment, dans godef. SuppL j \m'^ s. Amoindrissement, Évang.
des quenouilles, début.]
Il Etat de ce qui est amoindri. L'— de sa puissance.
AMOLLIR [à-mô-lir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et mou, §§ 194 et 196. || xiie s. Ke
la chars... ne l'amolisset a luxure, Joh, dans Rois, p. 452.]
Il Rendre moins résistant. La chaleur amollit la cire. La
pluie avait amolli la terre. Un petit clystère préparatif et ré-
moUient pour — , humecter et rafraîchir les entrailles de
Monsieur, mol. Mal. im. i, 1. Le fer, l'airain, le plomb, que
les feux amollissent, volt. Henriade, 4. || Fig. Rendre
moins ferme. Toute âme pudique fuit... les tendresses qui
amollissent le cœur, boss. Concupisc. 5. Style tout fardé et
amolli, fén. Dial. .sur l'éloq. 2.
AMOLLISSANT, ANTE [à-mô-li-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de amollir, § 47. || xvi" s. Vertu
amolissante, o. DE serre.s, vi, 15.]
Il Qui amollit. Les voluptés amollissantes.
AMOLLISSEMENT [à-mô-lïs'-man ; en vers, -li-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amollir, § 145. || 1539. r. est.]
Il h^tat de ce qui est amolli.
"AMOIVIACÉES [à-mô-mà-sé] et *AMOMÉES [k-mô-
mé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de amome, § 233. || Néolog.]
Il Famille de plantes voisine des Orchidées.
AMOME [à-môm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amomum, m. s. rab. dit amo-
mon, i, prol. || xvi" s. Et l'odorant amome d'Assyrie, marot,
dans delb. Rec]
Il Plante à tubercules, du genre gingembre.
AMONCELER [à-mons'-lé ; en vers, -mon-se-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et monceau, §§ 194 et 196. || xii^ s.
Amuncelum E l'or et l'argent, sucuier, Reimpredigt , str.
126. Il Pour la conjugaison, V. % 636.]
Il Mettre en monceau. {Syn. entasser.) — des gerbes.
L'or s'amoncelait sur la table. | P. ext. Les nuages s'amon-
cellent. I Fig. — des preuves. Les haines publiques s'amonce-
laient sur sa tête, ciiateaubr. Martyrs, 20.
AMONCELLEMENT [à-mon-sêl-man ; en vers, -sè-
le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amonceler, § 145. || xn" s. Uns granz
amuncelemanz, Ép. de St Bernard, dans godef. SuppL]
Il Action d'amonceler, état de ce qui est amoncelé. Un
— de terre.
AMONT [à-mon] adv. et s. m.
[ÉTYM. Composé de à et mont, §§ 193 et 726. || xic s.
Guardez amunt, Roland, 1103.]
Il 1» Vieilli. Adv. Vers la partie haute. Je marche plus
seur à mont qu'à val, MONTAIGNE, i, 25. || (Agricult.) Labou-
rer à mont et contre-mont (sur une pente), en versant tour
à tour la terre en haut et en bas, pour qu'elle ne soit pas
entraînée. || (En parlant d'une rivière.) Vers la partie .su-
périeure du cours. Aussi comme il aloient à mont (sur le Nil),
joiNV. 40. Il (Fauconn.) Mettre l'oiseau à mont, le lancer.
Il 2o S. m. La partie supérieure (par opposition à l'aval).
Pays d'— . Vent d'— (sur les côtes), qui souffle de la terre.
En — d'un pont, d'une ville, dans la partie du fleuve qui est
au-dessus.
AMORCE [à-mors'] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de l'anc. verbe amordre, § 45.
Ordinairt amorse en anc. franc. {Cf. morceau.) || xinc s. La
pomme morse (mordue) Dont deables nous fit amorse Pour
nous prendre, B. de condé, Voie de Parad. 370.]
Il Ce qui fait mordre.
I. Appât pour prendre le poisson. || Fig. Ce qui altire
vers qqch. Craignez d'un vain plaisir les trompeuses amorces,
BOiL. Art. p. 1. Je les tiens (les coffres-forts) justement une
franche — à voleurs, mol. Av. i, 4.
AMO -
II. Il 1° Ce qui sert à communiquer le feu à la poudre
d'une arme, d'une mine. Sans brûler une — , sans tirer un
coup de fusil. Fig. V — est déjà conduite, et la mine prête
à jouer, la br. 8.
Il 2" P. ext. Ce qui amène, prépare une opération, j
1. Ce qui sert à enflammer la charg'e d'une arme à feu,
d'une mine. | 2. Dissolution d'or, d'argent, oii l'on trempe
le cuivre pour le préparer au placage. | 3. Ne'olog. Pre-
mier tronçon marquant la direction qu'une route doit
suivre.
AMORCER [à-môr-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de amorce, § 154. || xiV s. Crueuse est li
amorsse Qui a si grief mort l'omme Eunorsse, watriquet de
couviN, dans delb. Rcc]
I. Garnir d'une amorce. On leur tend aussi des lacets et
des hameçons amorcés de vers de terre, buex^ Canard sif-
fleur. — l'eau, y jeter de l'amorce. Quand le pêcheur amorce
l'eau, le poisson y vient, J.-J. ROUSS. Em. 4. || — un fusil,
un canon, une mine. Amorce le fusil, SCARR. D. Japh. d'Ar-
ménie, IV, 5.
II. Il 1° Attirer avec une amorce. J'amorce en badinant
le poisson trop avide, boil. Ep. 6. Fig. — par des promes-
ses. On amorce le monde avec de tels portraits, corn. Suite
du Ment, ii, 7.
Il 2" Fig. Préparer pour une opération. — une pompe.
— un syphon. || Commencer avec l'ébauchoir des trous
qu'on achève avec la tarière. || Tremper le cuivre dans
une dissolution d'or, d'argent, pour le préparer au pla-
cage. \\Néolog. — une route, une rue, en ouvrir un tronçon.
AMORÇOIR [à-môr-swur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amorcer, § 113. || 1680. richel.]
Il 1° Petit instrument pour amorcer les fusils à piston.
Il 2° Outil de charpentier pour ébaucher les mortaises.
'AMORPHE [à-môrf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec à'[j.opïioç, m. s. || Néolog.]
Il Sans forme fixe, régulière. Phosphore —, qui ne se
cristallise pas. Allumettes de phosphore — .
AMORTIR [à-môr-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et mort, §§ 194 et 196. || (Au sens
neutre.) xii" s. Sis quers li amortid cume pierre, Rois, i, 25.]
I] 1» Ane. franc. Rendre comme mort. Vipères si surpri-
ses de froid qu'elles demeurent toutes amorties, paré, xxin, 6.
Il 2» P. anal. Mortifier (en faisant macérer). — une
viande. — le cuir. | P. ext. — la chaux vive. Un navire amorti,
échoué pendant la morte-eau (reflux).
Il 3° Fig. Éteindre graduellement. — la violence d'un
choc, l'éclat de la lumière, la vitesse d'un navire. Spécialt.
— une dette, l'éteindre par des paiements successifs. |
Vieilli. — un domaine, en faire un bien de mainmorte.
AMORTISSABLE [à-môr-ti-sàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amortir, § 93. || 1465. Rente amortissa-
ble, dans GODEF. Suppl.]
Il Qui peut être amorti par des remboursements suc-
cessifs. La rente 3 pour 100 — , et, substantivt, V — .
AMORTISSEMENT [à-mor-tïs'-man ; en vers, -ti-se-. ..]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amorth-, § 145. || 1263. Cartul. de N.-D.
de Voisins, dans delb. Rec.]
Il Action d'amortir, état de ce qui est amorti.
Il 1" Action de convertir en bien de mainmorte. L' —
d'un héritage. Lettres d' — . Droit d' — .
Il 2» Action de faire macérer. L'— de la viande, du cuir,
pour en enlever la dureté.
Il 3» Action d'éteindre, de diminuer graduellement.
L' — d'une dette, des passions. L' — d'un navire, diminution
de sa vitesse. | P. ext. L'— d'un édifice, sa terminaison en
pointe. I Spécialt. — d'une porte, d'une fenêtre, cavet ren-
versé qui amortit la violence de la pluie. Une longue ter-
rasse enrichie d'appuis et d'amortissements, R. belleau, ii, 18.
*AMOULER [à-mou-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et du vieux franc, mole, meule,
§§ 194 et 196. Il (Au sens de mettre [une meule] en état.)
I!i38. Actes norm, de la Ch. des comptes, dans delb.
Rec]
Il Passer sur la meule pour affiler. [Cf. rémouleur.)
AMOUR [à-mour] s. m.
[ÉTYM. Du lat. amçrem, m. s. §§ 291 et 325. Sur le genre
de ce mot, V. § 555.]
I. Il l" Attachement pour qqn. L'— de l'humanité, mol.
D. Juan, ni, 2. L'— de la famille, de la patrie. — sacré de
B - AMO
la patrie, R. de i.isle, Marseillaise. V — de soi. C'est
homme gonflé de 1' — de soi-même, MOL. Mis. ii, 4. ( V. amoi
propre.) L' — de Dieu, l'amour de l'homme pour Dieu. '
— de Dieu si pur et si désintéressé, le p. andré, Amo'^
désintér. 1. Faire quelque chose pour 1' — de Dieu, sans s
intéresser. Ce Dieu... s'égale et se mesure avec nous pari
tendresses de son — ... qui attire à soi notre cœur, boss. Fer
de la pénit. 2. Tout par — et rien par force. Résolumeijl
par force ou par — , Je veux savoir, mol. Amph. I, 2. ||[
Absolt. Otez r — , il n'y a plus de passions, BOSS. Conn. <
Dieu, I, 6. Il Fém. Arch. et poét. Au sing. Une — éti
nelle, R.\c. Ath. i, 4. Raffiner sur 1' — conjugale, la f. Co
tes, Matr. d'Éph. \\ Vieilli. Pour 1' — de, par égard poi:
à cause de. Un homme m'ayant fait un plaisir et depuis u
injure..., je dois être quitte du bienfait pour 1' — de l'injui
mais quitte de l'injure pour 1' — du bienfait, malh. Rienf. ■
Sénèq. vi, 5. Je me suis dérobée au bal pour 1' — d'eux
cause d'eux, de l'ennui qu'ils me donnent), mol. Éc. à
m., m, 8. Il Spécialt. Attachement passionné pour une pc
sonne d'un sexe différent. (Fém. au plur. et qqf en poé^
au sing.) L' — que je sens pour cette jeune veuve, mol. M
I, 1. L' — n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir, coRN. Ci
m, 6. Ces honteux emportements d'un — terrestre et grossit
MOL. D. Juan, iv. 6. Une — sans seconde, ID. Éc. des
II, 5. Je redoutai du roi les cruelles amours, rag. Mithr.
1. n n'est rien de si furieux qu'un — méprisé et outrât
BOSS. Ferv. de la pénit. 2. Son — est encore un peu for
LA F. Eunuque, v, 2. || Famil. Filer le parfait — . Je or
qu'il fallait filer le parfait — , giierardi. Th. ital. vi, 6"!
Faire r — . Ah! lâche! fais 1' — , et renonce à l'empire, R.^
Rér. IV, 4. Tu te laisses prendre d' — pour un voleur infân
MOL. Av. V, 4. Avoir de 1' — pour quelqu'un. | Madson d'
[vieilli), maison de filles. ||P. anal. En parlant des ai
maux. Les amours des oiseaux. Le plaisir des amours prin
nières ( en parlant de l'alouette), laf. Fab. iv, 22. Animal;
en — , en rut. | La terre est en — (terme de labour), e'
est dans un état de fermentation jusqu'à la végétatio
Il P. ext. I 1. L'objet de l'amour. Albe, mon cher pays et m
premier — , corn. Hor. i, 1. 1 Mon — , terme de tendres;
Famil. Vieilli. M'—, pour mon — . Il faut faire mon tes I
ment, m'—, mol. Mal. im. i, 7. (F. mamour.) | 2. Le di
de l'amour (dans le paganisme), Cupidon. Un petit Ame
menait en laisse quatre grands dieux, la f. Psyché, 1. R
présentation du dieu Amour. Prends notre Amour d'ivot
A. CHÉN. Malade. Les Amours roses de Boucher. || Elle est be
comme un — . Un — d'enfant. || P. ext. (Rotan.) — en caj.
nom vulgaire du fruit de l'alkékenge. Pomme d'— {dialet
Midi), nom vulgaire de la tomate. Herbe d'— , nom vi
gaire du briza média.
Il 2° Vif attachement pour qqch. L'— de la vérité,
la gloire. L' — qui nous attache aux beautés éternelles N'étou
pas en nous 1' — des temporelles, mol. Tart. m, 3. L' —
l'or, du pouvoir. Faire une chose avec — .
H. (Technol.) Duvet qui rend la toile plus propre
être encollée. || Onctuosité du plâtre qui résulte d'u
bonne cuisson.
AMOURACHER [à-mou-rà-ché] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. amoracciare, in. s. de an:
raccio, amour déréglé, § 12. || 1530. Amourescher, palsg
Même forme dans cotgr. || l. de premierfait, traducte
de Boccace , emploie amouracherie (commence-ment <
xv" s.). R. est. ne donne que amourachement.]
Il Rendre amoureux. (Se prend en mauvaise part.) S'-
Un jeune fou dont elle s'amourache, MOL. Éc. des f. iv,
Je ne sais qui a pu 1' — de cette femme.
*AMOUREAU [à-mou-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amour, § 126. || xvi» s. foucaui
dans delb. Mater.]
Il Vieilli. Petit amour. Amours et amoureaux, mal
Comment, sur Desportes, Cléonice, sonn. 3.
AMOURETTE [à-mou-ref] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amour, § 133. || xii'' s. Les jolis mi
d'amorettes, bartsgh, Rom. und Pasteur, p. 44.]
Il 1" Amour passager. Faire une folie et se marier par -
LA BR. 14. Elle ne douta plus qu'il n'eût quelque — , eu. pe
RAULT, Contes, Belle au bois donnant . \\ Objet de l'amo
rette. Assez extravagant Pour épouser aussi ma première - 1
LA chaussée, Éc. des mères, ii, 1.
Il 2» P. ext. Chose qui plaît. ] 1. (Bofan.) — des prt
la lychnide. — moussue, la saxifrage hypnoïde. | 2. /.
\
AMO
plu7\ Moelle des vertèbres du veau ou du mouton, mor-
ceau délicat recherché des gourmets.
AMOUREUSEMENT [à-mou-reiiz'-man ; en vers, -reu-
ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de amoureuse et ment, § 72A. \\ xin<= s.
Amoreusement, adenet, Berte, 865.]
Il Avec amour. Attachés — à un Dieu pauvre, boubd. Sag.
et doue, de la loi ehrét. 2. En se jetant — sur le corps de cette
mourante qu'elle appelait sa chère mère, mol. Scap. i, 2. ||
P. plaisant. (L'âne) Lève une corne tout usée, La lui porte au
menton fort —, la f. Fab. iv, 5.
AMOUREUX, EUSE [à-mou-reû, -reiiz'] adj.
[ÉTYM. Du lat. pop. amorôsum, § 116, m. s. devenu
amoros, § 291, amoureus, amoureux, §§ 325 et 348.]
Il 1° Qui a de l'amour pour qqn. Il est — fou de cette
femme. Bajazet en est-il — ? rac. BaJ. iv, 5. Absolt. Si Ti-
tus est jaloux, Titus est — , rac. Ber. il, 5. Peignez donc,
j'y consens, les héros — , boil. Art. p. 3. Substantivt. Un
— . S'érigent, pour rimer, en — transis, boil. Art p. 2. Jouer
(au théâtre) les rôles d' — . | Vieilli. Monsieur de Floridor,
premier —, R. POISSON, Poète basque, se. 4. (On dit aujour-
d'hui jeune premier, jeune première.) || P. ext. \ 1. Porté à
l'amour. Être de complexion — . On dit qu'il y a des nations
plus amoureuses les unes que les autres, pasg. Amour. \ 2.
Qui inspire l'amour. Philtre — . (Une bouche) la plus —
du monde, mol. B. gent. m, 9. Ah ! qu'elles sont (vos dents)
amoureuses ! ID. D. Juan, Ii, 2. | Vos lettres si honnêtes et si
amoureuses, balz. Lett. à Conrart, 25 avr. 1647. Est-il rien
d'— comme vos chansonnettes? mol. F. sav. m, 3. | 3. Ins-
piré par l'amour. Regards — . Langage — . Le joug — , rac.
Phèd. Il, 1. Mes conquêtes amoureuses, mol. D. Juan, i, 2.
Il 2° Qui a de l'amour pour qqch. — de la gloire, des
arts, — de votre vertu, jos. scaliger, Lett. 12. M. Sau-
maise... est si — de la vérité qu'il..., peiresg, Lett. 129. —
de la poésie, desg. Méth. 1. — des règles et de la symétrie,
la br. U. I Fig. (Peint.) Pinceau — , pinceau d'une touche
moelleuse et douce. || Substantivt. Ces misérables — des
grandeurs humaines, BOSS. A. de Gonz.
AMOUR-PROPRE [à-mour-prôpr'] s. m.
[ÉTYM. Composé de amour et propre, § 173. || xvii« s. V.
à l'article.]
Il i.° Amour de soi. il s'est aimé tout seul, et toutes
choses pour soi,... voilà l'origine de 1' — , paSC. Lett. sur la
mort de son père. V— est plus habile que le plus habile
homme du monde, la roghek. Max. 4.
Il 2° Estime de soi qui porte à vouloir surpasser les
autres. L'— aveugle les esprits, la f. Fab. iv, 3. Mon —
pourrait me séduire, les. Gil Blas, VII, 2.
AMOVIBILITÉ [à-mô-vi-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amovible, § 255. || XYiii^ s. L'amovibilité
des charges et des offices, montesq. Espr. des lois, xxxi, 7.]
Il Qualité de ce qui est amovible.
AMOVIBLE [à-mô-vibl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. amovere, éloigner, écarter, § 242.
Il xviie s. PATRU, Ploidoy. 18.]
Il Qui peut être retiré (à qqn). Une pension — . Quoique
par la loi du royaume les fiefs fussent amovibles, montesq.
Espr. des lois, xxxi, 1. Les rois ont prétendu les grandesses
mêmes amovibles, st-sim. iii, 98. || P. ext. Un fonctionnaire
—, qui peut être révoqué.
AMPHIBIE [an-fi-bi] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec à[jL9t6toi;, m. s. de àjxcpî, des
deux côtés, et ptoç, vie. || xvi'^ s. Amphivie, c'est-à-dire de
double vie, grevin, dansDELB. Bec. (Pourv=: ^, V. § 504.)
I Amphibie, thevet, Cosmogr. univ. 142 a.]
I. Au propre. Qui vit dans l'eau et sur la terre.
Il l» Qui vit sur la terre et se tient qqf dans l'eau (hippo-
potame), ou qui vit dans l'eau et se tient qqf sur la terre
(phoque). Des animaux amphibies, et, s. m. Des amphibies.
Il 2° Qui vit à l'air ou dans l'eau. (Se dit en parlant
des batraciens, qui ont à la fois ou successivement des
poumons et des branchies.) | P. anal. Plantes amphibies,
qui croissent dans l'eau ou hors de l'eau.
II. Fig.\\ lo Qui a une double nature. Un code — où
l'on avait mêlé la jurisprudence française avec la loi romaine,
montesq. Espr. des lois, xxviii, 38. | Substantivt. Je m'at-
tendais à voir chez moi le chevalier ou la chevalière d'Éon.... J'ai
été privé de cette —, volt. Lett. à Schomberg , 2 nov. 1777.
Il 2" /'. ext. Qui a une double manière d'être. Ils sont
amphibies; ils vivent de l'Église et de l'épée, LA BR. 8. Un
89
AMP
homme — , qui était le matin avocat et le soir courtisan, furet.
Bom. bourg, i, 12.
*AMPHIBOLE [an-fi-bùl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àixcsîSoXoî , ambigu , sa com-
position étant restée longtemps indéterminée. || Néolog.]
Il Silicate double coloré par du protoxyde de fer.
AMPHIBOLOGIE [an-fi-bù-lù-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amphibologia, grec dt|xcpi6oXo-
y'.oL, m. s. On trouve dès le xiii» s. amphibolie, du lat.
amphibolia, qui est encore dans cotgr. || xvi" s. L'amphi-
bologie et ambiguïté des sens, galv. Comment, de l'harm.
évang. p. 629.]
Il Construction vicieuse qui permet d'entendre une
phrase dans deux sens différents.
AMPHIBOLOGIQUE [an-fi-bo-15-jïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amphibologie, § 229. || xiv^ s. Paroles...
doubles, amphibologiques, oresme, dans meunier. Essai sur
Oresme. (Qqs mss ont amphiboliques. V. godef.)]
Il Qui est à double sens. Phrase — .
AMPHIBOLOGIQUEMENT [an-R-bô-lù-jïk'-man] adv.
[ÉTYM. Composé de amphibologique et ment, § 724. ||
1690. FURET.]
Il D'une manière amphibologique.
"AMPHIBRAQUE [an-fi-brak'] .■?. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amphibrachus,grecdt|xcpt6paxui;,
m. s. Il 1721. TRÉv.]
Il (Métr. anc.) Pied formé d'une longue entre deux
brèves.
AMPHICTYON [an-fïk'-syon ; en vers, -si-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec à[iaixx6a)v, m. s. || 1556.
SALiAT, dans delb. Bec.]
Il (Dans l'anc. Grèce.) Représentant d'une nation, d'une
ville amphictyonide. Le conseil des amphictyons.
AMPHICTYONIDE [an-fik'-syù-nid' ; en vers, -si-ô-...]
adj. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àfJLatTtTuovî;, vîooî, m. s. \\
1556. Temple de Ceres Amphictyonide, saliat, dans delb.
Bec]
Il Qui faisait partie d'une amphictyonie. Villes amphic-
tyonides.
AMPHICTYONIE [an-fïk'-syô-ni ; en vers, -si-ô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dtfxtpivciuovîa, m. s. || Néolog.]
Il (Antiq. grecque.) Association religieuse entre peu-
ples voisins. Grande — , formée de douze nations helléni-
ques.
AMPHICTYONIQUE [an-fik'-syo-nïk' ; en vers, -si-
ô-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec ^[jLcptXTUov'.xôi;, m. s. \\ 1788.
BARTHÉLÉMY, Anochorsis, 35.]
Il Qui a rapport au conseil des amphictyons. La ligue — .
AMPHIGOURI [an-fi-gou-ri] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. On a proposé à[j.csî, autour,
et yûpoî, cercle, qui aurait donné amphigyrie, ou ^1x91 et
àyopsûs'.v, dire, qui aurait donné amphégorie. {Cf. caté-
gorie.) Il 1762. Amfigouri, acad.]
Il Écrit, discours embrouillé. Nos entretiens étaient au-
tant d'énigmes et d'amphigouris, J.-J. Rouss. Confess. 11, 7.
AMPHIGOURIQUE [an-(i-gou-rïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amphigouri, § 229. || xviiio s. Discours
amphigourique, Gilbert, Carnav. des axdeurs.]
Il Qui tient de l'amphigouri.
"AMPHIMACRE [an-fi-màkr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amphimacrus, grec à[j.cpL[j.a>tpoî,
m. s. Il 1721. TRÉv.]
Il (Métr. anc.) Pied formé d'une brève entre deux
longues.
"AMPHISBÈNE [an-fïs'-ben'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amphisbaena, grec àficçiffêatva,
m. s. Il ■s.ïW s. Ampisibene, jean de thuin, dans godef. ||
xvi" s. Amphisbene, rab. iv, 64.]
Il 1° Serpent îabuleux ayant une tête à chaque extré-
mité du corps.
Il 2° Genre de reptiles qui rampent dans les deux sens.
AMPHISCIENS [an-fïs'-syin; en vers, -si-in] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. amphiscius, grec àix'jîffxtoî, m. s.
Il 1584. L. LEROY, Viciss. des choses, dans delb. Bec]
Il Nom donné à ceux qui, se trouvant entre les deux
tropiques, voient leur ombre se porter tantôt au nord,
tantôt au midi, selon l'époque de l'année, ( V. asciens et
antisciens.)
AMP
AMPHITHÉÂTRE [an-fi-té-âtr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amphitheatrum, grec àfx-ftô^a-
Tpov, m. s. Il 1536. RAB. Lett. à M. de Maillezais,2.]
I. Il 1° (Antiq.) Édifice de forme arrondie garnie de
gradins superposés, où se donnaient des combats de gla-
diateurs, des jeux, etc.
Il 2" Partie d'un théâtre moderne, garnie de gradins
superposés. Promener mes regards dans les loges, dans 1' —
et dans le parterre, mariv. Pays. parv. 6. | P. ext. Ceux
qui occupent ces places. Endroits... intelligibles pour les
acteurs, pour le parterre et 1' — , la BR. 1.
Il 3» Salle garnie de gradins, où un professeur tient ses
cours. I Spécialt. — anatomique, salle de dissection dans
les écoles de médecine. Quel appareil affreux qu'un — ana-
tomique ! J.-J. Rouss. Rêv. du promen. solit. 7.
II. Fig. Disposition de terrains en étages circulaires.
Ici des coteaux s'élèvent comme en — , fén. Exist. de Dieu,
1,2.
•AMPHITRITE [an-fi-trïf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Amphitrite, grec 'AiiœtTpîxT,,
m. s. Il 1611. Amphitrite : the sea, cotgr.]
Il 1° (Mythol.) La déesse de la mer. || Fig. La mer.
Dn voisin d'Amphitrite, LA F. Fab. iv, 2.
Il 2° (Zoologie.) Annélide tubicole.
AMPHITRYON [an-fi-tri-yon] s. vi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Amphitryo, grec 'Afx^irpûtov,
nom d'un roi thébain, § 36.]
Il Personnage d'une comédie de Molière. « Le véritable
Amphitryon est l'Amphitryon où l'on dîne, » paroles de Sosie
quand Jupiter, sous les traits d'Amphitryon, invite les
officiers du roi, qui hésitent entre les deux Amphitryons.
Il (Par allusion à ce vers.) Dn —, celui qui donne à dîner.
(Faire) Les honneiu-s de sa table en digne — , berchoux,
Gastron. 3.
AMPHORE [an-fôr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amphora, m. s. \\ (Mesure.)
1542. DU piNET, dans acad. Ilistor. \ (Vase.) 1674. A quelle
foire de France vend-on des hidries et des amphores? bou-
HOURS, Rem. nouv.]
Il (Chez les anciens.) Vase de terre cuite destiné à
contenir l'huile, le vin. Et 1'— vineuse, a. chén. Mendiant.
il Mesure d'une vingtaine de litres.
•ABIPHORiaUE [an-fè-rïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amphore, § 229. || Néolog.]
Il (Médec.) Souffle —, perçu par l'auscultation, analogue
au bruit qu'on fait en soufflant dans un vase de terre.
AMPLE [ânpl'] adJ.
[ÉTYM. Du lat. gimplum, m. s. Spatiosa est traduit par
ampla dans Gloss. Reichenau, 541.]
Il Qui se déploie largement. Manteau, vêtement — . Il
déploie un — mouchoir, la br. 6. L' — sein de la nature,
PASC. Pens. I, 1. Il Fig. Une — comédie à cent actes divers,
la F. Fab. V, 1. Recueillir d'amples moissons de gloire, ID.
VII, 18. Je me propose un plus — théâtre, rac. Bér. il, 2.
(Avoir) la mémoire aussi — et aussi présente, desc. M^th.
1. Une famille où le bien soit — , mol. Av. ii, 1. Un — léga-
taire, REGNARD, Légat, univ. v, 9. (Droit.) Ordonner un
plus — informé, des informations plus étendues.
AMPLEMENT [an-ple-man] adv.
[ÉTYM. Composé de ample et ment, § 724. || xiie s. Plus
amplement, Dial. Grégoire, p. 148.1
Il D'une manière ample. — ajusté, mol. Fâch. i, 1. ||
Fig. Vous en serez tantôt instruits plus — , rac. Mithr. ii, 2.
— satisfait, corn. Nicom. v, 4. — acquitté, MOL. Amph. ii, 2.
AMPLEUR [an-pleur] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ample, § 110. L'anc. franc, dit ampleté.
Il xviii<> s. F. à l'article.]
Il Qualité de ce qui est ample. L'— d'un vêtement, d'une
robe. L' — des oreilles (du chien), buff. Chien. || Fig. V—
de la phrase. L' — du geste, en parlant d'un orateur. Donner
à ses raisonnements de 1'—, de la force, marmontel, Èlém.
de littér. Amplification.
AMPLIATIF, rVE [an-pli-à-tïf , -tïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ampllare, § 257. || xv^ s. Chron.
dans GODEF.]
Il 1° Qui accroît, qui complète. Bulle, bref —, qui com-
plète une bulle, un bref précédent.
Il 2" Qui renforce le sens. Un adverbe — .
AMPLIATION [an-pli-à-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ampUatio, m. s. || 1339. L'am-
- 90 - AMP
pliation de l'église, Cartul. de Guise, dans godef. Sifp\ j
Il 1» Action de rendre plus ample. L'— de la poiti»
pendant l'inspiration. L' — de votre ouvrage, chapelain, h
II, 741.
Il 2° Fig. (Ane. droit.) Action de compléter. Par
d'instructions qui vous serait envoyée, DE lionne, Li
19 mars 1668. | P. ext. Duplicata d'un acte. Pour — , 1
mule qu'on met au bas d'un duplicata.
"AMPLIER [an-pli-yé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ampliare, m. s. \\ 1245. Tr ■
dans GODEF.]
Il 1° Vieilli. Rendre ample. — un espace. || Fig. —
grâce.
Il 2" (Ane. droit.) Prolonger, différer. — le jugen
d'un criminel.
"•amplifiant, ANTE [an-pli-fyan, -fyânt' ; en v ,
-fi-...] adj. " j
[ÉTYM. Adj. particip. de amplifier, § 47. || Néolog.] |
Il Qui amplifie. Le pouvoir — d'un microscope.
AMPLIFICATEUR [an-pli-fi-kà-tèur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amplificator, tu. s. \\ 1532.
plificateur de la chose publique. Mer des chroniques, ( !
GODEF. SuppL]
Il Celui qui amplifie (un discours, un récit, etc.).
AMPLIFICATION [an-pli-fi-kà-syon ; en vers, -si-
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amplificatio, m. s. \\ xiv« ?
largesse et l'amplification, Mir. de Notre-Dame, ii, 60.J
Il Action d'amplifier.
I. Vieilli. Accroissement. Pour V— de son Église, bou .
Panég. St Franç.-Xav. préamb. || Néolog. (Optiqi;!)
Grossissement du volume apparent des objets.
II. (Rhétor.) Développement d'un sujet. L'— d'untf e
de l'Évangile, j Spécialt. Composition scolaire où un si 1
donné doit être développé. (Dans un sens défavorab|)
Développement verbeux. f
AMPLIFIER [an-pli-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amplificare, rendre amj ,
§ 274. Il xve s. Myst. du Vieil Testam. 28338.]
I. Rendre ample {au propre).
Il 1° Vieilli. Ce temple... fut rebâti et amplifié de nouveau i|f
Sylla, BERGIER, Grands Chem. de l'Emp. rom. Il, xxiii
Il 2° Néolog. (Optique.) Grossir le volume apparent
objets.
II. Fig. Plus nous amplifions notre besoin, montaig
m, 10. Heraclides amplifia la nouvelle, amyot, Cam. 3
Spécialt. Développer longuement (un sujet). — une
tière. Je ne crains point d' — ni d'exagérer..., BOURD. Con
*AMPLISSIME [an-plïs'-sim'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amplissimus, superl. de ampji^
§ 589. Il (Au propre.) xv« s. Province amplissime, longue î
large, fossetier, dans godef.]
Il Très considérable. Titre honorifique donné jadis
recteur de l'université de Paris.
AMPLITUDE [an-pli-tud'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amplitude, m. s. || xv^ s.
vieamplitude, J. JORET, Jarrfm5«Z«<fl/re,p. 112. 1 (Mathé i
xvi^ s. L'amplitude active estoit vers septentrion, bassant
Astron. Discours, 88 b.]
Il Degré d'ampleur d'une chose. Dans 1'— de la nati
PASC. Pens. I, 1, var. || Spécialt . Gra.ndenr d'un arc. I
des oscillations d'un pendule. L'intensité du son dépend de .
des vibrations.
AMPOULE [an-poul] s. f.
[ÉTYM. Du lat. ampuUa, m. s. devenu ampdle, ampo^
§§ 324, 366 et 291. || xii" s. garn. de pont-ste-m
St Thomas, 5800.]
Il 1° Fiole à ventre renflé. | Spécialt. La sainte —, fi*
contenant l'huile qui servait à sacrer les rois. ||(Techii
Petite fiole renflée finissant en pointe, qu'on ferme ;
lampe d'émailleur après y avoir introduit un liquld
Vase de verre qui renferme le conducteur d'une lan '
électrique.
Il 2" P. anal, j 1. Vieilli. Bulle d'eau. | 2. Vésicule f-
mée par une accumulation de sérosités sous l'épiderr
Les ampoules aux mains, la f. Ragotin, iv, 2. | 3. Vésic
pleine d'air qu'on observe sur certaines plantes aqm,
ques. I 4. (Anat.) Dilatation, renflement d'un canal, d
conduit.
AlVIPOULÉ , ÉE [an-pou-lé] adj.
AMP
[ÉTYM. Adj. particip. de l'anc. verbe ampouler, dérivé
de ampoule, §§ 44 et 156. || xvi" s. V. à l'article.]
Il ±0 Vieilli. Gonflé. Vagues ampoulées, rons. Sonn. pour
Hélène, ii, 36. Fig. — de gloire, d'ambition, oud. Rech. ital.
Il 2» Fig. (Sens repris dulat. ampuUatus.)Trcs enflé (en
parlant du style). Des propos ampoulés, st-sim. m, 326. Dne
plainte —, BOiL. Art p. 3. Fadeurs ampoulées, j.-b. rouss.
Èpit. Il, 2.
"AMPOULETTE [an-pou-lêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ampoule, § laS; proprt, petite fiole.
Il (Au propre.) xiie s. Ampolete, Dial. Grégoire, p. 61.]
il 1» (Marine.) Vieilli. Sablier composé de deux pe-
tites ampoules de verre.
Il 2° (Art milit.) Cylindre de bois qui ferme la lumière
d'un projectile creux et contient la fusée.
AMPUTATION [an-pu-tà-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amputatio, action de couper.
Il XVI« s. Faire amputation d'une jambe, paré, x, 21.]
(I (Chirurgie.) Action d'amputer. Faire, pratiquer une — .
AMPUTÉ , ÉE [an-pu-té] s. m. et /".
[ÉTYM. Subst. particip. de amputer, § 45. || Néolog.]
Il Personne qui a subi une amputation.
AMPUTER [an-pu-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amputare, m. s. || xvie s. Si on
connaît... que ces tumeurs se puissent amputer, paré, v, 17.1
Il (Chirurgie.) Enlever à l'aide d'un instrument tran-
chant (un membre, une partie de membre, un organe). —
un bras, une jambe. \\P.e.Tt. — qqn, lui faire une amputation.
AMULETTE [à-mu-lef] s. f. {masc. acad. 1762-1835).
[ÉTYM. Emprunté du lat. amuletum, m. s. Pour le genre.
F. § 550. Il 1611. coTGR.]
Il Objet auquel on attribue superstitieusement une vertu
préservatrice. Amulettes plus puissantes, d'aub. Snncy, i, 7.
n avait des amulettes et des espèces de sorts suspendus au cou,
CHATEAUBR. Itin(^r. 2, Archipel.
AMURE [à-mûr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Mot différent de l'anc. franc,
amure, amore, pointe (d'une épée). || 1643. Amule, four-
NiER, dans JAL, Gloss. naut. \ 1687. Amure, desroches,
dans JAL, Gloss. naut.]
Il Coin d'une basse voile fixé du côté d'oii vient le
vent. Cordage qui fixe ce coin.
AMURER [à-mu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de amure, § 154. On trouve aussi amuler
auxxviic et xvino s. || xvi" s. Amure bâbord! rab. iv, 22.]
Il Fixer (une voile) du côté d'oii vient le vent.
AMUSABLE [à-mu-zàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amuser, § 93. || xyii" s. Attribué à
Mme DE MAINT, par Duclos. Admis acad. 1835.]
Il Qui peut être amusé.
AMUSANT, ANTE [à-mu-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de amuser, § 54. || xvHO-xviiie s.
Toute à tous et amusante, st-sim. i, 349.]
Il Qui amuse. Dn babU —, collin d'hari.ev. Chat, en Esp.
II, 5. Un mari bien —, mariv. Jeu de l'am. et du has. i, 1.
AMUSEMENT [à-muz'-man ; en vers, -mu-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amuser, § 145. || xv" s. Admusement,
MART. d'auv. Vig. de Ch. VU, ii, 53.]
I. Ce qui fait perdre le temps. Le moindre — vous peut être
fatal, MOL. Tart. v, 6. Ah! que d'amusements! id. Mis. iv, 4.
II4 Ce qui distrait de choses sérieuses, importantes.
Faibles amusements d'une douleur si grande, RAC. Bér. 11, 2.
Henriette, entre nous, est un —, mol. F. sav. n, 3. L'espé-
rance... n'est qu'un — inutile, boss. Pnnég. Ste Thenlie. 1.
III. Ce qui distrait agr('al)lement. Étude que nous faisons
en partie par nécessité, en partie par — , d'alemb. Encycl. préf.
n faut prendre l'amour comme un —, destouches. Irrésolu,
H, 4. 1 Spécialt. L'aison d'amour peu sérieuse. La seconde
(la coquette) a plusieurs amusements tout à la fois, la br. 3.
AMUSER [à-mu-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et muser, S.? 192 et 196. || xiio s.
CHRÉTIEN DE TROYES, daUS DELB. Rec]
I. Occuper de choses qui font perdre le temps. Amusez-
le du moins à débattre avec vous, corn. Nicom. v, 5. Croit-il
qu'en cet affront je m'amuse à me plaindre? ID. Méd. i 5.
Il s'amuse à tout autre chose, la f. Fah. vi, 10. j Famil.
S' — à la bagatelle. | Absolt. Mais je m'amuse trop, l'orfèvre
est loin d'ici, corn. Suite du Ment. 11, 6.
II. Distraire de choses sérieuses, importantes, par de
fausses démonstrations. — un créancier par des promesses.
91
AN
Amusez les rois par des songes, la f. Fab. viii, li. Les pro-
messes trompeuses dont le faux prophète Hananias amusait le
peuple, BOSS. États d'omis, i. \ P. cxt. — la douleur de
qqn. J'aurai soin d'— sa colère, quinault, M(h'e coq. m, 6.
Ils amusent leurs talents à des choses puériles..., montesq.
Lett.pers. 36. — le tapis (au jeu), faire perdre de vue la
partie par des causeries.
III. Distraire agréablement, n le faut — encor comme
un enfant, la f. Fab. viii, 4. C'est assez qu'en courant la
fiction amuse, boil. Art p. 3. S'— d'une chose, n s'amuse de
peu de chose. | Vieilli. M^e de Montespan s'amuse fort à ses
ouvriers, sÉv. 404. | P. ex t. Des périodes faites avec un tra-
vail infini pour — l'oreille, fén. Dial. sur l'éloq. 1. S'— de
qqn, aux dépens de qqn, en se moquant de lui.
AMUSETTE [à-mu-zef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amuser, § 130.||xvne s. V. à l'article.]
Il Petit amusement. Pour servir d'— , la f. Fab. n, 16.
Elle ne la laissait s'occuper que des amusettes d'un bas con-
seil, st-sim. IV, 29. Il Spécialt. (Artill. anc.) Canon léger.
AMUSEUR [à-mu-zeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de amuser, § 11. |1 1564. J. thierry, Dict.
franç.-lat.]
Il Celui qui en amuse d'autres.
AMUSOIRE [à-mu-zwâr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amuser, § 113. Le xvn« s. dit aussi
amusoir, masc. Amusoirs de foux curieux, st-amant, Rome
ridicule, str. 12. || 1611. Amusoire, masc. cotgr.]
Il Vieilli. Ce qui sert à amuser. Faute d'— meilleure,
SCARR. Virg. trav. 5.
AMYGDALE [à-mïg'-dàl] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amygdala, amande. || xvie s.
Tonsilles ou amygdales, paré, I, 17.]
Il Corps glanduleux, en forme d'amande, placé de cha-
que côté de l'isthme du gosier.
*A»nrGD ALITE [à-mïg'-dà-lïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de amygdale, § 282. || Néolog.]
Il Inflammation des amygdales.
AMYGDALOÏDE [à-mïg'-dà-lô-id'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec à|xuYSxX&eiSTiç, semblable
à une amande. || 1798. acad.]
Il (Minéral.) Roche dont la masse renferme des es-
pèces de noyaux, d'une nature différente, ayant la forme
d'une amande.
AMYLACÉ, ÉE [à-mi-là-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amylum, amidon, § 233. || Néolog.]
Il Qui tient de la nature de l'amidon.
*AMYLE [à-mil] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. amylum, amidon. || Néolog.]
Il (Chimie.) Hydrogène carboné considéré comme le
radical des alcools fabriqués avec la fécule de pomme
de terre.
*AMYLIQUE [à-mi-lïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de amylum, § 282. || Néolog.]
Il Qui a rapport à l'amyle.
AN [an] s. m.
[ÉTYM. Du lat. annum, în. s. §§ 291 et 476.]
Il 1° Durée d'une révolution de la terre autour du so-
leil, prise pour unité de mesure du temps. (Ne s'emploie
pas en astron.) [Syn. année.) L' — dernier, n y a vingt ans.
Huit ans déjà passés, RAC. Ath. i, 1. Le premier jour de 1' — .
Absolt. Le jour de 1' — approchait, d'urfé, Astrée, n, 6. Bon
jour, bon — , salutation qu'on s'adressait dans les pre-
miers jours de l'année. Bon jour et bon — , mon cher cou-
sin, SÉV. 871. Service du bout de 1'—, et, ellipt, Bout de 1'—,
service religieux célébré pour qqn un an après sa mort.
Que gagnez-vous par — ? la f. Fab. viii, 2. Bon — , mal — ,
les bonnes années compensant les mauvaises. Les revenus
Qui vont, bon — , mal — , à dix bons miUe écus, destouches,
Dissip. Il, 2. 11 est âgé de trente ans. Eh ! n'as-tu pas cent ans?
LA F. Fab. VIII, 1. La solitude effraie une âme de vingt ans,
MOL. Mis. V, 4. C'est folie De compter sur dix ans de vie, la
F. Fab. VI, 19. L' — 754 de la fondation de Rome naquit Jésus-
Christ. L'— m de la République (1795). Famil. Je m'en moque
comme de 1' — quarante, cela m'est indifférent. (An quarante
semble une altération de Alcoran.) || (Droit.) — et jour, un
an révolu, plus un jour. || P. ext. Année. L'— n'aura plus
d'hiver, le jour n'aura plus d'ombre, malh. Récit d'un berger.
Il 2° Au plur. Les ans, le temps qu'on a vécu. Ce peu
que mes vieux — m'ont laissé de vigueur, CORN. Cid, m. 5.
Quand de nos jeunes — l'éclat est amorti, mol. Mis. m, 4.
ANA
— 92
ANA
Sous le faix du fagot aussi bien que des — , la P. Fab. i, 16.
Pour réparer des — l'irréparable outrage, RAC. Ath. Il, 5.
1. ANA [à-nà] s. m.
[ÉTYM. Du suffixe lat. plur. neutre ana, ajouté à cer-
tains noms propres latinisés : Bolaeana , clioses de Boi-
leau, etc. § 244.]
Il Recueil de traits attribués à un auteur célèbre. Cela
traîne dans tous les — .
2. ANA [à-nà] adv.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical ana, m. s. grec àvâ,
indiquant répartition.]
Il (Formule médic.) A doses égales.
'ANABAPTISBIE [à-nà-bà-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àva63c;rTta[i6î, m. s. \\ 1574.
TiGEON, St Cyprien, dans delb. Rec]
Il Hérésie consistant à nier l'efficacité du baptême donné
avant l'âge de raison, et à baptiser de nouveau les adultes.
ANABAPTISTE [à-nà-bà-tïst'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvaêa-jtTtffT-r,?, m. s. \\ 1525.
Point ne suis luthériste Ne zuinglien et moins anabaptiste, ma-
ROT, Ep. à M. Bouchart.]
Il Sectateur de l'anabaptisme.
ANACARDE [à-nà-kàrd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec dvaxapôiov , m. s. S'est dit
de l'arbre et du fruit. || xiv^ s. Anacardi chaul, Qualitez
des simples medicines, ms. franc. Bibl. nat. 1288, f° 134,
r". I xvi<= s. Anacarde, paré, xxxv, 33.]
Il Fruit de l'anacardier, en forme de cœur.
ANACARDIER [à-nà-kàr-dyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de anacarde, § 115. || 1792. encycl. méth.
Chimie. Admis acad. 1835.]
Il Arbre des Indes, de la famille des Térébinthacées.
ANACHORÈTE [à-nà-kô-rèf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àva)^wpT,TT,î, ?w. s. L'-rj a été
rendu par i jusqu'au xvi" s. § 496. || xii^ s. Anacoritte,
Serm. de St Bern. p. 87. | 1611. Anachorète, cotgr.]
Il Religieux vivant dans la solitude, n mène une vie
d'— . Un repas d' — , les. Gil Blas, iv, 9.
ANACHRONISME [à-nà-krè-nïsm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvà, en haut, et ^pôvoç,
temps, § 281. || xvii'' s. st-.\mant, dans acad. Histor.]
Il Erreur consistant à placer un événement avant sa
date, ou, par extension, à une date autre que la sienne.
Les anachronismes , c'est-à-dire cette sorte d'erreur qui fait
confondre les temps, Bo.ss. Hist. univ. dess. général. || P.
e.rt. On — de costume, de langage.
ANACOLUTHE [à-nà-kù-lûf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anacoluthon, grec àvav.ô'XouOov,
m. s. Il 1751. ENCYCL.]
Il Construction grammaticale qui n'est pas suivie jus-
qu'au bout.
*ANACOSTE [à-nà-kost'] s. f.
[ÉTYM. On disait encore au xyiii" s. anascot, ascot, ars-
cot. Il faut y voir des altérations du nom de la ville
d'Arschot ou Aerschoot, en Brabant, § 36. || 1723. Anaooste
ou anascote, savary, Dict. du comm.]
Il Espèce de serge. (V. ascot.)
ANACRÉONTIQUE [à-nà-kré-on-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anacreontious , m. s. § 282.
Il XYiiie s. V. à l'article.]
Il Qui est dans le genre erotique des petites pièces
attribuées au poète grec Anacréon. Les odes que j'appelle
anacréontiques, la motte, Disc, sur la poésie.
*ANAÉROBI£ [à-nà-é-ro-bi] adj.
[ÉTYM. Composé avec à privatif grec et aérobie, § 281. ||
Néolog. ]
Il (En parlant de microbes.) Qui vit sans air, emprun-
tant à des composés oxygénés l'oxygène dont il a besoin.
ANAGAIiLIS [à-nà -gai'- lis'] s. m. [fém. th. corn.,
TRÉV.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. anagallis, grec àvaya^^AÎç, t'Soç,
m. s. COTGR. et ouD. disent anagal. On trouve anagallide
dans B. ANEAU, Trésor de Evonime, 159, édit. 1555. Sur
le genre, V. § 550. || xvi" s. paré, xxv, 35.]
Il Plante herbacée de la famille des Primulacées, dont
une espèce commune, dite mouron rouge, est malfaisante.
*ANAGLYPHE [à-nà-glïr] et "ANAGLYPTE [à-nàr •
glïpt'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àwi-fkmo^, iviyT^UTTTOî, de
ivi, en haut, et yXûssiv, ciseler en relief. || Néolog.]
Il (Antiq.) Ouvrage sculpté en relief.
ANAGNOSTE [à-nà-gnôsf] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvavvaxrxTiî, m. s. || xvic s
Docte et fidèle anagnoste, rab. iv, Ép. au card. de Chay
tillon.]
Il (Antiq.) Esclave faisant la lecture pendant le repas
Il P. ext. Vieilli. Lecteur, lectrice. Il faut... se servir d'—
PEiRESc, Lett. 36.
*ANAGOGIE [à-nà-gô-ji] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de anagoglque, sur le modèle de allégo
rie, analogie, etc. § 68. {Cf. le grec àvaywvTi, le lat. ana
goge.) || 1560. viret, dans delb. Rec.]
Il Recherche du sens mystique des textes sacrés.
ANAGOGIQUE [à-nà-gô-gïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anagogicus, grec àvaYwy'.xôç.
m. s. Il xvi" s. II. EST. Apol. II, 178.]
Il 1° Qui a rapport à l'anagogie. Par l'explication du sen:^
moral, allégorique, — , furet. Ro7n. bourg, ii, 99.
Il 2" P. ext. Subtil. Discoureurs sophistes et anagogiques
jos. scaliger, Lett. 81.
*ANAGRAMMATISER [à-nà-grâm'-mà-ti-zé] v. ir.
[ÉTYM. Dérivé de anagramme, § 267. st-amant emploii
anagramme, Poète crotté. || xvi^ s. p. de l'estoile, i, 199.
Supprimé acad. 1878.]
Il Mettre en anagramme. (Ils) retournent leurs noms, les
écorchent ou les anagrammatisent, furet. Rom. bourg, i
115.
"ANAGRAMMATISTE [à-nà-grâm'-mà-tïsf] .f. m.
[ÉTYM. Dérivé de anagramme, § 265. || 1680. RICH
Supprimé acad. 1878.]
Il Celui qui fait des anagrammes.
ANAGRAMME [à-nà-gràm'] s. f. [masc. à l'origine
encore dans cotgr.).
[ÉTYM. Emprunté du grec àviypajxjAa, de àvi, qui i
dique renversement, et ypcx[jL[iot, lettre. Sur le genre,
§ 550. Il XYi** s. Un gentil anagramme, bouchet, Serées, i, i
Il Mot formé par la transposition des lettres d'un aut
mot. (I Mare » , « amer » , sont des anagrammes du mot « rame
"ANAGYRE [à-nà-jîr] et ANAGYRIS [à-nà-ji-rïs'] s.
[ÉTYM. Empruntés du grec àvdyupo; et àviyupi;, m
Sur le genre, V. § 550. || xvi« s. Anag3rris, du pinet, Dio.
cor. dans delb. Rec. \ 1611. Anagyre, cotgr.]
Il Arbrisseau de la famille des Légumineuses, do
l'écorce, les feuilles, exhalent une odeur fétide, d'oîi soi
nom vulgaire de bois puant.
*ANAL, ALE [à-nàlj adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. anus, § 238. || Néolog.]
Il (Anat.) Relatif à l'anus. Veines anales.
ANAIiECTES [à-nà-lekf] s. m. pi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. analecta, grec àvxAîxTa,
choses choisies. || 1721. trév.]
Il Morceaux choisis dans un ou plusieurs écrivains.
*ANALEMMATIQUE [à-nà-lem'-mk-tik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de analemme, § 282. || 1664. vaulerard.
Traité de l'origine... du quadrant analcmmatique.]
Il Qui a rapport à l'analemme. Cadran solaire —, hori-
zontal à style vertical.
ANALEMME [à-nà-lèm'] s. m.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. analemma, grec àvâXT||X[ix,
base, et, spécialt, support d'un cadran solaire. || xvi« s.
Les analemmes dessus spécifiez, J. martin, Vitruve, dans
DELB. Rec. I Analème, acad. 1718-1835.]
Il Projection des cercles de la sphère sur un plan.
ANALEPTIQUE [à-nà-lep'-tik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. analepticus, grec àvaXTiirxaôî,
m. s. Il 1555. B. ANEAU, Trésor de Evonime, dans delb.
Rec]
||(Médec.) Qui redonne des forces. Remède, aliment — .
I S. m. Un bon — .
'ANALGÉSIE [à-nal-jé-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvaXyT^ut'x, m. s. \\ Néolog.]
Il Anesthésie partielle de la peau ou des muqueuses.
ANALOGIE [à-nà-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. analogia, grec àvaXoyia, m.$.
II XVI" s. L'analogie et conformité est telle, rab. i, 10.]
Il Rapport entre deux ou plusieurs choses qui offrent
quelque trait commun. L'— qui existe entre l'homme et le
singe. L' — des goûts, des caractères, des idées. L' — des cir-
constances. L' — de l'arabe avec l'hébreu. Raisonner, conclure
par — . Il Spécialt. Rapport entre divers mots d'une langue
ANA
— 93 —
ANA
quant à leur forme ou leur signification. L'— n'est autre
chose qu'un usage particulier qu'on infère d'un usage général
qui est déjà établi, vaugel. Rem. préf.
ANALOGiaUE [à-nà-Iè-jïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. analogicus, grec àvaXoytvtôî,
m. s. Il 1611. COTGR.]
Il Fondé sur l'analogie. Baisonnement — .
ANALOGIQUEMENT [à-nà-lô-jïk'-man ; en vei^s, -ji-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de analogique et ment, § 724. || 1557.
p . DE MESMES, lusHt. astroTi. dans delb. iJec]
Il D'une manière analogique, par analogie.
ANALOGUE [à-nà-log'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. analogos, grec àvaîvoyoç, m.
$. Il 1690. FURET.]
Il Qui offre qq trait commun avec une autre chose.
Un phénomène — à un autre. Des effets analogues. || Suôstan-
tivt. Ce terme n'a point d' — en français.
ANALYSE [à-nà-llz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. analysis, grec àvâTvuaiî,
m. s. Il xvic-xvii'' s. L'annalise de tout le livre, d'aub. dans
DELB./?ee. I 1636. L'analyse des anciens..., toujours si astreinte
à la considération des figures, desc. Méth. 2.]
Il Division d'un tout en ses parties, pour l'étudier. —
chimique, séparation des corps simples qui forment un
composé, un mélange. || — grammaticale, des parties du
discours dans une phrase. — logique, des propositions
d'une phrase, des termes d'une proposition. || — mathé-
matique, des propriétés des figures représentées par des
constructions (géométrie ordinaire) ou traduites en équa-
tions algébriques (géométrie analytique). || — spectrale, des
éléments constitutifs d'un corps par l'examen des raies
du spectre qu'il produit à l'état incandescent. || — psycho-
logique, des diverses facultés de l'âme. Avoir l'esprit d'— .
Il En dernière —, au terme de l'analyse, et, fig. après avoir
tout bien examiné.
ANALYSER [à-nà-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de analyse, § 154. || 1746. condill. Orig.
des conn. I, ii, 6.]
Il Décomposer (un tout) en ses parties pour l'étudier.
— l'eau. — le lait. — une fleur. | — une phrase, un livre.
*ANALYSEUR [à-nà-li-ze'Ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de analyser, § 112. || Néolog.']
Il 1° Celui qui analyse.
Il 2» Ce qui analyse. Spe'cialt. Substance qui permet
de reconnaître qu'un rayon lumineux est polarisé.
ANALYSTE [à-nà-lïst'] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de analyser, § 265. || xvii« s. Les arith-
méticiens et les analystes, malebr. Rech. de la vérité, v, 2.]
Il Celui qui est versé dans l'analyse mathématique. ||
Chimiste qui fait spécialement des analyses.
ANALYTIQUE [à-nà-li-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. analyticus, grec dvaXuTixô;,
m. s. Il XVI'' s. Les dernières analytiques, la boderie, dans
(iODEF. Suppl.]
Il Qui procède par analyse. Méthode — . Géométrie — ,
application de l'algèbre à la géométrie qui, ramenant la
notion de figure à celle de situation et celle de situation
à celle de grandeur, représente les lieux géométriques
par des équations, ou déduit de l'analyse des équations
les propriétés des figures. || (Gramm.) Ordre —, construc-
tion qui suit la marche de l'analyse logique. Langue —,
qui tend à décomposer la pensée. || Néolog. Compte rendu
— d'un discours.
ANALYTIQUEMENT [à-nà-li-tïk'-man ; en vers, -ti-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de analytique et ment, § 724. || 1690.
furet.]
Il D'une manière analytique.
ANAMORPHOSE [à-nà-môr-foz'] s. f.
'ÉTYM. Composé avec le grec àvi, indiquant renver-
inent, et [iop^/i, forme, § 281. || 1751. engygl.]
li Dessin déformé d'un objet qui, réfléchi dans un mi-
roir cylindrique, conique, reprend sa forme régulière.
ANANAS [à-nà-nâ] s. m.
^ [ÉTYM. Mot djorigine brésilienne (nanas), § 30. furet.
écrit anana. || 1554. Espèce de fruit nommé nana, thevet,
Cosmogr. univ. 935 b.]
Il 1« Plante épineuse de la famille des Broméliacées.
Il 2° Le fruit de cette plante, de forme ovoïde, savou-
reux et parfumé. || P. ext. Fraise — , grosse fraise dont
le goût rappelle celui de l'ananas.
*ANANDRE [à-nândr'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvavSpo;, sans mâle, de iv
privatif et àvT|p, homme. || Néolog.]
Il (Botan.) Dont la fleur ne porte pas d'organes mâles.
*ANANTHE [à-nânf] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec iv privatif et àvôo;, fleur,
§ 218. Il Néolog.]
Il (Botan.) Qui ne porte pas de fleurs.
ANAPESTE [à-nà-pêst'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anapaestus, grec àvâ'TTatŒTOç,
m. s. Il xvi^ s. La vertu du pied anapeste, RON.S. vu, 338.]
Il (Métr. anc.) Pied formé de deux brèves suivies d'une
longue (---).
ANAPESTIQUE [à-nà-pes'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anapaesticus, grec àvaTrataTi-
xôç, m. s. Il 1558. G. MOREL, dans delb. Rec]
Il Où domine l'anapeste. Vers — .
ANAPHORE [à-nà-fôr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anaphora, grec àvaœooâ, m. s.
Il 1611. COTGR.]
Il (Rhétor. ) Répétition de mômes mots en tète de
phrases qui se suivent.
ANAPHRODISIAQUE [à-nà-frù-di-zyâk' ; en vers,
-zi-âk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àv privatif et aphrodisia-
que, § 281. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Qui amortit le désir sexuel.
■"ANAPHRODISIE [à-nà-fro-di-zi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvaœpoSiuîx, tn.s. \\Néolog.]
Il Amortissement du désir sexuel.
ANAPHRODITE [à-nà-frô-dït'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àva'-ppôSiTOî, m. s. \\ Néolog.
Admis AC.\D. 1835.]
Il Chez qui le désir sexuel est amorti.
*ANAPLASTIE [à-nà-plâs'-ti] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec dtvaTrXiaaetv, reformer, recons-
tituer, § 282. Il Néolog.]
Il (Chirurgie.) Opération ayant pour objet de reformer
un organe mutilé.
ANARCHIE [à-nàr-chi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dlvapj^îa, m. s. || xW s.
Anarchie est quant l'on francbist aucuns serfs et met en grans
offices, ORESME, Polit. Motz estranges.]
Il Désordre produit dans un État par l'absence de gou-
vernement ou par l'impuissance de ceux qui gouvernent.
11 n'y a rien de pire que 1' — , c'est-à-dire de vivre sans gou-
vernement et sans lois, boss. Conn. de Dieu, i, 13. L' —
féodale. || P. ext. V — des esprits. Une sorte d' — douce et
paisible en fait d'opinions littéraires, stael, Allem. i, 2.
ANARCHIQUE [à-nàr-chïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anarchie, § 282. || xvic s. Quant à la
forme de gouvernement entre les diables, elle estoit anar-
chique, Sat. Ménipp. Suppl. du Catholicon, 3.]
Il Qui tient de l'anarchie. Les temps anarchiques de la
décadence de la seconde race, volt. Mœurs, 171. Désordre
—, LAHARPE, Langue révol. 27. || Qui favorise l'anar-
chie. Tendances, doctrines anarchiques.
ANARCHISTE [à-nàr-chisf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de anarchie, § 265. || 1797. Ce nom d'anar-
chistes que depuis deux ans on affecte de donner aux brigands,
LAHARPE, Lang. révol. 16, note 2.]
Il Partisan de l'anarchie.
ANASARQUE [à-nà-sàrk'] S. f.
[ÉTYM. Composé de àvâ, au travers, et orap|, chair, § 281.
Il xvi'= s. L'hydropisie anasarca, paré, vi, 11. || 1636. L'hy-
dropisie anasarque, e. de clave, Chimie, dans delb. Rec]
Il Ilydropisie du tissu cellulaire.
ANASTOMOSE [à-nâs'-tô-môz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvaatôfjiwatî, m. s. \\ xvi^ s.
PARÉ, I, 22.]
Il (Médec.) Abouchement de deux vaisseaux. | Jonction
de deux rameaux nerveux.
ANASTOMOSER [à-nâs'-tô-mô-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de anastomose, § 152. || 1717. Ramifica-
tions de veines qui s'anastomosent ou s'etbouchent ensemble.
Journal des sav. p. 277.]
Il Joindre par anastomose.
ANASTROPHE [à-nas'-trof] s. f.
ANA - 94 -
[ÉTYM. Emprunté du lat. anastrophe, grec àvxaTpocpf,
ANC
m. s. Il 1751. ENCYCL.]
Il Renversement de l'ordre habituel des mots.
ANATHËII£A.TISI:R [à-nà-té-mà-ti-zé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. anathematizare, grec
àvaesfxaTtÇeiv, m. s. §§ 216 et 267. || xiye s. bouteill.
Somme rur. ii, 12.]
Il Frapper d'anathème. — un hérétique. | P. anal. — une
doctrine. || Fig. Réprouver. Nous anathématisons tout ce
qui n'est pas de la Calprenède, SÉv. 342.
*ANATHÉMATIS]VIE [à-nà-té-mà-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. anathematismus , grec
(iva6E|JLaTtaixô<;,?n. s. \\ xv«s. Gr. Cout. de France, iv, 523.]
Il Action de frapper d'anathème. L'onziesme — contre Nes-
torus, DU PERRON, 504, édit. 1622. (Ce qu'ils) ont inséré dans
leurs symboles ou dans leurs anathématismes, BOSS. 6« Avert.
ANATHËMi: [à-nà-tèm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. anathema, grec àvi6e[ia,
m. s. § 216. Il xii» s. Desuz anatheme, garn. de pont-ste-
MAX. St Thomas, 2335.]
I. Malédiction par laquelle l'Église retranche qqn de
sa communion. Prononcer, lancer, fulminer 1' — contre qqn.
Le concile frappa d'— un évêque célèbre, BOSS. Hist. univ. i,
11. Il P. anal. Tous ces dogmes affreux, d'anathèmes frappés,
BOiL. Sut. 12. Il Fig. Réprobation complète. Qui du bon
sens mérite 1' — , j.-b. rouss. Êpit. ii, 3.
II. Celui qui est frappé de cette malédiction. Comme
des anathèmes, séparés de l'assemblée sainte, mass. Petit
Nombre d'élus, 1. || Adj. Qu'il soit —1
*ANATIFE [à-nà-tïf ] s. m.
[ÉTYM. Abréviation arbitraire de anatifére. (F. ce mot.)
Il Néolog. Admis acad. 1835, supprimé 1878.]
Il Genre de crustacés cirripèdes, dont la coquille est
soutenue par un pédicule contractile.
*ANATIFÈRE [à-nà-ti-fer] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. anas, atis, canard, et fero,
je porte (F. § 273), à cause de la croyance fabuleuse que
les canards sauvages se formaient dans la coquille de
ce crustacé. || xviic s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Conque — , anatife. Ce qu'aucuns ont appelé des
conques anatifères, peiresc, Lett. 105.
ANATOMŒ [à-nà-tô-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anatomia, grec iva-coiiTi, m. s.
Il XIV'' s. Le dit cirurgien qui bien cognoistroit la natbomie,
Somme Me Gautier, ms. franc. Bibl. nat. 1288, f" 92, r".]
Il 1° Étude de la structure des organes par leur dissec-
tion. L' — du corps humain. L' — d'une plante. Absolt. Étu-
dier 1' — . — comparée, science fondée sur la comparaison
des organes entre les divers animaux. || P. ext. Pièce d' — ,
corps ou partie d'un corps disséqué, ou reproduit en
plâtre, en cire, pour servir de sujet d'étude. || Vieilli.
Une — sèche, et, absolt, Dne —, un squelette. (Les Égyp-
tiens) faissuent apporter 1' — sèche d'un homme pour servir
d'avertissement aux conviés, Montaigne, i, 19. En grec sce-
letos, qui signifie — seiche, paré, iv, 43.
Il 2° Fig. Analyse subtile. Prenant plaisir à faire 1'—
des cœurs, bon. des per. Nouv. 66. Une — des passions du
cœur humain, fén. Dial. sur l'éloq. 1. (11) charge ses des-
criptions, s'appesantit sur les détails ; il fait une — , la br. 1.
ANATOMIQUE [à-nà-tè-mïk'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anatomicus, grec àvaTotx.ix(5î,
m. s. Il xvi» s. Dissection anatomique, paré, préf.]
Il 1" Relatif à l'anatomie. Pièce — . Recherches anatomi-
ques. Piqûre —, qu'on se fait en disséquant.
Il 2" Vieilli. S. m. Anatomiste. Plusieurs anatomiques
françois, grevin, Impost. des diables, 147, r°, édit. 1567.
ANATOMiaUEMENT [ à-nà-tô-mïk'-man ; en vers,
-mi-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de anatomique et ment, § 724. || 1740.
ACAD.]
Il D'une manière anatomique.
ANATOMISER [à-nà-tù-ini-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de anatomie, § 268. || xvi^ s. Anatomiser
la cervelle, rab. IV, 66.]
Il 1" Vieilli. Disséquer. Ceux qui ont anatomisé et dé-
coupé les corps, paré, préf.
Il 2" /'. ext. Vieilli. Diviser. Ce rayon, qui s'est anatomisé
au sortir du prisme, volt. Philos, de Newton, ii, 10. || Fig.
.\nalyser subtilement. Jamais le cœur féminin n'a été mieux
anatomisé.
ANATOMISTE [à-nà-tô-mïst'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de anatomie, § 265. || xvi"= s. paré, i.
Il Celui qui se livre à l'étude de l'anatomie. || Fig. (^
qui analyse subtilement. Le plus pénétrant — de notre cq ,
BOURD. Z^'" Jugem. dern. 2. Un excellent — de la lan ;
française, d'alemb. Éloges, Dangeau.
ANCÊTRE [an-sètr'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. antecçssor, m,, s. devenu ant-cess
§§ 291 et 336; antcestre, ancestre, §§ 405 et 421 ; anc^
§ 422. Sujet sing. en anc. franc, conformément àl'ély
les régimes sing. et plur. ancesseur, aucesseurs, ont i -
paru au xv" s.]
Il 1° Au sing. Ascendant qui précède le père. Mais qu'lL
porte-t-il qui puisse être Ni leur père ni leur — ? malh. Poés. Il
Les transformistes disent que le singe est 1' — de l'homme.
Il 2° Au plur. La série des ascendants jusqu'à
époque indéterminée, n compte une longue suite d'à:
très. Qu'au rang de ses ancêtres Dieu l'a fait remonter, t.
Ath. I, 2. Il Fig. Les générations antérieures. Si nos
cêtres ont mieux écrit que nous, la br. 14. Les usage
nos ancêtres. {Syn. aïeux.)
ANCHE [ânch'] s. f.
[ÉTYM. De l'anc. haut allem. ancha, tibia et tuyau (r
lat. tibia, os de la jambe et flûte), § 6. {Cf. hanche.) |1 1.
j. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
I. Il ±° Vieilli. Tuyau, embouchure du hautbois,
la musette, etc. L' — de son pipeau, r. belleau, ii, 81.
Il 2" P. ext. Lame vibrante placée dans l'emboucl
de certains instruments à vent : hautbois, basson, c;
nette, etc., et dont les battements produisent le son.
trument à — .
Il 3» Tuyau d'orgue qui parle au moyen de cette 1; e
vibrante. Un jeu d'anches.
II. (Technol.) Conduit par lequel la farine tombe (.
la huche en sortant de dessous la meule.
*ANCHÉ [an-ché] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anche, § 118. || 1690. furet.]
Il (Blason.) Recourbé en forme d'anche. Cimeterri
*ANCHIFLURE [an-chi-flûr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encygl.]
Il Trou de ver à une douve de tonneau.
ANCHILOPS [an-ki-lÔps'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec i-^yn-'^^'^ ^ ^- ^- Il ^^^^- ENCifj
Il Petite tumeur au coin de l'œU.
ANCHOIS [an-chwà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. anchoa, m. s. le«
vient probablement du basque, § 13. || 1564. Anchoii
anchoies, j. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il Petit poisson de mer qui, conservé dans le sel
mange comme hors-d'œuvre.
ANCIEN, ENNE [an-syin, -syèn'; en vers, jusq
XVII6 s. -si-...] adj.
[ÉTYM. Du lat. pop. *anteianum, dérivé de ante, a\ .
devenu *anzianu, *anziien, anciien, ancien, §§ 97 et 300.
Il 1" Qui existe depuis une époque antérieure. (.' ;.
antique.) Le plus — passe le premier. (Le vétéran) au i
lieu de ses compagnons moins anciens qui l'admirent, SÉc i.
Hist. de Napol. m, 3. Il est d'une famille plus — que U i-
tre. Jésus-Christ, que les deux Testaments regardent, l'Arim
comme son attente, le Nouveau comme son modèle, p.:.
Pens. XVII, 5. Ce voyage de Gama... changea le commercle
r— monde, volt. Mœurs, 141. || Qui existe depuis k J-
temps. Une église fort — . n respecta les traditions ancien »,
MONTESQ. Espr. des lois, x, 14. L'art de dissimuler —
comme le monde, dufresny. Faux Sincère, v, 13. | Vit 'i-
Agé. Les femmes anciennes et les enfants, monluc, C »-
ment. 3. || Substantivt. Il ne devait pas être d'un autre te
que son — (son aîné), mol. Am. méd. ii, 3. Je n'ai pa; •-
sez de puissance pour défaire entièrement ce que mon a
fait, CH. PERRAULT, Contes, Belle au bois dormant, st
un — {famil.), c'est un vieillard. | Les anciens du pei '
les vieillards; spéciall, ces vieillards considérés coi
chefs, magistrats. Vous irez, vous et les anciens, ve)
roi d'Egypte, saci, Bible, Exode, m, 18. Le conseil des o
ciens, chez les Hébreux et sous la constitution de l'an 1
L'Ancien des jours (expression biblique), Dieu.
Il 2" Qui a existé à une époque antérieure. La nou
église a été bâtie sur l'emplacement de 1' — . L' — régime. :
devons l'apologue à 1' — Grèce, la f. Fab. m, 1. Les pei
anciens. /'. ext. L'histoire —, l'histoire des peuples anci
ANC
Tariiuin l'Ancien. Caton l'Ancien. Ceux que nous appelons an-
ciens étaient véritablement nouveaux en toute chose, paSC.
Vide.\\ Substantivt. \ 1. Les peuples anciens. Les anciens,
qui ne connaissaient pas la distribution des trois pouvoirs,
MONTESQ. Espr. des lois, xi, 9. | 2. Les auteurs anciens.
Les anciens ne s'y sont pas toujours assujettis, CORN. 3*^ Disc.
Trag- Suivant le dire d'un — , mol. Av. m, 1. La querelle des
anciens et des modernes. Quelques habiles prononcent en fa-
veur des anciens contre les modernes, la br. 1. ||P. anal.
Qui a exercé une fonclion à une époque antérieure. Un
— soldat. Un — magistrat. Son — m£dtre. | P. ext. Un — galant,
LA BR. 3. Un — beau.
ANCIENNEJVŒNT [an-syen'-man ; en î;er5,-syè-ne-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de ancienne et ment, § 724. |1 xn^ s.
Anoienement, wace, Rou, m, 9735.]
Il Dans les temps anciens. {Syn. autrefois.) — en France,
il n'y avait point de condamnation de dépens en cour laie,
MONTESQ. Espi\ des lois, XXVIII, 35.
ANCIENNETÉ [an-syen'-té ; en vers, -syè-ne-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ancien, § 255. j| xii" s. garn. de pont-
ste-max. dans godef.]
Il lo Caractère de ce qui existe depuis une époque an-
térieure. Ils contestaient sur 1' — de leurs familles. || Spécialt.
Antériorité dans l'exercice d'une fonction. (Les maré-
chaux qui) n'avaient aucun rang dans l'ordre que de leur —
de promotion, st-sim. ii, 82. Droit d'— . Par rang d' — . Avan-
cement à 1'—. Il P. ext. Caractère de ce qui existe depuis
longtemps. L'— d'une loi, d'une coutume. P. ext. Chose
ancienne. Le goût de ces anciennetés , sÉv. 627. ] Vieilli.
.\ge avancé. L'— de la reine, pasq. Rech. x, 20. Vieux ca-
pitaines que vous deviez respecter, quand ce n'eût été que pour
leur—, voit. Lett. 115.
Il 2» Vieilli. Caractère de ce qui a existé à une épo-
que antérieure. | Absolt. L'— , l'antiquité. Ce serait blas-
phémer contre 1' — , pasq. Rech. vu, 10. || P. ext. Caractère
de ce qui a été en usage à une époque antérieure. L' —
d'une expression, n (le mot sollicitude) put étrangement son
— , MOL. F. sav. Il, 7.
ANCILE [an-sil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ancile, m. s. || xvi« s. rab.
IV, 49.]
Il Bouclier que les Romains croyaient tombé du ciel
et qu'ils gardaient religieusement comme le gage de leur
empire.
ANCOLIE [an-kô-li] s. f.
[ÉTYM. Ane. franc, anquelie, corruption du lat. des bo-
tanistes aquilegia, qui recueille l'eau, à cause de ses pé-
tales disposés en urnes. || 1365. Henap esmaillié d'ancolyes
et de liz. Invent, du duc d'Anjou, dans Bibl. École des
chartes, 1889, p. 178.]
I Plante renonculacée dite gant de Notre-Dame.
ANCONÉ [an-kô-né] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médic. anconaeus, dérivé du
grec dy-icûv, coude, § 226. || 1751. encycl.]
II Qui tient au coude. Muscle —, muscle de la région
postérieure et supérieure de l'avant-bras. | S. m.L' — sert
à étendre l'avant-bras sur le bras.
ANCRAGE [an-kràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ancrer, § 78. || xv^ s. Tu es le port de
vray et seur ancrage, chastell. dans delb. Rec]
Il 1» Action de jeter l'ancre. Droit d'— , qu'on paie
pour jeter l'ancre dans certains ports.
Il 2" P. ext. Lieu où l'on peut jeter l'ancre. Ce port offre
un — commode. {Syn. mouillage.)
ANCRE [ânkr'] s. f. (qqf masc. aux xvi" et xvii'' s.).
[ÉTYM. Du lat. pop. ancCra, în. s. devenu anc'ra, § 290,
ancre, § 291.]
Il 1° Pièce de fer aimée de deux dents, qu'on fait des-
cendre à l'aide d'un câble au fond de l'eau, où elle se
fixe de manière à retenir le navire. Les vaisseaux étran-
gers qui plient leurs voiles et jettent 1' — , J. de maistre,
Soir, de St-Pétersb. 1. Mettre le navire à 1'—. Être à 1'—.
Lever 1'—, pour partir. Chasser sur ses ancres, être entraîné
par la lame ou le vent sans que les ancres suffisent à re-
tenir le navire. | La maîtresse —, et, vieilli, V— de salut,
de miséricorde. Fig. C'est notre —de salut, notre ressource
suprême. Spécialt. L'— de salut, considérée comme sym-
t)ole de la foi. Jetez cette — sacrée dont les cordages ne
rompent jamais, boss. 3^ Toussaint, 3. | Le sage considère
9o - AND
si ce n'est point là qu'il faut jeter 1'— (se fixer), MALii. Ep.
de Se'nèq. lxx, 2. Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des
âges Jeter 1'— un seul jour? lamart. Médit. 13. | P. plai-
sant. V— de vos bontés nous rassure, RAC. Plaid, m, 3.
Il 2» P. anal. \ 1. (Horlog.) Pièce en forme d'ancre
renversée, qui règle l'échappement. | 2. Barre de fer
destinée à empêcher l'écartement des murs, la poussée
des voûtes, etc.
*ANCRÉ, ÉE [an-kré] adj.
[ÉTYM. Dérivé de ancre, § 118. || 1611. cotgr.]
Il (Blason.) En forme d'ancre. Croix — .
ANCRER [an-kré] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. ancôrâre (les lexiques ne donnent
que le part, ancoratus), devenu *ancrar, §§ 291, 336, ancrer,
§ 295.]
Il 1» Mettre à l'ancre. (Port) Où Dieu seul peut — notre
nef vagabonde, racan, Ps. 72. Venu... s'— dans le canal de
Dunkerque, sarrazin, Siège de Dunkerque. \ Absolt. Sans
peur, ils ancrent, ils descendent, CORN. Cid, iv, 3. {Syn.
mouiller.) || Fig. Fixer solidement. (Il a) ancré notre félicité
en un sable mouvant, charron, Sagesse, ii, 7. La vanité est si
ancrée dans le cœur de l'homme, pasc. Pens. ii, 3. Chez son
rival je m'ancre avec adresse, mol. Et. m, 4. Ceux-ci ne pensè-
rent qu'à s' — de plus en plus près du Dauphin, ST-SlM. viii, 428.
Il 2° P. anal. Consolider (une maçonnerie) avec une
bacredefer dite ancre. (Tornbeaux)... dont les pierres étaient
ancrées de fer, b. de st-p. Et. de la nat. 5.
*ANCRURE [an-krùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ancrer, § 111. || (Au sens 2°.) 1751.
ENCYCL.]
Il lo Assemblage du tirant et de l'ancre qu'on y place
pour empêcher l'écartement d'un mur.
Il 2° Pli qui se forme en tondant le drap quand il est
mal tendu.
ANDABATE [an-dà-bâf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. andabata, m. s. || 1587. tail-
LEPiED, dans DELB. Rcc]
Il (Antiq.) Gladiateur à cheval qui combattait les yeux
bandés.
*ANDAIIjLOT [an-dà-yô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. i| 1683. Dalllots ou andaillots,
dans JAL, Gloss. naut.]
Il (Marine.) Anneau d'une voile triangulaire où passe
le cordage qui sert à la hisser.
ANDAIN [an-din] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical qui a donné l'ital. andare,
aller. {V. aller.) || xm^ s. Renaud de Montauban, p. 233.]
Il \° Ane. franc. Enjambée. A grands andains va à perdi-
tion, PH. DE MAiziÈRES, Songc du vieil pèlerin.
Il 2° P. ext. et spécialt. Ce que le faucheur coupe à
chaque enjambée. (L'herbe des champs) par andains dé-
coupée, CHASSIGNET, Ps. 19.
"ANDAIiOU, OUSE [an-dà-lou, -louz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. andaluz, m. s. § 13. On
trouve, au xviiic s., andalous, plus conforme à l'étym.
Il xviii" s. MATY, Dict. géogr.]
Il Originaire de l'Andalousie. Un cheval —, et, s. m. Un
— , genêt d'Espagne.
ANDANTE [an-dânf; qqns prononcent an-dan-té] adv.
et s. in.
[ÉTYM. Mot ital. ; proprt, allant, § 12. || 1751. encycl.]
Il l» Adv. (Musique.) Avec un mouvement modéré.
Il 2" S. m. Morceau d'un mouvement modéré. Les an-
dantes de Mozart.
''ANDANTINO [an-dan-ti-nô] adv.
[ÉTYM. Diminutif ital. de andante, § 12. || 1751. encycl.]
Il Avec un mouvement un peu moins modéré que l'an-
dante.
ANDOITILIiE [an-douy'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *inductïle, m. s. de inducere, mettre
dedans, introduire : in devient en, an, § 472 ; et dûctUe,
dôctile, douille. ( V. douille.) Le genre fém. est dû à la ter-
minaison.]
Il 1° Saucisse faite avec les boyaux charnus du porc,
remplis de tripes, de chair, de lard, hachés et assaisonnés.
Vêtir 1'— {vieilli), mettre la chair hachée dans le boyau.
Fig. Vieilli. Vêtu comme une —, se disait d'un homme am-
plement couvert.
Il 2" P. anal. — de tabac, rouleau de feuilles de tabac.
Il — de pâte, pâton, défectuosité dans le papier.
AND
— 96
ANE
ANDOUHXER [an-clou-yé] a\ 7n.
[ÉTYM. Primilivement antoillier (encore dans trév.),
du lat. pop. *anteocularem, *antoculare, proprt, (qui pousse)
devant les yeux. {V. avant et cuiller, et cf. rallem. augen-
sprosse, w. s. proprt, rejeton des yeux.)]
Il Ramification qui se produit avec l'âge dans le bois
du cerf, du daim, du chevreuil. Premier, second — .
ANDOUHJjETTE [an-dou-yef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de andouUle, § 133. |1 1451. Andoilette, dans
GODEF. Suppl.]
Il Petite andouille faite avec des fraises et des tétines
de veau. — de Troyes.
*ANDRIENNE [an-dri-yèn'] s. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36. || 1729. Merc. franc, cité par
TRÉV.]
Il Espèce de robe de chambre de femme à longue jupe,
que la Dancour, dans le rôle de Y Andrienne de Baron,
mit à la mode au commencement du xviii= s.
*ANDRINOPLB [an-dri-nôpl'] s. f.
[ÉTYM. Nom d'une ville de Turquie, § 36. || Néolog.]
Il Rouge d'Andrinople ou rouge —, dit aussi rouge turc,
sorte de couleur employée dans les arts. || — , sorte
d'étoffe de coton teinte en rouge.
■"ANDRCECIE [an-dré-si] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec avÔp, radical de àvT;p,
àvSpcJi;, homme, mâle, et olxîa, maison, §279. || Néolog.]
Il Ensemble des étamines , des organes mâles de la
fleur.
ANDROGYNE [an-drô-jin'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvôp^Yuvoi;, de àvTip, homme,
et yuvT; , femme, § 279. || xiv^ s. Cest androgyn métal, Traité
d'alch. 98. | xyi^ s. L'androgyne, J. du bellay, 13 Sonn. de
l'honn. amour, 4.]
Il Adj. Qui possède les deux sexes. {Syn. hermaphrodite.)
Spécialt. (Botan.) Plante —, qui porte à la fois les organes
mâles et femelles, mais dans des fleurs séparées. || S. m.
Dn — . On imagina des audrogynes, possédant les deux sexes,
VOLT. Dial. 25.
ANDROÏDE [an-drô-id'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec «vrip, homme, et oïde,
§ 279. Il xviio s. NAUDÉ, cité par trév. Admis acad. 1798.]
Il Automate à forme humaine.
ANDROMÈDE [an-drô-mèd'] s. f.
[ÉTYM. Nom de la femme de Persée, transportée au
ciel, § 36. Il xvi^ s. (L'étoile) qui est a la bonne main d'An-
dromède, p. DE MESMES, Instit. asti'OTi. 138.]
Il Constellation située près du pôle arctique.
*ANDROPHORE [an-drô-fôr] s. m.
[ÉTYM. Composé avec àv-rip, homme, mâle, et çopôî,
qui porte, § 279. || Néolog.]
Il (Botan.) Support commun de plusieurs anthères.
ÂNE [an'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. asïnum, m. s. devenu *asnu, § 290, asne,
§291, âne, §422.]'
I. Il 1» Animal du genre solipède, à longues oreilles, à
échine saillante, à cri discordant (dit braiment), que l'on
emploie surtout comme bête de somme. Monter, aller à
— . Chargé comme un — . Bâter un — .Un maître — étalait
ses deux grandes oreilles, CH. Perrault, Contes, Peau
d'Ane. — sauvage, l'onagre. — rayé, le zèbre. || Express,
prov. Sérieux comme un — qu'on étrille, se dit de qqn qui
affecte d'être grave. Têtu comme un — . Méchant comme un
— rouge. Brider 1' — par la queue, faire une chose à l'en-
vers. Nul ne sait mieux que 1' — où le bât le blesse, chacun
sent son mal mieux que tout autre. C'est r— du moulin,
c'est lui qui a toute la peine. Faute d'un point, Martin per-
dit son —, la moindre omission peut faire échouer. Le
coup de pied de 1' — {toc. prov. inspirée par la f. FaO.
m, 14), la dernière injure, celle que le lâche fait à celui
qui n'est plus à craindre. Être comme 1'— de Buridan, ne
pouvoir se décider (ce philosophe scolastique ayant ima-
giné un âne qui, placé entre deux mesures d'avoine éga-
les, n'a pas de raison pour choisir et se laisse mourir de
faim). Faire 1' — pour avoir du son, feindre d'ignorer une
chose pour se la faire redire.
Il 2" Fig. Celui qui a l'esprit obtus. Traitant d'— Qui-
conque est ignorant, d'esprit lourd, idiot, la f. Fab. xi, 5. Le
plus — des trois n'est pas celui qu'on pense, ID. iùid. m, 1.
Le pont aux ânes, chose si facile qu'elle est à la portée
des esprits les plus obtus. — bâté, personne d'un esprit
tout à fait obtus. || Oreilles d'— , longues oreilles, <■
dérées comme l'emblème de l'ignorance, de la stup
Midas, le roi Midas a des oreilles d' — , boil. Sat. 9. B
d' — , garni d'appendices en forme d'oreilles d'âne, '
met à un enfant pour lui faire honte de son ignor^
Il Jeu de r— salé, corruption populaire (F. § 509) de
glais aunt Sally, tante Sarah, jeu d'adresse où une
de vieille sert de but.
II. P. anal. Colline en dos d' — , dont les côtés fort)
talus. Il Téte-d'— , nom vulgaire du chabot, poisse
grosse tête. || Pied-d'— , nom vulgaire d'un genre de i
lusques dit aussi spondyle. || Pas-d' — . | 1. Nom vulg
du tussilage, à cause de sa feuille. | 2. Sorte de mors !
lequel on maintient ouverte la bouche du cheval ]
l'examiner. | 3. Pièce de la garde des épées au xv
au xvii" s. L'on y met (à une épée) le plus beau pas-
du monde, sorel, Francion, 237, || Sorte d'élau don
servent les ouvriers en marqueterie , en tabletterie
esteau.)
ANÉANTIR [à-né-an-tîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et néant, §§ 194 et 196. || xi
Aniantirent, Lib. Psalm. 82, dans Psaut. d'Oxf. p
Il 1° Ramener au néant. Celui qui a créé le monde peut
r — . Les corps se transforment et ne s'anéantissent pas. L
rible nécessité d'être éternellement ou anéantis ou malheui
PASC. Pens. IX, 2. || Fig. Assimiler au néant. S' — d«
Dieu, n (Jésus-Christ) s'est anéanti lui-même, BOSS. J
univ. II, 25. Le fini s'anéantit en présence de l'infini, p
Pens. X, 1 bis.
Il 2° P. ext. Réduire à rien. {Syn. annihiler.) Rome
si bien anéanti tous les peuples, montesq. Rom. 16. L';
rite même du peuple était anéantie, ID. ibid. 13. Il y a
femme qui anéantit ou qui enterre son mari, au point qu'il
est fait dans le monde aucune mention, la br. 3. — le mt
ID. 2. Absolt. Mettre dans un état d'abattement com
[Syn. consterner.) Anéanti par la douleur. Cette nouvel
comme anéanti. A ce discours, j'étais anéantie, mariv
rianne, 5.
ANÉANTISSEMENT [à-né-an-tïs'-man ; en vers
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de anéantir, § 145. || 1309. Texte
GOUEF. Suppl.]
Il 1" Le fait d'être ramené au néant. Puisque le jus
l'impie auront le même sort, et qu'un — éternel va bi o
les égaler, mass. Vérité d'un avenir, 2. \\ Fig. Le fa il
s'assimiler au néant. Elle reçut le viatique avec tant de kir-
quesde paix, de ferveur et d' — ..., rac. P.-Royal, 2. Abi||...
dans cet — , corn. Imit. m, 5. Les anéantissements i r
Dieu-Homme, boss. Haine pour la vérité, 1. Son — v
taire (de Jésus), id. Émin. dign. des pauvres, 1.
Il 2" Le fait d'être réduit à rien. L'anarchie dégéné ei
— , montesq. Espr. des lois, viii, 2. L' — de ses espéra .-
I Spécialt. Abattement complet. La mort de son fils 1':
dans r — .
ANECDOTE [à-nek'-dof] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvsxSoxa (proprt, cl
inédites), titre d'un ouvrage de Procope, § 36. ||
varillas, Anecdotes de Florence.]
I. S. f. Il 1° Particularité curieuse. Les anecdotes
un champ resserré où l'on glane après la vaste moiss
l'histoire; ce sont de petits détails longtemps cachés, ^
S. de L. XIV, 25. Les premiers travaux de M. de Buffc
rent des traductions : — singulière, condorcet, ÊIqi
Buffon.
Il 2° Court récit d'un petit fait curieux. Nos interprt
nous racontaient des anecdotes , Barthélémy, Anat
sis, 38.
II. Vieilli. Adj. Anecdotique. L'histoire — des scie t
fonten. Montmort.
ANECDOTŒR [à-nek'-dô-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de anecdote, § 115. || 1736. volt. '
31 août.]
Il Conteur d'anecdotes.
ANECDOTIQUE [à-nek'-dô-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anecdote, § 282. || 1787. féraud,
crit.]
Il Qui tient de l'anecdote. Histoire — .
*ÂNÉE [d-né] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de âne, § 119. || xuio s. Asnee, e. bou -'
Livre des mest. I, xlviii, 12.]
ANE
Il Charge d'un âne.
ANÉMIE [ii-né-mi] s. f.
[ÉTV.M. Compose; avec le grec àv privatif et atjxa, sang;
proprt, manque de sang, § 281. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Dépérissement causé par l'appauvrissement du sang.
*ANÉMIER [à-né-myé ; en vers, -mi-é] v. ti\
[ÉTYM. Dérivé de anémie, § 157. || Néolog.]
Il Rendre anémique. S'—, devenir anémique.
ANÉMIQUE [à-né-mïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anémie, § 229. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Qui tient à l'anémie. État — . || Atteint d'anémie. Une
personne —, et, substantivt, Un, une — .
ANÉMOMÈTRE [à-né-mo-metr'] s. 7n.
[ÉTYM. Composé avec àv£[xûi;, vent, et [xsxpov, mesure,
j! 279. Il 1734. d'ons-en-bray, dans Mém. de l'Acad. des
se. p. 123.]
Il Instrument pour mesurer la vitesse du vent.
ANÉMONE [à-né-mùn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anemona, m. s. o. de serres,
IV, 12, dit anémone et fait le mot masc. |j 1542. du pinet,
llist. nat. de Pline, xxi, 23.]
Il Plante renonculacée à fleurs de couleurs variées.
Griffe ou patte d'— , nom donné à la racine de cette plante.
11 P. anal. — de mer, l'actinie, zoophyte.
*ANÉMOSCOPE [à-né-mos'-kÔp'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec âv£[AO<;, vent, et a>:o-stv, consi-
dérer, § 279. Il 1683. COMIERS, dans Merc. gai.]
Il Instrument qui marque la direction du vent.
ÂNERIE [iin'-ri , en vers, â-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ânier, au sens II, § 68. || xiv^ s. Ce
seroit ruderie et anerie, Ars d'amour, dans delb. Rec]
Il Famil. Ignorance grossière.!'— d'un écolier, j] P. ext.
Trait d'ignorance grossière. Voilà encore de vos âneries!
MOL. Escarb. se. 3.
'ANÉROÏDE [à-né-ro-id'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif et vT,p6ç, humide,
§§279 et 281. || Néolog.]
Il Proprt. Sans liquide. Baromètre —, baromètre mé-
tallique.
AneSSE [â-nes'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de âne, § 129. || xii" s. Cinc cenz almesses,
Job, dans Rois, p. 495.]
Il Femelle de l'âne. Balaam sella son — et se mit en che-
min, SACi, Bible, Nombr. xxii, 21. Le lait d'— , qui engraisse
tout le monde, m'amaigrit, m"o d'armentières, Lett. à Bussy,
12 févr. 1667.
ANESTHÉSIE [à-nes'-té-zi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvattaôriata, insensibilité, de
àvprivatif et al'a07^CTt;, sensibilité. || Néolog. Admis acad.
1878;]
Il État d'insensibilité résultant de l'absorption de cer-
taines substances ou d'une maladie.
*ANESTHËSIER [à-nes'-té-zyé ; en vers, -zi-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de anesthésie, § 154. 1| Néolog.]
Il Mettre en état d'anesthésie.
ANESTHÉSIQUE [à-nes'-té-zïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anesthésie, § 229. || Néolog. Admis
AC.\D. 1878.]
Il Qui produit l'anesthésie. Un agent —, et, substantivt,
Un—.
ANETH [à-nè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anethum, grec à'vTiOov, jn. s.
On trouve en anc. franc, la forme pop. anoi. acad. écrit
anet, 1694-1762. || xv^ s. Anet, Grant Herbier, 30.]
Il Plante ombellifère dont la graine est tonique et exci-
tante.
ANÉVRISMAL, ALE [à-né-vrïs'-màl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anévrisme, § 90. || xvi^ s. (Hernie)
anevrysmale, L. joubert, Chirurg. p. 561, édit. 1598.]
Il Qui tient à l'anévrisme.
ANÉVRISME [à-né-vrïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aneurysma, grec âvcûpuaixa,
m. s. proprt, dilatation. || xvi^ s. paré, vu, 24.]
Il Tumeur formée sur le trajet d'un vaisseau artériel,
ou sur une paroi du cœur, par la distension des tuniques.
Rupture d'un —, rupture des tuniques distendues. L'opéra-
tion de 1'— ou de l'artère piquée, st-sim. i, 57. — faux, tu-
meur formée par du sang épanché hors d'une artère.
DICT. FRANC.
97 - AN G
ANFRACTUEUX, EUSE [an-frâk'-tueli , -tueliz'; en
vers, -tu-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anfractuosus, m. s. \\ xvi" s.
PARÉ, II, 3.]
Il Qui a des anfractuosités. Chemin — .
ANFRACTUOSITÉ [an-frak' -tu6-zi-té ; en vers,
-tu-ô-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. anfractuosus, anfractueux, § 255. ||
xvi<^ s. Les courtes oreilles ont leur anfractuosité de petite
estendue, bouchbt, Serées, m, 272.]
IJEnfoncement sinueux. (S'emploie surtout au pluriel.)
Les anfractuosités d'un rocher, d'une caverne. j| Les anfrac-
tuosités de l'oreille. Le cerveau a divers sinus et anfractuo-
sités, Boss. Conn. de Dieu, n, 6.
*ANGARIE [an-gà-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. angaria, m. s. § 12. || xvi<= s.
Anguaries, rab. iv, 51.]
Il Corvée. | Spécialt. Louage forcé d'un navire à l'État,
en cas de guerre.
*ANGARIER [an-gà-ryé ; en vers, -ri-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. angariare, m. s. § 12. || xv<= s.
MOLiNET, Chron. 201.]
_ Il F/eiVZî. Tourmenter. L'angariant, le vexant, J.-B. rouss.
Épithal.
ANGE [ânj'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. angëlum, grec ày^sloz, m. s. devenu
*anjlu, § 290, anjle, § 291, anje, ange, §361.]
I. Envoyé de Dieu. L' — qui apparut à Marie. | F/,17. Messa-
ger. Vous que je dois nommer 1' — demonbonheur, M0L.7i^.iv, 2.
II. Pur esprit, intermédiaire entre Dieu et l'homme.
Hôtes du ciel, saintes légions d'anges, rotrou, St Genest,
IV, 4. (Dieu) dont le trône est porté par les anges, rac.
Esth. I, 5. Les neuf chœurs des anges, la hiérarchie des es-
prits célestes. Le pain des anges (Liturgie cathol.), l'eucha-
ristie. Les anges de lumière, restés fidèles à Dieu. Les anges
rebelles, déchus, les anges des ténèbres, les démons, chassés
du ciel pour avoir désobéi à Dieu. L'homme n'est ni — ni
bête, PASC. Pens. vu, 13. Mais, Madame, après tout, je ne
suis pas un —, mol. Tart. m, 3. Fig. En parlant d'une
créature déchue. Ce bel — des ténèbres, les. Gil Blas, 1, 4.
— exterminateur, ministre de la colère céleste. Le glaive
fidèle de 1'— exterminateur, j.-b. rouss. Odes, m, 10. | Bon
—, — gardien, — tutélaire, considéré comme veillant sur
l'homme. Ce parti que son bon — et le mien nous suggéraient,
j.-j. ROUSS. Confess. 5. Fig. Il m'entend parler de vous
comme de mon — gardien, volt. Lett. 7 mars 1739. || Fig.
Être aux anges, dans le ravissement. Rire aux anges, de ra-
vissement. Je riais aux anges en tapissant la scène de bou-
cliers, VOLT. Lett. 18 juin 1759. Parler, chanter comme un
—, en perfection. LE marquis : A-t-elle de l'esprit, dites-
moi? — ARISTE : Comme un —, DESTOUCHES, Philus. marié,
IV, 9. C'est un — de beauté, de pureté. Avoir la douceur d'un
— . (Virginie) parut un — qui prend son vol vers les cieux,
B. DE ST-P. Paul et Virg. On eût dit d'un —, tant eUe était
belle, CH. PERRAULT, Contes, Belle au bois dormant. C'est
un — bouffi, il a des joues rebondies comme les petits
anges que représentent les peintres. | Néolog. Faiseuse
d'anges, femme qui fait mourir des enfants qu'on lui a
confiés. I L'Ange de l'école, saint Thomas d'Aquin (à cause
de l'excellence de sa doctrine). Mon —, terme de ten-
dresse. Les beaux yeux de mon — , malii. Poés. 45. Eau
d'— , sorte d'eau de toilette. Un certain parfumeur vend de
fort bonne eau d'— , corn. Veuve, i, 1.
III. P. anal. Sorte de squale à nageoires en forme
d'ailes. {Syn. angelot.) || Projectile fait de boulets liés par
une chaîne , qu'on employait dans les combats sur mer.
ANGÉLIQUE [an-jé-lïk'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. angelicus, m. s. ||(Adj.) xiiios.
BRUN, latini, dans delb. Rec. \ xvi<= s. Angélique, tel nom
a esté donné à ceste plante à cause des vertus qu'elle a
contre les venims, 0. de serres, vi, 15.j
I. Adj. Qui est de la nature des anges. Les chœurs an-
géliques. Salutation —, adressée à Marie par l'ange qui
lui annonça qu'elle serait la mère du Christ. || P. anal.
Bonté — . Créature — . Beauté — . Le Docteur —, saint Thomas
d'Aquin. || P. ext. Voix— , registre d'orgue à anches son-
nant l'octave du jeu de voix humaine.
II. S. f. I 1. Plante aromatique ombellifère, dont on
confit la tige verte. | 2. Ancien instrument de musique
voisin du luth et du théorbe.
ANG
ANGÉLIQUEMENT [an-jé-lïk'-man ; en vers, -li-ke-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de angélique et ment, § 724. |1 xV s.
Teux... angeliquement clairs, chastell. dans delb. /Jec]
Il D'une manière angélique.
"ANGËLISER [an-jé-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. angelizare, m. s. \\ xvi^ s.
Corps... angelisés, marg. de valois, lleptam. 58.]
Il Rendre angélique. Tertullien, parlant de chair ressus-
cites, l'appelle une chair angélisée, boss. /<"' Assompt. 2.
ANGELOT [anj'-lô; en vers, an-je-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ange, § 136. ||(Ausens propre.) xiii» s.
j. DE MEUNG, Rose, 21868.]
I. Anciennt. Petit ange. De jeune — vieux diable {pro-
verbe), COTGR. Dict. Il p. ext. I 1. Ancienne monnaie fran-
çaise portant l'image de l'ange saint Michel. | 2. Petit
fromage raffiné, ainsi dit d'un angelot qui lui servait de
marque. 0 brie ! ô pauvre brie ! 0 chétif — qu'autrefois
j'exaltai, st-amant, Cantal.
II. P. anal. Poisson du genre squale, dit aussi ange
de mer.
ANGÉLUS [an-gé-lûs'] s. m.
[ÉTYM. Lat. angélus, l'ange, mot qui commence cette
prière, furet, et encore acad. 1835 écrivent angélus. ||
1690. furet.]
Il (Liturgie cathol.) Prière qu'on récite le matin, à midi
et le soir, en souvenir de la salutation angélique. ||P. ext.
Sonnerie qui avertit les fidèles de réciter cette prière.
Dire, sonner l'Angélus.
*ANGER. V. enger.
ANGINE [an-jin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. angina, m. s. \\ 1549. Angine vul-
gairement appelée esquinance, tag.\ult, Instit. chirurg. 61.]
Il Maladie inflammatoire de la gorge, avec ou sans pro-
duction de fausses membranes. — tonsillaire. — pultacée,
couenneuse. {V. diphtérie.) || P. anal. — de poitrine, trouble
nerveux dans la région du cœur, qui produit des accès
de suffocation et peut amener l'asphyxie.
ANGINEUX, EUSE [an-ji-neû, -neuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de angine, § 116. || Néolog.]
Il Relatif à l'angine.
ANGIOGRAPHIE [an-jyô-grà-fi ; en vers, -ji-ô-...] s. f.
[ÉTYM. Composé avec àYTEÏov, vaisseau, et ypicpw, je
décris, § 279. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Partie de l'anatomie qui décrit les différents vaisseaux.
ANGIOLOGIE [an-jyù-16-ji; en vers, -ji-ô-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dyyEioXoYÔa, m. s. de àyyetov,
vaisseau, et 'Xoyôi, discours. || xviii^ s. Angeiologie, dionis,
cité par trév. | Angiologie, acad. 1762.]
Il Partie de la physiologie qui étudie les différents
vaisseaux.
ANGLAIS, AISE [an-glè, -glèz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Angle, nom d'un peuple germanique
établi en Ang:leterre, § 143. || xii^ s. N'unt pas vestu bu-
rels engleis, Vie de St Gilles, 1648.]
Il Originaire de l'Angleterre. Le peuple —, et, substantivt,
Dn Anglais. La langue —, parlée par les Anglais, et, absolt, s.
nn. Parler 1' — . | Ancienne expression conservée par la lan-
gue populaire. Dn — , un créancier. Jç n'eus onc angloys de
votre taille, marot. Rond, à un créancier. On — , un créancier
qui n'est jamais payé, cotgr. Dict. \ Cheval — , d'une race
formée en Angleterre par le perfectionnement de la race
arabe. Substantivt. Famil. n montait un — fort vite, hamilt.
Gram. 84. | A l'anglaise, à la mode anglaise. Trot à l'anglaise,
oii le cavalier se soulève à chaque temps de trot. | Écriture
— , et, absolt, —, écriture liée, ofi les lettres sont penchées
sur la droite. | Danse — , et, absolt, — , danse rapide sur un
mouvement à deu.x-quatre. | Anglaises, longues boucles
de cheveux. | Reliure —, cartonnage avec toile façonnée.
'ANGLAISER [an-glè-zéj v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de anglais, § 154. || Néolog.]
Il Couper (au cheval), suivant la mode anglaise, les
muscles abaisseurs de la queue pour la maintenir tou-
jours relevée.
ANGLE [ângl'l s. m.
[ÉTYM. Du lat. ^ngiilum, m. s. devenu anglu, § 190, angle,
§ 191.]
Il 1° Degré d'écartement de deux droites qui se cou-
pent dans un plan. Côtés de 1'—, les deux droites. Sommet
de r— , le point d'intersection. Angles égaux, droits, aigus,
- 98 - ANG
obtus, complémentedres, supplémentaires, adjacents, etc. | -
d'incidence, de réflexion, de réfraction. | — de contingenc
— limite. — de position. — horaire. | — de mire. — visut
— facial, qui se forme par la verticale joignant les sailli (
du front et de la mâchoire supérieure, avec l'horizonta!
passant par les oreilles et la base des narines.
Il 2" — solide, degré d'écartement de deux ou pin
sieurs plans qui se coupent. — dièdre, trièdre, polyèdre.
P. ext. Partie saillante ou rentrante où se joignent le
faces de ce qui est disposé en angle. Les angles d'un ba
taillon. — saillant, que forment les deux faces d'un ba
lion. — rentrant, que forment le flanc et la courtine. Ci
angles, ces fossés, ces hardis boulevards, volt. Alzire, ii, t
I L' — d'un mur. C'est ici la pierre de 1' — , la pierre qui sou
tient et qui unit tout l'édifice, BOSS. 2*^ Nativité, prcaml)
Les angles de l'oeil, de la bouche. || Fig. Un — sur lequel o;
fait jouer l'esprit..., buff. Style.
*ANGLÉ, ÉE [an-glé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de angle, § 117. || 1690. furet.]
Il (Blason.) Croix —, où des figures sortent des anglc-
*ANGLER [an-glé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de angle, § 154. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Disposer en angle.
ANGLET [an-glè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de angle, § 133. || xin" s. Encoste un mm
en un anglet, adenet, Cléomadès, 4568. J
Il 1° Ane. franc. Petit angle.
Il 2» (Architect.) Entaille à angle droit qui sépare du
bossages.
'ANGLETERRE [an-gle-ter] s. f.
[ÉTYM. Nom propre de pays, § 36. || xvii" s. F. à l'article.
Il 1" Etoffe de laine anglaise. De bonne flanelle, vraie —
RAC. Lett. 193.
Il 2» Dentelle de point d'Angleterre. Ma garniture d'-
en. PERRAULT, Contes, Cendrillon.
ANGLEUX, EUSE [an-gleû, -gleuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de angle, § il6. || xiV^ s. Plaies angleuses
MONDEVILLE, daUS GODEF.]
Il Vieilli. Anguleux. Petites fueilles angleuses et vermi
lettes, viGENÈRE, Philostrate, 312, édit. 1611. || P. e,
Dont la graine est logée dans de petites cavités. Fruits
ANGLICAN, ANE [an-gli-kan, -kàn'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. anglican, «i. s. § 12. || xvii'
bouhours, cité dans trév.J
Il Qui appartient à l'anglicanisme. Le clergé — . L'Égl
— . Il P. ext. Dne éloquence — , gresset. Chartreuse.
"ANGLICANISME [an-gli-kà-nïsm'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de anglican, § 165. || Néolog.]
Il Forme du protestantisme, religion d'État de l'Ang]
terre.
ANGLICISME [an-gli-sïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. mod. anglicus, anglais, § 165,
1704. TRÉV.]
Il Façon de parler particulière à la langue anglaise.
ANGLOMANE [an-glô-mkn'] adj. et s.
[ÉTYM. Tiré de anglomanie, § 279. || 1798. acad. Suppl
Il Personne qui a une admiration exagérée pour le
usages anglais.
ANGLOMANIE [an-glô-mà-ni] s. f.
[ÉTYM. Composé avec anglo, pour anglais, et manie
§ 279. Il xviiie s. d'alemb. dans acad. Histor.]
Il Admiration exagérée pour les usages anglais.
ANGOISSE [an-gwas'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. angùstia, resserrement, devenu angoiss
par le changement de ù en ci, § 329, de sti en ss, § 28c
et de a en e, § 191. Voltaire [Comment, sur Horace) I
dit peu usité de son temps.]
Il 1" (Médec.) Mouvement d'anxiété physique avec op
pression. {Syn. anxiété.) Les angoisses de la mort. |i P.exl
Être à l'eau d' — et au pain de tribulation, se disait de
moines que leur supérieur mettait au cachot, au pal
et à l'eau. || Poire d'— . | 1. Poire d'un goût très acerbe
Fig. Avaler des poires d' — , subir de cruels traitements
Des poires d' — que vos cruautés me font avaler tous les jonn
MOL. Escarb. se. 4. | 2. Instrument de fer en forme d
poire qui servait à bâillonner. (Le capitaine Gaucher
inventa une sorte de cadenas faits en forme de poire : aus£
les appelait-il poires d' — , d'aub. Hist. univ. III, iv, 15. ("
Il 2" Mouvement d'anxiété morale. L'air résonne dei
cris qu'au ciel chacun envoie ; Albe en jette d'— et les Romains
ANG
de joie, corn. Ilor. tv, 2. Voilà mon vilain dans de furieuses
angoisses, mol. Scap. m, 3. Les angoisses du remords. Aux
jours de besoin et d' — , BOSS. Impén. fui. 3.
•ANGOISSER [an-g'wà-séj v. Ir.
jÉTYM. Du lat. ecclés. angustiâre, m. s. devenu angois-
sier, angoisser. (F. angoisse et § 297.)]
Il Vieilli. Mettre clans un état d'angoisse. Un cœur an-
goissé de cette peine cruelle, BOSS. Justice, 2.
*ANGOISSEUX, EUSE [an-gwà-seti, -seuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de angoisse, § 116. || xii« s. Angoissouse,
Dial. Greçjoire, p. 18.]
Il 1» Vieilli. Qui a de l'angoisse. Vous êtes trop —,
BOSS. Lett. à M. de Luynes, 133.
Il 2" Qui donne de l'angoisse. Ne vous faites point de la
confession un exercice — , BOSS. Lett. à M. de Luynes,
1.33. Dans les temps les plus — de ma vie, j.-b. rouss. Lett.
29 juin. 1737.
ANGON [an-gon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. angon, transcription d'un
mot francique, § 6. || xv^ s. mart. le franc, Estrif de
fort, dans godef. Suppl.]
Il loGhez les Francs, long javelot garni de deux crocs.
One espèce de javelot nommé — , ciiateaubr. Martyrs, 6.
Il 2» Crocliet pour la pèche des crustacés.
ANGORA [an-go-rà] adj. invar.
[ÉTYM. Nom d'une ville d'Asie Mineure, §36. \\Néolog.
Admis ACAD. 1835.]
Il Nom donné à une race de chats, de chèvres à poils
longs et soyeux. Il Un chat —, et, suhstantivt, Un — .
"ANGUICHURE. V. enguichure.
ANGUILLADE [an-ghi-yàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de anguille, § 120. Isidore de Séville dit
que l'on se servait de peau d'anguille pour fouetter les
«nfants. || xv!" s. rab. ii, 30.]
Il Fouet de peau d'anguille. A grands coups d' — , rab. v,
16. Il Coup donné avec un mouchoir roulé en forme
d'anguille, un fouet, etc. Pendant qu'on donne au maître
r— , LA F. Contes, Lunettes.
ANGUILLE [an-ghîy'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. anguilla, m. s. §§ 191 et 452.]
Il 1" Genre de poissons apodes, au corps grêle, à la
peau glissante, qu'on trouve dans les eaux douces. Une
matelotte d'anguilles. || Glissant comme une — . Remuant comme
une —, ST-siM. iii, 349. Il y a — sous roche, qqch qu'on
cache. Écorcher 1' — par la queue, commencer par où il
faut finir. Je ne veux écorcher 1' — par la queue, c'est-à-dire
commencer mon histoire par la fin, furet. Rom. bourg, i,
6. Vous n'écorchez pas 1' — pendant que vous la tenez, les.
Gil Blas, vu, 15. Être comme 1' — de Melun, qui crie avant
qu'on l'écorche, se plaindre avant de sentir le mal. (D'un
certain Languille, de Melun, qui, jouant saint Barthélémy
dans un mystère, aurait crié dès qu'il vit le bourreau.)
Il P. anal. — de mer, le congre. — électrique, la gymnote.
— de sable, l'équille. — des haies, la couleuvre.
Il 2" Fig. Tout ce qui rappelle la forme de l'anguille. |
1. Bourrelet qui se forme dans le drap lorsqu'on le
foule. I 2. Rouleaux sur lesquels on fait glisser un navire
pour le lancer. | 3. Nœud d'— , sorte de nœud coulant.
•ANGUILLIÈRE [an-ghi-yèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de anguille, § 115. || 1564. liébault.
Mais. rust. IV, 13.]
Vivier oià l'on élève des anguilles.
'ANGUILLULE [an-ghïl'-lul] s. f.
{ÉTYM. Dérivé de anguUle, § 240. || Néolog.]
Il Genre de vers microscopiques à corps cylindrique
filiforme.
ANGULAIRE [an-gu-ler] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. angularis, m. s. L'anc. franc,
a la forme pop. angler. || 1511. Figure angulaire, bovelles,
Géom. prat. 46, table.]
Il 1° Qui forme un angle. Formes angulaires. P. ext. Mou-
vement, vitesse — , que mesure l'angle décrit par le mobile.
Il 2» Qui est à un angle. Dent —, la canine. Artère, veine,
nerf —, qui est à l'angle de l'œil. | Pierre —, qui est à
l'angle d'une construction. | Fig. Partie essentielle. Jésus-
Qirist est la pierre — de l'Église. Cet homme est la pierre
— de l'entreprise.
ANGULEUX, EUSE [an-gu-leù, -leuz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. angulosus, m. s. {Cf. angleux.)
Il 1558. Tige anguleuse, meignan, dans godef. Suppl.]
99
ANI
Il Qui se termine par des angles. Corps — . Forme — .
Sommets — (des vagues), b. de st-p. ILtrm. de la nat. h,
2. Il Fig. Rude. Un caractère — . Le terrain — et sec de la
chicane, beaumarcii. Mém. Confront. de M. Goù'zman.
ANGUSTICLAVE [an-gûs'-ti-l<liv'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. angusticlavus, rn. .y. || xviit^-
XVIIie s. Mmo DACIER, citée dans TRÉV.]
Il Bande de pourpre qui ornait la tunique des cheva-
liers romains. || P. ext. Tunique de chevalier romain.
*ANGUSTIE [an-gûs'-ti] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. angustia, étroitesse. {Cf. an-
goisse.) Il xiii" s. Angustie et misère, aimé, dans godef.
Suppl.]
Il 1° (Médec.) Étroitesse ou rétrécissement d'un con-
duit. L' — des veines, LOUIS guyon, Miroir de beauté, i,
478, édit. 1615.
Il 2" Vieilli. Gène cruelle. Estant la ville... réduite en telle
—, pasq. Rech. vi, 46.
*ANGUSTIÉ, ÉE [an-gûs'-tyé ; en vers, -ti-é] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. angustia, étroitesse, §253. || 1609.
Conduit... serré ou angustie, Trad. de Galien, p. 429.]
Il Vieilli. Très étroit (en parlant d'un chemin).
*ANHÉLATION [à-né-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anhelatio, m. s. \\ xvi" s. Anhé-
lations, spasmes et rompures, du pinet, dans delb. Rec]
Il (Médec.) Respiration pénible, précipitée.
'ANHÉLER [à-né-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anhelare, m. s. \\ 1611. cotgr.]
Il 1" Respirer d'une manière pénible, précipitée.
Il 2" Fig. (Verrerie.) Souffler pour entretenir le feu
des fourneaux.
"ANHÉLEUX, EUSE [à-né-leû, -leûz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. pop. anhelosus, m. s. § 251. i|
Néolog.]
Il Qui a rapport à l'anhélation. Respiration — .
■" ANHYDRE [à-nidr'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec dév privatif et CSwp, eau,
§ 281. Il Néolog.]
Il (Chimie.) Sans eau. Acide sulfurique —, dont on a éli-
miné l'eau qu'il contenait.
ANICROCHE [à-ni-kroch'] s. f.
[ÉTYM. Composé de croche, c.-à-d. croc, et de hani, jus-
qu'ici inexpliqué, rab. a hanicroche, sorte d'arme ; furet.
écrit de môme avec un h. || 1641. A femelles d'amour esprises
Les hanicroches ne sont rien, st-amant, Rome ridicule,
str. 91.]
Il Famil. Petit obstacle qui arrête l'exécution de qqch.
n s'est trouvé une — à son mariage, SÉv. 144.
*ANIÉCER [à-nyé-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et nièce, §§ 194 et 196. || xviii" s.
jyjme ja comtesse de Cluny... offrit de m'aniécer, m'ho de gen-
lis, Mém. I, p. 21.]
Il Vieilli. Adopter pour nièce.
ÂNIER, 1ÈRE [d-nyé, -nyèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. asinarium, asinariam, m. s. devenu asnariu,
asnaria, §§ 336 et 468, asnier, asnière, § 297, ânier, ânière,
§ 422.]
I. S. m. et f. Celui, celle qui conduit les ânes. L'— ...
Sur l'âne à l'éponge monta, la f. Fab. Ii, 10.
II. Fig. Vieilli. Adj. Qui a l'esprit obtus. Pédants âniers,
corrompant la jeunesse, Sat. Ménipp. p. 317. (Médecins)
ignorants et âniers, bouchet, Serées, I, 10.
ANIL [à-nilj s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe an-nn, m. s. persan, nil,
bleu, § 22. Il 1615. AnlUe, montchrestien, Œcon. polit.
dans delb. Rec. \ 1752. Anil, trév.]
Il Plante qui produit l'indigo.
ANILINE [à-ni-lin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de anil, § 245, parce qu'on a trouvé ce
corps en traitant l'indigo par la potasse. || Néolog. Ad-
mis ACAD. 1878.]
Il Alcaloïde artificiel dérivé de la benzine. Couleurs
d'— .
*ANILLE [à-niy'] s. f.
[ÉTY.M. Ane. franc, ane'ille, provenç. anadilha, ce qui
reporte à un mot du lat. pop. *anaticula. {V. duc) Le lat.
class. anatïcula, petit canard, a pu s'appliquer au bec de
canard, puis à différents objets de forme analogue. {Cf.
bec-de-cane , béquille. ) || xtii« s. Qui aleit o deus eneïlles ,
PEAN GASTiNEAU, St Martin, dans godef.]
ANI
100
ANN
[I ±0 Aneiiiiint et dlalect. Béquille.
Il 2° Étai pour soutenir un mur.
Il 30 Crochet. | Sppcialt. Fer qu'on met autour d'un
moyeu de moulin pour le fortifier.
Il 40 (Blason.) Sorte de croix ancrée, en forme de
crochets adossés.
Il 5° Vrille des plantes sarmenteuses.
ANIMADVERSION [à-ni-mâd'-vèr-syon ; en vers, -si-
on] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. animadversio, m. s. \\ xii" s.
Dial. Grégoire, p. 216.]
Il 1° Vieilli. Remarque critique. Vos animadversions sur
Valere Flaccus, chapelain, Lett. 11, 293. || P. ea;^. Censure.
Une — rendra tout le monde sage, Richelieu, Lett. vi, 432.
Il 2° Blâme général. Encourir 1'—, s'exposer à 1'— publi-
que. Exciter 1' — des honnêtes gens.
1. ANIMAL [ii-ni-màlj s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. animal, m. s. \\ xii« s. Ép. de
St Bernard, dans godef. SuppL]
Il 1" Être organisé qui a la faculté de sentir et de se
mouvoir. L'homme est un — doué de raison. Le plus sot
— , à mon avis, c'est l'homme, boil. Sat. 8. Le roi des ani-
maux, le lion. L' — aux longues oreilles, l'âne. || P. ext.
Famil. Dans le monde on fait tout pour ces animaux-là (les
femmes), mol. Éc. des f. v, 4. Non, je ne vis jamais d'—
si tenace, regxard, Joiceur, in, 7.
Il 2» Fig. Famil. Personne rude et grossière. C'est un
franc — . Qui diable est 1' — qui heurte de la sorte? bours.
Merc. gai. 11, 1. Dn — si plat et si glorieux, st-sim. i, 473.
Il S. f. (rare). Provinciales Aux personnes de cour fâcheuses
animales, mol. Fâch. 11, 3.
2. ANIMAL, ALE [à-ni-màl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. animalis, m. s. \\ xiv^ s. L'es-
prit animal. Somme Me Gautier, ms. franc. Bibl. nat. 1288,
f« 26, vo.]
Il Propre à l'animal. Fonction — . Instinct — . Un reste de
vie — , BOURD. Impe'n. fin. 2. L'homme — , partie animale
de l'homme. L'homme — vieillit toujours parce qu'il tend
continuellement à la mort, Boss. {"'Pénitence, 2. \ Règne —,
l'ensemble des animaux. Noir —, qu'on tire des os des
animaux. | Esprits animaux (Ane. physique), particules sub-
tiles du sang qu'on considérait comme imprimant le mou-
vement aux parties du corps. (Affiner) les esprits vitaux...
pour être aits animaux, rab. m, 31. Personnes qui ont les
esprits animaux fort agités, malebr. Rech. de la vérité, II,
I, 1. Ces esprits qu'animaux on appelle, la f. Quinquina, 1.
ANIMALCULE [à-ni-mâl-kul] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de animal, §241.1| 1564. Les petits animal-
cules, MARCOUVILLE, Rec. Tuemorabl. dans delb. Rec.]
Il Animal microscopique.
"ANIMALIER [à-ni-mà-lyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de animal, § 115. I| Néolog.]
Il Peintre, sculpteur d'animaux.
ANIMALISATION [à-ni-mà-li-zà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de animaliser, § 249. || Néolog. Admis
AGAD. 1835.]
Il Assimilation des aliments à la substance animale.
ANIMALISER [à-ni-mà-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de animal, § 267. 1| Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Assimiler les aliments à la substance animale.
ANIMALITÉ [à-ni-mà-li-téj s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. animalitas, m. s. \\ xii^ s. Anima-
liteiz, Ép. de St Bernard, dans gouef. SuppL]
Il Ensemble des attributs de l'animal.
ANIMATION [à-ni-mà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. animatio, m. s. || xvi" s. (Au
sens de agitation.) GentUsbommes qui avoient faict certaines
animations en Quercy, Chron. bordel, dans delb. jRec]
I. Vieilli. Manifestation de la vie. Dn despremiers mobiles
de la végétation et de 1' — , b. de st-p. Ilarm. de la nat. 5.
II. Caractère de ce qui a de la vivacité, du mouve-
ment. Parler, discuter avec — . L' — du visage, du regard. P.
ext. V — d'une ville, d'une réunion.
'ANDVIELLE [à-ni-mèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. animeUa, m. s. § 12. || 1555.
jUNius, Nomenclator, dans godef.]
Il (T. de cuisine.) Partie délicate d'un animal, fraise,
rognons, etc. (S'emploie surtout au plur.) AnimeUes de
mouton frites.
ANIMER [à-ni-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. animare, m. s. || xiv" s. Le ju
est comme droit animé, oresme, Eth. 162.]
Il 1° Douer de vie. Les êtres animés. (L'oiseau) échai;
ses œufs pour les — et les faire éclore, duguet, l'Ouvr'
des six jours. Jeunsiis une si belle âme n'avait animé un cor
si mal fait, M™e d'aulnoy. Contes de Fées, Rameau d't
71. (Les invalides) ruines animées, château br. Géih
111, I, 6. I Spécialt. Halage par traction animée, fait par d
animaux. | P. ext. Il (Dieu) commande au soleil d' — la natui
RAC. Ath. I, 4. I Subst. particip. Le vivant et l'animé, bi
Compar. des anim. et des végét. \\ Fig. Douer de l'ap,
rence de la vie. — le marbre. Si de tes vieux héros j'anii
la mémoire, corn. Poés. div. 30. — la solitude des foré
BUFF. Cerf. I P. anal. Une ville peu animée. Jadis une mul
tude vivante animait leur enceinte, volney, Ruines, 2.
Il 2" Douer de mouvement. La force qui anime le boul
I Fig. Le seul amour de Rome a sa main animée, cORN. Hc
V, 3. La charité chrétienne dont il est animé, SÉv. 213.
Il 3° Rendre plus vif dans son action, ses affectioi
(Une mouche)... Prétend les — (les chevaux) par son boi
donnement, la f. Fab. vu, 9. Les animant du feu de son ce
rage, boil. Ep. 4. L'opiniâtreté du général... s'anime par
difficulté de l'entreprise, la br. 12. L'implacable Athalie
carnage animait ses barbares soldats, rac. Ath. i, 2. Le
exemple t'anime à te percer le flanc, iD. Théb. v, 1. | — ç
contre un autre. Contre ce cher époux Valère en vain s'anir
CORN. Hor. V, 3. Les Troyens sont animés contre les Gre
FÉN. Tél. 1. Il — qqch. — l'ardeur, la colère de qqn. L'en
animée, bOil. Ep. 7. — la conversation. Danse animée. Q
courroux animait ses regards! rac. Ath. 11, 2.
"ANIMISME [à-ni-mïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. anima, §265. || Néolog.]
Ij Doctrine qui considère l'âme comme la cause i
phénomènes psychologiques et physiologiques.
"ANIMISTE [à-ni-mïst'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de animisme, § 265. || Néolog.]
Il Qui professe l'animisme. Doctrine — . || Substanti
Les animistes.
ANIMOSITÉ [à-ni-mô-zi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. animositas, m. s. \\ xiV s. A
mosité ou hardiece, oresme, dans meunier. Essai s
Oresme.]
Il Malveillance persistante. Ces messieurs n'en gar.
raient pas la moindre — contre moi, rac. Lett. à Vaut
Imagin. préf. La guerre recommença avec plus d' — que
mais , VOLT. Mœurs, 125. Des envies, des animosités, M.
Dispos, à la comm. 3.
ANIS [à-ni; 1*5 se lie : à-ni-z-agréable] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anisum, grec àvtaov, m
xni" s. Anis et caneUe, G. de lorris, Rose, 1352.]
Il Plante ombellifère à graine aromatique. | P.
Dragée faite avec la graine. — de Verdun.
ANISER [à-ni-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de anis, § 154. || 1611. cotgr.]
Il Parfumer avec de l'anis.
ANISETTE [à-ni-zêt'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de anis, § 133. || 1798. acad.]
Il Liqueur de table composée avec des graines d'an
"ANISOTROPE [à-ni-zo-trÔp'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec âviao;, inégal, et TpÉire
tourner, § 279. || Néolog.]
Il (Physique.) Dont l'élasticité n'est pas la même da
tous les sens. Corps, milieu — .
ANKYLOSE [an-ki-lôz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àyxûXwuK;, m. s. de àyxû>i
courbe, l'ankylose déformant le membre. || 1721. tré
Il Soudure d'une articulation mobile.
ANKYLOSER [an-ki-16-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de ankylose, § 154. || Néoloq. Adr
acad. 1878.]
Il Paralyser par ankylose. Les membres peuvent s'— j
l'action de l'âge. Genou ankylose.
ANNAL, ALE [ân'-nàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. annalis, ?n. s. Signifie anni
en anc. franc. || xv^ s. L'action de trefves enfraintes
annale, Nouv. Cout. génér. i, 1006.]
Il Qui dure un an; valable pendant un an. Locat
— . Droits annaux. || Possession — , d'un an et un jour.
AI!«ÏALES [ân'-nàl] s. f. pi.
%
ANN
101
ANN
[ÉTYM. Emprunté du lat. annales, m. x. \\ 1549. r. est.]
Il 1" Récit des événements par année. Grandes Annales,
annales des pontifes romains. Les Annales de Tacite. Un sec
et triste faiseur d' — ne connaît point d'autre ordre que celui
de la chronologie, fén. Lett. à l'Acad. 8. | P. anal. — de
droit, de médecine, etc., recueils périodiques relatifs à ces
sciences.
Il 2° P. ext. Histoire d'un peuple. Vous qui composez les
— de l'Église, Boss. Le Tellier. P. ext. En contant ces — , L.\
F. Phil. et Baucis. \\ Fig. Les — de la postérité, mass. Resp.
à la relig. 2.
ANNALISTE [an'-nà-lïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de annales, § 265. || 1561. pasq. dans
GODEF. Suppl.]
Il Celui qui écrit des annales.
ANNATE [ân'-naf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. annata, m. s. dérivé de
annus, § 218. || 1461. Ordonn. xv, 197.]
Il Abandon au saint-siège, parle nouveau titulaire d'un
bénéfice, d'une année de revenu. || P. ext. Taxe payée à
l'autorité ecclésiastique par tous ceux qui étaient pour-
vus d'une cure, d'un bénéfice , etc. | Spécialt. En Espa-
gne. L' — est un tribut qui se doit tous les ans à cause de
la grandesse, st-sim. m, 102.
ANNEAU [à-nô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. annellum, m. s. devenu anel, §§ 366, 468
et 291, aneau, § 313, anneau, § 502.]
Il 1" Cercle de métal ou de qq autre matière résistante,
qui sert le plus souvent à retenir, à attacher. La barque
est amarrée à un — de fer. Les anneaux d'une chaîne. Fig.
Cette suite de désordres compliqués et, comme autant d'an-
neaux, entrelacés les uns dans les autres, bourd. Impon.
fin. 1. W^^ de Castries aurait passé dans un médiocre — ,
ST-SIM. I, 390. — brisé, qui peut s'ouvrir et se refermer.
Il Spécialt. Petit cercle d'or, d'argent , qu'on porte au
doigt. Qui me rapportera 1' — que je lui donne, CORN. D. San-
che, I, 3. — de fiançailles. — de mariage. Acceptez pour gage
de ma foi cet — que je vous donne, mol. Am. méd. ui, 6. —
pastoral, épiscopal, symbole de l'union de l'évoque avec
l'Église. — du pêcheur, sceau de la chancellerie romaine
portant l'effigie de saint Pierre (qui fut pêcheur).
Il 2" Ce qui par sa forme rappelle un anneau. — d'une
def, sa partie supérieure. Sa chevelure en longs anneaux
flottants, iMBERT, Jugem. de Pains, 1. Le perfide serpent se
traîne en longs anneaux, delille, Paradis perdu, 4. || Greffe
en —, où l'on applique sur un sujet en pleine sève un
anneau d'écorce garni d'un œil. || Anneaux des insectes,
segments du corps de certains insectes. [V. annelés.)||
(Anat.) Ouvertures que présentent certains muscles ou
aponévroses , pour donner passage à des vaisseaux,
nerfs, etc. — inguinal. — du diaphragme. || (Astron.) An-
neaux de Saturne, cercles lumineux qui entourent cette
planète. — astronomique, sorte de cadran solaire équi-
noxial. — solaire ou horaire, petit cadran solaire portatif.
ANNÉE [à-né] *. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *annata, dérivé de annum, an, de-
venu'annada, *annade, ''annéde, année, §§ 295, 402 et 291.]
Il Période qui embrasse soit une révolution de la terre
autour du soleil, soit un certain nombre de mois lunai-
res, considérée non d'une manière absolue, mais quant à
ce qui a lieu pendant sa durée. {Syn. an.)
I. Cette période déterminée astronomiquement, pour
la mesure du temps. — astronomique, solaire, tropique ou
équinoxiale, temps que met la terre à accomplir une ré-
volution autour du soleil (365 jours, 5 heures, 48 minutes
et 50 secondes). — - sidérale, temps que met la terre à re-
prendre sa position par rapport au soleil et aux étoiles
fixes. — lunaire, composée tantôt de douze, tantôt de
treize révolutions de la lune autour de la terre. — civile
ou commune, dont la durée moyenne est fixée à 365 jours,
indépendamment des fractions astronomiques. — bissex-
tile, année de 366 jours, dans laquelle on donne un jour
de plus à février (tous les quatre ans) pour corriger la
différence de l'année civile avec l'année solaire. — ju-
lienne, année moyenne introduite par J. César, qui sup-
posait l'année tropique de 365 jours et 6 heures. — gré-
gorienne, année moyenne introduite par le pape Gré-
goire XIII, et supprimant au calendrier julien trois années
bissextiles sur 400 ans. — russe, année julienne conser-
vée par les Russes, qui a treize jours de retard sur l'année
grégorienne. Les quatre saisons de 1'—. La nouvelle — . Il
est à propos d'observer que du temps de Louis XI 1'— com-
mençait à Pâques, duclos, L. XI, préf. L'— républicaine
commençait à l'équinoxe d'automne. Souhaits de bonne — ,
souhaits qu'on fait au commencement de la nouvelle
année. Il P. anal. — planétaire, durée de la révolution
d'une planète autour du soleil. L'— de Mercure, de Saturne.
Il P. ext. Grande —, période astronomique de plusieurs
siècles après laquelle, suivant une doctrine venue de
l'antiquité, les astres se retrouvant dans leur position
primitive, l'univers et le genre humain devaient recom-
mencer les mômes évolutions.
H. Cette période déterminée par un certain ordre de
faits qui la remplissent. — sabbatique (chez les Hébreux),
chaque septième année. — ecclésiastique, du premier di-
manche de l'avent au même jour de l'année suivante. —
scolaire, de la rentrée des classes aux vacances. — théâ-
trale, de l'ouverture à la fermeture annuelle du théâtre,
— climatérique, chaque septième année, oti l'on croyait
que la constitution de chaque individu subissait une crise.
Il P. ext. — littéraire, scientifique, etc., publications oîi
sont consignés les principaux faits littéraires, scientifi-
ques, etc., de l'année. — du chrétien, manuel des exer-
cices de piété pour chaque jour de l'année.
III. Un espace de douze mois, considéré par rapport
à ce qui s'y passe, sans égard à l'époque où il commence.
Renverser en un jour l'ouvrage d'une — , rac. Mithr. m, 1.
n suffit qu'à la fin J'attrape le bout de 1'—, la f. Fab. viii,
2. Prendre un domestique à 1' — . Perdre le revenu d'une — , et,
ellipt, Perdre une — (de revenu). Son — de service, d'exer-
cice, en parlant de fonctions oîi on alterne avec d'autres.
Dans le même sens {vieilli). Être en — , être d' — . On sup-
pute les temps par les années des empereurs, rac. Brit.
\.^^ préf. Un vin qui s'améliore d' — en — . La veuve d'une — ,
LA F. Fab. vi, 21. Une — de sécheresse, d'abondance. Une
bonne — , une — moyenne, une année de bonne récolte,
de récolte moyenne. || Spécialt. Chaque espace de douze
mois compté depuis la naissance d'une personne, n est
dans sa quinzième — . | Au plur. Les années, ce q.ui déter-
mine l'âge d'une personne. La valeur n'attend point le
nombre des —, corn. Cid, n, 2. Tout tremble, tout fléchit
sous tes jeunes — , id. Poe's. div. 45. (La raison) est refroidie
et ralentie par les — , la br. 11. | Poét. Les — , la vie. Un
plus puissant démon veille sur vos — , CORN. Cinna, ii, 1.
ANNEIiÉ, ÉE [an'-lé ; en vers, à-ne-lé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de anneler, § 44. || xvi" s. L'or de
son poil annelé, G. DE magny. Odes, m, 48.]
Il Disposé en anneaux. Cheveux annelés, qui tombent en
boucles. Colonne — , qui a un ou plusieurs annelets. Plantes
annelées, dont le collet est en anneau. Serpents annelés,
dont le corps porte des anneaux colorés. || Substantivt.
Les annelés, embranchement d'animaux invertébrés dont
le corps semble fait d'une série d'anneaux.
ANNELER [ân'-lé ; en vers, à-ne-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de anneau, § 154. || (.4u sens de garnir
d'un anneau.) 1600. Anneler les pourceaux, o. de serres,
VI, 15.]
Il Disposer en anneaux. — les cheveux.
ANNELET [an'-lè ; en vers, à-ne-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de anneau, § 133. || xii^ s. ben. de ste-
more, Troie, dans godef. Suppl.]
Il Petit anneau. | Spécialt. (Architect.) Moulure circu-
laire autour d'une colonne. | Petit filet, listel qui entoure
le haut de la gorge des chapiteaux doriques.
ANNÊLIDES [ân'-né-lid'] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé de anneau, § 235. || Néolog. Mot créé par
LAMARCK. Admis ACAD. 1835.]
Il Classe de l'embranchement des Vers; vers à sang
rouge.
ANNELURE [an'-lûr; en vers, à-ne-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de anneler, § 111. || 1690. furet.]
Il Frisure en anneaux. Moins 1'— se lâchait, la f. Contes,
Chose imposs.^
ANNEXE [an'-neks'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. annexus, annexa, part, passé
de annectere, attacher, unir. || xiii« s. Personnes annexes,
j. de meung, Rose, 4'393.]
Il Ce qui est annexé. Les annexes d'une propriété, d'un
édifice. | Les annexes d'un organe. || Fig. Cette divine puis-
sance de lier et de délier est une — nécessaire... de la prédi-
ANN
— 102 —
ANN
cation, B053. Unité de l'Égl. 1. || Vieilli. S. m. Cette qualité
est un — de la nature humaine, chapelain, Lett. i, 1-49.
ANNEXER [ân'-nek'-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de annexe, § 154. || 1274. Cariiil. du Val
St-Lambert, dans godef. Suppl.]
Il Joindre h un tout qqch qui en devient une dépen-
dance. Fraccions annexées avec les antiers, J. peletier,
Arithm. p. 9S. Charlemagne, l'ayant rebâtie (Gênes), l'an-
nexa à l'Empire, duclos, L. XI, i, 100. — des pièces à un
dossier.
ANNEXION [ân'-nèk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
|ÉTY.M. Emprunté du lat. annexio, m. s. \\ N<^olog.]
il Action d'annexer. L' — de la Savoie à la France.
ANNIHILATION [ân'-ni-i-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. annihilatio, m. s. jj xiV s.
Anichilacion, oresme, cité par meunier. | 1620. Annihilation,
E. BINET, dans DELB. Rec]
Il Action d'annihiler.
ANNIHILER [an'-ni-i-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. annihilare, m. s. Encore
dans ouD. annichiler, d'après l'orthogr. du moyen âge,
nichil, pour nihil. || xivo s. AnichUlée, Brun de la Mont. 1040.]
Il Rendre de nul efTet. — un acte, une donation. — les
efforts, les projets de qqn. {Syn. anéantir.)
ANNIVERSAIRE [à-ni-vcr-sèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anniversarius, m. s. \\ xii^ s.
Anversaire, ben. de ste-more, Troie, 459. || xni« s. Anni-
versaire, j. DE MEUNG, Test. 1229.]
jl Qui correspond au jour où un événement a eu lieu
une ou plusieurs années auparavant. Fête — . Service —
(d'un mort). Substantivt. L' — de sa naissance.
ANNONÂIRE [ân'-nô-nèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. annonarius, m. s. \\ 1752. trév.
Admis ACAD. 1835.]
Il Rare. Relatif aux vivres. Lois annonaires, qui réglaient
à Rome le prix des denrées. | Provinces annonaires, qui
devaient fournir des vivres à Rome.
ANNONCE [à-nôns'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de annoncer, § 52, || xvi^ s. An-
nonces publiques du mariage, P.A.SQ. Rech. m, 15.]
Il Avis par lequel on porte qqch à la connaissance du
public. Jupiter eut jadis une ferme à donner; Mercure en fit
1' — , LA F. Fab. VI, 4. Faire insérer une — dans un journal.
Le comédien faisant 1'— (du spectacle prochain), regnard,
Crit. du Légat, univ. se. 1. 1 Annonces de mariage. (Elle) força
quelques ecclésiastiques de proclamer ses annonces (de ma-
riage), d'aub. Hist. univ. I, iv, 21. Annonces judiciaires, dont
la loi exige l'insertion dans certains journaux. || Fig. Le
retour des oiseaux... douce — du réveil de la nature, buff.
Fauvette.
ANNONCER [à-non-sé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. annuntiare, m. s. devenu anoncier, §§ 474,
348, 406, 297, puis annoncer, §§ 505 et 634.]
Il Porter à la connaissance de qqn. Je viens vous —
une grande nouvelle, mol. F. sav. iv, 3. Quelques grandes
vérités qu'il annonce, pasc. Pens. m, 3. Les apôtres chargés
d' — l'Évangile aux gentils. Vous voulez doucement m' — mon
arrêt, collin d'iiarlev. Optim. m, 11. — l'arrivée de qqn,
et, ellipt, Entrer sans se faire — .Je me tenais à la porte de
a chambre pour — , les. Gil Blas, iv, 7. Se faire — sous un
faux nom, sedaine. Philos, sans le savoir, i, 7. || Spécialt.
Porter à la connaissance du public par un avis verbal
ou écrit. Les mariages sont annoncés au prône. Les affiches
annoncent une pièce nouvelle. Le comédien chargé d' — , de
dire au public, à la fin de la représentation, le .spectacle
prochain. Je fais les amoureux, les affiches, j'annonce, r. pois-
son, Bar. de la Crasse, se. 5. | P. ext. Cette année 89..., si
annoncée pour de grands événements, sÉv. 1114. || Fig. Le ba-
romètre annonce le beau temps. Tous ces signes annoncent un
ouragan, u. de st-p. Paul et Virg. La décadence s'annonce
de toutes parts, volt. Lett. à Marmontel, 2 déc. 1767.
ANNONCEUR [à-non-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de annoncer, § 112. || xiv° s. Raporteurs,
annuncieurs, foulechat, Policratique, dans godef.]
Il Celui qui annonce. | Spécialt. Acteur qui annonçait,
à la fin de la représentation, le spectacle prochain.
ANNONCIADE [à-non-syàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. annunziata, m. s. par l'in-
termédiaire d'une forme dialect. annunziada, § 12. || 1560.
Texte dans delb. Rec]
Il Nom de plusieurs ordres religieux et d'un ordro
chevalerie institués en l'honneur de l'Annonciation.
ANNONCIATION [à-non-syà-syon ; en vers, -si-à-.~
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. annuntiatio, m. s. \\ xii^ s. A
nunciatiuns, Psnut. de Cambridge, Lxxiii, 28. L'anunciacii
Nostre Seignor Jesu Crist, Serm. de St Bern. p. 162.]
Il Action d'annoncer {vieilli). Dans 1'— que Charles fit ;
peuple de la partie de ce traité, montesq. Espr. des lot
XXXI, 25. Il Spécialt. Venue de l'ange Gabriel pour ;i
noncer à la Vierge qu'elle serait mère de Jésus-Chi
P. ext. Fête de l'Église en l'honneur de l'Annonciall'
ANNOTATEUR [ân'-no-tà-téiir] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de annoter, § 249. || 1552. ch. est. Di
lat.-gall. Admis acad. 1798.]
Il Celui qui fait des annotations.
ANNOTATION [an'-nô-tà-syon ; en vers, -si-on] s.
[ÉTYM. Emprunté du lat. annotatio, m. s.\\ 1557. Veno
aux annotations promises, p. demesmes, Instlt. astron.2S\
Il 1° Action d'annoter un texte. || Note qui accoi
pagne un texte.
Il 2" (.Ane. droit.) Inventaire de biens saisis.
ANNOTER [à-nô-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté dulat. annotare, to. 5. || 1418. Ses bie
descripts et annotés, dans douet d'arcq. Pièces relat.
Ch. VI, II, 171.]
Il 1° Accompagner (un texte) de notes. — les œuvr
de Virgile. Le code civil annoté. [
Il 2° (.\nc. pratique.) Inventorier, par autorité de juj
lice, les biens d'un criminel, d'un accusé.
ANNUAIRE [ân'-nucr ; en vers, -nu-èr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. annuus, annuel, § 248. || 176
Annuaire de la République, titre d'une publication du B
reau des longitudes. Admis acad. 1798. Suppl.]
Il Publication contenant des renseignements pour l'a
née. L'Annuaire du Bureau des longitudes, indiquant po
l'année les phénomènes astronomiques. — de l'armée,
l'instruction publique, du clergé.
ANNUEL, ELLE [ân'-nuèl ; en vers, -nu-èl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. annualis, m. s. L'anc. frai
avait aussi la forme pop. anvel.]
Il 1° Qui a lieu tous les ans. Le vote — de l'impôt, i
fête — .
Il 2° Qui dure un an. A Rome, les préteurs étaient annue
montesq. Espr. des lois, xr, 18. Plantes annuelles, qui
vivent pas plus d'un an. || Substantivt. Un —, mes
pour un défunt dite tous les jours de l'année qui s
son décès.
ANNUELLEMENT [ân'-nuêl-man ; en vers, -nu-
le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de annuelle et ment, § 724. || xiii«
Anuelment, Mir. de St Éloi, dans godef. Suppl.]
Il Par chaque année.
ANNUITÉ [ân'-nui-té ; en vers, -nu-i-té] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de annuus, annuel, § 255. || 1395. Te:
dans LA c]
Il Somme à payer chaque année. S'acquitter par ann
tés. Il Spécialt. Prime annuelle d'une assurance.
*ANNULABLE [ân'-nu-làbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de annuler, § 93. || Néolog.]
Il Qui peut ou doit être annulé.
ANNULAIRE [ân'-nu-lèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. annularius, m. s. Au xiV
on trouve la forme demi-pop. annulier. ( F. godef.) || xvi
Le doigt annulaire, bouciiet, Sere'es, m, 48.]
Il Qui est en forme d'anneau. Protubérance — .protull
rance en forme d'anneau située à la face inférieure j
l'encéphale. Éclipse —, où il ne reste visible qu'un !
neau lumineux. || P. ext. Doigt — , le quatrième doi
auquel se porte ordinairement l'anneau.
•ANNULATIF, IVE [ân'-nu-là-lïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de annuler, § 257. || xvie s. Clause anni
tive, cmvERNY, Mé7n. ann. 1596.]
Il Qui annule. One sentence — .
ANNULATION [ân'-nu-là-syon ; e?i ve7''s, -si-on] s
jÉTYM. Emprunté du lat. annullatio, 7«. s. j| 1320. Ari
lacion, dans godef. Suppl.]
Il .action d'annuler. — d'un jugement, d'une sentence.
ANNULER [ân'-nu-lé, dans la prononciation sou
nue ; à-nu-lé, dans la prononciation familière] v. tr.
ANO
103
ANS
[ÉTYM. Emprunté du lat. annullare, m. s. \\ 1289. Anuller,
dans GODEF. SuppL]
Il Rendre nul. {Syn. infirmer.) Donnez-moi le contrat; Nous
pourrons, s'il le faut, 1' — sans éclat, dufresny, Mariage fait
et rompu, i, 9. — une élection. On billet annulé. | P. ext. La
première démarche de sa veuve Anne d'Autriche fut de faire
— les volontés de son mari, volt. S. de L. XIV, 3. — l'au-
torité de qqn, et, famil. — qqn.
ANOBLIR [à-no-blïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et noble, §§ 194 et 196. La langue
a confondu jusqu'à nos jours anoblir et ennoblir; de là
roi'thogr. annoblir, qu'on rencontre même au xyii*^ s. ||
1326. Faisons nobles et anoblissons, dans godef. Suppl.}
Il lo Rendre noble, en transmettant ou conférant la
noblesse. Orgon, à prix d'argent, veut — sa race, Gilbert,
Dix-huitième Siècle. C'est le ventre (la femme) qui anoblit,
LA BR. 14. I Siibst. particip. Par des anoblis, par des rotu-
riers qui avaient acheté chèrement des offices, volt. Hist. de
Russie, II, 7. (F. ennoblir.) | F. anal. (Noms) qu'ils anoblis-
sent par des particules, la br. 14.
Il 2° Fig. (Emploi passé aujourd'hui au verbe enno-
blir.) Rendre plus élevé (moralement). Elles (les diffi-
cultés ) anoblissent, aiguisent et rehaussent le plaisir, MON-
TAIGNE, I, 19. L'amour n'anoblit-il pas tous les sentiments?
j.-j. Rouss. Nouv. Hél. V, 13.
ANOBLISSEMENT [à-no-blïs'-man ; en vers, -bli-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de anoblir, § 145. || 1345. Texte dans godef.
SuppL]
Il Action d'anoblir. Lettres d'— .
ANODIN, INE [à-no-din, -din'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anodynon, grec àvw5uvov, re-
mède calmant, th. corn, écrit encore anodyn. || xvi^ s.
Beceptes communes qui sont anodines, bouchet, Serées, iv,
185.]
Il (Médec.) Qui calme la douleur. Potion — et astrin-
gente, MOL. Mal. im. i, 1. || P. ext. Inoffensif. (Il) lui pro-
posa comme un remède — ..., sÉv. 173. Substantivt. n en
sera quitte pour de petits anodins, SÉv. 851. || Fig. Vous dé-
daignez les lois de la charité, en les traitant de lois mielleuses,
anodines, desc. Lett. à Voet, 7. De petits vers anodins.
*ANODINEMENT [à-nô-dïn'-man ; en vers, -di-ne-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de anodine et ment, § 724. || Néolog.]
Il D'une façon anodine, inoffensive.
*ANODONTE [à-nô-dônf] .<f. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif et ôSouç, ôvro;,
dent, la charnière des valves étant dépourvue de dents,
^^281.11 Néolog.]
Il Moule d'étang, de rivière.
ANOMAL, ALE [à-nô-màl] adj.
[ÉTYM. Au sens I, emprunté du lat. scolast. anomalus,
irrégulier; au sens II, repris du grec àvw[xa)voç, inégal.
Il xii^ s. Diseient... Li auquant en latin, tel buen, tel anomal,
garn.de pont-ste-max. St Thomas, 2203, dans godef.
SuppL]
I. Qui présente une anomalie. Emploi — d'un mot. (Le
pluriel de œil), yeux, est — , malh. Comment, sur Des-
portes, Cartels. \ Maladie —, à marche irrégulière.
II. (Astron. anc.) Inégal. Mouvement — , mouvement
elliptique des astres que les Grecs, croyant leur orbite
circulaire, considéraient comme inégal.
ANOMALIE [à-nô-mà-li] s. f.
[ÉTYM. Au sens I, emprunté du bas lat. anomalia, irré-
gularité; au sens II, repris du grec (iv(i)[xa)vta, inégalité.
il 1690. furet.]
I. Irrégularité. La conjugaison de certains verbes présente
des anomalies. L'albinisme est une — .
IL (Astron.) Irrégularité des mouvements planétaires,
due à l'attraction de planètes voisines. || P. ext. Mesure
de l'orbite d'une planète. — vraie, moyenne. Degré d' — .
ANOMALISTIQXJE [à-no-mà-lïs'-tik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anomalie, § 282. || 1751. encygl.]
Il Relatif à l'anomalie astronomique. Révolution — d'une
planète, temps qu'elle met à revenir au périhélie.
ANOMIE [à-no-mi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec àvo[i.oç, irrégulier, § 282. || 1762.
ACAD.]
Il Genre d'acéphales testacés, dont la coquille est à
valves inégales.
ÂNON [â-non] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de âne, § 104. || xii" s. One anesse avec
son asnon, wace. Conception, dans godef. SuppL]
Il Petit de l'âne. One ânesse liée et son — auprès d'elle,
SACi, Bible, Matth. xxi, 2. || Fig. Personne d'un esprit
un peu obtus. Vous êtes un âne, un — , volt. Mœurs, 128.
ÂNONNEMENT [à-non'-man ; en r'ers,-n6-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ânonner, § 145. || xvii^ s. L'ânonnement
que je connais, sÉv. 267.]
Il Action d'ànonner.
ÂNONNER [d-nô-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de ânon, § 154. Encore dans richel. au
sens de mettre bas, en parlant d'une ânesse. || 1606. ice-
luy avec sa bouche ne fait que asnoner, Hist. macar. ii, 267.)
Il Parler, lire, en hésitant, en se reprenant. Mes pau-
vres lettres... ne sont pas supportables quand elles sont ânon-
nées, SÉV. 1412.
ANONYMAT [à-nô-ni-mà] ,9. m.
[ÉTYM. Dérivé de anonyme, § 254. \\Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Le fait d'être anonyme. Garder 1'—.
ANONYME [à-nô-nim'] adj .
[ÉTYM. Emprunté du lat. anonymus, grec d(viôv'j|xoç,m. .<?.
Il xvic-xviio s. Quelques livrets anonimes, d'aub. dans delb.
Rec]
Il 1° Qui n'a pas de nom d'auteur. Lettres anonymes
pleines de calomnies, duclos, L. XI, i, 84. On libelle — ,
piRON, Métrom. m, 7. | Substantivt. Caractère de ce qui
est anonyme. Je lui conseille fort de garder 1' — , palissot,
Philos. I, 1. Sous le voile de 1' — . || Spécialt. Société — ,
entreprise dont les membres associés ne paraissent point
nominativement et n'engagent que leur mise de fonds.
Il 2° Qui ne fait pas connaître son nom. Auteur — . |
S. m. Cet ouvrage est d'un — .
*ANORDIE [à-nôr-di] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de anordir, §45. || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Vent qui souffle du nord.
*ANORDIR [à-nôr-dîr] v. intr.
[ÉTYM. Composé de à et nord, §§ 194 et 196. || 1783.
ENGYCL. MÉTH.]
Il (Marine.) (En parlant du vent.) Souffler du nord.
ANORIMLAL, ALE [à-nôr-màl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. anormalis, m. s. com-
posé du grec à privatif et du lat. normalis, § 283. || xiii" s.
Exceptions anormales, J. de meung. Rose, 19848.]
Il Contraire à la loi qui régit son espèce. Le développe-
ment — d'un organe. Formation — d'un mot.
*ANOUART. V. hanouart.
"ANOURE [à-nour] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec dtv privatif et oùpa, queue,
§ 281. Il Néolog.]
Il Qui n'a pas de queue. | S. m. Les anoures, genre de
batraciens.
1. ANSE [ans'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ansa, m. s. § 291. || 1276. Ansse,
dans godef. SuppL]
Il lo Partie saillante en anneau, en arc, etc., ménagée
ou fixée sur un ustensile pour aider à le saisir. L'— d'une
tasse, d'une cruche, d'un panier, d'un seau, d'un baquet. ||
P. plaisant. Faire le panier à deux anses, avoir une femme
à chaque bras. Profits de 1'— du panier (aux provisions),
profits de la cuisinière sur les achats. Se confesser des re-
venus de r— du panier. Caquets de l'accouchée, 8. Faire
danser 1'— du panier, faire des profits sur les achats.
Il 2o Fig. Ce qui a la forme d'une anse. 1 1. (Géogr.)
Enfoncement sur un rivage, petite baie. One petite — où
se viennent quelquefois retirer les galères, tavernier, Vog.
de Perse, i, 7. | 2. (Anat.) — vasculaire, — nerveuse, cour-
bure d'un vaisseau, d'un rameau nerveux, qui revient
sur lui-même. | 3. (Architect.) — de panier, courbe à
demi elliptique à plusieurs centres.
2. ANSE. V. hanse.
*ANSÉ, ÉE [an-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anse, § 117. || 1606. nicot.]
Il Qui porte une anse. Croix —, placée dans un cercle
et attachée à une anse.
ANSÉATIQUE. V. hanséatique.
*ANSÉRIN, INE [an-sé-rin, -rin'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anserinus, m. s. de anser, oie.
Il xvi'^ s. Plume anserine, r.ab. i, 20.]
ANS
— 104
ANT
I. Adj. Qui a rapport "a l'oie. (Ne s'emploie que dans
l'expression médicale peau — , vulgairt chair de poule, i
II. 8. f. Plantes dont les feuilles rappellent la patte
de l'oie. ( V. chénopode.)
*ANSETTE [an-sêt'J .s. f.
[ÉTVM. Dérivé de anse, § 133. || 1426. Ansettes pour les
torches, dans godef.]
Il Petite anse.
Il 1° Attache oîi l'on passe le ruban de la croix.
l\ 2" (Marine.) Ourlet de la voile oii l'on passe les
cordes qui la retiennent.
*ANSIÈBE [an-syèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de anse, § 115, || 1787. encycl. méth. Pois-
sons.]
Il Filet de pêche que l'on tend dans les anses.
ANSPECT [ans'-pêk'] s. m.
[ÉTYM. De l'ang-l. handspike, de spike, barre pointue, et
hand, main, § 8. Le t final est dû à l'influence irraisonnée
de aspect. || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Barre qui sert de levier pour manœuvrer
les pièces d'artillerie.
'ANSPESSADE [ans'-pè-sàd'] s. m.
[ÉTYM. Pour lancespessade, qui est encore dans n. est.
Précell. 376. Emprunté de l'ital. lanciaspezzata (proprt,
lance rompue), nom donné à des soldats d'élite, § 12. L'i
initiale a été prise pour l'article, ce qui a amené sa chute.
Il xvi« s. Lanspessade , Ordonn. de Franc. I^'', citée par
DANIEL, UisL de la milice franc, ix, 10. Supprimé acad.
1878.]
Il Anciennt. Aide de caporal.
ANTAGONISME [an-tà-gù-nïsm'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvraywvtajAa, m. s. S'est d'a-
bord employé comme terme d'anatomie. || 1751. encycl.]
Il État de lutte. L' — de la France et de l'Angleterre. L' —
de deux doctrines. — de deux muscles, leur action en sens
contraire.
ANTAGONISTE [an-tà-gô-nïst'] s. m. et f. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antagonista, grec àvxaywvt-
aTTjî, m. s. Il xvi<^ s. Muscles antagonistes, paré, xviii, 28.
I xvi'*-xvii<' s. Tous mes antagonistes, malh. Ép. de Sénèq.
LXXXVIII, 2.J
Il Celui, celle qui est en lutte avec un autre. Socrate
imita souvent ses antagonistes, j.-j. rouss. Lett. 15 janv.
1769. Il Adj. Muscle — , qui agit en sens contraire. Il y en
a d'autres (muscles) opposés et dont le jeu est contraire... :
on les appelle antagonistes, boss. Conn. de Dieu, ii, 2.
ANTAN [an-tanj adv.
[ÉTYM. Composé de l'anc. franc, ant (lat. ante), avant,
et an, § 196. || xii" s. Gauvain, 5240.]
Il Vieilli. L'année d'avant. Où sont les neiges d'— ? villon,
Gr. Testam. bail. 1. Une figue d'— , régnier, Sat. 11.
Neiges d' — , la f. Virelai sur les Hollandais.
ANTANACLASE [an-tà-nà-klàz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvxavâxXaaiî, m. s. \\ 1751.
ENCYCL.]
Il Répétition d'un môme mot dans un autre sens. Ex. :
Le singe (animal) est toujours singe (imitateur).
*ANTANAIRE [an-tà-nèrj adj.
[ÉTYM. Dérivé de antan, § 115. || 1690. furet.]
Il (Fauconn.) Qui a encore ses plumes de l'année pré-
cédente. Faucon — .
ANTARCTIQUE [an-tark'-lik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antarcticus, grec àvTapxTixôç,
m. s. Il xiV! s. Cercle antarctique, J. corbichon, dans delb.
Rec]
Il Opposé au pôle arctique. Le pôle — , le pôle sud. Bé-
gions antarctiques.
ANTARÈS [an-tà-rès'] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté dugrec'AvTotpTii;,TO. s. || 1701. furet.]
Il Étoile de première grandeur, près du cœur du Scor-
pion.
1. ANTE [ânf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anta, m. s. || (Au sens 1».)
1683. DANET, Dicl. franç.-lat. \ (Au sens 2P.) 1762. encycl.
mouUn. I Admis acad. 1878 au sens 1».]
Il 1° Pilier saillant sur la surface d'un mur.
Il 2" Pièce de bois placée en avant de l'aile d'un mou-
lin pour la soutenir.
2. *ANTE [ânf] s. f.
[ÉTYM. Ane. franc, hanste et anste, bois d'une arme,
d'un outil. Du lat. hasta, lance, qui paraît avoir été
Ihiencé par le german. hand, main. Encore au xviv
La hampe ou la hante d'une haleb£u:de, Vaugel. Rem. \\ xi
De sun atgier ad la hanste crollee, Roland, 442.]
Il (Technol.) Petit manche au bout duquel les peini
fixent le pinceau à laver. {Cf. hampe.)
*ANTÉBOIS [an-té-bwa] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Les formes du xvi" s. en;
chent d'y voir un composé du lat. ante, avant, et boi
xvi<= s. Artebois, atibois, dans gay, Gloss. ai^ch.]
Il (Technol.) Bande de bois fixée sur le parquet p
empêcher les meubles de frotter contre le mur.
ANTÉCÉDEMMENT [an-té-sé-dà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de antécédent et ment, § 724. || il
TRÉV.]
Il (Théol.) D'une manière antécédente.
"ANTÉCÉDENCE [an-té-sé-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de antécédent, § 262. || xvi" s. Consequei;
et antecedences, gentillet, dans godef. Suppl.]
Il État de ce qui est antécédent. || Spëcialt. Man
rétrograde apparente des planètes.
ANTÉCÉDENT, ENTE [an-té-sé-dan, -dânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. antecedens, qu'
étendu le sens du lat. class. || xiV s. Il a réduit soy meis
a l'antécédent, oresme, Éth. 69.]
Il Qui précède qqch. Cette prédilection — à tout mer
FÉN. Lett. sur la Grâce, 3. || Substantivt. \ 1. Les ant-:
dents de qqn, ses actions antérieures. | 2. Terme d'i
proposition qui précède logiquement le relatif, dit c
séquent. | 3. Premier terme d'un rapport arithmétique
géométrique. [Syn. antérieur.)
ANTÉCESSEITR [an-té-ses'-seur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antecessor, qui marche i
avant. La forme pop. est ancêtre. On trouve antecesse ,
au sens de prédécesseur, du xiv<= au xvi" s. || 1690. furi
Il Titre que prenaient les professeurs de droit des ;
ciennes universités. j
ANTÉCHRIST [an-té-kri ; la prononciation littér ■
an-té-krïst' tend à s'établir] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. antechristus, pour ai
christus, grec àvxt)^piffxoç, m. s. rab. écrit antichrist, ,
26. Il xii« s. Molt i at a nostre tens des antecriz, Serm. |
St Beim. dans la c] '
Il Faux Messie annoncé dans l'Apocalypse comme (
vant établir une religion contraire à celle du Christ. :
deux papes se traitaient mutuellement d' — , volt. Mœurs,
■"ANTÉCKENS [an-té-syin ; en vers, -si-in] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec âvxotxoi, 7n. s. de dv-cô, coni
et o'txew, habiter, § 275, On écrit aussi antœciens. || 1.')
Anteciens, qui habitent l'autre zone tempérée, l. leri
Viciss. des choses, dans delb. Rec]
Il Nom donné par les anciens aux habitants de la z(
tempérée de l'autre hémisphère.
ANTÉDILUVIEN, ENNE [an-té-di-lu-vyin, -vyèn';
vers, -vi-...]adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. ante, avant, et diluviu
déluge, § 275. || xvni<= s. Astronomie antédiluvienne, baili
cité par féraud, Dict. crit. (1787).]
Il Antérieur au déluge. Temps, animaux antédiluviens.
ANTÉFIXE [an-té-fïks'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. antefixa, m. s. propremt, cl
ses fixées devant. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il ( Antiq. ) Ornement , ordinairement en terre cui1
placé à l'extrémité d'un toit, au milieu d'une frise.
ANTENNE [an-tèn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antenna, antenne de navi
appliqué au xve s., par Théodore Gaza, aux antenn
des insectes. || (Au sens 1°.) xiii^ s. Antaines, villï
232. 1 (Au sens 2o.) 1712. maraldi, dans Mém. de l'Acù
des se. p. 136.]
Il 1° Longue vergue, fixée obliquement au mât p
une poulie pour porter une voile latine. || Fig. Rang
d'objets, etc., arrimés dans la cale d'un navire.
Il 2" Appendice en forme de corne, articulé et roj
bile, silué sur la tête de la plupart des insectes, etc.
*ANTENNULE [an-ten'-nul] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de antenne, § 240. || 1764. Antennules
barbillons, Geoffroy, Ilist. des insectes, i, p. xxvi.]
Il Petite antenne. (Se dit des palpes de certains ar
maux : crustacés, arachnides, insectes.)
éiéi
ANT
105
ANT
'ANTENOIS, OISE [an-te-nwd, -nwaz'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de antan, §§ 65 et 143. || 1336. texte dans
VARTN, Arcli. adm. de Reims, ii, 745.]
Il De l'année précédente. (Se dit particulièrement des
agneaux et des poulains.)
*ANTÉNUPTIAL, ALE [an-té-nûp'-svàl ; en vers, -si-
hlj adj.
[ÉTYM. Composé avec lelat. ante, avant, et nuptial, § 275.
Il xvi» s. Nouv. Coût. r/en. ii, 907.]
Il Qui se produit antérieurement au mariage. Conven-
tion — . Dons anténuptiaux.
ANTÉPÉNULTIÈME [an-té-pé-nul-tyèm'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antepenultimus, m. s. modifié
dans sa terminaison. (F. pénultième.) On trouve au xyi^ s.
antepenultime, roussat. Estât et mutac. des] tejnps (1550),
dans DELB. Rec. \\ 1690. Antepenultiesme, furet.]
Il Qui précède lavant-dernier. La syllabe — d'un mot,
et, ahsolt, s. f. L'— .
ANTÉRIEUR, EURE [an-té-rycur ; en vers, -ri-cur] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anterior, m. s. \\ 1539. R. est.]
Il 1" Qui est avant (dans le cours du temps). Les temps
antérieurs à Jésus-Christ. La loi naturelle est — à toutes les
conventions particulières, d'alemb. Encycl. préf. Dans une
vie — . Il (Gramm.) Passé, futur —, qui exprime une action
antérieure à une autre.
Il 2" Ahsolt. Oui est avant (dans l'espace). La façade —
d'un édifice. La partie — du corps.
ANTÉRIEUREMENT [an -té-ryeur-man ; en vers,
-ri-éu-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de antérieure et ment, § 724. || 1611.
COTGR.]
Il Dans un temps antérieur. Ce qui s'est passé — . Son
livre a paru — au vôtre.
ANTÉRIORITÉ [an-té-ryo-ri-té ; en vei-s, -ri-ô-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. anterior, d'après un type scolast.
anterioritas, § 255. || 1690. furet.]
Il État de ce qui est antérieur (dans le cours du temps).
•ANTHÉLIX [an-té-lïks'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. ante, devant, et hélix, § 275.
!| 1721. TRÉV.]
Il Ëminence du pavillon de l'oreille en avant de l'hélix.
*ANTHÉMIS [an-té-mïs'] s. f. [masc. littré).
[ÉTYM. Emprunté du lat. anthémis, grec àv6£|i£(;, m. s.
Il Néolor/.]
Il Plante d'ornement, espèce de camomille.
ANTHÈRE [an-tèr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anthera, grec àv9T|pi, proprt,
(herbe) fleurie. || 1611. cotgr.]
Il (Botan.) Petite poche qui surmonte le filet de l'éta-
mine et contient le pollen.
1. ANTHOLOGIE [an-tô-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvOoXoyîa, m. s. de àv9oî,
fleur, et >.éyEiv, choisir. || 1704. trév.]
Il Recueil de petites pièces de vers. L'— grecque, j P.
ext. Recueil de morceaux choisis, en vers et en prose.
2, 'ANTHOLOGIE [an-tô-lô-.ji] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec âvOoç, fleur, et Xôyoç,
discours, § 279. || Néolog.]
Il Peti usité. Traité sur les fleurs.
"ANTHRACÈNE [an-trà-sèn'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec àv9pa|, charbon, § 282 bis. \\
Néobff.]
Il Garbure d'hydrogène dont on tire l'alizarine.
ANTHRACITE [an-trà-sif] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec à'v6pa|, charbon, § 282 bis. L'anc.
franc, anthracite, fém., signifie escarboucle, et est em-
prunté du lat. anthracitis, grec àv9pa>irTtî, m. s. \\ Néolog.
Admis AC.\D. 1878.]
Il Minéral combustible, carbone presque pur, d'ori-
gine végétale comme la houille.
ANTHRAX [an-trâks'] 5. m. {fém. st-sim. i, 334).
[ÉTYM. Emprunté du lat. anthrax, m. s. grec àvOpaÇ,
charbon, la tumeur présentant une surface noirâtre. ||
xiv s. Andrac, B. DE GORDON, dans godef. Suppl. \ 1514.
Le cherbon ou antrax, n. houssemaine, Régime contre peste,
dans Di-LB. Rec.]
!• Jumeur inflammatoire du tissu cellulaire sous-
cutané. Il — malin, pestilentiel, charbonneux. (F. charbon.)
II. P. ext. Insecte diptère à corps noir.
*ANTHRÈNE [an-trèn'] s. f. {masc. encycl. et littré).
[ÉTYM. Emprunté du grec àv9pT,vfi, sorte de guêpe. ||
1789. ENCYCL. métil]
Il Insecte dont la larve ravage les draps, fourrures, etc.
•ANTHROPOCAIE [an-trô-pô-kay'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec (îv9po)7toî, homme, et
xaîstv, brûler. || xvmo s. Mot créé par volt.]
Il Qui brûle les hommes. Druides, qu'on appelait... anthro-
pocaies, volt. Princ. de Rabyl. 11.
■■ANTHROPOÏDE [an-trô-pô-id'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec âv9pw7coç, homme, et
elSoî, forme, § 279. || Néolog.]
Il Qui ressemble à l'homme. Spécialt. Les anthropoïdes,
espèce supérieure de singes.
ANTHROPOLOGIE [an-trô-pô-lo-ji] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àv9pw7ro;, homme, et
>kÔYO(C, discours, § 279. || xv!" s. Raphaël Volaterran, au
21^ livre de son Anthropologie..., pasq. Rech. ix, 29.]
Il l" (Théol.) Action de parler humainement des choses
divines. — véritable et réelle des vérités qu'ils n'auraient pu
comprendre d'une autre manière, ^L\LEBR. Nat. et grâce, i, 2.
Il 2° Partie de l'histoire naturelle qui traite de l'es-
pèce humaine.
ANTHROPOLOGIQUE [an-trô-pô-lô-jïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de anthropologie, § 282. || xvne-xvni« s.
V. à l'article.]
Il Relatif à l'anthropologie. | 1. Expressions figurées et
anthropologiques, fén. Réf. Malebr. 19. | 2. La science — .
'ANTHROPOMÉTRIE [an-tro-pô-mé-tri] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àv9pw;;oç, homme, et
(ilTpov, mesure, §§ 279 et 265. || Néolog.]
Il Étude des proportions du corps humain, j Spécialt.
Cette étude appliquée aux criminels pour les reconnaître.
ANTHROPOMORPHISME [an-trô-pô-môr-fïsm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec av9pwTro<;, homme, et
[lopcoTi, forme, §§ 279 et 265. || xvine s. le p. andré, dans
ACAD. Ilistor.]
Il Action d'attribuer à la divinité la figure, les senti-
ments, les passions des hommes. L' — des Grecs.
ANTHROPOMORPHITE [an-trè-po-môr-fif] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anthropomorphita, w. s. grec
àv9po)T:oixop'f>îx7iç, de av9pa)7roî, homme, et [jioptpTi, forme.
Il xvi" s. La secte appelée des anthropomorfites, calv. Inst.
chr. I, xm, 1.]
Il Celui qui attribue à Dieu la figure, les sentiments,
les passions de l'homme.
ANTHROPOPHAGE [an-trô-pô-fàj'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec di:v9pwTro'.piYO(;, m. s. de àv-
9pw3i:o;, homme, et cpayEÏv, manger. || xv" s. Les enthro-
phophages, dans godef. Suppl.]
Il Qui se nourrit de chair humaine. Tribu, peuple — .
Il Substantivt. Un — . Fig. Ce bureau d'antropophages (col-
lecteurs d'impôts), ST-SIM. VIII, 142.
ANTHROPOPHAGIE [an-trô-pô-fà-ji] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de anthropophage, § 68. voLT. a dit an-
thropophagerie. || xvi" s. Crime d'anthropophagie, fr. de s.\-
LEs, dans delb. Rec]
Il Habitude de se nourrir de chair humaine. | P. ext.
Fig. En parlant de la guerre. C'est une — monstrueuse qui
dévore une partie de l'espèce humaine, damilaville, dans
encycl. population.
*ANTHYLLIS [ an-tïl'-lïs' ] et '^ANTHYLLIDE [ an-til'-
lid'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dtv9uXXîi;, tSoî, m. s. || 1694.
Anthyllis, TH. CORN.]
Il Genre de plantes papilionacées.
ANTI [an-ti] préfixe.
[ÉTYM. Emprunté du grec àv-ct, m. s.]
Il Préfixe marquant opposition, qui se construit, dans
le langage familier, avec des noms, des adjectifs. An-
tiesclavagiste, antipapisme.
ANTIAPOPLECTIQUE [an-ti-à-po-plê'k'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et apoplexie,
§ 281. Il 1747. coL-DE-viLLARS, Dict. franç.-lat. Admis
ACAD. 1835.]
Il (Médec.) Qui s'emploie contre l'apoplexie.
•ANTIARTHRITIQUE [an-ti-àr-tri-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvTÎ, contre, et arthrite,
§ 281. Il 1752. TRÉv.]
Il (Médec.) Qui s'emploie contre l'arthrite.
*ANTIBOIS [an-ti-bwd]. V. antébois.
ANTICHAMBRE
ANT
[an-U-chânbr"]
s.f.
— 106
Imasc. dans la
ANT
[ÉTYM. Composé hybride de anti et chambre , d'après
l'ital. anticamera, § 12, où anti représente le lat. ante,
avant. || xvi<= s. Salles, antichambres et galeries, l. i.apserk,
St llierosme (1529), dans delu. l\ec. \ Il y avait plus de rai-
son de dire « avant-chambre » que ce que nous disons « anti-
chambre », PASQ. Rech. VIII, 3.]
Il Pièce d'attente placée à l'entrée d'un appartement.
Je vous apprendrjd à laisser monsieur Dimanche dans une — ,
MOL. D. Juan, iv, 3. Les laquais se tiennent dans 1' — . Pro-
pos d'—, propos de laquais. Faire — (attendre dans l'anti-
chambre) avant d'être reçu. Faire faire — à qqn. Qu'est-ce
qu'un gentilhomme? Dn pilier d'— ! RAC. Plaid, i, 4. Mon —
n'est pas fait pour s'y ennuyer en m'attendant, la ur. 6.
ANTICHRÈSE [an-ti-kréz'J s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvxîypT.ati;, m. s. de àvTÎ,
contre, et ypr^c:^, usage. || 1704. trév.]
Il Contrat par lequel un débiteur abandonne à son
créancier les revenus d'un immeuble. Le nantissement
d'une chose mobilière s'appelle gage ; celui d'une chose im-
mobilière s'appelle — , Code civil, art. 2072.
ANTICHRÉTIEN, ENNE [an-ti-kré-tyin, -tyèn'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec dcvxt, contre, et chrétien,
§ 281. Il 1602. Erreurs antichristienne s, G. tiiompson, dans
DELB. Rec.\
Il Opposé au christianisme. Doctrine — .
* ANTICHRISTIANISME [an-ti-krïs'-tyà-nïsm' ; en
vers, -ti-à-...] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de antichrétien, d'après christianisme,
§§ 265 et 281. || 1602. g. thompson, dans delu. Rec]
Il Caractère de ce qui est antichrétien. La corruption
des maximes de l'Évangile et l'établissement de 1' — , boss.
Pens. détach. 7.
"ANTICIPANT, ANTE [an-ti-si-pan, -pânt'l adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de anticiper, g 47. || 1611. cotgr.]
Il Qui anticipe. (Médec.) Fièvre — , lièvre intermittente
dont l'accès périodique revient plus tôt.
ANTICIPATION [an-ti-si-pà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anticipatio, m. s. \\ 1539. r. est.]
Il Action d'anticiper. Jouir par — du bonheur à venir. —
de paiement. || (Jurid.) Lettres d'— , qu'on obtenait en
chancellerie pour pouvoir anticiper un appel. ||(Rhétor.)
Figure par laquelle on réfute d'avance les objections
qui pourront être faites. || (Musique.) Accord oîi on fait
entendre une ou plusieurs notes de celui qui doit suivre.
I Notes qu'on fait entendre un peu avant le temps mar-
qué. Il P. ext. \ 1. Empiétement sur la propriété publique
ou privée. | 2. Antidate [vieilli).
ANTICIPER [an-ti-si-pé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anticipare, th. s. \\ xiv® s. ber-
suire, dans httré.]
Il 1° Prendre, s'approprier avant le temps. Nous antici-
pons l'avenir comme trop lent, pasc. Pens. m, 5. One vieil-
lesse anticipée. J'anticipe ce remords, bourd. Enfer, 1. Une
vertu anticipée (qui devance le temps), la br. 12. j| V. intr.
— sur ses revenus. Vous anticipez sur nos espérances, sÉv.
855. — sur les faits , raconter des faits postérieurs avant
ceux qui ont précédé.
Il 2" P. ext. Faire, exécuter avant le temps. — un paie-
ment, le faire avant l'échéance. (Ane. pratique.) — un
appel, faire assigner l'appelant à bref délai. Voyage, retour
anticipé, fait avant le temps où il devait avoir lieu. J'an-
ticipe l'examen d' « Horace » pour en donner des exemples,
CORN. /"■ Disc. Traf/. var.
"ANTICONSTITUTIONNEL, ELLE [an-ti-kon-sti-tu-
syo-nèl] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àv-rî, contre, et constitu-
tion, §281. Il Néoloff.]
Il Contraire à la constitution. Loi — .
"ANTICONSTITUTIONNELLEMENT [ an-ti-kon-sti-
tu-syô-nèl-man] adv.
[ÉTYM. Composé de anticonstitutionnel et ment, § 724. ||
Néolof).]
Il D'une manière contraire à la constitution . Gouverner —.
ANTIDARTREUX, EUSE [an-ti-dàr-treii, -treuz'] adj.
[ÉTY.M. Composé avec le grec àvrt, contre, et dartre,
§ 281. Il Néolof/. Admis acad. 1835.]
Il Oui s'emploie contre les dartres.
ANTIDATE [an-ti-dâf] s. f. {musc, dans cotgr.).
|ÉTYM. Subst. verbal de antidater, § 52. || 1611. CD
Il Date antérieure à la date réelle.
ANTIDATER [an-ti-da-té] r. tr.
\ ÉTYM. Composé avec le lat. ante, affaibli en anti, et (Itr
§ 275. Il 1501. A. DE LA vigne, Compl. du roy de la liaz' i e
Il Marquer d'une date antérieure à la date réelle. If^t
antidatée.
ANTIDOTE [an-ti-dôl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antidotum, grec càyTiôoTo
qui est donné contre. || 1426. Antidotes peuvent estre
mez toutes medicines composées par art, OL. de la i
dans DELB. Rec]
Il Substance qu'on fait prendre à qqn pour comb
l'action d'un poison, d'un virus. Ce sang était laba
fameux — de Mithridate, buff. Canard. Cet — adm;
(contre le breuvage de Gircé), fén. Odyss. 10.
"ANTIDOTER [an-ti-dù-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de antidote , § 156. || xvi<= s. rab. t
Il Vieilli. Pourvoir d'antidote. || Fig. Sermons de jo
tidotés, .i.-B. Rouss. Épit. m, 1.
ANTIENNE [an-tyèn'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "antëphona, m. s. grec divTt:.
qui a gardé l'accentuation grecque et remplacé ant
antë, devenu antiefne, §§ 305 et 336, antiène, § 450, anti
§ 475.J
Il (Liturgie.) || 1° Anciennt. Hymne, psaume cha:
deux chœurs se répondant.
Il 2" De nos jours. Verset qu'on chante en totali
en partie avant un psaume, un cantique, et qu'on r^
après en entier, imposer r — , en chanter à voix bas>
premiers mots au prêtre, qui l'entonne ensuite à 1
voix. Il Fig. Fainil. Chanter toujours la même — , répé
même chose.
ANTIFËBRILE [an-ti-fé-bril] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvTt, contre, et hja
febris, fièvre, § 281. || 1752. trév.] !
Il Qui s'emploie contre la fièvre. [Syn. fébrifuge )
"ANTILAITEUX , EUSE [an-ti-lè-teli, -teuz'l adj
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et iait, ïi
Il Admis ACAD. 1835, suppr. 1878.]
Il Qu'on emploie pour arrêter la sécrétion du la
pour combattre les maladies dites laiteuses
ANTILOGIE [an-ti-lù-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dcvxtAoyîa, m. s. de dcvrî.
tre, et ^vôyoç, parole. || 1623. garasse, dans delb. Ri
Il Contradiction d'idées, de langage. i.
ANTILOPE [an-ti-lôp'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. antelope, m. 5. § 8, <
été appliqué au sens actuel par Topsell (1673). On ti
antelop dans brun, latini, Trésor, I, v. l'77, pour dé^
un animal fabuleux, en bas lat. anthalopus et antiii
xvnt*^ s. Animal... que les Anglais ont appelé antilope ë
quel nous conserverons ce nom, buff. Gazelle.]
Il Ruminant de forme svelte, gracieuse, à cornes
caduques, creuses, entourant un noyau osseux, sr
ANTIMOINE [an-ti-mwàn'] s. m.
[ÉTY.M. Emprunté du bas lat. antimonium, m. s. (j
trouve dans Constantin l'Africain. On a supposé (]
grec cTÎ|X|xt, antimoine (lat. stibium), altéré dans 1';!
outhmoud, formait la base du mot antimonium. || .\
Entimoine, Turbe des philosophes, dans godef. Sujtj
Il Corps simple métallique qui entre dans la coni
tion de l'émétique, et qui, réduit en poudre, est cini^
sous le nom dekohl. Régule d' — . L' — avec le mercure, j
Quinquina, 2.
ANTIMONIAL, ALE [an-tl-mô-nyàl ; en vers, -i
adj.
[ÉTYM. Dérivé de antimoine, § 238. || 1612. Eau antimoi
dans DELB. Rec. Admis ac.\d. 1835 ]
Il Relatif à l'antimoine. Traitement — . Médicaments
moniaux, et, absolt, Les antimoniaux. || Les antimoniau:
XVII» s.), les docteurs partisans de l'emploi de l'antin:
en médecine.
ANTIMONIÊ , ÉE [an-ti-mo-nyé ; en vers, -ni-é]
[ÉTYM. Dérivé de antimohie, § 117. || Admis acad. 1
Il Qui contient de l'antimoine. Tartrate de potasse -
ANTINOMIE [an-ti-no-mi] s. f.
jÉTYM. Emprunté du grec dtvxivoijita, m. s. de
contre, et vô[j.o;, loi. || xvi« s. Les antinomies et conb
tés des lois, rab. m, 44.]
P
ANÏ
— 107 —
ANT
Il Contradiction réelle ou apparente entre deux lois na-
lurelles. Kant signale des antinomies dans la raison humaine.
ANTIPAPE [an-ti-pîip'J s. m.
fÉTYM. Emprunté du bas lat. antipapa, m. s. composé
avec le grec àvxi, contre, et le lat. papa, pape, § 281. |i
xiv^-xV^ s. Juv. DES unsiNS, Chron. ann. 1393.]
Il Pape schismatique nommé en opposition au pape
légitime. C'est une grande hardiesse d'appeler antipapes ceux
lies papes) qui durant ce schisme ont tenu le siège en Avi-
gnon, MÉzERAY, Ahréffc chronol. ann. 1378-79.
'ANTIPATHE [an-ti-pâf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvTtTtaÔTi;, m. s. \\ xvii'^ s.
Semble créé par chapelain.]
Il Opposé par les sentiments. Suhstantivt. L'hôtel de
Rambouillet est 1'— de l'hôtel d'Ochy, chapelain, Lctt. i, 216.
ANTIPATHIE [an-ti-pà-ti] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antipathia. grec àvri-irâOsia,
m. s. de hil, contre, et -iôoi;, affection, passion. ||xvi^ s.
P.VRÉ, i(, 21.]
Il ÉJoigiiement instinctif àl'égard de qqn, qqch. La vieille
— entre Rome et Carthage, coRN. Sophon. iv, 5. Passer de
1 — à l'amour, la br. i \\ P. ext. \ 1. En parlant de cho-
ses inanimées. Il y a — entre l'eau et l'huile. Il y a — entre
ces deux couleurs, elles ne s'harmonisent pas entre elles.
I 2. Vieilli. Ce qui est antipathique. Les panthères, les dra-
gons, les serpents, tous, avec leurs antipathies à leurs pieds, y
lancentdes regards menaçants, corn. fois, d'or, m, 2*= décor.
ANTIPATHIQUE [an-ti-pà-tik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de antipathie, § 228. furet, donne anti-
pathétique. Il 1683. DANET, Dict. franç.-lat.]
Il Qui excite l'antipathie. Cet homme m'est — .
•ANTIPATRIOTIQUE [an-ti-pà-tri-ù-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grecàvxî et patriotique, § 281.
II xvm<= s. Créé par volt.]
Il Contraire au patriotisme. Cette allégation est inhumaine,
—, VOLT. Homme aux quarante ccus.
ANTIPÉRISTALTIQUE [an-ti-pé-ri-stâl-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvTÎ, contre, et péristal-
tique, § 281. || xvm*^ s. dionis, cité par trév.]
Il Qui contracte les organes digestifs de bas en haut, de
manière à faire remonter les aliments. Mouvement — de
l'estomac, des intestins.
ANTIPÉRISTASE [an-ti-pé-ri-stàz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvxiTCEpîffxaai;, in. s. (F.
péristase.) Hxvi'' s. paré, Introd. 5.]
Il Action par laquelle un contraire, agissant sur son
contraire, en augmente l'action.
ANTIPESTILENTIEL, ELLE [an-ti-pês'-ti-lan-svèl]
adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec œni, contre, et pestilence,
îi 281. Il 1724. Journal des sav. p. 120. Admis acad. 1798.]
Il (Médec.) Qui combat la peste.
•ANTIPHERNAL, ALE [an-ti-fèr-nàl] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxi, en place de, et
9spvT„ dot, §281. (F. paraphernal ) || Néolor/.]
Il Que le mari donne à sa femme par contrat. Biens
antiphernaux.
ANTIPHILOSOPHIQUE [an-ti-fi-lô-zo-fïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et philoso-
phie, § 281. Il Admis acad. 1835.]
Il Contraire h la philosophie.
ANTIPHLOGISTIQUE [an-ti-flo-gi-stïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec dvxt, contre, et phlogisti-
que, § 281. || Néolor/. Admis ac.\d. 1878.]
Il (Médec.) Qui s'emploie contre l'inflammation.
ANTIPHONAIRE [an-ti-fù-nèr] et *ANTIPHONIER
[an-ti-fô-nyé] .?. m.
[ÉTYM. Empruntés du bas lat. antiphonarium, m. s. §§ 115
et 248. Il xiic s. Li antefiners, pii. de thaun, dans godef.
Suppl. I 1302 Antiphonar, dans delb. Rec]
Il Livre d'église oii sont notés les antiennes et autres
chants de l'office. || Spécialt. La partie de l'antiphonaire
qui comprend le chant des heures canoniales, prime,
tierce, etc.
ANTIPHRASE [an-ti-fràz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvrEopaan;, m. s. de dvxt,
contre, et tppaatç, parole. || xiv^ s. Antifrasie, J. le fèvre,
dans delb. Rec. \ xvic s. Antiphrase, rab. m, 50.]
Il Locution employée, par euphémisme ou par ironie,
pour exprimer le contraire du sens véritable.
ANTIPODE [an-ti-pod'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antipodes, grec àvxfeoSs;, m. s.
de ivxî, contre, et -où;, pied. || xi\« s. Une manière de gens
que ilz appellent antipodes, j. corbichon, dans dfa.h. Rec]
I! Personne occupant sur la ferre un point diamétra-
lement opposé. Ces peuples sont nos antipodes. | P. ext.
Point diamétralement opposé. L'— de Paris. Ce pays est
situé aux antipodes. | P. hyperb. Être aux antipodes, très
loin. Pour vous ôter l'idée que je suis aux antipodes, SÉV.
447. Il Fig. Personne, chose diamétralement contraire
à une autre. L'— de notre beau-père, sÉv. 925. Il faudrait
être r — de la raison, mol. Préc. ridic. se. 9.
•ANTIPOÉTIQUE [an-ti-pô-é-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et poétique,
§ 281. Il Ncolog.]
Il Contraire à la poésie. Un esprit — .
'ANTIPOLITIQUE [an-ti-po-li-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et politique,
§ 281. Il xviie s. F. à l'article.]
Il Contraire à l'esprit politique. Une mesure — . || Vieilli.
Suhstantivt. Manière de gouverner contraire à l'esprit po-
litique. Avec ces belles maximes et cette — , balz. De la Cour.
ANTIPSORIQUE [an-ti-pso-rïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et psore,
§281. ||Neo%.]
Il Qui combat la gale. | Suhstantivt. Les antipsoriques.
ANTIPUTRIDE [an-ti-pu-trid'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et putride,
§ 281. Il 1763. ADANSON, Fam. des plantes, n, 622. Admis
acad. 1835.]
Il Qui combat la putréfaction. (F. antiseptique.)
*ANTIPYRINE [an-ti-pi-rin'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et irup, feu,
fièvre, § 281. || Nëolog.]
Il Médicament tiré d'un produit delà houille, qui combat
la fièvre, la névralgie.
ANTIQUAILLE [an-ti-kay'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. anticaglia, m. s. § 12. || 1507.
Texte dans gay, Gloss. arch.]
Il 1° Vieilli. Chose antique. Plusieurs belles antiquailles.
PASQ. Rech. III, 4. 'Vous aimez 1'—, M. buffet, Nouv. Observ.
de la langue franc. (1668). | P. ext. Antiquité. Les Latins,
les Hébreux et toute 1' — , Régnier, Sat. 9.
Il 2" Chose surannée. Tous ces vieux ornements, traitez-
les d'antiquailles, corn. Poés. div. Déf. des f'ab.
ANTIQUAIRE [an-ti-ker] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antiquarius, m. s. On trouve
au xvi<^ s. antiquaire, pour antique, rab. m, 3. || 1581. Strada,
antiquaire mantouan, guill. du ciioul, dans delb. Rec.]
Il Celui qui s'adonne à l'étude , à la recherche des ob-
jets antiques. [Syn. archéologue.) Homme docte et en très
grande réputation d'— , CORN. Lett. au P. Roulart.
ANTIQUE [an-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antiquus, m. s. A remplacé le
mot pop. antif, antive. || xiv^ s. gage de labigne, dans lac]
Il 1° Qui appartient à la manière de vivre, aux usages
d'un âge antérieur. Un meuble — . Selon l'usage — et solen-
nel, RAC. Ath. i, 1. Négliger vêpres comme une chose —,
LA BR. 13. Loc. adv. A 1'—. Comme homme simple et qui
vis à r— , LA F. Contes, Oraison. || Spécialt. Qui appar-
tient à la civilisation des anciens Grecs, des anciens
Ilomains. Temple, statue, médaille — . | S. /'. Une — . Des-
sin... à l'imitation d'une — de Rome, SÉV. 425. Le musée des
antiques. | S. m. Genre antique. Travailler d'après 1'—.
Il 2" P. ext. Très ancien. De 1'— Jacob jeune postérité,
RAC. Esth. i, 1. (Un héros) A de ses bords fameux flétri 1'—
gloire, boil. Ép. 4. || P. plaisant. Une beauté —, et, s. /'. Une
—, une vieille. Les antiques discrètes, gresset. Vert- Vert, 1.
ANTIQUITÉ [an-fi-ki-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antiquitas, m. s. \\ xi« s. Li
vielz d'antiquitet, Roland, 2615.]
Il 1» Caractère de ce qui est antique. L'— de sa race.
L' — d'un monument. La guerre a pour elle 1'— ; elle a été dans
tous les siècles, la br. 10. Cela a existé de toute — . || P. ext^
Grand âge. Mon — ne me permet plus d'entretenir la compa-
gnie au delà de neuf heures, M™'' de coulanges, Lett. 1501.
Il 2° Ce qui est antique. | 1. La civilisation, les siè-
cles antiques. L'— grecque, juive, égyptienne. L' — profane.
Absolt. L'antiquité grecque et romaine. Les écrivains du
dix-septième siècle imitent 1' — . Tâchant de rendre mien cet
ANT
108 -
ANX
air d' — , LA F. Êp. à l'ovêque de Soissons. \ 2. Objets,
monuments antiques. Les antiquités égyptiennes. Cabinet,
collection d'antiquités. [En ce sims, rare au sing.) \\ Fig.
Cho<e ancienne. Vous avez des antiquités dans la tête, vous
et votre frère, 6Év. 491.
*ANTIRELIGIEXJX, EUSE [an-tir-li-jveîi , -jyeuz'; en
vers, -ti-re-li-ji-...] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et religieux,
§ 281. (I Néolog.]
Il Qui est contraire à la religion.
ANTISCIENS [an-tïs'-syin] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. antiscii, ?n. s. du grec àvxî, contre,
et axîat, ombre, § 244. || 1690. furet.]
Il Peuples qui, habitant sur le môme méridien et à
égale distance de l'équateur, les uns au nord, les autres
au sud, ont à midi leurs ombres diamétralement opposées.
ANTISCORBUTIQUE [an-ti-skor-bu-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxt, contre, et scorbut,
§ 281. Il 1747. coL-DE-viLLARS, D'ict. franç.-lat. Admis
ACAD. 1798.]
Il (Médec.) Qui combat le scorbut. || P. ext. Dépuratif.
Vin, sirop — , et, s. m. Les antisoorbutiques.
ANTISEPTIQUE [an-ti-sèp'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec i^-zi, contre, et septique,
§281. Il 1763. ADANSON, Fam. des plantes, ii, 622. Admis
ACAD. 1798.]
Il (Médec.) Qui combat la putréfaction morbide. [Syn.
antiputride.)
ANTISOCIAL, ALE [an-li-sô-syàl ; en vers, -si-àl] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxt, contre, et social,
S 281. Il xviiie s. MiR.\BEAU, Collection, i,76.]
Il Contraire à l'ordre social. Principes antisociaux.
"ANTISOPOREUX, EUSE [an-ti-sô-pô-reii, -reuz'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec dtvxî, contre, et le lat.
sopor, sommeil, § 281. || xvm" s. V. à l'article.]
Il Qui combat le sommeil. De cette conséquence peu Juste
est née cette erreur que leur chair était — , buff. Rossignol.
ANTISPASMODIQUE [an-ti-spâs'-mô-dïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et spasme,
§ 281. On a dit aussi antispasmique, antispasmatique. || 1747.
coL-DE-viLLARS, Dict. frunç.-lut. Admis ac.\d. 1835.]
Il (Médec.) Qui combat les spasmes. | S. m. Un — .
ANTISTROPHE [an-li-stroP] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvxtirxpo'fTi, m. s. \\ xvi» s.
TJn antistrophe, rab. ii, 16. Ronsard... nous faict bien esbahyr
de ces gros et estranges mots « strophe » et « antistrophe »,
car jamais nous n'en oysmes parler, en. fontaine, Quhitil
horatian, ii, 4.]
Il (.\ntiq. grecque.) Seconde stance du poème lyrique,
qui répondait à la strophe.
ANTISYPHILITIQUE [an-ti-si-fi-li-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et syphilis,
S 281. Il Admis acad. 1835.]
Il (Médec.) Qui combat la syphilis.
ANTITHÈSE [an-ti-tez'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àvxtôsati; , m. s. de àvxt,
contre, et, 6éat<;, thèse, position. || 1583. f. bretin, Trad.
de Lucien, dans delb. Rec]
Il 1° Contraste qui naît du rapprochement de deux
idées, de deux expressions, qui s'oppo.sent l'une à l'autre.
V — est une opposition de deux vérités qui se donnent du jour
l'une à l'autre, la br. 1.
Il 2» (Philos.) Proposition contraire aune proposition
énoncée qu'on appelle thèse.
ANTITHÉTIQUE [an-ti-té-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de antithèse, § 282. || xviiio s. Le style
antithétique du P. d'Orléans, la chapelle, cité par TRÉv.
Admis ACAD. 1835.]
Il Qui forme antithèse.
"ANTITONNERRE [an-ti-tô-nèr] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxt, contre, et tonnerre,
§ 281. Il xvine s. V. à l'article.]
Il Premier nom du paratonnerre. J'ai un — à Ferney,
dans mon jardin, volt. Lett. à d'Arqental, 8 mars 1775.
'ANTITRAGUS [an-li-trà-gùs']'.y. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxî, contre, et tragus,
§28L||_iV(*o%.]
Il h^minence du pavillon de l'oreille, en face du tragus.
ANTIVÉNÉRIEN, ENNE [an-ti-vé-né-ryin , -ryèn';
en vers, -ri-...] adj.
[ÉTYM, Composé avec le grec àvxt, contre, et vé
§ 281. Il 1747. col-de-villars, Dict. franç.-lat. .
ACAD. 1798.]
Il Qui combat les maladies vénériennes.
•ANTIVERMINEUX, EUSE [an-ti-vèr-mi-neu,-r
adj.
[étym. Composé avec le grec àvxt, contre, e1
§ 281. Il Admis acad. 1798, suppr. 1878.]
Il Qui combat les vers.
*ANTOIT [an-twà] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Levier coudé dont une extrémité est poi
pour entrer dans la membrure d'un navire ; l'autre re
bée, pour faire joindre un bordage qu'on veut clou
ANTONOMASE [an-tô-nô-maz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antonomasia, grec àvxo"
ffta, m. s. de àvxt, à la place de, et ôvo[xa, nom. || x
Antonomasie, bon. des per. Nouv. 1. Môme forme
COTGR., ouD. et RiCHEL. | 1683. Antonomaso, danet,
franç.-lat.]
Il Figure de langage désignant un personnage \
caractère dont il est le type (l'Orateur romain, pour k
ron), ou un individu qui a un certain caractère j
personnage qui en est le type (c'est un Raphaël, pour
un grand peintre).
"ANTONYME [an-tô-nim'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àvxt, contre, et ci-
nom, d'après synonyme. || Néolog.]
Il Mot qui, considéré par rapport à un autre, a le
directement opposé.
ANTRE [ântr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. antrum, m. s. \\ 1564. J. thii
Dict. franç.-lat.]
Il Excavation naturelle qui sert de repaire aux
féroces. [Syn. caverne.) L' — du lion. Le roi des animau'
dans son — était malade, la f. Fab. vi, 14. La décoi
de cet acte est un — , id. Daphné, 4. Dans les antre
gémirent Le lion répandit des pleurs, lefr. de pomp. Me
J.-R. Roicss. I P. ext. Les antres (les carrières) de Par
dieux peuplent la terre, a. chén. Jeu de paume, 1. ||
L'— de la chicane. || P. anal. (Anat.) Nom de cavité
seuses. L' — d'Highmore, cavité du maxillaire supérie
ANTRUSTION [an-triis'-tyon ; en vers, -ti-on] s.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. antrustio, formé de 1
haut allem. trôst, trust, fidèle, et un préfixe encore
pliqué, § 8. Il xvnie s. montesq. Espr. des lois, xxx
Il Chez les Francs , personnage riche et puissan
s'attachait à la personne du roi et le défendait à la gu
*ANUER [à-nu-é] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. Semble être une erreur
avuer. ( V. ce mot.) || 1795. encycl. méth.]
Il (Chasse.) Tirer au moment favorable, spécialer
les perdrix qui partent.
ANUITER [à-nui-té] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de à et nuit, §§ 194 et 196. ||
Quant li jorz passet et il fut anoitiet, St Alexis, 51.]
I. Anciennt. V. intr. Faire nuit. Il ajourne et puis ai
j. DU BELLAY, m, 78. || Ce sens est encore dans ouc
II. V. tr. Mettre à la nuit. —, retarder aucun jusqu
qu'il soit nuit, NicoT, Thresor. || Ne s'emploie plus q
sens réfléchi. S'—, se laisser surprendre par la nuit.
*ANURIE [à-nu-ri] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec àv privatif et o-jpov, u
§281. ||iVéo%.]
Il (Médec.) Suppression morbide de la sécrétion urin
ANUS [à-nûs'J s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anus, m. s. \\ xyi^ s. paré, x
Il 1° Oritice extérieur du rectum, qui donne issue
matières fécales.
Il 2» P. anal. (Zoologie.) Dans certaines coquille
valves, dépression qu'offre à l'extérieur chacune des i
valves sur la partie dorsale, en avant du sommet.
ANXIÉTÉ [an-ksyé-té ; en vers, -ksi-é-té] >?. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. anxietas, m. s. Rare au xv
Il XIlC s. UERMAN DE VALENC. Riblc, daUS GODEF. Stij
Il Vive inquiétude qui serre le cœur. [Syn. angoi
Il (Médec.) Agitation douloureuse avec sensation de
serrement à la région précordialc.
ANXIEUX, EUSE [an-ksyeii, -syetiz', en vers, -ks
adj.
U
i
AOR
109
APE
KTVM. Emprunté du lai. anxiosus, vi. s. Rare aux xvii''
vviii" s. Il 1529. Grosses et anxieuses disceptations, l. las-
in, St Hierosnie, dans uvam. Rec.\
,| lo Qui éprouve de l'anxiété. Il est — . | Qui marque
l'anxiété Un regard — .
Ij 2» (Médec.) Qui a les caractères de l'anxiété.
AORISTE [à-ù-rïsl'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec iôpia-coç, m. s. de à privatif
et ôpiaTÔî;, borné. || xvi° s. Aorist issu de prétérit très im-
parfait, RAB. V, 1.]
Il Temps de la conjugaison grecque exprimant l'ac-
tion passée d'une manière indéterminée. |! P. ext. En
parlant du françjais. n devait dire « je dis », en — , et non
(I j'ai dit », au prétérit, M.\LH. Comment, sur Desportes,
Cléonice, sonn. 2.
AORTE fà-ôrt'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àoprr,, m. s. \\ wi" s. l. jou-
liERT, dans GODEF. Suppt.]
Il Artère principale qui part du cœur et qui est l'origine
de tous les vaisseaux artériels de la grande circulation.
'AORTITE |à-6r-tïl'l s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aorte, § 282. || Néolof/.]
IKMédec.) Inflammation de la tunique externe del'aorle.
*AORTIQUE [à-ùr-tik'J adj.
[ÉTYM. Dérivé de aorte, § 229. || .\vin<= s. vxcq-d'azir,
Analom.]
Il Qui a rapport à l'aorte.
AOÛT [ou] s. m.
[ÉTYM. Du lat. augûstum (le mois d'août ayant reçu le
nom de l'empereur Auguste), devenu *ag6stu, § 333. a<5st,
^394, aoust, § 324, août, § 422, *oût, § 358. la f. écrit oût.J
Il 1" Le huitième mois de l'année. Et qu'à peine au mois
d'— l'on mange des pois verts, boil. Sat. 8.
Il 2" P. ext. La moisson, qui dans nos climats se fait
d'ordinaire au mois d'août. Je vous paierai, lui dit-elle.
Avant r— , foi d'animal, L.\ F. Fab. i, 1. Dès qu'on aura fait
1—, lu. iùid. V, 9. Fig. Vieilli. Cet homme a bien fait son
— dans cette affaire, y a beaucoup gagné.
'AOÛTAGE [ou-tàj'] s. m.
[ÉTYM, Dérivé de aoûter, § 78. || 1232. Se déduit de aos-
tagium, dans du c]
Il Vieilli et dialect. Travail de la moisson.
AOÛTER [ou-té] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de août, § 154. || xii" s. En icel temps que
l'on aoste, Tristan, i, 1738.]
I. Vieilli. Il 1° V. intr. Faire l'août, la moisson.
Il 2» F. tr. Moissonner, récolter.
II. V. intr. Mûrir par la chaleur d'août. Fruits qui ont
aoûté. Melons aoûtés, || P. anal. Bourgeons qui aoûtent, se
rortiiieiit.
AOÛTERON [out'-ron; en vers, ou-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aoûter, § 105. || xvi^ s. Ousteron haslé,
BAÏF, dans LA c]
Il Ouvrier loué pour l'août, pour le travail de la moisson.
"AOÛTEUR [ou-te'ur] s. m.
[ÉTYM, Dérivé de aoûter, § 112. Il 1478. Aousteur, dans
bU c. augustare.]
Il Moissonneur. On les appelle moissonneurs, aouteurs,
LiGER, Nouv, Mais. rust. dans delb. Rec. {V. aoûteron.)
APAISEMENT [à-pcz'-man ; en vers, -pè-ze-...] s. m.
[i:tym. Dérivé de apaiser, § 145. || xii<= s. Psaut. d'Oxf.
XLvm, 7.]
Il Action d'apaiser ; état de ce qui est apaisé. L'— des
flots. L'— des esprits. L' — des troubles.
APAISER [à-pè-zé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et paix, §§ 194 et 196. || xiic s.
Por ce volons qu'ele soit apasee, Roncev. tir. 41.]
Il 1° Ramener à des sentiments paisibles. {S>/n. paci-
fier.) Peuples cruels Qui n'apaisaient leurs dieux que du sang
des mortels, rac. Andr. u, 2. Coriolan... ne put être apaisé
que par sa mère, BOSS. liist. imiv. i, 8. Je ne m'apaise pas,
non, si facilement, MOL. Et. Iil, 4. D'une âme apaisée, corn.
Poly. V, 6.
Il 2" Ramener à un état paisible. — la mer, la tempête.
— l'orage, et, fig. n apaisa par sa conduite l'orage dont le
pays était agité, flécu. Turenne. — la sédition. D'un roi
terrible — le courroux, rac. Esth. m, 5. Apaisez donc sa
crainte, cor\. Poly. i, 1. — la faim. Fig. Ce goût de lumière
pure apaise la faim de leur cœur, féN. Tél. 19.
APALACHINE [à-pà-là-chin'l s. f.
[ÉTY^L Dérivé de Apalache, nom d'une chaîne de mon-
tagnes de l'Amérique du Nord, § 100. || 1762. acad.]
Il Arbrisseau du genre des Houx, dont les feuilles
s'emploient en infusion comme le thé.
APANAGE [à-pà-nàj'] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de l'anc. verbe apaner, nourrir, bas lat.
appanare (de ad, à, et panis, pain), § 78. || 1297. Apenaige,
dans GODEF.]
B. Anciennt. Action de pourvoir un fds, de doter une
fille. Il Dotation qui leur était accordée.
II. Spécialt. Il 1" Domaine que les rois de France
accordaient en dotation à leurs fds puînés, à leurs frères,
et qui revenait à la couronne quand la descendance
mâle de ces derniers était éteinte. Les princes du sang
comprenaient une grande partie du royaume dans leurs apa-
nages, DUCLOS, L. XI, I, 195.
Il 2" P. ext. Fir/. I 1. Vieilli. Domaine. Le Parnasse a
jugé ceci de son — , la f. Fab. préf. | 2. Ce qui appartient
en propre à qqn, à qqch. La raison est 1' — de l'homme. La
sagesse est tout mon — , regnard. Joueur, iv, 10. Ah! mal-
heureuse engeance! — du diable! m. Fol. am. i, 11. Soucis...
Qu'en — on voit aux procès attachés, la f. Fab. xii, 27.
APANAGER [à-pà-nà-jé] ?•. tr.
[ÉTYM. Dérivé de apanage, § 154. || xvi" s. pasq. Rech.
IV, 20.]
Il Pourvoir d'un apanage. Princes, maisons apanages.
APANAGISTE [à-pà-nà-jïsf] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apanage, § 265. || 1669. Appanagiste,
Ordonn. des eaux et forêts, dans delb. Rec.]
Il Qui a un apanage.
APARTÉ [à-pàr-té] loc. adv. et s. m.
[ÉTYM. Expression lat. : a parte (sua), de son côté. ||
1690. Aparté, furet, j 1694. Aparté, acad.]
Il Loc. adv. A part soi. Ce vers doit être dit — || P. ext.
S. m. Ce qu'un des personnages d'une pièce dit, à part
soi, devant d'autres qui sont censés ne pas l'entendre. Je
fais un — , bouchez-vous les oreilles, l.a chaussée, Rapatr.
se. 8.
APATHIE [à-pà-ti] s. f,
[ÉTYM. Emprunté du lat, apathia, grec àrA^v.x, m. s.
de à privatif et -TtaOô;, passion. || xvi'' s. Sans sentement et
comme en apathie, rab. m, dédie]
Il P^tat d'une lâme que rien n'émeut. || (Philos.) Insen-
sibilité du sage. L' — du sage selon les stoïciens. {Syn.
insensibilité.) || P. ext. Indolence physique. Tout noyé qu'il
fût dans la graisse et 1'—, st-sim. ii, 392.
APATHIQUE [à-pà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de apathie, § 229. H 1743. M^e de tencin,
Lett. 22 juin.]
Il Qui a de l'apathie. Personne — . Caractère — .
*APENS. V. guet-apens.
APEPSIE [à-pep'-si] ,?. /'.
[ÉTYM. Emprunté du grec à7zs<\iioc, m. s. de à privatif et
rsaaw, cuire. || xyii^ s. V. à l'article. Admis acad. 1762.1
Il Défaut de digestion. Je veux... que vous tombiez... de la
dyspepsie dans 1'—, MOL. Mal. im. m, 5.
'APERCEPTION [à-pèr-sep'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de apercevoir, sur le modèle de percep-
tion, § 108. Il xvii" s. Mot créé par leibn.]
Il Perception distincte.
APERCEVABLE [à-pèr-se-vàbl'] adj.
[ÉTY>L Dérivé de apercevoir, § 93. || xiv« s. oresme,
dans meunier, Essai sur Oresme. Admis acad. 1740.] •
Il Qui peut être aperçu.
APERCEVANCE [à-pèr-se-vâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de apercevant, adj. particip. de aperce-
voir, fréquent en anc. franc. § 146. || xii« s. beneeit, Ducs
de Norm. 21251.]
Il Vieilli. Action d'apercevoir. (Afin) qu'aucun n'en ait
— , LECOQ, Tragédie d'Ahel (fin du xvi» s.). L'— de la vé-
rité, LAHARPE, Lycée, Anciens, 111, ii, 1.
APERCEVOIR [à-pèr-se-v\vàr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et percevoir, §§ 192 et 196. || xi^ s.
Li amiralz alques s'en aperçoit, Roland, 3553.]
I. V. tr. Voir soudainement qqn, qqch. — qqn, de loin,
dans la foule, dans l'obscurité. S'— dans une glace. Tout à
coup elle aperçut les débris d'un navire, fén. Tél. 1. J'aper-
çois venir sa mortelle ennemie, rac. Phèd. v, 6. Il n'y a nuls
vices extérieurs et nuls défauts du corps qui ne soient aper-
çus par les enfants; ils les saisissent d'une première vue, la
APE
HO —
API
BR. H. Il (Philos.) Saisir par une perception distincte. Nos
sens n'aperçoivent rien d'extrême, pasc. Pens. i, 1. \\Fig.
Saisir soudainement par la pensée. — la vérité. L'arro-
gance humaine tâche de s'étourdir elle-même pour ne pas —
son néant, boss. D. d'Orl. Ce discours te surprend, docteur,
je l'aperçoi, boil. Sat. 8. Si vous apercevez que j'y manque
d'un mot, MOL. Et. ii, 1.
H. V. pron. Il 1° A71C. franc. Reprendre connaissance.
Einz que Rollanz se seit aperceiiz, Roland, 2035.
Il 2° S' — de qqch, remarquer qqch qui n'avait pas d'a-
bord frappé le regard, l'esprit. Il s'aperçoit tout à coup que
le visage de son ami prend une nouvelle forme, fén. Tél. 18.
n est aussi facile de se tromper soi-même sans s'en — , la
ROCHEF. Max. 115. Le cheval s'aperçut qu'il avait fait folie,
LA F. Fub. IV, 13. I Avec ellipse du pronom réfléchi. Elle
me laissa bientôt — du goût qu'elle avait pour moi, CazOTTE,
Diable amour.
APERÇU [à-pèr-su] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de apercevoir, § 45. || 1787. Si-
gnalé comme mot nouveau par féraud, Dict. crit.]
Il Vue rapide prise de qqch par l'esprit. Donner un —
des dispositions à prendre, des dépenses à faire. Des aperçus
justes, ingénieux, étendus, sur beaucoup de points de physique,
laharpe, Lycée, Anciens, III, ii, prélim.
APÉRITIF, IVE [à-pé-ri-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aperitivus, m. s. de aperire, ou-
vrir. Il xiv*^ s. Medicinez apperitives. Somme M*-' Gautier,
fo 55, vo.]
Il 1" (Médec.) Qui ouvre les voies aux liquides de l'é-
conomie animale (purgatif, sudorifique, diurétique, etc.).
Il 2" Néolog. Qui ouvre l'appétit. | Substantivt. Un — .
"APERTEMENT [à-pèr-te-man] adv.
[ÉTYM. Composé de l'anc. franc, aperte et ment, § 724.
Apert, emprunté du lat. apertus , signifiait manifeste. ||
XIII'' s. Oianttuz dit apertement, Évang . de Nicodème, i, 49.]
Il D'une manière manifeste. Noailles et de Guiche lui of-
frirent — leurs services, ST-SIM. xix, 202.
"APERTISE [à-pèr-tïz'j s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, apert, au sens de vail-
lant, § 124. Il xiv« s. En apertises et en legiereté de cors,
Gr. Chron. de France, v, 10, P. Paris.]
Il Vieilli. Acte d'adresse, de force. Apertises que jeunes
filles n'ont point accoutumé de faire, monstrel. dans volt.
Mœurs, 80.
APÉTALE [à-pé-tal] et*APÉTALÉ, ÉE [à-pé-tà-lé] adj.
[ÉTYM. Composés avec le grec à privatif et pétale, §281.
Il Néolog.]
Il Qui n'a pas de pétales. || S. f. Les apétales, plantes
dépourvues d'enveloppes florales.
APETISSEMENT [âp'-tïs'-man ; en vers, à-pe-ti-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apetisser, § 145. || xiii'' s. Apeticement
de chief. Livre de jostice, 108.]
Il Vieilli. Action d'apetisser, état de ce qui est apetissé.
APETISSER [âp'-ti-sé ; en vers, à-pe-...] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *appittittiare, composé de ad, à, et
"pittittum, petit (F. petit), devenu apetissier, §§ 866, 406,
302 et 291, puis apetisser, § 634. Tend à èlre remplacé
par rapetisser.]
Il Rendre plus petit. L'éloignement apetissé les objets.
(Le cœur) se dilate au dedans quand il s'apetisse et s'ame-
, nuise au dehors, BOSS. Conn. de Dieu, ii, 3. Son œil s'est
considérablement apetissé, rac. P.-Royal, l.|| F. intr. {peu
usité). A partir du 21 juin les jours commencent à — .
•APHASIE [à-fà-zi] s. f.
[ÉTY.M. Emprunté du grec àspaata, mutisme, de à pri-
vatif et tsiatî, parole, §281. || Néolog.]
Il Privation de la parole, attribuée à une lésion cérébrale.
*APHASiaUE [à-fà-zîk'] ad/.
[ÉTYM. Dérivé de aphasie, § 229. || Néolog.]
Il Atteint d'aphasie. | S. Jn. et f. Un, une — .
APHÉLIE [à-fé-li] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àTtô, loin, et ^"Xioi, so-
leil, § 281. Il 1690. FURET.]
Il Le point de l'orbite d'une planète oii elle est le plus
éloignée du soleil. || Adjectivt. Quand la terre est —, à sa
plus grande distance du soleil.
APHÉRÈSE [à-fé-rèz'] s. /".
[ÉTYM. Emprunté du lat. aphœresis, grec içatpsffiç,
m. s. de à'f x'.péw, enlever. || xwi<^ s. Apheresis, thevet, Cos-
mogr. de Levant. 157. | Aphairese, J. bodin, dans g
Suppl. Môme forme dans cotgr. etouo. | 1704. Aph
TRÉV.]
Il 1» (Gramm.) Retranchement, chute d'une
au commencement d'un mot.
Il 2° (Chirurgie.) Retranchement d'une partie du c
APHONE [à-fùn'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àcpwvo;, m. s. \\ Néolog. /
ACAD. 1878.]
Il Qui est privé de l'usage de la voix.
APHONIE [à-fù-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec à^wvta, m. s. \\ 1747. ce
villars, Dict. franç.-lat.]
Il Privation de l'usage de la voix.
APHORISME [à-fù-rïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aphorismus, grec d'fopi
m. s. Il xive s. Amphorisme, J. corbichon, dans delb
I xvio s. Aphorisme, rab. v, 31.]
Il Proposition relative à une science, un art, en
sous forme de maxime. Les aphorismes d'Hippocrate.
APHRODISIAQUE [à-fro-di-zyâk'; en vers, -zi-d.V:
[ÉTYM. Emprunté du grec à-f poSiffiaxô;, m,, s. de '
otTï), Vénus. Il 1763. Afrodisiake, adanson, Fam. des
tes, II, 621.]
Il Qui a la propriété d'exciter les désirs vénér
Substantivt. Un — .
APHTE [âff] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aphtha, grec aaO-r,, m
aiïTw, enflammer. Fait à tort masc, le lat. et le
étant fém. || xwi" s. Les ulcères de la bouche dicts aph
GUÉROULT, Hist. des plantes, dans delb. Fiec. \
Aphthe, ACAD.]
Il Petite ulcération blanchâtre qui se développe s
membranes muqueuses de la bouche ou du pharyi
•APHTEUX, EUSE [af'-teii, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aphte, § 116. || Néolog.]
Il Caractérisé par la présence d'aphtes. Fièvre — .
APHYLLE [à-fû] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec olwXKo^, m. .y. de à p
et cpûXXov, feuille. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il (Rotan.) Qui n'a pas de feuilles. Plante — .
1. API [à-pi] s. m.
[ÉTYM. Pour Appie, forme francisée du lat. Appius
de celui qui obtint le premier cette sorte de po
§ .36. Il 1600. Melle ou pomme appie, 0. de serres, v:
1611. Pomme Appie ou d'Apple, cOTGR. | 1653. Pomme
OUD. appia.]
Il Nom donné à une petite pomme croquante do
côté est blanchâtre et l'autre rouge. Des pommes d'J
2. *API [à-pi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apium, m., s. {Cf. ache.) Ij
Apium : api, Qudlitez des simples medicines, i° 13
Il Vieilli. Ache. L' — était la couronne des jeux Isthr
RAC. Annot. sur Pindare, Ném. 4.
•apicole [à-pi-kôl] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. apis, abeille, etcolei
gner, §273. || Néolog.]
Il Relatif à l'apiculture. Congrès — .
•apiculteur [à-pi-kûl-tcur] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. apis, abeille, et cuit
soigne, § 273. || Néolog.]
Il Celui qui se livre à l'élevage des abeilles.
APICULTURE [à-pi-kùl-tùr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec apis, abeille, et cultura,
§ 273. Il Néolog.]
Il Art d'élever les abeilles.
*APIER [à-pyé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apiarium, ?n. s. L'anc.
a la forme pop. achier. || xvi° s. o. de serres, v, 1
Il Dialect. Rucher.
•APIQUAGE [à-pi-kàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apiquer, § 78. || Néolog.]
Il (Marine.) Action d'apiquer.
"APIQUER [à-pi-ké] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de la loc. adv. à pic, § 156. || I7o
CYCL.j
Il F. tr. (Marine.) Mettre dans une position qui s
proche de la verticale. — une vergue. || F. iJitr. Lii
apique, se tend verticalement.
APITOYER [à-pi-twà-yé] v. tr.
l\
10
M
APL
lYM. Composé de à et pitié, §§ 194 et 196. || xiv« s.
Apitoier, Voy. de Marc Pol, dans godef. Suppl.]
Il Toucher de pitié. {Si/n. attendrir, émouvoir, toucher.)
Il l'apitoya sur le sort de ce mallieureux, || V, pron. S' — ,
ùlre touché de pitié.
♦APLAIGNER [à-plè-fié] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *applaniare, m. s. composé de ad,
à. et planum, plan , devenu aplaigaier, §§ 366, 297 et 291,
aplaigner, § 634.]
I, Ane. franc. Rendre plan. || P. ext. Caresser.
II. (Technol.) Diriger dans un môme sens les brins de
la laine, dans la fabrication du drap.
"APLAIGNEUR [à-plè-fieur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aplaigner, § 112. || 1751. ENCYCL.]
Il Ouvrier qui aplaigne le drap.
•APLANER [à-plà-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et plan, §§ 194 et 196. || xii" s.
Il aplene le poil, Raoul de Cambrai, 5778.]
Il Comme aplaigner.
'APLANÉTIQUE [à-plà-né-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du grec àTC^âvriTOç, sans aberration. ||
Séolog.]
Il (Optique.) Lentille —, où il ne se produit pas d'aberra-
tion de sphéricité.
APLANIR [à-plà-nir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et plan, §§ 194 et 196. A remplacé
l'anc. verbe aplanoyer. || 1326. Aplenir, dans godkf.]
Il Rendre plan. — une route. Le terrain s'aplanit. La lune...
Montueuse en des lieux, en d'autres aplanie, la f. Fah. vu,
18. Il F'uj. Toutes ces grandes montagnes s'aplanissent, SÉv.
1142. Du crime — le chemin, rac. Phèd. iv, 6. Que dès les
premiers vers l'action préparée Sans peine du sujet m'apla-
nisse l'entrée, noiL. Art p. 3. — les difficultés d'une affaire,
MOL. Mal. im. i , 7. Une conquête qui lui aplanirait celle
qu'elle se proposait, st-sim. i, 297.
APLANISSE]MENT[à-plà-nïs'-man;enrer5j-ni-se-...]
.«. m.
[ÉTYM. Dérivé de aplanir, § 145. || xiyo s. Aplanissement
de douces paroles, oresme, dans godef.]
Il Action d'aplanir; état de ce qui est aplani.
*APLANISSEUR [à-plà-ni-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aplanir, § 112. || 1617. Te.xte dans
DELB. Rec]
Il Celui qui aplanit. | Fig. Niveleur. ils se nommèrent les
« aplanisseurs », nom qui signifiait qu'ils voulaient tout mettre
au niveau, VOLT. Mœurs, 180.
"APLATER [à-plà-té] V. tr.
[ÈïTsi. Composé de à et plat 2, §§ 194 et 196. || Néolog.]
Il (Marine.) Répartir les matelots par séries de sept à
table pour manger au même plat.
APLATIR [à-plà-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et plat 1, §§ 194 et 196. || xiv« s.
Applatir, G. de deguilleville, dans godef. Suppl.]
Il Rendre plat. La balle s'est aplatie contre le mur. La terre
est aplatie aux pôles. || Fig. (La sagesse) ôte la vanité des
âmes, aplatit leui-s bouffissures, malh. Ep. de Sénfiq. xc, 6.
I L'affaire des poisons est tout aplatie ; on ne dit plus rien de
nouveau, sÉv. 780.
APLATISSEMENT [à-plà-tïs'-man ; en vers, -ti-se-...]
s. m,
[ÉTYM. Dérivé de aplatir, § 145. || xvi" s. o. de serres,
V, 14.]
Il Action d'aplatir ; état de ce qui est aplati. L' — d'une
tumeur à l'aide d'une pression. L' — de la terreaux pôles. \\Fig.
Néolog. V — des caractères.
•aPLATISSEUR [à-plà-ti-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aplatir, § 112. || xviiic s. F. à l'article.]
Il Celui qui aplatit. Mon cher — de ce globe, volt. Lett.
G oct. 1741. Il Spécialt. (Technol.) Ouvrier qui aplatit des
barres de fer. | Ouvrier qui aplatit des cornes d'animaux,
les prépare pour être travaillées.
*APLATISS0IRE [à-plà-ti-swàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aplatir, § 113. || 1783. Applatissoires,
ENCYCL. MÉTH. Arts et Met. fer.]
Il Laminoir où l'on passe des barres de fer pour les
aplatir.
*APLET [à-plc] s. m.
^ [ÉTYM. Forme dialect. {V. § 16) pour ''aploit, du lat. pop.
applïcitum, pour applioatum, ce qui est appliqué à qqch,
devenu apleit, §§ 366, 308, 386, 290 et 291, *aploit, § 315.]
111
APO
I. Ane. franc. Toute espèce d'outil, d'engin ou harnais.
M. De nos jours. Filet pour la pèche des harengs. ||
Corde garnie de lignes qui portent des hameçons. ||
Z)iafcc^. (Norm.,Doubs, Jura, Suisse rom.). Joug. Couple
de bœufs sous le joug. | (Maine). Gros harnais.
APLOMB [à-plon] s, m.
[ÉTYM. Composé de à et plomb, § 201. Encore loc. adv.
au xvii° s. Une ligne élevée à plomb, furet. || 1547. La ca-
thete ou aplomb, j. martin, Vitruve, dans delb. l\ec.]
Il lo Équilibre stable d'un corps, quand la verticale
qu'indique le fil à plomb, passant par son centre de gra-
vité, lomlje sur la base qui le supporte. L'— d'une mu-
raille. Les aplombs d'un cheval, la juste répartition du poids
de son corps sur les quatre membres. || Loc. adv. D'— .
I 1. Suivant la verticale. A midi le soleil tombe d'— . | 2.
Dans un équilibre stable. Ce danseur retombe bien d' — .
Il 20 Fig. Assurance imperturbable. Cet homme ne man-
que pas d'— . Il a un — étonnant.
*APNÉE [ap'-né] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec à-voia, m. s. de à privatif et
TTvstv, respirer. || 1747. col-de-villars, Dict. franç.-lat.]
Il Suspension momentanée de la respiration.
APOCALYPSE [à-po-kà-lïps'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. apocalypsis, grec à-KOY.i'kv<^i.(;,
révélation. || xii" s. g. de ST-PAm, Mont-St-Michel, 3441.]
Il Livre du Nouveau Testament où sont rapportées les
révélations faites à saint Jean dans l'île de Pathmos. ||
Fig. Famil. Style d'Apocalypse, style très obscur. Le cheval
de l'Apocalypse, cheval d'une maigreur extrême.
APOCALYPTIQUE [à-po-kà-lïp'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àTL0-/.7.\-jT^z:y.6^,m. s. ||xvio s.
Secret apocalyptique, rab. iv, 53.]
Il Qui se rapporte à l'Apocalypse. Animaux apocalypti-
ques, animaux symboliques dont parle r.\p()calvpse. Style
— , obscur. Celles-là sont semblables aux apocalyptiques,
PASG. Pens. XVI, 1.
APOCO [à-po-kô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de la loc. ital. à ou ha poco, (celui
qui) a peu, § 12. || xvm<= s. la motte, cité par trév.]
Il Vieilli. Homme qui a peu d'esprit, de sens. C'est un — .
*A POCO A POCO [à-pô-kô-à-pù-kô] loc. adv.
[ÉTYM. Mots ital. : peu à peu, § 12. || Néolog.]
Il (Musique.) Insensiblement.
APOCOPE [à-p6-kÔp'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apocopa, grec àTroxoTir,, m. s.
de à-TTOxô-KTsiv, retrancher. || xvi" s. n. est. Précell. 47.]
Il l» Retranchement, chute d'une ou plusieurs syllabes
à la fin d'un mot.
Il 2° (Chirurgie.) Fracture dans laquelle une partie de
l'os a été enlevée.
APOGRISIAIRE [à-pô-kri-zyèr ; en vers, -zi-èr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. apocrisiarius, m. s. (proprl,
chargé de répondre), dérivé du grec àTrôxpiffiç, réponse.
II 1704. TRÉV.]
Il 1° (Dans l'empire grec.) Dignitaire chargé de trans-
mettre les réponses, les édits de l'empereur.
Il 2" (Dans l'Église.) Mandataire des papes, des pa-
triarches. I (Dans les anciens monastères. ) Trésorier. |
(Sous Charlemagne.) Grand aumônier.
APOCRYPHE [à-pô-krïf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apocryphus, m. s. grec à-7:ô-
xpuîpoî, de àirovtp'jTTTstv, cacher. || xiii<= s. Apocrife, g. de
coiNCY, Miracles, p. 176.]
Il Non reconnu par l'Église. Les évangiles apocryphes.
Il P. ext. Document — . Des histoires vraies ou apocryphes,
la br. 16. I P. ext. Auteur, personnage — . Subslantivt. Il
ne m'allégua que des apocryphes, d'aub. Sancy, i, 4.
APOCYN [à-pù-sin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apocynon, grec àTrôxuvov, m. s.
de oiTzo, loin de, contre, et xûwv, chien, les Grecs attri-
buant à cette herbe la propriété de tueries chiens. || 1694.
Apocin, TOURNEF. Élém. de botan. 77. Admis acad. 1762.]
Il Plante exotique apocynée, qui sécrète un suc véné-
neux, vulgairt, arbre à lait. — gobe-mouche, qui retient et
emprisonne les insectes qui s'y posent.
*APOCYNACÉES [à-pù-si-nà-sé] et *APOCYNÉES
[à-pô-si-né] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de apocyn, §§ 233 et 226. || 1789. Apocinées,
A.-L. DE JussiEU, Gênera plantarum, 143.]
Il Famille de plantes dicotylédones.
APO
H2
APO
APODE [k-pùd'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec à'-ou;, â'TroSoç, sans pied. ||
xvi" s. Les martinets que les Grecs appellent apodes, DU pinet,
lUst. 7utt. de Pline, x, 40, dans deliî. Re.c]
Il l'roprt. Sans pied. || P. ext. Sans nageoires ven-
trales. Malacoptérygien — , l'anguille.
APODICTiaUE [à-po-dïk'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lai. apodicticus, grec à-oSsixT-.xôî,
m. s. Il 1694. FURET. Admis acad. 1762.]
Il Qui énonce une vérité nécessaire. Jugement — .
APOGÉE fà-p6-jé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apogeus, grec à-ôysio;, loin
de la terre. || xvi'= s. p. de mes.mes, Inslit. astron. 25.]
Il Point où la lune, où le soleil est le plus éloigné de
la terre. | Adjectivt. La lune est — . || Fifi. Degré supérieur
d'une chose. L' — de la gloire, b.\lz. Dissert. crit. 8. Il
est à r — de sa fortune.
*APOGRAPHE [à-po-grâf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apographon, grec àTcôypaoov,
copie. Il xvii<= s. V. à l'article.]
Il 1° Copie d'un autographe. (Les Suppléinents de Tite
Live, de Freinsheim) entiers et parfaits... sans que rien leur
manque ni de l'autographe ni de 1' — , chapelain, Lett. il, 679.
Il 2° Néolog. Instrument à copier les dessins.
*APOJOVE [à-p5-jov'] s. m.
[ÉTYM. Composé sur le modèle de apogée, avec le grec
i~6 et le lat. Jovius, de Jupiter, § 284. || Néolog.]
Il Point de l'orbite des satellites de Jupiter où ils sont
le plus éloignés de cette planète. || Adjectivt. Un des sa-
tellites est — .
APOLLON [à-pol'-lon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ApoUo, grec 'AxôXXwv, m. s.]
Il (Mylhol.) Dieu des beaux-arts et de la poésie. Un favori
d'Apollon, un poète. || Fig. | 1. Homme beau comme Apol-
lon. I 2. Ce qui donne l'inspiration poétique. La colère
suffit et vaut un Apollon, boil. Sat. 1.
APOLOGÉTIQUE [à-p5-lo-jé-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apologeticus, grec itio'ko^r^-
Tixoç, m. s. Il xvc s. Dialogue appologetique, dans godef.
Suppl.]
Il Qui a pour objet l'apologie de qqn, de qqch. Lettre
— . I Spécialt. Livre — , renfermant l'apologie de la reli-
gion chrétienne. | S. m. L'— . Le grave TertuUien, dans ce
merveilleux — qu'il a fait pour la religion chrétienne, BOSS.
Démons, 2. \\ S. f. V— chrétienne, partie de la théologie
qui a pour objet l'apologie du christianisme.
APOLOGIE [à-po-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apologia, grec à-iroXoYÎa, m. 5.
Il xvic s. RAB. II, 7. I Le mot d'apologie n'est pas usité en
françpis, calv. Lett. à J. de Bourgogne. \ 1549. R. est.]
Il Ecrit, discours justificatif. Faire 1'— de qqn ou de qqch.
Arnauld, le grand Arnauld fit mon — , boil. Ép. 10. Une
exacte — de tous les endroits qu'on a voulu combattre dans
ma pièce, rac. yilex. l""» préf. L'Apologie de Socrate.
*APOLOGIQUE [à-pô-lô-jïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de apologie, § 229. Inconnu aux xviic et
xvme s. Tend aujourd'hui à supplanter apologétique. |j
154.3. Lectre apologique, dans delb. Rec]
Il Qui contient une apologie.
APOLOGISTE [à-po-lô-jïst'l s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apologie, § 265. || xyii" s. pasc. Pi-or. 2.]
Il Celui qui fait l'apologie de qqn, de qqch. Saint Justin,
le philosophe et 1' — de la religion chrétienne, B0.SS. Ilist.
nniv. 1, 10. | Absolt. Les apologistes, les apologistes de la
foi chrétienne.
1. APOLOGUE [à-pô-lôg'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apologus, grec àTrdXoyo;, m. s.
Il xv<! s. Le premier apologue ou fable, G. tardif, dans delb.
nec]
il Court récit en prose ou en vers, contenant une leçon de
morale pratique, le plus souvent sous la figure d'animaux
ou d'êtres inanimés. {Syn. fable.) L'— est un don qui vient
des immortels, la f. Fnh. vir, dédie. L'— , c'est-à-dire un exem-
ple fabuleux, et qui s'insinue avec d'autant plus de facUité et
d'effet qu'il est plus commun et plus familier, ID. ibid. préf.
2. "APOLOGUE [à-pô-lùg'j s. m.
[ÉTYM. Déi'ivé de apologie, sur le modèle de analogue.
Il xvie-xyiic s. V. à l'article.]
Il Vieilli. Apologiste. Je ne suis 1'— d'aucun des partis,
D AUB, llist. univ. II, V, 3.
*APOLTRONNIR [à-pol-tro-nlr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et poltron, §§ 194 et 196
COTGH. s'apoltronner. || xvr^ s. Pour la garder (sa vigi
de moisir et s'apoltronnir, Montaigne, m, 13]
Il Vieilli. Rendre poltron, mou. Les délices de la FI
vous ont apoltronni, mai.ii. Lett. à Peiresc, 131. || Spéc
(Fauconn.) Affaiblir l'oiseau en lui coupant les or
de derrière, pour l'empêcher de chasser le gros gi
APONÉVROSE [à-pù-né-vrôz'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec à-oveûpwffii;, m. 5. § 4
XVIC s. PARÉ, i, 7.]
Il Membrane fibreuse blanche, très résistante, qi;
couvre et maintient les muscles, sépare entre eu:
faisceaux musculaires ou les attache aux os.
APONÉVROTIQUE [à-po-né-vrô-tik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aponévrose, § 282. || 1752. trév. A
ACAD. 1835.]
Il Qui appartient aux aponévroses.
APOPHTEGME [à-pôf-tegm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec à-ô»9;yaa, m. s. || X'
Jamais homme noble ne hait le bon vin, c'est un apopht
monacal, rab. i, 27. | 1694-1835. Apophthegme, acad.]
Il Parole sentencieuse généralement attribuée
personnage. Tranchez-moi votre discours d'un — à la
nienne, mol. Mar. forcé, se. 4. Parler par apophtegme
APOPHYSE [à-po-fiz'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apophysis, grec à-ôï;u7iî,
Il XVlO s. PARÉ, I, 11.]
Il Saillie naturelle d'un os. {Syn. crête.)
APOPLECTIQUE [à-po-plek'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apoplecticus, grec à-OTr>
vcdç, m. s. \\ xiv« s. Appoletique, B. de gordon, dans G
Suppl. I 1545. Apoplectique, G. guéroult, dans delb.
Il Relatif à l'apoplexie. | Une personne —, et, substa'i
Un, une —, personne prédisposée à l'apoplexie.
APOPLEXIE [à-pô-ple'k'-si] s. f-
[ÉTYM. Emprunté du lat. apoplexia, grec à-OTÎ)
m. s. Il xiiie s. Guill. de Tyr, i, 455.]
Il Paralysie plus ou moins complète, causée p;i
lésion cérébrale. Attaque d'— . L'archevêque tomba e
les. Gil Blas, viii, 6. Les maladies où le corps est entr
telles que sont V— et la paralysie, boss. Conn. de Di>
6. Il P. ext. — du coeur, du poumon, etc., état inflamni
causé par afflux du sang.
APOSTASIE [à-pos'-tà-zi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apostasia, grec aTiocrT
m. s. Il xiye s. PII. DE MAiziÈRES, daus godef. Supp
Il Action d'abandonner la religion où on est né, po
embrasser une autre. {Syn. conversion.) L'— d'un ch
par crainte de la mort, bourd. Impureté, 2, I P. anal
parlant d'un ecclésiastique.) Acte par lequel il roni;
vœux. I P. ext. Action de détester un parti. Dieu, ii
de leur — , maudit ces âmes inconstantes, mass. Rechu
APOSTASIER [à-pÔs'-tà-zyé : en vers, -zi-é] v.
[ÉTYM. Dérivé de apostasie, § 154. On trouve au x
apostater, qui est encore dans monet, Invant. des
lang., et apostatiser. || 1596. g. coquille, Pandectes,
DELB. Rec]
Il Faire une apostasie. Chrétiens qui perdent la foi
apostasient, bourd. Exhort. Trahison de Judas, 2
anal. B. avait pris l'habit et... apostasie quelques a
après, LES. Gil Blas, i, 5.
APOSTAT [à-pÔs'-là] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apostata. grec à-no^xitr,
S. On trouve apostate au masc. dans j. de meung,
843. Il xiyc s. BOUTEiLL. Somme rur. ii, 12.]
Il Celui qui a apostasie. Apostats et infidèles, pasc. .j
3. Julien l'Apostat. | P. anal. Moine —, qui a romp
vœux. I P. ext. Un — de la Providence de Dieu, bourd. |
vid. 1. I Fig. Apostats effrontés du goût et du bon sens
BERT, Dix-huitième Siècle.
APOSTÈME [à-pos'-tèm'] s. m.
[ÉTY.M. Emprunté du lat, apostema, grec àiT6TTT,.aa,
( V. apostume.) || xvi« s , rab. m, 40.]
Il Tumeur purulente. {Cf. apostume.)
APOSTER [à-pÔs'-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et poste, §§ 194 ei 196. || x
Et l'apposterent ses anemis, aimé du mont-cassin,
delb. Rec]
jj Poster qqn dans un mauvais dessein. — des es]
APO
M des assassins. Des gens apostés le surprendraient avec cette
î] soubrette, qu'on lui ferait épouser, les. Diable boit. 19. ]
; — de faux témoins. Il (Appius) avait aposté un homme qui
—I i-éclamait devant lui Virginie comme son esclave, MONTr.SQ.
jif. des lois, VI, 7. Il P. ext Part, passé jrris adjectivt.
-iipposé, faux {vieilli). Miracles apostés, n. est. Àpol. ii,
;;j lâà. Billet aposté, corn. Mclite, v, 3, var.
À POSTERIORI [à-pos'-té-ryô-ri] loc. adv.
[ÉTYM. Locution du lat. scolast. ; (en partant) de ce qui
est après, § 217. || Admis agad. 1835,]
Il D'après les faits observés. Méthode — , expérimentale.
APOSTILLE [à-pos'-tïy'] s. f. {masc. jusqu'au xvii^ s.
BALZ. Lett. inéd. 153; chapelain, Lett. i, 189).
[ÉTYM. Subst. verbal de apostiller, § 52. Ou a dit apos-
.\| tu : SULLY, Œcon. roy. 23. || xv<^-xvio s. Qui fera ung tel
apostille? j. marot, v, 301.]
Il 1» Vieilli. Annotation marginale. ! Désigner cette se-
conde augmentation par une marque particulière et telle qu'elle
se voit par —, la br. préf. var. (Des livres) dont les marges
sont couvertes de ses apostilles, l. rag. Mém. sur J. Rac.
préanib.
Il 2° De nos Jours. Noie ajoutée à une pétition pour
la recommander.
APOSTILLER [à-pos'-ti-vé] ?'. Ir.
[ÉTYM. Composé de à et postillO; §§ 194 et 196. i| xv'' s.
GREBAN, dans GÛDEF.]
Il Vieilli. Annoter en marge. Ladite minute ainsi corrigée
et apostillée, d'ossat, Lett. v, 29. L'état .. de ses dettes pas-
sives Dûment apostille de notes instructives, andrieux, Étour-
dis, II, 8. il P. ext. Annoter une pétition pour la recom-
mander. Requête que la pauvre infortunée Calas doit présenter
au roi après l'avoir fait — , VOLT. Lett. 15 juin 1762.
*APOSTIS [à-pôs'-ti] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. apposticcio, rapporté, ajouté,
I 12. Il XVI^ s. R. BELLEAU, I, 125.]
Il Pièce de bois sur laquelle posaient les rames des
S'alères.
APOSTOLAT [à-pos'-to-là] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apostolatus, m. s. \\ xvi^ s.
CALV. Instit. chr. IV, m, 4.]
Il Mission des apôtres de Jésus-Christ. | P. ext. Pro-
pagation de la foi de Jésus-Christ. Joindre à la gloire de
r— la couronne du martyre, bourd. Panég. St Franç.-
Xav. 2. Il Fig. Propagation d'une doctrine.
APOSTOLIQUE [à-pôs'-to-lïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apostolicus, m. s. \\ xiii» s.
La apostolique dignité, aimé du mont-cassin, dans delb.
Rec. I xiv^ s. Lettres apostoliques et impériales, froiss.
Chron. xv, 277, Kervyn.]
Il 1° Conforme à la tradition des apôtres. La doctrine
— . La religion catholique, — et romaine. Le saint-siège — .
P. ext. Nonce, notaire — , du saint-siège.
Il 2° Conforme à la mission des apôtres. Les premiers
hommes apostoliques, la br. 15. La parole de Dieu annoncée
par cet homme — , ID. 15.
APOSTOLiaUEMENT [à-pos'-to-lïk'-man ; en vers, -li-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de apostolique et ment, § 724. ]| xvi<= s.
PASQ. Reeh. m, 1.]
Il D'une- manière apostolique. Quel plus beau talent que
■celui de prêcher — ? la br. 15.
1. APOSTROPHE [à-pôs'-trof] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apostropha, grec à-i:oaTpocpT|,
OT. s. Il 1520. Par interrogation, par apostrophe, fabri, Rhé~
tor. dans delb. Rec]
Il Mouvement oratoire par lequel on interpelle tout à
coup une personne présente, un être invisible, une chose
qu'on personnifie, etc. || P. anal. Vive interpellation adres-
sée à qqn. Vous méritez cette — là, piron, Métrom. v, 4.
2. APOSTROPHE [à-pos'-trof] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apostrophus, grec dtTÔo-Tpocsoi;,
m. s. Il 1550. Apostrofe, j. peletier, dans godef. SuppL]
Il Signe orthographique marquant élision d'une lettre.
1. APOSTROPHER [à-pôs'-trè-fé] v. Ir.
[ÉTYM. Dérivé de apostrophe 1, § 154. || xviio s. F. 'a l'ar-
ticle.]
Il Interpeller par une apostrophe. Apostrophant la foule
qui s'était arrêtée devant la porte, mariv. Marianne, 2. Dn
pédant qu'à tous coups votre femme apostrophe Du nom de bel
esprit, MOL. F. sav. ii, 9. || P. plaisant. — qqn d'un soufflet,
DICT. FRANC.
- 113 - APO
le lui appliquer. D'un coup dans l'œil se fit —, j.-b. rouss.
Epigr. 12.
2. *APOSTROPHER [à-pos'-trô-fé] v. tr.
[ÉTY.M. Dérivé de apostrophe 2, § 154. || 1550. Le mot
apostrophé, meigret, Gramm. dans delb. Rec.]
^ Il Vieilli. Remplacer (une voyelle) par une apostrophe,
élider. Il n'y a en français que l'e féminin qui s'apostrophe,
FURET. Dict.
APOSTUME [à-pos'-tum'] s. f. {masc. acad.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. apostema, corrompu, dans sa
terminaison et son genre, sous l'action du suffixe fém.
tume (coutume, etc.). Tend à être remplacé par le mot sa-
vant apostème. j| xiiic s. j. de meung. Rose, 14561.]
Il Tumeur purulente. J'ai, dit la bête chevaline, Une —
sous le pied, la f. Fab. v, 8. || Fig. Cause d'un mal. Pi-
qué de ne pouvoir démêler la véritable — , ST-SIM. vi, 455.
*APOSTUMER [à-pôs'-tu-mé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de apostume, § 154. || xiv" s. Teste apos-
tumee. froiss. Chron. dans la g. Suppr. acad. 1878.]
Il Vieilli. Abcéder.
'APOTHÈME [à-pô-tèm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àTroTL8T,ii.i, abaisser. |I
Néolog.]
Il Rayon du cercle inscrit dans un polygone régulier.
Il Hauteur d'une des faces d'une pyramide régulière.
APOTHÉOSE [à-pô-té-Ôz"] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apotheosis, grec à-oÔÉwa-.;,
m. s. Il 1581. La sotte superstition de l'apothéose, g. gui-
ciiARD, dans delb. Rec]
Il Action de décerner des honneurs divins. L'— d'Auguste.
A parler sans fard de tant d'apothéoses, corn. Pohj. iv, 6. ||
Fig. Action de décerner des honneurs extraordinaires.
Monsieur le Prince est dans son — à Chantilly, SÉv. 628.
APOTHICAIRE [à-po-ti-ker] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. apothecarius, proprt, bou-
tiquier, § 248. Il .xiiie s. Apotecaire, e. boile,\u, Livre des
mest.ll, XVI, 4.]
Il Au \vii<^et aie xviii'^ s. Celui qui vendait des médica-
ments et les administrait. [Syn. pharmacien.) — indigne,
pour vous servir, mol. Pourc i, 5. (Le ministre) me fit nom-
mer sur-le-champ garçon — , beaumarcii. R. de Sév. i, 2.
Il Faire de son corps une boutique d' — , abuser des médica-
ments. Note d'— , dont les prix sont excessifs. On pouvait
appeler ce mémoire-là de vraies parties d' — , les. Gil Rlas,
VII, 16. Il Aujourd'hui synonyme de pharmacien, avec une
nuance défavorable.
APOTHICAIRERIE [à-po-ti-ker-ri ; en vers, -kè-re-ri]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de apothicaire, § 69. On a dit d'abord apo-
thicairie. (F. GODEF.) || 1532. hivent. de F. Robertet, dans
delb. Rec]
Il Vieilli. Pharmacie.
1. APÔTRE [à-pôtr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. apostolus, m. s. grec
àTTÔaxoXoi;. proprt, envoyé; devenu apostle, §§ 290 et 291,
apostre, § 453, et apôtre, g 422. || xi^ s. Des les apostles, /îo-
land, 2255.]
Il Chacun des douze disciples qui reçurent de Jésus-
Christ la mission de prêcher l'Évangile. L'— des gentils,
saint Paul. Les Actes des apôtres. | P. anal. Chacun des
douze pauvres dont on lave les pieds le jeudi saint. ||
P. ext. Celui qui propage la foi chrétienne. Saint François-
Xavier, 1'— des Indes. Prêcher en —, avec onction et d'abon-
dance de cœur. || Fig. Celui qui cherche à propager une
doctrine. — de l'erreur. Quand on ne serait pendant sa vie
que r — d'un seul homme, la br. 16. | Absolt. Faire le bon
— , le saint homme. Ironiqt. Grippeminaud, le bon — , laf.
Fab. VII, 16. Tout Picard que j'étais, j'étais un bon —, rag.
Plaid. 1,1.
2. ''APÔTRE [à-potr'] s. f.
[ÉTYM. Pour apôte, aposté, du lat. apposita, part, passé
fém. de apponere, proprt, chose apposée, § 509. (Cf. apos-
tis.) Il 1783. Apostre, encygl. méth.]
Il (Marine.) Chacune des deux allonges d'écubier entre
lesquelles passe le mât de beaupré.
"APOTUREAU [à-pô-tu-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apôte (F. apôtre 2), à l'aide des suf-
fixes ure, § 111, et eau, § 126. || Néolog.]
Il (Marine.) Tête d'allonges qui, dépassant le bord, sert
de cheville pour diverses amarres.
APO
H4
APP
APOZÈME [à-po-zèm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apozema, grec àrôÇsiia, bouil-
lon. Il xiv<! s. Apozime, Somme M'' Gautier, t" 39, r°. | xvio s.
Apozeme, thevet, Cosmogr. univ. 138 h.]
Il (Médec.) Décoction de substances végétales, addi-
tionnée d'autres médicaments. Le moindre lénitif ou le
moindre — , regnard, Légat, univ. ii, 11.
APPARAÎTRE [à-pà-rètr'] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. apparçscere, pour apparëre, m. s. {V.
paraître.)]
Il 1» Se montrer tout à coup aux yeux. Un mulet gros
et gras à leurs yeux apparut, Régnier, Sat. 3. Au banquet de
lavie, infortuné convive, J'apparus un jour, Gilbert, Odes, 9. \
impers. Il apparaît de temps en temps sur la surface de la
terre des hommes rares..., la br. 2. || Se montrer, paraî-
tre. La justice de Dieu partout apparaît irrépréhensible, calv.
Jnstit. chr. II, iv, 2. \ Spe'cialt. Se montrer sous une forme
visible. Jésus-Christ apparut aux disciples d'Emmaûs. Vous
m'êtes, en dormant, un peu triste apparu, la f. Fab. viii, 11.
Les magiciens faisaient — les morts, volt. Mœurs, introd.
35. Il Vieilli. S' — . L'âme de Patrocle s'est apparue à moi,
Mine DACIER, Iliade, 23.
Il 2° Se présenter à l'esprit comme vrai. La vérité lui
apparut enfin. | Impers. Il m'apparaît que vous êtes là, et il
me semble que je vous parle, mol. Mar. force', se. 5. Il ap-
paraît de là que sa réclamation n'est pas fondée. | Spe'cialt.
(Ghancell.) Faire — de ses pouvoirs, montrer ce qui en
lait foi.
APPARAT [à-pà-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apparatus, m. s. || xvi^-xvii^ s.
Avec tout l'aparat que le lieu et le temps permettoient, d'aub.
llist. univ. III, III, 23.]
I. Caractère pompeux qu'on donne à certains actes,
à certaines cérémonies. Un festin d'— . Un discours d'—.
II. Vieilli. Ouvrage préparé pour faciliter l'étude d'un
auteur. L' — de Cicéron, catalogue des mots, des locutions
qu'il a employés. | — royal, dictionnaire français-latin
jadis à l'usage des commençants.
APPARAXJX [à-pà-rô] s. m. pi.
[ÉTY.M. Plur. arch. de appareil, § 560.]
Il Engins nécessaires pour faire mouvoir un navire, sou-
lever des fardeaux, etc. | P. ext. Engins de gymnastique.
APPAJEIEIL [à-pà-rèy'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de appareiller, § 52. || xii<= s. Et gar-
dent que moût soit riches ses aparaus, Antioche, i, 764.]
Il 1° Vieilli. Préparatifs. Les Turcs firent très grand —,
Chron. de Boucicaut, i, 24. Les traités de paix ne sont que
comme 1' — d'une nouvelle guerre, m.\ss. Louis le Grand, 1.
Il 2" Ensemble des objets, des instruments qui servent
à exécuter qqch. Que je vois d'appareils, Albin, pour ma
ruine, corn. Oth. m, 5. — dlstillatoire, pour distiller. —
scénique, pour la représentation. — à fracture. Absolt. Le
sang arrêté parle premier — , vaugel. Q.-Curce, iv, 6. | Fie/.
Tu sais à tous ses maux mettre un prompt — , corn. Imit. m,
57. Dn — contre l'amour, la f. Fab. x, 12. || P. anal. En-
semble des organes qui servent à une fonction de l'éco-
nomie animale. — digestif, circulatoire.
Il 3° Spécialt. Disposition des pierres dans un travail
de maçonnerie. Grand, moyen, petit — , avec des pierres
de grande, moyenne, petite dimension, j P. ext. L'—
d'une pierre, son épaisseur (par rapport à la place qu'elle
doit occuper).
Il 4° P. ext. Déploiement extérieur de ce qui est pré-
paré pour une opération. L'— de la guerre. Changer... La
pompe nuptiale en funèbre — , corn. Rodog. v, 4. L' — d'un
couronnement. Un dîner de grand — , sÉv. 236. Paraître sur
la scène avec un si bel — pour se retirer sans rien dire,
LA BR. 12. n naît à Bethléem... sans — extérieur, mass.
Jour de Noël, 2. Dans le simple — D'une beauté qu'on vient
d'arracher au sommeil, rac. Brit. ii, 2. || Vieilli. Apparat.
Dne cause d' — pour vous faire plaider, furet. Rom, bourg.
1, 185. Discours d'— et de cérémonie, ROLL. Traité des
études, III, m, 2, § 4.
APPAREILLAGE [à-pà-rc-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appareiller 1, § 78. ||xiv° s. Textes dans
GODEF. SuppL]
Il Action d'appareiller. || Spécialt. (Marine.) Manœuvre
d'un bâtiment pour quitter le mouillage.
APP AREn .T .EMENT [ à-pà-rèv'-man ; en vers, -rè-
ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appareiller 2, § 145. || .\dinis Arj
1835. L'anc. franc, ne connaît appareillement que coin
dérivé de appareiller 1.]
Il Action de réunir deux ou plusieurs choses pareill
L' — des bœufs pour le labour.
1. APPAREILLER [à-pà-rè-yé] v. tr.
[ÉTY.M. Du lat. pop. *appariculare, pour apparare, p
parer, devenu *appareclar, §§ 342, 336 et 291, aparelll
§§ 366, 390 et 297, appareiUer, §§ 502 et 634.]
Il Vieilli au sens général. Préparer, disposer. Poit
qu'on lui avait appareillé, amyot, Flamin. 41. — un fï
pour la pèche. — les poils, pour le feutrage, dans la cl
pellerie. — les pierres, pour une construction ; spécii
marquer les mesures suivant lesquelles elles doivent ê
taillées. — un navire, le munir de tout ce qui est nécessa
pour naviguer. Construire des vaisseaux, les — et les c
duire, volt. Hist. de Russie, ii, 11. | Absolt. Faire les n
nœuvres nécessaires pour quitter le mouillage. Nous
pareUlâmes le lendemain pour retourner en Angleterre, vol
Contes, Jenni. La flotte entière appareilla, aug. thiee.
Conq. d'Angl. 3.
2. APPAREILLER [à-pà-rè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et pareil, §§ 194 et 196. || xir
Qui se poïst apareillier A ta valor? chrétien de tro^'
Charrette, 3698.]
Il Unir à qqch de pareil. — un cheval de carrosse. | S',
cialt. Accoupler pour la reproduction. | P. anal. Ap
reillé avec une aventurière, les. Gil Blas, viii, 11. || P. c
Réunir deux ou plusieurs choses pareilles. — des bo
pour le labour, une douzaine de serviettes, un service de tai
APPAREILLEUR [à-pà-rè-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appareiller 1, § 112. Au sens 2", ap
reilleur semble avoir été tiré directement de apparei
xiii^ s. n fu très devez apparoillerres de abbaïes, Vie de
rartde RoussiUon, dans Romania, vu, 179.]
Il 1° Ouvrier chargé de l'appareillage dans les di\
métiers.
Il 2° Néolog. Fabricant d'appareils. — à gaz. (
"APPAREILLEUSE [à-pà-rè-yeiiz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de appareiller 2, § 112. T. des réaux
apparieuse, vi, 145. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Entremetteuse.
APPAREMMENT [à-pà-rà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de apparent et ment, § 724. || XL
Aparanment, ph. de novare, dans godef. SuppL]
Il 1" Vieilli. En apparence. Des raisins mûrs —, la f
m, 11. Le respect de son âge, Du moins — , soutiendra
suffrage, coRN. Oth. m, 5.
Il 2° Selon toute apparence. — , monsieur est ce moi
heureux, regnard, Joueur, v, 3. Un métier qui l'aurait
mené loin, st-sim. i, 389.
APPARENCE [à-pà-râns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. apparentia, în. s. j| xiii
Aparance, beauman. lvi, 3.]
I. Il 1" Le fait de paraître, de se montrer aux vf
sous tel ou tel aspect. Vénus se montra à Énée sous une
mortelle. Il ne faut point juger des gens sur 1' — , la f. F.
XI, 7. Il n'y a que son voisinage (de la lune) qui lui doi
une si grande — , la br. 16. Jambon d'assez maigre — , ni
Sat. 3. Dne maison de belle — , et, ellipt. Une maison qi
de r — . Deux mulets qui avaient de 1' — , cazotte, Dia
amour.
Il 2o Le fait de se présenter à l'esprit avec l'aspect
la vérité, n y a de 1'— qu'il disait vrai, rac. P.-Royal,
Meus r — , ami, que vous puissiez lui plaire ? CORN. Cinna, Il
Ce soupçon n'est pas sans — , id. Poly. m, 5. n a fallu i
les moindres apparences du crime vous aient manqué con
lui, p.ASC. Prov. 15. Les apparences sont contre lui. Con
toute — .
II. Le fait de paraître autre qu'on n'est. Avoir 1'—
la santé. Sacrifier à 1' — . Ce que nous appelons prospérité
fortune n'est qu'une — fausse et vaine , la br. 6. (Ils)
Icdssent emporter par les moindres apparences, arnau:
Logique, 1. Confondre 1' — avec la vérité, mol. Tart. i,
Garder, sauver les apparences, en cachant le mal sous l'i
parence du bien. || Loc. adv. En — . Quand tout se ren
également, rien ne se remue en — , pasc. Pens. vi, 24. Si l
guérit le mal, ce n'est qu'en — , CORN. Cid, ii, 3.
APPARENT, ENTE [à-pà-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apparens, part. prés, de ap;!'
Il
APP
rere. L'anc. franc, emploie aparant, part, de aparoir. ||
XII" s. Sanz parjure aparant, wace, Rou, ii, 2538. | xiv''-xv= S.
ladite proposition... n'estoit pas recevable ni apparente, Juv.
UES uRSiNS, Chro7i. ann. 1413.]
Il lo Qui se montre aux yeux. Rendre — l'écriture effa-
cée. Les bourgeons ne sont pas encore apparents. Sa maison
est dans l'endroit le plus — . Fig. Sans fonctions apparentes,
p.-L. COURIER, Pamphl. des pamphl. \ P. ext. Qui attire
le regard, l'attention. One maison — . Les personnages les
plus apparents de la ville. Les plus apparents des Phéaques, l.
w;. Rem. sur Z'Odyss. 7. || (Jurispr.) Servitude —, mani-
;i'e par des ouvrages extérieurs (portes, fenêtres, etc.).
iii se présente à l'esprit. Jamais prévention n'a été fondée
des raisons plus apparentes, rac. P. -Roy al, 1.
Il 2° Qui paraît autre qu'il n'est. Le mouvement — du
soleil autour de la terre. Le diamètre — d'un astre. Le sens
— de l'Écriture. La léthargie est une mort — . La fausseté de
tant de vertus apparentes, la rochef. Max. 528. Confessions
apparentes et inefficaces, bourd. S," Jugem. dern. 1.
'APPARENTAGE [à-pà-ran-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apparenter, § "78. || Néolog.]
Il Le fait d'être apparenté. Noble train, grand —, ste-
BEUVE, Nouv. Lundis, m, 403.
APPARENTER [à-pà-ran-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et parent, §§ 194 et 196. ||xiii<= s.
Povres parenz nus n'aparente, ruteb. i, 226.]
Il 1» Rendre parent par alliance. Fort apparenté dans la
robe, ST-siM. ii, 181. S'— à des bourgeois, n est bien ap-
H5
APP
Il 2» Vieilli. Reconnaître comme parent. L'archevêque
deGlasco... avec lequel il avait... une fort particulière amitié,
l'ayant même toujours apparenté, sully, Œcon. roy. 51.
APPARIEMENT et APPARÎMENT [à-pà-ri-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apparier, § 145. || xvi^ s. Appariement,
viGENÈRE, dans DELB. Rec. I Appariment, f. de rémond,
ibid.]
Il Action d'apparier, d'assortir par paire.
APPARIER [à-pà-ryé ; en vers, -ri-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et parier, §§ 192 et 196. || xv° s.
Chant., angelicque au tienne s'apparie, dans godef.]
I. Vieilli. Comparer. Ce sont disparités qu'il n'est pas bien
aisé d'— , MALH. Bienf. de Sénèq. m, 9.
II. Il 1° Assortir de manière à former une paire, une
couple. — des chevaux. — des bas. — des rimes.
Il 2° Assortir de manière à former un couple. (Se dit
surtout des oiseaux.) — des tourterelles. | P. plaisant. Si
le diable vous tente et veut vous marier. Qu'il cherche un autre
objet pour vous — , regnard. Légat, univ. i, 5.
APPARITEUR [à-pà-ri-téur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apparitor, m. s. |j 1382. Régnier
Bergier, appariteur l'arcevesque de Rains, dans varin, Arch.
adm. de Reims, ii, 652.]
Il 1» (Antiq. rom.) Garde qui accompagnait les tribuns
du peuple.
Il 2° Huissier qui était attaché aux tribunaux ecclésias-
tiques, aux universités. || Huissier chargé du service dans
les exercices d'une faculté.
APPARITION [à-pà-ri-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apparitio, m. s. \\ xiie s. Lo die-
menge après raparicion,SerTO. de Si Bern. p. 105.]
Il Action d'apparaître, de se montrer aux yeux. L'— de
la nouvelle lune. L'intervalle qui s'écoule entre deux appari-
tions ou deux éclipses successives de la lumière (dans un
phare), arago. Éloges, Fresnel. V— des hirondelles au
printemps. L' — d'un livre. Il y a dans les cours des appari-
tions de gens aventuriers et hardis, la BR. 8. L'— de la fièvre
chez le malade. || Spécialt. (En parlant d'un être invisible.)
Se montrer à qqn sous une forme visible. L'— de Jésus-
Christ aux disciples d'Emmaiis. L' — d'un fantôme. Il est du vé-
ritable amour comme de 1' — des esprits, l.\ rochef. Max.
76. I P. ext. Être invisible qui apparaît dans une hallu-
cination. Croire aux apparitions.
APPAROIR [à-pa-rwàr] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. apparère, m. s. devenu apareir, aparoir,
S§ 366, 309 et 291, apparoir, § 502.]
Il i.° Vieilli. Se montrer. Ne faire qu'— dans sa maison,
LA BR. 7.
1120 (Jurispr.) Se montrer vrai. (Ne s'emploie qu'àl'infîn.
et à la 3e pers. du prés, de l'indic.) n appert. Faire — de
son bon droit, en montrer l'évidence.
APPARTEMENT [à-pàr-te-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. appartamento, m. s. § 12. ||
XVI<= s. LA B0DERIE, daUS GODEF. Suppl.]
Il Partie de maison composée d'un certain nombre de
pièces, offrant une habitation confortable. {Syn. loge-
ment.) Je l'ai laissé passer dans son —, rac. Brit. ii, 2. Je
m'étais défait de mon magnifique —, les. Gil Blas, viii, 5.
Choisissez-lui, Lépide, un digne —, coRN. Pomp. m, 4. Grands
appartements, destinés aux réceptions. Petits appartements,
oii l'on se tient habituellement. || P. ext. au xviic s. Vm'--
cepiion dans l'appartement du roi. Le soir il y avait —,
ST-SIM. I, 21. Ce qu'on appelait — était le concours de toute
la cour, iD. ibid.
APPARTENANCE [à-pàr-te-nâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de appartenir, § 146. || xii^ s. Apurtenance,
Rois, II, 9.]
Il 1° Le fait d'appartenir (à qqn). | Fig. Faire les lois,
donner les dispenses, sont des appartenances... de l'autorité
souveraine, boss. :2'' Concept, de la Ste Vierge, 1.
Il 2" Ce qui appartient à un domaine. {Syn. dépendan-
ces.) Les appartenances d'une maison, d'un château, com-
muns, jardin, écurie, etc.. Soissons avec ses appartenances,
qui étaient le Vermandois, la Picardie..., mézeray, Ilist. de
France, Childeb. P>-.
APPARTENANT, ANTE [à-pàr-te-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de appartenir, § 47. || xn<^ s. Neveu
ou oncle ou son apartenant, Raoul de Cambrai, 3229.]
Il Qui appartient à qqn. Maison à lui — .
APPARTENIR [à-pkr-te-nir] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *appertenëre, class. pertinere, 7n. s.
§§ 2 et 186, devenu apartenir, §§ 366, 344, 629 et 291, ap-
partenir, § 502.]
Il 1° Etre la propriété de qqn. La maison m'appartient,
MOL. Tart. IV, 7. Ils (les enfants) appartiennent moins à leurs
parents qu'à la république, fén. Tél. 11. — à une famille.
Elle nous appartient de très près, sedaine, Gag. imprévue,
se. 29. J'appartiens à mon maître, MOL. Amph. i, 2. Il appar-
tient désormais à Dieu. Son âme appartient au démon. Mon
cœur et ma main t'appartiennent, mariv. Jeu de l'am. et du
fias, m, 8.
Il 2» Fig. Être propre à qqn. (Dieu) à qui seul appartient
la gloire, la majesté et l'indépendance, BOSS. R. d'Angl. C'est
un trait de vertu qui n'appartient qu'à vous, CORN. Poly. iv,
5. Il Impers. Il n'appartient qu'aux sots d'admirer et de rire,
MOL. Mis. Il, 4. Il n'appartenait qu'à l'Egypte de dresser des
monuments pour la postérité, boss. Hist. univ. ui, 3. | Iro-
niqt. Il vous appartient bien, après cela, de venir accuser les
justes, MASS. Injustice du monde, 1. | Spécialt. .(Droit.)
A tous ceux qu'il appartiendra, que la chose concerne. | P.
plaisant. Je me disposais à exercer la médecine aux dépens
de qui il appartiendrait, les. Gil Blas, ii, 3.
Il 3" Faire partie de qqch. Cette île a jadis appartenu au
continent. Cet arbre appartient à la famille des Conifères. Con-
naissances étendues qui appartiennent à la politique, à l'art
militaire, FÉN. Éd. des filles, 1.
APPAS. .F. appât.
APPÂT [à-pd] S. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *appastum, subst. particip. de appas-
cere, repaître, devenu apast, g§ 291 et 366, apât, § 422,
appât, § 502.]
I. Ane. fi^nç. Aliment. On apast... qui estoit fait de vin
cuit, farine de bled et de plusieurs autres choses, du pinet,
Hist. nat. de Pline, ix, 56.
II. Pâture qui sert à attirer les poissons, les oiseaux.
{Syn. amorce.) Le poisson mord à 1'—. | Fig. Payez-les (les
rois) d'agréables mensonges... Ils goberont 1' — , la f. Fab.
VIII, 14. Prendre la multitude par 1'— de la liberté, B0S3. D.
d'Orl. Cette erreur dont 1'— vous amorce, boil. Ép. 10. Par
1'— des richesses, destouches, Glor. iv, 10. C'est trop
semer d'appâts, CORN. Cinna, n, 2. || Auplur. Appas (pour
appâts). Ce qui tente qqn. Tous les biens de ce monde
ont pour moi peu d'— , MOL. Tart. iv, 1. || Spécialt. Les
charmes extérieurs d'une femme. Lorsqu'on vient à voir
vos célestes appas, mol. Tart. m, 3. | Pop. La gorge d'une
femme. | Inusité. Séductions d'un homme. Si Dorante avait
autant d'appas, corn. Ment, ii, 2. || Abusivt, le plur. appas
étant pris pour un sing. Va, d'un piège si lourd 1' — est inu-
tile, CORN. Hér. IV, 5. Tous vos biens n'ont pour moi nul — ,
DESTOUCHES, Ingrat, ii, 5. Quelque — que lui-même il trouve
en Laodioe, coRN. Nicom. iv, 2.
APP
116
APP
*APPAtELER [à-pat'-lé; en vers, -pâ-te-lé] v. tr.
[ÉTYM. 13érivé de appât, § 1G2. || xnie s. Sa char tint maigre
et miserine, Ne le vaut trop apasteler, Mir. de St Éloi, 2i.]
Il Vieilli et diulect. Appâter. Les oiseaux appâtellent leurs
petits, DANET, Dict. franç.-lat. \\ Fif/. Allirer par un ap-
pât. Pour mieux — ... Le sexe féminin, Compl. de VUniv.
contre les Jésuites (1610).
APPÂTER [à-pi-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de appât, § 154. Admis acad. 1762. ||
xvi° s. La ou les vers s'appastent, marot, Cimetière.]
Il 1° Donner la pâture aux jeunes oiseaux, à la volaille.
La fille du logis le vient tous les matins — de ses propres
mains, valincourt, Rossignol en cage. \\ Fig. Pourvoir
grassement. M. le convertisseur, qui fut appâté d'une bonne
evesohé, d'aub. Sancg, i, 9. || P. anal. — un enfant.
Il 2° P. ext. Attirer avec un appât. — des oiseaux.
APPAUMÉ, ÉE [à-pô-mé] adj.
[ÉTYM. Composé de à et paume, §§ 194 et 196. || 1644.
VULSON DE LA COLOMB. Scieuce héroïque.]
Il (Blason.) Écu — , portant une main dont on voit la
paume.
APPAUVRIR [à-pô-vrir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et pauvre, §§ 194 et 196. || xii'' s.
Puis qu'il a apovri, ph. de thaun, Best. 191.]
Il Faire devenir pauvre. — qqn. — un pays. La guerre
appauvrit les États. S' — , et, V. intr. vieilli, —, devenir pau-
vre de jour en jour. || Fig. — le sang. Une constitution ap-
pauvrie. — la langue. On l'a gênée et appauvrie (la langue)
en voulant la purifier, fÉN. Lett. à l'Acad. 1.
APPAUVRISSEMENT [à-pô-vrïs'-man ; en vers, -vri-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appauvrir, § 145. || 1333. Apoverissement,
dans DELB. Rec]
Il Action d'appauvrir, état de ce qui est appauvri. L'—
d'un État par la guerre. || Fig. L' — du sang, de la constitu-
tion (d'une personne). — d'une langue.
APPEAU [à-pô] s. m.
[ÉTYM. Autre forme de appel, § 559.]
I. Ane. franc. Appel. (Ils) s'attendaient à 1' — de leurs
femmes. Cent Nouv. nouv. 30. || Spe'cialt. Appel en jus-
tice. Opposition ni — , R. de collerye, Monol. d'une dame.
Il P. ext. Sonnerie d'horloge qui appelle les heures. (Hor-
loge) de qui les appeaux durent plus longtemps que l'heure
qu'elle veut sonner, racan, Lett. à Chapelain, 25 oct. 1654.
II. Petit instrument avec lequel on imite bien le cri
des oiseaux pour les attirer dans des pièges. (F. piper,
frouer.) (Les alouettes) ne suivent point 1' — , buff. Alouette.
Il P. ext. Oiseau dressé à servir d'appeau. (L'on s'en sert)
comme d'appeaux ou d'appelants, pour attirer dans les pièges
les pinsons sauvages, Merc. de Fr. 15 mars 1779. || Fig.
Ce qui sert à attirer. Et ce beau cuisinier armé d'un grand
couteau? Reviendrais-tu pour cet — ? la f. Fab. viu, 21.
APPEL [à-pèl] 5. 7n.
[ÉTYM. Subst. verbal de appeler, § 52. || xii^ s. Li fist
vilain apel, Raoïd de Cambrai, 4654.]
Il 1° Action d'inviter qqn à venir, en prononçant son
nom. n n'a pas répondu à votre — . Se rendre à 1' — de qqn.
L" — des condamnés. | Spe'cialt. Action de nommer suc-
cessivement les membres d'une assemblée, d'une troupe,
etc., pour constater ceux qui sont présents. Faire 1' —
nominal. Manquer à 1' — . | Faire 1' — d'une cause, annoncer à
l'audience la cause dont le tour est venu. || P. anal. Ac-
tion d'inviter à venir, en faisant un signal. Battre 1'— (avec
le tambour), sonner 1'— (avec le clairon), pour rassembler
les soldats. Sonner I' — (avec le cor), pour faire avancer
les piqueurs et les chiens. (Musique.) — de cors, pas-
sage ressemblant à un appel de chasse. | P. ext. — de
langue, claquement de la langue pour animer le cheval.
— du pied, battement du pied, signal d'attaque en es-
crime. I Fig. (Typogr.) — de note, signe placé dans le
texte pour avertir qu'il y a une note.
Il 2" Action d'inviter à venir. L' — des hommes d'une
classe sous les drapeaux, j Fig. Faire un — de fonds, de-
mander aux actionnaires, aux souscripteurs, un nouveau
versement de fonds. Faire — à la générosité, à la charité
de qqn. | Vieilli. Invitation à venir sur le terrain, provo-
cation en duel. Je lui fis un — àla Comédie, retz, Mém. 1. |
Spécialt. (Droit féod.) — de faux Jugement, provocation
des juges au combat judiciaire, pour les convaincre de
faux jugement. On conçoit que des appels qui étaient des
provocations à un combat devaient se faire sur-le-champ, Mi
TESQ. Espr. des lois, xxvm, 30.
Il 3° P. ext. de ce dernier sens. Action de deman(
à prouver la fausseté d'un jugement devant un tribuij,
supérieur. L'— tel qu'il est établi par les lois romaines]:
par les lois canoniques, c'est-à-dire à un tribunal supéri'
pour faire réformer le jugement d'un tribunal inférieur, mi
TESQ. Espr. des lois, xxviii, 27. || De nos jours. Recoi
àla juridiction compétente du deuxième degré pour fi
réformer un jugement rendu en premier ressort. | Le ùi
pour interjeter — sera de trois mois, Code de procëd. c
art. 443. Les cours d' — . Jugement exécutoire nonobstant — .
à minimâ, interjeté par le ministère public quand il troi
trop faible une condamnation correctionnelle. Fol —
matière civile), appel mal fondé. Amende de fol —, encou;
pour un appel mal fondé. || Fig. (Le parterre) lui va s
— prononcer son arrêt, regnard. Tombeau de M. B. l).
Il 4" Fig. (Technol.) | 1. Mouvement par lequel une n
nœuvre fait venir à elle qqch. Dn vaisseau qui vient à 1
de son câble. | 2. Tirage d'air établi dans un foyer, d;
une mine, etc. One cheminée d' — .
APPELANT, ANTE [àp'-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de appeler, § 47. || xiv^ s. Pinç
bien apelans, Modus, dans la c]
Il 1° Qui appelle d'un jugement. La partie — . Su
tantivt. Masc. et fém. L'appelant, l'appelante.
Il 2» S. m. Oiseau qui sert d'appeau. Canards sauvai
que les appelants domestiques ont attirés, buff. Canard.
APPELER [âp'-lé; en vers, à-pe-lé; il appelle (à-pi
il appellera (à-pêl-ra), § 636] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. appellare, m. s. devenu apeler, §§ 3
295 et 291, appeler, § 502.]
Il lo Inviter qqn à venir, en prononçant son nom
appelle ses gens. 11 appelle à lui, d'une voix forte, tous
chefs de l'armée, fén. Te'l. 13. Mes sœurs, obéissons,
reine nous appelle, rag. Esth. i, 2. Elle appelle Oreste à
secours, id. Andr. i, 1. | Fig. Appelez la mémoire ou 1
prit au secours, coRN. Ment, v, 3. | Absolt. — à l'aide,
secours. — une cause, annoncer à l'audience la cause d
le tour est venu. N'avoir pas comparu à une cause appel
LA br. The'ophr. Débit des nouvelles. \\ P. anal. Invi
à venir, en faisant un signal. — du geste, de la
N'appelés point des yeux le galant à votre aide, mol. Écg
f. V, 4. 1 P. ext. — son chien en sifflant. Les cloches, dan
airs, de leurs voix argentines. Appelaient à grand brulj
chantres à matines, boil. Lutr. 4. Loc. prov. fig. En
lant de qqn qui s'éloigne quand on lui demande
venir. C'est le chien de Jean de Nivelle qui s'enfuit qua
l'appelle. | Absolt. Le chien appelle, aboie pour avertir (
présence du gibier. Mes chiens n'appellent point au del|
colonnes, la f. Fab. xii, 23.
Il 2° Inviter à venir. — la garde. Madame appelle les pi
très plutôt que les médecins, boss. D. d'Orl. — qqn en"
moignage, en garantie. — en justice. J'appelai de l'exil,
tirai de l'armée, Et ce même Sénèque et ce même Burrh
RAG. Brit. IV, 2. — qqn à un emploi, à un poste. Saint Pai;
appelle les idolâtres à la connaissance de Dieu, BOSrf. 7/
univ. II, 20. I Dieu l'a appelé à lui, l'a retiré du mond
Être appelé sous les drapeaux. — (sous les drapeaux) ;
hommes d'une classe. | Chrétiens que la mémoire d'une grai
reine... appelle à cette triste cérémonie, BOSS. R. d'Angl. :
mari, qu'une affaire appelle dans la ville, boil. Sat. 10. | 1
Mon devoir m'appelle auprès de lui, les. Gil Blas, viii, 6. 1 •
vaisseaux sont tout prêts, et le vent nous appelle, RAG. Ani
m, 1. 11 (Dieu) appelle les eaux pour ravager la terre couve
de crimes, boss. liist. univ. il, i. Las d'— un sommeil qu;
fuit, RAG. Esth. Il, 1. — sur qqn les bénédictions du Ciel.
mépris public. La fourberie appelle la fourberie. — l'attent
de qqn sur qqch. Ce grave sujet appelle votre attention.
ext. Désigner qqn comme destiné à qqch. Se sentir app
à de hautes destinées. A quelques hauts faits que ton des
t'appelle, boil. Ép. 2. n y a beaucoup d'appelés (au sah
mais peu d'élus, SACi, Bible, Matth. xx, 16. || Spécialt.
qqn sur le terrain, le provoquer en duel. Ellipt. On t'a
—, MOL. Fdeh. m, 4. | (Droit féod.) — de faux jugem
provoquer les juges au combat judiciaire, pour les c
vaincre de faux jugement. On appelait les pairs qui formai
le tribunal même, montesq. Espr. des lois, xxviii, 27. Qu;
celui qui avait appelé de faux jugement était vaincu, l'ap
était anéanti, lu. ibid. xxviii, 33.
APP
117 —
APP
Il 3" P. ext. de ce dernier sens. Demander à prouver
la fausseté d'un jugement devant un tribunal supérieur.
La loi qui permit d' — au peuple, du sénat et des consuls, uoss.
Ilist. univ. I, 8. || De nos jours. Recourir à la juridiction
compétente du deuxième degré pour faire réformer un
Hjugement rendu en premier ressort. En — . Nous sommes
■ renvoyés hors de cour : j'en appelle, rac. Plaid, i, 7. P. ancd.
j— du jugement des hommes, i^\ br. 16. Vauban est infaillible,
on n'en appelle point, id. 12. A la postérité d'abord il en ap-
pelle, BOIL. Art p. 3. J'en [appelle... Du parterre en tumulte
au parterre attentif, piron, Métrom. v, 9. En — à l'épée, aux
• armes.
Il 40 P. ext. Désigner une personne ou une chose par
le nom qu'elle porte ou par un nom qu'on lui donne.
[Syn. nommer.) J'appelle un chat un chat et RoUet un fripon,
BOIL. Sat. 1. La peste, puisqu'il faut 1' — par son nom, la f.
Fab. VII, 1. Ces cotillons appelés hauts-de-chausses, mol.
Éc. des m. i, 1. C'est moi qui la première. Seigneur, vous
appelai de ce doux nom de père, rac. Iph. iv, 4. j Les femmes
aiment beaucoup qu'on les appelle cruelles, beaumargh. B.
di; Sév. IV, 5. J'appelle rêveries Ce qu'en d'autres qu'un maî-
tre on nomme menteries, corn. Ment, i, 6. Je l'ai vu... ce
^Iqu'on appelle vu, mol. Tart. v, 3. Ce qui est esprit dans la
jnature, je l'appelle Dieu, la br. 16. S' — , être désigné par le
nom qu'on a reçu, n s'appelait Sévère, corn. Poly. i, 3.
I Vieilli, —les lettres, les épeler. Dne prononciation lente et
'traînante qui appelle pour ainsi dire toutes les lettres, roll.
]Traité des études, VII, 11, 2, § 3.
I II 5" Fig. V. intr. (Technol.) Tirer. Un cordage qui ap-
pelle droit.
"I *APPELEUR [ap'-leur; en vers, à-pe-...] s. m.
j [ÉTYM. Dérivé de appeler, § 112. En anc. franc, apelere,
apeleor. || (Droit.) xii^ s. Lois de Guill. le Conq. 16.]
•I II Oiseau qui sert d'appeau.
I APPELLATIF, IVE [à-per-là-tif, -tiv'] adj.
' [ÉTYM. Emprunté du lat. appellativus, m. s. \\ xV s.
•iNom appellatif, Donait français, 3.]
I II Qui sert à désigner tous les individus d'une espèce,
urun genre. [Syn. commun.) Nom — .
-I APPELLATION [à-pêl'-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
' [ÉTYM. Emprunté du lat. appeUatio, m. s. \\ xii° s. Quel
Mremedevus fet vostre apellatiuns, garn. de pont-ste-max.
j5< Thomas, 3274.]
I I. Il l» Nom qu'on donne à qqn, à qqch. [Syn. qualifi-
'I cation.) J'ai vu s'animer de mille appellations charmantes les
jarbres, les fontaines, les rochers, b. de st-p. Paul et Virg.
'Une — injurieuse.
I II 2» ^Ianière de prononcer les lettres de l'alphabet.
JDansl'— nouvelle, les lettres sont du genre masculin.
II. (Jurispr.) Acte par lequel on interjette appel d'un
jugement. — verbale d'une sentence rendue par le prévôt,
FURET. Rom. bourg, i, 185. La cour met 1' — à néant. Les
plébéiens étJiblirent que ce serait devant eux que les appella-
tions seraient portées, montesq. Espr. des lois, xi, 18.
APPENDICE [âp'-pin-dïs'] s. m. {fém. au xyi" s. et
encore au commencement du xviiic s. Dne petite appen-
dice, MARALDI, dans Mém. de l'Acad. des se. ann. 1712,
p. 305).
[ÉTYM. Emprunté du lat. appendix, lois, m. s. Sur le
changement de genre, V. § 551. volt, emploie appendix.
il 1292. Uns tenemens avoeques tous les appendiches, texte
picard, dans delb. Mater.]
Il Partie qui tient à une chose dont elle est comme le
prolongement. L'— en manière de doigt situé à l'extrémité
de la trompe, buff. Éléphant. L'— vermiculaire, partie in-
férieure du cœcum. | On a ajouté à la ferme un — en forme
de hangar. || Fig. — d'un livre, pièces, documents qui y
sont joints.
■•appendicule [âp'-pin-di-kul] s. m. {fém. au xvi" s.
COTGR.).
[ÉTYM. Dérivé du lat. appendicula, m. s. Sur le change-
ment de genre, V. § 551. || xvxe s. Montaigne, m, 13.]
Il Petit appendice.
APPENDRE [à-pândr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. appendere, m. s. devenu apendre, §§ 290
ot 866.]
Il Suspendre à. (Se dit de trophées, d'ex-voto.) n le sa-
crifia à Mars... et lui en appendit la dépouille dans une forêt
qui lui était consacrée, corn. Tois. d'or, exam.
APPENTIS [ù-pan-ti] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *appenditicium, formé sur le part,
passé *appenditus, pour appensus, devenu apentiz, §§ ÎJÔG,
336 et 291, apentis, § 378, appentis, § .502.]
Il Toit appuyé à un mur par sa partie supérieure, et
soutenu dans sa partie inférieure par des poteaux.
APPESANTIR [à-pe-zan-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et pesant, §§ 194 et 196. || xiio s.
PU. DE TiiAUN, Best. 1006.]
Il Rendre lourd à porter. On leur donna d'autres habits,
parce que les leurs étaient appesantis par l'eau, fén. Tél. 8. j
P. anal. Appesanti par l'âge, voi.T. Alzire, i, 1. Il soulevait
encor sa main appesantie, rac. Mithr. v, 4. Chargés d'un feu
secret, vos yeux s'appesantissent, lo. Phéd. i, 1. || F/r/. Le
joug des Romains s'appesantissait tous les jours sur elles,
MONTESQ. Rom. 7. Votre main sur eux appesantie, rac. Esth.
m, 4. Ces hommes si appesantis vers la terre, fén. Sacre de
l'Électeur. S'— sur un sujet, s'y arrêter longuement, n
s'appesantit sur les détails, la br. 1.
APPESANTISSEMENT [à-pe-zan-tïs'-man ; en vers,
-ti-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appesantir, § 145. || 1575. Apesantisse-
ment, belleforest, dans delb. Rec]
Il Action d'appesantir, de s'appesantir. C'est un — de la
main de Dieu, pasc. Pens. ix, 4. | (Un homme endormi)
lue r — où il est replonge aussitôt dans son premier sommeil,
bourd. Pens. Saintes résolutions.
APPÉTENCE [ap'-pé-tûns'] >9. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. appetentia, m. s. de appetere,
désirer. || 1603. L'apetence restituée par ces eaux, j. duval,
dans DELB. Rec]
Il Tendance de l'être vers ce qui satisfait ses penchants
naturels.
APPÉTER [ap'-pé-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. appetere, désirer. || xiv^ s.
ORESME, Éth. 110.]
Il Vieilli. Tendre vers ce qui satisfait les penchants na-
turels. (Il serait) plus doux de végéter que de vivre, de ne
rien — que de satisfaire son appétit, buff. Introd. à l'hist.
des anim. carn. \ Absolt. L'homme doit plus connaître qu' — ,
et l'animal doit plus — que connaître, buff. I^at. des anim.
*APPÉTIBILITÉ [âp'-pé-ti-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. appetibilitas, m. s. \\ xviic s.
V. à l'article.]
Il Qualité de ce qui excite l'appétence. Si l'essence du
bien est mise dans 1' — , mol. Mar. forcé, se. 4.
APPÉTISSANT, ANTE [à-pé-ti-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de l'anc. verbe appétisser, § 47,
formé sur appétit, comme apetisser sur petit. || xiv' s. Lait
de vache est plus appétissant, Ménagier, ii, 162.]
Il Qui met en appétit. Un mets — . Un jambon très —, quoi-
que entamé, j.-j. rouss. Confess. i, 4. || Fig. Famil. Cu-
négonde... était fraîche, grasse, — , volt. Cand. 1. La dame
est un morceau tout — , les. Gil Blas, m, 5.
APPÉTIT [à-pé-ti] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. appetitus, m. s. \\ xiW s. n ara
petit appétit de mengier, alebrant de sienne, dans littré.]
Il 1° Tendance de l'être vers ce qui satisfait ses besoins.
Un de nos appétits naturels, qui est celui de manger, boss.
Conn. de Dieu, m, 11. L'ambition, qui est un — désordonné
des charges et des grandeurs, pasc. Prov. 9. Les vastes ap-
pétits d'un faiseur de conquêtes, LA F. Fab. viii, 27. \\P.ext.
De tout leur — Dormaient les deux pauvres servantes, la f.
Fab. V, 6. I Loc.prép. Al'— de qqch, par désir de qqch.
Al' — d'un bruit Qui nous honore après que nous sommes sous
terre, Régnier, Sat. 4. A 1'— d'un bon mot (par désir de
faire un bon mot), j.-b. rouss. Lett. à L. Racine, 1741.
A r— de qqn, selon son gré. A son — Dame baleine était
trop grosse, la f. Fab. i, 7.
Il 2<» Spécialt. Désir de la nourriture. Leur effet natu-
rel (des eaux) est d'ouvrù- 1'—, rac. Lett. 73. Bon — sur-
tout; renards n'en manquent point, la f. Fab. i, 18. Bon — ,
souhait qu'on adresse à qqn qui mange ou va manger.
Je n'ai pas grand —, les. Gil Blas, i, 2. Satisfaisant mes
appétits gloutons, la f. Fab. Vii, 1. Jupiter, s'il était malade.
Reprendrait 1' — en tâtant d'un tel mets, ID. ihid. xi, 6. n n'est
chère que d'— , sans appétit point de bons repas. L'— vient
en mangeant. || Fig. Famil. Comme 1' — vient en mangeant, il
nous a pris une si grande envie d'avoir encore une fois l'hon-
neur et le plaisir de vous revoir..., sÉv. 142. Mon — de parler
n'est pas encore ouvert, dufresny, Jaloux honteux, i, 2.
APP
Jolie petite mignonne, douce, tendre, accorte et fraîche, aga-
çant 1'—, BEAUMARCH. B. de Scv. Il, 2. || P. cxt. Vieilli. Ce
qui excite Tappétit. Mangez un peu de ce jambon, c'est de
r— , ACAD. 1694. Des appétits, hors-d'œuvre, assaisonne-
ments qui excitent l'appétit.
"APPÉTITIF, IVE [ap'-pé-ti-tïf , -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. appetitivus, m. s. || xiii° s.
Vertu... apetitive, brun, latini, Trésor, dans delb. Rec]
Il Qui tend à la satisfaction des besoins de l'être. Puis-
sance, faculté — .
*APPÉTlTION [âp'-pé-ti-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. appetitio, m. s. \\ xvi^ s. amyot,
Œuvr. mor. Vertu morale, 15.]
Il Action de l'être qui tend vers ce qui peut satisfaire
tel ou tel de ses besoins. Cette grande — du froid et de l'hu-
mide, MOL. Pourc. I, 8.
*APPIÉTRIR [à-pyé-trîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et piètre, §§ 194 et 196. || xvii'' s.
V. à l'article.]
Il Vieilli. Rendre piètre. (Les naarchands) disent que
leur marchandise s'appiétrit lorsqu'elle diminue de valeur, fu-
ret. Dict.
APPLAUDIR [à-plô-dïr] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. applaudere, m. s. jj 1394. Texte
dans DU c. applausivus.]
I. Battre des mains en témoignage de vive approbation.
Il 1° V. intr. — à qqn, à qqch. Une foule de chrétiens... qui
se rassemblent à certains jours dans une salle pour y — à une
troupe d'excommuniés, la br. 14. En applaudissant à cette
comédie, mol. Impr. se. 5.
IJ 2" V. tr. — qqn, qqch. L'orateur et l'écrivain ne sauraient
vaincre la joie qu'ils ont d'être applaudis, la br. 1. Son dis-
cours a été fort applaudi. || Absolt. Ainsi dit le renard, et flat-
teurs d' — , LA F. Faô. VII, 1.
II. Fig. Témoigner une vive approbation.
Il 1" V. intr. L'ami Bonneau d'un gros rire applaudit A son
bon roi qui montre de l'esprit, volt. Pucelle, 1 . Loin de trem-
bler pour elle (Rome), il lui faut — , corn. Hor. i, 1. S'— à
soi-même de ses avantages, nouRD. Provid. 1. Tout lui rit,
tout lui applaudit, Boss. Panég. St Bernard. Des amis dont
l'estime funeste Honore l'adultère, applaudisse à l'inceste, rag.
Pkèd. IV, 2.
Il 2o F. tr. Et r — ici du beau choix qu'il a fait, MOL. Sgan.
se. 21. D'un aveu trompeur voir ma flamme applaudie, ID. Mis.
IV, 3. I S'—, se féliciter. Lui-même il s'applaudit, boil. Sat. 4.
Je me suis applaudi quand je me suis connu, rac. Phèd. I, 1.
APPLAUDISSEJVEENT [à-plô-dïs'-man ; en vers, -di-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de applaudir, § 145. || xv^-xvi^ s. L'ap-
plaudissement des hommes, le baud, Hist. de Bret. dans
GODEF. SuppL]
Il 1° Battement des mains en témoignage de vive ap-
probation. Des soldats, de moments en moments. Vont arra-
cher pour lui les applaudissements, rac. Brit. iv, 4. J'avais
interdit les gants, les cannes, tout ce qui ne produit que des
applaudissements sourds, beaumargh. B. de Sév. i, 2. Ce livre
fut reçu avec un — incroyable, rag. P.-Royal, 1.
li 2" Fig. Témoignage de vive approbation. Je connais
mal Junie, ou de tels sentiments Ne mériteront pas ses applau-
dissements, RAC. Brit. m, 8. Opinions nouvelles en théologie
soutenues avec obstination et reçues avec — , pasc. Vide.
APPLAUDISSEUR [à-plô-di-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de applaudir, § 112. || 1539. R. est.]
Il Celui qui applaudit. Applaudisseurs de ses folies, coef-
FET. Hist. rom. 5. Applaudisseurs à gages, gens payés pour
applaudir.
APPLICABLE [à-pli-kàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de appliquer, § 93. || 1285. AppUquable, dans
GODEF. SuppL]
Il Susceptible d'être appliqué. L'or n'est — sur certains
métaux qu'après qu'ils ont subi une préparation. || Fig. Cette
règle n'est pas — à la personne, au cas dont il s'agit. || Absolt.
Cette loi n'est pas — . || P. ext. Dommages et intérêts applica-
bles aux prisonniers de la ville, beaumargh. Aux gazetiers.
On crédit — à l'amortissement de la dette.
•applicAGE [à-pli-kàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appUquer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on applique une
pièce sur un objet.
APPLICATION [à-pli-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
lis —
APP
[ÉTYM. Emprunté du lat. applicatio, m. s. \\ xiv
OREâME, Èth. 48.]
Il Action d'appliquer.
Il l" Action de poser une chose sur une autre, de r
nière qu'elle y adhère en la recouvrant. L'- — du tain
une glace. L' — d'un cachet sur la cire. L' — d'ornements |i
un vase. | Absolt. Dentelle d' — , dont les ornements en d
telle véritable sont appliqués sur un fond de tulle. EU
Une — d'angleterre. | L' — d'un emplâtre sur la partie mal;
P. ext. En parlant de la chose appliquée. On me tint ti
autres jours avec des applications dessus (le bras), st-sl\i.
73. Ellipt. Je suis tenté d'étrange sorte De faire sur ce r
une — (d'un soufflet), mol. De'p. am. ii, 6.
Il 2° Fig. Action de faire porter sur qqn ou qqch
action, un effort. Le point d' — d'une force. L' — de la
(au condamné). L' — d'une somme à une dépense. L'-
air à des paroles. Il y a des applications sur des ai
l'opéra, SÉV. 532. j Faire 1' — d'un mot, d'un passage, >:
personne, à une chose. Elle fit 1' — de la... comparaison.,
vérités de la religion, BOSS. A. de Gonz. Protester cou
toute maligne interprétation, toute fausse — , la br. |
L' — des sciences, des arts à l'industrie. | Absolt. L' — i
loi, d'une théorie, d'un procédé, sa mise en pratique.
de cette sublime politique qui régit le monde, BOSS. 2'^ Pr
préamb. | Absolt. On ne pèche qu'en 1'—, pasg. Pens. v
Il Spécialt. — de l'esprit, de l'activité à qqch. L' — qui
son devoir, la br. 2. Plaire au roi, c'est son unique — ,
414. L' — d'un enfant à élever un château de cartes, i,
8. On ne peut aussi apporter trop d' — à connaître la peii
la portée de ceux à qui on parle, la rûghef. Refl. di
Il Absolt. L'— d'un enfant (à ses devoirs). Un esprit
pable d' — . J'aimais 1'—, l'étude, j.-J. Rouss. Confess.
APPLIQUE [à-plïk'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de appliquer, § 52. || .xv" s. ^J I
de la Passion, dans godef.]
Il Action d'appliquer une pièce sur un objet. L'—
nements sur im ouvrage de bijouterie. Pièces d' — , pièce
pliquées comme ornement. Ces belles nuits sans on
avec leurs jours d'— (venant de l'applique de luminai
CORN. PoÉs. div. 85. Il P. ext. Pièce appliquée. Une i
dule ornée d'appliques ciselées, j Spécialt. Plaque poi
une ou plusieurs branches de candélabre, qu'on fix
mur.
APPLIQUER [à-pli-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. applicare, m. s. \\ 1345. La
ville fut appliquée au domaine de nostre royaume, dans goi .
Il Poser une chose sur une autre de manière qij !<
y adhère en la recouvrant. D'un loup écorché vif appli -
vous la peau, la f. Fab. viii, 3. Bandes de point de Ho
appliquées fort proprement sur un drap de couleur d'i
mol. Av. Il, 1. Une cire molle où tout ce qu'on apj;
s'écrit, boissy. Babillard, se. 7. — le fer rouge sui
plaie, — des sangsues, des ventouses. Je lui viens d'
cataplasme, sgarr. Rom. com. ii, 4. — une échelle au
contre le mur. — l'oreille au trou de la serrure. Madan
appliqua un soufflet, ST-SIM. i, 24. Trente bons coups de g
Bien appliqués sur tes larges épaules, la f. Contes, Paj
Pour — sur ses lèvres ce bienheureux signe de notre réc
tion, BOSS. D. d'Orl. \\ Fig. Faire porter sur qqn ou
une action, un effort. — une force en un point donné. B
applique sa vertu où il lui plaît, BOSS. Ilist. univ. il, 1. :
traitement à une maladie. — au coupable le maximum
peine. — à qqn la question extraordinaire, et, inversemer
qqn à la question. S' — des restitutions, pasc. Prov. 15. I i
êtes fous tous deux de vouloir vous — ces sortes de cl ;
MOL. Impr. se. '1. I — les arts à l'industrie. — l'algé
la géométrie. | Absolt. — un procédé, le mettre en ]
que. — un règlement, une théorie. Les sciences appliqiu
Spécialt. — ses soins, son attention, son esprit, son ac ;
à qqch. A gagner Polyeucte appliquez tous vos soins, (
Poig. ni, 4. Faute de connaître beaucoup de faits, les ei '
ne peuvent — leur raison, fén. Éd. des filles, 7. Ce i
pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de 1' — :
DESC. Mélh. 1. Un travail qui applique l'esprit, et, «/'■<'/
vie de la cour est un jeu sérieux, mélancolique, qui app >
LA DR. 8. I — qqn, s' — à qqch. Appliqué sans relâche ai o
de me punir, rac. Andr. v, 5. Il applique ses sujets à : p
culture, fén. Tel. 5. Ceux qui s'appliquent trop aux pilps
choses deviennent ordinairement incapaibles des grande tA
ROCiiEF. Max. 41. S'— aune science. Absolt. Un enfa ç|ul
APP
n'est pas appliqué. Qui a prévu de plus loin, qui s'est le plus
appliqué, lioss. Ilist. univ. m, 2. Appliquez-vous, voici le
partage de ce discours, bourd. Juqem. téméraire, préamb.
•APPLIQUEUSE [à-pli-keuz'i s. f.
[ÉTYM. Dérivé de appliquer, § 112. || Néolog.]
\\ Ouvrière qui applique des fleurs, des ornements de
dentelle sur un fond de tulle.
*APPOGIATURE [âp'-po-jyà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. appoggiatura, m. s. de appog-
giar, appuyer, § 12. || Néoloq.]
Il (Musique.) Note d'agrément placée devant une note
principale, à un degré au-dessus ou au-dessous, et qui
emprunte sa valeur à celle de cette note.
APPOINT [à-pwin] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de appointer, § 52 ; proprt, ce qui
arrange, complète. Au xvi« s. apoint, composé de à et
point, § 201, signifie moment, disposition favorable. ||
1700. s. RrcARD, Traite g énér. du commerce, 509.]
Il Somme qui solde un compte. || Monnaie qui complète
un paiement. || Fig. La curiosité pour les nouvelles ne peut
se satisfaire qu'en recevant un — de mensonges, stael, Révol.
franc, iv, 4.
"APPOINT AGE [à-pwin-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appointer, § 78. || Néolog.]
Il Action démettre au point. I Spécî'a/f. Dernier foulage
du cuir, avant de le passer au suif.
APPOINTEMENT [à- pwint'-man ; en vers,-^Win-
te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appointer, § 145. |j 1394. Appoinctement,
dans DOUET d'arcq. Pièces relat. à Ch. VI, i, 118.]
Il Ane. franc. Action d'ajuster. || Action de fixer le rè-
glement d'une affaire à l'époque oii les parties auront
produit les pièces nécessaires. Depuis cet — , ils se dispu-
taient par des écrits anonymes, edm. barbier. Journal, ii,
265. Il jP. ext. Règlement d'une affaire par arrangement
entre les parties. L' — des financiers n'est point encore arrêté,
MALH. Lett. à Peiresc, 20.
M. Il lo Vieilli. Action de pourvoir qqn d'un emploi.
Emploi dont on pourvoit qqn. Capitaines qui vont ainsi dis-
tribuant les appointements, amyot, Fabius, 40. Un — dans la
chapelle ou dans la chambre du roi, J.-J. Rouss. Lett. 29 juin
1735. Il P. ext. Action de pourvoir qqn de ce qui est né-
cessaire à son entretien. Fournir à 1' — de la maison.
Il 2" De nos jours. Rétribution annuelle, mensuelle,
d'un fonctionnaire, d'un employé. Me payer tous les mois
mon —, CHAPELAIN, Guzm. d'Alfar. i, 2. Il recevait les
appointements de général des armées romaines, montesq.
Rom. 19. Nous ne touchons pas nos appointements, les. Gil
Bios, viii, 3.
1. APPOINTER [à-pwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *appunctare, m. s. (de ad, à, et punc-
tum, point), devenu apointier, §§ 297 et 366, apointer,
§ 634, appointer, § 502.]
1. Ane. franc. Régler. Adrecier les mesures et apoin-
tier (les rendre droites et justes), e. boileau. Livre des
mest. I, V, 1. I Impers. Ainsi fut il appointé et ordonné par
le roy, monstrel. i, 2. (Jurid.) Appointé (s.-ent. il est) que
les parties mettront leurs productions au greffe. Les parties
étant appointées à mettre leurs pièces devant le roi, pasq.
Rech. III, 33. On appointe la cause, rac. Plaid, i, 7. Être
appointés contraires, ou, adverbt , contraire, être consti-
tués parties adverses. Ils seront appointés contraire, la p.
Fab. XII, 8. Il P. ext. — un procès, le régler par un ar-
rangement entre les parties. Doucement, en riant, j'appoin-
tais nos procès, Régnier, Sat. 11. — les plaideurs, les ame-
ner à un arrangement. || Spécialt. (Technol.) — le cuir,
Je fouler une dernière fois avant de le passer au suif.
II. Il l» Vieilli. Pourvoir convenablement. La va ap-
pointer De chaperon rouge, coquillart. Droits nouveaux, 2.
! P. plaisant. Être appointé d'une corvée, d'une faction. |
Aosolt. Matelot appointé, désigné pour passer quartier-
niaître. Soldat appointé, qui avait une haute paye et la
dispense de service en temps de paix.
Il 2» De nos Jours. — un fonctionnaire, un employé, lui
donner une rétribution annuelle, mensuelle.
2. "APPOINTER [à-pwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et pointe, §§ 194 et 196. | xme s.
-Coutel apointé, beauman. xxx, 34.]
I. Tailler en pointe. — une pièce.
II. Mettre pointe contre pointe. | (Blason.) Pièces ap-
H9 —
APP
pointées, dont les pointes se regardent. | P. anal. — une
pièce d'étoffe, la plier et coudre ensemble les deux bouts
pour qu'elle ne se déroule pas. (Cf fauder.)
*APPOINTEUR [à-pwin-teur]' s. m.
[ÉTYM. Dérivé de appointer 1, § 112. || xvi" s. L'appoinc-
teur de procez, rab. m, 41.]
Il Vieilli. Celui qui appointe, accommode (une que-
relle, un procès). L'— de débats, la f. Fab. xii, 27.
*APPOINTIR [à-pwin-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et pointe, §§ 194 et 196. || xvic s.
La forme du pied du lièvre... vient toujours en appointissant,
DU fouilloux, dans la c]
Il (Technol.) Aiguiser en pointe. — des aiguilles.
'APPONTEMENT [à-pont'-man ; en vers, -pon-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de à et pont, §§ 194 et 196. || Néolog.]
Il Echafaudage en forme de pont.
APPORT [à-pôr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de apporter, § 52. || xiic s. A la
vile ne vient aporz, beneeit, Ducs de Norm. 27758.]
I. Action d'apporter. L'— des pièces judiciaires (au
greffe). L'— du second service (à table), sully, Œcon.
roy. 16. L' — des charbons d'Ecosse dans Londres, colbert,
Lett. à L. XIV, 29 janv. 1670. || P. ext. Lieu où l'on
apporte des marchandises, marché. L'— de Paris, le mar-
ché du Grand-Châtelet. || Fig. (En parlant d'un capital,
d'un bien.) Le fait d'apporter des profits, des intérêts.
II. Ce qu'on apporte. L'— d'un associé, sa mise de
fonds. L' — des époux, les biens qu'ils apportent dans la
communauté. En cas de renonciation, la femme pourra re-
prendre ses apports francs et quittes. Code civil, art. 1497,
APPORTER [à-pôr-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. apportare, m. s. devenu aporter, §§ 366,
302 et 291, apporter, § 502.]
Il l" Venir porter (qqch) à qqn. Nicole, apportez-moi
mes pantoufles, mol. B. gent. ii, 4. L'on m'a apporté une
copie manuscrite de la censure, pasg. Prov. 3. || Fig. Je
viens vous — de fâcheuses nouvelles, corn. Ilor. m, 5. Les
années ne cessaient de lui — de nouvelles grâces, boss.
D. d'Orl. Il P. ext. Venir mettre à la disposition de qqn.
C'est une fille qui vous apporte douze mille livres de rente
(en mariage), mol. Av. ii, 5. — des preuves à l'appui de
ce qu'on avance. Je sais le remède qu'il y faut — , mol. Méd.
m. l. m, 6. — ses soins à contenter qqn. Quelque soin qu'on
apporte à être serré et concis, la br. 1.
Il 2° Porter en venant dans un lieu. — ses outils, ses ins-
truments. Le flux les apporta, le reflux les remporte, corn. Cid,
IV, 3. Il Fig. Apportez-vous ici la haine ou l'amitié? CORN.
Poly. IV, 3. Une morale nue apporte de l'ennui, la f. Fab. vi, 1.
APPOSER [à-pô-zé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et poser, §§ 194 et 196. || xiii" s.
Une espee... li aposa as costes, Trad. de Guill. de Tyr,
dans G0DEF.]
Il lo Poser sur qqch. — des affiches. | Spécialt. — les
scellés sur une porte. — sa signature à un acte.
Il 2" Poser à la suite de qqch. L'exception que M. d'Évreux
et moi fîmes — à l'article que nous promîmes, d'ossat, Lett.
Il, 82.
APPOSITION [à-pô-zi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. appositio, m. s. de apponere,
placer à côté. || 1277. L'aposition de mon seel, dans godef.
Suppl.]
Il ±0 Action de poser sur qqch. (Guérir) par seule —
des mains, rab. v, 20. j Spécialt. — d'un sceau. Le tribunal
ordonnera 1'— des scellés, Code de comm. art. 455.
Il 2» Action de poser à la suite de qqch. | 1. (Hist.
nat.) Addition de nouvelles couches moléculaires à un
corps. I 2. (Gramm.) Qualification ajoutée à un substan-
tif par un autre substantif juxtaposé (Grippeminaud, le bon
apôtre, la f. Fab. vu, 16).
APPRÉCIABLE [à-pré-syàbl' ; en vei's, -si-àbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de apprécier, § 93. || 1486. En soy reputant
le moins appréciable de tous, dans godef. Suppl.]
Il Qui peut être apprécié. Une différence qui n'est pas — .
APPRÉCIATEUR, TRICE [à-pré-syà-teur , -tris' ; en
vers, -si-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de apprécier, § 249. || 1611. cotgr.]
Il Personne qui apprécie. Un juste — de leur mérite, les.
Gil Blas, IV, 12. L'Angleterre, très juste — des talents, J. de
M.\iSTRE, du Pape, m, 2.
APP
— 120 —
APP
APPRÉCIATIF, rVE [à-pré-syà-tïf, -tîv'; en vers, -si-...]
[ÉTiTH. Dérivé de apprécier, § 257. || 1615. L'amour qu'on
appelle appréciatif de Dieu, R. Gaultier, dans delb. Rec]
Il Qui exprime une appréciation. Dresser un état — des
marchandises. || (Théol.) Qui estime les clioses à leur va-
leur. Amour — de Dieu. Cette haine du péché... que les théo-
logiens, selon leur langage ordinaire, nomment — , bourd.
Pe7is. Sacrent, de pcnit.
APPRÉCIATION [à-pré-syà-syon ; en vers, -si-k-si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de apprécier, § 246. || 1398. Les apprécia-
tions des grains, dans godef. Suppl.]]
Il Action d'apprécier une chose. Des marchandises éva-
luées selon r — des experts. || L' — d'un mets, d'un vin. L' —
d'un ouvrage, d'un tableau.
APPRÉCIER [à-pré-syé ; en vers, -si-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. appretiare, m. s. j) 1401. Œufz
apreciez a cinq solz, dans GODEF.]
Il Déterminer la valeur de qqch. {Syn. estimer, évaluer.)
L'expert chargé d' — le dommage. Un taux sur les sacrements,
qui semblent par là être appréciés, la br. 14. — la distance.
Un son que l'oreille ne peut — . || Ils apprécient les choses au-
dessous de ce qu'elles valent, la br. Théoph. Épargne sor-
dide. Peu de gens sont assez modestes pour souffrir sans
peine qu'on les apprécie, vauven. Réflex. et Max. 66. —
hautement le mérite, le talent de qqn. || P. ext. — une per-
sonne, une chose, juger qu'elle a de la valeur, du prix.
Savoir — le mérite. J'apprécie une faveur pareille, collin
d'harlev. Vieux Célib. i, 2.
APPRÉHENDER [à-pré-an-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apprehendere, saisir. || 1399.
Prendre, aprehender et appliquier a leur prouffit, dans godef.
Suppl.'\
Il 1° Vieilli. Prendre. En attendant qu'il pût être appréhendé
au corps, st-sim. in, 199. Si pris et appréhendé peut être, an-
cienne formule dans les arrêts par contumace. || Vieilli.
(Droit.) Prendre possession de qqch. (La succession)
peut être appréhendée par son pupille, trév. Dict.
Il 2" Fig. Vieilli. Saisir par l'esprit. Chacun sait cette
vérité, mais chacun n'est pas attentif à 1' — , fr. de sales,
Introd. à la vie dév. ii, 2. || Spécialt. Considérer qqch
comme étant à craindre. J'appréhende un tel inconvénient,
L.\ NOUE, Disc, polit. 22. Si le ciel n'a rien que tu puisses — ,
MOL. D. Juan, i, 3. Redoute l'empereur, appréhende Sévère,
CORN. Poly. V, 5. La reine de Cj'thère appréhendait qu'il ne
lui fallût renoncer à l'empire de la beauté, la f. Psyché, 1.
Elle appréhendait de lui faire du mal, R.\c. P. -Royal, 1. La
maladie du roi faisant tout — , chacun pensa à ses intérêts,
DUGLOS, L. XI, I, 176. I Absolt. C'est pour nous qu'il appré-
hende, Boss. Amlntion, préamb.
APPRÉHENSIF, IVE [à-pré-an-sif, -sïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. apprehensivus, m. s. \\ xvie s.
V. à l'article. | Suppr. agad. 1762, rétabli en 1878 au
.sens 2o.]
Il Qui appréhende.
Il 1" Vieilli. Qui prend (un objet). La faculté motive est
divisée en progressive ou ambulative et — , paré, Introd. i, 1.
Il 2" Fig. Qui saisit par l'esprit. Ainsi considératif et —
de ses commodités, brant. m, 341. || Spécialt. Qui consi-
dère qqch comme étant à craindre. Si appréhensive d'un
péril qui se pourrait éviter, balz. Dissert. crit. 3. | Absolt.
Je n'ai jamais été si peu —, MONLUC, Comment. 4.
APPRÉHENSION [à-pré-an-svon ; en vers, -si-onj s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. apprehensio, m. s. \\ xin<= s.
Appréhension de l'intellect, brun, latini, dans delb. jRec]
Il lo Vieilli. Action de prendre. | Prise de corps.
Il 2" Fig. Action de saisir par l'esprit. C'est ce qui s'ap-
pelle conception, simple — ; et c'est la première opération de
l'esprit, BOSS. Conn. de Dieu, l, 13. L'évidence qui nous vient
par les sens n'est qu'une — nette d'objets ou d'images, buff.
Homme. \\ Sptfcialt. Action de considérer qqch comme
étant à craindre. Les bestes, hors de toute — de danger, Mon-
taigne, IV, 12. L' — que vous avez eue de la justice des
hommes, pasc. Prov. 13. Je serais à don Sanche : Cette —
fait naître mon souhait, cORN. Cid, v, 4.
APPRENDRE [à-prândr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *apprçndere, class. apprehendere,
saisir, devenu aprendre ( K. prendre et g 366), apprendre,
§502.]
I. Acquérir la connaissance de (qqch).
Il 1" Par une communication verbale ou écrite,
votre bouche, ô Ciel! puis-je 1' — ? rac. Rt^it. iv, 3. Elle
vait — cette nouvelle dans la nuit, corn. 5" Disc. Trag
Il 2» Par un lra\ ail d'esprit. — sa leçon. Avant donc
d'écrire apprenez à penser, BOIL. Art p. 1. J'avais toujc
un extrême désir d' — à distinguer le vrai du faux, di
Me'th. 1. Apprenez qu'un gentilhomme qui vit mal est
monstre dans la nature, mol. D. Juan, iv, 4. Apprends :
connaître et descends en toi-même, corn. Cinna, v,
Spécialt. I 1. Acquérir la science de qqch. — les ma
matiques. Faire — le grec à un enfant. | 2. Acquérir la j
tique de qqch. Est-ce que les gens de qualité appreaner
musique? MOL. R. gent. i, 2. La médecine s'apprend sur
au lit des malades. Il apprendrait à vaincre en me regar(
faire, corn. Cid, i, 3. || Fig. Les stances avec grâce appri
à tomber, boil. Art p. 1. Et la laine et la soie... Apprire
quitter leurs couleurs naturelles, ID. Ép. 9.
II. Donner la connaissance de qqch. Quel est don
secret que tu me veux — ? rac. Esth. il, 1. Nous ve:
vous, Julie, — la victoire? corn. Hor. m, 6. L'histoire :
apprend qu'en de tels accidents..., la f. Fah. vu, 1. On
prend pas aux hommes à être honnêtes hommes, et on leu:
prend tout le reste, paSC. Pens. vi, 32. — à qqn à pense
leur apprend leurs devoirs d'une manière souveraine et d
de lui, BOSS. R. d'Angl. \\ Spécialt. \ 1. Gommuniqi'
qqn la science de qqch, — à qqn la philosophie, l'hist
I 2. Communiquer la pratique de qqch. On apprend la
pérance aux chiens. Et l'on ne peut 1' — aux hommes! i
Fab. viii, 7. Famil. avec l'idée de rnenace. Je veux
vivre à votre mère, MOL. F. sav. V, 2. Je t'apprendrai
ponne, à me moquer en face, bours. Mots à la mode, s( .
II P. ext. Vieilli. — qqn, l'instruire. Oiseaux qu'ils ont ai i
à chanter toutes sortes de ramages, vaugel. Q.-Curce, \
9. (Ses) parents... l'ont fait — à lire, la f. Fab. xii, 17. i
là je m'appris à rimer, corn, à Mons. D. L. T. Je suis, i
le ciel, appris à tout souffrir, mol. Tart. v, 7. Les filles li
bien apprises, rab. iv, 54. | Resté dans l'usage seuk'i
au part, passé, avec bien ou mal. Jeune homme... de i
race et bien appris, larivey, Morfondu, i, 2. On voit
mal appris, que vous n'êtes habitué de parler qu'à des
vaux, BEAUMARCH. R. de Sév. ii, 13.
APPRENTI, lE [à-pran-ti], *APPRENTIF, IVI
pran-tif',-tiv'] {vieilli) et 'APPRENTIS, ISSE [à-pr;i
-tïs'] {vieilli) s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *apprenditîtium, *apprenditlvum,
rivé (§§ 123 et 125) d'un part. *apprenditus, pour *api :
sus, de *apprendere, apprendre. Apprenti, altération di
prentis ou apprentif, est déjà dans r. est. 1539. rk
1680, donne le masc. apprenti, fém. apprentisse; fi
1690, le masc. apprentif, fém. apprentice; ac.\d. 176'-
plus que apprenti, apprentie.]
Il Celui, celle qui apprend un métier. Un apprenti
docile, il écoute son maître, la br. 15. || Fig. Celui, >
qui est novice en qqch. Apprentive au métier (d'am-
RÉGNIER, Ép. 2. Bonsard en son métier n'était qu'un api
tif, ID. Sat. 9. Apprentis de la vertu, corn. hnit. m, 7 r
prentif cavalier, boil. Ép. 6. Yais-je épouser ici quelqu* p
prentie auteur? id. Sat. 10.
APPRENTISSAGE [à-pran-ti-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apprentis, § 78. || 1395. En faisa i
contrat dudit apprentissage, dans delb. Rec]
Il Action d'apprendre un métier. Contrat d' — . Se me
entrer en — . || Fig. Action d'apprendre à pratiquer (]
n n'y a aucun métier qui n'ait son — , la br. 14. Ce pé
ouvrage Jamais d'un écolier ne fut 1' — , boil. Art p. 3.
drais-tu qu'à mon âge Je fisse de l'amour le vil — ? RAC.
i, 1-
"APPRÈS [à-prè] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe appresser, se:
§ 52. Il 1752. Apprêt, trév.]
Il Coin de bois pour serrer les douves d'un tonn
APPRÊT [à-prè ; le t peut se lier] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de apprêter, § 52. || 1532. Le{
apprest de mer que faict le Turc, dans cuarrière, Née,
la France dans le Lev. i, 195.]
!| 1° Disposition prise en vue d'un usage procl
(S'emploie surtout au plur.) Les apprêts du supplie
qui réserve-t-on ces apprêts meurtriers? c. delav. J. d
Les apprêts du combat des taureaux, les. Diable boi
APP
121 —
APP
Les apprêts du départ. Les apprêts d'un festin. | P. ext. Ce
1 qui est apprêté. Propreté toucha seule aux apprêts du régal,
LA F. Contes, Tableau. \ Fig. Sans faire tant d'apprêts, La
vertu se contente et vit à peu de frais, uoil. Ép. 5.
jj 2" (Technol.) Préparation à laquelle on soumet cer-
tains tissus, pour leur donner de la consistance, du lus-
tre. I P. ext. La matière employée pour cette prépara-
tion. \\ Spécialt. I 1. Enduit dont on revêt une toile, un
mur, avant de peindre. | 2. Préparation spéciale des cou-
leurs pour peindre sur verre. Peinture d'— , ancien nom
de la peinture sur verre.
(I 3" Fig. Manière d'agir étudiée. {Syn. affectation.) Un
rire d'— et de commande, d'alemb. Éloges, Destouches.
Tels qu'ils sont, sans déguisement, sans — , roll. Traité des
études, VI, m, 1.
*APPRÊTAGE [à-prè-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apprêter, § 78. || Nêolog.]
Il (Technol.) Action d'apprêter, d'enduire d'un apprêt.
L'— d'un chapeau.
"APPRÊTE [à-préf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de apprêter, § 52. || (Au sens I.)
xv« s. V. à l'article. | (Au sens II.) 1630. Appreste, monet,
Ahrégd du parallèle.]
I. Ane. franc. Préparatifs. Geste nuit ont fait leurs apres-
tes.Myst. du siège d'Orl. 1477. | De nos Jours. (Marine.)
Paquet de gargousses préparées pour le combat.
II. Vieilli. Mouillette de pain. Il se fit des apprêtes de
son pain, qu'il trempait, ST-SIM. xviil, 368.
APPRÊTÉ, ÉE [à-prè-té] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de apprêter, § 44.]
Il Dont la manière d'agir est étudiée. {Syn. affecté, ma-
niéré.) D'un style — la pénible tournure, delille, Conversât,
'à. Elle était un peu — , hénault, Mém. 10.
APPRÊTER [à-prè-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *apprestare, de ad, à, et prœsto, prêt,
devenu ""aprestar, §§ 366 et 291, aprester, § 295, apprester,
S 502, apprêter, § 422.]
I. Disposer en vue d'un usage prochain. — ses armes.
Un fer maudit qu'à grand bruit il apprête , boil. Sat. 6. Dn
poison que votre ordre avait fait — , rag. Brit. iv, 4. —
les cartes, les ranger d'avance pour tricher. (Jardin.) —
la figue, huiler l'œil de la figue pour en hâter la matu-
rité. I Au temple où leur hymen s' — , rag. Andr. iv, 3. Ta
mort est résolue , on la jure, on l'apprête, corn. Pomp. iv,
4. Cette louange si bien apprêtée, SÉv. 695. — un mets, un
repas. Nous fîmes — un bon souper, les. Gil Blas, ii, 5. —
à dîner à qqn. S' — des ennuis, des embarras. Je frémis de ce
que tu t'apprêtes, mol. Amph. m, 2. jj — de quoi rire. — à
rire à qqn. N'apprêtez point à rire à ceux qui vous entendent,
MOL. Crit. de l'Éc. des f. se. 5. || S'— à qqch, s'y dispo-
ser. S'— à la lutte. Le peuple s'apprête Au pompeux appa-
reil de cette grande fête, coRN. Rodog. ii, 2. A combien de
chagrins il faut que je m'apprête ! rag. Brit. ii, 2. | S' — à
faire qqch, se mettre en disposition de le faire. A retour-
ner chez soi leur brigade s'apprête, boil. Lutr. 5. Dieu s'ap-
prête à te joindre à la race parjure, rag. Ath. m, 5. | (En
parlant d'une chose.) Être sur le point de. L'orage Qui s'ap-
prête à fondre sur moi, J.-B. Rouss. Odes, i, 8. || Absolt.
S'—, prendre ses dispositions. C'est trop tard s'— quand
le mal est advenu, charron, Sagesse, ii, 7. j Spécialt. Faire
sa toilette, n se peigne, il s'apprête, boil. Lutr. 5.
II. (Technol.) Soumettre certains tissus à une prépa-
ration qui leur donne de la consistance, du lustre, j Re-
vêtir d'un enduit une toile sur laquelle on doit peindre.
AFFRÉTEUR [à-prè-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apprêter, § 112. || 1680. richel.]
Il Celui qui apprête (les tissus).
AFPRrvoiSEBIENT [à-pri-vwdz'-man ; en vers, -vwâ-
ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apprivoiser, § 145. || xvi^ s. amyot,
(Euvr. mor. Vertu morale.]
Il Action d'apprivoiser.
APPRIVOISER [à-pri-vwa-zé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *apprîvïtiare, m. s. formé avec ad,
a, privus, propre, et le suffixe ïtiare, devenu apriveisier,
§§ 366, 342, 406, 297 et 291, apprivoiser, §§ 502, 495 et 634.]
Il Rendre privé (un animal sauvage). Avec une lyre, il
apprivoisait les bêtes farouches, fén. Tél. 8. | Ce tigre, que
jamais je n'abordai sans crainte , Soumis , apprivoisé , rac.
Phèd. IV, 6. Il P. anal. Vieilli. — les arbres étrangers, o.
DE SERRES, VI, 24. || Fig. Rendre traitable. n vous l'appri-
voisa (la fille), LA F. Contes, Ermite, n y a des hommes su-
perbes que l'élévation de leurs rivaux humilie et apprivoise,
LA BR. 9. Il p. ext. Familiariser, n ne s'apprivoise pas avec
les hommes, la br. 11. S'— avec le danger. Ce qui nous pa-
raissait terrible et singulier S'apprivoise avec notre vue, la f.
Fub. IV, 10. Le secret de les — (les règles) adroitement avec
notre théâtre, corn. Suiv. épître. | Vieilli. Un usage auquel
le roi ne put jamais s' — , st-sim. viii, 12.
*APPRrvOISEUR [à-pri-vwa-ze'ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apprivoiser, § 112. || xyi^ s. Me prends-tu
pour un apprivoiseur de mouches? B. de verville, Moyen
de parvenir, 156.]
Il Celui qui apprivoise.
APPROBATEUR, TRICE [à-pro-bà-teur, -trïs'] s. m.
et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. approbator, trix, m. s. \\ xvi^ s.
Tesmoin et approbateur de fausseté, calv. Instit. chr. II,
vin, 24.]
Il Celui, celle qui approuve. Le plus mauvais plaisant eut
ses approbateurs, boil. Art p. 1. || Adjectivt. Geste — .
Parole — .
APPROBATIF, IVE [à-prô-bà-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. approbativus , m. s. \\ 1611.
COTGR.]
Il Qui exprime l'approbation. Signe — .
APPROBATION [à-prô-bà-syon ; envers, -si-on]5. /".
[ÉTYM. Emprunté du lat. approbatio, m. s. \\ 1409. Apro-
bacion, dans godef. Suppl.]
Il Action d'approuver. Donner son — à un projet. Une —
romanesque pour les princes de Conti, sÉv. 964. Je me fierais
assez à r — du parterre, MOL. Crit. de l'Éc. des f. se. 5.
Cette loi fut revêtue de 1' — du sénat. || Spécialt. \ 1. Auto-
risation de publier un livre , donnée par la censure, par
l'autorité ecclésiastique. Imprimé sans — ni privilège, pasg.
Prov. 2. L'épître dédicatoire, la préface, la table, les appro-
bations, LA BR. 1. 1 2. Autorisation donnée par un évoque
à un ecclésiastique de prêcher et de confesser dans son
diocèse.
*APPROBATIVE]VIENT [ à-prô-bà-tiv'-man ; en vers,
-ti-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de approbative et ment, §724. || Néolog.]
Il D'une manière approbative. Conclure — .
*APPROCHABLE [à-prô-chàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de approcher, § 93. || xv« s. Aproichable,
Gloss. gall.-lat. dans godef. Suppl.]
Il Dont on peut s'approcher. Un homme qui n'est pas — .
APPROCHANT, ANTE [à-pro-chan, -chant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de approcher, § 47. || x\i° s. Textes
dans GODEF. Suppl.]
Il Qui approche de l'époque. La nuit de plus était fort
— , LA F. Contes, Oraison. \\ Qui se rapproche de la ma-
nière d'être. Homme — des dieux, la f. Fab. xii, 20. Les
Juifs apprirent la langue cbaldaïque, assez — de la leur, boss.
Hist. univ. I, 8. || Adverbt. Environ, à peu près. — de l'an-
née 280 de Rome, boss. Hist. univ. i, 8. C'est — ce qu'elle
mérite, bussy-rabutin, Lett. 16 nov. 1668.
APPROCHE [à-prÔch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de approcher, § 52. || xv" s. Bas-
tilles, bollevers, approuches, mart. d'auv. dans la g.]
Il 1° Action d'approcher de qqn, de qqch. Ces notaires
sont gens d'— difficile, regnard. Légat, univ. ii, 7. Il
tremble à mon — . Cet ordre cruel Qui m'avait interdit 1' — de
l'autel, RAG. Iph. m, 5. Cette — excite mon courroux, ID.
Théb. IV, 2. Des fortifications défendaient 1' — , les approches
de la ville. Spécialt. Travaux d'approches, pour s'approcher
à couvert d'une place assiégée. Il nous laissa faire les pre-
mières approches de sa place, hamilt. Qram. 159. || Fig.
Aux approches de la nuit, de l'hiver. Pourvu que de ma mort
respectant les approches, rag. Phèd. i, 3. De ce triste entre-
tien détournons les approches, id. Iph. m, 7. L' — d'un com-
bat, ID. Théb. m, 3. || Spécialt. \ 1. Action de s'aborder
dans le combat. Venir pour leur patrie aux mortelles appro-
ches, GORN. Hor. III, 2. I 2. Union du mâle avec la femelle.
Il 2° Action de rapprocher une chose d'une autre.
Greffe en — , par — , par rapprochement de deux bran-
ches voisines, j Lunette d' — , qui fait paraître les objets
rapprochés de nous. Une lunette d' — avec laquelle nous
vîmes six ou sept escadrons, st-sim. i, 96. |(Typogr.) Posi-
tion des caractères les uns près des autres. La justesse
APP
122
APP
et l'égalité de 1'—. P. ext. Signe indiquant qu'il faut rap-
procher des caractères ou des mots trop séparés.
* APPROCHEMENT [ à-prÔch'-man ; en vers, -pro-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de approcher, § 145 || xii^s. Aprecement,
Rois, I, 21.]
Il Vieilli. Il 1° Approche. L'— de ma fin, malu. Ép. de
Sénèq. liv, 3.
Il 2° Rapprochement. Cet — ne plaira guère à M. de Ven-
dôme, MALH. Lett. 164.
APPROCHER [à-prô-ché] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et proche, §§ 194 et 196. || xi^ s.
En cest païs nus sunt tant aproeciez, Roland, 2800.]
I. V. tr. Il lo Placer près (de qqch, de qqn). 1 1. Une
chose. — une échelle du mur, une chaise de la table. — un
objet de ses yeux, pour le mieux voir. Absolt. Approchons
cette table et vous mettez dessous, MOL. Tart. iv,4. Fig. La
nuit s'approchait, volt. Cli. XII, 2. Vieilli. Rapprocher.
J'ai approché de cette histoire celle de la mort d'Annibal,
CORN. Nicom. préf. | 2. Une personne. Du pied du mur
enfin il s'approcha, la f. Contes, Oraison. S' — de qqn. Ab-
solt. Approchez-vous, Néron, raC. Brit. IV, 2. || Fig. Baja-
zet, en m'approchant de lui, rag. Baj. i, 1. Sortis d'un sang
ûui les a de trop près approchés de son rang, iD. ibid. \ Vieilli.
Rapprocher. Les hommes ont tant de peine à s' — sur les
affaires, la br. 11.
Il 2» Venir près de (qqn, qqch). Arrête, a-t-elle dit, et ne
m'approche pas, rac. Iph. V, 6. Indigne de vous plaire et
de vous —, iD. Phèd. ni, 4. Si jusqu'à 1'— (cette porte) tu
pousses ton audace, mol. A?nph. i, 2.
II. V. i7itr. Se placer près (de qqch, de qqn). Tous
approchaient du bord, la f. Fab. vit, 4. On n'approchait de
lui que sous leur bon plaisir, CORN. Oth. i, 1. | Absolt. L'un et
l'autre approcha, la f. Fab. vu, 16. L'onde approche, se
brise, rac. Phèd v, 6. || Fig. Aucun soin n'approchait de
leur paisible cour, boil. Lutr. 2. Approche-t-il du but, la f.
Phil. et Baucis. J'approchais de quinze ans, corn. Hér.
m, 1. I Absolt, La nuit approche. Quand le coup approche,
corn. Cinna, m, 2. || P. ext. Jamais Homère n'a approché de
la sublimité de Moïse, fén. Dial. sur l'e'loq. 'à. Nulle de
ses sœurs n'approche de sa beauté, SÉv. 437.
APPROFONDIR [à-prô-fon-dir] v. tr.
[ktym. Composé de à et profond, §§ 194 et 196. || xiv^ s.
Une fosse veoit grande et aprofondie, Baudouin de Sebourc,
VI, 27.]
Il 1" Rendre plus profond. — un puits, un port. | Fig.
— l'abîme de leurs maux, coRN. Sertor. m, 1. Les menées de
M. le duc du Maine... vinrent encore — sa chute, st-sim. dans
ACAD. Ilistor.
Il 2" Fig. Étudier à fond. On n'osa trop — Du tigre, ni de
l'ours, ni des autres puissances Les moins pardonnables of-
fenses, la F Fab. vil, 1. Nous approfondirons, ainsi que la
physique. Grammaire, histoire, vers, mol. F. sav. m, 2.
APPROFONDISSEMENT [à-prô-fon-dïs'- man ; en
vers, -di-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de approfondir, § 14. || xvie-xvii^ s. sully,
■Œcon. roy. 39. Admis acad. 1878.]
Il Action d'approfondir. L' — de votre fossé, d'aub. i, 145.
Il Fig. Certains approfondissements qui flattent par leur sin-
gularité, MASS. Panég. St Bernard, 'i.
APPROPRIATION [à-prô-pri-à-syon ; en vers, -si-on]
[ÉTYM. Emprunté du lat, appropriatio, m. s. \\ xiV s.
Âpropriacion de digestion. Somme M^ Gautier, f" 37, r».]
Il lo Action d'attribuer en propre à qqn. L'— d'un do-
maine.
Il 2» Action de rendre propre à qqch. L'— de son lan-
gage aux circonstances.
APPROPRIER [à-prô-pri-yé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. appropriare, m. s \\ xiiic s. g.
itE LORRis, Rose, 171.]
I. Il 1" Attribuer en propre à qqn. — un bénéfice. — un
dépôt. (Des femmes qui) courent sans scrupule de mari en
mari pour s' — leurs dépouilles, mol. Mal. un. ii, 6. S'— les
idées de qqn. Elles s'approprient vos sentiments, la br. 12.
n ( Jésus-(Jhrist) s'approprie une nature étrangère, BOSS. Hist.
univ. Il, 11.
Il 2» Rendre propre à qqch. {Syn. accommoder, adap-
ter.) — son style à ses auditeurs. H sera difficile d'— ce que
j'ai à dire au tribunal où je comparais, j.-j. rouss. Disc.
sciences et arts. — son langage à sa fortune. On régime a
proprié au tempérament du malade. — un terrain à la c»
ture. I (Technol.) — un chapeau, adapter le feutre à
forme du chapeau, après l'avoir dressé.
II. Rendre propre (en nettoyant). Dépêchez-vous de I
laver (les vêtements), de les —, fén. Odyss. G. L'insUi
d'— son domicile, buff. Loutre.
APPROUVER [à-prou-vé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. approbare, m. s. devenu aprouver (
§ 366 et prouver), approuver, § 502.]
Il Juger bon, louable. Nous n'approuvons les autres q
par les rapports que nous sentons qu'ils ont avec nous-mêmi
LA br. 12. (Qu')lnnocente à mes yeux, je m'approuve m
même, rac. Phèd. ii, 4. Tout le monde approuvera mon cho
MOL. Av. I, 6. Chacun semble des yeux — mon courroi
RAG. Brit. II , 6. J'approuve cependant que chacun ait s
dieux, CORN. Poly. v, 6. |] Spécialt. Un ouvrage approuvé i
l'autorité. | Au part, passé, invar. Formule pour déclai
qu'un acte, qu'un compte est exact. Approuvé l'écriti
ci-dessus. Substantivt. Qu'outre sa signature il ait écrit
« bon » ou un « approuvé » portant en toutes lettres la somi
ou la quantité. Code civil, art. 1326.
APPROVISIONNEMENT [à-prô-vi-zyon'-man] s. .
[ÉTYM. Dérivé de approvisionner, § 145. || xvm'' s. Appi
visionnement des hôpitaux d'à rmée, Me7T. de Fr. ocl. i7ot
Il 1° Action d'approvisionner. L'— d'une ville, d'une plai
Il 2" Ensemble des provisions amassées. L'— de lapla
s'épuisait. Des approvisionnements de blé, de vin.
APPROVISIONNER [à-prô-vi-zyù-né ; en vers, -
ù-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et provision, §§ 194 et 169. || x^
xvi" s. Ville approvisionnée, J. d'authon, dans godef. Sîip]
Admis ACAD. 1762.]
Il Fournir de provisions. — une ville. L'armée faisait c
sorties pour s' — . Être bien approvisionné.
APPROXIMATIF, IVE [à-prÔk'-si-mà-tif , -liv'] a(
[ÉTYM. Dérivé du lat. approximaïe, approcher, § 25
Admis ACAD. 1835.]
Il Fait par approximation. Calcul — .
APPROXIIVIATION [à-prok'-si-mà-syon • en vers, -
on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. approximare, approcher, §
1415. Approximation de linaige, dans godef, Suppl.]
Il Évaluation oîi l'on se contente d'approcher du
Calculer qqch par — .
APPROXIMATIVEMENT [à- prok'- si - ma - tiv'-
adv.
[ÉTYM. Composé de approximative et ment, §724. \\Néoi
Admis ACAD. 1835.]
Il D'une manière approximative.
APPUI [à-pui] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de appuyer, § 52. || xiii^ s. Son
en sa main tenant. Vie des Pères, dans godef. Suppl.]
I. Il l" Vieilli. Action d'appuyer, de soutenir. Dn n,
d'— . Aller à 1'— de la boule (au jeu de boules), lancer
boule de manière à rapprocher du but celle de son pa
tenaire. | Fig. Pièces à 1'—, qui servent à confirmer 1
conclusions d'un mémoire, d'un compte, etc. Et qui s'i
norerait de 1' — d'Agrippine? rac. Brit. i, 2. Ah! je le preu
déjà, seigneur, sous mon — , iD. Ath. v, 2. Et sous 1'— d
lois mit la faible innocence, BOIL. Art p. 4.
Il 2» Action de s'appuyer. La marche se décompose
deux temps, le lever et 1' — . Prendre un point d' — . Un mur
hauteur d' — . L' — du cheval sur le mors. | P. anal. L'— de
voix sur une syllabe. || Fig. Sur quel roseau fragile a-t-il n
son — ? RAC. Esth. II, 1.
II. Ce sur quoi on s'appuie. L' — d'une fenêtre. Un —
roseau soulageait leurs vieux ans, l.a f. Phil. et Baucis.
Fig. La raison naturelle qui lui sert d' — (à l'unité de temps
CORN. 5*^ Disc. Trag. Et ce bras du royaume est le pliis fen
— , ID. Cid, I, 3. Pyrrhus en m'épousant s'en déclare 1'-
RAC. Andr. iv, 1. Je n'aurais aujourd'hui Qu'à retirer la ma
qui seule est ton — , coRN. Cinna, v, i. Pallas n'empor
pas tout r — d'Agrippine, rac. Brit. m, 3.
APPUI-MAIN [à-pui-min] s. m.
[ÉTYM. Pour appuie-main, composé de appuie cl mai
§ 209. FURET, écrit encore appuye-main. || 1680. Apui-mai
niCHF.L.]
Il Raguette sur laquelle le peintre appuie la main q'
tient le pinceau.
APP
— 123
APT
APPtnfTîR [à-pui-yé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *appOdiare, m. s. (F. puy), devenu
•apoiar, §§ 366, 415 et 291, apuyer, g§ 329 et 297, appuyer,
§ 502.]
I« — à, contre, sur.
Il 1" Faire .soutenir (par qqcli). — une échelle au mur,
contre le mur. Être appuyé à, sur une balustrade. — son coude
sur la table, sa tête sur ses mains. — la main sur son épée.
La citadelle était appuyée au rocher, j P. anal. L'armée s'ap-
puyait à un marais. || Fiq. Sur qui, dans son malheur, voulez-
vous qu'il s'appuie? r.vc. Phèd. i, 5. Peut-on — quelque grand
dessein sur ce débris inévitable des choses humaines? boss.
D d'Orl. Que je ne m'appuyasse que sur des principes, desc.
Méth. 2. (Qui ne voit) qu'ils (ces principes) sont appuyés
sur d'autres, pasc. Pens. i, 1.
Il 2» Faire peser (sur qqch). — le genou sur la poitrine
d'un ennemi renversé. — le pistolet sur la gorge de qqn. — le
fleuret, la botte, sur le corps de l'adversaire. — le doigt sur la
plaie. I Absolu. Au sens intr. Peser sur qqch. — sur sa
plume. — sur l'endroit sensible. P. ext. — à droite, se porter
vers la droite. || Fig. — sur un mot, en parlant ; sur une
note, en jouant. — sur un argument. | Absolt. Glissez, mor-
tels, n'appuyez pas, noY, Quatrain sur les Patineurs.
II. — par. Soutenir (à l'aide de qqch). — un édifice
par des étais, une muraille par des poutres. | Absolt. — les
vergues (contre l'effort du vent). | P. anal. — un corps d'ar-
mée, en envoyant de nouvelles troupes. — les chiens, en
donnant de la voix, en jouant du cor. J'appuie alors mes
chiens, mol. Fâch. ii, 6. || Fig. Fortifier de son autorité,
de son influence. Et Dieu par sa voix même appuyant notre
esemple, r.\g. Ath. i, 2. La promesse que je vous fais d' —
votre fils de toute ma faveur, les. Diable boit. 5. \\ Absolt.
— la demande de qqn. Personne à la cour ne veut entamer ; on
s'offre d' — , la br. 8. — qqn. Mon père appuya les malheureux,
ST-siM. I, 51. Lucile appuyé de Lélie, boil. Sut. 9.
ÂPRE [âpr'] adj.
[ÉTYM. Du lat. asperum, m. s. devenu aspre, §§ 290 et 291,
âpre, § 422.]
Il Qui a une rudesse désagréable. Surface — au toucher,
rroid — . Fruit — . Voix, ton — . Spécialt. Vieilli. (Gramm.
grecque.) Esprit —, l'esprit rude. | Dans le sentier — et rude
de la vertu, fén. Tél. 14. || Fig. Mais cette — vertu ne m'était
pas connue, coRN. llor. ii, 3. L' — jalousie, iD. Sertor. i, 1.
Dans leur — colère, mol. Tart. i, 5. || P. ext. Rude, vio-
lent dans l'e.xécution, la poursuite de qqch. — aux coups
de main, amyot, Coriol. 10. — à ses intérêts, destouches,
Médis. II, 7. Un homme — au gain. Des chiens âpres à la curée.
ÂPREMENT [â-pre-man] adv.
[ÉTYM. Composé de âpre et ment, § 724. || xiie s. Meine
sainte vie asprement. Vie de St Gilles, 3280.]
Il D'une manière âpre. Au combat — animées, rotrou,
Antig. i, 2.
APRÈS [à-prè] prép. et adv.
[ÉTYM. Composé de à et près, § 726. || xi^ s. Ne placet
Deu... Après Rolant que jo vive remaigne, Roland, 3719 ]
I. Prép. Il lo Plus loin que (qqch, qqn), dans l'espace.
C'est la première maison — l'église. — le vestibule on entre
dans un salon. || (Avec mouvement.) Derrière qqn, qqch.
Elle m'a toujours vu comme une ombre — elle, MOL. Éc. des
ni. I, 4. Quels serpents traîne-t-elle — soi? rac. Andr. v,
5. Qui ne court — la Fortune? la f. Fab. vu, 12. Ils étaient
nne douzaine de possédés — mes chausses, mol. Pourc. ii, 4.
Il ¥i(j. Les maux que la guerre traîne — soi. Courir — son
argent. | Famil. Être — une personne, une chose, s'en occu-
per constamment. Quoiqu'elle ait pris bien de la peine —
moi pendant ma maladie, R.\G. Lett. 189. Ardent — la nou-
veauté, CORN. Perth. iv, 1. Tenait — son char un vain peuple
occupé, RAC. Mithr. m, 1. Demander — qqn. Sa haine obs-
tinée — cette chimère, CORN. [1er. il, 2. | Vieilli. Être — à
faire qqch. Je suis — à m'équiper, mol. Scap. ii, 5.
Il 2° Plus loin que (qqn, qqch), dans le temps. Et je
n'en puis trouver pour régner — moi, CORN. Hér. iv, 3. —
la mort du comte, id. Cid, v, 1. Se raviser — coup, une fois
la chose faite. — la pluie le beau temps. Jeter le manche
— la cognée. — avoir deux fois essayé la menace, corn.
Poly. V, 3. Famil. — dîner. — souper. — boire. || D'— , en
se conformant à. Se décider d'— l'avis de qqn. Travailler
d'— quelqu'un, la br. 1. | Dans le môme sens. Vieilli.
Vous en jugerez — la voix publique, CORN. Ment, ii, 1. Pein-
tures faites — nature, fleury, Disc, sur Platon, 4. || —
tout, tout bien considéré. Que m'importe, — tout! rac. Bril.
1, 1.
Il 3° Plus loin que (qqn, qqch), quant au rang. De vo-
tre empire, — vous, le premier, rac. Esth. il, 5. — le capi-
taine vient le lieutenant.
II. Adv. Plus loin.
Il 1° Dans l'espace. Les doryphores venaient —, vaugel.
Q.-Curce, III, 3.
Il 2" Dans le temps. L'année d'— . Tu feras — ta haran-
gue, LA F. Fab. I, 19. I Vieilli. Par —, ci — . || Suivi de la
conj. que. — qu'U eut brouté, la f. Fab. vu, 16.
\\ 3° Quant au rang. Toutes choses sont ensuite bien loin
—, sÉv. 239.
APRÈS-DEMAIN [à-pred'-min ; en vers, -prè-de-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de après et demain, §726. || 1690. furet.]
Il Au jour qui suivra demain. || Vieilli. S. m. Surlen-
demain. Le lendemain de Pâques et 1' — , furet. Dict.
APRÈS-DÎNER [à-prè-di-né] s. m.
[ÉTYM. Composé de après et dîner, § 201. On a dit aussi
après-dîné, s. m. (richel.), et après-dînée, s. f. (L'après-dînée
m'a semblé fort longue, MOL. Crit. de l'Êc. des f. se. 1.) Sur
le genre, V. § 211. || 1483. Apres-dinees et autres droits,
Ordonn. xix, 128. | 1490. Apres-disner, dans godef. Suppl.]
^ Il Partie de la journée qui suit le dîner, autrefois
l'après-midi, lorsqu'on dînait à midi. Le reste de 1'— se
passa en conversation, SCarr. Rom. com. i, 23. Mon maître,
que je vis dans 1'—, les, Gil Blas, viii, 6. U passe tous les
après-dîners en famille, acad.
APRÈS-MIDI [à-prè-mi-di] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé de après et midi, § 201. Sur le genre,
F. § 211. Il 1690. furet.]
Il Partie de la journée de midi au soir. (Pour) me mé-
nager un plus long —, j.-j. rouss. Lett. 26 janv. 1762.
APRÈS-SOUPER [à-prè-sou-pé] s. m.
[ÉTYM. Composé de après et souper, §201. Sur le genre,
V. § 211. On a dit aussi après-soupé, s. m. et après-soupée,
s. f. (J'irais parfois chez vous passer l'après-soupée, mol.
Éc. des m. i, 3.) || xv<^ s. Apres-soupee, o. de st-gelai»,
dans godef. Suppl.]
Il Partie de la soirée qui suit l'heure du souper. L'—
se passa au jeu, en conversation, SÉV. 839. On a résolu qu'elle
ne sera point des après-soupers, ID. 36.
ÂPRETÉ [a-pre-té] s. f.
[ÉTY'M. Dérivé de âpre, § 122. || xii* s. Aspreteit, Serm.
de St Bern. p. 103.]
Il Qualité de ce qui est âpre. | Au propre. L'— d'un che-
min. L' — du froid. L' — d'un fruit. La centaurée En qui le Ciel a
mis quelque — , la f. Quinquina, 2. \\ Fig. L' — du carac-
tère. De nos mœurs la grossière — , volt. Scythes, i. 5. L' — ,
au gain. L' — et la cruauté des créanciers, amyot, Solon, 7.
À PRIORI [à-pri-ô-ri] loc. adv.
[ÉTYM. Expression du lat. scolast. : d'après ce qui est
avant, § 211. || Admis acad. 1835.]
Il D'après des données antérieures à l'expérience. Les
axiomes sont des vérités — . Dn système — . La preuve — de
l'existence de Dieu.
À-PROPOS [à-prô-pô] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et propos, § 201. || xviire s. F. à
l'article.]
Il Ce qui vient à propos. Des — qui font l'agrément de ces
fêtes, volt. s. de L. XIV, 25. Avoir l'esprit d'— . Le tact de
r — , DELILLE, Conversât. 3.
APSIDE [âp'-sid'] s. f.
[ÉTYM. Môme mot que abside , en grec à({/t?. || xvi" s.
Abside, DU pinet, dans delb. Rec]
Il 1° Vieilli. Abside. (F. ce înot.)
Il 2» Point de l'orbite d'une planète oii elle se trouve
soit à la plus grande, soit à la plus petite dislance de
l'astre autour duquel elle se meut.
APTE [âpf] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aptus, m. s. \\ xiii» s. Ate, dans
godef. Suppl.]
Il Naturellement propre à qqch. || (Jurispr.) Qui a qua-
lité pour faire qqch. — à tester, à posséder.
APTÈRE [âp'-tèr] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du grec aitTepoç, m. s. || 1764. Geof-
froy, Hist. des insectes, i, p. xxvi.]
Il Dépourvu d'ailes. Statue de la Victoire — . Les insectes
aptères, et, substantivt, masc. Les aptères.
APT
124
ARA
APTITUDE [âp'-ti-tud'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. aptitudo, m. s. \\ xiv" s.
Aptitude et habilité, oresme, Polit, i, 6.]
Il Qualité de celui qui est naturellement propre àqqch.
L' — au travail, uuff. La?na. Le goût est une — à bien juger
des objets de sentiment, vauven. Espr. introd. j Place pour
laquelle j'avais aussi peu d' — que de goût, j.-j. rouss. Con-
fess. I, 5. Dne singulière — pour apprendre en peu de temps
à chanter un air, buff. Alouette huppée. \ Absolt. Avoir des
aptitudes variées. || (Droit.) Qualité légale pour faire qqch.
— à tester, à succéder.
APUREMENT [à-pur-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de apurer, § 145. || 1388. Les apurementz
des escriptz, dans godef. Suppl. \ 1423. Faire apurement des
mines d'argent, dans godef.]
Il Action d'apurer (un compte).
APURER [à-pu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et pur, §§ 194 et 196. || xii^ s. Li
clers tans s'apure, Alexandre, p. 346.]
Il 1° Ane. franc. Purifier. La fontaine de justice... bien
apurée, molinet, Chron. 149. \ De nos jours. (Technol.)
— l'or moulu, en le lavant dans plusieurs eaux.
Il 2" P. ext. Reconnaître un compte e.xact après véri-
fication.
APYRE [à-pïr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àT:upoî,7n. s. || Admis acad.
1762.]
Il Qui résiste à l'action du feu. L'amiante est — .
"APYREXIE [à-pi-rêk'-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àTrupsÇîa, m. s. || xvi'= s.
PARÉ, XX, 12.]
Il Intervalle dans lequel la fièvre cesse.
'AQUAFORTISTE [à-kwà-fùr-tisf] s. m
[ÉTYM. Dérivé de l'ital. acquaforte, eau-forte , §§ 12 et
265. Il Néolog.]
Il Graveur à l'eau-forte.
AQUARELLE [à-kwà-rèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. acquarella, détrempe, dérivé
de acqua, eau, § 12. || 1791. engygl. méth. Admis acad.
1835.]
Il Peinture légère, faite le plus souvent sur papier,
avec des couleurs transparentes délayées dans l'eau.
'AQUARELLISTE [à-kwà-rè-lisf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aquarelle, § 265. || Néolog.]
Il Peintre d'aquarelles.
AQUARIUM [à-kwà-ryom'] s. m.
[ÉTYM. Mot lat. : réservoir. {Cf. évier, doublet de for-
mation pop.) Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Réservoir où l'on entrelient des animaux ou des
plantes aquatiques.
AQUA-TINTA [à-kwà-tïn'-tà] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. acqua tinta, m. s. proprt, eau
teinte, § 12. On dit aussi aquatinte. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Gravure à l'eau-forte qui imite le lavis.
AQUATIQUE [à-kwà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aquaticus, th. s. L'anc. franc,
possède la forme pop. evage. || xiii" s. Aquatiie, Introd.
d'astron. dans godef. Suppl.]
Il Qui vit dans l'eau. Animal, plante — . | Le peuple —, la f.
Fab. X, 4.
AQUEDUC [ak'-dùk'; en vers, à-ke-...; au xviiio s. à-
ké-...] s. m
[ÉTYM. Emprunté du lat. aquaeductus, m. s. vaugel. écrit
aqueduct : Des aqueducts secrets, Q.-Curce, v, i. || xvi« s. B.
paussy, 178.]
Il Conduit souterrain ou élevé sur des arches, sur des
piliers , qui amène l'eau d'un lieu à un autre. || P. ext.
(Anat.) Canal qui fait communiquer diverses parties de
l'organisme. — du limaçon, du vestibule, dans l'oreille in-
terne.
AQtJEUX, EUSE [à-keii, -keiiz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aquosus, m. s. L'anc. franc,
possède la forme pop. eveux. || xvi" s. Lieux humides et
aqueux, b. palissy, 320.]
Il Qui est de la nature de l'eau. Vapeur — . L'arc-en-ciel
est un météore — . | Fruits — . \\P. anal. L'humeur — de l'œil.
"AQUIFOLIACÉES [à-kui-fô-lyà-sé ; en vers, -li-à-séj
*. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. aquifolium, hou.x, § 233. || Néolog.]
Len
Il Famille de plantes dont le houx est le type.
AQUILIN [à-ki-lin] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aquilinus, m. s. || xvi" s
un peu aquilin, RAB. Il, 16.]
Il Courbé en bec d'aigle. (Se dit du nez.) Dn nez grand
— , ST-Sl.M. I, 137.
AQUILON [à-ki-lon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aquilo, m. s. || xii" s. Psau
de Cambridge, lxxxviii, 12.]
Il Vent du nord. L' — écarte les nuages, r.^g. Esth. m,
Poét. Du sud à r — (du sud au nord), lamart. Médit.
Il P. ext. Poét. Vent froid et violent. Tout vous est — , to
me semble zéphyr, la f. Fab. i, 22. L'inclémence Des aq
Ions et des hivers, id. Psyché', 1.
ARA [à-rà] s. m.
[ÉTYM. Abréviation de araraca, nom de ce perroqi.
en guarani, § 30. || xYiiit^ s. V. a. l'article.]
Il Perroquet de grande taille, à plumage éclatant et v
rié. De tous les perroquets 1' — est le plus grand, buff. Perro
ARABE [à-ràb'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arabus, vi. s. \\ 1564. J. thierr
Dict. franç.-lat.]
Il lo Originaire de l'Arabie. Le peuple — . Substantir
Les Arabes. On Arabe, et, fig. C'est un —, un homme rapar
Sois — , corsaire, boil. Sat. 8. || Dn cheval — , et, substu
tivt, Dn — .
Il 2" Relatif aux Arabes. Littérature, philosophie —.Chiffre
caractères arabes, que les Européens ont reyus des Arabe
ARABESQUE [à-rà-besk'] adj. et 5. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. arabesco, m. s. § 12. || 155:
Langue et doctrine arabesque, B. ane.\u, Trésor de Evonim
dans DELB. Rec.]
I. Vieilli. Adj. Arabe. Langue, écriture — . Spécialt. 1
genre — , et, substantivt, L'— , genre de décoration. Feui
lages à 1'—, corn. Tois. d'or, v, 6, décor.
II. S. f. Ornement de peinture ou de sculpture forn
de plantes, d'animaux, de figures de fantaisie capricie
sèment entrelacés. | P. ext. Fig. En parlant des variatii
d'un violoniste. Les arabesques d'or, th. Gautier, Ca\
de Venise.
ARABIQUE [à-rà-bïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arabicus, m. s. \\ xiii" s. Lan»
arable, Ass. de Jérus. i, 26. \ 1524. Langaige arabique, d
CHARRiÈRE, Ne'g . de la France dans le Lev. i, 151.]
Il Qui vient de l'Arabie. Gomme — .
"ARABISANT [à-rà-bi-zan] .y. m.
[ÉTYM. Dérivé de arabe, § 267. On trouve l'expressio
arabes arabisans au XYii** s. (davity, dans delb. Rec ).
Néolog.]
Il Linguiste qui s'adonne à l'étude de l'arabe.
ARABLE [à-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Du lat. arabilem, m. s. de arare, labourer, § 29(
Il 1236. Terres arables, dans delb. Rec.]
Il Qui peut être labouré, cultivé. Terres arables.
ARACHIDE [à-rà-chid'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dtpaxîî, gesse, plante de 1
même famille. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Plante légumineuse à graines oléagineuses. Huile d'—
'ARACHNIDE [à-rak'-nid'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec dtpij^vTiî, araignée, § 235.
Néolog.]
Il Classe d'annelés articulés qui sont dépourvus d'aile
et d'antennes, et qui ont quatre paires de pattes.
ARACHNOÏDE [à-rak'-nù-id'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àpaj^vostS-ri;, de àpiyyr,
araignée, et eîôoî, forme. || xvi« s. paré, iv, 6.]
Il L'une des trois enveloppes de l'encéphale, mem
brane séreu.se très fine placée entre les deux autres.
ARACK [à-rak'J s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe araca, m. s. § 22. On d
aussi rack. || 1519. Arach, dans delb. Rec.]
Il Liqueur alcoolique qu'on tire du riz ou du jus d
la noix de coco.
*ARAGNE [à-raiT] et 'ARAIGNE [à-rciT] s. f.
[i;tym. Du lat. aranea, m. s. devenu aragne, §§ 482 et 291
araigne, § 296 ]
Il ±0 Vieilli. Araignée. {Cf. musaraigne.) La pauvre aragnt
LA F. Fab. X, 7.
Il 2" Fig. Crochet de fer à branches pour retirer Iç
seaux d'un puits.
ARA
— 125
ARB
ARAIGNÉE [à-rc-îié] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de araigne, § 119. || xii" s. Iraignee, Psaut.
d'Oxf. XXXVIII, 15.]
I. Ane. franc. Toile d'ar.aignée. Mes châssis tissus d'— .
VILLON, Petit Testam. 30. || Parmi les tapisseries, ou parmi les
araignées, malii. Lett. à div. 107. Que coûte-t-il d'ôter toutes
ces araignées? la f. Fab. iv, 21. \\P. anal. Réseau de
petits cordages.] Filet à prendre les merles.] Filet pour
prendre les truites. | Premier fil que forme le ver à soie
pour soutenir son cocon. | Réseau qui réunit à chaque
extrémité les cordes d'un hamac.
II. A -partir du xv" s. Arachnide qui file une toile des-
tinée à prendre les insectes dont elle fait sa proie. (|
l'. anal. — de mer, petite vive, sorte de poisson. | Sorte
de crabe. || Fig. Ce qui rappelle la forme d'une araignée.
1. (Astron.) Cercle de l'astrolabe, d'où partent plusieurs
bras qui servent à marquer la position des étoiles. | 2. Tra-
vail de mine à plusieurs branches. | 3. Poulie d'où partent
des cordages à plusieurs branches. | 4. Petite voiture
montée sur de grandes roues.
*ARAIGNEUX , EUSE [à-rè-neii, -néuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de araigne, § 116. || xvi'î s. Un araigneux
filet, p. DE CORNU, dans godef. Suppl.]
Qui ressemble à la toile de l'araignée. La semence est
enveloppée d'une bourre — , b. de st-p. Et. de la nat. 11.
'ARAIRE [à-rèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. araire, m. s. (lat. aratrum),
§ 11. On trouve en anc. franc., mais très rarement, arere,
forme dérivée directement du lat. || 1539. Araire, pour
charue, mot lionnois, R. est.]
Il Charrue sans avant-train, reprise et perfectionnée
de nos jours, pour le labourage des terres légères.
*ARALIA [à-rà-lyà; en vers, -li-à] s. m. et, vieilli,
*ARALIE [à-rà-li] s. f.
[ÉTYM. Nom canadien de cette plante, § 30. || 1783.
Aralie, encycl. méth.]
Il Genre d'arbustes voisins des Ombellifères.
ARAMÉEN, ENNE [à-rà-mé-in, -en'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Aram, nom biblique de la Syrie, § 226.
Il NMog. Admis acad. 1878.]
Il Qui tient à la Syrie. Langues araméennes, le chaldéen,
le syriaque.
'ARAMER [à-rà-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et rame, §§ 194 et 196. || 1751.
Arramer, encycl.]
Il (Technol.) Étendre le drap sur un châssis appelé
rame, pour l'étirer.
"ARANÉIDE [à-rà-né-id'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. aranea, araignée, § 235. || Ne'olog.]
Il Arachnide fileuse, à morsure venimeuse.
*ARANÉOLE [à-rà-né-ôl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. aranea, araignée, §239. || Ne'olog.]
Il Petite vive, dite araignée de mer.
•ARANTÈLE [à-ran-tèl] s. f.
[ÉTYM. Forme dialect. {V. § 16) pour *arantoile, du lat.
araneae tèla, § 530. || xvi<= s. Arantelle, du fouilloux, dans
DELB. Rec]
Il 1" Dialect. Toile d'araignée.
Il 2» (Vénerie.) Filandres en forme de toile d'araignée
qui se forment au pied du cerf.
ARASE [à-raz'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de araser, § 52. || 1694. th. corn.]
Il État de ce qui est arasé. Une pierre d'—, et, ellipt,\Jne—.
ARASEMENT [à-raz'-man ; en vers, -râ-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de araser, § 145. || 1457. L'arasement du
gros mur, dans godef. Suppl.]
Il Action d'araser; état de ce qui est arasé.
ARASER [à-ra-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et ras, §§ 194 et 196. || xii© s. De
l'aige froide fu U fons arasés, Aliscans, 7914.]
_ Il Mettre au ras. Spécialt. (Maçonn.) Conduire une as-
sise de maçonnerie à un niveau déterminé. || (Menuis.)
— une planche, réduire à l'épaisseur voulue la partie qui
doit s'emboîter.
ARATOIRE [à-rà-twàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aratorius, m. s. § 249. || 1593.
Bœufs aratoires, de lurbe, dans delb. Rec.]
\\ Relatif au labourage. Instruments aratoires.
'ARAUCARIA [à-rô-kà-ryà ; en vers, -ri-à] s. tn.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes araucaria, nom
donné à cet arbre parce qu'il est originaire d'Arauca-
nie.|| Néolog.]
Il Genre d'arbres verts conifères.
ARBALÈTE [àr-bà-lèf] s. f.
[ÉTYM. Du lat. arcuballlsta , m. s. devenu arcbaleste,
§§ 338, 366, 308 et 291, arbaleste, § 389, arbalète, g 422. On
a dit longtemps arbalestre, § 509 (n portoit l'arbalestre,
RÉGNIER, Sat. 10), qui s'emploie encore comme terme
de métier, et qui a donné les dérivés arbalétrier, etc.]
jl_ 1° Sorte d'arc, monté sur un fût de bois destiné à
diriger le projectile. Un auteur qui a fort écrit dit arbalêtre,
mais tant pis pour lui : l'usage est pour —, richel. Dict. —
à roue, tendue au moyen d'une roue.
Il 2» P. anal. \ 1. Arc d'acier tendu de manière à ap-
puyer la lime contre la pièce que l'ouvrier polit. | 2. Fi-
celle tendue dans le métier à tisser pour soutenir l'étri-
vière qui fait baisser les lices. (On dit aussi arbalestre.) |
3. Piège à loirs. | 4. Sorte de porte-amarre. | Cheval en
—, attelé seul en avant des deux chevaux de timon.
*ARBALÉTÉE [àr-bà-lé-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arbalète, § 119. || xiio s. Arbalestee, Cou-
ronn. de Louis, 1070.]
Il Portée d'arbalète.
ARBALÉTRIER [àr-bà-lé-tri-yé] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de arbalète sous l'anc. forme arbalestre,
§ 115. En anc. franc, arbalestier et arbalestrier. La pre-
mière forme est encore, au sens technique, dans richel.
et TH. CORN. Il xiic s. Arbalestrier, Mort d'Ayrncri de Nar-
honne, 2276.]
I. Soldat armé d'une arbalète. || Fig. Nom vulgaire
du martinet noir.
H. P. anal. Chacune des poutres latérales qui for-
ment le cadre de la charpente sur laquelle repose le
versant d'un toit.
"ARBALÉTRIÈRE [àr-bà-lé-tri-yer] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arbalète sous l'anc. forme arbalestre,
§ 115. Il xiie s. Arbalastere, beneeit. Ducs de Norm. 3987.
I xiiie s. Arbalestriere, Hélias, dans godef.]
Il Ouverture d'une muraille par laquelle on passait
l'arbalète pour tirer.
*ARBALÉTRILLE [àr-bà-lé-trîy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arbalète sous l'anc. forme arbalestre,
§ 88. On a dit dans le môme sens arbaleste et balestrille.
II 1671. Arbalestille, Us et coût, de la mer, dans delb. Rec
I 1694. Aro-balestrille, th. corn, arbaleste.]
Il Instrument dit aussi bâton de Jacob, dont on se servait
autrefois sur mer pour observer la hauteur méridienne
du soleil.
ARBITRAGE [àr-bl-traj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arbitre, § 78. || xni^ s. beauman. xli, 1.]
I. Mission d'arbitre. Accepter r — de qqn.
II. Néolog. Opération de banque qui consiste à choi-
sir la place où le change est le plus avantageux, pour
tirer ou remettre des valeurs, j Opération de bourse qui
consiste à remplacer une valeur par une autre qui sem-
ble offrir quelque avantage.
*ARBITRAGISTE [àr-bi-trà-jïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arbitrage, § 265. || Néolog.]
Il Celui qui fait des arbitrages de banque, de bourse.
ARBITRAIRE [àr-bi-trer] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arbitrarius, m. s. § 248. || xiv<= s.
Amende arbitraire, froiss. Ch^on. ii, 240.]
Il 1" Qui dépend du libre arbitre. La religion — ou l'in-
différence des religions, BOSS. ■f^ Instruct. pastor. Promes-
ses de l'Égl. 2. Vos seules voix, toujours libres et arbitraires,
donnent une place dans l'Académie française, la br. Disc, à
l'Acad. I Peine, amende —, laissée à la décision du juge. |
(Mathém.) Quantité —, à laquelle on peut attribuer une
valeur quelconque. || Substantivt. Laisser une chose à 1'—
de qqn.
Il 2" Qui ne dépend que du caprice. Autorité — . La licence
d'une justice — , BOSS. Le Tellier. Charles XI parvint au pouvoir
— , ST-siM. I, 428. 1 Substantivt, masc. Le règne de 1' —
substitué à la loi. Les auteurs... ont donné dans 1' — , MON-
TESQ. Espr. des lois, x, 3.
ARBITRAIREMENT [àr-bi-trèr-man ; en vers, -trè-
re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de arbitraire et ment, § 724. || 1411.
Coût. d'Anjou et du Maine, dans delb. Rec]
Il D'une façon arbitraire. Choisir — . Gouverner — .
ARB
126
ARB
-si-on] s.
. Il Xive
ARBITRAL, ALE [àr-bi-tràl] adj.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. arbitralis, m. s. \\ 1270. Sen-
tence arbitral, dans delb. Rec]
Il Relatif aux arbitres. Juridiction — . La sentence — , la f.
Fab. XII, 27.
ARBITRALEMENT [ àr-bi-tral-man ; en vers, -tra-
ie-...] adv.
[ÉTYM. Composé de arbitrale et ment, § 724. S'est em-
ployé pour arbitrairement en anc. franc. || 1690. furet.]
Il D'une manière arbitrale.
ARBITRATION [àr-bi-trà-syon ; en vers
[ÉTYM. Emprunté du lat. arbitratio, m.
ORESME, dans godef.]
Il Action d'arbitrer.
1. ARBITRE [àr-bïtr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arbiter, m. s. \\ xiii^ s. J. de
MEUNG, Rose, 15229.]
Il lo Celui qui est choisi par les parties ou désigné par
un tribunal pour régler une affaire en litige. Prendre qqn
pour — . Si je faisais le peuple — de mes droits, RAC. Théb.
ir, 3. Je vous fais notre — , et vous nous jugerez, id. Brit. iv,
2. Tiers —, désigné par le tribunal pour départager deux
arbitres déjà nommés. Fig. Juge de qqch. — des bons mor-
ceaux, LA BR. il.
Il 2» Poét. Celui dont la volonté est souveraine. Être
libre, c'est être seul — de ce qu'on fait, la br. 12. Arbitres
du monde (les rois), boss. R. d'Angl. — de ta vie, rag. Baj.
V, 4. n vous fait de mon sort — souveraine, ID. Brit. v, 1.
2. ARBITRE [àr-bitr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arbitrium, m. s. Un doublet de
formation pop., arvoire, existe en anc. franc, avec le sens
de fantaisie, mensonge. ||xves. De son franc arbitre, chas-
tell. II, 56.]
Il Vieilli. "Volonté. Libre —, franc —, la volonté libre;
serf —, la volonté non libre. Nous parlerons du franc et serf
— de l'homme, calv. Instit. chr. I, xviii, 2. Ce franc — dont
Dieu nous a laissé la disposition, bourd. Si" Purif. de la
Vierge, 1.
ARBITRER [àr-bi-tré] v, tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arbitrari, m. s. \\ 1274. Texte
dans GODEF. Suppl.]
Il Décider, évaluer comme arbitre.
ARBORER [àr-bô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. arborare, m. s. § 12. On
trouve arbourer au xiii^ s. dans les Gestes des Chiprois
(delb. jRec). ||xv8-xvie s. Arborer des bannières, G. DE Vil-
leneuve, dans godef. Suppl. | Je n'avois jamais leu « arborer
une enseigne » pour « la planter » sinon aux ordonnances que
fit l'amiral de Ctaastillon exerçant lors la charge de colonel d'in-
fanterie, PASQ. Rech. viii, 3.]
Il Dresser (comme un arbre). On a vu dix vaisseaux De
nos vieux ennemis — les drapeaux, coRN. Cid, il, 6. — un
mât, le dresser, et, absolt (Marine), —, mater. — une
flamme, la hisser. || P. anal. — les armes d'un souverain, les
couleurs nationales. Laisse — tes lis, corn. Poés. div. 69.
'ARBORESCENCE [àr-bo-res'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arborescent, § 262. || Néolog.]
Il État de ce qui est arborescent.
'ARBORESCENT, ENTE [àr-bô-res'-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arborescens, part. prés, de
arborescere, devenir arbre. || 1553. p. selon, Singularitez
de div. pays estr. i, 17.]
Il Qui devient arbre. Fougères arborescentes.
ARBORICULTEUR [àr-bo-ri-kûl-teur] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. arbor, arbre, et cultor, ce-
lui qui cultive, § 270. ]| Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Celui qui s'occupe de la culture des arbres.
ARBORICULTURE [àr-bô-ri-kûl-tùr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. arbor, arbre, et culture,
§ 270. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Culture des arbres.
"ARBORISATION [àr-bù-ri-zà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de arborisé, § 247. || Néolog.]
Il Dessin naturel qui représente des rameaux d'arbre.
— formée sur les vitres par la vapeur d'eau congelée.
ARBORISÉ, ÉE [àr-bô-ri-zé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. arbor, § 267, || xviiio s. volt.
Singularités de la nature, 1.]
il Qui présente des arborisations. Agate — .
*ARBORISER [àr-bô-ri-zé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. arbor, arbre, § 267. Rempl
])ar herboriser. || xvi" s. Instruments requis a bien arbori.
HAB. 1, 23.]
Il Vieilli. Chercher, recueillir des plantes, pour
étudier ou en utiliser les vertus médicinales. Son Altc
feignait de vouloir — et se promener dans la forêt, GOU i
Mém. m, 266.
*ARBORISTE [àr-bo-risf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. arbor, arbre, § 265. S'est e
fondu avec herboriste. || 1499. Arboliste, Grant Nef des f'
f° 36. I xvio s. Arboriste, bons. Franciade, préf.]
Il Vieilli. Celui qui connaît les vertus médicinale?
arbres, plantes, etc. Robin était 1' — du roi Louis XIII, chii
du jardin des plantes. Tu veux faire ici 1' — , la f. Fa/j.
8. I Fig. Nos anciens Pères, arboristes spirituels, FR.
SALES, Étend, de la Croix, ii, 2.
ARBOUSE [àr-bouz'] s. f.
[ÉTYM. Paraît emprunté du provenç. arbossa, m. s.
est le lat. pop. *arbutea, pour arbutum, § 11. || 1582. Arboo
dans delb. Rec. \ 1611. Arbouce ou arbouse, cotgr.]
Il Fruit de l'arbousier.
ARBOUSIER [àr-bou-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arbouse, § 115. || 1539. Arbosier, R. l
Il Genre de plantes à feuillage toujours vert, à fnj
globuleux. — commun, vulgairement arbre à fraises,
des Alpes, vulgairement raisins d'ours.
ARBRE [àrbr'] *. m.
[ÉTYM. Du lat. arborera, m. s. devenu arbre, §§ 29C^
291. Sur le changement de genre (arborem est fém..
lat.), V. § 547.]
I. Végétal vivace, à tige élevée et ligneuse. — va
feuilles persistantes. — fruitier, qui porte des fruits T
à manger. — de plein vent, d'espalier. — de laie,
laisse pour repeupler la forêt. || — de la liberté, pei;
élevé sur les places publiques comme emblème de ]
berté. — dévie, arbre du paradis terrestre, qui devait!
server l'homme de la mort s'il gardait son innoc€
— de la science du bien et du mal , dont le fruit étai|
(erdit à l'homme. j| Fig. Cet — (la famille de David)
jusque dans ses racines, rac. Ath. i, 1. Les cerfs, ces
vivants, id. Poés. div. ode 3. | Loc. prov. Entre 1' — et l'é
il ne faut pas mettre le doigt, il ne faut pas s'imr
dans un débat entre personnes d'ordinaire unies. Sej
au gros de 1'—, à l'opinion la mieux établie.
II. Il P. anal. | 1. — de la croix, bois sur lequel Je
Christ fut crucifié. | 2. — de trinquet, le mât de misa
I 3. — d'une grue, pièce verticale de sa charpente.^
Axe de la roue d'un moulin, d'un rouet, d'une
tre, etc. — de couche, pièce horizontale qui transm^
mouvement, dans une machine motrice.
m. Ce qui figure un arbre. | 1. (Alchimie.) — de
de Saturne, de Jupiter, de Mars, cristallisations métalliq*
d'argent, de plomb, d'étain, de fer, représentant l'ap
rence d'une végétation. | 2. (Anat.) — de vie, coupe 1
gitudinale du cervelet présentant une figure arbori^
I 3. — encyclopédique, tableau ofi les diverses branc
des connaissances humaines sont représentées con
autant de rameaux partis d'un tronc commun. | — géi
logique, figure où l'on représente comme sortant d i
tronc les diverses branches d'une famille. | 4. — s
Macchabées, nom donné, dans certaines campagnes, ■
allusion aux sept Macchabées, à une disposition biz;
de nuages figurant sept branches,
'ARBRET [àr-brè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arbre, § 133. ||xiv6 s. Brillus, autren
dit osier, est un petit arbret, Trad. de P. des Crescens, d
godef.]
Il Anc. franc. Petit arbre. | Spécialt. De nos joi
(Chasse.) Petit arbre garni de gluaux.
ARBRISSEAU [àr-bri-sô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'arboriscçllum, m. s. devenu
brecseUu, §§ 334, 342 et 387, arbrissel, §§ 386 et 291, art
seau, S§ 343 et 456.] ||
Il Petit arbre se ramifiant dès la base. ;
ARBUSTE [àr-biist'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat, arbustum, m. s. || xvi" s. n
II, 8.]
Il Plante dont la tige ressemble à celle d'un arbrîasfl
mais qui se développe à la manière des plantes herbac
ARC
— 127
ARC
ARC [àrk'] s. m.
TVM. Du lat. arcum, m. s. § 291.]
S. Verge élastique d'acier, de corne, de bois, etc., que
l'ourbe en tendant une corde fixée à ses extrémités,
II' laquelle on pose une flèche qui part lorsqu'on
uiLud brusquement la corde. Tirer de 1' — . Mon — , mes
lavelots, mon char, tout m'importune, rag. Phèd. ii, 2. L' —
lit les flèches de l'amour. | Prov. Avoir plus d'une corde à son
[-, plus d'un moyen pour atteindre son but.
II. Ce qui rappelle la courbure de l'arc tendu.
Il 1° (Géom. ) Portion limitée d'une ligne courbe
jconque. — de cercle, d'ellipse, de parabole. Corde d'un — ,
adroite qui enjoint les deux extrémités. | P. anal. —
Iliume, nocturne, portion du cercle parcouru par un astre
hlacé au-dessus ou au-dessous de l'horizon.
j II 2° (Architect.) Construction ayant la forme d'une
i'.ourbe. | l. Courbure d'une voûte. — de plein cintre, sur-
)aissé, surhaussé, j 2. Monument en forme d'arc. — de
jiomphe, porte monumentale destinée au passage triom-
phal d'un vainqueur. — de Titus à Rome. | 3. Construction
lécorative provisoire, imitant un arc de triomphe et
Hevée pour le passage d'un personnage qu'on veut ho-
lorer. il travaille aux inscriptions des arcs et des pyramides
lui doivent orner la ville capitale un jour d'entrée, la br. 10.
Il 3» (Carross.) Pièces de fer courbées en arc qui
< oignent la naissance de la flèche d'une voiture à l'es-
deu du devant.
Il 4" (Marine.) — de l'éperon, courbe de l'éperon de
i.'avant à l'arrière.
I II 5° (Anat.) — du côlon, partie recourbée du gros in-
estin. — sénile, altération qui est due à un dépôt de
l3;ranulation graisseuse ; ombre circulaire sur l'œil, due
II une altération de la cornée.
! ARCADE [àr-kàd'] s. f.
' [ÉTYM. Dérivé de arc, § 120. || xv!" s. Des lauriers verds
-m arcades plantez, r. belleau, ii, 69.]
' Il 1» Construction en forme d'arc reposant sur des
iiiliers ou des colonnes, formant généralement une ou-
verture qui sert de passage. Les arcades du Palais-Royal.
i- de verdure, de leuillage.
t II 2° P. ext. Partie courbée en arc. | 1. (Anat.) — alvéo-
laire, que forment les alvéoles des dents sur les bords
libres des os maxillaires. — orbitaire, bord saillant de
i'orbite. | 2. (Technol.) — d'une lunette, partie de la châsse
l'une lunette qui embrasse le nez. ] Dans les métiers à
'isser, corde à laquelle sont rattachées les lisses portant
'les fils qui ont môme fonction.
I ARCANE [àr-kàn'] adj. et s. m.
j [ÉTYM. Emprunté du lat. arcanus, secret. || xiv« s. Ar-
iiuenne, Voy. de Marc Pol, dans godef. Suppl. \ x\i<^ s.
lauts arcanes fataulx, J. le maire, lllustr. de Gaule, dans
ijELB. Rec]
i II 1" Adj. {peu usité). Profondément caché. Les secrets
les plus arcanes, mol. Mar. forcé, se. 4.
1 II 2° S. m. Secret. Les arcanes de la science. | (Alchimie.)
Préparation mystérieuse qu'employaient les alchimistes.
I- corallin, oxyde rouge de mercure.
"ARCANNE [àr-kàn'] 5. f.
[ÉTYM. Pour alcanne, § 453, bas lat. alcanna, arabe al-
tenna, nom de la racine du Lawsonia inermis, § 22. ||
;v'= s. Se tu veux taindre en rouge couleur,... destrempe al-
canne avec vin aigre ou eau, Grant Herbier, 13. | (Au sens
ictuel.) 1611. Arcanne, cotgr.]
Il Craie rouge à l'usage des charpentiers.
■•ARCANSON [àr-kan-son] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1721. trév.]
Il Résidu de la térébenthine, brai sec, colophane.
ARCASSE [àr-kas'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté duprovenç. arcassa, m. s. proprt, gros
coffre, § 11. Il 1606. nicot.]
Il 1" Corps de la poulie fait de deux pièces, entre
esquelles la roue tourne sur son axe.
Il 2" Charpente de la poupe d'un navire.
•ARCATURE [àr-kà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arc, § 250. || Néolog.]
Il Suite de petites arcades décoratives, soit à jour,
lOit plaquées ou peintes sur mur.
ARC-BOUTANT [àr-bou-tan] s. m.
[ÉTYM. Composé de arc et le part. prés, débouter, pour
'uter, § 199. |1 1387. Texte dans godef. bouter.]
Il 1" Arc de maçonnerie qui, s'appuyant sur un contre-
fort extérieur, bute contre une voûte pour la soutenir.
Il 2o P. ext. Pièce de maçonnerie, de bois, de fer,
qui sert à soutenir un mur, un balcon ; à maintenir l'écar-
tement entre deux pièces, etc. || Fig. La justice, dont vous
êtes le principal —, furet. Rom. bourg, ii, 120.
ARC-BOUTER [àr-bou-té] V. tr.
[liTYM. Formé d'après arc-boutant, considéré comme
mot simple. || 1604. s. certon, Odyss. dans delb. Rec]
Il Soutenir au moyen d'un arc-boutant. | P. anal. Néo-
log. S'—, s'appuyer solidement contre qqch.
ARC-DOUBLEAU [àr-dou-bl6] 5. m.
[ÉTYM. Composé de arc et doubleau, § 199. || 1399. Texte
dans GODEF. doublet.]
Il Arcade en saillie sous la doublure d'une voûte.
ARCEAU [àr-sô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arc, § 126. || xii« s. Arcel, chrétien
DE TROYES, Percev. dans godef.]
Il Partie cintrée d'une arcade, d'une voûte, etc. | P.
anal. Arceaux de verdure. || P. ext. \ 1. Nervures des voû-
tes d'église qui relient les piliers. | 2. Ornements de sculp-
ture en forme de trèfle, dans la corniche corinthienne
ou composite. | 3. (Chirurgie.) Demi-cercle en bois qu'on
place sous les couvertures du lit d'un blessé pour pré-
server de tout contact le membre malade. {V. archet.) j
4. Châssis de bois en forme d'arc destiné à maintenir les
rideaux d'un berceau d'enfant. | 5. Anse de cordage qui
sert à faire aller au fond de l'eau les filets et cordages.
ARC-EN-CIEL [àr-kan-syèl ; même prononciation au
pluriel] s. m.
[ÉTYM. Composé de arc, en et ciel, § 199. cotgr. dit
arc au ciel. || xiii" s. j. de meung, Rose, 18237.]
Il Arc lumineux teint des couleurs du prisme et pro-
duit par la réfraction et la réflexion des rayons du so-
leil dans les gouttes de pluie. Les couleurs de 1'—. || Fig.
Toi (le paon) que l'on voit porter à l'entour de ton col Un —
nué de cent sortes de soies, la f. Fab. ii, 17. | Les femmes
même faisaient un — nuancé de mille couleurs, montesq.
Lett. pers. 30. | P. ext. Haute région. Cette princesse d'Har-
court, toujours basse comme l'herbe, ou sur 1' — , suivant ceux
à qui elle avait affaire, st-sim. m, 346. || Des arcs-en-ciel.
ARCHAÏQUE [àr-kà-ïk'] adj.
[ÉTYM. Formé d'après archaïsme, § 229. || 1776. Dn dic-
tionnaire archaïque, engycl. Suppl. archaïsme. Admis acad.
1878.]
Il Qui offre un caractère d'ancienneté. Dn mot — . Le
style — d'un tableau.
ARCHAÏSME [àr-kà-ïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àpy_ai<j[t.6ç, m. s. \\ xvii" s.
MÉN. Observ. sur Malherbe.]
Il 1° Caractère d'ancienneté. Rechercher, éviter 1'—.
Il 2° Expression , tournure qui a un caractère d'an-
cienneté. L'emploi des archaïsmes.
ARCHAIi [àr-chàl] s. m.
[ÉTYM. Du lat. oriohalcum, grec ôpeîj^aXvcoî, m. s. devenu
*orchalc, §§ 336, 375 et 291, *orchal, § 388, archal, § 347.]
Il Laiton, alliage de cuivre et de zinc. (Ne s'emploie
que dans l'expression fil d'— , dit improprement fil de fer.)
ARCHANGE [àr-kânj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. archangelus, grec dtp^fayysXoi;,
m. s. {V. ange.) || xii« s. Uns archangeles, Serm. de St Bern.
p. 51 ]
Il Etre placé au-dessus de l'ange dans la hiérarchie
céleste. L' — saint Michel. Il croit parler la langue des archan-
ges, J.-B. ROUSS. Épit. II, 2.
1. ARCHE [àrch'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. arca, coffre, §§ 379 et 291.]
Il 1° Sorte de bateau fermé , construit par Noé pour
préserver du déluge sa famille et les divers animaux. La
colombe de 1'—. | Fig. C'est 1'— de Noé, en parlant d'une
maison oii habitent pôle-mêle toute sorte de gens. L' —
d'aUianoe, 1' — sainte, coffre qui renfermait les tables de
la loi donnée à Moïse. L' — sainte est muette et ne rend
plus d'oracles, RAC. Ath. i, 1. 1| Fig. C'est 1' — sainte, il n'est
pas permis d'y toucher.
Il 2° (Technol.) Sorte de boîte qui protège la pompe
d'un vaisseau. | Petit four des verriers où se fait la fritte.
Il (Hist nat.) Acéphale testacé bivalve.
2. ARCHE [àrch'] s. f.
[ÉTYM. Du bas lat. *arca, pour arcum, arc, §§ 379 et 291.]
ARC
— 128
ARC
Il Arcade qui, s'appuyant sur les piles ou les culées
d'un pont, supporte le tablier, en laissant une ouverture
pour le passage de l'eau et la circulation des bateaux.
L'— marinière, celle qui sert de préférence au passage
des bateaux. (Fleuves) Sous les arches de pierre à grand
bruit emportés, A. chén. Hymne à la France. \\ P. anal.
L' — d'un viaduc, d'un aqueduc, etc.
1. ARCHÉE [àr-ché] s. m. [fëm. acad.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. des alchimistes archeus, forgé
d'après le grec «px^iv, commander. Pour le genre, V.
% 550. Il 1628. PLANis DE CAMPY, Hydre morbif. dans delb.
Rec]
Il ±° Feu central, agent universel des alchimistes.
Il 2" Principe universel de la vie (dans Paracelse).
2. 'ARCHÉE [àr-ché] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "arcata, dérivé de arcum, arc, de-
venu archiéde, archiée, archée, §§ 379, 297, 402 et 291.]
Il Portée d'un arc.
'ARCHELET [àr-che-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de archet, § 134. || xvi« s. Adjoustans sou-
vent diminution sur diminution, comme « arc , archet , arche-
let », H. EST. Précell. 97.]
Il Petit archet dont se servent les horlogers.
ARCHÉOLOGIE [àr-ké-o-lù-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àp^^atoXoyîa, m. s. de àp-
/atoç, ancien, et Xôyoî, discours. |1 1786. L'archéologie de
Potter, MONGEZ, dans encycl. méth. Antiq. préf. Admis
ACAD. 1835.]
Il Science des choses antiques.
ARCHÉOLOGiaiTE [àr-ké-ô-lô-jïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de archéologie, § 229. || Néolog. Admis
ACAD. 1835.]
Il Qui a rapport à l'archéologie.
ARCHÉOLOGUE [àr-ké-5-log'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grecàp;)ra'.o>.dY^':) '"• ■^- Il Néolog.
Admis ACAD. 1835.]
Il Celui qui s'occupe d'archéologie.
ARCHER [àr-ché ; au plur. 1*5 se lie] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *aroarium, dérivé de arcum, m. s. de-
venu archier, archer, §§ 379 et 298.]
Il Soldat armé d'un arc. Francs-archers , milice armée
d'arcs créée par Charles VIL || P. ext. Officier subalterne
de justice chargé de veiller à la sûreté publique.
Il P. plaisant. Fig. Le petit —, l'Amour. Ce petit —
cjui dompte tous les dieux, coRN. Illus. corn, ii, 2.
ARCHET [àr-chè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arc, § 133. || xiv^ s. Quanque l'on puet faire
De doit, de penne et de l'archet, guill. de maghault, p. 87.]
Il Baguette (jadis recourbée) sur laquelle est tendu
un faisceau de crins qui servent à faire vibrer les cordes
de certains instruments de musique. || P. anal. Petite scie
flexible ou fil métallique dont se servent les mosaïstes ,
les briquetiers. | Arc de baleine ou d'acier dont les ou-
vriers se servent pour tourner ou pour percer. | Baguette
recourbée en arc aux extrémités de laquelle on attache
des hameçons. | Cercle en bois qu'on place sous les cou-
vertures du lit d'un malade pour qu'il n'en sente pas le
poids. Si j'avais un torticolis... vous seriez tout étonnée d'en-
tendre dire que je suis sous 1' — , SÉv. 488. | Passer sous 1' —
{vieilli), être soumis à un traitement sudorifique dans
certaines maladies honteuses, et, fig. subir des avanies.
ARCHÉTYPE [àr-ké-tïp'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. archetypum, grec àp^ÉTUTro;,
m. s. Il xiiic s. Arquetipe, brun, latini, Trésor, I, i, 6.]
Il 1" Type primitif. Suivant Platon, les idées sont les arché-
types des choses.
Il 2" P. ext. Étalon primitif des poids et mesures.
ARCHEVÊCHÉ [ârch'-vè-ché ; en vers, àr-che-...] 5.
m. {fem. malh. m, 574).
[ÉTYM. Dérivé de archevêque, d'après évèché, § 117. ||xno s.
Arceveschié, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 2432.]
il Province ecclésiastique qui est sous la juridiction
d'un archevêque. | P. ext. Résidence de l'archevêque.
ARCHEVÊQUE [ârch'-vèk' ; en vers, àr-che-...] s. m.
[ÉTYM. Du lat. archiepïscopum, grec àp/is'Tîtaxoitoi;, m. s.
devenu arcevesque {V. § 375 et évêque), archevesque, § 502,
archevêque, § 422.]
Il Êvèque d'un diocèse qui est le chef d'une province
ecclésiastique embrassant plusieurs évêchés.
ARCHI [àr-chi] préfixe.
[ÉTYM. Emprunté du grec àpy î, qui s'emploie dans |
composés pour marquer le premier rang. || xviic s. l
l'article.]
Il Préfixe exprimant l'idée du superlatif, qui se coij
truit dans le langage familier avec des noms, des adji|
tifs. Archibête, archifou, archimillionnaire. Deux archipatel:
LA F. Fab. IX, 14. Fait, archifait, st-sim. viii, 52.
*ARCHLÂ.TRE [àr-chi-âlr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àpj^taTpoç, m. s. \\ 1611. coti
Il Vieilli. Médecin en chef.
ARCHICHANCELIER [àr-chi-chans'-lyé ; en r
-chan-se-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de archi et chancelier, § 281. || ï',
ARCHON, Hist. de la chapelle des rois de Finance. Atli
ACAD. 1835.]
Il Au moyen âge et sous le premier empire, gi
chancelier.
"ARCHICHAPELAIN [àr-chi-châp'-lin ; en vers, -(
pe-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de archi et chapelain, § 281. || 1"
ARCHON, Hist. de la chapelle des rois de France.]
Il Chapelain en chef.
*ARCHICONFRÉRIE [àr-chi-con-fré-rl] s. f.
[ÉTYM. Composé de archi et confrérie, § 281, à l'in
tion de l'ital. arciconfraternità. On trouve aussi au xvii
archiconfraternité, trév. || 1752. trév.]
Il Association de personnes pieuses, charitables,
vant de centre à d'autres associations du même ge;
ARCHIDIACONAT [àr-chi-dyà-co-nà; en vers,
à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. archidiaconatus, m. s. § 25:
1701. FURET.]
Il Dignité, fonction d'archidiacre.
ARCHIDLACONÉ [àr-chi-dyà-k6-né ; en vers, -di-à
s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. archidiaconatus, m.s.%,.
Il xii" s. Arcediakené, garn. de pont-ste-max. St Thon
270.]
Il Circonscription d'un archidiacre.
ARCHIDIACRE [àr-chi-dyàkr'; en vers, -di-àkr'] v
[ÉTYM. Emprunté du lat. archidiaconus, m. s. ( V. diacr
xii^ s. Arcediakené, garn. de pont-ste-max. St Thomas, ~'
Il 1° (Dans l'anc. Église.) Le plus ancien et le prei;
des diacres d'une église.
Il 2" (Depuis le moyen âge.) Ecclésiastique auqu
vêque donne pouvoir d'exercer la juridiction en son
sur les cures d'un diocèse.
ARCHIDUC [àr-chi-dûk'] s. m.
[ÉTYM. Composé de archi et duc, § 281. || xv« s. Ar(
dans GODEF. Suppl. \ xvi'= s. Archeduc, ibid. \ 1611.
duc, COTGR.]
Il Seigneur qui est au-dessus d'un duc. Sachez
faufile Avec ducs, archiducs, princes, seigneurs, marquis,
GNA.B.D, Joueur, ui,ii.\ Spécialt. Titre des princes d<
maison d'Autriche.
"ARCHIDUCAL , ALE [àr-chi-du-kàl] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de archiduc, § 90. || xvi" s. Textes i:
GODEF. Suppl.]
Il Qui appartient à un archiduc. Couronne — .
ARCHIDUCHÉ [àr-chi-du-ché] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de archiduc, d'après duché, § 119. || 1'
FURET.]
Il Seigneurie d'un archiduc.
ARCHIDUCHESSE [àr-chi-du-chês'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de archiduc, d'après duchesse, § 129. ||xv
Chron. bordel, dans delb. Rec.]
Il l» Femme d'un archiduc.
Il 2" Titre donné en Autriche aux filles, aux sœur
l'empereur.
ARCHIÉPISCOPAL , ALE [àr-ki-é-pïs'-kô-pàl] ac/
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. archiepiscopalis, m.
1389. Invent, de Guill. de Lestrange, dans delb. Rec
Il Qui appartient à l'archevêché. Siège — .
ARCHIÉPISCOPAT [àr-ki-é-pis'-kô-pà] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. archiepiscopatus, ?n.
1704. TRÉV. Admis acad. 1835.]
Il Dignité, fonction d'archevêque.
"ARCHIÈRE [àr-chyér] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arc, § 115. || xiiie s. J. de mei
Rose, 21906. Repris de nos jours par les archéologu
ARC
129 —
ARC
Au moyen âge. || 1° Ouverture pratiquée dans une
liiraille par laquelle on tirait de l'arc, de l'arbalète. ||
'. anal. Dans un mur crénelé, partie vide qui sépare
hacune des dents.
Il 2° Bande, courroie, qui supportait le carquois des
rchers.
ARCHIMANDRITAT [àr-clii-man-dri-tà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de archimandrite, § 254. || 1762. acad.]
Il Dignité, fonction d'archimandrite.
ARCHIMANDRITE [àr-chi-man-drït'] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. archimandrita, grec àp^^iji-av-
ptTTiî, m. s.\\ xvi<= s. PASQ. Rech. lu, 43.]
(Dans l'Église grecque.) Supérieur d'un monastère
;e premier ordre. L' — du mont Athos.
1. *ARCHINE [àr-cliin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arche, § 100. jj Néolog.]
Il Petit cintre formé dans la charpente qui soutient les
errains d'une carrière.
2. 'ARCHINE [àr-chin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du russe archine, m. s. § 20. || 1723.
ischin, SAVARY, Dict. du comm.]
Mesure de longueur d'environ 72 centimètres, em-
loyée en Russie.
ARCHIPEL [àr-chi-pèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. arcipelago, bas grec à^yj-izi-
afoç, m. s. proprt, mer principale. Qqns disaient encore
ircWpelague du temps de Ménage. || 1589. Archipel ou ar-
Ihipelago, R. EST.]
Il i." La mer Egée, parsemée de groupes d'îles.
il 2° P. ext. Groupe d'îles.
ARCHIPRESRYTÉRAL , AT.E [àr-chi-pres'-bi-té-ràl]
■dj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. archipresbyteralis, m. s. ||
762. Archipresbitéral, acad.]
Il Relatif à l'archiprôtre.
ARCHIPRÊTRE [àr-chi-pretr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. archipresbyter, m. s. d'après
rêtre. || xiii.<^ s. Arceprestre, archeprestre, dans godef.
uppl.]
Il lo Curé ou prêtre auquel l'évêque déléguait une
orte de surveillance sur les autres prêtres.
Il 2o De nos jours. Titre honorifique donné à certains
urés.
ARCHIPRÊTRE [àr-chi-prè-tré] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de archiprêtre, § 117. || xvi" s. Archipres-
ré, dans godef. Suppl. Plus anciennt, aroepreveré, en-
ore signalé au xviii" s. comme dialect. sous les formes
rchipréveré, archiprévré, trév.]
Il Juridiction de l'archiprôtre.
ARCHITECTE [àr-chî-têkt'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. architecton, grec dtpjjixsocTwv,
naître constructeur. || xiV^ s. Architecton, oresme, Éth.
1, 9. I 1539. Architecte, R. est.]
Il Celui qui dresse le plan d'un édifice et en dirige la
onstruction. || Fig. L'Architecte du monde, le grand Archi-
ecte. Dieu. Cette réformation dont Luther était 1' — , BOSS.
''ar. 1.
ARCHITECTONIQUE [àr-chi-têk'-to-nïk'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. architectonicus, grec àp/t-rex-
ovivcûî, m. s. Il xiV s. (Vertu) architectonique et principal
t qui ordonne de tout, oresme, Èth. vi, 9.]
Il l" Relatif aux règles de l'art de bâtir. | Substantivt,
m. Ensemble de ces règles.
Il 2" Fig. (Philos.) Qui coordonne les diverses parties
l'un système. La méthode, la science —, et, substantivt ,
m. V—.
'ARCHITECTURAL , ALE [àr-chi-tek'-tu-ràl] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de architecture, § 90. || Néolog.]
Il Relatif à l'architecture. Les formes architecturales d'un
difice.
ARCHITECTURE [àr-chi-têk'-tùr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. architectura, m. s. || xv^ s.
irchisseture, dans godef. Sunnl. \ xvi^ s. Architecture, rab.
,1.]
Il 1" L'art de construire les édifices. Une forêt mêlée
''— , LA F. Daphné, décor du 3" acte. L' — grecque. L' — mi-
itaire, navale, hydraulique. | P. ext. — de l'abeille, du castor.
Il 2° Les proportions, le caractère architectural d'un
difice. Les cinq ordres d' — .
ARCHITRAVE [àr-chi-trav'] s. f.
DICT. FRANC.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. architrave, m. s. § 12. Proprt,
maîtresse poutre. || xvic s. rab. m, 38.]
Il Partie inférieure de l'entablement qui pose sur les
chapiteaux des colonnes. | P. ext. (Marine.) Pièce de
bois qui soutient certaines parties du vaisseau.
*ARCHITRAVÉ, ÉE [àr-chi-trà-vé] adj.
[kty.m. Dérivé de architrave, § 118. || 1752. trév.]
Il A qui on a ajouté une architrave. Corniche — .
ARCHITRICLIN [àr-chi-tri-klin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. architriclinus , grec àp^^ttpî-
xÀivoç, m. s. Il xvio s. rab. m, prol.]
Il (Antiq. rom.) Personnage qui présidait à l'ordon-
nance d'un festin. || P. ext. Famil. Celui qui organise un
festin. Je m'érige aux repas en maître — , regnard, Joueur,
m, 11.
ARCHIVES [àr-chîv'] s. f. pi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. archivum, grec àp/eTov, m. s.
A été d'abord masc. Sur le changement de genre, V.
§ 551. Il xvi<> s. Les curieux font de leur mémoire ung archive,
AMYOT, Œuvr. mor. Curiosité.]
Il L'ensemble des pièces, titres, documents relatifs
à l'histoire d'un peuple, d'une ville, d'un établissement
public ou privé. Les — d'un royaume, d'un monastère, d'une
famille. Vous voir ainsi fouiller dans les — de ma "famille,
BEAUMARCH. 3<^ Mém. \\ Fig. Fouiller dans les — de l'anti-
quité, LA BR. Disc, à l Acad. \ P. ext. Lieu où ces pièces
sont déposées.
ARCHIVISTE [àr-chi-vïst'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de archives, § 265. || 1701. furet.]
Il Préposé à la conservation des archives. i| — paléo-
graphe, titre donné aux élèves diplômés de l'École des
chartes.
ARCHIVOLTE [àr-chi-volt'] s. f. [masc. th. CORN.,
TRÉV.).
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. archivolto, m. s. § 12. Sur le
changement de genre, V. § 551. Ane. franc, arc-volt, arvol,
de môme formation que l'ital. || 1694. th. corn.]
Il Encadrement de l'arcade d'une porte, d'une fenêtre.
L' — dorique.
ARCHONTAT [àr-kon-tà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de archonte, § 254. || 1701. furet.]
Il Dignité d'archonte. || Temps pendant lequel un ar-
chonte était en fonction.
ARCHONTE [àr-kônf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat, archon, ontis, grec ap;(wv,
âp5(ovT0î , in. s. Il xin"^ s. Arconde, dans Hist. occid. des
Croisades, ii, 292.]
Il L'un des neuf magistrats annuels qui gouvernaient
la république d'Athènes. — éponyme.
ARÇON [àr-son] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'arciOnem, dérivé de arcus, arc,
§§ 378 et 291.]
I. L'une des deux pièces de bois cintrées qui forment
le corps de la selle. Être ferme sur ses arçons. Pistolets d' — ,
placés à l'arçon de devant. Un pistolet d' — qu'il avait ap-
porté, MOL. Fdcli. II, 6. I Fig. Être ferme sur les arçons, et,
vieilli, Être ferme dans les arçons, ne pas se laisser démon-
ter par un adversaire.
II. Il 1° Ane. franc. Archet de viole. Es vous Nicole au
peron, Tient viele, trait —, Aucassin et Nicol. 39.
Il 2" (Technol. ) Instrument en forme d'archet pour
battre, carder la laine, la soie, etc. | Sarment de vigne
qu'on recourbe pour qu'il donne plus de fruits.
*ARCOT [àr-kô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il Parties de métal qu'on trouve mêlées aux cendres
après la fonte.
ARCTIQUE [ark'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arcticus, grec àpicuixôî, m. s.
Il 1372. Polie arctique, J. corbichon, dans delb. Rec]
Il Situé du côté qui regarde la constellation de l'Ourse,
vers le pôle nord de la terre. Pôle — . Terres arctiques.
ARCTURE [ark'-tùr] et ARCTURUS [ârk'-tu-riis']5.m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arcturus, grec àpy.Toûpoç, m. s.
proprt, gardien de l'Ourse. || 1372. Signe qu'on appelle Arc-
ture, J. corbichon, dans delb. Rec]
Il Étoile de première grandeur dans la constellation
du Bouvier, vers la queue de la grande Ourse.
*ARCURE [àr-kùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arquer, § 111. || Néolog.]
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ARD - 130 -
Il Courbure en arc. | Spêcialt. Action de courber en
arc des branches, pour empêcher l'excès de la végéta-
tion, qui nuit à la fructification.
ARDÉLION [àr-dé-lyon ; en vers, -li-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ardelio, m. s. \\ 1583. Tous ces
ardelions et impudents, J. baudon, Trois Livres des charmes,
dans DELB. Rec]
\\ Officieux importun.
ARDEMMENT [àr-dà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de ardent et ment, § 724. || xii"= s. Ar-
damment, Serrn. de St Bern. p. 28. J
Il Avec ardeur. Il souhaite — une union si belle, quinault,
Mè7-e coq. m, 8.
1. ARDENT, ENTE [àr-dan, -dânl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ardens, m. s. L'anc. franc.
emploie ardant, part. prés, de ardoir. || xiV s. Ardent d'ac-
querre richesses, Ménagier, i, 222.]
Il lo Qui est en feu. [Syyi. incandescent.) Brasier — .
Charbons ardents. Fig. Famii. Être sur des charbons ardents,
ne pas tenir en place, par impatience, inquiétude, i P.
allus. à la couleur du feu. Blond — . L' — rubis, le saphir
orgueilleux, imbert, Jugem. de Paris, 3. | Spécialt. Cha-
pelle —, où des cierges nombreux brûlent autour d'un
cercueil. \\Fig. Plein de feu, de passion. Comme une abeille
— à son ouvrage, boil. Art p. 2. — à vous louer, rac. Bér.
V, 7. Toute la terre fut — de charité, pasg. Pens. xviii, 5.
On amour — . L'oeil — de colère, corn. Poly. i, 3. | P. anal.
On cheval — , qu'on a peine à retenir.
Il 2» Qui met en feu. Le soleil est — . Miroir —, qui, con-
centrant les rayons du soleil au foyer, développe une
chaleur suffisante pour enflammer les objets qui y sont
placés. I P. anal. Pierre —, qui consume. Soif —, qui met
le gosier en feu. | Fig. L'— soif du gain, boil. Sat. 6. | P.
ext. Chambre —, tribunal d'exception qui jugeait et con-
damnait au feu les coupables. Empoisonneurs contre les-
quels on fit une chambre expresse qu'on appela — , parce qu'on
les condamnait au feu, st-sim. v, 297.
2. ARDENT [àr-dan] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ardent 1, § 38. || xni<= s. L'église... D'ar-
danz estoit pleine et fournie, G. de coingy, dans godef.]
I. Au moyen âge, malade atteint d'un érysipèle gan-
greneux. Le mal des ardents.
II. Exhalaison enflammée qui , pendant les grandes
chaleurs, paraît au bord des eaux stagnantes. Ces ardents
ou feux follets qui s'y jouent, desg. Météor. 7. j Fig. Amour,
flamme follette... — qui brille pour nous éblouir, CYRANO, Pé-
dant Joué, III, 1.
III. Dans le langage des Précieuses, chandelle. La-
quais, ostez le superflu de cet — , somaize, Dict. des Préc.
ARDEUR [àr-deur] s. f.
[ÉTYM, Du lat. ardôrem, m. s. §§ 325 et 291. Sur le
changement de genre (ardorem est masc), V. § 554.]
Il Caractère de ce qui est ardent.
il 1" Au propre. V— du feu. L'— du soleil. Malgré les ar-
deurs du soleU, FÉN. Tél. 1. Pourras-tu supporter 1'— de ces
flammes (de l'enfer)? bourd. Enfer, 2. | P. ext. V— de la
fièvre. L' — de la soif. — d'estomac.
(I 2» Fig. V— de ses ressentiments, corn. Cid, m, 1.
L' — du combat, boil. Ep. 4. Cette — immense d'accroître son
nom, BOSS. llist. univ. m, 5. Les restes d'une voix qui tombe
et d'une — qui s'éteint, BOSS. Condé. \\ Spécialt. Feu de
l'amour. Une — mutuelle, corn. Sertor. v, 7. Les ardeurs d'un
feu impudique, bourd. Impén. fin. 1. U sait mes ardeurs in-
sensées, RAC PhÔd. III, 1.
*ARDEZ [àr-dé] interj.
[ÉTYM. Abréviation pop. de agardez. (F. aga 1.) || xvi"-
XVII" s. RÉGNIER, Sat. U.]
Il Regardez. — le beau museau, mol. Dép. am. iv, 4.
*ARDIER [àr-dyé] s. m. et *ARDIÈRE [àr-dyer] s. f
[ÉTYM. Dérivés deharde 2, § 115. || xiiio s. Hardiere, Re-
nart, 22798, Méon.]
Il (Technol.) Corde qui fait tourner l'ensuple.
ARDILLON [àr-di-yon] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, hardillon, dérivé de hart, § 107. ||
xiiie s. Hardilon, j. de garlande, Dict. lingula. [ xv<= s. Ar-
dillon, Myst. du siège d'Orl. 4543.]
Il Pointe d'une boucle qui sert à l'arrêter. || (Typogr.)
Pointe qui fixe sur le tympan la feuille à imprimer.
ARDOIR [ùr-dvi'àr]. V. ardre.
ARDOISE [àr-dwâz'] s. f
ARE
[ÉTY.M. Origine inconnue. || xu«s. chrétien de troy
Percev. dans godef. SuppL]
Il Schiste argileux, d'un gris bleuâtre, qui se partat,-^'
feuillets minces. Carrière d'—. Couleur d'—, d'aub. Fœii'
I, 11. Gris — . I On couvre les toits avec des feuilles d' — .
ellipt, avec des ardoises. Dne tablette d' — , et, ellipt, Dne
sur laquelle on écrit. | P. ext. Pop. Avoir une — cht
boulanger, y avoir un compte.
ARDOISÉ, ÉE [àr-dwâ-zé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de ardoise, § 118. || 1611. COTGR.]
Il Qui est de la couleur de l'ardoise.
'ARDOISER [àr-dwâ-zé] v, tr.
[ÉTYM. Dérivé de ardoise, § 154. || xvi" s. Clocher ardo
LA PORTE, dans godef. SuppL]
Il Couvrir avec des ardoises. — un toit. || Peindr.
couleur d'ardoise.
*ARDOISIER, 1ÈRE [àr-dwâ-zyé, -zyer] adj. et s.
[ÉTYM. Dérivé de ardoise, § 115. || Néolog.]
Il Qui est de la nature de l'ardoise. Terrain — . || 5.
Celui qui exploite, qui taille l'ardoise.
ARDOISIÈRE [àr-dwâ-zyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ardoise, § 115. || 1564. J. thiek
Dict. franç.-lat.]
Il Carrière d'ardoise.
ARDRE [àrdr'] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *ardëre, class. ardëre, m. s. § <
L'anc. franc, dit aussi ardoir, qui représente le lat. c'
ardêre, § 648. acad. admet arder, forme fautive.]
Il Vieilli. Brûler. || V. intr. La gorge m'ard, la f. Con
Paysan. \\ V. tr. Au lieu de vouloir les — , volt. J.
19 août 1752. Ceux qui furent ards, id. Contes, Jenni.
ARDU , UE [àr-du] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arduus, m. s. || xiv^ s. Negt
ardues, Psaut. dans godef. SuppL]
Il Difficile à gravir. l{Syn. abrupt.) One montagne —,
sentiers ardus. || Fig. Question, matière — , difficile à pi'
trer. {Syn. abrupt, abstrus.)
ARE [àr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. area, surface, et fait arbit
rement masc. || 1793. Décret de la Convention.]
Il Mesure de superficie contenant 100 mètres car
*ARÉAGE [à-ré-àj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de are, § 78. I| Néolog.]
Il Peu usité. Mesurage d'un terrain en prenant 1',
pour unité. (Syn. arpentage.)
AREC [à-rêk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes areoa, qiq
le télinga arek, § 28. On a dit longtemps areca (fu:
Tii. CORN.) et arèque (encycl. SuppL). \\ xvi" s. An
BALARiN de ragonis, Viatcuv, dans delb. Rec]
Il Genre de plantes de la famille des Palmiers. Noix
*ARÉFACTION [à-ré-fâk'-syon ; en vers, -si-on]
[ÉTYM. Dérivé du lat. arefacere, dessécher, § 2-
xvi" s. L. joubert, dans godef. SuppL]
Il Action de dessécher un médicament pour le rédi
en poudre. ,<
*ARÉNACÉ, ÉE [à-ré-nk-sé] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arenaceus, jn. s. || Néolog. 'j
Il Qui est de la nature du sable.
'ARÉNATION [à-ré-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f. \
[ÉTYM. Emprunté du lat. arenatio, m. s. \\ Néolog.'
Il (Médec.) Action de couvrir le corps ou une pa|
du corps de sable chaud.
ARÈNE [à-rèn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arena, m. s. || xii» s. L'an
de la mer, wage, Brut, 7863.]
Il 1° Sable. Sur la molle —, boil. Art p. 1.
Il 2" Partie sablée d'un cirque, d'un amphithéâtre,
ont lieu les luttes, il tomba sur 1'— et m'entraîna si
FÉN. Tél. 5. I Fig. Descendre dans 1' — , accepter la lui
P. ext. Auplur. Cirque, ampliithéâtre. Les arènes d'.
Il 3° (Technol.) Sable mêlé à de la chaux grasse
forme un mortier hydraulique.
*ARÉNER [à-ré-né] v. tr.
[ÉTYM. Pour érener, esrener, § 344 (F. éreinter),
souvent erner, arner au xyi^ s. et même qqf au xvii" (oi
Il xiyo s. On boisteus encontra qui moult fuesrenés, Baudi
de Sebourc, xxi, 178.]
Il Anciennt. Éreinter. || P. ext. Faire plier sous
poids excessif. Ce plancher s'est aréné.
ARE - 131
ARÉNEUX, EUSE [à-ré-neu, -neW] adj.
[i:tym. Emprunté du lat. arenosus.m. s. \\ xiii'= s. La
er arenouse, dansDELB. Mater.]
' Vieilli. Sablonneux. La terre y est si maigre, — , stè-
le, I1A13. V, 10.
ARÉOLE [à-ré-ôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. areola, petite aire. || xviii" s.
oNis, cité par trév.]
I. Cercle brun qui entoure le mamelon du sein. | Cer-
e rougeâtre qui entoure un point inflammatoire. | Cer-
e irisé qui entoure parfois le disque de la lune.
II. Petit espace que laissent entre elles les fibres du
jsu cellulaire.
*ARÉOLÉ , ÉE [à-ré-ô-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aréole, § 79. || Néolog.]
Il (Botan.) Qui a des aréoles.
ARÉOIOÈTRE [à-ré-o-metr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec àpatôç, ténu, et [iéxpov,
esure, § 279. || 1690. Araeometre, furet.]
Il Instrument qui sert à mesurer la densité des corps,
spécialement des liquides. — à poids constant, à volume
instant.
ARÉOPAGE [à-ré-ô-pàj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. areopagus, grec àpeiditayoi;,
j. s. Il (Au fig.) xvme s. V. a. l'article.]
Il Tribunal suprême des Athéniens, qui siégeait sur la
blline de Mars. L'— , si révéré dans toute la Grèce, boss.
ist. univ. m, 5. || Fig. Un — littéraire. Un singe, maître
erc du bailli du village... Parut à nos deux chats tout un — ,
k MOTTE, Fab. Fromage.
ARÉOPAGITE [à-ré-ô-pà-jïf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. areopagites, grec àpetOTrayt-
!fi;, m. s. Il xvi'^ s. j. LE MAIRE, dans delb. Rec]
Il Membre de l'aréopage.
ARÉOSTYLE [à-ré-ô-stil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. araeostylos, grec àpatd(TTu>vOç,
.s. de dtpaidç, non serré, et axûXoç, colonne. || 1517.
MARTIN, Vitruve, dans delb. Rec]
Il Colonnade espacée.
ARÉOTECTONIQUE [à-ré-ô-têk'-tô-nïk'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec les mots grecs "Apti;, Mars, et
:xTovix-ri, art de construire. || 1694. th. corn.]
Il Partie de l'art militaire relative à l'attaque et à la de-
nse des places.
'ARÉQUIER [à-ré-kyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arec, § 115. || 1792. encycl. méth.
himie.]
Il Arbre, dit aussi arec.
*ARER [à-ré] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. arare, m. s. §§ 302 et 291.]
Il Ane. franc, et dialect. Labourer. || Spécialt. (Ma-
ne.) Labourer le fond, en parlant de l'ancre qui, mal
îée, est entraînée par le navire.
ARÊTE [à-rèf] S. f.
[ÉTYM. Du lat. arïsta, barbe d'épi et arête de poisson,
evenu areste, §§ 308 et 291, arête, § 422.]
I. Il 1» Tige osseuse formant le squelette des poissons,
■ande —, colonne vertébrale. Arêtes proprement dites, cô-
s, apophyses transverses. S'étrangler avec une — .
Il 2» P. anal. Ligne d'intersection de deux plans. L' —
un angle solide (en géométrie). Les arêtes des faces d'un
amant. Pierre taillée à — vive. | Spécialt. — d'une chaîne
i montagne, intersection des deux versants. — d'une voûte,
igle qu'elle forme avec un mur ou une autre voiite. ||
^echnol.) Bord d'une enclume. | Bord du dessous d'un
lit, d'une assiette. — carrée de la lame d'une baïonnette.
II. (Sens repris au lat. class.) Barbe de l'épi de cer-
ines^plantes graminées.
ARÊTIER [à-ré-tyé] *-. m.
[ÉTYM. Dérivé de arête, § 115. || xiv° s. Arestier, dans
JDEP. Suppl.]
Il Pièce de bois formant l'encoignure d'un comble, j
■ime de plomb qui recouvre les angles d'un comble. ||
avé triangulaire à l'intersection de deux ruisseaux.
*ARÊTIÈRE [à-ré-tyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arêtier, § 115. || (Au sens de arêtier.)
Î29. [Texte dans delisle. Actes norm. de la Ch. des
mptes,^ p. 14. I (Au sens actuel.) 1694. th. corn.]
Il Revêtement, en mortier ou en plâtre, de la partie
un comble où sont les arêtiers.
ARG
ARGANEAIT [àr-gà-nô]. V. organeau.
"ARGÉMON [àr-jé-mon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec âpysfiov, m. s. On a dit aussi
argema, d'après le lat. argema, grec oîpYsjxa, m. s. || xvi« s.
Argeme, meignan, Hist. des plantes, dans delb. Rec. j Ar-
gemon, paré, xi, 14.]
Il Ulcère superficiel de la cornée.
ARGÉMONE [àr-jé-môn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àpysjxojvTj, sorte de pavot.
Il xvie s. DU piNET, Hist. nat. de Pline, dans delb. Rec]
Il Pavot épineux.
ARGENT [àr-jan] s. m.
[ÉTYM. Du lat. argçntum, m. s. § 291.]
Il 1° Métal blanc, brillant, dont on se sert pour fabri-
quer des monnaies, des vases, des bijoux, en y ajoutant
un alliage de cuivre. Lingot d'— . Médaille, vaisselle d'— .
Dieu dont l'arc est d'— , a. chén. Aveugle. \ P. ext. Fig. De
couleur d'argent. Les buffles Laissent en fils d'— l'eau tom-
ber de leurs mufles, v. HUGO, Châtim. Égout. L'astre au
front d'— , LAMART. Médit. 13. || P. anal. Vif — , et, vieilli,
— vif, le mercure. — corné, chlorure d'argent qui se re-
froidit en masse cornée. — fulminant, ammonium d'ar-
gent, produit explosif. — blanc, alliage du nickel avec le
cuivre, maillechort.
Il 2° Argent monnayé, contenant neuf dixièmes d'ar-
gent et un dixième de cuivre. Payer en or, en — et en
billets.
Il 3° Toute espèce de monnaie. — blanc, monnaie d'ar-
gent. La FeuiUade prit trente mille écus en or et laissa 1' —
blanc, ST-SIM. I, 324. Une somme d' — . Si vous me donnez
bien de 1' — , MOL. Av. m, 1. La vertu sans 1' — n'est qu'un
meuble inutile, boil. Ép. 5. L' — put inspirer la voix qui les
prononce (les oracles), corn. Œdipe, m, 5. Payer — comp-
tant, — sur table, et, dans le même sens, vieilli, — sec. |
Fig. Prendre qqch pour bon — , pour — comptant, pour réel.
Tu prends pour de bon — ce que je viens de dire, mol. D.
Juan, V, 2. | Loc prov. Y aller bon jeu bon —, de bonne
foi. Pas d' — , pas de Suisse, rien pour rien. Point d'— , point
de Suisse; et ma porte était close, rac. Plaid, i, 1. En avoir
pour son — , avoir pleinement ce qu'on était en droit d'at-
tendre. Je ne connais pas la couleur de son — , je n'ai pas
reçu d'argent de lui. Avoir le drap et 1' — (allusion à la
farce de Patkelin), avoir la marchandise sans la payer.
Il 4° (Blason.) Un des deux métaux de l'écu. il porte
d' — au lion de sable.
*ARGENTAIi, ALE [àr-jan-tàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de argent, § 238. || xiii" s. Sor l'estrif ar-
gental, Vespasien, dans godep.]
Il 1° (Minéral.) Qui contient de l'argent. Or, mercure — .
Il 2" Dialect. Qui brille comme l'argent. Olive —, sorte
d'olive.
"ARGENTAN [àr-j an-tan] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de argent, § 244. || Néolog.]
Il Alliage de nickel avec du cuivre ou du zinc, dit
maillechort, argent blanc, etc.
*ARGENTATION [àr-jan-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de argenter, § 247. || Ne'olog.]
Il 1° Action d'argenter (un métal).
Il 2" Action d'injecter du vif-argent dans un tissu.
ARGENTER [àr-jan-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de argent, § 154. || xiii^ s. G. de coincy,
dans godef. Suppl.]
Il Recouvrir d'une couche d'argent. — le cuivre. || Fig.
Revêtir de la couleur de l'argent. La lueur argentait le haut
du mât, V. HUGO, Stella.
ARGENTERIE [àr-jant'-ri; envers, -jan-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de argent, § 69. || 1323. L'office de l'argente-
rie, dans DOUET d'argq. Comptes de l'argent, introd. p. m.]
il 1° Vaisselle, ustensiles d'argent, il a vendu toute son
— . I L'— d'une paroisse, tous les objets d'argent qui ser-
vent au culte.
Il 2o Vieilli. Fonds annuel que le roi employait à cer-
taines dépenses extraordinaires. Trésorier de 1'—.
ARGENTEUR [àr-jan-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de argenter, § 112. || xiii^ s. Argenteeur, e.
boileau. Livre des mest. I, lxxviii, 15.]
Il Ouvrier qui argenté.
ARGENTEUX, EUSE [àr-jan-teii, -tetiz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de argent, § 166. Le latin argentosus si-^
gnifie mêlé d'argent. || xiv" s. Li monde argenteux (l'âge
ARG
132
ARG
(Au
d'argent), ph. de vitry, Mctarn. d'Ovide, p. 25
sens actuel.) 1539. r. est.]
Il Vieilli. Qui a de l'argent. Les plus riches maisons et
plus argenteuses, amyot, Sylla et Lysandre, 5.
ARGENTIER [àr-jan-tyé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. argentarium, banquier, §§ 298 et 291. ||
xiii<= s. Digeste, dans godef. Suppl. \ 1212. Argentier de
Biais, dans delb. Rec]
Il lo Anciennt. Banquier, qui faisait le commerce de
l'argent.
Il 2° Anciennt. Sorte d'intendant des rois, des princes,
chargé de la garde des objets précieux, etc.
ARGENTIFÈRE [àr-jan-ti-fer] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. argentum, argent, et fero,
je porte, § 273. || 1596. Texte dans delb. Rec. Admis acad.
1878.]
Il Qui contient de l'argent. Plomb — .
ARGENTIN, INE [àr-jan-tin, -tin'] adJ. et s. f.
[ÉTYM. Dérivé de argent, § 100. || xii^ s. Argentines rue-
des, Psaut. de Cambridge, lxvii, 31.]
!• Adj. Il 1° Qui a la teinte de l'argent. Un ruisseau — ,
MAROT, I, 182. Ton — des couleurs.
Il 2° Qui résonne comme l'argent. Son — . Les cloches...
de leurs voix argentines, boil. Lutr. A.
II. S. f. Argentine. || 1° Poisson dont certaines parties
fournissent une substance argentée qui sert pour la fa-
brication des perles artificielles.
Il 2° Potenlille qui a le dessous des feuilles argenté.
Il 3" Spath schisteux.
Il 4" Pierre fine de couleur argentine. Le diamant et la
douce —, iMBERT, Jugem. de Péris, 3.
ARGENTURE [àr-jan-tùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de argenter, § 111. || (Au sens d'argent
massif.) xiv^ s. Texte dans godef. Suppl. \ (Au sens ac-
tuel.) 1642. Argenteure, oud.]
Il Action, art d'argenter. || Couche d'argent déposée
sur la surface d'un objet pour l'argenter.
ARGILE [àr-jil] s. f.
[ÉTYM. Du lat. ar^Ua, m. s. §§ 366 et 291.]
Il Terre blanchâtre, onctueuse, compacte, dite vulgai-
rement terre glaise ou terre à potier. — réfractaire. Vase
d'— . Il Fig. Allusion au récit biblique. Tous les hommes
sont pétris de la même — . | Fig. Statue aux pieds d' — , per-
sonne, chose dont la force, la grandeur a une base fragile.
ARGILEUX , EUSE [àr-ji-leii, -letiz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de argile, § 166. || xii^ s. Terre argilluse.
Rois, m, 7.]
Il Qui est de la nature de l'argile. Un terrain — .
'ARGILIERE [àr-ji-lyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de argile, § 115. || xino s. Arziliere, Re-
nart, 8106, Méon.]
Il Terrain qui fournit de l'argile.
ARGO [àr-gô] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : lat. Argo, grec 'Apyw, vais-
seau sur lequel Jason et ses compagnons allèrent con-
quérir en Colchide la toison d'or.]
Il Constellation de l'hémisphère austral.
ARGONAUTE [àr-gô-nôt'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Argonauta, grec 'Apyovo(ÛTTi<;,
m. s. Il 1520. FABRi, Rhétor. dans delb. Rec]
Il l» Nom donné aux héros qui suivirent Jason en Col-
chide sur le navire Argo.
Il 2" (Hist. nat.) Mollusque céphalopode à coquille
cannelée, en forme de nacelle.
1. ARGOT [àr-gô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1634. Le Jargon ou langage
de l'argot réformé, tiré et recueilli des plus fameux argotiers
de ce temps, litre d'un livre publié à Lyon.]
Il 1° Au xviio s., l'ensemble des gueux, bohémiens et
coupeurs de bourse.
Il 2o P. ext. Langage de convention dont se servaient
les gueux, les bohémiens, etc., et, par la suite, tout lan-
gage spécial aux malfaiteurs. || Fig, Locutions particu-
lières à une profession, à une catégorie de personnes.
L' — des coulisses. L' — ouvrier. L' — parisien.
2. ARGOT [àr-gô] s. m.
[ÉTYM. Pour ergot, § .344. (F. ergot.) || 1690. FURET.]
Il (Jardin.) Portion de branche morte laissée en tail-
lant un arbre.
ARGOTER [àr-gô-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de argot 2, § 154. || 1690. furet.]
il (Jardin.) Retrancher les argots.
'ARGOTIER, 1ÈRE [àr-gô-tvé, -tyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de argot 1, § 115. || 1634. V. argot 1.
Il Vieilli. Gueux dont l'argot était la langue. Argott
et argotières se rangeaient doucement à son passage, v. HU'
N.B. de Paris, 1.
*ARGOULET [àr-gou-lè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1548. Argolet, dans a
Gloss. arch.]
Il (Ane. armée.) Archer à cheval. | Fig. Vieilli. Hom
de rien.
*ARGOUSIER [àr-gou-zyé] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1783. Argoussier, encï
MÉTH.]
Il Hippophaé rhamnoïde, saule épineux.
ARGOUSIN [àr-gou-zin] s. m.
[ÉTYM. Pour algousin, § 453, emprunté de l'ital. ait
zino, aujourd'hui aguzzino, m. s. § 12, qui paraît être i
altération de l'espagn. alguazil, surveillant. On trou\ i
gousan, rab. iv, 19 ; argouzil, brant. Capit. franc. Gk
Prieur. \\ xvi» s. r. belleau, ii, 112.]
Il Officier subalterne chargé de la surveillance des I
çats. Il En mauvaise part. Agent de police.
ARGUE [àrg'] s. f.
[ÉTYM. Pour orgue, § 319, du lat. organum, instrum^^
machine. || 1680. richel.]
Il (Technol.) Pièce qui maintient la filière à tirer 1
l'argent, etc.
1. "ARGUER [àr-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de argue, § 154. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Passer à l'argue.
2. ARGUER [àr-gu-é] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. argutare, pour arguere, m. s. §§4
302 et 291.]
Il Établir avec évidence, ûue pouvez-vous — de ce rais
nement? || Spécialt. (Droit.) — de faux (une pièce), aL
mer qu'elle est fausse.
ARGUMENT [àr-gu-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. argumentum, m. s. || xi
beneeit. Ducs de Norm. 25666.]
Il 1° Preuve par raisonnement. Éluder, rétorquer u]
— en forme, selon les règles de la logique. — ad homl
personnel à celui à qui on s'adresse. Tout ce que lei
ont pu dire pour montrer la grandeur (de l'homme) n'a sert
d'un — aux autres pour conclure la misère, pasc. Pens. vi
I Spécialt. Partie d'une thèse. Le duc de Coislin demeun
core là un — entier, puis s'en alla chez lui, st-sim. in,j
Il 2» Exposé d'un sujet qui va être développé. {Syn.\
maire.) L' — d'une pièce de théâtre, d'un discours.
ARGUMENTANT [àr-gu-m an-tan] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de argumenter, § 47. || 1690. fuh
Il Vieilli. Celui qui, dans la discussion d'une thèse,
gumente contre un adversaire appelé répondant.
ARGUMENTATEUR [ar-gu-man-tà-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. argumentator, m. s. \\ xvi'
Sophistique argumentateur, amyot, dans delb. Rec]
Il Celui qui se plaît à argumenter.
ARGUMENTATION [àr-gu-man-tà-syon ; en vers, -
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. argumentatio, m. s. || xiv^
ORESME, Éth. V, 7.]
Il Action, art d'argumenter. Les règles de 1'—. Une
lide — . Il Spécialt. Soutenance d'une thèse.
ARGUMENTER [àr-gu-man-té] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. argumentari, m. s. || xri'^
Floovant, 741.]
I. V. intr. Présenter des arguments. — contre qqn.
de l'effet à la cause. Bion argumente que tous les hommes si
sacrUèges, malh. Bienf. de Sénèq. vn, 7.
II. V. tr. — qqn, discuter en forme avec lui. Vous n'
argumentez dans cinquante-quatre mortelles pages comme
docteur es lois, beaumarch. 5« Mém.
ARGUS [àr-gûs'] s. m.
[ÉTVM. Nom propre, § 36 : personnage mythologiq
qui avait cent yeux, et que Junon avait chargé de si
veiller la nymphe lo. || xvii" s. V. à l'article.]
Il 1" Surveillant à qui rien n'échappe. Avoir des yt
d'Argus. Je serai, si je veux, l'Argus de votre vie, UOTRC
Bélis. III, 2.
ARG
2" (Ilist. nat.) Nom donné à divers oiseaux, pois-
sons, reptiles, papillons diurnes, etc., dont le corps, les
ailes, sont couverts de taches en forme d'yeux.
ARGUTIE [àr-gu-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. argutia, m. s. || xvi" s. rons.
Franciade, préf.]
Il Subtilité de raisonnement.
*ARGUTIEUX, ŒUSE [àr-gu-syeù, -syeuz'; en vers,
•si-...] udj.
[ÉTYM. Dérivé de argutie, § 116. || Néoloq.]
Il Qui contient des arguties. Raisonnement — .
*ARIA [à-ryà] s. m.
[ÉTYM. Pour haria (palsgr. p. 18) ; parait se rattacher
à i'anc. verbe harier, harceler. || xv^ s. Un grand haria
caria, coquillart. Simple et rusée.]
Il Famil. Tracas. Que d'arias!
'ARIANE [à-ryàn' ; en vers, -ri-àn'] ,?. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : lat. Ariadna, grec 'AptaSv-rj.
Sur la disparition du d, V. § 506.]
Il 1" (Mythol.) Amante de Thésée, abandonnée par
lui. I P. anal. Une Ariane, une amante abandonnée.
Il 2" Espèce de papillon, dit aussi argus jaune.
ARIANISME [à-ryà-nïsm' ; en vers, -ri-à-...] s. m.
I [ÉTYM. Dérivé de arien 1, § 265. || xyi^-xyii^ s. j. Gaul-
tier, dans DELB. Rec]
1 II Hérésie des ariens.
I ARIDE [à-rid'] adj.
\ [ÉTYM. Emprunté du lat. aridus, m. s. On trouve jus-
Iqu'au xvic s. are, aire, ari. || xiv« s. Montaignes Qui sont
arides et brehaingnes, guill. de machault, Prise d'Alex.
dans DELB. Rec. \ 1539. Ari ou aride, R. est.]
Il 1° Dépourvu d'humidité. D'un — rocher fit sortir des
ruisseaux, rac. Ath. i, 4. Comme sur l'herbe — (coule) une
fraîche rosée, a. chén. Élég. m, 8. | P. ext. Peau —, sèche.
I Fig. Une étude — , sans agrément.
Il 2« Sans végétation, stérile. Tu fais d'un sable — une
terre fertile, boil. Ép. 11. | Fig. Sujet — . Rien de plus —
que ses bonnes grâces, MOL. Av. ii, 4.
ARIDITÉ [à-ri-di-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ariditas, m. s. \\ xii^ s. Ariditet,
Psaut. d'Oxf. Lxv, 5.]
Il État de ce qui est aride.
Il 1" Défaut d'humidité. L' — du sol, de la saison. Le foin
sur qui le soleil frappe A moins d' — que le fond de mon cœur,
CORN. Ps. Pênit. 17. || Spécialt. V— de la langue. || Fig.
L'— des sciences abstraites. | (Théol.) L' — de l'âme, état
où elle se sent privée de consolations spirituelles.
Il 2» Stérilité. L'— du sol. || Fig. L'— d'un sujet. L'— de
l'esprit.
1. ARIEN, lENNE [à-ryin, -ryèn' ; en vers, -ri-...] s. m.
et f. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Arlanus, m. s. \\ xiii^ s. L'ere-
siearriene, Chron. de St-Denis, Clovis.]
Il Partisan de l'hérésie d'Arius, qui niait la consubs-
lantialité du Fils avec le Père dans la Trinité. || Adj.
L'hérésie — .
2. ARIEN. F. aryen.
ARIETTE [à-ryêf ; en vers, -ri-et'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. arietta, m. s. diminutif de
aria, air, § 12. || xviii° s. V. à l'article.]
Il Air d'un caractère léger. Voir Caton et César chanter
des ariettes sur le théâtre, montesq. Goût.
*ARIMER. V. arrimer.
ARISTARQUE [à-rïs'-tàrk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Aristarchus, grec 'Apiaxap^^oç,
nom d'un grammairien grec célèbre par ses travaux cri-
tiques sur Homère. || xyi" s. Sauf le jugement de nos Aris-
tarques, rons. Art p. préf.]
Il Critique sévère et éclairé. (Mon homélie) aurait-elle
trouvé quelque Aristarque? les. Gil Blas, vu, 4.
ARISTOCRATE [à-rïs'-tô-kraf] s. m. et f.
[ÉTYM. Tiré du radical de aristocratie, aristocratique,
§ 282. Il 1790. MIRABEAU, Disc. 26 janv.]
Il Membre d'une aristocratie. | Partisan de l'aristo-
cratie.
ARISTOCRATIE [à-rîs'-tô-krà-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àptaToxpâxsta, gouvernement
des meilleurs. || xiv» s. De aristocracie l'en tourne par trans-
gression ou corrupcion en olygarchie, oresme, Éth. viii, 13.]
" Forme de gouvernement où le pouvoir appartient
133 —
ARL
aux grands, aux nobles. Ce sera une chose très heureuse
dans r — , si, par quelque voie indirecte, on fait sortir le peuple
de son anéantissement, montesq. Espr. des lois, ii, 3. | P.
ext. La classe des grands, des nobles. || Fig. L'— de la
fortune, du mérite.
ARISTOCRATIQUE [à-rïs'-to-krà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec àpiaToxpaTixôç, m. s. \\
xiv" s. Ceulx qui se gouvernent selon policie aristocratique,
ORESME, Éth. V, 6.]
Il Qui appartient à l'aristocratie. Le gouvernement — a
par lui-même une certaine force que la démocratie n'a pas, mon-
tesq. Espr. des lois, in, 4. Manières aristocratiques.
ARISTOCRATIQUEMENT [à - ris' - tô - krà - tïk' - man]
adv.
[ÉTYM. Composé de aristocratique et ment, § 724. || xyi^ s.
AMYOT, Œuvr. mor. Propos de table, i, 2.]
Il D'une manière aristocratique.
''ARISTOCRATISER [à-rïs'-tô-krà-ti-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aristocratie, § 267. || xiyo s. Aristocra-
tiser est ouvrer et faire selon aristocratie, oresme, dans meu-
nier. Essai sur Oresme. Repris pendant la Révolution.]
Il Rendre aristocrate, ils aristocratisent la vertu même,
VERGNiAUD, Disc. 16 sept. 1792.
ARISTOLOCHE [à-rïs'-tô-loch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aristolochla, grec oL^\.<s'zokoyJ.(x,
m. s. Il xvi'^ s. Aristolochie, du pinet, Hist. nat. de Pline,
XXX, 11. I Aristoloche, paré, xxiii, 44.]
Il Plante ligneuse dont la racine est employée comme
tonique et apéritive.
•aristolochiÉES [à-rïs'-tô-lô-chyé] et *ARISTO-
LOCHIACÉES [à-rïs'-tô-lô-chyà-sé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. aristolochia, aristoloche, §§ 223 et
233. Il Néolog.]
Il Famille de plantes à feuilles simples, dont l'aristo-
loche est le type.
ARISTOTÉLICIEN, lENNE [à-rïs'-tô-té-li-syin, -syèn']
adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. Aristotelicus, m. s. § 244. || xvii^ s.
chapelain, Lett. ii, 632. Admis acad. 1798.]
Il Relatif à la doctrine d'Aristote. || S. m. Sectateur
d'Aristote.
"ARISTOTÉLIQUE [à-rïs'-tô-té-lïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Aristotelicus, m. s. \\ 1533.
d.\ssy, Peregrin, dans delb. Rec]
Il Relatif à Aristote, à sa doctrine.
ARISTOTËLISME [à-rïs'-tô-té-lïsm'] s. m.
[ÉTY'M. Dérivé du lat. Aristoteles, grec 'AptaTOTÉXT;;,
Aristote, § 265. || Admis acad. 1798.]
Il Doctrine d'Aristote.
ARITHMÉTICIEN, lENNE [à-rït'-mé-ti-syin, -syèn';
en vers, -si-...] s. tn. et f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. arithmeticus, m. s. § 244. On trouve
arismetien dans chr. de pisan, Ch. V, m, 4. || 1539. R. est.]
Il Personne versée dans l'arithmétique.
ARITHMÉTIQUE [à-rït'-mé-tïk'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arithmeticus, aritlmietica, grec
àptOfjiTiTixd;, àptOpiTi'nxTi, m. s. En anc. franc, arismetique,
ou l's représente le 6 grec. (F. § 497.) || xiie s. Arimetique,
Rom. de Thèbes, dans delb. Rec. \ xiii^ s. Arismetique,
brun, latini. Trésor, I, i, 3. | 1539. Arithmétique, R. est.]
I. Adj. Relatif à la science des nombres. Science — .
Opération — . Machine — de Pascal, qui sert à exécuter les
opérations arithmétiques. | Spécialt. Rapport —, rapport
de différence entre deux nombres. | (Plain-chant.) Divi-
sion —, division de l'octave en parties inégales par la
quinte et la quarte. (F. plagal.)
II. 5. f. Science des nombres, du calcul. Les règles
de 1'—.
ARITHMÉTIQUEMENT [à-rït'-mé-tïk'-man ; en vers,
-ti-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de arithmétique et ment, § 724. || xyi^ s.
p. DE THYARD, daUS GODEF. Suppl.]
Il D'une manière arithmétique. Procéder — .
ARLEQUIN, QUINE [àr-le-kin] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. arlecchino, m. s. § 12, lequel
paraît correspondre à I'anc. franc. Hellequin, nom d'un
diable célèbre dans les légendes du moyen âge, § 36.
MÉN., RiCHEL. et FURET, écrivcnt harloquin. || 1585. Harle-
quin, texte cité par picot, dans Romania, xvi, 538.]
Il S. m. Personnage comique, emprunté à la farce ita-
ARL
134 —
ARM
lienne, qui paraît sur la scène avec un costume fait de
pièces' triangulaires de toutes couleurs, et armé d'une
balte. Il Fig. Manteau d'— , ornement qui encadre la scène
et figure des rideaux relevés (comme le manteau d'Ar-
lequin). Il Fig. Famil. \ 1. — poUtique, un homme qui a
pris les couleurs de tous les partis. | 2. Un habit d'— ,
œuvre composée de parties disparates. | 3. Un —, plat
composé de restes de repas, mélange de toutes sortes
de mets. | 4. (Par jeu de mots sur harle ou arle.) Bateau
pour la chasse du harle, du canard sauvage. || S. f. Ar-
lequine, femme vêtue d'un costume d'arlequin.
ARLEQX7INADE [àr-le-ki-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arlequin, § 120. || xviiic s. volt. Lett.
7 août 1769. Admis acad. 1835.]
Il l" Pièce bouffonne où Arlequin jouait le rôle prin-
cipal. Il Fig. Composition grotesque.
Il 2» Bouffonnerie d'arlequin. |1 P. ext. Plaisanterie
bouffonne.
*ARIiIADIIJÙE [àr-mà-dîy'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. armadillo, diminutif de
armado, armé, par comparaison de l'enveloppe de l'ani-
mal à une armure, § 13. || (Au sens 1.) xvii« s. ArmandiUe,
DU TERTRE, Hïst. dcs Autilles, VI, I, 5.]
Il 1. Vieilli. Angolin. j 2. Crustacé voisin du cloporte.
ARMATEUR [àr-mà-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. armator, m. s. \\ 1611. cotgr.I
Il Celui qui équipe, à son compte ou au compte d'autrui,
un bâtiment, soit pour le commerce, soit pour la course.
ARMATURE [àr-mà-tùr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. armatura, m. s. \\ (Au sens I.)
xvo-xvi« s. Clievaliers de legiere armature, fossetier, dans
GODEF. I (Au sens II.) 1694. th. corn.]
I. Anciennt. Armure. Sans 1'— de prudence... le dieu Mars
ne saurait conduire ses batailles, J. le maire, Illustr. de
Gaule, dans delb. Rec.
II. Assemblage de pièces de fer servant à maintenir
les diverses parties d'un ouvrage de charpente ou de
maçonnerie, etc. L' — d'une voûte, d'une arcade, d'un dôme.
I Spécialt. Pièce de fer adaptée à un aimant pour en aug-
menter la puissance. — d'un condensateur électrique. || (Géo-
logie.) Croûte qui entoure certains fossiles organiques
et qui n'appartient ni à la substance du fossile ni à celle
de la roche. || (Musique.) Dièses et bémols placés à la clef,
pour indiquer le ton, le mode du morceau. (F. armure.)
ARME [àrm'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *arma, *armae, class. arma, armorum,
m. s. §§ 291 et 544.]
I. Instrument dont l'homme se sert pour attaquer ou
se défendre.
Il 1° Armes offensives, qui servent à attaquer, j — de
trait, qu'on lance, flèche, javelot, etc. | —blanche, sabre,
épée, etc. Au plu?: Les armes, l'escrime. Faire des armes.
Maître d'armes. Salle d'armes. | — à feu, pistolet, fusil, etc.
I Dans la manœuvre du fusil. Porter — , présenter — , être
r — au bras. | Armes de chasse. | Armes de guerre. Prendre les
armes. Appeler aux armes. Être sous les armes. Poser les
armes. Rendre les armes, les remettre au vainqueur. Place
d'armes, où s'exercent les soldats d'une garnison. Capi-
taine d'armes, officier qui a la garde des armes, dans un
navire. | P. ext. Dans une armée. Les différentes armes,
l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie, etc. Des soldats de
toute — . Les armes savantes, l'artillerie, le génie. | An-
ciennt. Les armes de chevalier. Veille des armes, nuit pen-
dant laquelle veillait auprès des armes celui qui le len-
demain devait être armé chevalier. Parrain d'armes. Homme
d'armes, cavalier armé de toutes pièces. || Fig. Moyens
dont on se sert pour attaquer, pour vaincre qqn, pour
surmonter qqch. Changer la langue en armes offensives,
BOSS. Concupisc. 16. Si j'avais su qu'en main il a de telles
armes, mol. Ta7~t. v, 3. Tu prends pour t'en venger de plus
poissantes armes, CORN. Poly. iv, 1. Donner à sa vertu des
armes contre moi, rac. Brit. iv, 4. Dn espoir... Qui lui fasse
tomber les armes de la main, ID. Baj. ii, 5. L'apôtre nous
exhorte à être toujours sous les armes, BOSS. Panég. Si Gor-
gon, préamb. Attaqué par vos yeux, je leur rendis les armes,
CORN. Ment. i,3.
Il 2° Armes défensives, qui servent à protéger (casque,
bouclier, cotte de mailles ou cotte d'armes, cuirasse, etc.).
Des armes à l'épreuve de la balle. Les coups d'épée faussèrent
ses armes en divers endroits, bovuours, Aubusson,'d. \\Fig.
Contre un pareil malheur ma constance est sans armes, >
Psyché, 1, 1.
Il 3° P. anal. Tout ce qui sert à attaquer ou à se t
fendre. Se battre avec les armes naturelles, avec les poini
les pieds, etc. Faire — de tout, j P. ext. En parlant d'I
bûcheron. L'innocente forêt lui fournit d'autres armes, la
Fab. XII, 16. I Les armes des animaux, cornes, griffes,
fenses, etc. j Poét. Tous avaient dû tomber sous les cèle;
armes, la f. Phil. et Baucis.
II. Aîi plur. Ce qui se rapporte à la guerre.
Il 1° Le métier militaire. Embrasser la carrière des arrr
Faire ses premières armes.
Il 2° Les combats. Un fait d'armes. La gloire des
Le sort des armes. Les armes ont été heureuses. Les
sont journalières.
III. Au plur. Signes héraldiques d'une famille m
d'une ville, etc. Héraut d'armes. (F. héraut.) Armes f]
lantes, figurant symboliquement le nom de la famille,
la ville. Il Spécialt. Pièces groupées dans le champ ''
l'écu, par opposition aux pièces qui l'accompagni
cimier, couronne, etc.
ARMÉE [àr-mé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de armer, § 119. A rempl
l'anc. mot ost. (F. ce mot.) || xiyc s. j. le bel, Chronu
p. 154.] !
I. Il 1° Réunion de troupes de différentes armes, d
tinées à faire la guerre. Mettre une — en campagne. !
corps d' — . Une — d'occupation. (Darius) assemblait des
mées innombrables, montesq. Espr. des lois, x, 14. Le 1
des armées, celui qui tient entre ses mains le sort des
mées. n rend au Dieu des armées la gloire qu'il lui envoy
BOSS. Condé.
Il 2° Au sing. L'ensemble des troupes régulières d i
État. Entrer dans 1'—. L'— de terre, 1'— de mer. Spécù
La grande —, celle que réunit Napoléon Ic"" pour la c;
pagne de 1812. || Fig. Troupe nombreuse. Une — de crt
ciers. Une — de sauterelles.
II. Dans une mansarde, revêtement d'ardoises
fixe sur la face latérale pour la garantir de la pluie
armature.)
ARIVŒLINE [àr-me-lin'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. armellina, m. s. § 12. o
donne armelin, s. m. || 1680. richel.]
Il Peau d'hermine de Laponie remarquable pi
finesse et sa blancheur.
ARMEMENT [àr-me-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de armer, § 145. || xiii^ s. Gestes des'i
prois, dans delb. Rec]
Il lo Action de munir. L'— d'un navire.
Il 2° Action de munir d'armes. L'— des recrues
Il 3o Action de se préparer à la guerre en réuniss
soldats, armes, munitions, etc. Faire des armements c
sidérables.
ARMER [àr-mé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. armare, m. s. devenu armar, § 291, arr
§ 295.]
I. Munir. (Ils) armèrent les claies de dessus eux de
driers et de sacs de laine, d'aub. Hist. univ. II, i, 17.
sœur du fil fatal eût armé votre main, rac. Pkèd. ii
Armée de castagnettes , iiamilt. Gram. 9. | Absolt. -
faucon, lui attacher des sonnettes. — un navire, le gti'
de ses agrès, provisions, etc. Vaisseau armé en gue
garni de ses agrès, provisions, armes et munitions. !
raques) plus armées en marchandise qu'en guerre, bra
Capit. franc. Monluc. Soixante grands vaisseaux qu'il \
vait — en guerre, volt. S. de L. XIV, 10. — les avif
les disposer pour être prêt à ramer. — un fusil, un pi
let, tendre le ressort qui permet au chien de s'aba!
— un aimant, le munir de pièces de métal qui en a
mentent l'action. — la clef (Musique), y mettre les diô-
les bémols qui indiquent le ton, le mode. P. plaisant.
était fille à bien — un lit, la f. Contes, Sen\ justifiée.
II. Munir d'armes.
Il 1° D'armes offensives. — des recrues. On arma
esclaves. — qqn de pied en cap. N'a-t-il pas de Jéhu lui-nu
armé les mains? rac. Ath. m, 6. j — qqn chevalier, j '
d'une pierre, d'un bâton. Des paysans armés de fourches. I
armé d'un poignard. Absolt. Une troupe d'hommes armé: |
P. anal. Le taureau est armé de cornes. Une plante an i
d'aiguillons. Des chars armés de faux. || P. ext. \ 1. Mcl '
II
ARM
>n armes. Cet État peut — un million d'hommes. Ahsolt. Un
itat qui arme, qui se prépare à la guerre. L'Egypte pour
>ompée armerait, CORN. Pomp. ii, 1. S' — , prendre les
irmes. S'armât-elle toute (Rome) en faveur d'un proscrit,
:ORN. Sertor. ii, 2. | 2. Exciter à prendre les armes. Contre
IchiUe — Agamemnon, hac. Iph. iv, 1. Allez contre un ré-
elle — toute la Grèce, td. Andr. ii, 2. || Fig. Pour — contre
nol tant d'auteurs furieux, lîoii.. Sat. 9. Le roi... S'armera
;ontre nous de nos moindres discours, rac. Mithr. i, 5. Ces
reux armés de tous leurs charmes, iD. Bér. iv, 4. J'armai la ca-
omnie, in. Es-ffi. ii, 1. Armez votre courroux, mol. Tca't. m, 6.
Il 2" D'armes défensives. Des soldats armés de casques,
le cuirasses. Il n'a pas besoin d' — cette tête qu'il expose à
ant de périls ; Dieu lui est une armure plus assurée, BOSS.
Jondé. I P. anal. Celui-là fut sans doute Armé de diamant,
.A F. Fab. vu, 12. Il Fig. J'ai pris soin de m' — contre tous
es poisons, rac. Mithr. iv, 5. Armez-vous de constance,
;ORN. Ilor. II, 4.
ARMET [àr-mè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arme, § 133. || xivo s. Des armez, des
lubers, Girard de Roussillon, 3767, Mignard.]
Il Armure de tête, petit casque fermé en usage à la
in du moyen âge. (Capitaines) qui tous ont porté 1' — , la
'm. 14. Il P. plaisant. La tôte. Quand l'humeur ou le vin lui
parbouillent 1'—, Régnier, Sat. 11.
I âRMILLAIRE [àr-mi-yèr] adj.
i [ktym. Dérivé de armille, § 248. || 1557. p. de jiesmes,
hstit. astron. dans delb. Rec]
Il Formé d'anneaux. Sphère — , représentation des cer-
ples de la sphère céleste par des anneaux dans l'intérieur
'lesquels sont figurés, avec leurs positions respectives,
ie soleil, la terre, la lune, etc.
] ARMILLE [àr-mïy'] s. f.
\ [ÉTVM. Emprunté du lat. armilla, bracelet. || (Au sens
lie bracelet.) xii» s. beneeit. Ducs de Norm. 7418.]
Il 1° Annelet qui entoure le chapiteau dorique.
Il 2o Anneau de la sphère armillaire.
ARMISTICE [àr-mïs'-tïs'] S. m. {fém. acad. 1762).
! [ÉTYM. Composé avec le lat. arma, armes, et statio, re-
jpos, §271, sur le modèle de solstice. || xyii^ s. limojon de
:3T-DIDIER, cité daUS FURET. 1701.]
Il Suspension provisoire de l'état de guerre. {Syn. trêve.)
ARMOIRE [àr-mwàr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. armarium, m. s. devenu armaire,
5 248, et, par changement de suffixe, armoire, § 62; masc.
là l'origine ; sur le changement de genre, V. § 550. ||
xiio s. Un almarie ki esteit el porche. Rois, iv, 16.]
Il 1° Réduit pratiqué dans l'enfoncement du mur
d'une chambre, fermé par un ou deux vantaux et des-
tiné à renfermer des objets de quelque valeur. Croyez-
vous donc qu'on soit à l'aise en cette — ? v. hugo, Hem. i, 2.
Il 2« Meuble haut, fermé par des battants et destiné
au même usage. — à glace, dont le battant est orné d'une
glace.
ARMOIRIES [àr-mwà-ri] s. f. pi.
[ÉTYM. Ane. franc, armoierie, dérivé, § 69, du verbe
armoyer, au sens de décorer d'armes héraldiques. || xiv'' s.
Armé de toute armoierie, Ciperis, dans godef.]
Il Ensemble des emblèmes consacrés par l'art héraldi-
que qui servent de signes distinctifs à une famille noble,
il une ville, etc.
ARMOISE [àr-mwàz'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. artemïsia, m. s. (grec àpT£]jLtff[a,
plante d'Artémis), devenu artmesia, § 336, armeise, §§ 405,
;!56et291, armoise, §309.]
Il Plante de la famille des Composées, à propriétés
toniques.
*ARMOISIN [àr-mwd-zin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. ermesino, m. s.% 12, qui
paraît dérivé de la ville d'Ormuz. || xyi" s. Robbes de ta-
tetas armoisy, rab. ii, 16. 1 1611. Armoisin, cotgr.]
Il Taffetas très léger.
ARMON [àr-mon] s. m.
[ÉTYM. Du lat. artemônem (proprt, moufle, sorte de le-
vier), devenu artmon, §'§ 336 et 291, armon, § 405.]
Il Pièce de l'avant-train d'une voiture, à laquelle est
articulé le timon.
A.RMORIAL [àr-mô-ryàl; en vers, -ri-àl] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de armoiries, sur le modèle de historial,
§238. 111611. coTGu.]
135 - ARP
Il Relatif aux armoiries. || S. m. Recueil d'armoiries.
L' — de Bretagne.
ARMORIER [àr-mô-ryé; en vers, -ri-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de armoiries, sur le modèle de historier,
§ 266. A remplacé armoyer, dérivé de arme, § 159, qui est
encore dansouD. On trouve armoirié dans cotgr. || 1680.
RICHEL.]
Il Orner d'armoiries.
ARMORISTE [àr-mô-rïst'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de armoiries, d'après armorier, § 265. ||
1690. FURET.]
Il 1° Celui qui est versé dans la science des armoiries.
Il 2" Celui qui peint, brode, grave des armoiries.
ARMURE [àr-mûr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. armatûra, m. s. devenu armedure, armeure,
armure, g§ 346, 402, 358 et 291.]
Il 1° Ensemble d'armes défensives qui protègent le
corps (cuirasse, cotte de mailles, casque, etc.).
Il 2° Pièce de fer qu'on met en contact avec un ai-
mant pour en augmenter la force. (F. armature.)
Il 30 (Tissage.) Disposition des lisses qui modifie le
croisement des fils et la nature du tissu. || Sorte d'étoïïe
de soie.
Il 4° (Musique.) Dièses, bémols, placés à la clef pour
indiquer le ton, le mode du morceau.
*ARMURERIE [àr-mur-ri ; en vers, -mu-re-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de armurier, § 68. || xiv<= s. Les guerriers
et l'armeurerie du roy, bersuire, dans godef.]
Il Fabrication, commerce d'armes. || Fabrique d'armes.
ARMURIER [àr-mu-ryé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de armure, § 115. || 1292. Armeurier, gé-
raud, Paris sous Ph. le Bel, p. 484.]
Il Fabricant, marchand d'armes.
ARNICA [àr-ni-kà] s. m. et, vieilli, ARNIQUE [àr-nïk']
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes arnica, m. s.
probablt corruption du lat. ptarmica, grec irTapixtxf,,
(plante) qui fait éternuer. || 1752. Arnique, trév.]
Il Plante aromatique de la famille des Composées, à
propriétés stimulantes et toniques.
AROMATE [à-ro-mâf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. aromatum, grec ôEpwixa,
m. s. En anc. franc, aromat, qui est encore dans furet.
Il xvi" s. paré, xxvi, 7.]
Il Substance odoriférante qu'on emploie comme par-
fum, médicament, condiment, etc.
AROMATIQUE [à-rô-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aromaticus, m. s. \\ xiiio s. Texte
dans GODEF. Suppl.]
Il Qui est de la nature de l'aromate.
AROMATISATION [à-rô-mà-ti-zà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aromatiser, § 247. || 1581. Aromatiza-
tion. Trésor des pauvres, dans delb. Rec.]
Il Action d'aromatiser.
AROMATISER [à-rô-m"a-ti-zé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aromatizare, m. s. \\ xii^ s.
beneeit, Ducs de Norm. 8356.]
Il 1° V. tr. Parfumer avec un aromate.
Il 2» Vieilli. V. m^?'. Exhaler un parfum. Part. prés, pris
adjectivt. Par son odeur aromatisante, dassoucy, Avent. 8.
AROME [à-rôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec à'pu[ji,a, m. s. On trouve
arom au xii^ s. pour aromate. (F. godef. Suppl.) \\ 1787.
G. DE M0RVEAU, Nomencl. chim. p. 72.]
Il Émanation des substances odoriférantes, spéciale-
ment de celles qui agissent sur le goût. L'— du café, de
la vanille.
ARONDE [à-rônd'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *hiLrûnda, class. hirundo, devenu
eronde, aronde, §§ 342, 327 et 291.]
I. Vieilli. Hirondelle. || (Technol.) Queue d'— , nom
donné à diverses pièces qui vont s'élargissant en forme
de queue d'hirondelle. Tesson qui sert à assembler des
pièces de charpente. Ouvrage de fortification qui va se
resserrant vers la gorge ou côté de la place.
II. (Hist. nat.) Espèce de poisson volant. | — perUère,
avicule aux perles.
ARPÈGE [àr-pèj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. arpeggio, m. s. proprt, jeu
de harpe, § 12. || 1751. encycl.]
ARP
— 136
ARR
Il Trait rapide où l'on fait entendre successivement
les sons d'un accord.
'ARPÈGEMENT [àr-pèj'-man ; en vers, -pè-je-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arpéger, g 145. || 1690. Harpegement,
FURET. I 1751. Arpegement, encygl.]
Il Action d'arpéger.
ARPÉGER [àr-pé-jé] t\ tr.
[ÉTYM. Dérivé de arpège, § 154. || 1751. encycl.]
Il Exécuter (un passage) en arpège.
ARPENT [àr-pan] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. *arependem, pour arepennem, m. s.
mot d'origine gauloise, § 3, devenu arpen, §§ 336 et 291,
arpent, § 412.]
Il Ancienne mesure agraire qui valait environ le tiers
ou la moitié d'un hectare.
ARPENTAGE [àr-pan-tàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de arpenter, § 78. On a dit aussi arpente-
ment et arpenterie. || 1293. Texte dans godef. SuppL]
Il Action d'arpenter. Hs (les Égyptiens) ont été obUgés
de recourir à 1'—, boss. Hist. univ. m, 3. (F. aréage.)
ARPENTER [àr-pan-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de arpent, § 154. || 1384. Plusieurs bois qui
onoques ne furent arpentez, dans varin, Arch. adm. de
Reims, in, 603.]
Il Mesurer un terrain , évaluer sa superficie , autrefois
en arpents, aujourd'hui en mètres. || Fig. Parcourir à
grandes enjambées. J'ai arpenté hier Paris en tous sens. Il
(le lièvre) s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes. Et
leur fait — les landes, la f. Fab. vr, 10.
ARPENTEUR, EUSE [àr-pan-tesUr, -teiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de arpenter, § 112. 1| 1453. Arpenteux et
mesureux, dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui arpente (un terrain). || Fiq. S. f. Ar-
penteuse, longue chenille qui, pour avancer, soulève
son corps en arc et le détend, embrassant à chaque fois
un espace égal à sa longueur.
*ARPON [àr-pon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du gascon arpan, m. s. § 11. ^Néolog.]
Il Forte scie employée dans les chantiers de marine.
ARaUEBUSADE ['kr-ke-bu-zàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arquebuse, § 120. || 1564. J. Thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Coup d'arquebuse. Plaie d'— . || P. ext. Vieilli. Plaie
faite par une arme à feu. Eau d'— , vulnéraire employé
autrefois pour les blessures d'armes à feu.
ARQUEBUSE [àr-ke-bùz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. archibuso , m. s. § 12 , alté-
ration, par étym. pop. (arco-buso, arc-trou), de l'allem.
hakenbiichse, proprt, boîte à croc, § 7. Arquebuse a sup-
planté haquebute, venu directement de l'allem. Trois hac-
quebutes, c'est pitié : il faut à cette heure dire harquebuses,
N. DU FAiL, Eutrapel, p. 285 || 1475. Haquebusche, dans
GAY, Gloss. arch. \ 1478. Harquebuches, ibid.]
Il Ancienne arme à feu portative. — à croc, dont le
canon était retenu par un croc sur un chevalet. — à
mèche, qu'on faisait partir en abaissant le serpentin garni
d'une mèche allumée. — à rouet, qu'on faisait partir en
abaissant sur un rouet d'acier le chien garni d'un silex.
Il Compagnie de 1' — , société formée pour s'exercer au tir
de l'arquebuse, et, par extension, à toute espèce de tir.
ARQUEBUSER [àr-ke-bu-zé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de arquebuse, § 154. || xvio s. Nos gens
commencent à arquebuser, monluc, Comment. 2.]
Il 1° Vieilli. V. intr. Tirer de l'arquebuse.
Il 2° V. tr. Tuer d'un coup d'arquebuse.
ARQUEBUSERIE [àr-ke-buz'-ri ; en vers, -bu-ze-ri]
s.f.
[etym. Dérivé de arquebusier, § 69. || xvio s. Arcbouzerie
et artillerie, mart. du bellay, Mém. 1.]
Il 1° Vieilli. Troupes armées d'arquebuses. Après avoir
logé par les pentes son — , d'aub. Hist. univ. I, v, 6.]
Il 2" Fabrication d'arquebuses. || P, ext. Fabrication
d'armes à feu portatives.
ARauEBUSIER [àr-ke-bu-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arquebuse, § 115. || 1564. J. thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il 1" Soldat armé d'une arquebuse.
Il 2" Fabricant d'arquebuses. || P. ext. Fabricant d'ar-
mes à feu portatives. (F. armurier.)
Il 3o Membre d'une compagnie de l'arquebuse.
ARQUER [iir-ké] v. tr. et intr. '
[ÉTYM. Emprunté du lat. arquare, ???. s. On trou\
anc. franc, archer, dérivé de arc. || xvi<* s. paré,
uttré.]
Il l" F. tr. Courber en forme d'arc. — ime tige dt
Homme sec avec une jambe arquée, ST-SIM. m, .381. U
arqué. Des sourcils arqués. Cheval arqué, qui a les jamln
devant arquées. | Un navire qui s'arque, qui, se disjoii; '
baisse du côté de la proue et de la poupe. {Cf. contre
Il 2" F. intr. Se courber en arc, fléchir. Cette j)
arque déjà.
*ARQUET [àr-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arc, § 133. {Cf. archet, dérivé
anc.) Il 1751. encycl.]
Il Fil de fer qui retient les tuyaux dans la naveltiir
tisserand.
'ARRACHAGE [à-rà-chàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arracher, § 78. || Ne'olog.]
Il Action d'arracher (des végétaux).
ARRACHEMENT [à-rach'-man ; en vers, -rà-cli
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arracher, § 145. || xii" s. Errace
villardde honnegourt. Album, p. 163.]
Il Action d'arracher. L' — d'une dent. Une plaie par
P. ext. Ce qui est arraché. | Spécialt. (Maçonn.) Pi
enlevées à l'extrémité latérale d'un mur pour en
ter dans les espaces vides les pierres de raccord <
construction nouvelle. || — d'une voûte, naissance •
voûte où les pierres qui commencent le cintre s'en
tent dans les pierres d'arrachement du mur qui le
porte.
ARRACHE-PIED (D') [dà-rach'-pvé ; en vers,
che-...] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de arrache et pied, § 212. || xvi'= -
d'arrachepied, rab. iii, 38. Toussez icy un bon coup ou ux
et beuvez en neuf d'arrachepied, ID. v, prol.]
Il Sans relâche. Travailler d' — .
ARRACHER [à-rà-ché] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. exradicare , déraciner, devenu *exra
§§ a36 et 291, esrachier, §§ 414, 379 et 297, arachier, s
et 422, aracher, § 634, arracher, § 502.]
I. Détacher avec effort ce qui tient au sol par des |:i-
nes. {Syn. déraciner.) — d'un terrain les arbres, les ma li-
ses herbes. | Absolt. — un arbre, des pommes de terre,
chez brin à brin Ce qu'a produit ce maudit grain, la f.
1, 8. Il P. anal. Détacher avec effort une chose do
quoi elle tient. — une branche de l'arbre, un fruit de la
une épine du pied. Il tâchait en vain d' — de son dos la '
tunique, fén. Te'l. 12. — un morceau d'une robe. | A'^
Qu'il soit comme le fruit en naissant arraché, rac. Ai
2. C'est lui — les entrailles, mol. Av. ii, 4. — un livr
mains de qqn. De mes bras tout sanglants il faudra 1'—,
Jph. IV, 4. — qqn des mains de l'ennemi. Arrachez-vous
lieu funeste et profané, rac. Phèd. v, 1. || Fig. — une
sion du cœur de qqn. Pour m' — du cœur de ses soldats,
Baj. I, 1.
II. Enlever de force à qqn ce qu'il retient. — au
sa proie. — un enfant à sa mère. Une force supérieure noi
arrache (ces objets), bourd. Impén. fin. 3. | P. exi.
(les uns aux autres) un livre, une personne, chacun
lant l'avoir. || Fig. — à qqn de l'argent, une promesse
réponse. Aveux arrachés par la torture. J'arrachai pluto
je n'obtins de lui cette troisième visite, st-sim. i, 369.
qqn des larmes, des gémissements. (Cette amour) Te peu!
— une larme, un soupir? corn. Poly. iv, 3. — qqn
travaux, à la misère, à l'oubli. Vous m'avez arrachée A
obéissance où j'étais attachée, rac. Mithr. iv, 4. Vo
pouvez vous — à la nymphe que vous aimez, FÉN. Tél. 7.
à la vie, iD. ibid. 12.
'ARRACHE-SONDE [à-rach'-sônd'; envers,-vh-ch<
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrache et sonde, § 209. || Néoi
Il Outil servant à retirer du trou de sonde les 1
ments de la tige, quand elle s'est brisée dans le foi
Des — , ou des arrache-sondes.
ARRACHEUR, EUSE [à-rà-cheur, -cheuz'] s. w. i "
[ÉTYM. Dérivé de arracher, § 112. || xin^ s. Aracheoni
chastiaus des mains des mescreans, Gestes des Chij)7vis,
DELB. Rec]
Il Celui, celle qui arrache.
ARR
137 —
ARR
Il 1° s. m. — de dents, celui qui arrache les ilenls sur
les places piililiques. Mentir comme un — de dents, avec
effronterie. Nicolas Flamel, ce grand et souverain — de dents
en ce métier (d'alchimiste), n. du fail, Eiitrapel, 10.
Il 2" S. /'. (Technol.) Arracheuse {V. éplucheuse), ouvrière
qui arrache le jarre dans le pelage du castor. || P. ext.
Machine à arracher les pommes de terre.
*ARRACHIS [à-rà-chi] s. ?n.
[ÉTYM. Dérivé de arracher, § 82. || xiii'! s. Aragis de vigne,
dans GODEF. Suppl. \ xvi<^ s. Arachls (défrichement), ibid.]
Il 1" Plant arraché pour être replanté ailleurs. | Plante
vendue en bourriche avec les racines entourées de terre.
Il 2" Action d'arracher frauduleusement des plants
d'arbres.
'ARRACHOIR [à-rà-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arracher, § 113. || Néolog.]
Il Instrument de jardinage qui sert à arracher des
plantes.
'ARRAISONNEMENT [à-rè-zon'-man ; en vers, -zo-
ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arraisonner, § 145, || xii« s. Aresune-
ment, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 2379.]
Il 1" Vieilli. Action de raisonner avec qqn.
Il 2» (Marine.) Reconnaissance de l'état sanitaire d'un
navire qui aborde.
ARRAISONNER [à-rè-zô-né] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'arrationare, m. s. de ad, à, et ratio, rai-
son, devenu en anc. franc. *araisnar, §§ 366, 406, 336 et 291,
araisnler, § 297, et à la 3° pers. sing. indic. prés, araisone
('arratiônat). Cette dernière forme a passé à l'infin. § 624.]
Il 1° Raisonner avec (qqn). Tandis que j'arraisonnais le
duc d'Orléans, st-sim. vu, 36. | F. pron. L'âne qui s'arrai-
sonnait avec son gardien, peiresg, Lett. 92.
Il 2" Spécialt. (Marine.) Reconnaître l'état sanitaire
d'un navire qui aborde.
'ARRANGEANT, ANTE [à-ran-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de arranger, § 47. || Néolog.]
Il Famil. Disposé à arranger ceux à qui il a affaire.
Une personne — . Un marchand — .
ARRANGEMENT [à-ranj'-man ; en vers, -ran-je-...l
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arranger, § 145. || 1318. Texte dans
DELB. Rec]
Il Action d'arranger; état de ce qui est arrangé.
Il l" Action de disposer les choses dans l'ordre qui
convient. L'— d'une bibliothèque. L' — d'une chambre, d'une
maison. Des arrangements domestiques, ST-SiM. i, 44. La ca-
dence et r — des paroles, Boss. Pai^ole de Dieu, 1. Les ar-
rangements sont pris pour réussir. | (Musique.) Action d'ac-
commoder une composition musicale à d'autres instru-
ments. L'— d'une partition pour le piano. | (Algèbre.) Action
de placer les lettres dans un certain ordre. || Disposition
prise avec qqn pour régler une affaire. Terminer un procès
par — . Prendre des arrangements avec ses créanciers.
Il 2» Action de remettre les choses dans l'ordre qui
convient. L' — d'une pendule, d'un meuble, d'un vêtement.
ARRANGER [à-ran-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et ranger, §§ 192 et 196. || xii^ s.
Ala champaigne s'arengent bêlement, Loherains, dans godef.]
I. Il 1° Disposer dans l'ordre qui convient. — des fleurs
dans un vase. — le feu. — une chambre. — sa toilette. (Il a) les
cheveux arrangés et le teint vermeil, la br. 2. Comme vous voilà
arrangé! Fig. Ironiqt. Il arrange bien ses amis, il les mal-
traite en paroles. Il l'a arrangé de la belle manière. || S' —
dans un fauteuil pour dormir. — des mots dans une phrase.
— une période. — une symphonie pour le piano. — un ma-
riage, une partie de campagne, disposer les choses pour
que le mariage, la partie, ait lieu. — sa vie. — une chose
avec qqn. S' — pour être prêt. Arrangez-vous comme vous pour-
rez. S'— avec qqn. || — une affaire avec qqn, la régler par un
accord mutuel. — un procès. Il vaut mieux s' — que plaider.
Les adversaires se sont arrangés sur le terrain.
Il 2" Remettre dans l'état qui convient. Faire — une
pendule. Donner un meuble à — .
II. Mettre qqn dans la disposition qui convient. Cela
m'arrange. Ce marchand vous arrangera. S' — de qqch, s'en
trouver satisfait.
'ARRANGEUR [à-ran-jeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arranger, § 112. || XYii" s. Excellents
arrangeurs de syllabes, t. des réaux, liistor. Malhei'be.]
Il Celui qui arrange. (Se prend en mauvaise part.) Da
— de phrases. || (Musique.) Celui qui arrange une com-
position musicale pour d'autres instruments.
ARRENTEMENT [à-rant'-man ; en vers, -ran-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arrenter, § 145. || 1286. Texte dans
REiFFENBERG, Chron. de Ph. Mouskes, m, p. 25.]
Il Action de donner ou de prendre à rente.
ARRENTER [à-ran-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et rente, §§ 194 et 196. || 1236.
Texte dans reiffknberg, Chron. de Ph. Mouskes, m,
p. 25.]
Il Donner ou prendre à rente.
ARRÉRAGER [à-ré-rà-jé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de arrérages, § 154. || xiii^ s. Qu'il ne fust
arrieragiés de son droit, beauman. lxv, 8.]
Il Être en retard de paiement. Laisser — une rente. Se
laisser — .
ARRÉRAGES [à-ré-ràj'] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé de arrière, § 78. Pour é à la place de iè,
V. § 65. Il xiio s. Les arrierages qu'il aroit levés, beauman.
VII, 8.]
Il Rente, redevance, dont le paiement est en retard.
Quand il va demander ses — , la br. The'ophr. De' fiance.
ARRESTATION [à-res'-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de arrêter, d'après le type lat. restare,
§ 247. En anc. franc, arestaison, forme pop. || 1370. Ares-
tation, dans godef. Suppl.]
Il Action d'arrêter, état de celui qui est arrêté (pour
être retenu en prison). — des principaux chefs. Une — arbi-
traire. Être mis en — .
ARRÊT [à-rè ; le ^ se lie dans la prononciation sou-
tenue] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de arrêter, § 52. || xn^ s. Sans
arest, chrétien de troyes, Chevalier au lion, 2223.]
Il 1» Action de s'arrêter, d'être arrêté. Sans — dans sa
course insensée. L' — d'un train. Un chien qui tombe en — ,
qui s'arrête dès qu'il aperçoit ou sent le gibier, j Ellipt.
Un chien d' — (par opposition à chien courant). L' — d'une
pendule, d'une machine. Un moment, un temps d' — . Il y a un
temps d' — dans la maladie. L' — du développement du corps.
Il Fig. Une légèreté sans —, malh. Bienf. de Sénèq. vu, 16.
Mille pensées vaines et sans —, bourd. Entret. inte'r. avec
J.-C. 1.
Il 2» Action d'arrêter. | 1. Vieilli au sens général.
Action d'arrêter qqn pour le retenir en prison. L'— de
Siroès, rotrou, Cosroès, m, 1. Encore usité dans les ex-
pressions suivantes : Mandat d' — , maison d' — ; et, auplur.
Mettre aux arrêts; garder les arrêts; lever les arrêts de qqn.
I 2. (Escrime.) Coup d'— , coup d'attaque pour paralyser
une attaque de l'adversaire en marche, j 3. P. ext. Mettre
— sur les appointements de qqn. Saisie — , saisie de ce qui
appartient au débiteur, faite au profit de son créancier
entre les mains d'un tiers.
Il 3° Ce qui arrête. L'— d'un fusil, d'une serrure, petite
pièce qui arrête le chien, le pêne. L'— d'une lance, pièce
du harnais sur laquelle on appuyait la hampe. Mettre la
lance en — . L'— d'une boutonnière, etc., point solide fait
aux deux extrémités.
Il 40 Fig. Ce qui est arrêté, fixé. Prononcer un — de^
mort. Signifier à qqn son — . Spécialt. Décision d'une cour
d'appel. L'— delà cour. (F. jugement.) || Fig. Les arrêts du
destin, de la Providence. Que lui-même Entende son — de la
bouche qu'il aime, rag. Brit. 11, 3. Que je me fasse un peu
grâce sur votre — , mol. Mis. i, 1.
ARRÊTÉ [à-rè-té] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de arrêter, § 45. || xvn<= s. F. à
VîirticlG 1
Il lo Vieilli au sens géne'ral. Ce qui est arrêté, décidé
par qqn. Il (Attila) exécutait les arrêtés du Ciel, bal;z. Socrate
chrét. 8. Il Spécialt. Décision d'une autorité administra-
tive pour assurer l'exécution des lois. Un — du maire, du
préfet.
Il 2» Ce qui est arrêté, réglé (pour un compte). Je vous
ai envoyé 1'— que j'ai fait au compte d'Hébert, SÉv, 1355.
ARRÊTE-BŒUF [à-rèt'-béuf ; en vers, -rè-te-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de arrête et bœuf, § 209. || 1553. Arreste-
bœuf, du pinet, Hist. nat. de Pline, xxi, 116.]
Il La bugrane, dont la racine arrête la charrue.
ARRÊTER [à-rè-té] v. tr.
ARR
138
ARR
[ÉTYM. Du lat. pop. *arrestâre, 7n. s. de ad, à, et res-
tare, rester, devenu arester, g§ 366, 295 et 291, arrêter,
§§ 502 et 422.]
I. Empêcher qqn de continuer sa marche, d'aller plus
loin. Si soa heureux destin La retient dans Argos ou l'arrête
en chemin, uac. Ip/i. i, 3. L'armée fut arrêtée par un marais.
Des voleurs ont arrêté la diligence. Le cocher arrête la voiture,
et, absolt, Le cocher arrête. Je lis — devant la porte. (Giton)
s'arrête, et l'on s'fu-rête, la br. 6. S' — sur la route, dans une
ville. Absolt. J'ai certaine affaire Qui ne me permet pas d' —
en chemin, la f. Fah. ni, 5. Arrêtez-vous, et, absolt, Arrêtez,
n'allez pas plus loin. | Spccialt. — qqn, se saisir de lui
pour le mettre en prison. Moles fut arrêté contre le droit
des gens, ST-SIM. m, 5. | Absolt. Dn chien qui arrête, qui
reste immobile dès qu'il a vu ou senti le gibier. Des chiens
qui arrêtent bien, la br. 10. || Fig. Aucune considération ne
peut r — . — l'orateur au milieu de son discours. S' — en par-
lant, et, absolt, Cher Théramène, arrête et respecte Thésée,
RAC. Phèd. I, 1. Il P. anal. Empêcher de continuer son
mouvement, son action. — une pendule, une machine. ||
Fiff. — une hémorragie. Une potion pour — la toux. — le pro-
grés du mal. Des méchants — les complots, rac. Atk. i, 1. Rien
ne peut — le temps, qui entraîne après lui tout ce qui peu'Edt le
plus immobile, fén. TpI. 14.
II. P. ext. Empêcher de quitter la place où on est.
•Oh! qui m'arrêtera sous vos sombres asiles? la f. Fab. xi, 4.
Nous voilà donc arrêtés à l'hôtel de Carnavalet, SÉv. 743. —
les volets au mur. — son point (en cousant), faire un nœud
pour que le fil ne s'échappe pas. || Fig. — un appartement,
Tme place sur un bateau, les retenir définitivement. J'ai
arrêté un maître de philosophie, mol. B. gent. i, 2. || Fig.
"Ne sentirai-je plus de charme qui m'arrête? la f. Fab. ix,
2. S' — à des bagatelles. Quoi ! vous vous arrêtez aux songes
•d'une femme? corn. Poly. i, 1. — son esprit sur un sujet. La
vie est si courte : ah! voilà sur quoi il ne faut pas s' — , sÉv.
405. — les yeux sur qqch, et, vieilli, à qqch. Les hommes
à qui nous arrêtons notre vue, sÉv. 813. Une résolution bien
arrêtée. Le jugement arrêté qui nous fait mépriser tout ce que
nous sommes, boss. R. d'Angl. Ils ont arrêté d'agir ensem-
T)le. Il a été arrêté que l'affaire suivrait son cours. Un dessin
■dont les contours sont arrêtés. || — le plan d'un discours. —
un compte, le régler définitivement. Les — (les parties) et
les passer à compte, la br. Théophr. Orgueil.
ARRÊTISTE [à-rè-lïst'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arrêt, § 265. On trouve arrestographe,
'dans FURET. || Admis acad. 1762.]
Il Compilateur, commentateur d'arrêts (des tribunaux).
*ARRÊTOIR [à-rè-twâr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arrêter, § 113. || Néolog.]
Il Petit tenon qui arrête une pièce mobile. — de baïon-
nette. — de levier.
ARRHEMENT [àr'-man; en vers, àr-re-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arrher, § 145. || ,1577. Achats de blez ni ar-
remens d'iceux, dans delamare. Traité de la police, ii, p. 6.]
Il Action d'acheter en donnant des arrhes.
ARRHER [àr-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de arrhes, § 154. On trouve en 1315 ai-
rier. (F. godef. Suppl.) \\ 1577. Deffenses d'acheter les grains
en verd ne d'iceux arrer, dans delamare. Traité de la po-
lice, II, p. 6.]
Il Vieilli. Louer, acheter en donnant des arrhes. Les
marbres qu'il a arrhes... sont encore à vendre, chapelain,
Lett. Il, 54. Il Fig. Il arrhait grandement Biron pour être de
son parti, pasq. Lett. xvii, 4.
ARRHES [àr'] s. f. pi.
[ÉTYM. Du lat. arrha, m. s. Souvent écrit arres, erres
(F. § 302) au moyen âge et jusqu'au xyiii» s.]
Il Somme donnc'C en garantie de l'exécution d'un mar-
ché verbal. Si la promesse de vendre a été faite avec des — ,
chacun des contractants est maître de s'en départir, celui qui
les a données en les perdant, et celui qui les a reçues en res-
tituant le double, Code civil, art. 1590. || /'. erl. Acompte
payé pour assurer la location d'une place dans une voi-
ture, sur un navire, etc. {Sijn. denier à Dieu.) || Fig. Les — •
de l'immortalité, corn. Sophon. au lecteur. || Vieilli. Sing.
La concorde, arrhe de l'amour du Ciel, d'aub. Médit, sur Ps.
133. L'arrhe du paradis, corn. Imit. m, 5872.
ARRIÈRE [à-ryèr] adv. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *arr§tro, composé de ad, vers, et
rétro, arrière, § 726.]
Il 1» Adv. Du côté qui est derrière. En nous acculant
tirant —, Montaigne, i, 40. | (Marine.) Avoir vent —, av(
le vent en poupe, j (Couture.) Faire un point — . ( V. arriè
point.) Il Ellipt. — ! allez arrière ! — ceux dont la bou(
Souffle le chaud et le froid! la f. Fab. v, 7.
Il 2" S. m. V — , le côté qui est derrière. L'— d'un i
vire. Une voiture trop chargée à 1' — . || Loc.prép. En —
Se tenir en — des autres. | Dire qqch en — de qqn, derrii
lui, en son absence. | Fig. Être en — de qqn, moins avai
que lui. || Loc. adv. En — . (Boirude) fit deux pas en
BOiL. Lutr. 1. Se renverser en — . Rester en — , derrière
autres. | Fig. Être en — pour ses études, pour un travail, i'
en retard. Être en — pour ses affaires, devoir plus qn"
ne possède. Mettre en — {vieilli), laisser derrière soi. Sai
pour ton salut mettre tout en — , cORN. Imit. il, 5.
ARRIÉRÉ [à-ryé-ré] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de arriérer, § 45. || Néolog.]
Il Ce qui est en arrière, en retard. Avoir de 1'— (cl
son travail, sa correspondance). Acquitter 1' — , un pi-
ment pour lequel on est en retard.
ARRIÈRE-BAN [à-ryèr-ban ; en vers, -ryè-re-...] s.
[ÉTYM. Composé de arrière et ban, § 202. || xii^ s. T^
l'arrière-ban qu'il pourra justicier, j. bodel, Saisnes, tir.
Il Convocation des arrière-vassaux. Publier 1' — . | Serv
dû par les arrière-vassaux. Vous voilà exempt du hoquetoi
de 1'—, Sat. Ménipp. i, 12. | P. ext. Les arrière-vassai
L' — fut convoqué. || Fig. Convoquer le ban et 1' — de ses an
ARRIÈRE-BEC [à-ryèr-bê'k' ; en vers, -vyh-VQ-...'\s.
[ÉTYM. Composé de arrière et bec, § 202. || xviiio s. BUJ
dans acad. Histor.]
Il L'angle d'une pile de pont du côté de l'aval, oppci
à l'angle d'amont, dit avant-bec.
ARRIÈRE -BOUCHE [à-ryèr-bo'uch' ; en vers, -V^
re-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de arrière et bouche, § 202. || NéoU
Admis ACAD. 1835.]
Il Partie postérieure de la bouche, pharynx.
ARRIÈRE-BOUTIâUE [à-rvèr-bou-tïk' ; en vers, -v]
re-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de arrière et boutique, § 202. |
DU piNET, dans delb. Rec]
Il Pièce qui se trouve en arrière d'une boutique.
ARRIÈRE-CORPS [à-ryèr-kor; en vers, -ryè-n
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et corps, § 202. || i
furet.]
Il Partie d'une construction qui est en arrière du
cipal corps de bâtiment. | P. ext. Partie de maçonner
de menuiserie, etc., en retrait par rapport à une autre
ARRIÈRE-COUR [à-ryèr-kour; envers,-vyc-re-...]s
[ÉTYM. Composé de arrière et cour, § 502. || 1611. cotg
Il Cour de derrière d'une maison.
ARRIÈRE-FAIX [à-ryèr-fè ; en vers, -ryè-re-fè] s.
[ÉTYM. Composé de arrière et faix, § 202. || 1539. R. ep
Il Ce qui reste à expulser du sein de la mère aprc?
sortie de l'enfant ou du fœtus. (F. placenta.)
ARRIÈRE-FIEF [à-ryèr- fyef ; en vers, -ryè-re-...] s
[ÉTYM. Composé de arrière et fief, § 202. || xiiio s. BE/
MAN. II, 21.]
Il Fief relevant d'un autre fief.
ARRIÈRE-GARANT [à-ryèr-gà-rau ; en vers, -r;
re-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et garant, § 502. || xvi«
Arriere-garend , Ordonn. du duché de Bouillon, dans l
GUEAu. Admis acad. 1798.]
Il Celui qui se porte garant pour un autre.
ARRIÈRE-GARDE [à-ryèr-gàrd' ; en vers, -rvè-re-
s.f.
[ÉTYM. Composé de arrière et garde, § 202. On trov
au XI* s. rere-guarde, Roland, 574. || xii^ s. L'arriere-gai
fist Isorés li gris, Gai'in le Loher. i, 218.]
Il Partie d'un corps d'armée qui ferme la marche. No
marche était protégée par I' — . L' — d'une armée navale,
vaisseaux qui forment l'arrière-garde.
ARRIÈRE-GOÛT [à-ryèr-gou ; en vers, -ryè-re-
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et goût, § 202. ||acad. 179
Il Goût qui revient dans la bouche lorsqu'on a av!
certaines substances, et diffère de celui qu'on avait
d'abord.
ARR
— 139
ARR
'ARRIÈRE-GRAND-ONCLE [à-ryèr-gran-tôncV ; en
'ers, -ryè-re-...]s. ?n.
[ÉTYM. Composé de arrière et grand-oncle, § 202. || Nëo-
og.]
Il l» Frère du bisaïeul ou de la bisaïeule.
Il 2° Père du grand-oncle oxi de la grand-tante.
"ARRIÈRE - GRAND - TANTE [à-ryèr-gran-tânf ; en
vers, -ryè-re-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de arrière et grand-tante, § 202. || Néolog.]
Il l" Sœur du bisaïeul ou de la bisaïeule.
Il 2o Mère du grand-oncle ou de la grand-tante.
I 1. ARRIÈRE-MAIN [à-ryèr-min; en vers, -ryè-re-. ..]s.f.
[ÉTYM. Composé de arrière, prép. et main, § 201. || 1564.
|j. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Revers de la main. Mettre en doute s'il l'a reçu (le souf-
llet) de l'avant-main ou de r — , pasc. Prov. 14. | Fig. De 1' — ,
par un coup non direct. C'est del' — qu'ils (les médecins)
ont tué Beaujeu, sÉv. 582. | Avoir 1' — belle (au jeu de
paume), bien donner le coup avec l' arrière-main. Un beau
coup d' — , et, ellipt, Un bel — .
2. ARRIÈRE-MAIN [à-ryèr-min; en «er.y, -ryè-re-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière, adv. et main, § 202. || i75i.
ENCYCL.]
Il Train de derrière du cheval, qui est en arrière de
Faction de la main.
ARRIÈRE-NEVEU [à-ryèr-ne-veîi ; en vers, -ryè-re-. . . ]
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et neveu, § 202. || xvi<= s.
Vos arrière-nepveux, Montaigne, i, 19.]
Il Petit-neveu, fils de neveu, n me reste à pourvoir un
— , LA F. Fab. vin, 1. || P. ext. Auplur. Descendants. Mes
arrière-neveux me devront cet ombrage, la f. Fab. xi, 8.
ARRIÈRE-PENSÉE [à-ryèr-pan-sé ; en vers, -ryè-
re-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de arrière et pensée, § 202. || xvi<= s.
LANGUE, Disc, polit. XXVI, 12.]
Il Pensée que l'on garde par devers soi, qu'on ne
laisse pas paraître.
ARRIÈRE-PETITE-FILLE [à-ryèr-pe-tït'-fîv'] s. f.
[ÉTYM. Composé de arrière et petite-fille, § 202. || 1701.
FURET.]
Il La fille du petit-fils ou de la petite-fille.
'ARRIÈRE-PETITE-NIÈCE [à-ryèr-pe-tït'-nyès'] s. f.
[ÉTYM. Composé de arrière et petite -nièce, § 202. ||
f^éolog.]
Il Fille du petit-neveu ou de la petite-nièce.
ARRIÈRE-PETIT-FILS [à-ryèr-pe-ti-fls' ; en vers, -ryè-
re-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et petit-fils, § 202. || 1701.
FURET.]
Il Le fils du petit-fils ou de la petite-fille.
*ARRIÈRE-PETIT-NEVEU [à-ryèr-pe-ti-ne-veu] s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et petit-neveu, § 202. || 1771.
TRÉV.]
Il Fils du pelit-neveu ou de la petite-nièce.
ARRIÈRE-PLAN [à-ryèr-plan ; en vers, -ryè-re-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et plan, § 202. |i Ne'olog.
Admis ACAD. 1878.]
Il (Perspect.) Plan situé en arrière du premier plan. Un
— de rochers, chateaubr. Itine'r. 4, Jérusalem.
ARRIÈRE-POINT [à-ryèr-pwin ; en vers, -ryè-re-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et point, § 202. || 1564. j.
THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Vieilli. Point de couture qui reprend le point précé-
dent. (On dit plus habituellement point arrière.)
ARRIÉRER [à-ryé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de arrière, § 154. || xiii" s. Cuidiers a maint
tome arriéré, adenet, Cléomadès, 1233.]
Il Laisser en arrière. Ceux qui s'étaient arriérés ont re-
joint la troupe. || P. anal. Laisser en retard. Un paiement
arriéré, n ne faut pas laisser s'— la besogne. | Fig. Un pays
arriéré, en retard pour la civilisation. Un écolier arriéré,
en retard pour ses études.
ARRIÈRE-SAISON [à-ryèr-sè-zon ; en vers, -ryè-re-...]
s.f.
[ÉTYM. Composé de arrière et saison, § 202. || 1539. Gar-
der pour l'arriere-saison, r. est.]
Il Saison qui vient dans la dernière partie de l'année,
la fin de l'automne. Les fruits de 1'—. || Fig. L'— de la vie,
I âge voisin de la vieillesse.
*ARRIÈRE-TRAIN [à-ryèr-trin ; en vers, -ryè-re-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et train, § 202. || Néolog.]
Il La partie postérieure d'un quadrupède. || La partie
postérieure d'une voiture à quatre roues.
ARRIÈRE-VASSAL [à-ryèr-và-sàl ; en vers, -ryè-re-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de arrière et vassal, § 202. || 1611.
COTGR.]
Il Vassal d'un seigneur qui lui-môme relevait d'un au-
tre seigneur. Des arrière-vassaux.
ARRIÈRE-VOUSSURE [à-ryèr-vou-sûr ; en vers, -ryè-
re-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de arrière et voussure, § 202. || 1690.
FURET.]
Il Petite voûte construite en arrière d'une porte, d'une
fenêtre, pour couronner l'embrasure et faciliter le déve-
loppement des vantaux.
ARRIMAGE [à-ri-màj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arrimer, § 78. || 1398. Ordonn. viii, 303.]
Il Action d'arrimer, n a besoin de bois pour r— , il en
achètera, montesq. Espr. des lois, xx, 6.
ARRIMER [à-ri-mé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. On trouve dans furet, arru-
mer et arruner. Ane. franc, aruner et ariner, mettre en or-
dre. Il 1398. Les ouvriers du mestier et ouvrage de arrimer les
voies en l'eau de Sayne alans par la mer, Ordonn. Viii, 303.]
I. (Marine.) Ranger la cargaison dans la cale d'un
navire.
II. (Technol.) Ajuster la tête des épingles.
ARRIMEUR [à-ri-meur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arrimer, § 112. || 1690. Arrumeur, furet.]
Il Celui qui arrime.
'ARRIOLER (S') [à-ryô-lé] v. prou.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. arrieula, m. s,
(proprt, prendre un cours régulier), § 11, qui représente
une forme anc. *ariular, lat. pop. *arrivulare, de ad, à, et
rivulus, cours d'eau. || 1783. S'arrioller, encycl. méth.]
Il Vieilli. En parlant de la mer, cesser d'être houleuse,
et n'avoir plus que des lames régulières.
ARRISER [à-ri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et ris, § 194 et 196. || 1643. four-
NiER, Hydrogr. xiv, 7.]
Il (Marine.) Diminuer la hauteur des voiles quand le
vent augmente.
ARRIVAGE [à-ri-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arriver, au sens I, § 78. || xiii^ s. e. boi-
LEAU, Livre des mest. II, xxi, 6.]
Il 1° Abord de navires, de bateaux.
Il 2° Arrivée de marchandises apportées par voie d'eau.
II P. ext. Arrivée de marchandises, de denrées, de grains,
par une voie de transport qconque. Un grand — de fruits,
de blé. Il P. plaisant. Grand — de provinciaux.
ARRIVÉE [à-ri-vé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de arriver, § 119. || xvi" s. Il
fault a vostre arrivée faire parler de vous. Loyal servit. 9.]
Il Action d'arriver. L'— du messager qui vient faire le
récit de sa victoire, corn. Disc, des trois unités. L'— du
printemps. | L'— des marchandises. A 1'— du train. Gare de dé-
part, d'— . I Loc. adv. D'— {vieilli), dès l'abord. Propos
qu'on se dit d' — , Régnier, Sat. 8.
*ARRIVEMENT [à-riv'-man ; en vers, -ri-ve-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arriver, § 145. || xiio s. ben. de ste-
more, Troie, 29059.]
Il Vieilli. Le fait d'arriver. L'— subit et inopiné de l'im-
pression, DESc. Pass. de l'âme, ii, 72.
ARRIVER [à-ri-vé] v. intr.
[ÉTYM. Composé de à et rive , §§ 194 et 196. || xi» s.
Iluec arrivet sainement la nacele, St Alexis, 82.]
I. Vieilli. Toucher la rive, aborder. Mithridate lui-même
arrive dans le port, rac. Mithr. i, 4. — à bon port. Laisser —
un navire, j P. ext. Ce navire arrive sur nous , va nous abor-
der. Il Spécialt. (Marine.) Tourner le navire de manière
à avoir le vent plus en poupe.
II. P. ext. Toucher au terme de sa route. Votre servi-
teur Gille... Tout fraîchement en cette ville Arrive en trois ba-
teaux, LA F. Fab. IX, 3. On ne peut — jusqu'à lui. Après bien
ARR
140
ARS
du travail, le coche arrive au haut, la f. Fah. vit, 9. || Ab-
solt. — des pays étrangers. (Il) arrive de son ambassade, i^.v
BR. 5. J'en cache les deux tiers, aussitôt qu'arrivés, corn.
Cid, IV, 3. Arrive un troisième larron, la i\ Fab. i, 13. Les
hirondelles arrivent au printemps. | La marée arrive cepen-
dant de tous côtés, sÉv. 47. Un conduit par lequel arrive l'eau.
La chaleur arrive par ce tuyau. | Impers, n arrive du froid
par cette fenêtre. || P. anal. En parlant du temps. Il est
arrivé à son dernier jour. Sa dernière heure est arrivée. Le jour
de gloire est arrivé, R. de lisle, Marseillaise. La nuit ar-
rive de bonne heure en cette saison. Nous arrivons tout nou-
veaux aux divers âges de la vie, la rocheh-. Max. 405. || Fig.
Atteindre le but. — au trône. — à la gloire, aux honneurs.
— à la fortune, au succès. Absolt. Il est difficile d'— . La
dépense totale n'arrive pas à cent francs. || — à faire qqch, à
obtenir ce qu'on demande. Il est arrivé à lui plaire.
m. Spécial (. \\±° (En parlant d'une chose.) Atteindre à
destination. Les lettres qui lui sont arrivées. ] Impers, n lui
est arrivé des paquets pau: la poste. Il nous arrive des convives.
Il Fig. Les renseignements qu'il demandait lui sont arrivés. Ce
bruit est arrivé jusqu'à ses oreilles. Ce que l'on conçoit bien
s'énonce clairement. Et les mots, poiu: le dire, arrivent aisé-
ment, BOiL. Art p. 1.
Il 2" (En parlant d'un fait.) S'accomplir, n lui est arrivé
qqch d'heureux, n vous arrivera malheur. S'il vous arrive de
recommencer. Que cela ne vous arrive plus ! j Absolt. Il est
arrivé un accident. Un malheur n'arrive jamais seul. L'histoire
de Tobie arrivée en ce même temps, BOSS. Hist. univ. ii, 4.
Quoi qu'il arrive. Arrive que pourra. Il est arrivé de cette pièce
ce qui arrivera toujours des ouvrages qui auront quelque bonté,
RAC. Brit. 2" préf. n arriva qu'au temps que la chanvre se
sème, LA F. Fab. i, 8.
ARROBE [à-rôb'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. arroba, m. s. § 13, arabe
ar-roub", proprt, le quart. || 1611. cotgr.]
Il Mesure de poids usitée dans les possessions portu-
gaises et espagnoles, valant le quart du quintal.
ARROCHE [à-roch'] s. f.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde {V. § 16), pour *ar-
reuce, du lat. atrîplicem, ?n. s. devenu '"atrépl'ce, §§ 308, 290
et 291, *arelce, §§ 404 et 431, *areuce, § 457, arreuce, § 502.]
Il Plante vulgairement nommée belle-dame, bonne-dame,
dont les feuilles sont comestibles.
ARROGAMMENT [à-rô-gà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de arrogant et ment, § 724. || xiv<= s.
Arroganment, dans GODEF. SuppL]
Il Avec arrogance.
ARROGANCE [à-rô-gâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arrogantia, 7n. s. || xii^ s. be-
NEEiT, Ducs de Norm. 20413.]
Il Hauteur blessante. Ils dégouttent l'orgueil, 1'—, la pré-
somption, L.\ BR. 8.
ARROGANT, ANTE [à-ro-gan, -gant'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arrogans, m. s. \\ xiv"^ s. Ne
soiez arrogant ne répliquant contre celluy qui sera vostre mari,
Ménagier, i, 97.]
Il Qui a de l'arrogance. Homme — . Paroles arrogantes. ||
Substantivt. Va contre un — éprouver ton courage, corn.
Cid, I, 5.
ARROGER (S') [à-ro-jé] v. pron.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arrogare, m. s. proprt, ré-
clamer pour soi. Aux xiv° et xv'^ s. on trouve arroguer,
interpeller avec arrogance. || 1539. r. est.]
Il S'attribuer sans y avoir droit (une qualité, un pou-
voir). La vanité... fière des droits qu'elle sait s' — , Croit ob-
tenir l'estime en osant l'exiger, destouches, Glor. ni, 4.
ARROI [à-rwà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe areer, mettre en
ordre, §§ 52 et 618, du lat. ad, à, et un radical *rêd, cel-
tique selon les uns, german. selon les autres, que l'on
retrouve dans désarroi, et dans corroyer. || xiiio s. Bels fu,
genz et de bel arroi, G. de lorris, Rose, 1224.]
Il Vieilli. Équipage qui accompagne qqn. Ces pompeux
arrois, o. de magny, Dern. Poés. 73. Être en bon, en mau-
vais — . (F. désarroi.)
ARRONDIR [à-ron-dïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et rond, §§ 194 et 196. || xni« s.
Maçon pieres areondlssent, G. guiart, Roy. lign. 1345.]
^ Il 1° Rendre rond. Un pain de forme arrondie. L'ivoire
s'arroadit sous la main du tourneur. — les contours d'une
figure, d'une sculpture. Son visage s'arrondit. Poét. Le
tueux concombre arrondirait ses flancs, delille, Géori,
Mes sensations émoussées arrondissaient tous les objets
faisaient paraître ronds les contours), bufe. Impress
du premier homme. \ P. ext. (Marine.) — un cap, le i
tourner. || Fig, — une phrase, une période, lui donner (j
de périodique, n (Massillon) ne jette jamais sa phrast
la combine, il l'arrondit toujours, maury. Chaire, 58.
Il 20 P. anal. Rendre plus complet. — sa fortune,
domaine. Si j'arrondissais mes États, L.\ F. Fab. viii, 2'>
ARRONDISSEIVIENT [à-ron-dïs'-man ; en vers,
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arrondir, § 145. || (Au sens 1^.) 1
r. est. Il (Au sens 2».) 1737. Arrêt sur la gabell
Franche-Comté, dans agad. Histor.]
Il 1" Action d'arrondir, état de ce qui est arrondi.
d'une sphère. | Spécialt. Ce qui rend un domaine
complet. La Lorraine, qui était un — très sensible, st-
II, 321. Il Fig. L' — d'une phrase.
Il 2" P. ext. Circonscription territoriale. Le dép^
ment se subdivise en arrondissements. Le vingtième -
Paris. Les cinq arrondissements maritimes.
ARROSAGE [à-rô-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arroser, § 78. || 1611-1642. Arrous
COTGR., OUD. I xviiie s. Arrosage, henri Gautier, cili
TRÉv. Admis acad. 1798.]
Il Action d'arroser. L' — des rues, d'un jardin, d'un chr
ARROSEMENT [à-r6z'-man ; en vers, -rô-ze-...] s.
[ÉTYM. Dérivé de arroser, § 145. || xiio s. L'arrosemer.
quatre fontaines, Serm. de St Bern. p. 61.]
Il L'action d'arroser, le fait d'être arrosé. L'— de l'Ég
par le Nil.
ARROSER [à-rô-zé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. pop. *arrosâre (class. adrors
m. s. tiré du nominatif ros, rosée, considéré sans di
comme neutre, § 542. La forme régulière arrouser
§ 348) a disparu dans la seconde moitié du xwn'' s.]
Il Humecter, en versant l'eau en gouttes] imitan
rosée. — un jardin. — le parquet d'une salle. La pluie
les plantes. Par de fraîches vapeurs la terre est arrosée
RAT, Fab. le Renard et les Jeunes Lapins. \ P. ext
arrose l'Egypte. De nombreux canaux arrosent ces pn
I P. anal. De larmes, tous les jours, ses yeux sont
RAC. Iph. m, 4. — son pain de ses larmes. — la tei
ses sueurs. || — un rôti, l'humecter pendant qu'il esl
broche. \\Fig. Famil. Distribuer (de l'argent). —
créanciers. | (T. de jeu. ) Distribuer l'argent ou les
tons sur un coup qu'on perd.
''ARROSEUR, EITSE [à-r6-zeur, -zeuz'] s. m. et
[ÉTY-M. Dérivé de arroser, § 112. || Néolog.]
Il Homme, femme, employés à l'arrosage des voiei
bliques. | P. anal. Les eaux vives courent..., arroseuseï
tes et babillardes, taine, Voy. aux Pyrénées, 323.
ARROSOIR [à-rô-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de arroser, § 113. || xiv<= s. Arouscf
Psaut. lorrain, l, 7, Apfelstedt.]
Il Ustensile, récipient portatif, pour arroser.
*ARROW-ROOT [à-rô-rouf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. arrow-root, m. s. § 8, proj
racine à flèches, la plante étant considérée comme
remède contre les blessures de flèches. || Néolog.]
Il Fécule comestible qu'on extrait de la racine de
maranta indica.
ARRUGIE [à-ru-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arrugia, m. s. Au xvi^ s.
piNET, traducteur de Pline, emploie encore la forme 1
II xvnio s. d. DURAND, cité par trév.]
Il Canal pour l'écoulement des eaux dans les mines
ARS [àr] s. m. pi.
[ÉTYM. Du lat. çrmos, flancs (du cheval), §§ 469 et 2'
Il xiiio s. Larges fu par les ars et s'ot tôt noir le pis, Coi
de Jérus. 1380.]
Il Pli formé à l'endroit où les membres antérieurs
cheval s'articulent avec le poitrail. Saigner un cheval aux
ARSENAL [àr-se-nàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. arsenale, m. s. § 12, vei
parle bas grec ip<j-r\^d'kTi<;, de l'arabe as-sinâ'a, la cd
struction. Au xviio s. on prononçait ordinairl arseï
tout en écrivant arsenac ou arsenal. || xiii'^s. Tarsenal, du
GODEF. Suppl. I 1459. (Le doge de Venise) nous mena vei
is
I
ARS
— 141
ART
'arsenac, J. de chambes, Lett. dans Bihl. Éc. des Char-
ges. 1842, p. 189.]
Lieu de fabrication ou de dépôt pour les armes, mu-
litions, engins de g-uerre, dont on se sert sur terre et
iur mer. — d'artillerie. — maritime. — de réparation. | Fig.
îa rhétorique (de Démosthcne) était 1' — et le magasin d'Athé-
les, BALZ. Dissert. crit. 2. Mes yeux étaient 1' — d'amour,
OREL, Francion, 63. L'— des lois.
ARSÉNIATE [àr-sé-nyat' ; en vers, -ni-at'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de arsenic, § 254. || 1787. G. de
siORVEAU, Nomencl. chim. p. 100.]
Ij Sel formé d'acide arsénique et d'une base. — de plomb,
le chaux, de potasse.
ARSENIC [àr-se-nïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arsenicum, m. s. |) xiv'' s. Arce-
lic, Ménagier, ii, 64.]
I) 1" Corps simple, métalloïde, d'un gris d'acier, cas-
ant, dont les composés, à l'exception des alliages, sont
vénéneux.
2" Nom donné vulgairement à l'acide arsénieux,
poison violent.
ARSENICAL, ALE [àr-se-ni-kàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de arsenic, § 238. || 1690. furet.]
Il Qui contient de l'arsenic. Sels arsenicaux.
ARSÉNIEUX [àr-sé-nyeu ; en vers, -ni-eu] adj.
[ÉTYM. Dérivé du radical de arsenic, §251. |il787. G. de
JMORVEAU, Nomencl. chim. p. 100.]
^( Il Acide —, combinaison de deux équivalents d'arsenic
javec trois d'oxygène.
'^ ARSÉNiaUE [àr-sé-nïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du radical de arsenic, § 229. On trouve
r|au xvi^ s. salpêtres arceniques, et, fig. fureur arsenlque, dans
JDELB. Rec. Il 1787. g. de morveau, Nomencl. chim. p. 100.]
' Il Acide —, combinaison de deux équivalents d'arsenic
^'avec cinq d'oxygène.
{ ARSÉNITE [àr-sé-nïf] s. m.
\ [ÉTYM. Dérivé du radical de arsenic, § 282. || 1787. g. de
:MORVEAU, Nomencl. chim. p. 100.]
- Il Sel formé d'acide arsénieux et d'une base.
• 'ARSIN [àr-sin] s. m.
I [ÉTYM. Dérivé de ars, part, passé de ardre, § 100. || (Au
Isens d'incendie.) xn^ s. Parmi l'arcin, Raoul de Cambrai,
M1494.]
' j II ("Terme forestier.) Bois endommagé par le feu.
'■ I 'ARSIS [àr-sïs'] s. f.
■ I [ÉTYM. Emprunté du lat. arsis, grec à'patç, élévation. ||
= 11751. ENCYCL.]
j II Élévation de la voix sur une syllabe accentuée. (F.
ithésis.)
j ART [àr] s. m. {fém. au xvi" s.).
I [ÉTYM. Du lat. artem, m. s. § 291. Sur le changement de
genre (artem est fém.), V. § 551.]
I il lo Moyen par lequel on réussit à faire qqch. Vous
avez trouvé 1' — d'être maître des cœurs, cORN. Cinna, v, .3.
Je sais 1' — de punir un rival téméraire, RAC. Brit. m, 8.
C'est qu'ils ont 1'— de feindre, mol. Mis. I, 2. Je sais 1'— de
traire les hommes, id. Av. ii, 4.
Il 2° Manière de faire qqch selon des règles. L'— de
persuader consiste autant en celui d'agréer qu'en celui de con-
vaincre, PASC. Espr. géom. 2. (Remède) inventé et formé
dans toutes les règles de 1' — , MOL. Mal. im. m, 5. L' — gâte
quelquefois la nature, la br. 1. Une place fortifiée par la na-
ture et par 1' — . L' — de bien vivre. Une chose faute avec
— . La critique est cdsée, et 1' — est difficile, destouches,
CAor. Il, 5. Il P. ext. \ 1. Chacun des genres dans lesquels
l'homme ou l'animal produit des œuvres selon certaines
règles. L' — militaire. Les arts et métiers. Les arts mécani-
ques. Les arts libéraux. L' — oratoire. L' — musical. Les arts
d'agrément, dessin, musique, danse, etc. Les sept arts, gram-
mahe, dialectique, rhétorique {trivium), arithmétique,
!,'éométrie, histoire et musique {quadrivium) , qui compo-
saient l'enseignement libéral au moyen âge. Le grand —,
l'alchimie. Les gens de 1' — , ceux qui exercent un art. j
2. Ensemble des règles propres à chaque art. L' « Art poé-
tique » d'Horace.
Il 3» Expression, par les œuvres de l'homme, de l'idée
qu'il se fait du beau. Une œuvre d' — . Les chefs-d'œuvre de
1'—. L'— antique. Les maîtres de 1' — .
ARTÈRE [àr-tèr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat, arteria, qui a d'abord signifié
trachée-artère. || xiiio s. Vaines que li fisique apiele artaires,
ALEBRANT DE SIENNE, daUS LITTRÉ.]
(I Vaisseau destiné à porter le sang du cœur à toutes
les parties du corps. L'— aorte, artère principale par la-
quelle le sang est envoyé du cœur gauche aux organes,
pour les vivifier. L' — pulmonaire, par laquelle le sang qui
a traversé les organes est envoyé du cœur droit aux
poumons, pour y reprendre de l'oxygène. || Fig.Néolog.
Voie de communication. Les grandes artères d'une cité.
ARTÉRIEL , ELLE [àr-té-ryèl ; en vers, -ri-èl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de artère, § 238. || xvi'^ s. Arterial, rab.
III, 13. I Artériel, paré. Licorne, 17.]
Il Qui appartient aux artères. Système —, l'ensemble
des artères depuis l'aorte, qui part du cœur, jusqu'à ses
dernières ramifications. Sang — , qui a repris de l'oxygène
dans les poumons.
"ARTÉRIEUX, EUSE [àr-té-ryeU , -ryeuz'; en vers,
-ri-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de artère, § 251. || xvi° s. paré, i, 8.]
Il Vieilli. Artériel. Branche de la veine — , malebr. Rech.
de la vérité, II, i, 3.
ARTÉRIOLE [àr-té-ryol ; en vers, -ri-61] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de artère, § 239. || 1701. du verney, dans
Mém. de l'Acad. des se. p. 231.]
Il Petite artère.
ARTÉRIOLOGIE [àr-té-ryô-Io-ji ; en vers, -ri-ô-...] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. arteria, artère, et le grec
Xoyô<;, discours, § 284. || 1762. acad.]
Il Partie de l'anatomie qui traite des artères.
ARTÉRIOTOmiE [àr-té-ryù-tù-mi ; en vers, -ri-ô-...]
s.f.
[ÉTYM. Emprunte du lat. arteriotomia, grec ap^7lp^0T0[lta,
m. s. Il xvi^ s. p.\RÉ, XV, 66.]
Il Ouverture faite à une artère avec une lancette.
ARTÉSIEN, lENNE [àr-té-zyin, -zyèn' ; en vers, -zi-...]
adj.
[ÉTYM. Dérivé de Artois, §§ 65 et 244, le premier puits
de ce genre ayant été creusé dans cette province. Au
xviii'' s. on dit ordinairt puits foré. || Admis acad. 1835.]
Il Puits —, trou foré jusqu'à une nappe d'eau souter-
raine jaillissante.
ARTHRITE [àr-trïf] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arthritis, grec àpOpTxt;, m. s.
de àp6pov, articulation. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Inllammation des tissus fibreux et séreux des articu-
lations.
ARTHRITiaUE [àr-tri-tik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. arthriticus, grec àp6ptxt.-/tôî,
m. s. Il (Substantivt.) xii^ s. Si sai garir de l'artetique, chré-
tien DE troyes, Cligès, 3023.]
Il Relatif aux articulations. Douleur — . P. ext. Tempéra-
ment —, sujet aux affections arthritiques.
ARTICHAUT [àr-ti-chô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. articiocco, m. s. qui paraît
venu de l'espagn. alcachofa, arabe al-kharchoûf, §§ 12, 13
et 22. rons. écrit des artichos, Odes, ii, 18. || xvic s. Arti-
chault, RAB. m, 50.]
I. Sorte de cardon, dont la fleur se compose de feuil-
les imbriquées, à bases charnues. || Fleur de cette plante,
dont la base charnue est comestible. Cœur de 1'—, groupe
des feuilles intérieures, plus tendres que les autres. Fig.
Famil. Avoir un cœur d'— , se partager entre un grand
nombre d'affections. Fond d'— , base charnue qui supporte
les feuilles.
n. P. anal. Pièce de fer hérissée de pointes, de crocs,
dont on garnit une clôture, un balcon, pour les rendre
inaccessibles. | Petite pièce d'artifice tournante.
ARTICLE [àr-tikl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. articulus, m. s. § 217. La for-
mation pop. a produit orteil. || xiiic s. Quiconque... iroit en-
contre les articles qu'il aveient establi, Livre de justice, 12.]
I. Partie du corps mobile sur une autre à laquelle elle
est jointe. Le corps de sinsectes est divisé en articles. Les
doigts des pieds avec leurs articles, fén. Exist. de Dieu, i,
2. P. ext. Jointure. Une amputation dans 1'—.
II. Chacune des dispositions dont l'ensemble forme
un statut, un traité, un contrat, etc. — de foi, point de
croyance dans une religion, et, fig. ce qui mérite d'être
cru. Ses paroles Ne sont pas articles de foi, bOiL. Epigr. 12.
Un — du Code. Les principaux articles d'un acte d'accusation.
ART
— 142
ART
Faits et articles, les faits, les points sur lesquels une des
parties demande que l'autre soit interrogée en justice.
Il Cliacun des éléments d'un compte, d'un mémoire de
fournisseur, etc. Rayer un — . Cet — est compté trop cher.
I P. ext. Chaque sorte de choses que fournit, que vend un
marchand. Nous ne tenons pas cet — . Faire 1' — , faire valoir
la marchandise. Articles de Paris, se dit de l'ensemble des
petits objets, spécialement bijouterie, bronzes, etc., sor-
tis des petits ateliers parisiens. || Chacune des parties
d'une publication collective. Dn — de revue, de journal.
m. Partie de la durée qui correspond à un événement.
(Ne s'emploie guère que dans la locution A r — de la mort.)
IV. Particule qui, dans certaines langues, se joint au
substantif et le détermine.
ARTICULAIRE [àr-ti-ku-lër] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. articularis, m. s. \\ xvi" s. Ma-
ladies articulaires, p.\rÉ, xvni, 1.]
Il Relatif aux articulations du corps. Rhumatisme — , qui
attaque les articulations. || P. ext. Feuilles articulaires, qui
naissent des nœuds d'une tige.
ARTICULATION [àr-ti-ku-là-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. articulatio, m. s. || xvio s. rab.
III, 20.]
I. Jointure naturelle entre deux parties du corps, mo-
biles l'une sur l'autre. — des doigts, du bras, des parties
du corps d'un insecte. | P. anal. — des pièces d'une machine.
II. Action de donner une forme distincte aux sons
vocaux à l'aide de mouvements déterminés de la langue,
des lèvres. Les consonnes sont des modes d' — de la voix. | P.
ext. Action de prononcer en marquant distinctement cha-
que syllabe. Une — molle.
m. Spécialt. Action d'énoncer un k un les éléments
d'une accusation, d'une plainte, etc. h' — des griefs, des
faits de l'accusation.
ARTICULER [àr-ti-ku-lé] V. tr.
[ÉTY'M. Emprunté du lat. articulare, m. s. \\ xiiio s. Pa-
roles articulées, brun, latini, Trésor, I, v, 170.]
I. Réunir des parties du corps par des jointures na-
turelles qui leur laissent un jeu déterminé, ie poignet est
articulé avec le bras. Le fémur s'articule avec l'os de la han-
che. I Spécialt. Les animaux articulés, et, s. m. Les articulés,
à squelette extérieur formé d'anneaux articulés entre eux.
II P. anal. La bielle des machines à vapeur s'articule au piston.
II. Émettre les sons vocaux en leur donnant une forme
distincte, à l'aide de mouvements déterminés des lèvres,
de la langue. La faculté d' — des sons. Les sons articulés, et,
p. ext. Le langage articulé. Ils ont comme une voix articulée,
LA BR. 11. Il P. ext. Prononcer en marquant distincte-
ment chaque syllabe. Vous n'articulez pas, vous ne vous fai-
tes pas entendre, la br. 13. Baignée de ses larmes et ne pou-
vant — , ST-SIM. i, 202.
m. (Droit.) Énoncer par articles. — des faits, des griefs.
ARTIFICE [àr-ti-fïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. artificium, m. s. \\ (Au sens
de métier.) 1318. Artifice de charpenterie, dans godef.]
I. Il 1° Vieilli. Art, habileté. En une statue il a fallu qu'il
y ait eu de la nature qui reçût 1' — , malh. Ép. de Sénèq. lxv,
1. D'un pinceau délicat 1' — agréable, boil. Art p. 3. L' — de
la nature, boss. Conn. de Dieu, ii, 6. | Spécialt. (Mathém.)
Résoudre un problème par un — de calcul (quand on ne peut
lui appliquer la méthode générale de solution).
Il Î2" Vieilli. Art, métier. Le moulin servant à son — ,
SULLY, Œcon. roy. 32.
Il 3" Engin. || Spécialt. \ 1. Combinaison variée d'effets
de lumière, de couleur, produite par des pièces pyrotech-
niques que l'on enflamme. Pièce d'— . Tirer un feu d'— .
I Fig. C'est un feu d'— , en parlant de ce qui jette un éclat
passager. | 2. Projectiles de guerre, gargousses, bombes,
obus, grenades, etc.
II. Il 1° Art employé à parer, déguiser la nature. J'ai
pour tout — Les pleurs que vous voyez, la F. Achille, i, 3.
Les femmes du pays précipitent le déclin de leur beauté par des
artifices qu'elles croient servir à les rendre belles, la br. 8. Les
artifices de l'éloquence pathétique, marmontel, Elém. de
littér. Barreau.
Il 2" Art employé à déguiser la vérité. Égaler r— à la
sincérité, mol. Tart. i, 5. Un grand roi descend-il jusqu'à cet
— 7 RAC. Mithr. IV, 1.
Il 3» Ce qui sert à tromper. Que pour avoir vos biens on
dresseun— .MOL.Mts.i, l.L'— est grossier, rac. Phûd.iv,2.
ARTIFICIEL, ELLE [àr-ti-fi-syèl ; en vers, -si-èl] /
[ÉTYM. Emprunté du lat. artificialis, m. s. \\ xiv" s. :
trumens mécaniques ou artificiels, oresme, dans meu:v
Essai sur Oresine.]
Il 1" Vieilli. Fait avec art. Ce bâtiment tout — du mor
CALV. Instit. chr. I, v, 1. || P. ext. A force de traits e*
feu — les mit tous en désordre, coeffet. Uist. rom. 1.
Il 2» Qui contrefait la nature au moyen de l'art. F
— . Ses hanches sont artificielles, les. Diable boit. 3. G
petite vérole — (la vaccine), volt. Dic^.joAi/os. inoculât!
Prairie — , où poussent certaines herbes semées parlam
de l'homme. || P. ext. Vivre d'une vie — . Exprimer desi
timents artificiels. | (Hist. nat.) Classification —, fondée
un caractère choisi arbitrairement, et non sur l'ensem
et la subordination des caractères naturels. | Langage^
qui exprime les idées au moyen de signes convenv
Vieilli. Jour —, du lever au coucher du soleil. Au tat
de la Pâque, le jour — était de quinze heures, l. rac. Ri
sur Athalie.
Il 3° Qui substitue l'art à la nature. On lui fait (à l'homi
un appétit — par toutes les choses contraires à la tempérai
FÉN. Dial. sur l'éloq. 1.
ARTIFICIELLEMENT [àr-ti-fi-syel-man] adv.
[ÉTY'M. Composé de artificielle et ment, §724. || xiv°8
vres... artificialment... composez, ORESME, ^^A. prol. [xyJ
Artificiellement, rab. ii, 16.]
Il 1° Vieilli. Avec art. Les ingénieurs qui, par des resso
font mouvoir des choses si — , malh. Ép. de Sénèq. LXXXVID
Il 2° Par artifice. Eau minérale fabriquée — .
ARTIFICIER [àr-ti-fî-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de artifice, § 115. || 1701. furet.]
Il Celui qui confectionne les pièces d'artifice. || Scd
employé aux travaux pyrotechniques.
ARTIFICŒUSEMENT [àr-ti-fi-syeuz'-man] adv.
[ÉTYM. Composé de artificieuse et ment, § 724. || xiv
ORESME, dans delb. Rec.\
Il D'une manière artificieuse. Croûtes de marbre,
duites en façon de peinture, malh. Ép. de Sénèq. lxxxvi^
ARTIFICIEUX, EUSE [àr-ti-fi-syeû, -syeuz'; en\
-si-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. artificiosus, m. s. || xiii" s,|
die et artificieuse. Rose, dans godef. Suppl.]
Il 1» Vieilli. Qui montre de l'art. L'— et fine contex
des tragédies de Racine, VOLT. Dict. philos, anciens et
dernes.
Il 2» Qui cherche à tromper. Parole, conduite — . Un
— ne garde que les apparences de la justice, boss. Le Tel/
Une femme — .
"ARTILLER [àr-ti-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de art, § 161. || xii^ s. Les dames es cam:
s'artillent, chrétien de troyes, Erec, dans godef.]
Il Vieilli. Munir d'engins de guerre. — un vaisseau.
ARTILLERIE [àr-tiy'-ri ; en vers, -ti-ye-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de artiller, § 69. En anc. franc. dési,|
l'ensemble des engins do guerre. || xiiic s. joinv. 234
Il 1° Matériel de guerre consistant en bouches ,i
avec leurs munitions. — de campagne, de siège. Parc o
réunion du matériel nécessaire à une armée en can;
gne. Il n'oublie ni 1' — ni le bagage, la br. 10.
Il 2» Corps de troupe employé au service des boucn
à feu. L' — à pied, à cheval. L' — de marine.
ARTILLEUR [àr-ti-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de artiller, § 112. || 1364. Artilleur du ol
tel du Louvre, dans du c. artillator.]
Il Celui qui est dans l'arme de l'artillerie.
ARTIMON [àr-ti-mon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. artemo, onis, voile de pei
quet. Il xiii» s. Ass. de Jérus. ii, 47.]
Il Voile en forme de trapèze suspendue au-dessu^
la poupe. Larguer, amarrer 1'—. Mât d'— , qui porte c<
voile, le plus rapproché de l'arrière,
ARTISAN [àr-ti-zan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. artigiano, m. s. \\ xvi" s.
tizans de tous mestiers, rab. m, 1.]
Il 1° Vieilli. Artiste. L'— exprima si bien Le caractènj
l'idole, LA F. Fab. ix, 6. Il y a des artisans ou des habiles d
l'esprit est aussi vaste que l'art et la science qu'ils profesS'
LA BR. 1.
Il 2" Celui qui exerce un art manuel. C'est peut-être c
les artisans qu'il faut aller chercher les preuves les plus &t\
XIV
ART
— 143 —
ASC
rables de la sagacité et de l'esprit, d'alemb. Encycl. préf. ||
!/•'(//. Ces grands artisans de la parole, la. br. Disc, à l'Acad.
ïa. a été r — de sa fortune. Un — d'impostures.
I ARTISON [àr-ti-zon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Ane. franc, artoison, artuison,
pi aussi artre, qui est encore dans cotgr. || xiv'' s. Latigne
ou l'artuison, Mdnafjier, i, 188.]
Il Insecte qui ronge le bois , les étoffes , les pellete-
ries, etc.
ARTISONNÉ, ÉE [àr-ti-zô-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de artison, § 118. || xiii^ s. Robe artisonnee,
nrad. de St Bern. dans godef. SuppL]
Il Rongé par les artisons.
I ARTISTE [àr-tïsf] s. m. et f. et adj.
I [ÉTYM. Dérivé de art, § 265. || xiv" s. Le roi Charles estoit
droit artiste (lettré), chr. de pisan, Ch. V, m, 11.]
. S. m. et f. Il l» Vieilli. Celui qui pratique un art.
On — en tapisserie, en orfèvrerie. Tous bons ouvriers et ar-
tistes en cet art (de la distillation), paré, xxvi, 4. Encore
mjourd'hui. — vétérinaire. — capillaire. || Absolt. Adepte
|du grand art, alchimiste.
j II 2" Celui qui pratique les beaux-arts. Chaque — saisit
en son genre les beautés naturelles que ce genre comporte,
IvoLT. S. de L. XIV, 32. Un — peintre. Un grand — . Un —
Idramatique, et, absolt. Un — , un comédien.
i II. Adj. Il 1° Vieilli. Qui montre de l'art. Les plus ar-
tistes productions, MONTAIGNE, I, 24.
i II 2» Néolog. Doué pour les arts. Ce peuple —, stael,
,Çor. XI, 2.
j ARTISTEBdENT [àr-tïs'-te-man] adv.
[ÉTYM. Composé avec artiste et ment, § 724. || xvi" s.
iTragi-comédie... artistement représentée, castelnau, Mém.
m.]
Il Avec art. (Une arme) ciselée —, la br. 3.
I ARTISTIQUE [àr-tïs'-tïk'] adj.
\ [ÉTYM. Dérivé de artiste, § 229. || Néolog. Admis acad.
J1878.]
' Il Qui appartient à l'art.
' ( ARUM [à-rôm'] s. m.
\ [ÉTYM. Emprunté du lat. arum, grec âpov, m. s. liger,
■.\Nouv. Mais. rust. (1700), écrit aron. || 1694. th. corn.]
i II Genre de plantes dont certaines espèces donnent
(une fécule alimentaire. Des arums.
:| ARUSPICE [à-rûs'-pïs'] s. m.
! [ÉTYM. Emprunté du lat. aruspex, icis, in. s. || x\i'^ s.
ijPar arrest des aruspices, paré, xxv, 7.]
Il (Antiq. rom.) Prêtre qui examinait les entrailles des
victimes pour en tirer des présages.
1 ARYEN, ENNE [à-ryin, -ryèn'; en vers, -ri-...] adj.
: \ [ÉTYM. Dérivé du sanscrit arya, noble, nom donné
jdans les Rig-Vêda à la race primitive de l'Inde, § 25. ||
\Nëobg. Admis acad. 1878.]
i II Qui tient à la race primitive indo-européenne. Les lan-
jgues aryennes. Les peuples aryens, et, substantivt, Les Aryens.
*ARYTENOÏDE [à-ri-té-nô-id'] adj.
[ÉTYTvi. Emprunté du grec àpuTaivoetS-rii;, m. s. proprt,
qui a la forme d'une aiguière. || 1751. encycl.]
Il (Anat.) Cartilage —, situé de chaque côté, en haut et
en arrière, du larynx.
*ARZEL [àr-zèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté del'espagn. argel, arabe ardjel, m. s.
B 13 et 22. Il 1611. COTGR.]
Il Cheval qui a les pieds de derrière et le chanfrein de
couleur blanche.
AS [as'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. assem, unité (de monnaie, de mesure),
§ 291. Il Le sens II a été emprunté, à l'époque de la Re-
naissance, du lat. class. On a d'abord dit asse, amyot,
Cam. 22.]
!• 1 1. Face du dé à jouer marquée d'un seul point.
1 2. P. anal. Carte à jouer marquée d'un seul point. Je
porte 1'— de trèfle, mol. Fâch. ii, 2. L' — de cœur, de pique. |
l^. plaisant. C'est un beau marmouzet, c'est un bel — de pique,
HCARR. Jodel. duelliste, ii, 4. Taisez-vous, — de pique,
MOL. De'p. am. v, 8. | Au jeu de bouillotte, — percé (cor-
fuption de l'italien asso per se, as tout seul), as qu'on a
seul de sa couleur. | 3. P. anal. Moitié de domino qui
porte un seul point. L'— blanc.
n. 1 1. (Antiq. rom.) Unité de monnaie, pièce de cuivre
valant de huit à six centimes. | 2. Unité de poids, livre.
ASARET [à-zà-rè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. asarum, grec laapov, wi. s. § 133.
COTGR. et ouD. donnent asare, th. corn, asarum. || 1783.
ENCYCL. MÉTH. Admis ACAD. 1835.]
Il Plante aristolochiacée, dite rondelle, oreille-d'homme,
à cause de la forme des feuilles, et dont les feuilles et
la racine s'emploient en pharmacie.
ASBESTE [àz'-besL'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asbestos, grec àîuSsaTOî, in-
combustible. Il xvic s. Pantagruelion asbeste, rab. m, 52.]
(I Substance minérale amphibole qui ne fond qu'aune
chaleur très intense. L'— flexible, l'amiante.
ASCARIDE [âs'-kà-rid'] s. m. {fém. cotgr. et th. corn.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. ascarida, grec àaxapîi;, m. s.
Sur le genre, V. § 554. || xxv" s. j. corbighon, dans delb.
Rec]
Il Ver hématoïde qui vit dans l'intestin des vertébrés,
particulièrement de l'homme.
"ASCENDANCE [âs'-san-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ascendant, § 146. || Ne'olog.]
Il 1» Ligne généalogique où l'on remonte du fils au
père, à l'aïeul, etc. — paternelle, maternelle.
Il 2° Mouvement ascendant d'une planète, d'un astre,
à l'horizon.
ASCENDANT, ANTE [as'-san-dan, -dânt'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ascendens, part. prés, de as-
cendere, monter. || xvi" s. Adj. A cause de Pisces ascendant,
RAB. Pantagr. Prognostic. 4. \Substantivt. En l'ascendent
des broches et horoscope des fricassées, rab. iv, 63.]
I. Adj. Il Qui va en montant. Mouvement — . Sève — .
Aorte — , tronc supérieur de l'artère aorte. || Spécialt.
(Astron.) Qui monte au-dessus de l'horizon. Mouvement
— d'un astre. | (Astrol.) Astre —, qui monte au-dessus de
l'horizon au moment de la naissance de qqn. (Mathém.)
Progression — , dont les termes vont croissant. | (Musique.)
Harmonie —, suite de quintes qui vont en montant. | (Gé-
néal.) Ligne — , où l'on remonte du fils au père, à l'aïeul.
P. ext. Substantivt. Les ascendants, les parents de la ligne
ascendante.
II. S. 7n. Il 1" (Astron.) Point où un astre, passant de
l'hémisphère austral dans l'hémisphère boréal, traverse
le plan de l'orbite terrestre. Cet astre est à r — . Fig. Son
étoile (de M^o de Montespan) a repris r— , le p. rapin,
Lett. 12 juin. 1677. j] (Astrol.) Ascendance d'un astre con-
sidéré par rapport à la nativité d'une personne comme
devant agir sur sa destinée. Celui-ci a Jupiter à 1' — , ca-
zotte. Diable amour, j P. ext. Influence de l'astre. Par un
sort dépendant Plus de votre vertu que de votre — , rotrou,
Venceslas, i, 1. Cet — malin qui vous force à rimer, boil.
Sat. 9.
Il 2» Fig. Vieilli. Situation où l'on domine. Supériorité
qui le place au-dessus de ses égaux et qui lui donne sur eux
r— , BOURD. Ambition, préamb. Nous leur sommes redeva-
bles (aux anciens) de 1' — que nous avons sur eux, pasc.
Vide. (Les Romains) Veulent sur tous les rois un si haut
— , CORN. Nicom. V, 1. Il Influence dominante. L'— que
Protésilas avait pris insensiblement sur moi, fén. Tél. 13.
L'empire et 1' — qu'on veut prendre sur son esprit, la br. 4. Elle
avait trop d' — sur le cœur et sur l'esprit du roi, ST-SIM. i, 477.
'ASCENSEUR [as'-san-seur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ascensor, qui monte. Se trouve
en anc. franc, au sens de cavalier. || Néolog.]
Il Machine qui monte les personnes aux divers étages
d'un édifice.
ASCENSION [as'-san-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ascensio, m. s. \\ (Au sens I.)
xiio s. Au jor d'Ascension, Aliscans, 7111. | (Au sens astron.)
SULLY, Œcon. roy. 48.]
I. (Théol.) L'Ascension de Jésus-Christ, miracle par lequel
il est monté au ciel. | P. ext. Fête anniversaire de ce
miracle.
II. Action d'aller en haut. {Syn. montée.) L'— de l'eau
dans un corps de pompe, du mercure dans le baromètre. L' —
de la sève dans les arbres. L'— d'un ballon dans l'air. Faire
une — sur une montagne. | P. ext. Faire 1'— d'une montagne.
Il (Astron.) — droite d'un astre, sa distance à un méridien
déterminé.
ASCENSIONNEL, ELLE [as'-san-syô-nèl ; en vers,
-si-6-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de ascension au sens II, § 90. On trouve
ASC
— 144 —
ASP
au xvi'^ s. ascensional, dans delb. Rec. || 1752. Ascensionel,
THÉv. Même orthogr. acad. 1762. | Ascensionnel, acau.
1835.]
Il Relatif à l'ascension. Force — . Mouvement — . Différence
— , différence entre l'ascension droite et l'ascension
oblique d'un astre.
"ASCENSIONNISTE [as'-san-syô-nïst' ; en vers, -si-
o-...] s. m. et /'.
[ÉTYM. Dérivé de ascension au sens O, § 265. || Néolog.]
Il Personne qui fait des ascensions au sommet des
montagnes.
ASCÈTE [âs'-sèf] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. *asceta, grec às'A.T\ff\<;,
m. s. proprt, celui qui pratique. || xvne s. V. à l'article.]
Il Dans la primitive Église, celui, celle, qui se retirait
dans une solitude pour se consacrer à des exercices de
piété et de pénitence. Ascètes, c'est-à-dire exercitants, boss.
Obligat. de l'état relig. 1. || P. anal. Personne qui s'im-
pose une vie austère. Vivre en — .
ASCÉTIQUE [as'-sé-tïk'] adj.
[ÉT'iTvi. Emprunté du bas lat. asceticus, grec àT-/.T|Ttxô(;,
m. s. Il 1690. FURET.]
Il Qui appartient à l'ascétisme. Vie, doctrine, ouvrage,
auteur — . || Substantivt. Les ascétiques, ceux qui vivent
en ascètes.
ASCÉTISME [as'-sé-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ascète, § 265. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Vie ascétique.
'ASCIENS [as'-syin ; en vers, -si-in] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ascius, grec âaxtoç, m. s. proprt,
sans ombre. || 1694. th. corn. Suppr. acad. 1878.]
Il Habitants de la région équatoriale, qui semblent n'a-
voir pas d'ombre quand le soleil est au zénith, leur ombre
étant alors sous leurs pieds. (F. amphisciens.)
ASCITE [as'-sïf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ascites, grec 'ii'/iixrfi, m. s.
de àffxûi;, outre. || xvi"' s. Ascites, paré, vi, 11.]
Il Ilydropisie de l'abdomen.
1. ASCLÉPIADE [as'-klé-pyàd'; en vers, -pi-àd']5. f. et
ASCLÉPIAS [âs'-klé-pyàs' ; en vers, -pi-às'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asclepias, adis, grec àa%'kr\-Kiôi^,
m. s. proprt, (plante) d'Esculape. Pour le genre, F. §551.
Il 1545. Asclepias, G. guéroult , Hist. des plantes, dans
DELB. Rec]
Il Plante vivace. — à ouate ou — de Syrie, dont les tiges
contiennent une matière textile. — dompte-venin, dont la
racine passait pour antidote.
2. ASCLÉPIADE [âs'-klé-pyàd' ; en vers, -pi-àd'] adj.
et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asclepiadeus, grec daxXfiTttot-
ôctoç, m. s. du nom du poète Asclépiade. || 1701. furet.]
Il (Métr. anc.) Vers composé d'un spondée , de deux
choriambes et d'un ianibe.
'ASCLËPIADÉES [âs'-klé-pyà-dé ; en vers, -pi-à-...]
s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de asclépiade 1, § 223. || Néolog.]
Il Famille de plantes qui a pour type l'asclépiade.
ASIARCAT [à-zyàr-kà; en vers, -zi-àr-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de asiarque, § 254. || 1762-1835. Asiarchat,
acad.]
Il Dignité de l'asiarque.
ASIARQUE [à-zyàrk' ; en vers, -zi-àrk'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asiarcha, grec àaiip/T;;, m. s.
Il 1721. TRÉv. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui présidait aux jeux dans les villes grecques
d'Asie.
ASIATIQUE [à-zyà-tïk'; en vers, -zi-à-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asiaticus, m. s. \\ xvi° s. Icelui
Dion estoit asiatique, J. le maire, dans delb. Rec. | xyii^ s.
Ces harangues asiatiques, balz. Socrate chrét. prol.]
Il Originaire d'Asie. Choléra — . || Fig. Luxe, mœurs asia-
tiques, qui rappellent le faste, les mœurs efféminées des
Asiatiques. Éloquence —, éloquence chargée d'ornements
des rhéteurs de Rhodes. || P. anal. Sans étendre un dis-
cours que je rendrais — si je voulais, sÉv. 372.
1. ASILE [à-zil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asylum, grec SauXov, m. s.
Ordinairt écrit asyle aux xvic, xvii<> et xviiie s., orlhogr.
qui est encore admise dans acad. 1835. || xiyo s. Asile fut
un lieu ou un bois en la cité de Rome privilégié, berpi
dans LiTTRÉ.J
Il l" Lieu considéré comme inviolable, où les cii
nels trouvaient un refuge. | P. ext. Refuge. Les tem
païens et les églises étaient autrefois des asiles. || P. <•
Lieu de refuge. (Ils) étaient venus chercher la frîuichis
l'impunité dans 1' — qu'il (Romulus) avait ouvert à tous
nants, BOSS. llist. univ. m, 7. j P. ext. Refuge. Lieu d
Droit d'— .
Il 2° Fig. Lieu où l'on est en sûreté. 0 Jupiter, moD
moi quelque — ... qui me puisse sauver! la f. Fab. vi
Il P. anal. C'est un — Où nous nous retirons du fracas d
ville, regnard. Joueur, lu, 4. C'est un grand — contrai
nui, SÉV. 1253. I P. ext. Toit, demeure qui sert d'abri
sans — . Il Spécialt. Salle d'— , et, absolt, —, établissen)
de charité où l'on garde les très jeunes enfants pend
que leurs parents vaquent aux travaux de leur pro:
sion. I — pour la vieillesse, établissement hospitalier où!
entretient des vieillards indigents.
2. *ASILE [à-zil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asilus, taon. || 1582. D'un;
romain, nommé asyle un moucheron, R. et A. d'aignea
dans delb. Rec. | 1751. Asille, engycl.]
Il Insecte diptère, à suçoir et à trompe saillante.
ASINE [à-zin'] adj. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asinus, âne, employé a:
trairement comme adj. || 1620. Sur le dos d'une beste aa
Variétés histor. et littér. dans delb. Rec. \ 1690. Bête as
pour signifier un asne : on se sert de ce mot au Palais et «
toutes les procédures de justice pour éviter le mot d'à
FURET.]
Il Vieilli. Bête —, âne et ânesse. | Néolog. Relati^i
l'âne. Race — . La production — .
*ASININ, INE [à-zi-nin, -nin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asininus, m. s. \\ xvi°
bovines..., asinines, J. le maire, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Propre aux ânes. Fig. Je souffre cependant e
dureté — (de mon imprimeur), balz. Lett. inéd. 124..
ASPECT [âs'-pè, le c se lie au sing., Vs au plur.] ».
[ÉTYM. Emprunté du lat. aspectus, m. s. || xvi^ s. I
pect bénévole des cieux, rab. m, 44.]
Il l» Action de se présenter aux yeux. {Syn. vue.)
— que tout genou fléchisse, rac. Esth. il, 5. Cent b
rions dont 1'— importune, mol. F. sav. il, 7. || Fig. Pli
qu'un rentier Al'— d'un arrêt qui retranche un quartier,
Sat. 3.
Il 2» Manière dont qqn, qqch, se présente aux
Je le vis : son — n'avait rien de farouche, rac. Iph.
Phèdre... De son époux trahi fuit 1' — redoutable, ID.
III, 3. Rome... présente le triste — de la misère et de
gradation, stael, Cor. iv, 4. || Fig. L'affaire se présente
un — défavorable. Examiner une question sous tous ses
pects. (La servitude) changeant d' — sans changer de nat
.\UG. TmERRY, Dix Ans d'études, ii, 9.
Il 3» Spécialt. Vieilli. \ 1. Manière dont un lieu
exposé. Qu'elle (la maison) fût tournée à un — sain, i
Tél. 12. I 2. (Astrol.) Situation des astres à un mon:
donné. Né sous un bon —, vauq. de la fresn. Art j,
435.
ASPERGE [âs'-pèrj'] s. f. {masc. cotgr., richel.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. asparagus, m. s. peut-être
l'intermédiaire du provenç. espargue ou aspergue, § 11. ^
er pour ar, V. § 302. cotgr. et oud. donnent asperg
esparge. || 1469. Esperge, dans godef. Suppl. \ 1539. Asp;
ou asperge, R. est.]
Il 1° Plante potagère, dont les jeunes pousses sont
mestibles. || Fig. Une — montée, personne longue et maifl
Il 2" ( Technol. ) Brin de baleine. j
ASPERGER [âs'-pèr-jé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aspergere, m. s. \\ xii« s
saint cresme l'esperge, Mainet, dans Romania, iv, .33(1.
Il Mouiller en jetant quelques gouttes. — d'eau béi
Viens de ton eau bénite — mon caveau, volt. Ép. à I
Icau.
ASPERGÉS [às'-pèr-jès'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du premier mot lat. de l'antienne
précède la messe : Asperges me, Domine, etc., 2" pers.
futur de aspergere, asperger. || 1352. L'aspergés d'un <
benoitier d'argent, dans douet d'arcq, Comptes de l'argi
p. 126.]
ASP
145 —
ASS
Il (Liturgie caihol.) Moment où le prêtre fait l'asper-
lion de l'eau bénite. || Goupillon qui sert à l'aspersion.
ASPÉRITÉ [âs'-pé-ri-té] 5. f.
[sTfsi- Emprunté du lat. asperitas, m. s. [Cf. âpreté.) ||
i[0 s. Asperiteit de pénitence, Dial. Gregoii^e, p. 306.]
Il État de ce qui est âpre, rude au toucher. | P. ext. Par-
ie saillante, rugueuse. Les aspérités d'un rocher. || Fig.
— du caractère. Les aspérités du style.
ASPERSION [âs'-pèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aspersio, m. s. \\ xii° s. G. de
T-PAiR, Mont-St-Michel, 854.]
Il Action d'asperger. | Spécialt. (Liturgie cathol.) Ac-
on d'asperger avec l'eau bénite. Le baptême par —, volt.
Iœu7's, 14.
ASPERSOIR [às'-pèr-swàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. *aspersorium, m. s. \\ 1345.
sperceur, dans godef.]
Il Goupillon qui sert à asperger avec l'eau bénite.
ASPHALTE [âs'-falf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asphaltus, grec aacpa>vTOi;, bi-
jme. Il xvi'= s. Vase ou limon nommé asphalthe, saliat, Hérod.
179.]
Il 1" Bitume solide, d'un noir luisant, qui se trouve à
Il surface de certains lacs, particulièrement du lac As-
jhaltite.
I II 2fi Sorte de bitume ( V. malthe) qui sert à remplacer
jîs pavés ou les dalles. | Néolog. Trottoir bitumé. Se pro-
lener sur 1' — .
' ASPHODÈLE [as'-fô-dèl]s.în.(/ejn. FURET., TH. CORN.).
I [ÉTYM. Emprunté du lat. asphodelus, grec da-fôSeXoi;,
jt. s. En anc. franc, par corruption afrodille, qui est en-
ore, à côté de asphodèle, dans furet, et th. corn. || xvi'' s.
Isphodele, ambrosie ou nectar, rab. i, 13.]
Il Genre de plante vivace, à belles fleurs disposées en
'rappes. — jaune ou bâton-de- Jacob.
i ASPHYXIANT, ANTE [âs'-fïk'-syan, -syânt' ; en vers,
isi-...] adj.
, [ÉTYM. Adj. particip. de asphyxier, § 47. || Néolog.]
I II Qui cause l'asphyxie. Gaz — . Vapeur — .
! ASPHYXIE [âs'-fik'-si] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àaçu^îa, m. s. de à privatif
It atpû^'.î, pouls, proprt, arrêt du pouls. || 1747. col-de-
jiLARS, Dict. franç.-lat. \ encycl. écrit asphuxie.]
' Il Suspension des fonctions vitales par l'arrêt de la
'espiration. — par submersion, par strangulation, par respi-
ation de gaz délétère, ou non respirable.
' ASPHYXIER [as'-fïk'-syé ; en vers, -si-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de asphyxie, § 154. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Frapper d'asphyxie. S'— avec du charbon.
\ 1. ASPIC [as'-pïk'] s. m.
! [ÉTYM. Ane. franc, aspe (forme pop.) et aspide (forme
jiavante), du lat. aspis, idis, m. s. Aspic semble un emprunt
lu provenç. aspit, § 11. || xV^ s. Sang d'aspic et drogues
'enimeuses, villon, Gr. Testam.]
Il Variété de vipère, serpent venimeux d'Egypte et de
jybie (F. haje), que caractérise un gonflement remar-
juable du cou. L'— de Cléopâtre. || — d'eau, couleuvre vi-
)érine qui vit dans l'eau. || P. ext. Reptile venimeux. Le
'enin des aspics, la br. Théophr. Dissimul. L' — affreux,
e tigre, la panthère. N'ont jameiis adouci leur cruel caractère,
vOLT. Vise, en vers, Modération. \\ Fig. Une langue d' — , une
angue dangereuse. Méchante comme un petit —, sÉv. 831.
2. ASPIC [âs'-pïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. espic, m. s. (proprt, épi),
! 11, altéré sous l'influence de aspic 1. [Cf. spic.) || 1539.
.\. EST.]
Il Grande lavande, plante oléagineuse.
3. ASPIC [as'-pïk'] s-. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Gelée prise dans un moule, qui recouvre des mor-
;eaux de volaille, de gibier, de foie gras, des fruits, etc.
'ASPIRAIL [âs'-pi-rày'] s. m.
[ÉTYJL Dérivé de aspirer, d'après soupirail, de soupirer,
; 88. Il xvie s. Les aspirais de leurs fourneaux, B. palissy,
■lans DELB. Rec. | 1751. Aspiraux, s. m. pi. encycl.]
Il (Technol.) Ouverture pour la circulation d'un four-
neau de laboratoire. (Ne paraît usité qu'au plur.) Des as-
piraux.
ASPIRANT, ANTE [âs'-pi-ran, -rânt'] adj. et s. m. et f.
DICT. franc.
■ des végétaux.
[ÉTY-M. Dérivé de aspirer, § 47. || 1496. Les aspirants a la
maistrise, dans delb. iRec]
I. Adj. Qui aspire. Pompe —, qui aspire de l'eau. ||
Vieilli. (Gramm.) Qui marque l'aspiration. L'h — est con-
sonne, VAUGEL. Rem.
II. Fig. S. m. et f. Celui, celle qui aspire à un titre, à
une place. C'était d'abord un — timide, j.-b. rouss. Épit. ii,
2. — au baccalauréat. Une — au brevet d'institutrice. — de
marine, officier du grade inférieur à celui d'enseigne.
*ASPIRATEUR, TRICE [as'-pi-rà-teur, -tris'] adj. et
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aspirer, §249. || Néolog.]
Il 1" Adj. Qui produit l'aspiration. La force —
il 2° S. m. (Technol.) Ventilateur.
ASPIRATION [as'-pi-rà-syon , en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aspiratio, m. s. \\ xii^ s. La di-^
vine aspiration. Job, dans Rois, p. 477.]
I. Il 1° Anc. franc. Action d'envoyer son souffle, j Fig.
Par — de Dieu, Kassidor, dans godef.
Il 2» Action de porter son désir vers qqn, qqch. L'— de
l'âme vers Dieu. Se préparer à la sainte communion par plusieurs
aspirations et élancements d'amour, fr. de sales, Introd. à
la vie dév. ii, 21. Avoir des aspirations généreuses, élevées.
II. Il 1° Action d'émettre avec un souflle. L'— d'un son,
d'une lettre. | P. ext. Vieilli. Cette lettre (h) n'est point —
en français comme en latin, ramus, Gramm. 3.
Il 2" Action d'attirer avec le souffle. Quand ils venaient
à l'attirer (l'air) par 1'—, amyot, Cam. 28. L'— de l'eau
dans le corps de pompe.
ASPIRER [âs'-pi-ré] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aspirare, m. s. \\ xh= s. Si com
Deus les out aspirez, beneeit. Ducs de Norm. 20755.]
I. V. intr. Il 1° Anc. franc. Envoyer son souffle (vers
qqn, qqch). Lorsque Zéphyrus, le gracieux vent, commence à
— sur les arbres, Anc. Poés. franc, xii, 266. | Fig. Ce que
Dieu leur aspire. Comment, sur les Ps. dans godef.
Il 2° Porter son désir (vers qqn, qqch). Le bien suprême
et le seul où j'aspire, corn. Poly. i, 1. Mes gens à la science
aspirent pour vous plaire, MOL. F. sav. n, 7. — à l'empire. |
Sans peut-être — à me plaire, rac. Baj. i, 3. Et, monté sur le
faite, il aspire à descendre, corn. Cinna, ii, 1.
II. V. tr. Il 1° Anc. franc. Emplir de son souffle. Tel
lieu est aspiré et éventilé de la frigidité de l'air, paré, vi,
23. I P. anal. Lorsqu'il (Dieu) l'eut... aspirée dévie, Estories
Rogier, dans godef.
Il 2° Émettre avec un souffle. — une consonne, la pro-
noncer en l'accompagnant d'un souffle. L'h est aspirée
dans héros.
Il 3" Attirer avec le souffle. — l'air. — le parfum d'une
fleur. — la fumée du tabac. — un liquide. | P. anal. Une pompe
qui aspire l'eau.
*ASPLE [àspl'] s. f
[ÉTYM. Emprunté de Vital, aspo, aspolo, qui vient de
l'allem. haspel, m. s. § 12. Le mot allem. a donné l'anc.
franc, hasple, encore dansouD. sous la forme haspe, tour-
nette. Il 1751. encycl.]
Il (Technol.) Tambour formant la pièce principale du
dévidoir dans les manufactures de soie.
ASPRE [àspr'] s. m.
[ÉTYM. Mot turc, pris du bas grec âa-irpov, monnaie
blanche, monnaie d'argent, venu lui-même de l'expres-
sion lat. asper nummus, monnaie neuve , non usée par le
frottement, § 23. || 1552. de selve, Lett. dans charrière,
Nég. de la France dans le Lev. ii, 177.]
Il Petite monnaie d'argent turque, valant quelques cen-
times.
ASSA [as'-sà] et *ASA [à-zà] s. f. (qqns le font masc).
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. asa, m. s. qui est le per-
san aze, mastic, § 24. || xiv^ s. Assa est chaulde, Qualitez
des simples medicines, f° 134, r". | 1611. Asse douce, asse
fétide, cotgr.]
Il — fœtida, gomme d'odeur fétide qui découle d'une
espèce de férule de la Perse et s'emploie en médecine.
I — dulcis, benjoin.
ASSAGIR [à-sà-jîr] v. tr. et intr.
[ÉT-iTvi. Composé de à et sage, §§ 194 et 196. || xiie s. De
maint mestier fait assagir, aimon de varenne, Florimont,
dans godef.]
Il lo V. tr. Rendre sage.
Il 2» V. intr. Devenir sage.
10
[ÉTYM. Dérivé de assainir, § 145. || xyiii" s. costaz, cité
par MERCIER, Néologie, i, 52. Admis acad. 1835.]
Il Action d'assainir, état de ce qui est assaini.
ASSAISONNEMENT [à-sc-zÔn'-man ; en vers, -zo-
ne-...] s. m.
[ÉT-VM. Dérivé de assaisonner, § 145. || xvi" s. Tant est
considérable l'assaisonnement (l'opportunité) de toutes choses,
DU piNET, Hist. nat. de Pline, xvi, 39. | (Au sens actuel.)
1539. R. EST.]
Il 1° Action d'assaisonner. Manquer 1'— d'un plat.
Il 2" Ce qui assaisonne. [Syn. condiment.) Assaisonne-
ments trop piquants et trop recherchés, volt. Dict. philos.
goût. Il F if/. Le roi y mit tous les autres assaisonnements
pour rendre la place (de dame d'honneur) moins insuppor-
table, ST-siM. vin, 20. (Faire) du mépris des choses saintes
1'— d'une débauche, MASS. :3« Prière, 2.
ASSAISONNER [à-sc-zô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et saison, §§ 194 et 196. || xiiic s.
Quant la seson est tornee En rejevenissement. Si est joie ase-
sonee A ceus qui maintienent jovent. Chanson, dans godef.]
Il l" Anciennt. Faire profiter de la saison favorable.
Cultiver lesdites terres bien et soufiisanment de toutes façons
et en saison et, ycelles justement asaisonées... (1371), dans
godef. I Combien que icellui blé ne feust mie pour lors attem-
pré ne assaisonné (1407), ibid. || P. ext. \ 1. Faire sécher.
Bois bien assaisonné, du pinet, Hist. nat. de Pline, xvi,
39. I 2. Faire mûrir. L'espic jaunit en grain que le chauld
assaisonne, ,J. du bellay, Sonn.Q. (Fruit) vert, pourn'estre
pas assaisonné encore, d'aub. Création, 5.
Il 20 P. anal. Rendre savoureux à l'aide d'ingrédients
culinaires. Un mets bien assaisonné. On s'accoutume tellement
aux choses de haut goût que les viandes simplement assaison-
nées deviennent fades, fén. Éd. des filles, 5. P. ext. Mieux
que Bergerat l'appétit l'assaisonne (ce qu'on mange), boil.
Ep. 6. Il Fig. Il (un sonnet) est de sel attique assaisonné
partout, MOL. F. sav. in, 2. n n'y a rien... qu'on ne fasse
avaler lorsqu'on l'assaisonne en louanges, id. Av. i, 1. | P.
ext. Le roi savait — ses grâces, ST-SIM. i, 45. | Ahsolt. Que
toute sa personne est assaisonnée, que sa physionomie est spi-
ritueUe! sÉv. 1244.
Il 3° P. ext. Accommoder ensemble (des choses qui
dînèrent). Assaisonnant parfaitement sa tendresse de mère
avec ceUe d'épouse de Jésus-Christ, sÉv. 766. La satire... Sait
seule — le plaisant et l'utUe, boil. Sut. 9,
ASS - 146
*ASSAGISSEMENT [à-sà-jïs'-man; en wrs, -ji-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assagir, § 145. || xv^ s. Assagissement
(éclaircissement)... de tes questions, ciiastell. dans delb.
Rec.]
Il Action d'assagir.
ASSAILLANT [à-sà-yan] s. m.
[ÉT-i-M. Subst. particip. de assaillir, §47. || xiiic s. D'assal-
lans, de deffendeors, J. DE condé, i, 73.]
\\ Celui qui assaille. Les assaillants furent repoussés. |
Spécialt. Dans un tournoi, celui qui combattait contre
le tenant. Dn guerrier si vaillant N'eût jamais succombé sous
un tel —, CORN. Cid, v, 5.
"ASSAILLEUR [à-sà-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assaillir, § 112. || xiii" s. J. de meung,
Végèce, dans godef.]
Il Vieilli. Celui qui a l'habitude d'assaillir. — de mou-
lins à vent, d'arge.ns, Letti^es juives.
ASSAILLIR [à-sà-yîr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *assalire, class. assilire. (F. § 186 et
saillir.) Pour la conjug. V. §646. La troupe qui l'assaut, malii.
Larmes de St Piéride.]
Il Attaquer brusquement. — l'ennemi. Ils furent assaillis
à coups de pierres. || Fig. Asscdlli par l'orage. Il se mit en tête
d' — son cœur, iiamilt. Gram. 225. Les maux l'assaillaient
de toute part, cuvier, Rapport à l'Institut sur le développ.
des sciences. D'un trouble si confus mon esprit assailli Se
confesse coupable, rotrou, Venceslas, iv, 3.
ASSAINIR [à-sè-nïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et sain, §§ 194 et 196. || xviii'' s.
BUFF. Êpoq. de la nat. 7. Mot cité (1801) par mercier,
Néologie, i, 52. Admis acad. 1835.]
Il Faire devenir sain. — une ville, une maison, une étable.
— une plaie.
ASSAINISSEMENT [à-sè-nïs'-man ; en i-er^^-ni-se-...]
ASS
ASSASSIN, INE [à-sà-sin, -sin'] s. ?n. et f. et ai\
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. assassine, m. s. § 1
vient lui-même de l'arabe hachâchî, plur. de h,
mangeurs de hachisch, nom donné aux sectaires du
de la Montagne, § 36. || xvi^ s. Depuis que la Francu
pris le style d'Italie en matière de tuerie et qu'on a corn
à marchander avec les assassins (car il a fallu trouver A<
mes nouveaux pour la nouvelle méchanceté) d'aller cou:
gorge à tels et tels, H. EST. Apol. i, 353.]
I. S. m. Il 1° Vieilli. Individu gagé pour un m(
[Syn. bravo.) Assassins et tueurs à gages, H. est. Apol.
Il 2° Celui qui attente avec préméditation, guet-;i
à la vie de qqn. Punissons 1' — , proscrivons les corn;
CORN. Cinna, iv, 2. Le seul nom d' — l'épouvante et le
RAC. Andr. v, 2. || Au fém. {rare). A me croire —,
Nicom. m, 8. || P. plaisant. \ 1. Femme qui fait m
d'amour. Que dit-elle de moi, cette gente — ? mol. ÉI
I 2. Médecin qui tue ses malades. Dn médecin, Savar
bleur, dit-on, et célèbre — , boil. Art p. 4. || Fig. U
mouche noire que les femmes mettaient au-dessn
l'œil, au xviio et au xviii" s. Ce courage farouche Nu
est échappé qu'à faute d'une mouche : Encore un — , vo
perciez le cœur, coRN. Tuileries, m, 5.
II. Adj. Qui commet un meurtre. Sous un fer —,
Rhad. H, 2. Rare au fém. V— cohorte, volt. Pucei
II P. plaisant. \ 1. En parlant d'un médecin. De so
— , BOIL. Sat. 8. I 2. En parlant d'une femme. Une a
— , qui perce le cœur. D'une mouche — irriter ses ati
regn.\.rd, Démocr. ii, 5.
"ASSASSINANT, ANTE [à-sà-si-nan. -nânt'] air
[ÉTYM. Adj. particip. de assassiner, § 47. || xviio s.
l'article.]
Il Qui assassine. (Ne s'emploie qu'au figuré, par h
bole.) Une rigueur — , mol. Psyché, il, 1.
ASSASSINAT [à-sà-si-nà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assassiner, §254. || xvi" s. pasq. /:
VIII, 20.]
Il Attentat avec préméditation, guet-apens, cont
vie de qqn. L'autre... A vu trancher ses jours par un — , < .
Cinna, ii, 1. Tentative d' — . || P. ext. En parlant d'ni
trage prémédité commis contre qqn. Ils se sont éi
sur lui et l'ont roué de coups; c'est un — . Cette condamii
capitale est un — juridique, en parlant d'une senteiu
mort inique. Cette calomnie est un véritable — . || Fig.
je serai cause de votre perte !... S'accommode qui voud
cet — , pour moi , je ne puis l'envisager, sÉv. 766. CAT
Que craignez-vous ? — MASCARILLE : Quelque vol de mon c
quelque — de ma franchise, mol. Préc. rid. se. 9.
*ASSASSINATEUR [à-sà-si-nà-tei'ûr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. assassinatore, m. s. § 1
xvi" s. Taupinières de assassinateurs, Rab. m, 2.]
[| Vieilli. Celui qui fait métier d'assassiner. (Le \
de la Montagne), 1' — de tous les princes de la terre, fi
Panég. St Louis.
ASSASSINER [à-sà-si-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. assassinare, m. s. § 12.
assassin.) || xvi'' s. Faire assassiner les ambassadeurs, M.»
du BELLAY, Mém. 9.]
Il Rendre victime d'un assassinat. Grillon refusa d'-
duc de Guise, mais il offrit à Henri III de se battre contre
MONTESQ. Espr. des lois, iv, 2. Cinna, tu t'en souviens
veux m' — , CORN. Cinna, v, 1. | P. hyperb. Monsieur a
invité les gens pour les — à force de mangeaille? MOI,,
m, 1 . Et cet affreux devoir dont l'ordre m'assassine, CORN. '
m, 4. Ne m'assassinez point, je vous prie, par les sensii
coups d'un soupçon outrageux, mol. Av. i, 1. Pour être de
cheux toujours assassiné, ID. Fàch. i, 1. Leur vicieuse coiit
d' — les gens de leurs ouvrages, iD. Crit. de l'Éc. des f. >'
*ASSASSINEUR, EUSE [à-sà-si-neur, -neiiz'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assassiner, § 112. || xvi'' s. Brigu.
assassineurs, empoisonneurs, rab. m, 3.]
Il Vieilli. Celui, celle qui assassine. Cette princesse
quai des Théatins était empoisonneuse et — , d'.\rgenSi
Mém. II, p. 62.
ASSAUT [à-sô ; le ^ se lie au sing., Y s au plur.] s
[ÉTYM. Du lat. pop. 'assaltum, m. s. class. assultuml
§ 186), devenu assalt, § 291, assaut, § 455.]
Il 1° Action d'assaillir, d'attaquer brusquement q(
I Aie propre. Vieilli. La terreur que fait en Afrique Aux tr<
peaux r— d'un lion, malii. Pods. 12. | Fig. Quels assan
i
ASS
i juels combats j'ai tantôt soutenus! rac. Mithr. ii, 1. Jamais
:: m plaisir pur; toujours assauts divers, la f. Fab. ii, 14. Ce
îi l'est qu'en ces assauts qu'éclate la vertu, CORN. Poly. i, 3.
il II 2" Attaque pour emporter de vive force une place
t( [le guerre. Monter à r — d'une forteresse. Donner 1' — . La
sa place fut prise d' — . || Fig. Il est toujours beau d'aller le pre-
s nier à 1'— (d'opiner le premier), sév. m. Emporter d'—
El me faveur.
(j 3° Lutte à l'escrime, au fleuret. Un — d'armes. Faire
— avec le prévôt. Après trois mois de leçons, je tirais encore
i la muraille, hors d'état de faire — , J.-J. Rouss. Confess.
, 5. Il Flf/. Lutte. C'étaient des assauts continuels avec lui
Santeuil) de pièces d'esprit, st-sim. i, 468. On fait — d'élo-
juence jusqu'au pied de l'autel, LA BR. 15.
*ASSAUVAGIR [à-sô-và-jîr] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et sauvage, §§ 194 et 196. || xiii" s.
,es (botes) Evain asauvagisoient Et les Adam aprivoisoient,
lenart, 97, Méon.]
Il 1" V. tr. Rendre sauvage.
Il 2" V. intr. Devenir sauvage.
'ASSAVOIR [à-sà-vwàr] toc. verbale.
[ÉTYM. Composé de à et savoir. ( V. § 178 et savoir.)]
Il Vieilli. Savoir. (Employé seulement dans les expres-
sions faire — , c'est — , et, ubsoll, —.)
ASSE [as'] s. f.
ÉTYM. Du lat. ascia, sorte de marteau, devenu asse
i] )ar le changement de cia en se, § 378. {Cf. aisseau 2.)]
Il Dialect. (Aunis). Marteau de tonnelier. (F. assette.)
'ASSEAU [à-sô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de asse, § 126. {Cf. aisseau 2.) i| 1406.
Texte dans godef.]
Il Marteau de couvreur. ( V. assette.)
*ASSEC [à-sêk'] s. m.
[ÉTi'M. Composé de à et sec, §201. || xvii^ s. Un étang...
yant eu une année d'assec (var. à-sec), liger, Nouv. Mais,
ust. IV, I, 1.]
Il Temps pendant lequel un étang mis à sec est livré à
a culture.
"ASSÈCHEMENT [à-sêch'-man ; era vers, -sè-che-...]
. m.
[ÉTYM. Dérivé de assécher, § 145. || 1549. tagâult, dans
ODEF. SuppL]
Il Action d'assécher. Loi sur 1' — des mines.
"ASSÉCHER [à-sé-ché] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et sécher, §§ 192 et 196. || xn^ s.
jlsseccat si cume test la meie vertut, Psaut. d'Oxf. xxi, 116.]
1° V. tr. Mettre à sec. — un bassin. Marais asséchés.
2o F. intr. Être à sec. Ce banc de sable assèche à marée
)asse.
"ASSÉEUR [à-sé-eur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de asseoir, § 112. || 1288. Asseour, dans
iODEF.]
Il Celui qui était chargé d'asseoir, de répartir les impôts.
ASSEMBLAGE [à-san-blàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assembler, § 78. || 1549. R. est.]
Il Action d'assembler, résultat de cette action. C'est une
(itrange chose que 1' — qu'on a fait d'une personne comme vous
iveo un homme comme lui, MOL. G. Dand. m, 5. Est-il de
letits corps un plus lourd — ? ID. F. sav. ii, 7. C'est donc
il'— de ces parties si terrestres, si grossières, si corporelles,
lue je dois ce quelque chose qui est en moi, qui pense ! la BR.
!6. Ce que nous prenons pour des vertus n'est souvent qu'un
— de diverses actions et de divers intérêts, la rociief. Max. 1.
I V— des pièces d'une charpente. Mât d' — , formé d'une
lièce centrale, rectangulaire, sur les faces de laquelle
les pièces sont appliquées. L' — des pierres ( dans une
construction). L'— des feuilles d'un livre.
ASSEMBLÉE [à-san-blé] S. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de assembler, § 45. || xii^ s. Li
•eis i met bêle assemblée, Vie de St Gilles, 2240.]
I. Vieilli. Action de réunir plusieurs personnes dans
in môme lieu, pour une action commune. (Il) avait fait
ine — de ses voisins et de ses paysans pour délivrer ses bois
l'u.ae grande quantité de loups, sgarr. Rom. com. i, 3. On
le sait pourquoi cette — de troupes, sÉv. 780. Il y a eu une
— de famille, de créanciers, d'actionnaires. — de charité,
éunion dans une église pour un sermon suivi d'une
luête en faveur d'une œuvre de charité. || Spe'cialt. Bat-
-re, sonner I'—, l'appel aux soldats pour se rassembler.
Quartier d'— , lieu indiqué aux troupes pour s'y rassem-
147 - ASS
hier. \\ Au xvii" s. Réunion mondaine. Ces sociétés déré-
glées Qu'on nomme belles assemblées, mol. Éc. des f. in, 2.
Il De nos Jours. Dialect. Fête champêtre.
II. P. ext. Les personnes ainsi réunies. Pensez-vous
que ce soit une petite affaire que d'exposer quelque chose de
comique devant une assemblée comme celle-ci? mol. Jmpr.
se. 1. Si Jésus-Christ paraissait dans ce temple, au milieu de
cette —, MASS. Petit Nombre d'élus, 'i. Du sang de la chair
immolée Les prêtres arrosaient l'autel et 1' — , rac. Ath. il, 2.
"ASSEMBLEMENT [à-san-ble-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assembler, § 145. || xio s. Noment le
terme de lor assemblement, -S^ Alexis, 46.]
Il Action d'assembler, résultat de cette action. L'— de
ces couples célestes, malh. Poés. 72.
ASSEMBLER [à-san-blé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "assimulare, mettre ensemble, de ad»
à, et simul, ensemble. (F. sembler.) || xie s. Lordous enfanz
vuelent faire assembler, St Alexis, 4.5.]
Il 1° Unir des personnes {vieilli). Ces mariages étaient
de forts liens pour — les trois princes, mézeray, llist. de
France, Charles VU. La loi de l'hymen qui vous tient assem-
blés, CORN. Poly. I, 3. L'époux dont je vous entretiens Peut
sans honte — vos aïeux et les siens, rac lirit. n, 3. Loc.
prov. Qui se ressemble s'assemble. || Spécialt. Réunir plu-
sieurs personnes en un même lieu, pour quelque intérêt
commun. Le loup est l'ennemi commun : Chiens, chasseurs,
villageois, s'assemblent pour sa perte, la f. Fab. x, 6. Assem-
blons le chapitre, BOIL. Lutr. 4. Constantin assembla à Nicée,
en Bithynie, le premier concile général, boss. Hist. univ. i,
11. J'assemble un auditoire et nombreux et galant, PiRON,i¥^-
trom. I, 4. Assemblant nos lévites, nos prêtres, rac Ath. i, 2.
L'heure à présent m'appelle au conseil qui s'assemble, CORN.
Cid, I, 1, var.
Il 2o Unir des choses {vieilli), il faut nécessairement
qu'il y ait quelque lieu où les deux images qui viennent d'un
seul objet... se puissent — en une, desc Pass. de l'àme, i,
32. I P. ext. Amasser. Le phénix assemble des bûches de bois
aromatiques, fr. de sales, Serm. Assompt. 1602. Louis...
assembla de l'argent, mézeray, Hist. de France, Louis XI.
Et je vois quels malheurs j'assemble sur ma tête, rac Mithr.
IV, 4. Il Spccialt. Réunir plusieurs choses pour les ajus-
ter. — les pièces d'une charpente. — des caractères d'impri-
merie. — les feuilles d'un livre. Quelle importune main... A pris
soin sur mon front d' — mes cheveux ? rac Phèd. i, 3. j (Cho-
régr.) — les pieds, les ramener, le talon droit au milieu
du pied gauche. | — un pourpoint, mol. B. gent. ii, 5.
I (Manège.) — un cheval, lui faire sentir la main et les
jambes , pour le tenir prêt, dans toutes ses parties , à
exécuter tel ou tel mouvement.
ASSEMBLEUR, EUSE [à-san-bleur, -bleuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de assembler, § 112. || 1281. Assembleor,
dans godef.]
Il Celui, celle qui assemble. L'— des nuées (Jupiter),
salel, Iliade, 6. L'— de nuages (Jupiter), la f. Fab. viii,
20. Il Spécialt. Ouvrier, ouvrière qui assemble les feuil-
les, les cahiers d'un livre pour la brochure, la reliure.
ASSENER [à-se-né] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. assignare, distribuer, donner, devenu
assenar, §§ 342, 396 et 291, assener, § 302. {Cf le mot sa-
vant assigner.)]
Il Porter (un coup bien appliqué). — un coup de massue.
Sur ce mufle — Le plus grand coup de poing qui se puisse
donner, mol. Tari, v, 4. | Fig. Les brocards les plus cruels
et les mieux assenés, st-sim. xii, 163.
1. *ASSENTE]VIENT [à-sant'-man ; c?i vers, -san-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assentù- 1, § 145. || xiiic s. Le commun
assentement des haus barons, villeii. 577.]
Il Vieilli. Comme assentiment 1. Les opinions nouvelles
sont encore loin d'obtenir 1'— général, G. DE mORVEAu, dans
encycl. méth. Chimie, acier.
2. "ASSENTEMENT [à-sant'-man ; en vers, -san-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assentû- 2, § 145. || xiv^ s. gast. phé-
Bus, dans la c]
Il (Chasse.) Comme assentiment 2.
1. ASSENTIMENT [à-san-li-man]
[ÉTYM. Dérivé de assentir 1, S 145. |
î. m.
1403. NIC. DE BAYE,
Admis
Journal, dans delb. Rec. Rare jusqu'au xyiiie s
ACAD. 1798.]
ASS
— 148 —
ASS
(I Action de se ranger à une manière de voir qu'on
approuve. Vous avez mon — . Donner son — à qqch. || Absolt.
L'évidence force 1' — .
2. 'ASSENTIMENT [à-san-ti-man] s. m.
[ÉTiM. Dérivé de assentir 2, § 145. || xvi'' s. Aval le vent,
(le loup) n'en peut avoir aucun assentiment, du fouilloux,
dans LA c]
(I (Chasse.) Odeur qui frappe le nez du chien et lui fait
reconnaître la voie.
1. ASSENTIR [à-san-tïr] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. as3entp:e, m. s. § 291.]
Il Vieilli. Donner son assentiment.
2. *ASSENTIR [à-san-tîr] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et sentir, §§ 192 et 196. jj xii^ s.
Par maintes fois ont paiens asentis, Aliscans, 4919.]
ij (Chasse.) Sentir, j P. ext. Absolt. Reconnaître la voie.
ASSEOIR [à-swàr] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *assedfre, class. assidçre, m. s. (!'.
§ 186 et seoir.) Pour la conjug. V. % 647. On trouve au prés.
de l'indic. il s'assit et ils s'assisent, rac. (édit. Mesnard, t. V,
p. 546, et VI, p. 65), et dans st-sim. (m, 268) : La maison d'Au-
triche ne connaît point, dès qu'on s'assit, de distinction de siège.]
!• Poser sur son derrière. — qqn. S' — sur une chaise,
sur son lit, sur la selle de son cheval. Monsieur, lui répon-
dis-je... assoyez-vous, mariv. Marianne, 9. Qu'on est assis
à l'aise aux sermons de Cotin, boil. Sat. 9. Faire — qqn à sa
table. Et sur son dos (le dauphin) le fit —, la f. Fab. iv, 7.
I Voter par assis et levé, ceux qui votent dans un sens
restant assis, les autres se levant. Magistrature assise, les
juges et conseillers qui siègent au tribunal (par opposi-
tion à la magistrature debout, le ministère public, qui se
lève pour parler). S'—, quitter la magistrature debout
pour entrer dans la magistrature assise. I Spécialt. Vieilli.
— des personnes (en parlant de cabaretiers, de taver-
niers), leur donner à manger, jD?'opî*<, les asseoir à table.
(F. assiette.) || P. anal. (La mouche) S'assied sur le timon,
sur le nez du cocher, la f. Fab. vu, 9. Un oiseau assis
sur la branche. (Manège.) — un cheval sur ses hanches, lui
faire plier les jambes de derrière, jj Fig. (Le roi) Sur son
trône avec lui fit — la justice, volt. Henriade, 7.
II. P. ext. Poser sur sa base. — les fondations d'un bâ-
timent. — une statue sur son piédestal. — un camp au bord
d'un fleuve. || Fig. — (établir) un impôt sur la propriété fon-
cière. Dot assise sur des biens-fonds. Une fortune bien assise.
1 — son jugement sur les faits. Le nouveau gouvernement n'est
pas encore bien assis.
ASSERMENTER [à-sèr-man-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et serment, §§ 194 et 196. || 1410.
Preudommes notables... asserementez au roy, dans douet
d'arcq, Pièces relat. à Ch. VI, i, 332.]
Il Lier par serment (pour certains services publics).
Un expert assermenté. | Spécialt. Prêtres assermentés, qui
avaient prêté serment à la constitution civile du clergé
votée en 1790.
*ASSERTIF, IVE [à-sèr-tïf , -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. assertus, part, passé de asserere,
affirmer, § 125. || 1521. Motz acertifz, dans godef. Suppl.]
Il Qui a le caractère d'une assertion. Proposition — .
ASSERTION [à-sèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assertio, m. s. \\ 1355. Par ce-
dule ou par assersion de sa parole, Ordonn. m, 35.]
Il Proposition que l'on avance comme vraie. Une —
hasardée.
*ASSERTIVEMENT [à-sèr-tiv'-man ; envers, -i\-\e-...]
adv.
[ÉTYivL Composé de assertive et ment, § 724. || 1409.
Vrayement et assertivement, dans du c. assertive.]
Il D'une manière assertive. Paroles... prises —, arnauld,
Logique, dans acad. Histor.
ASSERVIR [à-sèr-vir] v. tr.
[ÉT^'M. Composé de à et serf, §§ 194 et 196. || xiic s. Ains i
lairroit la teste que il fust aservis, j. bodel, Saisnes, tir. 26.]
Il Mettre (un peuple) dans l'état de servitude (par rap-
port à un autre peuple). Albe à Rome asservie, corn. Hor.
V, 3. Il Absolt. La Judée asservie, H.\c. Bfr. n, 2. || Fig.
Mettre dans un état de dépendance, par rapport à qqn,
a qqch. (Le moi) est incommode aux autres en ce qu'il les
veut —, PASC. Pens. vi, 20. Pour vivre sous tes lois à ja-
mais asservie, CORN. Poly. v, 3. S'— à l'étiquette. Aux règles
de l'art — son génie, boil. Sat. 2.
ASSERVISSANT, ANTE [à-sèr-vi-san, -sânt'] c
[ÉTYM. Adj. particip. de asservir, § 47. || Admis
1835.]
Il Qui asservit. Un joug — . Une condition — .
ASSERVISSEMENT [à-sèr-vïs'-man ; envers, -vi-|
s. m.
[ÉT-iT»L Dérivé de asservir, § 145. || 1611. cotgr."
Il Action d'asservir, état de ce qui est asservi. St
survécut pas longtemps à 1' — de sa patrie, barthélem'^
charsis, introd. 2. || L' — aux passions, aux préjugés. ;
coutume, — incommode, la br. 7.
ASSESSEUR [à-sè-seur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assessor, m. s. de assiderc
seoir à côté de. || xin" s. Comme assesseur se seoient
JUBiNAL,, Nouv. Rec. de fabliaux, i, p. 294.]
Il Celui qui est adjoint à un juge principal, au pr/
d'un bureau, au doyen d'une faculté, pour l'aide;
ses fonctions.
'ASSESSORAT [à-sè-sô-rà] S. m.
[ÈTYM. Dérivé de assesseur, § 254. cotgr. donne
soriat. || Néolog.]
Il Office d'assesseur.
*ASSETTE [à-sef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de asse, § 133. {Cf. aissette.) ||
FURET.]
Il Marteau de couvreur, de tonnelier, à panne
chante.
ASSEZ [à-sé ; le 5 se lie] adv.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. franc, sez (du lat.
§§ 295, 291 et 405), employé isolément jusqu'au x
§ 182. Il xio s. De vasselage fut asez chevaliers, Rolani
Il 1° Autant qu'il en faut. — d'autres viendront, ra(
IV, 6. — d'honneurs environnaient ma vie, ID. ibid.
Avoir — dévie ou de persévérance, coRN. Poly. i, 1. Je»
avoir déjà donné — de temps aux langues, DESG. Méth.
— de courage pour me venger, mol. G. Dand. ii, 8.
ai dit —, RAG. Phèd. ii, 5. Une femme en sait toujonf
mol. F. sav. II, 7. En est-ce —, ô Ciel ! corn. Cinna.
Narcisse, c'est — , rac. Brit. iv, 4. C'est — qu'ils soient^
pour avoir des approbateurs, bourd. Richesses, 2
Il 2o Autant qu'il faut. L'un d'eux... Fut — fou pd
treprendre Un voyage en lointain pays, la f. Fab. ix, 2
sieur est — fort sans qu'à son aide on passe, mol. F
IV, 3. n faut être un peu trop bon pour l'être — , M.^RP
de l'am. et du has. i, 2. | Après l'adj. Vieilli. Ni i\
crevasse Ne fut large — pour eux, la f. Fab. iv, 6.
trop longtemps mon amitié t'accable, RAC. Andr. m,
mérite — une telle franchise, mol. F. sav. i, 3. || Av
ténuation. Une personne — aimable. Je t'en veux direu
— bien inventé, la f. Fab. m, 1. Un bruit — étrai
venu jusqu'à moi, rac. Iph. iv, 6. Un rat sortit de te
à l'étourdie, la f. Fab. ii, 11. C'est — l'usage, desto:
irrésolu, ii, 8.
ASSIDU, UE [à-si-du] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assiduus, m. s. Ordinal!
duel en anc. franc. || xiiic s. Tes oresons soient asidues 1
Dial. anime conquer. dans Romania, v, 309.]
Il 1° Qui est constamment présent chez qqn ,
lieu, pour s'acquitter de certains offices. Plusieui
ciers... assidus auprès de sa personne, volt. Mœurs, 1 ^
médecin — auprès de son malade. Ma femme était — so
comptoir, mariv. Pays. parv. 6. Ses plus assidus court "i-
Boss. Hist. univ. i, 10. Un époux sérieux, —, destqi
Irrésolu, v, 8.
Il 2" Fig. Qui est constamment appliqué à qqrl
fet au travail — , boil. Lutr. 3. — à faire sa cour. A prit
vous jour et nuit assidus, rac. Esth. i, 3. || P. ext. \
vail — . Par d'assidus hommages, mol. Val-de-Grâce. '
rendis chaque jour mille soins assidus, destouciies, 3
iir, 7.
ASSmuiTÉ [à-si-dui-lé ; en vers, -du-i-lé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assiduitas, m. s. || xiii" >
duité de lire, Dial. anime conquer. dans Roman:
311.]
Il 1° Présence constante auprès de qqn, en qq
pour s'acquitter de certains offices. Le trop riant
que vous leur présentez Attache autour de vous leurs a
tés, MOL. Mis. II, 1. Il remarqua alors pour la premiéi
r — de son fils auprès de sa femme, st-réal, r>- '
Parce qu'un domestique est habile , docile, et qu'à l'éga
ASS
149 —
ASS
iitre il a toute r — et toute l'adresse nécessaires, bourd.
in des domest. 1.
2" Application conslante à qqch. Avoir une grande —
travail. Ce qui n'était point une règle autrefois l'est devenu
r— de la pratique, corn. Disc, des trois unités. Je fai-
s toujours mes fonctions avec — , ST-SIM. i, 37.
ASSIDÛMENT [à-si-du-man] adv.
et™. Composé de assidue et ment, § 724. On trouve en-
°!ï re assiduellement dans OUD. {V. assidu.) || xvi'' s. Assidue-
nt, c.\Lv. dans littré.]
D'une manière assidue. Le roi et la reine mère lui te-
ent compagnie —, l'abbé de choisy, Mém. 2. Faire — sa
ir, L\ br. 2. Étudie-t-il — ? m.vriv. Pays. parv. 1.
[assiégeant, ANTE [à-syé-jan, -jânt'] adj.
j[ÉTYM. Adj. particip. de assiéger, § 47. || xv'' s. Texte
ns GODEF. Suppl.]
Il Qui assiège (une place forte). L'armée — . || Substantivt.
3 assiégeants furent repoussés. | Collectivt. V — et l'assiégé.
ASSIÉGER [à-syé-jé] v. tr.
[ÈTYSi. Du lat. pop. *assediare, m. s. de ad, à, et *sedia,
'ge, devenu assegier, §g 415, 297 et 291, asseger, § 634,
siéger, § 617.]
Mettre le siège devant (une place forte). — une forte-
3, une citadelle, j P. ex t. Sennachérib... l'assiégea (Ezé-
i lias) dans Jérusalem, boss. Hist. univ. i, 7. \\Substantivt.
s assiégés, et, collectivt, L'assiégé. || P. anal. \ 1. Entou-
jr de manière à empocher de sortir. Ma belle-fille est en-
tre à Rennes, assiégée par les neiges, SÉv. 1258. Assiégée par
jimpénétrables boues, h.\milt. Gram. 10. | 2. Entourer en
ijfforçant d'entrer. La foule assiège les portes du palais. De
Icheux arrivent trois volées, Qui du parc à l'instant assiègent
is allées, boil. Ép. 6. Quoi! masques toute nuit assiégeront
ja porte! mol. Et. m, 9. || Fig. Obséder (qqn). J'assié-
'irai Néron de toutes parts, RAC. Brit. Iil, 5. Nous nous
i)yons sans cesse assiégés de témoins, id. Iph. i, 5. Mathan...
I toute heure l'assiège, id. Ath. i, 1. Les douleurs de la
ort... m'ont assiégé de toutes parts, bourd. Pensée de la
[ort, 2.
I ASSIETTE [à-syef] s. f.
I [ÉTYÎ.L Subst. verbal de asseoir, tiré de la 3° pers. sing.
(u prés, indic, en anc. franc, assiet, § 52. || xiii^ s. Assiete
(l'une rente), beauman. ix, 7.]
I It Manière dont qqn est assis. Dne — modeste en son
iège, AMY0T, Œuvr. mor. Comment il faut ouïr. V —
iuQ cavalier sur sa selle. Perdre 1' — , n'être pas solide sur
II selle. I Spécialt. Manière dont les personnes sont assi-
J3s, placées, dans une réunion. — et séances, lorsque le
JDi d'Espagne tient chapelle, st-sim. m, 141. || P. ext. Manière
lOnt qqn se tient. Si l'homme n'était posé que sur une jambe,...
on — serait beaucoup moins solide, B. de st-p. Et. de la
lat. 10. Il Fig. Situation dans laquelle qqn se trouve.
Les hommes) ne se trouvent souvent dans une — plus tran-
juille que lorsqu'ils meurent, la br. 4. Une atteinte secrète
j'e laisse point mon âme en une bonne — , mol. Dcp. am. I,
• Ne pas être dans son — ordinaire.
îî. Manière dont qqch est posé sur sa base. L' — d'une
ierre, d'une poutre. L' — d'une place, d'une citadelle, d'un
amp. Il P. anal. V— de l'impôt, la manière dont il est
labh. L'— d'une rente, le fond sur lequel elle est consti-
!iée. I Vieilli. — de terre, établissement consistant en
''rre. (Jules) leur promit diverses assiettes de terre, pasq.
'^ech. I, 8. L'— d'une fortune. | P. ext. Couche qui sert
le fond à une peinture murale, à la dorure de la tran-
'he d'un livre. | Fig. Un esprit qui manque d'— , de stabi-
!te. Il Spécialt. Anc. franc. Action de mettre les plats
■w la table. Tenir —, donner à manger. (Taverniers)
louvant tenir — pour les forains et estrangers, Anc. Poés.
l'cinç. XI, 56. Il Chacun des services dans un repas. La
remière, la seconde — . Quatre grands potages et cinq assiettes,
lOL. Av. ni, 1. I Plat dont se compose chaque service,
^eux assiettes. L'une de champignons, boil. Sat. 3. || P. ext.
Naseàfond plat posé devant chaque convive, pour rece-
>oir les aliments.
ASSIETTÉE [à-syè-té] s. f
[ÉTYM. Dérivé de assiette, § 119. || 1690. furet.]
il Ce que contient une assiette. Une — de soupe.
ASSIGNABLE [à-si-nàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de assigner, § 93. || xviic s. F. à l'article.]
Il Qui peut être assigné. S'il y a un minimum —, royer-
:0LLARD, Disc, sur le recrutement, 1818. [ Nous y trou-
Assi-
vons toujours deux parties assignables par la pensée, BOSS-
Libre Arb. 4.
ASSIGNAT [à-si-ôà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assigner, § 254. || xyi^ s. loysel, Ins-
tit. coutum. 149.]
Il 1° Vieilli. Rente assignée sur un bien-fonds.
Il 2« Spécialt. (Pendant la Révolution.) Papier-mon-
naie assigné sur la vente des biens nationaux.
ASSIGNATION [à-si-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTY^L Emprunté du lat. assignatio, m. s. || 1265. Asi
gnacion, dans delb. Rec]
\\ 1» Action d'assigner une somme à qqn sur un fonds.
Les assignations qu'on donnait pour leur entretien étaient mal
payées, duglos, L. XI, i, 17. | Fig. (Dieu) donne des assi-
gnations aux nécessiteux sur le superflu des opulents, boss.
Emin. dign. des pauvres, 2.
Il 2o Action d'assigner qqn à comparaître. | P. ext. Pièce
par laquelle l'assignation est signifiée. Assignations dont
je tiens les copies, regn.ard. Joueur, m, 4. || Fig. Rendez-
vous. Sur le point d'aller à une — amoureuse, L.\ F. Lett.
22 août 1661.
ASSIGNER [à-si-îié ; autrefois a-si-né {cf. signet) ; on
trouve môme l'orthogr. assiner : QueUe autre pension Aux
demi-dieux pourrait être assinée? la f. Èp. 3.] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assignare, m. s. {Cf. la forme
pop. assener.) || xiii<= s. As jors assignez, beauman. iv, 22.]
Il Fixer (qqch) comme devant être attribué à qqn. J'ai
assigné celui (l'argent) qui me doit revenir de mon terme... à
des gens à qui je dois des arrérages, sÉv. 1382. — une rente
à qqn sur un fonds. | P. ext. — un fonds pour le paiement
d'une rente. | Fig . Je vous assignerai donc sur Épicure, qui m'ac-
quittera, MALH. Ép. c/eSénèg. XVIII, 3. La loi assignait à chacun
son emploi, BOSs. Hist. univ. m, 3. Pourquoi ce peu de temps
qui m'est donné à vivre m'est assigné à ce point plutôt qu'à
un autre, p.asc. Pens. ix, 1. | P. ext. — à chaque mot son
vrai sens, marmontel. Essai sur le goût. Erreurs dont on
peut — quelque cause, malebr. Rech. de la vérité, III, ii, 9.
— à qqn une heure , un lieu de rendez-vous. Le Destin se
trouva au lieu assigné, scarr. Rom. com. il, 12. || P. ext.
— qqn, le citer à comparaître à jour fixe devant un ma-
gistrat. — qqn à huitaine. Être assigné comme témoin. | Subs-
tantivt. Si l'assigné ne comparaît pas. Code de procéd. civ.
art. 330.
ASSIMILABLE [âs'-si-mi-làbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de assimiler, § 93. || Néolog.]
l| Qui peut être assimilé.
ASSIMILATION [as'-si-mi-là-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ETYM. Emprunté du lat. assimilatio, m. s. \\ xvi" s. paré,
Introd. 8.]
Il 1» Action de considérer comme semblable. L'— du
singe à l'homme.
Il 2» Action de rendre semblable. L'— d'une consonne à
celle qui la précède ou la suit. | Spécialt. V — des aliments,
l'action de les convertir en sa substance. L' — des idées,
l'action de rendre siennes les idées des autres. Avoir une
grande facilité d' — .
ASSIMILER [âs'-si-mi-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assimilare, rendre semblable,
de ad, à, et simiUs, semblable. || xvi'= s. paré, Introd. 8.]
Il 1° Considérer comme semblable. — le strass au dia-
mant. — l'homme à la brute. L'interdit est assimilé au mineur,
Code civil, art. 509.
Il 2° Rendre semblable. Nos goûts s'assimilent, mar-
montel, Essai sur le goût. \ Spécialt. S'—, convertir en
sa substance (les aliments). Les êtres qui ont la puissance de
convertir la matière en leur propre substance et de s' — les
parties des autres êtres, buff. Reprod. 2. \ P. anal. Rendre
siennes les idées des autres. S'— une doctrine.
ASSISE [à-siz'] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de asseoir, § 45. |1 xii" s. CeUe asise
(taxe) que Moyses ont fait a tut le pople, Rois, iv, 12.]
Il 1° Rangée horizontale de pierres qui, dans une con-
struction, repose soit sur le sol, soit sur une rangée in-
férieure. Bâtir par assises réglées, j P. anal. Les assises d'un
terrain, couches régulièrement superposées qui le con-
stituent.
Il 2° Au plur. I 1. Réunion de juges qui siègent. | 2.
Spécialt. De nos jours. Session d'une cour criminelle.
Cour d'assises, n sera tenu des assises dans chaque départe-
ASS
— IbO
ASS
ment pour y juger les individus que la cour y aura renvoyés,
Code d'instr. crim. arl. 251.
ASSISTANCE [à-sïs'-tâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de assister, § 146. || 1465. Faveur ou assis-
tance, dans GODEF. SuppL]
I. Action d'assister à qqch. (Ne s'emploie plus qu'en
parlant de la présence d'un officier public ou d'un ec-
clésiastique remplissant les fonctions de son ministère.)
Que l'inquisition ne pourrait jamais faire de procédure sans
r— de trois sénateurs, volt. Mœurs, 140. || P. ext. Ceux
qui assistent à qqch. | Le renard dit, au nom de 1' — : Préten-
drais-tu nous gouverner encor? la f. Fab. vi, 6.
II. Action d'assister qqn, de se tenir près de lui pour
lui prêter son concours. Donner, prêter — à qqn. L' — De ce
que Rome encore a de gens d'importance, cORN. Sei^tor. i, 2.
Implorer 1' — de Dieu. Elle m'avoua tout, implora mon — , J.-J.
Rouss. Confess. i, 5. || P. ext. (Dans certains ordres reli-
gieux.) La province, le pays oii se trouve celui qui as-
siste, qui aide le général ou le provincial de son ordre.
L'ordre des Jésuites avait cinq assistances : celles d'Italie, d'Al-
lemagne, de France, d'Espagne et de Portugal. || Sprcialt. Ac-
tion d'assister qqn qui est dans le besoin, de mettre à sa
disposition ce qui lui est nécessaire. Il serait mort de faim
sans votre — . L' — publique , administration chargée en
France des secours à donner aux indigents, et de la di-
rection des hôpitaux et hospices. || P. anal. — judiciaire,
bureau institué près d'un tribunal pour accorder aux
indigents la gratuité de la justice et de la défense.
ASSISTANT, ANTE [à-sïs'-tan, -tant'] adj. et s.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assistens, m. s. part. prés, de
assistere, modifié sous l'influence de assister, § 47. || 1425.
Les assistents, 0. de la haye, dans delb. Rec.]
I. iS. m. pi. Les assistants, ceux qui assistent à qqch.
Un des — prit la parole. Si la lyre de Mentor n'eût enlevé l'âme
de tous les — , fén. Tél. 7.
W.Adj. Qui assiste qqn. Le prêtre, l'évêque — , et,suôs-
tantivt, L'— , prêtre qui assiste à l'autel celui qui officie ;
évêque qui assiste l'évoque consacrant. Religieux — , reli-
gieuse — , et, substantivt, Assistant, assistante, celui, celle
qui, dans certains ordres religieux, assiste le supérieur,
la supérieure.
ASSISTER [à-sïs'-té] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assistere, se tenir près de, de
ad, auprès, et sistere, se tenir. || 1391. Bourgois et autres as-
sistans ausdiz jours, Cout. d'Anjou, dans delb. Rec. \ xv^s.
Reconforté et assisté... de confesseurs, cuastell. v, 404.]
I. V. inir. Être présent à. — à la messe. — au jugement,
au supplice de qqn. — à une fête. Après avoir été employé dans
les plus importants traités et avoir assisté honorablement dans
le conseil de nos rois, voit. Lett. 53.
II. V. tr. Se tenir près de qqn pour lui prêter son con-
cours. Je supplie avant tout les dieux de m' — , la f. Fab.
XI, 7. Les Zéphirs... l'assistaient dans sa tâche, ID. Fab. vu,
6. n vint à l'audience assisté de son avocat. — un pécheur
mourant, bourd. Irnpén. fin. 2. Le prêtre chargé d' — celui
qui célèbre la messe. || Spécialt. Mettre à la disposition de
qqn ce dont il a besoin. — qqn de son crédit, de sa bourse.
I Absolt. — les pauvres, les malheureux. Je meurs de faim si
tu ne m'assistes, soss. /<''' Toussaint, 1. En quoi peut un
pauvre reclus Vous — ? la f. Fab. vu, 3.
ASSOCIATION [à-s6-syà-syon ; en f e?".s,-si-à-si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de associer, § 249. || 1474. Myst. de l'In-
carnat, et Nafiv. i, p. 28.]
I. Action d'associer, d'être associé. Cette — à l'empire
qu'il lui avait fait obtenir, CORN. Pulch. au lecteur. L' — de
plusieurs personnes (pour une entreprise). Rédiger un acte
d' — . Il Firj. L' — des intérêts. L' — des mots. L' — des idées,
faculté par laquelle les idées s'enchaînent les unes aux
autres. || P. ext. Ceux qui sont associés. Une — religieuse.
Une — savante. Les associations ouvrières.
II. F if/. Action de réunir. L'— des éléments les plus di-
vers. L' — des couleurs.
ASSOCIÉ, ÉE [à-sô-syé; en ver.f, -si-é] ,9. m. et f.
[ÉTY^L Subst. particip.'de associer, § 45. || 1680. richel.]
Il Les associés, les mem])res d'une association. Prendre
w — ■ Les noms des associés peuvent seuls faire partie de la
raison sociale. Code de comm. art. 21. Membres associés, et,
absoll, Associés d'une académie, ceux qui partagent ses tra-
vaux sans jouir des mêmes avantages que les titulaires.
ASSOCIER [à-s6-syé ; en vers, -si-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. associare, m. s. de ad, à.
sociare, unir. || 1263. Li forniers doit associer loiaument
fournées, dans du g. associare.]
|[ 1» Faire participer à ce que fait qqn. — qqn à une
treprise, à un commerce. Marc-Aurèle associe son frère à l'j
pire, boss. Ilist. univ. m, 7. (Soliman) A son trône, à i
lit daigna 1' — , R.\G. Baj. ii, 1. Le bon Hollandais m'assocA
son commerce, sedaine. Philos, sans le savoir, ii, 4. — i
à sa gloire, à ses dangers, à sa fortune. A mes tourments
veux r — , RAC. Andr. m, 1. S' — à la fortune de qqn. S'-
une conspiration, à un crime. S' — aux vues, aux sentime
de qqn.
Il 2" Unir à qqn comme devant participer à ce qi
fait. Je m'associai avec des chevaliers d'industrie, les.
Blas, I, 5. Travaillons de concert à nous donner de l'espi
associons-nous pour cela, montesq. Lett. pers. 54. A qa
hommes... m'associez-vous? la br. Disc, à l'Acad. L'A
demie des sciences s'était associé Newton. | Spécialt. Uni]
qqn en mariage. A leurs égaux — vos fUles, bours. Mi
à la mode, se. 3. | Vieilli. Je me suis associé d'un fort h
nête homme, regnard, Se'rén. se. 13.
Il 3" Unir une chose à une autre. Rameau aima mit
que son nom fût supprimé que d'y voir — le mien, j.-j. roui
Confess. ii, 7. Chez un peuple encore sauvage, elles (la cruai
et la fourberie) s'associent souvent avec une âme grani
noble et fière, Mably, Oèsert). i, 1. Deux couleurs qui ne p
vent s' — .
*ASSOIFFER [à-swà-fé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et soif, §§ 194 et 196. || Néolot
Il Famil. Donner soif. (S'emploie surtout aupart. pas»
I Fig. Assoiffé de plaisir.
ASSOLEMENT [à-sôl-man ; envers, -sô-le-...] s.
[ÉTYM. Dérivé de assoler, § 145. || 1800. Alternats et i
solements, Bull, des lois, dans acad. i/w/or. Admis ACi!
1835.]
Il (Agricult.) Action d'assoler les terres. [ Manière dc|
une terre est assolée.
ASSOLER [à-so-lé] V. tr.
[ÉTYTvL Composé de à et sole , §§ 19i et 196. || lî;
Terres bien assolées, dans godef. Admis acad. 1835.]
Il (Agricult.) Diviser (un champ) en soles, parties
l'on varie successivement les cultures, suivant un or<H
déterminé.
ASSOMBRIR [à-son-brïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et sombre, §§ 194 et 196. || xvni*
MIRABEAU, dans acad. llistor. Signalé (1801) par MERCja
Néologie. Admis acad. 1878.]
Il Rendre sombre. Le jour s'assombrit. Les nuages ass
brissent le ciel. || Fig. Son front s'assombrit. Son visage es
sombri.
"ASSOMBRISSEMENT [à-son-brïs'-man ; en t>0|
-bri-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assombrir, § 145. || Néolog.]
Il Action d'assombrir. || État de ce qui est assombr^
ASSOMMANT, ANTE [à-s5-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de assommer, § 47. Hxvi*^ s. T|
dans GODEF. SuppL]
Il Qui assomme. P. plaisant. Un — éclat de mon ]
courroux, MOL. Amph. i, 2. \\ Fig. Famil. Qui acca
Certaines vérités assommantes, bourd. 5'- Jugem. dern.
On lui dit des raisons assommantes, sÉv. 793. || Qui accabj
d'ennui. Un livre, un personnage — .
ASSOMMER [à-so-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et somme 2, §§ 194 et 196. || xn<" '
E li ceval dessous aus asomé, Aiiscans, 5499.]
Il Abattre, tuer par la chute de qqch de pesant. —
bœuf. On assomma la pauvre bête, la f. Fab. iv, 16. || /'. e '
Accabler de coups. Sais-tu que de ma main je t'assomi
aujourd'hui ? MOL. Amph. i, 2. L'ordre était de le battre,
non de 1' — , id. Ée. des f. v, 1. || Fig. Accabler. Je ni
puis revenir, et tout ceci m'assomme, mol. Tart. iv, 6. Je s.
assommée de cette nouvelle, SÉV. 252. | Famil. Accalii
d'ennui. Un froid écrit assomme, mol. Mis. i, 2. Trissotin i
chagrine, m'assomme, lu. F. sav. i, 3.
'ASSOMMEUR [à-sù-mèur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assommer, § 112. || 1549. R. est.]
Il Celui qui assomme. — de bœufs. Cet — de monstre
MALii. Ij;lt. à divers, 43.
ASSOMMOIR [à-so-mwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assommer, g 113. '^ xviii^ s. Broyon olj
ASS
151 —
ASS
"•iimoir pour prendre les bestes puantes, liger, Nouv. Mai-
ust. dans di:lb. Rec. Admis acad. 1798.]
\ rme qui sert à assommer. | Spécialt. Bâton court
\ible garni d'une boule de plomb à une de ses extré-
, I Fiçj. Famil. Dn coup d' — , événement soudain qui
ilo. Il P. ext. I 1. Piège disposé de manière à assom-
l's botes qui s'y prennent, j 2. Néolog. Trivial. Ca-
cel où les ouvriers s'enivrent.
jàSSOMPTlON [à-somp'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
fKTYM. Emprunté, au sensi, dulat. ecclés., au sens II,
Asum-
1611.
i;il. class. assumptio, m. s. \\ (Au sens I.) xii" s.
II. Psaut. dans godef. Suppl. \ (Au sens II.)
i;r.]
i. Enlèvement miraculeux de la sainte Vierge au ciel.
'. cxt. Fête anniversaire de ce miracle.
IS. (Logique.) Mineure d'un syllogisme. V— est cap-
lUSe, FURET. Dict.
ASSONAH [à-so-nà]. V. sonna.
(ASSONANCE [à-s5-nâns'] s. /".
([Én-M. Dérivé du lat. assonare, faire écho, § 146. || 1690.
jRET. I ACAD. écrit assonnanoe (1762), assonance (1798 et
iv.). {Cf. consonance.)]
'] Répétition du même son. | Spécialt. (Ane. poésie
' Rime imparfaite, constituée seulement par l'iden-
' la voyelle accentuée, entre deux terminaisons
i-culines ou deux terminaisons féminines.
iASSONANT, ANTE [à-s5-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assonans, part. prés, de asso-
ira, faire écho. Signifie harmonieux, en anc. franc. Voix
!3onanz, ben. de ste-more, Troie, 29020. || 1752, Rime
isonante, trév.]
Il Qui se termine par une assonance. « Perte » et « peste »
lat assenants.
*ASSONER [à-sô-né] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assonare, faire écho, de ad et
mare, sonner, avec modification du sens primitif. ||
^oloçj.]
Il Présenter une assonance. Vers qui assonent.
; ASSORTIMENT [à-s6r-ti-man] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de assortir, § 145. richel. écrit assortî-
jsnt. On trouve assortissement dans cotgr. (1611) et dans
!iD. (1642). Il xvi'i s. Le bastiment et assortiment de l'ab-
:iye, rab. i, 53.]
Il 1" Le fait d'être assorti. Le bouquet fait, il commence
louer L' — , la f. Contes, Serv. justifiée. Un — juste dans
|s tours et dans les figures, le p. andré. Essai sur le beau,
' dise. I Spécialt. En parlant d'un ménage. Dn tel — ,
lîSTOucHEs, Irrésolu, m, 3.
j II 2" Réunion de choses assorties. Dn bel — d'étoffes. Dn
- de graines que j'y avais joint, j.-j. ROUSS. Lett. 28 mars
;70.
ASSORTIR [à-sôr-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et sort, §§ 194 et 196. || 1457.
elluy Baudin se accompagna et assortit de trois compagnons,
ans DU G. assortare.]
Il l» Mettre ensemble des choses qui s'accordent les
nés avec les autres. — des couleurs. — les chevaux d'un
■-telage. Marchandises bien assorties. Que d'un art délicat les
ièoes assorties N'y forment qu'un seul tout de diverses par-
es, BOIL. Art p. 1. Ces deux couleurs ne s'assortissent pas
ien l'une à l'autre. Des époux bien assortis. Ames assorties
larun rapport de sympathie), corn. Rodog. i, 5.
Il 2° Fournir de choses assorties. Dn magasin, un mar-
hand bien assorti.
ASSORTISSANT, ANTE [à-sôr-ti-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de assortir, § 47. || xviie s. V. à
article.]
Il Qui assortit à qqch. Doublure — à la robe. | Absolt.
l'Ois mousquets... avec les fourchettes assortiss£uites , mol.
It-'.n, 1.
ASSOTER [à-sô-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et sot, §§ 194 et 196. || xiic s. Hé!
ovres reis, lasches et assotez, Couronn. de Louis, 2248.]
Il Rendre sot. |j Spécialt. Rendre sottement épris. Elle
st assotée du jeune Robin, mol. D. Juan, ii, 1.
"ASSOUCHEMENT [à-soûch'-man ; en vers, -sou-
lie-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de souche, au sens de base, § 195. cotgr.
e donne au sens de souche généalogique. || Néolog.]
" Assise de pierres qui forme la base d'un fronton.
ASSOUPIR [à-sou-pïr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. *assopire, m. s. class. so-
pire, § 503. || xv" s. Les questions estoient assopies, juv.
DES URSiNS, Chron. ann. 1380.]
Il Porter à un demi-sommeil. La potion a assoupi le ma-
lade. Et jusques au souper se couche et s'assoupit, boil. Lutr. 1.
n s'assoupit après ses repas. 11 n'est qu'assoupi. || Fiq. Ame-
ner à l'apaisement. Assoupis dans son sein cette fièvre brû-
lante, A. cnÉN. Malade. La joie n'est point bonne pour — les
sens, sÉv. 362. De ces légions impies Les fureurs sont assou-
pies, RACAN, Ps. 75. Ne vaudrait-il pas mieux — et accommo-
der cette affaire? sÉv. 891.
ASSOUPISSANT, ANTE [à-sou-pi-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de assoupir, § 47. || xvii" s. Vos
pavots les plus assoupissants, quinault, Atys, m, 4.]
Il Qui assoupit, ^^euvage — . De 1'— élégie Je méprise trop
les fadeurs, gresset. Chartreuse.
ASSOUPISSEIVIENT [à-sou-pïs'-man ; en vers, -pi-
sé-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assoupir, § 145. || 1549. Assopissement,
R. EST.]
Il Action d'assoupir ; état de celui qui s'assoupit. Quel-
que accès violent sans doute va la prendre. Lequel sera suivi
d'un —, REGNARD, Fol. aiH. III, 10. Il Fig. Les peuples, qui
depuis tant de milliers d'années avaient oublié leur Créateur,
se réveillent d'un si long —, boss. Hist. univ. ii, 30. Dn —
surnaturel qui marque une force toute-puissante, pasg. Pens.
IX, 1.
ASSOUPLIR [à-sou-plîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et souple, §§ 194 et 196. || xiio s.
Li cuers nos asoplist, Huon de Bord. 637.]
Il Rendre souple. — le cuir. — un cheval, le dresser de
manière à rendre souples les diverses parties de son
corps. Il Fig. — le caractère de qqn.
ASSOURDIR [à-sour-dir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et sourd, §§ 194 et 196. |1 xii^ s.
A la meie lerme ne te assurdisses, Psaut. de Cambridge,
xxxviii, 14.]
Il 1° Rendre qqn comme sourd. Trop de bruit nous
assourdit, pasg. Pens. i, 1. Laissez le crieur rauque, assour-
dissant les rues, Proclamer le Numide ou le Dace aux abois,
V. HUGO, Chdtim. Égout.
Il 2o Rendre (un bruit, un son) moins retentissant.
Tapis qui assourdit les pas. — les avirons, les envelopper
pour qu'ils frappent l'eau sans bruit.
ASSOURDISSANT, ANTE [à-sour-di-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de assourdir, § 47. || Néolog.]
Il Qui assourdit.
"ASSOURDISSEMENT [à-sour-dïs'-man ; en vers, -di-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assourdir, § 145. || 1611. cotgr.]
Il Action d'assourdir. | État de celui qui est assourdi.
ASSOUVIR [à-sou-vîr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *assopîre (F. assoupir), endormir, et
p. ext. calmer, satisfaire, devenu assovir, §§ 426 et 291,
assouvir, § 347. Signifie souvent achever, en anc. franc.]
Il Satisfaire pleinement. Ton amour et ta crainte... D'actes
de piété ne pourront 1'—, malii. Prière pour Henri le Grand.
Si l'éclat des grandeurs avait pu me ravir. J'aurais de quoi me
plaire et de quoi m'—, gorn. Théod. i, 1. Combien elle
(l'âme) est difficUe à —, la br. 16. || Spécialt. En parlant
d'un désir désordonné. Qu'il assouvisse un jour ta faim,
LA F. Fab. IV, 16. De tant de flots de sang non encore assou-
vie, RAC. Ath. V, 2. (Que) Ma rage contre lui n'ait par où
s'—, CORN. Méd. I, 4. La terre et le travail de l'homme Font
pour les — des efforts superflus, la f. Fab. xi, 7. Il ne peut
s' — de carnage, fén. Tél. 16.
ASSOUVISSEMENT [à-sou-vïs'-man ; en vers, -vi-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assouvir, § 145. || xiv'= s. Que l'ostel ait
ja assovissement (achèvement), eust. desgh. ii, 92.]
Il Action d'assouvir; état de ce qui est assouvi. (La
convoitise) jamais ne trouve — , pasq. Rech. i, 10.
ASSUJETTIR et ASSUJÉTIR [à-su-jè-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et sujet, §§ 194 et 196. || xv^ s.
Fortune fort l'assugetty, mart. le frang, dans delb. Rec.]
Il l» Rendre sujet de qqn, soumettre à son autorité.
La Grèce fut assujettie à Rome. Vous portez deux peuples dans
votre sein, et l'aîné sera assujetti au plus jeune, uoss. Hist.
univ. II, 2. 1 Absolt. La Grèce fut assujettie par Rome. | P.
ASS
— 152
AST
anal. Forcer d'obéir à qqn. Considère combien tu as d'avan-
tage sur le reste des animaux, combien tu en assujettis de plus
forts que toi, malii. Bien/', de Se'nèq. ii, 29.
\\ 2" /'. ex t. Forcer d'obéir à qqch. Corneille nous assu-
jettit à ses caractères et à ses idées, la br. 1. S' — aux lois,
aux règles. Moquons-nous donc de cette chicane où ils veulent
— le goût du public, mol. Crif. de l'Éc. des f. se. 6. \\Absolt.
— qqn, l'empêcher d'être libre de ses actions. — qqch,
l'empêcher de remuer. — un meuble.
ASSUJETTISSANT et ASSUJÉTISSANT, ANTE [à-
su-jè-ti-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de assujettir, § 47. || Admis acad.
1740.]
Il Qui assujettit. S'affranchir d'une protection — . | Un tra-
vail — .
ASSUJETTISSEMENT et ASSUJÉTISSEMENT [à-
su-jè-tïs'-man ; en vers, -ti-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assujettir, § 145. || 1609. L'assujectisse-
ment d'Abel, j. Gaultier, dans delb. Rec]
Il L'action d'assujettir; le fait d'être assujetti. [Syn.
sujétion.) L'— de la Grèce aux Romains. | Absolt. V— d'un
peuple. I Un — honteux de l'esprit à la chair, bourd. Impu-
reté, 1. L'— à la mode, aux usages. | Absolt. Les assujettisse-
ments de la grandeur. (A la Bastille) on est exempt des assu-
jettissements, des devoirs, des égards de la société, staal,
Mém. ann. 1718.
ASSUMER [à-su-mé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. assumera, m. s. || xv^ s. Nef
de santé, dans godef. SuppL]
Il Prendre sur soi, à son compte. — une responsabilité,
une charge.
ASSURANCE [à-su-râns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de assurer, § 146. || xii" s. Asseurance,
GAUTIER d'arras, Eracle, dans delb. Rec]
I. État de celui qui a confiance, sécurité. Sois en — :
Envers et contre tous je te protégerai, la f. Fab. vin, 22.
Pourras-tu dans son lit dormir en — ? cORN. Nicom. V, 1.
Pour voir clair en mes actions et marcher avec — dans cette
vie, DESC. Méth. 1. Cette troupe s'avance Et porte sur le
front une mâle —, corn. Cid, iv, 3. || P. ext. Ce qui donne
confiance, sécurité. Mon honneur par là cherche son — ,
CORN. Hor. V, 2. Il Spécialt. \ 1. Vieilli. Reçu d'une
somme, j'aurai soin d'en tirer d'abord votre — , mol. Et.
II, 3. I 2. Contrat par lequel, en échange d'une somme
payée en une fois ou annuellement, on garantit qqn
contre un risque. Compagnie, contrat, prime d'— .
II. Etat de celui qui a la certitude de qqch. Avez-vous
cependant une pleine — D'avoir assez de vie ou de persévé-
rance? CORN. Poly. I, 1. 0 d'un parfait bonheur — étemelle!
PAC. Esth. m, 3. Il P. ext. Action de donner qqch pour
certain. Sur r — que je lui donnai de ne lui en plus faire de
semblables (discours), pasc. Prov. 7. Il se moque de toutes
les assurances, id. Entret. avec Saci. \\ Formule de fin de
lettre. Agréez 1'— de mon dévouement.
''ASSURE [à-sûr] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de assurer, § 52. ||1751. encycl.]
Il (Technol.) Fils d'or, d'argent, de soie ou de laine dont
on couvre la chaîne dans les tapisseries de haute lice.
ASSURÉ, ÉE [à-su-ré] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de assurer, § 45. || xii" s. Lors puent
estre très bien aseiiré, Aymeri de Narbonne, 274.]
I. Il 1° Ferme. Avec un air —, boss. Condé.
Il 2" Certain. Un amour dont mon âme égarée Voit la perte
—, CORN. Cid, I, 6.
n, Substantivt. Celui qui est garanti d'un risque par
une compagnie d'assurance. L' — paye une prime annuelle
à la compagnie.
ASSURÉMENT [à-su-ré-man] adv.
[ÉTYM. Composé de assurée et ment, § 724. A remplacé
asseûrement, de l'anc. adj. asseiir. || 1539. Asseureement,
R. EST.]
Il 1° D'une manière ferme. L'enfant Qui marque — la terre
de ses pieds, Régnier, Sat. 5. Qui marche — n'a point peur
de tomber, corn. Poly. ii, 6.
Il 2" D'une manière certaine. Monsieur, —, ne veut songer
qu'à vous, QuiNAULT, Mère coq. m, 8. — U radotait, la f.
Fuh. XI, 8. ^ '
ASSURER [à-su-ré] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et sûr, §§ 194 et 196. || xi» s. Li
quens RoUanz mie ne s'asotiret, Roland, 1321.]
I. Il l" Mettre dans un état de confiance, de sécur]
Un oracle m'assure, CORN. Hor. iv, 4. Assurez-vous, je |i
prends sous ma garde, RAC. Ath. ii, 7. S' — sur qqn
qqch, y mettre sa confiance. Assurez-vous sur ma iidé
CORN. Rodog. I, 5. | Vieilli. S' — en qqch, à qqch, de q
Ils ne s'assurent point en leurs propres mérites, rac. - '
m, 7. Je m'assure encore aux bontés de ton frère, ID. /
n, 1. Assurez-vous de l'amour des deux princes, corn. Roi'
m, 1. 1 — le bonheur de qqn. Un bonheur assuré, sans me
et sans fin, CORN. Poly. iv , 3. — la fuite de qqn. — la
sistance d'une ville. — ses biens à qqn par testament. '
l'appui de qqn. Je m'assure un port dans la tempête, !
Brit. i, 1. I Spécialt. — la maison, le mobilier, la vie de t
et, p. ext. — qqn, le garantir contre certains risques,
échange d'une somme payée en une fois ou annuc
ment. || S' — de qqch, de qqn, s'en garantir l'emploi, le ^
vice. S' — d'un logement, d'une voiture. Maxime et la m(
s'assurent de la porte, corn. Cinna, i, 3. S' — du concr
de qqn. Les Romains, pour attaquer avec sûreté de si tur
lents voisins, s'assurèrent des Carthaginois, BOSS. Hist. ut
I, 8. I Spécialt. S'— de la personne de qqn, le mettre
état d'arrestation. S'— tellement de leur personne (des <
tifs) qu'ils ne puissent plus nuire, montesq. Espr. des /
XV, 2. On s'assure de Villelongue, VOLT. Ch. XII, 7.
Il 2° Mettre dans une position stable. Si l'on n'assur(
fondement, on ne peut — l'édifice, pasc. Art de persuad
Saper ses fondements encor mal assurés, corn. Hor. iv,
Elle (sa victoire) assure l'État, id. Cid, iv, 5. n n'est
encore trop bien assuré sur ses jambes, SÉv. 1075. Marc
d'un pas assuré. — un navire sur ses ancres. ] Fig. —
pavillon, l'arborer en l'appuyant d'un coup de canon.
II. Il 1° Mettre dans un état de certitude. Est-il au^
moment Qui vous puisse — d'un second seulement? la f. Fi
XI, 8. J'aimais et je pouvais m' — d'être aimée, RAC. Baj
4. Assurez-vous qu'IsabeUe est constante, ID. Plaid, n, G
faudrait s' — du fait. Quelque chien enragé l'a mordu, je m'
sure, MOL. Éc. des f. n, 2.
Il 2" — qqch, le donner pour certain. On assure le f
On assure toujours la paix, sÉv. 296. Je pris votre défi
Et leur assurai fort que c'était médisance, mol. Mis.
I Absolt. n faut savoir douter où il faut, — où il faut,
Pens. XIII, 2. || — qqn, lui donner qqch pour certain. J'
faux prophètes qui les assuraient que le jour du salut
venu, BOSS. Hist. univ. Ii, 21. Chacun de ses trois fili
assure en pleurant, la f. Fab. iv, 18. — qqn de son dé'
ment.
ASSUREUR [à-su-reur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de assurer, § 112. || 1681. Ordonn
la marine.]
Il Celui qui garantit qqch par contrat d'assurance
*ASTATiaUE [à-stà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du grec SaTaioi; , instable , §
Néolog.]
Il (Physique.) Qui reste mobile , étant soustrait à s
conditions naturelles. Les aiguilles asiatiques du galvan
mètre, soustraites à l'action du magnétisme terrestre.
ASTER et ■'ASTÈRE [as'-tèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aster, grec àaTT,p, astre
1549. meignan, Hist. des plantes, dans delb. Rec]
Il Plante composée dont les fleurs , radiées , resi
blent à des étoiles.
ASTÉRIE [âs'-té-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aster, § 68. || Néolog.]
Il Étoile de mer, zoophyte radiaire.
ASTÉRISME [âs'-té-rïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec daTEptafiô; , m. s. \\ 1
FURET.]
Il lo (Astron.) Groupe d'étoiles.
Il 2° P. ext. (Optique.) Réflexion radiée de la lumir
sur certaines gemmes.
ASTÉRISQUE [as'-té-rïsk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asteriscus, grec àaT:p'!ff-/o
petite étoile. || 1587. Points, astérisques et aultres figur
semblables, vigenère. Traite des chiffres, dans dklh. fi-
li 1° Signe en forme d'étoile (*) servant de renvu
d'indication, dans un livre, un manuscrit.
Il 2" (Dans l'Église grecque.) Étoile d'or qu'on plac
sur la patène, par-dessus les hosties, pour que le vofl
ne les touche pas.
"ASTÉROÏDE [as'-té-ro-id'] s. m.
AST
153 —
AST
[ÉTYM. Emprunté du grec is-ztpofM,<;, semblable à
une étoile. || Neolog.]
Il Petit corps céleste.
'ASTHÉNIE [à-sté-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àaOlvsia, faiblesse, de à pri-
ralif et ffOlvfx;, force. || 1790. encycl métii.]
Il (Médec.) État de débilité. [Syn. adynamie.)
ASTHMATIQUE [as'-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asthmatlcus, grec à(79[xaTt-vtôî,
m. s. Il xiV s. Asmatic, dans godef. Suppl. | 1545. Les asth-
natiques, G. guérout.t, dans delb. Rec]
Il Affecté d'un asthme. || Substantivt. Un, une — .
ASTHAŒ [asm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. asthma, grec àa9p.a, m. s. de
iT,;ai, souffler. On trouve au xiv" s. asmat. (F. GonEi'-.
Suppl.) (I xv" s. Asme ou pantois, g. tardif, dans delb. Rec.
1611. Asthme, cotgr.]
Il Suffocation intermittente attribuée à une névrose
les organes respiratoires.
*ASTIC [âs'-tïk'] s. m.
[ÉTYM. Semble une altération de l'angl. stick, bâton,
ige, § 8. Il 1751. ENCYCL.]
Il Morceau d'os de cheval, de mulet, dont les cordon-
niers se servent pour lisser le cuir. | P. ext. Polissoir
le bois dont se servent les soldats pour mettre en état
ieur fourniment.
I ASTICOT [âs'-ti-kô] s. m.
\ [ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être subst. verbal de
lïsticoter, § 52. || Neolog. Admis acad. 1878.]
I II Larve d'insecte qui se développe dans la viande gâ-
tée et qu'on emploie comme appâl pour la pêche.
( ASTICOTER [âs'-ti-kô-té] v. tr.
^ [ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être pour esticoter, dé-
ivé del'anc. franc. estiker(allem. stechen), piquer, § 167;
heut-ctre identique à dasticotter, donné par oud. au sens
lie parler allemand, et qui semble une onomatopée. {Cf.
'ital. stiticozzare.) || 1798. ACAD.]
I II Famil. Harceler (qqn) par des bagatelles.
j "ASTIGMATISME [à-stïg'-mà-tïsm'] s. m.
[ÉTY>L Composé avec le grec à privatif et axiy[>.x,
jDoint, § 281. Il Néolog.]
Il Inégalité de courbure des milieux réfringents de
l'œil.
I "ASTIQUER [as'-li-ké] V. tr.
i [ÉTYAL Dérivé de astio, § 154. || Néolog.]
j II (Technol.) Lisser (le cuir) avec un astic. || P. ext.
Mettre en état (le fourniment militaire), j Fig. Fam. Un
nomme bien astiqué, dont la tenue est soignée.
ASTRACAN [âs'-trà-kan] s. m.
\ [ÉTYM. Nom d'une ville de Russie, § 36. || Néolog. Ad-
ITlis ACAD. 1878.]
Il Peau à poil frisé provenant d'agneau mort-né.
1 ASTRAGALE [âs'-trà-gàl] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astragalus, grec àaxpayaXo;,
■n. s. Il xvi'= s. PARÉ, IV, 36.]
I. Os du tarse, de forme cuboïde, enclavé entre les
nalléoles du tibia et du péroné.
II. Moulure placée sur une colonne, entre le fût et le
;hapiteau.
III. Plante légumineuse qui fournit la gomme adra-
?ante.
ASTRAL, ALE [âs'-tràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astralis, m. s. \\ 1533. Astrales
iubstances, F. dassy, Peregrin, dans delb. Rec]
Il Qui appartient aux astres. Les influences astrales. | An-
|iée — [vieilli), l'année sidérale. |1 Fig. Lampe —, lampe
lui éclaire de haut en bas, sans projeter d'ombre par
■es appuis.
ASTRE [àstr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astrum, grec âiTTpov, m. s. ||
iye s. L'astre irradiant, J. robertet, dans delb. Rec.]
(I Corps céleste. L'— du jour, le soleil. L'— des nuits, la
une. Il Fig. n est 1' — naissant qu'adorent mes États, corn.
VîCO?n. II, 1. Quel — à nos yeux vient de luire? Quel sera
(uelque jour cet enfant merveilleux? rac. Ath. Ii, 9. Elle est
lelle comme un — . || Ironiqt. Armenouville ne vit pas reparai-
re sans peine ce nouvel — sur l'horizon, ST-sim. iv, 3. ||
^pécialt. (Astrol.) Être né sous un — favorable, funeste.
'Ous quel — ennemi faut-il que je sois née ! rac. Mithr. i, 2.
i son — en naissant ne l'a formé poète, boil. Art p. 1.
ASTRÉE [as'-tréj s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àaTpDtta, fém. de àffTpaïoç,
étoile. Il Néolog.]
Il Sorte de polypier à cellules étoilées. {Syn. astroïte.)
ASTREINDRE [as'-trîndr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astringere, m. s. devenu as-
treindre sous l'influence du mot pop. étreindre. (F. ce
mot.) Il xiie s. Textes dans godef. Suppl.]
Il Obliger strictement à qqch. — qqn à la règle. S'— à
observer les lois.
ASTRICTION [âs'-trïk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astrictio, m. s. On trouve as-
triction au sens d'obligation dès 1337. (F. godef. Suppl.)
Il XVie s. PARÉ, V, 12.]
Il (Médec.) Action de resserrer (les tissus). »
"ASTRINGENCE [as'-trin-jâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de astringent, § 146. || Néolog.]
\\ Propriété des substances astringentes.
ASTRINGENT, ENTE [as'-trin-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astringens, part. prés, de as-
tringere, m. s. Il xvic s. PARÉ, Introd. 14.]
\\ Qui resserre les tissus (de l'économie animale).
L'alun est une substance — . | Substantivt. Les astringents,
substances astringentes employées en médecine.
ASTROÏTE [âs'-trù-ïf] s. f. {masc. furet. 1701).
[ÉTYM. Emprunté du lat. astroïtes, m. s. Sur le genre,
F. § 550. Il 1701. Astroites, furet.]
I. Espèce de pierre précieuse employée dans la magie.
II. Astrée, polypier à cellules étroites. | Spécialt. As-
trée fossile.
ASTROLABE [as'-trô-làb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. astrolabus, grec ia'zpo'Xi-
êoç, m. s. de âsTpov, astre, et )va]a6âvw, prendre. || xiiics.
Une astrelaibe, Rom. de Thèbes, dans constano, Légende
d' Œdipe, p. 270.]
Il Instrument dont on se servait pour mesurer la hau-
teur des astres au-dessus de l'horizon.
ASTROLOGIE [âs'-trô-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astrologia, grec àaTpo'Xoyta,
étude des astres, de àaTpov, astre, et Xôvoç, discours.
On trouve qqf astrologe au xiV s. || xiv<* s. Sachent les au-
tres... astrologie, oresme, Éth. prol.]
Il Étude des astres. || Spécialt. — judiciaire, et, ellipt,
— , élude des astres dans leur prétendue influence sur
la destinée des hommes. Tant de gens infatués des folies de
r — judiciaire, arnauld. Logique, 1.
ASTROLOGIQUE [âs'-trô-lô-jïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astrologicus, grec àv-zooloyi-
xôî, m. s. Aux xv^ et xvi^ s. on dit plutôt astrologal. Science
astrologalle, Ane. Poés. franc, vi, 12. || xvi" s. Figure as-
trologique, M. DE ST-GELAIS, daUS DELB. Rcc]
Il Qui appartient à l'astrologie judiciaire. Croyances, pré-
dictions, figures astrologiques. Un — ermitage, gresset.
Chartreuse.
*ASTROLOGIQUEMENT [as'-tro-lo-jïk'-man ; en vers,
-ji-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de astrologique et ment, § 724. || xvi"' s.
cnoLiÈRES, Après-disnées, dans godef. Suppl.]
Il Selon l'astrologie.
ASTROLOGUE [as'-trô-lôg'] s. m.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. astrologus, grec àaTpoXôyoç,
m. s. L'anc. franc, dit ordinairt astrologien (au sens d'as-
tronome). Il xiv<= s. J. coRBiCHON, daus delb. Rec]
Il Celui qui pratique l'astrologie judiciaire.
ASTRONOME [âis'-trô-nôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astronomus, grec àaTpovôaoî,
m. s. de à'iTTpov, astre, et vû[xo;, loi. L'anc. franc, dit ordi-
nairt astronomien. || 1549. Astronome ou astronomien, R.
EST.]
Il Celui qui s'adonne à l'astronomie.
ASTRONOMIE [Is'-tro-nô-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astronomia, grec àaTpovofita,
m. s. Il xiio s. Roncev. tir. 366.]
Il Science des astres.
ASTRONOMIQUE [âs'-trô-nô-mïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. astronomicus, grec àaTpovo(J.t-
Y.6<;, m. s. Il XVI» s. Une figure astronomicque, jacquinot,
Astrolabe, f» 61.]
Il Qui appartient à l'astronomie. (Il) Fabrique avec privi-
lège Ses astronomiques romans, gresset, Chartreuse.
AST
— lo4
ATL
ASTRONOMIQUEMENT [âs'-trô-nô-mïk'-man ; en
vers, -mi-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de astronomique et ment, § 724. || xvi" s.
Le poète parlant astronomiquement, p. DE MESMES, Instit. as-
tron. 37.]
Il Suivant les lois de l'astronomie.
ASTUCE [âs'-tûs'] s. f.
[ÉT\-M. Emprunté du lat. astutia, to. s. de astus, ruse.
FURET, donne le mot comme « escorché du latin » et
hors d'usage. || xiii« s. Astuce est diverse de prudence,
BRUN. LATiNT, daus DELB. Rec. \ xiv'^ S. Astuce ou malicieu-
seté, ORESME, Èth. VI, 15.]
Il Adresse malfaisante. [Syn. artifice.)
ASTUCIEUSEMENT [as'-tu-syeliz'-man ; en vers, -si-
eii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de astucieuse et ment, § 724. || xvie s.
ETIENNE DE MÉDicis, Chroîi. dans DELB. Rec. \ Inusité au
XVII*' s. Se retrouve au xvin° s. mirabeau, Disc, dans
ACAD. Histor.]
Il D'une manière astucieuse.
ASTUCIEUX , EUSE [ as'-tu-syeU , -syeiiz' ; en vers ,
-si-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de astuce, § 251. Semble inusité au
xvii" s. Il 153.S. Vieille subtile et astucieuse, F. dassy', Pere-
grin, dans delb. Rec.]
Il Qui a de l'astuce. Homme — . Conduite — . Coquetterie
— et jalouse, mariv. Pays. parv. 1.
ASYLE. V. asUe.
ASYMPTOTE [à-sin-ptôf] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dffij[n:TWTO!;, m. s. de à. pri-
vatif et aûjXTîTWTOi;, qui coïncide. || 1690. furet.]
Il Droite liée par un rapport constant à une courbe,
dont elle s'approche indéfiniment sans l'atteindre. Les
deux asymptotes de l'hyperbole.
ASYMPTOTIQUE [à-sin-ptù-tïk'] «(//.
[ÉTYM. Dérivé de asymptote, § 229. || 1702. Point asymp-
totique, dans Hist. de l'Acad. des se. p. 87.]
Il Qui appartient à l'asymptote.
ATARAXDG [à-tà-rak'-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec dôxapa^îa, m. s. de à priva-
tif et Tapiaaw, troubler. || xvi" s. montaigne, ii, 12.]
Il (Philos.) Calme de l'âme que ne trouble aucun désir,
aucune crainte. Quelque jour peut-être Dieu me donnera votre
chrétienne —, chapelain, Lett. i, 198.
"ATAVISME [à-tà-vïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. atavus, bisaïeul, §265. || Néolog.]
Il Hérédité de certains caractères physiques ou moraux
remontant parfois à plusieurs générations. || P. ext. (Hist.
nat.) Tendance des hybrides à revenir au type primitif.
ATAXIE [à-tâk'-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àra^îa, m. s. de à privatif
et Tiaciw, disposer. || 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
\\ (Médec.) Irrégularité. — du pouls. || Spécialt. —loco-
motrice, irrégularité des mouvements du corps, causée
par une perturbation des fonctions nerveuses.
ATAXiaUE [à-tâk'-sïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de ataxie, § 229. || Néolog.}
Il Qui a rapport à l'ataxie. Fièvre —, irrégulière. || Spé-
cialt. Substantivt. Un, une —, personne atteinte d'ataxie
locomotrice.
*ATÈLE [à-tèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec à-zzkr,c„ incomplet, parce que
le pouce manque aux mains antérieures de ces singes. |i
Néolog.]
\\ Singe voisin du sapajou, à formes très grêles et à
queue très prenante, dit singe-araignée.
ATELIER [à-te-lyé] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, astelier, dérivé de astelle, éclat de bois
(F. attelle), § 115. || 1332. Asteliers et tieuleries, dans godef.]
I. Anciennt. Lieu où sont réunis des éclats de bois.
Pour amener le bois de 1' — , Comptes municip. de Tours,
ann. 1361. || P. ext. Chantier de charpentiers, de ma-
çons. Comment serait... porté le plâtre à 1'—, rab. m, 51.
II. P. ext. Il 1" Lieu où travaillent ensemble des ou-
vriers. Dn — de menuiserie, de charpente, de couture, etc. Dn
chef d' — . Ateliers nationaux, chantiers de travaux publics
établis, après la révolution de 1848, pour occuper les ou-
vriers sans ouvrage.
Il 2" Spécialt. Lieu où travaille un peintre, un sculp-
teur, un photographe. || P. ext. Ce lieu considéré comme
école de peinture, de sculpture, pour ceux qui y travai
lent sous la direction du maître. Rivalités d' — .
ATELLANES [à-teF-làn'] s. f. pi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. atellanae, ?n. s. de Atella, vill
où ces pièces avaient pris naissance. || 1599. Les autrj
fables sont nommées atellanes, montlyard, dans delb. Rec
Il (Antiq. rom.) Farce populaire.
ATERMOIEMENT OU ATERMOÎMENT [à-tèr-mwÈ
man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de atermoyer, § 145. || 1611. cotgr.]
Il Action d'atermoyer. Ses créanciers lui ont accordé v
— . Prendre, chercher des atermoiements.
ATERMOYER [à-tèr-mwà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. franc, termoyer,
§§ 192 et 196. Il xii" s. Ki ses pekiès si atermoie, re
de moiliens, dans delb. Rec]
Il Renvoyer à un terme plus éloigné. — un paiemei
Absolt. Chercher à gagner du temps. || P. ext. Vie
S' — avec ses créanciers, obtenir d'eux un délai.
ATHÉE [à-té] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec àOsoç, m. s. de à privatif
©eoi,-, Dieu. || xyi" s. h. est. Nouv. lang. franc, italla
II, 214.]
Il Celui qui ne croit pas en Dieu. L'homme pieux et 1'
parlent toujours de religion, montesq. Espr. des lois, xx
1. \\ Adjectivt. Une proposition — . >
ATHÉISME [à-té-ïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de athée, § 265. || xvic s. h. est. A^
I, 14.]
Il Opinion de celui qui est athée. — , marque de f(
d'esprit, mais jusqu'à un certain degré, paSC. Pens. xxiv,
*ATHÉISTE [à-té-isf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de athée, § 265. \\ xvi» s. Theodorus,
qui fut surnommé l'atheiste, amyot, Phocion, 43.]
\\ Vieilli. Athée. Tenez-moi plutôt pour — parfait, d'a^
Lett. I, 298.
ATHÉNÉE [à-té-né] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Athenaeum, grec'ABrivatov,
proprt, temple d'Athéné, de Minerve. || 1751. encyc;
Il Lieu destiné à des lectures ou à des leçons p
ques.
•ATHERMANE [à-tèr-màn'] ou 'ATHERMIQUE
tèr-mïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec d privatif et6sp;jLTi, cj
leur, § 281. || Néolog.]
Il Que ne traverse pas la chaleur ravonnante. Corp:
ATHLÈTE [ât'-lèf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. athleta, grec à6XTixT|<;, %
Il 1554. Athlètes de Jésus Christ, j. de maumont, dans D
Rec]
Il (Antiq.) Celui qui combattait dans les jeux pub
pour la lutte, le pugilat. || Fig. Quelle fougue indiscrète
mène sur les rangs encor ce vain — ? boil. Ép. 10. Coi
généreux — (martyr), en l'illustre carrière, ROTrou, St G\
ncst, IV, 3. Il P. ext. Famil. Homme vigoureux. C'est un
ATHLÉTIQUE [ât'-lé-tïk'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. athieticus, grec d6>iTiTi
m. s. Il xvi" s. Exercitations athlétiques, rab. i, 27.]
Il Propre à l'athlète. Force — . || S. f. Art des athlèl
*ATHREPSIE [à-trêp'-si] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec aôpsirToç, qui n'est pas noui
de d privatif et Tpétpw, nourrir. || Néolog.]
Il Dépérissement des enfants par un vice de nutritio
1. ATINTER [à-tin-té] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1446. Dng archier qui al
une fleiche, dans du c. attare.j
Il Anciennt. Ajuster. || P. ext. Vieilli. Parer avec excc
— une mariée. Elle est deux heures à s'—.
2. -ATINTER [à-tin-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et tin, §§ 194 et 196. || Néolof
Il (Marine.) Fixer sur des supports nommés tins. (V. >
et cf. tinter 2.)
ATLANTE [ât'-lânt'] s. m.
[liTYM. Emprunté de l'ital. atlante, m. s. (du grec "AtTia
avTOî, proprt, le géant Atlas), § 12. || 1694. th. corn.]
Il Statue d'homme, nue ou drapée, soutenant un eut
blement ou une corniche. {Syn. cariatide.)
ATLANTIQUE [ât'-lan-tïk'] adj.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. Atlantlcus, grec 'AxXavTixfi]
m. s. Il 1560. L'atlantique mer, cl. de buttet, dans delb. R(
ATL
— 155 —
ATR
Océan, mer — , qui sépare l'ancien continent du nou-
veau. I Suhstantivt, fém. L'Atlantique, la mer atlantique.
ATLAS [ât'-lâs'] s. m.
[ÉTYM. Nom d'un personnage mythologique que l'on
représentait portant le monde sur ses épaules, d'où,
déjà en grec, le sens lé Le sens II remonte à Y Atlas,
litre d'un recueil de cartes de Mercator (1595).]
I. Première vertèbre du cou, celle qui porte directe-
ment la tête.
II. Recueil de cartes géographiques. — représentant
;es diverses parties du monde. | P. ext. Recueil de plan-
bes, de dessins joint à un ouvrage. — généalogique. —
listorique.
ATMOSPHÈRE [ât'-mos'-fèr] s. f. {masc. agâd. 1740,
I.-J. ROUSS. et LAMART.).
[ÉTYM. Composé avec le grec à-rixôç, vapeur, et acpatpa,
sphère. || 1690. Athmosphère, furet. Môme orthogr. acad.
1694-1718. Il 1694. Atmosphère, tii. corn.]
Il lt> Couche d'air qui entoure le globe terrestre. La lune
16 semble pas avoir d'— . || P. ext. L'air qu'on respire
lans un lieu. L'— viciée d'un hôpital. || Fig. Une — de cor-
ruption.
(I 2» Pesanteur d'une colonne atmosphérique considé-
rée comme unité de mesure des pressions. Une pression
le trois, de quatre atmosphères.
ATMOSPHÉRIQUE [ât'-mos'-fé-rïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de atmosphère, § 229. || Admis acad. 1835.]
(I Qui appartient à l'atmosphère. Colonne — , colonne
l'air qui a la hauteur de l'atmosphère. Machine — , où
'on emploie pour moteur l'air comprimé. P. ext. Chemin
le fer — .
*ATOLL [à-tol] s. m.
I [ÉTYM. Emprunté du maldive : proprt, île basse, § 28.
On a dit attollon au xyii^ et au xviii'= s. th. corn. 1694.
\\Néolog.]
\ Il lie madréporique des mers tropicales.
ATOME [à-tôm'] s. m. {fém. mézeray).
[ÉTYM. Emprunté du lat. atomus, grec âTO|j.o<;, m. s.
! proprt, qu'on ne peut couper), de àprivatif et TS[j.vt>),cou-
|)er. Il xiv« s. Hz sontpetiz comme athomes, Somme M'' Gau-
tier, fo 112, v».]
1 II Corpuscule infiniment petit et supposé indivisible.
IjBS atomes d'Épicure. Cet — n'a-t-il point commencé? est-il
liternel? est-il infini? ferez-vous un dieu de cet — ? labr. 16.
(Chimie.) Partie matérielle infiniment petite considérée
pomme l'élément indécomposable de la formation des
"orps simples. || P. ext. Des atomes de poussière. Quintes-
iience d'— , la f. Fab. x, 1. || Fig. Nous n'enfantons que des
itomes, au prix de la réalité des choses, PASG. Pens. i, 1.
ATOMIQUE [à-tô-mïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de atome, § 129. || xviii" s. La nature de
'âme est atomique, dider. dans encycl. Jordanus Brunus.]
Il Relalii' aux atomes. | (Chimie.) Théorie —, fondée sur
es propriétés attribuées aux atomes et à leurs combinai-
iions.
"ATOMISME [à-tù-mïsm'] s. m.
[ÉTY'M. Dérivé de atome, § 265. || xviiie s. dider. dans
N'CYCL. éléatique.]
1" Doctrine qui explique la formation de l'univers
lar la combinaison fortuite d'atomes.
Il 2" Théorie atomique des chimistes.
*ATOMISTE [à-tù-mïst'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de atome, § 265. || xyiii" s. Athées ato-
nistes, dider. dans encycl. hilopathianisme.]
Il Partisan de l'atomisme.
ATOMISTIQUE [à-to-mïs'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de atomiste, § 229. || Néolog.]
Il Relatif à l'atomisme. Doctrine — .
"ATONE [à-tôn'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec a^ovo;, m. s. de à privatif
tôvo;, ton. Il Néolog.]
Il Sans vitalité. Œil — . ||P. anal. Voyelle, syllabe —, non
iccentuée.
ATONIE [à-tô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec àxovîx, m. s. \\ xiw'' s. Athonie
m inhertie, oresme, vi, 4.]
Il Défaut de vitalité.
ATONIQUE [à-tô-nïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de atonie, § 229. || Néolog. Admis acad.
835.1
Il Caractérisé par l'atonie. Dlcère —, dont la suppura-
tion et la cicatrisation sont languissantes.
ATOUR [à-tour] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de atourner, § 52. || xii» s. Hum
lur mist devant riche aturn de viande. Rois, iv, 6.]
Il Tout ce que les femmes mettent sur elles, autour
d'elles, comme parure. Elle était parée de ses plus beaux
atours. Dame d' — , qui présidait à la toilette d'une reine,
d'une princesse. Fig. La négligence... Pour cette fois fut sa
dame d' — , la f. Contes, Oraison.
ATOURNER [à-tour-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et tourner, §§ 192 et 196. || xi" s.
Tôt son cuer en at si atornet, SI Alexis, 166.]
Il Anciennt. Disposer. || P. ext. Vieilli. Parer. Blanche-
ment... atournée, la f. Contes, Mandrag. »
"ATOURNEUR, EUSE [à-tour-neur, -neuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de atourner, § 112. furet, ne donne que
le s. /'. atournaresse, qu'il indique comme vieilli. || 1611.
Attourneur, COTGR.]
Il Celui, celle qui coiffait, parait, etc. Le bain y fut em-
ployé, les chimistes, les atourneuses, la f. Psyché, 2.
ATOUT [à-tou] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et tout, § 201 ; encore écrit atout
dans ACAD. 169-4. || xv^ s. Quant il se virent si assiégez, si
jouèrent a tout, Journal de Paris, 185.]
Il Au jeu de cartes , couleur qui l'emporte sur les
autres, d'après la retourne ou toute autre convention.
{Syn. triomphe.) || P. anal. Famil. Coup vigoureux. Il a
reçu un — .
ATRABILAIRE [à-trà-bi-ler] adj.
[ÉTYM. Dérivé de atrabile, § 248. On trouve aussi atra-
biliaire, cotgr., oud. || xvi» s. paré, xx, 2.]
Il D'humeur noire. On homme purement — , GUY patin,.
Lett. 196. Tout le sang fait et rendu —, mol. Pourc. i, 8.
Fig. Tempérament violent et —, volt. Mœurs, 173. | Suhs-
tantivt. Un mélancolique, un —, palaprat. Muet, i, 4.
ATRABILE [à-trà-bil] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical atra-bilis, bile noire,.
§ 269. Il xvio s. Atrebile, paré, xx, 29. \ 1701. Atrabile,
FURET.]
Il Humeur noire. [Syn. hypocondrie.) Atrabilaire est de
ma connaissance, mais — n'en est point, bouuours. Dou-
tes, 44.
ÂTRE [âtr'] s. m.
[ÉTYM. De l'anc. haut allem. astrih (aujourd'hui estrich),
sol dallé ou carrelé , devenu astre, âtre, §§ 498 et 499. ||
xiio s. Ki n'a ses enfants dont repaistre, Dont il a sis ou set
en l'aistre, rencl. de moiliens, Miserere, Liv, 6.]
Il Partie dallée de la cheminée, sur laquelle on fait le
feu. I — de four, la partie unie, plane, sur laquelle pose
la voûte. Il P. ext. Foyer.
*ATRrUM [à-tri-ôm'] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. atrium, m. s. {Cf. aître.) |1 iVe'o-
%•]
Il (Antiq. rom.) Cour intérieure, généralement entourée
d'un portique couvert.
ATROCE [à-trôs'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. atrox, ocis, m. s. \\ 1394. Atroxe,
dans godef. Sicppl.]
Il Affreusement cruel. Crime — . Ame — . || P. ext. \ 1. Très
violent. Douleur — . | 2. Très mauvais. Temps — .
ATROCEMENT [à-tros'-man ; en vers, -trô-se-...] adv.
[ÉTYM. Composé deatroce etment, §724. ||1533. f.dassy,
Peregrin, dans delb. Rec.]
Il D'une manière atroce.
ATROCITÉ [à-trù-si-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. atrocitas, m. s. \\ xive s. At-
trocité, BERSUIRE, dans godef. Suppl.]
Il Affreuse cruauté. L' — d'une action, d'un crime, d'une
âme. Il P. ext. Acte affreusement cruel. Commettre des
atrocités.
ATROPHIE [à-trô-fi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. atrophia, grec dTpocpîa, m. s.
de i privatif et xpéoM, nourrir. || xvi<= s. paré, xvi, 59.]
Il Dépérissement d'une partie du corps ou d'un organe
qui, ne fonctionnant pas, cesse d'être alimenté par la
circulation.
ATROPHIER [à-tro-fvé; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de atrophie, § 154. || xyi^ s. La partie...
demeure atrophiée, paré, vu, 12.]
ATR
[| Faire dépérir par atropine. || S'—, dépérir par atro-
phie.
*ATROPINE [à-trô-pin'] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé du lat. des naturalistes atropa, nom scien-
tifique de la belladone, § 245. || Néolog.]
Il Alcaloïde tiré de la belladone, qui dilate la pupille.
ATTABLER [à-tà-blé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et table, §§ 194 et 196. || 1443.
Atabler, dans godef. SuppL]
Il Asseoir à une table. Ds se sont attablés pour manger et
pour jouer. Ils étaient attablés autour d'un tapis vert.
ATTACHANT, ANTE [à-là-chan, -chant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de attacher, §47. || xviic s. Cette
lecture est fort attachante, SÉv. 572.]
Il Qui attache l'esprit en l'intéressant. Voilà ce qui rend
sa lecture si —, chamfort, Éloge de La Fontaine.
ATTACHE [à-tach'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de attacher, § 52. || xii" s. As atai-
ches dou pont, j. bodel, Saisnes, dans godef. SuppL]
I. Action d'attacher (une chose à une autre). Le gar-
çon d'écurie prend tant pour 1' — d'un cheval. Chien d' — , qu'on
attache pendant le jour. Bas d'— , qu'on attachait autrefois
au haut-de-chausses. Il Droit d'— .| 1. Droit d'attacher, de
fixer à la rive d'un cours d'eau l'extrémité d'une digue,
d'un barrage. | 2. Redevance payée pour jouir du droit
d'attacher, d'amarrer une embarcation. || Fig. Port d'—
d'un navire, d'un officier de marine, où il est immatriculé. || Une
lettre d' — , et, etlipt, Une — , lettre qu'on attachait à cer-
taines pièces pour les rendre exécutoires ou définitives.
Il ne suffit pas d'avoir des provisions d'une charge de finance
pour être payé de ses gages, il faut prendre 1' — des trésoriers
de France, furet. Dict. \ Fig. Avoir 1' — de qgn, l'autorité
de son nom pour faire, dire qqch. J'ai suspendu cette édi-
tion qui se faisait à Amsterdam pour avoir 1' — du ministère de
France, volt. Lett. janv. 1738. Il a de l'esprit et ne veut
point qu'on en ait, au moins sans avoir son — , destouches,
Envieux, se. 6.
II. Ce qui sert à attacher.
Il 1" Au propre. (Technol.) Fil de fer qui rattache les
morceaux de la faïence cassée. | Pièce de bois qui sert
d'axe au moulin à vent. | Pièce de bois qui sert à retenir
la drome d'une forge. | Morceau de peau qui sert à atta-
cher la matrice au bois de la pièce de dessus du moule dans
une fonderie de caractères. | Morceau de plomb soudé
fixant les verges de fer dans les panneaux de vitre. | Lien
d'osier pour consolider le bord et le corps d'une pièce
de vannerie. || L'— d'un chien, corde, lanière ou chaîne
pour l'attacher. Tenir, mettre un chien à 1' — . | Fig. Les Fran-
çais furent mis à 1' — pour cent cinquante ans, ciiateaubr.
Et. histor. préf. || L' — d'un muscle, faisceau fibreux par le-
quel il tient à l'os. || P. ext. Les attaches de la main, du
pied, partie qui joint la main au bras, le pied à la jambe.
I Absolt. Avoir les attaches fines.
Il 2" Fig. Sentiment qui nous unit à qqch, à qqn. Je n'ai
d' — sur la terre qu'à la seule Église catholique, pasg. Prov.
17. Sa puissante — aux choses éternelles, mol. Tart. il, 2.
Cette — prodigieuse que nous avons à nous-mêmes, BOSS. Con-
cupisc. 24.
ATTACHEMENT [à-tâch'-man ; en vers, -tà-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de attacher, § 145. || xiiic s. Alianoe et ata-
chement de sauver et de garder li uns l'autre, Guill. de Tyr,
xxix, 16.]
I. Sentiment durable qui nous unit de cœur à qqch,
à qqn. Son — immuable à la religion de ses ancêtres, BOSS.
R. d'Ang/. L' — inviolable aux lois, fén. Dial. sur l'éloq. 1.
Ce profond — que nous avons à nous-mêmes, BOSS. Hist.
univ. II, 25. L' — du chien pour son maître. Les objets des pas-
sions et des attachements humains, la br. Disc, à l'Acad.
préf. Honteux attachements de la chair et du monde, corn.
Poly. IV, 2. De tels attachements, ô Ciel ! sont pour vous plaire ?
MOL. F. sav. I, 1
II. (Technol.) Pièce justificative jointe au mémoire
d'un peintre, d'un maçon, etc., oii ont été relevés cer-
tains travaux pendant qu'ils étaient encore apparents.
ATTACHER [à-tà-ché] v. tr.
[^"^M- Composé de à et tache, au sens de point fixe,
§§ 194 et 196. Il xio s A une estache l'unt atachiet cil serf,
Roland, 3737.]
I. Fixer à qqch par une corde, une lanière, une
156
ATT
chaîne, etc. Les Carthaginois, après avoir tourmenté Régulus
rattachèrent à une croix, roll. Hist. anc. I, ii, 2. — ui
cheval à un arbre. A son pied par la patte attaché, la f. Fab
IV, 11. Avoir les mains attachées derrière le dos. I Absolt. L;
difficulté fut d' — le grelot, la f. Fab. ii, 2. Qu'il mette su
son front le sacré diadème : Je ne veux que l'honneur de 1'—
moi-même, rag. Phèd. m, 1. Je voudrais bien savoir,
une demi-douzaine d'aiguillettes ne suffit pas pour — un hi
de-chausses, MOL. Av. i, 4. || P. anal. S' — , adhérer. (!
terre grasse) S'amollit dans tes mains et s'attache à tes doigts
DELiLLE, Géorg. 2. \\ Famil. V. iiitr. Le ragoût a attaché
a adhéré au fond de la casserole et a pris un goût
brûlé.
II. Fig. Il l» Unir à qqch, à qqn par un rapport co
tant. Esclaves attachés aux terres, montesq. Espr. des lois
xxii, 14. Être attaché à la glèbe. Je me trouve attaché à u
coin de cette vaste étendue, pasc. Pens. ix, 1. (Louis) S
plêdnt de sa grandeur qui l'attache au rivage, boil. Ep. 4
Trois sceptres à son trône attachés par mon bras, corn. Nicom
I, 1. Attachée au char du plus ridicule vainqueur, u.amilt
Gram. 11. C'est Vénus tout entière à sa proie attachée, R.\C
Phèd. i, 3. (Que mon souvenir) Attache à son esprit u
éternel bourreau, corn. Mnd. i, 4. Les yeux attachés sur lui
FÉN. Tél. 7. S' — aux pas de qqn. — qqn à son service, à s
personne, et, absolt, S' — qqn, l'attacher à sa personne. Êtr
attaché à une ambassade, et, substantivt. Un attaché d'aa
bassade, celui qui, dans une ambassade, vient après 1
secrétaire. | S' — à une chose, s'y appliquer d'une mani
constante. S' — à des bagatelles. S'attachant à découvrir
faux et le ridicule, la br. Disc, à l'Acad. préf. Vous m
vue attachée à vous nuire, rac. Phèd. il, 5. | — l'esprit d
qqn, en l'intéressant. Inventez des ressorts qui puissent m'—
BOIL. Art p. 3. I Les profits attachés à cette place. — d
l'importance à une chose. Quel sens attachait-on à ce mot
VOLT. Mœurs, introd. 43. Afin d' — toute notre estime à
qu'elle a embrassé avec tant d'ardeur, BOSS. R. d'Angl
Il 2" Unir à qqch, à qqn par une affection durah
L'amour qui nous attache aux beautés éternelles, mol. Ta
m, 3. Un zèle qui m'attache à tous vos intérêts, ID. Mis. i
4. Être attaché à ses devoirs. Être attaché à la vie, à l'arga
Les généraux commencèrent à s' — leurs soldats, BOSS. Hi
U7iiv. m, 7. Jamais peuple... ne fut si attaché à ses souverall
VOLT. S. de L. XIV, 9. Les femmes s'attachent aux homn
parles faveurs qu'elles leur accordent, l.a br. 3. Le chien s'
tache à son maître.
ATTAQUABLE [à-tà-kabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de attaquer, § 93. || xvi^ s. langue. Dû
polit. XXVI, 17.]
Il Qui peut être attaqué. La place est — de ce côté,
Ce testament n'est pas — .
ATTAQUANT [à-tà-kan] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de attaquer, § 47. || xvi«-xvii"'
La témérité des attaquans, d'aub. dans delb. Rec.]
Il Celui qui attaque. Les attaquants furent repoussés.
ATTAQUE [à-tâk'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de attaquer, § 52. || 1611. cot
Il Action d'attaquer. Donner le signal de 1'—. n a repoui
r — des voleurs. Faire une fausse — . || Spe'cialt. Les attai
d'une place, opérations de l'assiégeant pour s'en rendi
maître. || (Escrime.) Mouvement par lequel on cherch
à toucher son adversaire. — franche. — sur préparation.
Fig. Les attaques contre la religion, contre le gouvernemen
Les attaques de la critique. || P. ext. \ 1. Brusque invasio
d'un mal. Une — de goutte. Attaques d'épilepsie, st-sim.
278. Une — de nerfs. | 2. (Musique.) — d'une note, émis-
sion de cette note. Chef d'— , musicien d'un orchestre o
d'un chœur que les autres doivent suivre pour l'attaqu
de la note qui commence un passage.
ATTAQUER [à-tà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. attaccare, m. s. § 12, d
même formation que attacher, proprt, joindre, p. ex
aborder, attaquer. Le picard attaquer n'a que le sens d
attacher et n'a pas passé en franc. || xvi" s. Ce mot « att;
quer I) participe du françois « attacher » (qui est le vray me
et nayf) et de l'italien « attacar»... Les courtisans... trouver
plus beau « attaquer » que « attacher », u. e.st. Nouv. Lan[
franc, italian. i, 130.]
I. V. tr. Il 1» Porter les premiers coups à (un ennem
un adversaire). — l'ennemi, n fut attaqué par des voleur;
— un poste, une place forte. Ils attaquent et prennent Corbi
ATT
— lo7
ATT
en neuf jours, voit. Lett. 74. J'attaque en téméraire un bras
toujours vainqueur, CORN. Cid, il , 2. — Dieu jusqu'en son
sanctuaire, Rac. Ath. i, 1. — qqn en justice, devant les tri-
bunaux. Ma muse, en l'attaquant, charitable et discrète, boil.
Sat. 9. P. anal. — un cheval, le piquer de l'éperon. |
P. ext. Provoquer. Je ne suis point personne à reculer lors-
qu'on m'attaque d'amitié, mol. Scap. m, 1. || Fig. — la reli-
gion, le gouvernement. — la réputation de qqn.
Il 2" Porter les premiers coups, les premières attein-
tes à une chose, de manière à l'entamer, à la ruiner. —
les fondements d'un édifice. Famil. — une volaille, la croûte
d'un pâté. P. ext. La rouille attaque le fer. Les charançons
attaquent les blés. \\Spëcialt. \ 1. (Médec.) Le mal a attaqué
sa constitution. Le poumon est attaqué. Famil. Être attaqué
de la poitrine, du côté de la poitrine, c.-à-d. aux poumons.
L'équipage fut attaqué par le scorbut. Le croup attaque les
enfants. | 2. (Droit.) — la validité d'un testament, d'un acte,
et, ellipt, — un testament, un acte.
Il 3" P. ext. Mettre la première main à une œuvre. —
un sujet, un travail. — un morceau de musique, en commen-
cer l'exécution. — une note, en commencer l'émission.
n. (Probablement sous l'influence de l'ital. attacarsi.)
V. pron. S' — à, ne pas craindre de porter les premiers
coups à une personne. S' — à plus fort que soi. S' — aux
puissants. S' — aux abus, aux préjugés. Cette maladie s'attaque
surtout aux enfants.
ATTARDER [à-tàr-dé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et tarder, §§ 192 et 196. || xii" s. Ne
vos atardez plus, Mort d'Aymeri de Narbonne, 942.]
Il Mettre en retard. S' — chez qqn. S'— en chemin, à une
heure avancée de la nuit.
ATTEINDRE [à-tïndr'] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Ane. franc, ataindre, du lat. pop. *attangere (class.
attingere, § 186), m. s. devenu *attang're, § 290, atainre, §§ 366
et 396, ataindre, § 484 ; plus tard on a écrit ateindre, at-
i teindre, d'après attingere, § 502.]
I. V. tr. Parvenir à toucher ce qui est à distance.
Il lo En courant, en marchant. Gageons, dit celle-ci (la
tortue), que vous n'atteindrez point Sitôt que moi ce but, la f.
Fah. VI, 10. Les chiens ont atteint le cerf. — l'ennemi par une
marche forcée. Son cheval eut bientôt atteint le mien, n attei-
gnit la ville au matin. | P. anal. En parlant d'un intervalle
I de temps, il a atteint la cinquantaine. L'on craint la vieillesse,
i que l'on n'est pas sûr de pouvoir — , la br. 11. || Fig. — ses
concurrents. S'il n'atteint pas ses originaux, du moins il en ap-
proche, la BR. 1. — la perfection.
Il 2» En étendant le bras, en se haussant. — un livre sur
les rayons. | P. anal. L'eau a atteint son niveau ordinaiire. ||
Fig. Les blés ont atteint un prix élevé.
i II 3» En lançant un projectile. — qqn d'une pierre. La
balle l'atteignit au front. Déjà d'un plomb mortel plus d'un
brave est atteint, boil. Ép. 4. | P. anal. En assenant un
coup. Il l'atteignit de sa lance. L'épée l'atteignit au cœur. ||
Fig. Tôt ou tard la justice atteint le coupable. Ce malheur ne
l'atteint pas. Vos propos, vos soupçons, ne peuvent m' — . At-
teint et convaincu d'assassinat. — qqn dans son honneur, dans
ses affections, dans sa fortune. Être atteint d'une maladie grave.
Être attemt de folie.
II. F. intr. — à, atteindre avec effort, n atteint au rayon
le plus élevé. Ma vue n'atteint pas jusque-là. || Fig. Il n'atteint
pas à votre niveau. — au sublime.
ATTEINTE [à-tinf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de atteindre, § 45. || xiiie s. Ja
n'ert si loing de Dieu qu'il ne viegne as ataintes, j. de meung,
Test. 1459.]
Il Action d'atteindre, résultat de cette action. Les fugi-
tifs sont hors d' — . Placer un objet hors d' — . Être à l'abri de
1'— des baUes. Il n'avait pu donner d' — à la volaille, la f.
Fab. XI, 3. C'est mourir deux fois que souffrir tes atteintes,
ID. ibid. m, 14. || Fig. Résister aux atteintes du froid, de la
maladie. Percé jusques au fond du cœur D'une — imprévue
aussi bien que mortelle, cORN. Cid, i, 6. Fagon... sujet aux
atteintes du haut mal, ST-SIM. m, 197. Porter — à la réputa-
tion, à l'honneur de qqn. Ni cette estime, ni tous ces grands
avantages n'ont pu donner — à sa modestie, BOSS. R. d'Angl.
Il me donne en passant une — légère, mol. F. sav. m, 3.
Dne — à son autorité, duclos, L. XI, il, 59.
ATTELAGE [ât'-làj'; en vers, à-te-.,.] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de atteler, § 145. || 1563. Son chariot et
hastelage, b. palissy, 25.]
il Action d'atteler. Garçon d'— , .st-sim. v, 159. | Ce qui
sert à atteler. Les coursiers... brisent 1' — , st-ange, Métam.
d'Ov. 2. I P. ext. Bêtes attelées. Un — de chevaux, de bœufs.
L'— suait, soufflait, était rendu, L.A F. Fab. vu, 9. | Fig. (Le
mariage) étant un — Qui bien souvent ne se rapporte en rien,
LA F. Contes, Calendrier.
ATTELER [at'-lé ; en vers, à-te-lé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *attelare {cf. protelare), m. s. com-
posé de ad, à, et telum, au sens non class. de timon, flèche.]
Il Attacher (des botes de trait) à une voiture, à une
charrue, etc. — les bœufs à la charrue, les chevaux à la voi-
ture. Absolt. Dites au cocher d' — . P. ext. On n'avait pas en-
core imaginé d' — deux hommes à une litière, la br. 7. || Fig .
S' — au char d'une femme. Être attelé à un long travail.
ATTELLE [à-tèl] s. f.
[ÉTYM. Anç. franc, astelle (encore dans furet.), dérivé
de aste, § 126, bâton, bois, du lat. hastam. || xiie s. Odpels
ed od asteles, wace, Rou, ii, 1654.]
Il 1° Pièce de bois qui garnit le devant du collier d'un
cheval de harnais et sert à maintenir les rênes.
Il 2° (Chirurgie.) Lame de bois qui sert à maintenir
immobile une partie fracturée.
ATTENANT , ANTE [ât'-nan, -nânt' ; en vers, à-te-...]
adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de l'anc. verbe attenir, tenir à,
§ 47. Il xviie s. V. à l'article.]
Il Qui tient à (un terrain, une construction). Un jardin
assez propre et le clos —, la f. Fab. iv, 4. La maison — . ||
Vieilli. Son logis est du nôtre — , bours. Mort viv. m, 1.
I Prépositivt. La première maison... était — la sienne, mariv.
Marianne, 2. Contre le mur, — de la porte, la f. Contes,
Berceau.
ATTENDRE [à-tândr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. attçndere, m. s. devenu atendre, §§ 366
et 290, attendre, § 502.]
I. V.p7-on. S'— à qqn, à qqch.
Il 1° A?ic. franc. Porter attention. Ceux (les malades)
auxquels je m'attends moins, Montaigne, i, 20. Attendant
que, considérant que. (Sens conservé au part, passé.)
Attendu, étant considéré. On les avait contraints de partir
sans argent. Attendu l'état indigent De la république attaquée,
LA F. Fab. vu, 3. Attendu que, étant considéré que. Subs-
tantivt. (Droit.) Les attendus (d'un jugement), motifs, ar-
guments commençant par les mots attendu que.
Il 2" S' — à qqn, à qqch, compter sur qqn, sur qqch.
Après ce coup, Narcisse, à qui dois-je m' — ? rag. Brit. il, 6.
Ne t'attends qu'à toi seul; c'est un commun proverbe, la f.
Fab. IV, 22. T' — aux yeux d'autrui quand tu dors, c'est er-
reur, ID. ibid. XI, 3. S'— à un échec. Qui s'y serait attendu?
S' — à rencontrer des obstacles. | S' — que. Ils ne s'attendaient
pas, lorsqu'ils nous virent naître. Qu'un jour Domitius me dût
parler en maître, rag. Brit. m, 8. | S' — de {vieilli). On ne
s'attendait guère De voir Ulysse en cette affaire, la f. Fab.
X, 3. Mes transports aujourd'hui s'attendaient d'éclater, RAG.
Bér. III, 1.
II. V. tr. — qqn, qqch.
Il 1» Compter sur l'arrivée de qqn, de qqch. Le saint
que tu promets et que nous attendons, rag. Esth. I, 4. Rome
ne l'attend point pour son impératrice, ID. Bér. il, 2. Nous
attendons votre frère à dîner. L'armée attend d'un jour à l'autre
des renforts. Où sont ces heureux jours que je faisais — ?
RAG. Bér. IV, 4. Attendais-tu, Cléone, un courroux si modeste ?
ID. Andr. m, 3. P. ext. Une chose qui attend qqn, à la-
quelle il est destiné. Voilà le sort qui t'attend. | Être attendu
à qqch {vieilli), y être destiné. Quoique attendu, Madame,
à l'empire du monde, rag. Bér. i, 4. Le triomphe où j'étais
attendu, id. ibid. v, 4. | — qqch de qqn. EUe qui de vous
seul attend son diadème, GORN. Pomp. m, 3. Les Juifs n'at-
tendent rien d'un méchant tel que toi, rac. Esth. m, 5. J'at-
tends, en mes vœux, tout de votre bonté, mol. Tart. m, 3.
N' — son salut que de son courage. | — que. N'attendez pas ici
que j'éclate en injures, rag. Bér. iv, 5. Ils (les apôtres) atten-
daient que leur Maître délivrerait Israël, mass. Fausse con-
fiance, préamb. — de {vieilli). N'attends plus d'être un jour
mon époux, corn. Hor. i, 2. N'attendez pas de la trouver
sans imperfection, fén. Tél. 12.
Il 2" Demeurer jusqu'à l'arrivée de qqn, de qqch. Il y
a une heure que je vous attends. Vous vous êtes fait — . Faire
— qqn, tarder à venir, et, fig. Faire — ses créanciers, tarder
à les payer. Faire — qqch à qqn, tarder à le lui donner.
ATT
il
Prov. — qqn sous l'orme, l'attendre vainement. Elle l'attend
(cet aveu), seigneur, avec impatience, rac. Bër. m, 1. Mais
attendons la fin, la f. Fab. i, 22. P. anal. La voiture vous
attend. | Fig. — qqn de pied ferme. — l'ennemi, être prêt à
soulenir son attaque. | Famil. — après qqn, qqch. Attendez-
vous encore après l'aveu d'un frère? hac. Alex, ii, 1. Je n'at-
tends pas après cet argent, je ne suis pas pressé de l'avoir.
Absoll. Prov. Tout vient à point à qui sait — -. || Spécialt. —
du vin, des fruits, du gibier, les laisser venir à point. In-
versement. Des fruits qui peuvent — , qui ne sont pas à point.
Il 3" Différer (d'agir) jusqu'à l'arrivée de qqn, de qqch.
Mon rival t'attend pour éclater, rac. Brit. il, 8. Tous n'atten-
dent qu'un chef contre la tyrannie, id. Miihr. m, 1. La flotte
attend un vent favorable (pour partir). La valeur n'attend point
le nombre des années (pour se montrer), corn. Cid, ii, 2. Un
ooup n'attendait pas l'autre (pour être assené). | — à {vieilli).
La bonté de Dieu nous attend à repentance, BOSS. Ascens. 3.
flu'attendez-vous, chrétiens, à vous convertir? ID. A. de Gonz.
Il n'attend qu'un prétexte à l'éloigner de lui, rac. Andr. il, 3.
Il y a des hommes qui attendent à être dévots que tout le
monde se déclare impie ou libertin, l.\ br. 16. A me chercher
lui-même attendrait-il si tard? rac. Baj. m, 3. | — que. N'at-
tends pas qu'un père furieux Te fasse avec opprobre arracher
de ces lieux, rac. Phèd. iv, 2. \ Loc. adv. En attendant, jus-
qu'à ce que la personne, que la chose arrive. En attendant
que, et, vieilli, Attendant que. Tout est libre, attendant qu'on
les nomme, corn. llor. i, 3. |1 — qqn à qqch, patienter jus-
qu'à ce qu'il fasse la chose qui doit être décisive. Il ne faut
plus qu'un pas ; mais c'est où je l'attends, rac. Baj. i, 3. Je
l'attends à l'agonie, mol. Méd. m. l. m, 5.
ATTENDRIR [à-tan-drir] v. ir.
[ÉTYM. Composé de à et tendre, §§ 194 et 196. || xiii^ s.
Durs fu li pains... Se il atendri ne l'eussent, ruteb. ii, 174.]
Il 1» Rendre plus facile à entamer (avec les dents). La
cuisson attendrit les légumes. Le gibier a besoin d'être gardé
quelques jours pour s' — .
Il 2° Fig. Rendre plus accessible à la pitié. Il attendrit
la sœur, il endurcit les frères, rac. Théb. v, 4 Pour — mon
cœur on a recours aux larmes, id. Iph. ni, 6. P. ext. Ah! n'at-
tendrissez point ici mes sentiments, corn. llor. il, 8. n se
donna quelques airs attendris auprès d'elle, Hamilt. Gram.
278. S' — sur le sort de qqn.
ATTENDRISSANT, ANTE [à-tan-dri-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de attendrir, § 47. Admis acad.
1718.]
Il Qui attendrit. Paroles attendrissantes.
ATTENDRISSEMENT [à-tan-dris'-man ; en vers, -dri-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de attendrir, § 145. || xvi'^ s. Cest atten-
drissement (du fruit), 0. DE SERRES, VIII, 2.]
Il Action de s'attendrir. Fig. Verser des larmes d'— .
ATTENTAT [à-tan-tà] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attentatum, part, passé neutre
de attentare, attenter. || 1365. Pour attemptat qui se face,
dans DELisLE, Mandem. de Cli. V, p. 110.]
Il Tentative criminelle contre qqn, qqch. Un — contre
la république. Un — contre les lois. Un — contre la vie de qqn.
Dn — à la pudeur. Elle (l'Église) a toujours puni l'homicide...
comme un des plus grands attentats qu'on puisse commettre
contre Dieu, p.\sc. Prov. 14. || Fig. Va venger la raison des at-
tentats d'un sot, uoiL. Sat. 9. Traiter en vos écrits chaque
vers d'— , :d. ibid.
ATTENTATOIRE [à-tan-tà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de attentat, § 249. || 1690. furet.]
Il Qui attente à qqch. Mesure — aux droits de qqn.
ATTENTE [à-tânf] 5. f.
[ÉTYM. Du bas lat. "attçnta, m. s. subst. particip. de
attendere, §§ 291 et 45. || xii" s. rengl. de moiliens, Mi-
serere, LXI, 6.]
Il lo Action de compter sur l'arrivée de qqn, de q(|ch.
Il est nécessaire que chaque acte laisse une — de quelque
chose qui se doive faire dans celui qui le suit, cohn. Disc,
des trois unitf's. Grand Dieu ! c'est donc à toi de remplir mon
—, L. RAC. Relig. 2. L'événement a trompé son — . Poét.
Cet enfant de David, votre espoir, votre — , rac. Ath. il, 7.
Il 2" Action de demeurer jusqu'à l'arrivée de qqn, de
qqch. Passer plusieurs jours dans une — pénible. Salle d' — .
Pierres d'— , laissées de dislance en dislance dans un mur,
pour s'emboîter dans le mur d'une construction nou-
velle. I Fig. n y a une place d'— dans leur cœur, pasg. A7nour.
XVie s. li
5 - ATT
ATTENTER [à-tan-té] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attentare, m. s
1, 43.]
Il Faire une tentative criminelle. — sur qqn [vie-
Qui conserva le fils attente sur le père, corn. lier, m, .
à qqch. Ils attentèrent à sa vie. Ces deux vieillards qui :
tèrent à la chasteté de Suzanne, bourd. Impureté, 1.
attentez enfin jusqu'à ma liberté, rac. B^nt. iv, 2.
ATTENTIF, IVE [à-tan-tif, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. attentivus, m.
xivc s. Atantif, n. de granchy, dans godef.]
Il 1» Qui porte attention à ce qu'on dit, à ce i-
fait. Tout l'auditoire était — . Prêtez-moi l'un et l'autre
oreille —, rac. Ath. ii, 5. Regarder d'un œil — .
Il 2» Qui veille à qqch. Une ménagère — aux soins
ménage. Sur tous leurs besoins. Tel qu'un père —, il et
dait ses soins, volt. Ilenriade, 8. Chacun y (à Amsterdi
est tellement — à son profit, que je pourrais y demeurer t(
ma vie sans être jamais vu de personne, desc. Lett. à Bail
15 mai 1631. Être — auprès d'une femme. P. ext. Enviroi
qqn de soins attentifs.
ATTENTION [à-tan-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attentio, m. s. \\ 1552. A;
tio : attention, seing, r. est. Dictionariolum puerulor
Il 1" Action de porter toute sa pensée sur qqch.
ner toute son — à im travail. Prêter — aux paroles de
Le défaut d' — qui fait que l'on juge témérairement, .arna
Logique, 1. Lire, écouter avec — . Faites — ! et, ellipi.
— au commandement !
Il 2o Action de porter tous ses soins sur qqch. \
aurez de 1' — à votre santé, sÉv. 754. L' — qu'on doit .-
aux jugements de Dieu, BOSS. Lett. abbat. 100. Une
grande — au soulagement de votre corps, bourd. Impén.
1. Faire — à ne pas blesser qqn. || P. ext. Avoir des at
tions, des soins attentifs pour qqn. Spécialt. Soin-
galanterie. Un joli monsieur à marier... m'honore de ses
tions, J.-J. Rouss. Nouv. Ilél. vi, 5.
ATTENTIVEMENT [à-lan-tiv'-man ; en vers, -ti-vj
adv.
[ÉTYM. Composé de attentive et ment, § 724. || 1539
EST.]
Il Avec attention.
ATTÉNUANT, ANTE [à-té-nuan, -nuânl' ; en
-nu-...] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de atténuer, § 47. || xvi^ s.
camens attenuans, p.'VRÉ, V, 14.]
Il 1» Qui rend plus ténu (u/ez'Z/î). Remèdes atténuants.
absolt. Atténuants, remèdes destinés à rendre les hunu
moins épaisses.
Il 2° Qui rend plus léger (un délit, un crime). Cirt
stances atténuantes. ^H
ATTÉNUATION [à-té-nuà-syon ; en vers, -nu-à-sMB
s. f. ^"
[ÉTYM. Dérivé de atténuer, § 247. H 1520. fabri, (i
DELB. Rec.]
Il Action d'atténuer. L' — du corps par les macératic .
Il Fig. L' — de ses torts, de sa faute.
ATTÉNUER [à-té-nué ; en vers, -nu-é] v. tr. \L
[ÉTYM. Emprunté du lat. attenuare, m. s. L'anc. frajP
dit atenvir et atenvoier, composés de à et tenve, ténu,
tenvrir, pour attenvir, est encore dans oud. 1642. || x\
COMM. V, 18.] !
Il 1° Rendre plus ténu. Corps atténué par les jeûni|
Vieilli. — les humeurs, les rendre moins épaisses.
Il 2" Fig. Rendre plus léger. — ses torts. Circonstances
atténuent un délit, un crime.
ATTERRAGE [à-tè-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de atterrer, § 78. || 1483. L'aterrage des
gions et coustes d'Espaigne, garcie, Grant Routier, pi
Il (Marine.) Action d'atterrer.
'ATTERRANT, ANTE [à-tc-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de atterrer, au sens I, § 4'
xvii" s. V. à l'article.]
Il Qui atterre, qui jette dans une consternation \.
fonde. Cette parole foudroyante et —, bourd. Enfer, 3.
ATTERRER [à-tè-ré] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et terre, §§ 194 et 196. || (Au sens
Si a chascuns devant lui aterré Celui qu'il a premerain encon ,
Aymeri de Narbonne, 4289. || (Au sens II.) 1483. Si., i
vleUe atterrer dedans Rybedoe, garcie, Grant Routier, f» i. ]
11
39'.
I
ATT
I. V. tr. Il 1" Vieilli. Renverser à terre. Hercule... le
saisit, le combat et l'atterre, delille, Géorg. 2,
Il 2" Fig. Jeter dans une consternation profonde. {Syn.
consterner.) Le rude coup dont je suis atterré, mol. D. Gar-
de, ni, 2.
II. V. intr (Marine.) i 1. Manœuvrer pour gagner la
terre, j 2. P. ext. Prendre terre. [V. atterrir.)
ATTERRIR [à-tc-rîr] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et terre , §§ 194 et 196. || (Au
sens I.) 1344. Afin de savoir se il (un étang) se atterist,
dans GODEF. || (Au sens il.) 1752. trév.]
I. Anciennt. V. tr. Remplir de terre.
II. V. intr. (Marine.) Prendre terre. || P. anal. Néolog.
Le ballon a atterri.
ATTERRISSAGE [à-tè-ri-sàj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de atterrir, au sens II, § 78. || Ne'olog.
Admis ACAD. 1835.]
Jl (Marine.) Action d'atterrir.
ATTERRISSEMENT [à-tc-rïs'-man ; en vers, -ri-se-...]
m.
[ÉTYM. Dérivé de atterrir, § 145. || (Au sens I.) 1332.
Texte dans du c. atterissamentum. | (Au sens II.) 1696.
Texte dans jal, Gloss. naut.]
I. Amas de terre formé par des alluvions. Les atterris-
sements de la Camargue.
II. Action de prendre terre. L'— d'une barque. | P. anal.
V— d'un ballon.
ATTESTATION [à-tês'-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attestatio, m. s. || xiii^ s. Ordin.
Tancrei, dans godef. Suppl.]
Il Action d'attester qqch. || Témoignage par lequel on
atteste qqch.
ATTESTER [à-tes'-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attestari, m. s. || xiii^ s.
Chans. d'Antioche, vu, 493.]
il l" Rendre témoignage (de qqch). Un fait attesté par
toutes les lettres de ce temps-là, ST-siM. m, 3.33. J'atteste
que cet homme est innocent. || Fig. Ses larmes attestent son
repentir. Les ruines d'Athènes attestent sa grandeur passée.
Il 2° Prendre à témoin (qqn). J'en atteste le Ciel, il sait
mon innocence, volt. Mer. ii, 2. 11 atteste les dieux; la per-
fide s'en moque, la f. Fab. iv, 11. (Agrippine) Atteste les
saints droits d'un nœud qu'elle a formé, rac. Brit. il, 2.
ATTICISME [ât'-ti-sïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. atticismus, grec àTTtxia[jLÔi;,
m. s. Il xvic s. RAMUS, Gramm. 10.]
Il 1° Forme particulière au dialecte attique.
Il 2o Mesure, délicatesse de goût propre aux écrivains
attiques.
ATTICISTE [at'-ti-sïsl'] s m.
[ÉTYM. Formé d'après atticisme, § 265. || Néolog.]
Il Imitateur du style attique.
ATTIEDIR [à-tyé-dïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et tiède, §§ 194 et 196. || xn« s.
Atevir, St Bern. dans godef. Suppl. \ xiii^ s. Atiedir, Rose,
dans GODEF. Suppl.]
Il Rendre tiède.
Il 1" Rendre moins chaud. — un breuvage trop chaud,
en y versant de l'eau froide. || Fig. Son zèle s'est attiédi.
Vos froids raisonnements ne feront qu' — Dn spectateur tou-
jours paresseux d'applaudir, boil. Art p. 3.
Il 2° Rendre moins froid. De l'eau attiédie au soleil.
ATTIÉDISSEMENT [à-tyé-dïs'-man ; en vers, -di-
se-...] .*r. m.
[ÉTYM. Dérivé de attiédir, § 145. Attribué au xvii<= s. à
Port-Royal et combattu par le P. Bouhours. || xvi<= s.
Sat. Ménipp. i, 50.]
Il Action d'attiédir, résultat de cette action.
ATTIFER [à-ti-fé] o. tr.
^ [ÉTYM. Composé de à et l'anc. verbe tiffer, parer la tête,
d'origine incertaine. || xv^ s. Dames... bien parées et bien
attifées, Chron. deBoucicaut, iv, 7.]
Ij Vieilli. Parer. | P. ext. Parer ridiculement. || Fig. Ils
attifent leurs mots, enjolivent leurs phrases, Régnier, Sat. 9.
ATTIFET [à-ti-fè] 5. w.
[ÉTYM. Dérivé de attifer, § 133. || xvie s. du pinet, Hist.
nat. de Pline, xxxii, 11.]
Il Parure de tête pour les femmes.
ATTIQUE [ât'-lik'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. atticus, grec àtTixôç, m. s.
139 —
ATT
Il xvi" s, le chesne ionien suoit l'attique miel, passerai,
Poés. I, 96.]
I. Adj. Propre aux habitants de l'Attique. Le dialecte — .
Ordre — , ordre d'architecture qui participe de l'ordre
ionique et de l'ordre corinthien. | Sel —, plaisanterie
fine, dans le goût attique. n (le sonnet) est de sel — as-
saisonné partout, MOL. F. sav. m, 2.
II. S. m. Partie supérieure d'un édifice, généralement
ornée de pilastres, destinée à dissimuler le toit.
ATTIQUEMENT [ât'-tïk'-man ; en vers, -ti-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de attique et ment, § 724. || 1559. Vers
attiquement sucrés, J. doublet, dans delb. Bec. Le mot
n'a été repris qu'au commencement du xix^ s. Admis
ACAD. 1835.]
Il A la manière attique.
'ATTIRABLE [à-ti-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de attirer, § 93. || xviiie s. buff. Fer.]
Il Qui peut être attiré.
ATTIRAIL [à-ti-rày'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de attirer, § 88. || 1564. Attirail, c'est-à-
dire suite, J. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Ensemble d'objets qu'on traîne après soi, pour un
usage déterminé. Emporter un — de chasse, de toUette. Por-
ter 1' — nécessaire, la f. Fab. v, 19. | P. ext. A son réveil il
trouve L' — de la mort à l'entour de son corps, la f. Fab. m, 7.
Il Fig. Vous ne pouvez aimer que d'une amour grossière. Qu'avec
tout r — des nœuds de la matière, mol. F. sav. iv, 2.
ATTIRANT, ANTE [à-ti-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de attirer. || xvi« s. Rien n'est tant...
attirant qu'un butin, BRANT. V, 401.]
Il Qui attire. Un objet — qui les charme, pasc. Pens.
IV, 1. Une figure —, ST-SIM. vill, 420.
ATTIRER [à-ti-ré] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et tirer, §§ 198 et 196. Signifie or-
dinairt en anc. franc, arranger. || xvi" s. Tout ainsi comme
le vent, dict Cecias, attire les nues, rab. i, 40.]
Il Faire venir, amener à soi. — qqn chez soi. On l'attira
dans un guet-apens. Le fantôme brillant attire une alouette,
la F. Fab. VI, 15. L'aimant attire le fer. Les corps s'attirent
en raison de leur masse. Les électricités de noms contraires
s'attirent. || Fig. Être attiré par l'espoir du gain. Je sentais
bien dans cet inconnu je ne sais quoi qui m'attirait à lui,
FÉN. Tél. 18. Vous vous attirerez quelque méchante affaire,
MOL. Ta7't. i, 5. Combien un crime en attire d'autres, fén.
Tél. 19- — la haine sur qqn. J'attire en me vengeant sa haine
et sa colère, corn. Cid, i, 6. Poét. De sa colère — tous les
flots, rac. Ath. m, 4.
*ATTISE [à-tîz'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verb. de attiser, § 52. || 1751. encygl.]
Il Bois que le brasseur met sous la chaudière.
ATTISER [à-ti-zé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et le radical tis, qui se trouve
dans tison (F. ce mot), §§ 194 et 196. || xiie s. Lajantildame
le semont et atise, Raoul de Cambrai, 7252.]
Il Animer le feu en rapprochant les tisons, en secouant
les cendres, en soufflant. || Fig. — les haines, les discor-
des, les convoitises. Les protestants étrangers attisèrent et
soutinrent sourdement ce feu, ST-SlM. m, 398.
ATTISEUR [à-ti-zeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de attiser, § 112. || 1615. Remueur et atti-
seur de pensées et désirs, r. Gaultier, dans delb. Bec]
Il Celui qui attise.
ATTITRER [à-ti-tré] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et titre, §§ 194 et 196. || xii^ s. A
cest lieu servir furent dui pruveire atitelé. Rois, i, 1.]
Il Attacher par un titre à une fonction. Fournisseur at-
titré. Il P. ext. Vieilli. En mauvaise part. Charger d'une
fonction particulière. Quoi! je passe à tes yeux pour un
homme attitré? CORN. Perth. m, 4. On sait par le moyen des
confesseurs attitrés les secrets des prisonniers, volt. Dict.
philos, confession. || Ne s'emploie qu'au part, passé.
ATTITUDE [à-ti-tud'] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté del'ital. attitudine, m. s. qui vient du
lat. aptitudinem, § 12. Le mot a d'abord été un terme d'art.
On le trouve écrit aptitude dans les premières éditions
de MOL. B. gent. i, 2. || 1653. oud. attitudine.]
Il Position du corps qui correspond à une certaine dis-
position de l'âme. Une danse ornée de toutes les attitudes
que peuvent exprimer des gens qui étudient leurs forces, mol.
A7n. magnif. v, interm. 6. Une — fière, respectueuse. Son
AIT
160 —
ATT
— est celle du commandement, buff. Homme. \\ Fig. Néolog.
Manière d'être envers qqn. Son — vis-à-vis de moi est em-
barrassée. L'— hostile des puissances envers la France.
*ATTOLE OU "ATTOLliON [à-tôr-lon]. V. atoll.
ATTOUCHEMENT [ à- touch' - man ; en vers , -tou-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de attoucher, § 145. || xii^ s. Atochement,
Dial. Grégoire, p. 176.]
Il l» Action de toucher. Souillvu-e contractée par 1' — d'un
cadavre, montesq. Lett. pers. 17. Le seul — de cette baguette
mystérieuse, boukd. Grâce, 2. \ Spécialt. Action de tou-
cher avec les mains. Les aveugles ne distinguent les corps
que par 1' — . Jésus-Christ guérissait les malades par le seul
— . — déshonnête.
Il 2° Vieilli. Le sens du toucher. Ce sens que par un pri-
vilège spécial on nomme 1'--, DESC. Re'p. aux 4«s object.
*ATTOUCHER [à-tou-ché] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et toucher, §§ 192 et 196. || xii^ s.
Atucher, pu. de thaun, Best. 1221.]
Il Vieilli. Toucher à qqch.
ATTRACTIF [à-trak'-tïf , -tïv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attractivus, ?«. s. \\ xiii^ s.
Vertu adtractive, Introd. d'astron. dans godef. Suppl.]
Il Qui a la propriété d'attirer. La puissance — de la terre.
Du soleil la vertu —, d'aub. Médit, sur Ps. 133.
ATTRACTION [à-trak'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attractio, m. s. de attrahere, at-
tirer. Il xiii<! s. Atration, alebrant de sienne, dans littré.]
Il Action d'attirer. L' — que Paris exerce sur les étrangers.
I Au plur. Néolog. Ce qui attire. Les attractions de Paris.
L' — que cette personne exerce sur ceux qui l'approchent. || Spé-
cialt. (Physique.) — universelle, que les corps exercent les
uns sur les autres en raison directe de leur masse et en
raison inverse du carré de leur distance. | — moléculaire,
que les diverses molécules d'un corps exercent les unes
sur les autres. | — magnétique, électrique, que les aimants ou
les corps électrisés exercent sur d'autres corps. || P. anal.
(Gramm.) Modification d'une lettre, d'une flexion, d'une
construction par l'influence d'une lettre, d'un mot, d'un
membre de phrase voisin.
*ATTRACTIONNAIRE [à-lrâk'-syo-nèr ; en vers, -si
-ô-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de attraction, § 248. Suppr. acad. 1878. ||
XYin^^ s. L'attractionnaire Reciprooo prit la parole, dider. iv,
163, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Partisan de la théorie de l'attraction.
ATTRAIRE [à-trer] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. attrahere, m. s. devenu atraire (F. § 366
et traire), attraire, § 502.]
Il Vieilli. Attirer. Parfois on peut donner, pour les galants
— , RÉGNIER, Sat. 13.
ATTRAIT [à-lrè] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de attraire, § 45. || xii^ s. n sanble
Que d'amor vaingnent li atret. Et li sanblant qu'ele lor fet,
CHRÉTIEN DE TROYES, ChevuHer au lion, 2456.]
Il 1° Action d'attirer à soi. Les sens mêlent leur — à ce
nouveau charme; il les suit, boss. Uist. univ. il, 1. || P. ext.
Agrément par lequel une chose, une personne attire à
soi. [S'jn. charmes, appas.) L' — de la volupté, de la beauté.
De l'aimable vertu doux et puissants attraits, rac. Esth. il, 7.
L' — de la gloire, de la richesse. Les attraits enchanteurs de la
prospérité, la f. Èlég. 1, Aux Nymphes de Vaux. Spécialt.
Au plur. Les attraits d'une femme. De mes faibles attraits le
roi parut frappé, rac. Esth. i, 1. De grâces et d'attraits je
vois qu'elle est pourvue, MOI.. Mis. il, 4.
Il 2'^ Le fait d'être attiré par l'agrément de qqch, de
qqn. Sans aucun — pour la retraite, mas3. Voc. 1. n n'y a
jamais qu'un bon — pour chaque âme, boS3. Lett. à la sœur
Cornuau, 87. Se sentir de 1' — pour ime personne.
ATTRAPE [à-trâp'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de attraper, § 52. || xive s. Que nulz
(httchiers) ne face atrapes, dans aug. Thierry, Mon. Tiers
Etat, 1, 797.]
Il Ce qui sert à attraper,
il 1° Piège (pour les pigeons, le gibier). || Fig. Trom-
perie innocente, faite par manière de jeu.
Il 2o (Technul.) Pince pour retirer les creusets du
feu. Il (Marine.) Cordage servant à retenir.
ATTRAPE-LOURDAUD [à-trâp'-lour-dô ; en vers,-[rd-
pe-.,.] s. VI.
[ÉTYM. Composé de attrape et lourdaud, § 209. || Ad s
ACAD. 1798.]
Il Ruse grossière (qui ne trompe qu'un lourdaud).!
ATTRAPE -MOUCHE [à-trap'-mouch' ; en vers,
pe-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de attrape et mouche, § 209. || 1
ENCYCL.]
Il Plante qui referme ses fleurs et ses feuilles su
mouches, les insectes qui viennent s'y poser.
ATTRAPE-NIGAUD [à-trap'-ni-go ; en vers, -trà-p<
s. m.
[ÉTYM. Composé de attrape et nigaud, § 209. || A
ACAD. 1798.]
Il Ruse grossière (qui ne trompe qu'un nigaud).
ATTRAPER [à-trà-pé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de à et trappe, §§ 194 et 196. || x
Ja nus de vos n'iert pris ne atrapés, raimbert de paris, '
Valérie Ogier, 8470.]
I. Prendre à un piège. Quand reginglettes et réseaux
traperont petits oiseaux, la f. Fab. i, 8. || Fig. Preni
une ruse. Bien fin qui voudra 1' — . Vos ennemis seront
attrapés, mol. Scap. m, 2. Louis XIII, attrapé comme il 1 ; u
été à M. de Luynes, st-sim. i, 48.
II. Arriver à prendre, à saisir. — des papillons. -
voleur. Il a attrapé la corde qu'on lui jetait. La cigogn
long bec n'en put — miette, la f. Fab. I, 18. On tour qui
d'être joué par un fils à son père pour en — de l'argent,
Scap. m, 3. — un bon numéro. P. ext. Famil. — un rh
la fièvre. || Fig. — le sens d'un passage. — la rime. Ûuai
court après l'esprit on attrape la sottise, montesq. 1
div. — le ridicule des gens. — la ressemblance. Rigault p it
le lendemain avec la précieuse tête qu'il avait si bien aii-
pée, ST-siM. i, 370. Il P. ext. Famil. Atteindre, n £[■•
trapé le but avec sa flèche. Sa balle a attrapé le but. le
pierre l'a attrapé à la tête. || Fig. n suffit qu'à la fin J'att le
le bout de l'année, la f. Fab. viii, 2. Une pièce de thi
qui a attrapé son but, mol. Crit. de l'Éc. des f. se. 6.
ATTRAPEUR, EUSE [à-trà-péur,-peuz'] s. m. ej
[ÉTYM. Dérivé de attraper, § 112. || xvi'^ s. marot,
237.]
Il Celui, celle qui attrape.
ATTRAPOIRE [à-trà-pwàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de attraper, § 113. || 1548. Atrapou
DU fail, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Attrape. La plaisante — ! acad.
ATTRAYANT, ANTE [à-trè-yan, -yânt'] adJ.
[ÉTYM. Adj. particip. de attraire, § 47. || xni« s
gart atraiant, beauman. Jehan et Blonde, 276.]
Il Qui a de l'attrait. Dn spectacle — .
"ATTREMPAGE [à-tran-pàj'] s. m.
[étym. Dérivé de attremper, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'attremper.
"ATTREMPER [à-tran-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et tremper, §§ 192 et 196. '
usité en anc. franc, au sens générai de régler, mod(
Il xi^ s. Toit en ont lor voiz si atempredes, St Alexis, 5
Il 1" (Technol.) Chaufl'er graduellement le four d'i
verrerie.
Il 2° Vieilli. Tremper (l'acier).
ATTRIBUER [à-tri-bué ; en vers, -bu-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attribuere, m. s. || xi\
bersuire, dans littré.]
Il 1° Assigner (qqch) à qqn pour son partage. — à
que soldat une part du butin. De grands avantages sont i
bues à cette place. Les privilèges que s'attribuait la nobU
Le tribunal auquel cette juridiction était attribuée. || P.
Considérer comme propre à qqn. Les défauts, les qua
qu'on vous attribue. On lui attribuait un courage à toute éprt^
hamilt. Gram. 98. | Spécialt. (Logique.) — à un terme
manière d'être.
Il 2» Rapporter (qqch) à qqn, à qqch, comme en tj
la cause. — un acte à qqn. On lui attribue ce livre. — de
fluence aune personne, de l'importance à une chose. Ouattr
cette maladie au climat. Elle s'en attribue uniquement la g\
LA F. Fab, vu, 9. On s'attribua des deux côtés l'avantau
la journée.
ATTRIBUT [à-tri-bu ; 1'^ se lie au plur.] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attributum, m. s. \\ xiv" s. /|
à l'alch. 82.]
Il Qualité, manière d'être considérée comme pri
I
ATT
161 —
AUB
qqn, à qqch. La raison est 1' — essentiel de l'homme. Les at-
ibuts de Dieu. L'étendue est un des attributs de la matière.
perdrait le plus bel — de sa souveraineté, qui est celui de
ire grâce, montesq. Espr. des lois, vi, 5. || P. ext, Em-
lème caractéristique d'une condition, d'un [métier. Au-
lur de la Justice, sa balance et ses autres attributs, DIDEr.
alon de 1765, Lagrenëe. Les attributs de Neptune, de Mer-
ire, de Bacchus. Peintre d'attributs, d'enseignes figurant
s attributs d'un méfier. || Sp(fcialt. (Loguine.) Terme de
: proposition exprimant la manière d'être que l'on affirme
u sujet.
ATTRIBUTIF, IVE [à-tri-bu-tïf, -fîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de attribut, § 257. |1 1587. vigenère, Traite'
es chiffres, dans delb. Rec.]
Il Qui attribue.
Il 1» (Jurid.) Arrêt — de juridiction, qui attribue une ju-
idiction à un juge.
Il 2» (Gramm.) Verbe — , qui contient l'attribut com-
iné avec le verbe être.
ATTRIBUTION [à-fri-bu-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. attributio, m. s. \\ xivs. Despen-
ence d'une chose ou attribucion a aucune chose, oresme,
th. I, 7.]
Il Action d'attribuer qqch à qqn. Spe'cialt. Lettres d' — ,
ar lesquelles le roi attribuait à une juridiction la con-
aissance d'une affaire. || P. ext. (Gramm.) Rapport d' — ,
ar lequel un terme exprime qqch qui est attribué à un
utre terme. || P. ext. Fonction attribuée à qqn. Ceci ren-
e dans ses attributions, est en dehors de ses attributions.
ATTRISTANT, ANTE [à-trïs'-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de attrister, §47. || Admis acad.
718.]
Il Qui attriste. Nouvelles attristantes.
j ATTRISTER [à-trïs'-té] v. tr.
( [ÉTYM. Composé de à et triste, §§ 194 et 196. || xv^ s.
ovre atristee mère, chastell. dans delb. Rec.]
Il Rendre triste. Cette nouvelle l'attriste, n s'attriste sans
jiotif.
ATTRITION [à-tri-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTï'M. Emprunté du lat. attritio, ra. s. proprt, broie-
jnent. || xyi" s. calv. Instit. chr. III, iv, 1.]
Il i." Vieilli. Altération par choc, froissement.
I II 2" Fig. (Théol.) Repentir du péché par honte ou
rainte du châtiment. [Syn. contrition.) L' — ne suffit pas
lour sauver un homme, pasc. Prov. 10.
j ATTROUPEMENT [à-troup'-man ; en vers, -trou-pe-. . . ]
\. m.
[ÉTYM. Dérivé de attrouper, § 145. || xvi^ s. Emotions et at-
roupemens, p. de l'estoile, dans godef.]
Il Réunion de gens attroupés. Un — de badauds. Dn —
léditieux. Dissiper les attroupements.
ATTROUPER [à-trou-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et troupe, §§ 194 et 196. L'anc.
Tanç. dit ordinairt atropeler, de à et tropel, troupeau. ||
<iii« s. De leviers et de busohes entour li atroper, Doon de
Uayence, 10627.]
Il Rassembler en troupe, il attroupait les passants autour
le lui. On s'attroupa dans les rues.
AU, AUX [ô ; l'x se lie au plur. avec la valeur de z]. V. à.
AUBADE [ô-bàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. albada, aubada, m. s. de
ilba, auba, aube, § 11. || xv" s. Une albade bien gracieuse,
^hjst. de St Dern. de Menthon, 1923.]
Il Concert donné, le matin, sous les fenêtres de qqn
oour lui faire honneur. Donner une — au colonel, au géné-
al. Il Ironiqt. Charivari. Qu'il aille au diable avec sa sérénade;
le vais songer à lui donner 1'—, regnard, Sërén. se. 1.
'AUBAGE [ô-bàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aube 2, § 78. || Neolog.]
Il Planche pour panneaux de lambris, enfonçures de
cliarrette, etc.
AUBAIN [ô-bin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *alibanum, dérivé de alibi, ailleurs
(proprt, étranger), devenu albain, §§ 336, 289 et 291, aubaln,
^ 455. Il xii^ s. La gent aubaine, dans godef. Suppl.]
Il (Ane. droit.) Étranger qui, à défaut de traité ou de
privilège, était soumis au droit d'aubaine.
AUBAINE [ô-bèn'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aubain, § 38. || 1237. Aubene, dans
GODEF. Suppl.]
DICT. FR.\NÇ.
Il Succession d'un étranger. Droit d'— , en vertu duquel
le souverain recueillait la succession d'un aubain mort
dans ses États. |i Fig. Profit inattendu. C'est une bonne — .
Mais ici, point d'— , la f. Fab. vi, 11.
1. AUBE [Ob'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. alba, fém. do albus, blanc (proprt, la blan-
che), § 38, devenu albe, § 291, aube, § 4.55. || xi" s. Tresvait
la nuit et apert la clere albe, Roland, 737. | Clerc revestut en
albes et en chapes, St Alexis, 582.]
1. Moment oîi la lumière du soleil levant commence à
blanchir l'horizon. {Syn. aurore.) Se lever dès 1'—. L'— du
jour arrive, ia f. Fah. iv, 22. || Fie/. Poét. L'— de la vie, la
jeunesse.
II. Tunique de toile blanche, serrée au-dessus des
reins par une ceinture ou un cordon, que les évoques,
prêtres, etc., portent sur la soutane pour célébrer la-
messe.
2. AUBE [Ob'] s. f.
[ÉTYM. Altération de auve, du lat. pop. *alvam, pour al-
vum, ventre, les aubes de la selle en ayant été considérées
comme le ventre, §§ 455 et 291. || xi^ s. De l'orie sele les
dous alves d'argent, Roland, 1605.]
Il 1" Chacune des deux planchettes ou bandes qui,
dans la charpente d'une selle, d'un bât, relient les deux
arçons. U se tint à 1'— du bât, rab. iv, 13. Parties du fût du
bât... posant sur d'autres parties qu'on appelle aubes, richel.
Dict. Courbet.
Il 2» P. anal. Palette d'une roue hydraulique. Les aubes
de la roue d'un moulin. Dn bateau à vapeur à aubes.
AUBÉPINE [ô-bé-pin'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "albisplna, composé de alba, blan-
che, et spina, épine, § 173, devenu albespine, §§ 335 et 291,
aubépine, §§ 455 et 422. On trouve souvent en anc. franc,
la forme masc. aubespin, qui est encore dans Régnier.]
Il Arbuste épineux de la famille des Rosacées, à petites
fleurs blanches. |[ Fleur de cet arbuste.
AUBÈRE [ô-bèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. hobero (aujourd'hui overo),
m. s. § 13. Le mot espagn. paraît être le même que
l'arabe hobara, outarde, § 22, la robe du cheval aubère
ayant été assimilée au plumage de l'outarde. || xyi» s.
Chevaux aubères, dans godef. Suppl. \ 1606. Aubère ou ho-
bere, nicot.]
Il (En parlant d'un cheval.) Dont la robe est mélangée
de poil blanc et de poil rouge. | Substantivt. Au masc.
Couleur de la robe d'un cheval aubère.
AUBERGE [ô-bèrj'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté, au xyi^s., du provenç. aubergo, an-
ciennt alberga, m. s. qui correspond à l'anc. franc, her-
berge, héberge, § U. [Cf. héberger.) || 1606. nicot.]
Il Hôtellerie généralement située dans les faubourgs
d'une ville, sur une route ou dans un village. Descendre à
r— . Tenir — .
AUBERGINE [6-bèr-jin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du catalan albergina, m. s. altération de
l'arabe al-bâdindjân, en espagn. berengena et alberengena.
COTGR. ne donne que albergame. || 1798. acad.]
Il Variété de morelle, dont le fruit, en forme de gran-
des baies allongées, se mange comme légume.
AUBERGISTE [Ô-bèf-jïsf] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de auberge, § 265. || 1667. Les marchands
et les ausberglstes, le tac, Hist. du Canada, dans delb.
Rec]
Il Celui, celle qui tient une auberge.
"AUBERON [ôb'-ron ; en vers, -be-ron] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il (Serrur.) Anneau de fer rivé au moraillon, oii entre
le pêne.
"* AUBE-VIGNE [ôb'-vîn'; envers, ô-be-...] s. f.
[ÉTYM. Composé, sur le modèle de aubépine, et peut-
être sous l'influence du provenç. mod. aubovit (lat. albam
vitem), de aube, blanche, et vigne, §§ U et 173. || Neolog.]
Il Nom vulgaire de la clématite des haies.
AUBIER [ô-byé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. albus, blanc, §§ 455 et 115. sully
emploie la forme aubeau. || xiv<= s. Auber, dans Bibl. Éc.
des Chartes, 1874, p. 502.]
Il Dans les arbres dicotylédones, première couche du
bois, ordinairement blanche , qui se trouve immédiate-
ment sous l'écorce.
11
AUB
162 —
AUF
AUBIFOIN [ô-bi-fwin] s. m.
[liTYM. Origine inconnue. L'explication par albnm fœ-
num, foin blanc, manque de base. || xiic s. Yndes (bleu)
corne Qours d'aubefain, chrétien de troyes, Percev. 44885.]
Il Nom vulg-aire du bluet. || On dit aussi aubiton.
1. *AUBIN [ô-bin] s. m.
[ÉTYM. Pour aubun, qui est encore dans cotgr. Du lat.
albumen, m. s. §§ 455, 469 et 291.]
Il Vieilli. Blanc d'œuf.
2. AUBIN [û-bin] s. m.
[ÉTY-M. Pour hobin, seule forme que donnent cotgr. et
OUD. Emprunté de l'angl. hobby, m. s. § 8. || xv« s. Un
haubby d'Irlande, math, d'escouchy, i, 236. | 1690. Aubin,
FURET.]
Il 1" Vieilli. Petit cheval d'allure irrégulière.
Il 2» P. ext. Allure vicieuse d'un cheval qui galope du
train de devant et trotte du train de derrière.
1. AUBIKER [ô-bi-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de aubin, § 154. || Néolog.]
Il (Manège.) Aller l'aubin. (F. aubin 2.)
2. *AUBINER [ô-bi-né] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Planter dans un sillon des>outures de vigne jusqu'à
ce qu'elles aient pris racine et qu'on puisse les trans-
planter.
*AUBITON [6-bi-ton]. V. aubifoin.
1. *AUBOUR [ô-bour] s. m.
[ÉTYM. Du lat. albùrnum, m. s. §§ 455, 324, 487 et 291.]
Il (Marine.) Aubier.
2. *AUBOUR [ô-bour] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *alburnum, altération du lat. class.
laburnum, m. s. §§ 455, 324, 487 et 291. || xiio s. Aubor, Lo-
herains, dans godef. Suppl.]
Il Arbuste du genre cytise.
*AUCHE [och'] s. f.
[ÉTYM. Orthogr. fautive pour oche, anc. franc, esche, pro-
venç. osca, entaille. [Cf. enaucher et hoche.) || 1755. encygl.
épingle.]
I! (Technol.) Trou pratiqué dans la matrice du mouton
à frapper les têtes d'épingle.
*AUCUBA [ô-ku-bà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du japonais, § 27. || Néolog.]
Il Arbuste du Japon, de la famille des Gornacées, cul-
tivé dans les jardins.
AUCUN, UNE [ô-kun, -kun'] adj.
[ÉTYM. Pour auqu'un, composé de l'anc. franc, auque,
quelque (lat. aliquem, §§ 290 et 291), et un, § 179. || xii« s.
Alcun demostrement, Roncev. tir. 384.]
Il 1° Quelque. Une des meilleures critiques qui ait été faite
sur — sujet est celle du « Cid », la rr. 1. Ce n'est pas que
j'en aie fui ou négligé aucunes^:Occasions, CORN. Andromède,
argum. Singe en effet d'aucuns maris, la f. Fab. xii, 19.
Absolt. Quelqu'un. Penses-tu qu' — d'eux veuille subir mes
lois? BOiL. Êp. 2. Il Vieilli. Au pliir. Aucuns, d'aucuns, quel-
ques-uns. Plusieurs avaient la tête trop menue. Aucuns trop
grosse, aucuns même cornue, la f. Fah. VI, 6.
Il 2" (Avec la particule négative ne.) Pas un. — che-
min de fleurs ne conduit à la gloire, la f. Fab. x, 14. D' —
mot, d' — cri n'en interromps le cours, CORN. Cinna, v, 1. Et
qu' — n'entre ici, ID. ibid. H, 1. N'ayant aucuns soins ni pas-
sions qui me troublassent, desc. Méth. 2. || Avec ellipse de
la particule négative. Avez-vous reçu des nouvelles? — ,
pour Je n'en ai reçu — .
AUCUNEMENT [ô-kïin'-man ; e?i vers, -ku-ne-...] adv.
[ÉTYM Composé de aucune et ment, § 724. || xiv^ s. Ilz
s'i accordent aucunement, ORESME, Elh. i, 11.]
Il 1» En quelque façon {vieilli). La cour, ayant — égard
à la demande du requérant. S'il en est — question. Il demeura
— d'accord qu'on tirait des livres beaucoup de choses, FURET.
Rom. bourg, i, 168.
Il 2° (Avec la particule négative ne.) En nulle façon.
n n'en a été — question. Cela ne modifie — mon opinion. ||
Avec ellipse de la négation. En a-t-il été question? — .
AUDACE [ô-das'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. audacia, ?>i. s. \\ xV s. chr. de
PiSAN, Ch. V, I, 16.]
Il Hardiesse extraordinaire. Cent guerriers s'y jetant si-
gnalent leur —, noiL. Ép. 4. Une généreuse — . Mais voyez
quelle — 1 A-t-on jamais vu une fille parler de la sorte à son
père? MOL. Av. i, 4. De mes accusateurs qu'on punisse 1' — ,
RAC. Brit. IV, 2. Ils ont tous deux 1'— de vouloir comp ■
leurs professions à la mienne ! mol. B. gent. il, 3. L'-
l'ancienne comédie a eu beaucoup plus d'applaudissements
la modestie de la nouvelle, balz. Relat. athén. 3.
AUDACIEUSEMENT [ô-dà-sveiiz'-man ; en vers.
eû-ze-...] adv.
[ÉTYM Composé de audacieuse et ment, § 724.
COMM. i, 4.]
Il D'une manière audacieuse, il se jeta — dans la mt
n ment — .
AUDACIEUX, lEUSE [ô-dà-syeU, -syeuz' ; en t
-si-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de audace, § 251. || 1512. Nation slj
cieuse, J. le maire, lllustr. de Gaule, dans delb. R^
Il Qui a de l'audace. Un de ces esprits remuants
BOSS. R. d'Angl. Quel cœur — Soutiendrait les écla
partaient de vos yeux? rac. Esth. ii, 7. L' — Villars, vi
Henriade, 7. | P. ext. L'homme... dont l'art — Dans le
d'un compas a mesuré les cieux, boil Sat. 8. Entreprisi
Il Substantivt. Un jeune —, corn, Cid, n, 8.
AUDIENCE [ô-dyâns' ; en vers, -di-âns'] s. f.
[ÉTYM Emprunté du lat. audientia, m. s de audire
tendre. L'anc. franc, a aussi la forme pop. oyanc
xiie s. En audience et en apert, ben de ste-more, 7'/
26694.]
I. Vieilli. Action d'entendre qqn. Le monarque qui
honore de son —, boss. ^e Provid. 2. \\ P. ext. Ceux
entendent qqn, auditoire. Que je puisse représenter à '
auguste —, boss. Marie-Thérèse.
II. Temps fixé pour entendre qqn. Demander, oh
une — . Donner — à qqn. || Spécial t. Jour où le tri!/
se réunit pour écouter les débats d'une affaire. Tenii
Lever 1' — . Salle d' — . Les juges de paix pourront donne
chez eux en tenant les portes ouvertes. Code de procéd.
art. 8.
III. (Emprunté de l'espagn. audiencia.) Dans les piv
sions espagnoles, division territoriale fondée sur la .i
diction des cours de justice.
AUDIBNCIER [ô-dyan-syé; en vers, -di-an-...] O''
[ÉTYM. Dérivé de audience, § 115. || xiv* s. Audienc
jeu. des preis, dans godef.]
Il Qui appelle les causes à l'audience. Un huissier
et, substantivt, Un — .
AUDITEUR [ô-di-teur] s. m.
[ÉTY-M. Emprunté du lat. auditor, m. s. L'anc frni
la forme pop. oeor. chapelain emploie le fém. audit
Lett. I, 462. Il xiii« s. beauman. xxxix, 7.]
Il Celui qui écoute. Charmer ses auditeurs. (Cotin)
les flots d'auditeurs pour aller à sa chaire, boil. Sa/ ■
Spécialt. (Au conseil d'État.) Membre du conseil d
qui occupe le poste au-dessous de maître des requ
I A Rome. — de rote, membre d'un tribunal qui cor.
des bénéfices. D'Hervault avait été longtemps — de i
ST-SIM. I, 104.
AUDITIF, IVE [ô-di-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. auditum, supin de audire, enter»
§ 125. Il xiV s. La puissance auditive ou puissance de
0RE3ME, Êlh. X, 6.]
Il Qui appartient à l'organe de l'ouïe. Nerf — . Conduit
AUDITION [ô-di-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. auditio, m. s. [| xiv" s. Auot
audiclons ou oyr aucunes choses, oresme, Eth. x, 6.]
Il 1" Perception du son. L'organe de 1'—.
Il 2° Action d'être entendu. Procéder à 1' — des témo
L' — de cette harangue a soulevé l'enthousiasme. Juger
pièce à la première — . Ce chanteur a obtenu une — du dii
teur du théâtre.
AUDITOIRE [ô-di-twàr] s. m. {fém. dans acad. j
qu'à 1835).
[ÉTYM. Emprunté du lat. auditorium, m. s. \\ xiii^ a
viegne au sadnt auditoire, P. de fontaines, dans GOD
SuppL]
Il 1" Lieu où l'on se réunit pour écouter qqch. En»
dans 1' — . Il Spécialt. Lieu où l'on plaide dans les triJ
naux. Les hommes sont les dupes de l'action et de la pat
comme de tout l'appareil de 1' — , la br. 15.
Il 2'5 L'ensemble des auditeurs. L'— éclata en san^d
VOLT. Notes sur boss. D. d'Orl.
*AUFE [Ôf ] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. aufo, forme p(
AUG
— 163 —
AUL
i<î . alfa, m- ^- § ii- 1| XYiii^ s. Brinnes d'auffe, dans jal, Gloss.
'- ut.]
•■ I Plante textile. (F. alfa.)
^UGE [Ôj'] s. f. {masc. cotgr.).
ÉTYM. Du lat. pop. *alviam, pour alveum, m. s. §§ 355
545, devenu alvje, alge, §§ 370 et 291, auge, § 455.]
I lo Pierre creusée ou vaisseau de bois dans lequel
ivent les chevaux, les bestiaux.
2° Vaisseau de bois dont se servent les maçons pour
laver le plâtre.
JS" Vase en forme d'auge oii sont placées les couples
s piles électriques, laissant entre elles des vides oii
n verse de l'eau acidulée.
0 Dans une roue hydraulique, vaisseau qui reçoit
au de la chute. Roue à — .
AUGÉE [ô-jé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de auge, § 119. || x\<^ s. Demi augee, Myst.
: Vieil Testam. dans godef. Suppl.]
Ce que peut contenir une auge.
AUGET [6-jè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de auge, § 133. || xii<= s. herman de va-
Nc. Bible, dans godef.]
1" Petit vase en forme d'auge où l'on met l'eau et
graines pour les oiseaux en cage.
2° Vaisseau fixé de distance en distance à la circon-
rence d'une roue hydraulique pour recevoir l'eau mo-
ce.
1 3" Vaisseau d'une drague, fixé sur une chaîne sans
, qui remonte les matières recueillies au fond de l'eau.
I 4" Canal placé à l'extrémité de la trémie d'un mou-
1, par lequel le grain est distribué sur les meules.
5° Conduit en bois dans lequel on place le saucis-
n qui sert à mettre le feu à une mine.
AUGMENT [ôg'-man] j. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. augmentum, m. s. de augere,
igmenter. || xiv« s. Vie et augment des végétaux, Nat. à
ilch. 80.]
II lo (Droit rom.) Toute augmentation de la dot de la
mme survenant pendant le mariage. || (Droit du moyen
'fi.) La portion des biens du mari qui, à sa mort, s'ajou-
it à la dot de la femme.
Il 2° (Gramm. grecque.) | 1. — syllabique, addition, aux
mps passés de l'indicatif, de la voyelle s, devant le ra-
cal des verbes commençant par une consonne. | 2. —
mporel, allongement de la voyelle initiale des verbes
)mmençant par a, s, o.
AUGMENTATIF, IVE [ôg'-man-tà-tïf, -tiv'] adj .
[ÉTY'M. Dérivé de augmenter, § 257. || xiv^ s. Puissance aug-
entative par quoi est fait acroissement, oresme, Èth. i,9.]
Il Qui augmente. (Gramm.) Désinence — . || P. ext. Par-
:ule —, qui donne plus de force au sens d'un mot.
AUGMENTATION [ôg'-man-tà-syon ; en vers, -si-on]
/■•
[ÉTYM. Dérivé de augmenter, § 247. || xivc s. De telz gens
)ibt on faire bien augmentacion, Ciperis, dans godef.]
Il Action d'augmenter. L' — des impôts, des salaires. L' —
;s forces. || Absolt. Demander, recevoir une — (s.-ent. d'ap-
Dlntements, de salaire).
AUGMENTER [ôg'-man-té] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. augmentare, m. s. \\ xiv^ s.
uiLL. de machault, p. 27.]
Il l» V. tr. Rendre plus grand (par addition de parties).
- la longueur, la largeur, le volume, le poids, la valeur, le prix
i qqch. Il a augmenté les gages d'un domestique, les appoin-
iments d'un employé, et, ellipt, — un domestique, un em-
loyé. — l'année, la flotte. Son domaine s'est augmenté. (Musl-
ue.) Intervalle augmenté, plus grand d'un demi-ton chro-
latique que le môme intervalle majeur ou juste. || Fig.
- la douleur, les inquiétudes de qqn. Les forces du malade
nt augmenté. — le désordre. Le péril s'augmente.
Il 2" V. intr. Devenir plus grand (par addition de par-
es). La puissance romaine augmentait de jour en jour. Le
rix du blé a augmenté. P. ext. Le navire augmente de voiles.
l' ig. Les défauts de l'esprit augmentent en vieillissant, comme
eux du corps, la rochef. Max. 112.
AUGURAL, ALE [ô-gu-ràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. auguralis, 7n. s. \\ xyi" s. Baston
jgural, AMYOT, Romulus.]
Relatif aux augures. Dignité — . Bâton —, baguette
ecourbée dont se servaient les augures.
1. AUGURE [6-gùr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. augur, m. s. || xiv" s. Augur,
BERSUIRE, dans LITTRÉ.]
Il Dans l'antiquité, prôtre qui était chargé de tirer des
présages du vol, du chant des oiseaux. Le collège des au-
gures. P. plaisant. Ils ne peuvent se regarder sans rire, comme
deux augures.
2. AUGURE [6-gùr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. augurium, m. s. L'anc. franc,
avait la forme pop. eiir. (F. bonheur, malheur.) || xije s.
Maldiz seit oi Icist augurs, Icist dons et icist eiirs, ben. DE
STE-MORE, Troie, 13735. | Orestes ot oï l'augure, id. ibid.
28191.]
Il Dans l'antiquité, présage tiré du vol, du chant des
oiseaux. Consulter, prendre les augures. | Fig. Oiseau de mau-
vais —, personne qui présage qq malheur. || Fig. Ce qui
fait pressentir qqch, présage. Mon cœur même en conçut
un malheureux —, rac. Brit. i, 1. J'en accepte 1' — , CORN.
Cintia, V, 3. Le retour de M™^ de Blansac à la cour fut d'un
bon — à une autre exilée, ST-SIM. ii, 181. {Syn. auspice,
présage.)
AUGURER [ô-gu-ré] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. augurari, m. s. \\ xi\° s. ber-
suiRE, dans littré.]
Il 1° Anciennt. Tirer un présage du vol, du chant des
oiseaux.
Il 2° Fig. (Usité aujourd'hui dans ce seul sens.) Tirer de
qqch un pressentiment. J'augure mal de cette entreprise.
De ce soupir que faut-il que j'augure ? rac. Iph. i, 3.
AUGUSTE [ô-gûsf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. augustus, m. s. La formation
pop. a donné août. || xiii<^ s. aimé du mont-cassin, dans
DELB. Rec]
Il Titre honorifique donné par le sénat à Octave et
porté par ses successeurs. | P. ext. Histoire —, compilation
de plusieurs écrivains, contenant l'histoire des empereurs
depuis Adrien. Mois —, nom donné par les Romains au
mois sextilis lorsque Auguste fut nommé grand pontife.
Mois d'Auguste, que nous nommons si mal à propos août, VOLT.
S. de L. XIV, 38. || P. ext. Titre honorifique donné aux
membres d'une famille souveraine. Un personnage — .L'—
majesté sur votre front empreinte, rac. Esth. ii, 7. || Fig.
Qui commande le respect. Les augustes mystères de la reli-
gion. De r — chapelle ils montent les degrés, boil. Lutr. 3.
AUGUSTIN, INE [ô-gûs'-tin, -tin'] s. m. et /",
[ÉTYM. Nom propre d'homme, § 36.]
Il Religieux, religieuse de l'ordre dit de Saint-Augustin.
AUGUSTIN (SAINT-). F. saint-augustin.
AUJOURD'HUI [ô-jour-dui] adv.
[ÉTYM. Composé de au, jour, d' et hui, § 182. || xiiie s.
Ajomés par court au jour de hui, Ass. de Jérus. i, 86.]
Il 1» Adv. En ce jour, dans le jour où nous sommes.
n doit venir — . — l'on s'assemble, — l'on conspire, corn.
Cinna, i, 2. || P. ext. D'une manière indéterminée. \ 1.
En ce temps. Vous êtes — ce qu'autrefois je fus, corn.
Cid, I, 3. — qu'on nous hait en tous lieux, id. Poly. i, 1. |
2. Dans un temps. — dans le trône, et demain dans la boue,
corn. Poly. IV, 3. Il P. pléonasme (comme dans le lat.
hodierno die). Famil. Au jour d'— (pour marquer l'opposi-
tion avec le temps passé).
Il 2° Pris substantivt. Ce jour, le jour où nous som-
mes. Rien ne ressemble plus à — que demain, la br. 16. Je
ne l'ai point encore embrassé d' — , rac. Andr. i, 4. Dès — .
D'— en huit, dans huit jours à partir d'aujourd'hui. Jus-
qu' — , et, famil. {peu correct), Jusqu'à — . C'est pour — .
1. AULIQUE [ô-lik'] adj.
[ÉTYM Emprunté du lat. aulicus, m. s. de aula, cour. ||
xvi" s. Lucz, rebecs et violons auliques, rab. m, 46.]
Il Qui appartient à la cour. Conseil — . | 1. Anciennt.
Tribunal suprême de la cour d'Allemagne. | 2. Conseil
du prince dans certains États allemands. Conseiller —,
membre d'un conseil aulique.
2. AULIQUE [ô-lïk'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. aula, au sens de salle des actes,
§§ 229 et 38. || 1680. richel.]
Il (Dans les anciennes universités.) Soutenance de thèse
pour le doctorat en théologie.
AUIiNAIE. V. aunaie.
AULNE. F. aune 1.
AULNÉE. F. aunée.
AUL
164 —
AUR
*AULOFFÉE [ô-lô-fé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'expression au lof (F. lof), sous l'in-
fluence de abatée, § 119. || 1777. lescalier, dans jal,
Gloss. naut.]
Il Mouvement par lequel le navire qui a fait son aba-
tée revient à la ligne du vent.
''AUMAILLE [ô-mày'] S. f.
[ÉTYM. Du lat. animalia, plur. neutre de animal, animal,
employé comme fém. sing. (F. § 545), devenu anmaille,
§§ 463 et 291, almaiUe, § 484, aumaille, § 455. || Suppr. acad.
1878.]
Il Vieilli. Bélail. Engraisser toute sorte d'— , o. de serres,
IV, 9. D'assez priser ni vendre telle — (des moutons), la f.
Contes, Dindenaut. \ Spécialt. Bêtes à cornes. Un gros
butin de bêtes blanches et d'aumailles, Mart. du bellay,
Mëm. 7. Il Adjectivt. Des bêtes aumailles.
AUMÔNE [ô-môn'] s. f.
[ÉTYM. Dulat. ecclés. eleemosyna, m. s. grec i'Kft\\xoQi^t\,
devenu "elemos'na, §§ 354 et 290, elmosne, §§ 336 et 291,
almosne, § 344, aumosne, § 455, aumône, § 422.]
Il Don charitable fait aux pauvres. Faire 1' — . Donner 1'—
de son superflu. Le plus efficace de tous les remèdes, c'est la
charité et 1' — , boss. Aumône, 1. || P. ext. Vieilli. Donner
des terres en franche — , sans redevance. Aumônes fieffées,
terres de donation royale tenues en franche aumône.
Fig. Faire à quelqu'un 1' — de quelques éloges.
AUMÔNER [ô-mô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aumône, § 154. || xm" s. beauman.
IX, 4.]
Il Vieilli. Donner aux pauvres à titre d'aumône, spé-
cialement en vertu d'une condamnation judiciaire.
AUMÔNERIE [ô-môn'-ri; en vers, -mô-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aumônier, § 68. || xii<= s. garn, de pont-
STE-MAX. St Thomas, p. 39, Bekker.]
Il Charge d'aumônier. La grande — de France.
1. AtJMÔNIER [ô-mô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. eleemosynarium, 7n. s. {V. aumône et
§ 298.]
Il 1° Ecclésiastique chargé de la distribution des au-
mônes. Le grand — du roi.
Il 2° P. ext. Ecclésiastique attaché à la chapelle d'un
établissement public pour y exercer son ministère. L'—
d'un hôpital, d'un collège, d'une prison. Les aumôniers de la
flotte, de l'armée. {Cf. chapelain.)
2. AXJMÔNIER, 1ÈRE [ô-mô-nvé, -nyer] adj
[ÉTYM Dérivé de aumône, § 115. || (Au sens de qui re-
çoit l'aumône.) xi^ s. Almosniers, St Alexis, 115. | (Au sens
actuel.) xiic s. En paradis o sunt li aumosner, Roncev. tir. 227.]
Il Vieilli. Qui aime à faire l'aumône. Charitable, patient,
—, ST-SIM. VI, 304.
AUMÔNIÈRE [ô-mô-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aumône, § 115. || xii^ s. En une aulmo-
niere, Galerent, dans delb. Rec]
Il Bourse qu'on portait à la ceinture et qui, dans l'ori-
gine, contenait l'argent destiné aux aumônes.
AinvnrssE ou aubiuce [ô-mûs'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec l'allem. mûzze, bonnet, et un
préfixe au, primitivement al, de signification et d'origine
incertaines. || xiiie s. J. de meung. Rose, 14212.]
Il Sorte de chaperon garni de fourrure. || P. ext. Or-
nement garni de fourrure que les chanoines portent sur
le bras gauche.
AITNAGE [6-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de auner, § 78. || 1396. Aulnaige, Coût, de
Dieppe, dans delb. Rec.]
Il Action d'auner. Le marchand... a un mauvais — , la br.
6. I P. ext. Nombre d'aunes que mesure une étoffe, une
robe, etc.
AUNAIE [ô-nè] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de aune 1, § 121. Ordinairt aunoi, masc.
en anc. franc. || xv» s. Aulnaie, cuastell. dans delb. Rec.\
Il Lieu planté d'aunes.
1. AUNE [On'] s. m. {fém. dans o. de serres, confor-
mément au lat.).
[ÉTYM. Du lat. gJnum, m. s devenu aine, § 291, aune,
§455.]
Il Arbre de la famille des BétuUacées qui croît au bord
des eaux. {Syn vergne.) || Le roi des aunes (allem. Erlkœnlg),
sorte de génie des légendes germaniques.
2. AUNE [on'] s. f.
[ÉTYM. De l'anc. haut allem. elina, m. s. de elle, a
bras, devenu elne, aine, aune, §§ 498, 499. || xi^ s.
Roland, 2400.]
Il Ancienne mesure de longueur pour les tissus.
à Paris, valait 1^,18. || Mesurer à 1'—, et, fig. Mesuit
autres à son —, les juger d'après soi. | Fig. Tout le loi de
r — , à pleine mesure. Chacun y babille, et tout du loijdp
r— , MOL. Tart. I, 1. Il P. ext. Longueur égale à
mesure. Une — de drap. Fig. Je sais ce qu'en vaut 1'-
que la chose vaut), la f. Florentin, se. 3.
AUNÉE [ô-né] s. f.
[ÉTYM. Semble être une corruption du lat. helei
m. s. Il 1545. Aulnée, G. guéroult, dans delb. Rec.
Il Plante vivace de la famille des Composées, du
racine est employée en médecine. i
AUNER [ô-né] V. tr. \
[ÉTYM. Dérivé de aune, § 154. || xiio s. Tant a aune
est brisiee s'aune, chrétien de troyes. Charrette, '.
Il Mesurer à l'aune. — une pièce de toile. P. pieu
— l'habit de qqn, lui donner des coups de bâton.
AUNEUR [ô-neur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de auner, § 112. || 1293, Li corrati(
porront estre marcheant ne auneeur, dans e. boileau, j
des mest. I, lix, 16.]
Il (Avant la Révolution.) Officier vérificateur des
sures servant à l'aunage.
AUPARAVANT [ô-pà-rà-van] prëp. et adv.
[ÉTYM. Composé de au, par et avant, § 182. || xvi<= s. -
m, 18.]
Il Avant, en parlant du temps.
I. Vieilli. Prép, — cette semaine. — de dire.
II. Adv. Souffrez qu'— il nomme ses parents, cor:
Sanche, i, 3. Ce fait eut Ueu quelques mois — . || L'année -
AUPRÈS [ô-prè] loc. prép. et adv.
[ÉTYM. Composé de au et près, § 182. L'anc. fraiv
ordinairt emprès. || 1539. R. est.]
I. Loc. prép. — de, tout à côté de. La maison est -m
l'église. Voulant venger son frère, il tombe — de lui, c|l
Hor. IV, 2. Reprends — de moi ta place accoutumée '
Ctnna, v, 3. Accréditer un ambassadeur — d'un souv
Se tenir — d'un malade. || Fig. Trouver de la faveur -
gens de bien. || P. ext. En plaçant une chose à côté d
autre pour les comparer. La douleur physique n'est rli
de la douleur morale.
II. Adv. Dn ruisseau coule — et forme un doux murr
la F. Songe de Vaux, 1.
*AURANTIACÊ, ÉE [ô-ran-svà-sé ; en vers
adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. des botanistes aurantia, o
§ 233. Il Néolog.]
Il De la nature de l'oranger. || Aurantiacées, s. f. pi
mille de plantes dont l'oranger est le type.
*AURATE [ô-râf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. aurum, or, § 254. || Néolog.]
Il Sel formé par la combinaison avec une base de l'o
d'or jouant le rôle d'acide.
*AUREIIXON. V. oreillon.
AURÉOLE [ô-ré-ôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. auréola, s.-ent. corona,
ronne d'or. || xiuo s. Auriole, ruteb. dans godef. Su
I xive s. Oreole, Bible, dans godef. Suppl. | xv« s. L'anr
de vray martyre, Anc. Poés. franc, ii, 6.]
Il 1» Cercle lumineux dont les peintres entourei
tôle de Jésus-Christ, de la Vierge et des saints, (i
nimbe.) | Fig. Être entouré d'une — de gloire.
Il 2" P. ext. Tout cercle lumineux ou coloré que
voit autour d'un objet.
•AURÉOLÉ, ÉE |6-ré-6-lé] adj.
[ÉTY.M. Dérivé de auréole, § 118. || Néolog.]
Il Qui a une auréole.
AURICULAIRE [ô-ri-ku-lér] adj. -'
[ÉTYM. Emprunté du lat. auricularius, m. s. de aoi*
oreille, §248. La formation pop. adonné oreiller, |jx^
Le doigt auriculaire, rab. ii, 19. Confession auriculaire, i
Inslit. chr. 111, iv, 7.J
Il 1" Relatif à l'oreille. Le conduit — interne, exi
Le doigt —, et, substantivt, V—, le dernier doigt i
main, que sa petitesse permet d'introduire dans le <
duit auriculaire. || P. ext. Relatif aux oreillettes
cœur). Appendice — •.
aurr
1
AUR
16b —
AUS
2° Relatif à l'audition. Témoin — , qui a entendu de ses
âpres oreilles. Confession —, non publique, qui se fait
'oreille du prêtre.
'AXJRICULE [6-ri-kul] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. auricula, oreille. La formation
p. a donné oreille. On a qqf, au xvi'' s. employé aurioule
ur oreillette. (F. delb. Rec.) || Néolog.]
1» Oreille externe ou pavillon de l'oreille.
2° (Anat.) Appendice de plumes en forme d'oreille,
ez certains oiseaux, comme les chouettes.
3" P. ext. I 1. Genre de mollusques gastéropodes
oquilles en forme d'oreille. | 2. Sorte de primevère
3 oreille-d'ours.
AURICULÉ, ÉE [ô-ri-ku-lé] adj.
ÉTYM. Dérivé du lat. auricula, oreille, § 118. || Mot de
"m du xviiio s.]
l» Muni d'oreillettes.
2" Muni d'auricules.
VURIFÈRE [ô-ri-fèr] adj.
ÉTYM. Composé avec le lat. aurum, or, et fero, je porte,
73. Il 1564. Fleuves aurifères, marcouville, dans delb.
;. I Mot repris au xix^ siècle. Admis acad. 1878.]
Qui contient de l'or. Sables aurifères.
AURIFICATION [ô-ri-fi-kà-syon; en vers,-?,ï-on.] s. f.
ÉTYM. Dérivé de aurifier, § 247. || Néolog.]
Action d'aurifier.
AURIFIER [ô-ri-fyé; en vers, -fi-é] v. tr.
ÉTYM. Composé avec le lat. aurum, or, et facere, faire,
74. Il Néolog.]
Obturer (une dent creuse) en y introduisant de l'or
feuille.
l. *AURIQUE [ô-rïk'] adj.
ÉTYM. Origine inconnue. || Admis acad. 1835.]
V Voile —, voile en forme de trapèze, généralement
/arguée sur une corne.
i. 'AURIQUE [ô-rïk'] adj.
ÉTYM. Dérivé du lat. aurum, § 229. || Néolog.]
Qui se rapporte à l'or. Acide — .
AURISTE [ô-risf] s. m.
ÉTYM. Dérivé du lat. auris, oreille, § 265. || Néolog.]
Médecin pour les affections de l'organe auditif.
lUROCHS [ô-roks'] s. m.
ÉTYM. Emprunté de l'allem.auerochs, bœuf de plaine,
ochs, bœuf, et aue, plaine, § 7. || 1429. Bœufz sauvaiges
nmez ouroflz, g. de lannoy, dans delb. Rec. \ Repris
? BUFF. Aurochs. Admis acad. 1835.]
i Bœuf sauvage des forêts de Lithuanie, le plus grand
5 quadrupèdes de l'Europe.
îlURONE [ô-rèn'] s. f.
ÉTYM. Du lat. abrôtonum, grec dtêpôrovov, m. s. devenu
irotne, §§ 290 et 291, avrodne, aurodne, aurone, §§ 437 et
)•]
I Espèce d'armoise, dite aussi citronnelle.
lURORE [ô-ror] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. aurora, m. s. \\ xiii^ s. En l'au-
ede jor, aimé du mont-gassin, dans delb. Rec]
I.|| 1» Teinte orangée dont le soleil levant colore l'ho-
on. Plus brillant que 1'—, rag. Esth. ii, 8. P. anal. Rubans
Ueur d'— , et, adjectivt {invar.), Rubans — . || P. ext. Le
)ment du lever du soleil, le matin. Demain, avec 1'—, un
fin va paraître, boil. Lutr. 2. Vos fleurs n'ont vécu qu'une —,
3. ROUSS. Ëpit. II, 2. Je puis enfin compter 1'— Plus d'une
i sur vos tombeaux, la f. Fab. xi, 8. || Fig. Commence-
int d'une chose. V— de la vie. Triste et mourant à son —,
XEVOYE, Chute des feuilles. V— d'un régne. Une — ... qui
imettait tant d'ordre et de bonheur, st-sim. viii, 434.
I 2° Le côté où se lève le soleil, l'orient. De 1' — au cou-
iQt, rac. Mithr. m, 1.
H» — boréale, arc lumineux qui colore le ciel sur une
s grande étendue, et qu'on observe surtout au pôle
réal.
m. Nom d'un papillon, d'une renoncule, de couleur
rore.
AUSCULTATION [ôs'-kûl-tà-syon ; en vers, ■s.i-on] s.f.
ÉTYM. Emprunté du lat. auscultatio, m. s. \\ Néolog.
irais ACAD. 1835.]
I Action d'ausculter.
4.USGULTER [ôs'-kûl-té] v. tr.
ÉTYM. Emprunté du lat. auscultare, écouter. La for-
ition pop. a donné écouter. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Ecouter, en appliquant l'oreille contre les parties
voisines du cœur, des poumons, etc., les bruits normaux
ou anormaux qui se produisent dans ces organes.
1. "AUSPICE [ôs'-pïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. auspex, lois, m. s. de avis, oi-
seau, et specio, regarder. || Néolog.]
Il (Antiq. rom.) Celui qui observait les augures, en vue
d'un acte, d'une entreprise publique {-peu usité). {Syn.
augure 1.)
2. AUSPICE [ôs'-pïs'] .y. m. {fém. st-sim. m, 396).
[ÉTYM. Emprunté du lat. auspicium, m. s. \\ xiv" s. ber-
suiRE, dans littré.]
Il (Antiq. rom.) Présage tiré du vol, du chant des oi-
seaux, qu'on prenait au moment de commencer un acte,
une entreprise publique. {Srjn. augure 2.) Prendre les aus-
pices. Commencer une expédition sous des auspices favorables.
Fig. Etre né sous d'heureux auspices. || P. ext. Se présenter
sous les auspices de qqn, en invoquant sa recommanda-
tion.
AUSSI [ô-si] adv.
[ÉTYM. Du lat. pop. *aliud-sïc, devenu alsi, aussi, §§ 182
et 726. L'anc. franc, emploie plus fréquemment autresi,
de *alterum-sïc. || xii^ s. Ele remeist ensi nientmoble, alsi com
ele par racines tenist en terre, Dial. Grégoire, p. 73.]
Il !<' Également, par comparaison à une manière d'être
exprimée ou sous-entendue. [Syn. autant.) — long que
large. Il est — grand que vous. Vous le connaissez — bien que
moi. La matière a-t-elle dans son fond une idée — pure, — sim-
ple, — immatérielle qu'est celle de l'esprit? la br. 16. Per-
dez-en la mémoire — bien que la vue, rag. Mithr. iv, 4.
Peut-être que tu mens — bien comme lui [vieilli), corn.
Ment. IV, 7. || Après l'avoir attendu — longtemps. Dans un
sujet — grave. J'ai tantôt, sans respect, affligé sa misère ; Que
ne puis-je — bien par d'utiles secours Réparer promptement
mes injustes discours! rac. Iph. m, 4. || P. ext. — bien,
dans un cas aussi bien que dans l'autre. Qu'il périsse! —
bien il ne vit plus pour nous, rac. Andr. v, 1.
Il 2" Pareillement, en parlant d'une action, d'un état
qui est reproduit, n s'est trompé; vous — . Et moi — je
suis peintre ! Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait
— des méchants arrêter les complots, rac. Ath. i, 1. i| Vieilli.
I 1. Avec une proposition négative. Il ne faut pas qu'il
ne voie rien du tout ; il ne faut pas — qu'il en voie assez pour
croire qu'il le possède, pasc. Pens. xxiv, 9. (On dirait au-
jourd'hui non plus.) 1 2. Avec aussi en tête de la proposi-
tion. Si vous entrez partout, — font les profanes, l.a f. Fab.
IV, 3. Comme je ne sais d'où je viens, — je ne sais où je vas,
PASC. Pens. IX, 1. 1| P. ext. Conformément à ce qui vient
d'être exprimé. Il est bon ; — tout le monde l'aime. Il sem-
blait présenter sa gorge au coup mortel; — le reçoit-il, peu
s'en faut, sans défense, CORN. Hor. iv, 2. n m'a quitté! —
est-il tombé. Il a perdu; — pourquoi a-t-il joué?
*AUSSIÈRE. V. haussière.
AUSSITÔT [ô-si-tô] adv.
[ÉTYM. Composé de aussi et tôt, §§ 182 et 726. || xiii" s.
Aussitost Que ces lettres avrés oiies, De l'Emper. Coustant,
410, dans godef. Suppl.]
Il Au même instant. Nous arrivons — que vous. — dit que
fait. — que le char chemine, la f. Fab. vu, 9. Absolt. Il
frappe, et le tyran tombe — sans vie, CORN. lier, v, 6. Famil.
— après la lettre reçue, venez.
AUSTER [ôs'-tèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. auster, m. s. L'anc. franc,
connaît les formes semi-pop. austre, ostre. oud. donne
encore austre. || 1425. Auster... Lèvent pluyeux meridial, ol.
de la HAYE, dans delb. Rec]
Il Poét. Vent du midi.
AUSTÈRE [ôs'-tèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. austerus, m. s. \\ xiiio s. Aus-
tère pénitence, G. de coincy, dans godef. Suppl.]
Il 1° Vieilli. Apre. Gros vin noir et —, paré, vi, 19.
Il 2" Fig. Dont rien n'adoucit la rigidité. Des mœurs
austères. Un philosophe —, la p. Fab. xii, 20. Ces fiUes dont
la vie est si pure et si —, pasc. Prov. 16. N'en déplaise à
votre — honneur, mol. Mis. i, 1. A 1'— devoir pieusement
fidèle, ARVERS, Sonnet. Une pénitence — . Jeûnes austères,
MOL. Av. III, 1. [Syn. sévère, rigoureux.)
AUSTÈREMENT [ôs'-tèr-man ; en vers, -tè-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de austère et ment, §724. || X-iw^s. Haus-
terement, froiss. dans godef. Suppl.]
AUS
166 —
AUT
Il D'une manière austère.
AUSTÉRITÉ [ôs'-té-ri-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. austeritas, m. s. || xiiio s. Aus-
térité de peneaunce, Apocalypse, dans godef. Suppl.]
Il Caractère de ce qui est austère. L'— de la vie, des
mœurs, du caractère. Aller dans 1'— d'un désert, p.^isc. Pens.
xvin, 4. I P. ext. Au pi. Austérités, pratiques austères de
mortification, de pénitence. Les — de la pénitence, du ca-
rême. Des — pharisaïques, st-Sim. i, 136.
AUSTRAL, ALE [ôs'-tràlj adj .
[ÉTY-M. Emprunté du lat. australis, m. s. \\ xiv^ s. La mer
australe, J. corbichon, dans delb. Rec]
Il Qui est du côté du pôle antarctique (d'où souffle
l'auster, vent du midi). Pôle — . Terres australes. P. ext.
Le pôle — de l'aiguille aimantée, partie qui se tourne vers
le sud.
AUTAN [ô-tan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. autan, qui est le lat.
altanus, m. s. proprt, vent de la haute mer (altum), § 11.
Il xvie s. Vent méridional qu'ils (à Narbonne) appellent aul-
tan, PARÉ, Plaies d'arqueb. 2.]
Il Poét. Vent du sud-ouest qui amène souvent des ora-
ges, n dit, et les autans troublent déjà la plaine, la f. Phil.
et Baucis. De leur froide haleine M'ont touché les sombres
autans, millevoye, Chute des feuilles.
AUTANT [ô-tan] adv.
[ÉTYM. Du lat. pop. "aliud-tantum, m. s. devenu altant,
autant, §§ 182 et 726. L'anc. franc, emploie plus fréquem-
ment autretant, de *alterum-tantum. || xii^ s. Altant cheva-
liers eume ous i furent, Rois, m, 20.]
I. Adv. En môme quantité, au même degré. Je tra-
vaille — que lui. L'aimez-vous — qu'il vous aime ? Charitable
— que peu sage, la f. Fab. vi, 13. Croire la vie et la mort
— dissemblables, BOSS. Impén. fin. préamb. — que de Da-
vid la race est respectée, — de Jézabel la fille est détestée,
RAG. Ath. I, 2. — vous l'aimez, — U vont hait. Vieilli. —
comme — , d'une manière comme de l'autre. || P. ext. En
môme proportion. Je m'y appliquerai — qu'il est en moi. Ce
livre est bon, — que j'en puis juger. L'homme n'est responsable
qu' — qu'il est libre.
II. Substantivt. La même quantité, n a mangé — que
vous. J'ai fait pour la patrie — que je devais. Vieilli. —
comme. Qu'il fasse — pour soi comme je fais pour lui, cORN.
Poly. III, 3. n n'a pas reçu — d'argent que vous. | Absolt. En
sous -entendant le terme de comparaison. Mettez une
pierre à la place. Elle vous vaudra tout — , la f. Fab. iv, 20.
— dire, il vaut autant dire. C'est un homme mort ou — vaut.
— en emporte le vent, c'est peine perdue. || (Précédé de la
prép. de.) A proportion. Chanter, rire, bou-e d'— , boil.
Sat. 2. Le reste en profite d'— , la f. Fab. xii, 20. Je l'aime
d' — plus que plus elle te fâche, CORN. Hor. iv, 4. Ellipt.
D' — que, pour d'— plus que. D' — qu'elle (la raison) est la
seule chose qui nous rend hommes, DESC. Méth. 1.
AUTEL [ô-tèl] S. m.
[ÉTYM. Du lat. altare, m. s. devenu alter, §§ 302 et 291,
altel, § 487, autel, § 455.]
I. Table de gazon, de pierre, etc., sur laquelle on of-
frait des sacrifices aux dieux. On dresse des autels de gazon,
FÉN. Te'l. 24. L'encens fume sur les autels, n embrassait 1' —
en suppliant. J'ai profané leur temple et brisé leurs autels,
CORN. Poly. V, 3. On — consacré à Jupiter. /*. ext. Dresser
des autels à qqn, le considérer comme un dieu. Si c'est un
présent des hommes. Quiconque nous l'a fait mérite des au-
tels, LA F. Fab. vu, prol. Fig. Sacrifier sa vie sur 1'— de
la patrie. || Chez les chrétiens, construction de pierre, de
marbre, en forme de table, sur laquelle on célèbre le sa-
crifice de la messe. Le prêtre monte à 1'—. Le maître — ,
l'autel placé dans le chœur. S'approcher de 1' — , pour dire
la messe ou pour communier. Conduire à 1'—, pour le ma-
riage. I P. ext. En parlant d'un prêtre. Vivre de 1'—, de
son ministère. Défenseur du trône et de 1' — , de la royauté
et de l'Église. Élever — contre —, église contre église; et,
fig. doctrine contre doctrine.
II. P. anal. Tablette placée en avant d'un four de bou-
langer (la voûte du four ayant le nom de chapelle).
AXJTEUR [ô-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. auctor ou autor, m. s. L'anc.
franc, confond souvent acteur et auteur. || xii" s. Auctors,
Dial. Grégoire, p. 8.]
Il 1° Celui qui est la cause première de qqch. A quoi
songeait, dit-il, 1' — de tout cela? la f. Fab. ix, 4. Vo
fensez les dieux auteurs de votre vie, rac. Phêd. i, .":
suis le seul — , elle n'est que complice, corn. Cinna, v,
de tous mes maux, crois-tu qu'il les ignore? rac. ,4??'
6. L' — d'une invention, d'une découverte, d'un perfecl
ment.
Il 2» Spe'cialt. Celui, celle qui a composé une
intellectuelle. L'— d' « Athalle ». L'— de « la Cène ». I
M Requiem ». | Absolt. Écrivain. Les auteurs latins, gre
auteurs classiques. Connaître ses auteurs. Suivant certo
teurs. Décider du mérite et du prix des auteurs, boil. .'
On — dramatique. One femme — . Droits d' — , part ail
un auteur sur le prix de la vente de son livre, à i:
leur dramatique sur la recette des représentation>
pièce. Citer un — , pour appuyer ce qu'on avance; ■
Citer son — , en parlant de celui de qui on tient um
velle.
il 3" Spe'cialt. (Jurid.) Celui de qui on tient un
une propriété.
AUTHENTICITÉ [ô-tan-ti-si-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de authentique, § 255. || 1752. trév.
Il Caractère de ce qui est authentique. L'— d'un fa
AUTHENTIQUE [ô-tan-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. authenticus, grec aiOcv
m. s. Il xiiie s. j. DE MEUNG, Rosc, 16400.]
Il 1° Dont la certitude est inattaquable. Tradition,
document — .
Il 2" Spe'cialt. Dont la certitude est garantie par n
officiel, une formalité légale. L'acte — est celui qr.
reçu par officiers publics ayant le droit d'instrumenter t
lieu où l'acte a été rédigé. Code civil, art. 1317. De to
l'instrument — (le contrat du mariage), boil. Sal.
P. ext. Vous aurez une satisfaction pleine et — , bouri
mône, 1. Déclarant trois fois sa ruine—, Gilbert, Di
tième Siècle. \\ Substantivt. V — , l'original d'une ;
Il P. ext. Les Authentiques de Justinien, rédaction alj
des Novelles. L'— sur l'adultère, le texte qui déteni:
dans les pays de droit romain, le châtiment de la f
adultère. Absolt. Vieilli. Il (le sexe) redoute mo:
qu'il ne craint 1' — , boil. Sat. 10.
Il 3" (Musique.) Mode —, un des quatre mO'
plain-chant admis par saint Ambroise.
AUTHENTIQUEMENT [ô-tan-tik'-man ; en ven
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de authentique et ment, § 724. || X
Eecheu moult autentiquement (solennellement). Récif Si
bourg, de Valenciennes, dans delb. Rec]
Il D'une manière authentique.
AUTHENTIQUER [ô-tan-ti-ké] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de authentique, § 154. || xvi« s. b. DB
VILLE, Moyen de parvenir, 158.]
Il Vieilli. Il lo Rendre authentique. Le faire — (T
par la république de Lucques, ST-SiM. viii, 196.
Il 2" (Droit.) Punir (une femme adultère) de la-
déterminée par l'authentique.
AUTOBIOGRAPHIE [ô-tô-byô-grà-fi ; en vers, -bi-
s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec aô-cdî, soi-même, €
graphie, § 281. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Biographie d'une personne faite par elle-mênn
AUTOCÉPHALE [ô-tô-sé-fàlj adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec aùxoicétpaXoî, m. s. deo
même, et y-ecpaA-ri, tête. || 1752. trév.]
Il (Église grecque.) Évêque —, qui ne relève que d
même, ne dépend pas de l'autorité des patriarches
AUTOCHTONE [ô-tÔk'-tôn'] s. m. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec aÙTÔxQwv, m. s. de o
même, et yjiiiy, terre. || 1762. Autocthone, acad. |
Autochthone, ibid.] \"
Il Qui prétend être né du sol même qu'il habite. Lia-
bitants de l'Attique se disaient autochtones. || P. cxi
est du pays même. Race — . {Syn. aborigène.) Fig.
croyais autochtones en fait de littérature, volt. Lett. i-
1762.
'AUTOCLAVE [6-tô-klàv'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec aùrôç, lui-même,
lat. clavls, clef, § 284. || Néolog.]
Il Qui se ferme de soi-même. Chaudière, marmite -if^'
se clôt hermétiquement par la pression intérieure
vapeur d'eau contre le couvercle.
AUT
— 167
AUT
AUTOCRATE [ô-tô-kraf] s. m.
i YM. Emprunté du grec aÙTOxpâTT,;, m. s. deaùxô?,
r, et xpaTetv, commander. On a dit au xviiie s. au-
tor (grec aôxo-^cpiTup), d'où le fém. autocratrice , qui
plus usité, bien qu'il soit encore dans acad. 1878. ||
Autocrator... on dit aussi autocrate, acad.]
luverain qui a un pouvoir sans contrôle. || Fig.
inne qui impose tyranniquement sa volonté.
AUTOCRATIE [ô-tô-krà-si] s. f.
TYM. Dérivé de autocrate, §68. || 1798. acad.]
.)rme de gouvernement oii le souverain a un pou-
ans contrôle.
UTOCRATIQUE [ô-tô-krà-tïk'] adj .
M. Dérivé de autocrate, § 229. || I^éolog.]
Jiii appartient à l'autocratie. Gouvernement — .
■AUTOCRATIQUEMENT [ô-to-krà-tïk'-man ; en vers,
-i, !■-...] adv.
YM. Composé de autocratique et ment, § 724. || Néo-
IJ'une manière autocratique.
AUTODAFÉ [ô-to-dà-fé] S. m.
YM. Emprunté du portug. auto da fe, m. s. proprt,
'\(i foi, § 14. ACAD. 1835 écrit encore auto-da-fé. ||
s. V. à l'article.]
cture et exécution publique de la sentence par la-
e l'inquisition espagnole condamnait les hérétiques
supplice du feu. Une juive de dix-huit ans brûlée au der-
!!■ —, MONTESQ. Espr. des lois, xxv, 13. 1| Fig. Action
livrer au feu. Faire un — de ses livres.
•AUTODroACTE [ô-to-di-dâkf] s. m. et f.
v.M. Emprunté du grec aÔToâiSaxTo;, m. s. de aù-
rme, et 5;5âffXctv, enseigner. || Néolog.]
\\ làTsonne qui tient sa science d'elle-même.
'AUTOGRAPHE [ô-tô-grâf] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec aÔTÔypaïïOî, m. s. de aùiô?,
L'iiie, et ypâoEov, écrire. || xvi<= s. Aftographe, le plessis,
:;- G0DEF. I 1670. Autographe, chapelain, Lett. ii, 687.]
1 parlant d'une lettre, d'un ouvrage, écrit de la
môme de celui qui l'a composé. Un manuscrit, une
,tre — . Il 5. m. Un — .
I AUTOGRAPHIE [ô-tô-grà-fi] .?. f.
^M. Dérivé de autographe, §68. \\Nëolog. Admis acad.
Il r' recédé pour autographier.
j AUTOGRAPHIER [ô-to-grà-fvé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[tryyi. Dérivé de autographie, § 154. || Néoloq. Admis
pAD. 1878.]
j II Reproduire l'écriture en la décalquant sur une pierre
hhographique, ou sur un papier préparé.
I *AUTOGRAPHIQUE [ô-tô-grà-fik'] adj.
' [ÉTYM. Dérivé de autographie, § 229. || Ne'olog.]
II Relatif à l'autographie. Encre, presse — .
j AUTOMATE [ô-tô-maf ; au xviie s. af'-tô-mât', d'après
!. prononciation du grec moderne, richel., furet.] adj.
j [ÉTYM. Emprunté du grec aùxôjxaxoç, m. s. \\ xvi" s.
igins automates, rab. I, 24.]
Il Qui semble se mouvoir en obéissant à un mécanisme
iché. Joueur de flûte — . Fig. Vieillesse — , j.-b. rouss.
pu. II, 6. Il Suhstantivt. Imitation d'un être animé, au
loyen d'un mécanisme caché. Les automates de Vaucan-
)n. Sachant combien de divers automates ou machines mou-
întes l'industrie des hommes peut faire, DESC. Méth. 5. | Fig.
i sot est — ; il est machine, la br. 11.
AUTOMATIQUE [ô-tô-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de automate, § 229. || Mot de la fin du
vme s. Admis acad. 1835.]
Qui s'exécute sans la participation de la volonté. Le
louvement — du cœur. 1| P. ext. (Technol.) Qui foncfionne
liécaniquement, sans être dirigé par la main de l'homme,
alance — . Signal — .
'AUTOMATIQUEMENT [ô-tô-mà-tïk'-man ; en vers,
li-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de automatique et ment, § 724. || Néolog.]
Il A la manière d'un automate.
'AUTOMATISME [6-to-mà-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de automate, § 265. || xvni= s. réaumur,
ité dans thév.]
I| Mouvement automatique. || P. ext. V— des bêtes,
loctrine qui considère les bêtes comme des machines.
'AUTOMÉDON [ô-tô-mé-don] s. m.
[ÉTYM. Nom du conducteur du char d'Achille, dans
Homère, § 36. || Néolog.]
Il P. plaisant. Cocher.
AUTOMNAL, ALE [6-t6m'-nàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. autumnaUs^ m. s. \\ xiio s. Au-
tumnal, pii. de thaun, Comput, 2266.]
Il Qui appartient à l'automne.
AUTOMNE [ô-tôn'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. autumnus, m. s. On trouve au
xivo s. les formes autom, auton, athum. || xiiie s. La au-
tompne fait lo moust, aimé du mont-cassin, dans delb.
Rec]
Il Saison qui suit l'été et précède l'hiver. L'équinoxe d'— .
^'— prochaine ou le printemps prochain, montesq. Lett. 26. ||
Fig. Être à 1'— de la vie, dans l'âge qui précède la vieil-
lesse.
AUTONOME [ô-tô-nôm'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec aûxdvofjioç, m. s. de ccjtô;,
môme,_et vô[jLo<;,loi. || 1762. acad.]
Il Qui se gouverne par ses propres lois. Ville, province — .
AUTONOMIE [ô-tô-nù-mi] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec aù-rovoii-îa, m. s. \\ 1762.
acad.]
Il 1" Le fait de se gouverner par ses propres lois.
Il 2o (Philos.) L'indépendance de la volonté.
•AUTONOMISTE [ô-tô-nô-mïst'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de autonomie, § 265. || Néolog.]
Il Partisan de l'autonomie des communes.
*AUTOPLASTIE [ô-tô-plas'-ti] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec aùxdî, même, etirXaaasiv,
faire, §281. || Néolog.]
Il (Chirurgie.) Restauration d'une partie mutilée ou dé-
truite, à l'aide d'un lambeau pris sur une autre partie du
corps.
AUTOPSIE [ô-top'-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec aùxo<\ii!x, de aùxôî, même,
et ô4;tî, vue. Il 1752. trév. Admis acad. 1762 au sens I,
1835 au sens II.]
I. (Philos, mystique.) État contemplatif qui précédait
la vision en Dieu.
II. P. anal. Néolog. (Médec.) Étude anatomique des
parties internes d'un cadavre, pour éclairer la justice ou
la science.
AUTORISATION [ô-tô-ri-zà-syon ; en vers , -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de autoriser, § 247. || 1419. Auctorizacion,
dans delb. Rec]
Il Action d'autoriser.
AUTORISER [ô-tô-ri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. auctorizare, m. s. La for-
mation pop. a donné octroyer. || xii^ s. Que tous li mons le
doie actorisier, Loherains, dans godef.]
Il 1° Revêtir d'une autorité. Le souverain seul peut — les
ambassadeurs. Ces magistrats, pour s' — , nourrissaient la divi-
sion, boss. Ilist. unir, m, 7. Joad... d'oracles menteurs s'appuie
et s'autorise, rac. Ath. m, 3. | Le roi avait autorisé tous les
arrêts que la compagnie avait donnés, vineuil, Mém. dans la
ROCHEF. Il, 508. — en mourant la conduite qu'on a tenue
jusque-là, BOURD. Jmpén. fin. 1. — une doctrine. Une maxime
universellement autorisée. P. ext. Un écrivain autorisé, qui
fait autorité.
Il 2° Permettre légitimement de faire qqch. — qqn à
parler, à agir en son nom. — les poursuites contre un député.
I — une réunion, une association. Les violences autorisent des
représailles. Des vœux qu'autorise son père, rac. Mithr. iv,
1. Ma bouche ne dit rien que mon cœur n'autorise, regnard.
Joueur, II, 4.
'AUTORITAIRE [ô-tô-ri-ter] adj.
[ÉTYM. Dérivé de autorité, § 248. || Néolog.]
Il 1° Qui impose aux autres son autorité. Un caractère — .
Il 2° Qui soutient en politique le principe d'autorité.
AUTORITÉ [ô-tô-ri-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. auctoritas, m. s. \\ xii^ s. Aucto-
rité, Vie de SI Gilles, 3486.]
Il 1" Droit, pouvoir d'imposer l'obéissance. L' — divine.
L' — royale. L' — paternelle. L' — des magistrats. | L' — des
lois. Par — de justice. User, abuser de son — . Faire un acte
d' — . (Le Cid) s'est vu plus fort que 1' — et la politique, la br.
1. Le roi lui reprocha sa faiblesse de ne pas savoir prendre
— sur son fils, ST-siM. m, 9. Specm/^. En politique. Le prin-
AUT
— 168 —
AUX
cipe d'— , en vertu duquel on admet la nécessité d'une
autorité souveraine. En philosophie. Le système d'— , doc-
trine qui substitue au libre examen l'autorité de telle ou
telle doctrine. || P. anal. Autorité que qqn s'attribue. Faire
une chose de son — privée, d'— . n veut emporter tout d'— .
A certains jeu.x. Jouer d'— , sans vouloir donner de nou-
velles caries. | P. ext. Absolt. L'— , les autorités, ceux qui
sont à la tête du gouvernement, de l'administration. Les
autorités civiles, militaires. Les autorités constituées.
Il 2o Fiq. Faculté de s'imposer à l'opinion des autres
par son mérite. L' — de l'âge, de l'expérience. L' — d'un grand
nom. L' — d'un témoignage, d'un écrivain. L' — des saintes
Écritures. Cet historien fait — . P. ext. Apporter une — à l'ap-
pui de ses assertions, un témoignage qui fasse — . Citer ses
autorités. {Syn. puissance, pouvoir.)
1. AUTOUR [ô-tour] loc.prep. et adv.
[ÉTYM. Composé de au et tour 1, §§ 182 et 726. |j xvi<= s.
Au tour de son lict, amyot, Périclès, 73.]
Il Dans l'espace qui fait le tour.
il 1° Loc. prép. — de. Assis — de la table. Ses gardes...
— de lui rangés, rac. Phèd. v, 6. Avoir un ruban — du cou.
Passer ses bras — de qqn. Hector... traîné sans honneur —
de nos murailles, rag. Andr. m, 8. Se promener — de la
ville, n rôde — de la maison. P. ext. N'avoir — de soi que
des gens de bien. Que vois-je — de moi que des amis vendus?
RAC. Brit. I, 4. La rose répand — d'elle un parfum délicat.
Ce qui se passe — de nous. Fig. Tourner — de la question,
et, famil. — du pot. || P. ext. Famil. Environ. Il est mort
ayant — de cinquante ans, st-sim. m, 99.
Il 2'' Adv. On bourg était — , la f. Phil. et Baucis. J'ai
laissé tout — une troupe éplorée, corn. Poly. m, 5. [Syn.
alentour. )
2. AUTOUR [ô-tour] s. m.
[ÉTYM. Dulat. pop. 'austurium, altération non expliquée
de *asturium pour astûrem, m. s. (proprt, oiseau des Aslu-
ries), devenu ostour, §§ 333, 324 et 291, otour, § 422, écrit
autour au xvi^^ s. probablement sous l'influence de vau-
tour, § 509. Il XI" s. Set cenz cameilz et mil hosturs muiers,
Roland, 31.]
Il Oiseau de proie diurne de bas vol. (Se dit spéciale-
ment de la femelle. (F. tiercelet.)
*AUTOURSERIE [ô-tour-se-ri] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de autoursier, § 68. || 1598. d'arcussia,
Faucomi. dans godef. Suppl. Suppr. acad. 1878.]
Il Art d'élever, de dresser les autours et autres oiseaux
de chasse de bas vol. || Lieu où s'opère le dressage.
*AUTOURSIER [ô-tour-své] s. m.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de autour, § 115. On trouve
ostorier au xiue s. || 1392. Autrucier, dans godef. Suppl. \
1598. Autoursier, d'arcussia, ibid. Suppr. acad. 1878.]
Il Celui qui élève et dresse les autours.
AUTRE [Ôtr'] adj.
[ÉTYM. Du lat. alterum, ?n. s. devenu altre, §§ 290 et 291,
autre, §455.]
Il Qui n'est pas le même. {Syn. différent.)
Il 1° Adj. déterm. Qui n'est pas le même que qqn, qqch ;
qui en est distinct. J'ai trahi l'un; mais 1'— est peut-être un
ingrat, rac. Baj. m, 8. L'un accuse 1' — . Ils s'accusent l'un 1' — .
L'un et r — rival, boil. Lutr. 5. Ainsi la première victoire fut le
gage de beaucoup d'autres, boss. Coude. J'aurais trop de re-
gret si quelque — guerrier Au rivage troyen descendait le pre-
mier, RAC. Jph. I, 2. Parler d'une chose et d'une — , de chose
et d' — . Aller de côté et d' — . Prendre une personne pour une
— . L'un dans 1' — , l'un portant 1' — , une chose compensant
l'autre. | Spëcialt. Second. Il faUut réveiller d'un profond
sommeil cet — Alexandre, BOSS. Coude'. (11) parle comme un
— Élie Devant cette — Jézabel, rac. Ath. ii, 9. | N'en accu-
sez pas un — que lui. Tout — que mon père L'éprouverait sur
l'heure, corn. Cid, i, 5. || En sous-entendant le terme de com-
paraison. Nous ferons mieux une — fois. Allons d'un — côté,
dans un — lieu. Adressez-vous à d'autres, plus crédules. Ellipt.
A d'autres, je vous prie, mol. Sgan. se. 6. Les autres, les au-
tres hommes. Être sévère pour les défauts des autres. Nous
autres. Vous autres. Vous autres, à qui donc croyez-vous avoir
affaire? ST-siM. i, 474. L'— (famil.), tel individu. On apprend
à hurler, dit 1'—, avec les loups, rac. Plaid, i, 1. Ehl 1'— !
interj. famil. par laquelle on appelle un inconnu. L'—
jour, un des jours précédents.
Il 2» Adj. (jualif. Qui n'est pas de môme que qqn, qqch,
qui en est diilérent. il est devenu tout — qu'il n'était. On se
voit d'un — œil qu'on ne voit son prochain, LA F. Fab. i
Mon avis est tout — que le sien. Autres sont les temps
Moïse, autres ceux de Josué, boss. Hist. uuiv. ii, 27. C
tout un ou tout —, il n'y a pas de milieu. || En sous-ent
dant le terme de comparaison. Je suis toujours moi-mê
et mon cœur n'est point — , corn. Cinna, m, 4. Vous me
nez pour un — , pour ce que je ne suis pas. Mais voici 1
une — fête, la f. Fab. m, 18. J'en ai vu bien d'autres. \
n'en faites jamais d'autres. Autres temps, autres mœurs, qu
les temps changent, les mœurs changent également.
AUTREFOIS [ô-tre-fwd] adv.
[ÉTYM. Composé de autre et fois, §§ 182 et 726. jj x^
Autrefeiz, beneeit, Ducs de Norm. 37724.]
Il Dans un autre temps (en parlant du passé). Ce
n'était point une règle — l'est devenu maintenant, CORN. D
des trois unités. Les hommes d' — . La vie, les mœurs d
Ses rides sur son front ont gravé ses exploits, Et nous
encor ce qu'il fut — , CORN. Cid, I, 1.
AUTREMENT [ô-tre-man] adv.
[ÉTYM. Composé de autre et ment, § 724. || xi^ s. Al
ment, Roland, 1880.]
Il D'une autre manière. J'en juge — que vous, n ,
tout — qu'il ne parle. Absolt. Les héros chez Quinaultpar!
bien — , boil. Sat. 3. Ellipt. S'il en est autrement. C
sis mon fils, et l'épouse sur l'heure : — , si leur sort demc
encor douteux, Je jure à mon retour qu'ils périront tous dd.
CORN. lier. V, 4. || P. ext. Famil. A un plus haut deL
Voilà qui est — beau! Il n'en est pas — étonné, pas [
étonné qu'il ne faut.
AUTRUCHE [ô-trûch'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. avis strûthio, oiseau-autruche,
venu *austrùcio, §§ 336, 448 et 374, ostruce, §§ 333 et
(encore dans nicot), otruce, § 422. L'orthogr. par au
trouve dès le xv" s. ; la terminaison che pour ce (r. i
donne autruche et ostruce) est normanno-picarde. ( V. §;
et 391.)]
Il Échassier à long cou, à ailes rudimentaires, le
grand des oiseaux, remarquable par sa voracité
puissance de son appareil digestif. Plumes d' — , q
vent à orner les dais, les chapeaux de femme, etc
Un cou d' — , un long cou. On estomac d'— , qui digère
AUTRUI [ô-trui] s. indcf.
[ÉTYM. Ancien cas régime de autre, § 596. || xi» s.
et altrui travaillent et cunfundent, Roland, 380.]
Il Un autre, les autres. (Ne s'emploie que comme
plément et sans déterminatif.) Convoiter le bien d'
fais pas à — ce que tu ne voudrais pas qu'on te fît. [S\
prochain.) | Vieilli. L'— , ce qui appartient à autrui
ce qu'U avait ou du sien ou de 1' — , malh. Bienf. de Sén
vu, 16.
*AUVEL [ô-vèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. auvel, m. s. qui
rattache peut-être à auve, forme primitive de aube 2, §
Il Ne'olog.]
Il Claie plus ou moins serrée, dont on fait l'encei;
des bourdigues pour retenir le poisson.
AUVENT [6- van] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être altération du pi
venç. anvan, balcon retranché qui protège l'entrée d|
fort, de an, devant (lat. ante), et van, parce que, dit
Cange, l'auvent est suspendu à l'instar d'un van éle"
xiie s. Charles... en abati les miu-s et les auvanz. Mort d
meri de Nar bonne, 3371.]
Il Petit toit en saillie au-dessus de l'entrée d'une m
son, d'une boutique, pour abriter contre la pluie.
AUVERNAT [ô-vèr-nà] s. m.
[ÉTYM. Pour auvergnat, les vignes qui donnent ce
sorte de vin étant originaires de l'Auvergne, § 36. '
trouve auvemois, dans le môme sens, au xiii" s. || 15'
Auvernas, J. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il Gros vin rouge qu'on récolle surtout aux envin
d'Orléans. Un — fumeux, boil. Sat. 3.
AUXILIAIRE [6k'-si-lyèr; en vei^s, -li-èr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. auxiliaris, m. s. de auxilii
secours, § 248. || xvie-xvii" s. Forces auxiliaires, du pi
RON, dans delb. Rec]
Il Qui aide par son concours. Les organes auxiliaires
la respiration. || Substantivt. Servir d'— à qqn dans une e
treprise. Fig. L'action de la nature est pour le médecin
puissant — . || Spëcialt. Soldats auxiliaires, qui comballf
AVA
169
AVA
sous les drapeaux d'an autre peuple. | Substantivt. Les
Campaniens furent les auxiliaires de Rome. || (Gramm.) Verbe
—, qui sert à conjuguer certains temps des verbes.
AVACHIR [à-và-chîr] v. tr.
[ÉTVM. Composé de à et de l'anc. haut allem. weich-
jân, énerver, amollir, §§ 6, 498 et 499. |{ xiv^-xve s. Qu'il
ne s'avachise trop et deviengne pesant, chr. de pisan, dans
GODEF. SuppL]
Il Déformer en relâchant les tissus. Ses souliers se sont
avachis, j Pop. Cette femme s'est avachie, déformée par l'em-
bonpoint.
1. AVAL [à-vàl] adv. et s. m.
[ÉTYM. Composé de à et val, §§ 56, 182 et 726. || xi^ s.
Guardet aval et si guardet amunt, Roland, 2235.]
Il l" Vieilli. Adv. Vers la partie qui est plus bas. La
pierre qui descent — par la pesanteur qui est en elle, ORESME,
Èth. VI, 4. 1 (En parlant d'une rivière.) Vers la partie infé-
rieure du cours. [Cf. avau.)
Il 2" S. m. La partie inférieure. Pays d'— . Vent d'— (sur
les côtes), qui vient de la mer. En — d'un pont, d'une ville,
dans la partie du fleuve qui est au-dessous.
2. AVAL [à-vàl] s. m.
[ÉTYM. Probablement abréviation de à valoir. || 1675. Ces
mots « pour aval » signifient pour faire valoir, savary , Parf.
Négoc. p. 377.]
Il Garantie qu'on donne pour le paiement d'un billet
à ordre, d'une lettre de change, en écrivant au bas bon
pour aval et en signant. Le paiement d'une lettre de change,
indépendamment de l'acceptation et de l'endossement, peut
être garanti par un — , Code de comm. art. 141. Des avals.
(F. avaliser.)
*AVALAGE [à-và-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de avaler 1, § 78. j] 1280. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il Action de faire descendre (une pièce de vin dans la
cave, un bateau sur une rivière, etc.). || Action du pois-
son qui descend une rivière. P. ext. Droit d' — , et, absolt,
— , droit de prendre ce poisson.
AVALAISON [à-và-lè-son] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de avaler 1, § 108. || 1235. Avalesons, dans
GODEF.]
I. Torrent qui descend soudainement des montagnes.
II. Action prolongée du vent d'aval.
AVALANCHE [à-và-lânch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du patois de la Suisse romande ava-
lanche, m. s. dérivé de avaler, descendre, § 17. acad. 1835
admet aussi la forme avalange, § 146. || 1611. cotgr.]
Il Masse de neige qui se détache d'une montagne et se
précipite dans la vallée. || P. ext. Famil. Recevoir une —
de pierres, de projectiles. | Fig. Une — d'injures.
AVALASSE [à-và-làs'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de avaler 1, § 81. || 1511. Ravines ou ava-
lasses, dans GODEF. SuppL]
Il Comme avalaison.
1. AVALER [à-và-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et val, §§ 194 et 196. {Cf. monter.)
Il XI" s. Del pui est avalez, Roland, 1037.]
1. Vieilli. Faire descendre. — une pièce de vin, la des-
cendre dans la cave. Un cheval à croupe avalée, s'abais-
sant vers la queue. Un chien à oreilles avalées, tombantes.
Quand autour du roi quelqu'un avalait son chaperon..., c'était
une marque qu'il voulait parler, ST-SIM. ii, 276. | Courir à bride
avalée, à bride abattue. Fig. Accorder une mandore à corde
avalée, en abaissant la chanterelle d'un ton. || — les bran-
ches d'un arbre, les couper près du tronc. {Cf. abaisser.)
U. Spéciall. Faire descendre dans le gosier. — un breu-
vage, une bouchée de pain, une arête. Cette médecine ne s'avale
pas facilement. — sa langue {famil.) , s'étouffer. Avoir soif
à — sa langue. Fig. S'ennuyer à — sa langue. — des sabres,
faire le charlatan. Des sabres qu'au besoin ils sauraient — ,
V. HUGO, Chdiim. Expiation. \\ Fig. Famil. Us l'avalent des
yeux (l'huître), la f. Fab. ix, 9. — qqch, l'accepter. Un fâ-
cheux morceau qu'il (le roi) voulait faire —, st-sim. vm, 13.
— la pilule, — une couleuvre, qqch de désagréable. Ma sœur,
tout doucement avalez la pilule, regnard. Joueur, ii, 9. n
n'est peine égale Aux couleuvres , morbleu , que je veux qu'il
avale, quinault, Mère coq. v, 1. — une bourde. Tâchez de
lui fahre — la chose.
2. 'AVALER [à-và-lé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aval 2, § 154. || 1690. furet.]
Il Vieilli. Donner la garantie dite aval. {Cf avaliser.)
AVALEUR [à-và-leur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avaler 1, § 112. || xvic s. Avalleurs de
frimars, rau. i, 20.]
Il Famil. Celui qui avale, qui mange ou boit d'ordi-
dinaire avec avidité. || Fig. Un — de gens, un fanfaron.
"AVALISER [à-và-li-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aval 2, § 267. || Néolog.]
Il Comme avaler 2.
AVALOIRE [à-và-lwàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de avaler 1, § 113. || (Au sens I.) xra« s.
Trais et avaleoire, dans delb. Mater.]
I. Bande de cuir qui descend derrière les cuisses du
cheval de limon, et sur laquelle il s'appuie pour faire re-
culer la voilure ou la retenir à la descente.
H. F/e////.Trappe. Écoutilles sont les ouvertures ou ava-
loires faites au tillac en manière de trappes par où on dévale les
denrées, e. binet, dans delb. Rec. \\ Famil. Ce qui sert à
avaler, gosier d'une personne goulue.
*AVALURE [à-và-lùr] s. f
[ÉTYM. Dérivé de avaler 1, § 111. || 1690. furet.]
Il Bourrelet qui se forme au sabot du cheval quand il
fait quartier neuf.
*AVANÇAGE [à-van-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avancer, § 78. || Ne'olog.]
Il Limite où commence le stationnement des voitures
de place sur une voie publique.
AVANCE [à-vâns'] s. f
[ÉTYM. Subst. verbal de avancer, § 52. || xv'' s. De cueillir
ton forment et de garder t'avance, dans godef.]
Il 1° Position de la personne, de la chose qui est avant
qqn ou qqch. | 1. Dans l'espace. Avoir, prendre de 1' — sur
qqn, gagner de 1'—. Fig. La belle — ! à quoi cela avance-
t-il? I 2. Dans le temps. Arriver en — . Avoir une heure d' — .
Mettre une montre, une pendule à 1' — . Loc. adv. D'— , par
— . Un serment solennel par — les lie, rac. Ath. i, 2. Payer
d' — . Il P. ext. Une — , paiement anticipé. | Faire une — , des
avances à qqn, les premières démarches pour nouer ou
renouer des relations. Répondre aux avances de qqn. Je ferai
du dessein seule toute 1' — , quinault, Mé7'e coq. ii, 2.
Il 2" Ce qui est en avant, ce qui fait saillie. L'— d'un toit,
d'un bâtiment. Les avances d'une forteresse.
AVANCÉ, ÉE [à-van-sé] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Adj. particip. de avancer, § 44. |j 1507. Filz plus
advanchié ou prévillegié que la fille, dans godef.]
Il l" Adj. Poste — . Ouvrages avancés (t. de fortifie). Un
jeune homme — dans ses études. Une civilisation — . || A une
heure — de la nuit. — en âge. Le mois d'octobre était fort
—, ST-SIM. I, 364. I P. ext. Un fruit, une viande —, qui
commence à se gâter. Des opinions avancées, trop révo-
lutionnaires.
2° S. m. et f. I 1. S. m. (T. de palais.) Ordonnance
pour faire passer un procès avant son tour de rôle. | 2.
5. f. (T. de fortifie.) Petit poste en avant de la porte
d'une citadelle.
AVANCEMENT [à-vans'-man; en vers, -van-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avancer, § 145. || xii^ s. garn. de pont-
STE-MAx. St Thomas, p. 55, Bekker.]
I. Marche en avant dans la voie qu'on poursuit {fig.).
L' — des sciences. Tout l'ouvrage de votre — spirituel, BOSS.
Avantages de la retraite, 2. Travailler à 1'— de sa famille,
dans la voie de la fortune, des honneurs. Obtenir de 1'—
dans l'administration, dans l'armée.
H. Ce qui est donné d'avance à un héritier. — d'hoirie,
avance faite à un héritier, à valoir sur sa succession fu-
ture.
III. (Astron.) Le fait d'être en avance. L'— d'une étoile
sur le soleil, son passage au méridien avant le soleil, d'où
naît la différence entre le jour sidéral et le jour moyen
solaire.
AVANCER [à-van-sé] v. tr. et hitr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "abantiare, ?n. s. dérivé de *abante,
avant, devenu avancier, g§ 434, 406, 302 et 291, avancer,
§ 634.]
I. F. tr. Porter en avant.
Il 1° Dans l'espace. — la main. — une pièce (au jeu
d'échecs). S' — vers qqn. Le grand prêtre vers moi s'avance
avec fureur, rag. Ath. ii, 5. Jl Fig. Mettre en avant. — une
idée, une proposition. Je n'avance rien que je ne prouve, pasc.
Prov. 7. M' — autant que je le pourrais dans la connaissance
AVA
i70
AYA
delà vérité, desc. Méth. 1. S'— dans le monde, y obtenir des
succès, une position. Il s'est trop avancé dans cette affaire
pour reculer. || P. ext. Rapprocher du but.
Il 2" Dans le temps. — l'heure du repas. Le soir fut avancé
de leurs belles journées, malh. Poés. 3. — une montre, une
pendule, la faire marcher plus vite. L'heure s'avance. — l'é-
poque d'un paiement, et, ellipt, — un paiement. P. ext. —
de l'argent à qqn. || Fig. Rapprocher du terme. — un travail.
Cela n'avance pas les choses. Qu'avancerez-vous en agissant
de la sorte? A sa mort, il (Richelieu) avait bien avancé le
second (de ses desseins), retz, Mérn. 2.
II. V. intr. Se porter en avant.
Il 1° Dans l'espace. — à l'ordre. Faire — ses troupes. Le
bonhomme avance, quinault, Mère coq. i, 3. Les horizons
aux horizons succèdent : On avance toujours, on n'arrive jamais,
V. HUGO, Caravane. P. ext. Être placé en avant. Ce pro-
montoire avance dans la mer, et, absolt, Ce toit avance trop.
Ouvrages avancés (de fortification), j Fig. Aller en avant
dans la carrière qu'on poursuit. — dans ses études. —
dans la voie de la perfection. Faire — les sciences. | Spécialt.
Être porté à un grade supérieur. La guerre a fait — cet
officier rapidement.
Il 2" Dans le temps. A mesure qu'on avance dans la vie.
— en âge, ST-Sim. I, 44. L'horloge avance. Notre calendrier
avance sur celui des Russes. | Fig. Aller plus vite. L'ouvrage
avance. Vous avancerez plus en m'importunant moins, CORN.
Poly. m, 4.
"AVANÇON [à-van-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avancer, § 109. On trouve avanczon,
en 1386, avec le sens de partie saillante des braies, dans
D. LOBiN. Hist. de Bretagne, ii, 672. || Néolog.]
Il Sorte d'allonge.
Il 1° (Pêche.) Petite allonge qu'on met "a une ligne
pour recevoir les hameçons.
Il 2° (Marine.) Planchette à l'extrémité des ailes du
touret, sur lequel on dévide le fil de caret qui sert à fa-
briquer les cordages.
AVANIE [à-và-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas grec dêavîa, m. s. d'origine
inconnue, §§ 5 et 504. d'aub. dit vanie : affrontez de vanies,
Trag. 7. || xiii" s. Tuit li frère doivent faire avanies (génu-
flexions) a toutes les fois que l'on dit Sancte, Rôgle du
Temple, 197. J
Il 1» Vieilli. Vexation que les Turcs se plaisaient à faire
subir aux chrétiens dans le Levant. Auquel (évoque) fut
fait une misérable — par Aly-Pacha, gontaut-biron (1605),
dans DELB. Rec.
Il 2" P. ext. Injure humiliante. C'était un homme très
singulier, qui comptait le mépris et les avanies pour rien, ST-
SIM. II, 37. [Sijn. affront, insulte.)
AVANT [à-van] prép., adv. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. abante, m. s. composé de ab et
ante, §§ 434, 291 et 726.]
I. Prép. qui marque :
Il 1° La position, par rapport à qqch qui est placé
plus loin (du côté qu'on regarde). C'est la dernière maison
— l'église. Mettre la charrue — les bœufs. Passer — qqn. |j
Loc. prép. 11 est en — des autres. Il marchait en — de l'armée.
Il 2° Le moment, par rapport à qqch qui vient plus
tard. — le lever du soleil. — le repas. Deux cents ans —
Jésus-Christ. — ce jour fini, CORN. Hor. m, 6. 11 est parti
— moi. n est arrivé — vous. — tout, d'abord. || Avec une
proposition infinitive pour complément. Il faut réfléchir
— de parler. Vieilli. Mais — que partir je me ferai justice,
RAC. Mithr. III, 1. — que de parler prenez-moi ce mouchoir,
MOL. Tart. m, 2. Ellipt. Je dois tout à mon père — qu'à ma
maîtresse, coRN. Cid, i, 6.
Il 3" Le rang, par rapport à qqch qui est classé plus
bas. Mettre Démosthènes — Cioéron, la vertu — la richesse,
n met la probité — toutes choses.
H. Adv. qui marque :
Il 1» La position, par rapport à ce qui est placé plus
loin. Cette page et celle qui est — . || Loc. adv. n est en — .
Fig. Mettre qqn, se mettre en — , en évidence. Spécialt.
Mettre en — le nom de qqn, un prétexte, pour s'en cou-
vrir. Marcher en —, dans la direction qu'on a en face de
«ci. En —, marche I commandement militaire de marcher
dans la direction qu'on a en face de soi. En — deux, figure
de la contredanse où deux danseurs s'avancent vers ceux
<iui leur font vis-à-vis. Tenir la lance en — . Regarder en — .
Il 2° Le moment, par rapport à ce qui vient plus tar
Deux jours — . Mais — , pour pouvoir mieux feindre ce trépa
j'ai fait..., mol. Et. il, 1. || Loc. adv. Le jour d'— . !| Lo
conj. gouvernant le subj. — qu'on eût conclu ce fatal h
menée, rac. Andr. v, 1.
Il 3° Le rang, par rapport à ce qui est classé plus ba
Des deux concurrents, c'est celui-ci qui doit passer — .
III. Adv. qui marque :
Il 1° Un espace parcouru qui laisse loin le point i
départ. Aller — dans les terres. Creuser — dans le sol. Le 1
a pénétré bien — dans les chairs. Un os lui demeura bien
au gosier, la f. Fab. m, 9. N'allons point plus — . Deme
rons, chère Œnone, RAC. Phèd. i, 3. || Fig. Quelques-uns mêr
passant plus — (allant plus loin dans ce qu'ils objectei
PASG. Prov. 1. Je me suis engagé trop — (dans l'aveu
mes sentiments), rag. Phèd. ,ii, 2. Vos bontés, Madan
Ont gravé trop — ses crimes dans mon âme, ID. Andr. iv, 3
était bien — dans la faveur du duc, hamilt. Gram. 9.
Il 2° Un temps écoulé qui laisse loin le point de dépa
Le repas ne finit que bien — dans la nuit, hamilt. Gram,
IV. 5. m. L'— , la partie qui est en avant. One vol
trop chargée à 1' — . L' — d'un navire. On navire qui va de V
qui poursuit sa route. || Fig. Aller de 1'—, poursuivre
solument une affaire.
AVANTAGE [à-van-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avant, § 78. || xn<= s. Par ce ont avi
tage sur nous li Herupois, J. bodel, Saisnes, tir. 18.]
I. Au propre. Anciennt. Ce qui est placé en avant
sous les avantages (saillies) ou planchières et combles d'
les maisons (1391), dans du g. avantagium. | (Marine.)'
tie de l'avant du navire qui fait saillie sur l'architravi
II. Fig, Il loLe fait de passer avant qqn, qqch. Pri
notre — avant qu'on nous poursuive, CORN. Cinna, IV, 5,
que sur moi des ans vous ayez 1' — , mol. Ec. des m.
Celui-ci sur son concurrent Voulait emporter 1' — , la f
VIII, 19. Les deux partis s'attribuèrent 1' — . Les avant!
des Grecs... au-dessus de leurs ennemis, Boss. Hist. univH
5. Quel — n'a pas un discours prononcé, sur un ouvrage
est écrit! la br. 15. | P. anal. Prendre, tenir qqn s
de manière à avoir le dessus. Je vous tiens à mon — , (
je vous écris, sÉv. 333. || Spëcialt. (Marine.) Avoir 1'-
vent (sur un autre navire) , être plus près du point
souffle le vent. (Droit.) Donner — à une desparties, lui
ger les conclusions contre un adversaire qui fait déi
Il 2° P. ext. I 1. Ce qui donne qq supériorité en g^
rai. Vante-lui adroitement ma personne et les avantage
ma naissance, mol. Princ. d'Él. m, 5. Et mon front dépo
d'un si noble — , RAC. Mithr. m, 5. Les avantages de la|
tune. I Elle m'est apparue avec trop d' — , Rac. Brit. 1%
Être à son — . Ce qu'on raconte n'est pas à votre — .
veux point me peindre avec trop d' — , RAC. Phèd. iv, 2.'
Ce qui apporte qq profit. Cette affaire offre de grands
tages. Trouver son — à faire qqch. Chercher son — . (FoM
de politesse.) A 1'— de vous revoir. || Spécialt. (Droit.)|
avantages qu'un mari et une femme peuvent se faire par|
tament. | (Jeu.) Ce qu'un joueur rend à un joueur
faible pour égaliser la partie.
AVANTAGER [à-van-tà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de avantage, § 154. || xin" s. Sans
avantagier l'un sur l'autre, dans G. paris, Ro7nandesit\
sar/es, p. 181.]
il Donner un avantage. — qqn. Cosnao avait acquis
lui une liberté et une familiarité qu'il sut conserver et s'(
toute sa vie, st-sim. m, 14. | (Droit.) Les deux époux set
avantagés par contrat.
AVANTAGEUSEMENT [à-van-tà-jeiiz'-man ; en
-jeîi-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de avantageuse et ment, § 724. || XV«|
Pastoralet, dans godef. SuppL]
Il Manière avantageuse.
AVANTAGEUX, EUSE [à-van-tà-jeu, -jeiiz'] odj.
[ÉTYM. Dérivé de avantage, § 116. || 1449. Faulx etavf
taigeux dez, dans du c. aventagium.l
I. Qui offre un avantage. Traité — . Conditions avan
geuses. Charles XII était d'une taille — et noble, volt. Ch. A
8. Parler de qqn en termes — . Le roi s'en expliqua même à s
dîner d'une manière peu — pour le parlement, ST-rfiM. i. Si
II. Oui tire vanité de certains avantages qu'il s'at|
bue. On homme — . P. ext. Un ton — . {SgJi. présomptue
AVANT-BEC [à-van-bek'] s. m.
AVA
— 171
Texte
AVA
tétym. Composé de avant et bec, § 202. || 14
ns GODEF.]
I L'angle d'une pile de pont du côté d'amont. {Syn.
brise-glace; cf. arrière-bec.)
AVANT-BRAS [à-van-brà] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et bras, § 202. || (Au sens
d'armure de l'avant-bras.) 1352. Texte dans gay, Gloss.
arch.]
Il Partie du bras qui va du poignet au coude.
"AVANT-CHEMIN [ à-vanch'-min ; en vers , -\^rv-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et chemin, § 202. || 1692. Un
avant-chemin couvert, rac. Siège de Namur.]
Il (T. de fortifie.) Chemin en avant des travaux de dé-
fense d'une place.
AVANT-CORPS [à-van-kôr] S. m.
[ÉTYM. Composé de avant et corps, § 202. || 1690. furet.]
Il Partie d'un édifice, d'un meuble qui est en saillie sur
la face principale.
AVANT-COUR [à-van-cour] s. f.
[ÉTYM. Composé de avant et com-, § 202. || 1564. J.
THIERRY, Dic^. franç.-lat.]
Il Cour qui précède la cour d'honneur dans un châ-
teau, dans un palais.
AVANT-COUREUR [à-van-kou-reur] .y. m.
[ÉTYM. Composé de avant et coureur, § 202. || xiv^ s.
Vecy venir les avant-coureurs du conte, Chron. de Flandre,
dans DELB. Rec.]
Il Celui qui précède qqn, pour annoncer son arrivée.
On apercevait déjà les avant-coureurs de l'armée. || Fig. Cet
esprit d'imprudence et d'erreur. De la chute des rois funeste — ,
RAC. Ath. I, 2. Jusqu'aux boutons, douce et frêle espérance,
Avant-coureurs des biens que promet l'abondance, la f. Fah.
IX, 5. I Adj. Signes avant-coureurs d'un funeste accident, RG-
TROu, St Genest, ii, 6.
*AVANT-COURRIER, AVANT-COURRIÈRE [à-van-
kou-ryé , -ryèr] s. m. et /'.
[ÉTYM. Composé de avant et courrier, § 202. || xvi* s.
L'avant-courrier du printemps, montlyard, dans delb. Rec.
I Dne cigale, avant -courrière des chaleurs, r. belleau, ii, 309.]
Il Vieilli. Courrier qui marche en avant. || Fém. Poét.
Avant-courrière. L'aurore, — du jour.
AVANT-DERNIER, 1ÈRE |à-van-dèr-nyé,-nyér] adj.
[ÉTYM. Composé de avant et dernier, § 201. || XYiii^ s.
RESTAUT, cité dans trév. Admis acad. 1740.]
Il Qui est avant le dernier. L'— page d'un livre. || Subs-
tantivt. n était r — sur la liste. [Syn. pénultième.)
*AVANT-DUC [à-van-dùk'] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et duc (inusité), qui représente
le lat. ductus, conduite {cf. aqueduc), § 202. || 1752. trév.]
Il Pilotage établi au bord d'une rivière avant la cons-
truction d'un pont.
"AVANT-FOSSÉ [k-van-fô-sé] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et fossé, § 202. || xyii» s. V. a
l'article.]
Il (T. de fortifie.) Fossé qui environne la contrescarpe.
On se logea sur un avant-chemin couvert, en deçà de 1' — , rac.
Siège de Namur.
AVANT-GARDE [à-van-gàrd'] s. f.
[ÉTYM. Composé de avant et garde, § 202. || xii« s. Ga-
rin le Loher. dans godef. SiippL]
II Partie détachée d'une armée, d'une flotte, qui la pré-
cède et éclaire sa marche, j Fig. La Hongrie était 1'— de la
chrétienté contre les Turcs.
AVANT-GOÛT [à-van-gou] .v. m.
[ÉTYM. Composé de avant et goût, § 202. || 1610. Avant-
gOUSt, F. DE RÉMOND, daUS DELB. Rcc]
Il Goût qu'on a par avance de qqch. || Fig. Un — de la
félicité qu'il nous prépare, BOSS. Soumiss. 1.
AVANT-HIER [à-van-tyèr] adv.
[ÉTYM. Composé de avant et hier, § 201. jj xii^ s. Avantier,
Rois, I, 21,]
Il Dans le jour qui a précédé hier.
1. AVAN'T-MAIN [à-van-min] s. f. et m.
[ÉTYM. Composé de avant, adv. et main, § 202. Le mot
est dans paré, iv, 20, au sens de métacarpe. || 1611. cotgr.]
!l 1° S. /'. La partie de la main qui est du côté de la
paume. Mettre en doute s'il l'a reçu (un soufflet) de 1' — ou de
l'arrière-main, et agiter la question si un coup de revers de la
main sur la joue doit être appelé soufflet ou non, pasc. Prov. 14.
Il 2° S. m. Au jeu de paume, coup donné avec le de-
vant de la raqiiette ou du battoir.
2. AVANT -MAIN [à-van-min] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant, prép. et main, § 201. || xviiic s.
newcastle, cité dans trév.]
Il Partie antérieure du cheval, celle qui est en avant
de la main du cavalier.
■* AVANT-MUR [à-van-mûr] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et mur, § 202. || xv^ s. n desem-
para les avant-murs, j. de bueil, Jouvencel, dans delb. Rec]
Il Mur adossé à un autre. | Spécialt. (Blason.) Pan de
mur joint à une tour. || (T. de fortifie.) Enceinte extérieure
d'une défense de place. || P. anal. Tonsille cérébrale.
AVANT-PÊCHE [à-van-pech'] s. f.
[ÉTYM. Composé de avant et pêche, § 202. || 1549. Avant-
pesches, r. est.] "
Il Petite pêche hâtive.
*AVANT-PIED [à-van-pié] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et pied, § 202. || xii^ s. Soûler
ne chauce n'avanpié, chrétien de troyes, Charrette, 3104.]
Il (Anat.) Vieilli. Métatarse. j| P. ext. (Technol.) Empei-
gne d'une botte.
AVANT-PORT [à-van-pôr] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et port, § 201. || 1782. romme,
cité dans jal, Gloss. naut. Admis acad. 1835.]
Il Sorte de rade, de bassin qui se trouve en avant de
certains ports. L'— du Havre.
AVANT-POSTE [à-van-posf] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et poste 1, § 202. || Néolog.
Admis ACAD. 1835.]
Il Poste avancé.
*AVANT-PROJET [à-van-prô-jè] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et projet, § 202. || Néolog.]
Il Rédaction provisoire d'un projet de loi, de traité, etc.
Il Maquette d'un monument, d'une construction, etc.
AVANT-PROPOS [à-van-prô-pô] S. m.
[ÉTYM. Composé de avant et propos, § 202. || xvie s.
LEGARON, cité par pasq. Rech. viii, 3.]
Il Courte préface. {Syn. introduction.)
AVANT-QUART [à-van-kàr] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et quart, § 201. || 1701. furet.]
Il Sonnerie qui précède, annonce le moment oîi l'hor-
loge sonnera les quarts, les demies, les heures.
AVANT-SCÈNE [à-van-sèn'] s. f. (masc. acad. 1798).
[ÉTYM. Composé de avant et scène, § 202. || xvi* s. gen-
TiAN HERVET, Cité de Dieu, ii, 8.]
Il lo(Chez les anciens.) Proscenium, partie du théâtre
oh jouaient les acteurs.
112" (Chez les modernes.) Espace compris entre la
rampe et le premier plan du décor, oii sont pratiquées
quelques loges. | P. ext. Partie de la salle la plus voisine
de la scène. Loges d' — .
AVANT -TOIT [à-van-twà] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et toit, § 202. || 1386. Avan-
they, texte de Lausanne, dans godef. Suppl. \ 1566. Avant-
toict, DU piNET, dans delb. Rec]
Il Toit avancé, en saillie.
AVANT-TRAIN [à-van-trin] s. m.
[ÉTYM. Composé de avant et train, § 202. || 1628. Chariots
longs, avantreins. Traité de l'artillerie, dans delb. Rec]
Il lo Partie d'une voiture qui comprend les deux roues
de devant et le timon.
Il 2« Partie antérieure du quadrupède, comprenant le
poitrail et les jambes de devant.
AVANT -VEILLE [à-van-vèy'] S. f.
[ÉTYM. Composé de avant et veiUe, § 201. |j xviiio s. V.
à l'article.]
Il Le jour qui précède la veille. (Syn. surveiUe.) n se
trouva 1'— de la Pentecôte à la vue de Constantinople, trév.
AVARE [à-vàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. avarus, m. s. L'anc. franc, a
la forme pop. aver. || 1549. r. est.]
Il l» Qui aime l'argent pour l'entasser. S'il donne, il est
prodigue, et s'il épargne, —, rotrou, Venceslas, i, i. \\ Subs-
tantivt. Un vieil — . Notre — un beau jour ne trouva que le
nid, LA F. Fab. iv, 20. P. ext. Avide. Et 1'— Achéron ne lâ-
che point sa proie, RAC. Phëd. ii, 5.
Il 2" Fig. Qui épargne les choses. Le bras qui la versait
(la grâce) en devient plus —, corn. Poly. i, 1. — de son
temps. — de louanges. Ces peuples barbares De mon sang pro-
AVA
— 172
AVE
digue sont devenus avares, rac. A7id7\ li, 2. Vauban, le plus
— ménager de la vie des hommes, ST-sim. m, 380.
AVAREMENT [à-vàr-man; en vers, -và-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de avare et ment, § 724. || xvi"^ s. J. du
BELLAY, dans LITTRÉ. AdlHiS ACAD. 1878.]
Il D'une manière avare.
AVARICE [à-và-rïs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté dulat. avaritia, m. s. || xii^ s. Avarisce,
Job, dans Rois, p. 451.]
Il Caractère de celui qui est avare. L'— perd tout en vou-
lant tout gagner, la f. Vab. V, 13. Voilà où les jeunes gens
sont réduits par la maudite — des pères, mol. Av. ii, 1. En-
traîné par son — , par sa crainte, par ses soupçons, fén. Tél.
3. Il P. ext. Avidité. La romaine —, la f. Fab. xi, 7.
"AVARICIEUSEMENT [à-và-ri-syeiiz'-man ; en vers,
-si-eii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de avaricieuse et ment, § 724. || xiv^ s.
Il ne fait pas pour ce avaricieusement, oresme, Eth. v, 3.]
Il D'une manière avaricieuse.
AVARIGIEUX, EUSE [à-và-ri-syeu, -syeuz'; en vers,
-si-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de avarice, §251. ||xiii<= s. Li cuers avaris-
Cieus, BEAUMAN. I, 7.]
Il Qui se montre avare. J'aimerais mieux qu'il fût gueux,
— , Ivrogne, sans esprit, regnard, Joueur, ii, 1. || ^\ m. Un
— . La peste soit de l'avarice et des — ! mol. Av. i, 3. n n'y
a point de telle libéralité que celle des — quand quelque autre
passion les domine, furet. Rom. bourg, i, 177.
AVARIE [à-và-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. avaria, m. s. d'origine dou-
teuse, § 12. coTGR. donne avaris, masc. || 1599. Texte
dans delb. Rec]
Il 1» Droit payé par les vaisseaux qui mouillent dans
un port, pour contribuer à l'entretien de ce port.
Il 2° Toutes dépenses extraordinaires faites pour le
navire et les marchandises, tout dommage qui arrive au
navire et aux marchandises depuis leur chargement et
départ jusqu'à leur retour et déchargement. | P. ext. Dé-
térioration subie par des objets transportés ou emmaga-
sinés.
AVARIER [à-và-ryé; en vers, -ri-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de avarie, § 154. |l 1752. trév. Admis acad.
1878.]
Il Altérer par des avaries. La cargaison était avariée. La fa-
rine s'est avariée en magasin. Les pluies ont avarié les fourrages.
*AVATAR [à-và-tàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du sanscrit avatâra, m. s. § 25. || Ne'o-
log.]
\\ Dans la religion hindoue, chacune des incarnations
successives de la divinité. | P. ext. Famil. Chacun des
étals par lesquels passe qqn qui change d'opinion, de
parti, etc.
AVAU [à-vô] loc. pre'p.
[ÉTYM. Ancienne forme syntaxique de aval 1, § 726.]
Il En suivant la pente, la direction. (Ne s'emploie que
dans les locutions suivantes : — l'eau [acad. écrit à vau-
l'eau], à la dérive; fig. L'affaire est — l'eau, perdue; — de
route [vieilli], en déroute; [t. de chasse] — vent, dans la
direction du vent.)
AVÉ. F. Avé Maria.
AVEC et, vieilli, AVECQUE [à-vêk'] adv. et prép.
[ÉTYM. Ane. franc, avuec, composé de av, du lat. apud,
auprès de, avec, et uec, du lat. hOc, cela, §§ 182 et 726. Ce
mot, qui est originairement une loc. adv., s'est de bonne
heure employé comme prép. On trouve souvent aveques
au moyen âge ; la forme avecque est fréquente en vers
jusqu'à la fin du xviie s. ||xie s. Avoec, Roland, 186.]
Il Adv. et prép. marquant jonction, adjonction.
I. Adv. n avait dans la terre une somme enfouie, Son cœur
—, LA F. Fab. IV, 20.
II. Prép. Il 1» Dans une situation commune. Être, se
trouver, habiter — qqn. Je vous ai vu — lui. EUe était — sa
mère. Le jeune Éliacin s'avance — mon frère, rac. Ath. iv,
1. Au pied du trône était la mort, pâle et dévorante, — sa faux
tranchante, fén. Tél. 18. Mêler de l'eau — du vin. Il est venu
— une lettre. || Fig. La paix soit — vous. Seul — sa douleur.
Il 2" Pour une action commune. Poursuivre un but —
qqn. Je suis en affaire — lui. Jouer, se battre — qqn. Se dis-
puter, se brouiller — qqn. On trouve — lui (le Ciel) des ac-
commodements, MOL, Tari. IV, 5. On ne sait jamais à quoi
s'en tenir — lui. Soutenir une cause — qqn. Je crois — vous
que... Il P. ext. A l'aide d'un instrument, d'un moyen
d'action. Frapper — la hache. Attacher — des cordes. Écrire
— un crayon. || Fig. — l'aide de Dieu. — de bonnes paroles on
fait de lui ce qu'on veut. — le temps on vient à bout de tout.
Cela viendra — le temps. — son habitude de parler à tort e1
travers, U choque tout le monde. Il m'importune — ses qui
tiens. 11 prodigue l'argent, et — tout cela il n'arrive pas à
but. Ce n'est pas qu' — tout cela votre fille ne puisse moi
MOL. A?)i. méd. II, 5. || Combattre — courage. Je répom
Madame, — la liberté D'un soldat, rag. Brit. i, 2. Ne forçi
point notre talent ; Nous ne ferions rien — grâce, la f. Fi
IV, 5.
AVEINDRE [à-vin dr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. abÇmere, emporter, devenu *avembi
§§ 433, 305, 290 et 472, et, par substitution de terminais
aveindre, § 648.]
Il Vieilli. Aller prendre un objet à la place où. il est
rangé. — l'étendard de la foi, Sat. Ménipp. p. 30.
AVEINE [à-vên']. F. avoine.
AVELANÈDE [âv'-là-nèd']. F. velanède.
AVELINE [âv'-lin'; en vers, à-ve-...] s. f.
[ÉTYM. Ane. franc, avelaine (seule forme donnée pai
COTGR. et ouD.), du lat. (nucem) abellanam, noix d'Abella
en Campanie, devenu avelaine, §§ 433, 366, 299 et 291
puis, par changement de suffixe, aveline, § 62.mén. Orig
est un des premiers à donner aveline, employé dès le xv» s
par G. TARDIF. (F. DELB. Rec.)]
Il Sorte de noisette dont on extrait une huile fine.
AVELINIER [âv'-li-nyé; en vers, à-ve-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aveline, § 115. || xiiio s. Avellanier, dan;
GODEF. Suppl. \ 1751. Avelinier, encycl.]
Il Variété du noisetier qui croît surtout dans le Midi
AVÉ IVIARIA [à-vé-mà-ryà ; envers, -ri-à] s. m.
[ÉTYM. Mots latins : salut, Marie. || xiv^ s. Cent ave-maries
Mir. de Notre-Dame, ii, 97. | 1360. Entour le bord du cou
vescle a escripte l'Ave Maria, dans gay, Gloss. arch.]
Il Salutation angélique, prière à la sainte Vierge co
mençant par les mots Ave, Maria. Dire un Avé Maria, et, elli,
Un Avé. Cinq Pater et cinq Avé, acad.
AVÉNAGE [à-vè-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avoine, §§ 65 et 78. || 1286. Texte dai
GODEF.]
Il (Féodal.) Prestation en avoine que les paysans fa
nissaient à leur seigneur.
AVENANT, ANTE [av'-nan, -nânt'; en vers, à-ve-
adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de avenir, § 47. || xi^ s. Portet
armes, mult li sunt avenanz, Roland, 1154.]
I. Qui arrive (à qqn) . La part — à im héritier. || Su^
tantivt. L'avenant, part qui revenait ab intestat à une fil
dans la succession de ses parents. | P. ext. Néolog.
—, clause additionnelle qui vient modifier les conditio:
d'une police d'assurance.
II. Qui va à qqn, à qqch.
Il 1» Qui s'accorde avec. (Ne s'emploie plus que dai
la locution à 1'—.) Sa tenue, son langage, tout est à 1'
Charmante, galante à 1'—, st-sim. i, 398.
Il 2° Qui agrée. Une personne — . Un accueil —, regnarD;
Joueur, III, 6.
AVÈNEMENT [à-ven'-man ; en vers, -vè-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avenir 1, § 145. || xiio s. Serm. de Sl\
Bern. p. 17.]
Il 1° Vieilli. Action d'arriver. L'— du Messie. Le pre:
— de Jésus-Christ, temps où il est venu apporter l'Évai
gile aux hommes. Ce n'est pas en cette sorte qu'il a voi
paraître dans son — de douceur, pasc. Pens. xx, 1. Le secoi
— , temps où il viendra juger les hommes à la fin
monde.
Il 2° Action d'arriver au souverain pouvoir. — au trôni
à l'empire, à la papauté. Don de joyeux —, qu'on faisait
roi lorsqu'il montait sur le trône.
'AVÈNERON [à-ven'-ronj s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aveine, forme primitive de avolni
§ 105. On trouve aussi, par corruption, averon. || 1539<
EST.]
Il Folle avoine.
1. AVENIR [âv'-nïr; en vers, à-ve-...] v. intr.
[ÉTYM. Forme pop. de advenir. (F. ce mot.)]
I. Vieilli. En parlant d'un événement, arriver. Mêi
AVE - 173
dispute avint entre deux voyageurs, la f. Fah. ix, 1. ] Im-
pers. Il avint qu'au hibou Dieu donna géniture, la f. Fab. y,
18. I Vieilli. Avenant que Dieu de ce inonde m'otât, mol. Et.
TV, 1. Il Spc'cialt. Part, passé. Considérer une chose comme
non avenue, n'en pas tenir compte, comme si elle n'avait
pas eu lieu, comme si elle n'existait pas.
II. Anciennt. Convenir. Aux femmes aussi mal avient
Science qu'un bât à un bœuf, marot, Colloq. d'Érasme, 1.
2. AVENIR [âv'-nîr; en vers, à-ve-...] s. m..
[ÉTYM. Composé de à et venir, § 201. || 1539. Pour l'ad-
venir, R. est.]
Il Ce qui est à venir.
Il 1" Le temps futur. Nous anticipons 1'— comme trop
lent à venir, pasc. Pens. m , 5. Dans un — prochain. Se pro-
mettre un long — . Loc. adv. A 1' — . Pour m'empêcher de rien
désirer à 1'— que je n'acquisse, DESC. Méth. 3. || P. ext. Siè-
cles, géne'rations futures. Que vous sert-il qu'un jour 1' —
vous estime? boil. Sat. 9. L'équitable —, id. Ép. 7.
Il 2» Les choses futures. Sur l'— bien fou qui se fîra, rac.
Plaid. I, 1. Le passé doit nous éclairer sur 1'—, duclos,
L. XI, préf. Il Spécialt. Situation future de qqn. Quelque
— que le Ciel vous réserve. Ce jeune homme a un bel — , et,
ellipt, famil. Il a de 1'—.
À- VENIR [âv'-nîr; en vers, à-ve-...] s. m.
[ÉTYM. De à venir, emprunté à la locution avoir à venir
et employé substantivt, § 56. trév. et encore agad. 1835
écrivent en un seul mot. || 1680. Avenir, richel.]
Il (Pratique.) Sommation du procureur, de l'avoué
d'une partie à celui de la partie adverse, d'avoir à venir
à l'audience à un jour déterminé.
AVENT [à-van] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adventum, venue (de Jésus-
Christ), §§ 413 et 291. Il xiiio s. En quaresme et es auvens,
joiNv. 720.]
Il Les quatre semaines qui précèdent Noël, temps fixé
par l'Église comme préparation des fidèles à la venue de
Jésus-Christ. Le premier dimanche de 1' — est le premier jour
de l'année ecclésiastique. || P. ext. Prêcher 1' — , les sermons
des dimanches de l'avent.
AVENTURE [à-van-tùr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. adventura, part. fut. plur. neutre de ad-
venire, employé comme fém. sing. §§ 545, 413 et 291. ||
xie s. A! lasse mesdre, com oi fort aventure, St Alexis, 441.]
I. Il 1" Ce qui arrive inopinément à qqn. Je reviendrai
dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère,
la F. Fah. IX, 2. Elle arriva Sans autre — fâcheuse, id. ibid.
Dit-on quelle — a terminé ses jours? rac. PhM. il, 1. C'est
une heureuse — pour lui. Absolt. Chercher — . Un loup sur-
vient à jeun, qui cherchait — , la f. Fab. X, 10. Une — ga-
lante, et, absolt, dans le même sens, Un coureur d'aventu-
res. Il Loc. adv. D'— , par — . Le moindre vent qui d'— Fait
rider la face de l'eau, la f. Fab. i, 22. Notre aigle aperçut
d'— ... De petits monstres, iD. ibid. v, 18. || Spécialt. Mal
d'— , petit abcès qui survient aux doigts à la suite d'une
piqûre, d'un coup, etc.
Il 2" Ce dont l'issue est hasardeuse. Je tenterai 1'—. Se
lancer dans les aventures. Loc. adv. A 1' — , au hasard. Mar-
cher à 1'—. Prêter à grosse — -, prêter à gros intérêts sur
une chance incertaine.
II. Il lo Vieilli. L'ensemble de ce qui arrive à qqn
dans sa vie. Pourrais-je n'obéir pas Au destin de qui le com-
pas Marque à chacun son —, malh. Poe's. 37. Artisan de sa
bonne ou mauvaise — , RÉGNIER, Sat. 16.
Il 2° Spe'cialt. Ce qui doit arriver à qqn dans l'avenir.
Il s'était fait dire sa bonne —, ST-siM. i, 16. | P. ext. Di-
seur de bonne —, qui fait profession de prédire l'avenir
(bon ou mauvais) des gens.
AVENTURER [à-van-tu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de aventure, § 154. || xii" s. Pieça n'oïstes
chose ainsi aventurée, Aye d'Avignon, 1332.]
Il Mettre, laisser aller à l'aventure. — sa fortune, sa vie.
S'— dans les combats.
*AVENTUREUSEMENT [ à-van-tu-reuz'-man ; en
vers, -reu-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de aventureuse et ment, § 724. || xiy<^ s.
GUILL. DE MAGHAULT, danS GODEF.]
Il D'une manière aventureuse.
AVENTUREUX, EUSE [à-van-tu-réu, -reuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de aventure, § 116. || xii^ s. Assaut... très
mal aventures, beneeit, Ducs de Norm. 19093.]
AVE
Il Qui va à l'aventure. Vie, existence — . Caractère, esprit,
homme — . Substantivt. L'— se lance. Les yeux clos, à tra-
vers cette eau, la f. Fab. x, 14.
AVENTURIER, 1ÈRE [à-van-tu-ryé, -ryeri adj. et s.
m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de aventure, § 115. || xv^ s. Se ungadventu-
rier prend femme. Farce des cris de Paris.]
Il 1" Vieilli. Adj. Qui se lance dans les aventures. Des
hommes alertes, empressés, intrigants, aventuriers, la br. 9.
Il Fig. D'un jeune auteur la muse — , j.-b. rouss. Fpît. il,
2. Combien de ces mots aventuriers qui paraissent subitement
et que bientôt on ne voit plus, la br. 5.
Il 2» S. m. et f. Celui, celle qui cherche les aventures.
C'étaitun — qui s'était donné à Nestor, fén. Tél. 13. | Spécialt.
En mauvaise part. Un — , une — , personne qui vit d'in-
trigues. *
AVENTURINE [à-van-tu-rin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de aventure, § 100, la pierre artificielle
étant produite par de la limaille jetée à l'aventure sur du
verre en fusion. || 1690. Adventurine, furet.]
Il 1° Pierre artificielle d'un jaune brun, fabriquée avec
du verre pailleté de limaille de cuivre.
Il 2° P. anal. Quartz jaune ou rouge moucheté de points
brillants.
AVENUE [âv'-nu ; en vers, à-ve-...] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de avenir, § 45. || xvi^ s. L'ad-
venue de la grand porte du palais, rab. Sciomachie.]
Il Voie par laquelle on arrive dans un lieu. Occuper
toutes les avenues de la place, du port. | Spécialt. Large voie,
d'ordinaire bordée d'arbres, par laquelle on arrive à un
palais, un château, une place, etc. || Fig. Les avenues de
la fortune lui sont fermées. M™^ de Maintenon, qui voulait
tenir le roi par toutes les avenues..., st-sim. i, 104.
AVÉRER [à-vé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *adverare, m., s. de ad, à, et verum,
vrai, §§ 413, 302 et 291. || xW s. Leur paroUe ont li mère bien
tretote avoiree, iierman de valenc. dans godef.]
Il Reconnaître pour vrai. J'ai su par mes yeux — aujour-
d'hui Le commerce secret de ma femme et de lui, mol. Sgan.
se. 16. Le fait est avéré. Par une innocence avérée j'étais en
droit de me plaindre ou de faire des reproches, hamilt. Gram.
211. n est avéré que... || N'est plus usité qu'au part, passé.
"AVERS [à-vèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. adversus, qui fait face. Sur la
chute du d, V. § 503. || Néolog.]
Il (Numism.) Face d'une médaille, d'une monnaie, etc.
À VERSE [à-vèrs'] loc. adv. V. verse (à).
AVERSE [à-vèrs'] s. f.
[ÉTYM. Loc. adv. employée substantivt, § 56. (F. verse.)
Il xviie s. De si fréquentes averses d'eau, la quintinie, Jard.
fruit. II, m, 6.]
Il Pluie soudaine qui tombe abondamment.
AVERSION [à-vèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aversio, m,, s. de avertere, dé-
tourner. Il XVI"' s. Aversion du sang vers les parties nobles,
paré, IX, 10.]
Il Répulsion violente qu'on a conçue pour qqn, qqch.
Avoir de 1' — pour qqn, pour qqch. Prendre qqn en — . Une
condition Qui me donne à l'objet de mon — , CORN. Cid, v,
1. Quelle — j'ai depuis pour tes dieux! rotrou, St Genest,
m, 4. Monseigneur avait conçu (pour Beauvilliers) une véri-
table — , ST-SIM. VIII, 418. Est-il quelque action Dont un cœur
vraiment noble ait plus d'— , corn. Ment, v, 3. n y a diffé-
rents degrés dans cette — pour la vérité, p.asc. Pens. ii, 8.
[Syn. antipathie, éloignement.)
AVERTIN [à-vèr-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. avertere, détourner, proprt, qui
détourne l'esprit, § 100. || xiii" s. Malvaise cierveille et au-
vertin, alebrant de sienne, dans littré.]
Il lo Vieilli. Maladie d'esprit qui rend emporté, irasci-
ble. Perrault, philosophe mutin... Et coiffé de son —, rac.
Poés. div. 25.
Il 2° Maladie des bêtes à laine, dite tournis.
AVIJRTIR [à-vèr-tîr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *advertïre, class. advertëre, m. s.
§§ 413 et 291. Il xii^ s. Tant que li norriçons s'avert, beneeit,
Ducs de Norm. 12895.]
Il Tourner l'attention de qqn vers qqch, par un signal,
une information, etc. — qqn du danger. Les sentinelles aver-
tissent de l'approche de l'ennemi. Les chiens avertissent de
AVE
174
AVI
l'approche des voleurs. Vos cavernes creuses Ne vous sauve-
ront pas, je vous en avertis, la f. Fab. m, 18. Obligation
dont les remords ne l'avertissent que trop, bourd. Impën. fin.
1 . On domestique accourt, l'avertit qu'à la porte Deux hommes
demandaient à le voir, la f. Fafj. i, 14. S'étant su lui-même
— Du temps où l'on se doit résoudre à ce passage, ID. ibid.
Via, 1. jl Absolt. Je vais — tous les rats du pays, la f. Fab.
VII, IG. Il Un homme averti, et, substa7itivt,prov. Un averti
en vaut deux.
AVERTISSEMENT [à-vèr-tïs'-man ; en vers, -ti-se-...]
s, m.
[ÉTYM. Dérivé de avertir, § 145. || 1454. Advertissement,
Rom. de Cligès, dans fœrster, Christian von Troyes
sœmtl. Werke, i, 288.] '
Il Action d'avertir. Qu'est-ce que tout cela, qu'un — ? la F.
Fab. VIII, 1. Fermant l'oreille à tous les avertissements, bourd.
Impén. fin. 1. || Spëcialt.\ 1. Information placée en tête
d'un livre pour en préparer la lecture. Fig. C'est un —
au lecteur, une raison de se tenir en garde, j 2. Invita-
tion au contribuable de payer l'impôt sous peine de pour-
suite et de frais. | 3. Invitation que l'autorité adressait à
un journal de cesser la publication de certains articles,
sous peine de suspension ou de suppression.
"AVERTISSEUR [à-vèr-ti-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avertir, § 112. || 1281. Conseylleor et
avertisseor, dans godef. SuppL]
Il 1° Celui qui avertit. Notre imprudent — , j.-j. rouss.
Philop. I Spécialt. Officier royal qui avertissait quand le
roi venait dîner.
Il 2o Néolog. Appareil destiné à avertir d'un danger.
— d'incendie.
*AVETTE [à-vêl'] S. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *apïttam, diminutif de apem, m. s.
§§426 et 133. || xii" s. Cum les ewettes... Jetent essainz granz
et pleniers, beneeit, Ducs de Norm. 335.]
Il Vieilli et dialect. Abeille. Déjà la diligente — Boit la
marjolaine et le thym, Théophile, i, 174.
AVEU [à-veii] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de avouer, § 52. || xiii^ s. beauman.
XLV, 4.]
I. Action d'avouer qqn.
Il X° Ane. franc. Acte par lequel un seigneur recon-
naissait qqn pour vassal ; un vassal, qqn pour seigneur.
On homme sans — , qui ne pouvait invoquer la protection
d'aucun seigneur. | De nos jours. Fig. Un homme sans — ,
que personne ne reconnaît comme honorable.
Il 2» P. ext. Action de déclarer qu'on autorise qqn.
Je ne veux rien faire sans votre — . Comme il vous appartient,
votre — doit se prendre, CORN. Hor. v, 2.
II. Action d'avouer qqch.
Il l» P. ext. Déclaration par laquelle qqn se reconnaît
l'auteur d'une action, et spécialement d'une action blâ-
mable. Faire 1' — de sa faute. Attendiez-vous pour faire un —
si funeste Que le sort ennemi m'eût ravi tout le reste? rac.
Mithr. IV, 4. J'ai fait l'indigne — d'un amour qui l'outrage,
ID. Phèd. III, 3. {Syn. confession.)
Il 2» Action de reconnaître qqch comme vrai. (Ne
s'emploie que dans la locution de 1' — de.) La chose s'était
passée, de son — , en tout bien tout honneur, iiamilt. Gram.Q.
AVEUGLE [à-veugl'] adj.
[ÉTYM. Du lat. pop. "abÇculum, m. s. de ab, indiquant
privation, et oculus, œil, devenu avogle, §§ 434, 390, 290
et 291, avuegle, aveugle, g 322. || xi^ s. Sorz ne avuegles, St
Alexis, 551. J
Il 1° Privé de la vue. Devenir — . Être — de naissance.
Je deviens — et sourd, volt. Lett. à Pictet, sept. 1763. ||
Substantivt. On — , un — né. Des aveugles-nées. | Loc. prov.
Il en juge comme un — des couleurs, à tort et à travers. Crier
comme un — à qui on a pris son bâton. Chez les aveugles, les
borgnes sont rois. Changer son cheved borgne pour un — , chan-
ger une chose mauvaise pour une autre qui se trouve
pire.
Il 2» Fig. I 1. Privé de discernement. Chacun est — dans sa
propre cause, sur ses propres défauts. — en sa colère, rac.
Ath. I, 2. Hélasl j'étais — en mes vœux aujourd'hui, cORN.
Ilor. II, 5. Aller à 1' — , sans voir clair à ce qu'on fait. | P.
ext. Fureur, rage — . — et basse obéissance, rac. Baj. i, 1.
Fortune — suit — hardiesse, la f. Fab. x, 13. | 2. (Technol.)
Dont l'ouverture est bouchée. Arc, fenêtre —, ([u'on a si-
mulés pour l'ornement, la symétrie, et dont la baie est
'Il
n^H
chl
fermée. Canule, tube —, dont un des orifices est bouché.
Chapiteau d'alambic — , sans bec.
AVEUGLEMENT [à-veu-gle-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aveugler, § 145. || xui<= s. Avoglement
Jo6, dans Rois, p. 455.]
Il lo Privation de la vue. Il (un opéré de la cataracte
n'avait eu pendant le temps de son — que des idées faibles de;
couleurs, buff. De la vue. [Rare en ce sens ; remplacé pai
cécité.)
Il 2» Privation de discernement. Étrange — ! cok^. Poly
IV, 3. C'est un — surnaturel de vivre sans chercher ce qu'oi
est, PASC. Pens. xxiv, 57 bis. C'est un — pour elle bien fa-
tal, CORN. Hor. II, 1.
AVEUGLÉMENT [à-véu-glé-man] adv.
[ÉTYM. Altération de aveuglement (employé encore
FONTEN.), de aveugle et ment, § 724. || xv^ s. Aveuglema
chastell. dans godef. Supi^l. \ 1642. Aveuglément, ou^
H D'une manière aveugle. Je jure d'obéir. Madame,
CORN. D. Sanche, i, 3. Elle n'a pas voulu suivre — le et
de ses parents, furet. Rom. bourg, i, 182.
AVEUGLER [à-véu-glé] v. tr.
[ÉTY.M. Dérivé de aveugle, § 154. || xii« s. Sire, avugleztnb
ceste gent. Rois, iv, 6.]
Il 1» Priver de la vue. En 797 l'impératrice Irène fit -
son fils Constantin. {Peu usité en ce sens.) \\ P. ext. Priver
momentanément, de l'usage de la vue. Cette poussière m'a
veugle. Les éclairs nous aveuglaient. || Fig. Aveuglé par l'éo
des grandeurs.
Il 2" Fig. I 1. Priver de discernement. La colère l'av»
gle. L'intérêt qui aveugle les uns fait la lumière des autres, !
rochef. Max. 40. La passion dont vous m'avez vu aveugl-f
pour Eucharis, fén. Tél. 6. S' — sur les défauts de ses amis
Votre aunour vous aveugle en faveur de l'ingrat, rac. Phèd
V, 3. — l'esprit, malebr. Rech. de la vérité, i, 2. La petit
vérole l'avait éborgné, mais la fortune l'avait aveuglé, ST-SIM
I, 236. I 2. (T. de marine.) Boucher, tamponner une ou
verture par laquelle l'eau peut entrer dans le navire. -
une voie d'eau.
AVEUGLETTE (À L') [à-là-veu-glef] loc. adv.
[ÉTYM. Dérivé de aveugle, § 182. || xv" s. D'aller
aveuglectes. L'on chiet, l'Amant rendu cordelier, 754. | 169
Faire une chose aveuglettes, furet.]
Il Sans y voir bien clair. Marcher — . Le Bucéphale,
—, Trébuche, mancini-nivernois, Fab. Cheval et son Af|
tre. I Fig. Se décider — .
"AVIATION [à-vyà-syon ; en vers, -vi-à-si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. avis, oiseau, sur le modèle
aérostation, § 249. || Néolog.]
Il Système de navigation aérienne où l'on se servir
d'appareils plus lourds que l'air.
AVICULE [à-vi-kul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. avicula, petit oiseau , la i
quille de ce mollusque rappelant par sa forme la que
de l'hirondelle, d'ofi son ancien nom d'aronde. Il iVéo/q
Admis ACAD. 1878.]
Il Genre de mollusque à coquille en queue d'hirondelleij|
— perlière.
AVIDE [à-vid'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. avidus, m. s. \\ xvi" s. Lli||
BAULT, Mais. rust. dans delb. Rec]
Il Qui a un désir immodéré (de qqch). — de nourrit
L'hyène est — de sang. — d'argent. D'Aquin était grand 00^
tisan, mais resta avare, — , st-SIM. i, 104. || Fig. On conq
rant — de carnage. Sa fureur, de sang — , rac. Esth. m, ^
— de gloire, de louanges. — de jouir. P. ext. Écouter d'O
oreille — .
AVIDEMENT [à-vïd'-man ; en vers, -vi-de-...] adv.
[ÉTYM. Composé de avide et ment, § 724. || 1555. de I.|
BOUTniÈRE, dans delb. Rec]
Il D'une manière avide. Le sable altéré Vient boire — M|
sang décoloré, musset, Rolla.
AVIDITÉ [à-vi-di-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aviditas, m. s. \\ 1544. A jjra
avidité, matiiee, Theodorite, dans delb. Rec. \ 1572.
faim l'avidité restreincte, rons. Franciade, 2.]
Il Désir immodéré de qqch. Rien ne peut satisfaire son-
Manger, boire avec — . Ils semblaient des soldats braver 1'^
volt, llcnriadc, 8. Qu'est-ce donc que nous crie cette —
cette impuissance? pasc. Pens. viii, 2.
AVILIR [à-vi-lir] V. ir.
AVI
175 —
AVO
[ÉTYM. Composé de à et vil, §§194 et 196. L'anc. franc,
il avilier, qui , sous la forme aviler, est encore dans
OTGK. Il XVI" s. Si aucuns pensent que la reprise de leurs mes-
ers délaissez les avilissent, la noue, Disc, polit. 9.]
Il 1" Rendre de vil prix. L'abondance de cette marchandise
avilit. Le papier-monnaie s'avilit quand baisse le crédit. || Fig.
js merveilles (de l'univers) se sont avilies par leur répéti-
, rÉN. Eœist. de Dieu, i, 1.
2" Rendre vil, indigne d'estime. Homme qui avilit son
ïractère. Souffrir qu'on insulte et qu'on avilisse devant eux
foi de leurs pères! MASS. Respect de la relig. 2. La vertu
avilit à se justifier, volt. Œd. il, 4.
AVILISSANT, ANTE [à-vi-li-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de avilir, § 47. || xvin<-'s. V. à Tar-
ie. Admis AGAD. 1798.]
Il Qui avilit. Conduite — . Soins avilissants. As-tu vu sa froi-
îur altière, — ? volt. Tancr. iv, 5.
AVILISSEMENT [à-vi-lïs'-man ; en ve7's,-Yi-se-...]s. m.
(ÉTYM. Dérivé de avilir, § 145. || xvi'' s. la noue, Disc.
M. 2.]
Il Action d'avilir; état de ce qui est avili. L'— des mar-
landises. || Fig. V — des caractères. Vivre dans 1' — . Quel —
lur nous si nous nous faisons du ministère même de la vérité
i ministère d'adulation, MASS. Tentât, des grands, 2. On
cret pour se garantir de 1' — de la pauvreté, la rochef.
ïax. 54.
1 "AVILLON [à-vi-yon] s. m.
I [ÉTYM. Forme dialect. de aiguillon, § 16. || 1690. furet.]
] Il Doigt de derrière de la patte des oiseaux de proie.
l 'AVILLONNER [à-vi-yô-né] v. tr.
[ÉTYM. Diirivé de avillon, § 154. || xvio-xvii" s. Quand un
' poursuit, l'autre l'aviUonne, d'arcussia, Conf. des fau-
\n. 19.j
i|| Saisir avec les avillons.
AVINER [à-vi-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et vin, § 194 et 196. || xii^ s. Li
Irius ki soi aviné, rencl. de moiliens, Cavité', li, 9.]
Il Imbiber de vin. — un tonneau. || Fig. Un honme aviné,
is de vin. P. ext. Une démarche avinée.
"A'VIR [à-vïr] V. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl. méth.]
Il Courber, rabattre les bords d'une pièce de tôle, de
l'-blanc, pour l'assembler avec une autre.
lAVIRON [à-vi-ron] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. franc, viron {cf. environ),
i'cuit, § 201. Il xiio s. Car il s'est mis en mer sens aviron,
I chat, de coucy, Poés. 2.]
jll 1» Pièce de bois en forme de pelle allongée, qu'on
ji pivoter sur le bord d'un bateau, en prenant un point
jippui dans l'eau , pour manœuvrer l'embarcation. Cour-
3 à r — . Trente légers vaisseaux D'un tranchant — déjà cou-
lât les eaux, DOiL. Ép. A. {Syn. rame.)
||| 2° Pelle de bois avec laquelle les bouchers remuent
j.ns la chaudière la graisse en fusion.
AVIS [à-vi ; 1*5 se lie] s. m.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. franc, vis (lat. vîsum, ce
:i est vu), § 201. On a dit d'abord ce m'est à vis, puis
m'est avis, locution encore usitée; enfin c'est mon avis,
ui" s. Ce m'ert a vis que ce ert Olivier, Roncev. tir. 365. |
i^ s. Por lui morrai , au mien avis, j. DE MEUNG, Rose,
35.]
l" Manière de voir exprimée par qqn sur un sujet.
yn. opinion.) Dire son — . Donner son — . Demander à qqn
a — . Les — sont partagés. Autant de têtes, autant d' — . Sauf
illeur — . I 11 m'est —, et, famil. et ellipt, M'est — , il me
inble. M'était — ... qu'il y avait un siècle que je ne l'avais
e, MALH. Lett. 1.
2p Spécialt. Manière de voir que l'on fait connaître
iqn, pour qu'il la suive. [Syn. conseil.) Résolu de profi-
■ de cet — et de sortir d'affaire, pasc. Prov. 1. De Maxime
de toi j'ai pris les seuls — , corn. Cinna, v, 1. Un fat quel-
efois ouvre un — important, boil. Art p. 4. || Fig. Je ne
mds — que de ma passion, mol. D. Garde, iv, 7. || P. ext.
dont on informe qqn, pour qu'il agisse en consé-
ence. Je vous donne — que... Ne te donna-t-on pas des —
mdla cause Du marcher et du mouvement. . ., Quand tout fail-
en toi? LA F. Fab. viii, 1. || Spécialt. Lettre d'— , par
[uelle un négociant prévient qqn qu'il tire sur lui ou
il lui expédie des marchandises. | Spécialt. — au lec-
T, morceau placé en tête d'un livre, pour informer le
lecteur de telle ou telle particularité relative à ce livre^
Fig. Voilà un — au lecteur qui me rendra sage à l'avenir, MOL.
Mal. im. m, 12.
AVISÉ, ÉE [à-vi-zé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de aviser, § 44. || xui^ s. Bêle est et
sage, de tous biens avisée, andr. contredit, dans godef.J
Il Dont l'esprit saisit à propos les choses. Maxime, en
voilà trop pour un homme — , CORN. Cinna, iv, 5.
AVISER [à-vi-zé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de à et viser, §§ 192 et 196. || xie s. Par-
nule guise onques ne l'avisèrent, St Alexis, 238.]
I. V. tr. Il lo Diriger à propos sa vue sur (qqn, qqch).
Cherchant son chemin, il avisa un paysan sur la route. Voulant
se cacher, U avise une touffe d'arbres. || Fig. Concevoir à pro-
pos qqch. Ce fut à lui bien avisé, la p. Fab. m, 18.
Il 2» — qqn. Diriger à propos l'attention de qqn (sur
qqch). M'avisant sur ce point, boil. Sat. 3. Va le faire — que
je suis ici, mol. Princ. d'Él. m, 3. — qqn |d'un envoi de
marchandises. Absolt. Un fou avise quelquefois un sage. || S' — .
Tourner à propos son esprit vers qqch. Ésope s'avisa d'un
stratagème, la f. Ésope. Je m'avisai de faire une revue des
diverses occupations qu'ont les hommes en cette vie, DESC.
Méth. 1. On ne s'avise jamais de tout. | Spécialt. Tourner
tout à coup son esprit vers qq action. Le magister... D'un
ton fort grave à contretemps s'avise De le tancer, la f. Fab.
i, 19. On ne s'avise guère d'assassiner que ses ennemis, pasg.
Prov. 7. On ne s'était pas encore avisé de faire un métier de
la justice, uoss. Hist. univ. m, 3. Certains impertinents de
laquais qui viennent provoquer les gens et les faire — de boire,.
MOL. Av. III, 1.
II. V. intr. — à qqch. Porter son esprit sur ce qu'il se-
rait à propos de faire. — aux moyens de sortir d'embarras.
— à ce qu'on doit faire, à ce qu'une chose soit faite. — de
{arch.). Je vais vite consulter un avocat et — des biais que
j'ai à prendre, mol. Scap. ii, 1.
AVISO [à-vi-zô] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. aviso, pour barca de aviso,.
m. s. § 13. Au xviio s. barque d'advis, furet. || 1782. en-
cycl. MÉTH. Admis AGAD. 1835.]
Il Petit navire de guerre, à marche rapide, qu'on em-
ploie à porter des avis, ordres, dépêches, etc., ou à re-
connaître la position des vaisseaux ennemis.
'AVISSURE [à-vi-sùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de avir, § 111. || 1751. encycl.]
Il Bord d'une pièce de tôle ou de fer-blanc qu'on a re-
courbé, pour l'assembler avec une autre pièce.
AVITAILLEMENT [à-vi-tày'-man ; en î;ers, -tà-ye-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avitailler, § 145. || xvo s. Vivres et ad-
vitaillement, Chron. du Mont-St-Michel, dans delb. jRec]
Il Vieilli. Action d'avitailler. ( V. ravitaillement.)
AVITAILLER [à-vi-tà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et l'anc. franc, vitaille, pour vic-
tuaille, §§ 194 et 196. || xiii" s. AvlteiUier, Chron. de St-
Denis, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Pourvoir de vivres, de munitions. — une place,
un corps d'armée, un navire. (F. ravitailler.)
*AVIVAGE [à-vi-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de aviver, § 78. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Action d'aviver.
AVIVER [à-vi-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et vif, §§ 194 et 196. || xii^ s. De
mal talent sont avivé, chrétien de troyes, Erec, dans
godef.]
Il Rendre plus vif. — le feu. — les couleurs d'un tableau.
Son teint s'est avivé. — un métal, lui rendre son éclat. | —
les douleurs, les regrets de qqn. — la querelle de la robe con-
tre l'épée, u'aub. Lett. i, 572. || ( Technol.) — le bois, le
couper à vive arête. — une taille, la creuser avec le burin.
AVIVES [à-vïv'] s. f. pi.
[ÉTYM. Ane. franc, vives, devenu avives par assimilation
avec aviver, § 509. Suivant l'opinion du vulgaire, le cheval
contracte cette affection en buvant des eaux vives. || xiv^ s.
Quant cheval a vives, Ménagier, ii, 78. [ 1530. Avjrves, palsgr.
p. 481.]
Il Engorgement des glandes parotides du cheval.
AVOCASSER [à-vô-kà-sé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de avocat 1, § 169. || xiv" s. Comment Dieu
advocacera, jugera et accusera les pécheurs, eust. desgh. ii,
292.1
AVO
176 —
AVO
Il Exercer la profession d'avocat, jj Ne se dit plus qu'en
mauvaise part.
"AVOCASSERIE [à-vô-kas'-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de avocasser, § 69. || xv« s. Un fin droict
maistre... De droicte avocasserie, Patheli7i,i7.]
Il Profession d'avocat. Je me jette toujours dans 1' — , cor-
BiNELLi, dans sÉv. 925. || Ne se dit plus qu'en mauvaise
part.
*AVOCASSIER, lÈRE [à-vô-kà-syé, -syèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de avocasser, § 115. || Néolog.]
Il Qui avocasse. La gent — .
1. AVOCAT [à-vô-kà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. advocatus, s. m. On a long-
temps écrit advocat. (Sur la suppression du d, V. § 503.) ||
xiio s. Avooaz de sainte Église, beneeit, Ducs de Norm.
4658.]
Il Celui dont la profession est de plaider pour ceux
qui ont à soutenir une cause en justice. Être reçu — . Un
— sans causes. Se faire inscrire au tableau de l'ordre des avo-
cats. — d'office, désigné pour plaider la cause d'un ac-
cusé qui n'a pas de défenseur. — sous l'orme, sans clients,
sans causes, locution proverbiale qui remonte au temps
où le juge assignait sous l'orme du village. Maintenant
chascun vous appelle Partout : — dessoubz l'orme, Fathelin,
13. I — au conseU d'État, à la cour de cassation, officier mi-
nistériel réunissant les fonctions d'avocat et d'avoué de-
vant ces juridictions. || — consultant, qui donne des con-
seils, des avis dans son cabinet sur les affaires litigieuses.
I — général, membre du ministère public adjoint au pro-
cureur général. || Fig. Se faire 1' — d'une mauvaise cause,
d'une injustice, d'une doctrine dangereuse. || Au fe'm. Avocate
(rare). Ne s'emploie guère que dans le langage religieux.
La sainte Vierge est 1' — des pécheurs. || Spécialt. L' — du
diable. | 1. Celui qui, à Rome, dans l'instruction d'une
cause de canonisation, a pour mission de combattre 1' —
de Dieu, chargé de faire valoir les motifs en faveur de la
canonisation proposée. | 2. Dans une conférence reli-
gieuse en dialogue, celui qui est chargé de proposer con-
tre la religion des objections que l'interlocuteur doit ré-
futer. Fig. Se faire 1' — du diable, défendre une mauvaise
cause.
2. "AVOCAT [à-vô-kà] s. m.
[ÉTYM. Corruption du caraïbe aouicatt, m. s. § 30. ||
Néolog.]
Il Fruit de l'avocatier, sorte de baie en forme de poire,
à pulpe fondante et savoureuse.
"AVOCATIER [à-vô-kà-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avocat 2, § 115. || Néolog.]
Il Sorte de laurier, grand arbre de l'Amérique équato-
riale, dont le fruit, nommé avocat, est comestible.
"AVOCATOIRE [à-vô-kà-twar] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. avocare, rappeler, §249. || xviii<=s.
V. à l'article.]
Il (T. de diplomatie.) Qui rappelle. Spécialt. Lettres avo-
catoires, par lesquelles un souverain rappelle ses sujets
de l'étranger. || Substantivt, dans le même sens. On — .
Maximilien... fit publier les avocatoires impériaux, vOLT.
Mœurs, 113.
"AVOCETTE [à-vô-sef] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. avocetta, m. s. § 12. trév.
1771, donne encore la forme ital. avoceta ou avoseta. ||
xviii'^ s. BUFF. avocette.]
Il Oiseau de l'ordre des Échassiers, à bec long, grêle,
élastique, et dont la pointe membraneuse est retournée
en l'air.
AVOINE [à-vwàn'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. avçna, m. s. devenu aveine, avoine, §§ 291
et 310. La forme aveine, encore admise par acad., est hors
d'usage, si ce n'est comme terme dialectal.]
Il 1" Plante céréale alimentaire de la famille des Gra-
minées. Semer de 1' — . Spécialt. Au plur. L'avoine sur
pied. Les avoines sont belles. Couper les avoines.
Il 2» La graine de cette plante. On picotin d'— . Balle
d'— , pellicule qui enveloppe le grain, et dont on rem-
bourre les paillasses et oreillers de berceaux.
1. AVOIR [à-vwàr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. habçre, m. s. devenu aveir, avoir, §§ 372,
434, 309 et 291.]
Il Exprime le rapport d'un ôtre avec ce qui est sien.
I. Rapport avec un autre ôtre. — une femme, des en-
fants, n n'a plus son père. — un tuteur. Il a des amis, des s
jets, des alliés. — qqn pour ami, pour complice. — du mOD
chez soi, des invités à sa table. || — une maison, de l'argent, c
troupeaux, une grande fortune. — de quoi vivre, et, cllipt,
de quoi. — une plume à la main, une bague au doigt. —
vêtement neuf. — des livres sur sa table, du blé dans son g
nier. Il a eu cette maison pour 25,000 francs. Les amis
manquent pas quand on a de la fortune, hnpers. Il y a de l'i
gent chez lui. Il y aura des vices tant qu'il y aura des homn
sur cette terre, n y en a (il y a des hommes) qui pens
que...
II. Rapport avec une partie de son propre être,
bras et jambes, n a toutes ses dents. Cet homme a de la bar
Le taureau a des cornes. L'oiseau a des ailes. || Cette raaiso
trois étages. Cet arbre a de larges feuilles. Paris a de bei
monuments.
III. Rapport avec une manière d'être, d'agir. — fa
soif, chaud, froid. — la fièvre, la goutte, une douleur aig
— de la force, de la santé. — la beauté, la jeunesse, n a p^
lui le nom de son père. — le pas sur qqn. — de l'esprit, dt
prudence, n a toute sa raison. — de la joie, de la tristesse,
l'humeur, des soucis, des remords. — de l'affection pour q
— de la haine pour qqn. — qqch en horreur. Il a un sujet
mécontentement contre vous, et, absolt, A qui ena-t-il? A
en avez-vous? n a un sujet de déplaisir, et, absolt, Qu'a^
vous? quel sujet de déplaisir avez-vous? — qqch pour agi
ble. Je vous supplierai d' — pour agréable Que..., mol. Mis
1. I Impers. 11 y a de la folie à agir ainsi. N'y ayant (vu q
n'y a) qu'une vérité de chaque chose, desc. Méth. 2. n
loin jusqu'à la maison. Il y a longtemps que je vous attend;
n'y a qu'à parler pour être servi. Tant U y a que (si bien qi
Il P. ext. — un avis, une manière de voir. — tort, raison,
de jurispr.) Les ayants droit, les ayants cause, ceux auxqi
les droits d'un autre ont été transmis. || A beau mentir
vient de loin. Il a beau faire. — un procès, une querelle
conduite n'a rien de blâmable. Sa physionomie a qqch de
Ce rêve a qqch d'effrayant. La victoire a ses dangers. || Spécùi
Employé comme auxiliaire. \ 1. En parlant d'un acte
compli. (Se construit avec le part, passé du verbe '"
mant l'action.) — fait qqch. n a mangé, dormi, donné.
pers. Il a plu, neigé. | 2. En parlant d'un acte à acco
(Se construit avec la prép. à suivie de l'infin. du Vi
n a à sortir, à travailler. î'ai qqch à faire. J'ai madlle à
avec lui.
2. AVOIR [à-vwàr] s. m.
[ÉTYM. Infin. de avoir 1 pris substantivt, § 49.
Tôt son aveir qu'ot sei en at portet, St Alexis, 91.]
Il Ce qu'on possède, meuble ou immeuble. Tout si
est en terres. | Spécialt. (T. de finance.) L'ensembL
valeurs actives. Établir un compte par doit et — .
"AVOISINANT, ANTE [à-vwà-zi-nan, -nânt'] adj
[ÉTYM. Adj. particip. de avoisiner, § 47. || Néolog
Il Qui avoisine. Les maisons avoisinantes.
AVOISINER [à-vwà-zi-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et voisin, §§ 194 et 196. || x'
Pour s'apprivoiser à la mort... il n'y a que de s'en avol
MONTAIGNE, II, 6.]
Il Être dans le voisinage de (qqch). Les bois qui avoi
la maison. Tout ce qui avoisinait Chantilly était envié par
sieur le prince, ST-sim. i, 46.
AVORTEMENT [à-vôrf -man ; en vers, -vôr-te-...]
[ÉTYM. Dérivé de avorter, § 145. || xii^ s. Serm
Bern. dans godef. Suppl.]
Il Action d'avorter. | Spécialt. Action d'avorter par
moyens artificiels. Quiconque, par aliments, breuvage, i|
procuré 1' — d'une femme enceinte.... Loi du ^8 avril 18
Il Fig. L' — d'une entreprise.
AVORTER [à-vôr-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. abortare, m. s. §§ 434, 302 et 291
Il 1° En parlant du fœtus , mourir ou être tué
germe. Son fruit a avorté. | P. anal. Les boutons des
à fruit ont avorté. || Fig. Être arrêté dans son déveloj|
ment. Pour le discréditer, et faire — toutes ses entrepi
ST-SIM. m, 62. Ce qui l'a fait — (le sujet de Pertharit\
été l'événement extraordinaire qui me l'avait fait choisir, CO;
Perth. exam.
Il 2» En parlant d'une femme enceinte, accoucj
avant terme d'un enfant mort ou tué en germe. C
femme a avorté. Les femmes ne se faisaient-elles pas
MONTESQ. Espr. des lois, xxiii, 11. | P. anal. Unebri
AVO
— 177
AXO
)e jument qui a avorté. || Fig. Vieilli. L'autre avorte avant
tnps des œuvres qu'il conçoit, RÉGNIER, Sat, 10.
AVORTON [à-vùr-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de avorter, § 104. || 1387. Advoulton, dans
j c. abortire.]
Animal, plante, fruit rabougri, qui n'a pas atteint son
îveloppement normal. | P.anal. Tout être chétiC. Un —
aomme. Un — de mouche en cent lieux le harcèle, la f. FaO.
9.
AVOUABLE [à-vwàbr ; en vers, -vou-àbl'] adj.
[ktym. Dérivé de avouer, § 93. || 1802. Avowable, dans
)DEF. Suppl. I Inusité aux xvii° et xvui'= s. Admis acad.
578.]
Qui peut être avoué, dont on n'a pas à se cacher,
ojet — .
AVOUÉ [à-vwé; en vers, -vou-é] s. m.
[ÉTYM. Du lat. advocatum, avocat, défenseur, §§ 413,
7, 380, 295, 402 et 291.]
I. Personnage qui avait, sous l'ancien régime, l'office
! défendre les droits des villes, des communautés, des
lises, etc. I Spécialt. Celui qui se battait pour un autre.
\ ext. Remplaçant d'un soldat de la milice. Soldat rem-
îcé par un —, servan, dans encycl. méth. Milice.
II. Otficier de justice institué lors de la Révolution
iiur remplacer les procureurs, et dont la fonction est
\'. faire la procédure judiciaire et de suivre l'instruction
|;s procès civils, en laissant la plaidoirie aux avocats.
AVOUER [à-vwé; en vers, -vou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de à et vouer, §§ 192 et 196- || xiio s.
I es siz liges hom, si nel vols avoer, wace, Rou, ii, 3731.]
jl. Reconnaître qqn pour sien.
||| 1" En parlant d'un seigneur, reconnaître qqn pour
Issal. I En parlant d'un vassal, reconnaître qqn pour
jigneur. || P. anal. — un parent pauvre. L'— pour mon
isre et pour mon empereur, coRN. Hér. i, 2.
jll 2° P. ext. Vieilli. Autoriser qqn. Je t'avoûrai de tout,
\c. Phèd. m, 1. Il Poét. En parlant d'une chose. Avouez
julement les bras qu'on veut vous tendre, rotrou, Cosroès,
|3. Les dieux n'avoûront point un combat plein de crimes,
''RN. llor. m, 2.
II. Reconnaître qqch pour sien.
j II l" Reconnaître qqch qu'on a fait, et particulièrement
[ch de blâmable. — une dette. — sa faute, son crime.
\'^tsolt. L'accusé a avoué.
i|| 2o Reconnaître qqch comme vrai. Ah! j'ai tort, je
ivoue, MOL. Mis. I, 2. J'avoue qu'il est besoin d'un long
ercice pour s'accoutumer à regarder les choses de ce biais,
|:sc. Méth. 2. {Syn. confesser.)
JAVOYER [à-vwâ-yé] s. m.
\ [ÉTYM. Pour avoyé, forme dialect. de avoué, § 17. || 1363.
î, Jehan Velga, advoyez de Fribor, dans Rec. diplom. du
'.lit. de Fribourg, m, 180.]
Il Premier magistrat de certains cantons suisses. Vous
communiquerez ce petit mot qu'à M. 1'— (1622), u'aub.
'tt. à M. Manuel.
AVRIL [à-vril ; d'après acad. 1835, à-vriy' ; au xvii<= s.
vri] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. "^aprilium, m. s. (lat. class. aprtlem),
rme due sans doute à l'influence de martium, § 426, 462
291. Il xic s. Cume flur en avrill, Roland, 3503.]
I \j& quatrième mois de l'année. Poisson d'— , mystifi-
itiôn qu'on s'amuse à faire à qqn le i""" avril. || Poét.
lintemps. Le centième décembre (hiver) a les plaines ternies,
le centième — les a peintes de fleurs. Depuis que..., malh.
"jcs. 103. Dans l' — de mes jours, régxier, Plainte.
'AVRILLER, ÈRE [à-vri-yé, -yèr] adj.
ÉTYM. Dérivé de avril, § 115. |1 xii^ s. Quan voi le tans
rillier, dans bartsgh, Rom. und Pastour. p. 237.]
I Vieilli. D'avril. J'étais alors dans ma fleur —, bon. des
"a. Poés. Il Spécialt. Blé —, et, substantivt , —, blé
avril.
AVUER [à-vué ; en vers, -vu-é] v. tr.
ÉTYM. Composé de à et vue, §§ 194 et 196. [Cf. anuer.)
xvie s. Aveuer, d'arcussia, dans delb. Rec.'\
il Suivre des yeux le gibier qui part. — une perdrix.
"AVULSION [à-vûl-syon ; en vers, -si-on] s. /'.
létym. Emprunté du lat. avulsio, m. s. \\ 1549. tagault,
ins GODEF. Suppl. I Inusité aux xyii^ et xyiii^ s.]
II Arrachement. L'— d'une dent.
AXE [iiks'J s. m.
DICT. FRANC.
[ÉTYM. Emprunté du lat. axis, proprt, essieu. Au xiii^ s.
on trouve la forme lat. axis, employée au sens propre
dans Benar^. (F. delb. Rec.) |j xvio s. bovelles, Géom.
prat. 49.]
I. Il 1° (Géom.) Ligne mathématique autour de laquelle
tourne une figure plane pour engendrer un solide do
révolution. L' — d'un cylindre, d'un cône, d'une sphère. P. ext.
L' — d'une pyramide, perpendiculaire qui va du sommet
au centre de la base. L'— d'un prisme, droite qui joint les
centres des deux bases. L' — d'un cercle, le diamètre. L' —
d'une ellipse, d'une hyperbole, droite qui passe par les deux
foyers. L'— d'une parabole, perpendiculaire à la direc-
trice qui passe parle foyer. || P. anal, j 1. (Astron.) Ligne
autour de laquelle s'accomplit le mouvement de rota-
tion d'un corps céleste sur lui-même. | 2. (Mécan.) Toute
ligne autour de laquelle un corps peut se mouvoir. — '
d'un navire, ligne mathématique autour de laquelle s'ac-
complissent les divers mouvements d'oscillation, de ro-
tation du navire. | P. ext. L'— d'une balance, d'un pendule,
verticale qui passe par le point de suspension. — d'une
rue, droite parallèle aux deux côtés qui partage la rue
en deux parties égales.
Il 2° (Physique.) — d'un miroir, d'une lentille, droite me-
née d'un point lumineux au centre de courbure du mi-
roir, ou au centre optique de la lentille. — visuel, ligne
qui va du centre de l'œil à l'objet qu'on regarde.
113° (Géologie.) — de soulèvement, ligne de direction
suivant laquelle s'est opéré le soulèvement d'une chaîne
de montagnes.
Il 4° (Anat.) — du cou, la seconde vertèbre, nommée
axis, formant une sorte de pivot sur lequel peut tourner la
première vertèbre, à laquelle est fixée la tète. || (Botan.)
— d'une plante, toute partie du végétal autour de laquelle
naissent des appendices.
II. Poét. Essieu. L'or reluisait partout aux axes de tes
chars, a. chén. Et. et Fragm.
*AXIÂL, ALE [âk'-syàl ; en vers, -si-àl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de axe, § 238. || Néolog.]
Il Qui est dans l'axe. Direction —, ligne des pôles. Direc-
tion — équatoriale, perpendiculaire à la ligne des pôles.
[ÉTYM. Dérivé du lat. axilla, aisselle, § 248. || 1541. J.
CANAPPE, Tab. anatom. dans delb. Rec]
Il Qui appartient à l'aisselle. Vaisseaux , nerfs , glandes
axillaires. Le chyle... va se mêler au sang dans la veine — ,
MALEBR. Rech. de la vérité, II, i, 2. || Spécialt. (Botan.)
Placé à r.aisselle d'une feuille, d'un pédoncule , d'un ra-
meau.
"AXINITE [âk'-si-ni-te] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec cx^îvti, hache, § 282. || Mot de
la fin du xviiio s. Admis acad. 1835.]
Il Substance minérale à cristaux tranchants, analogue
à la tourmaline.
AXIOME [âk'-syôm' ; en vers, -si-om'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. axloma, grec à^tw[j.a, propo-
sition. Il xvio s. J. PELETiER, Algèbre, p. 174.]
Il Vérité générale, indémontrable, qui s'impose à l'es-
prit comme évidente par elle-même. La géométrie repose
tout entière sur des axiomes et des définitions. | P. ext. Un —
de droit, de politique, proposition indiscutée, admise par
tous.
"•AXIOMÈTRE [âk'-syo-mètr' ; en vers , -si-ô-...] s. m.
[ÉTYM. Composé avec axe et le grec [xi-rpov, mesure,
§ 279. Il 1782. ENCYCL. méth.]
Il Aiguille qui suit les mouvements de la barre du gou-
vernail et en indique la direction.
1. *AXIS [ak'-sïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. axis, axe. || Néolog.]
Il Deuxième vertèbre du cou, qui s'articule, en haut,
avec l'aUas. (F. axe I, 4».)
2. ""AXIS [âk'-sïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. axis, nom d'un animal de
l'Inde, dans Pline, Hist. natur. viii, 31. || xvie s. Animaux
qu'on appelle axis, du pinet, dans delb. Rec]
Il Espèce de cerf, originaire du Bengale.
AXONGE [âk'-sônj'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. axungia, m. s. proprt, graisse
qui sert à oindre les essieux. || xvi° s. Puis les graissa
d'axunge de souris, rab. it, 29.]
Il La graisse la plus blanche et la plus fine de certains
12
AYA - m
animaux. Spécialt. Graisse de l'épiploon ou panne du
porc, qu'on fait fondre sans sel {cf. saindoux), et qu'on
emploie en pharmacie, en parfumerie, etc.
ATAN [à-yan] s. 7n.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe ayân, plur. de aïn, œil, fig.
celui qui surveille, § 22. 1| Admis acad. 1835.]
Il En Turquie, officier de la sûreté publique.
AZALÉE [à-zà-lé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec il,aXz6<i, sec. On a employé
jusqu'à ces derniers temps la forme latinisée azalea. |1
Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Plante de la famille des Éricacées, cultivée comme
plante d'agrément.
AZÉDARAC [à-zé-dà-rak'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté (par l'intermédiaire de l'arabe, § 22)
du persan âzâd-dirakht, m. s. proprt, arbre libre, § 24. ||
xvie s. Azadaracht, DU pinet, Dioscor. dans delb. Rec. \
xvii" s. L'azedarac ou acacia d'Egypte, liger, ibid.]
Il Arbre originaire de l'Inde, de la Syrie et de la Perse,
vulgairement appelé lilas de Chine.
AZEROLE [àz'-rôl; en vers, à-ze-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. azarolla, arabe az-zorour,
m. s. §§ 13 et 22. || xvi<= s. Azarole, du pinet, Dioscor. dans
DELB. Rec. I 1690. Azerole, furet.]
Il Fruit de l'azerolier, d'un goût acidulé.
AZEROIiIER [àz'-rô-lyé; en vers, à-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de azerole, § 115. la quintinie emploie
azerole pour désigner l'arbre aussi bien que le fruit, Jard.
fruit. III, 14. Il 1690. furet.]
Il Arbre de la famille des Rosacées, à rameaux courts,
velus, à fleurs blanches en corymbe.
AZIMUT [à-zi-mûf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe al-semt, le chemin, § 22.
Il XVI'' s. Cercles imperfaictz appelez azimuthz par les Arabes,
JACQUINOT, Astrolabe, 15.]
Il Angle que forme le plan méridien d'un lieu avec
le plan vertical mené par un point que l'on considère.
Il — magnétique, angle que fait un plan vertical quelcon-
que avec la direction de l'aiguille aimantée.
AZIMUTAIi, ALE [à-zi-mu-tàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de azimut, § 90. || 1751. encycl.]
Il Qui forme un angle (dit azimut) avec le plan méridien
d'un lieu. Plan — . Cercles azimutaux.
AZOTATE [à-z6-tat'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de azote, § 282. || Néolog.']
Il Sel formé par la combinaison de l'acide azotique
avec une base.
AZOTE [à-zôf] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec à privatif et Cuti, vie,
§ 182. Il 1787. G. DE MORVEAU, NomcncL chim. p. 36.]
Il Corps simple, gazeux, sans odeur ni saveur, im-
propre à la respiration et à la combustion, qui entre dans
la composition de l'air et forme un des éléments essen-
tiels des tissus végétaux et animaux.
AZOTÉ, ÉE [à-zô-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de azote, § 118. || Néolog.]
Il Qui contient de l'azote. Aliment — .
"AZOTEUX [à-z6-teu] adj.
[ÉTYM. Dérivé de azote, § 116. || Néolog.]
Il Formé d'un équivalent d'azote et d'un d'oxygène.
Acide — .
AZOTIQUE [à-zô-tïk'] adj.
] - BAB
[ÉTYM. Dérivé de azote, § 229. || 1787. g. de morvba
emploie gaz azotique comme synonyme de azote, Nomenc
chim. p. 36.]
Il Formé de trois équivalents d'azote et d'un d'oxygèni
Acide — , liquide très caustique, nommé aussi acide i
trique, eau-forte, employé dans l'industrie par les teiub
riers, les graveurs, les lithographes, les essayeurs, et
*AZOTITE [à-zô-tïf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de azote, § 282. || Néolog.]
Il Sel formé par la combinaison de l'acide azoteux av<
une base.
"AZOTURE [à-zô-tûr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de azote, § 111. || Néolog.]
Il Combinaison de l'azote avec un corps simple.
AZUR [à-zùr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du persan lâdjourd, nom de la pier
dite lapis-lazuli, § 24. L'I initiale, prise à tort pour l'articl
a disparu dans toutes les langues romanes. || xi'^ s.
vermeil et l'azur, Roland, 1557.]
Il Couleur d'un beau bleu clair. Laissez sur cesbuisso
flotter les plis d' — De vos ceintures transparentes, v. UUG
Moïse sauvé. — d'émail, azur que l'on obtient avec «
verre bleui par l'oxyde de cobalt et pulvérisé. — de cuivi
( V. azurite.) || L'— du ciel. Absolt. Poét. Le ciel. Nous somm
les abeilles. Nous volons, dans I' — écloses. Sur la bouche ouvei
des roses, V. hugo, Châtim. Manteau impérial. \\ (Blasoi
Un des neuf métaux des armoiries, de couleur bleue.
*AZURAGE [à-zu-ràj'] s. m..
[ÉTYM. Dérivé de azurer, § 78. || Néolog.]
Il Action d'azurer.
AZURÉ, ÉE [à-zu-ré] adj.
[ÉTYM. Dérivé de azur, § 118. || xiv^ s. Dame azurée, ^^
TRIQUET DE COUVIN, daUS DELB. jRec]
Il De couleur d'azur. La voûte —, le ciel. Qui de nous c
clartés de la voûte — Doit jouir le dernier? la f. Fab. xi,
*AZURER [à-zu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de azur, § 154. || 1549. Asurer, r. es
Il Teindre en couleur d'azur. j
*AZURIN, INE [à-zu-rin, -rin'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de azur, § 100. || 1549. Asurin, R. ESI
Il Vieilli. Qui tire sur l'azur. Incrustation... coloréi
verd —, PEiRESc, Lett. 119.
*AZURINE [à-zu-rin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de azur, § 245. || Néolog.]
Il Variété de bleu.
"AZURITE [à-zu-rïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de azur, § 282. || Néolog.]
Il Carbonate de cuivre bleu.
*AZYGOS [à-zi-gôs'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec aî;uYo<:, proprt, qui ne faitp
partie d'un couple, cette veine existant seulement du <;<
droit. Il xvi^ s. paré, ii, 15.]
Il Veine —, et, substantivt, —, gros tronc veineux ç
établit une communication entre la veine cave suï
rieure et la veine cave inférieure.
AZYME [à-zim'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. azymus, grec aî;uiJ.oç, m
Il 1546. Pains azimes, J. de gaigny, dans delb. Rec]
Il Sans levain. | 1. Pain —, pain que les Juifs mangt
au temps de la pâque. | 2. Pain en feuilles minces, de
on fait les hosties, dont on enveloppe les bols pharn
I ceutiques, dit vulgairement pain à chanter.
B
B [bé ; selon la nouvelle épellation, be] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. b, m. s. \\ xw.v'^ s. Je ne puis
bien nommer sans b, Senefiance de l'A B C, dans jubinal,
Nouv. Rec. u, 276.]
'I Consonne labiale, la seconde lettre de l'alphabet en
français et dans la plupart des autres langues. Un grand
B on B majuscule. De petits b ou b minuscules. Ne savoir ni
a ni b, ne rien savoir du tout. Ne parler que par B
F, en employant souvent les jurons qui commenceni
ces lettres. Les B, les F, voltigeaient sur son bec, gresU
Ve7't-Vert, 4. | P. plaisant. Être marqué au b, bigle, borj
bossu ou boiteux. (F. a.) || Nom de la note si dans 1]
cienne notation. B quarre, B mol. ( V. bécarre, bémoL)
BABA [bà-bà] i". m.
BAB
179 —
BAC
lYM. Emprunté du polonais baba, m. s. § 20. || Néolog.
lis ACAD. 1835.]
( làteau dans la composition duquel entrent du sucre,
es raisins de Corinthe et du rhum.
I BABEL [bà-bèl] s. f.
"tym. Nom propre, § 36.]
\om hébreu de la ville de Babylone. La tour de Babel.
. .y. Par allusion au miracle de la confusion des lan-
jiies qui arrêta la construction de la tour de Babel.
est ici la tour de Babel, tout le monde parle à la fois sans
.Mitendre.
1. BABEURRE [bà-bétir] s. m.
[ÉTYM. Pour bas -beurre. Composé de bas et beurre,
173. COTGR. au mot beurre, enregistre dans le môme
gns la locution bas de beurre. La prononciation, qui de-
rait être bâbeur, parait s'être altérée sous l'influence de
abenrre 2. || 1611. cotgr.]
I) Liquide blanc aigrelet qui se sépare du beurre dans
; battage de la crème. {Syn. lait de beurre.)
2. * BABEURRE [bà-beur] s. m.
[ÉTYM. Pour bat-beurre. Composé de bat (du verbe bat-
•e) et beurre, § 209. || 1606. Batbeurre, nicot.]
Il Bâton qui sert à battre la crème dans la baratte pour
lire le beurre. {Syn. batte à beurre.)
•BABICHE [bà-bïch'] s. f. et *BABICHON [bà-bi-chon]
m.
[ÉTYM. Pour barbiche, barbichon, § 491. || 1642. oud.]
' Il Vieilli. Petit chien à longs poils. ( F. barbiche et bi-
iion.) Vous perdrez pour une — Des pleurs qui sulfiraient pour
jïcheter un roi, voit. Stances, p. 482.
BABIL [bà-bil; d'après acad. 1835, bà-biy'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de babiller, § 52. || xv« s. Au fait
'amours babil est peu de chose, Ballade attribuée à villon.]
Il Bavardage futile, enfantin. Riches, pour tout mérite, en
- importun, mol. F. sav. iv, 3.
BABILLAGE [bà-bi-yaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de babiller, § 78. On trouve babinage dans
i!méme sens en 1527, Myst. de Si Christophe. \\ Néolog.
;vdmis acad. 1835.]
' Il Action de babiller.
, BABILLARD, ARDE [bà-bi-yàr, -yàrd'] adj. et s. m.
'if.
j [ÉTYM. Dérivé de babil, § 147. || xve-xvi<= s. Filles quo-
luardes, babillardes. Ane. Poés. franc, ix, 72.]
Il Qui aime à babiller. Prophète de malheur ! — ! dit-on,
e bel emploi que tu nous donnes! la f. Fab. i, 8. Sicbstan-
ivt. Un —, une — . Tout — , tout censeur, tout pédant, LA F.
'flô. 1, 19. Il P. anal. S. m. (Dans un moulin.) Mécanisme
ui imprime une oscillation régulière à l'auget, et dont
3 bruit produit le tic tac du moulin. {Syn. baille-blé.)
HABILLEMENT [bà-biy'-man ; en î;er-5,-bi-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de babiller, § 145. 1| 1584. J. des caurres,
ans DELB. Rec. Inusité aux xyii"^ et xviiio s. Admis acad.
835.]
Il Le fait de babiller.
BABILLER [bà-bi-yé] V. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. On le trouve dès le xii^ s.
u sens de bégayer. || 1539. r. est,]
Il Bavarder d'une manière futile, enfantine. Car chacun
babille et tout du long de l'aune, mol. Tart. i, 1. Ni mon
renier ni mon armoire Ne se remplit à — , la f. Fab. iv, 3.
SABINE [bà-bin'] s. f.
[ÉTYM. Semble dérivé d'un radical german. bab, qui
e trouve dans le mot dialect. allem. baeppe, mufle, et au-
quel se rattache aussi baboue, moue, §§ 6 et 100. || xyi^ s.
es nourrisses ne lui avoient bien à point torché les babines,
'AB. 11,4.]
Il 1° Lèvre des singes, des chiens, de plusieurs ani-
naux ruminants, etc.
Il 2» P. anal. Famil. Lèvres de l'homme. Se lécher les
labines, passer la langue sur ses lèvres, et, fig. se délec-
«3r, en pensant a qqch de friand.
BABIOLE [bà-byôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. babbola, m. s. d'origine in-
certaine, § 12. COTGR. donne baboles et babioles. || xvi« s.
:arlol\, VIII, 26.]
Il Chose menue, sans importance. (Syn. bagatelle.) Gans
>arfumés, chevaux d'Espagne et autres babioles du pays d'où
1 venait, d'aub. Dicorce satyrique.
*BABIROUSSA [bà-bi-rou-sà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du malais babiroussa, m. s. de babi,
cochon, et roussa, cerf, § 28. || Néolog.]
Il Pachyderme qui se rapproche du cochon et dont les
défenses, recourbées en demi-cercle jusqu'au front, res-
semblent à des cornes.
BÂBORD [bà-bùr] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du néerlandais bakboord, m. s. § 10,
oii bak désigne le château d'avant, qui était autrefois sur
le côté gauche du navire. Au xyii» s. on écrit, par erreur
d'étym., bas-bord, basbord : de là l'accent circonflexe ac-
tuel, § 422. Il xvi« s. (Le banc de sable) te demourra de
babort, garcie, Grant Rout. f» 51.]
Il Côté d'un navire que l'on a à sa gauche quand on
regarde l'avant. {Cf. tribord.)
BABOUCHE [bà-bouch'] s. f
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe bâboudj, m. s. mot d'ori^
gine persane, §§ 22 et 24. || 1701. furet.]
Il Pantoufle de cuir, sans quartier, à semelle plate.
•BABOUE [bà-bou] s. f
[ÉTYM. Paraît se rattacher au même radical quebabine.
Il xiye s. Baboe, eust. desch. v, 134. \ xwi'^ s. Babou, rab.
IV, 56, et COTGR.]
Il Vieilli. Moue. Faire la — .
BABOUIN [bà-bwin] s. m.
[ÉTY'M. Dérivé de baboue, § 100. || xiii^-xiV s. Li quens
de Flandres Baudouin Ne semble mie babouin, G. guiart, Roy.
lign. 3090.]
Il 1° Sorte de singe cynocéphale, à lèvres proéminen-
tes. Il P. anal. Bouton qui vient aux lèvres.
Il 2° Fig. Famil. \ 1. —, babouine, petit singe, en par-
lant d'un petit garçon, d'une petite fille. Ah! le petit — !
Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise! la f. Fab. i, 19. Faites
taire ces petites babouines. | 2. Figure grotesque que des-
sinaient les soldats et que devait baiser celui qui avait
manqué à des conventions établies entre camarades. Fig.
Vieilli. Baiser le —, subir une avanie.
"BABY [bé-bé]. F. bébé.
BAC [bak'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du néerlandais bak, auge, § 10. ||
xii» s. BENEEiT, Ducs de Norm. dans godef. Suppl.]
Il 1° Auge, cuve en usage dans certaines professions
{cf. bâche, baquet), pour la macération du houblon, la
clarification du sucre, etc. | Spécialt. Caisse à fleurs en
forme de cuvier.
Il 2" Bateau plat qui sert à passer d'un bord à l'autre
d'un cours d'eau hommes, animaux, voitures, et qu'on
fait glisser le long d'un câble tendu entre les deux rives,
en le présentant obliquement au courant.
BACCALAURÉAT [bà-kà-lô-ré-à] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge baccalaureatus,
dérivé de bacoalaureus, mot par lequel les clercs de l'uni-
versité traduisaient bachelier, le rattachant à tort à bacca
lauri , baie de laurier, § 217. || 1680. Bacaloreat , richel. |
1690. Baccalauréat, furet.]
Il Premier grade qu'on prend dans les différentes fa-
cultés d'une université. — es lettres, es sciences, en droit.
* BACCARA [bà-kà-rà] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Jeu de cartes oii le neuf est le plus haut point et où
le dix, appelé baccara, est équivalent à zéro.
BACCHANAL, ALE [bà-kà-nàl] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Bacchanalis, m. s. \\ 1507. Céré-
monies bachanales, Condamn. de Bancquet, 353.]
Il l" Consacré à Bacchus {inusité). \\ Substantivt. Fém.
plur. Les Bacchanales, fêtes en l'honneur de Bacchus, dont
le caractère était un mélange d'enthousiasme religieux
et d'ivresse, de gaieté licencieuse, j P. ext. Une —, tableau,
bas-relief représentant ces fêtes. Une célèbre — en bas-
relief, DE BROSSES, Lctt. d'Italie, ii, 139.
Il 2° Fig. \ 1. S. f. Une —, une orgie bruyante, j 2. S. m.
Un —, un tapage désordonné.
BACCHANTE [bà-kânf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bacchans, antis, part. prés, de
bacchari, célébrer les fêtes de Bacchus. || 1611. cotgr. j
Il 1" Femme qui célébrait les fêtes de Bacchus en se
hvrant aux transports furieux qui caractérisaient ces fêtes.
Elles secouent leurs cheveux épars comme des bacchantes,
FÉN. Tél. 6.
Il 2° Fig. Femme que l'ivresse, la passion jette dans
des transports désordonnés.
BAC
— 180
BAD
BACCIFÈRE [bâk'-si-fèr] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lai. bacca, haie, etfero, je porte,
§ 273. Il xvie s. Bruyère baccifere, du pi.net, dans delb.
Rec. Admis acad. 1798.]
Il (Botan.) Qui porte des baies.
BACHA [bà-chà]. V. pacha.
BÂCHE [bach'] 5. f.
[ÉTYM. Même radical que bac. (F. ce mot.) || xvio s.
Pour faire des engins, des bâches, du vervain, R. belleau,
dans GODEF. Sujypl. Admis acad. 1835.]
Il 1" (Technol.) Caisse employée à divers usages dans
les usines. — à mesurer le minerai, à refroidir les scories. —
à eau. Il P. anal. \ 1. Creux où il reste de l'eau à la marée
basse. | 2. Filet en forme de poche. — traînante.
Il 2" (Jardin.) Caisse à châssis formant un abri vitré
pour préserver les plantes délicates.
Il 3» P. ext. Couverture de toile goudronnée ou de cuir
qui sert à protéger le chargement des charrettes, des di-
ligences, des bateaux.
BACHELETTE [bâch'-lef ; enve7'S, bà-che-...] s. f.
[ÉTYM. Altération (sous l'influence de bachelier) de l'anc.
franc, baisselete, dérivé, § 133, de baissele, W2. s. mot qui
se rattache à baiasse. {Cf. bagasse 2.) || xiii^ s. Baisselete,
j. DE MEUNG, Rose, 13539. I xv'' s. Mais que ce jeune bache-
lier Laissast ces jeunes bachelettes, vili.on, Double ballade.]
Il Vieilli. Jeune fille. Un jeune bachelier... Vous cajolait la
jeune — , la f. Contes, Clochette.
BACHELIER [bach'-lyé; en vers, bà-che-...] s. m.
[ÉTYM. Altération, par substitution de suffixe, § 62, de
l'anc. franc, bacheler, du bas lat. baccalarem, mot d'origine
incertaine, qui désigne à l'origine un personnage de rang
inférieur, §§ 385, 335, 302 et 291. || xi" s. Cil bacheler le-
gier, Roland, 113.]
Il 1° Au moyen âge, jeune gentilhomme qui aspirait à
devenir chevalier. || P. ext. Vieilli. Jeune garçon. Dans
la Touraine, un jeune — , la F. Contes, Clochette.
Il 2» P. anal. Celui qui, dans une faculté, a pris le pre-
mier des grades universitaires. — es lettres, es sciences.
— en droit, en théologie. Un — est un homme qui apprend, et
un docteur un homme qui oublie, furet. Rom. bourcj. ii, 77.
BÂCHER [bâ-ché] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bâche, § 154. i| 1752. trév. Admis
ACAD. 1835.]
Il Couvrir d'une bâche.
BACHiaUE [bà-chik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bacchicus, m. s. \\ xvi<= s. Bac-
chique boisson, j. godard, dans godef. Suppl.]
Il Qui a rapport à Bacchus. Fête — , en l'honneur de
Bacchus. P. ext. Chanson — , chanson à boire.
BACHOT [bà-chô] 5. 7n.
[ÉTYM. Dérivé de bac, § 136. || 1539. r. est.]
Il Petit bateau plat.
BACHOTEUR [bà-chô-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bachot, § 112. || 1751. encycl. Admis
acad. 1762.]
Il Batelier qui conduit un bachot.
BACBLE [bà-sil] s. m. [fém. cotgr., th. corn., trév.).
[ÉTYM. Semble emprunté du lat. baciilus, baguette, à
cause de la forme des racines de cette plante. || 1539. Une
sorte d'herbe qu'on appelle de la bacille, R. EST. Admis acad.
1762 sous la forme bassile, fém. Fait masc. et écrit bacile
en 1835.]
Il Plante ombellifère dite vulgairement perce-pierre ou
fenouil de mer.
* BACILLE [bà-sil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. baciilus, bâtonnet. || Néolog.]
Il (Biologie.) Microbe de nature végétale, allongé en
forme de bâtonnet.
* BÂCLAGE [bd-kl'ij'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâcler, § 78. || 1751. encycl.]
Ij Action de bâcler.
BÂCLER [ba-klé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. baclar, m. s. probable-
ment dérivé du lat. baculum, Ijâton, g 11. || xvi'' s. Ils bac-
clent et estoupent sa bouche, vigenîcre, dans delb. Rec]
Il Arrêter, au moyen d'une traverse de bois, de fer. —
une porte, une fenêtre. || P. ext. — un port, le fermer avec
des chaînes, une eslacade, etc. — un bateau, l'amarrer
pour le charger ou le décharger. || Vieilli. Les glaces bâ-
clent la rivière, arrêtent la navigation. {Cf. débâcle.) |j Firj.
C'est une affaire bâclée, arrêtée, dont on est débarrass
P. ert. — une besogne, la finir au plus tôt pour s'en déba
rasser. Le mariage fut bâclé de la sorte, ST-siM. il, 318.
* BACTÉRIE [bak'-té-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec paxxTjpîa, bâton. !| NcoIj
Il Microbe de nature végétale, mobile ou non, de forn
allongée, jj P. ext. Tout microbe d'origine végétale.
* BACTÉRIOLOGIE [bak'-té-ryô-lô-gi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec bactérie et le grec )vôyo;, di|
cours, § 279. || Néolog.]
Il Partie de la biologie qui a pour objet l'étude des L
téries.
* BACUL [bà-ku] s. m.
[ÉTYM. Composé de bat (du verbe battre) et cul, § :.'
I| xv" s. Il faut porter doré bacuz, Monol. des perrwj
(attribué à coquillart).]
Il Large croupière que l'on met aux bêtes de trait.
'BADAMIER [bà-dà-myé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du persan bâdâm, amande, §§ 24 et 11
Il Néolog.]
Il Arhre exotique dont le tronc fournit la gomii
résine appelée benjoin. ji
BADAUD , AUDE [bà-dô, -dod'] s. m. et f. |{
[ÉTYM. Emprunté du provenç. badau, m. s. dérivé detf
dar, même mot que le franc, bayer, g 11. || .xvie s. Leurfc|
daude coustume, rab. il, 18.]
Il Celui, celle que la curiosité arrête devant des ci
ses qui ne méritent pas l'attention, n y croît (à Paris) -
badauds autant et plus qu'ailleurs, corn. Ment, i, 1. || P.i
Nigaud. Certains badauds qui faisaient consister la belle
lanterie à se laisser gagner au jeu par les filles, flri;t. Rn
bourg, i, 35. || Adjectivt. Curiosité — . Population — .
BADAUDER [bà-dô-dé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de badaud, § 154. || 1752. trév. Adn
.\cad. 1762.]
Il Faire le badaud.
BADAUDERIE [bà-dôd'-ri; en vers, -dô-de-ri] .<r. /'.
[ÉTYM. Dérivé de badaud, g 69. || xvii^ s. Ce mot sem
tenir un peu de la badauderie, ii. est. Nouv. lang. fnii
italian. ii, 12.]
Il Action de badauder. || Caractère du badaud.
* BADE [bàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bada, m. s. g 11, qui est ^
subst. verbal de badar, franc, bayer. |j Néolog.]
Il (Marine.) Ouverture du compas qui mesure l'i
valle dont une pièce de bois s'écarte de la place qu'
doit occuper. [Cf. badillon.)
*BADELAIRE [bâd'-lér; en vers, bà-de-...] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. On trouve aussi baudelaire
baselaire. || 1300. Texte dans godef.]
Il Ancienne épée, courte, large et recourbée co
un sabre, un des meubles du blason.
BADERNE [bà-dèrn'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas breton badem, m. s. § 4.j
1782. encycl. méth. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Tresse de vieux cordages servant à garrj
les mâts, vergues, etc., pour les préserver du frottemi
ou à empêcher la cargaison d'être renversée par le
lis. \\Fig. Trivial. (En parlant des choses, despersonm
Objet de rebut.
BADIANE [bà-dyàn' ; en vers, -di-àn'] s. /.
[ÉTYM. Emprunté du persan badian, anis, § 24. || 1
encycl. Admis ac.\d. 1762.]
Il Plantes de la famille des Magnoliacées, à fruit aij
matique dit anis étoile.
BADIGEON [bà-di-jon] 5. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il Couleur en détrempe faite avec de la pierre pulvi
sée, dont on se sert pour peindre les enduits de plâl
Il P. ext. Pâle faite de plâtre et de pierre, de marbre JM
vérisé, dont on se sert en sculpture pour boucher '
trous.
BADIGEONNAGE [bà-di-jo-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de badigeon, g 78. || Admis acad. lî
Il .\clion de badigeonner.
BADIGEONNER [bà-di-jù-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de badigeon, g 154. || 1701. furet.
Il Enduire de badigeon. || P. anal. (Médec.) Ené
(une partie malade) d'un médicament liquide Se — le
nou de teinture d'iode.
BAD
181
BAG
BADIGEONNEUR [Ijà-di-jù-neur] s. m.
[ÉTYM. D(érivé de badigeonner, § 112. || Néolor/. Admis
KCAD. 1835.]
Il Ouvrier qui badigeonne.
"BADILLON [bà-di-yon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. badalhon, m. s. qui vient
le badalhar, bâiller, § 11. {V. bâUler et bade.) || Néolog.]
Il (Marine.) Distance marquée par des brochettes sur
e gabarit d'un navire en construction , pour indiquer
a largeur des pièces de bois à employer.
BADIN, INE [bà-din, ^din'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. badin, 7n. s. qui, comme
)adaud, se rattache à la racine bad. (F. bayer.) || xvi^ s. Le
)ersonnage du sot et du badin, rab. m, 37.]
l» Vieilli. Sot. Moi jaloux ! Dieu m'en garde, et d'être assez
— Pour m'aller emmaigrir avec un tel chagrin ! mol. Dep. arn.
, 2. Il Substantivt. Au inasc. Personnage de comédie
lestiné à faire rire. On voit ez comédies italiennes tousjours
in pédante pour — , Montaigne, i, 24.
2" P. ext. Qui plaisante avec enjouement. Un esprit
-. Poème — . Il Substantivt. Hors de mode aujourd'hui chez
los plus Iroids badins, boil. Sat. 12.
Il 3° Fig. Ce graveur a la pointe —, manie le burin d'une
Tiain légère.
BADINAGE [bà-di-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de badin, § 154. j| xvi« s. Effacer leurs péchés
>ar des badinages qu'ils appellent satisfactions, calv. Instit.
'hr. I, IV, 4.]
Il Action de badiner. Imitons de Marot l'élégant —, boil.
irlp. 1. Il faut pour plaire aux femmes... une espèce de —
lans l'esprit, montesq. Lett. pers. 63.
'BADINANT [bà-di-nan, -nânt'j s. m.
lÉTYM. Subst. particip. de badiner, § 47. || 1690. furet.]
Il Vieilli. Cheval de surplus, attaché derrière la voi-
ure, sans être attelé, et, par suite, plus libre dans ses
nouvements. || P. plaisant. Conseiller supplémentaire
lu parlement.
BADINE [bà-din'] S. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de badiner, § 47. || acad. 1762 ne
lonne que badines; en 1798 elle enregistre le sens l».]
lî lo Canne mince, flexible.
Il 2" Au plur. Pincettes légères.
BADINER [bà-di-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de badin, § 154. || 1549. r. est.]
Il l" Plaisanter avec enjouement. La véritable grandeur
•it, joue et badine, mais avec dignité, la bu. 2. Ce n'est pas
luelquefois qu'une muse un peu fine Sur un mot, en passant, ne
oue et ne badine, boil. Art p. 2. Absolt. Un homme qui ne
ladine pas, toujours sévère. S'il (le médecin) tuait ses ma-
ades en badinant, montesq. Lett. pers. 63. || Famii. V. tr.
— qqn, le plaisanter agréablement.
Il 2° Se jouer. J'amorce en badinant le poisson trop avide,
30IL. Êp. 6. Une leçon qui doit apprendre à ne jamais — avec
es armes, st-sim. i, 16. P. ext. Ce cheval badine avec le mors.
I Absolt. Fig. Jouer (en parlant de ce qui n'est pas assu-
jetti). Ce voile, ce ruban, cette dentelle badine.
BADINEBIE [bà-din'-ri; en vers, -di-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de badiner, § 69. || 1549. r. est.]
Il Ce qu'on dit, ce qu'on fait en badinant. Les pensées
ie l'enfance sont d'elles-mêmes assez enfantines, sans y joindre
moore de nouvelles badineries, la f. Fab. préf.
*BADROUILLE [bà-drouy'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. vadrouille.) || Néolog.]
Il (Marine.) Débris de vieux cordages goudronnés qu'on
illume pour chauffer la carène d'un navire à réparer.
BAFOUER [bà-fwé ; en vers, -fou-é] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Selon les uns, d'un radical
ierman. baf, var. de bab (F. babine), lèvre [cf. l'ilal. bef-
are, se moquer) ; selon les autres, composé de la particule
)éjorative ba (F. § 196) et de l'anc. franc, fou, hêtre. {Cf.
ouetter, fouailler.) || xvi" s. montatgne, ii, 12.]
Il Couvrir publiquement de ridicule. — qqn avec igno-
ninle, patru, Plaidoy. 5.
BÂFRE Ibâfr'j s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de bâfrer, § 52. || Admis acad. 1762.]
Il Trivial. Action de bâfrer.
BÂFRER [bn-fré] v. intr.
[ÉTYM. Origine inconnue. Peut-être du radical german.
)ab ou baf. ( V. babine.) rab. i, 4, emploie la forme baufrer,
]ui est encore dans acad. 1718. || Admis acad. 1740.]
Il Manger goulûment.
BÂFREUR, 'BÂFREUSE [bâ-fre'ur, -freuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de bâfrer, § 112. || Admis acad. 1740.]
Il Qui mange gouliiment.
BAGAGE. V. bagasse 1.
BAGAGE [bà-gàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bague 2, § 78. || xiv^ s. Apprester le ba-
guage, duquesne, dans godef. Suppl.]
Il 1° Ce qu'on emporte avec soi en voyage, en expédi-
tion. Voyager sans — . Les bagages de l'armée étaient restés
en arrière. Faire faire une marche aux soldats avec armes et
bagages. La garnison obtint de sortir avec armes et bagages.
Faire plier — aux soldats pour se mettre en marche, et, fig.
Plier — , s'en aller.
Il 2° Fig. Famil. \ 1. Ensemble des productions que
peut apporter un auteur comme litres aux suffrages du
public, d'une académie, etc. Cet écrivain n'a qu'un mince — .
I 2. Somme des connaissances qui constituent le fonds
de qqn. On peut passer pour bel esprit et n'avoir qu'un mince — .
BAGARRE [bà-gàrj s. /'. {rnasc. dans richel. et dans
ST-SIM. II, 408).
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1642. Bagare, oud.]
Il Confusion, désordre qu'amène une mêlée, une col-
lision. Je me suis trouvé dans la — .
1. BAGASSE ou BAGAGE [bà-gas'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bagazo, marc, § 13. ||
1790. encycl. méth. Admis acad. 1835.]
Il 1° Canne à sucre dont on a extrait le suc en la fai-
sant passer au moulin.
Il 20 Tige de la plante à indigo , retirée de la cuve
après la fermentation.
2. BAGASSE [bà-gas'] S. f. et interj.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bagassa, in. s. mot d'ori-
gine inconnue, qui correspond à l'anc. franc, baiasse,
baesse, §11. || xvi« s. brant. ii, 106; m, 12.]
Il 1° Vieilli. S. f. Femme de mauvaise vie. Chienne,
louve, — , MOL. Et. V, 9.
Il 2" Interj. Juron provençal.
'BAGATELIER [bà-gà-te-lyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bagatelle, § 115. || xyii" s. F. à l'ar-
ticle.]
Il Inusité. Celui qui s'occupe de bagatelles. Ce que je
puis dire des bagateliers, rac. Lett. 9.
BAGATELLE [bà-gà-tèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bagatella, m. s. § 12. Au
xvie s. on trouve bagatellerie dans vigenère. (F. delb.
Hec.) Il 1611. COTGR.]
Il 1" Objet de mince valeur. Offrir une — à qqn comme
souvenir.
Il 2» Chose de peu d'importance. Se fâcher pour une — .
Cette somme est une — pour vous. Cet écrivain n'a publié que
des bagatelles. Obéir dans des bagatelles, duclos, L. XI, m,
303. Spécialt. Les bagatelles de la porte, parade qui se
fait à la porte d'une baraque de la foire, pour engager
le public à venir voir le spectacle. Fig. S'amuser aux ba-
gatelles de la porte, aux choses secondaires. || Absolt. La
— . I 1. Ce qui est sans importance. Jusqu'à quand le charme
de la — nous fascinera-t-il les yeux ? bourd. Pens. Sermon
sur le bonheur du ciel, 1. S'amuser à la — .En votre entre-
tien La — a part, la f. Fah. x, 1. | 2. Famil. Galanterie lé-
gère. Il n'est pas ennemi de la — .
Il 3^ Petite pièce de poésie légère. Ce qu'en français on
nomme — , Un jeu dont je voudrais Voiture pour modèle, la f.
Clymène.
BAGNE [ban'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du l'ital. bagno, m. s. § 12, proprt,
bain, une prison du sérail à Constantinople ayant été,
dit-on, établie dans un local qui servait précédemment
de bains. || 1701. furet. Admis acad. 1762.]
Il l» Prison d'esclaves chez les Turcs.
Il 2" Lieu où l'on détenait les forçats dans certains
ports de mer, après la suppression des galères.
* BAGOU [bà-gou] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'argot, § 31; peut-être subst. ver-
bal de l'anc. franc, bagouler, parler inconsidérément, le-
quel semble composé avec la particule péjorative ba, et
goule, pour gueule, §§ 192 et 196. {Cf. débagouler.) || xviiio s.
Tu trouveras queuque (quelque) Colas Par ton bagou, Nouv,
Écosseuses, dans f. michel, Etudes sur l'argot.]
Il Famil. Loquacité banale. Avoir du — .
BAG
182
BAI
1. BAGUE [bàg'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. baga, 7n. s. qui est le lat.
baca, baie, perle, et, dans prudence, anneau de chaîne,
§ 11. Il 1539. Une bague qui se pend au col, R. est.]
Il l» Anneau. Jeu de bagues, carrousel oh. les cavaliers
doivent enlever à la course des anneaux suspendus. Cou-
rir la —, prendre part à une course de bagues. A quoi
pense le monde ?... A faire des vers, à courir la — , pasg. Pens.
XXIV , 53. Fig. Nous sommes venus courant la — ( d'une
course rapide), sÉv. 638. || Spécialt. Anneau que l'on
porte au doigt. Une — d'or, d'argent, de cheveux. Une — de
fiançailles.
Il 2° P. anal. Tout objet dont la forme rappelle un an-
neau. I 1. (Architect.) Moulure coupant la hauteur d'une
colonne. | 2. (Marine.) Bordure d'un œillet de voile. | 3.
(Technol.) — coupante, instrument pour le foncement des
puits de mines. — d'excentrique, anneau dans lequel glisse
l'excentrique circulaire destiné à transformer le mouve-
ment d'une machine.
2. BAGUE. F. bagues.
*BAGUÉ, ÉE [bà-ghé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bague 1, § 118. || Néolog.]
Il 1. (Technol.) Canon de fusil —, dont la surface inté-
rieure, au lieu d'être unie, offre une sorte d'anneau, de
bourrelet. | 2. (Marine.) Cosses baguées, passées l'une dans
l'autre, comme les anneaux d'une chaîne.
BAGUENAUDE [bag'-nod' ; en vers, bà-ghe-...] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xv<= s. (Au sens 1°.) a. chart.
Esper. I (Au sens 2°.) Ane. Poés. franc, v, 228; xi, 292.]
Il 1° Fruit du baguenaudier, gousse qui éclate avec
bruit quand on la presse.
Il 2° Niaiserie à laquelle on perd son temps. || Spécialt.
Au xvi" s. Pièce de vers irrégulière faite en manière de
jeu.
BAGUENAUDER [bâg'-nô-dé ; en vers, bà-ghe-...] v.
intr.
[ÉTYM. Dérivé de baguenaude, au sens 2°, § 154. || xv" s.
Aller baguenaulder à la court, j. de bueil, Jouvencel, i,
p. 55.]
Il Perdre son temps à des niaiseries. Son goût est de —
en amour, hamilt. Gram. 47.
* BAGUENAUDERIE [bâg'-nôd'-ri ; en vers, bà-ghe-
nô-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de baguenauder, § 69. || xvi«= s. Bagnauderies
puériles, calv. dans godef. SuppL]
Il Action de baguenauder.
1. BAGUENAUDIER [bag'-nô-dyé ; en vers, bà-ghe-,..]
s. m,
[ÉTYM. Dérivé de baguenaude, au sens 1", § 115. || 1539.
Ung petit arbre dict baguenaudier, r. est.]
Il Arbrisseau de la famille des Papilionacées, dont les
feuilles étaient employées autrefois comme purgatives
sous le nom de faux séné, et dont les gousses, qui écla-
tent avec bruit, servent d'amusement aux enfants.
2. BAGUENAUDIER [bâg'-nô-dyé ; en vers, bà-ghe-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baguenauder, § 115. Le sens II paraît
dû à un calembour oti entrent à la fois baguenauder et
bague : baguenauder, parce que pour ce jeu il faut avoir du
temps à perdre en recherches et en tentatives inutiles, et
bague, parce qu'il se compose de bagues. || (Au sens I.)
xvi^s.CALv. dansGODEF. Suppl.\ (Au sens II.) 1762. ACAD.]
I. Celui qui aime à baguenauder.
II. Jeu qui consiste à enfiler et à désenfiler des ba-
gues, des anneaux disposés dans un certain ordre qu'il
s'agit de trouver.
1. 'BAGUER [bà-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bague 1, § 154. || Néolog.]
Il Garnir de bagues, d'anneaux. || Spécialt. \ 1. (Ma-
rine.) Fixer les focs et voiles d'étai au moyen de petits
cercles enfer ou en cordages. | 2. (Hortic.) Enlever un
anneau d'écorce à une branche d'arbre fruitier pour ar-
rêter la sève descendante et empêcher la sève de couler.
2. BAGUER [bà-ghé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bague 2, § 154. || xV s. Trousser et ba-
guer tout son bagage, j. de troyes, dans godep.]
Il Anciennt. Attacher. Les autres prins lièrent et baguèrent,
J. MAROT, Voy. de Gênes. \\ Spécialt. De nos jours. (T. de
couture.) Maintenir le milieu d'une doublure dont les ex-
trémités sont cousues à l'étoffe, à l'aide de points espacés.
BAGUES [bàg'] s. f. pi.
[ÉTYM. Peut-être emprunté du nordique baggi, fardeo
§ 9. Il 1421. Et envoiay mes gens, mes bagues... en Prus
G. de lannoy, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Bagages. Sortir d'une place de guerre vie et
sauves. \\Fig. Revenir — sauves, se tirer heureusement d'
mauvais pas.
BAGUETTE [bà-ghef] S. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bacchetta, m. s. de baccb
bâton, qui est le lat. baculus, § 12. || xyi^ s. Vous comn:
derez... à la baguette, carloix, m, 10.]
Il Petit bâton mince et flexible. — à battre les hab
Peine des baguettes, punition militaire qui consistait
faire passer un soldat, les épaules nues, entre deux rai
de ses camarades armés de baguettes, dont ils le fi
paient. — d'huissier, signe de ses fonctions officielles. F
Mener qqnà la —, et, vieilli, à —, le faire obéir d'un sigil
Harlay menait ce grand corps (le parlement) à —, st-sim '
183. I — des fées, des magiciens. Une grande créature mai
à qui il ne manquait que la — pour être une parfaite fée, j
SIM. I, 35. Au théâtre. Rôles à baguettes, rôles de fées,
magiciens. Fig. Faire qqch d'un coup de —, comme par i
chantement. — divinatoire, baguette de coudrier à laquf
la superstition attribuait la vertu de faire trouver les so
ces, les trésors cachés. || P. ext. | l. — de tambour, de t
baies, petite tige de bois dur tourné, terminée par un bt
en forme d'olive, et dont on se sert pour jouer des i
truments de percussion. | 2. — de fusil, de pistolet, ve
de fer ou de bois dur qui sert à presser la charge dan-
canon de l'arme. | 3. — de laboratoire, tube de verre pi
qui sert à mélanger, à remuer les substances. | 4. (.
chitect.) Petite moulure ronde plus petite que l'astraga
qui fait partie des corniches, bandeaux, archivoltes, n
vures, etc. | 5. — de fusée volante, que l'artificier attac
à une fusée pour diriger sa course et la faire monter
ligne droite. | 6. (Technol.) Bâton à aplanir les cuir;;
enfiler et tremper les mèches des chandelles, des b'
gies, etc. | 7. (Marine.) Mâtereau placé en arrière
bas mâts de senau.
BAGUIER [bà-ghyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bague 1, § 115. || 1690. furet.]
Il Écrin, coffret à serrer les bagues.
BAH [bâ] interj. '
[ÉTYM. Onomatopée, § 727.] j
Il Famil. \\ 1° Expression de surprise mêlée de doi
Ah — ! vous le croyez parti?
Il 2° Expression d'insouciance à l'égard des suites
qqch. — ! — ! je ne crains point ses menaces.
BAHUT [bà-u] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. L'explication par le mot i
lem. behuten, garder, ne paraît pas admissible. {Cf. i[
baule, malle.) || xiii^ s. Sur un bahut l'ont fait mettre et qi
gier, Hist. de Ger. de Blaives, dans godef. SuppL]
Il 1° Grand coffre bombé, employé au moyen âge pi
serrer des vêtements, des objets précieux, etc. || P. an
Meuble ancien en forme d'armoire, ou de buffet à d(
corps, etc. || P. ext. (Architect.) Chaperon de mur bom
Il 2o (Hortic.) Forme bombée d'une plate-bande, d'i
couche, pour l'écoulement des eaux.
BAHUTIER [bà-u-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bahut, § 118. || Bahurier (1292) ; bahi ■
(1313); bahutier (1530), dans godef. SuppL]
Il Ouvrier qui fait des bahuts, des coffres.
BAI, BAIE [bè] adj. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. badium, m. s. §§ 415 et 291. {Cf baille
Il D'un rouge brun (en parlant de la robe du chev
Un cheval — , une jument — , et, substantivt,XSa —, un c
val bai. || S. m. La couleur elle-même. Ellipt. Des chev
— clair, d'un bai clair.
BAÏART. V. bayart.
1. BAIE [bè] s. f.
[ÉTYM. Du lat. baca, m. s. §§ 380 et 291.]
Il (Botan.) Fruit charnu à graines placées au milieu
la pulpe. Les baies de la vigne, du groseillier portent le i
de grains.
2. BAIE [bè] s. f.
[ÉTYM. Du bas lat. baia, port , d'après isidore db
VILLE, § 291.]
Il Petit golfe dont l'ouverture est resserrée.
3. BAIE [bè] s. f.
BAI
183 —
BAI
l'YM. Contraclion de baée, subst. particip. de baer,
!(' plus anc. de bayer, § 45. {Cf. bayer et bée.) || xu'= s.
lur unt enfundret, Fait i unt grant baee, pu. DE THAun,
<.:;iput, 78.]
I. Au propre. Ouverture béante. || Spécialt. \ l. Vide
aissé ou pratiqué dans un mur pour recevoir une porte,
ane fenêtre, etc. | 2. Dans une chaussée, espace qui reste
à paver.
II. Fig. Anciennt. Action de rester bouche l)éante, d'at-
endre vainement, ils vivent longuement en telle espérance
it n'en peuvent venir à chef, ains meurent en celle folle bée,
Ménagier, i, 31. || P. ext. Vieilli. Repaître de — , donner la
— , mystifier, tromper. La muse Qui me repaît de — en ses
ous passe-temps, RÉGNIER, Sat. 15. Le sort a bien donné la
— à mon espoir, mol. Et. il, 10.
BAIGNER [bè-îïé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. balneare, m. s. devenu *balnlar, baignier,
)aigner, §§ 453, 482, 297 et 291.]
Il 1" V. tr. Mettre et tenir dans l'eau (le corps ou une
)artie du corps), pour nettoyer, rafraîchir, etc. — un en-
ant. — les chevaux dans la rivière. Se — dans la mer. Une
Eillère pour — l'œil. || Fig. Songe aux fleuves de sang où ton
iras s'est baigné, corn. Cinna, iv, 2. J'attends que, de leur
iang baigné, Pharnace des Romains revienne accompagné, rac.
^ithr. V, 1. L'orgueilleux plaisir dans lequel le roi se baignait
l'instruire et de conduire ses ministres, st-sim. m, 57. ||
V. intr. (Avec ellipse du pron. se.) Être plongé dans. Il
aut que les sardines baignent dans la saumure. Le cadavre
jiaignait dans le sang.
\ Il 2° Mouiller abondamment. Elle prend ses enfants et
jes baigne de pleurs, rac. Phèd. v, 5. Les larmes baignaient
!;on visage. Son front est baigné de sueur. || P. ext. En par-
lant d'une mer, d'un lac (par opposition à arroser, qui se
lit des eaux courantes). Les flots baignent le pied de la tour.
jBs bords verdoyants que baigne le lac. La côte méridionale
le la France, et, ellipt, la France est baignée par la Méditer-
'anée.
BAIGNEUR , EUSE [bè-iïeur, -rieiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de baigner, § 112. || 1310. Waflars, li bain-
lieres, dans godef. SuppL]
Il 1" Anciennt. Celui, celle qui tenait une maison de
)ains. Sire — , ôtez-moi de souci; Oùlave-t-on ceux que l'on lave
ci? LA F. Épigramme. || Spe'cialt. Au xwi'^ et au xyii"^ s.
]elui qui tenait pour les hommes maison de bains, mai-
ion de plaisir, chambres meublées, etc. Il y avait fort
oin du — où je logeais jusques au fond du Marais , hamilt.
Iram. 220.
Il 2° Celui, celle qui fait le service dans une maison
le bains, dans un établissement de bains de mer.
Il 3° Celui, celle qui se baigne. Des cabines pour les bai-
îneurs.
Il 4° P. ext. S. f. Ancienne coiffure de femme, sorte de
jonnet à plis. P. anal. Plis de robe en — .
BAIGNOIRE [bè-nwàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de baigner, § 113. || xiv'^ s. Cuvier ou bai-
gnoire, Me'nagier, ii, 129.]
Il l" Cuve dans laquelle on prend un bain. || P. ext.
Teehnol.) Cuve oii l'on fait chauffer l'eau d'alun et le
iuif pour préparer les cuirs.
Il 2° P. ext. Loge de rez-de-chaussée dans un théâtre.
BAIL [bày'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de baiUer, § 52. |i 1250. En bail et
en mainburnie, dans godef.]
\\Ancie7int. Action de bailler. (F. ce mot.) \\ Spe'cialt.
1. (Anc. droit.) Garde, tutelle d'un enfant mineur. | 2.
Cession, moyennant un prix déterminé, de la jouissance
temporaire d'une chose mobilière ou immobilière. Si-
gner, résilier un — . Les baux doivent être enregistrés. || Fig.
C'est comme si je renouvelais un — de vie et de santé, SÉV. 543.
BAILE [bel] s. m.
[ÉTYM. Emprunté au sens I" de l'ital. bailo, au sens
2» du provenç. baile, m. s. §§ 11 et 12, qui représentent
le lat. bajulus, proprt, porteur, p. ext. chargé d'affaires.
(Cf. bailler.) L'anc. franc, a la forme correspondante bail.
Il (Au sens 1°.) 1642. oud.]
; Il 1" Nom sous lequel on désignait autrefois l'ambas-
sadeur de la république de Venise, à Constantinople.
Il 2° Nom que portait, dans le midi de la France, un
agent royal dont les fonctions correspondaient à celles
du bailli ou prévôt dans le Nord.
'BÂILLANT, ANTE [bâ-yan, -yânl'] adf.
[ÉTYM. Adj. particip. de bâiller, § 47. || xviiie s, V. à l'ar-
ticle.]
Il Qui bâille. | Spëcialt. (Bolan.) Péricarpe —, qui s'ou-
vre au temps de la maturité. || Fig. Qui fait ouvrir large-
ment la bouche, il s'est donné le soin de lui rassembler dans
une seule phrase toutes les syllabes bâillantes du français,
BEAUMARCH. Lctt. SUT La Critique du Barbier de Sévillc.
*BAILLAR [bà-yàr] et *BAILLARGE [bà-yàrj'] s. in.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'explication par « qui baille,
qui produit beaucoup », est inadmissible. [Cf. angl. bar-
lie, orge.) Il 1270. Dn sestier de ballarc, dans godef. j 1344.
Froment, ballarge et avene, ibid.]
Il Dialect. Variété d'orge, dite aussi paumelle.
BAILLE [bày'] S. f
[ÉTYM. Emprunté du bas breton bal (avec 1 mouillée),
m. s. § 4. Il xye s. Une baille de bois, J. du clercq, dans go-
def. SuppL]
Il (Marine.) Grand baquet en forme de cône tronqué. —
de calfatage, contenant l'étoupe goudronnée. Bailles de com-
bat, contenant de l'eau pour rafraîchir les pièces et mouil-
ler la poudre qui, tombant des gargousses, pourrait s'en-
flammer. Bailles des lignes de sonde, des drisses, des huniers,
destinées à recevoir les lignes, les drisses, les huniers.
* BAILLE-BLÉ [b'ay'-blé] s. m.
[ÉTYM. Composé de baille (du verbe bailler) et blé, § 209.
Il 1788. ENCYCL. MÉTH.]
Il Cylindre qui meut l'augetparlequelle grain descend
de la trémie entre les meules du moulin. (Syn. babillard.)
BÂILLEMENT [bây'-man; en vers, bâ-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâiller, § 145. || xv^ s. Grans bahaiUe-
mens, pierre de lanoy, dans delb. Rec]
Il 1» Action de bâiller. Conduit de — en — dans un som-
meil léthargique, montesq. Lett. pers. 111.
Il 2° Vieilli. (Gramm.) Hiatus.
1. BAILLER [bà-yé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. bajulare, porter, et , p. ext. en bas lat.
avoir la charge , k disposition d'une chose , devenu
*baj'lar, baillier, baiUer, §§ 336, 462, 297 et 291.]
Il 1° Anciennt. Avoir la charge, la disposition de qqch.
Il 2° P. ext. Vieilli. Mettre à la disposition de qqn. —
à ferme, par contrat. — des fonds à qqn. || /'. ext. Donner.
11 lui bailla sa coquille, amyot, Arist. 20. Comme vous baillez
des soufflets! mol. Amph. i, 2, et, absolt, Jeté baillerai sur
le nez, mol. B. gent. m, 2. Qui baille pour raison des chansons
et des bourdes, Régnier, Sat. 10, et, ellipt, Vous... me la
baillez bonne, mol. Et. m, 4. Fig. Prov. — à qqn le lièvre
par l'oreille (en paroles), le payer de promesses.
2. "BAILLER [bà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Peut-être de bailler 1, au sens de donner, dis-
tribuer ; peut-être de baiUe, baquet dont on se sert sur
les navires. || Néolog.]
Il Répandre des œufs de poissons salés, comme appât,
sur les filets à prendre des sardines.
BÂILLER [M-yé] v. intr.
[ÉTYM. Anc. franc, baaillier, du bas lat. *bataculare,
formé sur "batare, être béant (F.- bayer et béant), §§ 411,
336, 462, 297 et 291. || xii^ s. Bien plus de set en lisent baail-
lier, Raoul de Cambrai, 5431.]
I. Il lo Ouvrir la bouche par un mouvement spasmo-
dique d'inspiration suivi d'expiration prolongée, causé
par l'envie de dormir , la faim , la fatigue , l'ennui. Je
m'étends et ne fais que —, rac. Plaid. I, 1. Absolt. S'en-
nuyer. Je ne sais pourquoi je bâille en la lisant (la Pucelle),
BOiL. Sat. 3.
Il 2» (Par confusion avec bayer.) Ouvrir la bouche pour
saisir qqch. C'est l'image de ceux qui bâillent aux chimères,
LA F. Fab. Il, 13.
II. Être ouvert à demi. Cette porte bâUle. Une (huître)
s'était ouverte; et, bâillant au soleil..., la f. Fab. viii, 9. Le
corsage de cette robe bâille.
BAILLERESSE. F. bailleur.
BAILLET, *BAILLETTE [bà-yè, -yet'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, baille, m. s. § 133. Baille
semble une forme secondaire, à demi savante, tirée du
lat. badium, bai, par l'intermédiaire de balye. Sur d de-
venu 1, cf. Gilles (lat. iEgidius). || xiv<! s. gage de la bigne,
dans la c]
Il Vieilli. De couleur rousse tirant sur le blanc. Cheval
— . Vache — .
BAI
BAILLEUIi [bà-yeul] s. m.
[ÉTVM. Origine inconnue. || 1680. Bâailleur, richel. [
Ifi'.Kl. Bailleul, i-'URET.]
Il Vieilli. Rebouteur.
BAILLEUR [bà-yeur] s. m. et BAILLERESSE [bày'-
rês'; en vers, bà-ye-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de baiUer, §§ 112 et 129. || 1539. R. est.]
Il Celui, celle qui donne, fournit qqch. — de fonds,
celui qui fournit de l'argent pour une entreprise. Vig.
— de bourdes, celui qui conte des bourdes. || Spéciall. |
1. Celui, celle qui donne à bail. Le — et le preneur se sont
entendus. Le — est tenu de délivrer la chose en bon état, Code
civil, art. 1720. 1 2. (T. de jeu de paume.) Celui qui sert la
balle.
BÂILLEUR, EUSE [bd-yeur, -yeuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de bâiller, § 112. || 1690. furet.]
Il Personne qui bâille, qui est sujette à bâiller.
BAILLI [bà-yi] 5. 7n.
|ÉTYM. Pourbaillif, forme encore employée au xviio s.
Dérivé de l'anc. franc, baillir, autre forme de bailler, ad-
ministrer, § 125. Il xu" s. La sist li rois qui d'Espagne est
baillis, Roncev. tir. 37.J
Il lojOfficier d'épée ou de robe qui rendait la justice,
en France, au nom du roi ou au nom d'un seigneur.
Il 2» Magistrat qui rendait la justice, en Allemagne,
en Suisse, etc.
Il 3° Dans l'ordre de Malte, chevalier qui était au-des-
sus du commandeur et portait la grand-croix de l'ordre.
BAILLIAGE [bà-yàj'; envers, -yi-àj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bailli, § 78. || 1312. BaUiage, dans godef.
Suppl.]
Il 1» Ressort de la juridiction du bailli.
112» Tribunal rendant la justice au nom ou sous la
présidence du bailli. || P. ext. Maison où le bailli ren-
dait la justice.
Il 3» Dignité du bailli dans l'ordre de Malte.
BAILLIAGER, ÈRE [bà-yà-jé, -jer ; en vers, -yi-. ..] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bailliage, § 115. || 1611. cotgr.]
Il Qui appartient à un bailliage.
BAILLTVE [bà-yiv'j s. f.
[ÉTYM. Fém. de l'anc. franc, baillif, pour bailli, § 125.
LA F. dit baillie pour baillive. Contes, Cord. de Cat. \\ xvio s.
La baillive de Caen, j. de frotté, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. La femme du bailli. Madame la — et Madame
l'élue, MOL. Tart. ir, 3.
BÂILLON [bâ-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâiller, § 104. || 1462. Texte dans go-
def. Suppl.]
Il Morceau de bois, de fer, d'étoffe qu'on met entre les
dents de qqn pour l'empêcher de parler, de crier. | Spe'-
cialt. (Médec.) Morceau de bois, de liège, tampon de
linge, qu'on place entre les dents d'un malade pour ins-
pecter le fond de la gorge, faire une opération. || P. ext.
I 1. Bandeau qu'on serre sur la bouche de qqn pour l'em-
pêcher de parler, de crier. On lui appliqua un — sur la
bouche. I 2. Sorte de muselière qui tient fermée la gueule
d'un animal.
BÂILLONNER [bâ-yô-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bâiUon, § 154. || 1549. r. est.]
Il Mettre un bâillon à (qqn). || Fzr/. Enlever la liberté
de la parole, de la plume. — la presse.
* BAILLOQUE [bà-yôk'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Se rattache peut-être à l'anc.
franc, baille. (F. baillet.) || 1751. encycl.]
Il Plume d'autruche teintée de brun , qu'on emploie
d'ordinaire sans la teindre.
* BAILLOTTE [bà-yÔf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de baille 1, § 136. || 1751. encycl.]
Il Petite baille, petit baquet.
BAIN [bin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. balneum, m. s. §§ 453, 483 et 291.]
Il 1» Action de plonger dans l'eau le corps ou une par-
lie du corps. Dn — de siège. Un — de pieds. Un garçon, une
iille de bains, celui, celle qui est chargée du service des
bains. — de rivière, — de mer, qu'on prend dans une ri-
vière, dans la mer. Saison des bains, pendant laquelle on
va prendre des bains à la rivière, à la mer ou dans les
('■lablissemenls d'eaux minérales. || Fig. \ l. Une conscience
que le — de la pénitence aura achevé de souiller, loin de l'avoir
purifiée, MASS. Communion, 1. | 2. Famil. C'est un — qui
184 —
BAI
chauffe, en parlant d'un ciel qui présage la pluie, malg
le soleil qui brille, i 3. L'ordre du Bain, institué en Angl
terre en 1399, dont la réception devait être précédée d'
bain, comme symbole de purification. || P. ext. \ 1. Le
quide dans lequel on se baigne. — simple, oîi il n'y aq
de l'eau. — sulfureux, alcalin. — composé, dans lequel e
trent des substances médicinales. | P. anal. — de vap»
— russe, oriental, bain de vapeur humide ou sèche, av
friction, massage. — de sable, de boue. — d'air, d'électriol
i Fig. Famil. — de pieds, tasse de café qui déborde da
la soucoupe. | 2. Le récipient dans lequel on se baigr
Un — de pieds, un — de siège, vases appropriés à ces sort
de bains. Un fond de — , linge dont on garnit la baignoii
I 3. Au plur. L'établissement où l'on se baigne. Les bal
publics chez les anciens. Aller aux bains. On a construit des bab
Aix-les-Bains.
Il 2'^ Action de plonger qqch dans un liquide. Faire cba
fer qqch au — marie, en mettant dans l'eau chaude un va
contenant le corps qu'on veut chauffer. || P. ext. Liqui
où l'on plonge une substance pour lui faire subir qu«
que préparation. | 1. Couleur préparée dans la cuve po
teindre les matières textiles. | 2. Dissolution d'un sel nr
tallique (d'or, d'argent, etc.), pour dorer, argenter, etc
P. anal. — de mortier, couche épaisse de mortier qui-i
çoit les pavés, les dalles.
BAÏONNETTE [bà-yô-net'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Bayonne, ville de France où cç
arme fut d'abord fabriquée, §§ 36 et 133. || xvie s. Bay*
nettes de Bayonne, tahureau, Rébus de Pic.]
Il Lame d'acier qui, s'ajustant à volonté au bout
fusil, permet de l'employer comme arme blanche. Cr6b
la — . Charger à la — . P. ext. Ceux qui portent cette ar0
Des baïonnettes intelligentes.
BAÏOQUE [bà-yôk'] s. f. {masc. cotgr., ste-beuve)
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. baiocco, ?«. s. § 12. Sur
changement de genre, F. § 550. || xvie s. Un bayoque,
DU FAIL, dans delb. Rec]
Il Ancienne monnaie de cuivre des États romains, t
valait un peu plus de cinq centimes.
BAIRAM [bày'-ràm'] ou BEIRAM [bèy'-ràm'] s. m.-
[ÉTYM. Emprunté du turc baïrâm, m. s. § 23. || 131
trév.]
Il Nom de deux grandes fêtes chez les musulmans, di
l'une se célèbre après le jeûne de Ramadan et dure
jours, dont la seconde se célèbre soixante-dix jours
tard et dure quatre jours.
BAISEMAIN [bèz'-min; en vers, bè-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de baise et main, § 209. || xiiic-xr
Tant l'ounoura Et li donna a besemain, G. guiart, Roy.
1576. I xvi^ s. Je vous dis adieu simplement en françois,
sant tout le baisemain, h. est. Nouv. Lang. franc. itaUÏ
II, 316.]
Il Vieilli. Action de baiser la main. || Spe'cialt. \ 1. Hoi
mage que le vassal rendait au suzerain en lui baisantfj
main, ou, s'il était absent, en baisant le verrou de
porte de son manoir. | 2. Réception solennelle où l'i
était admis à baiser la main du souverain. || Fig. ^
plur. Formule de compliments. Faire ses baisemains àqt
Mes baisemains au roi, st-sim. ii, 203.
BAISEMENT [bèz'-man ; en vers, bè-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baiser, § 145. || xiio s. Uuec ot
embracement Et molt merveillos baisement, Floire et
chefl. I, 2819.]
Il Action de baiser. — des pieds. | 1. Cérémonie
jeudi saint où le prêtre qui a dit la messe lave et bi
les pieds de douze vieillards. | 2. Action de baiser la
pontificale sur laquelle est brodée la croix.
1. BAISER [bè-zé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. basiare, m. s. devenu baisier, b;
§§356, 302 et 291.]
Il lo Imprimer ses lèvres en signe d'affection ou de
pect sur le visage, la main d'une personne. "Viens —
joue, corn. Cid, m, 6. Spe'cialt. Baiser, en faisant m
visite, suivant un usage de politesse autrefois consaci
ARGAN : Allons, saluez Monsieur. — THOMAS DIAFOIROS : Bf
serai-je? mol. Mal. im. ii, 5. Ils se baisèrent mutuellemei
et, p. anal. Deux tourterelles qui se baisent, qui se becqu
tent. Il lui baisa la main, et, fig. n baise la main qui.
frappe, il est affectueux envers celui qui le traite sévèB
ment. || — les mains à qqn, formule de politesse qu'on eO
BAI
— 185
BAL
loyail en prenant congé de qqn. P. ext. Quitter qqn. Et
I baise les mains à qui ne me veut pas, mol. F. sav. v, 4.
iFamil. — les pieds à qqn, le flaller servilement. || P. ext.
nprimer ses lèvres sur qq objet cher, vénéré. Paul s'en
Idsit aussitôt, la baisa avec transport (la lettre de Virginie),
1. DE ST-P. Paul et Virg. Du Christ avec ardeur Jeanne baisait
image, C. delav. J. cl Arc. — l'anneau de l'évèque. Tu le vois
Lus les jours devant toi prosterné, — avec respect le pavé de
i:s temples, rac. Esth. prol. — le verrou, la serrure (du ma-
■ ' , forme d'hommage du vassal au seigneur absent. Fig.
■ trace des pas de qqn, — la poussière devant qqn, se
tolerner devant lui en signe de vénération. Dnpère dont
devait — les pas, mol. Scap. i, 4. P. plaisant. — la terre,
)mber. Fig. Ses vers plats et grossiers... Toujours baisent la
irre et rampent tristement, boil. Art p. 2.
Il 2" P. anal. \ 1. Poét. Caresser. Les rayons du soleil vous
lisent trop souvent, corn. Psyché', m, 3. | 2. Effleurer. Deux
lins qui se sont baisés dans le four.
2. BAISER [bè-zé] s. m.
[ÉTYM. De l'infm. du verbe baiser, § 49. || xW^ s. Lor bai-
ers est de grant douçor, Floire et Blanchefl. i, 2163.]
II 1» Impression des lèvres, en signe d'affeclion ou de
îspect, sur le visage, la main, d'une personne, ou sur qq
hjet cher, vénéré. Donner, refuser, prendre, dérober un — .
; — d'amour fraternelle, L.\ F. Faù. u, 15. Les anciens chré-
jens se donnaient le — de paix dans l'église au moment de la
jmmunion. Les deux ennemis se sont donné le — de réconci-
|îtion. Fig. Mourir entre les bras et dans le — du Seigneur,
joss. D. d'Orl. Le — de Judas, baiser qu'il donna à Jésus-
i hrist au moment de le trahir. Fig. Un — de Judas, dé-
lionstration d'amitié faite pour couvrir une trahison. —
junourette, réconciliation apparente, par allusion à une
Iknce de la Constituante oii l'évoque constitutionnel La-
nourette avait amené les députés à oublier, pour un mo-
iient, leurs querelles et à s'embrasser.
! Il 2" P. anal. Poct. Action d'effleurer doucement. Les
aisers de l'onde, du zéphyr.
BAISEUR, EUSE [bè-zè'Ur, -zeuz'j s. m. et f.
i [ÉTYM. Dérivé de baiser, § 112. oud. (1642) donne le
lira, baiseresse à côté de baiseuse. || xiv^ s. Gloss. de Sa-
\ns, dans godef. SuppL]
Il Celui, celle qui aime à baiser.
I BAISOTER [bè-zù-té] V. tr.
! [ÉTYM. Dérivé de baiser 1, § 167. || 1564. Baisoter, j.
HiERRY, Dict. franç.-lat. \ 1694-1835. Baisotter, acad.]
Il Donner de petits baisers répétés.
BAISSE [bès'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de baisser, § 47. || 1752. trév. Ad-
lis ACAD. 1762.]
Il Action de baisser, de descendre à un niveau plus bas.
a — du niveau de l'eau. La — du mercure dans le thermo-
jiètre, et, ellipt, La — du thermomètre. || Fig. Diminution
lu prix d'une marchandise, du cours d'une valeur mo-
tilière. n y a — sur les cafés, les sucres. La — du cours de
1 rente, et, ellipt, La — de la rente. Les valeurs sont en — .
ouer à la —, vendre au cours actuel, pour une époque
léterminée, une denrée, une valeur qu'on espère rache-
er alors à un prix inférieur.
*BAISSEMENT [bès'-man; en vers, bè-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baisser, § 145. || 1539. r. est.]
Il Action de faire baisser qqch. Quelque — de tête, un
oupir mortifié, mol. D. Juan, v, 2.
BAISSER [bè-sé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Du bas lat. *bassiare, m. s. de bassus, bas [cf.
lausser, de "altiare), devenu baissier, g§ 356, 297 et 291,
laisser, § 634.]
I. V. tr. Il lo Mettre à un niveau moins haut. — la
oile (au théâtre). — un tableau. Elle (Vénus) baissa son
'oile pour cacher la rougeur de ses joues, fén. Tél. 8. Son
)mbre vers mon lit a paru se — , rac. Ath. ii, 5. Fig. n croit
[u'il n'y a qu'à se — et à prendre, à ramasser, qu'il peut
)btenir sans peine ce qu'il désire. — son pavillon (en par-
ant d'un navire), le faire descendre du mât, en signe de
■oumission. Fig. — pavillon devant qqn, reconnaître sasu-
)ériorité. — la tète. Le moindre vent... Vous oblige à — la
ête, la F. Fah. i, 22. Spécialt. — la tête, en signe d'humi-
ité, d'abattement. L'œil morne maintenant et la tête baissée,
lAC. Phêd. V, 6. I Aller tête baissée, sans regarder où l'on
'a. Une chauve-souris donna tète baissée Dans un nid de be-
ette, LA F. FuO. ii, 5. Se jeter au milieu des ennemis tête bais-
sée. Fig. Et contre la fortune aller tête baissée, couN. M(fd. ï,
5. — les yeux. Ses yeux se baissent vers la terre. Elle leur
donna leur fait si sec et si serré qu'elle les fit taire et leur fit
— les yeux, st-sim. m, 343. — les oreilles, en parlant du
chien, du cheval, etc., et, fig. — l'oreille (en parlant de
qqn), se montrer confus. (T. de manège.) — la main,
rendre les rênes au cheval, en baissant la main de ma-
nière à les allonger. Fig. Mettre à un degré moins élevé.
— la voix, parler moins haut. — le ton, parler sur un ton
moins élevé, et, fig. le prendre de moins haut, se montrer
moins arrogant. — un instrument, l'accorder à un diapason
plus bas. — un morceau d'un ton, l'exécuter un ton plus
bas. P. ext. Absolt. — d'un ton, prendre un ton moins
élevé en parlant. Eh bien! baissons d'un ton, la f. Fab. n,
1. — le prix d'un loyer, d'une marchandise, le diminuer.
Il 2» Rendre moins haut. — un mur. Spécialt. (Agri-
cult.) — un cep de vigne, en retrancher la partie supé-
rieure pour fortifier le reste.
II. V. intr. Venir à un niveau moins haut. La rivière
baisse. Le soleil baisse sur l'horizon. Le mercure a baissé dans
le thermomètre. || Fig. Venir à un degré moins élevé. La
température baisse. Sa vue baisse. Le malade baisse de jour en
jour. Son esprit, ses facultés baissent. Le taux de l'or a baissé,
la rente baisse. Les actions de cette compagnie baissent. Famil.
En parlant d'une personne. Ses actions baissent, son in-
fluence diminue. Le piano a baissé (de ton).
BAISSIER [bè-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baisse, § 115. || Néolog.]
Il Spéculateur qui joue sur la baisse des marchandises
ou des valeurs mobilières.
BAISSIÈRE [bè-syèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de baisser, § 115. On trouve aussi bas-
sière (richel. ), dérivé de bas. || (Au sens I.) xii" s. En
la bessiere ad une plaine, ■wace, Rou, m, 515, var. | (Au
sens II.) 1307. Bessières de vin, dans godef. SuppL]
I. Partie basse d'une région, d'un champ. | Spécialt.
Creux oh. l'eau de pluie séjourne dans une terre labourée.
II. Ce qui reste au fond d'un tonneau, la lie. | Fig.
Les dernières poésies de M. Despréaux sentent l'esprit épuisé :
ce n'est plus que la — , Segraisiana, p. 86.
* BAISSOIR [bè-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baisser, § 113. |1 1787. encycl. méth.]
Il Cavité maçonnée qui, dans les salines, sert de réser-
voir à l'eau concentrée.
BAISURE [bè-zùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de baiser, § 111. || xvi^ s. Vous êtes fils de
boulanger. Vous aimez bien la baisure. Ane. Th. franc, ix, 72.]
Il Marque qui reste sur le côté par lequel deux pains
se sont touchés dans le four.
*BAJOIRE [bà-jwàr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. On a proposé d'y voir un
dérivé altéré de baiser, les figures semblant se baiser. ||
1690. FURET. Suppr. acad. 1878.]
Il Médaille, monnaie sur la face de laquelle sont gra-
vées deux têtes de profil, affrontées ou superposées.
BAJOUE [bà-jou] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule péjorative ba (lat. bis)
et joue, §§ 195 et 196. [Cf. abajoue.) || xiv^ s. Bajoe, evrart
DE CONTY, dans GODEF. Suppl.]
Il Chez certains animaux (porc, veau), partie latérale
de la tète, de l'œil à la mâchoire. || P. ext. Grosse joue.
Il (Technol.) 1 1. Vieilli. Chacun des côtés saillants des
jumelles du tire-plomb dont se servaient les vitriers. [
2. Chacune des parois de la caisse supérieure d'un souf-
flet pyramidal, jusqu'à la têtière.
*BÀjOYER [bà-jwâ-yé] adj. et s. m.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de bajoue (d'après une anc. forme
bajoe, au sens fig. déjoue), § 115. {Cf. jouière.) || Néolog.]
Il Mur —, et, substantivt, —, chacun des murs laté-
raux d'un sas ou chambre d'une écluse de canal. | P. ext.
Berge d'une rivière gazonnée ou revêtue de maçonnerie
près des culées d'un pont.
BAL. [bàl] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de baller, § 52. || xii^ s. Mil en trova
as tresches et mil au bal, Girard de Roussillon, 8129,]
Il lo Vieilli. Danse. Tout leur — consiste au mouvement
de leurs pieds, amyot, Numa, 23. Donner le —, amener
des musiciens pour faire danser. Nous endurerons que nos
laquais... vous donnent le — ! mol. Préc. rid. se. 15. Fig.
Ironiqt. Donner le — à qqn, le maltraiter.
BAL
186 —
BAL
Il 2° P. ext. Grande réunion dansante. Donner un — .
Aller au — . On — paré, costumé, travesti, masqué. Un — offi-
ciel. Les bals publics. Les bals de l'Opéra.
BALADIN, INE [bà-là-din, -din'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. baladin, m. s. dérivé de
balar, baller, danser, §_11. || 1545. Balladin, marot, Opusc.
il. I 1578. On a fait venir d'Italie « bal » et « baller » et « bal-
ladin », H. EST. Nouv. Lang. franc, italian. i, 200.]
Il 1" Vieilli. Celui, celle qui dansait, qui jouait dans
les ballets. — ? Êtes-vous en âge de danser des ballets ? mol.
D, gent. v, 1.
Il 2° Bouffon de comédie. Messieurs les baladins, la f.
Ragotin, iv, 7. || P. ext. Celui, celle qui fait des farces
pour amuser le public sur les places, dans les foires. ||
Fig. Homme, femme qui fait des bouffonneries.
BALADINAGE [bà-là-di-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baladin, § 78. || xviii<= s. volt. S. de
L. XIV, 32. I Admis acad. 1798.]
Il Vieilli. Bouffonnerie.
BALAFRE [bà-làfr'] s. f.
[ÉTYM. En Poitou , balafre , en Champagne , berlafre,
chancre qui vient aux lèvres des moutons. Composé de
la particule péjorative ba (lat. bis), et l'anc. haut allem.
leffur, lèvre, §§ 6, 195 et 196. Le sens propre serait donc
mauvaise lèvre. (Cf. l'expression les lèvres d'une plaie.) ||
XVI" s. BON. DES PEU. 'NoUV. 32.]
Il Longue entaille faite par une arme tranchante, spé-
cialement au visage. P. ext. La cicatrice que laisse cette
blessure.
BALAFRER [bà-là-fré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de balafre, § 154. || xv^ s. Aucuns ont pieds
et poing griffez... Et les autres fort brelaffrez, molinet, dans
LA c. I xvie s. Les mahumetans qui se balafrent le visage, Mon-
taigne, II, 12.]
Il Faire une balafre à (qqn).
BALAI [bà-lè] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, balain {Rois, m, 12). Probabl. du
celtique balan, genêt, § 3.]
Il 1° Faisceau de menues tiges, brosse à longs crins,
etc., adapté à un manche, servant à enlever la poussière,
les ordures. — de genêt, de bouleau. Un manche à — . Don-
ner un coup de — . Autre toile tissue, autre coup de — , la
F. Fab. III, 8. Fig. Faire — neuf (en parlant de qqn qui
est nouvellement en fonction), montrer du zèle. || Fa-
mil. Donner un coup de — . | 1. Renvoyer un certain nom-
bre de domestiques, de fonctionnaires, etc. ] 2. Se dé-
barrasser d'un certain nombre d'affaires. 1| Rôtir le —,
proprement, le laisser endommager par le feu. Fig. Me-
ner une vie peu honnête. La duchesse de la Ferté avait en-
core une fille qui avait un peu rôti le —, ST-SIM. II, 91. Un
vieux prêtre galicien, qui avait, comme on dit, rôti le — , les.
Bachel. de Salam. 48.
Il 2o P. anal. (Vénerie, Fauconn.) La queue du chien,
de l'oiseau.
BALAIS [bà-lè] adj . m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. *balascius, m. s. venu (par
l'arabe balakhch, § 22) du persan badakhchân, nom du pays
d'oii l'on tire le rubis balais, § 24. || xiiic s. gaut. d'espi-
NAU, dans la c]
Il Ne s'emploie que dans l'expression rubis —, rubis
d'un rouge tirant sur l'orange. Vous avez là, dit-il, un beau
rubis; est-il — ? la br. 11. || P. plaisant. Fig. En parlant
du nez rouge d'un ivrogne. Son nez... Où maints rubis —
tout rougissants de vin..., RÉGNIER, Sat. 10.
BALANCE [bà-lâns'i s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. '*bilancia (lat. class. bilancem), m. s.
de bis, et lanx, plateau, §§ 342, 378 et 291. Au sens II,
peut-être subst. verbal de balancer, § 52. || xii<= s. Mes niés
Bollanz est remés en balance, Roncev. tir. 74, var.]
I. Instrument qui sert à peser un corps en lui faisant
équilibre avec des poids.
Il 1° Levier (fléau) mobile sur un axe à deux bras, aux
extrémités desquels sont deux plateaux, dont l'un reçoit
le corps et l'autre les poids. Une — sensible, paresseuse,
folle. I P. ext. — romaine, à poids constant qu'on ap-
proche ou qu'on éloigne du point de suspensoin. | — à
bascule, oii l'on pèse les corps les plus lourds avec des
poids dix fois moindres, le bras de levier qui supporte
le corps étant dix fois plus court que celui qui supporte
les poids. Il Au plur. avec le sens du sing. (à cause des
deux plateaux). Peser avec de fausses balances. Il (Ah-
faigne) dit : « Que sais-je? » dont il fait sa devise, en la |t-
tant sous des balances, pasc. Épict. et Mont. \\ Sp&^'
I 1. La balance considérée comme emblème de lu
tice. La Justice passa, la — à la main, boil. Ep. 2. | 2. '
donné à une constellation du zodiaque que les am
représentaient par une balance. || P. anal. Sorte de
plat pour pêcher les écrevisses, fixé à un cercle d
et suspendu à un bâton. || Fig. Tenir la — droite, t
être impartial. Tenant la — droite au milieu de tant ;
pires, BOSS. Unité' de l'Égl. 2. Jamais le juge ne ter.
leur gré la — égale, LA F. Fab. xii, 25. || Ait plur. Du
du cœur, mes balances sont bien différentes des vôtres,
842. I Emporter, faire pencher la — , faire prévaloir u:.
partis. Et le Ciel qui pour moi fit pencher la — , rac. /
I, 1. Et ta beauté sans doute emportait la — , CORN. Cv!
4. De quelque côté que le monarque se tourne, il empci
précipite la — , montesq. Espr. des lois, m, 10. | K
dans la —, en — , et, vieilli, à la — , peser le pour
contre, ils mettent tous les discours à la — , boss. Paro'
Dieu, 2. Quand on rend la justice, on met tout en — , c
Cid, IV, 5. Entrer en — , être mis en comparaison. Le
térêts d'amour entrent-ils en — ? corn. Sertor. i, 1.
il 2° P. ext. Chacun des plateaux de la balance.
Tout cela ayant été mis en l'une des balances, l'autre, où
la coutume dépravée, l'a emporté, la noue, Disc, p
10. Souffrez Borne et le roi dedans l'autre — , corn. Nie
m, 6. La — hémistiche, v. iiuGO, Rép. à un acte d'ace
tion.
II. Équilibre entre deux choses. Ils tiennent mes d.
en égale —, Régnier, Cloris et Philis. \ P. ext. État <
décision. La victoire fut longtemps en — , vertot, Tv
rom. 11. Il ne tient pas un seul moment l'auditeur e:\
MOL. Tart. préf. L'amour ni l'alliance N'ont pu mettre
ment mon esprit en — , CORN. Hor. ii, 3. || Spe'cialt. —
pouvoirs, équilibre entre les divers pouvoirs de l'État,
empêche que l'un d'eux ne l'emporte sur les autres. L
mitoyen (classe moyenne), qui seul tient tout en — dam
États populaires, boss. Hist. univ. m, 7. | — des nati
équilibre entre divers États, qui empêche que l'un d'
n'asservisse les autres. La Grèce se maintenait dans ont
pèce de — , montesq. Rom, 5. Le système de la — de :
rope, VOLT. Mœurs, 51. | — d'un compte courant, équil
entre le débit et le crédit. P. ext. Différence qui étt
cet équilibre en cas d'inégalité. — générale, relevé gé
rai de l'actif et du passif d'un négociant. (F. bilan.) —
capitaux, comparaison des sommes inscrites au crédj
au débit. — des nombres (F. ce mot), comparaison des
térêts dus pour ces sommes. — du commerce , équili
entre les exportations et les importations d'un i
P. ext. Différence entre le chiffre des uns et le cl
des autres.
BALANCELLE [bà-lan-sèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de balancer, § 126. || Néolog.]
Il Embarcation d'origine napolitaine, pointue auxd
extrémités, avec une vingtaine de rames et un seul:
portant une grande voile à antenne.
BALANCEMENT [bà-lans'-man ; en veis, -lan-se
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de balancer, § 145. || 1487. Vocab.
franc, dans godef. SuppL]
I. État de ce qui est en équilibre. (Ne s'emploie ei
sens qu'au figuré.) Le — des figures, des groupes, dansi
peinture. Le — d'une période, l'équilibre de ses pa|
Il y a dans l'Europe une sorte de — entre les nations dq
et celles du Nord, montesq. Espr. des lois, xxi, 3.
II. Mouvement alternatif par lequel un corps s'é
et se rapproche de son centre d'équilibre. Le — d'o
vire, d'une voiture. Le — des arbres. Le — du corps.
Mouvement par lequel l'àme incline tour à tour verjj
chose et une autre. C'est alors qu'il se fait un — do
entre la vérité et la volupté, pasc. Espr. géom. 2'= frag
BALANCER [bà-lan-sé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de balance, § 154. i| xiii'' s. Moût bli
tinrent 11 vassal Que l'uns ni l'autre ne balance, renaI
beaujeu, Beau Desconeu, 569.]
I. F. tr. Il 1" Équilibrer. | 1. Mettre en équii
(Marine.) — les couples d'un navire, les fixer à égale '
tance de la quille. — les voiles, proportionner la voflll
de l'arrière à celle de l'avant, j — un compte, mettre!
BAL
i87 —
BAL
quilibre le doit et l'avoir. — les groupes d'une composi-
ion, les parties d'une période. || P. ext. Peser, comparer,
e saurai — et le mal et le bien, rotrou, Agés, m, B. C'est
n homme... qui... ne balance aucune chose, mol. Mal. im.
I, 3. I 2. Faire équilibre à (qqch). Les recettes balancent
!S dépenses. Les bienfaits dans un cœur balancent-ils l'amour?
.\c. Baj. m, 7.
I) 2" Faire osciller pendant un certain temps autour
'un centre d'équilibre. — qqn. Se — sur une escarpolette.
e vent balance la cime des arbres. L'eau le balance, il dort,
. liUGO, Odes, IV, 3. | Specialt. (Danse.) — sa danseuse,
;ire faire un pas où le corps se balance d'un pied
uitre. Sufjst. particip. Un balancé, pas où l'on exé-
■0 mouvement. | P. ext. Faire chanceler. Sa voix (de
qui balance Les rochers sur leurs fondements, la. f.
„, 0, 5. Il Fig. Rendre incertain. Sa pensée Entre vos deux
jmants n'est pas fort balancée, cORN. Ciel, i, 1. — son esprit
Igité Entre l'idolâtrie et l'impudicité, CORN. The'od. m, 1.
érénice a longtemps balancé la victoire, Rag. Be'r. il, 2.
II. V. intr. Osciller pendant un certain temps. Vieilli.
ropre. La terre balance sur son centre, trév. Specialt.
^e.) Faire le pas dit balancé. || Fig. Être incertain.
a victoire balança, la f. Fab. iv, 6. Faut-il opter entre les
Irands et le peuple, je ne balance pas : je veux être peuple,
'a br. 9. Ne balançons plus... A prévenir le coup, TH. corn.
\ssex, I, 3. Ce n'est pas que mon cœur... Balance pourt'olfrir
n encens qui t'est dû, boil. Disc, au roi.
'BALANCEUR [bà-lan-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de balancer, § 112. jj (Au sens 1°.) 1611.
OTGR. I (Au sens 2».) Néolog.]
Il 1" Vieilli. Celui qui pèse dans une balance.
Il 2" Nom vulgaire d'une espèce d'oiseau du genre des
h'os-Becs, qui vole en se balançant.
1. BALANCIER [bà-lan-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de balance, § 115. H xiiie s. Texte dans
ELB. Rec]
Il Celui qui fabrique, qui vend des balances. — ajusteur.
2. BALANCIER [bà-lan-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de balancer, § 115. || xyi" s. charron, Sa-
•esse, II, 3.]
l" Pièce mue d'un mouvement d'oscillation régu-
. — d'une horloge, d'une pendule, d'une montre, dont les
iscillations isochrones régularisent le mouvement pro-
'luit par des poids ou par un ressort. — d'une machine à
tapeur, qui transmet à la bielle le mouvement du piston.
'- à frapper la monnaie, dont le mouvement se commu-
lique à l'emporte-pièce qui découpe le métal, et au coin
[ui lui donne l'empreinte.
Il 2» Ce qui sert à maintenir en équilibre (une per-
ionne, une chose). — d'un danseur de corde, long bâton
lont il se fait un contrepoids du côté opposé à celui où
1 penche. | P. anal. Filet mobile placé à la base de cha-
que aile chez les insectes diptères, j — d'une pirogue,
ourde pièce de bois attachée à l'embarcation, qu'on
aisse flotter pour lui donner plus de stabilité, j — du
îompas, suspension (dite de Cardan) destinée à rendre la
joussole indépendante des oscillations du navire.
BALANCINE [bà-lan-sin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de balance, § 100. || xvi« s. e. binet, dans
JODEP. Suppl.]
Corde qui descend du sommet d'un mât et vient soû-
les extrémités de la vergue.
BALANÇOIRE [bà-lan-swàr] s. f.
I [ÉTYM. Dérivé de balancer, § 113. || 1530. Balenchoeres,
?ALSGR. p. 282.]
Il Ce qui sert à se balancer.
li 1» Pièce de bois en équilibre sur un pivot et qui
lisse alternativemcnt|d'un côté en s'élevant de l'autre,
l'Impulsion de personnes assises à chaque extrémité.
2' Planchette suspendue à deux cordes sur laquelle
■ balance debout ou assis. {Syn. escarpolette.)
3o _ russe, sorte de nacelle, de voiture qui s'élève
descend tour à tour, et qui sert d'amusement dans
.w._ foires.
BALANDRAN [ bà-lan-dran ] et BALANDRAS [bà-
lan-drâ] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. balandran,balandra,m. s.
1 11 {cf. espagn. balandran, ital. palandrana), dont l'origine
est inconnue. 1| 1597. Balandran, dans gay, Gloss. arch.]
Vieilli. Ample manteau de campagne. A son long ba-
landran changé son manteau court, RÉGNIER, Sat. 14. Sous
son balandras (le soleil) fait qu'il sue, l.a f. Faô. vi, 3.
* BALANDRE [bà-lândr']. V. bélandre.
*BALANE [bà-làn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté dulat. balanus, grec pa>^avo<;, gland.
COTGR. donne balan, s. m. et balane, s. f. au sens général
de gland. || Néolog.]
Il Gland de mer, sorte de crustacé de la famille des
Cirripèdes, à coquille conique composée de six valves
articulées, et dont l'ouverture se ferme par quatre valves
mobiles triangulaires.
* BALANIFÈRE [bà-là-ni-fèr] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. balanus, gland, et fero, je
porte, § 284. || Néolog.]
Il (Botan.) Qui porte des glands.
•balanite [bà-là-nïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. balanus, gland, § 282. || (Au sensl.)
Mot de la fin du xviiie s.]
I. Vieilli. Balane fossile.
II. Néolog. Inflammation de la muqueuse du gland.
*BALANT. V. ballant.
BALAUSTE [bà-lôsf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. balaustium, grec paXailaTtov,
m. s. Il xiii«-xiv<= s. mondeville, dans godef. balanste.]
Il 1° (Botan.) Fruit charnu, couronné par les dents du
calice, comme celui du grenadier.
Il 2° (Pharm.) Fleur desséchée du grenadier, qu'on
emploie en décoction.
BALAUSTIER [bà-lôs'-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de balauste, § 115. || xvne s. liger, dans
DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Grenadier sauvage.
BALAYAGE [bà-lè-vaj'] S. 7n.
[ÉTYM. Dérivé de balayer, § 78. j] Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Action de balayer.
BALAYER [bà-lè-yé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de balai, § 154. L'anc. franc, avait baleier,
balier, flotter au vent, dérivé de baler. ( V. baUer.) Ce mot,
d'origine et de sens bien distincts, a cependant influencé
la prononciation et l'orthogr. de balayer, écrit et prononcé
souvent balier jusqu'au xyiii^ s. (On les ballie, st-sim. m,
137.) Encore aujourd'hui à Paris le peuple prononce ba-
lier. Il XIII*' s. Les maisons lisent baloiier, beauman. Jehan et
Blonde, 4593.]
Il lo Pousser devant soi sur le sol avec un balai (k
poussière, les ordures, l'eau, la neige, etc.). || Fig. Dis-
perser en poussant devant soi. Le vent balaye les nuages.
La mitraille a balayé les ennemis.
Il 2" P. ext. Nettoyer avec un balai. — une chambre. —
la rue. P. anal. — la rue avec sa robe, entraîner la pous-
sière, les ordures, avec la queue d'une robe trop longue.
Il Fig. Le canon a balayé les abords de la place, en en chas-
sant les ennemis.
* BALAYETTE [bà-lè-yêt'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de balai, § 133. Inusité au xviie et au
xvHie s. Il xin" s. BaUete, dans godef. Suppl.]
Il Petit balai. ^ .
BALAYEUR, EUSE [bà-lè-yeur, -yeuz ] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de balayer, § 112. j| xih« s. Balaieor de la
maison. Digeste, dans godef. Suppl. \ 1539. Balieur, r. est.
I 1611 Balayeuse, cotgr. | 1642. Balayeur, oud.]
Il lo Celui, celle dont le métier est de balayer les voies
'^"ll 2°^Vieilli. Celui, celle qui fabrique, vend des balais.
Quoiqu'on dise « balieur » et « balaïeur », « balieuse » et « ba-
laïeuse », pour dire celui, ceUe qui baUe les maisons, les
rues etc ' il est pourtant vrai qu'on ne dit que « balaïeur »,
« baîaïeuse », pour dire celui, celle qui fait et vend des balais,
RICHEL. Dict. , , . , ,. J-,
Il 3» Specialt. Au fém. \ 1. Machine de divers modèles
pour balayer les voies publiques. | 2. Plissé de mousse-
line, etc., dont on garnit le dessous de la traîne dune
robe pour la soutenir.
BALAYURE [bà-lè-yûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de balayer, § 111. acad. ne donne que le
plur. Il 1387. Balieures, dans godef. Suppl. \ 1539. BaUures,
R. EST. I 1611. Balayeures, COTGR.]
Il Ordure qu'on enlève avec le balai. || P. anal. Ba-
BAL
188 —
BAL
layures de mer, débris que la mer rejetle sur le rivage. |i
Fig. C'était (les premiers chrétiens) la — du inonde, BOSâ.
Panéfj. SI Victor, 3.
* BALBUTIE [bâl-bu-si] s, f.
[ÉTYM. Subst. verbal de balbutier, § 52. || xvic s. Balbucie,
PARÉ, VIII, 23.]
Il État de celui qui balbutie. F ici. Restes de la — des
premiers âges, diukr. Lett. sur les sourds et muets.
BALBUTIEBIENT [bâl-bu-si-maii] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de balbutier, § 145. || 1751. encycl. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il Action de balbutier.
BALBUTIER [bâl-bu-syé ; en vers, -si-é] v. inir. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lai. balbutire, m. s. d'après un
type factice "balbutiare, imaginé sans doute sous l'in-
fluence de la 1'"'= pers. balbutio. || xiyc s. pii. demaizières,
dans GODEF. SuppL]
Il 1» V. intr. Articuler les mots d'une manière peu
distincte. L'enfant qui ne sait encore que — . L'émotion le
faisait — comme im homme ivre. Perdant contenance, je bal-
butiai.
Il 2» F. tr. Prononcer en balbutiant. Les premiers mots
que l'enfant balbutie. — des excuses. — un compliment. {Syn.
bégayer, bredouiller.)
'BALBUZARD [bal-bu-zàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. bald-buzzard, m. s. proprt,
buzard chauve, § 8. || Néolog.]
Il Oiseau pêcheur de l'ordre des Oiseaux de proie diur-
nes, qui fréquente le bord des rivières, des étangs.
BALCON [bâl-kon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. balcone, in. s. lequel est
d'origine german. : anc. haut allem. balcho, poutre, §§ 6
et 12. GODEF. Suppl. signale un exemple de baucon au
Xllie s. Il XVie s. PU. DELORME, Archttect. VIII, 20.]
Il 1" Plate-forme plus ou moins large en saillie sur la
façade d'un bâtiment, au niveau d'une ou de plusieurs
fenêtres d'un étage, et qui communique avec l'intérieur
par une ou plusieurs baies, ouvertures. P. ext. Appui de
fenêtre.
Il 2» (Marine.) Galerie à l'arrière d'un grand navire,
pour l'ornement ou la commodité.
Il 3" Partie de la première galerie qui, de chaque côté
d'une salle de théâtre, est voisine des loges d'avant-
scène.
BALDAQUIN [bâl-dà-kin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de lltal. baldacchino, m. s. primiti-
vement étoffe de soie de Bagdad (Baldacco) ; l'anc. franc.
a baudequin, dans le sens primitif. || 1352. Baldaquin, dans
DELB. Rec. I xvio s. Baldachin, rab. iv, 31. Même orthogr.
dans FURET, et th. corn. | 1701. Baldachin ou baldaquin,
FURET.]
Il 1" Dais soutenu par des colonnes et garni de tentu-
res, qui couronne l'autel dans les églises. |j P. ext. \ 1.
Dais garni de tentures, qui surmonte un catafalque.
I 2. Ouvrage d'architecture en marbre, en bronze, en bois
sculpté, etc., couronnant un autel, un siège épiscopal,
une chaire, ou le trône d'un souverain.
Il 2" Ciel de lit d'oii pendent les rideaux. Un lit à — .
BALE. F. balle 2.
BALEINE [bà-lèn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. balaena, m. s. || xi^ s. Ki gua-
resis Jonas... Delà baleine, Roland, 3102. | xvi<= s. Les dames
appellent leur busqué un os de baleine, H. est. Nouv. lang.
franc, italian. i, 253.]
Jl 1° Mammifère de très grande taille, de l'ordre des
Cétacés, dont la bouche, dépourvue de dents, est garnie
des deux côtés, à la mâchoire supérieure, de grandes
lames minces, flexibles, appelées fanons. Pêche à la — .
Harponner une — . Huile de — . Blanc de — , matière grasse
nacrée qu'on extrait d'une huile remplissant les ca-
vités de la tête, non de la baleine, mais du cachalot.
( F. sperma ceti.) | Fig. Constellation de l'hémisphère
austral.
Il 2" Fanon de la baleine, que l'on emploie, à cause de
son élasticité, pour faire des montures de parapluie, de
corsets, etc. P. ext. Baleines d'acier, de corne, lames flexi-
bles servant aux mêmes usages,
*BALEINER [bà-lé-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de baleine, § 154. acad. ne donne que
baleiné, ée, adj. || Néolog.]
Il Garnir de fanons de baleine. Dn corsage baleiné
BALEINEAU [bà-lé-nô] et, vieilli, 'BALEINON
lé-non] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baleine, §§ 126 et 104. || 1G71. Baie
dans DELB. Rec. \ 1752. Baleinon ou baleineau, trév.'
Il Petit de la baleine.
BALEINIER, 1ÈRE [bà-lé-nvé, -nyèr] adj. et
et A
[ÉTYM. Dérivé de baleine, § 115. || xiv« s. Barges
lenghiers, froiss. Chron. ii, 65, Kervyn.]
Il lo Relatif à la baleine. Un navire —, et, substo
Un —, navire destiné à la pêche de la baleine. Un
embarcation légère pour la pêche de la baleine, >
not de môme forme au service des grands navires.
]| 2" Celui qui se livre à la pêche de la baleine.
Il S" Celui qui travaille ou vend les fanons de 1
leine.
BALÈVRE [bà-lèvr'] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule péjorative ba (la'
et lèvre, §§ 195 et 196. {Cf. balafre.) || xiie s. Copeit loi
baulevres etneis, Cheval. Vivien, dansGODEF. SuppL
Il 1» Vieilli. Les deux lèvres. | P. ext. Grosses L
saillantes.
Il 2" Saillie d'une pierre qui dépasse les autres
une construction. || Partie d'un barreau qui dépa-
traverse avec laquelle il est assemblé. || Couture
duite par l'assemblage des parties dans une ]
moulée.
BALI [bd-li]. F. pâli.
BALISAGE [bà-li-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baliser, § 78. || 1476. Baillisiage,
GODEF. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Action de poser des balises. || L'enseï
des balises posées.
'BALISCORNE [bà-lïs'-kôrn'j et *BALICORNE [1
kùrn'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. Baliscome ou bl
conde, encycl.]
Il Pièce de fer qui garnit la partie supérieure
soufflet de forge, et à laquelle est fixé le mécanisrat
le met en mouvement.
1. BALISE [bà-liz'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue, jj 1528. Baillize, dans i
Rec. I 1611. Balise, cotgr.]
Il 1° (Marine.) Signal pour guider le navigateur
un passage difficile. — à la Logan, dite pyramide (
lante, qui reste verticale à cause de la résistance
i)ase. Il Signal qu'emploient les pêcheurs pour mar
l'endroit où leur filet est placé.
Il 2° Marque indiquant les limites d'un chemi
halage.
Il 3» Marque d'étoupe par laquelle les calfats indio
l'ouvrage qu'ils ont fait.
2. BALISE [bà-lîz'] s. f.
[ÉTYM. Tiré de balisier, sur le modèle de cerise,
du cerisier. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Fruit du balisier.
BALISER [bà-lizé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de balise 1, § 154. || xv^ s. Balinger,
du g. balisagium. || xvi" s. Balizer la rivière en quatre en
pour la guayer d'une rive à l'autre, carloix, vu, 7.]
Il Garnir de balises. || Vieilli. — un cours d'eau, 1
barrasser des bois flottants qui gênent la navigalioi
BALISEUR [bà-li-zeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baliser, § 112. || 1751. encycl. A
acad. 1798.]
Il Celui qui pose, qui surveille les balises d'un ch
d'un chemin de halage, etc.
BALISIER [bà-li-zyé] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn. A
acad. 1762.]
Il Plante exotique de la famille des Cannées, doi
graines dures et d'un noir luisant servent à faines
chapelets.
BALISTE [bà-lïst'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. ballista, m. s. (Cf. la f(fce
pop. dans arbalète.) || xvi" s. rab. iv, 61. Admis j D.
1762.]
Il 1° Machine de guerre que les anciens employât
pour lancer de lourdes pierres. {Syn. catapulte )
its
IS
lis
BAL — 189 —
2<' P. anal, avec le ressort de la baliste. Poisson des
i ~ tropicales, dont une des nageoires dorsales porte
;li^■■uillon que l'animal peut relever brusquement.
BALISTIQUE [bà-lïs'-tïk'] adj. et s. f.
KTYM. Dérivé de baliste, § 282. || 1731. Balistique arith-
tique, M.\upERTur3, dans Mêm. de l'Acad. des se. p. 297.
i^ AC.\u. 1835.]
;elalif au mouvement des corps pesants lancés dans
j ice. Pendule —, qui sert à mesurer, par l'amplitude
Ms oscillations, la force d'expansion des substances
liantes et la vitesse qu'elles impriment aux projec-
I La science — , et, suhstantivt, La — , science de la
-e et de la direction des projectiles.
BALIVAGE [bà-li-vàj'] s. m.
iiYM. Dérivé du radical de baliveau, § 78. |J 1669. Bal-
ige, Oidonn. dans delb. Rec.]
1 )('slgnation et marque des baliveaux dans une coupe
BAL
BALIVEAU [bà-li-vô] s. m.
vM. Origine inconnue. La forme primitive semble
baïveau. COTGR. donne baliveau, balliveau, bailliveau.
ne donne que bailliveau. || 1274. Les boiviaus (lisez
bondir. {Syn. éteuf.) — de paume. Jouer à la — . Lancer,
recevoir la — . Se renvoyer la — . Saisir la — au bond. Avoir
la —belle. Garder les balles, pendant que les autres jouent.
il Fir/. Garder les balles, attendre qqn qui est en partie de
plaisir. Et moi, durant ce temps, je garderai les balles? COHN.
Place Royale, ii, 7. Renvoyer la — à qqn, lui riposter.
Se renvoyer la —, se donner la réplique l'un à l'autre,
ou rejeter l'un sur l'autre la responsabilité de qqch.
Saisir la — au bond, saisir l'occasion dès qu'elle se pré-
sente. Avoir la — belle, rencontrer une occasion favo-
rable. Il Enfant de la —, qui connaît toutes les finesses
du jeu, étant né, ayant été élevé dans un jeu de paume.
P. ext. Celui qui est né dans un métier. J'avais un oncle
ingénieur, j'étais en quelque sorte enfant de la —, j.-j. rouss.
Confess. i, 4. Spécialt. De nos jours. Enfant de la —, né,
élevé parmi des comédiens.
Il 2° P. anal. Petit globe de métal qui sert de projec-
tile pour les armes à feu portatives. Une — de mousquet, de
fusil, de pistolet. Recevoir une — dans la tête. Boîte à balles,
cylindre de fer-blanc renfermant, comme mitraille, des
balles. I — cylindro-conique, qui a la forme d'un cylindre
terminé en pointe. — explosible. — morte, arrivée hors de
is) qui demeurèrent au parc, villeu. append. p. 26, \ la distance où elle peut tuer ou blesser grièvement.
perdue, lancée au hasard et hors de portée. || Vieilli.
Boulet de canon. Un canon de huit livres de —, dont le
boulet pesait huit livres. — à feu, projectile d'artifice
servant à éclairer les travaux de l'ennemi. I — à queue,
boulet emmanché que l'on fait rougir pour fondre le
goudron.
Il 3" P. ext. Petit globe d'une substance quelconque.
Electroscope à balles de sureau.
II. Il l» Paquet de marchandises, généralement enve-
loppé de grosse toile, serré et ficelé pour le transport.
Des balles de coton, de café, etc. | Fig. Faire sa — d'une
chose, en faire choix, la préférer. Les historiens sont ma
droite —, Montaigne, ii, 10. {Cf. baUot.) | Porter la —,
courir le pays pour vendre des marchandises de paco-
tille en balle, ou dans une boîte qu'on porte sur le dos.
Marchandises de —, de pacotille. Ce ne sont point États de —,
ni de ceux qu'on vend à la douzaine, Sat. Me'nipp. i, 1.
Fig. Allez, rimeur de —, opprobre du métier! MOL. F. sav.
III, 3.
Il 2° P. ext. Tampon dont se servaient les imprimeurs,
avant l'invention du rouleau, pour mettre l'encre sur la
forme.
Il 3° Masse de pâte que l'on fait entrer en la pressant
dans un moule, pour qu'elle en prenne la forme. Moulage
à la — .
2. BALLE [bàl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. balg, m. s. § 7. [Cf. blague
et bogue.) acad. adopte l'orthogr. baie, mais mentionne
aussi bàle et balle. || 1549. Baie de froment ou d'avoine, r. est.]
Il Enveloppe du grain de l'épi, dans les graminées.
Remplir un coussin de — d'avoine. | Spe'cialt. (Botan.) En-
veloppe delà fleur des graminées. {V. glumelle.)
*BALLEQUEUE [bal-keii] s. m.
[ÉTYM. Composé de baller et queue, § 209. || Néolog.]
Il Dialect. Oiseau qu'on nomme aussi hochequeue.
BALLER [bà-léj v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. ballare, m. s. devenu baler, §§ 36,
302 et 291, baUer, §502.]
Il Vieilli. Danser, spécialement en décrivant certaines
figures, en prenant certaines poses, n sait danser, — , la f.
Fah. IX, 3. Il (Ane. liturgie.) Le grand chantre ballait après
le premier psaume, venait, à pas mesurés, saluer le chœur.
BALLET [bà-lè] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. balletto, m. s. § 12, diminu-
tif de ballo, bal. || xvie-xvii'' s. d'aub. Hist. univ. II, ii, 1.]
Il Danse figurée, exécutée soit dans une fcte, soit dans
un théâtre, comme intermède d'un opéra, d'une comé-
die. Une comédie — . Un maître de — . Le — fut toujours une
action muette, la F. £'p. 13. | Fig. Quoi! que le plaisir ne
soit autre chose que le — des esprits (animaux) ? pasc. Pens.
XXV, 10. il P. ext. Pièce de théâtre composée de panto-
mimes mêlées de danses.
'BALLIER [bà-lyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de balle 2, § 115. || Néolog.]
Il Endroit oti l'on rassemble les balles provenant du
battage en grange et du vannage.
1. BALLON [bà-lon] S. m.
1549. Baliveau, R. est.]
ihre désigné et marqué pour être réservé, dans une
de bois.
BALIVERNE [bà-li-vèrn'j 5. f.
i:i VM. Origine inconnue. || xv^ s. Bailleur de balivernes,
t/^rlin, 810.]
Propos qui n'a rien de sérieux. [Syn. billevesée, sor-
tie.)
BALIVERNER [bà-li-vèr-né] v. intr. et tr.
[ÉTï.M. Dérivé de baliverne, § 154. || xvi"^ s. n. du fail,
nsDELB. Rec]
il 1° V. intr. Dire des balivernes, ns s'en vont baliver-
at et traisnant, Montaigne, i, 9.
I 2» V. tr. Amuser par des balivernes. Êtes-vous ivre
folle, de me — avec vos contes bleus ? regnard, Menecli-
'.s, II, 3.
BALLADE [bà-làd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. ballada, m. s. subst. par-
ip. de ballar, baller, danser, § 11. || xiiie s. Barade, \v.
UKESEL, dans Romania, 1890, p. 30. | Balade, adam de
hale. Pèlerin, prol.]
I lo Vieilli. Chanson à danser.
I 2° Petit poème en vers égaux, composé de trois
•ophes symétriques avec refrain, et d'un couplet plus
urt qui sert d'envoi. — redoublée, à deux refrains, l'un
milieu, l'autre à la fin de chaque strophe. La — , asser-
) à ses vieilles maximes. Souvent doit tout son lustre au ca-
ice des rimes, boil. Art p. 2. || Fig. Famil. Le refrain de
—, ce que qqn répète souvent.
II 3o P. ext. Petit poème ayant pour sujet une légende
pulaire, et divisé en strophes, avec ou sans refrain.
BALLANT. * BALLANTE [bà-lan, -lânt'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Adj. particip. de baller, § 47. || (Marine.) 1694.
lant, TH. corn.]
Qu'on laisse se balancer à toute impulsion. Se pro-
iner les bras ballants. L'ablette dispose ses œufs ballants sur
plantes aquatiques. Spécialt. (Marine.) Cordage — , qui
est point tendu. || Suhstantivt, masc. \ 1. Léger balan-
ment. Avoir du — . Donner du — à qqch. | 2. (Marine.)
jrdage, partie d'une manœuvre qui n'est pas tendue.
*BALLARIN [bà-là-rin] 5. w.
ÉTYM. Origine inconnue. || xvic s. Faucons communs
on nomme vers la Hongrie balarins, d'argussi.^, dans
LB. Rec]
Petit faucon de Hongrie.
BALLAST [bà-lasf] s. m.
ÉTYM. Emprunté de l'angl. ballast, m. s. § 8. Ij 1642.
last, ouD. .\dmis acad. 1878.]
'i Gros sable, mâchefer employé en marine pour servir
: lest, et sur les voies ferrées pour recouvrir les tra-
îrses qui supportent les rails.
1. BALLE [bàl] s. f.
[ÉTYM, Emprunté de l'anc. haut allem. balla, boule,
iem. mod. baU, §§ 6 et 498. i| xiiie s. L'arivage de chascune
Je, E. BoiLEAU, Livre des mesl. II, xiii, 12, var.]
!• Il 1" Petite pelote ronde, élastique, avec laquelle
1 joue, en la lançant, en la recevant, en la faisant re-
BAL
— 190 —
BAL
[éTYM. Dérivé de balle, sous l'influence de l'ilal. pallone, I
m. s. §§ 12 et 104. godef. Suppl. signale le mol ballon |
dans un texte de 1407, mais au sens de ballot. || 1564. I
Balon, J. THIERRY, Dict. franç.-lat. ]
Il 1" Grosse balle à jouer, faite d'une enveloppe élasti- [
que gonflée avec de l'air comprimé, qu'on lance avec le \
poing ou avec le pied. Notre souffleur à gage Se gorge de
vapeurs, s'enfle comme un — , la f. Fab. vi, 3.
Il 2» Aérostat, ordinairement sphérique, formé d'une
enveloppe souple qu'on gonfle avec un gaz moins dense
que l'air ordinaire (air chaud, hydrogène). Gonfler, lancer
un — . Monter en—, dans la nacelle suspendue au ballon.
— captif, retenu par un câble qui l'empêche de s'élever
au delà d'une certaine hauteur, et sert à le faire redes-
cendre. — perdu, qui ne porte aucun voyageur et qu'on
laisse aller au hasard. — d'essai, petit ballon perdu qu'on
lance, avant une ascension, pour déterminer la direc-
tion du vent. Fig. Lancer un — d'essai, sonder les disposi-
tions des gens. Il P. ext. L'ensemble des jupes de gaze
bouffantes d'une danseuse de théâtre. Fig. En parlant
d'une danseuse. Avoir du — , s'enlever avec légèreté.
Il 3° Vase de verre sphérique employé en chimie.
I Globe de verre pour lampes. | Lanterne de forme sphé-
rique. — lumineux. — vénitien.
Il 4" Nom donné à certaines montagnes à cause de
leur forme arrondie. Le — d'Alsace.
2. "BALLON [bà-lon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il Bâtiment à rames employé dans le pays de Siam.
BALLONNEMENT [bà-lôn'-man; en vers, -16-ne-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ballonner, § 145. || Ne'olog. Admis acad.
1835.]
Il État de ce qui est ballonné. Spe'cialt. (Médec.) — du
ventre.
•ballonner [bà-lô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de ballon, § 154. || Néolog. acad. ne donne
que l'adj. ballonné.]
Il Gonfler comme un ballon. Ce jupon est trop ballonné.
II Spécialt. (Médec.) Gonfler le ventre, en parlant des gaz
qui s'accumulent parfois dans les intestins. Le ventre se
bcdlonne dans certaines maladies.
BALLONNIER [bà-15-nyé] s. m,
[ÉTYM. Dérivé de ballon, § 115. || 1680. richel.]
Il Fabricant, marchand de ballons à jouer.
BALLOT [bà-16] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de balle, § 136. On le trouve au xvi^ s.
employé comme synonyme de ballotte (j. de gaigny,
dans DELB. Rec). || 1611. cotgr.]
Il Petite balle de marchandises. Gouffre, banc ni rocher
n'exigea de péage D'aucun de ses ballots, la f. Fab. vu, 14. ||
Fig. Famil. Voilà votre —, voilà ce qui fait votre affaire.
C'était leur vrai —, ST-SIM. i, 34.
BALLOTE [bà-lot'j S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ballote, m. s. \\ 1611. cotgr.]
Il Plante de la famille des Labiées, à odeur fétide. (F.
marrube.)
*BALLOTIN [bà-lô-tin] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de ballot, § 100. ||1721. trév. Suppr. acad.
1878.]
Il Petit ballot.
BALLOTTADE [bà-lô-tàd'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de ballotter 1, § 120. || 1611. Balotade,
cotgr.]
Il (T. de manège.) Petit saut que l'on fait exécuter à
un cheval, qui s'enlève à la fois des quatre pieds, et pré-
sente les fers de derrière sans ruer. A courbettes, à bonds,
voltes et ballottades, courval-SONNET, Sat. m, 84.
BALLOTTAGE [bà-lô-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ballotter 1, § 78. || 1519. Créer la loy de
la ville par balotaige, dans godef. SuppL]
Il 1° Action de se renvoyer la balle en attendant que
la partie s'engage. Fig. Ce premier conseil se passa en bal-
lottages, ST-SIM. XII, 272.
Il 2'^ P. ext. Élection indécise entre plusieurs candidats
qui ont approché de la majorité. Uy a — . || P. ext. Scrutin
qui doit décider entre les candidats qui sont en ballottage.
BALLOTTE [bà-lÔf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de balle, § 136. || 1525. Ballote, J. de Bour-
bon, Oppugn. de Rhodes, dans godef.]
Il Vieilli. Il 1° Petite balle. Une balotte de plomb tire
une harquebuse, paré, vili, 22.
Il 2" Boule de vote. Il (le peuple) n'eut pas le cœur
lement de prendre les balotes en main (pour juger Éj^j.._
nondas), montaigne, i, 1. Cet homme se trouva exclu p
nombre des ballottes, chapelain, Lett. ii, 3.
BALLOTTEMENT [bà-lÔt'-man ; envers, -\b-U
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ballotter 1, § 145. || 1586. Baloten
TAiLLEPiED, dans DELB. Rcc. \ 1642. Ballotement, oud.
Il 1° Action de ballotter, de se mouvoir alternativei
dans un sens et dans l'autre. Le — du navire. Le — des
chandises mal emballées.
Il 2" Spécialt. (Médec.) Mouvement par lequel on ■
stale la grossesse chez une femme, en exerçant sui
térus une pression qui doit soulever le fœtus, s'il ex
et attester sa présence par le mouvement qui le fait r
nir, en vertu de son poids, à sa position première,
1. BALLOTTER [bà-15-té] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de ballotte, § 154. || xyi" s. V. à
ticle.]
1. Vieilli. V. intr. \\ ±° (T. du jeu de paume.) Se
voyer la balle en attendant que la partie s'engage,
peloter.) Fig. Vous ne faites encore que — sur vos mari-
SÉV. 1374.
Il 2" Mettre une boule de vote (ballotte) dans T
aux suffrages. Les juges aréopagites ballotans pour le
ment, rab. iv, 27.
II. F. tr. Il lo Faire aller alternativement (coi
une balle) dans un sens et dans l'autre. {Syn. agiter
navire est ballotté par les vagues. | Au sens intr. Fami
vent fait — la porte. || Spécialt. Subst. particip. Un bail
pas de danse consistant à porter et à ramener aller)
vement chaque pied d'une position dans l'autre. || t
1. Et sur les flots du doute à tout vent ballotté, lamart. M«
2. 1 2. Vieilli. — une affaire, la tourner et la retou
dans son esprit.
Il 2° Fig. — qqn, le renvoyer d'un temps à un ai
sans conclure. || Spécialt. Candidats ballottés, dont l'f
tion est indécise, chacun d'eux ayant approché de la
jorité. Un poète et un romancier sont ballottés pour le fan
vacant à l'Académie.
2. * BALLOTTER [bà-lô-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de baUot, § 154. || 1611. Baloter, coi
Il Vieilli. Mettre en ballot. || Spécialt. (Technol.) '.
tre en paquets les barres, les baguettes de fer sorlar.
la fonte.
*BALME [balm']. F. baume 2.
* BALNÉAIRE [bâl-né-èr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. balnearis, ?n. s. || Néolog.
Il Relatif aux bains. Station — . Saison — . Journal, n
cln — .
* BALOIRE [bà-lwàr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
Il Longue pièce de la charpente d'un navire, qui er
termine la forme.
''BÂLOISE [ba-lwâz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Bâle, ville de Suisse, § 143.
Baloise, trév.]
Il Tulipe de trois nuances.
BALOURD, OURDE [bà-lour, -lourd'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. balordo, m. s. d'origin(|
connue, § 12. cotgr. donne balordeet balourde, des
genres. Encore dans furet, balourde, des deux gei
Il 1597. Les mâchoires balourdes Du Cerbère démon, g
gier, dans delb. Rec. \ 1604. Avoir les sens balourds,
godef. SuppL]
I Personne d'un esprit épais. 0 la bonne — ! rot
Sœur, II, 2.
BALOURDISE [bà-lour-diz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de balourd, § 124. || 1653. OUD. baloi
gine. Admis acad. 1740.]
II l" Caractère du balourd, n est d'une — incroyabl»
Il 2o Lourde bôtise que dit, que fait un balourd.
BALSAMIER [bâl-zà-myé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. balsamum, baume, § 115. || i
ENCYCL. MÉTH. Admis acad. 1835.]
Il Arbuste de la famille des Amyridées, produisant s
gommes, des résines, des baumes, et dont une va 5
fournit le bois de rose pour l'ébénisterie.
iSr
BAL
191
BAN
lALSAMINE [l)al-zà-min'] s. f.
YM. Dérivé du lat. balsamum, baume, § 100.
1545.
lUÉROULT, dans delb. 1\(;c. Admis acad. 1762.]
Plante de jardins dont les graines sont contenues
s une capsule qui s'ouvre comme par un ressort dès
Mjn la louche.
' BALSAMINÉES [bâl-zà-mi-né] s. f. pi.
5tym. Dérivé de balsamine, § 226. || Néolog.]
Famille de plantes dont la balsamine est le type.
iALSAMIQUE [bâl-zà-mïk'] adj.
îTYM. Dérivé du lat. balsamum, baume, § 229. || 1636.
)S unctueux et balsamiques, E. de clave, dans di:lu. iîec]
Qui est de la nature du baume. Vertu — . Sirop — . ||
cialt. Qui exhale l'odeur du baume. Des jeunes rosiers
- ombrage, a. chén. Èlég. 10.
;. JtALSAMITE [bâl-zà-mït'] s. f.
" ÊTYM. Dérivé du lat. balsamum, baume, § 282. || xiv^ s.
de balsamitte, Modus, dans deltb. Rec]
Plante aromatique de la famille des Composées, vul-
rement appelée menthe-coq. (F. tenaisie.)
BALSE [bals'] s. f.
ÉTYM. Emprunté de l'espagn. balsa, m. s. § 13. || 1752.
iv.]
Sorte de radeau en usage dans l'Amérique du Sud.
en a (des graines) de façonnées en coquilles, d'autres en
eaux, en baises, h. de st-p. Et. de la nat. 11.
BALUETTE [bà-luef ; en vers, -lu-et'] s. f.
ÉTYM. Origine inconnue. || 1783. encycl. méth.]
Baguette fixée horizontalement à une corde lestée
île pêcheur laisse pendre dans l'eau, et supportant
3 petite ligne garnie d'un hameçon.
ÎALUSTRADE [bà-lûs'-tràd'] s. f.
ÉTYM. Dérivé de balustre, sous l'influence de l'ital. ba-
îtrata, m. s. §§ 12 et 120. || 1653. ouo. balaustrata.]
Série de balustres surmontés d'un appui et servant
clôture à jour et d'ornement. || P. ext. Toute clôture
our à hauteur d'appui. La — d'un pont.
3ALUSTRE [bà-lustr'] s. m.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. balaustro, m. s. § 12, môme
it que balauste, le renflement des piliers du balustre
)pelant la forme de la fleur du grenadier. || 1531. Deux
ds de hauteur sur la baruste, dans delb. Rec. \ 1545. Ba-
tres servans d'accoudoers, J. Martin, dans delb. Rec]
^ I lo Golonnette à hauteur d'appui, en forme de vase
ongé renflé vers le bas. || P. ext. Petite balustrade. Un I
iie — faisait la séparation de la chambre d'avec l'alcôve, !
F. Songe de Vaux, 2. || Spécialt. | l. Galerie de théâtre!
. ext. Spectateurs placés à cette galerie. Ma veine, qui
irmait alors tant de balustres, corn. Pors. div. 68. | 2.
lerie fermant l'alcôve du roi. Le roi le fit entrer dans le
de son lit, st-sim. ii, 21. | P. ext. L'honneur d'entrer dans
— du lit royal. Les balustres et les autres distinctions ex- !
ieures y sont inconnues (en Espagne), st-sim. m, 116. !
' 2° Ce qui rappelle la forme du balustre. — d'une colonne '
ilque, face latérale de la volute du chapiteau. Le — d'une
if, partie renflée qui est au-dessous de l'anneau. | — d'un \
mbeau, partie remplie de la tige. | Compas —, à tige ren-
Chaise à balustres, à barreaux en forme de balustres.
BALUSTRER [bà-lûs'-tré] v. tr.
[i^TYM. Dérivé de balustre, § 154. || 1548. Chariot balus-
dansGODEF. SuppL]
Entourer d'une balustrade.
BALZAN [bal-zan] adJ.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. balzano, m. s. dérivé de balzo,
rdure_(lat. balteus), § 12. A remplacé l'anc. franc, bau-
Dc, dérivé du môme radical, avec le suffixe german. ing.
we S. 0. DE SERRES, IV, 10.]
Il En parlant d'un cheval, qui a des marques blanches
i-dessus des sabots.
BALZANE [bal-zàn'] 5. /".
[ÉTYM. Dérivé de balzan, § 38. || 1553. Balsane, dans GO-
'■P. SuppL]
Il Tache blanche circulaire au-dessus du sabot d'un
levai.
•bambelle [ban-bèl] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. I| Ne'olog.]
Il Nom vulgaire de la bielle d'une machine.
BAMBIN, *BAMBINE [ban-bin, -bin'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bambine, ?n. s. § 12. || 1726.
'erc. de Fr. dans trév.]
Il Famil. Petit garçon, petite fille.
BAMBOCHADE [ban-bô-chàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bambocciata, peinture dans
la manière de Pierre de Laar, surnommé Bamboccio (pou-
pée), à cause de sa petite taille, § 12. || Admis acad. 1762.]
I. Peinture, dessin, représentant des sujets rustiques
ou plaisants.
II. Famil. Petite débauche,
1. BAMBOCHE [ban-boch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bamboccio, m. s. \\ 1680. ri-
GIIEL.]
Il 1° Sorte de marionnette.
il 2° Personne petite et contrefaite.
Il 3° Famil. Petite débauche.
2. BAMBOCHE [ban-bôch'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bambouc, forme anc. de bambou IV ce
mot.) Il 1690. FURET.]
Il Vieilli. Canne de bambou.
■•BAMBOCHER [ban-bô-ché] v. intr.
[ÉïYM. Dérivé de bamboche, § 154. || Néolog.]
Il Famil. Se débaucher.
BAMBOCHEUR, EUSE [ban-bô-cheiir, -cheuz'l s. m
et/.
[ÉTYM. Dérivé de bambocher, § 112. || Ne'olog.]
Il Famil. Celui, celle qui aime à bambocher.
BAMBOU [ban-bou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du malais bambou, m. s. § 28. || 1690.
Bambouc, furet. | 1701. Bambou, id.]
Il Plante graminée arborescente, dont on emploie
l'écorce pour tresser des corbeilles, des nattes, et les
jeunes tiges pour faire des meubles, des cannes, etc. ||
P. ext. Canne faite de bambou.
'BAMBOULA [ban-bou-là] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté des dialectes africains, § 29. || Ne'olog.]
Il 1» 5. m. Sorte de tambour dont se servent les nègres.
Il 2» S. f. Danse des nègres au son de cet instrument.
Danser la — .
*BÂME [bâm']. F. baume.
1. BAN [ban] s. 7)1.
[ÉTYM. Subst. verbal de bannir, § 52. || xiio s. Par tôt©
l'ost fêtes un ban crier. Mort d'Aymeri de Nai^bonne, 1058.]
1. Anciennt. Proclamation du suzerain dans sa juri-
diction. Faire crier, battre (avec le tambour), sonner (avec
les cloches) un — . | De nos jours. Battre un — , battre le
tambour pour annoncer qu'il va être fait une proclama-
tion. — de moisson, de vendange. | Proclamation de l'auto-
rité municipale. Seront punis d'amende ceux qui auront con-
trevenu aux bans de vendange ou autres bans autorisés par
les règlements, Code pe'nal, art. 475. || Mettre au — de l'Em-
pire (dans l'ancienne constitution germanique), procla-
mer un prince, une ville déchue de ses droits et privilèges.
Il Fig. Mettre qqn au — de l'opinion, le dénoncer au mépris
public. Il Spécialt. \ 1. Condamnation à l'exil. {Cf. bannir.)
Rompre, garder son — . | 2. Condamnation à une amende.
Le comte et les envoyés du roi pouvaient leur faire payer (aux
vassaux) le — , montesq. Espr. des lois, xxx, 17. || Fig.
Être en rupture de — , contrevenir à la prescription qui dé-
fend à un condamné libéré de quitter la résidence qui
lui est assignée. || P. anal. — de mariage, proclamation
publique des promesses de mariage. || Publier les bans, j
1. Proclamer les noms des futurs époux deux dimanches
de suite à la porte de la mairie, et, p. ext. (cette coutume
étant tombée en désuétude), les afficher pendant dix
jours à la porte de la mairie. | 2. Les proclamer au prône
trois dimanches de suite à l'église paroissiale.
II. Anciennt. Circonscription où s'exerçait la juridic-
tion du suzerain, et, p. ext. ceux qui faisaient partie de
cette circonscription. Convoquer le — , l'arrière — , convo-
quer les vassaux et les arrière-vassaux de la juridiction.
Il P. anal. De nos jours. Convoquer le — et l'arrière — , ap-
peler tous les hommes valides aux armes. Fig. Il a con-
voqué le — et l'arrière — de ses amis, de ses partisans.
2. *BAN [ban] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du croate ban, m. s. § 20. || 1697.
d'herbelot, Bibl. orient, p. 183.]
Il Commandant d'une marche, d'une province fron-
tière, chez les Slaves méridionaux. Le — de Croatie.
BANAL, ALE [bà-nàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de ban 1, § 90. furet, écrit bannal. || 1293.
Texte dans godef.]
BAN - 192
Il 1" Anciennt. Appartenant à un ban, à une circons-
cription seigneuriale. Fours, moulins banaux, dont les vas-
saux étaient tenus de se servir, en payant une redevance
au seigneur.
Il 2° Qui est commun à tous les habitants d'un village.
Pour, pressoir — . || P. ext. Fiq. Un cœur — . Des sophistes
du temps l'adulateur —, Gilbert, Jjuofof/ te. || ^pécicdt. \ 1.
Employé par tout le monde. Phrase, consolation, excuse
— . I 2. Qui n'a point d'originalité. Esprit — . {S>\jn. com-
mun.) Il Inusité au masc. plur.
* BANALEMENT [bà-nâl-man ; en vers, -nà-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de banale et ment, § 724. || 1280. Texte
dans GODEF.]
Il D'une manière banale.
BANALITÉ [bà-nà-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de banal, § 255. || 1602. Bannalité, charon-
DAS, dans delb. Rec]
Il 1» Anciennt. Obligation de se servir du four, du
moulin banal, en payant une redevance au seigneur.
Il 2o Fig. Caractère de ce qui n'est point original. La
— du style, des pensées. || P. ext. Chose qui n'est point
originale. Ce livre ne contient que des banalités.
BANANE [bà-nàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté des dialectes de l'Inde, § 25. || 1600.
figuier portant bananes, dans delb. Rec]
Il Fruit du bananier.
BANANIER [bà-nk-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de banane, § 115. || 1690. furet. Admis
ACAD. 1762.]
Il Plante herbacée de la famille des Musacées, origi-
naire de l'Inde, à tige épaisse, conique, couronnée par
de larges feuilles, du centre desquelles naissent des
baies succulentes disposées en grappes.
■* BANAT [bà-nà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ban 2, § 254. i| 1752. Bannat, trév. |
1771. Bannat ou banat, id.]
Il 1° Circonscription gouvernée par un ban. Le — de
Temeswar.
Il 2» Dignité de ban.
BANC [ban] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du german. banc, m. s. § 6. || xi^ s.
Pois fait porter quatre bancs en la place, Roland, 3853.]
I. Siège étroit et allongé où peuvent s'asseoir à la
fois plusieurs personnes. Un — de bois, de pierre, de gazon.
Un — à dossier. Un — circulaire. || Spécialt. | 1. — de change,
table , comptoir sur lequel se faisaient les opérations
des changeurs, des banquiers (1470). Toutes gens de quel-
que nacion et condicion qu'ils soient puissent y tenir (à la
foire de Caen) — de change public, Ordonn. xvii, 345.
I 2. — d'église. Les emportements des paysans pour des bancs,
dans les paroisses, Boss. Concupisc. 16. — seigneurial, ré-
servé dans l'église à la famille du seigneur. — d'œuvre,
placé en face de la chaire et destiné aux marguilliers.
I 3. — des ministres, oîi siègent les ministres dans le par-
lement. — des évêques, oîi siègent les évoques dans la
chambre des lords, en Angleterre. ' 4. — des accusés,
des avocats. | Grand — , sur lequel siégeaient les présidents
à mortier, dans les parlements. | P. ext. — du roi, en An-
gleterre, cour souveraine où le roi siégeait en personne.
I 5. Les bancs d'une classe, sur lesquels sont assis les éco-
liers. Fig. Être sur les bancs, faire ses études. Spécialt.
Être sur les bancs, à l'Université. Depuis deux ans qu'il est
sur les bancs, il n'y a point de candidat qui ait lait plus de
bruit que lui dans toutes les disputes de notre École, mol. Mal.
im. II, 5. Réponds-moi donc, docteur, et mets-toi sur les bancs,
BOiL. Sat. 8. I 6. — des rameurs, — de nage, où sont ran-
gés ceux qui rament. — de quart, où se tient l'officier de
quart. | 7. Petit —, sorte d'escabeau qu'on met sous ses
pieds au théâtre, au concert, etc. || Spécialt. Au plur.
(Chasse.) Planche où se couchent les chiens dans le che-
nil, (acad. écrit bans.)
II. Support en forme de banc servant à quelque opé-
ration. — d'Hippocrate, lit mécanique qu'on employait
pour réduire les luxations et les fractures. — à ourdir,
sur lequel pose la manivelle de l'ourdisseur. — à tirer,
sur lequel est fixée la filière pour l'étirage des métaux.
— à polir les glaces, qui supporte la pierre sur laquelle
on pose la glace pour l'adoucir. — de cuve, sorte de
plancher qui entoure une cuve de brasseur, etc.
III. Masse formant une couche horizontale. — de ro-
BAN
chers, de sable, de corail. — de glace || Spécialt. | 1. Ei
de roches, de calcaire, de marne, etc., les couches géi'
ques de roches, de calcaire, de marne, etc., qui co;
sent un terrain, j 2. — de pierre, chaque lit de pierre
une carrière exploitée. — du ciel, le lit supérieur, i
d'huîtres, masse considérable d'huîtres fixées dans \n
généralement dans le voisinage des côtes. — de ha»
de thons, de morues, de maquereaux, etc., masse de ce.-
sons traversant la mer en troupes serrées pour venir I
sur les côtes.
BANCAL , ALE [ban-kàl] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de banc, §238, les pieds ou jambe<
banc étant ordinairement divergents, acad. ne donn-
le fém., qu'elle écrit bancalle en 1762, puis admet les
genres en 1798. || 1752. trév.]
Il Qui a une jambe ou les deux jambes de tr;i
[Plur. masc. bancals.) |1 Fig. Famil. Un —, sabre à
courbée.
* BANCASSE [ban-kâs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bancasso, m. s.
Il 1783. ENCYCL. MÉTH.]
Il (Marine.) Coffre servant de banc et de lit.
* BANCELLE [ban-sèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de banc, § 126. || 1599. gay, Gloss. c
Il Banc de cabaret. La — nous y sert de tabouret, ^':
dans FURET. Dicl.
*BANCHE [bânch'] s. f.
[ÉTYM. Forme fém. de banc, d'origine dialectale, g
1694. TH. CORN.]
Il 1° (Marine.) Couche de glaise, de marne, voisin»
côtes, qui, tour à tour mouillée par la mer et séché
soleil, prend la consistance d'une pierre tendre feuill
Il 2» (Technol.) Assemblage de planches formant
cun des grands côtés d'une caisse ou moule à pisé.
* BANCHÉE [ban-ché] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de banche, § 119. || 1785. excycl. n
maçonnerie.]
Il (Technol.) Assise d'un mur en pisé qui a la haï|
de la banche.
BANCO [ban-kô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. banco, banque. || 17231
VARY, Dict. du comm.]
Il Valeur en banque. | 1. Rouble —, au cours <
banque, indépendamment des variations du change
(T. de jeu.) Faire —, tenir seul tout l'enjeu contej
banque.
BANCROCHE [ban-kroch'] adJ.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1752. trév. Admis t
1762.]
Il Trivial. Qui a une jambe de travers. || Substan
Un, une — .
BANDAGE [ban-dàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bander, § 78. || 1514. Cordages et
dages d'arbalestes, dans godef. Suppl.]
I. Il 1° Action d'assujettir à l'aide de bandes. Le r
cin a opéré le — de l'épaule démise.
Il 2° Ce qui sert à assujettir. | l. Appareil servii
fixer un pansement, à maintenir un organe qui li
s'écarter de sa position normale. Un — pour plaie,
fracture, pour hernie, etc. | 2. Système de bandes di
d'acier, qui sert à maintenir les jantes d'une roui
moules d'une fonderie, etc.
II. Il 1° Action de tendre. Le — d'un arc.
Il 2° Ce qui sert à tendre. — d'une arbalète, ense !'
des pièces qui servaient à la tendre.
BANDAGISTE [ban-dà-jïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bandage, § 265. 1| 1701. furet. A li^
acad. 1885.]
Il Celui qui fabrique, qui vend des bandages (
fractures, hernies, etc.).
1. BANDE [bând'] s. f.
[ÉTYM. Primitivement bende , emprunté du geri "
binda, m. s. § 6. || xiii^ s. Bandes de fer, Ménesln '
Reims, dans godef. Suppl.]
Il l" Morceau long et étroit d'étoffe, de cuir, de pa
de métal, etc., qu'on tend sur qqch, autour de (|
Une — de toile, pour fixer un pansement. Une — d';
pour maintenir les jantes d'une roue. Une — de p£ ^r
pour entourer un journal. | Un manteau bordé d'une ■ de
velours. Couvrir un fauteuil avec des bandes de tapisserie
BAN
— 193
BAN
2" P. anal. Tout ce qui s'étend sur un espace allongé
I étroit. One — de terre, de gazon. Les bandes lumineuses
j l'arc-en-ciel. Les bandes d'un billard, bords élastiques de
, table, contre lesquelles viennent rebondir les billes.
lArchilect.) Membre plat étroit d'une archivolte, d'un
nbranle, etc. | Bandes de dallage, qui servent d'enca-
Mit aux dalles. Bandes de trémie, bandes de fer qu'on
iitue aux solives dans la partie du plancher (trémie)
ai supporte l'âtre de la cheminée. | Côté d'un navire.
! navire est à la — , penche sur un côté. Les vents sont à
— de l'est. I Vieilli. Écharpe que portaient les cheva-
ers. I (Blason.) Pièce, dite honorable, coupant l'écu dia-
onalement de droite à gauche.
2. BANDE [bând'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. banda, m. s. § 12, qui est le
athique bandi, drapeau. {Cf. bannière.) || xiV s. Des bandes
(Normandie ou de Bretagne, froiss. dans godef. SuppL]
l" Vieilli. Réunion de soldats rangés sous une môme
mnière. L'armée ennemie... est composée de ces vieilles
indes wallonnes, boss, Condé. n faut donner un chef à votre
astre —, coRN. lier, ii, 5.
II 2° P. anal. Réunion d'hommes allant en troupe,
re en — . Aller par — . Une — d'écoliers. Une — de voleurs,
îs bandes armées. Une — de bohémiens. La — noire, as-
)ciation de spéculateurs achetant à bas prix de grandes
opriétés pour les morceler et les vendre en détail. 1
oécialt. La grand —, les violons de la chambre du roi
)us Louis XIV. Le bal et la grand —, mol. Tart. ii, 3.
- joyeuse, n n'est pas de notre — . Les marquis de la
us haute —, mol. Itnpr. Remerc. au roi. Toute la — des
BOUTS Revient au colombier, la f. Fab. vi, 21.
BANDÉ [ban-dé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bande 1, § 118. || xii" s. Escuz bendez,
\ort d'Aymeri de Narbonne, 2134.]
Il (Blason.) En parlant de l'écu, qui porte plusieurs
lindes.
I BANDEAU [ban-dô] s. m.
I [ÉTYM. Dérivé de bande 1, § 126. || xiie s. Li bendiax est
jieûs aval, Gautier d'arras, llle et Galeron, dans littré.]
j II 1» Bande d'étoffe dont on ceint la tête. M^e de Na-
jiilles est la dernière femme à qui j'ai vu conserver le — qu'au-
jefois les veuves portaient toute leur vie, st-sim. ii, 292. Ab-
\^lt. Bandeau de veuve. S'il revenait, on ôterait le — , 3Év.
'lO. I Le — royal, le diadème. — que mille fois j'ai trempé
jî mes pleurs, rag. Mithr. v, 1. || P. ext. Cheveux lissés
je chaque côté du front. Se coiffer en bandeaux.
I II 2» Tissu qu'on attache sur les yeux de qqn pour l'em-
jêcher de voir. Une feuille flexible Sur les yeux de l'un d'eux
II — s'appliquait, flor. Fab. i, 18. On représente la justice
reo un — , pour marquer qu'elle ne subit aucune influence;
limour et la Fortune, pour marquer que l'un et l'autre sont aveu-
lies. I Fig. Avoir un — sur les yeux, avoir l'esprit aveuglé. La
liscorde... Avait sur tous les yeux mis son — fatal, Rac. Iph.
, 6. Le — de l'erreur aveugle tous les yeux, wohT. Henriade, 6.
Il 3" Bande d'étoffe couronnant les draperies qui or-
entle haut d'une croisée.
Il 4" (Architect.) Membre plat, étroit, d'une archivolte,
un chambranle, etc., moins saillant que la bande.
BANDELETTE [band'-let' ; en vers, ban-de-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, bandelle, forme fém. de
andeau, § 133. || 1377. Texte dans delb. Jîec]
Il 1» Petite bande. | (Chirurgie.) Petite bande de pan-
t'inent. | (Antiq.) Petite bande dont les femmes cei-
naienl leurs cheveux ; que portaient les prêtres, les sup-
liants ,• dont on parait les victimes. (Chrysès) tenant dans
es mains les bandelettes sacrées d'Apollon, m™« Dacier,
fiade,l. \ Bande dont les Égyptiens entouraient les mem-
res et le corps des momies. Une — mince enroulant ses
pirales infinies autour des membres, th. Gautier, Momie.
Il 2" (Architect.) Petite moulure plate, plus étroite que
1 bande. (F. ténie.)
BANDER [ban-dé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de bande 1, § 154. || xiio s. D'un siglaton
sa teste bendee, Raoul de Cambrai, 1800.]
!• V. tr. Maintenir qqch en tendant une bande autour
u par-dessus, —une plaie, pour l'empêcher de s'ouvrir.—
i jambe de qqn. | P. ext. — les yeux, les maintenir fermés
l'aide d'un bandeau. (T. de marine. ) — une voile', y
oudre une bande. P. ext. — une tarte, la garnir de ban-
cs de pâte.
DICT. FRANC.
II. Il 1" V. tr. Raidir en tendant fortement, —la corde
d'un arc, et, ellipt, — un arc. De son arc toutefois il bande les
ressorts, la f. Fab. viii, 27. — un câble. Les muscles s'af-
fermissent, les nerfs se bandent, bo.ss. Conn. de Dieu, ii, 12.
I P. ext. — un arceau, une voûte, maintenir, à l'aide de
la clef de voûte, les claveaux assemblés. || Fig. Bandant
bien tous les ressorts de son esprit, scarr. Rom. com. u,
15. Qui voudrait se — contre une loi si forte? Régnier, Sat.
3. n la banda (l'assemblée) entièrement contre lui, st-sim.
II, 341.
Il 2" V. intr. Se raidir, se tendre. || (T. de chasse.)
Le chien bande sur le trait, tire sur la laisse.
III. F. intr. Toucher la bande au jeu de billard.
BANDEREAIT [band'-rô ; en vers, ban-de-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bande 1, § 126. || 1417. Banderiaus d'ar-
balestes, dans godef.]
Il Petite bande servant à porter une trompette en ban-
doulière.
BANDEROLE [band'-rôl ; en vers, ban-de-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bandière, §§ 65 et 86. On trouve encore
dans ouD. la forme archaïque bannerole, dérivée de ban-
nière. Il xvi<' s. AMYOT, Marins, 29.]
Il 1° Bande d'étoffe flottante terminée en double pointe,
qu'on arbore au sommet d'un mât, au fer d'une lance, etc.
II Spécialt. En peinture, en sculpture, attribut placé aux
mains de certains personnages, et portant une devise,
une légende.
Il 2» P. ext. Pièce de buffleterie supportant la giberne.
BANDIÈRE [ban-dyèr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bandiera, m. s. qui est le
même mot que le franc, bannière, § 12. || xive s. Texte
dans godef. SuppL]
Il Vieilli. Bannière. Front de —, alignement des dra-
peaux et étendards en tête d'un corps d'armée campé.
* BANDINGUE [ban-dîng'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bandengo, m. s.
§ 11, qui paraît composé du radical de bander et du suf-
fixe german. ing. {Cf. § 142.) || 1783. encygl. méth.]
Il Ligne qu'on attache à la tête d'un filet pour le tendre
et l'empêcher de se renverser.
'BANDINS [ban-din] s. m. pi.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bandini, m. s. § 12. || 1642.
OUD.]
Il Balustrade en saillie à la poupe d'un navire.
BANDIT [ban-di] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bandito, m. s. mot qui cor-
respond au franc, banni, § 12. || 1640. Bandy, oud. bandito.
I 1690. Bandit, furet.]
Il Malfaiteur qui est hors la loi, qui vole, assassine sur
les grandes routes. Comme un — qui n'a ni feu ni lieu, boil.
Sat. 8. Il Fig. Famil. Être fait comme un —, avoir les vête-
ments en désordre.
'BANDOIR [ban-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé débander, § 113. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Ressort qui sert à bander, à tendre.
'BANDOLIER [ban-dô-lyé] s^ m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bandolero, m. s. § 13.
ACAD. 1835 écrit bandoulier. || xvi^ s. bon. des per. Nouv,
84. Suppr. ACAD. 1878.]
Il Vieilli. Celui qui vit en révolte contre les lois, la
société. On a vu des Césars, et même des plus braves, Qui sor-
taient d'artisans, de bandoliers, d'esclaves, CORN. Attila, iv, 3.
* BANDOLINE [ban-dô-lin'] s. f.
[ÉTYM. Mot hybride, forgé avec le franc, bandeau et le
radical du lat. linere, oindre, § 213. || Néolog.]
Il (Parfumerie.) Solution mucilagineuse de pépins de
coing, pour lisser et fixer les cheveux en bandeaux.
"BANDOULIER [ban-dou-lyéj. V. bandolier.
BANDOULIÈRE [ban-dou-lyèr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bandolera, m. s. § 13. ||
1586. Mousquetz, bandoulières, dans delb. Rec.]
Il 1° Bande d'étoffe, de cuir, passant des deux côtés du
corps, de l'épaule à la hanche, pour supporter le sabre,
la giberne, le mousqueton, etc. La — d'un garde-chasse,
n lui a donné la — {famil.), il l'a pris pour garde-chasse.
Un fusil en —, suspendu derrière le dos par la bretelle.
II P. ext. (Marine.) Ancre en — , portée sur une chaloupe
jusqu'à l'endroit où on doit la jeter.
Il 2" Poisson du genre labre et poisson du genre ché-
lodon, dont le coi'ps porte des bandes colorées.
13
BAN
BANDURE [ban-dùr] .9. f.
[ktym. Emprunté du sanscrit bandhura, m. s. § 25. || 1751.
Bandura, encycl. | 1762. Bandure, acad.]
Il Nom vulgaire d'une variété de la plante appelée ne-
penthes distillatoria.
BANIAN [bà-nyan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. banian, qui estl'hindoustani
baniyan, marchand, §§ 8 et 25. || 1690. furet.]
Il Hindou de la caste des marchands, qui s'abstient de
la chair des animaux, parce qu'il croit à la métempsy-
cose.
*BANK-NOTE [bank'-nof] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. bank-note, m. s. § 8. || Néo-
log.]
Il Billet d'une banque anglaise. | Spécialt. Billet de la
banque d'Angleterre.
BANLŒUE [ban-lyeu] 5. f.
[ÉTYM. Composé de ban et lieue, § 200. || 1248. Texte
dans GmY, Hist. de St-Omer, p. 423.]
Il lo Anciennt. Espace (d'environ une lieue) autour
d'une ville, dans lequel l'autorité faisait proclamer les
bans et avait juridiction.
Il 2" P. ext. Campagne, villages qui forment les alen-
tours d'une grande ville. || P. plaisant. Fig. L'on approche
votre domaine (votre femme) de plus près que de la — , la f.
Coupe enchante'e, se. 17.
* BANNASSE [bà-nas'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de banne, § 81. || 1751. encycl.]
Il Grande banne dont on se sert dans les salines, les
savonneries, etc.
BANNE [bàn'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. benna, que festus donne comme
d'origine gauloise et qui signifie chariot en osier, §§ 3
et 811.]
I. Il 1° Voiture à transporterie charbon, le fumier, etc.
Il 2° Vaisseau de bois servant à transporter la ven-
dange.
Il 30 Grande manne d'osier.
II. Il 1° Grosse toile servant à couvrir les marchan-
dises chargées sur une voiture, un bateau, etc.
Il 2o P. ext. Toile qu'on tend au-dessus d'un bateau,
au-devant d'une boutique, pour servir d'abri contre la
pluie ou le soleil.
BANNEAU [bà-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de banne, § 126. || xiiie s. Beniel, dans
GODEF.]
Il l" Dialect. Tombereau.
Il 2° Vaisseau de bois dont on se sert pour mesurer et
transporter le blé, la vendange.
Il 3» Tonneau de vinaigrier ambulant.
BANNER [bà-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de banne, § 154. || Admis acad. 1762.]
Il Couvrir avec une banne, une grosse toile.
BANNERET [bân'-rè ; en vers, bà-ne-rè] adj. m.
[ÉTYM. Dérivé de bannière, §§ 65 et 133. || xiV s. Bane-
ret, G. DE ciiARNY, dans godef. SuppL]
Il Qui a droit de lever bannière. Dn seigneur —, et,
elliptj Un — .
BANNETON [bân'-ton ; en vers, bà-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de banne, § 105. || 1284. Baneton a poisson
garder, dans godef. SuppL]
Il 1° Panier d'osier rond, sans anse, dans lequel les
boulangers font lever les pains ronds.
Il 2" Coffre percé de trous, qui sert aux pêcheurs pour
conserver dans l'eau le poisson qu'ils ont pris.
BANNETTE [bà-nêf] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de banne, § 133. || xiii^ s. Texte dans
godef.]
Il Petite banne, sorte de corbeille d'osier.
BANNI [bà-ni] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de bannir, § 45. || xiiie s. beau-
MAN. L, 4.]
Il Celui qui est condamné à sortir d'un lieu, avec dé-
fense d'y rentrer. Qui soutient un — contre toute la terre,
CORN. Sertor. ti, 1. Misérables bannis, bien que nous soyons
éloignés de notre céleste patrie, uoss. Loi de Dieu, 3.
BANNIÈRE [bà-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du radical german. ban, drapeau, qui se
retrouve sous une forme un peu différente dans le goth.
bandi {V. bande 2), §§ 6 et 115. || xii<= s. Roncev. tir. 319.]
194
BAN
Il Drapeau rectangulaire attaché au haut de la han|!
d'une pique par une traverse munie de deux cordes. [
I Vieilli au sens propre. Drapeau militaire féodal. [
II 1° Drapeau sous lequel le seigneur faisait marc •
ceux qui lui devaient le service militaire. La — de Bc
gogne. La — de France. Marcher sous la — de qqn. || Fiii
ranger sous la — de qqn, se mettre dans le parti et -
les ordres de qqn.
Il 2» P. ext. (Ane. marine.) Pavillon d'une nation, <
peau qu'on hissait au haut du mât pour la représeï
Il 3° Fig. Poét. Déployer sa —, se préparer à la lutti
discorde en tous lieux déploya ses bannières, boil. Sat.
II. P. ext. Drapeau d'une confrérie religieuse, qni
en forme de bannière et que l'on porte aux processl
ou solennités religieuses. La — de saint Joseph. Aller
devant de l'évêque avec la croix et la — . Fig. Famil. \i
fallu la croix et la — (il a fallu toutes sortes de céréi
nies) pour le décider à venir. || P. ext. Drapeau d'une r
poration, d'un orphéon, etc.
III. Ce dont la disposition ou la forme rappelle
bannière. | 1. (Marine.) Voile en —, voile flottante p:
qu'elle n'est fixée que par sa partie supérieure à la
gue. I 2. (Blason.) Armes en — , ayant la forme cm
d'une bannière, plus honorables que celles qui sont i
minées en pointe ou écusson.
BANNIR [bà-nïr] v. tr.
[ÉTYM. Du francique bannjan, proclamer, § 6. Au s
primitif se rattache le subst. verbal ban. {V. ce mot.) ||
sens actuel.) xiii^ s. Banni a un an, dans godef, SuppL
Il Condamner à sortir d'un lieu, d'un pays, avec
fense d'y rentrer. — qqn du royaume. Il fut banni de la ci
Il P. anal. Bannis avec lui et exclus du paradis, Boss. Il
univ. II, 1. De l'univers entier je voudrais me — , R.A.G: Ph .
V, 7. Il P. ext. — qqn d'une société, de sa présence. || / .
De ce poème il bannit la licence, BOiL. Art p. 2. — la craii
l'inquiétude, les soucis. Bannissez une frayeur si vaine, co
Ilor. 1,1. Mais il ne put sitôt en — la pensée, R.\c. Esth
1. (Syn. exiler, proscrire.)
BANNISSABLE [bà-ni-sabl'] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de bannir, § 93. || xvii" s. F. à l'an
Admis ACAD. 1798.]
Il Qu'on doit bannir. — de la république des lettres,
Mar. forcé, se. 6.
BANNISSEMENT [bà-nïs'-man; en vers, -ni- s
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bannir, § 145. || xiii" s. beaui
XXXIV, 32.]
Il Acte par lequel qqn est banni. Le — des Tan
son — prenez sur vous l'offense, rac. Brit. 11, 3. || Spe'c\
(Jurispr.) Peine infamante qui consiste à interdire à^
le séjour d'un pays.
BANQUE [bânk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. banca, m. s. § 12, pri
banc 011 s'asseyaient les changeurs. [Cf. le grec t
ÇÎT-riç, changeur, de TpaTïéÇa, table.) || xvi'' s. Ecclisi
estoit bancque de pardons, rab. ii, 17.]
I. Vieilli. Table, comptoir sur lequel on vendait qi
I (T. de commerce.) Vendre sur —, vendre sur le con
toir la marchandise examinée par l'acheteur. || Spécic
I 1. Comptoir oh se faisait en public le commerce d'
gent. I P. ext. Réunion de ceux qui tenaient ces con
toirs. Les discours qui se tiennent à la — de Lyon, d'à
Lett. 47, à M. de la Suze. \ 2. Boutique de marchai
forains, tréteaux de charlatans. Tabarin ne va plus en
THÉOPHILE, Parnasse satir.
II. Maison qui fait le commerce d'argent, qui négoc
escompte les effets, facilite au moyen de traites le char
d'une place sur l'autre, reçoit des dépôts d'argent, etc
— d'émission, qui s'occupe plus spécialement de valei
mobilières. — de circulation, qui émet des billets au p
teur dits bUlets de — , payables à vue, et circulant co
l'argent monnayé. — publique, fondée sous le patrona;
la surveillance d'un État, d'une ville. La — de Fi
I P. ext. Commerce que font ces établissements. Dne b
son, un comptoir de — . Faire la — .
III. (T. de jeu.) Mise de celui qui, à la roulettej
lansquenet, etc., tient le jeu contre tous les autres
la — . Faire sauter la —, gagner toute la mise de celui ('
tient le jeu. || Fig. Ces gens jouent contre le peuple, malsl^
tiennent la — contre lui, montesq. Espr. des lois, xxv,
BAN
19o —
BAP
IV. Soiio de f al)le, de billot sur lequel travaillent l'épin-
flier, Fouvrier en peignes, etc.
BANQUEROUTE [bank'-rouf ; en vers, ban-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. banca rotta, m. s. § 12, proprt,
lanc rompu, parce qu'on rompait le comptoir qu'avait
ur le marché le commerçant failli. || xvi^ s. Bancques
ouptes, RAU. Pantagr. prognostic. 5.]
Il Faillite d'un commerçant, punie par la loi comme
itant occasionnée par sa faute. — simple, amenée par la
aauvaise gestion, et considérée comme délit. — fraudu-
3use, accompagnée de fraude et considérée comme
rime. Faire — . En faisant — à leurs créanciers, pasc. Prov.
. — publique, cessation de paiement de la dette publi-
ue par un l'Jtat. La — , la hideuse — est là, et vous délibé-
ez! MiRAiiEAU, Bise. 26 sept. 1789. || Fig. Famil. Faire
, faillir (à un engagement). Et j'ai fait — à ce fatras de
lis, CORN. Ment, i, 1. L'argent de retour Vous fait faire tou-
)urs — à l'amour, regnard, Joueur, m, 6.
BANQUEROUTIER, 1ÈRE [bank'-rou-tyé , -tyèr; en
e;vsban-kc-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de banqueroute, § 115. || 1536. Ordonn.
.ans LTTTRÉ.]
|] Celui, celle qui a fait banqueroute. Les banqueroutiers
•auduleux seront punis de la peine des travaux forcés à temps,
ode pénal, art. 402.
1. BANQUET [ban-kè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. banchetto, m. 5. diminutif de
anco, banc, le banc étant pris pour les personnes assises,
12. Il xv" s. L'un d'eux couvrit la table et mit le beau banquet
essus, Cerit Nouv. nouv. 29.]
Repas d'apparat. (Se dit surtout d'un repas de corps
ui réunit les membres d'une association.) On — nuptial,
e — de la Saint- Charlemagne , oii sont conviés les élèves
ui ont été premiers dans les concours scolaires. Un —
olitique. | P. anal. — eucharistique, la communion. || Fig.
- de la vie, infortuné convive. J'apparus un jour, GILBERT,
mit. des psaumes. \\ Spéeialt. (Chez les Grecs.) Repas
hilosophique, dont certains auteurs nous ont conservé
i description. Le — de Platon, de Xénophon.
' 2. * BANQUET [ban-kè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1611. cotgr.]
Il Partie du mors qui assemble l'extrémité de l'embou-
jhure avec la branche, au-dessous du trou où passe la
■ otière, et que recouvre le fonceau.
BANQUETER [bank'-té; envers, ban-ke-té] v. intr.
-j [ÉTYM. Dérivé de banquet 1, § 154. || xv<= s. Cent Nouv.
jOMO.65.]
Il Famil. Prendre part à des festins. Hier nous avons
lanqueté. 11 passe sa vie à — . Personne ne s'est pu vanter
l'avoir banqueté chez lui, sorel, F'rancion, 339.
i BANQUETTE [ban-kef] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. banqueta, diminutif de
anc, § 11. Il 1417. Une celle que l'en appelle au pays (deLan-
uedoc) banquette, dans du g. banqus.]
Il 1° Banc rembourré, sans dossier. Garnir une salle de
al avec des banquettes. Les banquettes du parterre dans un
léâtre. Jouer devant les banquettes, devant peu de monde.
es banquettes qui garnissent l'impériale d'une diligence. P.
'fi. L'impériale elle-même. Voyager sur la — . || P. anal.
ne — de gazon.
Il 2" Chemin étroit réservé pour les piétons le long d'un
■ont, d'un aqueduc, d'un canal, etc.
Il 3" (Fortifie.) Plate-forme située derrière le parapet
un rempart, et d'oîi les soldats peuvent tirer en étant à
abri. Trois banquettes qui ajoutent chacune trois pieds, quand
i foudroyement nous réduira à la dernière, d'aub. Lett. à
I.Turetin (1G22).
4» (Architect.) Appui en pierre d'une fenêtre, sur-
monté d'ordinaire par une balustrade.
Il 5o (Jardin.) Palissade à hauteur d'appui.
BANQUIER [ban-kyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de banque, § 115. || 1539. R. est.]
Il 1" Celui qui tient, qui dirige une maison de banque.
P. ext. Être le — de qqn, lui fournir de l'argent.
Il 2° (T. de jeu.) Celui qui, à la roulette, aulansque-
et, etc., tient le jeu contre tous les autres.
BANQUISE [ban-kîz'] s. f.
[ÉTYM. Paraît composé avec le franc, banc et l'angl. ice,
lace, §§ 8 et 283. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Banc de glace, dans les mers polaires.
* BANQUISTE [ban-kïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de banque, au sens de tréteaux, S 265.
Il Néolog.]
Il Famil. Celui qui a des allures de charlatan.
BANS s. m. pi. V. banc.
''BANSE[bâns']5. /".
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. banse, corbeille, S 7. Il
1751. ENGYCL.] "
Il Dialect. Grande manne carrée pour le transport des
marchandises.
BANVIN [ban-vin] s. m.
[ÉTYM. Composé de ban et vin, § 200. || 1265. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il (Féodal.) I 1. Proclamation indiquant le jour oii les
particuliers pouvaient vendre du vin nouveau. | 2. Pri-
vilège en vertu duquel le seigneur vendait son vin à l'ex-
clusion de toute autre personne, pendant un temps dé-
terminé par la coutume.
BAOBAB [bà-ô-bab'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des dialectes indigènes du Sénégal,
§ 29. Il 1751. ENGYCL. Admis acad. 1835.]
Il Arbre de l'Afrique qui atteint des proportions gigan-
tesques, et dont le fruit est appelé pain de singe.
* BAPAUME [bà-pôm'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1783. encycl. méth.]
Il Vieilli. (Marine.) Etat d'un bâtiment qu'un calme plat
ou des avaries empêchent d'avancer. Navire en — .
BAPTÊME [bà-tém'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. baptlsma, grec pairTiafidç, m. s. devenu
batesme, §§ 429, 308 et 291, batême, § 422.]
Il Dans la religion chrétienne, sacrement destiné à ef-
facer le péché originel, et qui consiste à verser de l'eau
sur la tête en prononçant des paroles sacramentelles.
— par immersion, dans la primitive Église, dans l'Église
grecque, etc., baptême consistant à plonger le corps dans
l'eau. Les Grecs conservèrent toujours le — par immersion,
VOLT. Dict. philos, baptême. Tenir un enfant sur les fonts du
—, lui servir de parrain et de marraine. Nom de —, pré-
nom donné à celui qui est baptisé. L'ancienne coutume de
donner aux juifs qui se convertissent et que les grands sei-
gneurs (espagnols) tiennent au —, non seulement leur nom
de — , mais celui de leur maison, st-sim. m, 115. || P. ext.
— de désir, l'intention sincère de recevoir le baptême,
considérée comme ayant la même vertu que le sacre-
ment chez celui qui ne peut le recevoir. — du sang, le
martyre chrétien, équivalent au baptême pour ceux qui
n'ont pu recevoir ce sacrement. || P. anal. — d'une clo-
che, d'un navire, d'une locomotive, etc., cérémonie reli-
gieuse qui consiste à les bénir et à leur donner un nom.
Il — de la ligne, cérémonie burlesque qui consiste à inon-
der d'eau de mer les matelots ou passagers qui passent
pour la première fois l'équateur. || Fig. Recevoir le — du
feu, aller au feu pour la première fois.
BAPTISER [bà-ti-zé] v. ir.
[ÉTYM. Emprunté du lat. baptizare, grec pa-TîTÎÇeiv,
m. s. Il xie s. Batisiez fut, ?,t Alexis, 31.]
Il 1° Rendre qqn chrétien par le baptême. Allez, ensei-
gnez et baptisez, boss. Var. 1. | P. ext. Ce déluge de sang où
il devait être baptisé avec tous les siens, BOSS. ïlist. univ.
II, 19. I P. plaisant. Fig. — du vin, du lait, y mettre de l'eau.
Il 2" Spéeialt. — qqn sous tel ou tel nom, lui donner un
prénom au baptême. Ayons recours aux noms profanes, fai-
sons-nous — sous ceux d'Annibal, de César et Pompée, la br.
9. Il Fig. Baptisant son chagrin du nom de piété, boil. Sat.
10. Il P, ext. — une cloche, un navire, les bénir en leur don-
nant un nom.
BAPTISMAL, ALE [bà-tïs'-màl] adj .
[ÉTYM. Dérivé du lat. baptisma, baptême, §238. || xvi^ s.
L'eau baptismale, vigenère, dans delb. Rec.]
Il Relatif au baptême. Les fonts baptismaux. Innocence — ,
innocence de l'enfant au baptême, et, fig. Il a gardé son
innocence — .
BAPTISTAIRE [bà-tïs'-tèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de baptiser, d'après un type bas lat. *bap-
tistarius, § 248. Souvent écrit baptistère aux xvii" et xviiie s.
par confusion avec le suivant. || 1611. cotgr.]
Il Relatif à la constatation du baptême. Le registre — .
L'extrait—, et, substantivt. Le —, l'extrait du registre bap-
tistère donnant la date du baptême.
BAPTISTÈRE [bà-tïs'-tèr] s. m.
BAQ
i96 —
BAR
[ÉTYM. Emprunté du lat. baptisterium, grec pa-Tic;7r,-
ptov, 7)1. s. Il xi« s. Meinent paiens entresqu'al baptistei-ie,
Roland, 3068.]
Il Primitivement. Édifice où l'on administrait le bap-
tême par immersion, et qui était annexé aux églises ca-
thédrales. Il De nos jours. Chapelle oîi se fait le baptême,
dans les églises.
BAQUET [bà-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bac, § 133. || 1302. Un baket d'argent,
dans DELB. Rec]
Il Petit cuvier à bords bas, vase de bois fait de douves
cerclées, qui sert à divers usages domestiques. || Spé-
cialt. I 1. Vaisseau rempli de terreau où les jardiniers
font des semis. | 2. Pierre creuse remplie d'eau où l'on
nettoie les caractères d'imprimerie. | 3. Caisse dont se
servent les graveurs pour verser et faire mordre l'eau-
forte sur les planches de cuivre.
*BAQUETER [bâk'-té; en vers, bà-ke-té] V. tr,
[ÉTYM. Dérivé de baquet, § 154. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) Vider l'eau d'un baquet, d'un bassin, etc.,
avec une pelle, une écope.
"BAaUETTES [bà-këf] S. f. pi.
[ÉTYM. Peut-être altération de béquette. (F. ce mot.)]
Il (Technol.) Tenailles pour tirer le métal qu'on fait
passer à la filière.
*BAQUETURE [bâk'-tûr ; en vers, bà-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de baquet, § 111. || 1701. furet.]
Il Vin qui tombe d'un tonneau dans le baquet placé
au-dessous lorsqu'on tire le vin ou qu'on le met en bou-
teilles. (S'emploie surtout au plur.)
1. BAR ou *BARS [bar] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. bars, perche, § 7. || xm^ s.
En sa baniere ot un grand bar, dans barbaz. Rec. de fa-
bliaux, IV, 90.]
Il Poisson voisin de la perche, dit aussi loup de mer.
I (Blason.) Poisson figuré sur les armoiries. La couronne
était ducale, mais fermée par quatre bars, ST-SIM. ii, 141.
2. *BAR. V. bard.
3. *BAR [bar] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. bar, comptoir, § 8. || JVeo-
%■]
Il Débit de boissons où l'on consomme en restant de-
bout.
BARAGOUIN [bà-rà-gwin] s. m.
[ÉTY'M. Mot forgé avec le bas breton bara, pain, et gwin,
vin, que les Français entendaient répéter aux Bretons,
sans les comprendre, § 4. || xvic s. Je n'entends point ce
barragouin, rab. ii, 9.]
Il Famil. et en mauvaise part. \\ 1° Idiome étranger,
qui semble barbare à ceux qui l'entendent parler sans
comprendre. Des pays étrangers apprend le —, bours.
Merc. gai. m, 6. {Syn. jargon.) || P. ext. La personne qui
parle ainsi. Que dites-vous. Monsieur le — ? vous aurez des
étrivières, d'aub. Fœneste, iv, 3.
Il 2" Langage inintelligible , par prononciation vi-
cieuse, incorrection, obscurité de style, etc. Je pense
qu'elles sont folles toutes deux, et je ne puis rien comprendre
à ce — , MOL. Prêc. rid. se. 4.
BARAGOUINAGE [bà-rà-gwi-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baragouin, § 78. || xvi" s. Aulcun bara-
gouinage d'erreur et de hœresie, rab. iii, 22. Admis acad.
1798.]
Il L'action de baragouiner.
BARAGOUINER [bà-rà-gwi-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de baragouin, § 154. || xvi" s. Espaignol bar-
ragouiné en terminaisons latines, Montaigne, ii, 12.]
Il Famil. et en m.auvaise part. \\ 1° Parler un idiome
étranger devant qqn qui le trouve barbare parce qu'il
ne comprend pas. Je n'entendais rien à ce que ces étrangers
baragouinaient entre eux.
Il 2" Dire qqch d'une manière inintelligible, par incor-
rection, prononciation vicieuse, etc. n baragouine le fran-
çais. Je ne me souviens jamais comment diantre ils baragouinent
ce nom-là, mol. 0. Dand. i, 2. Charoselles lui baragouina entre
les dents certain compliment, furet. Rom. bourg, ii, 68.
Absolt. n baragouine en parlant.
BARAGOUINEUR, EUSE [bà-rà-gwi-ne'ur, -neuz'] s.
m. et /■.
[ÉTYM. Dérivé de baragouiner, § 112. || xviio s. V. à l'ar-
ticle. Admis acad. 1718 sous la forme baragouineux.]
Il Celui, celle qui baragouine. Deux carognes de bi
gouineuses me sont venues accuser, MOL. Pourc. ii, 10.
*BARALIPTON [bà-rà-lip'-ton] s. m.
[ÉTY.M. Mot forgé par les scolast. §217. || xvic s. Apr»
feut conclud en baralipton, r.\b. i, 17.]
Il Forme de syllogisme où les prémisses sont uni\
selles, et la conclusion particulière. Un syllogisme en
Ce n'est pas barbara et — qui forment le raisonnement, vp
Espr. géom.
'BARANDAGE [bà-ran-daj'] s. m.
[ÉTYM. Peut-être dérivé, §78, du provenç.baranda, (
ture, de barar, baiTer, § 11. || 1669. Ordonn. dans di
Rec.\
Il Pèche prohibée, qui consiste à barrer la rivière ;
un filet.
*BARANGE [bà-rânj'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barrer, § 109. || 1721. trév.]
Il (Technol.) Mur servant "a séparer dans le fourn
d'une saline le bois et la braise.
BARAQUE [bà-rak'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, baracca, vi. s. qui a -
doute même radical que le franc, barre, § 12. furet, t
barraque. || xv<^-xvic s. Loges et baraques, j. d'authon, d
GODEF. SuppL]
Il 1° Construction de planches servant à abriter
pêcheurs, des bergers, des marchands en plein vent,
i Fig. Famil. et en mauvaise part. Maison mal c
truite, mal organisée, etc. C'est une — .
Il 2" Petite armoire où les écoliers serrent leurs liv
BARAQUEMENT [bà-râk'-man ; en vers, -rà-ke
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baraquer, § 145. || Néolog. Admis a(
1878.]
I» Ensemble de baraques destinées à loger des soL
des malades, etc.
II. Établissement des soldats dans les baraques,
veiller le — des troupes.
BARAQUER [bà-rà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de baraque, § 154. || xvii"^ s. Barrag
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il Loger dans une baraque. Les troupes étaient baraq
dans la campagne. Les soldats se baraquërent tant bien
"BARAT [bà-rà] ,y. ??i.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiii" s. En tex marc]
trop de baras, e. boile.\u, Livre des mest. I, x, 6
Il Ane. franc, et dialect. Tromperie.
"BARATE [bà-râf] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1783. encycl. méth.]
Il (Marine.) Forte sangle qu'on fixe en croix sur le
ses voiles, pour les consolider lorsque le vent est vi
"BARATER [bà-rà-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de barat, § 154. || xm» s. robert la
VRE, dans godef.]
Il Ane. franc, et dialect. Tromper.
BARATERIE [bà-rât'-ri ; en vers, -r'a-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barater, § 69. || xiii^-xiv<= s. g. gui
Roy. lign. 19687,]
Il Ane. franc. Tromperie. | Spécialt. (Marine.) Fra
commise par le capitaine ou le patron d'un navir(
préjudice des armateurs, des assureurs, etc. L'assu
n'est point tenu des prévarications et fautes du capitaine t
l'équipage connues sous le nom de — de patron, Cod<
comm. art. 353.
BARATTE [bà-râf] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Paraît être distinct de 1';
franc, barate, confusion, agitation. || 1549. r. est.]
Il Seau allongé où l'on bat la crème pour la conv*
en beurre.
BARATTER [ba-rà-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de baratte, § 154. || 1583. Le laict bar,
bretûnnayau, dans delb. Rec.]
Il Agiter la crème dans une baratte.
BARBACANE [bàr-bà-kàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe barbak-kaneh, galerie
vaut de rempart devant une porte, § 22. || xii" s. Es
bacanes des fossez se sont mis. Mort d'Aytneri de }
bonne, 728. J
Il 1" Au moyen âge, ouvrage extérieur de fortificn
percé de meurtrières, et servant à masquer une pt
un pont, etc. {Syn. tenailles.)
BAR
197 —
BAR
Il 2° P. eœt. Meurtrière pratiquée dans un mur d'une
brteresse. '\S;jn. meurtrière.)
Il 3" (Arcliitect.) Fente ménagée, pour l'écoulement
les eaux, dans un mur qui soutient des terres. [Cf. chante-
)leure.) 1| Fenêtre longue et étroite dans les églises du
noyen âge, et spécialement dans les cryptes.
*BARBACOLE [bàr-bà-kùl] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Barbacola, maître d'école,
lansle Carnaval, mascarade de LuUL (1675). || xviie s. F.
, l'article.]
Il Hors d'usage. Vieux maître d'école. Monseigneur vint
nsuite, habillé en enfant, et mené par M'^'^ la princesse de
onti, qui était en — , dangeau, vu, 243. Humains, il vous
audrait encore à soixante ans Renvoyer chez les barbacoles,
A K. Fab. xir, 8.
'BARBARA [bàr-bà-rà j s. m.
[ÉTY.M. Mot lorgé par les scolast. § 217.]
Il Forme de syllogisme oii les prémisses et la conclu-
;ion sont des propositions affirmatives et universelles. Ce
l'est pas — et baralipton qui forment le raisonnement, PASC.
"ispr. geom.
'BARBARASSE i^bàr-bà-râs'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Neolog.]
Il Cordage servant à consolider les grosses amarres.
BARBARE [l)àr-bar] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lai. barbarus, grec pipêapo;, m. s.
] xiV s. Aucuns appellent barbares tous ceux qui sont de
jstrange langue, oresme, Motz eslranges.]
I II 1° (Chez les Grecs et les Romains.) Etranger, consi-
jiéré comme de civilisation intérieure. Les villes de Grèce
jit d'Asie... mirent leur confiance dans ce roi — , montesq.
korn. 7. On fit des traités avec des nations barbares, m. ibid.
|8. Il P. anal. Etranger à la chrétienté. André... soumet-
raàson maitre... la Thrace, la Scytbie... peuples barbares et
Presque sauvages, Boss. Paneg. SI André, 2. \\ Sutstan-
ivt. L'objet le plus odieux qu'eût toute la Grèce étaient les bar-
jares (les Asiatiques), boss. llist. univ. ni, 5. Les invasions
lies barbares. Rome, devenue la proie des barbares, a conservé
|iar la religion son ancienne majesté, BOSS. Hist. univ. Iil, 1.
I l| 2" Etranger à la civilisation. Un peuple encore — .
l'endaDt que ces monstres barbares (les noirs) Poussaient
insolentes clameurs, LEFR. de poup. Mort de J.-B. Rouss.
|ln siècle — . Des coutumes barbares. {Syn. sauvage.) || Fig.
! 1. Qui montre une ignorance grossière des règles,
jlend un poème entier ou burlesque ou — , boil. Art p. 3. Mu-
ique, langage — .Un — amas de vices d'oraison, mol. F. sav.
!, 7. 1 2. Qui montre une cruauté impitoyable. Pour arré-
ler cette latte —, boil. Sat. 3. Un sort — . Père — , achève,
Ichève ton ouvrage, corn. Poli/, v, 5. Substantivt. Donne-
loi donc, — , un cœur comme le tien, corn. Hor. iv, 5. | Ce
lerait — de ne se point affliger, desc. Lett. 10 janv. 1641.
I "BARBARÉE [bàr-bà-ré] 5. /".
[ÉTYM. Dérivé de Barbara, nom lat. de sainte Barbe,
223. Il Néolog.]
Il Plante crucifère analogue au cresson, dite vulgai-
ement herbe de Sainte-Barbe, julienne jaune, etc.
BARBAREMENT [bàr-bàr-man ; en vers, -bà-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de barbare et ment, § 724. amyot em-
ploie barbaresquement, Timol. 15. || 1540. Vivre barbarement,
iUiLi. MICHEL, dans DELB. Rcc]
Il D'une manière barbare.
BARBARESQUE [bàr-bà-resk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. barbaresco, m. s. § 12. Em-
iloyé au xvi" s. avec le sens général de barbare. || Repris
u xvnio s. (V. TRÉv. 1752.) Admis acad. 1798.]
Il Originaire de la Barbarie, au nord de l'Afrique. Les
tats, les peuples barbaresques.
BARBARIE [bàr-bà-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. barbaria, ni. s. || xvi<= s. cuar-
(i^, Sagesse, ii, 2.]
Il Etat de ce qui est barbare.
Il 1» Infériorité de civilisation que les Grecs et les Ro-
lajns anciens attribuaient aux peuples étrangers. La lutte
es Grecs contre la — asiatique. || P. ext. Ces peuples étran-
ers. La — armée contre la Grèce. | P. anal. En parlant des
allons non chrétiennes. La Hongrie servit de rempart à l'Eu-
3pe contre la — .
Il 2" Absence de civilisation. Les siècles de — . i| Fig.
1- Ignorance grossière des règles. Le théâtre était encore
ans la — quand parut Corneille. On fut bien davantage choqué
du style confus et embarrassé, de la — des termes (des Maxi-
mes des Saints, de Fénelonj, .st-sim. i, 40S. [ 2. Cruauté
impitoyable. A poussé leur courroux jusqu'à la —, corn.
Sertor. i, 1. || P. ext. Acte de barbarie. Tu croiras les cal-
mer par d'autres barbaries, rac. Brit. v, 6.
BARBARISME [bàr-bii-rism'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. barbarismus, m. s. proprt, ma-
nière barbare de s'exprimer. || xiii" s. Barbarime, h. d'an-
DELi, Bat. des set ars, dans GODEfc\ SuppL | 1520. Barba-
risme, FABRi, dans DELB. Rec]
Il Faute de langue grossière. Fig. Des barbarismes de
bon goût, mol. B. gent. iv, 1. || Spécialt. Mot d'une langue
qu'on déforme en l'employant. | Mot qu'on forge et qu'on
emploie dans une langue où il n'est pas admis. Mon es-
prit n'admet point un pompeux — , BOIL. Art p. 1.
1. BARBE [bàrb'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. barba, m. s. § 291.]
Il Poils qui garnissent le menton, les joues, la lèvre
supérieure de l'homme adulte. Tailler, raser la — . Se faire
la — , faire la — àqqn, la raser. Fig. Faire — de fouarre, de
paille à Dieu, se moquer de Dieu ; corruption probable de
faire garbe (gerbe) de fouarre à Dieu, offrir pour la dîme une
gerbe de paille au lieu d'une gerbe de blé. {Cf. rab. i,
il : Faisait gerbe de fouarre aux dieux.) P. ext. Quand je vis
que ces hérétiques nous faisaient — de fouerre, Sat. Ménipp.
37. Porter toute sa — . Mettre une fausse — . Fig. Rire dans sa
— , à part soi, la barbe dissimulant le rire. Chamillart
s'était contenté de rire dans sa — , ST-SIM. vi, 406. Prendre,
enlever qqch à la — de qqn, en lui faisant passer la chose
devant le nez. La honte qu'il y avait à laisser prendre cette
place à sa — , hamilt. Grarn. 73. M. de Pourceaugnac qui
vient par le coche vous enlever à notre — , mol. Pourc. i, 1. j
Tirer en — , au ras du parapet d'un rempart, du bordage
d'un navire. (F. barbette.) | Vieilli. — fleurie, où il y a des
poils blancs. ( F. fleuri.) — fleurie et les Amours Ne seront pas
d'intelligence, la f. Lett. au duc de Vendôme (1689). |
Grande — ; — grise, considérée comme signe de l'âge,
(le l'expérience. Avec l'air d'homme sage Et cette large — au
milieu du visage, mol. Tart. ii, 2. Jeune homme qui menez la-
quais à — grise, la f. Fab. m, 1. (Inventions qui) ne nais-
sent pas toutes vieilles et avec une — vénérable, malebr.
Rech. de la vérité, II , i, 2. Absolt. La — , considérée
comme marque distinclive du sexe masculin. Du côté de
la — est la toute-puissance, mol. Èc. des f. m, 2. | P. ext^
Une — grise, un homme déjà âgé. D'ignorants entêtés, bar-
bes sales (prêtres à la barbe inculte) de Saint-Sulpice, st-
sim. II, 340. Il P. anal. Poils qui garnissent le museau
de certains animaux. La — d'une chèvre, d'un bouc. Si le
Ciel t'eût, dit-il (le renard au bouc), donné, par excellence,
Autant de jugement que de — au menton, la f. Fab. m, 5.
La — d'un singe, d'un chat. Trois petits brins de — relevés
en — de chat, mol. Av. ii, 5. | Loc. prov. Se lécher les bar-
bes (comme le chat), n'avoir pas autre chose à lécher,
voir s'échapper ce sur quoi on comptait. — de baleine,
longs crins qui dépassent les fanons. | Absolt. Végéta-
tion qui se forme par la moisissure. || Fig. — de-capucin,
variété de chicorée sauvage. — de-bouc, salsifis sauvage.
— de-renard, astragale épineux. || P. ext. Une — de den-
telle. La — d'un masque, garniture qui retombe de chaque
côté ou sur le bas du visage. Les barbes d'une plume, fila-
ments qui garnissent les deux côtés de la tige. Les barbes
d'un épi, arêtes légères qui garnissent l'épi. Les barbes du
Han d'une monnaie, d'une médaille, d'une feuille de papier,
inégalités que présente le bord. Les barbes d'une serrure,
saillies placées sur le côté du pêne, et qui donnent prise
à la clef. I Spécialt. Fig. (Marine.) Des câbles qui viennent
en —, qui agissent ensemble, dans le même sens.
2. BARBE [bàrb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de Filai, barbero, m. s. § 12. || xvi"=-
xviie s. d'aub. Fœneste, iv, 1.]
Il Cheval de Barbarie, de race orientale. [[ Adjectivt. Un
cheval — .
3. "BARBE [bàrb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du piémontais barba, proprt, barbe,
et, fig. personne vénérable, § 12. || xviics. boss. Var. IL]
Il Ministre du culte chez les Vaudois.
* BARBÉ, ÉE [bàr-bé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 118. || W^ s. Il est derere od
celé gent barbée, Roland, 3317.]
Il Inusité au sens général. Qui a de la barbe. || Spé'
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BAR
cialt. I 1. (Blason.) Qui a de la barbe (d'un autre émail).
Coq d'or crête et — de gueules, j 2. (Botan.) Garni de bar-
bes. Épi — . {Syn. barbu.)
1. BARBEAU [bàr-bô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'barbellum, diminutif de barbus, m. s.
§§ 313, 456 et 291. || xii^ s. Barbiaus, saumons, perches et
lus, CHRÉTIEN DE TROYES, PcrCeV. daUS GODEF. Suppl.]
Il Poisson de rivière de la famille des Cyprinoïdes, dont
la mâchoire supérieure est garnie de barbillons et dont
la chair est estimée.
2. BARBEAU [bàr-bô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 126. jj 1642. oud.]
Il Nom donné à la centaurée bleue, ou bluet, à cause
des barbes qui garnissent sa fleur. || Adjectivt. Dn habit
bleu —, bleu clair.
BARBELÉ, ÉE [bàr-be-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, barbel, diminutif de barbe,
§ 118. Il xu^ s. Sajetes barbelées, chrétien de troyes, dans
DELB. Rec]
Il Garni de pointes disposées comme les barbes d'un
épi. Flèches barbelées.
* BARBELET [bàr-be-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 134. || 1783. encycl. méth.]
Il (Technol.) Outil pour fabriquer les fers barbelés ser-
vant d'hameçons.
* BARBELLE [bàr-bèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 126. || Néolog.]
Il (Botan.) Petite barbe ou aigrette.
* BARBERIE [bàr-be-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barbier, §§ 65 et 68. || 1407. Mestier et
science de barberie, Ordonn. xiii, 60. Suppr. acad. 1878.]
Il Vieilli. I 1. Lieu ofi l'on faisait la barbe. | 2. Art du
barbier.
*BARBERON [bàr-be-ron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 105. {Cf. barbou(iuine.) || Néo-
log.]
Il Nom vulgaire du salsifis.
"BARBEROT [bàr-be-rôf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbier, §§ 65 et 136. || xvie s. rab.
Pantagr. prognostic. 5.]
Il Vieilli. Garçon barbier. —, compagnon barbier, oud.
Rech. ital. barberotto. | P. ext. Mauvais barbier.
1. BARBET, ETTE [bàr-bè, -bet'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 133. || xvie s. La docilité du
barbet, paré, Anim. 1.]
Il 1» Variété de chien à long poil frisé, vulgairement
appelé caniche. Tondre un — . Suivre qqn comme un — . Crotté
comme un — .
Il 2o Nom vulgaire de plusieurs poissons : barbeau,
rouget, mulet.
2. "BARBET [bàr-bè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 3, § 133. || xvii«-xviiie s. Les
barbets des vallées, st-sim. iv, 105.]
Il Nom donné aux Vaudois réfugiés dans les monta-
gnes du Dauphiné et du Piémont. || P. ext. Contreban-
dier des Alpes.
BARBETTE [bàr-bêf] s. f,
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 133. || (Au sens propre.)
xiv'= s. Modus, dans godef.]
Il 1° Barbe de toile, guimpe dont les religieuses se
couvrent le sein.
Il 2° Batterie qui lire au ras du parapet d'un rempart,
du bordage du pont supérieur d'un navire, et non par
des embrasures.
Il 3° Famil. Coucher à la — , coucher sm" un matelas ,
au ras du sol.
BARBEYER [bàr-bè-yé] v. intr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il (Marine.) Battre de côté et d'autre sous l'effort du
vent. (Se dit d'une voile.)
BARBICHE [bàr-bïch'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 82. |] 1694. acad. Suppr.
1835, rétabli 1878.]
Il 1° Barbe légère, peu fournie.
Il 2" Spécialt. La barbe de l'extrémité du menton, qu'on
a laissée croîlre. Porter la moustache et la — .
BARBICHON [bàr-bi-chon] et 'BARBICHET [bàr-bi-
chè] *. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbiche, §§ 133 et 104. j| 1740. Barbi-
chon, acad.]
tioM
Il Petit chien barbet.
BARBIER [bàr-byé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 115. || xm^ s. beaum.
XI, 45.]
Il Celui dont la profession est de faire la barbe. | /•
Un — rase l'autre, il y a échange de bons offices en
gens de môme profession. || — chirurgien, qui, ancii
nement, était chargé de saignor, de donner un coup
lancette, etc. Je suis son — , son chirurgien, son apothicaii
BEAUMARCH. B. de Sév. I, 4. P. plaisant. Un certain oHù
apparemment sans fonction, qui s'appelait le — de l'Int
HAMiLT. Grarn. 104.
BARBIFIER [bàr-bi-fyé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 274. |1 xviio s. Les contré
où l'on barbifie, dans godef. Suppl.]
Il Famil. Faire la barbe à (qqn).
'*BARBILLE [bàr-bly'J s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 88. || 1751. encycl.]
Il Proprt. Petite barbe. Spe'cialt. Petite barbe de mél
qui reste qqf aux flans des monnaies.
1. BARBILLON [bàr-bi-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbille, § 104. || xiyo s. Ménagier^
187.]
Il 1° Filament qui se trouve autour de la bouche
certains poissons et de presque tous les insectes. ||
anal. | 1. Petit morceau de chair qui pend de chaq-
côté sous le bec du coq. | 2. Repli de la muqueuse de
bouche du cheval, du bœuf, qui protège l'orifice du c
nal des glandes sous-maxillaires. || P. ext. Maladie dej
langue des oiseaux de proie.
Il 2° Pointe qui hérisse le fer d'une flèche, d'un hao»
çon, etc.
2. BARBILLON [bàr-bi-von] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbeau 1, § 105. || xiye s. Ménagi'
II, 144.]
Il Petit barbeau, poisson,
BARBON [bàr-bon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. barbone, m. s. § 12, pn
grande barbe. || xvii" s. balz. Barbon.]
Il 1° Famil. Homme d'âge plus que mûr. Là souvi
héros d'un spectacle grossier. Enfant au premier acte, e
au dernier, boil. Art p. 3. Un vieux — de père, mol.
2. Il Adjectivt. Mais je suis trop — pour oser soupirer,
Amph. I, 4.
Il 2o P. anal. (Botan.) Nom donné à qqs grami
notamment à l'andropogon muriqué, dont on tire le vétî
*BARBOTAGE [bàr-bô-tàj'J s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barboter, § 78. || xvic s. (Au sen;
de barboter.) Montaigne, dans godef. Suppl.]
Il 1° Action de barboter.
Il 2" Ce dans quoi l'on barbote. Spécialt. Mélange d'i
et de son qu'on donne aux bestiaux pour les rafraîa
BARBOTE [bàr-bôf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de barboter, § 52. i| xiiic s. Luz i
barbotes, g. de coincy, dans godef. Suppl.]
Il Nom vulgaire de la lotte commune et de la locl
franche, sortes de poissons. [Syn. bourbotte.)
*BARBOTEAU [bàr-bè-tô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barbote, § 126. |i Ncolog.]
Il Nom vulgaire de la chevanne, poisson du genre ai
BARBOTER [bàr-bô-té] v. intr. et tr.
[ÉTYM, Origine inconnue. || xrii'' s. Parce ke nos...
poons expresseir, si lo sonons, coment ke soit, solunc la
niere de nostre humaniteit, barbotant et eacombreit d'enfani
foibleteit. Job, dans Rois, p. 487.]
Il 1° V. intr. S'agiter dans l'eau en la faisant jaillir,,
la troublant. Des canards barbotaient dans une mare. —
la boue. || P. anal. (Marine.) En parlant d'un navire q'
vent contraire, .s'agiter dans l'eau sans avancer. ||
S'embrouiller dans ce qu'on fait, dans ce qu'on di
barbotait dans ses explications.
Il 2» Vieilli. V. tr. Prononcer d'une manière confi
Grondant entre mes dents, je barbote une excuse, RÉGN
Sa t. 10. {Sijn. marmotter.)
BARBO-TEUR, EUSE [bàr-bô-te'ur, -teuz'] s. m. et'
[ÉTYM. Dérivé de barboter, § 112. || xvii^ s. Hérétique*
qu'on djct vulgairement barboteux, marcouville, dans DE!
Rec. I (Au sens 1.) 1680. righel. | (Au sens 2.) 1798. aca'
Il Celui, celle qui barbote. || Spdcialt. \ 1. Barboti
le canard domestique qui barbote dans les mares
BAR
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BAR
barboteuse, femme qui barbote dans la boue, coureuse
les rues, prostituée.
*BARBOTIÈRE [bàr-bo-tyér] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barboter, § 115. || Nëolog.]
Il Mare où barbotent les canards. || Baquet où on donne
3 barbotag-e aux bestiaux.
*BARBOTINE [bàr-bo-tin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barboter, § 100. || (Au sens I.) -xyi^ s.
AB. u, 7. 1 (Au sens II.) 1789. engygl. méth.]
I. Nom donné au semen-contra (F. ce mot), qu'on ad-
ninistre en poudre délayée comme vermifug-e.
II. Pâte délayée qui sert à coller sur les poteries les
s ou ornements rapportés. || P. ext. Poteries déco-
_ : en relief.
[ BARBOUILLAGE [bàr-bou-yàj'] s. m.
\ [ÉTYM. Dérivé de barbouiller, § 78. || 1611. cotgr.]
Il Action de barbouiller. |! P. ext. Ce qui est barbouillé,
n parlant d'une écriture brouillée. || P. anal. Manière
e parler peu intelligible.
BARBOUILLER [bàr-bou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xv^ s. Qui te barbouille la
îste? Térence, dans godef.]
Il Couvrir de couleur appliquée grossièrement. Les en-
mts qui s'effraient du visage qu'ils ont barbouillé, pasc. Pens.
/, 2. J'ai mis une feuille de papier, sans m'aperoevoir qu'elle
tait barbouillée d'encre en dessous, p.-l. courier, Lett. à
If. Renouard. || P. anal. Un enfant barbouillé de confitures,
je chocolat. || Fig. Se bien — de grec et de latin, mol. F. sav.
|/, 3. Il Spéc/alt. One toile barbouillée, peinte grossièrement,
ne écriture barbouillée, dont les caractères sont brouil-
las. Que celui-là rature et barbouille à son aise, musset, Après
\nc lecture. — en parlant, parler d'une manière peu intel-
|gible. Desmarets demeura court et barbouilla quelque chose
iatre ses dents, st-sim. vr, 406. || P. anal. Un musicien qui
arbouUle, qui joue sans netteté. || Fig. Vieilli. — qqn, le re-
résenter sous des couleurs défavorables. Dans le monde,
vrai dire, il se barbouille fort, MOL. Mis. Il, 4. Elle est femme
[ vous — terriblement dans le monde, dancourt, Chevalier
lamode, m, 2.|| Subst. parlicip. La barbouillée, couleurs
éfavorables sous lesquelles on représente qqn. Se mo-
ier de la barbouillée, du qu'en dira-t-on.
; BAflBOUiLLEUR, EUSE [bàr-bou-yeur, -yeiiz'] s. m.
if.
[ÉTYM. Dérivé de barbouiller, § 112. jj xvi^ s. Barbollleurs
e papier, rab. Pantagr. prognostic. 5.]
I II 1° Ouvrier qui peint grossièrement les murs, les
jlafonds, etc.
' Il 2o 1 1. Mauvais peintre. | 2. Mauvais écrivain. Allez,
eut grimaud, — de papier! mol. F. sav. m, 3. | 3. Celui,
elle qui écrit d'une manière illisible. | 4. Celui qui parle
'une manière inintelligible.
*BARBOUQUET [bàr-bou-kè] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule péjorative bar (lat. bis)
t bouquet 2, § 196. Signifie coup sous le menton en
ne. franc. || 1701. Barbuquet, furet.]
Il 1° Arch. Petit bouton ou écorchure aux lèvres.
Il 2° Espèce de dartre qui attaque le museau des bêtes
laine. {Syn. bouquet.)
'BARBOUTE [bàr-bouf] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1790. engygl. méth.]
Il Cassonade où il reste trop de sirop.
BARBU, UE [bàr-bu] adj.
[ÉTYM. Dérivé de barbe 1, § 118. !| xiW s. Hommes bar-
az. THOMAS DE KENT, daUS GODEF. Suppl.]
Il Qui a de la barbe. Le sexe — . Une femme — . P. ext.
égétaux barbus, garnis de barbes. Comète —, qui a une
orte de barbe lumineuse.
BARBUE [bàr-bu] s f.
[ÉTYM. Fém. de barbu, § 38. || xiito s. Barbues grosses,
ans barbaz. Rec. de fabliaux, iv, 94.]
Il Poisson de mer plat du genre Pleuronecte, à corps
homboïdal, analogue au turbot, mais plus ovale.
'BARBULE [bàr-bul] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. barbula, m. s. \\ Ne'olog.]
Il Dentelure des bords d'une barbe de plume.
"BARBUQUET [bàr-bu-kè]. F. barbouquet.
"BARBURE [bàr-bùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barbe, § 111. || 1751. engygl.]
Il Inégalités que présente une pièce fondue en sortant
u moule, et qu'on fait disparaître avec le ciseau.
BARCAROLLE [bàr-kà-rôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du vénitien barcarola, fém. de barca-
rolo, gondolier. Il xviiics. F. à l'article. Admis agad. 1798,]
Il Cbant cadencé des bateliers italiens. Je reconnus l'air
d'une — fort en vogue alors à Venise, cazotte, Diable amour.
Il P. ext. Musique vocale ou instrumentale faite sur ce
rythme.
BARCELONNETTE [bàr-se-lô-nêt']. F. bercelonnette.
BARD [bàr] s. m.
[ÉTYM. Contraction de beard, autre forme de bayart. (F.
ce mot.) Les mots dérivés barder, bardeur, etc., montrent
que le d est primitif et que le rapprochement avec l'al-
lem. bahre, civière, est sans fondement.]
_ Il Ce qui sert à transporter des fardeaux, etc. 1 1, Grande
civière sur laquelle on porte des pierres, du fumier, etc.
Spécialt. — à pots, sur lequel on porte les creusets pour
la fonte du verre. | 2. Petit chariot bas à deux roues à
l'usage des maçons. [Syn. blnard.)
*BARDACHE [bàr-dach'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bardascia, m. s. § 12. || 1537.
Bredaiche, saliat, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Celui qui se prête à la lubricité d'un autre
homme. {Syn. mignon.) Habillé comme l'étaient les barda-
ches (de Henri III), d'aub. Sancy, i, 8.
''BARDAGE [bàr-daj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barder 2, § 78. || Néolog.]
Il Action de charger, de transporter sur un bard. ||Sp^-
cialt. (Maçonn.) Action d'amener les pierres de taille à
pied d'œuvre.
BARDANE [bàr-dàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. bardana, m. s. § 217, de
barda, couverture ; plante ainsi dite à cause de la largeur
de ses feuilles. || xv^ s. Grant Herbier, 60.]
Il Plante de la famille des Composées, vulgairement
nommée glouteron, et herbe aux teigneux, dont la racine
a été employée en médecine comme sudorifique, et les
larges feuilles comme remède contre la teigne.
1. BARDE [bàrd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bardus, m. s. mot d'origine
gauloise, § 3. || xvi« s. j. le maire, dans delb. Rec]
Il Poète celtique qui composait et récitait des chants
guerriers, religieux. || Fig. Poét. Poète national primitif.
2. BARDE [bàrd'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. barda, caparaçon, qui vient
lui-même de l'arabe bardahet, couverture de cheval, §§ 12
et 22. Il xiiie s. Ass. de Jérus. ii, 73.]
Il 1° Selle faite d'une simple couverture de toile rem-
bourrée. {Syn. bardelle.)
Il 2° Armure faite de lames de fer, dont on couvrait
les chevaux de guerre.
Il 3" Fig. Tranche de lard mince dont on enveloppe,
pour les faire rôtir, les perdrix, chapons, etc.
BARDEAU [bàr-dô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barde 2, § 126. || 1539. R. est.]
Il 1» Planche mince employée au lieu de tuile pour cou-
vrir des clochers de campagne, des moulins à vent, des
chaumières, etc. || P. ext. Petite planche dont on garnit
les intervalles des solives d'un plancher pour y étendre
le plâtre destiné à supporter le carrelage.
Il 2" Vieilli. Barrage en planches établi sur un cours
d'eau. Un — ou bâtardeau fait à travers la rivière pour rete-
nir l'eau, d'aub. Hist. univ. III, m, 13.
1. 'BARDÉE [bàr-dé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de barder 1, § 45. || 1642. Une
bardée de bois, OUD.]
Il La charge d'un bard. || Spécialt. (Technol.) La charge
d'eau qu'on jetait dans les cuviers sur le salpêtre pour le
raffiner.
2. * BARDÉE [bàr-dé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de barder 2, § 45. || Néolog.]
Il Les bardes de lard dont on garnit une volaille.
■^ BARDELLE [bàr-dèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barde 2, § 126. || xvi" s. Montaigne,
I, 48.]
Il Selle faite d'une simple couverture de toile rem-
bourrée. {Syn. barde.)
1. BARDER [bàr-dé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bard, § 154. || 1751. engygl. Admis
ACAD. 1762.]
Il Charger, transporter sur un bard. — des pierres.
BAR
200 —
BAR
2. BARDER [bàr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de barde 2, § 154. || 1427. Barder et paver
la place, dans godef.]
Il 1» Couvrir (le cheval) de l'armure appelée barde.
P. ext. Un chevalier bardé de fer, recouvert d'une armure
de fer.
Il 2° Garnir de bardes de lard. — une alouette.
Il 30 Fig. On habit tout bardé de rubans et d'aiguillettes. ||
Il est bardé de ridicule des pieds à la tête.
BARDEUR [bàr-de'ur] s., m.
[ÉTYM. Dérivé de bard, § 112. || 1680. richel.]
Il Celui qui, dans un chantier, manœuvre le bard. {Cf.
débardeur.)
BARDIS [bàr-di] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barde 2, § 153. || xvie s. Chron. bordel.
dans DELB. Rec]
Il (Marine.) || 1° Séparation de planches qu'on fait dans
la cale d'un vaisseau pour l'aménagement de la cargaison.
Il 2° Sorte de rempart en planches destiné à empêcher
l'eau d'entrer dans la partie inclinée du navire, soit lors-
qu'il vire de bord, soit lorsqu'on le couche pour le ra-
douber. [Syn. bâtardeau.)
BARDIT [bàr-dït'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté de barditus, forme altérée (peut-être
p. anal, avec bardus, barde) de baritus, m. s. (tac. Germ.
3). Il XVII'' s. harljvy, Trad. de Tacite, dansTRÉv.]
Il Chant guerrier des anciens Germains au moment
du combat. Ils (les Francs) entonnent le — à la louange de
leurs héros, chateaubr. Martyrs, ô.
BARDOT [bàr-dô] s. m.
[ÉTYM, Emprunté de l'ital, bardotto, proprt, bête qui
porte la barde, § 12. || xvi" s. n faut qu'elle (la digression)
passe pour bardot, brant. I, 45.]
Il 1° Bête de somme, âne, mulet, etc. Tous les adieux
faits, le — chargé, sÉv. 308. Fig. Celui qui sert aux au-
tres de plastron, de souffre-douleur. | P. ext. (Impr.)
Papier de rebut. || Spécialt. Dans une troupe de mulets,
celui qui marche en tête, portant le muletier et les baga-
ges, et qui était autrefois affranchi des droits à payer. Fig.
Passer pour —, sans payer, par-dessus le marché.
Il 2» Produit du cheval et de l'ânesse, généralement
plus petit que le mulet ordinaire.
BARÈGE [bà-rèj'] S. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Barèges, vallée des Hautes-
Pyrénées. ||A^eoZog'. AdmisACAD. 1835 sous la forme barége.]
Il Etoffe de laine légère, non croisée.
BARÈME [bà-rèm'j s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : François Barrême, auteur des
Comptes faits (1670). jj Admis acad. 1878.]
Il Livre de calculs tout faits.
1. 'BARGE [bàrj'] et *BERGE [bèrj'] 5. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xyi» s. Maint poulet et berge,
BOURDiGNÉ,P/erreFaî/ew, dans godef. berge. | 1611. Barge,
COTGR.]
Il Oiseau de marais du genre des Échassiers, analogue
à la bécasse, mais plus grand et à jambes plus hautes.
2. * BARGE [bàrj'] s. f.
[ÉTYM. Du bas lat. barga, qui semble être d'origine cel-
tique, §§ 3, 396 et 291. [Cf. barque.) Dans certains lieux on
dit berge, seule forme mentionnée par acad. || xi^ s. n n'y
ad barge ne drodmunt, Roland, 2467.]
Il (Marine.) Barque à fond plat.
BARGUIGNAGE [bàr-ghi-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barguigner, § 78. || xvio s. Montaigne,
I, 40.]
Il Famil. Action de barguigner.
BARGUIGNER [bàr-ghi-iïé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xii« s. Un marcheant les
bargaigna, marie de frange, dans godef.]
Il 1° Vieilli. V. tr. Marchander (une denrée). Absolt.
Combien tout coustera, sans — , Nouv. Pathelin, 275.
Il 2" De nos jours. Fig. V. intr. Hésiter à prendre un
parti. A quoi bon tant — et tant tourner autour du pot? MOL.
Pourc. i, 5.
BARGUIGNEUR, EUSE [bàr-ghi-neur, -neuz'l s. m.
Gif.
[ÉTYM, Dérivé de barguigner, § 112. || xiv«S. Vargaigneur,
dans GODEF. j 1549. Barguigneur, R. EST.]
Il Celui, celle qui barguigne.
BARIGEL [bà-ri-jèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. barigello, m. s. § 12. a.c>
1835 admet aussi la forme barisel. || xvi<= s. Barizel, r^
m, 20.]
Il Chef des sbires, à Rome et dans quelques auti
villes d'Italie.
* BARIGOULE [bà-ri-goul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. barigoule, wi. s. § :
Il Néolog.]
Il 1° Champignon comestible du genre agaric.
il 2° Manière d'accommoder les artichauts en les faisf
cuire dans l'huile, garnis d'un hachis qui remplace
foin.
BARIL [bà-ri] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Qqs auteurs y voient un 1
rivé de barre, mais ce rapprochement ne paraît pas foi.
Il xiie s. Douz barilz de vin, Rois, it, 16.]
Il 1° Petit tonneau. Un — de harengs. Un — d'huile
— de poudre. Spécialt. — à feu, sorte de brûlot, li
rempli de matières combustibles destiné à détruire
travaux des assiégeants.
Il 2" (Technol.) Appareil de serrurerie dit aussi t?
bour, contenant un ressort au moyen duquel une po
ouverte se referme seule.
* BARILLE [bà-rîy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bariUa, soude, § IS
1791. ENCYCL. MÉTH.]
Il Nom vulgaire de plusieurs plantes marines dont
cendres fournissent de la soude.
BARILLET [bà-ri-yè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé debariC§ 133. || xiiie s. Renarf, x, 131
Il 1° Petit baril. || P. ext. Bijou d'or, d'argent, jo
d'ivoire, petit encrier de bois, etc., en forme de baril
Il 2o P. anal. (Technol.) | 1. Boîte renfermant le r
sort d'une montre, d'une pendule. | 2. Cylindre où si
logées les cartouches d'un revolver. | 3. Tambour (
orgues à cylindre. | 4. Corps de pompe où monte et d
cend le piston. | 5. Étui de bois contenant la jaugej
cordier.
* BARILLON [b"a-ri-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baril, § 104. || 1783. encycl. m
Il 1° Petit baril. || Spécialt. Petit baril fixé au bout
bâton et dont les potiers se servent pour transporter
mêlée d'argile.
Il 2° Cylindre d'une pompe à bras où se meut le
ton.
BARIOLAGE [bà-ryô-làj' ; envers, -ri-ô-...] s. m
[ÉTYM. Dérivé debarioler, §78. Semble inusité aux
Il xive s. Bariolaige, Jrad. d'Arnaut de Villen. dan
DEF. Suppl. Admis acad. 1740.]
Il Disparate que produit la réunion de couleurs
assorties. || Fig. — du style. {Syn. bigarrure.)
BARIOLER [bà-ryô-lé; en vers, -ri-o-léj v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1617. Escarpins descoupBj
barriolez, J. olivier, dans delb. Rec]
Il Rendre disparate parla réunion de couleurs mai
sorties. {Syn. bigarrer.) Le carnaval bariolé, Tii. GAU
Carn. de Venise. Fig. style bariolé.
•BARISEL [bà-ri-zèl]. V. barigel,
* BARITE. F. baryte.
*BARIUM. F, baryum,
*BARLE [bàri'] S. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Solution de continuité dans une couche, dans
fdon de mine. {Syn. faille.)
*BARLIN [bàr-lin] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. (Cf. berlin.) || 1751. enc
Il Dans les manufactures de soie, nœud qu'on fait
e.\trémités d'une pièce pour la tordre, la renouer
BARLONG, ONGUE [bàr-lon, -long'] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule péjorative bar Qj
bis) et long, § 196. || xiiie s. Droites, belongues et inva
.(. DEMEUNG, Rose, 18375, I 1549. Cheveux berlongs, r
I 1600. Pièces barlongues, 0. de serres, dans godef. Su\
Il 1» Vieilli. Qui a la forme d'un carré long irréga
Une salle — . Un bosquet — , montesq. Lett. pins. 129.
Il 2° Plus long d'un côté que de l'autre. Un manteai
•BARLOTIÈRE [bàr-lô-tyèr] s. f.
[ÉTYM. Peut-être contraction de barrelotière, dériv ^
barreau, la barlotière étant un barreau plus petit que ij
autres. |j 1791. encycl. métii.]
BAR - 201
I ] Dans les châssis de vitraux, traverse de fer plus mince
lie la traverse dornnante.
BAR
BARNACHE [bàr-nach'] .?. f.
vM. Emprunté de l'irlandais bairneach, m. s. § 3. On
iissi *bernache, et, par corruption, barnacle, bemacle,
jernicle. jl 1611. Bernaque, COTGR.]
;] l» Nom vulgaire de l'anatife.
Il 2" Oie sauvage dite aussi cravan.
*BAROCENTRIQUE [bà-rô-san-trïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec pâooç, pesanteur, et le
t. centrum, centre, § 284. || Néolor].\
En parlant d'une courbe , formée par l'intersection
;s verticales élevées sur un même méridien terrestre.
*BAROCO [bà-rô-kô] s. m,
[ÉTYM. Mot forgé par les scolast. § 217. jj xvic s. Telles
çons de parler ne passent pas l'Université non plus que :
lire un argument in barooho, n. est. Nouv Lang. franc.
alian. ii, 307.]
Il Forme de syllogisme oii la mineure est particulière
négalive. On syllogisme en — .
BAROMÈTRE [bà-rô-mètr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec [i:xpo;, pesanteur, et |j.£-
ôv, mesure, proprt, mesure de la pesanteur de l'air,
279. Il 1680. RicHEL.]
Instrument de physique qui sert : l" à mesurer la pe-
inteur de l'air à l'aide d'un récipient ouvert, rempli de
j.ercure qui , sous la pression de l'atmosphère , s'élève
us ou moins dans un tube gradué vide d'air; 2° à me-
ner les altitudes, la colonne d'air diminuant de hau-
ur et l'air se raréfiant à mesure qu'on s'élève ; 3" à don-
M- des indications probables sur le temps, d'après la
însité de l'atmosphère. || — à siphon, formé d'un tube re-
uirbé dont la petite branche ouverte remplace le réci-
ent du baromètre à cuvette. — à cadran, baromètre à
phon oîi un flotteur, qui repose sur la surface libre du
jiercure et en suit tous les mouvements, fait marcher
Ine aiguille fixée sur un cadran gradué qui porte les
jidications relatives au beau temps et à la pluie. — ané-
jiïde, dans lequel le degré de pression de l'atmosphère
l^t indiqué par la dépression d'un tambour ou l'enrou-
I ment d'un tube de métal dans lesquels on a fait le vide.
BAROMÉTRIQUE [bà-rô-mé-trïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de baromètre, § 229. jj xviiie s. Observa-
jons barométriques, brémont, cité par trév. Admis acad.
335.]
I II 1° Relatif au baromètre. Colonne —, la colonne de
lercure qui s'élève dans le tube. Hauteur —, hauteur de
3fte colonne au-dessus du niveau du mercure dans la
avette ou dans la petite branche. Chambre —, l'espace
ide d'air qui se trouve dans le tube au-dessus de la co-
)nne barométrique.
Il 2" Relatif à la pression atmosphérique. Hauteur —
un lieu, son altitude déterminée par le degré de pression
e l'atmosphère, que marque le baromètre. Vidange — ,
.'stème de vidange par la pression atmosphérique, qui
liasse les matières dans des récipients où l'on a fait le
ide.
BARON [bd-ron] s. m.
[ÉTYM. Probablement du lat. barônem, soldat merce-
aire, courageux, § 291. || xi" s. Dient Paien : « Noble baron
âd, » RoZawrf, 467.]
Il 1" Dans le monde féodal, tout grand seigneur. Les
auts barons de France. || Spécialt. Seigneur qui avait sur
?s terres la plénitude des droits féodaux. || P. ext. Le
lief du ménage, le mari. Autorisée par son — , c'est-à-dire
3n mari, montesq. Espr. des lois, xxviii, 25.
'2» Dans la hiérarchie des titres de noblesse (con-
n-és par le souverain ou héréditaires), celui qui vient
près le vicomte et avant le chevalier. Fig. Personnage
Hissant par la fortune ou l'influence. Les barons de la fi-
ance, de l'industrie.
BARONNAGE [bâ-rô-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de baron, § 78. Ane. franc, barnage, du bas
it. baronaticum. xv^ s. chastell. dans delb. || Rec. Ad-
^is ACAD. 1798.]
Peu usité. Dignité de baron. || L'ensemble des ba-
cins.
BARONNE [bâ-ron'] s. f.
LÉTYM. Fém. de baron. || xme s. Iceste estbarone nomee,
lACÉ DE LA CHARITÉ, Bi/jle, daUS GODEF.]
Il 1° Celle qui possédait une baronnie.
Il 2o La femme d'un baron.
BARONNET [bd-rô-nèj s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. baronet, m. s. qui \1ent lui-
même du franc, baron, § 8. || 1721. Baronet, ïrév. Admis
ACAD. 1798.]
Il En Angleterre, titre héréditaire, intermédiaire entre
la haute noblesse (lordship) et la petite (gentry).
"BARONNIAL, ALE [bâ-rô-nyàl ; en vers, -ni-àl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de baronnie, § 238. || 1313. Baronial, dans
GODEF,]
Il Qui a rapport à la baronnie. Les droits baronniaux.
BARONNIE [bd-rô-ni] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de baron, § 68. || xii^ s. Mes li message sont
de grant baronnie, Aymeri de Narbonne, 1725.]
Il 1" Dignité ou seigneurie, juridiction d'un baron.
Il 2o L'ensemble des barons.
BAROaUE [bà-rok'] adj.
[ÉTYM. De l'espagn. barrueco, perle de forme irrégu-
lière, § 12. Il 1631. Perle barroque, monet, Abrégé du pa-
rallèle.]
Il Qui présente une irrégularité bizarre. Perle — . || P.
anal. Une phrase — . Une idée — . Un accoutrement — . Il était
bien — de faire succéder l'abbé Bignon à M. de Tonnerre, st-
siM. Il, 438.
"BAROSCOPE [bà-rô-skop'] s m.
[ÉTYM. Composé avec le grec pipoî, pesanteur, et ctxo-
-Trstv, examiner, § 279. || (Au sens 1°.) 1690. Barroscope,
furet. I 1701. Baroscope, id.]
Il 1° Vieilli. Baromètre.
Il 2" Appareil servant à constater qu'un corps placé
dans l'air perd une partie de son poids égale au poids du
volume d'air qu'il déplace.
BARQUE [bàrk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital, barca, m. s. § 12, bas lat.
barca, variante de barga. {Cf. barge.) || xvie s. J. le maire,
dans delb. Rec.]
Il Petite embarcation dont on se sert principalement
sur la mer, et qu'on manœuvre soit à la rame, soit à la
voile. Une — de pêcheur. Descartes et César faillirent périr
l'un dans un bateau, sur l'Elbe, l'autre dans une —, sur laquelle
il passait d'Épire en Italie, tiiomas. Éloge de Descartes,
note 3. Il (Mythol.) La — de Caron, la — infernale, la bar-
que où Caron passait les âmes qui traversaient le Styx.
Poét. Je vois déjà la rame et la — fatale, rac. Iph. préf.
[Syn. bateau.) || Fig. Bien conduire sa —, diriger habile-
ment ses affaires.
''BARQUÉE [bàr-ké] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barque, § 119. 1| Ne'olog.]
Il La charge d'une barque. Spécialt. La charge d'une
barque dont le tonnage est déterminé.
BARQUEROLLE [bàr-ke-rôl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barque, § 86. || xvi^ s. Barques et bar-
querolles, dupinet, dans godek. SuppL]
Il Barque qu'on ne manœuvre qu'à la rame.
* BARQUETTE [bàr-kêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de barque, § 133. |1 xvie s. la boétie,
Œuvres, p. 507.]
Il Petite barque.
BARRAGE [bd-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barre, §78. || xii<= s. Barage, Loherains,
dans godef. SuppL]
Il 1» Fermeture d'un chemin par une barrière. Droit
de —, et, absolt, —, taxe qu'on pavait pour passer.
Il 2° Digue construite en travers d'un cours d'eau, soit
pour en élever le niveau, soit pour établir une chute des-
tinée à servir de force motrice. — permanent, mobile. || — na-
turel, formé par des rochers qui obstruent un cours d'eau.
BARRAGER [bd-rà-jé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barrage, § 115. || xv^ s. Texte dans
GODEF.]
Il Celui qui percevait le droit de barrage.
* BARRAS [bà-rd] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du gascon barrasc, w. s. § 11. ||
1789. ENCYCL. MÉTH.]
Il Résine séchée sur les bords des incisions faites aux
troncs des pins.
BARRE [bar] s. f
[ÉTYM. Origine inconnue. Radical commun aux lan-
gues romanes. Le celtique barr, auquel on a voulu le rat-
BAR
— 202 —
BAR
tacher, signifie extrémité, ce qui ne convient guère au
sens de barre. || xiic s. Aiol, 2U00.]
I. Morceau de bois, de métal, rigide, long et étroit.
Une lourde — de ier. Les jeunes gens s'exerçaient à lancer la
— . On rompait à coups de — les membres de ceux qui étaient
condamnés à être roués. Une — d'or, d'argent, lingot de
l'orme allongée. De l'or en —, en lingots. Fig. C'est de l'or
en —, c'est une valeur sûre. En parlant de qqn. C'est une
— de fer, rien ne peut le faire céder.
Il Spécialt. Il 1° Pour servir d'appui. — de hune, — de
perroquet, — de cacatois, traverses qui soutiennent diffé-
rentes parties des hauts mâts. Barres parallèles, dans un
gymnase, traverses fixes sur lesquelles on s'enlève. —
d'un fût, pièce de bois transversale qui soutient le fond.
Vieilli. Le vin est au-dessous de la —, est très bas dans le fût.
Ils ont en cela je ne sais quoi de commun avec le vin , qui ne
vaut plus rien quand il est au-dessous de la — , furet, lioni.
bourg. I, 124. Fig. Un esprit n'est-il point au-dessous de la
— à cet âge? SÉv. 1228. | Les barres d'un sommier d'orgues,
supports du sommier. Barres d'un violon, pièces de bois
fixées au-dessous de la grosse corde. La — d'appui d'une
fenêtre.
Il 2» Pour donner une impulsion La — du cabestan. La
— du gouvernail. Tenir la — . Donner un coup de — .
Il 3" Pour servir d'arrêt, de séparation. Barres de jus-
tice, ban'es de fer oii l'on attachait par des anneaux les
matelots indisciplinés. La — d'un tribunal, barrière qui
sépare l'assistance des juges. Les avocats se tiennent à la
— . Faire comparaître qqn à la — . P. anal. Comparaître à la
— d'une assemblée pour être jugé par elle. Les barres d'une
stalle d'écurie, barres de bois suspendues à deux cordes
pour séparer les chevaux, P. ext. Les barres d'un cheval,
espace vide entre les molaires et les incisives, où s'appuie
le mors. || P. ext. \ l. — de sable, amoncellement de sa-
ble à l'embouchure d'un fleuve. Port de — , où on ne peut
entrer qu'à marée haute, l'entrée étant obstruée par une
barre de sable. | 2. La — d'un fleuve, flot qui dans les
hautes marées fait obstacle au courant du fleuve et le
refoule avec violence. || Fig. Le Bourguignon d'ailleurs sé-
pare leurs provinces, Et servirait pour nous de — à ces deux
princes, coRN. Attila, i\, 4.
II. Trait imitant une barre. Tracer une ^ sur un tableau,
sur du papier. | (Musique. ) — simple, indiquant la fin de
chaque mesure. — double, indiquant la fin d'un morceau.
(Blason.) — de l'écu, trait qui le sépare obliquement de
gauche à droite. — de bâtardise, barre étroite que portent
les armes des bâtards. | Une — tracée sur le sable. Jeu de
barres, où les joueurs forment deux camps dont chacun
est limité par une barre tracée sur le sol. Toucher barre (ou
barres, acad.), rentrer au camp pour en repartir aussitôt.
Fig. Il n'a fait que toucher — ici, il n'a fait que s'y arrêter
un instant. Avoir barre (ou barres, acad.) sur qqn, avoir
touché barre après un des coureurs du camp opposé, et,
par suite, avoir le droit de le poursuivre et de le prendre.
Fig. Avoir — sur qqn, avoir avantage sur lui.
BARREAU [bd-rôj s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barre, § 126. || 1285. Barriaus froés, hiau-
mes brisiés, j. bretel, Tourn. de Chauvency , 1611.]
I. Barre de bois ou de métal servant de fermeture, de
support, etc. Les barreaux d'une fenêtre, d'une grille, barres
qui rétrécissent l'ouverture de manière à empêcher qqn
de s'introduire et de s'échapper. Être sous les barreaux,
être emprisonné. Eegarder à travers les barreaux. Les bar-
reaux d'une chaise, barres, bâtons qui servent à maintenir
les montants. Poser ses pieds sur les barreaux d'une chaise.
Il P. ext. Barre dont on se sert dans l'industrie : pour faire
mouvoir les presses d'imprimerie, pour battre la terre à
pipe, etc. — magnétique, barre d'acier aimanté dont on se
sert pour aimanter d'autres corps.
II. Partie de l'enceinte du tribunal séparée par une
barre de celle où siègent les juges et où se tiennent les
avocats pour plaider. Si quelque exploit nouveau Chaque jour,
comme moi, vous traînait au — , boil. Lutr. 3.
Il P. ext. Il 1» La profession d'avocat. Se destiner au — .
L'éloquence du—, l'éloquence judiciaire.
Il 2" Le corps des avocats. Soutenir l'honneur du — .
•BARREFORT [bàr-fùrj s. m.
[ÉTYM. Composé de barre et fort, S 209 : fort, archaïsme,
pour forte, §584, a réagi sur le genre du composé, § 551.
Il Néolog.] i- ' a
Il (Technol.) La plus grosse pièce de bois fournie
un sapin qu'on débite.
BARRER [bd-ré] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de barre, § 154. || xii^ s. Carum les eut
fait (les portes) après els bien barrer, garn. de pont-{
MAX. St Thomas, 5303.]
I. Il 1° Consolider à l'aide d'une barre. — le fond
tonneau, le couvercle d'une caisse. — un luth.
Il 2<' Obstruer, fermer à l'aide d'une barre. — un*,
une porte, une fenêtre. — le chemin à qqn. P. ext
Fig. Si j'ai jamais beurré quelqu'un en son chemin de fave
fortune, beaumarch. Mém. 1, i'^^ suppl. | — les chevaux;)
une écurie, les séparer par des barres de bois. Une dent!
rée, dont les racines recourbées s'opposent à l'extracti
Bassin barré, dont les os, trop serrés, font obstacle \
parturition. — une veine, empêcher le sang d'y arrivei
moyen d'une ligature. | Part, passé pris substanti
barré, doigté particulier à la guitare qui consiste à
dre dans la même touche plusieurs cordes à la fois
l'index de la main gauche. || P. ext. (T. de vénerie.'
une enceinte, la parcourir avec un limier, qui, devanç
le gibier, lui ferme les issues.
Il 3° V. intr. Tenir, manœuvrer la barre du gouvi
nail. P. ext. V. tr. — trop un navire, porter la barre tn
droite ou à gauche, ce qui embarrasse sa marche
II. Il \° Marquer d'une barre. — un t. Un écu bi
d'argent, portant une barre transversale de ce métal
Il 2° Annuler un ou plusieurs mots (par une ba
transversale). Une phrase barrée.
1. BARRETTE [bà-ref] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. baretta, 7n. s. § 12, même
dical que béret. || 1380. Aumussette ou barrette, dans Di
Il Petit bonnet à trois ou quatre faces carrées, quip
se replier. — noire à trois cornes, que portent les ec*
siastiques. — noire à quatre cornes, que portaient les d
leurs. — rouge, que portent les cardinaux. Recevoir la
être nommé cardinal. || Fig. Parler à la — de qqn, luip
1er en face, sans ménagement, et, p. ext. le maltratt
Et moi je pourrais bien parler à ta — , MOL. Av. i, 3
2. * BARRETTE [bd-ret'j s. /,
[ÉTYM. Dérivé de barre, § 133. || 1751. encycl.]
Il Petite barre. || Spécialt. \ l. Petite barre placée
le barillet d'une montre, pour maintenir le ressori
Rayon des roues d'une montre. | 3. Petite barre qui'
verse la charnière d'une tabatière. | 4. — d'une chatu
de montre, tige sur laquelle est fixée la chaînette et q
l'on passe dans la boutonnière du gilet. Clef —, dont
des côtés contient la clef de la montre. I 5. P. ext. F
tile bande transversale dans un travail de broderie, ds
une garniture de robe.
"BARREUR [bîi-reur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de barrer, § 112. || (Au sens I.) Idl
FURET, chien.] •< ■'
I. (T. de vénerie.) Chien dressé à enfermer le ^
dans une enceinte, en lui barrant les issues. (V. balte
II. Celui qui tient la barre du gouvernail dans H
embarcation.
BARRICADE [bà-ri-kàd'] s. /.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. barrioata, m. s. § 12. H IK
Barriquade, Chron. bordel, dans delb. Rec.]
Il Retranchement improvisé avec des pavés amonci
des arbres abattus, des voitures renversées, etc.,
empêcher l'accès d'une rue. Le peuple ferma les bout]
tendit les chaînes par les rues et fit des barricades, i.AÏ
cuek. Mém. 31. Au milieu de la paix font voir les barricadi|
BOiL. Sat. 6.
BARRICADER [bà-ri-kà-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de barricade, § 154. On trouve barr:
au XVI' s. et encore dans oud. || xvi« s. Absalon qui bal
ricada son père, Sat. Ménipp. i, 26.]
Il 1» Intercepter par une barricade. — une rue. P
— la porte de sa chambre, en amoncelant des meuhli
Il 2" Se —, se protéger, s'enfermer derrière une bai'i
cade. Les insurgés se barricadèrent dans le faubourg /'. '/•'
Se — dans une chambre. Nous entassons, pour défenses no
velles, Bancs, tables, coffres, lits et jusqu'aux escabelles; No
nous barricadons, corn. Ment, il, 5. || Fig. — sa porte,
— , n'êli'e visible pour personne. Nous nous en retourn
mes à Paris, où nous baiTicadâmes bien notre porte, sr-si'
YIII, 10.
i
uil
BAR
— 203
BAS
^ VRRIÉRE [bd-ryèrl s. f.
\ M. Dérivé de barre, § 115. || xiv'' s. Portes et barreres,
ODEF. bassein.j
■ qui sert à barrer, à fermer le passage, palissades,
ses de bois, etc. Franchir une — . Forcer la — . La
ne lice, d'un champ clos. Combat à la — , (jui se livrait
urière de la lice. Fig. Le sort qui de l'honneur nous
la —, CORN, lloi . II,. 3. Il Spi'cialt. Porte qui fermait
inte d'une ville, d'un château. On fit fermer les bar-
de la ville. Et la garde qui veille aux barrières du Louvre,
Poés. M. Il P. c.xt. \ 1 Lieu où se trouvaient ces
. n demeure à la — du Trône, Cabaret de — , placé en
s des portes pour éviter l'octroi, et, -p. allus. à la
'ice qui le^ fréquente. Un bal de —, bal de bas étage,
neau d'octroi placé aux barrières. Déclarer qqch à
,1 Fig. I 1. Obstacle naturel qui ferme le passage.
— des Alpes, de l'Océan, j 2. Obstacle infranchissable
i -oppose ou que l'on oppose aux entreprises de qqn.
iclion d'une torce, etc. Elles... servaient... de — àl'ido-
•ie, Boss. Uist. univ. ii, 3. Pour mettre une — entre mon
, et moi, RAC. Bi'lt. i, 2.
IBARRIQUE [bà-rïk'] s. f.
'étym. Emprunté du provenç. barrica, m. s. môme ra-
'iil que baril, § 11. || R. est. (1549) enregistre le mot
m me gascon : Barrique, Aquitanis muy à mettre vin.]
I Tonneau dont la contenance varie, suivant les pro-
ices, entre 200 et 250 litres environ, et qui sert à ex-
jdier les vins, huiles, eaux-de-vie, ou des marchandises
jlides telles que morues, sucres, etc.
"BARRIR [bà-rîr] v. intr.
KTYM, Emprunté du lat. barrire, m. s. oud. ne donne
' baiiquer. || xvi'^ s. Autour de lui barrlent les éléphans,
:,, 13.]
.1 parlant de l'éléphant, pousser le cri qui lui est
;opre.
j'BARRlT [bà-rij s. m.
'[ÉTYM. Emprunté du lat. barrltus, m.s~ \\ 1611. cotgr.j
|i| Cri particulier à l'éléphant.
i*BARROIR |bd-r\vâr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de^barrer, § 133. || 1365. Barrois, dans du c.
')i9. Barroir, R. EriT.]
M-ière de tonnelier, dite aussi vrille à barrer, pour
' les trous des chevilles qui fixent la barre sur le
jUd du tonneau.
'l. *BARROT [ba-rô] s. m.
■ M. Dérivé de barre, § 136. || 1579. Texte dans delb.
Il (^.Marine.) Poutrelle qui dans un navire soutient les
Imts, les dunettes, les gaillards, etc.
!2. "BARROT [bà-rô] 5. m.
'[ÉTYM. Dérivé du même radical que baril {V. ce mot),
1136. Il 1611. COTGR.]
II! Petit baril où l'on met des anchois.
*BARROTER [bà-rô-téj v. Ir.
[ÉTYM. Dérivé de barrot, § 154. || 1694. th. corn.]
II Remplir (un navire) de marchandises, salaisons, etc.,
:squ'à la hauteur des barrots.
' BARROTTE [bà-rôf] S. f.
[ÉTYM. Dérivé du même radical que baril iV. ce mot),
136.]
Il Dialect. Vaisseau cerclé pour la vendange.
'BARRURE [bd-rùr] s. /.
[ÉTYM. Dérivé de barrer, § 111. || 1266. Barrures ou clo-
ires, dans godef.]
Il (Technol.) Ensemble des barres qui consolident le
jrps d'un luth.
*BARS. V. bar.
BARTA-VELLE [bàr-tà-vèl] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bartavela, vi. s. proprt,
>quet, par analogie du chant de l'oiseau avec le bruit
un loquet, g 12. || Admis acad. 1740.]
il Variété de perdrix rouge de grande taille , qu'on
ouve surtout dans les régions montagneuses du Midi
t qu'on nomme aussi perdrix grecque.
BARYTE [bk-rif] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec papj;, pesant, .§ 282 bis. i| 1787.
DE MORVEAu, I^oiiiencl. chim. p. 156.]
il (Chimie.) Oxyde de baryum, substance alcaline véné-
euse, à saveur caustique, quatre ibis plus dense que l'eau .
BARYTON [bà-ri-ton] 5. m. et ailj.
[ÉTYM. Emprunté du grec papùrovoî, qui aie ton grave,
de pap'Jî, pesant, et tôvoî, ton. || Mot de la fin du xyiii^ s.
Admis ACAD. 1835.]
I. S. m. Il lo Ancien instrument de musique, sorte de
basse de viole, ayant sous le manche seize cordes de lai-
ton qu'on pinçait avec les doigts, outre sept cordes à
boyau qu'on touchait avec un archet.
Il 2° Voix d'homme intermédiaire entre le ténor et la
basse. || P. ext. On —, celui qui a la voix de baryton.
II. Adj. masc. En parlant d'un mot grec qui a l'accent
sur la dernière syllabe. Substantivt. Ce mot est un — .
* BARYUM [bà-ryùm'] s. m.
[ÉTYM. Tiré du radical de baryte, § 282 bis. \\ Néolog.]
I| Corps simple, métallique, d'un blanc jaunâtre bril-
lant, très oxydable, qui décompose l'eau à la tempéra-
ture ordinaire.
BAS [bâ] adj., adv. et .?. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. bassum, qui avait le sens de cour-
taud, gros et court, et qui se trouve fréquemment dans
la langue littéraire, mais seulement comme nom propre
ou surnom.]
I. Adj. Bas, basse. I| 1" Qui n'atteint pas le niveau or-
dinaire. Dne maison, une porte, une fenêtre — . Un apparte-
ment — de plafond. Un plafond — . Un siège — . Être — sur
jambes. Un cheval — de devant, qui a les jambes de devant
courtes. Les — côtés d'une église, nefs latérales dont la
voûte n'atteint pas en général la voûte de la nef centrale.
Métier de basses lisses, métier à tisser dont les lisses sont
tendues horizontalement. Les eaux sont basses. La marée
— . Des nuages — . Porter la tête — . Un chien qui porte les
oreilles basses, la queue — . Fig. 11 est revenu la tête — , l'oreille
—, tout honteux. P. ext. Avoir la vue — , vue courte qui
force à se baisser pour voir les objets. Faire main — sur
qqch, abaisser la main pour le prendre. On fit main —
sur les trésors du palais, on les mit au pillage. || Fig. —
de fortune et de mérites, malh. Poés. 16. || Spécialt. \ 1.
Grossier. Termes — . Un mot sauvage et — , Qu'en termes dé-
cisifs condamne Vaugelas, MOL. F. sav. il, 6. Laissez aux gens
grossiers, aux personnes vulgaires. Les — smiusements de ces
sortes d'affaires, ID. ibid. i, 1. | 2. Vil. Un caractère — , une
âme — . La princesse d'Harcourt... toujours — comme l'herbe,
ST-siM. m, 346. Je n'ai point des sentiments si — , rag.
Phèd. H, 5. Qu'à des pensers si — je puisse consentir, corn.
Poly. m, 5. Est-il vice plus — ? ID. Ment, v, 3. L'exemple
d'une aveugle et — obéissance, RAC. Baj. i, 1. Ne pouvant se
former d'elle-même une idée assez — , pasc. Convers. du
pécheur.
Il 2" Qui n'atteint pas le niveau d'un autre objet. Salle —,
au-dessous du rez-de-chaussée. Chapelle — , au-dessous
de l'église. Ce — monde, la terre où nous vivons (par op-
opsition au ciel). Les — degrés d'un escalier, les marches
voisines du pied. Les — mâts, dans les mâts de plusieurs
pièces, les parties voisines du pied. Les basses voiles, celles
que portent les bas mâts. La — ville, les basses terres, parties
d'une ville, d'une région en pente, voisines de la plaine.
Les basses Alpes, les basses Pyrénées, partie la moins élevée
de la chaîne. La — Seine, partie du fleuve voisine de l'em-
bouchure. La — Egypte, les Pays-Bas, la — Bretagne, partie
du territoire voisine de la mer. | P. ext. Le — breton, le
— allemand, langage de la basse Bretagne , de la basse
Allemagne. || Fig. Qui est à un degré moindre. Les basses
cartes, les plus faibles (celles qui sont au-dessous du sept).
Un enfant en — âge. Acheter à — prix. Au — mot, suivant
l'évaluation la plus faible. Les notes basses, les dernières
dans l'échelle musicale, les plus graves. Chanter la partie
— . Une voix — , grave. Dans un autre sens. Parler à voix —
(par opposition à parler à haute voix), en donnant au son
peu d'intensité. Les basses classes d'une école, d'un collège,
les classes élémentaires. Le — peuple. Les basses classes
de la société (par opposition aux classes moyennes, aux
classes élevées.) Être de — naissance, de — extraction, être né
cans la basse classe. Si ma naissance est — , elle est du moins
sans tache, cORN. D. S anche , v, 5. La nature humaine, que
sa mortalité avait reléguée au plus — étage de l'univers, BOSS.
5*^ Annonc. 2. Le — comique, la farce (par opposition au
haut comique dans la comédie de caractères), | P. anal.
Qui est en décadence. Le Bas-Empire, l'empire grec dans
sa dernière période. Le — latin, le latin du moyen âge.
I Le — clergé, les curés , les vicaires (par opposition au
haut clergé). Les — officiers, officiers subalternes. La cham-
BAS
— 20^
bre —,1a chambre des communes en Angleterre (par op-
position à la chambre haute, la chambre des lords). — jus-
tice, qui jugeait les petits délits. [Cf. haute justice.) Messe
— , messe non chantée. {Cf. grand messe.) Le — bout, partie
de la table voisine de la porte (par opposition au haut
bout, place d'honneur). Les — morceaux, morceaux de qua-
lité inférieure, dans la viande de boucherie. | Vieilli. Maî-
tre des basses œuvres, vidangeur
II. Adv. A une place basse. Être assis — . Un tableau
placé trop — .. Les hirondelles volent — . Ici — , sur la terre
(par opposition àlà-haut, dans le ciel). La mer est descendue
plus — qu'à l'ordinaire. Un tonneau qu'on perce — , pour tirer
le vin qui reste au fond, et, fig. Cet homme est — percé,
ruiné. {Cf. à sec.) Portant — l'oreille, i..\ F. Fab. i, 18.
Vieilli. Boiter tout — , profondément. Et vous boitez tout — ,
RAC. Plaid. II, 13. Émétique, qui fit une évacuation prodigieuse
haut et —, ST-siM. ni, 10. Couler—, enfoncer sous l'eau.
Mettre — , abaisser. Mettre — le pavillon, les voiles. Ses trois
vaisseaux en rade avaient mis voiles — , corn. Pomp. ii, 2 j|
Spécialt. I 1. Mettre, jeter — , déposer, ôter. 11 met — son
fagot, LA F. Fab. i, 16. Jetant — sa robe de classe, id. ibid.
XII, 9 Mettre habit, chapeau — . Ellipt. Tous les plus gros
monsieurs me parlaient chapeau — , rac. Plaid, i, 1 Fig. Je...
mets — le respect, corn. Cinna, ii, 1. Mettons — toute feinte,
MOL. Ec. des m. ii, 2. Mettre — les armes. Qui mettait les
armes — devant l'ennemi... était jugé indigne de toute assis-
tance, Boss. Hist. univ. m, 6. | 2. Mettre, jeter —, renver-
ser. Après avoir mis — un si grand adversaire, CORN. Pomp.
IV, 3. 1 3. Absolt. En parlant de la femelle des animaux.
Mettre — , déposer sa portée. || P. ext. \ 1. Loin. Il demeure
deux maisons plus — . Regardez là — . Quelques pages, quel-
ques lignes plus — . I 2. Tard. Ceux qui rejettent plus — le
commencement d'Artaxerxe, BOSS. Hist. univ. i, 8. || Fig.
Quand le sort ennemi m'aurait jeté plus — , rac Mithr. il, 4.
n est tombé bien — . Ces grandes puissances que nous re-
gardons de si — , BOSS. D. d'Orl. Parti de très —, d'une
condition humble. Le peuple a besoin qu'on le tienne —
(dans la dépendance), fén. Tél. 13. Unissons-nous ensemble,
et le tyran est — , corn. Sertor. m, 1. Le malade est bien
— , à l'extrémité. Tant le pauvre homme est — , regnard,
Légat, univ. m, 8. Le taux de la rente, et, ellipt, La rente
est — . Les fonds publics sont — , et, famil. fig. Les fonds
sont —, la bourse est presque vide. | Un piano accordé trop
— . Chanter trop — , au-dessous du diapason. Parler —, dire
qqch tout — , en donnant au son une faible intensité. Par-
lons — : écoute, CORN. Cid, il, 2. Fig. Mon cœur me con-
damne tout — (en secret), rac. Andr. iv, 5.
III. S. m. Il 1» La partie basse de qqch Le — d'une
robe. Être au — de l'escalier. Écrire qqch au — de la page. Le
— du corps. Purger qqn par le haut et le — (du corps), et,
ellipt, par haut et par — . P. ext Le — du pavé, la partie la
plus voisine du ruisseau. || Loc. adv. En —, dans la par-
tie basse, n est en — . Tomber en — d'une échelle. Ramoner
une cheminée de haut en — . Regarder de haut en — . Fig. Re-
garder, traiter qqn de haut en —, comme étant au-dessous
de soi, dédaigneusement. De traiter pour cela les gens de
haut en —, mol. Mis. m, 4. Ces coups de — en haut ne m'ar-
rêteront pas dans ma carrière, Mirabeau. Disc, sur le droit
de paix et de guei-re. A —, vers la partie basse. Sauter à —
de son cheval, de son lit. | Absolt. A — les mains! comman-
dement de baisser les mains qui touchent qqch. A — les
pattes! commandement, à un chien qui se dresse, de re-
mettre les pattes à terre. Mettre, jeter à —, renverser. Je-
ter un arbre à — . Fig. Du grand combat qui met nos ennemis
à —, MOL. Amph. 1, 1. I Absolt. Exclamation hostile con-
tre qqn, qqch. A — les traîtres! A — la censure! || P. anal.
Le — de la voix, les notes graves. Vieilli. Un — dessus,
voix plus basse que le dessus ou soprano. || Fig. \ 1. Degré
d'abaissement. Son talent, sa fortune a des hauts et des — .
Il faut du haut et du — dans la vie, mol. Scap. m, 1. | 2.
Grossièreté. Le trivial et le — défigurent la tragédie, volt.
Lett. à Walpole, 15 juillet 1758.
Il 2o Ce qui sert à couvrir les membres inférieurs. | 1.
Anciennt. La partie inférieure delà chausse. L'autre demi-
— de ses chausses, rab. iv, 67. | 2. De nos jouis. Tissu
de laine, de coton, etc., adapté au pied et à la jambe
pour la couvrir. Une paire de — . Mettre ses — . Cela lui
va comme un — de soie (qui dessine finement la jambe).
Un — élastique, destin(; à comprimer les varices. || Fiq.
En mauvaise part. Un — bleu, femme qui a des préleri-
BAS
lions littéraires (Expression venue, dit-on, du salon
téraire de Lady Montague, qu'on aurait appelé bluest
king club, à cause d'un M. Stillingfleet qui en était l'orac
et qui portait toujours des bas bleus.)
BASALTE [bà-sâlf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. basaltes, m. s. \\ 1581. C«rt
marbre d'Étiopie appelé basalten, c. guich.ard, dans de
Rec. Admis acad. 1762.]
Il Roche noirâtre, d'origine ignée, qui présente s<
vent des fragments prismatiques parallèles entre eux,
BASALTIQUE [bà-sâl-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de basalte, § 229. |i Néolog.]
Il De la nature du basalte. Roche — .
BASANE [bà-zàn'] 5 f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bazana, espagn. bade
m. s. de l'arabe bithana, proprt, doublure, §§ 11, 13 et
Il xiiic s. E. BOiLEAU, Livvc des mest. I, lxxviii, 4.]
Il Peau de mouton tannée qu'on emploie pour couv
des banquettes, des fauteuils, des livres, des portefei
les, etc.
BASANÉ , ÉE [bà-zà-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de basane, § 118. || xvi^ s. TeUes taet
sont, unes noires, aultres tannées et basanées, rab. m, 22.
Il De couleur foncée. Un teint — .
* BASANER [bà-zà-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de basane, § 154. || 1530. n n'est pas )
tanneur, car il ne sait besaner (basaner) son cuir, p.\lSi
p. 574.]
Il Vieilli. Rendre semblable à la basane, tanner, [j f
Rendre de couleur foncée comme la basane.
BAS-BLEU [bâ-bleu]. V. bas III, 2».
BASCULE [bas'-kul] S. f.
[ÉTYM. Altération, sous l'influence d'une fausse éty
(bas, adj. et cul), de bacule (encore dans d'aub.), sut
verbal {V. § 52) de l'anc. verbe baculer, frapper le d
rière, composé avec battre et cul, § 209. ]| 1466. Une :
cule au pont-leveiz de Nyevre, dans godef. | 1549. Basoi
R. EST. I 1600. Bassecule, o. de serres, vu, 4
Il Système mobile sur un pivot, de façon que lorsç
l'une des deux extrémités s'abaisse, l'autre s'élève. Le
de la —, pièce de bois en équilibre sur un pivot. Faire
—, faire un mouvement semblable à celui de la bascu
La planche sur laquelle il était posé a fait la — . Balanoi
— , et, absolt, — , appareil destiné à peser les lourds f
deaux, composé d'une plate-forme articulée à un lev
coudé dont le petit bras porte les poids. (F. b;
Pont — , machine servant à peser les voitures char]
Il Pièce de bois ou de métal faisant levier dans ce
mécanismes d'horlogerie, de serrurerie, etc. || Fig
tème de —, par lequel un gouvernement placé entre dç
partis contraires se porte alternativement de l'un à l'aut
BASCULER [bas'-ku-lé] V. intr.
[ÉTYM. Ane. franc, baculer, encore employé par d'aI
( V. bascule.) || 1377. Vous devez estre vannez ou baculez,
uu c. baculare. | 1611. Basculer, cotgr.]
Il Faire la bascule, éprouver un mouvement semblal
à celui de la bascule.
BASE [bâz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. basis, grec ^iffu;, m. s. \\xaS
Rois, m, 7.]
I. Partie inférieure d'une construction, qui repose s
le fondement et soutient le reste. La — d'un piédestal, d
édifice. || P. anal. Partie inférieure d'un corps, par
quelle il pose sur ce qui le supporte. La — d'un cloeh
La — d'une montagne. || P. abstract. (Géom.) Ligne
plan terminant un corps, une figure géométrique, qu*
prend comme niveau pour mesurer à partir de là la h8
teur de ce corps, de cette figure. La — d'un triangle, d'«
pyramide. | Dans le lever des plans, ligne droite mesur
sur le terrain et sur laquelle on construit une série,
triangles, de polygones, pour déterminer la supei "
du terrain. | En géodésie, en astronomie, ligne droit
laquelle on construit un système de triangles pour en
duire la longueur des degrés d'un méridien terrestre,
distance de la terre au soleil ou aux diverses plane!
il P. anal. La — du cœur (le cœur étant considéré comij
un cône renversé), la partie opposée à la pointe
II» Fig. Il 1" Ce par quoi qqch se soutient. Un raisons
ment qui pèche parla — . Poser les bases d'un traité. La Je
tice est la — de toute autorité. || Spécialt. \ 1. — d'opératlo|
balag
larfl
certi
16,
nP
BAS
— 203
BAS
(.ne armée, ligne sur laquelle s'appuie une armée dans
ll mouvements stratégiques. | 2. — d'un système de nu-
I ration, le nombre d'unités d'un ordre quelconque qui
Ime une unité de l'ordre immédiatement supérieur. |j
1— d'une table de logarithmes, le nombre en fonction du-
(i^ sont formés tous les nombres.
2" Dans un mélange, dans une combinaison, l'élé-
: essentiel. Le mercure est la — du calomel. | Spccialt.
ie). — salifiable, et, absolt, —, tout oxyde qui, com-
ivec un acide, forme un sel, et, p. ext. tout corps
j|i.s6ant de la même propriété.
BASELLE [bà-zèl] s. /'.
M. Emprunté de la langue du Malabar, § 25. ||
/•]
lu'e de plantes herbacées, originaire des Indes
les, dit épinard du Malabar, dont les feuilles, cuites,
mployées comme aliment.
BASER [bâ-zé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de base, § 154. || Mot de la fin du xviii" s.]
Faire reposer par la base sur qqch. {Syn. fonder.)
3AS-FOND [bâ-fon] s. m.
ÉTYM. Composé de bas et fond, § 173.]
1° Terrain plus bas que le sol environnant, et ordi-
rement fangeux. | Fig. Les bas-fonds de la société.
2" Partie du fond d'une rivière, d'une mer, voisine de
îUrface de l'eau. Être échoué sur un — . [Cf. haut-fond.)
BASILAIRE [bd-zi-lèr] adj.
ÉTYM. Dérivé irrégulier de base, § 248. [| xiv'' s. Os ba-
; ire, H. DE MONDEVILLE, danS GODEF. SuppL]
y.Vnat.) Qui sert de base. Os — , placé à la base du
.IV. Artère — , tronc artériel qui en se bifurquant forme
artères cérébrales postérieures. || (Botan.) Style —,
i naît de la base de l'ovaire.
i BASILE [bà-zil] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
1 (Technol.) Inclinaison du fer d'un rabot.
H. BASILIC [bà-zi-lïk'J s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. basiliscus, grec paaiAÎaxoi;.
s. proprt, petit roi. || xii^ s. Psaut. d'Oxford, xc, 13. j
)4. Baselic, pièce d'artillerie, J. thierhy. Dict. franç.-lat.]
, 1" Reptile fabuleux dont le regard donnait la mort.
ournons la vue De ce beau — qui charme, mais qui tue,
iRiiu, Dom Bernard, v, 1. || Fig. Canon de gros cali-
;. [Cf. coule vrine.)
jl 2" (Hist. nat.) Genre de reptiles sauriens vivant sur
j arbres, très inoffensif.
J2. BASILIC [bà-zi-lïk'] s. m.
ÉTYM. Emprunté du bas lat. basilicon, grec paai)ii>cdv,
s. proprt, royal. || 1425. cl. de la haye, dans delb. Rec]
I Genre de plantes odoriférantes de la famille des La-
ies, dont une variété, le — nain, est cultivée dans les
dins comme plante d'agrément.
BASILICON [bà-zi-li-kon] et BASILICUM [bà-zi-li-
m'] s. m.
^ÉTYM. Emprunté du grec paaiXtxôv, m. s. proprt,
,al, latinisé en basilicon ou basilicum. || xvi" s. Emplastre
basilicon, paré, viii, 40. | 1694. Basilicum, th. corn.]
I Onguent fait de résine de pin, de poix noire, de cire
me et d'huile d'olive.
1. BASILIQUE [bà-zi-lïk'] s. f
ÉTYM. Emprunté du lat. basilica, m. s. {Cf. basoche.) ||
u sens lo.) 1549. r. est. | (Au sens 2°.) xvn^ s, V. à
rticle.j
j 1° Chez les Romains, édifice de forme rectangulaire
rtagé en plusieurs nefs par des rangs de colonnes, ser-
iit de lieu de séance aux tribunaux, de rendez-vous
X gens d'affaires.
Ji 2° Ancienne basilique romaine consacrée au culte
rétien, et devenue d'ordinaire la principale église delà
le. Conserver à l'Église les basiliques que les hérétiques vou-
ent occuper, boss. Hist. univ. i, 11. | P. ext. Église rap-
lant la forme de la basilique romaine. | Spéclalt. (A
jme.) Église privilégiée, ayant sur les autres une sorte
préséance. La — de Saint-Jean de Latran.
2. BASILIQUE [bà-zi-lik'] adj.
jÉTYM. Emprunté du grec pa(Ti>ktxôî, royal, les anciens
nsidérant la veine basilique comme la plus impor-
^te. Il xive s. La vaine bazilique, Somme M" Gautier,
12.]
II La veine —, et, substantivt, La —, nom donné à deux
troncs veineux qui montent à la partie interne du bras.
Que les saignées soient fréquentes et plantureuses ; en premier
lieu, de la — , mol. Powc. i, 8.
BASIN [bà-zin] s. m.
[ÉTYM. Pour bombasin (la première syllabe ayant été
prise par erreur pour l'adj. bon), emprunté de l'anc. ital.
bombaggine, m. s. § 12. || xiv» s. Drap bombasin, Voy. de
MarcPol, 190. oud. donne bombasin et basin (1642).]
Il Étoffe croisée de coton, ou à trame de coton et à
chaîne de fil.
* BASIQUE [bà-zïk'l adj.
[ÉTYM. Dérivé de base, § 229. || (Au sens géom.) xvi» s.
Ligne basique et fondamentale, rab. v, 43. | (Aux sens actuels.)
Néolog.]
Il (Chimie.) JH» Qui aies caractères d'une base. Corps — .
Il 2" Qui peut jouer le rôle de base. Oxyde — .
Il 3» Qui contient un excès de base. Sel — . (F. sous-sel.)
BASOCHE [bà-zoch'] S. f.
[ÉTYM. Du lat. basHica (au sens de tribunal), devenu
baselche, §§ 308, 290, 379 et 291, baseuche, basouche, baso-
che, § 457.]
Il Ensemble des clercs dépendant des cours de justice
(parlements, chambres des comptes, etc.), constitués en
communauté, avec juridiction et privilèges. || P. ext.
(Avec une nuance défavorable.) L'ensemble des avoués,
clercs, huissiers, etc.
*BASOCHIEN [bà-zô-chyin] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de basoche, § 244. || xv!" s. Soit ars le car-
dinal Lemoyne, Ennemy des basochiens, MAROT, Épit. 63.]
Il Qui appartient à la basoche.
BASQUE [bâsk'] s. f.
[ÉTYM. Peut-être altération de baste 3 (F. ce mot), sous
l'influence de basquine, mot exprimant une idée voisine.
(F. ce mot.) Baste est emprunté de l'ital. basta, proprt,
troussis, § 12. cotgr. et oud. donnent baste et basque au
sens actuel. Les dictionnaires postérieurs ne connaissent
que basque. || 1532. Une basque de satin, dans gay, Gloss.
arc h.]
Il 1° Partie d'étolTe découpée qui retombait autour de
la ceinture, au bas du corps du pourpoint. | P. anal. Par-
tie découpée qui retombe autour de la ceinture, au bas
du corsage des robes de femme. | P. ext. Chacun des
deux pans de l'habit (frac) des hommes. || Fig. Il est tou-
jours pendu aux basques de mon habit, il ne me quitte pas.
Il 2° Fig. (Technol.) Pièce de plomb, en forme de bas-
que, employée dans la couverture d'un toit. {Syn. lanu-
sure.)
BASQUINE [bâs'-kin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. basquina, m,, s. § 13. ||
XV!*^ s. Vasquine, rab. i, 56. | 1611. Basquine, COTGR.]
Il Sorte de jupe, ample, bouffante, soutenue par un
cercle, en usage chez les femmes basques et espagnoles.
Il P. ext. Vêtement de femme formant une seconde jupe
relevée sur la première. Peigne au chignon, — aux hanches.
Une femme accourt en dansant, th. g.\utier, Inès.
BAS-RELIEF [bâr-lief ; en vers, bd-re-...]. F. relief.
'BASSAGE [ba-sàj']. (T. de tannerie.) F. passage.
1. BASSE [bas'] s. f.
[ÉTYM. Fém. de l'adj. bas, pris substantivt, sous l'in-
fluence de l'ilal. basso, bassa, m. s. § 12.]
lé (Musique.) || 1° Dans un morceau à plusieurs par-
ties, celle qui est écrite dans les tons graves. Chanter, jouer
la — . P. plaisant. Fig. Je ne pouvais trouver deux hommes
plus propres à mon dessein : c'est la — et le dessus, sÉv. 231.
I Spécialt. La partie grave qui sert de base à l'harmonie.
— continue, qui se fait entendre d'une manière non inter-
rompue pendant que les autres instruments exécutent
leur partie. — contrainte, formule de basse qui devait res-
ter la môme pendant que le chant variait. — fondamen-
tale, basse rationnelle, non écrite, qui devait servir de
fondement à l'harmonie, dans le système de Rameau. —
chiffrée, ofi l'on indiquait seulement la note fondamen-
tale de chaque accord, surmontée d'un chiffre convenu
pour désigner les autres notes de l'accord.
Il 2» Voix qui chante dans les tons graves. — pro-
fonde, la voix d'homme la plus grave. — chantante, voix
de baryton.
Il 3" Instrument qui joue dans les tons graves. — de
viole, ancien instrument à cinq et à six cordes, analo-
gue au violoncelle. | De nos jours. La —, le violoncelle.
BAS
206 —
BAS
I) Les basses d'un instrument, les cordes, touches qui don-
nent les sons graves.
II. (Marine.) Fond de sable ou de roche que l'eau
recouvre, sans être assez profonde pour que les navires
puissent traverser sans toucher.
2. * BASSE [bas'] 5./".
[ÉTYM. Emprunté del'ital. bassa, m. s. subst. verbal de
bassare, baisser, § 12. {Cf. baisse.) || 1690. furet. J
Il (T. de manège. )Pente douce sur laquelle on exerce
un cheval au petit galop. {Si/n. calade.)
BASSE-CONTIUE! [bàs'-kôntr'] 5. /'.
[ÉTYM. Composé de basse et contre, adv., voix de basse
qui esl contre la basse chantante qui l'accompagne, § 209.
Il xvio s. Il chantoit bien la basse-contre, marot, Èpit. 44.]
Il (Musique.) Autrefois la voix de basse grave, ou basse
profonde (par opposition à la basse-taille, qui désignait
alors la voix de baryton). || P. ext. Une —, un chanteur
qui a celle voix.
BASSE-COUR fbas'-kour] s. f.
[ÉTYM. Composé de basse et cour, § 173. || xvi"^ s. Basse
court, RAU. I, 54.]
Il 1" Vieilli. Cour destinée aux écuries (par opposition
à la cour d'honneur).
Il 2" Dans une ferme, une maison de campagne, cour
destinée aux animaux domestiques.
BASSE-FOSSE [bds'-fôs'] S. /.
[ÉTYM. Composé de basse et fosse, § 173. || Admis acad.
1798.]
Il Cachot souterrain.
1. BASSEMENT [bds'-man] adv.
[ÉTYM. Composé de basse et ment, § 724. || xii" s. Et le
saint arcevesque desfient bassement (à voix basse), garn. de
PONT-STE-MAX. St Thomûs, 5257.)
Il 1» Vieilli. Bas. Les cals seront coupés avec un rasoir tant
— qu'il sera possible, 0. de serres, viii, 5. j P. ext. A voix
basse Murmurant — , malu. Poés. 57.
Il 2° Fig. I 1. Vieilli. D'une manière humble. Dire —,
M.\LH. Poés. 15. 1 2. D'une manière vile, grossière. S'ex-
primer —, en employant des termes bas. Se conduire —,
sans dignité morale.
2. "BASSEMENT. (T. de tannerie.) V. passement.
*BASSER [bâ-sé] V. tr.
[ÉTYM. Peut-être, par erreur, pour passer.]
Il (Technol.) Passer la chaîne d'une étoffe dans une
colle savonneuse qui rend les fds glissants.
BASSESSE [bâ-sês'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bas, § 124. Rare avant le xviie s. ; au
xvic s. on dit plutôt basseur, qui est encore dans oud.
(1642). Il xiie s. Es basseces déterre, Psaut. d'Oxford,
LXII, 9.]
Il État de ce qui est bas, de ce qui occupe les derniers
degrés. (Ne s'emploie qu'au figuré.) La — de la naissance,
de la condition. La — du sang ne va point jusqu'à l'âme, corn.
D. Sanche, v, 5. AljsoJt. Votre grand Marius naquit dans la — ,
CORN'. Sertot\ ir, 2. n. est bien ridicule de se scandaliser de
la — de Jésus-Christ, pasc. Pens. xvu, 1. | La — de l'esprit,
du style. Quelle — , ô Ciel ! et d'âme et de langage ! mol. F. sav.
II, 7. I La — des sentiments. Quelle — est la vôtre ! mol. D.
Juan, IV, 4. Poe't. Au pi. Le vers se sent toujours des bas-
sesses du cœur, boil. Art p. 4. P. ext. Action basse. Le
maître qui prit soin d'instruire ma jeunesse Ne m'a jamais ap-
pris à faire une — , corn. Nicom. ii, .3. Les hommes corrom-
pus sont toujours prêts à toutes sortes de bassesses, fén. Tri.
11. Spc'cialt. Faire des bassesses auprès de qqn (montrer
une basse humilité) pour en obtenir qqch. L'art des bas-
sesses et des souplesses l'avait rétabli en sa première faveur,
st-sim. I, 223. Il Spccialt. Etat de déchéance de la na-
ture humaine. Il est encore dangereux de lui trop faire voir
(à l'homme) sa grandeur sans sa — , pasc. Pens. i, 7. La
plus grande — de l'homme est la recherche de la gloire, ID.
ibid. I, 5.
1. BASSET, ETTE [b.i-sè, -set'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bas, § 133. 1| xiio s. Hanches bassetes,
Lohcrains, dans delb. Rec]
1. Adj. Un peu bas. (M. de Brissac) grosset, — et fort
enluminé, st-sim. ii, 152.
II. S. m. Chien courant, bas sur pattes.
2. 'BASSET [bd-sè].y. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. bassetto, m. s. dans l'ex-
pression corno di bassetto, § 12. || Nëolog.]
Il Diapason bas. (Ne s'emploie que dans l'express
cor de —, sorte de clarinette d'un diapason plus bas
la clarinette ordinaire.)
BASSE-TAILLE [bâs'-tày'] s. f.
[ÉTYM. Composé de basse et taille, § 173. || (Au sens
1542. Texte dans gay, Gloss. arch.]
I. (Sculpt.) Vieilli. Bas-relief.
II. (Musique.) Autrefois, voix de baryton (paropp(
lion à la haute-taille, voix de ténor). || Aujourd'hui, ba
grave ou basse profonde.
BASSETTE [bâ-sef] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bassetta, m. s, § 12. || 16
FURET.]
Il Jeu de cartes, variété du pharaon, apporté d'Italie
France au xviic s.
*BASSILE. V. bacile.
BASSIN [bà-sin] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. bacchinon, employé par GRÉCk
TOURS, et qui paraît dérivé du radical celtique bac (F
mot), §§ 375 et 291.]
I. Il 1° Récipient portatif, circulaire, à bords rele^
destiné à contenir de l'eau. Le — d'une aiguière. — àba
— à cracher, et, fig. Cracher au — , rendre gorge. VouB'
cherez dans le — tout ce que vous avez jamais humé et dén
N. DU FAiL, Eutrapel,!, p. 221, Assézat. — de garde-n
qu'on passe sous les malades pour recevoir les déjectic
Il /'. ext. Plat à dessert. J'ai fait apporter ici quelques bat
d'oranges de la Chine, mol. Av. m, 7. [ Plat oîi l'on dép
son offrande à la messe. | Plateau d'une balance. 1 1
que circulaire sur laquelle le chapelier met les chape
en forme. | Segment sphéroïdal en cuivre, pour tafl
polir des verres de même courbure.
Il 2° P. ext. Construction de pierre, de métal, desti
à recevoir l'eau d'une fontaine, ou à former une pi
d'eau. Le grand — du jardin des Tuileries. || P. ext. Ca"
entourée de sable où les maçons détrempent la cha
I Cavité entourée de terre où les fondeurs font coule
métal enfusion.
II. P. anal. || 1° (Marine.) — d'un port, réduit naturel
artificiel pour les navires. — à flot, bassin fermé par
portes pour maintenir l'eau à un certain niveau,
radoub, de carénage, bassin pour la réparation des V!
seaux.
Il 2° (Géogr.) — d'une mer, région qu'arrosent tous
cours d'eau qui s'y jettent, i — d'un fleuve, territoire qu
rose un fleuve avec tous ses affluents. | — géologique, t
riloire formé par un massif commun de couches, de •
rains géologiques.
Il 3" P. ext. (Anat.) Sorte de ceinture osseuse con
tuant la base du tronc, et formée par les deux osiliaq^
(os des hanches).
"BASSINAGE [bà-si-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bassiner au sens I, § 78. || Ne'olog.
Il 1» (Jardin.) Action d'arroser en pluie.
Il 2" (Boulang.) Action d'imbiber la pcîte d'eau,
BASSINE [bà-sin'] s. f.
[ÉTYM. Fém. de bassin, § 546. |i 1500. Bachine de mé
dans G0DEF. SuppL]
Il Vase circulaire, généralement en cuivre rouge t
étamé, pour faire cuire les confitures, sirops, etc.
'BASSINÉE [bà-si-né] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bassin, § 119. || xyi^ s. p.a.ré, d)
GODEF. SuppL]
Il Ce que contient un bassin, une bassine.
BASSINER [bà-si-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bassin, § 154. || xiv^-xv" s. Bacinet
larmes, p. de ueauvau, Troilus, dans godef. SuppL]
I. Humecter doucement. — une plaie, une partie dueo
malade. — les yeux avec de l'eau de rose. | Humecter
leiTe, les plantes, en arrosant en pluie. | Humecter
pâte pour faire le pain. | Humecter l'osier pour VssSi
plir avant de le tresser.
II. Chauffer au moyen d'une bassinoire, —un Ut,
BASSINET [l)à-si-nc] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de bassin, § 133. || (Au sens I.) ik»
Le bacinet a par dessus outré, Iluo?i de Bord. 1906.]
Il Petit bassin.
Il l" Vieilli. Calotte de fer qu'on portait sous le casqt'
Il 20 Partie de la platine du fusil à silex qui receV'
l'amorce et que recouvrait la batterie.
BAS
207
BAT
3 ' Sorte de bobèche creuse que l'on adapte aux
'iors d'église pour recevoir la cire fondue.
Vnat.) Poche membraneuse située à la partie su-
• de l'uretère.
lîotan.) Nom vulgaire de la renoncule rampante,
i ,i>.-iii d'or.
IA.SSINOIRE [bà-si-nwàr] s. f.
rvM. Dérivé de bassiner, § 113. || 1454. Bacitiouere, dans
'•)<:s. arch.]
in de cuivre non étamé, à long manche, où l'on
il de la braise et dont on se sert pour chauffer un
faisant passer entre les draps.
;ASSIN0T [bà-si-nô] s. m.
TYM. Dérivé de bassin, § 136.]
iTechnol.) Petit bassin de teinturier.
jiASSISTE [bâ-sïsl'] s. m.
p-M. Dérivé de basse, § 265. || Néolog.]
vlusicien qui joue de la basse.
ISSON [bâ-son] s. in.
• . Dérivé de basse, § 104. || 1636. mersenne, Hav-
iu. 5.]
iiiment de musique en bois, à vent et à anche,
omme la basse du hautbois. || P. ext. Musicien
oiie de cet instrument.
jkSTANT, ANTE [bas'-tan, -tant'] adj.
'TYM. Adj. particip. de baster, § 47. || xvie s. carloix.
Vii/iUi. Suffisant. Nos forces navales n'étaient pas bas-
ais contre celles de Russel, ST-SIM. i, 189.
'baSTE [bâsf] interj.
■ . 3« pers. sing. du prés, de l'indic. de baster, suf-
M« S. Baste, dist Epistemon, rab. m, 17.]
1 ' "est assez ! — ! laissons là ce chapitre, mol. M(id.
. :. 1. Il Specialt. (Marine.) Commandement qui si-
; Assez ! arrête!
2 Pour marquer qu'on attache peu d'importance à
:i :!i!).se. — encor pour avoir la fortune contraire, RO-
i , Sœur, II, 2.
BASTE [bâsf] s. m.
Emprunté de l'espagn. basto, trèOe, § 13. || 1680.
Vu jeu de l'hombre, l'as de trèfle, le troisième des
^ )iit la réunion forme un matador.
I " BASTE [bâsf] s. f.
\nu. Emprunté de l'ital. basta,m. s. § 12. (C/". basque.)]
'Vialect. Rempli qu'on fait à une étoffe. Ne voyez-vous
i£ jue ce caraco est beaucoup trop large... et qu'il y faut
îj une —, X. DE MAiSTRE, Voy . aut. de ma ch. 35.
|i.STER [bâs'-té] v. intr.
TYM. Emprunté de l'ital. bastare, m. s. § 12. st-sim.
l bâter. || xvi<: s. V. à l'article.]
Vieilli. Suffire. Tout le monde ne lui bastait pas (à
l'Ies-Quint), mOiNluc, Coinment. 1. || P. ext. Donner
;faction à qqn, lui réussir. Cette même affaire leur bâ-
iîjmal à Rome, st-Sim. ii, 336. Absolt. Lambris qui voit des
ii|; — malles affaires, sarr.\zin,D(?/'. des bouts-rimes, 3.
ASTERNE [bâs'-tèrn'] s. /'.
. Emprunté du lat. basterna, m. s. \\ Admis acad.
1» Chez les Romains, sorte de litière fermée, portée
ide de brancards par deux mulets placés l'un devant,
re derrière.
2° Chez les Francs, lorsqu'ils se furent fixés en Gaule,
•iot couvert attelé de bœufs.
ASTIDE [bâs'-tid'] s. f.
TYM. Emprunté du provenç. bastida, yn. s. subst. par-
I. de bastir, bâtir, § 11. |1 xive s. Deux colonies ou bas-
> romaines, bersuire, dans littré.]
(Au moyen âge.) || 1" Sorte de redoute, ouvrage
ortification temporaire dont on entourait une place
l' l'assiéger ou pour la défendre.
2° Ville neuve, bâtie en vertu d'une entente entre
propriétaires du sol et les représentants de l'autorité
lie, dans le midi de la France.
l. Dialect. (Provence). Petite maison de campagne,
fruits de la —, malh. Instr. à son fils.
ASTîLLE [bâs'-lîy'] s. f.
;tym. Emprunté du provenç. bastida, avec subslilu-
de suffixe, §§ 11 et 62. (C/. bastide.) || 1370. BassetiUe,
s DELB. Rec]
Il 1° (Au moyen âge.) Ouvrage de fortification tempo-
raire. (F. bastide.)
Il 2" P. a/za/. Château fort destiné à défendre une ville.
Spe'cialt. A Paris, château fort devenu prison d'État et
détruit en 1789.
BASTILLE, ÉE [bâs'-ti-yé] adj.
[ÉTYM. Altération (sous l'influence de bastille) de ba-
tillé, part, passé de l'anc. verbe batiUer ou bateiller, gar-
nir de créneaux {cf. battellement ) , dont l'origine est in-
connue. Il xii*^ s. Mainte fort tour i a environ bateillie, F?era-
6î'a,y, 4641.]
Il Anciennt. Garni de créneaux. | Spéîz'a^^. (Blason.)
Garni de créneaux vers la pointe de l'écu. Fasce — d'azur.
BASTINGAGE [bas'-tin-gaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bastinguer, § 78. || 1747. Texte dans
JAL, Gloss. naut.]
Il Garniture établie autour du pont d'un navire, à l'aide
de filets doublés de forte toile, pour arrimer les hamacs
et pour amortir les projectiles dans un combat.
BASTINGUE [bâs'-tîng'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bastinga, m. s. § 12. || 1642.
Bastinque, OUD.]
Il Toile matelassée dont on se servait pour le bastingage.
BASTINGUER [bâs'-tin-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bastingue, § 154. || 1642. oud.]
Il 1° Munir de bastingages. — un navire.
Il 2" Arrimer dans les filets de bastingage. — les hamacs.
BASTION [bâs'-tyon ; en vers, -ti-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bastione, m. s. § 12. || xv<=-
xvi^ s. j. d'authon, dans godef. SuppL]
Il Massif de terre, ordinairement revêtu de gazon ou
de maçonnerie, construit en dehors des angles saillants
de l'enceinte d'une place forte pour la protéger. — à
gorge ouverte, qui tient au corps de la place et communi-
que directement avec elle. — à gorge fermée, qui, étant
détaché de l'enceinte, est fermé à la gorge et ne commu-
nique avec la place que par des passages souterrains.
BASTIONNER [bâs'-tyô-né ; en vers, -ti-6-...] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bastion, § 154. || 1611. cotgr.]
Il Garnir d'un bastion. Spe'cialt. Front bastionné, forti-
fication formée de deux demi-bastions.
BASTONNADE [bâs'-to-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bastonada, m. s. § 13. On
trouve rarement bastonée en anc. franc. || 1512 thénaud,
dans DELB. Rec]
Il Application d'un certain nombre de coups de bâton.
Il a reçu la — . Son dos même endurci se fait aux bastonnades,
REGNARD, Tombcau de M. R. D.
BASTRINGUE [bâs'-trïng'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Mot de la fin du xyiii^ s.
Admis ACAD. 1835.]
Il Bal public, grossier et bruyant, P. ext. Tapage, bruit
désordonné.
BASTUDE [bâs'-tud']. V. battude.
BAS-VENTRE [bà-vântr'] s. m.
[ÉTYM. Composé de bas et ventre, § 173.]
Il Région inférieure du ventre, hypogastre.
1. BAT [bâf I s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de battre, § 52. On trouve dans
RAB. l'expression par eguale distance de queue et bac, mais
bac ne semble pas être le même mot que bat. || xvi" s. Il
perdit le bat de cœur, du pinet, Dioscor. dans delb. Rec]
Il Vieilli. Battement. A — et tire d'aile, la boderie ,
Harin. du monde, introd. || P. ext. Ce qui bat l'air, l'eau.
Le — de l'aile, l'extrémité. Mesurer un poisson entre œU et
—, entre l'œil et la queue.
2. ""BAT ou 'BATE [bat'] S. m.
[ÉTYM. Peut-être pour hast, baste, du radical qu'on re-
trouve dans bastingue, bastion, bâtir, d'une part, et de
l'autre dans bât, bâton, § 422.]
Il Bout de bordage fait d'une seule pièce debout.
BÂT [bâ] s. m.
[ÉTYM. Anc. franc, bast, du bas lat. bastum, m. s. §§ 291
et 422, dont le radical semble être le même que celui du
grec paffTotÇeLv, porter un fardeau. || xiv" s, Bast, dans e.
uoiLEAU, Livre des mest. p, 447, Depping.]
Il Selle grossière, en bois, qu'on met sur le dos des
bêtes de somme pour supporter leur charge. Cheval de —,
destiné à porter des fardeaux. Fig. Famil. Chacun sait où
le — le blesse, quels sont les ennuis de sa position.
BAT
208 —
BAT
BATACLAN [bà-tà-klan] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog. Admis agad. 1835.]
Il Trivial. Attirail encombrant.
"BAT AIL [bà-tày'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de battre, § 88. || xvo s. Textes dans
GODEF. Suppl.]
Il Vieilli. Battant d'une cloche. (S'emploie encore dans
la langue du blason.)
BATAILLE [bà-tày'] s. f.
[ÉTYM. Dulat. pop. battalia, *battualia, proprl, escrime,
dérivé de battuere, battre, §§ 462, 294 et 545.]
Il 1° Action où deux armées ennemies se battent l'une
contre l'autre. Et ne devoir qu'à soi le gain d'une — , coRN.
Cid, I, 3. Livrer — à l'ennemi. Présenter, accepter la — . Per-
dre, gagner la — . Ce sang qui tant de fois vous gagna des ba-
tailles, CORN. Cid, II, 8. Combien de gens font-ils des récits
de — Dont ils se sont tenus loin! mol. Amph. i, l.On peintre
de batailles, qui représente des sujets de bataille. Cheval
de — , cheval vigoureux, aguerri, propre à être monté
un jour de bataille, j Fig. C'est son cheval de — , c'est ce
sur quoi il aime à insister. Champ de —, terrain où se
livre la bataille. Rester maître du champ de —, par la dé-
route de l'ennemi, j — navale, combat général entre deux
flottes. Il Fig. La — , jeu de cartes oîi, chacun des joueurs
abattant une carte, la plus forte prend la plus faible;
et si elles sont égales, ni l'une ni l'autre ne prend, et on
dit qu'il y a bataille.
Il 2o Ordre d'une armée déployée en ligne pour com-
battre. Qu'on descende en la place en — rangée, cORN. Oth. v,
2. n (Charles Xll) fait aussitôt débarquer son canon et forme
sa —, VOLT. Ch. XII, 2. | Spécialt. Infanterie formant le
centre d'une armée. Des quatre maréchaux de camp, un était
attaché à l'arriére - garde , un à la — , un à l'avant -garde,
d'aub. Disc, jnilit. 15. Espinau commande la — (c.-à-d.
l'infanterie au centre), d'aumale, Conde, iv, 82. || Com-
battre en — rangée, et, par confusion du sens 1° avec le
sens 2", Livrer une — rangée. La première — rangée qui se
donna entre le parti catholique et le parti protestant, volt.
Ilenriade, 2, note. || Ordre en —, où les troupes sont dé-
ployées en ligne (par opposition à l'ordre en colonne). ||
Fig. Vergue en — , disposée dans le sens de la longueur
du navire. Chapeau (tricorne) en — , posé parallèlement à
la ligne des yeux.
* BATAILLÉ, ÉE [bà-tà-yé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de batail, § 118. || 1611. cotgr.]
Il (Blason.) Pourvu d'un batail ou battant. Cloche d'ar-
gent — de sable.
BATAILLER [bà-tà-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bataille, § 154. || xne s. One tant ne
voudrent batailler, beneeit, Ducs de Norm. 7066.]
Il Livrer, soutenir une suite de combats (en parlant d'in-
dividus, mais non d'une armée). Les Ardennes m'ont vu sou-
tenir tout le feu Et — un jour seul contre un parti bleu, re-
GNArd, Fol. am. i, 5. — à coups de pieds, de poings. || Fig.
Disputer avec ténacité, n a fallu — pour obtenir son con-
sentement.
* BATAILLÈRE [bà-tà-yèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de batail, § 115. || 1771. BataiUière, trév.]
Il (Technol.) Corde qui fait jouer un battant de bois
(traquet) dont le mouvement fait tomber le blé entre les
meules du moulin.
BATAILLEUR, EUSE [bà-tà-yeur, -yeuz'j adj.
[ÉTYM. Dérivé de batailler, g 112. Ane. franc, bataillere,
batailleor, au fém. bataiUeresse. || xiii" s. Ames batelleresses,
Chron. de Hains, 10.]
Il Qui aime à batailler. Humeur — . Substantivt. C'est
un — .
BATAILLON [bà-tà-yon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. battaglione, m. s. § 12. ||
1564. J. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il lo Troupe de combattants. Quelques lieutenants allaient
faire brasier l'esmorche devant leurs bataillons, d'aub. Disc.
milil. 16. Cette redoutable infanterie de l'armée d'Espagne,
dont les gros bataillons serrés demeuraient inébranlables, BOSij.
Coudé. Va jusqu'en l'Orient pousser tes bataillons, coRN. llor.
I, 1. Le — sacré, chez les anciens Thébains, corps de trois
cents guerriers d'élite. | Spécialt. Dans les armées mo-
dernes , corps de troupes d'infanterie qui se divise en
plusieurs compagnies. Former, rompre un — . Aux armes,
citoyens I Formez vos bataiUons ! R. UE lisle, Marseillaise.
Se remger en — carré, de manière à faire face à l'enn
des quatre côtés. École de — , théorie des manœuvre» (
bataillon.
Il 2" P. ext. Troupe nombreuse. De pédants mal pelf
un — crotté, regnard, Tombeau de M. B. D. Fig. \ Les
taillons d'alexandrins, v. hugo, Rép. à un acte d'accusat
BÂTARD, ARDE [bd-tàr, -tard'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bât, § 147; proprt, engendré su
bât, allusion aux rapports fréquents des muletiers
les servantes d'auberge. {Cf. angl. bankart, bâtard, pro
engendré sur le banc.) || xiie s. Li baistairs, St Bern.à
GODEF. Suppl.]
Il 1" De naissance illégitime, né d'un père et d'
mère qui ne sont pas unis par le mariage. One fille
Substantivt. Un — , une — . Philippe le Bon eut de plus
bâtards et sept bâtardes, DUGLOS, L. XI, i, 141. Le
léans.
\\ 2" P. anal. Qui n'est pas de race, d'espèce pure,
vrier — . Reinette — . Laine — , laine très grossière.
—, sucre moins pur, extrait du résidu d'un premier
finage. Marée — , petite marée qui a lieu chaque moi.'
premier et au dernier quartier de la lune. || Fig. Qui e
point d'un caractère franchement déterminé. Dne plét
et falsifiée, Boss. Panég. St Victor, 3. Le drame est ungt
— , qui n'est ni comédie ni tragédie. Mode —, un
quatre anciens modes du plain-chant, rejeté con
n'étant pas d'un caractère franc. Porte —, qui n'est
porte cochère ni porte d'allée. Épée —, qui n'est nié
à une main ni épée à deux mains, et peut au besoin ti
lieu de l'une ou de l'autre. Écriture — , et, absolt, s. /
— , écriture presque droite qui n'est ni la ronde r
coulée. Le premier règlement qu'il fit ce fut d'ordonner
les procureurs écriraient dorénavant tous leurs actes en h
italienne bastarde, furet. Rom. bourg, n, 47. Lime —,
absolt, s. f. —, lime d'horloger dont la taille n'est nii
dure ni trop molle. Vache —, qui n'est plus franchet
laitière, dont le lait a diminué parce qu'elle est redf
nue pleine.
1. "BÂTARDEAU [bd-tàr-dô] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâtard, § 126. || 1599. F. de réMO
dans DELB. Rec]
Il Vieilli. Petit bâtard. Bâtards et bâtardeaux, ST-t
viii, 41.
2. BÂTARDEAU [bâ-tàr-dô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâtard, § 126, qui en anc. franc. 5
fiait digue et se rattache sans doute au radical de
agad. écrit batardeau. || 1518. Bastardeau, dans delb.I
Il 1° Massif de terre ou de maçonnerie destiné à r
nir l'eau d'une rivière, d'un étang, etc.
Il 2" (Marine.) Rempart de planches destiné à
cher l'eau d'entrer dans un navire lorsqu'il s'incli^
virant de bord, ou lorsqu'on le couche pour le rado^
( V. hardis.)
BÂTARDIÈRE [bd-tàr-dyér] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bâtard, § 115, les plants greffés «fc
géant d'espèce, agad. écrit batardière. || 1539. Bastarf
ou pépinière, R. est.]
Il Pépinière d'arbres greffés.
BÂTARDISE [bâ-tàr-diz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bâtard, § 124. On dit ordinairtba
die au moyen âge. || xvi" s. j. du bellay, dans littf
Il Le fait d'être bâtard. Madame était d'une natio
abhorrait la — , ST-SIM. I, 17. | (Blason.) Barre de —
BATAVIQUE [bà-tà-vïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Batave, Hollandais, § 229. 1|
agad. 1835.]
Il Qui vient de Hollande. Spécialt. Larme —, petite i
de verre qui éclate en poussière quand on en brii
pointe, phénomène observé pourla première foisàl
* BATE. F. bat 2.
* BÂTE [bdl'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. basta, m. s. §§ 291 et 421?
môme radical que bâtir et bâton, exprimant l'idée deî
port. Il 1309. Que nulz ne puisse clouer ne river pièces!
tes, Stat. des émailleurs, dans delb. Rec]
Il (Technol.) Support, encadrement. || Spécialt'^
Vieilli. Chaton de bague. | 2. Contour du boitier
montre, i 3. Contour du corps d'une tabatière.
BÂTÉ, ÉE [ba-tc] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bâter, § 44.]
àr
BAT
209
BAT
I Qui porte le bât. Fig. C'est un âne —, un âne à qui
n ne manque, un ignorant achevé.
BATEAU [l)à-tô] s. m.
[ÉTVM. Dchivé de l'anglo-saxon bat, m. s. §§ 10 et 126.
•iW^ s. En deus batiaus les fist aive passer, Raoul de Cam-
ai, 4945.]
1» Embarcation dont on se sert principalement sur
i rivières, et qu'on manœuvre surtout à la rame, qqf
M \ oile. La rivière porte — . Un — plat, ponté. Un — dra-
eur. Un — de blanchisseuses, bateau fixe sur lequel les
uichisseuses lavent le linge. Un — de bois, de charbon.
pont de bateaux, pont posé sur des bateaux reliés les
is aux autres. || P. ext. — à vapeur, mû par des pa-
les ou par une hélice que la vapeur met en mouve-
iil, et qui s'emploie sur la mer comme sur les rivières.
'. i-xt. La charge d'un bateau. Acheter un — de charbon.
Fig~ Votre serviteur Gille... Arrive en trois bateaux (en
and appareil) exprès pour vous parler, la f. Fab. ix, 3.
Il 2p Ce qui rappelle la forme d'un bateau, j Le — d'un car-
3se, ce qui en forme le corps. | Un lit à —, dont le devant
les montants ont la courbe d'un bateau. | Un — de table,
vier en forme de bateau oîi l'on sert les hors-d'œuvre.
1. BATELAGE [bat'-làj'; en vers, bà-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bateler, § 78. || 1443. Texte dans delb.
'C]
Il Chargement ou déchargement d'un navire à l'aide
bateaux. Frais de — .
2. BATELAGE [bat'-làj'; en vers, ba-te-...] s. m.
i[ÉTYM. Dérivé de bateleur, § 78. L'anc. franc, dit plutôt
jstelerie, encore dans oud, || xv!*^ s. Bastelage, Montaigne,
|,ns GODEF. SuppL]
lu Métier de bateleur.
IBATELÉE [bât'-lé] S. f.
l[ÉTYM. Dérivé de bateau, § 119. jl xiii« s. Texte dans
LB. Rec]
Il Charge d'un bateau. Fig. Famîl. n lui est arrivé une
de cousins.
"BATELER [bat'-lé; en vers, bà-te-lé] v. intr.
[ÉTY.M. Dérivé de bateau, § 154. jj xiv^ s. A batiaus batel-
it, Cheval, au cygne, 1639.]
Il Faire le batelage.
BATELET [bât' -le; en vers, bà-te-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bateau, § 183. jj xm^ s. Texte dans
iDEF. SuppL]
Il Petit bateau.
BATELEUR, EUSE [bât'-leur, -léuz'; en vers, bà-
-...] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, basteler, jouer des bas-
iux, instrument d'escamoteur dont l'origine est incon-
le, § 112. L'anc. forme baastel {cf. provenç. bavastel)
npêche d'y voir le même radical que dans bâton. || xiii^ s.
a'est flabeur ne batelleur, dans jubinal, Nouv. Rec. ii, 100.]
Il Celui, celle qui fait des tours d'adresse sur les places
ibliques, dans les foires. Un homme de ce mérite n'était
s le bouffon et le — de ceux d'Athènes, balz. Dissert crit.
P. ext. Fig. Un — monté sur des tréteaux (Villars), ST-SIM.
. 325. Ces tours de — que les sots courtisans admirent, so-
■-L, Francion, 259.
BATELIER, 1ÈRE f bà-te-lyè, -lyèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de bateler, § 115. || xiiie s. Li batelier isnel,
tns p. MEYER, Alexandre le Grand, t. I, p. 142.]
Il Celui, celle dont le métier est de conduire des ba-
aux. Specialt. Celui, celle qui transporte des passagers
une rive à l'autre.
'BATELLERIE [bà-tel-ri; en vers, -iè-\e-ri] s. f.
iÉTYM. Dérivé de bateau, § 69. || Néolog.]
Il Transport par bateaux.
BATÊME, BATISER, etc. V baptême, baptiser, etc.
BÂTER [ba-té] V. tr.
;étym. Dérivé de bât, § 154. || xvie s. Au bœuf sied mieux
estre basté Qu'a un asne de porter mitre, marot, Colloq.
Erasme, 1.]
il Mettre un bât (à une bête de somme).
'BATHOMÈTRE [bà-tù-mètr'J s. rn.
[ÉTYM. Composé avec le grec paOû;, profond, et aexpdv,
esure, § 279. || Néolog.]
Il Instrument qui indique la profondeur des eaux où
1 navigue, au moyen d'une colonne de mercure dont
poids varie selon que le navire est sur un milieu plus
1 moins dense, en vertu de la profondeur.
DICT. FRANC.
1. BÂTI [])d-li] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de bâtir 1, §45. || 1751. encycl.]
Il (Menuis.) Assemblage de montants et de traverses.
2. BÂTI [bâ-ti] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de bâtir 2, § 45. || 1751. encycl.]
Il (Couture.) Fil qui a servi à bâtir.
BÂTIER [bâ-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bât, § 115. || 1292-1300. Bastier, baatier,
dans DELB. Rec]
Il Ouvrier qui fabrique des bâts.
* BÂTIÈRE [bd-tyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bât, § 115. || xiii^ s. Pennel que l'en
apele bastiere, E. boileau, Livre desmest. I, lxxviii, 8.]
Il Dialect. Sorte de bât. || Fig. (Architect.) Toit en —,
à deux pentes et terminé en pignon à ses deux extrémités.
BATIFOLAGE [bà-ti-fô-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de batifoler, § 78. || xviic s. V. à l'article.]
Il Action de batifoler. Adieu le —I la f. Coupe enchan-
tée, se. 18.
•BATIFOLANT, ANTE [bà-ti-fô-lan, -lânl'] adj.
[ÉTYM. Adj particip. de batifoler, § 47. || xvii<= s. F. à
l'article.]
Il Qui batifole. Je suis d'humeur — , la f. Coupe enchan-
tée, se. 18.
BATIFOLER [bà-ti-fô-lé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de l'ital. battifolle, boulevard, rempart,
où les jeunes gens allaient s'amuser, § 154. Comparez
l'expression française familière boulevarder. i| xvi<= s. Nous
batifolons à l'entour, baïf, Mimes, dans delb. Rec]
Il Jouer, s'amuser avec qqn , surtout à des jeux de
mains. Je nous amusions à — avec des mottes de tarre, mol.
D. Juan, n, 1. Faner, c'est retourner du foin en batifolant,
sÉv. 187. P. ext. — avec une fille, prendre des libertés en
jouant avec elle.
BATIFOLEUR, EUSE [bà-li-fo-léur, -leuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de batifoler, § 112. || agad. ne donne que
le masc. || Admis acad. 1835.]
Il Celui, celle qui aime à batifoler.
BÂTIIffiENT [bâ-ti-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâtir, § 145. || xiv^' s. Bastiment (ac-
tion de bâtir), dans godef. SuppL]
Il 1° Vieilli. Action de bâtir, il donne bien plus de soin
et de peine au — d'une maison qu'il n'est pas obligé de faire,
qu'à celui de cette tour mystique..., pasc. et,iACQUEL. pascal,
Lett. à M>"<! Périer, 5 nov. 1648. Les ouvriers du — .
Il 2» Ce qui est bâti (pour servir de demeure). Un —
de ferme, d'usine. L'administration des bâtiments (publics).
Tant de grands bâtiments en masures changés, malh. Poés.
103. Être du —, faire partie d'une entreprise, d'une cor-
poration.
Il 3° P. anal. Construction flottante. Un — de guerre.
Un — marchand.
* BÂTINE [bâ-tin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bât, g 100. |i xvi^ s. Bastine, Montai-
gne, I, 48.]
Il Sorte de bât rembourré.
1. BÂTIR [bâ-tir] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *bastîre, où se trouve le même radi-
cal que dans bât et bâton, §§ 422 et 291. || xii« s. Sa mort
purchacier et bastir, garn. de pont-ste-max. St Thomas,
p. 161, Bekker.]
Il 1° Élever sur le sol (un travail de maçonnerie, de
charpente, etc.). {Syn. construire, édifier.) — une maison,
une église. | Ahsolt. — sur un sol mouvant, sur du sable. —
sur pilotis. Ce quartier s'est bâti en peu de temps. — solide-
ment, à chaux et à sable, et, fig. Il est bâti à chaux et à sa-
ble, il est solidement constitué. || P. ext. Faire bâtir. La
manie de — . Passe encor de — , la f. Fab. xi, 8. Rome fut
bâtie par Romulus. || Fig. Et sur de grands exploits — sa re-
nommée, corn. Cid, i, 3. Un principe ferme sur lequel vous
bâtissez hardiment (votre système), pasc. Prov. 17. | — sur
le sable, faire une entreprise qui ne repose sur rien de
solide. Quand on bâtit sur elle (la fortune), on bâtit sur le
sable, RACAN, Retraite. On sentait une religion bâtie sur le
sable, boss. Var. 12. — en l'air, concevoir une entreprise
chimérique. Et bâtissant en l'air sur le malheur d'autrui,
CORN. Hor. IV, 4. — des châteaux en Espagne, faire des
projets chimériques. Lucrèce ne laissait pas de — de grandes
espérances, furet. Rom. bourg, i, 31.
Il 2» P. ext. Famil. Conformer d'une certaine façon,
14
BAT
210
BAT
En parlant du corps. Un homme mal bâti. Cet homme ainsi
bâti LA F. Fab. xi, 7. En parlant du caractère. L'homme est
ainsi bâti, la f. Fab. Viii, 25. Qui m'a bâti un pareil homme?
Il Une tragédie, un discours mal bâti. || Specialt. (T. de mé-
tier.) — le feutre (d'un chapeau), lui donner la forme sur
le bassin.
2. BÂTER [ba-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du german. bastjan, anc. haut allem.
bestan, coudre, § 6. || 1642. Bastir une estofîe, oud.]
Il Coudre à grands points pour assembler provisoire-
ment les diverses pièces d'un vêtement. [Syn. faufiler.)
* BÂTISSAGE [bd-ti-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâtir, § 78. || 1539. Bastissage, r. est.]
Il Vieilli. Action de bâtir. | Specialt. (Chapellerie.) Ac-
tion de bâtir le feutre.
BÂTISSE [bâ-tïs'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bâtir, § 52. || 1701. furet.]
Il Gros œuvre d'une construction. Une — solide.
BÂTISSEUR, *BÂTISSEUSE [bd-ti-séur, -seuz'] s. m.
et f.
[ÉTYM. Dérivé de bâtir, § 112. || 1539. Bastisseur, R. est.]
Il Celui, celle qui fait bâtir. P. ext. Celui, celle qui a
la manie de bâtir.
* BÂTISSOIR [bd-ti-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâtir, § 113. jj 1751. engycl.]
Il Machine à assembler les douves des tonneaux.
BATISTE [bà-tisf] s. f.
[ÉTYM. Nom du premier fabricant de ce tissu, qui vi-
vait à Cambrai au xiue s. § 86. || 1503. ToUe bâtisse, dans
GODEF. Suppl. I 1536. Toile de baptiste, dans gay, Gloss.
arch.]
Il Toile de lin très fine. — d'Ecosse, batiste en fil de co-
ton dit fd d'Ecosse.
BÂTON [ba-ton] s. m
[ÉTYM. Du bas lat. *bastonem, dans lequel se trouve le
même radical que dans bât, bâtir, radical qui exprime
l'idée de support, §§ 422 et 291. || xi^ s. Le guant et le bas-
tun, Roland, 765.]
Il Long morceau de bois, généralement pris d'une bran-
che d'arbre ou d'une tige mince. Un — noueux, épineux.
Fig. Cet homme est un — épineux, on ne sait comment le
prendre. Dans la gueule, entravers, on lui passe un — , la f.
Fab. X, 2. Mettre des bâtons dans les roues, pour les empê-
cher de tourner, et, fig. susciter des obstacles. Quand l'eau
courbe un — , ma raison le redresse, la f. Fab. vu, 18. Bâtons
flottants, iD. ibid. iv, 10, et, fîg. ce qui de loin semble être
qqch et de près n'est rien.
Il Sprcialt. \\ 1° Long morceau de bois destiné à servir
d'appui. I 1. Bâton dont on s'aide pour marcher. Un —
soutenait ses pas. — de montagne, long bâton garni d'une
pointe dont on se sert dans les passages difficiles. Fig.
— de vieillesse, celui qui est le soutien de la vieillesse de
qqn. | Vieilli. Le — blanc du pèlerin, du mendiant. Fig. n
est venu le — blanc à la main, il est venu pauvre. Sortir
d'un emploi avec le — blanc, sans s'y être enrichi. La gar-
nison sortit le — blanc à la main, sans armes ni bagages.
I 2. Bâton qui sert à supporter qqch. — de la croix, bâton
au haut duquel on porte la croix dans les cérémonies
religieuses. — d'une bannière. P. ext. Fête à bâtons, grande
fête à l'occasion de laquelle on sort toutes les bannières.
I (Marine.) — de pavillon, mâtereau au haut duquel on ar-
bore le pavillon. — de flamme. — de foc. ] — de perroquet,
perchoir garni d'échelons à l'aide desquels le perroquet
peut monter ou descendre. Fig. En parlant d'un escalier
raide ou d'une maison à plusieurs étages n'ayant chacun
qu'une pièce. C'est un vrai — de perroquet. — de chaise,
morceau de ])ois qui relie et maintient les pieds d'une
chaise. | Bâtons de chaise à porteurs, dont on se sert pour
la soulever et la transporter. | Vieilli. — à feu, armes
montées sur un fût, arquebuse, mousquet, etc.
Il 2° Long morceau de bois dont on se sert pour frap-
per, — durci au feu. — ferré. Jouer du — {famil.), donner
des coups de bâton. Dois-je prendre un — pour les mettre
dehors? mol. Mis. ii, 1. Martin — , nom, devenu prover-
bial, d'un valet chargé de distribuer des coups de bâton.
Martin — accourt, la f. Fab. iv, 5. Fig. Famil. Sa mère
l'avait fait prêtre à coups de — (contre son gré), st-sim.
I, 498. Battre l'eau à coups de — , perdre sa peine. Maint
maître d'œuvre y court et tient haut le — (pour frapper les
paresseux), la f. Fab ix, 18. Fig. Mener qqn le — haut.
par la menace, la violence. Faire mourir qqn sous le — .
fut condamné au — , à la bastonnade. Se battre au — . Fai
le moulinet avec un — . P. ext. Taire des tours de — , fai
des tours d'adresse en faisant tourner, en lançant, i
recevant des bâtons avec dextérité. || Specialt. Vieil
Bâtons (baguettes) pour battre du tambour. Battre du ta
bour à bâtons rompus , faire des batteries intermittent!
Fig. Faire qqch à bâtons rompus, d'une manière non -
vie. Il (Technol.) Nom donné à divers outils servai;
mouvoir, polir, aplanir, etc. — d'ensouple, qui sert àl
tourner l'ensouple du tisserand. — à cirer, à l'extréii
duquel est fixée la cire que le frotteur étend sur le i
quet. — à gant, formé de deux parties mobiles qui s'éi
tent à volonté, servent à élargir les doigts d'un gant.
de croisure, dont les tapissiers de haute lisse se serv(
pour croiser le fil de leurs chaînes. — de preuve, que
confiseurs trempent dans le sirop pour juger du de^
de cuisson.
Il 3° Signe, emblème de commandement, d'aufir
dans certaines fonctions. — de commandement, que ,
talent les généraux d'armée. — de maréchal. Saint-Még
portait à mon père le — de maréchal de France, ST-SIM. i,
et, ellipt , Son père fut tué approchant fort du — , ST-s
VIII, 174. I — pastoral, crosse de l'évêque. | — de confrt
bâton orné, surmonté d'une châsse contenant des i
ques ou une image du saint de la confrérie. | — de i
sure, avec lequel le chef d'orchestre marque la mesun
indique les mouvements aux musiciens. — augurai. —
magicien. — de Jacob, bâton de magicien (par allusion :
baguettes dont Jacob fit usage sur le troupeau de Lalm
P. ext. Au temps où l'on confondait l'astronomie et 1
trologie. — de Jacob, instrument avec lequel les anci
astronomes mesuraient les hauteurs et les distance
Baguette d'escamoteur. Savoir le tour du —, savoir (^
moter qqch. Fig. Le tour du —, profit illicite qu'on
ménage secrètement dans une affaire.
Il 4" Ce qui rappelle plus ou moins la forme d'un
ton. I 1. Grosse moulure en saillie ; tore employé d
les bases de colonnes. | 2. — de cire, de sucre d'org(
cosmétique. || P. ext. Plantes dont les fleurs sont disp
le long d'un axe rigide. — royal, asphodèle blanc;
Jacob, asphodèle jaune ; — d'or, violier jaune à fleur d'
ble; — de-Saint-Jean, persicaire ||Speda/<. Trait imitau
figure d'un bâton | 1. Traits droits, barres que fontc(
qui commencent à écrire. Il fait encore des bâtons. | 2. (^
sique.) — de pause, barre tracée perpendiculairemen
deux ou trois lignes de la portée, indiquant un silen
deux ou de quatre mesures. | (Blason.) — en de'
plus étroite des bandes qui traversent l'écu. (F.
*BÂTONNAGE [bâ-tô-nàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâton, g 78. || Nëolog.]
Il (Vétérin.) Action de titiller avec une baguette le
du palais chez une bête à cornes malade, pour détel
ner des éructations qui la soulagent.
BÂTONNAT [bâ-tô-nà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de bâtonnier, § 254. WSéol
Admis ACAD. 1878.]
Il Fonction du bâtonnier dans l'ordre des avocats. |I
rée de sa fonction.
"BÂTONNÉE [bâ-tô-né] .y. /.
[ÉTYM. Dérivé de bâton au sens de manche de poili'
§ 119. Il (Au sens actuel.) 1611. cotgr.]
il La quantité de liquide qu'une pompe de navire lai
écouler à chaque coup.
BÂTONNER [ba-tô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bâton, § 154. || xiv^ s. Moult l'ont
tonné, Doon de Mayence, dans godef. Suppl.].
Il 1° Frapper à coups de bâton. {Cf. bastonnade.)
il 2» Annuler, en traçant des bâtons sur ce qui est
(Syn. barrer, biffer, rayer.)
BÂTONNET [bâ-tù-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bâton, § 133. || xiii" s. A la fem
droit en vient Au bastonnet qui la sostient, Renart, I, 2.
Il Petit bâton, j 1. Pelil bâton pointu aux deux b
P. ext. Jeu d'enfant qui consiste à le faire sauter et
chasser au loin. | 2. Partie du bilboquet à laqiiell
attachée la boule. | 3. Petite règle à quatre faces
vaut à régler. | 4. Petit morceau de bois dur don'
servait le vétérinaire dans la saignée du cheval pï^
faire entrer la lancette. | 5. Fig. Petit corps cylindrii'
II
BAT - 2H
Nom donné à divers infusoires fili-
BAT
(hs la rétine. ( 6
mes.
BÂTONNIER [ba-tô-nyé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de bâton au sens de hampe, § 115. ||
32. Bastonnier, dans delb. Rec ]
Vieilli. Celui qui portail la bannière d'une confrérie.
'ipécialt. Autrefois, chef de la confrérie des avocats.
nos jours, avocat élu pour un an, par les autres mem-
;s du barreau de la ville, comme chef de l'ordre et pré-
ent du conseil de discipline.
BÂTONNISTE [bâ-tù-nïst'] s. m.
ÉTYM. Dérivé de bâton, § 265. || Néolog. Admis acad.
55.]
l» Celui qui sait manier le bâton comme arme.
2» Celui qui fait des tours d'adresse en public avec
bâtons.
'BATOUDE [bà-toud'l s. f.
ÉTYM. Peut-être de l'ital. battuto, subst. particip. de
tere, battre, § 12. || Néolog.]
Tremplin très flexible en usage dans les cirques.
3ATRACIEN [bà-trà-syin] s. m.
ÉTYM. Dérivé du grec patTpax,o<;, grenouille, § 244. ||
olog. Admis acad. 1835.]
Amphibie, animal à sang froid, dont le type est la
inouille, et qui forme la quatrième classe des Verté-
!S.
;3ATTAGE fbà-tiij'] S. m.
JÉTYM. Dérivé de battre, § 78. || 1355. Batage de grains,
'jlS GODEF, Suppl.]
! Opération qui consiste à battre certaines matières,
du blé, pour égrener les épis. — au fléau, à la machine,
de la laine, pour faire partir les ordures, les corps étran-
•s. — d'un livre, pour diminuer l'épaisseur des cahiers
int de les coudre ensemble. || P. ext. — du beurre,
fage de la crème qu'on agite dans la baratte pour
::'e le beurre. — de la poudre, battage des substances
dpêtre, charbon, soufre) qu'on triture dans un mortier
Ijir faire de la poudre.
jt. BATTANT, ANTE [bîi-tan, -tant'] adj.
Iéty-m. Adj. particip. de battre, § 46.]
1 Qui bat. La poudre, les tambours battants, a. barbier,
.\nbes, Idole. Pluie — , qui frappe avec violence. Porte — ,
]j1e à deux vantaux dont l'un retombe sur l'autre. Ouvrir
Inerte —, ouvrir les deux vantaux de la porte. || P. ext.
! te — . I 1. Porte qui retombe et se referme d'elle-
:|me. | 2. Seconde porte rembourrée qui retombe sur
■3 première pour mieux intercepter l'air. || Substan-
-i. Les battants et les battus.
|î. BATTANT [bà-tan] s. m.
ÉTYM. Subst. particip. de battre, § 47. || xiii^ s. Li ba-
' s du molin, frère Laurent, dans godef. Suppl. \ 1390.
sserie garnie de deux batans, dans delb. Rec]
Ce qui retombe en frappant. | 1. Marteau mobile sus-
idu à l'intérieur d'une cloche, qui frappe les parois
'es fait résonner. | 2. Chaque vantail d'une porte dou-
, d'une fenêtre, qui vient battre contre le montant.
Tir un — de la fenêtre, de la porte. Ouvrir la porte à deux
tants. Il me vint conduire au haut de son degré, les battants
portes ouverts, ST-siM. m, 221. P. ext. Partie d'une
le, d'un comptoir, qui se lève et s'abaisse à volonté.
Le traquet d'un moulin. | 4. La clanche d'un loquet.
Traverse de bois horizontale qui supporte le peigne
n métier à tisser. P. ext. — brocheur, métier perfec-
nné pour le tissage des étoffes brochées. | 6. Piège
ir les petits oiseaux. | 7. (Marine.) Côté flottant d'un
■illon, celui que bat le vent. {V. guindant.)
îATTANT-L'ŒIL [bà-tan-leliy'] s. m.
ÉTYM. Composé avec battre, i' et œU, § 177. || 1771.
2V. Admis .\cad. 1835.]
Vieilli. Bonnet de femme dont la garniture retombe
• les yeux.
t. BATTE [bât'] s. f.
ÉTYM. Subst. verbal de battre, § 52. || xiv^ s. les bâtes
molin, Ménagier, i, 48.]
• (Technol.) Action de battre. La — de l'or, de l'argent.
I« Plateau de bois emmanché dont on se sert pour
Ire. — de terrassier, pour battre et aplatir la terre. —
'jnaçon, pour écraser le plâtre ou piler la pierre à ciment,
de plombier, pour amincir les lames de zinc et de
mb. — à beurre, pour battre la crème dans la baratte.
{Syn. babeurre.) || P. anal. — de paume, qui sert à ren-
voyer la balle au jeu de paume. | — d'Arlequin, sabre de
bois. I — de tonnelier, maillet plat pour enfoncer les bou-
chons. I — de boucher, pour battre et attendrir la grosse
viande. | — de tapissier, pour battre, diviser la bourre, la
laine, etc. || — de blanchisseuse, petit banc sur lequel elle
bat le linge en le savonnant.
2. * BATTE [bât'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1611. cotgr.]
Il Partie rembourrée d'une selle qui exhausse l'arçon
de devant. (F. troussequin.)
*BATTÉE [bà-téj s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. irrég. débattre, §45. || 1694. th.
CORN.]
Il 1° (Technol.) Ce qu'un ouvrier (relieur, cardeur) peut
battre en une fois.
Il 2» Montant contre lequel vient battre une porte qu'on
ferme.
BATTELLEMENT [bà-tel-man ; en vers, -tè-le-...] s. m.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de l'anc. franc, bateiller, cré-
neler, § 145. {Cf. bastille, et l'angl. batUement, créneau.)
Il 1690. Battelement, furet.]
Il Rang de tuiles double qui forme le bord inférieur
d'un toit et le long duquel court la gouttière.
BATTEMENT [bât'-man ; en vers, bà-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de battre, § 145. || xiie s. Soef rechoit cas-
tiement Ki le prent d'autrui batement, rengl. de moilien.s,
Miserere, lu, 4.]
I. Action de battre.
Il 1° Coup, choc répété. Le — du tambour. Un grand maî-
tre tireur d'armes qui vient, avec ses battements de pieds,
ébranler toute la maison, mol. B. gent. m, 3. Le — des ra-
mes qui frappent l'eau. Des battements de mains, pour ap-
plaudir. — d'épée, choc de l'épée contre l'épée de l'ad-
versaire.
Il 2° Mouvement répété. — des ailes. — du cœur, des
artères, contraction et dilatation alternative du cœur, des
artères. | P. ext. Avoir un — de cœur, sentir son cœur bat-
tre plus fort, à la suite d'une émotion. Son sein est tra-
vaillé d'un cruel — , rotrou, Hercule mourant, iv, 2. Spé-
cialt. Pulsation accidentelle qu'on ressent dans certaines
parties du corps lorsqu'il s'y forme un mal inflamma-
toire. (T. de danse.) Battements, mouvements répétés
d'une jambe. || P. ext. Alternance rapide et régulière de
deux sons rapprochés dont le premier est moins haut
que le second. {Cf. trille.)
II. Ce sur quoi vient battre qqch. | 1. — de portes, de
grilles, montant fixe sur lequel viennent s'appuyer, quand
on les ferme, les deux battants d'une porte, d'une grille.
P. ext. Montant fixé à l'un des battants, qui recouvre la
jonction des deux battants. | 2. Partie de la lame d'un
couteau sur laquelle porte le ressort qui sert à le main-
tenir ouvert ou fermé. | 3. Petite pièce de fer scellée en
dehors de la fenêtre, sur laquelle viennent s'appuyer les
Persiennes, les contrevents.
BATTERIE [bât'-ri ; en vers, bà-te-ri] s, f.
[ÉTYM. Dérivé de battre, § 69. || xii^ s. Prestre, tu les
batere en aire... Si rechevras tebaterie, rencl. de moiliens,
Carité, str. 57, var.]
I. Action de battre.
Il 1" Action de se battre, d'en venir aux coups avec
qqn. Éviter les querelles et les batteries.
Il 2" Manière de battre du tambour, qui varie selon
les exercices, les manœuvres dont elle donne le signal
(la diane, la retraite, la générale, etc.).
Il 3" Dans le jeu de la guitare, action de frapper les
cordes au lieu de les pincer; dans le jeu des instru-
ments à cordes ou à vent, action de frapper l'une après
l'autre les notes d'un ou de plusieurs accords; dans la
musique vocale , action de lancer des notes répétées.
Coups de gosier éclatants, batteries vives et légères, buff.
Rossignol. \\ Fig. Une — (cliquetis) de mots, fén. Dial. sur
l'e'loq. 2.
II. Ce qui sert à battre.
Il 1° — d'artillerie, réunion de plusieurs bouches à
feu destinées à battre une position ennemie. — basse,
sur un navire à plusieurs ponts, la plus voisine de l'eau.
— flottante, installée sur un bâtiment sans mâture des-
tiné surtout à la défense des côtes. | Spécialt. Bouches
à feu disposées derrière un ouvrage protecteur. — mas-
BAT
212
BAT
quée, oasematée, blindée, à épaulement, à barbette. | De no.i
Jours. Unité tactique de l'artillerie : réunion de six bou-
ches à feu avec le matériel et les hommes. || Fig. Nous
avons préparé un bon nombre de batteries pour renverser ce
dessein ridicule, mol. Pourc. i, 1. Dresser des batteries contre
qqn. Changer ses batteries. Damon changea de batterie, la f.
Contes, Coupe enchantée
(j 2" — électrique, réunion de bouteilles de Leyde, de
piles, etc., destinée à produire de fortes décharges élec-
triques.
Il 3" (Technol.) Assemblage de marteaux, de pilons
pour battre. Machine à battre les pieux pour les enfon-
cer. I Appareil à fouler le feutre pour chapeaux, etc. |
P. ext. Lieu oh l'on travaille la tôle, oîi l'on aplatit le fer,
où l'on foule le feutre ; chaudière où l'on bat le sirop dans
les raffineries de sucre, etc.
III. Ce qui est battu.
Il 1» — de fusU, de pistolet, pièce d'acier qui recouvre
le bassinet des fusils, des pistolets à silex, et contre la-
quelle vient frapper la pierre.
Il 2" — de cuisine, l'ensemble des ustensiles en métal
battu (cuivre, fer, fer-blanc, etc.) dont on se sert en cui-
sine.
Il 3° Dans un orchestre. Une —, l'ensemble des ins-
truments à percussion.
Il 4» Dans une salle de jeu de paume, murs contre
lesquels vient frapper la balle.
BATTEUR, EUSE [bà-teur, -teuz'] S. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de battre, § 112. || xii^ s. Prestre, tu les
batere en aire, rencl. de moiliens, Carité , str. 57, var.]
I. Celui, celle qui bat.
Il 1° Celui qui bat les autres. Batteur, que Dieu confonde I
MOL. Et. II, 7. Un — de gens.
Il 2» (Technol.) Ouvrier qui bat certaines matières.
— en grange, qui bat le blé avec un fléau, pour l'égrener.
— d'or, qui bat les lames d'or et les feuilles minces pour
la dorure. — de plâtre, qui écrase le plâtre. Vous ne sau-
riez croire combien est excellent le beurre que nous man-
geons... excepté la — qui est un peu vieille, la f. Lett. 25 août
1663.
Il 3° — de fer, tireur d'épée. Monsieur le — de fer, je vous
apprendrai votre métier ! mol. B. gent. ii, 2.
Il 4» Celui qui bat les bois, les buissons, pour faire par-
tir le gibier.
Il 5" Fig. — d'estrade (de route), éclaireur qu'on en-
voie pour reconnaître l'ennemi, explorer le terrain. P.
ext. Maraudeur. — de pavé, celui qui court les rues.
II. Néolog. S. f. Machine à battre le blé, pour l'égre-
ner, qui remplace les batteurs au fléau.
*BATTITURE [bà-ti-tûr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. battitura, qui correspond au
franc, batture, § 12. || 1573. Escaille ou batiture de fer, dans
DELB. Rec.]
Il Parcelle, écaille qui se détache d'un métal sous le
marteau de la forge. Les battitures de fer sont un oxyde de
fer magnétique comme la pierre d'aimemt.
BATTOIR [bà-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de battre, § 113. i| 1312. Pour trente huit
batoirs, dans delb. Rec]
Il Ce qui sert à battre.
il 1° Raquette dont on se sert au jeu de paume.
il 2" Palette pour battre le linge. | Palette pour battre
la terre à fabriquer les pipes. || Fig. Famil. Avoir de bons
battoirs, de larges mains, pour applaudir.
■"BATTOIRE [bà-twàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de battre, § 113.]
Il Dialect. Instrument à battre le beurre, baratte.
BATTOLOGIE [bât'-to-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec paTtoXoyia, m. s. de î^oyôç,
parole, et BaxTOî, Battus, roi de Cyrène qui bégayait. ||
1586. Batalogie, taillepied, dans delb. Rec. \ 1690. Batto-
logle, FURET.]
Il Redite inutile, fastidieuse, qu'on fait en parlant ou
en écrivant.
BATTRE [bàtr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. b^ttuere, m. s. § 354, 290 et 291.]
I. Donner des coups répétés.
Il lo Donner des coups répétés à qqn. — qqn. Voyez un
peu cet impertinent qui veut empêcher les maris de — leurs
femmes I mol. MM. m. 1. 1, 2. — de verges. Je ne suis point
battant, de peur d'être battu, mol. Sgan se. 17. Fig. I
mil Battu et content, en parlant de qqn qui prend
bon côté qq mésaventure. — un homme, un ennemi à ter
et, fig accabler celui qui est sans défense — son chi
(Fauconn.) — un faucon de l'oiseau, le battre pour le dres
avec un mannequin représentant un oiseau, et, fig. Ê
battu de l'oiseau, être accablé. La princesse d'Harcourt él
si battue de l'oiseau qu'elle crut n'en pouvoir trop dire pour
faire sa cour, ST-sim. ii, 167. || Xerxès ordonna de — l'HeD
pont à grands coups de fouet. | Fig. — l'eau, l'air, perdre
peine. Le malheureux lion... Fait résonner sa queue à l'ent
de ses flancs, Bat l'air, qui n'en peut mais, la f. Fab. ii.
Tout à coup, et comme se battant les flancs pour s'irriter
vantage, st-sim. viii, 147. Dans un autre sens. Se —
flancs, se donner une peine inutile. || Se — , se donner
tuellement des coups. Battez-vous tant qu'il vous plaira
n'y saurais que faire, mol. B. gent. n, 3. | Spécialt.
parlant de deux armées. Les Français et les Russes se s
battus. On s'est battu tout le jour. P. ext. Se — contre t;
avec qqn. Fig. Se — contre des moulins à vent (par allu-
à don Quichotte, prenant des moulins à vent pour
géants), s'attaquer à des obstacles imaginaires. || — q
lui faire subir un échec. | 1. — un détachement, un ce
d'armée ennemi. Le général a été battu. | 2. Le ministère s'
fait — dans cette discussion. Il a été battu sur ce point,
qqn aux échecs, au billard. || Spécialt. Au trictrac. —
dame de l'adversaire.
Il 2» Donner des coups répétés sur qqch. — des ta
des habits, pour en faire sortir la poussière. — le blé, \<
faire sortir le grain de l'épi. — la terre, la fouler pou
rendre plus ferme. One route battue. P. ext. Chemin ba
foulé par ceux qui y passent, et, fig. Suivre les chemins l
tus (par tout le monde), employer les procédés conn
ordinaires. Pour éviter davantage le chemin battu des auti
je veux que la scène de mon roman soit mobile, furet. B'
bourg, i, 6. — l'or, pour l'amincir. — le fer, pour le
ger sur l'enclume. — le fer quand il est chaud, se hât
faire qqch au moment favorable, et, p. oppos. — j
montrer peu d'empressement. — froid à qqn, lui témof
de la froideur. — le cuivre (en parlant du chaudron
pour lui donner certaines formes, et, fig. Dn chaudroi
battant neuf. — le fer (escrime), frapper de son épée 1]
de son adversaire, et, fig. faire des armes. | — l(
tures, les aplatir avec le dé, et, fig. — qqn à plate coi
en l'accablant, comme on aplatit une couture. P.
(Marine. ) — les coutures, enfoncer de l'étoupe da
rainures des planches disjointes. | — le plâtre, poj
pulvériser, et, fig. — qqn comme plâtre. — la laine, U
pour les carder. — la viande, pour l'attendrir. — les '
d'un livre, pour en diminuer l'épaisseur. — le linge,
le battoir, pour en faire sortir l'eau de savon et la crj
— monnaie, faire frapper des pièces d'or, d'argent,
empreinte qui leur donne un cours légal, et,
procurer de l'argent par tel ou tel moyen. — le t
faire entendre le son du tambour en frappant avi
baguettes, et, absolt, — du tambour. P. ext. — le
la retraite, la chamade, donner avec le tambour le si
du rappel, de la retraite, de la capitulation. L'o:
tranchée ouverte, la chamade fut battue, ST-SiM. i, 6. Ai
V. intr Le tambour bat. Les troupes marchent tambour
tant, au son du tambour qui bat. Fig. Mener qqn
battant, et, ellipt, Mener qqn battant, sans lui laisser d
pit. Cette mousqueterie nous mena battant jusqu'à notre
garde, hamilt. Gram. 8. — aux champs, battre la mi
pour prendre la campagne {vieilli). Déjà l'armée est
forte Pour faire corps et — aux champs, la f. Contes, Cqj
enchantée. Spécialt. De nos jours. Battre la marchi
le passage d'un souverain, d'un chef supérieur,
lui rendre les honneurs militaires. Quand il sortait ou
trait, la garde battait aux champs; en un mot, toute
avec le roi, st-sim. ii, 401. Plus de tambours battant
champs, plus de couronne, v. iiUGO, Chdtim. Expiation
en retraite, donner le signal de la retraite, d'où, p. e.it
mettre en retraite, et, fig reculer, céder. — la gn
caisse, en parlant des charlatans, des saltimbanques
veulent attirer la foule, et, fig. faire du charlatani^;
— la semelle, frapper ses semelles contre celles d'un ai
pour se réchautîer. — le briquet, frapper un silex ave
briquet pour en faire jaillir des étincelles, et, fig. U!
cher de façon que les chevilles heurtent l'une co.
BAT
213 —
BAU
lufre. — la crème, l'agiter dans la baratte pour faire le
urre, et, p. ext. — le beurre. — des œufs, les frapper,
3 agiter avec une fourchette, une vergette, pour mêler
blanc et le jaune. | — les cartes, les mêler avant de
uer pour les répartir au hasard entre les joueurs, et,
classer au hasard au lieu de ranger par ordre. | —
au avec des bâtons, pour pousser le poisson dans des
3ts. — l'eau avec des avirons, en ramant. Les rames battent
lu. — les buissons, les bois, pour faire lever le gibier.
anal. One heure là-dedans notre cerf se fait — , mol. Fàch.
6, — la plaine, le pays, l'estrade (vieilli), la campagne,
5 explorer en tous sens. Fig. On a battu toutes les voies
r lesquelles on peut entrer dans une âme, boss. Ferv. de
pénit. 1. — le pavé, courir les rues. H s'ennuyait de — les
leries de Versailles et le pavé de la cour, st-sim. m, 10.
g. — la campagne, aller au hasard, divaguer. Quel esprit
bat la campagne ? la f. Fab. vu, 10. | — les murs d'une
ice avec de l'artillerie. — en brèche, de manière à faire
èche, et, fig. — en brèche, et, vieilli, — en ruine la re-
lation, la position de qqn, l'attaquer de manière à le
iner. Un rocher battu par les flots, un chêne battu par les
ats. Un navire battu par la tempête. La mer bat le pied de la
a, et, absolt, bat contre le pied de la tour. La grêle bat les
res, et, absolt, bat contre les vitres. Les voiles battent les
its, et, absolt, battent contre les mâts. La persienne bat
Qtre les murs, et, absolt, La persienne bat. Sa robe lui bat sur
j; talons. (Fauconn.) L'oiseau bat à la perche, se heurte
j se débattant contre la perche à laquelle il est attaché,
. fig. Se — à la perche, se tourmenter inutilement. Le fer
' ce cheval bat, vient frapper contre le pied, parce qu'il
mmence à se détacher. [V. locher.) — du pied la terre.
j rage elle battait ces murs avec sa tête, regnard, Fol. am.
6. Absolt. — de la tête contre les murs, frapper avec la
|;e contre les murs. — des pieds et des mains, trépigner et
apper d'une main contre l'autre. Spécialt. — des mains,
jur applaudir. Se — la poitrine, — sa coulpe [vieilli), se
'ipper trois fois la poitrine en disant mea culpa, c'est ma
jite. Fig. Famil. Se — l'œil, témoigner son insouciance
jUr qqch. LA BAGUEN. : A-t-on vu rimer de cette sorte ! Bour-
:iu! — BLAISE BOUV. : Je m'en bats l'œil, la f. Ragoiin, iv,
': — les oreilles, les fatiguer en répétant la même chose,
tendrons-nous les chrétiens nous — (fatiguer) les oreilles
|f cette belle raison, boss. Honneur du monde, 3.
iU. Produire des mouvements répétés,
il 1" Faire éprouver des mouvements répétés. — la
jisure, marquer avec la main, avec le bâton de mesure,
mesure, le mouvement d'un air. — des entrechats, faire,
agitant les jambes, des entrechats. — des six, des huit,
ipper trois, quatre fois les jambes l'une contre l'autre
s'élevant de terre. — des ailes (en parlant de l'oiseau),
iter les ailes. — d'une aile, — de l'aile, en parlant d'un oi-
lu qui, blessé à une aile, ne peut se servir que de l'autre.
^. Une bat plus que d'une aile, il n'a plus tous ses moyens,
à la main, en parlant d'un cheval, donner des secous-
3 avec la tête pour résister à l'action de la main qui
^nt les rênes.
il 2° Éprouver des mouvements répétés. Le cœur bat,
t tour à tour contracté et dilaté. P. ext. Le cœur lui bat,
ressent une émotion qui fait battre son cœur plus vite.
g. Famil. Rien ne bat sous sa mamelle gauche, il n'a pas
cœur. — des flancs (en parlant d'un cheval, d'un chien,
m cerf), avoir les flancs agités par une respiration ha-
,ante.
BATTU , UE [bà-tu] adj .
[ÉTYM. Adj. particip. de battre, § 44.]
!j Altéré, modifié par un ou plusieurs corps. Sole — ,
iladie de la sole du cheval causée par le choc, la pres-
tn du fer ou d'un corps étranger. || Fig. Avoir les yeux
ttus, entourés d'un cerne analogue à la meurtrissure
in coup. Il Fer — . | 1. Fer forgé. | 2. Tôle martelée pour
re des ustensiles. || Substantivt. (Technol.) Un — d'or,
jgent, fd d'or, d'argent aplati au laminoir. Un — de feu-
■, partie du papier où l'action des cylindres feutrés, sur
iquels il passe dans la fabrication, a laissé une trace
i fait tache.
* BATTUDE [bà-tud'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. batuda, m. s. subst. parti-
3. de batre, § 11. acad. écrit bastude, mauvaise orthogr.
i remonte au xvne s. || 1681 . Bastude, Ordonn. dans isam-
RT, Rec. gén. des anc. lois franc, xix, 358.]
Il Filet consistant en une natte simple qu'on tend dans
les étangs salés, pour que le poisson s'y prenne par les
ouïes.
BATTUE [bà-tu] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de battre, § 45. || xve-xvi<= s. Batue
d'artillerie, J. d'authon, dans godef. Suppl.]
Il Action de battre.
Il 1» Action de battre les bois, les buissons, pour en
faire sortir lièvres, loups, renards, etc. /'. ext. Chasse
de ces animaux.
Il 2" (Magnan.) Action de battre les cocons avec des
verges dans une bassine d'eau chaude pour en détacher
les baves.
Il 3" Mouvement répété du cheval battant le sol. L'amble,
comme le trot, a deux battues.
Il 4" Mouvement répété de certains poissons pour ou-
vrir dans la bourbe une cavité où ils s'enfoncent pen-
dant l'hiver. P. ext. Cette cavité elle-même.
BATTURE [bà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de battre, § 111. || xii^ s. Ki souffrans est
en bateûre, rencl. de moiliens, Carite', ccui, 10.]
I. Vieilli. Action de battre. La poudre qu'on secoue dans
la — (du blé), BOSS. Polit. VII, iv, 9.
II. Il 1° Ce qui est battu, mélangé. Mélange de miel,
de vinaigre et d'eau de colle, et qqf d'autres substances,
qu'on étend, dans certains genres de dorures, sur les
parties qui doivent ensuite recevoir l'or. || P. ext. Le
genre de dorure où l'on emploie ce procédé.
Il 2° Ce qui reçoit un choc. Fond inégal de roches,
de coraux presque à fleur d'eau sur lesquels la mer vient
se briser. || P. ext. Endroit peu profond où l'on pêche.
BAU [bô] s. m.
[ÉTYM. Anc. franc, baie, de l'anc. haut allem. balcho,
allem. mod. balken, poutre, §§ 6 et 499. Le même radical
se retrouve dans balcon. [Cf. le dérivé bauquiere.) || xmo s.
Un gran baie, Chans. de Jérus. dans godef. baie]
Il Chacune des poutres qui, placées en travers du bâti-
ment d'un navire, soutiennent les ponts et relient les
bordages. Maître —, qui traverse le bâtiment dans sa plus
grande largeur. Faux —, qui supporte le faux pont. ||
P. ext. Dans les navires non pontés, pièce de bois trans-
versale qui soutient le grand mât.
*BAUBI [bô-bi] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1642. Boubé, oud. | 1690.
Baubis, espèce de chiens anglois, furet.]
Il Chien normand, trapu, à tête et à oreilles courtes,
qui sert à chasser le sanglier, le renard.
* BAUCHE [béch'] s. f.
[ÉTYM. Sans doute même radical que banque. {V. ce
mot.) Qqns disent bauge. || xiV s. Maison débauche, guill.
DE machault, dans delb. Rec. | 1690. Bauge... On dit quel-
quefois bauche, furet.]
Il Mortier de terre mêlée avec de la paille hachée, em-
ployé à la campagne pour des constructions grossières.
BAUD [bô] s. m.
[ÉTYM. Paraît être l'anc. franc, baud, fier, du german.
bald, m. s. §§ 6, 499 et 38. || xiv^ s. Les uns (certains chiens)
sont appelés baulz, les autres ferbaulz, Modus, dans littré.]
Il Chien courant, originaire de Barbarie, dit chien-cerf,
parce qu'il sert à chasser le cerf, et chien muet, parce qu'il
cesse d'aboyer quand le cerf donne le change.
BAUDET [bô-dè] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, baud, fier, gai, § 133.
(F. baud.) Il 1547. Texte dans godef. Suppl.]
Il 1° Famil. Ane. A ces mots, on cria haro sur le — , la f,
Faô. VII, 1. I Spécialt. L'âne mâle, étalon. \\Fig. Homme
stupide. Beau trio de baudets! la f. Fab. m, 1.
Il 2" Fig. (Technol.) Support sur lequel le scieur de
long pose les pièces de bois. {Cf. âne, chevalet, poutre.)
BAUDIR [bô-dir] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. tranç. baud, fier, § 154. || xW s.
Modus, dans godef. baldir.]
Il (Chasse.) Animer, exciter, j 1. Exciter le faucon à l'at-
taque. I 2. Animer les chiens du cor et de la voix.
BAUDRIER [bô-dri-yé] s. m.
[ÉTYM. Altération de l'anc. franc, baudrei, emprunté
de l'anc. haut allem. balderich, m. s. §§ 6. 62 et 115. Le
mot allem. paraît se rattacher au lat. balteus, ceinturon.
Il xii" s. Unbaldrei, Rois,iï, 18. | 1387. Baudrier, dans godef.]
Il ±0 Large bande de cuir ou d'étoffe qui, supportant
BAU
214
BAV
l'épée ou le sabre, se porte en écharpe de l'épaule droite
à la hanche gauche. Il portait sous son manteau toute la
fatuité que Villars étalait sous son — , ST-sim. i, 393.
Il 2° (Astron.) Les trois étoiles qui sont en ligne dia-
gonale dans la constellation d'Orion.
Il 3° (Botan.) — de-Neptune, nom vulgaire de la lami-
naire saccharine, algue à longues et larges feuilles.
* BAUDROŒ [b6-drwa] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. baudroi, m. s. § 11. jj
xvi« s. Baudroy, du pinet, dans uelb. Rec]
Il Poisson de la famille des Pectorales pédiculées, très
vorace.
BAUDRUCHE [bô-drûch'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. Bodruche, furet, j
1762. Baudruche, acad.]
Il Membrane fine du gros intestin des bœufs, des mou-
tons, dégraissée, préparée en pellicule presque transpa-
rente, qu'on applique sur les plaies, dont on fabrique
de petits ballons, dont on entoure les feuilles d'or dans
le battage, etc.
*BAUFE [bôr]^. /".
[ÉTYM. Emprunté du provenç. baufo, m. s. § 11, d'ori-
gine inconnue. || 1787. encycl. méth.]
Il Grosse corde que les pêcheurs fixent au bord de la
mer, et le long de laquelle sont distribuées des lignes
flottantes garnies d'hameçons.
BAUGE [bôj'j s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvii^ s. Les chiens... Suyvent
droict des sangliers le vestige et la trace Qui les meine à leur
bauge, cl. gauchet, dans delb. Rec]
Il Gîte de certains animaux. Le loir... ne fait point de —
au-dessus des arbres comme l'écureuil, buff. Loir. \ Spécialt.
Gîte du sanglier. Le sanglier se vautre dans sa — . Quand,
désertant sa — solitaire, Le sanglier..., a. barbier, ïambes,
Curée.
*BAUGER (SE) [se-bô-jé] v. pron.
[ÉTYM. Dérivé de bauge, § 154. || xvi» s. cl. gauchet,
dans DELB. Rec]
Il Se mettre dans sa bauge. La bête se baugeait, renan,
Antéchrist, p. 123.
BAUGUE [bôg']. F. bauque.
1. BAUME [bom'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. balsamum, m. s. devenu balsme, §§ 290
et 291, bausme, § 455, baume, § 422. Balsamum, baume, est
emprunté du grec piXaatjxov, qui lui-même vient de l'hé-
breu baalschamen, proprt, roi des huiles.]
Il 1° Substance odorante, résineuse, qui découle de
certains végétaux sous forme liquide, et s'épaissit, se
durcit à l'air. — du Pérou, de Judée, de Tolu (ville de la
Nouvelle-Grenade), du Canada, extrait par incision d'une
plante.
Il 2" Nom de diverses préparations pharmaceutiques,
oléagineuses et balsamiques. — d'acier ou d'aiguille, fait
de limaille d'acier qu'on dissout dans l'acide azotique,
pour frictions contre les rhumatismes. P. plaisant, et
fig. — d'acier, instrument avec lequel le dentiste arrache
les dents. || Fig. Vous croyez donc... qu'un royaume est un re-
mède universel à tous les maux, un — qui les adoucit? boss.
Marie-Thffrih^e. \\ Plante odorante, dite vulgairement baume
des jardins, variété de menthe.
2 BAUME [bôm'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. balma, §§ 455 et 291, lequel
paraît être d'origine celtique, § 3. || xiiie s. La baLme du
Sauveour, dans godef. Suppl.]
Il Dialect. Grotte. La Sainte-Baume.
BAUMIER [bô-myé] .9. m.
[ÉTYM. Dérivé de baume 1, § 115. || xiii<' s. Basmier,
Chans, d'Antioche, i, 347.]
Il Arbre à baume, comme le balsamier, le mélilot, etc.
BAUQUE [bôk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bauco, w. 5. § 11,
qui est le môme mot que le franc, bauche (F. ce mot),
et dont J'origine est inconnue, acad. admet aussi la forme
baugue. || 1721. trév.]
Il Mélange de plantes herbacées qu'on coupe pour faire
de la litière, dont on se sert pour l'emballage, etc.
* BAUauiÈRE [bô-kyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bauc, forme primitive de bau, § 115. ||
1579. Serre -bauquiére pour aoustenir les barrots , dans delb.
Bec]
Il (Marine.) Bordage intérieur qui règne le long du r
vire et sur lequel porte l'extrémité des baux.
*BAUQtnN [bô-kin] s. m.
[ÉTYM. Sans doute orthogr. fautive pour boquin, ds
le môme sens que bouquin 1, ce qui se met à la bouch
Il Le bout du tube à souffler le verre sur lequel le yi
rier applique la bouche.
BAVARD, ARDE [bà-var, -vàrd'] adj. et s. m. et/,
[ÉTYM. Dérivé de bave, au sens de babil, § 147. || i5S
R. EST.]
Il Qui bavarde.
il 1" Qui parle avec intempérance. Une personne —
Il 2" /'. ext. Qui commet des indiscrétions.
BAVARDAGE [bà-vàr-dàj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bavard, § 78. || Mot de la fin du xvin'
Admis acad. 1798.]
Il Action de bavarder. || P. ext. Propos de bavard. T
cela n'est qu'un — inutile.
BAVARDER [bà-vàr-dé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bavard, § 154. || xvi" s. Se bavarder
pauvres gens, du pinet, dans godef. Suppl.]
Il 1" Parler avec intempérance, il a bavardé du matis
soir.
Il 2" Commettre une indiscrétion.
BAVARDERIE [bà-vàr-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bavarder, § 69. || xvie s. b. de vi
ville, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Manie de bavarder. Toux deux mettaient bfi
coup dans la conversation et fort loin de — , ST-SIM. ii, 2
*BAVARDINER [bà-vàr-di-né] v. intr.
[ÉTYM. Mot forgé par m™" de sévigné, de bavard et
nom d'une M™" de Lavardin, qui aimait le bavardage, §f
et 154.]
Il P. plaisant. Faire de petits bavardages. Nous n'*
fait que — , sÉv. 155.
* BAVARDISE [bà-vàr-dîz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bavarder, § 124. || xvie s. du pikj
dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Propos de bavard.
BAVAROISE [b'a-và-rwâz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Bavarois, cette boisson ayant été ni
à la mode au café Procope par des princes de Baviè
§ 38. Il Admis acad. 1762.]
Il Boisson composée de lait chaud aromatisé avi
thé, et sucré avec du sirop de capillaire. P. ext. Ui
au chocolat, lait chaud oti l'on fait dissoudre du choi
BAVE [bàv'] s. f.
[ÉTYM. Onomatopée exprimant le babil accompai
bave des petits enfants. Comparez le grec paêâÇs
biller, bégayer. || xivc s. D'ordure, d'escume et de beve,
sor de foi, 240. | xv^ s. Bave, greban. Passion, 23805.]
Il 1° Ane franc. Babil, bavardage. Tout son tripot EtI
baves, coquillart. Simple et rusée. (Au xviio s. fub
donne le sens de babil comme pop.)
Il 2o P. ext. Salive écumeuse qui s'échappe de la b(
che des jeunes enfants dans la dentition, de certains D
lades, épileptiques, etc., et de la gueule de certains a
maux. La — d'un chien enragé. i| P. ext. \ 1. Liqueur glua
que sécrète le corps du limaçon, j 2. Premiers filsséc
tés par le ver à soie, qui doivent servir d'enveloppe \
soie du cocon.
BAVER [bà-vé] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bave, § 154. || xiv^ s. L'enfaunt bave
nature, gaut. de biblesworth, dans godef.]
Il Laisser échapper de la bave. | P. anal. Le sang b
(dans une saignée), s'écoule au lieu de jaillir. P. ext.
parlant de la Uqueur gluante que sécrète le limaçon. B
comme au printemps une vieille limace, Régnier, Sat
Au sens transitif (inusité). La voilà (votre fille),
baise et me bave, coulanges, dans sÉv. 229.
BAVETTE [bà-vé:t'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bave, § 133. On a dit aussi bave:
baverole, encore dans oud. || xiii" s. Et le maillel et la b<
Choses qui faillent en ménage, dans littué
Il Sorte de plastron de toile, de piqué, qu'on atii
sur la poitrine des petits enfants pour recevoir la '
On enfant à la — , qui porle encore une bavette, jeun^
fant. Les enfants de votre pays Ont, ce me semble, des bavefl
LA F. Êp. 4. Elle faisait des poupées avec des sacs de v|
papiers, disant que l'étiquette était la — ou le tablier, FUR
T
I
;£ivfl
ve,l
BAV
— 215
BÉA
II. bourg, ir, 13. Tablier à — , tablier à plastron qui re-
nie jusqu'au haut de la poitrine. || P. plaisant. Avec
ili' mots. Tailler une — , bavarder. | P. anal. Plastrons
>vés dans certains métiers. — des boyaudiers. || /*.
de forme. Fir/.\ l. — d'aloyau, morceau large et plat
descend au-dessous de l'aloyau sur le flanc du bœuf.
î. Faîtière recouvrant les œils- de-bœuf des fumoirs à
irengs-saurs. | 3. Bande de plomb recouvrant sur un
it les bords des chéneaux.
* BAVEUSE fbà-veuz'] s. f.
vM. Dérivé de baveux, § 38. [I 1553. rondel. Uist. des
p. 173.]
un vulgaire de la blennie, poisson dont le corps
uvert d'un mucus gluant.
BAVEUX, EUSE [bàveu, -veuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bave, § 116. || xii^ s. Enfanz bavus, La-
d. de Marbode, 285.]
Il Qui bave. Dn enfant — . Plus — qu'un pot à moustarde,
^B. m, 24. Tu retournas le mors dans sa bouche — , a. b.^r-
KH, Ïambes, Idole. \\ P. anal. Plaie — , d'oîi suinte un 11-
lule purulent. Omelette — , omelette peu cuite, sur les
i)rds de laquelle suinte un reste d'œuf liquide. Trait — ,
lit gravé dont les contours manquent de netteté.
BAVOCHER [bà-vù-ché] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de baver, § 169. || 1694. Bavoché, s. m, th.
.RN.]
lî Maculer par des traits baveux, en imprimant, en gra-
ut, etc. Cette épreuve est bavoohée, et, absolt, L'eau forte
oavoché. || Part, passé pris suhstantivt. Masc. Contour
un tableau qui n'est pas couché nettement.
BAVOCHURE [bà-vô-chûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bavocher, § 111. || 1771. trév. Admis
;ad. 1798.]
Il Ce qui est bavoché.
*BAVOIS [bà-vwd] s, m.
[ÉTYM. Origine inconnue. On disait aussi bavouer; les
!ux formes sont encore dans agad, 1835. |1 1611. cotgr.]
Il (T. d'anc. monnaie.) Feuille contenant l'évaluation
is droits sur la fabrication des monnaies, selon le taux
lé par les ordonnances.
*BA VOLER [bà-vô-lé] V. intr.
[ÉTYM. Composé de bas et voler, § 181. || xiv" s. Mainte
ihe baniere i bavole et ventele, briseb.\rre, Rester du
'.on, dans godef. Suppl.]
Il (Fauconn.) Avoir le vol bas.
BAVOLET [bà-vô-lè] s. m.
[ÉTYM. Composé de bas et volet, § 173 ; proprt, volet
li est en bas de la tête. En anc. franc, volet désignait
16 étoffe flottante, une sorte de voile qu'on mettait sur
tôte. Il 1611. COTGR.]
jl Coiffure de paysanne, descendant de manière à cou-
ir les côtés et le derrière de la tête. Sa nourrice portait
beau — à queue de morue, sorel, Francion, 200. Beauté
it sous simples bavolets, la f. Bail, à M'^e Deshouliêres.
P. ext. Partie d'un chapeau de femme qui s'attachait
la passe et descendait sur la nuque.
*BAVOLETTE [bà-vù-lef] s.f.
[ÉTYM. Dérivé de bavolet, § 37. || xvi^ s. Je les habillerai
mme des bavolettes, Aiic. Th. franc, viii, 430.]
Il Vieilli. Fille portant un bavolet.
BAVURE [bà-vùr] s. f
ÉTYM. Dérivé de. baver, § 111. || xiv^ s. Pour sauver ses
as de bavure, g.vut. de biblesworth, dans godef. Admis
;ad. 1798.]
Il (Technol.) Trace laissée sur un objet moulé, par le
âtre, le bronze, qui a coulé des joints du moule.
BAYADÈRE [bà-yà-der] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du portug. bailadeira, m. s. qui a le
ème radical que bal, § 14. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Danseuse indienne.
BAYART et BAÏART [bà-yàr] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'anc. forme beart (texte
i 1239 dans gay, Gloss. arch.) s'est contractée en bart,
<S8 : de là bard (F. ce mot.) Une autre forme estboyart
. ce mot). Il xiiie s. Porterons la pierre a no baiart feré,
en. de Mo7itauh. p. 449.]
Il Sorte de bard, de civière, employée surtout dans les
)rts de mer.
BAYER [bè-yc] et, vieilli, BÉER [bé-é] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "batare, m. s. mot d'origine incer-
taine, devenu baer, §§ 411, 302 et 291, d'où béer {cf
béant), § 346, et bayer, § 358. Certains auteurs ont em-
ployé bâiller pour bayer. (F. bâiUer.)]
Il Vieilli. Être grand ouvert. Tu ne verras béer les portes
grandes, j. du bellay, Enéide, 6. || P. ext. Avoir la bou-
che grande ouverte. Vieilli. Béer contre un four (prov.), se
prendre à plus fort que soi | 1. En regardant avec cu-
riosité. Si tantôt il fait un moment de soleil, M. de Marseille me
mènera bayer, sÉv. 312. Fig. Bayer aux corneiUes, perdre
son temps à regarder en l'air. Vous rêvez et bayez aux cor-
neilles, MOL. Tart. I, 1. I 2. En regardant avidement qqcli
qu'on désire. Qui baye après un bien qui sottement lui plaît,
RÉGNIER, Sat. 5.
BAYEUR, EUSE [bè-yeur, -yeuz'] s. m. et f
[ÉTYM. Dérivé de bayer, § 112. || 1642. oud. Admis acad,
1740.]
Il Vieilli. Celui, celle qui baie, curieux, curieuse. Jus-
qu'aux bayeurs les plus inconnus, tout était retenu, invité, ST-
siM. II, 106.
BAYONNETTE. V. baïonnette.
BAZAR [bà-zàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du persan bâzâr, m. s. § 24. || 1611.
Basard, cotgr. | 1690. Bazar, furet.]
Il Marché public, chez les Orientaux. | Spécialt. Édi-
fice à plusieurs étages contenant divers magasins. || P.
ext. Lieu couvert, galerie oii on vend toutes sortes d'ob-
jets. I Fig. Venise était le — du monde.
'BDELLAIRE [bdêl'-lèr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec |35l)vXa, sangsue, § 248. ||iVeo/og'.]
Il Genre d'Annélides dont le type est la sangsue.
■^BDELLIUM [bdêl'-lyôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bdellium, grec p5£X>.tov, m. s.
mot d'origine hébraïque. || 1425. BedeUe, « bdellium » en
latin, OL. DE LA HAYE, daus DELB. Rec. Suppr. acad. 1878.]
Il Gomme-résine analogue à la myrrhe.
BÉANT, ANTE [bé-an, -ânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de béer, forme ancienne de bayer,
§ 47. Il xvic s. Caverne... béante nuict et jour, j. du bellay,
Enéide, 6.]
Il Tout grand ouvert. Dne plaie — . Le monstre s'élance, la
gueule — . P. ext. Un gouffre — . j Spécialt. Regarder, écou-
ter qqn, qqch, bouche — , la bouche ouverte d'étonnement.
P. ext. Et les peuples béants ne purent que se taire, v. hugo,
Crépusc. 5.
BÉAT , ATE [bé-à, -ât'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. beatus, m. s. brun, latini
emploie béate aux deux genres ; mais le mot ne s'établit
dans la langue qu'au xvi" s. (F. à l'article.)]
Il 1" Vieilli. Bienheureux. 0 gens de cestuy monde heureux !
0 beatz trois et quatre fois ! rab. m, 4. j Spécialt. Déclaré
bienheureux, béatifié par l'Église. || P. plaisant, et famil.
Dn air —, de béatitude, de contentement perpétuel. || Fig.
Substantivt. Vieilli. Un —, personne qui sans jouer a
part au bénéfice.
Il 2° Qui est ravi en Dieu. || Substantivt. Dn —, une — .
M'is Rose, célèbre — à extases, à visions, à conduite fort ex-
traordinaire, ST-siM. Il, 440. I p. ext. Qui contrefait le béat,
hypocrite. Dne mine — . Mon révérend, dit-elle au — homme,
LA F. Contes, Comment l'esprit vient. Pour — partout le
peuple la renomme, régnier, Sat. 13. | P. ext. Béates, nom
donné à des femmes qui, sans appartenir à un ordre re-
ligieux, en pratiquent certaines règles dans le monde.
BÉATIFICATION [bé-à-ti-fi-kà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de béatifier, § 106. || xiv« s. J. golein,
dans GODEF. Suppl.]
Il Action de béatifier. La — sert souvent de préliminaire
à la canonisation. ( F. canonisation.)
BÉATIFIER [bé-à-ti-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. beatificare, m. s. Au
xive s. beatifiquer, ph. DE maiz!î;res, dans godef. || xiv^ s.
Nous bénissons, béatifions et beneurissons les Dieux, ORESME,
Êth. I, 18.]
Il l» Vieilli. Rendre bienheureux. | Spécialt Faire
jouir du bonheur céleste. Il (Jésus-Christ) viendra pour
— les pauvres, bourd. 2" Jugem. dern. 2. P. ext. Un saint
dont Jésus-Christ a béatifié la foi, bourd. Panég. St Pierre, 1.
Il 2° En parlant du souverain pontife, mettre au rang
des bienheureux (celui, celle qui a vécu saintement).
Il 3» Mettre au rang des béatitudes. Jésus-Christ a béa-
tifié la pauvreté.
BEA
— 216
BEA
1529.
vovant
BÉATIFiaUE [bé-à-ti-fik'] adj .
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. beatificus, m. s.
L. LASSERE, dailS DELB. Rcc]
Il Qui fait jouir de la béatitude. Vision —, oîi,
Dieu face à face, on goûte la béatitude.
BÉATUXES [bé-à-tly'] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de béat, § 88. || 1500. BeUes béatiUes cou-
vertes d'or, MAXIMIEN, Avocat des dames, 88 ]
Il 1» Ouvrages de béates, menus travaux que font des
religieuses, agnus, chapelets, etc.
Il 2» Menues viandes délicates, riz de veau, crêtes de
coq, dont on garnit l'intérieur des pâtés chauds, des vol-
au-vent, etc.
BÉATITUDE [bé-à-li-tud'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. beatitudo, »z. s. \\ xmos. brun.
LATiNi, dans UELB. Rec. \ xiv« s. cim. de pisan, Ch. V, i, 14.]
Il 1° Bonheur éternel dont Dieu jouit et fait jouir ses
élus. La — céleste. || P. ext. Bonheur parfait. De vous dé-
pend ma peine ou ma — , mol. Tait, m, 3. Un air de — que sa
physionomie présentait, ST-SXM. il, 341.
Il 2" P. ext. Condition à laquelle Jésus-Christ, dans le
sermon sur la montagne, a attaché la béatitude. Les béati-
tudes de l'Évangile. Cette pauvreté que Jésus-Christ a érigée en
— , BOURD. ^^ Exhort. à la charité envers un séminaire, 2.
Il 3° Titre honorifique donné au souverain pontife.
BEAU [bô], BELLE [bel] adj. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. bçllum, m. s. §§ 313 et 291. On dit
bel au masc. devant le subst. commençant par une voyelle
et dans qqs locutions toutes faites : bel et bon, bel et bien.]
Il Qui éveille le sentiment de l'admiration, en rendant
sensible, en manifestant quelque perfection physique ou
morale.
I. Il 1° Adj. Dans les choses de la nature. De belles mon-
tagnes. Une — forêt. On — ciel. La mer est — . Spécialt. Une
— mer, calme. Une — lumière. Un — jour. — comme le jour.
Cet atelier a un — jour. Ce tableau n'est pas placé dans un
— jour, est mal éclairé. Dn — temps, un temps pur , se-
rein. Ellipt. II fait beau, et, substantivt , Le temps est au
— . Les beaux jours, les joui's de printemps, d'été. Un bel
oiseau. Le paon a un — plumage. Que vous êtes joli ! que vous
me semblez — ! la f. Fab. i, 2. || P. ext. En parlant des
productions de la nature dont la belle apparence promet
un bon usage. Beaux et bons sangliers, daims et cerfs bons
et beaux, la f. Fab. ii, 19. De beaux bestiaux. Une — vo-
laille. Faire de beaux élèves, bestiaux, volailles, etc. Une
— récolte. De beaux blés, de beaux fruits. De beaux bois de
construction. || Une — personne, une femme — , un homme — .
I Spécialt. Un bel homme, une — femme, homme, femme de
haute taille. Un bel enfant, bien venu. Le — sexe, le sexe
féminin. Substantivt. Les belles, le beau sexe. Il est chéri
des belles, boil. Sat. 8. La — les trouva trop chétifs de moi-
tié, la F. Fab. VII, 5. Famil. La — enfant. Ma — . Ma toute
— . Aller chez sa — , chez sa maîtresse. | Dans le langage
familier des bals masqués. Je te connais, — masque, et,
fig. je sais à quoi m'en tenir sur toi. || Ironiqt. Ce sont de
beaux morveux, de beaux godelureaux, mol. Av. h, 5. Poisson,
mon bel ami, qui faites le prêcheur, la f. Fab. v, 3. Si ce —
monsieur-là n'y daigne consentir, mol. Tart. i, 1. A des par-
tis plus hauts ce — fils doit prétendre, CORN. Cid, i, 3. Comme
beaux petits saints, la f. Fab. ix, 14. Crier comme un —
diable. || Un — visage. — tête, dit-il; mais de cervelle point,
LA F. Fab. IV, 14. Avoir de beaux yeux, de belles dents. La
jambe en devient-elle Plus tortue, après tout, et la taille moins
— ? mol. Sgan. se. 17. | Ironiqt. Fig. Cela vous fait une
— jambe, quel avantage tirez-vous de là?| En parlant
d'un cheval. Porter beau, porter la tète relevée. | En par-
lant du chien qu'on a dressé à se tenir sur les pattes de
derrière. Faire le — , prendre cette pose. Tout beau, com-
mandement qu'une personne adresse à un chien pour
le calmer lorsqu'il saute après elle. P. ext. En parlant
des personnes [vieilli), pour les inviter à se modérer.
Tout beau, Pauline ! il entend vos paroles, corn. Pobj. iv, 3.
I Une — vieillesse. Une — santé. Un bel appétit. Un — man-
geur, et, dans le môme sens. Une — fourchette. Être en —
humeur.
Il 2» Dans les œuvres de l'art. Les beaux-arts. Oui, beaux-
arts, quand je veux, j'étale vos attraits, la f. Songe de Vaux,
2. Une — cathédrale. Un — portrait. On bel opéra. Les beUes-
lettres. Les beaux discours de Démosthènes. On — poème. Un —
dénouement. L'acteur a eu un — mouvement dans cette scène. '
Chez elle (l'ode), un — désordre est un effet de l'art, Bd:
Art p. 2. P. anal. One — tempête, un bel orage. !j Une •
ville. Tracer de belles routes, un — chemin. On — mobilie
Du drap de — qualité. Substantivt. Acheter du — , des chos
de belle qualité Un — costume. Se faire — , se mettre (
toilette. Famil. Ellipt. Un — monsieur, une — dame, i
monsieur, une dame, mis avec élégance. Donner un — t
ner. Dn — spectacle. Famil. Ironiqt. n en verra de bell(
On lui en fera voir de belles, des choses qui lui seront pi'i
blés. I One — réunion. La — société. Le — monde, les beU
manières. Les gens du bel air. Avoir de belles connaissanc
être en relation avec des personnes de distinction. /
îiiqt. En parlant de ceux que l'on considère comme d
pèce inférieure. Voyez un peu la — espèce ! la f. Fab. \
5. I On — danseur. On — cavalier. Un — diseur. Un — parlei
Un — joueur, qui sait perdre de bonne grâce.
Il 3° Dans les choses de l'ordre moral, intellecliK
Une — âme. De belles actions. De beaux sentiments. Ou qu'un
désespoir alors le secourût, coRN. llor. m, 6. On briguerait
foule une si — mort, ID. ibid. il, 3. Ce sera une — page
notre histoire. Un — nom. Quand sur une personne on prête
se régler. C'est par les beaux côtés qu'il lui faut ressemblf
mol. F. sav. 1, 1. n est — de mourir maître de l'univers, cou
Cinna, ir, 1. Ironiqt. n serait — que... Il ferait — voir que
Fstire un bel éloge de qqn. J'ai entendu dire les plus belles chos
de lui, et, ironiqt, J'en ai entendu de belles sur son comp'
Il One — intelligence, une — imagination. Les beaux esprits
rencontrent (se dit quand deux personnes ont en mêi;
temps la môme idée). ] Spécialt. On bel esprit, persoi:
qui a ou se vante d'avoir de la distinction dans les cho-
de l'esprit. Et bel esprit, il ne l'est pas qui veut, mol. F. sa
III, 2. Le — langage, le langage élégant. Ironiqt. Tout et
est bel et bon. Ce sont là simplement de belles paroles. Rien n'(
— que le vrai, boil. Êp. 9. Dn — théorème. One — inventic
Le médecin a fait une — cure. On — coup, dans les jeux de c;
cul, d'adresse. Ironiqt. Vous avez fait là un — coup, un coi
maladroit. Le bel emploi que tu nous donnes, la f. Fab. i,
Il 4" Dans les affaires, les entreprises, etc. One socié
qui donne de beaux dividendes. Obtenir un — succès. One
place. Il est dans une — position. Le — côté des choses ,
côté favorable, avantageux, et, substantivt, Le — de 1';
faire, le beau côté. Tout le — de la passion est fini, mol.
Juan, I, 2. Voir les choses en —, par le beau côté. Faire i
— affaire, et, ironiqt. Vous avez fait là une — affaire,
chose fâcheuse. L'occasion est — , il nous la faut c]
CORN. Ilor. II, 3. P. anal. Il est venu un — jour, un —
tin, un jour, un matin qu'il a trouvé à propos pour
et, abusivt, un jour, un matin quelconque. On — coi
filet, qui ramène beaucoup de poissons. One — année,
la récolte, les profits sont abondants. On — coup (dan
jeux de hasard), un coup heureux. Avoir un — jeu.
— jeu. Donner à qqn un — jeu, un jeu qui donne chanci
gagner, et, fig. des chances de réussite. C'était leur doi
— jeu à rassembler avec eux tous les princes, ST-SIM. m.
Avoir la partie —, avoir toutes les chances pour soi.
cialt. Jouer la — , quand chacun des joueurs a gagné l"
coup, jouer un troisième coup qui décide du gain «|
la partie. Avoir, donner la balle — , le coup — (au jeu (
paume). Ellipt. Donner beau à qqn [vieilli). La donner,
bailler belle à qqn [fig.), lui faire un avantage. Ironiqt.^
parlant à qqn qui dit ou fait qqch qu'on ne saurait acce
ter. Vous me la baillez — . Cet inconnu, dit-il, nous la vient ^
ner — , D'insulter ainsi notre ami, la f. Fab. xii, 3. | A'
beau, avoir l'occasion favorable. A — mentir qui vient
loin. P. ext. et ellipt. Ha- dire, — faire, on ne récon|
pas, il parle, il agit de son mieux, mais inutilement
vous avez — dire. Dès ce soir on vous fera frire, la f. Fi
V, 3. La manquer belle, l'échapper, la laisser échapper belle
balle), et, fig. laisser échapper une belle occasion. P.
Ironiqt. n l'a échappé belle, il a heureusement échap;
un danger imminent. On bel héritage, et, fig. De belles ei
rances, espérances d'un bel héritage. Vous m'avez fait
— peur. De plus belle, en augmentant, en croissant.
frappa de plus belle. Mordre à belles dents, mordre plei
ment. Fig. Déchirer qqn (la réputation de qqn) à belles d(
Vous... me laissez parler par — (complète) malice, MOL
Juan, m, 1. Ily a — jour, — temps (un temps considél
ble) qu'il n'est venu. II est arrivé — premier (en parli
d'un cheval de course), avec beaucoup d'avance. Au
milieu de la rue, tout à fait au milieu, en plein milieu
BEA
— 21'
,|bien, loc. adv. n l'a bel et bien dit, tout à fait, complète-
iiit. Une perle qu'il donna Au — premier lapidaire (à celui
il rencontra le premier), la f. Fab. i, 20.
I. S. m. Le beau, ce qui est beau, pris d'une manière
lérale, absolue. Les hommes ont l'idée du — . Que le bon
lit toujours camarade du — , la f. Fab. vu, 2.
BEAUCOUP [bô-kou] S. m. et adv.
! rvM. Composé de beau et coup, § 173; proprt, coup
inlayeux, et, p. ext. résultat considérable. On trouve
,11110. franc, granooup (composé de grand et coup) dans le
lime sens. || xiiie-xiV^ s. Nostre engin getoient aus lour,
lli lour aus nostres ; mais onques n'oy dire que li nostre teis-
!t biaucoup, JOINV. 193.]
I. >'. m. S'emploie sans article. (Au sens absolu.) Qqch
!!sidérable. A l'exemple du Ciel, j'ai fait — de rien,
l>. Sanche, v, 5. C'était — pour moi, ce n'était rien
ir vous, HAG. Brit. iv, 2. Quiconque a — vu Peut avoir —
enu, LA F. Fab. i, 8. Ah! c'est — me dire en peu de mots,
tiN. Hor. II, 2. n s'en faut de — que la somme soit entière.
prince n'avait pas regagné tout son royaume par l'épée, il
a fallait de —, volt. Parlem. de Paris, 38. Il s'en faut
/ nnlli). A — près, n n'est pas aussi riche, à — près (il
11 faut de beaucoup), que je le pensais. — d'argent, de
lent, d'esprit. Il y a — d'appelés et peu d'élus. — d'entre
k se firent tuer.
H. Adv. D'une manière considérable. Il travaille — .
a — grandi, n parle — . Il se conduit — mieux. |1 Déter-
nant un adj. {vieilli). Leur savoir à la France est — né-
jisaire, mol. F. sav.iv,B.
*BEAUCUIT fbô-kui] s. m.
i':tym. Altération del'angl. buckwheat, m. s. § S. (Cf. bou-
9tte, bucail.) || Néolog.]
(!| Dialect. (Nord). Blé sarrasin.
BEAU-FILS [bô-fïs'] s. m.
ÉTYM. Composé de beau et fUs, § 173. Beau est une
pression honorifique employée pour distinguer les
iiiibres nouveaux introduits par le mariage dans une
JTiille. Le holland. fait servir au même usage l'adj.
lionn, beau. || 1611. cotgr.]
Il Fils par alliance.
il 1» Pour celui qui a épousé une veuve, le fils (du
|9mier lit) de sa femme.
j:| 2» Pour celle qui a épousé un veuf, le fils (du prê-
ter lit) de son mari.
I|| 3» Rare. Gendre.
jBEAU-FRÈRE [bô-frer] a\ m.
[ÉTYM. Composé de beau (F. beau-fils) et frère, § 173.
1549. R. EST.]
Il Frère par alliance.
il 1° Pour un homme. | 1. Le frère de sa femme. ] 2.
î mari de sa sœur. | 3. Le mari de la sœur de sa femme.
Il 2» Pour une femme.- 1 1. Le frère de son mari. \ 2. Le
ari de sa sœur. | 3. Le mari de la sœur de son mari.
BEAU-PÈRE [bô-pèr] s. m.
[ÉTYM. Composé de beau ( V. beau-fils) et père, § 173. ||
49. R. EST.]
Père par alliance.
1" Pour un homme. | 1. Celui dont il a épousé la
le. I 2. Le second mari de sa mère.
il 2» Pour une femme. | 1. Celui dont elle a épousé le
J. I 2. Le second mari de sa mère.
BEAUPRÉ [bô-pré] s. m.
[ÉTiM. Altération de l'angl. bowsprit, vi. s. § 8. || 1578.
DE léry, dans delb. Rec]
Il Mât placé à l'avant d'un navire et incliné sur l'eau,
li porte les focs. Petit —, le mât de hune de beaupré.
BEAUTÉ [bô-té] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "bellitatem, de bellus, beau, m. s.
ivenu beltet, §§ 336, 295 et 291, beauté, §§ 313 et 402.
xie s. Beltet, Roland, 357.]
Manifestation sensible de la perfection physique ou
orale, qui éveille le sentiment de l'admiration. La —
rfalte, idéale. Quoique cette idée générale de la — soit gravée
ns le fond de nos âmes en caractères ineffaçables, pasc.
issions de l'amour. || La — d'un paysage. | La — d'une
nme. Et ta — , sans doute, emportait la balance, corn. Cid,
, 4. Poët. Au plur. C'est faire à vos beautés un triste sacri-
RAG. Mithr. III, 5. I P. cit. Une —, une femme belle,
rmi tant de beautés qui briguèrent son choix, rac. Brit.
, 2. 1 La — d'un tableau, d'un édifice, d'un poèms. | P. ext.
BEC
Les beautés d'un poème. La — morale. La — de la vertu. La
— des sentiments. Ironiqt. Je voudrais, m'en coûtât-il grand
chose. Pour la — du fait, avoir perdu ma cause, mol. Mis. i, 1.
"BEAUVEAU [bô-v6]. F. biveau.
'BEAUVOTTE [bo-vÔf] S. f.
[ÉTYM. Peut-être diminutif d'un mot *beauve, qui,
comme l'ital. belva, viendrait du lat. bçlua, bête, § 136. ||
xve s. Bawatte, J. aubrion, Jownal, ann. 1473. | 1791.
Beauvotte, encycl. méth.]
Il Dialect. (Lorraine). Nom vulgaire des insectes qui
attaquent le blé : charançon, saperde, alucite, etc.
'BÉBÉ [bé-béj s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. baby, dont il reproduit la
prononciation et la signification, § 8. \\Néolog.]
Il Famil. Petit enfant. |j P. ext. Poupée représentant
un petit enfant.
BEC [bêk'] S. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. beccum, m. s. d'origine gauloise, §3.]
I. Bouche des oiseaux, formée de deux lames cornées
nommées mandibules, et pouvant servir d'arme pour atta •
quer ou se défendre. Le héron au long — , la f. Fab. vu,
4. n ouvre un large — , ID. ibid. i, 2. Un — tranchant, crochu,
et, fiç). Cette personne a — et ongles, est en état de se dé-
fendre. Fig. S'escrimer de l'aile et du — , faire tous les
efforts dont on est capable. Avoir le — dans l'eau, en par-
lant des oiseaux qui, cherchant leur nourriture dans l'eau,
attendent qu'elle vienne. Fig. Tenir qqnle — dans l'eau, le
faire attendre vainement. Le jeune oiseau a le — jaune,
couvert d'une petite peau jaune. Fig. Monsieur, souffrez
que je lui montre son — jaune (sa naïveté), mol. Mal. im.
III, 11. {V. béjaune.) Loc. prov. Passer une plume par le — .
(F. passer.) n n'y a plus que le — à ourler. ( V. ourler.) || P.
ext. Nom donné à certains oiseaux à cause de la forme
de leur bec. — courbe, avocette. — de-hache, huîtrier. —
dur, variété de gros-bec. — en-ciseaux, palmipède de
Guyane au bec tranchant. — en-fourreau, espèce d'échas-
sier. — en-scie, harle. — croisé, genre de passereaux co-
nirostres. — fin, famille de passereaux dentirostres. —
rond, sorte de bouvreuil. — tranchant, nom vulgaire du
pingouin. | Fig. Nom donné à certains instruments. —
de-cane, — de-corbin, etc. (F. ces mots.) \ Nom donné à
plusieurs variétés de géraniums. — de-grue, — de-héron,
— de-pigeon. || P. anal. Bouche de certains animaux, qui
a quelque analogie avec le bec des oiseaux. | Bouche à
mandibules cornées des tortues, des sèches, des poulpes,
des mollusques céphalopodes, j Avance cornée de la tête
du charançon et de certains coléoptères. | Tarière tubu-
laire qui arme la bouche des hémiptères, cigales, puce-
rons, etc. I P. ext. Nom donné à divers animaux, pois-
sons, reptiles, etc., à cause de la forme de leur bouche.
— allongé, poisson du genre chétondon. — de-faucon, tor-
tue franche. — de-perroquet, scare psittaque. — d'oie, va-
riété de dauphin. — d'oiseau, ornithorynque. — pointu,
raie blanche.
II. P. plaisant. Fig. et famil. La bouche de l'homme.
I 1. Bouche friande. Se mettre qqch dans le — .Eh! quoi!
toujours pâtés au —, la f. Contes, Pâte' d'anijuille. Faire
le petit — , la petite bouche. Cela lui a passé devant le — {fig-)r
ce qu'il croyait tenir lui a échappé. | 2. Bouche bavarde.
Avoir bon — . Caquet bon —, nom donné à la pie, qui ja-
casse sans cesse. Marie bon —, sobriquet d'une fernme
bavarde. Dans le même sens, C'est un bon — (qqns écri-
vent en un seul mot bonbec), une bavarde. M. de Duras,
qui ne craignait personne et qui avait le — aussi bon que Rose,
ST-siM. II, 427. Être pris par le —, convaincu par ses pro-
pres paroles. Clore le — à qqn, le faire taire. Avoir le --
gelé, ne rien trouver à dire. Avoir le — bien affilé, avoir
une bonne langue. Se prendre de — (se disputer) avec qqn.
Donner un coup de —, dire qqs médisances. | 3. Bouche
mignonne, minois (en parlant d'une femme). Un sien va-
let avait pour femme Un petit — assez mignon, la f. Contes,
Pâte' d'anguille. Mon pauvre petit —, tu le peux si tu veux,
MOL. Éc. des f. V, 4. || Spécialt. En parlant de l'homme.
Blanc — , bouche qui n'a pas encore de moustaches; p.
ext. celui qui n'a pas encore de barbe, et, fig. jeune
homme sans expérience.
III. L'extrémité de certains objets qui se terminent en
pointe comme un bec. Le — d'une plume, taillée pour
écrire. Le — d'un alambic, d'une aiguière. Un — de lampe. Un
— de gaz. Le — d'une ancre, pointe qui termine les pattes
BEC
de l'ancre. Le — d'un navire, la pointe qui termine la
proue. Le — d'une clarinette, d'un flageolet, l'embouchure,
taillée en biseau. Le — d'un pont, l'angle qui est en avant
et en arrière de l'une des piles. | (Géog-r.) Pointe de terre
au confluent de deux cours d'eau. Le — d'Allier. Le —
d'un larmier. (F. larmier.)
* BÉCARD [bé-kàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 147. acad. écrit beccard et n'ap-
plique ce nom qu'au saumon femelle. i| (Au sens l".)
xvi" s. RAB. IV, 59. I (Au sens 2°.) 1564. J. thierry, Dict.
franç.-lat.]
Il 1° Nom vulgaire d'un oiseau appelé aussi grand harle.
Il 2» Nom vulgaire du saumon, à cause de la forme
<le son museau.
* BÉCARDE [bé-kàrd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 147. || Néolog.]
\l Pie-grièche de Gayenne.
BÉCARRE [bé-kàr] s. m.
[ÉTYM. Anciennt beguarre. Emprunté de Vital, bequa-
dro, proprt, b carré, nom que ce signe de musique doit
à sa forme, § 173. Bequadro a été transcrit par béquarre
{et non béquadre) sous l'influence du franc, carré, an-
ciennt quarré. (F. carré.) || xvi« s. Fol debquarre, RAB. m,
38. I 1611. Béquarre, COTGR. | furet, écrit encore b quarre.]
I. Ancien7it. (T. de musique.) Le B à panse carrée,
désignant le si naturel, dit B dur, parce qu'il forme avec
le fa un intervalle de trois tons, dur pour l'oreille, par
opposition auB à panse ronde, ditB mol, qui, étant plus
bas d'un demi-ton, adoucit cet intervalle. || P. ext. Mu-
sique oîi dominait le bécarre. HALI : Hors du —, point de
salut en harmonie... — ADRASTE : Non. Je veux quelque chose
de tendre et de passionné... — HALI : Je vois bien que vous
êtes pour le bémol, mol. Sicil. se. 2.
II. 1\ cxt II 1" Signe analogue au B carré, détruisant
l'effet d'un B mol antérieur.
Il 20 Ce même signe appliqué à d'autres degrés, quand
on commença à insérer des demi-tons à d'autres en-
droits de la gamme.
Il 3» Ge même signe employé pour annuler les bémols
ou les dièses et ramener une note à son ton naturel,
lorsque les dièses furent en usage.
BÉCASSE [bé-kas'J s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 81. || xiio s. Bécasse, Alexandi^e,
p. 293.]
Il 1° Oiseau de passage de l'ordre des Échassiers, de
la famille des Longirostres. Brider la — (vieilli), la pren-
dre en tendant des collets où elle s'enlace, se bride d'elle-
même, et, fig. Monsieur, la — est bridée (la dupe est prise au
piège), MOL. Am. méd. m, 8. | Fig. C'est une —, une sotte.
Il 2° P. ext. — perchante, — d'arbre, nom vulgaire de
la huppe. — de mer, nom vulgaire du courlis, de l'huî-
trier. || P. anal. — de mer, vai'iélé de poisson du genre
centrisque, à museau allongé. .
Il 3" Fig Outil de vannier qui a la forme du bec et du
cou de la bécasse.
BÉCASSEAU [bé-kà-sô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bécasse, § 126. || 1564. j. Thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il 1" Petit de la bécasse.
Il 2" Oiseau de rivage dit alouette de mer, cul-blanc, etc.
'BÉCASSIN [bé-kà-sin] et *BÉCASSON[bé-kà-son]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bécasse, §§ 100 et 104. || xyi" s. Becassin,
RAB. IV, 59. 1 1564. Becasson, j. THiii;RRY, Dict. franç.-lat.]
Il Petite bécassine.
BÉCASSINE [bé-kà-sin'] *. f.
[ÉTYM. Dérivé de bécasse, § 100. || 1564. J. thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Oiseau de passage, du genre bécasse, de petite taille,
à vol irrégulier. \\Fig. Tirer la —, se dit d'un joueur adroit
qui trompe sur sa force au jeu.
* BECASSON. V. becassin.
BECCARD. V. bécard.
BEC-CORNU. V. becque-cornu.
BEC-D'ÂNE. V. bédane.
* BEC-DE-CANE [bek'-de-kàn'] s. m.
[ÉTYM. Composé de bec, de et cane, § 177, || xvi" s.
PARÉ, IX, 4.]
111" Pince de chirurgien qui ressemble au bec d'une
218
BÊC
Il 2° Serrure, ainsi nommée à cause de la forme
pêne taillé en biseau, qui peut se refermer seul qut
on le pousse avec force. P. ext. La poignée qui sei
ouvrir la serrure. Retirer le — d'une porte.
* BEC-DE-CORBIN [bi-k'-de-kùr-bin] s, m.
[ÉTYM. Composé de bec, de et corbin, § 177. || 14
Hache nommée bec de corbin, dans G.w, Gloss. arch.]
Il Nom donné à divers instruments dont l'extrémité
recourbée en forme de bec de corbeau. || Specialt.
Instrument dont se servent les calfats pour arracher <
coulures d'un navire les vieilles étoupes. | 2. Courte 1
lebarde que portait une compagnie de la garde du i
Deux compagnies des cent gentilshommes de la maison du
au — , ST-siM. Il, 120. P. ext. Les becs-de-corbin, ces g
lilshommes. | 3. Vaisseau de cuivre à bec dont on seï
dans les raffineries.
BEC-DE-GRUE [bek-de-gru]. F. bec.
BEC-DE-LIÈVRE [bëk'-de-lièvr'] s. m.
[ÉTYM. Composé de bec, de et lièvre, § 177. || xvi'
PARÉ, Introd. 2.]
Il Difformité de la lèvre supérieure, fendue, comme ci
du lièvre, par vice de conformation ou par acciden'
P. ext. Celui qui a cette difformité. Des becs-de-lièvre.
BECFIGUE [bêk'-fig'] s. m.
[ÉTYM. Pour beque-figue, composé de beque (du ve
bequer) et figue, § 209. La forme becoafigue (furet.) st
])le indiquer un emprunt à l'ital, beccafico, § 12. || 15
R. EST.]
Il Petit oiseau, variété de bec-fin.
BÉCHAMEL [bé-chà-mèl] s. f.
[ÉTYM. Nom propre, §36 : Louis de Béchamel, mai
de Nointel, gourmet de la fin du xyii» s. || Néolog
ACAD. 1835.]
Il Sorte de sauce blanche faite avec de la farine,
beurre frais et de la crème. One — de morue,
*BÉCHARD [bé-chàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bêche, § 147. || Néolog.]
Il Dialect. Sorte de houe à deux branches larges
pointues. ..
BÉCHARU [bé-cha-ru] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. becarut, becharut, m
dérivé de bec, § 11. || Admis acad. 1762.]
Il Nom vulgaire de l'oiseau nommé flamant.
1. BÊCHE [bèch'j s. f.
[ÉTYM. Pour besche, du bas lat, besca, d'origine v^i
nue, §§ 422, 379 et 291. Le rapprochement avec bi
sans fondement. || xi^ s. Besche, Lois de Guill. le Con
Il 1" Outil de jardinage composé d'un fer large et
chant adapté à un long manche, dont on se sert pou]
dre la terre et la retourner.
Il 2° Fig. Coléoptère qui, surtout à l'état de larj
ronge les bourgeons de la vigne, des arbres fruitiers^
qu'on nomme aussi coupe-bourgeon, lisette, bêche-lisel
2. 'BÊCHE [bèch']. F. bèchevet et tête-bêche.
"BÊCHELON [bèch'-lon; en vers, bè-che-...] s. m,
[ÉTYM. Dérivé de bêche, §§ 126 et 105. || Néolog.]
Il Dialect. Très petite binette.
BÊCHER [bè-ché] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bêche, § 154. || xii" s. Aiol, 8980.
Il Fendre, remuer la terre avec une bêche. — une
bande.
"BÊCHETON [bccb'-ton; en vers, bè-che-...] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de bêchette, § 104. || Néolog.]
Il Dialect. Petite bêche dont on se sert en parlicul
dans la culture de certains légumes, haricots, etc
"BÊCHETTE [bè-chêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bêche, § 133, || Néolog.]
Il Dialect. Petite bêche.
* BÈCHEVET [bèch'-vè ; en vei's, bè-che-vè] s.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, doublement, et
§ 281 11 xive s. Gloss. dans godef.]
Il Vieilli et dialect. Double cbevel. Lit à —, mo:
Invant. des deux lang. \ P. ext. Coucher à —, la lot]
l'un aux pieds de l'autre. (F. tête-bêche.) i| Adverbtl
à dos, — accouplées à l'entour de l'essieu deux ourses
lées, R. BELLEAU, dans godef. k.
* BÊCHEVETER [bcch'-ve-té;ewi'e?'5,bè-che-...]».
[ÉTYM. Dérivé de bèchevet, § 154. || Néolog.]
Il (Technol.) Placer à bèchevet. — des feuiUes de pi
BÉCHIQUE [bé-chïk'] adj.
BÉC
219 —
BEG
vM. Emprunté du lat. bechicus, m. s. grec p-riytxôi;,
;, toux. Il XVI« S. PARÉ, XX, 36.]
\on contre la toux. || Substantivt. Au masc. Les bé-
iques, remèdes pectoraux, infusions de violette, de gui-
auve, etc.
'BÊCHOIR [bè-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bêcher, § 113. || Néolog.]
Dialect. Houe carrée à large fer.
"BÊCHON [bè-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bêche, § 104. || Néolog.]
Dialect. Petite houe à biner.
•RÉGOT [bé-kô] s. m.
M. Dérivé de bec, § 136. || xvii<= s. Béquot, liger, dans
. liée]
jll Dialect. Petite bécassine.
'' BECQUE-CORNU [bek'-kôr-nu ; en vers, bè-ke-...]
M. Emprunté de l'ital. becco-cornuto, m. s. proprt,
I ■ cornu, § 12. On trouve aussi l'orthogr. bec-cornu.
iidit soit le bec-cornu de notaire, mol. Méd. m. l. i, 1.
I xvie s. BOucuET emploie la forme ital-, Serées, ii, 75.
\\\\'- s. V. à 1 article.]
!i 1° Cornard, mari trompé.
2" Fig. Sol. Et sans doute il faut bien qu'à ce — Du trait
elle a joué quelque jour soit venu, mol. Éc. des f. iv, 6.
BECQUÉE, etc. V. béquée, etc.
IBÉCUNE [bé-kun'] s. f,
liTYM. Dérivé de bec, § 101. Ce poisson est aussi
miné, dans quelques régions, bécasse. Les bécasses ou
jilles de mer, du pinet, dans delb. Rec. \\ 1694. th. corn.]
Variété du genre sphyrène, poisson de très grande
lie, redoutable par sa voracité, dont la mâchoire infé-
:ure s'avance en pointe.
■BEDAINE fbe-dèn'] s. f.
[ÉTYM. Ane. franc, boudaine, boudiné, dérivé de boude,
i se dit encore dans les patois de l'Ouest au sens de
os ventre, § 97. (F. bouder.) || xiii^ s. Trop est lays et hi-
ux et s'a grosse boudiné, Cheval, au cygne, 18628. | 1400.
ux besdaines d'arain, dans laborde. Émaux, p. 162.]
II l" Très f'amil. (En parlant de l'homme.) Ventre re-
nd!, n a une — . || P. ext. Ventre. Je vais vous percer la
. 1 A F. Ragot in, iv, 9.
; 2" Fig. Vieilli. \ 1. Vase à panse. | 2. Gros boulet de
2rre servant de projectile.
"BÉDANE [bé-dan'] s. m.
[ÉTYM. Pour beo-d'âne, composé de bec, d' et âne, § 177.
1611. Bec d'asne, cotgr.]
Il Outil de menuisier pour faire les mortaises.
'BEDEAU [be-dô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du haut allem. putil, crieur public,
iinisé en bidellus, §§ 6, 498 et 499. || xii^ s. Prevoz et be-
aus, WAGE, Rou, III, 851.]
Il 1° Autrefois, sergent à verge dans les justices subal-
rnes. || Huissier des anciennes universités, faisant fonc-
)ns d'appariteur, de massier. Suivi par un recteur de be-
aux entouré, boil. Sat. 8.
Il 2° De nos jours, officier subalterne préposé au service
atériel d'une église.
"BEDEAUDE [be-dod'] adj. f.
[ÉTYM. Fém. irrég. de bedeau, § 39, par allusion à la
be de deux couleurs que portaient les bedeaux dans
s églises de campagne. || Néolog.]
Il Mi-parti de deux couleurs. Chenille, cigale, corneille — .
*BÉDEGAR [bêd'-gàr; en vers, bé-de-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du persan bâdhâouard, m. s. § 24. On
avivait aussi bedeguai-, et acad. 1835 donne les deux for-
«is. Il 1425. 0. DE LA hay'e, dans delb. Rec]
i| Excroissance spongieuse que forme sur diverses par-
îs de l'églantier la piqûre d'un insecte parasite (cynips
sae).
BEDON [be-don] s. m.
jÉTYM. Môme radical que bedaine {V. ce mot), avec
"1 autre suffixe, § 104. || (Au sens 2».) xiv^ s. Texte dans
JDEF. SuppL]
1" Gros ventre. {Syn. bedaine.)
2" Vieilli. Sorte de tambour. — de Biscaye, tambour
i basque à castagnettes. — de Suisse, gros tambour à
îux faces qu'on frappait avec deux baguettes.
*BEDONDAINE [be-don-dén'] ,?. f.
[ÉTYM. Combinaison pop. des deux mots bedon et be-
daine, fj xvic s. Tenir ohaulde la bedondaine, rab. dans 00-
DEE. SuppL]
Il 1° Vieilli. Bedaine.
Il 2» Sorte de cornemuse à large ventre.
Il 3" Vieilli. Gros boulet de pierre qui servait de pro-
jectile. Il P. ext. Machine à lancer les projectiles.
1. BÉE [bè] adj. f.
[ÉTY.M. Contraction de béée, part, passé fém. de l'anc.
verbe béer (F. bayer et béant), §§ 44 et 358. || xii^ s. Gueule
baée, Fierabras, 6213.]
\\ Bouche —, bouche béante. Futaille à gueule —, défon-
cée d'un côté.
2. BÉE [bè] s. f.
[ÉTYM. Contraction de béée, subst. particip. de l'anc.
verbe béer (F. bayer et béant), §§ 45 et 858. Môme mot
que baie 3.]
Il Ouverture du bief qui donne l'eau à la roue du mou-
lin. [Syn. abée.)
*BEEFSTEAK. F. bifteck.
BÉER [bé-é]. F. bayer.
*BEFFLER [bè-flé] v. tr.
[ÉTYM. Même radical que bafouer. (F. ce mot; cf. angl.
to baffle, mystifier.) || xv«-xvi<= s. Ane. Poés. franc, xiii,
389.]
Il Vieilli, Tourner en ridicule. Il ne faut pas se laisser —,
on n'en revient point, furet. Dict. \ P. ext. Mystifier. Ce
discours de la trêve duquel les Espagnols nous ont befflés,
CHAPELAIN, Lett. I, 612.
BEFFROI [bè-frwà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du haut allem. bercvrit, m. s. proprt,
qui protège (berc) la sûreté (vrit), latinisé en berfrêdum,
devenu berfroi, beffroi, §§ 6, 498 et 499. j] xii" s. Ens el ber-
froi, Loherains, dans godef. SuppL]
Il 1° Tour de bois mobile qu'on employait dans les siè-
ges pour s'approcher des remparts.
Il 2o Dans les villes du moyen âge, tour où l'on faisait
le guet, munie d'une cloche pour sonner l'alarme en cas
d'attaque, d'incendie. || P. ext. Cloche d'alarme. Sonner
le — .
Il 3° P. ext. Charpente supportant les cloches d'un
beffroi, d'un clocher, que l'on isole des murailles pour
qu'elles ne soient point ébranlées par l'oscillation des
cloches. Il P. anal. Dans un moulin, charpente suppor-
tant le mécanisme qui fait tourner les meules.
Il 4° (Blason.) — de vair, quatre rangées de pièces
d'argent et d'azur en forme de clocher dans l'écu. (F.
vair.)
BËGAIESIENT [bé-ghè-man] s. m.
[ÉTYM. Déris'é de bégayer, § 145. || 1539. Begueyement,
R. EST.]
Il Action de bégayer.
(I 1" Défaut de prononciation, n est affecté d'un — in-
supportable.
Il 2o Hésitation de l'enfant qui commence à parler.
Les premiers bégaiements de l'enfant.
"BÉGAYANT, ANTE [bé-ghè-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Subst. particip. de bégayer, § 47. I| xvii= s. F. à
l'article.]
Il Qui bégaie. — couvée, la f. Fab. x, 7.
BÉGAYEMENT [bé-ghèy'-man]. F. bégaiement.
BÉGAYER [bé-ghè-yé] v. inlr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de bègue, § 163. L'anc. franc, dit aussi
béguer et begueter. || 1416. Enbesgoiant, dans duc. balbuzare.]
Il lo F. intr. Parler en hésitant, en se reprenant. | 1.
Par défaut naturel, n bégaie en parlant. | 2. Parce qu'on
ne sait pas encore parler. Cet enfant bégaie encore. | 3. Par
émotion, par timidité. La peur le faisait — . || Fig. En par-
lant de l'ignorance, de la faiblesse de l'esprit. Nous nous
trompons, nous bégayons, nous ne nous entendons pas nous-
mêmes, fén. Exist. de Dieu, i, 2. Ma muse, en bégayant, ten-
tait de plagier, MUSSET, Dupont et Durand.
Il 2° F. tr. Prononcer (qqch) en bégayant. (L'enfant)
Sait d'un air innocent — sa pensée, boil. Êp. 9. Près de l'amant
bégayant une excuse, gentil Bernard, Art d'aimer, 2.
Il 3" Fig. V. intr. (T. de manège.) En parlant du che-
val, par analogie avec les mouvements de la bouche
chez ceux qui bégaient, secouer le mors pour s'en dé-
gager.
* BÉGONIA [bé-gù-nyà ; en vers, -ni-à] .? tn.
[ÉTYM. Nom créé par plumier (mort en 1706), en l'hon-
BEG — 220
neur de Bégon, intendant général de Saint-Domingue,
BEL
§ 224.]
Il Type de la famille des Bégoniacées, que l'on cultive
comme plante d'agrément.
BÉGU, UË [bé-gu] adj.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xyi^ s. Bigu, brant. dans
GODEF. Suppl.\ 1690. Baigu, FURET. I 1701. Baiguoubégu, id.J
Il En parlant du cheval, dont les dents marquent en-
core à l'âge oil elles devraient avoir rasé. Jument — . Faux
—, chez qui le rasement des dents est dissimulé par un
reste d'émail formant couronne.
BÈGUi: [bèg'j adj.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1539. r. est.]
Il Atteint d'un défaut de prononciation qui consiste à
hésiter, à se reprendre en parlant. || Substantivt. On, une — .
BÉGUEULE [bé-ghéul] s. f.
[ÉTYM. Pour béegueule, composé de bée (impér. de béer)
et gueule, § 209. || 1470. Soy voyant injurié sans cause, respon-
dit a icelluy compagnon : Que veulx tu, bee gueule? dans du c.
beare. | 1690. Bégueule, furet.]
Il Proprement, celle qui reste bouche béante. || Famil.
Celle qui s'effarouche pour des choses qui n'en valent pas
la peine. Faire la — . Vous voyez bien, dit-elle à sa filleule,
Que vous n'étiez qu'une franche —, VOLT. Contes, Bégueule.
Il Adjectivt. Cette femme est bien — .
BEGUEULEKŒ [bé-gheul-ri ; en vers, -ghëu-le-rils./".
[ÉTYM. Dérivé de bégueule, § 69. || Admis acad. 1798.]
Il Famil. Manière d'être d'une bégueule.
BÉGUIN [bé-ghin] s. m,
[ÉTYM. Dérivé de béguine, § 37. || 1387. Huit chemises,
huit béguins et pleurouers, dans douet d'arcq, Nouv. Rec.
de comptes de L'argent, p. 155.]
Il 1° Coiffe unie, attachée sous le menton , que por-
taient les béguines, religieuses des Pays-Bas.
Il 2» P. ext. Toute coiffe unie s'attachant sous le men-
ton. Il Spécialt. Petite coiffe de toile, de laine, à trois
pièces, qu'on met aux petits enfants sous le bonnet.
P anal Petit bonnet en toile dont on couvre la tête des
chevaux à l'écurie. || Fig. Famil. Je lui ai lavé son — ,
je l'ai grondé. Fig. Très famil. Avoir un — pour qqn, pour
qqch (en être coiffé), avoir une passion momentanée.
BÉGUINAGE [bé-ghi-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de béguine, § 78. |i xiu^ s. Nus n'est mais
saux sans béguinage, ruteb. i, 201.]
|[ 1° Communauté de béguines.
il 2° Fig. Dévotion outrée.
BÉGUINE [bé-ghin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Lambert Le Bègue, fondateur, auxii« s. du
premier couvent de béguines, § 100. || xiii" s. ruteb. i, 221.]
Il 1" Sorte de religieuse vivant en communauté sous
des règles monastiques, sans prononcer de vœux.
Il 2° P. ext. Sœur du tiers ordre de Saint- François,
les béguines ayant été supprimées en France par Louis XI,
et remplacées par les sœurs de Saint-François.
Il 3" Fig. En mauvaise part. Femme d'une dévotion
outrée.
BEIGE [bèj'] adj.
[ÉTYM. Forme dialect. de bis, § 16 || xiii^ s. Bruns, ou
bis ou beges, G. DE coingy, dans godef. Suppl.]
Il D'un gris jaunâtre. (S'emploie spécialement en par-
lant de la laine qui a cette couleur naturelle.)
BEIGNET [bè-gnc] s. m.
[ÉTYM. Au xviie S. bégnet et beignet, le premier plus
usité, d'après richel. Dérivé de bigne, § 133; les beignets
.sont ainsi nommés à cause de leur forme soufflée. ||
1322. Pain blanc etbugnès, dans delb. Rec.]
Il 1" Vieilli. Petite bosse. On — au front, la f. Rago-
tm, I, 11.
Il 2» P. anal. Tranche mince de fruit enveloppée
d'une pâte légère qu'on fait frire et qui se gonfle en cui-
sant. Des beignets de pommes ou Des beignets aux pommes.
BEIRAM. V. Bairam.
BÉ JAUNE [bé-jôn'j s. m.
[ÉTYM. Pour bec-jaune, composé de bec et jaune, § 173.
Il 1375. Paier aux autres compagnons... son bec jaune, dans
QODEF.]
_ Il 1° Bec des jeunes oiseaux encore couvert d'une pe-
tite peau jaune. || Fig. Montrer à qqn son —, sa naïveté, sa
sottise.
Il 2" P. ext. Jeune oiseau qui a encore le bec jaune.
1
el eu
quil
Il Fig. Un — , un jeune niais. Spécialt. Dans les ancienn'
basoches. Les béjaunes, ceux qui entraient nouvelleme
dans la corporation et devaient payer leur bienvenB
P. anal. Payer son —, payer sa bienvenue dans une co
poration, dans une société.
BEL [l)èl]. F. beau.
BÉLANDRE [bé-lândr'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du hoUand. bylander, de by, près,
land, terre, § 10. On trouve aussi qqf balandre, enco
dans acad. 1835. sarrazin écrit bélande. || Mot du cç
mencement du xvii» s. Admis acad. 1740.]
Il Bâtiment de transport à fond plat, muni de voj
BÊLANT, ANTE [bè-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bêler, § 47. || xiiie s. Vel
gnel bielant, Chetifs, dans godef. Suppl.]
Il Qui bêle. Les brebis bêlantes venaient en foule,
les gras pâturages, fÉn. Tél. 1.
BÊLEMENT [bèl-man; envers, bè-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bêler, § 145. || 1539. Beellement, r. Esa
Il Cri particulier au mouton, aux animaux de la ra
ovine. P. ext. Le — de la chèvre.
BÉLEMNITE [bé-lem'-nïf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec PsX£|j.vîtt|(;, pierre en forn
de flèche, de p£>kE[jivov, flèche. || xyi"^ s. du pinet, dai
UELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Coquille fossile en forme de cylindre allongé teriDIJ
en pointe.
BÊLER [bè-lé] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. bal^e, m. 5,'devenu bêler en anc. fr»
§§ 346, 312 et 291. La forme actuelle représente beeb
fréquent au xvi<' s. et où les deux e sont dus à l'influea-
de bee, onomatopée imitant le bêlement du mouton.]
Il En parlant du mouton, des animaux de la ra'
ovine, pousser le cri particulier à leur espèce. P. ext.i
parlant de la chèvre. Us bellent (bêlent) comme les chè»
PARÉ, Anim. 25.
BELETTE [be-lêf] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de beau, § 133; proprt, la jolie p^
bête. {Cf. le nom de la belette dans diverses langB
rouergat, la poulido, la jolie; danois, denkjœnae, la b6
bavarois, das schœnthierlein, la jolie petite bête;
angl. fairy, la jolie.) || xiu" s. Dne mutoille que aucun
trement nomment bellette, Rom. d'Alexandre, dans GOj
Suppl.]
Il Variété du genre martre, à corps mince, allongé, i
couleur fauve, plus claire sous le ventre, à museau point
Damoiselle — , au corps long et fluet, la f. Fab, m, 17.
*BÉLIC [bé-lïk'j. V. bélif.
BÉLIER [bé-lyé ; qqns écrivent bélier et prononcj
be-lyél s. m.
[ÉTYM. Dérivé du flamand bell, clochette, §§ 10 et
Le bélier est proprt le mouton à la sonnette, nom
lequel il est encore connu dans diverses parties dij
France. [Cf. le nom de cet animal en angl., beUwetf
et en holland. , belhamel, mouton à clochette.) || H
Texte dans godef. Suppl.]
Il lo Dans le genre mouton, le mâle, plus grand et ]
fort que la femelle, et qui a de longues cornes en spii*
Il Fig. I 1. (Astron.) Constellation du zodiaque qui c^
cide avec l'équinoxe de printemps. Ou demeurer oisiv»!
retour du Bélier (au printemps), boil. Sat. 8. | 2. (BlasQ
Bélier représenté sur l'écu. — sautant, — ongle. (F.
taat, ongle.)
Il 2° P. ext. Dans l'art militaire des anciens ei]
moyen âge, machine de guerre terminée par une tête
bélier en fer, dont on battait les murailles d'une vir
assiégée. || P. anal. De 7ios jours. \ 1. Machine dont (
se sert pour enfoncer les pilotis. | 2. — hydraulique, m
chine (imaginée par Montgolfler) qui sert à élever l'ea
BÉLIÈRE [bé-lyèr; acad. écrit belière] s. f.
[jîTYM. Dérivé du flam. bell, cloche, § 115. || 1402.
berliere de le cloque, dans godef. Suppl.]
Il 1" Anneau qui porte le battant d'une cloche. ||
anal. Anneau qui porte un pendant d'oreille, une mo
tre, etc. || P. ext. Pièce de métal qui borde le tour v.
térieur d'un fourreau de sabre du côté de l'entrée.
Il 2» P. ext. Courroie servant à suspendre au ceinli
ron le sabre de cavalerie
•bélif [bé-lif] et "BÉLIC [bé-lïk'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xii^ s. Armes d'argent A m
BEL
— 221 —
BEL
lende de bell, ben. de ste-more, Ti-oie, 7890, | 1611. Belio,
joTGR. I 1(>90. Bélic ou béUf, furet.]
III Vieilli. (Blason.) Couleur rouge. [Syn gueules.)
*BELIN [be-lin ou l)lin] s. m.
; 1 VM. Même radical que bélier, avec un suffixe diffé-
I !il, § KX). On écrit qqf blin, comme terme de marine
xiiic s. Li moutons sire Belins, G. DE coiNCY, dans godek.]
Uiiih'ct. Bélier, mouton. || Fig. (Marine.) Pièce ser-
;[îit à enfoncer des coins pour ébranler un bâtiment en
hantier qu'on veut lancer à la mer.
j BÉLÎTRE (bé-lîtr'] s. m.
' 'itTYM. Altération de l'allem. bettler, mendiant, g 7. ||
-. Belleudres, dans godef. Suppl. \ 1506. Truans, truan-
blitres, blitresses ou autres vivans de bliterie, Placards
le Flandres, dans littré, Suppl.]
Il l» Anciennt. Mendiant, gueux. Les belistres sont de
[lesoing au monde, car si tous estoient riches, l'on ne trouve-
oit point à qui donner, don. des per. Cymb. 110. j Fig. Plu-
ieurs qui cuident bien en cela n'estre belistres d'esprit (pau-
Tes d'esprit), froumenteau, Secret des finances (1581), 3.
Il 2" P. ext. Homme nul , sans valeur. Allez, — de pe-
lant! MOL. B gent. ii, 3.
BELLADONE [bel'-là-dôn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, bella donna, belle dame,
)arce qu'en Italie on tirait de cette plante une eau dont
es dames se servaient pour la toilette, § 12. [Cf. belle-
lame.) tournefort emploie encore la forme ital. || Ad-
Tlis ACAD. 1835.]
Il Plante herbacée, vivace, de la famille des Solanées,
.énéneuse dans toutes ses parties, et dont les propriétés
oxiques sont utilisées en médecine.
BELLÂTRE [bè-lâtr'] adj ,
[ÉTYM. Dérivé de bel, § 151. || xyi^ s. Sa femme, laquelle
|5tait assez bellastre, rab. m, 25.)
j II Dont la beauté sans expression est fade, insipide.
Substantivt. Se dit surtout de l'homme. On — . |1 P. ext.
3elui qui fait le beau.
•BELLE [bel] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. |1 xvi« s. Beisle, dans godef.]
j II (Marine). Partie du pont supérieur comprise entre les
Ihaubans de misaine et ceux d'artimon. {Cf. embelle.)
'BELLE-À-VOIR [bèl-à-vwàr] s. f.
ÉrvM. Composé de beUe, à et voir, § 178. || Néolog.]
Il Plante exotique à fleurs rosacées qu'on cultive dans
lies jardins pour sa beauté et qu'on nomme aussi belvédère.
I BELLE-DAME [bel-dàm'; en vers, bè-le-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de belle et dame, §173. || 1611. cotgr.]
Il 1» Nom vulgaire de l'arroche des jardins, || Rare.
Nom donné à l'amaryllis belladone.
Il 2° Nom vulgaire d'un papillon diurne du genre va-
nesse.
BELLE-DE-JOUR [bêl-de-jour ; en vers, bè-le-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de belle, de et Jour, § 178.]
Il Nom vulgaire du liseron dont la fleur, de couleurs
variées, s'épanouit pendant le jour et se referme au cou-
cher du soleil.
BELLE-DE-NXJIT [bel-de-nui; en vers, bè-le-,..] s. f.
[ÉTYM. Composé de beUe, de et nùlt, § 178. || 1680. ri-
CHEL.]
Il 1» Nom vulgaire de la nyetage faux jalap, dont les
fleurs s'épanouissent après le coucher du soleil.
Il 2" Nom vulgaire donné à la rousseroUe ou rossignol
de rivière.
Il 3" Fig. Très famil. Femme galante qui passe les
nuits dans les bals, soupers, etc.
"BELLE -D'ONZE -HEURES [bel-don-zeur ; en vers,
bè-le-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de belle, d', onze et heures, § 178. || Néo-
log.]
Il Nom vulgaire d'une variété d'ornithogale dont les
fleurs, en ombelle, s'ouvrent vers onze heures du matin
et se referment vers trois heures de l'après-midi.
BELLE-D'UN-JOUR [bel-dun-jour ; en vers, bè-le-...]
s.f.
[ÉTYM. Composé de belle, d', un et jour, § 178. || Néolog.]
Il Nom vulgaire d'une variété d'hémérocalle, appelée
aussi lis jaune, dont la fleur est éphémère.
BELLE-FILLE [bel-fîy'; en vers, bè-le-.,.] s. f.
[ÉTY'M. Composé de beUe (F. beau-fils) et fille, § 173. ||
1611. COTGR.]
Il Fille par alliance.
il l" Pour un homme. | 1. Fille d'un premier lit de sa
femme. | 2. Femme de son fils. ( V bru.)
Il 2" Pour une femme, | 1. Fille d'un premier lit de
son mari. | 2. Femme de son fils
BELLEMENT [bel-man ; envers, bè-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de belle et ment, § 724. || xi^ s. Lonc un
alter bêlement l'enterrèrent, Roland, 3733.]
Il Tout doucement. (S'emploie souvent comme inter-
jection en s'adressant à qqn dont on veut modérer la
vivacité ; spécialement , en parlant à un cheval , à un
chien, pour calmer leur ardeur.)
BELLE-MÈRE [bel-mer; en vers, bè-le-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de belle (F. beau-fils) et mère, § 173. ||
1454. Belle (mère) ou marrastre, dans du c. bela-cara.]
Il Mère par alliance.
Il 1° Pour un homme. | 1. La mère de sa femme. | 2.
La femme avec laquelle son père s'est remarié.
Il 2» Pour une femme. | 1. La mère de son mari. | 2.
La femme avec laquelle son père s'est remarié.
BELLE-SŒUR [bêl-séur; en vers, bè-le-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de belle (F, beau-fUs) et sœur, § 173, 1|
XVe s. CHASTELL. daUS DELB. Rcc]
Il Sœur par alliance.
il 1° Pour un homme, j 1. La sœur de sa femme. | 2.
La femme de son frère. | 3. La femme du frère de sa
femme ,
Il 2» Pour une femme. 1 1. La sœur de son mari. | 2.
La femme de son frère. | 3. La femme du frère de son
mari.
BELLIGÉRANT, ANTE [bel'-li-gé-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. belligerans, m. s. de belllgerare,
faire la guerre. || Admis acad 1762.]
Il (T. de droit des gens.) Se dit de deux peuples qui
sont reconnus en état de guerre. Les nations belligérantes.
Il Substantivt. Reconnaître les droits des belligérants.
BELLIQUEUX, EUSE [bol'-li-keii, -keuz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bellicosus, m. s. \\ xv» s. Vail-
lant et belliqueux champion, G. tardif, dans delb. Rec]
Il Qui aime la guerre. Nation — . Les peuples les plus —
cédaient aux Romains, boss. Uist. univ. m, 6. || P. anal. En
parlant d'un individu, n est d'humeur — , d'un caractère
batailleur || P. ext. Qui excite l'ardeur guerrière. Des
chants, des accents — .
"BELLIS [bêl'-lïs'] s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bellis, pâquerette. || Néoleg.]
Il Plante formant un genre dont la pâquerette est le
type.
■'BELLISSIME [bel'-lïs'-sim'] adj.
[ÉTYM. Emprunté del'ital. bellissimo, m. s. § 12. || xyi" s.
n vous faudra prendre garde de dire plustost bellissime que
tresbeau, H. EST. Nouv. Lang. franc, italian. i, 285.]
Il Famil. Très beau, na ajouté qu'elle était —, sÉv. 1104.
BELLOT, OTTE [be-lô, -lof] adj.
[ÉTYM. Dérivé de beau, § 136. || 1552. Jollet, beUot, CH.
EST, dans delb, Rec]
Il D'une beauté enfantine. Un très petit homme, —, d'une
figure assez ridicule, st-sim. i, 377. || Substantivt. Terme
d'affection. Mon petit — . Ma petite — .
* BELOGE [be-los'] s. f
[ÉTYM. Origine inconnue, || xni« s. Beloces d'Avesnes,
J. de meung. Rose, 8257.]
Il Dialect. Petite prune sauvage.
* BELOCIER [be-lô-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de beloce, § 115. || 1363. Texte dans go-
def.]
Il Dialect. Prunier sauvage. Les prunes violettes Devan-
cent du blocier les prunelles aigrettes, vauq. de la fresn.
Idylles, I, 76.
*BELONE [be-lôn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. belone, grec [3£>.ôvti, m. s.,
proprt, aiguille. || Néolog.]
Il Poisson qui forme un genre de l'ordre des Squamo-
dermes, et dont le type est l'orphie, vulgairement nommé
aiguille des pêcheurs, à cause de sa forme longue et déliée.
"BELOUSE [be-louz']. F. blouse.
* BEL-OUTIL [bèl-ou-ti] s. m.
[ÉTYM. Composé de bel et outil, § 173.]
Il (Technol.) Petite enclume portative, légèrement con-
vexe, dont se servent les bijoutiers et les orfèvres.
BEL
222
BEN
BELVÉDÈRE et BELVÉDER [bêl-vé-dèr] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. belvédère, m. s. proprt, belle
vue, § 12. Il (Au sens I.) 1512. Belvédère, J. le maire,
dans DELB. Rec. \ (Au sens H.) 1536. Belvédère, rab.
Lett. à M. de Maillezais.]
I. Lieu d'où la vue est agréable, étendue. Spe'ciatt.
Pavillon construit dans ce lieu, ou au sommet d'un édi-
fice d'où la vue est étendue. On — d'élégante structure,
IMBERT, Jugem. de Paris. 3. C'est au — du Vatican qu'on
voit la célèbre statue d'Apollon Pythien dite l'Apollon du Bel-
védère.
II. Sorte de plante, dite aussi belle-à-voir. (F. ce mot.)
''BEMBEX [bin-l)êks'J s. m.
[ÉTY.M. Emprunté du grec PsijlSti?, forme incorrecte,
pour psiJiêi^, toupie, à cause de la forme de l'abdomen
du bembex. || Néolog.]
Il Insecte formant un genre dans la famille des Fouis-
seurs, de l'ordre des Hyménoptères porte-aiguillons, à
corps allongé terminé en pointe.
BÉMOL [bé-mol] s. m.
[ÉTYM. Composé de bé, nom de la lettre b, et mol, § 173.
{Cf. bécarre.) furet, écrit encore B mol. || xvi<= s. Fol de b
mol, RAB. m, 38. | 1575. Bémol, dans delb. Rec]
I. Anciennt. Le B à panse ronde, désignant le si d'un
demi-ton plus bas que le si naturel, dit B mol, parce
qu'il formait avec le fa un intervalle plus doux que le B
carré, qui désignait le si naturel. || P. ext. Musique où
dominait le bémol, d'un caractère plus doux. ADRASTE :
Je veux quelque chose de tendre et de passionné... — HALl :
Je vois bien que vous êtes pour le — , mol. Sicil. se. 2.
H. Signe placé devant une noie pour marquer qu'on
doit baisser d'un demi-ton cette note et celles du môme
degré dans la mesure. | Signe dont on arme la clef pour
marquer qu'on doit baisser d'un demi-ton toutes les no-
tes écrites sur la même ligne dans le morceau. || Adjec-
tivt. Dn mi — .
BEN [bèn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe bân, m. s. § 22. || 1425. Ben
ou been, ol. de la haye, dans delb. Rec.\
Il Arbre de la famille des Moringées, dont le fruit, dit
noix de ben, donne une huile employée en parfumerie,
en horlogerie.
BÉNARDE [bé-nàrd'] s. f.
[ÉTYM. Pour bernarde, dérivé du nom propre Bernard
au sens de pauvre sire, pris adjectivt et signifiant ici de
qualité inférieure, § 36. || 1442. Serrure bernarde, dans
DU C. bemarius.]
Il Serrure qui s'ouvre également de l'un ou de l'autre
côté de la porte.
BÉNÉDICITÉ [bé-né-di-si-té] s. m.
[ÉTYM Lat. benedicite, bénissez, mot par lequel com-
mence cette prière. || xiif s. Bons oloistriers... Ne doit...
Parler sans bénédicité, rencl. demoiliens, Carite', cxl, 8.]
Il Courte prière que les catholiques pieux récitent avant
chaque repas pour demander à Dieu de le bénir.
BÉNÉDICTIN, INE [bé-né-dïk'-tin, -tin'] s. m. et f
[ÉTYM. Dérivé du lat. du moyen âge benedictinus, w?. s.
Benedictus, de nom lat. de saint Benoît. || 1573. Profession
bénédictine, dans godef. SuppL]
Il Religieux, religieuse de l'ordre de Saint-Benoît. La
congrégation des bénédictins français de Saint-Maur est célèbre
par ses immenses travaux d'érudition. Fig. Un travail de béné-
dictin, qui a demandé de longues et patientes recherches.
BÉNÉDICTION [bé-né-dïlt'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. benedictio, m. s. de benedicere,
bénir. L'anc. franc, a une forme à demi pop. beneïcon,
qui, contractée en benisson, est encore dans cotgr. 1611.
Il xiuc s. Benedicion, dans godef. SuppL]
Il Action de bénir.
Il 1» Action de bénir, de dire des paroles qui souhai-
tent le bonheur. Becevoir les bénédictions des pauvres. De-
mander, recevoir la — paternelle. || Spécialt. En parlant du
prêtre, action d'appeler par des paroles, des rites reli-
gieux, la protection divine. La — sacerdotale. La — apos-
tolique, que donne le pape. La — du saint sacrement. La —
nuptiale. La — d'une maison, d'un navire, d'une église, d'un
autel, d'une cloche.
Il ^'> P. e.rt. Action tutélaire de la grâce divine. La — de
Dieu est sur cette famiUe. La — du Ciel et de la terre (style
biblique) , les faveurs spirituelles et temporelles. || Absolt.
Famil. En parlant de ce qui prospère au delà de to
attente. C'est une —, et, ironiqt,en parlant de qqcli de
cheux. Il se troublait (au jeu) et se laissait enfiler que c'i
une — , uamilt. Gram. 24.
BÉNÉFICE [bé-né-fïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du laf. beneficium, bienfait, de b
])ien, et facere, faire. || xiii» s. Les bénéfices que 11 empen
li out faiz, dans Rec. des histor. de France, vi, 148.]
Il 1" Avantage que nous confère qqn, qqch. Pai
grâce et le — du peuple, amyot, Coriol. 45. Le — du te»
l'avantage qu'il y a à temporiser. Le — des circonsi
atténuantes. — d'âge, immunité que la loi accorde à
qui ont passé ou n'ont pas atteint un certain âge. —
ventaire, avantage qu'on se réserve, en acceptant \
succession, de n'en payer le passif que jusqu'à conc
rence de l'actif, après inventaire. P. ext. N'admettre
chose que sous — d'inventaire, qu'après vérification.
païen... qui croyait en Dieu... Par — d'inventaire, la f. F
IV, 19. Il Spécialt. \ 1. — féodal, partie des terres conq
ses concédée parles chefs barbares à des leudes,
leur devaient en échange le service mililaire et certai:
redevances. — amovible, viager, héréditaire. | 2. — ec
siastique, charge spirituelle, office ecclésiastique auq
était attaché un revenu. — sacerdotal, entraînant cha
d'âmes et qui ne pouvait être conféré qu'à un prêtre.
régulier, qui ne pouvait être conféré qu'à un religie
— séculier, qui pouvait être possédé en commende
un séculier. Loc. prov. Les chevaux courent les bénéfioi
les ânes les attrapent, des gens incapables obtienne
qu'on refuse à des gens de mérite.
Il 2» P. ext. Profit d'une certaine importance qi
réalise dans une entreprise, une exploitation comro'
ciale, industrielle, théâtrale, etc. Cette affaire n'a pas
de bénéfices. Avoir droit à une part dans les bénéfices. Ri
sentation donnée au — d'un acteur, et, absolt, Représeni
à — . {Sy7i. profit, gain.)
BÉNiéFICIAIRE [bé-né-fi-syer ; en vers, -si-er] adi
[ÉTYM. Emprunté du lat. beneficiarius, m. s. Il i"
Emancipation bénéficiaire, dans godef. SuppL]
Il Qui est relatif à un bénéfice. | 1. Un domaine —,
féré à titre de bénéfice. Substantivt. Un —, celui qui
sédait un bénéfice. ] 2. (Droit.) L'héritier— , et, 5w65<a?î
Le —, l'héritier sous bénéfice d'inventaire. 1 3. Subs\
tivt. Celui, celle au bénéfice de qui on donne une
présentation.
BÉNÉFICIAL, ALE [bé-né-fi-syàl ; en ver^, -si-àl]
[ÉTYM. Dérivé de bénéfice, § 238. || 1369. Causes bi
ciaux, dans godef. SuppL]
Il Relatif à un bénéfice ecclésiastique. Une décisioi
matière — . Revenus bénéficiaux.
1. BÉNÉFICIER [bé-né-fi-syé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. beneficiarius , m.
§ 115. Il xv<^-xvie s. Ane. Poés. franc, ix, 65.]
Il Possesseur d'un bénéfice ecclésiastique.
2. BÉNÉFICIER [bé-né-fi-syé ; en vers, -si-é] v.
[ÉTYM. Dérivé de bénéfice, d'après le lat. benefii
§ 154, Se trouve en anc. franc, comme verbe acti
sens de pourvoir d'un bénéfice ecclésiastique, gra
d'un bienfait. || 1771. trév. Admis acad. 1835.]
Il 1» Retirer un avantage de qqch. n a bénéficié
qualité d'étranger.
Il 2» Réaliser un bénéfice. (Se dit spécialement de c
constitue un surcroît de profit.) Outre ses appointeme:
bénéficie du logement, du chauffage.
BENÊT [be-nè] adj. et s, m.
[ÉTYM. Contraction de beneet, beneeit, forme norm
(F. § 16) du lat. benedïctum, pris au sens de niais, d'à]
l'interprétation pop. de l'Écriture : Beati pauperes spi
FURET, écrit benais. || XYi" s. Je trouve que tu es benest,
ROT, Épigr. 50.]
Il Niaisement bonasse. Un vieux — . Son grand — dé?
Me prenez-vous ici pour un — 7 mol. F. sav. v, 2.
BÉNÉVOLE [bé-né-V(M] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. benevolus, m. s. \\ xtV^ s. E
nivole, ORESME, Éth. viii, 3. | Admis acad. 1835.]
Il Qui se prête à qqcii avec l)ienveillance. Auditeur, sp«
tateur — . Voilà, lecteur — , tout ce que j'ai à te dire, scAii
Rom. com. préf. Faire qqch d'une manière — .
BÉNÉVOLEMENT [bé-né-vôl-man ; envers, -v6-le-.
adv.
BEN
223 —
BEO
[ÉTYM. Composé de bénévole et ment, § 724. || Néolog.
Imis ACAD. 1835.]
D'une manière bénévole.
BENGALI [bin-gà-li] s. m.
[ÉTYM. Mot des dialectes de l'Inde, signifiant proprt
est du Beng'ale, § 25. || Admis acad. 1835.]
Fringile du Bengale , variété de pinson qui passe
néralement, et à tort, pour un oiseau chanteur.
BÉNIGNEMENT [bé-niù'- man ; en ve7'Sj-m-ne-...]
v.
Tétym. Composé de bénigne et ment, § 724. || xii^ s. Be-
inement ouir, garn. de pon't-ste-max. St Thomas, 3135.]
D'une manière bénigne. Il prit — les rires qui ne se
ivaient contenir, st-sim. ii,301.
BÉNIGNITÉ [bé-ni-ni-té] s. f.
ÉTYM. Emprunte du lat. benignitas, m. s. || xii<= s. Deus
rra bénignité, Drame d'Adam, p. 58.]
I 1" Caraclcre de celui qui est bienveillant, indulgent
ur tous. Épaminondas, qui avait l'extrême valeur et l'ex-
me —, PASG. Pcns. vi, 21. [Syn. bienveillance, bonté.)
I 2" Fig. Caractère clément, inofTensif d'une maladie.
BÉNIN, IGNE [bé-nin, -nia'] adj .
ÉTYM. Emprunté du lat. benignus, m. s. || xii" s. L'enfant
iaigne et innocent, beneeit, dans delb. Rec. \ W^ s. Lan-
je doulx, bénin, Chron. de Boucicaut, iv, 10.]
:|| 1" Bienveillant, indulgent pour tous. Un homme—,
lumeur — {vieilli en ce sens). \\ P. ironie. En mauvaise
rt. Trop indulgent, trop facile. Les maris... les plus bé-
is du monde, MOL. Éc. des f. i, 4.
II 2" Fig. En parlant des choses dont l'action est bien-
sante. Astre puissant et — qui a éclairé ma nativité, BOSS.
'lit, VII, vr, 5. L'influence — du printemps. || Spécialt.
lédec.) Remède — , qui agit avec douceur. | P. ext. Pe-
e vérole —, peu dangereuse.
BÉNIR [bé-nïr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. benedîcere, m. s de-
nu benedir, beneïr, bénir, §§ 411, 380, 290 et 291. A côté
l'anc. part, passé beneoit (de benedïctum, cf benêt), la
igue a de ])onne heure créé béni, tiré directement de
ifin. bénir, et plus tard bénit, combinaison de benoit et
ai, qui s'emploie surtout comme adj.]
I. Dire des paroles qui souhaitent le bonheur à qqn.
1 1" En parlant de celui qui appelle le bonheur sur
n par reconnaissance. Les pauvres le bénissent. Partout,
] ce moment, on me bénit, on m'aime, rac. Brit. iv, 3. — le
m de qqn. Sa mémoire est bénie. P. anal. Que ce jour soit
lai (comme un jour de bonheur). || P. ext. — Dieu, le
loclamer auteur de tout bien. Que Dieu, que le nom de
liu soit béni !
ijl 2» En parlant du père, de la mère, appeler solen-
llement sur un enfant la protection divine. (Jacob) bé-
iisant ses enfants, pasc. Pe7is. xxv, 169.
I 3» En parlant du prêtre, appeler par des paroles,
s cérémonies, la protection de Dieu. | 1. Sur des per-
nnes. Le prêtre bénit les assistants. Les époux furent bénis.
. Sur des choses (en ce sens, au part, bénit, bénite).
une maison, un navire. Les drapeaux furent bénits par le
5tre. Spécialt. Attacher à certains objets, par une con-
cration religieuse, une grâce spéciale pour ceux qui
font usage. {Syn. consacrer.) — l'eau, le paiin, un cierge,
chapelet.
II. En parlant de Dieu, vouer au bonheur par sa pro-
:tion. Le Seigneur bénit son peuple, son Église. Famille bé-
i du Seigneur. La Vierge Marie est bénie entre toutes les
limes Dieu bénit les grandes famiUes. Dieu bénit les efforts
juste. Que Dieu vous bénisse ! || Famil. Dieu vous bénisse !
iinule, venue de l'Orient, où l'éternuement était consi-
l'é comme un signe fâcheux, paroles qu'on a cou-
ine d'adresser par politesse à qqn qui éternue. Ironirjt,
'squ'on est mécontent de qqn. Que le bon Dieu le bénisse !
BENIT, ITE [bé-ni, -nït'] adj.
jÉTYM. Adj. particip. de bénir, § 44.]
II Consacré par une bénédiction. | 1. Vieilli. En parlant
une personne. Ce — enfant, boss. Hist. univ. ii, 2. | 2.
n parlant d'une chose. Chapelet — . Pain — . Fig. Ironiqt.
'St pain — pour lui, c'est bien fait. Mais c'est pain — , certe,
des gens comme vous, mol. Éc. des m. i, 2. Eau — . Don-
ur d'eau —, celui qui l'offre à l'entrée de l'église. Fig.
u — de cour, et, absolt, Eau —, belles promesses qu'on
a pas l'intention de tenir.
BÉNITIER [bé-ni-tyé] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, eau-benoitier, eau-benetier, dérivé de
eau bénite (anciennt eau benoite), § 115. La langue hésite
encore au xvii<= s. entre benetier et bénitier ; furet, donne
les deux ; richel. remarque que bénitier est seul en usage.
Il 1281. Eubenoitier, dans delb. Rec]
Il 1° I 1. Vase contenant de l'eau bénite, placé à l'en-
trée des églises, chapelles, etc. | 2. Vase portatif conte-
nant de l'eau bénite avec laquelle se font les aspersions
au commencement de la messe, dans les funérailles. ||
Fig. Famil. Se démener comme un diable dans un — , l'eau
bénite étant insupportable au démon, qu'elle a la vertu
de mettre en fuite.
Il 2° Coquille de grande dimension dont on fait des bé-
nitiers. {V. peigne.)
BENJAMIN [bin-jà-min] s. m.
[ÉTYM. Nom propre du plus jeune fils de Jacob, § 36.]
\\ Enfant de prédilection. C'est le Benjamin de ses parents.
BENJOIN [bin-jwin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. benzoe, m. s. altération
de l'arabe loubân djâvri, proprt, encens de Java, § 22. ||
1535. Binjouyn, colin bûcher, dans delb. Rec]
Il Substance résineuse aromatique qui découle , par
incision, d'une variété de styrax.
''BENNE [bèn'] s, f.
[ÉTYM. Du lat. benna, mot d'origine gauloise, §§ 3 et
291. {Cf. banne.)]
Il Dialect. \ l. Sorte de chariot, de tombereau. | 2. Hotte
d'osier, de bois, servant à porter la vendange. | 3. Pa-
nier qui sert à monter et descendre les ouvriers dans
une mine. | 4. Claie disposée dans l'eau pour arrêter le
poisson. I 5. Vaste panier disposé dans un chariot pour
le transport du charbon.
* BENOÎT, OÎTE [be-nwà, -nwât'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. benedïctum, proprt, béni, de-
venu benedeit, beneeit, beneoit, benoit, §§ 411, 308, 386,
358 et 291. {Cf. benêt.)]
Il 1° P. plaisant. Vieilli. Bon. La — sainte Vierge. Cail-
lou du — saint Etienne, sarrazin, Poés. dans richel. Dict.
Il 2° Famil. En mauvaise part. Qui prend un air béat,
doucereux. Un — personnage.
BENOÎTE [be-nwâf] s. f
[ÉTYM. Du lat. benedïctam (s.-ent. herbam), bénie (F.
benoît), à cause des vertus qu'on attribuait à cette plante.
Il 1545. Les Françoys la nomment benoiste, G. guéroult,
dans DELB. Rec]
Il Plante qui forme un genre de la famille des Rosa-
cées, et dont la racine a une saveur aromatique analogue
à celle du clou de girofle.
* BENOÎTEMENT [be-nwat'-man ; en vers, -nwà-te-. ]
adv.
[ÉTYM. Composé de benoîte et ment, § 724. ]] Néolog.]
Il D'une manière benoîte.
* BENZINE [bin-zin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du radical du bas lat. benzoe, benjoin
(F. benjoin), § 245 || Néolog.]
Il (Chimie.) Carbure d'hydrogène, liquide incolore ex-
trait des résines et du goudron de houille, qui sert à la
préparation d'une foule de composés, dits aromatiques,
au nettoyage des étoffes, etc.
*BENZOATE [bin-zô-âf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. benzoe, benjoin, § 254. ]| 1787.
G. de morveau, Nomencl. chim. p. 156.]
Il Sel formé par la combinaison de l'acide benzoïque
avec une base.
BENZOÏQUE [bin-zo-ïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. benzoe, benjoin, § 229. || 1787.
G. DE morveau, Nomencl. chim. p. 148.]
Il (Chimie.) Acide —, composé de carbone, d'hydro-
gène et d'oxygène, qui se trouve dans la résine du ben-
join et d'autres baumes.
* BÉOTIEN [bé-ô-syin; en vers, -si-in] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de Béotie, contrée de la Grèce dont les
habitants passaient pour avoir l'esprit lourd, § 244. ||
xviii" s. V. à l'article.]
Il Homme qui a l'esprit lourd. | Adjectivt. Tu n'as pas^
je t'assure, l'oreille béotienne, les. Gil Blas, vu, 3.
■* BÉOTISME [bé-6-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de Béotie, § 265. || Néolog.]
Il Défaut de celui qui a l'esprit borné et épais.
BEQ
— 224 —
BER
* BÉauÉ, ÉE [bé-ké] adj.
[ÉTY.M. Dérivé de bec, § 117. || xvie s. Aigle membre et
becqué de gueules, paradin, dans delb. Rec.\
Il (Blason.) Qui a un bec (d'un autre émail que le corps).
Griffon d'or — d'argent.
"BÈaUE-BOIS [bêk'-bwâ; en vers, bè-ke-..-] s. m,
[ÉTYM. Composé de béquer et bois, § 209. J. tuierry,
COTGR. et ouD. donnent la forme normanno-picarde bec-
quebo, à côté de bechebois, forme vraiment française.]
Il Nom donné au pivert et à la sittelle, oiseaux qui
frappent avec leur bec l'écorce des arbres pour en faire
sortir les insectes dont ils font leur nourriture.
BÉQUÉE [bé-ké] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de bec, § 119. Ane. franc, beohiee, qui, sous
la forme bêchée, est encore dans furet. || xvi'^ s. Becquée,
AMYOT, Œuv. mor. Comment il faut ouïr les poètes.]
Il 1» Ce que peut contenir le bec d'un oiseau. Une —
de grains.
Il 2° P. ext. La nourriture qu'un oiseau prend dans
son bec pour l'apporter à ses petits. Prendre, donner la — .
Il P. anal. La nourriture qu'on introduit dans le bec d'un
jeune oiseau qu'on élève. Nourrir un serin à la — .
* BÉQUER [bé-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 154. Ane. franc, bechier, qui est
encore dans furet, sous la forme bêcher. || xv^ s. Bequer,
G. TARDIF, dans DEi.B. Rec. 1549. Becquer ou bêcher, r. est.]
Il Piquer avec le bec.
'BËQUEROLLE [bêk'-rôl; en vers, bè-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 86.]
Il Dialect. Bécassine.
""BÉQUET [bé-kc] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 133. Ane. franc, bechet (au
sens I) ; béquet est dialectal ( V. § 16) ou refait sur bec. ||
xiiio s. Maint bequet noant, Doon de Mayence, dans delb.
Rec.]
I. Nom vulgaire du saumon, du brochet, à cause delà
forme du museau. [Cf. becard.)
II. Petite pièce triangulaire (en forme de bec) qu'on
adapte à un vêtement, à une chaussure. || Spe'cialt. \ 1.
Bec de cuir dont on renforce la partie usée d'une se-
melle. I 2. (Impr.) Hausse partielle qu'on pose sur un
mot, une lettre qui viennent trop faiblement. || P. anal.
Languette de papier fixée à une épreuve d'imprimerie
ou à un manuscrit et qui contient une addition, une cor-
rection, etc .
BÉQUETER [bêk'-té ; en vers, bè-ke-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 167. || xv« s. Plus becqueter d'oy-
seaux que dez a couldre, villon, Bail.]
Il Piquer à coups de bec répétés. Les oiseaux béquètent
le raisin mûr. Les deux coqs se béquetaient avec acharnement,
P. ext . Donner de petits coups de bec pour se jouer, pour
caresser, n béquetait et guimpes et bandeaux, gresset, Vert-
Vert, 1. On voit les tourterelles se — .
* BÉQUETTE [bé-kef] s. f.
[ÉTYMv Dérivé de bec, § 133, proprt, petit bec. || 1751.
ENCYCL.]
I. Petite pince à extrémités recourbées, dont se ser-
vent les tréfileurs, chaînetiers, épingliers, etc.
II. Perche munie d'une traverse qui sert à mouvoir
le gouvernail des bateaux de charbon, radeaux, etc. {Cf,
béquille.)
BÉQUILIiARD [bé-ki-yàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de béquille, § 147. || Admis acad. 1798.]
Il Celui qui a besoin de béquilles. || P. ext. Famil.
Vieillard impotent.
BÉQUILLE [bé-kiy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 95, à cause de la traverse en
forme de bec qui surmonte la béquille. || 1611. cotgr.]
Il 1° Bâton, support, dont l'extrémité supérieure est
munie d'une traverse , sur laquelle les gens infirmes
prennent un point d'appui en marchant. || P. anal. Ap-
puyer un bâtiment échoué avec des béquilles, l'étayer à l'aide
de mâtereaux.
Il 2° Ratissoire à manche court surmonté d'une tra-
verse et qui sert à donner de légers labours.
Il 3° Perche munie d'une traverse qui sert à mouvoir
le gouvernail des bateaux de charbon, radeaux, etc. [Syn.
béquette.)
Il 4" Couteau à —, à deux lames formant une seule tige
qui pivote à l'extrémité du manche.
Il 5" Bouton allongé sur lequel on appuie la i
pour ouvrir une serrure de porte.
BÉQUILLER [bé-ki-yé] V intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de béquUle, § 154. || Admis acad. 11
I. Il 1° V. intr. Marcher à l'aide de béquilles.
Il 2° V. tr. (Marine.) Étayer. — un navire échoué.
II. V tr. (Agricult.) Labourer avec une béquille
quillez la terre de vos pots et caisses, liger , Nouv. M
rust. dans delb. Rec. ■
1. 'BÉQUILLON [bé-ki-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé debéquiUe, § 104. || 1791. encycl, wt
Il 1° Courte béquille pour s'appuyer en marchant
anal. Tuteur pour soutenir une plante. 1
Il 2° Petite béquille à labourer. iJ|
2. * BÉQUILLON [bé-ki-yon] s. m. ^
[ÉTYM. Dérivé de bec, § 107. || 1549. R. est.]
Il 1° (Fauconn.) Bec des jeunes oiseaux de proie'.
Il 2° P. anal. Petite feuille étroite en forme de hesc
entoure le disque de certaines fleurs, telles que l'anéni'
*BÉQUOT. V. bécot.
BER. V. bers. •'-
BERCAIL [bcr-kày'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. "berbicalium, dérivé de berbix,-
bis, devenu berb'cail, §§ 336, 462, bercail, § 439. Berçai
une forme normanno-picarde , la vraie forme franc it
bergeail (cf. berger), fréquente au xvi'^ s.]
Il 1" Lieu où on loge, où on abrite les troupeau:
moutons pendant la mauvaise saison. [Syn. bergerie.
Il 2" Fig. Ramener au — la brebis égarée, ramener k
cheur dans la bonne voie, parmi les justes, n est re
au — .
BERCE [bèrs'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1698 tournefort, (
DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Plante ombellifère dite aussi panais de vache.
BERCEAU [bèr-sô] s , m.
[ÉTYM. Dérivé de bers, § 126. Ordinairl en anc. frî
berçueil. || xvi» s. Hercules qui, estant au berseau, tua les»
serpens, rab. ii, 4.]
I. Petit lit d'enfant que surmonte un arceau destii
supporter des rideaux, et qu'on balance doucement p
endormir l'enfant. Anges saints... faites la garde autour d
d'une princesse si grande et si délaissée, boss. R. d'A',
Fig. Être au —, en bas âge. Athalie étouffa l'enfant m
au — , RAC. Ath. I, 1. Les enfants apprenaient, dès le
regarder la patrie comme une mère commune, boss.
icniv. m, 5. || P. ext. L'hérésie au —, l'hérésie naisi
Poét. L'enfant au berceau. Un — va sauver Israël,
va sauver le monde, v. hugo, Moïse sauvé.
II. Fig. Il lo (Par analogie avec le lit d'enfant.) Leh
où qqn, qqch a commencé à grandir. Albe fut le '
Rome. La Grèce fut le — des beaux-arts.
Il 2° (Par analogie avec l'arceau du lit d'enfant.)
lage, charmille en arc. Un — de verdure. Une allée d
en — . I P. ext. — de la vierge, clématite des haies don i
garnit des berceaux de treillage. || (Architect.) Voùt
— , voiite à intrados cylindrique entre deux murs n
eaux parallèles.
Il 3" Par analogie avec le balancement du berce
1. Dans les presses typographiques, la partie sur laqi
on fait avancer et reculer le marbre. | 2. Dans la
vure à la manière noire, large ciseau d'acier doi
bout, en forme d'arc de cercle, est strié, et qu'on
mène sur la planche pour faire le grain.
* BERCELLE [bèr-sèl] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. [Cf. brucelle.)|| 1690. ni
Il (Technol.) Petite pince dont on se sert pour tir
verre, l'émail en fusion.
* BERCELONNETTE [bèr-se-lô-not'] S. f.
[ÉTY.M. Dérivé de berceau, §§ 104 et 133. acad.
barcelonnette. || Admis acad. 1835.]
Il Berceau léger, le plus souvent en osier.
BERCER [bcr-sé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bers, § 154. || xii" s. Qui l'endorm'
le breça, wace, dans godef. SuppL]
Il 1" Balancer doucement (un enfant), dans son l
ceau, ou sur les genoux, pour l'endormir, le calmer. -
enfant en chantant. Fig. Les contes dont l'a bercé sa n(
rice, qu'elle lui contait quand il était au berceau, n a i
bercé avec ces idées, il les a reçues dès sa plus ten i
i
arl|i
BERCEUSE - 2
« :in('e. Il P. ext. Se — dans un hamac. Être bercé sur les
f s. it Spécialt. I 1. (Manège.) Dn cheval qui se berce, qui
fjbalance en marchant. | 2. (Gravure.) — une planche, y
rCmener l'instrument appelé berceau.
' 2° Fig. Amuser (qqn) de manière à l'amener peu à
rli à une douce quiétude. — qqn de vaines promesses,
espérances flatteuses, de contes frivoles. Soi-même se — de
s! propres chimères, boil. Sat. 8. || f. ext. L'espoir, il est
i, nous soulage Et nous berce un temps notre ennui, mol.
'. I, 2.
3ERCEUSE [bèr-seuz'] s. f.
ÉTYM. Dérivé de bercer, § 112. On trouve berceresse au
«s. (F. GODKF.) Il Admis acad. 1835.]
;. Celle qui est chargée de bercer un enfant.
II. Chanson, air dont le rythme imite le mouvement
• lequel on berce un enfant.
îBRET ou BERRET [bé-rè] s. m.
ÉTYM. Emprunté du provenç. berret, m. s. dérivé dn
], birrus, proprt, (étoffe) rousse, § 11. {Cf. barrette.) ||
.olog. Admis acad. 1835.]
liffure des paysans gascons et basques, toque de
!ont la partie supérieure est plate et circulaire. ||
, Toque de laine, de velours, etc., en forme de
portée qqf comme coiffure de fantaisie par des
aiiis, des dames, des étudiants.
]■ BERGAMASQUE [bèr-gà-mâsk'] s. f.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. bergamasca, proprt, de Ber-
, ville d'Italie, § 12. 1| Néolog.]
tnse, air de danse empruntés aux paysans des en-
uns de Bergame.
BERGAIVIE [bèr-gàm'] s. f.
I ÉTYM. Ville d'Italie où se fabriquait cette sorte de ta-
'iserie, § 36. || 1680. richel.]
'\ Tapisserie grossière dont on couvrait les murs avant
ivention des papiers de tenture.
jBERGAMOTE [bèr-gà-mof] s. f.
j[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bergamotta, m. s. S 12, alté-
ilion du turc begarmôdi, poire du seigneur, § 23. || 1611.
jrgamotte, COTGR.]
lll 1" Variété de poire fondante très parfumée.
2° Fruit du bergamotier.' Essence de — , huile essen-
11e employée en parfumerie, qu'on extrait de l'écorce
la bergamote et des fleurs du bergamotier. || P. ext.
)nbonnière odorante qu'on fabrique avec l'écorce sé-
ée de la bergamote.
'BERGAMOTIER [bèr-g'a-mo-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bergamote, § 115. \\Néolog.]
Arbre épineux, variété de limettier, citronnier à
lits doux, qui produit la bergamote.
1. BERGE [bèrj'] s. f.
ÉTYM. Origine incertaine, oud. donne indifféremment
rgeet barge. Semble d'origine celtique : cf. kymrique,
rgod, bord, § 3. || 1398. Bergue, dans godef. Suppl.]
Il 1» Pente escarpée qui borde une rivière, un fossé, etc.
anal. Les berges d'un canal, les parois verticales qui le
)rdent. || Spécialt. (Marine.) Rochers qui s'élèvent à
c au-dessus de l'eau. Les berges d'Olonne.
Il 2° P. ext. Bord qui longe le haut de cette pente. Se
omener sur la — d'une rivière, d'un canal. P. anal. La —
ime grande route, d'un chemin vicinal. {Syti. talus.)
2. *BERGE [bèrj']. V. barge 1.
3. BERGE [bèrj']. V. barge 2.
*BERGELADE [bèr-je-làd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. barjelado, m. s.
11. Il Néolog.]
Il Semis de vesce et d'avoine mélangées.
BERGER, ÈRE [bèr-jé, -jèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. pop. " berbicarium, m. s. de berbix, brebis,
evenu *berb'gariu, bergier, berger, §§ 336, 388 et 298. |i
ii'> s. Berchier, dans godef. Suppl.]
Il Celui, celle qui garde les moutons aux champs. Un
iiien de — . L'étoile du — , la planète Vénus. La — de Dom-
emy, Jeanne d'Arc. | Fig. S. f. ha —, bergeronnette ,
iseau qui suit les troupeaux. || Spécialt. Personnage
e la poésie pastorale. Peignez donc, j'y consens, les héros
raoureux. Mais ne m'en formez pas des bergers doucereux,
oïL. Art p. 3. I P. ext. Famil. Amoureux, amoureuse,
ymphe, si vous voulez, — , et caetera; Pour épouse, jamais il
'en vint jusque-là, la f. Contes, Coupe enchante'e. \ Loc.
rov. L'heure du —, où l'amant trouve celle qu'il aime fa-
DICT. FRANC.
1 - BERLINGOT
vorable à ses vœux, ny fait bon, l'heure du — sonne, la f.
Contes, Coupe enchantée.
BERGÈRE [bèr-jèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de berger, § 37. || 1771. trév.]
Il 1" Coiffure négligée que portaient les femmes au
xviii<= s.
Il 2" Large fauteuil dont le siège est garni d'un cous-
sin moelleux.
BERGERETTE [bèr-ie-rel'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bergère, § 133. || (Au sens primitif.)
xm" s. Douce bergerete, j. érart, dans bartscii, Roni.
und Pastour. p. 261. | xv" s. Chançons... tant de musicque
comme de bregieretes, le fevre de st-remy, Mém. 180. |
(Au sens de liqueur.) 1611. cotgr.]
Il lo .leune bergère. || Fig. Bergeronnette, oiseau qui
suit les troupeaux.
Il 2" Chant que les bergers chantaient le jour de Pâ-
ques. P. ext. Liqueur composée de vin et de miel qu'on
buvait à celte occasion. (F. œnomel.)
BERGERIE [bèr-je-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bergère, §68. || xiii" s. Bercherie, Psaut.
dans LiTTRÉ.]
Il 1" Lieu oil on loge, où on abrite les troupeaux de
moutons. j| Fig. Famil. Enfermer le loup dans la —, intro-
duire sans méfiance celui qui a de mauvais desseins au
milieu môme de ceux auxquels il veut nuire, et les lais-
ser à sa merci. Spécialt. Laisser, sans s'en douter, un
amoureux auprès de celle qu'on essayait de soustraire à
ses poursuites.
Il 2° Poésie pastorale. On donne dans la —, mol. B. gent.
I, 2. Il Poème pastoral. Les Bergeries de Racan.
BERGERONNETTE [bèr-je-rô-nef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bergère, §§ 104 et 133. || xiiio s. Berge-
ronete, Faite vostre ami de moi, perrin d'angegourt, dans
GODEF. I xvi<= s. La bergeronnette que le vulgaire nomme branle-
queue, LA BODERIE, daUS GODEF. Suppl.]
Il 1" Ane. franc. Petite bergère.
Il 2° Fig. Petit oiseau du genre hoche-queue, qui vol-
tige autour des troupeaux et au bord des eaux, ce qui
lui a fait donner aussi le nom de lavandière.
"BERGIN [bèr-jin]. F. bregin.
'BÉRIBÉRI [bé-ri-bé-ri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du cingalais, redoublement de béri,
faiblesse, § 25. || 1752. Béribérii, trév.]
Il Sorte d'anémie particulière aux habitants de l'île de
Ceylan.
*BÉRICHOT [bé-ri-chô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1564. j. Thierry, Dicl.
franç.-lat.]
Il Dialect. Roitelet.
BÉRIL. F. béryl.
BERLE [bèrl] .9. f.
[ÉTYM. Du lat. bërula, m. s. g§ 290 et 291.]
Il Plante herbacée , vivace, formant un genre de la
famille des Ombellifères, qui se plaît dans les lieux hu-
mides et à laquelle on attribuait autrefois une propriété
antiscorbutique.
"BERLIN [bèr-lin] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. barlin.)]
Il Dans la fabrication du velours, nœud servant à ar-
rêter un paquet de fils.
BERLINE [bèr-lin'] .?. f. , ,
[ÉTYM. Dérivé de Berlin, ville où cette voiture a ete
fabriquée pour la première fois, § 36. On a dit aussi bre-
lingue et berlinde, formes condamnées par trév. | st-sim.
emploie la forme breUne. La breline de Monseigneur, viu,
245. ACAD. 1740 admet breline et berline. || 1721. trév.]
Il Grand carrosse fermé, à quatre roues, dont l'avant
et l'arrière ont une forme symétrique.
1. BERLINGOT [bèr-lin-gô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de berlingue, brelingue, qui s'est dit pour
berline au xvmo s., § 136. trév. dit que la forme ordinai-
rement employée est brélingot. || Admis acad. 1740.]
Il 1» Vieilli. Sorte de demi-berline, de coupé. Qu'U fasse
mettre au — Mes chevaux au plus vite, SEDAINE, Diable à
quatre, ii, 1.
Il 2» P. ext. Famil. Mauvaise voiture en général.
2. BERLINGOT [bèr-lin-gô] 5. 7n.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. berlingozzo, sorte de maca-
ron, § 12. Il Néolog.]
13
BERLOQUE
— 220 —
BERYL
Il Sorte de bonbon au caramel.
BERLOQUE [bor-lÔk']. V. breloque.
BERLUE [bcr-lu] s. f.
[ÉTYM. Goinposé avec le lat. bis, particule péjorative,
et *lue, qui se rattache au lat. lucem, lumière, par une
forme hypothétique *lûca, § 196; proprt, mauvaise lu-
mière, il xv«-xvi<= s. Se j'ai la barlue, Testam. de Pathelin,
14. {Cf. MOL. D. Juan, ii, 2.) | 1611. Berlue, cotgr.]
Il 1° (Médec.) Trouble visuel qui fait percevoir des
objets imaginaires ou fait voir les objets réels déformés.
Il 2" P. ext. Famil. Avoir la — , voir les choses de tra-
vers, et, ftrj. juger de travers. Cette reine... Pour qui le grand
Antoine a si fort la — , la f. Ragotin, iv, 4.
1. *BERM£ [bcrm'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Cuve où l'on fait fermenter le froment
pour la fabrication de l'amidon.
2. BERME [bèrm'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du néerlandais brème, bord, § 10. ||
1611. Barme, cOTGR. | 1680. Berme, richel.]
Il 1° Espace étroit qui court au pied d'un rempart, le
long du fossé. || P. ext. \ 1. Retraite laissée entre le cou-
ronnement de l'escarpe et le pied du talus extérieur du
parapet. Ils s'établirent sur la — , où un fourneau qui joua à
propos les fit tous sauter, st-sim. vui, 47. | 2. Pierre en sail-
lie et en pente qui couronne l'escarpe.
Il 2° Espace laissé au bord d'un fossé, d'un canal, au
pied de la berge, pour arrêter les terres qui viendraient
à s'ébouler.
'BERMIER, 1ÈRE [bèr-mvé, -myèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de berme 1, § 115. || 1751. encycl.]
Il Ouvrier, ouvrière des salines qui porte l'eau saturée
de sel dans la cuve. {Cf. berme.)
BERMUDIENNE [bèr-mu-dyèn'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Bermude, § 246. || Admis acad. 1762.]
Il Belle variété de lis, originaire des îles Bermudes.
BERNABLE [bèr-nàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de berner, § 93. || Admis acad. 1762.]
Il Qui mérite d'être berné.
*BERNACHE [bèr-nach']. V. barnache.,
BERNACLE [bèr-nàkl']. V. barnache.
"BERNAGE [bèr-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Pourbrenage ( V. §490), dérivé de bren, formeanc.
de bran, son, § 78. || 1306. Bernage, dans godef. brenage.]
Il Semis de graines céréales et de graines légumi-
neuses mélangées, qu'on fait en automne pour les fau-
cher en vert au printemps et en faire du fourrage.
* BERNARD -L'HERMITE [bèr-nàr-lèr-mït'] s. m.
[ÉTYM. Nom d'anachorète donné par plaisanterie à un
crustacé , parce qu'il s'enferme dans une coquille, § 36.
Il xvi" s. paré. Monstres, app. 1.]
Il Crustacé du genre pagure, qui se loge d'ordinaire
dans une coquille abandonnée de buccin.
* BERNAUDOIR [bèr-nô-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Ce mot suppose un verbe bernauder ou brenau-
der, peut-être dérivé de bren, anc. forme de bran, son,
ordure : le bernaudoir serait le panier aux ordures, le
panier qui reçoit les déchets, § 113. || 1751. encycl.]
jl (Technol.) Grand panier d'osier destiné à recevoir les
brins qui s'amassent sous la claie quand on bat la laine.
1. BERNE [bèrn'] s. f
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bernia, m. s. § 13. Le
sens 3" est peut-être un subst. verbal de berner. || xvi« s.
V. à l'article.]
Il 1° Vieilli. Couverture, manteau de laine. Bernes à la
moresque, rab. i, 56.
Il 2" P. ext. Couverture sur laquelle on faisait sauter
qqn pour le molester. Être poussé d'un coup de — Jusqu'à
moitié chemin des cieux, maynard, dans richel. Dict.
Il 3» Vieilli. Action de berner Une table des degrés de
consanguinité de la flatterie et de la — , furet. Rom. boura.
Il, 111.
2. BERNE [bèrn'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1680. furet.]
Il Disposition du pavillon d'un navire hissé à mi-hau-
teur et plié sur lui-même, dont l'extrémité seule est flot-
tante. 1 1. En signe de deuil. | 2. Comme signal pour
appeler l'équipage à bord, ou pour demander un pilote.
I 3. Comme signal de détresse, lorsqu'il est appuvé d'un
coup de canon. Mettre le paviUon en — .
à l'arti
BERNEMENT [bèr-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de berner, § 145. || xvii" s. F.
Admis ACAD. 1740.]
Il Action de berner. Pour vous mettre au-dessus de
les bernements, mol. Ec. des m. m, 5.
BERNER [bèr-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de berne, § 154. || 1564. J. Thierry, L
franç.-lat.]
Il 1° Molester qqn en le faisant sauter sur une cou
ture ou berne que secouent quatre personnes.
Il 2" Fig. Harceler qqn de plaisanteries. {Sj/n. m
fier.) Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué, Berné, sifflé,
Fab. IV, 9. Les plus excellentes choses sont sujettes à
copiées par de mauvais singes qui méritent d'être bernés, .'
Préc. 7'id. préf. 1
BERNEUR [bèr-neur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de berner, § 112. || Admis acad. 1"
Il Celui qui berne qqn.
-BERNICLE [bèr-nikl']. F. barnache.
BERNIQUE [bèr-nïk'] interj.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. bemiquet.) Au xvii
bernicles, d'après trév. 1771. || Admis acad. 1798.]
Il Terme familier marquant déception. Je croyais le '
ver chez lui, mais — ! Vous voulez de l'argent : — !
*BERNIQUET [bèr-ni-kè] s. m. et interj.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'anc. forme bruniquet i
impossible le rapprochement fait par littré avec l
son. Il xv'= s. n faiilt estre fourny de tout... Ou s'en ail
bruniquet, Myst. du Vieil Testam. ni, 3.]
Il 1° Vieilli. Être au — , être dans le dernier emb.i'
Antoine au — , En voyant Cléopâtre abaisse son caquet, i
Ragotin, iv, 4.
Il 2° De nos jours. Famil. — pour sansonnet, loci:
proverbiale par laquelle on marque à qqn que ce
désire n'est pas pour lui.
*BÉRON [bé-ron] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1700. liger, Nouv. Mr
rust. dans uelb. Rec]
Il Ouverture pratiquée au fond d'un pressoir à ci
à huile, pour l'écoulement du liquide.
*BERQUINADE [bèr-ki-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Berquin, auteur d'ouvrages
pour les enfants, §§ 36 et 120. || Ne'olog.]
Il OEuvre littéraire d'une ingénuité et d'une me
un peu enfantines.
BERRET. F. béret.
*BERS [bèr] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue, acad. ne donne le mot
comme terme de marine et écrit ber. || xii^ s. El bierz gi8<|
enfes, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 187.]
Il 1° Vieilli. Berceau. Loc. prov. Ce qu'on apprend ai
Dure jusques aux vers (jusqu'au tombeau).
Il 2» P. anal. \ 1. (Marine.) Charpente sur laquell
pose un navire en construction et qui, glissant ave
lorsqu'on le lance, le soutient jusqu'à ce qu'il soit àl
I 2. Ridelles, côtés à claire-voie d'une charrette.
*BERTAUD [bèr-tô] adj.
[ÉTYM. Altération , sous l'influence de bertauder,
l'anc. franc. *bertous, part, passé de bertondre. (F. br
der.) Il xviii" s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Châtré. P. plaisant. On mari — , Parnasse\
formé, Martial.
'BERTAVELLE [bèr-tà-vèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bertovello, m. s. {cf. ver
§ 12. Il Néolog.]
Il Nasse de jonc, d'osier.
'BERTELER [bcr-te-lé]. F. bretteler.
''BERTHE [bèrf] s. f.
[ÉTYM. De la reine Berthe, que la tradition représel
comme sage et modeste, g 36. || Néolog.]
Il Pèlerine légère servant à couvrir un corsage décc
'BÉRUBLEAU [bé-ru-bl6] s. m.
[ÉTYM. Altération de l'allem. bergblau, 7n. s, prq
bleu de montagne, § 7. || 1771. Berglbleau, trév. |
Bérubleau, wailly, Dict. portatif.]
Il Carbonate de cuivre d'un bleu verdâtre, dit aussi I
de-montagne, cendre verte.
BÉRYL [bé-ril] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. beryllus, grec [3T,puA>kO(;,
II xu« s. Beril est en Inde trovee, Lapid. de Marbode,
I
i
BERYX
227 —
BESOLET
Variété d'émeraude transparenle, de couleur vert de
r. {V. aiguë -marine, émeraude.)
BÉRYX [bé-rïks'J s. m.
|[ÉTYM. Dérivé du grec ^Tipoî, mot douteux donné par
syctiius comme le nom d'un poisson. || Néolog.]
Poisson des mers de la Nouvelle-Guinée, d'un beau
ge doré, formant un genre de la famille des Percoïdes.
[BESACE Ibe-zas'] ,y. /'.
j[ÉTYM. Du lat. pop. *bisaccia, m. s. de bis, deux fois, el
xus, sac, §S 342, 385 et 291. || xin^ s. Se frère met la main
lutrui besaces, Règle du Temple, dans godef. Suppl.]
il Bissac porté sur l'épaule par les mendiants, les reli-
3UX vivant d'aumônes. Porter la — , mendier. Être à la
, réduit à la —, être ruiné.
BESACIER [be-zà-syéj s. m.
[ÉTYM. Dérivé de besace, § 115. || 1524. Ces besaciers ou
urceaux, farel, dans delu. Rec]
Il Famil. Celui qui porte la besace.
BESAIGRE [be-zègr'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, particule péjorative,
aigre, § 196; peut-être emprunté au provenç. besaigre,
. s. % 11. Il Admis agad. 1762.J
Il Qui devient aigre. Vin — . || Substantivt. Tourner au — .
iBESAIGUË [be-zé-gu] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et aiguë,
196. Il xii<= s. Besague et cugnies, garn. de pont-ste-max.
ThomaS:, 5319. | 1690. Besaiguë ou besiguë, furet.]
Il lo Au moyen âge, sorte de hache d'armes dont le
té opposé au tranchant était un morceau de fer pointu.
Il 2» P. anal. \ 1. Outil de charpentier acéré aux deux
luts, dont l'un est en biseau et l'autre en bec-d'âne. | 2.
arteau de vitrier dont le côté opposé à la masse s'al-
nge en pointe.
BESANT [be-zan] s. m.
[ÉTYM. Du lat. byzantium, (monnaie) de Byzance, §§342
291. Il XI" s. Tant i avrat debesanz esmerez, Roland. 132.]
I|| 1" Monnaie byzantine d'or ou d'argent, répandue en
Urope au temps des croisades.
!|| 2» (Blason.) Pièce d'or (talent), des armoiries d'un
evalier, imitant un besant d'argent (plate), qui indi-
iiait qu'il avait été en Palestine. ( V. tourteau.)
'BESANTÉ, ÉE [be-zan-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de besant, § 117. || xui" s. En milatarge be-
Intee, huon deméry, Tornoicment, p. 70.]
Il (Blason.) Chargé de besants.
*BESAS [be-zâs'j s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et as, § 196.
1611. COTGR.J
Il Vieilli. Coup de dés où l'on amène deux as. {Syn.
ibesas et beset.)
'BÉSAU [bé-zô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. besau, besal, m. s. bas
t. bedale, dérivé de bedum, bief (F. ce mot), § 11. Qqns
rivent à tort béseau. || Néolog.]
Il (Agricult.) Tranchée, rigole d'irrigation.
"BÉSEAU [bé-zô]. V. biseau.
BESET [be-zè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. bis, deux fois, §§ 133 et 342. || 1690.
Zet, FURET.]
Il Coup de dés oii l'on amène deux as.
BESI [be-zi] s m.
[ÉTYM. Emprunté du néerlandais besie [cf. allem. mod.
ère), baie, fruit, § 10. || 1680. richel.]
il Variété de poire.
BESICLES [be-ziiil'] s. f. pi.
[ÉTYM. Pour bericles (F. § 488), altération fréquente
I anc. franc, de béryl. (F. ce mot et § 62.) Le sens pri-
ilif est donc béryl, et, par extension, verre de lunettes. |j
i79. Ung bezicle en une queue d'or, dans laborde, Émaux.
163.]
II Vieilli. Couple de verres enchâssés dans une mon-
re, qu'on met devant les yeux pour aider la vue. (F.
nettes.) S'emploie avec une nuance de moquerie. Pre-
iz vos — . A grand renfort de bezicles, r.\b. i, 1.
*BESIER [be-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de besi, § 115. || xvi^ s. Beziers de pépinière,
ms GODEF. Suppl.]
Il Variété de poirier.
*BÉSIGUE [bé-zïg'] et, vieilli, *BÉSY [bé-zi] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Jeu de cartes qui a de l'analogie avec le jeu de bris-
que. (F. ce mol.) \\ Nom donné, dans ce jeu, à la réunion
du valet de carreau et de la dame de pique.
*BESOCHE [be-zÔch'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du gascon besoch, anc. provenç. \re-
zooh, qui correspond au franc, vouge (F. ce mot), § 11. ||
1329. Texte poitevin dans godef. | 1611. cotgr.]
Il Dialect. Pioche dont le fer est élargi à l'un de ses
bouts et qui sert à creuser des trous pour planter des ar-
bres.
BESOGNE [be-zôû'] s. f.
[ÉTYM. Forme fém. de besoin (F. ce mot), proprt, ce
qu'il est besoin de faire. || xn" s. Dne sue busuigne grande.
Vie de SI Gilles, 2546. | De ceste besoigne devant tous vous
desfie, j. bodel, Saisnes, tir. 20.]
Il Famil. || 1° Ce qu'on a à faire dans son métier, sa
profession. S'occuper de sa — . Tailler de la — à qqn, et, fig.
créer des difficultés à qqn. Domestique chargé de la grosse
— . — toute tracée, à moitié faite. Aller vite en — , et, fig.
être expéditif. Abattre de la — . Se partager la — . Aimer —
faite. Faire plus de bruit que de — , parler beaucoup et agir
peu. Il Spécial t. Vieilli. Acte charnel. L'étemuement absorbe
toutes les fonctions de l'âme aussi bien que la — , p.\sg. Pens.
xxv, 5.
Il 2» Vieilli. Affaire, chose nécessaire. Mes besognes
n'en iront que mieux, R. est. Dict. franç.-lat. \ Spécialt.
Bagages. L'hôte ayant mis au fond (de la charrette) toutes
les besognes de Francien, .sorel, Francion, 44. Besognes de
nuit, chemise, bonnet de nuit. | Le galant pour toute —
Avait un brouet clair, la f. Fab. i, 18.
BESOGNER [be-zô-né] v. intr.
[ÉTY'M. Dérivé de besogne, § 154. || xm^ s. Besogner par
la maison, j. de meung. Rose, 14887.]
Il Vieilli. S'acquitter de sa besogne. Ce ne serait à vous
bien besogné, l.v f. Contes, Faiseur d'oreilles.
BESOGNEUX, EUSE [be-zo-iieù, -neuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de besoin, § 154. acad. 1835 écrit encore
besoigneux. || xii" s. Veez cum aimes bosuignus. Vie de St
Gilles, 504.]
Il Qui est toujours dans la gêne, qui a toujours besoin
de recourir aux autres. (Se dit dans un sens défavorable.)
BESOIN [be-zwin] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Peut-être composé de soin
et un préfixe de signification et d'origine incertaines. ||
xi^ s. Kar de ferir ai jo si grant bosuign, Roland, 1366.]
Il 1° Manque de qqch que réclame la nature. Avoir — de
manger, de boire, de dormir. Le — de nourritiu-e, et, absolt,
Mourir de — , faute de nourriture. Les premiers besoins de
l'homme sont la nourriture, le logement et le vêtement. Je me pro-
curerai tous mes besoins, montesq. Lett.pers. 11. Un homme
qui a peu de besoins. Se créer des besoins factices. Pourvoir aux
besoins des vieillards, des malades et des orphelins, montesq.
Espr. des lois, xxni, 29. Être dans le —, n'avoir pas de
quoi pourvoir aux nécessités de la vie. Dieu laissa-t-il ja-
mais ses enfants au — ? rac. Ath. n, 7. | P. anal. Besoins
naturels, nécessité pour le corps d'expulser la partie des
aliments qu'il ne s'est pas assimilée. Faire ses besoins. ||
P. ext. L'âme a ses besoins comme le corps. Le — de croire,
de connaître. Le — d'aimer, d'être £dmé.
Il 2» Manque de qqch que réclame une situation déter-
minée, un but à atteindre. La terre a — d'eau. Avoir —
d'argent. L'armée avait — de renforts. Quel — avais-tu d'un si
lâche artifice? corn. Ment, v, 3. Cette maison a — de répa-
rations. Les circonstances lui en faisaient un — , et, p. ext^
Faire — , devenir nécessaire. S'il vous faisait — , mon bras
est tout à vous, MOL. Dép. am. v, 3. Dire qqch pour le — de
la cause, dire ce qu'exige l'intérêt de la cause qu'on dé-
l'end. Vous auriez — d'être aidé. S'il en est —, et, vieilli,
avec l'addition de la prép. de. J'aurai soin De vous encou-
rager, s'U en est de —, mol. jP. sav. v, 2. Si le — s'en fait
sentir. Qu'est-il — de paroles? Au — , en cas de — , si — est.
Que mon jugement au — m'abandonne! cORN. Cinna, IV, 2. |
P. ext. Je m'en contenterais au —, faute de mieux. | Spé-
cialt. (T. de banque.) Indication sur une lettre de change
d'une personne qui doit payer au besoin, à défaut de ce-
lui sur qui elle est payable.
* BESOLET [be-zô-lè] s. m.
[ÉTYM. Peut-être pour bisolet, dérivé de bis, à cause du
plumage cendré du besolet. {Cf. biset.) || xviii« s. j.-j.
Rouss. Nouv. Hél. IV, 17.]
BESSON
228
BETOINE
Il Dialect. (Genève). Sterne, oiseau de passage, dit aussi
hirondelle de mer.
BESSON, ONNE [bé-son, -son'] adj. et s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé du lat. bis, deux fois, § 104. || xm^ s.
Livre de jostice, 55.]
Il Dialect. Jumeau, jumelle. | Fig. L'astre — des yeux
de ma déesse, d'aub. Printemps, i, 2. Substantivt. Deux bas-
sons, deux bessonnes.
1. BESTIAIRE [bes'-tyèr; en vers, -ti-er] .?. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bestiarius, m. s. de bestia, bête
féroce. || xvi"^ s. Taureaux abandonnez aux gladiateurs et bes-
tiaires à l'espée et cappe, rab. Sciomachie.]
Il Chez les Romains, gladiateur qui combattait dans le
cirque contre les bêtes féroces.
2. BESTIAIRE [bes'-tyèr; en vers, -ti-er] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. bestiarium, m. s. de bestia,
au sens général de bête. || xiic s. pu. de thaun, Best. 3.]
Il Au moyen âge , recueil de données sur les animaux
réels ou légendaires.
BESTIAL, ALE [bês'-tyàl ; en vers, -ti-kl] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bestialis, m. s. \\ xii^ s. Les
bestials cors, marie de frange, Purg. de St Patrice, 20S.]
Il Qui assimile l'homme à la bête. Physionomie bestiale.
Instincts bestiaux.
BESTIALEMENT [bes'-tyàl-man ; en vers,-ii-a.-\e-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de bestiale et ment, § 724. || xiii" s.
Bestialment, Job, dans delb. Rec.]
Il D'une manière bestiale.
BESTIALITÉ [bes'-tvà-li-té ; en vers, -ti-à-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bestial, § 255. || xiv"^ s. oresme, Èth.
VII, 1.]
I. Manière d'agir qui assimile l'homme à la bête. Bien-
heureux ceux-là qui dépouilleront les bestialités ! d'aub. Her-
cule chrétien.
II. Commerce contre nature avec une bête.
BESTIASSE [bes'-tyâs' ; en vers, -ti-as'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bestiaccia, m. s. § 12. || xvi^ s.
DU PINET, dans delb. Rec]
Il Famil. Grosse bête, personne dont l'esprit est borné.
BESTIAUX [bês'-tyô] s. m. pi.
[ÉTYM. Plur. debestial employé substantivt, § 38. || xvi" s.
Aspics et autres bestiaux vénéneux, p.'^ré, xxxiii, 30.]
Il Animaux formant le gros et le petit bétail d'une
ferme, d'une métairie. Élever des — . Garder, mener paître
des — . Une foire aux — .
BESTIOLE [bês'-tyôl ; en vers, -ti-ôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bestiola, m. s. diminutif de
bestia. || xii* s. Apocalypse, dans godef. Suppl.]
Il Petite bête.
"BESTION [bes'-tyon; en vers, -ti-on] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. bestia, bête, § 104. || xvi« s. pn.
DELORME, Architect. iv, 10.]
Il 1» Petite bête. Le pauvre — tous les jours déménage,
LA F. Fah. m, 8.
Il 2" Vieilli. Représentation de bêtes sur une tapisse-
rie, sur la proue d'un navire.
*BÉSY [bé-zi]. V. bésigue.
BÊTA [bè-ta] s. m.
[ÉTYM. Forme dialectale de bétail, § 16. || Admis acad.
1762.]
Il 1" Dialect. (Centre). Rétail. Conduire le — aux champs.
Il 2" Fig. Très famil. Ce garçon est un — , est un peu
bête.
BÉTAIL [bé-tày'] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, bestailpour bestial (F. ce mot), adj.
employé substantivt, § 38. Au xyii» s. qqns disaient en-
core bestial pour bétail ; de là le plur. bestiaux. || xiv" s. La
proie et le bestail, cuvelier, Duguesclin, 18930.]
Il Ensemble des animaux qu'on entretient dans une
ferme, une métairie (la volaille exceptée). Cent têtes de
— . Le gros — , bœufs, chevaux, ânes, mulets. Petit ou menu
—, moutons, chèvres, porcs. || Fig. Quelques imitateurs,
sot —, je l'avoue, la f. Ép. à Iluet.
BÊTE [bèf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bestia, m. s. I| xi" s. Beste,
Roland, 1555.]
Il Etre animé dépourvu de raison.
I. Par opposition à l'homme, l'animal.
Il 1° Au propre. Elle (la raison) est la seule chose qui
nous rend hommes et nous distingue des bêtes, DESC. Méth
L'homme n'est ni ange ni — , pasc. Pens. vu, 13. Qu'on m'a
soutenir, après un tel récit, Que les bêtes n'ont point d'esp
L.'v F. Fab. IX, 20, Disc, à M^^ de la Sablière. — sauvE
— privée. Bêtes à cornes, à laine, à poil. — de somme,
charge, de labour, de trait. — de selle. Remonter sur sa
après avoir été désarçonné, et, fig. reprendre le dess
Bêtes fauves, cerfs, daims, chevreuils. Bêtes rousses. Ion
renards, blaireaux, etc. Bêtes puantes, renards, blairea
fouines, putois. Bêtes noires, sangliers, marcassins. Lan
détourner la — , en parlant de l'animal qu'on chasse. Dn(
féroce, et, absolt. Les chrétiens étaient livrés aux bêtes d
l'amphithéâtre, aux bêtes féroces. P. plaisant. Fig. \
livré aux bêtes, à la critique de gens ignorants. —
grande dent, nom vulgaire du morse. — de la mort, i
vulgaire de la chouette. — à feu, nom vulgaire du
luisant. — à Dieu, à bon Dieu, nom vulgaire de la coi
nelle. — rouge, nom vulgaire d'une espèce d'acaru?
noire, nom vulgaire du grillon, de la blatte. Spéa
Dans l'Apocalypse. La grande — , bête monstrueuse
est la figure mystique de l'Antéchrist.
Il 2" Fig. Famil. \ 1. En comparant l'homme à la b^
C'est sa — d'aversion, c'est sa — noire, et, ellipt, ai
C'est sa —, c'est une personne qu'il ne peut souffrir
ne sais — au monde pire Que l'écolier, la f. Fab. ix, 5.
méchante —, une maligne — , une personne mécha
malveillante. — brute, personne brutale. — venime
personne qui se plaît à médire, à calomnier. Morte la
mort le venin (en parlant d'une personne malfaisai;
le voilà mort, il ne peut plus nuire. Spe'cialt. Perso
qui a l'intelligence bornée comme celle de la bête. (
une — , une grosse — . Chacun eût cru passer pour une
LA F. Fab. V, 1. Faire la —, se conduire comme
bête, ou affecter la bêtise. Une bonne — , une perso
qui a de la bonté, mais peu d'esprit. Dne — du bon l
une personne qui pousse la bonté jusqu'à la faible
Adjectivt. n est — comme une oie, — à manger du foin. A
l'air — . Je ne suis pas si — que j'en ai l'air. Ellipt
— ! je ne suis pas assez bête pour faire, pour dire,]
croire cela. Des propos bêtes. Dne action — . {Syn. si
bécile.) I 2. Spe'cialt. (T. de jeu.) Jeu de cartes
joue à plusieurs joueurs, dont chacun, lorsqu'il a
un coup ou fait une faute, dépose une somme qui
au jeu pour être payée à celui qui gagnera. P. ext
gnerla — , gagner la réunion des bêtes perdues par (
que joueur. (F. mouche.)
II. Dans l'homme, la partie animale. Dompter la
faut que l'âme domine la — . Je donne ordinairement à nu
le soin des apprêts de mon déjeuner, x. de maistre, J
aut. de ma ch. 8. Dne chair qui a été marquée tant de f(
caractère honteux de la — , MASS. Jeûne, 1.
BÉTEL [bé-tèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'indien betle, m. s. § 25. C(
donnebetelle, 5. f. \\ 1519. Leroymachoitbetre, Voy
Pigaphetta, dans delb. Rec. \ 1690. Bétel ou betle, f;
il 1° Arbuste sarmenteux des Indes orientale:
genre poivre.
Il 2° Préparation formée de la feuille de cet arb'
mêlée avec de la noix d'arec, que les habitants de l'J
mâchent comme excitante et stomachique.
BÊTEMENT [bèt'-man ; en vers, bè-te-...] adv.
[ÉTYM. Composé de bête et ment, § 724. Admis Aii
1762. Il xiV s. Bestement, Sydrac, dans godef. Supp*
Il Famil. D'une manière bête. H s'est conduit
cette affaire.
BÊTISE [bè-tîz'l s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bête, § 124. || 1539. Bestise, R. I|
Il 1» État d'une intelligence bornée comme celli
la bête, n est d'une — rare. Dn air de béatitude faisait v^
tiers prendre sa simplicité pour — , st-Sim. ii, 341. J'ai
— de le croire.
Il 2» Action, parole bête. Dire, faire une — . {Syn. si
BÉTOINE [bé-twàn'] s. f.
[ÉTY.M. Du lat. bettônica, m. s. mot d'origine gai
§ 3, devenu betpnie, bétoine, §§ 380 et 291.]
Il 1" Plante herbacée, vivace, à belles fleurs enj
formant un genre de la famille des Labiées, don'
variété, la — officinale, se dislingue par les propi
émétiques et purgatives de sa racine et les propi
sternutatoires de ses feuilles.
BETOIRE
229
BEYLIER
il 2° P. ext. — de montagne, nom donné à l'arnica des
)sges, à cause de ses propriétés sternutatoires. || —
lau, nom donné à la scrofulaire aquatique, dont la feuille
des propriétés purgatives.
BÉTOIRE [bé-twàr] ou *BÉTOURE [bé-toîir] s. f.
ÉTYM. Origine inconnue. || 1611. Beturre, cotgr. | 1700.
toire, LiGiiR, Nouv. Mais. rust. dans uelb. Bec]
Il Dialect. (Normandie). Puisard destiné à absorber les
ux d'un jardin, d'une cour.
1. BÉTON [bé-ton] s. m.
[ÉTYM. Forme dialectale ( F. § 16) de betun, mot de
ne. franc, emprunté du lat. bitûmen, proprt, bitume;
■ xiv<= s. on trouve betun au sens de boue, gravois.
, s. GILLES Li MUISI3, daus DELu. Rec. Admis acad.
G2.J
Il Mélange de mortier hydraulique et de cailloux con-
issés, qui durcit dans l'eau.
2. "BÉTON [bé-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, bet, m. s. (dans J. de
iiF., Bon Berger, p. 89), § 104. Bet paraît être l'anc. haut
iein. beost, m. s. § 6. || 1611. cotgr. Suppr. acad. 1878.]
' om vulgaire du colostrum, premier lait, trouble,
:\, d'une femme qui vient d'accoucher.
•BÉTONNAGE [bé-tô-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de béton 1, § 78. || Néolog.]
Il Ouvrage de béton.
'BÉTONNER [bé-tô-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de béton 1, § 154. || Néolog.]
Il Garnir de béton. — le fond d'un canal.
BETTE [bêf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. beta, m. s. \\ xiiic s. Jus de bie-
3. dans GODEF. SuppL]
Il Plante herbacée, à racines charnues, formant un
înre de la famille des Chenopodées. j 1. La — poirée,
, absolt, Poirée, dont les larges feuilles servent au pan-
ment des vésicatoires, des cautères. | 2. La — rave.
'. ie mot suivant.)
BETTERAVE [bêt'-ràv' ; en vers, bè-te-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de bette et rave, § 199. || xvi^ s. o. de
■:RRt;3, VI, 7.]
Il Espèce de bette à racine pivotante comme la rave,
} couleur blanche ou rouge, qui fournit un aliment
jur l'homme, les bestiaux, et dont on extrait du sucre.
*BÉTULINE [bé-tu-lin'] s. f.
i [ÉTYM. Dérivé du lat. betuUa, bouleau, §245. || Néolog.]
Il Huile volatile concrète qu'on extrait de l'épiderme
a bouleau noir et qui sert à la préparation du cuir de
ussie.
*BÉTUSE [bé-tûz'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue.]
Il 1» Tonneau ouvert qui sert à transporter le poisson
ivant.
Il 2o Coffre où l'on met l'avoine.
BÉTYLE [bé-til] s.m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. baetylus, grec paixuT^Oî, m. s.
lot d'origine sémitique, § 21, || 1751. engygl. Admis
CAD. 1762.]
Il Pierres auxquelles les anciens attribuaient une ori-
ine divine.
BEUGLEMENT [beû-gle-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de beugler, § 145. || 1539. Muglement ou
uglement de beuf, R. EST. beuf.]
Il Cri particulier aux animaux de la race bovine. {Cf.
leuglement.)
BEUGLER [beû-glé] v. intr.
[ÉTY^i. Dérivé de l'anc. franc, beugle, bugle, bœuf,
154. Bugle vient du lat. bûculus, diminutif de bos, §§ 390,
90 et 291. Il xv« s. Fist ses cors bugler, J. de courgy, dans
rODEF. Suppl. I 1611. Beugler, bugler, cotgr.]
Il 1° Pousser des beuglements. {Cf. meugler.) L'Océan,
iareil au bœuf qui beugle, V. hugo, Lux.
11 2" Fig. Famil. En parlant des éclats de voix d'un
hanleur, d'un orateur ou d'une personne qui gémit. Il
e mit à — . Comme un taureau blessé, je beugle, Tii. Gautier,
londalla. \\ P. ext. — un morceau de chant.
BEURRE [béur] 5. m.
[ÉTYM. Du lat. bûtyrum, m. s. devenu 'but're, burre,
eurre, §§ 328, 405, 290 et 291.]
Il 1" Substance grasse, comestible, d'un jaune pâle,
[u'on sépare du lait des animaux par le battage. Une motte
de — . — frais. — fondu, qu'on a fait fondre pour l'épurer et
le conserver. Fig. On y entre comme dans du — , sans résis-
tance. Lait de —, petit-lait. Pot à —, destiné à recevoir
du beurre. Pot de —, rempli de beurre. Tartine de — , tran-
che de pain sur laquelle on a étendu du beurre. 1| Des
œufs au — noir, frits dans du beurre qu'on a fait roussir
dans la poêle, et, fig. Ils avaient chacun les yeux pochés au
— noir (le tour des yeux portant les traces noirâtres d'un
coup), SOREL, Francion, 79. Fig. Loc.pop. Promettre plus
de — que de pain, faire des promesses trop belles pour
être réalisées. Spécialt. Tour de — , tour d'église construite
avec l'argent des dispenses de carême. La grosse tour
de — qui estoit à Saint-Estienne de Bourges, rab. ii, 29. —
d'anchois, de piment, d'ail, de noisette, etc., condiment fait
de beurre où l'on a écrasé des anchois, du piment, de l'ail,
des noisettes, etc.
Il 2» Substance grasse analogue au beurre. — de cacao,
de coco, huile grasse, concrète, qu'on extrait des amandes
du cacao, des noix de cocotier. — de palme. — de cire,
substance grasse obtenue par la distillation de la cire.
Il P. ext. (Chimie.) Nom donné à divers chlorures dé-
liquescents. — d'antimoine, de bismuth, d'étain, de zinc.
(Minéral.) — de montagne, de roche, sorte d'alunite, d'un
aspect gras.
BEURRÉ [beU-réJ s. m.
[ÉTYM. Dérivé de beurre, § 118. cotgr. donne beurée dans
le même sens. || 1642. Poire de beuré, oud.]
Il Espèce de poire fondante.
BEURRÉE [beii-ré] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de beurrer, § 45. || 1642. Beurée,
oud.]
Il "Tranche de pain sur laquelle on a étendu du beurre.
BEURRER [beii-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de beurre, § 154. || xiii= s. Burrer, G. de
goincy, dans godef. Suppl.]
Il Recouvrir d'une couche de beurre.
"BEURRERIE [bëur-ri; en vers, beU-re-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de beurre, § 69. || Néolog.]
Il Lieu où l'on fait le beurre.
BEURRIER, 1ERE [beù-ryé, -ryer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de beurre, § 115. || 1270. Burrier, dans go-
def. Suppl.]
Il ±0 Celui, celle qui vend du beurre. Livre bon pour la
— {vieilli), qui n'est bon qu'à envelopper du beurre.
Il 2° Ce qui contient le beurre. || S. m. Petit vase à
couvercle, dans lequel on sert le beurre sur la table. ||
S. f. I 1. Nom donné à la baratte. | 2. Nom donné à une
toile de Bretagne qui sert spécialement à envelopper les
mottes de beurre.
* BEUSE [be'uz'] s. f
[ÉTYM. Autre forme de buse 2. (F. ce mot.)|| 1782. en-
CYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Boîte haute où l'ouvrier qui découpe les
plaques de laiton laisse tomber les bandes destinées à
être laminées et recuites.
"BEUVANTE [beù-vânf] s. f.
[ÉTYM. Altération de beuvande, variante de buvande, § 62.
(F. buvande.) || 1751. engycl.]
Il (Marine.) Droit de —, et, ahsolt, —, droit que se ré-
serve le propriétaire d'un navire, en le donnant à fret, d'y
charger une certaine quantité de vin.
*BEUVEAU [beu-vô]. F. biveau.
BÉVUE [bé-vu] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, particule péjorative,
et vue, § 196. || 1642. Beveue, oud.]
I. Méprise grossière. Cette fausse lumière est une — de
ses yeux, balz. Dissert. crit. 2. n y a des bévues dans ce U-
vre. Il P. ext. Maladresse résultant d'une méprise gros-
sière. N'allez pas... Me faire une —, MOL. Et. ii, 1. Rejeter sur
la nature toutes les bévues de notre art, id. Am. méd. m, 1.
II. (Médec.) Maladie de l'œil qui consiste à voir les
objets doubles. (F. diplopie.)
BEY [bè] s. m.
[ÉTYM. Altération du turc beg, seigneur, § 23. || 1701.
furet. Admis acad. 1762.]
Il Gouverneur de province en Turquie. Le — de Tunis.
* BEYLIER [bè-lyé] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue.]
Il (Technol.) Métier sur lequel on donne la première fda-
ture à la laine.
BEYLIEUR
— 230 —
BIBUS
'BEYLIEUR [bc-lyeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de beylier, § 112.]
Il (Technol.) Ouvrier qui donne la première filature à
la laine.
"BEZESTAN [be-zês'-tan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc bezestan, proprt, marché à la
toile, § 23. Il 1751. encycl. Admis .\cad. 1762. Suppr. 1878.]
Il Sorte de halle ouverte, dans les villes de Syrie.
BEZET. V. beset.
BÉZOARD [bé-zô-àr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du portug. bezuar, § 14, venu du per-
san bâdzahâr, pierre contre le venin. || xvi"^ s. Bezahard,
PARÉ, xxiii, 44. I 1611. Bezoard, cotgr.]
Il Concrétion calculeuse que l'on trouve dans l'intes-
tin et dans l'estomac de certains animaux, et dont on se
servait comme antidote, amulette, etc.
*BEZOGHE. V. besoche.
B-FA-SI [bé-fà-si] s. m.
[ÉTYM. Composé de b, signe du si, fa et si, § 199. || Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Vieilli. (Musique.) Ton de si.
BIAIS, * BIAISE [byè, byéz' ; au xviic s. bi-...] adj. et
s. m.
[ÉTYM. Du lat. bifacem, proprt, à double face, §§ 441,
382 et 291.]
I. Adj. Qui a une direction oblique. Voûte biaise, pont — ,
employés surtout dans les voies ferrées dont l'axe est obli-
que par rapport à une route, à un cours d'eau que la
voie ferrée traverse à angle aigu. || Fig. Vieilli. Une in-
terprétation détournée, contrainte et biaise (non directe), Mon-
taigne, IV, 239.
II. S. m. Direction oblique. Cette table est posée de — .
Le — d'un mur, d'une voûte. Tailler une étoffe en — , dans le
sens de la diagonale (par opposition au droit fil). P. ext.
Poser des — sur une robe, des bandes d'élofîe coupées en
biais. I Regarder qqn, qqch de — , de côté. | Fig. H est be-
soin d'un long exercice pour s'accoutumer à regarder de ce —
toutes les choses, desg. Méth. 3. Vous avez pris le bon —
pour toucher son cœur, mol. B. gent. m, 6. (L'intérêt) fait
prendre à nos consciences tel — et tel pli qu'il nous plaît de
leur donner, bourd. Fausse Consc. 1.
BIAISEMENT [byèz'-man ; en vers, byè-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de biaiser, § 145. || xvi^ s. Biaisemens et
destournemens,AMYOT,dans DELB.iJec. Admis acad. 1878.]
Il Action de biaiser. Ces sortes de biaisements en matière
d'affaires d'Estat sont toujours dangereux , bouhouus , Rem.
nouv.
BIAISER [byè-zé ; au xvii<! s. bi-è-zé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de biais, § 154. || xv" s. Chron. de Bou-
eicaut, i, 24.]
Il Aller en biais. Le chemin biaise. — pour traverser une
rivière. || Fig. Prendre une voie détournée. Tant — et tant
apporter d'adoucissement pour dire les avantages que l'on a,
LA ROCHEF. Portrait, n y a de certains esprits qu'il ne faut
prendre qu'en biaisant, MOL. Av. i, 5.
'BIBASiaUE [bi-bà-zïk'] adj.
[ÉTYM. Composé de bi, double, et base, avec addition
de suffixe, §§ 195 et 229. || Neolog.]
Il (Chimie.) Qui est à double base. Sel —, sel neutre
contenant deux proportions de base pour une d'acide.
BIBELOT [bïb'-lô ; en vers, bi-be-16] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. On trouve au xii" s. beubelet,
joyau (S< Thomas, 3129), qui paraît avoir le même radical.
COTGR. donne bibelot, biblot, aux sens d'osselet (cf. texte
de 1429 dans godef. Suppl.) et de pièce de marqueterie ;
ouD. signale bibelot, terme d'argot, au sens de dé à jouer.
[Cf. bimbelot.) || 1432. Bibelos, qui sont choses d'estain en mer-
«erie, baudet hérenc, Doclr. de seconde rkëtor. Admis
ACAD. 1878.]
Il Menu objet de curiosité, généralement destiné à
être mis en montre dans un appartement.
1. BIBERON, ONNE [bïb'-ron, -ron' ; en vers, bi-
ie-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé du radical du lat. bibere, boire, § 105. ||
xv® s. Se estoit un bon biberon. En son voirre ne laissoit rien,
Sermon joyeux de bien boyre.]
Il Celui, celle qui aime à boire (du vin).
2. 'BIBERON [bïb'-ron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical du bas lat. 'biberare, faire
boire, § 105. La forme bnberon est fréquente au xyii" s.
(ouD., Tii. CORN.). Il 1301. One juste d'argent a yaue, a de
biberons, dans delb. Rec]
Il Ce qui sert à boire. | 1. Vase fermé, à long bec, qu'(
peut pencher sans renverser le liquide, et dont on se S(
pour boire étant couché. | 2. Fiole munie d'un tube in
lant le bout de sein, pour l'allaitement artificiel des e
fants.
*BIBION [bi-bi-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bibio, proprt, petite grue.
Néolog.]
Il Insecte diptère, à vol lourd, connu sous les nomsi
mouche de Saint-Marc, mouche de Saint-Jean, qui rappelle
les époques de son apparition.
BIBLE [bibl'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. "biblia, grec piSXI
les livres, § 216. || xii» s. iierman de valenc. Bible
Il La réunion des livres qui forment l'Ancien et le No
veau Testament. Tout protestant fut pape, une — à la mai
boil. Sat. 12. Il Spécialt. Pour les juifs, l'Ancien Tesl
ment.
BIBLIOGRAPHE [bi-bli-ô-graf] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec p:6Xîov, livre, et ypiçi
décrire, § 278. Le mot grec piêXioypatpoî signifie copist
Il 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui est versé dans la bibliographie.
BIBLIOGRAPHIE [bi-bli-6-grà-fi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec P'.êXtov, livre, et -yp
décrire, § 278. Le mot grec piSTvtoYpa^îx signifie a
copiste. En 1646, le libraire louis jagob emploie le 11
bibliographia au sens actuel. || xvn'^ s. SPON, cité dans T
Admis ACAD. 1762.]
Il Connaissance des livres publiés sur tel ou tel sujet,
leurs diverses éditions, de leur valeur, de leur rareté,
P. ext. Traité qui contient ces renseignements. —
cale, dramatique, etc.
BIBLIOGRAPHIQUE [bi-bli-6-grà-fïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bibliographie, §229. || 1790. DUCLMl
CAiLLEAU, Dict. bibliographique.] jin
Il Relatif à la bibliographie. ^i
BIBLIOMANE [bi-bli-ô-màn'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec ^\.&\io'^, livre, et ixaîvojta^
être fou, § 278. || 1751. encycl. Admis acad. 1762 "
Il Celui qui a la passion des livres.
BIBLIOMANIE [bi-bli-ô-mà-ni] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec [itSXtov, livre, et tiatvi:
folie, § 278. || 1721. trév. Admis acad. 1762.]
Il Passion des livres.
BIBLIOPHILE [bi-bli-o-fil] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec ptêXiov, livre, et ©îXo'
ami, § 278. || Admis acad. 1798.]
Il Celui qui aime, recherche les livres rares, précieu:
BIBLIOTHÉCAIRE [bi-bli-ô-té-ker] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bibliothecarius, m. s. || xvi''
Textes dans godef. Suppl.]
Il Celui qui a la garde d'une bibliothèque.
BIBLIOTHÈQUE [bi-bli-ô-tèk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bibliotheca, grec [iiêXioÔTixi:
m. s. Il 1493. Texte dans godef. Suppl.]
Il 1° Lieu contenant une collection de livres. — pii
blique. Travailler dans sa — . Leurs factums furent curieu
historiques et pièces de bibliothèques, ST-SIM. m, 277.
Il 2» Meuble garni de rayons sur lesquels sont rany
les livres. Une — en chêne, en acajou.
Il 3" Collection de livres. Il a une belle — .
Il 4o Recueil d'ouvrages, d'auteurs ayant un caractè:
commun. La Bibliothèque bleue, collection de contes d
moyen âge publiés avec une couverture bleue du W^ a
\vii<^ s. La Bibliothèque des classiques latins.
BIBLIQUE [bi-blik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Bible, § 229. || Ne'olog. Admis aca
1835.]
Il Qui appartient à la Bible. Les récits bibliques. La lai
gue — . P. ext. Style —, qui imite le style hardi, figuri
de la Bible. || Société —, association protestante puur i'
pandre la traduction de la Bible.
BIBUS [bi-bûs'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvii" s. V. a. l'article "
Il Un rien. Des raisons de — , des affaires de — , de n
valeur. Les rimailleurs de — Nommez poètes par abus, SGAl
Ep. à M. d'Aumale.
-1
BICARBONATE
— 231 —
BIDON
BICARBONATE [bi-kàr-bô-nâl'] s. m.
ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et carbonate,
i75. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
"l (Chimie.) Par rapport au sel neutre dit carbonate,
« qui contient, pour la môme quantité de base, une
.antité double d'acide.
'BICARBONÉ, ÉE [bi-kàr-bô-né] adj.
KTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et carbone,
i| Néolog.]
iiimie. ) Qui contient une quantité de carbone
uDle de celle qui entre dans les composés carbonés.
jlrogène —, le gaz d'éclairage.
■ BIGARRURE [bi-kàr-bûr] s. m.
ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et carbure,
175. Il Néolog.]
"limie.) Composé bicarboné. Le — d'hydrogène, le
. clairage.
'BICARRÉ, ÉE [bi-kd-ré] adj.
ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et carré,
'75. Il Néolog.]
I (Algèbre.) Qui est au carré du carré. Équation bicarrée,
uation dont un terme au moins contient l'inconnue à
quatrième puissance.
BICEPS [bi-'seps'] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. biceps, à deux têtes, de bis
caput. Il xvi'= s. Le muscle biceps, paré, iv, 37.]
t (Anat.) Muscle qui a deux attaches à sa partie supé-
ure. Spécialt. Le muscle antérieur de l'avant-bras.
l'.mil. Avoir du — , avoir le biceps du bras très développé,
qui est un signe de force.
il. BICHE [bïch'j s. f.
|[ÉTYM. Origine inconnue. Ane. franc, bisse, bisce, ce
i semble indiquer que le mot, sous sa forme actuelle,
I un emprunt au dialecte normanno-picard. [V. § 16.)
:n« s. Mainte bisse et maint sengler, beneeit, Ducs de
\>rm. 1987.]
i|| 1" Femelle du cerf commun, qui n'a pas de bois
mme le mâle. || Cordon, chaîne de sonnette terminée par un
!d-de — . Fig. Table à pieds de — . dont les pieds rappel-
ât le pied de la biche. Pied-de — de dentiste, instrument
courbé comme le pied de la biche. Pied-de — de peintre,
iceau pour lisser la couleur, à poils courts comme ceux
|i recouvrent le pied de la biche.
!l| 2" Fig. Terme familier d'affection donné à une per-
nne du sexe féminin. Ma — !
2. "BICHE [bïch']. V. bisse.
1. 'BICHET [bi-chèj s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bixa, nom scientifique du rocouyer,
13.3. Il Néolog.]
II Nom donné au rocou, substance d'un jaune rougeâ-
i qui sert à la teinture.
2. BICHET [bi-chè] s. in.
[ÉTYM. Paraît se rattacher au grec pîxoî, sorte de
.se, §§ 5 et 133. || 1226. Texte dans godef. SuppL]
Il Ancienne mesure de grains, de capacité variable sui-
.nt les localités. {Cf. pichet.)
1. "BICHETTE [bi-chêt'J s. f.
iÉTYM. Origine inconnue. || 1789. encycl. méth.]
I| Filet de pêche en forme de poche monté sur deux
ïrches courbes.
2. *BICHETTE [bi-chef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de biche 1, § 133. || xiic s. Bissette, dans
JDEF. Suppl. I xiv* s. La bicliette et le dain, froiss. dans
iLB. Rec]
Il 1» Petite biche.
]| 2" Fig. Terme familier d'affection donné surtout
IX petites fdles.
"BICHOF [bi-chof] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. bischof, m. s. proprt, évô-
ae, cette boisson étant violette comme le costume des
cques, § 7. || Néolog.]
Il "Vin chaud épicé.
BICHON, ONNE [bi-chon, -chon'] s. m. et f.
[ÉTYM. Semble une abréviation de barbichon. (F. ce
ot.) Il 1642. ouD.]
Il 1° Petit chien d'appartement provenant du croise-
lent du petit barbet et de l'épagneul.
2° Terme familier d'amitié donné surtout à un en-
.nt.
BICHONNER [bi-chô-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bichon, § 154. || Néolog. Admis acad.
1S35.]
Il 1" Friser comme un bichon.
Il 20 P. ext. Arranger coquettement, avec un soin mi-
nutieux. Elle aime à — son enfant. Il a passé une heure à se — .
•BICONCAVE [bi-kon-kàv'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et concave,
§ 275. Il Néolog.]
Il (T. d'optique.) Qui présente deux surfaces concaves
opposées. Lentille —, qui, plus mince au centre que sur
les bords, fait diverger les rayons lumineux.
•BICONVEXE [bi-kon-vekV] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et convexe,
g 275. Il Néolog.]
Il (T. d'optique.) Qui présente deux surfaces convexes
opposées. Lentille —, qui, plus épaisse au centre que sur
lus bords, fait converger les rayons lumineux.
*BIGOQ [bi-kok'] s. m.
[ÉTYM. Altération de bicot, pour biquot, diminutif de
biciue, § 136, proprt, petite chèvre. {Cf. biquet, chevron.) ||
1690. FURET.]
Il Arc-boutant qui s'articule, en arrière, avec le sommet
de la chèvre, machine à élever les fardeaux.
BICOQUE [bi-kok'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bicocca, m. s. § 12. || xyi^ s.
Petit cancre... fera sa bicoque L'écaillé d'où l'huitre a vidé,
UAÏF, Mimes, i, p. 103.]
Il Place fortifiée de faible importance. | P. ext. Place mal
fortifiée. || P. anal. Ville peu importante. | Maison chétive.
"BICORNE [bi-kôrn'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bicornls, à deux cornes. {Cf. bi-
gorne.) Il 1302. Tenailles bicournes, dans delb. Rec. | xvi^ s.
La ligne bicorne, rab. i, 9.]
Il Qui a deux cornes. Un chapeau —, et, substantivt,
On — .
"BICYCLE [bi-sîkl'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, doublement, et le grec
xûxXoi;, cercle, § 284. || Néolog.]
il Vélocipède à deux roues.
"BICYCLETTE [bi-si-klef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bicycle, § 133. || Néolog.]
Il Vélocipède à deux roues égales, disposées parallèle-
ment.
"BIDAUCT [bi-dôkf] 5. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1669. Règl. sur les manuf.]
Il Couleur brune que les teinturiers font avec de la suie.
"BIDENT [bi-dan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bidens, "a deux dents. || (Au
sens 2°.) 1751. encycl.]
Il 1° Fourche à deux dents.
Il 2° Plante herbacée, de la famille des Composées, à
graine couronnée de deux arêtes, et dont une variété,
dite chanvre d'eau, fournit une teinture jaune.
"BIDENTÉ, ÉE [bi-dan-té] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et dens, den-
tis, dent, § 275. || 1611. cotgr.]
Il 1° Qui a deux dents.
Il 2° Fig. Qui présente deux parties saillantes en forme
de dents. Graine bidentée.
BIDET [bi-dè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bidetto, m. s. § 12. Le mot
désigne un pistolet de poche dans paré, ix, préf., et dans
d'aub. Hist. univ. II, ii, 14. cotgr. donne ce sens et le
sens I, 1°.]
I. Il 1° Petit cheval de selle, trapu, vigoureux. — de
poste, qu'on employait autrefois pour les courriers, les
estaffettes. || Fig. Pousser son —, aller son chemin. En
attendant, pousser son — , st-SIM. viii , 304. Charger le —
(au trictrac), placer sur une même flèche un grand nom-
bre de dames.
Il 20 Fig. 1 1. Meuble de toilette, à cuvette en forme de
siège, pour certaines ablutions. | 2. Fuseau de bois sur
lequel le cirier moule la partie creuse d'un cierge selon
la forme du chandelier. ] 3. Sorte d'étau employé dans
diverses industries pour porter et maintenir les objets
qu'on travaille.
II. xvio s. et commencement du xvii^ s. Pistolet de
poche. Défense de porter petites pistoles dites bidets (1614),
dans GODEF.
BIDON [bi-don] .<f. vi.
BIEF
232
BIEN-ÊTRE
[ÉTYM. Origine inconnue. ||1523. Platz, escuelles, bidons,
Boc. relatifs à la fondation du Havre, dans delb. Rec]
Il Ancienne mesure pour les liquides qui contenait cinq
pintes de Paris. || P. ext. j 1. Broc de bois employé dans
la marine, l'armée, pour contenir la boisson, j 2. Vase
portatif en fer-blanc dans lequel le soldat en marche porte
de l'eau, du vin , du café. | 3. Vase de ménage en fer-
blanc, destiné à contenir l'huile.
BIEF [byêf] s. m.
[ktym. Emprunté del'anc. hautallem. bed, allem. mod.
bett, proprt, lit, § 6. {Cf. l'expression : le lit d'une rivière.)
KURET. écrit biez. L'orthogr. bief, donnée parMONET (1631)
est admise par acad. 1835. \\\i^ s. Que tute la grant ewe
lait issir de sun bied, Pèlerinage de Charlern. 775.]
Il 1° Bassin formé sur un cours d'eau par un barrage
ou sur un canal par une écluse. — d'amont. — d'aval.
P. ext. La partie comprise, dans un canal, entre deux
écluses; dans une rivière canalisée, entre deux pertuis.
Il 2° Spécialt. Petit canal qui amène l'eau à la roue
d'un moulin ou d'une machine hydraulique par une pente
ou une chute qui en augmente la force d'impulsion.
BIELLE fbyèl] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl. Admis acad.
1878.]
Il Tige inflexible, articulée par ses deux extrémités à
deux points mobiles qu'elle maintient à une distance
constante, et destinée à transmettre le mouvement de
l'un à l'autre. Spécialt. Tige rigide qui transmet le mou-
vement en le transformant, d'alternatif en circulaire
(machine à vapeur, etc.), ou inversement (scieries, etc.).
1. BIEN [byin] adv.
[ÉTYM. Du ïat. bëne, m. s. §§ 305 et 91.]
Il 1° D'une manière avantageuse, satisfaisante pour
qqn, pour qqch. Il s'en est — trouvé. Les choses ont —
tourné pour lui. — lui a pris de faire cela. — lui prend de
n'être pas de verre, mol. F. sav. m, 2. L'ébranlement sied
— aux plus fermes courages, corn. Hor. i, 1. Se trouver — qq
part. Il est — partout où il n'est pas {prov.), il ne se trouve
jamais bien oîi il est. Êtes-vous — dans ce fauteuil? n est —
dans ses affaires, et, famil., ironiqt, Vous voilà. — , vous voilà
en mauvaise situation. Être — en cour, en faveur. Être —
avec qqn, en bonnes relations. Ils sont — ensemble, et,
substantivt, On dit qu'avec Bélise il est du dernier — , mol.
Mis. II, 4. Être — intentionné pour qqn, lui vouloir du bien.
Être — traité, — accueilli, recevoir bon traitement, bon ac-
cueil. Vous serez — traité Et jusqu'au ventre en la litière, la f.
Fab. IV, 13. n est — vu, on a bonne opinion de lui. L'af-
faire marche — . Si les affaires vont — , tournent — . Tout est
— qui finit — . Cette marchandise s'est — vendue.
Il 2» D'une manière conforme à la perfection d'une
personne, d'une chose. Dieu fait — ce qu'il fait, la f. Fah.
IX, 4. Cet orateur parle — . Cela est — dit. Un livre — écrit.
Son devoir est — fait. Très — ! exclamation pour approuver,
encourager. Une pièce — composée, — jouée. On champ —
cultivé. L'art de — régner, de — vivre. Il a — vu, — compris,
— entendu. C'est — pensé. Une chose — faite. En parlant
de ce qui arrive à qqn qui le mérite. C'est — fait. Cela est
— dit. En parlant d'une chose que l'on avait annoncée.
Je l'avais — dit. Cet enfant vient — . Se — porter. Un homme
— mis. Un corps — constitué. Une personne — faite. || Spé-
cialt. D'une manière conforme au devoir. Le plaisir de —
faire, n a — agi. Cette personne se conduit — . Les soldats et
les officiers se sont — conduits dans cette affaire. || Par at-
ténuation de sens, dans certaines locutions. J'en viendrai
à bout aussi — qu'un autre, et, p. anal. Les bons aussi —
que les méchants, les bons comme les méchants. Perdez-
en la mémoire aussi — que la vue, rag. Mithr. iv, 4. Une
chose ou — une autre. Ahsolt. Aussi — , d'une façon aussi
bien que de l'autre. Finir lui-même sa misère. Puisque aussi
— sans lui la faim le viendrait faire, la f. Fab. ix, 16. Tant
— que mal, et, vieilli, Que — que mal, moitié bien, moi-
tié mal, en s'en tirant comme on peut. Que —, que mal,
elle arriva, la f. Fab. ix, 2. Famil. Iln'a pas fait cela si —
que vous, aussi bien que vous. Faites si — que l'on vous croie.
SI — qu'il se défende , il sera condamné , et , ellipt , — qu'il
(quoiqu'il) se défende, il sera condamné. Loc. adv. Bel et —,
et, vieilli, — et beau, de la bonne et belle façon. Le fer-
mier... l'encage — et beau, la f. Fab. ii, 16. A le — prendre,
à le — évaluer, et, ellipt, Ils étaient — (si l'on évalue bien)
deux miUe. n y a — deux ans qu'il n'est Venu. Croit-U — (tout
de bon, véritablement) ce qu'il dit? En est-il — capabl
Est-ce — vous ? Les choses sont — comme il le dit. C'est — 1
je le reconnais là. n s'en moque — . Quand — même il s'ex(
serait. Peut-être — . Eh — ! lui cria-t-elle, avais-je pas raiso
LA F. Fab. VI, 10. Il P. ext. D'une manière complète, te
à fait. Il a eu — peur. Je suis — malheureux. Il est venu — n
tin, — à propos. Vieilli. Un joug un peu — rude, corn. 0(
m, 3. Spécialt. En parlant d'une quantité, beaucoup,
plus. — moins. 11 a — de l'esprit. Il s'est donné — de la pc;
Si vous me donnez — de l'argent, mol. Av. m, 1. Il est v
— du monde. — des gens, — peu de gens sont de cet avis.
Il 3» Famil. Employé comme attribut. Tout est —
n'est pas — d'agir ainsi. Ce que vous fautes n'est pas — .
devoir est — . Elle est — de figure. Cet homme est très — .
homme — comme il faut.
2. BIEN [byin] s. m.
[ktym. De l'adv. bien, employé substantivt, §56. || xi'
Toz biens vait remanant, St Alexis, 10.]
Il 1" Ce qui procure avantage, satisfaction. Le —
tous. Vouloir du — à qqn. C'est pour son — . Je te veux
— assez pour te le dire, rotrou, Florimonde, m, 6. Av
en vue le — de tous. En vous est mon espoir, mon —,
quiétude, mol. Tari, m , 3. Un peu d'aide fait grand
Rendre à qqn le — pour le mal. Faire du — aux pauvres, k
venir en aide, et, absolt. C'est un homme qui fait beauct
de — . En parlant de la santé du corps. Ce remède, ce
promenade vous fera beaucoup de — . Absolt. Les biens
les maux de cette vie. Les biens que Dieu nous envoie. P>
tant de biens il commande qu'on l'aime, rag. Atk. i,
biens de la fortune, la richesse. Absolt. Il a de grands
Séparation de biens (entre époux). Avoir du — . Le
s'est perdu corps et biens. Les biens meubles et immei
Avoir du — au soleil, des terres. Fiq. Rome est à vous,f
gneur, l'empire est votre — (votre propriété), corn. Cini
II, 1. Prendre son — partout où on le trouve. Les biens t,
restres, périssables. Les faux biens. Les biens d'ici-bas.':
biens temporels, éternels. Comme le — suprême et le Si
j'aspire, coRN. Poly. i, 1. Le vrai — . Spécialt. (T. de!
los.) Le souverain — , ce qui est essentiellement désii
pour l'homme : selon les uns, le bonheur; selon L
très, la vertu. || Cette mesure fera du — au commerce,
dustrie. C'est pour le — de l'entreprise. Mener une chose
La chose allait à — par son soin diligent, la f. Fab. vu,
Il 2" Ce qui constitue le mérite, la perfection. Sa
lonté (de Dieu) est cause de tout le — ... qui se trouve d
la créature, BOSS. Libre Arb. 2. Le mieux est l'ennemi du
en voulant faire mieux on gâte parfois ce qui est bii
Une personne, une chose en qui le — l'emporte sur le n
Voir le — dans une chose, dans une personne, ce qu'e]
de bien, ses bons côtés. Prendre en — , du bon côté,
le mal et dire le — (qui est dans qqn). Dire le — qu'a
de qqn. Dire, penser du — de qqn. Voulez-vous qu'on cri
— de vous? n'en dites pas, pasg. Pens. vi, 56. || Spéi
Ce qui constitue la perfection morale. L'idée du —
cerner le — du mal. Aimer, vouloir le — . Son impuisi
se porter au — , la rogiief. Apologie. Rendre, ramem
au — . Faire, pratiquer le — . Un homme de — , qui pral
le bien. Les gens de — . En tout — tout honneur, d'une
nière honnête, honorable.
BIEN- AIMÉ, ÉE [byin-nè-mc] adj.
[ÉTYM. Composé de bien 1 et aimé, § 179. || 1417. Chi
bien amez, dans G. de beaugourt, Hist. de Ch. VU, i,
Il En parlant des personnes, qu'on aime beaucoup
enfants bien-aimés. || P. ext. \ 1. Qu'on aime particulii
ment. Jean, le disciple — de Jésus. | 2. Spécialt. Substant
Celui, celle qu'on aime d'amour. Son — , sa bien-ainn
BIEN-DIRE [byin-dir] s. m.
[ÉTYM. Composé de bienl et dire, § 181. || xvii" s. V\
l'article.]
Il Art de bien parler. Disputer le prix du — , boss. Pa\
de Dieu, 2. Famil. Être sur son — , viser au beau lang;
BIEN-DISANT, ANTE [byin-di-zan, -zânt'] adj
[ÉTYM. Composé de bien 1 et disant, § 179. gotgr. H
qui n'a pas biendisant, donne le subst. biendisance. ||
xvii'î s. V. à l'article.]
Il 1° Qui a l'art de bien parler. Le — Ulysse, la f. Si
de Vaux,!. \\ Sw65<anfjî;î. L'amour est pour les biendis;
RÉGNIER, Amoureux transi.
Il 2" Vieilli. Qui dit du bien des autres. {Cf. vaé
BIEN-ÊTRE [byin-nètr'] s. m.
BIEN-FAIRE
- 233
BIERE
ÉTYM. Composé de bien 1 el être, § 181. || xvi« s. mon-
ifGNK, II, 12.]
l» Etat où les sens sont satisfaits. Éprouver un senti-
i|nt de — .
2" P. ext. Situation dans laquelle les besoins de
liistence se trouvent satisfaits. Avoir le — matériel.
BIEN-FAIRE [byin-fer] v. intr.
ÉTVM. Composé de bien 1 et faire, § 181. Fréquent dès le
le s. avec le sens d'être vaillant au combat. |1 xiv» s.
ESME, Éth. IX, 9.]
I Vieilli. Faire du bien aux autres.
BIENFAISANCE [byin-fè-zâns'; familièrt, -fe-...]5. ^
ÉTYM. Dérivé de bienfaisant, § 146. || Se trouve au xiv° s.
ns un glossaire {V. godef. Suppl.), mais reste inusité
iqu'au commencement du xviii» s. où il est repris par
bbé DE ST-piERRE. Admis acad. 1762.]
Action de faire du bien, qualité de celui qui fait du
in aux autres. J'ai éprouvé les effets de sa — . Une — éclai-
. Il Specialt. \ 1. Action de faire du bien aux pauvres,
•eau de — , où l'administration distribue des secours
X pauvres. | 2. (Droit.) Contrat de —, par lequel on as-
|re à qqn un avantage gratuit.
iBIENFAISANT, ANTE [byin-fè-zan, -zânt'; familièrt,
.1 adj.
v.M. Composé de bien 1 et faisant, adj. particip. de
re, § 179. Il xirc s. Ja ne sera si bienfesans Que chasouns
jj ovres ne blasme, j. de meung, Rose, 8006.]
||| Qui fait du bien aux autres par générosité. P. ext.
il fait du bien. Un remède — .
JBIENFAIT [byin-fè] s. m.
[ÉTYM. Du lat. benefactum, m. s. La formation du mot
■té influencée par bien 1 et fait. (F. ces mots.) jj xii" s.
I jo puisse estre parçuner De vos benfeiz, Vie de St Gilles,
m.]
II Bien que qqn fait à un autre. Me peut-il bien quitter
,rès tant de bienfaits? corn. Méd. i, 4. Un — reproché tint
iujours lieu d'offense, rac. Iph. iv, 6. Les injures s'écrivent
jr l'airain, les bienfaits sur le sable, on se souvient des in-
jres et on oublie les bienfaits. On — n'est jamais perdu,
jouve toujours sa récompense. || P. ext. Bien que qqch
|it à qqn. Les bienfaits de la science, de l'éducation.
I BIENFAITEUR, TRICE [byin-fè-teur, -tris'] s. m. et f.
j [ÉTYM. Dérivé de bienfait, § 249. Au xviio s. on hésite
litre bienfaiteur, bienfaicteur et bienfacteur. « Bienfaiteur »
est pas bon ; « bienfacteur » ne se dit guère ; dites, s'il vous
ait, « bienfaicteur », voit. Lett. 125. la br. écrit bienfac-
ur, 6. Il xiii*^ s. Pornos bienfaitors et por nos bienfaiteresses,
ègle du Temple, dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui a fait du bien à qqn.
BIEN-FONDS [byin-fonj s. m.
[ÉTYM. Composé de bien 2 et fonds, § 175.]
Il Bien qui consiste en fonds de terre. || P. ext. Immeu-
les. Acquérir des biens-fonds.
j BIENHEUREUX, EUSE [byin-neli-reii, -reuz'] adj.
[ÉTYM. Composé de bien 1 et heureux, § 179. || xiie s. Bien-
urouse est 11 ainrme ke sièges est de sapience, Serm. de S/
'ern. p. 13.]
Il 1" Qui a un grand bonheur. 0 — mille fois L'enfant
ue le Seigneur aime! rac. Gant. \\ P. ext. Qui jouit du
onheur parfait. Le séjour des esprits — . Substantivt. Des
-la juste récompense, boil. Èp. 12. || Specialt. \ 1. Qui
été béatifié par l'Église. Le — Antoine de la Salle. | 2. A
ui la béatitude est réservée. — ceux qui croient.
Il 2" Qui procure un grand bonheur. Ce — moment n'est
as encor venu, corn. Pobj. iv, 3. Ce — métal, l'argent,
laître du monde, la f. Contes, Coupe enchantée. \\ P. ext.
)ù l'on jouit de la béatitude. Du séjour — de la Divinité,
lAC. Esth. prol.
[ BIENNAL, ALE [bi-en'-nàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. biennalis, m. s. \\ 1550. Offices
omuaulx, biennaulx, dans delb. Rec]
Il Relatif à une période de deux ans. Concours, jeu —,
[ui revient tous les deux ans. Magistrature biennale, offices
ùennaux, établis pour deux ans.
BIENSÉANCE [byin-sé-âns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bienséant, § 146. || 1539. La bienséance
!t rapport des parties l'une à l'autre, R. EST.]
Il 1» Caractère de ce qui sied bien à qqn. (Les étoffes)
rat chacune leur agrément, leur —, la br. 16. | Fig. Con-
'Cnance. Prends donc en récompense Tout ce qui peut chez
nous être à ta —, la f. Fab. ix, 15. | Specialt. En parlant
de l'observation des caractères. L'étroite — y veut être
gardée, boil. Art p. 3. Les bienséances oratoires.
Il 2" Caractère de ce qui sied bien dans la vie du
monde, dans la société. Un homme qui craigne les dieux et
qui remplisse toutes les bienséances, fén. Tél. 17. On peut
rire des erreurs sans blesser la —, pasc. Prov. 11. La — est
la moindre de toutes les lois et la plus suivie, la ROCHEF.
Max. 447.
BIENSÉANT, ANTE [byin-sé-an, -ânt'] adj.
[ÉTYM. Composé de bien 1 et séant, § 179. || xiii" s. L'or-
dre de Cistiax tiengne a bone et bienséant, ruteb. i, 240.]
Il Qui est selon la bienséance.
BIEN-TENANT, ANTE [byin-te-nan, -nânt'] s. m. etf.
[ÉTYM. Composé de bien 2 et tenant, § 179. || 1465.
Héritiers et biens-tenans, dans godef.]
Il (Ane. jurispr.) Possesseur actuel d'un bien. | 1. Par
rapport à ceux dont il le tient par succession, achat, etc.
I 2. Par rapport à ceux qui ont hypothèque sur ce bien.
BIENTÔT [byin-tô] adv.
[ÉTYM. Composé de bien 1 et tôt, § 182. || xiv* s. cuve-
LiER, Duguesclin, 21215.J
Il Dans peu de temps, n reviendra — . Tout ce que je con-
nais est que je dois — mourir, pasc. Pens. ix, 1. Famil.
Ellipt. A —, en parlant à qqn, pour dire qu'on espère le
revoir bientôt. || P. ext. Famil. Vite, n a eu — fait. Fig.
Cela est — dit, plus facile à dire qu'à faire.
BIENVEILLANCE [bvin-vè-yâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bienveillant, § 146. || xiio s. Bienvoil-
lance, marie de France, dans godef. Suppl.]
Il Bonne volonté à l'égard des autres. Il m'a montré de
la — . Gagner la — de qqn. Absolt. La — est le fond de son
caractère.
BIENVEILLANT, ANTE [byin-vè-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Pour bienveuillant, composé de bien 1 et veuil-
lant, anc. adj. particip. de vouloir {cf. le subj. que je veuille),
§ 179. Il xin" s. T'amie et tous ses bienvueillans, g. de lor-
Ris, Rose, 2578.]
Il Qui montre de la bonne volonté pour les autres. Il
a été — pour moi. Absolt. n est d'un caractère — . Un accueil
— . Des paroles bienveillantes.
BIENVENIR [byin-ve-nïr] v. tr.
[ÉTYM. Verbe tiré de l'adj. particip. bienvenu; a rem-
placé bienveigner (encore dans furet. 1690), composé de
bien et veigne, pour vienne, subj. prés, devenir, §181. ||
Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Accueillir favorablement. (Ne s'emploie qu'à l'infin.
et dans la loc. Se faire — de qqn, gagner ses bonnes grâces.)
BIENVENU, UE [byin-ve-nu] adj.
[ÉTYM. Composé de bien et venu, § 179. || xiii* s. Très
bien venus soies, adenet, Berte, 2919.]
Il Qui vient à propos, et, p. ext. qui est accueilli favo-
rablement, n est — partout. Sa grimace est partout bienvenue,
MOL. Mis. i, 1. Vous ne serez pas — à lui faire des remon-
trances. I Substantivt. Qu'il soit le — . Cette lettre fut la bien-
venue, d'aub. Hist. univ. II, m, 6.
BIENVENUE [byin-ve-nu] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. tiré de bienvenu, § 45. || xivo-
xV^ s. Apres ses bienviengnues, Chron. de Boucicaut, i, 35.]
Il Venue qui est bien accueillie. Specialt. Payer sa — ,
régaler ceux qui font partie d'une association où l'on
entre. Ma — au jour me rit dans tous les yeux, a. chén.
Jeune Capt.
BIENVOULU, UE [byin-vou-lu] adj.
[ÉTYM. Composé de bien 1 et voulu, § 179. || xv" s. comm.
IV, 7.]
Il Vieilli. A qui on veut du bien.
1. BIÈRE [byèr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du german. bera (allem. mod.bahre),
m. s. proprt, ce qui sert à porter, § 6. || xie s. Lèveront nus
en bières sur sumiers, Roland, 1748.]
Il Caisse de bois de forme oblongue, où l'on enferme un
corps mort pour le mettre en terre. Clouer la — . Descendre
la — dans la fosse. Vêtu d'une robe, hélas ! qu'on nomme —,
Robe d'hiver, robe d'été. Que les morts ne dépouillent guère, la
F. Fab. VII, 11. {Syn. cercueil.)
2. BIÈRE [byèr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. hier, m. s. § 7. Écrit qqf
aux xvii^ et xviii<' s. bierre [cf. ital. birra), orthogr. encore
admise par acad. 1835. || 1539. r. est.]
BIEVRE - ::
Il Boisson fermentée , préparée avec de l'orge ou du
"blé germé et du houblon. — de mars, fabriquée au prin-
temps, dans la saison la plus favorable à la germination
des céréales. Double —, bière forte, riche en principes al-
cooliques. Petite —, bière légère. Fig. Ce n'est pas de la
petite —, ce n'est pas peu de chose. Enseigne à —, mau-
vais tableau, peint comme une enseigne de cabaret.
BIÈVRE fbyèvr'] s. m.
[ÉTY.M. Du lai. bëbrum, m. s. §§ 305, 434 et 291.]
Il Ancien nom du castor d'Europe.
BIEZ [bvc]. V. bief.
1. "BIFFE [bïf] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvi" s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Diamant faux. Vous n'avez guères à faire de por-
ter cette —, GAULARD, Contes, p. 33. || Fig. Fausse appa-
renc(î. Ce n'est que — et piperie, montaig.ne, I, 42.
2. * BIFFE [bïri s. f.
[ktym. Subst. verbal de biffer, § 52. || Néolog.]
Il Famil. Ce qui sert à biffer. Spccialt. Marque par la-
quelle les administrations annulent un timbre. P. ext.
Instrument à l'aide duquel on annule ainsi le timbre.
BIFFER [bi-fé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvi" s. Portrait si biffé qu'il
ne s'est peu faire cognoissable, MÉNARD,ffi5f. deDuguesclin,
dans LiTTRÉ.]
Il 1° Faire brusquement sur qqch d'écrit un ou plu-
sieurs traits qui l'annulent d'autorité. Le roi biffa son nom
.sur la liste. — une clause d'un contrat. P. ext. Annuler ju-
ridiquement. — un arrêt.
Il 2o Spécialt. Vieilli. Détruire en rompant (le poinçon
d'un maitre orfèvre).
BIFIDE [bi-fid'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bifidus, m. s. \\ 1783. encycl.
MÉTH. Admis ACAD. 1835.]
Il (Bûtan.) Fendu en deux. (Se dit de certains organes.)
BIFTECK [bïf-têli'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. beefsteak, tranche de bœuf,
:§ 8. Il Néolog. Admis acad. 18;^5.]
Il Tranche de bœuf destinée à être cuite sur le gril.
BIFURCATION [bi-fur-l<à-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bifurquer, §247. || xvi<' s. paré, xvii, 14.]
Il Division en deux branches qui rappelle une fourche.
— d'un rameau de l'artère pulmonaire. — d'une ligne de che-
min de fer. A la — de la route. || Fig. Spe'cialt. Système sco-
laire oîi, au sortir des classes élémentaires, les élèves
avaient à opter entre les lettres et les sciences.
BIFURQUER [bi-fur-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. bifurcus, fourchu, § 154. || xvi<= s.
Geste artère se bifurche, paré, iv, 23. | Bifourché, cotgr.]
Il Diviser en deux branches. L'endroit où le ruisseau, la
route se bifurque. || Au sens intr. La route bifurque.
BIGAME [bi-gàm'] adj.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. bigamus, m. s. de bis, deux fois,
et le grec y^ij-o;, mariage. || xiii" s. bkauman. lxiii, 2.]
Il l" (Droit canon.) Marié deux fois. || P. ext. Marié à
une personne veuve.
Il 2» Qui a contracté un second mariage le premier
n'étant pas dissous. Suhstantivt. Un, une — .
BIGASŒ [bi-gà-mi] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de bigame, § 68. || xv'^ s. Myst. du Vieil
Testant, dans godef.]
Il 1° (Droit canon.) Etat d'une personne mariée deux
fois. Il P. ext. État d'une personne mariée avec une per-
sonne veuve.
Il 2" État de celui, de celle qui a contracté un second
mariage le premier n'étant pas dissous. La loi punit la — .
Il Fig. Arch. — spirituelle, possession de deux bénéfices
•ecclésiastiques incompatibles.
BIGARADE [bi-gà-ràd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bigarrado, m. s. proprt,
bigarrée, § 11. || 1680. Bigarrade, richel.]
Il Fruit du bigaradier, orange aigre , connue sous le
.nom d'orange amère.
'BIGARADIER [bi-gà-rà-dyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bigarade, § 115. || 1751. Bigarradier,
ENCYCL.]
Il Variété du genre oranger, de petite taille, dont le
fruit, à écorce amère, sert à préparer un sirop tonique
-dit aigre de bigarade.
BIGARRÉ, ÉE [bi-gà-ré] ac/y.
4 - BIGOT
[ÉTYM. Adj . particip. de bigarrer, § 44. |1 xvi^^
XKII, 4.]
Il Diversifié par deux ou plusieurs couleurs différent)
II veut avoir Un manchon de ma peau, tant elle est bigarr»
\.\ F. Fah. IX, 3. I Fig. Ce procédé — (à deux faces), si
Ldt. inéd. 22janv. 1674.
BIGARREAU [bi-gà-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bigarrer, § 126. || 1611. cotgr.]
Il Variété de cerise à chair ferme, rouge d'un côté
blanche de l'autre.
BIGARREAUTIER [bi-gà-rô-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bigarreau, §§ 63 et 115. j] 1680.
rotier, richel. | 1690. Bigarreautier, furet.]
I| Variété de cerisier dont le fruit est connu sous le ne
de bigarreau.
BIGARRER [bi-gà-ré] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1530. palsgr. p. 482.]
Il Diversifier par des couleurs qui tranchent les ur
sur les autres. (Syn. barioler.) || Fig. Sans — son disooi
de quelques plaisanteries, vauven. Caract. 57. Il n'y apa
de valet qui ne soit de race de rois... tout se bigarre de ce
façon avec le temps, malh. Èp. de Sénèq. xnv, 1.
BIGARRURE [bi-gà-rûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bigarrer, § 111. || 1539. R. est.]
Il Diversité résultant de la réunion des couleurs qui trj
client les unes sur les autres. La — plaît, la f. Fab. ne,
|l Fig. La — du style. Cette — n'est pas dans votre esprit, SI
S35.
*BIGE [bîj'l s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. biga, m. s. \\ Néolog.]
Il Char à deux chevaux. [Cf. quadrige.)
*BIGÉMINÉ, ÉE [bi-gé-mi-né] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et gemlD
double, § 275. || 1783. encycl. méth.]
Il (Botan.) Fleurs bigéminées, formant deux couplesi;
naissent sur un pédoncule commun.
1. BIGLE [bigl'] adj.
[ÉTYM. Origine inconnue, mén. Orig. écrit bicle. f| xvi«
Biscle, CRÉTIN, dans l.\ c. | 1539. Bigle, r. est.]
Il Vieilli. Louche.
2. * BIGLE [bîgl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. beagle (prononcez b^l
y)i. s. Il 1650. MÉN. Orig.]
Il Variété de chien anglais, bon pour la chasse dtt'l:
vie et du lapin.
BIGLER [bi-glé] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bigle, § 154. || xvi" s. Biscler, p. belc
dans GODEF. Suppl. \ 1642. Bigler, oud.]
Il Vieilli. Loucher.
BIGNE [bin'j s. f.
[ÉTYM. Pour buigne, du haut allem. bungo, tumeur, §
Il 1378. Buyne, dans godef. Suppl. \ xv" s. Et une foiz il
feit une bigne, Villon, Gr. Testam.]
Il Vieilli. Bosse à la tête provenant d'un coup.
BIGORNE [bi-gôrn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bigorna, w. s. du li
bicornis, à deux cornes, § 11. {Cf. bicorne.) || (Au sensl'
1389. Bigorgne, dans godef. Suppl.]
Il 1» Petite enclume dont les extrémités sont en point
l'une unique, l'autre en forme de pyramide à quat
faces, dont on se sert pour arrondir les grosses pièct
Il 2° Coin de fer qui sert à couper les clous quel'»
trouve dans les joints d'un navire quand on le calfate.
Il 3" Masse de bois dont les corroyeurs se serve
pour fouler les peaux mouillées.
"BIGORNEAU [bi-gôr-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bigorne, § 115. || (Au sens !<>.) ISj
Texte dans godef. Suppl. | (.Au sens 2".) 1611. cot
Il 1" Petite bigorne.
Il 2" Nom local de la litterine, coquillage comestttll
sorte de limaçon muni de deux petites cornes, qa'i|
trouve sur les côtes de la Manche.
'BIGORNER [bi-gôr-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bigorne, § 154. || 1680. riciiel.]
Il Forger sur la bigorne.
1. 'BIGOT [bi-gô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bigue, § 136. || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Pièce de bois qui sépare les divers raiîjj
des racages (colliers des mâts).
2. BIGOT, OTE [bi-gô, -gôt'] adj.
BIGOTERE
233
BILL
rvM. Origine inconnue. Employé dos lexii" s. (wace,
lu, ni, 4780) comme terme vague d'injure; signifie
iveiit hypocrite aux xV et xvi° s.]
Qui a une dévotion étroite, minutieuse. On homme — .
l! femme bigote. || Siibstantivt. Un — , une bigote.
BIGOTERE [bi-gô-tèr] s. f.
Iétym. Emprunté de l'espagn. bigotera, m. s. de bigote,
n^laclie, § 13. On trouve qqf bigotelle (acad. 1762). ||
~. F. à l'article.]
>"iUL Petit bourrelet destiné à rouler la mousta-
; pour la faire friser. Les Amours tenaient, l'un la — , Tau-
le miroir, sarrazin, Pompe fun. de Voit.
BIGOTERIE [bi-gÔt'-ri ; en vers, -go-te-ri] s. f.
ÉTYM. Dérivé de bigot 2, § 69. || xvi<'-xvii<' s. Bigotte-
i, d'aub. Hlst. univ, I, i, 15.]
Dévotion étroite et minutieuse.
3IGOTISME [bi-gô-tïsm'] s. m.
ÉTYM. Dérivé de bigot 2, § 265. || xvii^-xviiic s. Les
1 siens du bigotisme protestant, ST-SIM. XV, 145.]
ractère de celui qui est bigot, de celle qui est bi-
BIGOUDI [bi-gou-di] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. [Cf. bigotère.) || Nrolog.]
Fil de fer garni de peau, avec lequel on roule les che-
IX pour les faire friser.
..* BIGRE [bïgr'] s. m.
ÉT^M. Bas lat. bîgârus, m. s. formé du radical ger-
1 II. bi (angl. bee, danois bie, allem. mod. biene), abeille,
1 jar, radical qui se trouve dans le haut allem. waron,
; lier, § 6. || 1462. Texte dans du c. bigrus.]
(T. de coutume.) Garde forestier chargé de la con-
: vallon et de l'entretien des ruches d'abeilles.
lî. "BIGRE [bïgr'], * BIGREMENT [bi-gre-man], atté-
jlitions familières de bougre, bougrement. (F. ces mots.)
'3IGUE [big'] s. f.
ÉTVM. Emprunté du provenç. biga, m. s. § 11, espagn.
Doiliig. viga. || 1494. Texte lyonnais dans godef. 11694.
' CORN.]
;Marine.) Mâtereau, poutrelle qu'on dresse pour
^îilever des fardeaux à l'aide de palans fixés au sommet.
BIGUER [bi-ghé] v. tr.
|étym. Origine inconnue. || 1642. oud.]
j Vieilli. Troquer.
! BIHOREAU [bi-ô-rô] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. On dit aussi buhoreau, qui
! MÎt être la forme la plus anc. {Cf. espagn. buharro, sorte
' iseau de proie.) !| xiv" s. Buhoreau, gage de la bigne,
' is GODEF. Suppl. I 1564. Bihoreau, j. Thierry, Dict.
nr.-lat.]
Variété de héron, à plumes noires implantées dans
;ciput.
3IJ0N [bi-jon] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. || xvi^ s. du pinet, Hist. nat.
Pline, XTii, 5.]
I Résine qui coule du pin, sans incision. (F. périnet.)
3IJ0U [bi-jou] s. m.
ÉTYM. Emprunté du bas breton bizou, anneau pour le
igt, § 4. Il 1460. Texte dans d. lobin. Hist. de Bretagne,
1259.]
I Objet de parure, précieux par la matière (or, argent,
rres fines, etc.) oupar le travail (ciselure, gravure, etc.).
'ter des bijoux. Des bijoux faux, imitant l'or, l'argent,
pierres précieuses, etc. || Fig. Cette maison est un vrai
un petit chef-d'œuvre d'élégance, de confortable. Cet
ant est un —, un charmant enfant. C'est votre — , ce que
as avez de plus précieux.
BIJOUTERIE [bi-jout'-ri; envei^s, -jou-te-ri] s. f.
ÉTYM. Dérivé de bijoutier, §§65 et 68. Condamné par
LiGEL. 'Nouv. Rem. \\ 1701. trév. Admis agad. 1762.]
I Fabrication, commerce de bijoux. || P. ext. Ce qui
l'objet de cette fabrication, de ce commerce. Fabricant
— fausse, d'imitation.
BIJOUTIER, 1ÈRE [bi-jou-tyé, -tyer] adj. et s. m. et f.
>TYM. Dérivé de bijou, §§ 63 et 115. || (Au sens 1".)
n« s. F. à l'article.]
I 1" Vieilli. Adj. Qui aime, qui collectionne les bijoux,
curiosités. Comme il était extrêmement — , retz, Mém.
143.
1 2" S. m. et f. Celui, celle qui fabrique, qui vend des
oux.
'EIJUGUÉ, ÉE [bi-ju-ghé] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et jugum,
couple, § 275. || 1783. engygl. métii. Botan. feuille.l
Il (Botan.) Feuilles bijuguées, portant deux paires de fo-
lioles sur un pétiole unique.
BILAN [bi-lan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bilancio, m. s. subst. verbal
de bilanciare, balancer, § 12. || 1617. Texte dans delb. Bcc.\
Il (Commerce.) Balance de l'actif et du passif d'un
compte commercial. Dresser son — . Déposer son —, se
déclarer en état de faillite. | La déclaration du failli devra
être accompagnée du dépôt du — , Code de comm. art. 439.
BILATÉRAL, ALE [bi-là-té-ràl] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et latéral,
§ 275. Il Néolog. Admis ac.ad. 1878.]
Il 1° Qui a deux côtés symétriques. La disposition bila-
térale des lobes du cerveau.
Il 2" Contrat — , qui assigne des obligations à chacune
des deux parties contractantes. {Syn. synallagmatique.)
BILBOQUET [bïl-bô-kè] s. m..
[ÉTYM. Pour billeboquet, mot dans lequel il est facile
de reconnaître bille, boule, mais dont le second élément
est incertain. || xvi« s. La jouoit... au bille boucquet, rab.
1, 22. I Bilboquet, a. de monluc, Comédie des proverbes.]
Il 1° Jouet composé d'un bâtonnet terminé d'un côté
par une pointe, de l'autre par un plateau, et au milieu
(hiquel est suspendue une boule qu'on doit lancer de
manière à la recevoir sur la pointe ou sur le plateau. ||
/'. anal. Divers instruments servant à ajuster une chose
sur une autre. | 1. Pièce oîi le paumier arrondit les balles
de paume. | 2. Cercle oil l'on ajuste le flan destiné à être
frappé en monnaie, en médaille. | 3. Bâtonnet terminé
par un petit tampon, dont le doreur se sert pour appliquer
l'or. I 4. Petit moule de bois pour friser les perruques.
Il 2° Figurine en moelle de sureau ou en liège, lestée
de plomb aux pieds, de manière à reprendre toujours
son équilibre.
Il 3" P. plaisant. (T. d'atelier.) | 1. Tout menu travail
de typographie : billets de faire part, factures, prospec-
tus, etc. I 2. Fragment de pierre de taille, morceau de
pierre qui n'est, ne peut être employé que comme moel-
lon.
BILE [bil] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bilis, m. s. \\ 1611. cotgr.]
Il Liquide amer, d'un jaune verdàtre, sécrété par le foie,
qui pénètre dans le duodénum à mesure que les matières
alimentaires y descendent, et qu'on suppose servir à la
digestion. — noire des anciens (atrabile, mélancolie), sorte
do bile qui, suivant eux, influait sur le caractère et le
rendait triste, irascible. Fig. Il ne faut pas que vous vous
fassiez de la — noire, sÉv. 88. Se faire de la —, de la mau-
vaise humeur. Échauffer la — de qqn. Décharger, épancher
sa — . Cette lettre parut d'un homme (Fénelon) qui épanche
sa —, ST-SIM. I, 421.
BILIAIRE [bi-lyèr ; en vers, -li-er] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bUe, § 248. || 1721. trév. Admis agad.
1762.]
Il Relatif à la bile. Vésicules biliaires.
BILIEUX, EUSE [bi-lyeii, -lyeuz'; en vers. Ai-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. biliosus, § 251. On a dit bileux
(cotgr.), dérivé de bile. || 1642. oud.]
Il 1° Ofi la bile surabonde. Tempérament — . P. ext. Fiè-
vre bUieuse, qu'on attribuait à la surabondance de la bile.
Un teint —, que la surabondance de la bile rend jaunâtre.
Il 2° Fig. Irascible. Je suis — comme tous les diables,
MOL. B. gent. ii, 4.
BILINGUE [bi-lîng'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bilinguis, m. s. Se trouve au
xiii*' s. au sens figuré de médisant. || Néolog. Admis agad.
1878.]
Il Rédigé en deux langues différentes. Inscription — . |
P. ext. Rome était à la lettre une ville — , RENAN, St Paul,
p. 98.
BILL [bil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. bill, m. s. § 58, mot qui a
la même racine que le franc, billet. (F. ce mot.) || 1685.
Bil, Gaz. de Fr. citée dans trév. Admis acad. 1740 sous
la forme bil; écrit biU en 1762.]
Il Acte du parlement anglais. — d'indemnité, acte par
lequel le parlement couvre de son approbation un minis-
BILLAGE
1re qui a pris sur lui une mesure irrégulicre. Fiq. Donner
à qqn un — d'indemnité, ratifier tout ce qu'il a fait.
'BILIiAGE [bi-yàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de biUer, § 78. || Néolog.]
Il Action de biller un bateau, de le faire tirer à l'aide
d'une corde attachée à la bille des chevaux de halage.
1. BUXARD [bi-yàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de biUe 1, § 147. || 1399. Un billart qu'il
avoit porté avec lui oudit hostel et de quoy il avoit ledit jour
joué aux biUes, dans douet d'arcq, Pièces relat. à Ch. VI,
11,241.]
Il lo Bâton recourbé dont se servent les paysans elles
oiseleurs. || Spécialt. Vieilli. Bâton terminé par une partie
courbe en forme de masse pour pousser les billes d'ivoire,
au jeu dit jeu de — .
Il 2" P. ext. Table tendue d'un tapis vert et garnie de
rebords ou bandes, sur laquelle onjouele jeu de billard.
Le tapis du — . Jouer au — . Faire une partie de — . Sa fortune
(à Chamillart) fut d'exceller au —, st-sim. ii, 231. | P. anal.
— anglais, table inclinée sur laquelle une bille lancée
par un ressort redescend à travers divers obstacles pour
venir s'arrêter dans telle ou telle case numérotée. | Salle
de —, où se trouve un billard. Ellipt. Ils sont au —, dans
la salle de billard.
Il 3" (Technol.) 1 1. Longue barre de fer, en forme de
masse de billard, dont on se sert pour pousser les cercles
destinés à consolider les mâts. | 2. Fer qui sert à fixer la
raquette pendant que le paumier la travaille, la garnit.
2. 'BILLARD, ARDE [bi-yàr, -yàrd'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de biUardl, §38. || 1611. Pied billart, cotgr.]
Il Dialect. Arqué. Bœuf —, dont les cornes billardent,
sont très divergentes.
BILLARDER [bi-yàr-dé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de biUard, § 154. || (Au sens I, 2».) 1701.
FURET.]
I. Il lo F. t7'. (Marine.) Pousser, enfoncer avec la
barre de fer dite billard.
Il 2° Vieilli. V. intr. Pousser de nouveau avec la queue
(dite autrefois billard) la bille déjà lancée. [Syn. queuter.)
II. Fig. V. intr. Présenter une forme arquée (comme
le bâton dit billard). || Spe'cialt. \ 1. Les cornes de ce bœuf
billardent, sont très divergentes. | 2. Ce cheval billarde, a,
en marchant, les jambes de devant tournées en dehors.
1. BILLE [bïy'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Semble se rattacher à un
radical celtique : irlandais bille, bas breton bill, tronc d'ar-
bre, § 3. Il 1372. Billes (quilles), dans du c. billa.]
Il Partie d'un arbre prise dans la grosseur du tronc ou
des grosses branches, pour être travaillée, sciée, etc.
P. anal. — d'acier, d'or, d'argent, etc. — de chocolat. De
grandes et grosses billes de chocolat arrangées les unes sur
les autres, st-sim. ii, 433. || P. ext. \ 1. Bâton dont on se
sert au jeu du bâtonnet. Faire sauter la — . | 2. Bâton dont
on se sert en mégisserie pour tordre les peaux, en teintu-
rerie pour tordre les soies et les laines , dans l'embal-
lage pour serrer les cordes des ballots. ] 3. Rouleau de
bois pour aplatir la pâle. | 4. Morceau de bois auquel
s'attachent les cordes qui servent à haler un bateau. | 5.
— à moulure, morceau de fer gravé en creux, dont on se
sert pour les moulures d'orfèvrerie. | 6. Petit bateau lé-
ger, dit aussi fustereau.
2. BILLE [bïy'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. On a proposé le haut allem.
bickil, osselet, § 6. || xiii« s. Gâtèrent, dans delb. Rec]
Il Boule pleine, de petite dimension, servant à divers
jeux. Il Spécialt. \ 1. Boule en ivoire, blanche ou de cou-
leur, servant au jeu de billard. Mettre la — dans la blouse,
et, ellipt, Jouer la — , jouer à faire aller la bille dans la
blouse (par opposition à jouer le carambolage). Fig. Être
à billes égales (en parlant de deux concurrents), n'avoir
l'un sur l'autre aucun avantage. | 2. Petite boule de pierre,
de marbre, de stuc, de cristal, etc., servant à divers jeux
d'enfants. Jouer aux billes. | 3. Petite boule sur laquelle
s'opère la rotation de certains mécanismes. Vélocipède à
bUles.
*BILLEBARRER [biy'-bà-ré ; en vers, bi-ye-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé de bille 1 (au sens fig. de barre, raie)
et barrer, § 203. || xvi«. s. Un habillement billebarré, VIGE-
^ÈRE, dans delb. Rec. Suppr. acao. 1878.]
Il Famil. Rayer de bandes de diverses couleurs.
236 - BILLETTE
BILLEBAITDE [biy'-bôd' ; en vers, bi-ye-...] s. f.
[ÉTY'M. Probablement composé de bille et baude, fél
de l'anc. franc, baud, hardi ( F. baudet) , proprt, bille, bi
lancée hardiment, librement, § 173. || xvii" s. V. à 1'
ticle.]
Il Vieilli. Tir à la — , tir à volonté, sans attendre le col
mandement. P. ext. Fig. A la —, d'une manière irréj
lière, décousue. Chasser à la — (en parlant des chl
chasser irrégulièrement. Quand on ne boit point, on
nuie ; c'est une — (une vie décousue) qui n'est point
ble, sÉv. 539.
'BILLEBAUDER [biy'-bô-dé; en re?'^, bi-ye-...] v.
[ÉTYM. Dérivé de billebaude, § 154. || Ne'olog.]
Il Vieilli. Faire qqch d'une manière irrégulière, d^
sue. Spe'cialt. Des chiens qui billebaudent, qui chassai
régulièrement.
» BILLER [bi-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bille 1, § 154. || xv^-xvie s. Ce
que vecy lyé et bille, Moralité' des enf. de mainten.
Il (Technol.) Tourner, rouler avec la bille (bâton).
Il 1° Tordre les peaux, les soies, les laines, serrer
cordes des ballots.
Il 2o Rouler, amincir la pâte avec la bille.
Il 3° Tirer un bateau en attachant la corde à la ^
des chevaux de halage.
Il 4° P. ext. — une pièce de bois, la faire pivoter,
avoir placé une des extrémités en équilibre sur un
BILLET [bi-yè] s. m.
[ÉTYM. Pour bullet, dérivé de bulle, au sens de céi
rescrit, § 1.33. || xvi'* s. La devise Laquelle aura dedans
billet mise, dans Ane. Poe's. franc, ii, 282.]
Il 1° Lettre contenant seulement qqs lignes pour
savoir qqch à qqn. Et rends-lui ce — que je viens de
RAG. Iph. I, 1. Un — doux [famil.), lettre d'amour,
fait de petite dimension pour la glisser à la dér
Spécialt. Avis écrit ou imprimé. — d'invitation, de faire
Distribuer sur le Pont -Neuf de ces billets qui annonci
science et le logis d'un opérateur, furet. Rom. ôourg.Ti,
Il 2° Papier, carte constatant en faveur de qqn un
temporaire, acheté ou obtenu par faveur. — de
de chemin de fer, constatant que celui qui le port
droit d'entrer, d'occuper telle ou telle place. —
rie. — de logement, constatant qu'un soldat a droit
logé chez l'habitant. — de confession, constatant
porteur s'est confessé. — de commerce, billet constat
une obligation souscrite par qqn au profit d'un autre,
au porteur. — de banque, billet au porteur, payable à v
en espèces, souscrit par une banque de circulation. | Sj
cialt. En France, billet émis par la Banque c!e France
ayant cours comme papier-monnaie. || Fig. Le bon — |
La Châtre, parole ironique prononcée par Ninon de ~
clos, en manquant à une promesse faite au marqi
La Châtre, qui est devenue proverbiale en parlant
promesse illusoire.
"BILLETÉ, ÉE [biv'-té; en vers, bi-ye-té] adj
[ÉTYM. Dérivé de billette 1, § 118. || xvie s. Dne esi
de choux billetée de lard, N. du fail, dans godef. S;
Il (Blason.) Qui porte des billettes. Écu — d'or.
BILLETER [biy'-té ; en vers, bi-ye-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de billet, § 154. || (Au sens 2.) xvi* S.
du fail, dans delb. Rec]
Il Désigner par un billet. | l. Étiqueter (des marchr
dises). I 2. Munir (des soldats) de billets de logement
1. BILLETTE [bi-yef] s. f
[ÉTYM. Pour buUette, dérivé de bulle, § 133. {Cf biUi
Il 1389. Saufconduiz et billetes, dans godef.]
Il Petit billet, avis officiel. | 1. Écriteau placé aux lu
de péage pour avertir ceux qui passent d'acquitter
droit. I 2. Pièce constatant qu'un marchand a acquitté
droits de douane.
2. BILLETTE [bi-yef] s. f. et m.
[ÉTYM. Dérivé de bille 1, § 133. || 1304. Dne billette d'
gent pour faucon, dans gay, Gloss. arch.]
Il 1" Bâton, morceau de bois. || Spécialt. | 1. Bois
chauffage fendu. | 2. Rouleau à aplanir la terre àmoul:
I 3. Pièce de bois soutenant la voûte dans les mino^
charbon. | 4. Palette de bois qui sert à soutenir les
seaux des tondeurs de drap.
Il 2" Ce qui imite la forme d'un bâton. | 1. Vieilli.
d'or, d'argent, barre large, lingot d'or, d'argent. | 2.
BILLEVESEE
237 —
BINER
réglisse, bâton de jus de réglisse. | 3. Moulure formée
ne suite de petits tronçons cylindriques ou rectangu-
-es. I 4. (Blason.) Rectangle dont Vécu était chargé
(fis certaines armoiries. — couchée, où le côté long du
i-(angle est placé horizontalement. || P. ext. Scapulaire
iblant à la lullette du blason, jl Fig. S. m. Un —,
^ :. lix qui portait le scapulaire dit billette.
iaiLIiEVESÉE [biy'-ve-zé; en vers, bi-ye-...] s. f.
lÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, billeveze, cornemuse (n.
IL, Prop. rust. I, 41), dont l'origine est incertaine,
xvi" s. Le cerveau caseiforme qui vous paist de ces
, ica billes vezées, rab. i, prol.]
Il Famil. Chose vide de sens que qqn dit ou fait. S'amu-
i| à des billevesées. Tous les propos qu'il tient sont des bil-
îjesées, mol. F. sav. ii, 7.
'BILLION [bi-lyon ; en vers, -li-on] s. m.
vM. Composé irrégulièrement avec le lat. bis, deux
: million, § 275. Signifie un million de millions au
i^' s. Ung billion vault mille milliers de millions, E. DE la
CHE, Arithm. i° 7.]
I Dans le système de numération décimale, l'unité du
cième ordre, formée de dix unités du neuvième, c.-à-d.
dix centaines de millions. [Syn. milliard.)
BILLON [bi-yon] s. m.
ÉTYM. Dérivé de biUe 1, § 104. Le sens de lingot se
tache clairement au sens primitif [cf. l'expression : or,
(ent en bille) ; pour le passage au sens de monnaie, cf.
mploi de bille dans le même sens au xvi*^ s. (F. godef.
le.) Il 1412. Billon meslé de plusieurs sortes de monnoye,
ns GODEF. SuppL]
1. 1 1. Pièce de bois de sapin équarrie. | 2. Bois de vi-
e. sarment dont on a élagué les branches. || P. ext.
I). Bande de terre, crête formée par la terre amonce-
; de deux sillons adossés. Labourage en — .
II. Il 1" Vieilli. Lingot de métal. Si je montrais une
isse de plomb et que je disse : Ce — d'or m'a été donné...,
LV. Tr. des Reliques.
II 2° Alliage de métal précieux avec du cuivre. | 1.
eilli. Monnaie d'or, d'argent, dont on diminuait le titre
r un alliage en lui conservant la môme valeur nomi-
le. Une des raisons qui fit augmenter chez eux (les Ro-
ains) la valeur numéraire des monnaies, c'est-à-dire établir le
, fut la rareté de l'argent, montesq. Espr. des lois, xxi, 16.
:. ^lonnaie de cuivre alliée d'argent. P. ext. Grosse mon-
,ie. monnaie de cuivre pur. De la monnaie de — ; du — .
anal. Toute monnaie de bas titre, défectueuse. | 3.
e.rt. Vieilli. Lieu où l'on fondait les Ijillons, les lingots.
ext. En parlant de monnaie de rebut, d'objets d'or,
argent, dépréciés. Les mettre, les envoyer au — , à la re-
nte.
BILLONNAGE [bi-yô-nàj'J s. m.
[ÉTYM. Dérivé de billonner, § 78. |] (Au sens I.) xiv« s.
exte dans godef. SuppL]
I. Vieilli. Action de billonner (les monnaies).
II. Labour en billon.
BILLONNEMENT [bi-yôn'-man ; en vers, -yù-ne-...]
?w.
[ÉTYM. Dérivé de billonner, § 145. |] xvi^ s. palma cayet,
ins DELB. Rec]
Il Vieilli. Action de billonner (les monnaies).
BILLONNER [bi-yo-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de biUon, § 154. jj (Au sens II.) 1356. Or-
onn. m, 90.]
1. 1 1. Ne laisser à la vigne, en l'élaguant, que le bil-
in, le sarment. P. ext. Fig. — un animal, le châtrer. | 2.
abourer en billon.
II. Vieilli. I 1. Altérer la monnaie en lui donnant un
lliage au-dessous du titre. | 2. Trier, pour les refondre,
'S monnaies défectueuses. P. ext. Trier les monnaies
'or, d'argent, qui excèdent le poids, pour les fondre et
n tirer un profit.
BILLONNEUR [bi-yô-neur] s. rn.
[ÉTYM. Dérivé de biUonner, § 112. 1| 1347. Texte dans
ODEF. SuppL]
Il Vieilli. Celui qui billonne les monnaies.
BILLOT [bi-yô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bille 1, § 136. || xiv" s. Modus, dans
ITTRÉ.]
Il 1» Bloc de bois dont la surface est aplanie. | 1. Bloc
le bois sur lequel on tranchait la tête des condamnés
avec la hache ou l'épée. Fig. J'en mettrais ma tête sur le
— , je garantis sur ma tête ce que j'avance. | 2. Bloc de
bois sur lequel on hache en cuisine la viande, les lé-
gumes, etc. I 3. Bloc de bois sur lequel le cordonnier bat
les semelles. | 4. Bloc de bois qui supporte une enclume.
I 5. Bloc de bois sur lequel le maréchal ferrant contre-
perce les trous du fer à cheval. | 6. P. ext. Lourde pièce
de bois qui pose sur le sol et qui, attachée par une corde
au cou des chevaux, des bœufs, au pâturage, les em-
pêche de courir.
Il 2" Bâton. I 1. Bâton qu'on attache le long du flanc
des chevaux qu'on mène à la file les uns des autres, j 2.
Bâton mis en travers au cou des chiens pour les empê-
cher de chasser. | 3. Bâton médicamenteux qu'on met
en guise de mors dans la bouche du cheval pour qu'il
le mâche.
•BILOBÉ, ÉE [bi-lô-bé] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et lobe, § 275.
II Mot de la fin du xviu« s.]
Il (Hist. nat.) Partagé en deux lobes.
*BILOCULAIRE [bi-lô-ku-ler] adJ.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et loculus,
loge, § 275. Il 1771. trév.]
Il (Botan.) Qui est à double loge. Baie — .
•BILOQUER [bi-lô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Peut-être pour binoquer, qui se trouve en anc.
franc, (terres d'yver binoquies et verciees, dans godef. bi-
noquier) et qui parait dérivé de biner. || Néolog.]
Il Labourer profondément (labour d'automne).
'BIMANE [bi-màn'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et manus,
main, § 275. || xviiie s. buff. Singe.]
Il Qui a deux mains. Spécialt. Qui a deux mains à
pouces opposables. (Se dit de l'homme, considéré comme
le seul mammifère qui ait cette propriété.) || Substantivt,
masc. L'ordre des Bimanes.
BIMBELOT [binb'-16 ; en vers, bin-be-lô] s. m.
[ÉTYM. Même mot que bibelot, avec intercalalion inex-
pliquée de la nasale. (F. bibelot.) || 1549. r. est. Admis
ACAD. 1762.]
Il Vieilli. Jouet d'enfant. || P. ext. Menu objet de ta-
bletterie.
BIMBELOTERIE [binb'-lol'-ri ; en vers, bin-be-lô-
te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bimbelotier, §§ 65 et 68. || xve_s. Mer-
cerie et bibloterie, chastell. dans delb. Rec. \ 1751. Bim-
bloterie, encycl. Admis acad. 1835.]
Il Fabrication, commerce de bimbelots. P. ext. Ce qui
est l'objet de ce commerce. Fabriquer, vendre de la — .
BIMBELOTIER, * BIIVIBELOTIÈRE [binb'-lô-tyé ,
-tyèr; en vers, bin-be-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de bimbelot, § 115. On trouve bibelotier
(1467) dans godef. SuppL \\ 1533. Bimbelotier, rab. ii, 30.
I 1680. Bimbloquier, richel. | 1690. Bimbelotier, furet. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Celui, celle (jui fabrique, qui vend des bimbelots.
BINAGE [bi-nâj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de biner, § 78. || 1611. cotgr.]
Il Action de biner. | 1. Action débiner la terre, j 2. En
parlant d'un prêtre, action de dire la messe le même
jour dans deux églises différentes ou deux fois dans la
même église.
BINAIRE [bi-nèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. binarius, m. s. de bini, deux,
§ 248. Il 1554. Différence binere progressive, J. peletier,
Algèbre, p. 227.]
Il Composé de deux unités. Nombre —, qui contient
deux fois l'unité. Composé — (en chimie), combinaison
de deux corps simples. Mesure — (en musique), qui peut
se partager en deux temps. || P. ext. Système de numéra-
tion —, où l'on exprimait tous les nombres avec deux
chiffres (1 et 0).
BINARD [bi-nàr] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il (Technol.) Lourd chariot à quatre roues égales dont
se servent les maçons.
* BINE [bin'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de biner, § 52. |j Néolog.]
Il Outil qui sert à biner la terre.
BINER [bi-né] v. tr.
BINET
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. *binare, dérivé de bini,
deux. On trouve rebiner dès le xv^ s. (F. du c. canaveria.;
Il 1539. Biner les vignes, r. est.]
Il 1° Donner à la terre une seconde façon.
Il 2» Dire deux messes le même jour.
Il 3» Doubler l'attelage d'une charrette pour lui faire
gravir une côte.
BIN£T [bi-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de biner, § 133. gotgr. imprime par erreur
faire bivet, pour faire binet. || xve-xvi" s. V. à l'article.]
I. Il 1" Vieilli. Action de donner un second labour à
la terre. Fig. Ils labouroient eux deux d'accord Quant faire —
et tiercet, gringore, Prince des sots.
Il 2° Petite cbarrue légère pour donner un second la-
bour. {Cf. binot.)
II. P. ext. Vieilli. || 1" Faire —, sortir du chandelier
une chandelle, une bougie, presque complètement brû-
lée, et la placer sur la bobèche pour pouvoir la brûler
jusqu'au bout. Il faut finir aveoquela chandelle : J'ai fait — ,
pour me rendre en ce lieu , st-amant , Êpit. au baron de
Villarnoul. \\ Fig. Le médecin faisait — de M. le duc d'Elbeuf
(prolongeait le peu de vie qui lui restait), t. des réaux,
Histor. Rcp. de Mn^e Cornuel. Absolt. Faire —, user de son
reste.
Il 2° Brûle-bout formé d'un disque de métal à pointe
pour ficher des bouts de chandelle, de bougie.
1. "BINETTE [bi-nêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de biner, § 133. || 1791. encycl. méth.]
Il Outil à manche long, dont le fer présente d'un côté
de la douille une lame étroite et plate, de l'autre deux
et qqf trois dents, et qui sert à biner la terre.
2. 'BINETTE [bi-nêf] s. f.
[ÉTYM. De Binet, coiffeur de Louis XIV, § 36. || Mot de
la fin du xvm^ s.]
Il Vieilli. Perruque à la Louis XIV. || P. ext. Famil.
Tête ridicule.
* BINIOU [bi-nyou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas breton biniou, m. s. § 4. ||
Néolog.]
Il Cornemuse bretonne.
BINOCLE [bi-nôkl'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bini, deux, et oculus, œil,
§ 275. Il 1678. Mot dû au p. chérubin, capucin.]
I« Il 1° Vieilli. Sorte de télescope double.
Il 2o Double lorgnon qu'on fixe sur le nez par un res-
sort ou qu'on tient à l'aide d'un manche. [Syn. pince-nez.)
II. (Chirurgie.) Bandage croisé destiné à maintenir un
appareil sur les deux yeux.
BINOCULAIRE [bi-nè-ku-ler] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bini, deux, oculus, œil, et
le suffixe aire, §§ 275 et 248. || 1721. trév.]
Il Relatif aux deux yeux. Télescope — . (Syn. binocle, I,!».)
I Spe'cialt. Vision —, formation simultanée, sur la rétine
des deux yeux, de deux images d'un môme objet sous
un angle différent, ce qui donne la perception du relief.
*BINOIR [bi-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de biner, § 113. || xive s. Textes dans
godef.]
Il Petite charrue légère. [V. binot.)
BINÔME [bi-nôm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et le grec
voixôç, division {cf. monôme), § 284. || 1554. Des binômes les
uns sont quarrez, j. peletier, Algèbre, p. 138.]
Il (Algèbre.) Quantité formée de deux termes unis par
le signe plus (-{-) ou le signe moins ( — ). Le — de Newton,
formule trouvée par Newton, qui donne le développe-
ment d'une puissance quelconque d'un binôme, sans
qu'on ait besoin de le faire passer par la série des puis-
sances inférieures.
*BINOT [bi-nô] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de binoter, § 52. || 1700. liger,
Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec]
Il Petite charrue légère, dont le soc est en fer de lance
et qu'on emploie surtout en Flandre, en Belgique, pour
recouvrir les semences. {V. couvraUle.)
•BINOTAGE [bi-nô-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de binoter, §78. || 1564. J. Thierry, Dict.
franc. -lat.]
Il Action de binoter.
•BINOTER [bi-nô-té] v. tr.
fois.
1381. Terres bignote]
P. ext, Labouil
|1564. Binotiz, j. thieuî
- 238 - BIQUETER
[ÉTYM. Dérivé de biner, § 167
dans GODEf, Suppl.]
Il Labourer pour la seconde
légèrement.
"BINOTIS [bi-nô-ti] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de binoter, § 81.
Dict. franç.-lat.]
Il Dialect. Terre binotée.
"BINUBE [bi-nub'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. binubus, m. s. de bis, d'
fois, et nubere, se marier. || Néolog.]
Il (Droit.) Qui a été marié deux fois.
BIOGRAPHE [hyù-graf; en vers, bi-ô-...] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec ptoî, vie, et ypic;
écrire, § 279. || 1721. trév. Admis kckh. 1762.]
Il Celui qui a écrit la biographie de qqn. Son — l'a lo
BIOGRAPHIE [byô-grà-fi; en vers, bi-ù-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de biographe, § 68. || Admis acad. 170
Il Écrit racontant la vie de qqn.
BIOGRAPHIQUE [byù-grà-fïk' ; en vers, bi-ô-...] ff(
[ÉTYM. Dérivé de biographie, § 229. || Admis ac
1762.]
Il Relatif à la biographie. On manque de détails biograp
ques sur cet auteur. Notice — . Ouvrage, dictionnaire — .
'BIOLOGIE [byô-lo-ji; en vers, bi-ô-...] .y. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec pioî, vie, et ^ôyoî, di
cours, § 279. || Néolog.]
Il Science générale de la vie, de ses conditions et
ses formes diverses (organisation des êtres vivants, n
lieux où ils vivent, fonctions de la vie, etc.).
'BIOLOGIQUE [byô-lô-jik'; en wr^, bi-ô-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de biologie, § 229. || Néolog.]
Il Relatif à la biologie.
*BION [byon ; en vers, bi-on] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1791. encycl. métii.]
Il Outil tranchant avec lequel le verrier fend dans
longueur le verre soufflé en cylindre et destiné à êti
veloppé en feuilles pour faire les vitres,
"BIOXYDE [bi-ôk'-sid'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et o:
§ 284. Il Néolog.]
Il Oxyde qui contient une quantité d'oxygène double
celle que contient l'oxyde simple ou protoxyde.
1. BIPEDE [bi-pèd'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bipes, edls, m. s. de bis,
fois, et pes, pied. On disait bipédal au xvi" s. {Sat.
nipp. I, 188). Il Admis acad. 1762.]
Il Qui marche sur deux pieds. L'homme est le seul qui
bimane et — , parce qu'il est le seul qui ait deux mains et
pieds, BUFF. Singe. Les oiseaux sont bipèdes. || Substan
L'homme est im — .
2. BIPÈDE [bi-pèd'] S. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et pes, ped
pied, § 275. || Néolog.]
Il Deux des jambes du cheval, prises ensemble. Le
antérieur, postérieur, diagonal, latéral.
'BIPENNE [bi-pèn']. V. bipenne.
'BIPENNE, ÉE [bi-pen'-né] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et pennaO
pinna, plume, § 275. || 1721. trév ,
Qui a deux ailes. Insecte —, diptère. (Dans ce ser
I
I
on dit aussi bipenne.)
P. anal. Feuille bipennée, à folio!
(Dans ce se;
rangées comme les barbes d'une plume
on dit aussi bipinné.)
'BIPINNÉ [bi-pïn'-né]. F. bipenne.
BIQUE [bïk'] s. f.
[ÉTYM. Paraît se rattacher au même radical que l'itii
becco, bouc, probablement d'origine german. §7. || 16li
Bicque, COTGR.]
Il Nom familier de la chèvre. La — allant remplir sa tra
nante mamelle, la f. Fab. iv, 15.
BIQUET [bi-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bique, § 133. || xvi" s. Texte dansGODi::
Suppl.]
Il 1" Petit de la chèvre. Le — soupçonneux par la fente re
garde, la f. Fab. iv, 15.]
Il 2" Fig. Dialect. Fléau de balance, et, p. ext. trébii
chet. {Cf. bicoq et chèvre.) L'un et l'autre étant sur le —, 1
mal pesait davantage, d'averoult, dans delb. Rec.
' BIQUETER [bïk'-té ; en vers, bi-ke-té] v. intr. et tr
BIQUETTE
— 239 —
BISEAU
,m'M. Dérive de biquet, § 154. || (Au sens 2° fig.) xin« s.
g[)E coincy, dans godef. | (Au sens 1°.) 1701. furet.]
l" V. intr. Mettre bas (en parlant de la chèvre). [Syn.
irroter.)
2" V. tr. Peser avoc le biquet, sorte de trébuchet.
BIQUETTE [bi-kef] s. f.
h'VM. Dérivé de bique, § 133. || xvi^ s. Mes biquettes bar-
s, R. BELLEAU, Bergcries, 2.]
Jeune chèvre.
BIRAMBROT [bi-ran-brô] s. m.
•ÎTYM. Emprunté du holland. bierenbrood, m. s. de hier,
Ire, en, et, et brood, pain, § 10. || xyiii^ s. V. à l'article.]
Vieilli. Soupe à la bière. Adieu, mon cher mangeur de
t de tartines, scarr. dans furet. Dict. (éd. 1701).
BIRE [bir] s. f.
txYM. Forme affaiblie de buire (F. ce mot), § 330. ||
19. Bires ou nasses d'osier, dans delb. Rcc]
(Pèche.) Sorte de nasse d'osier. [Sijn. bure, bouteille.)
BIRÉFRINGENT, ENTE [bi-ré-frin-jan, -jânt'] adj.
STYM. Composé avec le lat. bis, doublement, et réfrin-
" ' -'? 275. Il Ncolog.]
i produit une double réfraction du rayon lumi-
orame le spath d'Islande). Tout corps — polarise la
i'jiére.
ItIRÈME [bi-rèm'] s. f.
jâTYM. Emprunté du lat. biremis, m. s. de bis, deux fois,
tiemus, rame, jj 1581. guill. du ciioul, dans delb. Bec]
I (T. d'antiq.) Galère ayant de chaque côté deux rangs
tirameurs.
IBIRETTÉ [bi-ref] s. f.
jÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
I Sorte de râteau en bois.
iilRIBI [bi-ri-bi] s. m.
;ÉTYM. Emprunté de l'ital. biribisso, m. s. § 12. || xyiii^ s.
ià l'article.]
j Jeu analogue au loto, qui se jouait avec un tableau à
«les numérotées et des boules portant des numéros
(|Tespondants. On a imaginé de faire... de ce tirage un jeu
«j— , de brosses, Lett. d'Italie, i, 61.
îîIRLOIR [bir-lwàr] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. 1| 1694. mén. Dict. étym. Ad-
1 ^ ACAD. 1762.]
Petit tourniquet qui sert à retenir le châssis d'une fe-
re, quand il est levé.
BIRRETTE [bi-rêf] s. f.
ÉTYM. Emprunté du bas lat. *birrettum, m. s. {Cf. bar-
;e et béret.) || 1366. Birette, dans du g. birretum.]
1» Bonnet noir en forme de cône que portaient les
3CS du Bas-Empire.
2" Sorte de bonnet pointu que portent les novice-
;z les jésuites.
L. BIS, ISE [bi, biz'] adj.
ÉTYM. Origine inconnue ; môme famille que l'ital. bi-
. Il xie s. Rollanz ferit en une pierre bise, Roland, 2338.]
; D'un gris foncé. Pain —, de couleur grise, à cause
son qu'il renferme. || Vieilli. Substantivt, fém. Biseo,
sont de petits pains de deux liards, S0REL, Francion, i32.
J. BIS [bïs'] adv.
ÉTYM. Mot lat. signifiant deux fois. || 1690. furet.]
Pour la seconde fois. (Ne s'emploie que dans certai-
; locutions.) Le numéro 3 — . | Ellipt. En s'adressant ,i
chanteur, à un acteur. — ! recommencez! || Substaii-
t, masc. Les — se sont succédé. Avoir les honneurs du — .
BISAGE [bi-zàj'] s. m.
ÉTYM. Dérivé de biser 2, § 78. || 1751. encycl. biseurs.]
Action de reteindre une étofTe déjà teinte.
BISAÏEUL , EULE [bi-zà-yéul] s. m. et /.
ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et aïeul,
75. Ane. franc, besaiol (beaum.\n. xix, 4), où bis est
ange régulièrement en bes. || 1539. Bisayeul, r. est.]
1 Arrière-grand-père, arrière-grand-mère, du côté pa-
nel ou maternel.
BISAIGUE [bi-zèg'] s. m.
ÉTYM. Origine incertaine. On trouve aussi bisaigle, bi-
de (c/". ital. bisegolo, espagn. bisagra, m. s.), ce qui em-
îhe de voir dans ce mot une autre forme de besaiguë.
. ce mot.) Peut-être composé de bis et du radical du
. œquare, égaliser. || 1751. Bizègle, encycl.]
I (Technol.) Outil du cordonnier, présentant deux
uts semblables, pour polir le tour des semelles.
*BISAILLE [bi-zày'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bis 1, § 95. || 1791. encycl. métil]
Il 1° Farine bise.
Il 2" Mélange de pois gris et de vesce dont on nourrit
la volaille.
BISANNUEL, ELLE [bi-zan'-nuèl ; en vers, -nu-èl]
adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois , et annuel,
§ 275. Il 1783. ENCYCL. méth.]
Il Qui revient tous les deux ans. Spécialt. (Botan.) Plante
bisannuelle, qui ne fleurit que tous les deux ans. | P. exl..
Plante qui vit deux ans.
BISBILLE [bïs'-bïy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bisbiglio, murmure, § 12. ||
1694. MÉN. Dict. étyun.]
Il Famil. Différend léger entre personnes familières.
Ils sont toujours en — . Des rois qui souvent pour vétille Avaient
entre eux quelque — , taillet, dans delb. Rec.
* BIS-BLANC [bi-blanc] adj. m.
[ÉTYM. Composé de bis 1 et blanc, § 179. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Qui est entre le bis et le blanc. Du pain — .
BISCAÏEN [bïs'-kà-yin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de Biscaïe, nom d'une province d'Espa-
gne, § 97. Il Admis acad. 1835.]
Il Anciennt. \\ ±° Fusil de rempart, employé d'abord en
Biscaye.
Il 2° Balle de ce fusil. | P. ext. Petit boulet qui entre
dans les charges à mitraille.
*BISCHOF. V. bichof.
BISCORNU, UE [bïs'-kor-nu] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, au sens péjoratif, et
cornu, § 196. || xvi^ s. Pierres... longues, rondes, biscornues,,
B. PALISSY, 254.]
Il Famil. Qui paraît extravagant. Une idée biscornue. {Syn..
bizarre, baroque.)
BISCOTIN [bïs'-kô-tin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. biscottino, m. s. diminutir
de biscotto, biscuit, § 12. || 1701. furet.]
Il Petit biscuit de pâte ferme et cassante.
•BISCOTTE [bïs'-kof] s. f.
[ÉTYM. Fém. fait d'après l'ital. biscotto, biscuit, § 12.
Il Néolog.]
Il 1" Tranche de pain au lait séchée dans le four.
Il 2° Dialect. (Provence). Châtaigne cuite dans du vin
blanc et passée au four.
BISCUIT [bïs'-kui] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et cuit, § 196.
Ane. franc, bescuit, oii bis est régulièrement changé en
bes. Il xii^ s. De vin, de char et de bescuit, chrétien de
TROYES, Cligês, 234.]
I. Il 1" —, — de mer, pain en forme de galette auquel on
a donné plusieurs cuissons pour le durcir et le conser-
ver, et dont on fait provision pour les voyages sur mer,
pour l'approvisionnement des armées. Fig. S'embarquer
sans —, entreprendre qqch sans être prêt. Des voyages en-
trepris témérairement, et, comme l'on dit, des embarquements
sans biscuits, d'aub. Disc, milit. i, 193. || P. anal. \ 1. Os
de seiche qu'on donne aux petits oiseaux en cage pour
s'aiguiser le bec. | 2. Partie pierreuse qu'on trouve dans
la chaux éteinte. | 3. Tuile trop cuite au four.
Il 2" P. ext. Pâtisserie légère faite avec des œufs, de
la farine et du sucre. — de Reims. — à la cuiller. — de Sa-
voie. Il P. plaisant. Fig. M™e de Castries était un quart de
femme, une espèce de — manqué, st-sim. i, 390.
II. Porcelaine qui a reçu deux cuissons au four, et
qu'on laisse dans son blanc mat. Figurine en — . || P. ext.
Dn — (ouvrage en biscuit) de Sèvres. || P. anal. La pâte
du potier, du faïencier, avant que la couverte y soit ap-
pliquée.
BISE [biz'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xi" s. Bise ne altre vent, Voy.
de Chai'l. à Je'rus. dans delb. Bec]
Il Vent sec et froid qui, dans nos climats, souffle du
nord-est. || P. ext. Poét. Vent d'hiver. Quand la — fut ve-
nue, LA F. Fah. I, 1.
BISEAU [bi-zô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'angl. bezle, m. s. (cotgr.)
suppose l'existence en anc. franc, d'une forme béseau,
employée encore aujourd'hui parles charpentiers de pré-
férence à biseau. || xiii^ s. Miex en vaut un seul des bisiaus
BISEAUTAGE
— 240 —
BISSUS
(du pain) Quefilatiere ne joiaus, Dit des boulang. dans ju-
BiNAL, Jongl. et tr. p. 141.]
Il Bord taillé obliquement. [Syn. chanfrein.) Glace à — .
Lame en — . Outil en — , el, absolt, — de tourneur, de menui-
sier. Un chapiteau taillé en — . Le — d'une forme d'imprimerie,
partie oblique destinée à recevoir les coins qui servent à
la serrer. — de clarinette, de flageolet, etc., bec taillé en
biseau qui forme l'embouchure de ces instruments de
musique. — d'un tuyau d'orgue, la partie qui vient aboutir à
l'échancrure du corps du tuyau, et oîi se trouve la bou-
che. Il P. ext. — d'un pain, sa face latérale. On pain de rive
à — doré, MOL. B. gent. iv, 1.
"BISEAUTAGE [bi-zô-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de biseauter, § 78. || Néoîog.]
Il Action de biseauter.
BISEAX7TER [bi-zô-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de biseau, § 154. || Néolog. Admis par
ACAD. 1878, qui ne donne que le part, passé fém.]
Il Tailler en biseau. — une glace, un chapiteau. | Spécialt.
— les cartes, tailler en biseau le bord de certaines cartes
pour les reconnaître et tricher au jeu.
*BISEL [bi-sèl] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et sel, § 275.
Il Néolog.]
Il (Chimie.) Sel contenant deux fois autant d'acide que
le sel neutre pour la même quantité de base.
1. BISER [bi-zé] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bis 1, § 154. || 1690. furet.]
Il Devenir gris, noircir, en parlant du grain qui se dé-
tériore. Le froment a bise.
2. BISER [bi-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bis 2, § 154. || 1751. encycl. biseurs.]
Il (Technol.) Reteindre une étoffe déjà teinte.
BISET [bi-zè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bis 1, § 133. || xvii^ s. (Au sens 1°.)
Bizet, DU PiNET, dans godef. Suppl.]
Il 1° Pigeon sauvage de couleur grise.
il 2° Étoffe commune de couleur bise. || Fig. Famil.
Vn —, garde national qui faisait son service sans être en
uniforme.
1. BISETTE [bi-zëf] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1332-1344. Chaperons orfra-
zés de bisete. Compte de Robert de Seris, dans du c. bi-
setus.]
Il 1" Anciennt. Passementerie d'or ou d'argent.
Il 2° P. ext. Petite dentelle de bas prix.
2. "BISETTE [bi-zef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bis 1, § 133. || Néolog.]
[[ Nom vulgaire de la macreuse, à cause de son plu-
mage gris foncé.
BISMUTH [bïs'-mùf] s. m.
[ÉTYM. Paraît emprunté de l'angl. bismuth, m. s. § 8,
dont l'origine est inconnue. || xvi^ s. Bismuot, du pinet,
dans DELB. Rec.]
Il Métal d'un blanc gris à teintes rougeâtres, lamel-
leux, cassant, qui, amalgamé avec le mercure, s'emploie
pour rétamage des glaces. Sous-nitrate de —, combinai-
son de bismuth et d'acide nitrique , employé comme
blanc de fard, et comme remède dans certaines affec-
tions des voies digeslives.
BISON [bi-zon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bison, proprl, aurochs. || xv« s.
Texte dans godef. Suppl.]
Il Bœuf sauvage de l'Amérique, à dos bossu, à cornes
courtes, arrondies, et à longue barbe.
BISONNE [bi-zèn'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bis 1, § 104. || Admis acad. 1835.]
Il Toile grise pour doublure.
BIsaUAIN [bïs'-kin] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Bisquain s'emploie couram-
ment pour biscaïen, de Biscaye, aux xV et xvi'' s. Est-ce
le môme mot? || 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
Il Peau de mouton avec sa laine, dont les bourreliers
garnissent les colliers de harnais.
1. BISQUE [bïsk'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine, cotgr. donne à ce mot le
sens de faute au jeu de paume ; au sens actuel, J. thierry
et COTGR. écrivent biscaye, forme ofi il est difficile de ne
pas reconnaître le nom du pays de Biscaye. || 1564. Une
biscaye au jeu de paume, j. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il (Jeu de paume.) Avantage qu'un joueur fait à
autre en lui rendant quinze points avec la faculté de '.
placer à son choix dans la partie. Donner quinze et —
Fig. Vieilli. Il peut lui donner quinze et — , il lui est b)
supérieur. Prendre sa — , son avantage. Le bonhomme t
lut prendre sa — d'être de jour à la retreàte, St-sim. i, 4
2. BISQUE [bïsk'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvii" s. V. à l'article.]
Il Coulis d'écrevisses. Potage à la — . Mangeansen bisqi
ou amelettes Du pauvre peuple la caillette, Mazarinades, JSi
des partisans, n veut que tout cela (cet argent) s'en»
en bisques, malh. Lett. à Peiresc, 221.
BISQUER [bïs'-ké] v. intr.
[ÉTYM. Peut-être emprunté du Scandinave besk,
angl. baisk, aigre, § 9. {Cf. normand bisquette, piqu
et poitevin bisque, aigre.) || Mot de la fin duxviiic sj
mis ACAD. 1878.]
Il Pop. Ressentir une vexation. Cela le fera — .
BISSAC [bi-sak'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis et sac, § 196. {Cf.
sace.) Il xv« s. ch. d'orl. Bail. 78.]
Il Sac de toile fendu en long par le milieu et dont
extrémités forment deux poches. Spécialt. — de n
diant, besace. Vieilli. Être au —, être réduit à la mep
cité. Il Fig. Avoir de bons tours dans son —, être richç
stratagèmes. Je n'ai qu'un tour dans mon — , la f. Fi
IX, 14.
"BISSE [bïs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. biscia, m. s. qui est le !
bestia, pris dans un sens spécial, § 12. || 1611. coTGa.3
Il (Blason.) Sorte de couleuvre.
"BISSECTEUR, TRICE [bi-sek'-teur, -trïs'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et sed
§ 275. Il Néolog.]
Il (Géom.) Qui divise en deux parties égales. Ligne^
sectrice, et, substantivt, fém. Bissectrice, ligne droite ql
passant par le sommet d'un angle, divise celui-ci en dij
parties égales.
BISSEGTION [bi-sek'-syon ; en vers, si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et sec
§ 275. Il 1751. encycl. Admis acad. 1835.]
Il (Géom.) Division d'un angle, d'une droite, etc., |
deux parties égales.
"BISSER [bi-sé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bis 2, § 154. || Néolog.]
Il Répéter une seconde fois. Faire — un morceau.!
morceau a été bissé.
"BISSÊTRE [bi-sètr'] s. m.
[ÉTYM. Autre forme de bissexte, ce jour étant rega!|
comme malheureux; l'anc. franc, dit ordinairement
sistre. (F. godef.) || 1611. Bissestre, cotgr.]
Il Vieilli et dialect. || 1° Chose malencontreuse quiar
Il 2" P. ext. Action malencontreuse. Il nous va faire^
cor quelque nouveau — , mol. Et. v, 5.
BISSEXE [bi-seks'j, "BISSEXUÉ, ÉEjbi-sek'-sué;
vers, -su-é], et BISSEXUEL, ELLE [bi-sek'-suèl, en Vi\
-su-èl] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et se|
§ 275. -WAiLLY, Nouv. Voc. (1803), donne bisexe; aC|
1835, bissexe et bissexuel.]
Il (Botan.) Qui réunit les deux sexes, l'organe il|
(élamine) et l'organe femelle (pistil).
BISSEXTE [bi-sêksf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bissextus, proprt, deux^
sixième, nom donné au jour intercalé tous les
ans dans le calendrier julien après le sixième dej
lendes de mars (24 février). || xm^ s. Comput, dans.î|
TRÉ.]
Il Vieilli. Jour ajouté tous les quatre ans au moiij
février.
BISSEXTIL, ILE [bi-seks'-til] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bissextilis, m. s. \\ 1617. Bis
ou l'an bissextil, dans delb. Rec.]
Il Où se trouve le bissexte. Année bissextile.
" BISSEXUÉ , BISSEXUEL. V. bissexe.
"BISSOC [bi-sok'] 5. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et soc, §J
Il Néolog.]
Il Charrue à deux socs ayant chacun coutre et ver9
BISSUS. F.byssus.
BISTOQUET
iSTOQUET [bïs'-tô-kè] s. m.
'YM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et toquer,
5 et 133. (Cf. le verbe bestocquer dans gotgr.)|| (Au
'~ i'\) 172L TRÉV.]
1 ' (xvni" s.) Masse de billard.
2" Bâtonnet, au jeu dit de ce nom.
IjISTORD [bïs'-torl. F. bitord.
fcSTORTE [bïs'-tôrt'] s. f.
Jtym. Emprunté du lat. du moyen âge bistorta, m. s.
1' !<? deux fois, et torta, tordue, à cause des racines en-
s de la bistorte. || xiii* s. alebrant de sienne, dans
ile formant une espèce du genre des Renouées,
-,airement grande oseille.
iîISTORTIER [bïs'-tôr-tyé] s. m.
JTYM. Emprunté du provenç. bistortier, m. s. proprt,
,'; ot pour serrer une corde en la tordant, dérivé de
)i rt, lordu [cf. franc, bitord), § 11. || 1581. Un pilon de
v'" nous appelons un bistortier, m. dusseau, Enchir.
B. Rec]
m de pharmacien à long manche, pour battre et
iiiinger les substances molles dans le mortier.
JCSTOURI [bïs'-tou-ri] s. m.
TYM. Origine inconnue. On dit une historié au xvi^ s.;
a inio bistorit, citée par du c, est peut-être une faute,
) historié. || 1464. Un coutel poignant nommé bistorit, dans
! . 1011. Bistorin, COTGR. | 1642. Bistory, ouD.]
;'elit couteau de chirurgie dont la lame mobile est
n|itenue par un ressort quand on l'ouvre.
'3IST0URISER [bïs'-tou-ri-zé] V. tr.
i">M. Dérivé de bistouri, §267. || xviie s. V. à l'article.]
\'amil. Vieilli. Traiter par le bistouri. Je purge, je sonde,
ejstourise, gherardi, Th. ital. i, 263.
ÎISTOURNAGE [bïs'-tour-naj'] s. m.
iTYM. Dérivé de bistourner, § 78. || Néolog.]
|\ction de bistourner,
ItSTOURNER [bïs'-tour-né] v. tr.
jTYM. Ane. franc, bestourner, composé avec le lat. bis,
Diens péjoratif, et tourner, §§ 192 et 196. Sur le chan-
; ent de bestourner en bistourner, V. § 502. || xu^ s. For-
■v , coin ta roe M'est ore laidement tornee ! Malemant l'a m'as
)iiDrnee, chrétien de troyes, Charrette, 6468. | 1680.
Sjiurner, Richel.]
\Famil. Déformer en tournant, en tordant. Ses jambes
H|3nt bistournées, se sont tordues. Spécialt. Châtrer (un
i jnal) en tordant les testicules. P. plaisant. Geôliers bis-
caés (eunuques), gherardi. Th. ital. vi, 301.
ISTRE [bistr'j s. m. {fém. furet. 1690).
TYM. Origine inconnue. || xvi» s. Noir de flambe ou
J e, j. LE MAIRE, dans delb. Rec.]
Couleur d'un brun jaunâtre qu'on obtient avec de la
i cuite et détrempée, et dont on se sert pour peindre
1 lavis. Il Adjectivt. Couleur — .
ISTRÉ , EE [bïs'-tré] adj.
'TYM. Dérivé de bistre, § 118. || Néolog.]
Qui a la couleur du bistre. Teint — .
BISTRER [bïs'-tré] v. tr.
;tym. Dérivé de bistre, § 154. || Néolog.]
Rendre de couleur bistre.
BISULQUE [bi-sûlk'] adj.
;tym. Emprunté du lat. bisulcus, qu'un sillon partage
leux, de bis, deux fois, et sulcus, sillon. || 1528. Les po-
s ont la queue bissulque, dans delb. Rec]
Qui a le sabot du pied fendu.
ITORD [bi-tôr] s. m.
"^M. Composé avec le lat. bis, deux fois, et tortus,
196. Le d final est dû à l'influence du verbe tordre.
^35 admet bistord à côté de bitord. || 1694. th. corn.]
I Marine.) Cordage de deux fils de caret tordus en-
ible.
BITTE [bit'] s. f.
:tym. Emprunté de l'anc. Scandinave biti, poutre, § 9.
>06. Bite, NicoT.]
(Marine.) Pièce placée à l'avant du navire et formée
leux montants et d'une traverse sur laquelle s'enrou-
et s'amarrent les câbles.
BITTER [bi-té] v. tr.
■;tym. Dérivé de bitte, § 154. || 1690. furet.]
(Marine.) Fixer (le câble de l'ancre) sur la tête de la
e.
DICT. FRANC,
241 - BIZARRE
* BITTER [bi-tèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du holland. bitter, proprt, amer, § 10.
Il Néolog.]
Il Liqueur hollandaise,'préparée avec de l'eau-de-vie de
genièvre, oii l'on fait infuser de l'écorce d'oranges amères.
*BITTON [bi-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bitte, § 104, || xvi^ s. rab. iv, 19.]
Il (Marine.) Petite bitte.
""BITTURE [bi-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du verbe bitter, § 111, || 1683. Je prends
biture, c'est-à-dire j'allonge le câble sur le pont autant qu'il m'en
faut, LE gordier, Instr. des pilotes, dans delb. Rec]
Il (Marine.) Portion du câble fixé à la bitte, qui doit
filer avec l'ancre, et qu'on étend sur le pont quand on se
l)répare à mouiller. Prendre une bonne —, la longueur de
câble suffisante. | Fig. Trivial. Prendre, se donner une — de
qqch, s'en donner tout son soûl.
BITUME [bi-tum'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bitumen, m. s. paré emploie
(mcore la forme lat. bitumen; on trouve bitum dans la
Sat. Ménipp. ii, 62. {Cf. béton.) || 1611. cotgr.]
Il Substance minérale combustible, liquide (naphte) ou
solide (asphalte), de couleur brune. || P. ext. \ l. Asphalte
mêlé avec du sable; qui sert à recouvrir le sol, et rem-
place les dalles, les pavés. | 2. Couleur brune, vernis dans
la composition duquel entre le bitume,
'BITUMER [bi-tu-mé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bitume, § 154. || Néolog.]
Il Enduire de bitume,
BITUMINEUX, EUSE [bi-tu-mi-neû, -neuz'] adj.
[ÉTYM, Emprunté du lat, bituminosus, m. s. \\ xvi" s,
PARÉ, XVIII, 70.]
Il Qui tient du bitume. Odeur bitumineuse.
BIVAC [bi-vak']. V. bivouac.
BIVALVE [bi-vàlv'J adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et valve, § 275,
Il Admis acad. 1762.]
Il Qui a deux valves. Coquille — . Noyau — . | Substan-
livt, masc. Les huîtres sont des bivalves.
BIVAQUER [bi-và-ké]. V. bivouaquer.
*BIVEAU [bi-vô] s. m.
[ÉTYM. On dit aussi béveau, buveau, beauveau. Même ori-
gine que l'anc. franc, bever, biaiser. {Cf. l'angl. bevel, bi-
seau, qui est emprunté au franc.) || 1568. Les branches du
buveau sont différentes de celles de l'esquierre, dans godef.
Suppl.]
Il (Technol.) Sorte d'équerre formée de deux lattes as-
semblées sous un certain angle, dont se servent les tail-
leurs de pierre. || Équerre à branches mobiles dont se
servent les fondeurs de caractères.
* BIVIAIRE [bi-vyèr ; en vers, -vi-èr] adj.
[ÉTYM, Dérivé du lat, bivium, bivoie, § 248, || 1669. Texte
dans delb. jRec]
Il Vieilli. Qui présente deux voies.
* BIVOIE [bi-vwà] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. bis, deux fois, et le franc,
vole, à l'imitation du lat. bivium, § 196. || 1694. th, corn.
Admis acad. 1762; suppr. 1798.]
Il Place où aboutissent deux chemins.
BIVOUAC [bi-vwâk'l s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. beiwache, m. s. de bei, au-
près, wache, veillée, § 7. mén. écrit bivoie; richel. (1680)
donne les trois formes bihouac, biouac, bivouac, et déclare
la dernière moins usitée. || 1650. mén. Orig.]
I. Anciennt. Garde de nuit que faisait un poste, une
sentinelle, pour surveiller les mouvements de l'ennemi.
Monter, descendre le — .
II. P. ext. Campement de nuit en plein air. Les troupes
étaient au — par des pluies continuelles, duclos, L. XI, il, 147.
BIVOUAQUER [bi-vwà-qué] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bivouac, § 154. || Admis acad. 1798.]
Il Camper la nuit en plein air.
BIZARRE [bi-zàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bizarro, proprt, brave,
sens qui se trouve en franc, au xvi» s. § 13. Le mot bi-
garré paraît avoir contribué à modifier le sens primitif.
L'orthogr. bigearre, ordinaire au xvii^ s. et au commence-
ment du xvii<=, est encore autorisée par vaugel. ; mais
à la fin du xvii" s. on n'écrit plus que bizarre. || xvi" s.
Opinions bigearres, bon. des fer. Nouv. 35.]
10
BIZARREMENT
242
BLANC
Il Qui est d'une ('trangelé singulière. Un esprit —, un
homme —, et, suàstaniivl [peu usité), Un —, boil. Ai-l.
p. 3. Notre — De son autorité pressa notre hyménée, la i".
Florentin, se. 9. Une humeur — , une mode — . Mille sectes
bizarres, BOSS. R. d'Angl. Cris impuissants, fureurs bizarres,
LEFR. DE POMP. Movt de J.-B. Rouss. De tant d'objets divers
le — assemblage, rac. Ath, ii, 5.
BIZARREMENT [bi-zar'-man ; en vers, -zà-re-...] adr.
[ÉTYM. Composé de bizarre et ment, § 724. || XYi* s. Bi-
zarrement armez, Sat. Me'nipp. i, 18.]
Il D'une manière bizarre.
BIZARRERIE [bi-zàr'-ri ; en vers, -zà-re-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bizarre, § 69. || 1611. cotgr.]
Il Étrangeté singulière. Mais encor, dites-moi, quelle — ?
MOL. Mis. I, 1. La — de la mode. Assez d'inégalités et de bi-
zarreries dans leurs humeurs, BOSS. La l'ait.
"BLACKBOULER [blak'-bou-lé] i'. tr.
[ÉTYM. Composé hybride fait avec le franc, boule el
l'angl. black, noir, l'usage qu'exprime ce mot étant em-
prunté à l'Angleterre, §§ 8, 194 et 196. || Ne'olog.]
Il Famil. Refuser, en lui donnant une boule noire, une
personne qui demande à faire partie d'un club, d'un cercle.
BLAFARD , ARDE [blà-fàr, -fard'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. bleihvaro, de cou-
leur pâle, §§ 6, 498 et 499. Sur l'addition du d, V. § 509.
Il xivo s. Si blaffart et si fade Qu'il semble qu'aie esté malade,
j. BRUYANT, dans Ménagier, ii, 6.]
Il D'un blanc terne. Une lumière blafarde. Un teint — . Une
coiffure qui la rendait plus blafarde que jamais, hamilt. Gram .
138. Il P. plaisant. Fig. Une union si blafarde, hamilt. Gram.
2i2.
BLAGUE [blàg'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l' allem. balg, poche élastique, § 7.
Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Petit sac de poche où les fumeurs mettent leur ta-
bac. Il Fig. Famil. Menterie pour s'amuser des gens. Ce
système, appelé, dans l'argot du journ£disme, la — , u. de Bal-
zac, Grand Homme de province, 30.
BLAGUER [blà-ghé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de blague, § 154. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Famil. Dire des blagues. || V. tr. — qqn, dire des bla-
gues à ses dépens.
BLAGUEUR, 'BLAGUEUSE [blà-ghèur, -gheuz'] s.
m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de blaguer, § 112. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Famil. Diseur, diseuse de blagues.
BLAIREAU [blè-rô] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. L'explication de blaireau,
plus anciennt blereau, comme un dérivé de blé (le blai-
reau serait « le petit marchand de blé ») est plus ingé-
nieuse que solide. || xw^ s. Blarel, dans godef. Suppl.]
Il Mammifère planligrade, carnassier, mais se nourris-
sant aussi de fruits et de grains, bas .sur jambes, à pieds
mxinis d'ongles forts et crochus propres à fouiller. Une
brosse en poil de — , pour les peintres en bâtiment. Un
pinceau à barbe en poil de — , et, ellipt. Un — .
BLÂMABLE [bUl-màbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de blâmer, § 93. || xiiie s. Blasmable, brun,
latini, dans delb. /Jet'.]
Il Digne de blâme. A force de sagesse on peut être — ,
MOL. Mis. I, 1.
BLÂME [blam'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de blâmer, § 52. || xi^ s. Dist Oli-
viers : « D'iço ne sai jo blasme, » Roland, 1082.]
Il Jugement par lequel on désapprouve qqn comm(>
ayant mal agi. Une action ne peut être imputée à — lors-
qu'elle est involontaire, pasc. Prov. 4. Crains-tu si peu le —
et si peu les faux bruits? coRN. Cid, m, 4. Peu de gens sont
assez sages pour préférer le — qui leur est utile à la louange
qui les trahit, la rochef. Max. 147. | Spécialt. (Jurispr.)
Peine consistant en une réprimande infligée par le tri-
bunal au coupable.
BLÂMER [blii-mé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. blasphemare, proprt, blasphémer, outra-
ger, devenu blasmer, §§ 370, 336 , 295 et 291 , blâmer,
S i22.]
Il Désapprouver qqn comme ayant mal agi. — qqn de
qqch. — qqn pour qqch. Je blâme également et ceux qui pren-
nent parti de louer l'homme et ceux qui le prennent de le
PASC. Pens. I, 9. P. ext.' — la conduite, les paroles de q
Spécialt. (Jurispr.) Punir d'un blâme. (V. blâme.)
BLANC, ANCHE [blan, blânch'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. blanch, m
§ 6. Il xie s. Dis blanches mules, Roland, 89.]
I. Adj. Il 1» Qui rappelle plus ou moins la cotSi
dont le lait, la neige, etc., offrent le type. Un lis — .
cygne — . Du marbre — . Une robe, une cravate blanche,
bonnet — . Loc. prov. C'est bonnet — et — bonnet, il n'
pas de différence. | (T. de physique.) Lumière blanche, la
sultante des couleurs diverses qu'on obtient en décom)
sant un rayon solaire par la réfraction. ] Gelée blanc
givre que forme la rosée en se congelant. Métal —, allii
de nickel et de cuivre dit aussi métal anglais. Eau bla«
eau sédative blanchie par l'acétate de plomb. Famil. n
devenu — comme un linge, pâle d'émotion. Faire des y
blancs, les lever au ciel de manière à ne plus montrer (
le blanc. Des cheveux blancs, que l'âge a décolorés,
ellipt, Tête blanche, à cheveux blancs, j Tumeur blanc
gonflement des grandes articulations où. les tégume
deviennent d'un blanc mat. ( V. tumeur.) Mal —, phlegir
superficiel oîi la peau devient blanchâtre. || Spécialt. 1
contraste avec une chose de môme nature qui a une C(
leur foncée. Sel — (par opposition au sel gris). Viande bl
che, de veau, poulet, etc. (par opposition à la viande
bœuf, gibier, etc., dite viande noire). Les hommes delà r
blanche (par opposition à la race noire, à la race jaune, eti
Substantivt. Un — , une blanche (par opposition à un net
une négresse). Bois —, de sapin, de peuplier, etc. (par opi
sition à un bois plus dur, plus coloré, bois de chêne, el
Fer — , tôle mince recouverte d'une couche d'étain j
opposition au fer non étamé). Argent — , monnaie d'ar,t,'(
(par opposition à la monnaie d'or, de cuivre). La Feuill;
prit trente mille écus en or, et laissa l'argent — , ST-S
324. Pain —, de pur froment (par opposition au pain
Raisin— (par opposition au raisin noir). Vin — (par
sition au vin rouge). Bière blanche (par opposition à la]
brune). Sauce blanche, faite avec du beurre qu'on n'i
laissé roussir (par opposition à la sauce brune). Ivol
par opposition à l'ivoire teint en rouge, en bleu.
Au jeu de billard. La bille blanche, en ivoire blanc.
■Hantivt. Jouer sur la blanche. (Musique.) Une blanche,
dont la durée est double de la noire. Cordage — (M;
par opposition aux cordages goudronnés). Arme bli
d'acier (par opposition à une arme à feu). Se battre à l'i
blanche. Drapeau — , cocarde blanche (par opposition au d:
peau, à la cocarde rouge, tricolore, etc.). Substantivt. I
blancs, ceux qui tiennent à un parti qui a arboré la c
leur blanche. Spécialt. Les partisans des Bourbon-
Fig. Voix blanche (par opposition à voix sombrée), i!
l'émission est ouverte, claire.
Il 2» Dont la couleur blanche n'est point ternie. De
ner à qqn une assiette blanche. Mettre une chemise blanc) |
des bas blancs. Mettre des draps blancs à un lit. || Fig. P'
innocent d'une faute. Les jugements de cour vous rendr
— ou noir, la f. Fab. vu, 1. Il est sorti de cette affaire
conuue neige. Il n'est pas — [famil.), on a un compte ^
vère à lui demander. Vieilli. Se faire — de son épée, p';i
surer l'impunité par son épée dans les duels judiciain
Fig. Se faire — de son épée, et, ellipt, Faire — de son épt
se proclamer invincible. L'homme ayant l'âme en Dieu ton
occupée, Et se faisant tout — de son épée, la f. Contes, Dia/>
en enfer. P. ext. Vous vous êtes fait tout — d'Aristote, cou
Lett. apolog. pour le Cid. || Spécialt. Dont le fond blai
n'a pas reçu de peinture, d'écriture. Porcelaine bla^c^
non décorée. Armure blanche [vieilli). Page blanche, cahie
registre —, où il n'y a rien d'écrit. — seing, el , vieili
— signé. ( V. ces mots.) P. anal. Donner carte blanche à qq
lui donner plein pouvoir. || Fig. Cartes blanches, au ji
de cartes, cartes sans figures. Nuit blanche, sanssomni;
Vers blancs, sans rimes. Coup — , coup nul. Dans le mèii
sens. Faire chou — (peut-être prononciation dialectale (
coup — ), manquer son coup, et, fig. échouer complèli
ment. Saignée blanche, où l'opérateur manque la veine, i
l'ouvre pas. (Eaux et forêts.) — bois, bois qui ne pc
servir à aucun usage, ronces, épines, etc. {Syn. mor
bois.) Coupe à — estoc, à — être, et, p. ext. Coupe blanch
coupe de bois où on ne laisse ni taillis ni baliveaux.
II. S. m. Il 1" Couleur blanche. Tirer sur le — . Ha-
BLANCARD
243 —
BLANCHIMENT
n . </i('cialL Être en — , être vêtu de —, avoir des vète-
iiiils blancs. Vouer un enfant au — , le blanc étant l'em-
wu- (le la pureté, consacrer un enl'antà la sainte "Vierge
!iit vœu de l'habiller de blanc jusqu'à un certain
udrer à — , de façon que la couleur des cheveux
isse sous le blanc de la poudre, n a gelé à —, il a
. le sol est couvert de givre. Cette lampe brûle à —,
liant une flamnae blanche. Chauffer à — (un métal),
iipérature qui le fait passer du rouge au blanc. ||
. voilà l'homme en effet : il va du — au noir (boil. Sat.
s (In lie opinion à l'opinion opposée. Quand on dit — il
dnoir, il aime à contredire. Quand je veux dire — , la quin-
tlie dit noir, boil. Sat. 2.
2" Matière colorante blanche. — de zinc, oxyde de
- d'albâtre, chaux réduite en poudre. — de chaux,
is laquelle on a délayé de la chaux. — d'Espagne,
lilanche, fine, purifiée par le lavage et moulée en
— de céruse , carbonate de plomb employé qqf
fard. Elle met du — et veut paraître belle, mol. Mis.
— de baleine, matière grasse, nacrée, qu'on extrait
/lie qui remplit les cavités de la tête du cachalot.
3 ' ( )bjet qui est de couleur blanche. | Petite monnaie
lit qui valait cinq deniers. Un miroir de six blancs,
Francion, p. 143. Fiq. Famil. Vieilli. Réduire qqn
; l'indigence. | Tout tissu de fil ou de coton blanc.
magasin de — . | Argent que le batteur d'or ajoute
'omme alliage. | Menu poisson blanc que les pô-
Mis emploient comme appât. I Hareng recouvert d'une
c (ho de sel et prêt à être mis en caque. | Assaisonne-
* ■' la sauce blanche. Poulet au — . | — de champignons,
is blanchâtres qui servent à les reproduire. Spé-
( )uche de moisissure qui attaque certains végétaux.
I de Hollande, variété de peuplier blanc. — d'eau, nénu-
\ r blanc.
4» Partie blanche d'un objet. Le — de l'œil, la cornée
1 (jiic. Regarder qqn dans le — des yeux, le regarder fixe-
'■w face et de près. 11 rougit jusqu'au — des yeux, la
r couvre tout son visage. || Le — de l'œuf, bipartie
u niiiiieuse. P. ext. Dn — d'œuf. Le — d'une volaille, dans
i!: volaille cuite, la chair de l'estomac. P. ext. Un —
t 'olaille, de poulet. |1 Le — d'une cible, la partie la plus
■liée du centre de la cible, peinte en blanc pour
soit visible de loin. Mettre dans le — . Butte en —
[liUi), action de viser au blanc. {V. butte.) Tirer de butte
■«j— , et, de nos jours, Tirer de but en — , en visant droit
a|blanc. Spécialt.(T. d'artillerie.) Tirer de manière que
1 rajectoire du projectile coupe la ligne de mire juste
8| point oîi est le blanc de la cible. P. ext. Fig. De but
ej— , en allant trop directement au but, sans préparation.
\|ir de but en — à l'union conjugale, mol. Pr^c. rid. se. 4.
l|but en — leur parler d'une affaire... Ce serait être mala-
c';t, LA F. Contes, Joconde. \ — d'un registre, d'un livre,
■ion écrite, non imprimée. Mettre du noir sur du —
. î, écrire qqch. P. ext. et spécialt. Dans un carac-
t ; d'imprimerie, la partie qui laisse un blanc sur le pa-
r. La lettre b a — dessus, la lettre p a — dessous. Laisser
ligne en — . Laisser le nom en — dans un acte. Procura-
1 en — . Amener — (au jeu de la blanque [V. ce mot]),
r le billet blanc qui ne gagne rien. Saigner à — , jus-
à épuisement, et, fig. soutirer à qqn tout son argent,
ivement d'horlogerie en — , et, p. ext. — , — roulant,
uvement d'horlogerie qu'on fabrique et qu'on débite
horlogers, sans les pièces qui constituent la montre,
lendule complète.
BLANCARD [blan-kàr]. F. blanchard.
BLANC-AUNE [blan-kôn'] s. m.
ÉTYM. Composé de blanc et aune, § 173, l'alisier et l'aune
int été considérés comme de môme espèce. |j Néolog.]
Nom vulgaire de l'alisier commun.
3LANC-BEC [blan-bek']. F. bec, II.
BLANC-CUL [blan-ku] s. m.
éTYM. Composé de blanc et cul, § 173. {Cf. cul-blanc.)]
Nom vulgaire du bouvreuil.
BLANC-CULET [blan-ku-lè] s. m.
éTYM. Composé avec blanc, cul et le suffixe et, §§ 133
95. Il 1555. Le blanculet est singulier en excellence débouté,
ON, dans delb. Rec.]
Vieilli. Nom vulgaire du motteux, dit aussi cul-blanc.
BLANCHAILLE [blan-chay'] s. f.
ÉTYM. Dérivé de blanc, § 95. || 1701. furet.]
Il Menu poisson blanc que les pêcheurs emploient
comme appât, et qu'on mange aussi en friture.
"BLANCHARD [blan-cliàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 147. Au sens 1", on trouve
aussi blancard, forme normanno-picarde, § 16. (Texte de
1700 dans delb. Rec.) \\ xui» s. Un cheval blanchart, Fre-
gus, p. 261.]
Il 1° Toile blanche et légère, de fil plat, qu'on fabrique
en Normandie. (F. fleuret.)
Il 2° Grosse espèce d'aigle autour, qu'on trouve au
cap de Bonne-Espérance.
Il 3» — velouté, herbe vivace dite aussi houque laineuse, qui
croit dans les prairies naturelles et donne un bon fourrage.
BLANCHÂTRE [blan-chatr'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 151. || xiv^ s. Et luy deviennent
les eles blanohastres, j. coRBiciiON, dans delb. Rec]
Il Qui tire sur le blanc. Son bec est de couleur de corne —,
BUFF. Meunier ou Crik poudré.
* BLANCHE-COIFFE [ blanch'-kwâf ; en vers, blan-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanche et coiffe, § 173. || Néolog.]
Il Variété de pie, de corbeau à tète blanche.
BLANCHEMENT [blanch'-man ; envers, blan-che-...]
ado.
[ÉTYM. Composé de blanche et ment, § 724. jj xvi" s. Chair
blanchement tendre, DU bartas, dans godef.]
Il D'une manière blanche , propre. Un enfant toujours
— tenu. Aguimpées Bien — , la f. Contes, Mazet.
* BLANCHE - QUEUE [blanch'-keii; e/i vers, blan-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanche et queue, § 173. || xvi« s.
Trad. de Budé, dans godef. SuppL]
Il Nom vulgaire du circaète, sorte d'aigle connu aussi
sous le nom de jean-le-blanc.
•BLANCHER [blan-ché] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 115. || 1564. Blanchier, texte
lyonnais, dans godef. blanchier.]
Il Dialect. Ouvrier qui prépare les cuirs dits vaches
blanches.
"BLANCHE-RAIE [blanch'-rè ; e?i i-ers^ blan-che-rc]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de blanche et raie, § 173.]
Il Nom vulgaire de l'étourneau militaire.
BLANCHERIE [blanch'-ri; en vers, blan-che-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 69. [j 1631. uoi^et, Abrégé du
parallèle.]
Il (Technol.) Atelier où l'on blanchit les toiles, la cire, le
linge, les feuilles de tôle, etc.
BLANCHET [blan-chè] s. m.
[ÉTY.NL Dérivé de blanc, § 133. {Cf. blanchette, blanquet,
blanquette.) || (Au sens I.) 1351. Texte dans godef.]
I. Sorte d'étamine, molleton de laine grise. || Spécialt.
I 1. Molleton de laine fixé sur un cadre de bois dont on
se sert pour filtrer les sirops. | 2. Morceau d'étoffe de
laine feutrée sur lequel on met le papier au sortir de la
forme, pour absorber l'humidité de la pâte. {Syn. flôtre.)
I 3. Morceau de drap fin dont on garnit le tympan d'une
presse d'imprimerie.
II. Nom vulgaire d'une maladie de labouche dite muguet.
III. Nom vulgaire de la salade nommée mâche.
* BLANCHETTE [blan-cbef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 133. {Cf. Manchet, blanquet,
blanquette.)]
Il 1° Nom vulgaire de la salade appelée mâche.
Il 2" Variété d'ansérine qui croît sur le bord de la mer.
(F. blanquette.)
BLANCHEUR [blan-cbeur] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 110. || xii^ s. L'une tourne alques
a blanchiur, Lapid. de Marbode, 385.]
Il Qualité de ce qui est blanc. La — de la neige. Que
vois-je? Une — à qui la neige est noire, d'aub. Printemps, 44.
La — du teint. Cette éclatante — , symbole de son innocence,
Boss. Marie-Thérèse. P. ext. Teinte blanche. Le soleil s'a-
vançait et son approche se faisait connaître par une céleste — ,
BOSS. Concupisc. 32.
BLANCHUVIENT [blan-chi-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de blanchir, § 145. || xvi« s. 0. de serres,
V, 8.]
Il Action de blanchir. Le — d'un mur. || Spécialt. \ 1.
Action de blanchir la toile, la laine, la soie, la cire, etc.
BLANCHIR - 5
I 2. Action de nettoyer l'argenterie dans une dissolution
qui enlève l'oxyde, la crasse. {Cf. derochage.) P. ex^Nom
donné à cette solution.
BLANCHIR [blan-chïr] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 154. || xiii<î s. Par son blanchir,
par son farder, G. de cdincy, dans delu. Rec]
I. V. tr. Il 1» Rendre blanc. On se sert du soufre pour
— la laine. Le givre blanchit la terre. Et du temple déjà l'aube
blanchit le faîte, rag. Ath. i, 1. L'âge a blanchi ses cheveux,
et, p. ext. Les années l'ont blanchi. || Spécialt. \ 1. (Impr.)
— une page, y multiplier les blancs, les interlignes. | 2.
(Eaux et forêts.) — un arbre, détacher un morceau d'é-
corce pour marquer avec le marteau l'arbre qui doit être
coupé. Il P. ext. Couvrir une surface d'un enduit, d'une
substance blanche. Mettre du fard pour se — la peau. — un
cadre, l'enduire d'une couche de blanc avant de le dorer.
— le plomb, rétamer. — un mur, un plafond à la détrempe.
I Fig. (Style biblique.) Des sépulcres blanchis, hypocrites,
qui couvrent leurs vices des dehors de la pureté. |1 Fig.
I 1. Pallier un mal, ne le guérir qu'en apparence. Ces re-
mèdes n'ont tait que — le mal, et, absolt, n'ont fait que — . |
2. Absolt. N'agir que superficiellement. LE MARQ. : Voilà
des raisons qui ne valent rien. — CLIM. : Tout cela ne fait que
— , MOL. Crit. de l'Éc. des f. se. 6. | P. ext. Ne servir à
rien. Tous les soins et toutes les galanteries qu'ils employè-
rent ne firent que — contre sa froideur, furet. Rom. bourg.
I, 140.
Il 2" Ramener à sa blancheur naturelle, en nettoyant,
en lavant. — des rideaux, du linge. EUipt. n est logé et blan-
chi, on le loge et on blanchit son linge. || P. ext. Laver,
nettoyer. Donner à — un tablier, une robe de couleur. | Fig.
Disculper (qqn). Son avocat a su le — .
Il 3" P. ext. Rendre uni , en enlevant les inégalités.
Une planche blanchie, et, substantivt, Une blanchie, planche
dont on a raboté la superficie. — le fer, le limer avec une
grosse lime au sortir de la forge. — la sole d'un cheval,
en enlever l'écorce superficielle. || P. ext. Donner une
première préparation, une première façon. — la fonte, la
décarburer. — des légumes, les faire passer dans l'eau
bouillante pour en enlever l'âcreté.
II. V. intr. Devenir blanc. Ses cheveux ont blanchi, et.
fig. Il a blanchi {vieilli) dans l'étude des lois. Ils blanchissent
auprès d'eux dans la pratique des bons mots, la br. 11. La
mer blanchit d'écume. Les jardiniers font — la chicorée en
liant les feuilles.
*BLâJSrCHIS [blan-chi] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de blanchir, § 123. || Néolog.]
Il (Eaux et forêts.) Entaille faite sur un arbre qui doit
être coupé, en enlevant une portion d'écorce pour le
marquer du marteau.
BLANCHISSAGE [blan-chi-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de blanchir, § 78. || 1539. R. est.]
Il Action de blanchir. || Spécialt. \ 1. Action de blan-
chir, de nettoyer le linge. | 2. Action de raffiner le su-
cre, de convertir le sucre brut ou cassonade en sucre
blanc.
BLANCHISSANT, ANTE [blan-chi-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de blanchir, § 47. || y.wi'^ s. Poil blan-
chissant, j. DU BELLAY, Ode sur la naiss. du duc de Beaum.]
Il Qui devient blanc. La rive au loin gémit, blanchissante
d'écume, rac. Jph. v, 6.
BLANCHISSERIE [blan-chïs'-ri ; en vers, -chi-se-ri"i
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de blanchisseur, § 69. || 1701. furet.]
Il Lieu où l'on fait le blanchiment des toiles, de la
cire, etc., le blanchissage du linge.
BLANCHISSEUR, EUSE [blan-chi-seur, -seuz'] s. m.
et f.
[ÉTYM. Dérivé de blanchir, § 112. || 1339. Blanquisseur,
dans DELB. Rec. | 1611. Blanchisseur, cotgr.]
Il 1" Celui, celle qui fait le blanchissage du linge. —
de gros, de fin, de gros linge, de linge fin. Fig. Famil.
Porter le deuil de sa blanchisseuse, avoir du linge sale.
Jl 2" Celui, celle qui fait le blanchiment des toiles,
laines, etc.
•blanchœuvrier [blan-chèu-vri-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de blanche œuvre, nom donné autrefois
aux outils tranchants, § 115.]
II (Technol.) Celui qui fabrique, qui vend des outils
tranchants d'acier.
4 - BLANQUET
*BLANCHOYER [blan-chwâ-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 159. || xi» s. Par ceste barl
que veez blancheier, Roland, 261.]
Il Vieilli. Présenter des teintes blanches.
BLANC -MANGER [blan-man-jé] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanc et manger, § 173. |] xine s. P
che qu'on ne pooit gouster De blanc mengier ni avaler, A
berée, dans montaiglon et raynaud, Rec. de fabliaux,
299, var.]
Il Crème en gelée faite avec du lait, des amandes
du sucre. || Gelée de viande blanche, crème alimentai
pour les convalescents, les valétudinaires. -m
* BLANC -MANTE AU [blan-man-tô] s. m. ||
[ÉTYM. Composé de blanc et manteau, § 173. || 1292. lai-
des Elans Mantiaus, dans géraud, Paris sous Ph. le
p. 123.]
Il Ancicnnt. Religieux de l'ordre des Guillemites, n
nommé à cause de la couleur blanche de son vèteni
Le couvent, la rue des Blancs-Manteaux.
* BLANC-PENDARD [blan-pan-dàr] 5. w.
[ÉTYM. Composé de blanc et pendard, § 173. || Néol
Il Nom vulgaire de la pie-grièche.
* BLANC-PLOYANT [blan-plwâ-yan] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanc et ployant, § 179. || 1783.
CYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Fer qu'on a rendu ductile en le décar
rant. | P. ext. Endroit où une pièce de fer manqu>
rigidité.
*BLANC-POUDRÉ, ÉE [blan-pou-dré] adj.
[ÉTYM. Composé de blanc et poudré, § 203. || xviu
F. à l'article.]
Il Poudré à Ijlanc. Substantivt. Nos blancs-poudrés, vu
Au roi de Prusse.
* BLANC -RHASIS [blan-rà-zïs'] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanc et Rhasis, nom d'un médei
arabe du x» s. à qui on attribue l'invention de cet_c
guent, § 200. On trouve qqf, par fausse étym. pop
raisin. || xvi" s. Blanc rasis, B. palissy, 55.]
Il Onguent blanc contenant du carbonate de ploi
BLANC-SEING [blan-sin] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanc et seing, § 173. Noté c^
un provincialisme par furet, à l'article blanc-signé. ||
FURET.]
Il Papier laissé en blanc que qqn signe pour ap
ver d'avance ce qu'un autre y écrira en son nom.
donné leurs blancs-seings aux arbitres, acad.
'* BLANC-SIGNÉ [blan-siné] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanc et signé, part, passé de
pris substantivt, §§ 45 et 173. || 1606. nicot.]
Il Vieilli. Blanc-seing.
''BLANC-SOUDANT [blan-sou-dan] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanc et soudant, part. prés, di
der, § 179. || Néolog.]
Il (Technol.) État du fer chauffé à la forge qui
rouge blanc, et où il commence à se ramollir, aa
ment d'entrer en fusion.
* BLANC-TAPIS [blan-tà-pi] s. m.
[ÉTYM. Composé de blanc et tapis, § 173. {Cf. tapis
Il Vieilli. Maison de jeu.
*BLANDICE [blan-dïs'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. blanditia, 7n. s. \\ xiv«-XV(
CHR. DE PISAN, Ch. V, II, 18.]
Il Vieilli. Ce qui flatte, caresse. Toutes les blandioes
sens, CHATEAUBR. daUS LITTRÉ.
BLANQUE [blânk'] s. f
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bianca, proprt, blanche, t
difié d'après le franc, blanc, § 12. |1 xvi» s. J'ay oultre )
cest argent mis A ceste malheureuse blanque, dans MONi;
GLON, Ane. Poés. franc, iri, 274.]
Il Loterie d'origine italienne où l'on perdait si l'on tl
de l'urne un billet blanc dit blanque. C'était une — à d«îj
bénéfices, corn. Poés. div. 22. P. ext. Aux jeux de
sard, coup où l'on n'amène rien. Amener — . || Fig. Vie
A la —, au hasard.
"BLANQUET [blan-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de blanc, § 133. Qqs sens paraissent <
pruntés au provenç. blanquet, § 11. {Cf. blanchet, blanch»
blanquette.) || 1611. cotgr.]
Il 1" Menu poisson blanc. (F. blanchaille.)
Il 2» Végétation qui attaque les racines de l'oliv
BLANQUETTE - 24a
3" Petite poire d'été, grisâtre.
LANGUETTE [bliin-ket'] s. f.
iTYM. Dérivé de blanc, § 133. Qqs sens paraissent em-
tités au provenç. inod. blanqueto, § 11. {Cf. blanchet,
biichette, blanquette.) || 1011. cotgr.]
±0 Nom vulgaire de la mâche. | Ansérine qui croît
bord de la mer. | P. ext. Soude fournie par l'inciné-
■: de celte plante.
Variété de poire d'été, de figue, grisâtre. | Variété
...lu blanc. | P. ext. Vin du Midi fabriqué avec ce
ni in. La — de Limoux.
jS» Ragoût de veau, de poulet, à la sauce blanche.
!4» Produit de la première distillation de l'eau-de-vie.
BLANQUEUR [blan-keur] s. m.
■TYM. Dérivé de Manque, § 112. || xviio s. V. à l'article.]
Vieilli. Celui qui tenait une blanque. Le maudit — qui
Die, SCARR. Foire St-Germ.
jBLANâUIER [blan-kyé] s. m.
■r\\\. Dérivé de blanc, § 115. || Néolog.]
" chnol.) Ouvrier qui fabrique des mouvements
lyerie en blanc.
|IiASER [bld-zé] V. tr.
:ty.m. Origine inconnue. ]] xviiE-xvm" s. F. à l'article.
Àms ACAD. 1835.]
jl" Vieilli. User. Un corps que la nature avait bien com-
pjs, Mais que le feu qu'il boit sans ressource a blasé, Régnier,
d! s trév. M^ne de Vendôme mourut de s'être blasée surtout
diqueurs fortes dont elle avait son cabinet rempli, st-sim.
, 382.
2» Émousser par des impressions fortes souvent ré-
pîes. — le palais par l'abus des liqueurs fortes. Blasé sur
liionne chère, sur les éloges. Absolt. Un palais, un estomac
ï> é. Un homme blasé.
ILASON [blâ-zon] s. m.
JTYM. Origine incertaine. Le sens primitif est celui
<] ;u, bouclier. || xii« s. Desor la boucle li perce le blazon,
l\'ul de Cambrai, 3971.]
, 1" Ensemble d'emblèmes consacrés par l'art héraldi-
fl comme signe distincfif d'une famille noble, d'une ville,
orporation, etc., qu'on figurait sur les écussons,
i es, sceaux, etc. Le — d'une famille, ses armoiries. 1|
i,. Vieilli. I 1. Éloge des qualités, des mérites de qqn. —
(jiison) funèbre, cotgr. Dict. \ 2. Ironiqt. Blâme, raillerie.
I 2" Art héraldique, ensemble des règles suivant les-
q|lles sont constituées, décrites les armoiries d'une fa-
rile, d'une ville, etc. Science, langue du — . Moi, je saisie
-j'en veux tenir école, la f. Fah. x, 15.
îLASONNER [bld-zo-né] V. tr.
■iTYM. Dérivé de blason, § 154. || xv" s. Y. ,à l'article.]
1" Constituer, décrire (des armoiries) suivant les rè-
5 de l'art héraldique. Les armes de France se blasonnent
Pj trois fleurs de lis d'or en champ d'azur. Des armoiries mal
tjionnées.
2» Fig. Vieilli. Célébrer. Les vertus ne doivent être cè-
ne esteintes, mais en commune audience publiquement
)onnées, Cent Nouv. nouv. 34. || Ironiqt. Diffamer. Faux-
aort, qui les amants blasonne, marot, Rond. 81.
BLASONNEUR [blâ-zù-ncur] s. m.
STYM. Dérivé de blasonner, § 112. || xvis s. Ha! le vil bla-
Qeur, MAROT, Épit. 13.]
Vieilli. Railleur. Un lieu fertile en blasonneurs, l.\ f. Je
? prends sans vert, 5. ] Adjectiut. Les brocards d'un es-
—, H.\RDY, Rav. de Plut, v, 2.
tLASPHÉMATEUR, * BLASPHÉBIATRICE [blas'-fé-
teur, -trïs'] s. m. et f.
ÈTYM. Dérivé de blasphémer, § 249. On trouve au moyen
■ la forme demi-savante blasfemere, blasfemeor. || xiV s.
ifemateur, pu. dk maizikres, dans godef. Suppl.]
Celui, celle qui blasphème. Le Dieu, poursuivant sa car-
e, Versait des torrents de lumière Sur ses obscurs blasphé-
eurs, i.KKR. DE POMP. Mort de J.-B. Rouss.
BLASPHÉMATOIRE [blas'-fé-mà-twàr] adj.
JTYM. Dérivé de blasphémer, g 249. || xyi" s. calv. his-
chr. III, xxiii, 9.]
Qui constitue un blasphème. Parole, écrit — .
. BLASPHÈME [bl;is'-fém'] s. m.
':tym. Emprunté du lat. blasphemia, grec pXaacpT.aîa,
'''. Il XH" s. Li blaphemes ki ne puet estre pardoneiz, Serm.
StBern. p. 117.]
Paroles qui outragent la Divinité. Une femme... peut-on
BLE
la nommer sans — ? rac. Afh. il, 2. | P. ext. Imprécation,
jurement. || Fig. Un — contre la poésie, contre la vertu.
2. * BLASPHÈME [blâs'-fém'] adj. et s. m. et f.
[étym. Emprunté du lat. blasphémas, 7?z. s. \\ xv« s. F. à
l'article.]
Il Vieilli. I 1. Blasphématoire. Quatre petits livres, les plus
blasphèmes que l'on sauroit point dire (1537), p. i.izet. Lettre,
dans iiERMiNJARD, Corresp. des Réform. t. IV, no 702. |
2. Blasphémateur. Sacrilège et —, peyraud de beaussol,
Arsac. m, 3.
BLASPHÉMER [blas'-fé-mé] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. blasphemare, m. s. La
formation pop. a donné blâmer. || xvi" s. En blasphémant
ma dame je poursuis, i.a boétie, Œuvres, p. 447.]
Il 1° F. intr. Proférer des blasphèmes. — contre Dieu.
Pour — sans doute ouvrait déjà la bouche, rac. Atfi. ii, 2. |
P. ext. Proférer des imprécations, dire des jurements, jj
Fig. C'est cette vertu même, à nos désirs cruelle, Que vous
louiez alors en blasphémant contre elle, corn. Poly. il, 2.
Il 2° V. tr. Outrager par des blasphèmes. — le nom de
Dieu, n venge tôt ou tard son saint nom blasphémé, rac. Ath.
II, 7. Il Fig. — la science, la vertu. Ces esprits déterminés à
— et à maudire la domination même la plus légitime, bourd.
Sl>' St Pierre, 2.
*BLASTE [blâsf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec pXaffxôî, germe. || Néolog.]
Il (Botan.) Partie de l'embryon végétal qui comprend la
radicule et la tigelle.
'BLASTÊME [blas'-tem'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec pXi(jTT,[jLx, germination. ||
Néolog.]
Il (.Anat.) Substance amorphe ofi naissent les éléments
anatomiques des corps organisés.
BLATIER [blà-tyé] s. m.
[ÉTYM. Pour blaetier, dérivé (F. § 115) d'une forme hy-
pothétique "^blaet, diminutif de blé, § 133. || xiii^ s. Blae-
tiers, c'est a savoir venderes de blé, e. boileau, Livre des
mest. I, I, 61.]
Il Revendeur de grains.
BLATTE [blaf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. blatta, m. s. || xvi^ s. rab. i, 1.]
Il Insecte orthoptère brun, à odeur fétide, agile, vo-
race, qui dévore les provisions, ronge les étoffes. — des
cuisines. — d'Amérique. ( V. cancrelat.)
BLAUDE [blôd'] s. f.
[ÉTYM. Paraît être une altération dialectale de bliaud.
(F. ce mot.) || 1564. Hoppelandes ou blaudes de fine toile, nu
piNET, Cartes cosm. dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
Il Dialect. Blouse, sorte de vêtement.
*BLAVELLE [blà-vèl] et *BLAVÉOLE [blà-vé-ôl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bleu, d'après une forme dialect. Wave,
§§ 16, 127 et 239. || 1539. BlaveoUes, r. est. | 1566. Blavel-
les, DU PINET, Dioscor. dans delb. Rec]
Il Dialect. Bluet.
"BLAVET [blà-vè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bleu, d'après une forme dialectale
blave, § 133. || (Au sens 1".) 1618. Couleur de blavez, mont-
LYARD, dans DELB. Rec.]
Il l» Bleuet, variété de centaurée.
Il 2o Dialect. Nom vulgaire de l'agaric palomet, cham-
pignon comestible.
BLÉ [blé] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. bladum, m. s. mot d'origine incer-
taine, que DiEz considère comme une altération du lat.
ablatum, subst. particip. de auferre, enlever ; le sens propre
serait donc ce qu'on enlève, c'est-à-dire la récolte, §§295,
412 et 291. Il xie s. Blet n'i poet pas creistre, Roland, 980.]
Il 1° Plante céréale, de la famille des Graminées, dite
aussi froment, à épi composé, contenant une graine co-
mestible avec laquelle on fait la farine. Semer, récolter du
— . Couper, battre les blés. Les blés sont jaunes, dorés. Elle
est blonde Comme les blés, musset, Chandelier, ii, 3. Les
alouettes font leur nid Dans les blés, quand ils sont en herbe,
LA F. Fab. IV, 22. \\ Fig. Manger son — en herbe, dépenser
d'avance son revenu. || P. ext. Se cacher dans un —, dans
une pièce de blé. Être pris comme dans un — , de manière
à ne pouvoir s'échapper. || P. ext. Le grain de cette
plante séparé de l'épi. Un sac de — . Un tas de — . Fig.
Crier famine sur un tas de —, crier misère au sein de
l'abondance. Un grenier à — .
BLEGIIE
24 G
BLEU
Il 2" P. ext. Diverses espèces de céréales. Gros blés,
les froments et les seigles. Petits blés, l'orge, l'avoine, le
millet, le sarrasin. — noir, le sarrasin. — de Turquie, le
mais. — barbu, — de Guinée, le sorgho. || P. anal. — de
Canarie, l'alpisle. — de vache, la saponaire rouge, le mé-
lampyre des champs. — de Tartarie, espèce de renouée.
*bLêCHE [blèch'] adj.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être adj. verbal d'une
forme normanno-picarde blechier, pour blesser, §§ IG et
53. (F. blesser.) || 1611. cotgu. Suppr. acad. 1878.]
Il Vieilli. Il 1° Qui est d'un caractère mou.
Il 2° P. ext. Qui est d'un caractère peu siir, hypocrite.
Je ne sais ce que c'est que de faire le — , gherardi, Th. ital.
III, 16L
*BLÊCHIR [blè-chîr] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de blèche, § 154. || Admis acad. 1798 ;
suppr. 1878.]
Il Vieilli. Devenir blèche.
*BLEIME [blèm'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être même radical
que blême. |1 1690. furkt.]
Il (T. de vétérin.) Irritation qui attaque la sole des ta-
lons du cheval.
BLÊME [blèm'] adj.
[ÉTYM. Adj. verbal de l'anc. verbe franc, blesmir, ren-
dre livide en blessant, § 53. La présence de l's, qui paraît
primitive, écarte tout rapprochement avec le Scandinave
blami, de couleur bleue. || 1549. Blesme, r. est.]
Il Qui a une pâleur maladive. On visage — . La disette au teint
— , BOiL. Luir. 5. Être — de peur. P. ext. Qui a la pâleur de
la mort. La main des Parques blêmes, la f. Fab. xi, 8. Port.
Au deçà du rivage — (du séjour des morts), malh. Poés. 9.
BLÊMIR [blè-mîr] v. inlr.
[ÉTYM. Dérivé de blême, § 154. L'anc. franc, blesmir est
transitif et signifie rendre livide en blessant. || (Au sens
actuel.) 1564. Blesmir, j. Thierry, Dict. franç-lat.]
Il Devenir blême. Fif]. Poét. Mon papier blêmissant du
jour, d'aub. Printemps, 40. Devenir blanchâtre. On voit le
jour — , V. HUGO, Caravane.
"BLENDE [blïnd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. blende, m. s. § 7. |1 1751.
ENCYCL.]
Il Minerai de sulfure de zinc associé d'ordinaire aux
filons de plomb, d'argent, dit aussi fausse galène.
*BLENNIE [blen'-ni] .?. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec p>>lvva, mucus, § 226. de wailt.y,
Nouv. Vocab. (1803), donne la forme blenne. || Néolog.]
Il Poisson ovo-vivipare, à peau gluante, dit vulgaire-
ment baveuse.
*BLENNORRHAGIE [blc-no-rk-ji] S. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec pXsvva, mucus, et payr,,
éruption, § 278. || Mot de la fin duxviiic s. enregistré par
DE WAiLLY, Nouv. Vocafj. (1803).]
Il Maladie inflammatoire de la muqueuse génito-uri-
naire, accompagnée d'écoulement.
"BLENNORRHÉE [blc-nô-ré] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec ^Aïwa, mucus, et pésiv,
couler, § 278. || Mot de la fin du xyhi" s. enregistré par
DE WAILLY, Nouv. Vocab. (1803).]
Il Maladie de la muqueuse génito-urinaire, accompa-
gnée d'écoulement, sans phénomènes inllammaloires.
*BLÉPHARITE [blé-fà-rït'] s. f.
[ÉTYNL Dérivé du grec flXs'fapov, paupière, § 282. ||
Néolotj.]
Il Inflammation de la paupière.
BLÉSESIENT [blèz'-man; en vers, blè-ze-...] *. m.
[ÉTYM. Dérivé de bléser, § 145. || Nëolog. Admis acad.
1878.]
Il Action de bléser.
BLÉSER [blé-zé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. blaesus, proprt, bègue, § 154. ||
II xiii* s. Se leur langue ne bloise, J. de meung, Test. 751.]
Il Être atteint de blésité.
•BLÉSITÉ [blé-zi-té] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé du lat. blœsus, proprt, bègue, § 255. ||
Néolog.]
Il Vice de prononciation qui consiste à dire ç pour ch,
z pour J, t pour k, etc.
BLESSANT, ANTE [blé-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de blesser, § 47. Senible inusité aux
xvH" et xviii" s. Il 1145. Paroles blesantes, evkrard de kib
khan, dans godef. Sitppl. Admis acad. 1878.]
Il Qui blesse. (Ne s'emploie qu'au figuré.) Des paro!-'
blessantes.
BLESSER [blé-sé] V. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine ; peut-être dérivé de blet, pnj
l'intermédiaire d'une forme du bas lat. *blettiare, § 15i'
le sens primitif serait rendre blet en meurtrissant. || xi^
La gent de France iert blecee et blesmie, Roland, 590.]
Il l" Frapper d'un coup qui endommage l'organi-i
(par plaie, contusion, fracture, etc.). Son adversaire l'a bit
au bras. L'intention de celui qui blesse ne soulage pas ce
qui est blessé, pasg. Prov. 7. Substantivt. Un blessé. L
morts et les blessés. Ils se sont blessés l'un l'autre. Il s' t.
blessé en tombemt. | Fig. Ce galant homme a le cerveau blesi
(l'esprit dérangé), mol. Et. i, 4. | Spécialt. En parlai
d'une femme enceinte. Se — , faire un effort, une chn'
qui amène une fausse couche. || P. anal. En pari;:
d'objets inanimés, endommager une partie du corps j
frottement, arrachement, etc. Ce clou l'a blessé. Des sv
liers qui me blessent furieusement, mol. B. gent. u, 5.
harnais a blessé le cheval, et, fig. Chacun sait où le bât
blesse, quels sont les inconvénients de son état. || /•'■
Frapper d'un coup pénible pour l'âme. Par de pareils o
jets les âmes sont blessées, mol. Tart. m, 2. — qqn da;
son honneur. — la réputation de qqn. — qqn au cœur, (l:i
ses plus chers sentiments. Ariane, ma sœur! de quelamo
blessée. Vous mourûtes, rag. Phèd. i, 3. Je ne lui cachais pgyiH
combien j'étais blessée, CORN. Poly. i, 3. — ramour-pnjll
de qqn. Si ce qu'on dit vous blesse, mol. Mis. il, 4. Les petr"
esprits sont trop blessés des petites choses, la rochef. M'
357. Il P. ext. — la vérité, la charité, la pudeur, les convenanci
Il 2" P. ext. Affecter péniblement (un organe des sen-
La lumière trop vive blesse les yeux. Des sons discordants q
blessent l'oreille. || Fig. Causer une impression pén
Phèdre ici vous chagrine et blesse votre vue, rac. PhÈd
Ici tous les objets vous blessent, vous irritent, id. Ath. il,
quelle étrange image on est par lui blessée ! mol. F. sav
BLESSURE [blé-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de blesser, § 111. || xii" s. Ne senti
blesceûre. Vie de St Gilles, 452.]
Il Lésion intérieure ou extérieure de l'organisme (p!
contusion, fracture) déterminée par un coup. Faire
— à qqn. Recevoir une — . Une — mortelle. Sa — s'est
verte. || Fig. Atteinte pénible portée à l'âme. Ce me
de mortelles blessures. De voir qu'avec le vice on garda
mesures, mol. Mis. i, 1. Les blessures de l'amour-pr
Rouvrir la — , raviver une douleur. De l'amour la prei
—, MOL. Éc. des f. m, 4. Ma — trop vive (la blessuri
mon cœur) aussitôt a saigné, rag. Phèd. i, 3.
BLET, ETTE [blè, blet'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du german. blet, livide, noirâtre,
498 et 499. || 1537. Si l'oppressez, il sera blec, dans jioN'
glon. Ane. Poés. franc, i, 279. | 1611. Pomme blecque
blette, cotgr.]
Il Dont la pulpe, trop mûre, s'est ramollie. Une pol
blette. On ne mange la nèfle que lorsqu'elle est blette.
BLETTE et BLÈTE [blel'j .?. /'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. blitum, m. s. Le genre fér
et le changement singulier de l'i en e paraissent dus
l'influence de beta, bette. {V. ce mot.) o. de serres
blette pour bette. || xiv<= s. Suc de blettes. Somme M'
lier, fo 12.]
Il Plante annuelle de la famille des Chénopodées,
épinard-fraise, à cause de la forme de ses fruits. (K. bo
henri.)
* BLETTIR [blé-tir] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de blet, § 154. || xv» s. molinet, dansa]
DEF. Suppl.]
Il Devenir blet.
BLEU, BLEUE [bleu] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du german. blau, m. s. §§ 6, 491
499. Il xiie s. D'or et d'azur, d'inde et de bief, beneeit,
de Norm. 26077.]
!• Adj. Dont la couleur se rapproche plus ou nu
de celle qu'offre un ciel sans nuages. Le ciel est —
flots bleus de la mer. Une fleur bleue. Des yeux bleus. Du pi
— . Substantivt, famil. Un petit —, télégramme feri
dont le papier est bleu. | Vin — , vin grossier d'un ro
qui tire sur le bleu. Substantivt. Boire du petit — . Col
BLEUATRE
247
BLOCUS
Ijje, qui rend le visage livide. Avoir une partie du corpsbleue,
cla teinte livide que laisse une meurtrissure. Substaii-
t\. Avoir des bleus sur le corps. Le cordon — , ruban que
j -talent les chevaliers du Saint-Esprit. P. ext. On cordon
- un chevalier de cet ordre, et, fig. famil. celui qui se
ctingue en qqch. Spécialt. De nos jours. Une cuisinière
bile. Dn bas — , femme qui a des prétentions littéraires.
' bas, III, 2p.) Il Nom donné à des personnes portant
-lume bleu. Filles bleues, religieuses en manteau
le l'ordre des Annonciades. || Substantivt. Les bleus.
les factions du cirque à Byzance. | Un des corps de
i-^on du roi. | Les soldats républicains (par opposi-
1.1 aux blancs, les royalistes vendéens). || Bibliothèque bleue,
lection de petits livres à couverture bleue renfermant
; romans chevaleresques, des contes de fées. P. ext.
(tes bleus, contes d'enfants. Fig. Voilà les contes bleus
il vous faut pour vous plaire, mol. Tart. i, 1.
[I. S. m. Il 1» Le —, la couleur bleue. Ce beau vert et
— céleste (de l'arc-en-ciel) sont un beau signal d'un Dieu
lise, BOSS. Élevât. 8'^ sem. 6. Avoir les yeux d'un beau
Une robe d'un — foncé, et, ellipt. Une robe bleu foncé.
je vêtu de — . Vouer un enfant au — , le consacrer à la
irge, dont le bleu est la couleur symbolique, en fai-
t vœu de l'habiller de bleu jusqu'à un certain âge. Le
du ciel, et, absolt, Le — , les espaces imaginaires. Voya-
dans le — . Pop. One chose passée au — , dont il n'y a
is de trace.
I 2" Substance qui fournit une matière colorante bleue.
de Prusse, cyanure de fer. — d'azur ou — d'émail, vert
;oré en bleu par l'oxyde de cobalt. — d'azur ou — d'ou-
mer, lapis-lazuli pulvérisé. — de montagne. — de ner-
u. — d'indigo. Passer du linge au — , dans une eau légè-
inent azurée. Faire cuire un poisson au — , dans un court-
uillon qui donne à la chair une couleur bleuâtre.
[bleuâtre [bleu-âtr'] adj.
ÉTYM. Dérivé de bleu, § 151. || 1493. Pierres bleuates,
Ins DELB. Rec. \ xv:"^ s. Nue bluastre, o. de serres, i, 7.]
i| Dont la couleur tire sur le bleu.
'bleuet [bleû-è] et BLUET [blu-è] S. m.
iÉTYM. Dérivé de bleu, § 133. || (Au sens 1°.) 1549. Bluet
bleuet, MEiGNAN, dans delb. Rec]
I lo Variété de centaurée à fleurs bleues, qui croît
rtout dans les blés.
I 2° Martin-pêcheur d'Europe, dont le dessus du corps
les ailes sont bleus.
I 3« Milandre, dit aussi chien de mer ou cagneau, squale
i a le dessus du corps d'un gris bleu.
BLEUETTE [bleû-et']. F. bluette.
l'BLEUEUR [ble'u-eur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bleu, § 112. || Néolog.]
II (Technol.) Ouvrier chargé de donner aux pointes des
juilles la trempe qui leur fait prendre une teinte bleue.
BLEUIR [bleii-ïr] v. tr. et inti\
[ÉTYM. Dérivé de bleu, § 154. || 1690. furet.]
Il 1" y. tr. Rendre bleu. Le froid bleuit les mains. — un
ital.
Il 2" V. intr. Devenir bleu. L'acier bleuit au feu.
*BLEUISSAGE [bleu-i-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bleuir, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de rendre bleu. Le — de l'acier.
'BLEUISSEMENT [bleii-ïs'-man ; en vers, -i-se-...]
m.
[ÉTYM. Dérivé de bleuir, § 145. || Ne'olog.]
Il Action de devenir bleu. Le — des chairs meurtries.
'BLEUISSOIR [bleu-i-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bleuir, § 113. || 1751. encyci..]
Il (Technol.) Outil dont l'horloger se sert pour donner
le teinte bleue à l'acier des ressorts de montre. {Syn.
venoir. )
'BLEU-MANTEAU [bleû-man-tô] S. m.
[ÉTYM. Composé de bleu et manteau, § 173. || Néolog.]
Il Goéland à plumage gris-bleuâtre.
*BLIAUD [bli-ô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. blaude.) || xi^ s. Son blialt
pâlie, Roland, 303.]
Il (T. d'archéol.) Vêtement de dessus que portaient au
oyen âge les femmes et les hommes.
*BLIN [blin] s. m.
[ÉTYM. Sans doute pourbelin, bélier, en patois normand.
'/'. bélier et mouton.) || 1694. tu. corn.]
Il (Marine.) Lourde pièce de bois pour enfoncer des
coins, assembler des mâts.
BLINDAGE [blin-dàj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bUnder, § 78. || 1771. trév.]
Il 1» Action de blinder.
Il 2° L'ensemble de ce qui sert à blinder.
BLINDE [blind'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. blende, m. s. de blenden,
proprt, aveugler, par suite boucher, § 7. || 1628. Blinde,
blande. Traité de l'artillei'ie, dans delb. Rec.]
Il (S'emploie généralement au plur.) Pièces de bois
placées horizontalement sur des pieux à l'entrée des tran-
chées. (F. chandelier.)
BLINDER [blin-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de blinde, § 154. || xvii" s. guillet, cité
dans furet. 1701.]
Il Protéger au moyen de blindes. P. ext. Garnir de
matières propres à amortir le choc des projectiles. —
une batterie, une casemate, un magasin à poudre, etc., au
moyen de pièces de bois, de fascines recouvertes de
terre, de fumier. — un navire, soit en garnissant la partie
menacée avec de la laine, de l'étoupe, des câbles, soit
en recouvrant la coque de plaques métalliques.
"BLINER [bli-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de blin, § 154. || Ne'olog.]
Il (Marine.) Frapper, enfoncer avec le blin.
BLOC [blôk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du german. bloch, m. s. § 6. On écrit
qqf blot au commencement du xvii» s. (Le blot et le pro-
venu de l'expédition, Explic. des termes de marine, Paris,
1639, p. 5.) Cette forme est restée dans deux emplois
spéciaux. (F. blot.) Le diminutif blokel se trouve dès le
xiu" s. dans Chron. de Rains, 15.]
Il 1° Masse solide, d'un seul morceau. On — de pierre,
d'acier. Absolt. (Géologie.) Un —, tout fragment de quel-
((ue étendue. Des blocs erratiques. Spécialt. — de bois,
de métal, servant de billot dans diverses industries. || P.
ext. Pièces de bois oii l'on emboîtait les pieds des escla-
ves (aux colonies), pour les punir. Fig. (T. de caserne.)
Mettre au — , aux arrêts.
Il 2° Amas de choses considérées comme formant une
masse unique. (Marine.) Dne moufle à — , dont les pou-
lies sont rapprochées, réunies en bloc, de manière à
rendre tout mouvement impossible. Faire un — de divers
travaux à payer, de diverses fournitures à acheter. En — {toc.
(idv.). Acheter une partie de marchandises en — . Passer un
marché en — , en faisant un prix pour l'ensemble sans en-
trer dans le détail.
BLOCAGE [bl6-kàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bloquer, § 78. || 1547. Bloccage, J. Martin,
dans delb. Rec]
Il (Technol.) Action de réunir en bloc. I 1. Action de rem-
plir les vides d'un ouvrage de maçonnerie avec des menus
moellons et du mortier agglomérés. P. ext. Cet amas de
menus moellons et de mortier. | 2. (Impr.) Action de rem-
plir le vide laissé par une lettre qui manque. ( F. bloquer.)
BLOCAILLE [blô-kày'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bloc, § 95. || 1549. Bloccaille ou bloccage,
R. EST.]
Il (Technol.) Menu moellon qui sert à faire du blocage.
*BLOCHET [blô-chè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bloc, § 133. 1| xiv« s. Bloichet, dans
GODEF. bloquet.]
Il (Technol.) Dans certains combles, pièce de bois qui,
fixant de chaque côté les arbalétriers à la sablière, tient
lieu de l'entrait destiné à les soutenir.
BLOCKHAUS [blè-kôs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. blockhaus, m. s. proprt,
maison de poutres, § 7. {Cf. blocus.) |1 Néolog.]
Il (T. militaire.) Fortin détaché, en bois, relié d'ordinaire
à un ouvrage principal par une communication souter-
raine. Il Spécialt. F,n Algérie, fortin dont la charpente peut
se monter et se démonter et qu'on entoure d'un rem-
part de terre.
BLOCUS [blô-kiis'] s. m.
[ÉTYM. Altération de l'allem. blockhaus, § 7, {Cf. ci-
dessus blockhaus.) On trouve bloxhus, blocus, dans des tex-
tes dialectaux de 1380 et 1397 appartenant à des régions
limitrophes des pays allemands (F. godef. Suppl.), mais
le mot ne s'est introduit en français qu'au xvi^ s. || xvi« s.
BLOND
— 248
BLUTANT
Des blocus de terre que nous apelons boullevers, MAUT. du
BELLAY, Mém. 2.]
Il lo Anciennt. Forlin servant à couper les communi-
cations d'une place assiégée. Eux donc, sachant que Lieden
n'avait point été rafraîchie (ravitaillée), la retournèrent assié-
ger de vingt-deux — , d'aub. Hist. univ. u, 24.
Il 2» P. ext. Investissement d'une place de guerre,
d'un camp, d'un port, qui empoche toute communication
des assiégés avec l'extérieur. i| P. anal. Sous le premier
empire. — continental, mesure par laquelle Napoléon I"
avait prescrit à tous les États du continent de fermer
leurs ports aux Anglais.
BLOND, ONDE [blon, blond'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'anc. franc, dit plus ordi-
nairement bloi. Il XI*' s. Jurfaleu le blunt, Roland, 2702.]
Il 1» Adj. (En parlant des cheveux, des sourcils, de la
barbe, etc.) D'une couleur intermédiaire entre le jaune
doré et le châtain clair. Des cheveux blonds. L'or de tes blonds
cheveux, d'aub. Printemps, 25. P. ext. Une tête blonde, un
homme —, et, substantivt. Un —, une blonde. Courtiser la
brune et la blonde, toutes les femmes. P. anal. Les épis
blonds, et, p. ext. poét. Quand le soc a passé, la plaine devient
blonde, V. hugo, Nature. Le blé, riche présent de la blonde
Cérés, LA F. Fah. ix, 11. One sauce blonde, faite avec du
beurre qu'on a laissé à peine roussir. Substantivt. Blond
de veau, sorte de coulis, jus de veau doré dont on se sert
pour assaisonner certains plats.
Il 2" S. m. Le — , la couleur blonde. Des cheveux d'un —
cendré, et, ellipt. Des cheveux — cendré.
* BLONDASSE [blon-dâs'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de blond, § 81. || xvii^-xviii" s. F. à l'ar-
licle.]
Il Famil. D'un blond fade. Un petit homme goussaud, —,
ST-siM. m, 377.
BLONDE [blond'] s. f.
[ÉTYM. Probablement de l'adj. blonde, § 38, à cause de
la couleur de la soie grège. || 1751. encycl.]
Il Dentelle légère, de soie plate, brillante. De la — blan-
che, noire.
*BLONDELET, ETTE [blon-de-lè, -lêt'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de blond, § 134. || xv« s. Sourcilz blonde-
letz, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Qui est un peu blond. De gros milords cajolent
aujourd'hui... des blondelettes, furet. Rom. bourg, i, 161.
BLONDIN, INE [blon-din, -din'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de blond, § 100. || xviio s. V. à l'article.]
Il Famil. Jeune homme, jeune fille à cheveux blonds.
Dne petite — . || P. ext. Fig. Un —, un jeune galant. Et de ces
beaux blondins écouter les sornettes, MOL. Ec. des f. ii, 5.
•BLONDINET, ETTE [blon-di-nè, -net'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de blondin, § 133. || Néolog.]
Il Très famil. Petit garçon, petite fille à cheveux blonds.
BLONDIR [blon-dir] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de blond, § 154. || xii» s. alex. de paris,
Athis, dans godef.]
Il Devenir blond.
BLONDISSANT, ANTE [blon-di-san, -sânl'] arf/.
[ÉTYM. Adj. particip. de blondir, § 47. || xvi^ s. Les on-
doyans cheveux du sillon blondissant, j. DU Bellay, dans
DELB. Mater. Admis acad. 1835.]
Il Qui blondit. Les épis blondissants.
*BLONDOYER [blon-dwfi-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de blond, § 159. || xii" s. Sa crine qui blon-
doie, Loherains, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Présenter des teintes blondes.
1. BLOQUER [blo-ké] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bloc, § 154. || xv" s. Regardons si la
croix est droicte Et puis la blocquerons par bas, grf.uan,
Passion, 24846.]
Il Mettre en bloc. | — un ouvrage de maçonnerie, remplir les
intervalles avec du menu moellon et du mortier agglo-
mérés. I — un bordage (quand on double un navire), com-
bler les intervalles entre les bordages avec de la bourre
et du goudron. |i P. ext. \ 1. Vieilli. Vendre en bloc. On
bloque avec eux marchandise par marchandise, DU pinet,
Ilist. nat. de Pline, vi, 22. | 2. (T. d'impr.) — une lettre,
quand un caractère manque, remplir le vide par une
autre lettre, qu'on retourne pour marquer qu'elle est là
provisoirement || Fig. (T. de fauconn.) L'oiseau se bloque,
demeure suspendu dans l'air, immobile.
2. BLOQUER [blù-ké] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé du radical bloc, qui est dans blocus, § 15
Il xvi=-xviie s. d'aub. Hist. univ. I, v, 9.]
Il Investir par un blocus. — une place de guerre, un poij
Bloqués par les vedsseaux anglais, ST-SIM. i, 302. || P. ex\
Fig. — une bille au billard, la faire entrer vivement da:
la blouse.
*BLOQUETTE [blô-kef] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de bloquer, § 133. || Néolog.]
Il Jeu d'enfant consistant à bloquer des billes dans i
trou. {Syn. fossette.)
*BLOT [blô].?. m.
[ÉTYM. Altération de bloc, qui est au sens 1» dans
Ménagier, ii, 289. || 1611. cotgr.]
Il 1° (Fauconn.) Chevalet sur lequel reposait l'oisea
Il 2° (Marine.) Pièce de bois enroulée à la corde <
loch, qui servait à mesurer la vitesse du navire.
BLOTTIR (SE) [se-blô-tîr] V. pron.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être dérivé du b;
allem. blotten, écraser, §§ 6 et 154. [Cf. s'aplatir.) || xvi*
PASQ. Rech. viii, 17.]
Il Se mettre en se pelotonnant dans un petit espac
Se — dans son lit. Se niche et se blottit dans une huche o
verte, la f. Fab. m, 18, {Syn. se taph-.)
1. BLOUSE [blouz'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. La forme primitive pai i
être belouse. || (Au sens 1°.) xvi'' s. fauchet, dans ga
Gloss. arch.]
\\ 1° Vieilli. (T. du jeu de paume.) Creux pour recevo
les balles à chaque extrémité de la galerie.
Il 2° Petite cavité pratiquée sur la table du billard, ai;
coins et au milieu des grands côtés, où le joueur chi
che à faire tomber les billes.
Il 3° Moule dont se servent les potiers d'étain.
2. BLOUSE [blouz'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Mot de la fin du xvin"
Admis ACAD. 1798.]
Il Vêtement de dessus, en grosse toile, en laine, el'
ouvert par devant, ayant la forme d'une chemise, qu
portent les paysans, les ouvriers, etc., et que l'on in(
aux enfants comme vêtement de fatigue. Mettre, passe
une — peu^-dessus ses vêtements.
BLOUSER [blou-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de blouse 1, § 154. volt, écrit belouse.
Lett. 25 nov. 1758. || 1680. Eelouser, blouser, richel.]
Il Au jeu de billard, mettre dans la blouse. — la biii
de son adversaire. P. ext. — son adversaire, faire tomb
la bille de son adversaire dans la blouse, ce qui rappui
des points. Se —, faire tomber sa propre bille dans I
blouse, ce qui fait perdre des points. Fig. Famil. Se -
commettre une maladresse. [Cf. se mettre dedans.)
*BLOUSSE [blous'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Admis acad. 1762. Sup[i
1798.]
Il (T. de filature.) Pai'tie grossière de la laine.
BLUET. V. bleuet.
BLUETTE [blu-êf] S. f.
[ÉTYM. Pour beluette, dérivé de l'anc. franc, belue, étin
celle, mot d'origine incertaine [cf. berlue), §§ 3-34 et 133
Il xvi" s. MAROT, Métam. d'Ov. 2]
Il 1" Vieilli. Petite étincelle. Comme on voit un grand te
naître d'une — , Régnier, Ép. 2. Maniant une mèche allumée
il lui en vola une — à l'œil, malii. Lett. à Peiresc, 173.
Il 2" Fig. Ce qui ne brille qu'un moment. | Spécia'
En parlant des ouvrages de l'esprit, n n'a composé que de
bluettes, des bagatelles.
BLUTAGE [blu-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bluter, § 78. || xvi» s. Belutaige, R.\
m, 19. I 1611. Bluttage, cotgr. Admis acad. 1878.]
Il Action de bluter (la farine).
BLUTEAU [blu-tô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bluter, § 126. || xiiio s. n resemble
buretel Qui giete la blanche ferine, guiot de provins, du
BARBAZ. Bec. de fabliaux, ii, 382. Belutel, dans iiofmann
Pariser Gloss. 204. | xv" s. Bluteau, Ce7it Nouv. nouv. 17-
Il Tamis cylindrique de grosse toile (bure) où tombe 1
mouture, et qui, retenant le son, ne laisse passer que I
farine.
"BLUTANT, ANTE [blu-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bluter, § 47. || NÉolog.]
*
BLUTER - 249
Oui sert à bluter. Meule blutante.
ILUTER [blu-té] v. t7\
Çtym. Pour beluter, qui est lui-même pour buleter, au
bureter, dérivé de bure, étoffe servant à bluter,
'.(■)! et 167. Il xiie s. Farine et flur delieement bule-
le Huis, II, 17.]
jTamiser avec le bluleau.
LUTERIE [blût'-ri ; en vers, blu-te-ri] s. f.
;tym. Dérivé de bluter, § 69. || 1389. Buleterie de blanc
M, dans GODEF. buleterie. | 1611. Bluterie, cotgr.]
Lieu oh. les boulangers tamisent la farine, en lui fai-
-; subir un second blutage.
JLUTOIR [blu-twàrj s. m.
iTYM. Dérivé de bluter, § 113. || 1606. nicot.]
'' ilie du moulin qui contient les appareils à bluter
. Il P. ext. Nom donné à des cribles, à des tamis
ri.iojés dans diverses industries.
OA [bô-à] s. m.
TïM. Emprunté du lat. boa, espèce de couleuvre. ||
s. Boa, DU piNET, dans delb. Rec. \ 1611. Booie, cotgr.]
1" Serpent de l'Amérique méridionale , d'une taille
(■ force redoutables, qui broie les plus grands
X dans ses anneaux et les engloutit après les avoir
;!- de bave. Le — constrictor.
2 Fig. Fourrure allongée en forme de serpent que
t James enroulent autour de leur cou.
BOBÈCHE [bô-béch'] s. f.
TYM. Origine inconnue. || 1459. La buibeche et le pié
1' des chandeliers, dans gay, Gloss. arch.]
1" Partie mobile, à rebords, qui s'emboîte dans le
■ certains flambeaux et ofi s'adapte la bougie, la
lie. Il P. ext. Disque mobile de verre ou de métal,
[), large que la partie supérieure du flambeau, destiné
ilcevoir les gouttes de cire, de suif qui tombent.
2" (Technol.) Biseau d'acier fin qu'on soude à une
le e de fer ou d'acier commun pour en laire le tranchant.
'BOBÈCHE [bô-bèch'] s. m.
TYM. Nom ou surnom d'un joueur de parades du
: .luencement du xixc s. § 36.]
Pilre, jocrisse.
30BELIN [bôb'-lin; en vers, bo-be-...] s. m.
;tym. Origine inconnue. || xiv^ s. Asseoir ses talons
D jemelles en ses bobelins, J. de brie. Bon Berger, p. 70.]
Ivieilli. Chaussure grossière. ||P. ext. Chaussure rapié-
c , Il P. ext. Pièce mise à une chaussure, à un vêtement.
IbobelINER [bÔb'-li-né; en vers, bù-be-...] v. tr.
|;tym. Dérivé de bobelin, § 154. || xiv^ s. Souliers bobe-
11 !, J. DE BRIE, Bon Berger, p. 69.]
Vieilli. Rapiécer.
BOBELINEITR [bob'-li-neur ; en vers, bo-be-...] s. m.
iiTYM. Dérivé de bobeliner, § 112. || 1549. r. est.]
i Vieilli. Rapiéceur de chaussures, savetier.
JBOBILLE [bô-biy'] s. f.
ÎTYM. Même radical que bobine, § 95. || 1751. encycl.]
(Technol.) Petit cylindre sur lequel on déroule, pour
BOCHETTE
•iquer les épingles, le fil de laiton roulé en collier.
BOBINAGE [bù-bi-nàj'l s. m.
JTYM. Dérivé de bobiner, § 78. || Néolog.]
(Technol.) Action de rouler le fil, la soie, etc., sur
■■ bobine, j Spe'cialt. Opération préliminaire du tissage
consiste à garnir les bobines pour l'ourdissage de la
îne.
iOBINE [bô-bin'] s. f.
Ltym. Origine inconnue. || 1564. j. TmERRY, Dicl.
nç.-lat.]
Petit cylindre de bois, à rebords, sur lequel le fil, la
,', etc., s'enroule, se déroule régulièrement. || Spécialt.
nne sur laquelle est enroulé un fil de cuivre recou-
t de soie ou de coton qui, mis en communication
c une pile, développe des courants d'induction et sert
ectro-moteur. La — de RuhmkorH, à laquelle M. Ruhm-
lî a donné son nom.
BOBINEAU [bù-bi-nô] s. m.
îTYM. Dérivé de bobine, § 126. |1 Néolog.]
Petite bobine.
iOBINER [bô-bi-nél v. tr.
•:tym. Dérivé de bobine, § 154. || 1396. Draps ourdir, tra-
ou balbintr, Cout. de Dieppe, dans delb. Rec. \ 1680.
iner, riciiel.]
Rouler autour d'une bobine. — de la soie.
*BOBINETTE [bo-bi-nêf] s. f.
[ÉTYM. Semble dérivé de bobine, § 133. || xyii* s. V. a.
l'article.]
Il Dialect. Loquet mobile en bois, maintenu contre le
battant par une cheville, et qui retombe lorsque la che-
ville est enlevée. Tirez la chevillette, la — cherra, CH. Per-
rault, Contes, Chaperon rouge.
•BOBINEUSE [bô-bi-neuz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bobiner, § 112. || 1751. encycl.]
!i 1" Ouvrière qui dévide le fil sur des bobines.
\\ 2° P. ext. Néolog. Machine à dévider, dite aussi bo-
binoir.
"BOBINOIR fbô-bi-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bobiner, § 113. || Néolog.]
Il Machine à dévider, bobineuse.
BOBO [bô-bô] s. m.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || xv^ s. Visaiges pleins de
bobo, en. d'orl. Chans. 131.]
Il (T. enfantin.) Mal, douleur physique. L'enfant dit qu'il
a du — . P. ext. Famil. Mal léger. Ce que vous avez n'est
qu'un — .
1. BOCAGE [bô-kàj'] s. m.
[ÉTY'M. Pour boscage, forme normanno-picarde dérivée
de bosc, bois, §§ 16 et 78. || xii" s. Saveie acoilt par le bos-
cage, Vie de St Gilles, 1457.]
Il Lieu garni d'ombrage. Dn nombre infini d'oiseaux fai-
saient résonner ces bocages de leur doux chant, fén. Tél. 14.
2. * BOCAGE [bo-kàj'] s. m.
jÉTYM. Dérivé du radical de bocard, § 78. || Néolog.]
Il (Métallurg.) Ce qui est écrasé avec le bocard. Fonte de
— , fragments de fonte qu'on retrouve dans le laitier
après l'avoir écrasé avec le bocard.
BOCAGER, ÈRE [bô-kà-jé, -jer] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bocage 1, § 115. || xvio s. rons. dans
LITTRÉ.]
Il Qui est propre au bocage. De vos flûtes bocagères Ré-
veillez les plus beaux sons, mol. Mal. im. prol. Les nymphes
bocagères.
BOCAL [bô-kàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bocale (lat. baucalis, grec pau-
vcdtXiov), m. s. § 12. || xvi^ s. Un boucal du meilleur vin, rab.
II, 28. 1 (Au sens II.) 1690. furet.]
I. Il 1° Vase cylindrique de verre qui sert à contenir
les conserves (fruits, cornichons, etc.), les médicaments
des pharmaciens, les bonbons des confiseurs, etc.
Il 2" Vase de verre en forme de globe, rempli d'eau,
où l'on met de petits poissons rouges.
Il 3° Globe de verre rempli d'eau, dont les artisans se
servent pour réfléchir la lumière sur leur travail, jj Plur.
Bocaux.
II. Il 1° P. anal. Petite embouchure de forme hémi-
sphérique concave, adaptée aux cors, aux trompettes, etc.
Il 20 Spécialt. Tuyau de cuivre recourbé qui porte le
vent delà bouche de l'exécutant dans le corps du basson.
"BOCAMBRE [bô-kânbr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. pochhammer, m. s. proprt,
marteau à écraser, §§ 7, 498 et 499. || 1751. encycl.]
Il (Métallurg.) Machine à écraser le minerai. {Syn. bo-
card.)
"BOCANE [bô-kàn'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Bocan, maître à danser d'Anne d'Au-
triche, § 36. Il xviio s. F. à l'article.]
Il Danse d'un caractère grave, qui fut en usage en
France au xvii° s. Dansaient à l'entour la pavane. Les matas-
sins et la —, scarr. Yirq. trav. 2.
BOCARD [bô-kàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'allem. pochen, écraser (dans poch-
verk, pochmiihle, qui ont le même sens que bocard), §§ 7
et 147. Il 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
Il (Métallurg.) Machine à écraser le minerai destiné à
la fonte. {Syn. bocambre.)
*BOCARDAGE [bô-kàr-duj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bocarder, § 145. || Néolog.]
Il (Métallurg.) Action de bocarder.
BOCARDER [bô-kàr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bocard, § 154. || Admis acad. 1762,]
Il (Métallurg.) Écraser avec le bocard.
* BOCHETTE [bô-chet'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'ital. boccietta, m. s. de boocia, boule,
§ 12. Il 1650. MÉN. Mot di\ à mâzarin.]
BOCK
— 250
BOIRE
Il (xvii'^ s.) Sorte de jeu de boules.
*BOCK [bôk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. bock, bouc, dans l'expres-
sion bockbier, nom d'une espèce de bière, § 7. || Néolo(j.\
Il Verre à bière. Remplir un — . Boire un — .
"BODÉE [bo-dé] s. f
[ÉTYM. Origine inconnue. [| 1782. encycl. méth.]
Il (Technol.) Petit banc de bois à l'usage des verriers.
'BODINURE [bô-di-nûr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
Il Corde dont on garnit l'anneau de l'ancre pour em-
pêcher le câble qui la retient de s'user par le frottement.
BODRUCHE. V. baudruche.
•BOESSE [bwês'] s. f.
[ÉTYM. Pour broesse (F. § 361), forme dialectale de
brosse, § 16. (F. brosse.)]
Il Brosse en fil de laiton pour ébarber les ouvrages de
ciselure. {Cf. gratte-boesse.)
'BOESSER [bwè-sé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de boesse, § 154. [Cf. brosser.)]
Il (Technol.) Ébarberavec la boesse. (C/.gratte-boesser.)
"BOETE. F. bouette.
BŒUF [beûf ; au plur. beii ; 1'^ se lie] s. m.
[ÉTYM. Du lat. bôvem, ?«. s. devenu buof, buef, boef, bœuf,
§§ 320, 446 et 291.]
Il 1° Mammifère ruminant, dont le mâle prend le nom
de taureau, la femelle le nom de vache. Un troupeau de
bœufs. Les bœufs mugissants et les brebis bêlantes, fén. Tr/.
1. I Spécialt Le mâle de cette espèce, le taureau châtr:',
qqf nommé — domestique, qu'on emploie de préfèrent.'
pour le travail des champs ou qu'on engraisse pour la
boucherie. Une charrue traînée par des bœufs. Le — gras,
bœuf remarquable par sa corpulence, que les bouchers
promenaient au carnaval. | Anciennt. — viélé, le bœuf
gras, qu'on promenait autrefois au son de la vielle. || /'.
ext. Morceau de bœuf. Manger du — bouilli, rôti. Poitrine,
pieds de — . Un nerf de — , ligament élastique de la partie
cervicale postérieure du bœuf, desséché, et dont on fait
des cravaches, des cannes. Je vais appeler quelqu'un, deman-
der un nerf de — ... et te rouer de mille coups, mol. D. Juan,
IV, 1. Il Fi^. I 1. C'est un — au travail, il est infatigable.
Proverbt. Mettre la charrue devant les bœufs, la fin avant le
commencement. Donnerunœuf pour un — , une petite chose
pour en obtenir une grande. | 2. Un œil-de — (F. ce moi),
fenêtre. Pied de — , jeu d'enfant qui consiste, pour chaque
joueur, à mettre tour à tour chacune de ses mains sur la
main de l'autre, en comptant un, deux , trois, etc., et ,
parvenu à neuf, à saisir la main de dessous de l'autre en
s'écriant : Neuf! je retiens mon pied de — .
Il 2" P. ext. — musqué, espèce de bovidé intermédiaire
entre la race bovine et la race ovine. || Fig. — de mer,
nom vulgaire de l'hippopotame, du lamantin, de certains
phoques. — des marais, nom vulgaire du butor.
*BOG [bùg'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il 1" Réunion de deux cartes de môme valeur dans la
même main, au jeu du bog.
Il 2° Jeu de cartes qui se joue à trois ou six joueurs,
devant lesquels est placé un carton circulaire divisé en
six compartiments dont l'un porte le mot bog.
BOGHEI [bô-ghè] ,9. 7n.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. buggy, m. s. transcrit d'après
la prononciation, § 8. || Néoloff. Admis acad. 1835.]
Il Voiture légère en forme de cabriolet, à quatre roues.
1. "BOGUE fbôg'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. boga, m. s. (lat. bocam),
§ 11. y xvi^ s. DU piNET, dans delb. Rec]
Il Poisson de la Méditerranée, de la famille des Spa-
roïdes.
2. "BOGUE [bôg'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être du german. baug,
anneau, qui a donné l'anc. franc, bou, bracelet, §§ 7, 4!).S
et 499. ||AVo%.]
Il (Technol.) Gros anneau de fer ceignant le manche des
gros marteaux de forge et muni de pivots par lesquels il
est soulevé.
3. "BOGUE [bog'] s. f
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être emprunté de l'al-
lem. balg, enveloppe, balle, §§7, 498 et499. gotgr. donne,
en même temps que le sens actuel, le sens d'enveloppe
, m. I
m
contenant la graine de certaines plantes. || xvic s. i
manière de bogue dure pour s'envelopper, belon, Nat. i
oiseaux, i, 4.]
Il Enveloppe piquante de la châtaigne.
"BOHÊME [bô-èm'] s. f
[ÉTYM. Nom propre, § 36; en lat. du moyen âge, Bo
mia, en anc. franc. Behaigne.]
Il 1» Province de l'empire d'Autriche d'où l'on croy
originaires certaines tribus vagabondes.
Il 2" L'ensemble de ces tribus vagabondes. || Fig. L'i
semble de ceux qui mènent une vie d'aventure. Mener .
vie de — .
BOHÈME [bô-èm'] s. m. et /.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge bohemus, m.
Il xv"^ s. Pis suis que boesme n'yndien, vaillant, dans
d'orl. p. 337, Guichard.]
Il Habitant de la Bohême. || P. ext. Membre de trlïi
vagabondes venues de l'Orient et qu'on croyait original
de la Bohême. [Syn. bohémien, égyptien, gitane, zingu
tsigane.) || Fig. Celui qui mène une vie vagabonde, di'i
glée. C'est une vie de bohèmes et non pas de gens qui gouvt
nent, fén. Mém. sur la situation déplorable de la Frth
en 1710. Une maison de — , où règne le désordre. Foi de
foi que les filous se gardent entre eux
BOHÉMIEN, lENNE [bô-é-mvin, -myèn' ; en vc
-mi-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de bohème, § 244. || 1467. Sarrazins ou bo
miens, dans du c. aegyptiaci.]
Il Gomme bohème.
BOÏARD. V. boyard.
1. BOIRE [bwàr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. bïbere, m. s. devenu beivre, boivre, boi
§§ 309, 434 et 290.]
Il 1" Avaler un liquide en l'aspirant avec la bouche.
à petites gorgées, à petits coups. Mener — les bestiaux. D •.
à — et à manger, en parlant d'un liquide trouble, bc
beux. — frais. En parlant de qqn qui est très altéré, n b
rait la mer et les poissons. — à sa soif. — du vin. — du m
leur, du meilleur vin. Un vin qui se boit au dessert. —
coup de vin, et, ellipt, — un coup. — à la santé de qqn, '
p. ext. Votre santé fut bue magnifiquement, SÉv. 378. || f.
lipse. Ahsolt. Boire du vin. n aime à — . — comme i
éponge, comme un tonneau, comme un trou. — comme un s
neur, comme un Suisse, comme un Polonais. On but à la pol
naise, ST-sim. i, 452. Après — . Chanson, air à — . — sec, ■
laissant le verre complètement à sec. Une personne qui bo
qui a l'habitude de boire, de s'enivrer. Le roi, la reine b'
lorsqu'on tire les rois, acclamation que poussent les c-
vives au moment où le roi, la reine de la fève se nu
boire. Donner pour — à qqn, donner une gratification. \^
pourboire.) Donner à —, tenir un cabaret. || P. ext. \ 1. FaajiB
En parlant d'un nageur qui enfonce et qui ouvre la biH
che dans l'eau. — un coup, et, absolt, — . Alors nousbuvio
l'onde amère, fén. Tél. 6. — à la grande tasse, se noyer (la
la mer. | 2. Les peuples qui boivent l'eau du Gange, les Hii .,.
dous. Il a bu l'eau de la Garonne {famil.), c'est un gascoJBjj
I 3. Un cheval qui boit (avale) la bride, qui a le mors trop e f"
foncé. Il Fig. Proverbt. Ce n'est pas la mer à —, ce n'i
pas très difficile. Le vin est tiré, il faut le —, il n'est pi
temps de reculer. Qui a bu boira, on retombe tôt ou U\
dans ses anciennes habitudes. Croyez cela et buvez de l'ea
en parlant d'une chose difficile à croire, en sorte q'
pour l'avaler il faut boire de l'eau par-dessus. Il n'y a p
là de quoi — de l'eau, c'est un travail qui ne rapporte rii'
II Substantivt. \ 1. L'action de boire. Ils en perdent le -
le manger et le repos, Montaigne, i, 64. | 2. Ce qu'on bo
Vendre le dormir Comme le manger et le — , la f. Fah. vi
2. Il Fig. — l'eau du Léthé, oublier. — à la source d'Hipp
crène, à la fontaine des muses, en parlant de celui qui ï^
donne à la poésie. — la joie, l'oubli, trouver dans un bn-
vage la joie, l'oubli. Une riante troupe Semble — avec 1"'
joie à pleine coupe, rac. Esth. ii, 8. Ils boiront dans la cou
affreuse, inépuisable, Que tu présenteras au jour de ta fure
A toute la race coupable, lo. Ath. ii, 9. — le calice jusqi
la lie, épuiser l'amertume. Avoir toute honte bue, avt
épuisé toutes les hontes. Novion tint ferme, en homme qui
toute honte bue, ST-siM. i, 135. Il faut que je boive l'affroi
MOL. Prdc. rid. se. 16. Mon frère, doucement il faut — la choi
iD. Fc. des m. m, 9. — les paroles de qqn, les écouter a'
dément.
BOIRE
2:ii
BOISSELAGE
2 ' (En parlant des choses.) Absorber un liquide. La
déjà bu la pluie. Le pampre tout l'été Boit les doux
s de l'aurore (la rosée), a. chén. Jeune Capt. Et la
imectée But à regret le sang des neveux d'Érecthée,
hrd. II, 1. Du papier destiné à — l'encre. AbsoU.
ler qui boit, papier non collé dans lequel l'encr.-
. Il Fig. Faire — une étoffe, lorsqu'elle est plus
que la pièce à laquelle on la joint, faire dispa-
l'xcès de longueur en la cousant lâche. Faire — la
.1 coudre lâche sur la ralingue qui la borde.
• BOIRE [bwàr] s. f.
i vM. Origine inconnue; de môme famille que le
;. bouiro, biez de moulin. || 1321. Buire, dans go-
iire.]
lect. Il 1° Dans la basse Loire, enfoncement, pc-
■ que forme le fleuve sur ses rives.
Nom donné aux fosses résultant de l'extraction
res dont on a fait les levées de la Loire. || P. ext.
,.,.. naturel ou artificiel qui fait communiquer les
cljitepleures avec la rivière.
JOIBIN [bwà-rin] s. m.
I. Peut-être dérivé irrégulier de bouée, sous l'in-
de orin. {V . ce mot.) || 1771. trév.]
.Miiiine.) Cordage retenant une bouée et fixé dans l;i
m soit pour marquer le lieu oîi une ancre est mouillée,
sc'pour signaler un passage dangereux.
lois [bwd] s m.
^^M. Du bas lat. *bôscum, m. s. dont l'origine est
ne. Bôscumest devenu *bosc, *bocs, bois, §§ 420 e!
1'' s. Selve ne bois, iîo/crnrf, 3293.]
1" lléunion d'arbres couvrant une certaine étendue.
Di- de chênes. Un bouquet de —, groupe isolé formé de
;i friands arbres. Le — de Boulogne, et , ellipt (locu-
:i parisienne), Aller au — , aller se promener au bois
d 3oulogne. Dn — sacré. J'ai besoin du silence et de l'om-
tojdes —, BOIL. Èp. 6. Salut... riant exil des —, Gilbert,
0 ï))i'dée déplus, psaumes. Vous êtes le phénix des hôtes
i es — (des animaux), la f. Fah. i, 2. L'homme des —,
;' uit;-outang. On n'aimerait pas le rencontrer au coin d'un
- 1 a l'air d'un bandit. Être volé comme dans un — . | Chas-
51 lans les —, sous — . Faire le — (Vénerie), aller en quête
L ■ los limiers pour détourner le gibier. Planter, couper
i -. Un — taillis. — de haut revenu.
12" Arbre, partie d'arbre. — vif, arbre qui pousse
bliches et feuilles. — mort, arbre séché sur pied. — en
; , arbre debout. — gisant, arbre tombé. — encroué,
■ b(' sur un autre en s'embarrassant dans ses branches.
- houpé, dépouillé de sa cime. L'âge du — , l'âge d'un
lire. Ramasser du — mort, des branches mortes, du
n m bois. || Spécialt. \ 1. Espèce d'arbre. — bénit, h;
- I ic l'on bénit le jour des Rameaux. — à coton, peu-
1 tli! Virginie. — de fer, nom donné à plusieurs sortes
■jirs très durs, fagarier, bois cabril, etc. — gentil,
':!.''. — de mai, aubépine. — puant, quassier fétide.
saint, gaïac, etc. | 2. Bois ou racines qu'on emploie eu
.rmacie. — de réglisse, racines de réglisse, — sudori-
e, racine de salsepareille. — de gaïac, etc. P. anal, de
me. Fig. — carré, sorte de sucre d'orge.
3" Partie dure et ligneuse d'un arbre, de densité et
paisseur variables selon l'espèce et l'âge. Du — vert,
contient encore de la sève. Donner à qqn une volée de
rert, le battre avec des branches encore flexibles, et,
prov. Il n'est feu que de — vert, la jeunesse seule a
l'ardeur. Charger qqn de — {p. plaisant., famil.), \\û
mer des coups de bâton. — sec. — dur. — tendre. —
chauffage. Fig. Prov. On verra de quel — je me chauffe,
-'1 homme je suis. Voyant de quel — ce brave se chauf-
, je m'en défis dés que je fus de retour, ST-SIM. i, 93.
par, abattre du — , et, fig. famil. au jeu de quilles,
litre beaucoup de quilles; au jeu de trictrac, jouer
lucoup de dames de la pile. Trains de —, bois des-
t's au chauffage , qu'on transporte par eau en les
iant en radeaux. — flotté, bois transporté de cette ma-
Te et momentanément altéré par l'humidité. Fig. Fa-
l. Visage de — flotté, visage altéré, défait. Un visage de
flotté, d'assoucy, Ovide en belle humeur. Vieilli. Une
cente de — flotté (ouD. Curios. franc.), un rhumatisme.
de construction. — en grume, non équarri. — pelard, dont
a enlevé l'écorce pour faire du tan. — corroyé, flacheux,
nché, bouge, vicié, mouliné, roulé, grumeleux. [V. ces mots.)
— déchiré, provenant de boiseries, de bateaux, etc.^
mis en pièces. Du — de chêne, d'acajou, de noyer. Du —
de rose, variété de balsamier. —de Spa, châtaignier, dont
on fabrique, aux environs de Spa, divers objets. Travailler
le — . — debout, coupé, travaillé perpendiculairement
au fil. Gravure sur — , gravure exécutée en relief sur de-s^
planches de bois. Adorez-vous des dieux ou de pierre ou de
— ? CORN. Polrj. iri, 2. Une maison de — . Une jambe de — „
jambe artificielle par laquelle on remplace une jambe
coupée. Fig. Famil. Trouver visage de —, lorsqu'on vient
voir qqn, trouver porte close. Fig. Famil. A la cloche de.
—, à la sourdine. Déménager à là cloche de —, déména-
ger furtivement, sans avoir payé le propriétaire. Être du
— dont on fait un général, etc., avoir les qualités requise.s
pour le devenir. P. plaisant. Famil. Être du — dont on fait
les vieUes {vieilli), les flûtes, être de nature à s'accorder
avec tout le monde. (F. oud. Curios. franc, bois.) Faire
flèche de tout — , mettre tout en œuvre. Nous ne savions-
encore de quel — faire flèches {vieilli), Sat. Ménipp. i, 42.
Il 4» Objet en bois. Un — de lit. Le — d'un navire, la
coque. Tirer en plein —, envoyer les boulets dans la
coque. Le — d'une lance, la hampe. Arch. Haut le — ! les-
piques hautes, commandement qu'on adressait aux sol-
dats armés de piques. Ce foudre ridicule Dont arme un —
pourri ce peuple trop crédule, corn. Poly. ii, 6. Le — de la
croix. Les — de justice, la guillotine. Des —, planches de-
bois gravées. || P. ext. Les — du cerf, ses andouillers,
ainsi dits parce qu'ils sont rameux. Un cerf se murant au-
trefois Louait la beauté de son —, la f. Fab. vi, 9. || Fig.
Pop. n lui a poussé du — (des cornes), en parlant d'un
mari trompé. Leurs maris ont leur provision de — sans,
aller la chercher sur le port, furet. Rom. bourg, i, 107.
BOISAGE [bwd-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boiser, § 78. || Admis acad. 1798.]
Il l» Action de garnir avec du bois. Spécialt. Action
de boiser un bâtiment.
Il 2" L'ensemble de ce qui sert à boiser. Spécialt. Les.
étais qui soutiennent les parois des galeries de mine.
BOISÉ , ÉE [bwa-zé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bois, § 118. || 1690. furet.]
Il Oii il y a des arbres. Pays bien — .
BOISEMENT [bwâz'-man ; en vers, bwa-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boiser, § 145. || Néoloq Admis acad..
1878.]
Il Action de garnir d'arbres. Le — des montagnes,
BOISER [bwd-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bois, § 154. || 1680. richel.]
Il 1° Garnir avec du bois. — une muraille, une galerie-
de mine. Il fit — toute sa maison, st-sim. m, 377. — un na-
vire, monter sur la quille les pièces de bois qui en for-
ment la membrure.
Il 2" (T. d'eaux et forêts.) Garnir d'arbres. — une col-
line.
BOISERIE [b\vdz'-ri ; en vers, bwd-ze-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boiser, § 69. || xvii^-xvmes. V. à l'ar-
ticle.]
Il Revêtement en bois des murs d'un appartement. Sa
— prête à poser, on la mit en pile, st-sim. m, 377.
BOISEUX, EUSE [bwd-zeîi, -zeuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bois, § 116. || 1680. richel.]
Il Qui est de la nature du bois.
BOISSEAU [bwà-sô] s. m.
[ÉTYM. Môme radical que boîte (F. ce mot) : boisseau
correspond au lat. pop. * biixtiçllum, devenu *bocsiel, bois-
sel, boisseau, §§ 348, 387, 406 et 126. || .xiiic s. Un boissiel,
E. BOiLEAU, Livre des mest. I, ii, 4.]
Il 1" Mesure ancienne de capacité pour les grains, les
matières sèches, etc., qui contenait environ 13 litres; de
nos jours, selon les régions, le décalitre ou le double
décalitre. P. ext. Boisselée. Un — de ponmies de terre. Fig.
Métaphore prise à l'Évangile. Mettre la lumière sous le — ,,
la cacher aux yeux des hommes.
Il 2" (Technol.) Cylindre creux. || Spécialt. \ 1. Cha-
cun des cylindres qui, s'emboîtant les uns dans les au-
tres, composent un tuyau de cheminée, un conduit de
descente, etc. [ 2. Cylindre creux dans les moulins oîi l'on
prépare le tan. | 3. Cylindre de terre servant de moule
au fabricant de pipes. | 4. Dans un robinet,' le trou de la
cannelle dans lequel tourne la clef.
"BOISSELAGE [bwâs'-làj ' ; en vers, bwà-se-...] s. m..
BOISSELÉE - 2b2
1389. Boesselage, dans
BOITEUX
[ÉTYM. Dérivé de boissel, § 78
GODEF.]
|[ Mesurage du blé au boisseau.
BOISSELJËE [bwâs'-lé ; en vers, bwà-se-lé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boisseau, §119. || xiiic s. Deniers avra à
bosselées, Fabliau, dans delb. Rec. \ 1295. Sept boesselees
de terre, dans godef. SuppL]
Il La contenance d'un boisseau || P. ext. Dialect. Une
— de terre, l'étendue de terre qu'on ensemence avec un
boisseau de grain. Une ouche de quatorze boisselées, d'aub.
Fœneste, in, 4.
BOISSELŒR [bwâs'-lyé; en vers, bwà-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boisseau, § 115. || 1611. cotgr.]
Il Fabricant de boisseaux et autres ustensiles de mé-
nage en bois.
'BOISSELIÈRE [bwas'-lyèr ; en vers, bwà-se-...] s. f.
[ÉTYM. Peut-être métaphore semblable à celle qui fait
appeler meunière divers oiseaux au plumage blanc ou
gris, le boisseau étant surtout destiné à mesurer le blé.
\\Néolog.]
Il Nom vulgaire de la pie-grièche grise.
BOISSELLERŒ [bwà-sel-ri ; en vers , -sè-le-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boisselier, § 68. || 1751. encygl.]
Il Fabrication, commerce de boisseaux et ustensiles en
bois.
BOISSON [bwà-son] s. f.
[ÉTYM. Du lat. bïbitiônem, action de boire, qui aurait
dû donner, à ce qu'il semble, *besson : cette forme est
devenue boisson sous l'influence de boire. || xm« s. Boison,
HOBERT DE BLOIS, danS GODEF. SuppL]
Jl ±° Tout ce que l'homme boit, comme propre à désal-
térer OU agréable au goût. — acidulée, fermentée, spiri-
tueuse. — rafraîchissante. | Spécialt. Auplur. Débit de bois-
sons, de vin, d'eau-de-vie, de liqueurs. Impôt, taxe sur les
boissons. Spécialt. De la — . || Absolu. \ 1. Eau mélangée
d'un peu de vinaigre, que boivent les marins. | 2. Petit
vin, petit cidre qu'on obtient en versant de l'eau sur des
marcs de vendange ou sur des quartiers de pommes, de
poires, etc.
Il 2° Habitude de boire, ivrognerie. Être adonné à la — .
"BOÎTARD [bwà-tàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boîte, § 147. || 1320. Boistart, dans
GODEF. boistart.]
Il Comme boîtUlon.
* BOITE [bwâf] s. f.
[ÉTYM. Du lat. *blbita (part, passé fém. de bftiere, boire,
employé substantivt, § 45), devenu beite, boite, § 309, 439
et 290. Il 1450. (Il) estoit si fort en boite ou yvre que a peine
sçavoit qu'il faisoit, dans godef.]
Il 1° Vieilli. Action de boire. Vin qui est en sa —, vin
en —, en état d'être bu.
Il 2° Dialect. Petit vin qu'on obtient en versant de
l'eau sur le marc, boisson.
BOÎTE [bwàf] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *bûxta (on trouve le diminutif bux-
tula dans paul diacre), altération du grec iru^tSa, w. s.
devenu ■'bocste, boiste, boîte, §§ 324,387, 422 et 291. ||
xiie s. En une boiste le mist por garison, Roncev. tir. 29.]
Il 1° Réceptacle de forme et de dimension variables, en
bois, carton, métal, etc., généralement portatif, muni
d'un couvercle et destiné à porter sur soi, à transporter
ou à serrer différents objets. — ronde, carrée, à charnières,
à compartiments, à double fond. Dne — au lait. Une — à gants,
à chapeaux. One — de compas, de couleurs, d'allumettes, de
bonbons, et, p. ext. le contenu de la boîte. Il a avalé dans
sa journée une — de pilules. Une — à serrer les bijoux, l'ar-
gent. Denier de — . {V. denier.) (Mythol.) La — de Pandore,
où tous les maux étaient enfermés. Fig. Les effets si éten-
dus et si prodigieux de cette — de Pandore, ST-SIM. vui, 215.
Fig. La — à Perrette, argent réservé pour un emploi se-
cret, qu'on dissimule en l'attribuant à un destinataire
désigné par plaisanterie sous le nom de Perrette. Prendre
du tabac dans sa — (tabatière). Une — à charbon, à ordures.
— d'outils. — d'essai, où l'on met les monnaies essayées.
— de médicaments, fumigatoire, placée dans certains lieux
publics pour donner les premiers soins aux blessés, as-
phyxiés, noyés. Fig. On est enfermé dans cette chambre, dans
cette voiture, comme dans une — . Elle a l'air de sortir d'une
—, en parlant d'une personne régulièrement ajustée. Il
faut le mettre dans une —, en parlant d'une personne trop
délicate, trop sensible aux impressions du dehors. Dai
les petites boites les bons onguents [prov.), en parlant d'ii
personne de petite taille à laquelle on veut faire un coi
pliment. — aux lettres, boîte fixée sur la devanture d';
bureau de poste, d'une maison, ayant au dehors une d
verture étroite à travers laquelle on jette les lettres. Ce
taines boîtes qui étaient lors nouvellement attachées à to
les coins des rues, pour fîdre tenir les lettres de Paris à Par'
furet. Rom. bourg, ii, 65. | — à réverbère, cavité pru
quée dans une muraille, où l'on enferme l'extrémité
la corde qui sert à monter ou descendre le réverbri
I — à mitraille, projectile creux qui éclate en l'air en l:i
çant à droite et à gauche la mitraille qu'il contient. |
d'artifice, sorte de mortier creux , rempli de poudre, q
éclate en produisant une détonation et qu'on empl
dans les fêtes publiques. | — d'un conduit hydraulique, Sdi
de filtre, caisse percée de trous qui laissent passer r(
en retenant les ordures. | — d'une poutre, assemblage
planches destinées à la revêtir. | — d'un orgue, condi
qui transmet le vent du sommier des orgues à un j
d'anches. | — à musique, petite caisse, cartel, contenant
petit cyhndre tournant, garni de pointes qui font vibn
des dents d'acier dont la longueur est calculée de m;
nière à donner les différentes notes de la gamme. | •
à graisse, fixée au-dessus de l'essieu des roues de wi
gons, de volants, etc., et laissant filtrer de la graisse, i
l'huile qui en facilite le jeu. | — de montre, la partie
la montre en or, argent, etc., qui sert d'enveloppe ai
pièces du mouvement. | La — du crâne, la cavité osseu
qui renferme la masse cérébrale.
Il 2° P. ext. Cavité, creux où entre et joue une pli'-
mobile. I 1. Vieilli. Cavité que présente un os et dans 1
quelle s'emboîte, s'articule un autre os. Si l'os de la cuis:
est hors de sa — , paré, Introd. 23. | 2. — d'affût, emboi
chure de fer où entre l'extrémité de l'essieu de l'afrùt.
3. Douille que les serruriers scellent dans un billot poi
recevoir l'extrémité d'une barre et la maintenir. | 4. Douil"
qui emboîte la mèche d'un vilebrequin, le foret des sei
ruriers, etc. | 5. Mortaise de bois fixée au bout de l'élab
des menuisiers et qui maintient un crochet de fer. j (
Pièce que le tourneur fixe au mandrin pour maintei
les ouvrages qu'il tourne en l'air.
"BOITEMENT [bwat'-man ; en vers, bwà-te-...J *
[ÉTYM. Dérivé de boiter, § 145. || 1539. Boistement, r.
Il Action de boiter.
BOITER [bwà-té] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de boîte, au sens de cavité où se lo:
les os, § 154. [Cf. emboîter, déboîter.) || 1539. Boister, R
Il Marcher en appuyant inégalement les jambes sur
sol, soit parce qu'on a mal à la jambe, soit parce qu'u;
jambe est trop courte. — de la jambe, du pied droit, ganch
En parlant de qqn qui boite profondément. Et vous boitt
tout bas, RAC. Plaid, ii, 13. Un cheval qui boite. || Fig. l
vers qui boite, qui n'est pas sur ses pieds, dont la mesui
n'est pas juste.
'BOITERIE [bwât'-ri; en vers, bwà-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boiter, § 69. || Néolog.]
Il État d'un animal qui boite. — basse, qui fait boiff
profondément. — feinte, à peine sensible. — intermittent
(d'un cheval), par suite d'un vieux mal, vice rédhibiloirc
BOITEUX , EUSE [bwà-teii, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de boiter, § 116. || xui^ s. Haol Le Boistens
E. B0ILEAU, Livre des mes t. I, lvi, 10.]
Il Qui boite. Volontiers gens — haïssent le logis, la i
Fab. X, 2. L'hyène au pas — , v. iiUGO, Caravane. On cbev
— . Un cheval — de l'oreille et de la bride, qui marque p
un mouvement de tête chaque pas qu'il fait en boitai
Substantivt, Un — , une boiteuse. || Loc. prov. Il ne faut p
clocher devant les — , il ne faut pas blesser qqn en lui ni;
pelant son défaut, son infirmité. Attendre le — (le Tem
étant représenté comme boiteux), attendre une nouvel!
une occasion qui ne vient pas, ou qui tarde à venir.
Fig. Qui agit de travers. D'où vient qu'un — ne nous irrit
pas, et un esprit — nous irrite? pasc. Pcns. V, 10. Vers -
qui n'est pas sur ses pieds, dont la mesure n'est pas jus!
Table, chaise boiteuse, qui n'est pas d'aplomb. Contrepoin
— , chargé de syncopes, de contretemps, sur lesquels 1;
mesure semble sautiller. | Substantivt. Boiteuse, aiicienni
danse allemande, sorte de sauteuse. || P. anal. Colonne boi
teuse, qui n'a pas le même nombre de lignes que les au
\
BOITEUSE
— 253 —
BOMBEMENT
s colonnes, dans une page imprimée à plusieurs co-
rnes. Ruban, châle —, dont les bords ne sont pas pareils.
'BOITEUSE [bwà-teiiz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boîte, § 116. || Noolog.]
(( (Technol.) Dans les solives formant la charpente qui
pporte un plancher, solive d'enchevêtrure qui s'em-
\ie dans les deux chevêtres entre lesquels est ménagé
space réservé pour la cheminée.
BOÎTIER [bwà-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boîte, § 115. || 1642. Boistier, oud.]
Il 1° Petit coffre à compartiments où s'adaptent, s'em-
îtent des instruments de chirurgie, des pots à on-
ent, etc.
Il 2» Boîtier d'une montre, l'enveloppe d'or, d'argent,
ns laquelle vient s'emboîter le cadran avec le méca-
3me.
*BOÎTIIiLON [bwà-ti-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boîte, § 107. || 1788. encycl. méth.]
(Technol.) Douille en fonte, fixée au centre de la meule
santé d'un moulin, dans laquelle s'emboîte le gros fer
i fait mouvoir la meule courante. {Syn. boîtard.)
'BOITTE [bwât'j. V. bouette.
*BOrr-TOUT [bwà-tou] s. m.
[ÉTYM. Composé de boire et tout, § 209. || (Au sens 2".)
01. Boi-tOUt, FURET.]
jll lo Famil. Celui qui dépense tout son argent à boire.
I|| 2o Verre dont le pied est cassé, qu'on ne peut poser
ir la table qu'en le couchant, et par conséquent après
I voir vidé entièrement.
[Il 3" Puisard, puits absorbant.
1. BOL [bol] s. m.
![ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge bolas, grec pû-
k, motte, morceau, bouchée. || xiv* s. Bolus froit et sec,
ualitez des simples medicines, Bibl. nat. 1288, f» 134. j
25. Un pou de bol armenique, cl. de la haye, dans delb.
,.c.]
III 1" Masse arrondie, propre à être avalée. — alimen-
ire, masse arrondie que forment les aliments après
oir été soumis à la mastication et à l'action de la sa-
'e et qui tombe dans l'œsophage par la déglutition. |
réparation pharmaceutique rappelant par sa forme et sa
insistance le bol alimentaire. (En ce sens on dit qqf bolus.)
II 2o — oriental, — d'Arménie, terre argileuse, rougeâtre
qu'on envoyait d'Orient sous forme de petites mottes
arquées d'un cachet, employées autrefois en médecine
dans l'industrie. {Cf. brouillamini.)
2. BOL [bol] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. bowl, m. s. § 8. || Néolog.
dmis ACAD. 1835.]
Il Coupe hémisphérique de faïence, de porcelaine, gé-
îralement destinée à contenir des aliments liquides. P.
■t. Le contenu du bol. Prendre un — de lait, de bouillon. ||
assin où l'on fait le punch pour plusieurs personnes.
der un — de punch. (C/. boule-ponche.)
BOLAIRE [bô-lèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bol 1, § 248. || 1771. trév.]
Il De la nature du bol oriental, argileux. La terre végé-
le, limoneuse et — , buff. Gén. des minéraux.
*BOLDUC [bôl-dûk'] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Bois-le-Duc, ville de Belgique
I l'on fabrique des rubans de fil, et dont le nom est or-
nairement écrit Bolduc aux xvii<= et xyiii^ s. || Néolog.]
II Ruban étroit de coton, de fil, rouge, bleu, etc., dont
n se sert pour lier les paquets de petite dimension.
'BOLÉRO [bô-lé-rô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. boléro, m. s. § 13. \\Néolog.]
Il Chanson, air de danse espagnol, généralement en
iode mineur, à trois temps et d'un mouvement rapide.
. ext. Danse exécutée sur cet air. Danser des boléros.
BOLET [bô-lè] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. boletus, m. s. \\ 1555. Les bo-
tes que nous appelons mouscerons, J. MASSÉ, dans delb.
IX. \ 1600. Boulet, 0. de SERRES, VI, 10. 1 1611. Bolet, cotgr.]
Il Champignon à chapeau pédicule, hémisphérique,
ont la surface inférieure est composée de tubes cylin-
àques et formant un genre dont plusieurs espèces sont
3mestibles(cèpe, girolle, etc.), et dont une autre (agaric
u chêne) fournit l'amadou.
*BOLICHE [bô-lïch'j. V. boulièche.
BOLIDE [bô-lid'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bolis, idis, grec PoXtî, iSoî,
m. s. proprt, jet de lumière ; pour le genre, V. § 554 (le
lat. et le grec sont fém.). || Néolog. Admis agad. 1878.]
Il Météore igné, accompagné de traînées lumineuses,
de fumée, de détonation et de chute d'aérolithes.
* BOLIVAR [bô-li-vàr] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : BoUvar, fondateur de l'indé-
pendance de l'Amérique du Sud (1783-1830). || Néolog.]
Il Chapeau d'homme à haute forme, qui fut à la mode
à l'époque des insurrections des colonies espagnoles. P.
plaisant. Tout chapeau noir à haute forme.
BOLUS [bô-lus']. V. bol 1.
'BOIVŒAGE [bon-bàj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bomber, § 78. || Néolog.]
Il Action de bomber. | Spécialt. (Technol.) Cintrage du
verre au four.
BOMBANCE [boD-bâns'] s. f.
[ÉTYM. Altération de bobance, boubance, formes de l'anc.
franc, encore données par monet (1631) et oud. (1642).
Le mot bobance signifie orgueil, apparat fastueux ; rons.
l'emploie déjà au sens actuel. Origine incertaine; peut-
être dérivé du lat. bombum, bruit, acclamations, § 146. ||
1530. PALSGR. p. 284.]
Il Famil. Grande chère. Faire — . Bombances nocturnes,
HAMiLT. Gram. 234.
BOMBARDE [bon-bàrd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. bombum, bruit, § 147. I| (Au sens II)
1342; (au sens I) 1363. Textes dans gay, Gloss. arch.]
I. Il 1° Au moyen âge, machine lançant de grosses
pierres. || Plus tard, mortier lançant des bombes.
Il 2° P ext. Galiote munie d'un ou de plusieurs mor-
tiers à bombes. || P anal. Petit bâtiment marchand de
forme analogue.
Il 3° P. anal, avec la bouche du mortier. \ 1. Gueule
d'un four à briques. | 2. Sorte de manchette évasée.
II. Il 1° Ancienne trompette droite en cuivre percée
de sept trous.
Il 2° Espèce de hautbois qui se jouait avec une anche,
avec six trous pour les doigts et plusieurs clefs.
Il 3° Le plus grand des jeux dans l'orgue.
BOMBARDEItfENT [bon-bàr-de-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bombarder, § 145. On trouve bombar-
derie dans dangeau. || 1701. furet. Admis agad. 1835.]
Il Action de bombarder.
BOMBARDER [bon-bàr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bombarde, § 154. || 1611. cotgr.]
Il l" Assaillir en lançant des bombes. — une place
forte, une ville. || Fig. — qqn de sarcasmes.
W^o Fig . Néolog . Revêtir (qqn) d'un titre, d'une fonction,
par un acte qui surprend, étonne. On le bombarda général.
BOMBARDIER [bon-bàr-dyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bombarde, § 115. || (Au sens 1».) xv* s.
ghastell. dans delb. Rec]
Il 1» Anciennt. Artilleur préposé au service des bom-
bardes.
Il 2° Fig. Nom vulgaire donné aux insectes du groupe
des Brachynes, qui, lorsqu'on veut les saisir, lancent une
liqueur fétide. [Syn. canonnier.)
*BOMBARDON [bon-bàr-don] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bombardone, m. s. § 12. ||
Néolog.]
Il Grand trombone à trois tubes, qu'on ouvre ou qu'on
ferme à l'aide de pistons.
*BOMBASIN [bon-bà-zin]. V. basin.
BOMBE [bônb'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bomba, m. s. qui a le même
radical que bombarde, § 12. || 1642. oud.]
Il l" Projectile de fer creux, rempli d'une substance
fulminante, qui éclate en retombant. Fig. La — va cre-
ver, gare la —, en parlant d'une chose grave qui est im-
minente, n faut maintenant parler d'une nouvelle — qui me
tomba sur la tête, ST-SIM. vin, 145. Tomber comme une —,
survenir brusquement. || P. ext. — volcanique, fragment
que lancent les volcans.
Il 2° P. anal, de forme. \ 1. Bouteille de verre ronde
à col court. I 2. Boule de toile noire qu'on hisse à des
mâts, à des vergues, comme signal.
BOMBEMENT [bon-be-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bomber, § 145. || 1694. th. CORN. Ad-
mis agad. 1762.]
BOMBER - 2
\\ État de ce qui est bombé.
BOMBER [bon-bé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bombe, § 154. furet. (1690) ne donne
que bombé, ée, adj. || 1701. furet. Admis acad. 1762.]
Il Cintrer comme une bombe. — la chaussée, pour faci-
liter l'écoulement des eaux. Avoir la poitrine bombée. | Spé-
cialt. Rouler une feuille de plomb en tuyau.
BOMBEUR [bon-béur] s. m.
[ktym. Dérivé de bomber, §112. || Nëolog. Admis acad.
1835.]
Il Fabricant, marchand de verres bombés, globes de
pendule, etc.
"BOlilBONNE [bon-bôn'] s f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. boumbouno, m. s.
dérivé de boumbo, bombe, au sens de bouteille, § 13.
Certains dictionnaires écrivent bonbonne, sans doute par
un rapprochement irréfléchi avec bonbon. || Néolog.]
Il Vase de terre, de grès, etc., en forme de bouteille à
large ventre, à col court, pour l'huile, les essences, etc.
BOniBYX [bon-bïks'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec p6[j:6u|, m. s. \\ 1564. Les vers
dicts bombyoes, marcouville, dans delb. Rec. Admis acad.
1835.]
Il Ver à soie.
'BÔSIE [bôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du holland. boom, arbre, mât, § 10.
)| Néolog.]
Il (Marine.) Vergue sur laquelle se borde la voile dite
brlgantine. {Syn. gui.)
"BOMERIE [bom'-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du holland. bodemery, m. s. de bo-
dem, quille de navire, § 10. Qqs dictionnaires donnent
bodinerie, forme mauvaise. || 1671. Us et coût, de la mer,
dans DELB. Rec]
Il (Marine.) Prêt à la grosse aventure sur un navire
de commerce.
BON, BONNE [bon, bon'] adj.
[ÉTYM. Du lat. bÇnum, m. s. §§ 291 et 478.]
I. Qui procure avantage, satisfaction.
Il l" En parlant des choses. Une bonne affaire. Un — ré-
sultat. Une bonne place. Une bonne position. Être sur un — pied.
Donner à qqn de bons conseils. Apporter une bonne nouvelle.
Avoir bonne opinion de soi-même. Être en bonne disposition,
de bonne humeur. Faire contre mauvaise fortune — cœur. Être
de bonne composition. Dne bonne pâte d'homme. Souhaiter à
qqn une bonne année. Ce qu'on gagne — an, mal an, les bon-
nes années compensant les mauvaises. La bonne et la mau-
vaise fortune. Spe'cialt. Un homme à bonnes fortunes, qui a
des succès de galanterie. La bonne aventure, ce qui doit
arriver d'heureux. P. ext. Dire la bonne aventure à qqn, tout
ce qui doit lui arriver. Venir au — moment, à la bonne heure.
Il Loc. adv. I 1. A la bonne heure! voilà qui va bien. | 2. De
bonne heure, à l'heure qui convient, et, p. ext. tôt. Se le-
ver de bonne heure. Venir de — matin. || Je l'entretins hier et
lui fis — visage, cORN. Hoi\ i, 2. Avoir — vent. Quel — vent
(quelle heureuse circonstance) vous amène? | Spécialt.
(Marine.) — frais, vent fort et favorable. — plein, vent qui
donne en plein dans les voiles. Avoir, porter, gouverner —
plein. I Acheter à — marché, à — compte, d'une manière avan-
tageuse. Cette créance est bonne, offre toute garantie. Je
prends sur moi sa dette, et je vous la fais bonne, CORN. D.
Sanche, i, 3. U est — de parler, et meilleur de se taire, la
F. Fab. VIII, 10. n ne fait pas — s'attaquer à lui. Se donner du
— temps. Substantivt. On aurait du moins quelques moments
de —, MASH. /«'■ Prof, relig. 2. Famil. Courte et bonne (en
parlant de la vie), courte, mais agréable. Dne bonne odeur.
Adverbt. Sentir — , avoir une bonne odeur. Faire bonne
chère. (F. chère.) Trouver un mets — . Trouver — que, ad-
mettre. Trouvez — qu'avec vous mon cœur s'ose expliquer,
CORN. Pomp. IV, 2. Il P. ext. Fruit — à manger. A quoi —
vous contraindre? corn. Hor. iv, 4. Toute vérité n'est pas
bonne à dire. Cela est — à dire, aisé à dire (mais non à
laire). Quand le malheur ne serait — Qu'à mettre un sot à la
raison. Toujours serait-ce à juste cause Qu'on le dit — à quel-
que chose, LA F. Fab. vi, 7. Ce qui est — à prendre est — à
garder, beaumarch. B. de Sév.i\, 1. | Bon pour..., formule
de billet par laquelle on indique qu'une somme doit être
payée au porteur. Substantivt. Un — de mUle francs. Les
bons du Trésor. Ce conseil se passait presque entier en signa-
tures et en bons, .ST-siM. viii, 139. P. anal. Un — de pain.
4 - BONASSE
de viande, qui donne droit à une portion de pain, (
viande. — à tirer, formule qu'on écrit sur les épreuM
d'imprimerie pour indiquer que Ton peut tirer. Sut
tnntivt. Donner le — à tirer. P. anal. Dne bonne feuille, sp
cimen du tirage définitif.
Il 2° En parlant des personnes. Être — pour les malhe
reux. Être — aux méchants. C'est être sot, la f. Fab. x, 1. L
bonnes sœurs, les sœurs de charité. Le — Dieu. C'est son ■
ange. Un — génie à propos nous l'envoie, CORN. Hor. i,
Je suis bien — , dit-il, d'écouter ces gens-là! la f. Fab. x.
Vous êtes trop —, formule de remerciement. | Farn
Terme d'affection. Mon — ami, ma bonne amie, et, suhsta,
tivt, Mon — , ma bonne. Spe'cialt. Pop. Son — ami, sa boni
amie, son amoureux, son amoureuse. Un — compagne
C'est un — garçon, un — diable. || P. e.xt. Être — à qqc
N'être — à rien. Ah ! maudit animal, qui n'es — qu'à noyt
LA F. Fab. XI, 3. n est — pour payer. P. ext. Ce commerça
est — , solvable.
II. Qui a en soi de la perfection.
Il 1" Qui a de la perfection en son genre. (En ce sen
précède ordinairement le subst.) ] 1. En parlant di
clioses. Une bonne épée. Un — fusil. Avoir un — estoma
Avoir de bonnes jambes. Il a — pied, — œil. Une bonne têt
bien organisée. Ce n'est pas assez d'avoir l'esprit —, ma
le principal est de l'appliquer bien, desc. Méth. 1. Un •
gouvernement. Aimer les bons morceaux. Je vis de bonne soup
et non de beau langage, mol. F. sav. II, 7. Je vous le dis i
— français, la f. Fab. vi, 8. Du — vin, et, substantii
Boire du — . Loc. prov. A — vin, pas d'enseigne, les bonni
choses se recommandent d'elles-mêmes. Avoir — ai
bonne mine. La bonne société. Le — ton. Jeune homme i
bonne famille. — sang ne peut mentir, bonne race ne se di
ment pas. | Faire bonne contenance, une contenance ferirn
Être sur un — pied. Adverbt. Tenir — , ferme. | Sppcial
Exact, vrai. Les bons comptes font les bons amis. Advt
Tout de — , et, famil. Pour de — , sérieusement. Iro,
Vous me la baillez bonne, cela est bel et — , cela est il
inissible. Bon! exclamation exprimant l'approbation, e
ironiqt, le désappointement, j P. ext. Plein, complet. Dw
ner bonne mesure, — poids. Il en a pris une bonne moltl
nombre de gens. Dix bonnes mille livres de rente. Il y a-
bonne heure qu'il est venu. Un pays à trois bonnes lieues, Sï
.'i^LM. VIII, 139. Son cheval est arrivé — premier. Cela coû
un — prix, et, adverbt, Cela coûte — . n a reçu [une boni
volée. Faites cela une bonne fois, une fois pour toutes. | :
En parlant des personnes. Un — ouvrier. Un — prêtre. I
— S(rfdat. Un — écrivain. Les bons maîtres font les bons ^
lets. n est — marcheur. Loc. prov. A — entendeur, salut
m'adresse à qui sait comprendre. Un — averti en vaut
celui qui profile d'un avertissement vaut double. P. a
Un — cheval. Un — chien de chasse. Fig. Loc. prov
chat, — rat, à bonne attaque, bonne défense. Un — jouet
de billard, de paume. Substantivt. (Locution prise du ]•
de paume.) Au dernier les bons. {V. dernier.)
Il 2o Spe'cialt. Qui a de la perfection au point de vi
moral. Une bonne action. Une bonne conduite. Les bonni
mœurs. Certificat de bonne vie et mœurs. Le — droit. La boni
cause. Substantivt. Le —, ce qui est bon. Que le — sr
toujours camarade du beau, la f. Fab. vu, 2. Les bons, et
q>ii sont bons. Remplir les bons d'amour, et les méchants d'e
froi, CORN. Cid, i, 3.
BONAGE [bô-nâs'j s. f
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bonaccia, m. s. § 12. {Cf. b'
nasse.) || xiic-xiiie s. Apres orent si grant bonace, Mir. <■
Sardenai, 181, dans delb. Rec]
Il (Marine.) Temps calme qui succède à la tempi'i'
OU la précède en la faisant pressentir. || Fig. Je change,
d'un seul mot la tempête en — , CORN. Ment, ii, 5.
* BONARD [bô-nàr] s. m.
[ÉTY.M. Origine inconnue. On dit aussi boniohon, q
paraît avoir le même radical. || 1791. encycl. méth]
Il (Technol.) Ouverture des arches (fours latéraux) d'un
verrerie, par laquelle se dégage dans l'atmosphère 1
fumée du foyer.
*BONASE [bô-nàz'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec pdvaaoî, espèce de taurea
sauvage. || Néolog.]
Il Nom donné à un groupe du genre bœuf contenar
le bison et l'aurochs.
BONASSE [bô-nâs'] adj.
ut,
9
BONBANC ~ s
y\i . Dérivé de bon, sous l'influence de l'ital. bonacoia,
, .§ 12. S'est appliqué d'abord à la mer. || xvi^ s.
r maintes fois est bonasse, la boétie, Œuvres, p. 502.
Bcfsse et vicieuse facilité, charron, Sagesse, ii, 3.]
D'une bonté qui va jusqu'à la faiblesse.
JONBANC [bon-ban] s. m.
TYM. Connposé de bon et banc, § 173. || 1694. th. corn.]
(Technol.) Pierre tendre que fournissent les carriè-
des environs de Paris.
30NBEC [bon-bêk']. V. bec.
ONBON [bon-bon] s. m.
TYM. Terme enfantin, composé de bon répété, § 178.
i2. Du bonbon, OUD.]
1" Mot par lequel les enfants désignent toute frian-
II demande du — .
2" Spécialt. Sucrerie que fabriquent les confiseurs,
ac de bonbons.
i30NBONNE. V. bombonne.
jONBONNIÈRE [bon-bo-nyêr] s. f.
TYM. Dérivé de bonbon, § 115. || Mot de la fin du
^ i"^ s. Admis ACAD. 1835.]
le à bonbons, de petite dimension, qu'on peut
-iir soi. Il Fig. Petite maison, petit appartement
ïliioilement arrangé.
Ion-chrétien [bon-kré-tyin] s. m.
F. V. à l'article. L'existence du nom de la poire
chrétien (pera de bon-crestia) est attestée dans le
11 1 ud la France avant la fin de xv" s. || xvi"^ s. Des poi-
«jle bon Christian, rab. iv, 54.]
I Variété de poire. L'humble François de Paule était par
e:| Ilence Chez nous nommé le bon chrétien, Et le fruit dont
lEjiint fit part à notre Fremce De ce nom emprunta le sien,
il|s Journal de Verdun, févr. 1730.
jBONCORE [bon-kôr] s. m.
iiTYM. Nom propre d'horticulteur, § 36, d'après trév.
||îf21. TRÉV.]
Variété de narcisse.
[OND [bon] s. m.
pTYM. Subst. verbal de bondir, § 52. j. de meung em-
pje la forme fém. bonde. || xive-xv° s. De premier bont,
c|. DE piSAN, dans godef. Suppl.]
1" Saut brusque d'un homme, d'un animal, n s'élève
il occident comme par bonds et ne touche pas à terre, BOSS.
(|;rfe. Le lion se jette d'un — sur sa proie. Les bonds d'un
ci'al. I Fig. Sa muse déréglée, en ses vers vagabonds. Ne
ive jamais que par sauts et par bonds, boil. Art p. 3.
2" Mouvement d'un corps inerte qui, frappant contre
obstacle, est renvoyé en l'air. Le boulet a fait plusieurs
ds. Prendre la balle au — , au moment où elle quitte la
'6, et, fig. saisir l'occasion. Prendre la balle entre — et
»iie, avant qu'elle touche terre, et, fig. saisir l'instant
jrable. Une balle qui fait faux — , qui dévie en touchant
■e. I Fig. Faire faux — à qqn, lui manquer de parole.
s, s'il faut qu'à l'honneur elle fasse un faux — , mol. Éc.
f. m, 2.
JONDE [bond'] s. f.
ÉTYM. Emprunté d'un radical german. : souabe bunte,
;m. spund. m. s. qui paraissent dérivés du lat. punc-
:, §§ 6, 498 et 499. || xv s. Les bondes des abismes, chas-
L. Cfiron. préamb.]
1° Bouchon de bois, légèrement conique, qui ferme
rou rond par lequel on remplit un tonneau, l'ouver-
e du fond d'un étang, d'un bassin, d'un réservoir des-
:'e à faire écouler l'eau. Lever, hausser, lâcher la — .
evant les bondes des digues, BOSS. Haine pour la vérité',
Fig. Notre amante Lâche la — aux pleurs, la f. Contes,
urtisane amoureuse. Je lâchai la — à mes risées, sorel,
2ncion, 198. || P. anal. Plaque de tonte qui ferme les
:ards des égouts.
2° P. ext. L'ouverture que ferme ce bouchon.
30NDER [bon-dé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de bonde, § 1.54. || Admis acad. 1835.]
Remplir (un tonneau) jusqu'à la bonde. || P. ext. Fig.
ndre aussi plein que possible. Un navire bondé, dont le
argement est aussi complet que possible. | Fig. Néolog.
i salle bondée de spectateurs.
BONDIEU [bon-dyeii] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
I (Technol.) Gros coin qu'emploient les scieurs de piè-
i de bois.
5 - BONHEUR
BONDIR [bon-dîr] v. intr.
[ÉTYM. D'un verbe hypothétique du lat. pop. *bombl-
tire, pour bombitare, bruire, §§ 439, 336, 402 et 291. Pour
le passage du sens I au sens II, cf. l'allem. prallen, qui
signifie à la fois bondir et être répercuté. || xie s. Sur tuz
les altres bundist li olifanz, Roland, 3119.]
I. Anciennt. Être répercuté, en parlant du son, reten-
tir. Ce cor bondit gaillardement, palsgr. Éclaire, p. 726.
II. Il 1° P. ext. Sauter brusquement. De rage et de
douleur le monstre bondissant Vient aux pieds des chevaux
tomber en mugissant, rac. Phëd. v, 6. Les troupeaux bon-
dissent sur l'herbe. | Absolt. (T. de chasse.) Faire —, en
parlant du chevreuil, du daim, qui, poursuivi, en fait
partir un autre à sa place.
Il 2° En parlant d'un corps inerte, être renvoyé en
l'air après avoir frappé contre un obstacle. La balle bondit.
L'eau retombe en bondissant. Fig. Faire — (soulever) le cœur
(de dégoût).
BONDISSANT, ANTE [bon-di-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bondir, § 47. || xvii^ s. V. à l'ar-
ticle.]
Il Qui bondit. Semblable... à ces animaux vigoureux et bon-
dissants, BOSS. Condé. Ces bondissantes eaux, Ces fleuves, ces
torrents, a. chén. Élég. ii, 22.
BONDISSEMENT [bon-dïs'-man ; en vers, -di-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bondir, § 145. || (Au sens de retentis-
sement.) xivo s. j. de brie, Bon Berger, p. 53. [] (Au
sens actuel.) 1547. g. haudent, dans delb. îiec]
Il Action de bondir.
BONDON [bon-don] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bonde, § 104. On trouve dès le xii^ s.
bondenel {Fierabras, 1043), qui suppose l'existence à cette
époque de bondon, dont il est le dérivé. || xiiif-xive s.
MACÉ de la CHARITÉ, Bible, dans littré, Suppl.]
Il 1° La bonde d'un tonneau.
Il 2" Fig. Fromage affiné qui a la forme d'une bonde.
. BONDONNER [bon-dô-né] v. tr.
jÉTYM. Dérivé de bondon, § 154. || xvi» s. Vaisseau bien
bondonné, belleforest, dans godef. Stippl.]
Il (Technol.) Il 1" Percer un tonneau d'un trou destiné
recevoir à le bondon.
Il 2» Garnir d'un bondon.
•BONDONNIÈRE [bon-dô-nyêr] 5. /".
[ÉTYM. Dérivé de bondonner, § 112. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Tarière conique dont le tonnelier se sert
pour bondonner.
'BONDRÉE [bon-dré] s. f.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de l'allem. bunt, bariolé, le plu-
mage de la bondrée étant tacheté de gris, de bleu cendré,
de brun et de roux, §7. || xvi'' s. Auniddelabondree, rab. i,
22.]
Il Oiseau de proie diurne, voisin de la buse et du milan.
BONDUC [bon-dûk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe bondouk, noisette, qui est
d'origine indienne, §§ 22 et 25. || Admis ac.'^d. 1762.]
Il Guilandine. arbuste épineux.
*BONGARE [bon-gàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des dialectes de l'Inde, § 25. |i Néolog.]
Il Serpent venimeux du Bengale, à dents fixes.
*BONGEAU [bon-jô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, bonge, botte, paquet,
§ 126. Bonge (écrit par erreur bouge dans godef. bouge 4)
est d'origine german. §§ 6, 498 et 499. {Cf. angl. bunch,
7n. s.)\\ 1751. Bonjeau, encycl.]
Il Dialect. (Nord). Couple de bottes de lin liées tête-
bèche pour le rouissage.
BON-HENRI [bô-nan-ri] s. m.
[ÉTYM. Composé de bon et Henri, § 173. || 1545. Ozeille de
Tours, et autrement bon-henri, g. guéroult, dans delb. Rec]
Il Variété de blette dite épinard des champs.
BONHEUR [bô-neur] s. m.
[ÉTYM. Composé de bon et heur, § 173. || xii^ s. Deu ne
perdez ne bon oûr, St Brandan, 923.]
Il I» Fortune favorable, n a eu du — . Le — de nos armes.
Avoir du — au jeu. Jouer de — , et fig. avoir la chance fa-
vorable. Cela lui a porté — . Je vous souhaite bien du — . Au
petit — ! exclamation marquant qu'on veut courir la
cliance favorable, si petite qu'elle soit.
Il 2° État de l'âme pleinement satisfaite. Être au comble
BONHOMIE
256 —
BONNET
da — . Jouir d'un — constant. Le — des méchants comme un
torrent s'écoule, rac. Ath. ii, 7. Le — éternel, la béatitude.
L'argent ne fait pas le — . || Fig. — du jour, petit secrétaire
fermé à la partie supérieure par deux battants à glaces.
BONHOMIE [bô-nô-mi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bonhomme, § 68. || Mot du xviii" s.
Admis ACAD. 1762.]
Il 1° Simplicité familière, aimable. Avoir, montrer de la
— . Une feinte — sous laquelle se cache la finesse.
Il 2" Simplicité d'esprit, n a la — de croire tout ce qu'on
lui raconte.
BONHOMME [bô-nôm'] s. m.
[ÉTYM. Composé de bon et homme, § 173. || (Comme nom
propre.) 1257. Texte dans delb. Rec.\
I. Celui qui a de la bonhomie.
Il 1° Homme qui a une simplicité familière, aimable.
Le — La Fontaine. Un faux — , celui qui affecte la bonho-
mie. Il Adjectivt. Prendre un air — .
Il 2<* Homme simple d'esprit. C'est un — à qui l'on fait
tout croire. Un — de mari.
II. Au moyen âge, roturier. Le — Misère. Jacques Bon-
homme, l'homme du peuple (par opposition aux seigneurs) .
Je vous en déferai, — , sur ma vie, la f. Fab. iv, 4. || P. ext.
Terme de familiarité par lequel on désigne sans façon un
inférieur. Un vieux — . Mon petit — . P ext. Dessiner un — ,
ébaucher une figure d'homme à la manière des enfants.
Un — de plomb, figurine en plomb, jouet d'enfant. P. plai-
sant. Il a fait son petit — de chemin, il est arrivé petit à petit
à son but. Il P. anal. Spëcialt. Flotteur du manomètre
dans les machines à vapeur.
III. Bonshommes, nom des membres de diverses cor-
porations. I 1. Religieux de la règle de Saint-Augustin.
I 2. Minimes, ainsi nommés du surnom de bonhomme
donné par Louis XI à saint François de Paule, leur fon-
dateur. I 3. Chefs de la république de Florence auxiii<=s.
I 4. Nom que se donnaient les hérétiques albigeois.
''BONHOMMEAU [bô-nô-mô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bonhomme, § 126. || xv= s. Or, vien ça,
petit bonhommiau, greban, Passion, 14404.]
Il Pauvre bonhomme. Le — des coups se consola, la f.
Contes, Cocu battu.
BONI [bô-ni] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. boni, génitif de bonus, bon,
dans l'expression aliquidboni, qqch de bon. || xv!" s. L'em-
ploi qu'il font du boni et remanet. Coût, de St-Omer, dans
GODEF. Admis acad. 1835.]
Il L'excédent qui reste en caisse sur la somme affectée
à une dépense. || Spécialt. Dans les monts -de -piété,
lorsqu'un objet mis en gage a été vendu, l'excédent dis-
ponible sur le prix de la vente, après prélèvement de la
somme prêtée et des frais. Payer des bonis, acad.
*BONICHON [bô-ni-chon]. F. bonard.
1. BONIFICATION [bô-ni-fi-kà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de bonifier 1, § 247. || 1584. Pour... la bo-
nification de ladicte ville, Stat. des épingliers de Bordeaux,
dans DELB. Rec.]
Il Action de bonifier, de rendre d'un meilleur produit.
La — d'une terre par l'engrais. La — d'une affaire , dont le
revenu s'accroît.
2. BONIFICATION [bo-ni-fi-kà-syon ; en vers, -si-on]
s.r.
[ÉTYM. Dérivé de bonifier 2, § 247. || Ne'olog.]
Il Action de donner à titre de boni. — des intérêts, avan-
tage fait à un souscripteur qui anticipe les versements. |j
P. ext. Ce qui est donné à titre de boni. La — qui lui est faite.
1. BONIFIER [bô-ni-fyé; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bon, § 274. || xvi" s. Choses propres a
bonifier et conserver le vin, amyot, dans delb. Rec.\
Il Rendre meilleur. Le vin se bonifie en bouteilles. Spé-
cialt. Rendre de meilleur produit. — la terre par la cul-
ture. Cette affaire s'est bonifiée, est devenue plus produc-
tive. Il P. ext. Vieilli. (Marine.) —une baleine, la dépecer
pour en retirer l'huile, les fanons, etc.
2. BONIFIER [bo-ni-fyé; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de boni, § 274. || Néolog.]
Il (T. de finances.) Donner à titre de boni. — les inté-
rêts à un souscripteur, lui faire un avantage lorsqu'il anti-
cipe les versements.
"BONIMENT [bo-ni-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de bon, proprt, action demett
en bonne disposition, § 145. || Néolog.]
Il Famil. Propos que débitent les charlatans, bat
leurs, saltimbanques, à la foule pour l'engager à acheté
à entrer, etc. Faire son — . P. ext. Le — d'un marchar
pour vendre sa marchandise, d'un candidat, pour sédui
les électeurs.
BONITE [bô-nif] s. f. {masc. furet., trév.).
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. boniton, m. s. d'origii
inconnue. Sur le genre, V. § 550. Au xyi^s. on se se
souvent de la forme lat. boniton. || xvi» s. La relevée, visin
force de bonnites et albacores, Navig. de J. et R. Parm'
lier, dans delb. Rec]
Il Variété de thon.
*BONJEAU. V. bongeau.
BONJOUR [bon-jour] s. m.
[ÉTYM. Composé de bon et jour, § 173. || Admis acad. i
Il Proprement, jour heureux. Souhaiter le — àqqn,
mule de salutation , lorsqu'on aborde qqn pendant
jour. Je vais lui donner le — , et, ellipt, — à Monsieur
tel, — , Monsieur un tel. Vol au — , tentative de vol dansii
maison, dans un appartement que l'on croit désert, et
l'on simule une visite si l'on rencontre qqn.
BONNE [bon'] s f.
[ÉTYM. Fém. de bon employé substantivt, § 38. 1
subst. s'est peu à peu dégagé de l'expression ma boni
terme d'amitié employé surtout par les enfants. W^
Nogaret, qu'elle appelait sa petite bonne, st-sim. iv, 174.]
Il 1° Servante. Une — à tout faire, qui fait le ménage
la cuisine. Spécialt. — d'enfants. L'enfant appelle sa — .
Il 2" Au jeu de reversis, nom donné à divers paiemei
*BONNEAU [bo-nô] s. m.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de bonne, pour borne, § 1;
Il xvie s. Rôles d'Oléron, 45.]
Il (Marine.) Bouée de liège, de bois, qui marque la pla
d'une ancre.
BONNE-DAME [bon'-dàm' ; en vers, bô-ne-...] *. f.
[ÉTYM. Composé de bonne et dame, § 173. || 1539. Boni
dames, R. est.]
Il L'arroche, plante potagère.
*BONNE-GRÂCE [bon'-grâs'; en vers, bo-ne
[ÉTYM. Composé de bonne et grâce, § 173. || 1611. COTGI
Il I» Vieilli. Ornement de tenture pour accompagn
les rideaux.
Il 2» P. ext. Toile dans laquelle les tailleurs envel
peut les vêtements pour les porter en ville.
BONNEMENT [bon'-man ; en vers, bô-ne-...] aé
[ÉTYM. Composé de bonne et ment, § 724. || xn
mains li croise sor son piz bonement, Roncev. tir. 237.]
Il Tout simplement. Il faut dire la chose — comme e
est. Laissez — la bride sur le cou de vos heureuses moitii
hamilt. Gram. 204. Il a tout — échoué, et, ellipt, Je
sais — auxquels donner le prix, la f. Fab. xii, 3.
*BONNE-PONCHE [bon'-pônch']. V. boule-ponohe.
BONNET [bô-nè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Le mot bonnet désigne prin
tivement une sorte d'étoffe : Un chapel ot de bonet en sa tes
Charoi de Nîmes (1047). Dès la fin du xn« s. on ditboi
pour chapel de bonet : Mitras quas vocabant bonetas, geoffi
de vigeois, Chron. i, 74. Cependant on ne signale le ii
qu'au xv« s. || 1401. Texte dans gay, Gloss. arch.]
I. Coiffure d'étoffe, de tricot, de fourrure, etc., sa
bord. Se couvrir la tête d'un — . Mettre, ôter son — . Cn
de nuit. Fig. Triste comme un — de nuit, en parlant du
personne qui est endormante. Prendre une chose sous s
— , dans sa tête, l'imaginer. Deux têtes dans un —, ào
personnes qui n'ont qu'une même pensée. — blanc, bl.
— , en parlant de deux choses entre lesquelles il n'\
pas de différence appréciable. Parler à son —, se pari
à soi-même, n a mis son — de travers, il est mal dispo-
de mauvaise humeur. Avoir la tête près du — , être U
susceptible. | Spécialt. — d'Hippocrate, sorte de banda
pour la tête. || Spécialt. | 1. — de femme, en mousselii
tulle, dentelle, etc., qui est la coiffure ordinaire d
femmes du peuple, des ouvrières, servantes, etc., et q
les dames d'un certain âge portent à la maison. Être
— . Porter — .Un — garni de rubans. Un — de linge. Moni
un — . I 2. — d'homme. Un — de drap, de soie. Oter son
Porter la main à son — , pour saluer. Mettre un — de d
poiu" la nuit. Ménalque descend son escalier... il s'aperçoit
tntl
'Gl
BONNETADE
237
BORBORYGME
t en — de nuit, la 13R. 11. — fourré. Les grenadiers portaient
— à poil, sorte de mitre, à forme recouverte de peaux
;)urs. — de police, coiffure militaire portée primitive-
ent par le soldat se rendant à la salle de police, et de-
lis portée en petite tenue. — vert, coiffure imposée,
ns l'origine, aux débiteurs insolvables et plus tard aux
rçats. Sans argent, sans ressource, Prêts à porterie — vert,
I'. Fab. XII, 7. — grec, le fez des Orientaux, calotte de
lic rouge. — carré, de prêtre, de docteur, d'avocat,
-'0, de professeur. Opiner du — , se borner à saluer
nnet en signe d'assentiment, sans motiver son
,.-. Fig. n y jette son — , il renonce à résoudre la diffi-
Ité. Et tous les avocats, Après avoir tourné le cas..., Y jet-
itleur — , LA V. Fab. ii, 20. Une femme qui a jeté son —
r-dessus les moulins, qui a renoncé à toute bienséance.
g. — d'évêque, partie d'une dinde rôtie découpée qui
mprend les cuisses et la croupe, et offre qq analogie
ec une mitre. — phrygien, coiffure des anciens Phry-
ens; de nos jours, bonnet rouge en forme de bonnet
rygien , adopté par les révolutionnaires de 1793. —
iie, bonnet surmonté de deux cornes en papier simu-
it des oreilles d'âne, comme symbole d'ignorance. j|
ext. Celui qui porte un bonnet. On — carré, un doc-
ir. Dn gros —, celui qui occupe une position considé-
3le dans un corps. Le père de la Chaise et les principaux
anets ne demEmdérent pas mieux que de servir son fils, ST-
I. II, 310. Les bonnets à poil, compagnie d'élite qui por-
;t le bonnet à poil. Un — rouge, un révolutionnaire. Le
j-tides bonnets, en Suède, auxviiic s., le parti national,
posé au parti des chapeaux, le parti français.
ill. Fifj. Ce qui rappelle la forme d'un bonnet. Le — (se-
|nd estomac) des ruminants. || (Technol.) Écrou oii l'on
)ratiqué, pour le visser, une ouverture qui ne le perce
3 d'outre en outre. — d'encensoir, partie de l'encensoir
i surmonte la coupe. — des bottes, genouillères arron-
;s des bottes de courrier. — carré, foret à quatre ailes.
- chinois, singe du genre macaque. — noir, fauvette à
e noire. — carré, la tète du cerf quand le nouveau bois
i arrivé de chaque côté au niveau des oreilles. || — fla-
nd (b. de st-p. Voy. à l'île de France, avril 1768), zoo-
yte, animal formé d'une substance glaireuse. — chinois,
-de-Neptune, etc., variétés de coquillages. — de-prêtre,
tisson, variété de courge. — turc, turbanet, variété de
tiron. — de-fou, -d'argent, -de-vache, etc., variétés d'a-
ric. — de-prêtre, le fusain, dont le fruit a quatre ou
iq côtes.
BONNETADE [bon'-tàd' ; en vej^s, bô-ne-...] s. f.
;étym. Dérivé de bonnet, § 120. ||xvi^ s. Montaigne, i, 42.]
I Vieilli. Coup de bonnet.
*BONNETAGE [bôn'-taj'; en vers, bô-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bonneter, § 78. || Néolog.]
I (Technol.) Papier dont on coiffe l'amorce d'une
ice d'artillerie.
'BONNETEAU [bon'-tô ; en vers, bô-ne-tô] s. m.
lÉTYM. Dérivé du radical de bonneteur, § 126. || Néolog.]
Jeu de cartes pratiqué par les bonneteurs.
BONNETER [bÔn'-té ; en vers, bô-ne-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bonnet, § 154. || (Au sens I».) 1564.
THIERRY, Dict. franç.-lat.]
i| 1" Vieilli. Combler de salutations, de marques de
fpect. Il P. ext. V. intr. Opiner du bonnet. D'O et Ga-
iches bonnetèrent, ST-siM. vi, 135.
I' 2" (Technol.) Coiffer (l'amorce d'une pièce d'artil-
'ie) avec un papier collé.
BONNETERIE [bô-net'-ri ; moins bien, bon't'-ri; en
rs, bo-nè-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bonnetier, § 68. || xvi» s. o. de serres,
,29.]
I! i.° Confection , commerce d'articles fabriqués avec
iguille à tricoter ou le métier, bonnets, bas, camiso-
;, caleçons, etc.
II 2» Corporation des bonnetiers.
BONNETEUR [bon'-teur; en vers, bô-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bonneter, § 112. || Admis acad. 1740.]
il 1* Vieilli. Celui qui prodigue les coups de bonnet,
'• salutations.
I 2" P. ext. Filou qui fait des avances à qqn, pour
mener à jouer avec lui et le dépouiller en trichant,
ixante bonneteurs tuant, pour se divertir, les archers du
et dans les rues de Paris, Fluton maltôtier (1708), p. 91.
DICT. FRANC.
BONNETIER [bôn'-tyé; en vers, bô-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bonnet, § 115. || xvi" s. o. de serres,
VI, 29.]
Il Celui qui fabrique ou vend des articles de bonne-
terie.
BONNETTE [bô-nef] s. f.
[ÉTYM. Fém. de bonnet, § 37, à cause de la forme en
bonnet pointu. || (Au sens II.) xvio s. rab. iv, 63.]
I. Ouvrage de fortification en angle saillant. {Syn. flèche.)
II. Voile supplémentaire qu'on ajoute à une voile prin-
cipale pour donner plusde surface au vent.
*BONNE-VOGLIE [bon'-voy'; envers,hb-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. buonavoglia, ??z. s. proprt,
bonne volonté, § 13. oud. écrit bonne veuille. || 1690. Bo-
navoglie, furet. Suppr. acad. 1878.]
jl (xviio-xviiie s.) Homme qui se louait pour ramer sur
les galères.
*BONNIER [bô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. bonnarium, d'origine inconnue, §§305
et 291. Il 1222. Cinct bonirs de tere, dans godef.]
Il Ancienne mesure agraire variant entre le demi-hec-
tare et l'hectare.
BONSOIR [bon-swàr] s. m.
[ÉTYM. Composé de bon et soir, § 173. || 1515. En entrant
dedens, ils se dirent boinsoir, j. HUSSON, dans delb. Rec.
Admis acad. 1762.]
Il Proprement, soirée heureuse. Souhaiter à qqn le —,
formule de salutation pour aborder qqn ou prendre congé
de lui le soir. Dire — à qqn, et, ellipt, —, Monsieur. Dire
— à la compagnie, s'en aller, et, fig. — la compagnie, — les
voisins, — [très famil.), pour dire adieu à la vie, à une
entreprise manquée.
BONTÉ [bon-té] s. f.
[ÉTYM. Du lat. bonitatem, m. s. §§ 336, 295, 402 et 291.]
Il Qualité de ce qui est bon.
il l» Qualité de celui qui est bon pour les autres. Trai-
ter qqn avec — .Ha une grande — d'âme. L'adversité Peut tout
chasser d'une âme, excepté la — , v. HUGO, Vie aux champs.
La — de Dieu, et, exclamation, — divine! Vous avez trop de
— pour lui ! n ne faut pas que la — dégénère en faiblesse. P.
ext. Ayez la — de m'écrire, formule de politesse, et, ironiqt.
Ayez la — de sortir. || Auplur. Marques de bonté. Les bon-
tés de mon Dieu sont bien plus à chérir, cORN. Poly. iv, 3. |
Spécialt. Vieilli. Faveurs d'une femme.
Il 2" Bonne qualité d'une chose. La — d'une étoffe. ||
Conformité au bien. La — de sa cause.
BONZE [bônz'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du japonais bozu, prêtre, § 27. || 1581.
Bonzis, c. guichard, dans delb. Rec. \ 1587. Bonze, vige-
NÈRE, ibid.]
Il Prêtre de Bouddha, dans l'Asie orientale.
"BOQUET [bô-kè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1790. encycl. méth.]
Il Dialect. Pelle creuse, sorte d'écope dont on se sert
pour rejeter sur les bords la boue des marais salants.
*BOQUETTE [bô-kef] s. f.
[ÉTYM. Peut-être altération de béquette. (F. ce mot.)]
Il (Technol.) Pinces à l'usage des layetiers.
BOQUILLON [bô-ki-yon] s. m.
[ÉTYM. Pour bosquillon (F. § 422), dérivé de bosc (F.
§ 107), forme picarde de bois, § 16. || xii^ s. Bochillon, Alis-
cans, dans godef. SuppL]
\\Dialect. Bûcheron. Et boquillons de perdre leur outil, la F.
Fab. V, 1.
BORACIâUE [bô-r"a-sïk']. F. borique.
"BORACITE [bô-rà-sït'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de borax, § 282. || Ne'olog.]
Il (Chimie.) Borate de magnésie, substance grise, sou-
vent vitreuse, qu'on trouve cristallisée dans les mines de
plâtre.
* BORATE [bô-râf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de borax, § 282. || 1787. G. de morveau,
Nomencl. chim. p. 161.]
Il (Chimie.) Sel formé par la combinaison de l'acide bo-
rique avec une base.
BORAX [bô-raks'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe bauraq, m. s. § 22. || xvi^ s.
Baurach, rab. ii, 33.]
Il (Chimie.) Ancien nom du borate de soude.
BORBORYGME [bôr-bô-rïgm'] s. m.
17
BORD
258
BORDEYER
[ÉTYM. Emprunté du grec popSopuyiiéç, m. 5. || xvi^ s.
PARÉ, Introd. 23.]
Il Bruit produit par le déplacement des gaz de l'abdo-
men au milieu des liquides contenus dans les intestins.
BORD [bôr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas allem. bord {cf. angl. board),
m. s. ^§ 10, 498 et 499. || xii<= s. Et d'autre part, devers le bort.
Vie de Sf. Gilles, 895.]
Il l» Bordage, revêtement en planches d'un navire.
{Vieilli en ce sens.)\\ Spécialt. \ 1. Extrémité du bordage
qui forme le contour supérieur du navire. Vaisseaux de
bas — , de haut — . Et notre rat d'abord Crut voir en les voyant
des vaisseaux de haut — , la f. Fab. Viii, 9. Jeter qqch, qqn
par-dessus — . | 2. Côté d'un navire. Passer d'un — sur l'au-
tre. Rouler — sur — , le navire penchant sur un bord, puis
sur l'autre par l'effet du roulis. Virer de — . Le — du vent.
Courir à bon — , à — contre , en gagnant , en perdant le
vent. Courir des bords, des bordées. (F. ce mot.) \\ P. ext.
Le navire lui-môme. Prendre qqn à son — , sur son vais-
seau. Coucher à — . Les hommes du — , l'équipage. Le livre de
— . Fig. Être du — de qqn, de son parti.
Il 2» P. anal. Partie extrême qui termine le contour
d'un objet. Le — d'une table, d'un tableau, d'un plat, d'une
assiette, d'une coupe. Remplir un verre jusqu'aux bords, et, jo.
ext. vieilli. Un rouge — , un verre rempli de vin jusqu'aux
bords. Le — des paupières, des lèvres. Fig. Avoir qqch sur le
— des lèvres, être prêt à le dire. Les bords d'une plaie. Les
bords d'un chapeau, d'une robe. Le — d'un précipice. Je leur
semai de fleurs le — des précipices, rag. Ath. m, 3. Fig.
Être au — du tombeau, sur le point de mourir. Poêt. Il
n'était pas sur les bords du sommeil Que..., la f. Contes,
Remède. Quand nous sommes aux bords d'une pleine victoire,
CORN. Sertor. ii, 2. Les bords d'un fleuve, d'un lac. En badinant
sur les bords de la Seine, la f, Fab. i, 19. Un fleuve qui coule
à pleins bords, dont le lit est rempli jusqu'aux bords. Fig.
Alors sa charité rompit les bords, fléch. Duch. d'Aiguillon.
Le — de la mer. Regagner le — à la nage. P. ext. Région
voisine du bord d'un fleuve, d'une mer. Des bords phrygiens
conduit dans l'Ausonie, boil. Art p. 8. Les sombres bords,,
qu'arrose le Styx, fleuve des enfers. Puisque Thésée a vu les
sombres bords, rac. Phèd. ii, 5. || Spécialt. (Technol.) Par-
tie de la cloche où frappe le battant, dont l'épaisseur sert
de modale pour déterminer les proportions de la cloche.
BORDAGE [bor-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Au sens I, dérivé de bord ; au sens II, dérivé
de border, § 78. || xv^ s. Au bordage de la rivière, dans go-
DEF. Admis AGAD. 1762.]
I. Vieilli. Bord. Les jeunes cerfs se trouvent volontiers aux
bordages et acculs de la forêt (1778), le verrier de la con-
TERiE, Vénerie norm. dans delb. Rec. \\ Spécialt. (Marine.)
Revêtement de planches qui couvre la membrure d'un
navire. || P. ext. Chacune des parties du bordage. — de
carène, de fond. || P. anal. Revêtement en planches du
coffre qui contient le béton destiné aux fondations d'une
construction.
II. Ce qui sert à border. Deux gros cailloux qui servaient
de bordages à l'eau, la f. Psyché, 2. || Action de border.
Le — d'un soulier, d'un chapeau.
*BORDAILLE [bôr-dày'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bord, § 95. || 1723. Texte dans jal,
Gloss. naut.]
Il 1° Planche brute pouvant servir à faire des bordages
de navire. || P. ext. {rare). Ensemble du bordage.
Il 2» Dans certains grands bateaux de rivière, la partie
du bordage la plus voisine du bord.
*BORDANT [bor-dan] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de border, § 47. || 1783. encycl.
métil]
Il (Marine.) Ralingue de fond, cordage qui borde la
partie inférieure d'une voile.
* BORDE [bord'] s. f.
[ÉTYM. Le sens primitif est cabane, ce qui permet de
rattacher le mot au même radical que bord, haut allem.
port, planche, et, parextension, construction en planches,
§§ 6, 498 et 499. || xii^ s. Quant il ne truverunt buissun, Vile
ne borde ne mesun. Vie de St Gilles, 197.]
Il Vieilli. Dialect. Métairie, ferme.
BORDÉ [b6r-dé] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de border, § 45. || Admis acad.
1740.] "
de soie, d'argent.
Il Galon servant à border. Du
BORDÉE [bèr-dé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bord, § 119. || 1690. furet.]
Il 1» La ligne de canons qui garnit chaque bord, cha-
que côté d'un vaisseau. P. ext. La décharge simullanéi
de ces canons. Lâcher, essuyer une — . Fig. Recevoir une
— d'injures.
Il 2" Mouvement de flanc que fait un navire sans vi
de bord par rapport à la route à suivre, lorsqu'il
obligé de louvoyer. || Fig. Trivial. Néolog. Courir des bor
dées, aller de cabaret en cabaret.
Il 3° Partie de l'équipage affectée à tel ou tel service il
bord. La — de tribord, de bâbord. La — de quart.
BORDEL [bôr-dèl] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de borde, § 126. Signifie primitivemen
petite maison. Régnier emploie la forme bordeau, plus con-
forme à la tendance générale des anciens diminutifs er
el, mais qui n'a pas prévalu La forme actuelle est peut
être un emprunt au gascon, § 11. || (Au sens actuel.) xn<î
xiiic s. Dordeliers vers les bordiaus, RENGL. demoiliens-, Ca
rite, Lxxii, 8.]
Il Trivial. Maison de prostitution. Paris entier, ayant et
son cartel. L'envoie au diable, et sa muse au — , CORN. Pois
div. 11.
*BORDEMENT [bèr-de-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de border, § 145. || xvii= s. félibien, dai.
TH. CORN.]
Il Action de border ; ce qui borde. || Spécialt. (Technol.
I 1. Rebord d'une plaque d'or, de cuivre, émaillée qui ser
tit l'émail. | 2. Application de l'émail sur une plaque d'or
de cuivre, avec un rebord du même métal qui la serli
BORDER [bôr-dé] v. tr.
[ÉTYAL Dérivé de bord, § 154. || xv'' s. Rorder une cou
verture de bandes, dans godef. Suppl.]
Il Garnir le bord.
Il 1° Garnir (une chose) en étant au bord. La foule boi\
les quais. Les troupes bordent le chemin en faisant la haie, e.
ellipt. arch. bordent la haie, en faisant la haie sur un oi
plusieurs rangs. Les rochers qui bordent le rivage. P. ext
En parlant d'un navire. — la côte, — un autre navire. Ion
ger cette côte, ce navire. Des ormeaux qui bordent le che
min J'ai passé les premiers à peine, a. chén. Jeune Capl
Un sentier bordé de ronces. Une plate-bande bordée de bui£
Le lacet qui borde la robe. Un manteau bordé de fourrures.
Il 2° Garnir (une chose) en mettant qqch au bord. -
une allée de peupliers, — un manteau de fourrure, et, absoli
— une robe, un chapeau, des souliers, y coudre un galoi
une bande d'étoffe, etc., le long du bord. || Spécialt. -
un filet, une voile, coudre une corde sur le bord pour i
renforcer, et, p. ext. — la voUe, tendre le bord infériei.
à l'aide des écoutes pour le présenter au vent. — un us
vire, le garnir de ses bordages. — les figures des vitram
les entourer d'un trait noir qui en suit les contours pou
les faire ressortir. — une planche de gravure, en garnir le
bords avec de la cire pour retenir l'eau-forte.
Il 3» Placer (une chose) au bord d'une autre. — l£
avirons, les fixer sur le bord de l'embarcation. — un drai
une couverture, les fixer au bord du lit, en les replia;
sous les matelas. P. ext. — le lit, même sens. — qqn dai
son lit, border le lit après qu'il y est entré.
BORDEREAU [bôrd'-rô ; en vers, bôr-de-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bord, au sens de bord, bande de pai
chemin, de papier, § 126. || 1493. Un petit bourdrel et m
morial, dans godef. Suppl. \ 1539. Dordereau, R. EST.]
Il Note, relevé détaillé des divers éléments qui compi
sent un compte, une somme à payer ou à recevoir. -
d'escompte, relevé des valeurs présentées à l'escompti
— de situation de caisse, de compte, extrait de compte. -
d'inscription hypothécaire, acte contenant le relevé di
sommes dues au créancier. — de collocation, acte que 1
greffier du tribunal délivre à chacun des créanci«jrs li\
pothécaires pour indiquer leur tour de paiement. || P. eX'
Relevé détaillé. — de pièces, note des pièces d'un dossii
donné en communication. — de prix, relevé des prix di
travaux mis en adjudication.
*BORDERIE [bùrd'-ri; en vers, bôr-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de borde, § 68. || 1309. Texte relatif à l'Ai ,
goumois dans godef. Suppl.] ,^
li Dialect. (Centre, Midi). Petite borde, petite métairijj
'BORDEYER [bùr-dè-yé] v. intr.
BORDIER
2o9
BORURE
OTYM. Dérivé de bord, § 163. On dit aussi bordayer, que
chs écrivent à tort bordailler. || 1694. th. corn.]
(Marine.) Gouverner en courant de petites bordées.
^ls bordeyâmes toute la nuit, retz, Mém. IV, 53.5.
"BORDIER [bùr-dyé] s, m.
ÉTYM. Dérivé de borde, § 115. || xii" s. Lois de Guill.
'Jonq. 18.]
Anciennt. Celui qui possédait une borde, ferme assu-
ie à une redevance au seigneur. || P. ext. Dialect.
ui qui loue une ferme à condition d'en partager les
duits, métayer.
I. BORDIER [bor-dyé] adj.
ÉTYM. Dérivé de bord, § 115. || 1694. th. corn.]
(Marine.) Navire — , et, subslantivt, — , navire qui,
nt un bordage plus fort que l'autre, penche du côté
ce bordage.
JORDIGUE [bôr-dïg'] s. f.
ÉTYM. Emprunté du provenç. bordiga, m. s. § 11, peut-
? dérivé de burda, mot employé par st Augustin au
s de vêtement en joncs (amictus junceus). || 1690. furet.]
Enceinte de roseaux et de joncs qu'on construit dans
canaux qui font communiquer les étangs salés avec
liner, pour prendre le poisson.
jBORDOYER [bôr-dwà-yé] V. intr.
|ÉTYM. Dérivé de bord, § 163. || xviio §. félibien, cité
l'TH. CORN.]
(Technol.) En parlant de l'émail, présenter sur les
ords un reflet noirâtre, plombé, dû à la mauvaise
(dite de l'or sur lequel il est appliqué.
IJORDURE [bor-dùr] s. f.
ÉTYM. Dérivé de border, § 11. || xiii" s. Bordure d'échiquier,
(rin de Montglane, dans godef. Suppl.]
Ce qui garnit le bord de qqch. La — d'une robe, d'un
cpeau, d'un rideau, d'un tapis. La — d'une voile, la ralingue
( la borde. Une — de buis. Mettre du buis, du lierre en — .
1:— d'un tableau, le cadre. (Blason.) — de l'écu, enca-
( ment de l'écu de couleur différente, qui était la mar-
( ; distinctive des puînés. La — d'une chaussée, la rangée
(pavés qui la termine de chaque côté. || Vieilli. Fron-
te. Les bordures de la France, d'aub. Hist. univ. II, i, 1.
,50RE [borj s. m.
ÉTYM. Tiré arbitrairement de borax. ( F. ce mot.) || Néo-
l\. Admis ACAD. 1835.]
! (Chimie.) Corps simple, métalloïde, d'un brun ver-
(!re, sans saveur ni odeur, qu'on extrait de l'acide bo-
i|Ue et des borates.
lORÉAL, ALE [bô-ré-àl] adj.
jÉTYM. Emprunté du lat. borealis, m. s. || xv" s. Texte
is DELB. Rec]
Qui est au nord. Le pôle — . Les habitants des pays bo-
ux. Zone boréale. Aurore boréale, phénomène lumineux
on observe fréquemment dans la zone boréale. (F.
ore.)
iORËE [bô-ré] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. Boreas, m. s. En 1511, J. le
:re emploie la forme lat. Boreas. || 1585. Aussitost que
ee... eust balayé les airs, bullandre, dans delb. Rec]
Poët. Le vent du nord.
ÎORGNE [boni'] adj.
ÉTYM. Origine inconnue. Signifie parfois louche en
;. franc. || xn" s. Dn hume borgne unt encontre Qui le
tre oill avoit perdu, marie de frange, Fab. 71.]
1" Oui ne voit que d'un œil. Un homme, une femme — ;
'Stantivt, Un —, et, peu usité', Une borgnesse. | Loc. prov.
s le royaume des aveugles les borgnes sont rois. Changer
cheval — pour un aveugle. \\P.ext. Qui n'y voit pas. Le — ,
vet, petit serpent, dit aussi aveugle. Jaser comme une pie —
i oiseaux privés (le la vue passant pour chanter mieux
i les autres). Fig. Fenêtre —, placée de manière à éclai-
sans permettre de voir au dehors. Grenade —, qu'on
ilumepas pour la lancer, et qui s'enflamme en tombant.
2» Fig. Qui n'a qu'un orifice. Fistule —, trou —, en-
cement situé à la face interne de l'os frontal et à la
e de la langue. || P. ext. Tron(jué, incomplet. Sein—,
s mamelon. Chou — , qui n'a pas de bourgeon termi-
, ce qui l'empêche de pommer. Ancre — , qui n'a
une patte, et aussi ancre sans bouée. || Fig. Douteux,
ipte —, qui n'est pas juste, et, dans un autre sens,
ne fait pas un compte rond. Maison —, cabaret —, de
uvaise apparence.
BORIQUE [b()-rik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bore, § 229. A remplacé boraoique,
créé en 1787 par g. de morveau, NomencL chim. p. 149.
Il Néolog. Admis acad. 1835.]
Il (Chimie.) Où le bore entre comme radical. Acide — .
BORNAGE [bôr-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de borner, § 78. || xiii« s. Bonnage, beau-
man. I, 7. I xvie s. Bornage, rons. dans delb. Rec]
Il 1" Action de borner les champs, pour marquer leur
limite et empêcher les empiétements.
Il 2o Spécialt. (Marine.) Naviguer au —, naviguer entre
deux ports distants au plus de quinze lieues marines,
avec une embarcation qui ne jauge pas plus de vingt-
cinq tonneaux, ce qui permet de faire escale sur le par-
cours sans être assujetti au règlement du cabotage.
BORNE [bùrn'] s. f.
[ÉTYM. Pour bodne (F. § 414), du bas lat. bôdina, m. s.
dontl'origine est incertaine, §§ 290 et 291. Une forme
différente, tirée de bodne par assimilation du d, est bonne
{cf. abonner), encore dans cotgr. || xii» s. La u les bodnes
furent mises, beneeit, Ducs de Norm, 8431. j 1539. Borne.
r. est.]
Il 1" Pierre qu'on plante à l'endroit où finit un champ.
{Sgn. limite.) Reculer la — d'un champ. || P. ext. Au plur.
Obstacles naturels où s'arrête le territoire d'un pays. La
force d'un État ne consiste pas dans l'étendue de ses bornes,
fréd. II, Anti-Machiavel , 5. || Fig. Ce qui empêche de
s'étendre. L'espace n'a pas de bornes. Une durée sans bornes.
Mettre des bornes à ses désirs, à son ambition. Cette grandeur
sans —, CORN. Cinna, ii, 1. Sortir des bornes. Franchir les
bornes. Cela passe les bornes. Il semble que la nature ait pres-
crit à chaque homme dès sa naissance des bornes pour les ver-
tus et pour les vices, la rochef. Max. 189.
Il 2° P. ext. I 1. La — du cirque, pierre placée à l'ex-
trémité de la carrière et que devaient doubler les chars.
I 2. — milliaire, pierre qui marquait chaque mille sur les
voies romaines. — kilométrique, pierre qui marque cha-
que kilomètre sur les routes. | 3. Pierre placée dans les
rues, à l'encoignure des portes, des édifices, pour les
garantir du choc des voitures. Il est planté là comme une
— , droit, immobile. Jeter qqch au coin de la — , aux or-
dures, qu'on déposait sur la voie publique. — fontaine,
fontaine placée sur les voies publiques et qui rappelle
la forme et la dimension d'une borne.
BORNER [bôr-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de borne, § 154. || xiii" Bonner, beauman.
XXIV, 26. 1 1539. Borner, r. est.]
Il 1" Garnir (un terrain) de bornes, et, p. ext. de haies,
de fossés, etc., pour en marquer la limite et empêcher
les empiétements.
Il 2" P. ext. Limiter par des obstacles matériels. Les
Pyrénées bornent la France au sud. La France est bornée à
l'ouest par l'Atlantique. || P. anal. La vue est bornée de ce
côté par les montagnes. i| Fig. Empêcher de s'étendre. Un
testament qui bornait l'autorité du régent, montesq. Lett.
pei'S. 93. — son ambition, ses désirs. Se — dans ses désirs.
Se — à dire, à faire qqch. Qui ne sait se — ne sut jamais écrire,
BOIL. Art p. 1. Qu'il ne se borne pas à des peines légères,
RAC. Phèd. IV, 6. Se — au nécessaire. L'intelligence humaine
est bornée, ne s'étend pas au delà de certaines limites. Un
esprit borné, qui ne s'étend pas loin. Un homme si borné que
jamais ses frères n'en avaient pu rien faire, st-sim. m, 304.
BORNOYER [bùr-nwà-yé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Pour borgnoyer, dérivé de borgne, § 163. Signi-
fie loucher en anc. franc. || xiii^ s. Elle ne regardoit niant
Fors de travers en bornoiant, G. DE LORRis, Rose, 282. cotgr.
ne donne que le sens 1°; le sens 2» est en 1694 dans
TH. CORN.]
Il 1" Anciennt. F. i7itr. Être borgne.
Il 2° F. tr. Examiner (qqch) en tenant un seul œil ou-
vert, pour aligner ou dégauchir. || P. ext. — un mur, une
allée, placer des jalons pour les construire en ligne droite.
*BORRAGINÉ, ÉE [bèr-rà-ji-néj adj.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. borrago, aginis, bourrache,
§ 223. Il Néolog.]
Il Qui tient de la nature de la bourrache. \\Substantîvt,
fém. Les Borraginées, famille de plantes dicotylédones
dont la bourrache est le type et qui ont des propriétés
mucilagineuses, émoUientes.
* BORURE [bô-rùr] s. m.
BOSAN
fÉTYM. Dérivé de bore, § 282 bis. || Néolog.]
Il (Chimie.) Combinaison du bore avec un corps simple.
*BOSAN [bô-zan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe bouza, m. s. § 22. || Admis
ACAD. 1762; suppr. 1878.]
Il Breuvage oriental, composé d'eau où l'on a fait bouil-
lir du millet.
BOSEL [bô-zèl] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1578. Bozel, laboderie, dans
DELB. Rec]
Il (Architect.) Grosse moulure ronde qui fait ordinaire-
ment partie des bases de colonnes. {Syn. tore, bâton.)
BOSQUET [bos'-kè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. boschetto, m. s. diminutif de
bosco, bois, § 12. L'anc. franc, boschet, m. s. serait devenu
bouchet {cf. boucher); la forme picarde bosquet aurait
donné boquet. {Cf. boquillon.) || 1549. R. est.]
Il Réunion d'arbres, ombrage généralement ménagé
par la main de l'homme.
BOSSAGE [bô-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 1, § 78. || 1627. Les médailles ne
peuvent servir de monnoye, à cause du trop grant relief et bos-
sage qu'elles ont, L. savot, dans delb. Rec]
Il 1" Saillie sur la surface d'un mur destinée à être
taillée, sculptée en figure, en ornement.
Il 2" Travail d'orfèvrerie en bosse.
Il 3° Courbure, cintrage des bois de charpente.
1. BOSSE [bôs'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. provenç. bossa, ital. bozza,
m. s.) Le bas breton bos, tumeur, est emprunté du franc,
et le haut allem. butze, masse, ne convient ni pour le sens
ni pour la forme. || xii^ s. Grant fu la boce qui fu au renoer,
Charoi de Nimes, 146, dans p. meyer, Rec. d'anc. textes.]
Il 1° Chez les animaux, protubérance dorsale naturelle
formée par un dépôt graisseux. La — du bison, du droma-
daire.
Il 2° Chez l'homme, protubérance produite par une
déviation de la colonne vertébrale ou une saillie du ster-
num. P. plaisant et famil. Rouler sa — , la promener en
tout lieu. Fig. Se donner une — , faire bombance.
Il 3" (Anat.) Saillie arrondie de certains os. — occipi-
tale, frontale. Spécialt. Protubérance du crâne, considé-
rée par les phrénologues comme correspondant à une
faculté spéciale. La — de la musique. Fig. Avoir la — de la
musique, avoir des dispositions naturelles pour la musi-
que. P. ext. La — du cerf, dite aussi meule, saillie sur le
haut du front lorsque le bois commence à pousser.
Il 4° Enflure à la tête déterminée par une contusion, n
s'est fait une — en tombant. Fig. Il ne rêve que plaie et —,
que querelles et que rixes. P. ext. Tumeur maligne. Un
Nabis ou un Catilina, qui n'étaient pas tant citoyens que bosses
et pestes d'une cité, amyot, Œuv. mor. Préceptes d'admin.
publ. Il Spécialt. I 1. Maladie du porc, caractérisée par
une tumeur à la gorge. ( V. soie.) j 2. Maladie du blé con-
nue aussi sous le nom de charbon.
Il 5° Partie convexe d'une surface, j 1. La — du bouclier,
partie convexe qui forme le centre du bouclier. {Syn.
bouge 1.) | 2. Forme sphérique que le verrier donne au
verre qu'il souffle. | 3. Dans les forges, partie saillante
des cylindres entre lesquels on fait passer les barres de
fer pour les aplatir ou les allonger. {V. aplatissoire.)
Il 6° Les bosses d'un terrain, inégalités de la surface. Les
bosses d'une muraille. Spécialt. (T. du jeu de paume.) La
partie saillante du mur sur laquelle la balle frappe à faux
et est renvoyée par bricole. Fig. Tomber dans la —, faire
une fausse démarche. Spécialt. Sculpture, ciselure, re-
lief. Un ouvrage en ronde — , bas-relief. Vaisselle en — ,
sculptée en relief. Ce beau carrosse Où tant d'or se relève en
— , MOL, F. sav. m, 2. Une serrure à — , en saillie sur la
porte. (Maçonn. ) Petit bossage laissé comme témoin
dans un parement pour marquer qu'il n'a pas été métré.
Appendice qu'on place sous le fer d'un cheval pour ex-
hausser le pied lorsqu'il y a défaut d'aplomb.
Il 7° P. ext. (Marine.) Cordage terminé par de gros
nœuds, fixé par une de ses extrémités sur un point du
navire, et qui sert à tendre un câble, à rejoindre une
manœuvre rompue.
2. *BOSSE [bôs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du flam. bos, faisceau, § 10. || 1783.
ENCYCL. MÉTH.]
>60 -
BOSSU
i
Il (Technol.) Chardons à tête épineuse, réunis en formi
de brosse dure, dont le foulon se sert pour feutrer la laine
3. 'BOSSE [bôs'] 5. f.
[ÉTYM. Altération de botte 2, comme le prouve cet exeni
pie de rab. ii, 25 : Une botte de pouldre de canon. {Cf. buss
et bouta.) Il (Au sens 1.) 1694. th. corn. | (Au sens 2.) 1751
ENCYCL.]
Il Grand vase. | 1. (Artill. anc.) — à feu, grosse boutei'
qu'on remplissait de poudre, et qu'on lançait avec d
mèches pendantes allumées. | 2. — à sel, tonneau coh
tenant cinq à six quintaux de sel.
BOSSELAGE [bôs'-làj' ; en vers, bô-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bosseler, § 78. || Admis acad. 1718.1
Il Travail en bosse, en relief sur les pièces d'orfèvreri
BOSSELER [bos'-lé ; en vers, bô-se-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 1, § 162. || xnie s. Nain boselé d
félonie, Méraugis, dans godef. SuppL]
Il 1° Travailler en bosse, en relief (les pièces d'oil
vrerie).
Il 2° Déformer par des bosses. (Se dit surtout en parla
des objets de métal.) Cette écuelle s'est bosselée en tomban
Un casque bosselé. | P. anal. La feuille du chou est bosseléi
"BOSSELURE [bos'-lùr; en vers, bô-se-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bosseler, § 111. || xvi" s. paré, vm, 1,
Il État de ce qui est bosselé. 1 1. Travail en bosse su
une pièce d'argenterie. | 2. Déformation d'une pièce d'aï
genterie par des bosses. | 3. Saillie, inégalité naturelU
d'une surface. Les bosselures d'une feuille de chou.
BOSSEMAN [bos'-man; en vers, bô-se-...] s. m
[ÉTYM. Altération du flam. bootsman , m. s. prop:
homme (man) de bateau (boot), § 10. || 1581. Jehan Fourre
et Jehan Le Roux, bossemens a icelle navire, dans delu. Rec
Il (Anc. marine.) Sous-officier de marine qui avait !
grade intermédiaire entre le contremaître et le quartiei^
maître.
BOSSER [bô-sé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 1, § 154. || 1690. furet.]
Il (Marine.) Fixer avec le cordage appelé bosse.
1. *BOSSETIER [bos'-tyé; en vers, bô-se-...] s. m,
[ÉTYM. Dérivé de bossette, § 115. || 1488. Texte dan
GAY, Gloss. ai'ch.]
Il Vieilli. Fabricant de bossettes.
2. *BOSSETIER [bos'-tyé; en vers, bô-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 1, §§ 133 et 115. || 1771. trév
Il (Technol.) Ouvrier qui souffle le verre en bosse
BOSSETTE [bô-sêf] 5. /.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 1, § 133. || xiiio-xw" s. Bocett
faites d'estoupes, mondeville, dans godef. bocete.]
Il 1° Ornement en bosse sur le mors du cheval.
Il 2" Ornement en bosse sur l'œillère du cheval, du
let. Il P. ext. L'œillère elle-même.
* BOSSIER [bô-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 3, § 115. || 1790. encycl. métiî
Il (Technol.) Ouvrier qui met le sel en bosse dans !(
salines.
BOSSOIR [bô-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 1, § 113. || 1678. Bossoir ou boi
seur, GuiLLET, dans jal, Gloss. naut.]
Il (Marine.) Chacune des deux pièces de bois qui foi
saillie à l'avant du navire pour empêcher l'ancre de fro
ter contre le bordage.
*BOSSON [bô-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 1, § 104. || 1690. Bouche ou bosse:
FURET.]
Il (Marine.) Vieilli. Saillie hors d'œuvre.
BOSSU, UE [bô-su] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bosse 1, § 118. || xii" s. Nen a si fort
prus... ne bozu. Vie de St Gilles, 1307.]
Il 1° Qui a une bosse. Le bison ou bœuf — d'Europe;
buff. Bison. \\ Spécialt. En parlant de l'homme qui a ui
bosse (par déviation de la colonne vertébrale ou saillie ;!
sternum). M™^ de Guise, bossue et contrefaite à l'excéi
ST-siM. 1 , 302. Substantivt. Un —, une bossue. Famil. Mal
comme un — . Gai comme un — . Rire comme un — .
Il 2" Qui présente une saillie arrondie, une convexitt
Émyde bossue, tortue à carapace bombée. Ostracion —, d
aussi coffre, poisson revêtu d'une sorte de cuirasse osseu»
bombée. Terrain —, qui présente des éminences {rare
Ce médecin rend les cimetières bossus {famil.), tue beaucou
de malades.
i:et(
BOSSUELLE
261 —
BOTTER
'BOSSUELLE [bù-suèl ; en vers, -su-èl] s. f.
ÉTVM. Peut-être dérivé de bossu, § 90, à cause de la
me courbée des pétales. Au siècle dernier on écrit bo-
1 (acad. 1762-1798), ce qui rend très douteuse l'élymo-
rie proposée. Suppr. acad. 1835.]
Tulipe odorante, à pétales très courbés.
BOSSUER [bù-sué ; en vers , -su-é] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de bossu, § 154. || 1564. J. thierry, Dict.
inç.-lat.]
Rendre inégale par des bosses la surface d'un objet.
balle a bossue sa cuirasse. Le bord de son chapeau est
jsué.
30STANGI [bos'-tan-ji] S. m.
ÉTYM. Emprunté du turc bostandji, m. s. § 23. || xvio s.
ir chef s'appelle bostangi bassi, viGENÈRE, dans delb. Rec.
mis ACAD. 1762.]
Jardinier du sérail, qui fait aussi fonction de rameur
de garde du sultan.
30ST0N [bos'-ton] s. m.
ÉTYM. Nom propre, § 36 : Boston, ville des États-Unis,
fut, dit-on, inventé ce jeu pendant un siège fameux
75-1776). Il Mot de la fin du xviii^ s. Admis acad.
55.]
! Jeu qui se joue à quatre avec cinquante-deux cartes,
ler au — . Faire — , faire toutes les levées. {V. chelem.)
BOT [bô] adj. indécl.
ÉTYM. Emprunté du german. : flamand bot, allem. bûtt,
loussé, §§ 6, 10, 498 et 499. || 1610. Maintsbots, pieds-
,s, borgnes, Louis guyon, dans delb. Rec]
I Se dit d'une difformité du pied, et, p. ext. de la main,
[•rétraction de certains muscles. || P. anal. Cheval pied
cheval bouleté, qui ne peut marcher que sur la pince.
. bouleté.)
BOTANIQUE [bô-tà-nïk'j adj.
ÉTYM. Emprunté du grec poxav.xôî, m. s. de [îoTâvTi,
rbe. Il 1611. cotgr.]
I Relatif aux végétaux. Jardin — , où l'on réunit, pour
tude des végétaux, certaines espèces d'arbres, de plan-
. La science —, et, sicbstantivt, La — , partie de l'histoire
turelle qui a pour objet l'étude des végétaux.
BOTANISTE [bo-tà-nïst'] s. m.
ÉTYM. Dérivé du grec ^oTivri, herbe , § 265. || 1680.
:hel.]
I Celui qui s'occupe de botanique.
'BOT ARGUE [bo-tàrg']. F. boutargue.
'BOTHRION [bô-tri-onj S. m.
ÉTYM. Emprunté du grec pôôptov, m. s. de pdôpoî,
vite. Il 1751. ENCYCL.]
I (Médec.) Ulcération profonde de la cornée.
1. BOTTE [bôf] s. f.
[ÉTYM. Mot qui paraît être d'origine german., mais
nt la filiation exacte est obscure, § 6. || 1316. Une botte
feure, dans godef. Suppl.]
I Assemblage d'objets de même nature liés ensemble,
constituant une sorte de mesure déterminée pour la
nte. Une — d'asperges, de radis, de carottes. Une — de
lie, de foin. Une — d'échalas. | Spécialt. (Technol.) —
soie, assemblage d'écheveaux d'un nombre ou d'un
ids déterminé. — de seaux, comprenant six corps de
lux en bois. — de bordure, comprenant douze bandes de
is de hêtre pour la boissellerie. — de parchemin, cahier
trente-six feuilles. — de chanvre, paquet de chanvre
100 kilogrammes. | P. ext. — de fil de fer, longueur
terminée de fil de fer enroulée en cercle. || Fig. Fa-
1. J'ai reçu toute une — de lettres.
2. BOTTE [bôf] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Ce mot étant beaucoup plus
cien que botte 3, il n'est guère possible d'y voir une
tension de sens de celui-ci. || xii^ s. Ne peliche ne bote,
ol, 1431.]
jil" Chaussure en cuir, montante, qui enfermela jambe,
e paire de bottes. Bottes fortes, bottes molles. Bottes à la
ssarde, plissées sur le cou-de-pied. Bottes à la Souvarof,
ttes à la hussarde terminées en cœur. Bottes fourrées,
ttes de postillon. Bottes à l'écuyère. Bottes de cheval, et,
rà'a/^jSerrerla—, serrer le flanc du cheval avec la botte,
, Tp. ext. avec la jambe. Ce cheval va à la —, cherche à
ordre la jambe de son cavalier, et, fig. l'M^<^ de Bouil-
li) disputait volontiers et quelquefois allait à la — (disait
:s choses mordantes), st-sim. x, 196. Être en bottes, en
costume de cheval (par opposition à être en souliers, être
en costume habillé, en costume de .soirée). Nous avons
un ennemy qui ne dort pas et qui use plus de bottes que de
souliers, Sat. Mdnipp. i, 55. | Mettre du foin dans ses bot-
tes, pour avoir chaud, et, fiçi. Avoir du foin dans ses bottes,
être à son aise, dans l'aisance. Graisser ses bottes, pour
les assouplir au moment de partir en voyage, et, fig. se
préparer à partir. Prov. Graissez les bottes d'un vilain, il dit
qu'on les lui brûle, obligez un méchant homme, il se plaint
de vous. Prendre ses bottes de sept lieues, partir à grands
pas (par allusion aux bottes de l'ogre, dans le conte du
Petit Poucet). Donner un coup de — (de pied) àqqn. P. ext.
Trivial. Donner à qqn sa — dans le derrière. | P. plaisant.
Famil. Parler d'une chose à propos de bottes, à propos d'une
autre chose qui n'a aucun rapport avec celle dont on
parle.
Il 2o P. ext. I 1. Morceau de cuir dont on garnit le pied
d'un cheval à l'endroit du boulet. | Marchepied fixé à un
carrosse et garni d'ailes latérales en cuir pour préserver
de la boue. | Pièce de cuir dont on entoure le cou d'un
limier, pour le mener dans les fourrés. | Étui de cuir fixé
à la selle du cheval et ovi l'on place le fusil. | 2. — de la-
trines, corps de tuyau évasé par le haut, qui fait commu-
niquer les latrines avec le conduit de la fosse d'aisances.
3. BOTTE [bot'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. botte, outre, tonneau, § 12 ;
l'anc. franc, dit une bout, forme correspondant à l'ital.
una botte. {Cf. boute.) || y-W s. Autant de vin comme l'on
bouteroit en une bote. Quinze Joies de mariage.]
Il Anciennt. Outre pour le transport du vin, de l'huile,
etc. {V. boute.) Il De nos jours. Tonneau dont la conte-
nance varie dans les divers pays. Une — d'huile (en Pro-
vence), tonneau de 550 à 600 kilogrammes.
4. BOTTE [bot'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. botta, m. s. § 12. L'anc.
franc, a bout, masc. au sens de coup, qui est le subst. ver-
bal de bouter. || xvi"^ s. Très belles et longues bottes ou
coups, BRANT. III, 277.]
Il (T. d'escrime.) Coup de fleuret, d'épée, qu'on détache
contre celui avec lequel on se bat. [V. coup.) Pousser, por-
ter une — . Appuyer la — , appuyer le fleuret sur le point
oii l'on touche l'adversaire. Parer une — . Une — secrète,
qui est en dehors des parades régulières de l'escrime. ||
Fig. Attaque soudaine (en paroles) dirigée contre qqn.
Une s'attendait pas à cette — .
5. * BOTTE [bôf] s. f.
[ÉTYM. Contraction de bawotte, forme anc. de beauvotte.
(F. ce mot.)]
Il Dialect. Charançon du blé.
BOTTELAGE [bôf-làj' ; en vers, bô-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de botteler, § 78. || 1351. Botelaige, dans
godef. Suppl.]
Il Action de botteler.
BOTTELER [bôf -lé ; en vers, bô-te-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, bottel, diminutif de
botte, § 154. Il 1415. Le foin qui sera amené botelé, Ordonn.
X, 305.]
Il Assembler et lier en bottes. — du foin, de la paille,
des asperges. P. ext. Redresser des verges de fer pour
pouvoir les assembler en faisceaux.
BOTTELEUR [bôf-léur ; en vers, bô-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de botteler, § 112. 1| 1391. Boteleur de foin,
dans GODEF. Suppl.]
Il Celui qui met en bottes le foin, la paille.
"BOTTELOIR [bôf-lwar; en vers, bô-te-...] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de botteler, § 113. || Nëolog.]
Il Instrument pour botteler. | 1. Bâton avec lequel on
serre, en le tordant, le lien des bottes de paille, de foin.
I 2. Forme de bois munie d'une cheville, pour serrer les
bottes d'asperges et leur donner une égale grosseur.
BOTTER [bô-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de botte 2 (chaussure), § 154. || 1539.
Boter, bote, R. EST.]
Il 1" Chausser (qqn) avec des bottes. Son domestique le
botte. Tu montas botté sur son dos, a. barbier, Ïambes, Idole.
Se — pour la chasse. Fig. Se —, se disposer à partir. Le chat
botté, eu. PERRAULT, Contes. Fig. Avoir l'air d'un singe botté,
paraître ridiculement accoutré, comme les singes des ba-
teleurs. P. plaisant. Missions bottées, les dragonnades.
Substantivt. Vieilli. Le — du roi, le moment où son va-
BOTTIER - 262 -
let de chambre le bottait, en présence de courtisans ad-
mis à son lever. || P. ext. Fig. Se —, amasser de la terre
autour des pieds et du bas de la jambe en marchant dans
un terrain gras.
Il 2" Fournir (qqn) de bottes à la mesure de son pied.
Le cordonnier qui le botte travaille bien. 11 est mal botté, il se
botte mal, il porte des bottes mal faites. || Fifi. Très fa-
mil. Cela me botte bien, et, absolt, Cela me botte, cela me
va, cela m'arrange.
BOTTIER [bô-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de botte 2 (chaussure), § 115. || 1751. en-
CYCL. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui fabrique, qui vend des bottes.
1. 'BOTTILLON [bô-ti-yon] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de botte 1 (faisceau), § 107. || Néoloçj.]
Il Petite botte de légumes, d'herbes, de salades, etc.
2. * BOTTILLON [bù-ti-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de botte 2 (chaussure), § 107. || Néolog.]
Il (Technol.) Pièce de cuir que les boyaudiers attachent
sur le cou-de-pied, lorsqu'ils travaillent les boyaux, pour
empêcher l'eau et les matières putrides de pénétrer dans
la chaussure. {Syn. bottine.)
BOTTINE [bù-tin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de botte 2 (chaussure), § 100. || 1367.
Tant pour botines comme pour gans, dans delb. Bec]
Il 1» Petite botte courte, sorte de demi-botte. Parla
grande —, par le houseau de sainct Benoist, hab. v, 47. Paraître
à la cour... avec des bottines blanches et des éperons dorés,
MALEBR. Rech. de la vérilë, 11, iir, 2. Des bottines fourrées.
Il 2" De nos jours, sorte de brodequin , boulonné sur
le côté ou à élastiques.
\l 3° P. ext. Appareil oiihopédique qui emboîte le
pied et le bas de la jambe.
Il 4° Pièce de cuir qui protège le pied. ( F. botte 2, 2°,
1.) I Bottillon de boyaudier.
*BOUARD [bou-àr]. F. bouvard 2.
*BOUBOULER [bou-bou-lé] v. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || Néolog.]
Il En parlant du hibou, pousser le cri particulier à son
espèce.
BOUC [bouk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du german.bukk(allem. bock), m. s.
§§ 6, 498 et 499. Le môme radical paraît avoir existé en
gaulois (anc. irlandais boc). || xn" s. Vies bous ki fais saut
de kevrel, rencl. de moiliens. Miserere, ccxix, 2.]
Il ±0 Dans le genre chèvre (de la famille des Ruminants
à cornes creuses et persistantes), le mâle, à cornes plus
longues que la femelle, à odeur forte et désagréable.
Puer comme un — . Lascif comme un — . La barbe du — . Fig.
En parlant de l'homme. Porter une barbe de —, ne porter
la barbe que sous le menton. Pied de — , pied fourchu
avec lequel on représente les satyres , les démons , etc.
Une outre en peau de — , et, p. ext. Un — (une outre)
d'huile, de vin. Le — émissaire, victime expiatoire chez les
Hébreux, qu'on chassait comme porteur de toutes les ini-
quités d'Israël. Fig. Celui sur lequel on fait tomber les
fautes des autres. || Fig. (Style biblique.) On séparera les
boucs des brebis (les méchants des bons), mass. Jugem.
univ. 2.
Il 2" Fig. (Technol.) Poulie garnie de cornes de fer pour
faire monter la chaîne qui élève les eaux des puits salants.
BOUCAGE [bou-kàj'] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de bouc, § 78, à cause de l'odeur forte
d'une des variétés du boucage. {Cf. bouquetine.) || 1701.
FURET.]
Il Plante ombellifère dont une variété, dite bouquetine,
persil de bouc, a une racine d'odeur forte, de saveur acre,
employée comme stimulant. — anis, qui donne la graine
aromatique connue sous le nom d'anis.
1. BOUCAN [bou-kan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du caraïbe boucacoui, boucaboui, frap-
per d'une flèche, d'où le sens de gibier, § 30. || 1578.
3. DE LÉRY, dans delb. Mater.]
Il 1" Viande que les Caraïbes faisaient sécher à la fu-
mée. Il P. ext. Chair de tortue préparée pour être mise
en pâté.
Il 2" Gril de bois sur lequel les Caraïbes fumaient leur
viande. || P. ext. Claie sur laquelle on sèche la racine
de manioc dont on fait des galettes.
2. "BOUCAN [bou-kan] s. m.
BOUCHE
Â
i
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être subst. verbal i'
boucaner 1, § 52; peut-être dérivé de bouc, § 244. ('
trouve au xv^ et au xvi« s. un mot bocan, boucan, qui m
guide vieillerie, mais qui ne semble pas être le même qu(
le mot actuel. || xv^ s. La chesne d'or bien fine Qui est sign-
que ce n'est pas boucan, dans mont.mglon, Anc. Poés. frai
xii, 11. I (Au sens lé) 1680. richel.]
I. (xYii^-xYiiio s.) Lieu de débauche.
II. Néolog. Famil. Désordre, tumulte. Faire du — .
"BOUCANAGE [bou-kà-naj'] 5. ?«.
[ÉTYM. Dérivé de boucaner 1, § 78. || Néolog.]
Il Action de faire sécher à la fumée de la viande, -
poisson, etc.
1. BOUCANER [bou-kà-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de boucan 1, § 154. || 1578. j. de lér^
dans delb. Mater.]
Il 1° F. intr. Mener la vie de boucanier.
Il 20 F. tr. Faire sécher à la fumée (la viande, le
son, le manioc, etc.). | Fig. Vieilli. Tourmenter. Centdi
blés... nous preignent, nous empallent, nous boccanent, ^
Me'nipp. ii, 28.
2. '•BOUCANER [bou-kà-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de boucan 2, § 154. || 1771. trév.]
il Vieilli. Fréquenter les mauvais lieux.
BOUCANIER [bou-kk-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boucan 1, § 115. Le mot boucanier a
xvi« s. signifie suranné et se rattache à un autre mi
boucan signalé plus haut. || 1690. furet.]
Il 1° Coureur de bois, chasseur de bœufs sau'
dans les Antilles. || Adjectivt. Fusil—, et, ellipt, —,
dont on se servait pour cette chasse.
Il 2" Les boucaniers, coureurs de bois de Saint-Domi
gue, qui au xviic s. soutinrent aux colonies une guen
de partisans contre les Espagnols. | P. ext. Aventurier
la plupart normands, qui vinrent se joindre à eux. ( V. fi
bustier.)
*BOUCARO [bou-kà-rô] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bucaro, m. s. § 13. || A(
mis ACAD. 1762 ; suppr. 1878.]
Il Terre argileuse, rougeâtre, très poreuse, dont 1(
Espagnols fabriquent les alcarazas.
BOUCASSIN [bou-kà-sin] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Un texte de 1400 {Ordon
VIII, 387) porte bougarassin. {Cf. bougran.) || 1388. Bouca
sin, dans godef. Suppl.]
Il Toile, sorte de futaine dont on se servait autrefo
pour vêtement, doublure, étendard. Avoir changé tous 1
velours en futaines, les satins en bougassins, d'.aub. Lett. 7,
M. de la Rivière. \\ Spécialt. Toile bleue ou rouge q
doublait les petites tentes placées à l'arrière des g
1ères.
*BOUCAU [bou-kô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. boucau, m. s. dérivi
bouco, bouche, entrée, § 11. || 1694. Boucaut, th. cor»
Il (Marine.) Entrée d'un port. Navire au — .
BOUCAUT [bou-kô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouc, § 138. || 1694. th. corn.]
Il 1" Anciennt. Outre en peau de bouc. || P. ext. Co
tenance de l'outre.
Il 2« P. ea;i. Tonneau grossièrement fait, pour matièr|
sèches. Un — de morue, de sucre.
'BOUCHAGE [bou-chàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boucher 1, § 78. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Action de boucher. — mécanique,
sert à boucher.
*BOUCHARDE [bou-chàrd'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1600. e. binet, dans GODJ
Suppl.]
Il 1° Marteau à tête armée de pointes dont se serve
les maçons pour entamer les parties saillantes des pien
non dégrossies.
Il 2" Outil d'acier, à pointes taillées en diamant, q
le sculpteur fait entrer dans le marbre à coups de mu
let, pour entamer les parties qui résisteraient aux cul
tranchants.
1. BOUCHE [bouch'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. bvicca, joue et, par extension, bouch
§§ 324, 379 et 291.]
Il Chez l'homme et chez certains animaux, cavité pi
cée à la partie inférieure de la face et communiqui
ICei
BOUCHE
— 263
BOUCHET
'('rieurement avec le canal respiratoire et le canal ali-
lire.
ji parlant de l'homme. || 1° La bouche servant à
myer. Porter les aliments à sa — . S'ôter les morceaux de
— pour qqn, se priver de manger, et, fuj. se priver du
cessaire pour qqn. Je m'ôte tous les jours pour eux les
3ses de la — , mol. Av. m , 5. Avoir — en cour (sous
)uis XIV), avoir droit de manger chez le roi. Prendre
■ sa — , économiser sur la nourriture. Être sur sa — ,
e gourmand, un gourmet. Traiter qqn à — que veux-tu,
ec profusion , et , fîri. il est à — que veux-tu, il a tout à
uhait. Vieilli. Manger la viande de broc en — [arch.), à
ine tirée de la broche. Faire venir l'eau à la —, en par-
it d'un mets appétissant, qu'on croit déjà savourer et
i fait venir la salive à la bouche, et, fig. exciler le dé-
. Avoir la — bonne, mauvaise, avoir un goût agréable,
sagréable dans la bouche. Garder qqch pour la bonne — ,
manger en dernier pour conserver un goût agréable,
fig. On lui a gardé cela pour la bonne — , pour bien finir.
3ter sur la bonne, sur la mauvaise — , sur une bonne, une
luvaise impression. L'empereur ne voulait point de paix
• la mauvaise — , st-sim. i, 460. Faire la petite — , ne man-
r que du bout des lèvres, et, fig. faire le difficile, lien
lein la — , et, fig. Lorsqu'il parle de ce sujet, il en a la —
iine. Il P. ext. \ 1. Ce qui concerne la bouche, la nour-
iure. Provisions, munitions de — , les vivres. Officier de — ,
jargé du service de la table dans une grande maison. Le
i'vice de la — (de la table) du roi, et, absolt, La — du roi.
j — et toutes les tables, tout cela est de la charge du major-
ne-mayor, st-sim. ii, 468. | 2. Faire sortir d'une place as-
Igée les bouches inutiles, ceux qui consommeraient une
ji'tie des vivres sans pouvoir servir à la défense. One fine
|, un gourmet.
I 2» La bouche servant à parler. Malheureuse! quel
n est sorti de ta — ? rac. Phèd. i, 3. 11 n'a pas ouvert la
n est resté — close. Le respect lui ferme la — . L'on s'ef-
ce en vain de me fermer la — , rac. Brit. m, 3. Avoir le
ur sur la — , être franc, sincère. Le blasphème à la — ,
aN. Pohj. m, 5. Son nom est dans toutes les bouches. La
isse aux cent bouches, la Renommée. Aller, voler, passer
— en — . Il Spécialt. | 1. Le pape ouvre la — auxcardi-
IX nouvellement créés, en parlant de la cérémonie par
[uelle il les autorise à parler dans les consistoires. | 2.
vassal devait à son suzerain la — (serment de fidélité) et
mains (mains jointes dans les mains de son seigneur).
. hommage lige.) C'est un saint Jean — d'or (par applica-
n du nom de saint Jean Ghrysostome).
I 3" La bouche faisant partie des traits du visage, de
physionomie. Avoir une jolie — , une — fraîche, vermeille;
i — fendue jusqu'aux oreilles ; une — fine, dédaigneuse. —
cée, dont les lèvres serrées donnent à la figure une
iression de contrainte, de dépit. Faire la — en cœur
)ur prendre un air gracieux). Il est là, — béante, la bou-
e ouverte, d'étonnement, d'admiration.
•I. En parlant des animaux. La — du saumon, de la
pe. La — de l'éléphant, du bœuf, du mulet, de l'âne, du
ival. Spécialt. En parlant du cheval, la bouche, consi-
rée relativement à l'action que le mors exerce sur elle.
cheval qui a la — fine, légère, tendre, sensible au mors;
a la — dure, peu sensible au mors. Assurer la — d'un
ival, l'accoutumer à l'action du mors. Un cheval qui n'a
de —, qui ne sent pas le mors.
m. Fig. Ouverture par laquelle sort ou entre qqch.
— d'un volcan, le cratère. — d'Éole, dans certaines mon-
fnes, ouverture d'oil s'échappent des courants d'air
ids. La — d'un canon, d'un mortier, et, p. ext. Une — à
La — d'un four, d'un puits, d'une cheminée. — d'un tuyau
rgue, dans l'échancrure pratiquée entre le pied et le
l'ps d'un tuyau d'orgue , ouverture par laquelle s'échappe
ir, et formée d'une pente horizontale dite lumière, et
deux bords nommés lèvres, que présentent les parois
laties du tuyau. Jeux à — , jeux composés de ces sortes
tuyaux (par opposition à ceux qui sont composés de
■aux à anche). Bouches de chaleur, ouvertures pratiquées
ns le mur d'un appartement et donnant passage à la
aleur qui vient d'un poêle, d'une cheminée. Les bouches
n fleuve, en parlant d'un fleuve qui a plusieurs embou-
ures. Les bouches du Nil, du Gange, du Rhône, et, p. ext.
département des Bouches-du-Rhône, et, absolt, Les Bouches-
■Rhône, le département où le Rhône a son embouchure.
IV. Nom donné à divers animaux, végétaux. — en-flûte,
poisson à bouche tubulée qui constitue une famille de
l'ordre des Squamodermes. {V. fistulaire et centrisque.)
— d'argent, — d'or, coquillage du genre turbo. — jaune,
— sanglante, — de-lait, coquillage du genre buccin. —
de-lièvre, champignon de la famille des Chanterelles.
2. "BOUCHE [bouch']. Altération de bouge 2. (F. ce
mot.)
BOUCHÉ, ÉE [bou-ché] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. déboucher 1, § 44.]
\\ Famil. Un esprit —, peu ouvert, peu intelligent. P.
ext. Un homme — . Sons bouchés, notes qu'on obtient en
jouant du cor par la position qu'on donne à la main en
l'introduisant dans le pavillon.
BOUCHÉE [bou-ché] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouche 1, § 119. || xuo s. Une buchie de
pain, Rois, m, 17.]
Il En parlant de ce qui se mange (pain, viande, etc.),
morceau qu'on met en une fois dans la bouche. Je ne
saurais fournir Au plus qu'une demi — , la f. Fab. v, 3. H
n'a fait qu'une — de ce gâteau, il l'a avalé d'un seul coup.
P. ext. Il a eu bientôt fait de l'avaler, et, fig. famil. n ne
ferait qu'une — d'un tel adversaire, il aurait bientôt fait d'en
venir à bout. || Nom de diverses pâtisseries. — àla reine.
'BOUCHELLE [bou-chèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouche 1, § 126. {Cf. bouque.) || Ne'olog.]
Il (Pêche.) Entrée par laquelle le poisson engagé dans
une bordigue pénètre dans une des tours, lorsqu'il veut
revenir en arrière. (F. bordigue.)
1. BOUCHER [bou-ché] v. tr.
[ÉTYM. Pour bouscher, dérivé de l'anc. franc, bousche,
faisceau de branchage, § 154. {Cf bouchon.) || xiiio s. L'on
boucha ledit bras (du Nil), joinv. 184.]
Il Remplir une ouverture en y introduisant qqch. {Syn.
fermer.) — les fentes d'un navire, avec de l'étoupe, les cre-
vasses d'un mur, avec du plâtre. — une porte, une fenêtre,
eu la murant. Ce conduit s'est bouché peu à peu. Sprcialt. —
une bouteille, en enfonçant dans le goulot un morceau de
liège qui le remplit. P. ext. Se — le nez, en compri-
mant les narines. Se — les oreilles, en appliquant la main
sur l'oreille ou en y introduisant le doigt. Se — les yeux,
en mettant la main devant l'œil. Dans le même sens. Cet
obstacle bouche la vue, le jour, intercepte la vue, la lumière.
Fig. Se — les yeux, les oreilles, refuser de voir, d'entendre.
La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles Et nous laisse crier,
MALH. Poés. 100. Quibouche tout commerce, mol. Mal. im. i, 4.
2. BOUCHER, ÈRE [bou-ché, -cher] s. m. et f
[ÉTYM. Dérivé de bouc, § 115 : au moyen âge le peuple
se nourrissait surtout de viande de bouc, j] xii^ s. Bouohiere,
Aiol, 2731.]
Il 1° Celui qui tue et défaille les bestiaux destinés à la
consommation. Ce fils de Médina Sidonia avait la folie d'aller
dans les boucheries faire le métier de —, st-sim. m, 98.
Il 2» Celui, celle qui, dans les villes, fait le commerce
de viande de bœuf, de veau, de mouton, d'agneau. L'étal
d'un — . Garçon — , que le boucher emploie pour dépecer
la viande, la peser, la porter aux clients. || Fig. En par-
lant d'un chirurgien maladroit. C'est un — . Tu veux faire
ici l'arboriste Et ne fus jamais que — , la f. Fab. v, 8.
BOUCHERIE [bouch'-ri ; en vers, bou-che-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boucher 2, § 68. || xii^ s. Boucerie, Huon
de Bord. 4031.]
Il 1° Lieu ofi l'on tue les bestiaux destinés à la con-
sommation. {Syn. abattoir.)
Il 2" Boutique oîi l'on vend la viande des bestiaux.
Il 3° Fig. Carnage de gens qui ne peuvent se défendre.
Ce ne fut plus un combat, mais une — . Envoyer ses soldats à
la — .
1. *BOUCHET [bou-chè] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, boschet. Peut-être autre forme de
bouquet (F. ce mot), dans le même sens que le bouquet du
vin. Il 1348. Une cuvée de hochet, dans du c. bochetus.]
Il 1° Anciennt. Boisson parfumée faite d'eau sucrée oîi
l'on a fait infuser de la cannelle. Le marquis ne boit que du
— , MONTAIGNE, Voyage, p. 69, édit. 1774.
Il 2" Sorte de poire douce et parfumée.
2. * BOUCHET [bou-chè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Ne'olog.]
Il (Pêche.) Corde à laquelle est fixée la dreige, sorte de
gros filet pour la pêche.
BOUCHE-TROU
264 —
BOUCLIER
BOUCHE-TROU [bouch'-trou ; en vers, bou-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de bouche (indic. prés, du verbe bou-
cher) et trou, § 209. || Admis acad. 18.35.]
Il Ce qui bouche un trou. (S'emploie surtout au figuré,
en parlant de celui qui remplit tant bien que mal une
place provisoirement vacante.)
BOUCHOIR [bou-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boucher 1, § 113. || 1553. Ung bouchouer
de four de fer, dans delb. Rec]
Il Plaque de fer qui ferme l'ouverture d'un four.
BOUCHON [bou-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, bousche , faisceau de
branchage, de javelle, § 104. {Cf. bois et buisson.) Le sens
I, 3" est dû en partie à bouchonner. || xiii^ s. Li bouchons
(buisson) Sinay, ruteb. ii, 11. || (Au sens II.) 1532. Bou-
teille est fermée à bouchon, Rab. i, 5.]
I. Il 1° Bouquet, faisceau de feuillage qui, placé au-
dessus de la porte, indique un cabaret (dans les campa-
gnes). Ce que l'on met es portes où l'on vend du vin, que nous
nommons un — , BOUCHET, Sei'ées, i, 47. A bon vin ne faut
point de — (enseigne), ouo. Curios. franc. Font un — à vin
du laurier du Parnasse, RÉGNIER, Sat. 4. P. ext. Pop. Le ca-
baret lui-même. Entrer dans un — .
Il 2" P. anal. — de foin, de paille, petit paquet de foin,
de paille tortillée. On indique qu'un cheval est à vendre en lui
mettant à la queue un — de paille. Un — de linge, paquet de
linge tortillé en tampon. Spécialt. — de laine, paquet
de laine d'Angleterre. — du cocon de soie, inégalité qui
se trouve sur le fil de soie qu'on dévide. Bouchons de che-
nilles, paquets de toiles oil la chenille s'enveloppe pour
passer l'hiver.
Il 3» Fig. Famil. Terme de tendresse. Les deux jolis petits
bouchons (Perrette et Lucinde), la f. Coupe enchantée,
se. 12. Hai ! bai ! mon petit nez, pauvre petit — , mol. Éc. des
m. Il, 9. Il Rare. Ma bouchonne, gherardi, Th. ital. iv, 25.
II. P. ext. du sens de tampon. Ce qui sert à fermer
un vase. — de cristal d'un flacon, d'une carafe. — à l'émeri.
Spécialt. — de liège d'une bouteille. Faire sauter le — , dé-
boucher une bouteille. Jouer au —, en mettant des pièces
de monnaie sur un bouchon de liège posé à terre, qu'il
s'agit d'abattre avec des palets, en se plaçant à une cer-
taine distance. || P. ext. \ 1. Morceau de liège qui sert à
soutenir sur l'eau la ligne d'un pêcheur. | 2. Couvercle
métallique adapté à une bouche de chaleur.
BOUCHONNER [bou-chô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bouchon au sens I, § 154. || xvi^ s. Bou-
chonnée comme une religieuse, brant. dans godef. SuppL]
Il 1° Mettre en bouchon, en tampon.
Il 2» Spécialt. Frotter avec un bouchon de paille. —
un cheval. || P. ext. Un verrat, enveloppé de fange, Se bou-
chonne (se frotte) partout, Régnier, Sat. 10.
Il 3" Fig. Famil. Couvrir de caresses. Je te bouchonne-
rai, baiserai, mangerai, mol. Éc. des f. v, 4. On n'a jamais
bouchonné un bouchon si bouchonnable, gherardi. Th. ital.
III, 167.
BOUCHONNŒR [bou-chô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouchon au sens II, § 115. || 1783. en-
CYCL. MÉTH.]
Il Fabricant, marchand de bouchons.
'BOUCHOT [bou-chô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, bousche, faisceau de
branchage, § 136. || 1681. Ordonn. dans isambert, Rec.
gén. des anc. lois franc, xix, 359.]
Il (Pêche.) Parc en clayonnage construit sur une plage
pour emprisonner le poisson à la marée basse ou pour
fixer les moules et autres coquillages qu'on veut multi-
plier.
BOUCLE [boukl'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. bûccula, proprt, petite joue, bosse de bou-
clier, sens ordinaire de boucle en anc. franc. (V. bouclier),
§§ 324, 290 et 291. Le sens actuel est une extension du
sens primitif, extension qui a eu pour point de départ l'idée
de chose arrondie.]
Il 1° Sorte d'anneau ou de demi-anneau de métal que
traverse un axe garni d'ardillons servant à fixer l'extré-
mité d'une courroie, d'une sangle, d'une patte, etc. P.
ext. — carrée, dont le cadre est rectangulaire au lieu
d'être circulaire. Des boucles de ceinturons, de courroies, de
Jarretières. Des souliers à boucles d'argent.
Il 2" P. ext. Anneau. | l. — d'oreille, anneau suspeni
comme ornement à l'oreille par un trou percé dans
lobe. P. ext. Pendant d'oreille que portent les femm<
Ellipt. Boucles de diamants. | 2. Anneau de fer ou de ci
vre qu'on passe à travers le groin du porc pour l'erri]
cher de fouir la terre. Fig. Poét. Dieu dit : Je mettrai i
— en leurs narines Et dans leur bouche un mors, v. iiUGO, Lu
Tenir l'appétit et la volonté sous — , montaigne, i, 25. ] Ai,,—
neau de cuivre qu'on met aux cavales pour les empêdHi
d'être saillies. | 3. Gros anneau de fer employé en mamul
pour amarrer. | 4. — gibecière [arch.), anneau de m''
portant en bas un heurtoir en forme de gibecière. | 5.
ext. Moulure en forme d'anneau. | 6. Dans certains po!
sons, écaille circulaire garnie d'un piquant. | 7. Stoni
tite aphteuse de la bouche du bœuf, du porc, j 8. Si
de marre, de pioche à large fer courbé et à manche coi
Il 3° P. anal. Ce qui s'enroule en forme d'annei
Des boucles de cheveux. Faire une — avec du fU, de la o
BOUCLER [bou-ltlé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de boucle, § 154. || 1440. Beugler, dans «
DEF. Suppl. I 1539. Boucler, r. est.]
I. V. tr. Fixer dans l'anneau de la boucle, à l'aide d
ardillons. — les courroies de sa maUe, de ses guêtres, i
ellipt, — sa malle, — ses guêtres. Des souliers de chasse q
se bouclent sur le côté. — sa ceinture, et, dans le mèi
sens, famil. Se — .
II. V. intr. (Technol.) Se bomber. La muraille bouc!
III. Il 1° V. tr. Garnir de boucles. WSpécialt. \ 1. (Bl;
son.) Collier bouclé. Buffle bouclé, aux naseaux duquel
un anneau. | 2. (Ilist. nat.) Raie bouclée, dont le corpi
couvert d'écaillés circulaires en forme d'anneaux. | 3.
dustrie.) Moquette bouclée, où la laine, au lieu d'être
forme des boucles à chaque point.
Il 2° Obstruer au moyen d'un anneau. (F. boucle,
— le groin d'un porc, et, p. ext. même sens, — un porc,
un anneau qui l'empêche de fouir la terre. — une cai
avec un anneau qui l'empêche d'être saillie. || P. ext. '
mer avec une chaîne. — un port. Fig. Famil. Empri
ner, mettre sous clef. — un prisonnier. Sceller et — la vi _
cnoLiÈRES, Matinées, 9. | Vieilli. Bloquer. Le roi de Navar
fit — Paris, P. DE l'estoille. Journal, ann. 1591.
Il 3° Rouler en forme d'anneaux. — les cheveux d'unei
faut, et, V. intr. Ses cheveux bouclent naturellement. Spéciali
(Marine.) — une corde, y faire un nœud simple.
"BOUCLETTE [bou-klef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boucle, § 133. || xiio s. Boclete, G
st-pair, dans godef. SuppL]
Il Petite boucle. Spécialt. (Technol.) Petit anneau d
lices dans le métier à passementerie.
BOUCLIER [bou-kli-yé ; au xvi^ s. et encore dans
TROU, bou-klyé] s. m.
[ÉTYM. Altération ( V. § 62) de boucler, dérivé de
au sens de bosse, § 114. On a dit d'abord escu boni
écu dont la partie centrale est en bosse (Trenchet cez han-
tes et ces escuz buclers, Roland, 1968), puis absolumci
un boucler, pour un écu en général. || 1364. La boce d'u
bouglier, dans du c. buccula.]
Il 1° Plaque de dimension et de forme variables, gén('
ralement bombée au milieu, employée par les gens d
guerre, dans l'antiquité, au moyen âge et chez les peu
pies sauvages, pour se garantir des coups de l'ennemi
C'était un déshonneur chez les anciens de revenir sans son —
Levée de boucliers, démonstration de soldats romains qi
élevaient leurs boucliers en l'air en signe de désappn>
bation, de mécontentement. Fig. Faire une levée de bor.
cliers, manifester publiquement son opposition. Monse
gneur de Paris ne levait pas — pour les jansénistes, ST-S1>)
II, 172. De 7WS jours. (Peut-être par une confusion d
sens avec le mot levée, enrôlement.) Faire une levée d
boucliers, organiser une résistance à main armée. || Fr,
Faire à qqn un — de son corps, se mettre au-devan' de 1"
pour recevoir les coups qui lui sont destinés. Couvert d
— de la foi. Qui fut tantôt le — et tantôt Fépée de son pays
FLÉcii. Turenne. Le désir d'être libre lui fit faire un — d
modestie, st-sim. i, 274.
Il 2" P. ext. Nom donné à divers objets rappelant i
forme d'un bouclier. ] 1. Planchette mince en forme d
bouclier sur laquelle les arlificiers disposent certaine,
pièces. I 2. Coquille du genre des Patelles. | 3. Chez cef
tains insectes, élj-tre convexe et relevé sur les bor
,ei|
k
lu dt.
BOUGON
— 263 —
BOUEUR
,"'?/. Insectes formant un genre de la famille des Cla-
!f>s à élylres ainsi disposés. (F. silphale.) | 4. Groupe
is étoiles, dit aussi baudrier, dans la constellation
a non.
loUCON [bou-kon] s. m.
""v^^. Emprunté de l'ital. boocone, m. s. proprt, bou-
/'■. poison et le terme pop. avaler le morceau), § 12.
^. Bocon, MART. d'auv. dans godef. Suppl.]
■illi. Breuvage, mets empoisonné. Donner le — à
\ii xvi" s. avait aussi le sens de bouchée, morceau.
OUDER [bou-dé] v. intr. et tr.
:tym. Origine inconnue ; peut-être môme radical que
rovenç. pot, lèvre. || xiv° s. Par ma foy, vous ne boudez
, Passion, dans littré.]
1" Prendi-e un air rechigné en faisant la moue. —
5 son coin. Je vais — à la fenêtre, Tout en fumant, MUSSET,
Prigioni. Le prélat s'en était allé à Orléans — , ST-SIM.
— contre qqn, et, p. ext. V. tr. — qqn. Deux amants
. boudent.
i 2° Fig. Famil. — contre son ventre, faire pâtir son
vkre de sa mauvaise humeur en refusant de manger,
pxt. pâtir, en refusant une chose qui fait plaisir.
mde pas à table, au jeu, il y va de bon cœur. | Fig.
r jca de domino, ne pas aller au jeu, parce qu'on n'a
p[ en main le domino qu'appelle le coup.
iOUDERIE [boud'-ri; en vers, bou-de-ri] s. f.
iTYM. Dérivé de bouder, § 69. || 1690. furet.]
I Action de bouder, état de celui qui boude. Après un
p; de dépit et de — de m'être enrôlé, ST-siM. i, 5.
IlOUDEUR, EUSE [bou-deur, -deviz'] adj.
JÉTYM. Dérivé de bouder, § 112. || 1680. richel.]
! 1° Qui boude souvent. Un enfant —, et, substantivt,
C|t un — , c'est une boudeuse.
2» Qui marque la bouderie. Dn air — . Dne mine boudeuse.
JOUDIN [bou-din] s. m.
!ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. boudiné.) || xiu« s. Bou-
(■3 de saine, E. boileau. Livre des mest. I, lxix, 13.]
( 1" Boyau empli de graisse et de sang de porc assai-
ijinés. Un bout de — . Du — grillé. P. ext. — blanc, boudin
\i avec du lait et du blanc de volaille haché. Eau de — ,
(jon jette après y avoir lavé les tripes à faire le boudin,
I fig. S'en aller en eau de — , en parlant d'une entreprise,
»| ne affaire, n'avoir aucun résultat, n'aboutir à rien de
ijieux. Faire un — {vieilli), marier un gentilhomme
ilic une riche roturière, le mari apportant le sang (la
:|blesse), et la femme la graisse (l'argent). Avoir des doigts
Qme des boudins, gros, gonflés. Il était — de figure comme
nom, fils d'un apothicaire du roi, ST-SiM. viii, 165.
I 2° P. ext. Ce qui rappelle la forme d'un boudin. | l.
luleau de tabac. | 2. Longue boucle de cheveux en
ileau. I 3. Ressort à — , ressort de fil d'acier, de cuivre,
roulé sur lui-même, qui agit en se détendant. | 4. Rou-
u de toile goudronnée remplie de poudre, pour faire
ler une mine. {V. saucisson.) | 5. Grosse moulure en
me de rouleau qui entoure la base d'une colonne,
rchivolte, etc. | 6. Petit portemanteau de cuir en forme
rouleau qu'on attache à la selle. | 7. Bourrelet qui fait
tour d'un navire à la hauteur du second pont. | 8. Gous-
let allongé de toile, rempli de sable, qu'on met autour
s plats, des assiettes, sur les navires, quand il y a un
■t roulis.
3» Ce qui rappelle le contenu du boudin, ce dont il
t farci. Boue qui sort d'un tuyau qu'on dégorge.
*BOUDINADE [bou-di-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boudin, § 120. || Néolog.]
II (Technol.) Morceau d'agneau désossé, farci debou-
ns et rôti.
*BOUDINAGE [bou-di-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boudiner, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Torsion légère qu'on fait subir aux éche-
aux de fil, de soie, pour qu'ils ne s'emmêlent pas avant
être mis en bobine.
BOUDINE [bou-din'] s. f
[ÉTYM. Origine inconnue, furet, et th. corn, donnent
udin au lieu de boudiné au sens 2°. || (Au sens 1°.)
'" s. Botine, Dial. Grégoire, p. 251. | xui^ s. Boudiné, G. de
ii-NCY, dans godef.]
1" Ane. franc. Nombril. (Encore en 1642 dans oud,)
2" Fig. (Technol.) Nœud, renflement qui reste au
mtre d'un plateau de verre, à l'endroit oîi il a été coulé.
* BOUDINER [bou-di-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de boudin, § 154. || Néolog.]
Il (Technol.) Tordre légèrement des écheveaux de fil,
de soie.
BOUDOIR [bou-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouder, § 113, parce que les dames
se retirent dans leur boudoir quand elles veulent rester
seules, il xviiio s. ducerceau, Poés. dans trév.]
Il Petite pièce de l'appartement d'une dame, réduit élé-
gant oîi elle se tient lorsqu'elle est seule ou dans l'inti-
mité. Il Fig. Dn homme qui a des succès de — , un homme
à bonnes fortunes.
BOUE [hou] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xii" s. Si cume la boe de la
strae, Rois, n, 22.]
Il 1" Terre, poussière détrempée par l'eau sur le sol,
dans les rues, les chemins. Marcher dans la — . nest rentré
couvert de — .Le comédien, couché dans son carrosse, jette de
la — au visage de Corneille, qui est à pied, la br. 12. L'enlè-
vement des boues. Payer les boues et lanternes {arcfi.), payer
la taxe pour l'enlèvement des boues et l'éclairage des
rues. Un tas de — .La — ne nous paraît sale que parce qu'elle
blesse notre vue, montesq. Lett. pers. 17. Mépriser qqn
comme la — de ses souliers. || Fig. Atomes tourmentés sur
cet amas de — (sur celle terre), volt. Désastre de Lish.
Bâtir sur la —, sur un fond peu solide, faire une entre-
prise vaine, chimérique. Traîner qqn dans la —, l'accabler
d'outrages, de mépris. N'avez-vous pas traîné votre corps sur
la — de mille passions? mass. Dispos, à la comm. 2. Aujour-
d'hui dans le trône, et demain dans la — (dans une condition
abjecte), corn. Poly. iv, 3. Tirer qqn de la —, d'une posi-
tion basse, misérable.
Il 2° P. ext. Terre, limon dont on pétrit qqch. Des
chaumières de — et de paille. P. anal. Une maison de — et
de crachat, faite de matériaux peu solides. Pétris d'une
autre — que les autres hommes, mass. Prosp. tempor. 1.
Fig. Ces âmes que le Ciel ne forma que de — , corn. Pomp.
I, 3. La Feuillade... un cœur corrompu à fond, une âme de — ,
ST-SIM. ni, 196. Il y a des âmes sales, pétries de — , la br. 6.
Il 3" Mélange, résidu comme de la boue. — minérale,
limon qui, imprégné d'éléments minéraux, offre des pro-
priétés médicales qu'on utilise. Les boues de Saint-Amand.
Des bains de — . Il n'y a plus que de la — au fond de l'en-
crier. La — d'un abcès, le pus le plus épais. — des coute-
liers, qui se forme sur la meule. {V. cimolée.) — noire,
amalgame de lignite terreux et de bois conifère qui se
présente en boue compacte dans certaines couches géo-
logiques.
BOUEE [bwé ; en vers, bou-é] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. On a voulu le rattacher au
lai. boja, proprt, la chaîne qui relie l'ancre à la bouée,
mais la phonétique n'autorise guère cette hypothèse. |[
1483. Une drin ou bouée, garcie, Grant Routier, f» 69.]
Il Tout corps flottant (morceau de bois, de liège, ba-
ril, etc.) destiné à marquer à la surface de l'eau le point
où a été jetée une ancre, à signaler un écueil, un obs-
tacle, à indiquer la direction d'une passe, d'un chenal.
( V. remarque, balise, perce-mer.) — de sauvetage, couronne
ou plateau de liège jeté à l'eau lorsque qqn y est tombé,
pour l'aider à s'y soutenir. — de bers, bouée fixée au bers
sur lequel on lance le navire à la mer, et qui, après s'être
enfoncée avec lui au moment où il bascule, remonte à la
surface et tend à le relever.
* BOUER [bou-é] V. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être môme mot que le
verbe dialectal bouer, creuser (C/'.ital.bucare,wz.5.)||1611.
cotgr.]
Il (T. de monnaies.) Frapper (avec le marteau ditbouard
ou bouvard) sur les flans, pour leur donner la forme, ou
sur les coins, pour leur donner l'empreinte.
* BOUETTE [bwêt'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas breton boued, m. s,% 4. On
écrit aussi boete et boitte. || 1672. n. dénis, Descr. de l'A-
mer, i, 5.]
Il (Pêche.) Appât pour la pêche de la morue.
BOUEUR [bou-e'iir] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boue, § 112. || 1563. Texte dans delb.
Rec.]
Il Celui qui enlève la boue des rues dans des tombe-
reaux.
BOUEUX
266 —
BOUGE
BOUEUX, EUSE [bou-eû, -euz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de boue, § 116. || xii« s. Levé nos cuers et
refai blans, Ki sont boous d'amour terrine, riîncl. de moiliens,
Miserere, CCLX, 11.]
Il En parlant du sol, détrempé par l'eau, rempli de
boue. Chemins — . Rue boueuse. Ville boueuse. La pioche et la
trueUe T'ont sceUé dans ce parc —, musset. Trois Marches.
P. ext. Des eaux boueuses, qui charrient du limon. De l'encre
boueuse, épaisse comme de la boue. || Fig. Dont le trait
n'est pas net. Gravure, écriture boueuse, dont le trait est ba-
%eux. Maçonnerie, menuiserie boueuse, dont la surface n'est
pas unie.
BOUFFANT, ANTE [bou-fan, -fânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bouffer, § 47. || xyi^ s. Bouffans
estandars, du bartas, dans godef. SuppL]
Il Qui bouffe. Jupon — . Robe bouifante. Bandeaux bouf-
fants.
Il Substantivt. \\ 1° Un bouffant, la partie bouffante de la
manche d'une robe.
Il 2» Une bouffante. 1 1. Sorte de guimpe gaufrée que por-
taient les femmes. | 2. Petit panier qui soutenait la jupe
■et la faisait bouffer.
"BOUFFARDE [bou-fàrd'] S. f.
fÉTYM. Dérivé de bouffée, § 1-17. || Néolog.]
Il Trivial. Pipe de fumeur à tuyau court.
1. * BOUFFE [bouf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de bouffer, § 52. || 1611. cotgr.] ^
Il Vieilli. Gonflement des joues. Fig. Enflure de vanité.
(M. de Chaulnes) n'a point avec nous la — de gouverneur ni
d'ambassadeur, sÉv. 1210.
2. BOUFFE [bouf] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. buffa, plaisanterie, § 12. ||
1791. Soène-buffe, engycl. méth. Admis acad. 1835.]
Il Comique. De la musique — . Spécialt. Opéra —, le genre
de l'opéra comique (par opposition au grand opéra). L'air
jase d'un ton — , th. Gautier, Carn. de Venise. Chanteur — ,
et, substantivt, — , chanteur italien qui chantait l'opéra
bouffe. Le théâtre des Bouffes, et, ellipt. Les Bouffes, théâtre
ovi jouaient ces chanteurs italiens, nom donné dans l'ori-
gine au théâtre Italien, à Paris. P. ext. Les Bouffes pari-
siens, théâtre d'opéras bouffes français, à Paris.
BOUFFÉE [bou-fé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de bouffer, § 45. ]] xii" s. Boffee
(de vent), Conq. de Jérus. 4509.]
Il 1° Jet d'haleine. Des bouffées nauséabondes, qui sortent
•de la bouche d'un homme qui a bu, qui a mangé de
l'ail. P. ext. Des bouffées de vin, d'ail, imprégnées de l'odeur
du vin, de l'ail. P. anal. — de fumée, jet de fumée qu'un
fumeur lance par intervalles en vidant sa bouche de la
fumée de tabac qu'il a aspirée. P. ext. La fumée sort de
'Cette cheminée par bouffées.
Il 2° P. ext. — de vent, de chaleur, jet, onde d'air froid
ou d'air chaud qui arrive par intervalles. Le vent soufflait
par bouffées. Spécialt. Bouffées de chaleur, sensations pas-
sagères de chaleur qui montent brusquement à la face,
par suite d'une émotion, d'un état morbide, et, fig. Bouf-
fées d'orgueil, de mauvaise humeur, accès passagers d'or-
gueil, de mauvaise humeur, n lui monte des bouffées d'or-
gueil, n a des bouffées de mauvaise humeur.
BOUFFER [bou-fé] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé d'un radical bouf, onomatopée repré-
sentant le bruit de la bouche qui, étant gonflée, souffle
brusquement, §§32 et 154. || xii« s. Li rois l'entent, boufe
•et sospire, Tristan, i, 92, Michel.]
Il l" Vieilli. Gonfler ses joues. || Spécialt. \ 1. Gonfler
et dégonfler ses joues avec bruit, en signe de méconten-
tement, et, fig. cire fâché. M™e de Soubise avait l'air tout
bouffé, ST-siM. VII, 102. 1 2. Pop. Gonfler ses joues en pre-
nant de grosses bouchées, et, p. ext. bien manger. ||
V. tr. Gonfler par insufflation. — un veau, un bœuf, un
mouton, faire pénétrer de l'air sous la peau de la bête tuée,
pour la détacher plus aisément de la chair. Fig. (Les
paysans) s'en bouffant de rire s'en retournèrent vers leur curé,
SOREL, Francion, 37.
Il 2" Augmenter de volume, en tous sens. La pâte bouffe
(lève) dans le four. Le mur bouffe, fait ventre au dehors. Des
cerceaux pour faire — les jupes. Faire — la laine, en la car-
dant; les cheveux, en les crêpant, ou en les soutenant par
des crépons.
BOUFFETTE [bou-fet'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouffer, § 133. || 1409. Bouffetes de soy
dans godef. SuppL]
Il 1° Petit nœud bouffant de rubans, qu'on emplo:
comme ornement dans les coiffures de femmes, les ter
tures, les harnais des chevaux. ';
Il 2" Nom de la troisième voile du grand mât dans u
galères.
BOUFFI , lE [bou-fi] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bouffir, § 44. || 1549. Harenc boni
R. EST.]
Il Gonflé. Des anges bouffis, très joufflus. Fig. Style -
où règne une enflure démesurée. || Spécialt. Harena ■-
hareng qui n'a été fumé que pendant une couple d'heupej
BOUFFIR [bou-fïr] v. tr. et intr. '^
[ÉTYM. Dérivé du même radical que bouffer (F. ce mot
§ 154. Il xiiio s. j. DE MEUNG, Test. 1301.]
Il Augmenter en volume d'une manière démesurét
par un excès d'embonpoint, ou par une cause morbidi
Des joues bouffies par la graisse. 11 a les chairs bouffies. Spi
cialt. (Médec.) Être distendu par suite d'infillralions ^^^
reuses dans le tissu cellulaire. Chez les hydropiques, le ve:
tre se bouffit, et, absolt, v. intr. Le ventre bouffit, n al'œ
bouffi du coup qu'il a reçu. | P. anal. Bouffi de colère. || /•"/
Bouffi d'orgueil. Contre un auteur bouffi de succès usurpés, Gi
UERT, Apologie.
BOUFFISSURE [bou-fi-sûr] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouffir, § 111. || 1611. cotgr.]
Il État de ce qui se bouffit. La — des chairs. Spécial
(Médec.) Intumescence formée par des infiltrations si
reuses dans le tissu cellulaire. || Fig. Un homme d'une -
(vanité démesurée) insupportable. La — du style, enflur
démesurée.
"BOUFFOIR [bou-fwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouffer, § 113. || Néolog.]
Il (Technol.) Instrument de boucher pour insuffler^
l'air sous la peau des bêtes tuées.
BOUFFON [bou-fon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. buffone, m. s. de bufia, pi
sauterie, § 12. || xvi'* s. Buffons, marot, Colloq. d'Érasme
1. 1 1549. Bouffons, R .est.]
Il 1° Personnage dont l'emploi était de faire rire. 1 1
Acteur chargé de rôles burlesques. | 2. — de cour, fu
chargé de divertir par ses plaisanteries. (F. fou.)
Il 2" Celui qui cherche à faire rire par de grosses pla
sauteries. | P. ext. En parlant de celui qui excite le rire
b^es dépens. Servir de — . Me prenez-vous pour votre — ?
Adjectivt. —, bouffonne, qui excite le rire par la gros?
plaisanterie, la grosse gaieté. Personnages bouffons. Humeu
bouffonne. Une petite fiUe bouffonne, d'humeur bouffonne
et, substantivt, Une petite bouffonne. Spécialt. Vieilli, l'o
péra — l'opéra bouffe, l'opéra comique. Le style —, le genr
—, et, substantivt, Le —, le gros comique. Quitté, pour 1
— , l'agréable et le fin, boil. Art p. 3.
BOUFFONNER [bou-fè-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bouffon, § 154. || xvi" s. Allons vo
Marc Antoine ou Zany bouffonner, j. du bei.lay, Regrets, 11--
Il Faire, dire des bouffonneries. Des valets qui bouffon
nent, coRN. D. Sanche, dédie.
BOUFFONNERIE [bou-fôn'-ri ; en vers, -fo-ne-ri] s. f
[ÉTYM. Dérivé de bouffon, § 69. |j 1539. Dance et bouffon
nerie, dans delb. Rec]
Il Action, parole bouffonne.
'BOUFFONNEUR [bou-fô-nèur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouffonner, § 112. || 1609. En plalsan
bouffonneur, courval-sonnet, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Bouffon. Quelque farce ou quelque —, maui
Ep. de Sénèq. vu, 1.
*BOUFRON [bou-fron] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1611. cotgr.]
Il Nom vulgaire du mollusque appelé seiche.
•BOUGANÈSE [bou-gà-néz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Nom donné, en Amérique, à l'enfant d'un indigcm
indien et d'une négresse.
1. "BOUGE [bouj'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. bulga, m. s. §§ 324, 459, 396 et 291. Bulga
d'après festus , est un mot gaulois (cf. irlandais bolg
sac, outre), § 3. || xii" s. Lor buges cercha et lor maies, HUO>
de roteiande, Protesilaus, dans godef.]
Il Ane. franc. Sac de cuir, valise. (Encore dans OLii.
BOUGE - 267
, -, i:l dans DUEZ, 1664.) {V. bougette.) |] P. ext. Soufflet
dltorge.
. BOUGE [bouj'] s. m.
M. Origine incertaine. Peut-être dérivé du lat.
Hiule, par l'intermédiaire d'une forme hypothéti-
iu)Uicum, proprt, ce qui est arrondi en petite boule
liîs changements phonétiques, V. bouger) ; peut-
origine german. [Cf. allem. bogen, courbure.) ||
Au bouge devant ou on faisoit la cuisine, dans du c.
1. Partie bombée d'un objet.
1" (Technol.) | 1. Partie supérieure d'un pain (par
'ion à la partie inférieure). (Qqns disent par erreur
. 1 1 2. Ventre d'une futaille, j 3. Ventre d'un mur qui
■ son aplomb. | 4. Courbure des bois de charpente,
i I X des navires. (Qqns disent par erreur bouche.) Ad-
. Le gros bois tortu, ou, pour parler dans les termes de
■ bois bombe ou — , s'emploiera en courbes qui serviront
des cintres, liger, Nouv. Mais. rust. dans delu.
5. Vieilli. Renflement central ou ombilic d'un bou-
6. Tète du moyeu d'une roue, partie où entrent
-. I 7. Partie d'un chandelier qui commence à la
- ,.c et va en s'évasant jusqu'au pied.
2° Spëcialt. Petite pièce en hémicycle construite dans
IjTiur d'une chambre, pour servir de décharge. — de
timbre, petit réduit en demi-rond et saillie hors de la cham-
ï pour un cabinet, monet, Abrégé du parallèle (1631). ||
]ext. Logement, maison misérable. Je suis content de
Il —, VOLT. Bastille.
I. P. ext. Partie concave d'un objet. Le — du dos (le
( ux du dos), "WAWRiN, dans godef. || (Orfèvrerie.) Mar-
ia à bouges, dont la panne est légèrement arrondie,
\,\v creuser en frappant. | Spc'cialt. Partie d'un plat,
«ine assiette, qui sépare le fond de l'arête. || P. ext.
j: Oiselet d'orfèvre pour travailler les parties creuses
i; le marteau à bouges ne peut pénétrer. | 2. Cuveau
yiv porter les raisins au pressoir.
I BOUGEAGE [bou-jàj'] s. m.
ÉTYM. Dérivé de bouger 2, §78. || Néolog.]
I| (Technol.) Action de disposer le bois destiné à faire
<] charbon en meules rondes, qu'on recouvre d'argile.
BOUGEOIR [bou-jwàr] s. m.
ÉTYM. Dérivé irrégulier de bougie, § 113. {Cf. drageoir,
, dragée.) || 1514. Un boujoué d'argent pour mettre chandelle
'j bougie, dans gay, Gloss. arch. \ 1534. Bougeoir, ibid.]
Chandelier bas, commode à transporter, parce qu'il
le pied élargi en plateau pour recevoir la cire, le suif
idu, et est muni d'une petite anse. || Spéciale. \ 1. Bou-
oir d'or que tenait un des seigneurs de la cour au cou-
er du roi. | 2. Bougeoir qu'on place sur l'autel lors-
'un prélat officie.
1. BOUGER [bou-jé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'bflllicare, dérivé de bullire, proprt,
uillonner (sens de l'ital. bulicare), puis, par extension,
agiter (sens du provenç. bolegar), et enfin remuer, §§ 348,
9, 336, 388, 295 et 291. || xh^ s. chrétien de troyes,
rcev. dans godef. Suppl.]
II 1" V. intr. Faire un mouvement qui déplace légère-
ent. La mère sentit l'enfant — dans son sein. Il n'a pas bougé
ci, d'auprès de moi. Ne bougeons d'où nous sommes, la f.
ib. I, 16. Les séditieux n'osent plus — .
Il 2° Vieilli. V. tr. Jamais ne — le pied, amyot, Caton.
personne, Monsieur, qui se veuille — , mol. Dép. am. v, 6.
agt-deux chariots à quatre roues ne l'auraient jamais pu —
là, RAc. liera, sur /'Odyssée.
2. * BOUGER [bou-jé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bouge 2, au sens de chose arrondie,
154. Il 1782. engycl. métu.]
(Technol.) Mettre en meule et recouvrir d'argile (le
lis destiné à faire le charbon).
BOUGETTE [bou-jef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouge 1, § 133. {Cf. budget.) 1| xiic s.
iherains, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Sac de cuir que l'on portait en voyage. Fig.
:)urse. Pour avoir fermé tes bougettes Aux gueux qu'on ap-
Ue poètes, Mazarinade.
BOUGIE [bou-ji] s. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Bougie, ville de l'Algérie d'oii
in tirait beaucoup de cire. || 1300. Chandeles de bougie,
ins delb. liée. \ 1312. Ouvrage de bougie, Ordonn. i, 113.]
I
BOUILLABAISSE
Il 1° Chandelle de cire. P. ext. Chandelle de stéarine.
(F. ce mot.) — diaphane, faite d'un mélange de cire et de
blanc de baleine. Brûler de la — . Allumer une — . Faire qqch
aux bougies, à la lumière des bougies. Une tache de — ,
produite par une goutte de cire fondue tombée d'une
bougie. Pain de —, longue bougie mince et flexible roulée
sur elle-même, qu'on déroule à mesure qu'elle se con-
sume et dont on se sert pour descendre dans une cave,
poiu" allumer les cierges, les bougies, les lustres, etc. (F.
rat-de-cave.) Spécialt. Bougies dont on se sert dans les
ventes à la criée pour déterminer la durée du temps pen-
dant lequel on peut enchérir.
Il 2» P. ext. (Chirurgie.) Tige cylindrique de cire, de
caoutchouc, de gutta-percha, etc., généralement flexible,
qu'on introduit dans l'urètre, soit pour le dilater, soit
pour porter un caustique sur qq point du canal.
BOUGIER [bou-jyé; envers, -ji-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bougie, § 154. || (Au sens I.) 1611. cotgr.
I (Au sens II.) 1690. furet.]
I. (Technol.) Cirer le bord d'une étoffe qu'on a coupée,
en le passant sur la cire en fusion d'une bougie allumée,
pour l'empêcher de s'effiler.
II. Vieilli. (Chirurgie.) Introduire une bougie dans
l'urètre.
*BOUGILLON [bou-ji-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouger 1, § 107. || Néolog.]
Il Trivial. Celui qui bouge sans cesse, qui ne peut se
tenir en place.
"BOUGON, ONNE [bou-gon, -gôn'] adj .
[ÉTYM. Adj. verbal de bougonner, § 53. || Néolog.]
Il Famil. Qui a l'habitude de bougonner.
BOUGONNER [bou-gô-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Origine inconnue, cotgr. le donne comme un
terme Orléanais signifiant faire qqch maladroitement. Le
mot est au sens actuel dans de wailly, Nouv. Vocab.
(1803). Il Admis acad. 1835.]
Il Très famil. \\ 1° F. intr. Gronder après les gens.
Il 2" F. tr. Réprimander en grondant.
■"BOUGRAINE [bou-grèn']. F. bugrane.
BOUGRAN [bou-gran] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de Boukhara, ville d'Asie, d'où venait
au moyen âge ce tissu, beaucoup plus fin que le bougran
de nos jours. Le suffixe de dérivation (an et non ain, F.
§ 97) indique que le mot français est emprunté à une
forme ital. aujourd'hui inusitée bucherano, § 12. || xii"^ s.
Boquerant, Raoul de Cambrai, 46; bouquerant, ibid. 503;
bougerant, ibid. 346.]
Il Grosse toile apprêtée que les tailleurs emploient
comme doublure intérieure, pour soutenir le bas du pan-
talon, le col, les revers de l'habit, etc.
*BOUGRANE [bou-gràn']. F. bugrane.
BOUGRE [bougr'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. bùlgarum, bulgare, §§ 324, 459, 290 et 291 :
les hérétiques bulgares dits bogomiles étaient accusés de
se livrer à la sodomie. || 1172. Bogre, dans godef. Suppl.]
Il ±0 Vieilli. Qui se livre à des pratiques contre nature,
il 2" P. ext. Trivial. Terme d'injure {fém. bougresse).
Le — avait juré de m'amuser six mois, la f. Êpît. le Floren-
tin. Ce — là n'aime pas la nature, lebrun, Épigr. contre De-
mie. Il P. plaisant, {au masc. seulement). C'est un bon — ,
un bon diable.
Il 3" Interjectivt. Juron grossier qu'on écrit ordinai-
rement b (F. b.)
'BOUGREMENT [bou-gre-man] adv.
[ÉTYM. Dérivé de bougre, § 724. Se trouve au xv:"» s.
avec le sens de : à la manière des sodomites.]
Il Trivial. Extrêmement. (F. bigrement.)
•BOUGRERIE [bou-gre-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bougre, § 69. || xm" s. Bogrerie, Livre
de jostice, 12.]
Il Vieilli. Vice contre nature.
"BOUGUIÈRE [bou-ghyèr] s.f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bouguiero, m. s. dérivé
de bogo, bogue, § 11. || Néolog.]
Il Grand filet à pêcher la bogue, la mendole, etc.
"BOUI-BOUI [bwi-bwi] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Ne'olog.]
Il Trivial. Maison borgne , en parlant d'un théâtre ,
d'un cabaret, d'un mauvais lieu.
BOUILLABAISSE [bou-yà-bés'] s. f.
BOUILLANT
— 268
BOUILLON
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bouiabaisso, m. s.
§ H. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Mets provençal composé de poissons cuits dans de
l'eau ou du vin blanc épicé, dont on sert la sauce sur des
tranches de pain.
BOUILLANT, ANTE [bou-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bouillir, § 47. || xiie-xiii'' s. Boil-
hanz del céleste deseir. Job, dans Rois, p. 469.]
Il Qui bout. De l'eau bouillante. P. ext. Servir le café — ,
très chaud. || Fig. Le sang chaud et — semblable à un vin fu-
meux, Boss. Panég. St Bernard. — de colère. Désir — ,
CORN. Med. I, 4. Un caractère — . Un courage — .
1. BOUILLE [bouy'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de bouiller 1, § 52. || 1669. Défen-
dons en outre de bouiller avec bouilles et rabots, dans isam-
BERT, Rec. gén. des anc. lois franc, xviii, 303.]
Il Longue perche terminée par un tampon de cuir, ser-
vant à remuer le fond de l'eau pour faire sortir le poisson.
2. "* BOUILLE [bouy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. bolla, m. s. qui vient du
lat. buUa au sens de sceau, § 13. {Cf. boule, bulle.) || 1751.
ENCYCL.]
Il Petit sceau de plomb que mettaient aux pièces d'é-
toffe, de drap les jurés du métier, pour en certifier la qua-
lité, l'aunage, etc., ou les commis du bureau des fermes,
pour marquer qu'elles avaient été déclarées.
3. ■* BOUILLE [bouy'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xv^-xyi" s. Quenunlne soit
si hardis de mener au temps de vendanges aulcunes boilles,
dans GODEF. | 1751. Bouille, encycl.]
Il Dialect. (Bourgogne, Suisse romande). || 1" Mesure
pour le charbon, la braise employée dans les salines.
Il 2° Sorte de hotte pour porter la vendange dans la
cuve.
*BOUILLEAU [bou-yô] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bouiôn, m. s. § 11,
qui correspond à l'ital. bugliuôlo, seau. || 1642. Bouillot,
OUD. I 1783. Bouilleau, encycl. méth.]
Il (xviie-xviii« s.) Gamelle à soupe pour les forçats.
1. BOUILLER [bou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Peut-être d'un verbe hypothétique du lat. pop.
*bûlliare (tiré de bulla), produire un bouillonnement dans
l'eau, §§ 348, 462, 305 et 291. || 1669. V. bouille 1.]
Il (Pèche.) Agiter le fond de l'eau avec une bouille
pour faire sortir le poisson.
2. BOUILLER [bou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bouiUe 2, § 154. || 1751. encycl.]
Il Marquer avec la bouille. {V. bouille 2.)
"BOUILLERIE [bouy'-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouillir, § 69. || Néolog.]
Il (Technol.) Atelier oii l'on distille l'eau-de-vie. (F.
brûlerie.)
'BOUILLEUR [bou-yeiir] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouUlir, § 112. || 1783. encycl. métii.]
I. Celui qui fait bouillir, qui distille du vin pour en
faire de l'eau-de-vie. (F. brûleur.) — de cru, propriétaire
non commerçant qui distille son cru, sa récolte, pour sa
consommation personnelle.
II. Ce qui fait bouillir l'eau. Bouilleurs d'une machine à
vapeur, cylindres de tôle, placés d'ordinaire sous la
chaudière d'une machine à vapeur, avec laquelle ils com-
muniquent, en plongeant dans la flamme du foyer, de
manière à ménager le corps de la chaudière en môme
temps qu'ils étendent la surface de chaufTe.
BOUILLI, lE [bou-yi] adj. et s. m. et f
[ÉTYM. Adj. et subst. particip. de bouUlir, §§ 44 et 45. ||
(Au sens II.) xiii^ s. Boulie, J. de meung, Rose, 10183.]
I. Adj. Cuir —, cuir de vache qu'on a fait bouillir avec
de la cire et de la résine pour le rendre à la fois solide et
flexible. (Cf. boulue.) Fig. Visage de cuir — , dont la peau
est dure et basanée.
II. Subst. Il ±0 S. m. Bouilli. Bœuf qu'on a laissé bouil-
lir pendant plusieurs heures avec des légumes, dans l'eau
du pot-au-feu destinée à faire du bouillon. Cet homme se
contentait de son —, ST-SIM. Il, 342.
. Il 2» S. f. Bouillie. Pâte molle, sans consistance. | 1. Fa-
rine ou fécule qu'on alaissée bouillirdans du lait, del'eau,
pour en former un aliment destiné surtout aux jeunes en-
fants. Fig. Loc. prov. Faire de la — pour les chats, un tra-
vail inutile. I 2. Chiffons bouillis et réduits en pâle destinée
à faire le papier, le carton. || Fig. En parlant d'une cho=
que la cuisson a trop ramollie. Cette viande, ces léguim
sont en — .
BOUILLIR [bou-yïr] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. bùllîre, m. s. qui aurait dû donner n'
gulièrement boulir, §§ 348, 366. La substitution de
mouillée à 1 simple, à l'infinitif, est due à l'influence de
formes des autres temps où le lat. avait un i en hiatus
comme bullio, bulliam, bullientem, etc. On trouve dan
SARRAziN le part, boulu au lieu de bouilli ; de là le subs'
particip. boulue, à côté de bouillie.
Il 1" F. intr. (En parlant d'un liquide.) Être dans l'é!
d'ébullition, transformation rapide, à une certaine ten
pérature (selon le liquide et la pression atmosphérique
d'une partie du liquide en vapeur, sous forme de buU.
(F ce mot) qui s'élèvent en grossissant jusqu'à la siu
face, où elles viennent crever, en dispersant dansl'atni
sphère l'air et la vapeur qu'elles contiennent. L'eau boi
à 100 degrés. Le vin bout lorsqu'il fermente dans la cuve. Fai:
— du lait, du café. P. anal. Faire — de la viande, des lég
mes, les faire cuire dans l'eau bouillante. P. ext. Faire -
le pot-au-feu , la marmite, et, fig. Avoir de quoi faire — 1
marmite, avoir de quoi vivre. || Fig. Le sang bout dans se
veines, coule plus rapidement, à la suite d'une émotii
vive. Lorsqu'aux veines des Grecs le sang bouillait encore, K
TROU, Antig. i, 6. — de colère, d'impatience, être vivemcii
agité par la colère, l'impatience.
Il 2o F. tr. Faire bouillir, n faut — le lait pour le coe
server. | Fig. Vieilli. — du lait à qqn, faire qqch quiluiser
doux, agréable.
'^BOUILLISSAGE [bou-yi-sàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouiUir, §78. (C/". boulage.) || iVéo%.
Il (Technol.) Action de faire bouillir (les matières don
se fait le papier).
"BOUILLITOIRE [bou-yi-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouillir," § 249. || 1694. th. corn.]
Il (Technol.) Action de nettoyer et de blanchir les flan>
pour la fabrication des monnaies, dans une dissolutio:
de tartre que l'on fait bouillir. {Cf. bouture.)
*BOUILLOIR [bou-y-wàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouillir, § 113. i| 1307. Bouilleour, dan
GODEF. bouleor. | 1694. Bouilloir, th. corn.]
Il (Technol.) Sorte de poêlon de cuivre où l'on blanch
les flans destinés à la monnaie.
BOUILLOIRE [bou-ywàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouillir, § 113. || Admis acad. 1740.
Il Vase de métal à panse et à large col, terminé e
bec, que recouvre incomplètement un couvercle à chi
nière, muni d'une anse généralement clissée, et destini
faire bouillir les liquides.
BOUILLON [bou-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouillir, § 104. || xn" s. Quant de
sanc caut a bouillon Les tes et les carbons tempra, rencl. DG
moiliens. Miserere, xxvi, 9.]
Il lo Bulle qui se forme dans un liquide qui bout ou
qui est agité. (F. buUe.) Bouillir à gros bouillons. Dn mis
seau... tombait à gros bouillons pleins d'écume, fén Tel. 1 . Su:
le dos de la plaine liquide S'élève à gros bouillons une montagn
humide, rac. Phèd. v, 6. Mes yeux ont vu son sang Couler
gros bouillons, corn. Cid, ii, 8. || P. anal. \ 1. Cloche foi
mée par une bulle d'air qui est restée dans du verre, dan-
du métal pendant qu'il était en fusion. | 2. Pli bouffan'
ménagé dans une étoffe, un vêtement, une tenture. | 3
Excroissance en forme de boule qui se développe dan-
certaines plantes. | 4. Tortil de fil d'or, d'argent, qui sert
d'ornement en tapisserie.
Il 2° Agitation qui se produit à la surface d'un liquida
lorsqu'il entre en ébullition. Ne faire qu'un — au lait. If
retirer dès qu'il commence à bouillir. Quand le liquide aur.i
jeté un ou deux bouillons. || Fig. Farnil. Il ne cuit pas de pre-
mier —, il ne se décide pas du premier coup. || SpeciaV
I 1. Dans les salines, ébullition de l'eau salée dont l'éva-
poration laisse un dépôt de sel. Sel de —, sel blanc obtenu
par l'ébullition de l'eau de mer. Quart de —, dans la basse
Normandie, le sel de bouillon, ainsi nommé parce que
le quart en devait être versé dans les greniers du roi. | 2.
(Teinturerie.) Passage des laines à l'eau bouillante pour
les dégraisser avant de les teindre. Fig. Effervescence de
l'âme. Dans le premier — de la colère. C'est pourquoi dégui-
sant les bouillons de mon âme, Régnier, Sat. 13.
!ll
II
BOUILLON-BLANC
269 —
BOULE
3" Liquide oii l'on a fait bouillir certaines substan-
RouiUons alimentaires, qui servent d'aliments. — gras,
I c de la viande. Du — de bœuf, et, absolt, Du — ,
\; une tasse de — , et, ellipt, Prendre, boire un — . /*.
nt. Fig. Boire un — , enfoncer et avaler de l'eau
;eant. P. ext. S'enfoncer, faire une perte d'argent
Mie affaire. ] Dne tablette de — , extrait de bouillon
il l'état solide sous forme de tablettes, et qu'on
soudre dans de l'eau bouillante pour obtenir ins-
i ment du bouillon. Neolog. Un établissement de — ,
I vend, ofi l'on consomme spécialement du bouil-
. ellipt, pop. Un — , un restaurant de ce genre. Fig.
. Faire prendre à qqn un — d'onze heures, un breu-
inpoisonné. (F. onze.) Du — de veau, de poulet, etc. ||
iicamenteux, eau dans laquelle on a fait bouillir des
îices médicinales. — aux herbes. — pectoral. P. plai-
l'amil. — pointu (par allusion à la canule de la serin-
_ . lavement. P. ext. — de jardinier.'eau de fumier, purin.
OUILIiON-BLANC [bou-yon-blan] s. m.
M. Composé de bouillon et blanc (de bouillon parce
emploie les fleurs de cette plante comme pecto-
<\g blanc parce que les feuilles, grisâtres, sontrevê-
II n duvet blanc), § 173. || 1539. Herbe dicte boullon
D 0 ou noir, R. est.]
! Plante de la famille des Solanées, dont les fleurs
8 (iploient en infusion dans les affections catarrhales.
■.OXnLIiONNANT, ANTE, [bou-yô-nan, -nânt'] adj.
isTYM. Adj. particip. de bouillonner, § 47. || xvi'' s. En
Ijiillonnante rage, lasphrise, dans delb. Rec]
I Qui bouillonne. La liqueur bouillonnante sort du pressoir.
{iOUILLONNEMENT [bou-yÔn'-man ; en vers, -yo-
BJ...] S. m.
jîiTYM. Dérivé de bouillonner, § 145. ||xvi^ s. paré, Li-
ene, 15.]
1" Agitation d'un liquide qui bout.
2o Fig. Vive agitation de l'âme.
(OUILLONNER [bou-yô-né] V. intr.et tr.
iStym. Dérivé de bouillon, § 154. || xiV s. Li fers qui
tlone, CHRÉTIEN LEGOUAis, dans GODEF. Suppl.]
i° V. intr. Former des bouillons à la manière d'un
Ijiide qui bout. L'eau du torrent bouillonne. Fig. Le sang
1: illonne dans ses veines.
2° P. ext. V. tr. Plisser en bouillon. — une étoffe, de
Ijaze. Suhstantivt. Un bouillonné, ornement d'étoffe plis-
s en bouillon.
jîOUILLOTTE [bou-yof] s. f.
lÉTYM. Dérivé de bouillir, § 136. Le sens II paraît être
fig. tiré directement de bouillir, par allusion à la rapi-
8 du jeu. Il Admis agad. 1835.]
l. Petite bouilloire.
[I. Jeu de cartes, qui n'est que l'ancien brelan modi-
et qui se joue avec une extrême rapidité.
BOUIN [bwin] s. m.
ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bouin,7n.,y. proprt,
uchon, tampon, § 11. || Néolog.]
\ (Technol.) Paquet d'écheveaux de soie destiné à la
nture.
'BOUIS[bwi]. F. buis.
'BOUISSE [bwis']. V. buisse.
iBOUJARON [bou-jà-ron] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. Le rapprochement avec l'es-
f,'n. bucaro n'a pas de fondement solide. {Cf. boucaro.) ||
Imis ACAD. 1835.]
'i (Marine.) Mesure de fer-blanc contenant le seizième
me pinte et servant à distribuer le vin, le café, etc., à
quipage d'un navire.
*BOUJEAU. F. bongeau.
'BOUKINKAN [bou-kin-kan] s. m.
[ÉTYM. Altération du nom propre Buckingham, § 36 : le
ukinkan fut mis à la mode à Paris, sous Louis XIII, par
duc de Buckingham et sa suite. || 1694. mén. Dict.
'jm.]
(xvn^ s.) Bonnet d'origine anglaise, dit plus ordinai-
ment tapabor.
*BOULAGE [bou-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de * boulir, pour bouillir (F. ce mot), §78.
Néolog.]
(Industrie.) Action de faire bouillir du linge dans une
laudière, pour le blanchir. | P. anal. Action de fouler
3s betteraves dans une cuve pour en extraire le sirop.
Il P. ext. Le linge que contient la chaudière ; les bettera-
ves que contient la cuve.
BOULAIE [bou-lè] s. f.
[ÉTYM. Dérivé del'anc. franc, boul, bouleau, § 121. |1 1294.
Boys qui est appelez la boleye, dans godef.]
Il Lieu planté de bouleaux.
•BOULANGE [bou-lânj'j s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de boulanger, § 52. || Néolog.]
Il 1° Action de pétrir, de cuire le pain. Bois de—, des-
tiné à chauffer le four.
Il 2° Ce qu'on boulange. L'échauffement de la —, de la
farine.
BOULANGER, ÈRE [bou-lan-jé, -jer] s. m. et f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Le bas lat. bulengarius se
trouve dès 1120. || xiii^ s. Pain fist venir du boulengier,
BEAUMAN. Jehan et Blonde, 4609.]
Il 1° Celui, celle qui fait, qui vend du pain. Maître, gar-
çon — . Frère — , sœur boulangère, frère convers, sœur con-
verse qui fait le pain dans une communauté religieuse.
Il 2» S. f. Boulangère, Ronde par laquelle on remplace
qqf la dernière figure de la contredanse, ainsi nommée,
dit-on, parce qu'on la dansait primitivement sur l'air po-
pulaire La boulangère a des écus.
BOULANGER [bou-lan-jé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du radical du subst. boulanger, § 154. ||
xv» s. Il vous fault boulenger. Farce du cuvier.]
Il Travailler (la farine) de manière à faire du pain. —
la farine, la pâte, et, p. ext. Du pain bien boulangé. || Absolt.
Il ne sait pas — , faire le pain.
BOULANGERIE [bou-lanj'-ri; en vers, -lan-je-ri] .y. f.
[ÉTYM. Dérivé de boulanger subst. § 68. || 1314. Boulen-
guerie, dans godef. Suppl.]
Il 1° Fabrication du pain.
Il 2" Commerce de boulanger.
Il 3° Établissement où se fait le pain, boutique où on
le vend.
'BOULAR [bou-làr] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue, cotgr. donne boular, mais
au sens de petit nid de martinet.]
Il Nom vulgaire de la mésange à longue queue.
* BOULDURE [boul-dùr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvi° s. Texte dans godef.]
Il (Technol.) Dans le moulin à eau à roue horizontale
et à axe vertical, cuve de maçonnerie où joue la roue
du moulin.
1. BOULE [boul] s. f.
[ÉTYM. Du lat. bulla, m. s. §§ 324, 366 et 291. {Cf. bouiUe,
bulle.)]
Il Corps sphérique généralement destiné à rouler, à
tourner sur lui-même. Une — de bois, d'ivoire. Au jeu de
bilboquet , boule qu'il s'agit de faire retomber sur le pied
ou la tête du bâtonnet. Au jeu de mail, de cricket, boule
que les joueurs chassent à l'aide d'un maillet de bois.
Au jeu de quilles, boule qu'on lance ou qu'on fait rou-
ler pour abattre les quilles. Tenir pied à —, quand on
joue à rabattre, c.-à-d. à repartir du point où s'est arrê-
tée la boule qui vient d'abattre des quilles, tenir le pied
juste à l'endroit où la boule s'est arrêtée, et, fig. ne pas
bouger d'un lieu. Jeu de boules, jeu qui consiste à lancer,
à faire rouler des boules vers un but déterminé, et, p. ext.
lieu disposé pour jouer aux boules. Un jeu de boules cou-
vert. Avoir la — , jouer le premier. Aller à la — . Aller à
l'appui de la — , lancer sa boule de manière à rapprocher
du but celle du joueur avec qui on est associé, et, fig.
seconder qqn. || Vieilli. Jouer à la — vue, et, en un seul
mot, à la boulevue. | 1. Dès qu'on a vu la boule, et, fig.
précipitamment, j 2. Après avoir regardé la boule, et,
fig. avec réflexion. || Faire la — de neige {fig.), s'accroître
comme une pelote de neige, qui s'augmente en roulant.
Il — blanche, — noire, qui fait gagner ou perdre à certains
jeux; qui sert à voter pour ou contre, dans un scrutin,
dans un examen. — rouge, dans un examen, boule inter-
médiaire entre la blanche et la noire. || — d'amortissement,
qui surmonte la pointe d'un clocher, la lanterne d'un
dôme. (F. amortissement.) Arbres taillés en — . P. ext. Une
— de chèvre-feuille. La terre a la forme d'une — , et, p. ext.
famil. Cette — où nous vivons. Famil. Être rond comme une
— . Se pelotonner, se rouler en — . Fig. Pop. Au sens de
tête. Perdre la — . Une — d'eau chaude, chaufl'e-pied en
forme de boule. || — colorante, petite boule où entre de
BOULE
270
BOULEVERSER
l'oignon brûlé, du caramel, etc., qu'on fait dissoudre dans
le bouillon, dans certaines sauces, pour leur donner de
la couleur. | (Pharm. et médec.) — de Mars, d'acier, de
Nancy, boule vulnéraire de lartrale acide de potasse et de
fer ( V. Mars), qu'on préparait à une chartreuse voisine de
Nancy. Eau de —, infusion tonique, astringente, qu'on
obtenait en agitant qqs instants une de ces boules dans
de l'eau ou de l'alcool, et qu'on employait comme topi-
que pour les contusions, les meurtrissures. — hystérique,
sensation d'une boule qui semble remonter vers la poi-
trine et amène des étouffemenls dans l'hystérie. || (Tech-
nol.) Balancier à boules, levier dont chaque extrémité est
garnie d'une lourde boule métallique faisant office de
volant. 1 Enclume convexe sur laquelle le chaudronnier
donne la forme aux casseroles, chaudrons, etc. | Demi-
sphère de cuivre, de fer, sur laquelle le lunettier façonne
les verres concaves. | Fer terminé par une tête ronde sur
laquelle l'orfèvre place les pièces pour les planer.
2. BOULE [boul] 5. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Boule ou Boulle, sculpteur-
ébéniste célèbre (1642-1732).]
Il Meubles de Boule, meubles richement ornés de bronzes
et de mosaïques. Ellipt. Famil. Avoir du —, des meubles
de Boule.
BOULEAU [bou-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, boul, ?n. s. § 126, qui est
le lat. pop. *betullum, pour betùlla, mot gaulois (F. § 3),
devenu bedol, beoul, boul, §§ 402, 358, 324 et 291. i| 1516.
BouUiau, dans delb. Rec]
Il Arbre formant un genre de la famille desBétulacées.
— blanc, dont l'écorce blanche s'écaille en feuillets na-
crés ; dont les jeunes pousses servent à faire des balais et
des verges ; dont le bois, léger, flexible, s'emploie dans le
charronnage et la tonnellerie; et dont la sève, sucrée,
donne par la fermentation une liqueur vineuse. | — noir,
dont l'écorce sert à recouvrir les cabanes des Kamtcha-
dales, à faire des pirogues, des cordes, des fdets, et dont
on tire une huile qui sert à la préparation du cuir de
Russie. {V. bétuline.) || P. ext. Verge de bouleau. Qu'on me
condamne, à peine du — , A ne trinquer de six mois que de
l'eau, ST-AMANT, Épît. au baron de Villarnoul.
BOULE-DE-NEIGE [boul-de-nèj'; en vers, bou-le-...l
s.f.
[ÉTYM. Composé de boule, de et neige, § 177. [| Admis
ACAD. 1835.]
Il Variété cultivée de la viorne obier, à fleur blanche
ramassée en boule, dite aussi pelote-de -neige, pain-blanc,
caillebote et rose de Gueldres.
BOULEDOGUE [boul-dôg'] S. m.
[ÉTYM. Altération de l'angl. bulldog, m. s. proprt, chien-
taureau, de bull, taureau, et dog, chien, § 8. || Admis
ACAD. 1835.]
Il Variété de dogue, plus petit, à nez moins écrasé, à
queue tortillée, à poil fauve rayé de noir.
*BOULÉE [bou-lé] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. [Cf. provenç. mod. bôli et
boulié, lie, sédiment.) || 1782. encycl. méth.]
Il (Technol.) Masse solide qui reste au fond de la chau-
dière oii on a fait fondre le suif, et dont on extrait par pres-
sion un suif plus grossier, dont les morceaux (cretons) ser-
vent à la nourriture des chiens. || P. anal. Ratissure des
caques contenant le suif fondu pour la chandelle moulée.
* BOULÉ JON [bou-lé-jon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. boulejoun, m. s. dé-
rivé de bouliech (V. boulier), § 11. || Néolog.]
Il Filet pour la pêche de la sardine.
"BOULE-PONCHE [boul-pônch'] s. f.
[ÉTYM. Altération de l'angl. bowl punch, proprt, bol de
punch, § 8. Il 1701. Boule-ponche ou bonne-ponche, furet.]
Il (xviie-xviiie s.) Punch. {V. ce mot.)
"BOULER [bou-lé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de boule 1, § 154. || xiv" s. En les boulant
ou roUant, evuart de conty, dans godef.]
I. V. tr. Rouler (qqch). | Famil. — qqn, le rouler à
terre. /*. ext. (Technol.) Agiter d'un mouvement circu-
laire. {Syn. boulller.)
II. V. intr. Se renfler. Le pain boule à la cuisson. Le pi-
geon boule, enfle son jabot. || Spécialt. Une plante qui boule,
dont la racine malade donne naissance à une sorte d'ex-
croissance bulbeuse.
"BOULEROT [boul-rô ; en vers, bou-le-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boule 1, § 136. || 1611. gotgr.]
Il Nom vulgaire du poisson nommé gobie.
BOULET [bou-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boule 1, §133. || 1347. Boules pour geU
as engiens, dans varin, Arch. adm. de Reims, u, 1130.
Il 1° Projectile sphérique, en fonte de fer, dont o
charge les canons. P. ext. Dn — cylindro - conique. Un -
de 12, de 24 livres, et, ellipt, Un — de 12, de 24. — roug
rougi au feu avant d'être introduit dans le canon, po
porter l'incendie. Fig. Tirer sur qqn à — rouge, l'attaqui
sans ménagement. — ramé, barré, l'oiTué de deux dem.
sphères de métal réunies par une chaîne ou une barre l
fer, qu'on employait dans les combats de mer, pour rac-
les mâts et agrès des bâtiments. — creux, bombe, obu
Traîner le — (en parlant des forçats), avoir une chaîne riv>
au pied, et à l'extrémité de laquelle se trouve un bouli
I F/^.Fa?nz7. Être comme enchaîné à une position pénibl-
Il 2° P. anal. Éminence arrondie que forme chez \
cheval l'articulation du canon avec le paturon.
BOULETÉ, ÉE [boul-té; en vers, bou-le-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de boulet au sens 2», § 118. || 1690. furet.
Il (T. de vétér.) CSieval —, dont le sabot tend à poser su
la pince, le boulet se portant en avant par le raccourci-
sement du tendon du muscle fléchisseur.
BOULETTE [bou-lef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boule 1,§ 133. || xvi^ s. Petites boulet
tes d'or ou d'argent, paré, xxi, 28.]
Il 1" Petite boule. (Se dit spécialement de petites boul
d'une matière qu'on pétrit, qu'on façonne.) Une — de cii-
de mie de pain, de papier. Spécialt. Petite boule de pâi
de viande, de poissons hachés, dont on garnit certaii.
plats. — empoisonnée, boulette de pâte, de viande empoi-
sonnée, qu'on donne à un animal pour le tuer. Absoll.
Sonner une — à un chien.
Il 2» Fig. Famil. (Peut-être par allusion aux boulet!'
que les écoliers s'amusent à faire, à lancer.) Faire des
lettes, faire des sottises.
BOULEUX, *BOULEUSE [bou-leû, -leuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de boule 1, § 116. || Admis acad. 171".'
Il Qui va son train sans relâche. Substantivt. Dn — ,
cheval de fatigue qui va longtemps. Famil. En pari
d'un homme. Dn bon —, un travailleur patient, laboriei
BOULEVARD [boul-vàr; en vers, bou-le-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. bohlwerk, m. s. proprf
ouvrage (werk) de planches (bohle), § 7 : au xv" s. le bo,)
levard est un rempart de terre soutenu par des madrii
COTGR. écrit boulever et boulevert. Sur le changement
er et ar, V. § 312. acad. admet l'orthogr. boulevart à Ci
de boulevard. || 1435. Boloart, dans quicherat. Procès
Jeanne d'Arc, v, 311.]
I. Terre-plein en avant d'un rempart. || Fig. Ce qui est
placé en avant, de manière à recevoir le premier les at-
taques et à en garantir ce qui vient derrière lui. La Hongrie
était le — de la chrétienté contre les Turcs.
II. P. ext. Dans les villes dont les fortifications ci
été supprimées, promenade plantée d'arbres faisant J
tour de la ville sur l'emplacement qu'occupaient les bon
levards des fortifications. || P. anal. Large voie bordû
d'arbres dans l'intérieur d'une ville. Spécialt. Les boule-
vards, le — , large voie bordée d'arbres qui s'étend, à Pa-
ris, de la Bastille à la Madeleine.
"BOULEVARI [boul-và-ri; en vers, bou-le-...] s. m.
[ÉTYM. Semble une altération de hourvari, sous l'in-
fluence de bouleverser, § 509. || Néolog.]
Il Famil. Tumulte, désordre bruyant.
BOULEVERSEMENT [boul-vèrs'-man ; en vers, hou-
le-vèr-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouleverser, § 145. || 1579. lostal, dai.
DELB. Rec]
Il Action de bouleverser. | État de ce qui est bouleverse.
BOULEVERSER [bo^ul-vèr-sé ; en vers, bou-le-..^] i'. tr.
[ÉTYM. Composé de boule 1 et verser, § 203. || 1564. J.
THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il 1" Vieilli. Renverser. On l'a bouleversé dans la boue,
BERTiioD, Paris burlesque, p. 158.
Il 2° P. ext. Mettre dans un désordre complet, par une
action violente. La tempête a tout bouleversé. Le nouveau pro-
priétaire a bouleversé le parc. On a bouleversé mes papiers, ma
bibUothèque. || Fig. | 1. —l'État. La Réforme a bouleversé l'Eu-
oprf,
I
I
BOULEVUE - 271
op j 2. Avoir le visage bouleversé par la terreur. Cette nou-
ela bouleversé son esprit, et, ellipt, l'a bouleversé.
' OULEVXJE [bdul-vu ; en vers, bou-le-vu]. V. boule 1.
' OULIÈCHE [bou-lyèch'J s. /'.
^ M. Emprunté du provenç. mod. bouliècho, m. s.
■m. de boulieoh, boulier, § H. Qqns disent bouli-
11. Boulesche, cotgr.]
he.) Seine de grande dimension-, filet dont on se
les bords de la Méditerranée.
ULIER [bou-lyé] s. m.
. Emprunté du provenç. mod. boulié, boulieoh (bas
(jium [1311], dans du g.), m. s. § 11, d'origine in-
. peut-être dérivé du lat. bolus, grec ^ô'Koç,, filet.
'h-donn. dans isambert, /Jcc. gén. des anc. lois
!^:, 358.]
he.) Filet à poche (manche), garni de deux ailes
. dont on se sert sur les bords de la Méditerranée
les étangs salés.
-jOULIER [bou-lyé] s. m.
YM. Dérivé de boule 1, § 115. || Néolog.]
;- compteur, sorte d'abaque dont on se sert dans l'en-
cnt primaire, pour apprendre à compter, et formé
ingles sur chacune desquelles sont enfilées dix
'Oules.
i.iMlE [bou-li-mi] s. f.
. Emprunté du grec pouXcfxîa, m. s. proprt, faim
. de poûç, bœuf, et >kt[j.ôi;, faim. || xvi^ s. amyot,
B. Rec]
I anormale, insatiable, qui peut provenir de la
' du ténia (ver solitaire), d'une affection hypocon-
r [ue, hystérique, etc.
)UL,IN [bou-lin] 5. m.
VM. Peut-être dérivé de boule 1, §100, à cause de
. nnc arrondie du boulin. || xvi'^ s. liébault, Mais,
u I, 22.]
il" Pot de terre qu'on place dans un colombier pour
l 'e nicher les pigeons. | P. ext. Trou pratiqué dans
nplombier pour le même usage.
l'> Pièce de bois qui supporte un échafaudage. [ P.
II pratiqué dans un mur pour un support d'écha-
)ULINE [bou-lin'] s. f.
CYM. Emprunté de l'angl. bowline, wî. s. proprt, corde
t (le proue (bow), § 8. || xii^ s. Ne fud mester de boesline,
', II- St Gilles, 889.]
Marine.) Corde qui sert à tenir la voile de biais quand
nt souffle obliquement. Aller à la — ,en tenant la voile
iais. Vent de —, qui souffle obliquement et force d'aller
Ibouline. || P. ext. Corde tressée, garcette'qui sur les
ifires remplaçait, pour les châtiments corporels, les ba-
:i:tes dont on usait dans les armées de terre. Courir la — ,
e qui consistait à passer entre deux haies de matelots
)anl le condamné avec des boulines et des garcettes.
3ULINER [bou-li-né] v. tr. et intr.
TYM. Dérivé de bouline, § 154. || 1690. furet.]
Marine.) || l» V. tr. Tourner de biais avec la bouline,
ae voile. || P. ext. Fig. Détourner, voler. — des bardes.
2" V. intr. Aller à la bouline. || P. anal. Famil. Mar-
en boulinant, marcher en portant lourdement le poids
orps d'un côté ou de l'autre. || Fig. Vieilli. Biaiser,
iverser dans les affaires.
JOULINETTE [bou-li-nef] s. f.
TYM. Dérivé de bouUne, § 133. || Néolog.]
Marine.) Bouline du petit hunier.
3ULINGRIN [bou-lin-grin] s. m.
TYM. Emprunté de l'angl. bowling-green, proprt, gazon
•jouer aux boules, §8. || 1680. richel.]
Pelouse généralement entourée de petits talus ga-
ies et qqf ornée de plates-bandes, d'arbustes.
30ULINGUE [bou-lïng'] s. f.
TYM. Origine inconnue. || 1512. Vent zephyrin propice
boulingue, J. le maire, dans delb. Rec]
'Marine.) Petite voile au sommet du mât.
OULINIER [bou-li-nyé] s. m.
TYM. Dérivé de bouliner, § 115. || 1694. th. corn.]
(Marine.) Bâtiment qui va à la bouline. Un bon —,
re qui va bien à la bouline.
OULOIR [bou-lwàr] s. m.
TYM. Dérivé de bouler, § 113. || 1751. encycl, Admis
0. 1798.1
BOUQUER
Il (Technol.) || 1° Perche terminée par un tampon, pour
agiter le fond de l'eau et en faire sortir le poisson. {Syn.
bouille.)
Il 2" Bâton à bout arrondi dont les corroyeurs se ser-
vent pour tordre les peaux. [Syn. biUe.)
Il 3" Bâton dont on se sert pour remuer la chaux quand
on l'éteint, ou pour la mêler avec le sable quand on fait
le mortier.
*BOULOIS [bou-lwâ] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue.]
Il (Technol.) Long morceau d'amadou qui sert à mettre
le feu au saucisson d'une mine.
BOULON [bou-lon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boule 1, § 104. || xiii^ s. Boullon, dans go-
DEF. Suppl.]
I. Vieilli. Petite masse en forme de boule. — d'une
balance romaine, furet. Bict. (Syn. peson.)
II. P. ext. Tige de fer à tête ronde.
Il l» Cheville de fer qui sert à fixer l'une à l'autre deux
pièces de bois, de fer, etc., arrêtée d'un côté par la tête
ronde qui termine son extrémité supérieure, et de l'autre
par un écrou ou une clavette. || Sp(^cialt. \ 1. — d'écar-
tement, qui, dans un escalier suspendu, traverse le limon
et est fixé dans le mur, pour empêcher chaque marche
de s'écarter. | 2. — d'imprimerie, qui traverse le sommier
et le chapiteau de la presse. | 3. — d'une poulie, qui unit
la poulie à la chape et forme l'axe sur lequel tourne la
poulie. I 4. — de chaudronnier, qui fixe les diverses pièces
de chaudronnerie. | 5. — de lit, longue vis à tête longue
qui relie les montants et les traverses d'un bois de lit.
Il 2" Large clou à tête ronde fixé sur le plat de la cou-
verture des livres massifs (grands livres des commer-
çants, etc.).
Il 3° Morceau de cuivre ou de fer rond qui forme le noyau
d'un moule à couler les tuyaux de plomb sans soudure.
"BOULONGEON [bou-lon-jon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue.]
Il (Technol.) Chiffon, morceau d'étoffe grossière qu'on
met à part pour la fabrication des papiers de qualité in-
férieure.
BOULONNER [bou-lô-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de boulon, § 154. || 1425. Gobelès d'argent
boulongnés (ornés de bossettes), dans godef. Suppl. \ (Au
sens actuel.) 1694. th. corn. Admis acad. 1762.]
Il Fixer au moyen de boulons.
*BOULONNERIE [bou-lon'-ri; en vers , -\o-n&-v\\ s. f.
[ÉTYM. Dérivé deboulonnier, § 68. || Néolog.]
Il Fabrique de boulons.
"BOULONNIER [bou-lô-nyé] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de boulon, § 115. || Néolog.]
Il Ouvrier qui fabrique des boulons.
"BOULONNIÈRE [bou-lô-nyer] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boulon, § 115. || Néolog.]
Il (Technol.) Tarière à percer les trous où entrent les;
boulons.
* BOULOT, OTTE [bou-lù, -lot'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de boule 1, § 136, proprt, qui ressemble
à une boule. || Néolog.]
Il Famil. De taille rondelette, petit et gros. \\ Substan-
tivt. Un gros — . Une petite boulotte.
*BOULOTTER [bou-lô-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de boule 1, § 167, proprt, rouler douce-
ment comme une boule. || Néolog.]
Il Trivial. Aller d'un petit train uniforme, sans encombre.
"BOULUE [bou-lu]5. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de bouillir, § 45. || Néolog.]
Il Sorte de bouteille, de gourde en cuir bouilli.
* BOULURE [bou-lùr] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouler, § 111. |i Néolog.]
Il (Agricult.) Maladie qui attaque les très jeunes plan-
tes, excroissance bulbeuse qui se développe à la racine.
BOUQXJE [bouk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bouco, bouche, § 11.
Il xiV-xvo s. Chron. de Boucicaut, i, 32.]
Il (Marine.) Entrée, passe, canal. || Spécialt. (Pêche.)
Passage étroit qui sépare les chambres d'une bordigue.
BOUQUER [bou-ké] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bouca, m. s. dérivé
de bouco, bouche, § 11. [Cf. aboucher.) || xvi« s. Boucquer et
se prosterner à la mirificque pantopble, râb. iv, 53.]
BOUQUET
272 —
BOURACHER
Il Vieilli. Baiser qqch de force, en parlant d'un en-
Tant ou d'un animal comme le singe, qu'on forçait à baiser
ce qu'on lui présentait. || Fig. Faire — qqn, le réduire à
faire ce qu'on veut. La dispute que j'ai eue arec deux beaux
esprits de Paris que je fis bien — , destouches. Fausse Agnùs,
I, 7. P. ext. Et le caprice aveoque sa peinture Qui fait — et
l'art et la nature, st-amant, Pctarrade. P. anal. (Chasse.)
Faire — le renard, le blaireau, les forcer dans leur terrier.
1. BOUaUET [bou-kèj s. m.
[ÉTYM. Autre forme de bosquet, d'origine normanno-
picarde, §§ 16 et 422. || 1379. On petit bouchet d'espines,
dans GODEF. Suppl. \ xv^ s. Auprès d'un jolys bouquet, dans
G. PARIS, Chansons du quinzième siècle, p. 10.]
1. Vieilli. Petit bois, il a encore voulu vendre un petit —
qui faisait une assez grande beauté, sÉv. 814. De nos jours.
On — d'arbres, un groupe d'arbres.
H. P. ext. Assemblage de fleurs cueillies et liées en-
semble. On — de roses. De quoi faire à Margot pour sa fête
un —, LA F. Fab. iv, 4. — monté, où certaines fleurs sont
montées une à une sur tiges artificielles. On — de mariée,
bouquet de fleurs d'oranger, le plus souvent artificielles,
que la mariée porte le jour de la noce. — de fête. Vieilli.
Donner le — à qqn, l'engager à donner à son tour le bal, acad.
1694. Il Fig. \ 1. Cadeau que l'on offre à qqn pour sa fête.
I 2. Petits vers galants. On— àChloris. | Sp^czaZf. Fleuron
que le doreur applique sur le dos d'une reliure, et, par ext.
fer avec lequel il fait ces ornements. |J Fig. Le —, la fleur
d'une chose, ce qu'elle a de plus beau, || P. ext. Neolog.
I 1. On cheval qui a du —, de l'élégance dans les formes,
dans les allures. | 2. Nom donné à la plus belle qualité
de crevette.
Il P. anal. \\ 1" Faisceau rappelant la disposition d'un
bouquet de fleurs. | 1. — de cerises, de persil. — garni, bou-
quet de thym, laurier, persil, etc., avec addition d'épi-
ces, ail, girofle, sel, poivre, etc., qu'on fait cuire avec
certains aliments pour les assaisonner. | 2. — de paiUe,
qu'on met à la queue ou au cou des chevaux pour in-
diquer qu'ils sont à vendre, et, fig. pop. en mauvaise
part, One fille qui a le — sur l'oreUle, qui cherche à se ma-
rier. I 3. On — de barbe, de poUs, de plumes. | 4. — d'artifice,
de fusées (par opposition aux fusées, chandelles, qu'on
tire isolément au début d'un feu d'artifice) , réunion, gerbe
de pièces d'artifice qu'on fait partir ensemble pour ter-
miner. Fig. Ce qui termine qqch d'une manière brillante.
On avait gardé cela pour le —, et, ironiqt, dans le cas con-
traire. Voilà le — . I 5. — anatomique, faisceau de muscles,
de ligaments qui s'attachent à l'apophyse de l'os temporal.
I 6. Réunion des poulies d'amures, d'écoute, aux angles
inférieurs des basses voiles, j 7. Accumulation d'encre
sur certaines parties d'une feuille d'impression.
Il 2» Parfum rappelant celui d'un bouquet de fleurs,
qu'exhalent certains vins, certaines liqueurs. Le — du
chambertin. Ce vin a du — .
2. BOUQUET [bou-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouque, forme normanno-picarde de
bouche, § 16. [Sgn. barbouquet, noir museau, bouquin.) acad.
ne donne le mot qu'au plur. Ou trouve au xiv<= s. la forme
vraiment française bouchet, dans j. de brie. ( V. delb. Rec.)
II 1791. ENCYCL. MÉTH.]
Il Dartre qui attaque le museau des moutons.
3. "BOUQUET [bou-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouc, § 133. || xiiio s. Devers le cul sem-
ble bouquet, dans montaiglon et raynaud, Rec. de fa-
bliaux, II, 22.]
_ Il Vieilli. Petit bouc, chevreau. || P. anal. \ 1. (Véne-
rie.) Lièvre, lapin mâle. {Syn. bouquin.) | 2. Crustacé plus
gros que la crevette ou chevrette.
BOUQUETIER [bouk'-tyé; en vej's, bou-ke-...] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouquet 1, § 115. || 1680. riciiel.]
Il 1° Faiseur de bouquets. Les jardiniers et les bouquetiers,
BALZ. dans delb. Rec. \ Fig. On jour du mois de may, — de
l'année, p. poupo, Poés. 103, Jouaust.
Il 2» Vase à mettre des bouquets de fleurs.
BOUQUETIÈRE [bouk'-tyer; envers, bou-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouquet 1, § 115. || xvie s. One bouque-
tière nommée Glycera, du pinet, dans delb. Rec]
Il Femme qui fait des bouquets et les vend sur la voie
publique ou dans les lieux publics (bals, théâtres, etc.).
BOUQUETIN [bouk'-tin; en m-.y,bou-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. boc-estain, î«. 5. § 11.
Boc-estain est peut-être pour boc estanc, bouc au pied ?f
lide. L'allem. steinbock, bouquetin, paraît emprunté a
langues romanes, rab. en a tiré la forme stamboucq,
32. Il xiii^ s. Chievres... et bukesteins quipessentas munta;
nés, dans Romania, 1890, p. .302.]
Il Mammifère du genre chèvre qu'on trouve sur '
hautes montagnes de l'ancien continent, à cornes l,
gués, recourbées, croissant d'un nœud chaque année.
*BOUQUETON [bouk'-ton; en vers, bou-ke-...] s. »
[ÉTYM. Dérivé de bouquet 3, § 104. La forme bouqii
tout, donnée par certains dictionnaires, paraît être une <
reur. || 1789. Bouquetout, engycl. métil]
Il (Pêche.) Filet employé particulièrement à la pêc
du bouquet, de la crevette. {Syn. bouteux.)
*BOUQUETTE [bou-kef] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du flam. bockweit, m. s. {cf. beaucuit
§ 10. Il 1690. Bouquette ou blé sarrasin, dans godef. Swppl
Il Dialect. (Nord). Nom vulgaire du blé sarrasin.
1. BOUQUIN [bou-kin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouque, forme normanno-picarde
bouche, § 16, proprt, petite bouche, § 100. || xvi« s. Bo
quin, maladie, paré, Introd. 21. Cornet à bouquin, texte <
1532 dans gay, Gloss. arch. buffet.]
!• Il 1° Embouchure adaptée à une corne de bn
évidée et percée pour en faire une trompe de chasse, c;
Cornet à — .La prodigalité joue du cornet, mais ce n'est pas c
cornet à — , sorel, Francion, p. 474.
Il 2» Tube court d'ambre, d'ivoire, etc., qui s'adapi
au tuyau de la pipe et que le fumeur met dans sa bouch(
II. Maladie du museau qui attaque les botes à laim
sorte de dartre qu'on nomme également bouquet, barbe
quet, noir museau, faux museau, faux nez, bique, poère, ve
veine, feu sacré.
2. BOUQUIN [bou-kin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouc, § 100. || 1549. r. est.]
Il 1° Bouc. Spécialt. Vieux bouc. Sentir le — . Pied c
— . P. ext. Vieilli. Satyre, démon à pieds de bouc.
Il 2° P. anal. Lièvre, lapin mâle.
3. BOUQUIN [bou-kin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du flam. boeckin, proprt, petit liv
§ 10. Il xvie s. du iiaillan, Hist. préf.]
Il Famil. Vieux livre (avec une nuance de dédain),
est toujours dans ses bouquins. On marchand de bouquins
les quai
4. * BOUQUIN, INE [bou-kin, -kin'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bouc, § 100. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. De bouc. Barbe bouquine, barbe qui pend comn
ravine, Mazarinades, Sur la barbe de M. le Prem. Pré
Il Fig. Barbe bouquine, et, p. corruption, barbouquine, sa
sifis sauvage dit aussi barbe-de-bouc.
1. BOUQUINER [bou-ki-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bouquin 2, § 154. || 1611. cotgr
Il Couvrir la femelle, en parlant du lièvre, du lapin.
2. BOUQUINER [bou-ki-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bouquin 3, § 154. || 1611. cotgr.]
Il Famil. Manier les bouquins. | 1. Pour les consulte
n bouquine dans les bibliothèques. | V. tr. {rare). W d'Allier
qui a bouquiné tous ces faux Pères, chapelain, Lett. 1, 41
I 2. Pour en acheter. — sur les quais.
BOUQUINERŒ [bou-kïn'-ri ; en vers, -ki-ne-ri] s.
[ÉTYM. Dérivé de bouquineur, § 68. || 1721. trév.]
Il Famil. Action de s'occuper de bouquins. Spécial
Commerce de bouquins. || Réunion de bouquins.
BOUQUINEUR [bou-ki-ne'tir] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouquiner 2, § 112. || xviic s. pomf.
cité par trév. Admis acad. 1740.]
Il Celui qui bouquine.
BOUQUINISTE [bou-ki-nïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouquin, § 265. || Admis acad. 170:^
Il Marchand de bouquins.
BOURACAN [bou-rà-kan] s. m.
[ÉTY'M. Emprunté de l'arabe barrakan, vi. s. § 22. moni'
Abre'gé duparallèle {l&3l),ei ovï). (1642) écrivent barraca
II 1593. Texte dans g.\y, Gloss. arch.]
Il Grosse étoffe de laine non croisée, d'un tissu très serr
qu'on fabriquait au siècle dernier, surtout dans le nord <
la France. Manteau d'un bon —, gherardi, Th. ital. l, 1^',
"BOURACHER [bou-rà-ché: s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourras, mot donné par cotgr. au
de bourre de soie, §§ 16 et 115. || Neolog.]
1 c
i
'M
im|
ré'
BOURBE
Dialect. (Nord). Ouvrier en tissus de soie.
30URBE [bourb'] s. f.
ÉTYM. Origine inconnue. |1 xu^ s. La borbe de luxure,
iKeeit, dans godef. SuppL]
( Boue épaisse qui se dépose au fond d'une eau sta-
ante. Curer la — d'un étang. Du poisson qui sent la — . P. €xt.
Incre a formé de la — (un dépôt épais) au fond de l'encrier.
'BOURBEIilER [bour-be-lyé] s. m.
ÉTYM. Origine incertaine; le rapprochement avec
irbe est fort douteux. || xiv" s. Le bourbelier du sanglier,
ST. PHÉBUS, dans godef. SuppL]
(Vénerie.) La poitrine du sanglier.
BOURBEUX, EUSE [bour-beû, -beuz'] adj.
ÉTYM. Dérivé de bourbe, § 116. || 1564. J. Thierry, Dict.
inç.-laL]
Où il y a de la bourbe. L'eau paraissait bourbeuse, la f.
^o<m, IV, 2. Remuer une eaubourbeuse et dormante, bourd.
fer, 1. Fossé — . Encre bourbeuse, ST-SIM. m, 376. P. ext.
i vit dans la bourbe. La tortue bourbeuse, et, absolt, s. f. La
irbeuse, variété de tortue d'eau douce qu'on trouve dans
midi de l'Europe et qui vit dans la bourbe des marais.
BOURBIER [bour-byé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de bourbe, § 115. || xm^ s. En fiens et en
Ijirbier, g. de coincy, dans delb. Bec]
I Creux, mare pleine de bourbe. Le cheval s'en défit dans
1 —, ST-SIM. II, 425. Fig. Le — du vice, n s'est mis dans
I — , dans une vilaine affaire.
{BOURBILLON [bour-bi-yon] .y. m.
j ÉTYM. Dérivé de bourbe, § 107. || 1690. furet.]
II Paquet de bourbe. Encre qui laissait tomber de gros
lirbillons, ST-SIM. m, 376. || P. ext. (Médec.) Grumeau
ilmchâtre, filamenteux, tenace, qu'on trouve au fond
:5 furoncles en état de suppuration.
'BOURBOTTE [bour-bÔf] s. f.
ÉTYM. Dérivé de bourbe, § 136. cotgr. donne dans le
lime sens bourbette, qui est déjà dans joinv 291. || 1700.
|iER, Nouv. Mais. rust. dans delb. jRec]
jl Nom vulgaire de la lotte commune et de la lotte fran-
le, sortes de poissons. {Cf. barbote.)
'BOURBOUILLE [bour-bouy'] s. f.
ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
jl Nom vulgaire (particulièrement chez les marins) de
iphauboulure, du bouton rougeâtre, prurigineux, qui
iractérise une maladie éruptive (lichen tropical, vésicu-
i re) commune dans les pays chauds.
BOURCER, *BOURCET, BOURCETTE. V. bourser.
1 irset, boursette.
'BOURD [bour] adj. m.
ÉTYM. Emprunté du provenç. bourd, bâtard, § 11, qui
:"aît se rattacher au lat. burdum, mulet. Qqns écrivent,
ort, bourg. || 1671. Pastel bâtard qu'on nomme pastel bourg
bourdaigne, Ordonn. dans littré, pastel.]
I Pastel —, pastel bâtard, autre nom de la bourdaine.
BOURDAINE [bour-dèn'J s. f.
ÉTYM. Origine incertaine. Le nom de pastel bourd, que
rte aussi cette plante , semblerait indiquer que bour-
ne est un dérivé du provenç. bourd, bâtard ; mais Fane,
me borzaine et bourgène, usitée encore aujourd'hui à
-é de bourdaine, font difficulté. || Vers 1200. La borzaine
le genest, dans Romania, 1872, p. 422. | 1467. Bourdaine,
)s delb. Rec]
Variété de nerprun, dite aussi aulne noir, bois à poudre,
tel bourg (F. bourgène), arbrisseau qui croît parmi les
issons et les haies, dans les terrains humides, dont le
is fournit un charbon léger, qu'on emploie pour la fa-
eation de la poudre à canon ; dont l'écorce intérieure
purgative, et dont les baies donnent une couleur
•te ou rougeâtre, suivant leur maturité. Poudre battue
0 le soufre et fagots de —, d'aub. Disc, militaires, 21.
30URDALOU [bour-dà-lou] s. m.
ÉTYM. Probablement nom propre, § 36. (F. bourdaloue.)
Au sens I.) 1701. furet.]
I. Ruban, tresse généralement attachée avec une bou-
qui entoure le bas de la forme d'un chapeau, à la
ssance des bords.
'l. Vase de nuit.
BOURDALOUE [bour-dà-lou] s. f.
ÉTYM. Nom propre, § 36 : Bourdaloue, prédicateur du
ii« s. Il 1701. Bourdalou, furet.]
(xviio-xviii« s.) Nom donné à une étoffe commune
DICT. FRANC.
273 —
BOURDON
dont les femmes s'habillèrent qq temps après un sermon
de Bourdaloue sur le luxe.
1. BOURDE [bourd'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. On ne peut y voir un subst
verbal de l'anc. franc, behourder, jouter, car on trouve
bourde dès le début du xiii« s., et la contraction ne peut
s'être produite dès une époque aussi ancienne. Le moyen
néerlandais boerde, grosse plaisanterie, doit être em-
prunté du franc. || xuo-xiiie s. Ki va de bourdes jenglant,
RENCL. DE MOILIENS, MiscrcrC , GLVII, 8.]
Il Conte forgé pour abuser de la crédulité de qqn. Un
donneur de bourdes. Faire avaler des bourdes à qqn.
2. "BOURDE [bourd'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Le rapprochement avecranc.
franc, behourder n'est pas satisfaisant. (F. bourde 1.) Peut-
être le mot se rattache-t-il au lat. bùrdum, usité à côté de
burdonem, mulet. (F. bourdon 1.) || 1251. Le jor des bordes,
dans GODEF. borde.]
Il Vieilli. Béquille. Les jambes , sans pouvoir porter leur
masse lourde, Et à gauche et à droit font porter une — , d'aub.
Trag. 1. | Spécialt. (Marine.) Mâtereau qu'on emploie
comme béquille pour étayer un navire échoué et l'em-
pêcher de chavirer.
3. * BOURDE [bourd'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1791. encycl. méth.]
IKTechnol.) Sel de soude de qualité inférieure, qu'on
emploie pour la fabrication du verre et des savons durs.
BOURDER [bour-dé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bourde 1, § 154. || xin^ s. Si commencèrent
a border, dans montaiglon et raynaud, Rec. de fabliaux,
III, 81.]
Il Vieilli. Dire des bourdes.
BOURDEUR [bour-déur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourder, § 112. || xiie s. Bourdeour,
Cheval, au cygne, 2449, Reiffenberg.]
Il Vieilli. Celui qui dit des bourdes.
*BOURDIGUE [bour-dïg']. F. bordigue.
BOURDILLON [bour-di-yon] s. m.
[ÉTYM. Paraît dérivé de bourde 2, § 107. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Bois refendu en douves pour la tonnelle-
rie. {Syn. busserie, merrain.)
1. BOURDON [bour-don] s. m.
[ÉTYM. Du lat. burdonem, mulet, §§ 348 et 291. On sait que
les objets de support empruntent fréquemment leurs noms
aux bêtes de somme. {Cf. âne, baudet, poutre, sommier, etc.)]
Il Long bâton.
il Spécialt. Il 1° Bâton de pèlerin, dont le haut était en
forme de gourde. Le — de saint Roch, de saint Jacques, at-
tribut spécial de ces deux saints dans l'iconographie
chrétienne. Fig. Vieilli. Planter — dans un lieu, s'y arrê-
ter. I Fig. — de-Saint-Jacques, nom vulgaire de la plante
appelée guimauve.
Il 2° Lance à grosse poignée, dont se servaient les
chevaliers dans les tournois.
Il 3" (Pêche.) Perche qui tient suspendu le filet nommé
seine.
2. BOURDON [bour-don] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Le radical celtique burd, al-
légué par qqs auteurs, est en réalité durd. {Cf. le cymrique
dwrd, bruit.) Le bas lat. a burdo, burdonus, insecte analo-
gue au bourdon. || (Au sens d'instrument de musique.)
xiie s. Tieris son bordon A destoupé ki disoit « bon, bon, bon,
bon, bon », dans godef. bordon. | (Au sens II.) 1539. r. est.]
I. Vieilli. Bourdonnement. Le — de ces guêpes, BOU-
CHET, Sere'es, i, 87. Le roi écouta un instant le — des applau-
dissements, ST-siM. III, [65. Il Spécialt. (Musique.) Le ton
qui forme la basse continue dans les instruments tels que
la vielle, la musette, la cornemuse. Spécialt. Faux — , sorte
de plain-chant ovi la partie basse, transportée à la partie
supérieure, forme le chant principal.
II. Ce qui bourdonne.
Il l" La corde de la vielle, le tuyau de la cornemuse,
de la musette, qui donnent ce ton. || P. anal. La corde
grave, la quatrième corde du violon, qui donne le sol.
Il 2" — d'orgue, dans les jeux à bouche de l'orgue, jeux
de fonds à tuyaux bouchés à la partie supérieure, qui
donnent l'octave au-dessous des tuyaux ouverts de même
dimension.
Il 3° Très grosse cloche à son grave. Le — de Notre-
Dame de Paris.
18
BOURDON - 274 -
III. (Ilist. nat.) Il 1° Espèce particulière d'abeille , à
corps volumineux, très velu, vivant dans des galeries sou-
terraines , en société peu nombreuse , remarquable par
le bruit qu'il fait avec sa trompe, et souvent confondu à
tort avec le faux-bourdon.
Il 2° Faux — , le mâle de l'abeille.
3. BOtJRDON [bour-don] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourde 1, § 104. || (Au sens 1".) 1690.
FURET.]
Il 1» (Impr.) Faute typographique qui consiste à omet-
ire dans la composition tout un passage, généralement
parce qu'il se trouve compris entre deux mots identiques,
pris l'un pour l'autre.
Il 2° (Technol.) Défaut produit dans la fabrication des
épingles par un fd de fer tordu sur un autre.
* BOURDONNANT, ANTE [bour-dô-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip.de bourdonner, §47. || xvi" s. Comme un
camp bourdonnant de guespes furieuses, p . poupo, Poés. p. 130.]
Il Qui bourdonne. Des animaux ailés, bourdonnants, un peu
longs, i.A F. Fab. i, 21.
BOURDONNÉ, ÉE [bour-dô-né] adj.
[ÉTYM Dérivé de bourdon 1, § 118. jj 1611. cotgr.]
Il (Blason ) Croix bourdonnée, dite aussi pommelée, dont
les montants sont terminés en pommes, comme les bour-
dons des pèlerins. {Syn. pommeté.)
BOURDONNEMENT [bour-dôn'-man ; en vers, -do-
nc-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourdonner, § 145. || xvi^ s. paré, xvi, 40.]
Il Bruit sourd et continu de ce qui bourdonne. — des
mouches, des insectes, des abeilles. || P. ext. Un — de voix
humaines, sorte de murmure sourd et confus. J'entendais
aussitôt autour de moi un — , montesq. Lett. pers. 30. ||
Spécialt. (Médec.) Sensation analogue à celle d'un bour-
donnement que produit sur l'oreille le battement trop
vif des artères, le rétrécissement du conduit auditif, etc.
— amphorique, son qu'on perçoit en auscultant la poitrine
d'un malade, et qui ressemble au bourdonnement d'un
insecte dans un vase.
BOURDONNER [bour-dô-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de bourdon 2, § 154. || xiii^ s. Bordoner,
Renaud de Montauban, dans godef. SuppL]
Il Faire entendre un bruit continu, grave et sourd. ] 1.
En parlant des insectes. La mouche bourdonne. | 2. 13n par-
lant du murmure confus des voix de plusieurs personnes
réunies. On entendait la foule — . | 3. En parlant de qqn
qui chante, qui parle entre ses dents. || P. ext. Transitivt.
— un air. || P anal. Faire résonner une cloche en fai-
sant aller le battant des deux côtés, sans mettre la cloche
en branle. (F. copter, tinter.)
BOURDONNET [bour-dô-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourdon 1, à cause de la partie arron-
die qui surmonte le bourdon des pèlerins, § 133. || 1751.
ENCYCL. Admis acad. 1798.]
Il Petite boule de charpie roulée dont on se sert pour
tamponner une plaie, pour absorber le pus, etc.
"BOURDONNEUR [bour-dô-neur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourdonner, § 112. || 1606. nicot.]
Il Qui bourdonne. L'oiseau-mouche est un oiseau — .
* BOURDONNIER [bour-dô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourdon 1, à cause de la partie arron-
die qui surmonte le bourdon des pèlerins, § 115. || nigot
(1606) donne bourdonniere au sens 1 de bourdonnier.]
Il (Technol.) Dans les portes qui ne sont point à gonds
ou à charnières, partie supérieure du chardonnet, pivot
arrondi qui s'engage et tourne dans la bourdonniere du
linteau. || P. ext. \ 1. Dans les portes à gonds renversés,
penture qui porte le mamelon du gond. U 2. Forte pièce
de bois qui traverse la charpente de la tour d'un moulin
à vent, et autour de laquelle celle-ci tourne pour pré-
senter les ailes du côté où souffle le vent.
* BOURDONNIERE [bour-dô-nvèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bourdonnier, § 37. NicoT (1606) donne
bourdonniere au sens 1 de bourdonnier. || 1408. Texte dans
DELB. h.ec.\
Il (Technol.) Sorte d'oeil pratiqué dans le linteau d'une
porte qui n'a ni gonds ni charnières, où pivote le bour-
donnier.
1. BOURG [bour] s. m.
[ÉTYM. Du Lit. bûrgum, lieu fortifié, emprunté du ger-
man, burg, m. s. %% 6, 324 et 291.]
i
BOURGEON
Il Gros village où se tient d'ordinaire le marché de
villages environnants. || Spécialt. — pourri, en Angle
terre, bourg devenu peu important, qui, ayant gardé 1>
droit d'envoyer des représentants au parlement, vendai
son vote à quelque famille riche ou influente.
2. * BOURG. F. bourd.
BOURGADE [bour-gàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. borgata, m. s. § 12. || 144(J
Plusieurs villaiges, bourgades et bameaulx, dans delb. Rec.
Il Petit bourg.
BOURGÈNE [bour-jèn']. F. bourdaine.
BOURGEOIS, OISE [bour-jwâ, -jwâz']s. m. et/". eta(//
[ÉTYM. Dérivé de bourg, § 148. || xi" s. Li burgeis, Roland
2691.]
I. S. m. et/". Il \^ Anciennt. Citoyen d'un bourg, d'ui:
ville affranchie de la justice féodale et de certains autn
droits seigneuriaux (par opposition au manant ou vilain
On amateur du jardinage, Demi — , demi-manant, i.a f. fr;/
IV, 4. Il Qqf homme libre (par opposition au serfj, roluri'
(par opposition au noble).
Il 2o Citoyen d'un bourg, d'une ville, participant à sr
charges, et jouissant de privilèges spéciaux (par oppo
sition aux artisans). Le corps des — .
Il 3° De nos jours. Celui, celle qui appartient à la clas=
moyenne d'une ville. Les — et les prolétaires. Cette conta
gion... Du clerc et du — passa jusques aux princes, boil. Art ^i
1. 1 Spécialt. Celui, celle qui n'est pas noble. Une petite —
Il P. ext. I 1. Celui qui n'est pas militaire. Spécialt.
militaire qui est en — , qui n'est pas en uniforme. | 2.
patron, la patronne chez qui travaille un ouvrier, j
Farnil. La personne que conduit le cocher d'une voi
ture de louage. Où voulez-vous aller, mon — ? || Fiq. (Ave
une nuance défavorable.) Celui qui manque de distinctioi
dans les manières, dans les goûts Cela sent son — .
II. Adj. Qui appartient au bourgeois. La classe bour
geoise. La milice bourgeoise, composée de bourgeois. Cautior
bourgeoise, donnée par un bourgeois, un homme solvable
et, p. ext. caution valable. La caution n'est pas bourgeoise
MOL. Crit. de l'Êc. des f. se. 5. Maison bourgeoise, demeun
d'un bourgeois (par opposition soit à une maison so;
tueuse, à un palais, soit à un hôtel garni, soit à une mi
son d'ouvrier, de paysan). Comédie bourgeoise, comédie
salon (par opposition à la comédie de théâtre). Cuisine bou;
geoise, telle qu'on la fait dans une maison bourgeoise (pa
opposition à la cuisine d'une grande maison ou d'un re~
taurant). Habit — (par opposition à l'uniforme militaire, ai
vêlement ecclésiastique, aux costumes officiels). || Fig
(Avec une nuance défavorable.) Qui manque de distinc-
tion. L'air — ... ne se perd jamais à la cour, la rochkf. Max
393. Avoir des manières bourgeoises, des goûts — . Est-il... Unes
prit composé d'atomes plus — ? mol. F. sav. ii, 7, et, suhstan
tivt. Ce que vous dites là est du dernier — , mol. Préc. rid. se. 4
BOURGEOISEMENT [bour-jwdz'-man ; en vers, -jwâ
ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de bourgeoise et ment, § 724. || 1680
RICHEL.]
Il D'une manière bourgeoise, n vit — . Appartement ;
louer — , pour qqn qui n'a pas de commerce, d'industrie
BOURGEOISIE [bour-jwâ-zi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bourgeois, § 68. || xiii" s. Borgesie, Ass
de Jérus. i, 23.]
Il 1" Qualité de celui qui est bourgeois. Le droit de —
Fig. Ce mot n'a pas encore droit de — dans la langue.
Il 2" La classe bourgeoise. Et cela est plus beau que di
hanter votre —, mol. B. gent. m, 3.
1. BOURGEON [bour-jon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xii" s. Bon burjon de bone raïi
BENEEiT, Ducs de Norm. 12739. | 1611. Bourgeon de laine
COTGR.]
I. Il l» Pousse rudimentaire contenant en germe le
tiges, branches, feuilles, fleurs et fruits du végétal, -
axlllaire, qui naît à l'aisselle d'une feuille. — terminal, q"
naît à l'extrémité de la tige ou de [chaque branche d'
végétal. I Spécialt. — proprement dit, germe de la pouss
annuelle destiné à se développer au printemps. Faux —
germe d'une pousse qui se développe dans l'année «n
ia pousse annuelle. Dans les arbres fruitiers. — à feuill
ou à bois, qui ne donne que des feuilles et du bois. — dl
fleurs et à fruits, qui donne des fleurs et des fruits. •VI
mixte, à feuilles et à fleurs.
eun
41
,6 llf
BOURGEONNE
— 275
BOURRAS
2° P- ext. Saillie charnue qui se produit sur le corps
qqs polypes et annélides et qui est le rudiment d'un
renouveau. (F. gemme.)
I 30 Granulation charnue qui se développe à la surface
s plaies suppurantes.
I 4" Famil. Bouton tuberculeux qui vient au visag:e.
couleur était réchauffée par de rouges bourgeons, furet.
)m. bourg. 11, 9.
II. P. anal. Laine en touffes frisées que l'on coupe entre
^ cuisses et sous la queue des moutons. (F. écouaille.)
BOURGEONNÉ, ÉE [bour-jo-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bourgeon, § 118. || 1611. cotgr.]
il Couvert de bourgeons, en parlant du visage. Nez — ,
■z rouge, considéré comme un indice d'ivrognerie.
"BOURGEONNEMENT [bour-jôn'-man; en vers, -jo-
-...] s m.
[ÉTYM. Dérivé de bourgeonner, § 145. || xvi" s. o. de ser-
;s, VI, 26.]
II Action de bourgeonner.
BOURGEONNER [bour-jc)-né] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bourgeon, § 154. || xii^s. La verge... bor-
la et reverdi, wace, Conception, p. 38.]
Il Pousser des bourgeons. | 1. Les arbres bourgeonnent.
. Famil. Son visage commence à — . Dn ivrogne dont le nez
urgeonne.
• BOURGEONNIER [bour-jo-nyé] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourgeon, § 115. || Néolog.]
I Nom vulgaire donné au bouvreuil, à cause des dégâts
'il fait en mangeant les bourgeons des arbres fruitiers.
'BOURG-ÉPINE [bour-ghé-pin'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine, furet, écrit bouquespine, et
, que cette plante s'appelle en lat. spina cervina, ce qui
Tterait à y voir un composé de bouc et épine, § 175. {Cf.
gl. buck-thorn, nerprun, proprt, épine de daim.) Tou-
ibis bouquépine semble plutôt une altération par fausse
l'm. que la forme primitive dumot. || xW s. Burge espine,
ns GODEF. bourguespine.]
I Nom vulgaire de l'alaterne, arbrisseau épineux qui
îpartient au genre nerprun.
'BOURGERON [bour-je-ron] s. m.
l'ÉTYM. Peut-être dérivé de l'anc. franc, bourge, primi-
de bourgette (F. bourgeteur), sorte de drap (§ 105), qui
rattache sans doute au lat. burra ( F. bourre et bure), par
e forme hypothétique bûrrioa, §§ 324, 290, 388 et 291.
Séolog.]
I Casaque de toile que portent les ouvriers.
'BOURGETEUR [bour-je-téur] s. m.
ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, bourgette, étoffe de laine
i se fabriquait spécialement en Flandre, § 112. {Cf.
jrgeron.) || 1544. Bourgetteur, dans gay, Gloss. arch.]
I Dialect. (Flandre). Ouvrier en laine.
'BOURGIN [bour-jin] et 'BRÉJIN [bré-jin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bourgln, bregin,
s. § 11, d'origine inconnue : bas lat. bruginus, dans
textes marseillais du xiii<= s. || 1663. Dn filet de pêche
on nomme en Provence unbourgin, J. doublet, dans delb.
c. I 1681. Brégin, Ordonn. dans isambert, Rec. gën. des
c. lois franc, xix, 358.]
(Pêche). Filet à manche garni de deux ailes latérales,
usage sur les bords de la Méditerranée.
BOURGMESTRE [bourg'-mèstr'] .?. m.
ÉTYM. Emprunté de l'allem. burgmeister, m. s. de burg,
âteau, etmeister, maître, §7. || 1309. Bourguemaistre, bour-
istre, dans godef. Suppl.]
Dans certaines villes de Suisse, de Belgique, d'Alle-
igne, premier magistrat, dont les fonctions correspon-
nt à celles de nos maires.
'BOURGNE [bourn'] s. f
ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bourgno, borgne,
s. proprt, cavité, § 11, d'origine incertaine ; le rap-
:>chement avec borgne paraît sans fondement. || 1447.
lins pour pescher... appelez borgnes ou borgnons, texte du
litou, dans du c. borgnus.]
I (Pêche.) Dans les parcs construits pour arrêter le pois-
1 à la marée basse, nasse, sorte de fdet placé àl'extré-
té du parc et dans lequel se prend le poisson quand il
it regagner la mer.
'BOURGOGNE [bour-gôiT] s. f
ÉTYM. Nom propre, § 36 : Bourgogne, province de
mce, du lat. Burgijndia.]
Il Dialect. Sainfoin des prés ou esparcetle.
* BOURGUIGNOTTE [bour-ghi-gnof] s. f.
[ÉTYM. Fém. de bourguignot, autre forme de bourguignon,
originaire de Bourgogne, §g 37 et 136. || xv!" s. Tous ayant
casaques de velours et la bourguignotte en teste, mart. du Bel-
lay, Mém. 10.]
Il (xvie-xviio s.) Sorte de casque léger qui, plus ou
moins modifié depuis l'origine, était encore en usage sous
Louis XIV comme coiffure des piquiers de la garde. ||
P. ext. Vieilli. \ l. Bonnet de marin, dit aussi tapabor.
1 2. Fïg. Faînil. THe.
*BOURJASSOTTE [bour-j à-sot'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bourjassoto, m. s. § 11,
mot qui paraît d'origine espagnole, peut-être tiré du vil-
lage de Burjazot, près de Valence, §13. On dit aussi, dans
le midi de la France, bourjansotte, barnisotte. La forme
bourjanotte, donnée par certains dictionnaires, est une
erreur. || 1611. gotgr.]
Il Dialect. Variété de figue.
*BOURLE [bourl'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. burla, m. s. {cf. burle, burles-
que), § 12. Burla paraît se rattacher au lat. burrœ, plaisan-
teries, dans AUSONE, par l'intermédiaire d'une forme hy-
pothétique *burrula. || xvi" s. brant. vu, 129.]
Il Vieilli. Mystification. Une — que je veux faire à notre
ridicule, mol. B. gent. m, 13.
BOURLET [bour-lè]. F. bourrelet.
■* BOURLINGUER [bour-lin-ghé] ?.. intr.
[ÉTYM. Probablement pour boulinguer, dérivé de boulin-
gue, § 154. || Mot de la fin du xyiii^ s.]
Il 1. Dans le langage des marins, en parlant d'un bâti-
ment, faire de vains efforts pour avancer, contre le vent
et la grosse mer. | 2. P. ext. Famil. En parlant des ma-
telots, faire un travail pénible.
"BOURNOUS [bour-nous']. V. burnous.
1. BOURRACHE [bou-rach'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge borrago, m. s.
altération de l'arabe abourach, proprt, le père de la sueur,
§ 22. La forme la plus usitée pendant le xyi" s. et une
grande partie du xvii= est bourroche; les médecins di-
saient bourrache, d'après furet. || xiiic s. Fleurs de borraces,
ALEBRANT DE SIENNE, daUS LITTRÉ.]
Il Plante herbacée, tvpe de la famille des Borraginées,
à tige et à feuilles hérissées de poils piquants , à fieurs
disposées en grappes. — commune, dite officinale, plante
mucilagineuse dont on emploie les fleurs eu infusion, et
qui doit à l'azotate de potasse qu'elle contient ses pro-
priétés sudorifiques et diurétiques. P. ext. Petite — , nom
donné à une variété de cynoglosse. (F. ce mot.)
2. "BOURRACHE [bou-râch'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine, cotgr. l'assimile à l'anc.
mot bourrache, bouteille de cuir, qui est l'espagn. bor-
racha, § 13; mais les formes anciennes n'appuient pas
cette hypothèse. Les dictionnaires modernes altèrent le
mot en bourrague, bourragne, bourraque. {Cf. bourriche.) i|
Xîiio s. Je i tendi ma bouresce, beauman. Jehan et Blonde,
2826. I xive s. Berroiche, bourrouohe, borreche, dans godef.
bourroiche.]
Il (Pêche.) Sorte de nasse d'osier.
BOURRADE [bou-ràd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bourrer, § 120. || xyi" s. p. de l'estoile,
Journal, ann. 1590.]
Il 1° Vieilli. Coup de dent par lequel le chien enlève
une touffe de poil au lièvre en se jetant sur lui.
Il 2° P. ext. Famil. Poussée que l'on donne à qqn à
coups de poing, à coups de crosse de fusil, etc. || Fig.
n lui donnait des bourrades devant le roi (il le maltraitait
en paroles), st-sim ix, 423.
* BOURRAGE [bou-raj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourrer, § 78. || 1465. Bourraiges de selles,
dans godef. Suppl.]
Il (Technol.)ll l" Action débourrer. Specza^^. Manière
débourrer, de charger une mine.
Il 2° Matière dont on se sert pour bourrer.
BOURRAS [bou-raJ s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourre, § 123. || xiii» s. Dne sorquanie
Qui ne fu mie de borras, G. de lorris, Bose, 1217.]
Il (Technol.) || 1° Grosse toile faite d'étoupes de
chanvre.
Il 2" Famil. Brin rebroussé, inégalité qui empêche de
BOURRASQUE
276
BOURRER
glisser une aiguillée de fil, de soie, de laine, lorsqu'on
enfde l'aiguille ou lorsqu'on coud.
BOURRASQUE [bou-râsk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. borrasca, m. s. § 12. rons.
a dit bourrache, pour franciser le mot. || xvio s. Bourrasque
de vent, R. belleau, ii, 252.]
il Coup de vent violent. Le vent souffle par bourrasques.
Le navire essuya une — . || Fig Sa mauvaise humeur agit par
bourrasques. Ces bourrasques dégoûtèrent tellement le cardi-
nal qu'il voulut quitter la junte, st-sim. m, 464. Essuyer les
bourrasques d'un caractère emporté. Le trône fut renversé par
une — populaire. Cette — aux fauxbourgs, Sat. Ménipp. i, 44.
BOURRE [bour] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. burra, m. s. §§ 324 et 291.]
Il l» Amas de poils détachés de la peau de certains
animaux (bœuf, vache, cheval, etc.), dont on se sert pour
garnir les selles, les bâts, les tabourets, etc. Spécialt.
Poil de chèvre très court, qui, bouilli dans la garance,
sert à teindre. Du rouge de — .
Il 2» P. ext. — de laine, — lanice. | 1. La partie la plus
grossière de la laine, qu'on ne file pas et dont on se sert
pour garnir les matelas, les coussins. | 2. Débris de
laine, qui tombent quand on bat la laine, quand on carde
les draps ou lorsqu'on les tond (— tontisse). || P. anal.
— de soie, la partie la plus grossière du cocon, celle qui
ne se dévide pas. Une étoffe en — de soie, et, ellipt, — de
Marseille, étoffe moirée qu'on fabriquait à Marseille, dont
la chaîne seule était de soie, et la trame de bourre de
soie.
Il 3° P. ext. Duvet qui couvre les bourgeons de cer-
tains végétaux (vigne, palmier, etc.) lorsqu'ils commen-
cent à pousser. || P. anal. Épi lanéagineux du trèfle. Du
trèfle en — , dont la graine est restée dans son enveloppe.
Il 4° Ce qu'on met par-dessus la charge des armes à
feu pour la retenir et la presser. — de fusil, de pistolet, en
étoupe, en papier, en carton, en liège, etc. — de canon, en
foin, en terre, etc.
Il 5° Fig. Action de bourrer qqn, de le malmener, n
faut auparavant essuyer une — que je voudrais éviter, st-sim.
VIII, 449.
1. 'BOURREAU [bou-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourre , § 126. || xiii" s. Li bouriaus
seroit ars, e. boile.\u, Livre des mest. I, lxxxi, 6.]
Il Anciennt. Bourrelet. || De nos jours. (Technol.) Sac
bourré de paille que les ouvriers des salines mettent sur
leurs épaules pour porter les paniers de sel.
2. BOURREAU [bou-rô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xive s. Le licteur, c'est le
bourrel, bersuire, dans littré.]
Il 1° Celui qui a la charge d'exécuter les arrêts con-
damnant à la peine de mort ou à quelque peine corpo-
relle. On méprise les bourreaux, malebr. Rech. de la véinté,
II, m, 6. Son sang, dont tes bourreaux viennent de me cou-
vrir, CORN. Poly. V, 5. Marqué par la main du — . Ce livre fut
brûlé en place de Grève par la main du — . || Valet de -— , aide
du bourreau. Insolent comme un valet de — (probablement
parce qu'il était chargé de souffleter la tête du supplicié).
Il 2" Fig. I 1. Celui qui exécute un meurtre ordonné
par un autre. De deux princesses fils elle fait ses bourreaux,
CORN. Rodog. II, 4. || P. ext. En transportant à celui qui
ordonne le meurtre le caractère odieux attaché à celui qui
l'exécute. Toi-même des tiens devenu le — , corn. Cinna,
IV, 2. I 2. Celui qui torture , qui tourmente qqn. Être le
— de qqn, le faire souffrir. Être le — de soi-même, ne point
se ménager. Le remords est son — , torture sa conscience.
Attache à son esprit un éternel — , corn. Méd. i, 4. P. hy-
perb. Famil. En parlant de qqn qui impatiente. Te tairas-
tu, — ? il P. ext. I 1. Un — d'argent, qui ne le ménage pas.
I 2. — des arbres, nom donné à une plante grimpante,
le célastre du Canada, qui s'enroule si étroitement autour
des arbres qu'il les fait périr.
1. BOURRÉE [bou-ré] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de bourrer, § 45, proprt, ce avec
quoi on bourre un fagot, un filet. || 1326. Tant de bouree
corne de reme, dans delb. Rec]
I. Faisceau de menues branches. | 1. L'âme d'un fa-
got, les menues branches qui sont au milieu. | 2. Sorte
de fagot de petites branches. Faire flamber une — dans la
cheminée.
IL Chasse aux cailles avec un filet nommé allier.
2. BOURRÉE [bou-ré] S. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1642. Bourée, oud.]
ii Danse rustique d'Auvergne, sur un mouvement
deux temps.
BOURRELER [bour-lé ; en vers, bou-re-lé] v. tr.
[ÉTY.M. Dérivé de bourreau, § 154. || xvi" s. Crainte d'esti
bourrelé, fauchet, dans godef. StippL]
Il Tourmenter (l'âme). Le meurtrier que la peur bourre;
THÉOPHILE, Pyr. et Th. m, 1. La conscience bourrelé les n;
chants, acad. Une conscience bourrelée de remords, et, aôs<i
Une conscience bourrelée. Gênée et bourrelée par sa raisc
BOURu. Sévérité' de la pénit. 2.
*BOURRELERIE. V. bourreUerie.
BOURRELET [bour-lè ; en vers, bou-re-lè] et, vieil
BOURLET [bour-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourreau 1, § 133. |i 1386. Bourrel.
pour mettre es couronnes et chapeaux, dans gay, Gloss. arci
I. Coussin rempli de bourre. | 1. Coussinet en riv
avec un vide au milieu pour porter sur la tête un f;<
deau. I 2. Coiffure rembourrée dont on se servait p(.
protéger la tête des jeunes enfants, et, p. ext. coifl'uri
claire-voie, d'osier, de baleines, employée aujourd'l
pour le même usage. | 3. Tour rembourré formant ja(
le bas de la coiffure des hommes et des femmes, .
chaperon. | 4. Bandeau rembourré que les chevaliers p;
talent autour de leur casque dans les tournois, dit to
de livrée, parce qu'il était aux couleurs du prince ou (
seigneur qu'ils suivaient. {V. tortiL) | (Blason.) Ornemr
de l'écu rappelant cet ornement. | 5. Rouleau rempli
bourre et de crins qu'on fixe le long des ouvertures
portes et fenêtres pour intercepter l'air extérieur, i 6. (M
rine.) Cordage tressé autour des mâts, des vergues.
II. Renflement circulaire. ] 1. (Anal.) Dans le cor|
calleux (large bande médullaire blanche qui réunit li
deux hémisphères cérébraux), renflement à l'extrér
par lequel le corps calleux s'unit aux piliers de la vq
du crâne. | 2. Renflement circulaire qui se forme|
une partie du corps par pression , irritation , etc. | .
cialt. Chez le cheval, les ruminants, le porc, renfler
à l'extrémité inférieure de la jambe, au point oii
mence le sabot. | 3. Renflement circulaire qui se fo
qqf autour de la tige ou des branches de certains vi
taux ligneux, soit naturellement, soit par lésion, cons^
tion, etc., provenant d'accident, soit à la suite de
cotte, bouture, greffe, etc. | 4. Renflement au bord d'i
coquille. | 5. Bord circulaire d'une plaque de tôle,
zinc, de plomb, etc., lorsqu'il est roulé sur lui-mêmi
6. Saillie circulaire autour de la bouche d'un canon, >
la douille d'une baïonnette, d'un étambrai.
BOURRELIER [bour-lyé ; en vers, bou-re-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourreau 1, § 115. 1| xiiie s. Quiconque vej
estre boureliers, e. boileau. Livre des mest. 1, lxxxi, 6]
Ii Celui qui fabrique, qui vend des harnais pour lesT
tes de charge (colliers, bâts rembourrés, licous, brid
attelages de charrettes, etc.).
BOURRELLE [bou-rèl] s. f.
[ÉTYM. Fém. de bourreau 2, §37. i| xvi^s. Fortune, vra
bourrelle de la gloire, du pinet, dans delb. Rec]
Il ±° Anciennt. Femme chargée de l'exécution de cejj
taines peines (le fouet, etc.) infligées à des femmes. ||J
Vieilli. Cette femme est une — . Adjectivt. One fièvre — , d'a|
Printemps, 46. Leurs bourrelles mains, Sat. M(fnipp, ii, f
Il 2" Vieilli. Femme du bourreau.
BOURRELLERIE [bou-rèl-ri ; en vers, -rè-le-ri] s.
[ÉTYM. Dérivé de bourrelier, § 68. acad. 1694-1835 '
bourrelerie. || xiii^ s. Bourelerie, e. boileau. Livre desi
I, LXXXI, 6.]
Il Métier, commerce de bourrelier.
*BOURRE-NOIX [bour-nwd;m tws, bou-re-...]*.
[ÉTYM. Composé de bourre (du verbe bourrer) et nq
§ 209. Ii Néolog.]
Ii (Technol.) Poinçon qui sert à repousser, à déga
la noix du chien d'un fusil.
BOURRER [bou-ré] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bourre, § 154. || xvi" s. Les tierce
sur la pie agassante... La bourrent tour à tour, cl. gauce
Po(fs. p. 248.]
I. Remplir (qqch) en y enfonçant de la bourre. — j
coussin, un matelas, etc. Spécialt. — une arme à feu, y <
foncer la bourre par-dessus la charge. i| P. ext. Fami\
BOURRETTE
— 277
BOURSER
— qqn de nourriture, de gâteaux. Deux tranches succulentes
de jambon), Dont je sus fort bien me — , mol. Amph. i, 2. ||
''ig. I 1. — qiin de grec et de latin. | 2. — qqn de coups de
loing, et, absolt, — qqn, le maltraiter en le poussant, et,
anal, le malmener en paroles.
II. (T. de chasse.) Enlever, arracher la bourre. (Se
lit du chien de chasse qui, en se jetant sur le gibier, lui
rrache une touiFe de poils.)
*BOURRETTE [l)0u-ret'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bourre, § 133. || xvio s. o. de serres,
■, 15.]
Il Bourre, soie grossière qui entoure le cocon.
BOURRICHE [bou-rïch'] s. f.
[htym. Origine incertaine; semble être le même mot
,'■ bourrache 2. || xvii° s. voit. Lett. 108.]
Panier sans anse, de forme oblongue, grossièrement
«', qu'on garnit de paille et dont on se sert pour faire
,;er des huîtres, du gibier, du poisson, etc. Une —
huîtres, contenant habituellement douze douzaines. {V.
loyére.) || Panier ovale dans lequel les oiseleurs trans-
ortent les oiseaux de marécage qu'ils ont pris vivants.
"BOURRIER [bou-ryé] s, m.
[ÉTYM. Dérive de bourre, § 115. || xvi^ s. carloix, i, 37.]
Il Vieilli. Petit amas de paille, d'ordure. || Specialt. \
. Pailles qui restent dans le blé battu. Enlever les boues,
ourriers, fumiers, jaubert. Des causes de la dépopulation
1767). I 2. Raclures qu'on enlève du cuir en l'écharnant.
BOURRIQUE [bou-rïk'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bourrico, m. s. fém.
e bourric, âne, qui dérive du lat. burricus, sorte de petit
heval, § 11. Il 1642. oud.]
Il Famil. Femelle de l'âne. Eh quoi! charger ainsi cette
auvre —, la f. Fab. m, 1. 1| Fig. Personne très ignorante.
BOURRIQUET [bou-ri-kè] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bourriquet, m. s.
11. {Cf. bourrique.) || x\i'^ s. Harry ! bourriquet, Rab. 1, 11.]
Il 1" Petit ânon. || Ane de petite espèce.
Il 2" Fig. (Technol.) Ce qui sert à porter une charge.
Specialt. 1 1. Civière, panier dont se servent les maçons,
9s carriers, les mineurs , pour élever des fardeaux, au
aoyen de grues, de tourniquets, etc. | 2. Chevalet sur le-
uel le couvreur pose les ardoises pendant son travail,
ur lequel le ferblantier appuie les branches des cisailles.
*BOURRIQUIER [bou-ri-kyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourrique, § 115. || Néolog.]
Il Conducteur d'ânes, de bourriques.
*BOURRIR [bou-rir] v. intr.
[ÉTYM. Semble le môme mot que l'anc. franc, burir,
'élancer (F. godef. burir), d'origine inconnue. || xvi^ s.
ourrir ne se peut dire proprement que lorsque les perdrix par-
ent de gayeté... ou d'elles mesmes, d'argussia, dans delb.
lec]
Il (Fauconn.) En parlant de la perdrix, faire bruire ses
lies en prenant son vol.
*BOURROIR [bou-rwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourrer, § 113. || Néolog.]
Il (Technol.) Ce qui sert à bourrer,
'BOURRON [bou-ron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourre, § 104
Il (Technol.) Laine en bourre.
BOURRU, UE [bou-ru] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bourre, § 118.
ous les animaux, c'est le lièvre, DU pinet, Ilist
'Une, XI, 39.]
Il 1° Où il y a de la bourre, qui n'est pas lisse. Fil — ,
nde, inégal. Plante bourrue, dont certaines parties sont
arnies d'une sorte de bourre. P. anal. Pierre bourrue,
lierre de construction à peine dégrossie, dont on a seu-
nment enlevé la surface trop tendre, le bousin. (F. ce
'lot.) Hachure bourrue, qui a des aspérités, des irrégulari-
i's. Vin —, vin grossier et épais, et, specialt, vin nouveau.
Il 2" Fig. Qui a l'accueil rude, qui bourre les gens. Un
omme — . Dût-on m'appeler et fantasque et — , boil. Sat. 3.
'. ext. Caractère — . Humeur bourrue. || Suhstantivt. Votre
ère est un — fieffé, MOL. Tart. ii, 3. Un — bienfaisant, ce-
la qui cache sa bonté sous des manières bourrues. || P.
xt. Moine — , suivant une croyance superstitieuse, reve-
ant en costume de moine qui maltraitait ceux qu'il ren-
ontrait. |i Dans cotgr. (1611), moine bourry, moine beur.
*BOURSAL [bour-sàl] s. m.
Néolog.
xvi" s. Le plus bourru de
nat. de
[ÉTYM, Emprunté du provenç. mod. boursal, m. s. dé-
rivé de bourso, bourse, § 11. {Cf. bursal.) || 1783. encycl.
MÉTU.]
Il (Pêche.) Filet en bourse conique, dont la pointe entre
dans un autre filet.
"BOURSAUT [bour-sô] s. m.
[ÉTYM. Composé avec saut, autre forme de saule (F,
saule et cf. marsault), et bour, dont le sens est incertain,
peut-être provenç. bourd, bâtard. (F. bourd.) || 1564. Bour-
saul onmarsaul, J. Thierry, Dict. franç.-lai. \ 1690. Boursaut,
FURET.]
Il Variété de saule. {Cf. marsault.)
BOURSE [bours'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. bûrsa, m. s. grec Sûpua, cuir, S 324
et 291.]
I. Petit sac de cuir, d'étoffe, etc., à cordons ou à fer-
moir, destiné à contenir l'argent de poche. Une — bien
garnie. Une — plate, presque vide. Logeant le diable en sa —,
C'est-à-dire n'y logeant rien, la F. Fab. ix, 16. Sans — délier,
sans ouvrir sa bourse, sans rien dépenser. Fig. Tenir les
cordons de la — , pouvoir l'ouvrir ou la fermer, avoir le
maniement de l'argent. — de quête, que celui, celle qui
quête présente à la ronde pour recevoir les offrandes.
Coupeur de — (au temps où l'on portait la bourse attachée
à la ceinture), voleur de profession. Demander la — ou la
la vie, en parlant d'un voleur, menacer qqn de mort s'il
ne livre pas sa bourse. Fig. Ouvrir sa — à qqn, mettre à
sa disposition l'argent qu'on a. || P. anal. \ 1. En Orient,
monnaie de compte. — d'argent, 500 piastres. — d'or,
30,000 piastres. Le sultan lui fit remettre 5 bourses d'or. |
2. Pension gratuite accordée à un élève dans un établis-
sement d'éducation (lycée, école du gouvernement, sé-
minaire, etc.). Une — entière. Une demi — . || P. ext. Lieu pu-
blic où s'assemblent les courtiers, agents de change, etc.,
pour des opérations commerciales, financières, sur des
valeurs dont le cours est variable. Le cours de la —, le
cours quotidien des valeurs négociées à la bourse. Af-
faires de — , qu'on traite, qu'on négocie à la bourse.
Jouer à la — , spéculer sur la hausse et la baisse des va-
leurs. Faire un coup de — , un coup heureux en jouant à
la bourse.
II. Petit sac. || Specialt. \ 1. Petit sac de taffetas noir
où les hommes, au siècle dernier, renfermaient l'extré-
mité de leurs cheveux rassemblés par derrière en forme
de queue, | 2. Poche en réseau qu'on place à l'entrée
du terrier pour prendre les lapins, lorsqu'on chasse au
furet. I Filet à poisson en forme de poche. (F. boursal,
manche.) | P. anal. (Anat.) Bourses muqueuses, petits sacs,
follicules membraneux humectés par un liquide plutôt
séreux que synovial, et placés sous la peau dans les
points où il y a de grands frottements, aux genoux, aux
coudes, etc. Bourses synoviales, petites poches membra-
neuses contenant la synovie, et placées aux articulations
et sur le trajet de certains tendons, pour en faciliter les
mouvements. Absolt Les bourses, l'enveloppe des testicu-
les. I 3. (Botan.) Capsule des anthères. | Bourgeons courts
et coniques des arbres, qui se développent sur les lam-
bourdes (petites branches à fruit) de certains arbres frui-
tiers et ne produisent que des boutons à fleurs et fruits. |
Membrane, dite aussi volva, qui renferme certains cham-
pignons avant leur entier développement. | P. ext. — à-
pasteur, — de-berger, noms vulgaires d'une variété de
thlaspi, plante dite aussi tabouret. (F. thlaspi.) | 4. P. ext.
Carton à gousset où le prêtre met le corporal dont il
doit se servir en célébrant la messe.
*BOURSEAU [bour-sô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourse, § 126. || (Au sens 1".) 1611,
COTGR. I (Au sens 2°.) 1676. félibien, Dict. d'archit.}
Il l» Vieilli. Gonflement de la peau produit par un
coup, un frottement.
Il 2» P. anal. Grosse moulure qu'on forme sur l'arête
supérieure ou les arêtes latérales des toits d'ardoise, et
que l'on recouvre de plomb, de zinc.
Il 3" P. ext. Sorte de batte dont se servent les plom-
biers pour cintrer les feuilles de plomb sur le moule
cylindrique dit tondin, lorsqu'ils fabriquent des tuyaux.
* BOURSER [bour-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bourse, § 154, proprt, plier en bourse,
Qqns écrivent bourcer. || 1611. cotgr.]
Il (Marine.) Carguer partiellement une voile , de ma-
BOURSET
278 —
BOUSSOLE
nière à n'en laisser qu'une partie prendre le vent , lors-
qu'on veut ralentir la marche du navire.
* BOURSET [bour-sè] s. m.
[ktym. Altération du holland. boeg-zeil, proprt, voile
(zell) de l'avant (boeg), § 10. Qqns écrivent bourcet. || 1606.
Bourset de hune, nioot.]
Il (Marine.) || Anciennt. Voile du mât de misaine, en
avant du navire. || De nos jours. Voile suspendue au mât
aux deux tiers de la vergue.
"BOURSETTE [bour-sef] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de bourse, § 133. || 1828. Dne bourcete brou-
dee d'or, dans delb. Mater.]
Il 1° Vieilli. Petite bourse.
Il 2" Fig. P. anal. \ 1. Petit sac de peau adapté à chacune
des tiges qui tirent les soupapes d'un orgue, pour empo-
cher le vent de passer entre les tiges. | 2. Nom vulgaire
d'une variété de thlaspi, dite aussi — de-pasteur, — de-ber-
ger. I 3. Nom vulgaire de la mâche, (agad. écrit bourcette).
BOURSICAUT [bour-si-kô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourse, § 138. || 1296. Bourseoo, dans
DELB. Rec]
Il Famil. Petite bourse de réserve. Remplir son — . || P.
ext. Petites économies.
*BOURSICOTER [bour-si-kô-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de boursicot, pour boursicaut, § 154, ||
H xvi" s. N. DU FAiL, EutrapcL]
Il 1° Vieilli. Faire un boursicaut.
il 2o Néolog. (Avec une nuance défavorable.) Se livrer
à de petites opérations de bourse
'BOURSICOTIER [bour-si-kù-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boursicoter, § 115. || Néolog.]
Il Famil. (Avec une nuance défavorable.) Celui qui se
livre à de petites opérations de bourse.
BOURSIER, 1ÈRE [bour-syé, -syèr] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourse, § 115. || (Au sens I.) xiii" s.
K. BoiLEAU, Livre des mest. II, vm, 13. | (Au sens II.)
xvie s. PASQ. dans godef. Suppl.]
I. Qui fait des bourses. Ouvrier — .
II. Qui a obtenu une bourse dans un établissement
d'éducation (lycée, collège, séminaire, etc.). Élève — . |j
Substantivt. Un —, une boursière de l'État.
III. S. m. Celui qui fait métier d'opérations de bourse.
BOURSILLER [bour-si-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bourse, § 101. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Contribuer, payer de sa bourse. || Fig. Payer
son tribut (à la galanterie). La laide boursille dans son do-
mestique, GHERAUDi, Th. ital. VI, 80.
BOURSON [bour-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bourse, § 104. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Gousset de pantalon. Tirant d'un — un demi-
louis, LA F. Raçiotin, v, 1.
BOURSOUFLAGE [bour-sou-flàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de boursoufler, § 78. || Mot de la fin du
xvme s. Admis acad. 1798.]
Il État de ce qui est boursouflé.
BOURSOUFLÉ, ÉE [bour-sou-flé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de boursoufler, § 44. || xvi« s. Fol
boursouflé, rab. m, 38.]
Il Fig. Style — , ofi l'on trouve par places une enflure
sous laquelle on sent le vide.
*BOURSOUFLElVIENT [bour-sou-fle-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boursoufler, § 145. || xvi» s. paré, xv, 5.]
Il Action par laquelle qqch se boursoufle.
BOURSOUFLER [bour-sou-flé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec le radical boud, qui indique gon-
flement {cf. bouder), et souffler, § 203. Boudsoufler est en-
core usité en Normandie. Sur le changement du d en r,
cf. borne, et V. § 414. || xiii" s. Vieus et ords et borsoflez,
H. DE LA FERTÉ, dans RomanccrOj p. 188.]
Il Produire une boursouflure sur (qqch). Cette maladie luia
boursouflé les chairs. La porcelaine s'est boursouflée djins le four.
BOURSOUFLURE [bour-sou-fliir] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boursoufler, § 111. || 1549. R. est.]
Il Distension, enflure qu'offre par places une surface
unie et sous laquelle on sent le vide. La — du visage.
Cette glace présente quelques boursouflures. Les boursouflures
d'un terrain. Fiq. — du style.
*BOUSAGE [bou-zuj'J s.
[ÉTYM. Dérivé de bouser, § 78. |
Il (Technol.) Action de bouser.
Néolog.]
Il 1° Action d'égaliser, d'affermir le sol d'une aire
battre le blé, en y étendant une couche de terre mélii:
gée de bouse de vache.
Il 2" Opération qui consiste à plonger dans un ba
d'eau et de bouse de vache les étoffes qui ont reçu
mordant destiné à rendre la teinture stable, pour fix
le mordant ou en enlever l'excès. P. ext. Opération an
logue où la bouse de vache est remplacée soit par (
son, soit par certains sels.
'BOUSARD [bou-zàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouse, § 147. || 1721. trév.]
Il (Vénerie.) Fiente du cerf au printemps, quiressemi:
à la bouse de vache.
BOUSCULER [bous'-ku-lé] v. tr.
[ÉTYM. Altération de bouteculer, composé de boute d'
verbe bouter) et cul, §§ 154 et 203, qui se trouve dès '
xiiio s. {Cf. culbuter.) Bousculer paraît inusité au xvu» s.
Admis ACAD. 1798.]
Il Culbuter. Les premiers rangs furent bousculés par l'e
nemi. || P. ext. Mettre en désordre, sens dessus dessoi;
en poussant brusquement. — les meubles pour passer.
a été bousculé par la foule.
BOUSE [bouz'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xn^ s. n muert come but
en se bouse, rencl. de moiliens, Miserere, cciv, 12.]
Il Fiente de la vache, du bœuf.
'BOUSER [bou-zé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bouse, § 154. || Néolog.]
Il (Technol.) Préparer avec de la bouse de vache. (C
bousage.) 1 1. Couvrir d'une couche de terre mélangée >
bouse de vache (le sol d'une aire à battre le blé). | 2. Plo
ger (une étoffe mordancée) dans un bain d'eau et de bou
de vache. (F. bousage.)
'BOUSIER [bou-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouse, § 115. |] Néolog.]
Il Insecte coléoptère formant un genre des Scarabéid
qui vit dans les bouses de vache, le crottin de cheval, ef
dont le mâle a souvent sur la tête ou sur le corselet
élévations en forme de corne.
BOUSILLAGE [bou-zi-yaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bousiller, § 78. || 1521. Bouzillage, d|
GAY, Gloss. arch.]
Il 1° Torchis fait de terre détrempée et de paille
chée, qu'on emploie dans les constructions rustiquei
chaumière, grange, etc. {Syn. bauche, torchis.)
Il 2° Fig. Ouvrage exécuté sans soin, avec négligence
précipitation.
BOUSILLER [bou-zi-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bouse, § 101. || 1583. Dn tas amoncal
Que Promethé avoit d'argUe bousillé, bretonnayau,
delb. jRec]
Il Faire en bousillage. | 1. Construire en torchis.
Fig. Exécuter (qqch) avec négligence.
BOUSILLEUR, EUSE [bou-zi-yeur, -yeuz'] s. m. e
[ÉTYM. Dérivé de bousiller, § 112. || 1491. BouzUleur, daU
GAY, Gloss. arch.]
Il Celui, celle qui bousille.
1. BOUSIN [bou-zin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouse, § 100. || 1611. cotgr.]
Il 1° Tourbe de qualité inférieure.
Il 2° Glaçon dont l'eau en se congelant a retenu dei
matières étrangères, terre, sable, herbe.
Il 3° Partie superficielle de la pierre de taille qu'on eBj
lève comme trop tendre pour être employée dans l
construction.
2. "BOUSIN [bou-zin] s. m.
[ÉTYM. Semble emprunté de l'argot des matelots
bowsing (ken), maison où l'on boit, § 8. || Néolog.]
Il 1» Trivial. Cabaret borgne, mauvais lieu. ;
Il 2» /*. ext. Désordre, tapage. ;
"BOUSINGOT [bou-zin-gô] s. m.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de bousin 2, § 136. || Néolog.
Il 1° Chapeau de matelot.
Il 2° (Peut-être à cause du cbapeau et du costume
centriques qu'ils avaient adoptés.) Nom donné en Fran
après la révolution de 1830, à des jeunes gens qui "
chaient des opinions très démocratiques.
BOUSSOLE [bou-sol] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. bussola, m. s. proprt, pet,
boîte, § 12. Il xvio s. A droicte calamité du boussole, rab. V, 1
BOUSTROPHEDON
— 279
BOUT
j lo Instrument fondé sur la double propriété qu'a
iruillc aimantée de se diriger vers le pôle nord, et de se
■lier de la verticale à mesure que l'on s'approclie
s. Les anciens, n'ayant pas la — , ne pouvaient naviguer
les côtes, MONTESQ. Rom. 4. — ordinaire, à aiguille
sur un cadran horizontal, qui par sa direction
nord indique la position du lieu oil on se trouve
port aux points cardinaux. — de déclinaison, qui
i aiguille mobile, sur un plan horizontal, un appa-
;i- déterminer le méridien terrestre, de manière à
r pour chaque lieu la déclinaison de l'aiguille
'0, angle que fait avec le méridien terrestre le mé-
iiiagnétique. — marine ou compas de mer, boussole
maison suspendue de manière à se maintenir cons-
il dans un plan horizontal malgré le mouvement
10. {V. balancier [du compas], suspension.) — d'in-
11, à aiguille mobile dans un plan vertical, et qui
,. mesurer, par son inclinaison relativement à l'ho-
n, la latitude du lieu où l'on se trouve. || P. anal.
ter à la — , planter un arbre en lui donnant la môme
intalion qu'il avait dans la pépinière.
2° Fig. Ce qui sert à se diriger, à se conduire. Famil.
Ire la — . M™^ deLavardin et M. d'Harouys sont mesbous-
s, SÉv. 422. Notre intérêt est toujours la — Que suivent
nj opinions, flor. Fab, m, 17.
3" Nom donné à une constellation de l'hémisphère
ailral, près du tropique du Capricorne.
lOUSTROPHÉDON [bous'-trô-fé-don] s. m.
:tvm. Emprunté du greo pouaTpocpT|5ôv, adv. qui si-
on tournant à la façon des bœufs (qui labourent).
-. Une manière d'escripture que les Grecs appellent bus-
ti|hedon, vigenèue, Philostrate, dans delb. Rec. Admis
K\u. 1762.]
(T. d'anliq.) Ancienne écriture grecque, k lignes al-
tiiiativement écrites de droite à gauche et de gauche à
dite, qu'on trouve dans certaines inscriptions, dans cer-
iiies légendes, médailles.
■. BOUT [bou] s. m.
iîTYM. Subst. verbal de bouter, § 52. || xii^ s. Son fust
gii devant lui enz es prez ; Li bouz en est en la terre coulez,
A^cans, 6662.]
1 1" Partie extrême qui commence ou qui termine un
c|ps, une étendue, que l'on considère dans le sens de la
l'ig'ueur. Les deux bouts d'une planche, d'une corde, d'une
ajiue. Le gros — , le petit — d'une queue de billard. Un bâton
àjiux bouts, ferré aux deux bouts. Le haut — de la table,
pbe d'honneur, et, fig. Tenir le haut — dans une ville, à la
ojc, y occuper les premiers rangs, n faut... tenir toujours
fijement comme les deux bouts de la chaîne, boss. Libre Arb.
4 )'un — à l'autre, et, dans le même sens, arch. De — en
-j J'ai parcouru ce jardin, et, p. ext. J'ai lu ce livre d'un —
à|iutre. Aux deux bouts de la terre étendre mes travaux, corn.
<[', V, 7. A tout — de champ {loc. adv.), à toute place, et,
à tout propos. Le bon —, le côté par lequel il faut
ndre un objet. Spécialt. (Marine.) Le — du câble, qui
le à bord. Fig. Prendre une affaire, une personne par le
fcj — . On ne sait par quel — le prendre. On l'a pris par tous
bouts. Famil. — ci — là, par ce bout-ci ou ce bout-là,
ifféremment. Brûler la chandelle par les deux bouts (de
nière à la consumer plus vite) [loc. prov.), épuiser
. revenu par toutes sortes de dépenses, miner sa santé
toutes sortes d'excès. Joindre les deux bouts (par allu-
a à une corde qui est juste assez longue pour que les
IX bouts se rejoignent autour de l'objet qu'on veut
), arriver tout juste d'un bout de l'année à l'autre, la
lense n'excédant pas le revenu.
2" Partie qui termine un corps, une étendue. Pousser
h du — de sa canne, du — du pied. Toucher qqch du —
doigt, légèrement, sans appuyer. Faire toucher qqch du
du doigt, d'une manière palpable. Arch. Toucher du —
ioigt une chose qu'on craint, qu'on espère, en être très
s. Je touche enfin mon départ du — du doigt, sÉv. 266.
'. Avoir des yeux, de l'esprit au — des doigts, avoir une
nde dextérité de mains. Avoir un ouvrage au — des doigts,
i expert à l'exécuter. Lever, porter qqch avec le — du
jt, sur le — du doigt, sans le moindre effort. Fig. Savoir
h sur le — du doigt, sans la moindre incertitude. (F.
jt.) P. anal. Savoir sa leçon sur le — du doigt, sur le —
son doigt, la savoir d'une manière imperturbable. En
1 lant d'un travail manuel. L'avoir au — des doigts, en
avoir la pratique, et, spécialt, en parlant des instruments
de musique qui ont un doigté. Avoir un morceau (de mu-
sique) au — du doigt, savoir l'exécuter. Le — de la langue,
et, fig. Avoir qqch au —, sur le — de la langue, être sur le
point de dire une chose, et ne pas la dire parce qu'on
s'arrête à temps ou parce que la mémoire vient à man-
quer. Le — des dents, et, fig. Manger du — des dents, en
touchant à peine les aliments. Le — des lèvres, et, fig.
Rire du — des lèvres, ne pas rire franchement. Accorder
qqch du — des lèvres, de mauvaise grâce. Le — du nez, et,
p. ext. Montrer le — de son nez, apparaître, et, fig. Ne pas
voir plus loin que le — de son nez, avoir l'esprit borné, et
(par allusion à la goutte qui pend au nez et menace de
tomber) Cela lui pend au — du nez, qqch le menace, va
tomber sur lui, dans un instant. Le — de l'oreille, et, fig.
(par allusion à la fable de l'âne reconnu sous la peau du
lion à ses longues oreilles). Laisser voir, montrer le — de
l'oreille, laisser voir par qq endroit ce qu'on veut cacher.
— du sein, le mamelon. P. ext. Un — de sein artificiel, de
caoutchouc, d'ivoire ramolli. Effleurer du — de l'aUe. Le
— de la plume (à écrire), et, fig. Avoir qqch au — de sa
plume, être sur le point de l'écrire. Le — de l'arme, du fu-
sil. Tirer à — touchant {vieilli), à — portant, le bout de
l'arme touchant ce que l'on vise, et, fig. Lâcher une plai-
santerie à qqn à — portant, directement et en face. Des
tuyaux placés — à — , le bout de l'un touchant le bout de
l'autre. — ferré, dont on garnit l'extrémité d'une canne.
P. ext. et spécialt. Clef à — , qui se termine par un bout
plein, et non foré. Cheville à — perdu, cheville dont le bout
se perd dans la muraille d'un navire, ne la traverse pas
entièrement. Le — du fleuret, le bouton qui garnit la
pointe. Au — de l'aune faut le drap (prov.), le drap qu'on
mesure finit par faire défaut au bout de l'aune, toute
chose a sa fin. || Spécialt. \ 1. (Marine.) Le — d'un navire,
l'avant, la proue. Avoir lèvent de —, soufflant de l'avant,
c'est-à-dire dans la direction contraire à la marche du
navire. Aller — au vent, la proue contre le vent. Aborder de
— au corps, en touchant de la proue de son navirele corps,
le flanc de l'autre bâtiment. Filer un câble par — , le faire
sortir par l'écubier placé à l'avant. | 2. (Boucherie.) — sai-
gneux du veau, du mouton, etc., extrémité saignante de la
partie qui reste du cou lorsque la tête en a été séparée. H
Arriver au — du chemin, aller au — du monde, et, fig. S'il ob-
tient cela, s'il fait cela, c'est tout le — du monde, c'est la
limite extrême de ce qu'il pourra obtenir, faire. Au — le
— {loc. prov.), au bout se trouvera le bout, la chose ira
tant qu'elle pourra. Au — du fossé la culbute, se dit de qqn
qui suit une voie au bout de laquelle la ruine l'attend. || Le
— de l'année, n suffit qu'à la fin J'attrape le — de l'année, la f.
Fab. VIII, 2. Au — du mois, et, p. ext. Au — de qqs jours.
Spécialt. Dn — de-l'an, service funèbre qu'on célèbre au
bout de l'année de deuil. Être au — de ses ressources, de
ses écus. Être au — de son discours. Être au — de son rôle,
de son rôlet, et, dans le même sens, au — de son rouleau,
avoir dit, avoir fait tout ce qu'on sait dire, tout ce qu'on
sait faire, être à bout de ressources. Vous n'êtes pas au —
de vos peines. Pousser une entreprise jusqu'au — ; ellipt.
Venir à — de qq entreprise, et, p. ext. Venir à — de son ad-
versaire, le vaincre. Voyons si ta constance ira jusques au — ,
CORN. Cinna, v, 1. Être à — de patience, de forces. Être à
— de voie, de ressources. Mettre à — {arch.), réduire à la
dernière extrémité, et, spécialt, Pousser à —, pousser, fati-
guer qqn jusqu'au point où il ne peut plus se contenir.
Au — du compte, le compte fait, tout étant considéré.
Il 3" La partie qui termine un corps, séparée du reste
et à l'état de fragment. Un — de corde, de fil. Un — de bou-
din. Un — de planche. Un — de chandelle. Fig. Des économies
de bouts de chandeUes, économies faites sur des choses
qui n'en valent pas la peine. Un — de plume (pour écrire).
Un — d'aile. Des bouts de manche, petites manches que les
gens de bureau mettent par-dessus les manches de leur
habit pour les préserver. Un — d'ambre, petit tuyau d'ani-
bre que le fumeur met dans sa bouche et dans lequel il
place le cigare, la cigarette, ou auquel il adapte le tuyau
de la pipe. || — rimé, fin de vers, rime qu'on donne à
remplir en complétant le vers. (F. — rimé.) || Fig. Un —
d'homme, qui n'a pas la taille d'un homme. Un — de rôle
(à jouer au théâtre). Un — de messe, de sermon. Écrire un
— de lettre. Un — de chemin. Faire un — de toilette.
2. * BOUT [bou] 5. m.
BOUTADE
280
BOUTEILLE
[irrvM. Origine incertaine. Peut-être même mot que
l'anc. franc, bout, au sens d'outre, le poisson ainsi nommé
pouvant être comparé à une outre. || 1558. Poisson rond
que les uns appellent lune, les autres mole, ou bout, ou mole-
bout, G. MOREL, dans delb. Rec]
Il Nom vulgaire du môle, dit aussi poisson lune, dont la
queue est si courte et si haute verticalement qu'on dirait
un poisson dont on aurait coupé la partie postérieure.
BOUTADE [bou-tàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé débouter, au sens de pousser une pointe,
§ 120. A supplanté boutée, encore dans oud. en 1642. ||
XVI« s. MONTAIGNE, III, 12.]
I. Action, parole qui s'échappe brusquement. | 1. Brus-
que caprice. D'où vient cette — ? mol. Éc. des f. iv, 8. | 2.
Saillie d'esprit. Je hasarde souvent des boutades de mon es-
prit, MONTAIGNE, iv, 64. Une satire fade. D'un plaisant du pays
insipide —, boil. Ép. 6. | 3. Trait de mauvaise humeur.
Sa misanthropie se traduit par des boutades contre les hommes
et les choses.
II. Ancienne. Sorte de petit ballet, pièce musicale de
fantaisie.
*BOUTAGE [bou-tâj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, § 78. |) 1488. Halage ou boutage,
dans godef]
Il 1° Action de bouter, de pousser, d'enfoncer les épin-
gles dans les trous de papier où elles sont arrangées sy-
métriquement.
Il 2" Action de pousser, de diriger un train de bois.
P. ext. Endroit oii se tient celui qui le dirige.
BOUTANT [bou-tan]. V. bouter.
BOUTARGUE [bou-tàrg'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. boutargo ou pou-
targo, qui vient de l'arabe boutarkha, m. s. §§ 11 et 22. acad.
admet botargue à côté de boutargue. Qqns disent poutargue.
Il xvi<= s. Boutargues, rab. i, 3.]
Il Hors-d'œuvre qu'on prépare dans le Midi, œufs de
poisson salé, spécialement de mulet, confits dans du vi-
naigre. (F. caviar.)
BOUT-DEHORS [boud'-hôr; en vers, bou-de-...]. V.
boute-hors.
*BOUT-DE-L'AN [boud'-lan; en vers, bou-de-...]
s. m
[ÉTYM. Composé de bout, de, 1' et an, § 177. || 1631. mo-
NET, Abrégé du parallèle.]
Il Service funèbre qu'on célèbre au bout de l'année
de deuil. (F. bout 1, 2°.)
'BOUTE [bout'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. bouto, m. 5. § 11.
L'anc. franc, a bout, m. s. qui correspond à Vital, botte,
bas lat. bûttem, mot d'origine incertaine. {Cf. botte et bou-
teille.) Il xvii^ s. Vin qui sent la boute, fauchet, Orig. des
dignités, i, 12.]
Il (Technol.) Outre, tonneau pour le transport du vin,
pour contenir l'eau douce à bord d'un bâtiment. || Baril
à tabac. || Boîte contenant une certaine quantité de cartes
rangées par jeux.
BOUTÉ, ÉE [bou-té] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bouter, § 44. || xiii'' s. Vins en-
îuteiz et boteiz, ruteb. dans delb. Rec. \ (Au sens 2".)
4690. FURET.]
Il 1° Vin —, qui a poussé au gras.
Il 2» Cheval —, qui boute, qui s'appuie en marchant sur
la pince. (F. bouleté.)
* BOUTE-A-PORT [bout'-à-pôr] s. m.
[ÉTYM. Composé de boute (du verbe bouter, mettre), à
et port, § 209. || 1723. Texte dans delb. Rec]
Il (Marine.) Officier chargé de faire ranger les bateaux
qui arrivent dans un port.
•BOUTEAU [bou-tô]. F. bouteux.
*BOUTE-CHARGE [bout'-chàrj' ; en vers, bou-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de boute (du verbe bouter, mettre) et
charge, § 209. || Néolog.]
Il (T. militaire.) Sonnerie pour avertir les cavaliers de
placer la charge sur leurs chevaux.
"BOUTE-DEHORS [bout'-de-hor]. F. boute-hors.
1. "BOUTÉE [bou-té] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de bouter, pousser, § 45. {Cf.
boutade.) | xin« s. Ne peut ferir a coup, ainchies fiert de boutée,
Doon de Mayence, 8880.]
I
1. Vieilli. Boutade. La plupart de nos actions ne sont q
saillies et boutées, charron. Sagesse, i, 5.
II. Ce sur quoi qqch boute, bute, s'appuie. || Spécir
I 1. Ouvrage de maçonnerie pour supporter la pou^
d'une voûte, d'une terrasse. | 2. Massif de pierres, eu
qui supporte la poussée d'un pont.
2. ".BOUTÉE [bou-té] s. f
[ÉTYM. Dérivé de boute, § 119. || Néolog.]
Il (Technol.) Le contenu d'une boute, où une certa.
quantité de cartes sont rangées par jeux.
BOUTE-EN-TRAIN [bout'-an-trin] s. m.
[ÉTYM. Composé de boute (du verbe bouter, mettre),
et train, § 209. || 1751. encygl.]
Il Celui qui met en train, en gaieté ceux avec lesqu(
il se trouve. Ce sont de véritables — . || Spécialt. \ 1. Oise
chanteur qu'on met avec de plus jeunes pour leur appre
dre à chanter. | 2. Étalon qu'on met dans le voisinage d
femelles pour connaître si elles sont en état d'être sailli(
BOUTEFEU [bout'-feii] s. m.
[ÉTYM. Composé de boute (du verbe bouter, mettre) et fi
§ 209. Il 1369. Boutefus pour les canons, dans gay, Gloss. an
Il 1° Bâton portant à son extrémité une mèche p
mettre le feu à la charge du canon. || P. ext. Vieilli. \
Celui qui met le feu à la pièce. | 2. Incendiaire.
Il 2" Fig. Celui qui excite, fait éclater la discorde,
sédition.
BOUTE-HORS [bout'-hor] S. m.
[ÉTYM. Composé de boute (du verbe bouter, pousser
hors, § 209. On trouve aussi boute-dehors et, par allérati>
bout-dehors. || 1394. Jeu de la pelote appelle boute-hors, da
DU c. boutare.]
I. Ancien jeu analogue à celui du roi détrôné, fi
Vieilli. Jouer à — , se faire concurrence.
II. (Marine.) || 1» Allonge qu'on adapte aux ve;
pour porter les bonnettes.
Il 2° Vieilli. Perche munie d'un croc pour tenir 1';
à distance pendant qu'on la lève pour qu'elle n'eni
mage pas le cordage. || Perche ou pièce de bois
empêcher un autre bâtiment de venir à l'abordage.
III. Fig. Vieilli. Art de se produire, de se pous-
dans le monde. Il y a bien des savants qu'on n'estime p
parce qu'ils n'ont point de — , furet. Dict. Nous autres gf
de robe... Les gens d'épée n'ont point le boute-dehors com
nous, gherardi. Th. ital, m, 147.
BOUTEHiLE [bou-tèy'] S. f.
[ÉTYM. Du bas lat. "biitticula, wi. s. diminutif de butte
outre {cf boute), §§ 348, 366, 310, 390, 290 et 291. || xii'
Botele, Tristan, dans godef. Suppl.]
Il 1" Vase portatif, à ventre cylindrique, à col étr
et allongé, destiné à contenir des liquides, et particu"
ment du vin. Due — de verre, de grès, de cuir. Remplir,
boucher, déboucher une — . Une — de bière, d'eau-de-vie. V'
comme la — à l'encre, et, fig. C'est la — à l'encre, on n'yN
rien. Il n'a rien vu que par le trou d'une — {fig. prov.), il i
qu'une vue très bornée des choses. Spécialt. Bouteill
en gros verre noirâtre contenant d'ordinaire un p
moins que le litre, et où l'on met du vin. Placer sur la
ble les carafes et les bouteilles. Mettre une pièce de vin
bouteilles, pour qu'il ne s'altère pas dans le fût en vidanj^
ou qu'il s'améliore en vieillissant. Du vin qui a plusiei
années de — . Fig. Laisser sa raison au fond de la —, s'ei
vrer. Celui-ci... Avait laissé ses sens au fond de la —, L.\
Faô. m, 7. || L'autre... Portait, comme on dit, les bouteil
(la F. Fab. Il, 10), marchait lentement, comme celui qi
portant les bouteilles, craint de les casser. Être dans la-
dans le secret (par allusion à la bouteille bouchée, cacli
tée, pour ne pas laisser échapper la liqueur qu'elle ce
tient). Maison de bouteilles, vide - bouteilles {arch.), pet
maison de campagne, pied-à-terre où l'on allait se rafr;
chir. Il P. ext. Ce que contient la bouteille. Il a bu de
bouteilles. Boire bouteilles. Aimer la — . Payer — .
Il 2° Spécialt. — de Leyde, condensateur électriqv
flacon de verre recouvert en partie d'une feuille d'cta
et rempli de feuilles de cuivre, au milieu desquelles >
a accumulé de l'électricité en les mettant en rapport av
une machine électrique, à l'aide d'une tige mélalliq
traversant le goulot elle bouchon de la bouteille.
Il 3» P. ext. I 1. Vieilli. Bulle d'air. | 2. Gonflei»
sous le menton, tumeur de l'auge chez les bêtes à li
atteintes de la pourriture. (F. auge et pourriture.)
Il
BOUTEILLER
281 —
BOUTISSE
nni-tourelles terminées à la base en culs-de-lampe (ce
il' donne la forme de bouteilles renversées), cons-
- en saillie sur l'arrière du navire, des deux côtés de
oupe, cl servant de communs à l'équipage.
OUTEIIiLER [bou-tè-yé] s. m.
;tym. Dérivé de bouteille, § 115. acad. admet aussi
illier, anc. forme dialectale. || xiie s. Butiller, Vie de St
'.es, 2693.]
Officier chargé de l'intendance du vin dans une mai-
princière.
BOUTEILLER [bou-tc-yé] v. intr.
:tym. Dérivé de bouteille au sens 3», § 154. || Néolog.]
;Technol.) En parlant du verre, se boursoufler, se rem-
de bulles d'air.
* BOUTEILLERIE [bou-tèy'-ri; en vers, -tè-ye-ri] s. f.
JTYM. Dérivé du subst. bouteiller, § 68. || xiic s. Botel-
3, WACE, dans godef. SuppL]
La charge, l'office de bouteiller.
. * BOUTEILLERIE [bou-tèy'-ri; en vers, -tè-ye-ri] s. f.
ÔTYM. Dérivé de bouteille, § 69. || Néolog.]
Fabrication des bouteilles. Lieu où. on les fabrique.
BOUTE-LOF [bout' -lof ; en vers, bou-te-...] 5. m.
5tym. Composé de boute (du verbe bouter) et lof,
proprt, ce qui donne le lof, la direction du navire
~ le vent, la voile de misaine étant la voile la plus
1 lurlante du navire, celle qui le dirige. |1 1694. Bout de
liiou bout-lof, TH. CORN. bout. I 1751. Boute-lof, encycl.]
i (Marine.) Pièce de bois placée à l'avant de certains
Ijiments et sur laquelle viennent se fixer les amures de
l'/oile de misaine.
iJOUTER [bou-té] V. tr. et intr.
Iétym. Emprunté du german. botan, frapper, §§ 6, 498 et
&. Il XI" s. Et Mahumet enz en un fosset butent, Roland, 2590.]
|(. Vieilli. Wl" V. <r. (T. de chasse.) Pousser. —la bête, la
1 cer. Il (Technol.) — les peaux, les racler avec le boutoir.
i 2<» V. intr. (Marine.) Se pousser. — au large. |1 Fig.
<oitre. Les germes des plantes... commencent à — et sortir,
JYOT, Numa, 31. j P. ext. Le vin a bouté, poussé au gras.
|ll. Vieilli. V. tr. Mettre. J'ai bravement bouté à terre qua-
1 pièces, MOL. D. Juan, ii, 1. Nous nous sommes boutés dans
h barque, ID. ibid. Quelle fantaisie s'est-il boutée dans la
;ie, ID. Méd. m. 1. 1, 5. Ellipt. — dessus (mettez votre cha-
■jiu sur votre tête), mol. Méd. m. 1. 1, 6. || (Technol.) —
J épingles, les ranger sur des cartes oîi on les pique.
l'BOUTERAME fbout'-ràm'] s. m.
^KTYM. Emprunté du flam. boterham, m. s. § 10. || 1694.
IN. Dict. étym.]
I (xviie s.) Tartine de beurre.
"BOUTEREAU [bout'-rô ; en vers, bou-te-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, § 126. [Cf. bouterolle.) Une
;"me dialectale est bouteriau, que qqns écrivent, à tort,
utriot. Il 1751. ENCYCL.]
II (Technol.) Burin du cloutier, de l'épinglier.
BOUTEROLLE [bout'-rol ; en vers, bou-te-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, § 86. || 1879. Un coustel... a une
uterolle d'argent doré. Invent, de Ch. V, dans gay, Gloss.
■ch.]
Il (Technol.) Ce qui sert à bouter, j 1. Outil terminé par
le tête arrondie sur laquelle on travaille les lames de
étal, les pièces qu'on veut façonner en creux. Spécialt.
ans la gravure sur pierres dures, tige à têtes fixées sur
irbre du touret, et qui, au moyen de poudre d'émeri
a de diamant, creuse par le frottement la pierre à gra-
2. Filet qu'on boute, qu'on pousse sur le sable à
lide d'un manche, i 3. Garniture de fer, de cuivre, du
3ut d'un fourreau d'épée. (Blason.) Cette môme pièce
^présentée sur des armoiries et qqf terminée en crois-
int. I 4. Une des gardes de la serrure. P. ext. Fente de
clef qui doit la recevoir.
'BOUTEROUE [bout'-rou; en vers, bou-te-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de boute (du verbe bouter, pousser) et
)ue, §209; proprt, ce qui pousse la roue. || 1631. monet,
brégé du parallèle.]
Il 1° Vieilli. Borne placée aux angles des bâtiments,
long des garde-fous, pour les protéger contre le frot-
iment de l'essieu des roues.
Il 2» (Technol.) Bande de fer dont on garnit la voie
un pont de bois sur le passage des roues des voitures,
our protéger le tablier contre le frottement.
BOUTE-SELLE [bout'-sèl; en vers, bou-te-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de boute (du verbe bouter, mettre) et
selle, § 209. || xvi» s. vigenère, dans delb. Rec]
Il Sonnerie pour avertir les cavaliers de seller leurs
chevaux et d'être prêts à monter à cheval.
*BOUTE-TOUT-CUIRE [bout'-tou-kuîr; en ver*, bou-
le-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de boute (du verbe bouter, mettre), tout
nt cuire, § 209; proprt, qui met tout à cuire, qui consume
tout. Il xYii" s. V. à l'article.]
Il Famil. Vieilli. Dissipateur. C'est un —, scarr. dans
G0DEF. Suppl.
*BOUTEUR, EUSE [bou-teur, -teuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, § 112. || 1783. encycl. méth.]
Ij (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui boute les épingles,
qui les met dans les trous sur les cartes oii elles doivent
être rangées.
*BOUTEUX [bou-teu] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, § 116. trév. écrit par erreur
bouteaux, ce qui a fait croire à l'existence d'une forme
bouteau, donnée par les dictionnaires postérieurs. || 1690.
FURET.]
Il (Pêche.) Grand filet qu'on pousse sur le sable à l'aide
d'un manche.
"BOUTICLARD [bou-ti-klàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouticle, anc. forme de boutique (en-
core dans coTGR.), § 147. Qqns écrivent bouticlar. || 1751.
Bouticlar, ENCYCL.]
Il Dialect. Boutique de pêcheur, bateau à conserver le
poisson vivant. ( V. boutique.)
BOUTILLIER [bou-ti-yé]. V. bouteiUer.
BOUTIQUE [bou-tik'] s. f.
[ÉTYM. Altération du lat. apothçca, qui est le grec à-ro-
8tixt„ m. s. §§496 et 497. {Cf. bouticlard.) || 1302. Bouticle,
dans DELB. Rec]
Il 1° Salleaurez-de-chaussée,ouvrantsurlarue,etdans
laquelle les marchands exposent et vendent au détail
leurs marchandises. Les autres, dans leurs boutiques, débi-
tent plus de mensonges que de marchandises, boss. Loi de
Dieu, préamb. Garçon, fille de — . Tenir — , exercer un
commerce. Ouvrir, fermer — , commencer, cesser un com-
merce. Fonds de — , l'ensemble des marchandises qui for-
ment le fond, la vente habituelle de tel ou tel commerce.
P. ext. Les marchandises que contient une boutique.
Toute la — à vingt-cinq sous. || Fig. Faire de son corps une —
d'apothicaire, prendre toute espèce de drogues. Avec un
sens défavorable. Lieu où l'on débite une chose dont on
ne devrait pas faire métier. Tenir — de philosophie. Cette
Ccdomnie sort de la — du parti.
Il 2» P. anal. \ 1. Boîte de mercier ambulant, conte-
nant des marchandises. | 2. Gaine de bois ou de cuir
qui contient les outils d'un boucher. | 3. Boîte, bateau
contenant une boîte où le poisson se conserve vivant.
(F. bouticlard.)
BOUTIQUIER, *BOUTIQUIÈRE [bou-ti-kyé, -kyer]
s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de boutique, § 115. La forme bouticlier,
donnée par n. est., est la plus usitée au xyi" et au xviie s.
Boutiquier n'est donné par trév. qu'en 1771. ||xivo-xv<= s.
Bouticlier, L. de premierfait, dans godef. Suppl. \ 1596.
Bouticlier ou boutiquier, melléma, dans delb. Rec. Admis
ACAD. 1798.]
Il Marchand, marchande en boutique.
BOUTIS [bou-ti] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, pousser, § 123. || xivc s. Fort bou-
teis de glaives, froiss. Chron. m, 26. Admis acad. 1762.J
Il Anciennt. Action de pousser. Par leur bouteis et heur-
teis, Us abattirent le bers. Sept Sages, p. 7, G. Paris. || Spé-
cialt. En parlant du sanglier, action de fouiller avec le
boutoir. P. ext. Endroit fouillé par le sanglier.
BOUTISSE [bou-tïs'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, § 123, proprt, (pierre) qui boute,
qui s'enfonce (dans un mur). || 1517. Asseoir (les pierres)
toutes boutiches, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) || 1" Pierre de taille disposée dans un mur
de telle façon que sa plus grande dimension est dans le
sens de l'épaisseur, et qui sert de liaison de distance en
distance.
Il 2° Pavé d'une longueur et demie qui, au bord d'une
chaussée, alterne avec des pavés de longueur ordinaire,
pour servir de liaison aux autres rangées de pavés.
BOUTOI
282
BOUVARD
*BOUTOI [bou-twà]. V. boutoir.
BOtJTOIR [bou-lwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé débouter, pousser, § 113. La forme bou-
toi, usitée comme terme de blason, est une forme popu-
laire ou dialectale oiir est tombée, § 487. !| 1361. Un mar-
telet, nn boutoir, unes pinohes a ferrer kevaux, dans gay,
Gloss. arch.]
Il Ce qui sert à bouter.
Il 1° Extrémité tronquée du groin du porc, du sanglier,
avec laquelle ces animaux fouillent la terre. Un coup de
—, et, fig. brusque saillie lancée avec rudesse contre
qqn. || Spécialt. (Blason.) — ou boutoi, bout du groin d'un
autre émail que la hure ou tourné vers le haut de l'écu.
Il 2° (Technol.) Outil de fer tranchant dont se servent
le maréchal ferrant, pour enlever la corne du pied du che-
val qui dépasse le fer, et le corroyeur, pour racler le cuir.
BOUTON [bou-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, pousser, § 104 ; proprt, ce qui
boute, pousse en avant. || xii» s. Aiol, 2107.]
Il 1° Bourgeon naissant, qui donne naissance aux feuil-
les et aux fleurs. Spécialt. Bourgeon à fleurs. P. ext. La
fleur non encore épanouie. Un — de rose. Cet enfant est
frais comme un — de rose, et, fig C'est un — de rose. Spécialt.
Ornement de sculpture qui figure un bouton de fleur.
Il 2° P. anal. Petite tumeur arrondie qui se forme sur
la peau. Des boutons de petite vérole. Spécialt. — d'Alep,
affection de la peau, endémique à Alep, dans la Syrie, et
consistant en un tubercule douloureux qui grossit pen-
dant plusieurs mois et se termine par une suppuration.
Il 3" P. ext. Petite pièce circulaire, plate ou bom-
bée, de métal , d'ivoire , de nacre , de bois , qqf l'ecou-
verte d'étoffe, et qui, fixée sur une partie d'un vêtement,
sert à la rattacher à une autre sur laquelle est une ganse
ou une ouverture, dite boutonnière, oii entre le bouton.
Moule de — , petit morceau de bois destiné à être drapé
(recouvert d'étoffe) pour faire un bouton. Boutons dérobe,
de chemise, d'habit. — d'uniforme, de livrée, portant une
marque spéciale qui indique la maison, le corps, l'insti-
tution dont on fait partie. — de mandarin, insigne mar-
quant le rang d'un mandarin en Chine. P. ext. Bouton
d'ornement. Un habit à boutons d'or, de pierreries. Spécialt.
Des boutons d'oreilles. Fig. Ne tenir qu'à un — , en parlant
de ce qui est prêt à se défaire, à manquer. Mettre le —
haut à qqn, lui rendre qqch difficile. || P. anal. Tout ce
qui a la forme d'un bouton. | l. — de harpe, de guitare,
petit bouton fixant l'extrémité inférieure des cordes d'une
harpe, d'une guitare. | 2. Partie saillante, arrondie, qui
sert à tirer, à pousser une porte, un verrou, un tiroir, etc.
I 3. Boule qui termine la culasse d'un canon. | 4. Partie
ronde qui garnit l'extrémité d'un fleuret. Donner, recevoir
un coup de — . | 5. — de feu, tige d'acier terminée en forme
de bouton, qu'on fait rougir au feu pour cautériser. —
d'essai, résidu d'or, d'argent, qui reste au fond de la cou-
pelle. (F. coupellation.) | 6. (Marine.) Gros nœud au bout
d'un cordage. | 7. (Manège.) Anneau de cuir mobile le
long des rônes et qui sert à les resserrer. Raccourcir, ser-
rer le — à un cheval, et, fig. Serrer le — à qqn, le presser
vivement.
Il 4" Nom donné à des plantes dont la fleur est en forme
de bouton. — d'argent, camomille romaine, renoncule à
feuilles d'aconit, etc. — d'or, immortelle jaune, renon-
cule rampante, etc. — noir, belladone commune. — rougi,
gainier du Canada. — de-bachelier, -de-mariée, lychinde vis-
queuse. — de-culotte, sorte de radis blanc. || Nom donné
à divers coquillages affectant la forme d'un bouton. Grand
— de-Chine. — de-camisole, coquille du genre toupie. —
terrestre, coquille du genre escargot.
BOUTONNÉ, ÉE [bou-to-né] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de boutonner, § 44. || xii^ s. Verge
botenee, "wace, dans godef.]
Il 1° Qui commence à avoir des boutons. | l. En par-
lant des végétaux, qui porte des boutons. Ce rosier est — .
Spécialt. (Blason.) Pleur boutonnée, dont le bouton est d'un
autre émail que la feuille, j 2. En parlant de la peau, qui
a des boutons. Visage — .
Il 2" Fixé à l'aide de boulons. Habit —, et, fig. C'est un
homme toujours —, qui ne découvre jamais sa pensée.
Il 3° Garni d'un bouton. Heuret —, dont la pointe est
terminée par un bouton.
BOUTONNER [bou-tô-né] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de bouton, § 154. || xii" s. Brandist la han
ou l'enseigne boutonne, Montage Guill. dans godef.]
Il 1» V. intr. En parlant d'un végétal, commencer àavc
des boutons. Les arbres à fruit ont boutonné de bonne beol
Il Fig. Famil. Avoir des boutons sur la peau. Son viatt
boutonne.
Il 2» V. tr. Fermer (un vêtement) en appliquant lapa
tie qui porte les boutonnières sur celle qui porte les"
tons, et en faisant passer les boutons à travers les
lonnières. — son habit. Des guêtres qui se boutonnent s
le côté. Cet enfant ne sait pas se —, boutonner son pani
Ion. ||P.ea;<. (Marine.) — la bonnette, la lacer avec le bo
extérieur des basses voiles.
BOUTONNERIE [bou-ton'-ri ; en vers, -tô-ne-ri] s.
[ÉTYM. Dérivé de boutonnier, § 68. || xiii'' s. E. boilea
Livre des mest. I, lxxii, 12.]
Il Fabrique, commerce de boutons.
"BOUTONNEUX, EUSE [bou-tô-neû, -neuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bouton, § 116. || Néolog.]
Il Qui présente habituellement des boulons sur lapea;
Un visage — . La rougeole boutonneuse.
BOUTONNIER [bou-to-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouton, § 115. |1 xiiio s. e. boi:
Livre des mest. I, lxxii, 1.]
Il Fabricant, marchand de boutons.
BOUTONNIÈRE [bou-lô-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouton, § 115. || 1353. Fermas et bl
nires, texte wallon dans godef. Suppl.]
Il 1° Petite fente à bords ourlés, faite sur une
d'un vêtement, pour recevoir un boulon fixé symétrii
ment sur une partie correspondante. — fermée, boutoi
nière qui, ne se boutonnant pas d'ordinaire, reste faufile
pour qu'elle ne bâille pas. Porter un ruban, une décoratio
une fleur à la — de l'habit.
Il 2° Fig. 1 1. Incision chirurgicale longue et éi
pratiquée spécialement dans certains cas de rétréci
ment de l'urètre. | 2. Famil. Faire une — à qqn, lui
ner un coup d'épée.
*BOUTRIOT [bou-tri-yô]. V boutereau.
BOUTS-RIMÊS [bou-ri-mé] s. m. pi.
[ÉTYM. Composé de bout et rimé au plur. § 173. || il
Mot dû, dit-on, à dulot.]
Il Rimes choisies d'avance, avec lesquelles on doit faii
une pièce de vers sur un sujet donné ou pris à volonti
Donner, faire des — . Nos actions sont comme les — , que ohaci
fait rapporter à ce qu'il lui plaît, la roghef. Max. 382. P. e.r
Un bout-rimé, pièce de vers faite avec des bouts-rimés.
'BOUTURAGE [bou-tu-raj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bouturer, § 78. || Néolog.]
Il Multiplication des végétaux au moyen de bout'
1. BOUTURE [bou-lùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bouter, § 111. || 1446. Les terres sont pie
nés de ronches, feugieres et d'autres boutures, dans DELB.Bec
Il Pousse, branche d'une plante. Par boutures ou brai
ches, 0. de serres, vi, 10. || Spécialt. \ 1. Drageon qi
pousse au pied d'un arbre. | 2. Branche qu'on détacb
de la tige d'un arbre, d'une plante vivace, sans endoir,
mager l'écorce ou les yeux, pour qu'elle prenne racin
et produise un individu de môme espèce. — herbacéi
faite avec de jeunes pousses ou bourgeons. — simpii
faite avec un rameau de la dernière pousse. — à boi
de deux ans, qui s'emploie pour les arbres et arbustes a
moment où ils sont en sève.
2. "BOUTURE [bou-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de bouillir (c/". boulture, da
GODEF.), § 111. D'après furet, on disait aussi boulure,
qui confirme l'étymologie. La forme bousure, donnée ]
qqs dictionnaires, est une erreur. || 1627. Si on fait bouii
du cuivre dans de la bouture, L. savot, dans delb. Rec. \
Il (Technol.) Eau préparée dont se servaient les orfôv r
pour blanchir l'argent, les monnayeurs pour blanchir i
pièces de monnaie.
"BOUTURER [bou-tu-ré] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de bouture, § 154. || Néolog.]
Il 1" V. tr. Faire des boutures.
Il 2° V. intr. En parlant d'un arbre, pousser des di
geons.
1. "BOUVARD [bou-vàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bœuf, d'après le type primitif bov, §§ (>•
et 147. Il 1362. Bouvart, dans godef. SuppL]
es.
BOUVARD
283
BOYAUDIER
I Haled. Jeune taureau. Se change en vache et son fils en
LE LOYER (1605), dans delb. liée.
BOUVARD [bou-vàr] s. m.
:. Pour bouard, dérivé de bouer, § 147. Sur l'inser-
. V, F. § 358. Il 1690. Bouar, furet.]
U\ de monnaies.) Marteau à bouer. {V. bouer.)
-I*B0UVEAU [bou-vô] S. m.
i. Dérivé de bœuf, d'après le type primitif bov, §§ 65
1375. Trois jeunes bouviauz, dans godef. bouvet.]
[iiune bœuf. {Syn. bouvelet, bouvet, bouvillon.)
:|*BOUVEAU [bou-vô] s. m.
I VM. Dérivé de l'anc. franc, bove, cave, § 126, d'ori-
tnnue. || xiiie s. Boutez s'en est en un bouel, I\e-
,,)8, Méon.]
^ieilU. Cave. || P.ext. De nos jours. Galerie de mine.
'louVELET [bouv'-lè; envers, bou-ve-lè] s. m.
i. Dérivé de bouveau, § 133. || 1389. Texte dans
I tnuie bœuf. (Syn. bouveau, bouvet, bouvillon.)
'JOUVEMENT [bouv'-man ; en vers, bou-ve-...] s. m.
,rYM. Môme radical que bouvet, § 145. |1 1694. th. corn.]
llTechnol.) Sorte de bouvet, rabot à tranchant sinueux
ciliise) servant à faire la moulure ondoyante dite dou-
ta Il P. ext. La moulure que l'on fait avec ce rabot,
loUVERET. V. bouvret.
:|>UVERIE [bouv'-ri; en vers, bou-ve-ri] s. f.
|i'YM. Dérivé de bœuf, d'après le type primitif bov, §§ 65
1 1. Il xii« s. Boverie, negkam, dans godef. Suppl. Admis
.c|. 1762.]
ilîtable à bœufs.
ÎOUVERON. V. bouvron.
)UVET [bou-vè] s. m.
:'YM. Dérivé de bœuf, d'après le type primitif bov, §§ 65
3. Le sens II est dû à une comparaison entre le rabot
' la rainure et le bœuf creusant le sillon. || (Au
1305. Trois bouveis, dans godef. | (Au sens II.)
D. E. BiNET, dans godef. Suppl.]
! Vieilli et dialect. Jeune bœuf. [Syn. bouveau, bouve-
it|iouvillon.)
. Fig. (Technol.) Rabot à faire les mortaises et les
lîiuettes.
lOUVETER [bouv'-té ; en vers, bou-ve-té] v. tr.
|rYM. Dérivé de bouvet, § 154. || Néolog.]
Technol.) Raboter avec le bouvet.
)UVIER, 1ÈRE [bou-vyé, -vyèr] s. m. et f.
JFYM. Dérivé de bœuf, d'après le type primitif bov, §§ 65
tj5. Il xiio s. Si erunt quite ses boverz. Lois de Guill. le
% 18.]
1» Gardeur, gardeuse de bœufs. Grossier comme un — .
z cette maladroite, cette — , mol. Escarh. se. 2.
2° Fig. S. m. Constellation de l'hémisphère boréal,
me du Chariot, composée de 55 étoiles, dont une,
urus, est de première grandeur.
3o Fig. S. m. Nom vulgaire du gobe-mouche gris,
a bergeronnette et du motteux.
3UVILL0N [bou-vi-yon] s. m.
TYM. Dérivé de bœuf, d'après le type primitif bov, §§ 65
)7. Il xiiie s. Ghss. dans godef. Suppl.]
Jeune bœuf. {Syn. bouveau, bouvelet, bouvet.)
ÎOUVRET [bou-vrè] s. m.
TYM. Môme formation que bouvreuil, avec un suffixe
rent, § 133. Qqns écrivent bouveret. {Cf. bouvron.) ||
%•]
Espèce de bouvreuil d'Afrique.
30UVRETTE [bou-vref] s. f.
TYM. Dérivé de bouvret, autre nom du bouvreuil, § 37.
iolog.]
Serinette pour apprendre à chanter au bouvreuil.
OUVREUIL [bou-vreuy'] 5. m.
:tym. Pour bouvereuil, dérivé de bouvier, §§ 65 et 86 ;
Jrt, le petit bouvier, sobriquet donné au bouvreuil parce
1 suit les bœufs qui labourent, pour manger les vers
lessillons. {Cf. bergeronnette, elles formes dialectales
'ret, bouvron.) Les formes bouvreux, bouvreur, données
qqns, semblent des prononciations dialectales de
Teuil. Il 1700. La pivoine ou bouvreur, liger, Nouv. Mais.
. dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Passereau conirostre, à gros bec court, bombé, à
et ailes noires, à ventre rouge, qu'on apprivoise et
)n exerce à siffler. {Syn. pivoine.)
*BOUVRON [bou-vron] s. m.
[ÉTYM. Môme formation que bouvreuil, avec un suffixe
différent, § 104. Qqns écrivent bouveron. {Cf bouvret.) ||
Néolog.]
Il Espèce de bouvreuil.
*BOVIDÉS [bo-vi-dé] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. bos, bovls, bœuf, § 235. || Néolog.]
Il Classe de ruminants analogues au bœuf, comprenant
bœufs, chèvres, bouquetins, moutons, mouflons et anti-
lopes. Il P. ext. Un bovidé, un animal de la classe des Bo-
vidés.
BOVINE [bô-vin'j adj. f
[ÉTYM. Emprunté du lat bovina, de bœuf. || 1.352. Bestes
bovynes, dans godef. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il De l'espèce du bœuf. L'espèce, la race —, taureau, va-
che, veau, génisse, bœuf.
*BOWL. V. bol.
BOXE [boks'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de boxer, § 52. jj Néolog. Admis
acad. 1878.]
Il Sorte de pugilat usité surtout en Angleterre.
BOXER [bÔk'-sé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. to box, m. s. §§ 8 et 154. |!
Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Se battre à coups de poing, à la manière anglaise.
Il P. ext. V. tr. — qqn.
BOXEUR [bok'-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boxer, S 112. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Celui qui pratique la boxe.
BOYARD [bo-yàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du russe boiar, seigneur, § 20. On
écrit aussi boïard; le d est dû à l'influence du suffixe ard.
Il 1637. n y a plusieurs boiares ou gentilshommes en chasque
province, davity, Moscovie, dans delb. Rec. Admis acad.
1762.]
Il Grand personnage, en Russie, en Transylvanie.
*BOYART [bwà-yàr] s. m.
[ÉTYM. F. bayart. || 1239. Boieart, dans gay, Gloss. arch.
bayart.]
Il Vieilli. Bayart, civière, jj P. anal. (Technol.) Partie
de la charpente d'une écluse de salines.
BOYAU [bwà-yô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. botçUum, boudin, devenu bodel, boel,
§§ 402 et 291, boiel, boiau, boyau, § 313. Sur le change-
ment de sens, V. § 2. {Cf. brouailles.)]
Il 1" Nom vulgaire de l'intestin. Mon loup a les boyaux
percés, la f. Fab. vrii, 27. Famil. Descente de — , hernie.
Trivial, n a failli rendre tripes et boyaux, à force de vomir.
Aimer qqn comme ses petits boyaux, avec tendresse. || Spé-
cialt. — gros, troisième intestin du porc. | P. ext. — vio-
let, maladie d'entrailles, typhus contagieux des animaux
domestiques dans certains pays. Cheval étroit de boyaux,
dont les flancs sont étroits.
Il 2° Boyau préparé pour divers usages. | l. Boyau dé-
graissé et soufflé servant d'enveloppe aux saucisses, sau-
cissons. I 2. Cordes à boyaux, cordes faites avec des boyaux
de mouton, de cheval, coupées en lanières et tordues,
et qui servent à faire des cordes de rémouleur, d'horlo-
ger, des cordes à raquettes, des cordes d'instruments
de musique (violon, harpe, etc.). Fig. Racler le —, en
parlant de celui qui joue mal sur un instrument à cor-
des. Il Fig. Conduit long et étroit comme un boyau. Cette
chambre, cette galerie est un vrai — . || Spécialt. \ 1. — pol-
lénique, tube microscopique formé par la membrane
interne du grain de pollen déposé sur le stigmate, qui
pénètre dans le style et porte jusqu'à l'ovule la substance
fécondante. | 2. — hydraulique, long tuyau de cuir adapté
à une machine hydraulique pour conduire l'eau. | 3. —
de siège, longue tranchée étroite et tortueuse (pour éviter
l'enfilade) qui sert à rejoindre des parallèles.
BOYAUDERIE [bwà-yôd'-ri ; en vers, -yô-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de boyaudier, § 68. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Lieu où l'on prépare les boyaux pour la fabrication
de la baudruche, des cordes à boyaux, etc. || P. ext. Art
de préparer les boyaux.
BOYAUDIER [bwà-yô-dyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de boyau, §'§ 62 et 115. |1 1680. Boiotier.
RiciiEL. I 1690. Boyautier, furet. | 1751. Boyaudier, encycl.}
BOYER
— 284 —
BRAGUETTE
Il Celui qui prépare les boyaux de mouton, de cheval,
•de bœuf, pour la fabrication de la baudruche, des cor-
des à boyaux, etc.
"BOYÈR [bwii-yé] s. jn.
[ÉTYM. Emprunté du holland. boeijer, m. s. § 10. || 1690.
FURET.]
Il (Marine.) Sorte de barque pontée servant au trans-
port, en Hollande et en Flandre.
BRACELET [brâs'-lè; en vers, brà-se-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bras, § 134. Le sens primitif est petit
bras : L'enfes... de son bracelet Parmi les gambes embraçaSon
oncle, CHRÉTIEN DE TROYES, Pevcev. 17952. Pour le change-
ment de sens, cf. corset. || 1387. Uns brachelès, dans du c.
brachiale.]
Il Ornement en forme de cercle qui fait le tour du
poignet. Un — en velours, en or, en cheveux tressés. || P.
ext, I 1. Enveloppe de cuir, de drap, que les ouvriers do-
reurs, polisseurs, brunisseurs de métaux, portent autour
-du bras gauche pour le protéger contre le frottement.
I 2. Ligne colorée en forme d'anneau que présente le bas
de la patte chez certains animaux. | 3. Petite plaque de
métal qui borde le tour d'un fourreau de sabre ou d'épée
à son extrémité supérieure. | 4. Lingot d'or mince et
long roulé en forme de bracelet. | 5. Espèce de tore,
-dit aussi armille, formant anneau autour d'une colonne.
''BRACHET [brà-chè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brache, autre forme de braque ( V. ce
mot), § 133. Il xiie s. Parler m'orez d'un brun brachet, Tris-
tan, I, 1404, Michel.]
Il Espèce de chien de chasse, variété de braque.
BRACHIAL, ALE [brà-kyàl ; en vers, -ki-àl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. brachialis, ?n. s. \\ xvie s. paré,
IV, 25.]
Il (Anat.) Qui appartient au bras. Artère brachiale. Nerfs
-brachiaux.
"BRACHIOPODES [brà-kyô-pôd' ; en vers, -ki-o-...]
s. m. pi.
[ÉTYM. Composé avec le grec ppa^icov, bras, et, izovi;,
T.oBôi, pied, §§ 277 et 278; proprt, qui a des bras au lieu
de pieds. || Néolog.]
Il Classe de mollusques à coquille bivalve, dépourvus
de locomotion, à bouche située entre deux bras char-
nus, pourvus de nombreux filaments qu'ils peuvent faire
sortir ou rentrer en les enroulant en spirale.
•BRACHISTOCHRONE [brà-kïs'-tô-krôn'j adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec ppayi^^oî, le plus court,
-et yfià'^oc;, temps, §§ 278 et 279. || 1751. Brachystochrone,
ENCYGL.]
Il Courbe —, et, substantivt, fém. —, courbe cycloïdale
que doit suivre un point matériel pesant pour descendre,
dans le temps le plus court, d'un point donné à un autre
qui n'est pas dans la même verticale.
*BRACHMANE [brâk'-màn']. F. brahmane.
-BRACHYCÉPHALE [brà-ki-sé-fàl] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Ppayûç, court, et xecpaXTi,
tête, §§ 277 et 278. || Néoloq.]
Il A crâne court. Nom donné à certaines variétés de
la race humaine (Mongols, Lapons, etc.), dont la partie
postérieure du crâne semble tronquée. {Cf. doUchocéphale.)
*BRACHYNE [brà-kin'] s. m.
[ÉTYM. Transcrit du lat. des naturalistes brachynus, dé-
rivé du grec Spa^ûî, court, le corps des brachynes sem-
blant être tronqué. || Néolog.]
Il Genre de coléoptères de la famille des Carabiques.
*BRACHYSCIEN, lENNE [brà- ki-syin, -syen' ; en
vers, -si-...] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Ppayûi;, court, et axîa,
ombre, §§ 277 et 278. || Néolog.]
Ij Dont l'ombre est très courte. Les peuples brachysciens,
qui habitent la région équatoriale et, recevant presque
verticalement les rayons du soleil, ont l'ombre du corps
très courte.
*BRACHYURE [brà-ki-îir] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Ppa^rûç, court, et oùpi,
queue, §§ 278 et 279. {Cf anoure, macroure, où ou grec
est transcrit par ou.) || Néolog.]
Il Qui a la queue courte. ^Substantivt, maso. Les Bra-
chyures, ordre de crustacés décapodes à queue plus courte
que le tronc, connus sous le nom vulgaire de crabes.
•BRACON [brà-kon] s. m.
La .
esyi
I
[ÉTYM. Origine incertaine. Signifie solive en anc. fr
Il xiii^ s. Li prestres aun brachon Ert pendus en Uu de b,
dans MONTAiGLON et raynaud, Rec. de fabliaux, iv,
Il (Technol.) || 1° Pièce de bois en forme de potè
qui soutient la porte d'une écluse.
Il 2" Forte cheville implantée dans la jante d'une ;
de moulin, et sur laquelle est clouée l'aube.
BRACONNAGE [brà-kô-nâj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de braconner, § 78. || 1228. Texte i
GODEF. Suppl. Admis ACAD. 1835.] -v
II Action de braconner. aif'
BRACONNER [brà-ko-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de bracon, cas régime de braque en
franc. § 154; primitivement, chasser [avec un braq-
1228. Texte dans godef. Suppl.]
Il Chasser sur des terres ofi l'on n'a pas le drn
chasser. || P. ext. Chasser avec des engins dont In
est interdit. | Chasser en temps prohibé. || Fig: — su
terres d'autrui, empiéter sur les droits d'un autre. Spéc
courtiser la femme d'autrui.
BRACONNIER [brà-kô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bracon, cas régime de braque en
franc. § 115. (F. braconner.) Signifie veneur en anc. fr
Il xne s. WACE, Conception, dans godef. Admis acad. 1
Il Celui qui se livre au braconnage.
*BRACONNIÈRE [brà-kô-nyer] s. f
[ÉTYM. Même radical que braie. ( F. ce mot.) La
servation du c latin semble indiquer que le mot
prunté à l'ital. et dérivé de braconi, forme augmei
de brache, braies, § 12. || xiv« s. Textes dans gay
arck.]
Il Cr. d'archéol.) Au moyen âge, partie de l'arral
forme de jupon évasé qui couvrait le corps depuis
faut du bas de la cuirasse jusqu'à mi-cuisse
* BRACTÉATE [brak'-té-af] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. bractea, feuille de métal, § 2h_
1751. sciiŒPFLiN, dans Hist. de l'Acad. des inscript ~
212.]
Il Formé d'une feuille de métal. Spécialt. Monni
daille — , faite d'une feuille mince de métal, où
preinte, repoussée, est en relief sur la face et en'
sur le revers.
BRACTÉE [brâk'-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bractea, feuille de mi
1771. Bractea, trév. | 1783. Bractée, encygl. métu,
AGAD. 1835.]
Il (Botan.) Petite feuille, différente de la feuilli
naire, qui, dans certaines plantes, placée au poini
sertion de la fleur, l'accompagne ou la recouvre en
*BRACTÉOLE [brak'-té-ôl] s. f.
[ÉTYM. Au sens I, emprunté du lat. bracteola, m. s
sens II, dérivé de bractée, § 239. || 1782. Baotreole, ENÇ
MÉTU.]
I. cr. de doreur.) Petite feuille d'or.
II. Néolog. (Botan.) Petite bractée.
* BRADYPEPSIE [brà-di-pep'-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ppa6uTreij;îa, m. 5. de pp<i
lent, et Tré^J/tî, digestion. || lôil. cotgr.]
Il Digestion lente. Je veux... que vous tombiez dans lai-''
MOL. Mal. im. m, 5.
*BRAGUE [bràg'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenc. braga, m. s. mot qui <
respond au franc, braie (F. braie), § 11. || (Au .sens
xvie s. Pour Dieu! saulvons la brague, rab. dans delb.j
I (Au sens I.) montaigne, iv, 18.]
I. Il 1° Vieilli. Culotte. (Ne s'employait qu'au \
comme braies.) P. ext. Couche, petit lange qu'on •
tait aux jeunes enfants pour les empêcher de se ^
Il 2» Fig. Morceau de bois placé au bout du corp
luth pour en couvrir les éclisses.
II. (Marine.) Gros et fort cordage qui relient l'affût >
canon sur un navire et sert à en borner le recul.
'BRAGUET [brà-ghè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brague au sens II, § 133. || 1783. •
guette, engygl. méth.]
il (Marine.) Cordage destiné à soutenir le poids (
mât qu'on dresse, au cas où la corde guinderesse vi
drait à casser.
BRAGUETTE [brà-ghef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brague, § 133. || xvi« s. rab. i, 8.];
j BRAHMANE
IlKiverture du devant du haut-de-chausses. P. ext. Le
(lu haut-de-chausses et le haut-de-chausses lui-
. Syn. brayette.)
liAHMANE [brâ-màn'] s. m.
[Iym. Emprunté du bas lat. brachmanus, transcription
-crit brahman, m. s. § 25. agad. 1835 écrit encore
iue à côté de brahmane. On dit aussi brame, bramine.
VIN emploie la forme bramin, Lett. ii, 267. || xyi^ s.
iiines, BALARIN DE RACONis, dans DELB. Rec. I Brach-
liAB. Il, 18.]
'rôtre brahmanique formant la première des castes
jues, qui se disait issue de la tête de Brahma.
lAHSKANIQXrE [brd-mà-nïk'] adj.
'YM. Dérivé de brahmane, § 229. || Admis acad. 1835.]
lelatif au brahmanisme.
LâJiSIANISME [brâ-mà-nïsm'] s. m.
YM. Dérivé de brahmane, § 265. || Admis agad. 1835.]
leligion hindoue, où l'on adore trois divinités, dont
emière est Brahma.
BRAI [brè] s. m.
TYM. Origine inconnue. La comparaison aveclepro-
rac (même mot que brai), qui signifie boue, et, par
11, pus qui coule d'un abcès, d'une plaie, explique
lit on a passé du sens lau sens II. || (Au sens I.)
1 brai espoisse del sanc et del palu, Raoul de Cambrai,
Au sens II.) 1381. Bray, gotren, suif, dans godef.]
':. franc. Boue, fange. || iD/a/ec^. Terre grasse ser-
dre labauche. | Mortier pour enduire les bassins
aines, les chaussées des étangs.
. . ext. Substance résineuse qu'on tire du pin et du
iaii. — liquide, goudron. — sec, colophane, arcanson.
-iras, poix noire. P. ext. Nom donné aux goudrons
pin tire de la houille et des bitumes.
"BRAI. V. brais.
*BRAI [brè] s. m.
ITYM. Ane. franc, broi, provenç. bret, ital. brete, W2. *.
3!;ine incertaine : on a proposé î'anc. haut allem. bret-
a\ serrer, mais le double t fait difficulté. Peut-être le
Ej se rattache-t-il à l'allem. bret, planchette, §§ 6, 498
!t;}9. Il xii'! s. Me cuide il donc prendre com oiselet au broi,
i^Mudre, dans godef. broi.]
(T. d'oiseleur.) Piège formé de deux baguettes de
) , dont l'une s'emboîte dans l'autre, de façon à pren-
nes oiseaux par les pattes.
JRAIE [brè] s. f.
|;tym. Du lat. braca, d'origine gauloise, §§ 3, 380 et 291.
..j^ens I est seul attesté en lat. class. ; mais au radical
lois vrac, qui a donné braca en lat., se rattachent le
on grouiz, ceinture, et le moyen irlandais braig, mur
iceinte, qui autorisent à penser que braca a eu ces
X sens en bas lat. De là les sens II de braie et de brague.]
. Il 1° Anciennt. Au plur. Sorte de haut-de-chausses,
)tte. Fig. Famil. U en est sorti les braies nettes (sans
alir), il est sorti sans encombre de ce mauvais pas. |
anal. — de-coucou, nom dialectal de la primevère,
brayette.) | P. ex^. Partie graisseuse située en arrière
pis de la vache.
2" P. ext. Petit lange qu'on met aux jeunes enfants
ir les empêcher de se salir. || Fig. \ 1. (Marine.) Forte
e dont on garnit le trou du gouvernail, les ouvertures
illac où passent les mâts, pour empêcher l'eau d'y pé-
rer. | 2. (Impr.) Papier fort, découpé comme la fris-
;tte et qui en fait l'office pour le tirage des épreuves.
Garniture de fer qui entoure le manche du marteau
forge. (On écrit aussi bree; cf. abras, qui paraît être
; erreur de lexicographe.)
I. Autrefois, ouvrage de défense palissade qu'on pla-
t en avant d'une porte ou d'un pont de fortification,
fausse-braie.)
ÎRAILLARD, ARDE [bra-yàr, -yàrd'] adj.
ÉTYM. Dérivé de brailler 1, § 147. || r. est., gotgr. et
j. donnent brayard dans le même sens. || xviio s. V. à
licle.]
i Qui a l'habitude de brailler. || Substantivt. Dn —, une
illarde. j| Fig. (Marine.) Un —, petit porte -voix dont
se sert à bord,
l. * BRAILLE [bray'j s. f.
ÉTYM. Subst. verbal de brailler 2, § 52. || 1751. encycl.]
i (Technol.) Pelle de bois avec laquelle on remue les
rengs, en les saupoudrant de sel. '
285 - BRAISIER
2. "BRAILLE [bray'] s. f
[ÉTYM. Origine inconnue; probablement môme mot
que braaille, qui se trouve dans un texte du xiiie s. (F.
GODEF.) au sens de moisson. || 1791. encycl. méth.]
Il Dialect. (Lorraine). Balle du blé séparée du grain par
le battage.
"* BRAILLEMENT [brây'-man ; en vers, bra-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de braiUer 1, § 145. || Néolog.]
Il Éclat de voix de celui qui braille.
1. BRAILLER [brd-yé] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "bragulare, dérivé de *bragere (F.
braire), §§ 396, 336, 462, 305 et 291. i| xiiio s. Celé qui brait
et crie et braille, j. de meung, Rose, 9414.]
Il Famil. Crier, chanter, parler en faisant des éclats
de voix qui fatiguent les oreilles. | Spécialt. En parlant
du chien, crier sans être sur la voie. || P. ext. V. tr. On
psalmodie, on braille du latin, volt. Pucelle, 5. n s'en alla
d'ici braillant que la cause de Dieu était trahie, d'aub. Sancy,
II, 9.
2. ■'BRAILLER [brâ-yé] V. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1643. fournier, Ilydrogr.]
Il (Technol.) Remuer (les harengs) avec la peile nom-
mée braille (en les saupoudrant de sel).
BRAILLEUR, EUSE [bra-yéur, -yetiz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de braiUer, § 112. || 1586. Des braiUeurs de
Cambray, jos. sgaliger, dans delb. Rec]
Il Qui braille. Spécialt. Cheval —, qui hennit souvent. ||
Substantivt. Et jamais... On ne doit se brouiller avec ces grands
brailleurs, MOL. Mis. il, 2.
BRAIMENT [brè-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de braire, § 145. || xii» s. Ne furent si faiz
braiemenz, beneeit, Ducs de Norm. 19150.]
Il Cri de l'âne qui brait.
BRAIRE [brèr] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *bragere, m. s. mot d'origine in-
certaine, §§ 396, 290 et 291. Le radical celtique brag cor-
respond au lat. fragor et signifie crépitation , ce qui ne
convient pas au sens de braire. || xic s. Cez chevaliers qui
dune veïst caïr Et humes braire, Roland, 3486.]
Il 1° Anciennt. Crier, en parlant des êtres animés et
inanimés.
Il 2» De nos jours. En parlant de l'âne, pousser le cri par-
ticulier à son espèce. Substantivt. Le —, l'action de braire.
(Il) traite notre rire et nos discours de — , LA F. Fab. xi, 5.
"BRAIRETTE. F. brayette.
* BRAIS [brè] s. m.
[ÉTYM. Du lat. brace, sorte de blé, mot d'origine gauloise,
§§ 3, 382 et 291. {Cf. brasser 1.) On écrit souvent brai, par
confusion avec brai 1. || 1247. Texte dans delb. Rec]
Il (Technol.) Orge broyée pour fabriquer la bière. {Syn.
drèche.)
BRAISE [brèz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de I'anc. haut allem. brasa, m. s. {cf.
allem. mod. braten, rôtir), §§ 6, 498 et 499. L'anc. franc,
dit brese, avec changement régulier de l'a en e, § 496 ; braise
est une mauvaise orthogr. (déjà dans r. est. 1539) due
sans doute à l'influence des dérivés brasier, embraser, etc.
Il xii^ s. Pain quit suz breze. Rois, m, 19.]
Il 1° Bois réduit par la combustion à l'état de charbon
ardent. Pommes de terre cuites sur la — . Gigot, bœuf à la — ^
cuit dans son jus sur la braise, à un feu doux. P. ext.
Une — , pièce de viande ainsi accommodée. Fig. Famil.
Chaud comme — , d'un tempérament ardent. Être sur la — ,
dans l'anxiété. || (Technol.) Faire la— .laisser refroidir le
verre en fusion en modérant le feu.
Il 2° Bois réduit en charbons ardents, puis éteint, for-
mant un charbon léger qui se rallume aisément. Delà —
de boulanger.
BRAISER [brè-zé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de braise, § 154. {Cf. braser.) || 1783. en-
cycl. MÉTH. Admis AGAD. 1835.]
Il (Technol.) Faire cuire (delà viande dans son jus) sur
la braise, à un feu doux, pendant plusieurs heures.
*BRAISETTE [brè-zef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de braise, § 133. || Néolog.]
Il Menue braise que les ménagères achètent chez le
boulanger pour allumer leur feu.
BRAISIER [brè-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de braise, § 115. On trouve braisier pour
brasier ( F. ce mot) au commencement du xvii'' s. (cotgr.^
BRAISIERE
— 286
BRANCHER
ouD.), et à la fin du xvii" s. les boulangers disaient par-
fois brasier pour braisier. || 1701. furet. Admis acad. 1798.]
ij (Technol.) Sorte de huche où le boulanger met la
braise étouffée.
BRAISIERE [brè-zyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de braise, § 115. || Admis acad. 1798.]
Il 1" Vase sur le couvercle duquel on peut placer de
la braise pour faire cuire certains aliments avec du feu
dessous et dessus.
Il 2" Étouffoir pour la braise, dont se servent les bou-
langers.
*BRAISINE [brè-zin'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine; peut-être dérivé de brai 1,
§ 100. Il 178.3. ENCYCL. MÉTH.j
Il (Technol.) Argile qu'on mélange avec de la bouse de
vache ou du crottin de cheval, pour l'empêcher de se fen-
diller, et dont on recouvre les moules de grès ou de bri-
ques où l'on cémente l'acier.
BRAME [bram']. F. brahmane.
'BRAMEMENT [brâm'-man ; en vers, brà-me-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bramer, § 145. || xyiii» s. F. à l'article.]
Il Cri du cerf qui brame. Le — des cerfs, b. de st-p. Paul
et Virg.
BRAMER [brà-mé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. breman, mugir,
§§ 6, 498 et 499. || xvi« s. rab. i, 7.]
Il 1° Vieilli et dialect. Mugir, en parlant de certains
animaux (bœuf, âne, etc.).
Il 2" Spëcialt. En parlant du cerf, pousser le cri parti-
culier à son espèce.
BRAMINE [brd-min']. F. brahmane.
BRAN [bran] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *bremium, m. s. mot d'origine gau-
loise, § 3 (c/". kymrique bran, son), devenu bren, § 291,
bran, § 311. || xii'= s. Meslebren, id estmiscens furfurem, ord.
VITAL, dans du c. bren.]
Il Vieilli. Il l» Gros son, écorce séparée des graines
<le céréales par la mouture. Fig. Faire l'âne pour avoir du
— , prendre un air de bonhomie, de simplicité, pour ob-
tenir qqch. {Cf. son.) || P. eœt. — de scie, sciure de bois.
Il 2" P. ext. Trivial. Rebut, excréments. Avaleurs de —,
LA F. Virelai sur les Hollandais. \\ Interj. Vive l'amour, et
— pour les sergents ! Régnier, Sa.t. 11.
"BRANCADE [bran-kàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. brancado, m. 5. §11;
proprt, branche chargée de fruits. || 1642. ouu.]
Il Vieilli. Troupe de forçats attachés deux à deux à la
chaîne. | P. ext. Cette chaîne elle-même.
BRANCARD [bran-kar] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod.branoal, m. s.% 11,
dérivé de branco, branche. Le changement de 1 en r paraît
dû à l'assimilation (F. § 507) et a amené peu à peu le
remplacement du suffixe primitif par le suffixe ard. ( F.
§ 62.) ouD. 1642 donne brancal à côté de brancard, et ri-
CHEL. 1680 écrit encore brancar. || xvie s. (Gargantua) cou-
roit sus les brancquars (vergues), rab. i, 23.]
Il 1° Dans les civières à bras , chacune des branches,
des traverses de bois entre lesquelles se plaçaient les
porteurs. Les brancards d'une civière. P. anal. Chacune
des deux pièces de bois, plus ou moins légères, le plus
souvent cintrées pour s'adapter au corps du cheval, qui
sont articulées à l'avant de la voiture, et entre lesquelles
on attelle le cheval. [Syn. limon.) Cheval de — , dans une
voiture attelée de plusieurs chevaux, celui qui est placé
entre les brancards.
Il 2'^ P. ext. Civière à brancards. Porter un malade sur un — .
BRANCARDIER [bran-kàr-dyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brancard, § 115. || xvii" s. Deux ou trois
Interrogations qu'ils firent au brancardier, SCArr. Rom. com.
I, 7. Admis acad. 1878 au sens spécial 2°.]
Il 1» Cheval de brancard. [Syn. mallier.)
Il 20 Chacun des deux porteurs d'une civière à bras.
Spi'cialt. Porteur chargé de relever les blessés sur un
champ de bataille et de les apporter sur un brancard.
BRANCHAGE [bran-chaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de branche, § 78. || 1460. Coût, de Tou-
raine, dans delb. Rec.]
Il Réunion de branches.
Il 1° L'ensemble des branches d'un arbre. Le Ciel permit
qu'un saule se trouva, Dont le — , après Dieu, le sauva, la f.
Fab. i, 19. P. ext. Réunion de branches coupées,
hutte de branchages.
Il 2° P. anal. Ramure d'un cerf.
BRANCHE [brânch'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. branca, qui est attesté au sesi.
patte d'animal féroce {cf. branche-ursine) et qui a dû
appliqué de bonne heure au sens actuel par assimilii
entre la patte, le bras d'un être animé et le rameau .
arbre. {Cf. tronc.) L'origine de branca est inconnue. |b
Branches d'olives, Roland, 72.]
I. Pousse ligneuse qui se développe sur le tronc '
arbre. Mère —, grosse branche d'où naissent d'autres Ij
ches. — à bois. — à fruits. — gourmande, branche qui
donne que du bois et qui absorbe la sève aux dépens
autres. L'oiseau se pose sur la — , saute de — en — . Fir/.
comme l'oiseau sur la — , dans une position qui n'est |
sfable. Sauter de — en — , aller d'une chose à une a
Fig. S'accrocher aux branches, saisir tout ce qu'on a
portée pour se tirer d'eml)arras. || P. ext. Les brai
d'une racine, racines secondaires qui partent de la r;i
principale. Asperges en branches, qu'on sert avec la
II. P. anal. Tout ce qui, partant d'une lige, rap
les branches des arbres. Les branches du bois d'un
chacune des deux tiges du bois d'un cerf avec leurs
divisions. |f Les branches d'une artère, d'une veine, d'un
subdivision de l'artère, de la veine, du nerf princi
Les branches d'une mine, subdivisions du filon princi
Les branches d'une tranchée, les boyaux qui viennent
joindre la tranchée. Les branches d'une voûte gothique,
vures saillantes qui partent des colonnes. Les bran
d'un fleuve, cours d'eau secondaires que forme le c
d'eau principal en se subdivisant à son embouchure
sept branches du Nil. Les branches d'un lustre, d'un cha
lier, tiges secondaires partant de la tige principale
chandelier à sept branches, chandelier du temple des
breux. || Les branches d'un compas, les deux tiges mi
autour de l'axe du compas. Les branches de la bri(
deux pièces de fer, d'acier, que relie le mors. Bran(
lunette, les deux tiges qui s'appliquent le long dei
pes. — d'une épée, partie courbe qui part du bas
tige de la poignée et va se rattacher au pommeau. | C
cune des parties dont est formée une natte, une OO)
une chaîne d'étoffe. | La tige d'une clef, d'une épia
I Planchette dont se sert le verrier.
III. Fig. Les branches d'une famille, les différenti
milles issues d'une souche commune. La — aînée,,
cadette. Les branches d'un arbre généalogique, les di
branches d'une famille figurées sous la forme de br
naissant sur un tronc. Les branches de la science, de
du commerce, etc., considérées comme branches j^
tige commune. (Géom.) Branches d'une courbe, chacu
lignes symétriques infinies dont la réunion composi
taines courbes géométriques (hyperbole, parabole),"?
* BRANCHEMENT [branch'-man ; en vers, bran-cl)9
s. m. ;
[ÉTYM. Dérivé de brancher, § 145. || (Au sens I.) x^
Devant que lors (les arbres) eussent leur branchement, W
MICHEL, Géorgiques, dans delb. Rec]
I. Anciennt. Action de pousser des branches.
II. Néolog. Action de brancher (une conduite d'eau,
gaz, etc.).
BRANCHER [bran-ché] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de branche, § 154. || xvi" s. Le prevotf
l'hostel les fist bientost brancher aux premiers chesnes d
forest, GARLOix, m, 20.]
I. Fixer à une branche.
Il l» F. intr. Se percher sur une branche. Le pig(
branche pas. Dn faisan branché. || Fig. Famil. Un moussi
ché sur une vergue.
Il 2» Vieilli. F. tr. Pendre (qqn) à une branche,
prisonniers furent branchés au premier arbre. Et le trio ti
ché Mourut contrit, la f. Contes, Oraison.
II. Partager en branches.
Il 1° Fig. Sa maison qu'il (le roi d'Espagne) brancl
nouveau à l'exemple de Charles-Quint, ST-Sim. il, 375.
Il 2» Néolog. (Technol.) | l. Dans la fabrication Aea
très, mouvoir une planchette, dite branche, dans l'oj
lure de la bosse, masse de verre soufflée, pour en '
l'entrée jusqu'à ce qu'on puisse l'aplatir. | 2. Di
l'aide de tuyaux une conduite principale d'eau, de
BRANCIIETTE
— 287
BRANDONNER
3RANCHETTE [l)ran-chêt'] s. f.
\u Dérivé de branche, § 133. || xiv^ s. Modus, dans
l'ftile branche.
blANCHE-URSINE [bran-chur-sin'] et *BRANQUE-
[J&INE [bran-kur-sin'] s. f.
TYM. Transcription du lat. du moyen âge branca ursina,
i;(' (l'ours, nom donné à l'acanthe à cause des décou-
Mie présente sa feuille. Qqns écrivent branc-ursine,
iiphe étrange, admise par acad. || xv"^ s. Brance ur-
iint Herbier, 78.]
;ii vulgaire de l'acanthe sans épine.
3RANCHIAIi, ALE [bran-chvàl ; en vers, -chi-àl] adj.
Itym. Dérivé de branchies, § 238. || Ne'olog.]
''■li se rapporte aux branchies. Les arcs branchiaux,
irquées qui forment les branchies des poissons.
tion branchiale.
RANCHIER [bran-chyé] adj.
TVM. Dérivé de branche, § 115. Branchier est une forme
Mie qui aurait dû devenir brancher si le mot s'était
é dans la tradition orale. || xiv« s. Modus, dans
'lli. (Fauconn.) Oiseau —, jeune oiseau qui voltige de
j Riie en branche, ne pouvant encore prendre son vol.
iRANCHIES [bran-chi] s. f. pi.
r\M. Emprunté du lat. branchia, grec <^^if/'.a, m. s.
l'URET.]
lies disposées comme les dents d'un peigne et
• l'appareil respiratoire des animaux qui doivent
- uis l'eau et respirer l'air qu'elle contient en disso-
,1)11 (poissons, crustacés, etc.).
ÉRANCHIOPODE [bran-chyô-pôd'; en vers, -chi-ô-...]
:( .
TYM. Composé avec le grec ppiy/ia, branchies, et
- - roÔoç, pied, §§ 278 et 279. || Néolog.]
a des branchies aux pieds. || Substantivt, masc.
lustacé dont les pattes, propres à la nage, sont
^ lies en môme temps d'appendices branchiaux.
'branchiostÈGE [bran-chyô-stèj'; en vers, -chi-
I. Composé avec le grec ppây/ta, branchies, et
7 no, couvrir, §§ 278 et 279. || Néolog.]
Qui couvre les branchies. Membrane — , membrane
concourt avec les opercules à recouvrir les cavités
ichiales de certains poissons.
RANCHU , UE [bran-chu] adj.
ITYM. Dérivé de branche, § 118. || xii" s. Un freisne vit
t branchu, marie de frange. Lai du frêne.]
Qui a plusieurs branches. Arbre — . P. ext. Fig. Les
ies grossières et branchues de l'air ne peuvent point pas-
par les pores, mâlebr. Rech. de la vérité, II, i, 3.
RANC-URSINE [bran-kur-sïn']. V. branche-ursine.
BRAND [bran] s. m.
îTYM. Emprunté du german. brand, tison, § 6. Le sens
aphorique d'épée se retrouve dans le Scandinave
ider. {Cf. espagn. tizona, épée, de tizon, tison.) || xi" s.
)rant ensanglentet, Roland, 1067.]
(T. d'archéol.) Au moyen âge, lourde épée qu'on
niait à deux mains.
îRANDADE [bran-dàd'] s. f.
:tym. Emprunté du provenç. mod. brandado, m. s.
; proprt, chose remuée, du même radical que brandir,
lier. Jl 1788. encycl. méth.]
Mets provençal, émincé de morue cuit avec de la
me et de l'huile, et assaisonné d'ail.
IRANDE [brând'] s. f.
ïïtym. Origine inconnue. On trouve branda sive brueria
is une charte de 1205 relative à la Bretagne. || Au
s lo.) 1478. Texte dans du g. branda. | (Au sens 2°.)
3. Du brande, du brusc en terme de marine, OUD. brusca.]
1" Sorte de bruyère qui croît dans les campagnes in-
tes. P. ext. Lieu inculte, clairière où croissent seule-
nt ces bruyères. {V. lande.)
2» P. ext. (Marine.) Fagot de brins de bruyère, de
ict, enduits d'une substance combustible, dont on se
vait pour armer les brûlots. {Cf. brusc.)
ÎRANDEBOURG [brand'-bour ; en vers, bran-de-...]
'. et m.
ÉTYM. Nom propre, § 36 : le Brandebourg, province
Jlemagne. 1| 1680. righel.]
I. S. f. Sorte de casaque à longues manches, dont
l'usage vint de Brandebourg, au temps de Louis XIV,
ordinairement garnie de boutons en olive reliés entre eux
par des galons. Votre belle — qui me pare, sÉv. 954. || /*. ext.
S. ni. Garniture de ce genre. Une redingote à brandebourgs.
II. S. f. Pavillon de jardin. J'ai donc fait faire deux pe-
tites brandebourgs pour la pluie, SÉv. 837.
BRANDEVIN [brand'-vin ; en vers, bran-de-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du flam. brandewyn, m. s. proprt, vin
brûlé, § 10. Il 1751. engygl.]
Il Vieilli. Eau-de-vie de vin distillé.
''BRANDEVINIER, 1ÈRE [brand'-vi-nyé , -nyer; en
vers, bran-de-...] s. m. et /'.
[ÉTYM. Dérivé de brandevin, § 115. |] 1751. encycl.]
Il Vieilli. Celui, celle qui fabrique, qui vend du bran-
devin.
* BRANDI [bran-di] adj.
[ÉTYM. Pour brandit (c/". bailli), altération de l'anc. franc,
braidif, vif, impétueux, due à une confusion avec le ra-
dical du verbe brandir. L'origine de braidif est inconnue.
Il xvi" s. Estomac apte naturellement à moulins à vent tous
brandifz digérer, rab. iv, 17.]
Il Vieilli. Vif. (Usité seulement dans l'expression tout
— .) (Il) le porta tout — , comme on dit à Paris, sur le lit que
faisait la servante, sgarr. Rom. com. ii, 7.
"BRANDILLE [bran-diy'] s. f
[ÉTYM. Dérivé de brandir 2, § 95. || Néolog.]
Il (Technol.) Trou que traverse une cheville pour unir
deux pièces de charpente reposant l'une sur l'autre.
BRANDILLEMENT [bran-diy'-man; en ver5,-di-ye-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brandiller, § 145. || 1564. J. Thierry,
Did. franç.-lat.]
Il Mouvement de ce qui oscille de çà et de là.
BRANDILLER [bran-di-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de brandir, § 101. || xiiif-xive s. Brandil-
lier, Doon de Mayence, dans godef. SuppL]
Il Faire osciller de çà et de là. — les jambes. Se — sur
une escarpolette, et, absolt, v. intr. La corde brandillait.
BRANDILLOIRE [bran-diy'-wàr] s. /'.
[ÉTYM. Dérivé debrandiUer, § 113. On trouve aussi bran-
dilloir, iTiasc, au xyi^ s. et encore en 1635 dans monet. ||
xvi<^ s. Comme s'il estoit branslé en une brandilloire, amyot,
dans DEi.u. Rec.]
Il 1° Corde, branche, etc., sur laquelle on se brandille,
on se balance. {Syn. balançoire.)
Il 2o Nom vulgaire de la charrue sans avant-train, à
cause de son peu de stabilité.
1. BRANDIR [bran-dir] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de brand, § 154. || xi" s. Brandist sun colp,
Roland, 1509.]
Il Balancer dans sa main d'une manière menaçante (une
épée, une lance, un javelot), n brandissait son épée.
2. BRANDIR [bran-dIr] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il (Technol.) Fixer (une pièce de bois de charpente qui
repose sur une autre) au moyen d'une cheville. — les che-
vrons d'un toit sur les pannes.
1. BRANDON [bran-don] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du german. brand, tison, § 6. {Cf. brand.)
Il xiiiiî s. G. DE LORRis, Rose, 3484.]
Il Tison, torche, faisceau de paille enflammé qu'on pro-
mène pour mettre le feu ou pour éclairer. Le dimanche
des brandons, premier dimanche de carême, où l'on par-
courait la campagne avec des brandons allumés. || P. ext.
Débris enflammé qui s'échappe d'un incendie. | Fig. On
— de discorde, personne, chose qui allume la discorde.
2. BRANDON [bran-don] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine ; peut-être môme mot que le
précédent. || 1310. Peut se déduire de brandonem, dans
un texte latin du Berry, dans du g. brando 2.]
Il Autrefois, morceau d'étoffe; aujourd'hui, paille tor-
tillée placée au bout d'un bâton, qu'on plante aux extré-
mités d'un champ pour marquer que les fruits sont sai-
sis judiciairement. Saisie — .
BRANDONNER [bran-dô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de brandon 2, § 154. || 1387. Texte dans du
G. brando.]
Il Marquer d'un brandon (une terre dont la récolte est
saisie).
BRANEE - 2
*BRANÉE [brà-né] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de bran, § 119. || Néolog.]
Il Dialect. Barbolage de gros son pour les porcs qu'on
engraisse.
BRANLANT, ANTE [bran-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de branler, § 47. || 1389. Chariot bran-
lant, dans GAY, Gloss. arch. char.]
Il Qui branle. Une poutre branlante Vient menaçant de loin la
foule qu'elle augmente, boil. Sat. 6. Fig. C'est un château —,
en parlant de celui qui n'est pas solide sur ses jambes.
Il Vieilli. Substantivt. Un —, pendeloque servant d'orne-
ment. Il (xv^ s.) Luy et son destrier... tout couverts de bran-
lants d'argent, a. de la Salle, Jehan de Saintré, ii, 40.
BRANLE [brânl'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de branler, § 52. || xii" s. N'ont sain
de pilete en lor pot Ne en lor branle de pivot, et. de fou-
gères, Liv7-e des man. 1115.]
I. Secousse par laquelle on imprime un mouvement
d'oscillation à un corps. Quel moteur a donné ce premier —
à la machine de l'univers, fén. Exist. de Dieu, i, 3. Tout
s'élève ou s'abaisse au — de sa roue (de la fortune), corn.
Illus.com. V, 5. Mettre une cloche en — . Sonner en — , en
imprimant aux cloches le mouvement de volée. Qui vou-
dra dire... que le cœur n'est pas fait pour donner le — à cette
circulation (du sang)? boss. Conn. de Dieu, iv, 2. Fig. Ce
sont ceux qui donnent le — à la réputation, mol. Préc. rid.
se. 9. Mettre qqn en —, lui donner l'impulsion pour le
faire agir. Donner le — à une affaire, la mettre en train. ||
P. ext. — ou — gai, danse du xvi'' et du xvn^ s. con-
duite par un couple dont les mouvements sont répétés
par les couples qui suivent, n y eut grand bal réglé chez le
roi, c'est-à-dire ouvert par un — , st-sim. i, 24. Mener, ou-
vrir, commencer le — , et, fig. mettre les autres en train. Fou
comme le — gai, d'une gaieté excessive. — de sortie, figure
qui terminait la danse, et, fig. Danser un — de sortie {fa-
mil.), faire prompte retraite. P. ext. Air sur lequel on dan-
sait un branle. || P. anal. — de galop, mouvement du che-
val pour prendre le galop. | — du faucon, mouvement de
l'oiseau qui tournait et battait des ailes en prenant l'essor.
II. Ce qui oscille. | 1. Hamac des matelots. Tendre les
branles. | 2. Mâchoire mobile d'un étau.
BRANLE-BAS [branl'-bâ; en vers, bran-le-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de branle et bas, § 177. || 1751. encycl.
Admis ACAD. 1762.]
Il Action d'enlever les branles, hamacs qui sont sur le
pont du navire, pour se préparer au combat. || P. ext. Action
de débarrasser le pont du navire de tout ce qui l'embar-
rasse, et de se préparer au combat. Le — de combat. — gé-
néral. Fig. C'est un — général, tout est mis en mouvement.
BRANLEMENT [branl'-man ; en t)e?'.y, bran-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de branler, § 145. || xiv^ s. bersuire,
dans LiTTRÉ.]
Il Mouvement de ce qui branle. Un — de tête. Ces impor-
tantes questions ne se décident pas par vos demi-mots et par
vos branlements de tête, BOSS. Divinité de la relig. 1.
'BRANLEQUEUE [branl'-keli; en vers, bran-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de branle (du verbe branler) et queue,
§ 209. Il XVI* s. Les colombes, les branlequeues, dans godef.
Suppl.]
il Nom vulgaire de la bergeronnette et de la lavandière.
{Syn. hochequeue.)
BRANLER [bran-lé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Contraction de brandeler, dérivé du radical de
brandir (F. ce mot), §102. Brandeler est encore employé à
la fin du xive s. || xi^ s. De sun espié la hanste en a branlee,
Roland, .3.327.]
Il 1° V. tr. Faire osciller en imprimant une secousse. — la
tête, le menton. Vieilli. — lemorsàuncheval,secouerlemors,
et, fig. exciter. Si M. Locar est encore à Venise, branlez luy le
mors pour taster les nouvelles, d'aub. Lett. 28, à M. de Rohan.
y 2» V. intr. Commencer à osciller. Une dent qui branle.
Sa tête branlait comme les feuilles, fén. Fab. 1. Un outU qui
branle dans le manche, et, fig. en parlant de ce dont la sta-
bilité est compromise. Sa fortune, sa position branle dans le
manche. || P. ext. Se remuer. Au propre et au fig . Il y allait
de la vie à — tant soit peu sous le commandement du général,
BOSS. llist. univ. III, 6. On viendra dire qu'une province s'est
révoltée et qu'une autre branle, balz. Avis écrit. Tout branle
avec le temps, pasc. Pens, m, 8.
saiiiu
8 - BRAS
*BRANLETTE [bran-lef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de branler, § 133. || Néolog.]
Il (Technol.) Une des pièces de la ligne à pêcher,
BRANLOIRE [bran-lwàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de branler, § 113. || xvie s. Le monde
qu'une branloire perenne, Montaigne, m, 2.]
Il ±0 Mouvement d'une chose en branle. (Fauconn.) H
à la — , qui, s'élevant très haut, tourne en agitant sesaili
Il 2° Chose qui branle, j 1. Pièce de bois mobil
équilibre, sur laquelle deux personnes se balance;
pesant tour à tour sur chacune des extrémités. | 2
qui fait mouvoir le soufflet d'une forge.
Il 3° Châssis fixé au plancher du séchoir d'un atelier
teinture.
Il 4° Terrain marécageux sur lequel s'est formée u
couche de gazon qui tremble quand on y marche.
*BRANSaUETER [brans'-ke-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du flam. brandschatten (allem br ;
schatzen), m. s. § 10. chapelain écrit branqueter, coni
rement à l'usage général. || xvi"* s. Branschattant et i
çonnant le pays, b. de salignac, dans godef. J
Il (xvi^-xvii" s ) Mettre à contribution, rançonner. Ifc
gés et bransquetés par les gens de guerre, sully, Œcon. rc
150. 1 P. ext. Fig. Obtenir par pression. Cet arrêt, U
branqueté qu'il ait été, chapelain, Lett. il, 94.
BRAQUE [brâk'] s. 7n.
[ÉTYM. Emprunté du german. braocho, m. s. § 6. L'ai
franc, emploie de préférence le diminutif brachet, et
forme actuelle braque est peut-être due à l'ital. bracco,
s. § 12. Il 1564. J. THIERRY, Dict. franc.-lat.]
Il Variété de chien de chasse à poil ras, à ore;!
demi-pendantes, qui sert également pour l'arrêt et p
la quête. i| Fig. Étourdi qui va au hasard, inconsid'
ment. Adjectivt. il est un peu — .
BRAQUEMART [brâk'-màr; en vers, brà-ke-...] s.
[ÉTYM. Origine incertaine. Les archéologues ran,-
le braquemart, à cause de sa forme, parmi les armes vem
de l'Orient; cette observation donne quelque vraiseï
blance à l'explication du mot comme étant une aUérali
du grec Ppa^^eïa [iâj^aipa, épée courte. || 1392. Bragam
dans du c. | 1411. Braquemart, dans gay, Gloss. arch.
Il Courte et large épée à deux tranchants, dont on
servait au moyen âge. Valentin avait un antique — à s
côté, SOREL, Francion, p. 325.
BRAQUEMENT [bràk'-man; en vers, brà-ke-...] s.
[ÉTYM. Dérivé de braquer, § 145. || 1690. furet.]
Il Action de braquer.
BRAQUER [brà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue, gotgr. donne brater à côté
braquer. || 1564. j. Thierry, Dict. franc.-lat.]
Il Diriger, tenir fixé sur ce qu'on vise. — des cant
sur une place assiégée. — une lunette sur un point du ciel.
ext. Avoir les yeux braqués sur qqn.
"BRAQUES [brak'] s. f. pi. [masc. furet., tii. cor:
[ÉTYM. Emprunté du lat. brachia, plur. de brachium, bi
{Cf. bras.) Sur le genre, F. § 550. || 1690. furet.]
il Vieilli. Pinces de l'écrevisse.
"BRAQUET [brà-kè] s. m. .
[ÉTYM. Peut-être abrév. famil. de braquemart, § 13a
xvii*^ s. F. à l'article.]
I. Vieilli. Épée courte. Un petit — qu'il portait an oÔ[
SOREL, Francion, p. 237. '
II. Petit clou à ferrer les souliers. '..•■i
BRAS [brà] s. m.
[ÉTYM. Du lat. br?chium, m. s. §§ 875 et 291. (C/l braq-.
brasse.)]
Il 1° Membre supérieur du corps de l'homme, qui ?
ticule à l'épaule et qui est terminé parla main. Le — dr
Le — gauche. Le haut du —, de l'épaule au coude. L'avn
— , du coude au poignet. Avoir les — nus, et, p. ext.
parlant de la manche qui couvre le bras. Avoir Us —
troussés. Être en — de chemise. Gros comme le — , et fi(/-
lui donna du Monseigneur gros comme le — , largement. « M
sieur de Petit-Jean, » ah ! gros comme le — ! R.A.C. Plaid, i
N'avoir pas le — assez long pour atteindre qqch, et, fig- A\
le — long, avoir de l'influence, du crédit. Faire les gra
—, se donner des airs d'importance. Faire les beaux
aflecler les belles manières. Se casser le —, et, fig- t|
me casse — et jambes, en parlant d'une émotion qui 8
ble. Les — m'en tombent, j'en suis stupéfait. Donner,
BRASAGE
289 -
BRASSE
le[ à ggii, pour le soutenir. Ils marchaient — dessus —
iepus, le bras de l'un passé sous le bras de l'autre. Avoir
iqà son — . Elle a pris mon — , elle a passé son bras sous
1 pour s'appuyer. Tendre les — vers qqn, lever les
. , le ciel, pour implorer, supplier. Tendre, ouvrir les
— qqn, pour l'embrasser. Recevoir qqn à — ouverts. Pren-
jr serrer qqn dans ses — . Il se jeta dans mes — , et, fig. Se
je!' entre les — de qqn, chercher auprès de lui un refuge,
ïcltout ce que j'aime entre les — d'autrui (au pouvoir d'un
■i 1:, noRN. Sertor. m, 1. {| Porter un enfant dans, sur ses
ivre sous le — . Porter qqch à — tendu. Être porté à
des porteurs, et non dans une voiture. Fig. Avoir,
Miettre qqn, qqch sur les —, être embarrassé de qqn, de
q(i. Qui en choque un se les jette tous sur les — , mol. D.
h\n, V, 2. Empêchez qu'on ne nous mette Toute l'Europe sur
lel— , LA F. Fab. viii, 4. Saisir qqn à — le corps, en ser-
'"s bras autour de ses reins. Avoir de bons — pour
r. Vivre de ses — , de son travail, n fallut transporter
ériaux à force de — , et non à l'aide de bêtes de
, de chariots, etc. Fig. La campagne manque de — ,
;illleurs. Celui qui met sa confiance dans l'homme et qui
j'ipuiesurun — de chair (sur un homme), bourd. Récomp.
d\saints, 1. J'en suis la tête, il n'en est que le — (corn.
C\, II, 8), il n'a fait qu'exécuter ce que j'ai conçu. Être
laj- droit de qqn, son principal instrument. Arrêter, rete-
aije — qui va frapper. Frapper à tour de — , les coups se
51 cédant, le bras se levant et retombant sans interrup-
lii . Frapper à — raccourci, en pliant le bras et en le dé-
pi'ant pour frapper plus fort. Fig. Arrêter, retenir le —
l':qn, l'empêcher de frapper. On — victorieux. La valeur
d on — . Il lui offrit le secours de son — . Un — vengeur. Le
-lu Seigneur s'appesantit sur les méchants. Dérober un cou-
pie au — de la justice, CORN. Hor. v, 3. Livrer au — sé-
ciîr, à la justice laïque (par opposition à l'autorité ecclé-
s tique). Gouverner les peuples avec un — de fer, e.xercer
liiiouvoir avec une inflexible rigueur.
2" P. anal. Chez certains animaux, membres cor-
riiondant aux bras de l'homme par leur position ou
lijr fonction. Membres antérieurs des cétacés, des pho-
q s; pinces de certains crustacés, appendices buccaux
d certains arachnoïdes, tentacules de certains mollus-
q :s, de certains polypes, etc. | Fig. Les — du Scorpion,
é îles latérales de la constellation de ce nom. P. ext.
t sorte de — dont il (le coq) s'élève en l'air, la f. Fab.
\5.
; 3» P. ext. Parties qui s'allongent en forme de bras,
(chaque côté d'une partie centrale. Les — d'une civière,
ijfauteuil à — . Les — d'une ancre. (T. de mécanique.) —
«illevier, distances comprises entre le point d'appui du
Hier et le point d'application de chaque force. Les —
t le chèvre (machine), les deux pièces de bois qui por-
1 1 le treuil. Les — d'une scie, les deux pièces de bois
l îrales qui portent la lame de la scie. — d'ime vergue,
< dages situés à chaque bout d'une vergue. Les — d'un
Ijxe, les branches qui partent du corps du lustre. Les —
cja vigne, du pêcher, etc., branches qui poussent dans les
<iialiers de chaque côté du tronc. Les — d'un fleuve, sub-
«iisions du cours d'eau principal. Un — de mer, portion
mer resserrée entre deux terres.
BRASAGE [brâ-zàj'] s. m.
ÉTYM. Dérivé de braser, § 78. || Néolog.]
(Technol.) Opération par laquelle on brase des pièces
métal.
BRASE [brâz'] s. f.
ÉTYM. Subst. verbal de braser, § 52. || Néolog.]
(Chimie.) Charbon incandescent.
BRASEIVIENT [braz'-man ; en re?'S, bra-ze-...] s. m.
ÉTYM. Dérivé de braser, § 145. || Néolog.]
(Technol.) Action de braser.
3RASER [brâ-zé] v. tr. et inti\
ÉTYM. Dérivé de braise, d'après le radical primitif bras-,
35 et 154. (C/'. braiser, dérivé plus mod.) Se trouve en
;. franc, au sens d'embraser et d'ébraser. || 1611. Bra-
l'argent, c'est le repasser un peu sur la braise, cotgr.]
(Technol.) I. V. tr. Réunir (deux métaux différents ou
IX pièces de même métal) au moyen d'un alliage qu'on
' fondre à un brasier.
II. F. intr. En parlant de la croûte de sel qui se forme
is les marais salants, se fendre, en cristallisant (comme
bois réduit en braise).
DiCT. FRANC.
•brasero [br;i-zé-rô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. brasero, m. s.% 13, qui
correspond au franc, brasier. || Néolog.]
Il Appareil de chauffage portatif, formé d'un bassin de
cuivre que supportent des pieds et qui contient des char-
bons allumés.
BRASIER [brA-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de braise, d'après le radical primitif bras-,
§§ 65 et 115. {Cf. bralsier.) || xii" s. Loherains, dans godef.)
Il 1» Foyer ofi le combustible (charbon, bois, etc.) est
à l'état de braise ardente. || P. ext. Les maisons incendiées
formaient un vaste — . Des hommes ignorants condamneront
au — (au bûcher) un livre qu'ils n'auront pas lu, volt. Lett.
à d'Argental, 25 avril 1763. || Fig. Son corps est un —, la
fièvre le consume. Sa tête est un —, il a l'imagination ar-
dente.
Il 2" Bassin de métal destiné à contenir des charbons
ardents pour chauffer une chambre. {V. brasero.)
BRASUXEMENT [bra-ziy'-man ; en vers, -si-ye-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brasiller, § 145. || Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) État de la mer qui brasille. (F. brasiUer.)
BRASILLER [brd-zi-yé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de braise, d'après le radical primitif bras-,
§§ 65 et 161. Il (Au sens 1°.) xiii^ s. g. de coingy, dans
DELB. Rec]
Il 1° F. tr. Faire griller sur la braise. — des poires, des
pommes. — du boudin.
Il 2° F. intr. Ressembler à la braise. (Se dit spécia-
lement de la mer qui semble embrasée par la réflexion
de la lumière du soleil, de la lune, ou par la phospho-
rescence des flots.)
BRASQUE [brask'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. braisine.)|| 1751.Brasque
ou brasse, encygl. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Mélange d'argile et de charbon en poudre
dont on enduit l'intérieur des creusets dans lesquels on
veut réduire les minerais oxydés ou les oxydes.
BRASQUER [brâs'-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de brasque, § 154. || Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Enduire de brasque.
* BRASSADELLE [brà-sà-dèl] s. f.
[ÉTYM. Peut-être pour brasadelle, dérivé de braser, § 126.
Il Néolog.]
Il (Technol.) Pièce de métal qui dans un fusil porte en
avant le point de mire et en arrière l'anneau qui retient
la baguette. (F. embouchoir.)
1. BRASSAGE [brà-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brasser 1, § 78. || 1331. Texte dans
G0DEF. Suppl.]
Il (Technol.) Action de brasser (la bière). P. ext. Ac-
tion de remuer le métal en fusion, pour la fonte des
monnaies. Droit de —, et, ellipt, —, droit que percevait
le fermier des monnaies sur chaque marc d'or, d'argent,
de cuivre, mis en œuvre.
2. 'BRASSAGE [brà-sàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de brasser 2, § 78. On dit aussi brasseyage.
Il 1783. encygl. méth.]
Il (Marine.) Action de faire mouvoir les bras d'une ver-
gue, pour l'orienter.
BRASSARD [brà-sàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bras, § 147. || 1562. Texte dans gay,
Gloss. arch.]
Il 1" Autrefois, pièce de l'armure qui protégeait le bras.
Il 2» Garniture que mettent au bras, pour le protéger,
les ouvriers de certaines industries, verriers, brunisseurs,
les joueurs de ballon, etc.
Il 3" Plaque, ruban porté au bras comme signe dis-
tinctif. I 1. Ruban blanc que portent au bras les garçons
qui font leur première communion. | 2. Crêpe que por-
tent au bras ceux qui sont en deuil quand ils sont en
uniforme. | 3. Signe de reconnaissance que portent au
bras ceux qui sont attachés au service des ambulances.
BRASSE [bras'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. brachia, plur. de brachium, employé dans
le lat. pop. comme fém. sing. § 545. || xi" s. Li reis ad pris
Tierri entre sa brace, Roland, 3939.]
Il lo Espace que mesure l'écartement des bras étendus,
de l'extrémité d'une main à l'extrémité de l'autre (lm,60
environ). Vieilli. Pain de —, gros pain de 20 à 25 livres.
19
BRASSEE
— 290 —
BRAVEMENT
!' Spécialt. Cette mesure appliquée en marine à la mesure
de la profondeur de l'eau. Petite —, de 5 pieds. Grande —,
de 6 pieds. Un bâtiment mouillé sur cinq brasses d'eau. P. ext.
Être sur les brasses, toucher le fond avec la ligne de sonde.
Il 2" Espace que le nageur parcourt, chaque fois qu'il
déploie les bras en donnant un coup de jarret. Atteindre
le bord en quelques brasses. Spécialt. Nager à la —, en por-
tant rapidement en avant puis en ramenant en arrière,
le long du corps, chaque bras alternativement.
BRASSÉE [brà-sé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bras, § 119. || xii" s. Longe une bractaie,
Aliscans, 5083.]
Il 1" La quantité de certains objets qu'on peut prendre
et porter entre ses bras. Une — de livres, de papiers, de
bois. Il P. anal. \ 1. — déterre, ce qu'on laboure en un jour.
I 2. — de soie, ce qu'un métier emploie de soie pour l'our-
dissage des chaînes.
Il 2o Mesure de longueur déterminée par l'espace com-
pris entre les bras écartés. Six-vingts colonnes de six bras-
sées de grosseur, boss. Hist. univ. m, 3.
Il 3» Action de déployer les bras en nageant. S'allonger
sur la — . I P. ext. Brasse. Faire une — .
1. BRASSER [brà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Du bas lat. * braciare, m. s. dérivé de brace, brais
(F. ce mot), devenu brader, bracer, brasser, §§ 378, 297
et 291. Il xii» s. Brader, beneeit, dans godef. SuppL]
Il 1° Fabriquer (la bière) en faisant tremper et en agi-
tant le malt dans de l'eau élevée à une température d'en-
viron 60 degrés. || P. ext. — le cidre, remuer des pom-
mes à demi écrasées dans une certaine quantité d'eau.
Il 2° P. anal. Remuer, agiter pour une opération qcon-
que. Disant ceci, toujours son lit (la paillasse de son lit) elle
brassait, Régnier, Sat. 11. || Spécialt. (Technol.) | 1. Re-
muer dans le creuset le métal en fusion. | 2. Remuer les
cuirs dans l'eau chaude mélangée de tan. | 3. Remuer
l'eau avec le bouloir, pour amener le poisson dans les
filets. 1 4. Agiter les clous dans un tonneau avec du grès,
pour en enlever les aspérités. | 5. Agiter les épingles dans
un petit tonneau avec du son sec, pour les nettoyer. || Fig.
Ce qui se brassait ténébreusement contre lui, st-sim. ix, 162.
A ton mari tu brassais un tel tour, la f. Contes, Cocu battu.
2. BRASSER [brà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bras, § 154. On dit aussi brasseyer, § 163.
II 1683. Brassayer le grand bunier sous le vent, le cordier,
dans DELB. Rec]
Il (Marine.) Orienter une voile à l'aide des bras, cor-
dages fixés aux extrémités de la vergue. — au vent, du
côté où il vient. — sous le vent, du côté opposé.
BRASSERIE [brâs'-ri ; en vers, brà-se-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brasser 1, § 69. i| 1456. Brasserie de
bière et cervoise, dans delb. Rec]
Il l» Fabrique de bière.
Il 2° Etablissement oii l'on débite de la bière au dé-
tail, où l'on vient boire de la bière.
BRASSEUR, EUSE [brà-seur, -seuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de brasser 1, § 112. || 1270. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il 1" Celui, celle qui fabrique, qui vend de la bière.
Il 2" Celui, celle qui met les choses en mouvement.
Fig. Un — d'affaires.
*BRASSEYAGE [brà-sè-yàj']. V. brassage 2.
*BRASSEYER [brà-sè-yé]. V. brasser 2.
BRASSIAGE [brà-si-àj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brassier, pour brasseyer, § 78. Bras-
seyer ne s'emploie plus en termes de marine que comme
synonyme de brasser 2; mais on le trouve dès le xii'' s.
au sens de mesurer à la brasse. (F. godef. braçoier.) ||
1751. ENCYCL. Admis acad. 1798.]
Il (Marine.) Mesure, par la sonde, du nombre de bras-
ses que donne le fond de l'eau.
*BRASSICAIRE [brà-si-kèr] adj.
[ÉTY.M. Dérivé du lat. brassica, chou, § 248. || Néolog.]
Il Piéride —, papillon blanc dont la chenille ronge les
choux.
•BRASSICOURT [brà-si-kour] adj. m.
[ÉTYM. Composé irrégulier de bras (partie supérieure
delà jambe de devant du cheval) et court, § 213. furet.
donne aussi brachicourt. || 1690. furet.]
Il En parlant d'un cheval, qui a le genou arqué, par vice
de conformation.
il
BRASSIÈRE [brà-syèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bras, § 115. || 1312. Une espee, unes br
cieres, dans delb. Rec]
Il 1° Sorte de camisole de flanelle, de tricot, etc., qu'-
met aux jeunes enfants. (S'employait surtout au plur. ;:
xvii" s.) Être en brassières. Fig. Mettre, tenir qqn en brassi
res, le traiter comme un enfant, ne pas le laisser se cu:
duire lui-môme. Nous tenir dans une contrainte et une -
perpétuelle, st-sim. ii, 389. || Camisole de nuit que pov
talent les femmes. Une méchante petite jupe, avec des bra
sières de nuit qui étaient de simple futaine, mol. Scap. i.
Il 2° Bretelle d'un havresac, d'une hotte, qui passe so
le bras.
Il 3" Partie de devant d'un pigeon qu'on sert à tab!,
BRASSIN [brà-sin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brasser 1, § 100. || xiv^ s. Le brassinbu
verés que vous voultes brasser, Ciperis, dans godef.]
Il 1° Cuve à brasser la bière. || P. ext. Ce que conlic:
cette cuve.
Il 2° P. anal. Cuve où l'on fait bouillir la graisse, l'hui
avec la soude pour fabriquer le savon, || P. ext. Ce q;
contient cette cuve.
*BRASSOIR [brà-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brasser 1, § 113. || 1694. th. corn.1
Il (Technol.) Canne de terre cuite, pour brasser le m
tal en fusion dans le creuset.
"BRASSOURE [brà-sour] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. On dit aussi brassour, s. v
Il 1790. ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Canal qui amène l'eau dans les marais ?
lants.
BRASURE [bra-zûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de braser, § 111. I| 1478. Texte dans gode
Suppl. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Soudure de deux pièces brasées. || E:
droit où ces deux pièces sont soudées.
BRAVACHE [brà-vàch'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bravaccio, m. s. dérivi
bravo, brave, § 12. || xvi^ s. Besponse fort bravasche,
LOIX, X, 10.]
Il Fanfaron de bravoure. C'est un — , on en plaisante, i
br. 12.
*BRAVACHERIE [brà-vâch'-ri ; en i-ers, -và-che-r
s. TH.
[ÉTYM. Dérivé de bravache, § 69. 1| xvi" s. Bravaoherien
politaine, Sat. Ménipp. i, 185.]
Il Vieilli. Fanfaronnade de bravoure.
BRAVADE [brà-vàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bravata, m. s. § 12. || xvi"
Ils avoient fait plusieurs bravades l'un à l'autre, amyot, C'
iHol. 34.]
Il lo Ce qu'on dit, ce qu'on fait pour braver qqn. Sar
vous faire — , mol. Éc des f. iv, 8. Provoquer un ennemi pr
des bravades.
Il 2" Ce qu'on dit, ce qu'on fait par ostentation de bra
voure. S'exposer inutilement au danger, par — .
BRAVE [bràv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bravo, m. s. § 12; le motila
bravo [cf. l'espagn. bravo et le provenç..brau) vient du la
pop. *brabum, déformation de barbarum. || xvi" s. On ba
hier d'estuves qui estoit fort brave, BON. des per. Nouv. 3~
Il 1° Prêt à affronter le danger. Faisons tant que nous voi
drons les braves, voilà la fin qui attend la plus belle vie du mondi
PASC. Pens. IX, 1. n l'a fait en — homme, corn. Cid, iv, 5.
Spécialt. Prêt à affronter le danger dans les combats. Pli
que — soldat, corn. Cid, i, 5. || Substantivt. C'est un — .
est de faux dévots ainsi que de faux braves, mol. Tart. i, 5. /
plaisant. Un — à trois poils (par allusion à la forme de 1
moustache des raffinés d'honneur, du temps de Henri III
Il 2° Prêt à faire son devoir. (En ce sens, se place nvai
le substantif.) De braves gens, un — homme, une — fernC'
Il En s'adressant à qqn qu'on traite familièrement, comm
étant d'une condition inférieure. Mon — homme, mon -
ma — femme.
Il 3» Vieilli et dialect. Qui fait belle figure par la pn
rure, l'ajustement. Se faire — . Comme vous voilà — ! Est-c
que tu es jalouse de quelqu'une de tes compagnes que tu voie
plus — que toi? mol. Arn. méd. i, 2.
BRAVEMENT [bràv'-man; en vers, brà-ve-...] adv}
[ÉTYM. Composé de brave et ment, § 724. || 1539. R. EST
BRAYER
— 291 —
BRECHET
Avec bravoure. Il s'est conduit — dans la mêlée. I| P. ext.
J^-diment. n en a pris — son parti.
5RAVER [brà-vé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de brave, § 154. || xv!" s. F à l'article.]
1" Se montrer prêt à affronter (qqn ou qqch qui est
àraindre). Viens-tu du Dieu vivant — la majesté? râc. Ath.
vi. Tu me braves, Cinna, coRN. Cinna, v, 1. Mon front...
Bve l'effort de la tempête, la f. Fah. i, 22. — la mort. |
f '. Le latin dans les mots brave l'honnêteté, BOiL. Art p. 2.
'/. Provoquer par des paroles insolentes. Oronte et
;ont tantôt bravés, mol. Mis. ii, 6. | Absolt. C'est peu
pr lui de vaincre, il veut encor — , cORN. Hor. iv, 2.
2.° Anciennt. Faire belle figure par la parure, l'ajus-
tiient. Pour — , paraistre et jouer, Ane. Th. franc, vu, 429.
itRAVERIE [bràv'-ri ; en vers, brà-ve-ri] s. f.
i^TYM. Dérivé de brave, § 69. Souvent employé au sens
bravade, bravoure, au xvi^ s. et encore enregistré dans
5ens par oud. 1642. || xvi^ s. Braverie Insolente de la
lesse, AMYOT, P. jEm. 46.]
Vieilli. Parure avec laquelle on fait belle figure. Je
tjj s que la — et l'ajustement est la chose gai réjouit le plus les
fils, MOL Am. méd. i, 1.
. BRAVO [brà-vôj interj.
i5tym. Emprunté de l'ital. bravo, proprt, brave, qui
sjnploie comme interjection, § 12. Qqns disent, selon
li'iyntaxe italienne, brava quand il s'agit d'une femme;
bri, de plusieurs hommes; brave, de plusieurs femmes,
eiu superlatif bravissimo, bravissima, bravissimi, bravis-
s\i. Il Admis acad. 1798.]
Exclamation dont on se sert pour applaudir le jeu
dn artiste, les paroles d'un orateur, etc. Tout le monde
c it : — ! — ! l'orateur ! Substantivt. Des bravos enthousiastes.
. BRAVO [brà-vô] s. m.
5TYM. Emprunté de l'ital. bravo, proprt, brave, employé
s stantivt, § 12. || Néolog. Admis acad. 1878.J
Assassin à gages. Des bravl.
IRAVOURE [brà-vour] s. f.
5tym. Emprunté de l'ital. bravura, m. s. § 12. || xvii^ s.
iir de la bravoure, scarr. cité par richel.]
1" Qualité de celui qui est brave. L'excès de — de M. de
I gueville, qui lui a causé la mort et à beaucoup d'autres,
s •. 288.
2" (Musique.) Air de —, air brillant destiné à faire va-
1 ' le chanteur.
. BRAYER [brè-yé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de brai 1, § 154. ]| 1295. Broier les nés, dans
c )EF. Suppl.]
Enduire de brai, de goudron. — l'étoupe qui remplit
IJoints d'un bordage de navire.
!. "BRAYER [brè-yé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de braie, § 154. || Néolog.]
(Technol.) Assujettir (une pierre de taille)dans labraie.
il. BRAYER [brè-yé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de braie, § 115. || (Au sens I.) xii^ s. Tous
sanglans desq'al neu del braier, Raoul de Cambrai, 1860.
lU sens II») xiii<^ s. Li braiers, ce est la plume desor la coe,
JN. LATiNi, Trésor, p. 201.]
'. Autrefois, ceinture qui maintenait les braies. || P.
d. (Technol.) 1 1. Bandage destiné à contenir une her-
inguinale ou crurale. ] 2. Ceinture munie d'une po-
î, sur laquelle on appuie la hampe d'une bannière, pour
Jorter. | 3. Large courroie qui soutient le battant d'une
che pendant qu'on le fixe dans l'anneau qui doit le por-
. I 4. Ensemble de cordages qui entoure les pierres de
le, baquets, bourriquets, etc., que les maçons montent
haut d'un édifice en construction. | 5. Pièce de fer
, fixée au bas de la châsse d'une balance, d'un trébu-
;t, soutient le fléau.
[I. Autrefois, partie du corps entourée par les braies.
. anal. (Fauconn.) Le derrière de l'oiseau de proie.
BRAYÈRE [hrà-yèr] s. f.
ÉTYM. Dérivé de Brayer, nom d'un naturaliste, § 36. ||
:>log.]
Plante rosacée d'Abyssinie, dont la fleur, dite kousso,
évacuer le ténia.
ÎRAYETTE [brà-yef] s. f.
ÉTYM. Dérivé de braie, § 133. || xivo s. J. de brie, Bon
■ger, p. 8.]
1° Anciennt. Petite braie. || P. anal. Dialecf. Nom
iné à la primevère, dite aussi braie-de-coucou. (Qqs dic-
tionnaires donnent en ce sensbrairette, faute pourbrayette.)
Il 2° Vieilli. Ouverture du devant d'un haut-de-chaus-
ses, d'une culotte. {Syn. braguette.)
BRAYON [brè-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de broyer, § 104. Qqns disent broyon,
forme plus conforme à l'étymologie. || xii«-xiue s. Cheuz
fust ou broion, J. bodel, Saisnes, tir. 127.]
Il Piège pour les bêtes puantes (renard, putois, etc.),
plus petit que le piège à loups.
* BREAK [brêk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. break, m. s. § 8. || Néolog.]
Il Voiture à quatre roues, généralement découverte,
qui a sur le devant un siège élevé et porte deux bancs
longitudinaux.
BRÉANT [bré-an]. F. bruant.
BREBIS [bre-bi] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "berbjcem, m. s. devenu berblz, bre-
bis, §§ 491, 382 et 291. *Berbicem est une altération inex-
pliquée du lat. class. vervecem, bélier. || xi« s. Berbis, Lois
de Guill. le Conq. 6.]
Il 1° Dans le genre mouton, de la famille des Rumi-
nants à cornes creuses et persistantes, la femelle, plus
petite que le mâle et dépourvue de cornes ou à cornes
plus courtes. Fromage de — , de lait de brebis.|| Loc. prov.
A — tondue Dieu mesure le vent. Dieu proportionne les
épreuves à la faiblesse. — comptées, le loup les mange, il ne
faut pas s'assurer sur le présent sans songer aux périls
à venir. Qui se fait — , le loup le mange, trop de bonté en-
hardit les méchants. || Fig. Dans le langage de l'Écriture.
Le discernement des boucs et des — , des réprouvés et des
fidèles. Le pasteur veille sur ses — , sur les âmes qui lui
sont confiées. {Syn. ouaille.) Quelques — distinguées du pe-
tit troupeau que M™e Guyon s'était fait, ST-SIM. i, 275. Ramener
la — égarée. — galeuse, celui qu'on éloigne du troupeau
des fidèles comme pouvant les corrompre, et, p. ext. celui
que tout le monde évite comme un objet de réprobation.
Il 2° (Technol.) Pièce de bois qui supporte l'efTort de
la vis d'un pressoir. {Cf. mouton.)
BRÈCHE [brèch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. brecha, m. s. de
brechen, rompre, §§ 6, 498, 499. || xii* s. pu. de thaun,
dans DELB. Rec]
I. Rupture, solution de continuité qui permet de péné-
trer dans une enceinte. Les brèches d'une haie, d'un mur.
Spécialt. En parlant d'une enceinte fortifiée. Battre en — ,
avec de l'artillerie, pour faire brèche et pouvoir donner
l'assaut. Semblables à autant de tours, mais à des tours qui
sauraient réparer leurs brèches, boss. Condé. Faire tme — à
un rempart, et, fig. Faire une — à un pâté, l'entamer. —
praticable, qui permet de donner l'assaut à une place forte.
Monter, combattre, être sur la — . || Fig. Battre en — une per-
sonne, une doctrine, chercher à ruiner le crédit de la per-
sonne, l'autorité de la doctrine. Réparer les brèches de la
foi, bourd. Œuvres de la foi, 2. Il a fait une — à sa for-
tune. C'est un enfant (l'Amour) qui fait des brèches Dans les
cœurs, LA F. Daphné, i, 3. Être toujours sur la — , au plus
fort de la lutte. || P. anal. | 1. La — de Roland, ouverture
dans une muraille de montagnes, aux Pyrénées, attribuée
par la légende à un coup d'épée de Roland. | 2. Les brè-
ches d'une lame, cassures qui interrompent le fil du tran-
chant. I 3. Coup de —, au jeu de paume.
II. (Géologie.) Roche à structure fragmentaire, formée
de débris anguleux de diverses couleurs, agglomérés
dans un ciment naturel. (F. poudding, brocatelle.) — os-
seuse, dont le ciment rouge et dur enveloppe des osse-
ments de vertébrés. Marbre —, marbre noir, môle de ta-
ches blanches et jaunes, qu'on tire des brèches. Fausse
—, marbre veiné qui a l'apparence de la brèche.
BRÈCHE-DENT [brê'ch'-dan ; en vers, brè-che-...] adj.
[ÉTYM. Composé irrégulier de brèche et dent, § 213. ||
xiii" s. Brichedent (nom propre), dans guérard, Cartul.
de N.-D. de Paris, m, 97.]
Il Qui a une solution de continuité, une brèche dans la
rangée des dents de devant. Un enfant —, et, substantivt,
Un — , une — .
BRECHET [bre-chè] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. {Cf. angl. brisket, poitrine.)
Au xvn<2 s. on disait plutôt brichet, au moins à Paris. ||
xive s. Brichet, bruchet, Modus, dans la c]
Il Crête saillante et longitudinale de la face extérieure
Mot forgé par
LA F. Contes,
BRECHET
dn sternum des oiseaux, sur laquelle s'insèrent les mus
clés abaisseurs de l'aile.
*BRÉCHET [bré-chè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brèche, § 133. || xvii^ s,
LA F.)
Il Vieilli. Petite brèche. Le — à l'enclos
Remède.
•bRÉCIN. V. bressin.
*BRÉDA [bré-dà] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. bredindin.) On dit aussi
berda. || 1783. encycl. méth.]
Il Bout de cordage volant, terminé par un croc, et qui
sert à tenir au bossoir le point du vent de la misaine.
'BRÉDALER [bré-dà-lé] v. intr.
[ÉTYM. Peut-être môme mot que l'anc. franc, bredeler,
bredouiller. {V. bredouiller.) || 1771. trév.]
Il (Technol.) Faire entendre un cliquetis, en parlant du
fuseau d'un rouet à filer, quand la broche qui le traverse
a trop de jeu.
BREDI-BREDA [bre-di-bre-dà] loc. adv.
[ÉTYM. Onomatopée, §§ 32 et 182. oud. 1642 enregistre
l'expression, mais semble lui donner le sens de bonnet
blanc et blanc bonnet. || xvio s. Sautant bredi bredac d'arbre
en arbre et de branche en branche, Nouv. Fabrique des traits
de vérité, dans godef. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Famil. En brouillant tout par trop de précipitation.
Faire, raconter qqch — .
BREDINDIN [bre-din-din] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || (Au sens de fiacre.) 1680.
RiCHEL.I (Marine.) 1690. furet. Admis acad. 1762.]
Il (Marine.) Palan qui sert à hisser de la cale ou à y
descendre de médiocres fardeaux. || P. plaisant. Fig.
Vieilli. Fiacre.
*BRÉDIR [bré-dïr] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. 1| 1751. encycl.]
Il (Technol.) Assembler (des pièces de cuir) à l'aide de
lanières.
BRÉDISSURE [bré-di-siir] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brédir, § 111. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il (Médec.) Adhérence de la partie intérieure des joues
aux gencives, à la suite d'ulcérations de ces parties.
BREDOUILLAGE [bre-dou-yàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bredouiller, § 78. || xviie-xviii^ s. ST-
siM. XV, 401. Admis acad. 1878.]
Il Action de bredouiller. || Ce qu'on dit en bredouillant.
BREDOUILLE [bre-douy'] S. f. et adj.
[ÉTYM. Peut-être subst. verbal de bredouiller, au sens
fig. de se trouver dans l'embarras, § 52. Gomme terme
de jeu, bredouille se dit en angl. lurch, proprt, embarras.
[| XVie s. RAB. I, 11. 1 1611. COTGR.]
Il S. f. Au jeu de trictrac, marque indiquant qu'un des
joueurs a pris un nombre déterminé de points, de trous,
sans que l'adversaire ait fait un point. Faire la — . Vieilli.
EUe faillit gagner à —, furet, Rom. bourg, i, 62. || P. ext.
Adj. Être —, perdre sans avoir fait un point. Fig. Famil.
Revenir — (de la chasse), sans avoir rien tué. P. ext. Être
— , avoir complètement échoué dans qqch.
BREDOUILLEMENT [bre-douy'-man ; en vers, -dou-
ye-...] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bredouiller, § 145. || 1611. cotgr.]
Il Action de parler en bredouillant.
BREDOUILLER [bre-dou-yé] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. Ane. franc, bredeler {cf. bré-
daler), m. s. \\ 1564. J. thierry, Dict. /ranç.-lal.]
Il 1° V. intr. S'exprimer d'une manière inintelligible,
en parlant avec précipitation. Il bredouille en parlant.
Il 2" V. tr. — des vanités et des sottises, la br. 5.
BREDOUILLEUR , EUSE [bre-dou-yeur, -yébz'] 5. m.
elf.
[ÉTYM. Dérivé de bredouiller, § 112. cotgr. ne donne
que bredouiUard. || 1642. oud.]
Il Celui, celle qui bredouille en parlant.
• BRÉE. V. braie.
BREF ou BRIEF, BRÈVE ou BRIÈVE [bref, bri-yêf,
brèv', bri-yèv'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. brÇvem, 7n. s. §§ 305, 446 et 291. Bref pour
brief est dû à une influence savante, § 502. Le masc. brief
est depuis longtemps hors d'usage ; le fém. briève ne s'em-
ploie plus guère que devant le substantif qu'il qualifie.]
292
BRELAUDER
I. Adj. Court.
Il 1° Vieilli. De courte taille. Pépin le Bref.
Il 2° De courte durée. Un — délai. Son exposé, son discours
a été — , et, p. ext. Il a été — en parlant. Votre lettre était trof
brève. Avoir le parler, le ton — , dire les chosesd'une manièrr
rapide, qui a qqch de tranchant. Adverbialt. Parler —
môme sens. En bref {loc. adv.). Dire, mentionner les choses er
bref, en peu de mots, et, absolt, Bref, en peu de mots. Bref, i
(le cerf) ne pleura point, i^ f. Fab. vin, 14. || Spécialt. \ l
(Prosodie.) Syllabe brève, qui se prononce rapidement. L
est long dans pâte et — dans patte. Substantivt. Dnebrève,u
syllabe brève. Le dactyle est composé d'une longue et de deui
brèves. | 2. (Musique.) Une note brève, et, substantivt, Dwj
brève, courte note qui suit une autre note pointée. || Sp»
cialt. Dansleplain-chant, note de forme carrée, qui était
moitié de la longue et valait ordinairement deux rondi
II. S. m. et f. Il 1° Bref. Courte lettre officielle. | 1. Rt
crit pontifical, d'ordinaire en latin et scellé du sceau poi
tifical. I — de la pénitenoerie, contenant qq dispense accu
dée par le tribunal ecclésiastique de la cour de Romr
2. (Marine.) Lettre d'autorisation. Dn — de congé. | 3. L
vret indiquant les rubriques du bréviaire pour chaqi
jour de l'année.
Il 2° Brève. 1 1. Note des matières d'or et d'argent reii!
ses à l'ouvrier monnayeur. | 2. Oiseau à plumage cour
BREGIN [bré-jin]. V. bourgin.
'BREGMA [breg'-mà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec Ppc'Y[ia, m. s. proprt, ei
droit humecté, la fontanelle se trouvant dans le bregni
Il xvi<= s. PARÉ, vm, 9.]
Il (Médec.) Sommet du crâne ; se dit surtout de l'enfant
BRÉHAIGNE [bré-èn'] adj. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xii" s. Terre... De tut en tu
baraine, ph. de thaun, Comput, 2005, Mail.]
Il Stérile. | l. Vieilli. En parlant d'une femme. Votre coi
sine — et stérile, Sat. Ménipp. i, 131. | 2. En parlant de .
femelle de certains animaux. Vache, biche — . P. ext. Carp
—, qui n'a ni œufs ni laitance.
* BRÉHER [bré-é] V. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog. '\
Il Fixer (le fer) au sabot du cheval à l'aide de clous
plaisant. — en musique, en plaçant les clous sur des li
gnes inégales, qui rappellent la disposition des notes d-
plain-chant.
BRELAN [bre-lan] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, brelenc, berlenc, emprunté de l'an'
haut allem. bretlenc, diminutif de brett, planche, § 6, 498 i
499. {Cf. brelandinier.) On hésitait encore au xvii« s. entr
berlan et brelan. || xii^ s. Lors fait aporter ses brelens, gaut
d'arras, Êracle, dans delb. Rec]
I. Ane. franc. Table sur laquelle on jouait. Jouant au
dés sur une table ou brelenc (1409), dans du c. berlenghuni
II. P. ext. Il l» Coup qui faisait gagner au jeu, n'
nion de trois cartes pareilles. Avoir — .
Il 2" Jeu de hasard qui sejouait en donnant trois cari
à chaque joueur, et faisait gagner celui quil'avait en maii
Le roi joua aussi chez M"*^ de Maintenon au — , st-Sim. h, 3Ui
III. P. ext. Maison de jeu, tripot. Courir le bal la nui
et le jour les brelans, rac. Plaid, i, 4. Je ne m'étonne pa
qu'il y ait des brelans publics, la br. 6.
BRELANDER [bre-lan-dé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de brelan, § 154. {Cf. brelauder.) || 169C
furet.]
Il Hanter les brelans. | P. ext. Etre adonné aux cartes
BRELANDIER, 1ÈRE [bre-lan-dyé, -dyér] s. m. et ,
[ÉTYM. Dérivé de brelan, § 112. |1 1381. Bellengier, dan
GODEF. I 1386. Bellandier, ibid.]
Il 1" Vieilli. Celui, celle qui lient un brelan.
Il 2o Celui, celle qui hante les brelans. | P. ext. Celui]
celle qui s'adonne aux cartes.
'BRELANDINIER, 1ERE [bre-lan-di-nvé, -nyèr]
m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de brelan, au sens primitif de tal
§§ 100 et 115. Il 1771. TRÉv.]
Il Marchand, marchande quia un petit évenlaire di
les rues, sous les portes cochères.
* BRELAUDER [bre-lô-dé] v. intr.
[ÉTYM. Origine inconnue. Peut-être altération debi
lander. {V. ce mot.) || Néolog.]
Il Famil. Perdre le temps à des futilités.
«
BRELEE
— 293
BRETTE
•BRELÉE [bre-lé] .?. f.
KTYM. Peut-être altériilion de l'angl. barley, orge, § 8.
I 700. La brelee est un mélange d'avoine et d'orge qu'on sème
(mars, LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec]
j Dialect. Mélange d'avoine et d'orge, qu'on sème en
ius et qu'on coupe qqf en vert pour le donner aux bes-
ux.
'BRELINE [bre-lin']. V. berline.
l'BRELiQUE -BRELOQUE [bre-lïk'-bre-lok' ; en vers,
-ke-...] loc. adv.
K I VM. Répétition du même mot avec légère modifi-
ioii dans la terminaison, § 182. {Cf. de brio et de broc,
;di-breda, cabin-caha, etc.) || 1680. richel.]
j Très fainil. Sans ordre, avec confusion.
BRELLE [brèl] S. f.
KiYM. Origine inconnue. || 1700. liger, Nouv. Mais.
•it. dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
I (Technol.) Petit train de bois flotté formant environ
quart d'un train ordinaire.
'BRELLER [brè-lé] V. tr.
iiÉTYM. Dérivé de brelle, § 154. || Néolog.]
I (Technol.) Fixer sur les bateaux à l'aide de corda-
s les poutrelles et madriers destinés à former le tablier
in pont de bateaux.
IBRELOQUE [bre-lok'] S. f.
ÉTYM. Origine inconnue. On trouve brelique au xvi» s.
cette forme est conservée dans la loc. adv. brelique-
liloque. {V. ce mot.) Au xvii" s. on dit indifféremment
. iluque et brelocpie, parfois berloque. || xv!" s. L'ymage et
brelicques, Farce de frère Guillebert.]
i Cachets, clefs, menus bijoux qui pendent à un ru-
n, à une chaîne de montre. Fiç/. Par analogie avec le
)uvement de va-et-vient des breloques, batterie de tam-
ur saccadée, pour faire rompre les rangs aux soldats.
;tre la —, Fig. Famil. Il bat la —, il divague.
'BRELOQUET [bre-16-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de breloque, § 133. || Néolog.]
II Assemblage de petits objets, ciseaux, étuis, etc., à
e chaîne commune.
'breluche [bre-lûch'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. ency'Cl. Admis acad.
i62.]
!|| Vieilli. Sorte de serge en fil de laine, fabriquée en
jrmandie.
BRÈME [brèm'] s. f.
,[ÉTYM. Emprunté de l'allem. brachsme, m. s. devenu
aisme, bresme, brème, §§ 6, 498 et 499. 1| xiii^ s. Brieme,
i.ns GODEF. SuppL]
l|{ Poisson d'eau douce qui ressemble à la carpe et
î)nt la chair est estimée. P. ext. — de mer, canthère.
BRENEXJX, EUSE [bre-neîi, -ne'uz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bren, forme anc. de bran, § 116. ||
v«-xve s. Cidres berneux, eust. desch. dans godef. SuppL]
II Trivial. Souillé d'excréments.
"BREQUIN [bre-kin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du flam. borkin, diminutif de boor,
. s. § 10. {Cf. vilebrequin.) || 1751. encycl.]
Il Sorte de vrille. || Spécialt. Mècbe de vilebrequin.
BRÉSIL [bré-zil] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xn" s. chrétien de troyes,
^.rcev. dans godef. SuppL]
Il Bois de teinture qui, séché et pulvérisé, donne une
atière colorante rouge. Sec comme — . P. pléonasme. Bois
• brésil, et, plus tard, bois de Brésil, le Brésil ayant reçu
! nom parce qu'il produit en abondance le brésil.
BRËSILLER [bré-zi-yé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de brésil, § 154. || 1346. Laine brezillie, dans
JDEF. SuppL]
I» V. tr. Teindre en rouge avec du brésil.
II. V. intr. Se fendiller (comme le brésil sec). Ce verre,
miroir est brésillé. P. ext. Mandez-moi si vous dormez, si
lus n'êtes pas brésillée (si votre peau n'est pas gercée),
i\: 467.
BRÉSILLET [bré-zi-yè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brésU, § 133. || 1721. trév.]
Il Brésil de qualité inférieure. P. ext. Nom commun à
verses espèces d'arbustes du genre cisalpinie, fournis-
int une matière tinctoriale.
*BRÉSOLES [bré-zôl] s. f. pi.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. braciuola, proprt, tranche de
viande cuite sur la braise, § 12, {Cf. bmssoles.) |j 1783. Bro-
zole, encycl. méth.]
Il Filets, rouelles de veau, de volaille, etc., accommo-
dés en ragoût.
*BRESSIN [brè-sin] s. m.
[ÉTYM. Pour brassin, dérivé de bras, § 100. Qqns écri-
vent bréoin. || 1606. Bresin, nigot. | 1690. Bressin, furet.]
Il 1° (Marine.) Corde à nœuds terminée par un croc
pour monter les objets de la cale ou les y descendre.
Il 2" Fieî7/i.Cordage pour amener une vergue, une voile.
•BRESTE [bresf] s. f.
[ÉTYM. Semble une altération du provenç. brets, bretz
(coTGR. donne bretetbreits), § 11, qui correspond à l'anc.
franc, broi, m. s. (F. brai 3.)]
il Chasse aux petits oiseaux à l'aide d'un appât et de glu.
BRËTAILLER [bré-tà-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de brette, § 161. || Admis acad. 1762.]
Il Famil. Avoir toujours l'épée ou le fleuret à la main.
BRÉTAILLEUR [bré-tà-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brétailler, § 112. || Admis acad. 1762.]
Il Celui qui brétaille.
BRETAUDER [bre-tô-dé] V. tr.
[ÉTYM. Altération de l'anc. franc, bertondre, bestondre,
composé avec le lat. bis, particule péjorative, et tondre,
§ 196. On dit aussi bertauder, bertouder. || xiiio s. Ilfu tonduz
et bertodez, montaiglon et raynaud, Rec. de fabliaux,
IV, 157. I xvie s. (Cheveuls) berlongs et bertaudez. r. est.
Dict. lat.-gall. tonsor. | 1611. Bretauder, cotgr.]
Il l°Tondreinégalement.Onabretaudécechien.| P. anal.
Tondre qqn, lui couper les cheveux trop court. La Martim
(coiffeuse) l'avait bretaudée par plaisir, sÉv. 146.
Il 2" P. ext. I 1. Couper les oreilles (à un chien, ur
cheval), j 2. Châtrer.
•bretÊCHE [bre-tèch'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. On a supposé que bretêcbe,
représentant le bas lat. *brittisca, signifiait à l'origine for-
tification à la manière des Bretons. On trouve qqf bre-
tesse. Il xn° s. As bretescbes muuterent e al mur krenelé,
WAGE, Rou, II, 3322.]
Il (T. d'archéol.) || 1° Fortification mobile, en bois, à
créneaux et à mâchecoulis, qu'on plaçait aux abords d'un
camp, d'une tête de pont, d'un passage, etc.
Il 2° Fortification crénelée dont on garnissait le som-
met des murailles, le comble des tours. || Fig. (Blason.)
Rangée de créneaux figurée sur une fasce, une bande ou
un pal, ou sur les côtés de Vécu.
Il 30 Sorte de balcon à jour dont on ornait la façade
de certains hôtels de ville et d'où l'on proclamait les
actes publics.
*BRETÊCHER [bre-tè-ché] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bretêcbe, § 154. Qqns disent, comme
terme de blason, bretesser. || 1382. Bretesquier la nef d'une
tour, dans godef.]
Il Vieilli. Il ±° Garnir de bretôches. Spécialt. (Blason.)
Écu bretêcbe.
Il 2° Proclamer des actes publics du haut de la bre-
têche de l'hôtel de ville.
BRETELLE [bre-tèl] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiii^ s. Un escu a breteles,
dans MONTAIGLON et raynaud, Rec. de fabliaux, i, 9, |
1564. Les breteUes d'une botte, J. tmerry, Dict. franç.-lat.]
Il 1° Bande de cuir, d'étoffe, qu'on passe sur l'épaule
pour supporter un sac, une hotte, un brancard, etc. Spé-
cialt. Bande de tissu élastique servant à soutenir le pan-
talon. Famil. n en a jusqu'aux bretelles, par-dessus les bre-
teUes, en parlant d'un homme empêtré dans une mauvaise
affaire, et qqf aussi en parlant d'un homme qui a trop bu.
Il 2° Filet pour prendre les chiens de mer. {Syn. bre-
tellière.)
"BRETELLIÈRE [bre-tè-lyer] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de breteUe, § 115. || Néolog.]
Il (Pêche.) Filet lesté légèrement, pour prendre les
chiens de mer. {Syn. bretelle.)
*BRETESSE [bre-tes']. V. bretêcbe.
* BRETESSER [bre-tè-sé]. F. bretêcber.
BRETTE [bref] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être de l'adj . fém. brette,
qui en anc. franc, signifie bretonne; la brette serait une
épée à la mode de Bretagne. Le diminutif bretelle se trouve
dès 1507 (n. de la ghesn. Condam. de Bancquet) : de là
BRETTELER
— 294
BRICK
breteleur, pour bretteur, encore dans monet, 1635. || xvi« s.
Brettes, espee et poignard, Chron. bordel, dans delb. Bec]
Il Vieilli. Sorte de longue épée.
BRETTELER [bret'-lé ; en vej'S, brè-te-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bretter, § 162. Beaucoup disent berte-
1er [bèrt'-lé], et qqns, bercler. || 1690. furet.]
Il (Technol.) Denteler légèrement. Marteau brettelé,
truelle brettelée, dont le tranchant, ou la tête, est divisé en
dents faites à la lime. — la pierre, la travailler avec un
outil brettelé. Spécialt. — une pièce d'orfèvrerie, y graver
des hachures légères.
*BRETTEIitJRE [bret'-lûr; en vers, brè-te-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bretteler, § 111. || Néolog.]
Il (Technol ) Petite raie, dentelure faite sur le bois, la
pierre, le métal, par des outils brettelés. {Syn. bretture.)
* BRETTER [brè-té] V. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1611. Bretté, cotgr.]
Il (Technol.) Denteler. OutU, marteau bretté , sur le tran-
chant, sur la tête duquel sont pratiquées des dents, des
pointes. — la pierre, le bois, les travailler avec un outil
denté qui y forme des raies. Spécialt. — la terre, la cire
(en sculpture), dégrossir avec un ébauchoir denté la
masse où l'on taille une figure, un ornement.
BRETTEUR [brè-teur] s m.
[ÉTYM. Dérivé de bretté, § 112. || 1680. richel.]
Il Vieilli. Duelliste.
•bretture [brè-tûr] s f.
[ÉTYM. Dérivé de bretter, § 111 || 1611. COTGR.]
Il (Technol.) | 1. Dent, pointe pratiquée sur le tranchant
d'un outil, la tête d'un marteau. | 2. Raie faite sur la
pierre, sur le bois, etc., par des outils dentés. Spécialt.
Première façon que le sculpteur donne à la terre, à la
cire, qu'il dégrossit avec un ébauchoir denté.
1. BREUIL [breuy'] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. brôgilum, m. s. qui paraît être la
transcription d'un mot gaulois {cf. breton bro, contrée),
§§ 320, 396, 290 et 291. || xio s. Enz en un bruiU par sumles
puis remestrent, Roland, 714.]
Il Bois taillis servant de retraite au gibier, et générale-
ment fermé de haies ou de murs.
2. * BREUIL [breuy'] s. m.
[ÉTYM. Contraction et altération de braiel, dérivé de
braie, au sens de ceinture, § 126. {Cf. brague au sens II.)
Il xiio s. Braiels, wace, dans godef. | 1690. Breuils, furet.]
Il Vieilli. (Marine.) Menu cordage servant à carguer, à
trousser une voile.
'BREUILLER [breu-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de breuil 2, § 154. || 1690. Breuiller ou brouil-
ler, FURET.]
Il Vieilli. Carguer, trousser (une voile).
•BREUILLES [bréuy'j. V. brouailles.
BREUVAGE [bréu-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. * blberatioum, m. s. de *biberare, faire
boire, devenu bevrage, §§ 342, 434, 336, 405 et 291, beu-
vrage, breuvage, § 361. || xii^ s. Bovrages et claré, Loherains,
dans GODEF. Suppl.]
Il Boisson préparée pour qqn. — salutaire. — empoisonné.
Ce — vanté par le peuple rimeur. Le nectar que l'on sert au
maître du tonnerre, la f. Fab. ix, 20. Disc, à M"^<^ de la Sa-
blit}re. Il Spécialt. \ 1. (Marine.) Mélange d'eau et de vin
qu'on donne qqf à l'équipage en sus de sa ration. | 2.
Potion médicinale pour les chevaux, les bœufs, etc.
BREVET [bre-vèj s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bref, § 133 ; proprt, petit bref, confé-
rant titre, privilège, etc. ]| xiii" s. Brievet, ruteb. ii, 149.]
Il l" Autrefois, acte non scellé, expédié au nom du roi
pour accorder une pension, un bénéfice, un titre, etc. —
ie chevalier du Saint-Esprit, et, p. ext. famil. Les brevets,
ceux qui avaient reçu le brevet de l'ordre. Duc à — (par
opposition à duc héréditaire). Roguelaure, duo à — , et plai-
sant de profession, ST-siM. I, 229. P. plaisant. Deux fripons
à — , brigands accrédités, volt. Disc. 5.
Il 2o Titre délivré par le gouvernement et conférant
certains droits. — de capacité, pour enseigner. — d'impri-
meur, de libraire. — de chevalier de la Légion d'honneur. —
d'invention, de perfectionnement, constatant que qqn reven-
dique la propriété d'une invention, d'un perfectionne-
ment. Fifj. Famil. Délivrer à qqn un — d'étourderie, le dé-
clarer étourdi. || P. ext. \ 1. — d'apprentissage, acte par
lequel un patron s'engage à prendre qqn en apprentis-
atio
i pai
sage sous certaines conditions. ] 2. Acte en —, acte sim-
ple (certificat de vie, procuration, quittance, etc ) q
le notaire remet aux parties sans en garder minute.
Vieilli. I 1. Formule magique. Des brevets à chasser la fiè-
vre et la migraine, corn. Illus. com. i, 3. L'amoureuse Nérle
Employa fUtres et brevets, la f. Contes, Coupe enchantf
I 2. llecelte pour une composition , une mixture. Sj,
cialt. (Technol.) Substance colorante qu'on ajoute n
bain de teinture, quand il est affaibli par les premier
passes de l'étoffe à teindre. {V. regreffe.)
*BREVETAGE [brev'-tàj' ; envers, brè-ve-...] s
[ÉTYM. Dérivé de brevet, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Dans la préparation de l'alun, opératL
qui consiste à verser sur le sulfate d'alumine donné pa
les schistes ou les argiles, du sulfate de potasse ou d'i ~
moniaque.
*BREVETAIRE [brev'-ter; envers, brè-ve-. ..j s. m
[ÉTYM. Dérivé de brevet, § 248. || 1701. furet.]
Il Avant la Révolution, porteur d'un brevet de bénéfice
* BREVETÉ [brêv'-té; en vers, brè-ve-léj. V. brièvet-
BREVETER [brev'-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de brevet, § 154. || Admis acad. 1762.'
Il Munir d'un brevet. Un inventeur breveté. Un produit bn
veté sans garantie du gouvernement (s. g. d. g.), sans que !
gouvernement garantisse les droits de celui qui prend i
brevet, mais seulement la revendication régulière qu'
en fait à telle date.
*BREVEUX [bre-veu] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1789. encycl. métii.]
Il (Pêche.) Crochet pour prendre les homards, crabe^
etc., dans les fentes des rochers.
BRÉVIAIRE [bré-vyèr ; en vers, -vi-ér] s m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. breviarium, proprt, abrégé.
1272. Breviare, dans delb. Rec]
Il Réunion des prières qui, dans le culte catholique, doi
vent être récitées par les ecclésiastiques à certaines heu
res du jour. P. ext. Les prières contenues dans ce livre
Dire, réciter son — . Fig. Famil. Livre que l'on porte ton
jours avec soi. Montesquieu était son — .
* BRÉVIPENNE [bré-vi-pen'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. brevis, court, et penna
plume, aile. || Mot de la fin du xyiii^ s.]
Il Qui a les ailes courtes. Substantivt, masc. Les Brévi
pennes, famille d'oiseaux de l'ordre des Échassiers, c
tenant les autruches et les casoars.
BRIBE [brib'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe briber, brimber, men
dier, d'origine inconnue, § 52. || xiv^ s. C'est celle qui brimbe,
repont En son sachet, G. de deguilleville, dans du c. briba.
Il (S'emploie surtout au plur.) || I" Vieilli. Morceau di
pain qu'on donne à un mendiant. P. ext. Des bribes de viande
Il 2° Fig. Fragment d'un ouvrage, d'une science. Fvj
C'était (Villars) un répertoire de romans, de comédies et d'opé
ras, dont il citait à tout propos des bribes, st-sim. m, 32^3
*BRIBRI [bri-bri] s. m.
[ÉTYM. Onomatopée tirée du cri du bruant, § 32.]
Il Nom vulgaire du bruant des haies. ( V. zizi.)
*BRIC [brïk'].
[ÉTYM. Sorte d'onomatopée, §§ 32 et 182. || xve-xvi» i^
En bloc et en blic, gringore, dans delb. Rec]
Il lo Loc. adv. De — et de broc, de çà et de là. (Se di
de ce qui est fait de pièces et de morceaux, ramassé di
droite et de gauche.) Faire sa fortune de — et de broc
Vieilli. A — et à brac, à tort et à travers. Quelque sot quiparli
à — et à brac, a. de monlug. Comédie des proverbes.
Il 2° S. m. — à-brac, ramassis d'objets de hasard, meu
blés, ustensiles, ferraille, friperie, destinés à être reven
dus. Un marchand de — à-brao.
BRIC-À-BRAC [bri-kà-brâk']. V. bric.
* BRICHE [brïch'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiio s. V. à l'arllcle.]
Il Vieilli. Situation fâcheuse. Entrés sui en maie —, Bom
de Thèbes (xii^ s.), dans godef. P. ext. Exclamation mar
quant le mécontentement. Quoiqu'il dît sur ce cas centfoli|i
— , loret, Muse histor. juill. 1667.
BRICK [brïk'] et, vieilli, BRIG [brig'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. brig, m. s. § 8. || 1792. Brio,
ROMME, Dict. mar.]
Il (Marine.) Vaisseau qui porte seulement un granc
mât, incliné vers l'arrière, et un mât de misaine.
Il
BRICOLE
295
RIGOLE [bri-kôl] s. f.
T^M. Emprunté de l'ital. briccola, m. s. d'origine in-
ciuo, § 12. Il xiV s. Ars turquois, angiens et bricoles,
l.!.. DE MACHAULT, daOS DELB. Rec]
.Machine de guerre du moyen âge qui servait à lan-
e.!t'< pierres à l'aide de cordes et d'une poutre à con-
!(.)kls qui faisait bascule. || P. anal. \ 1. Balancement
:i imé à un navire par le poids des manœuvres hautes.
2 Ricochet d'une balle qui frappe après avoir rebondi.
11 faisaient le même effet que des balles qui font des brico-
3f;ontre le mur d'un tripot, furet. Rom. bourg, i, 140.
0 de —, au jeu de billard, coup où la bille frappe la
; ivant de toucher l'autre bille; au jeu de paume,
i la balle rebondit sur le mur. P. anal. Votre let-
n ue m'est venue que le neuf novembre, et je ne m'en étonne
a vu les différentes bricoles qu'elle était obligée de faire en
ovoyage, chapelain, Lett. ii, 756. || Fig. Vieilli. Jouer
q l'une —, donner à qqn une —, le tromper par des voies
i [nos. Obtenir qqch par —, par des moyens détournés.
1 s(' ) n'espéra plus de bricoles pour arriver au commande-
K , .sT-siM. m, 73. Il P. ext. Chose secondaire, acces-
o;. Je ne veux pas m'amuser à ces bricoles de discours.
Il III. franc, ix, 63 (xyi^ s.).
. P. ext. Corde, lanière, sangle destinée à porter, à
3- qqch. I 1. Bretelle de porteur d'eau, de porte-
I Ole. I 2. Sangle qui sert à lever les vitres d'une voi-
; i 3. Lanière qui retient le sabot sur le pied. | 4. Par-
.1 u harnais d'un cheval de trait sur lequel s'appuie le
K ail quand il va en avant. | 5. Rets pour prendre les
e;, les daims, etc. | 6. Filet pour prendre les brochets.
ElICOLER [bri-kô-lé] v. intr.
TYM. Dérivé de bricole, § 154. || xvi« s. B. palissy, 390.]
fouer de bricole, à la paume, au billard. || P. ext.
'i 3 des détours. || Specialt. (Chasse.) S'écarter de la
li I, en parlant d'un chien. (Manège.) Passer avec sou-
il ^e à travers les buissons, en parlant d'un cheval. ||
''i Employer des moyens détournés. La duchesse de Char-
n avec laquelle il n'eût pas été si aisé de — , st-sim. ii,
i II p. ext. V. tr. {rare). \ 1. Manœuvrer (qqch) par des
0 ens détournés. Votre esprit adroit bricola vos amours,
•f. j. Suite du Ment, ii, 4. | 2. Ballotter. Être impUqué dans
B multe des affaires et bricolé de leur flux et reflux perpé-
u MALH. Ép. de Sénéq. lxxxii , 2. Cette sottise enragée,
k le fantasque mouvement Bricole notre entendement, CORN.
*r..div.iO.
miCOLEUR, EUSE [bri-kô-leur, -le'uz'] adj.
TYM. Dérivé de bricoler § 12. || xyiiibs. V. à l'article.]
Qui aime à bricoler. Specialt. (Chasse.) Chien — . (F.
II )ler.) Les chiens flamands... sont mauvais crieurs et bri-
«iU:S, LE VERRIER DE LA CONTERIE, danS DELB. RcC.
3RICOLIER [bri-kô-lyé] s. m.
TYM. Dérivé de bricole, § 115. || (Au sens II.) 1751. e.n-
j Famil. Homme qui emploie des voies détournées.
[. Le cheval qui est attelé à côté du cheval de bran-
;ijl, qui porte la bricole.
IbRICOT [bri-cô]. V. brigaut.
JBRIGOTEAU [bri-kc)-tô] s. m.
jiTYM. Dérivé de l'anc. franc, bricot, diminutif de bri-
nj au sens d'éclat (de pierre, de bois), §§ 136 et 126. ||
tj' s. F. à l'article.]
jl" Vieilli. Palet de pierre. On faisait partie aux barres,
-, à la paume, J. le maire, dans gay, Gloss. arch.
2» (Technol.) Longue pièce de bois à bascule, dans
létier des rubaniers.
RIDE [brid'] s. f.
;tym. Emprunté du german. brida, vi. s. § 6. || xiiic s.
li mist l'en ou col la bride, J. de meung, Rose, 6516.]
l» Les deux courroies qui, fixées de chaque côté du
"S, servent à arrêter ou à diriger un cheval de selle
de voiture. Serrer la — . Lâcher, rendre la — . Hocher la
la secouer légèrement pour tâter la bouche du che-
pour le préparer à agir, l'animer. Tenir la — haute,
■te. Tenir un cheval en — . Lui laisser la — sur le cou. Al-
i toute —, à — abattue, et, vieilli, à — avalée. Aller —
lain, descendre de son cheval ou de sa voiture et con-
'e à pied le cheval par la bride dans un chemin diffi-
. Il P. ext. Les courroies avec le mors et la monture
les fixe à la tête du cheval. Mettre, ôter la — à un che-
II Loc. prov. A cheval donné on ne regarde pas la —, quand
BRIDEUSE
on reçoit une chose en présent on ne doit pas regarder
s'il s'y trouve quelque défaut, n a plus besoin de — que
d'éperon, il a besoin d'être modéré plutôt qu'excité.
Il 2° Fig. Tenir qqn en —, lui serrer la —, lui tenir la —
serrée, haute, courte, restreindre sa liberté. Tu verras ces peu-
ples sans — Obéir à tes volontés, malh. Ode à Marie de Mê-
dicis. Le sénat tenait en — les gouverneurs, boss. llist. univ.
m, 6. Lâcher la — à qqn, lui mettre la — sur le cou, lui
donner trop de liberté. Tantôt il (Dieu) retient les passions,
tantôt il leur lâche la — , et par là il remue tout le genre hu-
main, BOSS. Hist. univ. m, 7. n faut un peu, entre bons amis,
laisser trotter les plumes comme elles veulent ; la mienne a tou-
jours la — sur le cou, SÉv. 471. A — abattue, en se donnant
toute carrière. Nous entendîmes... le sermon du Bourdaloue,
qui frappe toujours comme un sourd, disant des vérités à — abat-
tue, SÉV. 794. Hocher, secouer la — à qqn (chapelain, Lett. x,
207) {vieilli), le stimuler. Tourner —, revenir en arrière. Al-
ler — en main (chapelain, Lett. i, 234), procéder avec cir-
conspection. P. plaisant. Famil. Brides à veaux (les veaux
n'ayant pas de brides), raisonnement absurde, ineptie.
Il 3° P. anal. Lien qui sert à arrêter qqch, à le retenir.
Les brides d'un bonnet, d'un chapeau. || — de bouton, cordon-
net disposé en demi-cercle sur le bord d'une manche,
d'un col, etc., et pour tenir lieu de boutonnière. | — de
boutonnière, point d'arrêt qu'on fait aux extrémités. ||Dans
la dentelle à aiguille dite point (d'Alençon, de Venise, etc.),
travail à l'aiguille destiné à tenir lieu de réseau et à rat-
tacher les fleurs les unes aux autres. || Specialt. j 1. (T. de
chirurgie.) Bords trop serrés d'une plaie, filaments qui,
dans l'intérieur de la plaie, empêchent l'écoulement du
pus. ( F. débrider.) | 2. Lien de fer servant à fixer un tuyau
de conduite, une pièce de bois, etc. || Pièce qui, dans les
fusils à pierre, était fixée sur la noix pour la maintenir
parallèlement au corps de platine.
BRIDER [bri-dé] v. tr.
[étym. Dérivé de bride, § 154. || xvo s. ns lui voulurent
oster son autorité et le voulurent brider, comm. v, 18.]
Il l" Garnir de sa bride un cheval, un mulet, etc. — sa
monture. Un cheval bridé et sellé. On cheval qui se bride bien,
qui se laisse facilement brider ou qui est bien conformé
pour recevoir la bride. Loc. prov. — son cheval par la
queue, s'y prendre au rebours pour faire qqch. || Fig. —
qqn, restreindre sa liberté, n s'affranchit de tout ce qui bri-
dait l'autorité royale, st-sim. i, 428. D'un remords importun
vient — nos désirs, boil. Sat. 4. La crainte... bride mes
sentiments, mol. D. Juan, l, 1. || P. ext. — la figure à qqn
avec son fouet, lui marquer la figure d'un coup de fouet.
Dans un sens analogue. — le faquin, la potence {arch.),
dans les courses de carrousels, érafler avec la lance la
tête de carton, la potence, ovi les bagues sont suspen-
dues. Scare, spare bridé, poisson des genres scare, spare,
qui offre des bandes colorées partant de la bouche et se
prolongeant sur le dos.
Il 2° P. anal. Arrêter, retenir à l'aide d'un lien. 1 1._ —
le faucon, lier une serre de chaque patte aux serres voisi-
nes, pour qu'il ne puisse pas déchirer la proie. | 2. — une
bécasse, l'arrêter, la prendre dans un lacet. Fig. La bé-
casse est bridée, il est bridé, il a donné dans le piège. Oison
bridé, auquel on a passé une plume par les narines pour
l'empêcher de traverser les haies; et, fig. personne dont
l'intelligence ne va pas loin.| 3. — une volaille, la ficeler
pour que les membres ne se détachent pas en cuisant. [ 4.
— son casque, l'arrêter en serrant les courroies. P. ext. Ce
col bride le cou, le serre trop, et, absolt, L'entournure de ce
vêtement bride, serre trop. | 5. (T. de médec.) Plaie bridée,
dont les bords sont trop serrés. (F. débrider.) | 6. — un
filet, en serrer les bords. | 7. — une dentelle, arrêter les
fleurs par le point appelé bride. | 8. — des cordages, ser-
rer, lier ensemble deux ou plusieurs cordages tendus pa-
rallèlement, pour augmenter la tension. | 9. — une pierre,
la suspendre à l'extrémité du câble enroulé sur la roue
qui doit l'enlever de la carrière. | 10. — une cloche, lier
les battants pour les maintenir immobiles lorsqu'on veut
carillonner en frappant la cloche avec un maillet. | 11.
— une ancre, l'empêcher de creuser le fond, en garnis-
sant les becs avec du bois.
* BRIDEUSE [bri-deuz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brider, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrière qui fait les brides dans le point
d'Alençon, de "Venise, etc.
BRIDOIR
— 296
BRIGANTIN
'BRIDOER [bri-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brider, § 113. || 1491. Bridouer, dans
GODEK.]
Il lo Vieilli. Brides (d'un bonnet de femme).
Il 2° Mentonnière (du cheval).
*BRIDOLE [bri-dùl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bridolo, în. s. dérivé de
brido, bride, § 11. || 1783. encycl. méth.]
Il (Marine.) Petit appareil formé de bouts d'espar et de
fdin, dont on se sert pour maintenir et faire joindre les
bordages qu'on veut clouer sur la membrure d'un navire.
BRIDON [bri-don] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bride, § 104. || 1611. gotgr.]
Il Bride à mors brisé, sans branches, qui, agissant moins
sur les barres, ménage la bouche du cheval, et qu'on lui
met pour le promener, le conduire à l'abreuvoir, etc. {Syn.
filet.) Scier du —, tirer alternativement sur l'une et l'autre
rêne du bridon pour le faire sentir plus fortement au cheval.
*BRIDURE [bri-dûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brider, § 111. || 1424. Barres ou bridures
(dans une étoffe), dans godef.]
Il (Marine.) Action de brider, de réunir des cordages
parallèles pour en augmenter la tension.
1. *BRIE [bri] s. f.
[ÉTYM. Autre forme de broie, subst. verbal de broyer,
§ 52 ; brie est tiré de la forme dialectale brier pour broyer.
{Cf. plier et ployer.) || xiiic s. Broie, dans godef. Suppl. \
1700. Brie, ltger, dans delb. Rec]
Il (Technol.) Barre de bois avec laquelle le boulanger,
le pâtissier, le vermicellier, écrasent la pâte.
2. *BRIE [bri] s. f. et m.
[ÉTYM. Nom d'une région de la France, le pays de
Meaux, de Provins, § 36. || xvii« s. V. à l'article.]
Il 1° Vieilli. S. f. Vin de la Brie. Vieilli. Un grand...
abhorre la — , la br. 9.
Il 2° S. m. Fromage de la Brie.
BRŒF , BRIÈVE [bri-yêr, -yev'] anc. forme de bref.
(7. bref.)
BRIÈVEMENT [bri-yèv'-man ; en vers, -yè-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de briëve et ment, § "724. Anc. franc,
briefment, brief étant des deux genres. || xii* s. Brefment
ad fait bêle oreisun. Vie de St Gilles, 3590. | 1539. Briève-
ment, R. EST.]
Il En peu de mots. Expliquer, raconter — qqch.
BRIÈVETÉ [bri-yèv'-té ; en vers, -yè-ve-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brief, § 255. On trouve qqf breveté au
xviic s. d'après bref pour brief. || xiii« s. La brieté dou temps,
BRUN. LATiNi, dans delb. Rec.]
Il 1° Courte durée. La — de la vie.
Il 2" Façon de dire les choses en peu de mots. Trop de
longueur et trop de — du discours l'obscurcit, pasc. Pens. i, 1.
"BRIFABLE [bri-fàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de brifer, § 93. || xviie s. F. à l'article.]
Il Famil. Mangeable. Ce fromage est —, st-amant, cité
par RicHEL. Dict.
•BRIFAUD [bri-fô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brifer, § 138. || xine s. Li vilains avoit
non Brifaus... Brifaut, vos l'avez brifaudée, dans montaiglon
et RAYNAUD, Rec. de fabliaux, iv, 150, 152.]
Il Vieilli. Glouton.
■•BRIFAUDAGE. F. brisaudage.
'BRIFAUDER. F. brisauder.
*BRIFE [brïf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de brifer, § 52. || 1611. cotgr. Ad-
mis ACAD. 1798.]
Il Action de manger de gros morceaux gloutonnement.
{Syn. bâfre.) | Spécialt. Avidité du ver à soie à l'approche
de la mue.
-BRIFÉE [bri-fé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brifer, § 119. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Quantité d'aliments qu'on peut avaler en bri-
fant.
* BRIFER [bri-fé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. Le mot est plus ancien que
les exemples qui nous sont parvenus, car brifaud et bri-
fauder sejrouvenl au xiiie s. et se rattachent sûrement à
brifer. || 1547. Oh ! le bon appétit ! Tenez, comme il briffe, N. du
FAiL, Prop. rust. 12.]
Il 1° Manger de gros morceaux, être glouton. {Syn.
bâfrer. )
aile-l ■
A
Il 2° P.exi. Froisser, gaspiller (du linge).
*BRIFEXJR, EUSE [bri-feur, -feuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de brifer, § 112. || 1611. cotgr. A
ACAD. 1740 ; suppr. 1835.]
Il Pop. Glouton, gloutonne. {Syn. bâfreur.)
"BRIFIER [bri-fyé] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1723. savary, Dict. d
comm.]
Il (Technol.) Bande de plomb qui recouvre l'enfaile-
ment des toits d'ardoise.
BRIG [brig']. F. brick.
BRIGADE [bri-gàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. brigata, m. s. § 12. || xiv" s. l
prince et toute la brigade, guill. de machault, dans del
Rec]
Il l" Vieilli. Troupe, réunion de personnes. Dieu ga.
la dame belle et gente Et toute la — chère (1507), N. de
CHESN. Condamn. de Bancquet. Et partout, des passants er
chaînant les brigades, boil. Sat. 6. One — d'ouvriers, de ca
fats. Leur — était prête, corn. Cid, iv, 3.
Il 2" Corps de troupes formant la moitié d'une divisio:
Un général de — . || Escouade de cavaliers. | 1. Escouai
de cavaliers comprenant quinze ou seize hommes con
mandés par un brigadier. | 2. Réunion de quatre ou cii.
gendarmes, sous le commandement d'un brigadier, cha:
gés de maintenir l'ordre dans une localité. | P. anal. Un(
— de sergents de ville, d'agents forestiers, de douaniers.
BRIGADIER [bri-gà-dyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brigade, § 115. || 1642. oud.]
Il 1° Autrefois, officier qui commandait une brigad
dont le grade était immédiatement après celui de lieul'
nant général. Les directeurs pouvaient interdire même k
brigadiers de cavalerie ou d'infanterie, st-sim. i, 212. || L
nos jours, général de brigade.
Il 2o Celui qui commande une brigade, une escouad
de cavalerie, et dont le grade correspond à celui de ci
poral dans l'infanterie. Spécialt. — de gendarmerie. | /'
anal. Celui qui commande une brigade de sergents d
ville, d'agents forestiers, de douaniers.
BRIGAND [bri-gan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. brlgante, de brigare, proprt
qui va en troupe, en brigade, § 12 ; le mot a d'abord dé
signé des soldats à pied (texte de 1350 dans du c. brigan
cii) . Il xiv" s . Bien resamble brigand qui les marchans espie
cuvELiER, Duguesclin, 2583.]
Il Celui qui vole à main armée, sur les routes, le pin
souvent avec des compagnons réunis en troupe. Dn ch
de brigands. | P. ext. Dénomination injurieuse appliqi
à celui qui est coupable de vol, d'exactions, d'actes;
violence, etc.
BRIGANDAGE [bri-gan-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brigand, § 78. || xv^ s. en. d'orl. Bail. 86.
Il Vol à main armée, sur les routes. Exercer le — . Le
brigandages qu'il a commis. Alger, riche des dépouilles de I
chrétienté.... nous verrons la fin de tes brigandages, BOS.~
Marie-Thérèse. P. ext. Dénomination appliquée au vol
aux exactions, aux actes de violence, etc.
BRIGANDEAU [bri-gan-dô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brigand, § 126. || 1539. Brigandereau o
brigandeau, r. est.]
Il Famil. Celui qui commet de petits vols, de petite
exactions.
BRIGANDER [bri-gan-dé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de brigand, § 154, || 1539. r. est.]
Il Vieilli. Faire des actes de brigandage. || P. ext. V. tr
Prendre par brigandage. P. ext. Qu'importe combien il
brigandé de royaumes, malh. Bienf. de Sénèq. vti, 2.
*BRIGANDEUR [bri-gan-deur] s. w.
[ÉTYM. Dérivé de brigander, § 112. || xyi^-xyii" s. !'• '
l'article.]
Il Vieilli. Celui qui brigandé, qui détrousse. P. ext. Ui
— ordinaire de pupilles, malh. Bienf. de Sénéq. iv, 27.
BRIGANDINE [bri-gan-din'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brigand, au sens de soldat à pied, § lOC
Il 1411. Texte dans gay, Gloss. arch. Admis acad. 1762.
Il (T. d'archéol.) Armure légère, corselet de lames di
fer assemblées. Beaux gorgerins, dorées brigandines, 0. Di|
ST-GKI.AIS, Verger d'honneur.
BRIGANTIN [bri-gan-tin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. brigantino, m. s. de briganti
BRIGANTINE
297
BRIMBORION
l)ran(l, § 12. Hxiv" s. Petis vaisseaulx qu'on appelle bringan-
ii i-ROiss. dans godef. Suppl.]
1 ' Anctennt. Petit bâtiment léger, à voiles ou à ra-
ixiiir aller en course. Trois carraques et un — , rab.
I P. ext. Lit de voyage, de campagne.
2j Petit bâtiment gréé comme le brick, mais n'ayant
qi|,n pont.
RIGANTINE [bri-gan-tin'] s. f.
I YM. Dérivé de brigantin, § 37. || Admis acad. 1835.]
1 " Voile en forme de trapèze ( V. aurique), particulière
ik et au brigantin, et que les grands bâtiments
! au mât d'artimon.
2" Sorte de brigantin, petit navire en usage dans la
Mliterranée.
îRIGAUT [bri-gô] s. m.
TVM. Altération de bricot, employé au xyi" s. dans
iiiens analogue. {Cf. bricoteau.) || 1598. Courir à travers
dilbricots, des halliers, montlyard, dans delb. Rec]
(T. forest.) Souches de bouleau, branches de vieux
cl ne débitées pour être brûlées.
RIGNOLE [bri-nôl] s. f.
M. Nom propre : Brignole (plus anciennt, Brugnole),
I' Provence, § 36. || xvi^ s. Brignole, pasq. dans go-
u . 6uppL I 1642. Brugnole, oud.]
Prune séchée de Brignole.
iRIGUE [brig'] s. f.
:tym. Emprunté de l'ital. briga, m. s. d'origine incon-
n , § 12. Le mot est employé au xiii^ s. dans des textes
fi ,çais écrits par des Italiens. || 1314. Nulle contens ne
ne brigue, dans godef. Suppl.]
1° Manœuvre pour l'emporter sur des rivaux dans
n élection. Un candidat qui a triomphé par la — . Les sol-
U ations, la cabale et les brigues ont prévalu, BOURD. ^« Ju-
gi. dern. 2. || P. ext. Ceux qu'on a intéressés à sa can-
d ature. Chacune avait sa — et de puissants suffrages, rac.
Ih.i, 1.
2° Spéeialt. Manœuvre pour l'emporter sur des ri-
if X auprès d'une femme. La secrète — Que font auprès de
tdon Sanche et don Rodrigue, coRN. Cid, i, 1.
tRIGXTER [bri-ghé] v. intr. et tr.
ÊTYM. Dérivé de brigue, § 154. || xvi^ s. Les satrapes se
r ent à briguer et à flatter les soudards, amyot, Eum. 30.]
1» V. intr. Exercer la brigue, intriguer. Elle-même a
Ifué pour me voir souverain, corn. Pulch. ii, 4.
2» V. tr. Rechercher (qqch) comme candidat. — le
«i,sulat, les honneurs, les suffrages. || Fig. Tous vos rois à
I ivi briguent votre hyménée, CORN. Sertor. ii, 2. On brigue-
t: en foule une si belle mort, id. Hor. ii, 3. J'ai brigué pour
la sang... L'honneur de commander dans ce péril extrême,
■ILT. Brutus, IV, 6. Il P. ext. Vieilli. Solliciter (qqn). Sans
personne, corn. Pulch. i, 5. On ne le vit pas — des audi-
t rs pour lui applaudir, fléch. Panég. Si Bern. l.
|BRIGUEUR [bri-gheur] s. m.
^ÉTYM. Dérivé de briguer, § 112. Signifie querelleur en
c. franc. || 1374. Les mauvais, les brigueurs et les excom-
jniez, j. GOLEiN, Trarf. du Rational, dans godef.]
I Vieilli. Celui qui a recours à la brigue.
{BRILLAMMENT [bri-yà-man] adv.
i^ÉTYM. Composé de brillant et ment, § 724. || Admis acad.
J98.]
||| D'une manière brillante.
BRILLANT, ANTE [bri-yan, -yânt'] adj. ei s. m.
jÉTYM. Adj. particip. de briller, § 47. || 1564. j. Thierry,
et. f'ranç.-lat.]
I. Adj. Qui brille . L'acier poli est — . Un diadème — d'or
de pierreries. || Fig. Qui a de l'éclat. Position, réputation
iUante. De brillantes qualités. Un style — . Une brillante santé.
ext. Un écrivain, un orateur — . Un — officier. Être — de
messe et de santé.
H. S. m. Il l» Qualité de ce qui brille. Le — de l'acier.
3 perles ont perdu leur — . Voyant de ses yeux tous les bril-
ats baisser, mol. Tart. i, 1. Fig. n a du —.Un — et un
a d'esprit qui égayent, boss. Parole de Dieu, 1. Faux —,
;lat factice. {Cf. faux luisant.) La plus belle couronne N'a
le de faux brillants dont l'éclat l'environne, CORN. lier, i, 1.
13 faux brillants du style. Préférer le — au solide. Spéeialt.
amant taillé en —, à facettes, en dessus comme en des-
)us, pour pouvoir être monté à jour et jeter plus de
ux. P. ext. Un —, diamant taillé de cette manière.
II 2° Néolog. (Technol.) Nom donné à certains vernis.
"BRILLANTE [bri-yan-té] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de brillanter, § 45. || Néolog.]
Il Étoffe de coton blanc oii sont tissés de petits des-
sins brillants en relief.
BRILLANTER [bri-yan-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de brillant, § 154. || xvm« s. V. à l'arti-
cle. Admis acad. 1835.]
Il 1° Tailler en brillant (le diamant).] Fig. Le syndicat
n'était point alors brillante par une place permanente dsuis les
États, MIRABEAU, daUS LITTRÉ.
Il 2° Parsemer de choses qui brillent. Un vêtement bril-
lante de paillettes d'or. | Fig. Un style brillante, semé de bril-
lants, et, spéeialt, de faux brillants.
"BRILLANTINE [bri-yan-tin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brillant, § 100. || Néolog.]
Il 1° Étoffe brillante, sorte de lustrine.
Il 2° Composition pour lustrer la barbe, les cheveux.
'BRILLEMENT [briy'-man ; en vers, bri-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de briller, § 145. || 1564. J. thierry, Dict.
franç.-lat.]
Il Vieilli. Action de briller. Frappée d'un — extérieur,.
MALH. Ép. de Sénêq. xxi, 2.
BRILLER [bri-yé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. brillare, m. s. qui est le lat.
pop. *berill?re, pour *beryllare, scintiller comme le béryl,
§ 12. L'ital. brillare signifie aussi pétiller, tressaillir, ce qui
montre bien que briller au sens II n'est pas un mot dif-
férent de briller au sens I. || xvi« s. V. a. l'article.]
!• Répandre une lumière vive. Le soleil brille, le feu
brille. || Réfléchir, refléter une lumière vive. La lune brille.
L'acier poli, le diamant, brillent. Prov. Tout ce qui brille n'est
pas or. Ses yeux brillent. P. ext. Le contentement brille dans
ses yeux. || Fig. Sa gloire brille d'un vif éclat. Tel brille au
second rang qui s'éclipse au premier, volt. Henriade, i.
— par ses vertus, ses talents. — par son absence, en par-
lant d'une personne, d'une chose dont l'absence se fait
remarquer.
II. P. ext. Vieilli. Frétiller. Fig. Sur tous autres bril-
laient d'ardeur de combattre les jeunes gentilshommes, amyot,
J. César, 55. || Spéeialt. (Chasse.) Bien quêter, en parlant
du chien. La princesse m'a donné le plus beau petit chien du
monde ; cela est joli à voir — et chasser devant soi, SÉv. 461.
'BRIMADE [bri-màd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brimer, § 120. || Néolog.]
Il Vexation que les anciens imposent comme épreuve
aux nouveaux dans les écoles, les régiments.
'BRIMBALANT, ANTE [brin-bà-lan, -lânl'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de brimbaler, § 47. || xvii« s. F. à
l'article.]
Il Qui brimbale. Nos brimbalantes chausses, st-amant,
Épît. diversif à M. Desnoyers.
BRIMBALE [brin-bàl] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de brimbaler, § 52. || xvi^ s. De si
pesantes brimbales, bouchet, Serées, ii, 234.]
Il 1° Vieilli. Grelots que fait mouvoir en marchant un
cheval, un mulet. Un mulet avec ses brimbales et clochettes,
SULLY, (JEcon. roy. m, p. 17.
Il 2° P. ext. Levier qui meut le piston d'une pompe.
{Syn. bringuebale.)
'BRIIMBALEBIENT [brin-bâl-man ; en vers, -bà-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brimbaler, § 145. || XYi» s. Le brimbal-
lement des cloches, rab. v, 7.]
Il Action de brimbaler.
BRIMBALER [brin-bà-lé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Origine incertaine. L'existence de bringuebale à
côté de brimbale porterait à voir dans brimbaler une abré-
viation de bringuebaler, et dans bringuebaler un composé
arbitraire fait avec le provenç. bringa, sauter, et le franc.
baller, danser. || xvi'' s. Prévoyant l'advenir, ne voyoit sa
femme brimbalant, rab. il, 13.]
Il Famil. \\ 1° V. tr. Faire osciller. — les clochss.
Il 2° V. intr. Avoir des oscillations. Chaîne, étui, clef et
peloton... Lui brimbalent aux deux côtés, ST- amant, La Berne.
BRIMBORION [brin-bô-ryon ; en vers, -ri-on] s. m.
[ÉTYM. Au xv« et au xvi^ s. on trouve briborion et bre-
borion à côté de brimborion. Le mot paraît être une dé-
formation plaisante de breviarium, bréviaire, sous l'in-
fluence de bribe, autrefois brimbe. || xv^ s. Dist il pas ses
breborions ! 11 barbote, ce m'est avis, GREBAN, Passion, 19900.]
BRIMER
298 —
BRIQUETER
]| l" Vieilli. Menues prières que Von bredouille. Les
Irimborions des padres célestins, rab. ii, 7.
Il 2° Menu objet. Une étagère garnie de brimborions. {Syn.
bibelot.)
'BRIMER [bri-mé] ». tr.
[ÉTYM. Prononciation dialectale pour brumer, dérivé
<]e brume, § 154. || Ne'olog.]
I. Dialect. Brouir . Le vent a brimé la vigne. Du raisin brimé.
II. Fig. Soumettre à des vexations (les nouveaux,
dans les écoles, les régiments, pour les éprouver).
BRIN [brin] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'anc. franc, a brin au sens de
force, mais c'est un mot différent, jjxvi^ s. On brin de paille,
RAB. m, 18.]
Il 1° Rejeton qui pousse droit d'une souche restée en
terre, lorsque l'arbre a été coupé. On jeune — . On balai de
brins de bouleau. En coupant les taillis on conserve les brins
les plus droits et les plus hauts pour qu'ils poussent en futaie.
Arbre de — , dont la tige est d'une seule venue. Bois de
— , arbre dont on a seulement ôté l'aubier pour l'équar-
rir, et où le cœur du bois reste en entier. Spécialt. (T.
de marine.) Mât fait d'un bois de — . On beau — d'arbre, et,
fig. On beau — de fille, fille d'une belle venue.
Il 2o P. ext. Tige menue. On — d'herbe. Arrachez — à —
Ce qu'a produit ce maudit grain, la f. Fab. i, 8. Le — d'herbe
S'apprivoise et devient familier avec moi, v. hugo, Contem-
plations, I, 27. Les vieux cèdres Tout joyeux qu'un oiseau
leur apporte un — d'herbe, id. Lux. On — de paille, de plume.
-Des brins de bois. || Spécialt. \ 1. Brins de bois (T. de ma-
rine), petites vergues qu'on ajoute aux grandes pour por-
ter des bonnettes. | 2. Brins d'éventail, petites lames de
bois qui soutiennent l'étoffe ou le papier d'un éventail,
jlattres brins, les deux montants entre lesquels sont placés
ces brins. || P. anal. — de fil, de corde, chacun des éléments
plus ou moins déliés qui, réunis et tordus ensemble, com-
posent le fil, la corde. Des brins de chanvre, de coton, de
soie. Les brins d'une corde. Corde de premier — , qui, formée
des brins les plus longs, offre plus de solidité. || Fig. Fa-
mil. Menue parcelle de qqch. On — de pain, de viande. |
P. anal. On —, un peu. n n'y a pas un — de vent. Il lui fait
«n — de cour. Absolt. Ne t'attends pas que je t'aide un seul
— , LA F. Contes, Diable de Papefig.
'BRINASSE [bri-nas'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. brinasso, m. s. dé-
rivé de brin, § 11. || Néolog.]
Il (Technol.) Étoupe grossière.
BRINDE [brind'] s. f.
[ÉTYM. Altération de l'expression allem. (ich)bringe dir's,
jeté porte (une santé), §7. cotgr. ne donne que la forme
bringue. OUD. dit un brinds ou brings, et richel. fait encore
brinde du masc. Pour le changement de genre, F. § 550.
Il xvic s. Faire brindes et haulser le gobelet, thevet, dans
delb. Rec. \ J'aimerois autant avouer pour françois « trinquer » et
« faire brindes », h. est. Nouv. Lang. franc, italian. ii, 124.]
Il Vieilli. Action de porter la santé de qqn en buvant.
Famil. Être dans les brindes, être ivre.
BRIN D'ESTOC. V. brindestoc.
*BRINDESTOC [brin-des'-tok'] s. m.
[ÉTYM. Altération du hoUand. springstok, proprt, bâton
(stok) qui sert à sauter (springen), § 10. Qqs auteurs, sui-
vis par ACAD., écrivent brin d'estoc; ouD. 1642 et mén. 1650
écrivent en un seul mot. || xvi^-xvii" s. d'aub. Hist. univ.
II, I, 17.]
Il Vieilli. Long bâton ferré aux deux bouts.
BRINDILLE [brin-diy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brin, § 88. Au xvio s. on dit brindille, et
cette forme est la seule qui soit dans cotgr. et oud. Le d de
brindille, brindelle, paraît dû à l'influence du mot provenç.
brondel, dont le sens est analogue , § 11 . || Admis acad. 1798 ,]
Il Petite branche grêle. | Spécialt. Petite branche à
fruit courte.
-BRINGUE [bring'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue; peut-être altération de bri-
que, au sens primitif de fragment. (Pour l'inlercalalion de
la nasale, cf. bribe et brimbe, bibelot et bimbelot, briborion
et brimborion, etc. ; pour l'altération du q en g, cf. bri-
gaut.)^ Il (T. de manège.) 1751. encycl.]
Il Famil. Pièce. En bringues, en pièces. || P. ext. Trivial.
One grande — de femme, une femme dégingandée. One —
de cheval, un cheval mal bâti.
BRINGUEBALE [bring'-bàl ; en vers, brin-ghe-...] j. f ^
[ÉTYiii. V. brimbale. || 1694. Brinquebale, tu. corn^
Il (Marine ) Levier qui fait mouvoir le piston d'un«
pompe.
* BRIO [bri-yô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. brio, m. s. § 12. || Néolog
Il (Musique.) Animation. Cette cantatrice a du — .
BRIOCHE [bri-yôch'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. On a proposé d'y voir undi'
rivé de brie, rouleau de pâtissier, ce qui est peu satisfaisan!
COTGR. donne le mot comme normand, et lui attribue, e;
même temps que le sens actuel, celui de broie à chanvre
Il 1404. Deux pains, quatre brioches, dans godef. Suppl,\ Ijifli
Il 1° Gâteau de pâte levée, fait de farine, de beurre el|":>:
d'œufs, ayant d'ordinaire la forme d'une calotte renflé»
surmontée d'une tête. || Fig. Coussin arrondi en fomi'
de brioche.
Il 2° P. ext. Famil. Bévue. (Les musiciens de l'Opc'r
avaient, dit-on, fixé pour chaque faute une amende don
le produit servait à acheter une brioche qu'on mangeai'
en commun.)
1. BRION. V. bryon.
2. * BRION [bri-yon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il (Marine.) Pièce de bois, dite aussi ringeot, qui ter
mine la quille à l'avant d'un grand bâtiment et se recourL
pour servir d'appui à l'étrave.
*BRIOTTE [bri-yof] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1791. encycl. méth.]
Il Variété d'anémone veloutée, pelucheuse.
'BRIQUAILLON [bri-kà-yon] s. m. 'u\
[ÉTYM. Dérivé de brique, §§95 et 104. || 1751. ENCYCL-llir*
Il (Technol.) Fragment de brique cassée.
BRIQUE [brïk'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. brick, m. 5. § 8; le senspri
mitif du mot angl. (anglo-saxon brice) est fragment, seii
qui se trouve dans qqs patois franc, et dans les dériver
bricot, bricoteau. || (Au sens de palet.) xii«-xiiie s. ftuant {■
come brike l'ensaies, rencl. de moiliens, Carité, xc, 12. <
(Au sens actuel.) 1539. r. est.] iJIK
Il 1° Carreau d'argile durcie au feu (— cuite) ou1|||j
soleil (— crue) qu'on emploie pour faire des murs, pour
construire des fours, des cheminées, pour carreler, etc
Il 2" P. anal. | 1. — de savon, d'étain, morceau de sa
von, d'étain, qui a la forme rectangulaire de la brique
2. Couleur —, p. ellipse, pour couleur de —, couleur qui
le ton de la brique rougeâtre.
1. BRIQUET [bri-kè] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine; peut-être dérivé de brique
au sens de pièce, fragment, § 133. || (Au sens 1".) 1701.
furet. I (Au sens 2».) Admis acad. 1762.] 1 ,
Il 1° Couplet de fer tenant lieu de charnière pour nn a
battant de table, de comptoir. %
Il 2» P. anal. Pièce d'acier dont on se sert pour obte- 1 j
nir des étincelles en frappant un silex. Battre le — . Fig.
Famil. Battre le —, marcher en heurtant les chevilles de-
pieds l'une contre l'autre. || P. ext. Nom donné à diver-
appareils dont on se sert pour obtenir du feu. — phos-
phorique, pneumatique, etc.
2. 'BRIQUET [bri-kè] s. m.
[ÉTYM. Peut-être pour braquet, diminutif de braque,
§ 133. Il xvo s. CH. d'orl. Rond. 52.]
Il Chien de petite taille qu'on emploie à la chasse du
renard et du blaireau.
3. BRIQUET [bri-kè] s. m.
[ÉTYM. Peut-être pour braquet, diminutif de braquemard.
(F. braquet.) || Admis acad. 1835.]
Il Sabre court à l'usage de l'infanterie.
BRIQUETAGE [brïk'-tàj'; en vers, bri-ke-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brique, §§ 63 et 78. || 1394. Ouvrage de
bricquetage, dans godef. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il 1° Construction en briques.
Il 2" Imitation d'une construction en briques à l'aide
d'un enduit couleur de brique sur lequel sont tracées de.'^
raies blanches qui figurent les assises.
BRIQUETÉ, ÉE [brïk'-té ; en vers, bri-ke-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de brique, §§ 63 et 117. 1| 1680. richel.]
Il Semblable à la brique. Spécialt. Teint —, urine —, de
couleur rougeâtre imitant la brique.
BRIQITETER [brïk'-té ; en vers, bri-ke-lé] v. tr.
BRIQUETERIE
— 299
BRISER
• . Dérivé de brique. §§ 63 et 154. || 1418. Brlcquetter,
iip.F. Suppl. Admis acad. 1718. J
1 ieilli. Construire en briques,
ilendre semblable à la brique. — une muraille, la
lie manière à lui donner l'apparence de la brique.
jaaUETERIE [brïk'-tri; en vers, bri-kè-te-ri] s. f.
, ^^1. Dérivé de brique, §§ 63 et 69. || 1564. J. tuierry,
Il /ranç.-lat.]
\ 'ahrique de briques.
KIQUETIER [brïk'-tyé; envers, bri-ke-...] s. m.
(YM. Dérivé de brique, §§ 63 et 115. || 1549. R. est.]
l 'abricant, marchand de briques.
i tlQUETTE [bri-kêf] s. f.
[ >M. Dérivé de brique, § 133. Se trouve au xvio s.
dérivé de brique au sens de chose sans impor-
Séolog. Admis acad. 1835.]
ie masse combustible formée de poussière de
, de tourbe, de tan, agglutinée, moulée en forme
. le et brûlant lentement, de manière à donner un
1 iLce économique.
: as [bri] s. m.
I YM. Subst. verbal de briser, § 52. || 1413. En faisant
flirt, il n'avoit point fait de bris, dans du c. brisare.]
'lU. Il 1° Action de briser. — de scellés, de clôture,
lequel ont été brisés des scellés judiciaires, la
(l'une propriété. — de prison, acte par lequel on
^ portes, les fenêtres d'une prison, pour s'évader.
I i Action de se briser. Le — d'un navire sur les rochers.
/ 'xt. Partie brisée. Du — de mon navire au rivage amassé,
é lER, Èléq. 5. Ahsolt. Droit de —, droit féodal en vertu
uiel les débris d'un navire appartenaient au seigneur
e côle sur laquelle il était venu se briser.
|to Ce qui brise. Fig. (Blason.) — d'huis, happe de
!i queue pattée, destinée à soutenir la porte sur son pi-
oet qui fait l'effet d'une brisure.
USANT [bri-zan] s. m.
TYivi. Subst. particip. de briser, § 47. || 1606. Brisans,
1° (Marine.) Ecueil à fleur d'eau sur lequel la mer
il se briser. Lame qui se brise contre cet écueil.
^iTechnol.) Ouvrage disposé en avant d'une jetée,
' e (ligue, pour briser les lames.
IRISAUDAGE [bri-zô-dàj'] S. m.
lYM. Dérivé de brisauder, § "78. Qqs dictionnaires don-
i , par erreur, brifaudage. || Néolog.]
Technol.) Premier cardage de la laine.
IRISAUDER [bri-zô-dé] v. tr.
FYM. Dérivé de briser, §§ 138 et 154. Qqs dictionnai-
eilonnent, par erreur, brifauder. {Cf. briser.) || Néolog.]
iTechnol.) Soumettre (la, laine) à un premier car-
:{;!. {Syn. briser, drousser.)
RISCAMBILLE [brïs'-kan-bïy']. V. brusquembille.
ÎRIS-D'HUIS [bri-duij. V. bris.
BRISE [briz'] s. f.
TY'M. Origine iflcertaine. {Cf. ital. brezza, espagn. briza,
1 .. breeze, m. s.) || xvi" s. Brize, rab. dans cotgr. Admis
J 3. 1762.]
jVent frais qui s'élève sur les côtes de la mer à cer-
a es heures. — de terre, qui souffle généralement de la
rès le coucher du soleil. — de mer, du large, qui
ji'néralement de la mer après le lever du soleil.
V. (T. de marine.) — carabinée, brise très forte. || P.
' /. — de montagne, qui souffle généralement de la plaine
montagne le j our, et de la montagne à la plaine la nuit.
*BRISE [briz'] s. f
:tym. Subst. verbal de briser, § 52. || xiv" s. La brise
lain, MANDEViLLE, daus godef.]
(Technol.) || 1» Éclat de bois.
2" Poutre posée en bascule sur la tête d'une pierre,
r porter les pièces de bois qui servent à fermer ou à
rir les pertuis des rivières.
RISÉ, ÉE [bri-zé] adj.
:tym. Adj. particip. de briser, § 45.]
Qui présente une solution de continuité. Mors — , dont
' ibouchure est faite de deux canons réunis par un an-
u. Toit — , à plusieurs pentes, pour pouvoir pratiquer
l|s chacune une mansarde. | Livre à dos — , dont le dos
pie peut se plier et permet d'ouvrir facilement le vo-
ie. Compas —, dont une des branches est formée de
;es articulées. Volet —, divisé en panneaux qui se re-
plient. Taille de gravure brisée, interrompue. Ligne brisée,
composée de droites qui forment des angles les unes
avec les autres. Rimes brisées, placées à la fin de chaque
hémistiche du vers et combinées de telle façon que les
premières et les secondes moitiés de vers, prises à part,
forment à elles seules des vers offrant un sens. Bâton —,
dont la partie plongée dans l'eau semble faire angle avec
la partie hors de l'eau, par suite de la réfraction.
'BRISE-BISE [briz'-biz' ; en vers, bri-ze-...] s. m.
[étym. Composé de brise (du verbe briser) et bise, § 209.
Il Néolog.]
Il Bande d'étoffe, de tapisserie, qu'on tend au bas d'une
fenêtre, sur la rainure, pour se garantir des courants d'air.
*BRISE-COU [briz'-kou; en vers, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et cou, § 209.
Il 1690. FURET.]
Il Vieilli. Pas d'un escalier oii l'on risque de tomber.
(F. casse-cou.)
BRISÉES [bri-zé] s. f. pi.
[ÉTYM. Subst. particip. de briser, § 45, || xw s. Jette
une brisée, Modus, dans littré.]
Il 1° Branches brisées par le veneur pour reconnaître
les endroits ofi la bête a passé. Revenir sur ses — , repren-
dre ses brisées, et, fig. revenir sur une affaire, sur un
sujet qu'on a laissé momentanément. Suivre les — de qqn,
et, fig. aller sur ses traces, suivre son exemple. Aller,
courir sur les — de qqn, profiter des brisées qu'il a faites
pour chasser le gibier qu'il a détourné, et, fig. essayer
de supplanter qqn. Rare au sing. Cet effronté marchait sur
ma brisée, rotrou, Clarice, m, 5.
Il 2° P. anal. Branches coupées pour marquer les bor-
nes d'une coupe de bois.
BRISE-GLACE [briz'-glas' ; en vers, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et glace, § 209,
Il 1751. ENCYCL. Admis agad. 1798.]
Il (Technol.) Rang de pieux, arc-boutant placé en amont
des piles d'un pont pour briser les blocs de glace qui des-
cendent le courant au moment de la débâcle. Des —, acad.
BRISE-LABIES [briz'-làm' ; en vers, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et lames, § 209.
Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Construction à claire-voie, fixe ou mobile,
s'élevant au-dessus du niveau de la mer et placée à l'en-
trée d'un port, d'une rade, pour amortir la violence des
lames. P. ext. Partie d'une jetée construite à claire-voie
pour diviser les lames.
"BRISE-LUNETTES [briz'-lu-nêf ; en i;er5, bri-ze-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et lunettes,
§ 209. Il Néolog.]
Il Nom vulgaire de l'euphraise, de la centaurée bluet,
plantes qui passent pour guérir les maladies d'yeux et
rendre ainsi les lunettes inutiles. {Syn. casse-lunettes.)
BRISEMENT [briz'-man ; en vers, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de briser, § 145. || xiv^ s. Catholicon,
dans GODEF. Suppl.]
Il 1. Action de briser. Le — des images et des autels, boss.
dans LA VEAUX, Dict. des difficultés. \ 2. Action d'être
brisé. Le — de la mer, qui augmentait par degrés, contre le ro-
cher, GHATEAUBR. IHnér. 1, fin. Fig. Éprouver un — de cœur.
'BRISE-MOTTES [briz'-môf ; en uer5, bri-ze-...] 5. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et mottes,
§ 209. Il Néolog.]
Il Gros cylindre qu'on promène sur les terres labourées
pour briser les mottes de terre. Des — .
'BRISE-OS [bri-zô] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et os, § 209.
{Cf. le nom latin de l'orfraie, ossifraga, proprt, qui brise
les os.) Il Néolog.]
Il Nom vulgaire de l'orfraie.
'BRISE-PIERRE [briz'-pyer ; en rer^, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et pierre, § 209.
Il Néolog.]
Il Instrument de chirurgie qui sert à briser la pierre
dans la vessie en fragments assez petits pour qu'ils puis-
sent être extraits ou rejetés.
BRISER [bri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. On trouve en anc. franc,
bruisier, à côté de brisier (Qui es-tu, qui... par force bruises
nos portes? Évang. de Nicodème, ii, 1501). Il est probable
BRISE-RAISON
300 —
BROCARD
que le mot se rattache à un radical gaulois brus, plus tard
affaibli en bris, § 3. || xi" s. Trenchet le piz, si li briset les
os, Roland, 1200.]
Il l» Mettre en pièces par un choc , un coup violent.
— un meuble, un miroir. — un lien, une chaîne de 1er. Le na-
vire se brise sur les écueils. Les vagues se brisent sur les ro-
chers. Fig. L'Église, comme un rocher, devait voir les efforts
des rois se — contre elle, boss. Unité de l'Égl. 1. — une
branche d'arbre, et, absoU (Vénerie), —, briser des bran-
ches pour reconnaître la voie. — bas, briser des bran-
ches et les jeter sur le sol. — haut, briser des branches et
les laisser pendre. — un os. — la membrane du tympan. ||
P. hyperb. | 1. — les os à qqn, le rouer de coups. Avoir le
corps, les membres brisés, accablés de fatigue, j 2. — le tym-
pan à qgn, lui crier trop fort aux oreilles. Fig. — les fers
de qqn, le tirer de l'esclavage. — le joug, s'arracher à l'es-
clavage. — le ressort de la volonté, l'orgueil, la résistance de
qqn, le dompter. — l'avenir, la carrière de qqn. Une existence
brisée. — les espérances de qqn. — le cœur de qqn, par la
douleur. — les liens de l'amitié, et, ellipt, Une amitié brisée.
Il 2° Interrompre (qqch) dans sa continuité. — la laine,
la diviser par un premier cardage. {Syn. brisauder, drous-
ser.) I (Blason.) — l'écu, modifier les armes de la famille
par quelque marque , pour distinguer une branche ca-
dette ou bâtarde. — d'un lambel, d'un lion. | — une période,
la couper en la prononçant, ou la remplacer par des phra-
ses coupées. One voix brisée (entrecoupée) par l'émotion. —
un entretien, l'interrompre brusquement. Brisons là ce dis-
cours, uoh. Princ. d'Êl. iv, 4. Ellipt. Brisons là, s'il vous
plaît, MOL. Éc. des f. iv, 8.
BRISE-RAISON [briz'-rè-zon ; en vers, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et raison,
§ 209. Il Admis acad. 1798.]
Il Famil. Personne qui raisonne à tort et à travers. Ces
jeunes étourdis sont de vrais — , acad.
BRISE-SGELIiÉ [briz'-sè-lé ; en vers, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et scellé, § 209.
Il Admis ACAD. 1798.]
Il Peu usité. Celui qui s'est rendu coupable de bris de
scellé. Des — , acad.
BRISE-TOUT [briz'-tou; en vers, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et tout, § 209.
Il Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Personne qui brise tout ce qu'elle touche. Des —, acad.
BRISEUR, 'BRISEUSE [bri-zeur, -zeuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de briser, § 112. || 1261. Briseur d'ostelz,
dans godef. SuppL]
Il Celui, celle qui brise (qqch). Les briseurs d'images, les
iconoclastes. (Technol.) — de sel, celui qui brise le sel dans
les bateaux pour le mettre en tas, ou dans les greniers à sel
pour le mesurer. Fig. Ce — de roches, ce grand trancheur de
monts, ROTROu, Clarice,iv,b.\\Adjectivt. Qui brise (qqch).
Carde briseuse, qui divise la laine par un premier cardage.
BRISE-VENT [briz'-van; en vers, bri-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brise (du verbe briser) et vent, §209.
Il 1700. LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec]
Il (Agricult.) Ouvrage de paille, de jonc, etc., servant
à protéger des plantes contre le vent. Des —, acad.
BRISIS [bri-zi] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, briseïs, chose brisée en général, dé-
rivé de briser, § 123. Il xiie s. De lances grant bruiseïs, WAGE,
Rou, dans ij\. c]
Il (Architect.) Ensemble des angles formés par un com-
ble brisé.
'BRISKA [brïs'-kà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du russe briska, m. s. §20. || Néolog.]
Il Chariot léger, découvert, qu'on transforme l'hiver en
traîneau. P. ext. Voiture légère employée comme calè-
che de voyage, comme malle-poste,
BRISOIR [bri-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de briser, § 112. || 1680. richel.]
Il Ce qui sert à briser. Spécialt. Machine à briser le
chanvre, le lin. {Si/n. broie.)
BRIsaUE [brïs'k'J s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. J 1771. trév. Admis acad.
1798.]
Il lo Carte privilégiée (l'as ou le dix) qui l'emporte sur
les figures, à certains jeux (mariage, besigue).
Il 2o P. ext. Le jeu de —, et, ellipt, La —, le
jeu de cartes où l'on compte les brisques.
mariage,
Il 3" Fig. Pop. Chevron d'un soldat rengagé. Avoir tro:
brisques sur la manche. P. ext. Une vieille — , un vieux s
dat, un vieil officier.
BRISURE [bri-zùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de briser, § 111. || xiiie s. Briseure de ch
min, Ass. de Jérus. i, 174.]
Il 1° Partie où un objet est brisé. Les brisures d'une glac
d'une pierre. || Fig. Qu'il (Dieu) secoue la terre et la brise
qu'il guérit en un moment toutes les brisures, boss. A. de Goi-
Il 2" Partie où un objet est articulé. La — d'un volet,
jointure des pièces qui se replient les unes sur les autn
La — d'une boucle d'oreille, la partie où l'anneau se div
pour passer dans l'oreille. | — de mât, disposition d'un ii-
formé de plusieurs pièces. || (Blason.) Modification d
armes d'une famille par qq marque servant à disting\i.
les cadets, les bâtards. Fig. Ce sont des frères (la goût
et le rhumatisme), et ce dernier a seulement une — de oadi
sÉv. 842.
'BRIZE [brïz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec PpîÇa, sorte de céréale.
Néolog.]
Il (Botan.) Plante de la famille des Graminées, à pet:
épis couleur de pourpre, dite mouvette, amourette.
1. BROC [brô ; 1'* se lie au plur.] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. brocchum, mot qui désigne un homn
dont les dents font saillie, et qui a été appliqué, parai,
logie, à un vase à bec, § 291. || 1380. On pot a manière
brocq a moustarde, dans gay, Gloss. arch.]
Il Vase à anse, à ventre renflé, à col étroit, à bec évas-
en bois cerclé de fer ou en étain, contenant de 5 à 101
très, et qui sert à tirer le vin, particulièrement chez 1-
marchands de vin. Sanga, vaillant parmi les brocs, la f. Ei
nuque, v, 5. | P. ext. Ancienne mesure, de deux pinte
dite aussi quarte.
2. BROC [brôk'] s. f.
[ÉTYM. Erreur d'orthographe pour broque, forme noi
manno-picarde de broche, § 16. La locution de broque e
bouque, c'est-à-dire de broche en bouche, est écrite co
rectement par du pinet ( V, delb. Rec.) ; on trouve de brc
en bouc dans rab. m, 23; de broque en bouche dans marm
Èpigr. i68 ; dans laSaf . Ménipp. ii, 87, on lit : Manger debrt
che en bouche, ce qui est la forme complètement françaisi
Il Loc. adv. De — en bouche, en sortant de la broche poi.
aller dans la bouche. Manger une perdrix de — en bouche
I Fig. Le mariage est un de ces morceaux qu'il faut avaler de -
en bouche, gherardi. Th. ital. v, 232. Faire une chose de -
en bouche, sur l'heure, sans délai. On y roue les gens de — e
bouche, volt. Lett. 26 sept. 1765.
3. BROC [brok']. V. brio.
* BROC AILLE [brô-kày'] s. f.
[ÉTYM. Altération de biocaille, § 361. (F. blocaille.) ||iVpc
log.]
Il (Technol.) Petit pavé qui sert pour empierrer l
routes.
BROCANTAGE [bro-kan-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brocanter, § 78. || Néolog. Admis acai
1835.]
Il Action de brocanter.
•BROCANTE [brô-kânf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de brocanter, § 52. || Néolog.]
Il Famil. Vente d'objets de rencontre. || P. ext. Ou
vrage de rencontre, travail qu'un ouvrier fait en dehor
de sa journée.
BROCANTER [brô-kan-té] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. l'angl. to broke, faire de
affaires, et l'anc. franc, abrokiere, courtier.) |i xvii«s. V.
l'article.]
Il Acheter, revendre ou troquer des marchandises d
rencontre. Qui prête, vend, revend, brocante, troque, achètf
regnard. Joueur, v, 2.
BROCANTEUR, EUSE [brô-kan-teur, -teuz'] s. m. e» ,'
[ÉTYM. Dérivé de brocanter, § 112. || D'après furet. 17U1
où brocanteur est enregistré pour la première fois, ceni(
n'était employé que par les peintres et les amateurs d
tableaux de Paris.]
Il Celui, celle qui fait métier de brocanter.
1. BROCARD [brù-kàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de broquer, forme normanno-picarde
brocher ( V. § 16), qui se trouve au xv^ s. au sens de po'
suivre de traits piquants (Cilz les femmes becquent et br(
i
K
BROCARD
301 —
BROCHETER
u , MART. LE FRANC, dans GODEF.), § 147. La formation
,iii)l est peut-être due en partie au bas lat. brocardus,
1) lisme de droit, altération d'un nom propre, celui de
•cl, évoque de Worms, auteur d'un recueil célèbre
canonique. || xv^ s. Ha! Guillaume! n ne faut point
r ces brocards, Pathelin, 533.]
U piquant. Lancer des brocards à qqn. Qu'aux bro-
un chacun vous alliez vous offrir, MOL. Tart. Il, 2.
; ' BROCARD [brù-kàr] s. m,
|ym. Dérivé de broque, forme normanno-picarde {V.
1 lie broche, le bois des brocards ne paraissant encore
!i 1 pointes nommées aussi dagues, § 147. (Cf. daguet.)
On les appelle dagars ou brocards, eu. ix, Ck. roy.
\.B. Rec]
. \ -nerie.) Cerf, chevreuil, daim mâle d'un an. Les
tit euils mâles qui ont passé deux ans, et que nous appelons
ie brocards, bu FF. Chevreuil.
: lOCARDER [brô-kàr-dé] v. tr.
:ym. Dérivé de brocard 1, § 154. || xv^ s. mart. d'auv.
1 I.A C]
'i(iuer par des brocards, des traits piquants. Tournant
a chérie en risée, je recommençai à le — , sorel, Fran-
u\ p. 222.
lOCARDEUR, EUSE [brô-kàr-deur, -deuz'] s. m. et f.
iYM. Dérivé de brocard 1, § 112. || 1540. Fort estoit
nirdeur, guill. mjghel, Justin, dans delb. Bec]
Jclui, celle qui lance des brocards.
lOCART [brô-kàr] s. m.
rv.M. Altération (F. § 62) de brocat, forme encore
n lovée par monet (1631), oud. (1642) et furet. (1690)
^^arocatelle), emprunté de l'ital. broccato, m. s. proprt,
i< e brochée, § 12. || 1549. Brocat, r. est. | 1599. Boucquart,
la. godef. Suppl. I 1606. Brocar, nicot.]
Étoffe de soie brochée de fleurs, d'ornements d'or,
r^ent, de soie.
SOCATELLE [brô-kà-tèl] s. f.
rvM. Dérivé de brocat, forme anc. de brocart, § 126.
) longtemps employé brocatel ou brocadel, subst. masc.
i sur l'ital. broccatello (cotgr. [1611], monet [1631],
n [1642]). Il 1519. Une brooadeUe, Vorj. d'Antoine Piga-
1/ ta, dans delb. Rec. \ 1563. Brocadel, dans gay, Gloss.
ti :. I 1618. Broquatelle, ibid.]
1» Étoffe de soie et coton, imitant le brocart.
2» P. anal. Sorte de marbre, rougeâtre, jaspé de jaune
ne gris, dont les couleurs rappellent l'étoffe de ce nom.
JROCCOLI. V. brocoli.
ROCHAGE [brô-chàj'] s. m.
TYM. Dérivé de brocher, § 78. jj Néolog. Admis agad.
.l{j.]
Action de brocher.
. Action de brocher une étoffe, d'y tisser des orne-
I its sur le fond uni.
[. Action de brocher un livre, de coudre ensemble
( feuilles d'un livre.
ROCHE [broch'] s. f.
',tym. Du lat. pop. *brÇcca, chose pointue, dont l'accord
outes les langues romanes permet de supposer l'exis-
;e, §§ 379 et 291 ; le radical brocc paraît d'origine cel-
e. [Cf. pourtant broc.) || xu^ s. Broucque, dans godef.
Tige pointue qui sert à traverser qqch.
1° Tige de fer pointue d'un bout, qu'on passe à tra-
5 une pièce de viande, une volaille, pour les faire rôtir,
u'on fait tourner, soit avec la main, soit à l'aide d'un
'anisme. Mettre à la — . Faire faire un tour de — à un
let. Tourner la — . Fig. Faire un tour de — , aller se chauf-
à la cheminée.
2» Verge de fer ou de bois qu'on emploie dans di-
s métiers. | l. Broches à tricoter, longues aiguilles qui
«ent à former les mailles d'un tricot. | 2. Broches d'un
ier àfiler, petites verges de fer adaptées au rouet et qui
oivent les bobines sur lesquelles se roulent le coton,
il, la laine, à mesure qu'ils sont filés. P. ext. Ces bo-
es. Un métier de trois cents broches. ] 3. Broches à tisser,
its fuseaux portant les fils de diverses couleurs d'une
'sserie, qui remplacent la navette, et que l'ouvrier passe
c la main à travers les fils de la chaîne. | 4. Broches du
ine, les dents du peigne du métier à tisser, à travers
luelles passent les fils de la chaîne. Drap à double —,
p très serré qu'on fabrique en plaçant deux fils au lieu
d'un dans les intervalles des dents formant le peigne du
métier. | 5. — du cirier, baguette qui traverse une suite
de mèches destinées à être plongées dans le suif. | 6. Tige
de fer qui traverse le rouleau d'une presse d'imprimerie
et sert à le faire mouvoir. | 7. Baguette pour enfiler les
harengs, les morues sèches, pour suspendre les chan-
delles fabriquées, etc. | 8. Cône de buis qui sert à prati-
quer au gros bout du cierge le creux par lequel il doit
s'adapter à la fiche du chandelier. | 9. Tige de fer d'une
serrure qui s'enfonce dans le tube creux d'une clef forée.
I 10. Tige sur laquelle est fixé le chardon à carder. | 11.
Large clou sans tète pour arrêter les lambris. | 12. Instru-
ment avec lequel le cordonnier pratique des trous dans
les pièces dont il forme le talon d'une chaussure, pour
les assembler à l'aide de chevilles de bois. | 13. Baguette
de bois ou de fer qui, dans une fusée volante, part du
culot du moule et le traverse dans sa longueur. | 14. Pe-
tite verge de fer qui sort du milieu d'un carton à tirer au
blanc. I 15. Cheville de bois pour boucher le trou qu'on
a fait au tonneau avec le foret. Enfoncer une — . Couper la
—, la couper au ras du tonneau pour qu'on ne puisse
plus la retirer et faire couler le vin, et, fig. famil. Couper
— à qqch, le faire cesser. Avoir du vin en —, en perce. |
16. Instrument de fer dont se servent les bouchers pour
parer les viandes, les arquebusiers pour arrondir un trou,
etc. I 17. (Marine.) Baguettes représentant le diamètre
des mâts d'assemblage, aux divers points de leur lon-
gueur, et qui guident les ouvriers dans leur travail.
Il 3" Spe'cialt. \ 1. Bijou de femme garni d'une épingle,
pour attacher un châle, un col, etc. Une — en or, en dia-
mant. I 2. (Vénerie.) Dague du cerf, du chevreuil, du
daim. {Cf. brocard.) || Défense du sanglier.
BROCHÉE [brô-ché] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de broche, § 119. || 1680. richel.]
Il 1° La réunion des pièces qui sont à une même bro-
che et qu'on fait rôtir à la fois.
Il 2° (Technol.) La réunion des mèches ou chandelles
qui sont sur la même broche.
BROCHER [brô-ché] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *broccare, m. s. dérivé de *brocca,
broche, devenu brochier, §§ 379, 305 et 291, brocher, §634.
II xi» s. Sun cheval brochet de ses esperuns d'or, Roland, 1197.]
Il 1" Passer en tissant sur le fond uni d'une étoffe des
fils qui forment un dessin. Une étoffe brochée. — d'or et
d'argent. || P. anal. (Blason.) Se dit des pièces (bandes,
chevrons, lions, aigles, etc.) qui vont d'un bout de l'écu
à l'autre en couvrant les autres pièces de l'écu. il porte
d'azur au chef d'argent, à la cotice d'or brochant sur le tout.
Fig, Famil. Ses défauts sont la sottise, l'ignorance, et la va-
nité brochant sur le tout.
Il 2" Passer un fil dans des feuillets ou cahiers de papier
pour les coudre ensemble. — un livre. Fig. (le brochage
étant une sorte de reliure provisoire, sans solidité), —
un travail, un ouvrage, le faire à la hâte, sans soin.
Il 3" Enfiler la tige de l'épingle dans l'anneau qui doit
former la tête. || Enfoncer les clous dans la corne du
sabot du cheval, du boeuf, à travers les trous du fer. {Cf.
broohoir.) | Percer la peau des bêtes tuées à l'abattoir,
pour insuffler de l'air sous la peau et dans le tissu cel-
lulaire. Il — les tuiles, les passer dans l'intervalle des lat-
tes, pour qu'elles soient à la portée du couvreur. || — la
vigne, lui donner un léger binage.
Il 4" V. intr. (Jardin.) Produire des pousses qui com-
mencent à poindre. Cet arbre commence à — .
BROCHET [brô-chè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de broche, à cause de la forme pointue
du museau du brochet, § 133. {Cf angl. pike, pique et
brochet.) || xiii" s. e. boileau, Livre des mest. I, xcix, 4.]
Il Poisson d'eau douce très vorace, de la famille des
Ésoces, à corps en forme de fuseau, à museau allongé en
pointe, à bouche très fendue, garnie d'un grand nombre
de dents, et dont la chair est estimée.
* BROCHET AILIiE [broch'-tày; en vers, brô-che-...]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de brochet, § 95. || 1700. V. à l'article.]
Il Rare. Menu fretin de brochets. L'on peut mettre dans
l'étang delà — en quantité, liger, Nouv. Mais. rust. dans
DELB. Rec.
* BROCHETER [broch'-té; en vers, brô-che-té] v.tr.
[ÉTYM. Dérivé de brochette, § 154. || 1751. engycl.]
BROCHETEUR
— 302
BROIEMENT
Il 1" Traverser avec des brochettes. Spécialt. — un gi-
got, un poulet, le traverser avec des brochettes qui le
fixent sur la broche.
Il 2" (Marine.) Prendre, donner, à l'aide de baguettes,
la mesure des largeurs d'une pièce de charpente, des
diamètres d'un mât, etc.
'BROCHETEUR [broch'-téur ; en vers, brô-che-. .. J 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de brocheter, § 112. || Néolog.]
il (Marine.) Ouvrier chargé de brocheter un bordage.
BROCEŒTON [brôch'-ton ; en vers, bro-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brochet, § 104. || xiv^ s. Ménagier, ii,
100.]
Il Jeune brochet. {Syn. lançon, lanceron.)
BROCHETTE [brô-chef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de broche, § 133. [Cf. broquette.) || xiii^ s.
Vos deux brochetes en vos piez, dans montaiglon et ray-
NAUD, Rec. de fabliaux, iv, 177.]
Il Petite broche. | 1. Petite broche qui sert à maintenir
les grosses pièces à rôtir attachées à la broche princi-
pale. 1 2. Petite broche oii l'on enfile les petits oiseaux,
les éperlans, les rognons, etc. Des rognons à la — . | 3. Pe-
tite verge d'or, d'argent, à laquelle on suspend des croix,
des médailles, pour les porter sur un habit, un uniforme.
I 4. Fiche qui fixe la frisquette au tympan de la presse à
imprimer. | 5. Petite broche qui sert à tenir des moules
à boutons. | 6. Petit bâton pour enfoncer la nourriture
dans le bec des jeunes oiseaux. Élever des oiseaux à la — ,
et, fig. Élever un enfant à la — , en l'entourant des soins
les plus délicats. | 7. (Marine.) Baguettes servant à mar-
quer, pour les charpentiers, la largeur de certaines pièces
de charpente, le diamètre des mâts, etc. || P. ext. Tracé
de différentes mesures dont se servent les fondeurs de
cloches pour faire un carillon.
BROCHEUR , EUSE [bro-cheur, -cheliz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de brocher, § 112. || (Au sens 1°.) 1680.
RICHEL.]
Il lo Vieilli. Celui, celle qui tricote des bas à la machine.
Il 2° Celui, celle qui broche les livres.
il 3° Celui, celle qui broche les étoffes.
BROCHOIR [bro-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brocher, § 113. || 1443. Brochouer, dans
GODEF. Suppl.]
Il (Technol.) Marteau qui sert à brocher, à enfoncer les
clous dans la corne du cheval.
BROCHURE [brô-chùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brocher, § 111. || (Au sens I.) 1377.
Broukures d'argent dorées, dans delb. Rec. \ (Au sens II.)
Admis ACAD. 1718.]
I. Dessins, ornements tissés sur le fond des étoffes
brochées.
II. Il 1° Action de brocher des livres.
Il 2° P. ext. Petit ouvrage contenant seulement qqs
feuilles d'imprimerie, trop peu nombreuses pour former
un livre.
BROCOLI [brô-kô-li] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. broccoli, plur. de broccolo, re-
jeton, tendron, dérivé de brocco, môme mot que le franc.
broche, g§ 12 et 507. || 1560. Si vous voulez faire brocoly pour
le karesme, plantez le chou en novembre, dans delb. Rec.]
Il 1" Chou d'Italie, variété de chou-fleur à pédoncules
moins épais et plus allongés que ceux du chou-fleur or-
dinaire. Brocolis blancs, brocolis violets.
Il 2° P. ext. Nom donné aux petits rejetons du chou.
•BROCOTTE [bro-kÔf] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1796. encycl. méth.]
Il Parties caséeuses qui restent dans le petit-lait. {Syn.
recuite, seret, seracée.)
1. * BRODE [brôd'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de broder, § 52. || 1362. Aubes pa-
rées de broude, dans godef. broude.]
Il 1° Ane. franc. Broderie.
Il 2» De nos jours. Travail à l'aiguille par lequel l'ou-
vrière en dentelle de point recouvre les premiers fils don-
nant le tracé du dessin.
2. 'BRODE [brôd'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Femme au teint basané.
BRODEQUIN [brod'-kin; en vers, brô-de-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du néerlandais brosekin, m. s. § 10.
(C/. ital. boi'zacchino, m. s.) La forme actuelle, qui se mon-
tre à la fin du xV s. (houssez de petits brodequins, o. de i
MARCHE, Mém. 2), paraît due à l'influence de broder
1316. Une escarlate et un broissequin, dans godef.]
Il l» Ane. franc. Sorte d'étoffe. Vestu est de bon bro:
sequin, Fauvel (xiv« s.), dans godef.
Il 2» De nos jours. Chaussure d'étoffe, de peau, en'
loppant le pied et le bas de la jambe. Son pere luy ft
faire des bottes fauves. Babin les nomme brodequins, rab.
16. Spécialt. Nom donné à la chaussure des personna;:
de comédie chez les anciens (par opposition aux cothum
chaussure du personnage tragique). Reprenons au plus to:
— comique, boil. Sat. 10. Chausser le —, jouer, écrire •
comédies. || P. anal. \ 1. Bas à étrier qu'on met dans
botte pour monter à cheval. | 2. Pièces de bois avec 1^
quelles on serrait les jambes de ceux qu'on soumettai
la question. || Fig. Marque rouge figurant une sorte
brodequin sur le pied et le bas de la jambe quand on s;
d'un bain de pieds très chaud.
BRODER [brô-dé] v. tr.
[ÉTYM, Dérivé d'un radical brozd-, qui signifie pointe
qui se trouve à la fois dans les langues celtiques et du
les langues germaniques, §§ 3 et 6. [Cf. pour le sens, bi
cher.) La présence d'une s dans l'anc. franc, {cf. le pr
venç. broidar, où 1 a remplacé s) écarte l'hypothèse d'u
métathèse pour border. || xii^ s. Drap de seie Menuemen'.
or brosdé, marie de France, dans godef. Suppl.]
Il 1° Rehausser (un tissu) d'ornements en relief faits
l'aiguille. — une étoffe. Un mouchoir brodé. P. ext. — i
chiffre, une fleur sur une étoffe. Absolt. Apprendre à — . A
guille, ciseaux à — . Coton à — . — avec du coton. — à lamaii
au métier, au tambour. — au passé, au plumetis. ( V. ces mots
Il Spécialt. Dans la dentelle de point, faire la brode, (f
ce mot.)
Il 2° Fig. Ajouter des embellissements à une histoir
à un récit. Voilà une histoire brodée à merveille. Absolt. Voi
brodez. || P. anal. Chanter, exécuter un morceau de rni.
sique en y ajoutant des ornements.
BRODERIE [brod'-ri ; en vers, brô-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de broder, § 69. || xiv« s. Ménagier]
118.]
Il lo Dessin , ornement en relief fait à l'aiguille su
une étoffe. — en application, en couchure. ( V. ces mots,
anglaise, formant dessins à jour dont les contours
tracés sur l'étoffe au point de cordonnet et dont l'inl
rieur est découpé. — au passé, au plumetis.
Il 2° Fig. Embellissement que l'on ajoute à une histoin
à un récit. || P. anal. Ornements ajoutés par un chanteu
un musicien, en exécutant un morceau. {Syn. fioriture
BRODEUR, EUSE [brô-deur, -detiz'j s. m. et /'.
[ÉTYM. Dérivé de broder, § 112. || xm^ s. Simon LeBr
deur, E. BoiLEAU, Livi'e des mest. I, lvii, 8.]
Il Celui, celle qui brode. Des ravaudeuses, des brodeuse
des bouquetières, sÉv. 663.
"BRODOIR [brô-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de broder, § 113. || 1728. richel.]
Il (Technol.) | 1. Petite bobine autour de laquelle o|
met la soie à broder. | 2. P. ext. Métier à galon.
*BRODURE [brô-dûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de broder, § 111. |i xvii" s. F. à l'articlei
Il Vieilli. Broderie. Fig. Une — de fictions et de chimi
BAYLE, Dict. crit. Marguerite de Navarre.
*BROGUE [brôg']5. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. brogue, m. s. § 8. || NéOi
Il Soulier attaché avec des courroies, que portent
montagnards écossais.
1. BROIE [brwà] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de broyer, § 52. {Cf brie.) j| (A
sens actuel.) xv* s. Texte dans godef. Suppl.] *
Il (Technol.) Machine pour le teillage du chanvre,
lin, formée de deux mâchoires de bois dur. {Syn. h
maque.)
2. * BROIE [brwà] S. f.
[ÉTYM. Altération de braie dans le sens de cavei
§ 332. {Cf. angl. barnacle, qui signifie à la fols broie
blason et caveçon.) || xv^ s. Di au fevre qu'il metche le
val les broies, dans godef. | (Blason.) Dessus l'azur
broyés d'or, ibid.]
Il (Blason.) Pièce en demi-cercle qui ressemble à
caveçon.
BROIEMENT et BROÎMENT [brwà-man] s. m
rai
$
SUi .
È
BROMATE
|fYM. Dérivé de broyer, § 145. || xiii^-kiy* s. Broyment,
aj GODEF. SuppL]
|\ction de broyer. ^
'fROMATE [brô-maf] s. m.
|rYM. Dérivé de brome, § 282. || Néolog.]
(Chimie.) Sel formé par la combinaison de l'acide
riiique avec une base.
• "BROME [brôm'] s. m.
; YM. Emprunté du lat. bromos, grec ppôixoç, proprt,
w 1111 ivraie. liger(17(X)) ditbromus {V. delb. Rec);
il751) emploie le mot sous la forme primitive
un trouve aussi à la fin du xviiio s., par corrup-
0 bromot. Il 1792. encycl. méth.]
I Bulan.) Herbe vivace, de la famille des Graminées,
11 1 utilise comme plante fourragère.
: BROME [brôm'] s. m.
[ym. Emprunté du grec 13pw[i,oç, puanteur, à cause
3 )ileur du brome. || 1826. Mot dii à balard, chimiste
i découvert le brome.]
1 jhimie.) Corps simple, métalloïde, d'un rouge foncé,
i; odeur forte, semblable à celle du chlore, dont il
! pproche par l'ensemble de ses propriétés.
' ROMÉLIACÉ , ÉE [bro-mé-lyà-sé ; en vers, -li-à-sé]
i
i YM. Dérivé de bromélie, § 233. jj Néolog.]
I rîotan.) De la nature de la bromélie. || Substantivt,
7 Les Broméliacées , famille de plantes monocotylédo-
3iiloiit le type est la bromélie.
' ROMÉLIE [brô-mé-li] s. f.
[ YM. Dérivé de Bromelius, nom d'un botaniste, §§ 36
:i. Jl Néolog.]
(I lante vivace, formant un genre dont le type est l'a-
u;.
* ROMIQUE [brô-mïk'l adj.
[ YM. Dérivé de brome, § 229. jj Néolog.]
II ïhimie.) Acide —, formé par la combinaison du brome
'd'oxygène.
] OMURE [brô-mûr] s. m.
[ YM. Dérivé de brome, § 282 bis. jj Néolog. Admis
1. 1878.]
li Chimie.) Composé formé par la combinaison du
'«je avec un autre corps simple.
lîONCHADE [bron-chàd'] s. f.
1 YM. Dérivé de broncher, § 120. jj xvi^ s. Lourde bron-
i , DU viLLARS, dans GODEF. Suppl.]:
l'ieiili. (T. de manège.) Action de broncher, en par-
D lu cheval. Pour une — , on ne coupe pas les jarrets à
ijiirsier, chapelain, Lett. ii, 338. | Fig. Toutes les révé-
Dji et tous les pas qu'il fit... furent autant de bronchades,
i/|ï. Rom. com. i, 9.
].ONCHE [brônch'] s. f.
[ YM. Emprunté du lat. bronchia, grec Pp<$YX'-«) ^- ■y- Il
iris. Bronchies du poumon, paré, t. m, p. 666. j 1690.
cjhes ou bronchies, furet.]
' Hiacun des deux conduits cartilagineux que forme
urcation de la trachée-artère, et qui se subdivisent
les poumons en ramifications de plus en plus petites.
lONCHER [bron-ché] v. intr.
YM. Signifie pencher en anc. franc, [cf. embroncher),
li fait penser au lat. pronus et à un dérivé possible
licare ; mais le changement de p initial en b fait dif-
xiio s. Il ne bronche ne ne chancelé, chrétien de
es, Cligès, dans delb. Rec]
'aire un faux pas, de manière à déranger un ins-
jon allure. || Fig. \ 1. Faire une faute. Il n'est si bon
1 qui ne bronche {frov.), le plus habile se trompe,
ce mauvais pas où vous avez bronché, CORN. Ment, iv,
va pas — en chemin, les. GiL Blas, xi, 9. Il a récité
on sans — . Il a été sans — jusqu'au bout de sa harangue.
)éranger son attitude. Ses élèves n'osent pas — devant
a reçu le coup sans — .
RONCHIAL, lALE [bron-chyàl ; en vers, -chi-àl] adj.
i Dérivé de bronche, d'après le type lat. bronchia,
1751. ENCYCL.]
il appartient aux bronches. Les arcs bronchiaux. [Syn.
hique.)
lONCHIES [bron-chi]. F. branchies.
lONCHIQUE [bron-chïlt'] adj.
'YM. Dérivé de bronche, § 229. || xvi^ s. Muscle bron-
e, PARÉ, IV, 15.]
- 303 - BROQUELIN
Il Qui a rapport aux bronches. Artères, nerfs bronchiques-
Cellules bronchiques, vésicules pulmonaires où aboutissent
les ramuscules des bronches.
BRONCHITE [bron-chïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bronche, S 282. |1 Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Inflammation de la muqueuse qui tapisse les bron-
ches. — capillaire, oii l'inflammation s'étend jusqu'aux
plus ténues ramifications des bronches.
'BRONCHOCÈLE [bron-kô-sèl] s. f. {masc. trév.).
[ÉTYM. Composé avec le grec SpÔYj^oi;, gorge, et xtiXt;,
tumeur. || 1549. tagault, dans godef. Stippl.]
Il (Médec.) Tumeur de la gorge, j Spécialt. Goitre.
-BRONCHOIR [bron-chwàr] s. m
[ÉTYM. Semble dérivé de broncher, § 113; mais le rap-
port de signification est obscur. || 1785. encycl. méth.]
Il (Technol.) Traverse de bois d'une aune, où on enga-
geait le drap pour le plier en pièces et l'auner.
BRONCHOTOMIE [bron-kè-tè-mi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec ^pôyx'^i;, gorge, et tî^vu,
couper. Il 1701. Bronootomle, furet.]
_ Il (Chirurgie.) Opération par laquelle on pratique exté-
rieurement une ouverture dans les voies respiratoires.
*BRONDISSAGE [bron-di-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. La forme du mot suppose
un verbe brondir, qui se rattache peut-être au flam. breeu-
wen, calfater (un vaisseau). || Néolog.]
Il (Technol.) Calfeutrage des fentes qui pourraient lais-
ser filtrer l'eau au travers du boisage d'un puits de mine.
( V. cuvelage.)
* BRONZAGE [bron-zaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bronzer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de bronzer, de revêtir un corps
d'une couche de bronze ou d'un enduit qui imite le
bronze.
BRONZE [brônz'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bronzo, m. s. qui vient du lat.
Brundusium, nom de la ville de Brindisi : pline mentionne
l'aes brundusinum, et la ville de Brindisi a donné son nom
au bronze, comme l'île de Chypre au cuivre (aes oupreum),
§§ 12 et 36. Il xvie s. La bronze corinthiane, rab. v, 37.]
Il Métal dur et sonore, de couleur foncée, formé d'un
alliage de cuivre et d'étain en proportions variables, au-
quel on ajoute quelquefois du zinc, du plomb et même
de l'argent, et dont on se sert pour couler des statues,
des médailles, des cloches, des canons, etc. Poét. Dan»
le moule profond, — , descends esclave, Tu vas remonter empe-
reur, A. BARBIER, lamôes, Idole. Un objet de — , et, ellipt,
On — . Spécialt. En parlant de médailles de divers mo-
dules. Grand, moyen, petit — . Poét. Le — sonore, les cloches.
Le — qui tonne, le canon. || Fig. Un cœur de — , insensi-
ble à la crainte, à l'émotion. Ces âmes de — que rien n'a-
mollit, BOURD. 2e Exhort. Charité envers les pauvres, 2.
Une œuvre coulée en —, faite pour résister au temps.
BRONZER [bron-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bronze, § 154. || xvi^ s. Bas de chamol»
bronzé, brant. ii, 172. | 1600. Pour bronzer la draperie des-
images, e. binet, Merv. de la nat. p. 228.]
Il 1° Revêtir d'une couche de bronze ou d'un enduit qui
imite le bronze. — une statue en plâtre. ||P. ext. (Technol.)
I 1. Teindre en noir. — des gants pour deuil. | 2. — du ma-
roquin, le passer au noir de façon à imiter la basane ve-
lue. I 3. Dorer, argenter, avec du métal en poudre et non
en feuille. | 4. Donner à un objet une teinte foncée qui
rappelle la couleur du bronze. Le feu a bronzé le canon du
fusil. Un teint bronzé par le soleil, n s'est bronzé dans ses voya-
ges. Spécialt. Maladie bronzée, affection anémique qui pro-
duit une coloration bronzée de la peau.
Il 2° Fig. Rendre dur comme le bronze. Son âme s'est
bronzée. C'est un homme bronzé contre toutes les émotions.
*BRONZIER [bron-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bronze, § 115. || Néolog.]
Il (Technol.) Fondeur en bronze. | Fabricant d'objets
en bronze.
BROQXJART. V. brocart.
*BROQUB [brok'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. brocco, m. 5. § 12. {Cf. broo-
coli.) Il 1640. Brocques de choux, ouD. broccoli.]
Il Petit rejeton du chou.
*BROQ1JEIiIN [brÔk'-lin; en vers, brô-ke-...] s. m.
BROQUER
— 304
BROUETTE
[ÉTYM. Dérivé du flam. brokkelen, mettre en pièces, §§ 10
et 100. Il Néolog.]
Il (Technol.) Débris de tabac.
"BROQUER [brô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde de brocher, au sens
anc. de piquer, § 16.]
Il (T. de pèche.) Transpercer avec l'hameçon (un petit
poisson destiné à servir d'amorce).
BROQUETTE [brô-kef] s. f.
[ktym. Forme normanno-picarde de brochette, § 16. ||
1565. Un miUier de clou appelé brocquette, dans gay, Gioss.
arch.]
Il Petit clou à tête, dont se servent les tapissiers. {Cf.
broquillon.)
•BROQUIIiLON[brô-ki-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de broque, forme normanno-picarde de
broche, §§ 16 et 107. || xvii" s. V. à l'arlicle.]
Il Vieilli. Petit clou à tête, dit plus ordinairement bro-
quette. De très petits clous, broquillons ou broquettes, liger,
Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec.
'BROSSAGE [brè-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brosser, § 78. || Néolog.]
Il Action de brosser.
"BROSSAILLE [brô-sày']. V. broussaille.
BROSSE [bros'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté dugerman. *burstja, chose hérissée,
dérivé de borste, poil (de cochon), §§ 6, 498 et 499. || (Au
sens II.) xn^ s. Aval ez brouces ne gaires loin d'iqui, Garin
le Loher. ii, p. 196. | (Au sens I.) xui^ s. Plus que serant
ne broisse, J. de meung. Test. 1576.]
I. Il 1° Réunion de faisceaux de crins, de soies de porc,
de brins de chiendent, etc., ajustés de niveau sur une pla-
que de bois, d'ivoire, etc., pour nettoyer, frotter, etc. 1 1.
— à tête ou à cheveux. — à habits, — à décrotter, dont on
frotte les vêtements, la chaussure, pour les nettoyer. —
à reluire, dont on frotte la chaussure pour lui donner du
brillant. | 2. — à ongles, à dents, etc. || P. ext. \ 1. Pinceau
avec lequel on étale la mousse de savon sur la barbe pour
la raser. | 2. Large pinceau dont se sert le peintre de bâ-
timent pour étaler les couleurs. | 3. Pinceau de soies de
porc dont se sert le peintre de tableaux. ( V. pinceau.) Fig.
Ce peintre a la — légère, il peint légèrement. || Fig. Barbe,
cheveux en — , droits, hérissés comme le poil d'une brosse.
Il 2o P. anal. \ 1. Houppe de poils qu'on remarque sur
le poignet ou le haut du canon des jambes de devant de
quelques mammifères ruminants du genre des Antilopes
ou de celui des Cerfs. | 2. Houppe de poils serrés et raides
qui se trouvent au tarse de quelques insectes et leur per-
mettent de se soutenir dans toutes les positions sur les
corps les plus lisses. ] 3. Houppe de poils serrés qui se
trouvent sur les pattes postérieures et le premier article
des tarses des abeilles et leur servent à transporter la
poussière des étamines.
II. P. anal. Vieilli. Broussaille. Spëcialt. (T. forest.)
Buisson planté sur la lisière d'un bois pour protéger les jeu-
nes arbres contre le vent ou contre la dent des bestiaux.
"BROSSÉE [brô-sé] S. f.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de brosser, § 45. || Nfolog.]
Il Très famil. Action de brosser (battre) qqn. Les ennemis
ont reçu une — .
BROSSER [brô-sé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérive de brosse, § 154. retz emploie la forme
brousser : n fallut se réduire au parti de brousser à l'aveugle,
IV, 51. {Cf. broussaille et rebrousser.) || 1374. Pour bruissier
-d'azur et estinceller d'or entour la nouvelle ymagene de Nostre-
Dame, dans delb. Rec]
I. V. tr. Frotter avec une brosse pour enlever la pous-
sière. Se — les cheveux. — son habit, et, ellipt, Se — , bros-
ser ses vêtements. Dans le môme sens, — qqn. | P. plai-
sant. Famil. — qqn, l'étriller, le battre. Fig. L'ennemi a
été brossé, complètement battu. || Spécialt. P. ext. — la
chaussure, les bijoux, l'argenterie, pour les faire reluire.
— le corps, les membres, les frictionner, pour activer la
circulation. | Fig. En parlant de qqn qui n'a pas de quoi
manger. Se — le ventre, faute de pouvoir le remplir. || —
le drap, le soumettre, après le foulage, à un brossage éner-
gique, pour relever les poils couchés. || P. ext. Frotter
en mouillant, avec une brosse, pour nettoyer. Se — les
dents, les ongles. — le linge. — un évier, un plancher, etc. |
Spécialt. (Peint.) Couvrir d'un enduit, d'une couleur.
avec le pinceau appelé brosse. — une toile. P. ext. Ce
bleau a été brossé (peint) en quelques heures.
II. Vieilli. V. intr. Froisser les broussailles, les h
sons en les traversant. — à travers les buissons, vauc
Q.-Curce, vi, 5. | Spécialt. (T. de chasse.) En parlanl
cerf, du chevreuil, et aussi du chasseur, traverserles fi
rés. Il Fig. Famil. n brossa à travers la compagnie et dispa;
st-sim. XI, 26. I P. ext. V. tr. Il travaille sans cesse à —
forêts, THÉOPHILE, Sat. 1. n brossa la chambre (la travi
vivement), st-sim. vu, 413.
BROSSERIE [bros' -ri ; en vers, brô-se-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brossier, § 68. || Néolog. Admis
1835.]
Il Fabrique, commerce de brosses.
BROSSEUR [brô-séur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brosser, § 112. || 1468. Texte de
nai, dans godef. Suppl. Admis agad. 1878.]
Il Celui qui brosse. Spécialt. Soldat qui brosse les
tements d'un officier, qui est chargé de son service p
culier.
BROSSIER [brô-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brosse, § 115. || 1597. Texte dans ■
DEF. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il Fabricant, marchand de brosses.
"BROSSURE [brô-sùr] s. f
[ÉTYM. Dérivé de brosse, § 111. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Couleur qu'on applique avec la brosse
les peaux à teindre.
BROU [brou] s. m.
[ÉTYM. Pour brout, broust, proprt, pousse verte,
brout.) j. THIERRY (1564) écrit déjà brou ; mais pourtan!
trouve encore brout de noix dansRiCHEL. (1680) etTH.coi
(1694).]
Il Enveloppe verte, fibreuse, coriace, qui revêt la coq
de la noix, de l'amande, de la noisette, etc. || P. ext.
de noix. [ 1. Couleur brune qu'on extrait de cette cm
loppe. I 2. Liqueur qu'on obtient en faisant macé:
brou de la noix dans de l'eau-de-vie.
"BROUAILLES [brou-ày'] s. f. pi.
[ÉTYM. Anc. franc, brueille, breuille, plus anciennt bui
du lat. pop. "bôtula, class. botulus, boyau, devenu *
*bocla, bueille, et, avec épenthèse de r, brueille. Le
loppement régulier de brueille a donné breuille, usU
core aujourd'hui à côté de brouailles. Sur le passage
brueille à brouaille, cf. ouaille, plus anciennt cueille. || xii
La breuille a fait richement enfoïr, Garin, dans du c. bi
Il Entrailles du poisson , de la volaille, du gibier,
vide. Il Spécialt. \ 1. Entrailles du hareng, de la
qu'on vide avant de les encaquer. | 2. (Vénerie.) Entrai!
du cerf, du chevreuil, qu'on donnait en curée aux chic
BROUÉE [brou-é] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de broue, que cotgr. enregistre au s^
de petit brouillard blanc, § 119. Le mot broue paraît i'
de la même famille que "brouet : du sens de bouill
nement (allem. brodeln, bouillonner) on a passé à C(
de vapeur, brouillard. || (Au sens fig.) xiiie s. Porcaqo
11 fist tele brouée, Audigier, dans godef.]
Il Vieilli. Brouillard. Et la — et les frimas, scarr. Vi
trav. 1.
BROUET [brou-è] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, bro, m. s. § 133. Bro
ital. brodo) est emprunté du radical german. bro, bru,
semble avoir eu le sens général de préparer (un alimi
par le feu, et qui se trouve dans l'allem. brodeln, bo
lonner, etbrot, pain, §§ 498 et 499. || xhi" s. Et bien se
qu'ele ne moille Ses dois en broez, j. de meung. Rose, 166
Il Vieilli. Aliment liquide, bouillon, jus, etc. Famil
d'andouilles, eau où l'on a fait cuire des andouilles, et
est bonne à jeter. Fig. Ses projets s'en sont allés en — <|
douilles, n'ont aboutie rien. || Spécialt. \ 1. Ghaudeatt
de bouillon, d'oeufs, de lait et de sucre, qu'on portait:
nouvelles mariées, aux femmes en couches. | 2. — i
mets grossier des Spartiates.
BROUETTE [brou-of] s. f.
[ÉTYM. Pour berouette (F. § 351), composé avecle
bis, deux fois, roue et un suffixe diminutif, §§ 133, 19"'
196. Il xiiie s. Brulette (1227), dans godef. Suppl. \
rouaite, mousket, Chron. 21329.]
Il 1" Anciennt. Chaise à porteur montée sur deux roi'
que l'on poussait ou que l'on traînait à bras
H
n!
:oi
oq
:t.
cm
H
; bui
'Il
âge I -
, Il XII
BROUETTEE
— 303 —
BROUILLON
~; /'. ext. Sorte de petit tombereau qu'on pousse ou
une à l'aide de deux brancards, et qui roule sur
11 (,, ,iie roue placée à l'arrière. Une — de jardinier, de
i£|)n, de terrassier.
moUETTÉE [brou-è-té] s. f.
; . Dérivé de brouette, § 119. || 1304. Broutée de tuille,
>i)EF. SuppL]
Charge d'une brouette.
aoUETTER [brou-è-té] v. tr.
1. Dérivé de brouette, § 154. || 1304. Brououter, dans
<uppl.]
I raiisporter dans une brouette.
ROUETTEUR, * BROUETTEUSE [ brou - è - teur ,
^. m. et /.
Dérivé de brouetter, § 112. || 1250. Broueteur, dans
.■c]
.1 lui, celle qui transporte dans une brouette.
=10UETTIER [brou-è-tyé] s. m.
■. Dérivé de brouette, § 115. || xive s. Brooutier,
la Montagne, dans godef. SuppL]
I nivi'ier qui roule la brouette.
IlOUHAHA [brou-à-à] s. m.
rvM. Onomatopée, § 32. || 1611. cotgr.]
jBruit de voix confus de gens qui se récrient sur qqch.
n - qui se fit dans le salon annonça le maréchal de Villeroy,
TM. 111,65. Spécialt. Bruit d'applaudissements. (Il) nous
T it qu'il faut faire le — , mol. Pre'c. rid. se. 9. De toute
a îmblée il a les brouhahas, la f. Ragotin, ii, 2.
tiROUI [brou-i] s. m.
[YM. Origine inconnue. {Cf. brouir.) || 1771. trév.]
Technol.) Chalumeau dont se sert l'émailleur.
iROXHLLAGE [brou-yaj'] s. m.
TYM. Dérivé de brouiller, § 78. || Néolog.]
Tf^ohnol.) Il lo Action d'étendre sur un champ les
~ mauvaises herbes arrachées, pour en faire une
fumier qu'on mêle à la terre en labourant.
J ' Parties pierreuses mélangées à la houille, qui, dans
•Miiiies, viennent interrompre la couche de charbon.
lOUiLLAMiNI [brou-yà-mi-ni] s. m.
l'YM. Altération par étym. pop. du lat. boli armenii,
y nie au génitif employée autrefois dans les recettes
1 ic;iles, § 509. || 1627. Battre les œufz avec leurs coquil-
!£ ariue et brouilliamini, de maricourt, dans delb. Rec]
i" Vieilli. Bol d'Arménie. (F. bol 1.) | P. ext. Em-
l e pour les chevaux où entre le bol d'Arménie.
l P. ext. Fig. Famil. (Sous l'influence débrouiller.)
il iision oh Ton a peine à se reconnaître. Il y a trop de
linarre là dedans, trop de — , mol. B. gent. ii, 4. (F. em-
riUamini.)
iJlOUlLLARD [brou-yàr] S. m.
TYM. Pour brouillas [cf. frimas, et le dérivé brouillas-
qui est encore dans Régnier, Ép. 1. (F. §62.) Brouillas
lérivé débrouiller, § 123; le sens propre est : chose
illée. Il (Au fig.) xme s. Par bruilaz et par barate, G. de
ZY, dans godef.]
Vapeur d'eau incomplètement condensée, qui flotte
i>artie de l'atmosphère voisine de la terre et en
ia transparence. U fait du — . Le — s'élève, tombe,
ssipe. Il Express, prov. famil. Une dette hypothéquée
js brouillards de la rivière, sur une garantie sans va-
ûuinze mil écus... assignés sur les brouillards de la rivière
3ire, FURET. Rom. bourg, i, 30. || Fig. Être dans les
illards, les fumées du vin. Avoir comme un — sur les
ne voir qu'à travers un — , voir trouble. | Avoir comme
• sur l'esprit, avoir des idées confuses. Les brouillards
métaphysique.
. Il l» Registre de commerce sur lequel on inscrit
liions courantes, en attendant qu'on les reporte
urnal, sur le grand livre.
■i° P. ext. Papier — . | 1. Papier non collé qu'on ap-
l|ie sur une feuille fraîchement écrite, pour boire le
" '" ■ de l'encre. [Syn. buvard.) | 2. Papier non collé
niploie pour filtrer les liquides et pour faire cer-
, ^- aisements.
«ROUILLASSE [brou-yas'] s. f.
TYM. Subst. verbal de brouillasser, § 52. || Néolog.']
''"amil. Brouillard qui tombe en gouttelettes fines.
JROUILLASSER [brou-yà-sé] v. impers.
TYM. Dérivé de brouillas, anc. forme de brouillard,
i. Au xvic s. on trouve un autre verbe brouillasser
DICT. FRANC.
(brouillasser le papier, a. mizauld, dans delb. Rec), dérivé
directement de brouiUer. || Néolog.]
Il Faire du brouillard. Il brouillasse.
BROUILLE [brouy'] s. f
[ÉTYM. Subst. verbal de brouiller, § 52. Les plantes dites
brouilles doivent ce nom à l'enchevêtrement de leur tige.
Il (Au sens I.) Admis acad. 1798.]
I. Famil. Altération momentanée dans les rapports
d'affection, d'amitié, entre deux personnes, n y a de la —
dans le ménage, n y a — entre eux. Être en — avec qqn. {Syn.
brouillerie.)
II. I 1. Fétuque flottante, plante graminée dont on se
sert pour litière, pour natte. | 2. Renoncule aquatique.
BROUILLEMENT [brouy'-man ; en vers, brou-ye-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brouiUer, § 145. || 1420. Brullement,
dans GODEF. SuppL \ 1520. Broullement, fabri, dans delb.
Rec. I 1584. Brouillement, bouchet, Serées, in, 144.]
Il Peu usité. Action de brouiller. || État de ce qui est
brouillé.
BROUILLER [brou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. Qqns le rattachent à breull;
d'autres, à l'allem. brodeln, bouillonner : aucune hypo-
thèse n'est satisfaisante. || xv^ s. n n'eut guère aie avant
que le ventre lui brouillast. Cent Nouv. nouv. 79.]
Il 1° Mêler de manière à rendre trouble. — du vin, le
rendre trouble en remuant le tonneau , la bouteille, de
manière que le dépôt se mêle avec le vin. Des œufs brouil-
lés, qu'on fait cuire en amalgamant le blanc et le jaune.
I — les couleurs d'un tableau. Un teint brouillé. | — les fils d'un
écheveau, et, absolt. Elles filaient si bien, que les sœurs filan-
dières Ne faisaient que — au prix de celles-ci, la f. Fab. v, 6.
Spécialt. (Géologie.) Roche brouillée, veinée irrégulière-
ment en tous sens. — une serrure , un timbre, en déran-
geant les pièces. Fig. On dit que son timbre (son cerveau)
est brouillé, rag. Plaid, i, 1. Une idée obscure de la puissance
divine... brouillée avec les images venues par leurs sens, boss.
Hist. univ. ii, 2. — les cartes, et, fig. détruire l'accord
entre les personnes, l'harmonie entre les choses. Ron-
sard... Réglant tout, brouilla tout, boil. Art p. 1.
Il 2° Fig. Rendre confus. — la vue, la rendre trouble.
— les idées, l'esprit de qqn, et , p. ext. — qqn. Ce mot de
« grâce » me brouille, pasc. Prov. 4. L'amour lui brouille la cer-
velle, n faut que quelque chose ait brouillé sa cervelle, MOL.
Amph. Il, 3. Tout cela se brouille dans ma tête. Sa mémoire
se brouille. 11 s'est brouillé dans son discours. — les choses en
parlant. Que nous brouilles-tu ici de ma fille? MOL. Av. V, 3.
(T. de manège.) Ce cheval se brouille, confond les mouve-
ments. I — les affaires. Les affaires se brouillent. Le temps se
brouille, s'assombrit. || P. ext. Troubler l'union entre les
personnes. — deux amis, un ménage. Ils sont brouillés en-
semble. Se — avec qqn. Noailles, brouillé avec le roi, jusqu'à
être presque perdu, st-SIM. i, 247. Étant... Vous et le genre
humain si fort brouillés ensemble, MOL. Mis. i, 1. | P. ext.
Famil. Se — avec la justice, avoir des démêlés avec elle.
Être brouillé avec le bon sens, la vérité, être en désaccord
habituel avec le bon sens, la vérité.
BROUILLERIE [brouy'-ri ; en vers, brou-ye-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brouiller, § 69. || 1418. Brùillerie, texte
lorrain dans godef. SuppL]
Il 1" Altération qui survient dans les rapports d'affec-
tion, d'amitié, entre des personnes. Les piques etlesbrouil-
leries qui naissent si aisément de ces sortes d'affaires, ST-SiM.
I, 162. Il P. ext. Vieilli. Discorde politique. Quelque — en
la ville excitée, corn. Pomp. iv, 2.
Il 2° Désaccord entre les choses. En faisant comparaison
des lettres, je trouvais de la — avec les autres, boss. Lett.
abbat. 137.
Il 3» P. ext. Vieilli. Menus objets jetés pêle-mêle. Ce
que vous cherchez est parmi de petites brouilleries dans une
cassette, richel. Dict. {Syn. fouillis.)
BROUILLON [brou-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brouiUer, § 104. || (Au sens I.) xvi^ s.
CALV. Vraie Façon de réformer l'Êgl. p. 224, Fick. | (Au
sens II.) 1642. oud.]
I. Celui qui brouille les choses. Que je gâte en — toutes
tes fourberies, mol. Et. ii, 11. | Adjectivt. Ce démon — dont
il est possédé, mol. Et. V, 2. || P. ext. Aufém. Ces humeurs
brouillonnes et inquiètes, desc. Méth. 2. Non, brouUlonne, non,
tune sais pas encore ce que tu dis, mariv. Préj. vaincu, se. 8.
20
BROUILLONNER
— 306
BRUANT
II. Ce qui est brouillé, confus. Spe'cialt. Travail des-
tiné à être recopié, et qui reçoit des corrections, des ra-
tures, etc. Le — d'une lettre. Un cahier de brouillons. || P. ext.
Vieilli. Cahier, livre de commerce dont les indications
doivent être recopiées sur le journal. {Syn. brouillard.)
*BROUILLONNER [brou-yô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de brouillon, § 154. |1 Néolog.]
Il Faire en brouillon. — une lettre.
BROITIR [brou-ir] v. intr.
[ÉTYM. Ane. franc, bruir, brûler, emprunté du haut
allem. bruejen. m. s. §§ 6, 498 et 499. {Cf. bruir.) || xii" s.
Ens en un feu bruïr, Raoul de Cambrai, 332.]
Il (Agricult.) Brûler. (Se dit de l'action du soleil sur les
plantes attendries par la gelée blanche.) Le soleil a broui
jusqu'aux feuilles de ces arbres.
BROUISSURE [brou-i-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brouir, § lli. {Cf. broussure, buissure.)
Il 1645. Brouissure de vignes, en. pajot, dans delb. Rec.
Admis ACAD. 1762.]
Il État de ce qui est broui. P. ext. Ce qui est broui. La
—, c'est-à-dire les feuilles brouies, liger, Nouv. Mais. rust.
dans DELB. Rec.
BROUSSAILLE [brou-sày'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brosse, § 95. On trouve fréquemment
brossaille aux xvii" et xviiie s. et encore dans acad. 1835. ||
1564. Broussaille, J. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il Touffe d'épines, de ronces enchevêtrées, qui crois-
sent dans les terrains incultes. (S'emploie surtout au
plur.) Passer à travers les broussailles. Faire un feu de brous'
sailles sèches. || Fig. S'échapper par les broussailles, se tirer
d'affaire par des moyens détournés. || P. anal. Sourcils en
—, drus et emmêlés.
"BROUSSAILLER [brou-sà-yé] v. tr.
[ÉTYM. DérivédebroussaiUe, §154.||xviies. F. à'I'article.]
Il Vieilli. Brouter les feuilles des buissons. Les vaches
broutent et broussaillent et paissent l'herbe moins assidûment
que les chevaux, liger, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec.
'BROUSSE [brous'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. brousso, m. s. d'o-
rigine inconnue, § 11. || xvi'' s. Brosse, seré ou recuyte,
DESDIER, Honn. Volupté, dans godef. Suppl.]
Il Dialect. (Midi). Caillé de lait de chèvre ou de brebis.
'BROUSSER [brou-sé]. V. brosser.
BROUSSIN [brou-sin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *bruscinum, dérivé hypothétique de
brûscum (ce dernier est dans pline au sens debroussin),
§ 100. *Bruscinum est devenu *brucsinum, broissin (forme
fréquente en anc. franc.), broussin, §§ 419 et 291. || 1487.
Couteaux... à manches de broissin, dans gay, Gloss. arch.]
Il Excroissance ligneuse qui dans certains arbres (éra-
ble, frêne, buis, etc.) présente des veines variées, et
qu'on utilise pour les ouvrages d'ébénislerie, etc.
* BROUSSURE [brou-sùr] s. f.
[ÉTYM. Peut-être altération de brouissure. (F. ce mot.)
Il Néolog.]
Il Dialect. La rouille, maladie du blé.
BROUT [brou] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de brouter, § 52. || xii^ s. Le brost
desdaigne et la racine, Partenopeus, 528.]
Il 1» Vieilli. Action de brouter. Le nuisant broust des
troupeaux affamés, d'aub. Cre'ation, 5.
Il 2" Ce que broute le bétail. Spe'cialt. Jeune pousse
des arbres au printemps. Spécialt. Mal de — (dit aussi
mal de bois), maladie intestinale qui attaque les bestiaux
lorsqu'ils ont mangé du brout avec excès.
"BROUTAGE [brou-laj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brouter, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) || 1° Saccade du tour sur l'outil à guillo-
cher, qui rend la gravure inégale.
Il 2o P. ext. Soubresaut de la pâte dans les moules du
potier.
BROUTANT, ANTE [brou-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de brouter, § 47. || xvi» s. La brou-
tante chevrette, R. et a. d'aigneaux, dans delb. Rec]
Il Qui broute. Spécialt. (Chasse.) Bêtes broutantes, cerf,
daim, chevreuil, etc.
*BROUTEMENT[brout'-man;enz;er5,brou-te-...]5.wi.
[ÉTYM. Dérivé de brouter, § 145. || xvic s. Broutement des
chèvres, du pinet, dans godef, Suppl.]
U ±° Action de brouter.
Il 2° Fig. (Technol.) Saccade du tour à guillocheri:
rend la gravure inégale.
BROUTER [brou-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du german. bruston, jn. s. §g 7, ;
et 499. Il xil" s. Plus que la chievre ne s'apese Des chous bru
ter, BENEEIT, Ducs de Norm. 12655.] flJI
I. F. tr. (En parlant des animaux.) Manger l'h^Pf
les jeunes pousses, en les coupant, en les arrachant av.
les dents. — l'herbe. Absolt. Dès que les chèvres ont brou
l.\ F. Fab. XII, 4. Il Proverbt. Où la chèvre est attaché
faut qu'elle broute, il faut tirer le meilleur parti d'uiK
tuation dont on ne peut sortir.
II. P. anal. (Technol.) Mordre irrégulièrement le hn
le métal, en parlant de l'outil du guillocheur qui reg
des secousses du tour.
BROUTILLE [brou-tïy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brout, § 88. || 1403. Texte dans go
Suppl.]
Il lo Pousse menue. || Spécialt. \ 1. Menue brancT
coupée, servant à faire les petits fagots. | 2. Bourgr
axillaire de la vigne.
Il 2» Fig. Famil. | 1. Objet de peu de valeur. Spéciu
(Bijouterie.) Menus morceaux, débris d'or, d'argent, ^
ne sont bons qu'à être fondus. Acheter des broutilles, d.
— . I 2. Choses de peu d'importance. Ne plaider que la -
les petites causes. Amelot... leur laissait la —,st-sim. vu,'
* BROYAGE [brwà-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de broyer, § 78. || Néolog.]
Il Action de broyer.
* BROYE. F. broie.
BROYER [brwà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du german. brekan (allem. mod. br
chen), briser, devenu breier, broyer, §§ 6, 498 et 499.
xiii"^ s. Si l'a au pumel de s'espee Broiie et d'iauwe destrempe
BEAUMAN. Jehan et Blonde, 3531.]
Il Réduire un corps dur en parcelles infiniment petid
par le choc ou la pression d'un corps plus dur. — du suc;
— des pierres, du plâtre. — du grain. Pain broyé {vieilli), p
de fine farine, que devait faire un apprenti boulanger p^
être reçu maître. || Spécialt. — le chanvre, écraser lesti;-
pour en séparer la matière textile, j Avoir une main broyL
P. hyperb. — la main à qqn, la lui serrer trop fort, j]
ext. Écraser en délayant de manière à réduire en pà
— des couleurs. — les aliments. (Animaux qui) broient en:
leurs dents les noyaux des fruits, ch.\teaubr. Atala, pi\
I Fig. Famil. — du noir, avoir des idées noires, trisHI
BROYEUR [brwà-yéur] s. m. VI
[ÉTYM. Dérivé de broyer, § 112. || 1422. Broyeur aumo
tier, dans douet d'arcq, Pièces relat. à Ch. VI, i, 433.
Il Celui qui broie.
BROYON [brwà-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de broyer, § 104. On écrit qqf brayon
xvii^ s. Il xii" s. S'adonc le coneiissent, cheùz fust ou broie
J. bodel, Saisnes, tir. 127.]
Il Ce qui sert à broyer. || Spécialt. \ 1. Espèce de m
lette en bois qui servait à broyer et à étaler l'encre d'i:
primerie. | 2. Pilon de bois dont on se sert pour écra-
la chaux, le sable, dans la préparation du béton. | 3. Sor
de piège à prendre les bêtes puantes.
BRU [bru] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du goth. bruths, m. s. §§ 6, 498 et 4'.
{Cf. allem. braut, angl. bride, fiancée.) La forme actuel
sans s ou 2 final, se trouve dès le commencement t
xvio s. Il xii^ s. Et le père et le fiz et la broiz et l'oisur, gak
DE PONT-STE-MAX. St Thomas, p. 163, Bekker.]
Il Par rapport à un père, à une mère, la femme de le
fils. {Cf. bruman.)
BRUANT [bru-an] et, vieilli, BRÉANT [bré-an] s. >
[ÉTYM. Pour bruyant, subst. particip. de bruire, § i
Les noms de bri-bri, clameux, crécelle-de-lépreux, donn
au bruant, confirment l'étym. ; toutefois la forme uréai
plus usitée que bruant au xviie s. , se rattache difficileme
à bruyant. On a proposé d'y voir une altération de 1';
lem. dialect. emberhig (par aphérèse et métathèse breem
ce qui est peu probable, j. thierry (1564) paraît disti
guer le bréant du bruant. || 1555. Le bruant semble brui
en chant, p. belon, dans godef. Suppl.] a
Il Passereau conirostre, voisin du verdier. {V. Bn>Hl
rize.) — commun, dit verdier des oiseleurs. — des haies, a||
verdier des haies, bribri, ou grigri.
BRUCELLE
— 307 —
BRULE-AMORCE
]IUCEL1.E [bru-sèl] s. f.
; vM. Alléralion de berceUe. (F. ce mot.) || 1751. en-
\(Imis ACAD. 1835.]
i I uol.) Petite pince des horlogers, à branches fines,
^ ,a.^ir les menus objets. (S'emploie surtout au plur.)
■j;RUCHE [brûch'j s. m.
I VM. Emprunté du lat. bruchus, grec Pp'j;j(Oi;, han-
Néolog.]
oie voisin du charançon, dont la larve détruit
-, s, les pois, les lentilles.
:;uGNON [bru-non] s. m.
'. Emprunté du provenç. mod. brugnoun, pour pru-
/. s. qui se rattache au lat. prunum, prune, par
ne hypothétique *pruiiiônem, § 11 ; le brugnon se
le de la prune par sa peau, ricuel. 1680 donne
t brignon, mais fait remarquer que « le grand et
0 » est pour brugnon. )| xvi"^ s. Brignon muscat, Jeu
"liile, dans littré.]
rié de pèche à peau lisse, à chair ferme, adhé-
: noyau.
]aUINE [bruin'; en vers, bru-in'] s. f.
IJ'YM. Se rattache au radical german. de brouée (F. ce
-• "iodifié sous l'influence du lat. pruina, gelée blanche,
lie s. La broïne prent fort a espessier, Couronn. de
■J27.]
' fine et froide, résultant de la condensation du
1(1. La — à son choix s'épart sur les humains, CORN.
,v //n', 147.
:iUlNÉ, ÉE [brui-né; en vers, bru-i-né] adj.
. Dérivé de bruine, § 118. || 1564. j. Thierry, Dict.
U.]
1 MU a souffert de la bruine. Blé — .
lilUINER [brui-né ; en vers, bru-i-né] v. impers.
^ ■^■^'. Dérivé de bruine, § 154. || 1564. j. thierry, Dict.
<t de la bruine. II a bruiné ce matin. Cette eau re-
Œj3 sur soi-même Et fume presque en bruinant, Mazarina-
e'Berne ridic.
RUIR [bru-ïr] v. tr.
VM. Forme primitive de brouir(F. ce mot), où se
X e l'idée de vapeur, contenue aussi dans brouet et
ne. '\ (Au sens technique.) 1751. engycl.]
Technol.) Assouplir (les pièces d'étoffe) en les fai-
i| passer à la vapeur.
lUIRE [bru-Ir; au xvii" s. bruîr] v. intr.
'YM. Origine incertaine. Le mot remonte à une forme
ithétique du lat. pop. qui serait * brûgere pour le franc. ,
re pour le provenç., î'ital., etc. Peut-être du lat. ru-
li^proprt, rugir), combiné avec le radical gaulois brag,
c' orrespond au lat. fragor, bruit. {Cf. braire.) On trouve
C3rouire pour bruire au xvie s. et au commencement
vn^ : Un torrent de feu qui brouissait en tournant, CY-
), llist. coin. 12. Il xiio s. Bruient li mont et de ça et de
oncev. tir. 219.]
l" Vieilli. Faire du bruit. Si le ciel est serein, quand
a ton tonnerre, ROTROU, Innoc. infid. v, 4.
2» De nos jours (verbe défectif, où le part. prés,
mt tend à être remplacé par une forme nouvelle,
sant, faite sur le modèle de bruissement, d'où un nou-
nparfait je bruissais, et un nouveau subj. que je bruisse,
, faire entendre une succession confuse de petits
s. On entend — la mer. Le vent bruit dans les feuilles,
asectes bruissaient dans l'herbe. Faire — ses fuseaux (en
t), et, fig. faire du bruit dans le monde. Vous voyez
is un temps que le vin émétique fait — ses fuseaux, mol.
uan, III, 1.
RUISINER [brui-si-né] v. tr.
TYM. Dérivé de bruisier, anc. forme de briser ( F. ce
, § 168. Il 1751. ENCYCL.]
Technol.) Moudre (la drèche qui sert à fabriquer la
iWIssEBlENT [bru-ïs'-man ; en vers, -i-se-...] s. m.
FYM. Dérivé de bruire, considéré à tort comme un
e delà 2e conjug. § 145. cotgr. ne connaît que bruie-
, bruiment, fréquent en anc. franc, cyrano, Hist. com.
smploie brouissement pour bruissement. || xvi<= s. Vous
esbahi de l'amas des nuages et du terrible bruissement du
PREss.\c, Sénèque, dans delb. Rec]
succession confuse de petits bruits. Le — des feuilles,
nsectes, des vagues. Le — d'un carrosse la br. 7.
BRUIT [brui] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de bruire, d'après un type du
lat. pop. "brûgitum, §§ 396, 290 et 291. || xiio s. Granz est U
bruiz de la gent paienor, Roncev. tir. 113.]
Il 1° Son ou réunion de sons résultant de vibrations
irrégulicres, qui ne se rapportent pas à une échelle mu-
sicale. Faire entendre du — . Le — du tambour, du canon. En-
trer, sortir, faire qqch sans — . Faire plus de — que de beso-
gne, parler beaucoup et agir peu. || Spécialt. \ l. Bruits du
cœur, de la poitrine, qui font connaître, par l'auscullation,
l'état des organes circulatoires, respiratoires, etc. | 2. —
de mer, bruit que fait l'air en pénétrant dans certains co-
quillages. Il P. ext. I 1. Mouvement tumultueux, vivre dans
la retraite, loin du — de la ville. Se retirer loin du — du monde.
I 2. Mouvement séditieux. On craint du — dans la ville.
Il 2° Mouvement par lequel on attire l'attention du pu-
blic sur qqn, sur qqch. {Syn. éclat, fracas.) Vous êtes bien
ridicules de faire du — pour ces propositions, pasc. Prov. 1.
Je serais d'avis que vous ne fissiez point de —, MOL. Scap.
i, 4. Là, le chantre à grand — arrive et se fait place, boil.
Lutr. 5. Spécialt. Chasser à grand — (à cor et à cri), avec
meute, piqueurs, etc. Fig. Se divertir sans —, en secret;
à petit —, discrètement. Je me divertirai à petit —, mol. D.
Juan, V, 2. Faire beaucoup de — de qqch. n a fait un grand —
de l'amitié qu'il a pour moi, sÉv. 478. || Spécialt. Action de
faire parler de soi. Faire du — . Le — qu'elles (ces actions)
font déjà dans le monde, BOSS. P. Bourgoing, préamb. Le —
de ses exploits se répand. 11 n'est — que de cela. Vieilli. Avoir
— (réputation) de qqch. Femmes qui n'avaient pas le — de se
soucier beaucoup d'entendre le salut, st-sim. ix, 424. Votre
seul — range tout sous vos lois, rotrou, Dom Bernard, ii,
3. Il P. ext. Ce qu'on dit de qqn, de qqch. Un — assez
étrange est venu jusqu'à moi, rac. Iph. iv, 6. Il court de
mauvais bruits sur son compte. Le — public. Apprenant du —
commun les opinions qu'on en aura, DESG. Met h. 1.
*BRÛUVBLE [brù-làbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 93. || xvi^ s. rab. m, 22.]
Il Qu'on peut brûler. | Fig. Qui mérite d'être brûlé.
Deux tomes très condamnables et très brûlables, volt. Lett.
à d'Argental, 13 avril 1773.
* BRÛLAGE [brù-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 78. || xvic s. vauq. de la
FRESN. dans godef. SuppL]
Il Action de brûler. {Spécialt. (Technol. ) Action de
brûler les herbes, les plantes desséchées qui couvrent un
champ, pour en répandre les cendres sur le sol.
BRÛLANT, ANTE [brù-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de brûler, § 47. 1| xyi^ s. Une brus-
lante rage, J. du bellay, Enéide, 4.]
Il 1° Qui se consume par le feu. A la lueur de nos palais
brûlants, rac. Andr. m, 8. j] Fig, Un cœur — d'amour. Brû-
lants (des passions humaines) et priants, mol. l'art, i, 5.
Une âme brûlante de charité. Ellipt. — de vous voir (du désir
de vous voir), rotrou, Agés, iv, 1.
Il 2° Qui, étant en feu, consume. Des torrents de lave brû-
lante. Des cendres brûlantes. Marcher sur un terrain — , et,
fig. traiter un sujet trop délicat. Une question brûlante, très
délicate à traiter. || P. ext. Qui fait éprouver une sensa-
tion de chaleur excessive. Le poêle est — . Une tisane brû-
lante. Le soleil, l'air est — . Les sables brûlants. P. anal.
Avoir la peau brûlante. Une fièvre brûlante. || Fig. Un zèle — .
Une éloquence brûlante. Des pages brûlantes d'enthousiasme.
BRÛLÉ , ÉE [brû-lé] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Adj. particip. de brûler, § 44. || xii^ s. Li cuirs de
la cambrete crepist a la bruUee, Alexandre, dans godef.]
Il Consumé par le feu. Du pain — . De l'oignon — . | Fig.
Un cerveau —, une tête brûlée, un homme très exalté.
Il Substantivt. \\ !<> S. m. Ce qui est brûlé. Cela sent le
—, a l'odeur d'une chose brûlée. Fig. (par allusion aux
hérétiques qu'on brûlait). Une personne, une opinion qui sent
le —, suspecte. Cela sent le —, cette affaire prend mau-
vaise tournure. Spécialt. (Orfèvrerie.) Le —, métal retiré
des cendres des galons d'argent, d'or, qu'on brûle.
Il 2o S. f. Brûlée. | 1. Sorte de coquillage, ainsi dit à
cause de sa couleur noirâtre. [Cf. allem. brandmuschel,
7n. s.) \ 2. Maladie du ver à soie. {Cf. ital. calcinaccio,
m. s.)
* BRÛLE-AMORCE [brul-"a-môrs'] s. m.
[ÉTYM. Composé de brûle (du verbe brûler) et amorce,
§ 209. Il Néolog.]
BRULE-BOUT
308 —
BRUMAILLE
Il (Marine.) Instrument avec lequel on brûle des amor-
ces, comme avec un fusil, pour certains signaux de nuit.
*BRXJLE-BOUT [brul-bou; en vers, brù-le-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brûle (du verbe brûler) et bout, § 209.
Il Néolog.]
Il Support garni d'une pointe, sur laquelle on pique les
bouts de bougie pour les exhausser de manière à ce qu'ils
puissent brûler entièrement. {Syn. binet, brûle-tout.)
*BRÛIiE-GUEUIjE [brul-ghéul; en vers, brù-le-...]
s, m,
[ÉTYM. Composé de brûle (du verbe brûler) et gueule,
§ 209. Il Néolog.]
Il Trivial. Pipe à tuyau très court.
BRÛLEMENT [brul-man ; en vers, brù-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 145. || xii^ s. El vent de bruil-
lement, Psaut. de Cambridge, xlvii, 7.]
Il Action de brûler.
BRÛLE-POURPOINT (A) [à-brul-pour-pwin ; en vers,
-brù-le-...] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, brûle (du verbe brûler) et pour-
point, § 212. Il 1680. RICHEL.]
Il Tirer sur qqn — {vieilli), tirer un coup de feu de si
près qu'on brûle le pourpoint de l'adversaire. {Sijn. à
bout portant.) || Fig. Faire, dire qqch à qqn —, brusquement
et en face.
* BRÛLE -QUEUE [brul-keu; en vers, brù-le-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de brûle (du verbe brûler) et queue,
§ 209. Il 1785. ENGYCL. MÉTH.]
Il (Art vétérin.) Fer rouge pour cautériser et arrêter
l'hémorragie quand on coupe la queue du cheval.
BRÛLER [brù-lé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du bas lat. 'brustulare, m. s. devenu *brust'lar,
brusler, brûler, §§ 336, 370, 295 et 291. *Brustulare est une
altération du lat. ustulare due à l'influence du radical ger-
man. bren-, qui signifie également brûler. || xi^ s. Brusler,
Voj/. de Charl. à Jérus. dans delb. Bec]
I. V. tr. Il 1° Consumer, détruire par l'action du feu.
— une maison, des livres, des papiers. Les anciens brûlaient
les cadavres. — qqn sur le bûcher. Il fut brûlé vif. — la flotte
ennemie. — ses vaisseaux, de manière à ne plus pouvoir se
rembarquer, et, fig. s'enlever tout moyen de revenir en
arrière dans une entreprise. — ses livres, probablement
comme l'alchimiste qui brûle jusqu'à ses livres pour
chauffer ses fourneaux. J'y brûlerai mes livres, ou je rom-
prai ce mariage, mol. Pourc. I, 3. Un papillon qui se brûle à la
chandelle, et, fig. Se — à la chandelle, s'abandonner incon-
sidérément à qqch de séduisant. | Spe'cialt. — du bois, du
charbon, etc., pour le chauffage. — de la bougie, du gaz,
de l'huile, du pétrole, etc., pour l'éclairage. — des parfums.
Il n'a pas daigné — de l'encens sur mes autels, fén. Tél. 8.
Fig. — de l'encens devant qqn, lui faire entendre des louan-
ges flatteuses. Une amorce brûlée, pour mettre le feu à la
charge d'un fusil, d'un pistolet. La place fut prise sans —
une amorce, sans tirer un coup de feu. || Fig. Supprimer.
— un relai, une étape, passer l'endroit où est le relai, le
terme de l'étape, sans s'y arrêter. — la politesse à qqn, le
quitter brusquement sans prendre congé. — une carte au
jeu, la jeter de côté. P. anal. Être brûlé, à certains jeux
de cartes, être mis hors du jeu, quand on a dépassé un
certain nombre de points.
Il 2° P. ext. Altérer par l'action du feu ou d'une cha-
leur intense. Il s'est brûlé la main en touchant le feu. 11 s'est
brûlé la langue en mangeant. | Spécialt. Carboniser en fai-
sant cuire. Le boulanger a brûlé le pain. Le rôti est brûlé, j
P. anal. Avoir les yeux brûlés par une lumière trop vive. | P.
ext. — la cervelle à qqn, lui mettre une balle dans la tète
en tirant de près. || Le soleil brûle la terre, les plantes. || (T.
de cuisine.) Modifier par l'action du feu. — du café, tor-
réfier le grain avant de le moudre. | — de l'eau-de-vie, du
rhum, pour faire du punch. | — du vin, le distiller pour en
faire de l'eau-de-vie. | P. anal. Vin brûlé, vin qu'on a fait
chauffer avec du sucre et des épices. 1 Crème brûlée, faite
avec du lait, des œufs et du sucre brûlé (caramel). || P.
ext. — un cochon, le flamber pour débarrasser la peau
des poils. Il Fig. — le pavé, aller très vite (les roues
s'échauffant par le frottement lorsqu'elles tournent rapi-
dement). P. anal. — les planches, en parlant de l'acteur
qui parcourt vivement la scène, qui joue avec feu.
Il 3o Consumer, altérer, modifier par une action sem-
blable à celle du feu. — avec la pierre infernale. L'eau-forte
brûle les tissus. La gelée a brûlé la vigne. La neige brûle 11 i
chaussure. Le poivre brûle la langue. Cette liqueur brûle le gc '
sier, l'estomac. Il a le sang brûlé par l'abus des liqueurs, h
brûlé parla fièvre. Certains engrais, certaines cultures brùl
(épuisent) la terre. Hareng brûlé, corrodé par le sel.
II. V. intr. Il 1» Se consumer par l'aclion du feu.
maison brûle. Le bois brûle dans la cheminée. La bougie br
dans le chandelier. || Fig. \ 1. Très famil. Le torchon brûle,
ménage est en feu, le mari et la femme se querellent \
lemment. | 2. Le tapis brûle (T. de jeu), plaisanterie pi
avertir le joueur de regarder le tapis et lui faire rem
quer qu'il n'a pas mis son enjeu. | 3. Être tout près
trouver (en parlant de celui qui, dans certains jeux, d.
trouver qqch). «■
Il 2» S'altérer par l'action du feu ou d'une chalea4HI
tense. Le rôti brûle. On a laissé — le pain. ■'■
Il 3" Fig. Avoir la sensation d'une chaleur très vi
Je sentis tout mon corps et transir et —, rac. Phèd. i, 3.
tête, les mains lui brûlent, Fig. Les pieds lui brûlent, il
peut tenir en place, il a hâte de s'en aller.
Il 4° Ressentir un vif désir, une vive ardeur. — d'un
ardeur généreuse. Il brûle du désir de s'instruire. Ce zèle dm !
brûlait David, bourd. 2« Jugem. dern. 1. Vous brûlez de m .
suivre, rac. Ath. iv, 3. n brûle d'amour pour elle, et, absoh J
Vous aimez, vous brûlez, rac. Phèd. i, 1. '
BRÛLERIE [brul-ri ; en vers, brù-le-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 69. || (Au sens 1°.) 1417. Bm
lerie, dans godef. Suppl. \ (Au sens 2°.) 1789. encyl
MÉTii. Admis ACAD. 1835.]
Il 1" Famil. Action de brûler, n fut, après la pleurer
Question de la —, scarr. Virg. trav. 6.
Il 2° Lieu où l'on brûle. Spécialt. Distillerie d'eau-ii
vie.
BRÛLE-TOUT [brul-tou ; en vers, brù-le-...] s. ma—
[ÉTYM. Composé de brûle (du verbe brûler) ettout,|fll
Il Admis ACAD. 1835.] ^1
Il Petit support garni d'une pointe sur laquelle on i
que la bougie pour qu'elle puisse brûler entièremern
{Syn. binet, brûle-bout.) ~
BRÛLEUR, *BRÛLEUSE [brù-léur, -leuz'] 5. ?n. _
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 112, || (Au sens 1°.) xm'
Texte dans godef. Suppl. \ (Au sens 2".) Néolog.]
Il 1° Celui, celle qui brûle qqch. — de grange, PA?
Prov. 8. I Spécialt. — de vin, distillateur.
Il 2° S. m. Ce qui sert à brûler. Spécialt. Appareil ]
le chauffage à gaz.
* BRÛLIS [brù-li] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 81. 1| 1405. Mètre leur ber
en pastiu-e ou bruleis, la ou le feu avra couru, dans GOUt
Suppl.]
Il (T. forest.) Portion de forêt incendiée; porlioal
champ dont les herbes ont été brûlées. ( V. brûlage.)
"BRÛLOIR [brù-lwàr] *. m.
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 113. || Néolog.]
Il Réchaud sur lequel on fait tourner un cylindre, m
sphère en tôle, pour griller le café en grain.
BRÛLOT [brù-16] S. m,
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 136. || 1642. Brusleau, oun
167l. Brulos ou navires sorciers pleins de feu d'artifice, (
et coût, de la mer, dans delb. Rec]
Il Bâtiment chargé de matières combustibles, destine
incendier les vaisseaux ennemis en les abordant. |i Fi
Cet homme est un —, un boutefeu. || P. ext. Eau-de-vii
rhum auquel on met le feu pour faire du punch. || P. anu
I 1. Vieilli. Mets trop épicé. | 2. Lepte automnal, inseci
qui s'attache à la peau et y cause des démangeaisons.
BRÛLURE [brù-lùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brûler, § 111. || xnio s. Bruleure, G. i
coiNCY, dans godef. Suppl.]
Il l» Vieilli. Action de brûler. La — de Troie, rkgnari
Ret. impr. se. 20.
Il 2° P. ext. Lésion produite sur une partie du cori
par l'action du feu, d'une chaleur intense ou d'une sub
tance corrosive Liniment pour les brûlures. | P. anal. Ave
une — à sa robe, à son habit.
Il 3» Maladie des plantes grillées par un soleil arden,^
ou par la gelée. | Maladie inflammatoire des moutons. "
"BRUMAILLE [bru-mày'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brume, § 95. || 1783. encycl. MET
Il (Marine.) Petite brume.
Il
bef
4
BRUMAIRE
309 —
BRUSQUER
llUMAIRE [bru-mer] s. m.
;. Dérivé de brume, § 248. || 1793. Mot dû à fabre
\ (Irais ACAD. 1798, SiippL]
vième mois du calendrier de la république fran-
iimnençant le 23 octobre et finissant le 21 no-
. Le coup d'État du 18 — .
]iUMAI., ALE [bru-màl] adj.
\ \i. Emprunté dulat. brumalis, m. s. de bruma, brume.
. Cercles... brumal et austral, J. DU vignay, Miroir-
.s DKLB. Rec. Admis acad. 1762.]
I Jiii appartient à l'hiver. Les plantes brumales.
'RUMAN [bru-man] et *BRtJMEN [bru-min] s. m.
:. Composé avec bru ( V. ce mot.) et l'allem. mann,
. L'allem. rend de môme l'idée de fiancé par brau-
K,, de braut, fiancée, et gam, anc. goth. guma, homme. ||
Nous disons la bru et le brumen, au lieu de fiancée et
, FABRi, Rhétor. dans delb. Rec]
Vieilli et dialect. Gendre. || P. ext. Fiancé. lime suffit
tainte vierge mûre Me chante un jour à son ravi brumen,
UBLET, Élég. p. 30, Blanchemain.
RUMASSE [bru-mas'J s. f.
TfM. Dérivé de brume, § 81. La forme maso, brumas se
'e au xvc s. dans j. d'authon. (F. delb. Rec.) \\ Néolog.]
Marine.) Petite brume.
RUMASSER [bru-mà-sé] v. impers.
"YM. Dérivé de brumasse, § 154. || Néolog.]
I vlarine.) Faire un peu de brume. Il brumasse.
nUME [brum'] s. f.
I YM. Emprunté du lat. bruma, m. s. Au xiiic s. brun.
v:i emploie le mot au sens d'hiver, ce qui est un ita-
■. Il XIV" s. GUILL. DE MACHAULT, ŒuVrSS, p. 72.]
I illard épais. A chaque pas qu'on fait la — diminue,
. Gu, Caravane. \ Spécialt. Brouillard de mer. Untour-
U, affreux de vent enleva la — qui couvrait l'île d'Ambre,
, ST-p. Paul et Virg.
'RUMER [bru-mé] v. impers.
l 'YM. Dérivé de brume, § 154. || Néolog.]
I Marine.) Faire de la brume, n brume.
ikuMEUX, EUSE [bru-meli, -meuz'] adj.
li'Y.M. Dérivé de brume, § 116. || Admis acad. 1798.]
I Obscurci par la brume, le brouillard. Un temps, un ciel
M saison brumeuse. || Fig. Poésie brumeuse, d'un carac-
II -nombre. Esprit — , obscur.
:iUN, UNE [brun, brun'] adj. et s. m. et f.
VM. Emprunté du german. brun (allem. braun), qui
t lie à la fois brun et brillant, §§ 6, 498 et 499. |j xi^ s.
ij'; d'acier brun, Roland, 2089.]
3ont la couleur tire sur le noir. Un teint — . Des che-
nlbruns. Un homme — , une femme brune, et, ellipt, Un — ,
l'tirune, qui a le teint et les cheveux bruns. Une grosse
Il icrasée, brune, st-sim. i, 200. Famil. Courtiser la brune
blonde, faire la cour à toutes les femmes. || Sicbstan-
1 1. S. 7n. Le — , la couleur brune. Une étoffe d'un —
et, ellipt, Une étoffe, des étoffes — clair (brun restant
'.). Les bruns (les tons bruns) d'une peinture. P. ext.
ère colorante brune. — de montagne, terre d'ombre,
uge, ocre. — de plâtre, talc. ( 2. S. f. La brune, l'heure
t lumière commence à s'obscurcir, le déclin du jour,
sorti à la brune, sur la brune.
■•RUNAtre [bru-nâtr'] adj.
TYM. Dérivé de brun ,§ 151. || Néolog.]
)m tire sur le brun.
WNELLE [bru-nèl] s. f.
l'YM. Dérivé de brun (F. § 126), peut-être sous l'in-
ice de l'allem. : la brunelle était considérée en Aliè-
ne comme guérissant l'esquinancie (braeune). || 1698.
tNEF. dans DELB. iJec]
Plante de la famille des Labiées, dont une variété a
propriétés astringentes.
flUNET, ETTE [bru-nè, -net'] adj.
iTM. Dérivé de brun, § 133. || xui^ s. Sorcil brunet,
de d'Oxford, dans godef. Suppl.]
Qui est un peu brun. || Substantivt. \ 1. En parlant
homme. Un —, un petit homme brun {peu usité). Une
ette, une brune mignonne. P. ext. Vieilli. Une bru-
, une chansonnette d'un caractère tendre. | 2. En
int des animaux. Le — , variété de merle. La brunette,
;té de bécasseau. | 3. Vieilli. En parlant d'objets ina-
's. La brunette, variété de nigelle, plante.
ElUNI [bru-ni] s. m. F. brunir.
BRUNIR [bru-nïr] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de brun, § 154. Le german. brun signifie
à la fois brun et brillant; ce second sens, qui s'est perdu
dans le mot simple, s'est conservé dans le dérivé. || xi^ s.
Espiez brunissanz, Roland, 1621.]
I. Il 1" F. intr. Prendre une couleur brune. Cet enfant
a bruni. Ses cheveux commencent à — .
Il 2" F. tr. Rendre de couleur brune. — une boiserie.
De l'acier bruni. Le soleil l'a bruni. Son teint commence à se
— . Poét. L'ombre plus épaisse Tombe et brunit les vastes mers,
LAMART. Médit. 21.
II. Rendre brillant par le frottement (la surface unie
d'un objet). [Syn. polir.) — l'or, l'argent, le bronze. — une
pièce d'orfèvrerie. Les parties mates et les parties brunies. |
Substantivt. Le bruni, la partie brunie. Les brunis et les
mats. I — la tranche d'un livre. | P. anal. (Vénerie.) Ce cerf
se brunit la tête, la frotte pour enlever la peau velue qui
couvre son bois naissant, ce qui lui laisse une teinte fon-
cée, d'un brun rougeâtre.
BRUNISSAGE [bru-ni-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brunir, § 78. || 1680. richel.]
Il (Technol.) Action de brunir (l'or, l'argent, etc.).
BRUNISSEUR, EUSE [bru-ni-seur, -seuz'J s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de brunir, § 112. || xV s. L'espee... venoit
des mains du brunisseur, Perceforest, dans la c]
Il Ouvrier, ouvrière qui brunit l'or, l'argent, etc.
BRUNISSOIR [bru-ni-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brunir, § 113. || 1564. j. twerry, Dict.
franç.-lat.]
Il (Technol.) Outil d'une matière dure et lisse dont on
se sert pour brunir l'or, l'argent, etc. (F. brunir.) | Outil
pour aplanir les rayures de l'ébarboir sur les parties clai-
res de la planche, dans la gravure à la manière noire. |
Outil pour étendre et presser la feuille d'or sur le métal
qu'on dore au feu. {Cf. catissoir.)
BRUNISSURE [bru-ni-sïir] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brunir, § 111. || 1506. La dernière bru-
nissure d'un ouvrage, dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Action de brunir.
i. Façon que le teinturier donne à une étoffe pour
en rendre la nuance plus foncée.
II. Poli que reçoit l'or, l'argent, le bronze, etc., qu'on
brunit. || P. anal. Poli des bois du cerf lorsqu'il les a
frottés pour les dépouiller de la peau morte.
*BRUSC [brûsk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. brusc, m. s. qui paraît
être une altération du lat. ruscum, m. s. sous l'influence
de bruscum, broussin, § 11. (F. broussin.) || xv^ s. Fragon
ou brusc, Grant Herbier, 215.]
Il Nom vulgaire du myrte sauvage, dit aussi fragon épi-
neux, petit houx, etc.
BRUSaUE [brûsk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, brusco, proprt, âpre, rude
(sens ordinaire en franc, au xvie s.), § 12', l'origine de
brusco adj. est probablement la môme que celle du pro-
venç. brusc. (F. brusc.) || xvi° s. Comment boivent-elles... au
printemps?... (Vin) brusq, rab. v, 28.]
Il Qui procède par un mouvement soudain et violent.
Une — attaque. Un départ, une sortie — . Une — résolution.
Une — répartie. Dans vos brusques chagrins je ne puis vous
comprendre, mol. Mis. i, 1. Des manières brusques. P. ext.
Un caractère — . Des gens brusques, inquiets, la br. 5,
BRUSQUEMBILLE [brûs'-kan-bïy'] s. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : sobriquet d'un comédien
célèbre au commencement du xyiii^ s. Qqns écrivent bris-
cambille. || 1751. encycl. Admis acad. 1835.]
Il Vieilli. Sorte de jeu de cartes oii les as et les dix
portent aussi le nom de brusquembilles.
BRUSQUEMENT [brùs'-ke-man] adv.
[ÉTYM. Composé de brusque et ment, § 724. || xvi» s. Lequel
brusquement entrant, rab. m, 43.]
Il D'une manière brusque. Le croup... Sur la blanche mai-
son — s'abattit, v. HUGO, Contemplations, Revenant.
1. BRUSaUER [briis'-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de brusque, § 154. || Mot du milieu du
xviie s. signalé par bouhours comme récent en 1692
{Suite des Rem. 334).]
Il ±0 Traiter (qqn) d'une manière brusque, n brusque
tout le monde. P. ext. — une place de guerre, l'attaquer brus-
quement.
BRUSQUER
310
BUADE
Il 2° Faire (qqch) d'une manière brusque. — une affaire.
J'avais un voyage en tête à — , ST-SIM. i, 865. — le dénoue-
ment d'une pièce de théâtre.
2. BRUSQUER [brûs'-ké] ?;. tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. brusca, m. s. de
brusco, bruyère, § 11. || 1653. oud. bruscare.]
Il 1. (Marine.) — un navire à réparer, promener sous la
carène des fagots allumés de bruyère sèche, pour dé-
truire les vers, les corps étrangers qui cachent les che-
villes, clous, etc. I 2. P. anal. VieiUi. (Cuisine.) — une
volaille, la flamber.
3. BRUSQUER [brûs'-ké] v. tr.
[ÉTYM. Altération de busquer, sous l'influence de brus-
quer 1, § 509. (F. busquer.) || xvn<'-xviii<= s. V. à l'article.]
Il Chercher. Spccialt. — fortune, tenter la fortune. En
différents pays j'ai brusqué la fortune, regnard, Menechmes,
I, 2. Ce furent les Anglais et les Hollandais qui brusquèrent for-
tune, DESFONTAiNES, dans Mém. de Trëv. ann. 1724.
BRUSQUERIE [briis'-ke-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brusque, § 69. || 1671. bouhours, En-
tret. 2.]
Il Manière d'être, manière d'agir brusque. Madame les
refusa tous (les plats) d'un air de —, st-sim. i, 23.
*BRUSQUET, ETTE [briis'-kè, -ket'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de brusque, § 133. || xvi<= s. Nobles cuisi-
niers, brusquets et prompts au combat, rab. iv, 40.]
Il Famil. Un peu brusque. (Ne s'emploie plus guère
que dans la locution proverbiale A brusquin — , vis-à-vis
de celui qui est brusque on se montre brusque.)
* BRUSQUIN [brûs'-kin] adj.
[ÉTYM. Dérivé de brusque, § iOO. || 1771. trév.]
Il Un peu brusque. (Usité seulement dans la locution
A — brusquet.) {V. brusquet.)
*BRUSSOLES [bru-sùl] s. f. pi.
[ÉTYM. Altération de brésoles. {V. ce mot.) || 1783. en-
CYCL. MÉTH.]
Il (Cuisine.) Filets, rouelles de veau, etc., accommodés
en ragoût.
BRUT, UTE [brut'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. brutus, vi. s. On trouve qqf
brute au masc. : Des organes brutes et imparfaits, la br. 15,
li'fi édit. A ces brutes humains, volt. Scythes, v, 4. || xiye s.
Une beste brute, bersuire, dans littré.]
Il 1° Dont l'instinct grossier n'est pas façonné par la
culture. Une bête brute, et, substantivt, Une brute. Je ne puis
concevoir l'homme sanspensée, ce serait une pierre ou une brute,
PASC. Pens. I, 2. P. ext. Une vie brute et bestiale, boss. Hist.
univ. II, 1. Il P. ext. Qui n'est pas civilisé. Les nations...
tout à fait brutes, boss. Conn. de Dieu, v, 14.
Il 2" Dont la matière n'a pas été façonnée. Marbre —,
non poli. Diamant —, non taillé. Sucre —, non raffiné.
P. anal. Recette brute, produit — (par opposition à net),
dont on n'a pas déduit les frais. Poids —, ce que pèse
une marchandise quand on n'a pas déduit l'enveloppe,
l'emballage. | Advey^bt. Ce qu'une chose rapporte, ce qu'elle
pèse — .
*BRUTAGE [bru-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de brut, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de dégrossir le diamant brut.
BRUTAL, ALE [bru-tàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. brutalis, 7n. s. \\ 1465.
Brutal entendement, dans ler. de lincy, Chants histor. i,65.]
Il Qui tient de la brute. Les appétits brutaux. Passions bru-
tales. Qu'en un lâche silence Phèdre ensevelirait ta brutale in-
solence, RAC. PhC'd. IV, 2. Dne erreur si stupide et si brutale
(l'idolâtrie), bos.s. Ilist. univ. n, 3. || P. e.rt. Qui est d'une
violence farouche. Le prélat contraignit son naturel —, st-
sim. Il, 340. Ces conquérants brutaux et avares, no.ss. Ilist.
univ. III, 6. Leur brutale vertu, corn. llor. iv, 4. || Substan-
tivt. Dn —, un homme brutal. FÉLIX : Comme est-il mort? —
ALBIN : En —, en impie, CORN. Poly. m, 5. (Mascarille)
dédaigne les autres valets, jusqu'à les appeler brutaux, mol.
Pr(^c. rid. se. 1. | Firj. Pop. Le —, le canon.
BRUTALEMENT [bru-tal-man ; en vers , -Và-\Q-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de brutale et ment, § 724. || xvio s. TeUes
gens arguent trop brutalement, cai.v. Instit. chr. I, v, 11.]
Il Avec brutalité. Ce sang, de qui ma lâcheté A si — souillé
la pureté, corn. llor. v, 1.
BRUTALISER [bru-là-li-zé] v. intr. et tr.
01 !
1
[ÉTYM. Dérivé de brutal, § 267. || 1584. L'homme s'ai
tit et brutalise suyvant le vice et le plaisir, J. de barra
dans delb. Rec. Admis acad. 1718.]
Il 1° Vieilli. V. intr. Agir en brute. Je ne sais pas comn
une femme de bon sens se peut résoudre à se marier pour •
toute sa vie avec un homme, dans riciiel. Dict.
Il 2° V. tr. Traiter (qqn) brutalement. — un enfant. Si
vous brutalise, est-ce ma faute, à moi? regnard. Menée
II, 5.
BRUTALITÉ [bru-tà-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de brutal, § 255. || xvi« s. Sentences '
quelles... resveilleront leur brutalité, calv. Instit. chr. I
10.]
Il 1° Instinct brutal. Assouvir sa — . n (Dieu) tendit d
la beauté de Judith un piège imprévu et inévitable à l'aveugli
d'Holopherne, boss. R. d'Angl.
Il 2» Violence farouche. Quand la — fait la haute ve
corn. llor. IV, 4. La — envers les animaux. || Acte de :
talité. Je suis las de ses brutalités. | P. hyperb. Une — de s
commun et de raison, MOL. Mal. im. iii, 3.
BRUTE. T". brut.
BRUYAMMENT [bru-yà-man ; selon qqns, brui-
adv.
[ÉTYM. Composé de bruyant et ment, §724. || xin«-xiv
Sourdre bruianment, chrétien legouais, Ovide, dans
DEF. Admis ACAD. 1835.]
Il D'une manière bruyante. Se moucher, tousser — .
BRUYANT, ANTE [bru-yan, -vânt'; selon qqns, brui-.
adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de bruire, § 47. || xiio s. Desc
l'espée come foudres bruians, Ogier, dans gouee. SuppI
Il Qui fait beaucoup de bruit. Une musique bruyante. .
jeux bruyants. Une gaieté bruyante. Un enfant — . Tous ces g
lants de cour... Sont bruyants dans leurs faits, mol. T(u
iir, 3. Un oiseau qui a le vol — . P. ext. Une rue, une \i
bruyante. || Substantivt. Le —, sorte d'oiseau. ( V. bré.
bruant.)
BRUYÈRE [bru-yèr; selon qqns, brui-...] s. f.
[ÉTYM. Du bas lat. brugaria, dérivé {V. § 115) debrvt
m. s. qui est un mot gaulois, §§ 3, 394, 298 et 291. ||
Bruiere, garn. de pont-ste-max. St Thomas, p,
Bekker.]
Il lo Arbuste de la famille des Éricacées, qui croît da
les terrains sablonneux. — à balais. Racine de — . Terre
—, sorte de terreau léger formé par la décomposition \.
bruyères. Ellipt. Plante de —, qu'on fait pousser dan-
terre de bruyère.
Il 2° Terrain inculte, sablonneux, oîi croissent ces ;
bustes. Traverser une vaste — . Des bruyères incultes. Coq
— (qui vit dans les bruyères), espèce de tétras.
* BRYACÉES [bri-à-sé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de bryon, § 233. || Néolog.]
Il Groupe de plantes cryptogames de la famille
Mousses.
BRYON [bri-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bryon, grec |3pûov, m. s. \\ xvi'=
Brion, c'est-à-dire mousse, DU pinet, dans delb. Rec]
Il Mousse qui s'attache à l'écorce des arbres.
BRYONE [bri-ôn'] et, vieilli, "BRYOINE [bri-wà
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bryonia, grec Ppuwvt'a , m.
Il xiv® s. Brione, evrart de conty, dans godef. Suppl.
Il Plante vivace, grimpante, de la famille des Cucurl
tacées, dont une espèce, dite vigne blanche, couleuvrée, n
vet du diable, a une racine charnue employée comme pi
gatif.
•BRYOPHYLLE [bri-o-fd] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes bryophyllu
composé avec le grec Ppûw, croître en abondance,
cpûXXov, feuille. || Néolog.]
Il Plante originaire des Moluques, de la famille d
Crassulacées, dont les feuilles, appliquées sur la terre h
mide, bourgeonnent rapidement.
*BRY0Z0AIRE [bri-ô-zo-èr] s, m.
[ÉTYM. Composé avec le grec Ppûov, mousse, et Çw
vie, avec addition de suffixe, § 279. || Néolog.]
Il Animal placé jadis parmi les polypes, aujourd'hj
parmi les mollusques, où il forme un ordre de la cl
des Tuniciers.
* BUADE [bu-àd'] s. f.
\
BUANDERIE
— 311
[VAT. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
I Idis à branches droites allongées, qui a une action
fi( Jquo sur les barres du cheval.
irANDERIE [bu-and'-ri; en vers, -an-de-ri] s. f.
[ vM. Dérivé de buandier, §68. || 1493. Texte dans go-
|j/ieu où se fait la lessive.
l'rANDiER, 1ÈRE [bu-an-dyé, -dyer] s. m. et f.
. Dérivé de buer, §§ 140 et 115. || 1408. Bugandier,
'ovin dans godef. SuppL]
'/. Celui, celle qui fait la lessive. Spe'cialt. Celui,
fait le premier blanchiment des toiles neuves.
; iBALE [bu-bàl] s. m.
I YM. Emprunté du lat. bubalus, grec poûêaXoî, m. s.
;/ouffle.) Il 1771. TRÉv.]
Ivntilope d'Afrique, à cornes annelées et recourbées
ni-rière.
JlfBE [bub'] s. f.
|Km. Emprunté du bas lat. *buba, tiré irrégulière-
u (lu grec jîouêwv, m. s. || xiii« s. Si n'i perra bube ne
)ç , j. DE MEUNG, Rose, 13532.]
j '/'r/lli. Pustule qui se forme à la surface de la peau.
: TBON [bu-bon] s. m.
Emprunté du grec pouêwv, m. s. proprt, aine.
Apostumes dites « bubones », H. de mondeville,
iii^F. SuppL I 1545. Bubons ou apostemes, G. GUÉ-
0 T, dans delb. Rec]
'["• Tumeur glanduleuse produite par l'inflammation
liions lymphatiques sous-cutanés, spécialement
à l'aisselle, au cou.
Mante qu'on employait pour guérir le bubon; ar-
de la famille des Ombellifères, dont une variété,
Il persil de Macédoine, a des graines qu'on prescrivait
0 les engorgements de l'aine.
•JBONOCÈLE [bu-bô-nô-sèl] s. f. {masc. furet.,
P'. et ACAD. 1762-1835).
:ym. Emprunté du grec ^ovëui'^o%-f\'kr\, m. s. de ^ou-
ù aine, et octi^ti, tumeur. || 1701. furet. Admis acad.
M
iîernie inguinale.
iiUCAlL s. m. et *BUCAILIiE [bu-kày'j s. f.
TYM. Emprunté du holland. boekweit.m. ,9. avec fausse
Sinilation de la terminaison à un suffixe franc. §§ 10 et
5 C/". beaucuit et hoquette.) || xvi^ s. BucaU, o. de ser-
f n, 4. I 1700. Le blé sarrasin est la bucaille de l'Amiénois,
1 a, dans delb. Rec]
Oialecf. (Nord). Nom vulgaire du blé sarrasin.
[JUCARDE [bu-kàrd'] s. f.
rYM. Composé avec le grec poG;, bœuf, et xapSîa,
cir, proprt, cœur de bœuf, à cause de la forme de la
iilirde. Il Ne'olog.]
[Mollusque acéphale, testacé, formant un genre de la
il lie des Cardiacées.
bcCAL, ALE [bûk'-kàl] adj.
TYM. Dérivé du lat. bucca, bouche, § 238. || 1751. en-
.. Admis ACAD. 1762.]
Qui appartient à la bouche. Glandes buccales, glandes
a muqueuse de la bouche. Muscles buccaux, muscles
joues.
UCCIN [bûk'-sin] s. m.
TYM. Emprunté du lat. buccinum ?n. s. la coquille ayant
■ d'une trompette (buccina). paré emploie buxine
! 1751. ENCYCL. Admis acad. 1762.]
.x.jllusque k coquille échancrée, univalve, en spirale.
accINATEUR [bùk'-si-nà-teur] s. m.
TYM. Emprunté du lat. buccinator, qui souffle dans la
ipette, le muscle ainsi nommé servant à gonfler les
!s. Le mot buccinateur se trouve au xvi" s. au sens
ré de panégyriste. || 1690. furet.]
(Anat.) Muscle de la joue qui occupe l'espace com-
entre les deux mâchoires.
UCENTAURE [bu-san-tôr] s. m.
TYM. Emprunté de l'ital. bucentoro, m. s. (avec resti-
3n de la forme étymologique), composé avec le grec
;, bœuf, et xsvxaupoî, centaure, le navire dit Bucen-
e portant à la proue la figure d'un centaure à corps
lœuf, § 12. Il 1676. amelot de la houssaie, dans richel.]
Navire sur lequel le doge de Venise montait le jour
l'Ascension, pour célébrer son mariage symbolique
; l'Adriatique.
BUCOLIQUE
BUCÉPHALE [bu-sé-fàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Bucephalus, grec Bouxéaa^o;,
m. s. de ^oOi, bœuf, et xs'jaXT,, tête. || xvi" s. Sans que tu
sois un Bucephal, m. de st-gelais, dans littré.]
Il Nom du cheval d'Alexandre le Grand, roi de Macé-
doine. P. ext. Famil. Monter sur son Bucéphale, sur son
cheval.
BÛCHE [bûch'] s. f.
[ÉTYM. Du bas lat. '*bûsca, m. s. devenu busche, bûche,
§§ 422, 379 et 291. Bûsca paraît être une variante, difficile
à expliquer, de bôscum, bois. || xii« s. Mainte fois petite coi-
gnie Abat de busche grant carchie, aimon de varenne, Flo-
rimont, dans du c. busca.]
Il 1" Morceau de bois de chauffage scié ou coupé de
façon à entrer dans une cheminée, un poêle. — de Noël,
biiche qu'on met au feu la veille de Noël et qu'on choisit
assez grosse pour durer toute la nuit, parce qu'on veille.
— économique, gros rondin de poussier de charbon ag-
gloméré avec de l'argile, ou de fonte, destiné à servir de
bûche de fond dans une cheminée. || Fig, Personne stu-
pide, qui a la tête dure.
Il 2° P. ext. I 1. Tige d'oranger étêté. | 2. Billot, sou-
che de bois sur laquelle travaillent les tréfileurs, les épin-
gliers. I 3. Tige de métal dont les fabricants de savons
se servent comme de jauge pour régler l'épaisseur des
pains, que les verriers emploient pour redresser les pots.
I 4. Instrument de musique qui consistait en une caisse
de buis en forme de bûche, garnie de cordes de laiton,
qu'on faisait résonner avec le pouce ou à l'aide d'un pe-
tit bâton.
1. BÛCHER [bû-ché] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de bûche, § 115. jj xii* s. Dn leu quiel bus-
cierErt venus en la haie, Naiss. du Cheval, au Cygne, dans
DELB. Rec]
Il 1<» Dans une maison, dans un logement, réduit où
l'on empile sa provision de bois à brûler.
Il 2° Amas de bois sur lequel les anciens brûlaient les
morts. Le — funèbre, amas de bois sur lequel on brûlait
les personnes, les livres condamnés au feu. Condamner
au — .
2. BÛCHER [bù-ché] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de bûche, § 154. {Cf. buquer.) || 1449. Bus-
choit et abatoit du bois, dans du c. boscairare. Admis acad.
1835.]
I. Travailler (le bois) à coups de hache. Spécialt. Dé-
grossir (une pièce de charpente). || P. anal. (Maçonn.)
— une pierre, enlever avec la pioche la partie qui fait sail-
lie. Il P. ext. Pop. — qqn, le frapper avec force. Ils se sont
bûches. I Absolt. — comme un sourd. | Fig. Travailler fort.
II a bûché toute la journée.
II. (Fauconn.) Mettre (l'oiseau) sur le blot.
BÛCHERON, "BÛCHERONNE [buch'-ron, -rôn' ; en
vers, bù-che-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de bûche, § 105. || xiii^ s. Boscheron, Mer-
lin, dans LITTRÉ. I 1611. Bûcheron, cotgr.]
Il Celui, celle dont le métier est d'abattre, de couper
du bois dans une forêt. {Cf. boquUIon.)
BÛCHETTE [bù-chef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bûche, § 133. {Cf. buquette.) |1 xii<=-xiii'=s.
Buskete, Conq. de Jérus. dans delb. Rec]
Il 1. Menu bois qu'on laisse à glaner après une coupe
de bois. | 2. Fiez'///. Petite tige de bois pour tirer comme
à la courte paille. Voici deux bûchettes; Accommodez-vous, ou
tirez, LA F. Fab. m, 8.
*BÛCHILLE [bù-chîy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bûche, § 88. || xiii<= s. N'est si haut bois
qui n'ait buscille, Méraugis, dans godef.]
Il l» Anciennt. Copeau.
Il 2° P. anal. (Fonderie.) Fragment de bronze qu'on
fait tomber en forant, en alésant un canon, une bouche
à feu.
BUCOLIQUE [bu-kô-lïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bucoUcus, grec [5ouxo>ktxô;,
m. s. de pouxôTvOî, pasteur. || xiii" s. Es bucoliques Virgile,
J. demeung. Rose, 19369.]
Il Qui appartient au genre pastoral. Des poésies bucoli-
ques. Substantivt, fém. Des bucoliques, petits poèmes oil
l'on met en scène des bergers. Les Bucoliques de Virgile.
Spécialt. Vers —, vers employé souvent par les poètes
bucoliques, hexamètre coupé sur un dactyle au quatrième
BUCRANE
312 —
BUGRANE
pied. Il Fig. Très famil. S. f.pl. Réunion d'objets de peu
de valeur. Le garde des sceaux et la Vrillière avec toutes leurs
bucoliques, st-sim. xvi, 3.
-BUCRÀNE [bu-krân'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec poûxpavov, m. s. de pou?,
bœuf, et xpavtov, crâne. {Cf. bugrane.) || Néolog.]
Il (Archéol. antiq.) Sculpture représentant une tête de
bœuf, dans l'ornementation des frises.
BUDGET [bûd'-jè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. budget, m. s. § 8, qui vient
lui-même du franc, bougette, petit sac. || Mot dû aux éco-
nomistes de la seconde moitié du xviii«^ s.; employé
d'abord (1764) en parlant des finances anglaises, puis
adopté officiellement en 1806. Admis acad. 1835.]
Il Élat comparatif des dépenses et des recettes publi-
ques pour chaque année. Le — d'un pays, d'un département,
d'une ville. Le — de l'instruction publique, de la marine. Voter
le —, en parlant d'une assemblée, voter les dépenses à
faire dans l'année elles allocations nécessaires pour cou-
vrir ces dépenses. || P. ext. Famil. Le — d'une famille, d'un
ménage.
'BUDGÉTAIRE [biid'-jé-tèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de budget, § 248. || Néolog.]
Il Relatif au budget. Les ressources budgétaires.
BUÉE [bu-é] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de buer, § 45. || xiiio s. Ajut le
buée a tordre, dans littré. Admis acad. 1762, mais signalé
comme vieilli.]
Il 1" Vieilli et dialect. Lessive.
Il 2" P. ext. Vapeur d'eau, n y a de la — sur les vitres. |
P. ext. (Technol.) Évaporation de l'humidité de la pâte,
du pain sortant du four.
*BtJER [bu-é] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du german. bukon (allem. baucben),
m. s. §§ 6, 498 et 479. || xii^ s. Les toiles furent buées. Sept
Sages, 2631, Relier.]
Il 1° Vieilli. V. tr. et intr. Lessiver, faire lessive.
Il 2" V. intr. (Technol.) Dégager de la vapeur d'eau,
en parlant de la pâte qui cuit au four ou du pain sortant
du four. [Cf. buée.)
1. BUFFET [bu-fè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'anc. franc, et qqs patois
ont buffet au sens de soufflet, qui se rattache au verbe
bouffer, mais qui ne paraît pas être le môme mot que le
mot français actuel. || xii^ s. Ung buffet ont illoekes mis;
Polinices s'i est assis, Rom. de Thèhes, dans godef. buffet 2.]
1. Il 1° Meuble de salle à manger où l'on serre le linge,
la vaisselle de table, l'argenterie, la desserte, les vins
fins. — de cuisine, oîi l'on serre les choses de cuisine, la
grosse vaisselle, etc. || P. ext. — dressé, servi, et, absolt,
— , (dans une réunion, dans une gare) table, dressoir oii
sont servis des mets, des pâtisseries, des rafraîchisse-
ments, à la disposition des invités, des voyageurs.
Il 2° Vieilli. \ 1. Office. M'enivrer au — pendant que vous
vous enivrez à la table, regnard, Attendez-moi sous
l'orme, se. 1. | 2. Comptoir de marchand de vin.
II. Nom donné à certains objets qui rappellent la forme
d'un buffet. | 1. — d'orgue, ouvrage de menuiserie où sont
renfermées les orgues. | 2. — d'eau, table de pierre, de
marbre, adossée contre un mur et sur laquelle sont dis-
posés en gradins des coupes, des bassins qui font rejail-
lir l'eau en nappes, cascades, etc.
2. * BUFFET [bu-fè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de buffe, qui s'est dit au xv'' et au xvi^ s.
pour désigner une partie du cjisque, et qui paraît em-
prunté à l'ital. buffa, expliqué par oud. par « la partie qui
s'abaisse de la visière d'un heaume ». || Néolog.]
Il (T. militaire.) Partie du casque qui protège les joues.
1. ""BUFFETER [bùf-té ; en vers, bu-fe-té] v. tr.
[ÉTY.M. Dérivé de buffet 1, comptoir de marchand de
vin, § 154. On trouve la forme altérée buveter dans une
ordonnance de Louis XIV. || xvi» s. (Les nouvelles) se
buffettent comme les vins, bon. des per. Nouv. i.]
Il Vieilli. Altérer (le vin destiné à être vendu au détail).
Il P. ext. En parlant des voituriers, dérober, boire en
chemin (le vin d'une pièce qu'on est chargé de trans-
porter).
2. 'BUFFETER [bûf-té ; en vers, bu-fe-té] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, buffet, soufflet, § 154. ||
xii» s. Bâtirent vus et buffeterent. Vie de St Gilles, 3654.]
1
ibuni
Il Anciennt. V. tr. Souffleter. || P. ext. V. intr. (Pat
conn.) En parlant du faucon, donner de la tète contre
oiseau, contre un leurre.
*BUFFETEUR [bûf-teur; en vers, bu-fe-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé debuffeterl, § 112. || 1306. Buffetour.d
GODEF. SuppL]
Il Vieilli. Voiturier qui dérobe, boit en chemin du v^
d'une pièce qu'il est chargé de transporter.
BUFFLE [bufl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bufalo, m. s. (lat. bubalus,
bubale), § 12. || xv" s. Bouffie, fossetiek, Chron.marg
dans G0DEF. Suppl. \ 1539, Buffle, r. est.]
Il 1" Espèce de bœuf des régions tropicales, acclim
en Grèce, en Italie, etc., plus grand et plus fort qui
bœuf ordinaire, d'un naturel plus farouche, à mufle [>
large, à cornes plus courtes et recourbées en arrière.
Il 2" P. ext. Du cuir de — . Un pIastroa„ un ceinturon,
gants de — . P. ext. Peau de bœuf, d'élan, etc., prépa
et employée comme le cuir de buffle.
BUFFLETERIE [bu-flet'-ri ; en vers, -fte-te-ri] s. /'.
[ÉTYM. Dérivé de buffle, §§ 63 et 69. |J: Néolog. Adii
ACAD. 1835.]
Il L'ensemble des bandes de buffle (bretelles, baudri
ceinturon, etc.) qui entrent dans l'équipement d'un solii
BUFFLETIN [bu-fle-tin ; au xyu^ s. biif'-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de buffle, §§ 133 et 100. richel. 168(
furet. 1690 écrivent bufetin, buffetin; encycl. 1751, i
fletin. Il 1594. Peau de buffetin, dans godef. Suppl
Il Jeune buffle. || P. ext. Fzezï^e. Justaucorps fait
de buffletin.
*BUFFLON, ONNE [bu-flon, -flôn'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de buffle, § 104. || Néolog.]
Il Jeune buffle. || P. ext. La —, la femelle du
*BUFONIE [bu-fô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes bufonia, m
proprt, herbe à crapaud (en lat. bufo). || Néolog.]
Il Plante de la famille des Peronychiées, dite vulgi
ment berbe à crapaud.
''BUGADIER [bu-gà-dyé] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bugadier, proprt, ci
faire la lessive (en provenç. bugada, môme mot qi
franc, buée), § 11. || Néolog.]
Il (Technol.) Vase à fondre la graisse pour fabriq
pommade.
*BUGADIÈRE [bu-gà-dyer] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. bugadiero, proprt,
à faire la lessive (cf. bugadier), § 11. || Néolog.
Il (Technol.) Cuve enclavée dans une maçonnerie,
l'on mélange l'huile et la lessive de soude pour la f)
cation du savon.
*BUGALET [bu-gk-lè] S. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. ||1701. Texte dans jal, Glo
naut.]
Il (Marine.) Petit bâtiment à deux mâts dont on se s
sur les côtes de Bretagne pour le cabotage.
1. "BUGLE [bûgl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. bugle, m., s. § 11. Le n
angl. est emprunté à l'anc. franc, bugle, buffle, et s'est :
pliqué d'abord à un instrument en corne de buffle (ai
franc, cor buglerenc, et bugle dans le roman de Fouh,
Fitz Warin, écrit en Angleterre au xiiio s.). || Néolo
Il Clairon à clefs.
2. BUGLE [bûgl'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bûgula, employé par marc
LUS EMPiRicus (lyc s.) pour désigner une sorte de plan
Il XVI" s. DU piNET, Hist. nat. de Pline, dans delb. R'
Il Plante herbacée, vivace, formant un genre de la
mille des Labiées, dont une variété est dite herbe de Sa:
Laurent.
BUGLOSSE [bu-gl5s'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. buglossa, grec po'JyXuao
m. s. proprt, langue de bœuf. Ordinairement écrit bugl
[buglôz'] aux xviie et xviii'' s. et encore dans acad. IS
[Cf. glose.) Il 1425. De bourroches ou de bugloxes, OL. DE
iiAYK, dans DELB. Rec.]
Il Plante de la famille des Borraginées. — officln
dite langue-de-bœuf, plante fourragère à feuilles raide:
oblongues. — des teinturiers, dont la racine, dite orcan
sert à teindre en rouge les laines et les cuirs.
BUGRANE [bu-gràn'] s. f.
II
BUHOREAU
— 313 —
BULBILLE
1 M. Emprunté du lat. bucranium, grec pouxpaviov,
. ,v. proprt, tôle de bœuf. [Cf. bucrane.) AltcTé au moyen
;c m bougrande, bouverande, bugrande, bugronde. || 1545.
Jgraue (lisez bugraue), G. guéroult, dans delb. /iec]
I Plante de la famille des Légumineuses, dite arrête-bœuf.
•BUHOREAU [bu-ô-rô]. F. bihoreau.
•bUHOT [bu-ô] s. m.
TÎTYM. Origine incertaine. Le mot a, en anc. franc, et
jiis patois, le sens général de tuyau, conduit étroit,
;l)le se rattacher à la même origine que l'ital. buco,
xm^ s. En sa meson n'ot nule entrée Fors un buiot,
i. 13747, Méon.]
, 1» Vieilli. Gannette du tisserand, petit tuyau de bois
( (le roseau formant bobine. P. ext. Très petite navette
ar brocher les étoffes. {V. cannette.)
2 " P. ext. Plumes d'oie peintes, fixées dans un tuyau,
(,e les plumassiers exposent pour servir d'enseigne.
JBUHOTIER [bu-6-tyé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de buhot, employé dans certains dialectes
] ('signer la crevette, comparée à un tuyau, § 115. ||
iONGYGL. MÉTH.]
Pèche.) Petit fdet attaché à un bâton fourchu, dont
r-e sert pour prendre les crevettes. [Syn. bouteux.)
BUIE [bui]. V. buire.
iauIRE [buir] s. f.
" "YM. Pour buie, avec une r épenthétique, § 361. [Cf.
in bujo etbrujo, m. 5.) Buie, plus anciennement buhe,
-ente une forme du bas lat. *bûca, empruntée peut-
I e de l'anc. haut allem. buh (moyen allem. buch, allem.
Iich), ventre, la buire étant un récipient ventru. Buie,
* par affaiblissement, bie, est dialectal ; buire s'est aussi
ijiibli en bire et bure. (F. ces mots.) || xii^ s. Naiss. du
-'levai, au Cygne, dans delb. Rec]
I| Vieilli. Cruche de terre pour l'eau. || P. ext. Vase de
]:tal oii l'on met le vin, les liqueurs. {Cf. burette.)
3UIS [bui] 5. m.
ÉTYM. Du lat. bûxum, m. s. §§ 350 et 291. La forme
,1 lis est fréquente au xviio el au xviiie s. richel. 1680
Mit plus usitée que buis.]
II 1» Arbrisseau de la famille des Euphorbiacées, à
'killage toujours vert. Loin du Versaille éclatant, Des —
-ijllés, V. HUGO, le Poète. — à bordure, variété de buis dont
'j borde les plates-bandes dans les jardins. — bénit,
Imche de buis qu'on bénit dans les églises et qu'on dis-
bue le dimanche des Rameaux. | P. anal. — de la Chine,
:prisseau de la famille des Aurantiacées. — piquant, fra-
, n épineux. Faux —, le myrte bâtard (mirica gale).
1 2° Racine, bois de cet arbrisseau, dur, compact, d'un
ine plus ou moins foncé, qu'on emploie pour divers
vrages de tour, de tabletterie, et pour la gravure sur
is. On peigne, une toupie en — . P. ext. Outil de cordon-
îr, lissoir en buis, qui sert à polir le talon et le bord
s semelles. (F. bisaigue.) | Fig. Vieilli. Donner le — à
;h, le faire valoir.
•buissaie [bui-sè] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de buis, § 121. || Néolog.]
' Lieu planté de buis.
*BUISSE [buïs'] s. f.
[ÉTYM. Forme fém. de buis, § 37. On dit aussi bouisse.
f. buis.) Il 1751. ENCYCL.]
i (Technol.) Billot de buis. — de cordonnier, sur laquelle
cordonnier bat les semelles pour leur donner la forme,
de tailleur, sur laquelle le tailleur rabat les coutures.
'BUISSERIE [buïs'-ri; envet^s, bui-se-ri]. F. busserie.
•BUISSIÈRE [bui-syêr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de buis, § 115. jj 1611. Bouissière, COTGR.]
1" Lieu planté de buis.
2° Parterre bordé de buis.
BUISSON [bui-son] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. L'allem. busch, m. s. paraît
'e d'origine romane. Peut-être dérivé de buis, § 104,
3n que cette étymologie souffre des difficultés et pour
sens et pour la forme. || xi^ s. On boissun petit, Roland,
59.]
II 1" Groupe, réunion d'arbrisseaux (non fruitiers). Des
issons sauvages. Planter des buissons dans un jardin. Un —
lubépine, de lilas. Buissons que les oiseaux pillent ! v. IIUGO,
ex Arbres. Le — ardent, qui brûlait sans se consumer
Oïl la voix de Dieu se fit entendre à Moïse, et, fîg.
ardent, dit aussi arbre de Moïse, pyracanthe, sorte de
néflier à bouquets de fruits d'un rouge éclatant. P. ext.
On — de roses, de rosiers en fleur. Battre les buissons, pour
forcer le gibier à sortir, et, fig. Trouver — creux (vide),
ne plus trouver le gibier dans la partie du bois oii on
l'avait détourné, et, fig. ne plus trouver une personne,
une chose, là où l'on s'attendait à la rencontrer. Guerre
de buissons, d'embuscades.
Il 2» P. anal. \ l. Taillis, petit bois, j 2. P. ext. Taille
donnée aux branches d'un arbre pour qu'il pousse en
forme de buisson.
Il 30 Fig. — d'écrevisses, écrevisses qu'on sert sur un
plat, disposées en pyramide garnie de verdure. P. ext.
Un — de meringues, disposées en pyramide.
*BUISSONNAIE [bui-sô-nè] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de buisson, § 121. \\ Néolog.]
Il Lieu couvert de buissons.
"BUISSONNER [bui-s6-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de buisson, § 154. || xive s. Modus, dans
GODEF.]
Il 1° Pousser en buisson.
Il 2" (Vénerie.) En parlant du cerf, se retirer dans un
buisson à certaines heures du jour, ou durant le temps
que son bois repousse.
*BUISSONNET [bui-sô-nè] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de buisson, § 133. || xii" s. Au boissenet
aie estoit, marie de frange, Fab. 42.]
Il Petit buisson.
BUISSONNEUX, EUSE [bui-s6-neu, -neûz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de buisson, § 116. || xiio s. L'estr oit sentier
tôt boissoneus, chrétien de troyes, dans delb. Rec.\
Il Oti poussent des buissons.
BUISSONNIER, 1ÈRE [bui-sô-nyé, -nyer] adj.
[ÉTYM. Dérivé de buisson, § 115. || xvi« s. Elle fut buys-
soniere L'escole de ceux de Pavie, marot, Êpit. 43.]
Il Qui a rapport aux buissons.
Il 1° Qui se tient dans les buissons. Lapin — , qui vit
dans les buissons et n'a pas de terrier. Merle — , qui ni-
che au pied des buissons. || École buissonnlère, que les maî-
tres tenaient dans la campagne pour se soustraire à la
redevance due au chantre de l'église. P. ext. Fig. Faire
l'école buissonnlère, aller se promener pendant le temps
de l'école.
Il 2° Substantivt. Un — . ] 1. Arbre taillé en buisson, j
2. Lieu planté d'arbres taillés en buisson.
*BUISSURE [bui-sûr] s. f.
[ÉTYM. Pour bruissure, dérivé de bruir, brûler, § 111. [Cf.
brouissure.) || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Petite ordure qui se dépose sur une pièce
à dorer pendant qu'on la fait rougir au feu avant d'y ap-
pliquer l'or.
BULBE [bulb'] s. f. et m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bulbus, m. s. Pour le genre,
F. § 550. Il xv^ s. Squille : les Grecs l'appellent bulbe, Grant
Herbier, 461.]
Il 1° S. f. (Qqns le font masc.) (Botan.) | 1. Renflement
tuberculeux, ovoïde, globuleux, formé par la réunion d'é-
cailles ou feuilles rudimentaires. | 2. Sorte de bourgeon
terminal qui se développe sous terre ou au ras de terre
et qui se reproduit directement par bourgeons, nommés
caïeux. Il P. anal. Renflement du pédicule de certains
champignons.
Il 2" S. m. (Anat.) Renflement arrondi qu'on trouve
dans certains organes. — dentaire, bourgeon charnu qui
se montre au fond de l'alvéole, au commencement de la
dentition, et qui, lorsque la dent est formée, remplit la
cavité intérieure de la couronne et de la racine d'une sub-
stance amorphe, granuleuse, riche en nerfs et en vais-
seaux sanguins. [Cf. pulpe.) — pileux, auquel adhère la
racine du poil, et, p. ext. la racine elle-même. — rachi-
dien, protubérance de l'extrémité supérieure de la moelle
vertébrale, dite aussi moelle allongée. — de l'œil, le globe
de l'œil.
BULBEUX, EUSE [bîil-beu, -beuz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bulbosus, m. s. \\ 1545. Racines
bulbeuses, G. guéroult, dans delb. Rec.]
Il Qui a un bulbe. Plante bulbeuse. Renflement — . P. ext.
Artères bulbeuses, de la partie bulbeuse de l'urètre.
* BULBILLE [bûl-biy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de bulbe, § 88. || Néolog.]
Il Petite bulbe, bourgeon tuberculeux qui se développe
BULIME
314 —
BURATIN
à l'aisselle, sur le revers, sur les crénelures des feuilles,
entre les pédoncules des fleurs de certaines plantes.
•BULIME [bu-lim'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes bulimus, m. 5.
Il Néolog.]
Il Mollusque gastéropode, à coquille ovale, oblongue,
en spirale, et formant un genre de la famille des Hélices
terrestres.
BUliliAIRi: [bûl'-lêr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bulle, § 248. H 1727. richel.]
Il Relatif aux bulles pontificales. || Substantivt, masc.
1 1. Recueil des bulles pontificales. | 2. Écrivain chargé
de copier les bulles pontificales.
BULLE [bul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bulla, m. s. \\ xiiie s. Bule, J.
DE MEUNG, Rose, 11771.]
I* Petite boule.
Il lo Boule de métal que les enfants des patriciens ro-
mains portaient au cou jusqu'à dix-sept ans.
Il 2" Boule de plomb qu'on attachait au sceau des ac-
tes, des missives officielles. || P. ext. \ l. Le sceau lui-
même. I 2. L'acte, la missive, revêtus du sceau. Spécialt.
La — d'or, ordonnance de Charles IV d'Allemagne qui
réglait la forme des élections impériales. Bulles du pape,
lettres patentes du pape, avec le sceau pontifical et la
bulle de plomb portant les images de saint Pierre et de
saint Paul. La — Dnigenitus. (F. bref.)
Il 3° Clou saillant, à grosse tête ciselée, employé
comme moyen d'assemblage et comme ornement des
panneaux de porte. P. ext. Clou de métal employé comme
ornement de ceinturon, de baudrier, de gaine, etc.
II. Globule que l'air, le gaz contenu dans un liquide
forme en remontant à la surface. — de vapeur, bulle d'air
que la chaleur dégage du liquide et qui vient en soulever
la surface. — de savon, bulle d'air qui se forme dans de
l'eau de savon, qu'on peut en détacher pour la lancer en
l'air. Il P. ext. Grosse vésicule formée par l'accumulation,
sous la peau, d'un liquide séreux, purulent. || Fig. Papier
— , papier d'une pâte grossière.
BULLE , ÉE [bûl'-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bulle, § 118. || 1304. Enclozes et bullees
dans une aloyere de soie, dans delb. Rec]
I. Scelhî d'une bulle. Actes buUés. P. ext. Bénéfice — ,
conféré par une bulle.
II. Qui est en forme de bulle. Feuille bullée, parsemée
de bosselures.
BULLETIN [bùl-tin; en vers, bu-le-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. bulletino, m. s. dérivé de
bulla, bulle, § 12. || xvi'' s. 11 lui bailla incontinent un bulle-
tin, MARG. DE VALOIS, Hcptam. 12.]
Il Écrit, imprimé qui constate, qui publie qqch d'une
manière officielle. — médical, rapport que fait un méde-
cin de l'état d'un malade. — militaire, relation, résumé
officiel d'une bataille, d'une opération militaire. Les bul-
letins de la grande eirmée. | — des lois, recueil officiel des
lois, décrets, ordonnances. P. anal. — scientifique, litté-
raire, politique. — de vote, bulletin écrit ou imprimé qui
indique le candidat pour qui l'on vote. — blanc, sur le-
quel rien n'est écrit et que déposent ceux qui veulent
s'abstenir. || — de bagages, délivré par l'administration
des chemins de fer aux voyageurs munis de bagages.
* BULLETINISTE [bùl-ti-nïst'; en vers, bu-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bulletin, § 265. || xviii^ s. V. à l'ar-
ticle.]
Il Vieilli. Celui qui rédige un bulletin, nouvelliste. Avoir
fourni le prétexte d'un aussi plat mensonge aux bulletinistes
parisiens, ueaumarch. dans loménie, Beaumarch. et son
temps, II, 57.5.
"BULLEUX, EUSE [bùl'-leù, -leuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bulle, § 116. || Nëoloçj.]
Il (Médec.) Caractérisé par les vésicules de la peau
qu'on nomme bulles. Éruption, maladie bulleuse.
*BULTEAU [biil-tô] s. m.
[ÉTYM. Pour buUeteau, § 351, dérivé de bulle, §§ 133 et
126. Il 1771. TRÉv.]
Il (.Jardin.) Arbre qu'on étête pour le faire pousser en
boule.
*BUNE [bun'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Qqs dictionnaires donnent
bnre dans le môme sens. || 1789. encycl. méth.]
nttW"
1
Il (Technol.) Maçonnerie supérieure du massif d'une
forge.
*BUNETTE [bu-nèf] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Peut-être faute typographi-
que pour busette. {V. ce mot.) || 1771. trév.]
Il Variété de fauvette quin'émigre pas l'hiver, dite fau-
vette d'hiver, traîne -buisson, rousseroUe, moucbet, etc.
* BUNIADE [bu-ni-àd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bunias, adis, grec pouvidç, ii
m. s. Au xvi" s. G. GuÉROULT emploie la forme bi
(F. DELB.iîec.), seule en usage jusqu'au commencems
du xix8 s. Il Nr.olog.]
Il Navet sauvage, dit aussi fausse roquette, de la fa;
des Crucifères.
''BUNION [bu-nyon; en vers, -ni-on] s. m
[ÉTYM. Emprunté du lat. bunion, grec poûv:ov, m
XVI'' s. DU piNET, dans delb. Rec]
Il Plante vivace, herbacée, de la famille des Ombel':
fères.
*BUPHTHALME [biir-tàlm'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. buphthalmum, grec j3rj-J
(p8aX[jLov, m. s. proprt, œil de bœuf. Aux xvi'^ et xviiie s. <■
emploie en franc, la forme lat. buphthalmum (admise acal
1762; suppr. 1798). |1 1782. encycl. méth.]
Il Plante herbacée, de la famille des Composées.
■"BUPHTHALMIE [bûf'-tâl-mi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec [3o2<;, bœuf, et ôtp9a>i[jid:
œil, § 279, l'œil du bœuf étant très saillant. || Néolog.]
Il (Médec.) Saillie anormale du globe oculaire, ind
quant d'ordinaire l'hydropisie de l'œil.
BUPLÈVRE [bu-plévr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. bupleuron, grec ^oûr.lzxipo.
m. s. proprt, flanc de bœuf. Au xvi^ s. du pinet emplu
la forme bupleuron; aux xvii" et xvin" s. on dit bupleurun.
forme admise dans agad. 1762. || 1783. encycl. méth. Ad
mis acad. 1835.]
Il Plante ombellifère, dite vulgairement perce-fe
BUPRESTE [bu-presf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. buprestis, grec poûirp-ri
proprt, enfle-bœuf. (F. ce mot.) On a appliqué à tort a
richard le nom ancien de l'enfle-bœuf. || xvi<= s. rab. iv
64. Admis acad. 1762.]
Il Goléoptère delà famille des Serricornes, dit vul|
rement richard, à cause de ses belles couleurs métallique
*BUaUER [bu-ké] v. intr.
[ÉTYM. Forme dialect. de bûcher (F. ce mot), § 16.
1335. Buskier a le porte, dans godef. buschier.]
Il Vieilli et dialect. Frapper. J'eus beau crier et —, il n
me voulut point ouvrir, sorel, Francion, p. 528. Buquansd'
porte en porte (1668), dans godef.
■* BUQUET [bu-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de buque, forme dialect. (F. § 16) debù
che, § 133 ; proprt, petite bûche. || 1784. encycl. méth.]
Il (Technol.) Instrument de bois composé d'une sord
de caisson adapté à un manche, pour agiter l'indigo dan
la cuve.
*BUQUETTE [bu-kêf] S. f.
[ÉTYM. Forme dialectale de bûchette, § 16. || 1783. en-
cycl. MÉTH.]
Il (Marine.) Baguette en bois dont la longueur donn
la mesure du diamètre d'un mât d'assemblage, sur diver
points de sa longueur. {Syn. brochette.)
*BURAIL [bu-rày'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. buratto, m. s. altéré sousl'in
fluence du franc, burel, bureau, §§ 12 et 62. Burail et bur;
s'emploient l'un pour l'autre auxvi" s. || xvi» s. Bailleeii
core ceste pièce de bural de soye. Ane. Th. franc, vii, 52
Il Sorte de popeline, étoffe de soie tramée de laine o
de coton.
BURALISTE [bu-rà-lïsf] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de bureau, § 265. || 1719. TexJ
dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Celui, celle qui tient un bureau (de tabac, de papif
timbré, de poste, etc.).
BURAT [bu-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. buratto, m. s. § 12. (C/". IW-
rail.) Il 1593. Burat de Bergame, dans gay, Gloss. arck.]
Il Grosse étoffe de bure.
* BURATIN [bu-rà-tin] s.m.ei BURATINE [bu-rà-tin
s. f.
rpTjïflPB
t a;
. IV
uesT
BURATE - 31
'■.r^■^u Emprunté de l'ital. burattino, m. s. § 12. |1 1690.
te de popeline, étoffe de soie tramée de laine ou
dooion.
JBURATÉ, ÉE [bu-rà-té] adj.
' -vM. Dérivé de burat, § 118. || 1690. furet.]
i ressemble à de la bure. Étamine buratée, étoffe de
, lur robes déjuges, de professeurs, etc.
. BURE [bùr] s. f.
'■-VM. Du lat. pop. *bûra, m. s. forme secondaire de
; 291. Au xu<^ s. ET. DE FOUGÈRES emploie bourre
ire : dras de borre, dans godef. Suppl. \\ xv!" s. Draps
d )ure, dans godef. Suppl.]
I Étoffe de laine grossière. Être vêtu de — . Vieilli. Loc.
p'v. N'avoir ni — ni buron, n'avoir pas môme le vête-
n if. l'abri le plus humble.
■ BURE [bùr] s. f.
.1. F. buire.]
illi et dialect. Cruche, vase. 1| P. anal. (Pêche.)
£ite de nasse. (F. bire.)
i. BURE [bùr] s. f.
\r. Emprunté du flam.booren, allem. bohren, percer,
Au sens l».) 1751. engycl.]
l'uits de mine. — d'épuisement, conduit par lequel
pes d'épuisement chassent l'eau. — d'aérage, qu'on
, „., pour le service et l'aérage de la mine.
2" F. bune.
lUREAU [bu-rô] s. m.
CTYM. Dérivé de bure, § 115. || xiie s. N'unt pas vestu
b3ls angleis, Vie de St Gilles, 1648.]
. Surle de bure, grosse étoffe de laine. N'étant vêtu
q de simple — , BOIL. Sat. 1.
I. [; 1° Drap de laine qui servait de tapis de table.
B ;aux a étendre sur les bancs de la salle (1394), dans gay,
(. Â.v. arcli.
2° P. ext. La table recouverte de ce drap, sur laquelle
0 écrivait. Spécialt. Meuble à tiroirs et à tablettes sur
Il lel on écrit, où l'on serre les papiers, l'argent, etc.
D— d'acajou. Être à son — . P. anal. Déposer un projet de
- pétition sur le — d'une assemblée, sur le bureau
lequel sont assis le président, les secrétaires, etc.
3 P. ext. La pièce, la salle où qqn a son bureau, où
i availle. (Se dit spécialement des commerçants, em-
1 ii's d'une administration, commis, etc.) Le — d'unban-
q :r, d'un caissier. Fig. Payer à — ouvert, payer, rembour-
S( aisément ce qu'on doit. Garçon de — , domestique
aiché au service d'un bureau.
40 P. ext. Le lieu où se fait un des services d'une ad-
riistration. Les bureaux d'un ministère. Un chef de — . Fa-
r\. Fig. Prendre l'air du —, sonder les dispositions de
cix qui doivent décider d'une affaire. Un — des contri-
fclions. — de tabac, de timbre. — des messageries. On —
dl poste. Adresser une lettre — restant, pour indiquer
deile doit rester au bureau de poste jusqu'à ce que le
linataire la réclame. — de placement, de nourrices, où
1 se charge de placer des domestiques, des nourrices,
d'adresse {vieilli), — d'adresses, qui donne les adresses,
renseignements dont on a besoin. Elles y allaient cher-
r un parti comme on va au — d'adresse chercher un la-
is, FURET. Rom. bourg, i, 41. Fig. En parlant d'une
sonne. C'est un vrai — d'adresse , il est au courant de
— de location d'un théâtre, OÙ l'on distribue les bil-
de bienfaisance, de charité, pour la distribution des
- aux indigents. ||i-*. ext. Le — des longitudes, chargé
lines observations astronomiques, météorologi-
., a l'Observatoire. Bureaux arabes, chargés d'attribu-
ns à la fois militaires et civiles, en Algérie. Spe'cialt.
ns une assemblée. Les bureaux, lieux où se réunissent
membres des commissions , en dehors des séances
lérales, et , p. ext. ceux qui composent ces commis-
ns. Il (xviii<= s.) Fig. — d'esprit, réunion littéraire où l'on
ccupe des choses de l'esprit. De nos bureaux d'esprit
te autre est le symbole , desmahis , l'Honnête Homme,
2.
5° P. ext. Ceux qui siègent au bureau. Le — de la
mbre des députés, le président, le vice-président et les
rétaires. Les bureaux, ceux qui composent les diverses
nmissions. Le quatrième — est contraire au projet de loi.
lenteurs des bureaux, de ceux qui siègent dans les bu-
-ux d'une administration.
BURIN
"BUREAUCRATE [bu-rô-krâf] s. m.
[ÉTYM. Tiré de bureaucratie, comme aristocrate de aris-
tocratie. Il Ne'olog.]
Il Celui qui abuse vis-à-vis du public du pouvoir que
lui donne sa position dans les bureaux d'une adminis-
tration.
BUREAUCRATIE [bu-rô-krà-si] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le franc, bureau et le grec xpa-
TEÏv, commander, § 284. Mot dû à l'économiste gour-
NAY (1712-1759), ainsi que bureaumanie, qui ne lui a pas
survécu. Il Admis acad. 1798, Suppl.]
Il Pouvoir, influence des employés qui composent les
bureaux d'une administration publique. Le véritable esprit
des lois en France est cette — dont M. de Goumay se plaignait
tant, GRiMM, Corresp. litt. iv, 11 (1764).
* BUREAUCRATIQUE [bu-rô-krà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bureaucratie, § 229. || Admis ac.4.d. 1798,
Suppl.]
Il Relatif à la bureaucratie.
*BUREL.É [bur-lé; en vers, bu-re-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de bureau, les bureaux qui recouvraient
les bancs, les tables, étant généralement rayés au moyen
âge, § 118. Il xiai^ s. Armes burelees de blanc et de bis, huon
de méry, dans godef. Suppl.]
Il (Blason.) Qui porte des burelles.
*BURELLE [bu-rèl] S. f.
[ÉTYM. Tiré de burelé, seul usité au moyen âge, § 37. ||
1631. Burele, monet. Abrège' du parallèle.]
Il (Blason.) Chacune des fasces ou bandes rétrécies, de
couleur différente, c^ui alternent en nombre pair sur l'écu.
BURETTE [bu-rëf] S. f.
[ÉTYM. Pour buirette, dérivé de buire, § 133. (F. buire,
bure.) Il 1305. Buyreite, dans godef. Suppl. \ 1360. Burette,
dans gay, Gloss. arch,]
Il Petit vase à goulot de verre, d'argent, d'étain, etc. ||
Spécialt. I 1. Vase servant à contenir le vin ou l'eau pour
célébrer la messe. | 2. Flacon d'un huilier contenant
l'huile ou le vinaigre. | 3. Vase de fer-blanc à tubulure
servant à verser l'huile à brûler dans les lampes, le suif
dans les moules à chandelles. | 4. Petit vase de fer-blanc,
de cuivre, etc., contenant l'huile à graisser les machines,
les vélocipèdes, etc., qu'il ne laisse sortir que goutte à
goutte.
BURGAU [bur-gô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvio s. b. palissy, 147.]
Il Espèce de coquillage du genre sabot qui fournit une
belle nacre à reflets vert foncé. | P. ext. Cette nacre elle-
même.
BURGAUDINE [bur-gô-din'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de burgau, § 100. || 1701. furet. Admis
acad. 1762 sous la forme fautive burgandine, corrigée en
1878.]
Il Nacre que fournit le burgau.
"BURGEAGE [bur-jaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de burger, § 78. \\ 1791. encycl. méth.]
Il (Technol.) Action de burger.
* BURGER [bur-jé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1791. encycl. méth.]
Il (Technol.) Produire une ébullilion dans le verre en.
fusion en y plongeant une baguette de bois vert.
BURGRAVE [bur-grav'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. burggraf, m. s. proprt,
comte d'un bourg, §§ 7, 498 et 499. || 1413. Bourgrave,.
bourchgrave, G. DE lannoy, dans delb. Rec. \ 1611. Bur-
grave, cotgr. Admis agad. 1762.]
Il (Féodal, allem.) Comte, seigneur châtelain, étendant
d'ordinaire sa juridiction sur une ville.
BURGRAVIAT [bur-grà-vyà ; en vers, -vi-à] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de burgrave, § 254. || 1550. Texte dans
godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Dignité de burgrave.
BURIN [bu-rin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'allem. bohren, percer, §§ 7, 498 et
499. Il xvie s. Un burin labourieux, j. DU BELLAY, Ode sur la
naiss. du duc de Beaum.]
Il lo Mince barreau quadrangulaire, d'acier trempé,
taillé obliquement à une de ses extrémités, dont se sert
le graveur pour tracer sur la planche de métal les tailles,
les hachures. Gravure au — . P. ext. La manière d'un gra-
veur, n a un — net et ferme. || Fig. Le — de l'historien.
BURINER
316
BUSQUER
la plume dont il trace, en traits énergiques, profonds, les
faits qu'il raconte. Qui me donnera le — que Job désirait,
pour graver sur l'airain... cette parole sortie de sa bouche, BOSS.
Le Tellier.
Il 2» P. ext. I 1. Petit outil en forme de burin dont le
dentiste se sert pour nettoyer les dents. | 2. Outil d'acier
à deux biseaux pour couper le fer à froid. | 3. Longue
barre d'acier trempé, taillée en pointe, dont on se sert
pour faire les trous de mine. || Sorte de gros épissoir
de bois dur, en forme de cône tronqué, dont on se sert
pour ouvrir, pour séparer les torons d'un cordage. Sorte
de bélier cylindrique pour enfoncer des coins destinés à
assujettir, à serrer des pièces d'assemblage. | Outil ter-
miné par une rainure, dont se servent les calfats pour
pousser l'étoupe dans les joints, dans les fentes des bor-
dages.
BURINER [bu-ri-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de burin, § 154. || xvi" s. L'image... de tes
victoires... Par le feuvre Lemnien... divinement burinées, J. DU
BELLAY, Ode sur la naiss. du duc de Beaum.]
Il i.° Graver avec le burin. — une planche de cuivre, d'acier.
Il Fig. I 1. Une page d'écriture burinée, qui semble gravée,
tant l'écriture est nette et régulière. | 2. — l'histoire, ra-
conter les événements en traits énergiques, profonds. ||
P. ext. — les dents d'un vieux cheval, y graver de fausses
marques pour dissimuler l'usure (F. rasement) et trom-
per ainsi sur l'âge de l'animal.
Il 2° (Marine.) Pousser, enfoncer l'étoupe dans les
joints du bordage avec l'instrument nommé burin.
*BURLE [burl'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. hurla, m. s. § 12. [Cf. bourle,
burlesque.) || xvi^ s. Belles et amples bulles ou burles de par-
■don, BONiVARD, dans delb. Rcc.\
Il Vieiili. Plaisanterie. Je crains... qu'il ne s'en aille, pen-
sant que ce soit une — , cyrano. Pédant Joué, m, 5.
BURLESQUE [bur-lesk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. burlesco, m. s. de burla, plai-
santerie, § 12. MÉN. attribue l'introduction du mot à sar-
RAZiN. Il xvi« s. Bourlesque, Sai. Ménipp. i, 256. | 1611.
Biu:lesque, COTGR.]
Il Qui est d'un comique extravagant. Un poème — . Le
genre — , et, substantivt, Le — . Et laissons le — aux plai-
sants du Pont-Neuf, BOiL. Art p. 1.
BURLESQUEMENT [bur-les'-ke-man] adv.
[ÉTYM. Composé de burlesque et ment, § 724. || 1690.
FURET.]
Il D'une manière burlesque.
BURNOUS [bur-nous'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe bournous, m. s. § 22. cha-
TEAUBR. emploie alburnos, forme due à l'addition de l'arti-
cle arabe al. On trouve aussi albornos au xviii" s. pour dé-
signer une sorte de manteau à capuce dont se servaient
les chevaliers de Malte. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Manteau de laine blanche ou brune, à capuchon, que
portent les Arabes. || P. ext. Pardessus de forme analo-
gue que portent les hommes, les dames.
*BURON [bu-ron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de bur, encore usité en Normandie, § 104,
qui est emprunté du german. bur, habitation, § 6. || xii^ s.
Meison ne buiron ne repeire, chrétien de troyes. Char-
rette, 6427.]
Il Vieilli. Cabane. Prov. N'avoir ni bure ni — . (F. bure.)
Il Spécialt. Cabane où on fait le fromage dans les hauts
pâturages du Plateau central de la France.
"BURSAIRE [bur-sèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat.bursa, bourse, § 248. || Néolog.]
Il Qui est en forme de bourse. || Substantivt, fém. \ 1.
Plante formant un genre de la famille des Pittosporées
à fruits capsulaires. | 2. Infusoire à corps en forme de
bourse.
BURSAL, ALE [bur-sàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. bursa, bourse, § 238. || xvi« s.
Xdlcts bursaux, Sat. Ménipp. i, 134.]
Il (Dans l'ancienne administration.)Relatif aux impôts,
spécialt, aux impôts extraordinaires. Édits bursaux. Cette
drogue bursale (la création d'officiers gardes-côtes), st-
siM. viii, 450.
"BUS [bu] .9. m.
[ÉTYM. F. buste. Il 1694. Bust, terme de blason... quelques-
uns disent « bus », th. corn.]
Il (Blason.) Buste figuré sur un écu.
"BUSAIGLE [bu-zègl'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec buse et aigle, § 176. || Nc'oloq.]
\\ Variété du genre buse, à tarse emplumé comme le
aigles, dite aussi buse pattue.
BUSARD [bu-zàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de buse, § 148. || xii^ s. Busart, j. ka
TOSME, dans godef. SuppL]
Il Oiseau formant un genre des rapaces dits ignobles,
tarse grêle et élevé, à demi-collier de plumes, et qui ~
rapproche de la buse.
BUSC [bûsk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. busco, brin, biîchette, § !
On écrit souvent busqué au xvi« et au xvu" s. pour
sens 1°, et de nos jours pour le sens 2°. || xvi<= s. 0 b
couppant la soye et le drap (1545), dans montaiglon, A
Poés. franc, xni, 50. | Busqués pour les femmes, paré. Mon
très, append. 1.]
Il 1" Lame fle.xible de baleine, d'acier, etc., qui, suiva:
la courbure de la poitrine, maintient le devant d'un c
set, d'un corps de jupe.
Il 2" P. anal. Néolog. Partie courbe de la crosse d
fusil qui fait suite à la poignée.
1. BUSE [bùz'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *bûtia (lat. class. buteo, onis), w.
§§406 et 291. || xv^ s. Dn poulcin prins a la buse, J. mesc;:
NOT, dans delb. Rec.]
Il Oiseau formant un genre des rapaces dits ignobles,
formes épaisses, et auquel l'immobilité qu'il garde jj
dant des heures, en attendant sa proie, donne une ap]
rence de stupidité devenue proverbiale. || Fig. C'est u
— , une personne stupide. Vraiment ce n'est pas une -
Voyez-vous la gentille ruse ? Ane. Th. franc, vu, 413. /.
prov. On ne saurait faire d'une — un épervier, d'un es]
lourd, épais, on ne peut faire un esprit vif.
2. *BUSE [bùz'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du flam. buis, canal, conduit,
tière, § 10. || xiv^ s. Sans buse ne tuiel, froiss. Poés.
godef.]
Il (Technol.) Conduit, tuyau. 1 1. Conduit qui, am
l'eau d'un bief de moulin, la fait passer au-dessus
roue. (F. coursier.) | 2. Conduit vertical où s'élève
dans la machine hydraulique dite chapelet. | 3. T'
d'un soufflet de haut fourneau. | 4. Conduit qui sei
communication entre les puits d'une mine et y ai
l'air. I 5. Canal de bois qui sert à l'écoulement des égi
*BUSER [bu-zé] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de buse 1, § 154. || xv^ s. Nous ne
mot. Nous en allons icy busant, greban, Passion, 308:
Il Se conduire comme une buse. Spécialt. (Vém
On dit « ce chien buse » lorsqu'il demeure longtemps
même endroit ou qu'il chasse nonchalamment, le verri
LA C0NTERIE, Vénerie norm. (1778), dans delb. ReCy
*BUSETTE [bu-zêt'J s. f
[ÉTYM. Dérivé de buse, § 133.]
Il Fauvette d'hiver dite aussi passe-buse. {Cf. bunette.
"BUSON [bu-zon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de buse, § 104. || xv«-xvio g. Vien (t,
saige de busson, A. de la vigne, dans delb. Rec.]
Il Variété de buse qu'on trouve à la Guyane. || S
Pop. Un — , un homme stupide.
•BUSQUE. F. buse.
BUSQUÉ , ÉE [bûs'-ké] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de busquer 2, § 44. j] 1771
Admis ACAD. 1798.]
Il Qui présente une courbure convexe. Un nez
ext. Cheval —, dont la tête est busquée. || P. anal. La
busquée d'une écluse, dont les vantaux, lorsqu'elle esl
mée, s'arc-boutent l'un contre l'autre en formant U]
gle pour offrir plus de résistance à la pression de V
1. "BUSQUER [bûs'-ké] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. buscar, vi. s. § t
mot a été confondu au xyiii" s. avec brusquer. ( V.
quer 3.) jj xvi» s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Chercher. Le consul deCiprem'en busquera f
que autre exemplaire, peiresc Lett. 81. Aller aux cha:
— aventure, brant. il, 183. — fortune. U faut encor —
tune, golletet. Tracas de Paris. C'est pourquoi je résoi
De — ma fortune à quelque autre exercice, J. DE scueland
Tyr et Sidon, I, v, 1.
BUSQUER
317
BUTTE
BUSQUER [bus'-ké] v. tr.
I Y.M. Dérivé de buse, § 154. || xvi" s. Cette busquée si
ni onne, dans montaiglon, Ane. Poés. franc. i,295. Ad-
n Ar:AD. 1718.]
' iiir d'un buse (qui doit suivre la courbure de la
. — un corset. | Spécialt. — une jupe, la raccour-
lovant en la creusant au haut de la ceinture. || P.
idre courbe. | Spécialt. — une écluse, la garnir de
. formant angle. (F. busqué.)
USauIÈRE [bûs'-kyèr] s. f.
TVM. Dérivé de buse, § 115. || 1690. furet.]
Virilli. Coulisse ofi entre le buse d'un corset.
JSSARD [bu-sàr] s. m.
'. Dérivé de busse, § 147. || 1493. Texte dans godef.]
'U. Tonneau. — des Danaïdes, rab. m, prol. || P.
- -lire de capacité pour les liquides, qui avait à peu
r la contenance du muid (268 litres).
îUSSE [bus'] s. f.
. Autre forme de botte, encore inexpliquée. ||
U ne doit user deu mairien por buse, Digeste, dans
û F. busse.]
Wieilli. Espèce de tonneau. {Cf. bussard, busserie.)
;USSERIE [bûs'-ri ; en vers, bu-se-ri] s. f.
lY.M. Dérivé de busse, § 69. Qqns écrivent huisserie.
" « ' Le merrain des muids qu'on appelle autrement buisse-
!, dans DELB. Rec.]
hnol.) Merrain pour la tonnellerie.
USSEROLE [biis'-rôl; en vers, bu-se-...] s. f.
YM. Emprunté du provenç. mod. bouisserolo, m. s.
é é (le bonis, buis, § 11. || 1791. encycl. méth.]
ÙHU vulgaire de l'arbousier dit aussi raisin d'ours.
BUSTE [bûsf] S. m.
•y.M. Emprunté de l'ital. busto, m. s. § 12. On a dit
wie et dans la première moitié du xvn^ s. (F.
: de là bus, terme de blason. || 1549. R. est.]
,.. LÙte avec la partie supérieure du corps (chez
ti une I. Avoir le — court. Se faire peindre en — . || P. ext.
.( ésentation en sculpture de la tête et de la partie
\ ricui-e du corps, le plus souvent sans les bras. Dn —
1 ître, en marbre. C'était un — creux, LA F. Fab. IV, 14.
: * BUSTE [biist'] s. m.
YM. Emprunté de l'ital. busta, m. s. qui correspond
u aiiç. boîte, § 12. || 1723. savary, Dict. du comm.]
(iijinmerce.) Boîte oii l'on expédie le raisin de Da-
JT [bu] s. m.
YM. Subst. verbal de buter, § 52. || 1296. Lequel heri-
i( est ores audit Guillaume... but a but, Cartul. de N.-D.
e oisins, dans delb. Rec]
levme qu'on se propose d'atteindre. Aller, marcher,
îr au — . Toucher, atteindre, dépasser le — • || ^- sxt. A
.ins jeux, lieu où les joueurs doivent venir se placer
îvenir pour ne pas être pris. Spécialt. Jouer — à —,
aucun avantage de l'un sur l'autre. Fig. Ah! quel
r alors de s'aimer — à — ! TH. CORN. Baron d'Albikrac,
). Il Fig. Aller droit au — . Et mon intérêt seul est le —
i cours, RAC. Esth. ii, 5. Pour tendre au — qu'ils se pro-
it. FÉN. Tél. 22. Nos vœux à même — aspirent, mol.
4. Quel était donc ton — ? D'y régner en ma place?
nna, v, 1. || Viser, toucher au — . Viser, toucher,
uer le —, en lançant un trait, une balle, etc., et, fig.
oeur devint le — de tous les traits, la f. Contes, Bel-
or. n est le — de leurs railleries. Moi, je touche au — du
ier coup, mol. Méd. m. l. ii, 4. Tel est le — où visent
fforts. Il Spécialt. (Artill.) Tirer de — en blanc, de ma-
; que la trajectoire du projectile vienne couper la li-
(ie mire juste au point où est le blanc de la cible.
)lanc, II, 4°.) Fig. De — en blanc, en allant au but
préliminaire, sans préparation. Venir de — en blanc
lion conjugale, mol. Préc. rid. se. 4.
JTANT [bu-tan] adj. m.
TYM. Adj. particip. de buter, § 47. || 1751. encycl. Ad-
ACAD. 1835.]
Vieilli. Qui bute contre qqch. Arc — , pilier — . {Syn.
mt.)
JTE [bût'] s. f.
TYM. Subst. verbal de buter, g 52. || 1690. furet.]
Technol.) Outil dont se sert le maréchal pour tailler
)rne, parer le sabot du cheval. {Syn. boutoir.) Spé-
. Cet outil représenté sur un blason.
' BUTÉE [bu-té] s. f.
[étym. Subst. particip. de buter, § 45. || 1694. th. corn.]
Il (Technol.) Construction, massif de pierres destiné à
supporter une poussée. Spécialt. Culée construite sur cha-
que rive d'un pont pour résister à la poussée des arches.
BUTER [bu-té] v. intr. et tr.
[étym. Autre forme de bouter, d'origine obscure. Le
sens 2», 2, est dû au mot but, § 154. || 1410. Butter, dans
godef. SuppL]
I. V. intr. Il ±0 Venir s'appuyer contre qqch qui arrête.
La poutre bute contre la muraille.
Il 2o P. ext. I 1. Venir frapper du pied contre un corps
saillant sur le chemin, na buté contre une pierre. Dn cheval
qui bute (acad. butte) souvent, j 2. Vieilli. Frapper contre
ce qu'on vise. Sa bille a buté. || P. ext. Viser au but. Fig.
Si je suivais mon goût, je saurais où — , la f. Fah. in, 1. Tou-
tes mes volontés ne butent qu'à vous plaire, MOL. Et. V, 2. Si
j'étais à votre place, je buterais à quelque bon gros financier,
gherardi, Th. ital. i, 11.
II. F. tr. Appuyer contre qqch qui arrête. Se — contra
la table. Absolt. — un mur, l'appuyer contre un étai, un
arc-boutant. || Fig. — qqn, le pousser à une résolution
où il s'entête. Se — , être buté à qqch, contre qqch.
BUTIÈRE [bu-tyèr] adj. f.
[ÉTYM. Dérivé de but, § 115. || 1694. th. corn.]
Il Vieilli. Arquebuse —, et, substantivt, —, grande ar-
quebuse pour tirer au blanc.
BUTIN [bu-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical german. but, qui se retrouve
dans le moyen allem. biute, allem. mod. beute, m. s. §§6,
498 et 499. || xiv« s. g. de charny, dans godef. SuppL]
Il Tout ce qu'on recueille comme profit de la victoire.
Le — pris, conquis sur l'ennemi. Les troupes ont fait du — . Un
riche — . P. ext. Les voleurs se sont partagé leur — . Tout
fait nombre, dit l'homme en voyant son — , la f. Fab. V, 3.
Les abeilles font leur — sur les fleurs. Il a trouvé son — dans
cette affaire. Les antiquaires ont fait en Egypte un riche — .
P. ext. Que je sois le — de qui l'ose épargner, corn. Cinna,
III, 4.
BUTINER [bu-ti-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de butin, § 154. || xive s. g. de charny,
dans GODEF. SuppL]
Il Prendre comme butin. Spécialt. La fleur que butine
l'abeille. || Absolt. Les soldats pourront — . L'abeille butine
sur les fleurs.
"BUTINEUR, EUSE [bu-ti-neur, -néuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de butiner, § 112. || xv« s. Mes butineurs
ennemis, chastell. dans delb. Rec]
Il Qui fait du butin. L'abeille butineuse.
» BUTOIR [bu-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé débuter, § 113. jj (Au sens 1°.) 1790. en-
cycl. MÉTH.]
Il (Technol.) || 1° Couteau emmanché des deux bouts
pour racler le cuir. {Syn. boutoir.)
Il 2" Pierre contre laquelle bute le vantail d'une porte
cochère. || Saillie contre laquelle bute, s'appuie une par-
tie mobile d'une machine.
"BUTOIVIE [bu-tôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec pouTO[j.oî, m. s. \\ 1783. en-
cycl. MÉTH.]
Il Herbe vivace, à fleurs roses, dite jonc fleuri.
BUTOR [bu-tôr] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiii» s. Bustor, Garin de
Montglane, dans godef. SuppL]
Il Espèce de héron qu'on ne peut dresserpourla chasse.
Il Fig. Dn —, un homme lourd, grossier, brutal. Fém. Dne
butorde. Cette butorde, mol. Escarb. se. 2. Furstemberg à le
voir et à l'entendre à l'ordinaire paraissait un — , ST-SIM. il, 310.
*BUTORDERIE [bu-tôrd'-ri ; en vers, -tôr-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de butor, §§ 62 et 69. || Néolog.]
Il Manière d'être, action, parole de butor.
*BUTTAGE [bu-tàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de buter, § 78. || Néolog.]
Il (Agrieult.) Action de mettre la terre en butte, pour fa-
ciliter l'écoulement des eaux. P. ext. Action d'accumuler
au pied d'une plante de la terre qu'on a ameublie.
BUTTE [bût'] S. f.
[ÉTYM. Fém. début, § 37. || xiv« s. Metezvostre huant sur
une bute assez haute, Modus, dans littré.]
Il Petite éminence de terre. La — Montmartre. P. ext.
BUTTE
— 318 —
Des buttes de sable. || Spccialt. Éminence de lerre où l'on
place une cible pour s'exercer au tir. La — d'un polygone
d'artillerie. P. ext. Vieilli. Exercice du tir, jeu des che-
valiers de l'arquebuse. Ce sont nos exercices que la chasse,
la paume, la —, Montaigne, ii, 12. | Fig. Être en —, servir
de point de mire. Et l'on t'y voit partout être en — à ses
traits, MOL. F. sav. m, 3. Et moi, toujours en — à de nou-
veaux dangers, RAG. Iph. II, 1.
BUTTÉ, ÉE [bu-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de butte, § 118. || 1690. furet.]
Il Chien —, qui a une tumeur à la jpinture du pied.
BUTTÉE. V. butée.
BUTTER [bu-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de butte, § 154. {Cf. buter.) |] 1701. furet.]
Il Mettre en butte. — des terres, faire de petites buttes
pour l'écoulement des eaux. P. ext. — une plante, accu-
muler au pied de la terre qu'on a ameublie.
"BUTTOIR [bu-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de butter, § 113. || Néolog.]
Il Petite charrue sans avant-train, à deux versoirs, qui
sert à butter une rangée de plantes.
*BUTTURE [bu-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de butte, § 111. || 1690. Buture, furet.]
Il Tumeur à la jointure du pied d'un chien.
BUTYREUX, EUSE [bu-ti-reu, -reliz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. butyrum, beurre, § 116. || xvi<î s.
Substance butireuse, paré, xv, 59.]
Il Qui a le caractère du beurre. Substance butyreuse.
* BUTYRIQUE [bu-ti-rïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. butyrum, beurre, § 229. || Néolog.]
Il (Chimie.) Acide —, qu'on extrait du beurre.
BUVABLE [bu-vàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de boire, d'après le radical bev-, buv- de
certaines formes de la conjug. § 93. Se trouve dès le xm" s.
mais au sens de buveur. || xiii'^-xiv'^ s. Plus savoreuse et plus
bevable, chrétien legouais, Ovide, dans godef. Suppl.]
Il Qu'on peut boire. Ce vin n'est pas — .
•BUVANDE [bu-vând'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. bïbçnda, choses devant être bues {cf.
provende), devenu bevande, beuvande, buvande, §§ 342, 434,
327 et 291. || 1564. Telles potions et buvandes, marcou ville,
dans DELB. Rec]
Il Dialect. Boisson légère, piquette.
BUVANT, ANTE [bu-van, -vânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de boire, § 47. Fréquent en anc.
franc., mais au sens de « qui invite à boire » : vin buvant.
H (Au sens actuel.) xviie s. F, à l'article.]
Il Qui boit. Soyons bien buvants, bien mangeants, la f.
Fab. VI, 19.
BUVARD [bu-vàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de boire, d'après le radical buv- de cer-
taines formes de la conjug. § 147. || Néolog. Admis agad.
1878.]
Il Qui boit, qui absorbe. Papier —, papier non collé
qu'on applique sur une feuille fraîchement écrite pour
absorber la partie de l'encre qui n'est pas encore séchée.
{Syn. brouillard.) Substantivt. Un — , cahier, album fait
de feuilles de papier buvard. Les billets doux Avaient laissé
leur trace aux pages du —, v. uuGO, Premier Mai.
*BXJVEAU [bu-vô]. V. biveau.
*BUVÉE [bu-vé] s. f. '
[ÉTYM. Dérivé de boire d'après le radioal bev-, buv- (':
certaines formes de la conjug. § 119. Anc. franc, bevee, ,i
tioji de boire : Li cras morsel, les granzbevees, g. de coing
dans GODEF. 1| (Au sens actuel.) 1700. liger, Nouv. Mai
rust. dans delb. Rec]
Il Dialect. Boisson pour les bestiaux, faite d'eau et (.
farine délayée.
BUVETIER [bûf-tyé; en vers, bu-ve-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de buvette, § 115. || 1611. cotgr.]
Il Celui qui tient une buvette.
BUVETTE [bu-vef] s. f
[ÉTYM. Dérivé de boire, d'après le radical buv- de
laines formes de la conjug. § 133. || 1539. r. est.]
Il 1" Endroit oh. l'on donne à boire, où l'on sert d<
rafraîchissements. La — du palais, où les juges et les av
cats allaient déjeuner, se rafraîchir. La — d'une assemblé
La — d'une station de chemin de fer, lieu où l'on trouve d
rafraîchissements moins délicats et moins chers qu'il
buffet. ,.
Il 2° Famil. Action de boire. Faire une petite — .
BUVEUR, EUSE [bu-véur, -veuz'] s. m. et f
[ÉTYM. Dérivé de boire, d'après le radical bev-, buv- <
certaines formes de la conjug. § 112. || xu^ s. Bevadu
J. FANTOSME, daUS GODEF. Suppl.]
Il Celui, celle qui boit. — d'eau, qui ne boit pas de v
pur. Absolt. On — , homme qui aime à boire du vin. l
franc — . Les buveurs, dans un établissement d'eaux mil)'
raies, ceux qui vont boire à la source.
BUVOTER [bu-vô-té] V intr.
[ÉTYM. Dérivé de boire, d'après le radical bev-, buv- -;
certaines formes de la conjug. § 167. Écrit buvotter da:
AGAD. 1835. Il xvio s. Beuvoter, h. est. dans godef. Supiji
Il Boire à petits coups répétés.
"BY [bi] s. m.
[ÉTYM. Pour buis, emprunté du flam. buis, canal, §
{Cf. buse 3.) Il 1326. Le buy par quoil'iaue va au molin,
godef. buy.]
Il Dialect. Fosse où l'on-fait écouler l'eau d'un él
lorsqu'on veut le curer.
BYSSUS [bïs'-sûs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. byssus, grec pûdao;, m. s. _
forme francisée bysse, vieillie, a été supprimée dans acad
1878. Il xvi<> s. Une robe de bissus, lef. d'étaples, Bibi
Genèse, 41.]
Il 1" Matière textile, sorte de lin jaunâtre dont les
ciens fabriquaient de riches étoffes.
Il 2° P. anal. Réunion de filaments qui sortent de
coquille de certains testacés bivalves. || P. anal. Produc
tion filamenteuse de la famille des Cryptogames, quifoi
des moisissures dans les lieux humides.
BYZANTIN, INE [bi-zan-tin, -tin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. byzantinus, m. s. \\ Admis aca:
1878.]
Il Proprt. Qui appartient à l'époque des empereuml
Byzance, au Bas-Empire. L'architecture byzantine. Lesty!
— . Fig. Par allusion aux controverses théologiques qi
divisaient les Grecs au moment où les Turcs assiégeaiei
Byzance. Discussions byzantines, discussions subtiles o
l'on perd le temps dans une circonstance critique.
I
f)
c
C [se; selon la nouvelle épellation, se] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. c, m. s. || xiiio s. Li c seuefie
le fust De la croix, Senefiance de l'ABC, dans jubinal,
Nouv. Rec. H, 277.]
Il Troisième lettre et deuxième consonne de l'alphabet
français, qui se prononce comme k devant les voyelles
a, 0, u, devant les consonnes et à la fin des mots ; comme
l's dure devant les voyelles e, 1, y, et devant les voyelles
a, 0, u, lorsqu'on place au-dessous le signe appelé cé-
dille (garçon), et qui, placée devant une h, forme un na
veau son simple (cheval) ou garde le son k dans eertall
mots d'origine grecque, hébraïque, etc. (chœur, Chaldée,
Un grand C ou C majuscule. De petits c ou c minuscule»
ç cédUle. Il Signe abréviatif de certains mois dont o e
l'initiale, comme carbone, en chimie; cent, dans lesch
fres romains ; centime, dans les comptes d'argent. Sf
cialt. (Musique.) Signe indiquant la mesure à quat,
temps (abrév. de carré).
J19 —
CABARET
•. V. ce 1.
A I s;i] pron.
Tv.\r. Abrév. de cela, § 509. (F. ce mot.) || xviio s. V.
I irlicle. Admis acad. 1798.]
i'dinil. Cela. Ça ira. Ça va mal. n ne manquait plus que
a/oiis n'étiez pas plus grand que ça. Mettez-la dehors; à
a is que de ça, je décampe au premier jour, giierardi, Th.
< . I. .")83. Je ne veux pas de ça, et, ellipt, Pas de ça. C'est
0 )urs ça de gagné, et, ellipt, C'est toujours ça. Comme ci,
;aiie ça, entre les deux. A part ça.
À. sa] adv.
!^^I. Du lat. pop. ecce-hac, devenu *iça, ça [cf. céans),
I 726. Il xio s. Tere majur mult est loing ça devant,
, 1784.]
i-'iniil. Il l» Adv. de lieu. Ici (avec mouvement). Ve-
e?à. Se promener çàetlà. De çà, de là. (F. deçà.) | Absolt.
nrj. servant à interpeller qqn. Çà, Messieurs les che-
a , payez-moi de ma peine, la f. Fab. vu, 9. Or çà, sire Gré-
o:, Que gagnez-vous par an? ID. ibid. Viil, 2. Ah çà, com-
II ton fils a-t-il pris ton départ? G. del.\v. Éc. des vieil-
as.\. 1.
T," Vieilli. Adv. de temps. (T. de palais.) En çà, jusqu'à
)i (Mil. Depuis quinze ou vingt ans en çà, rac. Plaid. I, 7.
-AB [kâb'j s. m.
TYM. Emprunté de l'angl. cab, qui est une abréviation
1 nnr,. cabriolet, § 8. || Néolog.}
';;ihriolet, usité surtout en Angleterre, où le cocher
sibicé par derrière.
VBALE [kà-bàl] s. f.
^^ M. Emprunté, par l'intermédiaire du lat. du moyen
l'hébreu kabbalah, tradition, du verbe kabbel, re-
; "21. Il xvi" s. Plus matin se levans, par ladicte cabale
Il tost estoit le beuf au feu, rab. m, 15.]
1 1 ictrine mystique née des traditions bibliques mo-
i os par des idées orientales. || P. ext. Science occulte
a ch('e à cette doctrine. Le médecin était un homme sub-
J empli des mystères de la — , montesq. Lett. pers. 143.
. /'. ext. Il 1° Manœuvres secrètement concertées
G ro qqn, qqch. Une — secrète pour ruiner le mystère de
Lirnation, PASC. Prov. i&. En cent lieux, contre lui, les
a es s'amassent, boil. Èp. 7. | P. ext. Faire une — en fa-
e de qqn. Combien de procès gagnés parce que la — et les
r es ont prévalu, bourd. 5« Juqem. dern. 2. De la — ex-
it es rumeurs, palissot, Philos, iii, 5. {Syn. intrigue.)
2' Ceux qui font ces manœuvres. Je verrai sans me
sier prendre mes intérêts à toute la — , mol. D. Juan, V,
. îstimer que soiet sa — , la br. 13. Le fourbe... sort du sé-
aiuivi de sa — , vertot, Révol. rom. 10. Quoi qu'en dise
note et sa docte — , th. corn. D. Juan, i, 1.
ilBALER [kà-bà-lé] v. intr.
TYM. Dérivé de cabale, § 154. |I 1617. n se mit depuis
( aler parmy les églises des huguenots, Merc. franc, dans
E . 7?ec.l
''aire des cabales. Mentir, médire, —, nuire, c'est leur
t: TA un. 13. Fiff. (L'envie) Contre lui chez les grands In-
s mment cabale, BOIL. Art p. 4.
lABALETTE [kà-bà-lef] s. f.
jrYM. Emprunté de l'ital. cabaletta, m. s. § 21. \\Néolog.]
'Musique.) Phrase d'un rythme vif, d'un mouvement
n (', qui forme souvent la dernière partie d'un air, d'un
1' onu. surtout dans les opéras italiens.
LBALEUR, *CABALEUSE [kà-bà-leur, -le'uz'] s. m.
rYM._ Dérivé de cabaler, § 112. [j xvii« s. Les cabaleuses
int-Étienne, T. DES RÉAUX, dans delb. Mater.]
^elui, celle qui cabale. Grand —, grand intrigant, volt.
3 déc. 1759.
LBALISTE [kà-bà-lïst'] s. m.
nn,i. Dérivé de cabale, § 265. || xyi" s. Par l'ordonnance
abalistes de Saint-Louand, rab. i, 8.]
" Celui qui est versé dans la science de la cabale,
scours tomba sur la cabale et les cabalistes, cazotte,
le amour.
!« Vieilli. Cabaleur. Un — et un auteur de factions (1697),
OMAS DU FOSSÉ, daus DELB. Rec.
IBALISTIQUE [kà-bà-lïs'-tïk'] adj.
n-yi. Dérivé de cabaliste, § 229. || xvi« s. Certaine caba-
que institution, rab. m, 15.]
Relatif à la cabale. Les livres cabalistiques. Formules ca-
tiques.
*CABALLIN, INE [kà-bal'-lin, -lin'] adj.
[ÉïYM. Dérivé du lat. caballus, cheval, § 245. || xv^ s.
Aloen caballin, Grant Herbier, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Relatif aux chevaux. C'est ma fontaine cabal-
line, RAB. ni, prol. Spécialt. Aloès —, variélé d'aloès em-
ployée par les vétérinaires.
CABAN [kà-ban] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. gaban, m. s. qui est lui-
même emprunté de l'arabe aba (avec un a aspiré), sorle
de manteau, §§ 13 et 22. cotgr. donne gaban à côté de
caban. || 1448. Pour la forreure d'un caban, dans gay, Gloss.
arch.]
Il Capote de matelot, vêtement de laine, court, à man-
ches et à capuchon, recouvert de toile goudronnée. || P.
ext. Manteau, pardessus à manches et à capuchon.
"CABANAGE [kà-bà-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cabaner, § 78. || Nëolog.]
Il (Technol.) Action de cabaner.
CABANE [kà-bàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabana, ?n. s. lequel vient
du lat. vulg. capanna, enregistré par isidore de séville,
mot dont l'origine est incertaine. {Cf. cabine.) || 1462. Es-
table de chevaux appelée par le langage du pays « cabanne »,
texte relatif à l'Astarac, dans du c. cabanacum. | 1549. r.
EST.]
Il Petite habitation faite de terre, de bois , etc. Une —
de pêcheur, de berger. Le pauvre en sa —, malh. Poés. 11.
Spécialt. Vieilli. (Marine.) Abri construit sur un navire,
et, p. ext. bateau ayant au milieu un abri. Nous prîmes une
— et baissâmes jusqu'à Orléans, scarr. Rom. com. i, 18. ||
P. anal. \ l. Vieilli. Petite chambre à bord d'un bâtiment.
(F. cabine.) | 2. Baraque où l'on élève des lapins. | 3. Cage
où l'on fait couver de petits oiseaux. | 4. Arcade formée
par les petites branches qu'on fixe au-dessus des claies
des vers à soie et où monte le ver pour filer son cocon.
*CABANEAU [kà-bà-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cabane, § 115. || Ne'olog.]
\\ (Marine.) Abri construit au bord de la mer pour les
pêcheurs de morue.
""CABANER [kà-bà-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cabane, § 154. || xvi^ s. F. à l'article.]
Il 1» FeezZ/z. Loger dans une cabane. Les sauvages... se
vinrent — au port de Tadouzac, palma cayet, dans delb. Rec.
Des castors cabanes, buff. Castor, j Spécialt. (Technol.)
Fixer au-dessus des claies des vers à soie des branchages
où monte le ver pour filer son cocon. || P. exl. Intran-
sitivt. Les mulots cabanent et magasinent en terre, liger,
Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec.
Il 2" (Marine.) — une embarcation, la mettre la quille
en l'air (formant alors comme une cabane). || P. anal. —
l'ancre, la poser dans le bateau, le jas debout au lieu d'être
couché. I P. ext. Intransitivt. Une ancre qui cabane sur le
fond, dont le jas est dressé, les becs venant en travers.
CABANON [kà-bà-non] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cabane, § 104. || Admis acad. 1798.]
Il 1" Dialect. Petite cabane. Spécialt. (Provence). Pied-
à-terre à la campagne.
Il 2° Cellule pour les criminels dangereux dans une
prison, pour les fous furieux dans une maison d'aliénés.
*CABANOT [kà-bà-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cabane, § 136. (j XYii» s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Petite cabane. Le père Joseph a pris soin de se
séparer des laïques, dans les cabauots desquels il ne prend au-
cun repas (1686), dans delb. Rec.
*CABARER [kà-bà-ré] v. intr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Dans la fabrication de la bière, verser le
moût cuit, avec le houblon, dans des bacs où on le fait re-
froidir.
1. CABARET [kà-bà-rè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiv" s. Le pot au feu trouva
Et le miès et le vin : bon cabaret i a, Raudouin de Sebourc,
viii, 125.]
I. Lieu où l'on vient boire, boutique où l'on vend en
détail du vin à boire sur place ou à emporter. Aller au — .
Quel est le — honnête Où tu t'es coiffé le cerveau? mol.
Amph. III , 2. Des chansons de — . Louis Xlll, ennuyé d'avoir
couché dans un méchant — à rouliers, ST-SIM. xii, 68. P. ext.
Restaurant. Aller dîner au — . || Fig. — des oiseaux, plante
de la famille des Dipsacées, dite cuvette de Vénus, dont
CABARET
320
CABLER
les feuilles forment une cavité où s'amasse la pluie. || P.
anal. | 1. Plante herbacée, vivace, variété d'asaret. | 2.
Plante de la famille des Gynoglosses.
II. P. ext. [cf. cave à liqueurs). Service à thé, à café,
à liqueurs. Dn — de porcelaine de Sèvres.
III. Fig. Réunion, au jeu de trinquette, de trois cartes
qui se suivent, du valet à l'as.
2. *CABARET [kà-bà-rè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
Il Variété de linotte, dite aussi sizerin.
CABABETIER, 1ÈRE [kà-bàr-tyé, -tyer; en vers, -bà-
re-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cabaret, § 115. || xiv^ s. Et M cabare-
tiers tantost lui demanda, S'il voloit boire vin, Baudouin de
Sebourc, vin, 128.]
Il Celui, celle qui tient un cabaret.
CABAS [kà-bd] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabas, m. s. qui se trouve,
sous la forme latinisée cabatium, dans un texte de 1243
(F. DU c), § 11. Cabas paraît dérivé du lat. capacem, par le
bas lat. 'capaceum, proprt, ce qui contient. || 1404. Cabas
d'argent doré, dans gay, Gloss. arch.]
Il Panier de jonc servant à expédier raisins secs,
figues, etc. Il P. anal. Petit sac plat en paille tressée, oii
les femmes portent de menus objets.
'CABASSER [kà-bà-sé] v. ir.
[ÉTYM. Dérivé de cabas, § 154. || xV^ s. V. à l'article.]
Il Vieilli. Mettre dans son cabas. || P. ext. Voler. Pour
quelque peine que je mette A — , Pathelin, 3.
CABASSET [kà-bà-sè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cabas, § 133, à cause de la ressem-
blance du cabasset et du cabas, st-sim. écrit oabacet. ||
xiv» s. Cabacet, dans godef. Suppl.]
Il Sorte de casque analogue au morion, en usage en
France au xvi^ s. Fig. Vieilli. Il a de la malice sous son — ,
dans sa tête. Le — s'échauffa, sa tête se remplit, st-sim. i,379.
"CABÉLIAU [kà-bé-lyô]. V. cabillaud.
CABESTAN [kà-bes'-tan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabestan, pour cabestran
{cf. espagn. cabestrante), m. s. qui paraît se rattacher à
cabestre, chevêtre, corde de poulie, § 11. || 1501. Nauffrageux
cabesten, a. de la vigne, Compl. du roy de la Bazoche.]
Il (Marine.) Treuil vertical autour duquel s'enroule iin
câble. Virer (tourner) un — .
"CABIAI [kà-byè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des langues américaines , § 30. ||
xviii" s. BUFF. cabiai.]
Il Mammifère de l'Amérique du Sud formant un genre de
la famille des Caviens, le plus grand des rongeurs connus.
CABILLAUD [kà-bi-yô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du holland. kabeljau, m. s. § 10; le
d est dû à une fausse analogie avec le suffixe aud, § 138.
On dit aussi cabéliau et cabliau (écrit par agad. càbliau, sous
l'influence du mot câble), jl 1278. Cabillaut, dans godef.
Suppl.]
Il Morue fraîche.
*CABILLET [kà-bi-yè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du provenç. cabilha, cheville, §§ 11 et 133.
Il 1789. ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Chacune des deux règles courbes entre
lesquelles le paumier assujettit le bois de la raquette
pour qu'il garde la courbure voulue.
"CABILLOT [kà-bi-yô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabilhot, m. s. diminutif
de cabilha, cheville, § 11. {Cf. chevillot.) || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Cheville de bois qui sert à arrêter certains
cordages, certaines manœuvres.
CABINE [kà-bin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. cabin, m. s. même mot que
le franc, cabane, § 8. rab. iv, 63, emploie cabane au sens
de cabine, et cet emploi est ordinaire en franc, jusqu'à la
fin du xviiie s. || 1783. encycl. métii.]
Il 1" (Marine.) Petite chambre à bord d'un bâtiment.
— d'officier, de passager.
Il 2° P. ext. Petite chambre dans laquelle on se désha-
bille pour prendre un bain de mer, de rivière.
CABINET [kà-bi-nè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cabinetto, gabinetto, m. s.
§ 12. Il 1528. On cabinet de cuir doré, dans gay, Gloss. arch.]
I. Il 1° Petite chambre retirée servant le plus souvent
d'accessoire aux grandes pièces d'un appartement. Un -
de débarras, de toilette. Un — noir, cabinet de débarras su
fenêtre. — d'aisances, et, absolt. Aller au — . Un — de bains,
oii l'on prend son bain, dans un appartement ou dans un
établissement public. P. anal. Dans un établissement de
bains froids, chambre oii l'on se déshabille. Un garçon de
cabinets, préposé au service des cabinets dans les établis-
sements de bains chauds ou froids. Un — de travail, d'étnde.
Un homme de —, qui mène une vie sédentaire, étant re-
tenu dans son cabinet par sa profession. || Spéciait. \ l,
— d'un homme d'affaires, et, ellipt, — d'affaires. — de con-
sultations d'un médecin, d'un avocat, d'un avoué, et, p. er'
ceux qui viennent le consulter dans son cabinet, n a ci
son — , sa clientèle. | 2. Le — d'un ministre, et, p. ext. ci
qui travaillent avec le ministre. P. anal. Lieu où les n
nistres tiennent conseil. |1 P. ext. \ l. Le gouvernemi
d'un pays. Le — des Tuileries, de Saint-James. | 2. Le mlr.
tère. Former un — . Le chef du —, le président du cons
des ministres. Le roi agitait les cabinets de tous les princ
par ses négociations, volt. S. de L. XIV, 11. || Spëciu
I 1. Le — noir, lieu secret où l'on ouvrait les lettres (.
particuliers qui semblaient suspectes. | 2. — de lectu:
établissement où l'on peut lire ou louer desjournau
des revues, des livres.
Il 2" P. ext. Salle ou suite de salles où l'on garde ce
taines collections. C'est une pièce de — que l'on montre a
curieux, la br. 3. Un — d'estampes, de médailles, de phy
que, d'histoire naturelle. Spéciait. Le — des médailles, d
estampes, à la Bibliothèque nationale. Le — d'histoire n
turelle, au Jardin des Plantes.
Il 3" P. anal. | 1. Sorte de chambre formée par un co
vert de verdure, dans un jardin. Un — de verdure. | 2. Da;
certaines machines hydrauliques, partie du conduit i
vient s'amasser l'eau de la chute avant d'arriver à la rou
II. P. ext. Meuble élégant, à compartiments etàl
roirs. Il lui voulait donner le plus beau — d'ébène qiii_s
trouverait, furet. Rom. bourg, i, 72. Un — de laque, d'éi
de bois incrusté. Franchement, il (votre sonnet) est bon à
tre au — (à être mis dans un tiroir, au lieu d'être p
MOL. Mis. i, 2. P. ext. — d'orgue, sorte d'armoire qi
ferme un orgue.
* CABIOU [kà-byou; en vers, -bi-ou] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Qqns disent capiou. || Néi
Il Condiment fait avec du suc de manioc.
"CABIROTADE [kà-bî-rô-tàd']. V. capilotade.
CÂBLE [kâbl'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cable, m. s. qui
bas lat. caplum pour capulum, § 11, et qui correspond a
forme purement franc, chable. (F. ce mot.) L'orthop
et la prononciation par un â sont dues à une confusic
avec î'anc. franc, caable (bas grec xataêoîvri), machine i
guerre. || xii^ s. Cheable, J. bodel, dans godef. Suppl
xv^ s. Bon cable et bon ancre, garcie, Grand Routie
î° 21 a.]
Il 1" "Très gros cordage de chanvre. Spéciait. Le plt
gros des cordages de marine {cf. grelin, filin ou aussléN
formé généralement de trois cordages plus petits dl
aussières. Le maître —, câble delà première ancre. — ffi
fourche, câble plus petit, grelin, retenant l'ancre d'affou
che. Filer du —, laisser dérouler le câble d'une ancre. ||
anal. — en fU de fer. — chaîne, chaîne de fer servant <i_j
câble. P. ext. Longueur d'un câble, encablure (IZObw
ses). Le navire est à trois câbles de la côte.
Il 2° P. ext. — sous-marin, qui, déroulé au fond de
mer, sert de fil télégraphique entre deux continente.
— transatlantique.
Il 30 P. anal. \ 1. Gros cordon dont les tapissiers se »i
vent pour relever les tentures, suspendre les tableaux,'el
I 2. Moulure en forme de grosse corde employée comi
ornement en architecture, en sculpture.
CÂBLÉ [kîi-blé] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de câbler, § 45. || 1751. encïc;
Il Fil retors à quatre ou six brins. Cordon de sonnette en-
CÂBLEAU ou CÂBLOT [kd-blô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de câble, §§ 126 et 136. || 1530. Cablei
PALSGR. p. 206. I 1553. Cablots pour une arbalayte, da
DELB. Rec]
Il (Marine.) Cordage qui retient les petites ancres d
navire.
CÂBLER [kd-blé] V. tr.
t
CABLIAU
321
CABRIOLEUR
Dérivé de câble, § 154. || 1701. furet.]
Il lier en câble. — les aussières, les tordre en-
lour en faire le câble auquel est suspendue l'an-
/. Cannelure câblée, contournée en forme de câ-
. câblée (Blason), croix entortillée de cordes ou
„ , jiar deux bouts de corde croisés.
CIBLIAU [kà-bli-yô]. V. cabillaud.
•CBLIÈRE [kâ-bli-yèr] s. f.
. Dérivé de câble, § 115. Qqs dictionnaires don-
lure, qui paraît être une erreur. || 1795. engycl.
iiie, Pêche.) Grosse pierre percée d'un trou où
cordage, qui tient lieu d'ancre pour amarrer
u-cation ou sert à maintenir des filets.
, l;^^OT. V. câbleau.
C BOCHE [kà-boch'] s. f.
\ 1 . Dérivé du lat. caput, tcte, § 83. La forme caboche
-;ine picarde {V. § 16), notée comme telle par
/'. cabosse.) 1| xii^s. Ainz perdreit chascun lacabooe,
Ducs de Norm. 22298.]
"/'■s famil. Tète. Vous avez la — un peu dure (pour
tire), MOL. Et. IV, 1. Il Fig. Tête formée par les
fûtes des feuilles de tabac qu'on lie en bottes
- avoir fait sécher.
Nom vulgaire de la chevêche, oiseau à grosse
Il ' <;iou à grosse tête pour ferrer les souliers.
CBOCHON [kà-bô-chon] s. m.
Dérivé de caboche, § 104 ; proprt, petite tête. ||
xle dans gay, Gloss. arch.]
Il" Calotte qui ferme le haut de certaines ruches.
Il » IMerre fine polie et non taillée, de forme convexe.
mat, un rubis — .
0 Sorte de clou à tête. (F. caboche.)
Mollusque gastéropode, à coquille univalve, qui a
me d'une calotte.
LBOSSE [kà-bÔs'] s. f.
YM. Autre forme de caboche. (F. ce mot.) || 1771.
]
f om vulgaire du fruit du cacaoyer.
*iBOSSER [kà-bo-sé] v. tr.
[ VM. Composé de la particule péjorative ca et bosse,
l' Il Npolog.]
\\ojj. Déformer par des bosses. (Se dit surtout des
iJ5 en carton, feutre, etc.) Son chapeau est cabossé.
(BOTAGE [kà-bô-tàj'] s. m.
\ YM. Dérivé de caboter, § 78. || 1751. engycl. Admis
r:()2.]
ne.) Navigation marchande qui se fait le long
. Petit — , qui se fait d'un port à un port voisin.
(,BOTER [kà-bô-té] v. intr.
( YM. Dérivé de cabo, forme espagn. du mot cap, em-
c e en franc, au xvi^ s. §§ 13 et 154; proprt, aller de
I II (;;ip. Il 1690. furet. Admis acad. 1762.]
|,\iaiine.) Faire le cabotage.
<|BOTEUR , *CABOTEUSE [kà-bô-teur, -teuz'] adj.
[lYM. Dérivé de caboter, § 112. |1 1542. Texte dans GO-
: Si/ppl. Admis acad. 1835.]
i Marine.) Qui fait le cabotage. Bâtiment — . || Subs-
j\vt. Un — . I 1. Bâtiment côtier. | 2. Navigateur côtier.
«Ibotier, *CAB0TIÈRE [kà-bo-tyé, -tyér] adJ.
. Dérivé de caboter, § 115. || 1671. Bateaux cabotiers,
/. de la mer, dans delb. Rec]
iue.) Qui sert au cabotage. Bateau — . Barque ca-
Substantivt. \ 1. On — , bâtiment pour le cabo-
, I 2, Une cabotière, barque marchande de rivière,
alement employée dans l'Eure.
^OTIN, 'CABOTINE [kà-bô-tin, -tin'] s. m. et f.
'YM. Origine incertaine. Peut-être dérivé de caboter,
■omparaison entre les comédiens qui vont de ville
I les bâtiments qui vont de cap en cap, §100.
. Admis ACAD. 1835.]
'//. Comédien, comédienne d'une troupe ambu-
'11 d'un théâtre de bas étage.
A.BOTnïAGE [kà-bo-ti-nàj'] s. m.
-p M. Dérivé de cabotiner, § 78. || Néolog.]
■a uni. Vie, manière d'être de cabotin.
ABOTINER [kà-b()-ti-né] v. intr.
TYM. Dérivé de cabotin, § 154. |1 Néolog.]
''amil. Faire le cabotin.
DICT. FRANC.
*CABOUILLE [kà-bouy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cabuya, m. s. § 13. Ttt.
CORN., TRÉv. et ENCYCL. emploient la forme cabuia, qu'ils
font du masc. {Cf. § 551.) || Néolog.]
Il Nom vulgaire de la plante dite chanvre des Indiens,
{V. agave.)
*CABOULOT [kà-bou-lô] s. m.
[ÉTYM. Paraît emprunté à l'argot, § 31. || Néolog.]
Il Trivial. Cabaret de bas étage.
'CABRE [kàbr'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabra, chèvre, § 11. {Cf.
chèvre.) || (Au sens propre.) 1611. cotgr. | (Au sens techni-
que.) 1653. OUD. capra.]
Il (Technol.) || 1° Chèvre volante dont se servent les
constructeurs de navires pour hisser les grosses pièces de
bois, les carriers pour déblayer les puits d'une carrière.
Il 2° Chevalet du métier à tisser la soie qui supporte
l'ensouple.
CABRER (SE) [se-kà-bré] v.pron.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabrar, m. s. § 11 ; proprt,
se dresser à la manière des chèvres, paré emploie cam-
brer pour cabrer. || 1611. cotgr.]
Il (En parlant d'un cheval qui s'effar&uche, se défend.)
S'enlever du devant en se dressant sur les pattes de der-
rière. Le cheval se cabre. Faire — son cheval. || Fig. Se ré-
volter. Quoi! faut-il pour un mot vous — de la sorte? DES-
TOUCHES , Glor. IV, 8. P. ext. Vieilli. S'emporter, se
prendre de querelle. M. de Marseille s'est allé — avec un
conseiller, peiresc, Lett. 74. !| V. tr [inusité). Tremblant
de le —, J.-J. Rouss. Rêv. dupromen. solit. 9. || {Syn. re-
gimber.)
CABRI [kà-bri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabrit, m. s. dérivé de
cabra, chèvre, § 11. On écrit généralement cabril au xvn^ s.
(cotgr., oud., furet.). Il XIV'' s. Un cabril, c'est-à-dira un
chevrotin mascle. Somme 3f« Gautier, f" 36, v».]
Il Petit de la chèvre. {Syn. chevreau.)
CABRIOLE [kà-bri-yôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. capriola, proprt, saut de chè-
vre, § 12. On a hésité jusqu'à la fin du xvii'^ s. entre ca-
priole et cabriole ; cette dernière forme, seule usitée au-
jourd'hui, paraît due au provenç. cabriola, m. s. § 11. ||
xviiî s. (Qu'ils) apprinssent des caprioles, Montaigne, i, 25.
I Faire des cabreoles, cholières, Matinées, 160.]
Il Saut, bond que qqn fait en folâtrant. Oùtrouverez-vous...
même parmi les farceurs, un jeune homme qui... passe mieux la
capriole? la br. 3. Un faiseur de cabrioles, un saltimbanque.
I (T. de danse.) Saut dans lequel le danseur, pendant
qu'il est en l'air, frappe les jambes l'une contre l'autre. |
P. ext. (T. de manège.) Saut dans lequel le cheval, pen-
dant qu'il est en l'air, détache une ruade. | P. plaisant.
En parlant d'un pendu qui se débat. Et ces yeux te verront
faire la capriole, MOL. Dép. am. m, 10. || Fig. L'amour fait
dans mon cœur d'étranges cabrioles, la f. Ragotin, iv, 6.
CABRIOLER [kà-bri-yè-lé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cabriole, § 154. On trouve aussi ca-
prioler jusqu'à la fin du xvii" s. || xvi" s. Troupe qui caprio-
loit et sautoit, N. du fail, Eutrapel, dans littré.]
Il Faire des cabrioles. Mes jambes sur l'heure en cabrio-
leraient, MOL. Sgan. se. 18. (Le singe) cabriole à son aise,
DORAT, Fab. Singe et Renard
CABRIOLET [kà-bri-yô-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cabrioler, § 133 ; proprt, voiture qui
cabriole. {Cf. cab.) || Admis acad. 1762.]
Il l" Voiture légère à un cheval, ouverte par devant
et munie d'une capote de cuir qui se replie. || P. anal.
Chariot qui sert, dans les fonderies, à transporteries ca-
nons.
Il 2o Vieilli. Sorte de bonnet de femme. Quel bonnet
veut mettre Madame ? Le — ? sedaine, Diable à quatre, m, 2.
Il 30 Forme de cordonnier.
Il 40 Manche de couteau qui reçoit plusieurs lames.
Couteau à — .
Il 50 Corde à nœuds terminée par deux morceaux de
bois, dont les agents de police se servent pour lier les
mains d'un malfaiteur.
CABRIOLEUR, 'CABRIOLEUSE [kà-bri-yô-leur,
-leuz'] *. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cabrioler, § 112. || Admis acad. 1718.]
Il Celui, celle qui fait des cabrioles.
21
CABRION
— 322 —
CxVCHE-MITOULAS
*CABRION [kà-bri-yon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabrioun, m. s. dérivé de
cabra, chèvre, § 11. [Cf. chevron.) || 1694. th. corn.]
Il 1° Madrier qu'on emploie pour maintenir les couples
dans la construction d'un navire.
Il 2" Madrier qu'on met sous les roues des affûts de
canon, dans les gros temps, pour qu'ils ne soient pas dé-
placés.
Il 3° Madrier qu'on emploie pour l'arrimage des caisses
à eau dans la cale.
*CABRON [kà-bron] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cabron, diminutif de ca-
bra, chèvre, § 11. On trouve cabrion au xvi<= s. Aussi souple
qu'une botine de cabrion, Ane. Th. franc, ix, 318. || 1642. ûUD. ]
I. Peau de chevreau.
II. Outil qui sert au brunissage.
CABUS [kà-bu] adj. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. oabus, m. s. dérivé de cap,
tête, §§ 11 et 84. Le fém. cabusse se trouve qqf au xvii" s.
dans l'expression aujourd'hui inusitée laitue cabusse. ||
xiii^ s. A le nature des chois se tient li cabus, alebrant de
SIENNE, dans littré.]
Il Chou — , à tête pommée.
CACA [kà-kà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du radical du lat. cacare, évacuer ses
excréments. {Cf. chier.) || xvi° s. Monsieur de Nemours a
fait caca en nos paniers, Sat. Me'nipp. i, 100.]
Il (T. enfantin.) Excréments. Faire — dans sa culotte. ||
P. ext. Chose sale, mauvaise, qu'il ne faut pas toucher.
Jetez cela, c'est du — .
CACADE [kà-kàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cacata, m. s. § 12. On trouve
aussi cagade, sous l'influence du provenç. cagada, m. s.
J'ai failli à faire une grande cagade, d'aub. Fœneste, i, 1. ||
1611. COTGR.]
Il Vieilli. Brusque évacuation d'excréments. || Fig.
(Par allusion à cet effet physique procédant qqf de la
peur.) Reculade honteuse. La — devant Dantziok, volt.
Lett. pruss. 109.
CACAO [kà-kà-ô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cacao, m. s. qui est lui-
môme emprunté à la langue des indigènes du Mexique,
§§ 13 et 30. Il 1690. furet.]
Il Graine renfermée dans le fruit du cacaoyer (F. ca-
basse), et qui, grillée et broyée avec du sucre, donne le
chocolat. Beurre de —, huile contenue dans les graines du
cacaoyer, qu'on emploie en médecine et en parfumerie.
CACAOYER [kà-kà-6-yé] et CACAOTIER [kà-kà-ô-tyé]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cacao, §§ 63 et 115. || 1694. Cacaoyer,
TH. corn. I 1771. Cacaoyer ou cacaotier, trév.]
Il Arbre de la famille des Malvacées, qui produit le
cacao.
CACAO YÈRE [kà-kà-ô-yèr] et "CACAOTIÈRE [kà-
kà-ô-tyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cacaoyer, cacaotier, § 37. || 1751. Ca-
caoyère, engycl.]
Il Plantation d'arbres à cacao.
'CACARDER [kà-kàr-dé] v. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || 1613. louis gruau, dans
DELB. Rec.]
Il En parlant de l'oie, faire entendre le cri particulier
à son espèce.
*CACATOÈS [kà-kà-tô-ès']. V. cacatois.
CACATOIS [kà-kà-twâ] s. m.
[ÉTYM. Onomatopée reproduisant le cri de cet oiseau,
§ 32. Au sens I, qqns écrivent cacatoès, kakatoès; au sens
II, qqns disent catacois. || xviiie s. buff. Oiseaux.]
I« Espèce de perroquet huppé, oiseau grimpeur, à beau
plumage blanc.
II. Fig. "Voile des plus petits mâts qu'on grée sur les
grands bâtiments au-dessus des mâts de perroquet. Mât
de —, et, ellipt, — , le petit mât qui porte ces voiles.
CACHALOT [kà-chà-lô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
Il Mammifère de la famille des Cétacés, qui diffère de
la baleine en ce qu'au lieu de fanons, il a des dents fixées
à la mâchoire inférieure, et à la mâchoire supérieure des
cavités où se logent ces dents.
1. CACHE [kach'j s. f.
[ÉTYM. Subst, verbal de cacher, §52. IJxvic s. J'ai fureté p-' '
tout sans pouvoir découvrir leur cache, Ane. Th. franc. i\.
Il Famil. Lieu propre à cacher qqch ou qqn. Fa;
Meudon une — pour un gros trésor, St-sim. m, 438. Un.
fidèle, MOL. Av. i, 4. | Fig. Trouver la — , découvrir le se
2. *CACHE [kâch'] s. f.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde de chasse, § IG.
chasse.) || 1795. encycl. méth.] ■iiii
Il Filet de pêche tendu sur des piquets, dit aussi tikHl
3. *GACHE [kâch']._F. caiche. ~r"
CACHE-CACHE [kach'-kâch'; en vers, kà-che-...] >
[ÉTYM. Impér. redoublé de cacher, §50. || Admis a
1835.]
Il Jeu d'enfants où l'un des joueurs doit découvrir c(
ceux qui se sont cachés. Jouer à — . {Syn. cligne-muse
*CACHE-CACHE-MITOULAS [kâch'-kach'-mi-to
et * CACHE -MITOULAS [kâch'-mi-tou-lâ] s. m.
[ÉTYM. Composé avec l'impér. redoublé de cacher
cache-cache) et mitoulas, altération de mie tu ne l'as (ti
l'as pas), § 178. || xvi^s.Leurs femmes jouent acachemi!
Sat. Me'nipp. ii, 71. | 1642. Cache cache mitoulas, oud.
Il Vieilli. Jeu d'enfant, dit aujourd'hui jeu du furet,
ce mot.) Si vous voulez avoir de l'argent du public, il la;
l'amuser par de petits jeux, comme le gage touché, ca;
mitoulas et colin-maillard, giierardi, Th. ital. vi, 572.
"CACHE-CORSET [kâch'-kôr-sè ; en vers , kà-che-.
s. m.
[ÉTYM. Composé de cache (impér. du verbe cacher
corset, § 209. || Néolog.]
Il Corsage de toile légère que les femmes mettent i-
dessus le corset, pour l'empêcher de se salir.
CACHECTIQUE [kà-chek'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cachecticus, grec %x'/v/.v:i.
m. s. Il XVI'î s. PARÉ, VI, 11.]
Il (Médec.) Caractérisé par le dépérissement qu
nomme cachexie.
*CACHE-ENTRÉE [kâch'-an-tré] s. m.
[ÉTYM. Composé de cache (impér. du verbe ca(
entrée, § 209. || 1701. furet.]
Il (Technol.) Pièce de fer mobile qui recouvre l'ej
d'une serrure et qu'on "écarte pour introduire la cl
*CACHE-ÉPOUTIS [kach'-é-pou-ti] s. m.
[ÉTYM. Composé de cache (impér. du verbe
épouti, § 209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Composition colorante qu'on appliqu
l'aide d'un pinceau sur les époutis de la laine qui n'i
pas pris convenablement la teinture.
"CACHE-LUMIÈRE [kâch'-lu-myer; en ve7'S, kà-che-
[ÉTYM. Composé de cache (impér. du verbe cacher
lumière, § 209. || Néolog.]
Il (Technol.) Coussinet de cuir avec lequel on bouch
lumière d'un canon pendant qu'on le nettoie. ( V. ddgtli
"CACHE-MARÉE [kach'-mà-ré ; en vers, kà-chev
V. chasse-marée.
"CACHE-MÈCHE [kach'-mèch'; en «ers, kà-che-.,4f
[ÉTYM. Emprunté de cache (impér. du verbe
mèche, § 209. || Néolog.]
Il (Technol.) Vase en cuivre pour abriter la mèçl
canon contre les courants d'air.
"CACHEMENT [kach'-man ; en vers, kà-che-...]*^
[ÉTYM. Dérivé de cacher, § 145. || 1539. r. est.]
Il Vieilli. Action de cacher. Leurs caohements de vl»
MOL. Crit. de l'Éc. des f. se. 3.
CACHEMIRE [kach'-mîr; en vers, kà-che-...] s. «
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : le Cachemire, État de VI
doustan voisin du Thibet. || Admis agad. 1835.]
Il Tissu très fin fait avec la laine des moutons oi
duvet de la poitrine des chèvres du Thibet. Dn oMli
— des Indes, et, ellipt, Dn — des Indes, châle fabriqué
main dans l'Inde avec cette laine. P. ext. Étoffe de —
ellipt, — , étoffe de laine très fine. Châle de — fram
ellipt, — français, châle de laine fine, imilant les li'
de l'Inde, fabriqués au métier.
"CACHEMIRETTE [kâch'-mi-rêf; en vers, kà-<die
s.f. :
[ÉTYM. Dérivé de cachemire, § 133. || Néolog.]
Il Étoffe en laine et coton, laine et bourre de soid i\
tondue à l'endroit, tirée à poil à l'envers.
"CACHE-MITOULAS. V. caohe-cache-mitoulas
CACHE-MUSEAU
— 323
[jaIhE-MUSEAU [kàch'-inu-zô ; en vers, kà-clie-.
Il- -museau.
\(iE-NEZ [kach'-né ; en vei's, kà-che-né] .y. m.
:» )iTipos(î de cache (impér. du verbe cacher) et nez,
.19. R. EST.]
(le cravate ample, en laine, en soie, que les
mlent autour de leur cou, de manière à cou-
du visage par les grands froids. Des — .
iiHE-PEIGNE [kâch'-péù'; en vers, kà-che-...] s. m.
!' . Composé de cache (impér. du verbe cacher) et
l'j. I) Ne'olog.]
int servant à cacher le peigne qui retient les
•s femmes. || P. ext. Boucle de cheveux dis-
iinière à couvrir le peigne.
j-POT [kâch'-p6; en vers, kà-che-...] s. m.
Composé de cache (impér. du verbe cacher) et
il Néolog.]
. l'ioppe, vase plus ou moins orné qui recou-
de fleurs en terre commune. Des — .
ion de cacher un pot de vin. (Ne s'emploie que
iilion Vendre du vin à — , sans payer les droits.)
Ire qqch à — , en cachette.
JiiHE-POUSSIÈRE [kâch'-pou-syèr ; en vers, kà-
■ m.
omposé de cache (impér. du verbe cacher) et
: 209. Il Néolog.]
sus d'été très léger, pour préserver les vête-
i poussière.
1 iER [kà-ché] V. tr.
T [. Du lat. vulg. *coacticare, fréquentatif tiré de
Lu part, passé de cogère, proprt, rassembler sous un
lume, § 159. *Coacticare est devenu quact'car, quai-
■, cher, §§ 356, 339, 405 et 305. || xiu« s. St Graal,
\ DKF. SuppL]
1 -Soustraire à la vue. — son argent. Vous cachez des
Dar David amasssés, RAC. Ath. I, 1. — qqn. Dieu ca-
, vengeur armé pour son supplice, rac. Ath. i, 1. Dans
Diles lorêts allaient-ils se — ? iD. Phëd. iv, 6. Un ser-
( hé sous l'herbe. Un piège, un écueil caché. — son vi-
! s un voile. Sous un sourcil épais il avait l'œil caché,
iIj. XI, 7. On voit vos cartes, cachez votre jeu. Ce mur
3 jour. Le soleil se cache derrière les nuages. Je me ca-
1 jour, je fuyais la lumière, rag. Phèd. IV, 6. Mener
r cachée. La mort cachait ses approches, boss. Condé.
2 Soustraire à la connaissance. Je voudrais vous —
;i ;e nouvelle, RAC. Phèd. i, 4. — sa pensée, ses projets.
c jeu, ne pas laisser voir sa manière déjouer, et,
I pas laisser voir ses desseins. — ses sentiments. Je
: de caché pour vous. Je ne vous cacherai pas que je
(Il cache ses convoitises sous le masque de la piété.
courtisan se cachait l'ambitieux. Il voudrait se — à
le ses faiblesses. Se — de qqn, ne pas se laisser con-
•le lui comme l'auteur de qqch. Se — de qqch, ne
^ laisser connaître comme en étant l'auteur. Il ne
cjbie pas. Il ne se cache pas de le dire.
.|:hÈRE [kà-chèr] s. /'.
H. Dérivé de cacher, § 115. || 1751. encycl.]
' iliiiul.) Trou pratiqué dans le mur d'un fourneau
' il r, où l'ouvrier dépose la bouteille qu'il vient de
avec la canne.
:herie [kach'-ri ; en vers, kà-che-ri] s. f.
■ 1 )('rivé de cacher, § 69. jj xviic-xviiic s. V. à l'ar-
re. Action de cacher (ce qu'on fait). Avec plus de —,
XII, 447. (Si/n. cachotterie.)
HERON [kâch'-ron; en vers, kà-che-...] s. m.
M. Origine inconnue. Cacheron est une forme nor-
picarde à laquelle correspond la forme franc.
n, qu'on trouve en anc. franc. § 16. || xiv<= s. Ca-
de curane, dans godef. chaseron.]
■elle de chanvre grossière.
HET [kà-chè] s. m.
VI. Dérivé de cacher, au sens disparu de presser
cher), § 133. || 1539. R. est.]
■e marquée d'une empreinte, qu'on applique sur
tre, sur un paquet fermé, pour empocher de Tou-
iser le — d'une lettre. Le — a été rompu. — volant,
lère seulement au pli supérieur d'une lettre, sans
er. Il Spëcialt. | 1. Le — royal. Lettres de — , lettres
t le cachet royal, et, spëcialt, celles qui conte-
CACHOTTER
naient un ordre d'emprisonnement ou d'exil. | 2. Le —
d'un fabricant, d'un commerçant, cic. || Fig. Marque carac-
téristique. Recevez dans votre âme encore flexible le — de la
vérité, J.-J. ROUSâ. Ém. 4. Son style porte le — de l'origi-
nalité. Avoir un — de distinction, et, uhsolt, dans le même
sens, néolog. famil. Avoir du — . || P. ext. \ 1. Carie por-
tant un cachet ou une marque spéciale, pour certains
abonnements. Un — de bains, de manège. Carte consta-
tant chaque leçon donnée, qui est remise au professeur.
Donner des leçons au —, à tant par leçon. P. ext. Famil.
Courir le —, donner des leçons en ville. \ 2. Pièce de
pierre ou de métal gravé avec laquelle on fait l'empreinte
sur la cire. Un — de rubis, mol. Av. y, 5. Appliquer, appo-
ser son — sur une lettre. Faire graver son chiffre sur un — .
Et cette agate à vous, qu'on fit mettre en —, mol. Dép. am.
IV, 3. {Syn. sceau.)
"CACHE-TAMPON [kâch'-tan-pon ; en vers, kà-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé avec cache (impér. du verbe cacher) et
tampon, § 209. || Néolog.]
Il Jeu d'enfants oii l'on cache un mouchoir roulé en
tampon, que l'un des joueurs doit chercher et dont il
frappe, lorsqu'il l'a trouvé, ceux qu'il peut atteindre.
CACHETER [kâich'-té ; en vers, kà-che-té; je cachette
[kà-chêf], je cachetterai [kà-chêt'-ré], etc. {V. § 636.)]
V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cachet, § 154. || 1539. r. est.]
Il Fermer avec de la cire empreinte d'un cachet. — l'en-
veloppe d'une lettre, d'un paquet. — une bouteille. De la cire
à — . I P. ext. Pain à —, petit morceau rond de pain
azyme en feuille mince, qui ne porte pas d'empreinte,
mais remplace la cire pour fermer les lettres.
CACHETTE [kà-chëf] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de cache, § 133. || 1539. R. est.]
Il Petit endroit retiré oii l'on cache qqn, qqch. Prati-
quer une — dans le mur. Mettre son argent dîms une — . L'en-
fant sortit de sa — . P. ext. Loc. adv. En — , et, vieilli. En
cachettes, en se cachant. On peut tuer en — son ennemi, pasc.
Prov. 7. Faire qqch en — de qqn. Elle la voyait dans quelque
intérieur de couvent à Paris, en cachettes, st-sim. m, 42.
"CACHEUR, EUSE [kà-cheur, -cheuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cacher, § 112. || xvi" s. Ce cacheur d'ar-
gent, BOUCHET, Serées, m, 119.]
Il Celui, celle qui cache.
CACHEXIE [kà-chêk'-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cachexia, grec xa^eÇta, m. s.
de xaxdî, mauvais, et ïÇiî , constitution. || xvi* s. paré,
XVIII, 73. Admis acad. 1762.]
Il État morbide caractérisé par un dépérissement géné-
ral. I Spécialt. — aqueuse, hydropisie, souvent épizooti-
que, des bêtes à laine ou à cornes, dite pourriture des bes-
tiaux.
* CACHIMENT [kà-chi-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du créole, § 18. Qqns écrivent cachi-
man. || 1751. encycl.]
Il Fruit du cachimentier, dit aussi pomme de cannelle, co-
rossol. P. ext. La plante qui produit ce fruit.
"CACHIMENTIER [kà-chi-man-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cachiment, § 115. || 1751. encycl.]
Il Arbre à fruit originaire des Antilles, dit aussi corros-
solier.
"CACHOLONG [kà-chô-lon] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de la langue mongole, § 23; proprt,
pierre du Cach, fleuve de Boukharie. H 1792. encycl.
MÉTII.]
Il Sorte d'agate, de chalcédoine, d'un blanc laiteux. || P.
ext. (T. d'archéol.) Patine blanche qui recouvre les silex.
CACHOT [kà-chô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cache, § 136. || 1574. Du plus profond
cachot de son ame, J. tigeon, dans delb. jRec]
Il 1» Anciennt. Coin retiré, cachette. Fouillant et fure-
tant par tous les trous, coins,... cachots et secrets, gil\rron.
Sagesse, i, 1.
Il 2» P. ext. Cellule de prisonnier, basse, obscure, le
plus souvent souterraine. Mettre un prisonnier au — . Dans
l'horreur d'un — , par son ordre enfermé , rag. Ath. v, 2. ||
Fig. Séjour étroit. De ce petit — où il (l'homme) se trouve
logé, j'entends l'univers, paSG. Pens. I, 2.
■•CACHOTTE [kà-chôt'j. V. cajotte.
CACHOTTER [kà-ch5-té] v. tr.
CACHOTTERIE
— 324 —
CADEDIOU
[ÉTYii. Dérivé de cacher, § 167. I| xviio s, F. à l'article.
Admis ACAD. 1878.]
Il Cacher (qqn ou qqch) sans que cela en vaille la peine.
Je lui contai tout naïvement mes petites prospérités, ne vou-
lant point les — sans savoir pourquoi, comme de certaines per-
sonnes, sÉv. 11.39. En se cachottant, id. 437.
CACHOTTERIE [kà-cllôt'-ri ; en vers, -chô-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cachotter, § 69. || xvii<= s. F. à l'article.
Admis ACAD. 1762.]
Il Action de cacher qqch sans que cela en vaille la
peine. Petites cachotteries plus propres à nouer une intrigue...,
Boss. Rem. Eêponse, VIII, v, 17.
CACHOTTIER, 1ÈRE [kà-chô-tyé, -tyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cachotter, § 115. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Celui, celle qui fait des cachotteries.
CACHOU [kà-chou] s. m.
[ÉTYM. Contraction de catechu, nom indien de l'arbre à
cachou, § 25. || 1680. righel.]
Il Substance odorante qu'on extrait, dans l'Inde, du
bois, des feuilles, des gousses fraîches de l'acacia cate-
chu, et que l'on emploie, en teinture, comme matière co-
lorante; en médecine, comme astringente et tonique.
*CACHUCHA [kà-tchou-tchà] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cachucha, m. s. § 13. ||
, Ne'olog.]
Il Danse espagnole d'un caractère animé.
CACiaUE [kà-sïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cacique, m. s. § 13; l'es-
pagn. a emprunté lui-même le mot à la langue des indi-
gènes de l'Amérique centrale, § 30. || 1690. furet. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Chef indigène des anciens Mexicains, Péruviens, ha-
bitants des Antilles.
CACIS. F. cassis.
CACOCHYME [kà-ko-chim'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaxô/u[xoî, m. s. de xaxôî,
mauvais, et vyiiôi, humeur. || x\i<^ s. paré, v, 4.]
Il Qui a une constitution appauvrie, détériorée par l'âge
ou la maladie. Un vieUlard — . j Substantivt. Dn — . || Fig.
Ce — d'Ésope n'y a rien mis du sien, sorel, Francion, p. 235.
CACOCHYMIE [kà-ko-chi-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaxo/u[AÎa, m. s. || xv!" s.
paré, v, 5.]
\\ État d'une personne cacochyme.
CACOGRAPHIE [kà-kô-grà-fi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xaxôç, mauvais, et vpa-
9£w, écrire. || 1579. l. joubert, Tr. du ris, titre.]
Il 1" Orthographe fautive.
Il 2° P. ext. (T. scolaire.) Texte où l'on a laissé à des-
sein des fautes d'orthographe que l'élève doit corriger.
CACOLET [kà-kô-lè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du béarnais cacolet, m. s. d'origine
inconnue, § 11. || Néolog. Admis agad. 1878.]
Il Panier à dossier employé pour aller à dos de mulet,
d'âne, de cheval, et qui sert, en campagne, pour le trans-
port des blessés.
CACOLOGIE [kà-kô-lô-ji] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaxoXoyta, m. s. de xaxd;,
mauvais, et Xôyoî, parole. || 1611. cotgr.]
Il Locution vicieuse.
CACOPHONIE [kà-kô-fô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaxo'-pwvta, m. s. de xaxôî,
mauvais, et cpwvTi, son. || xvi» s. courval-sonnet, dans
G0DEF. SuppL]
Il 1" Dans le langage, consonance qui blesse l'oreille.
Il 20 En musique, assemblage de sons discordants.
*CACOUS, OUSE [kà-gou, gouz']. Voy. cagou.
•CACTÉE [kâk'-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cactus, § 223. || Néolog.]
Il Les Cactées, famille de plantes dicotylédones à formes
bizarres, à tige charnue, dont les feuilles sont le plus
souvent remplacées par des écailles, des poils, des aiguil-
lons, et dont le type est le figuier d'Inde (cactus opuntia).
CACTIER [kâk'-tyé] et CACTUS [kâk'-tûs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté et dérivé du lat. des botanistes cac-
tus, grec xâxToç, sorte de plante épineuse, § 115. || 1791.
Cactier, encycl. méth. I acad. admet cactier en 1835 et cac-
tus en 1878.]
Il Plante de la famille des Cactées, dite raquette ou
figuier d'Inde, qui donne un fruit rafraîchissant, en fo
de figue.
CADASTRAL, ALE [kà-dâs'-tràl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cadastre, § 90. || Nrolog.]
Il Relatif au cadastre. Les registres cadastraux.
CADASTRE [kà-dàstr'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cadastre, m. s. d'o;
incertaine, § 11. || xvi<! s. Au cadastre de Toulouse, j. i
Disc, sur les monn.]
Il 1° Registre public contenant le relevé généi;
mesure et l'évaluation des biens-fonds, pour sei'
base à l'assiette de l'impôt foncier.
Il 2° Opération par laquelle on fait ce relevé. L-
vention ordonna de procéder au — de toutes les commu:
'CADASTRER [kà-dâs'-tré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cadastre, § 154. || 1784. Provinces t
trees, encycl. méth.]
Il Soumettre à l'opération du cadastre.
CADAVÉREtJX, EUSE [kà-dà-vé-reu, -reuz']o(/
[ÉTYM. Emprunté du lat. cadaverosus, m. s. || x
Tout pourry, cadavéreux, rab. m, 48.]
Il Qui rappelle le cadavre. Teint — . Odeur cadavért
CADAVÉRIQUE [kà-dà-vé-rik'j adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cadaver, cadavre, § 229. || A'^
Admis acad. 1835.]
Il Qui a rapport à un cadavre. La rigidité — . L'ai
sie — .
CADAVRE [kà-dàvr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cadaver, m. s. OUD. doni
core la forme cadaver, ordinaire au xvi^ s. || 1564.
ver, J. TmERRY, Dict. franc. -lat. \ 1611. Cadavre, en
Il Corps mort. (Ne se dit pas des très petits aniin
Le — d'un cheval, d'un chien. Le — d'un homme. On jeta
— à la voirie. Disséquer un — . Celui qui avait exhumé u
pour le dépouiller était banni de la société, montesq. /.
des lois, XXX, 19. | (Droit anc.) Procès au —, qu'i.
tentait dans certains cas au mort, dont le corps d
être rapporté à la prison. Curateur au — , celui qi;
chargé de la défense du mort. | C'est, dit-il, un — ;,
nous, car il sent, la f. Fab. v, 20. || F/9. Un
une personne pâle et décharnée comme un cadï
ext. Arbres dépouillés de verdure. Malheureux cad'
des bois, j.-b. rouss. Cantates, 13. Les cadavres des p.
des chênes, ghateaubr. Atala, prol. || Tout à la fin de 1
du roi, ils sentirent le — (ils prévirent sa fin prociia
ST-SIM. XIII, 124.
1. ''CADE [kàd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cade, m. s. d'orii
connue, § H. || 1518. Huile de cade, dans godef. Su
Il Variété de genévrier, dont la résine fournit une
employée pour combattre la gale des moutons et
fabriquer la sandaraque.
2. *CADE [kàd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cadus, grec xâSo;, tonne
(Au sens I.) 1793. Décret de la Convention
I. Dans le système métrique de la Convention, me
de capacité valant 1,000 litres.
II. (Technol.) Baril employé dans les salines,
CADEAU [kà-dô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. capdel, m. s. proprt,t
et, fig. lettre capitale, § 11, || 1416. Toyle blanche oar
cadeaux, dans gay, Gloss. arch.]
I. Anciennt. Lettre capitale ornée de traits de plt
I P. ext. Traits , ornements de calligraphie. | Fig.
marches, paroles superflues. On dit d'un auteur, d'oïl'
cat, qui ont dit beaucoup de choses inutiles dans un onv
dans un plaidoyer, qu'ils ont fait de beaux cadeaux, fi
Dict. Il P. ext. Dépenses de luxe. Spécialt. Diver;
ment offert à une dame. Les sérénades et les cadeaux
les présents ont suivis, mol. B. gent. m, 15.
II. P. ext. Présent destiné à fêter qqn. Un — dcr-
Les cadeaux du jour de l'an. Faire un — à qqn pour sa
Faire — à qqn de qqch. Loc. prov. Les petits cadeaux e
tiennent l'amitié.
•CADEDIOU [kà-dé-dyou] et *CADÉDIS [kà-dé-
interj .
[ÉTYM. Emprunté du gascon cadediou, cadedis, poui
de-dious, tête de dieu, § 11. || xviic s. V. à rarticle '
Il .Juron gascon. Cadediou! ses valets feraient quelqn
solence, coh.n. lllus. com. m, 4. Ah! cadédis, tu es d
il
Cad'
is p.
del
clia
CADELER
— 323 —
CADRAN
.. Scap. III, 2. Cadédis, vive la Garonne! regnard,
18.
^bLER [kâd'-lé ; e7i vers, kà-de-lé] v. tr.
\ I )i'iivé de cadeau, § 154. || XV s. Lettres cadelees,
■ l'ii;, dans GODEF. SuppL]
[enjoliver (des majuscules) de traits, d'orne-
I NAS [kiid'-nâ; e?i vers, kà-de-na] s. m.
' iMiiprunté du provenç. cadenat, m. *. (dérivé de
le), § 11 ; proprt, serrure en forme de cliaîne.
encore cadenat; l'orthogr. cadenas est due à
çiusion de suffixe, § 62. || 1551. Une assiete a cade-
s GAY, Gloss. arch.]
errure mobile qu'on accroche par des pitons à
e, à une cassette, etc., pour la fermer. Sitôt que du
mbres pacifiques D'un double — font fermer les bou-
)IL. Sat. 6. I Fig. Leur attacher des — aux lèvres
taire), dider. Claude et Néron, i, 46.
nciennt. Assiette à — , et, ellipt, — , nécessaire de
mant à clef, où l'on mettait le couteau, la cuil-
urchette, etc., et dont on ne se servait que chez
1 les très grands seigneurs. Trois — pour les trois
i sang, st-sim. x, 351.
MASSER [kad'-nà-sé; en vers, kà-de-...] v. tr.
Dérivé de cadenas, § 154. || xvi" s. Cadenasser et
portes, CASTELNAU, Mém. ann. 1569.]
er avec un cadenas.
MCE [kà-dâns'J s. f.
Emprunté de l'ital. cadenza, chute, de cadere,
5 11. {fif. chance.) || (Au sens de chute.) 1540.
CHEL, dans delb. Rec. \ (Au sens actuel.) 1559.
3NY, Odes, I, 204.]
erminaison d'une phrase, d'une période, d'un
n hémistiche, que la voix accentue en s'y ap-
(alherbe... Fit sentir dans les vers une juste — , boil.
La — et l'arrangement des paroles, boss. Parole
l. Il Spe'cialt. \ 1. Terminaison d'une phrase mu-
p la résolution d'un accord dissonant sur une
ce. — parfaite, qui se résout sur la tonique par
i parfait. | 2. Terminaison d'une phrase musi-
arée par un trille sur l'avant-dernière note. P.
ille. Faire une — perlée.
ythme qui résulte de l'accentuation symétrique
aies en musique ou en poésie. Ajuster ses pas à la
, PASC. Pens. IV, 3. Ne pressez pas si fort la — , mol.
se. 12. Il P. anal. Tout mouvement à temps égaux
nés qui imite le rythme musical. De lourds mar-
tombent en — , delille, Enéide, 13. Des rameurs
lent en — (les flots), lamart. Médit, i, 13. || Fig.
dre qqch en —, en môme temps que qqn. La cons-
i se devait exécuter en — de l'autre, st-sim. m, 291.
ifCER [kà-dan-sé] v. tr.
Dérivé décadence, § 154. || 1701. Cette période est
Cée, FURET.]
ner en marquant la cadence. Pour — un vers,
Dix-huitième Siècle. J'ai lu ta vive odyssée Caden-
îR, Stances à Musset. Marcher d'un pas cadencé.
Bidencé d'un cheval.
Œ [kà-dèn'] s. f.
Emprunté de l'ital. cadena, m. s. § 12. {Cf.
AB. emploie catene, qui correspond à catena,
tal. à côté de cadena. || 1564. J. Thierry, Dict.
L]
nnt. Chaîne. Ces messieurs les courtisans trouvent
« attacher à la — » que « attacher à la chaîne »,
ouv. Lang. franc, italian. i, 111. | Spe'cialt. La
s forçats.
ïETTE [kâd'-nêf; en vers, kà-de-...] s. f.
Dérivé de nom propre, § 36 : Honoré d'Albert,
.denet (Vaucluse), mit cette coiffure à la mode
s XIII.]
us Louis XIII, longue mèche de cheveux que
les laissaient pendre du côté gauche.
1 xviiie s., longue tresse de cheveux que les
infanterie portaient de chaque côté de la tête.
ETTE [kà-dè, -det'] s. m. et f.
Emprunté du gascon capdet, qui correspond au
capdel, et qui signifiait à l'origine chef, capi-
l : les capitaines gascons qui vinrent combattre
)rd de la France sous Charles YI et Charles VII
étant en général des puînés, le mot cadet est devenu
synonyme de puîné d'une famille noble (coTGR.),puis de
puîné en général. || xv" s. Je ne sçai quel cadet du Jouvencel,
J. DU bueil, Jouvencel, ii, p. 131. J
I. Cadet, cadette. 1| 1" Celui, celle qui vient après l'aîncj
par ordre de naissance. Le — entra dans les ordres. La — n'a
pu se marier. Adjectivt. Le frère —, la sœur cadette. P. anal.
La branche cadette, issue du frère cadet. P. e.rt. En parlant
de tous ceux qui viennent après l'aîné. Les cadets, les ca-
dettes, et, adjectivt, Les frères cadets, les sœurs cadettes.
Il 2" Celui, celle qui] vient après un autre frère, une
autre sœur, par ordre de naissance. C'est mon—. | Sjjécialt.
Le dernier-né des enfants. C'est le — de la maison, et, fig.
famil. C'est le — de mes soucis, c'est le dernier de mes
soucis. Un — de famille. P. ext. Les cadets, compagnie com-
posée de cadets de famille qui servaient comme volon-
taires. Il Fig. I 1. Il est mon —, plus jeune que moi. | 2.
Famil. et avec taie nuance d'ironie. Un — de haut appétit,
un fils de famille qui aime la dépense. Voilà un beau — .
II. Fig. (Technol.) Cadette, s. f. \\ l» La plus petite des
deux grandes queues suspendues, de chaque côté, dans la
longueur du billard, et qui servent à pousser, avec le gros
bout, les billes trop éloignées.
Il 2° Petite pierre de taille plate pour daller.
*CADETTER [kà-dè-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cadette au sens 11,2°. || 1667. pomey,
Dict. royal.]
Il (Technol.) Daller avec des pierres de taille plates,
dites cadettes.
CADI [kà-di] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe qâdhi, juge, § 22. {Cf. al-
cade.) Il xiv'= s. D'autre part les cadix estoient Qui leur fausse
loy gouvernoient, guill. de macuault. Prise d'Alex, dans
DELB. Rec]
Il Magistrat musulman qui réunit des attributions civi-
les, judiciaires et même religieuses, qui marie, juge,
règle les différends, etc.
"CADICHON [kà-di-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cadet, § 105. || xvnc s. V. à l'article.]
Il Petit cadet. Vos parents... sont adorés dans ce pays-ci,
jusqu'au plus petit — , SÉv. 126.
"CADIL [kà-dil] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cade 2, § 242.]
Il Dans le système métrique de la Convention, mesure
de capacité valant un litre. {Inusité'.)
CADIS [kà-di] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cadis, m. s. d'origine in-
connue, § 11. Il 1352. Un surcot de cadis, dans g.\y, Gloss.
arrh.]
Il Serge commune, droguet de laine fabriqué dans le
midi de la France.
CADMIE [kâd'-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cadmia, grec xaSfjLsia, m. s. {Cf.
calamine.) || 1549. tagault, dans godef. SuppL]
Il (Chimie anc.) Cobalt mélangé de zinc, oxyde de zinc.
— fossile ou naturelle, cobalt mélangé de zinc et de bis-
muth, etc. — artificielle ou des fourneaux, dite aussi tutie,
oxyde de zinc sublimé, qui se dépose sur les parois des
fourneaux dans la fonte du zinc. P. anal. — d'arsenic,
dans les masses compactes que forme l'acide arsénieux,
oxyde blanc, pulvérulent, qui se dépose à la surface.
*CADMIUM [kad'-myom'; en vers, -mi-om'] .f. ?».
[ÉTYM. Dérivé de cadmie, parce que le cadmium se
trouve parfois dans les minerais d'oxyde de zinc, § 224.
Il Néolog.]
Il Corps simple, métallique, malléable, ductile, à cas-
sure fibreuse, qui a la couleur et l'éclat de l'étain.
CADOGAN [kà-dô-gan] s. m.
[ÉTYM. Nom propre d'une célèbre famille anglaise, § 36.
La coiffure en cadogan paraît se rattacher au comte Wil-
liam de Cadogan (1675-1726). Qqns disent, par altération,
catogan. || 1798. acad.]
Il Rouleau de cheveux retenus par un nœud.
CADOLE [kà-dôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. cadaulo, m. s. qui
correspond phonétiquement au grec xaTaSoAri, latinisé
sans doute en *catabola, *cataula {cf. parole), proprt, action
de faire tomber, § 11. || 1690. furet.]
Il Vieilli. (Technol.) Loquet d'une porte.
CADRAN [kà-dran] s. m.
CADRANNERIE
— 326
CtECAL
[ÉTYM. Emprunté du lat. quadrans, antis, part prés,
(le quadrare, être carré : le cadran solaire était primiti-
vement carré ou rectangulaire. || xiii<= s. Quadran, dans
GODEF. SuppL]
Il Surface où sont tracés des divisions et des chiffres
correspondant aux heures de la journée.
Il ±° Plan sur lequel on trace certaines lignes servant
à mesurer le temps par l'ombre d'un style. Pas plus grand
qu'un — au soleil à porter en la poche, sorel, Francion,
p. 136. — solaire, lunaire, où l'ombre du style est pro-
jetée par le soleil, la lune. — équinoxial, dont le style est
perpendiculaire, le plan étant parallèle à l'équateur.
Il 2" Plaque circulaire de métal, d'émail, etc., dans
les montres, les horloges, où sont marquées les heures
et les minutes, et sur laquelle tournent une petite aiguille,
indiquant la succession des heures, et une plus grande,
indiquant la succession des minutes. L'aiguille a fait le
tour du — : en parlant delà grande aiguille, il s'est écoulé
une heure ; en parlant de la petite, il s'est écoulé douze
heures. P. ext. Faire le tour du — , en parlant d'une per-
sonne, dormir douze heures. P. ext. Cercle divisé d'un
])aromètre , d'un appareil télégraphique , d'un comp-
teur, etc. P. ext. Cadre d'une horloge monumentale.
Il 3° P. anal. \ 1. Cercle de carton sur lequel les fac-
teurs d'orgues de Barbarie, de serinettes, tracent les
divisions suivant lesquelles doivent être réglées la dispo-
sition et la marche du cylindre. | 2. Cylindre où le lapi-
daire fixe le bâton à ciment portant le diamant à tailler,
et muni d'un cadran dont les divisions servent à déter-
miner l'inclinaison exacte qu'il peut donner à la pierre
pour que le frottement de la meule y produise des facettes
régulières. (Qqns écrivent cadrant.) | 3. Série de fentes
transversales rayonnant du centre à la circonférence
dans les vieux arbres malades et donnant au tronc, lors-
qu'il est coupé transversalement, l'apparence d'un ca-
dran. I 4. Mollusque gastéropode dit hochus perspectivus,
à coquille univalve en spirale très déprimée.
*CADRANNERIE [kà-dran'-ri ; en vers, -drà-ne-ri]*. f.
[ÉTYM. Dérivé de cadran, § 69. || 17.S3. encygl. mêth.]
Il (Technol.) Atelier où l'on fabrique, pour la marine,
les boussoles, baromètres nautiques, sabliers, etc.
*CADRANNIER [kà-drà-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cadran, § 115. || 1783. Cadranler, encygl.
MÉTH.]
Il (Technol.) Ouvrier chargé delacadrannerie dans les
grands ports.
•CADRANNURE [kà-drà-nùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cadran, § 111. || 1791. Cadranure, encygl.
MÉTH.]
Il (Technol.) Maladie des vieux arbres qui consiste en
fentes longitudinales rayonnant du centre à la circonfé-
rence. (F. cadran, 3", 3.)
'CADRANT. V. cadran.
CADRAT [kà-drà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. quadratus, carré. || 1765. ûua-
drat, ENCYGL. Admis agad. 1835.J
Il Petit carré de fonte, plus bas que les caractères
d'imprimerie, que le compositeur place aux endroits où
il veut laisser une portion de la ligne en blanc.
CADRATIN [kà-drà-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cadrât, § 100. || 1765. Quadratin, en-
cygl. Admis ACAD. 1835.]
Il Petit cadrât servant à former les blancs de peu d'é-
tendue. {V. cadrât.)
CADRATURE [kà-drà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cadre, § 250. {Cf. quadrature.) || 1751.
ENCYCL. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Réunion des pièces qui font mouvoir les
aiguilles d'une montre ou d'une pendule, et la sonnerie
d'une montre à répétition,
CADRE [kâdr'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. quadro, objet carré, || 1550.
ûuadre, rab. Sciomachie.^
Il 1° Bordure carrée et, p. ext. bordure d'une forme
qconque, entourant un tableau, une estampe, un mi-
roir, etc. Un — oblong, rond, ovale. Un — sculpté, doré. ||
P. anal. Moulure qui entoure des parties sculptées, des
bas-reliefs, des caissons de voûte, de plafond, etc. || Fig.
Nrolof). I 1. Ce qui circonscrit une scène. La mer d'un côté,
des forêts de l'autre, formaient le — de ce grand tableau (la
bataille), chateaubr. Martyrs, 6. | 2. Ce qui circon
un sujet. On y trouve dans un — étroit tous les genri
beauté, chateaubr. Génie, ii, 5. | 3. Ce qui constituek
visions et subdivisions d'une armée, le corps des ofli
généraux, officiers, sous-officiers de chacune de ces
sions ou subdivisions, sous lesquels les soldats vien
se ranger. Figurer sur les cadres de l'armée, y être en
Être rayé des cadres de l'armée, cesser d'en faire parti
— de réserve, corps des officiers généraux de terro
mer ayant passé l'âge du service actif, mais jt
être remis en activité en cas de guerre.
Il 2° Châssis formé de pièces de bois assembli'
soutenir les parois d'un puits de mine. || Chàs?i
applique sur la forme dans la fabrication du papir
empêcher la pâte de tomber. || Châssis garni de
formant la couchette pour des officiers et des pa-
ou des matelots malades, à bord d'un navire. [
— du tympan, cercle osseux qui maintient la me:
du tympan.
CADRER [kà-dré] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Au sens I, emprunté du lat. quadrare, /,
sens II, dérivé de cadre, § 154. || (Au sens I.) 1539. u
et convenir, r. est.]
I. V. intr. S'adapter exactement au caraclèri
personne, d'une chose. | 1. Vieilli. — à. llestsonvr
court et plus utile de — aux autres, que de faire que le
s'ajustent à nous, la BR. 5. C'est un abus de croire qut
choses cadrent au juste à nos desseins, BOSS. Loi d
1. 1 2. — avec. Les livres cadrent meil avec le mariag
F. sav. V, 3. Cette vie qui ne pouvait — avec la mier
SIM. m, 282. Ses décisions cadraient plus avec mes pei
qu'avec mes principes, cazotte. Diable amoicr.
II. V. tr. (Technol.) Étendre les peaux sur un
pour les travailler.
*CADRILLAGE. V. quadrillage.
*CADRILLER. F. quadriUer.
CADUC, UQUE [kà-dûk'] adj.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. caducus, m. s. de ca(
ber. Il xiv"! s. Je ne puis estudier En mon code n'en
Caduque sont, eustj. desch. dans littré.
Il Qui est près de sa chute. Un bâtiment —, près d
ber en ruine. Organes caducs (dans les plantes), qi
destinés à se détacher. Cette vie mortelle et caduque
Parole de Dieu, 1. Des institutions caduques, qui n'ont
force de se maintenir. Donation caduque, legs —,
vice qconque doit faire annuler. Ces lettres de pi
étaient devenues caduques, duglos, L. XI, privil. de 1
Un vieillard — , voisin de la décrépitude. Age —,
corps s'affaisse, est près de sa ruine. || P. ext. Mal
pilepsie, qui fait tomber en convulsion.
CADUCÉE [kà-du-sé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caduceum, m. s. corri
au grec XTipûxstov, de ic-ripu^, héraut. || xv« s. Aw»t
duce comme sorte de paix, fossetier, Chron. margat
GODEF. Suppl. I xvi" s. Son caducée ou verge, J. LE
dans DELB. Rec]
Il Attribut de Mercure, baguette surmontée dt
petites ailes et autour de laquelle sont deux serpei
trelacés, symbole du commerce, de l'éloquence
paix. Il P. ext. Bâton de velours fleurdelisé que po
les hérauts d'armes au moyen âge. (T. de blason
ble de l'écu représentant un caducée. || Fig. (M
étant le messager de Jupiter.) Le métier d'entrem
Je résolus d'abandonner pour jamais le — , LES. Gil Blas
CADUCITÉ [kà-du-si-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de caduc, § 255. || xyi"! s. Pour sac
la cour le dispensoit de plus plaider, tabourot, Bii^
entends-trois.]
Il État de ce qui est caduc, de ce qui est prèi
chute. La — d'un bâtiment. La — d'un organe (dans kl
tes), défaut de persistance d'une partie destinée à
tacher. La — d'un legs, d'une donation, nullité dont
entachés par suite d'un vice qconque. L'âge de 1
période de la vieillesse qui précède la décrépitudi
vit faire seulement de plus graves réflexions sur la —
âge, 130SS. Le Tellier. La — d'un vieillard. Il éproo
avant le temps, volt. -S. de L. XIV, 12.
*CiECAL, ALE [sé-kàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de caecum, § 238. || 169i. Veine i
TU. COUN.] '
'■H
C/ECUM
— 327 —
CAGETTE
I ni appartient au cœcum. Appendice — .
2;CUM [sé-kôm'] s. m.
i M. Emprunté du lat. caecum, m. s. proprt, aveugle,
c ara étant en cul-de-sac. || 1541. j. canappe, dans
ière partie du gros intestin, fermée à sa base par
sac, et qui reçoit de l'intestin grêle le résidu
lili;^oslion.
CicsiUM [sé-zyôm' ; en vers, -zi-ôm'] s. m.
I^mprunté du lat. caesium, neutre de caesius, bleu.
iiiie.) Corps simple métallique qui donne une raie
■1 il l'analyse spectrale.
:: y^ARD, Ârde [kà-fàr, -fard'] s. m. et f.
f M. Origine inconnue. || 1512. C'est la mode des ca-
uatins, TiiÉNAUD, dans DELB. Rec]
:;ot ou faux dévot à mine hypocrite. Il faisait le
'jiites, Hermite. \\ Adjectivt. Avoir un air — , une
de. Il P. ext. Famil. Celui qui va sournoisement
les autres,
y //y. Le ténébrion, insecte à robe noire. \\Adjectivt.
n — (faux damas), dont la soie est mélangée de bourre.
I- T'ARDAGE [kà-fàr-dàj'] s. m.
Dérivé de cafarder, § 78. |] x\m<^ s. j.-j. ROUSS.
12.]
I ■iioa de cafarder.
'( FARDER [kà-fàr-dé] v. intr.
Dérivé de cafard, § 154. || 1562. Capharder, dans
'PpL]
1 Ji; en cafard.
2 "ARDERIE [kà-fàrd'-rl ; en vers, -de-ri] s. f.
i M. Dérivé de cafard, § 69. || xv^ s. Capharderye, dans
D . Siippl.]
I anière d'agir du cafard.
arARDISE [kà-fàr-diz'j s. f.
i-M. Dérivé de cafard, § 124. || 1611. COTGR.]
I anière d'être du cafard.
3rÉ [kà-fé] s. m.
i M. Emprunté de l'ital. caffè, m. s. qui est lui-même
I] luté à l'arabe kalioua, prononcé à la turque kahvé,
1 et 22. Il 1633. Six escuelles de celles qu'on use pour
r le caiié, th. d'arcos, dans tam. de larr. Us Cor-
7 l.e Peiresc, xv, p. 28.]
I ' Graine du caféier, qui, torréfiée, moulue et infusée,
li t une boisson agréable, excitante et tonique. Des
i de —.Du — de Moka, de Bourbon, et, elHptjBn moka,
t rbon. — en coque OU en cerise, la graine dans la co-
e 1 forme de cerise qui l'enveloppe. — vert, non grillé.
1] griller, torréfier le — . Couleur de — brûlé, et, ellipt,
il r — , d'un brun doré. — en poudre, dont les grains
i es ont été moulus.
I ,• Infusion de café torréfié et moulu. Faire, verser,
«je le — . Une tasse de —, pleine de café. Une tasse à
ur prendre le café. — au lait, mélangé de lait, dont
nés personnes font leur déjeuner du matin. Couleur
m lait, et, ellipt, Couleur — au lait, couleur d'un brun
aunàtre. — noir, non mélangé de lait, qu'on prend
it; repas. Servir le — au salon. Il est arrivé au — , au
lit où l'on prenait le café. (Une maison) où l'on ap-
3 — de telle manière qu'il donne de l'esprit à ceux qui
nnent, montesq. Lett. pers. 36. — de chicorée, de
rj doux, infusion de racines de chicorée, de glands
grillés et réduits en poudre.
° Lieu public où l'on va prendre du café, des li-
s, des rafraîchissements et qqf des repas. — res-
Garçon de —, chargé de servir les consommateurs
m café. — concert, — chantant, où l'on fait de la mu-
où l'on chante pour attirer les consommateurs.
FÉIER [kà-fé-yé] et, vieilli, CAFIER [kà-fyé] s. m.
ïM. Dérivé de café, § 115. j] 1751. Caffier, engycl.
. Caffeyer, engycl. méth.]
"vibrisseau toujours vert, originaire de l'Arabie,
lit le café, et dont le fruit, de la grosseur d'une
, est formé d'une coque enveloppant une pulpe
agineuse qui entoure deux loges contenant cha-
une graine. (F. cafier.)
° Celui qui exploite une plantation d'arbres à café.
FÉIÈRE [kà-fé-yèr] s. f.
Dérivé de caféier, § 37. || Ne'olog. Admis acad.
Il Plantation d'arbres à café.
"CAFÉINE [kà-fé-in'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de café, § 245. || Néolog.]
Il Alcaloïde naturel cristallisable qu'on extrait du café,
du thé, du cacao et du guarana,dit aussi théine et guaranine.
CAFETAN [kâf-tan; en ^;ers, kà-fe-...] et CAFTAN
[kaf-tan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc qaftan, m. s. § 23. || 1546. Sa
robbe qu'ilz appellent caftan, A. geuffroy, dans delb. Rec]
Il Pelisse d'honneur que les sultans offrent aux prin-
cipaux officiers, aux ambassadeurs étrangers, aux per-
sonnages de distinction, etc.
CAFETIER, IÈRE [kâf-tyé, -tyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de café, §§ 63 et 115. || (Au sens II.)
1690. Caffetière, furet.]
I. S. m. et f. Celui, celle qui tient un café.
II. Cafetière, s. f. Appareil pour préparer l'infusion du
café. Il Vase destiné à servir le café sur la table. Une —
de porcelaine, d'argent.
CAFIER [kà-fyé]. F. caféier.
CAFTAN. F. cafetan.
CAGE [kàj'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cavea, m. s. decavum, creux, devenu *ca-
via, cavje, cage, §§ 356 et 291. Le diminutifcaveola a abouti
à geôle. (F. ce mot.) || xti" s. Oisels clos en cage, wace,
Rou, dans delb. Rec]
I. Espace clos à claire-voie destiné à enfermer des
animaux vivants.
Il l» Loge garnie de barreaux de fer, de bois, oîi l'on
enferme des bêtes sauvages pour les garder dans une
ménagerie ou pour les transporter. La— des lions. P. anal.
Loge garnie de barreaux servant de prison, n le fit enfer-
mer (le duc de Nemours) dans une — de fer, volt. Mœurs, 94.
Il 2» Petite loge portative garnie de fils d'archal, où
l'on tient enfermés des oiseaux. Mettre un oiseau en — .
Fig. Famil. Mettre qqn en—, en prison. Prov. Mieux vaut
être oiseau de campagne qu'oiseau de — , être libre que dé-
pendant. La belle — ne nourrit pas l'oiseau, il ne faut pas,
pour afficher du luxe dans sa maison, s'imposer des pri-
vations sur la nourriture. — à poulets. — de bord, où l'on
garde la volaille à bord d'un navire.
Il 3° P. anal. \ 1. Coffre à claire-voie pour garder le
poisson vivant dans l'eau. | 2. Fermeture à claire-voie
qui empêche le poisson de s'échapper par la bonde d'un
étang. I 3. Sorte de nasse qu'on abat sur le poisson pour
le prendre lorsqu'il est au fond de l'eau.
II. P. ext. Espace clos, d'ordinaire à claire-voie, où
qqch est enfermé. | 1. Châssis à claire-voie servant à dé-
fendre les plantes rares des attaques des animaux. | 2.
Boîte renfermant le mouvement d'une pendule , d'une
montre. | 3. Partie ambiante du tour du tourneur, du
métier du tisserand. | 4. — d'une maison, l'espace compris
entre les quatre gros murs. | 5. — d'un escalier, espace
où l'escalier est logé. | 6. Charpente à jour d'un clocher,
d'un moulin à vent. | 7. Espace compris entre les mon-
tants d'un tombereau. | 8. (T. de marine.) Sorte de ba-
quet destiné à recevoir les lignes de sonde, les drisses, etc.
'CAGÉE [kà-jé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cage, § 119. || xvi» s. Toute la cagee,
d'arcussia, dans delb. Rec]
Il Ce qu'une cage contient d'oiseaux. Vendre la cage etla—.
*CAGEOT [kà-jô] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de cage, § 136. Qqns écrivent cajot. || 1467.
Vendre cajots et cages, Ordonn. xvi, 635.]
Il 1° Vieilli. Petite cage.
Il 2° (Technol.) Petit cuvier où l'on met les foies de
morue pour en extraire l'huile.
'CAGEOTTE [kà-jôt']5. /'.
[ÉTYM. Dérivé de cage, § 136. Qqns écrivent cajotte;
d'autres disent, par altération, cachette. || 1789. Cachette
ou cajotte, engycl. méth.]
Il Pipe qui n'a pas de talon sous le fourneau.
*CAGEROTTE [kàj'-rôf; en vers, kà-je-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cage, §§ 115 et 136. || xvio s. o. de
serres, IV, 8.]
Il Forme d'osier, à claire-voie, où l'on met les froma-
ges pour les faire égoutter.
"CAGETTE [kà-jêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cage, § 133. |i 1321. Une cagete de fust,
dans DU c. cagia.]
CAGIER
328
CAHUTE
Il Petite cage.
"CAGIER, 1ÈRE [kà-jyé, -jyèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cage, § 115. || xvi" s. Les cagiers font
ce qu'ils peuvent pour tromper, d'arcussia, dans delu. Rec]
Il lo Vieilli. Celui, celle qui vend des oiseaux en cage.
Il 2" Celui, celle qui fabrique, qui vend des cages.
1. CAGNARD, ARDE [kà-fiar, -nàrd'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cagne, § 147, par comparaison avec
le chien qui s'accroupit au coin du feu. || 1611. Caignard,
COTGR.]
Il Très famil. Qui se tient dans son coin, indolent.
Substantivt. Un — , une cagnarde.
2. *CAGNARD [kà-iïàr] s. m.
[ÉTYM. Anciennement caignard, peut-être pour coignard,
dérivé de coin, § 147. || 1527. Une grosse putain ribaude Prinse
au fin fond du caignart, Myst. de Si Christophe.]
Il Vieilli. Coin où l'on peut se retirer. En un si long voyage,
vous serez arrêté misérablement en un — où tout vous man-
quera, MONTAIGNE, III, 9. Spécialt. Arche de pont servant
d'abri à des gens sans aveu, mauvais lieu. Cette petite...
qui était au — il n'y a pas longtemps, sorel, Francion, p. 60.
Il P. ext. (Marine.) Abri fait sur le pont d'un navire avec
une toile goudronnée.
CAGNARDER [kà-ùkr-dé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cagnardl, § 154. || xvi« s. L'autre sa pa-
resse Caignarde en sa maison, J. DU BELLAY, Épithal.pour
le duc de Savoie.]
Il Rester dans un coin. || P. ext. Éviter la fatigue, le
danger. {Syn. s'acagnarder.)
CAGNARDISE [kà-nàr-diz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cagnardl, § 124. || 1581. Amour et cagnar-
dise, F. BRETiN, dans delb. Rec.]
Il Manière d'être du cagnard.
""GAGNE [kàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cagna, m. s. § 12. || xv^ s.
Passez, passez, orde caigne que vous estes. Cent. Nouv. nouv.
dans delb. Rec]
Il 1" Vieilli. Chienne.
Il 2o En mauvaise part, femme. Les caignes, la chose
faite, Avaient sonné la retraite, SCarr. Viir/. trav. 5.
CAGNEUX, EUSE [kà-neii, -iieuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cagne, § 116, sans doute à cause du
chien basset, dont les jambes sont tournées en dedans. ||
1642. ouD.]
Il Qui a les genoux tournés en dedans. Être —, avoir
les jambes cagneuses. Substantivt. Un — , une cagneuse.
*CAGNOT [kà-nô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cagnot, proprt , petit
chien, § 11. || xvi" s. Le milandre ou cagnot, DU pinet, dans
DELB. Rec]
Il Nom vulgaire du chien de mer.
'CAGNOTTE [kà-not'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néoloç/.]
Il Famil. Corbeille où les joueurs déposent l'argent
qu'ils doivent payer à certains coups et qu'on laisse
s'amasser. || P. ext. L'argent ainsi déposé.
CAGOT, OTE [kà-gô] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du béarnais cagot, m. s. § 11, d'ori-
gine incertaine. Le sens 2° est une extension injurieuse.
RAB. emploie cagot au sens de misérable, autre extension
du sens primitif: Gens souffreteux, cagots ou avares, iv, 46.
{Cf. cagou.) Il (Au sens actuel.) 1549. r. est.]
Il 1" Anciennt. Nom donné en Béarn aux lépreux,
considérés comme maudits et relégués loin des villes.
Il 2° P. ext. Celui, celle qui affecte une dévotion outrée.
Le zèle des cagots. Adjectivt. Une mine cagote.
CAGOTERIE [kà-got'-ri; en vers,-gb-\e-v\] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cagot au sens 2°, § 69. || 1611. cotgr.]
Il Manière d'agir du cagot.
CAGOTISME [kà-g6-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cagot au sens 2°, § 265. || xviie s. V.
à l'article. Admis acad. 1762.]
Il Caractère, manière d'être du cagot. La profession du
— efface la mémoire de tous tes péchés qu'on a faits, st-évrem.
dans TRÉv.
*CAGOU [kà-gou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas breton cacou, lépreux, § 4. [Cf.
cagot.) Qqns disent cacous, ouse; d'autres, caqueux, euse.
Il xvo s. Un gros vilain comme un cagou, Journal de Paris,
ann. 1436.]
i
Il 1" Anciennt. Nom donné en Bretagne aux lépreu
{V. cagot.)
Il 2» P. ext. Vieilli. Misérable, gueux. Truand, pie
plat, — , SCARR. D. Japh. d' Arménie, m, 4.
*CAGOUILLE [kà-goùy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cogoUo, volute du '
piteau corinthien, qui est le lat.cucuUus, proprt, capucl
§ 13. {Cf. cagoule.) || 1694. th. corn. Suppr. acad. 1^
Il (Marine anc.) Volute au haut de l'éperon des gi
navires.
CAGOULE [kà-goul] s. f.
[ÉTYM. Forme dialect. de coule (F. ce mot), di
cuculla, m,, s. Cagoule est donné par cotgr. comm'
mot normand; mais le changement du clat. en g i
que plutôt une origine méridionale, § 11. || xiiic s. Cogo
PEAN gastineau, daus GODEF. Suppl. | xvi° S. Froos et<
goulles, RAB. IV, 11. Admis acad. 1878.] JM
Il Sorte de froc sans manches qui couvrait la flH
le reste du corps et qui était percé d'ouvertures corn
pondant aux yeux et à la bouche.
CAGUE [kàg'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du holland. kaag, m. s. § 10. || 1"
Dict. de mar. dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il 1° Petit navire hollandais servant à faire le cat
tage, à naviguer dans les canaux.
Il 2p Petite futaille de bord contenant environ quiii
litres.
CAHIER [kà-yé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *quaternum (class. quatemio),pri
cahier de quatre feuilles, devenu cadern, caern, §§ 4i ;
291, caiern, § 358, caier, cahier, § 485. {Cf. carnet.) || xi
Treis quaers de parchemin, beneeit. Ducs de Norm. 37."
Il Assemblage de plusieurs feuillets de papier, gén-
lement cousus ensemble. Les cahiers d'un écolier, sur
quels il écrit ses devoirs. Les cahiers d'un cours, sur
quels ont été reproduites les leçons du professeur. Cl
de papier à lettres, la réunion de six feuilles de pal
lettres. Les cahiers d'un livre, chacune des feuilles (ff
merie pliée selon le nombre de pages qu'elle C'
et dans l'ordre ovi elles se succèdent. || Spécialt. \ 1.
des charges, ofi soijt consignées, en vue d'une vente
adjudication publique, les conditions que doivent aco
ter les adjudicataires. | 2. Cahiers des bailliages, instructi
que les membres de la noblesse, du clergé et du ti
état députés aux états généraux recevaient dans chiu
bailliage, ville ou sénéchaussée. | Cahiers des états, i
aussi cahiers des doléances, résumé des cahiers des b
liages, contenant les demandes, plaintes ou remontr
ces adressées au roi par les députés des trois ordres.
CAHIN-CAHA [kà-in-kà-à] lac. adv.
[ÉTYM. Semble une altération des mots latins quah
qua hac. || xv'' s. Kahu kaha, MART. LE fr.\nc, dans Gûi
Suppl.]
Il Inégalement, imparfaitement. — j'avais monté mat
LA F. Ragotin, i, 10.
CAHOT [kà-ô ; 1'^ se lie au plur.] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xv* s. Myst. du siège d'i
dans GODEF. Suppl.]
Il Saut que fait une voiture en roulant sur un
inégal, n vient un — qui vous culbute, et l'on ne sattpfaii
l'on en est, sÉv. 638.
CAHOTAGE [kà-ô-tâj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cahoter, § 78. || 1701. furet.]
Il Action de cahoter. Le — de la diligence.
CAHOTANT, ANTE [kà-ô-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de cahoter, § 47. || Admis a<
1798.]
Il Qui fait cahoter. Des chemins cahotants. Une wl
cahotante.
'CAHOTEMENT [kà-ot'-man ; en vers, -ô-te-...] *.
[ÉTYM. Dérivé de cahoter, § 145. || Néolog.]
Il Secousse que fait éprouver le cahot d'une voit*
CAHOTER [kà-ô-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cahot, § 154. || 1564. J. thierry,!
franç.-lat.]
Il Secouer par des cahots. On est cahoté dans cette
ture, sur cette route. Durement cahoté Sur les nobles Ci
sins d'un char numéroté, c. dklav. Éc. des vieillards, j
Il Firj. Famil. Cahoté par la destinée.
CAHUTE [kà-ûf] s. f.
I,
m
CAÏC
329
CAILLOUTAGE
|[ÉTYM. Origine inconnue: le xvi^s. dit ordinairennent
guette, et cette forme est la seule que donne furkt.
t\ 1()90; mais cahute paraît plus ancien ; le holland. kajuit,
li a un sens voisin, est sans doute emprunté du franc.
■'. oajute.) Il xiii" s. De feuchiere Estoit couverte sa chaute, kr-
)UL CAUPAIN, dans bartsgh, Rom. und Pastour. p. 176.]
Il Famil. Petit réduit. Il habitait une — .
*CAÏC. V. caïque.
*CAICHE. V. quaiche.
CAÏD [kà-id'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe qâid, m. s. § 22. || Néolog.
idmis ACAD. 1878.]
Il Dans les États barbaresques, officier public qui cu-
ule les fonctions de gouverneur, de juge et de chef
ilitaire.
CAÏEU [kà-yeû] s. m.
YM. Origine inconnue. || xvii« s. V. à l'article.]
iîotan.) Bulbe secondaire qui se développe tantôt
uis la substance du bulbe principal, tantôt à côté, ou
i-dessus, et sert à multiplier la plante. Les tulipes qui
ennent de cayeux sont de même couleur que leur mère, ma-
;br. Rech. de la vérité, II, i, 7.
•CAILLASSE [kà-yâs'î s. f.
[ÉTYM. Dérivé du radical de caillou, § 81. || Néolog.]
Il (Technol. ) Couche de marne caillouteuse qu'on
ouve, dans les carrières de pierre, au-dessus des bancs
iperposés de roche et de calcaire.
CAILLE [kày'] s. f.
[ÉTYM. Bas lat. quçcola, d'origine german. {cf. néerlan-
lis kwakkel, m. s.), devenu "quac'la, caille, §§ 6, 498, 499.
xii'-xni« s. Dn oef dequaille, Chans. d'Antioche, iv, 381.]
Il Oiseau de passage du genre perdrix, mais de taille
us petite (d'où son nom de perdrix naine). || Famil. \ 1.
)nd, gras comme une — . | 2. Chaud (ardent) comme une — .
P. ext. Fig. — coiffée, femme galante, jj Le roi des cailles,
râle des genêts.
1. *CAILLEBOT [kày'-bô ; en vers, kà-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue, engycl. méth. (1791) écrit
lillebotte.]
Il Dialect. Obier, espèce de viorne, dit aussi boule-de-
îige.
2. 'CAILLEBOT [kày'-bô; en verSjVa.-ye-...]. V. caillot.
•CAILLEBOTE [kày'-bôf ; envers, kà-ye-...] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1783. engycl. méth.]
Il (Marine.) Petit morceau de bois cloué sur une pièce
3 la membrure d'un navire pour remplir un vide.
*CAlLLEBOTIS [kày'-bô-ti; envers, kà-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de oaillebote, § 82. || 1690. furet.]
Il (Marine.) Treillis de lattes légères qui ferme les écou-
lles, en laissant pénétrer l'air et le jour.
CAILLEBOTTE [kày'-bôf; en î;er*, kà-ye-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de caillebotter, § 52. || xvi^ s. Vous verrez
îaue prinse comme si feust caillebote, rab. m, 51.]
Il Masse caillée. Spécialt. Masse de lait caillée, sorte
e fromage blanc.
'CAILLEBOTTER [kày'-bô-té ; en vers, kà-ye-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé de caille 1, radical de cailler 1, et botter,
our bouter, mettre , § 203. || xiiio-xivo s. chrétien lé-
guais, Ovide, dans godef. SuppL]
Il Vieilli. Coaguler. Lait, sang caiUebotté. | Spécialt.
!lhimie.) Dn précipité caillebotté.
'CAILLEBOTTIN [kày'-bô-tin ; en vers, kà-ye-...].
'. oalebottin.
CAILLE-LAIT [kày'-lè ; en vers, kà-ye-lè] s. m.
[ÉTYM. Composé de caille (du verbe cailler) et lait, § 209.
1701. furet.]
Il Le gaillet, plante à laquelle on attribue (à tort) la pro-
jeté de faire cailler le lait.
'CAILLEMENT [kày'-man; en vers, kà-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cailler 1, § 145. || 1598. l. joubert,
hirurg. dans godef. SuppL]
Il Action de se cailler. Le — du sang.
1. CAILLER [kà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. coagulare, m. s. devenu *coaglare, *quaglare,
? 336 et 356, caiUier, §§ 392, 396, 305 et 291, caiUer, § 634.]
Il Coaguler. Le sang, le lait se caille, et, absolt, Laisser —
'■ sang. Faire — le lait. Du lait caillé, et, substantivt, Du
ùllé, sorte de fromage blanc.
2. *CAILLER [kà-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caille, § 115. On trouve qqf caillet,
caillé, dans le même sens. [Cf. courcaillet.) || xiiics. Si n'est
aucune caille vieille Qui venir au caillier ne vueille, J. de meung.
Rose, dans godef. cailler.]
Il Appeau pour prendre les cailles. [Syn. courcaillet.)
CAILLETAGE [kày'-taj'; en vers, kà-ye-...] s. m..
[ÉTYM. Dérivé de caUlette 2, § 78. ||xviu«''s. V. à l'article.]
Il Action de cailleter. Leur petit — de parloir, j.-j. rouss.
Confcss. 2.
CAILLETEAU [kày'-tô ; en vers, kà-ye-tô] s m.
[ÉTYM. Dérivé de caille, §§ 133 et 115. || 1393. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il Jeune caille.
*CAILLETER [kày'-té ; en vers, kà-ye-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de caiUette 2, § 154. || Mot de la fin du
xviiie s.]
Il Avoir un babil frivole.
1. CAILLETTE [kà-yef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cailler 1, § 133, parce qu'on fait cailler
le lait avec de la présure qu'on retire de l'estomac d'un
jeune veau. || xiv« s. Ménagier, ii, 128.]
Il 1° Quatrième estomac des ruminants, le seul déve-
loppé chez les petits qui tettent encore.
Il 2° P. ext. Trivial. Parties naturelles de l'homme.
Cela échauffe la — , oud. Curios. franc.
2. CAILLETTE [kà-yef] s. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : CaiUette, bouffon célèbre au
xvie s. ( V. montaiglon, Ane. Poés. franc, x, 379.) Le mot,
d'abord masc. (gotgr.), est devenu fém. sous l'influence
de la terminaison. || xvi'^ s. Je suis content qu'on m'appelle
Caillette, marot, Bail. 4.]
Il Personne d'esprit frivole. Nous, grands badauds et cail-
lettes, Sat. Ménipp. i, 91. || Spécialt. \ 1. En parlant des
habitants de Paris. Les acteurs, qui étaient pour la plupart
des caillettes de Paris, sorel, Francion, p. 142. Une cour de
caillettes de Paris, st-sim. x, 127. | 2. En parlant des fem-
mes. (Il) n'est — en honnête maison Gui ne se pâme à sa douce
faconde, j.-b. rouss. Êpigr. ii, 6. Ne vous souciez pas d'une
femme acariâtre, des caillettes et des âmes basses, montesq.
Lett. 15 déc. 1754.
3. "CAILLETTE [kà-yef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de caille, § 133. jj Néolog.]
Il Pétrel de nos climats, à plumage grivelé comme la
caille.
CAILLOT [kà-yô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cailler 1, § 136. furet, donne caillebot
dans le même sens. || xvi« s. Texte dans godef. SuppL]
Il Petite masse demi-solide, produite dans un liquide
coagulé. Un — de sang.
CAILLOT-ROSAT [kà-yô-rô-zà] s. m.
[ÉTYM. Le premier mot paraît être un nom de lieu,
peut-être Caillouel (Aisne), § 36 {cf. poire de cailloel, J. de
meung, Rose, 11950) ; le second est l'adj . rosat. {V ce mot.)
Il 1564. Pommes de caUliorosat, J. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il Variété de poire pierreuse dont l'arôme rappelle l'o-
deur de la rose.
CAILLOU [kà-you] s. m.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde (F. § 16) pour chail-
lou (usité en Berry), dérivé de chail (F. ce mot) à l'aide
d'un suffixe qui paraît correspondre au type lat. *avum.
{Cf. provenç. calhau.) || xii^ s. Con la clere jame Beluist des-
sor le bis chaillo, chrétien de troyes, dans delb. Rec]
Il Fragment de silex, de quartz ou de toute autre roche.
Casser des cailloux sur la grande route, pour l'entretien de
la chaussée. | Spécialt. Silex dont on fait jaillir des étin-
celles en le frappant avec de l'acier, j Famil. Avoir le cœur
dur comme un — , et, fig. Tous ces gens-là, Monsieur, ont des
cœurs de —, regnard, /oMCMr, ii, 9. || (Géologie.) Cailloux
roulés, fragments de roche dure arrondis par le frotte-
ment que leur a imprimé l'agitation des eaux , qu'on
trouve agglomérés dans les dépôts diluviens, dans le lit
de certains fleuves, etc. || P. ext. Fragment de cristal de
roche, de quartz hyalin, susceptible d'un beau poli et
employé en joaillerie. Cailloux du Rhin, d'Egypte. || Spe'cialt.
(Technol.) — plat, qui sert à décrasser le creuset des ou-
vriers en cuivre.
CAILLOUTAGE [kà-you-taj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de caillou, § 78. || XYi^-XYiie s. Caillotage,
SULLY, dans godef. SuppL Admis acad. 1740.]
Il Action de caillouter. || P. ext. \ 1. Ouvrage fait avec
du caillou. Plafonds faits de rocailles et de cailloutages à com-
CAILLOUTER
— 330 —
CAJOLER
partiments, DE BROSSES, Lett. d'Italie, i, 113, Colomb.
Spécialt. Dans les jardins, ornement pittoresque fait de
cailloux de diverses couleurs. | 2. Composition où entre
le caillou : faïence fine faite d'argile et de caillou de silex
ou de quartz réduits en poudre.
CAILLOUTER [kà-you-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de caillou, § 154. || Ne'olog. Admis agad.
1878.]
Il Garnir de cailloux. — une chaussée, l'empierrer avec
des fragments de cailloux formant une surface résistante,
mais unie. (Sj/tî. macadamiser.) || Substantivt. Ducaillonté.
I 1. Ouvrage fait avec du caillou. Spécialt. Dans les jar-
dins, ornement pittoresque fait de cailloux de diverses
couleurs. | 2. Faïence fine faite d'argile et de cailloux de
silex ou de quartz réduits en poudre.
•CAILLOUTEUR [kà-you-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caillouter, § 112. || Nëolog.]
Il Ouvrier qui fait le cailloutis d'une route, qui exécute
des travaux de cailloutage, ou qui taille le silex pour
pierres à fusil.
CAILLOUTEXJX, EUSE [kà-you-teû, -teuz'] ad]'.'
[ÉTYM. Dérivé de caillou, § 116. On trouve cailloueux
dans MONET (1636). || xvi^ s. Chemin fort cailloteux, MONT-
LYARD, dans DELB. Rec. Admis agad. 1835.]
Il Oii il y a beaucoup de cailloux. Chemin — .
CAILLOUTIS [kà-you-ti] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caillou, § 82. || xvii^ s. liger, Nouv.
Mais. rust. dans delb. Rec.]
Il (Technol.) Ouvrage de cailloux dont on fait la chaus-
sée d'une route et qui présente une surface résistante,
mais non unie. (F. macadam.)
CAÏMACAN [kà-i-mà-kan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe qâîm-maqâm, m. s. § 22, de
qâîm, tenant, et maqâm, lieu. || 1686. ghardin, Voyages en
Perse.]
Il Lieutenant du grand vizir.
CAÏMAN [kà-i-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. caiman, m. s. § 13, qui est
une altération du caraïbe acayouman, § 30. || 1600. Cayman
qui est une espèce de lézard, A. COLIN, dans delb. Rec]
Il Genre de crocodile des fleuves de l'Amérique du Sud,
dit aussi alligator.
*CAIMAND. V. quémand.
*CAIMANDER. V. quémander.
*CAIMANDEUR. V. quémandeur.
CAÏQUE [kà-ïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caicco, § 12, qui est lui-même
emprunté du turc qâik, m. s. § 23. On écrit ordinairement
caïc, cahic, au xyii» s., ou, si l'on écrit calque, cahique, on
fait le mot fém. || 1630. Dans le cahic de sa galère, peiresc,
Lett. dans del}3. Rec]
Il Embarcation légère terminée en pointe à l'avant et à
l'arrière, en usage dans l'Archipel, dans les mers du Le-
vant. Il Spécialt. I 1. Chaloupe des anciennes galères dans
la Méditerranée. | 2. Petite barque armée dont se ser-
vaient les corsaires de la mer Noire, de l'Archipel.
"CAIRE [kèr] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xviiio s. b. de st-p. Café de
Surate.]
Il Brou filamenteux de la noix de coco, donnant une
filasse dont on fabrique des cordes, des nattes.
*CAIRON [kè-ron] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cairon, m. s. diminutif
de Caire, pierre de taille, qui est le lat. quadrum, § 11. || 1562.
Queyron, texte bordelais dans godef. carron.]
Il (Technol.) Petite pierre taillée pour maçonnerie. Spe'-
cialt. Pierre formant le bord de la chaudière des savon-
niers.
CAISSE [kès'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. caissa, m. s. qui est le
lat. capsa, m. s. et qui correspond au franc, châsse. (F. ce
mot et cf. casse.) || xyi^ s. Quesse, amyot, Marcell. 29.]
Il 1° Sorte de boîte pour emballage ; assemblage de
planches, qqf à claire-voie, avec fond et couvercle cloués.
Emballer des meubles, des livres dans une — . Taire charger
une — sur un camion. Une — d'oranges, pleine d'oranges.
Raisins de —, raisins secs.
Il 2» V. cxt. Boîte destinée à serrer des objets déter-
minés. Dne — à médicaments, à échantillons, etc. || Ahsolt.
Coffre, tiroir, destiné à serrer de l'argent, des valeurs.
Prendre de l'argent dans sa — .La — a été forcée par un vo-
leur. Il P. ext. I 1. Bureau où se font les recettes et les
paiements d'une maison de commerce, d'une administra-
tion. La — est fermée. Passer à la — . | 2. L'ensemble des
valeurs, des fonds qu'une maison de commerce, qu'une
administration met en mouvement. Tenir la — d'une maison
de commerce, être chargé des recettes et des paiements.
Faire sa — , établir la balance des recettes et des paie-
ments. Livre de — , registre où sont incrits les mouve-
ments de fonds. Garçon de — , chargé des recouvrements,
recettes, etc. | 3. Établissement financier qui reçoit des
fonds en dépôt, les administre, les fait valoir. — d'épargne,
établissement où les plus petites sommes sont reçues et
portent intérêt, pour faciliter l'épargne. — des dépôts et
consignations, établissement qui reçoit les dépôts judiciai-
res, cautionnements, etc.
Il 3» P. ext. Réceptacle en forme de boîte, avec ou sans
couvercle. — à fleurs, contenant de la terre où l'on plante
des arbustes, des fleurs. Un oranger en — . — à eau, con-
tenant l'eau douce à bord d'un navire. — d'artifice, où
sont assemblées les fusées volantes qu'on veut faire partir
en gerbes. || P. anal. \ 1. (T. de cuisine.) Petite écuelle en
papier dans laquelle on sert certains mets. Des foies ea
— . I 2. (Architect.) Enfoncement carré ménagé entre les
modillons d'une corniche pour recevoir une rosace.
Il 4" P. ext. Enveloppe en forme de boîte. — de piano,
d'orgue, qui renferme le mécanisme. — de voiture, le corps
de la voiture. — d'horlogerie, qui renferme le mouvement
d'une horloge, d'une pendule. — de poulie, qui enveloppe
le rouet de la poulie. — de tambour, le corps du tambour,
cylindre fermé par une peau tendue. — roulante, tambour
allongé qu'on emploie dans la musique militaire. Grosse
— , très gros tambour qu'on emploie dans la musique
militaire, et dont se servent les charlatans, les saltim-
banques, pour attirer le monde. Fig. Battre la grosse —,
battre la —, faire du charlatanisme, annoncer qqch d'une
manière bruyante. | P. anal. — du tympan ou du tambour,
cavité formant l'oreille moyenne, fermée par une mem
brane tendue.
*CAISSETIN [kès'-tin; en vers, kè-se-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. caissetin, diminutif de'
caisseta, petite caisse, § 11. || 1723. savary, Dict. ducomm.]
Il 1" Petite caisse oblongue dans laquelle on expédie
les raisins secs du Midi.
Il 2" Petite caisse où l'ouvrier brocheur place les soies>
les fils d'or, d'argent, dont il se sert pour brocher
CAISSIER, 1ÈRE [kè-syé, -syer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de caisse, § 115. || xvi" s. p. dampmartin
dans godef. Suppl.]
Il Celui, celle qui tient la caisse d'une maison de coni'
merce, d'une administration, etc.
CAISSON [kè-son] j. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cassone, grande caisse, §12
On a dit d'abord casson, puis caisson, sous l'influence de
caisse. || xvi" s. Cassons à porter pain en camp, mart. du
BELLAY, Mém. 9.]
Il l» Coffre monté sur des roues, dont on se sert pour
les transports militaires. — d'artillerie, de munitions, con-
tenant la poudre, les cartouches. — d'artifice, boîte con-
tenant de la poudre à canon ou des projectiles creux et
formant une sorte de mine volante.
Il 2" Caisse ménagée dans une voiture pour recevoir
divers objets.
Il 3° Appareil dont on se sert pour construire sous
l'eau, sorte de ponton qu'on peut élever ou descendre,
suivant la nature des travaux.
Il 4° P. anal. Compartiment creux formé par l'entre-
croisement symétrique de poutres et de moulures sur un
plafond, sur une voûte, sur un panneau, etc.
"CAJEPUT [kâch'-pu; en vers, kà-je-...] .?. m.
[ÉTYM. Emprunté du malais kayou-pouti, proprt, arbre
blanc, nom de l'arbuste d'où provient le cajeput, § 28. |1
Néolog.]
Il (T. de pharm.) Huile volatile extraite d'un arbuste
des Moluques, qui s'emploie comme stimulant.
CAJOLER [kà-jô-lé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xyi** s. Ils cageollent comm» :
les geais, paré, Anirn. 25.]
I. Vieilli. V. intr. \\ 1» Chanter, crier (en parlant du I
geai, de la pie).
i
CAJOLERIE
331
CALANDRE
Il 2" P. ext. — avec qqn, échanger de doux propos. Tu-
lieu ! comme avec lui votre langue cajole ! mol. ïic. des /. v, 4.
\hsolt. Cependant nous cajolons Sans regarder où nous allons,
;iiij,ETET, Tracas de Paris.
Il 3" Fig. (Marine.) Dériver doucement, en faisant de
ii'tites bordées.
11. F. tr. Chercher à gagner (qqn) par des paroles, des
iianières caressantes. Vous avez entendu dire qu'il fallait —
es mères pour obtenir les filles, mol. Am. magnif. i, 2. Une
eune marchande cajole un liomme une heure entière pour lui
aire acheter un paquet de cure-dents, montesq. Letl. pers.
)8. Fig. — la science (feindre de l'aimer), Régnier, Sat. 8.
CAJOLERIE [kà-jol-ri; en vers, -jô-le-ri] s. f.
[ktym. Dérivé de cajoler, § 69. || xvi» s. Texte dans go-
ji:i''. Suppl.]
Il Parole, manière caressante pour gagner qqn. Heureux
i'il eût su résister aux cajoleries du roi, ST-SiM. m, 321.
CAJOLEUR, EUSE [kà-jô-leur, -leuz'] s. m. et f.
[lÔTYM. Dérivé de cajoler, § 112. || xvi<= s. Texte dans go-
:)KK. Suppl.]
I Celui, celle qui cajole. Ce n'est pas qu'elle ne fist bien de
a différence entre ses cajoleurs, FURET. Rom. bourg, i, 155.
*CAJOT. V. cageot.
*CAJOTTE. V. cageotte.
'CAJUTE [kà-jflf] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du hoUand. kajuit, m. s. § 10. [Cf.
=ahute.) Il 1642. oud.]
II (Marine.) Chambre à bord d'un navire. La — du capi-
taine. Il P. ext. Lit de bord emboîté dans la cloison et pou-
vant se replier.
CAL [kàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. callus, m. s. On dit aussi calus,
mauvaise orthogr. du mot lat.; paré écrit callus, vu, 4. ||
xin"^ s. La paume... dure et pleine de gales, dans montaiglon
et RAYNAUD, Rec. de fabliaux, m, 204. l 'n.vi'^ s. Cal ou cal-
les, R. EST. (1539).]
Il 1° Épaississement et endurcissement de la peau, pro-
duits par le frottement, à la paume des mains, à la plante
des pieds. Avoir des cals.
Il 2° Soudure qui réunit les fragments d'un os.
Il 3° P. anal. Excroissance arrondie qui se forme sur
un végétal à l'endroit où une branche a été rompue, où
récorce a été incisée.
CALADE [kà-làd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calata, m. s. § 12. jj (Au
sens de cale 1.) 1564. Une calade où peuvent loger environ dix
vaisseaux, du pinet, dans delb. Rec. \ 1611. Calate, cotgr.
I 1690. Calade, furet.]
Il (Manège.) Terrain en pente sur lequel on fait descen-
dre un cheval au petit galop, pour le dresser.
1. "CALAGE [kà-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caler 1, § 78. || Néolog.]
Il (Marine.) Action de caler, d'abaisser (les mâts de
hune, les vergues, etc.).
2. 'CALAGE [kà-làj 'i S. m.
[ÉTYM. Dérivé de caler 2, § 78. || Néolog.]
Il Action de mettre d'aplomb à l'aide d'une cale.
•CALAIS [kà-lè] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être d'un mot lat. hy-
pothétique *calathium, pour calathus , grec xâ)va6o;, pa-
nier, qui aurait donné calais (forme normanno-picarde),
comme palatium, palais; mais l'absence du mot calais dans
les textes antérieurs au xix^ s. rend cette hypothèse dou-
teuse.]
Il Panier dont se servent les marchands des halles.
I Spécialt. Panier contenant douze têtes de salades, de
choux, etc.
*CALAÏDE. V. callaïde.
CALAISON [kà-lè-zon] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de caler 1, § 108. 1| 1730. savary, Dict.
du comm. Suppl.]
Il Quantité dont un navire enfonce dans l'eau, en rai-
son de son chargement. Le maximum de — d'un bâtiment.
CALAMBOUR [kà-lan-bour] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du malais kalambak, m. s. § 28. La
terminaison du mot est des plus variables au xvme s. :
calamba, calambac, calambart, calambouc, calambou, calam-
bourg. || 1644. Un petit coffre de carembourg, dans gay, Gloss.
arch.]
Il Variété d'aloès qui sert pour la marqueterie, l'ébé-
nisterie. Je sens les corps ensevelis Et non les bois de calem-
bourg Le long des murs de Philisbourg, LA F. Stances sur la
pi'ise de Philishoui^g.
'CALAME [kà-làm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calamus, roseau. (C/". chaume.)
Il xvi" s. Épîi. du Limousin de Pantagr.]
Il (T. d'archéol.) Roseau dont les anciens se servaient
pour écrire.
CALAMENT [kà-là-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calaminthe, grec xa>iaixîv9T,,
m. s. Il xiiio s. Castoreum et calament, Ms. St-Jean, dans
LITTRÉ.]
Il Plante labiée, voisine de la mélisse.
CALAMINAIRE [kà-là-mi-ner] adj.
[ÉTYM. Dérivé de calamine, §248. || xvi" s. paré, .xvi, 28.]
Il Qui tient de la calamine. Pierre — .
CALAMINE [kà-là-min'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge calamina, m. s.
altération du lat. cadmia. (F. cadmie.) || xiii« s. Calemine,
dans Études romanes dédiées à G. Paris, p. 259.]
Il Nom vulgaire du silicate hydraté de zinc.
CALAMISTRER [kà-là-mïs'-tré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calamistrare, m. s. \\ xiv^ s.
Texte dans godef. Suppl. Admis acau. 1762.]
Il Friser, onduler avec le fer.
1. "CALAMITE [kà-là-mït'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calamita, m. s. dérivé de ca-
lamo, roseau, la pierre d'aimant étant mise dans un ro-
seau, pour pouvoir flotter, dans une boîte servant de
boussole, § 12. || 1512. Calamités et aymans, tiiénaud, Voy.
d'outre-mer, dans delb. Rec]
Il 1° Vieilli. Pierre d'aimant. Fig. Calamyte à mes cala-
mitez, scÈvE, Délie, diz. 190. Vous êtes la seule pierre — de
ces courages de fer, sorel, Francion, p. 227.
Il 2° P. anal. Argile blanchâtre qui, mise dans la bou-
che, attire la salive.
2. CALAMITE [kà-là-mïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. calamus, roseau, § 282. || xiii* s.
Calemite, brun, latini, dans godef. Suppl.]
I. Vieilli. Résine de qualité inférieure qu'on recueille
dans des tiges de roseau. (F. storax.)
II. Néolog. I 1. Végétal fossile ressemblant au roseau.
I 2. Variété de crapaud dit crapaud des roseaux.
CALAMITÉ [kà-là-mi-té] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. calamitas, m. s. || xiv^ s. ber-
suiRE, dans littré.]
Il Grand malheur qui frappe à la fois un certain nombre
de personnes. Une — publique. Je veux dans un seul mal-
heur déplorer toutes les calamités du genre humain, BOSS.
D. d'Orl. Il P. ext. État où nous met ce malheur. Dans la
—, CORN. Poly. IV, 6.
CALAMITÊUX, EUSE [kà-là-mi-teu, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calamitosus, m. s. || xvi" s. Ca-
lamiteux estât où je me treuve, amyot, Thém. 50.]
Il Fécond en calamités. La plus calamiteuse et misérable
chose du monde, CHARRON, Sagesse, i, 36.
CALANDRAGE [kà-lan-dràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calandrer, § 78. |1 Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Technol.) Action de calandrer.
1. CALANDRE [kà-lândr'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. L'explication par le lat. pop.
*calindrum (pour cylindrum ; cf calix, grec v.vl:^) est une
hypothèse séduisante, mais peu sûre. En tout cas, calandre
semble plutôt un subst. verbal tiré de calandrer, § 52, car
il est plus récent dans les textes. || 1548. CaUandre, dans
GODEF. Suppl.]
Il (Technol.) Cylindre, rouleau uni sous lequel on fait
passer les draps, les toiles, les étoffes, pour les lustrer, les
moirer, etc.
2. CALANDRE [kà-lândr'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. calandra, lat. pop. *ca-
landra, grec otdtXavSpa, m. s. § 11. || xii^ s. Calendre, dans
GODEF. Suppl.]
Il Grande alouette d'Europe.
3. CALANDRE [kà-lândr'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du holland. kalander, m. s. § 10. On
trouve le dérivé calendreux dans un texte du xv'' s. écrit
à Valenciennes. || 1539. Calendre, R. est.]
Il Insecte dit aussi charançon.
CALANDRER
332 —
CALE
CALANDRER [kà-lan-dré] v. tr.
[ÉTYM. V. calandre 1. 1| 1400. Toile calendrée, dans godef.
Suppl.]
Il (Technol.) Faire passer sous la calandre les étoffes,
draps, toiles, etc., qu'on veut lustrer, moirer, etc.
*CALANDREUR, EUSE [kà-lan-drcur, -dreuz'] s. m.
et/1
[ÉTYM. Dérivé de calandrer, § 112. || 1313. Kalendreur,
dans GODEF. Suppl.]
Il (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui calandre les étoffes.
*CALANaUE [kà-lânk'j et *CALANGUE [kà-lâng'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. calanco, m. s. §11.
{Cf. cale.) Il 1690. Calangue, furet, cale.]
Il (Marine.) Petite crique à l'abri d'un promontoire.
CALCAIRE [kal-kèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calcarius, m. s. \\ Admis acad.
1762.]
Il Qui contient de la chaux. Matière, roche — . | Subs-
tantivt. Du — , roche oii domine le carbonate de chaux
(marbre, meulière, craie, etc.).
CALCANÉUM [kâl-kà-né-ôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calcaneum, m. s. \\ 1541. J. ca-
NAPPE, dans DELB. Rec]
Il (Anat.) Os du tarse qui forme le talon.
CALCÉDOINE [kâl-sé-dwàn'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chalcedonius, m. s. proprt,
pierre de Chalcédoine, ville de Bithynie. On trouve sou-
vent cacidoine, cassidoine, au moyen âge et jusqu'au xvii'^ s.
(furet.). Il xii<= s. Calcédoines est piere jalne, Lapid. deMar-
bode, 207.]
Il Variété d'agate d'une transparence laiteuse.
*CALCÉDONIEUX , EUSE [kal-sé-dô-nyeii, -nyeuz';
en vers, -ni-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de calcédoine, §251. || 1690. Chalcedoineux,
FURET. Suppr. ACAD. 1878.]
Il Qui ressemble à la calcédoine. Spécialt. Rubis, grenat
— , à taches laiteuses.
*CALCÉOLAIRE [kal-sé-ô-lèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. calceolus, petit soulier, § 248. jj
1783. ENCYCL. MÉTH.]
Il Plante dont la fleur rappelle la forme d'un petit
sabot.
*CALCET [kâl-sè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calcese, qui est le lat. carche-
sium, grec viap7T,ffiov, m. s. § 12. On a dit aussi carcois
(r. est. 1549, ouD. 1642), altération de l'ital. calcese sous
l'influence de la forme latine carchesium et du mot fran-
çais carquois. || 1642. Calcet, ouD.]
Il (Marine.) Tôle carrée d'un mât destinée à porter une
antenne, une poulie.
1. *CALCIN [kâl-sin] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de calciner, § 52. jj 1791. encycl.
MÉTH.]
Il (Technol.) Rognures de glaces, débris de verre, dits
casson, qu'on refond et qu'on fait servir dans la fabrica-
tion du verre.
2. "CALCIN [kal-sin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. calx, calcis, chaux, § 100. || Néo-
loc,.]
Il Croûte calcaire qui se forme à la surface des pierres
de taille sous l'action de l'air.
CALCINATION [kal-si-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de calciner, § 247. || xiiie s. j. de meung,
dans GODEF. SuppL]
Il Action de calciner.
CALCINER [kâl-si-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. calx, calcis, chaux, § 268. || xiv« s.
Un four où on calcine, B. de GORDON, dans godef. Suppl.]
Il 1° Réduire en chaux des pierres calcaires par l'action
d'un feu intense. || P. anal. Transformer un métal en
oxyde, en le soumettant à l'action d'un feu intense à l'air
libre.
Il 2» P. ext. Modifier une substance dans sa cohésion,
sa nature chimique, par l'action d'un feu intense. Des pier-
res calcinées par l'incendie. | P. anal. Des rochers calcinés
par le soleil. | Fig. Avoir le corps calciné par les boissons al-
cooliques.
'CALCIUM [kâl-syom'; en vers, -si-6m'].y. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. calx, calcis, chaux, § 282 bis. || 'Néo-
lor/.]
Il (Chimie.) Corps simple métallique d'un blanc jaunâ-
tre. Oxyde de — , la chaux.
1. CALCUL [kâl-kul] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de calculer, § 52. || xv« s. Calcule,
N. chuquet, Triparty, passim.]
Il Opération qu'on effectue sur des nombres donnés.
On — faux. Une erreur de — . — algébrique, dans une équa-
tion algébrique, opération qui donne la valeur numérique
des inconnues. || P. ext. Méthode pour calculer certaines
quantités. Le — infinitésimal. Le — des probabilités. || Fig.
Mesures, combinaisons pour atteindre un but. Le hasarda
déjoué ses calculs. Il s'est trompé dans ses calculs. Agir par — .
2. CALCUL [kâl-kul] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calculus, m. s. proprt, caillou.
Il xvi" s. Calcule, tagault, dans godef. Suppl. Calcul, paré,
XV, 38.]
Il Concrétion pierreuse qui se forme accidentellement
dans certains organes. — biliaire, urinaire.
CALCULABLE [kal-ku-làbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de calculer, § 93. || Admis acad. 1762.]
Il Qui peut être calculé.
CALCULATEUR, TRICE [kâl-ku-là-teur, -trïs'] S. m.
el f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caloulator, m. s. \\ 1564. j.
THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il 1» Celui, celle qui sait calculer, n fallait un — (pour
une place), ce fut un danseur qui l'obtint, beaumarch. Mar.
de Fig. v, 3. || Fig. Adjectivt. Un esprit — , qui agit par
calcul.
Il 2° Ce qui sert à calculer. — arithmétique, machine à
calculer inventée par Pascal.
CALCULER [kâl-ku-lé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calculare, m. s. proprt, comp-
ter avec des cailloux. || xiv^ s. En querculant, eust. desch.
Art de dictier.]
Il Déterminer, à l'aide d'opérations sur des nombres
donnés, un nombre que l'on cherche. — le revenu d'une
somme d'argent, la distance du soleil à la terre. P. ext. —
une éclipse. || Fig. Déterminer la probabilité d'un résultat.
— les chances de succès. — des événements qui, vu la nature
des choses et le caprice de la fortune... ne sont guère soumis
au calcul, montesq. Espr. des lois, xix, 27. Tout bien cal-
culé, il doit réussir. || Absolt. Faire des calculs. Apprendre
à — . — de tête. | Spécialt. Faire des calculs d'argent. |
P. ext. Un homme qui sait — , qui ne donne son argent
qu'à bon escient. 11 dépense sans — . || Fig. Prendre ses
mesures, combiner les choses en vue d'un but à attein-
dre. On avait mal calculé la dose pour l'empoisonner. Un dis-
cours calculé pour frapper les esprits. Une méchanceté calculée.
CALCULEUX, EUSE [kâl-ku-leil, -leuz'J adj.
[ÉTYM. Dérivé de calcul 2, § 116. || xvi<-' s. paré, i, 25.]
Il (T. de médec.) Pierreux. Concrétion calculeuse. Affec-
tion calculeuse. || P. ext. Un — , celui qui a une affection
calculeuse.
1. CALE [kàl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cala, m. s. subst. verbal de
calare, descendre, § 12. || xino s. Fond de cale, dans godef.
Suppl. I (Au sens 2°.) 1606. nicot.]
Il 1° La partie la plus basse de l'intérieur d'un navire.
Mettre qqch, qqn à fond de — . Fig. Famil. Il est à fond de
—, il est ruiné. || P. ext. — flottante, ponton sur lequel
on fixe un navire à radouber ou à caréner.
Il 2° Partie d'un quai ou d'un chantier qui descend en
pente douce vers le bassin d'un port, pour le chargement
des navires. || P. ext. Crique, enfoncement du rivage pou-
vant servir d'abri aux vaisseaux. [Cf. calanque.)
Il 3» Plomb attaché à une ligne près de l'hameçon.
Il 4° P. ext. Action de plonger qqn dans l'eau. Dans
la marine, châtiment qui consistait à laisser tomber du
haut de la grande vergue dans la mer le patient, attache
à un cordage. Donner la — .
2. CALE [kàl] s. f
[ÉTYM. Origine inconnue. || xV s. o. de la marche,
dans godef. Suppl.]
Il Ancienne coiffure, sorte de bonnet. | 1. Bonnet de
femme plat, couvrant les oreilles et échancré par devant.
Ma servante à — , scarr. Rondeau à M'"'' Radigue. | 2.
Petite calotte d'homme couvrant le sommet de la tête,
que portaient les clercs, les laquais. Elle lui donna un ha-
bit et une — bien galonnée et passementée, furet. Rom.
CALE
<urg. I, 154. || P. ext. Celui, celle qui poi'tait la cale.
pécialt. Laquais, grisette. Gombaud cajolait une petite —
■asseuse, t. des réaux, Histor. eh. 147.
3. CALE [kàl] s. f.
[ÉTYM. Paraît se rattacher au nordique keiler, m. s.
Jlem. keil), qui suppose une forme goth. *kaileis; il y a
8s exemples où un ai german. primitif donne a en franc.
6 et 498. 111611. cotgr.]
Il Coin, petit morceau de bois, de pierre, etc., qu'on
ace sous la base d'un objet pour le maintenir d'aplomb.
Spécialt. Morceau de bois qu'on place entre les pierres
'assises pour déterminer l'étendue de la place que doit
implir le mortier.
CALEBASSE [kal-bâs'; en vers, kà-le-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. calabaça, m. s. § 13. ||
Vi« s. Calabasse, du pinet, dans delb. Rec]
1" Fruit de diverses cucurbitacées qui, vidé de la
iilpe et séché, est employé en guise de vase de ménage.
le — pleine de vin. Se servir de calebasses vides pour se sou-
Dir sur l'eau.
Il 2° Sorte de creuset destiné à fondre de petites quan-
lés de métal pour le moulage. P. ext. Le fourneau lui-
ême. (F. cubilot.)
CAIiEBASSIER [kâl-bà-syé; en vers, kà-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calebasse, § 115. || 1701. furet. Ad-
is ACAD. 1762.]
I. Arbrisseau des Antilles dont le fruit, analogue à ce-
i des cucurbitacées, porte le nom de calebasse.
II. Vieilli. Fondeur ambulant se servant du creuset
t calebasse.
CALEBOTIN [kâl-bô-tin; en vers, kà-le-...] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. [Cf. ital. carabattola, m. s.) \\
194. TH. CORN.]
Il (Technol.) Panier où le cordonnier met son fil, son
ène, etc. [Syn. saint-crépin.)
CALÈCHE [kà-lèch'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. kalesch, qui est emprunté
i-même du polonais koluska, m. s. §§ 7 et 20. On trouve
iéche dans une ordonnance de 1661. || 1656. Calege, bré-
lUF, Luc. trav. p. 45.]
Il Voiture élégante, à quatre roues, ordinairement dé-
uverte sur le devant et munie à l'arrière d'une capote
cuir qui s'abat ou se relève à volonté. Une petite — 1è-
re qu'il (Louvois) menait, st-sim. xii, 34. Avec cette — et
double attelage, la chaussée, Préjugé à la mode, i, 7.
anal. Sorte de capuchon de dame, soutenu par des ba-
ncs, servant à protéger une coiffure.
CALEÇON [kal-son; en vers, kà-le-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calzone, m. s. augmentatif de
Iza, chausse, § 12. richel. admet aussi l'orthogr. calçon.
'ret. signale la forme caneçon, encore aujourd'hui très
pandue dans la prononciation pop. || xyi" s. Une façon
haut de chausses qu'on appelle des calessons, H. est. Nouv.
mg. franc, italian. i, 223.]
Il Vêtement de dessous. Sorte de culotte en toile, en
nelle, etc. On — . Dans le même sens, à cause des deux
mbes. One paire de caleçons. Francion en classe, le — pas-
Qt hors de sonhaut-de-chausses jusqu'à ses souliers, SOREL,
ancion, p. 138. — de bains, plus court que le caleçon
dinaire et que revêtent les hommes pour prendre des
ins de mer ou de rivière.
CALËF ACTION [kà-lé-fâk'-svon ; en vers, -si-on]
/■•
[ÉTYM. Emprunté du lat. calefactio, ?n. s. de calefacere,
autîer. jj xw^ s. De la calefacion du foye. Somme M" Gau-
'r, fo 115, r".]
Il Action de s'échauffer. La — d'un liquide.
'CALÉIDOSCOPE. V. kaléidoscope.
*CALEMANDE , "CALEMAR. V. calmande, calmar.
CALEIVIBOUR [kà-lan-bour] s. 7n.
ÉTYM. Peut-être composé de la particule péjorative
lem et de bourd pour bourde, § 196. Le mot ne devient
an usage général que dans la seconde moitié du xviiic s.
I trouve au xv'^ : Vous me baillez des calembouys, dans a. de
VIGNE, Farce du meitnier, 209. Il n'est pas certain que
soit le môme mot. || Admis acad. 1798.]
II Jeu de mois fondé sur la différence du sens entre des
ots présentant à l'oreille le même son.
CALEMBREDAINE [kà-lan-bre-den'] s. f.
[ÉTYM. Peut-être composé de la particule péjorative
333 —
CALER
calem et de bredaine, forme dialectale de bourdaine, pour
bourde, § 196. [Cf. calembour.) || Admis acad. 1798.]
Il Propos ridicule, extravagant.
CALENCAR [kà-lan-kàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du persan kalamkar, proprt, ouvrage
fait avec le calame, § 24. || 1560. Une vingtaine de pièces de
Caracas, qui sont des toiles peintes ou des tapis de coton qui
viennent des Indes, dans gay, Gloss. arch. Caracas. | 1730.
Calencard, savary, Dict. du comm. Suppl. \ 1762. Calen-
car, acad.]
Il Toile peinte de l'Inde, de la Perse.
*CALENDAIRE [kà-lan-der] s. tn.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calendarium, m. s. || xvi" s. Kal-
landalre, G. aligne, dans godef. Suppl.]
Il (T. d'archéol.) Obituaire. {V. ce mot, plus usité.)
CALENDES [kà-lând'] s. f. pi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calendae, m. s. \\ xu^ s. L'au-
trier es kalendes de mai, ben. de ste-more, Troie, 3842.]
Il 1° (T. d'archéol.) Nom donné parles Romains au pre-
mier jour de chaque mois. Les calendes de mai, le l^r mai.
Le premier jour, le dixième jour avant les calendes de mai,
le 30, le 20 avril. | Renvoyer qqn, qqch aux calendes grecques,
à une époque qui ne viendra jamais (les calendes n'étant
pas connues des Grecs). P. ext. Absolt. il s'éloigne des
chiens, les renvoie aux calendes, la f. Fab, vi, 10.
Il 2° Vieilli. Conférence à des curés d'un diocèse, qui
avait lieu au commencement de chaque mois. Au sing.
C'était jour de calende, la f. Contes, Cas de conscience.
CALENDRIER [kà-lan-dri-yé ; au xyii" s. -dryé] s. m.
[ÉTYM. Pour calendier, emprunté du lat. ecclés. calen-
darium, m. s. Sur r épenthétique, V. § 360. || xii^ s. Kaien-
dier, dans godef. Suppl. \ 1539. Calendrier, r. est.]
Il 1" Système de division du temps par années, par
mois et par jours. — julien, dressé par les ordres de Jules
César, conservé par les peuples du rit grec. — grégorien,
dressé par les ordres du pape Grégoire XIII en 1582, pour
réformer les erreurs du calendrier julien. — républicain,,
qui faisait commencer l'année au 22 septembre 1792,
date de la fondation de la République, changeait le nom
des mois, etc.
Il 2" Tableau de la succession des jours, des mois et
des saisons pour chaque année, portant généralement
pour chaque jour le nom d'un saint. — perpétuel, indi-
quant la date de la fête de Pâques et des variations qui
en dépendent pour une série de 35 années, au bout des-
quelles la série recommence. P. ext. — de Flore, tableau
de la floraison des plantes aux différents mois de l'année.
CALENTURE [kà-lan-tûr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. calentura, fièvre, mot de
môme racine que le franc, chaleur, § 13. |i 1751. encycl.
Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Cas de fièvre chaude qui se déclare parfois
à bord d'un vaisseau, lorsqu'on traverse la zone torride.
1. CALEPIN [kâl-pin ; en vers, kà-le-...] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Ambrosio Calepino, auteur d'un
dictionnaire polyglotte célèbre, dont la première édition
est de 1502. cotgr., qui ne donne pas calepin, donne cale-
pinage, calpiner, calpinerie. || XVI'^ S. Au bout de son calepin,
MONTAIGNE, III, 13.]
Il 1° Vieilli. Dictionnaire. Qui de ses revenus rangés par
alphabet Peut fournir aisément un — complet, boil. Sat. 1.
Il P. anal. Recueil de renseignements. Vous voudriez jus-
tement que mes lettres fussent des calepins, rac. Lett. 34.
Il 2° P. ext. Petit registre de poche sur lequel on ins-
crit divers renseignements.
2. *CALEPIN [kal-pin; en vers, kà-le-...]. F. canepin..
1. CALER [kà-lé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calare, m. s. qui est le lat.
pop. calare, grec x^XS.-^, détendre, § 12. || xiic s. Iloec sunt
lor veiles calées, beneeit, dans delb. Rec]
Il (Marine.) Laisser aller, —les voiles de hune, de perro-
quet, les laisser descendre le long du mât qui les porte.
I Fig. Comme un gerfaut qui de raideur se laisse Caler à bas,
RONS. Franciade, 2. || Au sens intr. Fig. Se laisser aller.
Cette superbe vertu eut elle calé au plus fort de sa monstre,
MONTAIGNE, III, 12. || — la ligne dépêche, en y attachant un
plomb qui fait enfoncer l'hameçon. || Au sens intr. Le bâ-
timent cale trop, enfonce trop dans l'eau.
2. CALER [kà-lé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cale 3, § 154. || 1694. th. corn.]
GALÈRE
334 —
CALINAGE
Il Mettre d'aplomb à l'aide d'une cale. — une table, une
armoire. — une pierre, la fixer avec du mortier aprQs avoir
mis une cale qui détermine la largeur du joint. — un
quart de cercle, en fixer le plan dans la verticale. || Fia-
FamiL C'est un homme calé, qui est dans une bonne po-
sition.
*CALÈRE [kà-lèr] s. f.
[ÉTYM. Altération du provenç. mod. caleu, calel, carel,
m. s. d'origine incertaine, § 11. || Néolog.]
Il Filet de poche qu'on laisse pendre à l'avant d'un ba-
teau. (F. carrelet.)
CALFAT [kâl-fà] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. calafat, m. s. § 11, subst.
verbal de calafatar, calfater, qui se trouve sous une forme
analogue dans les autres langues romanes et paraît eni-
prunté à l'arabe qaUaf, m. s. proprt, garnir de fibres vé-
gétales (qilf), § 22. {Cf. calfeutrer.) || 1371. Calefas etremolas
pour les reparacions de nostre navire, dans delisle, Man-
dem. de Ch. V, p. 435.]
Il (Marine.) || 1° Ouvrier chargé de calfater.
Il 2° Outil en forme de coin pour calfater.
Il 3° Vieilli. Calfatage.
CALFATAGE [kal-fà-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calfater, § 78. || 1527. Calfadage, dans
DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Marine.) Action de calfater (un navire).
CALFATER [kâl-fà-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de calfat, § 154. {Cf. calfeutrer.) Calafater
se trouve dès le xm" s. dans des textes français écrits par
des Italiens. || 1459. Calefaicter, dans godef. Suppl.]
Il Rendre impénétrable à l'eau (une embarcation) en
bouchant les joints, les fentes, les trous, avec de l'étoupe
goudronnée.
"CALFATEUR [kal-fà-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calfater, § 112. || 1373. Calphadeur de
galées, dans du c. calefactus. | 1611. Calfateur, cotgr.J
Il Vieilli. Ouvrier chargé de calfater. {Syn. calfat.)
CALFEUTRAGE [kal-feli-tràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calfeutrer, § 78. || 1611. COTGR.]
Il Opération par lac^uelle on calfeutre.
CALFEUTRER [kal-feu-tré] v. tr.
[ÉTYM Altération de calfater, devenu calfeter, calfetrer
(F. § 360), puis, sous l'influence du mot feutre, calfeutrer.
Il xvi« s. Navire... calfetrée, palsgr. p. 473 (1530). Rocher...
calfeutré de mousse, R. belleau, ii, 76.]
Il l" Vieilli. Calfater (un navire). S'il est bien calfeutré
ou s'il ne prend point l'eau, Régnier, Épît. 2.
Il 2» Vieilli. Garnir de bourrelets, de lisières, pour em-
pêcher le froid de pénétrer. — une fenêtre, une porte, une
chambre. || P. ext. Se — dans sa chambre, se tenir dans
une chambre bien calfeutrée ; et, fig. famil. s'enfermer
chez soi.
'CALIBRAGE [kà-li-bràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calibrer, § 78. || Néolog.]
Il Action de calibrer.
CALIBRE [kà-libr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calibro, m. s. § 12, mot d'o-
rigine incertaine. L'arabe qâlib, forme, moule, qu'on a
proposé, n'est pas plus satisfaisant que la locution lat.
quâ librà. Peut-être altération de aequillbrium. || 1478. Cali-
bre rapportant au parmy du noieul, dans delu. Rec]
Il 1° Capacité d'une chose par rapport au volume de
ce qui doit la remplir. Le — d'une bouche à feu, d'un fusil,
d'un tuyau, etc.
Il 2° Volume d'un objet par rapport à la capacité de ce
qu'il doit remplir. Le — d'une balle, d'un boulet. Absolt.
Cette balle n'est pas de — (avec le canon du fusil). || P. ext.
"Volume. Des colonnes de — différent. Fig. Une bêtise de fort
— . Ce sont deux esprits du même — .
Il 30 Dans la fabrication de divers objets d'art, d'indus-
trie. I 1. Moule dont le volume détermine la capacité de
l'objet. — de fondeur de canons, de fontainier, de potier, d' ar-
tificier, etc. I 2. Moule dont la capacité détermine le vo-
lume de l'objet à fabriquer. — à fondre les balles, à faire
les briques, etc. | 3. P. ext. Modèle sur lequel sont tracés
les contours, les dimensions de l'ol)jet à fabriquer. —
pour la construction d'un navire, pour l'exécution des moulures,
pour la fabrication des orgues, pour fondre les caractères d'im-
primerie, pour tourner, etc.
CALIBRER [kk-Ii-bré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de calibre, § 154. || xvi<' s. Balote de fer bien
qualibree, rab. iv, 62.]
Il 1» Rendre du calibre voulu. | 1. — un canon de fusU.
I 2. — des balles.
Il 2» Mesurer quant au calibre.
1. CALICE [kà-lïs'] s. VI.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calix, icis, grec vtûÀtl, coupe,
vase à boire. || xn<î s. N'i demorra ne calice ne chape, Cou-
ronn. de Louis, 442.]
Il 1° Vase sacré oti le prêtre consacre le vin de l'ea-
charistie.
Il 2» Fig. Dans le langage de l'Écriture. — d'amertume.
Buvons avec lui (Jésus-Christ) le — de sa passion, boss. Sem.
quinq. 1 . Poét. Boire la lie De ce — amer que l'on nomme la vie,
a. cuén. Élég. I, 29. Absolt. Boire le — jusqu'à la lie, épui-
ser tout ce qu'il y a d'amertume dans une chose pénible.
2. CALICE [kà-lïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calyx, ycis, -in. s. grec xâ)kuÇ,
de xaXÛTtxti), envelopper. L'orthogr. par un i est due à une
confusion avec calice 1. || xvi« s. Feuilles, fleurs, calices,
PARÉ, t. III, p. 635.]
Il Enveloppe qui recouvre la partie inférieure de la co-
rolle des fleurs. P. ext. et abusivt. La corolle de la fleur,
"CALICHE [kà-lïch'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. caliche, rn. s. § 13. || Néo-
log.]
Il (Technol.) Minerai dont on retire le nitrate de soude,
dit salpêtre du Chili.
CALICOT [kà-li-kô] s. 7n.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Calicut, ville des Indes. L'or»-
thogr. calicot reproduit tant bien que mal la prononcia-
tion anglaise de calicut (kà-li-kéut'). || Admis acad. 1835.]
Il Toile de coton moins fine que la percale. Aunerdu— .
P. ext. Famil. Un — , commis d'un magasin d'étoffes. (Se
dit en mauvaise part.)
"CALICULE [kà-li-kul] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calyculus, m. s. \\ xyi" s. Coas-
ses, vagines, calicules, rab. m, 8.]
Il (Botan.) Réunion de bractées formant comme un se-
cond calice plus petit.
CALIFAT [kà-li-fà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calife, § 254. || 1610. Caliphat, louis
GUYON, dans delb. Rec. Admis acad. 1835.]
Il 1" Dignité de calife.
Il 2" Règne d'un calife. Sous le — d'Haroun-al-Raschid.
CALIFE [kà-lïf ] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe khallfa, proprt, successeur
(de Mahomet), § 22. Au xi^ s. on trouve dans Kolandai-
galife, combinaison de calife avec l'art, arabe al. || xii» s.
Par devant le calife, Naiss. du Cheval, au Cygne, dans
delb. Rec]
Il Souverain musulman réunissant le pouvoir politique
et religieux.
CALIFOURCHON (À) [à-kà-li-four-chon] loc adv.
[ÉTYM. Composé de la particule péjorative cali et de
fourche, §§ 182 et 196. Ou trouve au xii^ s. aler acalefor-
chié, marcher en écartant les jambes. Au xvi" s. et au coni'
mencement du xvu« s. on dit par abrév. à calfourchon et
à cafourchon. || 1611. A callifourchons, cotgr.]
Il Dans la posture de celui qui se tient comme à che-
val, jambe de çà, jambe de là.
"CALIGE [kà-lij'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caliga, m. s. || Néolog.]
Il (T. d'archéol.) Chaussure des soldats romains.
"CALIN [kà-lin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du portug. calaim, m. s. § 14. || 17:23.
SAXARY, Dict. dîicomm.]
Il (Technol.) Alliage d'étain et de plomb dont on fait
des boîtes à thé.
cAlin, INE [kd-lin, -lin'] s. m. et f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Le mot ne parait pas usilé
au xviio s. Il xvi<= s. F. à l'article. Admis acad. 1740.]
Il l" Vieilli. Personne indolente. || P. ext. Celui, celle
qui mendie au lieu de travailler. Devinez que ces gueux et câ-
lins font? Us contrefont les malades, uoucuet, Sei-ées, iv, 2C9.
Il 2° Celui, celle qui aime à se laisser caresser. Un petit
— . Il P. ext. Celui, celle qui prend des manières cares-
santes pour séduire. Voyez le — , la — . || Adjeclivt. Va ea-
fant — . Des manières câlines.
"CALINAGE [kà-li-nàj'] s. m.
CALINER
— 333 —
CALOMNIER
'tym. Dérivé de câlin, § 78. || Néolog.]
'" !)rication de boites à thé. P. ea;^. Fabrication de
■n bois léger pour l'emballage de menus objets.
, Je — .
ÀLINER [ki'i-li-né] v. Ir.
;tv.m. Dérivé de câlin, § 154. || xvi^ s. V. à l'article.
;\ ni S AGAD. 1740.]
1" Vieilli. Laisser aller indolemment, il se câline, ma
0 il se goberge (xv!*^ s.), Ane. Th. franc, ix, 72.
2'1 Choyer, caresser doucement. — unenfant. Se faire— .
ÀLINERIE [ka-lïn'-ri ; en vers, -li-ne-ri] s. f.
:t^ M. Dérivé de câliner, § 69. || Admis agad. 1835.]
M;uiières câlines.
:alI0RNE [kà-li-ôrn'] s. f.
I VNF. Emprunté du provenç. mod. caliourno, ?n. s.
''. ital. caliorna), dont la racine paraît être le grec
<àble. Il 1642. oun.]
^.Marine.) Fort palan pour élever de gros fardeaux.
CALISSON [kà-li-son] s. m.
TYM. Emprunté du provenç. mod. calissoun, m. s.
. : , lequel correspond à l'ital. calicione, m. s. Qqns disent
laisson. Il Ne'olog.]
jPetit gâteau fait d'amandes pilées et dont le dessus
•s';\n.cé.
ÎALLADE [kà-làd'] s. f.
TYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Au jeu de trois-sept, coup qui fait gagner d'emblée.
ÎALLAÏDE [kà-là-id'] s. f.
ïYM. Emprunté du lat. callais, grec xâ^^Xaiç, tSo;,
ce de turquoise, encycl. 1751 emploie la forme cal-
i |[ Néolog.]
Phosphate d'alumine, dit en joaillerie turquoise vieille
oe.
A.LLEUX, EUSE [kà-le'u, -leuz'] adj.
TYM. Emprunté du lat. callosus, m. s. de callus, cal. ||
1 s. Charcailleuse, H. demondeville, dans GODEF.Szipp^.
> '- y. Peau calleuse, pake, Introd. 21.]
Dont la peau est épaisse et dure. Les mains calleuses
'" paysan, d'un ouvrier. La peau (de l'éléphant) dure, épaisse
t :lleuse, BUFF. Eléph. || Corps — , substance d'un blanc
lié qui unit les deux hémisphères cérébraux. (F. mé-
0 36.) Que le corps — soit le siège de l'imagination..., ma-
.11. Rech. de la vérité, II, i, 1.
:alliGARPE [kâl'-li-kàrp'] s. m.
TYM. Emprunté dugrec xaXXtxapiroç, qui a de beaux
r s, de xâXXoç, beauté, et xapuoç, fruit. || 1783. engygl.
lit.]
Arbrisseau de la famille des Verbénacées, qu'on cul-
i' comme plante d'ornement.
^lligraphe [kâr-li-grlr] s. m.
TYM. Emprunté du grec xa^^typicpoî, m. s. de xâX-
.( beauté, et Ypâçetv, écrire. || 1751. encycl. Admis
.( ). 1835.]
Celui qui pratique la calligraphie.
4.LLIGRAPHIE [kâr-li-grà-fi] s. f.
TY.M. Emprunté du grec xa>^XiYpatpta, m. s. (F. calli-
rhe.j II 1569. Texte dans godef. Suppl. Admis acau.
h.]
L'art d'écrire d'une écriture élégante, ornée.
jlALLIGRAPHIQUE [kal'-li-grà-fik'] adj.
I TYM. Emprunté du grec xaXXtypacptxôç, m. s. (F. cal-
Ijjphe.) Il Néolog.]
Relatif à la calligraphie.
JALLIPYGE [kal'-li-plj'] adj.
TYM. Emprunté du grec xaX>vE7ruyo(:, m. s. de xocX-
beauté, et ituyi], fesse. || 1786. encycl. méth.]
[T. d'archéol.) Qui a de belles fesses. La Vénus — .
ALLOSITÉ [kal'-lô-zi-té] s. f.
TYM. Emprunté du lat. callositas, m. s. de callosus,
■ux. Il xiyo s. Caillosité, h. de mondeville, dans godef.
/'/. I XVie s. PARÉ, VI, 16.]
Partie calleuse de la peau. || P. ext. \ 1. Protubérance
leuse qui se développe sur le corps de certains ani-
IX, la tige de certains végétaux. | 2. Induration qui se
le sur les bords d'ulcères, de plaies invétérées.
ALMANDE [kâl-mând'] s. f.
TYM. Origine inconnue. || 1723. Calmande, calamande ou
nandre, savary, Dict. du comm. Admis acad. 1762.]
Etoffe de laine lustrée. Mon commode lambeau de — ,
■R. Regrets sur sa robe de chambre.
CALMANT, ANTE [kâl-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de calmer, § 47. || Admis acad.
1762.]
Il Qui calme. Une potion calmante. || Substantivt. On — ,
remède qui calme la douleur et l'agitation d'un malade.
Employer les calmants.
CALMAR [kâl-màr] et, vieilli, "CAUE^AR [kal-mar;
en vers, kà-le-] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calamarium, m. s. proprt, étui
à mettre les roseaux pour écrire (calamus). On trouve
aussi au xvi" s. galemar, gallimart, etc. || (Au sens !•>.)
1471. Calemart, dans godef. Suppl.]
Il ±0 Vieilli. Écritoire portative qui contenait les plu-
mes et l'encre pour écrire. Fig. C'est un critique généreux
et qui croirait faire tort à son calemar et à son stylet de les
employer contre une vertu ordinaire, chapelain, Lett. i, 610.
Il 2» P. anal. Mollusque du genre des Sèches, sécré-
tant une liqueur noire (F. sépia), qu'il répand autour de
lui lorsqu'on l'attaque.
1. CALME [kàlm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calma, m. s. qui paraît être
le grec xatûjia, chaleur, § 12. || 1529. La nuit nous eusmes
calme, J. et r. parmentier, Voy. dans delb. Rec]
Il Éltat de ce qui est exempt d'agitation. Le malade a un
moment de — . Le — de la nuit. Le — règne dans la ville. Le —
de la mer. || Absolt. Absence de vent qui rend immobile un
navire à voiles. Ce long — , il est vrai, retarde vos conquêtes,
R.\c. Iph. i, 1. — plat, absence complète de vent qui rend
la mer unie. P. ext. Famil. Le — des affaires. Le — en son
cœur ne trouve point de place, rac. Esth. ii, 8. Par moi Jé-
rusalem goûte un — profond, ID. Ath. xi, 5.
2. CALME [kàlm'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calmo, m. s. tiré lui-môme
du subst. calma. (F. calme 1.) || xv« s. Eaux carmes, dans
GODEF. Suppl.]
Il Exempt d'agitation. La mer est — . Le malade est — ,
la fièvre l'a quitté. Le temps est — . P. ext. Les affaires sont
calmes. || On esprit, un caractère — . Rester — dans le danger.
CALIVŒR [kâl-mé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de calme 2, § 154. || xv^ s. Ce monde est
bien mer salée... Fortune y veut droit calmer, greban, Pas-
sion, 28730.]
Il Rendre calme. Neptune... D'un mot calme les flots, boil.
Art p. 3. La potion a calmé le malade. La sédition s'est cal-
mée. Il Une onde que toujours quelque vent empêche de — ,
MALH. l, 3. Il — les esprits. Ce grand prince... calma les cou-
rages émus, BOSS. Condé. — l'inquiétude, la frayeur, les
soupçons, la colère de qqn. Son trépas n'a point calmé la reine,
RAC Phéd. V, 5.
CALOAŒL [kà-lô-mèl] et, vieilli, CALOMÉLAS [kà-
lô-mé-làs'] .y. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xaXd;, beau, et (j-ÉXaç,
noir, la poudre blanche qui constitue le calomel étant
noire pendant la préparation de ce corps. || Admis acad.
1878.]
Il (T. de pharm.) Sous-chlorure de mercure, dit aussi
mercure doux, corps blanc, insoluble dans l'eau, employé
en médecine comme purgatif et vermifuge.
CALOMNIATEUR, TRICE [kà-lôm'-nyà-teur, -trïs' ;
envers, -ni-a-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calumniator, trix, m. s. L'anc.
franc, a le mot de formation pop. chalongere. || xiii" s.
Calompniator, Bible, dans godef. Suppl.]
Il Celui, celle qui calomnie.
CALOMNIE [kà-lôm'-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calumnia, m. s. L'anc. franc,
a le mot de formation pop. chalonge, chalenge. || xve s. Ca-
lomnie de vérités, J. le fevre de st-remy, Mém. dansLiT-
TRÉ.]
Il Imputation grave et mensongère contre qqn. La —,
Monsieur, vous ne savez guère ce que vous dédaignez, be.\u-
march. B. de Sév. ii, 8. A quoi sert d'opposer leur innocence
à mes calomnies? pasg. Prov. 16. || Poét. J'armai la — . rag.
Esth. II, 1.
CALOMNIER [kà-lom'-nyé ; envers, -ni-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calumniari, m. s. L'anc. franc,
a le mot de formation pop. clialengier, réclamer, disputer.
Il xvis s. Calumniant tout ce qu'ilz faisoient, amyot, Alcib.]
Il Dénigrer par des calomnies. Vous croyez pouvoir faire
votre salut en calomniant vos ennemis, pasc. Prov. 15.
CALOMNIEUSEMENT
— 336 —
CALVAIRE
I Vieilli. — qqn de qqch. (Sévère) M'irait — de quelque in-
telligence, CORN. Poly, V, 1. P. ext. — les intentions de qqn.
Se —, se faire plus mauvais que l'on est. || Absolt. Ils peu-
vent — sans craindre la justice des hommes, pasc. Prov. 15.
CALOMNIEUSEMENT [kà-lôin'-nyeuz'-man ; en vers,
-ni-cii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de calomnieuse et ment, § 724. |1 1377.
Calumpnieusement, dans godef. Suppl.]
Il D'une manière calomnieuse. On l'accusa —.
CALOMNIEUX, EUSE [kà-lom'-nyeu,-nye"uz'; envers,
-ni-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calumniosus, m. s. \\ 1312. Ca-
lompnieuse denunciacion, dans godek. Suppl.]
Il Qui a le caractère de la calomnie. Accusation calom-
nieuse.
*CALONNIÈRE [kà-lô-nyer] s. f.
[ÉTYM, V. canonnière et § 360.]
Il (Technol.) Tube où sont enchâssés plusieurs outils
qu'un touret met en mouvement.
♦CALORIE [kà-lè-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. calor, chaleur, § 282 bis. \\ Neo-
log.]
Il (Physique.) Unité de mesure de la chaleur, quantité
de chaleur nécessaire pour élever d'un degré centigrade
la température d'un kilogramme d'eau.
CALORIFÈRE [kà-lô-ri-fer] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. calor, chaleur, et fero, je
porte, § 273. || Néolog. Admis ac.\d. 1835.]
Il Appareil de chauffage disposé de manière à utiliser
la plus grande somme de chaleur et à la distribuer.
CALORIFIQUE [kà-lè-ri-fik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calorificus, m. s. \\ 1792. en-
CYGL. MÉTH. Admis ACAD. 1878.]
Il Qui donne de la chaleur. Rayons calorifiques.
'CALORIMÈTRE [kà-lô-ri-mètr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. calor, chaleur, et le grec
[xÉxpov, mesure, § 284. || 1792. encycl. méth.]
Il Instrument de physique servant à déterminer la cha-
leur spécifique des corps.
CALORIQUE [kà-lô-rïk'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. calor, chaleur, § 229. || 1792. en-
cycl. MÉTH. Admis ACAD. 1835.]
Il Principe de chaleur que contiennent les corps. —
spécifique, libre, latent d'un corps.
1. *CALOT [kà-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calotte, § 37. || 1771. trév.]
Il Ce qui fait la calotte, le fond d'un shako.
2. *CALOT [kà-lô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || (Au sens 2°.) 1723. sa-
VARY, Dicf. du comm.]
Il 1» Dialect. Morceau de bois brut, non façonné.
Il 2° (Technol.) Bloc d'ardoise non taillé, détaché de
la carrière.
3. "CALOT [kà-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cale 3, § 136. || 1732. th. corn.]
Il (Technol.) Petite cale.
4. "CALOT [kà-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé d'une forme dialect. cale, pour écale ( F.
ce mot), § 136. || 1690. furet.]
Il Vieilli et dialect. Noix.
"CALOTIN [kà-lô-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calotte, § 100. Au xvio s. on emploie
calotier dans le môme sens. [Sat. Ménipp. i, 8.) || 1726.
Merc. de Fr. octobre.]
Il Celui qui porte la calotte.
Il 1" Au commencement du xvin" s., membre d'une as-
sociation d'esprits badins et satiriques, dont les attributs
étaient une calotte de plomb et des grelots. | Adjectivt.
Un transport — (de folie), boissy. Critique, se. 3.
Il 2° Famil. De nos jours, celui qui porte la calotte de
prôtre, et, p. ext. celui qui fréquente les prêtres. (Se dit
en mauvaise part.)
•CALOTINE [kà-lô-tin'] *. f.
[ÉTYM. Dérivé de calotin, § 37, || 1775. de wailly, Dict.
portatif.]
Il Vieilli. Petite pièce de vers satiriques.
CALOTTE [kà-lôf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cale 2, § 136. || 1394. Un bachinet a
Tisiere, une calote, dans delb. Rec.]
Il ±0 Petit bonnet en drap, en velours, etc., de forme
arrondie, qui couvre le sommet de la tête. || SpMalt.
I 1. Calotte noire des prêtres. Porter la — . Trois pour le
moins portaient calottes à la catholique, Sat. Ménipp. i, 8. 1'.
ext. Famil. La — , le clergé. | 2. Calotte rouge des cardi-
naux. Le pape lui a donné la — , l'a fait cardinal. | 3. —
grecque, le fez des Grecs, des Turcs, etc. P. ext. Bonnet
de velours, de soie, à gland, d'une forme analogue. || P.
ext. I 1. Au commencement duxvni'^s., calotte de plomb
avec des grelots adoptée comme emblème par une asso-
ciation de beaux esprits satiriques dite régiment de la Ca-
lotte. P. ext. Vieilli. Une — , pièce satirique. | 2. Emplâtre.
II Fig. Famil. Tape sur la tête. Donner une — à qqn. Rece-
voir des calottes.
Il 2" P. anal. — du crâne, nom vulgaire du sinciput ou
vertex. | La — des cieux {famil.), la voûte céleste. | (Géom.)
— sphérique, dans une sphère que coupe un plan, la sur-
face de l'une des deux parties, et, spe'cialt, de la plus
petite. Voûte en —, et, absolt, — , voûte ou portion de
voûte sphérique à cintre peu élevé. 1| (Technol.) Pièce qui
forme la couverture d'un bouton de métal. | Boîte qui
renferme le mouvement d'une montre. [ Dessus du pom-
meau d'une épée. Etc.
"CALOTTER [kà-lô-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de calotte, § 154. || Néolog.]
Il Famil. Frapper en donnant des calottes, des tapes
sur la tête.
CALOYER, "CALOYÈRE [kà-lwà-yé, -yer] s. m. et /'.
[ÉTYM. Emprunté du grec mod. xaXôyspoi; (le y se pro-
nonce y) de xaXô;, beau, et yÉpwv, vieillard, § 5.|| xiv-
xv^ s. Calogere, caumont, dans godef. Suppl. \ 1512. Ca-
loyer, thénaud, Voy. d'outre-mer, dans delb. Rec.]
j Religieux, religieuse de l'ordre de Saint-Basile, dans
l'Église grecque.
CALQUE [kâlk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calco, m. s. subst. verbal de
calcare, § 12. (F. calquer.) || 1751. encycl. Admis acad.
1762.]
Il Copie, reproduction calquée. Faire le — d'une carte,
d'un dessin, en donner un — fidèle. || Fig. Imitation servile.
Les idylles de Calpurnius ne sont qu'un — de celles de Virgile.
CALQUER [kâl-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. calcare, m. s. proprt, pres-
ser, lat. calcare. {Cf. caucher.) || 1680. richel.]
Il Copier en marquant chaque trait du modèle sur une
surface contre laquelle il est appliqué. — à la pointe, en
marquant les contours du modèle avec une pointe de
métal, d'ivoire, de buis, etc. — sur transparent, en dessi-
nant les traits du modèle sur un papier au travers duquel
on peut les suivre. — à la vitre, sur un papier qui devient
transparent en étant appliqué contre le dessin de la vitre.
Il Avec le modèle pour complément. — une estampe, un
autographe. Avec la copie pour complément. — une carte
sur l'atlas, un paysage sur la graviure. || Fig. Imiter servi-
lement. — les manières de qqn.
"CALQUOIR [kal-kwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de calquer, § 113. || 1788. encycl. méth.'
Il (Technol.) Poinçon émoussé, de métal, d'ivoire, de
buis, etc., avec lequel on calque un dessin sur du papier
transparent et uni (papier-glace), en marquant les traits
du modèle par un sillon qu'on reporte sur la pierre à
graver, après l'avoir rempli de poussière de charbon, de
couleur, etc.
CALUMET [kà-lu-mè] s. m.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde de chalumet (F. ce
mot), § 16. Il 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
Il Dans les colonies, roseau dont la tige sert à faire de»
tuyaux de pipe. | P. ext. Pipe en usage chez les indigè-
nes, qu'ils faisaient fumer à leurs hôtes, à leurs alliés, en
signe de paix.
CALUS [kà-lûs']. F. cal.
CALVAIRE [kal-vcr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. calvarium, m. s. tra-
duction du nom hébreu ou syriaque golgotha, crâne, § 21.
Il Admis acad. 17G2.]
Il 1° Colline que gravit Jésus-Christ portant sa crolx^
et au sommet de laquelle il fut crucifié. Fig. Gravir sor'
—, arriver par une série d'épreuves pénibles à quelquej
douleur suprême. ,
Il 2° P. ext. 1 1. Colline surmontée d'une croix oii 1 oi
se rend en pèlerinage, en s'arrctant et en priant à qua<
]ALYILLE - 337 -
rze stations du chpmin qui rappellent les principales
•constances de la Passion de Jésus-Christ. | 2. Dans les
lises, suite de tatf eaux ou de sculptures dite chemin de
croix, figurant cea^stations. | 3. Dialect. (Bretagne). Mo-
ainent sculpté représentant la croix et les personnages
e la passion.
CALVILLE [kâl-vil] s. m. {fém. tii. corn.).
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Calleville, village de Nor-
landie. richel. 1680 écrit caleville ; ïh. corn. 1694, cal-
!ville. Il xvii" s. V. à l'article.]
Espèce de pomme. Une pomme fort belle Qu'en langage
uitier de Calville on appelle, ciiapklain, Pucelle.
CALVITIE [kâl-vi-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. calvities, m. s. de calvus,
hauve. {Cf. chauveté.) || xive s. Calvicie, B. de gordon,
ans GODEF. SuppL]
Il État de celui qui est chauve.
CAMAÏEU [kà-mà-yeii] s. m.
[ÉTYM. Emprunté d'une forme hypothétique du has lat.
:amateum, tirée du grec xaijLaTeùciv, travailler, § 402. {Cf.
imée.) Il xiii'î s. Camaheus, huon de méry, dans godef.
uppL]
Il 1» Anciennt. Camée. Spécialt. Camée présentant deux
ouches de nuances différentes. Un camahieu sur champ
oir (1380), Invent, de Ch. V, dans gay, Gloss. arch.
Il 2° Genre de peinture où l'on emploie une même
ouleur avec des teintes dégradées. Un tableau peint en — ,
t, p. ext. Un — . P. ext. En mauvaise part. Peinture
i'une couleur uniforme. | Fig. Rien d'insipide au théâtre
jomme ces fades camaïeux, où tout est bleu, où tout est rose,
ùtout est l'auteur, quel qu'il soit, beaum.^rch. Mar. de Fig.
■réf.
I CAMAIL [kà-mày'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. capmalh, m. s. proprt,
issu de mailles pour la tète, § H. || 1316. Uns pans et uns
iras d'acier et le camail de mesme, dans gay, Gloss. arch.]
î II 1» Au moyen âge, armure de tête formée d'une ca-
jotte de fer à laquelle se rattachait un tissu de mailles
protégeant le cou et les épaules. || P. ext. (Blason. ).Lam-
brequin couvrant le casque et l'écu.
j II 2» P. ext. I 1. Sorte de pèlerine à capuchon que les
l)rêtres, les chantres, mettent par-dessus le rochet. | 2.
Petit manteau que portent par-dessus le rochet les car-
l'dinaux, les évoques, les prélats, etc. (F. mozette.)
I II 3" Petit manteau de femme, sans manches, avec ou
pans capuchon, de forme variée, selon la mode. Des ca-
mails.
CAMARADE [kk-mà-ràd'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. camarada, m. s. proprt,
chambrée, terme militaire, de camara, chambre, § 13. Le
mot est fém. au xvi» s. (et encore dans cotgr., qui écrit
loamerade), conformément au sens primitif; pour le pas-
[sage de ce sens au sens individuel, cf. capitoul, garde, re-
iCrue, etc. Il xvi'' s. Une vieille qui blanchissoit le linge de sa ca-
marade (qu'il nommoit ainsi à l'hespaignol) , carloix, vi, 46.]
Il Celui, celle qui habite ordinairement dans le même
endroit que qqn et contracte ainsi avec lui une certaine
iamiiiarité. — de régiment, de chambre, de lit, de collège, de
classe, d'atelier, etc. Ahsolt. Être bon, mauvais — . Cette en-
lant joue avec sa petite — . || P. ext. \ 1. Famil. Ils ne sont pas
camarades, ils sont loin d'être en bonne intelligence. | 2.
Appellation familière. Eh ! — ! Mon — ! | 3. Môme sens que
compagnon, avec une nuance de familiarité, ns sont ca-
marades d'infortune. | Fig. Que le bon soit toujours — du beau,
J-A F. Fab. VII, 2. {Syv. compagnon.)
CAMARADERIE [kà-mà-rad'-ri ; en vers, -rà-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de camarade, § 69. || xyii" s. sÉv. 188.
Admis ACAD. 1835.]
Il 1° Relations familières qui existent entre camarades.
Il 2p p. ext. Aide que se prêtent mutuellement d'an-
ciens camarades. — littéraire. — d'école.
CAMARD, ARDE [kà-màr, -màrd'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du radical de camus, § 147. || xvi« s. Cour-
bez, camars, rab. i, 54.]
Il Qui a le nez très court et très plat, n est — . P. ext.
II a le nez — . Substantivt. Un — , une camarde, et, j). plai-
sant, fig. La camarde, la mort, figurée par un squelette
dont la tête n'offre plus que la place du nez. Je vois la
mort qui me muguette, Mais cette camarde est bien folle, scarr.
Requête à la reine.
CAME
DICT. FRANC.
CAMARILLA [kà-m<à-rïl'-là] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. camarilla, cabinet parti-
culier du roi, de camara, chambre, §§ ÏA et 507. || Néolog.
Admis ACAD. 1878.]
Il L'ensemble de ceux qui vivent dans l'intimité d'un
prince, cherchent à exercer sur lui une influence politi-
que. (Se dit en mauvaise part.)
CAMBISTE [kan-bïsf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cambista, m. s. de cambio,
change, § 12. |1 1690. furet.]
Il (Écon. polit.) Celui qui se livre aux opérations de
change.
*CAMBIUM [kan-byôm' ; en vers, -bi-ùm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. cambium, subst. verbal de
cambiare, changer, employé par arnaud de Villeneuve
dans le même sens. |i xvi« s. paré, Introd. 6.]
Il (Botan.) Partie de la sève qui, se solidifiant peu à
peu, accroît la substance du liber (écorce) et de l'aubier
(bois), entre lesquels elle circule.
CAMBOUIS [kan-bwi] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiv^ s. Cambois, c'est le li-
mon noir qui est aux deux bouts de l'essieul, Ménagier, ii,
263.]
Il Matière dont on graisse les rouages d'une machine,
les essieux des roues, qu'a rendue noire et épaisse le
mélange de la poussière et des parties métalliques déta-
chées par le frottement. || P. anal. Matière sébacée qui
s'amasse dans le fourreau du cheval.
CAMBRÉ, ÉE [kan-bré] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de cambrer, § 44. || 1611. cotgr.]
Il Qui a une courbure arquée. Pied —, dont la plante
présente au milieu une arcade prononcée. Taille cambrée,
taille d'une personne dont les reins sont évidés et la poi-
trine portée en avant.
CAMBRER [kan-bré] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *camerare, courber en voûte, de ca-
méra, voûte, §§ 336, 472, 295 et 291. La forme régulière
serait chambrer : le mot a été refait au xvi<^ s. d'après le
lat. Il 1530. Elle se cambre en marchant, palsgr. p. 461.]
Il Courber en arc. Cambrant les reins, penchant le cou. Elle
s'arrête, th. Gautier, Inès. — la tige d'une chaussure. — une
pièce de bois. Se — en marchant, en creusant les reins et
en portant en avant la poitrine.
'CAMBREUR [kan-breur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cambrer, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrier qui cambre les tiges, les semelles
de la chaussure.
*CAMBRILLON [kan-bri-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cambrer, § 107. || 1790. encycl. méth.]
Il (Technol.) Pièce de cuir qui fait partie du talon d'un
soulier.
"CAMBRIOLEUR [kan-bri-yô-lèur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cambriole, mot d'argot qui signifie
chambre, §§ 31 et 112. || Néolog.]
Il Voleur qui dévalise spécialement les chambres, les
logements situés aux étages supérieurs.
CAMBRURE [kan-brûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cambrer, § 111. i| 1547. J. MARTIN,
dans DELB. Rec]
Il État de ce qui est cambré, ia — du pied, de la taille.
La— donnée à une pièce de bois. || Spécialt. Saillie du ster-
num, bosse par devant, dite aussi lordose.
CAMBUSE [kan-bûz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du hoUand. kabuys, m. s. mot qui se
rattache au même radical que cabane, cabine, § 10. || 1783.
ENCYCL. MÉTH. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Magasin des vivres, situé dans l'entrepont
d'un navire et ofi l'on fait à l'équipage la distribution des
rations. || P. ext. Famil. Cantine, petit cabaret.
■•CAMBUSER [kan-bu-zé]. V. combuger.
CAMBUSIER [kan-bu-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cambuse, § 115. || Admis ac.a.d. 1835.]
Il (Marine.) Celui qui est chargé du service de la cam-
buse à bord d'un navire.
1. *CAME [kàm'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. kamm, m. s. proprt, crête,
§§ 7, 498 et 499. || 1789. Camme, encycl. méth.]
Il (Technol.) Saillie curviligne établie sur le tour d'un
arbre de rotation, qui, rencontrant une barre dite men-
tonnet, fixée à la tige d'un pilon ou à l'extrémité d'un mar-
22
CAME
338
CAMISADi:
teau de forge, soulève le pilon, le marteau, et le laisse
retomber, transformant ainsi le mouvement circulaire
continu de l'arbre de couche en un mouvement intermit-
tent, circulaire ou rectiligne. {Syn. levée.) || P. ext. Nom
donné aux excentriques non circulaires, en carré, en
triangle, etc.
2. *CAME. V. chame.
CAMÉE [kà-mé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cameo, m. s. de môme origine
que camaïeu {V. ce mot), § 12. || Admis acad. 1762.]
Il Pierre fine (onyx, sardoine, etc.) sculptée en relief,
où on utilise les couleurs variées des couches pour nuan-
cer les diverses parties du travail. P. ext. — coquille, où
l'on remplace la pierre dure par des coquilles d'une ma-
tière plus tendre.
'CAMÉLÉE [kà-mé-lé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chamelaea, grec ya^xzks.'.a,
m. s. Il 1751. ENCYCL.]
Il Arbuste vert de la famille desRutacées, dont une va-
riété, dite garousse, donne un suc acre et caustique auquel
on attribuait autrefois des vertus purgatives.
CAMÉLÉON [kà-mé-lé-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. camaeleon, grec yoL]i.:l.l\it^i'^ ,
m. s. proprt, lion qui se traîne à terre. || xii« s. Gloss.
dans GODEF. SuppL]
Il 1° Reptile saurien, sorte de lézard à grosse tête, à
peau chagrinée, qui prend des teintes diverses, non,
comme on l'a cru, par le reflet des objets voisins, mais
selon que le corps est plus ou moins gonflé d'air. Fig.
Celui qui change d'opinion, de manière d'être, selon les
occasions. (Les courtisans) Peuple — , peuple singe du maî-
tre, LA F. Fab. vin, 14.
Il 2° P. ext. — minéral, combinaison d'acide manganique
et de potasse qui passe du vert au violet et au rouge
quand on l'étend de beaucoup d'eau ou quand on la fait
bouillir, quand on y verse un acide, etc.
CAMÉLÉOPARD [kà-mé-lé-ô-par]. V. camélopard.
CAMÉLIA [kà-mé-lyà ; en vers, -li-à] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes camellia, nom
d'un genre de plantes dédié par linné au P. Camelli, cé-
lèbre botaniste du xviiie s. g§ 36 et 226. || Admis acad.
1878.]
Il Plante d'ornement , arbuste de la famille des Théa-
cées. P. ext. Fleur de cet arbuste. Mettre des camélias ro-
ses dans ses cheveux.
CAMELINE [kâm'-lin'; en vers, kà-me-...] s. f.
[ÉTYM. Anciennement camamine, altération de chamae-
melina (s.-ent. herba), proprt, herbe qui ressemble à la ca-
momille. Il 1549. Camamine ou cameline, r. est.]
Il Plante herbacée de la famille des Crucifères, dite im-
proprement camomille de Picardie, dont les graines four-
nissent une huile utilisée pour l'éclairage, la peinture.
'GAMELLE [kà-mèl] s. f-
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. camelo, ?n. s. dé-
rivé de camel, chameau, par allusion à la bosse de cet
animal, § 11. || Néoloç/.]
Il (Technol.) Dans les salines, amas de sel qu'on élève
en pyramide pour laisser égoutter et faire évaporer l'eau.
"CAMÉLOPARD [kà-mé-lô-pàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. camelopardus, grec xo([xyi-
ÀOTrapoaXiç , m. s. de vcâjjiTjXoî, chameau, et irdîpSaîvtî ,
panthère, la girafe ayant été assimilée au chameau pour
sa taille, et à la panthère pour sa robe mouchetée. On
trouve souvent caméléopard, sous l'influence de léopard. ||
xiv" s. Beste nommée cameliepars, J. DU vignay, Miroir hist.
dans DEr.u. Rec]
Il Vieilli. Girafe.
CAMELOT [kâm'-lô ; en vers, kà-me-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chameau, § 136. La forme vraiment
franc, est chamelot, qu'emploie joinv. ; camelot est dû à
l'influence du provenç. || xinc-xive s. Dne cote de chame-
lot, joiNv. 60.]
Il lo Anciennt. Grosse étoffe qu'on fabriquait dans le
Levant avec du poil de chameau, ou de chèvre.
Il 2° Grosse étoffe de laine qqf mêlée de poils de chè-
vre ou de soie formant la chaîne. On met celui qui est vestu
de soye au-dessus de celui qui n'est vestu que de —, FURET.
Rom. bourg, i, 48. || P. ext. Pop. \ 1. Objet de pacotille,
dont la fabrication n'a pas été soignée. | 2. Colporteur
qui vend des marchandises de pacotille.
CAMELOTE [kâm'-lof ; envers, ):à-me-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de camelot, § 37. || j751. Reliures à la c£
melotte, encycl. Admis acad. 1878.]
Il Pop. Objet dont la fabrication n'a pas été soignée.
"CAMELOTER [kâm'-16-té ; en vers , kà-me-...] v. tt
[ÉTYM. Dérivé de camelot, § 154. On le trouve dans oui
comme mot d'argot, traduit par baroneggiare (gueuser).
1539. Habillement cameloté, R. est.]
Il 1" Vieilli. Façonner comme le camelot. Étoffe cam^
tée. Fig. Estant accouchée, advient que le ventre se camel
et ride, bouchet, Serées, iv, 2.
Il 2" Pop. Fabriquer sans soin.
'CAMELOTIER [kâm'-lo-tyé ; en uew, kà-me-...] *. n,
[ÉTYM. Dérivé de camelote, § 115. || 1723. savary, Dîci
du comm.]
I. Il 1» Vieilli et dialect. Contrebandier.
Il 2» Néolog. Celui qui fabrique de la camelote. ,!
II. (Technol.) Papier de fabrication grossière.
CAMÉRŒR [kà-mé-ryé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cameriere, m. s. [cf. cban
brier), § 12. || 1680. richel.]
Il Officier de la chambre du pape, d'un cardinal. || Spe
cialt. Prélat de la cour de Rome, chargé du trésor di
pape, de ses aumônes, etc.
CAMÉRISTE [kà-mé-rïsf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. camarista, modifié sou
l'influence du bas lat. caméra, chambre, § 13. st-sim. (m
130) et BEAUMARCH. {Mar.de Fig. i, 9) écrivent cami
à l'espagnole. On trouve camériste au xyi"^ s., mais au si
de camarade. || Admis acad. 1762.]
Il En Espagne, dame de la chambre d'une princei
d'une personne de qualité. || P. plaisant. Famil. Fe
de chambre. Nos caméristes sont de véritables fées, augi;
Philib. I, 2.
CAMERLINGAT [kà-mèr-lin-gà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de camerlingue, § 254. || 1570. Texte dam
GODEF. SuppL]
Il Dignité, fonction de camerlingue.
CAMERLINGUE [kà-mèr-lîng'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. camerlingo, m. s. qui corres-
pond au franc, chambellan ( F. ce mot), § 12. || 1418. Camor*
lin, dans godef. SuppL | 1690. Camerlingue, furet.]
Il Cardinal chargé, dans les États pontificaux, de l'admi-
nistration de la justice et du trésor, qui préside la cham-
bre apostolique, et gouverne pendant les vacances dt
saint-siège.
1. CAMION [kà-myon; en vers, -mi-on] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être ai
radical du lat. chamuleum, m. s. \\ 1352. Chamion, dans duc
campolus.]
Il l" Voiture de roulage basse, pour le transport de
colis. Il Chariot bas sur lequel les ouvriers traînent li
pierres de taille dans les chantiers.
Il 2o P. anal. Vase où les peintres délaient le badigeon
2. CAIYUON [kà-myon ; en vers, -mi-on] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1564. j. TmERRV, Dkt
franç.-lat.]
Il 1° Épingle de la plus petite dimension, dont se ser-
vent surtout les dentellières. || Fig. Vieilli. Griffe du chat,
Il 2o Tête de chardon à carder, de la plus petite di-
mension.
Il 3" Sabot d'enfant.
CAMIONNAGE [kà-myô-naj' ; en vers, -mi-ù-...] s. m,
[ÉTYM. Dérivé de camionner, § 78. || Néolog.]
Il Transport des colis par camions. Trais de — .
1. 'CAMIONNER [kà-myo-né ; en vers,-mi-b-...]v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de camion 1, § 154. || Néolog.]
Il Transporter par camions.
2. 'CAMIONNER [kà-myo-né ; en vers, -mi-ô-...] v. tr
[ÉTYM. Dérivé de camion 2, § 154. || 1631. uoT<iEr,Abré(j>
du parallèle.]
Il Vieilli. Attacher avec l'épingle dite camion.
CAMIONNEUR [kà-myô-neur ; en vers, -mi-ô-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de camion 1, § 112. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Celui qui conduit un camion.
CAMISADE [kà-mi-zàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. camiciata, m. s. de camlcla,
chemise, les attaques dites camisades étant oi'diiiaireinent
faites par des soldats qui revêtaient une chemise par-
CAMISOLE
339
CAMPANILE
j sus leurs armes comme signe de ralliement, § 12. ||
< ■ s. Craignant quelque camisade, rab. iv, 32.]
\irUli. Attaque de nuit, pour surprendre l'ennemi
(Il mi. Nous irons donner — Au rebelle malicieux, sgarr.
i'.ihuii., 4.
[aMISOLE [kà-mi-zôl] s. f.
lîPVM. Emprunté de l'ital. camiciola, m. s. dérivé de ca-
Tia, chemise, § 12. || 1547. Camizolle, dans g.ay, Gloss.
' . 1578. J'en sais qui disent chemisole, non pas camisole,
Souv. Lang. franc, italian. i, 347.]
ment à manches, de toile, de laine, etc., qui se
) te le plus souvent par-dessus la chemise. || Spécialt.
-lie force, camisole à manches fermées, attachée par
' ■ -e avec des courroies, qu'on met aux fous furieux
iains condamnés, pour leur ôter l'usage de leurs
I^AMME. F. came.
AMOMILLE [kà-mô-mïy'] s. f.
.T\M. Emprunté du bas lat. camomilla, altération du
: ■ / -/;j.ai[jL-riXov, m. S. proprt, pomme qui est à terre, les
i rs (le la camomille rappelant l'odeur des pommes. ||
; s. Ole de camomille, J. le fevre, dans Romania, 1886,
l'iante de la famille des Composées, dont les fleurs,
ilovées en infusion, ont des propriétés stomachiques,
< itiij^es. Huile de — , huile médicinale préparée avec
1 Heurs de camomille. || P.ext. — de Picardie, lacame-
li] , dont les graines fournissent une huile à brûler.
j?A MON [sà-mon]. V. mon 2.
!AJVIOUFLET [kà-mou-flè] S. m.
liTYM. Origine incertaine. Peut-être composé avec la
phicule cal, moufle pour mufle et le suffixe et, §§ 195 et
il ouD. donne encore l'anc. forme chaumoufflet. || xv^s.
El n lui donne un chault mouflet, dans Bibl. Êc. des Char-
L 1841, p. 459. I 1611. Camoufflet, cotgr.]
1" Action de souffler de la fumée au nez de qqn avec
u cornet de papier allumé. Ils me donnaient des camouflets
ïipuaient le soufre, regnard, Ret. impr. se. 13. || Fig.
t\nil. Mortification qu'on fait subir à qqn. Il se lassa des
ciouflets que l'autre ne lui épargnait point, st-sim. i, 140.
2° P. anal. Dans les travaux de contre-mine, tube
c tenant une composition de soufre et de poudre, dont
1; imée doit asphyxier les travailleurs ennemis. || Four-
n u de mine destiné à les faire sauter avec leur mine.
;::âMOURLOT [kà-mour-lô] s. m.
l'îTYM. Origine inconnue. || 1789. encycl. méth.]
(Technol.) Mastic, dit des fontainiers, qui sert à sceller
robinets, à cimenter les joints des dalles, des car-
iix, etc.
. CAMP [kan] s. m.
îTYM. Emprunté de l'ital. campo, m. s. § 12. || 1521. ma-
f ', Èpit. à ilf'»e d'Alençon, du camp d'Attigny.\
- Il 1" Établissement que fait une armée en campa-
, sur un terrain déterminé. Asseoir, établir son — . Le-
transporter son — . S'emparer du — ennemi. Un — re-
ché, fortifié. — de manœuvres, établi temporairement
r l'instruction des troupes. | Lit de —, lit de campe-
nt, qui se démonte et se transporte aisément. P. ext.
de corps de garde.
2» P. ext. Le camp avec les troupes qui s'y trouvent.
I — prêt à partir vous entendez les cris, rag. Mithr. m,
e mets l'alarme au — , la f. Fab. ii, 14. — volant, corps
li'oupes légères qui tient la campagne pour observer
nquiéter l'ennemi. | Fig. Être en — volant, installé d'une
:iière passagère. La vie des camps, des soldats en cam-
ne. Maréchal de —, proprement, maréchal des armées
campagne; anciennement, officier général dont le
■ )rrespondait à celui de général de brigade. Mestre
illicier supérieur dont le grade correspond à celui
iiel. Aide de — , officier d'ordonnance attaché à un
général. |1 Fig. Chacun des partis dans une lutte
"lue, religieuse, etc. Pascal était dans le — des jansé-
es. Se partager en deux camps. Passer dans le — adverse.
I. Vieilli. Champ clos. Donner le — aux combattants.
^xt. Combat en champ clos. Demander le — . Être juge
~. Prendre le —, accepter le combat, et, p. Jeu de
-, prendre la campagne, déguerpir.
. *CAMP. V. khan.
lAMPAGNARD, ARDE [kan-pà-ùàr, -nàrd'] s. m. et /.
5tym. Dérivé de campagne, § 147. || 1611. cotgr.]
Il Celui, celle qui vit à la campagne, n est devenu — .
Fig. En parlant de celui qui a des manières rustiques.
C'est un — . Il Adjectivt. Un gentilhomme — . Avoir un air — .
CAMPAGNE [kan-pàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. campagna, m. s. qui corres-
pond à l'anc. franc. Champagne (F. ce mot), § 12. || 1535.
Campaigne, marot, Épit. 43.]
I. Il l" Plaine, terrain découvert, par opposition aux
hauteurs, aux bois, etc. Errer en pleine — . La — de Rome,
les plaines qui entourent Rome. Battre la — (T. de chasse),
fouiller çà et là pour faire sortir le gibier ; et, p. ext.
explorer le pays, en parlant des éclaireurs qui surveil-
lent la marche de l'ennemi. | Fig. Un esprit qui bat la — ,
qui va à droite et à gauche, qui divague. || Spécialt. Par
opposition aux lieux fortifiés (en' parlant d'une armée).
Descendre dans la — . Tenir la — . Être maître de la — . Com-
battre en rase — . || P. ext. Terrain où une armée manœu-
vre, fait la guerre, par opposition aux villes, aux places où
elle est casernée en temps de paix. Entrer en —, se mettre
en mouvement pour commencer une expédition, j Fig. Se
mettre en —, se mettre en mouvement pour arriver à un
but. Voilà toutes les femmes en — pour l'avoir pour galant,
LA BR. 7. Rats en — aussitôt, la f. Fab. i, 9. Être en tenue
de — . Pièces de —, artillerie légère qui suit une armée en
campagne. || P. ext. Expédition militaire. Plan de — . Faire
— . Faire une — .La — d'Egypte. Entreprendre une — contre
les Turcs. || Fig. Entreprendre une — scientifique, politique,
une série d'explorations scientifiques, de travaux politi-
ques, pour atteindre un but déterminé. Ironiqt. n a fait
là une belle — , une entreprise qui a mal réussi. || Années
de — . Ce soldat a fait trois années de — , et, ellipt, a fait trois
campagnes. Fig. Une maison bâtie en trois campagnes, en trois
saisons de travail, c'est-à-dire en trois ans. || Une — théâ-
trale, suite de représentations données par une troupe de
comédiens durant la saison théâtrale de l'année.
Il 2° Étendue de terrain située hors des villes, qu'oc-
cupent des champs, des prés, etc. Une — bien cultivée.
Les travaux de la — . Avoir vue sur la — . Se promener dans
la — . Il Spécialt. Les champs (par opposition à la ville).
Demeurer à la — . Avoir une maison de — , et, ellipt, Avoir
une — . Faire une partie de — . Des gens de la — . Un médecin,
un curé, une église de — . Vêtement, hstbit de — .
II. A certains jeux, au pharaon, à la bassette, au tric-
trac, irrégularité ou tricherie au jeu. Case de —, qu'on
n'a pas le droit d'occuper au trictrac. Paroli de —, qu'on
n'a pas le droit de faire au pharaon. Tous les parolis, tous
les sept-et-le-va de — dont chaque joueur cornait ses cartes,
VOLT. Cand. 22.
CAMPAGNOL [kan-pà-nôl] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de campagne, § 239. || xviiic s. buff. Cam-
pagnol. Admis ACAD. 1835.]
Il Rat des champs à queue velue.
CAMPANE [kan-pàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. campana, cloche, mot dont
l'origine est incertaine. || (Au sens pi-opre.) xiv» s. Texte
dans A. DE LABORDE, Émaux, p. 193.]
I. Ornement en forme de cloche.
Il 1° Chapiteau corinthien composite en forme de clo-
che renversée.
Il 2° Crépine de soie, de fil d'or, d'argent, avec glands,
houppes en forme de clochettes. Des campanes d'argent
aux manches, sÉv. 964. | P. ext. Ornement de sculpture
pour dais d'autel, de trône, de chaire, imitant une cré-
pine d'où pendent des houppes en forme de clochettes.
Il 3» Ornement de plomb en forme de cloche, placé,
dans certains édifices, au bas du faîte ou du brisis d'un
comble, au-dessous de l'appui d'une lucarne.
II. (Technol.) || 1° Chaudière en forme de cloche, pour
cuire le savon.
Il 2» Tumeur arrondie au jarret du cheval.
"CAMPANELLE [kan-pà-nèl] et *CAMPANETTE [kan-
pà-net'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de campane, cloche, §§ 126 et 133. ruteb.
emploie champenelle au sens propre de clochette. || xyi"* s.
Campanette, G. GUÉROULT, dans delb. Rec. Campanelle, du
piNET, ibid.]
Il Dialect. Liseron.
CAMPANILE [kan-pà-nil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. campanile, m. s. § 12. La
forme campanille [-pà-nïy']fém., employée par qqns et ad-
CAMPANULACE
— 340
CANAL
mise par acad., est une altération par confusion de suf-
fixe, § 62. Il 1762. ACAD.]
Il 1» Tour bâtie dans le voisinage d'une église et ser-
vant de clocher.
Il 2° Lanterne surmontant un toit, une flèche, un dôme,
et contenant une cloche.
*CAMPANUIjACÉ, ÉE [kan-pà-nu-là-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. campanula, clochette {cf. cam-
panule), § 233. Il Ne'olog.]
Il (Botan.) Dont la fleur est en forme de clochette. ||
Substantivt, fém.plur. Les Campanulacées, famille de plan-
tes dopt la campanule est le type.
CAMPANULE Ikan-pà-nul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. campanula, clochette. [Cf.
campanelle, campanette.) || Admis acad. 1762.]
Il (Botan.) Plante dont les fleurs bleues, violettes, re-
tombent en forme de clochettes.
CAMPANULE, ÉE [kan-pà-nu-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du bas lat. campanula, clochette, § 118.
[Cf. campanulacé.) || 1783. encycl. méth.]
Il (Botan.) En forme de clochette. Corolle campanulée.
*CAMPE [kânp'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1698. Arrêt, dans savary,
Dict. du comm. droguet.]
Il Droguet croisé, fabriqué autrefois en Poitou.
CAMPÊCHE [kan-pèch'] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : la baie de Campêche, en
Amérique. || 1688. Campech, dans savary, Dict. du comm.
Suppl. col. 343. Admis acad. 1762.]
Il Bois de —, et, ellipt, —, arbre épineux du Mexique,
des Antilles, qui fournit une teinture rouge. Les Anglais
et les Hollandais coupaient du bois de — dans les forêts du roi
d'Espagne, aux Indes, st-sim. xiir, 212.
CAMPEMENT [kanp'-man ; envers, kan-pe-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de camper, § 145. || xvi'=-xvii« s. Le cam-
pement du duc, d'aub, lUst. univ. III, m, 15.]
Il Action de camper. Les campements de César firent son
étude, Boss. Condé. Effets de — , dont on se sert pour cam-
per. Il P. ext. Installation d'un camp. Un — bien ordonné.
CAMPER [kan-pé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de camp, § 154. || 1539. r. est.]
I. V. intr. S'établir, être établi dans un camp plus ou
moins durable sur un terrain déterminé. Annibal vint —
aux portes de Rome. Les soldats campaient sous des tentes. ||
P. ext. S'installer, être installé d'une manière provisoire.
J'ai campé dans ma chambre, SÉv. 663.
II. V. tr. Etablir dans un camp. Le maréchal de Villeroi
avait campé son armée, volt. S. de L. XIV, 20. Ici nos gens
se campèrent, mol. Amph. i, 1. || P. ext. Poser hardiment.
Se — droit devant qqn. On vous campe une créature, la f.
Contes, Cas de conscience. Vous campez-vous jamais sur la tête
d'un roi? id. Fab. iv, 3. — son chapeau sur sa tête. Être bien
campé sur ses jambes. Spëcialt. Cheval campé, qui s'établit
en s'allongeant sur ses jambes. || Fig. Me voilà bien campé,
dans une belle situation. — là qqn, le mettre dans une
position où on l'abandonne. — qqch sur le dos de qqn, l'en
rendre responsable.
*CAMPERCHE [kan-pèrch'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec cant, forme normanno-pîcarde ( F.
§ 16), pour chant, côté (F. chant 2), et perche, la camperche
s'appuyant sur les côtés du châssis, § 200. || 1723. savary,
Dict. du comm.]
Il (Technol.) Barre de bois transversale qui, dans un
métier de basse lisse, soutient les sautereaux auxquels
sont attachées les lames qui tiennent les lisses.
CAMPHRE [kânfr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. camphora, m. s. altération
de l'arabe kâfoùr, § 22. || xv^ s. Grant Herbier, 98.]
Il Substance concrète, blanche, transparente, d'une
saveur amère et caustique, d'une odeur pénétrante, très
volatile, qu'on extrait du camphrier, et qu'on emploie
comme antispasmodique, antiseptique, etc.
CAMPHRÉ, ÉE [kan-fré] adj. et s. f
[ÉTYM. Dérivé de camphre, § 118. || 1564. J. tiiierhy,
Dict. franç.-lat.]
Il Qui contient du camphre. Eau-de-vie camphrée, alcool
—, où l'on a fait dissoudre du camphre. || P. ext. S. f.
La camphrée, plante médicinale dont les feuilles dégagent
une odeur de camphre quand on les frotte.
•CAIOPHRER [kan-fré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de camphre, § 154. I| 1564. j. TmKi
Dict. franç.-lat.]
Il Imprégner de camphre. — des vêtements, pour les \
server des vers.
CAMPHRIER [kan-fri-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de camphre, § 115. |] 1751. encycl. .
mis acad. 1835.]
Il Laurier de la Chine, dont on extrait le camphre.
CAMPINE [kan-pin'j s. f.
[ÉTYM. Nom propre, §36 : la Campine, région de lai
gique, d'où proviennent des poulardes. || 1740. acad
Il (T. de cuisine.) Poularde fine.
CAMPOS [kan-pô] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des étudiants dans la locir
habere campos, avoir (la liberté d'aller dans) les ch;i
(cf. prendre la clef des champs), § 217. || xv!" s. ma.
Êpît. 43.]
Il Congé, permission de sortie. Donner — à des écol:
à des employés. Académistes qui ont — , SÉv. 36.
CAMUS, USE [kà-mu, -mûz'] adj.
[ÉTYM. Le c initial devant a indique que le mo'
d'origine normanno-picarde, § 16. Quant à l'origine ;
rieure, le mot paraît se rattacher au lat. camurum, q;
trouve dans les auteurs classiques au sens de « recour
par une forme hypothétique "camûsum. || xni<' s. N'est
camuse ne bekue, beauman. Jehan et Blonde, 267.]
Il Qui a le nez court et plat. Être — . Loc. prov. — ooii
un chien d'Artois, carlin à nez écrasé. P. anal. Chetw
dont le chanfrein est déprimé. Substantivt. Un -^J
camuse. P. ext. Dn nez — . (Âlon nez) n'est ni —, ni aquilir
ROCHEF. Portrait. || Fig. Famil. Qui reste penaud. Je
que Monsieur vous rende un peu camuse, mol. D. Juan, n,
*CAMUSET, ETTE [kà-mu-zè, -zêt'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de camus, § 33. || xiii" s. Pis camuset, G
LAUME d'amiens, ms. Vatlc. Reg. 1490, f" 132.]
Il Famil. Un peu camus. Brebis camusettes, j. du
LAY, Jeux rust. \ Substantivt. Son petit fanfan, son p^
LA F. Coupe enchantée, se. 17.
*CAMUSON [kà-mu-zon] s. f
[ÉTYM. Dérivé de camus, § 104. || xvii" s. F. à l'artîc
Il Famil. Fille, femme camuse. Je lui dis des chosèsi
mirables de sa petite — , SÉv. 739.
CANAILLE [kà-này'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. canaglia, m. s. proprt,
de chiens, de cane, chien, § 12. A remplacé l'anc
chiennaille, de formation analogue. || 1539. r. est
Il Famil. Ramassis de gens de rebut ou consid<^
comme tels. La — des valets, j.-j. rouss. Ém. 2. Li
littéraire, VOLT. Lett. 24 sept. 1766. Toujours veiller à t
blable — (en parlant d'enfanls), la f. Fab. i, 19.
moutons, — , sotte espèce, ID. ibid. vu, 1. || Absolt
le rebut du peuple. Où Rabelais est mauvais, il pasi
au delà du pire ; c'est le charme de la — , la br. 1. | En J
lant d'une seule personne. Une — , un homme malb
nête, méprisable. Canailles infidèles, corn. Méd. v, 3. .
jectivt. Populacier. Un air — . Des manières canailles.
*CANAILLERIE [kà-này'-ri; en vers, -nà-ye-ri] s
[ÉTYM. Dérivé de canaille, §69. || Ne'olog.]
Il Famil. Caractère, procédé de celui qui se com
comme une canaille.
CANAL [kà-nàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. canalis, m. s. {Cf. chenal, t|
neau.) || xiic-xiiic s. Canauz, Dial. Grégoire, p. 11.]
I. Conduit qui sert à amener l'eau. — d'une foi
d'un bassin, d'un aqueduc, d'un moulin, etc. || Fig. Dei
qqch par le — de qqn. Quand on songe à l'avenir et qu'on \
belles vérités à y faire passer, il est naturel de vouloir ^^i
soit par des canaux qui ne soient pas suspects, sÉv. 7i
prière est le — des grâces, mass. Tiêd. 2.
Il P. anal. || 1" Sorte de rivière artificielle destl
faire communiquer deux bassins, deux cours d'ei
deux parties d'un même cours d'eau. — latéral, qui 1|
lii partie difficilement navigable d'un fleuve, d'une ri
— de dérivation, d'irrigation, de dessèchement, destiné
tourner, à distribuer, à faire évacuer les eaux. — d'i
ment, pièce d'eau étroite et longue dans un parc.
Il 2o (Géogr.) Bras de mer plus ou moins large (;
séparant deux ou plusieurs terres, fait communiquer er
elles doux mers ou deux parties d une même mer.
— de Mozambique.
3U-Li
irtîc
}sési
I
CANALISAIÎLE
341 —
CANCER
I. /'. anal. Dans l'organisme animal ou végétal, con-
(][ où circulent des substances liquides, semi-liquides.
Ificanaux sanguins. Le — digestif. Le — de l'urètre. Les ca-
1(3 la sève dans les plantes. || P. ext. Cavité, sillon qui
i :)agc en forme de canal. — vertébral, qui renferme
1,1 njcUe épinière. — médullaire, qui renferme la moelle
di|;ertains végétaux.
II. (Technol.) Sillon pratiqué sous le larmier d'un
pour empêcher l'eau de glisser jusqu'au mur. ||
creuse où se loge la baguette du fusil. || Canne-
■ certains piédestaux. | Sillon en spirale de la vo-
iiique. I Cannelure du chapiteau corinthien. || Can-
ile l'ensuple d'un métier à tisser, où entre la tige
,iielle on fixe le chef de l'étoffe.
:aNALISABLE [kà-nà-li-zàbl'] adj.
iTYM. Dérivé de canaliser, § 93. || Néolog.]
Qui peut être canalisé. Rivière, fleuve — .
A.NALISATION [kà-nà-li-zà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
Y.M. Dérivé de canaliser, § 247. || Néolog. Admis agad.
lion de canaliser.
.ANALISER [l<à-nà-li-zé] V. tr.
Itym. Dérivé de canal, § 267. || Néolog. Admis acad.
1 Sillonner de canaux. — un pays.
2 Convertir en canal. — une rivière, la rendre navi-
-: •' , en en resserrant le lit, en y établissant des écluses.
ANAMELLE. F. cannamelle.
jANAPÉ [kà-nà-pé] s. m.
T1.M. Altération du lat. conopeum, grec •/wvwttcÏov,
rideau, lit à rideaux pour écarter les moustiques
i; xtivw'^j. Conopé se trouve au sens primitif, dès le
.\ :-., danfile Rom. d'Alexandre. {V. delu. i?ec.)|| 1663.
D< : canapés, ce sont des formes à un dossier à chaque bout,
vri, Voyages, ii, 84.]
ne à dossier assez large pour que plusieurs pér-
it - puissent s'y asseoir à la fois, ou pour qu'une
|) oiine puisse s'y étendre. {Syn. sofa, divan.) || P. anal.
Banc de bois sur lequel le raffmeur dépose le bassin
1 pli de sirop pour le verser dans les formes. | 2. (T.
i iiisine.) Fond de pain sur lequel on dresse certains
a -i. Un — de bécasses.
iANAPSA [kà-nâp'-sà] s. m.
:rvM. Emprunté de l'allem. knappsack, m. s. proprt,
î \)<mv les provisions de bouche, §§ 7, 496 et 497. || xvie-
Nous trouvasmes avoir gagné un cemapsa, d'aub. Fos-
1,3. Admis acad. 1762; suppr. 1878.]
. Lellli. Sac de soldat. Il a porté le — , il a été simple
ijlat. Il P. ext. Celui qui porte le sac, simple soldat.
ANARD [kà-nàr] s. m.
i. Dérivé de cane, § 147. jj xiiio s. Quanart, dans
Suppl.]
■au palmipède de la famille des LamelUrostres,
-oit à l'état sauvage soit à l'état domestique. Na-
i plonger comme un — . Fig. Il sait plonger comme un — ,
■ i Tuber au danger. Être mouillé, trempé comme un — .
,. Prendre un — , un morceau de sucre trempé dans
: lit', de la liqueur. || P. allusion au cri du canard.
' . faire un — , un couac, en chantant ou en jouant
; instrument à vent. | Vieilli. Donner un — à moitié,
laper qqn. De là, peut-être. Un —, nouvelle destinée
Iraper les gens. || P. ext. Filet qui plonge dans l'eau,
tenu par des roseaux. || Conduit d'air dans une galerie
terraine de mines. || Adjectivt. Bâtiment — , qui em-
que de l'eau par l'avant. || Bois —, bois flotté qui vient
rèter sur les bords. || Chien — , sorte de barbet à poil
is et frisé qu'on dresse à la chasse du canard sau-
e.
GANARDEAU [kà-nàr-dô] s. m.
Stym. Dérivé de canard, § 126. || 1547. Poulletz ou jeunes
îTdeaux, g. iiaudent, dans delb. Rec]
Jeune canard.
lANARDER [kà-nàr-dé] V. tr. et intr.
îTYM. Dérivé de canard, § 154. jj (Au sens l".] xyi"-
!^ s. d'aub. Vie, 15.]
1" V. tr. Chercher à atteindre, en tirant d'un lieu
l'on se tient caché (comme dans la chasse au canard
vage). De cet abri ils canardaient l'ennemi.
2° V. intr. \ 1. Faire des couacs en chantant ou en
ant d'un instrument à vent. | 2. Embarquer de l'eau
de l'avant (en parlant d'un bâtiment). P. anal. Couler à
fond (en parlant du bois flotté).
CANARDIÈRE [kà-nàr-dyer] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canard, § 115. || 1690. furet.]
Il 1° Pièce d'eau pour les canards.
Il 2» Lieu où l'on se cache pour pouvoir tirer de loin
les canards sauvages. || Long fusil pour tirer de loin les
canards sauvages.
CANARI [kà-nà-ri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. canario, m. s. proprt,
originaire des îles Canaries, § 13. On écrit ordinaire-
ment canarie au xviie s. Faire couver des Canaries, la br.
13. On dit aussi canarin(G0TGR., trév.). || 1642. Canarie ou
canarin, OUD.]
Il Serin des îles Canaries. || Passereau des îles Canaries.
"CANARIE s. f. et CANARIES [kà-nà-ri] s. f. pi.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : les îles Canaries, d'où la danse
dite canarie était, disait-on, originaire. || 1611. Dansez les
branles du galimatias, les Canaries, dans gay, Gloss. arch.]
Il (xvic-xvii* s.) Sorte de danse très mouvementée.
Après avoir dansé une —, d'aub. Sancy, i, 6.
*CANASSE [kà-nâs'] et *CANASTRE [kà-nàstr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. canastro, canasto, cor-
beille (lat. canistra), § 12. L'anc. franc, a canastre, em-
prunté directement du lat. : canastre ou pennier de fruicts
(texte du xiu<= s. dans delb. Rec). \\ (Au sens actuel.) 1701.
Canastre, furet, j 1730. Canasse, savary, Dict. du comm.
Suppl.]
Il (T. de comm.) Sorte de caisse à thé, à tabac. Tabac
de — , et, absolt, — , sorte de tabac espagnol.
CANCAN et, vieilli, QUANQUAN [kan-kan] s. m.
[ÉTYM. Altération du lat. quanquam, quoique, les anc.
harangues universitaires commençant généralement par
ce mot, § 217. || xvi^ s. Un quanquan de colleige, dans LE
duchat, Add. au Dict. étym. de Ménage.]
I. Il 1° Anciennt. Harangue universitaire. (F. quan-
quam.)
Il 2° P. anal. Vieilli. Bruit qu'on fait de qqch qui n'en
vaut pas la peine. De quoi les... pédants firent de grands can-
cans, SULLY, Œcon. roy. ann. 1602. C'est trop faire de — ,
LA F. Virelai sur les Hollandais.
Il 3° P. ext. Propos, bavardage malveillant que l'on
colporte sur les gens. Faire des cancans sur qqn.
II. P. ext. Néolog. Danse libre, tapageuse, des bals
publics.
CANCANER [kan-kà-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cancan, § 154. [j Néolog. Admis acad.
1878, au sens 1°.]
Il Famil. \\ 1° Faire des cancans.
Il 2° Danser le cancan.
CANCANIER, 1ÈRE [kan-kà-nyé, -nyer] adj. et s. m.
et/-.
[ÉTYM. Dérivé de cancan, § 115. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Qui fait des cancans. Dn — .
CANCEL [kan-sèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cancellus, barreau, balustrade.
Qqns disent chancel, sorte de compromis entre la forme
savante cancel et la forme pop. chanceau, inusitée. || xii» s.
Le chancel do mostier, Loherains, dans godef.]
Il l» Vieilli. Balustrade , grille qui, dans une église,
ferme le sanctuaire ou le chœur. || P. ext. Le sanctuaire,
le chœur lui-môme.
Il 2» Lieu fermé par une balustrade, une grille, où l'on
déposait le grand sceau de l'État.
CANCELLER [kan-sel'-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cancellare, m. s. {Cf. chanceler.)
Il 1293. Lesqueles lettres nos chancelons, adnullons et façons
de nule valeur, dans godef. chanceler. | 1394. Lettres... non
canscellees ne viciées, ibid.\
Il Vieilli. Annuler (un acte) en le barrant, et, p. ext. en
le lacérant.
CANCER [kan-sèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cancer, m. s. La formation
pop. a donné chancre. (F. ce mot et cf. cancre.) || xvie s.
(Au sens 1°.) Le tropique de Cancer (1550), piccolomini,
Sphère, p. 94. | (Au sens 2».) paré, v, 7.]
Il lo (Astron.) Constellation figurée par une écrevisse,
occupant la partie du zodiaque où entre le soleil au sol-
stice d'été et qu'il traverse du 20 juin au 20 juillet.
CANCÉREUX
— 342
CANEVAS
Il 2° Nom vulgaire donné à des tumeurs malignes qui
rongent les tissus de certaines parties du corps, des or-
ganes. ( V. chancre.)
CANCÉREUX, EUSE [kan-sé-reli, -reuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cancer, § 116. [Cf. chancreux.) || 1751.
ENCYCL. cancer. Admis acad. 1835.]
Il Qui est de la nature du cancer. Tumeur cancéreuse.
*C ANCHE [kânch'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. |j 1783. encycl. méth.]
Il (Botan.) Petite graminée qui sert de fourrçige.
CANCRE [kânkr'] .ç. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cancer, cancri, m. s. {Cf. can-
cer et chancre.) || xiii" s. Cancres et escravisses, brun, la-
TiNi, dans DELB. Rec]
I. Espèce de crabe.
II. Fig. Famil. \\ 1° (Probablement par allusion à la
marche lente du crabe.) | 1. Celui qui n'avance pas dans
ses études. C'était un — au lycée. | 2. Celui qui végète.
Cancres, haires et pauvres diables, la f. Fab. i, 5.
Il 2° (Par allusion aux pinces du crabe.) Homme ra-
pace.
CANCRELAT [kan-kre-là] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du holland. kakerlak, m. s. altéré sous
l'influence de cancre, § 10. Qqns écrivent cancrelas; d'au-
tres, cakerla, kakerlat. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Blatte américaine, qui pullule et ronge les étoffes,
les provisions de bouche, etc.
CANDÉLABRE [kan-dé-làbr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. candelabrum, ?n. s. de candela,
chandelle. || xi» s. Cries chandelabres, St Alexis, 581.]
Il 1° Chandelier à branches destiné à porter plusieurs
bougies. I P. ext. Grand support, portant une ou plu-
sieurs lanternes à gaz destinées à éclairer les voies pu-
bliques, les péristyles, etc.
Il 2» P. ext. (Architect.) Ornement figurant une tor-
chère, qui couronne l'intérieur d'un dôme, le dessus
d'un portail, etc.
•CANDELETTE [kan-de-lef] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. candeleto, m. s.
proprt, petite chandelle, § 11. || 1677. dassié, ^?'c/it<. na-
vale, dans DELB. Rec]
Il (Marine.) Palan moins fort que la caliorne.
CANDEUR [kan-déur] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. candorem, m. s. || xvi<' s. Geste
mesme candeur, ceste grâce divine..., j. DU bellay, Regrets.]
Il Sincérité d'une âme pure qui n'a rien à cacher. Il y
a dans la véritable vertu une — , une ingénuité que rien ne
peut contrefaire, fén. Tél. 9. [Syn. ingénuité.)
CANDI [kan-di] adj. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe qandî, proprt, sucre de
canne, § 22. \\ 1508. Sucre candi, dans delb. Rec]
Il Sucre — , cristallisé en morceaux.
CANDIDAT [kan-di-dà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. candidatus, m. s. de candidus,
blanc, parce qu'à Rome les candidats aux charges pu-
bliques s'habillaient de blanc pour venir briguer les suf-
frages. Il xiv« s. Ve'gèce, dans godef. Suppl.]
Il Celui qui se met sur les rangs pour une place, pour
un poste vacant. — à la députation, à l'Académie. — à une
chaire. || P. anal. Celui qui se présente à un examen. Dn
— au baccalauréat.
CANDIDATURE [kan-di-dà-tùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de candidat, §250. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Action de celui qui se porte comme candidat (à une
place, à un poste). || Situation de celui qui est candidat.
Poser sa — à l'Académie. Candidatures officielles, candidatu-
res à la députation patronnées par le gouvernement.
CANDIDE [kan-did'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. candidus, proprt, qui est d'une
blancheur éclatante. || xvi^ s. Naturel... candide à louer les
vertus, j. DU BELLAY, D(^f. et illustr. ii, 2.]
Il Qui a de la candeur. Une âme — . P. ext. Une physio-
nomie — . {Syn. ingénu.)
CANDIDEMENT [kan-dïd'-man ; en vers, -di-de-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de candide et ment, § 724. || 1564. j.
THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il D'une manière candide.
CANDIR [kan-dir] v. intr.
I
[ÉTYM. Dérivé de candi, § 154. || xvi« s. Le temps i
candir le sucre, o. de .serres, viii, 2.]
Il Se cristalliser par morceaux (en parlant du suer
Le sucre commence à — . Faire — du sucre. || P. ext. En pi
lant de substances contenant du sucre qui se cristalli
Les confitures candissent. Des fruits candis, entourés de
cre qu'on a fait candir. Qqf pris comme verbe pron
nal. Le sucre se candit.
CANE [kàn'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine : on a proposé d'y voir l©i
german. kahn, bateau, appliqué à un animal nageur,
1338. Quennes, mallars qui vont noant, Modus, dans littb
Il Canard femelle. Famil. Marcher comme une —, ei
dandinant. Fig. Faire la —, faire le plongeon, se déru
à l'approche du danger. Bec-de — . (F. bec.)
*CANÉFICE [kà-né-fis'j s. /".
[ÉTYM. Emprunté du créole des Antilles, altératioî
l'espagn. caflafistola, wz. s. §§ 13 et 18. || 1723. Canifice,
VARY, Dict. du comm. \ 1730. Canéfice, id. ibid. Sup
casse.]
Il Nom vulgaire de la casse.
CANÉFICIER [kà-né-fi-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canéfice, § 115. || 1701. Canificier
RET. Admis ACAD. 1835. 1
Il Nom vulgaire de l'arbre qui produit la casse.
CANEPETIÈRE [kân'-pe-tver ; envers, kà-ne-...]i.
[ÉTYM. Composé de cane et petière, forme dialect. pt
péteuse, § 173. || xvi^ s. Cigoingnes, cannes petières, tu
I, 37.]
Il Petite outarde.
CANÉPHORE [kà-né-fôr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. canephora, grec xavriçi
m. s. de xâvri, corbeille, et œspîtv, porter. || xvi" s.
des canephores, montlyard, Mythol. dans delb. Rec,
mis ACAD. 1835.]
Il Chez les anciens Grecs , jeune fille qui portait i
corbeilles sacrées dans certaines fêtes.
CANEPIN [kân'-pin; en vers, kà-ne-...] s. m
[ÉTYM. Origine inconnue ; le rapprochement de cane
et de l'ital. canapino, relatif au chanvre, n'a aucune \ i
semblance. Qqs dictionnaires confondent calepin et ca
pin. Il 1310. Piaux de canepin, dans gay, Gloss. arch.]
il (Technol.) Peau fine d'agneau ou de chevreau di
on se sert pour essayer la pointe des lancettes, bist(
ris, etc. ; pour séparer la poudre de la balle dans le can
de certaines carabines, etc. ; pour en garnir des év(
tails, etc.
"CANER [kà-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cane, § 154. || 1549. R. est.]
Il 1" Vieilli. Jacasser (comme une cane).
Il 2o Vieilli. Laisser aller ses excréments.
il 30 Fig. Trivial. Reculer devant le danger.
"CANETER [kân'-té ; en vers, kà-ne-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cane, § 167. || 1564. j. Thierry, Dt
franç.-lat.]
Il 1° Marcher comme les canes (en se dandinant).
il 2» Faire du bruit comme les canes (en jacassant),
"CANETIÈRE [kan'-tyër; en vers, kà-ne-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canette 2, § 115. || Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrière qui roule le fil, la soie sur
canettes, bobines des métiers à tisser.
CANETON [kân'-ton; en vers, kà-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cane, § 101. || xvi° s. 0. de serr
V, 6.]
Il Jeune canard.
1. CANETTE [kà-nef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cane, § 133. || xv" s. villon, Gr. T
tam.]
Il Jeune cane. || P. anal. Petite sarcelle. || Spéci'
(Blason.) Petite cane sans bec ni jambes, ou oiseau si
plumes.
2. CANETTE. V. cannette.
CANEVAS [kân'-va; en vers, kà-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Au sens 1°, forme normanno-picarde dérivée
caneve, chanvre, § 123. (Canevach se trouve dès 1281 da
un texte de St-Omer.) Au sens 2", emprunté de l'it
canevaccio, mot de môme formation. || xvi<= s. De can(
ou de grosse estamlne, v. brodeau, dans gay, Gloss. a ^
Il 1» Grosse toile écrue dont on fabrique des voi
des torchons, etc.
I
CANEVETTE
— 343
CANNELAS
Il 2° p. ext. Réseau de doubles fils de coton croisés à
»ur en carrés réguliers formant le fond sur lequel on
it la tapisserie à l'aiguille. || Fig. \ 1. — trigonométrique,
■seau de triangles liant les divers points d'une contrée
jnt on se propose de dresser la carte. | 2. Fond sur le-
iiel on fait des développements. Le — d'une pièce de théâ-
e, d'un discours, d'un poème. Il a brodé sur le — qu'on lui
fait donné. Spëcialt. Indication donnée par le composi-
!ur au librettiste, de la coupe et du rythme des vers qu'il
smande pour telle ou telle partie d'un opéra.
'CANEVETTE [kân'-vêl' ; en vers, kà-ne-...] s. f.
[ktym. Emprunté de l'ital. canavetta, m. s. diminutif de
inova (lat. canava), cave, § 12. || Nëolog.]
< laisse, réduit à compartiments dans lequel les offi-
- (le bord enferment leur provision de vins fins, de
iirs.
CANEZOU [kân'-zou; en vers, kà-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Corsage de lingerie, de dentelle, etc., avec ou sans
lanches, destiné à couvrir le corsage de la robe ou à en
inir lieu.
"GANGRÈNE [kan-gren']. V. gangrène.
GANGUE [kâng'] s. f.
!YM. Emprunté du chinois, § 27. || 1771. trév. Admis
. 1835.]
Il instrument de supplice chinois, formé de lourdes piè-
es de bois oii on engage le cou et les poignets du pa-
ent.
*CANI [kà-ni] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cani, proprt, canin {V.
je mot), adjectif employé au fig. dans des expressions
lomme vege cani, saule à bois cassant, § 12. || 1783. en-
YCL. MÉTH.]
Il (Marine.) Pièce de bois qui se pourrit, et qu'il faut
Qettre au rebut.
CANICHE [kà-nïch'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cane, parce que le barbet va volon-
iers a l'eau, § 82. [Cf. canichon.) S'est dit d'abord exclu-
ivement de la femelle du barbet. || 1771. trév. Admis
.CAD. 1798.]
Il Chien barbet, chienne barbette. Suivre qqn comme un
-. Avoir la fidélité du — .
1. "CANICHON [kà-ni-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caniche, § 104. || Nëolog.']
Il Petit caniche.
2. "CANICHON [kà-ni-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cane, § 105. || 1611. cotgr.]
Il Jeune canard qui n'a encore que du duvet.
CANICULAIRE [kà-ni-ku-ler] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. canicularis, m. s. On trouve la
orme demi-pop. caniculier, dans la Somme Me Gautier
xiv= s.), fo 12, r". [Il xyi^ s. Grant Herbier, dans godef.
iuppL]
Il Qui tient à la canicule. Les jours caniculaires, jours de
a canicule. Chaleurs caniculaires, qui ont lieu dans la ca-
nicule ou rappellent les chaleurs de la canicule.
CANICULE [kà-ni-kul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. canicula, m. s. La formation
pop. a donné chenille. (F. ce mot.) || xvi^ s. cl. gauchet,
dans GODEF. SuppL]
Il 1" L'étoile de Sirius ou du Chien, qui se lève et se
:ouche avec le soleil, du 24 juillet au 24 août.
2o Période de grande chaleur formée par cette suc-
cession de jours. Nous entrons dans la — . Être en pleine — .
Là jamais on ne ressentit les ardeurs de la furieuse — , fén.
Tél. 19.
"CANIÈRE [kà-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Forme norm.anno-picarde pour chiennière, inu-
ité, dérivé de chien, § 115. || Nëolog.]
Il (Pêche.) Filet à larges mailles pour prendre les chiens
de mer.
CANIF [kà-nïf; vieilli, gà-nïf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du nordique knifr, m. s. §§ 9, 498 et
499. [Cf. canivet.) || 1441. Quenif, texte de l'Anjou, dans
GODEF. SuppL]
Petit instrument tranchant formé d'un manche et
d'une ou plusieurs lames fines, qui sert à tailler les plu-
mes d'oie, les crayons, etc. || Fig. Famil. Donner des coups
de — dans le contrat (de mariage), se dit de l'époux qui
fait des infidélités passagères.
CANIN, INE [kà-nin, -nin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caninus, m. s. de canis, chien.
A remplacé le mot de formation pop. chenin, qui est en-
core employé par d'aub. Printemps, préf. || xiV^ s. Appé-
tit canin, evrart de conty, dans godef. SuppL]
Il Qui tient du chien. Race, espèce canine. Dents canines,
dents placées chez l'homme entre les incisives et les mo-
laires, et qui ont la forme des crocs du chien. Szibs-
tantivt. Les canines. P. ext. (Anat.) Fosse canine, dépres-
sion de la face externe de l'os maxillaire extérieur, un
peu au-dessus de la dent canine. Muscle —, muscle élé-
vateur de l'angle des lèvres. || Faim canine, faim dévorante
comme celle d'un chien.
"CANITIE [kà-ni-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. canities, m. s. || xixie s. Canecie,
texte picard, dans godef. SuppL \ xive s. Canitie, a. de
GORDON, ibid.]
Il État de celui dont les cheveux, les poils, sont blancs.
CANIVEAU [kà-ni-vô] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. || 1694. th. corn. Admis
ACAD. 1835.]
Il (Technol.) || 1" Pierre creusée en rigole, pour l'écou-
lement de l'eau.
Il 2» Pierre d'une rangée de pavés qui forme le bord
d'un ruisseau.
"CANIVET [kà-ni-vè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du nordique knifr, m. s. § 133. {Cf. canif.)
Il xii<= s. De mon cnivet les cospels fis, Tristan, ii, 127.]
Il Vieilli. Canif. Les Muses regagneront leurs stylets et leurs
canivets, chapelain, Lett. n, 34.
CANNAGE [kà-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canner, § 78. || 1723. savary, Dict. du
comm. Admis acad. 1762.]
Il 1" Vieilli. Mesurage (des étoffes) à la canne.
Il 2° Nëolog. Action de canner (des sièges).
CANNAIe" [kà-nè] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canne, § 121. || 1600. e. binet, dans
godef. SuppL Admis acad. 1798.]
Il Lieu planté de roseaux.
"CANNAIVIELLE [kà-nà-mèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. cannamella, m. s. de canna,
roseau, et mel, miel. i| 1611. cotgr.]
|| Canne à sucre.
CANNE [kàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. canna, m. s. || xni« s. Quarante
canes de careure, Ass. de Jërus. i, 171.]
Il 1" Plante à tige droite présentant par intervalles des
nœuds d'ofi s'échappent des feuilles formant gaine à leur
base, roseau, bambou, rotin, etc. Spëcialt. — de Provence,
roseau à quenouille. — d'Inde, balisier. — à sucre, dont
la tige contient une moelle blanchâtre et succulente qui,
étant exprimée, fournit une liqueur dite vin de — ou ve-
zou, dont on extrait le sucre de canne.
Il 2» P. ext. Bàtonléger, de roseau, rotin, bambou, etc.,
ou de bois, sur lequel on s'appuie avec la main en mar-
chant. S'aider d'une — en marchant. Se promener la — à la
main. Spëcialt. Bâton à grosse pomme que portent les
suisses, les tambours-majors. || Donner àqqn des coups de — .
Lever la — sur qqn, pour le frapper. — plombée, dont la
tète est plombée et qui peut servir de massue. — à épée,
à dard, — armée, dont l'intérieur cache une lame d'épée
qu'on peut en faire sortir.
Il 3o P. ext. I 1. — d'armes, sorte de hallebarde courte
dont se servaient les roturiers dans les joutes, et dont
étaient armés les Cent-Suisses. | 2. — à vent, sarbacane,
fusil à vent. | 3. — à pêche, longue tige de roseau, de
bambou, à laquelle est attachée la ligne. | 4. — à mesurer,
mesure d'aunage et d'arpentage (1^,80), usitée dans
certains pays et employée autrefois dans le midi de la
France.
CANNEBERGE [kân'-bèrj'; en vers, kà-ne-...] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. |1 Admis acad. 1762.]
Il Variété d'airelle.
"CANNELADE [kân'-làd'; en vers, kà-ne-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cannelle, § 120. || 1690. furet.]
Il (Fauconn.) Pâtée de moelle de héron, aromatisée avec
de la cannelle, qu'on donnait au faucon.
CANNELAS [kân'-ld; en vers, kà-ne-lâ] s. m.
[ÉTYM. Altération par substitution de suffixe [V. § 62)
de cannelat (encore dans acad. 1694), emprunté du pro-
CANNELER
344
CANON
venç. cannelat, m. s. % 11. || 1549. Canelat, dans delb. Rec. \
1718. Cannelas, agad.]
(I Sorte de dragée à la cannelle.
CANNELER [kân'-lé ; en vers, kà-ne-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cannelle, petit tube, et, p. ext. rainure,
§ 154. Il 1557. Si la terre estoit canelée ou cavée en façon d'un
bateau, p. dkmesmes, Instit. astron. 54.]
Il Creuser (une surface) de sillons longitudinaux demi-
cylindriques alternant avec des baguettes ou arêtes pa-
rallèles. — une colonne, un pilastre, un vase. P. ext. Canon
de fusil cannelé, dont l'intérieur a des rainures en hélice
qui communiquent à la balle forcée un mouvement de
rotation rapide. Specz'a/<. Sonde cannelée, à sillon longitudi-
nal, dans lequel on fait glisser la pointe d'un instrument
tranchant pour qu'il ne dévie pas. P. anal. One plante dont
la tige est cannelée. Tissu cannelé, à côtes. P. ext. Matière can-
nelée (ou striée), dans les tourbillons de Descartes, par-
tie de la matière qui, suivant ce philosophe, aurait pris
une forme cannelée sous l'influence de certains mouve-
ments. {Syn. strier.)
CANNELIER [kân'-lyé; en vers, kà-ne-...] s. vi.
[ÉTYM. Dérivé de cannelle, au sens II, § 115. || Admis
AC.\D. 1762, et écrit cannellier jusqu'en 1878.]
Il Laurier cinname, de Geylan, du Malabar, dont l'é-
corce fournit la cannelle.
CANNELLE [kà-nèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canne, § 126, proprt, petit roseau, petit
tube. Il (Au sens II.) xics.Canele, Yoy. de Charl. àJérus.
dans DELB. Rec]
I. Petit tube, robinet qu'on ajoute à une cuve, à un
tonneau, pour tirer le liquide. [Syn. cannette.)|| Spe'cialt.
I 1. Petit tube de bois que l'ouvrier passementier ajuste
dans le trou de la jatte oîi passent les cordes, tresses, etc.,
pour les empêcher de frotter contre les bords. | 2. Rai-
nure pratiquée des deux côtés de la tête d'une aiguille
et sur laquelle vient s'appliquer le fil lorsque l'aiguille
est enfilée. | 3. P. ext. Couteau dentelé dont l'épinglier se
sert pour faire dans un morceau de bois la rainure oîi
il fixe le fil de laiton destiné à faire des épingles.
II. P. ext. (A cause de la forme que prend l'écorce
desséchée du cannelier, qui se roule en petits tuyaux.)
Substance aromatique qui est l'écorce du laurier cin-
name ou cannelier, dépouillée de son épiderme et séchée.
— mate, prise sur les grosses branches, et moins estimée.
II Fig. Vieilli. Mettre en —, en morceaux (comme ceux de
la cannelle). La pipe se mit en — , d'aub. Fœneste, m, 6.
CANNELXJRE [kân'-lùr; en vers, kà-ne-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canneler, § 111. || 1564. j. Thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Sillon longitudinal demi-cylindrique alternant avec
une baguette ou une arête parallèle. Les cannelures d'une
colonne, d'un vase. — torse, qui s'enroule en hélice. — ru-
dentée, remplie dans une portion de sa longueur d'une
baguette simple ou ornée. P. ext. Cannelures d'une carabine,
d'un fusil rayé, rainures intérieures en hélice qui commu-
niquent à la balle forcée un mouvement de rotation ra-
pide. — d'une sonde, sillon longitudinal dans lequel on
fait glisser la pointe du bistouri pour qu'il ne dévie pas.
I Cannelures d'une étoffe, dans une étoffe à côtes, parties qui
alternent avec les côtes.
"CANNEQUIN [kân'-kin ; en vers, kà-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du chinois, § 27. || 1582. Toiles de la
Chine faictes de coton, autrement appelées caniquis, dans gay,
Gloss. arch. \ 172^3. Cannequin, savary, Dict. du comm.]
Il Cotonnade blanche des Indes.
"CANNER [kà-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de canne, § 154. || 1751. encycl.]
Il 1» Vieilli. Mesurer (des étoffes) à la canne.
Il 2° Néolog. Garnir (le fond, le dossier d'un siège) de
bandes de joncs tressés. Un fauteuil canné.
CANNETILLE [kân'-tiy' ; en vers, kà-ne-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cannettigUa, m. s. § 12. || xvi" s.
Satin rouge couvert de canetille d'or, uab. i, 56.]
Il 1« Fil d'or ou d'argent roulé sur une longue aiguille
de fer et servant à la fabrication des tissus brodés d'or,
d'argent.
\\ 2» Fil de laiton argenté qui, roulé en spirale autour
d'une corde à boyau ou d'une corde métallique, forme
les cordes les plus basses du violon, du violoncelle.
il 3° Bande étroite en tissu de coton, bordée de fils de
laiton, dont se servent les modistes pour donner la fornic
à des ornements de chapeaux, à des coiffures, etc.
CANNETTE [kà-nef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canne, § 133. acad. écrit canette au sci
4". Il 1468. Deux chanetes d'argent dorées, dans delb. Re<
Il 1° Tube formant robinet qu'on ajuste à une cuve, a
un tonneau, pour tirer le liquide. {Syn. cannelle.)
Il 2° Petit tube rempli de poudre pour communiquer
le feu à la cartouche d'une mine.
Il 3» Petit tuyau de bois ou de roseau, bobine creuse
chargée de soie, de fil, qui sert, dans les métiers à tisser,
pour faire la trame de l'étoffe.
Il 4° P. ext. Vase ordinairement cylindrique, à anse et
à bec, où l'on sert de la bière.
CANNIBALE [kan'-ni-bàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. canibal, dérivé de canibi,
autre forme du nom des Caraïbes des Antilles, §§ 13 et 30.
Il xvie s. Sept navires des isles de Perlas et Cannibales, RAB. I,
56. Admis acad. 1762.]
Il Nom donné à des peuplades anthropophages des An
tilles. Il P. ext. Anthropophage. || Ficj. Homme féroct
comme un anthropophage.
*CANNIBALISME [kan'-ni-bà-lïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cannibale, § 265. || Néolog.]
Il Anthropophagie. P. ext. et fig. Férocité digne d'ui;
anthropophage.
*CANNIER [kà-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canne, § 115. || Néolog.]
Il (Technol.) || I» Fabricant de cannes.
Il 2° Fabricant de sièges cannés.
"CANOLE [kà-nol] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. canaulo, vi. s. d'o-
rigine incertaine, § 11. || 1771. trév.]
Il Sorte de pâtisserie.
1. CANON [kà-non] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cannone, augmentatif
canna, tube, § 12. Au xiii^ s. brun, latini emploie ce moi
pour désigner un instrument de musique analogue à la
flûte. (F. delb. Rec.) \\ 1339. Choses nécessaires aux canons
qui estoient devant Puy-Guillaume, dans gay, Gloss. arch. ar-
tillerie.]
I. Tube à lancer des projectiles.
Il 1° Pièce cylindrique de bronze, de fonte , d'acier,
forée en tube pour recevoir des projectiles (boulets, obus,
mitraille) que lance l'explosion d'une charge de poudre
à laquelle on met le feu. Placer un — , une pièce de — sur
son affût. Mettre des canons en batterie. On — rayé (par
opposition à un — - dont l'âme, dont l'intérieur est lisse'i,
canon dont le tube intérieur présente des rainures en hé-
lice, qui communiquent un mouvement de rotation ra-
pide au projectile, à ailettes, forcé de suivre ces rainure?.
— de 12, de 24, dont le projectile pèse 12, 24 kilos. — de
campagne, de siège, de marine. On vaisseau de cent canons. Se
réfugier sous les canons de la place, de manière à être pro-
tégé par leurs feux. On boulet de — . On coup de — . Tirer le
— . Amener du — , des pièces de canon. Il laisse en proie an
duc d'Enghien non seulement son — et son bagage, mais en-'
core..., Boss. Condc'. Poudre à — , qui est pour le canon et
autres armes à feu. Chair à — {famil.), en parlant des sol-
dats, exposés à être hachés par le canon.
Il 2" — d'un fusU, d'une carabine, d'un pistolet, tube OÙ
l'on met la charge et d'oii sort le projectile lancé par
l'explosion de la poudre. — rayé, à rainures intérieure»
en hélice, qui communiquent à la balle forcée un mou-
vement de rotation rapide.
II. P. anal. Nom donné à divers objets de forme tu-
bulée. I 1. Le — (corps) d'une seringue. | 2. Le — d'un»
clef, partie forée de la clef. | 3. — d'une serrure, pièce de
la serrure qui reçoit la tige de la clef. | 4. — du mors, cha-
cune des deux parties du mors qui entrent dans la boa-^^.
chc du cheval et appuient sur les barres. | 5. — d'un
rosoir, tul)e auquel s'adapte la pomme percée de trous,
I 6. — d'une plume (d'oie, de corbeau, etc.), tuyau de lï]
plume, partie qui se taille pour écrire. | 7. — à dévider,
sorte de bobine. | 8. Dans les pendules, les montres, Boui
à —, roue dont l'axe porte un petit tube dans lequel pas»
le pivot d'une autre roue. | Fig. Tuyau des chausses,'
partie qui emboîtait la cuisse. P. ext. Ornement de toilej
de dentelles, qu'on attachait au-dessous du genou et qui,,
retombait sur la jambe en l'entourant. De ces grands ca-,
1 CANON
ijis où comme en des entraves On met tous les matins ses deux
jiibes esclaves, mol. Jic. des m. i, 1. 1 9. — de pharmacien,
l[g pol cylindrique où les pharmaciens mellent les élec-
tlires. I 10. Spéciall. Mesure de capacité spécialement
([ployée pour le vin, et qui valait un seizième de la pinte.
I . Ce que contient cette mesure. Boire un — (chez
iichand de vin). [Cf. canette.) || P. ext. Nom donné
ers objets dont la forme rappelle celle d'un cylin-
1 1. Partie de la jambe du cheval qui s'articule dans
1 partie supérieure avec le tibia et dans la partie infé-
ure avec le paturon. | 2. Bâton ajusté au bout d'une
ne pour tenir le filet tendu.
2. CANON [kà-non] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. canon, grec xavtiv, règle. ||
[6 s. Li canon qui ce disoient, Livre de jostice, 102.]
[. (Théul.) Il 1" Loi de l'Église, et, spécialt, décision
conciles sur la foi ou la discipline. Peut-être sorti-
■je des bornes que les saints canons me prescrivent, boss.
Concept, de la Ste Vierge, préamb. Vaquer à l'étude de
Lriture et des saints canons, bourd. Neutralité dans les
test. 1. P. appos. ou adjectivt. Droit —, droit ecclé-
stique fondé sur les canons de l'Église. P. anal. Réu-
n des règles et institutions d'un ordre monastique.
2o — de la messe, partie de l'office de la messe, pa-
es, oraisons sacramentelles que le prêtre dit à voix
l|;se depuis la préface jusqu'au Pater. \\ P. ext. Tableau,
]jcé au milieu de l'autel, sur lequel est écrite et impri-
lie cette portion de l'office. || P. anal. Chacun des deux
)|its tableaux placés à droite et à gauche de celui-là et
•iitenant : celui de droite, le psaume répété pendant le
mho; celui de gauche, l'évangile selon saint Jean qui
Imine la messe.
3» Liste des saints reconnus par l'Église catholique.
4" Liste des livres reconnus comme faisant partie
tirÉcrilure sainte, chez les catholiques, les protestants,
J! juifs.
tl. (T. de musique.) | 1. Vieilli. Règle servant à déter-
ilner les intervalles des sons musicaux, j 2. Partie prin-
•jale qui, dans certaines imitations, servait de type aux
îj.res parties de la composition musicale. | P. ext. Com-
ption fuguée où le thème de la partie principale est
iiité par d'autres parties, soit sans changement, soit
îjic certaines modifications. — à l'octave, à la quinte.
1(11. (Astron.) — chronologique, mathématique, réunion
'\ formules servant à calculer certaines époques, à ré-
;|idre certains problèmes. Le — pascal, qui indique pour
cycle de dix-neuf ans le jour où tombent la fête de
ques et les fûtes mobiles qui en dépendent. — du nom-
d'or, des épactes.
[V. (Jurispr.) Chiffre d'une redevance annuelle. — em-
fthéotique, ce que devait payer annuellement celui qui
lit pris un héritage à bail emphythéotique.
V. (Typogr.) Calibre de certains caractères. Triple, dou-
— . Gros, petit — .
CANONIAL, ALE [kà-nô-nyàl ; en vers, -ni-àl] adj.
ÉTYM. Dérivé de chanoine sous l'influence du lat. ecclés.
lonioalis, ?«. s. § 238. || xii^' s. Ordre chanuinal, wace, dans
UEF. Suppl. I xme s. Eures canoniaus, G. de nangis, iljid.]
1° Réglé par les canons (ecclésiastiques). Heures
oniales. (F. heure.)
2» Qui a rapport au canonicat. Office —, que récitent
chanoines.
CANONICAT [k'a-nô-ni-kà] s. m.
i:tym. Emprunté du lat. ecclés. canonicatus, m. s. de ca-
licus, chanoine. || 1611. cotgr.]
I 1" Bénéfice ecclésiastique possédé par un chanoine.
j 2» Dignité de chanoine.
CANONICITÉ [kà-nc-ni-si-té] .?. /".
ÉTYM. Dérivé de canonique, § 255. jj xviic-xviii^ s. V. h
rticle.]
Caractère de ce qui est canonique. Un concile d'une si
diocre —, st-sim. xiii, 465.
CANONIQUE [kà-nô-nïk'] adj. et s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. canonicus, grec xavovixôç, con-
'me à la règle. || xiiie s. Les canoniques et les anciens pri-
iges, Ass. de Jérus. i, 30.]
'\ 1° Adj. Conforme aux canons de l'Église. Livres ca-
aiques. Droit — . Age — , âge de quarante ans fixé pour
■e servante chez un ecclésiastique. Fiç/. Famil. Elle a
je —, c'est une femme qui a passé quarante ans.
34d - CANOT
Il 2° S. f. Partie de la philosophie d'Épicure, indiquant
les règles suivant lesquelles l'homme devait conduire sa
raison.
CANONIQUEMENT [kà-nô-nïk'-man ; en vers , -m-
kc-...] adv.
[ÉTYM. Composé de canonique et ment, § 724. || xiii«-
xiV^ s. Justement et canoniquement eleu, Chron. de Flan-
dre, dans DELB. Rec.]
Il D'une manière canonique.
CANONISATION [kà-nù-ni-zà-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canoniser, § 247. || xiii» s. Canonizatlon,.
dans GODEF. Suppl.]
Il Action de canoniser.
CANONISER [kà-no-ni-zé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. canonizare, grec itavo-
vîÇsiv, m. s. Il xiiie s. Canonisier por saint, Trad. de Guill.
de Tyr, dans godef. Suppl.]
Il 1» Inscrire au canon (catalogue des saints), mettre
au rang des saints. Louis IX fut canonisé par le pape Boni-
face VIII. Il Fir^. Famil. — qqn, le donner pour un saint.
Il 2" Déclarer canonique, conforme aux canons de l'É-
glise.
CANONISTE [kà-nô-nïst'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canon 2, § 265. || xiv» s. Docteur cano-
niste, dans godef. Suppl.]
Il Homme versé dans la science du droit canon.
CANONNADE [kà-no-nàd'j s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canon 1,§ 120. || xvi" s. Le tonnoire de-
telles canonnades, rab. iv, 67.]
Il Décharge de plusieurs coups de canon.
CANONNAGE [kà-nô-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canon 1, § 78. || 1771. Canonage, tréw
Admis ACAD. 1835.]
Il Ce qui est relatif au pointage, au tir, etc., du canon.
(Se dit surtout comme terme de marine.)
CANONNER [kà-nù-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de canon 1, § 154. || xV-xv!" s. Les canon-
niers du roy canonnaient encor fort, J. marot, Voy. de Gènes.]
I. Attaquera coups de canon. — l'ennemi. — une place.
Les deux vaisseaux se canonnèrent.
II. (Marine.) — une voile, la mettre en rouleau. [V. ca-
non 1, étym.)
*CANONNERIE [kà-non'-ri ; en vers, -nô-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canon 1, § 69. || xvi" s. V. à l'article.]
Il Vieilli. Il 1° Action de canonner. Tonnoires horrifiques
de telle — , rab. Sciomachie.
Il 2» Fonderie de canons.
CANONNIER [kà-nô-nvé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canon î, § 115. || 1427. Texte dans go-
def. Suppl.]
Il 1° Dans l'artillerie de terre ou de marine, celui qui
est chargé de servir une pièce de canon.
Il 2" Fig. Nom vulgaire du carabe, insecte qui, lorsqu'on
veut le saisir, lance avec explosion une liqueur acre et fé-
tide. {V. bombardier.)
CANONNIÈRE [kà-nô-nvèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de canon 1, § 115. || 1415. Kannonniere, dans-
godef. Suppl. I 1611. Caloniere, cotgr.]
Il 1° Vieilli. Tente pour les canonniers. Une — avec ses
bâtons et piquets (1691), dans gay, Gloss. arch.
Il 2p Vieilli. Embrasure pour une pièce de canon, meur-
trière. P. anal. (Technol.) Orifice pour l'écoulement des
eaux dans une écluse, dans un parc à poisson. || Embar-
cation pontée, portant une ou plusieurs pièces de canon.
Adjectivt. Une chaloupe — .
Il 3° Jouet d'enfant, tube de bois où l'on introduit un
tampon de filasse, de liège, etc., que chasse brusquement
et avec bruit un piston qui refoule l'air. (On prononçait
calonnière à Paris au xvii" s.)
Il 4° (Technol.) Outil de graveur sur pierres fines, com-
posé d'un tube où s'enchâsse le burin. (On prononce or-
dinairement calonnière.)
Il 5° (Architect.) Voûte en —, forme de voûte en cône
creux, à axe horizontal, imitant le tube d'un canon.
CANOT [kà-nô] s. m.
[ÉTYM. Mot d'origine américaine, § 30, passé en franc,
par l'intermédiaire de l'espagn. canoa, ???. s. § 13. Le mot
a d'abord été fém. || 1584. A la mode des canoës indiennes,
L. LEROY, dans delb. Rec. \ 1680. Canot, richel. | 1690. Ca-
noës ou canots, furet.]
CANOTAGE
346 —
CANTONNEMENT
Il Embarcation légère non pontée, allant à la voile et
à la rame. — de plaisance. — de pêche. — en portemanteau,
destiné au service d'un navire et suspendu à l'arrière.
'CANOTAGE [kà-nô-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canoter, § 78. || Néolog.]
Il Action de canoter.
"CANOTER [kà-nè-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de canot, § 154. || Nmlog.]
Il S'amuser à manœuvrer un canot.
CANOTIER [kà-nô-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canot, § 115. || 1792. romme, Dict. de
mar. Admis acad. 1835.]
Il Matelot de l'équipage d'un canot. || P. ext. Néolog.
les canotiers de la Seine, jeunes gens qui canotent sur la
Seine. || Fcm. Canotières, femmes qui accompagnent les
canotiers.
1. *CANT [kan]. F. chant 2.
2. *CANT [kânt'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. cant, m. s. § 8. || Néolog.]
Il Formalisme exagéré qu'on attribue aux Anglais.
CANTABILE [kan-tà-bi-lé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cantabile, proprt, qui peut
être chanté, § 12. || 1776. encycl. Suppl. Admis acad.
1835.]
Il (Musique.) Morceau chantant d'un mouvement tem-
péré.
CANTAL [kan-tàl] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : le Cantal, montagne d'Auver-
gne. Il 1680. RICHEL.]
Il Fromage d'Auvergne.
CANTALOUP [kan-tà-lou] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Cantalupo, anc. villa des papes
aux environs de Rome. || 1791. Cantaloupe, encycl. méth.
Admis ACAD. 1835.]
Il Variété de melon à côtes.
"CANTANETTE [kan-tà-nef] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cantaretta, m. s. probable-
ment diminutif du grec xavô-f.Xta, partie du vaisseau, près
de la poupe, ofi l'on mettait les ballots, § 12. || 1642. Can-
tanette, cantelette, ouD.]
Il l» Ouverture placée de chaque côté du gouvernail,
et donnant du jour au gavon, petite chambre placée à
l'arrière du bâtiment.
Il 2" Tablette à compartiments placée contre le mur,
dans les chambres des navires, pour recevoir divers ob-
jets.
CANTATE [kan-taf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cantata, m. s. § 12. || Admis
ACAD. 1718.]
Il Pièce de vers généralement formée d'un récitatif et
de strophes qu'on peut mettre en musique. || P. ext. Mu-
sique composée sur une pièce de ce genre. | Fig. En
parlant du chant d'un oiseau, ia — du plaisir est devenue
la complainte de la douleur, chateaubr. Génie, v, 5.
CANTATILLE [kan-tà-tiy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cantate, à l'aide d'un suffixe emprunté
à i'espagn. §§ 13 et 126. || 1751. encycl. Admis ac.\d.
1762.]
Il Rare. Petite cantate.
CANTATRICE [kan-tà-trïs'] s. f.
[ÉTY.M. Emprunté de l'ital. cantatrice, m. s. (lat. canta-
trlcem), § 12. || Admis acad. 1835.]
Il Chanteuse de théâtre, de concert, ayant un certain
renom.
CANTHARIDE fkan-tà-rid'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cantharis, idis, grec xav9aptî,
m. s. Il xiv^ s. Cantaride, brun de long borc, dans godef.
Suppl .]
Il Insecte coléoptère qu'on dessèche et qu'on réduit
en une poudre employée en pharmacie dans les prépa-
rations vésicantes.
*CANTHÈRE [kan-tèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cantharus, grec xivOapoi;,
sorte de poisson. || Néolog.]
Il Poisson de la famille des Sparoïdes , dont une es-
pèce est connue sous le nom de brème de mer.
•CANTHUS [kan-thûs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes canthus, trans-
cription (lu grec xavôfîî, m. s. || xvi" s. Le petit canthus ou
petit angle de l'œU, paré, m, 1.]
Il l" (Anat.) Coin de l'œil, commissure des paupière:
Il 2" P. anal. (Chimie anc.) Bec d'une cruche.
CANTILÈNE [kan-ti-len'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cantilena (lat. cantilena
m. s. § 12. Il xvi" s. Cantilenes et odes, j. le maire, dai
DELB. Roc. Admis acad. 1878.]
Il 1° Vieilli. Chant profane (par opposition au mote
chant sacré).
Il 2" Air chantant, mélodie. | Spécialt. Chant monotoni
CANTINE [kan-tin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cantina, m. s. proprt, cav
mot d'origine inconnue, § 12. || 1680. riciïel.]
Il lo Buvette de régiment, de caserne. Tabac de —, ;
bac livré spécialement aux soldats, dans les cantines, a;
dessous du prix ordinaire. P. ext. Buvette d'alelier, c
prison, etc.
Il 2» Caisse à compartiments servant à transport(
des vins, des liqueurs. j| P. ext. \ 1. Sorte de coffre (
voyage dont se servent les officiers en campagne. | 2. •
médicale, caisse à pansements, qui suit les bataillons (
campagne.
CANTINIER, 1ÈRE [kan-ti-nyé, -nyèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cantine, § 115. || Admis acad. H^ii
Il Celui, celle qui tient une cantine. Le — d'un régimei
CANTIQUE [kan-tïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. canticum, m. s. || xi
xiiie s. Moral, sur Job, 447.]
Il 1» Chant religieux des saintes Écritures pour lotir
pour remercier Dieu. Le — de Moïse, de Déborah. Le —
Siméon, de Zacharie. | Spécialt. Cantique des cantiques, poéi
attribué à Salomon et qui fait partie de l'Ancien Te>
ment. Fig. Famil. Il peut chanter un beau — , remerci
Dieu de la chance qu'il a eue.
Il 2" Chant liturgique. Les cantiques graduels, ou des c
grés, choix de psaumes pris dans le recueil des psaum^
de David.
Il 3° — spirituel, chant religieux en langue vulgair
auquel on adapte des airs et que chantent les enfants i
catéchisme, les jeunes filles des confréries, etc.
CANTON [kan-ton] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cantone, m. s. § 12. |i xiii<=
Quatre cantons d'un champ, Ass. de Jérus. i, 168.]
Il 1" Vieilli. Coin de pays. Près d'un certain — delabas
Bretagne, la f. Fah. vi, 18. || Qu'il se regarde comme éga
dans ce — détourné de la nature, pasc. Pens. i, 4.
Il 2° Spécialt. \ 1. Division territoriale de l'arrondi
sèment en France ; ressort d'une perception des fina
ces et d'une justice de paix. Un chef-lieu de — . | 2. Cha)
des vingt-deux petits États qui composent la confédi
tion suisse. | 3. Division territoriale de certains ser
administratifs ; portion de bois, section de route (voi
formant la circonscription dont certains agents ont 1'
tretien, la surveillance. | 4. (Blason.) — de l'écu, p;
carrée de l'écu moindre que le quartier, ou espace
les croix et les sautoirs laissent entre leurs branches
CANTONADE [kan-tô-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cantonata, m. s. § 12. Il X'
GHERARDi, Th. ital. préf. Admis acad. 1762.]
Il Dans un théâtre , coin de la scène , à l'entrée
coulisses. Un acteur qui parle à la — , qui s'adresse
semble s'adresser, vers la coulisse, à un personnage "
de la scène.
CANTONAL, ALE [kan-tô-nkl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de canton, § 238. || Néolog.]
Il Qui appartient à un canton. Délégués cantonaux,
surveillent les écoles primaires d'un canton. Fête canto:
CANTONNEMENT [kan-tôn'-man ; en vers, -Ib-ne-
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cantonner, § 145. || xviie-xvni^ s, Vi\
l'article. Admis acad. 1798.]
Il 1" Action de cantonner, d'établir sur tel ou tel
d'un territoire. S'occuper du — des troupes. || Fig. Ac
de se renfermer dans la considération de son ini
propre. C'était un temps de faiblesse, d'effervescence, de
ST-SIM. X, 416.
Il 2° P. ext. Lieu où qqn, qqch est cantonné. | 1. Er
placement où sont installées des troupes. Les soldats
entrés dans leurs cantonnements d'hiver. | 2. Portion de
rain réservée aux bestiaux malades. | 3. Partie de fo:
de rivière, affermée pour la chasse, la pêche. || Fig. Pc
)l
CANTONNER
347 —
CAPARAÇON
on de propriété qu'on abandonne à un usufruitier pour
icheter son droit d'usufruit sur le reste.
CANTONNER [itan-to-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de canton, § 154. || xiv" s. Armée canton-
ie, BERSUiRE, dans godef. Suppl.]
I. Établir dans un coin de pays, dans un lieu distinct,
•paré. Toute la noblesse, cantonnée à la campagne dans des
)njons entourés de fossés, volt. S. de L. XIV, i. \\ Spécialt.
— des troupes, les installer sur divers points d'un ter-
toire où elles doivent séjourner. | 2. — des bestiaux,
acer des bestiaux malades dans une portion de ter-
lin réservée. || Fig. Chacun de nous se renferme tout entier
ins ses intérêts, et se cantonne en lui-même (s'isole), boss.
harité frat. 1.
II. Garnir dans les coins. Dans les églises romanes, on
mtonnalt les piliers, avec des colonnes engagées. Une flèche
intonnée de clochetons. (Blason.) Croix cantonnée d'étoiles.
Jn jeune gros dindon cantonné de pigeonneaux, mol. B. gent.
,1-
CANTONNIER [kan-tô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de canton, section de route formant une
rconscription du service de la voirie, § 115. || Néolog.
dmis ACAD. 1835.]
Journalier employé pour l'entretien des routes, chaus-
:es, etc.
CANTONNIÈRE [kan-to-nyer] s. f.
\ [ÉTYM. Dérivé de canton, coin, § 115. || xvi'' s. Les canton-
eres de pierres de taille, du pinet, dans delb. jRec]
I] Pièce qui garnit les coins de qqch. | 1. Draperie qui
tombe de chaque côté du lambrequin d'un lit ou d'une
nôtre. | 2. Coin de tôle qui renforce les encoignures
un coffre, d'une malle, etc. | 3. (Marine.) Gros cordage,
t aujourd'hui traversière, servant à relever par les deux
'c.>, pour la coucher le long du bord, l'ancre remontée
I bossoir.
*CANTRE [kântr'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
ill (Technol.) Châssis d'ourdissoir portant les bobines
joquets) de soie, de fd, destinées à former la chaîne du
■îsu.
; CANULE [kà-nul] s. f.
I [ÉTYM. Emprunté du lat. cannula, m. s. diminutif de
jnna, roseau, tube. {Cf. cannelle.) || xiv^ s. Canure, H. de
ondeville, dans godef. Suppl. \ xv" s. Cannule, Cyrur-
\e, iôid.]
II Petit tube. | 1. Petit tube qui forme l'extrémité d'une
:ringue. | 2. Tube plus ou moins long, rigide ou flexi-
e, dont on se sert dans certaines opérations chirurgica-
s. I 3. Robinet de bois qu'on adapte à une pièce en perce.
*CANUT, *CANUSE [kà-nu, -nûz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé du radical de cannette 2, § 118.]
II Dialect. (Lyon, Avignon). Ouvrier, ouvrière des ma-
ifactures de soie.
CAOLIN. V. kaolin.
*CAOUANE [kà-wàn'] s. f,
[ÉTYM. Origine inconnue. ||
Il Grande tortue à carapace épaisse.
CAOUTCHOUC [kà-oiit'-chou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des langues américaines, § 30. || 1765.
>'CYCL. résine. Admis acad. 1835.]
Il Résine, suc coagulé de l'hévée, du figuier d'Inde, etc.,
t vulgairement gomme élastique, et employé dans l'in-
jstrie. — vulcanisé, qui, combiné avec une certaine quan-
 de soufre, ne s'altère passons l'action de la chaleur.
• durci, que l'on rend résistant en le combinant avec du
)ufre, et qui sert à fabriquer des objets de tabletterie.
— minéral ou fossile, substance minérale élastique, dite
assi élatérite.
CAP [kap'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté soit du lat. caput, soit de l'ital. capo,
)it du provenç. cap, m. s. §§ 11 et 12. Au xiii<' s. on trouve
ins PU. MousKET la locution par mon cap (par ma tête),
ais l'auteur la met dans la bouche d'Éléonore d'Aqui-
ine. (F. godef. Suppl.) \ xiV^ s. Armez de pié en cap,
loiss. dans godef. Suppl.]
I. Vieilli. Tète. — à — , tête à tête. Me trouver — à —
'60 lui, GHERARDi, Th. ital. V, 89. Armé de pied en —, des
eds à la tête. Cheval — de more, à tête noire. [Cf. ca-
108.) Il P. ext. Objet ayant la forme d'une tête. — de
outon (Marine), bloc de bois de forme ronde, percé de
1694. Kaouane, th. corn.]
trous par lesquels passent les rides, cordages qui tendent
les haubans. || Fig. Vieilli ou dinlect. (Midi). Chef. Spé-
cialt. Chef d'une escouade de matelots, d'ouvriers, con-
ducteur de forçats, dans les ports de la Méditerranée.
II. P. ext. Il lo L'avant d'un navire dirigé vers un point.
Mettre le — sur la terre, au large. Virer — pour — , dans une
direction opposée à celle qu'on suivait. Être — à —, en
parlant de deux navires qui se dirigent droit l'un sur l'au-
tre. I — de boussole, direction du bâtiment marquée parla
déclinaison de la boussole.
Il 2» Le chef d'une étoffe. — et queue, les deux extré-
mités d'une pièce d'étoffe.
Il 3" (Géogr.) Pointe de terre élevée qui s'avance dans
la mer, terme généralement accompagné du nom géogra-
phique. [Syn. promontoire.) Le — Horn, le — de Bonne-
Espérance. Doubler un — .
CAPABLE [kà-pabl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. de la décadence capabilis, m.
s. dérivé irrégulier de capere, saisir, § 290. || xw\<^ s. V. a.
l'article.]
y 1° Vieilli. Qui peut contenir. Une écuelle bien — et pro-
fonde, RAB. I, 20. Et ne croy point que tout le monde Soit — de
mon tombeau, Théophile, i, 173. || P. anal. (Géom.) Cons-
truire un segment — d'un angle donné, tel que tous les an-
gles qu'on pourrait y inscrire égalent cet angle. || Fig.
Tout genre d'écrire reçoit-il le sublime, ou s'il n'y a que les
grands sujets qui en soient capables? la br. 1. Les plus gran-
des âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que
des plus grandes vertus, desc. Me'tk. 1 . L'on n'est — que d'une
grande passion, pasc. Amour. Voilà les soupçons dont vous êtes
— , RAC. Brit. V, 6.
Il 2" P. ext. Qui est en état de faire qqch. Être — d'un
crime. Il est — de tout. Il est — de nuire. || Spécialt. (T. de
jurid.) Être — de tester. || Absolt. Famil. Un homme —,
qui est en état de bien faire ce dont on le charge. Pren-
dre un air — . Substantivt. Pourquoi subtiliser et faire le — ?
MOL. Dep. am. i, 1. || En parlant des choses. Une digue —
de résister à la violence des flots. Rien que la mort n'était —
D'expier son forfait, la f. Fab. vu, 1.
CAPACITÉ [kà-pà-si-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capacitas, m. s. de capax, ca-
pable. Il 1486. Texte dans godef. Suppl.]
Il 1° Propriété de contenir une certaine quantité de
qqch. La — d'un vase. Mesures de —, pour les liquides,
pour les solides. || P. ext. — de calorique, propriété qu'ont
les corps d'absorber plus ou moins de calorique, suivant
leur nature, pour que leur température s'élève d'un ou
de plusieurs degrés. — de saturation, propriété qu'a un
corps d'absorber certaines substances sans pouvoir dé-
passer une quantité déterminée.
Il 2" Puissance de faire. Vous remplissez toute la — de
ce cœur, sÉv. 381. Il est visible qu'elles (les passions) ne sont
plus que l'esprit même, et qu'ainsi elles remplissent toute sa
— , pasc. Amour.
Il 3» Qualité de celui qui est en état de faire qqch. II
(l'homme) a en lui la — de connaître la vérité et d'être heu-
reux, pasc. Pens. i, 8. Quand la — de son esprit se hausse A
connaître un pourpoint d'avec un haut-de-chausse, mol. F. sav.
ir, 7. Il Absolt. Qualité de celui qui est en état de bien
faire ce dont on le charge. Ces gens laissent échapper les
plus belles occasions de nous convaincre qu'ils ont de la — et
des lumières, la br. 1. L'expérience lui avait donné de la —
pour la guerre, hamilt. Gram. 92. Donner des preuves de — .
Il ne faut pas juger de la — d'un homme par l'excellence d'un
bon mot, pasc. Espr. géom. \\ Spécialt. \ 1. (T. de droit.)
Avoir — pour tester. | 2. Brevet de —, constatant qu'on est
capable d'être instituteur ou institutrice. | 3. Néolog. Les
capacités, les personnes que leur position , leur éduca-
tion, font présumer capables d'exercer les droits politi-
ques. L'adjonction des capacités (au corps électoral).
*CAPADE [kà-pàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. capado, m. s. proprt,
le contenu d'une cape, § 11. || 1723. savary, Dict. du
comm.]
Il (Technol.) La quantité de laine, de poil, qu'un cha-
pelier bat en une fois avec l'arçon, avant de la feutrer.
CAPARAÇON [kà-pà-rà-son] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. caparazon, m. s. dérivé
de capa, cape, § 13. || 1498. Capparasson, capparesson, dans
godef. Suppl.]
CAPARAÇONNER
— 348 —
CAPITAINE
Il Enveloppe qu'on met sur le poitrail et le dos du che-
val, comme harnacliement d'apparat, ou pour le protéger
contre le froid, les mouches, etc.
CAPARAÇONNER [kii-pà-rà-sù-né] v. tr.
[ktym. Dérivé de caparaçon, § 154. || xyio s. Coursier... bien
caparassonné, D. Florès de Grèce, dans la g.]
Il Revêtir d'un caparaçon.
*CAPARAÇONNIER [ kà-pà-rà-so-nvé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caparaçon, § 115. || Néolog.]
Il Fabricant de caparaçons.
CAPE [kâp'] s. f.
[ÉTYM. Autre forme de chape, empruntée, au sens I, de
l'ital. cappa; au sens II, du provenç. capa, m. s. §§ 11 et
12. En anc. franc, cape ne se trouve que dans les textes
normanno-picards et ne peut être considéré comme l'an-
cêtre du mot actuel. || xv^ s. Ils portent les cappes coupées
En la façon de maintenant, coquillart. Monologue du Puits.
I 1529. Nous eusmes vent contraire et nous fallut mettre à la
cappe, J. et r. parmentier, dans delb. Rec]
I. Il 1" Manteau à capuchon que portaient les hommes
et les femmes. N'avoir que la — et l'épée, ne posséder que
son manteau et son épée, être sans fortune. P. ext. Romans
de — et d'épée, chevaleresques. Fiç/. Ce sont de ces mérites
qui n'ont que la — et l'épée (qui n'ont pas de fond), mol.
Mis. V, 4. I Rire sous — , sous son manteau, à la dérobée.
L'esprit malin riait sous —, la f. Contes, Belphëgor. (F.
chape.) Il P. ext. Capuchon.
Il 2» P. anal. Feuille de tabac roulée qui entoure la
tripe ou corps du cigare.
II. Vieilli. (Marine.) Dans un gros temps, position d'un
navire en travers du vent, sous une petite voilure, les
voiles boursées. Mettre à la — . Voiles de —, basses voiles
dont on se sert en pareil cas.
*CAPÉER [kà-pé-é] et *CAPEYER [kà-pé-yé] v. intr.
[ÉTYiM. Emprunté du provenç. capeiar, m. s. § 11. (F.
cape II.) RAB. IV, 20, emploie acappayer. || 1600. Capeer,
E. BINET, dans GODEF. Suppl. \ 1690. Capeer ou capeyer, fu-
ret.]
Il (Marine.) En parlant d'un navire, tenir la cape.
*CAPELAGE [kap'-làj'; envers, kà-pe-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de capeler, § 78. || 1771. trév.]
Il (Marine.) || 1" Action de capeler.
Il 2" Ensemble de manœuvres propres à être capelées.
CAPELAN [kâp'-lan; en vers, kà-pe-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. capelan, m. s. {cf. chape-
lain), § 11. Pour le sens II, cf. preveire, prêtre, autre nom
provenç. du capelan. || xvi« s. Ainsi tousés qu'un moyne ou
capelan, marot. Rond. 34. | (Au sens II.) rondelet, Hist.
des poiss. p. 163.]
I. Vieilli. Prêtre besogneux.
II. Très petite morue qui se mange fraîche, et qui sert
aussi d'appât pour la pêche de la grande morue. (Qqns
écrivent caplan.)
"CAPELER [kap'-lé ; en vers, kà-pe-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. capeiar, m. s. proprt, re-
couvrir d'un chapeau, § 11. || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Passer sur la tête d'un mât, sur le bout
d'une vergue, etc. — des haubans.
CAPELET [kâp'-lè ; eii vers, kà-pe-lc] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. capelet, m. s. proprt, cha-
pelet, par analogie entre la tumeur et un grain de cha-
pelet, § 11. Il 1690. FURET. Admis acad. 1762.]
Il (Vétérin.) Tumeur à la pointe du jarret du cheval.
CAPELINE [kâp '-lin'; en vers, kà-pe-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. capelina, m. s. dérivé de
capel, chapeau, § 11. || 1377. Armés de jaques, de cotes et
de capelines de fer, dans du c. capellina.]
I. Vieilli. Il lo Armure de tête des fantassins.
Il 2° Chapeau de chasse des femmes.
II. De nos jours. \\ 1° Coiffe de femme qui descend
jusque sur les épaules.
Il 2" P. anal. Bandage en forme de coiffe, pour les plaies
de la tête, les moignons, etc.
CAPENDU [kà-pan-du] s. m.
[ÉTY.M. Origine incertaine. Les formes carpendu, court
pendu, que l'on trouve qqf au xvii«s., paraissent desallé-
rallons. Peut-être nom de lieu, § 36 : Capendu (Aude). ||
1423. Texte normand dans godef. Suppl.]
Il Variété de pomme dite aussi reinette des Belges.
CAPERON. F. capron.
;es,,
il
CAPHARNAÛM [kà-fàr-nà-ùm'] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, §36 : Capharnaum, ville de Judée
oii Jésus entra dans une maison que remplit aussitôt la
foule accourue pour l'entendre. || xvii" s. Au beau sortir
d'un Te Deum, On en met in Capharnaum, Mazarinades, Agréa-
ble et véritable Récit. Admis acad. 1878.]
Il Famil. Chambre, lieu où les choses sont entassées
confusément.
*CAPIE [kà-pi] et "CAPIEUSE [kà-pyeuz'] s. f.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de cap, chef, bout, §§ 116
118. Il 1751. ENCYCL.]
Il (Technol.) Bout du fil, de la soie qu'on dévide, p;
autour de l'écheveau.
*CAPIER [kà-pyé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de capie, § 154. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Attacher avec une capie.
•CAPIEUSE. F. capie.
CAPILLAIRE [kà-pïl'-lèr] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capillaris, m. s. de capillus
cheveu. || xiv» s. ii. de mondeville, dans littré.]
Il 1° Adj. Qui ressemble à un cheveu. Vaisseaux capil-
laires, dans les animaux, dans les végétaux, ramification-
déliées des vaisseaux où circule le sang, la sève. || Tube
—, tube d'un calibre très fin dont on se sert pour cer-
tains thermomètres. || P. ext. Attraction — . (F. capillarité.'
Il 2° S. m. I 1. Fougère à tige et à feuillage défi''
(adiante, cheveu de Vénus) dont on emploie les feuilles si
en infusion, soit en sirop. | 2. Caractère d'imprimerie trc
délié.
CAPILLARITÉ [kà-pïl'-là-ri-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de capillaire, § 255. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il 1° Ténuité analogue à celle d'un cheveu. La — d'ur
tube.
Il 2° Attraction que les tubes capillaires , les espace^
très étroits , exercent sur les liquides qui y pénètreni
quand ces liquides sont de nature à mouiller les parois,
et qui amène l'ascension de ces liquides.
CAPILOTADE [kà-pi-lô-tàd'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. capirotada, proprt, sai
épaisse recouvrant la viande comme une sorte de c'
peron (en espagn. capirote), § 13. || xvi® s. Cabirotade, rac
IV, 59. I 1642. Capilotade, capirotade, oud.]
Il 1» Ragoût fait avec des restes de volaille, de viande
coupés par morceaux. Sauces, ragoûts, cabirotades, Maza-
rinades, Charmants Effets des harric.
Il 2° Fig. Famil. Mettre en — , mettre en pièces. Mena
çant de mettre ses enfants en — , hamilt. Gram. 283.
*CAPION [kà-pyon ; en vers, -pi-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. capioun, m. s. §1]
Il 1690. furet.]
Il (Marine.) L'étrave (— de proue) ou l'étambot (—
poupe).
"CAPISCOL [kà-pïs'-kol] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. capiscol, transcripti
du lat. ecclés. capischolus, m. s. de caput et schola, prop:
chef de l'école, § 11. On dit aussi cabiscol. cotgr. don
capiscos comme ungasconisme au sens de maître d'écoli
Il 1650. MÉN. Orig. Suppr. acad. 1878.]
Il Anciennt. Dialect. (Centre , Midi). Dignitaire d'i
chapitre de chanoines. (F. écolâtre.)
CAPITAINE [kà-pi- tén'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. capitaneus, m. s. decapnt,
tête, chef. A remplacé les mots de formation pop. chatal'
gne, chevetaigne. || xiiic-xivo s. De Calais mestre capitaine,
G. GUiART, Roy. lign. 15231.]
Il 1" Celui <jui commande un corps d'armée. S'il (Alexai
dre) fût demeuré paisible dans la Macédoine, la grandeur d$j
son empire n'aurait pas tenté ses capitaines, uoss. llisl. univ.
m, 5. Anciennt. — général, celui qui commandait en chef.
Il (Périclès) avait gagné neuf batailles, étant — général d'Athé^l
nés, AMYOT, Pe'riclès, 73. || P. ext. Celui qui commande]
des armées. Ce général (Merci), regardé comme un des plni^
grands capitaines, volt. S. de L. XIV, 3. | P. anal. Celui,
qui commande une armée navale. Ruiter, qui... est le plus]
grand — de la mer, sÉv. 274.
Il 2» Spc'cialt. I 1. Celui qui commande une compagnii
dans un régiment. — d'infanterie, de cavalerie. P. ext. —
instructeur, de recrutement, d'habillement, de remonte, etc,
— des gardes, celui qui commandait une compagnie de:
0
CAPITAINERIE
349
CAPITULAIRE
:ardes du roi. | 2. Celui qui commande un navire de
uerre. — de vaisseau, de frégate. — de pavillon, celui qui
ommande le vaisseau qui porte le pavillon d'un officier
général. P. ert. — d'armes, sous-officier des équipages de
igné qui fait la police à bord des vaisseau.K. — de marine,
;hef des soldats gardiens d'un port. — de port, officier
)réposé à la police maritime d'un port. || Celui qui com-
nande un navire de commerce, de transport, etc. — au
ong cours, celui qui est reconnu apte à commander pour
le longs voyages des bâtiments marchands de toute
randeur.
Il 3° P. ext. — des chasses , de la louveterie , officier
hargé de la surintendance des chasses dans une cer-
laine e'tendue de territoire. || — de voleurs, le chef d'une
lande de voleurs.
CAPITAINERIE [kà-pi-tên'-ri ; en l'cr.?, -tè-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de capitaine, § 69. || 1358. Texte dans
lODEF. SiippL]
Il Charge ou étendue du ressort d'un capitaine des
basses.
CAPITAL, ALE [kà-pi-tàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capitalis, m. s. de caput, tête,
hef. {Cf. le mot de formation pop. cheptel.) || xiv" s.
^rime capital, bersuire, dans uttré.]
I. Adj. Il 1" Qui concerne la tête. Taille capitale, impôt
[u'on percevait par tête. Tenaille capitale (qu'on employait
)Our les fractures du crâne), paré, viii, 6. Crime —, accusa-
ion capitale, où il y va de la tête, de la vie. Peine capitale,
a peine de mort.
Il 2° Qui est en tête de qqch. La ville capitale d'un pays,
!t, substantivt, La capitale, la première ville du pays, celle
[ui est le siège du gouvernement. 1| Lettre capitale, qui en
mprimerie se met en tête de l'alinéa, grande lettre im-
)rimée. Substantivt. Due capitale ou une grande capitale,
'etites capitales, petites majuscules qui servent à compo-
;er, en typographie, les mots sur lesquels on veut appeler
l'attention. (F. majuscule.)
Il 3° Qui constitue la tête, la partie vitale, dominante,
ii'une chose. Le point — de l'affaire. La clause capitale d'un
raité. Une distinction capitale. L'œuvre capitale d'un maître.
Je vice — d'un ouvrage. Les plus expérimentés dans les af-
faires font des fautes capitales, Boss. R. d'Angl. Spëcialt.
jThéol.) Les sept péchés capitaux, les péchés par excel-
jlence, les péchés mortels. Absolt. Mentor ajouta qu'il était
j— d'établir des écoles publiques, fén. Tél. 9, et, substantivt.
Le — (le point capital) pour une femme n'est pas d'avoir un
directeur, la br. 3. Le sexe dévot qui, plus adonné à la prière,
fait son — de dire beaucoup, bourd. Priiire, 2. {Syn. essen-
tiel, principal.) Spëcialt. Fortification. La ligne capitale, et,
aljsolt, La capitale d'un bastion, d'une demi-lune, d'une lu-
nette, d'un redan, d'une redoute, la bissectrice de l'angle
saillant formé par ces ouvrages.
IL S. m. Le fonds, l'argent que qqn possède (par op-
position au revenu, qui est l'accessoire). [Cf. principal.)
Dépenser son revenu sans entamer le — . L'impôt sur le — . P.
anal. Le — d'une dette, la somme due. || Spëcialt. L'argent,
l'onsidéré comme instrument de production. Le — et le
travail ne peuvent se passer l'un de l'autre. Mettre des capi-
taux dans une affaire. Le — social d'une compagnie financière,
industrielle. — fixe, ou engagé, valeurs que représentent
les constructions, machines, etc. — de circulation, valeur
que représentent les matières premières, la main-d'œu-
vre, etc. — improductif, qui n'est pas actuellement employé.
*CAPITALEMENT [kà-pi-tâl-man ; en vers, -tà-le-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de capitale et ment, § 724. || xiv^ s. Tels
larrons sont a punir capitalement , bouteill. Somme rur.
1, 35.]
Il Vieilli. D'une manière capitale.
CAPITALISATION [kà-pi-tk-li-zà-syon] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de capitaliser, § 247. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Action de capitaliser.
CAPITALISER [kà-pi-tà-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de capital, § 267. || Ne'oloq. Admis acad.
1878.]
Il Transformer en capital (une valeur), en la réalisant,
ou en en laissant accumuler les revenus. Absolt. Il capi-
talise, il amasse de manière à se faire un capital.
CAPITALISTE [kà-pi-tà-list'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de capital, § 265. || Mot de la fin du xviiie s.
Admis ACAD. 1798.]
Il Celui qui possède des capitaux, et, particulièrement,
celui qui met des capitaux dans des entreprises financiè-
res, industrielles, commerciales, etc. Famil. Un gros —,
qui a des capitaux considérables.
CAPITAN [kà-pi-tan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, capitano, capitaine, appliqué
à un type comique d'origine espagnole, §§ 12 et 13. ||
xvii" s. V. à l'article.]
Il Personnage fanfaron de la vieille comédie. Je ne veux
point ici faire le —, mol. Fâch. i, 6.
CAPITANE [kà-pi-tàn'] adj. et s. f
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. capitana, m. s. § 12. On
trouve capitanesse, capitainesse au xvi" s. et encore dans
RiCHEL. 1680. Il xvii« s. V. à l'article.]
Il Se disait de la galère montée par le capitaine géné-
ral. La galère —, et, ellipt, La capitane. Saint Ignace s'em-
barqua sur la — , BOUHOURS, St Ignace, 2.
CAPITAN-PACHA [kà-pi-tan-pà-chà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. capitan-pascià, m. s. proprt,
capitaine-pacha (F. ces mots), § 12. || Admis acad. 1762.]
Il Amiral, et, p. ext. vaisseau amiral, chez les Turcs.
CAPITATION [kà-pi-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capitatio, m. s. de caput, tête.
il 1587. Texte dans delb. Rec]
Il Impôt personnel, taxe par tête.
*CAPITÉ, ÉE [kà-pi-té] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capitatus, m. s. || Nëolog.]
Il (Botan.) Dont l'extrémité est en forme de tête. Fleurs,
stigmates capités.
CAPITEUX, EUSE [kà-pi-teu, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caput, itis, tête, § 116. L'anc. franc,
a capitous, capiteus (bas lat. capitosus), au sens d'entêté.
(F. GODEF. Suppl.) Il Admis acad. 1740.]
Il Qui porte à la tête. (Se dit en parlant des boissons
spiritueuses.) Un vin — .
CAPITON [kà-pi-ton] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. capitone, m. s. § 12. || 1564.
Capiton de soie, J. Thierry, Die t. franc. -lat.]
Il 1° Bourre qu'on enlève du cocon, après avoir dévidé
la bonne soie.
Il 2° Dans un siège rembourré et piqué, chacune des
divisions formées par la piqûre.
CAPITONNER [kà-pi-tô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de capiton, § 154. Capitonner, employé
par RAB. (m, 17), au sens de se couvrir la tête, est un
mot différent, dérivé du lat. caput, itis, tête. || Néolog.
Admis ACAD. 1878.]
Il Rembourrer (un siège) en piquant d'espace en espace
la partie rembourrée.
CAPITOUL [kà-pi-toul] s. m.
[ÉTYM. Emprunté duprovenç. mod. capitoul, m. .y. § 11 :
le provenç. capitoul, bas lat. capitulum, signifie proprt cha-
pitre, assemblée délibérante ; les magistrats municipaux
de Toulouse étaient appelés los senhors de capitoul, d'oii,
par abus de langage, les seigneurs capitouls. {Cf. camarade,
proprt, chambrée.) || 1611. cotgr.]
Il Anciennt. Chacun des premiers magistrats munici-
paux de Toulouse.
CAPITOULAT [kà-pi-tou-là] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de capitoul, § 254. || 1567. Dignitez muni-
cipales, comme de capitolat, G. de la Perrière, dans delb.
Rec. Admis ag.\d. 1762.]
Il Charge de capitoul. Un ouvrage d'éclat Anoblit bien au-
tant que le —, piron, Me'trom. v, 4.
CAPITULAIRE [kà-pi-tu-lèr] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. capitularis, m. s. de capitulum,
chapitre. || xiii" s. Collations capituleres, dans godf.f. Suppl.]
Il 1» Divisé par chapitres. Spëcialt. S. m. Règlement
promulgué par les rois francs des deux premières races.
Les capitulalres de Charlemagne. On voit dans ses capitulaires
la source pure et sacrée d'où il tira ses richesses, montesq.
Espr. des lois, xxxi, 18.
Il 2" Relatif à un des chapitres d'un livre. Spëcialt. Lettre
— , et, s. f. —, majuscule le plus souvent ornée, enlumi-
née, qui commençait chaque chapitre.
Il 3" Relatif aux assemblées d'un chapitre ecclésiasti-
que. Salle —, oil se réunit le chapitre. Acte —, fait en réu-
nion du chapitre.
CAPITULAIREMENT
— 330
CAPOTER
CAPITULAIREMENT [kà-pi-lu-lèr-man ; en vers, -1è-
re-...] adv.
[ÉTVM. Composé de capitulaire et ment, § 724. || xme s.
Capitulerement, dans godef. SuppL]
Il En chapitre (ecclésiastique). Décision prise — .
CAPITULANT [kà-pi-tu-lan] adj. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. capitulans, de capitulum,
chapitre. || 1549. r. est.]
Il Qui a voix dans un chapitre. Les chanoines capitulants,
et, substantivt, Les capitulants.
CAPITULATION [kà-pi-tu-là-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de capituler, § 249. || xv^-xyi^ s. j. d'au-
THON, dans godef. SuppL]
Il 1° Anciennt. Convention. — impériale, acte énumé-
)'ant les lois et les privilèges des États de l'empire ger-
manique. — suisse, convention qui réglait les privilèges
et les devoirs des Suisses au service des rois de France.
Il 2° Action de capituler. La guerre se termina par une —
honteuse. || Convention réglant les conditions auxquelles
se rend une place de guerre, un corps d'armée. Violer les
termes de la — . || Fig. — de conscience, accommodement
qu'accepte la conscience.
CAPITULE [kà-pi-tul] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capitulum, proprt, petite tête,
chapitre. || (Au sens 1".) Admis acad. 1762. | (Au sens 2°.)
1771. TRÉV.]
Il lo (Liturgie cathol.) Court passage de l'Écriture se
rapportant à l'office du jour, qu'on récite après les psau-
mes, les principales heures du bréviaire.
Il 2» (Botan.) Inflorescence en forme de tête, d'épi.
CAPITULER [kà-pi-tu-lé] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. capitulare, m. s. de capi-
tulum, article, clause. {Cf. chapitrer.) || xiv^ s. En figure et
en capitulant grossement, oresme, Èth. il, 9.]
Il l" Vieilli. Convenir des articles d'un traité. L'accom-
plissement et exécution de ce qui aura été traité et capitulé,
SULLY, Œcon. roy. oct. 1607.
Il 2° Spécialt. Traiter avec l'ennemi des conditions de
la reddition d'une place, d'un corps d'armée. | Fig. Ville
qui capitule est rendue, celui qui en est à discuter les con-
ditions est bien près de les accepter. || P. ext. Se rendre
aux conditions qu'impose l'ennemi. || Fig. — avec sa
conscience, lui faire accepter des accommodements.
CAPLAN [kâp'-lan]. V. capelan.
*GAPNOMANCIE [kâp'-nô-man-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xairvofiavTeia, m. s. de xa-
Tcvôç, fumée, et [xavcsîa, divination. || xvi" s. Capnomantie,
RAB. m, 25. Suppr. acad. 1878.]
Il (T. d'antiq.) Pi'ésage tiré de la direction de la fumée
d'un sacrifice.
1. CAPON [kà-pon] s. m.
[ÉTYM. Autre forme de chapon, née dans les collèges,
sous l'influence du lat. capo, chapon. || 1690. furet.]
1. S. m. Il 1° Anciennt. Flagorneur.
Il 2° Poltron. Spécialt. Collégien qui, de peur d'être
puni, dénonce un camarade.
Il 3° Celui qui, dans une maison de jeu, prête de l'ar-
gent aux joueurs à des conditions onéreuses.
Il» Vieilli. Adjectivt. Charge caponne, dont on n'avait
que le titre. Dne charge caponne du général des carabins,
ST-siM. I, 328. Qef caponne, portée par les gentilshommes
de la chambre non en exercice.
2. CAPON [kà-pon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. capon, m. s. de cap, tête,
§ 11. Il 1677. DASSiÉ, Archit. navale, dans delb. Rec]
Il (Marine.) Fort palan muni d'un crochet de fer pour
saisir l'ancre et la hisser.
1. CAPONNER [kà-pô-né] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de capon 1, § 154. || 1701. furet.]
Il 1° V. Ir. Flagorner.
Il 2° V. intr. Se conduire en poltron. Spécialt. (T. de
collège.) Dénoncer un camarade de peur d'être puni.
2. CAPONNER [kà-po-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de capon 2, § 154. || xvi" s. Caponner ses
anchres, Entrée de Henri II à Rouen, dans godef. SuppL]
Il (Marine.) Hisser (l'ancre) sous le bossoir au moyen
du palan dit capon.
CAPONNIÈRE [kà-p5-nvèr] s. f.
[ÉTY.M . Emprunté de l'ital . capponiera, m. s. § 12. |j 1680.
RICUEL.]
sar
1
>u^H
se^H
réH
Il Galerie construite dans un fossé de fortification sei
au-dessous de la ligne de tir, pour communiquer d'à
ouvrage à un autre, et défendre le passage du fossé
CAPORAL [kà-p6-ràl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caporale, m. s. § 12. d'aW
emploie la forme corporal, considérée par u. est. ( V. c
dessous) comme antérieure à la forme caporal, emprut
tée de l'ital., mais qui n'est en réalité qu'une corruptl"
de celle-ci. || xvi'' s. Mon petit bedon, mon caporal Xem
nés, RAB. IV, 64. La place de ce « corporal », qui estoit
du pays, fut baillée à cet estranger « caporal », il. EST. Noi
Lang. franc, italian. i, 291.]
Il 1° Soldat qui a le grade le moins élevé, dans l'Ii
fanterie. Le sergent est immédiatement au-dessus du — ,
petit — , titre familier donné à Napoléon I^r par ses i
dats. Fig. Faire venir quatre hommes et un — , employeiB
force (parce qu'il vient ordinairement du poste voisS
quatre hommes commandés par un caporal, quand on v
chercher la garde). Du tabac de — , et, ellipt, Du —, tî
bac à fumer, de la régie française, ainsi nommé sar
doute parce qu'il est supérieur au tabac du soldat ou
de cantine.
Il 2° En Corse, chef populaire de certaines commui
qui s'étaient affranchies et dont le titre s'était consel
chez leurs descendants. Quelques communes, s'étant rô'
tées contre la tyrannie des seigneurs montagnards, se choisira
des chefs qu'elles nommèrent caporaux, Mérimée, Colomhl
*CAPORALISME [kk-p6-rà-lïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caporal, § 265. jj Néolog.]
Il Régime politique où les militaires ont la principal
influence.
1. CAPOT [kà-pô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cape, § 136. || 1611. cotgr.]
Il 1° Vieilli. Sorte de manteau à capuchon. (Cf.
pote.) Il Spécialt. Manteau qui faisait partie du costi
de cérémonie des chevaliers du Saint-Esprit.
Il 2" (Marine.) Dans certains navires marchands, ti
bour couvert qui abrite l'entrée de l'escalier d'arrièn
correspond au dôme sur les grands bâtiments.
Il 3" Couche destinée à hâter la végétation de certaioal
plantes par une chaleur artificielle.
2. * CAPOT [kà-pô] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de capoter, § 52. || 1771. trév.]
Il (Marine.) Faire —, en parlant d'une embarcation, d'u
bâtiment, être renversé sur la tête, sens dessus dessou
{Syn, capoter.)
3. CAPOT [kà-pô] s. m.
[ÉTYM. Peut-être extension analogique de faire capot
terme de marine. {V. capot 2.) || 1642. oud.]
Il Coup du jeu de piquet où l'un des joueurs ne lais<
pas faire à l'autre une seule levée. Faire un — . Faire pic
repic et — . || Adjectivt, invar. Être — , faire qqn — , ne pa
faire, ne pas laisser faire une levée. Et par un six de cœu
je me suis vu — , MOL. Fâch. ii, 2. Fig. Vous allez faire pic
repic et — (subjuguer entièrement) tout ce qu'il y a dega
tant dans Paris, mol. Préc. rid. se. 9.
*CAPOTAGE [kà-pô-tàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de cap, avant d'un navire marquant si
direction. §§ 63 et 78. || 1751. encycl.]
Il Vieilli. Observation que le pilote fait du chemin suiv
par le navire, afin de le diriger.
1. CAPOTE [kk-pof] s. f
[ÉTYM. Dérivé de capot 1, § 37. {Cf. capot 1.) || Adnu
ACAD. 1740.]
1. Il 1" Grand manteau à capuchon.
Il 2» P. anal. Longue redingote pour les hommes, r
particulièrement pour les soldats.
H. Chapeau de femme ou de fillette, en étoffe plissi'
ou piquée. || P. ext. \ 1. Bandage matelassé dont on ri
couvre la tête du cheval dans certaines opérations. | 2
Couverture en cuir du dessus d'un cabriolet, d'une calé
che,qui se relève ou s'abaisse au moyen d'un ressort.
2. *CAPOTE [kà-pôf] s. f
[ÉTYM. Dérivé de capot 3, § 37. || Admis acad. 1740;
suppr. 1878.]
Il Coup par lequel un joueur fait son adversaire capot,|
au jeu de piquet. Faire une — .
*CAPOTER [kà-pô-té] v. intr.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de cap, avant du navire, §§ 63
et 154. {Cf. chavirer, qui est pour cap virer.) || Néolog '
CAPOULIÈRE
— 331 —
CAPTER
, i.Miu-ine.) Élre renversé sens dessus dessous. La cha-
ipe capota.
'CAPOULIÈRE [kà-pou-lyèr] s. f.
ÉTi-M. Emprunté du provenç. mod. capouliero, m. s.
jprt, qui est à la tête, § 11. || 1795. encycl. métii.]
[^■■che.) Filet en nappe placé à la tète d'une bour-
;iir pour empêcher le poisson de s'échapper.
'CAPPE. V. cape.
CAPRE [liàpr'] s. m.
ÉTYM. Emprunté du holland. kaaper, m. s. § 10. || 1690.
RET.]
I Vieilli. Corsaire. || Spécialt. — à la part, marin qui
mbarque sans solde, à condition d'avoir part aux prises.
SÂPRE [kapr'j s. f.
KTYM. Emprunté de l'ital. cappero (lat. capparis, grec
--yipi<;),7n. s. § 12. Il 1491. Caspre, dans Dibl. £c. des
S 1857, p. 90.]
iiton floral du câprier, que l'on confit dans du vi-
Li !■ pour servir de condiment. Sauce blanche aux câpres.
j '. (inal. Câpres capucines, boutons floraux de la capu-
.,iu préparés de la même manière.
J2APRICANT, *CAPRICANTE et, vieilli, *CAPRI-
: NT, ANTE [kà-pri-kan, -kânt' ; -zan, -zânt'] adj.
M. Dérivé du lat. capra, chèvre, animal qui va par
S§ 47 et 267. || xyii" s. V. à l'article. Admis acad.
s formes : caprizant (1762), caprisant (1798), caprioant
ijiii va par saccades. (Le pouls) duriuscule... et même
1 peu caprisant, mol. Mal. im. ii, 6.
hAPRICE [kà-prïs'] s. m.
JÉTYM. Emprunté de l'ital. capriccio, m. s. de capra, chè-
" :. § 12. Il xvi" s. Je m'esbahi quel capricce a pris..., H. est.
.ur. Lançj. franc, italian. i, 50.]
Volonté soudaine, changeante, non justifiée. Un jeune
lame, toujours bouillant dans ses caprices, boil. Art p. 3.
1|— est dans les femmes tout proche de la beauté, pour être
i. contrepoison, la br. 3. Faire qqch par — . P. ext. Lesca-
l];es de la mode, de la fortune. Le — de notre humeur esten-
(je plus bizarre que celui de la fortune, la kocuef. Max. 45.
lu n'a pas abandonné ses élus au — et au hasard, pasc. Prov.
'\ I Spécialt. Amour soudain et passager. Avoir un — pour
i;i. Inspirer un — à qqn. || Fig. \ 1. (Musique.) Nom donné
ijcertaines compositions musicales de fantaisie. | 2.
l'ichnol.) Filon de mine dont la direction est irrégulière.
'capricieusement [kà-pri-syeuz'-man ; en vers, -si-
'7.e-...] adv.
ÉTYM. Composé de capricieuse et ment, § 724. || 1640.
a. capricciosamente.]
D'une manière capricieuse.
CAPRICIEUX, EUSE [kà-pri-syeii, -syèuz' ; en vers,
I adJ-
ÉTYM. Emprunté de l'ital. capriccioso, m. s. § 12. ||xvie s.
rloix, VI, 2.]
Qui agit par caprice. Une personne capricieuse, n y a
Etats où les lois ne sont rien, ou ne sont qu'une volonté
irioieuse et transitoire du souverain, montesq. Espr. des
s, XXVI, 2. I Substantivt. Je ne puis héberger cette capri-
iise, LA F. Fab. vu, 12. || Fig. P. ext. Des rimes dispo-
s d'une manière capricieuse. Les flots — .
::apRICORNE [kà-pri-kèrn'] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. capricornus, m. s. \\ xm^ s.
^BRANT DE SIENNE, daUS LITTRÉ.]
1 1" Constellation figurée par un bouc, occupant la par-
du zodiaque où entre le soleil au solstice d'hiver, et
il semble traverser du 20 décembre au 20 janvier. Tro-
ue du Capricorne, cercle parallèle à l'équateur que le
eil semble décrire à l'époque du solstice d'hiver, par le
nt qui en est le plus éloigné au sud.
2» Insecte coléoptère, à longues antennes articulées,
courbées comme des cornes.
2ÂPRIER [ka-pri-yé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de câpre, § 115. || xyi" s. Lescappriers ont
Dois dur, DU pinet, dans delb. Rec.]
; Arbrisseau cultivé dans le Midi, dont les jeunes bou-
ts (câpres), confits dans du vinaigre, servent de condi-
;nt.
CAPRIFICATION [kà-pri-fi-kà-syon ; en vers, -si-on]
ÉTYM. Dérivé du lat. caprificus, figuier sauvage, § 247.
730. SAYARY, Dict. du comm. Suppl.]
Il Procédé par lequel on croyait hâter la maturité des
figues, en mettant des figues sauvages sur les fruits des
figuiers cultivés.
•CAPRIFIGUIER [kà-pri-fi-ghyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caprificus, m. s. § 115. Le c est
rendu par g sous l'influence de figuier, rab. a francisé le
mot lat. en caprifice. || 1791. encycl. méth.]
Il Figuier sauvage.
*CAPRIN, INE [kà-prin, -prin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caprinus, m. s. de capra, chèvre.
Il xiv« s. Et est ainsi appelée ceste manière d'escripre trage-
dique, c'est a dire caprine, evrart de conty, dans gouef.]
Il Relatif à la chèvre. L'espèce, la race caprine.
*CAPRIOLE. V. cabriole.
"CAPRIOLER. F. cabrioler.
"CAPRISANT. F. capricant.
CAPRON [kà-pron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de câpre, à cause de la saveur piquante
des caprons, § 104. Qqns écrivent, moins bien, caperon. |1
1642. oud. Admis acad. 1762.]
Il Sorte de grosse fraise.
■"CAPRONNIER [kà-prô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de capron, § 115. || 1796. Fraisier capero-
nier, encycl. méth.]
Il Fraisier qui produit la fraise dite capron.
•CAPSELLE [kap'-sèl] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capsella, coffret, à cause de la
forme en bourse de la capselle. || Néolog.]
Il (Botan.) Espèce dethlaspi dont une variété commune
est dite bourse-de-pasteur.
CAPSULAIRE [kâp'-su-lèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de capsule, § 248. || 1690. furet. Admis
acad. 1762.]
Il Qui forme capsule. (Botan.) Fruit —, fruit sec qui
s'ouvre de lui-môme à sa maturité. (Zoologie.) Ligament
—, qui enveloppe certaines articulations, comme celles
de l'épaule, de la hanche, du genou.
CAPSULE [kâp'-sul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capsula, petite boîte, de capsa,
boîte. Il xvie s. Le cueur dedans sa capsule, rab. iv, 27. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il 1° (Botan.) Fruit sec, à une ou plusieurs loges.
Il 2» (Zoologie.) Enveloppe ligamenteuse de certaines
articulations, de certains organes. — articulaire, cristal-
line, etc.
Il 3° Enveloppe soluble, sans saveur, dans laquelle on
enferme certains médicaments pour en masquer le goût.
Il 4» Vaisseau en forme de calotte, dont on se sert pour
faire évaporer les liquides.
Il 5° Alvéole de cuivre, contenant une matière fulmi-
nante, qui sert à communiquer le feu à la charge dans les
armes à percussion.
Il 6° Calotte d'étain dont on enveloppe le bouchon, le
goulot des flacons, des bouteilles de liqueurs, etc.
■•CAPSULERIE [kap'-sùl-ri ; en vers, -su-le-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de capsule, § 69. || Néolog.]
Il Lieu où l'on fabrique des capsules pour les armes à
percussion.
•CAPTAGE [kâp'-tàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de capter, § 78. 1| Néolog.]
Il Action de capter (une source).
CAPTATEUR , *CAPTATRICE [kap'-tà-téur, -tris'] s.
m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. captator, trix, m. s. \\ 1610.
Captateurs du vent populaire, F. de rémond, dans delb. Rec.
Admis acad. 1798.]
Il Celui, celle qui use de captation.
CAPTATION [kâp'-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. captatio, m. s. \\ 1520. Capta-
tion de benivolence, fabri, dans delb. Rec. Admis acad.
1798.]
Il Emploi de manœuvres artificieuses pour obtenir une
donation, un legs, etc. — de testament.
CAPTATOIRE [kâp'-tà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de capter, § 249. || Admis acad. 1835.]
Il Relatif à la captation. Manœuvre — .
CAPTER [kap'-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. captare, m. s. de capere, saisir.
Il xv*^ s. Capter la benevolence, juv. des ursins , Chron.
ann. 1388.]
CAPTIEUSEMENT
Il 1° Gagner d'une manière insinuante. — les suffrages,
la bienveillance d'une assemblée. || Spécialt. Obtenir par
des manœuvres artificieuses (une donation, un legs, etc.).
Il 2° Saisir le filon liquide d'une source où il émerge,
pour prévenir les infiltrations, les altérations, etc.
CAPTIEUSEMENT [kâp'-syeiiz'-man ; en vers, -si-eu-
se-...] adv.
[ÉTYM. Composé de captieuse et ment, § 724. || xiV s.
Captieusement et malicieusement respondirent , Chron. de
Flandre, dans delb. Rec]
Il D'une manière captieuse.
CAPTIEUX, EUSE [kâp'-syeû, -syeuz' ; en vers, -si-...]
adj.
[étym. Emprunté du lat. captiosus, m. s. || xv^ s. Condi-
tions... bien captieuses, juv. des uhsins, dans dociîez, Dict.]
Il Qui contient des raisons spécieuses propres à sur-
prendre et à tromper l'esprit. Des raisonnements — . Des
oracles ambigus et — , BOSS. Le Tellier. User de mots équi-
voques et —, sans les expliquer, pasc. Prov. 1. Une curiosité
captieuse et maligne, bourd. Relie/, chrét. préamb.
CAPTIF, IVE [kâp'-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. captivus, m. s. [Cf. chétif, mot
de formation pop.) || xvi" s. D'un joug captif domte les plus
puissans, J. DU bellay, Olive, 13.]
il Tombé au pouvoir de qqn qui le prive de sa liberté.
Le roi mené — à Babylone avec... la meilleure partie du peuple,
BOSS. Hist. univ. i, 7. Rompez vos fers. Tribus captives, rac.
Esth. III, 9. Rendre, par un décret public, à la Grèce si long-
temps captive la liberté, BOSS. llist. univ. m, 6. Racheter
les chrétiens captifs (des infidèles). Poét. Le Rhin — sous
nos lois,j30SS. Condé. \\ Substantivt. II... tirera les captifs
de leur prison, boss. Hist. univ. ii, 4. La guerre dans Lesbos
me fit votre captive, rac. Iph. m, 4. || P. ext. Dn oiseau — .
Néolog. Un ballon — , qui, retenu par un câble, ne peut
s'élever au delà d'une certaine hauteur. || Fig. Dans son
génie étroit il est toujours — , boil. Art p. 1. L'âme devenue
captive du plaisir, boss. La Vall. Je retiens ma foi captive
dans l'esclavage du péché, bourd. Relig. chrét. 1. Il la tient
(l'âme) captive. Nous attachant à des récits, la f. Fab. vu,
Dédie, à M'»<: de Montespan. Tiens ta langue captive, corn.
Cinna, v, 1, || Substantivt. Aux fers de ses captifs (des cap-
tifs de l'amour), rac. Phèd. ii, 2.
CAPTIVER [kâp'-ti-vé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. captivare, m. s. || xv« s. L'or-
gueil de l'entendement qui ne se veut soumettre ou captiver,
GERSON, dans dochez, Dict.]
Il 1° Vieilli. Au propre. Retenir captif, n captivait sa
femme cependant, la F. Contes, On ne s'avise Jam. de tout.
I Fig. Son amour... Captive ma personne au défaut de mon cœur,
RAC. Alex, m, 1.
Il 2° Fig. Retenir dans la dépendance. — les cœurs. La
beauté qui le captive. — et le peuple et l'armée, volt. Sëmir.
II, 4. Son éloquence a captivé l'auditoire. L'heureux secret de
— les sens, corn. Sertor. ii, 1. Arrêter le torrent de l'incer-
titude et — les conjectures, pasc. Epict. et Mont. Soumettre
notre raison en la captivant sous le joug de la foi, bourd.
Relig. chrét. préamb. || Vieilli. Se — , se soumettre. Cet
amant... qui se captive sous ses lois, corn. Psyché, iv, 1.
Tu disais en ton cœur rebelle : Je ne puis me — , boss. A. de
Gonz.
CAPTIVITÉ [kâp'-ti-vi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. captivitas, m. s. A remplacé
Fane, franc, chetivité, dérivé de chétif. || 1464. La captivité
où il est, dans Bibl. Éc. des Chartes, 1854, p. 267.]
Il Condition de celui qui est captif. Être dans la — . Te-
nir qqn en — . Ellipt. La — d'Egypte, de Babylone, la capti-
vité des Hébreux en Egypte, à Babylone. || Fig. L'âme
menée de — en — , captive d'elle-même, captive de son corps,
ijoss. La Vall. Elle se pense belle, et cette vanité L'assure
imprudemment de ma — , CORN. Veuve, ii, 6.
CAPTURE [kâp'-tûr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. captura, ?n. 5. || 1406. La capture
est de bonne guerre, dans delb. Rec]
Il 1» Action de capturer. La — d'un navire. La — de mar-
chandises de contrebande. La — d'un criminel. Une — heu-
reuse.
Il 2'» Ce qu'on a capturé. Os partagent leur — . {Syn.
prise.)
CAPTURER [kiïp'-tu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de capture, § 154. || xyie s. Sa partie... l'eust
332 - CAPUCINIERE j
Chron. bordel, dans delb. Rec. Admis Ar '
ait capturer
1798.]
Il Parvenir à s'emparer d'une personne, d'une chi
— un navire. — un criminel dangereux.
CAPUCE [kà-pûs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cappuccio, m. s. de cai
chape, § 12. || 1694. th. corn. Admis acad. 1762.]
Il Capuchon en pointe des capucins.
•CAPUCHE [kà-pûch'] s. f.
[ÉTYM. Mot tiré de capuchon, § 37. || Néolog.]
Il Coiffe de femme, en forme de capuchon.
CAPUCHON [kà-pu-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'ital. cappuccio, m. s. §§ 12 et 1'
1549. R. EST.]
Il ±0 Partie d'un manteau, d'un froc, etc., en form
bonnet très ample, qui se rabat sur la tête ou se rej
en arrière. Baisser son — , le rabattre sursalôte. Lever
— , le rejeter en arrière.
Il 2o P. ext. Ce qui rappelle la forme d'un capucl
I 1. Espèce de coiffe en toile goudronnée qu'on mef
le bout des haubans ou autres gros cordages à demc
pour les abriter contre l'eau. | 2. Sorte de couvercli'
surmonte le tuyau d'une locomotive. | 3. Calice, cor
de certaines plantes (aconit, ancolie, etc.).
CAPUCHONNÉ, ÉE [kà-pu-chô-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de capuchon, § 118. || 1771. trév. Ad
acad. 1835.]
Il (Botan.) En forme de capuchon. Feuilles capuchonn
*CAPUCHONNER [kà-pu-chô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de capuchon, § 154. || xvic-xvii<= s. 1
l'article.]
Il 1° Vieilli. Couvrir d'un capuchon. [Syn. encapucl
ner.) Les hurlements des fols capuchonnés, d'aub. Trag. ci
delb. Mater.
Il 2" Néolog. (Technol.) Couvrir d'un couvercle en
puchon. — le tuyau d'une locomotive, rabattre le couve
qui le surmonte pour diminuer le tirage ou arrêl
fumée.
CAPUCIN, INE [kà-pu-sin, -sin'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cappuccino, m. s. proprt,
porte le cappuccio (F. capuce), § 12. On dit souvent c
chin au xvi« s., reproduisant ainsi la prononciation
tienne du ce. {Cf. capuchon.) Hxvi" s. Capussin, rab. ni,^
Il Religieux , religieuse d'un des ordres franci»
Famil. Il a une barbe de — , une longue barbe. Fig.
de — , salade à longues feuilles, en forme de barbe.
Des capucins de carte, cartes pliées de manière à poi
se tenir debout, et dressées les unes derrière les al
comme une procession de moines, que les enfants s'I
sent à faire tomber à la file en poussant la dernière'
celles qui précèdent. Tomber comme des capucins de ca
les uns sur les autres.
CAPUCINADE [kà-pu-ci-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de capucin, § 120. || xviii'' s. J.-J. ROi
Confess. 2. Admis acad. 1798.]
Il Famil. Discours, acte digne d'un capucin. Dire, f
des capucinades. (Se dit en mauvaise part.)
CAPUCINE [kà-pu-sin'J s. f.
[ÉTYM. Dérivé de capuce, § 100 : la plante est ainsi i
parce que sa fleur a un prolongement en forine de
puce. Il (Au sens !<>.) 1694. tournef. Èlém. de bol
1,341.]
Il 1° Plante grimpante dont la fleur est d'un jiv
orangé, et qui présente à son extrémité inférieure un i
longement en forme de capuchon. Câpres de capuci;
boutons floraux de cette plante confits dans le vinaii
( F. câpre.)
Il 2" Fig. (Technol.) | 1. Pièce courbe de bois on
fer qui sert à lier l'éperon d'un navire à l'étrave, o
consolider la liaison des parois du navire avec les ba
I 2. Pièce courbe de fer, de cuivre, qui relie au bois (i
l'usil le bas (première — ), le milieu (deuxième— ou gr»
dière) et le haut (troisième — ou embouchoir) du can
Fig. Famil. Être enfoncé jusqu'à la première — , aussi
(jne possible. | 3. Petit entablement formé d'un larrnle
d'un talon. | 4. Petite écuelle de terre à queue.
CAPUCINIERE [kà-pu-si-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de capucin, § 115. || Admis acad. ITSI
Il Famil. Maison de capucins, et, fig. maison où li
est très dévot. (Se dit en mauvaise part.)
vei
%
CAPULET
353
CARABINADE
CAPULET [kà-pu-lc] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du gascon capulet, m. s. diminutif de
pe, § 11. Il Neolog. Admis acad. 1878.]
Il Dialcct. (Pyrénées). Sorte de capuclion de femme.
CAQUAGE [kà-kàj'] s. m.
:\M. Dérivé de caquer, § 78. || 1730. savary, Dict. du
. Siippl. Admis acad. 1762.]
j^ ^Technol.) Action de mettre en caque, en tonneau,
!s harengs, du salpêtre, de la poudre, du suif, etc.
CAQUE [kâk'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de caquer, § 52. || xivc s. Un tonnel
caqueharenc, dans du C. caquus. Ung quaque a hareng,
d'arras, Mclusine, dans godef. SuppL]
Il lo Barrique oh l'on empile les harengs salés. Fig.
imil. Serrés comme des harengs en — .La — sent toujours
hareng, on garde toujours qqch de ceux parmi lesquels
I a vécu.
II 2" P. ext. I 1. Baril oii l'on met le salpêtre, la pou-
e. I 2. Tonneau de bois qui reçoit le suif fondu pour
ouler la chandelle. Raclure de — . (F. boulée.) | 3. P. ext.
)urneau cylindrique des ciriers, en forme de barrique.
CAQUER [kà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du flam. kaaken, m. s. proprt, dé-
luiller des mâchoires (kaak), § 10. || xivc s. Harenc qua-
é, Ménugier, ii, 134. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) || 1" Préparer (les harengs) pourles mettre
i caque, les dépouiller et les saler.
Il 2° P. ext. Mettre en caque, empiler (les harengs pré-
rés) dans des tonneaux appelés caques. || P. anal. \ 1.
ettre en baril (la poudre, le salpêtre). \ 2. Mettre en ton-
!au (le suif fondu).
"CAQUEROLLE. V. casserole.
*CAQUE-SANGUE [kâk'-sâng' ; en vers, kà-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caca-sangue, m. s. de cacare,
ii(M", et sangue, sang, § 12. On trouve fréquemment au
1'' s. cagasangue, cague-sangue, d'après une forme ital.
alect. cagasangue. Il xvi"^ s. Caquesangue, RAB. Il, prol.]
Il Vieilli. Dysenterie.
CAQUET [kà-kè] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de caqueter, § 52. |j xv^ s. Sans faire
us long quaquet, Repues franches, Tripes.]
Il 1» Gloussement particulier de la poule lorsqu'elle
, pondre.
Il 2° Fig. Bavardage indiscret. Tu m'étourdis de ton —,
ih. Princ. d'Èl. interm. 3. Fig. Avoir du — . Rabattre le
de qqn, lui faire baisser le ton. Un lion en passant rabat-
. leur —, LA F. Fab. m, 10. P. ext. Famil. — bon bec,
)m donné à la pie. — bon bec alors de jaser au plus dru,
. F. Fab. XII, 11. Fig. — bon bec, personne bavarde et
discrète. || A tous les sots caquets n'ayons donc nul égard,
DL. Tart. I, 1. Une petite ville d'où l'on a banni les caquets,
i BR. 5. Faire taire les caquets. | Loc. prov. Les caquets de
ccouchée, bavardage des femmes visitant une nouvelle
;couchée. {Sy7i. babil.)
CAQUETAGE [kak'-taj' ; en vers, kà-ke-...] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de caqueter, § 78. || 1556. Lisez, lecteurs,
caquetage, dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
Il Action de caqueter.
CAQUETE. F. caquette.
CAQUETER [kak'-té ; en vers, kà-ke-té] v. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || xv^ s. Tu yras, n'en caquettes
us, GREBAN, Pusslon, 7454.]
Il 1° En parlant de la poule, glousser au moment de
)ndre.
Il 2" Bavarder d'une manière indiscrète. Gens... qui, ca-
letants au plus dru. Parlent de tout, et n'ont rien vu, la f. Fab.
, 7. n caquette comme une accouchée, SÉv. 771.
CAQUETERIE [kà-kêt'-ri ; en vers, -kè-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de caqueter, § 69. || 1418. Paroles, quaque-
ries, noises, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Entrelien qui ne se compose que de caquets. C'étaient
queteries interminables.
CAQUETEUR, EUSE [kak'-teur, -téuz' ; en vers, kà-
i-...] s. m. et/".
[ÉTYM. Dérivé de caqueter, § 112. || 1530. Cacqueteur,
iLSGR. dans godef. Suppl.]
il Celui, celle qui a la manie de caqueter.
'CAQUETOIR [kâk'-twàr; en vers, kà-ke-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caqueter, § 113. scarr. écrit caquetoi.
y. boutoi.) Il XVII6 s. SCARR. Virg. trav. 4.]
DICT. FRANC.
Il Famil. Lieu où l'on caquette.
*CAQUETOIRE [kâk'-twar; en vers, kà-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de caqueter, § 113. || (Au sens !<>.) xvi* s.
Cacquetoire, il. EST. Apol. pour lier, i, 122.]
Il 1» Vieilli. Chaise à dossier élevé, en usage au xvii« s.
{Cf. causeuse.)
Il 2° Bàton qui traverse les mancherons de la charrue,
et sur lequel le laboureur s'appuie pour se reposer, pour
causer.
•CAQUETTE [kà-kef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de caque, §33. acad. écrit caqueté. || Admis
ACAD. 1762.]
Il Baquet oîi les marchandes de poisson gardent dans
l'eau le poisson vivant.
CAQUEUR, EUSE [kà-keur, -keuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de caquer, § 112. || 1723. savary, Dict.
du comm. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) || 1» Celui, celle qui prépare les harengs
pour les mettre en caque.
Il 2° Couteau avec lequel on enlève les ouïes et les en-
trailles des harengs avant de les saler et de les mettre
en caque.
*CAQUEUX, EUSE [kà-keu, -keuz']. F. cagou.
CAR [kàr] conj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. quare, pour cette raison, de-
venu quar, § 291, car, § 392. L'a lat. n'est pas devenu e
parce que quare n'a été employé que comme mot procli-
tique. Considéré comme vieilli au xvii^ s. par les puristes.]
Il Conjonction qui unit à une proposition une proposi-
tion suivante qui donne la raison de ce qu'affirme la
première. Je ne reviens pas, — je n'ai pas été ; Je ne vais pas
aussi, — je suis arrêté, mol. Dep. am. i, 4. || Substantivt.
Quelle persécution le — n'a-t-il pas essuyée? LA br. 14. Fig.
Les — , les raisons données pour expliquer les choses.
Les si, les — ... sont la porte Par où la noise entra dans l'uni-
vers, LA F. Contes, Belphëgor.
*CARABA [kà-rà-bà] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1759. savary, Dict. du
comm.]
Il Huile caustique qu'on tire delà noix d'acajou.
*CARABAS [kà-rà-ba] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : le marquis de Carabas, per-
sonnage d'un conte de en. perrault, 4.]
Il (xviiio s.) Lourde voiture qui desservait les environs
de Paris.
1. *CARABE [kà-ràb'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. caraba, m. s. (bas lat.
carabus, canot), § 13. {Cf. caravelle.) || 1611. cotgr.]
Il 1° Vieilli. Nacelle en osier recouverte de peaux.
il 2" Sorte de chaise à porteur.
2. *CARABE [kà-ràb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. carabus, proprt, crabe. || 1790.
ENCYCL. MÉTH.]
Il Insecte carnassier formant un genre de l'ordre des
Coléoptères, et dont qqs espèces (appine, brachine) lan-
cent une liqueur fétide. (F. bombardier, canonnier.)
CARABE [kà-rà-bé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du portug. carabe , m. s. qui est
l'arabe kahrabâ, proprt, tire-paille, § 22. || xvi" s. Carabe,
0. de serres, viii, 5. Admis acad. 1762.]
Il Succin, ambre jaune. P. ext. — de Sodome, bitume
de Judée. Faux — , résine copale.
CARABIN [kà-rà-bin] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Il 1600. Les carabins sont armés
d'une cuirasse..., E. binet, Merv. de la nat. xvii, 32.]
Il l» Ftez'W2. Soldat de cavalerie légère qu'on employait
pour les reconnaissances. || Fig. \ l. Tirer en —, lancer
un mot dans la discussion sans y prendre une part sé-
rieuse. I 2. P. ext. Jouer en — (au lansquenet), risquer
un coup sans prendre une part suivie au jeu.
Il 2" P. ext, Famil. — de Saint-Côme (école de chirur-
gie à Paris), carabin d'hôpital, celui qui n'exerçait que
comme f rater, que comme garçon chirurgien. P. ext.
De nos Jours. Absolt, avec une nuance défavorable. Étu-
diant en médecine. || Fig. Vil — d'orchestre, atome musical,
REGNARD, Bal, SC. 11.
CARABINADE [kà-rà-bi-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carabin, § 120. || xvic-xvii" s. F. à
l'article.]
Il Vieilli. Escarmouche, maraude de carabin. Le maré-
23
CARABINAGE
chai de Biron... courut où les carabinades l'appelaiCEt, d'aub.
Hist. univ. III, iv, 17.]
"CARABINAGE [kà-rà-bi-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carabine, § 78. || Néolog.]
(I (Technol.) Travail de celui qui fait un canon de ca-
rabine, qui le raie en hélice à l'intérieur.
CARABINE [kà-rà-bin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carabin, § 37. || xvi" s. En ce temps là,
on ne portoit point encore ni de fusils ni de charabines, Chron.
bordel, dans delb. Rec]
Il 1° Vieilli. Petite arquebuse à rouet que portaient les
carabins.
Il 2" P. ext. Fusil léger, dont le canon a d'ordinaire
l'intérieur rayé en hélice et l'extérieur taillé à pans.
CARABINÉ, ÉE [kà-rà-bi-né] aclj.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de carabine, avec allusion au
carabinier, soldat d'élite, § 118. || 1783. encycl. méth. Admis
ACAD. 1835.]
Il (Marine.) En parlant du vent, très fort sans être con-
traire. Une brise carabinée.
1. CARABINER [kà-rà-bi-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de carabin, § 154. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Tirailler, se battre en carabin. || Fig. Jouer
en carabin. {V. carabin.)
2. "CARABINER [kà-rà-bi-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de carabine, § 154. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Rendre, semblable à une carabine. Spé-
cialt. — un canon de fusil, le rayer à l'intérieur comme un
canon de carabine.
CARABINIER [kà-rà-bi-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carabine, § 115. || xviio-xviiio s. ST-
siM. dans delb. Mater. Admis acad. 1740.]
Il Soldat armé d'une carabine. || Spécialt. \ 1. Vieilli.
Soldat d'élite de l'infanterie légère qui correspondait aux
grenadiers de l'infanterie de ligne. | 2. P. ext. Soldat
(non armé de carabine) appartenant à des régiments de
grosse cavalerie qui portaient la cuirasse et le casque de
cuivre.
'CARAGAL [kà-rà-kàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. caracal, m. s. § 13. || xviii« s.
BUFF. Caracal.]
Il Sorte de chat sauvage, dit aussi lynx de Barbarie ou
du Levant.
'CARACARA [kà-rà-kà-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du guarani caracara, m. s. qui est
une onomatopée, § 30. || xviii" s. buff. Ois. étrang.]
Il Grand oiseau de proie de l'Amérique du Sud.
CARACO [kà-rà-kô] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine ; peut-être même radical que
casaque. (Sur le changement de s en r, V. § 488.) || Néolog.
Admis acad. 1835.]
Il Sorte de corsage de femme non ajusté.
CARACOLE s. f. et, vieilli, "CARACOL [kà-rà-kôl]
s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. caracol, m. s. proprt, li-
maçon {cf. escargot), § 13. Le fém. caracole (sans doute
sous l'influence de cabriole) est condamné par righel, en
1680 ; employé par la br. (F. à l'article), il est admis par
acad. en 1718. scarr. Virg. trav. 5, écrit caracole à la
rime tout en faisant le mot masc. || 1600. Caragol, e. binet,
dans GODEF. Suppl. \ 1611. Caracol, cotgr.]
Il 1° Spirale, hélice. || Spécialt. \ 1. Escalier en —, en
spirale, en limaçon. | 2. (Équitation.) Mouvement circu-
laire qu'on fait exécuter à un cheval. Lui faisant faire (à
son cheval) des voltes ou des caracoles, la br. Théophr.
D'une tardive instruction. P. ext. Mouvement circulaire
par rang, non par file, qu'exécute un escadron de cava-
lerie.
Il 2° P. ext. 1 1. Sorte de crochet à tire-bouchon. | 2.
Haricot d'Amérique à fleurs contournées en spirale.
CARACOLER [kà-rà-kô-lé] v. i7itr.
[ÉTYM. Dérivé de caracol, § 154. || 1642. oud.]
Il En parlant d'un cheval, faire des mouvements en
cercle à droite ou à gauche. P. ext. Aller capricieuse-
ment par bonds, par courbettes, n fait — son cheval, et,
p. ext. en parlant du cavalier, Il caracole. Enfoncer, soute-
nir, —, surprendre, coRN. Po(fs. div. 69. || Fig. Aller capri-
cieusement à droite, à gauche. (L'hirondelle) Caracolant,
frisant l'air et les eaux, la f. Fab. x, 6.
CARACTÈRE [kà-rak'-tôr] s. m.
334 —
CARAFON
[ÉTYM. Emprunté du lat. character, trait gravé, écrit,
grec ;;(apavtTr|p, m. s. de yotpiffffstv, graver. ||xiiie s. Ear
tère, Chron. de St-Denis, dans godef. Suppl.]
Il Marque, signe distinctif.
I. Au propre. Trait gravé, écrit. Des caractères hi.
glyphiques, cunéiformes, symboliques, cabalistiques. || P. -
Vieilli. Ce qui porte un signe magique, talisman. Dn
chanteur qui porte un — , mol. Ainph. iir, 5. || Spécialt.
gne d'écriture. Les caractères de l'alphabet. Caractères gre
arabes. Caractères d'écriture, d'imprimerie. Écrire, imprir
en petits, en grands caractères; en caractères italiques,
mains. P. ext. Les pièces de fonte dont l'empreinte fo;
les caractères d'imprimerie. Fondeur en caractères. /
Quoique cette idée générale de la beauté soit gravée dan
fond de nos âmes en caractères ineffaçables, p.\SC. Pasx
de l'amour.
II. Fig. Il 1° Trait particulier, manière d'être pro;
qui distingue une chose d'une autre. Le — dominant,
caractères généraux d'une espèce, d'un genre, d'une classe.
— d'une doctrine, d'un auteur, d'un ouvrage. Le — de l'arc
tecture grecque, de la poésie moderne. Le — d'une malai
Fièvre d'un — bénin. Le — de la jeunesse, de l'âge mûr,
— du génie, de la vérité. Faut-il que sur le front d'un p
fane adultère Brille de la vertu le sacré — ? Rac. Phèd. iv.
Le — des réprouvés. Marqué d'un — de réprobation. Le —
roi, de père , de prêtre. Revêtu d'un — officieL || Spe'ciù
Trait saillant. Une figure, une physionomie qui a du — . P<
ture sans — . Musique de demi — , qui tient le milieu en
le grave et le bouffe. Danse de — , particulièrement
pressive. Danser un pas de — .
Il 20 P. ext. Le trait ou les traits dominants delà p'
sionomie morale d'un homme. Un — irascible. Dnmauv
un bon — . Diseur de bons mots, mauvais — , p.asc. Pens.
19. Peintre de caractères. Les Caractères de la Bruyère. Comé
de caractères, qui représente les travers des hommes ()
opposition à la comédie d'intrigue). || Spécialt, au xyii^^
Portrait moral d'un individu.
Il 3° La manière d'être morale (par opposition à l'in
ligence). Grand par l'esprit et non par le — . Les caractère-
ce temps sont abaissés. Avoir de la fermeté, de la force de
et, dans le même sens, ellipt, Avoir du — , Manquer de
CARACTÉRISER [kà-rak'-té-ri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de caractère, § 267. || 1512. Ceulx icy s
circonciz en leur baptesme et se font caractériser de feu, ti
NAUD, dans delb. Rec]
Il 1° Marquer par un caractère distinctif. Les traits
lesquels Tacite caractérise les Germains. Une physionomie
ractérisée. Une maladie nettement caractérisée.
Il 2" Constituer le caractère distinctif (d'une personi
d'une chose). La fierté qui le caractérise. Les propriétés
caractérisent la matière.
"CARACTÉRISME [kà-râk'-té-rïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caractère, § 265. || 1771. trév. Adi
ACAD. 1798; suppr. 1878.]
Il Vieilli. Vertu spécifique qu'on attribuait à certaii
plantes pour guérir telle ou telle partie de l'organisn
en vertu d'une analogie de forme, de couleur, avec (
parties.
CARACTÉRISTIQUE [kà-rak'-té-rïs'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xapaxxTiptaTixd;, m. s.\\ IK
Characteristique, meigret, dans delb. Rec]
Il Qui constitue le caractère distinctif (d'une personr
d'une chose). Trait, signe, ressemblance, différence — .
Substantivt. L's est la — (la lettre caractéristique) du jj
riel en français. Le nombre entier du logarithme en est la '
la partie caractéristique.
CARAFE [kà-râf ] s. /.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caraffa, m. s. qui est d'o
gine arabe, §§ 12 et 22. || 1642. Caraffe, oud.]
Il Vase portatif, d'ordinaire sans anse, à panse arrp|
die, à col étroit, de cristal ou de verre blanc, ave-
bouchon de môme matière , et généralement desti
contenir, à verser l'eau à boire. Une — d'eau. P. ext^
contenu, n a bu toute la — . || Fig. Famil. C'est une —
geat, un caractère froid (l'orgeat étant une boisson
fraîchissante).
1. CARAFON [kà-rà-fon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caraffone, grande ci
§ 12. Il 1680. RICHEL.]
Il Vieilli. Grande carafe qu'on place dans un seaugi
CARAFON
— 335
CARBONARO
'■(' pour faire rafraîchir l'eau, le vin qu'elle contient.
V. Le seau garni de glace.
CARAFON [kà-rà-fonj s. m.
\i Dérivé de carafe, § 104. || xyii^ s. F. à l'article.
ACAD. 1762.]
ile carafe généralement destinée à contenir des
. On fait dans les petites verreries les verres à boire,
fons, LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec. \
I . Petite carafe de vin qu'on sert à chaque con-
itcur dans les restaurants à prix fixe.
jARAGNE [kà-ràfi'] s. f.
'tym. Emprunté de l'espagn. carana, m. s. § 13, mot
11^ américaine, § 30. j. des moulins, trad. de da-
!'S, en 1615, emploie la forme caragna. || 1694. po-
v^. des drogues, I, vu, 33. Admis acad. 1762.]
nme-résine que produit un balsamier d'Amérique.
A.MBOLAGE [kà-ran-bè-làj'] s. m.
I . Dérivé de caramboler, § 78. || Ne'olog. Admis acad.
jeu de billard, coup qui consiste à toucher deux
vec la sienne. Faire un — . | Ahsolt. Jouer le —,
il ne comptant que les carambolages. || Fig. Fa-
mble choc par ricochet.
CARAMBOLE [kà-ran-bôl] s. f.
! VM. Emprunté de l'espagn. carambola, m. s. mot de
ion obscure, où paraît entrer bola, bille, § 13. ||
. un. Au jeu de billard, la bille rouge.
'CARAMBOLE [kà-ran-bol] s. f.
TY.M. Emprunté de l'espagn. carambola, m. s. qui est
is karambil, §§ 13 et 28. Au xviii<= s. on emploie la
<pagn. carambola, (trév. et engygl. méth.)|| Néo-
; ' pulpeuse, fruit du carambolier.
ARAMBOLER [kà-ran-bô-lé] v. intr.
;tym. Dérivé de carambole 1, § 154. (| Néolog. Admis
D. 1835.]
Faire un carambolage au billard.
"ARAMBOLIER [kà-ran-bô-lyé] s. m.
;. Dérivé de l'espagn. carambola (F. carambole 2),
1783. ENGYGL. MÉTH.]
I Arbre des Indes, delà famille des Oxalidées.
JARAMEL [kà-rà-mèl] s. m.
;tym. Emprunté de l'espagn. caramelo, m. s. qui est
! nvMne d'origine arabe, §§ 13 et 22. acad. 1740 écrit
c|imelle. || 1680. riciiel.]
! Sucre fondu et bruni par l'action du feu. Des bonbons
—, et, absolt, Des caramels.
CiARAMÉLISER [kà-rà-mé-li-zé] v. tr.
•:tym. Dérivé de caramel, § 267. || Néolog.]
1" Réduire en caramel. Du sucre qui se caramélise.
2» Additionner de caramel. Une crème caramélisée.
. "CARANGUE [kà-râng'] s. f.
ÉTYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
Poisson des Antilles, de la famille des Scombéroïdes.
!. *CARANGUE [kà-râng']. V. calangue.
2ARAPACE [kà-rà-pas'] s. f.
KTYM. Emprunté de l'espagn. carapacho, m. s. § 13. ||
3. SAVARY, Dict. du comm. Admis acad. 1835.]
Sorte de cuirasse osseuse des chéloniens. || Spécialt.
dessus de la carapace (par opposition au dessous, dit
3tron). Il P. ext. \ 1. Enveloppe calcaire des crustacés.
Enveloppe écailleuse du tatou, de certains poissons.
;araque [kà-râk'] s. f.
l'îTYM. Emprunté de l'ital. caracca, m. s. § 12. Le mot
ire dès le xiii" s. dans des ouvrages écrits en franc,
des Italiens. {V. delb. Rec.) \\ 1369. Queraque, dans Go-
. Suppl.]
Grand bâtiment qui servait pour les voyages des In-
i, du Brésil.
:;araT [kà-rà] s. m.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. carato, m. s. venu par l'arabe
it, vingt-quatrième partie du denier, du grec xîpixiov,
tiers de l'obole, §§ 12, 22 et 5. || xivc-xv^ s. Dragmes,
as, demi-dragmes, eust. descii. Art de dictier.]
1" — de fin, et, absolt, —, la vingt-quatrième partie
denier, unité de mesure qui servait à évaluer le titre
l'or. Or à vingt-trois carats, or presque pur, ne conte-
nt qu'une partie d'alliage pour vingt-trois d'or fin. Or
ingt-quatre carats, or pur, sans aucun alliage. || Fig.
Ignorante à vingt et trois carats (très ignorante), la f. Fah.
VII, 15. Un sot à vingt-quatre carats, un sot achevé. P. hy-
perb. Un sot à trente -six carats, plus qu'achevé.
Il 2" — de poids, et, absolt, — , unité de poids dont se
servent encore les joailliers pour les diamants, les pierres
précieuses, les perles : poids de 4 grains, c.-à-d. d'un
peu plus de 20 centigrammes. | P. ext. Du —, petits dia-
mants qui se vendent au poids.
CARATCH [kà-râtch'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc kharàdj, qui n'est lui-même
qu'un mot arabe signifiant tribut, §§ 22, 23. || 1611. Ca-
raffe (peut-être faute d'impression pour carasse), cotgr.]
Il Capitation payée au sultan par les sujets non musul-
mans.
"CARATURE [kà-rà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carat, § 111. || 1751. encycl.]
Il (Technol.) Opération consistant à ajouter à l'or, à
l'argent dont on veut déterminer le titre, une quantité
déterminée d'alliage, pour faire les aiguilles d'essai.
CARAVANE [kà-rà- vàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du persan kârwân, troupe de voya-
geurs, § 24. Il xiii" s. Li rois Ricars apries suï Ki la caravane
consul, PU. MOUSKET, Chroïi. 19548.]
Il Dans l'Asie Mineure, l'Arabie, etc., troupe de mar-
chands, de voyageurs, de pèlerins, réunis pour traver-
ser plus sûrement les déserts. || Fig. Troupe de gens al-
lant de compagnie. La — enfin rencontre en un passage
Monseigneur le lion, la f. Fab. iv, 12. || /'. ext. Croisière
que faisaient pour leur début les jeunes chevaliers de
Malte, afin d'enlever les caravanes d'infidèles allant par
mer d'Alexandrie à Constantinople. || Fig. Vieilli. Faire ses
caravanes, faire ses débuts. Ensuite on me ferait faire mes
caravanes, les. Gil Blas, i, 7.
CARAVANIER [kà-rà-và-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caravane, § 115. || 1730. savary, Dict.
du comm. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il Conducteur des bêtes de somme dans une caravane.
CARAVANSÉRAIL [kà-rà-van-sé-rày'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du persan kârwàn-serâi, maison de la
caravane, § 24. {Cf. caravane et sérail.) furet, et th. corn.
écrivent caravansera, forme encore employée par montesq.
Lett. pers. 46. Chardin écrit caravanserai, Journ. de voy.
(1686), forme encore admise dans acad. 1835. La forme
actuelle, due à l'influence de sérail, apparaît dans acad.
1762. Il 1512. Carvansseras où se logent toutes sortes de na-
tions de marchands, thénaud, dans delb. Rec.]
Il En Orient, grand bâtiment oii les voyageurs trouvent
un abri pour eux et leurs bêtes de somme.
1. CARAVELLE [kà-rà-vèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caravella, m. s. diminutif de
caraba [cf. carabe), § 12. || xs° s. Carvelle, wavrin, dans
GODEF. Suppl. I 1512. Caravelle portugaloyse, thénaud, dans
delb. Rec]
Il 1° Anciennt. Chez les Turcs, gros vaisseau de guerre.
il 2» Petit bâtiment à voiles latines dont se servaient
surtout les Portugais.
Il 3» Bâtiment employé sur nos côtes pour la pêche du
hareng.
2. *CARAVELLE [kà-rà-vèl]. V. carvelle.
CARBATINE [kàr-bà-tin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. carbatina, grec ^apSaTÎvr,, peau
non tannée dont les paysans se faisaient des sandales. ||
xviie s. p. d'ablanc. Anabase, iv, 3. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Peau de bête fraîchement écorchée.
*CARBET [kàr-bè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du caraïbe, § 30. || 1694. th. corn.]
Il lo Grande case chez les Caraïbes.
Il 2° P. anal. (Marine.) Sorte de hangar pour abriter
des embarcations. Élever un— , construire une pirogue, buff.
Castor.
CARBONARISIOE [kàr-bô-nà-rïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carbonaro, § 265. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Doctrine, association des carbonari.
CARBONARO [kàr-bô-nà-rô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carbonaro, proprt, charbon-
nier, nom pris arbitrairement par les membres d'une so-
ciété secrète, § 12. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Membre d'une société révolutionnaire secrète fondée
en Italie au commencement de ce siècle. Les carbonari.
CARBONATE
— 356 —
CARDER
CARBONATE [kàr-bô-nâf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carbone, § 282 bis. \\ 1787. g. de mor-
VEAU, NomencL chim. p. 165. Admis acad. 1835.]
Il (Chimie.) Sel formé par la combinaison d'une base
avec de l'acide carbonique.
'CARBONATE, ÉE [kàr-b5-nà-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de carbonate, § 118. || Néolog.]
Il (Chimie.) Transformé en carbonate. Chaux carbonatée.
CARBONE [kàr-bôn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. carbo, onis, charbon. || 1787.
G. DE MORVEAU, Nomeucl. chim. p. 164. Admis acad. 1835.]
Il (Chimie.) Corps simple, métalloïde, qui se présente
sous différents états, charbon, graphite, plombagine, dia-
mant, etc.
CARBONÉ, ÉE [kàr-bô-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de carbone, § 118. || 1787. Gaz hydrogène
carboné, G. de morveau, Nomencl. chim. p. 177.]
Il (Chimie.) Dans la combinaison duquel entre du car-
bone. Hydrogène — .
'CARBONIFÈRE [kàr-bô-ni-fêr] adj.
[ÉTYM. Composé avec carbone et le lat. fero, je porte,
§ 273. Il Néolog.]
Il (Géologie.) Qui contient des couches de charbon, de
houille. Terrain — .
CARBONIQUE [kàr-bô-nïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de carbone, § 282 bis. \\ 1787. G. de mor-
veau, Nomencl. chim. p. 149. Admis acad. 1835.]
Il Formé d'un équivalent de carbone et de deux d'oxy-
gène. Gaz acide — .
CARBONISATION [kàr-bo-ni-zà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de carboniser, § 247. jj Admis acad. 1835.]
Il Réduction en charbon. La — du bois, de la tourbe. ||
(T. de médec.) Brûlure à l'état le plus intense, où les tis-
sus sont comme réduits en charbon.
CARBONISER [kàr-bô-ni-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. carbo, onis, charbon, § 267. || Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il Réduire en charbon. — du bois. Des os carbonisés.
CARBONNADE [kàr-bô-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, carbonata, m. s. de carbone,
charbon, § 12. [Cf. charbonnée.) rab. écrit .charbonnade,
I, 21. Il 1539. Charbonnée... aucuns l'appellent « carbonnade »,
R. EST. charbonnée.]
Il Viande grillée sur des charbons.
•CARBOUILLE [kàr-bouv'] s. f.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde (F. § 16), du lat. pop.
*carbucula, pour *carbuncula, lat. class. carbunculus, m., s.
devenu *carboc'la, carbouiUe, §§ 326, 290, 390 et 291.]
Il Dialect. Charbon, maladie du froment. {Cf. char-
bouille.)
"CARBURATION [kàr-bu-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carburer, § 247. || Néolog.]
Il Combinaison du carbone avec un corps simple autre
que l'oxygène. La — du fer, du gaz d'éclairage.
CARBURE [kàr-bûr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de carbone, § 282 bis. || 1795.
ENCYCL. MÉTu. Admis acad. 1878.]
Il Composé formé par la combinaison du carbone avec
un corps simple autre que l'oxygène. — de fer, d'hydro-
gène, de soufre.
"CARBURÉ, ÉE [kàr-bu-ré] adj.
[ÉTYM. Dérivé de carbure, § 118. || Néolog.]
Il (En parlant d'un corps simple autre que l'oxygène.)
Combiné avec une certaine quantité de carbone.
"CARCAILLER [kàr-kà-yé]. V. courcailler.
"CARCAISE [kàr-kèz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carcais, forme anc. de carquois, par as-
similation de forme entre les deux objets, § 37. On écrit
aussi carquaise, carquèse. || 1701. Carquese, furet.]
I! (Technol.) Four chauffé au rouge, où l'on recuit le
verre après le coulage.
*CARCAJOU [kàr-kà-jou) s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1751. encycl.]
Il Espèce de blaireau du Labrador.
CARCAN [kàr-kan] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. haut allem. querca, cou, § 6. ||
xiic s. Et carcan et balei, garn. de pont-ste-max. St Tho-
mas, 2840.]
Il l» Collier de fer avec lequel on attachait à un po-
teau celui qui était condamné à l'exposition public
Mettre qqn au — . P. ext. Condamner qqn au — , à la pi
du carcan.
Il 2" P. anal. \ 1. Collier de bois qu'on passe au
des porcs pour les empêcher de traverser les haies
Collier d'or, de pierreries, servant de parure aux femn
CARCASSE [kàr-kas'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carcassa, m. s. d'origine
connue, § 12. A remplacé l'anc. franc, charcois. || xv
Bien de nous ne reste en la bierre Qu'une vieille carcasse <
RONS. Odes, II, 17.]
Il 1° Famil. La charpente osseuse d'un animal c
la chair a été enlevée. Spécialt. La — d'une volaille, ce
reste après qu'on a enlevé les filets et les membres,
ext. Famil. Terme de mépris pour désigner le corps
l'homme. Promenant sa — parla chambre, sÉv. 1127
Il 2° P. ext. Ce qui forme la charpente d'un ouvn
I 1. Charpente d'un navire en démolition ou en consti
tion. I 2. Monture dégarnie, ou non encore garnie, t
chapeau de femme, d'un parapluie. | 3. La charpentée
comble, le châssis d'un parquet, etc. | 4. Corbeille c
verte où l'on met les grands poissons qu'on a péchés.
Vieilli. Machine formée de deux cercles de fer croi
recouverts d'une toile goudronnée, et contenant des)
nades, des pièces d'artifice, etc.
"CARCÉRULE [kàr-sé-rul] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. carcer, prison, proprt, petite
son, loge, § 240. || Néolog.]
Il (Botan.) Fruit sec, à loges, indéhiscent.
"CARCIN [kàr-sin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xapxîvoç, m. s. \\ Néolog
Il Nom scientifique du crabe commun.
CARCINOMATEUX, EUSE [kàr-si-nô-mà-teû, -té
adj.
[ÉTYM. Dérivé de carcinome, d'après le type grec n
vctvti)[xa, axoç, § 116. || 1698. Ulcère carcinomateux, TOUW
dans DELB. Rec. \ Admis acad. 1762.]
Il Qui est de nature cancéreuse.
CARCINOME [kàr-si-nèm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xapxîvwpia, m. s. || xvi
paré, XX, 29. Admis acad. 1762.]
Il Sorte de cancer.
CARDAGE [kàr-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carder, § 78. || 1785. encycl. uè
Admis ACAD. 1878.]
Il Action de carder.
CARDAMINE [kàr-dk-min'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cardamina, grec viapSa[AÎvYi, »
II 1545. G. GuÉROULT, dans delb. Rec]
Il Plante crucifère dite cresson des prés.
CARDAMOIVIE [kàr-dà-môm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cardamomum, grec xap5â[JiU(i
m. s. Il XII'' s. Et cardemome et nois muscades, chréti
S^ Guill. d'Angl. dans f. michel, Chron. anglo-norm,
93. I 1611. Cardamome, cotgr.]
Il Plante de l'Inde du genre amome.
1. 'CARDASSE [kàr-das'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cardasso, m. s. § 12. Stt
changement de genre, V. § 550. Le mot est dansAC
au sens 2» de 1762 à 1835. || 1690. furet.]
I! 1" Carde pour la bourre de soie.
Il 2° P. anal. Le nopal, à feuilles hérissées de piquai
CARBE [kàrd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. carda, m. s. lat. pop.<
dua, pour carduus, § 11. L'anc. franc, emploie esoha
dans le môme sens. (F. écharde.) || 1397. Cardes rivet
de cuir, dans godef. SuppL]
I. Côte comestible des feuilles de l'artichaut, du c
don, qu'on fait blanchir par une culture artificielle.
anal. Côte comestible des feuilles de poirée.
Il» Tête épineuse de la cardère dite chardon à foule
dont on se sert pour carder la laine et peigner le dr
Il P. anal. Planchette garnie de pointes de fil d'arcl
dont on se sert pour carder.
'CARDÉE [kàr-dé] s. f.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de carder, § 119. |! 1680. RICHE
Il (Technol.) Quantité de laine qu'on prend à cha^
fois entre les deux cardes.
CARDER [kàr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de carde, § 154. || 1539. r. est.]
CARDERE - 3
|'( iijrner, démêler avec des cardes. — de la laine, du
Il /'. ext. — un matelas, en carder la laine.
IDÈRE [kàr-dér] s. /'.
. Semble pour oardiére, dérivé de carder, § 115. ||
nCYCL. méth.]
) ice de chardon dont une variété, dite chardon à
)i, a des capitules garnis de pointes, qui servent à
* ' DEUR, EUSE [kàr-deur, -deitz'] s. m. el /".
. Dérivé de carder, § 112. j| 1375. Ordonn . dans delb.
lier, ouvrière qui carde. Dn — de laine. Une — de
liARDIA [kàr-di-à] s. m.
TYM. Emprunté du grec xapSta, cœur, et, p. ext. ori-
"'lieur de l'estomac, voisin du cœur. || 1747. ja-
/. de médec]
.\ii;i(.) Orifice par lequel l'œsophage communique
rrslomac.
I ARDIACÉ, ÉB [kàr-di-à-sé] adj.
rvM. Dérivé du grec xapSîa, cœur, § 233. || Néolog.]
Illist. nat.) Qui a la forme d'un cœur. || Substantivt.
lardiacés, mollusques bivalves à coquille en forme
■i-iir.
jOlDIALGIE [kàr-di-âl-ji] s. f.
IrYM. Emprunté du grec xapSiaXyta, m. s. de xapSta,
! aXyoç, douleur. || xvi* s. daleghamps, dans delb.
mis ACAD. 1835.]
.>niiec.) Douleur à l'épigastre, vers l'orifice supé-
■ (le Festomac, dit cardia.
>BDIAQUE [kàr-di-ak'] adj.
. Emprunté du lat. cardiacus, grec xapocaxôi;, m. s.
.'x^ cœur. Il xiv^ s. Une passion que les phisiciens ap-
it cardiaque, J. corbighon, dans delb. Rec]
ijiii appartient au cœur. Artères, veines cardiaques. P.
Un remède — , et, absolt, Un — , un cordial.
I. Qui appartient au cardia. L'orifice — .
ARDIER, 1ÈRE [kàr-dyé, -dyer] s. m. et f.
'\ M. Dérivé de carde, § 115. || 1530. Cardier, dans delb.
'ii'illi. Fabricant, marchand de cardes (à carder).
.RDINAL, ALE [kàr-di-nàl] adj. et s. m. et f.
vM. Emprunté du lat. cardinalis, m. s. de cardo, gond,
. ( In trouve cliardenal, forme à moitié populaire, au
lARN. DE PONT-STE-MAX. St Thomas, p. 52, Bek-
iiime adj. le mot n'a été repris sous la forme sa-
' cardinal qu'au xvi" s.]
Ailj. Il 1» (Hist. nat.) Qui sert de pivot. Dents cardi-
(lonts principales de la charnière dans les coquilla-
'i\alves.
' ' '>/. Qui forme la partie essentielle sur laquelle une
ippuie, roule. Nombres cardinaux, qui indiquent
i il y a d'unités de même nature dans une quan-
lilélerminée (le nombre cent ; cent hommes), et qui
l'^nt à former les autres termes numériques. Points
laux, les quatre points de l'horizon (nord, sud, est,
i , d'après lesquels on détermine la situation des
•^ lieux. Vertus cardinales, les quatre vertus princi-
prudence, justice, tempérance et force d'âme). ||
". (Théol.) Autel —, autel principal. Messe cardi-
-e solennelle.
'lï. Chacun des soixante et dix prélats (évoques,
iiacres) qui forment le sacré Collège, ayant voix
onclave pour élire un nouveau pape ou être élu
i 'iiie et portant un costume rouge. Le chapeau, labar-
Je — . Il Loc. p7'0V. Tel qui entre pape au conclave en
-, Ici qui semblait avoir toutes les chances n'est pas
l'/fj. S. m. A cause de leur couleur rouge, j l. —
|irique, tangara rouge, oiseau. — du Cap, espèce de
bec, etc. j 2. Holocentre, poisson des Antilles. | 3.
|llon diurne à ailes pourpres. | 4. Mollusque bucci-
à coquille couleur de corail, j 5. Glaïeul à fleurs
i. Il S. /". La — lobelée, sauge ti fleurs écarlates. ||
;lé de pêche analogue à la sanguinole.
RDINALAT [kàr-di-nà-là] s. m.
Emprunté du lat. ecclés. cardinalatus, m. s. \\
mou, dans littré.]
Ji^nité de cardinal.
^DINALICE [kàr-dl-nà-lïs'] adj.
YM. Emprunté de l'ital. cardinalizio, m. s. dérivé de
n - CARENE
cardinale, cardinal, § 12. On trouve cardinalesque, cardina-
Uque au xvie s. (F. delb. Mater.) \\ Néolog.]
Il Qui appartient aux cardinaux. Fonction, charge, titre —
"CARDITE [kàr-dïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec xapota, cœur, § 282. || (Au
sens I.) 1792. engycl. méth.]
I. Moule à coquille bivalve, en forme de cœur.
II. Maladie inflammatoire du cœur.
CARDON [kàr-don] s. m.
[ÉïYM. Emprunté du provenç, cardon, m. s. du lat. pop.
*carduonem, m. s. § 11. {Cf. chardon, forme purement franc.)
Il xvie s.^ DU piNET, Rist. uat. de Pline, dans delb. Rec]
Il Espèce d'artichaut dont on mange la côte médiane
des feuilles, après l'avoir fait blanchir en la couvrant de
paille.
CARDONNETTE [kàr-do-net']. V. chardonnette.
*CARDUACÉ, ÉE [kàr-du-à-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. carduus, chardon, § 233; \\Néolog.]
Il (Botan.) Qui est de la nature du chardon. || Subs^
tantivt. Les Carduacées, genre de plantes dont le chardon
est le type.
CARÊME [kà-rèm'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *quarçsima, pour quadragçsima {cf.
quarante), proprt, le quarantième (jour avant Pâques),
devenu caresme, §§ 392, 290 et 291, carême, § 422. Le mot
est des deux genres en anc. franc., ce qui s'explique par
le double genre du lat. dies, jour, qui est sous-entendu;
le fém. ne s'est conservé que dans le mot composé mi-
carême. ( V. ce mot.) Il xiio s. Nostre quaranmes nen est mies
solement de quarante jours, Serm. de St Bern. p. 140.]
Il Dans la religion catholique, période de quarante-six
jours commençant avec le mercredi des Cendres et se
terminant au dimanche de Pâques, durant laquelle il y
a abstinence et jeûne, les dimanches exceptés. Viande de
— (au sens anc. de viande, nourriture), le poisson, les
légumes. Loc. prov. Arriver comme mars en — , à propos,
le mois de mars se trouvant toujours pendant le carême.
Selon d'autres. Arriver comme marée (poisson) en — . Plus
défait et plus blême Que n'est un pénitent sur la fin d'un — ,
boil. Sat. 1. La mi — , jour qui partage en deux le carême,
le jeudi vingt-troisième jour après le mercredi des Cen-
dres. I Vieilli. — bas, qui commence tôt. — haut, qui
commence tard. Loc. prov. Vous nous mettez le — bien
haut, vous nous remettez à un temps bien éloigné. | Prê-
cher le — , pendant le temps du carême. P. ext. Dn — ,
recueil des sermons faits par un prédicateur pendant un
carême. Le Second Carême de Bourdaloue. || P. ext. Jeûne,
abstinence qu'on fait pendant le carême. Observer le — .
Faire son — . Rompre le —, le jeûne du carême, || Fig.
Famil. Faire de la vie un —, s'imposer un genre de vie
trop sévère. Face de —, amaigrie, comme par les austé-
rités du carême. Voyez cet autre avec sa face de — ! rac.
Plaid. III, 3. Dn amoureux de —, timide avec celle qu'il aime.
CARÊME-PRENANT [kà-rèm'-pre-nan ; en vers, -rè-
me-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de carême et prenant, § 173. || xiio s.
Quarem pernant, Girard de RoussiUon, p. 363, Michel.]
Il Carême qui va prendre, commencer; les trois jours
gras qui précèdent le mercredi des Cendres. Spécialt. Le
mardi gras. || P. ext. \ 1. Réjouissance de mardi gras. On
dirait qu'il est céans — tous les jours, mol. B. gent. m, 3. ] 2.
Personnage déguisé comme au mardi gras. Vous voulez
donner votre fille en mariage à un — , MOL. B. gent. v, 6.
CARÉNAGE [kà-ré-nàj'; au xviie s. aussi kàr-nàj',
krà-nàj', furet.] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caréner, § 78. I| 1680. furet.]
Il (Marine.) Action de réparer la carène d'un navire.
Il Lieu disposé pour cette opération.
CARENCE [kà-râns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge carentia, m. s.
de carens, entis, manquant. || xV s. Qui de son bien ot tel ca-
rence, greban. Passion, 74.]
Il (Jurispr.) Absence ou valeur presque nulle des effets
mobiliers dans une succession, une saisie mobilière. Pro-
cès-verbal de — .
CARÈNE [kà-rèn'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caréna, forme irrégulière, qui
correspond au lat. carïna, m. s. On a dit jusqu'au xvi« s.,
sous l'influence latine, carine. || 1539. Carine, r. est. | 1564.
Carène, voyez carine, j. Thierry, Dict. franç.-lat.]
CARENE
— 3o8 —
CARILLON
Il Partie inférieure de la coque d'un navire placée au-
dessous de la ligne de flottaison, et qui comprend ce qu'on
nomme les œuvres vives. Son large estomac (du cygne) en
représente la — (du navire), buff. Cygne. || P. ext. Ca-
rénage. Donner la — , la demi — à un bâtiment. Abattre un
vaisseau en — . Le navire est en — , reçoit la — . || P. anal.
I 1. Pétale inférieur des fleurs papilionacées. | 2. Cosse
de certaines légumineuses. | 3. Glume de certaines gra-
minées.
CARÉNÉ , ÉE [kà-ré-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de carène, § 118. || 1783. Feuilles carinées,
ENCYCL. MÉTH. Admis ACAD. 1835.]
Il (Botan.) Qui est en forme de carène. Pétale, glume,
cosse carénée. Oiseau —, dont le sternum présente une
crête saillante dite bréchet.
CABÉNER [kà-ré-né ; au xvii^ s. k"ar-né, et, p. méta-
thèse, krà-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de carène, § 154. || 1642. fournier, Hy-
drogr.]
Il (Marine.) Réparer (un navire) en remettant en état
la carène.
CARESSANT, ANTE [kà-rè-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de caresser, § 47. || 1642. oud.]
Il 1° Qui caresse, qui aime à caresser. Un enfant — . Une
nature caressante. || P. ext. Qui effleure doucement. Le
souffle — du zéphir. Les flots caressants.
Il 2" Fig. Doux, affectueux comme une caresse. Un re-
gard — . Parler d'un ton — . Des paroles caressantes.
CARESSE [kà-rês'] s. f.
[ÉTYM. De l'ital. carezza, m. s. de caro, cher, § 12. ||
1549. R. EST.]
Il Attouchement tendre, affectueux. Faire des caresses à
un enfant. Je vous vois accabler un homme de caresses, mol.
Mis. I, 1. Ah ! les douces caresses ! Tenez, mon cœur s'émeut à
toutes ces tendresses, ID. F. sav. m, 6. Mes soins et mes ten-
dresses N'ont arraché de vous que de feintes caresses, rac.
Brit. IV, 2. I Fig. Contact doux. Vos cheveux souffrent trop
les caresses du vent, CORN. Psyché, m, 3. || P. ext. Démons-
tration d'amitié. Toutes les caresses qu'A vous fait ne sont
que pour vous enjôler, mol. B. gent. m, 3. | Fig. n ne faut
pas se fier aux caresses de la fortune.
CARESSER [kà-rè-sé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carezzare, m. s. § 12. || xv^ s.
Geste des ducs de Bourg, dans godef. SuppL]
I. Toucher doucement avec la main, les lèvres, en si-
gne d'affection, de tendresse. Sans cesse, nuit et jour, je
te caresserai, mol. Éc. des f. v, 4. (Il) Boit son vin, caresse
sa fille, LA F. Fab. iv, 4. — les joues d'un enfant, h^oniqt.
— les épaules de qqn, lui donner des coups de bâton. || P.
anal. — un oiseau, un chien. || Fig. — la bouteille, aimer
à boire. || P. ext. Effleurer doucement, n se caresse la
barbe. Le flot caresse le rivage.
II. Accueillir avec des démonstrations d'amitié. Quoi-
qu'un peuple l'adore et qu'un roi le caresse, cORN. Cid, iv, 2.
Selon qu'U vous menace, ou bien qu'il vous caresse, La cour
autour devons ou s'écarte, ou s'empresse, rac. Brit. iv, 1.
II P. ext. Entretenir complaisamment. | 1. Chez les autres.
— l'orgueil, la vanité, les passions, la manie de qqn. | 2. En soi-
même. — un projet, une idée, une espérance, une chimère.
1. CARET [kà-rè] s. m.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde [V. § 16) pour *cha-
ret, proprt, petit char, § 183. || 1396. Fil de caret. Coût, de
Dieppe, dans delb. Rec]
Il (Marine.) Touret, sorte de dévidoir sur lequel on
roule le fil goudronné destiné à fabriquer les cordages.
Fil de —, fil de chanvre qu'on roule sur le caret, premier
élément des cordages.
2. CARET [kà-rè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. carey, m. s. qui vient
lui-même du malais kârah, tortue, §§ 13 et 28. || 1694. th.
corn.]
Il Tortue des mers d'Amérique et de l'océan Indien,
qui fournit la plus belle écaille.
CAREX [kà-rêks'] s. m,
[ÉTYM. Emprunté du lat. oarex, m. s. \\ Ndolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Genre de plantes dites vulgairement laîches.
CARGAISON [kàr-ghè-zon] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cargazon, m. s. de car-
gar, charger, § 11. || 1611. cotgr.]
Il (Marine.) L'ensemble des marchandises qui forn
charge d'un navire de commerce. Une riche — . Jet-
— à la mer.
CARGXJE [kàrg'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de carguer, § 52. || 1642. oui'
jl (Marine.) Cordage fixé au bas et au milieu des
de la voile, pour la relever en partie ou en totali
voile est sur ses cargues.
CARGUER [kàr-ghé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cargar, m. s. qiî'
môme étymologie que le franc, charger, § 11. S'e-
employé au x\i'^ s. au gens général de charger. |j
COTGR.]
Il (Marine.) Relever (une voile) soit en totalité jn
la vergue, soit en partie contre le mât, au moyen de
gués. {Cf. ferler.) || P. ext. — une voile, en la descen
(F. haie-bas.)
*CARI [kà-ri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du malabare cari, m. s. § 25. || AV-
Il Assaisonnement indien composé de piment, de
cuma et autres épices pulvérisées.
"CARIA [kà-ri-à] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Ne'olog.]
Il Termite des Antilles, très destructeur.
CARIATIDE [kà-ri-à-tid'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cariatide, du lat. caryatis
grec xapuatiç, tôoç, m. s. proprt, femmes de Caryai,
du Péloponèse. Qqns écrivent caryatide. || 1547. Col
caryatides, J. MARTIN, dans godef. SuppL]
Il Statue de femme, drapée, qu'on représente de
soutenant un entablement, une corniche, en guise d
lonne, de pilastre. {Cf. atlante.)
CARIBOU [kà-ri-bou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de la langue des Indiens, § .30. || I
Peaux de caribous, savary, Dict. du comm. i, 1280.
mis ACAD. 1762 sous la forme caribou ou caribous; <
dernière suppr. en 1878.]
Il Renne du Canada.
CARICATURE [kà-ri-kà-tùr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caricatura, action de cha-
§ 12. Il 1751. ENCYCL. Admis acad. 1762.]
Il Représentation des personnes, des choses, cha;
grotesque, en vue de les ridiculiser. Faire la — de q
P. ext. Famil. En parlant d'une personne ridicule
accoutrée. C'est une vraie — . | Fig. Imitation maladr
Tel qui prétend imiter Shakespeare n'en est que la — .
"CARICATURER [kà-ri-kà-tu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de caricature, § 154. || Ne'olog.]
Il Représenter en caricature. — qqn.
"CARICATURISTE [kà-ri-kà-tu-risf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caricature, § 265. || Ne'olog.]
Il Celui qui fait des caricatures.
CARIE [kà-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caries, m. s. \\ xvi" s. v
XIV, 58.]
Il 1" (Zoologie.) Altération morbide de l'os avecrn
lissement du tissu osseux et suppuration. || Spe'cialt
tération morbide des dents, ramollissement lent et
gressif de l'émail et de l'ivoire.
Il 2° (Botan.) | 1. — des arbres, altération de la >
tance ligneuse suivie de ramollissement. | 2. Carie d(
réaies, maladie de la graine où la farine est remplaci'
une poussière noire due au développement d'un cl
pignon parasite.
CARIER [kà-ryé ; en vers, -ri-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé "de carie, § 154. || xvi" s. Carrié, M.\
dans GODEF. SuppL]
Il Attaquer par la carie. Un os, une dent cariée. Cet c
blé se carie.
CARILLON [kà-ri-yon] s. m.
[ÉTYM. Forme issue par dissimilation ( V. § 360) d
rignon, qui a le môme sens en anc. franc., du lat.
"quatrinionem, proprt, réunion de quatre choses, de>
quadrignon, quarignon, carignon, §§ 392, 405, 356, 4S2 el
{Cf. le provenç. trinho, carillon, dans certains iliali
trUho, du lat. trinionem.) || xiii<= s. Les cloches sonoie
quarregnon, Chron. de St-Denis, dans godef. carel
1345. Quarellon, dans godef. SuppL]
I. Jeu de cloches.
Il 1« Jeu'de cloches graduées de manière à doi
CARILLONNE
iiTi'rentes notes de la g-amme et à jouer des airs. 1| P.
ri. Air que fait entendre ce jeu de cloclies. || Spéciall.
\v que certaines liorloges publiques font entendre en
liiiiant les heures. Horloge à — , et, p. ext. Montre, boîte
—, à musique.
I II 2" P. ext. I 1. Sonnerie de cloches vive, allègre. Les
loches sonnaient en — . Sonner à double, à triple — , d'une
iôre encore plus vive, encore plus allègre que de
ime. Fig. H a été siiflé à double, à triple —, à grand
uiL de sifflets. Je te frotterai à double — , COTGR. Dict. caril-
jn. Habillée de bel air, avec de petits bonnets à double — (à
l-and effet), sÉv. 545. j 2. Air vif et gai, sorte de ronde
l'on chantait en dansant, j 3. Famil. Bruit sonore. On
itendait le — des verres. Ces enfants font un — insupporta-
0. /'Vf/. Reproche bruyant. Lorsqu'il revint, sa femme lui fit
! beau — . I 4. Néolog. — électrique, série de timbres qui,
■Il communication avec une machine électrique, at-
I ou repoussent de petits pendules, dont le contact
^ iiiet en vibration.
I II. (Technol.) Chose à quatre côtés. Spécialt. Fer en
irres carrées, d'environ deux centimètres de côté.
CARILLONNÉ, ÉE [kà-ri-yô-né] adj.
I [ÉTYM. Dérivé de carillon, § 118. || Admis acad.^ 1835.]
Il Famil. (En parlant des grandes fêtes de l'Eglise.)
unoncé parle carillon des cloches. C'est fête carillonnée.
CARILLONNER [kà-ri-yô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de carillon, § 154. || xv^ s. Quarillonner,
ournal de Paris, dans godef. Suppl.]
II Sonner les cloches en carillon. | P. ext. Sonner
ruyamment. — à la porte de qqn.
CARILLONNEUR [kà-ri-yô-neur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cariUonner, § 112. || 1611. COTGR.]
I II Celui qui carillonne.
! 'CARIOPSE. V. caryopse.
'CARISEL [kà-ri-zèl] et "CRÉSEAU [kré-zô] s. m.
[i;ty.\i. Altération de l'angl. kersey, m. 5. § 8. {Cf. casi-
lir.) Il 1453. Une aune et demie de carizé, dans Gay, Gloss.
\rch. I 1582. Carisez ou creseau d'Angleterre, ibid. Admis
'CAD. 1762; suppr. 1798.]
il Vieilli. Étoffe de laine croisée, sorte de grosse serge
deux envers. j| P. ext. Grosse toile claire servant de ca-
evas.
1. CARLIN [kàr-lin] s. m.
[ktym. Emprunté de l'ital. carlino, m. s. diminutif de
arlo, nom ital. de Charles d'Anjou, roi deNaples, qui fit
lapper la monnaie dite carlin, §§ 12 et 36. | 1367. Six vins
arlins de gaige, Comptes du roi de Nav. dans delb. Rec.
kdmis ACAD. 1835.]
Il Ancienne monnaie d'Italie.
2. CARLIN [kàr-lin] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Carlo Bertinazzi, dit Carlin,
cteur italien (1713-1783) qui jouit à Paris d'une vogue
xtraordinaire dans le rôle d'Arlequin, avec son masque
Loir. Il Admis acad. 1835.]
il Petit chien ras, à museau noir, à nez écrasé, variété
le doguin dont la race a presque disparu. || Fig. Famil.
lez de —, petit nez écrasé. Loc. prov. En parlant d'un
lomme vaniteux, qui se croit unique en son espèce. C'est
omme les carlins, la race en est perdue.
*CARLINE [kàr-lin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carlina, m. s. peut-être al-
ération de cardina (dérivé de carde, chardon), sous l'in-
luence d'une fausse étymologie (o. de serres rapporte à
jharlemagne le nom de la carline), § 12. || 1545. g. gué-
lOULT, dans delb. Rec.\
" Plante dont la racine était employée comme sudori-
ique.
CARLINGUE fkàr-lïng'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1576. Callingue, dans delb.
iec. I 1600. Carlingue, e. binet, dans godef. SuppL Ad-
nis acad. 1762.]
(Marine.) Assemblage de deux ou trois fortes pièces
ie bois jointes bout à bout dans le sens de la quille, dans
Jute sa longueur, de manière à recouvrir le milieu des
arangues et à supporter des couples de liaison inté-
'ieurs (porques) qui s'arrêtent au premier pont. || P. ext.
— de mâts, emplanture des mâts construite dans la car-
ingue.
CARMAGNOLE [kàr-mà-Sôl] s. f. et m.
[ÉTYM. Sans doute nom propre, § 36 : Carmagnole, ville
3S9 —
CARNASSIER
du Piémont. Au xv" s. la cramignole ou carmignole est une
sorte de toque. || Admis acad. 1798, SuppL]
Il l" S. f. Sorte de veste à basques étroites, à revers et
collet renversés, avec plusieurs rangs de boutons, vête-
ment devenu populaire pendant la première révolution.
I P. ext. Ronde que chantaient et dansaient les révolu-
tionnaires.
Il 2" P. ext. S. m. \ 1. Révolutionnaire qui affectait de
porter la carmagnole. I 2. Soldat des armées républicaines.
CARME [kàrm'] s. m.
[ÉTYM. Altération, sous l'influence du nom propre Carme
(religieux du mont Carmel), de l'anc. franc, came (en-
core donné par mén. Bict. étym. 1694), réunion de qua-
tre choses, qui se rattache au lat. quaternum, dérivé de
quatuor, quatre. Le rapport phonétique de carne à quater-
num est difficile à expliquer, ce dernier ayant donné ré-
gulièrement cahier. Le point de départ doit être la forme
féminine quaterna, devenue caderne, caerne, carne, §§ 402,
358 et 291. || xni« s. Quarnes, g. de coingy, p. 465, Poquet.
I 1642. Carmes aux dez, OUD.]
Il Au jeu de trictrac, coup où chacun des deux dés
donne quatre. Amener un — , et, vieilli, Amener carmes.
CARMELINE [kàr-me-lin'] adj. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. carmelina, m. s. § 13. [|
1723. SAVARY, Dict. du comm. Admis acad. 1798.]
Il Laine —, laine de vigogne, de seconde qualité, dite
aussi bâtarde.
CARMIN [kàr-min] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. *carminium, m. s. mot qui
paraît dû à une fusion de kermès et de minium. ( V. ces
mots.) Il xii" s. De vert, d'azur et de carmin, ben. de ste-
more, Troie, dans delb. Rec.]
Il Matière colorante d'un beau rouge moins vif et plus
brun que le vermillon. Mettre du — sur ses joues. Fig. Des
lèvres de — , rouges comme le carmin. || P. ext. La cou-
leur elle-même. Le — et le vermillon sont deux nuances de
rouge différentes. Adjectivt, invar. Une étoffe de couleur — .
Une étoffe — .
CARMINATIF, IVE [kàr-mi-nà-tïf, -tiv'] adj.
[éty.m. Dérivé du lat. carminare, proprt, carder (la laine),
et, p. e.xt. nettoyer, § 257. || xv= s. Texte dans godef.
Suppl.]
Il (Médec.) Qui expulse les vents des conduits intesti-
naux. La mélisse et la sauge sont carminatives. Un médicament
— , et, substantivt, Un — .
"CARMINÉ , ÉE [kàr-mi-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de carmin, § 118. || Néolog.]
Il Qui a la couleur du carmin. Laque carminée.
CARNAGE [kàr-nàj'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carnaggio, m. s. mot de
même origine que charnage. (F. ce mot.) || xvi^ s. V. à
l'article.]
Il 1° Vieilli. Chair que déchirent les bêtes de proie, les
chiens qui font curée. Qui faict le loup sortir du bois? Dé-
fault de carnaige, rab. m, 14. Le Uon est avide de — . Vau-
tours affamés de —, MOL. Mis. i, 1. || P. ext. (T. d'équar-
risseur.) Charogne.
Il 2° P. ext. Tuerie sanglante. L'implacable Athalie Au —
animait ses barbares soldats, rac. Ath. i, 2. Quel — de tou-
tes parts ! On égorge à la fois les enfants, les vieillards, iD.
Esth. I, 5. Des champs de — où triomphe la mort, CORX. Cid,
IV, 3. Il P. anal. La gent maudite aussitôt poursuivit Tous les
pigeons, en fit ample — , la f. Fab. vu, 8.
*CARNAL [kàr-nàl] et "CARNAU [kàr-nô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. carnal, carnau, m. s. dont
le radical se retrouve dans carne 1 (F. ce mot), § 11. ||
1653. Acarnau, carnau, oUD. carnara.]
Il 1" Palan qui servait à élever la tente sur les galères.
Il 2° Gros bout d'une antenne. | P. ext. Coin d'une
voile carrée qui sert à brasser les vergues.
CARNASSIER, 1ÈRE [kàr-nà-syé, -syer] adj.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. carnassier, m. s. dérivé
de carn, chair, § 11. furet, écrit carnacier. |i 1589. Ce haut
mal carnassier Qu'ainsi en son gosier Regorge de son ventre,
Recepte pour la toux, dans montaiglon, Jnc. Poés. franc.
IX, 240.]
Il Qui se nourrit de chair. Les animaux carnassiers. P.
ext. Les instincts carnassiers du tigre, du vautour, qui pous-
sent le tigre, le vautour, à se nourrir de chair. || Subs-
tantivt. (Zoologie.) Les Carnassiers, j 1. Ordre de la classe
CARNASSIERE
des Mammifères, à dents g-énéralement aiguës ou tran-
chantes. Les grands carnassiers, le lion, le tigre, etc. | 2.
Famille d'insectes à fortes mandibules.
CARNASSIÈRE [kàr-nà-syer] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. carnassiera, m. s. § 11.
Il Admis ACAD. 1762.]
Il Sac de cuir, de filet, que les chasseurs portent en ban-
doulière et où ils mettent les pièces de gibier telles que
lièvres, perdreaux, etc.
CARNATION [kàr-nà-syon ; en vei's, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caro, carnis, chair, sous l'influence
de l'ital. carnagione, m. s. §§ 247 et 12. || xv^ s. Actes des
Ap. dans godef. SuppL]
Il Couleur des chairs d'une personne. Une femme, un
enfant d'une belle — . P. anal. Les carnations d'une peinture,
les tons des chairs d'une partie nue. Spécialt. (Blason.)
Représentation au naturel d'un corps ou d'une de ses
parties. Les armes de Gramont sont : d'azur, à trois bustes
de reine de — .
*CARNAU. V. carnal.
CARNAVAL [kàr-nà-vàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté del'ital. carnevale, m. s. qui a signifié
primitivement le mardi gras [cf. carême-prenant), jour
après lequel cesse l'usage de la chair, mot où il faut peut-
être voir une métathèse pour carneleva, proprt, « enlève-
chair », § 12. Cependant la forme quarnivalle relevée dans
un texte liégeois de 1268 (F. godef. Suppl.) porterait à
croire que le franc, a emprunté le mot non à l'ital., mais
au bas lat. || xvi" s. Carneval, m. de st-gelais, ii, 221.]
Il Période qui va du jour des Rois au mercredi des
Cendres, pendant laquelle se donnent principalement les
fêtes, les divertissements de l'hiver. Les derniers carnavals
n'ont pas été gais. || Spécialt. Les jours gras qui précèdent
le mercredi des Cendres, et pendant lesquels ont lieu les
derniers divertissements du carnaval, travestissements,
bals masqués, etc. Enterrer le — gaiement, le finir par qq
fête, qq divertissement joyeux. Être en costume de — , et,
fig. C'est un vrai — , il est bizarrement accoutré.
•CARNAVALESQUE [kàr-nà-và-lesk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carnevalesco , m. s. § 12. ||
Néolog.]
Il Qui appartient au carnaval.
1. CARNE [kàrn'] s. f.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde (F. §16) pour chame
{cf. charnière), du lat. cardinem, proprt, gond, et, p. ext.
extrémité, devenu cardne, carne, §§ 290 et 414. Le genre
fém. a été amené par la terminaison. (F. § 550.)]
Il 1° Le coin, l'angle saillant d'un objet. Je me suis donné
un grand coup de la tête contre la — d'un volet, mol. Mal. im.
1,2.
Il 2° Angle qu'on fait en évidant le canon, les becs
d'une plume d'oie qu'on taille pour écrire.
2. "CARNE [kàrn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carne, viande, pris en mau-
vaise part, § 12. Il Néolog.]
Il Trivial. Viande de mauvaise qualité. Fig. Injure gros-
sière, charogne.
CARNÉ, ÉE [kàr-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caro, carnis, chair, § 118. || xvii" s.
V. à l'article. Admis acad. 1798.]
Il (Hist. nat.) Qui est de couleur de chair. Anémone carnée.
ŒUlet — . Leur plumage est blanc, mais d'un blanc plus clair que
celui des cygnes; même de près il paraît —, la f. Psyché, 1.
*CARNEAU [kàr-nô] s. m.
[ÉTYM. Autre forme de créneau. (F. ce mot.)]
Il (Technol.) Conduit qui porte du foyer d'un four à la
cheminée l'air chaud, la fumée et les autres produits
de la combustion. || Spécialt. Trou dans la voûte d'un
four à porcelaine, servant de cheminée.
*CARNELER [kàr-ne-lé] v. ir.
[ÉTYM. Autre forme de créneler, la carnelle des mon-
naies étant ordinairement dentelée et ressemblant à un
mur crénelé. (F. créneler.) || 1611. cotgr.]
Il lo (Technol.)Entourerd'unecarnelle. — unemédaiUe.
Il 20 (Blason.) Ceindre d'une bordure.
•CARNELLE [kàr-nèl] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de carneler, § 52. Qqns écrivent
oarnèle. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) Bordure du cordon qui entoure le champ
de la légende d'une médaille, d'une monnaie, etc.
360 —
CAROTIDIEN
CARNET [kàr-nè] s. m.
[ÉTYM. Pour caernet, cadernet, diminutif tiré du lat
quaternum pour quaternio, § 133. [Cf. cahier et carme,
1416. Quernet, dans godef. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Registre de poche destiné à recevoir des notes, etc
Spécialt. — d'échéance, sur lequel un commerçant inscri
les sommes qu'il doit payer ou toucher, avec la date d
l'échéance. — d'agent de chemge, de courtier, carnet paraf
par un syndic , où l'agent de change , le courtier doi
inscrire ses opérations. | — de bal, où les danseuses ins
crivent les danses qu'elles ont promises. | P. ext. — i;
visite, petit portefeuille où l'on met les cartes de visil'
{Syn. portefeuille, calepin.)
CARNIER [kàr-nyé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carniere, m. s. dérivé de carne
chair, § 12. ||xvme s. j.-j. rouss. Ém. 4. Admis acad. 1878.
Il Petite carnassière pour le gibier.
CARNIFICATION [kàr-ni-fl-kà-syon ; en vers, -si-oi
s.f
[etym. Emprunté du lat. mod. carnificatio, de caro, carai
chair, etfacere, faire. || 1751. encycl. Admis acad. 179>
Il (Médec.) Altération morbide qui donne à certaii
tissus la consistance de la chair. — du poumon. {Cf. hép;
tisation.)
CARNIFIER [kàr-ni-fyé ; en vers, -fi-é] i'. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caro, carnem, chair, § 274. || 177i
TRÉv. Admis acad. 1835.]
Il (Médec.) Rendre semblable à la chair. Le tissu pul
monaire se carnifie.
CARNIVORE [kàr-ni-vôr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. carnivorus, m. s. de carnen
chair, et vorare, dévorer. || xvi« s. Bestes carnivores, dai
godef. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Qui mange de la chair. L'homme est — et frugivore
Spécialt. S. m. pi. Les Carnivores, famille de l'ordre de:
Carnassiers.
CARNOSITÉ [kàr-nô-zi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. carnositas, m. s. \\ xiye s. Mo
dus, dans la c]
Il (Médec.) Végétation charnue.
CAROGNE [kà-rôù'] s. f.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde (F. § 16) pour chn
rogne. ( F. ce mot.) [| xiv^ s. Respon, sote caroingne, eus i
DESCH. III, 63.]
Il Trivial. Charogne, injure grossière pour désignei
une femme. Ah, chienne! ah, — ! mol. Mal. im. i, 2.
CAROLUS [kà-rô-lûs' ; au xvn« s. -lu] s. m.
[ÉTYM. Premier mot de la légende : KAROLUS Francorui-
rex (Charles roi de France), qui se trouvait sur la monnai
de billon frappée par Charles VIII. Cette monnaie ces?
d'avoir cours sous Louis XII, mais le terme carolus s
maintint jusqu'au xviiio s. {Cf. louis, napoléon.) || xvi^.^.
Quelques carolus pour vivre, rab. i, 25.]
Il Vieilli. Ancienne monnaie de compte valant lOde
niers.
CARONADE [kà-rô-nàd'] s. f
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. carronade, m. s. de Carr(
ville d'Ecosse, où les premières caronades furent fabri-
quées, vers 1774. || 1783. encycl. méth. Admis acad. 1835.1
Il Bouche à feu, ordinairement en fer, plus courte qu'
le canon, qui était employée surtout dans la marine, c:
qui avait, comme le mortier, une chambre pour recevoii
la charge.
CARONCULE [kà-ron-kul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caruncula, m. s. diminutif dr
caro, chair. || xvi^ s. Caruncule, paré, i, 29.]
Il (Anat.) Petit corps charnu. — lacrymale, renflemen
rougeâtre situé à l'angle interne de l'œil. | Appendic'
charnu que présente le front, la gorge de certains oiseaux
(dindon, casoar, etc.). || P. ext. Renflement du funicult-
qui recouvre en partie la graine.
CAROTIDE [kà-ro-tid'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xotpwTtî, t'Soî, m. s. || 1541.
L'artère carotide, J. ganappe, dans delb. Rec. Admis acad.
1762.]
Il (Anat.) Chacune des deux grosses artères qui por-
tent le sang à la tête. Les carotides, et, p. appos. Les artè-
res carotides.
CAROTIDIEN, *CAR0TIDIENNE [ kà-ro-ti-dyin,
-dyèn'; en vers, -di-...] adj.
CAROTIQUE
— 361
CARRÉ
■ T^ •^r. Dérivé de carotide, § 244. || Admis acad. 1762.]
\nat.) Relatif aux carotides. Canal —, ouverture du
!• de l'os temporal qui donne passage à la carotide
ijrno.
CAROTIQUE [kà-rô-tïk'] adj.
' -^M. Emprunté du grec xapwtixd;, m. s. \\ Admis
1798.]
,.\Iédec.) Relatif à l'assoupissement dit carus. État — .
CAROTTE [kà-rôf] s. f.
i':tym. Emprunté du lat. carota, m. s. || xiv° s. Garroite,
'ter, II, 244.]
Plante de la famille des Ombellifères, dont la ra-
. charnue, est comestible.
2 ' /'. ext. La racine de cette plante. Manger des ca-
ri.es. I Famil. Adj. invar. Couleur — , d'un roux jaunâtre.
il cheveux — . || F. ext. Vivre de carottes, parcimonieuse-
•^ "' . Il Fig. I 1. Jouer la —, d'une manière mesquine, en
lit très peu de chose. | 2. Néolog. Très famil. Tirer
~ à qqn, tirer de lui une petite somme, un don, etc.,
lui faisant croire quelque mensonge.
3 ' P. anal. — de tabac, rouleau de feuilles de tabac,
lu milieu, qui de chaque côté se termine en pointe
.' la carotte, et dont l'image peinte en rouge sert
enseigne aux marchands de tabac.
|:aR0TTER [kà-rô-té] V. intr. et tr.
ÉTYM. Dérivé de carotte, § 154. || Admis acad. 1740
r sens 1°.]
Famil. \\ !<> V. intr. Jouer mesquinement, en ne ris-
( ml presque rien.
2" Néolog. V. tr. Subtiliser un peu d'argent à l'aide de
IJtextes, de détours. — de l'argent à qqn. P. ext. 11 m'a ca-
ij.é du vin, un livre, etc. Absolt. — qqn, lui tirer une carotte.
:arotteur, EUSE [kà-ro-teur, -teuz'] s. m. et f.
liïVM. Dérivé de carotter, § 112. || Admis acad. 1835
rsens 1».]
I 1° Famil. Celui, celle qui joue la carotte.
' 2" Néolog. Celui, celle qui tire des carottes à qqn.
[CAROTTIER, 1ère [kà-rô-tyé, -tyer] s. m. et f.
ÉTYM. Dérivé de carotte, § 115. || Admis acad. 1740;
■ ipr. en 1835 et remplacé par carotteur.]
Famil. Celui, celle qui joue la carotte.
,:arOUBE [kà-roub'] etCAROUGE [kà-rouj'] s. m. et f.
^ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge carrubia, carru-
! m, qui est l'arabe kharroûba, m. s. § 22. acad. ne donne
1 3 le sens 2". || xii« s. Carroige, Prise d'Orange, dans
ipEF. Suppl. I 1512. Caroube, J. le maire, dans delb.
?. i 1539. Carrouge, R. est.]
1" Vieilli. S. m. Caroubier. ( F. cemot.)Spécialt. Bois
caroubier, employé dans l'ébénisterie.
2° S. f. Gousse pulpeuse, fruit du caroubier.
2AROUBIER [kà-rou-byé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de caroube, § 115. || 1564. Carroubier, j.
xiuiY, Dict. franç.-lat. Admis acad. 1762.]
Ar])re vert, de la famille des Légumineuses, à bois
s dur.
2AROUGE. F. caroube.
1. CARPE [kàrp'] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. carpa, m. s. \\ xiii" s. e. boil.
)re des mest. I, xcix, 4.]
I Poisson d'eau douce du genre cyprin. Faire des sauts
—, sauter à la manière de la carpe, étant contre terre,
s'enlevant d'un élan, et se laisser retomber à plat ven-
:. Bâiller comme une — (par allusion aux bâillements ré-
tés de la carpe quand elle sort de l'eau). Faii-e des yeux
— pâmée, faire les yeux blancs, comme une carpe qui
pâme. Muet, ignorant comme une — , comme un poisson,
2. CARPE [kàrp'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xapitoç, m. s. {Cf. métacarpe.)
CVie s. PARÉ, IV, 20.]
(Anat.) Partie du membre supérieur ou antérieur
mprise entre la main et l'avant-bras.
CARPEAU [kàr-pô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carpe 1, § 125. || xiii" s. Cuerpiau, e. boi-
Au, Livre des mest. I, c, 7.]
I 1" Jeune carpe. Un — qui n'était encore que fretin, la f.
<.b. V, 3.
I 2" Variété de carpe très estimée, qu'on pêche dans
Rhône, la Saône, etc.
'CARPELLE [kàr-pèl] S. m.
[tzrni. Dérivé du grec xapTtdç, fruit, § 258. || Néolog.]
Il (Botan.) Chacun des organes élémentaires, libres ou
adhérents, qui concourent à former les différentes par-
ties du pistil. I P. ext. Chacun des fruits partiels pro-
venant d'un seul pistil dans un fruit composé.
*CARPENDU [kàr-pan-du]. V. capendu.
*CARPETTE [kàr-pcf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. carpet, m. s. § 8. Le mot
angl. est emprunté au bas lat. carpita (ital. carpita), qui
se trouve qqf en anc. franc, sous la forme carpite, carpitre.
Il 1582. Carpettes ou autrement tapis à emballer, Tarif d'en-
trée à Calais, dans gay, Gloss. arch.]
Il 1° Anciennt. Gros drap rayé dit tapis à emballer.
il 2» Tapis mobile d'une chambre, ne recouvrant qu'une
partie de la pièce.
*CARPIER [kàr-pyé] s. m. et , vieilli, *CARPIÈRE
[kàr-pyér] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carpe 1, § 115. || 1386. Estanches oucar-
pieres, dans delb. Rec.\
Il Vivier où l'on nourrit des carpes.
CARPILLON [kàr-pi-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carpe 1, § 107. || xyi^ s. Carpe, car-
peau, carpillon, H. est. Précell. 98.]
Il Très jeune carpe. Le pauvre — lui dit, la f. Fab. v, 3.
"CARPION [kàr-pyon ; en vers, -pi-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carpione, m. s. § 12. || xv^ s.
Texte dans godef. Suppl.]
Il Truite pointillée qu'on trouve dans les lacs des
Alpes.
•CARPOLOGIE [kàr-pô-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xap-icdç, fruit, et Xoydç,.
discours, § 279. || Mot de la fin du xviii<= s.]
Il Partie de la botanique qui a pour objet l'étude du.
fruit.
'CARQUAISE. F. carcaise.
"CARQUERON [kàr-ke-ron] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Se rattache peut-être au lat>
calcare, presser. || 1784. Quarqueron, encycl. méth.]
Il (Technol.) Levier placé au-dessus des marches du
métier à tisser.
CARauOIS [kàr-kwa] s. m.
[ÉTYM. Pour carcais (F. § 296), altération du bas grec
Tapxataiov, mot d'origine persane, devenu, par assimila-
tion de consonnes, *carcasium, carcais, §§ 5 et 24. || xii^ s.
Coivres orent ceinz et tarchais, wage, Rou, m, 7698. | xv^ s.
Il remlst sa flesche au carcas, a. chart. Excusation.]
Il Étui à flèches. Le — d'Apollon. || Fig. Vider, épuiser
son — contre qqn, en lui lançant des sarcasmes.
CARRARE [kà-ràr] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Carrare, ville de Toscane. ||
Admis acad. 1835.]
Il Marbre blanc très estimé.
'CARRASSIN [kà-rà-sin] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Espèce de carpe sans barbillons.
CARRE [kâr] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de carrer, § 52. |[ xV s. Trois dez
plombez de bonne carre, villon, Gr. Testam.]
Il 1" Angle que la face d'un objet forme avec les au-
tres faces. La — d'un chaudron, d'un chapeau, jonction du
fond avec les côtés. La — d'un soulier, extrémité de l'em-
peigne qui vient rejoindre le bout de la semelle. Les carres
d'une épée, arêtes que forment les faces de la lame. Loc.
prov. On est volé ici comme à la — (au coin) d'un bois.
Il 2° Vieilli. Carrure. Un homme d'une belle — . P. ext.
La — d'un habit, la partie du dos que détermine la car-
rure.
Il 30 Au jeu de la bouillotte, jeton que met au jeu celui
qui donne les cartes et que prend, si personne ne voit le
jeu, celui qui est à la droite du donneur, et qu'on appelle
à cause de cela le carré.
1. CARRÉ, ÉE [ka-ré] adj.
[ÉTYM. Du lat. quadratimi, m. s. adj. particip. de quadrare,
devenu quadré, quarré, carré, §§ 392, 413, 295 et 291.]
Il l» (Géom.) Qui forme un quadrilatère dont les qua-
tre côtés sont égaux et les quatre angles droits. Le cube
a six faces carrées. Un mètre — , mesure de surface carrée
dont chaque côté a un mètre. P. anal. Nombre —, mul-
tiplié par lui-même (la surface du carré ayant pour me-
sure le produit du nombre qui représente la base par un
nombre égal qui représente la hauteur). Racine carré&
CARRE
— 362 —
CARREAU
d'un nombre, le nombre qui, multiplié par lui-même, égale
le nombre donné.
Il 2" Qui se rapproche de la forme du carré. Cour carrée,
Jardin, tableau, tapis — . || P. ext. (En parlant d'un solide.)
Dont la base ou une des faces est carrée. Une tour carrée.
Dn tableau — . La Maison Carrée de Nîmes. Le salon Carré du
Louvre. Jeu de paume — , dont les murs parallèles n'ont pas
d'angle oblique pour faire dévier les balles. (F. dedans.)
Il P. ext. Bataillon — . j 1. Troupes rangées de manière à
offrir autant de front que de profondeur. | 2. Groupe de
soldats disposés en carré, de manière à faire face à l'en-
nemi des quatre côtés. || Fer — , fer en barres carrées
d'environ deux centimètres de côté. ( V. carillon. Ht) || Bon-
net — . I 1. Ancien bonnet des docteurs ou des juges, à
base carrée, à trois ou quatre cornes. | 2. Bonnet des
ecclésiastiques, à base carrée, de forme pyramidale , et
pouvant s'aplatir. || Le muscle — du menton, des lombes.
Épaules carrées, largement développées, indiquant la force.
Tête carrée, tête large, indiquant la solidité d'esprit, et, en
mauvaise part, l'entêtement. Fig. Famil. Un homme —
par la base, bien équilibré par l'intelligence, le carac-
tère, etc. Une réponse carrée, ferme, décidée.
Il 3° (Par allusion aux angles droits du carré.) Qui est à
angle droit. Écriture carrée, écriture hébraïque dont les
lettres se rapprochent de la forme carrée. Trait —, nom
que les charpentiers donnent à une ligne qu'ils tracent
perpendiculairement à une autre sur leur ouvrage. Vergue
à trait (direction) —, placée horizontalement de manière
à faire la croix sur un mât vertical.
Il 40 Par analogie avec les quatre angles, les quatre
côtés du carré. Partie carrée, partie de plaisir à quatre, et,
spécialt, partie que deux couples font ensemble. Brelan
—, brelan que complète comme quatrième carte la re-
tourne lorsqu'elle est pareille aux trois cartes du brelan.
Être — (au jeu de bouillotte), être le dernier, le qua-
trième à parler. Période carrée, composée de quatre mem-
bres qui se balancent deux à deux. Phrase carrée (en mu-
sique), de quatre mesures égales , ou d'un nombre de
mesures multiple de quatre.
2. CARRÉ [kâ-ré] s. m.
[ÉTYM. Du lat. quadratum, m. s. subst. particip. de qua-
drare. {V. carré 1.)]
_ Il l" (Géom.) Quadrilatère dont les quatre côtés sont
égaux et les quatre angles droits. Le côté, la diagonale d'un
— . Le — de l'hypoténuse, construit sur l'hypoténuse d'un
triangle rectangle. || P. anal. (Arithm.) Le — d'un nombre,
ce nombre multiplié par lui-même. Élever un nombre au — .
Il 2° Surface plane qui se rapproche du carré géomé-
trique. Tracer un — sur le sable, et, improprement, p. anal.
On — long, un rectangle. Un — de terre, et, p. ext. Un —
de légumes, carré de terre planté de légumes. Un — d'eau,
pièce d'eau carrée. P. appos. Papier grand —, — fin, qui
avait pour marque un grand, un petit carré. Disposer des
troupes en —, en plaçant autant de soldats de front qu'en
profondeur. Spécialt. Se former en —, bataillon carré fai-
sant face des quatre côtés. Numéros en —, et, absolt, — (au
biribi), réunion de quatre numéros groupés en carré, sur
lesquels on joue ce qu'on indique en plaçant sa mise au
milieu. P. ext. Objet dont une ou plusieurs faces affec-
tent la forme carrée. — de mouton, quartier qui comprend
une partie des côtes couvertes, le filet et le rognon. — de
lard, petit morceau de lard découpé en cube. — des lombes,
delà cuisse, muscles carrés. — de cuir, contenant de quoi
tailler une paire de souliers. — de pêcheur, filet en nappe
carrée. {V. carreau.) — de cordier, traîneau en forme de
carré long, muni d'une manivelle pour tordre les câ-
bles. — de monnayeur, de graveur, coin pour frapper les
médailles, les monnaies, faire l'empreinte d'un chiffre.
— d'une montre, d'une pendule, pivot des aiguilles, du grand
ressort, à base carrée. — d'une clef de montre, de pendule,
canon creux qui s'ajuste sur les pivots, les fait tourner
pour remonter la montre ou faire mouvoir les aiguilles.
— d'une écoutiUe, son ouverture de forme carrée. — d'un
lit de bord, châssis de bois sur lequel sont clouées des
sangles supportant le matelas. — d'un escalier, partie de
l'escalier sur laquelle s'ouvrent, à chaque palier, les
portes des appartements de l'étage. — des officiers, sur
un navire, pièce commune autour de laquelle sont ran-
gées et sur laquelle s'ouvrent les cabines des officiers.
CARREAU [kd-rô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. "quadrçllum, diminutif de quadr
carré, devenu cadrel, §§ 392 et 291, carrel, § 413, carr,
§ 456. Il xic s. D'une arbaleste ne poet traire un quarrel
land, 2265.]
I. Figure carrée ou rectangulaire. Étoffe à carreaux,
pisserie à grands carreaux.
\\Spécialt. Il l» Dans les cartes à jouer, carreau n
qui sert de marque distinctive à un certain groupe de
tes, oii l'as est figuré par un carreau au milieu de la
P. ext. Le —, le groupe des cartes marquées de carn
Le sept de — . Le valet de — . || Fig. Terme de dédain (li
let de carreau étant dit autrefois valet de chasse, tandii
le valet de pique était dit valet de noblesse, le valet de
valet de cour, et le valet de trèfle valet de pied). Laisse-i
beau valet de — ! MOL. Dép. am. iv, 2. || Loc. prov. Dict
fondé uniquement sur l'assonance : Qui garde — (pour
dernier coup) n'est jamais capot. Dans le même sen
garder, être gardé, avoir garde à — , et, fig. avoir qq
dient, qq ressource enréservepour sortir d'affaire. ||
Plaisanterie triviale (par allusion, d'une part, au mal
cœur et aux carreaux d'une chambre; de l'autre, 1
cartes de cœur et de carreau). Mettre du cœur sur Â|i ■
vomir.
Il 2° Carreaux de réduction. | 1. Carrés tracés à la
sur un tableau pour le reproduire souvent dans des
portions réduites. | 2. Carrés destinés au même ui
qu'on fait avec des fils croisés tendus sur des châssi
la grandeur du tableau à copier ou à réduire. P. ext
châssis eux-mêmes.
Il 3° — héraldique, carré figuré sur le champ de W
II. Objet dont la surface est carrée ou rectanguli
Il 1° Tablette de pierre, de marbre, de terre cuit
faïence, etc., pour paver des chambres, revêtir de
rois, etc. Les carreaux d'une chambre. Jeu du franc — [an
oh l'on gagnait lorsqu'une pièce jetée en l'air reto
au milieu d'un des carreaux de la chambre et non
bord qui le joignait au carreau voisin. Les carreaux
jeu de paume. Perdre à quatre, à six carreaux, quand
lancé sa balle au quatrième, au sixième carreau, et.
la balle de l'autre joueur va plus loin. Les carreaux
froids l'hiver, et, absolt, Le — est plus froid que le pi
Il Fig. (Médec. ) Affection tuberculeuse des ganglio
mésentériques avec gonflement et dureté du ventre (ra
pelant la dureté d'un carreau). || P. ext. \ 1. Le sol d'i;
chambre. Coucher sur le — . | 2. Le sol, en général. Conci:
qqn sur le —, le renverser blessé ou mort. Un des advt
saires resta sur le — . || Le — de la halle, à la halle, lieu
l'on étale les légumes, fruits, etc., pour les vendre.
a7ial. I 1. Pièce de bois plate, formant la ceinture
rieure d'une embarcation non pontée ou la précein'
plus élevée d'un grand bâtiment. | 2. En maçonneri
pierre de taille qui de chaque côté d'un mur faisant r
trait dans l'épaisseur par rapport à la boutisse, avec 1
quelle elle alterne, sert de liaison à la maçonnerie, i
Plaque plombée placée au-dessus de la mangeoire d<
chevaux pour protéger le mur.
Il 2° — de vitre, et, absolt, — , pièce de verre rectang^
laire, et, p. anal, pièce de verre d'une forme qconqi
placée dans le châssis d'une fenêtre pour clore sans ii
tercepter le jour. Casser, faire remettre un — . Regarderai
carreaux, à ti'avers les carreaux. — électrique, carreau t
verre donnant lieu aux mêmes phénomènes que la boi
teille de Leyde. P. ext. Châssis garni d'un carreau. 0
vrir, fermer le — , en parlant d'un vasistas, de la glace d'ui
voiture, etc.
Il 3" Coussin d'une forme carrée, pour s'asseoir, s'a]
puyer, se mettre à genoux, poser les pieds. Qu'un fastuev
— soit vu sous ses genoux, boil. Sat. 10. || Coussinet si
lequel les ouvriers font la dentelle. P. ext. Pelote cari
fixée sur le couvercle d'un nécessaire à ouvrage, et, /
ext. ce nécessaire lui-même.
Il 4" Filet de pêche en nappe carrée tendu sur deii
demi-cerceaux en croix fixés au bout d'une perche. (1
carré 2, carrelet, échiquier, hunier.)
Il 5° Vieilli. Carré d'un jardin potager. Adieu planche
carreaux. Adieu chicorée et porreaux, la f. Fab. iv, 4. jj Piy
tion de pâturages limitée des quatre côtés par des fossé:
m. Objet à quatre pans ou faces.
Il l» Vieilli. — d'arbalète, gros trait à quatre pans qu
lançaient les arbalètes de grande dimension. || Fig. I*
3U
i
CARRÉE
— 363
CARRIÈRE
ilestes carreaux, les Irails de la foudre. (Ciel) pour qui
irdes-tu tes carreaux embrasés? coRN. Siiréna, v, 5.
Il 2" Grosse lime d'ordinaire à quatre pans dont on se
jrt surtout pour dégrossir le fer sortanl de la forge.
3° Sorte de fer à plusieurs pans dont se servent les
liileurs pour aplatir les coutures dans les étoffes épais-
s (drap, velours, etc.).
"CARRÉE [ka-ré] s. f.
[ÉTYM. Tiré de carré 1, § 38. || (Au sens 4o.) xiii'= s. Noire
omme carrée, Clef d'amour, dans dei.b. Rec]
lo (Marine.) Voile quadrangulaire fixée à un mât
roit sur lequel la vergue est en croix.
2° Fond sanglé, ou châssis garni d'une toile lacée,
armant le fond d'un lit.
Il 3" Vieilli. Cadre de bois formant le ciel de lit.
Il 4» Ardoise estimée des carrières d'Anjou, taillée en
orme rectangulaire.
5" Notation de l'ancienne musique, représentée par
.n carré. — avec queue, la longue, qui valait deux rondes.
- sans queue, la brève, qui valait une ronde.
CARREFOUR [kàr-four; en vers, kà-re-...] s. m..
;tym. Du lat. pop. quadrifûrcum, proprt, endroit four-
I en quatre, devenu cadrefouro, g§ 342, 324 et 291, car-
.efour, §§413et388.]
Il Endroit où se croisent plusieurs rues, plusieurs che-
Inins. Les carrefours d'une forêt, d'une ville. Fig. Le langage
Hes carrefours, langage trivial.
*CARRÉGER [kà-ré-jé] î;. intr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. carrejar, m. s. proprt,
-luirrier (F. ce mot),§ 11. || 1771. trév.]
il (Marine.) En parlant d'un navire, avancer par un bon
r lis en portant beaucoup de voiles. [Cf. carrosser, 2o.)
CARRELAGE [kdr-laj'; en vers, kd-re-...j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carreler, § 78. || 1680. righel.]
il 1° Action de paver avec des carreaux.
Il 2° P. ext. Pavage fait avec des carreaux.
CARRELER [kâr-lé ; en vers, kd-re-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de carreau, § 154. || 1307. Une renghe d'es-
,:us armoier et par dessus blankir et quarreler, dans uelb. Rec]
I II 1" Paver avec des carreaux.
! il 2" Rapiécer (de vieux souliers).
CARRELET [kdr-lè ; en vers, ka-re-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carreau, § 133. || (Au sens de pois-
son.) 1360. Quarlet, dans godef. Suppl.]
I. Objet représentant une surface quadrangulaire. | 1.
Filet de pèche en nappe carrée, dit aussi carreau. | 2. Fi-
let de forme analogue pour prendre de petits oiseaux. |
3. Petit châssis carré garni d'un molleton de laine (blan-
chet) dont se servent les pharmaciens pour fdtrer les li-
quides épais. I 4. Poisson de mer du genre pleuronecte,
presque aussi large que long.
II. Objet à quatre pans ou faces, et, p. ext. objet à
plusieurs pans. | 1. Lime à plusieurs pans plus petite que
le carreau. | 2. Sorte d'emporte-pièce quadrangulaire
avec lequel les oiseleurs taillent des feuilles pour en faire
des appeaux à frouer. | 3. Grosse aiguille qui se termine
en pointe quadrangulaire, dont se servent les relieurs,
selliers, emballeurs, etc. | 4. P. ext. Épée, fleuret à lame
triangulaire. | 5. Outil d'acier, terminé en triangle, dont
se sert le tabletier pour amorcer les dents des peignes.
I 6. Sorte de brosse garnie de fils de fer fins dont les cha-
peliers se servent pour relever le poil du chapeau.
CARRELETTE [kar-lef ; en vers, kd-re-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carrelet, § 37. || 1690. furet. Admis
ACAD. 1835.]
Il (Technol.) Lime fine de forme aplatie.
CARRELEUR [kdr-leur; en vers, kd-re-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carreler, § 112. || 1463. Quarrelleur, dans
GODEF. Suppl.]
Il 1" Ouvrier qui fait les travaux de carrelage.
Il 2» Savetier ambulant qui rapièce la chaussure.
*CARRELIER [kdr-lvé ; en vers, kd-re-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carreau, § 115. || 1312. Quarrelier, dans
GODEF. Suppl.]
Il Ouvrier qui fabrique les carreaux de terre cuite,
faïence, etc.
CARRELURE [kdr-lûr; en vers, kd-re-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carreler, § 111. || 1401. Une autre parure
de quarrelure, dans delb. Rec]
Il Rapiéçage de chaussures. || Fig. Famil. Je croyais re-
faire mon ventre d'une bonne — (remettre mon ventre en
état par un bon repas), mol. Méd. vol. se. 3.
CARRÉMENT [kd-ré-man] adv.
[ÉTYM. Composé de carrée et ment, § 724. || xiii^ s.
Quarreement, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il A angles droits. Tailler une pierre — . Tracer une figure
— . P. ext. Poser une chose —, dans son aplomb. || Fig. Fa-
mil. D'une manière ferme, décidée. Répondre, refuser — .
CARRER [kd-ré] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. quadrare, m. s. devenu cadrer, §§ 392, 295
et 291, carrer, § 413.]
I. Rendre carré.
Il 1° (Géom.) En parlant d'une figure curviligne, la ra-
mener à un carré équivalent. — une ellipse. On ne peut —
le cercle. || P. anal. En parlant d'un nombre, le rendre
carré en le multipliant par lui-même.
Il 2» Façonner en forme de carré. — un bloc de pierre,
le tailler à angles droits. — un bataiUon, le former en
carré, lui donner autant de front que de profondeur.
Il 3" P. ext. Se —, au jeu de bouillotte, se rendre carré
(c.-à-d. quatrième). Prendre la place de celui qui est
carré en ajoutant un jeton, c.-à-d. en doublant la pre-
mière mise ou carre. {Cf. contrecarrer.)
II. Se —, développer toute sa carrure. | 1. Pour se met-
tre à l'aise. Se — dans un fauteuil. | 2. Pour se donner de
l'importance. Dans ce penser il se carrait. Recevant comme
siens l'encens et les cantiques, la f. Fab. v, 14.
CARRICK [kà-rïk'] s. m.
[ÉTYM. Peut-être nom propre, § 36 : Carrick (John Do-
nald), publicisle écossais (1787-1837). || Néolog. Admis
ACAD. 1835.]
Il Redingote ample, à pèlerines étagées.
CARRIER [kd-ryé] s. m.
[ÉTYM. Tiré de carrière 2, § 37. || (Nom propre.) 1292-
1300. Rôle de la taille, dans delb. Rec]
Il Celui qui exploite une carrière. Un maître — . Des ou-
vriers carriers.
1. CARRIÈRE [kd-ryêr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carriera, m. s. dérivé de carro,
char, § 12. A remplacé l'anc. franc, charrière, de môme
origine, mais qui avait le sens de chemin, rue. || xvi'' s.
Un bon coureur qui se laisseroit tomber au plus près du bout
de sa carrière, amyot, Philop. 31.]
Il 1° L'espace à parcourir dans les courses de chars ou
de chevaux, courses à pied, passes d'armes, etc. Entrer,
descendre dans la — . Parcourir la — . Toucher au terme de la
— . 11 excelle à conduire un char dans la — , Rac. RiH. iv, 4.
Il me vit un moment après au bout de la — , FÉN. Tél. 5. Don-
ner — au cheval, lui lâcher les rênes, lui laisser le champ
libre. P. ext. Je... trottais comme un jeune rat Qui cherche à se
donner — , la f. Fab. vi, 6. Fig. Se donner — . Donner — à
son éloquence, à son ambition. || Fig. \ 1. Voie de luttes,
d'efforts, où l'on s'engage. De l'honneur entrer dans la — ,
CORN. Hor. II, 3. Sa faveur me couronne entrant dans la —
(de chrétien), ID. Poly. iv, 3. Nous entrerons dans la — (de
citoyen) Quand nos aînés n'y seront plus, r. de lisle. Mar-
seillaise. P. ext. Ouvrir, fermer la —, n'avoir été précédé,
égalé par personne dans une voie. Passer — (arch.), al-
ler jusqu'au bout dans la voie des concessions. | 2. Spé-
cialt. Profession qui présente des degrés à parcourir. La
— des armes, du barreau. Débuter dans la — . Indécis sur le
choix d'une — .
Il 2° Course où l'on a parcouru un espace déterminé.
Fournir une longue — . Spécialt. Course qu'un cheval a
fournie d'une seule baleine. Éloigné des côtes de la mer de
la — d'un cheval, montesq. Espr. des lois, xxi, 21. (Vous
qui) Courez du bel esprit la — épineuse, boil. Art p. 1.
(Vous) qui avez couru une même — avec lui, rac. Disc, à
l'Acad. Il P. anal. La montée, l'étendue du vol d'un fau-
con que l'on dresse. || Fig. \ 1. La course, la révolution
d'un astre. Le soleil était au milieu de sa — . | 2. Le cours
de la vie. Finir glorieusement sa — . Et qu'un long âge apprête
aux hommes généreux Au bout de leur — un destin malheureux !
CORN. Cid, II, 8. Fournir une longue, une belle — .
2. CARRIÈRE [kâ-ryèr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *quadraria (de quadrare, équarrir),
lieu où l'on taille, et, p. ext. d'où l'on extrait la pierre,
§§ 392, 413, 298 et 291. || xiic s. Et pierre feïssent de la
quarriere venir. Rois, iv, 22.]
Il Terrain d'où l'on tire, en les taillant, la pierre, le
CARRIOLE
— 364 —
CARTE
marbre, le grès, l'ardoise, etc., d'où l'on extrait le plâtre,
la chaux, le sable, l'argile, etc., et généralement où l'on
exploite les substances siliceuses, calcaires et argileuses
qui forment d'ordinaire les couches superficielles du sol.
[Cf. mine.) Eau de —, humidité qui reste dans la pierre
sortant de la carrière et la rend plus tendre. || Chez les
anciens. Être condamné aux carrières, à travailler dans les
carrières de l'État.
CABRIOLE [kd-ryôl ; en vers, -ri-ôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carriuola, m. s. dérivé de
carro, char, § 12. (| xvi" s. Une cariole a quatre roues, tail-
LEPiED, dans DELB. Rcc]
Il Petite voiture légère, grossièrement suspendue, dont
on se sert à la campagne. Une — d'osier.
CARROSSABLE [kâ-rô-sàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de carrosse, § 93. || Néoloq. Admis acad.
1878.]
Il Où peuvent aller des voitures suspendues, des car-
rosses. Route — .
CARROSSE [kd-ros'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carroccia ou carrozza, m. s.
dérivé de carro, char, § 12. Sur le changement de genre,
V. § 556. Il 1574. La carroche de mondit Sgr (le duo d'Alençon),
dans GAY, Gloss. arch.]
Il 1° Voiture de luxe, suspendue, couverte, à quatre
roues. Aller en — . Rouler — . Ce beau — , Où tant d'or se re-
lève en bosse, mol. F. sav. m, 2. Chevaux de — , chevaux
de grande taille pour pouvoir traîner un carrosse. Fiç).
Famil. C'est un vrai cheval de — , une grande bête. || Vieilli.
— de voiture (transport), — de diligence, grande voiture pu-
blique pour le transport des voyageurs, diligence. (F.
diligence.)
||2" Petit traîneau à l'usage ducordier. {Syn. carré.)
Il 3° Sorte de cabine ressemblant à la boîte d'un carrosse,
que l'on construit qqf sur la dunette d'un navire. ( V. rouf.)
CARROSSÉE [kâ-rô-sé] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de carrossée, § 119. || xvii^ s. V. à l'ar-
ticle. Admis ACAD. 1798.]
Il Famil. Ce qu'un carrosse contient de personnes.
Monseigneur embrassa toute la — , SÉv. 1095.
*CARROSSER [kâ-ro-sé] v. ir. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de carrosse, § 154. || Néolog.]
Il l» Famil. V. tr. Traîner en carrosse. Se faire — .
Il 2» V. intr. (Locution des marins de la Manche.) Le
vaisseau carrosse de la voile, avance par un bon frais, en
portant beaucoup de voile. {Cf. carréger.)
'CARROSSERIE [kd-ros'-ri ; en vers, -rô-se-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carrossier, §§ 65 et 68. || Néolog.]
Il Fabrication des carrosses, voitures bourgeoises, etc.
CARROSSIER [kâ-r6-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carrosse, § 115. || xvi" s. Carrozzier, vi-
GENÈRE, dans DELB. Rec]
Il 1" Anciennt. Celui qui conduit un carrosse, cocher.
Le — étant descendu, sully, Œcon. roy. ann. 1596.
Il 2" Celui qui fabrique des carrosses , des voitures
bourgeoises, etc. Un ouvrier — . [Cf. charron.)
Il 3" Cheval de haute taille, pour carrosse, berline.
Deux grands carrossiers.
CARROUSEL [kà-rou-zèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carosello, m. s. d'origine in-
certaine, § 12. Il xvie s. Carrouselle, vigenère, dans delb.
Rec. I 1642. Carrousel, oud.]
Il 1° Sorte de tournoi, de divertissement avec joutes,
courses de bagues, etc., exécutés par des cavaliers for-
mant des quadrilles. || P. ext. Jeu de bagues où l'on tourne
sur un manège de chevaux de bois.
Il 2° Place où avaient lieu des carrousels.
*CARROUSSE [kà-rous'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. garaus, proprt, fin, ruine,
§§7, 498et 499. Ilxvi"! s. Trinquer, boire carous, rab. m, prol.]
Il Vieilli. Excès de boisson. Alaoiel... Insensiblement fit
— , LA F. Contes, F. du roi de Garbe.
CARRURE [ka-rùr] s. f.
^ [ÉTYM. Dérivé de carré 1, § 111. {Cf. pour le sens l»
l'expression épaules carrées.) || xiic-xine s. Li vasal furent
fort et d'itel quarreûre, Alexandre, dans delb. Rec.]
Il 1° Largeur du dos d'une épaule à l'autre. | P. ext.
Largeur du dos d'un habit.
Il 2o (Musique.) Distribution (d'une phrase musicale)
en mesures égales, symétriques.
1
'CARTABLE [kàr-tabl'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carte, § 93. || (Au sens 1".) 1630. mo-
net. Abrège' du parallèle.]
Il l» Anciennt. Dialect. Registre, album.
Il 2" Sorte de carton à dessin.
*CARTAHU [kàr-tà-u] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Cordage volant, pour hisser, descendre d^
vers objets, sur un navire.
CARTAYER [kàr-tè-yé] v. intr.
[ÉTYM. Peut-être pour carretayer {cf. chartier, pour cl
retier), dérivé (§ 163) de carrette, forme normanno-picari
pour charrette, § 16. || Admis acad. 1740.]
Il Éviter les ornières en dirigeant les roues de la vi
ture dans l'intervalle qui les sépare.
CARTE [kàrf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. charta, papier. {Cf. charte, mi
de formation pop.) || xiv° s. Les autres jouans aux
Ménagier, i, 72.]
Il Sorte de papier résistant, mais flexible, fait de pli
sieurs feuilles de papier collées ensemble. De la —
Une feuille de — , et, absolt, Une — . Écrire sur des cartes
titre des livres, pour dresser un catalogue. Mettre un dessin
—, tracer sur une carte le dessin que doit reproduire l'c
vrier tisseur. Une — blanche, sur laquelle il n'y a rien d'éc
Fig. Donner — blanche à qqn, ne pas lui tracer ce qu'il di
faire, le laisser libre d'agir à sa guise. P. plaisant, h
niqt. Aller à tous venants offrir la — blanche (présenter
cartel, pour les forcer à se battre), regnard, Souh. se,
P. ext. Carton pour faire les cartouches, les pièces d'i
tifice, etc. — en deux, en trois, de deux, de trois feuilles
papier gris.
il Spe'cialt. || 1° — à jouer. Jouer aux cartes. Les basi
cartes, les cartes du deux au six. Les cartes hautes, l'as
les figures. Mêler, battre les cartes, et, fig. Le juge du ci
cours a battu les cartes, a classé au hasard. Donner, demandi
prendre des cartes, en échange de celles qu'on écarte. Fi
Famil. Si vous n'êtes pas satisfait, prenez des cartes, cherchi
mieux. Faire la — , la levée. Absolt. Savoir jouer la — , l
cartes qu'on a dans la main. Avoir cartes blanches, n'avoir
pas de figures. Fausse — , désavantageuse dans une cou-
leur. — fausse, biseautée. Filer la — , tricher en escamotant
une carte. Être premier en —, avoir la primauté sur les au-
tres joueurs. Payer en —, dans les jeux où il y a un ban-
quier, avoir le même point que lui, ce qui annule le coup.
Jouer cartes sur table, en les étalant sur la table, et, fig.
montrer franchement ses intentions. Voir le dessous des
cartes, la face des cartes que l'adversaire lient de son côté,
et, fig. les ressorts secrets, cachés, d'une affaire. Brouiller
les cartes, pour qu'on ne puisse plus jouer, et, fig. em-
brouiller à dessein une affaire. Retourner une —, après
avoir donné, retourner la carte qui sert d'atout, et, fig. On
ne sait avec lui de quelle — il retourne, quelle est sa véritable
pensée. Mettre aux cartes {vieilli}, iMsser de l'argent pour
les cartes que fournit la personne chez laquelle on joue.
Faire des tours de — , en les devinant à l'aide de combinai-
sons, en les escamotant par la prestidigitation. — forcée,
qu'un prestidigitateur fait prendre à qqn qui croit la choi-
sir. Tirer les cartes àqqn, lui faire des prédictions fondées sur
la combinaison fortuite de certaines cartes. Château de car-
tes, échafaudage de cartes auquel s'amusent les enfants.
Il 2» — géographique, feuille de carte, de papier, sur
laquelle est représentée la surface du globe ou d'une de
ses parties. Dresser la — d'un pays. — en relief, qui repro-
duit les inégalités de la surface. — muette, où les noms
géographiques ne sont pas indiqués. — marine, nautique,
qui représente, pour l'usage des navigateurs, les mers,
les écueils, les côtes, etc. | P. ext. — céleste, astronomique,
qui représente les astres, les constellations. Absolt. Re-
garder la —, consulter la —, pour se guider, et, fig. famil.
Avoir perdu la — , ne plus savoir où l'on en est. n me faut,
comme vous dites, la — et la clef de vos sentiments, SÉv.
1260.
Il 3" — de visite, petite carte sur laquelle on écrit son
nom, son adresse, et qu'on laisse chez les personnes qu'on
ne trouve pas quand on leur fait visite. Envoyer sa — à
qqn, par politesse, pour répondre à une invitation, etc.
Échanger sa — avec qqn, pour le provoquer en duel. || P-
ext. \ 1. — photographique, portrait — , portrait photogra-
phique de la grandeur d'une carte de visite. | 2. — pos-
CARTEL
— 365
CARTOUCHE
lie, carte qui d'un côté porte l'adresse et de l'autre peut
ecevoir quelques lignes de correspondance, et que la
oste distribue comme les lettres, à un prix moindre.
Il 4» Papier constatant certains droits pour la personne
ui en est munie. | l. — d'électeur, qui donne droit de
jter. — d'étudiant, qui lui donne le droit de suivre les
ours. — d'agent de police, qui lui permet de faire recon-
aître son autorité. P. e.rt. Une fille en — , fille publique,
utorisée sous la surveillance de la police. | 2. — d'entrée,
ans un théâtre, etc., dans un établissement public, etc.
50 _ de restaurant, carte, papier, indiquant le menu
u jour, ou livret indiquant, avec les prix en regard, les
lets ou les vins qu'il peut donner. Dîner à la — . P. ext.
a — d'un dîner, le menu du dîner qu'on a fait au restau-
ant, et, dans le môme sens. Demander, payer la — .
CARTEL [kàr-tèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cartello, m. s. § 12. jj xvi'' s.
In cartel de deffi, carloix, viii, 20.]
1" Carte, papier sur lequel on adressait un défi; et,
■t. le défi lui-même. Envoyer un — à qqn. || P. anal.
badin, amoureux, composé en vers, pour les fêtes,
arrousels, et à la mode au xvi'' siècle.
Il 2» Vieilli. Convention écrite entre nations belligéran-
ss pour la rançon, l'échange des prisonniers. P. ext. et
K appos. (Marine.) Bâtiment —, portant les prisonniers
ui doivent être échangés.
Il 3° (Blason.) L'écu qui sert de champ aux armes, de-
ises, etc.
40 Sorte de cartouche décoratif sur lequel se détache
!! trumeau, un panneau, une horloge fixée au mur. | P.
//. L'horloge avec le cartel qui l'encadre.
•CARTELLE [kàr-tèl] S. f.
j [ÉTYM. Emprunté de l'ital. cartella, m. s. % 12. jj xvi" s.
I. DE MAGNY, PoéS. 44.]
' (I 1» Vieilli. Feuille de peau d'âne, de toile vernie, oti
[étaient marquées des portées, pour pouvoir écrire de la
Inusique ou l'effacer à volonté. Les cartelles viennent... de
ilome ou de Naples, j.-j. rousseau, Dict. de mus. cartelles.
• il 2» P. anal. Bois fin débité en planches minces pour
iabletterie, ébénisterie, etc.
i II 3° P. ext. Forte planche qui porte les meules d'un
noulin.
j CARTERON. F. quarteron.
I CARTHAME [kàr-tàm'] s. m.
! [ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge carthamus, qui
hst l'arabe qortoum, m. s. § 22. || 1512. Semence de carthame,
IraÉNAUD, dans delb. Rec]
Il (Botan.) Plante de la famille des Composées, à fleurs
l'un beau rouge safrané, employées en teinture.
CARTIER [kàr-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carte, § 115. || xyi^ s. Peintres et car-
iers, ETIENNE DE MÉDiGis, daus DELB. Rec]
Il lo Fabricant, marchand de cartes à jouer.
Il 2° Celui des papiers superposés dont est faite une
:arte à jouer qui forme le dos de la carte.
CARTILAGE [kàr-ti-làj'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cartilage, m. s. Sur le genre,
V. § 552. Il xvie s. RAB. IV, 30.]
(Anat.) Tissu animal, flexible, élastique, dont la con-
sistance tient le milieu entre celle des os et celle des li-
aments. Cartilages temporaires, qui s'ossifient pendant la
croissance. CartUages articulaires. Cartilages du nez, des
oreilles.
CARTILAGINEUX, EUSE [kàr-ti-là-ji-neû , -neuz']
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cartilaginosus, m. s. \\ xiv^ s.
Substance cartillagineuse, J. corbichon, dans delb. Rec]
(Anal.) Formé de cartilage. Tissu — . P. ext. Poisson
— , à squelette cartilagineux.
CARTISANE [kàr-ti-zàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. carteggiana, m. s. dérivé de
carta, carte, carton, § 12. [Cf. cartésienne, sorte de soie
italienne, dans savary, Dict. du comm. Suppl.) || 1642.
Cartisanne, oud.]
Il (Technol. ) Morceau de carton fin, de parchemin, qu'on
recouvre de soie, de fils d'or, d'argent, pour faire les re-
liefs dans certaines dentelles, dans certaines broderies.
'CARTOGRAPHIE [kàr-to-grà-fi] 5. f.
[ÉTYM. Composé avec carte et le grec ypicpsiv, écrire,
§284. Il iYeo%.]
Il Art de dresser les cartes (géographiques, astrono-
miques, etc.).
CARTOMANCIE [kàr-tô-man-si] s. f.
[ÉTYM. Composé avec carte et le grec (xavieta, divina-
tion, § 284. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il L'art de tirer les cartes pour deviner l'avenir.
CARTOMANCIEN, lENNE [kàr-t6-man-syin, -syén' ;
en vers, -si-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cartomancie, § 244. || Néolog.]
Il Celui, celle qui pratique la cartomancie.
CARTON [kàr-ton] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cartone, m. s. augmentatif
de carta, papier, § 12. || 1611. cotgr.]
Il 1° Pâte de papier, de chiffon, etc., durcie et mise en
feuilles ( — de pâte), ou réunion de feuilles, de cartes,
superposées et collées ensemble (— de collage). One feuille
de — . Une poupée de — . Fig. Personnage de — , qui n'a qu'un
rôle de parade.
Il 2° Feuillet de — . | Les cartons qui forment les plats
d'un livre relié. | Les cartons qui servent de modèle pour
les profils des corniches, etc. | Les cartons d'un jeu de
loto, et, fig. famil. Battre le —, jouer beaucoup aux car-
tes. Il P. ext. I 1. Feuille de carton léger ou de papier fort
sur laquelle un peintre trace un dessin en grand comme
modèle pour être exécuté à fresque, en tapisserie, sur
vitraux, etc. Les cartons de Raphaël. | 2. Partie d'une feuille
d'imprimerie qui se replie sur une autre ou sur laquelle
une autre se replie. Le — d'en haut, d'en bas. P. ext. Partie
d'une feuille d'imprimerie qui sert à compléter un livre,
lorsqu'il ne reste plus de quoi faire une feuille, ou à rem-
placer des parties de feuille dans lesquelles il s'est glissé
des fautes. | 3. Maculature sur laquelle on colle des haus-
ses pour égaliser le foulage d'une presse d'imprimerie.
Il 3° P. ext. Boîte légère, étui, etc., de feuilles de carton
ovl l'on serre divers objets. — à chapeaux, à robes, à rubans,
à dentelles, etc., boîte en carton de formes diverses se-
lon les objets qu'elle doit contenir. — pour papiers, boîte
de carton à couvercle brisé, faite pour entrer dans un
casier, et, fig. Cette demande reste dans les cartons du minis-
tère. Une pièce qui reste dans les cartons du théâtre, qui ne
se joue pas. Une affaire qui dort dans les cartons (d'un mi-
nistère, d'une administration), qui n'aboutit pas. — d'éco-
lier, oii l'écolier serre ses cahiers. — à dessin, oii l'on
serre du papier pour dessiner, des dessins, etc.
CARTONNAGE [kàr-to-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cartonner, § 78. || 1785. engygl. métii.
Admis ACAD. 1835.]
Il 1" Action de faire des ouvrages en carton (reliure,
boîtes, etc.). Ouvrier habile dans le — .
Il 2° Ouvrage en carton. Spécialt. Sorte de reliure où
le carton n'est pas recouvert de peau.
CARTONNER [kàr-tô-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de carton, § 154. || 1751. engygl. Admis
ACAD. 1835.]
Il Garnir de carton.
Il 1° Relier un livre sans recouvrir les cartons de peau.
Il 2" Séparer par un carton les deux parties d'une pièce
de drap déroulée et pliée en deux pour le catissage.
Il 3" P. ext. Garnir avec du papier le canal d'une perle
fausse.
* CARTONNERIE [kàr-ton'-ri ; en vers, -tô-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de carton, § 69. || 1784. engygl. méth.]
Il 1° Art de fabriquer le carton.
Il 2" Lieu où l'on fabrique le carton.
CARTONNIER [kàr-tô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de carton, § 115. || 1680. richel. Admis
ACAD. 1798 au sens 1".]
Il lo Fabricant, marchand de carton ou d'objets en car-
ton (cartons d'écolier, cartons à chapeaux, etc.). ||Fz5i'. Au
fém. Guêpe cartonnière, guêpe de l'Amérique du Sud, dont
le nid est recouvert d'une croûte qui ressemble à du carton.
Il 2» Néolog. Casier garni de cartons (pour serrer les
papiers).
*CARTON-PIERRE [kàr-ton-pyer] s. m.
[ÉTYM. Composé de carton et pierre, § 176. || Néolog.]
Il Pâte de carton mélangée d'argile, de craie, etc., qui
en séchant acquiert la dureté de la pierre, et dont on se
sert pour moulures, corniches, rosaces, etc.
CARTOUCHE [kàr-touch'] s. f. et m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cartoccio, m. s. de carta, pa-
CARTOUCHERIE
— 366
CASAQUIN
pier, § 12. {Cf. gargousse.) A côté de cartoccio, masc. oud.
donne une forme fém. cartuccia, ce qui explique les deux
genres du mot en franc. || xvi» s. Cinq coups tous apprestez
en cartuches, carloix, vi, 15.]
Il Papier, carton enroulé.
Il 1°S. f. Carton cylindrique renfermant la charge d'un
fusil, d'un pistolet. Déchirer la —, pour en verser le con-
tenu dans le canon du fusil. || Arch. Carton contenant
une charge à mitraille pour un canon. Fig. Tirer à — (à
mitraille) sur qqn, lui lancer force traits malveillants, jj P.
ext. S. m. — d'artificier, contenant les matières inflam-
mables de certaines pièces d'artifice.
Il 2" S. f. Carte de congé, délivrée à un soldat et qu'il
portait roulée dans un étui de fer-blanc. — jaune, congé
infamant donné à un soldat dégradé, renvoyé du corps.
Il 3» S. m. Encadrement sculpté, gravé, etc., en forme
de carte dont le bord, le coin serait enroulé , destiné à
recevoir une inscription, une devise, un chiffre, etc., et
qu'on place sur un édifice, au bas, au coin d'un tableau,
d'une gravure, d'une carte géographique. Spécialt. En-
cadrement elliptique qui, dans les hiéroglyphes, entoure
les noms des divinités, des dynasties, des rois.
*CARTOUCHERIE [kàr-touch'-ri ; en vers, -tou-che-ri]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de cartouche, § 69. || Nëolog.]
Il Fabrique de cartouches.
"CARTOUCHIER [kàr-tou-chyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cartouche, § 115. |I 1771. trév.]
Il Boîte à cartouches recouverte de cuir. Autrefois, gi-
berne que les soldats portaient en bandoulière ; de nos
jours, giberne, dite improprement gargoussier, que les
marins portent à la ceinture.
'CARTOUCHIÈRE [kàr-tou-chyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cartouche, § 115. || Néolog.]
Il Giberne, dite à la corse, qui se fixe au ceinturon et se
porte sur le ventre.
CARTULAIRE [kàr-tu-ler] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge chartularium,
m. s. de chartula, charte. {Cf. chartrier.) || 1340. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il Recueil des chartes et autres actes formant autrefois
les archives des abbayes, églises, etc., ou registre sur le-
quel ces actes étaient transcrits.
CARUS [kà-rûs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des médecins carus, qui est le
grec xdtpoç, m. s. paré, xviii, 52, emploie la forme pure-
ment grecque caros. || 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
Il Assoupissement morbide, coma très profond.
•CARVELLE [kàr-vèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du holland. karviel, pièce de char-
pente assemblée à l'aide de clous à tête polygonale, § 8.
Il xvie s. Clous à crevelle, dans littré.]
Il (Marine.) Clou à —, et, ellipt, —, clou à grosse tôte
polygonale employé dans les constructions des navires
et dont on garnissait des panneaux de porte pour les
consolider et les orner.
CARVI [kàr-vi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge carvi, m. s.
arabe karma, altération du grec xdtpeov, m. s. §§ 5 et 22.
Il xiV s. Karvy, Ménagier, ii, 245.]
Il Plante ombellifère à racine tubéreuse, que la culture
rend comestible et dont les fruits, dits graines de —.sont
analogues à l'anis.
CARYATIDE. V. cariatide.
CARYOPHYLLÉ, ÉE [kà-ri-ô-fil'-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caryophyllon, grec xatpudtpuX^ov,
nom du giroflier, que les botanistes ont transporté arbi-
trairement à l'œillet, § 223. || 1791. encycl. méth. Admis
ACAD. 1835, seulement au fém.]
Il De la nature de l'œillet. || Substantivt, fém. Les Caryo-
phyliées, famille de plantes qui a pour type l'œillet dit girofle.
'CARYOPSE [kà-ri-ops'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xdtpuov, noix, et ô^'iî, ap-
parence, § 278. Qqns écrivent cariopse. || Néolog.]
Il Sorte de fruit sec, indéhiscent, dont le péricarpe est
confondu avec la graine.
•CARYOTE [kà-ri-Sf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xorpuwTtî, sorte de datte.
Il (Au sens de datte.) xvic s. Pastenadea et cariotes, desdier,
Honn. Volupté, dans delb. Rec]
Il Variété de palmier.
1. CAS [kd ; Ys se lie] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. casus, m. s. proprt, chute,
xiii" s. De toz cas d'armes sont femmes excusées, beauman
XXIX, 19.]
I. Parmi les événements que peut faire' naître une ?'
tuation, celui qui se produit ou qui est supposé se pr^
duire. Dn — imprévu, fortuit. Le — échéant. On — de guerr
de divorce, donnant lieu à la guerre, au divorce. C'est
— d'agir, il y a lieu d'agir. || Spécialt. \ 1. — juridiqu
moral. Ce — n'est pas prévu par la loi. La polygamie est un —
pendable, mol. Pourc. ii, 11. Le — est proposé, la f. Fir
X, 2. — privilégiés, royaux, dont les juges royaux poi
valent seuls connaître. Tout mauvais — (où l'on est da:
son tort) est niable. On ne saurait... particulariser trop le:
— , PASC. Prov. 8. — réservés, cas oti le confesseur m
peut donner l'absolution sans consulter ses supérieur--
! 2. — de conscience, oii la conscience est engagée. Quar
vous avez entrepris de décider les — de conscience, pa>
Prov. 13. Se faire un — de conscience de qqch, y croire -
conscience engagée, s'en faire un scrupule. | 3. — nu
dical, la manière dont se présente une maladie. Dn -
grave, rare. P. ext. n y a eu qqs — de choléra, le choh'
s'est déclaré chez qqs personnes. | 4. — irréductible, éqii
tion algébrique du troisième degré, longtemps réputi
irréductible, les trois racines étant réelles mais parai
sant imaginaires. || Dans tous les — . En tout — . Au — où
viendrait. En — qu'il vienne. En — de besoin. Substantiv'
Un en — , repas tenu tout prêt pour l'heure où on poui
rait en avoir besoin. Un en-tout — , petit parapluie pou
vaut servir d'ombrelle au besoin. Ne pas être dans le — ('
faire qqch, en situation, en pouvoir de le faire. On dit qu'c
vous marie; Je sais bien votre — (ce qui convient au cas o;
vous êtes), RÉGNIER, Sat. 13. Arch. Ce n'est pas peu de -
(un petit événement) de faire un long voyage, Régnier,
2. Ce que de plus que vous on en pourrait avoir (d'années) ITi
pas un si grand — (un fait si important) pour s'en tant pré»
loir, MOL. Mis. III, 4. P. ext. Faire grand — d'une chose, 1
considérer comme un fait, une chose importante, et, ei^
lipt, Faire — de qqch. Je ne fais aucun — de ses observatii
Faire — de qqn, faire cas de ses qualités de son méri
Dans ses façons d'agir il est fort singulier ; Mais j'en fais, je
voue, un — particulier, MOL. Mis. iv, 1.
II. (Gramm.) Dans certaines langues, désinence d
substantif (et des adjectifs, pronoms qui s'y rapportent
marquant ses principaux rôles dans la phrase, comm.
sujet, complément direct, indirect, circonstanciel.
III. Trivial. Déjection. Faire son — . P. ext. Montrer
son — , son derrière.
2. *CAS, ASSE [kâ, kas'] adj.
[ÉTYM. Du lat. quassum, m. s. adj. particip. de quatere
ébranler, devenu quas, cas, §§ 392 et 291.]
Il Vieilli. Cassé. D'une voix rauque et casse, Régnier, Dio
logue. Substantivt. Cela sonne le —, le cassé.
CASANIER, 1ÈRE [kà-zà-nyé, -nyèr] adj. i
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. ital. casanière, m. s. de oa-
sana, pour casa, maison, § 12. On trouve au xiv» s. le
mot casenier, appliqué spécialement aux banquiers ita-'
liens résidant en France. {V. godef.) || xvi" s. Dn jeun»
casanier Qui ne sort jamais hors, J. du Bellay, Regrets.]
Il Qui aime à rester au logis. Une personne casanière. P.
ext. Dne vie, des habitudes casanières. Substantivt. C'est on
— . {Cf. sédentaire.)
CASAQUE [kà-zâk'] s. f
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. casacca, m. s. mot d'origin»
incertaine, peut-être slave, § 12. || 1536. Robe ou cazacque,
dans GAY, Gloss. arch.]
Il Surtout à manches.
Il 1° Sorte de manteau militaire. Spécialt. Manteau
que portaient les mousquetaires, il a pris la —, il est en-
tré dans la compagnie des mousquetaires. Fig. Touraw
— , tourner le dos, fuir. A la première décharge ils tournè-
rent — . P. ext. Tourner le dos à ceux de son parti.
Il 2° Surtout de livrée. Maître Jacques ôte sa — de cocher,
MOL. Av. m, 5. P. ext. Vieilli. (T. de théâtre.) La grande —,
les grands rôles de valets. Spécialt. Sorte de corsage à
manches que portent les jockeys.
Il 3» Vêtement de femme, pardessus à manches plu»
ou moins ajustées.
CASAQUIN [kà-zà-kin] s. m.
le -
■%
rénJB
ie,l
., ei-
3.
CASCADE
— 367 —
1549. Casacquins de
CASOAR
,M. Dérivé de casaque, § 100.
^ûurs noir, dans gay, Gloss. arck.]
1. Petit surtout que portaient les hommes. P. ext.
ij. Pop. Il m'est tombé sur le —, il s'est jeté sur moi pour
jibatlre. | 2. Corsage de femme à basques, avec ou sans
iinches, qu'on ne porte plus guère qu'à la campagne.
CASCADE [kas'-kàd'] s. f.
ÉTVM. Emprunté de l'ital. cascata, m. s. de cascare, tom-
, 12. Il 1650. MÉN.]
lute d'un petit cours d'eau tombant d'une grande
w. La — de Gavarnie. Dne — artificielle. Une — par
. Il Fig. Suite de choses qui vont par sauls. Une —
iclats de rire. || Fig. | 1. Un discours qui va par cascades.
I acteur qui fait des cascades, qui introduit de temps en
'■ ■ - dans son rôle des lazzis inattendus, j 2. Vieilli.
û des cascades, consistant à résoudre les équations
, riques déterminées par une série d'équations s'a-
jissant successivement d'un degré.
l'CASCARILLE [kâs'-kà-riy'] s. f.
M. Emprunté de l'espagn. cascarilla, m. s. proprt,
'corce, de cascara, écorce, § 1-3. jj 17.30. Cascaville,
V. Dict. du comm. Suppl. | 1771. Cascarille, trév.]
'harm.) Écorce amère et aromatique d'un arbre
.s Antilles.
JCASCATELLE [kas'-kà-tèl] s. f.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. cascatella, m. s. diminutif de
Ifcata, cascade, § 12. jj Néolog. Admis acad. 1835.]
II Petite cascade.
ICASE [kâz'J s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. casa, m. s. \\ xiiio s. Chastel ne
ie. Rose, dans godef. Suppl.]
I 1° Petite habitation. Voyez-vous ces cases étroites? la
Fab. m, 8. || Spécialt. Aux colonies, Une — de nègres.
. est-ce qui demeure là-haut dans ces petites cases? B. de
-p. Pmil et Virg. P. plaisant. Le patron de la — , le
liître de la maison. La — de qqn, sa famille. Nous avons
|ié chez M. d'Harouys... la — de Brancas... et moi, SÉv. 617.
|!| 2" Subdivision régulière d'un espace, destinée à loger
ich. Les cases d'un tiroir, d'une boîte, d'un wagon (pour le
nsport des animaux, chiens, chevaux, etc.). P. ext.
lacune des divisions tracées sur l'échiquier, le damier,
jeu de trictrac, et, p. anal, chacun des petits carrés
in tableau, d'une page réglée horizontalement et ver-
alement. Les cases de la table de Pythagore. || Fig. Les ca-
t> du cerveau, divisions imaginaires de cet organe dans
lacune desquelles les phrénologues placent une faculté
(éciale. [Cf. compartiment.)
CASÉEUX, EUSE [kà-zé-eu, -éuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caseus, fromage, § 116. On dit
3eux au xviii" s. comme au xvie. (F. delb. Rec.) jj 1762.
iseux, ACAD. I 1835. Caséeux, acad.]
]| Qui est de la nature du caséum, partie coagulée du lait.
|*CASÉINE [kà-zé-in'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caseus, fromage, § 100. || Néolog.]
II Substance organique coagulahle que contient le lait.
/". caséum.)
CASEMATE [kàz'-maf ; en vers, kà-ze-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. casamatta, m. s. proprt, mai-
n folle, § 12. RAB. écrit chasmate, m, prol., et emploie
mot au sens de fossé, sous l'influence du grec ■/jx<5]i.oi,
oç, m. s. Il 1555. DE LA BOUTiÈRE, daus DELB. Rcc]
Il 1° Anciennt. (T. de fortification.) Plate-forme d'une
iterie abritée dans la partie du flanc proche de la cour-
le, pour défendre le fossé. || Galerie souterraine pour
enter les mines de l'ennemi. 1| Abri voûté que l'on
instruisait dans le fossé pour y placer ceux qui le dé-
udaient.
Il 2° De nos Jours. Réduit souterrain voûté et à l'épreuve
! la bombe, pour mettre à l'abri les hommes, les muni-
)ns. P. ext. Famil. Cachot souterrain. Pourrir dans une
P. anal. Trou où le renard, le blaireau fait qqf tête
i basset.
'CASEMATER [kàz'-mà-té ; en vers, kà-ze-...] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de casemate, § 154. || 1771. Bastion case-
até, TRÉV. I ACAD. ne donne que le part, passé employé
ijectivt.]
Il Munir de casemates. On bastion casemate. P. ext. Gar-
r d'une voûte à l'épreuve comme les casemates. — une
)udrière.
CASER [kâzé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de case, S 154. || 1680. richel.]
Il Famil. \\ 1» Mettre qqch dans sa case, son compar-
timent. — des livres sur des rayons, des papiers dans un car-
ton, et, absolt, au trictrac. Caser, mettre deux dames sur
une flèche. Fig. — les choses dans sa tête.
Il 2» P. ext. Mettre dans une place qui convient, qui
suffit. Casez-vous comme vous pourrez dans cette chambre.
Fig. On l'a casé dans un petit emploi. Il est difficile de se — ,
de — ses enfants. C'est un homme casé, bien casé.
"CASERETTE [kàz'-ref ; en vers, kà-ze-.. .^ s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caseus, fromage, § 134. La forme
masc. caseret est donnée dans le môme sens par r. est.
1549. Il 1771. TRÉV.]
Il Petite forme de bois dans laquelle on moule certains
fromages (de Livarot, Camembert, etc.).
CASERNE [kà-zèrn'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être emprunté d'une
forme provenç. cazerna (lat. quaterna, dérivé de quatuor,
quatre), signifiant, proprt, logement pour quatre hommes,
la caserne étant d'abord un abri sur le rempart pour qua-
tre, puis six soldats montant alternativement la garde, et
le nom ayant passé ensuite aux bâtiments construits par
Louis XIV pour loger des garnisons entières. || xvi^ s.
Soldats mussez dedans des casernes, dans godef. Suppl.]
Il Bâtiment oîi on loge des troupes.
CASERNEMENT [kà-zèr-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de caserne, § 145. || Admis acad. 1835.J
Il Action d'établir, de loger dans une caserne. Le —
des troupes. || P. ext. L'internat dans une école, dans un
collège.
CASERNER [kà-zèr-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de caserne, § 154. || Admis acad. 1740.]
Il Établir, loger dans une caserne. P. ext. V. intr. Être
logé dans une caserne. || P. ext. Soumettre au régime
de l'internat. Dans certaines écoles les élèves sont casernes.
*CASERNET [kà-zèr-nè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cazernet, m. s. de cazern,
cahier, § 11. || 1783. encycl. métii.]
Il (Marine.) Cahier sur lequel on inscrit, dans les ports,
la note des travaux, le nom des ouvriers, etc. ; sur un
navire, ce qui s'est passé pendant le quart, l'état du ciel^
de la mer, manœuvres, etc.
*CASETTE [kà-zêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de case, § 133. encycl. méth. (1789) écrit
gasette.]
Il (Technol.) Sorte d'étui infusible en grès, qui sert à
préserver, dans le four, les poteries délicates du contact
de la flamme, de la cendre, etc.
*CASÉUM [kà-zé-ôm'] s. vi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caséum, proprt, fromage. |f
Néolog.]
Il Dans le lait qui se caille, la partie coagulée qui se-
sépare du sérum ou petit-lait.
CASIER [kâ-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de case, § 115. || 1771. trév. Admis acad.
1835.]
Il 1° Meuble à cases, à compartiments, oii l'on range
des registres, de la musique, des papiers. P. ext. Le —
judiciaire d'un individu, dossier oii la police réunit les no-
tes relatives atout individu déjà condamné ou suspect.
Il 2p Nasse en osier ou filet monté sur des cercles, ayant
à chaque bout un goulet, entonnoir par où le poisson
entre et ne peut ressortir.
CASILLEUX, "CASILLEUSE [kà-zi-yeû, -yeuz'] adj.
[ÉTYM. Sans doute pour cassiUeux, d'après un verbe hy-
pothétique cassiller, dérivé de casser, §§ 116 et 161. || 1694.
TH. CORN.]
Il (Technol.) Qui se casse au lieu de se couper (en par-
lant du verre quand on le raie avec le diamant).
CASIMIR [kà-zi-mir] s. m.
[ÉTYM. Altération de l'angl. karsey-mere, m. s. proprt,
carisel pur (F. carisel), § 8. || Admis acad. 1835.]
Il Drap croisé fin et léger.
CASINO [kà-zi-nô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. casino, m. s. diminutif de
casa, maison, § 12. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Lieu de réunion pour jouer, faire de la musique, dan-
ser, lire les journaux, spécialement dans les villes d'eaux,
de bains. Des casinos.
CASOAR [kà-zù-ur] s. m.
CASQUE
— 368 —
CASSE-MUSEAU
[ÉTYM. Emprunté du malais kasouari, m. s. § 28. H 1694.
Gasuel, th. corn. | 1701. Casuel ou gasuel, furet. | 1751. Ca-
SOar, ENGYCL.]
Il Oiseau écliassier de l'archipel indien et de l'Austra-
lie, semblable à l'autruche, mais qui a les ailes plus
courtes.
CASQUE [kâsk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. casco, m. s. proprt ,
crâne, § 13. || 1591. Texte dans gay, Gloss. arch.]
I. Coiffure militaire de cuir, de métal, qui couvre et
protège la tête. Dn chevalier le — en tête et la visière bais-
sée. Qu'est devenue la distinction des casques et des heaumes ?
LA BR. 14. Dn — de pompier, de cuirassier. || P. ext. (Bla-
' son.) I 1. Figure héraldique, casque représenté sur l'écu.
I 2. Ornement extérieur de l'écu, dont la matière, la forme
et la position variaient suivant la dignité du personnage.
II P. plaisant. Fig. — à mèche, bonnet de coton.
II. Il 1" Coiffure de femme en forme de casque. Plus
de coiffures élevées jusqu'aux nues, plus de casques, SÉv. 1321.
Il 2° (Zoologie.) Proéminence calleuse qui surmonte
la tète de certains oiseaux. || Partie solide formant l'en-
veloppe extérieure de la tête de certains insectes. || Genre
de mollusques à coquille en forme de casque.
Il 3° (Botan.) Éperon en forme de casque de certaines
orchidées. || Lèvre supérieure de la corolle bilabiée de
certaines fleurs (sauge, aconit, etc.), en forme de casque.
Il 4o Assemblage de bandes de fer courbées qui servait
à transporter les boulets rouges.
*CASQUÉ, ÉE [kâs'-ké] adj .
[ÉTYM. Dérivé de casque, § 118. || xyiii^s. F. à l'article.]
Il Qui a un casque sur la tête. Étant —, brassardé, volt.
Zadig, 21. | (Numism.) Médaille à tête casquée.
CASQUETTE [kâs'-kef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de casque, § 133. || Néoloq. Admis acad.
1835.]
Il Coiffure d'homme garnie d'une visière. Une — de drap.
Une — d'écolier, de marin. Une — de jockey.
CASSADE [kà-sàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caoiata, ?n. s. proprt, action
de donner la chasse, § 12. || 1562. j. thierry, Did. franç.-
lat.]
Il 1° Coup ofi un joueur élève l'enjeu pour intimider
ceux qui sont engagés et leur faire abandonner leur mise.
{Cf. renvi.)
Il 2« Fig. Bourde qu'on fait croire à qqn. Payé d'une
—, RÉGNIER, Sat. 10.
"CASSAILLE [kd-sày'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de casser, § 95. || xyii" s. V. à l'article.]
Il Dialect. Action de rompre la terre par un premier la-
bour. On donne le premier labour... Cette première façon s'ap-
peUe en bien des pays faire la —, liger, Nouv. Mais. rust.
dans delb. Rec.
CASSANT, ANTE [kâ-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de casser, §47.|| 1564. j. TmERRY,
Dict. franç.-lat.]
Il l» Qui se casse aisément. L'acier trempé est — . {Cf.
fragile.) P. ext. Poire cassante, qui croque sous la dent.
Il 2» Qui a une raideur tranchante. Parler d'un ton — .
One personne cassante.
CASSATION [kâ-sà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de casser, § 247. || 1413. Confirmation ou
cassation, Nie. DE baye, Joîirnal, dans delb. Rec.]
Il Annulation juridique d'un jugement, d'un acte, d'une
procédure. Cour de —, tribunal suprême qui peut seul
caséer, annuler en dernier ressort un arrêt, un jugement,
pour vice de forme ou violation de la loi. Se pourvoir en
— . Moyens de — .
CASSAVE [kà-sàv'] s. f.
[ÉTYM. Sans doute emprunté du guarani, § 30. || 1529.
De la cassade, qui est leur pain fait de racine, j. et r. parmen-
TiER, Voyage, dans delb. Rec. \ 1690. Cassave, furet.]
Il Galette de fécule de manioc.
1. CASSE [kas'] s. f.
[ÉTYM. Peut-être emprunté du provenç. cassa, m. s. qui
suppose un type lat. *cattla, sans doute formé avec le ra-
dical (le catinum, plat, § 11. {Cf. casserole.) Le diminutif
cassette se trouve dès 1376. (F. gay, Gloss. arch.) || 1393.
Une casse a yaue, dans godef. Suppl.]
Il Bassin de mêlai qui va au feu. — à rôt, lèchefrite.
Il (Technol.) | i. Poêlon de cuivre des savonniers pour
verser l'eau sur la chaux mélangée de potasse ou i
soude. I 2. Cuiller du verrier pour enlever les impure!
à la surface du verre en fusion. | 3. Vase poreux où 1'
affine l'or. | 4. Réservoir ménagé près de l'ouverture d
creuset pour recevoir le métal en fusion.
2. CASSE [kâs'] 5. /".
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cassa, m. s. qui correspo:
au franc, caisse et châsse, § 12. || 1539. r. est.]
Il (Impr.) Casier contenant les différents caractèr
d'imprimerie, à l'usage du compositeur. Bas de —, ce:
partiment le plus rapproché, qui contient les caraclèi
courants. Haut de —, compartiment supérieur, qui contii
les caractères moins souvent employés (capitales, etc
3. CASSE [kas'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cassia, grec xaata, ?n. s. \\ x\'
Grant Herbier, 110.]
Il Fruit du cassier, gousse dont la pulpe noire est ei
ployée comme laxatif. Médecine... composée de — récent
MOL. Mal. im. i, 1.
4. CASSE [kâs'] S. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de casser, § 52. || 1642. Donner de
casse aux soldats (les casser), oud.]
Il 1" Action de casser qqch. Répondre de la — . || P.eJ
I 1. Ce qui a été cassé. Payer la — . | 2. Manière dont ui
chose est cassée. Un fragment dont la — est nette.
Il 2" Fig. Vieilli. Décision par laquelle un fonctlfi
naire, un officier était cassé. P. plaisant. Allusion à
casse purgative. Donner de la — à qqn, lui ôter son emplt
"CASSÉ, ÉE [kâ-sé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de casser, §§ 44 et 45.]
Il (Technol.)il 1. Navire —, qui semble cassé, la quil
n'étant plus droite et le milieu se relevant. | 2. Siibstantii
Sucre cuit au — , à un degré oîi une goutte jetée dans l't
froide s'y fige et devient cassante.
CASSEAU [ka-sô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de casse 2, § 115. || 1751. encycl. Adir^
acad. 1798.]
Il (Technol.) || 1" Moitié de casse servant de réser
pour certains caractères d'imprimerie.
Il 2o Étui de corne où l'on enferme le fuseau à dei
telle pour que le fil ne s'évente pas.
Il 3" Cylindre de bois à rainure employé, dans la ca
tration des animaux, pour la compression des cordu:
testiculaires.
CASSE-COU [kas'-kou; en vers, kâ-se-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de casse (impér. du verbe cassi
cou {cf. brise-cou), § 209. || Admis acad. 1718.]
Il Famil. \\ 1° Ce qui peut faire casser le cou à q^
Cet escalier est un véritable — . | Spécialt. Sorte d'éc'
à chevalet peu solide. || Adverbt. Au jeu de colin-mailli
avertissement donné à celui qui a les yeux bandés li
qu'il est sur le point de se heurter contre qqch.
Il 2° Celui qui s'expose à se casser le cou. C'est un —
un imprudent. Monter à cheval en — , avec une hardie?>
imprudente. || Fig. Celui qui se lance étourdiment dan
des entreprises hasardeuses.
"CASSE-LUNETTES [kds'-lu-nef ; e7i vers, kd-se-...
F. brise-lunettes.
"CASSEMENT [kds'-man ; en vers, kd-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de casser, § 145. || xiii« s. Quassement, dai
godef. Suppl.]
Il Action de casser. | (Jardin.) Action de casser une par
tie d'un rameau ligneux, pour faire grossir les yeux oi
bourgeons de la partie conservée. || Fig. Famil. — ti
tête, fatigue de la tête causée par un grand bruit, par u
travail pénible.
"CASSE-MOTTES [kds'-mof ; en vers, kd-se-...] s. ?
[ÉTYM. Composé de casse (impér. du verbe casser) ■
mottes, § 209. || xvu^ s. La casse-motte qui sert a briser It
mottes, LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec]
Il 1° Cylindre qu'on promène sur les terres labourci
pour casser les mottes de terre.
Il 2o Nom vulgaire du motteux, sorte de passereau.
"CASSE-MUSEAU [kds'-mu-zô ; en vers, kd-se-. ..]«. "
[ÉTYM. Composé de casse (impér. du verbe casser) e ,
museau, § 209 : autrefois, dans certaines fêtes populaiPMiW
on se jetait à la figure les gâteaux dits, à cause de celaiB
casse-museaux. On trouve souvent, par altéralion, cache
museau. || xv« s. Un flanet ou casse-museau, Farce de Jeninot
dans DELB. Rec]
CASSE-NOISETTES
— 369
CASSOLETTE
1" Pop. Coup de poing sur la figure.
2'' Fir/. Gâteau, dit aussi talmouse.
'aSSE-NOISETTES [icâs'-nwâ-zet' ; en vers, Iti-se-...]
M. Composé de casse (impér. du verbe casser) et
is, § 209. ACAD. écrit casse-noisette. || 1680. Casse-
0, RICIIEL.]
irument de table, en forme de tenailles ou de pe-
sse à vis, pour casser les noisettes, les amandes, etc.
Une figure en — , ofi le menton et le nez sont rap-
>, viennent se rejqindre comme les branches d'un
noisettes.
ASSE-NOIX [kâs'-nwa; en vers, kâ-se-...] s. m.
TVM. Composé de casse (impér. du verbe casser) et noix,
.'. î; (.\u sens 2".) 1564. J. tiiikrry, Dict. franç.-lat.]
1 Instrument de table pour casser les noix, de môme
l(ine et un peu plus grand que le casse-noisettes.
2" Variété de corbeau qui se nourrit de graines, de
:, etc.
3ASSE-PIERRE [kds'-pyer; en vers, k.â-se-...] s. m.
•s\. Composé de casse (impér. du verbe casser) et
S 209. Il (Au sens 1».) xvi» s. Diuretics et cassepier-
\ l'RAMBOISIÈRE, daUS GODEF. SuppL]
1*^ La saxifrage, plante.
2" Outil du casseur de pierres.
ASSER [ka-sé] v. tr.
:ïym. Du lat. quassare, m. s. fréquentatif de quatere,
■ HKM-, ébranler, devenu cassar, §§ 392 et 291, casser,
1 ' Mettre en morceaux par choc, pression. {Cf. bri-
8i| rompre.) — une glace, une assiette, un verre. Loc. prov.
a casse les verres les paie, celui qui a endommagé qqch
'' responsable du dommage. Dans un sens analogue,
P ir les pots cassés. — un carreau, une vitre, et, fig. — les
V3s, faire de l'éclat. — des œufs, la coquille des œufs.
€ branche cassée. — une croûte de pain, pour la manger,
e^. e.rt. — une croûte, manger un morceau. N'en — que
dj e dent, ne faire que goiîter à qqch. Vous n'en casserez,
mfoi, que d'une dent, corn. Ment, iv, 9. Se — une dent.
S - un bras, une jambe, et, fig. Cette nouvelle lui a cassé
bi et jambes, l'a comme anéanti. — la tète àqqn. Se — la
t . ' Fig. I 1. Se — la tête contre les murs, se livrer au dé-
-^ 5011'. I 2. Se — la tête à chercher qqch, se donner une
- iidc fatigue d'esprit. Il se casse la tête d'application, sÉv.
' . 1 3. Ce bruit me casse la tête, me fatigue le cerveau.
I ' Un vin qui casse la tête, qui est capiteux. || Famil. Se —
Ijou, faire une chute grave, et, fig. iomh&v du rang, de
liosition qu'on occupe. Se —le nez, se blesser en tom-
: if sur la face, en se heurtant contre un obstacle, et,
/ Se — le nez à la porte de qqn, trouver porte close. —
1 os à qqn, le rouer de coups. N'ayant d'autre inquiétude
de battre, et — des os, mol. Amph. ii, 1. |1 P. ext. —
oix, l'altérer en la fatiguant ou en la forçant. Ce chanteur
it cassé la voix. Une voix cassée par l'âge. Être cassé, ruiné
■l'âge, la maladie. Tout cassé que je suis, corn. Cid,iii,^.
n parlant d'un navire. — son erre, arrêter sa marche.
M sens intr. Se casser. Le verre de la lampe a cassé. La
nche, la corde a cassé. Fig. Prov. Quand la corde est trop
due, elle casse, il est dangereux de dépasser la mesure.
2'> Fig. Annuler (un acte) en vertu de son autorité,
cour suprême a cassé l'arrêt. — un testament, un mariage.
I 3" Priver (qqn) de son emploi, de son grade. — un
ctionnaire. Je suis un pauvre criminel... que l'on menace
s les jours d'être cassé, SÉv. 592. — qqn aux gages, lui
irer un emploi rétribué.
::asseR0LE [kâs'-rol; en vers, kà-se-...] s. f.
ÉTYM. Dérivé de casse 1, §§ 115 et 86. On trouve dans
RET. caqueroUe ou caquerollière, qui paraît une faute d'im-
îssion pour casseroUe ou casseroUière. || 1583. Texte dans
Y, Gloss. arch.]
Ustensile de cuisine en métal, vase cylindrique à
eue et à fond plat, oil l'on fait cuire divers aliments,
veau à la —, cuit à la casserole.
CîASSE-TÊTE [kiis'-tet' ; en vers, ka-se-...] s. m.
ÉTYM. Composé de casse (impér. du verbe casser) et tête,
:09. Il (Au sens 1°, fig. 3.) 1690. furet.]
1" Courte massue employée comme arme de guerre
r certains peuples sauvages. | P. anal. Arme portative,
ton court, flexible, dont une extrémité est plombée. ||
1. Calcul, travail qui fatigue l'esprit. | P. anal. —
DICT. FR.\.NÇ.
chinois, jeu où il faut chercher certaines combinaisons
minutieuses de pièces de bois égales, diversement colo-
rées. I 2. Bruit qui fatigue la tête. | 3. "Vin qui monte à la
tête.
Il 2° P. plaisant. Filet tendu à bord de certains vais-
seaux pour garantir les hommes de ce qui pourrait tom-
ber des mâts, cordages, poulies, etc.
CASSETIN [kas'-tin; en vers, k?i-se-...l s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cassettino, diminutif de cas-
setta, cassette, § 12. || 1564. j. tiiierry, Dict. franç.-lat.]
Il (Technol.) || 1° Chacun des compartiments de la
casse d'imprimerie, contenant tels ou tels caractères. —
du diable, où l'on jette les caractères hors d'usage.
Il 2° Réservoir ménagé près de l'ouverture du creuset
pour recevoir le métal en fusion.
CASSETTE [kà-sêf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cassetta, m. s. diminutif de
cassa, caisse, § 12. || 1348. Une cassette d'outremer, dans de
LABORDE, ihnaux, p. 422.]
Il Petite caisse où l'on serre de menus objets. Une —à
bijoux, à argent. || Fig. La — d'un prince, l'argent dont il
dispose pour ses dépenses. Une pension sur la — royale.
CASSEUR, "CASSEUSE [kâ-seiu-, -seliz'] .y. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de casser, § 112. || xvi« s. Comme un cas-
seur d'acier, BON. des per. Nouv. 10.]
Il Celui, celle qui casse. Un — de pierres, celui qui casse
des pierres sur la grande route. || Fig. Famil. Un — d'as-
siettes, un tapageur. Un grand — de raquettes {vieilli), ce-
lui qui se vante de sa force (qui frappe si fort qu'il casse
la raquette au jeu de paume).
*CASSIE [kà-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. cacio, m. s. alté-
ration du lat. acacia, acacia {V. ce mot), § 11. |j 1751. en-
CYCL. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Il Variété de mimosa, arbuste cultivé dans le midi de
la France et dont les fleurs sont employées en parfumerie.
1. CASSIER [kà-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de casse 3, § 115. || 1512. Citrons, lymons
cassiers, tiiénaud, dans delb. Rec.]
Il Arbre qui produit la casse. {Sgn. canéficier.)
2. "CASSIER [kà-syé] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de casse 1, § 115. || Néolog.]
Il Rayon où l'on range les casses d'imprimerie.
CASSINE [kà-sin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cassina, m. s. § 12. || xvi« s.
Une infinité de cassines a la mode italique, rab. Il, 32.]
Il Petite maison dans les champs. M. deVillars l'est allé
recevoir dans sa —, SÉv. 571. |j Fig. Famil. Maison chétive.
Cette maison n'est qu'une — .
1. CASSIS [kà-sïs', et, vieilli, kà-si] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. castillier, nom du gro-
seillier sauvage d'après cotgr.) |j 1751. engygl. Admis
ACAD. 1835.]
Il Arbrisseau analogue au groseillier, à fruits noirs, aro-
matiques , disposés en grappes. || P. ext. \ 1. Le fruit
lui-même, j 2. Liqueur, sorte de ratafia fait avec ce fruit.
Un verre de — .
2. "CASSIS [kd-si] s. m.
[ÉTYM. Sans doute dérivé de casser, § 123, proprt, ruis-
seau de pierres cassées. {Cf. cailloutis, de caillouter.) || Ne'o-
log.]
Il (Technol.) Petit ruisseau empierré, ménage en tra-
vers d'une route, pour faire écouler les eaux latéralement.
{Cf. écharpe.)
"CASSITÉRITE [kâs'-si-té-rïf] s. f. ^
[ÉTYM. Dérivé du grec xaaaiTcpo<; , étain , § 282 bis. \\
Néolog.]
Il (Chimie.) Peroxyde d'étain, qu'on trouve à l'état na-
turel.
"CASSOLE [kà-sôl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de casse 2, § 86. || xiV s. Une cassole de
cire, BRUN de long borc, Cliir. dans godef.]
Il (Technol.) Pot placé sur un réchaud, dans lequel les
cartonniers font chauffer la colle.
CASSOLETTE [kà-so-lef] S. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cazoleta, în. s. diminutif
de cazuela, vase, § 13. || 1529. Deux cassolettes de cuivre,
dans GAY, Gloss. arch.]
Il ±0 Boîte, vase de métal où l'on fait brûler des par-
fums, et dont le couvercle, à jour, laisse échapper la va-
24
CASSON
— 370
CATACLYSME
peur odoriférante. — de poche, boîte portative contenant
une petite éponge imprégnée de parfums. Ironiqt. TRU-
FALDIN : Elle vous fait présent de cette — . — LÉANDRE : Fi!
cela sent mauvais, mol. Et. m, 9.
Il 2° Firi. (Arcliitect.) Sorte dépôt à feu surmonté d'une
flamme.
CASSON [kà-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de casser, § 10-4. || 1359. Sucre casson,
dans GODEF. Suppl. \ 1370. Cinq livres de cassons', dans
DELB. Rec. Admis acad. 1835 au sens l".]
Il 1" (Teclmol.) Débris, rognures de verre cassé, des-
tinés à être refondus pour la fabrication du verre. {Syn.
calcin.)
Il 2" Amande de cacao en morceaux.
il 3" Sucre brut brisé grossièrement.
CASSONADE [kà-so-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de casson, au sens 3", § 120. Au xvii" s.
on dit aussi castonade, forme amenée par l'influence irré-
fléchie de bastonade, et qui est encore aujourd'hui pop. ||
1611. COTGR.]
Il Sucre brut, en poudre ou en morceaux. — blanche,
qui a subi un premier degré de purification.
*CASSOT [kà-sô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de casse 1, § 1-36. || 1788. engy'Cl. métii.]
Il Caisse à compartiments où l'on trie les chiffons pour
la fabrication du papier.
CASSURE [kd-sùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de casser, § 111. || xiv« s. Modus, dans
littré.]
Il Solution de continuité dans un objet cassé. Une — nette.
CASTAGNETTE [kâs'-tà-nef] .9. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. castaneta, m. s. de castaiia,
châtaigne, la castagnette espagnole rappelant une moitié
de coque de châtaigne, § 13. || 1611. cotgr.]
Il Petite pièce de buis, d'ivoire, creusée en écaille, jointe
par une cordelette à une autre semblable, contre laquelle
on la fait battre, pour marquer fortement le rythme d'un
air de danse ou de chant. Jouer des castagnettes.
CASTE [kâsf] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du portug. casta, in. s. proprt, race
sans mélange (de casta, adj. fém. qui est le franc, chaste),
§ 14. Il Admis AGAD. 1740.]
Il Dans l'ancienne Egypte, dans l'Inde, classe formant
la division hiérarchique de la société. La — sacerdotale,
guerrière. || Fiq. Classe de la société considérée comme
ayant un esprit d'exclusion pour les personnes des au-
tres classes. Avoir les préjugés de sa — . Avoir l'esprit de — .
La — nobiliaire.
CASTEL [kâs'-tèl] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. castel, qui correspond
au franc, château, § 11. || xyiic-xyiiic s. V. à l'article. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il 1» Vieilli. Château. C'était un petit — blanc, st-sim. i,
358.
Il 2» P. plaisant. Habitation seigneuriale.
CASTILLE [kâs'-tly'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1478. Robin Paumier et icellui
Thierry eurent grosse castille ensemble, dans du c. catillare.]
Il Fumil. Petite querelle. Avecque nous... Les Castillans
n'auront plus de — , la f. Poés. mêl. 12.
CASTINE [kâs'-tin'] s. f.
[ÉTYM. Altération de l'allem. kalkstein, m. s. de kalk,
chaux, et stein, pierre, § 7. i| xvi« s. g. coquille, llist.
de Niv. p. 502.]
Il (Technol.) Pierre calcaire qu'on mélange avec le mi-
nerai de fer pour le rendre plus fusible.
CASTOR [kâs'-tôr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lai. castor, grec xâaTwp, m. s. \\
Xllie s. GERVAISE, Bcst. daUS GODEF. Suppl.]
Il 1° Mammifère rongeur habitant, l'été, des terriers
qu'il creuse au bord des fleuves; l'hiver, des cabanes
qu'il construit sur le bord ou au milieu des eaux, et qu'il
protège par des espèces de digues. Chaque — agit, la f.
Fab. IX, 20, Disc, à Mme de la Sablière.
Il 2'> P. ext. I 1. Drap de poils de castor. | 2. Chapeau
en feutre fait de poils de castor. Des gants, des baudriers,
des rubans, des castors, corn. Gai. du Pal. i, 7. Demi — ,
chapeau de poils de castor mélangés. | Fig. Vieilli. Per-
sonne de moralité douteuse.
CAST0RÉX7M [kâs'-tô-ré-om'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. castoreum, vi. s. dérivé de c
tor, castor. || xiii" s. Castoreum et calament, dans dei
Rec. Admis acad. 1798.]
Il Substance sécrétée par des glandes placées sous
queue du castor, que l'on emploie comme antispasns
dique.
CASTORINE [kâs'-tô-rin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de castor, § 100. || Admis acad. 1835.]
Il Drap fait de poils de castor mélangés avec de lalaii
CASTRAMÉTATION [kas'- trà - mé - ta - sv on ; en »«
-si-on] s. f.
[ÉTYM. i)érivé du lat. castrametari, tracer un camp b
litaire, de castra, camp, et metari, mesurer, § 247. i| IK
GuiLL. du ciioul, dans delb. Rec.\
Il Art d'établir un camp.
CASTRAT [kâs'-trà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. castrato, m. s. § 12. || xviil»
dider. Sur les caract. Admis acad. 1798.]
Il Individu mâle à qui on a fait subir la castration.^
cialt. Chanteur à qui on avait fait cette opération ava
l'âge où la voix mue, pour lui conserver le registre d
voix de femmes ou d'enfants.
CASTRATION [kas'-trà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. castratio, m. s. de castrai
châtrer. || xiv<' s. Castration ou maléfice, J. du vignay, .U
roir hist. dans delb. Rec.'\
Il Action de châtrer. || P. ext. Ablation des anthite>'
d'une fleur, pour empêcher qu'elle se reproduise.
CASUALITÉ [kâ-zu-à-li-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. casualitas, m. s. ÛQ
lis, casuel. || xvi<î s. Nouv. Coût, çiënër. ii, 1129.]
Il Caractère de ce qui est casuel, subordonné à
tains cas.
''CASUARINE [kà-zu-à-rin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes casuarina,
tiré de casoar ( F. ce mot), lacasuarine étant, comme 1
soar, propre à l'Australie, encycl. méth. 1786 em
encore la forme lat. || Ne'olog.]
Il Arbre d'Australie qui fournit un bois très dur.
CASUEL, ELLE [kâ-zuèl ; en vers, -zu-èl] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. casualis, m. s. de casus, ace
dent. Il 1443. Fortune casuelle, dans godef. Suppl.]
Il Subordonné à certains cas. | Droits casuels, qu'on pp
cevait dans certains cas déterminés. Charge casuelle, n*
héréditaire. Condition casuelle (en matière d'obligatioi
qui dépend du hasard, non de la volonté du créancir
ou du débiteur. || Suhstaniivt. Le —, profit, variable sui
vaut les circonstances, qui s'ajoute au gain régulier. L
— d'une cure.
CASUELLEMENT [ka-zuel-man ; en i'e?'s, -zu-êl-..
adv.
[ÉTYM. Composé de casuelle et ment, § 724. || xv^ s. Tu
casuellement par un esclat de canon, ch.vstell. dans dei.:
Rec]
Il Vieilli. D'une manière casuelle.
CASUISTE [kâ-zuïsf ; en vers, -zu-ïst'] s. m. 1
[ÉTY.M. Dérivé du lat. casus, cas de conscience, §266. [
1611. COTGR.]
Il Théologien qui fait son étude des cas de conscienct
à résoudre. || P. ext. Celui qui se plaît à subtiliser. Cesl
un — en amour.
CASUISTIQUE [kd-zuïs'-tïk' ; en vers, -zu-ïs'-...l s.f.
[ÉTYM. Dérivé de casuiste, § 229. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Partie de la théologie destinée à résoudre les cas de
conscience. | P. ext. Disposition à subtiliser. La — amoii-
reuse des héros de romans.
CATACHRÈSE [kà-tà-krSz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. catachresis, grec xaT3cypT,ï:-
m. 5. proprt, abus, emploi abusif d'un mot. || 1611. c(>tgi;
Il Figure de rhétorique par laquelle le mot qui désigi
proprement un objet déterminé s'emploie pour en tl '
signer un autre qui n'a avec lui qu'une analogie partiel!
(le bec d'une plume).
CATACLYSME [kà-tà-klïsm'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cataclysmus, grec xa-raxAJ
a[j.(5<;, m. s. de xXûÇeiv, inonder. || xvi" s. Cateclisme, RAH
V, 11. Admis acad. 1798.]
Il Bouleversement de la surface du globe par inonda-
tion, tremblement de terre, etc. || Fig. Dn — politique.
CATACOIS
-- 371 —
CATARRHE
CTACOIS [kà-ià-kwà]. F. cacatois.
CfTACOMBE [kii-tà-kônb'] s. f.
!i-\i. Emprunté de l'ital. catacomba, vi. s. bas lat. ca-
. (l'origine incertaine, § 12. acad. ne donne que
I xiii« s. Cathacombe, dans godef. SiippL]
lorrain ayant servi de sépulture, d'ossuaire. Les
bes de Rome. || P. ext. Excavation oii ont été réu-
- ossements. Les catacombes de Paris,
c TACOUSTIQUE [kà-tà-kous'-tïk'] adj.
. Dérivé du grec xaTaxdueiv, écouter, mot dc-
>ie son sens, § 282. || 1751. engycl. Admis acad.
a rapport à la réflexion du son. Suhstantivt, fcm.
iilie de l'acoustique qui traite de la réflexion du
\DI0PTRIQUE [kà-tà-di-op'-trîk'] adj.
. Combinaison arbitraire de catoptrique et dioptri-
■ 1 bis. Il 1771. TRÉv. Admis acad. 1835.]
produit à la fois la réfraction et la réflexion du
liiineux. Télescope — . || Substantivt, fêm. La —,
l'optique qui étudie les effets combinés de la
et de la réfraction.
ADOUPE [kà-tà-doup'] et ''CATADUPE [kà-tà-
/'.
. Emprunté du lat. catadupa, grec xaTiSouTra,
vie s. Les catadupes du Nil, rab. iv, 34. Suppr.
~:8.]
m. Chute d'un fleuve. (S'employait surtout au
ladupes du Nil, i.a f. Psyché, 2.
t TAFALaUE [kà-tà-fàlk'] s. m.
[ YM. Emprunté de l'ital. catafalco, m. s. qui corres-
oj au franc, chafaud (F. ce mot), § 12. || 1690. furet.]
Ipstrade décorative élevée au milieu d'une église, où
I ' 'cueil est enfermé pendant les funérailles et simulé
ejant les services commémoratifs.
'.TAIRE [kà-tèr] s. f.
Emprunté du bas lat. cattaria, m. s. de cattus,
. 771. TRÉV. Admis acad. 1798.]
I '1 inle labiée dont l'odeur forte attire les chats, dite
ijiirement herbe aux chats.
'.TALEGTES [kà-tà-lekt'] s. m. pi.
YM. Emprunté du lat. catalecta, grec xaTiXexTa,
.. do xaTaXïyîiv, recueillir. || 1571. jos. scaliger,
i DEL13. Rec. Admis acad. 1798.]
locueil de morceaux choisis.
liTALECTIQUE [kà-tà-lek'-tïk'j adj.
i'YM. Emprunté du lat. catalecticus, grec xaxaXTjXTt-
j m. s. de xaTotX-rjyeiv, se terminer. On trouve qqf ca-
) te, d'après le lat. catalectus, m. s. \\ 1690. Vers cata-
tj3 ou catalectiques, furet. Admis acad. 1798.]
jProsodie.) Vers —, vers grec, latin, qui se terminait
ijin pied incomplet.
IITALEPSIE [kà-tà-lep'-si] s. f.
IrYM. Emprunté du lat. catalepsis, grec x3t'ci>vTi'|i<;,
proprt, surprise. En 1562, grevin emploie la forme
3pse. (F. delb. Rec.) || xvio s. paré, xviii, 52.]
Médec.) Suppression apparente de la vie par la sus-
ion de la sensibilité extérieure et du mouvement vo-
lire, avec raideur cadavérique. {Cf. cataplexie.)
J.TALEPTIQUE [kà-tà-lep'-tïk'] adj.
l'YM. Emprunté du lat. catalepticus, grec xa-raX-r^-rcTt-
TO. s. Il 1747. JAMES, Bict. de méd. Admis ac.\d.
^ui appartient à la catalepsie. Accès, état — . Insensi-
i — . Substantivt. Un, une — , personne sujette à la
lepsie.
A.TALOGUE [kà-tà-log'] s. m.
TYM. Emprunté du lat. catalogus , grec xaTaTvoyoi;,
, rôle. Il xivî s. Au cathalogue des nobles hommes, j. du
;ay. Miroir hist. dans delb. Rec]
Liste indicative des pièces qui composent une collec-
(livres, tableaux, estampes, médailles, etc.). Le —
3 bibliothèque, d'un musée , d'une vente. P. ext. — des
es, table où sont indiquées les positions des étoiles
1 à une époque donnée. || Fig. Famil. Rayez cela de
i —, du nombre des choses sur lesquelles vous pou-
compter. Faire le — (l'é numération) des vertus de qqn.
luisant. Un époux du grand — (du nombre des maris
ipés), LA F. Contes, le Roi Candaule.
\TALOGUER [kà-tà-lo-ghé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de catalogue, § 154. || Néoloq. Admis acad.
1878.] ^
Il Classer en dressant un catalogue. — les livres d'une
bibliothèque, les tableaux d'un musée. || P. ext. — une biblio-
thèque, un musée.
CATALPA [kà-tâl-pà] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1783. encycl, méth. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il Arbre de la famille des Bignoniacées, à larges feuil-
les ovales, à fleurs blanches ponctuées de rouge, cultivé
en Europe comme arbre d'agrément.
"CATALYSE [kà-tà-lîz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xcxTxT^-jtjiç, dissolution, de
xaxaXûstv, dissoudre. || Néolog.]
Il (Chimie.) Action de certains corps qui, par leur seule
présence, provoquent dans d'autres corps des modifica-
tions chimiques sans se modifier eux-mêmes.
*CATALYTIQUE [kà-tà-li-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaxaTvuxtxdç, capable de dis-
soudre, de xaxaXÛEiv, dissoudre. || Néolog.]
Il Qui tient à la catalyse. Phénomènes catalyiiques.
CATAPLASME [kà-tà-plâsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cataplasma, grec xaxàTr>iaor[ia,
m. s. de xaxa-TtXiaasiv, appliquer sur. || xiv" s. Texte dans
GODEF. Suppl.]
. il Topique formé d'une substance émolliente, en bouil-
lie épaisse. Cataplasmes, Dieu sait (pour un goutteux)!
LA F. Fab. III, 8. Il P. plaisant. Fig. En parlant d'un ali-
ment épais. Une omelette ou, pour mieux dire, un — d'œufs,
LES. Gusm. d'Alfar. i, 5. || P. anal. Mélange de terreau
et de bouse de vache qu'on applique sur une lésion d'un
arbre, dit onguent de Saint-Fiacre.
*CATAPLEXIE [kà-tà-plek'-si] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaxâirXTi^ti;, stupeur. || 1771.
TRÉV.]
Il (Médec.) Suspension de la sensibilité extérieure, du
mouvement, sans suppression apparente de la vie. {Cf.
catalepsie.)
CATAPULTE [kà-tà-pûlf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. catapulta, m. s. || xiv^ s. ber-
suiRE, dans godef. Suppl.]
Il Chez les anciens, machine de guerre où une poutre
faisant ressort projetait de lourds projectiles. {Cf. ba-
liste.)
CATARACTE [kà-tà-râkt'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. cataracta, m. s. grec xaxapâ-
xxTi;, de xaxapâaustv, rompre. Le sens II n'appartient ni
au lat. ni au grec anc. ; il paraît être un fig. du sens de
« herse fermant une porte » que possèdent les mots cata-
racta et xaxatpâxxTii;. || xvi" s. (Au sens I.) 1539. R. EST,
I (Au sens II.) paré, xv, 5.]
I. Suite de chutes peu élevées qui interrompent le
cours d'un fleuve. Les cataractes du Nil. || P. ext. Diffé-
rence de niveau d'un cours d'eau en amont et en aval
d'un pont. || (Technol.) | 1. Appareil qui, dans les machi-
nes à épuisement, régularise le mouvement du piston au
moyen d'un vase qui se remplit d'eau et que le poids du
liquide fait basculer à intervalles réguliers. | 2. Vieilli.
Vanne, écluse. || Fig. (Style biblique.) n ouvrit les cata-
ractes du ciel (il fit tomber la pluie à torrents), mass. St
Franc, de Paule, 2.
II. Opacité du cristallin qui intercepte les rayons lu-
mineux. Opération de la —, abaissement, extraction ou
broiement du cristallin. P. ext. — verte, glaucome. —
noire, amaurose.
CATARACTE, ÉE [kà-tà-râk'-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cataracte, § 118. || 1771. trév. Admis
ACAD. 1835.]
Il (Médec.) Qui a la cataracte. Un malade, un œil — .
CATARRHAL, ALE [kà-fa-ràl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de catarrhe, § 238. || Admis acad. 1798.]
Il Qui tient au catarrhe. Fièvre catarrhale.
CATARRHE [kà-tar] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. catarrhus, xaxâppooî, m. s. de
y-axapps'.v, couler en bas. richel. et furet, écrivent ca-
terre, forme plus usitée que catarrhe au xvii'= s. || xv» s. Ca-
tarre, dans godef. Suppl.]
Il Inflammation d'une muqueuse, accompagnée de sé-
crétion. — pulmonaire. Ce que M. Fagon appelle un — suffo-
quant, RAG. Lett. 171. Un — de la vessie. {Syn. fluxion.)
CATARRHEUX - 2
CATARRHEUX, EUSE [kà-là-reu , -reuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de catarrhe, § 116. riciiel. et furet, écri-
vent caterreux. || 1507. Catherreux, gravelleux, N. de lachesn.
Condamn. de Bancquet.'\
Il Qui a un catarrhe. Le vieillard — , boil. Èp. 5. ] P. ext.
Affection catarrheuse, le catarrhe.
CATASTROPHE [kà-tâs'-trof] s. f.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. catastropha, grec xaraaTpoçT,,
retour. || xvi' s. La fin et catastrophe de la comédie, rab.
IV, 27.]
Il Brusque renversement de fortune. La — de M. de Lau-
zun, ST-siM. XII, 42. Il P. anal. Événement décisif qui dé-
noue l'action d'un poème dramatique, épique. La — de
ma pièce est peut-être un peu trop sanglante, rag. Théb.
préf.
*CATAU [kà-tô] s. f.
[ÉTY.M. Abréviation familière du nom de femme Cathe-
rine, § 36. (Cf. catin.)]
Il 1° Vieilli. Fille d'auberge.
Il 2° Pop. Fille de mauvaises mœurs.
'CATÉCHÈSE [kà-té-chèz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. catechesis, grec xa-UTijfTjfftî,
m. s. {Cf. catéchiser.) || 1574. R. benoist, Cathéchèses.]
Il Enseignement oral de la religion dans la primitive
Eglise chrétienne.
*CATECHÈTE [kà-te-chèf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec %ai-r\y-r\'zr^(;, m. s. || Néolog.]
Il Celui qui était chargé, dans la primitive Église, d'en-
seigner la religion.
CATÉCHISER [kà-té-chi-zé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. catechizare, grec xaTTjj^EÇetv,
7n. s. Il xiV s. Cathezizier, dans godef. Suppl. \ 1611. Cathe-
chiser, cotgr.]
Il Instruire oralement (qqn) dans la religion chrétienne.
— les infidèles. || Fig. — qqn, lui faire des discours pour
l'endoctriner. {Syn. endoctriner, prêcher.)
CATÉCHISME [kà-té-chïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. catechismus, grec TtaTT,/t(i[jiôç,
m. s. Il xiv" s. Cathecisme, J. du vignay, Miroir hist. | 1642.
Catéchisme, oud.]
Il 1» Enseignement oral de la religion chrétienne des-
tiné à préparer les enfants pour la première communion.
Faire le — aux enfants. Aller au — . | — de persévérance, ensei-
gnement religieux plus élevé qui suit la première com-
munion. Il Fig. Leçon de morale. Fatigué... de vos éter-
nels catéchismes, j.-j. rouss. Ém. 4.
Il 2o P. ext. Livre où sont résumés les principaux ar-
ticles de l'enseignement religieux. Réciter son — . || Fig.
Livre où sont résumés les principaux articles d'une doc-
trine. — financier, politique. || P. plaisant. — poissard, re-
cueil de propos grossiers. || P. ext. Ce qui est pour qqn
article de foi. L'heureux tolérantisme De tout esprit bien fait
devient le — , volt. Èp. 104.
CATÉCHISTE [kà-té-chïsf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. catechista, grec xaTTjx'iTTfii;,
m. s. Il xvi" s. Cathechiste, dans godef. Suppl.]
W i.° Celui qui catéchise.
Il 2° Celui qui fait le catéchisme aux enfants.
CATÉCHUMÈNE [kà-té-ku-men'] .y. m. et f
[ÉTYM. Emprunté du lat. catechumenus, grec %OL-zr\yoû-
[XEvoç, m. s. Il xiv« s. Cathecumine, J. du vignay. Miroir
hist. dans delb. Rec, \ 1642. Catécumene, OUD.I
Il Celui, celle qui reçoit l'enseignement religieux pour
se préparer au baptême.
CATÉGORIE [kà-té-go-ri] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. categoria, grec xaTTiyopîa,
m. s. Il xvie s. Cathegorie, rab. v, 20.]
I. Il 1° (Philos.) Chacun des attributs généraux de
l'être, suivant Aristote. Prenez trois catégories d'Aristote,
MONTESQ. Lett.pers. 143.
Il 2° Chacun des concepts à priori de l'entendement
humain, selon lesquels il conçoit nécessairement les ob-
jets de l'expérience.
II. Chacune des classes dans lesquelles on range, se-
lon leur différence de degré, des personnes, des choses.
Faire plusieurs catégories de citoyens. Bois et dieux mettent,
quoi qu'on leur die, Tout en même —, la f. Fab. V, 18.
CATÉGORIQUE^ [kii-té-gô-rïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. categoricus, grec xaxTiyoptxôî,
m. s. Il xvie s. RAB. Briefve Desclar.]
I - CATHOLICISME
Il 1» (Logique.) Dans la logique d'Aristote : qui afii
l'attribut d'une manière absolue. Proposition — (pai
position à la modale).
Il 2» (Doctrine de Kant.) Qui est absolu, et non co
tionnel. L'impératif — , règle d'action qui s'impose à k
lonté comme un commandement universel et absolu
Il 3° Dans le langage ordinaire : qui ne permet au
doute. Dne réponse — . ^
CATÉGORIQUEMENT [kà-té-gô-rïk'-man; eni
-ri-ke-...] adv. ^
[ÉTYM. Composé de catégorique et ment, § 724. || x|
Categoricquement respondre, rab. m, 42.]
Il De manière à ne permettre aucun doute.IlarépoBdi
*CATEROLE [kaf-rùl; en vers, kà-te-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de se catir, au sens dialect. de se ta
§ 86. [Cf. catiche.) || 1611. Caterolle, cotgr.] ;,
Il Vieilli. (Chasse.) Trou de lapin.
*CATHARTE [kà-tàrf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaOapff,?, qui purifie (en
vorant les charognes). || Néolog.]
Il Sorte de vautour d'Amérique.
CATHARTIQUE [kà-tàr-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaSapTtxôç, m. s. de xt
pô;, pur. Il xvi" s. Catartique, dans godef. Suppl.]
Il Qui purge. Substantivt. Un — , purgatif plus actif
le laxatif et moins énergique que le drastique.
CATHÉDRAL , AXE [kà-té-dràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. cathedralis, reli
siège épiscopal, de cathedra, siège. || xiii^-xw'^ s. U;
dral chanoine, G. guiart, 7965, Buchon.]
Il Qui est le siège de l'autorité épiscopale. Dne é{
thédrale, et, substantivt, Dne cathédrale. | Spéciall.
église de l'architecture chrétienne du moyen agi
ext. Chanoine —, qui siège au chapitre d'une égî
thédrale. | P. plaisant. Fig. Celui qui est assis. A
vit bientôt Le galant —, la f. Contes, Tableau.
CATHÉDRANT [kà-té-dran] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge cathedr
m. s. proprt, celui qui siège dans la chaire. || \sv^ s. M
vauldra qu'il soit cathedrant, jugeant de nos propos, rab. d
DELB. Rec.]
Il Vieilli. Celui qui présidait à une soutenance detli'
CATHÉRÉTIQUE [kà-té-ré-tïk'] adj. ^_
[ÉTYM. Emprunté du grec xaOaipsirtxôî, 7n. s. || ^fUÊ
PARÉ, XXV, 18.] Wm
Il (Médec.) Dne substance —, et, substantivt, Dn —, c"
lique faible, qui ne forme qu'une escarre superficieiK-.
escarotique.) |
"CATHÈTE [kà-tèf] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cathetus, grec xâOsxo;, m
de haut en bas. || 1547. Deux lignes dictes cathetes, j. M |
tin, dans delb. ^ec] '
Il Vieilli. Droite menée perpendiculairement sur
autre. | Spécialt. (Architect.) Axe vertical d'un bai
tre, etc.
CATHÉTER [kà-té-ter] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cathéter, grec xaOsTfip, m
II 1751. ENCYCL. Admis acad. 1762.]
Il Sonde métallique, d'ordinaire courbe, offrant \
rainure qui dirige l'instrument destiné à l'exploration
à l'incision de la vessie.
*CATHÉTÉRISME [kà-té-té-rïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. catheterismus, grec xaOrci
fffiôî, m. s. Il 1751. ENCYCL. Admis acad. 1762;3uppr»
1798.]
Il Introduction d'une sonde (dans la vessie, dans !*(*
phage, dans la trompe d'Eustache, etc.).
*CATHÉTOMÈTRE [kà-té-tè-mètr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec vcocôstoç, ligne vertic
et [jisTpov, mesure, § 278. || Néolog.]
Il (Physique.) Règle graduée le long de laquelle gli
une lunette à axe horizontal, pour mesurer la dilférci
de hauteur verticale entre deux points.
CATHOLICISME [kà-tô-li-sïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de catholique, d'après un type lat. fad
catholicismus, § 265. || xvnie s. V. à l'article. Admis ac.
1762.]
Il Religion catholique. Embrasser le — . Toutes les sec
d'Angleterre... sont toujours réunies contre le — , leur enni
commun, VOLT. Lett, philos. 4.
CATPIOLICITE
— 373
CAUDEX
CiTHOLICITÉ [k;i-l()-li-si-té] s. f.
Dérivé de catholique, d'après un type lat. factice
is. Il xvi=-xvu'^ s. d'aub. Mém. 153. Admis acad.
iractère de ce qui est catliolique. La — du roi
. GUY PATIN, 17 nov. 1662. Les propres et grands
de la —, LEiBN. Lett. à Bossuet, 3 sept. 1700.
i: l^ensemble des nations catholiques. Le culte de la
ei| est répandu dans toute la — .
c'rHOLICON [kà-tù-li-kon] s. m.
l']mprunié du lat. du moyen âge catholicon, grec
/, m. s. Il 1520. Dne once de catholicon, j. cœurot,
'■ r/e, dans delb. Rec]
c. anc.) Électuaire qu'on croyait universel, pro-
.; t^iK'i'ir toutes les humeurs. Clystère détersif composé
eil- double, mol. Mal. im. i, 1.
'^rHOLIQUE [kà-tô-lik'] adj.
!']mprunté du lat. ecclés. catholicus, grec xa6o-
. s. proprt, universel. || xiii" s. Chatoliche, dans
. SitppL]
I lui appartient à l'Église romaine. L'Église —, apos-
li(J! et romaine. Voilà la foi — , PASG. Pens. xxiv, 12. Spé-
!j/{sa Majesté Catholique, titre donné au roi d'Espagne
:|:^ l'expulsion des Mores. Substantivt. Un, une — . P.
le — d'Arménie, le primat des Églises d'Asie. || P. ext.
■^ ela n'est pas — (orthodoxe), cela n'est pas conforme
C'(ui doit être.
I (Sens repris du grec xa8o>;ixô<;.) Universel. Fourneau
, i;i servait à toutes sortes d'opérations chimiques. ||
oin —, cadran solaire construit de manière à pouvoir
njislallé à une latitude quelconque.
CTHOLIQUEMENT [kà-tù-lïk'-man ; en vers, -li-
- adv.
iM. Composé de catholique et ment, § 724. || xiv" s.
tl iqueraent et dévotement, ph. de maizières, dans GO-
\iHippl.]
II 'une manière catholique. Vivre — .
n [kà-ti] s. m.
n\. Subst. particip. de oatir, § 45. |1 xvii^ s. V. à
le.]
Iljpprèt, lustre donné au drap, aux étoffes de laine,
iirchand... a le — et les faux jours afin de cacher les dé-
itle sa marchandise, la br. 6.
*'|.TICHE [kà-tïch'] s. f.
[ira. Forme normanno-picarde [V. § 16) pour catisse,
rji de se catir, au sens dialect. de se tapir, § 123. {Cf.
:«lle.) Il 1690. furet.]
Il /''////. (Chasse.) Trou oii se cache la loutre au bord
? \ ières, des étangs.
* .TILINAIRE [kà-ti-li-nêr] s. f.
i.NL Nom propre, § 36 : les Catilinaires, célèbres dis-
i (le Cicéron contre Catilina.]
Iljiscours violent contre qqn, qqch.
•LtillaC [kà-ti-yak'] et 'CATILLARD [kà-ti-yàr]
iM. Origine inconnue. || 1771. Catillac, trév.]
I oire d'hiver qui se mange cuite.
CjriMINI [kà-ti-mi-ni] s. m.
: iM. Pour catamini (encore en 1642 dans ouD.), alté-
j du grec ^caxatjiTiVta, menstrues, prononcé à la mo-
r . Il xiv'^ s. Elles font le catimini, j. le fevre, Matheolus,
r lODEF. Suppl. I xvi" s. Dieu dit en cathimini : « Eva, mul-
l'mini, » dans picot et nyrop, Nouv. Rec. de farces,
iennt. Menstrues. Une femme qui a son cataminy,
Serées, i, 95.
. adv. En — , en évitant de se faire voir, il est venu
:atin [kà-tin] s. f
iM. Abréviation familière du nom de femme Cathe-
; 36. (Cf. catau.) || xvi" s. Une catin, sans frapper à la
Jusqu'en la cour entra, marot, Épigr. 255.]
I op. Femme de mauvaises mœurs. N'étant ni prude
VOLT. Ép. 38.
CATIN [k"a-tin] s. m.
m. Emprunté du lat. catinus, bassin. || xv^ s. Grand
1 catin, dans godef. Suppl.]
^l'iiillurg.) Bassin destiné à recevoir un métal en
riR [kà-tir] V. tr.
[étym. Anc. franc, quatir, quaitir, du lat. pop. "coact^re,
tiré du part, coactus, de cogère, presser, §§ 356, 386 et 291.
[Cf. cacher.) || xiic s. Que il se fussent en sel bruellet quatis,
Raoul de Cambrai, 6329.]
Il l» Presser (le drap, les étoffes de laine), pour don-
ner de la fermeté et du lustre. Une étoffe catie.
Il 2» Appliquer (l'or) sur les fdets d'une pièce à dorer.
CATISSAGE [kà-li-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de catir, §78. \\Ncolog. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Action de catir.
CATISSEUR [kà-li-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de catir, § 112. || 1723. savary, Dict. du
comm. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Celui qui catit le drap, les étoffes de laine.
"CATISSOIR [kà-ti-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de catir, § 113. || 1759. savary, Dict. du
comm.]
Il (Technol.) Couteau émoussc pour appliquer l'or sur
les filets d'une pièce à dorer. [Cf. brunissoir.)
CATOGAN [kà-lô-gan]. V. cadogan.
1. CATON [kà-ton] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Caton le Censeur, Romain
célèbre par son austérité. 1| xvi^ s. Si nous avions beaucoup
de tels Gâtons, H. est. Nouv. lang. franc, italian. ii, 85.
Admis acad. 1762.]
Il Homme austère, rigide. Un Caton, dans le siècle où nous
sommes, MOL. Tart. i, 5. Tu fais ici le Caton de Normandie,
HAMILT. Gram. 109.
2. "CATON [kà-ton] s. m.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de catir, presser, § 104. || 1789.
ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol. ) Fer forgé en tringle, pour passer à la filière.
CÀTOPTRIQUE [kà-tÔp'-trïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xaxoiiTpixôç, m. s. de xâ-
TO-TiTpov, miroir. || 1690. furet.]
Il Relatif à la réflexion de la lumière. Substantivt. La
—, partie de l'optique qui traite de la réflexion des rayons
lumineux.
CAUCHEIVIAR [kôch'-mar; en rers, kô-che-...] 5. m.
[ÉTYM. Forme à demi picarde ( V. § 16) pour chauche-
mar, composé de chauche (de l'anc. verbe chaucher, lat.
calcare), et du german. mar, démon, incube, §§ 7 et 209.
COTGR. donne les trois formes cauchemare, cauquemare et
chauchemare. oud. 1642 ne connaît encore que la forme
fém. la cauchemare. || xv'' s. Quauquemaire, mart. le franc,
Champ, des Dames, dans godef. cauchemare. j 1564. Cau-
chemar, J. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Rêve pénible avec sensation d'un poids qui oppresse.
Il P. ext. Rêve effrayant. || Fig. Famil. Chose, personne
fatigante dont on est poursuivi. C'est mon — .
•GAUCHER [kô-ché] s. m.
[ÉTYM. De l'anc. verbe caucher pour chaucher (F. cau-
chemar), le caucher étant destiné à presser les feuillets
d'or, d'argent, § 49. || 1782. encycl. méth.]
Il (Technol.) Cahier de feuilles de vélin entre lesquelles
on place les feuilles d'or, d'argent, pour les amincir par
le battage.
"CAUDAL , ALE [kô-dàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cauda, queue, § 238. || Néolog.]
Il Qui appartient à la queue. Nageoire caudale, qui ter-
mine la queue de presque tous les poissons.
CAXJDATAIRE [kô-dà-ter] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cauda, queue, § 248. I| xvi^ s. Fol
caudataire, rab. m, 38.]
Il Celui qui, dans les cérémonies, porte la queue de la
robe d'un pape, du manteau d'un roi, etc. || Fig. Le — de
qqn, celui qui suit servilement ses traces.
*CAUDÉ , ÉE [kô-dé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cauda, queue, § 118. || (T. de bla-
son.) 1690. furet. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Il Qui a une queue. Polype — . || P. anal. (Botan.) Graine
caudée. || Fig. (Blason.) Étoile caudée.
CAUDEBEC [kôd'-bêk'; en vers, kô-de-...] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Caudebec, ville de Norman-
die, où l'on fabriquait des chapeaux de feutre. || xyii" s.
V. à l'article.]
Il Vieilli. Chapeau de feutre. Un Inventaire de ce qu'il a
perdu... son buffle, son — , SÉv. 433.
*CAUDEX [kô-deks'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caudex, tronc, tige. || Néolog.]
CAUDRETTE
374 —
CAUSEUR
Il (Botan.) Il 1" Tigelle de l'embryon végétal. | P. ext.
Radicule.
Il 2° Partie de la plante qui se ramifie.
•CAUDRETTE [iiô-dret'j s. f.
[ÉTYM. Pour cauderette, diminutif de caudière, forme
normanno-picarde ( V. § 16) de chaudière, § 133 : le filet
dit caudrette présente qq analogie avec une chaudière
suspendue. || 1795. encygl. méth.]
Il (Pêche.) Filet en forme de poche monté sur un cer-
cle, qui sei-t à pêcher le crabe, le homard, etc.
"CAULESCENT, ENTE [kô-les'-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caulis, tige, § 262. || 1791. encycl.
MÉTH.]
Il (Botan.) Qui a une tige apparente. [Cf. aoaule.)
CAULICOLE [kô-li-kôl] s. f. {masc. th. corn.).
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caulicolo, lat. cauliculus, m. s.
§ 12. Le changement de genre est dû à la terminaison.
(F. § 550.) Au xvic s. on trouve caulicule, calqué directe-
ment sur le lat. (F. delb. Rec.) || 1694. th. corn. Admis
ACAD. 1762.]
Il (Architect.) Petite tige des feuilles d'acanthe du cha-
piteau corinthien, qui s'enroule sous le tailloir.
*CAULICULE [kô-li-kul] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caulis, tige, § 241. || xvi^ s. Tiges,
caulicules, dans godef. SuppL]
Il (Botan.) Petite tige.
CAURIS [kô-ri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bengali cauri, coquillage, § 25. ||
1723. SAVARY, Dict. du comm. Admis agad. 1762.]
Il Coquillage qui sert de petite monnaie au Bengale et
dans le centre de l'Afrique.
*CAUSAL , ALE [kô-zàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. causalis, m. s. de causa, cause.
On trouve causal en anc. franc., mais dérivé de cause, et
signifiant « qui est cause ». {V. godef. Suppl.) \\ xvii^ s.
V. à l'article. Admis agad. 1798; suppr. en 1878.]
Il Relatif à la cause. (Gramm.) Particule causale, qui an-
nonce qu'on va donner la raison de ce qu'on a dit. Ces par-
ticules, parce que, car, puisque, et les autres qu'on nomme cau-
sales, Boss. Co7in. de Dieu, i, 13.
CAUSALITÉ [kô-zà-li-té] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de causal, § 255. || xvi^ s. L'acte du libre
arbitre n'est subject à la causalité du ciel, F. dassy, dans
DELB. Rec. Admis agad. 1798.]
Il Rapport de la cause à l'effet qu'elle produit. (Dieu)
pour communiquer à ses créatures la dignité de sa — , Pasc.
Pens. XXV, 55. Le principe de — , qui pose, d'une manière
universelle et absolue, le rapport de cause à effet.
1. "CAUSANT, ANTE [kô-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de causer 2, § 47. || xvn^ s. V. h
l'article.]
Il Qui agit comme cause. Toutes choses étant causées et
causantes, pasc. Pens. i, 1.
2. "CAUSANT, ANTE [kô-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de causer 1, § 47. || xvii^ s. F. à
l'article.]
Il Vieilli. Qui aime à causer, à s'entretenir avec les
gens. Je ne suis plus si causante, SÉv. 568.
CAUSATIF, IVE [kô-zà-tif, -tïv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. causativus, m. s. de causa,
cause. Il xV-xvie g. Texte dans godef. Suppl.]
Il (Gramm.) Qui annonce une proposition destinée à
donner la raison de la proposition précédente. Particule
causative. (F. causal.) || P. ext. Voix causative, forme de con-
jugaison où le verbe faire suivi d'un verbe neutre à l'in-
finitif donne à ce dernier une signification active (faire
mourir qqn).
CAUSE [kôz'] s. f.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. causa, m. s. {Cf. le mot de for-
mation pop. chose.) Il xii« s. Rois, dans godef. SuppL]
I. (Philos.) Ce par quoi une chose est ou devient ce
qu'elle est. La — suprême, Dieu. — première, au delà de la-
quelle on n'en peut concevoir d'autre. — seconde, qui tient
d'une cause supérieure le pouvoir de produire certains
effets. — efficiente, qui réalise ce qu'elle a en puissance.
— finale, la fin que se propose une cause intelligente. —
occasionnelle, l'occasion qui détermine la cause à agir.
II. Dans le langage ordinaire. || 1" Ce par quoi qqch
arrive. La — de son départ. Vous en êtes la — (de sa con-
damnation), encor qu'innocemment, COUN. Pohj. iv, 5. Moi
seule en être — , et mourir de plaisir, ID. Ilor. iv, 5.
de {loc. prép.). Il a été puni à — de sa négligence. Je
pardonne à — de lui. A — que {loc. conj.). Arch. A — q
manque à parler Vaugelas, mol. F. suv. il, 7.
Il 2" Ce pourquoi on fait qqch. Suis-je pour la chasser
— légitime? mol. F. sav. il, 6. Dieu ne l'a pas voulu;
doute il eut raison; J'en vois bien à présent la — , la f.
IX, 4. Toujours serait-ce à juste — Qu'on le dit bon à q..
chose, ID. ihid. vi, 7. Venez, singe; parlez le premier, el
— (pour cause valable), id. ibid. i, 7. || Spécialt.
rispr.) I 1. A ces causes, pour ces motifs. | 2. — d'une
vention, d'une obligation, avantage que chacun de>
tractants tient ou attend de l'autre, et en vue duq
s'engage envers lui.
m. Il 1° Affaire pour laquelle qqn paraît en jv.
La — est portée devant le tribunal. Devant certaine gmJ
traduisit la —, la f. Faô. i, 21. La — est appelée, rer;
huitaine. La — est pendante. Dn avocat sans — . Une — i
nelle, civile. Juger, plaider, défendre, gagner une — . Fi;/
der la — de qqn, parler en sa faveur. Avoir gain de —
tenir ce qu'on demande, n n'est pas permis au plus équ.
homme du monde d'être juge en sa — , pasc. Pens. m
Être en — , en question. Sa probité n'est pas en — . Enl'ét ,
la —, et, fig. En tout état de —, de toutes les mani( i
Fig. Parler, agir en connaissance de — , sachant bien ce q i
dit, ce qu'on fait. || Spécialt. — grasse, parodie de r'
judiciaire que jouaient, le mardi gras, les clercs de i
soche ; et, p. ext. cause divertissante.
Il 2° P. ext. Fig. L'ensemble des intérêts à soûle;
faire prévaloir en faveur de qqn. La — du roi, de Vi
de Dieu. La — du peuple. La — publique. Il suffit que ta
la — de Dieu, malh. Pocs. 103. Attirer qqn à sa — . Embi
la bonne — . La bonne — d'abord suivie de bons succès,
R. d'Angl. Sa — à tous les rois n'est-elle pas commune'
Ath. m, 6. Faire — commune avec qqn. Prendre en m
— de qqn. Ellipt. Vieilli. Prendre son fait et —, SÉv.
P. ext. Prendre fait et — pour qqn. j Défendre la — dejL
tice, de la vérité.
1. CAUSER [kô-zé] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. causari, proprt, allègue'
raisons, d'ofi l'anc. franc, avait tiré le verbe transit!
ser, accuser, réprimander. || xiii<'s. Trouver i puez trop
nés causes. Se par vive reson te causes. Clef d'Amour,
DELB. Rec] jrm
Il 1° S'entretenir familièrement (avec qqn). — a^l
de choses et d'autres. — de la pluie et du beau ten^H
choses banales. — de musique, de peinture, et, ellipt, [>
— musique, peinture. C'est assez causé. || Vieilli. — '<■■
Elle me causa longtemps, avec cette familiarité charmant
lui est naturelle, J.-J. Rouss. Confess. il, 7.
Il 2" P. ext. Famil. Faire des bavardages. Je... ne
tonne pas si parfois on en cause, MOL. Ampli, prol. Hé
lez-vous. Madame, empêcher qu'on ne cause? ID. Tart. i.
Il 3» Fig. Jacasser, caqueter. (Se dit de la pie, du h-
roquet, de la poule, etc.) Des poules et des coqs cai'it
sous ma fenêtre, V. HUGO, Contemplations, Lettre.
2. CAUSER [kô-zé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cause, § 154. || xvi« s. Causent 1.
espandre, crétin, dans la c]
Il Etre cause de (qqch qui arrive). Les désordres qi e
telle entreprise pouvait —, la rochef. Mc'm. 1650. Cela c!»
leur malheur, la f. Fab. iv, 6. Son imprudence a eau: «
ruine. Les chagrins qu'il me cause M'occuperont assez tojle
temps qu'il repose, Rag. Brit. i, 1. La mort aux malhei i*
ne cause point d'effroi, ID. Phèd. m, 3.
CAUSERIE [kôz'-ri ; en vers, kô-ze-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de causer 1, § 69. || 1611. coïgr. A
ACAD. 1762.]
Il 1» Entretien familier. De longues causeries. Une -
téraire, scientifique.
Il 2» Vieilli. Bavardage.
CAUSETTE [kô-zêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de causer 1, § 133. || Nëolog. Admis a
1878.]
Il Famil. Petite causerie. Fah-e la — avec qqn.
CAUSEUR, EUSE [kô-zcur, -zeuz'] adj. et S. m.
[ÉTYM. Dérivé de causer 1, § 112. || xvi" s. Voa» j
trouvé un causeur, RAB. i, 12.]
I. Adj. Qui cause volontiers, n n'est pas — . être (j
meur causeuse.
CAUSSE - 3
ÎT. Subst. Il 1" S. m. et f. Celui, celle qui cause volon-
C'est une causeuse qui ne dit pas ce qu'elle pense, moi..
le l'Ec. dc.t /'. se. 3. A force d'étudier nuit et jour, elle
la plus grande causeuse et la plus coquette fiUe du quar-
riET. RojJî. bourg, i, 173. | F. e.rt. Celui, celle qui
le indiscrètcmenl. Vous êtes donc un — , et vous al-
ire ce qu'on vous dit en secret? mol. G. Dand. il, 5.
Fit/. S. f. Une causeuse, petit canapé où deu.x per-
~ peuvent s'asseoir pour causer.
-USSE [kôs'] s. VI.
M. Emprunté du provenç. mod. causse, m. s. qui
iche au lat. calx, calcem, chaux, et correspond à un
15 lat. "calcinum, § 11. || 1791. encycl. méth.]
'idect. (Midi). Plateau calcaire. Les causses du Tarn.
CAUSTICITÉ [kôs'-ti-si-té] s. f.
Jétym. Dérivé de caustique, § 255. || Admis acad. 1762.]
' 'Propriété de ce qui est caustique. || Fig. Caractère
de la plaisanterie. La — de son esprit, de son lan-
pAUSTIQUE [kôs'-tïk'] adj.
lÉTYM. Emprunté du lat. causticus, grec xauffrixôç, qui
lie, de xaîsiv, brûler. || 1514. Une herbe causticque, N.
>-i:maine, dans delb. Rec]
1" Qui désorganise, corrode les tissus animaux et
j 'i:iux. Potasse — . || Substantivt. \ 1. On —, un corps
I -tique. I 2. Une — , courbe lumineuse que forment les
Il sections successives de rayons partant d'un point
iivlléchis ou réfractés par une autre courbe.
Ij 2" Fig. Qui est acerbe dans la plaisanterie. Un esprit,
j î parole — .
rCAUT, CAUTE [kô, kot'] adj.
Iétym. Emprunté du lat. cautus, m. s. \\ xiiie s. j. de
I NG, Trésor, 933.]
iJéfiant. Les jeunesses peu cautes, malh. Poés. 111.
2AUTÈLE [kô-tcl] s. f.
! ÉïYM. Emprunté du lat. cautela, m. s. de cautus, rusé.
':iii'' s. J. DE MEUNG, Test. 1825.]
Viailli. Défiance prudente. | Spécialt. (Théol.) Absolu-
,a à —, sous condition.
pAUTELEUSEMENT [kôt'-leûz'-man ; en vers, kô-te-
'i-ze-...] adv.
ÉTYM. Composé avec cauteleuse et ment, § 724. || xiu^-
' s. Cautilleusement , G. guiart, Roy. lign. 3856, Bu-
xvc s. Cauteleusement, greban, Passion, 22047.]
me manière cauteleuse.
jijAUTELEUX, EUSE [kôt'-leu, -leuz'; en vei^s, kô-
...] adj.
ÉTYM. Dérivé de cautèle, § 116. || xiii" s. Li bons rois
oit cautileus, Chron. dans Hisi. de Fr. xx, 401.]
I Qui montre une défiance habile. Un homme — . Con-
te, réponse cauteleuse.
CAUTÈRE [kô-tèr] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. cauterium, grec xauTTip-.ov,
.?. de xaÎEiv, brûler. || xiV s. Texte dansGODEF. SuppL]
I Corps brûlant (— actuel) ou agent chimique ( — po-
itiel) qu'on emploie en médecine pour désorganiser un
su organique. Une certaine insensibilité que saint Paul ex-
me admirablement par le — qui rend les chairs insensibles
les mortifiant, uoss. Var. 11. || P. ext. Petit ulcère arli-
iel qu'on entretient pour obtenir une suppuration. [Cf.
iticule.) Il Fig. \ 1. Loc. prov. C'est un — sur une jambe de
is, un expédient inutile. | 2. P. plaisant. Un — royal sur
■ épaules (la marque qu'on appliquait à certains con-
mnés), MOL. Méd. vol. se. 14.
CAUTÉRISATION [kô-té-ri-zà-syon ; en vers,-%\-on\
f-
[ÉTYM. Dérivé de cautériser, § 247. || 1539. r. est.]
II Action de cautériser; résultat de cette action.
CAUTÉRISER [kô-té-ri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cauterizare, m. s. || xiv" s. Texte
ns GODEF. SuppL]
Il Brûler avec un fer rouge, un caustique. — une plaie,
e morsure. | Spécialt. — une dent, brûler le nerf pour le
ndre insensible.
CAUTION [kô-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cautio, m. s. de oavere, prendre
.rde. Il xiu'î s. beaum.\n. iv, 24.]
Il 1° Somme qu'on dépose ou qu'on s'engage à payer
1 garantie d'un engagement qu'un autre a pris ou qu'on
pris soi-même. Donner, fournir — pour qqn. Être mis en
3 - CAVALIER
liberté sous — . | Sprcialt. Acquit-à — . (F. acquit.) La — ju-
dioatum solvi, que doit fournir l'étranger qui intente une
action en France. [Syn. garantie.) | Vieilli. — bourgeoise,
solvable. || Fig. La — n'est pas bourgeoise (la garantie est
insuffisante), mol. Crit. de l'Éc. des f. se. 5. Une personne,
une chose sujette à —, qui a besoin de garantie. Vous me
semblez un peu sujette à —, regnard. Fol. am. divert.
Il 2» Celui qui prend cet engagement pour un autre.
Etre — de qqn. Se porter — pour qqn. || Fig. Je vous suis —
qu'il est très honnête homme, MOL. Sgan. I, 1.
CAUTIONNEMENT [kô-syon'-man , en vers, -si-6-
ne-...] s. -m.
[ÉTYM. Dérivé de cautionner, § 145. jj 1616. Texte dans
delb. Rec]
Il Action de donner caution. Être mis en liberté provisoire
moyennant — . || Spécialt. P. ext. Somme déposée en ga-
rantie d'une gestion, d'une entreprise, d'une fourni-
ture, etc.
CAUTIONNER [kô-syô-né; en vers, -si-ô-...] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de caution, § 154, || 1860. Texte dans oo-
DEF. SuppL]
Il Fournir caution pour (qqn). Ce caissier que vous avez
cautionné, les. Turcar. m, 9. || Fig. Se porter garant pour
(qqn). J'en réponds sur sa mine, et je le cautionne, mol. Et.
V, 1.
CAVAGNOLE [kà-và-nôl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavagnolo, m. s. de cavagno,
panier, § 12. || 1771. trév. Admis acad. 1798.]
Il Ancien jeu de hasard, analogue au loto.
CAVALCADE [kà-vâl-kàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavalcata, m. s. qui corres-
pond au franc, chevauchée [V. ce mot), § 12. || xv^ s. Ca-
valcate, a. de la vigne, Verg. d'konn. p. 127.]
Il 1° Course à cheval faite par plusieurs personnes réu-
nies.
Il 2» Réunion de gens à cheval. | Spécialt. Dans une
fête, défilé de gens à cheval. Une — historique.
CAVALCADOUR [kà-val-kà-dour] adj. 7n.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavalcatore, qui correspond
au franc, chevaucheur (F. ce mot), § 12. || xvi^ s. Le ca-
valcador du seigneur Robert, rab. Sciomachie.]
Il Vieilli. Préposé aux chevaux de main de la maison
d'un roi, d'un prince. Écuyer — .
CAVALE [kà-vàl] S. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavalla, fém. de cavallo, che-
val, § 12. Il xvi" s. LA boétie, Mesnagerie, p. 191.]
Il Jument. (S'emploie surtout en poésie.)
CAVALERIE [kà-vâl-ri ; en vers, -và-le-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavalleria, m. s. § 12. [Cf. che-
valerie.) Il xvi<= s. Cavallerie, LA boétie, Mesnagerie, p. 172.]
Il 1° La partie d'une armée qui se compose de soldats
à cheval. Être dans la — . Un escadron de — . La grosse — ,
les cuirassiers, carabiniers. La — de ligne, les dragons.
La — légère, les hussards, chasseurs. Avec sa — toute fraî-
che, Beck précipite sa marche, BOSS. Condé.
Il 2° Néolog. L'ensemble des chevaux, dans une entre-
prise de voitures de transport. La — de la Compagnie des
Omnibus.
CAVALIER, 1ÈRE [kà-và-lyé, -Iver] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavalière, m. s. dont la forma-
tion correspond à celle dufranç. chevalier ( F. cemot), § 12.
Il (Au sens III, 2°.) rab. m, prol.]
I. Celui, celle qui est à cheval. Je rencontrai un jeune
— fort bien fait, les. Gil Rlas, iv, 9.
Il Spécialt. Il 1° Celui, celle qui monte habituellement
à cheval. Un bon — . Une — intrépide.
Il 2° Soldat qui appartient à la cavalerie. Les cavaliers
de l'escorte royale. || Fig. Au jeu d'échecs, pièce représen-
tant un cavalier ou une tête de cheval.
II. Vieilli. Il 1° Celui qui portait l'épée. Ce n'est pas là,
Dorante, agir en —, CORN. Sidte du Ment, v, 5. || Spécialt.
Les cavaliers, gentilshommes partisans des Stuarfs (par
opposition aux têtes rondes, partisans de Cromwell). |i P.
ext. Titre qu'on se donnait, par politesse, entre gens du
monde. Que cherchez- vous, — , dans cette maison? MOL.
Sicil. se. 10.
Il 2» P. ext. Dans le langage du monde, celui qui ac-
compagne une dame. Servir de — à une dame. — servant,
homme du monde qui se consacre au service d'une dame.
I Au bal, celui qui danse avec une dame. P. anal. Le —
CAVALIÈREMENT
seul, partie d'une contredanse où le cavalier danse seul.
I P. ext. En parlant d'un homme du monde. C'est un beau
— , un — accompli. || Adjectirt. Avoir un air — , avoir
qqch d'aisé dans les manières. Tout ce que je fais a l'air — ,
MOL. Préc. rid. se. 9. D'une manière cavalière, et, elUpt, A
la cavalière. Il (Montaigne) s'est... fait un pédant à la cava-
lière, M.^.LEi3R. liech. de la vérité, II, m, 5. P. ext. Leste,
sans façon. Une réponse cavalière.
III. (Technol.) || 1° Nom donné à un papier de grand
format (pour l'imprimerie) portant, à l'origine, pour mar-
que un cavalier.
Il 2° Butte dominant toutes les autres défenses d'une
place. I P. anal. Amas de terre formé par des déblais sur
une route.
CAVALIÈREMENT [kà-và-lyèr-man ; en vers, -lyè-
re-...] adv.
[ÉTYM. Composé avec cavalière et ment, § 724. || 1642.
OUD.]
Il D'une manière cavalière.
CAVATINE [Ivà-và-tin'J s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavatina, m. s. diminutif de
cavata (s.-ent. aria), proprl, air détaché, § 12. || 1791. en-
CYGL. mi:th. Admis acad. 1835.]
Il (Musique.) Cantabile des opéras italiens.
1. CAVE [kuv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cavus, creux. || xvi^ s. La veine
cave, PARÉ, I, 25.]
Il Qui présente une cavité. Joues caves, creuses. Œil —,
renfoncé. || Spécialt. Veines caves, larges troncs veineux
qui ramènent au cœur le sang de toutes les parties du
corps. Il P. ext. Fig. Mois —, mois lunaire, qui n'a que
29jours. Année —, année lunaire, qui n'a que 353 jours.
2. CAVE [kàv'J s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. pop. cava, subst. fém. tiré de
l'adj. cavus (F. cave 1), qu'on trouve dans frontin, au
sens de fossé, d'oîi, p. ext. cave. || xii^ s. Les caves ou il
estoient, Machab. i, 2.]
Il Espace souterrain, ordinairement voûté, ménagé sous
le rez-de-chaussée des habitations, et propre, par sa tem-
pérature toujours égale, à conserver les vins et diverses
provisions. Maison construite sur caves. Un aveugle qui, pour
se battre sans désavantage contre un qui voit, l'aurait fait ve-
nir dans le fond de quelque —, DESG. Méth. 6. Dans sa — il
enserre L'argent, la f. Fab. viii, 2. En leurs greniers le blé,
dans leurs caves les vins, ID. ibid. vu, 6. Une — bien mon-
tée, en vins, n a une bonne —, bien montée. || P. ext. Pe-
tite caisse à compartiments, garnie de flacons et de ver-
res, pour servir les liqueurs à table.
3. CAVE [kàv'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de caver, § 52. || 1690. furet.]
Il A certains jeux, tels que la bouillotte, la somme
qu'un joueur met devant lui lorsqu'il commence à jouer.
(F. décavé.)
CAVEAU [kà-vô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cave, § 126. || xine s. Et en caves et en
caviaus, ruteb. p. 68, Krcssner.]
Il Petit réduit souterrain.
Il 1° Petite cave pour le vin. ||P. ext. Sorte de cabaret
en sous-sol. || Spécialt. Au xviiio siècle, cabaret ovi se réu-
nissaient des chansonniers; société qu'ils avaient fondée.
Il 2° Petite cave, réduit pratiqué sous un escalier, etc.,
pour le bois, le charbon, etc. Spécialt. (Marine.) Soute
supplémentaire pour les provisions du commandant.
jl 3° Construction souterraine funéraire. | 1. Lieu de
sépulture privilégié sous le sol d'une église, destiné au-
trefois aux seigneurs, abbés, prêtres, etc., et aujourd'hui
seulenient aux dignitaires de l'Église. | 2. Construction
funéraire dans un cimetière. Dn — de famille.
•CAVÈCE [kà-ves'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cabeza, m. s. § 13. On
trouve aussi caveche, cavesse. || xvi» s. Guare la caveche !
UAB. IV, 20.]
Il Vieilli. Tête. Spécialt. (Manège.) Cheval — de more,
à tête noire. {Cf. cavecé.)
CAVECÉ , ÉE [kkv'-sé ; en vers, kà-ve-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cavèce, § 118. || Admis acad. 1798.]
Il Se dit d'un cheval dont la tête tranche, pour la cou-
leur, avec le reste du corps. Un cheval gris — de noir.
CAVEÇON [kàv'-son; en vers, kà-ve-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavezzone, m. s. dérivé du
376 —
CAVILLATION
lat . capitium, proprt, trou où l'on passe la tête, § 12.
1611. COTGR.]
Il Bride spéciale pour dompter les chevaux difficiles,
l'aide d'un demi-cercle de fer qui permet d'exercer ui
pression violente sur le naseau. Mettre le — à un chev.
Lui donner un coup de — . || Fig. Que sert donc aux morte
cette droite raison Que le Ciel leur donna comme un sûr -
REGNARD, Ep. 1. Sa crapule journalière, sa vie honteuse, r
curent enfin ce coup de — , ST-SIM. m, 241.
GAVÉE [kà-vé] 5. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de caver, § 45. A remplacé l'a.
franc, chevée, m. s. || 1642. Cavee de montagne, ouD.]
Il (Chasse.) Ravin, chemin creux dans une forêt.
1. CAVER [kà-vé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cavare, in. s. de cavus, creu
{Cf. la forme pop. chever.) || xv" s. Pies, corbeaulx no
ont les yeux cavez, villon, Bail.]
Il Creuser en dessous. La mer cave insensiblement les f
laises. Cette eau qui tombe premièrement sur ce rocher le c^
à l'endroit de sa chute, boss. Concupisc. 15. Ses yeux
cavent, s'enfoncent sous l'arcade sourcilière. | (Escrin
— le corps, le retirer en arrière en avançant le buste p
porter une botte à son adversaire. || Absolt. La rivièri
cave sous la pile du pont. | Fig. Dubois et Law cavaient en dt
sous auprès du régent, ST-siM. xiv, 297. Cavons encore pi
avant dans le cœur humain, BOSS. Médit, sur l'Évang. 15
2. CAVER [kà-vé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavare, tirer (de l'argent i
sa poche), extension de sens du lat. cavare, creuser, §1
Il 1642. Caver au jeu de prime, OUD.]
Il A certains jeux (bouillotte, etc.), mettre devant s
une certaine somme. Ils ne cavaient d'abord que trois ou qu
tre pistoles, hamilt. Gram. 31. — au plus fort, mettre d
vaut soi autant d'argent que celui des joueurs qui a
mise la plus forte. Il cava au plus fort, et le jeu devint pi
sérieux, iiamilt. Gram. 31. \ Fig. — au plus fort, porter 1
choses à l'extrême. — au plus bas, voir les choses ai;
CAVERNE [kà-vèrn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caverna, m. s. || xiie-xxi
En l'uis de la caverne, Job, dans delb. Rec]
Il ±° Cavité naturelle s'étendant sous le sol ou soui _
rocher, et propre à offrir une retraite. {Syn. antre.) Jetro
val dans cette solitude une — vide dans un rocher, fé.n. Ti
12. Une — de voleurs. || (Géologie.) Cavité souterraine c
l'on rencontre des ossements fossiles. L'ours des caverne
Il 2<» P. anal. Dans la phtisie pulmonaire, excavatii
ulcéreuse résultant de l'évacuation de la matière tubi
culeuse ramollie.
CAVERNEUX, EUSE [kà-vèr-neû, -néuz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cavernosus, m. s. \\ xiV s. C
vernous, dans godef. Suppl.]
Il 1° Qui présente des cavernes. Montagne, région cave
neuse. || P. ext. Qui présente des cavités. Son tronc —
miné par le temps, LA F. Fab. xi, 9. || Spécialt. (Anat
Gouttières caverneuses, cavités longitudinales qu'offre (
chaque côté de la face cérébrale l'os sphénoïde du crârn
Corps —, partie spongieuse, éreclile, de certains orgaDt|
(mamelons, pénis, etc.).
Il 2" Qui semble venir d'une caverne. Voix cavem»
qui sort du fond de la poitrine. | Eâle —, râle partie
que l'air fait entendre en pénétrant dans les poumi
lorsqu'une maladie tuberculeuse y a formé des caven
CAVET [kà-vè] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cavetto, m. s. diminutif]
cavo, creux, § 12. || 1545. Texte dans godef. Suppl.]
Il Moulure concave dont la courbure, comme celle
quart de rond (moulure convexe), est.d'un quart de
conférence. ( V. talon.)
CAVIAR [kà-vyàr; en vers, -vi-àr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. caviale, m. s. avec changemi
de suffixe, §§ 12 et 62. furet, écrit cavial, th. gorn
Il xvio s. Caviat, rab. IV, 18. | 1653. Caviart, oud. ca^
Il Ilors-d'œuvre russe composé d'œufs d'esturgeon f<
fement pressés et marines.
CAVILLATION [kà-vïl'-là-syon ; en vers, -si-on] *. ^
[ÉTYM. Emprunté du lat. cavillatio, m. s. || 1253. Text
dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Sul)tilité de mauvaise foi. D'injustes cavillatiom
DESC. Rép. à Gass. ^e médit. Les cavillations de ses répoi|||
ses, ST-siM. IX, 431.
erl
1
CAVIN
377
CEDER
'CAVIN [kà-vin] s. m.
[i:tvm. Dérivé de cave, § 100. Ane. franc, ordinaire-
nnt cavain, forme offrant un suffixe différent, qui est en-
«jre dans cotgh. 1611. || xvi° s. Fossez et cavins, B. de
tuG.NAC, Siège de Metz, p. 525, Micliaud. Admis acad.
U62; suppr. en 1798.]
I II Vieilli. Sorte de ravin. | Spécialt. Cliemin creux uti-
bé comme tranchée pour l'attaque ou la défense d'une
lace.
CAVITÉ [kà-vi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cavitas, m. s. de cavus, creux.
xin'= s. Caveté, dans Hist. occid. des Croisades, ii, 545.
'"'îi. Cavain ou cavité, J. Thierry, Dict. fi'anç.-lat.]
espace vide plus ou moins étendu dans l'intérieur
:..i corps solide. Les cavités d'un rocher. Spécialt. (Anat.)
|3s cavités splanchniques, qui contiennent les grands vis-
ières. Cavités thoraciques, abdominales. Les cavités du cœur.
"CAVOIR [kà-vwarj s. m.
[v.Txsi. Dérivé de caver, § 113. || 1791. encycl. métii.]
|: (Technol.) Instrument à caver le verre.
'CAYE [kày'] s. f.
[i;tym. Emprunté de l'espagn. cayo, écueil , § 13. (Cf.
aai, qui est de môme famille que l'espagn.) Sur le genre,
'. S 550. Il 1690. FURET.]
Il (Géogr.) Ilot, banc formé de coraux, de madrépores
lôlés de sable, de limon.
•CAYENNE [kà-yèn'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être dérivé de quai;
eut-être nom propre : Cayenne, capitale de la Guyane
rançaise, § 36. || 1783. encycl. méth.]
Il (Marine.) |1 1° Lieu de dépôt pour les marins qui at-
îndent leur destination.
II 2" Vieux vaisseau transformé en caserne flottante
Dur loger des marins.
' Il 3" Lieu où est installée à terre la cuisine d'un équi-
jage pendant l'armement ou le désarmement d'un vais-
eau.
•CAYEU. V. caïeu.
•gazelle [kà-zèl] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. ||1751. encycl.]
Il (^Technol.) Bobine sur laquelle on dévide l'or filé.
I 1. CE [se] et [devant une voyelle) C.
I [ÉTYM. Du lat. pop. "ecceoc, th. s. (combinaison de l'ad-
jerbe ecoe, voici, et du pron. démonstratif hoc), devenu
iço, puis, par aphérèse, ço, et affaibli ensuite en ce. (F.
j 596, et cf. ceci, cela, cependant.) || x^ s. A czo nos voldret
ioncreidre li rex pagiens, Ste Eulalie.]
i II Pronom démonstratif invariable, qui sert à rappeler
a chose dont il a été question, ou à désigner celle dont
1 \ a être question. Le maître étant absent, ce lui fut chose
lisée, LA F. FaO. vu, 16. Ce sont vingt mille francs qu'il m'en
pourra coûter, mol. Mis. v, 1. Avec élision de l'e devant
me voyelle. C'est en vain qu'au Parnasse un téméraire auteur
'ense de l'art des vers atteindre la hauteur, boil. Art p. 1.
j'est à Rome, mes fils, que je prétends marcher, rac. Mithr.
II, 1. C'est à vous d'en sortir, mol. Tart. IV, 7. || lîiter-
•ogativt. Est-ce toi, chère Élise? rac. Estk. i, 1. Qu'est-ce ci,
nés enfants? CORN. Hor. il, 7. Est-ce que ma cause est injuste
5u douteuse? mol. Mis. i, i. || Vieilli. Ce étant considéré
omme sujet. C'est des montagnes inaccessibles, c'est des ra-
ïins et des précipices, BOSS. Condé. C'est eux qui ont bâti ces
louze palais, id. llist. univ. m, 3. | De nos jours. Ce étant
considéré comme attribut. Est-ce Dieu, sont-ce les hommes
Dont les œuvres vont éclater? rac. Es th. ii, 8, || Employé
i;omme complément d'un verbe actif, ou d'une préposi-
lion, ou comme antécédent d'une proposition relative.
On tiens vaut, ce dit-on (on dit cela), mieux que deux tu l'au-
ras, LA F. Fab. V, 3. Je devais, ce dis-tu, te donner quelque
avis, ID. ibid. Viii, 1. Pour ce faire. Ce faisant. Sur ce, il par-
tit. I Ce que je sais le mieux, c'est mon commencement, rac.
Plaid, m, 3. j'aime ce qu'il me donne, et je plains ce qu'il
ra'ôte, corn. Hor. ii, 3. Je sais ce que c'est, et, vieilli. Je
sais que c'est, vous êtes offensé, malh. v, 27. Ce qui me plaît
de Monsieur Fleurant, mon apothicaire, c'est que ses parties
sont toujours fort civiles, MOL. Mal. im. i, 1. C'est ce que je
demande, iD. Mis. i, 2.
2. CE [se] adj. {devant une consonne ou une h aspirée)
et CET [sêf] [devant une voyelle ou une h muette) masc.
sing.; CETTE [set"] fém. sing.;CIiS [se, en liaison sèz']
masc. et fém. pi.
[ÉTYM. Du lat. pop. *eccïstum, eccista, eccïstos, ecclstas,
m. s. (combinaison de l'adverbe ecce, voilà, et du pron.
démonstratif istum, etc.), devenu icest, iceste, icez, puis,
par aphérèse, cest, ceste, cez, écrit plus récemment cet,
cette, ces. La forme ce devant une consonne est un affai-
blissement de cet, oii le t, ayant cessé de se prononcer, a
été omis dans l'orthographe (peut-être sous l'influence
de ce 1) dès la fin du xii" s. ( F. § 596.) || 842. Cist meou
fradre, Serment de Strasb.]
Il Adjectif démonstratif, déterminant la personne ou la
chose qu'on désigne. Ce pouvoir souverain que j'ai sur tout
le monde. Cette grandeur sans borne et cet illustre rang, corn.
Cinna, ii, 1. Ces festons dans vos mains, et ces fleurs sur vos
têtes, RAC. Ath. i, 3. Famil. n viendra un de ces jours, un
des jours prochains.
CÉANS [sé-an] adv.
[ÉTYM. Ane. franc, çaiens, composé de çai, variante de
ça 1, ici (F. ce mot), et de ens, du lat. ïntus, dedans. [Cf.
dans.) Il xi^ s. Çaenz, Voy. de Charl. à Jérus. dans delb.
Hec]
Il Ici, dans la maison. Je n'aime point — tous vos gens à
latin, MOL. F. sav. ii, 7. Donner concert — , regnard, Bal,
se. 10.
CECI [se-sij.
[ÉTYM. Composé de ce 1 et ci, §§ 182 et 596. || xiv® s. Ne
ditez plus chechi, //. Capet, dans godef. SuppL]
Il Proprement, ce qui est ici. Pronom démonstratif in-
variable, employé absolument, sans qualification ni dé-
termination.
Il 1° Cette chose-ci. Prenez — et laissez-moi cela.
Il 2° Ce dont on va parler. Retenez bien — . || P. ext.
Tout ce dont on parle. — ne me plaît pas, dit-elle aux oisil-
lons, LA F. Fab. i, 8.
Il 3° — et cela, une chose et une autre. Un ignorant au-
rait été embarrassé et vous eût été dire : « C'est — , c'est cela, »
MOL. Méd. m. l. Il, 4.
CÉCITÉ [sé-si-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat, caecitas, «i. s. de caecus, aveu-
gle. Il Xlixe S. G. DE COINCY, danS DELB. fiec]
Il Privation du sens de la vue. Être frappé de — . J'irai,
je charmerai ma triste — , delille. Paradis perdu, 7.
CÉDANT, ANTE [sé-dan, -dânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de céder, § 47. || Admis acad.
1740.]
Il Qui cède à un autre son droit sur qqch. La partie cé-
dante. Substantivt. Le — .
CÉDER [sé-dé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Empi'unté du lat. cedere, m. s. \\ 1504. Texte
dans godef, SuppL]
I» F. tr. Abandonner (qqch à qqn) en renonçant à
son droit. Il lui céda le trône. Sans regret il vous quitte; il
fait plus, il vous cède, CORN. Poly. iv, 5. — à qqn sa cham-
bre, sa maison. Spécialt. — un fonds de commerce. — la pro-
priété, l'usufruit d'un domaine (à titre onéreux ou gratuit).
Les bons morceaux de tout, il fait qu'on les lui cède, MOL.
Tart. I, 2. Qui passera de nous deux? qui cédera la place à
l'autre? pasg. Pens. v, 6. n lui céda le haut du pavé. — le
pas à qqn. |1 Absolt. Le — à qqn, et, ellipt, — à qqn, ne
pouvoir lui disputer la prééminence en qqch. n ne le cède
à personne en générosité. Les Gaulois... ne leur cédaient pas en
courage, BOSS. Hist. univ. m, 6. Le fameux Nérée, dont la
beauté ne cédait qu'à ceUe d'Achille, fén. Tél. 20.
II. F. intr. \\ 1» S'abandonner à qqeh, à qqn, en cessant
de lui résister. 11 cède au sommeil. — à l'entraînement de la
passion, de la fureur. La barque céda au courant, et, fig. —
au courant de la mode. Je cède à ses instances, à ses prières.
Spécialt. En parlant d'une femme. Elle a cédé à cet homme,
s'est abandonnée à lui.
Il 2° Abandonner la lutte, la résistance contre qqn,
qqch. — à qqn. Son téméraire orgueil, que je vais redoubler,
Croira que je lui cède, RAC. Iph. IV, 8, et, absolt, Il se trompe
s'il croit me faire — . Les troupes cédèrent au nombre, à l'ef-
fort de l'ennemi, et, absolt. Les troupes commencent à — .
Mais enfin il faut — , BOSS. Condé. Sans l'irriter, cédons à cet
orage, rac. Brit. m, 8. Je suis vaincu du temps ; je cède à
ses outrages, malh. Odes, ii, 12. || P. ext. Je vois que la rai-
son cède à la violence, rac. Phèd. ii, 2. Enfin ma bonté cède
à ma juste fureur, CORN. Poly. v, 3. L'intérêt particulier doit
— à l'intérêt public. Le mal céda au remède, et , absolt, Le
mal commence à — .
CÉDILLE
378
CEINTURON
Il 3" En parlant des choses matérielles, subir une dé-
pression, s'abaisser, s'enfoncer sous l'action d'une force
à laquelle on ne peut plus résister. La porte céda sous leur
effort, et, absolt, La porte céda. Le plancher cède sous le
poids. Cette tumeur cède sous le doigt. La brandie cède sous
les fruits.
CÉDILLE [sé-dïy'j S. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cedilla, vi. s. proprt, pe-
tit c, § 13. Au xvi" s. ceriUe (cotgr. 1611), par altération
du d espagnol, dont le son est intermédiaire entre r et
d, forme qui est seule donnée par oud. 1642. jj xvii« s.
p. d'ablang. dans richel.]
Il Petit signe (.o) qui, placé sous un c suivi des voyelles
a, 0 ou u, indique qu'il doit être prononcé avec le son de
l's forte. On ç avec — , et, ellipt, Dn ç — .
CÉDRAT [sé-drà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cedrato, m. s. de cedro, citron,
§ 12. 0. DE SERRES emplolc la forme cedrlao, usitée, dit-il,
en Provence, et seule donnée par cotgr. et oud. || 1701.
Cedrac, furet. | 1718. Cédrat, acad.]
Il 1. Fruit du cédratier. Des cédrats confits. | 2. P. ext.
Le cédratier, qui donne ce fruit.
"CÉDRATIER [sé-drà-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cédrat, § 115. || Néoloff.]
Il Variété de citronnier, originaire de Perse.
1. CÈDRE [scdr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cedrus, grec xéSpoî, m. s. \\
xii^ s. En paleis de cèdre, Rois, ii, 7.]
Il Grand arbre vert de la famille des Conifères, origi-
naire de l'Asie Mineure, à bois odorant et peu corrup-
tible. Pareil au — , il cachait dans les cieux Son front audacieux,
RAC. Esth. III, 9. Assur... s'est élevé comme un grand arbre,
comme les cèdres du Liban, boss. Ambition, 2. || Fig. Depuis
le — jusqu'à l'hysope, de ce qu'il y a de plus grand à ce
qu'il y a de plus humble, de plus petit. Elle l'avait vue sor-
tir de terre (M'"'' de Maintenon) et surpasser rapidement les
plus hauts cèdres, ST-siM. m, 416.
2. *CÈDRE [sèdr'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cedro, citron, § 12. furet.
et TRÉv. écrivent cetre. || xviic s. Nous boirons de l'aigre
de cèdre, scarr. Foire St-Germ. p. 221, Jacob. Suppr.
ACAD. 1878.]
Il Fruit du cédratier. (Usité seulement dans l'expres-
sion aigre de — , boisson acide faite avec le cédrat à demi
mûr.)
'CÉDREL [sé-drèl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes cedrela, in. s.
nom donné au cédrel à cause de sa grande taille, qui
rappelle celle du cèdre. || 1783. encycl. méth.]
Il Arbre tropical à bois dur, dont une espèce fournit
un beau bois d'ébénisterie.
CÉDRIE [sé-dri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cedria, m. s. \\ 1581. cl. gui-
CHARD, dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
Il Résine qui découle du cèdre.
CÉDULE [sé-dul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. schedula, m. s. \\ 1285. Sedule,
^ans E. BOiLEAU, Livre desmest. p. 392, Depping.]
Il Papier par lequel on notifie qqch. Une — émanée de
la cour de Rome. Ésope écrivit une — par laquelle Necténabo
confessait devoir deux mille talents, la f. Ésope. \\ Fig.
Vieilli. Plaider contre sa — , nier les preuves qu'on a four-
nies soi-même. || (Jurid.) Anciennt. — évocatoire, pour
demander le renvoi d'une cause devant un autre parle-
ment. I 2. De nos jours. — de citation, délivrée par un
juge de paix pour citation à bref délai.
CEINDRE [sîndr'j v. tr.
[ÉTYM. Du lat. cjngere, m. s. devenu *ceng're, *ceny're,
"cendre, ceindre, §§ 308, 396, 290 et 484.]
Il 1° Entourer (une partie du corps) d'une bande ser-
rée. — son front du diadème. Fig. Aux lauriers immortels
qui lui ceignent le front, CORN. Ilor. v, 3. | P. ext. — qqn,
ceindre sa tête. Je vous ceins du bandeau préparé pour sa
tête, RAC. Andr. m, 7. || Une corde ceignait ses reins. — ses
reins, pour être plus dégagé, plus dispos; et, fig. (style
biblique), se préparer à la lutte. || Se — d'une écharpe. || P.
ext. Serrer autour d'une partie du corps. — l'épée (le cein-
turon de l'épée) à qqn. Absolt. — l'épée, autour de son
corps ; le diadème, autour de son front. Je ceignis la tiare
et marchai son égal, uag. Ath. m, 3.
i
Il 2" P. anal. — une ville de murailles, de fossés. Une vallée
ceinte et environnée de montagnes, amyot, Fabius, 15,
"CEINTE [slnf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de ceindre, § 45. [Cf. préceinte.)
Il xiiic-xiV^ s. Du chastel la çainte première, G. guiart, dans
GODEF. I (Au sens technique.) 1606. nicot.]
Il Ane. franc. Ceinture, enceinte. || Spécialt. (Marine.)
Sorte de ceinture formant bourrelet autour d'une em-
barcation destinée à accoster, pour la garantir du frot-
tement. (S'emploie surtout au plur.)
CEINTRAGE [sin-traj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ceintrer, § 78. || 1694. Cintrage, th. corn,
I 1701. Ceintrage, furet. Admis acad. 1762.]
Il (Marine.) Action de resserrer les bordages d'un bâti-
ment en mauvais état, pour l'empêcher de s'écarter, en
tendant d'un bord à l'autre sous la carène de forts cor-
dages raidis au cabestan. P. ext. Cette ceinture de cor-
dages.
"CEINTRER [sin-tré] V. tr.
[ÉTYM. Du bas lat. cincturare (de cinctura, ceinture), de-
venu "centrar, ceintrer, §§ 342, 386, 336, 295 et 291. [Cf.
cintrer.)]
Il (Marine.) Soumettre à l'opération du ceintrage, —
un navire. || Au sens intransitif. — sur son câble (en par-
lant d'un navire), être arrêté par le câble de son ancre,
sur lequel il a passé, et qui forme en travers de la carène
comme une ceinture.
CEINTURE [sin-tûr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cinctura, m. s. §§ 342, 386 et 291.]
I. Il 1» Bande d'étoffe, de cuir, etc., destinée à serrer
les vêtements à la taille. Porter un sabre, des pistolets à sa
— . Miroirs aux ceintures des femmes, ia f. Fab. i, 11. Fig.
Prov. Bonne renommée vaut mieux que — dorée. La — de
Vénus, ceinture merveilleuse douée de la vertu de char-
mer. On dirait que pour plaire, instruit par la nature, Homère
ait à Vénus dérobé sa — , BOiL, Art p. 3. Porter son argent
dans une — de cuir. P. ext. Vieilli. La — (bourse) de
reine, droit, pour l'entretien de la maison de la reine, s
le vin, le charbon, qui arrivent à Paris par bateau. || S]
cialt. — de gymnastique, large ceinture pour soutenir le
corps dans les exercices violents. — de natation, ceinture
gonflée d'air pour soutenir le corps sur l'eau.
Il 2o P. ext. I 1. Partie du vêtement qui entoure et serre
la taille comme une ceinture. Élargir la — d'une robe, d'un
pantalon. | 2. La partie du corps que serre la ceinture.
Entrer dans l'eau jusqu'à la — .
II. P. anal. Ce qui entoure comme une bande. 1 1. —
funèbre, bande noire que les seigneurs avaient droit de
faire peindre, ornée de leurs armoiries, dans les églises,
les chapelles, en l'honneur des morts de leur famille.
P. ext. Bande noire portant les armoiries, les initiales du
nom du défunt, qu'on tend autour de l'église dans le.?
funérailles. | 2. — d'une colonne, petite moulure carrée
jointe au haut et au bas du fût d'une colonne par un
quart de rond creux dit congé. | 3. (Marine.) — d'un navire,
préceintes du bordage, (F. préceinte.) — de renfort (F.
ceintrage), bourrelet de défense. {V. ceinte.) — de combat,
cordage qu'on suspendait un peu au-dessus de la flottai-
son pour que les hommes tombés à la mer pussent s'y
accrocher. | 4. — d'un four, tour intérieur du four, jonc-
tion de l'âtre avec la chapelle. | 5. Une — de murailles,
d'arbres, de montagnes, etc.
"CEINTURELLE [sin-tu-rèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ceinture, § 126. || xii= s. Souskanle et
chainturele, dans bartscii, Rom. und Pastour. p. 374.]
Il Petite ceinture. Spécialt. (Marine.) Cordage formant
la bridure qui relie les haubans de bâbord et ceux de tri-
bord, au-dessous de la tête du mât.
"CEINTURETTE [sin-tu-rêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ceinture, § 133. || xii° s. Cainturete avoit
de fueille, dans bartscii, Rom., und Pastour. p. 23.]
Il Petite lanière de cuir qui entoure le cor de chasse.
CEINTURIER [sin-tu-ryé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ceinture, § 115. || 1467. Sainturier, dans '
Ordonn. xvi, 672.]
Il Vieilli. Fabricant, marchand de ceinturons, de bau-
driers. {Cf. ceinturonnier.)
CEINTURON [sin-tu-ron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ceinture, § 104. j| 1579. Texte dan»
GODEF. SuppL]
CEINTURONNIER
— 379
CELLULAIRE
Ceinture qui sert à suspendre une épée, un sabre,
un couteau de chasse, etc.
•CEINTURONNIER [sin-tu-ro-nyé] s. m.
Fétym. Dérivé de ceinturon, § 115. || Néolog.]
Fabricant, marchand de ceinturons, de ceintures.
iid à remplacer ceinturier.)
CELA [se-là].
[ktym. Composé de ce 1 et là, §§ 182 et 596. || xV s.
[On faict cecy, on faict cela, coquillart, Monologue de la
\èotte de foin.]
Il Proprement, ce qui est là. Pronom démonstratif in-
iiible, employé absolument, sans qualification ni dé-
niination.
lt> Cette chose-là, ce qui est le plus éloig-né de celui
I parle (par opposition à ceci). Prenez ceci et laissez-
moi — .
jl 2" Pour rappeler ce dont on vient de parler. Que —
vous soit dit en passant, mon beau-frère, MOL. Taj't. I, 5. —
n'est pas vrai. C'est bien — . Moi, votre ami! Rayez — de vos
papiers, mol. Mis. i, 1. — viendra. — fait, — dit, il partit.
A — près, nous sommes d'accord. N'est-ce que — ? Il ne man-
quait plus que — [ironiqt), c'était bien assez sans cela. ||
P. ext. Tout ce dont on parle. Ils ont — de bon qu'ils ne
laissent pas de dire que..., paSG. Prov. 1.
Il 3" Ceci et — , une chose ou une autre. C'était ceci,
c'était — , LA F. Fab. vu, 5. Comment va-t-il? Comme ceci,
comme — , entre les deux, ni bien ni mal.
CÉLADON [sé-là-don] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : nom d'un amant langou-
reux du roman de YAstrée (1610).]
Il lo Amant sentimental. (Se dit avec une nuance de
moquerie.)
Il 2° Fig. Couleur vert tendre d'une nuance pâle. Orangé,
pastel — , u'aub. Fœneste, i, 2. Vert — . Porcelaine —, d'un
vert céladon.
"CÉLATION [sé-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. celatio, onis, m. s. On trouve
la forme pop. celaison en anc. franc. || Néolog.]
Il (Droit.) Action de celer. — de grossesse, d'accouchement.
CÉLÉBRANT [sé-lé-bran] adj. m.
[ÉTYM. Adj. particip. de célébrer, § 47.]
Il Qui dit la messe, qui officie. Le prêtre —, et, substantivt,
Le — commence la messe au bas de l'autel, ST-SIM. m, 144.
CÉLÉBRATION [sé-lé-brà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. celebratio, onis, m. s. \\ xiic s.
BF.NEEIT, dans DELB. Rcc]
Il Action de célébrer (en parlant d'une cérémonie, d'une
fùte). La — d'un mariage, de la messe.
CÉLÈBRE [sé-lèbr'j adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. celebris, m. s. ||xvie s. Fol cé-
lèbre, RAB. m, 38.]
Il Dont le nom est partout vanté. Ses lauriers nous ren-
dront célèbres dans l'histoire, L.\ F. Fab. vu, 18. Il était —
par sa vertu. L'une des plus célèbres écoles de l'Europe, DESC.
Méth. 1. Cette mer où tu cours est — en naufrages, boil. Ép.
1. {Syn. fameux, renommé.)
CÉLÉBRER [sé-lé-bré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. celebrare, m. s. \\ xii* s. Feste
Toz Sainz que l'en deit célébrer, Couronn. de Louis, 2015.]
II 1" Accomplir solennellement. — un mariage, des fu-
nérailles, — la messe. Les jeux qu'on célébrait à Pise, à Olym-
pie. — avec vous la fameuse journée, rac. Ath. i, 1. Fig. Il
prédit seulement que ses amis célébreraient ses funérailles
avec des batailles sanglantes, Boss. Hist. univ. m, 5.
Il 2° Vanter, publier solennellement. Les seules bouches
ûui dans tout l'univers célèbrent tes bienfaits, rac. Esth. i, 4.
CÉLÉBRITÉ [sé-lé-bri-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. celebritas, m. s. \\ (Au sens
de fête solennelle.) xiii" s. Texte dans godef. Suppl. \ (Au
sens actuel.) 1564. j. thierry, Dict. franç.-lat.]
Il Caractère de ce qui est célèbre. Viser, arriver à la — .
Donner de la — à un lieu. || P. ext. Néolog. Personne cé-
lèbre. Les célébrités du jour.
CELER [se-lé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. celare, m. s. §§ 295 et 291.]
Il Tenir caché pour qqn ce qu'on a intérêt à ne pas lui
découvrir. Ce que tous mes efforts ne vous ont pu — , corn.
Cid, V, 6. Je crois voir l'intérêt que vous voulez — , R.\c. Mithr.
I, 3. Et votre heureux larcin ne se peut plus — , iD. Ath. I, 2.
A ne vous rien — , mol. Ec. des m. i, 1. Se faire —, faire dire
qu'on n'y est pas. C'est une fort mauvaise politique que de se
faire — aux créanciers, mol. I). Juan, iv, 2.
CÉLERI [sël-ri; en rcr.?, sé-le-ri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dialect. seUeri, m. s. (V.
OUD.), variante de seleni, qui vient du lat. selinum(c/". persil),
§ 12. Il 1680. Céleri, RicHEL.]
Il Ache odorante, adoucie par la culture, et dont on
mange les jeunes tiges et la base des pétioles.
*CÉLERIN [scl-rin; en vers, sé-le-...] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiiio s. Harenc celerin, e. boi-
LEAU, Livre des me.tt. I, ci, 28.]
Il Variété de sardine.
CÉLÉRITÉ [sé-lé-ri-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. celeritas, m. s. de celer, rapide.
Il 1358. Texte dans vartn, Arch. adm. de Reims, m, 112.]
Il Vitesse dans l'exécution de qqch. Cette affaire demande
de la — . Ce voyage fut fait avec une grande — . La fécondité, la
— de l'esprit, vauven. Espr. i, 15.
CÉLESTE [sé-lesf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cœlestis, m. s. de caelum, ciel.
Il xio s. Donc lui remembret de son seignor céleste, St Alexis.
57.]
Il 1° Relatif au ciel, à cette partie de l'espace qui semble
former une voûte au-dessus de la terre. Le firmament et
sa voûte —, LA F. Fab. ix, 2. Les corps célestes. || Bleu —,
couleur d'azur que présente le ciel par un temps pur.
Croix du Saint-Esprit, attachée d'un petit ruban bleu — à leur
boutonnière, st-sim. m, 440. P. ext. Fig. Les sœurs célestes,
sœurs de l'Annonciade, qui portent un manteau bleu.
Il 2° Relatif au ciel considéré comme séjour de la
Divinité. | 1. Chez les païens. La troupe — (les dieux de
l'Olympe), corn. Ilor. iv, 1. Les célestes lambris, le palais
des dieux. Les célestes armes (la foudre de Jupiter), la f.
Phil. et Baucis. \ 2. Dans le christianisme. La — patrie.
Le Père — . Cette — politique qui régit toute la nature, boss.
Si'' Provid. préamb. Les célestes phalanges (les purs esprits),
LA F. Fab. IX, 20, Disc, à Mme de la Sablière. \\ P. hy-
perb. Fig. Une beauté — . Vos célestes appas, mol. Tart. m,
3. Une voix — . | P. anal. Voix — , registre de l'orgue aux
sons doux et purs. || Spécialt. Le Céleste Empire, l'empire
de la Chine, l'empereur étant considéré comme fils du
Ciel.
CÉLIAQUE [sé-lyak' ; en vers , -li-ak'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cœliacus, grec xotXtavcôç, m. s.
de >cot>;ia, ventre, acad. admet aussi l'orthogr. cœliaque. ||
1545. G. guéroult, dans delb. Rec]
Il (Anat.) Relatif aux intestins. Artère — .
CÉLIBAT [sé-li-bà] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cœlibatus, m. s. de cœlebs, cé-
libataire. Il 1549. R. EST.]
Il État d'une personne qui n'est pas mariée. Vivre dans
le — .Le — des prêtres. Le — est montré comme une imitation
de la vie des anges, boss. Hist. univ. ii, 19. | P. ext. Ils quit-
taient leurs femmes pour embrasser le — , boss. Var. 12.
CÉLIBATAIRE [sé-li-bà-ter] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de céUbat, § 248. || 1720. Texte dans go-
def. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Celui, celle qui vit dans le célibat. (Peu usité au féin.)
Un vieux — . Sont réputés célibataires les hommes seulement
âgés de trente ans et non mariés ou veufs, Moniteur des 8 et
9 nivôse an VII.
CELLE. V. celui.
CELLÉRIER, 1ÈRE [sè-lé-ryé, -ryér] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cellier, §§ 65 et 115. || xiii^ s. D'un celer
T'en avoit on fait celerer, Renart, vi, 707.]
Il Religieux, religieuse, préposés dans un couvent au
cellier, aux provisions, à la nourriture. || Fig. Quelle per-
sonne es-tu ? dit-il à ce fantôme. — La cellerière du royaume
De Satan... et je porte à manger A ceux qu'enclôt la tombe noire,
LA F. Fab. III, 7.
CELLIER [sè-lyé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cellarium, m. s. devenu celier, §§ 366, 298
et 291, ceUier, § 502.]
Il Lieu ménagé aurez-de-chaussée d'une maison, pour
tenir lieu de cave et contenir le vin, les provisions.
CELLULAIRE [sè-lu-ler] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cellule, § 248. || 1751. encycl. Admis
ACAD. 1762.]
Il Disposé en cellules.
I. (Hist. nat.) Tissu —.1 1. Tissu organique du corps
CELLULE
— 380 —
CENDRE
des animaux, dit aussi tissu lamineux, et formé de lamelles
membraneuses prenant la forme de cellules irrégulicres
quand on y insuffle de l'air. [ 2. Tissu organique des vé-
gétaux, dont les éléments sont des cellules ou utriculcs
qui restent à l'état de cellules (tissu — propre) ou se mo-
difient do manière à former le tissu filireux et le tissu
vasculaire. Les cryptogames cellulaires. || Théorie — , hypo-
thèse qui considère les animaux ainsi que les végétaux
comme uniquement formés par le développement d'un
élément anatomique embryonnaire dit cellule.
II. Prison cellulaire, oil chaque prisonnier est enfermé
dans une cellule ou petite chambre séparée. P. ext. Sys-
tème, régime — . Voiture —, OÙ l'on transporte les prisonniers
en isolant chacun d'eux dans un compartiment séparé.
CELLULE [sè-lul] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cellula, m. s. || xvi" s. Une cel-
lule de fin cristal, yver, Print. p. 547.]
I. Petite chambre.
Il 1° Chambre d'un religieux, d'une religieuse, dans un
monastère. | Fig. Chambre oh l'on vit dans la retraite.
Il 2" Dans certaines prisons, petite chambre où chaque
prisonnier est isolé.
II. Alvéole que construisent les abeilles. On verra qui
sait faire, avec un suc si doux, Des cellules si bien bâties, la f.
Fab. I, 21.
m. (Ilist. nat.) Il lo Loge, petite cavité qui se trouve
dans certains organes des animaux ou des végétaux. | 1.
Les cellules des poumons. | 2. Les cellules des pépins de la
pomme.
Il 2° Élément anatomique embryonnaire de la plante,
formé d'une petite cellule ou utricule. P. anal. Élément
anatomique embryonnaire de l'animal.
CELLULEUX, EUSE [sè-lu-leii, -leuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cellule, § 116. || 1771. trév. Admis
ACAD. 1835.]
Il Qui contient des cellules.
*CELLULOÏD [sè-lu-16-id'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. celluloïd, m. s. composé
avec le lat. cellula, cellule, et le grec eiSoç, forme, § 8. ||
Néolog.]
Il Composition qui imite l'écaillé, le corail, etc.
•CELLULOSE [sè-lu-lôz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cellule, § 251. || Néolog.]
Il Corps neutre qui constitue les tissus végétaux, et spé-
cialement le tissu cellulaire propre.
CELUI [se-lui] masc. sing.; CELLE [sèl] fém. sing.;
CEUX [seîi] masc. plur.; CELLES [sèl] fém. plur.
[ÉTYM. Du lat. pop *eccïllûi, *eccïlla, 'eccûlos, 'ecclllas
(mots composés avec ecce, voici, et ille, pron. démons-
tratif), devenu icelui, icele, icels, iceles, puis, par aphérèse,
celui, cels (plus tard ceus, ceux), celé, celés (plus tard, par
réaction étymologique, celle, celles), gg 182 et 596. j| x^ s.
Celle cose, Ste Eulalie.]
Il Pronom démonstratif, pris absolument, sans qualifi-
cation, et déterminé soit par une proposition relative
dont il est l'antécédent, soit par un substantif sous-en-
tendu. Celui qui règne dans les cieux, BOSS. R. d'Angl. Celle
(la grâce) qui vous pressait de courir au baptême, corn. Poly.
I, 1. Tu te romprais toutes les dents; Je ne crains que celles
du temps, la f. Fab. v, 16. Ceux du peuple qui demeuraient
fidèles à Dieu, BOSS. Hist. univ. ii, 5.
CELUI-CI [se-lui-si] masc. sing . ; CEIAJE-Cl [sel-si;
en vers, sè-le-si] fém. sing. ; CÉUX-CI [seù-si] masc.
•plur.; CELLES-CI [sêl-si; en vers, sè-le-si] fém. plur.
[ÉTYM. Composé de celui, etc., et ci, g§ 182 et 596. A
remplacé dans l'usage cetui-ci, etc., encore donné par
ACAD. 1694 comme vieilli. || xvio s. Ceulx-ci, Montaigne,
I, 30.]
Il Proprement, celui, celle qui est ici, ceux, celles qui
sont ici. Pronom démonstratif, employé absolument, sans
qualification et sans autre détermination que celle qui
résulte de la particule ci (ici) qui s'y trouve contenue.
Il 1° La personne, la chose la plus rapprochée de ce-
lui qui parle (par opposition à celui-là). Prenez celui-ci et
laissez celui-là.
Il 2° P. ext. I 1. La personne, la chose dont il a été
question en dernier lieu, au moment le plus rapproché.
Celui-ci, glorieux d'une charge si belle, i>a f. Fab. i, 4. P. ext.
n fut donné à celui-ci de tromper les peuples, BOSS. R. d'Anql.
I Spécialement, lorsqu'il s'agit de deux personnes, de deux
choses qu'on met en parallèle. Corneille nous assujettit à ses
caractères et à ses Idées, Racine se conforme aux nôtres ; celui-
là peint les hommes comme ils devraient être, celui-ci les peint
tels qu'ils sont, LA BR. 1. | 2. La personne, la chose dont
on va parler. On ne peut définir un mot sans commencer par
celui-ci : c'est, pasc. Espr. géom.
Il 3° Celui-ci, celui-là, une personne, une chose ou une
autre. Entrer chez celui-ci. Chez celui-là, la f. Fab. vu, 12.
CELUI-LÀ [se-lui-là] masc. sing.; CELLE-LÀ [séT-
là ; en vers, sè-le-là] fém. sing. ; CEUX-LÀ [seii-là] masc.
plur.; CELLES-LÀ [sel'-là; en vers, sè-le-là] fém. plur.
[ÉTYM. Composé de celui, etc., et là, §§ 182 et 596. || 1539.
Celuy la, r. est.]
Il Proprement, celui, celle qui est là ; ceux, celles qui
sont là. Pronom démonstratif, employé absolument, sans
qualification et sans autre détermination que celle qui
résulte de la particule là qui s'y trouve contenue.
Il 1° La personne, la chose la plus éloignée de celui
qui parle (par opposition à celui-ci). Prenez celui-ci et lais-
sez celui-là.
Il 2° P. ext. I 1. La personne, la chose dont il a été
question en premier lieu. La comédie qu'elle a eu dessein
d'attaquer n'est point du tout la comédie que nous voulons dé-
fendre ; il se faut bien garder de confondre celle-là avec celle-
ci, MOL. Tart. préf. | 2. La personne, la chose dont on
vient de parler. On a bien plus d'une querelle A lui faire sans
celle-là, LA F. Contes, Petit Chien. \\ P. ext. Celui-là fut
sans doute Armé de diamant, qui tenta cette route, la f. Fab.
VII, 12.
Il 3° Celui-ci, celui-là, une personne, une chose ou une
autre. Entrer chez celui-ci. Chez celui-là, la f. Fab. vu, 12.
CÉMENT [sé-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caementum, proprt, blocaille.
[Cf ciment.) || 1611. cotgr.]
il 1° Substance qu'on étend par couches sur un métal
et qui, sous l'action d'une haute température, le modifie
en lui apportant par combinaison un de ses éléments.
Il 2° Couche osseuse qui recouvre la racine des dents
chez la plupart des mammifères.
CÉMENTATION [sé-man-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cémenter, § 247. || 1690. furet.]
Il Opération par laquelle on cémente un métal. Acier
de — .
CÉMENTATOIRE [sé-man-tà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cémentation, § 249. || 1751. encycl.
Admis ACAD. 1762.]
Il Relatif à la cémentation. P. ext. Cuivre —, obtenu en
décomposant à l'aide de fer une dissolution de sulfate de
cuivre.
CÉMENTER [sé-man-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cément, § 154. {Cf. cimenter.) || 1694.
TH. CORN. Admis acad. 1798.]
Il Modifier (un métal) à l'aide d'un cément. — le fer,
(avec du charbon), le combiner avec la quantité de car-
bone nécessaire pour en faire de l'acier. P. ext. Acier cé-
menté, obtenu par la carburation du fer. Cuivre cémenté,
bronzé par oxydation avec du vert-de-gris et du sel am-
moniac.
CÉNACLE [sè-nàkl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cœnaculum, salle à manger, de
cœna, repas. || wv^ s. J. du vignay. Miroir hist. dans delb.
Rec]
Il 1° Salle où Jésus-Christ se réunit avec ses disciples
pour la cène, et où les apôtres étaient assemblés lors-
qu'ils reçurent le Saint-Esprit. Ce souffle (du Saint-Es-
prit) ébranla le — et consterna les disciples, mass. Panég.
St François, 1.
Il 2" P. ext. Fig. Coterie littéraire, politique, etc. Dn
docte — .Le — romaintique.
CENDRE [sfindr'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cïnerem, m. s. devenu cen're, cendre,
§§308, 290 et 484.]'
Il 1° Résidu pulvérulent de la combustion de certaines
matières, bois, charbon, etc. Faire cuire sous la — . Raton,
avec sa patte. D'une manière délicate. Écarte un peu la — , et
retire les doigts, la f. Fab. ix, 17. Le feu couve sous la — .
Fig. En parlant d'une passion qui couve. Le feu qui semble
éteint souvent dort sous la — , CORN. Rodog. m, 4. Mettre,
réduire en cendres, consumer entièrement. Dussé-je après
dix ans voir mon palais en —, rac. Andr. i, 4. Voir ses mai-
I
CENDRÉ
381
CENSEUR
sons en — et tes lauriers en poudre, coRN. Ilor. iv, 5. || Spc-
cialt. Cendres pour la lessive, pour la fabrication du verre,
■cendres de bois, de matières végétales, contenant des sels
de soude ou de potasse. Cendres gravelées, qu'on emploie
surtout en teinture. — rouge, variété terreuse de lignite
brûlée. — d'orfèvre , provenant des foyers ofi l'on fond
l'or, l'argent, des débris de creusets, etc., qu'on enlève
pour en séparer les particules d'or et d'argent qu'elle
contient. Cendres volcaniques, matières pulvérulentes, la-
ves, sable, que rejettent les volcans en éruption. Pompeïa
fut enseveli sous les cendres du Vésuve. || P. e.rt. \ 1. —
bleue, belle couleur bleue qu'on obtient par la pulvéri-
sation de l'azurile (cuivre carbonate). [ 2. — verte, vert de
montagne ou bérubleau, variété terreuse de carbonate
de cuivre. | 3. — noire, variété terreuse de lignite. | 4. —
de plomb, ploml) de chasse très menu, cendrée.
I) 2° La cendre considérée comme signe d'affliction,
de pénitence. Faire pénitence avec le sac et la — . Il ne leur
restait qu'à prier Dieu dans le sac et dans la — , BOSS. 5<^ Avert.
24. I Fig. Pénitence. D'un long habit de — enveloppant ma
flamme , Régnier, Sat. 13. A ces vains ornements je préfère
la —, RAC. Esth. I, 4. Il P. ext. Les cendres considérées
comme symbole de la dissolution du corps, cendres des
linges de l'autel ou de buis bénits dont le prêtre fait une
croix au front de chaque fidèle le premier jour de ca-
rême (mercredi des Cendres). Le célébrant donne des cen-
dres au cardinal seulement incliné, ST-SIM. m, 147. Prendre
et recevoir les cendres. Dans un sens analogue. Moi qui ne
suis que — et que poussière, CORN. Imit. m, 8.
Il 30 Chez les anciens, ce qui restait de la combustion
des morts sur le bûcher. Dans quelque urne chétive en ra-
masser la — , CORN. Pomp. II, 2. P. plaisant. Fig. Prov.
Pour louer qqn. 11 faudrait le brûler pour en avoir de la —
(tant il est précieux). P. ext. Les restes mortels de qqn.
Sans lui donner le loisir de répandre Les pleurs que son amour
aurait dus à ma — ! rac. Mithr. 11, 3. Respecter la — des
morts, et, fir/. Troubler la — des morts, en attaquant leur
mémoire. Et qu'ont fait tant d'auteurs pour remuer leur — ?
BOIL. Sat. 9. Votre Ilion encor peut sortir de sa — , rac. Andr.
I, 4. Les vices des grands renaissent de leurs cendres, mass.
Vices des grands, 1.
CENDRÉ, ÉE [san-dré] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cendre, sur le modèle du lat. cinereus,
m. s. § 223. Il xv« s. Satin cendré, coquillart, dansGODEF.
Suppl.]
Il Qui a la couleur grise de la cendre. Des cheveux d'un
blond — . La substance cendrée du cerveau, dite aussi subs-
tance grise. Absolt. La lumière cendrée, lueur grisâtre qui,
lorsque la lune est dans son premier quartier, éclaire
très faiblement le reste du disque.
CENDRÉE [san-dré] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cendre, § 119, || xii^ s. Neis la cendrée
en la presse a jetée, raimbert de paris, Chevalerie Ogier,
3830.]
Il 1° Mélange de cendre de houille et de chaux calci-
née dont on fait des coupelles pour l'affinage de l'or, de
l'argent, et qu'on emploie qqf aussi comme ciment hy-
draulique.
Il 2» Le plomb de chasse le plus menu.
Il 30 Oxyde, dit massicot, qui se forme à la surface du
plomb en fusion, comme une sorte d'écume granulée.
CENDREUX, EUSE [san-dreu, -dreuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cendre, § 116. || xii'^-xiiP s. De nature
chendrouse, rencl. de moiliens. Miserere, clxxviii, 5.]
Il Parsemé de cendres. P. anal. Fig. Planche (à graver)
cendreuse, fer —, dont le métal garde des parties ternes
et grisâtres après qu'il a été poli.
CENDRIER [san-dri-yé ; au xviie s. -dryé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cendre, § 115. || xiii^ s. g. de coincy,
dans GODEF.]
Il Réceptacle, le plus souvent mobile, placé au-dessous
du foyer d'un poêle, d'un fourneau, etc., dont il n'est
séparé que par une grille, et destiné à recevoir les cen-
dres. — de fumeur, petit plateau destiné à recevoir les
cendres du cigare, etc.
■•CENDRILLON [san-dri-yon] s. f.
[ÉTYM. Nom propre dérivé de cendre, §§ 36 et 107.]
Il Jeune fille d'un conte de fées qui, mal vêtue, rebu-
tée par ses sœurs, n'avait de place que dans les cendres,
au coin du foyer, et dont le pied était si petit que per-
sonne ne put chausser sa pantoufle. C'est la Cendrillon de
la maison, elle est chargée de tous les travaux pénibles.
Il Faite comme une Cendrillon, couverte de vêtements sales,
négligés. Avoir un pied de Cendrillon, un très petit pied.
'CENDRURE [san-drûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cendre, § 111. || 1751. Cendrures, encycl.]
Il (Technol.) Défaut du fer, de l'acier, dont le poli est
interrompu par des taches, des piquetures, indice d'une
qualité inférieure. (S'emploie surtout au plur.)
CÈNE [sèn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cœna, dîner. || xii» s. Dex... qui
goustas a la çaine, J. bodel, Saisnes, tir. 30.]
Il Repas que Jésus-Christ fit avec ses disciples la veille
de la passion. || P. ext. \ 1. Cérémonie commémorative
de ce repas, oii des princes, des prélats, servent des pau-
vres. I 2. Communion symbolique des protestants.
CENELLE [se-nèl] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être d'une forme alté-
rée du lat. pop. *cinçlla, pour *acinçlla, diminutif de aci-
num, baie. [Cf. aine 4.) || xii^ s. Hom d'Aroaise ne vaut une
cinele, Raoul de Cambrai, 1184.]
Il Baie rouge de l'aubépine et du houx.
CÉNOBITE [sé-nô-bïf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. cœnobita, m. s. de cœ-
nobium, grec xotvôêtov, vie en commun. || xiv^ s. J. du
viGNAY', dans delb. Rec]
Il Dans les premiers temps de l'Église, celui qui vivait
en commun avec d'autres religieux (par opposition à ana-
chorète).
GÉNOBITIQUE [sé-nô-bi-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cénobite, § 229. || xviio s. Saint Pacome
est l'instituteur de la vie cénobitique, E. du pin, dans trév.]
Il Relatif aux cénobites. La vie — .
CÉNOTAPHE [sé-nô-tâf ] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cenotaphium, grec y.£voTâ'fiov,
m. s. de xEvôî, vide, et xâcpos, tombeau. || 1501. Mettre au
sinotaphe, A. de la vigne, Compl. du roy de la Bazoche.]
Il Simulacre de tombeau, élevé à la mémoire d'un mort
et qui ne contient pas ses restes.
CENS [sans'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. census, m. s. || xiiie s. beau-
man. XXIV, 6.]
Il 1» Etat, qu'on dressait tous les cinq ans à Rome, du
nombre des citoyens et de la fortune de chacun, pour
les distribuer en classes, répartir l'impôt, etc. ServiusTul-
lius, successeur de Tarquin, établit le —, BOSS. Hist. univ.
1,7.
Il 2" P. ext. Sous le régime féodal, rente foncière dont
un héritage était chargé envers le seigneur du fief dont
il dépendait. || Fig. Prov. Abandonner la terre pour le — ,
abandonner un bien qui coûte plus qu'il ne rapporte.
Il 3° P. anal. De nos jours, ce qu'il faut payer d'im-
pôts pour être électeur et éligible. Le — électoral. Élever,
abaisser le — .
CENSE [sans'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge censa, autre
forme de census, redevance, et, p. ext. ferme. [Cf. ferme,
qui offre la môme extension de sens.) || (Au sens primi-
tif.) XI" s. Cil qui custivent ne deit l'um travailer, se de lour
dreite censé non, Lois de Guill. le Conq. 33. | (Au sens ac-
tuel.) COMM. V, 14.]
Il Vieilli et dialect. (Nord). Métairie, ferme. Le roi, à la
tête de son armée, s'avança jusqu'à la — d'Hurtebise, ST-siM.
m, 3:36.
CENSÉ, ÉE [san-sé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. d'un anc. verbe censer, emprunté
du lat. censere, m. s. § 44. || 1611. cotgr.]
I. Vieilli. Compté, classé, La monstrueuse espèce (des
doubles adultérins) ne peut être censée dans aucune sorte
d'existence, st-sim. m, 112.
II. Supposé fictivement. Si le prince est prisonnier, il est
— être mort, montesq. Espr. des lois, v, 14. Chacun fut de
la foi — juge infaillible, BOiL. Sat. 12.
*CENSÉMENT [san-sé-man] adv.
[ÉTYM. Composé de censée et ment, § 724. || Néolog.]
Il Pop. Par supposition fictive.
CENSEUR [san-seur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. censor, m. s. \\ xiv" s. Li cen-
ceur nombroient le peuple, bersuire, dans littré.]
Il lo L'un des deux magistrats chargés, à Rome, de faire
CENSIER
le cens et investis du droit de réprimander, de punir ceux
qui avaient commis quelque infraction aux mœurs.
Il 2° P. ext. Fig. Celui qui reprend publiquement les
autres. | 1. Celui qui reprend les autres pour leur con-
duite. Votre galanterie et les bruits qu'elle excite Trouvèrent
des censeurs plus qu'il n'aurait fallu, mol. Mis. m, 4. Loueurs
impertinents ou censeurs téméraires, ID. ibid. Il, 4. | 2. Ce-
lui qui reprend les autres pour leurs ouvrages. — un peu
fâcheux et souvent nécessaire, boil. Art p. 4. Du temps et
des censeurs défendant mes ouvrages, la f. Fab. x, 14. Je vous
arrête à cette rime. Dira mon — à l'instant ; Je ne la tiens pas
légitime, ID. ibid. il, 1.
Il 3" Celui qui est établi pour contrôler certains écrits.
I — théologique. La plupart des gens... s'en prennent aux cen-
seurs mêmes, pasc. Prov. 3. — royal, chargé, au xvu^ siè-
cle, d'examiner les livres, les journaux, et devoir s'ils ne
contenaient rien qui s'opposât à leur publication. | —
dramatique, chargé d'examiner les pièces de théâtre, de
vérifier si rien ne s'oppose à leur représentation.
Il 4° Celui qui est chargé de contrôler la gestion d'un
établissement financier. Les censeurs de la Banque de France.
Il 5" Celui qui, dans un lycée, un collège, est chargé
de la surveillance des classes et de la discipline.
CENSIER, 1ÈRE [san-syé, -syer] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cens, § 115. || xiii^ s. Li cenciers defali
de paiement, Coid. d'Artois, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Relatif au cens. Registre — , et, absolt, — , livre
où les cens étaient enregistrés. Seigneur — , et, absolt, — ,
celui à qui le cens était dû. Fermier, propriétaire — , et, ab-
solt, — , celui qui devait le cens.
CENSITAIRE [san-si-ter] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cens, § 248. || Admis acad. 1740.]
\\ Celui qui est assujetti au cens.
Il 1° Vieilli. Le — d'un fief, celui qui devait le cens au
seigneur du fief dont relevait sa terre.
Il 2° Néolog. Celui qui paie le cens exigé pour être élec-
teur, éligible.
CENSrVE [san-sîv'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge censiva (s.-ent.
terra), terre assujettie au cens. || xiii« s. De héritages et de
censives. Livre de jostice, 83.]
Il (Droit anc.) Territoire d'un fief qui comprenait des
terres assujetties au cens. || Terre assujettie au cens. ||P.
ext. Cens payé pour une terre.
CENSORIAIi, AliE [san-sô-ryàl ; en vers, -ri-àl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. censorius, de censor, censeur,
§ 238. Il xviiie s. V. à l'article. Admis acad. 1835.]
Il Relatif à la censure. Tribunal —, j.-j. rouss. Contr.
soc. IV, 7.
CENSUEL, ELLE [san-suèl ; en vers, -su-èl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. censuaUs, de census, cens. ||
1396. Justice censuelle, dans la c. Admis acad. 1762.]
\\ Vieilli. Relatif au cens (féodal). Terre censueUe, char-
gée d'une redevance noble (due au seigneur).
CENSURABLE [san-su-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de censurer, § 93. || xyii» s. F. à l'article.]
Il Qui mérite d'être censuré. Ce livre contenait une pro-
position — . Leur censure, toute — qu'elle est, p.\sc. Prov. 3.
CENSURE [san-sùr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté dulat. censura,m.s.|| 1327. Texte dans
GODEF. SuppL]
I. Charge, fonction du magistrat chargé à Rome de
faire le cens, et de réprimander, de punir ceux qui fai-
saient quelque infraction aux mœurs.
II. P. ext. et fig. || 1° Action de reprendre publique-
ment les autres. | l. Pour leur conduite, n y a de petits
défauts que l'on abandonne volontiers à la — , la br. 5. Vos
fréquentes leçons et vos aigres censures, mol. Mis. m, 4. | 2.
Pour leurs ouvrages. Craignez-vous pour vos vers la — pu-
blique? boil. Art p. 1. Ces écrits, ils les exposent àla —, la
BR. 1.
Il 2° Spécialt. Examen d'une docti'ine, d'un livre, etc.,
par l'autorité compétente. | 1. Examen théologique. D'An-
thi avait remis ce mémoire à leur — (du parlement) avant
de s'en servir, st-sim. xi, 12. | 2. Examen administratif. On
Journal, un écrit périodique, une pièce de théâtre, soumis à la
— . il P. ext. I 1. Ceux qui sont chargés de cet examen.
Une pièce interdite parla — . | 2. Condamnation prononcée
à la suite de cet examen, n s'en est de plus trouvé quinze
(docteurs) qui n'ont point été pour la —, pasc. Prov. 1. |
382
CENTAURE
Spécialt. Peine disciplinaire prononcée par l'Eglise, par
un corps de magistrats, une compagnie, etc., contre un
de ses membres. Encourir les censures ecclésiastiques. La —
de la Sorbonne.
CENSURER [san-su-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de censure, § 151. || 1564. j. tiiierry, Dict.
franç.-lat.]
Il Reprendre publiquement qqn. j 1. Pour sa conduite.
Ils ne censurent point toutes nos actions, mol. Tari, i, 5. j 2.
Ses ouvrages. L'Académie en corps a beau le — (le Cid), boil.
Sat. 9. Socrate un jour faisant bâtir, Chacun censurait son ou-
vrage, LA F. Fah. IV, 17. Faites-vous des amis prompts à vous
— , BOIL. Art p. 1. Il Spécialt. j 1. En parlant de l'Église
ou d'un corps ecclésiastique, condamner publiquement
une doctrine. La doctrine sur ce sujet a été censurée en 1649,
par l'université de Louvain, pasc. Prov. 13. j 2. En parlant
de certains corps, compagnies, etc., réprimander publi-
quement.
CENT [san ; le i se lie au sing., 1'^ au plur. devant un
subst.] adj. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. centum, m. s. § 291.]
I. Adjectif numéral cardinal des deux genres, qui ne
prend l's au pluriel que dans le cas où il est précédé d'un
nombre qui le multiplie et n'est pas suivi d'un autre nom-
bre cardinal.
Il 1" Dans l'échelle des nombres, celui qui est formé
de la réunion de dix dizaines d'unités. Depuis plus de —
ans, LA F. Fab. viii, 2. Sait-il bien ce que c'est que cinq cents
écus? MOL. Scap. 11,7. Nous partîmes cinq cents, corn. Cid,
IV, 3. Il P. ext. Un nombre considérable, mais indéterminé.
Que — peuples unis des bouts de l'univers Passent pour la dé-
truire et les monts et les mers! corn. Ilor. iv, 5. Et — brim-
borions dont l'aspect importune, mol. F. sav. il, 7. Faut-il
vous le rebattre Aux oreilles — fois? id. Tart. v, 3. Je vous le
donne en — , à faire, à trouver en cent coups (en parlant
d'une chose difficile). En un mot comme en — , sans qu'il
soit nécessaire de le dire un grand nombre de fois. Vieilli.
Faire qqch de — en quatre (dans la proportion de quatre sur
cent), très rarement. || P. ext. Adjectif numéral ordinal,
pris par abréviation pour centième. La page deux cent. Cha-
que — ans. Tous les deux cents ans.
Il 2" Absolt. Subst. invar. Le nombre cent. — multiplié
par — égale dix mille. Parier — contre un. Gagner tant pour
—, une somme déterminée par chaque cent francs. Il
gagne — pour —, le double de ce que l'objet lui coûte.
Cette terre rapporte trois pour — , trois francs de revenu
pour chaque cent francs de capital qu'elle représente. Dt
la rente à trois pour — , et, ellipt. Du trois pour — , rente
inscrite au grand livre de l'État, qui rapporte trois francs
d'intérêt pour chaque titre nominal de cent francs.
H. S. m. variable au plur. \\ 1° Centaine. Dn — de fa-
gots. Achetait un — d'œufs, faisait triple couvée, la f. Fab.
VII, 10. Dn — pesant, cent livres. Acheter deux cents de paille.
Porter deux cents, trois cents. Faire un — de piquet, une par-
tie en cent points. || P. ext. Pour désigner un nombre
considérable, indéterminé. Gagner des mille et des cents-
(de francs), beaucoup d'argent.
Il 2o Centième. | l. Monnaie de cuivre des États-Unis,
valant le centième du dollar. | 2. Monnaie de cuivre des
Pays-Bas qui valait le centième du florin.
CENTAINE [san-tèn'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cent, g 99. || xiie s. Od centeines e od mil-
liers. Rois, I, 29.]
Il 1° En arithmétique, groupe de cent unités ou de dix
dizaines. Dix centaines font un mille.
Il 2° Réunion de cent objets de môme nature, n a payé
six francs la — d'œufs. Spécialt et ellipt. Cent ans de vie.
Il ira jusqu'à la — . || P. ext. Nombre approchant de cent.
Il y avait une — de personnes. || Spécialt. \ 1. Anciennt.
Division d'un comté, comprenant cent familles. | 2. Éche-
veau de cent tours. || P. ext. Bout d'un écheveau de co-
ton, fil, soie, etc., qui en réunit les tours et par lequel on
commence à le dévider. | Bout d'un rouleau de petit»
cordages, qui en relie les tours.
CENTAURE [san-tôr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. centaurus, grec xévTaupoî, »z. s.
Il xiie s. Centaurus, gervaise, dans godef. SuppL | 1480.
Centaure, Baratine infernal, dans delb. Rec]
Il Dans la mythologie ancienne, être moitié homme,
moitié cheval. Cette fatale tunique que le — Nessus lui avait
CENTAUREE
— 383
CENTRE
Fig. Un cavalier qui ne fait qu'un
impétueux, a. barbier, ïambes,
issée, FÉN. Tél. i2
[ec sa monture. •
lole.
CENTAURÉE [san-tô-ré] s. f.
|[i':tym. Emprunté du lat. centaurea, grec xsvTaupeîa,
. a. du centaure Chiron, à qui l'on attribuait la décou-
ilc des simples. La forme pop. centoire {Grant Herbier,
!0) se trouve encore dans oud. 1642. || xiv<= s. j. corbi-
[ON, dans delb. Rec]
Il Plante de la famille des Composées, dont plusieurs
pèces sont employées en médecine. Grande, petite — .
CENTENAIRE [sant'-ner; en vers, san-te-...] adj. et
m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. centenarius, m. s. \\ xiv« s. L'un
s nombres est centenaire, J. LE fevre, dans delb. Rec]
I. Adj. Qui a accompli sa centième année. Un vieillard
, et, substantivt. Un, une — . || Possession, prescription — ,
à a cent ans révolus. {Syn. séculaire.)
II. S. m. Anniversaire séculaire d'un grand événement,
> la naissance d'un grand homme. Le — de la Révolution
mçaise. Le — de Corneille, de Molière.
CENTENIER [sant'-nyé ; en vers, san-te-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. centenarius, m. s. où la termi-
ii>on arius a été rendue comme dans les mots pop. ||
V ' s. Texte dans godef. SuppL]
jll 1" Sous les empereurs romains, officier qui com-
landait à cent hommes.
Il 2» Sous Charlemagne, chef d'une centaine (réunion
jî cent familles), placé sous les ordres du comte.
I CENTÉSIMAL, ALE [san-té-zi-màl] adj.
![ÉTYM. Dérivé du lat. centesimus, centième, § 238. ||
l^olog. Admis acad. 1835.]
Il Dont les parties sont des centièmes. Fraction centési-
lîle. Échelle centésimale, où chaque degré est un centième
! la longueur totale. P. ext. Division centésimale, degré
, qui appartient à une échelle centésimale.
CENTIARE [san-tyàr; en vers, -ti-àr] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. centum, cent, et are, § 270.
jAdmis ACAD. 1798, SitppL]
II Centième partie de l'are (un mètre carré),
i CENTIÈME [san-tyèm'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cent, § 96 ter. || xii" s. La çantiesme
jrt, CHRÉTIEN de troyes, Erec, dans delb. Rec.]
I. Adjectif numéral ordinal. I| Qui vient après le quatre-
ngt-dix-neuvième. La — année du siècle. || Précédé d'un
ultiplicateur qui garde la forme de nombre cardinal. Il
t le deux — sur la liste. || P. ext. La — , la deux — partie,
le quelconque des parties d'un tout divisé en cent, en
iux cents parties égales. | Spe'cîalt. — denier, droit de
lutation de un pour cent que payait autrefois l'acqué-
!ur d'un immeuble.
II. S. m. Un —, un deux — , la centième, la deux-cen-
^me partie d'un tout. Deux centièmes. Trois quatre-cen-
Jmes.
CENTIGRADE [san-ti-gràd'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. centum, cent, et gradus, de-
•é, § 271. Il Admis acad. 1835.]
Il Divisé en cent degrés. Thermomètre — , où l'on a di-
se en cent parties égales l'espace compris entre la tem-
jrature de la glace fondante et la température de l'eau
)uillante.
CENTIGRAMME [san-ti-gràm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. centum, cent, et le franc,
amme, § 284. || 1795. Bull, des lois, décret n° 749. Admis
;ad. 1798, SuppL]
Il Centième partie du gramme.
CENTILITRE [san-ti-litr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. centum, cent, et le franc.
■re, §284. || Admis acad. 1878.]
Il Centième partie du litre.
CENTIME [san-tim'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cent, sur le modèle de décime (lat.
icimus). Il 1795. Bull, des lois, décret no749. Admis acad.
'98, SuppL]
Il La centième partie d'un franc. Dne pièce d'un — , et,
soit, On — , petite pièce de cuivre valant un centime,
le pièce de cinq, de dix centimes, monnaie de cuivre va-
ut cinq, dix centimes. Une pièce de vingt, de cinquante
ntimes, monnaie d'argent valant vingt, cinquante cen-
.Ties. Centimes additionnels, augmentation d'un ou de plu-
sieurs centimes par franc sur le montant ordinaire des
contributions.
CENTIMÈTRE [san-ti-mGtr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. centum, cent, et le franc,
mètre, § 284. || Admis acad. 1798, SuppL]
Il Centième partie du mètre. P. ext. Ruban ayant un
mètre cinquante de long et divisé en centimètres, dont
se servent les couturières, les tailleurs, pour leur mesure.
— carré, carré dont chaque côté a un centimètre de lon-
gueur, dix-millième partie d'un mètre carré. — cube, cube
dont chaque face a un centimètre de côté, millionième
partie d'un mètre cube.
CENTON [san-ton] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cento, m. s. proprt, couver-
ture faite de plusieurs morceaux. I| xvi^ s. Montaigne,
I, 25.]
Il Pièce composée de vers, de fragments de vers em-
pruntés çà et là. I P. anal. Œuvre musicale, littéraire,
composée de phrases empruntées. || P. ext. Chacun des
vers ou fragments de vers empruntés qu'on coud ensem-
ble pour en faire une pièce. Une pièce composée de centons
de Virgile.
CENTRAL, ALE [san-tràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. centralis, m. s. \\ 1545. Les
lignes centrales, j. martin, dans delb. Rec. \ 1690. Central
ne se dit qu'en cette phrase de chimie, « le feu central », fu-
ret.]
Il 1° Qui est situé au centre d'un cercle, d'une sphère, etc.
Le point — . Spécial t. Éclipse centrale (du soleil), où, sur un
point de la terre, l'œil du spectateur, le centre du disque
lunaire interposé, et le centre du disque solaire sont situés
sur un môme axe. || P. ext. Qui est situé dans la région
du centre, vers le milieu. Le feu — de la terre. Les provinces
centrales de la France. La partie centrale d'une ville, et, absolt,
Quartier —, situé dans la partie centrale d'une ville.
Il 2° Qui tend vers le centre ou rayonne du centre.
Forces centrales, la force centrifuge et la force centripète.
Il Fig. Administration centrale, dont relèvent les diverses
administrations locales. | Halles centrales, où s'approvi-
sionnent les divers marchés de la capitale. École centrale,
destinée à être le siège principal de certaines études.
*CENTRALISATEUR, TRICE [san-trà-li-zà-téur,-trïs']
adj.
[ÉTYM. Dérivé de centraliser, § 249. || Néolog.]
Il Qui centralise.
CENTRALISATION [san-trà-li-zà-syon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de centraliser, § 247. jj Admis acad. 1798,
SuppL]
Il Action par laquelle les forces d'un pays se portent
vers un centre, où elles affluent. La — amène tout à Paris.
Il Spécialt. Système dans lequel l'action politique, admi-
nistrative, enlevée à des communes, des départements,
est concentrée aux mains du gouvernement central.
CENTRALISER [san-trà-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de central, § 267. || Admis acad. 1798,
SuppL]
Il Ramener à un centre, à une direction unique. Les
pouvoirs étaient centralisés aux mains de l'empereur. Tous les
services publics se centralisent à Paris.
CENTRE [sântr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. centrum, m. s. grec xévxpov,
proprt, point. || xivo s. j. corbichon, dans delb. Rec]
I. (Géométrie.) || 1" Point intérieur situé à égale dis-
tance de tous les points d'une circonférence ou de la
surface d'une sphère. — de courbure d'un miroir sphérique,
le centre de la sphère à laquelle il appartient. — de figure,
le milieu de la surface du miroir. — d'une lentille, point
intérieur situé sur l'axe principal et tel que tout rayon ré-
fracté qui y passe n'éprouve aucune déviation. || P. ext.
Le — d'une eUipse, d'une hyperbole, d'un polygone régulier,
d'un parallélépipède, etc., point par lequel toute droite joi-
gnant deux côtés opposés de la figure, se trouve divisée
en deux parties égales. || Fig. On se croit naturellement bien
plus capable d'arriver au — des choses que d'en embrasser la
circonférence, pasc. Pens. m, 26. L'un est au haut de la roue
et l'autre près du —, ID. ibid. vi, 28.
Il 2» Ce qui est vers le centre, le milieu d'une étendue
qconque. Le — d'un pays, et, absolt, Les provinces du — .
Le — d'un tableau. Le — d'une armée (par opposition aux ailes).
CENTRER
— 384 —
CEPENDANT
le — d'un bataillon. Le — d'une assemblée, les places du mi-
lieu clans la salle des séances, et, p ext. les députés qui
occupent ces places.
II. Il 1° (Mécan.) Point d'application de la résultante
de plusieurs forces. — de gravité, point d'un corps par
lequel passe constamment la résultante des forces de la
gravitation qui agissent sur chacune de ses molécules.
— de pression, point d'application de la résultante des
pressions exercées par un liquide sur une surface qui y
est plongée. — d'oscillation, dans un pendule composé,
dont les molécules supérieures tendent à accélérer, et les
molécules inférieures à ralentir les oscillations, point oh.
ces deux actions contraires viennent se compenser. —
de voilure, point d'application de la résultante des ac-
tions du vent sur les voiles. || P. anal. Centres nerveux,
parties du système nerveux (cerveau, moelle épinicre,
ganglions, etc.) d'oii partent et oii viennent aboutir des
rameaux nerveux.
Il 2° P. anal. Lieu où convergent des forces, des ac-
tions diverses. Cette ville est le — des arts. Rome est le —
de l'Église universelle. Il fit de cette ville le — de sa domina-
tion. Absolt. Dn — commercial, industriel, politique, et, ellipt,
Xes grands centres, les villes, les pays qui sont le centre
d'un grand mouvement commercial, politique, etc. ||
Fig. La conduite de toute chose doit y tendre (à la religion)
•comme à son — , pasc. Pens. xi, 10 bis. (Le moi) est injuste
en soi, en ce qu'il se fait le — du tout, ID. ibid. vi, 20. Cet
homme si considérable, qui était le — de tant de choses, SÉv.
1329.
'CENTRER [san-tré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de centre, § 154. || 1751. encycl.]
Il Mettre dans son centre. Spécialt. En parlant d'une
lunette, la disposer de façon que le champ de la lunette
forme un plan perpendiculaire à l'axe de la lentille.
*CENTREUR [san-treur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de centre, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Dans la fabrication des chandelles, pièce
qui maintient la mèche au milieu du moule.
CENTRIFUGE [san-tri-fûj'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. centrum, centre, et fugere,
fuir, § 271. Il 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
Il Qui tend à s'éloigner du centre. Force —, force par
laquelle un mobile qui se meut suivant une courbe, tend
à s'écarter du centre de cette courbe.
CENTRIPÈTE [san-tri-pef] adJ.
[ÉTYM. Composé avec le lat. centrum, centre, et petere,
gagner, § 271. || 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
Il Qui tend vers le centre. Force —, force par laquelle
un mobile qui se meut suivant une courbe est attiré vers
le centre de cette courbe.
*CENTRISQUE [san-trïsk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xevTpéffxoç, m. s. \\ Néolog.]
Il Poisson de la Méditerranée à bouche tubulée.
•CENTROBARIQUE [san-trô-bà-rïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. centrum, centre, et le grec
jSipo.;, pesanteur, §§ 274 et 284. || 1751. encycl.]
Il Relatifau centre de gravité. Méthode — .mesure d'une
surface, d'un solide de révolution, au moyen du produit
de la ligne, de la surface génératrice par le chemin qu'a
parcouru le centre de gravité.
CENT-SUISSE [san-suïs'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cent Suisses, dans l'expression les cent
Suisses de la garde, §§ 37 et 173. || Admis acad. 1798.]
Il Autrefois, soldat d'un corps de cent Suisses attaché à
la maison militaire du roi de France. Un Cent-Suisse.
CENTUMVIR [san-tom'-vir] s. m.
[ÉTYM, Emprunté du lat. centumvir, m. s. \\ 1690. fu-
ret. Admis acad. 1762.]
Il Dans l'ancienne Rome, membre d'un collège de cent
magistrats répartis en quatre tribunaux qui jugeaient les
affaires civiles.
CENTUMTVTRAL, ALE [san-tom'-vi-ràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. centumviralis, m. s. \\ xvi<= s.
loeUe court centumvirale, rab. m, 39. Admis acad. 1798.]
Il Relatif aux cenlumvirs.
CENTUMVIRAT [san-tÔm'-vl-rà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de centumvir, §254. || 1751. encycl. Admis
ACAD. 1798.]
Il Charge de centumvir.
CENTUPLE [san-tupl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. centuplus, 77i. s. \\ 1542. p. de
CHANGY, dans delb. Rec]
Il Qui égale cent fois (une quantité donnée). Dn nombre
— d'un autre. || Absolt. S. m. Quantité cent fois ou envi-
ron cent fois égale. Le blé semé a rapporté le — . Dieu, qui
rend le — aux bonnes actions, corn. Poly. v, 2. Cet éclat est
relevé au — , parce qu'elle a répandu bien loin les lumières de
la science de Dieu, Boss. Pancg. Ste Catherine.
CENTUPLER [san-tu-plé]' v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de centuple, § 154. Au xyi'^ s. on trouAv
centuplier {cf. ital. centuplicare), dans p. de ch.^.ngy. (V.
delb. Rec.) Il Admis acad. 1798.]
Il Porter au centuple. — un nombre. Il a centuplé son
revenu. Sa fortune s'est centuplée. Fig. La colère centuplait
ses forces, les rendait beaucoup plus grandes.
CENTURIATEUR [san-tu-ryà-teur ; en vers, -ri-k-..
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de centurie, § 249. || xyi^-xyii" s. f. de ri
MOND, dans delb. Rec]
Il Celui qui divise par centuries. Spëcialt. Les centuria
teurs de Magdebourg, théologiens protestants auteurs d'un
histoire ecclésiastique divisée par centuries (siècles).
CENTURIE [san-lu-ri] s. f. i
[ÉTYM. Emprunté du lat. centuria, m. s. Le sens 2° s'esl
développé au moyen âge. || xv" s. Eles, divises et centuriesj
F0SSETIER, Ckron. margar. VI, iv, 19.]
Il 1° Dans l'ancienne Rome. | 1. Réunion de cent ci
toyens formant une des divisions politiques du peuple.
Les comices par centuries. | 2. Division de la cohorte formi'(
de cent hommes.
Il 2° P. ext. I 1. Centuries de Nostradamus, prédiction-
distribuées par centaines de quatrains ou de sizains. | 2
Centuries de Magdebourg, histoire ecclésiastique protestant?
divisée par siècles. {Cf. centuriateur.)
CENTURION [san-tu-ryon ; en vers, -ri-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. centurio, m. s. || xii" s. Ma
chab. I, 3.]
Il (Antiq.) Officier de l'armée romaine commandai!
cent hommes.
CEP [sêp' ; vieilli, se] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cïppum, proprt, pieu et colonne funé
raire {cf. cippe), qui dans la langue pop. a pris par exten
sion le sens de tronc, §§ 308, 366 et 291.]
Il 1" Pied de vigne. Spëcialt. Bois de la vigne. Les cen
turions portaient un — comme insigne.
Il 2" Pièce de bois, et qqf de fer, oîi vient se fixer l'ar
rière du soc de la charrue, garnie d'un talon qui s'appui*
et glisse sur le fond du sillon.
Il 3» Traverse en bois de la verge de l'ancre, dite plu;
habituellement gas. \
Il 4o Autrefois, pièce de bois qui servait d'entrave.
CÉPAGE [sé-pàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cep, § 78. || xvi« s. Son beau cépage vert
baïf, I, 62, édit. 1573. Admis acad. 1878.]
Il Variété de plant de vigne cultivée dans une localité
CÈPE [sèp'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du gascon cep, m. s. mot qui a l;
même origine que le franc, cep, et dont le sens est une
extension du sens de tronc, § 11. acad. 1835 admet aus:^
ceps : c'est proprement le pluriel gascon pris pour ui
singulier {cf. alcarazas, albinos, etc.), § 507. || Admis acad
1835.]
II Variété de gros champignon très charnu, dit auss
bolet comestible.
"CÉPEAU [sé-p6] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cep, § 115. || xiii^ s. Mist en prison en um
tour En un cepiel casoun d'un pié, pu. mousket, Chron. 20162. .
Il (Technol.) Billot sur lequel était fixée la matrice pou;j
frapper la monnaie au marteau. I
CÉPÉE [sé-pé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cep, § 119. || xii«-xiiie s. Alexandrc\
dans DELB. Rec. Admis .\cad. 1762.] j
Il (Agricult.) Il 1° Réunion de jeunes tiges partant d(
la souche d'un arbre coupé au ras de terre. '•
Il 2° Jeune bois d'un ou deux ans.
CEPENDANT [se-pan-dan] adv.
[ÉTYM. Composé de ce 1 et pendant, §§ 182 et 726. || 1309.
Chependant, texle picard dans dei.b. Rec]
Il 1» Pendant ce temps. (Devient rare en ce sens.) Jt
m'en vais voir ce qu'elle me dira; — , promenez-vous ici, MOL
CÉPHALALGIE
38o —
CERCLE
l'rinc. d'Él. m, 2. || Vieilli. Loc. conj. — que, pendant le
jieinps que. — que mon front au Caucase pareil, la f. Fab. i,
go. _ que Félix donne ordre au sacrifice, corn. Poly. il, 1.
" 2" /'. ert. En ref^ard de cela (par opposilion à cela).
la foi de mon droit mon âme se repose ; — je me vois trompé
par le succès, MOL. Mis. v, 1. {Syn. pourtant, néanmoins.)
CÉPHALALGIE [sé-fà-lal-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cephalalgia, grec iiecpaXa'XYta,
m. s. de xscp3tXT|, tète, et àXystv, souffrir. || xiv<= s. Cepha-
largle, J. du vignay, Miroir hisl. dans delb. Rec.
Il (Médec.) Mal de tcte.
CEPHALIQUE [sé-fà-lïk'] adj.
HTYM. Emprunté du lat. cephalicus, grec %e'.s^'k:v.6i;, m.
s. de >i£cpa}v-ri, tête. || xiv'' s. La veine cephalique. Somme
M'- Gautier, f" 24, r".]
Il (Anat., Médec.) Qui a rapport à la tête. Artère —, la
,carotide. Veine —, une des veines du bras où l'on prati-
Iquait autrefois la saignée pour guérir les maux de tête
'violents. Remèdes céphaliques, contre les maux de tête.
'CÉPHALOPODE [sé-fà-lo-pùd'] S. m.
[ktym. Composé avec le grec xsçaXf,, tête, et xoûî,
-oSôç, pied, § 278. || Néolog.]
Il (Hist. nat.) Mollusque dont le corps est un sac mem-
braneux renfermant les viscères et dont la tête est garnie
(le tentacules. (F. poulpe, seiche, etc.)
*CÉPHALOPTÈRE [sé-fà-lôp'-tèr] S. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xscpaÀ-ri, tête, et Trxepôv,
aile, § 278. || Néolog.]
Il (Hist. nat.) || 1° Espèce de gobe-mouches du Brésil,
(li)iit la tête est surmontée d'une huppe, et le cou garni
(le plumes tombantes.
il 2» Espèce de raie de la Méditerranée, à larges na-
g'eoires pectorales.
*CEPS [seps']. V. cèpe.
'CÉRAMIE [sé-rà-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes ceramium, ?». s.
Il Néolog.]
Il (Botan.) Algue de l'Océan, à filaments articulés.
CÉRAMIQUE [sé-rà-mïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xîpajjLtxôî, m. s. de xspa|iOî,
poterie. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Relatif à la fabrication des poteries, des faïences, des
porcelaines, des émaux. Les arts céramiques. Musée — .
Substantivt. La —, l'art céramique.
'CÉRAMISTE [sé-rà-mïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de céramique, § 265. || Ne'olog.]
Il Celui qui s'occupe d'art céramique.
*CÉRASINE [sé-rà-zin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cerasus, cerisier, § 245. || Néolog.]
Il Gomme des cerisiers, des pruniers, etc.
CÉRASTE [sé-râsf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cérastes, grec xïpâa-TTi;, m. s.
proprt, cornu, de xépai;, corne. 1| xiii'= s. j. de tuin, dans
DELB. Rec]
Il Vipère d'Egypte, très venimeuse, qui a au-dessus de
chaque œil comme une corne formée par le développe-
ment de récaille qui surmonte l'orbite.
CÉRAT [sé-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ceratum, ?n. s. de cera, cire. ||
xvie s. PARÉ, t. m, p. 637.]
Il Médicament externe, pour onction, fait de cire dis-
soute dans de l'huile.
*CÉRAUNITE [sé-rô-nït'j s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec xspauvôi;, foudre, § 282. On trouve
aussi céraunie, emprunté du lat. ceraunia, ?«. s. || Néolog.]
Il Pierre météorique dite pierre de foudre.
CERBÈRE [sèr-bèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Cerberus, grec KépSspo;, nom
propre, § 36. || xvi" s. Les cerbères que l'on avoit mis à ma
porte, MARG. DE FRANCE, Mém. ann. 1576.]
Il Dans l'ancienne mythologie, chien à trois têtes qui
gardait la porte des enfers. || Fig. Dn —, gardien farouche.
Ce chat exterminateur. Vrai — ..., la f. Fab. m, 18. Le pu-
blic..., — dévorant Qui flatte et mord, volt. Éj). 64.
"CERCAIRE [sèr-kèr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec XEpxoç, queue, à cause de la
queue qui termine le corps du cercaire, § 248. || 1792. en-
CYCL. MÉTH.]
I! (Hist. nat.) Larve du distome, ver intestinal.
*CERCE [sers'] s. f.
DICT. FRANC.
[ÉTYM. Tiré du radical de cerceau, § 37. On trouve aussi
cerche et cherche. || xui« s. Se ce n'est a la fausse cerche, E. BOI-
LEAU, Livre des mest. I, lxv, 6.]
Il (Technol.) || 1» Cercle de bois flexible sur lequel on
monte un tamis, un crible.
Il 2° Dans un four à porcelaine, bande circulaire en
terre cuite, dont les rebords supportent l'encastage des-
tiné à préserver les pièces pendant la cuisson.
Il 3'^ Bois qui entoure les meules de moulin.
Il 4" Patron de bois ou de métal sur lequel on règle la
courbure convexe ou concave qu'on veut donner à une
pierre de taille.
Il 5» Courbe à plusieurs centres qui donne le profil de
certaines parties cintrées d'une construction. La — d'une
voûte, d'un escalier.
CERCEAU [sèr-sô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. clrceUum, dérivé de circus, cercle,
§§ 342, 313 et 291.]
Il 1° Cercle de bois, de fer, d'acier, etc. | 1. Cercle de
bois pour relier les douves des tonneaux, baquets, etc.
I 2. Cercle de bois léger que les enfants font rouler en le
poussant avec un bâton. | 3. Cercle de bois, le plus sou-
vent tendu de papier mince, que traversent en sautant
ceux qui font des tours de souplesse. Il sait danser, baller.
Faire des tours de toute sorte. Passer en des cerceaux, la f.
Fab. IX, 3. 1 4. Cercle de bois que les porteurs d'eau pas-
sent autour de leur corps pour maintenir les seaux à
une certaine distance. | 5. Cercle d'acier flexible pour
arrondir les jupons, crinolines, etc. | 6. Cercle garni de
crochets auquel le cirier suspend les bougies.
Il 2° P. ext. Demi-cercle, arceau de bois, de fer. | 1.
Arceau qui supporte la bâche d'une voiture, la toile d'une
tente. | 2. Arceau d'osier soutenant les rideaux d'une
bercelonnette. | 3. Arceau en lattes formant la voûte d'un
berceau de jardin. | 4. Arceau qui soutient les couver-
tures dont un malade, un blessé ne peut supporter le
poids. Il P. anal. Extrémité des grandes plumes de l'aile
formant, chez certains oiseaux de proie, une ou plusieurs
rangées disposées en arc.
'CERCELLE [sèr-sèl]. V. sarcelle.
CERCLAGE [sèr-klàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cercler, § 78. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Technol.) Action de cercler (des tonneaux).
CERCLE [sèrkl'] .y. ?«.
[ÉTYM. Du lat. oîrclum, contraction de cïrculum, m. s.
§§ 308 et 291.]
I. (Mathém.) Portion de plan limitée par une circon-
férence. La surface d'un — . Le grand — d'une sphère, tout
cercle de même rayon qui, passant par le centre, la par-
tage en deux parties égales. Petit — d'une sphère, tout cer-
cle qui coupe la sphère sans passer par le centre. Cercles
horaires ou de déclinaison, grands cercles de la sphère
céleste qui passent par les pôles. La quadrature du — , re-
cherche d'un carré équivalent à un cercle donné, pro-
blème considéré comme insoluble. Fig. Chercher la qua-
drature du — , une chose impossible à trouver.
II. Dans le langage ordinaire. || 1" La circonférence
d'un cercle. Tracer un —, un arc de — . || P. ext. Ce qui figure
approximativement une circonférence. Orbite d'un astre.
Le — que Saturne décrit, la br. 16. || Circonscription ter-
ritoriale de l'ancien empire germanique. Les cercles de
Souabe, de Franconie. Les cercles de l'enfer, dans V Enfer de
Dante, sortes d'entonnoirs circulaires se succédant de-
puis l'entrée du gouffre jusqu'au fond. Tourner en — . Faire
décrire un — à un cheval. Faire — autour de qqn. Les nymphes
faisaient une espèce de demi — pour écouter, fén. Tél. 4. ||
P. ext. La réunion des personnes groupées dans un sa-
lon. Il s'insinue dans un — de personnes respectables, la BR. 2.
Le dimanche il y eut — chez la duchesse de Bourgogne, ST-SIM.
I, i88. \\Spécialt. Association d'hommes qui entretiennent
à frais communs un local où ils peuvent se réunir pour
jouer, causer, lire les journaux, les revues, etc. (F. club.)
Il 2° Fig. Ce dont on fait le tour, dont on embrasse
l'étendue. Parcourir le — des connaissances humaines. Éten-
dre le — de ses occupations. Parcourant sans cesser ce long —
de peines, la f. Fab. x, 1. Tourner dans le même — . P. ext. —
vicieux, et, absolt, —, raisonnement faux oh l'on s'appuie
sur une prémisse qui suppose la conclusion à démontrer.
Il 3" P. ext. Objet, instrument formé d'une bande circu-
2o
CERCLER
386 —
CERISAIE
laire. | 1. Bande de fer qui relie les douves des tonneaux,
baquets, etc. P. ext. Vin en cercles, vin en tonneau. | 2. —
répétiteur, cercle horizontal divisé et muni de deux lunet-
tes pour mesurer les angles. ( V. répétiteur.) | 3. — perlé, en
blason, couronne de comte, de vicomte, à pointes perlées.
CERCLER [sèr-klé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cercle, § 154. || xvie s. Ne vueille aucun
autour des doigts Cercler verte esmeraude, marot. Traduc-
tions, 3.]
Il Garnir de cercles. — un tonneau, un baquet. || Spécialt.
(Blason.) Tonneau cerclé, à cercles d'un autre émail que
les douves.
'CERCLIER [sèr-kli-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cercle, § 115. || 1518. Verriers, cercliers,
tourneurs, dans delb. Rec]
Il (Technol.) Ouvrier qui façonne sur place, dans les
bois de châtaigniers, les cercles pour les fûts.
*CERCOPE [sèr-kop'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xepxti-TrT], sauterelle. || 1790.
ENCYCL. MÉTH.j
Il (Hist. nat.) Insecte hémiptère analogue à la cigale.
*CERCOPITHÈQUE [sèr-kô-pi-tèk'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cercopithecus, grecxspxoTitÔT,-
xoç, ?n. s. de xépKOî, queue, et 'jzi^T\%o;, singe, engycl.
1751 écrit cercopithique. {V. § 504.) || xvie-xviio s. mont-
LYARD, dans delb. Rec]
Il (Hist. nat.) Singe à longue queue, dit guenon.
CERCUEIL [sèr-keuy'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. sarcôfagum, grec aapxocpayoç, m. s. [cf. sar-
cophage), devenu de bonne heure *sarcôfau, 'sarcôfu, de là
sarcou {Roland, 2966), sarcueu, sarquieu [cf. lieu), sarqueil,
serqueil, formes dues probablement à l'analogie du mot
œil, plur. yeux, qui datent du xv= s. (0 mort... bref te fault
consentir De m'avanoer de mon sarcueil, J. de loyon, dans
G. RAYNAUD, Rondeaux du quinzième siècle, p. 144), et
enfin, par un caprice d'orthographe, cercueil (1564, dans
j. TmERRY, Dict. franc. -lat.).]
Il 1° Chez les anciens Grecs et Romains, sorte de coffre
découvert dans lequel le mort était porté au bûcher ou
au tombeau. On voyait le corps du jeune Hippias étendu, qu'on
portait dîuis un — orné de pourpre, d'or et d'argent, fén. Tél.
17. Il P. ext. Coffre de bois, de pierre, où certains peu-
ples anciens (Égyptiens, Hébreux) déposaient leurs morts.
Il 2° Chez les modernes, coffre de bois, de plomb, etc.,
où on enferme les morts pour les ensevelir. {Syn. bière.)
Un vieux notaire, lequel a eu la vanité de se faire enterrer dans
un — de plomb, les. Diable boit. 12. || Fig. Être dans le —,
être renfermé au —, être mort. Mes parents depuis peu ren-
fermés au — , LA F. Eunuque, i, 2. La douleur aurait pu les
conduire au — (les faire mourir), rac. Nymphe de la Seine.
Mais quoique ce combat me promette un — (la mort), CORN.
Ilor. II, 1. Rhodes... De tous ses défenseurs devenu le — (lieu
où ils sont morts), rac. Raj. ii, 1. 11 ne s'avise jamais de se
mesurer à son — , qui seul néanmoins le mesure au juste, BOSS.
Honneur du monde, 1.
CÉRÉALE [sé-ré-àl] adj. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cerealis, m. s. de Cérès, déesse
des moissons, || xvi" s. Les céréales plaines, r. et a. d'ai-
GNEAUX, dans delb. Rec. \ (Au sens actuel.) 1792. e^ncycl.
MÉTH. Médecine. Admis acad. 1835.]
Il Qui a des grains farineux servant à la nourriture de
l'homme. Les plantes céréales, et, substantivt, Les céréales,
les graines céréales.
'CÉRÉBELLEUX, EUSE [sé-ré-bêl'-leu, -leuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cerebellum, proprt, petite cervelle,
en lat. médical mod. cervelet, § 251. || Néolor/.]
Il (Anal.) Relatif au cervelet. Pédoncules — .
CÉRÉBRAL, ALE [sé-ré-bràl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lai. cerebrum, cerveau, §288. || xvi« s.
En la partie cérébrale, pasq. Lett. ii, 189. Admis acad. 1762.]
Il Relatif au cerveau. Lobes cérébraux. Membranes céré-
brales, les méninges, qui enveloppent le cerveau. Fièvre
cérébrale, la méningite. || P. ext. Lettres cérébrales, lettres
particulières aux idiomes de l'Inde, dont le son, moitié
nasal, moitié palatal, semble venir du cerveau.
'CÉRÉBRO-SPINAL, ALE [sé-ré-brô-spi-nàl] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. cerebrum, cerveau, et spina,
épine dorsale, moelle épinière, § 284. || Néolog.]
Il Qui embrasse le cerveau et la moelle épinière. L'axe,
le système — .
CÉRÉMONIAL, "CÉRÉMONIALE [sé-ré-mo-nyàl, t
ve7's, -ni-àl] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ceremonialis, m. s. {Cf. cén
moniel.) acad. ne donne le mot que comme subst. || xiv*
Cerimonial, J. golein, dans godef. Suppl. \ xvi^ s. Loy d
remoniale, calv. Instit. chr. II, vu, 17. J
l.Adj. Relatif aux cérémonies (du culte). La loi cérj
moniale qui n'a jamais été faite pour nous, bOSS. Var. 12.
II. S. m. (Usité seulement au sing.) Ensemble de C(
rémonies servant à célébrer une solennité. Les ambasai
deurs furent introduits avec le — d'usage. Le — de la com
Le — de l'Église, et, p. ext. livre qui contient les règkl
du cérémonial de l'Église. Le — romain. Le — d'un nui
riage. P. plaisant. Fig. Je me purgeai hier pour m'acqoltU
du — de Vichy, sÉv. 548. P. ext. Dans les relations d
monde, formalités exagérées. Je ne connais aucun —
Dieu merci; je n'ai jamais imaginé qu'il y en eût dans l'amitkl
VOLT. Lett. 26 août 1740.
CÉRÉMONIE [sé-ré-mô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caeremonia, m. s. \\ xiiic s. Cer
monie, Rible, dans godef. Suppl.]
Il 1° Formes d'apparat qui accompagnent la célébl
tion d'une solennité. Les cérémonies du culte. Les céréi
nies païennes, catholiques. Les cérémonies du sacre d'un
Maître des cérémonies, celui qui, dans une solennité o1
cielle, est chargé de régler l'ordre des cérémonies.
ext. Au sing. Une — , l'ensemble des cérémonies d'un
fête, d'une solennité. La — du mariage, des funérailles. Se
prévôts y seraient Pour régler la — , la F. Fab. viii, 14. Ces
tume, manteau de — .
Il 2" Dans les relations sociales, dans la vie privée, j l
Formalités qui sentent l'apprêt. Faire de la — pour traite
qqn. Un dîner sans — . Une visite de — . Reconduire qqn en grand
— . I 2. Formes de politesse excessives. Rien ne me fâche tan
que ces cérémonies. Et, si l'on m'en croyait, elles seraient bi
nies, MOL. Éc. des f. m, 4. P. ext. Faire des cérémonies (
façons) pour accepter qqoh. Il Fig. (Technol.)Fairela— , dan;
la fabrication des glaces coulées, ne plus alimenter li
feu du four, et laisser le verre en fusion prendre assez ûi
consistance pour être coulé. {Cf. faire la braise.)
*CÉRÉMONIEL, ELLE [sé-ré-mù-nyèl ; en vers, -ni-èl
adj.
[ÉTYM. Dérivé de cérémonie, § 238. || xiv'' s. Cerimoniel
J. golein, dans godef. Suppl.]
Il Qui consiste en cérémonies. Jésus-Christ, ayant dissipi
par sa mort les ombres et les figures de la loi, nous a laissée
libres de la servitude des lois cérémonielles, BOSS. Var. 1
CÉRÉMONIEUX, lEUSE [sé-ré-mô-nyeu , -nye
en vers, -ni-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cérémonie, § 251. || xv^ s. Texte di
godef. Suppl.]
Il Qui fait des cérémonies, des façons. Une personne cér*ii
monieuse. P. ext. Avoir des manières cérémonieuses, im ton -^î
CERF [serf et, vieilli, sér; cf. cerf-volantj .y. m.
[ÉTYM. Du lat. cervum, m. s. g§ 378, 446 et 291.]
Il 1" Mammifère ruminant dont la tête est garnie dé
bois ramifiés, et qui forme une espèce du genre cerf.
Chasser, lancer, courir un — . Vieux — et de dix cors (ÈD'
douillers), la f. Fab. ix, 20, Disc, à M"'<^ de la Sablière.
Agile comme un — . Avoir des jambes de — .
Il 2" P. ext. Genre de mammifères ruminants, bisul-
ques, à cornes pleines, caduques et ramifiées, qui com-
prend le cerf proprement dit, le chevreuil, le daim, etc.
CERFEUIL [sèr-feuy'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. caerefôlium, m. s. devenu cerfueil, cerfeuil,
§§ 378, 332, 336, 320, 463 cl 290.]
Il Plante ombellifère, aromatique, dont les feuilles son
employées comme assaisonnement. | — bulbeux, variété
dont les racines bulbeuses servent d'aliment.
CERF-VOLANT [sèr-vô-lan]'5. m.
[ÉTYM. Composé avec cerf et volant, § 173. || 1389. Pour-
poins brodez a oerfs volans, dans gay, Gloss. arch. Admi-
acad. 1762.]
Il 1° Nom vulgaire du lucane, insecte ailé de grand
taille, à mandibules en forme de cornes dentelées, qu
rappellent les bois du cerf.
Il 2» Jouet d'enfant fait d'une charpente légère recou-
verte de papier tendu, qu'on fait enlever en courant
contre le vent et en la retenant parune ficelle.
CERISAIE [se-ri-zè] s. f.
CERISE
387
CÉRUMEN
KTYM. Dérivé de cerise, § 121. |] 1471. Cerysoie, dans GO-
p. SuppL]
jl Lieu planté de cerisiers.
CERISE [se-riz'] s. /'.
[ÉTYM. Uulat. pop. *cer$sia (dérivé de *ceresum, lat. class.
cerasum), m. s. devenu "cerieise, cerise, §§ 378, 305 et 291.]
il 1° Petit fruit d'un rouge plus ou moins vif, globu-
leux, charnu, à noyau lisse, que produit le cerisier. Rouge
comme une — . Sirop, confiture de cerises. Tarte aux cerises.
AdJ. invar. La couleur —, rouge vif un peu clair. Fer
:;hauffé au rouge — . Des rubans — .
' 2° P. ext. Fig. Petite excroissance rouge, charnue,
e présentent certaines plaies de la sole du cheval.
"CERISETTE [se-ri-zêf] s. /.
[ÉTYM. Dérivé de cerise, § 133. || xiv^ s. Texte dans go-
mi,f. SuppL]
Il Dialect. \\ 1° Cerise séchée.
Il 2° Sorte de petite prune rouge.
CERISIER [se-ri-zyé] s. m.
lÉTYM. Dérivé de cerise, § 115. || xii^ s. Un cerisier ot
fait planter, gaut. d'arras, Eracle, dans delb. Rec]
Il Arbre de la famille des Rosacées, qui donne le fruit
appelé cerise, et dont le bois est employé en ébénisterie.
'CÉRITE [sé-rït'j s. m. (qqns le font fém.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes cerithium, sans
doute transcription inexacte du grec xT,p'j-,ciov, buccin.
] 1757. Fabius Columna s'est servi du mot grec latinisé « ceri-
thium » pour désigner une espèce du genre des coquillages que
je vais décrire sous le nom commun de cerite, adanson, llist.
liai, du Sénégal, Coquillages, p. 152.]
Il Mollusque à coquillage univalve de forme cylindrique.
CERNE [sèrn'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. clrcinum (grec xîpxivoî, compas), m. s.
dérivé de circus, cercle, devenu cersne, §§ 308, 382, 291
et 290, cerne, § 370.]
!• Vieilli. Rond. lime faut leurs deux noms dans un — graver,
lACAN, Berger, i, 2. Traçons un —, st-amant, Pétarrade.
II. Marque circulaire formée autour de qqch.
j! 1° Cercle bleuâtre qui entoure les yeux battus par
la fatigue, la maladie.
Il 2" Cercle livide qui se forme autour d'une plaie en
mauvais état.
Il 3o Trace que laisse sur une étoffe le contour d'une
tache mal nettoyée.
Il 4» Cercle concentrique formé chaque année dans le
l)ois d'un arbre par une nouvelle couche d'aubier qui
devient ligneuse.
Il 5» Cercle de vapeurs qui apparaît qqf autour du dis-
que de la lune.
CERNEAU [sèr-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cerner, § 126. || 1507. Avelaines, cer-
neaulx, noisettes, N. delà chesn. Condamn.de Bancquet.]
Il Noix à moitié mûre dont on mange l'amande déta-
chée de son enveloppe et assaisonnée avec du verjus.
CERNER [scr-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cerne, § 154. || xiiicg. Par dedens garist
boches nées Et par dehors de lui cernées. Lapidaire, Saphir,
dans DEi.u. lice]
Il Entourer complètement. — une maison. Se voyant cernés
de tous côtés, ils se rendirent. | — les figures d'un vitrail, en
marquer le contour par un trait. || P. ext. — une tumeur,
faire une incision tout autour, pour la détacher. || — unar-
ïre. I 1. L'inciser circulairement. j 2. Creuser la terre tout
autour. Il — des noix, enlever la coque verte qui les entoure.
Semi-couteaux dont les petits enfants cernent les noix, rab. i,
27. Avoir les yeux cernés, entourés d'un cercle bleuâtre.
*CERNOIR [scr-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cerne, § 113. || 1391. Cernoer, dans du c.
cemea.]
Il Vieilli. Couteau à cerner les noix.
CERTAIN, AINE [sèr-tin, -tèn'] adj..
[ÉTY.M. Du lat. pop. *certanum, dérivé de certum, m. s.
1% 378, 299 et 291. || xiio-xiiie s. le chat, de coucy, Poés.
14, Michel.]
I. Qui est tenu pour vrai. Le fait est — . Il est — que. Don-
ner, tenir qqch pour — . Vieilli. Lac adv. Pour —, certaine-
ment. Or, vous savez, Iris, de certaine science, la f. Fab. ix,
20, Disc, à i\/'»'' de la Sablière. Et ne devrait-on pas à des
signes certains Reconnaître le cœur des perfides humains ? rac.
Phùd. IV, 2. I Substantivt. Quitter le — pour l'incertain. ||
P. e.xt. Qui est exactement déterminé. Il dilapida le revenu
— et incertain, rab. m, 2. La date de la prise de Troie n'est pas
certaine. Spécialt. Le —, en matière de change, monnaie
prise pour terme fixe de comparaison dans l'évaluation du
taux du change. Choisir toujours un but — à suivre, corn.
Imit. I, 19. Dn jour, un nombre — . P. ext. (certain précédant
le subst.). Qui est à déterminer, qui n'est pas déterminé. —
renard gascon, la f. Fab. m, 11. Un — rat, las des soins d'ici-
bas, ID. ibid. VII, 3. J'ai trouvé là dedans une certaine Claudine
qui, tout du premier coup, a compris ce que je voulais, mol.
G. Dand. i, 2. Un homme d'un — mérite. Avoir un — âge. De
certains mots allument le sang, STael, Révol. franc, ii, 19.
II. Qui tient qqch pour vrai. Je suis — du fait. Être —
de réussir. Nous sommes bien certains que nous n'avons pas
mal à la tète, pasc. Pens. v, 10. Ils demandaient fort peu,
certains que le secours Serait prêt dans quatre ou cinq jours,
la F. Fab. vir, 3.
CERTAINEMENT [sèr-ten'-man ; en vers, -tè-ne-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de certaine et ment, § 724. || xii« s.
Meis ben savum certeinement, Vie de St Gilles, 1181.]
Il D'une manière certaine. C'est ce qui nous rend inca-
pables de savoir — et d'ignorer, pasc. Pe7is. i, 1. || P. exL
Sans aucun doute. Viendra-t-il? Certainement.
CERTES [serf] adv.
[ÉTYM. Du lat. pop. *certas, employé pour certo, cer-
tainement, § 726. On trouve qqf certe, licence poétique
pour certes. || xi<' s. Nel ferez certes, Roland, 255. J
Il En vérité. — , pour un amant la fleurette est mignonne,
MOL. Mis. II, 1. — , dit-il, mon père était un pauvre sire, la f.
Fab. VIII, 9. Oui, — . Cela, certe, est fâcheux, mol. Tart. iv, 5.
CERTIFICAT [sèr-ti-fi-kà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. certificatum, m. s. || xvi" s.
CARLOIX, V, 1.]
Il Écrit par lequel qqn garantit qu'un fait est vrai. Dn —
de vie, pour toucher une rente, une pension. On — d'indi-
gence, pour obtenir des secours. Donner, délivrer un — . ( V.
attestation.)
CERTIFICATEUR [sèr-ti-fi-kà-te'ur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. certificator, m. s. || 1611.
COTGR.]
Il Celui qui certifie. Spécialt. — de caution, celui qui
certifiait par écrit qu'une caution était solvable. — de
criées, de saisies, celui qui était chargé de certifier la ré-
gularité des criées, des saisies. Notaire —, qui était chargé
de donner des certificats de vie aux rentiers.
CERTIFICATION [sèr-ti-fi-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. certiflcatio, m. s. \\ 1310.
Texte dans godef.]
Il Action de certifier par écrit. | 1. Vieilli. — de caution,
de criées, de saisies, constatant la solvabilité d'une cau-
tion, la régularité d'une criée, d'une saisie. | 2. — de si-
gnatures, acte constatant la validité des signatures des
parties, dans un acte, un transfert, etc.
CERTIFIER [sèr-ti-fyé; en vers, -fi-é] r. fr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. certificare, m. s. de cer-
tum, certain, et facere, faire. || xii^ s. Serm. de St Bern.
dans DELB. Rec]
Il Garantir comme vrai. Je vous affie et certifie, la f.
Janot et Catin. Des témoins ont certifié le fait. |i Spécialt.
Garantir par un acte. Le soussigné certifie que, etc. —
une caution, la garantir solvable. — les criées, les saisies,
en garantir la régularité.
CERTITUDE [sèr-ti-tud'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. certitude, m. s. || 1539. r. est.]
Il lo Caractère de ce qui est certain pour l'esprit. La
d'un fait. La — du témoignage, des faits extérieurs. | Vieilli.
Loc. adv. De —, d'une manière certaine. C'est moi qui suis
Sosie enfin, de —, mol. Amph. i, 2. jj P. ext. Caractère de
ce qui est assuré. Il n'y a point de — dans les choses humaines.
Il 2p État de l'esprit qui considère qqch comme cer-
tain. Nous n'avons aucune — de la vérité de ces principes,
PASC. Pens. VIII, 1. Entre la — de gagner et la — de perdre,
ID. ibid. y., 1. Il Absolt. (Philos.) État de l'esprit qui est
assuré de posséder la vérité. Je pensais que je devais aussi
savoir en quoi consiste cette — , Desc. Méth. 4. L'évidence
est le critérium de la — . La — métaphysique, morale.
CÉRUMEN [sé-ru-mcn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. cérumen, m. s. dérivé de
cera, cire. || 1751. encycl. Admis acad. 1762.]
CÉRUMINEUX
388
GESTE
Il (Ânat.) Matière onctueuse, jaunâtre, qui, sécrétée par
des follicules dans le conduit de l'oreille externe, en lu-
Lréfie la membrane et s'y amasse parfois en se durcissant.
CÉRUMINEtJX , EUSE [sé-ru-mi-ncii, -neliz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. ceruminosus, m. s. \\ 1751.
ENCYCL. Admis acad. 1762.]
Il Relatif au cérumen. Follicules —, qui sécrètent le cé-
rumen.
CÉRUSE [sé-rûz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cerussa, m. s. \\ xiv'' s. Ceruze,
Somme M" Gautier, fo 54, y°.]
Il Sous-carbonate de plomb, substance blanche, fria-
ble, qu'on emploie comme fard, comme couleur dans la
peinture en bâtiments, dont on fait l'émail de la porce-
laine, etc. Blanc de — . Et, mettant la — et le plâtre en usage,
Composa de ses mains les fleurs de son visage, boil. Ép. 9.
CERVAISON [sèr-vc-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cerf, § 106. || xiv'' s. Cervoison, Ména-
gier, ii, 156.]
Il (Vénerie.) Temps propre à chasser le cerf, saison
d'été, ovi le cerf est gras.
CERATEAU [sèr-vô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. cerebellum, diminutif de cerebrum,
cerveau, devenu cerevellu, §§ 484 et 468, cervel, cerveau,
§§ 336, 291 et 456.]
Il lo L'encéphale, masse nerveuse qui remplit la cavité
du crâne ; plus spécialement, la partie antérieure et su-
périeure de l'encéphale. On transport au — . P. ext. Le vin
monte au —, est capiteux. Quel est le cabaret honnête Où tu
t'es coiffé le — ? mol. Amph. ni, 2. || P. ext. Par la croyance
erronée d'une communication entre le cerveau et les
fosses nasales. Khume de —, inflammation catarrhale de
la muqueuse nasale.
Il 2" Fig. Famil. Cet organe considéré comme le siège
de l'intelligence. Avoir le — fêlé, blessé, malade, être un
peu fou. Ce galant homme a le — blessé, mol. Et. i, 4. On
— faible, une intelligence faible, étroite. Se creuser le —
(l'esprit), pour trouver qqch. Les ébulUtions de — de nos
marquis (leurs billevesées), mol. Crit. de l'Éc. des f. se. 5.
On — creux, un homme qui a l'esprit chimérique. On —
brûlé, un homme qui a des idées extrêmes.
CERVELAS [sèr-ve-ld] s. m.
[ÉTYM. Pour cervelat (encore dans Régnier, Êp. 3), par
confusion de suflixe {cf. cadenas et § 62), emprunté de
rital. cervellato, m. s. § 12. || xvic s. Cervelat, rab. iv, 41.
I 1653. Cervelas, oud. cervellacio.]
Il Saucisse courte fortement épicée. On — à l'ail. || Fig.
Anciennt. Instrument à vent et à anche, en forme de ba-
rillet, qui sonnait comme la contrebasse.
CERVELET [sèr-ve-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cerveau, g 133. || 1611. cotgr.]
Il Partie postérieure et inférieure de l'encéphale, qui
relie le cerveau à la moelle épinière.
CERVELLE [sèr-vèl] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cerebçlla, forme fém. de cerebellum.
(F. cerveau et § 545.) |j xi^ s. Et la cervele U chiet as piez
desuz, Roland, 1356.]
Il 1° La substance qui constitue le cerveau. Se faire sau-
ter la — (d'un coup de pistolet). Dans le même sens. Se
brûler la — . | Manger des cervelles frites, des morceaux de
cervelle de veau, de mouton, etc., qu'on a fait frire. || P.
ext. — de palmier, moelle qui sert d'aliment.
Il 2» Famil. Cette substance considérée comme le siège
de la pensée. One tête sans — . Belle tête, dit-il; mais de —
point, LA F. Fab. iv, 14. Un jour un vieux hibou se mit dans
la — D'épouser une hirondelle, regnard, Sérén. se. 18. Cela
lui trotte dans la — . L'amour lui a troublé la —, l'a rendu
fou. J'en alla — rompue, l'esprit fatigué. || P. plaisant. One
— de lièvre, une tête éventée. Corrigez-vous, dira quelque
sage —, la f. Fab. il, 14. G — indocUe! mol. F. sav.W, 6.
CERVICAL, ALE [sèr-vi-iiàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cervix, cervicis, cou, § 238. || xvi» s.
PARÉ, II, 15. Admis acad. 1762.]
Il Qui appartient à la partie postérieure du cou. Vertè-
bres cervicales. Ganglions cervicaux.
CERVIER [scr-vyé] adj.
[ÉTY.Ni. Emprunté du lat. cervarium, m. s.]
Il Qui attaque le cerf. (Ne s'emploie que dans les noms
composés chat — , loup — . [ V. ces mots.])
CERVOISE [sèr-vwàz'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cerevïsia, m. s. mot d'origine gauloise
§ 3, devenu cerveise, cervoise, §§ 378, 336, 309 et 291.]
Il Chez les anciens et au moyen âge, boisson analogu
à la bière. La — amère, la f. Quinquma, 2.
CES [se ; y s se lie]. V. ce 2.
CÉSAR [sé-zàr] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : J. César, premier empen
romain, dont le nom fut adopté par ses successe
Il xvi^ s. Les princes , roys , césars , marot , Colloq. d
r usine, 1.]
Il Empereur. Les mêmes prélats qui s'étaient donné la
berté de faire un César, volt. Mœurs, 52. La pourpre d
Césars. P. plaisant. Le premier César que la gent chienne
eu, LA F. Fab. viii, 24.
CÉSARIEN , "CÉSARIENNE [sé-zà-ryin , -ryèn
vers, -ri-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. caesar, enfant tiré du sein daj
mère par incision, de caedere, couper, § 244. \\ xvi<= s.
lanternent caesarien, paré, xviii, 42.]
Il (Médec.) Opération césarienne, qui consiste à extraiTi
l'enfant du sein de la mère en pratiquant une incision
parois de l'abdomen.
*CÉSARISME [sé-zà-rïsm ] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de César, § 265. || Néolog.]
Il Système politique qui consiste dans le gouvernemer
d'un empereur s'appuyant sur le peuple.
*CÉSIUM [sé-zyôm' ; en vers, -zi-ôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caesius, gris bleu, à cause
deux raies bleues que produit le césium dans le spe
solaire. || Néolog.]
Il (Chimie.) Métal alcalin, corps simple.
CESSANT, ANTE [sè-san, -sânt']. V. cesser.
CESSATION [sè-sà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cesser, § 247. || xiv^ s. Remission c
cessacion, oresme, dans meunier. Essai sur Oresme.]
Il Action de cesser qqch. La — des hostilités. — de par
ments d'un négociant. — de commerce. La — subite d'une doi
leur aiguë, J.-J. Rouss. Lett. 15 janv. 1769.
CESSE [ses'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de cesser, § 52. L'anc. franc, a a
le subst. verbal masc. ces, encore dans cotgr. 1611. || xii'
Ne prist cesse ne fin, Moi't d'Aymeri de Narbonne, 5'
Il Le fait de cesser. (Ne s'emploie que dans certai
locutions.) Point de —, point de relâche, la f. Fab. v,
Deux femmes comme vous sans — à mes côtés, ID. ibid. vil,
CESSER [sè-sé] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. cessare, m. s.]
Il Ne pas continuer.
Il 1° V. intr. Le bruit cesse, on se retire, la f. Fab. I
La pluie a cessé. Ma surprise est bientôt cessée, boss. H<
neur du monde, 1. | Au part. prés, avec accord. Exéci
un ordre toutes affaires cessantes. 1 Grand roi, cesse de v
ou je cesse d'écrire, BoiL. Ép. 8.
11 2° V. tr. Il cessa son discours. Cessez vos jeux. Et
Dieu d'Israël les fêtes sont cessées, rac. Esth. i, 1.
CESSIBLE [sês'-sibl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. cessibilis, tiré de cessus, p
de cedere, céder. || xvi" s. loysel, Instit. coutum. p. 4:
Il (Droit.) Qu'on peut céder.
CESSION [sè-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cessio, m. s. \\ xiiio s. S'il
fre a faire ciession. Coût. d'Artois, dans delb. Rec]
Il (Droit.) Action de céder (qqch) à un autre. Faire —
ses droits. Spécialt. — de biens, abandon qu'un débit
fait à ses créanciers de ce qu'il possède. Si dans la ré]
blique romaine les législateurs avaient établi la — des biei
MONTESQ. Espr. des lois, v, 15. On débiteur insolvable pi
vait sortir de prison en faisant — , BOIL. Sat. 1, note.
CESSIONNAIRE [sè-syô-nér; en vers, -si-o-...] s. 1l^\
et/.
[ÉTYM. Dérivé de cession, § 248. |1 1531. Coût, de Loi
dans iJELB. Rec]
Il Celui, celle à qui une cession est faite.
1. CESTE [sêsf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. caestus, m. s. || xvi= s. Cei
emplombez, rons. Hymnes, i, 3.]
Il (Antiq.) Courroie, parfois garnie de plomb, dont \é
athlètes s'entouraient les mains pour le pugilat.
2. CESTE [sêsf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cestus, grec xeïtôî, m. s.
CESTOÏDE
389
CHAFATJD
v!« S. Son ceste elle (Cylhcre) te baille, UON'S. Sonn. pour
Hélène, ii, 34.]
Il Vieilli. (Mythol.) Ceinture (de Vénus, de Junon).
*CESTOÏDE [sês'-tè-id'] adj.
■ ÉTYM. Composé avec le grec xsa-rôî (F. ceste 2) et
"îoî , forme , proprt , en forme de lanière, § 278. Qqns
isent cestode. || Néoloç/.]
li Vers cestoïdes, et, subsiantivt, masc. Les cestoïdes, vers
intestinaux aplatis en forme de lanière, dont l'espèce la
plus connue est le ténia.
♦CESTREAU [sês'-trô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cestron, grec y.saxoov, nom de la
'toine, § 126. || 1783. engygl. méth.]
j Arbrisseau de la famille des Solanées , originaire
Amérique.
CÉSURE [sé-zûr] s. f.
; KTYM. Emprunté du lat. caesura, m. s. proprt, coupure,
■ caedere, couper. || (Au sens d'élision.) xvi^ s. rons.
■.•tp.\
IJ (Prosodie.) Division rythmique d'un vers marquée
par une syllabe terminant un mot, sur laquelle doit s'ap-
puyer la voix; dans l'hexamètre grec ou latin, syllabe
longue qui, finissant un mot, commence un pied; dans
iiotre vers alexandrin, la sixième syllabe, qui partage le
vers en deux hémistiches égaux; dans notre vers de dix
pieds, la quatrième et, plus rarement, la cinquième syl-
labe.
CET. V. ce 2.
CÉTACÉ [sé-tà-sé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cete, grec xt.tti, nom donné aux
^'rands poissons, § 233. cotgr., furet., trév. et acad.
1762 écrivent cetacée. || 1611. cotgr. Admis acad. 1762.]
Il Grand mammifère marin qui a la forme d'un poisson
(baleine, cachalot, etc.).
CÉTÉRAC [sé-té-râk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. ceterac, bas grec xixapotÇ,
m. s. transcription de l'arabe chetrak, § 22. || xV s. Grant
Herbier, 126.]
Il Fougère à feuilles mucilagineuses employées comme
pectorales. (Syn. doradille.)
CÉTOINE [sé-twàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes cetonia, m. s.
J 1790. ENGYGL. MÉTH. Admis ACAD. 1878.]
Il Goléoptère à couleurs métalliques, comme la can-
Iharide.
CETTE. V. ce 2.
CEUX. V. celui.
•CÉVADILIiE [sé-và-diy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cebadilla, m. s. dérivé de
cebada, orge, § 13. encycl. emploie la forme cevadilla. |]
1792. Cevadille ou sibadiUe, engygl. méth. Médecine.]
Il (Pharm.) Graine pulvérisée d'une plante des Antilles
ou du Mexique, qui détruit la vermine. .
'CHABIN [chà-bin] s. m.
[ÉTYM. Probablement dérivé du radical de chèvre, d'a-
près la forme dialect. chabre (Limousin, Auvergne, etc.),
§ 100. COTGR. donne chabins comme désignant des mou-
tons du Berry dont la laine ressemble au poil de chèvre.]
Il Dialect. (Antilles franc.). Produit hybride du bouc et
de la brebis.
'CHABLAGE [chà-blàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de chabler, § 78. || 1680. righel.]
Il (Technol.) Halage d'un bateau à l'aide d'un câble.
P. ext. Pilotage du bateau qu'on chable aux endroits oti
il pourrait trouver des obstacles.
"CHABLE [chàbl']. V. câble.
"CHABLEAU OU *CHABLOT. V. câbleau.
1. "CHABLER [chà-blé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chable, § 154. || 1680. righel.]
I! (Marine.) || 1° Haler (un bateau), hisser (un fardeau)
au moyen d'un chable ou câble.
Il 2» Vieilli. Câbler, façonner en câble. (F. câbler.)
2. 'CHABLER [chà-blé] v. tr.
[ÉTYM. Autre forme de chapeler. (F. ce mot.)]
Il Dialect. Abattre, gauler (les noix).
"CHABLEUR [chà-bleur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chabler 1, § 112. || 1415. Texte dans
GODEF.]
Il Celui qui était chargé de surveiller le halage, pilotage
des bateaux sur certaines rivières.
CHABLIS [chà-bli] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chabler 2, § 123. [Cf. l'anc. franc,
chapleïs, coups qui se donnent dans une mêlée.) || xvi<= s.
Bols chablis, o. de serres, vu, 12.]
Il (Technol.) Arbre renversé par le vent ou tombé de
vétusté.
CHABOT [chà-bù] s. m.
^ [ÉTYM. Forme dialect. pour chevot, diminutif de chef,
tête, § 136. B. DE ST-p. emploie la forme cabot, Paul et
Virg. Il XHP s. Qui n'est pas graindre d'un cabot, g. de goincy,
dans du g. cabos.]
Il Poisson acanthoptérygien, à tête large et déprimée.
— de rivière, variété de chabot qu'on trouve dans les eaux
douces, petit poisson dit aussi cotte, goujon, meunier, tête-
d'âne, têtard. || P. ext. Poisson du genre able, dit aussi ohe-
vanne. |j Spëcialt. (Blason.) Chabot figuré en pal sur l'écu,
la trôte en haut.
"CHABOTTE [chà-bof] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue, le sens ne se prêtant guère
à un rapprochement avec le mot précédent. || 1789. en-
cycl. MÉTH.]
Il (Technol.) Billot de fonte fixé en terre ou dans un
massif, près de la forge, et sur lequel repose l'enclume.
CHABRAQUE. F. schabraque.
CHACAL [chà-kàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc tchakâl, persan chaghâl, m. s.
§§ 23 et 24. Il 1753. engygl.]
Il Carnassier d'Afrique et d'Orient, intermédiaire entre
le chien et le renard, qui chasse la nuit en troupe et dé-
vore le menu bétail, les cadavres. Une troupe de chacals.
CHACONNE [chà-kèn'] 5. /.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. chaoona, ?>i. s. mot d'ori-
gine basque, §§ 13 et 19. || 1690. Chacone, furet.]
Il 1° Danse, air de danse d'un rythme lent, qui servait
de finale aux ballets.
Il 2" P. ext. (xvn^-xvnio s.) Ruban qui attachait le col
de la chemise et dont les bouts pendaient négligemment.
(Mode introduite par le danseur Pécourt.)
CHACUN, UNE [chà-kun, -kun'] pron. distributif.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cascûnum, m. s. altération de *quis-
cunum (composé de quisque, chaque, et unum, un), due à
l'influence de *catûnum , m. s. ( composé de cata [ grec
xa-ri] et unum), qui a donné en anc. franc, chedun, cheun.
Cascûnum est devenu chascun, §§ 379 et 291, chacun, § 422.
Il xi° s. Chascuns portout une branche d'olive, Roland, 203.]
Il 1° Toute personne, toute chose faisant partie d'un
groupe qu'on désigne. — de nous. Elles (les nymphes) pré-
paraient les autres plaisirs chacune selon son office, la f.
Psyché, 1. Et que — de nous vive comme il l'entend, mol.
Éc. des m.i, 1. ils allaient de leur œuf manger — sa part,
LA P. Fab. IX, 20, Disc, à M""' de la Sablière. Ces livres
coûtent deux francs — . P. plaisant. Substantivt, fcm. A
voir — se joindre à sa chacune ici, J'ai des démangeaisons de
mariage aussi, MOL. Et. v, 11. || Vieilli. Adj. distributif.
Aussitôt que chacune sœur..., la f. Fab. ii, 20.
Il 2° Toute personne, sans distinction. — dit du bien de
son cœur, et personne n'ose en dire de son esprit, la roghef.
Max. 98. — à ce métier Peut perdre impunément de l'encre et
du papier, boil. Sat. 9. — se dit ami, la f. Fab. iv, 17. |
Loc. prov. — pour soi et Dieu pour tous. A — selon ses œuvres.
A — le sien (ce qui lui appartient), ce n'est pas trop. || Vieilli.
Un — . Et leur gloire est un flambeau qui éclaire aux yeux d'un
— la honte de vos actions, mol. D. Juan, iv, 4. Afin qu'un —
remarque plus aisément, m.\lebr. Rech. de la vérité, II, i, 1.
'CHACUNIÈRE [chà-ku-nyer] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chacun, § 115. || xvi« s. bon. des per.
dans delb. Rec]
Il P. plaisant. La demeure de chacun. Les filles (de la
reine) s'en vont chacune à sa —, SÉv. 357. Chacun y fit sa
— , SGARR. Virg. trav. 7.
'CHAFAUD [chà-fô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *catafalicum, composé hybride, fait
avec le grec xatà et le lat. fala, tour de bois élevée dans
un cirque pour certains spectateurs {cf. châlit), devenu
*catafalcum, § 290, *cadafalc, chaafalt, §§ 379, 402, 455 et 291,
chafaud, §§ 358 et 62. {Cf. catafalque et échafaud.) || xii^ s.
Forteresses et caafaus, ben. de ste-more, Troie, dans
GODEF.]
Il Anciennt. Échafaud. || Spécialt. (Technol.) Echafaud
sur lequel on fait sécher la morue.
CHAFAUDIER
*CHAFAUDIER [chà-fô-dyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chafaud, § 115. |1 1730. savary, Dict.
du comm. SuppL]
Il (Technol.) Ouvrier qui dresse et garnit les chafauds.
CHAFOUIN, OUINE [chà-fwin, -fwin'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de chafouin, nom dialect. du putois, de
la fouine, composé de chat et de fouin, forme masc. de
fouine (F. chat et fouine), §§ 175 et 39. || (Au sens de pu-
tois.) 1611. coTGR. I (Au sens fig.) xviic s. V. à l'article.]
Il Celui, celle qui a l'apparence grêle avec la mine sour-
noise et rusée. Adjectivt. Avec sa petite mine chafouine,
sÉv. 822.
1. CHAGRIN, INE [chà-grin, -grin'] adj.
[ÉTYM. Origine inconnue. [Cf. chagrin 2.) a. chart. em-
ploie le dérivé chagrineux, Lai de Paix. \\ xve s. Pauvreté
chagrine et dolente, viixoN, Gr. Testant.]
Il 1» Famil. Qui ressent avec amertume une peine.
Vous paraissez — . Pourquoi continuer à vivre pour être — de
tout, FÉN. Dial. des morts, 18.
Il 2° P. ext. Qui est porté à voir les choses avec amer-
tume. La vieillesse chagrine incessamment amasse, boil.
Art p.Z.
2. CHAGRIN [chà-grin] s. m.
[ÉTYM. Tiré de chagrin 1, § 38. Qqns y voient un fig. de
chagrin 3, opinion insoutenable en présence de la date
récente, en français, de ce dernier mot, qui a, au con-
traire, subi l'influence de chagrin 2. || 1530. Chagryn fait les
gens aager bien tost, palsgr. p. 418.]
Il 1° Peine qui est ressentie avec amertume. Avoir du
— . Ffiire, causer du — à qqn. Les chagrins qu'il me cause M'oc-
cuperont assez tout le temps qu'il repose, rac. Brit, i, 1.
Monsieur Trissotin M'inspire au fond de l'âme un dominant — ,
MOL. F. sav. I, 3. Noyer ses chagrins dans le vin.
Il 2° P. ext. Disposition à ressentir les choses avec
amertume. Dans vos brusques chagrins je ne puis vous com-
prendre, MOL. Mis. I, 1. J'affectai les chagrins d'une injuste
marâtre, rac. Phèd. i, 3.
3. CHAGRIN [chà-grin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc saghri, m. s. §23. L'altération
de saghri en chagrin paraît due à l'influence de chagrin 2.
Aux xviie et xviue s. on écrit souvent chagrain, sous l'in-
fluence de grain. Il 1648. Peaux de chagrin, mon CONYS, Voya-
ges, I, 369.]
Il Cuir d'âne, de mulet, etc., qu'on a travaillé pour le
rendre grenu. Un livre relié en — . De la peau de — . || P. ext.
Peau rugueuse de certains squales. {Cf. galuchat.)
CHAGRINANT, ANTE [chà-gri-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de chagriner 1, § 47.]
Il Qui cause du chagrin.
1. CHAGRINER [chà-gri-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chagrin 1, § 154. cotgr. et oud. écri-
vent chagrigner. || 1539. R. EST.]
Il Rendre chagrin. Cette nouvelle l'a chagriné. Ne vous
chagrinez pas ainsi. Son monsieur Trissotin me chagrine, m'as-
somme, mol. F. sav. I, 3.
2. CHAGRINER [chà-gri-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chagrin 3, § 154. || 1700. Le dehors est
blanchâtre et paraît comme chagriné, tournef. dans Me'm.
de l'Acad. des se. p. 33. acad. donne le participe en 1798,
le verbe en 18.35.]
Il Travailler le cuir de manière à le rendre grenu. Peau
de mouton chagrinée. || P. anal. Papier chagriné.
"CHAH. V. schah.
CHAI [chè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bordelais chai, m. s. qui vient
peut-être du lat. pop. *caveum, forme masc. de cavea. {Cf.
cage, cave.) En 1611 cotgr. enregistre chaiz, au plur.,
comme un terme employé à Bayonne. || Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Vaste cellier pour les vins, les eaux-de-vle.
"CHAIL, [chày'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. calculum, m. s. devenu 'calcium, § 290,
caclum, § .370, chail, §§ .379, 390 et 290. {Cf caiUou.)]
Il Dialect. (Ouest). Pierre, caillou. — aigre, silex. — de
moulin, pierre meulière.
•CHAILLE [chày'] s. f.
[ÉTYM. Forme fém. de chail {V. ce mot), § 37.]
Il 1° Dialect. (Est). Silex qu'on casse pour empierrer
les routes.
Il 2° (Géologie.) Rognon siliceux qu'on rencontre dans
certaines couches de terrain jurassique.
3
- 390 - CHAINETTE
•CHAÎNAGE [chè-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chaîner, § 78. || Ne'olog.]
Il (Technol.) || 1° Action de mesurer un terrain avec
la chaîne d'arpenteur.
Il 2» Système de barres de fer destiné à relier en-
semble des murs, des parties d'édifice.
CHAÎNE [chèn'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. catêna, m. s. devenu chadeine, chae
chaîne, §§ 379, 402, 310, 358 et 291. {Cf. cadène.)]
I. Lien fait d'une suite d'anneaux de métal, de maillo;
entrelacés. — de fer, d'argent, d'or, —plate, à maillons plats
— en S, à maillons en forme d'S. — catalane, dont chaquf
anneau en retient deux autres. — d'arpenteur, suite de pC'
tites tiges de fer reliées par des anneaux, formant une lon-
gueur de dix mètres et servant à mesurer des terrai;
Il Specialt. \\ 1° Pour arrêter, tenir, assujettir qqch.
chaînes qu'on tendait pour fermer les rues. — d'un port,
en barre l'entrée. — de touage, chaîne fixe qui, en s'en-
roulant autour d'un treuil, fait avancer le bateau loueur.
P. ext. et ahsolt. La —, le bateau remorqueur et le con-
voi qu'il remorque. — de cou, petite chaîne destinée l
porter une montre, une croix, un médaillon, une pi"
que, etc. Anciennt. Huissier à la — , huissier du conseil
roi portant à une chaîne d'or une médaille à l'effi;
royale. || P. anal. — de cheveux, faite de cheveux tresséi
Il Specialt. Réunion de fils parallèles tendus entre 1|
deux rouleaux du métier à tisser, qu'on sépare, po
laisser passer la trame, en fils pairs et impairs, et
sont renoués (en forme de chaîne) à leur extrémité po
qu'ils ne se mêlent pas ensemble.
Il 2° Pour l'etenir, pour assujettir qqn. Dn prisoni
chargé de chaînes. | Specialt. Chaîne qui attachait les fo;
çats deux à deux. Traîner la — . P. ext. La — , convoi
forçats que l'on conduisait au bagne attachés à une chaî:
commune. Mettre un chien à la — . || Fig. Ce qui asser
ou captive qqn. Tous voulaient à leur — attacher l'unive:
CORN. Cinna, i, 3. Les chaînes de l'amour. Traîner de m
en mers ma — et mes ennuis, rac. Andr. i, 1. Bénir sa
Être rivé à sa — . L'ambition, l'amour, l'avarice, la haine, Tiei
nent comme un forçat son esprit à la — , boil. Sat. 8.
II. P. anal. Longueur formée d'éléments semblable
qui se font suite, qui se succèdent sans interruption
Il 1" Suite de montagnes s'étendant sur une certaii
longueur. La — des Pyrénées.
Il 2» Suite de personnes qui se tiennent. Rangée
personnes qui se transmettent qqch de main en maiti'
I 1. Faire la —, pour passer les seaux d'eau (dans un
incendie), les briques, les pierres (dans la construction
d'un bâtiment). | 2. — des dames, — anglaise, figure d
contredanse où les danseurs et les danseuses se donnent
les mains pour traverser.
Il 3° P. ext. — de pierres, pilier de pierres de taill
destiné à soutenir un mur de moellons, de briques,
généralement formé de pierres inégales, les unes saî
lantes, les autres en retrait, pour offrir un point d'appu'
à la maçonnerie. — d'encoignure ou de liaison , chaîne de
pierres à l'encoignure d'un bâtiment, dont elle relie le
mur de face et le mur de pignon. || Fig. Série non in-
terrompue de faits et d'idées, etc. La — des causes et des
effets. La — des événements. Pour rompre la — d'une tra-
dition commencée avec l'Église, Boss. Déf. de la tradit. sur
la comm. ii, 4.3. Ces longues chaînes de raisons toutes simples
et faciles dont les géomètres ont coutume de se servir, i>EsC.
Mëth. 2. Tenir toujours fortement comme les deux bouts de la
— (des vérités), quoique on ne voie pas toujours le milieu par
où l'enchaînement se continue, BOSS. Lih7'e Arb. 4. || Spr-
cialt. Auplur. (Théol.) Suite de dissertations, de remar-
ques de divers auteurs sur telle ou telle partie de l'Écri-
ture, des Pères, etc.
•CHAÎNER [chè-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chaîne, § 154. || Néolog.]
Il (Technol.) Mesurer avec la chaîne d'arpenteur.
CHAÎNETŒR [chèn'-tyé; en vers, chè-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chaînette, § 115. || 1701. Chaisnetier,
FURET. Admis acad. 1835.]
Il Ouvrier qui fabrique de petites chaînes d'acier, d'or,
d'argent, etc.
CHAÎNETTE [chè-nef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chaîne, § 133. || xii«-xiii« s. Autor soa
col sa chaanete, Dolopathos, dans delb. Rec]
éte-
int [
I
CHAINEUR
— 391
CHALAND
1" Petite chaîne. — d'une bride, qui empêche les
niches du mors de s'écarter. — d'un harnais, qui, joi-
(iit l'extrémité du timon au collier, sert à faire recu-
(!• la voiture. || P. ext. Points de —, points de couture
lu points noués formant un lacs continu qui a l'appa-
■fiice d'une chaîne. Machine à — , machine à coudre qui
jioduit ce genre de points.
' 2" (Mathém.) Problème de la —, calcul de la courbe
ifïecterait une chaîne pesante à anneaux infiniment
Is, flexible, ine.xtensible, suspendue par ses extrémi-
:i deux points fixes, et abandonnée à l'action de lape-
leur. P. ext. La courbe décrite par la chaînette. (F.
uiiiculaire.) || P. anal. (Architect.) Voûte dont la courbe
-! celle de la chaînette.
'CHAÎNEUR [chè-neur] s. m.
l'rrYM. Dérivé de chaîner, § 112. || Nëolog.]
délai qui mesure le terrain avec la chaîne d'arpen-
GHAÎNIER [chè-nyé] et *CHAÎNISTE [chè-nïsf] s. m.
TYM. Dérivé de chaîne, §§ 115 et 265. || Néolog.]
Fabricant de chaînes de montre. {Cf. chaînetier.)
CHAÎNON [chè-non] s. m.
jÉTY.M. Dérivé de chaîne, § 104. || xvi^ s. Un certain nom-
Dre de syllabes... par lesquelles, comme par chaînons..., J. du
JCLLAY, Déf. et illustr. ii, 7.]
îj 1° Anneau ou réunion d'anneaux formant chaque
■lément d'une chaîne. | P. ext. Vieilli. Le derrière du
:ou, ce qui réunit la tète au tronc. (F. chignon.) | P. anal.
i.Maille d'un filet, il (le rat) détache un —, la f. Fab. viii, 22.
Il 2" P. anal. Petite chaîne de montagnes.
1. CHAIR [cher] s. f.
[ÉTYM. Du lat. carnem, m. s. devenu charn {cf. charnu),
:har {cf. charcutier), cher (par changement pop. de ar en
er), chak (orthogr. savante, ai pour e, afin de se rappro-
cher du lat.), §§ 379, 302, 502, 485 et 291.]
I. Les muscles du corps de l'homme, de l'animal (par
opposition aux os et à la peau). La balle a traversé les chairs.
Dne excroissance de — . Entre cuir et — , sous la peau. Spe-
cialt. (Tann.) Le côté de la — , et, absolt, La —, côté de
la peau opposé à celui oii est le poil. Fig. C'est lui que j'ai
vu en — et en os, en personne. Être bien en — , bien fourni
ide chair. C'est une masse de —, en parlant d'un animal,
jd'une personne très grosse.
; Il Spécialt. Il 1» Cette partie du corps des animaux con-
sidérée comme aliment. La — du bœuf, du poulet, du sau-
mon, est succulente. Spécialt. En parlant du faucon, quand
il donne bien sur sa proie. L'oiseau est à la — . Cela sent la
; — fraîche (vivante), CH. Perrault, Contes, Petit Poucet. —
jàsaucisses, chair de porc hachée menu qui entre dans les
saucisses et dans certains mets. Hacher menu comme — à
pâté, en menus morceaux comme pour faire un pâté. P.
'■ext. Fig. Famil. En parlant des soldats. De la — à canon.
I Vendeur de — humaine, marchand d'esclaves. P. hyperb.
Celui qui trafiquait du remplacement militaire.
Il 2" La chair des quadrupèdes et des oiseaux terres-
tres, considérée, dans l'Eglise catholique, comme aliment
gras (par opposition aux légumes, aux poissons et aux
oiseaux aquatiques, considérés comme aliments maigres).
Vendredi — ne mangeras. Ayant de cette façon A souper — et
poisson, LA V. Fab. iv, 11. Fig. Famil. Loc. prov. N'être
ai — ni poisson, sans caractère déterminé.
Il 3o P. anal. En parlant de la partie succulente de cer-
tains fruits. La — de l'ananas. Cette poire a la — fondante.
II. P. ext. Les chairs recouvertes de la peau, la partie
extérieure du corps humain. — de poule, aspect que prend
la peau dans diverses parties du corps, quand les bulbes
des poils deviennent saillants sous l'action du froid ou
de certaines émotions. Fig. Famil. Cela fait venir la — de
poule, cela fait frissonner. | En parlant d'un tableau,, d'une
statue. Les chairs sont bien rendues. Couleur de — , teinte
d'un rose pâle. Des bas, un maillot couleur de — .
III. Le corps (par opposition à l'esprit). La résurrection
de la — . Fils de cette sainte veuve plus selon l'esprit que se-
lon la —, BOSS. États d'orais. 9. Le mariage ne fait qu'une —
de l'homme et de la femme. C'est la — de sa — , un autre lui-
même. Il Spécialt. Le corps considéré comme siège de
la concupiscence. Les aiguillons de la — . L'œuvre de la — .
Vous considérerez, en regardant votre air, Que l'on n'est pas
aveugle, et qu'un homme est de — , mol. Tart. m, 3. L'es-
prit est prompt et la — est faible. || P. ext. \ 1. L'homme
selon la nature (par opposition à l'homme selon la grâce).
Honteux attachements de la — et du monde, corn. Pohj. iv,
2. I 2. La créature (par opposition à la nature divine). Le
Verbe s'est fait — . Toute — fut exterminée par le déluge.
2. *CHAIR [cher] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. chair, m. s. proprt, siège,
qui est l'anc. franc, chaire, § 8. || Néolog.]
Il (Technol.) Coussinet de fonte qui 'fixe le rail sur la
traverse.
•chaire [cher] s. f
[ÉTYM. Du lat. cathedra (grec xa0é6pa), m. s. devenu
chadiere, chaiere, chaire, §§ 379, 402, 358, 305, 414 et 291.
{Cf. chaise.)]
I. Vieilli. Siège. Ouverture qui est entre la — de l'inter-
prète et celle du greffier, st-sim. xi, 15. (F. chaise.) La — de
l'évêque, siège qu'il occupe dans le chœur. || Fig. La — de
Saint-Pierre, la — apostolique, le saint-siège, la papauté.
II. Spécialt. Siège élevé du haut duquel on adresse
un enseignement à des auditeurs.
Il 1» Dans une église, dans un temple. Le prédicateur
monte en — . Ce mandement a été lu en —. La — évangélique.
Les temples profanes sont détruits, les chaires de séduction
abattues, mass. Louis le Grand. \ P. ext. L'éloquence de la
— , l'éloquence sacrée.
Il 2° Dans un lieu d'enseignement. Le professeur monte
dans sa — , descend de sa — . || P. ext. Demander, obtenir une
—, une place de professeur. La — d'hébreu.
CHAISE [chez'] s. f.
[ÉTYM. Autre prononciation de chaire, § 488. || 1420.
Deux chaezes de bois à dos. Invent, de Vincennes, dans gay,
Gloss. arch. chaière.]
I. Siège à dossier moins large que le fauteuil, et sans
bras. Une — de bois. Une — rembourrée. Une — de paille,
de cannes, à siège de paille ou de cannes tressées. Une —
de salle à manger, de salon, de jardin. Dne — d'enfant, chaise
haute, à bras, pour les jeunes enfants. || Spécialt. \ 1.
Vieilli. Chaire du haut de laquelle on enseigne. (F.
chaire.) A l'exemple de ceux qui ont fondé des chaises de théo-
logie, de médecine, furet. Rom. bourg, i, 45. | 2. — curule,
chaise d'ivoire, qui servait de siège aux principaux ma-
gistrats romains. | 3. — marine, chaise suspendue de ma-
nière à rendre peu sensibles les mouvements du navire.
I Sangle formant un siège mobile pour les gabiers, les
voiliers, quand ils exécutent quelque travail sur un mât,
une vergue, une voile, etc. | 4. — longue, canapé garni
d'un dossier à une de ses extrémités. — percée, siège percé
d'une ouverture ronde au-dessous de laquelle est un
vase, pour les besoins naturels.
II. P. anal. — à porteurs, et, absolt, —, siège fermé et
couvert oii l'on se faisait porter à bras par deux hommes.
Le valeureux comte de Fontanes, qu'on voyait porté dans sa — ,
BOSS. Condé. La — est un retranchement merveilleux contre
les insultes de la boue et du mauvais temps, mol. Préc. rid.
se. 9. Il P. ext. — roulante, et, absolt, —, voiture de
voyage dite aujourd'hui — de poste. Vous avez, la belle, une
— roulante, mol. Amph. prol.
III. P. anal. (Technol.) Ce qui sert de base. | 1. As-
semblage de forts madriers soutenant la charpente ou
cage d'un clocher, d'un moulin. | 2. Bâti de bois servant
à exhausser une chèvre, une grue. \3. Support d'une
meule de rémouleur, etc.
•CHAISIER, 1ÈRE [chè-zyé, -zyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de chaise, § 115. || Néolog.]
Il 1° Celui, celle qui fabrique des chaises.
Il 2o Celui, celle qui loue les chaises dans une église.
•CHAKO. F. schako.
1. CHALAND [chà-lan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas grec xs^âvSiov, m. s. d'ori-
gine incertaine, § 5. || xi^ s. Il n'i ad barge ne drodmond ne
caland, Roland, 2467.]
Il Grand bateau plat, servant au transport des mar-
chandises sur les cours d'eau. | Allège à fond plat, à faible
tirant d'eau, qui sert dans les ports au chargement, au
déchargement des navires.
2. CHALAND, ANDE [chà-lan, -lând'] s. m. et f.
[ÉTYM. Subst. particip. de chaloir, § 47. Sur d pour t
dans ce mot et ses dérivés, cf. marchand et § 62. || xii" s.
A ton pople deis estre e chiefs e lur chalant, garn. de pont-
STE-MAX. St Thomas, 1233.]
Il Celui, celle qui va de préférence chez tel ou tel mar-
CHALANDISE
392 —
CHALUT
chand. Avoir beaucoup de chalands. Attirer, éloigner les cha-
lands. {Cf. client, pratique.) || Fig. Famil. Prétendant. Sa-
vez-vous bien qu'elle est assez sotte ? cela n'attire point les
chalands, sÉv. 574.
CHALANDISE [chà-lan-dîz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chaland, § 124. || xiv« s. Calandise, froiss.
dans GODEF. Suppl.]
Ij Vieilli. Affluence de chalands. L'enseigne fait la — .
LA F. Fab. VII, 15. Fig. Pour avoir plus de — , elle avait
certains jours de la semaine destinés à recevoir dans son alcôve,
FURET. Rom. hourcj. i, 155.
CHALASTIQUÉ [kà-lâs'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chalasticus, grec /aT^acjxtxôï,
m. s. de 5(d)vaffK, relâchement. {Cf. caler.) 1| 1598. l. jou-
BERT, dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Qui relâche, détend les parties enflammées.
'CHALAZE [kà-làz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec yd'ka^ci., proprt, grêlon, par
ext. point dur d'un corps, jj 1792. engycl. méth.]
Il (Hist. nat.) || 1° Hile interne de l'ovule végétal.
Il 2" Point germinatif de l'œuf d'oiseau. | P. ext. Li-
gament qui maintient le jaune suspendu.
•CHALCITE [kal-sïf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chalcitis, grec ■/jx'K-aX'zii;, m. s.
de xaXxoç, cuivre. || xvi'' s. Calchite, Sat. Ménipp. dans
DELB. Rec]
Il Vieilli. Minerai, sulfate de cuivre.
CHALCOGRAPHE [kal-kô-graf ] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec y<xk%6^, cuivre, et ypi-
cîEiv, écrire, § 278. || 1752. trév. Admis acad. 1762.]
Il Graveur sur cuivre, sur métaux. {Peu usité.)
CHALCOGRAPHIE [kal-kô-grà-fi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chalcographe, §68. || Admis acad. 1798.]
Il 1° Vieilli. Gravure sur cuivre, sur métaux. {Peu
usité.)
Il 2p P. ext. Dépôt oh. certains musées conservent des
collections de planches gravées. La — du Louvre.
CHÂLE [châl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. shavsrl, m. s. mot d'origine
persane, §§ 8 et 24. Souvent écrit schall au commence-
ment du xix« s. Il Néolog. Admis acad. 1835.]
Il 1° Longue pièce d'étoffe que les Orientaux portent
en turban, en ceinture, drapent sur leurs épaules, etc.
Il 2° Grande pièce d'étoffe de laine, de soie, etc., for-
mant un carré ou un carré long, que les femmes drapent
sur leurs épaules. Un — de dentelle, de crêpe de Chine, de
cachemire.
"CHALEMIE [châl-mi; en vers, chà-le-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du radical de chalemel, anc. forme de
chalumeau {V. ce mot), § 119. jj xw^ s. Dial. franç.-flam.
dans GODEF.]
Il Vieilli. Flûte champêtre. Excite au los ma haute — ,
ST-AMANT, Éjnt. à Melay.
CHALET [chà-lè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du patois de la Suisse romande,
§ 17. Il 1723. SAVARY, Dict. du comm. Admis acad. 1835.]
Il 1° Cabane de bois que les paysans suisses construi-
sent dans les montagnes et dont une partie est réservée
pour fabriquer le beurre et le fromage.
Il 2° Maisonnette pittoresque, rappelant les chalets
suisses, qui sert d'habitation de plaisance, de pavillon
dans les parcs, etc. || Spécialt. — de nécessité, contenant
des cabinets d'aisances publics.
CHALEUR [chà-leur] s. f.
[ÉTYM. Du lat. caiorem, m. s. §§ 379, 325 et 291. Sur
le changement de genre (le lat. est masc), V. § 554.]
I. Aupropjre. \\ 1° Température élevée d'un corps. Le
soleil envoie sa — à la terre. La — de l'atmosphère. P. ext.
Les chaleurs de l'été. La saison des grandes chaleurs. Les cha-
leurs caniculaires. La — des jours et la fraîcheur des nuits,
RAC. Ath. I, 4. I La — du feu, d'un fer rouge, de l'eau bouil-
lante. I La — animale, qui se développe dans l'organisme
des êtres vivants. Vous ne manquez que de —, Le long âge en
vous l'a détruite, i^ F. Fab. viii, 3. Il tombe sur son lit sans
— et sans vie, rac. Brit. v, 5. || Spccialt. (Dans le lan-
gage scientifique.) Cause physique de certaines modifi-
cations moléculaires des corps, changement de volume
(dilatation), changement d'état (liquéfaction, vaporisa-
tion). — rayonnante, qu'un corps émet dans toutes les di-
rections. — latente, qu'un corps absorbe pour passer de
l'état solide à l'état liquide, ou de l'état liquide à l'état
vapeur, et qui lui est nécessaire pour s'y maintenir.
corps bon conducteur de la — .
Il 2» Sensation de chaleur qui accompagne certai
états de malaise physique. Chaleurs de tête, d'entrailles. I
chsJeurs l'empêchaient de pouvoir sommeiller, mol. Tart
4. P. ext. En parlant d'un homme qui s'emporte. Ce s(
chaleurs de sang, Dont parfois on n'est pas le maître,
A7n. me'd. m, 1.
Il 3» P. ext. Ardeur des sens. Certes, je ne sais pas
— vous monte ! MOL. Tart. m, 2. Spe'cialt. En parlant
femelle des animaux. Être en — , désirer l'approche du
II. Fig. Animation, passion avec laquelle on faitqi
Dans la — d'un premier mouvement, corn. Cid, il, 6
deux armées. D'une égale — au combat animées, ID. H(
3. Votre — pour lui tombe en vous séparant, mol. Mis.
Plaider avec — la cause de qqn. P. ext. La — du style
'CHALEUREUSEMENT [chà-lëu-reuz'-man ; en ve
-reîi-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé avec chaleureuse et ment, § 724. || 13(
Mellee qui estoit meue chaloureusement, dan s du g. aventu
rius.]
Il D'une manière chaleureuse. {Cf. chaudement.)
CHALEUREUX, EUSE [chà-léu-reii, -reuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chaleur, § 116. Anc. franc, chaleur»
encore dans acad. 1694. || 1398. Paroles chaleureuses, da
DU c. calidameya.]
Il Qui montre, qui manifeste de la chaleur. (Ne se
guère qu'au fig.) Dne éloquence chaleureuse. Parler d'un t
— . {Cf. chaud.)
CHÂLIT [chd-li] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *catal?ctum, devenu chadalit, chaa
châUt, §§ 379, 402, 358, 315 et 291. Catalectum est un co
posé hybride du grec xaxà et du lat. lectum, lit. {Cf. c)
faud.) Il xiF s. Li liz saint Thomas esteit apareilliez Desus
chaelit, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 3842.]
Il Vieilli. Bois de lit.
CHALOIR [chà-lwàr] v. intr. impers.
[ÉTYM. Du lat. calçre, avoir de la chaleur, devenu cali
chaleir, chaloir, §§ 379, 309 et 291. || xi« s. El li enortet,
lei nonque chielt, Qued elle fuiet lo nom christiien, Ste Eult
Il Vieilli. Avoir de l'intérêt pour qqn. (Ne s'em
qu'impersonnellement dans des phrases négatives o
terrogatives.) il ne m'en chaut, je ne m'en soucie gu|
J'en suis d'avis ! non pourtant qu'il m'en ch£dlle, la f. Co\
Gageure. Que nous en chaut-il? pasg. Prov. 9.
CHALON [chà-lon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. chalut.) || 1611. co
Admis AC.\D. 1762.]
Il (Technol.) Grand filet de rivière qu'on traîne ei
deux bateaux.
CHALOUPE [chà-loup'] 5. f. -i
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. chalupa, m. s. altér;
du holland. sloep, §§ 10 et 13. || 1611. cotgr.]
Il Embarcation à voile et à rame plus grande qu
canots, dont on se sert dans les ports, dans les radei
que les grands navires embarquent pour le service du
timent. — canonnière, portant une ou plusieurs pièce
canon.
CHALUMEAU [chà-lu-mô] S. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *calamçlium, diminutif de ci
roseau, devenu chalemel, chalumel, chalumeau, §§ 379,
313 et 291. Il xiio s. Flahutieles et calimiaus, Ignaure. \ x
D'un petit chalumeau, marot, Bucoliques de Virgile, 1
Il 1° Tuyau de roseau, de paille. Aspirer un liquide,
fier des bulles de savon avec un — de paille. i| P. ext. \ 1.
seau percé de trous, flûte champêtre. Chanter, danseï
son du — . I Chacun des tuyaux qui s'adaptent au corp:
la musette. | P. anal. Registre grave de la clarin
I 2. Roseau, petite branche qu'on enduit de glu pour pi
dre les petits oiseaux.
Il 2" Tube de métal, de verre, dont on se sert
diriger, en l'avivant par un courant d'air, etc., la fla;
d'une lampe sur un objet qu'on veut soumettre à
forte chaleur.
CHALUT [chà-lu] s. m.
[ÉTYM. Sans doute même radical que chalon. {V.
mot.) Il 1753. engycl. Admis acad. 1878.] ''1
Il (Technol.) Filet attaché à l'arrière d'un bateau, poij
pêcher à la traîne.
CIIALYBË - 393 -
CHALYBÉ, ÉE [kii-li-bé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. chalybs, acier, fer, § 118. || 1753.
;NCYCL. Admis acad. 1762 avec l'orlhogr. chalibé.]
Il (Pliarm.) Qui conlienldu fer. Vinaigre —, acétate de fer.
CHAMADE [clià-màd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. chiamada, chiamata, m. s. de
hiamar, appeler, qui vient du lat. clamare, m. s. § 12. ||
s. Les chiamades et salves, garloix, i, 36.]
Vieilli. Batterie de tambour, sonnerie de trompette
jour avertir l'ennemi qu'on veut parlementer ou capi-
uler. Battre, sonner la — . P. ext. Battre la — , capituler.
Vonzième de tranchée ouverte, la — fut battue, ST-SIM. I, 6.
Fig. Famil. S'avouer vaincu. La seiiora Mencia battit la — ,
,ES. Gil Blas, vin, 10.
CHAMAILLER [chà-mà-yé] v. intr. et -pron.
[ÉTYM. Peut-être du lat. pop. *clamaculare (mot liypo-
hélique, diminutif de clamare, crier), devenu par dissimi-
ition *camaculare {cf. cheville et § 360), d'ofi *camaclare,
;il chamaillier, chamailler, §§ 379, 390, 297, 291 et 634.
i9. H. EST.]
Famil. || I. Vieilli. V. m fr. Batailler avec qqn. Obligé
îj — comme eux, st-amant, Ëpit. au duc d'Orléans. Moi,
— , bon Dieu! suis-je un Roland? MOL. Dép. am. v, 1.
II. V. pron. Il 1" Se battre avec qqn. Nous irons bien
irmés, et si qqn nous gronde. Nous nous chamaillerons, mol.
''7*. am. V, 1. Que les vautours plus ne se chamaillèrent, la
. Fab. VII, 8.
j 2° Se quereller bruyamment. Se — avec qqn. Ils se
;ont chamaillés ensemble.
CHAMAILLIS [chà-mà-yi] s. m.
I [ÉTYM. Dérivé de chamailler, § 123. || 1540. Et commença
entre eux deux un chamaillis si cruel... , H. DES ESSARTri,
\Amadis, 2.]
Il Famil. Vieilli. Bruit produit par des gens qui se bat-
tent. — d'épées, GHERARDi, Th. ilal. m, 459. || F. ext. \ 1.
iMêlée, engagement. Un ardent — , brébeuf, Pharsale, 7.
2. Querelle bruyante. — entre les cochers, st-sim. vu, 68.
! CHAMARRER [chà-mà-ré] v. tr.
j [ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, chamarre, sorte de vcte-
iment orné de passementerie [cf. simarre), § 154. 1| 1589.
Damas blanc chamarré de passement d'or, dans godef. chos-
sette.]
Il Garnir d'ornements voyants, disparates. Un habit cha-
marré de rubans, de galons. Fig. Dn style chamarré. || F. ext.
Vieilli. AITubler de ridicule. Il me conta la retraite du roi,
et... la chamarra bien, ST-SiM. i, 83.
CHAMARRURE [cbà-mà-rûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chamarrer, § 111. || 1611. Chamarreure,
COTGR.]
Il Assemblage d'ornements voyants, disparates. Force
brillants sur sa robe éclataient, La — avec la broderie, la f.
Contes, Courtisane amoureuse. Fig. La — du style. La
grandeur et le fonds de religion n'empêchent point encore ces
petites chamarrures (plaisanteries qui égaient une lettre à
un cardinal), sév. 425. || P. ext. Vieilli. Ridicule dont on
affuble qqn. Là-dessus toutes les chamarrures les plus indé-
centes, ST-SlM. VI, 196.
CHAMBELLAN [chan-bè-lan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du german. chamarlinc, m. s. devenu
chambrelenc, chamberlenc, chambellenc, chambellanc, §§ 6, 498
et 499, et, par substitution de suffixe, chambellan, § 62.
[Cf. camerlingue et chambrelan.) || xii"^ s. Li chamberlencs s'est
endormi, Vie de St Gilles, 2752.]
Il Officier préposé au service de la chambre d'un roi,
d'un prince, qui portait une clef pour insigne. Grand —,
premier officier de la chambre.
CHAMBOURIN [chan-bou-rin] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. 1| 1723. savary, T>ict. du
comm. Admis acad. 1762.]
Il Sable blanc qui sert à faire le faux cristal.
CHAMBRANLE [chan-brânl] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1313. Pour tailler les tour-
nanz et les chambrandes des ars, dans Gay, Gloss. arch. \
1673. Chambransle, cl. Perrault, Vitruve, iv, 6.]
Il (Technol.) Moulure qui fait le tour de la baie d'une
porte, d'une fenêtre, en suivant les jambages et le linteau.
CHAMBRE [chânbr'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. caméra, proprl, voûte, pièce voûtée,
§§379,290, 484 et 291.]
I« Pièce d'une habitation. — à feu, à cheminée. — noire.
pitaine, des passagers. — de chauffe. (F. chauffe.)
Reposée d'un cerf, endroit du bois où il se re
CHAMBREE
sans fenêtre. — garnie, meublée. || P. ext. Vieilli. La se-
conde, la troisième — d'une maison, le second, le troisième
étage. Ils sont toujours logés à la troisième — , Vêtus au mois
de juin comme au mois de décembre, la f. Fah. vin, 19. || Ou-
vrier en —, qui travaille chez lui, et non dans une bouti-
que, un atelier. [Cf. chambrelan.) Musique de — (par op-
position à la musique d'église, de théâtre), musique faite
pour être exécutée dans un salon, dans une réunion par-
ticulière; spmaZf, sonates, duos, trios, quatuors, etc. Une
— à coucher. Pot de —, vase de nuit. Garder la —, parce
qu'on est malade. Robe de —, sorte de robe, de redingote
flottante que portent les hommes, les femmes en négligé,
pour se mettre à l'aise, quand ils ne doivent pas sortir.
Femme de — , valet de — , servante, serviteur attachés au
service personnel de qqn. | Spccialt. La — du roi. GentUs-
hommes, officiers, huissiers de la — . La musique de la — , réu-
nion de musiciens attachés à la maison du roi. La bande
des violons de la — . || P. anal. Sur un navire. La — du ca-
P. ext.
■epose pen-
dant le jour.
II. Spécialt. Salle où l'on se réunit pour délibérer. La —
du conseil, où les juges se retirent après les débats, pour
délibérer entre eux. || P. ext. Ceux qui se réunissent pour
délibérer. | 1. Dans l'ordre judiciaire, tribunal spécial
ou section d'une cour, d'un tribunal correctionnel, spé-
cialement chargée de juger certaines affaires. La grand — ,
la — des requêtes du parlement. — de justice, tribunal ex-
traordinaire pour rechercher les malversations. — ar-
dente, tribunal extraordinaire pour juger les hérétiques
et, plus tard, les empoisonneurs. (V. ardent.) — étoilée, en
Angleterre, haute cour de justice où l'on jugeait des dé-
lits, des crimes hors du droit commun. | De nos jours.
— des mises en accusation. — correctionnelle. Première,
deuxième, etc., — , chacune des sections d'un tribunal,
d'une cour, à laquelle certaines affaires sont spécialement
attribuées. Président de — . Juger une affaire toutes chambres
réunies, j 2. Dans certaines corporations. — des notaires,
des avoués, — de commerce, — syndicale, etc., réunion des
notaires, des avoués, des notables commerçants, des syn-
dics, etc., où sont débattus en commun les intérêts de
la corporation. | Fig. Association, coterie. Diverses cham-
bres de forts, de beaux, de bons esprits, de pieux, dont chacun
règne chez soi, non ailleurs, pasc. Pens. vi, 37. | 3. Dans
les gouvernements représentatifs, chacune des deux as-
semblées qui se partagent la puissance législative avec
le chef du pouvoir exécutif. — haute, basse, en Angle-
terre , chambre des lords , des communes ; en France
(sous la Restauration et la monarchie de Juillet), cham-
bre des pairs, des députés. Absolt. Siéger à la — . Les séan-
ces de la — .
III. P. anal. (Technol.) Nom donné à diverses cavités
rappelant plus ou moins la forme d'une chambre. —
noire, chambre, boîte percée d'une ouverture où est en-
châssée une lentille convergente, que les rayons lumineux
émanés des objets extérieurs traversent de manière à for-
mer au fond une image réduite de ces objets. || Spécialt.
Cavité propre à loger qqch. Chambres de l'œil, espaces pla-
cés l'un en avant, l'autre en arrière du cristallin, et conte-
nant : le premier, l'humeur aqueuse; le second, le corps
vitré. — de mine, cavité où se met la charge. — d'un obu-
sier, d'un mortier, cavité ménagée au fond de l'âme de la
pièce, pour loger la charge. — de vapeur, espace entre la
surface du liquide et la paroi supérieure de la chaudière,
occupé par la vapeur à mesure qu'elle se forme. — d'une
écluse, le sas, partie de l'écluse comprise entre la porte
d'amont et la porte d'aval. — d'un peigne de tisserand, es-
pace qui se trouve entre les deux lames du peigne, où
passe une partie des fils de la chaîne. || P. ext. \ 1. Vide
dans le canon d'une arme à feu dont la matière n'a pas
été bien coulée. | Creux que le passage du boulet forme
dans une bouche à feu et qui finit par la mettre hors de
service. | 2. Vide qu'on pratique en retirant la bourre,
dans une selle, un bât ou un collier, à l'endroit où il
blesse le cheval. | 3. — d'emprunt, tranchée qu'on prati-
que dans certains terrassements pour se procurer des
terres de remblai.
CHAMBRÉE [chan-bré] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chambre, § 119. [Cf. camarade.) || 1539.
R. EST.]
CHAMBRELAN
— 394
CHAMP
I. Il 1° Le nombre d'ouvriers, de soldais qui couchent
dans une môme chambre. Compagnon de — .
Il 2» Famil. La quantité de spectateurs que tient une
salle de théâtre, de concert, n y avait une belle — .
II. (Technol.) Dans les ardoisières, cavité pratiquée à
diverses profondeurs pour l'extraction de l'ardoise.
CHAMBRELAN [chan-bre-lan] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chambre, sous l'influence de chambel-
lan (F. ce mot), § 142. || 1690. furet.]
Il 1" Ouvrier qui travaille en chambre.
Il 2» P. ext. Vieilli. Locataire qui occupe une petite
chambre dans une maison.
CHAMBRER [chan-bré] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de chambre, § 154. || (Au sens technique.)
1680. RICHEL.]
I. V. intr. Il 1° Loger dans la même chambre. Ils cham-
brèrent ensemble et n'eurent qu'un lit et qu'une table, les. Gil
Blas, IX, 8.
Il 2° P. anal. (Vénerie.) En parlant du cerf, se reposer,
pendant le jour, dans une partie retirée du bois.
II. V. tr. Mettre en chambre. — qqn, l'enfermer dans
une chambre, ou l'y tenir enfermé par contrainte, par
séduction.
III. V. tr. (Technol.) Creuser en formant une cavité ou
chambre. — une selle, un collier, y pratiquer un creux à l'en-
droit où il blesse le cheval. Coquille chambrée, qui présente
plusieurs cavités séparées par des cloisons. Pièce cham-
brée, bouche à feu où le passage du boulet a formé des
creux qui la mettent hors de service. Cette pièce se chambre.
CHAMBRETTE [chan-brêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chambre, § 133. || xiie s. Dedenz une
chambrette ou faiseit son labur, GARN. DE pont-ste-max.
St Thomas, 3824.]
Il Famil. Petite chambre.
CHAMBRIER, 1ÈRE [chan-bri-yé, -bri-yèr; anciennt,
-bryé, -bryèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de chambre, § 115. || xii" s. Si cum sa vuarde
et sa chambrière, Serm. de St Dern. p. 172.]
I. S. m. Officier qui avait l'intendance de la chambre
du roi.
II. S. f. Il 1° Fille de chambre. Certaine nièce assez pro-
pette Et sa — Pâquette, la f. Fab. vu, 11.
Il 2° Nom donné à divers objets dont on s'aide. {Cf.
servante.) | 1. Bâton fixé par un anneau, sous une char-
rette, de manière à lui servir d'appui lorsque les bran-
cards ne sont plus soutenus par l'attelage. | 2. Chevalet
sur lequel les charrons appuient une voiture à laquelle
ils travaillent. | 3. Cercle de fer fixé à la crémaillère d'une
cheminée, pour soutenir la poêle. | 4. Cordage pour ser-
rer les voiles d'élai et la voile d'artimon, pour soutenir
les amures des basses voiles, etc. | 5. Cordon, ruban qui
soutient la quenouille de la fileuse. | 6. Long fouet dont
se sert le maître de manège pour exciter les chevaux. |
7. Outil de forgeron pour arranger le charbon, manier
le fer dans la forge.
"CHAMBRILLON [chan-bri-yon] 5. /.
[ÉTYM. Dérivé de chambre, § lOl. || 1564. J. Thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Servante de bas étage. Souffriras-tu... qu'étant en sa com-
pagnie, l'on me prenne pour sa — ? sorel, Francion, p. 60.
*CHAME [kàm'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chama, grec yj\^r;, m. s. On
trouve aussi l'orthogr. came. || xvi« s. Chame, du pinet,
dans DELB. Rec. Admis acad. 1762 (chame ou came) ; suppr.
en 1878.]
Il (Hist. nat.) Mollusque acéphale à coquille bivalve.
CHAMEAU [chà-mo] s. m.
[ÉTYM. Du lat. camçlum, m. s. devenu chameU, §§ 379,
309 et 291, puis, par substitution de suffixe (F. § 62), cha-
rnel, chameau, § 313. || xi" s. Set cenz camelz, Roland, 31.
Set cenï cameilz, i/jid. 129.]
Il 1" Quadrupède ruminant, haut sur jambes, ayant
une ou deux bosses sur le dos, que les Arabes, les Orien-
taux, emploient comme bête de somme. Brunehaut fut mise
sur un —, et on la promena dans toute l'armée, montesq.
Espr. des lois, xxxi, 1.
Il 2" Fi(/. Grande caisse vide qu'on place sous les flancs
d'un vaisseau pour le soulever dans un passage où il n'a
pas assez d'eau.
CHAMELIER [chà-me-lvé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chameau, § 115. || 1512. Camellier, th:
NAUD, Voy. d'outre-mer, dans delb. Rec. Admis aca
1762.]
Il Conducteur de chameaux. Lorsque les caravanes Av.
leurs chameliers passaient sous les platanes, Musset, RolL
[ÉTYM. Fém. de chameau, § 37. {Cf. camelle.) Le mot i
parait pas être en usage au xvii« ni au xviii" s. || xiic
Du lait de la camoille, Fierabras, 3782. Admis acad. 1876
Il Femelle du chameau.
CHAMOIS [chà-mwd] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. gamuz (aller i
mod. gemse, m. s.), latinisé en 'camûtium, peut-être so
l'influence irraisonnée de camelum, chameau, §§ 6, 498
499. Il 1387. Sacs et habis de chamois, dans gay, Gloss. arcL
Il Quadrupède ruminant, du genre antilope, à corni
creuses et lisses, qu'on trouve dans les hautes montagni
des Alpes. Cuir de —, et, ellipt, — , cuir dont on fait d'
gants, des culottes, etc., après l'avoir préparé et pas?'
l'huile, en lui laissant sa couleur naturelle (jaune clai
Peau de —, pour frotter les meubles, l'argenterie. Gan
de — , en cuir de chamois. Fig. Dn mari souple comme \
— , gherardi. Th. ital. m, 86. P. ext. Des gants de coule
— , et, ellipt. Des gants — .
CHAMOISER [chà-mwà-zé] v. Ir.
[ÉTYM. Dérivé de chamois, § 154. || 1393. Camoisser, tex
picard dansGODEF. Suppl. \ 1780. Chamoiser, encycl. met
Admis ACAD. 1878. J
Il Préparer des peaux ( de daim , de chèvre, de moi
ton, etc.) comme on prépare la peau de chamois. ..
CHAMOISERŒ [chà-mwàz'-ri ; en vers, -mwà-ze-i
s.f
[ÉTYM. Dérivé de chamoiser, § 69. || 1723. savary, DU»
du comm. Admis acad. 1798.]
Il Industrie, travail du chamoiseur.
CHAMOISEUR [chà-mwà-zeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chamoiser, § 112. || 1723. savary, Dic\
du comm. Admis acad. 1798.]
Il Celui qui prépare les peaux de chamois, ou en imite!
travail sur des peaux de daim, de chèvre, de mouton, eti^
1. CHAMP [chan ; Ys se lie au plur.] s. m.
[ÉTYM. Du lat. campum, m. s. §§ 379 et 291. {Cf. camjj
I. Espace découvert et plat, limité pour un usage i
terminé. — de foire. — de courses. P. ext. Néolog. Pa
pour le —, pour les chevaux qui courent. Parier pourj
cheval contre le —, contre les autres chevaux qui coure
i — du repos, cimetière. Les champs Élysées, dans la
thologie païenne , séjour où les ombres de ceux
avaient été vertueux étaient placées après leur mort,
de manœuvres. — de Mars (du dieu Mars), où se faisaient
Rome, les exercices militaires, les réunions pour élire i
tains magistrats; p. ext. de nos jours, champ de manc
vres. Fig. Poét. Aux champs de Mars (sur les champs de]
taille), BOiL. Ép. 1. j — de mars, de mai, lieu où les
francs tenaient des assemblées en mars ou en mai ; p. i
ces assemblées elles-mêmes. | — de bataille, lieu oui
livre une bataille. Coucher sur le — de bataille, rester ma
du terrain. P. ext. Mourir au — d'honneur, sur le champ]
bataille. Et leur flotte et le port Sont des champs de carna
gorn. Cid, IV, 3. Il — clos, et, absolt, —, lieu fermé j
barrières, où avaient lieu les duels judiciaires, les toij
nois. Pour décider leur querelle comme deux braves en
Boss. Condé. Ouvrir le —, y faire entrer les combatlai
Fig. Je vous fermais le — (la carrière) où vous voulez
rir, RAC. //)/(. IV, 6. Laisser le — libre à son adversaire,]
retirer de la lice, et, fig. Par quel caprice. Laissez-vous uaj
libre à votre accusatrice? rac. Phèd. V, 1. Prendre du — , 1
culer dans la lice afin d'avoir l'espace nécessaire p5
prendre de l'élan. Fig. Être à bout de —, à bout de
sources. P. ext. Et si l'effet enfin, suivant mon espérance.l
ouvert un — libre à ma reconnaissance, rac. Baj . v, 4. Dsi
laissent le — libre dans mon maU pour faire ce qu'il me pli
sÉv. 184. Il Sur-le — {lac. adc), sans quitter la place
l'inslanl. Je voulais sur-le-champ congédier l'armée, rac. Ifi
1, 1. Il P. ext. I 1. — d'une lunette, portion de l'espace
l'œil embrasse en regardant à travers une lunette d'^
proche. | 2. Fond sur lequel se détache un travail de scu
ture, de gravure, de peinture. Le — de l'écu, l'espace
laissent libre les pièces de l'écu et qui forme le fond i
lequel elles se détachent. Fleurs de lis d'or sur — d'aï
CHAMP
- 39c
l_.„. ,...,,,.
innte. Le — d'un encadrement. | 3. P. anal. Le — d'an pei-
(î, la partie pleine, le milien d'un peigne qui a deux ran-
' |es de dents.
U. Pièce de terre pour la culture, non enclose de
IIS. Labourer, cultiver son — . Dn — de blé. Le possesseur
, — vient avecque son fils, la f. Fab. iv, 22. A tout bout de
uluc. adv.), à tout endroit, et, ;;. ext. à tout moment,
.chaque bout de — vous mentez comme un diable, COHN.
•nt. ui, 6. I Fig. Dans le — du public largement ils mois-
iment (ils s'enrichissent aux dépens du peuple), corn.
■ ina, II, 1. Mais ce — (de l'apologue) ne se peut tellement
: issonner Que les derniers venus n'y trouvent à glaner, l.-v f.
\b. III, 1. Il Au plur. Les champs, l'ensemble des terres
' iltivées qui entourent un village, une ferme, etc. Lestra-
■ lixdes — . Mener les bêtes aux — . Dn chemin à travers — .
: ïécialt. La campagne (par opposition à la ville). Il est
\i à sa maison des — . Le rat de ville et le rat des — . Heu-
'ix l'homme des — s'il connaît son bonheur, delille, Gcorg.
!'. cxt. Étendue de terrain. | 1. Poét. Territoire, con-
1 . Aux — thessaliens (en Thessalie) osèrent-ils descen-
I? R.-^c. Iph. IV, 6. Fig. Les — azurés, les airs. | 2. Cou-
les —, errer à l'aventure, hors de chez soi. Prendre la
if des —, s'échapper d'un lieu où on était enfermé. Don-
• àqqn la clef des — , le laisser partir. Fig. Avoir la tête aux
, être aux —, en parlant de qqn dont la pensée est ail-
irs. Voilà M. le Duc et M. le Prince aux — , ST-SiM. i, 387.
ext. Être aux — , s'emporter. Si on lui fait la plus légère
servation..., Usera d'abord aux — ,roghon de chab.ilNNES,
nants génér. i, 4. Spécialt. Le tambour bat aux — , pour
nner le signal de prendre la campagne, de se mettre
marche, et, p. ext. Battre aux —, battre la marche sur
passage d'un chef supérieur, d'un souverain, pour lui
!ndre les honneurs militaires.
2. CHAMP. V. chant 2.
;*CHAMPAGNE [chan-paù'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. campania, plur. neutre de l'adj. cam-
loius, devenu fém. sing. (F. § 545), m. s. §§ 379, 482 et
il. [Cf. campagne.)]
Il Anciennt. Plaine, campagne. Spécialt. (Blason.) Es-
ce comprenant le tiers inférieur de l'écu, dit aussi plaine.
CHAMPART [chan-pàr] s. m.
[ÉTYM. Composé de champ et part, §200. Sur le genre,
§211. Il xiiie s. Campart, beauman. xxvii, 24.]
Il (Féodal.) Droit qu'avaient les seigneurs de lever une
rtaine quantité de gerbes sur les récoltes des champs
l.ns leur censive.
ICHAMPARTER [chan-pàr-té] v. ti\
[ÉTYM. Dérivé de champart, § 154. || xni" s. Qui emporte
3 garbes anchois que eles soient campartées, beauman. xxx,
. Admis ACAD. 1798.]
Il Soumettre au droit de champart. Gerbes champartées.
'CHAMP ARTERESSE [chan-pàr-te-res'] adj. f.
[ÉTYM. Dérivé de champart, § 129. || 1.596. En la grange
amparteresse, guenoys, dans delb. Rec]
Il (Féodal.) Relative au champart. Spécialt. Grange — .
CHAMPARTEUR [chan-pàr-te'iir] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de champarter, § 112. || xiii" s. Querre vont
ohamparteor, estout de goz, dans godef. champartable.
dmis ACAD. 1798.]
Il (Féodal.) Possesseur du droit de champart.
CHAMPEAUX [chan-pô] s. m. pi.
[ÉTYM. De l'anc. adj. champal (dérivé de champ, § 90),
nployé spécialement dans la locution prés champaux, par
)position à prés de rivière, § 38. L'orthogr. champeaux est
le à une confusion avec un autre mot de l'anç. franc,
ampeau, petit champ. || 1521. Prez champaux ou chechil-
as, Coût, de Saintonge, dans Nouv. Coût, génér. iv, 872.
dmis ACAD. 1798.]
il Vieilli. Prairies.
CHAMPÊTRE [chan-pètr'] adj.
[ÉTYM. Du lat. campestrem, m. s. §§ 379, 422 et 291.]
Il Qui a rapport aux champs. Travaux champêtres. Garde
, agent préposé à la surveillance, à la police des cam-
ignes. Divinités champêtres, dans la mythologie païenne,
vinités qui présidaient aux champs. || P. ext. Qui rap-
îUe les champs. Site — . Mœiu^s champêtres. Musique — .
table où l'on servit le — repas, la F. Phil. et Baucis.
'yn. agreste, rustique.)
"CHAMPI. V. champis.
CHANCE
CHAMPIGNON [chan-pi-non] .9. m.
[ÉTYM. Dérivé de champ, d'après un type bas lat. *cam-
piniônem, proprt, qui vient dans les champs, § 107. ||
xiyo s. Champignons d'une nuit, Ménagier, ii, 185.]
!• Plante cryptogame qui, dans un milieu favorable,
se développe et se multiplie rapidement, et dont quel-
ques espèces sont comestibles, d'autres vénéneuses. Le
chapeau, le pied d'un — . — de couche, champignon comes-
tible cultivé sur couche. Sauce aux champignons. Poulet,
croûte aux champignons. Blanc de champignons , filaments
blanchâtres qu'on trouve dans le fumier sur lequel on cul-
tive des champignons de couche et qui servent à les re-
produire. Il En parlant d'un enfant qui vient bien. Il pousse
comme un — . Fig. Ces doctes mignons Naissent en une nuit
comme les champignons, uégnier, Sat. 2. \\ P. anal. Vé-
gétation parasite qui se développe sur les êtres organi-
sés (plantes, animaux), sur les substances organiques.
II. P. anal. Ce qui rappelle la nature du champignon.
Il 1° Excroissance spongieuse qui se développe au
fond de certaines plaies, n se trouva une petite pierre, puis
de gros champignons (dans la vessie), st-sim. m, 328.
Il 2» Renflement spongieux qui se forme à l'extrémité
de la mèche d'une chandelle non mouchée, d'une lampe
qui brûle mal.
Il 3" Ce qui rappelle la forme d'un champignon. | 1.
Pied surmonté d'une sorte de tête sur laquelle on pose
des chapeaux, bonnets de femme, perruques, etc. | 2.
Rond de tôle qui surmonte une cheminée ou un tuyau.
I 3. Bouton de métal qui forme le bout d'un fourreau de
sabre, d'épée. | 4. Sorte de coupe renversée qui dans les
fontaines jaillissantes fait retomber l'eau en nappe.
•CHAMPIGNONNIÈRE [chan-pi-nô-nyër] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de champignon, § 115. || Admis acad. 1694 ;
suppr. en 1740.]
Il Lieu, généralement souterrain, oîi l'on cultive les
champignons sur couche.
CHAMPION [chan-pyon ; en vers, -pi-on] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de champ, d'après un type bas lat. *cam-
piônem, § 106. || xi" s. Cuntre paiens fut tuz tens campiuns,
Roland, 2244.]
Il Chacun des adversaires qui combattaient en champ
clos. P. ext. Famil. En parlant de rivaux qui se battent.
Tandis que coups de poing trottaient Et que nos champions son-
geaient à se défendre, la f. Fab. i, 13. Au fém. (inusité).
Tous viennent sur mes pas, hors les deux championnes, MOL.
Et. V, 9. Il Spécialt. Celui qui combattait en champ clos
pour la cause d'un autre. Choisir qqn pour — .|| Fig. Celui
qui se consacre à la défense d'une cause. Dn des plus fer-
mes champions de la royauté, de la foi.
*CHAMPIS, ISSE [chan-pi, -pis'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de champ, § 123. G. sand a écrit champl,
pour champis, dans un roman célèbre. || 1390. Mauvais
champis filz de moine, dans du c. campeuses.]
Il Vieilli et dialect. Enfant trouvé.
*CHAMPLEURE [chan-ple'ur]. V. chantepleure.
"CHAMPLEVER [chan-le-vé] v. tr.
[ÉTYM. Peut être composé de champ et lever au sens
de enlever, § 203 : proprt, enlever une partie du champ.
II 1753. Champ-lever, encycl.]
Il (Technol.) Creuser une plaque à émailler dans les
parties destinées à recevoir l'émail; creuser une planche
à graver pour donner du relief aux figures.
\. *CHAMPLURE [chan-plùr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Qqns écrivent champelure. ||
1700. La champlure est dangereuse pour les vignes, LiGER,
Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec]
Dépérissement des bourgeons, des rameaux des vi-
s, des arbres fruitiers, sous l'action des gelées d'hiver.
2. ''CHAMPLURE [chan-plûr]. V. chantepleure.
CHANCE [châns'] 5. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. '*cadentia, dérivé de cadere, tomber,
échoir, devenu chadance, chaanoe, chance, §§ 379, 346, 411,
358, 639, 406 et 291. {Cf. cadence, échéance, el^c.) || xii^ s.
Lasse! dist la pucele, com laide cance! Aiol, 2195.]
I. Anciennt. Chute des dés. Donner la —, jeter le pre-
mier les dés, et fig. avoir l'initiative de qqch. La — en
est jetée, c'est chose faite. || P. ext. Jeu de dés. Ils jouaient
à la — à deux dés, hamilt. Gram. 349.
II. Manière dont une affaire, une entreprise peut tour-
ner. Calculer les chances. Mettre les chances contre soi. Courir
gnes.
CHANCEL
- 396
CHANDELLE
la — . Les chances de gain et de perte sont égales. La — a
tourné. Changer de place au jeu pour rompre la — . — défa-
vorable. — favorable. Souhaiter bonne — à qqn, et, cllipt, en
s'adressant à qqn, Bonne — , je vous souhaite bonne
chance. P. ellipse. Avoir de la — , avoir bonne chance, n
n'a pas eu de — en cette occasion.
CHANCEL [chan-sèl]. V. cancel.
CHANCELANT, ANTE [chan-se-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de chanceler, § 47. || xii" s. Locuer
chancillant et croslant, Scrm. de St Bern. p. 5G. Admis
ACAD. 1798.]
Il Qui chancelle. Marcher d'un pas — . P. ext. Sa démar-
che est chancelante. || Fig. Poct. Prêter l'épaule au monde
— (soutenir le monde ébranlé), corn. Pomp. i, 1. L'Egypte,
autrefois si sage, marche enivrée, étourdie et chancelante,
BOSS. Hist. univ. m, 8. Une santé chancelante. Foi timide et
chancelante, bourd. St Pierre. J'ai trouvé son courroux — ,
incertain, rac. Ath. m, 3.
CHANCELER [chan-se-lé] v. intr.
[ÉTYM. Du bas lat. 'cancellare, m. s. proprt, croiser les
jambes (en marchant), §§ 379, 295 et 291. || xi^ s. Caries
cancelet, pur poi qu'il n'est caiiz, Roland, 3608.]
Il Vaciller sur sa base. Je chancelai, il me pressait, fén.
Tél. 5. Sous ses pas la terre entr'ouverte Voit — ses fonde-
ments, RAC. Ode tire'e du ps. /7. || Fig. — dans sa réso-
lution. Je sens qu'elle (ma vertu) chancelle, corn. Hor. ii, 5.
Hé quoi! votre haine chancelle? rac. Andr. iv, 3. Turenne
meurt; tout se confond, la fortune chancelle, fléch. Turenne.
{Sy7i. vaciller, osciller.)
CHANCELIER [chan-se-lyé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cancellarium, proprt, huissier qui
se tient près de la barre (cancelli) du tribunal, et, au moyen
âge, chancelier, §§ 379, 366, 298 et 291. || xic s. Li chance-
liers cui limestiers en eret. Cil list la chartre, St Alexis, 376.]
Il Garde des sceaux. Grand — , garde du sceau royal,
ministre de la justice. — d'un consulat, garde du sceau
qui doit être apposé sur les passeports et autres pièces
diplomatiques. P. anal. Grand — de la Légion d'honneur, le
chef de l'ordre, qui appose le sceau sur les brevets. —
de l'université, qui apposait le sceau sur les diplômes et
était chargé de les délivrer. — de l'Académie française,
celui qui gardait le sceau de l'académie et qui aujour-
d'hui préside les séances en l'absence du directeur. || Fa-
mil. Au fém. La chancelière, la femme du chancelier.
CHANCELIERS [chan-se-lyer] s. f.
[ÉTYM. Sans doute dérivé de chancelier, pour quelque
raison historique inconnue, § 37. || Admis agad. 1762.]
Il Coussin ouvert, fourré à l'intérieur, pour tenir les
pieds chauds pendant qu'on reste assis.
CHANCELLEMENT [chan-sel-man; en i'ers,-sè-le-...]
.s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chanceler, § 145. || xiu<= s. Texte dans
GODEF. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il Rare. Action de chanceler.
CHANCELLERIE [chan-sel-ri ; en vers, -sè-le-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chancelier, §§ 65 et 68. || xiic s. garn. de
PONT-STE-MAX. St Thomas, dans godef. Suppl.]
Il La résidence, les bureaux d'un chancelier. Style de —,
style consacré dans les actes qui émanent des chancel-
leries.
CHANCEUX, EUSE [chan-seii, -seuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chance, § 116. || 1611. cotgr.]
Il 1° Qui dépend de la chance (bonne ou mauvaise).
Cela est bien — . Voilà une affaire chanceuse.
Il 2° Fa.mil. Qui a bonne chance, en parlant d'une per-
sonne. Il n'est pas — , et, ironiqt, Me voilà bien chanceuse
(je n'ai pas bonne chance) ! mol. F. sav. ii, 5. Tu es bien
— , tu as perdu ton procès, furet. Rom. bourg, ii, 84.
CHANCIR [chan-sîr] v. intr. et pron.
[ÉTYM. Origine incertaine. La dérivation proposée du
lat. canus, blanc, présente des difficultés phonétiques. ||
1539. Dn peu chansi ou ranci ou moisi, R. est.]
Il V. intr. Présenter des traces de moisissure. Ces con-
iitures chancissent. Dn arbre dont les racines commencent à — .
Du fumier chanci, et, sptécialt, s. m. Du chanci, fumier chanci
où se développe le blanc de champignons. || V. pron. Se
— . Il se chancit et se gâte, malh. Ép. de Sdnùq. Lxxiv, 5.
CHANCISSURE [chan-si-sûr] s. /'.
[ÉrYM. Dérivé de chanclr, § 111, || 1539. Chansissure,
n. EST.]
Il Pellicules blanchâtres à la surface de ce qui c
mence à moisir.
CHANCRE [chânkr'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cancrum, accusatif de cancer, crabe, e1
figuré, chancre, §§ 379 et 291. [Cf. cancer et cancre.)'
Il Ulcère qui tend à ronger les parties environnai
I Spécialt. — vénérien. || P. anal. — des arbres, mal
qui ronge de proche en proche l'écorce et le bois. ||
La plus grande plaie que la pairie pût recevoir, et qui en d<
la lèpre et le —, st-sim. i, 162.
CHANCREtJX, EUSE [chan-kreû, -kreuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chancre, § 116. {Cf. cancéreux.) || XT
Char cancrouse, BRUN de long borc, dans godef. Suf
Il Qui est de la nature du chancre. Lésion chancreœ
Qui est attaqué du chancre. Arbre — .
CHANDELEUR [chan-de-leur] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. pop. 'candelorum pour ea
larum (dans l'expression festum candelarum, fête des cl
délies), §§ 379, 325 et 291. || xu» s. Chandelur, ph
THAUN, Comput, 708.]
Il Fête de la Présentation de Jésus-Christ et de la
rification de la Vierge, dans laquelle les fidèles por
des cierges à la procession. Lorsqu'il y a procession, oo"
à la Chandeleur, il n'y a point d'ambassadeurs, ST-SIM. m,
CHANDELIER [chan-de-lyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chandelle, § 115. || (Au sens I.) xi
Chasses e croiz e candelers. Vie de St Gilles, 22o7, |
sens II.) xiiic s. Chandeliers de suif, e. boileau, Livre
mes t. I, Lxiv, 1.]
I. Il 1° Support destiné à recevoir les chandelles
bougies, les cierges. Un — d'argent, de cristal. Un — à
sieurs branches. Dans le langage de l'Écriture. Mette
lumière sur le — , la rendre visible pour tous. Ceux q
voulait élever sur le — de l'Église, FÉN. Dial. sur l'éloi
P. ext. Être sur le — , être en vue. Une âme de boue'
comme telle il a mise sur le — , ST-siM. xi. 49.
Il 2° P. anal. Nom donné à divers supports. Ctaai
liers de blindes, pieux verticaux sur lesquels on place
rizontalement des pièces de bois pour protéger les sap<i
dans les tranchées. | Chandeliers de marine, supports dt
destinés à soutenir les bastingages, les fanaux, etc.
charron, destiné à soutenir une voiture que l'on consi
ou qu'on répare. Faire le — (T. de jardinage), élaguer
une grosse branche toutes les pousses nouvelles.
d'eau, dans une fontaine jaillissante, pied élevé surin»
d'un petit bassin d'où l'eau retombe en cascade, etc,
II. Fabricant, marchand de chandelles.
CHANDELLE [chan-dèl] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cand^la, m. 5. devenu chandelle, chamle
en anc. franc. §§ 379, 309 et 291, puis, au xiv» s., par si!-
titution de suffixe, sous l'influence de la langue sav::
chandeUe, §§ 62 et 502.]
Il 1" Mèche de coton entourée de suif, de cire o
toute autre matière grasse et combustible, qui, lorsqi:
est allumée, se consume lentement, et donne une fiai
qui sert à éclairer. Absolt. Brûler de la — , de la chari'
de suif. Chandelles des quatre, des six, de quatre, de six
livre. Ironiqt. Ses cheveux frisent comme des chandelles,
raides. A la — , aux chandelles, à la lumière. Cette femn:
belle aux chandelles. Prenons un bout de — pour aller voir,
G. Dand. m, 6. Un papillon qui vient se brûler à la —
fig. Venir se brûler à la —, se laisser attirer par le cli:
d'une personne séduisante. Plus ne m'irai brûler à 1
LA F. Contes, Diable en enfer. \\ Fig. Famil. Tenirl -
(pour éclairer des amants), favoriser, sciemment ou à n
insu, une intrigue amoureuse. Allumer, moucher, éteii e
une — . P. ext. Moucher une — à vingt pas, couper la ni'
avec une balle de pistolet, être très adroit au pistoli
plaisant. En parlant de qqn qui a besoin de se mom
Une — lui pend au nez. || Fig. Loc. prov. Brûler la — p a
deux bouts, épuiser son revenu ou ruiner sa santé pai
excès. Économies de bouts de chandelles, sur des choses
valeur. Il faut quitter le jeu quand il ne vaut pas la —
éclaire les joueurs), guerardi. Th. ilal. v, 340. P. e."
jeu ne vaut pas la — , la chose ne ivaut pas la peine
dépense qu'elle occasionne. Voir des chandelles, avoirJl
éblouissement par suite d'un choc violent h. la tôte.l
coup de poing... qui lui fit voir cent mille chandelles, SCA j
i Rom. corn, i, 7. || Spccialt. \ 1. Cierge. Brûler une — 1|
' l'honneur d'un saint. Devoir à Dieu, à qqn, une belle —,
CHANFRAINDRE
— 397
CHANGER
ir de la reconnaissance. | 2. Chandelles qui servaient
('(•kiirer une salle de théâtre. Je crie toujours : « Voilà
1 est beau! » devant que les chandelles soient allumées, moi..
1 r. rkl. se. 9. I Fif/. Vous enflez sa renommée Avant qu'on
encor la — allumée, la f. Ragotin, iv, 1. | 3. Bougie
allumait dans certains cas, avant de prononcer une
ninunication, laissant au pécheur le temps de seré-
r. de se repentir, jusqu'à ce que la bougie fût con-
■. Excommunier à — éteinte. Dans le môme sens. Ad-
i — éteinte, les enchères durant jusqu'à ce que la
l.'lle soit consumée. | 4. — romaine, pièce d'artifice en
.' de grosse chandelle qui lance des étoiles colorées.
2' Nom donné à diverses pièces verticales de bois,
r. qui servent d'étai dans la construction d'une mai-
Tun navire. || P. anal. Pièce verticale qui servait à
l'nir la partie supérieure d'une presse d'imprimerie
'.il- l'empôcher de varier.
•CHANFRAINDRE [chan-Mndr'] v. tr.
vM. Composé avec chant 2, côté, et l'anc. verbe frain-
!. frângere), briser, §203. On écrit souvent chanfrein-
. ' y. chanfrein 2.) || 1490. Une fourme de maçonnerie chan-
incte par dehors œuvre, dans godef. chsinfraint.]
VieilLl. (Technol.) Tailler en demi-biseau. [Syn. ohan-
iner.)
1. CHANFREIN [chan-frin] s. m.
• M. Origine inconnue. || xii" s. Pe^'CCî-aZ, dans godef.
ièce d'armure qui protégeait le devant de la tète
•val. Il P. anal. Pièce de caparaçon destinée à cou-
i: l'clte partie. || P. ext. \ 1. Partie antérieure de la tête
'lierai, du front aux naseaux. | Partie qui s'étend du
)nl au museau chez certains mammifères. | 2. Bouquet
plumes qui garnit la tête des chevaux de parade. |
)uquet de plumes relevées qui garnit la base du bec
ez quelques oiseaux.
2. CHANFREIN [chan-frin] s. m.
[ÉT>M. Pour chanfraint, subst. particip. de chanfraindre
. ce mot), § 45. furet, et trév. écrivent chamfrain. ||
■1^ s Auront les rabas de la dite huisserie pié et demi de lé
tre le vierre et le chanfraint, dans la c]
"imi-biseau qu'on forme en abattant une partie de
d'une des faces. Tailler en — une pierre, une poutre.
mal. Moulure ayant pour profil un quart de rond.
f. scotie, nacelle.) || P. ext. (Technol.) Creux de forme
nique pratiqué dans certaines pièces du mécanisme
une montre.
*CHANFREINDRE. V. chanfraindre.
CHANFREINER [chan-frè-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chanfrein, § 154. || 1690. Chamfrainer,
IRET.]
Il Tailler en chanfrein.
*CHANFRENEAU [chan-fre-nô]. F. chinfreneau.
CHANGE [chânj'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de changer, § 52. || xiio s. Por un des
izcent des paiens prenez : Ci a bon change, Roncev. tir. 236.]
I. Vieilli. Changement. (Soleil) qui fait sentir au monde
— des saisons, malii. Poés. 44. Que nos fortunes prospè-
s Ont un — bien apparent ! ID. ifjid. 19. Vous m'osez pousser
la honte du — ! corn. Cid, m, 6.
U. Action de changer une chose contre une autre. Ga-
œr, perdre au — . P. ext. Vieilli. Ce qu'on donne en
;hange. Rendre le —, et, fig. rendre la pareille. Dn nou-
;au galant qui survient lui rend le — , la br. 13.
■'cialf. Il 1° (Finances.) Action de changer des va-
or, argent, billet, etc.) contre des valeurs équi-
ileutes. Dn bureau de — . Fixer le prix du — . || P. ext. Let-
e de — . I 1. Lettre par laquelle le souscripteur mande
une autre personne, résidant dans un autre lieu, de
iyer à tel jour une somme indiquée, à celui au profit
uquel la lettre est souscrite. | 2. Sorte de billet en forme
e lettre de change dont le non-paiement entraînait la
jntrainte par corps. || Agent de —, officier public institué
ans les villes qui ont une bourse de commerce, pour
égocier des effets publics français ou étrangers (titres
e rentes, actions, obligations, etc.) et pour coter ces di-
îrses valeurs.
2° (Chasse.) Substitution que fait une bcte, poursui-
te par les chiens, d'une autre qu'elle met à sa place. Le
Jrf donne le — aux chiens. Que de raisonnements pour con-
îrver ses jours ! Le retour sur ses pas, les malices, les tours.
Et le — , et cent stratagèmes, la f. Falj. i, 20, Disc, à M"^" de
la Sabli(}re. Les chiens ont pris le — , ont été dupes de la
substitution. /'. anal. En parlant du faucon. Aller au —,
quitter l'oiseau qu'il chasse pour en poursuivre un autre.
Il Pm- Donner, faire prendre le — à qqn, l'induire en erreur
en lui faisant prendre une chose pour une autre. Je sais
l'affaire et ne prends point le — , mol. Tart. iv, 3. A cette
amour naissante il faut donner le —, ID. Et. i, 7.
CHANGEANT, ANTE [chan-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de changer, § 47. || xiio s. N'iert ne
muables ne chanjanz, beneeit, Ducs de Norm. 12770.]
Il Qui change souvent (de manière d'être). Ce qui nous
rend si changeants dans nos amitiés, la rochef. Max. 80. Dne
immortelle beauté a pris la place d'une beauté changeante et
mortelle, Boss. Marie-Thérèse. Étoile changeante, dont l'éclat,
la grandeur apparente change périodiquement. Certaines
couleurs changeantes et qui sont diverses selon les divers jours,
dont on les regarde, la br. 8. Dans le même sens. Étoffe
changeante, dont la couleur change suivant le jour sous
lequel on la regarde. (Pigeons) Au col —, au cœur tendre et
fidèle, LA F. Fah. vu, 8. || Fir/. La fortune est changeante. Da
caractère — . Leurs volontés changeantes, boss. A. de Gonz.
CHANGEMENT [chan-je-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de changer, § 145. j| xiio s. Cangement,
Psaut. d'Oxf. Lxxxviii, 52.]
Il Action de changer, résultat de cette action.
Il 1" Ce qui rend autre. (Avec un complément précédé
de la préposition de, qui indique sur quoi porte le chan-
gement.) — d'état des corps, leur passage à l'état solide,
liquide, gazeux. Faire faire aux troupes un — de front. Dn —
de décoration. — de quartier de la lune. — de lune, de saison,
de temps, passage à une lune nouvelle, à une autre sai-
son, à un autre état atmosphérique. — de main (au ma-
nège), mouvement à la suite duquel le cheval se trouve
longer le manège en sens inverse. — de pied au galop,
mouvement par lequel on fait changer au cheval celui
des pieds de devant qu'il avance le premier en galopant.
— de domicile. — de direction. — de gouvernement, de minis-
tère. — de vie, de conduite.
Il 2" Ce qui rend différent. Faire un — à son costume, à
sa coiffure. On a fait des changements dans cette maison, dans
la ville. J'ai été frappé du — de son visage. Il y a du — dans
les affaires. Les changements de la mode. Il s'est opéré un grand.
— dans sa position, dans son caractère. De pareils change-
ments ne vont point sans miracle, coRN. Poly. v, 6. Admi-
rez donc avec nous ces grands changements de la main de
Dieu, boss. La Vall. Absolt. Le — , considéré comme le
caractère de ce qui se passe, de ce qui est périssable. Sor-
tez du temps et du — , aspirez à l'éternité, boss. D. d'Orl.
CHANGER [chan-jé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cambiare, pour cambire, m. s. de-
venu 'cambjar, changier, changer, §§ 379, 472, 438, 297, 634
et 291. Il xii<= s. Veit le GuiUelmes, le sens culde changier,
Couronn. de Louis, 1112.]
I. V. tr. Il 1° Rendre autre. — son ameublement. — les
draps d'un lit. — son costume, et, ellipt, famil. Se — , chan-
ger ses vêtements, son linge. Le malade a besoin d'être
changé. — sa coiffure. Le ministère a été changé. On a changé
le directeur de l'établissement. Dn enfant changé en nourrice.
I — une chose pour une autre. Fig. — son cheval borgne pour
un aveugle, perdre au change. (F. borgne' et aveugle.) —
de l'or pour des billets, une pièce pour de la monnaie, et, ab-
solt, n faut que je change. || — contre, échanger. — des.
meubles contre des tableaux. || — en qqn, qqch, transformer.
La femme de Loth fut changée en statue de sel. Les compa-
gnons d'Dlysse furent changés en bêtes. Comment en un plomb
vil l'or pur s'est-il changé? Rac. Ath. m, 7. Sa tristesse se
change en joie. Vieilli. Avec la préposition à au lieu de en.
L'humble toit devient temple, et ses murs Changent leur frêle
enduit aux marbres les plus durs, la f. Phil. et Baucis. Dans
l'eucharistie, le pain se change au corps de Jésus-Christ.
Il 2» Rendre différent. Sa maladie l'a changé. Il est bien
changé. Dn de ces esprits remuants et audacieux qui semblent
être nés pour — le monde, boss. R. d'Angl. Puisqu'il change
mon cœur, qu'il veut — l'État, CORN. Cinna, v, 3. Dn moment
a changé ce courage inflexible, rac. Esth. ii. 8. — le caractère
de qqn. Il est changé à son avantage. Que les temps sont chan-
gés! R.\G. Ath. I, 1. — la direction du gouvernail, et, dans le
môme sens, — la barre du gouvernail. — ses résolutions, ses
habitudes. Fig. — ses batteries, son plan, ses moyens d'action.
CHANGEUR
398 —
CHANTAGE
II. V. intr. Devenir antre, différent. Le temps a changé.
Le vent change. Sa fortune a changé. Il a beaucoup changé dans
sa dernière maladie. Son caractère a changé. Cet homme aime
à —, est inconstant. Spécialt. En parlant de l'incons-
tance en amour. Et qui change une lois peut — tous les jours,
CORN. Tois. d'or, iv, 3. — de couleur. Vous vous troublez,
Madame, et changez de visage, R.\c. Brit. ii, 3. — d'avis, de
résolution, de parti. — de conduite, de ton. Muse, changeons
de style, boil. Sal. 7. Fig. — de style, de langage. — de di-
rection, de position. Je ne veux point — d'état, L.\ F. Fah. xn,
1. Les affaires ont changé de face. \ Changer de vêtements, de
linge, et, absolt. Il a été obligé de — en entrant. — d'apparte-
ments, de domestiques. Spécialt. — de pied, en parlant d'un
cheval au galop, galoper sur un autre pied. ( F. changement.)
CHANGEUR, "CHANGEUSE [chan-jeur, -jeiiz'] s. m.
eif.
[ktym. Dérivé de changer, § 112. |1 xn" s. Cangeeur de
monoies, dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui fait le commerce du change (des
monnaies, billets de banque, etc.).
*CHANLATTE [chan-lâf] s. f.
[ÉTYM. Composé de chant 2, côté, el latte, § 200. || xiii" s.
Et li chevron et les chaulâtes, ruteb. Voie de Paradis,^^i.]
Il (Technol.) || 1° Planchette en biseau qui porte le
dernier rang de tuiles, d'ardoises d'un comble, et forme
saillie de manière à empocher les eaux pluviales de cou-
ler le long du mur.
Il 2" Perche qui sert à faire des arrêts pour le barrage
d'un cours d'eau.
Il 3° Sorte d'échelle oii l'on étend les harengs pour
les saurer.
CHANOINE [chà-nwàn'j .9. m.
[ÉTYM. Emprunté dulat. ecclés. canônicum, m. s. proprt,
prêtre régulier, du grec xavwv, règle, devenu canonie,
chanonie, chanoine, §§ 379, 380 et 291. {Cf. canonique, ca-
nonicat, etc.) || xi^ s. Munies, canunies, pruveires curunez,
Roland, 2956.]
Il 1" Anciennt. Ecclésiastique régulier ou séculier,
membre du chapitre d'un ordre religieux ou d'une église
cathédrale ou collégiale.
Il 2"» De nos jours. Ecclésiastique séculier, membre du
chapitre d'une église cathédrale. — honoraire, et, absolt,
— , ecclésiastique séculier qui a reçu d'un évoque le titre
honorifique de chanoine et le droit de porter la mosette
et l'aumusse. || P. plaisant. Mener une vie de —, une vie
calme,tranquille. Être gras comme un— .Avoir une mine de — .
CHANOINESSE [chà-nwà-nes'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chanoine, § 129. || xiiic-xive s. La parole
bien entendons Ee les chanonesses ont dit, J. de condé, dans
DELB. Rec.]
Il 1" Religieuse de certaines communautés. Chanoines-
ses de Saint-Augustin.
Il 2° Fille noble qui, sans faire de vœux, faisait partie
d'un chapitre ou d'une communauté, dont elle pouvait
sortir pour rentrer dans le monde et se marier.
CHANOINIE [chà-n-wà-ni] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chanoine, § 68. || xii^ s. Des evesquez, des
chanoinies, beneeit. Ducs de Norm. i, 836, dans delb.
Mate'r.]
Il Vieilli. Ganonicat.
CHANSON [chan-son] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. cantiCnem, m. s. de cantare, chan-
ter, §§ 379, 406 et 291.]
I. Pièce de petits vers généralement divisée en cou-
plets avec refrain, qui se chante sur un air populaire.
C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait! l.\ f. Fab. vu,
9. Qu'on te mette en chansons, mol. Sgan. se. 9. Comme dit
la —, en parlant d'une chanson connue. | — à boire, chan-
son de table où l'on fait d'ordinaire l'éloge du vin. | —
satù-ique. Mettre qqn en chansons. | — à danser {a7'ch.), chan-
son sur un air de ronde. || Fig. Famil. \ 1. Propos qu'on
répète comme un refrain. Leurs successeurs ont tous répété
la même — , furet. Rom. hoiirg. i, 5. | 2. Propos qui n'a
pas plus d'importance qu'une chanson. Chansons que tout
cela, MOL. Éc. des m. i, 2. Ne nous amusons point, ma fille,
à ces chansons, m. Tart. ii, 2. | 3. Pour parler d'un chan-
gement inattendu chez qqn. Mais voilà bien une autre — !
II. Anciennt. — de geste, et, absolt, —, sorte de poème
héroïque chanté. La Chanson de Roland.
CHANSONNER [chan-sù-né] V. tr.
I
[ÉTYM. Dérivé de chanson, § 154. || 158 i. Les bergers
le tendre herbis Chansonent de leur chalemie, L.\ porte, (
UELB. Rec. Admis acad. 1740.]
Il Attaquer dans des chansons satiriques. — le ro:
ministres.
CHANSONNETTE [chan-so-nêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chanson, § 133. || xii" s. Chancenet
vers, CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, 2844.]
Il Petite chanson. Vous faites joliment Lettres et «
sonnettes, la f. Chanson pour une jeune fille. \ Sp€c
Chanson comique.
CHANSONNIER [chan-sô-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chanson, § 115. cotgr. donne le,
au sens de « qui a toujours la chanson aux lèvres
(Au sens I.) xiv" s. Un chançonier de Mons^ Gasse, dans d
Mater. \ (Au sens II.)xvno s. Lett. sur l'arrivée de l
aux champs Êlysées, dans trév.]
I. Recueil (manuscrit) des œuvres lyriques des
vères, des troubadours.
II. Il l" Faiseur de chansons. Adjectivt. Famil.
chansonnière.
Il 2» P. ext. Titre donné à certains recueils de c'
sons. Le Chansonnier des dames. Le Chansonnier populaii
1. CHANT [chan; Y s se lie au plur.] .v. m.
[ÉTYM. Du lat. cantum, m. s. §§ 379 et 291.]
1. Suite de sons musicaux (faisant partie d'une écl
ou gamme) émis par une voix humaine. Un — grave, p
tif. Des chants d'allégresse, de victoire. Puissent nos chan1
cœur d'Assuérus adoucir la rudesse, R.\C. Esth. m, 3. ll-
des sirènes. | Absolt. L'action de chanter. Les soldats
chaient au — de la Marseillaise. Cultiver le — . Maître d
L'art du — . Il P. anal. Le — des oiseaux. Le — du rossi
I Fig. Le — du cygne, dernière œuvre remarquable
musicien, d'un poète ou d'un orateur (par allusion à
reur des anciens qui croyaient que le cygne mourai
sait entendre son chant le plus mélodieux). | Le — du ;,
Se réveiller au premier — du coq, à l'heure où le coq-gj
mence à chanter. 1 Le — de la cigale.
II. Composition musicale destinée à être chantée
Il 1° La partie destinée à être chantée (par oppq
à l'accompagnement), dans un morceau de musiqi
cale. Dire le — sans l'accompagnement. Les diverses ]
de — d'un chœur. {Cf. air.)
Il 2" P. anal. Partie mélodique d'un morceau di
sique instrumentale (par opposition à l'accompagnei
Le — des violons, des violoncelles.
Il 3° Musique de chant d'un caractère détermi
plain — , psalmodie de la liturgie catholique dans le
diatonique, de mesure et de tonalité uniformes. — a
sien, grégorien, sortes de plain-chant dont l'inventii
attribuée à saint Ambroise, au pape Grégoire I^r.
III. Vers lyriques, épiques.
Il 1" Vers lyriques (destinés dans le principe à |'e
chantés). Un — nuptial, guerrier. Des chants nationaux -.s
chants de Pindare, de Tyrtée, d'Anacréon.
Il 2" Au plur. Dans le style relevé, vers épiques
mitivement chantés par les rapsodes). Les chants d'HoniB,
de Virgile. Muse, inspire mes chants. || P. ext. Nom don à
chacune des parties qui forment les divisions de cer([is
poèmes épiques, didactiques. Les vingt-quatre chant la
l'Iliade. Le quatrième — de l'Art poétique. Le Tasse, de poél le
mémoire, a divisé son ouvrage par chants, furet. Rora. bo /■
1,5.
2. *CHANT [chan] S. m.
[ÉTYM. Du lat. canthum, grec xavOôç, proprt, coin
objet, §§ 379 et 291. acad. et la plupart desdictionn
écrivent à tort champ. Qqns emploient la forme norma
picarde cant. || xn'= s. nn lioncel noir avoit paint en un <
Naiss. du Cheval, au Cygne, dans delb. Rec]
Il (Technol.) Face étroite d'un objet (par opposin
la face large qui en forme le plat). Poser de — une m
une médaille, sur telle ou telle partie du tour, et non
le plat. Spécialt. En parlant d'objets à face reclangul
Poser une planche, une brique, un livre de — , sur la face
pendiculaire au plat dans le sens de la longueur
opposition à debout). || (Mécan.)Roue de —, dont le \:
horizontal ou vertical, est perpendiculaire à la dire^
des dents.
CHANTAGE [chan-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chanter, § 78. || 1796. encycl. Mi'
CHANTANT
— 399
CHANTIER
Il lo Sorte de pêche où l'on fait du bruit pour engager
le poisson à donner dans le filet. {Syn. huage.)
Il 2" Fig- Ne'olog. Action d'arracher de l'argent à qqn
en faisant ou en le menaçant de faire sur son compte des
révélations scandaleuses.
CHANTANT, ANTE [chan-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de chanter, § 47. || xiv" s. Tel amant
sont chantant et déduisant, At's d'amour, dans delb. Rec]
Il l" Propre à être chanté. Le phénix de la poésie chan-
tante (Quinault), la br. 12. P. anal. Musique chantante, oîi
il y a de la mélodie. Langue chantante, dont la prononcia-
tion a qqch de musical. || En mauvaise part. Déclamation,
prononciation chantante, où certaines inflexions de la voix
reviennent uniformément, comme dans un chant.
Il 2° P. ext. Ncolog. Où l'on chante. Café — .
CHANTEAU [chan-tô] s. m.
[ÉTVM. Dérivé de chant 2, coin, § 126. j| xii" s. L'esculur
a mis en chantel, beneeit, Ducs de Norm. ii, 1256.]
Il l» Morceau coupé à un grand pain. |j Spécialt. Mor-
ceau de pain bénit envoyé à la personne qui doit rendre
le pain bénit le dimanche suivant. || P. ext. Pain entamé.
Fig. Couper du pain au — (avoir du pouvoir en un lieu),
OUD. Curios. franc.
Il 2» Morceau coupé dans une pièce d'étoffe. Tailler en
plein drap, sans — . P. anal. Morceau en pointe que les tail-
leurs ajoutent sur les côtés d'un vêtement pour l'arrondir.
Il 3» (Technol.) Petite douve qui, de chaque côté, ter-
mine le fond du tonneau. || Chacune des jantes d'un rouet.
CHANTEPLEURE [chant'-pleur ; en vers, chan-te-...]
s.f.
[ÉTYM. Compose de chante et pleure, imper, des verbes
chanter et pleurer, à cause du bruit que fait le liquide en
coulant, § 209. On trouve aussi, par abréviation, cham-
pleure, dialect. champlure. || xii'^-xiii" s. Or puis avoir nom
Chanteplore Qui de duel chante et de tristor, dans b.\rtsch,
Rom. und Pastoiir. p. 16.]
Il lo Grand entonnoir qui sert à transvaser le vin, le
cidre, la bière, etc., dans un tonneau.
Il 2° P. ext. I 1. Cuvier à fouler le raisin, garni d'un
robinet qui laisse couler le vin dans la cuve, j 2. Robi-
net d'un tonneau mis en perce. | 3. Arrosoir à queue lon-
gue et étroite.
Il 3» Barbacane, fente ménagée dans un mur qui sou-
tient des terres, pour l'écoulement des eaux. || P. anal.
iRigole pratiquée dans la berge d'une rivière.
I CHANTER [chan-té] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. cantare, m. s. §§ 379, 295 et 291.]
I. Il 1° Faire entendre avec la voix un air de musique,
un chant. — une romance, un air d'opéra, un cantique. P. ext.
— des paroles sur un air, et, dans le même sens, L'italien
se chante mieux que le français. — la messe, et, ellipt, Pain à
— (la messe), hostie, pain azyme dont on fait les hosties
pour célébrer la messe, dont on enveloppe les bols phar-
maceutiques pour les avaler. ( V. azyme.) Absolt. Apprendre
à — . Vous chantiez? j'ensuis fort aise, la f. Fab. i, 1. Je ne
croyais pas que ma fUle fût si habile que de — ainsi à livre
ouvert, MOL. Mal. im. ii, 5. — au lutrin. P. anal. En parlant
jde certains instruments de musique dont les sons peuvent
être tenus, liés, de manière à imiter le chant de la voix
humaine. Le piano ne chante pas comme le violon. P. ext. En
mauvaise part. — en lisant, en récitant, lire, réciter avec des
inflexions de voix qui reviennent uniformément, comme
dans un chant. || Fig. Famil. — toujours la même chanson,
le même refrain, la même antienne, répéter toujours la même
chose. Je lui ferai — une autre gamme, je le ferai changer
de ton, de langage. — une antienne à qqn, lui adresser des
reproches. — pouilles à qqn. (F. pouilles.) — la palinodie,
dire tout le contraire de ce qu'on avait dit. — Magnificat
à matines, faire qqch à contretemps. C'est comme s'il chan-
tait, on n'attache pas plus d'importance à ce qu'il dit
qu'aune chanson. Que vient-il nous — ? quelle sottise vient-
il nous dire? et, dans un sens analogue. Qu'est-ce qu'elle
chante, cette physique? MOL. B. gent. il, 4. Spécialt. (T.
d'argot.) En parlant d'un criminel mis à la question, faire
des aveux. Il le faut faire — , (c'est-à-dire) il faut qu'il parle
ou qu'il confesse, ouD. Curios. franc. P. ext. Faire — qqn,
lui faire faire qqch par contrainte, par violence, et, néo-
'-og. (sous l'influence de chantage), l'obliger à donner de
l'argent en le menaçant de faire sur son compte des ré-
vélations scandaleuses.
Il 2" P. anal. Les oiseaux chantent. On entend — le rossi-
gnol, l'alouette. P. ext. Un misérable coq à point nommé chan-
tait, LA F. Fab. V, 6. Fig. La poule ne doit point — devant
le coq (la femme ne doit point parler devant le mari), mol.
F. sav. V, 3. La cigale ayant chanté Tout l'été, la f. Fab. i,
1. Il P. ext. En parlant de certains bruits qui présentent
comme une succession de sons. L'eau chante, l'eau près de
bouillir fait entendre un murmure produit par les bulles
d'air venant crever à la surface. La porte chante, crie sur ses
gonds. I Fig. Une porte mal graissée chante, il faut graisser
la patte à qqn, le bien payer pour obtenir son silence.
II. Célébrer par des chants poétiques. Tout l'univers est
plein de sa magnificence... Chantons, publions ses bienfaits,
RAC. Ath. I, 4. Je chante ce héros qui régna sur la France,
VOLT. Henriade, 1. Pour — un Auguste il faut être un Virgile,
noiL. Disc, au roi. — les exploits, les victoires de qqn. Fig.
— victoire, se vanter d'être vainqueur. P. ext. — les
louanges de qqn, célébrer ses mérites. || P. ext. {rare en ce
sens). Chansonner. L'armée se console de la perte d'une ba-
taille lorsqu'elle a chanté le général, montesq. Espr. des lois,
IX, 7.
1. CHANTERELLE [chant'-rèl; en vers, chan-te-.. .] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chanter, § 126. || xvie s. Les petits fre-
dons de ma chanterelle, yver, Print. p. 519.]
1. Oiseau femelle (spécialement caille, perdrix) qu'on
met en cage pour attirer par son chant d'autres oiseaux
de même espèce. Adjectivt. Des alouettes chanterelles pour
en attraper d'autres, de brosses, Lett. d'Italie, ii, 45, Co-
lomb.
II. Dans un instrument à cordes, celle qui est la plus
mince et qui a le son le plus aigu. Appuyer sur la — , pour
en augmenter le son, et, fig. insister quand l'occasion
s'en présente sur un point essentiel. || P. plaisant. La —
du bourreau (la corde de la potence), oud. Curios. franc. \\
P. ext. I 1. Bouteille de verre très mince dont le fond est
percé et que le souffle fait vibrer musicalement. | 2.
(Technol.) Petite bobine (bruyante quand elle tourne)
employée par les tireurs d'or. (Qqns disent chanterille.) ||
Cheville qui sert à tendre et à faire vibrer la corde de
l'arçon des chapeliers.
2. "CHANTERELLE [chanl'-rèl; en vers, chan-te-...]
s.f.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de chant 2, coin, § 126. || Néo-
log.]
Il (Technol.) Fausse équerre des menuisiers et des
charpentiers.
3. 'CHANTERELLE [chant'-rèl; en wrs^ chan-te-...]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes cantharella, qm
dérive du grec j^ivOapoç, coupe, nom donné à la girolle
à cause de sa forme. {Cf. girolle.) || 1771. trév.]
Il Girolle, champignon comestible.
•CHANTERILLE [chant'-riy' ; en vers, chan-te-...]. V.
chanterelle 1.
CHANTEUR, EUSE [chan-'tèur, -teuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de chanter, § 112. {Cf. chantre.) || xii" s.
Ne quer mais oïr chanteresse ne chantur. Rois, ii, 19.]
Il Celui, celle qui chante. || Spécialt. Celui, celle qui
fait métier de chanter. On — des rues. Un — ambulant. Une
chanteuse légère, celle qui chante les airs légers. Une forte
chanteuse, celle qui chante les grands airs d'opéra. {Cf.
ca.-a.\.3X.vice.) Adjectivt. Oiseaux chanteurs. Le faucon — .
CHANTIER [chan-tyé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cantêrium, proprt, cheval hongre, puis
pièce de support {cf. pour la métaphore, chevalet, pou-
tre, etc.), §§ 379, 309 et 291.]
Il lo Morceau de bois, de pierre, qui sert de support.
Pièce de bois, de pierre, sur laquelle on couche dçss ton-
neaux dans un cellier. Mettre une barrique sur — . Pièce de
bois qui sert à caler les colis, les barriques, dans un na-
vire. Il Morceau de bois qui relie les bûches d'un train de
bois. Il Solive garnie d'étoffe sur laquelle on appuie les
glaces. Il Spécialt. Ce qui sert de support à qqch qu'on
façonne. Morceau de bois, de pierre, qui supporte le bois
que travaille un charpentier, la pierre que travaille un
maçon. | Bloc de bois sur lequel on appuie la quille d'uH
navire en construction ou en réparation. | Appareil qui
supporte les manivelles d'un cordier. || Fig. Avoir un ou-
vrage sur le —, être en train d'y travailler.
il 2o Entassement de matériaux posés les uns sur les
CHANTIGNOLE
— 400
CHAPEAU
autres. || Spécialt. Entassement de bois. Le bois est demeuré
en — au bord de la mer, paré, xvi, 7. | Vieilli. Bûcher pour
des funérailles. Ayant bâti un —, amyot, Othon, 24.
Il 30 Lieu où des matériaux sont entassés. {Cf. atelier.)
I Spëcialt. Lieu où l'on empile des bois de chauffage, de
construction, etc., en attendant qu'on les emploie ou
qu'on les vende. || P. exi. Lieu où l'on dépose des maté-
riaux pour les travailler. On — de construction (pour une
maison, pour un navire). | Vieilli. Mettre un navire sous le
— (le chantier étant couvert).
CHANTIGNOLE [chan-ti-fiôl] S. f.
[ktym. Semble dérivé de chant 2, côté, §§ 100 et 86. On
trouve en anc. franc, chantille au sens 2. (F. godef.) ||1690.
FURET. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) j] 1» Console de bois qui soutient les pannes
de la charpente d'un toit.
Il 2» Brique mince pour tuyaux, âtres, etc. Brique de —
ou d'échantillon, liger, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec.
CHANTONNER [chan-tô-né] v. intr. et ir.
[ÉTYM. Dérivé de chanter, § 168. || 1552. en. est. dans
DELB. Rec. Admis acad. 1835.]
Il Chanter à demi-voix.
CHANTOURNER [chan-tour-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé de chant, côté (F. chant 2), et tourner,
§ 203. Il 1611. coTGR. 1 ACAD. douue le part, passé en 1740,
l'infin. en 1798.]
Il (Technol.) Evider (une pièce de bois, de métal, etc.)
suivant un profil tracé. Spëcialt. Subst. particip. m. On
chantourné, pièce d'un lit, entre le dossier et le chevet.
CHANTRE [chântr'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cantor, m. s. §§ 379, 290 et 291. {Cf. chan-
teur.)]
Il Celui qui chante. Du plus habile — un bouc était le prix,
BOIL. Art p. 3. n lui amena la pratique des chantres du Pont-
Neuf, sorel, Francion, p. 193. || Spëcialt. Celui qui chante
au service divin dans une église, un temple, etc. Grand —,
maître du chœur, qui préside au chant dans une église
cathédrale ou collégiale. || Fig. Celui qui chante, célèbre
en vers un héros, un grand événement. Le — d'Achille, Ho-
mère. Le — thébain, Pindare. Quand le premier — du monde
Expira, lefr. de pomp. Mo7't de J.-B. Rouss. || P. anal. Le —
des bois, le — du printemps, le rossignol, la fauvette, etc.
CHANTRERIE [chan-tre-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chantre, § 69. Ordinairement chanto-
rie au xvi<= s. par euphonie, § 361. || 1564. Chanterie, J.
THIERRY, Dict. franc. -lat. \ 1611. Chantrerie, cotgr.]
Il 1" Vieilli. Maîtrise de chantres d'église.
Il 2° Dignité de grand chantre dans une église.
il 3" Chapelle dotée d'un revenu qui sert à entretenir
un prêtre chantant régulièrement la messe pour le repos
de l'âme des fondateurs.
CHANVRE [chânvr'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cannabem, m. s. devenu chaneve, chanve,
g§ 379, 290 et 291, chanvre, § 361. {Cf. canevas.) Une forme
lat. secondaire, canabem, a donné primitivement *chlçneve,
d'où chènevière, chènevis. (F. ces mots.) Le mot est fém.
en lat. , et ce genre, employé par la f., est resté dans plu-
sieurs patois ; mais le lat. a aussi la forme plus rare can-
nabum, masc, d'où le genre actuel, attesté dès le xuic s.]
Il Plante herbacée dont la graine est connue sous le
nom de chènevis ( V. ce mot) et dont la tige fournit des fila-
ments qui servent à faire le fil, la toile, etc. || Vieilli. S. f.
n arriva qu'au temps que la — se sème, la f. Fab. i, 8. Du
fil, de la toile, une corde de — . || Fir/. Famil. n mérite une
cravate de —, il mérite la corde. Port. Corde. Son antique
statue Pendit sous un — brutal, a. barbier. Jambes, Idole.
CHAOS [kà-ô ; Vs se lie] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chaos, grec xxôî, ?n. .?. || xV s.
Nat. à l'alch. dans littré.]
Il 1" État de confusion des éléments qui, suivant certai-
nes théogonies, aurait précédé l'organisation du monde.
Ta sagesse, grand Dieu, dans tes œuvres tracée, Débrouilla le
— , RAC. Ihjmnes du brëv. rom. mardi, vêpres.
Il 2'^ Fifj. Confusion et désordre complet. C'est un — .
n débrouille... l'horrible — des deux empires, le babylonien et
l'assyrien, la br. 5. Quel monstre, quel —, quel sujet de con-
tradiction (que l'homme)! pasc. Pens. viii, 1. Et plus mon
esprit y repasse, Moins j'en puis débrouiller le funeste —, mol.
Amph. III, 1. Il Spëcialt. Entassement confus de blocs,
de rochers. Le — de Gayarnie (Pyrénées).
'CHAOTIQUE [kà-5-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chaos, §§ 63 et 229. || Néolog.]
Il Relatif au chaos.
CHAPE [châp'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. cçppa, sorte de coiffure, mot en;
gistré par isidore de séville (v<=-vi<= s.), rattaché à (.
par lui au lat. capere, contenir, et dont l'origine est i
connue, §§ 379, 294, 366 et 291. {Cf. chapeau, chapeUe, cl
peron.)]
I. Vieilli. Cape, manteau. Fig. Et vous menez sous —
train que je hais fort, mol. Tart. i, 1. — chute. (F. ce me
Il Spécialt. Manteau de cérémonie que portent les é\
ques, que revêtent les chantres, les prêtres, pour certa
offices solennels. Fig. Prov. Disputer de la — de l'évêq
d'une chose à laquelle on n'a aucune raison de s'i;
resser. De la — àl'évêque, hélas! ils se battaient, la f. <
tes, Joconde. Ils se battent... de la — à l'évêque, cher ah
Th. ital. IV, 162.
II. (Technol.) Pièce qui recouvre qqch. | 1. Chapitp
de la cucurbite d'un alambic. 1 2. Couvercle qu'on ;
sur un plat pour tenir les mets chauds. | 3. Bande de
recourbée dans l'intérieur de laquelle tourne la poulie ;
son axe. | 4. Pièce de cuivre qui enveloppe le pivot d'i
boussole, le touret d'un graveur sur pierre. | 5. Pièce d
gale, d'acier poli, sur laquelle pose le couteau d'un fli
de balance. 1 6. Pièce de métal circulaire qui garnit le bi
d'un fourneau à son extrémité supérieure. 1 7. Second
dont on entoure, pour le préserver, un tonneau de '.
un baril de poudre. 1 8. Table qui recouvre un somi;
d'orgue et que traversent les tuyaux. | 9. Couche
mortier ou de ciment qui recouvre la surface extérit
d'une voûte, le sol d'un lieu qu'on veut daller ou pa.
I 10. Enduit dont les fondeurs (de cloches, etc.) rec
vrent les cires des ouvrages qu'ils jettent en moule,
chemise.)! 11. Enveloppe de bois, de plâtre, d'argile, r
qui maintient le moule dans sa forme quand on le pi'
sur le modèle ou quand on y coule la fonte, le plâtre,
*CHAPÉ, ÉE [cha-pé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chape, § 118. || Admis acad. 1
suppr. 1798.]
Il ±0 Revêtu de la chape ecclésiastique.
Il 2° P. ext. (Technol.) Blé —, qui a conservé so
veloppe (balle) après avoir été battu et criblé. || (Blai
Écu — (par analogie avec la chape ecclésiastique,
s'élargissant du sommet à la base), portant un angle
la pointe part du milieu du bord supérieur.
CHAPEAU [cha-pô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chape, § 115. |i xi^ s. Et eut trait sonj
pel, parfont li at clinet, Voy. de Charl. à Jërus. 146, >
delb. Rec]
I. Coiffure que les hommes, les femmes, mettent
leur tête pour sortir. Porter — (en parlant de l'hoi
par opposition à ceux qui portent la casquette; en
lant de la femme, par opposition à celles qui portei|
bonnet).
Il 1" — d'homme, coiffure ayant d'ordinaire une fc|
avec un bord circulaire plus ou moins large. — de
tre, de soie (de peluche de soie), de paille (de paille
sée), etc. — à plumes. — galonné. — à trois cornes. (FJ
corne.) — de cardinal. Ellipt. Obtenir le —, la dignit
cardinal. || Mettre, garder, ôter son — . On avait beau hen
et m'ôter son — , RAG. Plaid. 1, 1. Parler à qqn — bas, la^
découverte, par respect. Donner un coup de — , un salï
ôtant son chapeau. Porter la main au — , faire un salu
ger. Enfoncer son — sur sa tête, et, fig. Enfoncer sonJ
prendre un air assuré. Avoir, mettre son — de travers,^
l'oreille, avoir, prendre un air provocant. Tirer au
en mettant les billets dans un — . Spécialt. Au xvirf
Mettre au —, constituer une tontine entre qqs per
nés. On a toujours toléré la mise au — au profit de
qui tombera (au sort), turgot, Lett. au ministre
guerre, 8 janv. 1773. Fig. —de mérite, et, ellipt, —,
tification que l'armateur s'engage à remettre au
taine si la marchandise arrive à bon port. || Absolt. Gfl
qui porte un chapeau. Le parti des chapeaux, en Suède,,
xviiio s., le parti des Français, opposé au parti natic
(parti des bonnets). Famil. A cette réunion les chape
étalent rares, les hommes. Spécialt. Vieilli. Chaperon, pi
sonne chargée de surveiller qqn. Je soupai chez la Schq
berg; pour — nous eûmes l'abbé Têtu, M^ic de grignaN, dt|
CHAPE-CHUTE
— 401 -
CHAPERON
;v. 673. Frère —, chargé, dans certains ordres religieux,
accompagner un père lorsqu'il sort. Fig. Vers de rem-
issage, qui ne vient que pour la rime.
Il 2° — de femme, généralement à forme ou calotte gar-
e d'un bord. Un — de velom's, de feutre, de paille, etc. Un
• à fleurs, à plumes. Nouer les brides de son — . Un — de
rgère. || P. ext. Vieilli. Couronne. — de roses, de fleurs.
)tre bergère... lui mit au bras un — de fleurs lesquelles elle
nait de cueillir, la f. Psyché, 2. {Cf. chapelet.) Speciall.
juronne de fleurs qui faisait partie du costume de la
;iiiée et que lui donnaient ses parents. | Loc. prov. Per-
e la plus belle rose de son —, ce qu'on a de meilleur, de
ii> précieux. {Cf. fleuron et couronne.) || Fig. \ 1. En par-
iil d'un nouveau-né. Il a encore le —, la tête recouverte
; gourme. | 2. En parlant des oiseaux. Le —, partie su-
irieure du crâne. | P. ext. — roux, variété de gros-bec.
II. P. anal. || 1° Ce qui rappelle la forme d'un cha-
;au. I 1. — chinois, ancien instrument de musique, ca-
tte de cuivre mince garnie de grelots et de clochettes
fixée au bout d'une tige. ] 2. Cône arrondi qui forme
[ partie supérieure de la plupart des champignons. P.
if.'l. — cannelle, l'agaric du châtaignier. ] 3. Marcs qui
iii's la distillation restent au fond de l'alambic, en forme
• calotte. Moût de la cuve oii l'on fait le vin, qui, sou-
vi' par les gaz que dégage la fermentation, remonte au-
issus du liquide. | 4. Serrer une voile (de hunier) en —,
ramasser en bourrelet au milieu de la vergue.
112" Ce qui surmonte, recouvre certains objets.] Croûte
I dessus d'un pâté. | Rondelle de tôle au-dessus d'un
yau de cheminée. | Pièce de bois qui forme la partie
ipérieure d'un ouvrage de charpente. | Chapiteau placé
ir deux montants au-dessus de la cloche, à bord d'un
ivire. 1 Traverse fixée sur deux montants et dans la-
lelle passe la vis d'une presse. | Partie supérieure d'un
on de mine qui affleure le sol. | Trait demi-circulaire
jii surmonte deux ou plusieurs notes de musique, pour
indiquer qu'elles doivent être liées.
CHAPE-CHUTE [châp'-chùf ; en vers, châ-i^e-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de chape et l'anc. franc, chute, part,
issé de choir, proprt, chape, cape qu'on a laissée tom-
iv, § 173. Il xiio s. Ains a trové kape keue, J. bodel, St Ni-
lolas, dans The'âtre au moyen âge, p. 184.]
II Bonne aubaine due à une mésaventure d' autrui. Quel-
le chercheur de — , sorel, Francion, p. 350. Messer loup
tendait — à la porte, la f. Fab. iv, 16.
CHAPELAIN [chap'-lin; en vers, chà-pe-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chapelle, §§ 65 et 97. {Cf. capelan.) ||
lis s. Roberz de Moretune ses chapeleins esteit, garn. de
JNT-STE-MAX. 5^ Thomus, 3861.]
Il Anciennt. Celui qui était bénéficier d'une chapelle.
De nos Jours. Le desservant de la chapelle d'un châ-
!au. {Cf. aumônier.) || P. ext. — du pape, auditeur ou juge
u sacré palais, tribunal qui se réunit dans la chapelle
u pape.
GHAPELER [chap'-lé ; en vers, chà-pe-lé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. capulare, frapper (de capulus, poignée
'une épée), devenu chapler (De lur espees cumencent a
apler, Roland, 3910), puis chapeler, par adoucissement
e la prononciation, forme qui apparaît dès le xivo s. Pain
e deux jours pour chappeler, Ménagier, ii, 106. {Cf. cha-
1er 1.) La persistance du p dans chapler, chapeler, donne
croire qu'à côté de capulare (qui a donné régulièrement
habler), le lat. pop. possédait *cappulare.]
Il Tailler en enlevant le dessus. [ Spécialt. — du pain,
nlever le dessus de la croûte.
CHAPELET [châp'-lè ; en vers, chà-pe-lè ; 1"^ se lie au
lur.] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chapeau, §§ 65 et 133. || xiiio s. Un cha-
elet vest en sa teste, Renart, 24519, Méon.]
I. Anciennt. Petit chapeau. || P. anal. Chaperon de
lucon. Il P. ext. Chapeau de fleurs, couronne, guirlande
le fleurs. Donner le — à la mariée.
H. P. ext. du sens de guirlande. {Cf. rosaire, proprt,
.'uirlande de roses.) || l» Assemblage de cinq dizaines
le grains enfilés, séparées par un grain plus gros. Dire,
éciter son —, dire un Avé sur chacun des petits grains,
m Pater sur chaque gros. Fig. Défiler son — (en déta-
xer les grains les uns après les autres), débiter toute la
érie des choses qu'on a à dire à qqn. Un — de reproches,
'injures.
DICT. FRANC.
Il 2° P. anal. (Technol.) Garniture de balles de plomb
qu'on met au bas de certains filets pour les lester. | Gar-
niture de roulettes placée au bas de certains cabestans.
I Ceinture de tonneaux vides dont on entoure un navire
submergé, pour le relever, j Garniture de morceaux de
bois ovoïdes, enfilés sur des cordes, pour empêcher le
cheval de se mordre sur une partie du corps malade. |
Chaîne sans fin garnie de godets ou de seaux, dans une
noria, j Décor, suite de châssis qui figurent des nuages.
I Ornement architectural, baguette figurant une suite de
perles, de grains, d'olives, etc. | Boutons , pustules , dis-
posés en cercle autour d'une partie du corps.
CHAPELIER, 1ÈRE [chap'-lyé, -lyer] s. m. et f
[i'tym. Dérivé de chapeau, g§ 65 et 115. || xiie-xiii'^ s. Li
capeliers eslis Sen capel li entrerosa, rencl. de moilienîj,
Miserere, cxcv, 7.]
Il Celui, celle qui fabrique ou vend des chapeaux.
1. CHAPELLE [chà-pèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chape, § 126. || xio s. Caries serat ad Ais
a sa capele, Roland, 52.]
1. Lieu consacré où l'on gardait la chape, les reliques
d'un saint, des reliques. La sainte Chapelle.
II. P. ext. Il 1" Lieu consacré au culte dans un châ-
teau, dans une communauté, un hospice, un collège, etc.
II P. ext. I 1. Ceux qui desservent une chapelle. Il fait par-
tie de la — du prince. Fig. Former une petite — , une cote-
rie. I 2. La réunion des musiciens qui chantent dans une
chapelle. La — pontificale. Maître de — , celui qui dirige la
musique d'une chapelle, et,j9. ext. la musique d'une
église. 1 3. Vieilli. Assemblée de gens réunis dans une
chapelle. Spécialt. Tenir — , en parlant du pape, du roi
d'Espagne, de l'empereur d'Autriche, assister à un of-
fice solennel dans sa chapelle.
Il 2° Partie d'une église contenant un autel particulier
en dehors du chœur. La — de la Sainte- Vierge. — ardente,
chapelle éclairée par des cierges, oh l'on dépose le corps
d'un personnage avant les funérailles. Mettre en —, se dit
en Espagne des condamnés à mort que l'on conduit dans
une chapelle pour les préparer à mourir. | P. ext. Simu-
lacre de chapelle que construisent les enfants, particu-
lièrement à la Fêle-Dieu, j P. plaisant. Fig. Conduire un en-
fant à la — blanche, dans son lit. || P. ext. Réunion d'ob-
jets du culte employés dans une chapelle. Donner à une
église une — de vermeil. || P. ext. Coffre contenant les ob-
jets du culte à bord d'un navire.
Il 3° P^glise qui n'a pas le titre de paroisse.
III. P. anal. (Technol.) Nom donné à divers objets
dont la forme rappelle la voûte d'une chapelle. Voûte
d'un four de boulanger, d'une galerie d'aqueduc, etc. ||
Pièce cintrée qui recouvre la roue d'une vielle, l'aiguille
d'une boussole. || Alambic à chapiteau élevé, en forme de
cône. Il Bâti en bois qui supporte la châsse et le porte-
lame d'un métier de tisserand. || Mettre en —, enfourner
les pièces de poterie sur des plaques de terre cuite éta-
gées, que supportent des piliers de môme matière. {Cf.
charge, échappade.)
2. CHAPELLE [chà-pèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chapeau, § 37. {Cf. ital. far cappeUaccio,
faire la cane, en parlant d'une toupie, oud.) || 1678. guil-
LET, dans JAL, Gloss. naut.]
Il (Marine.) Faire —, être forcé brusquement de virer de
bord, vent devant.
CHAPELLENIE [chà-pel-ni; en vers, -pè-le-ni] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chapelain, §§ 65 et 68. || xv^ s. Chap-
pellanie, rené d'anjou, dans godef. Suppl.]
Il Anciennt. Bénéfice attaché à une chapelle.
CHAPELLERIE [cha-pel-ri ; en vers, -pè-le-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chapelier, §§ 65 et 68. || xiii" s. e. boi-
leau. Livre des mest. I, xci, H. Admis acad. 1835.]
Il Confection, commerce de chapeaux (d'hommes), de
casquettes, etc. P. ext. Maison où l'on confectionne, où
l'on vend des chapeaux (d'hommes), des casquettes, etc.
CHAPELURE [chap'-lùr; en vers, chà-pe-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chapeler, § 111. || xiv= s. Chappelleures
de pain, Ménagier, ii, 150.]
Il Dessus de la croûte du pain réduit en poudre, qui sert
à saupoudrer certains mets.
CHAPERON [châp'-ron; en vers, chà-pe-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chape, § 105. || xii<= s. Sire al chaperon
large, Couronn. de Louis, 475.]
26
CHAPERONNER
— 402
CHAR
Il 1° Coiffure à bourrelet et à queue que portaient au
moyen âge les hommes et les femmes. Un — d'homme, de
femme, de moine, et, fig. — de moine, plante à fleurs en
forme de casque (aconit napel). || Spécialt. (Blason.) Coif-
fure en forme de capuchon. || Fig. Personne âgée qui ac-
compagne une jeune fille, une jeune femme, pour lui
servir de porte-respect. Servir de — à qqn.
Il 2° P. ext. I 1. Bande d"éloffe que les femmes por-
taient sur la tôle. Les mères, il y a dix ans, portaient le — ,
qui était la vraie marque et le caractère de bourgeoisie, furet.
Rom. bourg, i, 9. | 2. Petit bourrelet à pendants d'étoffe
garni d'un ou de plusieurs rangs d'hermine, que portent
sur l'épaule gauche les gens de robe, docteurs, etc.,
lorsqu'ils sont en costume.
Il 3° P. anal. (Technol.) Ce qui recouvre, protège qqch.
Cuir dont on coiffe les faucons. || Couverture de tuiles, de
maçonnerie en dos d'âne, placée sur le haut d'un mur.
Il Partie supérieure d'une presse à imprimer. || Fragment
de la balle des épis, qu'on retrouve qqf dans le grain battu
et criblé. || Fig. (Impr.) Feuilles qu'on tire en plus pour
remplacer celles qui seraient gâtées.
CHAPERONNER [châp'-ro-né ; en vers, chà-pe-...]
V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chaperon, § 154. || xii" s. La gent cha-
peronée, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 5616.]
Il Couvrir d'un chaperon. — le faucon. || P. anal. Gar-
nir le dessus d'un mur d'une couverture de tuiles, de
maçonnerie. || Fig. — une jeune fille, une jeune femme, lui
servir de porte-respect.
CHAPIER [chà-pyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chape, § 115. || 1611. Chappier, cotgr.]
Il 1° Vieilli. Celui qui porte chape.
Il 2» Fabricant de chapes.
Il 3° Meuble à tiroirs semi-circulaires tournant sur pi-
vot, ofi l'on étend, où l'on serre les chapes et autres or-
nements sacerdotaux.
CHAPITEAU [chà-pi-tô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. capitellum (diminutif de caput,
tôte), m. s. §§ 379 et 313. {Cf. cadet.) || xii^ s. Le mener des
capitials, ben. de ste-more, Troie, 7648.]
Il 1" Partie supérieure d'une colonne, d'un pilastre,
qui couronne le fût. P. ext. Ornement qui surmonte et
couronne une armoire, un buffet, etc.
Il 2° P. a7iaL — de niche, petit dais qui couvre une sta-
tue portée par un cul-de-lampe. || — de moulin à vent,
couverture mobile qu'on fait tourner sur elle-même pour
exposer les ailes au vent. || — d'alambic, de fourneau, de
presse d'imprimerie, la partie supérieure.
CHAPITRE [chà-pïtr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. capltulum, m. s. devenu
capitle, chapitle, chapitre, §§ 379, 290, 291 et 465. Le mot
n'est pas pop. : la forme pop. serait *cheveil. || 1119. Cha-
pitles, PU. DE THAUN, Comput, 177.]
I. Vieilli. Il 1» Capitule, passage de l'Écriture que ré-
cite l'officiant après les psaumes. Le — de vêpres, le di-
manche de la Passion, pasc. Pens. xxv, 143. || Spécialt.
Passage de l'Écriture qu'on lisait dans les réunions de
chanoines, de religieux, avant de commencer la séance.
Il 2» P. ext. Assemblée de chanoines, de religieux, réu-
nis pour délibérer sur les intérêts de la communauté, et,
p. ext. ceux qui siègent à cette assemblée. Avoir voix au
— . Fig. Être consulté. Dans ces occasions-là les mères n'ont
pas beaucoup de voix au — , sÉv. 84. De nos jours, le corps
des chanoines d'une église cathédrale. P. ext. Assem-
blée de certains ordres. Le — de l'ordre de Saint-Michel. Il
se tenait tous les ans un — où l'on examinait les vies et
mœurs de chaque chevalier, duclos, L. XI, ii, 207. || P.
plaisant. Réunion. Nous tînmes hier — chez Mo^e de Lavar-
din, SÉV. 1109.
II. Chacune des parties que forment les divisions d'un
ouvrage, d'un code, d'un traité, d'un budget, etc., ou
chacune des subdivisions de ces pîirlies. Le — premier de
l'ouvrage. Le — deux de la troisième partie. Je pourrai bientôt
vous montrer, en amie, Huit chapitres du plan de notre acadé-
mie, MOL. P. sar. III, 2. Voter le budget par chapitres. \\Fif/.
Sujet spécial d'un entretien. Être sur le — de qqn. Je suis
sérieuse sur de certains chapitres, mol. Scap. m, 1.
CHAPITRER [chà-pi-lré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chapitre, § 154. On trouve au xv» s.
capituler employé dans le même sens {Cent Nouv. nouv.
3^3). Il xvi<= s. Si je te chapitre Petitement, bon. des i
dans DELB. Rec.]
Il 1° Réprimander (un religieux, un chanoine) en p
chapitre.
Il 2» Fig. Faire la leçon à qqn. Demandez-lui... comnil
l'ai chapitré sur le peu de respect qu'il gardait à un père, &i
Scap. I, 4.
CHAPON [chà-pon] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. "capponem (class. caponem), m
§§ 379, 428 et 291. [Cf. capon.) || xiio s. Ne chapuns ne
line, GARN. DE poNT-STE-MAx. Ht Tfiomas, p. 120, Bekk
Il Jeune coq châtré pour être engraissé. Un citoyrt
Mans, — de son métier, la f. Fab. viii, 21. | Vol du — ,d
le droit coutumier, portion de terre autour d'un maa
ayant l'étendue que peut mesurer le vol d'un chap
Il Fig. Nom donné à une jeune vigne tant qu'elle ne |
duit pas de raisin, à une bouture qui ne pousse pas
core de branches. || P. plaisant. Servir un —, servir
un potage maigre un morceau de pain qu'on a mis tn
per dans le bouillon gras. — de Gascogne, et, absolt.
nos jours, — , croûte de pain frottée d'ail qu'on met d
une salade.
CHAPONNEAU [chà-pô-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chapon, § 126. || 1564. J. Thierry, j
franç.-lat.]
Il Jeune chapon.
CHAPONNER [chà-p6-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chapon, § 154. || xive s. Li cox chapo
Est as gelines mal venus, j. de condé, m, 302.]
Il Châtrer (un jeune coq que l'on veut engraisser),
ext. Mettre (une jeune poule) hors d'état de pondre (p j
en faire une poularde).
CHAPONNIÈRE [chà-pô-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chapon, § 115. || xv^ s. Les deux ni
leurs chapons de la chaponnière, Cent Nouv. nouv. d\
DELB. Rec.]
Il Vieilli. Il 1° Sorte de daubière pour chapon, poularl
Il 2» Lieu oiU'on engraisse des chapons. || Fig. (Tel
nol.) Passage ménagé dans les fossés d'une place fo)|
{Sy7i. caponnière.)
'CHAPOTER [chà-pô-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé du radical de chapon, qui signifie coup
§ 167. Il 1611. COTGR.]
il (Technol.) || 1° Dégrossir (le bois) avec la plane.
Il 2" P. anal. En parlant du potier, enlever de la pit^
qu'il travaille les parties qui doivent tomber.
*CHAPPE, *CHAPPÉ. V. chape, chape.
CHAQUE [châk'j adj.
[ÉTYM. Tiré de chacun (F. ce mot), § 596. || xm^ s.
qu'an, G. de coincy, Mir. de Notre-Dame, p. 100.
Il Adj. distributif marquant que la personne, la ch«|
qu'il détermine fait partie d'une pluralité collective,
âge a ses plaisirs, son esprit et ses mœurs, boil. Art pJi
Le nom de — plat, le rang de — mets, corn. Ment. I,|
Ellipt. Chacun, chacune. Pop. Des gravures qui coûtent {
francs chaque.
CHAR [char] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. carrum, 7n. s. mot d'origine gt\\
loise, §§ 3, 379 et 291.]
Il l" Voiture légère des anciens, à deux roues, ouvel
en arrière, traînée par deux ou plusieurs chevaux attej
de front, et sur le devant de laquelle le conducteur [
tenait debout. Course de chars, en — . Il excelle à conduiref
— dans la carrière, r.ac. Brit. iv, 4. Le — du vainqueur,
fig. Le — de la victoire. Les captifs étalent enchaînés derrl'j
le — du triomphateur. Fig. Attacher, enchaîner qqn à son*
en faire son esclave. Moi-même à votre — je me suis en
née, RAc. Iph. n, 5. Spécialt. En parlant du joug d«
mour. Les adorateurs qu'elle traîne à son — . || P. ext.
Voiture. On — funèbre, corbillard. On heurt survient : ad
le — (le char funèbre), la f. Fab. vu, 11. Aussitôt qM
— chemine (le coche), id. ibid. vu, 9. P. plaisant. Un — i
méroté, un fiacre. || Fig. Poét. En parlant de ce qui pî
court une carrière, décrit une révolution. Le — du soli
de la nuit. Dès que l'Aurore, dis-je, en son — remontait, LA
Fab. V, 6.
Il 2" Chariot. Un — à bœufs. Un — à foin. Un — de moj
tagne. — à bancs, voiture légère, à quatre roues, ouvei
sur les côtés, que garnissent de simples rideaux.
Il 3o Spécialt. Voiture décorée figurant dans les fêlt
CHARABIA
403
CHARCUTIER
jrtèges, mascarades, et portant des personnages sym-
liques, historiques, des masques, etc. Le — de l'Agricul-
|e. Le — de l'Amour. Le — du bœuf gras.
jCHARABIA [chà-rà-byà] s. m.
il TYM. Emprunté de l'espagn. algarabia, proprt, la lan-
:il)e, puis, p. ext. toute manière de parler inintel-
■, ji 13. Le mot espagn. est la transcription de l'arabe
jprabia (avec a aspiré), la langue arabe, § 22. \\ Néolog.
'imis ACAD. 1878.]
"fimil. Terme par lequel on désigne le parler des
unats. P. ext. Manière de parler, d'écrire, barbare,
miiligible. Ce n'est pas du français, c'est du — .
|::HARADE [chà-ràd'] s. f.
1 TYM. Emprunté du provenç. mod. charrado, proprt,
i(\ de charra, causer, mot d'origine incertaine, § 11.
is ACAD. 1798.]
igme consistant à deviner un mot qui se décom-
I parties formant chacune un autre mot, d'après
linition donnée des parties et du tout. — en action,
(pie partie et le tout font le sujet d'une scène par-
1 (lu mimée.
Charançon [chà-ran-son] s. m.
'■ ' '^M. Origine inconnue. || xvi^ s. Charanton, rab. m,
I. Charenson, j. TmERRY, Dict. franc. -lat. \ 1694. Cha-
, AGAD. I 1762. Charançon, agad.]
I Insecte coléoplère. — du blé, qui ronge le blé.
I:HARANÇ0NNÉ, ÉE [chà-ran-sô-né] adj.
M. Dérivé de charançon, § 118. || 1611. Charansonné,
Allaqué parle charançon. Du blé — .
DHARBON [chàr-bon] s. m.
KTYM. Du lat. carbônem, m. 5. §379 et 291. {Cf. carbone.)]
. Matière de couleur noire oh. domine le corps simple
d'il' carbone.
1 ' Cette matière employée comme combustible. —
)ois, et, absolt, —, obtenu par la combustion lente et
Lomplôte du bois, et employé surtout pour la cuisine.
iieur de —, gaz acide carbonique que produit la com-
tinn du charbon. P. ext. S'asphyxier avec du —, avec de
I apeur de charbon. — de terre, houille. — de pierre,
anthracite.) — de Paris, poussier de charbon aggloméré
ir obtenir un feu doux et lent. || P. ext. Dn —, mor-
u de charbon ou de bois à demi consumé, allumé ou
;nt. Faire griller sur des charbons ardents. Ellipt. Ses yeux
lent comme des charbons, comme des charbons ardents.
'/. ; 1. Style biblique. C'est amasser sur leur tête des char-
s de feu, ce qui doit les perdre. | 2. Être sur des charbons
;nts, griller d'impatience. || P. ext. En parlant d'un ob-
qu'on a laissé briller, calciner sur le feu. Cette viande
en — .
2° Cette matière employée à divers usages. — àdes-
"• 'harbon de saule ou d'autre bois doux, dont les
-. les dessinateurs, se servent pour tracer une es-
Cf. fusain.) — animal, produit résultant de la dé-
-ilion des substances animales par l'action de la
: dans les vases clos, employé comme décolorant.
die de —, pour nettoyer les dents. PastiUes de —, pour
taines maladies d'estomac.
I. P. anal, avec la couleur noij^e du charbon. Maladie
ili'^organise et fait noircir les tissus attaqués.
1" — de l'homme, des animaux, pustule gangreneuse,
ir le — . Spécialt. — du mouton, barbouquet. P. anal.
liane du cheval, sorte d'hydropisie dite anasarque.
2° — des graminées, maladie des graminées et surtout
froment, due au développement d'un petit champi-
m parasite. (C/l carbouiUe, charbouiUe.)
'CHARBONNAGE [chàr-bô-naj'] s. m.
[. Dérivé de charbonner, § 78. || 1753. V. à l'article.]
'U. Action de charbonner. Spe'cialt. Le — du grain,
ICI,.
■ 'CHARBONNAGE [chàr-bô-naj'] s. m.
■~"M. Dérivé de charbon, § 78. || Néolog.]
loitation de la houille. || P. ext. Auplur. Mines
nie qu'on exploite. Les charbonnages de Charleroi.
HARBONNÉE [chàr-bô-né] s. /'.
iTYM. Dérivé de charbon, § 119. {Cf. carbonnade.) ||
s. Unes grosses lèvres plus rouges d'une carbounee, Au-
■inet Nicol. 24.]
" Morceau de bœuf, de porc, grillé sur des char-
II 2" Lit de charbon, dans un four à briques, à chaux.
Il 3» Esquisse, croquis au charbon.
CHARBONNER [chàr-bô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de charbon, § 154. || xiio s. A la paele noir-
cir et carbouner, Aliscans, 3159.]
Il 1» Faire passer à l'état de charbon. | Se —, et, ab-
solt, —, en parlant du bois, de la mèche d'une lampe ou
d'une bougie qui brûle mal. La mèche charbonne, et, p.
ext. La lampe charbonne. | P. anal. Le grain niellé, rouUlé ou
charbonne, liger, Nouv. Mais. rust. dans dici.lî. I{ec.\
Il 2" Rendre noir avec du charbon. Se — le visage. — de
ses vers les murs d'un cabaret, boil. Art p. 1. P. ext. Écrire,
dessiner avec du charbon. Charbonnant en sifflant mille cro-
quis, A. barbier, ïambes, Cuve.
Il 3° Frotter avec du charbon. Spécialt. Dans la gra-
vure à l'eau-forte, enlever le vernis avec du charbon qu'on
frotte sur la planche humectée d'huile ou d'eau.
CHARBONNERIE [chàr-bÔn'-ri ; en vers, -bô-ne-ril
s. /•. J
[ÉTYM. Dérivé de charbonnier, §§ 65 et 68. || Néolog. Ad-
mis ACAD. 1878, mais seulement au sens II.]
I. Dépôt de charbon.
II. Association secrète politique (des carbonari), sous
I la Restauration.
! CHARBONNEUX, EUSE [chàr-bô-neû, -netiz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de charbon, § 116. || 1611. cotgr.]
j| (Médec.) Qui a rapport au charbon. Tumeur charbon-
neuse.
CHARBONNIER, 1ÈRE [chàr-bô-nyé, -nyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de charbon, § 115. || xiie s. Que trobet a un
foc dous charboners, Girard de Roussillon, 7683, Fœrster.
Entre deus murs ot si grant charbonier, Raoul de Cambrai
1489.]
I. Celui, celle qui fait ou qui vend du charbon. Noir
comme un — . Loc. prov. Il a la foi du —, la foi naïve de
l'homme simple. — est maître chez lui, le plus humble
doit être maître chez lui. || P. ext. Celui qui dirige le four-
neau dans une usine.
II. Lieu où l'on met le charbon, oîi on le fabrique.
Il 1° S. m. Cabinet, recoin d'une maison où l'on met le
charbon.
Il 2» S. m. Râtiment de côte qui n'est employé que pour
le transport du charbon de terre.
Il 3» Charbonnière, s. f. Partie d'une forêt où l'on fait le
charbon de bois. || Spécialt. (Vénerie.) Partie d'une fo-
ret où le cerf, le daim brunit sa tête, et, p. ext. terre
glaise contre laquelle il frotte sa tète pour enlever la
peau qui couvre son bois naissant.
III. P. anal. Nom donné à divers animaux de couleur
noire. Le charbonnier, variété de renard noir, de merlan
noir, de lézard noir. La charbonnière, mésange noire.
*CHARBOUn.LE [chàr-bouy'] s. f.
[ÉTY'M. Du lat. pop. *carbûcula (lat. class. carbunculus) ,
m. s. devenu *carboc'la, carbouUle, charbouiUe, §§ 379, 326,
290, 390 et 291. {Cf carbouiUe.) || 1791. engycl. méth.]
Il Dialect. Charbon, nielle, maladie du froment.
CHARBOUILLER [chàr-bou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de charbouiUe, § 154. || Admis acad. 1762.1
Il Dialect. Attaquer par le charbon, la nielle. Blé char-
bouiUe.
*CHARBOUrLLON [chàr-bou-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de charbouiUe, § 104. || 1792. Charbouglion,
ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol. ) Ulcère de la membrane pituitaire du
cheval.
CHARCUTER [chàr-ku-té] v. tr.
[ÉTYM. Tiré du radical de charcutier, §§ 37 et 154. || xvi^ s.
Plusieurs furent mis à mort et charcutés en pleine rue, Chron.
bordel, dans delb. Rec]
Il Couper (la viande crue, la chair) en petits morceaux.
P. ext. — un bras, en parlant d'un opérateur malhabile.
— une volaiUe, en parlant d'un découpeur maladroit.
CHARCUTERIE [chàr-kùt'-ri ; en vers, -ku-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de charcutier, § 68. || 1576. Chaircuiterie,
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il 1° État, commerce de charcutier.
Il 2" Ce que préparent et vendent les charcutiers. Man-
ger de la — .
CHARCUTIER, 1ÈRE [chàr-ku-tyé ; -tyer] s. m. et f.
[ÉTY.M. Pour charcuitier, dérivé de char (anc. forme de
CHARDON
— 404
CHARGER
chair) cuite, §115, proprt, celui qui vend delà chair cuite.
On trouve parfois chaircutier (j.-j. rouss. Êm. 2). jj 1532.
Chercuitiers, rab. Pantagr. prognostic]
Il Celui, celle qui apprête, qui vend du porc frais ou
préparé enjambons, saucisses, boudins, etc., de la viande
hachée ou farcie (pâté, galantine, etc.), des salaisons, etc.
CHARDON [chàr-don] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *carduonem, m. s. devenu *cardone,
§ 356, cardon, § 291, cliardon, § 379. [Cf. cardon.) || 1153.
Chardun, dans godef. SuppL]
Il 1" Plante de la famille des Composées, à feuilles et
à capitules épineux. Hérissé comme un — , et, fie/. C'est un
vrai — , en parlant d'une personne d'un caractère revô-
che. Allons comme eux (comme les ânes) aux champs et
mangeons des chardons, RÉGNIER, Sat. 9. Spécialt. — à
foulon, variété dite cardère, dont la fleur sert à carder la
laine. || P. ext. Nom donné à diverses plantes épineu-
ses. — acanthe, le pédane. — bénit, la centaurée, chausse-
Irape, etc. — roulant, le panicaut commun, etc.
Il 2° P. anal. Garniture de piquants, de pointes de fer,
pour protéger un mur de clôture.
CHARDONNERET [chàr-dôn'-rè ; en vers, -dù-ne-rè]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chardon, parce que cet oiseau recher-
che la graine de chardon, § 134. L'anc. franc, dit ordi-
nairement chardonnereul, chardonnerel. || 1539. R. est.]
Il Petit oiseau chanteur de l'ordre des Passereaux, dont
le mâle a la tête rouge et les ailes marquées de jaune et
de brun.
*CHARDONNET [chàr-dô-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cardo, dinem, gond, § 133. NICOT
donne chardonniere, chardonnereau, dans le même sens, et
ce dernier se trouve dès 1410. ( V. delb. Rec.) [Cf. char-
donnette.) || 1790. encygl. méth.]
Il (Technol.) || ±° Montant d'une porte qui tourne sur
deux pivots au lieu de gonds.
Il 2° P. ext. Montant de la porte d'une écluse en pierre
ou en bois, où se trouve une rainure.
1. CHARDONNETTE [chàr-dô-nef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chardon, § 133. || xvi<= s. Des chevreaux
à la chardonnette, marot, Épit. 44. Admis acad. 1718.]
Il Artichaut sauvage dont on emploie la fleur pour faire
cailler le lait.
2. ''CHARDONNETTE [chàr-dô-nel'] S. f.
[ÉTYM. Fém. de chardonnet, proprt, pivot, § 37. || Néolog.]
Il (Marine.) Sorte de cale pour maintenir en équilibre
des fûts, des barriques, etc., chargés sur un navire.
CHARGE [chàrj'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de charger, § 52. |j xi<= s. Uns vilains
i ait charge, Voy. de Charl. à Jérus. 605, dans delb. Rec]
I. Ce dont qqn , qqch est chargé, au propre et au figuré.
Il Au propre. \\ 1° Ce qu'on porte. La — d'une voiture.
La — d'un navire. P. ext. Un navire de — , destiné à recevoir
un chargement. Ligne de —, ligne de flottaison qui mar-
que le point où le navire a son maximum de charge. La
— d'une bête de somme. Me fera-t-on porter double bât, double
— ? LA F. Fab. VI, 8. n en a sa — . La — d'un plancher. En-
fourner en — (des poteries), les unes sur les autres.
Il 2° P. ext. I 1. Quantité de certains objets déterminée
par le poids qu'on en peut porter et servant de mesure
approximative. Une — de bois, de vin, de blé. Une énorme —
de bois sec, fén. Odyss. 9. | 2. La quantité de poudre, de
plomb, etc., qu'on met dans une arme à feu pour chasser
le projectile. Mettre double — .Ha reçu toute la — dans la
tète. I La quantité de poudre nécessaire pour faire éclater
une mine. | La quantité de combustible qu'on met dans
un fourneau, etc. | Quantité de fluide qu'on accumule sur
une surface qu'on électrise. La — d'une bouteille deLeyde.
Il Fig. Fonction dont qqn a toute la peine, tout le soin.
Elle m'avait donné — de vous le dire, CORN. Ment, v, 5. Un
esclave avait — de les avertir, Boss. Devoirs, 1. Vous êtes
bien long à faire votre —, cORN. Nicom. m, 3. S'acquitter
de sa — . Avoir — d'âmes, la charge de diriger des âmes
(en parlant du prêtre, de l'instituteur, etc.). Ce sont ces
gens-là qu'il faudrait établir malgré eux dans les emplois à —
d'âmes, FÉN. IHal. sur l'éloq. 3. Vous imposez une grande —
aux confesseurs, pasc. Prov, 10. Spécialt. Une femme de —,
celle qui, dans une maison, est préposée à la surveillance
domestique. || P. ext. Fonction imposante, ministère pu-
blic ou privé dont qqn a la responsabilité. Les charges pu-
I bliques. La vénalité des charges. Il y va de ma — , il y v
j ma vie, corn. Poly. m, 5. Prendre emploi dans l'armée
bien — à la cour, la f. Fab. m, 1. Entrer en — ; sorti
— . P. plaisant. Je vous établis dans la — de rincer les
res, MOL. Av. m, 1. 1| Spécialt. En parlant de certaine-
fessions privilégiées ( notaire , avoué, huissier, âge:
change, etc.), dont le titre, conféré par l'État, peut
vendu ou cédé, chacun de ces titres avec sa cliei
Acheter une — d'avoué.
II. Ce qui pèse trop sur qqn, sur qqch. Fig. La — .
vantable de sa conscience, boss. Justice, 2. De la teu
importune, J.-B. ROUSS. Odes, iv, 7. La vie lui est à —
à — à tout le monde.
Il P. ext. Fig. \\ 1° Obligation onéreuse. Avoir des
ges de famille. Charges personnelles, service qu'un ci;
doit à l'État (comme militaire, juré, etc.). Charges ré
servitudes foncières. Cahiers des charges, indiquant les
gâtions dont est tenu un propriétaire, un adjudicatair( .
Fig. Je te pardonne, à la — que tu mourras, MOL. Scfij
13. A la — d'autant, et, dans le même sens, A — de i
che, sous condition de rendre l'équivalent. || Spir
Obligation de supporter une dépense. Les frais sont
— . Être à la — de qqn. Les charges d'une succession. Il
rendre le bénéfice avec toutes ses charges. Chacun doit
porter sa part des charges de l'État.
Il 2° Spécialt. Fait qui pèse sur la situation d'un ac-
11 y a de fortes charges contre lui. Confirmer, détruire les
ges de l'accusation.
Il 3° P. ext. Ce qui force, ce qui outre le caractèr.
traits de qqn, de qqch (pour le rendre ridicule). Jou>
rôle en — . Faire la — de qqn. Absolt. Les charges de c
Il P. anal. Grosse plaisanterie (en action, en parole
l'on cherche à mystifier qqn. Des charges d'atelier, faite
des jeunes gens qui travaillent dans un atelier de i
ture, etc. P. ext. Pop. Chose qui ne peut être pris
sérieux. C'est une — .
III. Action de charger.
Il lo Action de charger un navire. Le bâtiment est t
Surveiller la — d'un bâtiment.
Il 2" Action de charger, et p. ext. de manœuvrer !•
suivant la théorie, le règlement militaire. Apprendre :
en douze temps.
Il 3» Action de charger l'ennemi, de se jeter surlui
le mettre en déroute. Une — à la baïonnette. Une — d
Valérie. Commander la — , et, p. ext. Battre, sonner 1
Comme il sonna la — , il sonne la victoire, i^\ f. Fab.
Enlever une position au pas de — . || Fig. Revenir à la —,
une nouvelle tentative.
Il 4° Le fait de charger un accusé, de peser sur -
tuation. Ces faits sont à la — de l'accusé. Des témoins
CHARGEMENT [chàr-je-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de charger, § 145. || xvi^ s. De cestuy
ne sentit que le chargement, rab. I, 35.]
Il 1° .Action de charger une voiture, un navire, e
P. ext. La charge d'une voiture, d'un navire, etc.
Il 2" Action de charger une lettre. Bureau des
ments.
'CHARGEOIR [chàr-jwar] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de charger, § 113. || 1409. Quierquoir, ;|
de Tournai dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Ce qui sert à charger.
Il 1° Sorte de cuiller avec laquelle on mettait lapoj
au fond d'une bouche à feu pour la charger.
Il 2° Selle à trois pieds sur laquelle le salpêtrier|
la hotte pour la charger.
CHARGER [chàr-jé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *carricare (dérivé de carmm,
riot, proprt, mettre sur le chariot), devenu "carregare, î
gar, §§ 336, 388 et 291, cargier, chargier, §§ 379 et 297, lir-
ger, § 634. || xi" s. D'or e d'argent quatre cenz muis ca: "
Roland, 32.]
Il 1" Mettre (qqn, qqch) sous le poids d'objets à p
quelque part, à transporter. — une voiture de foin, il
soit, Le voiturier a fini de — . — un vaisseau de blé. Ses
seaux en tous lieux se chargent de soldats, rac. Mithr. i
— qqn d'un lourd fardeau. Absolt. On l'a chargé comn
mulet. Aidez-moi à me — . — un âne de fagots. Eh que —
ainsi cette pauvre bourrique ! la f. Fab. m, 1. P. plaii't'
Fig. —le bidet, au trictrac, placer sur une flèche un g"'
nombre de dames. | (Blason.) Pièce chargée, qui en [>'
CHARGER
— 40t
tille une autre. | P. ext. — une lettre de valeurs, et, ahsolt,
lune lettre, lui faire porter des valeurs qu'on y enferme,
iwAv suite, la faire enregistrer à la poste d'une manière
ile. Il Avec changement de construction. Placer, dis-
qqch) pour être porté. — qqch sur son dos, sur ses
mules. — des meubles sur une voiture.
1 2" P. ext. et spécialt. Garnir (qqch) d'un poids, d'une
Jantité déterminée, devant servir à quelque usage. —
3 quenouille (de laine). — une bobine (de fd, de soie). —
fourneau (de combustible). — une pipe (de tabac). — une
oe à feu (de la quantité de poudre, de plomb, de pro-
tiles nécessaire pour tirer un coup). Dn fusil chargé,
irgez vos armes, et, ellipt, Chargez! terme de comman-
nient militaire. Canon chargé jusqu'à la gueule, chargé à
traille. Pièce qui se charge par la culasse. — une mine de
idre, pour qu'elle éclate. — une route de cailloux, pour
mpierrer. — une couche (à légumes, etc.) de terreau. —
peaux d'une couche de tan. — une cuve à teinture de ma-
re colorante.
I 3" Fig. Revêtir (qqn) d'une fonction, d'un office
nt il a le soin, la responsabilité. — qqn d'une commission,
n travail, d'un emploi. — qqn de ses affaires, et, substan-
t, Un chargé d'affaires, agent diplomatique chargé, à
V permanent ou temporaire, à défaut d'ambassadeur,
" inistre plénipotentiaire, de veiller sur les intérôtsde
uvernement ou de ses nationaux auprès d'un gou-
liient étranger. Être chargé d'un enseignement, d'un
iTS, et, substantivt, Un chargé de cours, professeur ap-
|lé à titre provisoire à une chaire dont il n'est pas titu-
re. — qqn d'un commandement. Se — d'une cause, d'une
aire. Des intérêts du Ciel pourquoi vous chargez-vous? mol.
\rt. IV, 1. Nos ministres secrétaires d'État sont chargés de
xécution des présentes, Ordonn. de juillet 1830, art. 9.
— de la dette de qqn, s'en porter garant. Je me charge
jvant Dieu de tout le péché, BOSS. Lett. abbat. 89. Se — de
In, de l'embarras, de la dépense qu'il peut causer. Moi,
•ais me — d'une spirituelle Qui ne parlerait rien que cercle et
le ruelle ! mol. Éc. des /". i, 1. Se — d'une famille pauvre. || —
n de faire qqch. Je me charge de le conduire, de veiller sur lui.
II 4» Mettre sous le poids d'une chose lourde à porter,
un prisonnier de chaînes. — une table de mets. (Il) prit fort
rde à ne se pas trop — de nourriture, ST-SIM. m, 3. Son corps
argé de pluie, la f. Fab. ix, 2. Soldats chargés de butin.
7 . Et se — l'esprit d'un ténébreux butin De tous les vieux
;ras qui traînent dans les livres, MOL. F. sav. iv, 3. — sa
Ite d'ornements. Telle qu'une bergère, aux plus beaux jours
i fête, De superbes rubis ne charge point sa tête, uoil. Art
2. Absolt. Coiffure chargée, qui a trop d'ornements. Mon-
jiie chargée, OÙ l'alliage dépasse le poids légal (au détri-
jent de l'or, de l'argent). Les branches se chargent de fruits.
P. ext. — son pinceau de couleurs, sa plume d'encre. Vin
liargé de matière colorante. Urine chargée de matières qui
ipaississent. Langue chargée de mucosités. Le ciel se charge
|: nuages, et, absolt, Le ciel est chargé. Fig. — d'incidents
iiction d'un poème. — un discours de citations. Et monsieur
j curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône,
\ F. Fab. vui, 2. — sa mémoire de choses inutiles, et, «6-
'l(. Il ne faut pas — la mémoire des enfants. — le peuple
impôts. Une succession chargée de dettes. A <ïuoi bon — vo-
(j vie Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous? la F.
'"'' XI, 8. — qqn d'injures, de coups. P. plaisant. Il pour-
n... — de bois mon dos comme il a fait mon front, mol.
se. 17. — qqn de malédictions. N'allons point nous —
une haine immortelle, RAC. Bër. m, 2. Tous chargés d'infamie,
ORN. Cid, II, 8. Chargé d'ans et d'honneurs, R.\C. Baj. iv,
• — sa conscience d'un crime. N'aimez pas les concupiscences
amende, que j'ai chargées d'anathèmes par ma mort, BOSS.
oncupisc. 3i. || Spécialt. — qqn d'un crime, d'une accusa-
on. On ne peut les — d'aucun assassinat, cORN. Poly. i, 3.
bsolt. — un accusé, apporter contre lui des indices, des
reuves favorables à l'accusation. Chargez-le comme il faut,
tonsieur, et rendez les choses bien criminelles, mol. Av. v, 5.
our la faire innocente et — votre fils, cORN. Nicom. iv, 2.
P. ext. et absolt. — une chose, en forcer, en outrer le
aractère, les traits. — un compte, un mémoire, en grossir
î montant. — la peinture, la description de qqch, en forcer
'S traits. Un comique sur la scène outre ses personnages; un
oète charge ses descriptions, la br. 3. Absolt. Voyez le peu-
le; il controuve, il augmente, il charge, la br. 16. L'acteur a
ué son rôle en le chargeant, et, absolt, en chargeant.
CHARIVARI
Il 5° Se porter de tout son poids, de tout son élan, con-
tre (qqn). — - l'ennemi à la baïonnette. Il ordonna à la cavalerie
de — . Les troupes chargèrent la foule. Les deux adversaires se
chargèrent avec impétuosité. Que tous deux, à l'envi, vous me
chargiez ce traître, mol. Éc. des f. iv, 9. Le cerf charge sou-
vent le chasseur.
*CHARGETTE [chàr-jef] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de charger, § 133. || Néolog.]
Il Instrument servant à mesurer la charge d'une arme
à feu.
CHARGEUR [chàr-jeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de charger, §112. j| 1332. Chargeeur, dans
GODEP. Suppl.]
Il 1° Manœuvre qui charge les marchandises sur une
voiture, sur un bateau, etc.
Il 2° Celui qui frète un navire, le fait charger, expédie
des marchandises par bateau.
Il 3° Celui qui charge une bouche à feu. Spécialt. Le
premier servant de droite.
Il 4° Ouvrier qui charge, entretient un fourneau de forge.
•CHARGEURE [chàr-jûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de charger, § 111. || xiiie s. Et de la crois
tiel fu la chargeure, Pas^eon, dans godef.| (Au sens spécial.)
1690. FURET.]
Il Ce qui charge. (Inusité au sens général.) Spëcialt.
(Blason.) Pièce d'armoirie qui en charge une autre.
CHARIOT [chà-ryô ; en vers, -ri-6] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de charrier, § 136. || xiV s. Cheriot, dans
E. boileau. Livre des mest. II, xxvii, 8, var.]
Il 1° Voiture à quatre roues, généralement à ridelles
et à un seul timon, employée à la campagne pour le trans-
port des récoltes, des denrées à vendre, etc., à l'armée
pour le transport des bagages, etc. || P. ext. Véhicule à
deux roues pour le transport des pierres, que l'on traîne
à bras. || Fig. Nom donné aux constellations de la Grande
Ourse et de la Petite Ourse. Le grand Chariot, le petit Chariot.
Il 2° Cadre de bois à montants porté sur quatre rou-
lettes, dans l'intérieur duquel on place debout un petit
enfant, pour le soutenir pendant qu'il s'essaie à marcher.
Il 3» P. anal. Bâti, plateau, pièce mobile en usage dans
un grand nombre d'industries soit pour transporter les
matériaux, soit pour présenter automatiquement à un ou-
til la matière à travailler. — de cordier, de verrier, etc.
CHARITABLE [chà-ri-tabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de charité, § 93. || xiio-xiii* s. Quant pasteur
ne sont caritable, rengl. de moiliens, Carite', cxxvii, 4.]
Il Qui montre de la charité envers le prochain. Une per-
sonne — . n est bon d'être — : Mais envers qui? c'est là le
point, la F. Fab. vi, 13. Spécialt. Qui fait l'aumône aux
pauvres. || P. ext. Lui donner de la sorte un conseil — , corn.
Nicom. m, 3. Ironiqt. N'a-t-il point quelque ami qui pût, sur
ses manières. D'un — avis lui prêter les lumières? MOL. Mis.
11,4.
CHARITABLEMENT [chà-ri-tà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de charitable et ment, § '724. ij xiii" s.
Roman dit moine, dans godef. Suppl.]
Il D'une manière charitable.
CHARITÉ [chà-ri-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. carltatem, m. s. (Cf.
cherté.) || xii^ s. Merci, Guillelmes, por sainte charité, Cou-
ronn. de Louis, 1394.]
Il 1° Amour compatissant pour le prochain. La colombe
aussitôt usa de —, la f. Fab. ii, 12. Loc. prov. — bien or-
donnée commence par soi-même, il faut chercher son inté-
rêt avant de songer à celui des autres. || Spécialt. Bien-
faisance envers les pauvres. Faire la — . Demander la — .
Bureau de — . Dames de —, qui concourent à secourir les
pauvres d'un arrondissement, d'une paroisse, etc. || P.
ext. Secours donné aux pauvres. Vivre de charités.
Il 2° La — chrétienne. | 1. L'amour du prochain en vue
de Dieu. | Frères de la Charité, sœurs de —, qui se consa-
crent au service des malades, des pauvres, des orphe-
lins, etc. I 2. L'amour de l'homme pour Dieu, une des
trois vertus théologales. La foi, l'espérance et la — . || P.
anal. L'amour de Dieu pour l'homme. La — de Notre-Sei-
gueur Jésus-Christ.
CHARIVARI [chà-ri-và-ri] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule chari et de vari, tumulte,
emprunté de l'allem. wirren, mêler, brouiller, §§ 196, 6,
498 et 499. || xiv^ s. Chalivali, bersuire, dans littré.]
CHARLATAN
— 406
CHARNEL
Il ±0 Bruit discordant de chaudrons, casseroles, sif-
flets, etc., qu'on vient faire sous les fenêtres d'une per-
sonne pour la huer. Donner un — à qqn. || P. ext. \ 1. Que-
relle bruyante qu'on fait à qqn. Sa femme lui a fait un beau
— . I 2. Bruit tumultueux, discordant. Cette musique est un
vrai — . Des clameurs et des larmes Le fastueux — , la f. Je
vous prends sans vert, se. 11.
Il 2" Fig. (Technol.) | 1. Pièce de certains métiers à
tisser à laquelle l'ouvrier donne un mouvement de va-et-
vient continuel. | 2. P. plaisant. Au jeu d'hombre, réu-
nion des quatre dames dans la main d'un joueur.
CHARLATAN [chàr-là-tan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. ciarlatano, m. s. de ciarlare,
parler avec emphase, § 12. || xvi'' s. Charlatans, triacleurs
et basteleurs, amyot, dans doghez, Dict.]
Il Industriel qui va de ville en ville, battant la caisse
pour attirer la foule, vantant ses cures merveilleuses, opé-
rant, débitant des drogues en plein vent, dans les foires
et sur les places. P. ext. Médecin empirique qui a de pré-
tendus remèdes infaillibles. || P. anal. Celui qui exploite
la crédulité publique, qui recherche bruyamment la no-
toriété, la popularité. Le monde n'a jamais manqué de char-
latans : Cette science, de tout temps, Fut en professeurs très fer-
tile, LA F. Fab. VI, 19. Ces francs charlatans, mol. Tart. i,
5. Il Adjectivt. Le plus habile médecin qui soit dans Paris et
le moins — . | Aufém. (rare). Sa mère, une insigne charlatane
et fameuse par ses intrigues, furet. Rom. bourg, il 46. Vous
n'êtes point charlatane, VOLT. Lett. à M'"« du Deffand,
18 mai 1772.
CHARLATANER [chàr-là-tà-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de charlatan, § 154. || xvi'' s. 11 faudret char-
lataner, h. est. Nouv. Lang. franc, italian. i, 83.]
Il Vieilli. Il 1° V. intr. Faire le métier de charlatan.
Il 2° F. tr. Tromper en charlatan. Être charlatane par
qqn.
CHARLATANERŒ [chàr-là-tân'-ri ; en vers, -tà-ne-ri]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de charlatan, § 69. || 1586. Leurs impostures
et sarlatanneries, p. le loyer. Spectres, dans delb. Rec.]
Il Conduite, manière d'agir d'un charlatan. Ces sortes de
remèdes ne sont propres qu'à entretenir la — , montesq. Lett.
pers. 143.
CHARLATANIsmE [chàr-là-tà-nïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de charlatan, § 265. || xvnie s. V. à l'arti-
cle. Admis AGAD. 1762.]
Il Caractère, manière d'être d'un charlatan. Mais le pu-
blic rebelle... Dévoile enfin tout son — , J.-B. Rouss. Épit. ii, 2.
'CHARLEMAGNE [chàr-le-mân'] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Charlemagne (Charles le
Grand), empereur. || Néolog.]
Il Un des quatre rois dans un jeu de caries. Faire Char-
lemagne, se retirer du jeu après avoir gagné (expression
venue sans doute d'un coup où le joueur gagne et se re-
tire lorsqu'il amène le roi).
"CHARLOT [chàr-lô] s. m.
[ÉTYM. Nom propre d'homme donné plaisamment à un
oiseau, § 36. {Cf. pierrot, martinet, sansonnet, etc.) |] 1782.
ENCYCL. MÉTH.]
Il Nom vulgaire du grand courlis, oiseau aquatique, de
l'alouette de mer, etc.
CHARLOTTE [chàr-lof] s. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : peut-être Charlotte, reine
d'Angleterre, femme de George III. || Néolog. Admis
ACAD. 1835.]
Il (Cuisine.) Entremets chaud, marmelade de pommes
entourée de rôties de pain. || — russe, entremets froid,
crème fouettée entourée de biscuits.
CHARMANT, ANTE [chkr-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de charmer, § 47. || xviie s. F. à
l'article.]
Il Qui a du charme. La charmante Aricie a-t-elle su vous
plaire? rag. Phèd. i, 1. Dn si — discours ne se peut trop en-
tendre, CORN. Cid, I, 1. Fuyez ces lieux charmants qu'arrose
le Permesse, boil. Art p. 4. Ironiqt. Je vous trouve —, en
parlant à qqn, pour lui reprocher qqch.
1. CHARME [chàrm'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. c^irpïnum, m. s. devenu *carp'ne, *carp'me,
charme. §§ .379, 290, 431, 484 et 291.]
Il Grand arbre qui croît dans nos forêts, et dont le bois,
dur, compact et blanc, est recherché pour les ouvrages de
tourneur, de charpentier, de charron, etc. Du bois de
et, p. ext. Du — .
2. CHARME [chàrm'] s. m. <
[ÉTYM. Emprunté du lat. carmen, parole magique, i; :
Il xii^^ s. Uns charmes, Rois, m, 4.]
Il 1" Influence magique. Rompre le — . Le — opère,
je crains des chrétiens les complots et les charmes, curn. /
1, 3. Il P. ext. Ce qui produit cette influence may^
Porter un — sur soi. Famil. Se porter oommeun — , co
par reflet d'un charme. || Fig. Influence mystérieuse.
croyez... qu'un royaume est un remède universel à ton
maux,... un — qui les enchante, BOSS. Marie-Thérèsr
quel — secret laùssé-je retenir Ce courroux si sévère?
Milhr. IV, 4. Par quel — ont-ils trompé mes yeux? id. l' .
IV, 6. Par un — fatal vous fûtes entraînée, lu. ibid. Ron|8
le — . !
Il 2" P. ext. Fig. Agrément puissant qui captive, i'^
attrait.) Dn je ne sais quel — encor vers vous m'emporte, >
Poly. Il, 2. Et prête à mes discours un — qui lui plaise,
Esth. i, 4. Vous plaignez mon exil, il a pour moi des chai
VOLT. Œd. V, 1. « Loger son ennemie » est pour moi i
de charmes, mol. F. sav. m, 2. Le — de la vertu, de la
sie. Spécialt. Au plur. Les charmes d'une femme, sa bc
sa grâce, etc. Elle pleure en secret le mépris de ses chai
RAG. Andr. i, 1.
CHARMER [chàr-mé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de charme 2, § 154. || xiii^ s. Il les <
si bien charmées C'onkes n'estoient destourbees, Dolopal
dans DELB. Rec.]
Il Soumettre à une influence magique. La divinité tr
peuse qui charmait ses yeux, fén. Tél. 9. Richelieu pouv
— la balle qui l'a tué (le roi de Suède)? voit. Lett. '
P. anal. Le serpent charme les petits oiseaux, les fascii
P. ext. Bois charmé (probablement arbre auquel on cr.
qu'on avait jeté un sort), arbre blessé au pied. (C/". p
tant chaumer.) || Fig. Faire céder à une influence m;.
rieuse. Voilà jusqu'à quel point vous charment leurs mi
ges, CORN. Poly. iv, 3. Rien ne peut-il — l'ennui
dévore? rag. Bér. ii, 4. || P. ext. Captiver par un
puissant. Je ne trouve qu'en vous je ne sais quelle gri
me charme toujours et jamais ne me lasse, rag. Esth.
L'étude le charme dans ses loisirs, dans sa solitude, et, p,
L'étude charme ses loisirs, sa solitude. Tel Sophocle à ci
charmait encore Athènes, coRN. Poés. div. 86. P. h^
Famil. Je suis déjà charmé de ce petit morceau, mol. Misl
Je suis charmé de vous voir.
CHARMEUR [chàr-meur] 5. m. CHARMEUSE
meuz'] et, vieilli, 'CHARMERESSE [chàr-me-res']
[ÉTYM. Dérivé de charmer, § 112. || xiii^ s. Charmeor,
meresse, dans godef. Suppl.]
Il 1" Celui, celle qui exerce une influence magiqu!
anal. Celui, celle qui exerce sur certains animaux.!
influence qui les domine. Un — de serpents, d'oiseaux,
Il 2° Celui, celle qui charme, qui captive le cœur
qqn. Éloignez quelque temps ce dangereux — , coRN. Fei
II, 2. Aux yeux de ma charmeuse, ID. Illus. com. m, i.\
charmeresse Esmeralda, v. IIUGO, N.-D. de Paris, Vili, 6!
CHARMILLE [chkr-mîy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de charme 1, § 95. || 1690. furet.]
Il 1° Vieilli. Plant, pépinière de petits charmes. || B'I
son, allée de charmes.
Il 2» P. anal. Buisson, allée de toute espèce d'art
taillés en mur de verdure. || P. ext. Berceau de verdi
Écoutant le soir sous les charmilles Les rires étouffés, v. IIU
A propos d'Horace.
CHARMOIE [chàr-mwà] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de charme 1, § 121. || 1289. Charmoye,
GODEF. Suppl. Admis agad. 1762.]
Il Vieilli. Lieu planté de charmes.
CHARNAGE [chàr-nàj'] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de chair, d'après l'anc. forme chani,
{Cf. carnage.) || xin" s. e. boileau, Livre desmest. I, X'
Il Vieilli. Temps pendant lequel l'Église permet l'i
de la viande.
*CHARNAIGRE [chàr-nêgr'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
Il Métis de lévrier et de chien courant.
, CHARNEL, ELLE [chàr-nèl] adj.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. carnalem, m. s. §§ 379, 295 et
Il Qui tient à la chair (par opposition à l'esprit). Wi
CHARNELLEMENT
— 407 —
CHARRETTE
choisi ce peuple — , pasc. Pens. xv, 7. L'intempérance des
passions charnelles, bourd. Richesses, 3. Union charnelle.
Désirs charnels, concupiscence des sens. Saint Paul, en par-
lant d'un homme impudique, ne l'appelle plus absolument homme,
mais homme —, bourd. Impureté, i. \ Subsùintlvt. Les char-
nels sont les riches, les rois; ils ont pour objet le corps, PASC.
j'ens. XXV, 181.
CHARNELLEMENT [chàr-nel-man ; en vers, -nè-
;■-...] adv.
I [ÉTYM. Composé de charnelle et ment, § 724. || xii'^ s. Que
Ime deliteroie avoec li carnelment, Naiss. du Cheval. auCy-
■ •■, dans DEi.B. Rec]
Selon la chair (par opposilion à l'esprit). Quand David
prédit que le Messie délivrera son peuple de ses ennemis, on
jpeut croire — que ce sera des Égyptiens, pasc. Pens. xvi, 16.
; — se joindre avec sa parenté, régnier, Sat. 5.
CHARNEUX, EUSE [cliàr-neu, -ne'uz'] adj.
icTYM. Du lat. carnosum, ?n. s. §§379, 325 et 291. Admis
M). 1762.]
Vieilli. Qui est surtout formé de cliair.
1. CHARNIER [chàr-nyé] s. m.
i ÉTYM. Dérivé de chair, d'après l'anc. forme cham, § 115.
.'' s. Ad un carnier sempres les unt portet, Roland, 2954.]
1" Endroit oîi l'on g-ardait les viandes. | Fig. Port.
mille autres moutons, comme moi Pendus aux crocs sanglants
(du — populaire, A. chén. Ïambes, 3. || P. anal. Sorte de
iiiirde-manger pour les matelots.
2" Vieilli. Cimetière. Le — des Innocents. || Lieu oîi sont
nisés des ossements. Un vrai —, la f. Fab. vu, 7.
2. ''CHARNIER [chàr-nyé] s. m.
[ÉTYM. Sans doute du lat. pop. *cardinarium, dérivé de
cardo, inis, gond, l'échalas qui soutient la vigne ayant été
icomparé au gond qui soutient la porte, §§ 379, 336, 298
*>t 291. Il xu\^ s. Que l'en pregne cherniers ou bois son voisin.
Livre de Jostice, 141.]
i| Dialecf. (Centre). Échalas.
CHARNIÈRE [chàr-nyêr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *oardinaria, m. s. dérivé de cardo,
inis, gond, devenu *card'naria, § 336, carnière, §§ 298 et 291,
charnière, § 379. || xii^ s. Carnière tornant, Naiss. du Cheval.
[au Cygne, dans delb. Rec]
Il Attache articulée composée de deux pièces, dont l'une
au moins est mobile autour d'un axe. Une boîte à — . La
— d'un compas. || P. anal. Articulation qui réunit les val-
ves d'une coquille.
"CHARNON [chàr-non] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de charnière, § 104. || 1790. en-
CYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Cylindre creux qui reçoit la broche d'une
charnière.
CHARNU, UE [chàr-nu] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chair, d'après l'anc. forme charn, § 118.
II xm" s. Et sera bien carnus et bruns, alebrant de sienne,
dans UTTRÉ.]
Il Formé de cliair. Les parties charnues du corps. | P. anal.
Feuille charnue, fruit —, dont le tissu, dont la pulpe a la
consistance de la chair.
CHARNURE [chkr-nûr] .y. f.
[ÉTYM. Dérivé de chair, d'après l'anc. forme charn, § 111.
Il xive-xv<= s. Charneure, chr. de pisan, Ch. V, i, 17.]
Il Faniil. Manière d'être des parties charnues. Une —
molle, ferme.
CHAROGNE [chà-rôn'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *caronia, dérivé de caro, chair,
.^§379, 482 et 291. {Cf. carogne.) acad. 1694 écrit charongne.
Il xiie s. La charuigne Jezabel, Rois, iv, 9.]
Il Corps d'un animal mort, qui est resté abandonné et
qui commence à se puîréfier. Repaire de serpents et de cha-
rognes, ST-SIM. XII, 84.
•CHAROTTE [chà-rof] s. f.
[ÉTYM. Forme dialectale de charrette, §16. Il (Ausensl».)
1231. Texte dans godef. j (Au sens 2".) 1753. encycl.]
Il 1» Dialect. Charrette à deux roues.
Il 2" P. exl. (Chasse.) Hotte d'osier oii l'on emporte les
engins pour la chasse au pluvier.
CHARPENTE [chàr-pânf] s. f.
[ÉTYM. Sul)st. verbal de charpenter, § 52. La forme masc.
charpent est fréquente en anc. franc. (F. godef.) || xvi^ s.
L'art de la hasche que l'on appelle la charpente en Levant,
BRANT. ni, 253.]
Il Assemlilage des pièces de bois qui entrent dans une
construction pour en soutenir les diverses parties. Bois
de — . Il P. anal. Armature de fer servant au même usage.
Il P. ert. La — osseuse, le squelette. || Fiçj. La — d'une
pièce de théâtre, d'un poème, ce qui forme la structure de
l'œuvre.
CHARPENTER [chàr-pan-té] r. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "carpentare, m. s. dérivé de carpen-
tum, sorte de char, §§ 379, 295 et 291. || xii" s. Cist ponz...
mal fu charpantez, chrétien de troyes, Charrette, 3045.]
Il 1° Tailler (des bois) pour une charpente. Fie/. Tail-
ler grossièrement.
Il 2° Munir d'une charpente. (Ne s'emploie qu'au (ig.)
Un homme fortement charpenté, dont l'ossature est vigou-
reuse. I Une pièce de théâtre bien charpentée, dont l'action
est bien construite.
CHARPENTERIE [chàr-pant'-ri ; en vers, -pan-te-ri]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de charpentier, §§ 65 et 68. || xiie s. La ot
d'espees molt grant carpenterie, Aliscans, 463.]
Il Métier, travail du charpentier. Chantier oîi l'on pré-
pare les charpentes, spécialement pour les navires.
CHARPENTIER, *CHARPENTIÈRE [chàr-pan-tyé,
-tyér] s. m. et /'.
[ÉTYM. Du lat. carpentarium, m. s. de carpentum, sorte
de char, §§ 379, 298 et 291.]
I. S. m. Celui qui façonne, assemble les bois pour les
charpentes de maisons, de navires, etc. || Fig. (Technol.)
Celui qui dépèce la baleine pour en enlever le lard.
II. Fig. S. f. Femelle de certains insectes, qui perce
le bois pour y déposer ses œufs.
*CHARPI [chàr-pi] 5. m. '
[ÉTYM. Subst. particip. de charpir, § 45. || xvi" s. On
remplira la playe de charpy sec, paré, VI, 1.]
Il 1" Vieilli et pop. Ce qui est charpi. Spécialt. Char-
pie. (F. ce mot.)
Il 2" Ce sur quoi l'on charpit. Spécialt. (Technol.) Bil-
lot sur lequel les tonneliers taillent les douves.
CHARPIE [chàr-pi] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de charpir, § 45. || xiv^ s. Mis a
la charpie, Me'nagier, ii, 270.]
Il Amas de fils tirés de vieux linge , dont on se sert
pour les pansements. || Fig. Mettre une chose en — , la dé-
chirer en menus morceaux. Viande en — , viande trop cuite
dont les fibres se détachent.
*CHARPIR [chàr-pïr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *carpîre, class. carpere, m. s. §§ 629,
379 et 291. || xiii" s. Trestuit icil le charpissoient Qui parmi
la voie passoient, dans f. michel, Liber Psalm. p. 322.]
Il Anciennt. Étirer, effiler (la laine). || P. ext. Tailler,
charpenter.
CHARRÉE [chà-ré] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. limousin chadras, m. s.
qui empêche de voir dans le mot, comme on l'a proposé,
un dérivé de char.) || xiiie-xiv'= s. L'eve Qui celi jour iert
aussi trouble Comme charree, G. guiart, Roy. liyn. 20868.]
Il Cendre qui a servi à faire la lessive, qu'on utilise pour
l'amendement des terres, pour la fabrication du verre.
Il Cendre vive servant au même usage.
CHARRETÉE [chàr-té; en vers, chà-re-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de charrette, § 119. || xii» s. De fer i ot
plus d'une caretee, Aliscans, 5103.]
Il Chargement d'une charrette, d'un chariot. Une — da
foin, de bois. || Fig. Pop. Une — (un tas) d'injures.
CHARRETIER, 1ÈRE [chàr-tyé, -tyer; en vers, chà-
re-...] et, vieilli, "CHARTIER, 1ÈRE [chàr-tyé, -tyér]
s. 7n. et f. et adj.
[ÉTYM. Dérivé de charrette, § 115. || xii'' s. Cil qui ot esté
charretiers, chrétien de troyes. Charrette, 684. | Tenent
le chemin chareter, Vie de St Gilles, 2363.]
I.S.m. et f. Celui, celle qui conduit une charrette. Pour
venir au chartier embourbé dans ces lieux, la f. Fab. VI, 18.
Loc. prov. Il n'est si bon — qui ne verse, il arrive aux plus
habiles de faire une maladresse. Famil. Jurer comme un
— embourbé, et, absolt, comme un —, jurer grossièrement.
II. Jc/y. (Ne s'emploie guère qu'au fém.) Porte charre-
tière, assez large pour laisser passer une charrette. Voie
charretière, distance entre les roues d'une charrette, dé-
terminée d'ordinaire par les règlements de* police.
CHARRETTE [chà-ref] S. f.
CHARRIAGE
408
CHAS
[ÉTYM. Dérivé de char, § 133. [Cf. charotte.) || xi^ s. En
treis caretes les guiez el chemin, Roland, 2972.]
Il Voiture de transport, à deux roues et à deux limons,
garnie de ridelles. Conduire, décharger une — . — à bras,
petite charrette traînée à bras d'iiomme. || Spécialt. Tom-
bereau qui conduisait les condamnés à la guillotine pen-
dant la Terreur. Descendus de leurs charrettes, ils (les gi-
rondins) s'embrassèrent, thiers, Révol. franc. Conven-
tion, 15.
CHARRIAGE [chà-ry;ij' ; en vers, -ri-àj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de charrier, § 78. acad. écrit chariage de
1694 à 1762. || 1294. Pour le kariage, dans godef.]
Il Action de transporter sur un chariot, sur une char-
rette. Le — est coûteux, difficile.
1. CHARRIER [chà-ryé; en vers, -ri-é] et CHAR-
ROYER [chà-rwà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de char, § 163. acad. écrit charier, cha-
royer, de 1694 à 1762. || xi^ s. Cinquante cares qu'en ferat ca-
rier, Roland, 33.]
Il 1° Transporter sur un chariot. — du vin. | Absolt. Fig.
Famil. Charrier droit, ne pas dévier, faire son devoir. Il
fallait charrier bien droit avec elle, SÉv. 662. Je n'ai qu'à char-
rier droit, GHERARDi, Th. ital. i, 233.
Il 2» P. ext. I 1. En parlant d'un navire. — de la voile,
porter beaucoup de voile. {Cf. carréger.) | 2. En parlant
du faucon, emporter la proie.
Il 30 P. anal. En parlant d'un cours d'eau, emporter,
entraîner dans son cours. (En ce sens on dit exclusive-
ment charrier.) La rivière charrie du sable, du limon. Le fleuve
charriait des cadavres. La Seine charrie des glaçons, et, ab-
solt, La Seine charrie.
2. CHARRIER [chà-ryé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de charrée, § 115. || 1483. Texte
dans GODEF. SuppL]
Il (Technol.) Grosse toile dans laquelle on met la cen-
dre pour la lessive, au-dessus du linge à couler. (F. char-
rée.)
CHARROI [chà-rwà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de charroyer, § 52. || xii« s. Odgranz
tonels, od grant charei, "w.\CE, Rou, m, 10899.]
Il Transport par chariot. Le prix des charrois. | Spe'cialt.
Vieilli. Transport des bagages, munitions, etc., d'une
armée, dit aujourd'hui train.
CHARRON [chîi-ron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de char, § 100. || xiii" s. e. boileau. Livre
des mest. I, xlvii, 1.]
Il Celui qui fabrique les chariots, charrettes, grosses
voitures.
CHARRONNAGE [chii-rô-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de charron, § 78. Se trouve dès le xvi» s.
( V. GODEF.), mais au sens de charriage par bateau. || 1690.
FURET.]
Il Métier, travail du charron. Bois de — .
*CHARRONNERIE [châ-ron'-rî ; en vers, -ro-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de charron, § 69. || 1295. Caronnerie, dans
GODEF.]
Il Art du charron.
CHARROYER. V. charrier.
CHARRUE [chà-ru] s. f.
[ÉTYM. Du lat. carrûca, 7n. s. §§ 379, 380 et 291.]
Il Instrument de labourage : soc tranchant fixé à un
train muni de roues que traînent des bœufs, des chevaux.
Un cheval de — . | P. ext. Ferme de deux, de trois charrues,
ayant une étendue de terre qui exige deux, trois char-
rues pour être exploitée. i| Fig. Tirer la—, mener une vie
pénible. Mettre la — devant les bœufs, commencer par la
fin. Il Poet. On reverra la — (l'agriculture) en honneur, fén.
Tél. 12. Faire passer la — sur qqch [au propre et fig.), en dé-
truire toute trace. Le roi fit détruire Port-Boyal, et y passer
partout la —, .st-sim. m, 415.
CHARTE [chàrf] s. f.
[ÉTYM. Du lat. charta, proprt, papier, §§ 375 et 291.]
_ Il Au moyen âge, tout acte oîi étaient enregistrés les
titres d'une propriété, d'une vente, d'un privilège octroyé,
etc. Les vieilles chartes. — de dotation aune abbaye, d'affran-
chissement d'un serf. — de vente. — partie, dont les deux
expéditions étaient faites sur une môme feuille, qu'on
traversait, d/3 haut en bas, avant de les séparer, par des
traits ondulés ou en zigzag, afin d'empêcher la falsifica-
tion. I Spécialt. Acte de ce genre réglant les conditions
de la location d'un navire. ( V. affrètement.) École des ch
tes, école instituée pour l'étude des chartes, diplôm<
documents du moyen âge. || Spécialt. — d'affranchis:
ment des communes. La grande — , par laquelle Jean sa
Terre accordij. à la nation anglaise certains privilège
P. anal. La — constitutionnelle, et, absolt, La — , cons
tution politique octroyée en 1814 par Louis XVIll et m
difiée en 1830 par la chambre des députés. Le roi et ;
successeurs jureront... d'observer fidèlement la — consti
tionnelle. Charte de 1830, art. 65.
*CHARTIER. V. charretier.
"CHARTIL [chàr-ti] s. m.
[ÉTYM. Pour charretil, dérivé de charrette, § 91. || xiii^
Si me jetent el caretil, Renart, xiv, 575.]
I. Vieilli. Corps d'une charrette. || P. ext. Sorte
charrette allongée, pour le transport des gerbes, 1
foins, etc.
II. Hangar oii l'on remise les charrettes, les cl;
rues, etc.
"CHARTON [chàr-ton] s. m.
[ÉTYM. Pour charreton, dérivé de charrette, § 104. || xir
Un nain... Qui tenoit come charretons Une longue verge an
main, chrétien de troyes, Charrette, 347.]
Il Vieilli. Charretier. Le — n'avait pas dessein De les r
ner voir Tabarin, la f. Fab. viii, 12.
1. CHARTRE [chàrtr'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. chartula, m. s. de charta, papier, deve
*cartle, §§ 290 et 291, cartre, chartre, §§ 379 et 465. [Cf ch
trier.)]
Il Vieilli. Charte. Si la — de quelque héritage était ai
quée de faux, montesq. JB^pr. des lois, xxviii, 18. Lagrat
— des Anglais, ID. ibid. xx, 14.
2. CHARTRE [chàrtr'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. carcerem, m. s. devenu *carcre, § 290, c
tre, § 389, chartre, § 379.]
Il Anciennt. Prison. 'Dsasnne — un dragon la gardait,
F. Fab. VI, 6. (S'emploie encore dans l'expression Te
qqn en — privée, le séquestrer.) || Fig. Gentilshommes ^
par la sottise de leurs médecins, se sont mis en — (coni
dans leur chambre), mont.mgxe, m, 13. || P. ext. Spét
Maladie, dite aussi carreau. Tomber, être en —, avo;
carreau.
CHARTREUSE [chàr-treûz'] s. f.
[ÉTYM. Nom de lieu, § 36 : la Chartreuse, la grande
treuse, localité du Dauphiné, oîi saint Bruno fond
couvent célèbce. || xiiie s. Cil de Chartreuse sont molt
ruteb. p. 145, Kressner. Admis acad. 1798.]
Il 1° Couvent de chartreux, toujours construit danj
lieu isolé, solitaire. La — de Pavie. || Fig. \ 1. Petite
son de campagne isolée. | 2. (Cuisine.) Perdreaux en
qu'on sert enfermés dans une enveloppe de légumeSjj
Il 2"/^. ext. Liqueur composée au couvent de la gri
Chartreuse.
CHARTREUX, ''CHARTREUSE [chàr-treU, -ti
s. m. et f.
[ÉTYM. Tiré de chartreuse, §§ 36 et 37. || xv« s. Entre
treux ou reclus, en. d'orl. ii, 203.]
Il Religieux, religieuse de l'ordre de Saint -Brun
Quelle différence entre un soldat et un — quant à l'obéiss;
PASG. Pens. XXIV, 38. Une espèce de dervis taciturnes nmj
mes —, MONTESQ. Lett. pers. 83. || Fig. Adjectivt. Chat
et, absolt, — , variété de chat domestique à poil d'un gii
bleuâtre, introduite en France par les religieux chartreaJl
P. ext. Champignon — , tulipe chartreuse, et, absolt, — , <dii{
treuse, champignon, tulipe de la môme couleur.
CHARTRIER [chàr-tri-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chartre 1, § 115. || 1370. Chatrier, da
GODEF. SuppL]
Il 1° Dépôt, recueil de chartes.
Il 2" Celui qui gardait les chartes.
CHARYBDE [kà-rïbd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Charybdis, grec Xâpu66:i;, ta.
Il Wi'^ s. Nous allons de Scylle en Carybde, RAB. IV, 20. Al|
mis AC.vD. 1835.]
Il (Mythol.) Gouffre situé dans le détroit de Sicile,
face d'un écueil appelé Scylla. Fig. Tomber de Charybde
Scylla, en voulant éviter un mal, tomber dans un au'
1. CHAS [châ] s. m.
[ÉTYM. Forme masculine de châsse, § 37. || xrii« s. El
de l'auguille, dans godef. Suppl. Admis ag.\d. 1762.]
CHAS
— 409
CHASSE-MOUCHES
I II 1" Trou d'une aiguille, par lequel passe le fil.
j II 2'^ P. anal. (Technol.) Plaque de métal percée d'un
'trou, par lequel passe le 01 à plomb des maçons.
2. "CHAS [chd] s. m.
lÉTY-Nr. Origine inconnue, jj xvii" s. pomey, dans trév.]
(Technol.) ||1° Pâte formée par le grain qu'on fait
lollir dans l'eau pour séparer l'amidon du gluten.
2" Colle d'amidon dont on enduit le fil de la chaîne
ur les tissus de coton et de fil, afin qu'il glisse plus ai-
— ment et ait plus de résistance.
CHASSE [chas'] s. f.
lÉTYM. Subst. verbal de chasser, § 52. || xiie s. Tresc'a la
lorte est la chace durée, Roncev. tir. 325.]
I. Action de chasser.
l» Poursuite des animaux, pour les prendre ou les
uuire. — au tir, au vol, à courre. — au miroir. Aller à la
— du renard, du loup. Une société de gens si passionnés pour
l-i _, MONTESQ. Espr. des lois, iv, 8. Fusil, couteau, cor,
tiiuipage de — . Sonner un air de — , et, ellipt. Sonner une — .
Un permis de — . L'ouverture, la fermeture de la — , le com-
-acement, la fin du temps pendant lequel la chasse est
[ mise. Loc.p7'OV. Qui va à la — perd sa place, en parlant
,>; celai qui, s'étant éloigné, trouve sa place prise au re-
tour. Vous mangerez du gibier de ma — , et, ellipt. Vous man-
gerez de ma — . || P. ext. \ 1. Ceux qui chassent. Suivre la
— . La — s'éloigne. | 2. Terrain réservé pour la chasse. —
gardée. Les chasses royales.
[| 2° P. anal. Action de poursuivre. Faire, donner la —,
soit pour atteindre, soit pour écarter ceux qu'on poursuit.
Donner la — aux gens, la f. Faf). i, 5. Spe'cialt. — à l'homme,
poursuite des esclaves fugitifs, dans les colonies d'Amé-
rique. Donner la — à un navire, en parlant d'un bâtiment
qui en poursuit un autre. Appuyer la — , poursuivre vi-
goureusement. Prendre — , en parlant du navire poursuivi,
fuir. Pièces d'artillerie placées en — , à l'avant d'un navire.
I Fig. Faire la — aux héritages.
II. P. ext. Facilité donnée à un corps de se porter en
;ivant. | 1. Mobilité, légèreté d'une voiture pour rouler.
Ce cabriolet n'a pas beaucoup de — . | 2. Écoulement rapide
donné à une retenue d'eau, pour nettoyer un chenal, un
port. Bassin de — . | 3. Transport rapide. Huîtres de —,
qu'une voiture accélérée, dite — marée, portait sur les di-
vers marchés. | 4. Au jeu de paume, élan donné à la balle
par le joueur. — au pied de la muraille, et, ellipt, — au
pied. — morte, coup perdu. Fig. Ces amants avaient beau
l'accabler de douceurs..., c'étaient autant de chasses mortes,
l'URET. Ro!n. bourg, i, 160. || P. anal. (Technol.) | 1. Jeu
libre donné à une machine, aux pièces d'une machine.
Espace ménagé pour la — des roues. La — d'une scie, jeu
d'une scie dans le sens de la longueur à scier. | 2. Pièce
du métier à tisser dans laquelle glisse la navette lors-
qu'elle est chassée, pour traverser la chaîne. | 3. Spécialt.
(Typogr.) Excédent de place occupé par des caractères
trop espacés. P. ext. Lignes de la copie qui doivent être
reportées à la page suivante.
III. P. ext. (Technol.) Ce qui sert à pousser qqch en
avant. | l. Sorte de marteau. — carrée, marteau à deux
têtes carrées dont l'une est tranchante et l'autre arron-
die. Une — à parer. | 2. Outil qu'on appuie sur un coin,
un cercle, etc., qu'on veut enfoncer, et dont la tête est
aplatie pour recevoir les coups du marteau. {Cf. chasse-
bondieu, chasse-pointe, chasse-rivet, chasse-rondelle, chas-
soir.) I 3. Pièce du métier du tisserand qui vient frapper
les fils de la trame pour les serrer, après chaque coup de
navette. | 4. Charge de poudre mise au fond d'une pièce
d'artifice pour la chasser.
CHÂSSE [chas'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. capsa, proprt, boîte, caisse, §§ 379, 429
et 291. {Cf. caisse et casse 2.)]
Il 1" Coffret généralement orné oii sont enfermées les
reliques d'un saint, d'une sainte. La — de sainte Geneviève.
Fig. Être paré comme une — .
Il 2" Monture servant d'encadrement. | 1. La monture
d'une paire de lunettes qui porte les verres, et, spécialt,
la partie arquée qui s'appuie sur le nez. | 2. Monture de
divers bijoux encadrant une pierre, une perle, etc. | 3.
— d'une lancette, le manche. | 4. — d'une balance, pièce
fixée au milieu du fléau de la balance pour le soulever
quand on pèse, et sur laquelle oscille l'aiguille.
CHASSÉ [chà-sé] s. m. V. chasser.
*CHASSE-AVANT [chas'-à-vanj s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et avant,
§ 209. Il xvic-xviic s. V. h l'article.]
Il Vieilli. Employé chargé d'activer, de surveiller les
travaux des ouvriers. | Fig. Cela s'exécuta tellement quelle-
ment par les mains des soldats qui avaient pour — les canon-
nades, d'aub. Ilist. univ. II, iv, 13.
*CHASSE-BONDIEU [châs'-bon-dyeu ; en vers, chà-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) etbondieu,
§ 209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Morceau de bois que les scieurs de long-
appuient sur un coin (bondieu) pour l'enfoncer à coups
de maillet.
*CHASSE-BOSSE [châs'-bos' ; en vers, chà-se-...] s. in.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et bosse,,
ancien nom de la peste, § 209. || 1539. r. est. Admis agad.
1762; suppr. 1835.]
il Nom vulgaire de la lysimachie, plante employée au-
trefois contre la peste.
"CHASSE-CHIEN [chas'-chyin ; en vers, chà-se-...],.
vieilli, et *CHASSE -COQUIN [châs'-kô-kin; en vers,
chà-se-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser), et chien;
de chasse (du verbe chasser) et coquin, §209. !| 1611. Chasse-
chien, COTGR. I 1642. Chasse-coquin, OUD.]
Il P. plaisant. Bedeau d'une église. P. ext. Fig. Boi-
leau,... Le chasse-coquin du Parnasse, Epigr. contre Boileau.
Cet avis au lecteur est un chasse-coquin, d'assougy, Jug. de
Paris.
CHASSE-COUSIN [châs'-kou-zin ; en vers, chà-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et cousin 1,
§ 209. Il 1680. RiCHEL. Admis acad. 1718.]
Il 1° Mauvais vin (fait pour écarter les parents éloignés,
les parasites).
Il 2° Fleuret peu souple dont on bourre, pour la rebu-
ter, une personne avec laquelle on fait assaut.
CHASSË-CROISË [chà-sé-krwà-zé] s. m.
[ÉTYM. Composé de chassé, subst. parlicip. de chasser
{V. ce mot), et croisé, adj. particip. de croiser {V. ce mot),.
§ 173. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Danse.) Pas figuré oîi le danseur et la danseuse fai-
sant un chassé, le premier à droite, la seconde à gauche,
traversent en se croisant. || P. ext. Mouvement par le-
quel deux personnes se croisent.
*CHASSE-FLEURÉE [châs'-fle'u-ré ; en vers, chà-se-.. .]
s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et fleurée,
§ 209. Il 1753. ENCYCL.]
Il (Technol.) Planche avec laquelle le teinturier enlève
l'écume (fleurée) qui se forme dans la cuve au bleu et qui
pourrait tacher les étoffes.
*CHASSE-GOUPILIiE [châs'-gou-piy'; en vers, chà-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et goupille,
§ 209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Outil terminé aune de ses extrémités par
une partie conique très allongée, pour faire sortir une
goupille du trou dans lequel elle est engagée.
CHASSELAS [châs'-lâ; en vers, chà-se-la] s. m.
[ÉTYM. Probablement nom propre, §36 : Chasselas, vil-
lage de Saône-et-Loire. {Cf. cioutat.) || 1680. Chacelas, ri-
CHEL.]
Il Raisin blanc de treille, d'espalier, très estimé comme
raisin de table. — de Fontainebleau.
CHASSE-MARÉE [ch;is'-mà-ré ; en vers, chà-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et marée,
§ 209. Il xivo-xvfi s. Chevaulx a chasse-maree, eust. desch.
dans lac]
Il 1° Voiture accélérée pour porter sur les marchés
intérieurs le poisson, le coquillage poché sur les côtes.
Fig. n va un train de —, il va très vite.
Il 2° Petit bâtiment côtier, servant au cabotage, au
transport de la marée, etc. Des — .
CHASSE-MOUCHES [châs'-mouch' ; en vers, chà-
se-...] s. 7n.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et mouches,
§ 209. ACAD. 1835 écrit chasse-mouche. || xvi<= s. Les chasse-
CHASSE-NEIGE
410 —
CHASSIS
mouches ou esvantoirs (1555), J. de rochemore, dans delb.
liée. I L'italien « paramosche » vaut autant que si on disoit en
françoisun chassemousohe (1578), H. est. Nouv. Lang. franc,
ilalian. i, 189.]
Il Éventail, balai pour écarter les mouches. || Sorte de
housse en tilet à cordelettes pendantes pour écarter de
la tête, des flancs du cheval, les mouches qui viennent
le tourmenter, le harceler.
*CHASSE-NEIGE [chas'-nej' ; en vers, chà-se-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et neige,
§ 209. Il Néolog.]
Il 1° Vent violent qui chasse la neige, et, p. ext. tem-
pête de neige.
Il 2" (Technol.) Pièce de tôle s'adaptant à l'avant d'une
locomotive pour chasser la neige.
*CHASSE-PIERRES [chas'-pyer; en vers, chà-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et pierres,
§ 209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Pièce de fer fixée à la partie antérieure
d'une locomotive, en avant de chaque roue* de manière
à écarter tout corps étranger qui pourrait obstruer la voie.
*CHASSE-POINTE [chàs'-pwïnf ; en vers, chà-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et pointe,
§ 209. Il 1753. ENGYCL.]
Il (Technol.) Tige de fer dont on appuie la partie infé-
rieure sur une pointe, un clou qu'on veut enfoncer, et
dont la tcte est aplatie pour recevoir les coups de marteau.
CHASSEPOT [châs'-pô ; en vers, chà-se-po] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Chassepot, inventeur (1866).
Il Admis ACAD. 1878.]
Il Sorte de fusil à aiguille, arme à tir rapide.
"CHASSE -PUNAISE [chas'-pu-nez'; en vers, chà-se-...]
.9. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et punaise,
§ 209. Il 1792. ENCYCL. MÉTH.]
Il La cimicaire, plante fétide dont l'odeur chasse, dit-on,
les punaises.
CHASSER [chà-sé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *captiare, class. captare, chercher à
prendre, devenu *cattiare, § 429, *caciar, §§ 406 et 291,
cacier, § 297, chacier, § 379, chacer, chasser, §634. || xii" s.
D'une forest repaire de chacier, Couronn. de Louis, 114.]
I. V. tr. Il 1° Poursuivre les animaux pour les prendre
ou les détruire. — le sanglier, le tigre. Les alouettes se
chassent au miroir. Un chien dressé à — le loup, le rensu-d. j
P. anal. Les planteurs dressaient des chiens à — les esclaves
fugitifs. Il Absolt. — au fusil, au chien courant, à courre. —
aux alouettes. | Fig. — sur les terres d'un autre, empiéter
sur ses droits. Bon chien chasse de race, tient ses qualités
de sa race, et, fig. on a les qualités ou les défauts de
ceux dont on est issu. || P. ext. Poursuivre. — un navire,
lui donner la chasse. Fig. — la terre, en parlant d'un
vaisseau, s'en approcher pour la reconnaître.
Il 2° Faire fuir, pousser en avant. Chassant devant lui
l'autre bête, i.A F. Fab. ii, 10. — les sangliers dans les toiles.
Le vent chasse la pluie, les nuages, de ce côté. La paille légère
Que le vent chasse devant lui, rac. Esth. i, 5. || — son che-
val, le porter en avant eu serrant les jambes. — les cer-
ceaux d'un fût, les pousser à coups de marteau pour ser-
rer les douves. | — à force une cheville, la pousser, la faire
entrer de force. | — une balle, au jeu de paume, la pousser
avec force. \\ Absolt. — l'eau, ouvrir une écluse de chasse.
Il 3° Pousser hors d'un lieu. L'ennemi fut chassé de ses
retranchements. La faim chasse le loup du bois, et, fig. la né-
cessité force à faire, à subir ce à quoi l'on se refusait. —
les mouches. Il fut chassé de son pays. Ils font partout les né-
cessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés, i.a f.
Fab. VII, 9. Le roi... La chassa de son trône, ainsi que de son
lit, RAC. Esth. I, 1. Absolt. C'est pour vous que j'ai fui, c'est
vous qui me chassez, corn. Méd. m, 3. — un domestique, le
renvoyer sur-le-champ. || P. anal. — un clou, le faire sor-
tir de force de l'endroit où il était enfoncé, et, fig. On
clou chasse l'autre, en parlant d'une personne, d'une chose
qui succède à une autre. Ouvrir la fenêtre pour — le mau-
vais air. Ce remède a chassé la fièvre. Le soleil chasse les té-
nèbres. — l'ennui, le chagrin, les soucis. — un souvenir de
son esprit, une image de son cœur.
II. V. intr. Être poussé en avant, j 1. Le navire chasse
sur ses ancres. Un vaisseau qui chasse à la côte, qui est e
traîné par la force du vent ou par le courant. Les nuag
chassent du sud, sont poussés par le vent du sud. Cette vi
ture chasse bien, roule, avance facilement. | 2. Des c;
tères d'imprimerie qui chassent trop, qui s'étendent, s'es]
cent trop. | 3. (Danse.) Exécuter un chassé, faire un pasj
côté en ramenant une jambe en arrière de l'autre pi
avancer aussitôt celle-ci. if
*CHASSE-RAGE [ch'as'-ràj' ; en vers, chà-se-...] s. ^
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et ri
§ 209. Il 1611. COTGR.] ^
Il Plante crucifère employée autrefois contre la n *
[Syn. passerage.)
CHASSERESSE. V. chasseur.
*CHASSE-RIVET [chi'is'-ri-vè ; en vers, chà-se-...] 5,
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et
§ 209. Il 1753. ENCYCL.]
Il (Technol.) Sorte de chasse-pointe dont la partie i
férieure est creusée pour recevoir la tête du clou qu'(
veut river.
"CHASSE-RONDELLE [châs'-ron-dèl ; en vers, ci
se-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et rond(
§209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Marteau carré dont se sert le chaire
pour enfoncer les cercles de fer qui entourent les moye
des roues. {Cf. chasse, III, 2.)
*CHASSE-ROtJE [châs'-rou; en vers, chà-se-...] s. i
[ÉTYM. Composé de chasse (du verbe chasser) et roi
§ 209. Il Néolog.]
Il Pièce de fonte qu'on place à l'angle d'une gr
d'une porte cochère, pour garantir le mur du choc
roues. (Syn. boute-roue.)
CHASSEUR [chà-seur] s. m. CHASSEUSE [ci
seliz'] et, vieilli, CHASSERESSE [chas'-rês'; en vers, ck
se-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chasser, § 12. || xi" s. Chaceùrs et palf
freiz, Lois de Guill. le Conq. 22.]
I. Il l" Celui, celle qui se livre à la chasse. Nemrodi
est appelé dans l'Écriture un fort — , BOSS. Bist. unir, i,
Famil. Par allusion plaisante à Nemrod. Cet homme
un fort — devant l'Éternel. || P. ext. Dn chien beau — . || F(
Poét. Une jeune chasseresse. Adjectivt. Diane Chasseresa
Il 2° P. ext. S. m. Domestique en livrée de chasse
monte derrière la voiture du maître. || P. ext. Groomi
taché à un établissement pour ouvrir, fermer les po
res, faire avancer les voitures, etc.
Il 3° S. m. Nom donné à certaines troupes d'infante:
de cavalerie légère. Les chasseurs d'Afrique. Les chassi
de Vincennes, et, ellipt. Le 6^ chasseurs, le 6<> régiment
chasseurs.
II. Adjectivt. Araignée chasseuse, qui ne fait pas
toile et attrape sa proie à la course. Navire — , qui en p
suit un autre.
'CHASSEZ-DÉCHASSEZ [chà-sé-dé-chà-sé] s. m
[ÉTYM. Composé de chassez et déchassez, impér. des
bes chasser, déchasser, § 209. || Néolog.]
Il Pas de danse composé d'un chassé à droite im
diatement suivi d'un chassé à gauche.
•CHASSEZ-HUIT [chà-sé-uïf] s. m.
[ÉTYM. Composé de chassez (impér. du verbe chasser'
huit, § 209. Il Néolog.]
Il Chassé-croisé exécuté à la fois par quatre couple
CHASSIE [chà-si] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue : la phonétique ne per
pas de rattacher le mot, comme on l'a fait, au lat. c
aveugle. || xin" s. Chacie, Ms. St-Jean, dans littré.]
Il Humeur gluante sécrétée sur le bord des paupière
par les glandes ciliaires.
CHASSIEUX, EUSE [chà-syeU, -syeuz' ; en vers, -si-.
adj.
[ÉTYM. Dérivé de chassie, § 116. || xiic s. Nostre oil si es
toient chaceuols et oscur, Serm. de St Bern. p. 5.]
Il Dont les paupières, par suite d'un état morbide, si'
crèfent la chassie en trop grande abondance. Des yeux —
Mtne (Je Beauvais... vieille, chassieuse et borgnesse, ST-siM. i
107. Il Substantivt. Dn — , une chassieuse.
CHÂSSIS [ch;i-si] .?. m.
[ÉTYM. Dérivé de châsse, § 123. || xiii" s. Texte dan-
GODEF. SuppL]
CIIASSOIR
411 —
CHATAIN
Il Encadrement de menuiserie. Le — d'une fenêtre. P.
■ rt. — de verre, de papier, qui encadre une feuille de verre,
Je papier. — de jardinage, châssis vitré servant à proté-
•r une couche. — d'un tableau, cadre sur lequel est ten-
le la toile. — d'un paravent, d'un décor, monture de bois
:i' laquelle sont tendus la toile, le papier, etc. — d'un lit,
ulre de bois sur lequel sont tendues les sang'les qui
I ment le fond du lit. || P. anal. Pièce en forme de cadre
I lis laquelle d'autres pièces sont assemblées. | 1. — dor-
mant, sur lequel sont tixées les parties mobiles de la fe-
nêtre. I 2. Cadre de fer dans lequel on serre les pages de
composition. | 3. Encadrement formant la bordure d'une
table à couler le plomb. | 4. Encadrement sur lequel est
montée la porte d'un poêle. | 5. Dalle de pierre qui en-
idre une dalle plus petite ou une plaque de fonte des-
lée à être soulevée. 1 6. P. ext. Carton percé, de dis-
ice en distance, d'ouvertures à travers lesquelles on
rit les mots d'un message secret, intercalant ensuite,
iilre ces mots séparés, des mots insignifiants; en sorte
i[ue le message ne peut être lu qu'à l'aide d'un second
irton, découpé comme le premier, qui laisse voir les
its dont l'assemblage forme le sens, et cache les au-
>. (r. grille.)
'CHASSOIR [chà-swàr] s. m.
ÉTYM. Dérivé de chasser, § 113. On trouve qqf chassoire,
. f. surtout au xvi^ s. Puis les cercles il met avecque la chas-
soire, CL. GAUCHET, daUS DELB. RcC. || 1680. RICHEL.]
II (Technol.) Chasse, outil de tonnelier. (F. chasse.)
CHASTE [châsf] adj.
iÉTVM. Emprunté du lat. castus, m. s. § 379. || xii" s.
N'aveit femme de sa manere Si chaste. Vie de St Gilles, 29.]
li 1» Qui vit dans la chasteté, qui garde son âme et son
corps purs. Dne — épouse. L'homme... encore — , et dans la
première intégrité de ses mœurs, bourd. Impureté, 1. 1| Spe'-
vialt. Les chastes sœurs, les Muses. La — Diane. Les chastes
servantes de Jésus-Christ, les religieuses.
Il 2p Conforme à la chasteté. Des mœurs, des discours
chastes. On — amour. Dne — amitié, corn. llor. m, 2.
CHASTEMENT [châs'-le-man] adv.
jÉTYM. Composé de chaste et ment, § 724. || xii^ s. Chas-
tement vif, u voille u nun. Vie de St Gilles, 1003.]
Il D'une manière chaste. Vivre — . Peu parlent de l'humi-
lité humblement, peu de la chasteté — , pasg. Pe7is. vi, 17.
L'amour le moins honnête, exprimé — , N'excite point en nous
de honteux mouvement, boil. A7't p. 4.
CHASTETÉ [chas'-te-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. castitatem, m. s. A remplacé
l'anc. forme chasteé, dérivée de chaste, § 122. || xiio s. Cas-
teed, PU. de thaun, Best. 208. | xiv"^ s. Chasteté, BERâuiRE,
dans LiTTRÉ.]
Il État de celui qui garde son âme et son corps purs.
Ces commerces assidus de visites, de lettres, de parties, que
saint Jérôme appelait si bien les derniers indices d'une — mou-
rante, BOURD. Impureté, 1. La — conjugale. || Spécial t. Con-
tinence, pureté absolues. Faire vœu de — . Les corps des
vierges purifiés et ennoblis par la — , BOSS. Vêture de M^l'^ de
Bouillon, 2.
CHASUBLE [chà-zùbl'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. *casupula, altération inex-
pliquée du lat. ecclés. casula, «i. s. §§ 379, 290 et 291. ||
xiie s. Chasubles, aubes et tunikes. Vie de St Gilles, 2255.]
Il Vêtement sacerdotal porté par le prêtre pendant qu'il
célèbre le saint sacrifice, retombant sur l'aube et présen-
tant comme ornement principal la figure de la croix.
•CHASUBLERIE [chà-zu-ble-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chasublier, § 68. || Néolog.]
Il Fabrication, commerce de chasubles et autres orne-
ments ecclésiastiques ou objets sacrés.
CHASUBLIER [chà-zu-bli-yé ; encore au xviic s. -blyé]
i'. m.
[ÉTYM. Dérivé de chasuble, § 115. || xin^ s. Chasubliers et
changeeurs. Queue de Renart.]
Il Celui qui fabrique ou vend des chasubles et autres
ornements ecclésiastiques ou objets sacrés.
CHAT, CHATTE [chà, chat'] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. pop. cattum, cattam, m. s. §§ 379 et 291.]
I. Dans le langage scientifique, genre de carnassier
digitigrade, Carnivore, à ongles rétractiles, comprenant,
outre le chat commun, le lion, le tigre, la panthère, le
lynx, le jaguar, etc. Spécialt. — tigre, variété de chat sau-
vage. — cervier, — pard, variétés de lynx. — à crinière,
guépard. P. ext. — musqué, civette.
II. — ordinaire, espèce du genre chat, animal domes-
tique. Un — angora. ( V. ce mot.) ARNOLPHE : Quelle nouvelle?
— AGNÈS : Le petit — est mort, mol. Èc. des /'. ir, 5. Fig.
Loc. famil. J'appelle un — un —, et Rollet un fripon (j'ap-
pelle les choses par leur nom), boil. Sat. 1. Courir comme
un — maigre. Fourré comme un — . P. plaisant. En parlant
des magistrats qui portent l'hermine. Leurs hermines dont
ils s'emmaillotent en chats fourrés, pasc. Pens. m, 3. Amou-
reuse comme une — . Avoir des manières de — , des manières
souples, câlines. Guetter qqn comme un — guette une sou-
ris. Jouer avec sa victime comme le — avec la souris. Vi-
vre ensemble comme chien et —, toujours en querelle. Re-
tomber comme un — sur ses pattes, se tirer avec adresse des
situations les plus difficiles. Écrire comme un —, griffon-
ner. Dne musique de chats, discordante. Avoir un — dans la
gorge (p. plaisant.), en parlant de qqn qui s'étrangle ou
qui fait des couacs en chantant, en parlant, n a joué, il
s'est battu avec un —, en parlant de qqn qui est égratigné.
Quand le — n'y est pas, les souris dansent, quand le maître,
le chef, etc., est absent, les écoliers, les serviteurs, etc.,
s'amusent. N'éveillez pas le — qui dort, n'attirez pas l'atten-
tion de celui qui est à craindre pour vous. A bon — bon
rat, celui qui attaquait a trouvé qqn pour lui tenir tête.
— échaudé craint l'eau froide (craint même l'eau froide),
on craint jusqu'à l'apparence d'un mal dont on a pâti. La
nuit, tous les chats sont gris, on ne distingue pas la nuit
une personne laide, vieille, etc., d'une personne belle,
jeune, etc. n n'y a pas de quoi fouetter un — , c'est une pec-
cadille. Acheter, vendre — en poche, sans voir, sans faire
voir la marchandise. N'allez pas acheter — en poche, re-
GNARD, Bal, se. 6. Il n'y a pas un — dans la maison (pas
même un chat), il n'y a personne. C'est le —, accuser
plaisamment le chat de ce qu'on nous impute. || Famil.
(T. de tendresse.) En s'adressant à qqn. Mon —, ma chatte.
Il Jeu du — , jeu où les enfants se poursuivent en courant.
Jouer au — perché, au — coupé.
III. Fig. (Technol.) || l» P. allus. aux griffes du chat.
I 1. (Marine.) Chat ou chatte, grappin qui sert à ramener
du fond de l'eau des bouts de câbles, cordages, cordes de
filet, etc. 1 2. (Artill.) Chat, instrument à branches de fer
élastiques et pointues qu'on introduit dans une bouche à
feu pour s'assurer qu'il ne s'est point formé de dépres-
sions, de cavités dans les parois intérieures.
Il 2° P. allus. à la queue du chat. — à neuf queues,
fouet à neuf lanières qu'on employait pour les châtiments
corporels dans l'armée, dans la marine anglaise. || Chats
de saule, de coudrier, fleurs pendantes. ( V. chaton 1.)
Il 3° P. allus. au chat qui court sur les toits. Chevalet
dont se servent les couvreurs.
CHÂTAIGNE [cha-tèn'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *castania, class. castanea, ?». s. de-
venu chastaigne, châtaigne, §§379, 422, 299, 482 et 291.]
Il l» Fruit du châtaignier, dont l'enveloppe, hérissée de
piquants et coriace, contient une ou plusieurs amandes
farineuses qui fournissent un aliment nourrissant. —
bouillie, grillée. Jeûner à l'eau et à la — , furet. Ro7n. bourg.
II, 40. Il P. ext. — de cheval, marron d'Inde (que mangent
les bestiaux). — du Brésil, noix d'.\mérique. — d'eau, noix
d'eau, fruit de la macle flottante, plante aqualique. — de
terre, fruit d'une variété de bunion, dit aussi terre-noix.
Il 2° Fig. Petite plaque cornée qu'on trouve chez le
cheval, le mulet, etc. : dans les membres antérieurs, à la
partie inférieure et interne de l'avant-bras ; dans les pos-
térieurs, à la partie supérieure et interne du canon.
CHÂTAIGNERAIE [cha-tèn'-rè ; en vei'S, -tè-ne-rè] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de châtaignier, §§ 65 et 121. || 1533. Chas-
teigneraye, dans delb. Rec]
Il Lieu planté de châtaigniers.
CHÂTAIGNIER [châ-tè-ùyé] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de châtaigne, § 115. || xii" s. N'i ot coldre
ne chastaignier, marie ue frange, Laustic, 98, Warncke.]
Il Grand arbre de la classe des Amentacées, qui croît
dans les régions tempérées de l'Europe, de lAsie, de
l'Amérique, dont le fruit porte le nom de châtaigne, et,
quand il a été amélioré par la greffe, le nom de marron.
p gxt. — du Brésil, grand arbre d'Amérique dont le fruit
contient des amandes comestibles.
CHÂTAIN [chd-tin] adj. m.
CIIATAIRE
412
CHATOUILLEMENT
[ÉTYM. Forme masc. de châtaigne, § 37. || xw^-xv» s. Chas-
teins en couleurs, ciiR. DE pisan, dans dochez.]
Il Qui est d'un brun clair rappelant la couleur de la châ-
taigne. Des cheveux châtains. || Substanlivt. Dne chevelure
d'un — clair, et, ellipt, invar. Une chevelure — clair.
CHATAIRE [chà-tèr]. F. cataire.
*CHAT -BRÛLÉ [chà-bru-lé] s. m.
[ÉTYM. Composé de chat et brûlé, § 173. || {Cf. poire chat,
dans COTGR.) || 1752. trév.]
Il Poire pierreuse d'automne.
*CHAT-CERVIER [chà-scr-vyé] 5. m.
[ÉTYM. Composé de chat et cervier, § 173. || xwiW^ s.
BUFF. Lynx.]
Il Lynx du nord de l'Asie.
CHÂTEAU [châ-tô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. castçUum, forteresse, devenu chastel, chas-
teau, château. §§ 379, 422, 456 et 291. {Cf. castel.)]
Il 1° Au moyen âge, demeure féodale, défendue par de
hautes murailles, des tours, des fossés. || P. ext. Forte-
resse. Le — de Vincennes. — fondu (Blason), pièce qui ne
laisse voir que le haut d'un château.
Il 2» P. ext. Habitation seigneuriale. Spe'cialt. Rési-
dence royale, princière. Le — des Tuileries. P. ext. La cour.
Il 3° P. ext. Grande habitation de plaisance. Mener la
vie de — . Fig. Paire des châteaux en Espagne, songer à des
biens, à des avantages chimériques. Bâtisseur de châteaux
en Espagne, chapelain, Lett. ii, 188. || P. anal. Construc-
tion élevée qui surmontait autrefois la proue et la poupe
des grands navires. — d'avant, — d'arrière. || P. ext. — de
cartes, construction de cartes étagées pour amuser les
enfants, et, fig. en parlant de ce qui est peu solide. C'est
un — de cartes. || — d'eau. | 1. Grand réservoir d'eau qui
alimente des fontaines, des moulins, etc. | 2. Fontaine
monumentale à bassins étages.
CHÂTELAIN, AINE [chdt'-lin, -lèn';en vers, chd-
te-...| s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de château, §§ 65 et 97. || xii^ s. Sor toz
autres poissons est dame et chastelaine, J. bodel, Saisnes,
tir. 30.]
Il Seigneur d'un manoir; la femme de ce seigneur ou
celle qui possède un manoir. Spécialt. Propriétaire d'un
château fortifié, rangé dans la hiérarchie nobiliaire après
le baron. Néolog. Tout possesseur d'un château de plai-
sance. Il Adj. Seigneur — . Dame châtelaine. Juge — , qui ju-
geait au nom du seigneur, et, absolt , substanlivt, Les
châtelains royaux, qui jugeaient au nom du roi. Fig. Chaîne
châtelaine, et , absolt. Châtelaine, chaîne fixée à la cein-
ture, à laquelle on suspend les clefs, les instruments de
couture (dés, ciseaux, etc.), une montre, etc.
CHÂTELÉ, ÉE [chât'-lé ; en vers, châ-te-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de château, §§ 65 et 118. || xive s. Lam-
bel de gueules chastellé d'or, dans godef. chasteler. Admis
ACAD. 1762.]
Il (Blason.) Chargé de châteaux.
CHÂTELET [chât'-lè ; en vers, cha-te-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de château, §§ 65 et 133. || xiio s. D'un chas-
telet reont Les murs blans et la barbacane, chrétien de
TROYES, dans delb. Rec.]
I. Anciennt. Petit château. || P. ext. \ 1. Ancienne for-
teresse transformée en siège de la justice royale. Le grand
Châtelet de Paris. Le — d'Orléans. Conseiller commissaire au
Châtelet. | 2. Ancienne forteresse transformée en prison.
Le petit Châtelet de Paris.
II. Dans certains métiers à tisser, réunion des mon-
tants verticaux qui soutiennent les hautes lisses.
CHÂTELLENIE [chd-tel-ni ; en vers, -tc-le-ni] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de châtelain, §§ 65 et 68. || 1260. Chatele-
nie, dans godef. SuppL]
Il Manoir, juridiction d'un châtelain, petit seigneur ve-
nant après le baron dans la hiérarchie nobiliaire.
CHAT-HUANT [chà-uan ; en vers, -u-an] s. m.
[ÉTYM. Composé de chat et huant, adj. particip. de huer,
§ 173 : le mot paraît être une altération arbitraire de
chouan ( V. ce mot), à cause du cri de cet oiseau et de quel-
que ressemblance entre sa tète et celle d'un chat, § 509.
Il xiiio s. Li chahuan o sa grant hure, J. DE meung, Rose,
5999.]
Il Oiseau nocturne formant une espèce du genre
chouette. Les chats-huants, acad.
CHÂTIER [châ-tyé; en vers, -ti-é] v. tr.
tid
1
[ÉTYM. Du lat. castigare, ?n. s. devenu *castiar, §§ 394
et 291, chastiier, §§ 379 et 297, châtier, §§ 422 et 634.]
Il Punir sévèrement pour corriger.
Il 1" En parlant de celui qui a commis une faute. —
les rebelles. Dieu s'est servi des Assyriens et des Babylonieiil
pour — ce peuple, Boss. Ilist. univ. m, 1. Les enfants con
naissent si c'est à tort ou à raison qu'on les châtie, la br. It
Tu seras châtié de ta témérité, la f. Fab. i, 10. Loc. pro%.
Qui aime bien châtie bien. P. anal. — un cheval, un chie
Il 2° P. ext. En parlant de la faute elle-même, ou d|
mobile de la faute. — l'audace, la témérité de qqn. —
autrui ce qu'on souffre chez soi, corn. Poly. m, 5. On dev
— sans pitié Ce commerce honteux de semblants d'amitié, MOL
Mis. I, 1.
Il 3° Dans le langage chrétien, en parlant des mortil
cations , des macérations qu'on s'impose par esprit
pénitence. — son corps.
Il 4° — son style, le reviser sévèrement pour lui don-
ner toute la pureté, toute la correction possible. Dn styl»
châtié.
CHATIÈRE [ch'a-tyêr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chat, § 115. || xiii^ s. Par chatières 0
par crevaces, J. de meung, Rose, 18636.]
Il 1° Petite ouverture pratiquée au bas d'une porte pou)
laisser passer les chats. || P. ext. \ 1. Ouverture pour don-
ner issue aux eaux d'un bassin. | 2. Fig. Ouverture se-
crète pour épier. || Petite entrée dérobée.
Il 2° Piège pour prendre les chats.
*CHATILLON [chà-ti-yon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. chatilloun, m. s
§ 11. {Cf. chatouille.) || 1611. cotgr.]
Il Lamproie d'eau douce à l'état rudimentaire. {Syn, àos
touille, lamprillon.)
CHÂTIMENT [châ-ti-man] 5. m.
[ÉTYM. Pour châtiement, dérivé de châtier, §§ 65 et 145.
xii'î s. Oiez de vostre père sun buen chastiement, GarN. DB
pont-ste-max. St Thomas, 3074.]
Il Peine sévère infligée à celui qui a commis une faute^
Dn juste — . n a reçu le — de sa faute, de sa témérité. Fait
son — de sa confusion, CORN. Cinna, iv, 3. Dieu renouve
sur eUe les terribles châtiments qu'il avait exercés sur Babj
lone, Boss. Ilist. univ. m, 1. Les châtiments qui suivaie
les mauvaises actions tenaient les soldats en crainte, ID. ibi^
lu, 6. Le peuple des souris croit que c'est — , la f. Fa
ni, 18.
CHATOIEMENT et CHATOÎMENT [chà-twà-man
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chatoyer, §§ 65 et 145. || Néolog. Adr
ACAD. 1878.]
Il Reflet changeant, varié, que présentent certains
jets suivant la manière dont la lumière les frappe. Le —
d'une pierre, d'une étoffe.
1. CHATON [chà-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chat, § 100. || xiii" s. Dn chaton Qui onfr4
ques rate ne raton Veu n'avroit, J. de meung, Rose, 14241.]
1. Jeune chat.
II. Fig. Dans certains arbres (saules, coudriers, noyersJ
etc.), assemblage de petites fleurs disposées autour d'un
axe en forme d'épi flexible, allongé, qui rappelle la queue
d'un chat. {Cf. en angl. catkin [petit chat] etcat-tail [queue
de chat], mots qui ont le même sens.)
2. CHATON [chà-ton] S. m.
[ÉTYM. Emprunté et dérivé de l'anc. haut allem. chaste,^
allem. mod. kasten, m. s. proprt, caisse, §§ 7, 498, 499 et
100. Il xiii^-xine s. Deus pieres a ens el caston, Melion, 159,
dans Zeitschr. f. roman. Philol. 1882, p. 96.]
Il 1° Tête d'une bague, partie saillante où est enchâs-
sée une pierre précieuse. || P. anal. Partie saillante du
même métal que la bague, ofi l'on grave un chiffre. || P.
ext. Chacune des pierres, chacun des diamants enchâs-
sés qui forment une rivière, un collier.
Il 2" (Médec.) Sorte de kyste ofi se trouve quelque-
fois retenu le placenta.
•CHATOUILLE [chà-touy'] s. f.
[i!:tym. Probablement même radical que le verbe cha-
touiller. {Cf. chatUlon.) || xvi« s. rab. iv, 00.]
Il I^amproie d'eau douce à l'état rudimentaire. {Syn.
chatillon, lamprillon.)
CHATOUILLEMENT [chà-touy'-man ; en vers, -tou-
ye-...] s. m.
CHATOUILLER
413
CHAUD
[ÉTYM. Dérivé de chatouiller, § 145. || xni<' s. Catoullement,
îans GODEF. SuppL]
Il 1" Action de cliatouiller. Le — prolongé produit un rire
convulsif.
]| 2" Sensation qu'éprouve celui qui est chatouillé. Un
— agréable. Ce — des sens qu'on trouve, par exemple, en goû-
tant de bons fruits, boss. Conyi. de Dieu, i, 2. | P. ext. Pi-
cotement léger qu'on ressent dans certaines parties du
corps. Sentir un — dans la gorge. |] Fig. {peu usité). Un —
de curiosité, corn. Imit. iv, 184.
CHATOUILLER [chà-tou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être dérivé de chat,
S 161. On trouve au xiii^ s. chateillier, chataillier, formes
qui paraissent dérivées du même radical, avec un suffixe
différent. (F. godef. chatillier.) || xivo s. Ilz se catoillent et
confriquent, oresme, Éth. vu, 12.]
Il Soumettre à de très légers attouchements répétés,
sur certaines parties du corps. — le nez à qqn avec un épi.
— qqn jusqu'à le faire rire. Loc. prov. Fig. Se — pour se
faire rire, se forcer à rire quand on n'en a pas envie. P.
anal. — un cheval de l'éperon, l'en toucher légèrement. ||
P. ext. I 1. Faire subir un picotement léger dans une par-
tie du corps, n sent qqch qui lui chatouille la gorge. | 2. Ex-
citer doucement (certains sens) par une sensation agréa-
ble. Cela chatouille le palais. Cette musique chatouUle agréa-
blement les oreilles. Un auteur vertueux en ses vers innocents
Ne corrompt point le cœur en chatouillant les sens, boil.
Art p. 4. Absolt. Des mouvements qui chatouillent, BOSS.
Parole de Dieu, 1. || Fig. Exciter doucement par une
émotion agréable. La louange chatouille et gagne les esprits,
LA F. Fab. I, 14. De joie, en vous voyant, mon cœur est cha-
touillé, ANDRiEUx, étourdis, I, 13. Ahsolt. Il n'y a rien as-
surément qui chatouille davantage que les applaudissements,
MuL. B. gent. i, 1.
CHA'fouiLLEUX , EUSE [chà-tou-yeu, -veiiz'] adj.
[ÉTY.M. Dérivé de chatouiller, § 116. Au xiii« s. catillos,
dans GODEF. Suppl. \\ xiv" s. Les parties catoilleuses, orksme,
Èth. VII, 12.]
Il 1° Sensible au chatouillement. Ah! de grâce, laissez, je
SUIS fort chatouilleuse, mol. Tart. m, 3.
Il 2° Sensible à la plus légère atteinte. | 1. Au propre.
Cheval — à l'éperon, à la cravache, j 2. Fig. Amour-propre — .
Vanité chatouilleuse. Être — sur le point d'honneur. Nos cen-
seurs si — au scandale, b'alemb. Éloges, Boileau.
Il 3o P. ext. Fig. En parlant des choses, qui chatouille,
qui touche un point sensible. A ces paroles chatouilleuses
Ûui font baisser un œil malin A mesdames les précieuses, volt.
Êp. 31. De peur que l'image de cette nudité ne fit une impres-
sion trop chatouilleuse dans l'esprit de l'auditeur, coRN. Pohj.
exam. Une question chatouilleuse, de nature à éveiller la
susceptibilité. Entre gentilshommes, ce sont des choses cha-
touilleuses, MOL. G. Dand. i, 4.
CHATOYANT, ANTE [chà-twà-yan , -vânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de chatoyer, § 47. || Admis agad.
1798.]
Il Qui chatoie. Étoffe chatoyante. 1| Fig. Un style — , oîi les
images éclatantes se pressent, se heurtent.
CHATOYER [chà-twà-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chat, par allusion aux reflets chan-
geants de l'œil du chat, § 163. |j 1753. encygl. Admis agad.
1885.]
Il Présenter des reflets changeants suivant le jeu de la
lumière.
'CHAT-PARD [chà-pàr] 5. m.
[ÉTYM. Composé de chat et pard, § 199. || 1690. furet.]
Il Variété de lynx de l'Europe méridionale, dite lynx de
Portugal, animal carnassier.
CHÂTRÉ [chd-tré] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de châtrer, § 45. [Cf. castrat.) ||
xvii» s. F. à l'article.]
Il Famil. Eunuque. Un petit — , organiste d'une église,
SGARR. Rom. corn, i, 15.
CHÂTRER [chd-tré] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. castrare, m. s. §§ 379, 422, 195 et 291.]
Il 1° Rendre impuissant, en mutilant ou en atropliiant
les organes générateurs. — un taureau, un cheval. P. ext.
Rendre stérile en mutilant ou en atrophiant les organes
reproducteurs. — une truie. || Fig. — un ouvrage, un livre,
le mutiler, en retrancher certains passages.
Il 2» Fig. — des fraisiers, des concombres, etc., en retran-
cher les rejetons superflus. — une ruche, enlever une par-
tie des gâteaux de cire qui contiennent le miel. — une
roue, diminuer le cercle formé par les jantes pour resser-
ser l'assemblage des rais lorsqu'ils ont trop de jeu.
CHÂTREUR [châ-treur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de châtrer, § 112. || 1416. Castreur de bes-
tes, dans godef. SuppL]
Il Celui qui fait métier de châtrer les animaux.
*CHAT-ROCHIER [chà-rô-chyé] s. m.
[ÉTYM. Composé de chat et rochier, forme archaïque de
rocher, adj. dérivé de roche, § 173. || 1558. rondelet, Uist.
despoiss. p. 300.]
Il Nom vulgaire du squale dit aussi roussette.
*CHATTÉE [chà-té] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de chatter, § 45. || 1680. Chatée,
RIGHEL.]
Il La portée d'une chatte.
CHATTEMITE [chat'-mïf ; en vers, chii-te-...] s. f.
[ÉTYM. Composé probablement avec chatte et un mot
mite, qui parait être le radical de mitou, employé autrefois
pour matou, et vient peut-être du lat. mitis, doux, §§ 173
et 284. Il xiiic s. Si l'une est chate, l'autre est mite, Renart,
XXIV, 121. Latournelle que on dit en chatemite (1295), joinv.
Lett. dansGODEF.j
Il Personne doucereuse. Un chat faisant la —, la f. Fab.
vu, 16.
CHATTER [chà-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chatte, § 154. On trouve aussi chaton-
ner, écrit chattonner par acad. en 1694 et 1718 et supprimé
en 1740. || 1642. oud.]
Il Mettre bas (en parlant d'une chatte).
CHATTERIE [châl'-ri; en vers, chà-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chat, § 69. jj xvi" s. Texte dans godef.
SuppL Admis ACAD. 1878.]
Il 1° Câlinerie doucereuse. Faire des chatteries à qqn.
il 2° Friandise délicate, n aime les chatteries.
"CHAT-TIGRE [chà-tîgr'] s. m.
[ÉTYM. Composé de chat et tigre, § 199. || xviii" s. buff.
Chat.]
Il Variété de chat sauvage, dite aussi serval, oulot, etc.
'CHAUCHE-BRANCHE [chôch'-brânch'; en vers, chô-
che-...] s. f. et m.
[ÉTYM. Composé de chauche (du vieux verbe chaucher,
fouler) et branche, § 209. Il (Au sens I.) 1771. trév. | (Au
sens II.) 1782. engycl. méth.]
I. S. f. (Technol.) Proprt. Branche qui chauche, qui
presse. Spécialt. Levier pour soulever des poids considé-
rables.
II. S. m. (Ce qui chauche, presse la branche.) Nom
vulgaire de l'engoulevent, qui perche en s'appuyant sur
la branche dans le sens de sa longueur.
* CHAUCHE -POULE [chôch'-poul; en vers, cho-che-...]
s. m.
[ÉTY'M. Composé de chauche (du vieux verbe chaucher,
fouler) et poule, § 209. || 1784. engycl. méth.]
Il Dialect. (Champagne). Nom vulgaire du milan (qui
presse la poule dans ses serres).
CHAUD, CHAUDE [chô, chod'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. pop. cçldum, class. calidum, jn. s. §§ 379,
455, 290 et 291.]
I. Adj. Il 1° Qui aune température élevée. Le soleil est — .
Les climats chauds. Que faisiez-vous au temps — ? la f. Fab.
I, 1. Une journée chaude. L'heure la plus chaude du jour. Le
four, le poêle est — . Repasser avec un fer — . Tirer le métal
— de la forge. Battre le fer quand U est —, le forger avant
qu'il soit refroidi, et, fig. agir pendant que les circons-
tances sont favorables. P. anal. Fig. Les journalistes...
s'imposent la loi de ne parler que des ouvrages encore tout
chauds de la forge, montesq. Lett. pers. 109. | La soupe est
chaude. Un pâté — . Du lait, du vin —, qu'on a fait chauffer.
Fig. n ne trouve rien de trop — ni de trop froid pour lui (tout
lui est bon à prendre), mol. D. Juan, i, 1. Manger une ga-
lette toute chaude, toute bouillante, et, fig. famil. On lui a
apporté la nouvelle toute chaude; on lui a servi cela tout — ,
tout bouillant, sans délai, sur-le-champ. Absolt, dans un
sens adverbial. Servir — ; manger, boire —, et, fig. excla-
mation familière : — ! — ! allons, vivement ! Loc. adv. A
la chaude, vivement. Le duc ne put chercher à la chaude à
replâtrer l'affront, st-SIM. m, 195. | Une chambre chaude. Il
fait — dans cette pièce. Les animaux à sang — , chez lesquels
CHAUDEAU
414
CHAUFFE
la lempérature du sang se maintient à un certain degré,
indépendant du milieu ambiant. Le corps est encore —, en
parlant d'un corps que la vie n'a pas encore abandonné,
ou qu'elle vient seulement de quitter. D'un loup écorché vif
appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante, la f.
Fah. VIII, 3. Pleurer à chaudes larmes, avec abondance. Boire
du lait tout — , sortant du pis de la bête. Se tenir le ventre
—, les pieds chauds, leur conserver leur chaleur naturelle.
Battre la semelle pour avoir les pieds chauds, pour leur ren-
dre leur chaleur naturelle. On bon pourpoint... Qui, pour bien
digérer, tienne l'estomac —, mol. Éc. des m. i, 1. (Vénerie.)
Gorge chaude, chair encore palpitante donnée en nourri-
ture aux oiseaux de proie. {V. gorge pour le sens figuré.)
I Sa joue est encore chaude du soufflet qu'il a reçu, et, p. ext.
Le soufflet sur ma joue est encore tout — , rac. Plaid, ii, 5.
Jeu de la main chaude (où la main s'échauffe, étant frap-
pée), jeu où l'un des joueurs doit deviner celui qui frappe
dans sa main par derrière. || P. ext. Qui conserve la cha-
leur du corps en préservant du froid extérieur. Un vête-
ment — . Une couverture chaude.
Il 2» Qui fait éprouver une sensation de chaleur à une
partie du corps. Ce vin est — à l'estomac. || Specicdt. \ 1.
En parlant de l'ardeur fébrile. Avoir la peau chaude, les
mains chaudes. Avoir la tête chaude. P. ext. Une fièvre chaude,
fièvre ardente, accompagnée de délire, et, fig. Cette fiè-
vre chaude de rébellion, balz. Socrate chrét. 8. — mal
(vieilli), fièvre chaude. Tomber de fièvre en — mal, et, fig.
tomber d'un état fâcheux dans un état pire. | 2. En par-
lant de l'ardeur des sens. Avoir un tempérament — . j 3.
Fig. En parlant de l'ardeur du caractère, de l'humeur.
Avoir le sang — . Je l'avoue entre nous, mon sang un peu trop
— S'est trop ému d'un mot, coRN. Cid, il, 1. Avoir la tête
chaude. Ma femme bien souvent a la tête un peu chaude, mol.
F. sav. Il, 5.
Il 3" Fig. Très vif. (Cf. chaleureux.) j 1. (En parlant de
qqn.) Qui met de l'animation, de la passion dans ce qu'il
fait. De chauds admirateurs. De chauds partisans. Je crois qu'un
ami — , et de ma qualité. N'est pas assurément pour être re-
jeté, mol. Mis. I, 2. I 2. (En parlant de qqch.) Où l'on met
de l'animation, delà passion. La discussion a été chaude. La
bataille, l'affaire a été chaude. Remettez-vous, Monsieur, d'une
alarme si chaude, mol. Tart. v, 7. || Spécialt. En parlant
des ouvrages de l'esprit. Un style — . Une éloquence chaude,
entraînante, j En parlant des couleurs. Les tons chauds du
couchant. Le coloris — de Rubens.
II. .S. m. et f. Il 1» S. m. Chaleur. Nous ne sentons ni
l'extrême — ni l'extrême froid, pasc. Pens. I, 1. Hier sur le
— du jour, CORN. dit. ii, 7, l^c édit. 11 servait de refuge Con-
tre le — , la pluie et la fureur des vents, la f. Fab. x, 2. Il
fait — . Avoir — . Tenir, mettre un plat au — . || Fig. Souf-
fler le — et le froid, soutenir le pour et le contre. Arrière
ceux dont la bouche Souffle le — et le froid, la F. Fab. v, 7.
Cela ne fait ni — ni froid, est indifférent, n faisait — à cette
bataille, l'engagement était vif. MASCAR. : Nous nous sommes
vus tous deux... — JODELET : Et dans des lieux où il faisait fort
— , mol. Préc. rid. se. 11.
Il 2" S. f. Chaude. | 1. Feu vif qu'on allume un moment
pour se réchauffer. I 2. (Technol.) Degré de chaleur qu'on
donne au métal pour le façonner. Donner une — au fer.
— suante, où le fer est presque en fusion. Battre la — ,
travailler sur l'enclume les lingots d'or, d'argent, sortant
du moule, pour les façonner en monnaie. || Degré de cuis-
son donné à la matière qui sert à faire le verre.
CHAUDEAU [chô-d(j] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chaud, § 126. || xii<: s. Li vieille atant dit
al valet Que li fait user un chaudel, g.\ut. d'.\rras, dans delb.
Rec]
Il Boisson réconfortante, lait chaud bouilli avec du su-
cre, des jaunes d'œufs et de la cannelle.
CHAUDEMENT [chôd'-man; en vers, chô-de-...] adv.
[ÉTYM. Composé avec chaude et ment, § 724. || xii« s.
Chaudement se vestelt, garn. de pont-ste-max. St Thomas,
5699.]
Il 1° Avec chaleur. Le sang qui roule si — dans ses vei-
nes, sÉv. 12.39. Larmoyant fort — (pleurant à chaudes lar-
mes), AMYOT, P. /Em. 50. Servir —, et, fig. Nous fûmes au
désespoir de n'être pas jugés sur-le-champ et tout — , .sÉv. 1 194.
n m'habille — pour l'été, regnaru, Séri'n. se. 10. (Ne s'em-
ploie guère de nos jours que dans les locutions suivan-
'"" " Se tenir, être vêtu —, de manière à avoir chaud.)
te
Il 2" Fig. Avec animation. Le roi... De peur d'offenser
Rome agira —, corn. Nlcom. i, 5. Prendre — les intérêts de
qqn, le défendre — . (Cf. chaleureusement.)
"CHAUDERET [chôd'-rè; en vers, chô-de -ré] et
*CHAXJDRET [chô-drè] s. m.
[ÉTVM. Semble dérivé de chaudière, §§ 65 et 133. || 1723,
SAVARY, Dict. du comm.]
\\ (Technol.) Cahier de feuilles de baudruche entre les^
quelles on place les feuilles d'or, d'argent, amincies par
deux battages successifs ( V. caucher), qu'on enferme dans
une enveloppe de parchemin pour les soumettre à un
troisième battage.
'CHAUD -FROID [chô-frwà] s. m.
[ÉTYM. Composé de chaud et froid, § 179. || Néolog.]
Il (Cuisine.) Mets délicat fait de volaille, de gibier, pré
paré à chaud pour être mangé froid dans une gelée, une
mayonnaise qui l'enveloppe.
CHAUDIÈRE [chô-dyér] s. /.
[ÉTYM. Dulat. caldaria, m. s. dérivé de calda, eau chaude,
§§ 379, 455, 298 et 291.]
Il Grand vaisseau de métal où l'on fait chauffer, bouil-
lir qqch. — à lessive. — à raffiner le sucre. — à teinture
Charger la —, y mettre la quantité d'ingrédients néces-
saire pour la teinture. — de machine à vapeur, où l'on fait
bouillir l'eau pour la convertir en vapeur. — tubulaire,
traversée par un certain nombre de tubes afin de pré-
senter une plus grande surface de chauffe. Spécialt.
Chaudière où l'on fait cuire les aliments à bord d'un na-
vire. P. ext. Maison où les matelots d'un navire de com-
merce en relâche apportent leur ration pour qu'on la leur
fasse cuire. || P. anal. | 1. Sorte de réchaud sur lequel
l'argenteur fait chauffer les mandrins. | 2. Partie d'ua>
four à chaux. | 3. Filet pour la pèche. (V. caudrette.)
•CHAUDRÉE [chôd'-ré] s. f.
[ÉTYM. Pour chauderée, dérivé de chaudière, §§ 65 et
119. Il xiii" s. Chauderees de char, dans godef. chauderée.]
Il Vieilli. Ce que contient une chaudière. Spécialt.
(Technol.) Quantité de soie à teindre qu'on met à la fois
dans la chaudière.
*CHAUDRET. V. chauderet.
•CHAUDRETTE [chôd'-ret']. V. caudrette.
CHAUDRON [chôd'-ron] s. m.
[ÉTYM. Pour chauderon (seule orthogr. admise par acad.!
de 1694 à 1740), dérivé de chaudière, §§ 65 et 104. || xiiie
Trepier et chauderon A brasser son boillon, dans montaigloi
et RAYNAUD, Rec. de fabliaux, ii, 152.]
Il l" Petite chaudière, ordinairement en cuivre, poui
faire cuire des aliments, pour faire bouillir de l'eau. Gap
la cage ou le — ! la f. Fab. i, 8. || Fig. Famil. (Par allu-
sion au son que rend un chaudron sur lequel on frappe.)
Ce piano est un — .
Il 2° P. ext. I 1. Partie d'une cassolette où l'on brûle
les parfums. | 2. Baquet où l'on prépare les boyaux pour
faire les cordes à musique, etc.
CHAUDRONNÉE [chôd'-rù-né] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de chaudron, § 119. || 1560. De grandes ohau-
deronnées, bouaystuau , dans delb. Rec. Admis ag.\d.
1762.] •'
Il Ce que tient un chaudron.
CHAUDRONNERIE [chôd'-ron"-ri; envers,-vh-ne-r\[
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de chaudronnier, §§ 65 et 68. || 1611. Chau-
deronnerie, cotgr. | 1762. Chaudronnerie, acad.]
Il Industrie, commerce du chaudronnier. || Ensemble
des objets que fabrique, que vend un chaudronnier.
CHAUDRONNIER, 1ÈRE [chôd'-rù-nyé, -nyér] .<?. m.
[ÉTYM. Dérivé de chaudron, g 115. acad. écrit chauderon-
nier de 1694 à 1740. || 1277. Chaudronnier, dans godef. Suppl.
Il Celui, celle qui fabrique, vend des chaudrons, mar-
mites et autres ustensiles en cuivre, en fer battu, etc.
CHAUFFAGE [chô-fàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chauffer, § 78. || 1265. Texte dans delb.
Rec]
Il Action de chauffer. Le — d'un appartement, d'une ma-
chine. Bois de — . Appareil de — . AbsoU. Dépenser tant pour
le — . Il Spécialt. Manière de chauffage. Un — économique.
CHAUFFE [chôf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de chauffer, § 52. || 1701. furet.
Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Chauffage d'un appareil de fonderie, de
I
CHAUFFE-ASSIETTES
415
CHAUMIERE
distillation, etc. Surface de —, la partie d'une chaudière
qui est en contact avec la flamme du foyer. Chambre de —
(surun navire à vapeur). \\P.ext. Ce quiproduit la chauffe.
Partie supérieure du foyer d'un fourneau à fondre le mé-
tal pour canons, cloches, etc.
'CHAUFFE-ASSIETTES [chôf-à-syet'] s. m.
: ivM. Composé de chauffe (du verbe chauffer) etassiettes,
^ 1',). Il \polog.]
Iléceptacle ménagé au-dessus d'un poêle, destiné à
[{■ chaudes les assiettes dans lesquelles on mange.
CHAUFFE-CIRE [chôf'-sîr; en vers, chô-fe-...] s. m.
rKTV.M. Composé de chauffe (du verbe chauffer) et cire,
; I".). Il 1319. Texte dans godef. SuppL]
Anciennt. Celui qui cachetait, qui scellait à la cire
pièces de chancellerie.
GHAUFFE-LINGE [chôf'-linj' ; en vers, chô-fe-...]
TYM. Composé de chauffe (du verbe chauffer) et linge,
!'.>. Il 1753. ENCYCL.]
Appareil à chauffer le linge qu'on revêt au sortir du
CHAUFFE-LIT [chôf'-li ; en vers, chô-fe-li] s. m.
lYM. Composé de chauffe (du verbe chauffer) et lit,
'.'. Il 1471. Un chauffe-lit d'arain, dans gay, Gloss. arcli]
Bassinoire.
CHAUFFE-PIEDS [chôf'-pyé; en vers, chô-fe-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de chauffe (du verbe chauffer) et pieds,
^^ 209. Il 1381. Texte dans godef.]
Il Chaufferette, boule d'eau chaude pour se chauffer les
pieds.
CHAUFFER [chô-fé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'calefare, class. calefacere, m. s. de-
venu calfer, §§ 336, 295 et 291, chalfer, § 379, chauffer,
§455. Il xu" s. En la cuisine as apris a caufer, Aliscans, 3345.]
I. V. tr. Rendre chaud. Une place chauffée par le soleil.
— de l'eau. Elle se baignait : elle trouva l'eau trop froide, elle
voulut la — , ST-SIM. III, 69. Du fer chauffé à blanc, au rouge.
— un four. Se — les mains, les pieds, et, absolt, Se — , ré-
chauffer ses membres. P. ext. Se — au bois, au charbon de
terre, employer le bois, le charbon de terre pour le chauf-
fage de sa maison. | Fig. Vous verrez de quel bois nous nous
chauffons (avec quelle énergie nous savons agir), mol. G.
Dand. i, 4. Ce poêle chauffe la pièce, et, absolt. Ce poêle
chauffe bien, chauffe mal. Le bois chauffe moins que la houille.
Cette pièce se chauffe mal. — un lit avec une bassinoire. Spé-
cialt. — la carène d'un bâtiment, la flamber pour détruire
les vers, la végétation, etc. || Fig. — une affaire, la pous-
ser vivement. — qqn, l'exciter.
II. V. intr. Devenir chaud. Faire — de l'eau. Le bain
chauffe, et, fg. Un bain qui chauffe, en parlant d'un ciel
nuageux qui présage de la pluie malgré le soleil qui brille.
Le four chauffe, et, fig. Ce n'est pas pour vous que le four
chauffe, ce qui se prépare n'est pas pour vous. P. ext. La
locomotive, le bateau chauffe, la chaudière de la locomo-
tive, du bateau à vapeur, chauffe pour le départ. Fig. Fa-
mil. Cela chauffe, en parlant d'un débat, d'un engagement
très vif, d'une affaire en pleine activité, etc.
CHAUFFERETTE [chôf-ref ; envers, chô-fe-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chauffer, § 133. || 1398. Une chaufferette
d'argent blanc, dans g.\y, Gloss. arch.]
Il Réchaud formé d'une boîte à couvercle percé de
trous, où l'on met de la braise allumée, de la cendre, et
sur laquelle on pose les pieds pour les chauffer. Ces gros-
ses vilaines harengères qui sont dans un tonneau avec leurs
chaufferettes sous elles, st-.sim. m, 70. || P. ext. Réchaud à
la chaleur duquel on redresse le poil du velours.
CHAUFFERIE [chôf'-ri ; en vers, chô-fe-ri] .?. f.
[ÉTYM. Dérivé de chauffer, § 69. || (Au sens de chauf-
fage.) 13.34. Texte dans godef. | (Au sens actuel.) 1723.
SAVARY, Dict. du comm. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Forge oii passe le fer, lorsqu'il a été affiné,
pour être mis en barres.
CHAUFFEUR [chô-feur] ,9. m.
[ÉTYM. Dérivé de chauffer, § 112. || 1680. Chaufeur, richel.
Admis ACAD. 1835.]
I. Celui qui entretienne feu d'un four, d'une forge, d'une
chaudière. Le — d'une locomotive. Allons, — , allons, du char-
bon, de la houille, Nourris le brasier, a. b.^ruier, ïambes. Idole.
II. Les chauffeurs, brigands qui, pour forcer les gens à
révéler ovi était leur argent, leur brûlaient les pieds.
'CHAUFFEUSE [chô-feuz'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de chauffer, § 112. || Néolog.]
Il Chaise basse pour s'asseoir et se chauffer commodé-
ment au coin du feu.
CHAUFFOIR [chô-fwàr] .9. m.
[ÉTYM. Dérivé de chauffer, § 113, || .xiiic s. Si com ce fust
un chaufeors, Image du monde, dans godef.]
Il Ce qui sert à chauffer.
Il 1" Lieu où l'on vient se chauffer (dans un hospice,
un asile pour les pauvres, etc.). Spécialt. Vieilli.Voyenlo
théâtre.
Il 2" Séchoir, caisse de tôle où le cartier met sécher
les feuilles collées pour faire le carton des cartes à jouer.
Il 3o Linge pour garnir, éponger un malade en état
de transpiration, etc.
'CHAUFFURE [chô-fûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chauffer, § 111. || (Au sens de bois de
chauffage.) 1461. Te.xte dans godef. | (Au sens actuel.)
1753. ENCYCL.]
Il (Technol.) Partie qui s'écaille dans le fer, l'acier trop
chauffé.
CHAUFOUR [chô-four] s. m.
[ÉTYM. Composé de chaux et four, § 200. || 1372. Un cauf-
foir a faire eaux, dans du c. calidus-furnus. Admis acad. 1740.]
Il Four à chaux. || P. ext. Lieu où l'on serre la provi-
sion de bois, de pierre à chaux, etc., pour le four.
CHAUFOURNIER [chô-four-nyé] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de chaufour [cf. fournier), § 115. || 1276.
Causfornier, dans godef. Suppl. Admis acad. 1740.]
Il Ouvrier qui travaille dans un four à chaux.
CHAULAGE [chô-lâj'j S. m.
[ÉTYM. Dérivé de chauler, § 78. || 1783. encycl. métii.
Admis ac.\d. 1796.]
Il Action de chauler les terres, les grains, les arbres,
les raisins.
CHAULER [chô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de chaux, §§ 63 et 154. || 1753.
encycl. Admis acad. 1762.]
Il Traiter par la chaux.
Il 1° Amender (les terres) en y répandant de la chaux
réduite en poudre.
Il 2» Passer (le grain) à la chaux avant de le semer, pour
le préserver ou le débarrasser de la carie, du charbon, etc.
Il 3o Enduire de lait de chaux (le tronc des arbres) pour
détruire les insectes, les mousses, etc.
Il 4° Arroser d'eau de chaux (les raisins presque mûrs)
pour empêcher les passants d'en manger.
CHAUMAGE [chô-maj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de chaumer,§ 78. || 1393. Texte dans go-
def. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Action de couper ou d'arracher le chaume qui reste
sur le sol.
CHAUME [chôm'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. calamum, m. S. devenu *caleme, calme,
chalme, chaume, §§ 379, 455, 290 et 291.]
Il 1" Paille du blé, du seigle, etc. Spécialt. Partie de la
tige qui reste sur pied quand on coupe le blé, le seigle, etc.
Les perdrix se cachent dans les chaumes. || Cette paille em-
ployée à couvrir les cabanes. Un toit de — . Le pauvre en
sa cabane, où le — le couvre, malh. Poés. 11. || P. ext. De-
meure du paysan, du pauvre.
Il 2° P. ext. (Botan.) Tige cylindrique, fistuleuse, des
plantes graminées.
CHAUMER [chô-mé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chaume, § 154. || 1355. Chaumer les ter-
res, dans godef. Suppl. \ 1393. Cueillir ou chaumer du chaume,
dans DU c. calma.]
I. Dépouiller (un champ) du chaume qui reste sur pied
après qu'on a coupé le blé.
II. (Forêts.) Chercher à faire périr (un arbre) en brû-
lant le pied par un feu de chaume.
'"CHAUMET [chô-mè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chaumer, § 133. L'anc. franc, a chau-
mette dans un sens analogue. || 1783. encycl. méth.]
Il Outil de fer recourbé avec lequel on arrache, au lieu
de les couper, les chaumes qui restent dans un champ
après la moisson.
CHAUIfllÈRE [chô-myér] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chaume, § 115. || 1666. V. à l'article.]
Il Maison de paysan couverte en chaume. Noblesse de
CHAUMINE
416 —
CHAUVE
paille, puisqu'elle était renfermée dans une — , furet. Rom.
bourg, ii, 39.
CHAUMINE [chô-min'] s. f.
[ÉTiM. Dérivé de chaume, § iOO ; s'est d'abord employé
comme adj. : petite maison chaumine (xv" s.), Passion, dans
GODEF. Il 1611. COTGR. Admis acad. 1718.]
Il Petite chaumière. Un pauvre bûcheron... tâchait de ga-
gner sa — enfumée, la f. Falj. i, 16.
*CHAUNE [chôn'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. [Cf. chaumet.) || 1753. encycl.]
Il (Technol.) Cisailles pour couper les fragments de lai-
ton destinés à faire des épingles.
CHAUSSANT, ANTE [chô-san, -sânt'] adj.
[ÉTY.M. Adj. particip. de chausser, § 47. || xiiie s. Esti-
vaus... Estroiz es piez et bien chauçans, dans barbaz. Fab.
et Contes, iv, 180, Méon.]
Il Vieilii. Qui chausse bien. || P. ext. Qu'on chausse
facilement.
CHAUSSE [chÔs'] S. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *calcia, class. calceus, chaussure, de
calx, calcis, talon, devenu calce, §§ 378 et 291, chalce, §379,
chance, chausse, § 455. || xii<i s. n lui voleit ses chances ten-
dre. Vie de St Gilles, 665.]
Il 1° Au plur. Une paire de chausses, et, p. abrév. Des
chausses, partie du vêtement que portaient autrefois les
hommes, sorte de culotte qui tantôt n'allait que jusqu'aux
genoux (haut-de-chausses), tantôt avait un prolongement,
dit bas-de-chausses. F/i;. Vieilli, lirer ses chausses, s'en al-
ler. Donnez-moi vitement quelques coups de bâton. Et me lais-
sez tirer mes chausses, mol. Dép. am. i, 4. Être après les
chausses de qqn, le poursuivre. Prendre, tenir qqn au cul et
aux chausses (par la peau en même temps que par le vê-
tement), le prendre sans lâcher prise. On n'est point plus
ravi que de vous tenir au cul et aux chausses, mol. Av. m, 1.
Il 2° (Par analogie avec la forme des chausses.) | 1. —
de latrines {cf. botte), corps de tuyau évasé par le haut,
qui fait communiquer les latrines avec le conduit de la
fosse d'aisances. Dans le méine sens, vieilli. J'achève une
— à privé, GiiERARDi, Th. ital. i, 535. | 2. Sac de feutre
qui sert à filtrer les liquides épais. — d'hypocras. Fig. Un
engin de bois pointu par le bas que les questionnaires appellent
— d'hjrpocras, u'aub. Hist. univ. I, ii, 8. | 3. Ornement de
la robe d'université attaché sur l'épaule gauche. | 4. Or-
nement de drap se terminant en pointe qui pend sur le
côté de la coiffure militaire dite kolback. | 5. (Blason.)
Chevron renversé dont la pointe se rencontre avec celle
de l'écu.
•CHAUSSÉ, ÉE [chô-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chausse, § 118. || 1690. furet. Admis
ACAD. 1762 ; suppr. en 1798.]
Il (Blason.) Qui porte le chevron renversé appelé chausse.
CHAUSSÉE [chô-sé] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'calciata, m. s. (s.-ent. via), proprt,
route pavée de chaux, devenu calciee, §§ 297, 402 et 291,
chauciee, chaucee ou chaussée, § 455. || xn<= s. Chaucie, Lohe-
rains, dans godef. SuppL]
Il l" Bande de terrain, souvent empierrée, dominant
une rivière, un étang qu'elle longe, un marais qu'elle
traverse, et servant de chemin, de passage.
Il 2" Le milieu, généralement pavé ou empierré, d'une
route, d'une rue. Marcher sur la — . L'administration des
ponts et chaussées (routes). Habiter au rez-de — , au ras, au
niveau de la rue. Fig. Que votre esprit est à rez de — (terre
k terre)! gherardi. Th. ital. ii, 472.
CHAUSSE-PIED [chôs'-pyé; en vers, chô-se-...] 5. m.
[ÉTYM. Composé de chausse (du verbe chausser) et pied,
§ 209. Il xvi'î s. Le jugement, comme un chaussepied, r.\b.
IV, 30.]
Il Lame de corne, d'ivoire, de cuir lisse, qu'on appuie
contre le quartier du soulier pour faciliter l'entrée du
pied dans la chaussure. Fig. Vieilli. Ce qui facilite qqch.
Une charge était le — du mariage, furet. Rom. boicrçj. ii, 33.
C'est le — du hasard, gherardi. Th. ital. vi, 434.
CHAUSSER [chô-sé] V. tr.
[ÉTY.M. Du lat. pop. *calciare, class. calceare, m. s. de-
venu calcier, §§ 297 et 291, chalcier, § 379, chaucier, § 455,
chaucer ou chausser, § 634.]
I. Mettre (une chaussure) à ses pieds. — ses bas, ses
souliers. — le brodequin, le cothurne. Absolt. Vieilli. — à
six, à sept points, une chaussure dont la longueur va jus-
qu'à six, sept points. P. anal. — l'étrier. P. ext. Vieill
— ses lunettes. Vous avez chaussé vos lunettes de travers, ou:
Curios. franc. \\ P. ext. \ 1. — les éperons à qqn, le recevo
chevalier. | 2. Balzane haut chaussée, tache blanche mor
tant jusqu'au haut du jarret, du genou d'un cheval.
II. Il 1" Munir (qqn) d'une chaussure qu'on lui met au
pieds. — qqn. Il ne peut pas se — tout seul. Être chaussé t
brodequins. N'avoir qu'un pied chaussé, et, fig. S'enfuir i
pied chaussé et l'autre nu, s'enfuir précipitamment. || Fii
Famil. Se —, être chaussé d'une idée, s'y attacher, y cti
attaché opiniâtrement. Comme avec passion Un chacun e
chaussé de son opinion, mol. Ec. des f. i, 1. Da7is le m&u
sens. Se — la tête, — sa tête d'une idée. Avec chang. (
construction. Il est difficile de lui ôter de la tète ce qu'elle
a une fois chaussé, giieraivdi, Th. ital. m, 234. || P. anu
— une vache, lui envelopper le paturon lorsqu'elle e
fatiguée. | — un faucon, lui envelopper la grande seri
d'un morceau de drap qui forme entrave. | — un arbr
une plante, entourer le pied de terre.
Il 2° Fournir (qqn) de chaussure. C'est mon cordonni
qui le chausse. Se faire — chez un cordonnier. || P. ext. D
souliers qui chaussent bien qqn. {Cf. chaussant.) Être bie
mal chaussé. || Fig . Les cordonniers sont les plus mal chau
ses. T}'ès famil. Cela me chausse, me convient tout à fii:
I Fig. — les voix à leur point, bien proportionner au r
gistre de chaque voix ce qu'elle doit chanter.
CHAUSSETIER [chôs'-tyé ; en vers, chô-se-...] s. i.
[ÉTYM. Dérivé de chaussette, § 115. || 1337. Cauchetie
texte picard, dans godep. SuppL]
Il Vieilli. Fabricant, marchand de chausses.
CHAUSSE-TRAPE [chôs'-trâp' ; en vers, chô-se-.,
s.f.
[ÉTYM. Composé de chausse (du verbe chausser) et trappi
§ 209. Il (Au sens 2» fig.) xui^ s. Kauketrape, texte picam
dans scheler, Lex. p. 76.]
Il 1° Trou recouvert, masqué, contenant une trapp
où les loups, les renards, se prennent les pattes. P. arM
Le demi-homme fut tiré de sa — , sgarr. Rom. com. ii, [
Il 2° P. ext. Pièce de fer en forme de chardon qu'<;
jette à l'entrée d'un pont, d'un gué, d'un ouvrage fort'
fié, etc., pour que les hommes et les chevaux de l'enner
s'y enferrent. Louis XI... fit semer dix-huit mille chausi
trapes dans les fossés, duclgs, L. XI, m, 415. || Fig. —
neuse, chardon étoile à fleurs armées d'épines.
CHAUSSETTE [chô-sef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chausse, § 133. || xiic-xm*: s. Chalc
Dial. Grégoire, p. 12.]
Il Demi-bas que portent les hommes, les enfants
CHAUSSON [chô-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chausse, § 104. || xii" s. Chauçon, Aie.
dre, dans godef. SuppL]
Il 1° Chaussure de dessous, en étoffe moelleuse, qu^Q
met, pour avoir chaud, sur ou sous le bas. \\P.ext. Ch
sure à semelles souples qui sert de pantoufle ou qu'on
par-dessus les souliers pour ne pas glisser sur la gl
pour aller au bal, etc. — de lisière, fabriqué, ordinaS
ment dans les prisons, avec des lisières de drap. | Spéct
Soulier plat, sandale qu'on met pour faire des an
jouer à la paume. || Fig. Loc. prov. En parlant de
qui ne possède presque rien. Tout son équipage tien
dans un — . || P. ext. Le — , autrement dit la savate, fai
populaire de se battre consistant principalement à di
ner et k parer des coups de pied. Professeur de — .
Il 2° P. anal. Sorte de pâtisserie, enveloppe de
contenant le plus souvent une pomme cuite, de la r
melade de pommes, etc. — aux pommes.
CHAUSSURE [chô-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chausser, § 111. || xii<" s. Vies cemi»
vies cauceure, Alexandre, dans delb. Rec]
Il Tout ce qui sert k envelopper le pied (bas, »
liers, etc.), pour le protéger contre le froid, ou co
les aspérités de chemin. Spëcialt. Bottes, bottines, s
liei's. Une paire de chaussures. Fabricant, marchand de cl
sures. Il Fig. 11 a trouvé — à son pied, à son point, il a tro'
juste ce qu'il lui fallait.
CHAUVE [cbôv'] adj.
[ÉTYM. Du lat. calvum, m. s. devenu régulièrement e
anc. franc, chauf, §§ 379, 455, 446 et 291, puis chauve paj
réaction de la forme du fém. sur le masc. § 583.]
Il Dégari-ni de cheveux. Une tête — . Soit qu'on les arracW
CIIAUVE-SOURIS
417
CHEFFERIE
> cheveux) d'une tête — , boss. linpén. fin. 1. Un homme
— , et, suhstantirt , Un — . Loc. prov. L'occasion est — ,
liilïicile à saisir (aux cheveux). I P. a?iaZ.En parUiiUdecer-
Itiiis oiseaux. Le vautour à tête — , dégarnie de plumes.
CHAUVE -SOURIS [chôv'-sou-ri ; en vers, chô-ve-...]
[ÉTYM. Composé de chauve et souris, § 173, l'animal ayant
(•lé ainsi dit à cause de sa tête nue et de l'analogie de son
■corps avec celui d'une souris. On trouve fréquemment
souris-chauve dans le même sens en anc. franc, et la f. a
employé cette forme, Fab. xii, 7. || vm" s. Vespertiliones :
calvas sorices, Gloss. Reichenau, dans fœrster, Uebungs-
'■h, 1140. I xn° s. Quant la chauve suris les vit, marik de
>xcE, Fab. 31.]
1» Petit mammifère carnassier nocturne, qui a les
-;ls des membres antérieurs reliés au corps et aux
libres postérieurs par une membrane qui constitue
sorte d'aile
2" Fig. (Technol. ) Dans le gouvernail de certains
!ids vaisseaux, la ferrure la plus élevée, qui s'étend
liles, à droite et à gauche.
'CHAUVETÉ [chôv'-té; en vers, chô-ve-té] s. f.
I KTYM. Dérivé de chauve, § 122. || xv^ s. Calvité, fosse-
ii, dans GODEF. Suppl. \ 1539. Chauveté, r. est. Admis
I). 1798; suppr. en 1878.]
I Vieilli. Calvitie.
•CHAUVIN [chô-vin] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Chauvin (Nicolas), soldat des
aimées françaises sousla Révolution et sous Napoléon I«r,
mis en scène dans le Soldat laboureur de scribe.]
Jl Français qui a une admiration excessive pour la gloire
de son pays. || P. ext. Celui qui aune admiration aveugle
pour sa patrie, || Adjectivt. Avoir des sentiments chauvins.
CHAUVINISME [chô-vi-nïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chauvin, § 265. || Admis acad. 1878.]
II Caractère de celui qui est chauvin.
CHAUVIR [chô-vir] v. intr.
[ÉTYM. Pour chpvir, chouir, dérivé de choue, radical de
chouette (F. ce mot), § 154; proprt, ressembler à la
chouette qui relève ses aigrettes. || xiii" s. Les oreilles chau-
vir, Beuve d'Aigremont, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. — des oreilles, dresser les oreilles (en parlant
(le l'âne, du mulet, etc.). | Fig. Je chauvis de l'oreille, ré-
lixiER, Sat. 8.
CHAUX [chôl s. f.
[ÉTYM. Du lat.' calcem, 7n. s. §§ 379, 455, 386 et 291.]
Il Oxyde de calcium, alcali minéral. Pierre à —, carbo-
nate de — (pierre à bâtir, marbre, etc.), qui contient de la
chaux combinée avec de l'acide carbonique. Four à — ,
où la pierre à chaux, débarrassée par la calcination de
son acide carbonique, donne la chaux anhydre dite —
vive. — hydratée, chaux vive sur laquelle on a versé de
l'eau, avec laquelle elle se combine en s'échauffant. —
éteinte, chaux hydratée refroidie, qui, mélangée avec le
sable, sert à former le mortier. Bâtir à — et à sable, à —
et à ciment, très solidement, et, fig. en parlant de qqn.
Être bâti à — et à sable, à — et à ciment, être d'une consti-
tution robuste. P. ext. Cela tient à — et à ciment, GHERardi,
Th. ital. n, 423. — hydraulique, chaux hydratée mélangée
uile, qui durcit sous l'eau, et qu'on emploie pour les
i>U'uctions hydrauliques. Lait de — , chaux éteinte dé-
h ée dans de l'eau. Eau de —, eau qui contient de la chaux
III dissolution.
CHAVIRER [chà-vi-ré] v. intr.
i'nY.M. Emprunté du provenç. capvirar, chapvirar, m. s.
in1, tourner la tête (en bas), § 11. jj 1701. furet. Ad-
ACAD. 1798.]
I, En parlant d'un vaisseau, d'un bateau, tourner, se
renverser sur le flanc, de manière à perdre l'équilibre.
Le vaisseau a chaviré. Une barque chavirée. P. anal. En par-
lant de qqn qui a trop bu. Il chavirait dans les rues. Son
chapeau chavirait sur sa tète. || P. ext. (T. de marine.) —
un paquet de cordages, le retourner.
CHEBEC [che-bck'; selon d'autres, ché-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. sciabecco, m. s. d'origine in-
certaine, § 12. Il 1783. Chabec ou chébec, engycl. méth.
Admis ACAD. 1835.]
Il (Marine.) Petit bâtiment à trois mâts de la Méditer-
ranée, gréé en voiles carrées et latines et pouvant se ma-
nœuvrer à la rame.
DICT. FRANC.
CHEF [chef] s. m.
[ÉTYM. Du lai. caput, m. .y. devenu chief, chef, §§ 379,
297, 435, 291 et 403.]
I. Vieilli. Tète. Le — couronné de fleurs. Par mon — , c'est
un siècle étrange que le nôtre ! mol. Et. i, 5. Un autre dragon
qui n'avait qu'un seul —, la f. Fab. t, 12. Le corps n'est
non plus vivant sans le — que le — sans le corps, pasc. Petis.
u, 17. Immolez donc ce — que les ans vont ravir, coux. Cid,
II, 8, Fig. Rome, le — de l'idolâtrie aussi bien que de l'Empire,
Boss. Unité de l'Église, 1. || P. anal, le — d'une étoffe, hi
tête, le bout par lequel on a commencé à la fabriquer. Les
chefs d'une bande de linge ('pour pansement), chacune des
extrémités. || Spccialt. \ 1. Chacune des parois verticales
d'une carrière d'ardoises. | 2. (Blason.) Le — de l'écu,
pièce qui occupe le haut de l'écu. | 3. Bout de la pâte
qu'on réserve pour servir de levain à la fournée suivante.
Fig. Vieilli. Venir à —, venir à bout. Aucun d'eux ne put
venir à — De son dessein, la f. Contes, Rémois. Conduire à
— , mènera bien. Conduire à — tant de glorieuses entrepri-
ses, Journal vérit. de ce qui s'est passé à la mal. et mort
du card. de Richel.
H. Celui qui est à la tête de qqch. Un — de famille, ce-
lui qui tient le premier rang dans une famille, le père
ou celui qui hérite de son autorité. Le — de la famille,
celui de qui les membres de la famille sont descendus.
Le — du nom et des armes, celui qui porte les noms, les
armes d'une famille noble, le premier de la branche aî-
née. Il Un — d'État. Le roi est le — suprême de l'État, C/iflr^î
de 1830, art. 13. Le — de l'Église, le souverain pontife.
Un — d'armée. Un — de corps. Ils demandent le — : je me
nomme, ils se rendent, corn. Cid, iv, 3. Spe'cialt. — de ba-
taillon, d'escadron; — d'état -major. — de file, le premier
d'une file de soldats; p. anal, dans une escadre, le vais-
seau qui occupe la tête d'une ligne de bataille; et, fig.
meneur, celui que les autres suivent. C'est le — de file du
parti. Commander en — , en qualité de chef. Un commandant,
un général en — , et, p. anal. Un ingénieur en — . — de di-
vision, — de cabinet, — de bureau, sous — de bureau (dans
les grandes administrations). Être en — dans une affaire, en
avoir la direction principale. Un — de brigands. Un — de
parti Tous n'attendent qu'un — contre la tyrannie, rac. Mit/ir.
m, 1. Un — de secte, d'école, le fondateur de la secte, de
l'école. — du jury, celui des jurés qui préside la délibé-
ration du jury et vient lire le verdict. Un — d'orchestre. Le
— d'attaque, dans un chœur, dans un orchestre, celui sur
lequel doivent se régler ceux qui chantent, qui jouent la
même partie. Un — d'emploi, acteur qui dans son emploi
joue le premier rôle. Un — de cuisine, et, absolt, Un — , le
principal cuisinier. || P. ext. \ 1. Vieilli. — d'ordre, maison
principale d'un ordre religieux, celle dont les autres dé-
pendent. I 2. Spécialt. (T. de pêche.) — de brèmes, variété
de brème rougeâtre que d'autres brèmes suivent en troupe.
m. Fig. Il l" Autorité personnelle, droit de qqn. Agir
de son — . Des dépendants Qui, de leur — , sont si puissants...,
LA F. Fab. i, 12. Il tient, il possède cette terre du — de sa
femme, en vertu du droit de sa femme sur cette terre.
il 2» Point capital, essentiel, qui domine chacune des
parties d'un sujet. Les matières de cet ouvrage sont rangées
sous trois chefs principaux. P. ext. Nous sommes plus savants
sur certains chefs intéressants que dans le siècle passé, volt.
Lett. 7 déc. 1767. Spécialt. Les principaux chefs d'une ac-
cusation. L'accusé a été acquitté sur le premier — . P. ext. Le
premier — d'une accusation, le plus important, le plus
grave. Être coupable de trahison au premier — , et, fig. Il est
coupable au premier —, aussi coupable que possible.
CHEF-D'ŒUVRE [chè-de'uvr'J s. m.
[ÉTYM. Composé de chef, d" et œuvre, § 176. 1| xiiie s.
Chief d'œvre, e. boile.\u, Livre des mest. I, lxxix, 11.]
Il OEuvre capitale qu'un artisan devait faire en présence
des jurés, pour obtenir la maîtrise, n lui envoyait même
les chefs-d'œuvre des pâtissiers, des rôtisseurs,... qu'il recevait
en l'exercice de sa charge, furet. Rom. bourg, ir, 66. P. ext.
OEuvre accomplie. Un — de sculpture. Les chefs-d'œuvre de
l'art. Les chefs-d'œuvre de Sophocle, de Corneille. L'homme est
le de la nature. | Fig. Cette négociation est un — d'habileté.
Un — de patience. Ironiqt. En parlant de qqn qui a fait
qqch maladroitement. Vous avez fait là un beau — .
*CHEFECIER. V. chevecier.
'CHEFFERIE [chc'f'-ri; en vers, chè-fe-ri] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de chef, § 69. || Néolog.]
21
CHEF-LIEU - 418
Il Division territoriale placée sous les ordres d'un of-
ficier du génie. | P. cxt. Les bureaux de cette division.
CHEF-LIEU [chef-lyeu] s. m.
[ÉTYM. Composé de chef et lieu, § 199. || 1321. Kief lieu,
dans GODEF. SuppL]
Il Ville principale qui est, en France, le siège d'une des
divisions administratives. Les chefs-lieux de département,
d'arrondissement, de canton.
"CHÉGROS [chè-gro ; selon d'autres, ché-] s. m.
[ÉTYM. Pour chef-gros, proprt, gros bout, composé de
chef et gros, § 173. || xvi« s. Chefgros, palsgr. p. 239. Che-
gros, Blason des Barbes, dans montaiglon, Ane. Poés.
franc, ii, 219.]
Il (Technol.) Bout de fil enduit de poix dont les cordon-
niers et les bourreliers se servent pour coudre le cuir.
CHEIK [chêyk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe scheikh, proprt, vieillard,
§ 22. Il xine-xive s. Seic, joinv. 196. Admis acad. 1798.]
Il Chef d'une tribu d'Arabes. (F. scheik.)
*CHEIROPTÈRES [kèy'-rôp'-ter] s. m. pi.
[ÉTYM. Composé avec le grec ystp, main, et -rripov,
aile, § 278 ; proprt, qui a les mains garnies d'ailes. || 1797.
Mot dû à cuviER, Tahl. élément, de l'hist. nat. p. 104.]
il Ordre de mammifères dont la chauve-souris est le type.
'CHELEM [chlèm' ; en vers, che-lcm"] s. m.
[ÉTYM. Altération de Fangl. slam, m. s. proprt, écrase-
ment, § 8. Il Néolog.]
Il Au jeu de whist, de boston, coup qui consiste à faire
toutes les levées. Faire le — . || Adjectivl. Faire qqn —,
ne pas lui laisser faire une seule levée.
CHÉLIDOINE [ké-li-dwàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chelidonia (s. ent. herba ou
gemma), m. s. proprt, herbe, pierre d'hirondelle (grec ye-
>v'.5u)v), parce qu'on croyait que l'hirondelle se servait de
la plante dite chelidonia pour rendre la vue à ses petits
devenus aveugles, et que la pierre du même nom se trou-
vait dans l'estomac des hirondelles. || xiiie s. Celidoine et
rue, Ms. St-Jean, dans littré.]
I. Plante vivace de la famille des Papavéracées, à suc
corrosif, dite aussi éclaire. Grande — , à fleurs jaunes, qui
croît dans les fentes des vieux murs. Petite — , la ficaire,
de la famille des Renonculacées.
II. Caillou de la famille des Agates qu'on trouve dans
le lit de certains torrents, vulgairement nommé pierre d'hi-
rondelle.
"CHÉLONIENS [ké-lo-nyin ; en vers, -ni-in] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du grec ys)iCÔvT,, tortue, § 244. || Néolog.]
Il Ordre de la classe des Reptiles, dont la tortue est le type.
"CHÊMER (SE) [chè-mé] V. pron.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, scemar (si), m. s. qui se ratta-
che au lat. semis, moitié, proprt, (se) réduire de moitié, |12.
Il 1564. j. THIERRY, Dict. franç.-lat. Suppr. acad. 1878.]
Il Vieilli. Dépérir.
CHEMIN [che-min] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'cammïnum, m. s. mot d'origine cel-
tique, §§ 3, 379, 346 et 291. Le radical celtique est cam-
mlno; l'allongement de l'i paraît dû à rinfluence du lat.
class. camînus, fourneau. ( V. cheminée.) || W^ s. E veies e che-
mins, Boland, 405.]
I. Il 1» Espace à parcourir pour aller d'un lieu à un
autre. Le plus court — d'un point à un autre. Suivre un —
tracé. Prendre le — du village. Ce — mène, et, p. ert. va au
village. Être toujours sur les chemins, par voies et par che-
mins, être toujours dehors. Suivre le — des écoliers, s'at-
tarder en route. Un — de traverse. Le grand — . Voleur de
grands chemins, qui arrête les voyageurs sur les routes.
I Fig. Par ce — sans traces, au travers des abîmes, fén.
Exist. de Dieu, i, 2. Les rivières sont des chemins qui mar-
chent et qui portent, pasc. Pens. vu, 37. | Un — uni, rude, ra-
boteux. Dans un — montant, sablonneux, malaisé, la f. Fab.
vu, 9. Des forêts abattues que traversent des chemins affreux,
uoss. Condé. Les chemins battus, foulés par ceux qui y
passent, et, fig. Suivre les chemins battus, dire, faire ce
([ne tout le monde dit, fait. Marcher par des chemins bat-
tus, dire ce qui a été dit, la br. 15. Se mettre en — . Prendre
le plus court — . Nous l'avons rencontré en — . — faisant.
Allonger, abréger le —, en prenant le plus long, le plus
court. Fig. Ils abrégeaient le — en causant, ils le faisaient
paraître plus court. Rebrousser — , revenir sur ses pas.
Demander, trouver, perdre son —, le chemin qu'on a à sui-
CHEMINEE
vre. Suivre, aller, passer son — . Passez votre — , la fille, e;
m'en croyez, la f. Fab. lu, 1. Très famil. Aller son petit
bonhomme de —, poursuivre tranquillement son chemin
Faire, parcourir beaucoup de — , et, absolt. Il a fait du —
! P. anal. En parlant d'un corps qui se meut. Le — par-
couru par un navire, un boulet, l'aiguille d'une horloge, la na-
vette d'un tisserand, le piston d'une machine, cl, fig. Le —
par lequel est venue. cette nouvelle, etc. || Spécialt. — rural,
vicinal, communal. — de halage. — de fer. — de ronde. —
couvert. || Le — de la croix , le chemin suivi par Jésus-
Christ portant sa croix jusqu'au Calvaire. || P. ext. \ 1.
Les principaux moments de la passion, dits stations de Is
croix. I 2. Représentation figurée de ces quatorze stations.
Un — de croix. Fig. Faire le — de la croix, son — de croix,
exercice de piété qui consiste à se prosterner et à prlei
devant ces stations, figurées sur les murs d'une église.
Le — de Damas, la route sur laquelle saint Paul fut con-
verti par un miracle. Fig. Trouver son — de Damas. (Afl-
tron.) Le — de Saint- Jacques, la voie lactée.
Il 2° Fig. Direction, ligne de conduite qui mène à un
but. Tout — mène à Rome, il y a diverses manières d'arri-
ver à un môme but. Aricie a trouvé le — de son cœur, raC.
Phèd. IV, 6. Loc. prov. Le — de la ruine. Le — des hou-
neurs. Un — de fleurs, agréable. Aucun — de fleurs ne con-
duit à la gloire, la f. Fab. x, 13. Le — du ciel, mol. Tart.
I, 5. Et vous m'avez au crime enseigné le — , corn. Cinna,
V, 2. Montrer le — à qqn, lui donner l'exemple. Prendre'
des chemins de traverse, des moyens détournés. 11 ne prend'
pas le — de s'enrichir. Nous ne prenons guère le — de nous
rendre sages, mol. Impr. se. 4. Ne pas aller par quatre che-'
mins, ne pas tergiverser. Aller, suivre le droit — , le bon, le
mauvais —, le chemin de la vertu, du vice. Bien faire son
— , et, absolt. Faire son — , réussir. Que l'on a de peine à
faire son — ! MUSSET, Dupont et Durand. S'arrêter en beau
—, s'arrêter, être arrêté sur le point d'atteindre le but.
Barrer le — , et, vieilli. Couper le — à qqn. Coupons — , MOL.
Mis. II, 1. Trouver une pierre sur son — , rencontrer uii!
obstacle. Mener qqn par un — où il n'y a pas de pierres [fa-
mil.), le faire marcher rondement, ne ^las le ménager.
II. P. anal. Ce sur quoi l'on fait passer qqn ou qqch.
Il 1" Bande de tapis qu'on place dans un vestibule, ou
d'une porte à l'autre dans une chambre.
Il 2" Passage établi avec des planches du bord d'un ba-
teau au rivage.
Il 30 Règles disposées sur un plafond pour conduire
des moulures. || Filet de plâtre tiré à la règle pour con-
duire le calibre avec lequel on exécute des corniches,
des entablements, etc.
Il 40 Espace dans lequel une scie exécute son mouve-
ment de va-et-vient.
Il 5° Dans un métier à tisser, ensemble des trous par
lesquels passe un raccord, groupe d'arcades distribuées-
de manière à produire une partie déterminée du dessin.
Il 6° Trace que laisse le frottement d'un diamant sur lft<
meule où on le taille.
CHEMINÉE [che-mi-né] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'caminata, m. s. dérivé de caminas-
fourneau, §§ 119, 379, 346, 295, 402 et 291. || xii» s. Juste<
la chiminee. Vie de St Gilles, 2728.]
I. Construction disposée pour faire du feu, et compo-
sée essentiellement d'un foyer ou âtre communiquant au
dehors par un tuyau qui produit le tirage et sert de pas-
sage à la fumée. Chambranle de —, revêtement en marbre,,
en pierre, en bois, qui entoure le foyer. Hotte de — . Man-
teau de — . Se chauffer sous le manteau de la — , et, fig. Dira
faire qqch sous le manteau de la — , en particulier, confi-
dentiellement, et, p. ext. en secret. — de cuisine, le plus-
souvent en hotte, et sans chambranle. Faire une croix à la
— , pour noter qqch, et, fig. 11 faut faire une croix à la —,
il faut noter ce qui arrive comme un fait exlraordinaire.-
— à la prussienne, sorte de poêle dont le foyer est en
forme de cheminée. || P. ext. En parlant des diverses
parties d'une cheminée. | 1. Le foyer de la cheminée. Faire
du feu dans la — . | 2. Chambranle de la cheminée. Une —
de marbre. One garniture de — . | 3. Le tuyau de la cheminée.
Ramoner une — , enlever la suie qui encrasse le tuyau. On
feu de —, commencement d'incendie produit par la suie
qui s'en{\a.mme. Spécialt. La partie extérieure d'un tuyau
de cheminée ou corps de cheminée. Recevoir une — sur |
la tête. Fig. Piqué de tant de cheminées qui, pour ainsi dire^
CHEMINEMENT
— 419 —
CHÉNETEAU
n'étaient tombées sur la tête, ST-SIM. vi, 455. || — d'usine,
h; haut fourneau, construction en briques formant un ca-
il de cheminée très haut, pour augmenter le tirage. —
lu machine à vapeur, de locomotive. P. cxt. — d'appel, sys-
iiie de ventilation.
il. P. anal, avec les diverses parties d'une cheminée.
Technol.) — d'une lampe, partie qui produit le tirage et
lonne issue à la fumée, le verre avec la pièce de cuivre
] iille supporte et qu'on peut baisser ou monter à volonté.
•^lii'ciaU. Cette pièce de cuivre, dite aussi courant d'air. —
Van fusil, partie qui tait communiquer la charge avec ce
jiii doit l'enflammer. — d'une pipe. || P. ext. \ 1. — d'un
uyau d'orgue, petit tuyau adapté à la partie supérieure pour
11 modifier le timbre. | 2. Trou par lequel se remplit,
vide une fosse d'aisances. | 3. Trou carré par lequel
■ un mât de hune. | 4. Couloir étroit, presque verti-
. entre des rochers, des montagnes.
CHEMINEMENT [che-mïn'-man ; envers,-mï-ne-...]
. m.
[ÉTYM. Dérivé de cheminer, § 145. || x\<^ s. Labeurs et
[defscheminemens, villon, Gr. Testam. Admis acad. 1878.]
Il Action de cheminer. Spëcialt. Action de s'approcher
icu à peu des remparts d'une place qu'on assiège, par
les travaux de circonvallalion.
CHEMINER [che-mi-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chemin, § 154. || xii» s. li dui anpereor
ilieminent, chrétien de troyes, Cligès, 3395.]
Il Aller son chemin d'un pas égal. Deux mulets chemi-
laient, LA F. Fab. i, 4. Aussitôt que le char chemine, id. ihid.
. Ji, 9. P. ext. Je le rends (le soleil) immobile, et la terre che-
iDine, LA F. Fab. vu, 18. Voyez-vous cette main (du semeur)
jui par les airs chemine? iD. ibid. i, 8. Telle est la montre qui
|:hemine A pas toujours égaux, id. ibid. ix, 20, Disc, à Mme ^g
•a Sablière. || Spëcialt. — vers la place, s'approcher peu,
i peu des remparts d'une place qu'on assiège, par des
iravaux de circonvallation. || Fig. \ 1. Aller son train. —
Iroit. On style juste et court qui chemine, SÉv. 255. L'affaire
chemine bien, j 2. Faire son chemin. Avec tous ces avan-
ages, Huxelles sut —, ST-siM. m, 384.
CHEMISE [che-mîz'j s. f.
[ktym. Du lat. pop. camisia (employé par st Jérôme),
/(. .^. mot d'origine inconnue, §§ 379, 346 et 291.]
I. Vêlement de dessous, en toile, en calicot, en laine,
]u'on porte sur la peau. Une — d'homme, de femme. Le
;orps, les manches de la — . Être en manches de — , avoir ôté
jion habit. Être en —, n'avoir que sa chemise sur le corps,
jît, fig. Mettre qqn en —, ne lui laisser que sa chemise, le
l'uiner. U n'a plus que sa — . Il est sans — . 11 a joué, vendu,
lingagé jusqu'à sa —, tout ce qui lui reste. Changer de — .
|\h! que j'ai de dépit que la loi n'autorise A changer de mari
pomme on fait de — ! mol. Sgan. se. 5. Mettre une — blanche,
pi, fig. au jeu d'hombre. Prendre une — blanche, écarter
joutes ses cartes pour en prendre d'autres. Fig. Cacher
pntre la peau et la —, aussi secrètement qu'on peut. Prov.
jintre la chair et la — il faut cacher le bien qu'on fait. || —
jirdente, chemise enduite de soufre dont on revêtait ceux
bui étaient condamnés à être brûlés vifs. || P. ext. — de
luailles, cotte de mailles très déliée qu'on portail sur le
îourpoint. P. anal. — à feu, toile imprégnée de matières
nflammables qu'on attache extérieurement à la coque
l'un bâtiment ennemi pour l'incendier.
II. (Technol.) Nom donné à diverses sortes d'enve-
oppes, de revêtements. | l. Enveloppe de carte ofi l'on
^erre des papiers, des dossiers. | 2. Première enveloppe
Tune balle de soie grège. | 3. Litière dont on recouvre
es couches de champignons pour les protéger. | 4. Che-
mises de chargement, nattes, toiles, dont on tapisse la cale
l'un navire pour y mettre un chargement de blé, de
■el, etc. Il 1. Revêtement en maçonnerie d'une conduite
le poterie, d'un calorifère, d'un bastion, j 2. Couche de
plâtre, d'argile, dont on recouvre certaines parties d'un
moule, d'un creuset, d'un fourneau, etc.
'CHEMISERIE [che-miz'-ri ; en vers, -mi-ze-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chemisier, §§ 65 et 68. || Ne'olog.]
Il Industrie du fabricant de chemises. || Fabrique de che-
mises.
CHEMISETTE [che-mi-zet'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chemise, § 133. || xiiic s. Qui sollers n'ont
ne chemisetes, G. de coincy, dans delb. Rcc]
1" Devant de chemise détaché qu'on porte sur une
chemise plus commune, ou qu'on met par-dessus une
chemise défraîchie.
Il 2° Sorte de guimpe que les femmes portent sous une
robe ouverte ou décolletée.
CHEMISIER, *CHEMISIÈRE [che-mi-zyé, -zyèrj^.m.
[ÉTYM. Dérivé de chemise, § 115. || Ncolon. Admis acad.
1878.]
Il Celui, celle qui fait, qui vend des chemises.
"•CHÉMOSIS [ké-mô-zis'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chemosis, grec /t^ixuctk;, m. s.
de X'hV-'^' trou, la cornée paraissant renfoncée par suite
du bourrelet. || 1747. james, Dict. de médec]
\\ (Médec.) Bourrelet formé par la conjonctive autour
de la cornée, dans certaines ophtalmies.
CHÊNAIE [chè-nè] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chêne, § 121. |i 1211. Quesnee, dans
GODEF. Suppl.]
Il Lieu planté de chênes.
CHENAL [che-nàl] s. m.
[ÉTYM. Du lat. canalem, m. s. §§ 379, 346 et 291. (Cy.
canal et chéneau.)]
Il 1" Canal naturel ou artificiel à l'entrée d'un port, ou
passe navigable qui conduit à cette entrée.
Il 2» La partie la plus profonde et la plus navigable du
lit d'une rivière.
Il 3» Courant d'eau établi pour le service d'une usine,
d'un moulin.
Il 4° Chéneau d'un toit, conduite pour l'écoulement des
eaux de pluie.
CHENAPAN [che-nà-pan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. schnapphahn, m. s. proprt,
« grippe-coq », §§ 7, 498 et 499. !| Admis acad. 1762.]
Il Famil. Vaurien.
CHÊNE [chèn'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. '*caxanum, m. s. mot d'origine gau-
loise ( V. § 3), devenu "^caissene, caisne, §§ 387, 290 et 291,
chaisne, § 379, chesne, chêne, § 422. || xii<= s. On grant chaigne,
Rois, II, 18.]
Il Grand arbre de la classe des Amentacées, dont le bois,
très dur, est un des plus employés dans les travaux de me-
nuiserie, de charpente, etc., et dont l'écorce, réduite en
poudre, donne le tan. Droit, fort comme un — . Sous un —
aussitôt il va prendre son somme, la f. Fab. ix, 4. — vert,
l'yeuse. — liège, variété de chêne dont l'écorce donne le
liège. Pomme de — , noix de galle. Du bois de —, et, ellipt,
Du — . One chapelle de — . One table en — sculpté, en vieux — .
CHÉNEAU [ché-nô] s. m.
[ÉTYM. La prononciation (ché-nô, et non che-nô) em-
pêche de voir dans ce mot le radical de chenal ( V. ce mot)
avec un autre suffixe : cette prononciation est attestée
anciennement par l'orthogr. chesneau , encore usitée au
xviie s. Peut-être même mot que chéneau, le chêne ser-
vant en effet à faire des gouttières. || 1459. One dague... a
un chesneau tout du long de l'areste, dans gay, Gloss. arcli.
chesneau.]
Il Canal qui règne le long de la corniche d'un toit et
qui conduit les eaux de pluie aux tuyaux de descente,
dans les gargouilles.
CHÉNEAU [chè-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chêne, § 126. || 1323. En leur manoir des
kaisniaux, dans delb. Rec]
Il Jeune chêne.
CHENET [che-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chien, les têtes des chenets représen-
tant d'ordinaire des têtes de chiens, §§ 65 et 133. On
trouve souvent chiennet dans le même sens au moyen âge,
qqf même au xyii» s. || 1317. Quatre pare de chenez, dans
GAY, Gloss. arch.]
Il lo Pièce de fer à tête ornée, qu'on place de chaque
côté du foyer d'une cheminée pour soutenir le bois à brû-
ler. Se chauffer les pieds sur les chenets. Fig. Vivre les pieds
sur les chenets, en se donnant ses aises.
Il 2" (Marine.) Chenets pour donner le pli aux bordages,
gros chenets de fer supportant le milieu d'un bordage
qu'on cintre en le chauffant pendant que les deux extré-
mités sont chargées de poids.
*CHÊNETEAU [chèn'-tô ; en vers, chè-ne-tô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chêne, §§ 133 et 126. || 1551. Chesne-
teau, COTEREAU, Columelle, vu, G.]
CHÉNETTE
420
CHERCHER
Il (T. forest.) Chêne en baliveau qui n'a pas atteint trois
pieds de tour.
"CHÉNETTE [cliè-nêt'] S. f.
[ÉTVM. Dérivé de chêne, § 133. || 1539. Germandrée, autre-
ment chesnette, R. est. germandrée.]
Il Nom vulgaire de la g-ermandrée, plante officinale dite
aussi petit chêne.
CHÈNEVIÈRE [chen'-vyèr ; en vers, chè-ne-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cheneve, forme franc, très ancienne de
chanvre [V. ce mot), g 115. || 1226. Chaneviere, dans godef.
SuppL]
Il Terrain où l'on a semé du chanvre. Quand la chènevière
fut verte, i..\ F. Fab.. i, 8.
CHÈNEVIS [chen'-vi; en vers, chè-ne-vi] s. m.
[ÉTYM. Pour chenevuis, dérivé de cheneve, forme franc,
très ancienne de chanvre iV. ce mot), §§ 123 et 357. On
écrit ordinairement chenevi au xvii<^ s. || xni'^ s. Huile de che-
nevis, e. boileau, Livre des mest. I, lxiii, 2.]
Il Graine du chanvre, dont se nourrissent les petits oi-
seau.x.
CHÈNEVOTTE [chè-ne-vôf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chçneve, forme franc, très ancienne
de chanvre {V. ce mot), § 136. || xv» s. A petit feu de che-
nevotes, villon, Belle Heaumière.]
Il Partie ligneuse d'une tige de chanvre dont on a sé-
paré la partie filamenteuse, et qui sert dans les campa-
gnes à chauffer les fours, à faire des allumettes.
CHÈNEVOTTER[chên'-vô-té; en vers, chè-ne-...] v.
intr.
[ÉTYM. Dérivé de chènevotte, § 154. || Admis acau. 1762.]
Il (Agricult.) Pousser en tiges grêles, minces comme
la chènevotte.
CHENU, [che-ni] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chien, §§ 65 et 91. du fouilloux. Vé-
nerie, 12, emploie chenin (1561). || xvi<^ s. ciiarles ix.
Chasse, p. 63.]
Il Lieu oil on loge une meute. Fig. En parlant d'une
maison, d'un logement malpropre. C'est un — . || P. ext.
Le — de Versailles, bâtiment où étaient logés les officiers
et les équipages de chasse.
CHENHiLE [che-niy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chien, §§65 et 98; proprt, petite chienne,
par assimilation de la tête de la chenille avec celle d'un
petit chien. || xiu« s. Texte dans godef. SuppL]
Il 1° Larve des papillons, à corps allongé, formé d'une
suite d'anneaux et généralement velu. Laid comme une —
Fig. C'est une —, en parlant d'une personne repoussante
au physique et au moral.
Il 2° P. anal. \ 1. Passementerie en forme de cordon
velouté dont on se sert pour garnir le tour des boîtes,
pelotes, globes de pendule, etc. | P. ext. Vieilli. Tissu,
étoffe du même tissu que celle passementerie. | 2. Bande
de poils ras qui garnit le cimier du casque des cuiras-
siers, pompiers, etc.
*CHENILLÈRE [che-ni-yér] s.f.
[ÉTYM. Dérivé de chenille, § 115. || 1642. Chenilliere, OUD.]
Il Nid de chenilles.
CHENILLETTE [che-ni-yêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chenille, § 133. On trouve aussi chenille
dans le même sens (tu. corn.). || 1783. engygl. métu.
Admis AGAD. 1835.]
Il Nom vulgaire de la scorpiure, plante légumineuse dont
la gousse ressemble à une chenille roulée sur elle-même.
"CHÉNOPODE [ké-nô-pùd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec /t.vôxouî, toôo<;, m. s. pro-
prt, patte d'oie, de yr.v, oie, et-oûç, ■7rôSoi;,pied. || Néolog.]
Il Nom scientifique de l'ansérine, type de la famille des
Chénopodées.
•CHÉNOPODÉES [ké-nù-pô-dé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de chénopode, § 223. || Néolor/.]
Il Famille de plantes dicotylédones dont les genres prin-
cipaux sont le chénopode ou ansérine, l'arroche, la bette,
l'épinard, etc.
CHENU, UE [che-nu] adj.
[ÉTYM. Du lat. pop. canùtum, m. s. dérivé de cani, che-
veux blancs, §§ 118, 379, 346, 402 et 291.]
\\ Vieilli. Il lo Devenu blanc par l'âge. Une tête chenue.
!| Fig. Mais aujourd'hui qu'enfin la vieillesse venue, Sous mes
faux cheveux blonds déjà toute chenue, uuiL. Ép. 10. Voir mon
antiquité chenue refleurir en ta jeunesse, HAb. Il, 8.
I
Il 2" /'. ext. \ 1. Poét. Blanchi. Quoique les Alpes chenui:
(blanches de neige) Les couvrent de toutes parts, maui. i;
2. De nos Alpes chenues Le monarque florissant, l.\ f. Od
pour Madame. Ondes chenues (dont la crùle est blanch
d'écume), racan, Stances. | 2. Vieilli. Des arbres cbenut
Il 3° Pop. Qui est de qualité supérieure. Voilà du vin —
et, substantiel. Boire du — . Dans un sens analogue, e
parlant de toute espèce de choses. C'est du — ,
CHEPTEL [che-tèl] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. capitale, capital, biens, spécialemi
en troupeaux, devenu "captai, §§ 336 et 290, catal, g
chatel, § 313, chetel, § 346, puis, par réaction étymol
que, cheptel, § 502. || xi" s. Dune il rendra le chatel, Loi.
Guill. le Conq. 4.]
Il Contrat par lequel l'une des parties donne à l'auti
un fonds de bétail pour le garder, le nourrir et soigne;
sous les conditions convenues entre elles. — simple. — <
moitié. — de fer, où le fermier s'engage à rendre à la fi
du bail des bestiaux d'une valeur égale. ( V. fer 2.) || i
ext. Les bestiaux qui forment le fond du cheptel. i
CHÈQUE [chêk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. check, m. s. du verbe tochei^
contrôler, § 8. || Néolog. Admis acad. 1878.] ,;
Il Feuillet détaché d'un carnet à souche composé jd
bons à vue sur une banque, et qui, payable au porteu:
peut être transmis à des tiers. Un carnet de chèques. Dn
de deux mille francs.
CHER, CHÈRE [cher] adj.
[ÉTYM. Du lat. carum, m. s. devenu "car, § 291, *cto
§ 379, chier, cher, § 305.]
I. Qui inspire une grande tendresse. Ces enfants si chi
si précieux, rac. Ath. ii, 7. Ce qu'elle a de plus —, corn. Pi
IV, 5. Ma chère moitié, iD. ibid. iv, 3. Rodrigue m'est bien
iD. Cid, III, 3. Plus l'offenseur est —, et plus grande est l'o
fense, id, ibid. i, 5. Est-ce toi, chère Élise ? rac. Esth. i, 1. \l
ext. Terme de familiarité. — marquis, je te vois l'âme bien»
tisfaite, mol. Mis. m, 1. — Monsieur, chère dame. Absolt. HÇ
— , ma chère, et, avec affectation, —, très — ! || P. anU'
A tous les cœurs bien nés que la patrie est chère ! volt. ranc»j
III, 1. Oiseaux chers à Thétys, doux alcyons, pleurez, a. CH^.
Élrg. 20. || P. ext. Une tête si chère, rac. Phèd. i, 1. Quajil
une main si chère eût essuyé mes larmes, corn. Cid, m, 4.
P. ext. (En parlant des choses.) Précieux par le charç
qu'il offre, l'importance qu'on y attache. Guenille si "
veut, ma guenille m'est chère, mol. F. sav. ii, 7. Ma gl
vous serait moins chère que ma vie, rac. Ipfi. v, 2. One
qui nous est si chère, boss. Condé. Ainsi puisse-t-il toujoui
vous être un — entretien. ID. ibid. C'est mon vœu le plus -
Il (En parlant du temps.) Précieux. Les moments sont trr
chers pour les perdre en paroles, rac. Baj. v, 4. Allez,
temps est — ; il le faut employer, ID. Mithr. ui, 5. Le temf
est — , seigneur, plus que vous ne pensez, ID. Ath. v, 2.
II. P. ext. Qui est d"un prix élevé. Les vivres sont cher
Dne étoffe chère. || P. ext. \ 1. La vie est chère. One ann.
chère, où les vivres, le pain, sont chers. | 2. Ce marchani
ce magasin est — . || Pris adverbialt. D'un prix élevé. Vei
dre, acheter, payer — des marchandises. Cette étoffe coûte -
Il fait — vivre ici. Fig. La victoire a coûté — à l'ennemi. Mo
père paya — ce dangereux honneur, rac. Mithr. i, 3. 11 I
paiera — . Fais-lui payer bien — un bonheur qu'il ignore, rai
Brit. II, 8. Vendre — sa vie.
1. "CHERCHE [chèrch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de chercher, § 52. || xiii" s. Porche
ne se doit nus mètre en cerque, Artur, dans godef. cerche
Il Vieilli et dialect. Action de chercher. Les sceptiqu
disent qu'ils sont encore en — de la vérité, MONTAiGNii. h. I
2. "CHERCHE [chèrch']. V. cerce.
"CHERCHÉ, ÉE [chôr-chéj adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de chercher, § 53. || Nrolog.]
Il Qui sent la recherche. Des expressions cherchées, ai'i
ficielles. Des effets cherchés.
"CHERCHE-FICHE [chèr-che-fïch'] et 'CHERCHI
POINTE [chcr-che-pwînf] s. m.
[ÉTYM. Composé de cherche (impér. du verbe cherchei
et fiche, pointe, § 209. || 1694. th. corn.]
Il (Technol.) Outil pour dégager dansie bois d'une iiii>i
taise et mettre à jour le trou de l'aile d'une fiche, poi;
enfoncer la pointe qui doit l'arrêter.
"CI^ERCHE-POINTE. V. cherche-fiche.
CHERCHER [chèr-chéj v. Ir.
CHERCHEUR
— 421 —
CHETH^
lYM. Du lai. pop. circare, ?«. s. proprt, aller à ren-
de soi, devenu "cercar, §§342 et 291, cerchier, cercher,
i") et 634, puis, par assimilation, chercher, § 360. Cette
iôre forme apparaît au commencement du xvi« s.,
- ne triomphe qu'au siècle suivant, oud. 1642 donne
I e cercher à côté de chercher.]
I 1" Essayer de découvrir (qqn, qqch). — qqn dans la
ouïe. Nous nous sommes cherchés sans nous voir. — un objet
[u'on a perdu. Loc. prov. — une aiguille dans une botte de
oin, une chose presque impossible à retrouver. On chien
lui cherche son maître. — son chemin. — le point vulnérable,
3 défaut de la cuirasse. Fig. — la vérité. — Dieu. Ceux qui
ivent sans le connedtre (Dieu) et sans le — , pasc. Pens. i.\,
, — la solution d'un problème, et, ellipt, — un problème.
- la quadrature du cercle, la pierre philosophale. — le mot
l'une énigme, le sens d'un passage. — des idées. Il cherche
es mots, en parlant. 11 cherche une rime. — un nom, une
■ate. — qqch dans sa tête. Loc. prov. — midi à quatorze heu-
es, ne pas trouver une chose parce qu'on va la chercher
lop loin. Fig. Que jamais du sujet le discours s'écartant,
faille — trop loin quelque mot éclatant, boil. Art p. 1.
Il 2° Essayer de se procurer (qqn, qqch). — une femme,
- femme, pour se marier. Et par tout l'univers cherchons-
ai des vengeurs, rag. Mithr. v, 5. — un domestique, un ap-
artement, un emploi. — de l'argent. |j Ftg. — fortune. —
es secours. — un point d'appui, un appui. — une issue, et,
I. (mal. L'eau cherche un passage. — un asile. — un remède
ses maux. — sa subsistance, et, dans le même sens, — sa
le. L'homme cherche le bonheur ici-bas sans le rencontrer.
- son sEdut dans la fuite. — l'occasion de nuire. P. ext. —
ispute, querelle à qqn, chercher l'occasion d'une dispute,
l'une querelle avec qqn.
Il 3° Essayer de rencontrer (qqn, qqch). Ce vizir quelque-
ois cherchait la solitude, i.a f. Fab. xi, 4. — la tentation,
e danger. Celui qui cherche le péril périra. NÉARÛOE : Vous
rouverez la mort. — POLYEDCTE : Je la cherche pour lui, cORN.
'oly. H, 6. — les coups. — son mal, son malheur. — des
;uerelles. Se — soi-même, ne tendre qu'à soi, par égoïsme.
iette âme qui s'est tant aimée et tant cherchée ne se peut plus
apporter aussitôt qu'elle est seule avec elle-même, BOSS. La
ail. Il cherche en tout ta volonté suprême (de Dieu) Et ne
e cherche jamais, rag. Ath. ni, 8. || P. anal. Le malheur
ui me cherche, mol. D. Juan, ii, 5. Mon maître est un vrai en-
agé d'aller se présenter à un péril qui ne le cherche pas, ID.
bid. ni, 3. Les plaisirs près de moi vous chercheront en foule,
lAC. Ath, 11, 7. Il L'eau cherche son niveau. L'aiguille aiman-
ée cherche le nord. Les plantes cherchent la lumière. || Spé-
ialt. I 1. A l'inlinilif, précédé d'un verbe de mouvement.
lUer, venir, envoyer, etc., — une personne, une chose, al-
vonir, envoyer, etc., au lieu où doit être cette pér-
it'pour la ramener, cette chose pour la rapporter.
.liez — le médecin. On vient vous — . Partez, courez le — . En-
oyez— la garde. Faire — la garde par qqn. | Ellipt. Faniil.
'âge, cherchez (allez chercher) Rodrigue, et l'amenez ici,
ORN. Cid, II, 4. I 2. (Suivi de la préposition à et d'un in-
initif.) Faire effort pour (faire qqch). Il cherche à sortir, à
eus attaquer. Ce cheval cherche à mordre. 11 cherche à vous
mire. Je cherche en vain à me tromper, rag. Ath. v, 6. j
leilli. — de. Vous... ne trouverez pas étrange que nous cher-
chions d'en prendre la vengeance, mol. D. Juan, m, 3.
CHERCHEUR, EUSE [chèr-cheur, -cheuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de chercher, § 112. || 1539. Cercheur, cer-
:lieresse, r. est.]
!• Celui, celle qui cherche. Quatre chercheurs de nou-
eaux mondes, la f. Fab. x, 15. Grand chercheur d'aventu-
es, ID. Contes, F. du roi de Garbe. Celui que j'ai vu est un —
le pointes et un faiseur d'antithèses, balz. Socrate chrét. 7.
Jn — de dupes. Adjectivt. On esprit —, investigateur.
U. (Technol. ) Petite lunette adaptée au tube d'un
rand télescope, pour rechercher le point du ciel à ob-
server, avant de mettre en mouvement l'appareil de la
grande lunette.
CHÈRE [cher] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. cara, grec xapa, tête, devenu chière,
;hère, §§379, 305et291.]
l. Anciennt. Visage. Avec une — basse et morne, sans
not dire, amyot, Numa, 18. Faire bonne — à qqn, bon vi-
'iige, bon accueil. S'il y avait près de vous une personne
lien faite qui vous fît bonne —, voit. Lett. 187.
1I« P. ext. Manière dont on traite une personne qu'on
reçoit à sa table. Faire bonne — à qqn. Comment appelez-vous
ce traiteur de Limoges qui fait si bonne — ? mol. Pourc. i, 4.
Il P. ext. Qualité plus ou moins succulente du repas qu'on
mange. Hélas ! que sert la bonne — Quand on n'a pas la liberté ?
LA V. Fab. IV, 13. Faire grande, petite, maigre — . Faire bonne
—, bien manger. La galande fit — lie, la f. Fab. m, 17.
Aimer la bonne — .
CHÈREMENT [chèr-man; en vers, chè-re-...] adv.
[lÎTYM. Composé de chère (adj.) et ment, § 724. || xio s.
La mort RoUant lur cuit chèrement vendre, Roland, 3012.]
Il 1» Avec tendresse, sollicitude. U m'aimait —, gorn.
Poly. i, 4. Conservez ce livre —, mol. Éc. des f. m, 2.
Il 2p a un prix élevé. Payer, acheter, vendre — . J'ai vu
acheter — une place pour servir un faux Mecenas, furet.
Rom. bourg, ii, 120. || Fig. Vendre — sa vie.
CHÉRIF [ché-rïf'J s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe charîf, proprt, illustre,
§ 22. Il xvi« s. Cheriph, rab. iv, prol. Admis acad. 1762.]
Il Descendant de Mahomet. || P. ext. Prince (chez les
Arabes, les Mores).
CHÉRIR [ché-rir] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cher, § 154. || xiic s. Par totes terres et
amez et cheriz, Couronn. de Louis, 159.]
Il 1" Aimer chèrement (une personne). Montre au fUs à
quel point tu chérissais le père, rac. Andr. m, 8. Un homme...
qui vous chérissait avec idolâtrie, mol. Mis. v, 4. 11 est aimé
des grands, il est chéri des belles, boil. Sat. 8. La nation
chérie (de Dieu) a violé sa foi, rac. Esth. i, 4. !| P. ext. —
sa patrie. One mémoire chérie.
Il 2° Aimer chèrement (une chose), y attacher un grand
prix. Qui chérit son erreur ne la veut pas connaître, gorn.
Poly. III, 3. L'occasion est belle, il nous la faut —, lu. Hor.
II, 3. Je chéris... L'heureuse occasion de sortir d'esclavage, rag.
Baj. v, 4. Haïr mes ennemis et — ma grandeur, id. Thëb. m,
6. Cependant, à l'entendre, il chérit la critique, boil. Art p. 1.
— ses opinions.
CHÉRISSABLE [ché-ri-sàbl'J adj.
lÉTYM. Dérivé de chérir, § 93. j] 1611. cotgr. Admis
acad. 1798.]
Il Digne d'être chéri.
CHERTÉ [chèr-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cher, d'après le type latin caritatem,
m. s. § 122. Il xii" s. Tenir a grant cherté, garn. de pont-
STE-MAX. SI Thomas, 2170.]
Il Prix élevé (surtout en parlant des denrées). La — des
denrées, de la viande.
CHÉRUBIN [ché-ru-bin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. chérubin, m. s. qui est
l'hébreu cherubim, plur. de cherub, sorte d'ange, § 21. ji
xi<= s. Deus i tramist sun angle chérubin, Roland, 2393.]
Il 1° Dans l'Ancien Testament. | 1. Nom donné à cer-
tains anges. | 2. Représentation de ces anges qui ornait
le tabernacle. Que d'impurs assassins Viennent brûler l'autel,
briser les chérubins, rac. Ath. v, 2.
Il 2" Chez les chrétiens, ange qui vient, dans la hiérar-
chie céleste, après l'archange, et que la peinture et la
sculpture représentent d'ordinaire par une tète d'enfant
avec des ailes. Joli comme un — . On petit — , et, fig. terme
d'affection, en parlant d'un enfant, On petit —, mon — .
CHERVIS [chèr-vi] s. m.
[ÉTYM. Autre forme de carvi (F. ce mot), qui semble
empruntée de l'espagn. cherivia, m. s. §§ 13 et 22. || 1539.
Charvi, cerchez cherviz, r. est.]
Il Plante ombellifère dont la racine potagère se mange
comme celle des salsifis.
CHÉTIF, IVE [ché-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Du lat. captiv^m, prisonnier, §§ 379, 429 et 291.
Le sens 2", commun aux différentes langues romanes,
s'est développé de bonne heure dans le lat. pop. [Cf. fir-
Micus MATERNUS, Math. VIII, 27.) Il xi" s. En ma curt ad une
caitive franche, Roland, 3978. Trait ses chevels, sise claimet
caitive, id. 2596.]
Il lo Anciemit. Prisonnier. Vingt-cinq mille femmes che-
tives et prisonnières {\.\'^ s.), Trad. de Boccace, dans godef.
Il 2" De pauvre condition. Ces hommes chétifs que leur
mérite n'a ni placés ni enrichis, la br. 6. Il vint des partis
d'importance, La belle les trouva trop, chétifs de moitié, la f.
Fab. VII, 5. Moi, — , En son esquif Caron m'appelle, id. Janot
et Catiîi. On — centenier des troupes de Mysie, CORX. Hér.
I, 2. En parlant d'un indigent. Soutenir sa chétive indigence.
CHÉTIVEMENT
422
CHEVALET
Il 3° P. ext. D'apparence débile. Un enfant — . Un arbre
— . Quand Crésus vit Ésope, il s'étonna qu'une si chétive créature
lui eût été un si grand obstacle, la f. Ésope. Un temps pro-
portionné à notre nature vaine et chétive, pasc. Pens. il, 7.
Va-t'en, — insecte, excrément de la terre! la f. Fab. ii, 9.
C'est fait de moi, chétive créature ! mol. Amph. i, 2. Une mine
chétive. || P. crt. Une récolte chétive. Fig. Les sots... Sont un
an à poursuivre im — « je vous aime », th. CORN. Baron d'Al-
bikrac, i, 3.
CHÉTIVEMENT [ché-tiv'-man ; en vers, -ti-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de chétive et ment, § 724. || xii<= s. Ele
se changet chativement, Serm. de St Bern. dans delb. Rec]
Il D'une manière chétive.
•CHÉTODON [ké-to-don] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec x^'-ir^, crin, et oSoûç, oSôv-
Toç, dent, § 278. || 1787. encycl. méth.]
Il Poisson formant un genre des Squamodermes , à
corps aplati, à dents déliées semblables à des crins mo-
biles et élastiques.
*CHÉTRON [ché-tron] s. m.
[ÉTYM. Probablement pour chatron, chateron, chasteron,
dérivé de l'anc. haut allem. chasto (allem. mod. kasten),
caisse, §§ 105, 6, 498 et 499. {Cf. chaton 2.) || 1539. Coffre
dont le chaitron très net Faict l'office d'un cabinet, G. CORRO-
ZET, dans delb. Rec.]
Il (Technol.) Petit compartiment ménagé dans l'inté-
rieur d'un colîre.
"CHEVAGE [che-vàj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chever, § 78. || 1753. encycl.]
Il (Technol.) Action de chever le verre, de lui donner
une forme concave.
CHEVAL [che-vàl] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. caballum, qui en latin class. signifie
rosse, et qui dans la langue pop. a supplanté equum au
sens général de cheval, §§ 379, 346, 434, 452 et 291.]
I. Il 1° Animal domestique, mammifère de la famille
des Solipèdes, qui sert de monture, de bêle de trait ou
de somme. Atteler, conduire un — . — de selle, de main, de
carrosse, de charrette. — de course, de trait, de relai, de ren-
fort. Six forts chevaux tiraient un coche, l.a. f. Fab. vu, 9.
— de race, de pur sang, et, ellipt, — de sang. Viande de
— . Monter à — . Ellipt. A — ! exclamation pour inviter
les gens à monter à cheval. Être, aller à — . P. anal. Être
à — sur un âne. P. e.zt. Être à — (à califourchon) sur un
mur, sur un bâton. Etre à — sur un endroit, en occuper à la
fois les deux côtés. L'armée était à — sur le fleuve, sur les
deux rives. Sa propriété est à -— sur la route, sur les deux
côtés. Fig. Être à — (se tenir ferme) sur les principes, sur
la règle. Un — de guerre, de bataille, et, fig. en parlant d'une
chose sur laquelle qqn revient, s'appuie constamment.
C'est son — de bataille. Monter sur ses grands chevaux, le
prendre de haut avec qqn. Écrire à qqn une lettre à —, une
lettre très vive. | Les gens de —, à —, la cavalerie. Trois pe-
lotons de leurs gens à —, mol. AiJiph. i, 1. | Ellipt. Le ca-
valier. Villars détacha d'Aubusson, mestre de camp de cavale-
rie, avec cinq cents chevaux, st-sim. m, 408. {Cf. chevau-
léger.) Loger à pied et à —, les gens à pied et les gens à
cheval. Défier qqn à pied et à —, à se battre à pied ou à
cheval. Il (M. de Richelieu) ne le craignait ni à pied ni à —,
ni lui ni sa séquelle, st-sim. i, 156. | Travailler comme un — .
Dur et fort comme un —, et, fig. C'est un — au travail. Une
médecine, une fièvre de —, très forte. || Loc. prov. A — donné
on ne regarde pas la bride, qui reçoit un présent n'a pas à
regarder s'il s'y trouve un défaut. Changer son — borgne
contre un aveugle, perdre au change. 11 n'est si bon — qui
ne bronche, il arrive au plus habile de se tromper. Cela ne
se trouve pas dans le pas (trace du fer) d'un —, cela est dif-
licile à trouver, il faut faire du chemin pour se le procu-
rer. Croit-il, le traître ! que mille cinq cents livres se trouvent
dans le pas d'un — ? mol. Scap. ii, 7.
Il 2» P. ext. — du Cap, sorte de zèbre. — cerf, sorte
d'antilope. — de rivière, hippopotame. — marin, animal
fabuleux, moitié cheval, moitié poisson, que la mytholo-
gie représentait comme traînant le char des dieux marins.
II. Il lo P. anal. \ l. Figure de bois en forme de, che-
val sur laquelle on apprend les exercices de voltige. | 2.
Pièce de bois à dos en arête supportée par des tréteaux,
sur laquelle on mettait, avec des boulets aux pieds, les sol-
dats qui avaient commis certaines fautes. | 3. Représen-
tation de cheval en bois sur laquelle on monte pour s'a-
muser dans les foires. Aller sur les chevaux de bois. | 4.
mécanique, jouet d'enfant représentant un cheval mor
sur roues que l'on met en mouvement au moyen des br;
I Le — de Troie, cheval de bois gigantesque dans lequel s
talent cachés des guerriers grecs pour pénétrer dansTro
Il 2° Fig. Jeu du — , où des enfants courent en se l
nant avec des lisières, des cordes, les uns étant com-
attelés, les autres jouant le rôle de cochers. Jeu du — foi:
où des enfants montent à tour de rôle les uns sur le
des autres. {V. fondre.)
Il 3" P. ext. (Technol.) | 1. — de frise, poutre qui I
verse plusieurs rangs de pieux à pointes de fer, ser\
d'ouvrage de défense. | 2. Sorte de chevalet dont se -
vent les potiers. | 3. Banc sur lequel s'asseoit l'ouvrier
travaille l'ardoise.
III. — vapeur, et, ellipt, — , unité conventionnelle p<
mesurer la force motrice d'une machine à vapeur; lu
capable d'élever en une seconde un poids de 75 ki
grammes à la hauteur d'un mètre. Une machine de tro
de quatre chevaux.
CHEVALEMENT [che-vâl-man ; en vers, -va- le-.
5. m.
[ÉTY.M. Dérivé de chevaler, § 145. || 1694. tii. corn. A
mis ACAD. 1835.]
Il (Technol.) Système d'élai pour supporter une coi
truction qu'on reprend en sous-œuvre.
CHEVALER [che-và-lé] v. inir. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de cheval, § 154. || xv« s. Le perdrieur
les chevale (les perdrix), a. chart. Esper.]
I. Vieilli. V. intr. (En parlant d'un cheval.) Faire <
voltes en croisant alternativement les jambes de dev:
à chaque second temps. || Fig. (En parlant d'une pi
sonne.) Faire des allées et venues. P. ext. Transili
Épier, poursuivre (qqn). Les uns..., les autres chevalent
voyageurs, la boétie. Servit, volont. p. 132, Payea.
H. V. tr. (Technol.) Soutenir à l'aide de chevalets.
un mur, l'étayer. — une poutre, la poser sur des cheval
pour la scier. — des cuirs, les placer sur une sorte de n
leau servant de chevalet, pour les racler, les écharii'
CHEVALERESQUE [che-vâl-resk'; en vers, -và-le-.
adj.
[ÉTYM. Dérivé de chevalier, sous l'influence de l'il
cavalleresco, m. s. §§ 12, 65 et 149. A remplacé l'anc. fn
chevalereux, chevaleureux, encore dans oud. || 1653. C
leresque, OUD. cavaleresco. Admis acad. 1798.]
Il Qui a le caractère héroïque de l'ancienne chevaler
Une bravoure, un dévouement, une loyauté — .
CHEVALERIE [che-vâl-ri; en vers, -và-le-ri] s. f.
[ÉTY.NL Dérivé de chevalier, §§ 65 et 68. || .xi^ s. Dune an
faite gente chevalerie, Roland, 594.]
Il l'> Institution militaire d'un caractère religieux et J
roïque, établie dans la noblesse féodale et imposi
ceux qu'on y admettait le mépris du danger, la loy
la protection des faibles et la courtoisie envers les
mes. La fleur, l'élite de la — . La — errante, celle qui co
sistait à parcourir le monde pour redresser les torts, c
fier les guerriers les plus renommés, etc. Romans de ■
œuvres d'imagination où l'on racontait des aventures t
roiques, amoureuses, de chevaliers.
Il 2» Spécialt. Ordre de — , corps militaire et religie
(le chevaliers, institué pour combattre les* infidèles, l'il
dre de — de Malte, du Saint-Sépulcre.
Il 3° P. ext. Ordres de — , ordres honorifiques insfitol
par divers souverains. L'ordre de — du Saint-Esprit.
CHEVALET [che-và-lè] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de cheval, § 133 ; pour la métaphore, (
âne, poutre, etc. || xui<= s. Ne savons se cil chevalés Est t
qu'il nous fait entendant, adenet, Cléomadès, 2370.
Il 1" Sorte de cheval de bois à dos en arête sur leqij
on mettait, avec des boulets aux pieds, les soldats
avaient commis certaines fautes. || P. ext. Sorte de tré
sur lequel on étendait le patient dans certaines lortu
Il 2'> (Technol.) Support, généralement monté sur
tre pieds, pour maintenir à une certaine hauteur un o
qu'on travaille ou dont on se sert. — de scieur de bols,
charpentier, de corroyeur, etc. || P. anal. \ 1. Support
forme de petite échelle double, muni d'une plancb
mobile destinée à supporter un tableau noir où l'on éci
une toile qu'on peint, etc. Tableau de —, tableau de p '
dimension. | 2. Grand tréteau destiné à servir de sup]
CHEVALIER
423
CHEVET
:n pont volant. L'armée passa sur un pont de chevalets. ||
■,r/. I 1. Pièce de bois mince évidée en dessous qu'on
,,„ice d'aplomb sur la table des instruments à cordes, vio-
lions, altos, etc., pour soutenir les cordes tendues. | 2.
Chacun des deux montants qui portent la roue du gou-
nail. I 3. Sorte de support pour poser et ranger lesfu-
. 1 4. Petit support pour le couvert, le couteau, sur la
■table. I 5. P. ext. Bâton qu'on lance et qu'on fait rappor-
jter au chien d'arrêt qu'on dresse.
' CHEVALIER [che-và-lyé] s. m.
[ÉTV.M. Dérivé de cheval, § 115. || .\i« s. De vasselage fut as-
sez chevaliers, Roland, 25.]
I. 111» Dans l'ancienne Rome, citoyen appartenant à
un des trois ordres de l'Etat, intermédiaire entre les pa-
triciens et les plébéiens. Ce malheureus visage D'un — romain
taptiva le courage, corn. Poly. i, 3.
2'^ Au moyen âge, celui qui avait reçu l'ordre de la
\alerie. Armer qqn — . Un preux — . Le — sans peur et
sans reproche. Un — errant, qui parcourait le monde pour
redresser les torts, défier les guerriers célèbres en l'hon-
neur de sa dame, etc. FU/. Se faire le — de qqn, prendre
sa défense en toute occasion. Le — d'une dame, celui qui
oortait ses couleurs, et, fig. celui qui rend à une dame des
s assidus. — d'honneur d'une princesse, officier de sa
-on, chargé de l'accompagner quand elle sort. Spc-
I. — du guet, commandant du guet royal, compa-
• d'archers institués pour la garde des grandes villes.
— es lois, celui qui avait obtenu la chevalerie par son
iiii'rile en jurisprudence.
jl 3" /'. ext. I 1. Membre de certains ordres militaires et
ireligieux institués pour combattre les infidèles. Les cheva-
liers du Temple, de Malte, de l'ordre Teutonique, etc. | 2. Meni-
iired'un des ordres honorifiques institués par un souve-
rain. — des ordres du roi, de Saint - Michel , du Saint-Esprit.
Specialt. Celui qui a le grade le moins élevé, lorsqu'il
V en a plusieurs. — de la Légion d'honneur. | 3. Chevaliers
de l'arc, de l'arquebuse, bourgeois autorisés à se tonner
"Il compagnies d'archers, d'arquebusiers, pour la défense
;(les villes, et qui se réunissaient pour s'exercer au tir. | 4.
Dans la hiérarchie nobiliaire, celui qui est au-dessous
klu baron. || Fiq. Ironiqt. \ 1. Les chevaliers de l'industrie
(Vieilli), ceux qui vivent d'industrie, d expédients. Grand
auteur de la confrérie Des chevaliers de l'industrie, d'aSSOUCY,
^'iijaçjc de Sens. De nos jours, dans le môme sens, Un
— d'industrie. \ 2. — du lustre, claqueur d'un théâtre, gé-
iii'ralement placé au parterre sous le lustre.
II. Anciennt. Pièce du jeu d'échecs, dite aujourd'hui
cavalier.
III. (Ilist. nat.) Il 1" Nom donné à un genre d'échas-
2f> Nom donné à un poisson estimé du genre sal-
ie, dit ombre — .
"CHEVALIÈRE [che-và-lyér] s. /.
HTYM. Fém. de chevalier, §37. || xvii^-xviii^ s. V. àl'ar-
licle.]
Il 1" Famil. Femme d'un chevalier. Je suis son cheva-
lier, elle est ma — , dancourt, Prix de l'arquebuse, se. 19.
Il 2» Bague à la — , et, absolt, — , bague à large chaton.
•chevalin, chevaline [che-và-lin, -lin'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cheval, § 100. [Cf. cabaUin.) || 1370. Bes-
tes cavelines, dans godef. Suppl.]
Il Qui est de la nature du cheval. La race chevaline. J'ai,
dit la bête chevaline, Une apostume sous le pied, la f. Faù. v, 8.
CHEVANCE [che-vâns'] s. f.
oTYM. Dérivé de chevir, § 146. || xiu" s. Il se cuide veoir
re Encor par aucune chevance, G. DE LORRis, Rose, 2628.]
Vieilli. Ce qu'on possède, ce dont on dispose. En leurs
i.eniers le blé, dans lews caves les vins... Comment ranger
cette — ? LA F. Fab. vu, 6.
*CHEVANNE [che-vàn'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être dérivé de chef
[cf. chabot), § 97. || xiii« s. Qui por chevesne lest vendoise,
G. DE coiNCY, dans GODEF. chevesne.]
il Poisson du genre able, dit aussi chabot.
CHEVAUCHÉE [che-vô-ché] s. f.
[ÉTY>L Subst. particip. de chevaucher, § 45. || xii= s. Ser-
vice et chevauchie, J. bodel, Saisnes, tir. 18.]
Il Vieilli. Course à cheval. || Spëcialt. j t. Anciennt. Ser-
vice à cheval dû par le vassal. | Corvée de chevaux, de
charrois due lors du passage d'un souverain. | P. ext.
Redevance remplaçant cette corvée. | 2. Tournée à che-
val dans certains services d'inspection.
"CHEVAUCHEMENT [che-vôch'-man ; en vers , -va-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chevaucher, § 145. || xiv" s. Nostre che-
vauchement, FRoiss. dans godef.]
Il Vieilli. Action de chevaucher. || Spëcialt. (Technol.)
Croisement de deux pièces qui, au lieu d'être alignées,
empiètent l'une sur l'autre. (Chirurgie.) Le — des frag-
ments d'un os fracturé.
CHEVAUCHER [che-v6-ché] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *caballicare, m. s. dérivé de cabal-
lum, cheval, devenu *cavalcar, ,5;§ 434, 336 et 291, cheval-
chier, §§ 379, 346, 305, chevaucher, §§ 455 et 634. || xi" s.
Tant chevalchierent Guenes et Blancandrins, Roland, 402.]
Il 1" Vieilli. Aller à cheval. || Transitivt. — une haque-
née. I Fig. Dans un sens obscène. — une femme. Les femmes
s'imaginent qu'un étranger qui leur parle veut les — , montesq.
Notes SU7- l'Angleterre.
Il 2" Fig. (En parlant de deux pièces qui sont comme
à cheval l'une sur l'autre.) Se croiser. Des dents qui che-
vauchent. Les lignes chevauchent dans cette page.
CHEVAU-LÉGER [che-vô-lé-jé] s. m.
[ÉTYM. Tiré du plur. chevaux-légers, composé de cheval et
léger, §§ 37 et 173. [Cf. Cent-Suisse.) || 1579. Archer ou cheval-
leger, Oi^donn. de Blois, art. 289. | 1642. Chevauleger, oud.]
Il Anciennt. Cavalier d'une compagnie de la garde du
roi. Les chevau-légers (qqns écrivent chevaux-légers).
*GHEVÈCHE [che-vèch'] s. f.
[ÉTYM. La comparaison duprovenç. chavesca, m. s. [Fla-
menca, 2122) montre que le mot n'est pas un dérivé de chef,
tète. Il faut y voir sans doute un dérivé du radical chav-, qui
se trouve dans chavan, forme primitive de chat-huant ( V. ce
mot), § 149. Il xmc s. Chevoiche, Bible, dans godef. Suppl.]
Il Espèce de chouette. || P. ext. Oiseau de proie noc-
turne qu'on dressait pour la chasse.
CHEVECIER [chèv'-syé ou chef-syé ; en vers, chè-
ve-...] s. »i.
[ÉTY.M. Dérivé de chevet, d'après l'anc. forme chevez,
§ 115. On trouve aussi chefcier (cotgr.), chefecier (rtcuel.
et ACAD. jusqu'en 1835). || 1292. Texte dans godef. Suppl.]
Il Anciennt. Celui qui surveillait la partie de l'église où
est le chevet (F. chevet), et, par suite, celui qui est chargé
du luminaire, de la garde du trésor, etc. Moi, dit le — ,
je suis maître du chœur, la dr. 14.
CHEVELÉ, ÉE [cheiiv'-lé ; en vers, che-ve-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cheveu, § 118. || xvP s. Saincte Barbe
d'argent chevellee d'or, dans godef. cheveler.]
Il 1° (Blason.) Qui a des cheveux (d'un autre émail ou
d'une autre couleur que la tête).
Il 20 P. anal. (Botan.) Garni de racines. Une marcotte
chevelée, et, substantivt. Une chevelée, marcotte ayant pris
racine.
CHEVELU, UE [chéùv'-lu ; en vers, che-ve-lu] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cheveu, § 118. || xii= s. Ne cheveluz ni
chax, Roncev. tir. 329.]
Il lo Qui a de longs cheveux. Clodion le Chevelu. P. ext.
La Gaule chevelue, dont les habitants portaient de longs che-
veux. Il Fig. Comète chevelue, à longue traînée lumineuse.
Il 2° Garni de cheveux. Le cuir —, la peau de la tête.
Il P. anal. Racine chevelue, à filaments déliés ou radicelles.
Il Subslanlivt. Le filament — d'une plante, l'ensemble des
radicelles.
CHEVELURE [chcuv'-lûr; en vers, che-ve-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cheveu, § 111. || xi^ s. Trenchetla coife
e la cheveleiire, Roland, 1327.]
Il L'ensemble des cheveux d'une personne. Une — de
femme, d'enfant. Peigner sa — . || Porter des chevelures, en
parlant des Indiens qui scalpent la chevelure de leurs
ennemis pour s'en faire un trophée. || Fig. La — d'une
comète, traînée lumineuse qui l'accompagne.
"CHEVER [che-vé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. cavare, m. s. §§ 379, 346, 295 et 291. [Cf.
la forme savante caver.)]
Il (Technol.) Rendre concave, en évidant par-dessous.
Un verre de montre chevé. Un cabochon chevé.
CHEVET [che-vè] s. m.
[ÉTYM. Du lat. capïtium, partie d'un vêtement où. l'on
passe la tête, devenu chevez, §§ 379, 346, 426, 308, 406
et 291, puis, par substitution de suffixe, chevet, § 62.]
CHEVETRE
I. Tête du lit, partie où l'on pose la tôle. | P. ext. Tra-
versin qui soutient la tète. Allons sur le — rêver quelque
moyen, coRX. Ment, m, 6. Fiçi. Vieilli. Ce qui donne le
lopos. Prendre le — de sa vieillesse, d'aub. Vie, p. 97. Fig.
Trouver qqch sous son — , en dormant. Vieilli. Épée de — ,
qu'on a, même la nuit, à sa portée. Fig. Ce sur quoi l'on
s'appuie sans cesse. Toujours parler d'argent, voilà leur épée
de —, MOL. Av. III, 1. Il P. anal. \ 1. Pièce de bois arrondie
placée à l'arrière des bittes, pour faciliter le glissement
du câble des ancres. | 2. Pièce de bois de l'affût qui sou-
tient la culasse du canon. | 3. Coin qu'on place sous l'affût
pour modifier l'inclinaison de la bouche à feu.
II. Tête d'une église, partie qui est derrière le chœur et
représente la partie supérieure de la croix. {Cf. chevecier.)
III. T(Me, rebord du chéneau d'un toit.
CHEVÊTRE [che-vètr'j s. m.
[ÉTYM. Du lat. capïstrum, m. s. §§ 379, 346, 426, 308, 422
et 291.]
Il l" Vieilli. Licol d'une bête de somme.
Il 2o (Chirurgie.) Bandage pour réduire les fractures
ou luxations des os maxillaires.
Il 3» Barre transversale qui relie les solives d'enchevê-
trure en avant du foyer de la cheminée. || P. ext. Petite
barre qui soutient l'âtre.
*CHEVÊTRIER [che-vè-tri-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chevêtre, § 115. || Néolog.]
Il (Technol.) Solive d'enchevêtrure.
CHEVEU [che-veii] s. m.
[ÉTYM. Du lat. capïllum, m. s. devenu chevel, §§ 379,
346, 426, 808 et 291, cheveu, § 457.]
I. Poil qui garnit la peau du crâne (chez l'homme). Fin
comme un — . Boucle, tresse de cheveux. Porter les cheveux
courts, longs. Être coiffée en cheveux, être en cheveux, en
parlant d'une femme. Étant de cheveux dépourvue , la f.
Fab. VIII, 16. Porter de faux cheveux. Des cheveux blancs,
blanchis par l'âge. Des cheveux gris, qui commencent à
blanchir, n eût avec honneur laissé mes cheveux gris, corn.
Il07'. m, 6. Perdre ses cheveux, devenir chauve. S'arracher
les cheveux, de désespoir. Villars, sous un arbre, où il s'ar-
rachait les cheveux de désespoir, st-sim. m, 318. | Fig. On
ne lui a pas touché un — , il n'a pas souffert le plus léger
dommage. Il s'en faut de l'épaisseur d'un — , il s'en faut de
peu. Nos braves s'accrochant se prennent aux cheveux, boil.
Sut. 3. Fig. Se prendre aux cheveux, en parlant de person-
nes qui discutent avec passion. Prendre l'occasion aux che-
veux, locution venue des anciens qui représentaient l'Oc-
casion comme étant chauve par derrière, pour indiquer
qu'on ne peut plus la saisir quand on l'a laissée passer.
Faire dresser les cheveux sur la tète, de terreur. Chaque mot
sur mon front fait dresser mes cheveux, rac. Phèd. iv, 6. Fig.
On raisonnement tiré par les cheveux, amené d'une manière
forcée. Couper un — en quatre, subtiliser à l'excès. || Fig.
Très famil. Cela va comme des cheveux sur la soupe, cela
est tout à fait déplacé.
II. P. anal. \\ 1" Nom donné à divers végétaux affec-
lanl la forme capillaire. — du diable, cuscute. — d'évèque,
raiponce. — de Vénus, espèce d'adiante. — de la Vierge,
variété de byssus, etc.
Il 2» Cheveux d'ange, morceaux d'écorce d'orange ou de
cédrat, coupés en tranches très déliées et confits dans du
sucre.
CHEVILLE [che-viy'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. clavîcula, proprt, petite clef, devenu *ca-
vicla, §§ 361 et 290, cheville, §§ 379, 346, 426, 390 et 291. ||
xii<= s. N'i out cheville ne closture, marie de frange, Gui-
gemar, 156.]
Il 1" Petit tenon de bois, de fer, à tête arrondie, qu'on
enfonce ou qu'on visse pour assembler deux pièces. || Spë-
cialt. I 1. — ouvrière, grosse cheville de fer qui unit l'a-
vant-train avec le corps d'une voiture, d'un affût, etc. Fig.
Chose, personne qui joue un rôle essentiel. Je fais cons-
cience d'être la — ouvrière de votre ruine, hegnard, Ret.
impr. se. 4. | 2. Broche de fer qui assemble en les traver-
sant les pièces d'une charnière. | 3. Petite pièce autour
de laquelle s'enroulent les cordes d'un violon , d'une
harpe, d'un piano, et qui servent à leur donner la tension
convenable. | 4. Barre de bois lisse sur laquelle on tord
la soie après la teinture, on sépare, on manipule les éche-
veaux, etc. (K. cheviller.)
Il 2o Tenon qu'on fiche pour accrocher. Spëcialt. \ 1.
424 - CHÈVRE
- I Viande vendue à la —, suspendue par quartiers aux cl
villes de fer des échaudoirs, pour être vendue aux bi
chers dans les abattoirs. | 2. Cheval attelé en — , attelé
avant du limonier, et précédé lui-môme d'un autre cl
val. Fig. Être en —, au jeu de l'hombre, du quadrille,
tri, n'être ni le premier ni le dernier en carte.
Il 3° P. anal. \ 1. Nom vulgaire des malléoles, saill
osseuses du tibia et du péroné, entre lesquelles s'artici
Fastragale du tarse. Fig. Ne pas aller à la — de qqn,
être très inférieur. | 2. Andouiller du cerf, du daim,
chevreuil.
Il 4° Tenon de bois qui sert à boucher un trou. F
Autant de trous, autant de chevilles, se dit en parlant de
lui qui a des expédients pour tout ou qui a réponse àto
Il Fig. Mot de remplissage. Dn vers rempli de chevilles.
CHEVn^LÉ, ÉE [che-vi-yé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cheville, § 118. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) | 1. En parlant du cheval, trop serré \
épaules. | 2. En parlant de la tête du cerf, du daim, e1
garnie de chevilles, d'andouillers.
1. CHEVILLER [che-vi-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cheville, § 154. || xii^ s. Nés cheviB
et nés cloer, wage, Brut, dans delb. Mater.]
Il Garnir de chevilles.
Il 1» Pour assembler, consolider. — un navire. Fig. ki
l'àme chevillée au corps, avoir la vie dure. P. anal. —
soie, en tordre ensemble plusieurs écheveaux sur la cl
ville, après la teinture.
Il 2° Pour boucher des trous. Fig. — des vers, y fa
entrer des mots de remplissage. Aôsolt. Le dernier dea';
mains est celui qui cheville, musset, Après une lecture.
2. "CHEVILLER. V. chevillier.
•CHEVILLETTE [che-vi-yef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cheville, § 133. || xiu" s. Chevilletes»
cier, adenet, Cléomadès, 1621.]
Il 1° Petite cheville. Tournez la — et la bobinette che*
CH. PERRAULT, Contes, Chaperon rouge. \ Spécialt. (Tet
nol.) Clavette dont se sert le relieur pour attacher
nerfs des livres.
Il 2° P. ext. (Dialect.) Bûchette de bois à brûler.
"CHEVILLIER [che-vi-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cheville, § 115. || xiie s. Texte dansi
DEF. Suppl.]
I. Partie du manche d'un instrument à cordes, où8«
fixées les chevilles.
II. Cheval attelé en cheville.
*CHEVILLON [che-vi-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cheville, § 104. || xiii" s. A soi sachi
cheviUon Qui ert lié d'un hardillon, Renaît, 27877, Méon
Il (Technol.) Bâton tourné qui rejoint les montants
dossier d'une chaise de paille. || Bâton tourné qui sw
lever la soie de dessus l'ourdissoir.
'CHEVILLOT [che-vi-yô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cheville, § 136. || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Grosse cheville de bois dur servant à toi
ner et à amarrer les manœuvres qui descendent le lO'
des bas haubans.
*CHEVILLURE [che-vi-yûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cheville, § 111. || 1547. Chevilleures
bandages, J. martin, dans delb. iiec]
Il (Vénerie.) L'ensemble des andouillers qui viennt
après le second, dans le bois du cerf.
'CHEVIR [che-vir] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *capïre (class. capere f V. § 629]), pPC
dre, §§ 379, 346, 426 et 291. || xii" s. Nostre cause contre
maintendra Et... très bien la chevira, garn. de pont- SI
MAX. S/ Thomas, 4903.]
Il Vieilli. Etre maître, disposer (de qqn, qqch). Nous
saurions en —, mol. D. Juan, iv, 3.
CHÈVRE [chèvr'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. capra, m. s. §§ 379, 295, 426 et 291. (<
cabre.)]
Il 1° Mammifère formant une espèce de la famille 4cl
Ruminants, à cornes creuses et persistantes, à medt»
garni d'une barbe. — du Thibet, à poil soyeux. Une éto
en poil de — . || Spécialt. Femelle de celte espèce (paro
position au mâle, appelé bouc). | Sauter comme une —
lait de — . Des souliers de peau de — . Fig. Prov. Où la
est liée, il faut bien qu'elle y broute (il faut s'accommodei
sa situation), mol. Med. m. l. m, 3. Ménager la — et
CHEVREAU
— 425
CHIC
nu, les deux partis, pour ne se brouiller avec aucun.
"7. Prendre la — , être trop prompt à s'irriter. Prompts
jndre la —, Régnier, Sat. 13. (Cf. se cabrer.) Mais c'est
endre la — un peu bien vite aussi, mol. Sgan. se. 12. Du
\i qui fait danser les chèvres, du vin très acide.
'' 2" Fif/. I 1. Machine à élever les fardeaux. | 2. Table
is pieds sur laquelle on fait les fromages. | 3. Appui
-cule pour exhausser le corps d'une voiture dont on
pare les roues, etc. Chevalet sur lequel le charron pose
> pièces de bois qu'il veut scier. | 4. Montant de bois
lu lequel on pose les rets.
j CHEVREAU [che-vrô] s. m.
' rvM. Dérivé de chèvre, §§65 et 126. || xiiio s. Chevrel,
: MEUNG, 'lesl. 1154.]
Le petit de la chèvre. Des gants de peau de —, et, el-
, Des gants de — .
•CHÈVREFEUIL, vieilli, et CHÈVREFEUILLE [chè-
Ire-feuy'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. caprifôlium, m. s. proprt, feuille de chè-
ilevenu chievrefueU, chevrefeuil, §§ 379, 346, 426, 342,
i(33 et 291. L'orthogr. chèvrefeuille (déjà dans cotgr.
levrefueille) s'est développée sous l'influence de feuUle;
11' est usuelle dès le xvii<= s.]
Arbrisseau grimpant, sarmenteux, à fleurs odorantes.
"il Qui diriges chez moi l'if et le chevrefeuil, BOIL. Èp. 11.
CHÈVRE-PIED [chè-vre-pyé] adj.
I [ÉTYM. Composé avec chèvre et pied, sur le modèle du
;i. capripes, m. s. § 176. acad. admet chèvre-pieds au sin-
r. Il xvi" s. RONS. dans j. thierry, Dict. franç.-lat.]
y ieilli. Qui a des pieds de chèvre. Substantivt. Les
liévre-pieds, les satyres.
CHEVRETTE [che-vrêf] s. f.
[ktym. Dérivé de chèvre, §§ 65 et 133. [Cf. crevette.) ||
:ii ' s. Chevretes, buisines, tabors, N. de margival, Pan-
hi've d'amour, 163.]
I. Il 1° Vieilli. Petite chèvre. || P. ext. \ 1. Vieilli et
lalect. Sac de la musette, en peau de chèvre, et, p. exl.
jt musette elle-même. | 2. Bourse de peau qui enfermait
i;s cheveux par derrière dans la coiffure à la catogan. ||
'. anal. Nom vulgaire de la crevette, à cause des petits
.uits qu'elle fait.
Il 2" Femelle du chevreuil.
II. Fig. (Technol.) Trépied de fer qui supporte les
{asseroles sur le feu. || Petit chenet de fer qui soutient
3 bois du foyer. || Outil du paumier raquetier, qui lui
ierl à maintenir le col de la raquette. || Châssis assemblé
ur le sommier, au haut de la scie d'un scieur de long.
Cf. chèvre, chevron.)
CHEVREUIL [che-vreuy'] s. m. ^J-l
[ÉTYM. Du lat. pop. *capriôlum, class. capreolumj m. s.
levenu 'capryol, chevruel, chevreul, §§ 379, 346, 4^^ 320
t 291. cotgr. et oud. ne donnent que chevreul. La forme
•hevreuil (déjà dans rab. iv, 59), qui a prévalu, est due à
influence des mots ou lest mouillée étymologiquement,
•omme seuil, deuil, etc. {Cf. linceul et § 62.) || xi<= s. Ne che-
Toels ne golpilz, Voy. de Charl. àJérus. dans delb. Rec]
II Espèce de cerf, de taille plus petite, dont le bois est
'-ourt, cylindrique, et ne porte qu'un andouiller.
CHEVRIER , 1ÈRE [che-vri-yé , -yèr ; vieilli , -vryé ,
vryèr] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de chèvre, §§ 65 et 115. || 1241. Chavrier,
lans GODEF. SiippL]
Il Celui, celle qui garde les chèvres.
CHEVRILLARD [che-vri-yàr] s. m.
[ÉTYM. Sans doute pour chevreuillard, dérivé de che-
vreuil, §§ 147 et 357. || Admis acad. 1740.]
Il Faon du chevreuil.
CHEVRON [che-vron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chèvre, §§ 65 et 104. || xiii« s. Ne cha-
etil ne chevron dolé,E. boileau. Livre des meut. Il, xvii, 5.]
I. Pièce de bois fixée sur la pente d'un toit et suppor-
ant les lattes qui soutiennent la couverture, les tuiles,
les ardoises.
II. P. anal. (Les chevrons d'un côté du toit formant
'in angle avec ceux du côté opposé.) || 1" Bandes plates
disposées en angle aigu sur l'écu, dans les armoiries.
Il 2p Galons, posés en angle sur la manche gauche de
l'habit, que les soldats, les caporaux, ont le droit de por-
ter après un certain nombre d'années de service. Porter
un, deux, trois chevrons.
Il 3" Filon de mine disposé en angle plus ou moins aigu.
CHEVRONNÉ, ÉE [che-vrù-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chevron, § 118. || xiiie s. Et la cote fu che-
vronee, Blancandin, dans la g.]
Il Qui porte des chevrons. || Spécialt. \ 1. (Blason.) Écu
— . I 2. (T. militaire.) Soldat — . Vieux héros tout —, th.
GAUTIER, Vieux de la vieille.
CHEVROTANT, ANTE [che-vro-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de chevroter, § 47. i| Néoloq. Ad-
mis ACAD. 1835.]
il Qui chevrote (en parlant, en chantant). Dne voix che-
vrotante.
CHEVROTEMENT [che- vrôl'-man ; en vers, -vrô-
te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chevroter, § 145. || xvi» s. Textes dans
DELB. Rec. et GODEF. Suppl. Admis agad. 1835.]
I. Anciennt. Action de mettre bas (en parlant de la
chèvre).
II. Action de chevroter (en parlant, en chantant).
CHEVROTER [che-vrù-té] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chèvre, §§ 65 et 167. || (Au sens I.)
1566. Texte dans godef. Suppl.]
I. Mettre bas (en parlant de la chèvre).
II. Fir/. Vieilli. Être prompt à s'irriter. {Cf. se cabrer
et prendre la chèvre.)
III. Parler, chanter d'une voix tremblotante, qui rap-
pelle le bêlement de la chèvre.
CHEVROTIN [che-vrô-lin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chèvre, §§65,136 et 100. || 1277-1315.
Chivrotins crus, texte lyonnais dans godef.]
Il 1° Petit du chevreuil (au-dessous de six mois).
Il 2" Mammifère ruminant, sans bois ni cornes, dont
une espèce porte le musc. (Qqns écrivent chevrotain.)
Il 3° Peau de chevreau corroyée.
CHEVROTINE [che-vrô-tin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chevrotin, § 37. || 1701. furet.]
Il Balle de petit calibre pour tirer le chevreuil et d'au-
tres bêtes de grande taille.
CHEZ [ché ; le z se lie] prép.
[ÉTYM. Du lat. casa, proprt, cabane, p. ext. demeure,
devenu régulièrement *chiese, §§ 379, 297 et 291, forme
réduite de bonne heure à chies, ches, chez, à cause de
son emploi comme mot invariable, § 726. || xiie s. Chie&
un oste hébergent, J. bodel, Saisnes, tir. 22.]
Il 1° Dans la demeure de (qqn). Aller, être — soi, — qqn.
Il Précédé d'une autre préposition. Je sors de — un fat,
BoiL. Sal. 3. Je viens de — lui, du lieu oii il demeure.
Vous passerez par — moi, par le lieu ofi je demeure. |i
Substantivt. Le — soi, l'intérieur où l'on vit. J'aime mon
— moi. Il P. ext. Dans le pays de (qqn). Porter la guerre —
l'ennemi. Famil. 11 est de — nous.
Il 2° Fig. Dans la personne de (qqn). — lui tout plaît.
Châtier en autrui ce qu'on souffre — soi, corn. Poli/, m, 5.
Spécialt. Dans la pensée de (qqn). J'ai lu — un conteur de
fables, LA F. Fab. m, 18. On voit partout — vous l'ithos et
le pathos, mol. F. sav. m, 3. || P. ext. Parmi (plusieurs
personnes). — les Spartiates la vieillesse était en honneur.
CHIAOUX [chyà-ou; en vers, chi-à-ou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc tchâouch, m. s. § 23. || 1547.
Chaoux, CHESNEAu, dans delb. Rec. Admis acad. 17^62.]
Il Officier de la maison du sultan, qui introduit ceux
qui ont audience, est envoyé en mission auprès des prin-
ces de son empire, a la garde des prisonniers de distinc-
tion, etc. Le — , homme de sens..., la f. Fab. i, 12.
CHIASSE [chyâs' ; en vers, chi-às'J s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chier, § 123. || 1611. cotgr.]
Il 1" Excrément de mouche, d'insecte. Fig. Trivial. En
parlant de toute chose de rebut. Ce n'est que de la — .
Il 2o P. anal. — de fer, de cuivre, etc., écume, impure-
tés qui viennent à la surface du métal en fusion.
CHIBOUQUE [chi-bouk'] s. f.
[éty.m. Emprunté du turc tchibouq, m. s. § 23. |1 A^éo-
log. Admis acad. 1878.]
Il Pipe turque à long tuyau de bois.
*CHIC [chïk'] s. m.
[ÉTYM. Abréviation familière de chicane, § 37. On trouve-
au xvi" s. l'expression de chic à chic, petit à petit (bou-
ciiET, Serées, iv, 103); mais dans cette expression chic
n'est autre que l'espagn. chico, petit. {Cf. chiquet.) || xvii« s.
V. à l'article.]
CHICAMBAUT
Il FamU. Il I. (Aux xvii''-xvni'= s.) Finesses de la chicane.
J'use des mots de l'art... J'espère avec le temps que J'enten-
drai le —, DU I.ORENS, Sat. 12.
II. P. ext. Néoloff. Caractère de ce qui a une désin-
volture élégante, hardie. Spécialt. Dn dessin, un tableau
■fait de —, sans modèle.
•CHICAMBAUT [chi-kan-bô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1543. Chicabau, dansGODEF.
Suppl. I 1606. Chicambault, nicot.]
Il (Marine.) Pièce de bois sur laquelle on amure la mi-
saine dans les lougres.
CHICANE [chi-kàn'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de chicaner, § 52. Qqns voient dans
le sens II le persan tchaugân, bâton pour jouer au mail,
et lui subordonnent le sens I. || (.A.u sens I.) xvi" s. De
peur qu'en son pays la chicane il ne porte, TABOUROT, Bigarr.
Ëpitaphes. \ (Au sens II.) 1640. oud.]
I. Difficulté qu'on suscite pour embrouiller une affaire
en justice. Ces chicanes infinies pour éloigner un paiement,
BOURD. Pénitence, 1. Lui souffle avec ces mots l'ardeur de
la — , BOiL. Lutr. 1. Des gens de — . Spe'cialt et en mau-
vaise part. La — , l'ensemble des gens de palais. Fig.
Querelle, difficulté mal fondée qu'on suscite. Chercher —
à qqn
H. P. ext. Anciennt. Cercle fixé en terre, au jeu de
mail, à la paume, etc., que la balle doit franchir, au lieu
d'être lancée simplement. Jouer à la — .
CHICANER [chi-kà-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xv" s. Quant chicanner me
feit Denise, VILLON, Gr. Testam.]
I. V. intr. Susciter des difficultés pour embrouiller
une affaire en justice. On en vient au partage, on conteste,
on chicane, la f. Fab. iv, 18. || Fig. Susciter des difficul-
tés mal fondées.
II. V. tr. Il lo — qqn, lui chercher chicane. Si l'auteur
m'émeut, m'intéresse, je ne le chicane pas, volt. Lett. déc.
1775.
Il 2° — qqch, le disputer à qqn, en justice ou autrement.
Jamais contre un renard chicanant un poulet..., boil. Sat. 8.
Fig. — le terrain à l'ennemi, le lui disputer pied à pied.
(Marine.) — le vent, gouverner de manière à laisser au
vent le moins de prise possible sur les voiles.
CHICANERIE [chi-kân'-ri ; en vers, -kà-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chicaner, § 69. j| xye s, Chiquanerie,
dans GODEF. Suppl.]
Il Le fait de chicaner. J'ai grand peur que ceci ne soit une
pure — , PASC. Prov. 1.
CHICANEUR, EUSE [chi-kà-neur, -neuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de chicaner, § 112. || xv" s. Cicaneur, Cerit
Nouv. nouv. dans delb. Rec.]
Il Celui, celle qui chicane. Adjectivt. Esprit — . Humeur
chicaneuse.
CHICANIER, 1ÈRE [chi-kà-nyé, -nyer] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de chicaner, § 115. || 1690. Quelques uns
disent chicanier, furet, chicaneur.]
Il Celui, celle qui a l'habitude de chicaner. Adjectivt.
Une personne chicanière.
1. CHICHE [chich'] adj.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être de môme famille
que l'ital. cioa, chose de rien, et l'espagn. chico, petit,
§§ 12 et 1.3. Il xii^ s. Chiches et fos et contrefeiz, chrétien di:
troyes, Cligès, 4547.]
Il Qui donne peu. La moisson a été — . C'est une — récom-
pense. Belle leçon pour les gens chiches (peu généreux), la
V. Fab. v, 13. Loc. prov. Il n'est festin que de gens chiches,
il n'est rien de tel que les gens chiches pour faire gran-
dement les choses quand ils s'y mettent. Fig. Être — de
ses paroles.
2. CHICHE [chïch'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cïcer, m. s. avec alte'ration
inexpliquée decen ch. On trouve jusqu'au xyii" s. (cotgr.,
OUD.) la forme dialecf . pop. cerre, à côté de chiche. || xw s.
Ceire quite, Rois, ii, 17. | xiiie s. Chiche, J. de meung, Rose,
0941.]
Il Nom donné à une variété de pois. (Ne s'emploie qu'en
apposition.) Des pois chiches.
CHICHEMENT [chïch'-man ; era vers, chi-che-...] adv.
[ÉTYM, Composé de chiche 1 et ment, § 724. || 1589, r.
EST.] ^ "
il D'une manière chiche. 1 1. En donnant peu. Il le ré-
426 —
CHIEN
compensera — . | 2. En dépensant peu. n vivait —, l.
Fab. i, 18.
'CHICHETÉ [chïch'-té ; en vei^s, chi-che-té] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de chiche, § 122. || xiii<= s. Chincheté, d
GODEF. Suppl.]
Il Vieilli. Le fait d'être chiche. Ces chichetés et c«8
travagances, furet. Rom. bourg, i, 47.
CHICON [chi-kon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1700. Les grands chicons :
geâtres, liger, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec. Ad
ACAD. 1762.]
Il Nom donné à la laitue romaine.
CHICORACÉES [chi-ko-rii-sé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de chicorée, § 233. || 1698. tournée, d
DELB. Rec]
Il Tribu de plantes de la famille des Composées d
le type est la chicorée. Au sintj. Une chicoracée.
CHICORÉE [chi-k()-ré] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cicorea (prononcé tcM-.
m. s. § 12. Au xvii" s. qqns prononçaient encore cicoi
comme au moyen âge, d'après le lat. ciohorium. || xv
Cicoree, Grant Herbier, 169. | 1539. Chicorée, R. est.]
Il Plante potagère à petites feuilles frisées, qu'on mai.
comme légume, comme salade, dont on fait des in
sions, etc. Madame prenait depuis quelque temps, pour se
fraîchir, un verre d'eau de — , st-SIM. m, 45. Amer c(ui<
— . Café de —, poudre que donne la racine torréfiée d<
chicorée, et que l'on mêle qqf au café.
CHICOT [chi-kô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xv!" s. Sage n'achoppe
chicots, baïf, dans delb. Rec]
Il Reste d'un tronc d'arbre, d'une racine, d'une brai
Il 1° Ce qui reste d'un tronc d'arbre cassé presqi
niveau du sol, ou d'une branche cassée sur l'arbre.
Il 2" P. ext. Ce qui reste d'une dent cassée.
CHICOTER [chi-kô-té] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chicot, au sens de « chose pei
§ 154. [Cf. chipoter.) || 1611. Cliiquoter, cotgr. Admis
1762.]
Il Pop. Disputer sur des bagatelles.
CHICOTIN [chi-kô-tin] s. m.
[ÉTYM. Altération de socotrin, variété d'aloès q
son nom de l'île de Socotra ou Socotora, §§ 36 et
xv" s. Aloès cicotin, G. tardif, dans delb. Rec. \ X'
Chicotin, J. Thierry, Dict. franç.-lat. (1564).]
Il Suc amer extrait de l'aloès, de la coloquinte
s'emploie que dans l'expression amer comme — .)
CHIE-EN-LIT et *CHIENLIT [chyan-li] s. m. et
[éty.m. Composé de chie (du verbe chier), en et lit,
Il xvi" s. Chienlicts, rab. i, 25.]
Il Celui, celle qui chie au lit. || P. ext. S. m. Gel
laisse passer par derrière un bout de chemise ma]
pre. Il P. plaisant. Masque de carnaval bizarrement ;
contre. Une troupe de chie-en-lit, acad. |1 S. /■. A la — !
dont les gamins accompagnent les masques au carnav
CHIEN, CHIENNE [chyin, chyèn'l s. m. et /.
[ÉTYM. Du lat. canem, m. s. §§ 379,' 297 et 291. Sur
formation de chienne, V. §37 et c/". cagne.]
I. Il 1» Quadrupède domestique. — de garde. — de bt
ger, qui garde les troupeaux. — de chasse. — courant,
d'arrêt ou — couchant. On dresse ordinairement les chiens OC
chants en telle sorte..., DESC. Pass. de Vdm.c, i, 50. Fig. (p
déviation de sens). Faire le — couchant, se montrer rar
pant auprès de qqn pour gagner ses bonnes grâces ^
— danois, caniche de Terre-Neuve. C'est saint Roch et ^
— , en parlant de deux personnes inséparables. Fig. ï'
famil. C'est le — du commissaire, son commis, son seri
taire. C'est le — de Jean de Nivelle : il s'enfuit quand on 1'"
pelle, se dit de qqn qui s'en va quand on veut te faire
nir. Qui m'aime aime mon — , aimejusqu'à mon clikn. Ji
qu'au — du logis il s'efforce de plaire, mol. F. sav. i, 3.
l'a battu comme un — . Traiter qqn comme un — . Mourir comi
un — , dans l'abandon, ou sans secours religieux. Et
reçu comme un — .On reçoit ici les femmes comme un — da
un jeu de quilles, la f. Coupe enchantée, se. 1. Un tem
à ne pas mettre un — dehors, un très vilain temps. Cela i
vaut pas Jes quatre fers d'un — , ne vaut rien. Vivre cornr
— et chat, toujours en querelle. Entre — et loup, à l'Iif^n
où l'on ne distingue plus un chien d'un loup, quand
jour tombe. Mettre un — à l'attache, et, ftg. Être comme i
CHIENDENT
à l'attache, n'avoir pas de liberté. Jeter qqch aux chiens,
. dont on ne veut plus, un os, un rogaton. Fif/. N'être
• 5 bon à jeter aux chiens. Ces gens-là ne jettent pas leurs louan-
'î aux chiens, SÉv. 1099. Donner sa langue aux chiens, ne
uvoir répondre. Ne pas donner sa part aux chiens, ne pas
re fi de sa part. P. plaisant. Ne pas attacher ses chiens
3C des saucisses, être avare. Bon — chasse de race, tient
i qualités de la race à laquelle il appartient, et, fig. en
riant d'une personne, elle a les qualités, les défauts de
> parents, de ses aïeux. Leurs chiens ne chassent pas en-
nble, en parlant de personnes qui sont en mauvaise
elligence. — hargneux a toujours l'oreille déchirée (les gens
erelleurs attrapent toujours quelque mauvais coup),
F. Fab. X, 8. — qui aboie ne mord pas, ceux qui crient
aucoup ne sont pas les plus à craindre. Un — enragé,
eint d'hydrophobie. Qui veut noyer son — l'accuse de la
je, quand on en veut à qqn, on trouve toujours un
étexte pour l'accuser, pour le perdre. | Fig. Un — en-
jé, un individu terriblement méchant. Adjnctivt. Ben-
iglio,... le plus débauché prêtre et le plus — enragé, ST-SIM.
145. Un— regarde bien un évêque, se dit à qqn qui trouve
iinais qu'on ose le regarder. Ils se regardent comme deux
iens de faïence, sans se parler (par allusion aux faïences
-entant des chiens symétriquement placés comme
iient à l'entrée d'une maison). Je lui garde un — de
il chienne {ironiqt), je lui prépare qqch pour me ven-
ir. C'est le — du jardinier, qui ne mange point de choux et
m laisse pas manger aux autres, en parlant de qqn qui, ne
lurant user d'une chose, empoche que les autres n'en
ent. Il Fig. Famil. Un temps de — , un très mauvais
mps. Un métier de — . Allez, philosophe de — ! mol. B.
nt. II, 3. Par une construction inverse (le premier terme
ivenant une sorte de qualificatif qui marque l'espèce du
cond). Un — de temps, un — de métier. — de chrétien,
jure des musulmans aux chrétiens. Dans le même sens,
i /rm. Moi, j'aurais de l'amour pour ta chienne de face ! mol.
'p. am. IV, 4. Une chienne d'écriture, furet. Rom. bourg.
62. Il Adjectivt. Être — , dur, avare.
Il 2" (Dans le langage scientifique.) Genre de carnas-
3rs digitigrades, à ongles non rétractiles, comprenant
chien domestique, le chacal, le loup, le renard, etc.
, anal. — d'eau, cabiai. — marin, phoque, requin et
[uale ; roussette. — rat, mangouste. — des bois, raton,
volant, la chauve-souris roussette.
II. Nom de diverses constellations. Le Grand Chien, cons-
Ilation australe contenant l'étoile de Sirius. Le Petit
lien, constellation septentrionale.
III. (Technol.) 1 1. — d'un fusil ( par analogie de forme),
lèce de la platine, qu'on relève pour armer le fusil. | 2.
orte de sergent, outil avec lequel le tonnelier saisit et
<e les derniers cerceaux à chaque bout du tonneau. | 3.
orte de grappin. | 4. Chariot à bras dont on se sert dans
:s mines.
CHIENDENT [chyin-dan] s. m.
[ÉTYM. Composé de chien et dent, § 199. |j 1340. Texte
ans GODEF. Suppl.]
Il 1° Graminée à feuilles étroites et à longues racines
'açanles, dont on fait une tisane rafraîchissante, et qui,
esséchée et taillée, sert à faire des brosses, des balais
ommuns. |1 Fig. Famil. Par allusion à la difficulté de
ébarrasser un champ du chiendent qui foisonne. Voilà
2 —, le point difficile.
Il 2" P. anal. — aquatique, la fétuque flottante. [Syn.
rouille.) — fossile, l'amiante. — marin, le varech, etc.
'CHIENNÉE [chyè-né] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chien, § 119. || 1611. cotgr.]
Il Portée d'une chienne.
CHIENNER [chyè-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chien, § 154. || xv" s. Quant la chienne
e peut chiener, G. tardif, dans delb. Rec]
Il Mettre bas (en parlant de la chienne).
CHIER [chyé; en vers , chi-é] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. cacare, m. s. devenu cheier, §§ 379, 346,
'>80, 297 et 291, puis chier, par réaction des formes accen-
uées sur le radical, § 298.1
Il Trivial. Se décharger le ventre de gros excréments.
CHIEUR, EUSE [chyeur, -chyeuz'; en vers, chi-...] s.
II. et /:
'ÉTYM. Dérivé de chier, § 112. || 1642. oud.]
Trivial. Celui, celle qui chie.
427 - CHIFFRE
CHIFFE [chïf] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. On trouve en anc. franc,
chipe, lambeau, qui est le môme mot que Tangl. chip, co-
peau ; mais le passage de chipe à chife, à une époque re-
lativement récente, est trop surprenant pour que cette
étymologie de chiffe soit considérée comme assurée. En
1564, j. THIERRY donne chifetier comme un mot normand
signifiant « crieur de vieux drapeaulx ». || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) Chiffon qu'on recouvre de peau pour en
faire des balles à jouer ; que l'on convertit en pâte pour en
faire du papier. || Fig. \ 1. En parlant d'une étoffe de tissu
lâche. C'est de la — . | 2. En parlant d'une personne de
caractère mou. C'est une — .
CHIFFON [chi-fon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chiffe, § 104. || 1611. cotgr.]
Il l» Bout d'étoffe généralement froissé comme inutile
et mis au rebut. Jeter aux chiffons. Une robe en — , toute
froissée. || P. ext. Fainil. Dentelles, rubans, etc., pour
l'ajustement des femmes, considérés comme ne méritant
pas l'importance qu'elles y attachent. S'occuper de chiffons.
Il 2o P. anal. | l. Un — de papier, bout de papier froissé.
Excusez le — sur lequel je vous écris, p.-l. Courier, Lelt. i,
172. I 2. Un — de pain, un morceau de pain. | 3. Un — d'en-
fant, un bout d'enfant, qqch de mignon. | 4. Adjectivt.
Branche chiffonne, bout de branche grêle.
CHIFFONNÉ , ÉE [chi-fô-né] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de chiffonner, § 44. || xviiic s. Mi-
nois éveillé, chiffonné, J.-J. ROUSS. Confess. 5.]
Il Minois —, dont les traits irréguliers offrent qqch de pi-
quant.
CHIFFONNER [chi-fô-né] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de chiffon, § 154. || xyii" s. V. à l'article.]
Il 1° V. tr. Froisser comme un chiffon. — une robe,
une étoffe. P. anal. — du papier, une lettre. P. ext. Famil.
— une femme, déranger son ajustement en prenant des
libertés avec elle. Un badin qui... la chiffonne, gombaud,
Épigr. I, 48. || Fig. Famil. En parlant de ce qui vient
contrarier nos arrangements. Cela me chiffonne.
Il 2fi V. intr. Agencer des chiffons, des détails d'ajus-
tement. Une dame occupée à — .
CHIFFONNIER, 1ÈRE [chi-fô-nyé, -nyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de chiffon, § 115. || (Au sens I.) 1642. oud,
I (.\u sens II.) Des secrétaires, des chiffonnières, b. de st-
p. Et. de la nat. 4.]
I. Celui, celle qui fait métier de ramasser les chiffons,
les papiers jetés sur la voie publique, pour les revendre.
Se disputer comme des chiffonniers, grossièrement.
II. S. m. et, vieilli, s. f. Petit meuble à tiroirs, oii les
femmes serrent divers objets d'ajustement, de couture, etc.
CHIFFRE [chifr'] s. m.
[ÉTYM. Anc. franc, cifre, emprunté du lat. du moyen .
âge cifrum, cifra, transcription de l'arabe sîfr, zéro, § 22.
{Cf. zéro.) Cifre, qui en anc. franc, désigne le zéro, comme
en arabe, a pris par extension le sens actuel vers le xv» s.
La prononciation chiffre paraît due à l'influence de l'ital.
cifra, où o se prononce tch, § 12. || xiii" s. Cifre ai fait de moi
meïsme, G. de coincy, dans godef. algorisme.]
Il lo Signe qui sert à représenter les nombres. Chiffres
arabes, les chifl'res ordinaires. Chiffres romains, chiffres figu-
rés par les lettres dites latines, ayant une valeur numéri-
que. Chiffres caractéristiques, de 1 à 9 (par opposition au
zéro). Fig. En parlant d'une personne nulle. C'est un zéro
en — . P. ext. Au plur. Les chiffres, la science des chiffres,
les mathématiques. || P. ext. \ 1. Le nombre représenté
par les chifl'res. Le — des dépenses se monte à tant. | 2. Spê-
cialt. En musique. Chiffres de la base, caractères numéri-
ques qu'on plaçait sous chaque note principale du chant,
pour indiquer d'une manière abrégée les accords (tier-
ces, quintes, etc.) qu'il fallait frapper sur cette note.
Il 2« Caractères numériques employés par convention
à la place des caractères de l'alphabet dans une écriture
secrète. Écrire en chiffres. Des marchandises marquées en chif-
fres connus. 1| P. anal. Tout signe de convention adopté
pour une écriture secrète, pour marquer le prix d'un ob-
jet, etc. Absolt. L'ensemble de ces caractères conven-
tionnels. Se servir d'un — . Ses papiers furent pris, on y trouva
des chiffres, st-sim. m, 419. | Fig. Langage symbolique. Le
Vieux Testament est un —, pasc. Pens. xxv, 152. Clef du —,
iD. ibid. 154.
il 3° P. ext. Lettres initiales des prénoms, du nom de
CHIFFRER
428 —
CHIOURME
qqn. Marquer de l'argenterie, du linge, du papier, au — de qqn.
Dessiner, broder un — . Un — entrelacé, où les initiales s'en-
trelacent.
CHIFFRER fchi-fré] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de chiffre, § 154. || 1515. N'y espargnes ny
argent ny chevance A bien chiffrer, lortie, Arithm. titre.]
Il Indiquer un nombre à l'aide de chiffres.
Il 1» V. intr. Calculer à l'aide de chifTres. Savoir comp-
ter et — .
Il 2» V. tr. Numéroter à l'aide de chiffres. — les feuil-
lets d'un registre. Specialt. — une base, indiquer par un
chiffre placé sous chaque note principale de la base l'ac-
cord qu'il faut frapper sur cette note. || P. ext. Famil.
Nombrer. — la dépense. Les dépenses se chiffrent par tant.
Il 3o F. /r. Écrire à l'aide d'un chiffre. Une dépêche chiffrée.
CHIFFREUR [chi-fre'ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chiffrer, § 112. || 1690. furet.]
Il Celui qui calcule à l'aide de chiffres. Un bon — .
CHIGNON [chi-non] s. m.
[ÉTYM. Dulat. pop. "catenionem (dérivé decatena, chaîne,
§ 104), m. s. devenu cadegnon, chaegnon, chegnon, chignon,
§§ 379, 346, 402, 358, 482 et 291. {Cf. chaînon.) || xi^ s. El
col un caeignun, Roland, 1826. | xii^ s. Cui Renoars brisa le
chaaignon, Bat. Loquifer, dans godef. chaaignon. \ (Au
sens 2°.) 1771. trév. Admis ag.\d. 1835.]
Il 1° Vieilli. La jonction du cou avec le derrière de la
tête.
Il 2° P. ext. La partie de la chevelure d'une femme
qui est massée et relevée par derrière. Porter un faux — .
CHIMÈRE [chi-mér] s. f.
[ÉTYM. Emprunté dulat. chimaera, grec yiixaipa, m. s.
Pour la prononciation du ch, V. § 506. Au xui'^ s. on
trouve chimère comme adj. Por fol le tiens et por chimère,
G. DE CGINCY, daus GODEF. || .xV S. Plus maigre que chimère,
VILLON, Gr. Testam. \ xyi"^ s. Dedenz mon cerveau creux je
peignois des chimères, rons. Boc. royal, 1.]
Il 1° Monstre que les anciens représentaient comme
formé de l'assemblage bizarre de parties de divers ani-
maux. Une — ... marque un composé d'espèces différentes qui
n'ont ensemble nulle liaison et nul rapport : un visage d'homme
avec un corps de bête, bourd. Relig. et probité, 2.
Il 2» Fig. Création imaginaire de l'esprit qu'on prend
pour une réalité. Se repaître de chimères. Caresser une — .
II poursuit sa — . Ah! chimères! Ce sont des chimères, dit-on,
MOL. F. sav. II, 3.
CHIMÉRIQUE [chi-mé-rïk'J adj.
[ÉTYM. Dérivé de chimère, § 229. || xvi" s. Je ne scay
quoy de fantasque et chimérique, R. benoist, Obéiss. à Dieu,
dans delb. Rec]
Il Qui substitue des chimères à la réalité. Esprit — . Idées
chimériques. Le plus bel esprit et le plus — de mon royaume,
LOUIS XIV (parlant deFénelon). Ces gens-là qui sur les ani-
maux Se font un — empire, la f. Fab. vu, 1. n est — de dire
que la douleur ne nous blesse pas, malebr. Recli. de la vé-
rité, II, m, 4. L'autorité du peuple, ses lois, lui-même, devin-
rent des choses chimériques, montesq. Rom. 9.
CHIMIE [chi-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. chimia, bas grec yri[jL£ia,
m. s. {cf. alchimie), d'origine incertaine. On écrit ordi-
nairement chymie aux xvii" et xyiii" s. d'après le bas grec
yufxta, variante de XT,[ista due à un rapprochement ar-
liitraire avec yyi>-6^, suc. Pour la prononciation du ch,
V. §506. On trouve chimie au xiv'' s. (Cire pour faire chimie,
texte de 1356, dans delb. Rec); mais il s'agit probable-
ment d'un mot différent. || 1607. Chemie, montlyard, dans
delb. Rec]
Il Science qui étudie la constitution intime des divers
corps (simples ou composés), les lois suivant lesquelles
se combinent les éléments dont ils se forment, et les
propriétés qu'ils possèdent. La — organique. La — inorga-
nique ou minérale.
CHIMIQUE [chi-mik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chimie, §229. || xvi" s. p.\ré, xxvi, 1.]
Il Relatif à la chimie. Phénomènes, opérations chimiques.
La nomenclature — . /-*. ext. Produits chimiques, corps sim-
ples ou composés obtenus d'ordinaire à l'aide de procé-
dés chimiques, et qu'on livre à l'industrie, au commerce.
Specialt. Allumettes chimiques, dont l'extrémité est garnie
d'une composition chimique inflammable par le frotte-
ment.
'CHIMIQUEMENT [chi-mïk'-man ; en vers,-im-]{i
adv.
[ÉTYM. Composé de chimique et ment, § 724. || 1
Ann. de chimie, xxvi, 121.]
Il Par les procédés de la chimie.
CHIMISTE [chi-mïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chimie, § 265. || xvi" s. Chymistes
les vrais philosophes naturels, viGENi'iRE, dans delb. |
Il Celui qui s'occupe de chimie, qui est versé dansi
science. Fagon était grand botaniste, bon — , st-sim. I,'
'CHIMOINE [chi-mwàn'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il (Technol.) Ciment de coquilles calcinées dont on
un stuc qui imite le marbre.
CHIMPANZÉ [chin-pan-zé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des idiomes africains (Congo), |
Il 1738. Quimpezé, la brosse, dans buff. Orang-Outt
Admis ACAD. 1878.]
Il Singe de grande taille, dit aussi troglodyte noir,
CHINA [chi-nà] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : China, la Chine, le china
nant spécialement de Chine. On s'est servi longtemp
chine, s. f. pour china (trév.). {Cf. squine.) Pour le ge
V. § 551. Il 1611. Chine, cotgr. | 1690. China ou cina, fi.
Admis ACAD. 1762.]
Il Plante de Chine ou du Mexique, variété de sm
dite aussi squine, dont la racine est employée comme
dorifique.
'CHINAGE [chi-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chiner, § 78. || 1753. encycl. chi;
Il (Technol.) Opération par laquelle on chine
étoffe.
*CHINCHE [chinch'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté del'espagn. chinche (lat. cimicem;.
naise, § 13. || xviii'= s. buff. Mouffette.]
Il Mouffette puante du Brésil.
CHINCHILLA [chin-chil'-là] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. chinchilla, m. s. § 13.
a employé d'abord la forme fém. chinchille (cotgr. i6
Pour le genre, V. § 551. || 1694. Chincilla, th. corn.]
Il Rongeur du Chili, à pelage gris semé de blanc.
ext. Fourrure de cet animal. Une garniture de — .
CHINER [chi-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du nom propre Chine, l'art de chini
étoffes venant de la Chine, § 154. || 1753. encycl.
mis ACAD. 1835.]
Il (Technol.) Tisser en donnant au fil de la chaîné
verses couleurs qui forment un dessin. Une robe de j
chinée. Des bas chinés.
*CHINFRENEAU [chin-fre-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chanfrein 2, §§ 65 et 126. On IPOtj
qqf chanfreneau et (pop.) chinforgnau (gherardi. Th. ft
II, 399). Il xvi" s. Il y en avoit tousjours quelqu'un qui S
quelque chinfreneau, paré, t. III, p. 693.]
Il Vieilli. Horion. A tel — tel emplâtre, st-amant, Ro
ridicule, str. 38.
CHINOIS, OISE [chi-nwâ, -nwàz'] adj. et s. m. e
[ÉTYM. Dérivé de Chine, § 143. || Admis acad. 1798.]
Il Proprt. Originaire de la Chine. Specialt. Des —, on
ges de Chine, sorte de bigarade que l'on confit dans
sucre ou l'eau-de-vie. P. ext. Dans le goût de la Ghil
Specialt. Des dessins — . Ombres chinoises, figures qtf
fait passer derrière un transparent et dont l'ombre se
sine sur un fond lumineux. Des yeux à la chinoise,
ses obliquement. Coiffure à la chinoise, où les cheveu.t'
relevés et réunis ensemble par derrière, laissant le
découverl. Un Chinois, un vilain Chinois, personne de flgl
ou de caractère bizarre.
CHINOISERIE [chi-nwàz'-ri ; en vers, -nwà-ze-rl]*.
[î:tym. Dérivé de chinois, § 69. || Néolog. Admis «cal
1878.]
Il Objet de curiosité fabriqué en Chine ou dans le gc
chinois. || P. ext. Au plur. Formalités compliquées. I
chinoiseries de la procédure.
CHIOURME [chyourm'] et, vieilli, * CHIOR»
[chyùrm'] s. /.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. ciurma, 7n. .v. § 12 : cir.:
vient du grec xsXeuffjxa, proprt, chant des rameurs,
l'intermédiaire du lat. pop. *clusma, 7n. s. g 5. || i^^
Chorme bien galante, RAB. Sciomachic]
M
CHIPAGE
429 —
CHIROMANCIEN
l" Réunion des rameurs d'une galère. Les grands vais-
flux étaient désavantageux en ce qu'étant difficilement mus
«la — , ils ne pouvaient pas faire les évolutions nécessaires,
iNTESQ. Rom. 4.
I 2° Escouade de forçats ramant sur une galère. P.
i'. La réunion des forçats d'un bagne. La — de Toulon.
CHIPAGE [chi-paj'] s. m.
>:■ ■ YM. Dérivé de chiper, § 78. || 1723. savary, Dict. du
■chnol.) Opération destinée à abréger le tannage
liles peaux, qui consiste à les coudre, après qu'el-
i été dépitées, de manière à former des sacs qu'on
nplit de tan, pour que celte action se joigne à celle
I;i dissolution de tan où on les plonge.
CHIPEAU [chi-pô] s. 7n.
ÉTYM. Origine inconnue, ilxvm^ s. buff. Chipeau.]
I Nom vulgaire de la redelle, canard d'Amérique.
1. "CHIPER [chi-pé] v. tr.
TYM. Origine inconnue. Le môme radical paraît se
V dans chlpier, chupier, nom d'artisan mentionné
du tanneur dans des textes de 1374 et 1403. {V.
I| 1723. Chipper, savary, Dict. du comm.]
; chnol.) Soumettre (les peaux) à l'opération duchi-
2. 'CHIPER [chi-pé] V. tr.
ÉTYM. Peut-être dérivé de l'anc. franc, chipe, lambeau
{, chiffe), § 154. {Cf. chipoter.) L'anc. franc, a chlfrer dans
i| sens analogue. || Néolog.]
Famil. Dérober (un menu objet).
:hipie [chi-pi] s. f.
ÉTYM. Semble dérivé du radical de chipoter, § 118. ||
olog. Admis agad. 1878.]
; Famil. Celle qui fait la difficile, la renchérie surtou-
choses.
CHIPOLATA [chi-pù-là-tà] S. m. et /.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. cipollata, m. s. de cipolla,
;non, §§ 12 et 507. Originairement fém., ce mot est em-
lyé au masc. par Voltaire, et l'usage pop. lui donne au-
ird'hui le môme genre. (F. § 551.) || xyiiit^ s. Deux din-
lineaux et un chipolata, volt. Taureau.]
! Ragoût d'oignons ou de ciboules avec lard, saucis-
;, etc. Perdrix à la — . || P. ext. Petite saucisse qu'on
iploie pour ce ragoût.
CHIPOLIN i chi-pô-lin] s. m.
ÉTYM. Peut-être môme mot que cipolin, les veines du
irbre cipolin ressemblant à de la peinture, §§ 12 et 507.
789. ENGYCL. MÉTH.]
I (Technol.) Sorte de peinture à la détrempe, vernie
polie.
•GHIPOTAGE [chi-pô-tàj'] s. m.
;étym. Dérivé de chipoter, § 78. || xyiic s. V. à l'article.]
I Action de chipoter. Tous les legs ne sont point encore
livrés à cause des chipotages entre les cohéritiers, si^'^ tje
iIiane, Lett. dans sév. 151.
CHIPOTER [chi-pô-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, chipe, lambeau, § 167. [Cf.
iffe, chiper 2.) || xv" s. Alez le moi ça chipotrer, GREBAN,
mjo«, 22157.)
' 1" Vieilli. Manger par petits morceaux. | P. ext. Man-
bout des dents, en laissant ceci, cela sur son as-
li 2" Fig. S'arrêter à des vélilles. || Specialt. \ 1. Mar-
ander pour une différence de prix mesquine. | 2. Dis-
lier sur des bagatelles. (Cf. chicoter.)
GHIPOTIER, 1ÈRE [cbi-pô-tyé, -tyèr] s. m. et f.
[tr\i,i. Dérivé de chipoter, § 115. On trouve au xvi'' s.
nme chippoteuse, dans cHOUÈREâ, Matinées, 222. || 1701.
RET. chipoter. Admis acad. 1740 au masc. et 1798 aux
:ux genres.]
il Celui, celle qui chipote.
1. CHIQUE [chik'] s. f.
:ÉTYM. Origine incertaine; le rapport avec l'espagn.
ico, petit, est douteux. [Cf chiquet.) || (Au sens 1°.) 1642.
;d. I (Au sens 2".) Admis? acad. 1835.]
il 1° Vieilli et dialect. Boulette, bille à jouer.
!i 2» P. anal. \ 1. Morceau de tabac roulé qu'on mà-
lonne. | 2. Cocon sans consistance, peu fourni en soie.
• pxt. Soie qui en provient.
2. CHIQUE [chik'] s. f.
Y.M. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
Il Insecte de l'Amérique méridionale, dit puce péné-
trante.
CHIQUENAUDE [chïk'-nôd' ; en vers, chi-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1530. Chicquenode, palsgr.
p. 220.]
Il Petit coup qu'on applique en détendant vivement le
doigt du milieu plié sous le pouce. || Fi//. Il (Descaries)
n'a pu s'empêcher de lui faire donner (à Dieu) une — pour
mettre le monde en mouvement, marguerite périer, Mém.
p. 458.
CHIQUER [chi-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chique 1, §154. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Mâcher (une chique de tabac). Tabac à — . || P. ext.
Pop. Manger.
CHIQUET [chi-kè] s. m. et *CHIQUETTE [cbi-kef] s. f
[ktym. Subst. verbal de chiqueter, § 52. volt, écrit chi-
quette à chiquette, au lieu de chiquet à chiquet, Lett. 10 oct.
1760. Il 1642. Chiquet à chiquet, OUD.]
Il 1° Vieilli. S. m. Petite partie d'une chose. Dn — de
pain, de vin. — à — , pièce à pièce
Il 2» S. f. (Technol.) Petite agglomération de poil ou
de laine qui se forme à la surface du feutre lorsque la
matière a été mal travaillée.
*CHIQUETER [chïk'-té ; en vers, chi-ke-té] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. chique 1.) || xv" s. Maintz
habitz chicquetez, coquillart. Droits nouveaux.]
Il (Technol.) Séparer par petites parties. {Cf. déchique-
ter.)
Il 1° Découper en petites dents (le bord d'une étoffe). ||
Séparer (la laine) avec des cardes.
Il 2» Semer de taches, de veines (un fond de marbre
peint).
Il 3" Sillonner de raies (une poterie, une pièce de pâ-
tisserie).
*CHIQUETTE [chi-ket']. V. chiquet.
1. CHIRAGRE [ki-ràgr'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chiragra, grec yzioiypx, 7n.s.
de yj'.p, main, et aypa, capture. {Cf. podagre 1.) \\ xvi" s.
La chiragre et podagre, paré, xv, 66.]
Il Goutte aux mains.
2. CHIRAGRE [ki-ràgr'] s. m. et f
[ÉTYM. Tiré de chiragre 1, d'après podagre 2, § 37. ||
x^i" s. BOUCHET, Sere'es, iv, 200.]
Il Celui, celle qui souffre de la chiragre.
CHIROGRAPHAIRE [ki-rù-grà-fér] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chirographarius, m. s. \\ xvi<= s.
LOYSEL, Instit. coutum. p. 685.]
Il Qui ne se fonde que sur un acte en écriture privée.
Créance, créancier — .
"CHIROGRAPHE [ki-rô-graf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chirographum, ?n. s. grec ys'--
pôypaçov, de yelp, main, et ypicpsiv, écrire. || xu^ s. Cyro-
graphe, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 2289.]
Il 1° Acte, diplôme portant une signature autographe.
Il 2° P. anal. Traits ondulés ou en zigzag qu'on tra-
çait de haut en bas sur une charte partie ( V. charte), et
qui devaient se correspondre dans chacune des deux ex-
péditions de la charte.
Il 3° Bref pontifical manuscrit, non publié.
CHIROLOGIE [ki-rô-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec yv.?, main, etXoyôç, pa-
role, § 278. Il 1775. DE WAiLLY, Dict. portatif. Admis acad.
1798.]
Il Peu usité. Art de parler par signes, avec les doigts.
{Syn. dactylolalie.)
•CHIROMANCE [ki-rô-mâns'], vieilli, et CHIROMAN-
CIE [ki-rô-man-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. chiromantia, bas grec yz:-
ooixavTEÎa, m. s. de yf'.o, main, et jxavTsta, divination,
!;§'496 et 497. || xw" s. Cyromancie, J. de vign.\y. Miroir
hist. dans delb. Rec. \ xv<= s. Ciromance, dans godef. Suppl.
I 1587. Chiromantie, J. bodin, dans delu. Rec]
Il Art prétendu de prédire l'avenir, de deviner le carac-
tère des gens, d'après l'inspection de leur main et parti-
culièrement des lignes tracées sur la paume.
CHIROMANCIEN, 'CHIROMANCIENNE [ki-ro-man-
svin, -svèn'] s. m. et f.
" [ÉTYM. Dérivé de chiromancie, § 244. || xvi» s. Cheiro-
manciens, paré, xix, 31.]
CHIRURGICAL
Il Celui, celle qui pratique la chiromancie.
CHIRURGICAL, ALE [chi-rur-ji-kàl] adj.
[ktym. Emprunté du lat. du moyen âge chirurgicalis,
m. s. coTGR. ne donne que chirurgial, tiré directement de
chirurgie. || xiV-xV^ s. La partie cirurgical de médecine, Chi-
riirg. de Gui de Chauliac, ms. de Montpellier, f» 1.]
Il Relatif à la chirurgie. Opération chirurgicale. Instru-
ments, procédés chirurgicaux.
CHIRURGIE [chi-rur-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chirurgia, grec x.^tpo'^PT'-^)
m. s. de ysîp, main, et è'pyov, œuvre. || xii" s. Un cirurgien
qui savoit De cirurgie plus que nus, chrétien de troyes,
Chevalier ait lion, dans delb. Rec]
Il Partie de l'art médical qui s'occupe spécialement des
lésions externes (blessures, fractures, etc.) et des opé-
rations nécessitées par certaines maladies internes.
CHIRURGIEN [chi-rur-jyin ; en vers, -ji-in] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chirurgie, § 244. || xii<^ s. Cirurgien, chré-
tien DE TROYES, dans DELB. jRec]
Il Celui qui exerce la chirurgie.
CHIRURGIQUE [chi-rur-jïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chirurgicus, grec /sipoupy.xô;,
in. s. Il xvi<^ s. paré, dédie]
Il Vieilli. Relatif à la chirurgie. L'art —. {Syn. chirurgical.)
"CHISTE [kïst']. F. kyste.
CHIURE [chi-ùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chier, § 111. || 1642. Chieure, oud.]
Il Trace laissée par des excréments de mouches ou
d'autres insectes.
CHLAMYDE [klà-mid'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chlamys, ydis, grec )^>ia[xû;,
ûSoç, m. s. Il 1753. encycl. Admis acad. 1762.]
Il (T. d'antiq.) Manteau grec, romain, relevé sur l'é-
paule droite et attaché avec une agrafe.
*CHLORAL [klô-ràl] s. m.
[ÉTYM. Composé avec chlore et la première syllabe de al-
cool, § 284 bis. Il Néolog.]
Il Composé de chlore et d'alcool. Spe'cialt. — hydraté,
qui, administré à l'intérieur, agit comme soporifique el
calmant.
*CHLORANTHIE [klô-ran-ti] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec /Xwpô;;, vert, et âv6o;,
fleur, § 278. || Néolog.]
Il (Botan.) Modification des organes floraux par laquelle
ils prennent la couleur verte et qqf môme la forme des
feuilles.
CHLORATE [klô-raf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chlore, §282 625. || Néolog. Admis acad.
1835.]
\\ (Chimie.) Sel formé par la combinaison de l'acide
chlorique avec une base.
CHLORE [klôr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté dugrecx^wpô;, vert. || 1815. M. Davy
a donné le nom de chlorine à l'acide muriatique oxygéné, et en
France on a traduit ce nom par celui de chlore, gay-lussac,
dans Ann. de chimie, xcvi, 99. Admis acad. 1835.]
Il (Chimie.) Corps simple, gazeux, d'un jaune verdâtre,
d'une odeur suffocante , d'une saveur caustique , em-
ployé comme décolorant et désinfectant.
•CHLOREUX [klô-reu] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chlore, § 282 bis. \\ Néolog.]
Il (Chimie.) Qui forme un composé acide par la com-
binaison d'un équivalent de chlore avec trois d'oxygène.
Acide — .
CHLORHYDRATE [klo-ri-drâf] s. m.
[ÉTYM. Composé avec chlore el hydrate, § 284 bis. \\ Néo-
log. Admis acad. 1878.]
Il (Chimie.) Sel formé par la combinaison de l'acide
chiorhydrique avec une base.
CHLORHYDRIQUE [klù-ri-drïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec chlore et le grec liSwp, eau, § 284
bis. Il Néolog.]
Il (Chimie.) Formé par la combinaison d'un volume
égal d'hydrogène et de chlore. Acide — .
CHLORIQUE [klô-rïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chlore, § 282 bis. \\ Néoloq. Admis
acad. 1835.]
Il (Chimie.) Qui forme un composé acide par la com-
bmaison d'un équivalent de chlore avec cinq d'oxygène.
Acide — .
430 —
CHŒUR
•CHLORITE [klô-rïl'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chlore, § 282 bis. \\ Néolog.]
Il (Chimie.) Sel formé par la combinaison de l'af
chloreux avec une base.
CHLOROFORME [klô-ro-fùrm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec chlore el forme, abréviation
formique, le chloroforme représentant de l'acide formi
où l'oxygène serait remplacé par du chlore, § 284 bt
Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Substance anesthésique, liquide, oléagineuse, i
lore.
CHLOROFORMER [klù-ro-fôr-mé] et, vieilli, *CH
ROFORMISER [klù-rù-fôr-mi-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de chloroforme, §§ 154 et 163. || AV
Admis acad. 1878.]
Il Rendre insensible par le moyen du chloroforni'
"CHLOROPHYLLE [klô-ro-fil]\?. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec /Xupôç, vert, et su)/
feuille, § 278. || Néolog.]
Il (Botan.) Matière colorante des parties vertes >'
plante.
CHLOROSE [klè-rôz'] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé du lat. médic. chlorosis, m. s. tiré du
yXwpoi;, vert, § 283. || 1694. Chlorosis, th. corn, j 1753. (
rose, ENCYCL. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Pâleur verdâtre. j Spéciall. Étiolement
jeunes filles chez lesquelles le développement de la
berté est irrégulier. || P. ext. (Botan.) Etiolement, cl(|
loration des plantes.
CHLOROTIQUE [kl5-rô-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médic. chloroticus, m. s.
rivé du grec j(>vwpdTTi;, couleur verte, § 228. || Néo,
Admis ACAD. 1835.]
Il 1° Atteint de chlorose. Une jeune fille — .
Il 2° Qui tient à la chlorose. Symptômes chlorotiquesi
CHLORURE [klô-rûr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chlore, § 282 bis. \\ Néolog. Ad
ACAD. 1835.]
Il Combinaison du chlore avec un corps simple a'
que l'oxygène ou l'hydrogène. — de sodium, le sel in;i
ou sel de cuisine.
CHOC [chÔk'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de choquer, § 52. || 1539. R. M
Il 1° Action que subit un corps qu'un autre corps|
contre violemment. Et du — le renverse en un grand I
boue, BOIL. Sat. 6. VoUà messire Jean Chouart Qui du
son mort a la tête cassée, la f. Fab. vu, 11. P. ext.
de deux armées (qui s'attaquent). Plusieurs des comba
tombèrent au premier — . Le — des verres, quand on trii
Il P. ext. et spéciall. (Physique.) — en retour, phénol
attribué par erreur à une sorte de ricochet de la foiiij
Il 2» Fig. Coup qui vient frapper violemment qqnj
sa fortune, sa santé, sa raison, etc. Il ne s'est pas ren
ce — . Il Tel fut-il à ce dernier — (l'assaut de la mort),|
Condé. Il P. ext. En parlant de plusieurs choses
heurtent. Du — des opinions jaillit la lumière.
CHOCOLAT [cho-kô-là] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. chocolaté, m. s. § i|
1671. Chocolaté, ch. spon, Usage du caphé et choc, j llj|
Chocolat, LiGER, Nouv. Mais. rust. 11, 873.]
Il Substance alimentaire faite d'amandes de ca|
broyées avec du sucre. Manger une tablette, un bonbo
— . P. ext. Cette substance qu'on a fait dissoudre d|
de l'eau ou du lait. Prendre une tasse de — . Deux 1
sans parler du — abondant du matin, st-Sim. m, 25. || 1
ployé comme adj. invar. Une robe couleur —, et, ellipt
robe — .
CHOCOLATIER [cho-kô-là-tyé] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de chocolat, § 115. |1 1728. richel. M
ACAD. 1835.]
Il Fabricant, marchand de chocolat.
CHOCOLATIÈRE [cho-ko-là-tyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chocolat, § 115. || 1680. richel.]
Il Vase oti l'on prépare, ofi l'on sert le chocola
boisson.
CHŒUR [keur] s. m.
[ÉTYM. Du lat. chôrum, grec x^P°'^y '^- ■^* devenu!
cœur, §§ 375, 320 et 291, chœur, § 502. {Cf. chorus.)]
I. Réunion d'hommes, de femmes, dansant ou ID|
chant en cadence aux sons des voix, des instruments^^
CHOIR
431
CHOPPER
r irs de nymphes, de bacchantes. || Les chœurs de la tragédie,
oraédie grecque. P. ext. Vers que chantent, que ré-
ies cliœurs. Traduire un — de Sophocle. Les chœurs
.lUialie.
II. De nos jours, réunion de personnes qui chantent
iil)le. Chanter en — . Faire partie des chœurs de l'Opéra.
-//. Le — des anges. | P. ext. Morceau de musique
iours parties, desliné à être chanté en chœur. Chan-
— à trois parties. || Sprcialt. Dans une église. | 1.
jui chantent l'oflice divin. Le — répond au célébrant.
l'xt. La partie de l'église oii est placé le maître-
ot où l'on chante l'oflice divin. | Enfant de — , en-
iiployé au chant des offices et au service du chœur
, ir la messe).
iCHOIR [chwàrj v. intr.
l'ÉTYM. Du lat. pop. *cadêre (class. cadëre [V. § 629]), m.
' rnu cader, § 291, chaeir, cheeir, cheoir, §§ 379, 346,
:;09, choir, § 358.]
•illi. Tomber. (Ne s'emploie plus guère qu'à l'in-
1 au participe [chu, chue].) Un monde Est chu tout au
^ de notre tourbillon, mol. F. sav. iv, 3. Un jeune en-
:jt dans l'eau se laissa — , la F. Fab. i, \.9 . Au futur {inusité) .
'ezla chevillette, la bobinette cherra, cn. Perrault, Con-
. Chaperon roicge. \\ Fig. Et pour te faire — je n'aurais
onrd'hui Qu'à retirer la main qui seule est ton appui, coRN.
mia, V, 1.
jaHOISIR [chwà-zïr] v. tr.
■ '^M. Emprunté du german. kausjan, proprt, goûter,
S et 499. Il XI" s. Cil recomencerat cui en avez choisit,
V' Charl. à Jérus. 738.]
I Prendre de préférence. 0 le plaisant projet d'un poète
:orant Qui de tant de héros va — Childebrand! uou.. Art p.
Celle qu'il s'est choisie pour sa compagne inséparable, la
i. 14. Le peuple choisi de Dieu. Rome a choisi mon bras, je
ixamine rien, cORN. Hor. il, 3. Il a mal choisi son temps. ||
écialt. Personne, chose choisie, prise dans ce qu'on trouve
Imeilleur. Une société choisie. Les œuvres choisies d'un au-
kr. S'exprimer en termes choisis. Spécialt. Tête choisie, dans
je table de mortalité , personne que l'on considère
Imme offrant des chances de mort particulières à cause
■ sa condition. || Spécialt. Se décider entre deux cho-
i. C'est à vous de — mon amour ou ma haine, corn. Ro-
'/. ni, 4. Qu'il choisisse, s'U veut, d'Auguste ou de Tibère,
c. Brit. I, 2. Choisis de leur donner ton sang, ou de l'encens,
iN. Poly. V, 2. Absolt. Vous avez de quoi — .
|C:hoix [chwà] s. m.
ÉTYM. Subst. verbal de choisir, § 52. || xii^ s. De treis
i)ses a chois le mist, wage, Rou, m, 7139.]
i| 1» Action de choisir. Le — d'un époux. Faites — d'un
liseur solide et salutaire, boil. Art p. 4. J'ai pris sans étude
sans — les premières paroles que me présente l'Ecclésiaste,
;-. D. d'Orl. Mon — n'est point douteux, corn. Poly. v,
Famil. Faire son — . P. ext. Ce qui a été choisi. Un —
poésies,
I 2." Possibilité de choisir qqn, qqch. Avoir le — . Cha-
1 peut, à son — , disposer de son âme, rag. Andr. m, 2.
nner, laisser le — à qqn. P. ext. Famil. Avoir du — .
3" Caractère de ce qui mérite d'être choisi. Des cho-
! de — . Une réunion de personnes de — . Une nourriture de
. Cette mère... ayant aimé Dieu par un amour de — , M.\-
im. Recfi. de la vérité, II, i, 8.
jCHOLÉBOaUE [kù-lé-dôk'] adj.
i^ÉTYM. Emprunté du grec jpkr^hôyo:,, m. s. de y^o'kh,
f ôs^^saÔa'., recevoir. p.\ré hésite entre cholédoque
'; et cholidoque (xx bis, 25); sur celte hésitation,
maintient jusqu'à la fin du xyin"^ s., V. §§ 504 et
xvio s. p.\RÉ, XX, 19, et xx bis, 25.]
i-\.iiat.) Canal —, qui verse la bile dans le duodénum.
CHOLÉRA et COLÉRA [kù-lé-rà] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. choiera, grec -yoXépx, m. s.
/".colère.) Sur le genre, V. § 551. Hxvi" s. Une maladie
ramée des Grecs choiera, G. guéroult, dans delb. Rec]
ii Maladie épidémique , dite aussi — morbus, — asia-
ue, caractérisée par de graves désordres intestinaux
ec refroidissement intense et contraction spasmodique
•S membres. Malade d'un furieux — morbus, scarr. Rom.
'" !T, 13. — sporadique, — nostras, maladie analogue
produit chez des individus isolés, avec des symp-
- moins graves.
CHOLÉRINE et 'COLÉRINE [ko-lé-rin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de choléra, § 100. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Diarrhée violente qui est qqf un symptôme précur-
seur du choléra.
CHOLÉRIQUE et COLÉRIQUE [kô-lé-rïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cholericus, m. s. \\ xiu° s. Co-
lorike, adjurant de sienni;, dans littré.]
Il Relatif au choléra. Symptômes cholériques. Substan-
tivt. Un, une —, personne atteinte du choléra.
'CHOLIAMBE [kù-li-ânb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. choliambus, grec -/ti))>ia|x6oî,
771. s. proprt, ïambe boiteux. || Néolog.]
Il (Métr. anc.) Vers ïambique trimètre, dit aussi scazon,
qui se termine par un ïambe suivi d'un spondée.
CHÔMABLE [chô-màbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chômer, § 93. || xv<= s. Feste chomma-
ble, dans godef. Suppl.]
Il Où il faut chômer. Jour — .
CHÔMAGE [chô-màj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chômer, § 78. || xiuo s. Chômage, Établ.
de St Louis, dans godef. Suppl.]
Il 1° Action de chômer. Le — du dimanche, des fêtes.
Il 2" P. ext. Suspension des travaux. Le — d'un mou-
lin, d'une mine. || Spécialt. Le — des canaux, le temps des
basses eaux, dont on profite pour les curer, les réparer.
CHÔMER [chô-mé] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *caumare, m. s. proprt, se reposer
pendant la chaleur (de cauma, grec xaijjxa, chaleur),
§§ 379, 333, 295 et 291. On écrit ordinairement chommer au
xvi'' et au xviic s. (acad. 1694-1740), et on prononce chô-
mé. La prononciation actuelle est due à une confusion
avec chaumer. ( V. ce mot.) || xiii" s. Por miex chômer desor
le fuerre, G. de goingy, dans du g. chomare.]
Il 1» Suspendre pendant les jours fériés le labeur quo-
tidien. Il P. ext. Transitivt. — une fête. Le mal est que dans
Vas. s'entremêlent des jours Qu'il faut — , la f. Fab. vm, 2.
P. ext. — le retour des officiers, gherardi. Th. ital. v, 33.
— un saint, et, fig. L'honneur est un vieux saint que Fon ne
chôme plus, Régnier, Sat. 13.
Il 2» Cesser de travailler. Chômons, c'est im métier qu'il
veut nous faire apprendre, la f. Fab. m, 2. P. a?ial. Cette
usine, ce moulin chôme, et, fig. U ne faut pas laisser — son
argent, le laisser improductif. P. ext. Avec un complé-
ment indirect. On chôme si peu d'officiers, furet. Rom.
bourg, ii, 70. — d'ouvrage, et, fig. — d'argent, être sans
argent.
CHONDROLOGIE [kon-drô-lô-ji] s. fi.
[ÉTYM. Composé avec le grec ■yo^^àpo^, cartilage, et
Xôyoç, discours, § 278. || Admis acad. 1762.]
Il Partie de l'anatomie qui traite des cartilages.
CHOPE [chôp'] s. fi.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. schoppen, 7n. s. §§ 7, 498
et 499. {Cfi chopine.) || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Verre en forme de gobelet haut contenant près d'un
demi-litre et dans lequel on boit la bière. P. ext. Le
contenu d'une chope. Boire une — de bière.
CHOPINE [chô-pin'] s. fi.
[ÉTYM. Dérivé de l'allem. schoppen, m. s. §§ 7, 498,
499 et 100. {Cfi. chope.) || xiii^ s. Oumui ou setier ou chopine,
j. DE MEUNG, Rose, 6813.]
Il 1» Demi-pinte, qui servait autrefois à me.surer le vm.
P. ext. Mesure d'un demi-litre. Boire une —, boire un verre
de vin chez le marchand de vin. Déjà je connais de ta mine
Que tu voudrais payer —, colletet, Ti'acas de Paris, p. 236,
Jacob.
Il 2» (Technol.) Dans les pompes de navire , boite cy-
lindrique percée de trous, qui laisse passer l'eau et ar-
rête les corps étrangers.
CHOPINER [chô-pi-né] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chopine, § 154. || 1482. Choppiner, Myst.
de St Didier.]
Il Pop. Boire chopine sur chopine.
*CHOPINETTE [chô-pi-nef] s. fi.
[ÉTYM. Dérivé de chopine, § 133. || xv^ s. Choppinette, Ac-
tes des Ap. dans godef. Suppl.]
Il 1" Famil. Petite chopine.
Il 2° (Technol.) Dans la pompe d'un navire, la partie
du corps d'aspiration où se trouve la chopine. (F. ce 7not.)
CHOPPER [chô-pé] V. intr.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde pour çopper (F. § 16),
CHOQUANT
432 —
CHOSE
mot d'origine incertaine. Le rapprochement avec l'allem.
schupfen, néerlandais schoppen, vaciller, soulève des dif-
ficultés phonétiques. {Cf. achopper.) || xii" s. Desoz U çopa
Ses palefroiz, chrétien de troyes, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Paire un faux pas en heurtant du pied contre
un obstacle. Son cheval choppe. Fiç/. Je choppe par dessein,
ma faute est volontaire, régmkr, Sat. 7.
CHOQUANT, ANTE [chù-kan, -kânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de choquer, § 47. || xvii» s. V. à l'ar-
ticle.]
Il Qui choque. | Fig. Mais je ne lui veux point la passion
choquante De se rendre savante afin d'être savante, MOL. F.
sav. I, 3. Des paroles, des manières choquantes.
"CHOQUE [chôk'i s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1680. Choc, richel. | 1723.
■Choque ou choc, savary, Dict. du comyn.]
Il (Technol.) Outil de chapelier, sorte de plaque en cui-
vre dont une extrémité forme poignée et dont l'autre est
arrondie pour donner la forme au feutre.
CHOQUER [chô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine, probablement germanique :
€f. le hoUand. schokken et l'angl. to shook, m. s. § 10. ||
xiii" s. D'ambes deux pars ensemble chuquent, Durmart, dans
GODEF. SuppL]
Il 1° Rencontrer violemment qqn, qqch. Le navire cho-
qua la barque et la fit chavirer. L'oiseau de Jupiter... Choque
de l'aile l'escarbot, L.\ F. Fa/j. ii, 8. — les verres en trin-
quant, et, absoll, Voulez-vous — ? || Spécialt. En parlant
de deux corps d'armée. Tant qu'on ne s'est choqué qu'en de
légers combats, coRN. llor. i, 1. Intransitivt. Lorsque plus
vivement choquaient les bataillons, rotrou, Sosies, ti, 3, l|
Firj . La société des jésuites est trop politique pour les — ou-
vertement, PASC. Prov. 2. Contre la fortune aller tète bais-
sée, La — hardiment, corn. Méd. i, 5. Fig. Ce monsieur bas
normand me choque la visière, regnard, Bal, se. 4. De grands
mots qui se choquent entre eux, Gilbert, Dix-huitième Siècle.
Il 2° Fig. Contrarier qqn, comme étant déplacé, dis-
cordant. — qqn. Ah! rien de votre part ne saurait me — ,
CORN. Nicom. V, 5. | P. ext. — la raison, la bienséance. —
les sentiments de qqn. L'un et l'autre excès choque, mol. Èc.
des m. I, 1. Spectacle qui choque la vue. Des sons discordants
qui choquent l'oreille. Ces propos choquent les oreiUes chastes.
'CHOQUETAGE [chôk'-tàj'; en vers, chô-ke-.. .]. V. sou-
chetage.
CHORAÏQUE [kô-rà-ïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chorée 1, sous l'influence de trochaï-
que ( V. ce mot), § 229. || 1782. encycl. méth. Admis acad.
1835.]
Il (Métr. anc.)Oii domine le chorée. Vers—. {Syn.tro-
chaïque.)
CHORAL, ALE [kô-ràl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. chorus, chœur, § 238. || Nëolog.
Admis ACAD. 1878.]
Il Où l'on chante en chœur. Société chorale. || Substan-
tivt, masc. Air religieux destiné à être chanté en chœur.
Le — de Luther. Les chorals des luthériens.
1. CHORÉE [kù-ré] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. choreus, grec yopetoç, m. s. \\
1753. ENCYCL. Admis acad. 1835.]
Il (Métr. anc.) Pied composé d'une longue et d'une
brève. {Syn. trochée.)
2. CHORÉE [kù-ré] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chorea, grec yopsîa, danse. ||
Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Maladie nerveuse, dite danse de Saint-Guy,
CHORÈGE [kô-rèj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec /op-riyôç, m. s. On trouve qqf
chorage, chorague, d'après le lat. choragus, m. s. (V. delb.
liée, et ENCYCL. 1753.) Il xvic s. Madame Fortune... Ainsi qu'un
bon chorege appreste les habits, rons. dans delb. Mater.
Admis acad. 1798.]
Il (Anliq. grecque.) Celui qui était chargé de fournir à
ses frais le chœur et ce qui était nécessaire pour la re-
présentation théâtrale.
•CHORÉGIE [kù-ré-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec yopT^yta, m. s. || Ne'olog.]
Il Ponction de chorège. || Charges supportées par le cho-
rege.
CHORÉGRAPHE [ko-ré-graf | s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xo^slct, danse, et ypâ» eiv,
oH
décrire, § 278. On trouve aussi choréographe au xviii*
1786. ENCYCL. MÉTH. Admis acad. 1835.]
Il Celui qui règle les pas, les figures d'une danse
théâtre, d'un ballet.
CHORÉGRAPHIE [kô-ré-grà-fi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec /opsîa, danse, et yP*?
décrire, § 278. On trouve aussi choréographie au xvui
Il Admis acad. 1740.]
Il Art de la danse, au théâtre, dans les ballets.
CHORÉGRAPHIQUE [kô-ré-grà-fik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chorégraphie, § 229. On trouve
choréographique. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Relatif à la chorégraphie. Composition — .
CHORÉVÊQUE [kù-ré-vek'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. chorepiscopus, gre
eitîaxoTtoî, m. s. de X'^P^i campagne, et sTrtffy.OTio
que. Le sens 2° est dû en partie à une fausse étym
qui rattachait chorepiscopus à chorus, chœur. || 1694. aOj
Il 1° Dans l'Eglise primitive, jusqu'au xi« s., sorte <
vêque auxiliaire.
Il 2» P. ext. Au moyen âge, sorte de cheyecier-d
certaines cathédrales d'Allemagne. ■;
CHORIAMBE [ko-ri-ânb'] s. m. i ,
[ÉTYM. Emprunté du lat. choriambus, grec 7opîa|i<
m. s. Il 1782. ENCYCL. méth. Admis acad. 18.35.]
Il (Métr. anc.) Pied de quatre syllabes composé d
chorée et d'un ïambe.
'CHORIAMBIQUE [kô-ri-an-bïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. choriambicus, grec yo?'.^\
xôî, m. s. Il xvic s. BAÏF, dans delb. Rec.]
Il (Métr. anc.) Oii domine le choriambe. Vers — . •
CHORION [kô-ryon ; en vers, -ri-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec yôpiov, m. s. \\ 1541. ji;
NAPPE, dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Anat.) Enveloppe extérieure du fœtus.
CHORISTE [kô-risf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. chorista, m.
Le kayere dou choristre, dans delb. Rec]
Il Celui qui chante dans un chœur, dans un cor»c«
au théâtre, dans une église.
CHOROGRAPHIE [kô-rô-grà-fi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chorégraphia, grec /wpi
stot, m. s. de /wpa, pays, etypi-oeiv, décrire. || 1.547.
Chartres de la terre pourtraictes par chorographie, J. M
dans delb. Rec]
Il Description géographique d'un pavs.
CHORO GRAPHIQUE [kô-rô-grà-fïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec ywpûypatsixô?, m. s. \\
Leurs pièces chorographiques, du pinet, dans delb. R
Il Relatif à la description d'un pays.
CHOROÏDE [kô-ro-id'] adj.
[ÉTY.M. Emprunté du grec yopostôf,;, en forme denM
brane. || xvi" s. Membrane choroïde, p.\ré, h, 17. Ad
acad. 1762.]
Il Membrane — , et, substantivt, La —, membrane
terne, revêtue d'une matière noire (pigment), quiti
l'œil. Plexus choroïdes, replis de la membrane dite pie^
aux ventricules latéraux du cerveau.
CHORUS [kù-rùs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chorus, chœur. || 1690. FUBj
Admis ACAD. 1718.]
Il Reprise en chœur, à l'unisson, d'un chant, d'ua
frain. J'y ferais — au refrain d'une vieille chanson, .i. J. ROI
Em. 4. Il Fig. Faire — avec qqn, approuver bruyami
ce qu'il dit. Tous les amis de M. d'Harcourt firent —, S'
III, 208.
CHOSE [chôz'] 5. /.
[ÉTYM. Du lat. causa, proprt, cause, qui avait pris d
la langue pop. le sens de res, chose, §§ 379, 333 et 2!
Il Toute réalité concrète ou abstraite qu'on désj<
d'une manière indéterminée. L'auteur, le créateur de
choses. Mais elle était du monde où les plus belles chosi
le pire destin, malh. Pocs. 11. Je suis — légère et vole
sujet, LA F. Éfjit. 16.
Il Spécialt. Il 1» Ce qui est réel (par opposition à
parence). Les choses parleront assez d'elles-mêmes, bo:
d'Angl. Aller au fond des choses. Le mot et la — . Appel
choses par leur nom. Les titres différents ne font rien à U|
CORN. Sertor. ui, 1. P. ext. Le fond (par opposition
forme). Des noms pompeux, vides de sens et de choses, BC
CIIOSETTE
433
CIIOUQUET
rOrl. Mes vers sont durs, d'accord, mais forts de choses,
: . Temple du goût.
2" Ce qui est objet de possession (par opposition à
personne). Les personnes et les choses. L'esclave était
honsidéré comme une — . C'est son bien, sa — . Des choses de
brix. il VteilU. Choses de Ilot, oljjets rejetés par la mer sur
■ bords.
3<' Ce qui a lieu, ce qui so fait. Le cours des choses hu-
x.^.aes. Juste retour, Monsieur, des choses d'ici-bas, moi.. Tart.
k, 3. Par la force des choses. Faire de grandes choses, des cho-
ies héroïques. Faire bien les choses, ne pas les faire à demi.
l'xl. Affaire. Le soin de la — publique. Les choses d'ici-
, ne me regardent plus, L.v v. Fah. vu, 3. Négliger les choses
,;emporelles. Je devais, ce dis-tu, te donner quelque avis Qui te
kisposât à la — , L.\ F. Fab. viii, 1. La — est décidée. La — est
j. La — allait à bien par son soin diligent, la f. Fah. vu,
Spécialt. Affaire judiciaire. Le respect de la — jugée.
dont on parle. Il a dit là une — incroyable. Dire des
■es choquantes. Faire dire à qqn bien des choses aimables,
lUpt, bien des choses. Ce n'est pas — croyable. C'est une
— indigne, lâche, infâme, mol. Mis. i, 1. Ce n'est pas la même
— . C'est autre — .
'} 4'^ Très faniil. S. m. Je ne sais qui. Un certain mon-
sieur — . I Je ne sais quoi. Un petit — . || Adjectivt. Être tout
—, tout je ne sais comment.
QUELQUE CHOSE, locutioD formant une sorte de subs-
lUuilit masculin. Avoir — à dire, à faire. Demander, obtenir,
icraindre, espérer — . Y a-t-il — de nouveau? 11 a dit cela ou
l— d'approchant, et, ahsolt, dans un sens analogue, Il y a
j— comme un an que je ne l'ai vu. || Spécialt. II faut qu'un
jeune homme fasse — , ait une profession. Faire — pour qqn,
piiur lui rendre service. II y a — entre eux, quelque sujet
(If mésintelligence. Être — à qqn (arch.), tenir à qqn par
nu lien quelconque de parenté, d'amitié. C'est — que cela,
Cl la n'est pas sans valeur, sans importance. Devenir — ,
arriver à une certaine situation. Pour être plus qu'un roi, tu
jte crois —, coRN. Cinna, m, 4.
' GRAND CHOSE. Quelque chose de considérable. Cet homme
a'est pas — . Il n'a pas répondu — . Je n'espère pas — de lui.
Il Famil. Un, une pas —, qqn qui ne vaut pas grand chose.
PEU DE CHOSE, quelque chose de peu considérable. —
nous console parce que — nous afflige, pasc. Pens. vi, 22 bis.
Pour mériter ce sort, je suis trop — , MOL. Mélic. i, 5.
'CHOSETTE [chô-zêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chose, § 133. |i xno-xiiic s. Cosete, te.xte
picard, dans godep. SuppL]
Il Très famil. Petite chose. J'ai ajouté beaucoup de petites
chosettes, fr. de sales, Introd. à la vie dér. préf. Je suis
bien aise que... vous ayez encore trouvé quelque — , peiresg,
Leit. 10.
'CHOSIER [chô-zyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chose, § 115. || 1560. Je sçay grand chose
en un chosier, vmET, dans delr. Rec]
Il P. plaisant. Ce qui contient les choses. (Ne s'emploie
que dans la locution II y a bien des choses dans un — , il
y a bien des choses à considérer dans une affaire.)
"CHOTT [chôf] .v. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe chatt (prononcé chott),
proprt, rive d'un fleuve, § 22. || Ne'olog.]
Il (Géogr.) Vaste dépression du sol au fond de laquelle
est un lac salé.
1. CHOU [chou] s. m.
[ÉTYM. Du lat. caulem, ?«. 5. devenu chol, §§ 379, 333 et
291, chou, § 459.]
Il 1° Plante potagère de la famille des Crucifères. —
de Bruxelles, variété qui porte de très petites têtes nais-
sant à l'aisselle des feuilles. De la soupe aux choux. Un tro-
gnon de — . Loc. prov. Planter ses choux, quitter la vie ac-
live pour se retirer à la campagne. Il s'y entend comme à
ramer des choux, il ne s'y entend nullement (plaisanterie
tirée de ce qu'on ne rame pas les choux). Faire ses choux
gras de qqn, de qqch, s'en accommoder fort. Un époux en
fait ses choux gras, guerardi, Th. ital. v, 44. Ils en usent
comme des choux de leur jardin, id. ibid. iv, 163. Faites-en
des choux ou des raves, et, p. ext. des choux et des raves,
employez-le à l'usage que vous voudrez. Il a été trouvé
dans un —, on ne connaît pas ses parents. Ménager la chè-
vre et l3 —, ménager les personnes, les partis donl les
intérêts sont opposés. Bête comme un — . Faire — blanc,
[V. blanc.) || Fig. Famil. (T. de tendresse.) Mon petit — .
DICT. FRA.Nr.
Il 2,'^ P. anal. — palmiste, bourgeon terminal de cer-
tains palmiers. — caraïbe, le gouet comestible. — poivré,
le genêt, etc.
Il 3» P. e.Tt. Nœud de ruban, d'étoffe, en forme de chou.
Il Sorte de pâtisserie légère, gâteau soufflé en forme de
petite pomme de chou.
2. CHOU Ichon] interj .
[ÉTYM. Origine incertaine. L'explication parla forme
picarde chou, pour ce 1, est peu vraisemblable. Peut-être
faut-il y voir une onomatopée ( V. § .32) , peut-être le radical
de choyer. {Cf. II fait trop bon le chien chuer Tant qu'on ait la
voie passée, j. de meung, iiose, 7430.) || Admis acau. 1740.]
Il (Chasse.) || 1° Chou, chou-là ! cri du chasseur pour ex-
citer le chien à quêter.
Il 2° Chou, pille! (acad. écrit chou-pille), cri du chasseur
pourexciterlechien à sejeler sur le gibier. (C/. chou-pille.)
CHOUAN [chwan; en vers, chou-an] s. m.
[ÉTYM. Du lat. du moyen âge cavannum, m., s. §§ 379,
346, 447 et 291. {Cf. chat-huant.) Le lat. cavannum se ratta-
che au german. kawa, qui a donné l'anc. franc, choe et
qui se retrouve dans les dérivés chouart et chouette, §§ 7,
498 et 499.]
Il 1° Dialect. Le moyen duc, sorte de hibou.
Il 2" Fig. Nom donné aux défenseurs de la royauté,
pendant la Révolution. (Il) n'aurait pu être qu'un royaliste,
un — , un conspirateur, l.\uarpe, iMngue révol.
CHOUANNERIE [chwân'-ri; en vers, chou-à-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chouan, § 69. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Révolte des chouans pendant la Révolution.
"CHOUART [chwàr; en vers, chou-àr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, choe, chouette, § 147. {Cf.
chouan, chouette.) || 1783. encycl. méth.]
Il Effraie, variété de chouette.
CHOUCAS [chou-kâ] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du german. chouch (c^ angl. chough), m.
s. §§ 6, 498, 499 et 123. || 1539. Chucas, r. est.]
Il Petite corneille des clochers.
CHOUCROUTE [chou-krouf] s. f.
[ÉTYM. Corruption par étym. pop. {V. § 509) de l'allem.
sauerkraut, m. s. proprt, chou (kraut) aigre (sauer), §§ 7,
498 et 499. || Admis acad. 1835.]
Il Chou haché fermenté dans la saumure.
1. CHOUETTE [chwuf ; en vers, chou-et'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, choe, m. s. § 133. Sur l'o-
rigine de choe, F. chouan. || xii<^ s. Yauxdechoete et le vis plat,
CHRÉTIEN DE TR0YES, daUS DELU. ReC.]
Il l" Oiseau nocturne, à gros yeux entourés d'un cercle
de plumes effilées. La — et l'orfraie et leurs accents funè-
bres, A. CHÉN. Bucoliques, Liberté. \\ Fig. Faire la — (la
chouette étant attaquée par les autres oiseaux quand elle
sort le jour), répondre, tenir tête à plusieurs personnes
à la fois.
Il 2» Nom donné aux monnaies athéniennes, oii était
figurée la chouette, consacrée à Minerve.
Il 30 P. anal. Papillon de nuit gris, du genre des Noc-
tuelles, dont la chenille se tient sur le séneçon.
2. 'CHOUETTE [chwef] adj.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être même mot que le
précédent {cf. Joli comme une belle petite — , rab. m, 14) ;
peut-être de chouer, forme dialect. (Berry) de choyer. ||
Néolog.]
Il Trivial. Digne d'admiration. Cela est — .
CHOU-FLEUR [chou-fleur] s. m.
[ÉTYM. Composé de chou et fleur, d'après l'ital. cavoli-
fiori, 7n. S. §§ 12 et 198. o. de serres ne connaît que le
nom ital. || 1611. Choux fleuris, fleurs et floris, cotgr.]
Il 1° Espèce de chou, dont on mange les fleurs nais-
santes. Manger des choux-fleurs, acad.
Il 2» jP. anal. (Médec.) Excroissance morbide.
CHOU-PILIiE [chou-pîy'] s. m.
[ÉTYM. Composé de chou 2 et pille (impér. du verbe
piller), § 209. {Cf. chou 2.) || xvii*^ s. En apprenant son exer-
cice de chou-pille, liger, Nouv. Mais. rust. dans delb.
Rec. Admis acad. 1740.]
Il (Chasse.) Chien qui ne quête que sous le fusil.
CHOUQUET [chou-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chouque, forme normanno-picarde
{V. § 16) de souche, g 133. || 1381. Busche ou chouquet, dans
godef. SuppL]
28
CHOU-RAVE - 43
]| (Technol.) || 1° Billot dont on se sert dans les tréfl- 1
leries pour rabattre les filières. I
Il 2° Bloc de bois qui sert à assembler un mât supérieur
avec un bas mât.
CHOU-RAVE [chou-ràv'] s. m.
[ÉTYM. Composé de chou et rave, § 199. || xvic s. o. de
SERRES, VI, 8.]
Il Variété de chou dont la tige s'épaissit en forme de
grosse rave. Des choux-raves, acad.
CHOYER [chwà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. ital. soiare.în. s. quipa- ^
raît emprunté du franc.) || xm" s. Ne por chuer ne por proier,
G. DE LORRIS, RoSB, 1460.]
Il 1" Soigner tendrement (qqn). Je t'ai toujours choyé,
l'aimant comme mes yeux, la f. Fab. viii, 22. Il le choie,
il l'embrasse, mol. Tart. i, 2. La colère fait mal; Et je veux
me —, iD. Et. n, 6.
Il 2" Soigner avec sollicitude (qqch). — ses affaires, ses
meubles.
CHRÊME [krém'] s. m.
[ÉTYM. Dulat. ecclés. chrlsma (altération du grec -/piiT[j.a,
m. s. qui aurait dû donner chrîsma), m. s. devenu cresme,
§§ 375, 308 et 291, crème, § 422, et, par restauration ortho-
graphique, chrême, § 502. || xiie-xiii" s. Cranme, Serm. de St
Bern. p. 133.]
Il Huile consacrée qu'on emploie pour les onctions dans
certains sacrements de l'Eglise catholique. Le saint — . ||
Fig. Caractère qui a été imprimé à qqch, en bien ou en
mal. A cause de l'ancien — du vieux hôtel de Conti qui, en effet,
s'était un peu communiqué à celui-ci, ST-SIM. vi, 338.
CHRÉMEAU [cré-mô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chrême, § 126. | xvi<5 s. marg. de va-
LOis, lleptam. 69.]
Il Petit bonnet dont on coiffe l'enfant après l'onction
du baptême.
CHRESTOMATHIE [krcs'-tô-mà-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec )^p-rjaTO[xié£ia, m. s. de ypr,-
ffTÔç, utile, et iJLaOsïv, apprendre. || Néolog. Admis acad. |
1835.] \
Il Choix de morceaux tirés d'auteurs classiques.
CHRÉTIEN, lENNE [kré-tvin, -tyèn'] adj.
[ÉTYM. Du lat. chrestianum, m. s. dérivé irrégulier de
Christus, peut-être sous l'intluence du grec ypTjUTÔ;, utile,
devenu crestiien, g§ 375, 300 et 291, crétien, §§ 355 et 422,
et, par restauration orthographique, chrétien, § 502. {Cf.
crétin.)]
Il Qui professe la religion de Jésus-Christ. Les peuples
chrétiens. Oubliez-vous déjà que vous êtes — ? CORN. Poly.
II, 6. Le roi Très Chrétien, titre pris par les rois de France.
Suhstanlivt. On — , une chrétienne. La secte des chrétiens
n'est pas ce que l'on pense, gohn. Poly. iv, 6. La foi d'une chré-
tienne, Boss. Marie-Thérèse. \\ P. ext. Chez les peuples
chrétiens, homme. Et jamais je ne vis un plus hideux — , mol.
Ec. des f. Il, 3. Il fait un temps à ne pas laisser un — dehors.
Dans un sens analogue. Parler — , parler un langage hu-
main, intelligible. Il faut parler — si vous voulez que je vous
entende, mol. Prec. rid. se. 6. || Propre aux chrétiens. La
religion chrétienne. Mener une vie chrétienne. L'ère chrétienne,
où l'on compte les années à partir de la naissance de
Jésus-Christ.
CHRÉTIENNEMENT [kré-tyen'-man ; en vers, -tyè-
ne-...] adv.
[ÉTYM. Composé de chrétienne et ment, § 724. || xvi^ s.
A parler chrestiennement, H. est. Apol. dans delb. Mater.]
Il D'une manière chrétienne. Se conduire, vivre, mourir —.
CHRÉTIENTÉ [kré-tyin-lé] s. f
[ÉTYM. Dérivé de chrétien, d'après le lat. christianitatem,
m. s. § 122. Il xic s. Iço vus mandet Carlemagnes li ber Que
recevez sainte chrestientet, Roland, 430.]
Il L'ensemble des peuples chrétiens. || Vieilli. L'en-
semble des chrétiens d'un pays. Entrés peu de temps s'éle-
vèrent de nombreuses et florissantes chrétientés, bourd. Pens.
1. Il P. plaisant. Marcher sur la — (sur sa peau de chré-
tien), n'avoir pas de souliers aux pieds.
CHRIE [kri] s. f
[ÉTYM. Emprunté dulat. chria, grec xp£t'a,îM. s. proprt,
exercice utile. || Admis acad. 1762.]
Il Vieilli. Exercice de rhétorique, développement d'un
argument à l'aide de moyens empruntés à chaque caté-
gorie de lieux communs.
4 - CHRONIQUE
CHRIST [krïsf; précédé de Jésus, kri] s. m.
[ÉTYM. Du lat. christum, grec /p'.axô;, proprl, oint, l
duction de l'hébreu maschiah, m. s. {V. messie.)]
Il 1» Messie, rédempteur. Le Christ prédit parles prop!
tes. Il ne se parlait parmi eux que des faux christs, boss. Ht
iiniv. II, 23.
Il 2" Spécialt. Jésus-Christ, le fils de Dieu. La passion
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Cent ans avant Jésus-Christ,
p. ahrcv. avant J.-C. jj Dans le môme sens, chez les proi(
tanls. Christ a racheté les hommes. || P. ext. Représentati
de Jésus-Christ. Un christ d'ivoire. {Syn. crucifix.)
CHRISTE [krîsf] s. f.
[ÉTYM. Altération du grec xpT,9[A0!;, fenouil de mi
transcrit chrithmus en lat. du moyen âge ( V. § 504), pi
confondu avec le lat. crista, crête. || xv^ s. Crète marii
Grant Herbier, 149. || 1611. Christe-marine, cotgr. Adn
acad. 1762.]
Il — marine, nom vulgaire de plusieurs plantes ma
nés, la salicorne herbacée, l'inule, etc.
CHRISTIANISME [krïs'-tyà-nïsm'; en vers, -ti-à-,
s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. christianismus, grec y^ivt
visijLÔi;, m. s. Il xv^-xvio s. J. d'autiio.n, dans godef. Supp
Il Religion des chrétiens. Les premiers temps du —,
morale du — .Le — est étrange : il ordonne à l'homme de J
connaître qu'il est vil et même abominable, et lui ordonne
vouloir être semblable à Dieu, pasc. Pens. xii, 13.
CHROMATE [krô-mat'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chrome, § 282 bis. \\ 1797. vauqueli
dans Ann. de chimie, xxvii, 19. Admis acad. 1835.]
Il (Chimie.) Sel formé par la combinaison de l'ad
chromique avec une base.
CHROMATIQUE [krô-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chromaticus, grec )(p(i)[xaTixi
m. s. de ypâ)[xa, couleur, ton. || xyii^-xyiio s. Toutes)
couleiu-s s'appellent la science de cromaticque, d'.\ub. F
neste, i, 2.]
I. (Musique.) || Qui procède par succession de deu
tons. Gamme — . Spécialt. Demi-ton — (par opposition
demi-ton diatonique), plus petit d'un comma. || Vieilli.
sique — , considérée comme plus propre que la di
nique à l'expression des sentiments doux, tendres. S
tantivt. Il y a de la — là dedans, mol. Préc. rid. se.
y a du — dans cette musique, acad.
II. P. ext. (D'après le sens propre du grec xp^l^a,
leur.) Relatif aux couleurs. Construction — , sorte de gai
des couleurs. Substantivt. La — , le coloris.
CHROME [krôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec ypu)[jLa, couleur. || 1797. M
dû à VAUQUELiN, qui écrit chrome. {V. Ann. de chim>
.XXV, 21.) Admis acad. 1835.]
Il (Chimie.) Corps simple métallique dont les comp
ses sont remarquables par leur belle coloration.
CHROMIQUE [krô-mïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de chrome, §229. || 1797. Chromique, VAUQC
LIN, dans Ann. de chimie, xxvii, 15. Admis acad. 183i
Il (Chimie.) Fermé par la combinaison de l'oxygè:
avec le chrome. Acide — .
CHROMOLITHOGRAPHIE [krô-mô-li-tô-grà-fi] *.
[ÉTYM. Composé avec le grec 5(pôi[xa, couleur, et litt
graphie, § 284. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Impression lithographique en couleur.
CHRONICITÉ [krô-ni-si-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chronique, § 255. || iVéoZo^. Admis AC*
1835.]
Il (Médec.) Caractère chronique (d'une maladie)
1. CHRONIQUE [krô-nïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chronicus, m. s. dérivé du
Xpov&î, temps. || xiv^^s. Dolor de cief périodique ou croi
Somme M<^ Gautier, f» 94.]
Il (En parlant d'une maladie.) Qui parcourt lente:
ses périodes. || P. ext. Invétéré, et, par suite, ayant
le caractère aigu. Une bronchite passée à l'état — .
2. CHRONIQUE [krô-nïk'] s. f.
[ÉTVM. Emprunté du bas lat. chronica, se (lat. class.
nica, orum, grec /pov.y.â, ôJv, de /pôvoç, temps), m
xiii<= s. Ce senties divines croniques, J. de meung. Trésor, Ç^
Il 1» Recueil de faits historiques, dans l'ordre de lei
succession. Les chroniques de Saint-Denis. Spécialt. LoU;/.
des Chroniques, dans l'Ancien Testament.
CHRONIQUEUR - 4
2° P. exl. L'ensemble des faits, des nouvelles qui se
k'bitent sur les personnes. La — scandaleuse, relation des
Lits qui font scandale. Sprcialt. Npolog. La — d'un jour-
Ll, la partie d'un journal consacrée à un certain ordre
e nouvelles. — politique, théâtrale.
CHRONIQUEUR [krù-ni-ke'ur] s. m.
lYM. Dérivé de chronique, g 112. || xv^ s. Texte dans
1-. Suppl.\
\uteur de chroniques historiques. || 7^. e.rt. De nos
s. Celui qui fait la chronique dans un journal.
CHRONOGRAMME [kro-nù-griuii'] s. in.
I [ÉTYM. Composé avec le grec^pf^voî, temps, et ypifAixa,
Mire, § 278. On a dit chronographe dans le môme sens
vwi). 1762-1798). Il 1753. engycl. Admis ac^d. 1762.]
leu d'esprit consistant à écrire un mot, une phrase,
rrs, de façon que les lettres numérales (caractères
lins) qu'il contient, étant réunies et rangées, expri-
jient une date déterminée.
i 'CHRONOGRAPHE [krô-nô-graf ] s. m.
i YM. Composé avec le grec ypôvo;, temps, etypâcpeiv,
ii-o, § 278. Il (Au sens I.) xiv« s. J. de vignay, dans
lii.ii. Rec. I (Au sens II.) Néolog.]
I I. Anciennt. Chroniqueur. Les chronographes de notre
'imps, LOUIS GUYON (1610), dans dklu. Rec.
II. Instrument servant à évaluer des intervalles de temps
I s petits. [Syn. chronoscope.)
CHRONOLOGIE [krô-nè-lô-ji] s. f.
Li'nvM. Emprunté du grec ^(povoXoyta, m. s. de ypovoç,
pmps, et Xûyo;, discours. || 1584. jos. scaliger, dans
jELB. Rec]
' Il Science qui a pour objet d'établir les dates des évé-
(_'iiionts historiques.
CHRONOLOGIQUE [krô-no-lô-jïk'] adj.
;:iïM. Dérivé de chronologie, § 229. || 1680. richel.]
,1 ilelatif à la chronologie. Suivre l'ordre — . Table — .
j "CHRONOLOGIQUEMENT [ krô-nô-lô-jïk'-man ; en
'ers, -ji-ke-...] adv.
TïM. Composé avec chronologique et ment, § 724. || jVe'o-
, Il Dans l'ordre chronologique, selon l'ordre des temps.
1 CHRONOLOGISTE [krù-nù-lô-jïst'J s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chronologie, § 265. fr. de sales em-
iluiechronologien. ( V. delu. Mater.) || 1596. legaron, dans
JELB. Rec]
j II Celui qui est versé dans la chronologie.
j CHRONOLOGUE [kro-no-lôg'] s. m.
I [ÉTYM. Emprunté du grec ypovoXôyoç, m. s. \\ 1605.
''alma gayet, dans godef. SuppL]
Vieilli. Ghronologiste. Calvisius est un grand —, p.
.ANC. César, préf.
CHRONOMÈTRE [kro-nô-métr'] s. m.
[ÉïYM. Composé avec le grec y pôvo;, temps, et [xÉTpov,
nesure, § 278. || 1753. encycl. Admis acad. 1762.]
II Instrument servant à mesurer le temps. Spécialt.
Vlontre à balancier compensateur insensible aux varia-
ions de l'atmosphère.
'CHRONOSCOPE [krô-nô-skop'] s. m.
PYM. Composé avec le grec ypôvoç, temps, et cxozctv,
ihier, § 278. || 1753. encycl."]
iistrument servant à évaluer des intervalles de temps
^letils. {Syn. chronographe.)
CHRYSALIDE [kri-zà-lid'] s. f.
[ÉTYM. Du lai. chrysallis.idis, grec ypucTa>v>i{(;, tSo?, m. s.
I 1701. FURET. Admis agau. 1762.]
Il Nymphe de lépidoptère avec son enveloppe. || P. ext.
L'enveloppe elle-même. Fig. Il est sorti de sa —, il a percé
l'obscurité qui l'enveloppait.
CHRYSANTHÈME [kri-zan-tém'] s. m.
TYM. Emprunté du lat. chrysanthemon, grec y pucrivOc-
, m. s. de ypuaôî, or, et àvOsiiov, fleur, § 278. || 1545.
jCeste herbe est le chrysanthemon des Grecz, dans delr. Rec.
II 1775. Chrysanthème ou chrysanthemum, de "watlly, Dict.
' •fatif. Admis acad. 1762, sous la forme chrysanthemum,
1 1798 sous la forme actuelle.]
, Arbrisseau formant un genre de la famille des Com-
posées, cultivé dans nos jardins à cause de ses fleurs, jau-
nes, blanches, roses, violettes.
CHRYSOCALE. V. chrysochalque.
CHRYSOCHALQUE [ kri-zô-kalk'] et, p. altération,
CHRYSOCALE [kri-zo-kàl] s. m.
35 - CHUINTER
j [ÉTYM. Composé avec le grec ypuirôî, or, et ya)./t6i;,
I cuivre, § 278. || Néoloçj. Admis acad. 1835.]
Il Alliage de zinc et de cuivre, composition qui imite
l'or, et qu'on emploie dans la fabrication des bijoux faux.
CHRYSOCOLLE [kri-zù-kùl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chrysocoUa, grec ypuffôxoT^Xa,
m. s. de xpuaôî, or, et xôXT^a, colle. || 1547. j. mahtin,
dans DELR. Rec]
Il Corps métallique d'un jaune pâle, que les anciens
employaient pour souder l'or, et qu'on croit être le borax.
CHRYSOCOME [kri-zù-kùm'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chrysocome, grec xpu'oxôjXT),
m. s. de yp'jaô;, or, et viôfiTi, chevelure. || xvi« s. du pi-
net, dans DELI3. Rec]
Il Plante exotique à fleurs d'un jaune d'or, formant un
genre de la famille des Composées.
CHRYSOLITHE [kri-zo-lif] s. f. [masc. cotgr.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. chrysoUthos, grec ypuaô^tGoç,
m. s. deypuaôî, or, et lîOoç, pierre. (Sur le genre, V. § 550.)
Il xiie s. Grisolite fait a amer, Lapid. de Maj^bode, 297.]
Il Nom donné par les anciens lapidaires à différentes pier-
res précieuses (péridot oriental, coryndon, topaze, etc.),
à cause de leur teinte dorée.
CHRYSOPRASE [kri-zô-pràz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chrysoprasos, grec ypuaô-pa-
coç, m. s. de yp'jffoî, or, et rpâsoî, poireau. || xiio s. Cri-
sopras vent d'Inde majur, Lapid. de Marbode, 377.]
Il Variété d'agate coloriée en vert par l'oxyde de nickel.
Il P. ext. — d'Orient, variété de topaze d'un jaune verdàtre.
*CHUCHETER, *CHUCHETEUR. F. chuchoter, chu-
choteur.
*CHUCHILLEMENT [chu-chiy'-man ; en vers, -chi-
ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chuchiller, autre forme de chuchoter
qui paraît inusitée, § 145. i| xyii^ s. Mot qui semble avoir
été créé par la f.]
|| Vieilli. Chuchotement ironique. Grand éclat de risée,
et grand — , la f. Contes, Roi Candaide.
"CHUCHOTAGE [chu-chù-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de chuchoter, §78. || Néolog.]
Il Entretien où l'on se parle à l'oreille. Un Laborie que
j'ai bien connu, toujours en quête de — , ste-beuve, Nouv.
Lundis, II, 254.
CHUCHOTEMENT [chu-chôt'-man; en vers,-c\\b-iQ-...]
s. m.
[ÉTY^M. Dérivé de chuchoter, g 145. || 1667. Chuchetement,
P0MEY, Dict. royal. \ 1835. Chuchotement, acad.]
Il Action de chuchoter.
CHUCHOTER [chu-chù-té] et, vieilli, *CHUCHETER
[chu-che-té] v. iiitr. et tr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || xiV s. Vous ries Entre vous
deux et chuchetiez, Mir. de Notre-Dame, x, 64. | 1611. Chu-
choté, COTGR.]
Il Famil. Parler bas à l'oreille de qqn. Ils chuchotent
entre eux. Les amants seuls chuchotent à l'oreille Et s'enten-
dent à demi-mots, uelille. Conversât. 1. || P. ext. V. tr.
Il chuchote qqs mots à l'oreille de qqn.
CHUCHOTERIE [chu-chÔt'-ri ; en t)e?'5, -chô-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de chuchoter, § 69. || Admis acad. 1718.]
Il Entretien de personnes qui chuchotent.
CHUCHOTEUR, EUSE [chu-chô-teur, -tetiz'] et, vieilli,
''CHUCHETEUR, EUSE [chu-che-teur, -tetiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de chuchoter, § 112. || 1653. Chuoheteur,
OUD. bisbiglione. acad. donne chucheteur et chuchoteur dès
1694, mais supprime le premier en 1835.]
Il Celui, celle qui chuchote.
"CHUINTANT, ANTE [chuin-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de chuinter, § 47. || Néolog.]
Il Qui se prononce avec un sifflement palatal. Conson-
nes chuintantes.
"CHUINTEMENT [chuint'-man, en vers, chuin-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de chuinter, § 145. || Néolog.]
Il Action de chuinter.
"CHUINTER [chuin-té] v. infr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || Néolog.]
Il ±0 En parlant de la chouette, pousser le cri particu-
lier à son espèce.
Il 2" P. ext. Prononcer certaines consonnes (ch, j) avec
une sorte de sifflement palatal.
CHUT
436 —
CICÉRO
CHUT [chût'] interj.
[ÉT\TM. Onomatopée, § 32.11 xviic s. V. à l'article.]
Il Mot qu'on adresse à qqn pour le faire taire. — !
taisez-vous ! Après que la reine eut dit — , SCARR. Virg. trav.
2. Su/j.sfanlict. Les chuts du parterre.
CHUTE [chut'] S. f.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de choir, § 45. Chute est une
forme analogique tirée du participe actuel chu (pour cheii,
lat. pop. *cadûtuni) sous l'influence de l'anc. participe choit
(pour cheoit, lat. pop. *cadectum). On trouve ordinaire-
ment cheoite en anc. franc. || 1589. caieute, r. est.]
I. Action de choir, de tomber.
Il 1° En parlant d'un corps. La — des corps (en vertu de
l'action de la pesanteur). Quelque devin le menaça, dit-on,
De la — d'une maison, la f. Fab. vm, 16. Faire une — dan-
gereuse. Il a fait une — de cheval, il est tombé de cheval.
Il La — d'un cours d'eau, et, absolt, Une —, cours d'eau
dont la masse tombe d'une certaine hauteur. La — du
Niagara. — artilicielle, pour mettre en mouvement des
machines hydrauliques. Mur de —, dans une écluse à sas,
mur en aval des portes d'amont, pour racheter la diffé-
rence de niveau. La — du rideau (au théâtre), en parlant
de la toile qui tombe à la fin de l'acte ou de la pièce.
Partir avant la — du rideau, avant la fin de la pièce. P. ext.
(Marine.) — d'une voile, longueur verticale qui lui per-
met de descendre, de tomber plus ou moins bas. Cette
voile n'a pas assez de — . — d'une roue dentée, mouvement
qui porte une des dents sur le pignon. || Spécialt. \ 1.
Action de se détacher de la tige, de la racine. La — des
feuilles. La — des cheveux, des dents. | 2. P. ext. Abaisse-
ment anormal d'une partie d'un organe. — de la luette.
Il 2° Fig. Action de tomber d'une position élevée par
le rang, la fortune, etc. La — d'un roi, d'un ministre. 11 te
peut, en tombant, écraser sous sa — , corn. Cinna, I, 1. Cet
esprit de vertige et d'erreur, De la — des rois funeste avant-
coureur, RAC. Ath. I, 2. P. ext. La — de Jérusalem. || Ac-
tion de tomber moralement. La — des anges. La — du pre-
mier homme. Sa triste — par le péché, ROLL. Traité des étu-
des, V, 2e p., 1, 1. La — d'une femme. || Spécialt. La — d'une
pièce, d'un auteur, son échec vis-à-vis du public.
Il 3"^ Fig. La — du jour, l'heure oîi le jour tombe,
baisse.
H. Il 1° La partie où une chose tombe, cesse, s'ar-
rête. La — d'un toit. La — des reins. La — d'un filet.
Il 2" Fig. La — d'une période, d'une phrase musicale, la
partie finale, sur laquelle tombe, s'arrête la voix. La — d'un
madrigal, d'une épigramme, le trait final. La — en est jolie,
amoureuse, admirable, mol. Mis. i, 2.
1. *CHUTER [chu-té] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chut, § 154. || Néolog.]
Il Crier chut. || P. ext. Transitivt. — un acteur. Cette pièce
a été chutée.
2. "CHUTER [chu-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de chute, § 154. || Néolog.]
Il Pop. Faire une chute.
CHYLE [chil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. chylos, grec yo'Ko^, proprt, suc.
Il xiye-xve s. Chile, Chirurg.de Gui de Chauliac, ms. 24249,
fo 17, \°.]
Il (Anat.) Suc formé, dans l'intestin grêle, de la partie
nutritive des aliments, qui renouvelle le sang.
CHYLIFÈRE [chi-li-fér] adj.
[ÉTYM. Composé avec chyle et le lat. fero , je porte ,
§§ 273 et 284. || Admis acau. 1762.]
Il (Anat.) Qui porte le chyle. Vaisseaux chylifères, vais-
seaux lymphatiques de l'intestin dans lesquels s'achève
la formation du chyle et qui le portent de l'intestin au
canal thoracique.
CHYLIFICATION [chi-li-fi-kà-syon ; en vers , -si-on]
s. /.
[ÉTYM. Composé avec chyle et le lat. facere, faire, §§ 273
et 284. Il 1611. j. DUVAL, dans delb. liée. Admis acad.
1762.]
Il (Anat.) Formation du chyle dans l'intestin grêle et
dans les vaisseaux chylifères.
•chyme [chim'] s. m.
[ÉTYM. Emjirunté du lat. chymos, grec /uixô;. humeur. ||
xv« .s. Chime, Evang. des quenouill.es, dans gouef. SuppL]
_ Il Sorte de bouillie que produit la première élabora-
lion des aliments dans l'estomac.
ssM
1. CI [si] adv.
[ÉT'i'M. Abréviation par aphérèse de ici. (F. ce mot
Il XI* s. De cez paroles que vus avez ci dit, Roland, 145.}
Il Ici.
il 1» Pour désigner le lieu où l'on est. La pièce ci-joint
On verra ci-dessus, ci-contre. Ci-gît Piron, qui ne fut rien, Pi
même académicien, imron, Èpitaphe. De-ci, de-là. Par-(
par-là.
Il 2° Pour désigner le temps où l'on est. Ce mois-ci. C
jours-ci. Dn ci-devant jeune homme. Spécialt. Pendant
Révolution. Les ci-devant, les partisans de l'ancien régim
Il 3° Pour désigner une personne, une chose dont
s'agit. Cet homme-ci. Cette chose-ci. Ceux-ci disent une chos
ceux-là le contraire.
2. "CI [si] p?'on.
[ÉTYM. Abréviation de ceci, § 509. {Cf. ça.) || Néoloi
Il Famil. Ceci. Comme ci, comme ça, entre les deux.
*CIBAUDIÈRE [si-bô-dyèr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1753. encycl.]
Il (Pêche.) Sorte de filet pour prendre les mulets.
CIBLE [sibl'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. scheibe, disque, §§ 7,
498 et 499. || 1693. Petites pièces rondes comme celles qua
appelle cibles, dans gay, Gloss. arch. Admis acad. 1
Il Plaque de carton, de bois, etc., sur laquelle est tr;i
un disque ayant un point central qui sert de but de t
et des cercles concentriques destinés à mesurer l'écii
des projectiles. Tirer à la — . Fig. Être la — des quolibet
des railleries.
CIBOIRE [si-bwàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. ciborium, m. s. \\ xii""
Civoire, beneeit, dans godee. SuppL]
Il Vase en forme de coupe à couvercle, contenant l
hosties consacrées pour la communion des fidèles. :
saint — . Il P. ext. \ 1. Draperie dont est qqf couvert (
vase. I 2. La partie de l'autel où il est contenu. | 3. L'ai
tel lui-même.
CIBOULE [si-boul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cebola, lat. caepûlla, m
§ 11. (Cf. cive.) Il xiii" s. Lamaçue Qui molt ot grosse la ci
dans MONTAiGLON et raynaud, Rec. de fabliaux, i,
I xivc s. Ciboule ou oignon, j. corbichon, dans delr.
Il Plante potagère, du genre de l'oignon, que l'on
ploie en cuisine comme assaisonnement.
CIBOULETTE [si-bou-lef] s. f.
I [ÉTYM. Dérivé de ciboule, § 133. || 1642. oud.]
' Il Nom vulgaire de la civette, plante potagère.
CICATRICE [si-kà-trïs'J s. f.
I [ÉTYM. Emprunté du lat. cioatrix, icis, m. s. || xiv»
! B. DE GORDON, dans G0DEF. Suppl.]
Il l" Marque laissée sur la peau par une blessure,*
une plaie, par une brûlui'e, après la guérison. Des cioÉ
ces glorieuses, venant de blessures reçues sur le cbM
j de bataille. | P. ext. Marque que laissent après leur cm
les différentes parties d'un végétal. ■>"
Il 2" Fig. Poét. Il est des blessures Dont un cœur génère*
peut rarement guérir, La — en reste, volt. Tancr. v, 3.
CICATRISATION [si-kà-tri-zà-syon ; en vers, -si-o
j s.f.
I [ÉTYM. Dérivé de cicatriser, § 247. || xmc-xivo s. H. i
mondeville, dans littré. Admis acad. 1878.]
Il Action par laquelle une plaie se cicatrise. Hâter la ■
d'une blessure.
CICATRISER [si-kà-tri-zé] v. ir.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge cicatrizare
class. cicatricare), m. s. On trouve au xyi* s. et au d
mencement du xyu* cicatricer, d'après le lat. class.
mot franc, cicatrice : Mon habit partout cicatrice, régnI
Sat. 2. Il xivo s. Cicatrizeir, Somme M<' Gautier, P 14,
Il Fermer une plaie, une blessure, de manière à
laisser que la marque sur la peau. La plaie se oici
Une blessure à peine cicatrisée. P. ext. Marquer de cic!
ces. Son front cicatrisé rend son air furieux. Bon.. Ep
plaisant. Fig. Vos bas cicatrisés (percés), gherardi,
ital. III, 423.
CICÉRO [si-sé-rô] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, §36 : Cicero, forme lai. du nom (
Cicéron, écrivain dont la première édition fut impriOM
à Rome en 1458 avec le caractère dit depuis cicero. i
1690. FURET. Admis acad. 1762.]
I
CICEROLE
Il (Technol.) Nom donné autrefois au caractère d'ira-
imerie de onze points environ.
CICEROLE [sïs'-rôl; en vers, si-se-...] s. f.
[ktvm. Dérivé du lat. cicer, pois chiche, § 86. jj 1549.
)erolle, R. est. Admis acad. 1762.1
Il Nom vulgaire du pois chiche.
CICERONE [si-sé-rô-né ; qqs prononcent à l'italienne
lil-lché-rô-né] s. m.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. cicérone, w?. s. § 12 : cicérone
t proprt la forme ital. du nom de l'orateur Cicéron,
nné par plaisanterie, à Rome, aux guides qui montrent
expliquent les curiosités de la ville. || 1753. encycl.
Imis ACAD. 1835.]
Guide qui fait visiter aux voyageurs les curiosités
jne ville. Plusieurs — nous proposèrent leurs services, acad.
CICÉRONIEN, lENNE [si-sé-rô-nyin, -nyèn'J adj.
KTYM. Emprunté du lat. ciceronianus, m. s. \\ xiV s. Tu
cioeronien et non pas chrétien, J. du vignay, Miroir hist.
ns DELB. Rec. Admis acad. 1835.]
Qui ressemble à la façon d'écrire de Cicéron. Période
éronienne. Spécialt. Substantivt. Les cicéroniens, ceux
i, à l'époque de la Renaissance, écrivant en latin, af-
laient d'imiter Cicéron.
'CICINDÈLE [si-sin-dèl] s. f.
M. Emprunté du lat. cicindela, mot douteux qu'on
s pLi.NE, où il doit désigner une sorte d'insecte.
iive cicindele dans rab. v, 32, au sens de ver lui-
1790. encycl. MÉTH.]
, I .oiéoplère pentamère de la famille des Carnassiers.
CICISBÉE [si-sïs'-bé]. F. sigisbée.
2ICUTAIRE [si-ku-tér] s. f.
ÉTYM. Dérivé du lat. cicuta, ciguë, § 248. || 1549. Cicu-
ia, cicutaire, G. guéroult, dans delb. Rec. Admis acad.
Plante ombellifère vénéneuse dite ciguë vireuse.
:iDRE [sidr'] s. m.
Iétym. Du lat. pop. *cisera (lat. class. sîcera, grec <s'.%sp7.),
' ssoii fermentée, devenu cisre, §§ 382, 290 et 291, cis-
. , ,i 490, cidre, § 422.]
Jus de pomme fermenté, sorte de boisson.
|3IEL [sycl], au plur. CIEUX [syeli] et, au sens tech-
■ IIP, CIELS [sycl] s. m.
HM. Du lat.'cçlum, ?>i. s. §§ 332 et 291.]
. \stron.) Il l» Chez les anciens, réunion de sphères
ines concentriques à la terre oii, suivant eux, se
lient les planètes, les étoiles. Le — de Jupiter, de la
i j. Je connais un homme qui fut ravi jusqu'au troisième — ,
M'\i I,, 2'' Ép. aux Corinthiens, 12. Ficj. (Par une mé-
' qui a survécu à cette croyance.) Être au septième
dans le ravissement. || Spécialt. (Astrol.) Les in-
. uv.es du — . S'il ne sent point du — l'influence secrète; Si
ii astre en naissant ne l'a formé poète, boil. Art p. 1.
2" Chez les modernes, espace dans lequel tous les
i res accomplissent leur révolution. Le mouvement appa-
i|t du — . Ils (les Egyptiens) ont trouvé cette grande année
( ramène tout le — à son premier point, BOSS. Ilist. univ. m,
l'ijcl. Au plur. Eh! qui guide les cieux et leur coursera-
it? i-A F. Fab. IX, 20, Disc. « M'«c de la Sablière.
II. Dans le langage ordinaire. || 1" Partie de l'espace
; paraît comme une voûte demi-sphérique circons-
!■ l'horizon. Un — pur, bleu, azuré. Bleu de — , bleu
. Couleur bleu de — , et, ellipt, Des yeux bleu de — . Un
sombre, ciiargé de nuages. Un — gris, pommelé, chan-
nt. Loc. prov. — pommelé et femme fardée ne sont pas de
jue durée. La voûte du — , des cieux. A — ouvert, en plein
Exploiter une carrière à — ouvert, sans puits ni gale-
" feu du —, la foudre, et, poét. (style biblique). Un
ain, qui ne donne plus de pluies à la terre. Les
Y" par lui (Dieu) fermés et devenus d'airain, rac. Ath. i, 1.
ijce — et terre. Leurs cris montent jusqu'au — . Tombe sur
' !° —, pourvu que je me venge! corn. Rodog. v, 1. P.
Celui (le chêne) de qui la tète au — était voisine,
idj. I, 22. Fig. Élever qqn jusqu'au — , exalter sa
-on mérite. || P. eœt. Climat. Vivre sous un beau — .
i — étranger comme moi transplantées, rac. Esth. i, 1.
■ ' V. I 1. Dans un tableau, représentation du ciel. Ce
1 itie fait habilement les ciels. | 2. P. ext. Le couronne-
! un lit. Des ciels de lit. | 3. Les ciels d'une carrière,
ios supérieures, les voûtes.
- iîégion supérieure considérée par l'homme comme
- 437 - CIGUË
le séjour de la Divinité. Celui qui règne dans les cieux et de
^u'yelèyent tous les empires, boss. /{. d'Angl. P. ext. La
Divinité elle-même. Grâce au Ciel. Que le Ciel toujours vous
illumine, moi.. Tart. m, 2. Passe le juste Ciel, propice à mes
désirs, Que ces longs cris de joie étouffent vos soupirs, corn.
Pomp.Y, 5. Juste Ciel! où va-t-il s'exposer? rac. Raj. nt, 4.
Il Spécialt. Le séjour des bienheureux. C'est peu d'aller au
—, je vous y veux conduire, coRN. Polg. iv, 3. Gagner le — .
Par le chemin du — courir à leur fortune, mol. Tart. i, 6.
Le royaume des cieux. Voir les cieux ouverts, entrevoir la béa-
titude. P. hyperb. Dans un sens analogue. Voir le — (le
bonheur) dans les yeux de celle qu'on aime.
CIERGE [sièrj'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cSreum, 7n. s. §§ 316, 3.55 et 291.]
Il 1" Grande chandelle de cire. Offrir, brûler un — à la
sainte Vierge, et, fig. II doit un beau —, il a lieu d'être re-
connaissant de la faveur qu'il a reçue. Se tenir droit comme
un — . Il Spécialt. — pascal, cierge de grande dimension
qu'on bénit la veille du jour de Pâques.
Il 2" jP. anal. Nom donné à divers végétaux à tige très
allongée. — du Pérou, sorte de cactier. — amer, euphorbe
des Canaries. || Des cierges d'eau, suite de jets d'eau alignés
comme des cierges.
CIGALE [si-gàl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cigala, m. s. lat. cicada,
§ 11. Il xiv<! s. Cigade, j. corbichon, dans delb. Rec. \ xv<: s,
Sigalle, rené d'anjou, dans godef. Suppl.]
Il 1° Insecte hémiptère qui fait entendre un bruissement
aigre et monotone produit par le frottement de deux mem-
branes élastiques placées dans l'abdomen, et qu'on ap-
pelle improprement le chant de la — . La — , ayant chanté
Tout l'été, LA F. Fab. i, 1.
Il 2° (Marine.) Organeau d'une ancre, d'un grappin.
CIGARE [si-gàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cigarro, rn. s. § 13. || 1723.
Cigarros, s.avary, Dict. du comm. \ 1730. Cigales, m. ihid.
Suppl. I 1775. Cigare, de wailly, Dict. portatif. Admis
ACAD. 1835.]
Il Petit rouleau de feuilles de tabac dont on allume une
extrémité et dont on aspire la fumée par l'autre bout placé
dans la bouche. Allumer, fumer un — .
CIGARETTE [si-gà-rëf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cigare, § 133. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Tabac haché menu, roulé dans du papier fin, qu'on
fume comme un cigare. || P. ext. — médicinale, où le tabac
est remplacé par une substance médicinale dont on as-
pire la vapeur. — de camphre, de belladone.
'CIGARIÈRE [si-gà-ryêr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cigare, § 115. || Néolog.]
Il Ouvrière employée à la fabrication des cigares.
CIGOGNE [si-gôit] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ciconia, m. s. Le mot lat. a
donné en anc. franc, la forme pop. ceogne, § 503. Sur le
changement de o en g, F. § 380. || xiic s. Cegoine, et. de
fougères, dans godef. Suppl.]
Il ±0 Oiseau voyageur de l'ordre des Echassiers, au long
cou, au long bec, aux longues jambes. La — au long bec
n'en put attraper miette, la f. Fab. i, 18. Avoir un cou de —,
un long cou. || Fig. (Peut-être par allusion au rôle de la
cigogne dans l'apologue.) Contes de la —, faits à plaisir.
Il 2" (Technol.) Par analogie avec le cou et le bec de
la cigogne. | 1. Levier coudé. | 2. Manivelle (en forme de
levier coudé) d'une meule à repasser.
•CIGOGNEAU [si-g5-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cigogne, § 126. || xii« s. Son cecoignel
pest la cegoine, ét. de fougères, dans delb. Rec]
Il Petit de la cigogne.
CIGUË [si-gu] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cicûta, m. s. Ciguë est une
forme savante influencée par la forme pop. *ceue. (V,
§ 503.) Sur le changement de o en g, V. § 380. || xii^ s.
Ne me prise vaillant une cegue, Aubery, dans delb. Rec]
Il 1» Plante vivace, vénéneuse, de la famille desOmbel-
lifères. || P. ext. \ 1. — vireuse, la cicutaire. | 2. Petite —
ou faux persU, la ciguë des jardins.
Il 2» Poison oîi l'on suppose qu'entrait la ciguë et qu'on
donnait aux condamnés à mort, chez les Athéniens. Any-
tus n'a pas eu tort de vous faire boire un peu de — , fén. Dial.
des morts, 17.
CIL
— 438
CINERAIRE
CIL [sil; vieilli, sîy'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cmum, ?)?. .9. devenu *cieily, cU, §§ 316,
433 et 291. {Cf. ciller, dessiUer, sourcil.)]
Il 1° Poil qui garnit le bord libre des paupières de l'œil
(chez les mammifères). Avoir de longs cils.
Il 2» P. anal. (Hist. nat.) | l. Sorte de poil soyeux qui
borde certaines parties des végétaux. | 2. P. ext. Cils vi-
bratUes, fdaments contractiles de quelques embryons d'a-
nimaux vei'tébrés, d'organes d'invertébrés.
*CILIAIRE [si-lyér; en vers, -li-èr] adj.
[ktym. Dérivé an lat. cilium, cil, g 248. || 1690. furet.]
Il Garni de cils. Le bord — des paupières.
CILICE [si-lïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cilicium, m. s. proprt. étoffe
de poil de chèvre de Cilicie. || xv^ s. En cendre et en ciliz,
PIERRE DE LANOY, daUS DELB. Rec]
Il Chemise, ceinture de crins portée sur la peau par
esprit de pénitence, de mortification. Couvrir son front de
cendre, et son corps d'un — , la F. CapL de St Malc.
CILIÉ , lÉE [si-lyé ; en vers, -li-é] adj,
[ÉTYM. Emprunté du lat. ciliatus, m. s. \\ 1786. encycl.
MÉTH. Botanique. Admis acad. 1835.]
Il Garni de cils. P. anal. (Botan.) Feuilles ciliées, gar-
nies de poils rangés comme des cils.
. CILLEMENT [siv'-man ; en vers, -si-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ciller, § 145. || 1564. j. Thierry, Dict.
franç.-lat. Admis acad. 1718.]
Il Action de ciller les yeux.
CILLER [si-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cil, § 154. || xiio s. Oilz ne clôt pas si
tost ne cille Com..., ben. de ste-more, Troie, 19137.]
Il 1° Fermer rapidement (les yeux) par le rapproche-
ment des cils des paupières. Mes yeux... de tourments éveil-
lés Depuis d'un bon sommeil ne se sont vus cillés, Régnier,
JUég . 2. Il P. ext. Fig. Personne n'ose — (remuer) devant
lui. Il P.ext. (Fauconn.) Coudre les paupières du faucon
que l'on dresse.
Il 2° Proprement, garnir de cils. (Ne s'emploie que
dans l'expression Un cheval qui se cille, et, intransitivt, qui
cille, chez lequel des poils blancs se montrent vers l'ar-
cade orbitaire, quand il vieillit.)
CIMAISE et, vieilli, CYMAISE [si-méz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cymatium, grec %u|j.iTiov, in. s.
Au xvii^ s. on trouve les formes cimaise, cymaise, cjrmace
et cymas, toutes données par cotgr. Sur le genre, V. % 550.
Il xii^ s. Les cimeses des pilerials Qui tant erent riches et biais,
BEN. DE STE-MORE, Tvoie, 16657, dans delb. Mater.]
Il (Architect.) Moulure au sommet d'une corniche. [ P.
ext. Moulure à hauteur d'appui sur les murs d'une cham-
bre, d'une galerie. On tableau posé sur la —, à hauteur des
yeux.
*CIMBALAIRE. V. cymbalaire.
CIME [sim'J s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. cîma, extrémité d'une tige ; lat. class.
cyma, grec xû[j.3(, tige de chou, §§ 496 et 291. || xii^ s. Amont
torneront lor racines ; Contre terre seront les cymes, Myst. d'A-
dam, p. 76.]
Il 1° Le sommet en pointe d'un objet élevé. La — d'un
peuplier. La — des arbres, des épis. La — d'un clocher, d'une
montagne. Poét. Le mont à double — , le Parnasse. || Fie/,
(rare). Parvenir à la — des honneurs.
Il 2" (Botan.) F. cyme.
CIMENT [si-man] s. 7n.
[ÉTY.M. Du lat. caementum, m. s. §§ 332 et 291. {Cf. cé-
ment.)]
Il 1° Mélange de chaux et de briques pilées pour lier
les pierres dans un travail de maçonnerie. || P. anal. —
romain (par allusion à la durée des constructions romai-
nes), produit par la calcination d'un calcaire argileux et
magnésien qui durcit rapidement à l'air et même sous
l'eau. — hydraulique, ou pouzzolane, mélange de chaux,
de sable et de débris de lave pilée que l'eau durcit. ||
Fiff. Bâtir à chaux et à — . Fig. Poét. D'un — étemel ton
Église est bâtie, boil. Lutr. 6.
Il 2o Fif/. Ce qui sert à lier les parties d'un tout. L'or-
dre certain en commandant et en obéissant est l'appui, le —
et l'âme des choses humaines, ciiaruon. Sagesse, i, 51.
CIMENTER [si-man-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de ciment, S 154. || xiyc s. brisebarre, Rcs-
tordupaon, dans godef, Suppl.]
X 11.
3"
Il 1° Consolider en liant avec du ciment les pierres d'une
construction, ou en enduisant de ciment une surface.
Il 2" Fif]. Consolider par qqch qui lie les parties. Mais
depuis que l'Église eut, aux yeux des mortels, De son sang et
tous lieux cimenté ses autels, boil. Liitr. 6. — la paix, uii(
alliance. — l'union des deux couronnes, st-sim. ni, 19.
CIMETERRE [sïm'-tèr; envers, si-me-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. scimitarra, m. s. qui se rat-
tache au persan chamchir, §§ 12 et 22. || xv" s. Sauveterr:
ou cimeterres, qui sont manière d'espees a la turque, j. en ■
TiER, III, 21, Vallet de Viriville.]
Il Sabre à large lame recourbée, en usage chez !
Orientaux.
CIMETIÈRE [sïm'-tyèr] s. m. JU
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. cœmeterium, grec JH
|j.T|TT,piov, 7n. s. § 503. Il xii" s. Mustiers et cimiteres 11 deflsT
estre escuz, garn. de pont-ste-max. St Tho)nas,2A~9.\ j
Il Lieu où l'on enterre les morts. Un — de campagn
FttwizV. Conduire qqn (un mort) au— .f/r/. Lien où il est ni-
beaucoup de personnes. La ville n'est plus qu'un vaste —
'CIMICAIRE [si-mi-kèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cimex, cimicis, punaise, § 248.
1786. ENCYCL, MÉTH.]
Il Plante de la famille des Renonculacées, dont la fort
odeur chasse les punaises.
1. CIMIER [si-myé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cime, § 115. || xiii" s. Ains... Qu'elle '
tour) soit abatuene le chimiers ostés, Conq. de Jérus. da
DELB. Rec.]
Il Ornement le plus souvent garni d'aigrette, de plunii
qui forme la cime du casque et surmonte la partie arro
die qui recouvre la tcte.||(Blason.) Toute pièce posée f-
le timbre du casque qui surmonte l'écu des armoiries.
2. CIMIER [si-myé] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'anc. orthogr. seymier i
dique peut-être un dérivé de sain 2, anc. salm, graii
§ 115; mais la forme en er au lieu de ier de Percevat
s'accorde pas avec cette étymologie. || xii" s. Les coi
et l'escimer (corrigez le seimer?). Percerai, 18717. | xiv
Le seymier d'un ceri, Ménagier,u, 264. | xv^ s.Cymier, Ci
Nouv. nouv. dans delb. Rec]
Il (Vénerie.) Croupe du cerf qui, dans la curée,
offerte au maître de l'équipage. || P. ext. (T. de bou
rie.) Morceau de la croupe du bœuf.
•CIMOLÉE [si-mù-lé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cimolia, grec x'.[j.w},îa, m
Il xiv s. Chimolee, brun de long borc, dans godef.
molee. acad. écrit cimolie (1762-1798), puis cimolie (1
puis supprime le mot en 1878.]
Il Argile de l'île de Cimole, qui passait pour un asi
gent. Il P. ext. Boue des couteliers, employée qqf coi
astringente, mélange de grès et d'oxyde de fer, form^
parcelles qui se détachent de la lame k aiguiser et d
meule.
CINABRE [si-nàbr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cinnabarls, grecx'.vviêapi,
Il xiiic s. Cenobre, dans godef. Suppl.]
Il Sulfure rouge de mercure, dont on fabrique le
millon.
"CINCENELLE [sins'-nèl; envers, sin-se-...] 5. f.
[ÉTYM. Peut-être dérivé du lat. cincinnum, proprt, bou(
de cheveux, § 126. {Cf. cinquenelle.) || 1690. furet.]
Il (Technol.) Long cordage pour baler les bateau|
pour faire glisser un bac d'une rive à l'autre.
CINCHONINE [sin-kô-nin'J ><f. f
[ÉTYM. Dérivé de cinchona, nom lat. donné par LINNÉ
quinquina, § 245. || Néolof/. Admis acad. 1878.]
Il Alcaloïde qu'on extrait du quinquina.
*CINÉMATiaUE [si-né-mà-tik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xiVT,[xaTixôç, m. s. de xîvt,;;
mouvement. || Néolog. Mot dû à ampî^re.]
Il Relatif au mouvement. || Suhslantivt. La —, partie
la mécanique qui étudie les lois du mouvement consid^i
en lui-même.
CINÉRAIRE [si-né-rèr] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cinerarius, m. s. de cinis, ei
cendre. || Admis acad. 1762 au sen.s I, et 1835 au sensi
Il Qui a rapport aux cendres.
I. Adj. Destiné à contenir les cendres des morts. Orne
II. S. f Plante de la famille des Composées, origina
CINGLAGE
439
CIPPE
i Cap, à feuilles cendrées par-dessous, à fleurs jaunes,
qu'on cultive dans les jardins.
1. CINGLAGE [sin-glàj'] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de cingler 1, S 78. || 1543. Texle dans go-
if. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Marine.) Marche accomplie par un navire dans ving-t-
laire heures. Le — de son vaisseau, le p. andré, Essai
le beau, 5.
2. "CINGLAGE [sin-glàj'] s. m.
;tym. Dérivé de cingler 2, § 78. || Néolog.]
(Technol.) Action de cingler le fer.
1. CINGLER [sin-glé] v. intr.
iJTYM. Ane. franc, sigler, emprunté du Scandinave sigla
r. allem. segeln), m. s. §§ 9, 498 et 499. || xie s. Siglent a
rt e nagent e guvernent, Roland, 2631. j xiv<'-xv'' s. Si sin-
en peu d'heures en mer, Chron. de Boucicaul ,ii, 11. j
(Marine.) Faire voile dans une direction. Le navire
igle vers Malte. Vig. Son corps (du cygne) penché en avant
ur —, nuFF. Cygne.
2 CINGLER [sin-gléj v. tr.
ÉTYM. Dérivé du lat. cingulum, lanière à fouelter, § 1.54.
f. sangler.) || xiv" s. La corde en soie et sisinglant..., Mo-
is, dans UTTRÉ.]
1° Frapper (une personne, un animal) avec qqch de
iig et de tlexible. Il lui cingla le visage d'un coup de fouet,
cravache. P. anal. La pluie, le vent leur cinglait la figure.
<solt. Le vent cingle. || P. ext. Marquer d'une ligne (un
ir, un tableau, etc.) au moyen d'un cordeau tendu,
)tié de craie, de charbon, etc., qu'on écarte et qu'on
sse revenir brusquement à la surface de l'objet.
Il 2» P. ext. (Technol.) Battre de coups de marteau (le
') pour le forger, le corroyer. Lopin cinglé, petite masse
fer qu'on transforme en ter à cheval, sous le marteau.
"CINNAME [sin'-nàm'J et CINNAMOME [sïn'-nà-
L)m'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cinnamum et cinnamomum, grec
vvafxov et xivvi[xw[iOV, m. s. \\ xiiic s. De nart et de china-
ime, St Graal, dans delb. Rec. | 1642. Cinname, oud.]
Il Substance aromatique des anciens, que les uns pré-
ident être la myrrhe, et d'autres la cannelle.
CINQ [sînic'; devant une consonne, sin] adj. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cinque, lat. class. quinque, 7n. s.
392 et 291.]
Il 1° Adjectif numéral cardinal indéclinable. Quatre
us un. Le nombre — . Une tragédie en — actes. Une pièce
— francs. || P. ext. Au sens ordinal, cinquième. Char-
5 V. Le chapitre — . C'est aujourd'hui le — du mois d'avril,
m V de la République.
Il 2° Nom de nombre indéclinable. Trois et deux font — ,
— font dix, MOL. Mal. im. i, 1. Gagner — pour cent sur
marchandise. De la rente à — pour cent, et, ellipt, Du —
ur cent. Vieilli. De l'argent au denier — , rapportant un
inier pour cinq, c.-à-d. vingt pour cent. || Spe'cialt.
.. Signe numérique représentant le nombre cinq. Écrire
, — à la droite du total. | 2. Carte marquée de cinq points.
— de cœur. Retourner, jouer le — . [ Le double — , domino
)rtant deux fois le nombre cinq.
CINQUANTAINE [sin-kan-tèn'j s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cinquante, § 99. || xiv<=-xve s. Cinquan-
ue, J. i.E GRANT, dans godef. Suppl.]
l| 1" Réunion de cinquante objets de même espèce,
lyer trois francs chaque — d'œufs. Spcciall et ellipt. Gin-
lanle ans de vie. Il a atteint la — . P. ext. En parlant
1 mariage. Célébrer la —, fôter la cinquantième année
I mariage, par une cérémonie dite noces d'or.
![ 2" Nombre approchant de cinquante. Il y avait là une
• de personnes.
CINQUANTE [sin-kânf] adj. et s. m.
lÉtym. Du lat. pop. *cinquanta, lat. class. quinquaginta,
.5. §§392 et 289.]
II 1° Adjectif numéral cardinal indéclinable. Quarante-
îuf plus un. Le nombre — . — hommes. — francs. || P. ext.
u sens ordinal. La page — .
Il 2" Nom de nombre indéclinable. — et — font cent.
CINQUANTENIER [sin-kant'-nyé ; en vers, -kan-le-...]
m.
[ÉTYM. Dérivé de cinquantaine, §§ 65 et 115. || xiiic s.
hron. de St-DeJiis, dans godef. Suppl.]
Il Celui qui commandait une compagnie de cinquante
3mmes.
CINQUANTIÈME [sin-kan-lvèm'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cinquante, § 96 ter. || xiv'' s. Cinquan-
tiesme, Chron. de St-Magloire, dans godef. Suppl.]
Il 1° Adjectif numéral ordinal. Qui vient immédiate-
ment après le quarante-neuvième. Avoir le — rang. La —
année de son règne. | Précédé d'unilés d'ordre supérieur
qui gardent la forme de nombres cardinaux. Le trois cent
— jour de l'année, j Le 50^ régiment de ligne, et, ellipt, Le 50*^
de ligne.
Il 2" P. ext. S. m. Le — , une des parties d'un tout divisi'
en cinquante parties égales. Ses impôts égalent le — de son
revenu.
*CINQUENELLE [sink'-nèl ; en vers, sin-ke-...] s. f.
[ÉTYM. Variante de cincenelle, mot qui s'est aussi em-
ployé dans le sens spécial de cinquenelle. (F. cincenelle.) ||
1680. RICHEL.]
Il Vieilli. (Technol.) Cordage servant "a relier les uns
aux autres les bateaux employés pour construire un pont
de bateaux.
CINQUIÈME [sin-kyèm'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cinq, § 96 ter, \\ xii^ s. Cinquismes, chré-
tien DE TROYES, Érec, dans delb. Rec.]
Il 1° Adjectif numéral ordinal. Qui vient immédiatement
après le quatrième. La — année de son règne. | Précédé
d'unités d'ordre supérieur qui gardent la forme de nom-
bres cardinaux. La vingt — année de son règne. | Un cheval
qui est arrivé — dans une course. Le 5^ régiment de ligne, et,
ellipt. Le 5^ de ligne. Le — étage d'une maison, et, ellipt,
n habite au — . La — classe d'un lycée (à partir de la rhéto-
rique, qui compte pour la première), et, ellipt. Un élève
qui fait sa — .
Il 2° P. ext. S. m. Une des parties d'un tout divisé en
cinq parties égales. Un — . Il a perdu un — de sa fortune.
CINQUIÈMEMENT [sin-kyêm'-man ; en vers, -kyè-
me-...] adv.
[ÉTYM. Composé de cinquième et ment, § 724. || 1690. Cin-
quiesmement, furet.]
Il En cinquième lieu (dans une énumération).
"CINTRAGE. V. ceintrage.
CINTRE [sînlr'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de cintrer, § 52. Au xm» s. vil-
lard DE HONNECOURT emploie le dérivé cintreel. (F. go-
def.) Il 1313. Les chintrez des ars, texle picard dans godef
Suppl.]
Il 1° Courbure hémisphérique concave d'une voûte,
d'un arceau, d'une arcature, etc. Plein — , dont la cour-
bure forme exactement un demi-cercle. — surbaissé, à
courbure elliptique reposant sur le grand axe. — sur-
monté, à courbure elliptique reposant sur le petit axe.
P. ext. La voûte, l'arcade qui a cette courbure. Spe'cialt.
Dans une salle de théâtre qui forme dôme, le haut de la
salle. Les loges du — . P. ext. La partie située au-dessus
de la scène. Décors descendant du — .
Il 2o Appareil de charpente qui soutient une voûte,
une arcade en construction, jusqu'à ce que la clef de
voûte soit posée.
CINTRER [sin-tré] v. tr.
[ÉTYM. Autre forme de ceintrer (F. ce mot), où l'or-
thogr. in pour ein paraît due aune réaction étymologique
savante, § 502. || 1349. Voûte chintrée, texte wallon dans
GODEF. Suppl.]
Il (Technol.) Disposer en cintre. — une pièce de bois.
Une voûte cintrée.
CIOUTAT [syou-tà] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : La Ciotat, en lat. Civitatem
(Bouches-du-Rhône). || Admis ag.\d. 1762.]
Il Variété de raisin analogue au chasselas.
CIPAYE [si-pày'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. sepoy (prononcez si-pov'),
m. s. qui est le persan sipahi {cf. spahi), §§ 8 et 24. || Néo-
log. Admis acad. 1835.]
'il Soldat indien au service de la Compagnie anglaise
des Indes.
CIPOLIN [si-po-lin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cipoUini, m. s. de cipoUa, oi-
gnon, § 12. TRÉv. ne donne que la forme ital. cipoUini.
[Cf. chipolin-) Il 1785. encycl. méth. Admis acad. 1878.]
Il Marbre grisâtre à veines ondulées qui rappellent les
feuilles concentriques d'un oignon.
CIPPE [sïp'] s. m.
CIRAGE
— 440
CIRCONSTANCIEL
[ÉTYM. Emprunté dulat. cippus, m. s. {Cf. cep, cèpe.) ||
Admis ACAD. 1718.]
Il Demi-colonne, sans chapiteau, simulant une colonne
brisée, que les anciens élevaient comme monument fu-
néraire, qu'ils plaçaient sur les routes pour indiquer les
chemins, ou dans les endi'oits consacrés par quelque
événement mémorable.
CIRAGE [si-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cirer, § 78. jj 1635. p. lebrun, Merv.
de la peint, ii, 787.]
Il Action de cirer.
Il lo Action de faire reluire les parquets, les chaussu-
res, les harnais, etc. P. ext. Ce avec quoi l'on cire ; compo-
sition de couleur noire qu'on étend sur le cuir des chaus-
sures, des harnais, et qu'on frotte avec une brosse pour
la rendre luisante. — anglais.
Il 2» Action de préparer les toiles cirées.
Il 3" Action de peindre en camaïeu dans le ton de la
cire jaune. Un tableau de — .
*CIRCAÈTE [sir-kà-èf] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec y.£pxoi;, faucon, et àc-côç,
aigle, § 278. || Néolog.]
Il Variété de faucon, dite vulgairement Jean-le-Blanc.
CIRCËE [sir-sé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circaea, m. s. dérivé de Circé,
célèbre magicienne. || 1611. cotgr. Admis acad. 1762.]
Il Plante de la famille des Onagraires, dite herbe à sor-
ciers, à laquelle on attribuait des propriétés merveilleuses.
CIRCOMPOLAIRE [sir-kon-pô-ler] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. circum, autour, polus, pôle,
et le suffixe aire, §§ 275 et 500. || 1784. Circonpolaire, en-
CYCL. MÉTH. Admis acad. 1798.]
Il Situé aux alentours des pôles. Mers, constellations
circompolaires.
CIRCONCIRE [sir-kon-sïr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumcidere, couper autour,
§ 503. Il xiie s. Dm duit circoncire l'enfant, Serm. de Si Bern.
p. 78.]
Il Soumettre à la circoncision, n s'en va en Turquie, se
fait — , prend le turban, st-sim. m, 204. || Fig. Dans le
langage théologique. — le cœur, en retrancher les pen-
chants, les désirs mauvais.
CIRCONCIS [sir-kon-si] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de circoncire, § 45. || 1690. furet.]
Il Nom donné par les chrétiens aux juifs, aux musul-
mans.
CIRCONCISION [sir-kon-si-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumcisio, m. s. § 500. ||
xii^ s. ûuel mestier aùs tu de circoncision? Serm. de St Bern.
p. 81.]
Il Excision du prépuce. Pierre de — , pierre tranchante
dont on se servait pour circoncire. Fête de la Circoncision
(de Jésus-Christ), qui a lieu le 1" janvier. || Fig. Dans le
langage mystique, retranchement des passions humai-
nes. — du cœur. — évangélique, bourd. Pénitence, 1.
CIRCONFÉRENCE [sir-kon-fé-râns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumferentia, m. s. de circum,
autour, et ferre, porter, § 500. || xiiic s. Ne l'en n'a la cir-
conferance, J. de meung. Rose, 19332.]
Il l» (Géom.) Courbe fermée qui limite le cercle, l'el-
lipse, etc. Spe'cialt. — du cercle, dont tous les points sont
à égale distance d'un point intérieur appelé centre. La —
est divisée en 360 degrés. Le rapport de la — au diamètre
est environ comme 22 est à 7.
Il 2" Dans le langage ordinaire, tour, circuit de qqch.
Un arbre dont plusieurs hommes ne peuvent embrasser la — .
Les lignes ferrées rayonnent du centre à la — (du pays).
CIRCONFLEXE [sir-kon-flêks'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumflexus, m. s. de flectere,
fléchir, et circum, en cercle, § 500. || 1550. Le ton déclinant
ou circonflexe, meigret, dans delb. Rec.]
Il Proprement, qui offre des sinuosités. (Se dit d'une
sorte d'accent.) Accent —, signe d'accentuation grecque
(") qui surmonte dans certains cas la voyelle longue delà
dernière syllabe ou de la pénultième d'un mot. P. ext.
Verbes circonflexes, verbes contractes, ainsi nommés à
cause de l'accent circonflexe qui, dans ces verbes, sur-
monte le plus souvent, après la contraction, la dernière
syllabe de la première personne au présent de l'indica-
P. anal. En français, accent —, signe orthographi-
t le:
îoirl"
lif.
que ( * ) placé sur certaines voyelles longues, spéciale-
ment sur celles qui ont été allongées par la chute d'unr
des deux consonnes qui suivaient (âme pour anme, côt(
pour coste, etc.). P. ext. A — , e —, a, e, marqués de ce
accent. | P. plaisant. La jambe torte et — , beaumarch. H
de Sév. Il, 13.
CIRCONLOCUTION [sir-kon-lô-ku-syon ; envers,-i^'i '
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumlocutio, jn. s. de cireur
autour, et loqui, parler, § 500. || xive s. bersuire, ï7
Live, préf.]
Il Circuit de paroles qui exprime la pensée d'une manièi
non directe. Point d'ambages, de — , mol. Mar. force', se.
CIRCONSCRIPTION [sir-kons'-krïp'-syon ; en vert
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumscriptio, m. s. § 500.
xiv'' s. Congnoissance et circonscription, ORESME, Éth. i, 10
Admis ACAD. 1740.]
Il 1" (Géom.) Action de tracer la ligne qui décrit ]
contour d'un corps. Spécialt. — d'une circonférence à u,
polygone, action de circonscrire une circonférence à ci,
polygone.
Il 2° Division qui embrasse une portion d'un territoirr
— électorale, administrative, militaire.
CIRCONSCRIRE [sir-kons'-krïr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumscribere, m. s. de circum
autour, et scribere, décrire, § 500. || xiV^ s. Circonscript oi
aucunement descript, ORESME, Eth. i, 10.]
Il 1° Limiter tout autour. — un espace. || Fig. — le ma!
l'inflammation. — son sujet. Se — dans son sujet. Avec li
complément indirect {vieilli). L'Église ne seroit pas unive.
selle, si elle estoit circonscrite de l'État, d'aub. Sancy, i, 1
Il 2''. Décrire autour. — une circonférence à un polygone
tracer autour d'un polygone (régulier) une circonférence
qui passe par le sommet de tous les angles dupolygoi
Absolt. Polygone circonscrit, polygone régulier dont,je
côtés sont tangents à une circonférence.
CIRCONSPECT, ECTE [sir-kons'-pek', -pêkt'] adj^
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumspectus, m. s. de
cumspicere, regarder autour, § 500. la f. écrit circonspei
pour la rime. || xiv"^-xv'> s. Circonspect en toutes choses
GHR. DE PISAN, Ch. V, I, 15.]
Il Qui surveille prudemment ce qu'il dit, ce qu'il iai:
ou ce que disent, ce que font les autres. Soyez plus -
dans le choix de vos amis. Le passereau moins circonspec Lu
donnait force coups de bec, la f. Fab. xii, 2. P. ext. Langag
— . Conduite circonspecte.
CIRCONSPECTION [sir-kons'-pek'-syon ; en vers,-^l
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumspectio, m. s. § 500.
xiiie s. Texte dans godef. Suppl.]
Il Surveillance prudente qu'on exerce sur ses action?
ses paroles, ou sur les actions, les paroles des autre-
User de — . Parler, agir avec — . Nous devons parler les un
des autres avec beaucoup de — . Vieilli. Au plur. Toutes le
circonspections que pouvait demander la délicatesse de la ma
tière, mol. Tart. l<^r placet.
CIRCONSTANCE [sir-kons'-tâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumstantia, m. s. de cir
cumstare, entourer, § 500. || xiu« s. Les circonstances d'j
fet, BEAUMAN. XVIII, 14.]
Il 1° Chacun des faits particuliers d'un événemei
d'une situation. Peser, énumérer toutes les circonstances
fait. Leur ruine... prédite dans toutes ses circonstances, BOi
llisl. univ. II, 12. Je suis au désespoir de cette — , régna
Ménechmes, i, 3. Les circonstances sont graves. Se plier^
circonstances. Les circonstances actuelles. Absolt. Fait
propos de circonstances actuelles. Ouvrage, loi de —
Il 2" Fait secondaire qui accompagne un événemeD|
principal. Les circonstances de temps, de lieu. || Spéri
(T. de droit.) | l. Circonstances aggravantes, atténuani
d'un crime, d'un délit, circonstances accessoires qui l'ag
gravent ou l'atténuent et entraînent une augmenlatioi
ou une diminution de la peine. | 2. P. ext. Circonstances e
dépendances d'une terre, d'un procès, tout ce que la posseS;
sion de la terre, le gain du procès doit amener avec soij
Un lion seigneur d'un grand bois, Circonstances et dépem
ces, BouRS. le Lion et le Sangl.
•CIRCONSTANCIEL, ELLE [sir-kons'- tan-syèl;
vers, -si-ci] adj.
CmCONSTANCIER
— 441 —
CIRCULER
KTYM. Dérivé de circonstance, d'après un type lat. fac-
e circumstantialis, §§ 238 et 60. || 1782. encycl. méth.]
(Grainm.") Qui exprime les circonstances de temps,
lieu, cfc. Complément — .
CIRCONSTANCIER [sir-kons'-tan-své ; en vers, -si-é]
tr.
ÉTYM. Dérivé de circonstance, d'après un type lat. fac-
e *circumstantiare, g§ 154 et 500. |i xv« s. Miséricorde bien
iditionnee et bien circonstanciée, ghastell. dans godef.
ppL]
Enoncer avec toutes les circonstances. Je passe des
droits si importants sans les —, FURt;T. Rom. bourq. i,
). Il est beau de considérer dans des promesses circonstan-
es un accomplissement précis, BOSS. Sermons, p. 518, Ga-
r. Un récit circonstancié.
cmcONVALLATION [sir-kon- và-là-syon ; en vers,
on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. circumvallare, faire une circon-
ilation, §§ 247 et 500. || xviic s. voit. Lett. 123.]
Tranchée avec palissades, parapets, fortification pas-
?cre, dont une armée de siège enveloppe la place as-
■gée pour couper ses communications avec le dehors,
par laquelle elle se protège contre les attaques des
)upes qui viendraient au secours de la place assiégée,
[ne de — . (V . contrevallation.)
CIRCONVENIR [sir-konv'-nîr ; en vers, -kon-ve-...]
tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circumvenire, m. s. de circum,
jtour, et venire, venir. || xiv^ s. Circonvenu de la multi-
ple, BERSUIRE, dans LITTRÉ.]
jjj Entourer en tous sens. (Ne s'emploie qu'au fig.) Je
jis circonvenu d'affaires, d'ouvriers, d'embarras, voi.T. Lett.
janv. 1760 [vieilli en ce sens). Il s'est laissé — par ses
'tifices, et, absolt, — qqn, l'entourer d'artifices, de ruses,
lur l'amener à ce qu'on veut.
ICIRCONVENTION [sir-kon-van-syon ; en rers, -si-on]
[ÉTYM. Emprunté du lat, circumventio, m. s. || 1269. Clr-
invention et déception, dans godef. Suppl.]
!j| Rare. Action de circonvenir qqn (par des artifices).
IciRCONVOISIN, INE [sir-kon-vwà-zin, -zin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge circumvicinus,
. ^. de circum, autour, et vicinus, voisin, § 500. || xiv« s.
■xto dans godef. Suppl.]
ij Situé tout autour dans le voisinage. Les peuples, les
liages circonvoisins.
CIRCONVOLUTION [sir-kon-vô-lu-svon ; en vers, -si-
i]5. /-.
[ÉTYM. Dérivé du lat. circonvolutus, roulé autour, §24/.
xm° s. La circonvolucion de le mer, Bible hist. dans GO-
îF. SiippL]
Il Enroulement, sinuosité circulaire. Décrire des circon-
ilutions. Les circonvolutions des intestins, du cerveau.
CIRCUIT [sir-kui] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circuitus, m. s. de circum, au-
)ur, et ire, aller. || xiv''-xv'= s. Le circuit du monde, dans
ODEF. Suppl.]
Il 1° Espace à parcourir pour faire le tour d'un lieu,
stte ville a deux lieues de circuit. Spécialt. En Angleterre.
)ur de —, cour de justice ambulante qui fait le tour
une circonscription judiciaire.
Il 2» Tour qu'on fait pour aller qq part au lieu de sui-
re le chemin direct. Il a fallu faire un — pour arriver. || Fig.
aire un — de paroles, tourner autour de l'idée qu'on veut
xprimer, au lieu de l'énoncer directement. Un long — de
îisonnements, boss. A. de Gonz.
CIRCULAIRE [sir-ku-lèr] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circularis, m. s. de circulus,
ercle. A remplacé l'anc. franc, circuler, circulier. || xiv^ s.
igure circulaire, oresme, dans meunier, Essai sur Oresme.]
I. Relatif au cercle. Fonction —, fonction d'une ligne tri-
onométrique ou de l'arc de cercle correspondant à cette
igné.
II. Qui a la forme d'un cercle. De l'astre au front d'ar-
ent la face —, la f. Fab. xi, 6. Une scie — . P. ext. Qui se
approche plus ou moins de la circonférence du cercle,
e mouvement — des planètes. Faire une entaille — à un arbre.
ipe'cialt. (Chirurgie.) Faire plusieurs tours circulaires, et,
Lbsolt. s. m. Faire plusieurs circulaires autour d'un membre
lu'on bande. P. ext. Voyage —, voyage où l'on suit un iti-
néraire qui ramène au point de départ. | Fiçf. Raisonnement
—, raisonnement où l'on tourne comme dans un cercle
vicieux. Lettre — . Envoyant de tous les côtés Une — écriture,
LA F. Fab. vu, 7. Absolt. S. f. Une —, lettre dont une ex-
pédition uniforme est adressée simultanément à plusieurs
personnes. Une — ministérielle. | P. anal. Folle —, qui cesse
et recommence par accès en quelque sorte périodiques.
Nombre —, dont les puissances vont se terminant tou-
jours par le chiffre de la racine (6, 36, 216, 1296, etc.).
CIRCULAIREMENT [sir-ku-lèr-man; en vers,-\h-
re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de circulaire et ment, S 724. || xivi^ s.
Et les autres moyennement Se tiennent circulierement, G. de
DiGULLEViLLE, daus GODEF. corculierement. Estre meu circu-
lairement, oresme, dans meunier. Essai sur Oresme.]
Il D'une manière circulaire. Se mouvoir — .
CIRCULANT , ANTE [sir-ku-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de circuler, § 47. || xviiic s. Espèces
circulantes, volt. S. de L. XIV, 30. Admis acad. 1835.1
Il Qui est en circulation. Le capital — d'un pays. Les es-
pèces circulantes. Bibliothèque circulante.
*CIRCULATEUR [sir-ku-là-teiir] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de circuler, § 249. || xvi^ s. Charlattans et
circulateurs, liébault, dans delb. Rec.]
I. Vieilli. Celui qui i^orme cercle autour de lui, charlatan.
II. P. plaisant. Vieilli. Partisan de la théorie de la
circulation du sang, alors qu'elle était récente. J'ai contre
les circulateurs soutenu une thèse, mol. Mal. im. ii, 5.
CIRCULATION [sir-ku-là-syon , en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circulatio, m. s. [| xivc s. oresme,
dans meunier. Essai sur Oresme.]
Il 1" Action de circuler. | 1. Vieilli. Révolution circu-
laire (d'un astre). Dieu fait tous les mouvements et toutes les
circulations dont le temps peut être la mesure, uo.ss. Eléva-
tions, m, 3. 1 2. Mouvement qui finit par ramener au point
de départ. || Spécialt. — du sang, mouvement par lequel
le sang est envoyé du ventricule gauche du cœur, par les
artères, dans toutes les parties du corps, et ramené par
les veines à l'oreillette droite (grande — ) ; et de là retourne
prendre de l'oxygène dans les poumons, d'où il est ra-
mené à l'oreillette gauche du cœur (petite — ). n est mort
sans avoir jamais voulu admettre la — du sang, st-sim. m,
315. Il P. anal. — de la sève dans les plantes. Outre cette —
perpétuelle de l'eau, il y a encore le flux et le reflux de la mer,
FÉN. Exist. de Dieu, i, 2.
Il 2» P. ext. Action d'aller et de venir. Interrompre la —
des passants, des voitures, dans les rues. La — des voyageurs,
des marchandises, sur les routes, les chemins de fer. Droit de
— , impôt sur le transport des boissons. Billet de — , qui
donne le droit d'aller, de venir, sur une ligne de chemin
de fer. P. ext. La — de l'air dans une salle. || P. anal. Pas-
sage de mains en mains, j 1. La — des monnaies, des capi-
taux. Retirer une monnaie de la — . Banque de — , qui émet des
billets au porteur, cireulant comme l'argent monnayé. |
2. Empêcher la — d'un écrit, d'un livre, et, fig. Mettre en —
de fausses nouvelles. | 3. P. ext. La — des idées. Une autre —
de pensées et de désirs, malebr. Rech. de la vérité, II, i, 2.
CIRCULATOIRE [sir-ku-là-twàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circulatorius, 7n. s. \\ xvi« s.
Les vaisseaux servans aux distillations sont... gemini ou circu-
latoires, PARÉ, t. III, p. 638.]
Il Relatif à la circulation (du sang). Appareil — .
CIRCULER [sir-ku-lé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. circulare, m. s. (Cf. cercler.) ||
xivc' s. Circuler ou aller tout autour, oresme, dans meunier.
Essai sur Oresme.]
Il ±0 Vieilli. Se mouvoir circulairement. La terre est
une des planètes qui circulent autour du soleil, laplace, Ex-
posit. 2, préf. || P. ext. Se mouvoir de manière à revenir
au point de départ. Le sang circule dans les veines; p. ext.
Le poison circulait dans ses veines, et, fig. Je sens — dans
mes veines une ardeur dévorante. P. anal. La sève circule
dans les plantes.
Il 2'5 P. ext. Aller, venir en tous sens. Les passants, les
voitures, circulent dans les rues. Faire — ceux qui stationnent
sur la voie publique. Les voyageurs, les marchandises, circulent
sur les chemins de fer. | P. ext. L'air circule dans cette salle.
Il P. anal- Passer de mains en mains. | 1. L'or, les capi-
taux, les valeurs, circulent. | 2. Laisser — un écrit dangereux.
On fait — de fausses nouvelles.
CIRCUMNAVIGATION
— 442
CISEAU
CIRCUMNAVIGATION [sir-kom'-nà-vi-gà-syon] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge circumnavigatio,
m. s. de circumnavigare, naviguer autour. || Ncoloy. Ad-
mis ACAD. 1878.]
Il Navigation autour des côtes d'une île, d'un conti-
nent, du globe terrestre. Faire un voyage de — .
CIRE [sîr] 5. f.
[ÉTYM. Du lat. cçra, ?w. s. devenu *cieire, cire, §§ 316 et
291.]
Il 1» Substance jaunâtre, molle, fusible, que produisent
les abeilles et dont elles font les alvéoles des ruches. Un
gâteau de — , la masse réunie des alvéoles. — vierge, telle
qu'on la prend dans laruclie. Jaune comme — . || Spécialt.
I 1. — à modeler, à mouler. L'esprit des enfants est comme
une — molle, reçoit toutes les impressions. Moulage à —
perdue, où, après avoir moulé une argile qui résiste au
feu sur le modèle finement exécuté en cire, on fait tondre
et écouler la cire pour la remplacer par le métal en fu-
sion. /-•. ext. et fig. Us sont égaux comme de — , comme s'ils
étaient faits au moule. Cela va comme de — , cela s'ajuste
à merveille. Vous arrivez comme de cire (juste au moment
voulu), GHERARDi, Tli. itcil. V, 91. Ton audace effrontée Sur
des ailes de — (allusion à la fable d'Icare) aux étoiles mon-
tée, MALii. l'oe's. 16. I 2. — à frotter le parquet, j 3. — pour
éclairer. Des bougies de — . Spécialt. Le luminaire d'une
église. Monsieur le mort, j'aurai de vous Tant en argent et tant
en —, LA F. Fab. vu, 11. P. ext. Mélange oîi entre de la
cire dissoute dans de l'huile avec certaines substances
résineuses, dont on revêt la surface sur laquelle on veut
peindre, dans la peinture dite à la cire ou à l'encaustique.
Il 2» P. anal. \ 1. Composition de gomme laque et de
résine, diversement colorée, dont on se sert pour cache-
ter les lettres. Un bâton de — . — à cacheter. Un cachet de
— rouge. | 2. Sécrétions qui se font aux bords des pau-
pières, dans les oreilles. P. anal. — végétale, résine ana-
logue à la cire des abeilles, que donnent certains arbres.
Il 30 P. ext. Membrane, rappelant l'aspect de la cire,
qui recouvre la base du bec de certains oiseaux.
CIRER [si-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cire, § 154. || xiic s. Por le glacier le fist
entor cirer, Aliscans, 3423.]
Il lo Enduire (une surface) de cire pour la rendre polie,
luisante, par le frottement. — un parquet. — du fil. Meubles
en noyer ciré.
Il 2" /*. ext. Enduire de cirage. — les souliers, les harnais.
il 3» /'. ext. Enduire d'un vernis. Toile cirée. Les bro-
cards coulaient sur lui comme sur toile cirée, ST-sim. xi, 236.
*CIREUR [si-ré'ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cirer, § 112. WNéolog.]
Il Celui qui cire. Spécialt. Celui qui a pour profession
de cirer les chaussures sur la voie publique.
1. CIRIER, 'cmiÈRE [si-ryé, -ryer] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de cire, § 115. || xii«-xiiie s. Toz les ciriers
avec les poisoniers, Aymeri.de Narbonne, 2124, dans go-
DEF. Suppl.]
I. S. m. Il lo Fabricant, marchand de cierges, bougies
et autres objets fabriqués autrefois en cire et aujourd'hui
en stéarine.
Il 2° Nom vulgaire de plusieurs arbustes de la famille
des Amentacées, donnant une résine analogue à la cire
des abeilles. Le — de la Louisiane.
II. S. /". Cirière, ou, adjectiet, Abeille cirière, abeille ou-
vrière chargée spécialement de la récolte et de l'emploi
des matériaux propres à la construction des alvéoles.
CIROÈNE [si-rwèn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge ceroneum, dérivé
de cera, cire, m. s. devenu ceroine et, sous l'influence de
cire, ciroine, § 503. L'orthogr. ciroéne (acau. 1835 écrit ci-
roëne) représente la prononciation ancienne de la diph-
tongue oi, § 331. Il xuie s. Emplastre ne ciroine, J. de meung.
Trésor, 334.]
Il Emplâtre résolutif dont la cire fait la base.
CIRON [si-ron] s. vi.
[ÉTYM. Pour siron, suiron [cf. provenç. soiro et § 357),
emprunté de l'anc. haut allem. sluro, m. s. §§ 6, 498 et
499. Il xiuc s. Kl as surcilz ara ciruns, Ms. St-Jean, dans
LITTRÉ.]
Il Insecte aptère, presque microscopique, qui se déve-
loppe dans la farine, le fromage, etc. Qu'un — lui offre dans
la petitesse de son corps des parties incomparablement plus
petites, PASC. Pens. i, 1. Dame fourmi trouva le — trop petit
i.A K. Fab. I, 7.
CIRQUE [sirk'] s. m.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. circus, m. s. \\ xiv^ s. Cirque esto*
un lieux... pour faire... jeuz, uersuire, dans littré.]
Il 1» Enceinle circulaire où l'on cé]é])rait les jeux pu.
blics chez les anciens Romains. Les jeux du — . || P. anal.
Sorte de théâtre disposé en forme de cirque, où ont liei
des exercices d'équitation, de voltige.
Il 2° P. ext. Espace circulaire entouré de hautes mon-
tagnes. Le — de Gavarnie.
CIRRE [sir] s. m. '^-■
[ÉTYM. Emprunté du lat. cirrus, filament. || 1545.
et traînées noueuses, G. guéroult, dans delb. Rec
ACAD. 1835 (cirre ou cirrhe).]
Il Pousse filiforme que produisent certaines plante»
grimpantes, sarmenteuses, et qui s'enroule, s'attache au-
tour des corps voisins pour leur fournir un appui. (F.vrflle.)
Il P. ext. I 1. Plumes dépourvues de barbules de certains
oiseaux. | 2. Tentacules labiaux ou barbillons de certains
poissons. I 3. Sorte d'antennes de certains annélides. [4.
Appendices, sorte de nageoires des Cirripèdes.
"CIRRIPÈDE [sir'-ri-pcd'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. cirrus, cirre, et pes, pedis,
pied, § 271. || Néolog.]
Il Les Cirripèdes, classe des animaux annelés, articulés,
qui comprend les anatifes et les balanes.
*CIRSAKAS. F. sirsakas. |||
"CIRSE [sirs'] s. f. W'
[ÉTYM. Emprunté du lat. cirsion, grec xôpuiov, sorte di'
chardon. Au xvie s. meignan emploie la forme gréco-lai
cirsion, qui est donnée, en 1797, par gattel, Vict. por-
tatif. Cirse figure en 1811 dans le Dict. franç.-allem. de
MOziN. Sur le genre, F. § 550.]
Il Plante de la famille des Composées, voisine du char-
don, dont elle diffère par ses aigrettes plumeuses.
*CIRSOCÈLE [sir-so-scl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xipaoxT,>*T„ m. s. dextpTo;
varice, et x'/iXt,, tumeur. || 1694. tu. corn.]
Il Varice des veines du scrotum.
CIRURE [si-rùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cirer, § 111. || 1645. Cirement ou cirure
GH. p.\joT, dans delb. Rec.]
Il Famil. Enduit de cire, de cirage.
*CIS [sïs' ; devant une voyelle, siz'] adv.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cis, en deçà.]
Il En deçà. (Ne s'emploie que comme particule, dan=
les expressions géographiques : cisalpin, qui est en deç 1
des Alpes [par rapport à Rome], cisleithan, qui est en deç;.
de la Leitha [par rapport à Vienne], etc.)
CISAILLE [si-zày'J s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de cisailler, § 52. || 1611. cotgr.
Il (Technol.) R.ognures de métal. De la — d'argent.
CISAILLER [si-zà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cisailles, § 154. 1| 1450. Texte dans co-
dée. Suppl.]
Il (Technol.) || 1° Couper avec des cisailles (les mon-
naies de rebut).
Il 2° Repasser (le linge) avec des fers à tuyauter, en
forme de cisailles.
CISAILLES [si-zày'] .v. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé du radical de ciseau, § 95. || xiii^ s. Bar-
bier sanz rasoir, sanz cisailles, ruteb. De Chariot et du Bar^
bicr. p. 100, Kressner.]
Il Gros ciseaux pour couper le métal, pour élaguer les
arbres.
CISEAU [si-zô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cïsellum, dérivé de *clsum, pour cae-
sum, propri, action de couper, et, p. ext. instrument ser-
vant à couper, §§ .304, 456 et 291. Le changement de 0»-
sum en cîsum paraît dû à l'influence des dérivés, comme
abcisum, eic. {Cf. cîsorium, tranchant, dans végèce.)|| xii*8.
Cisel, J. bodel, Saisnes, tir. 9.]
Il 1" Instrument de fer, long et plat, tranchant par un
bout, dont on se sert pour entailler le bois, la pierre, etc.
— de menuisier, d'orfèvre. — de sculpteur, et, p. ext. One
oeuvre sculptée d'un — hardi. Qu'en fera, dit-il (le sculpteur),
mon — ? I.A F. Fab. ix, 6. Spécialt. — à froid, dont l'extré-
mité n'est pas tranchante, et qui sert comme levier pour
déclouer les caisses, etc.
CISELER - 443
2° Au plier. Des ciseaux, une paire de ciseaux, instru-
rnt formé de deux lames, dont les tranchants se croi-
git et servent à couper les choses minces (étoffes, pa-
jrs, fils, etc.). — de tailleur, de perruquier. Petits — à
Ider, pour découper les jours dans la broderie. || Fig.
I Les — de la Parque, avec lesquels, selon la mythologie
f nenne, une des trois Parques coupait le fil de la vie.
I Ouvrage mutilé par les — de la censure, dont la censure
.•etranché certains passages. | 3. Faire un livre, un jour-
I à coups de —, en découpant dans d'autres livres, dans
J.utres journaux, des morceaux qu'on emprunte.
i^ISELER [siz'-lé ; en vers, si-ze-lé] v. tr.
[ YM. Dérivé de ciseau, §§ 65 et 154. || .\iii<= s. Chiseler,
~ GODEF. SuppL]
±0 Travailler avec le ciseau (des ouvrages de métal :
onze, or, argent, etc.). Fig. — sa phrase, — un vers, un
met, en travailler minutieusement le style.
2° Spccialt. Découper avec les ciseaux (le dessus du
lours), de manière à y tracer des ornements.
CISELET [siz'-lè; en vers, si-ze-lè] s. m.
' KTYM. Dérivé de ciseau, §§65 et 133. || 1491. Texte dans
. SuppL]
'dit ciseau pour ciseler le métal, pour couper les
|jces d'or, d'argent.
iciSELEUR [siz'-leur; eji vers, si-ze-...] .?. m.
" I vM. Dérivé de ciseler, § 112. || xvi° s. Texte dans
. SuppL]
,! oelui dont le métier est de ciseler les métaux. — en
ionze, en orfèvrerie.
CISELURE [siz'-lùr; en vers, si-ze-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ciseler, § 111. || 1353. Cisellure, dans
)DEF. SuppL]
II 1° Art de ciseler.
il 2" Ornement ciselé. Spe'cialt. (Technol.) Entaille
jane que le tailleur de pierre qui dresse un parement
i)mmence par pratiquer sur le bord de la pierre.
j *CISOIR [si-zwàr] s. m.
i[ÉTYM. Dérivé du radical de ciseau, § 113. {Cf. cisorium,
'ji est dans vÉGï:GE,au sens de tranchant.) || 1680. richel.]
Il Ciseau d'orfèvre.
*CISOIRES [si-zwàr] s. f. pL
[ÉTYM. Dérivé du radical de ciseau, § 113. [Cf. cisoir.)
1642. ouD.]
Il Gros ciseaux de chaudronnier, épinglier, etc., dont
! manche est attaché et monté sur un pied.
"CISSE [sïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes cissus, grec
icxffoî, lierre. || Néolog.]
Il Arbrisseau sarmenteux, grimpant, dont l'espèce prin-
ipale est connue sous le nom de vigne vierge.
"CISSOÏDE [si-sù-id'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec v-iaiosiùr^ç , semblable au
lerre, la courbe cissoïde affectant la forme d'une feuille
e lierre. || 1701. furet.]
Il Courbe du troisième degré, formée de deux bran-
hes symétriques partant d'un môme point et tendant
ers une tangente commune, sans jamais l'atteindre.
1. CISTE [sïsf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cistos, grec xîjtoî, 7n. s. \\
oU. coTGR. Admis acad. 1762.]
Il Arbrisseau à fleurs pédonculées dont une espèce, le
- de Crète, donne une sorte de gomme balsamique dite
adanum.
2. CISTE [sïsf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cista, grec xisTr,, panier. ||
.771. TRÉv. Admis acad. 1878.]
Il Nom donné chez les anciens à une corbeille qu'on
)ortait en pompe dan» les mystères de Bacchus, de Cé-
■ès, de Gybèle.
*CISTRE [sistr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté del'ital. cltara, m. s. § 12. (Cf. cithare
■t guitare.) L'orthogr. cistre est due à une confusion avec
listre ( V. ce mot), et c'est cette même confusion qui a fait
ubslituer le genre masc. (déjà dans cotgr. 1611) au fém.
xvif s. Chansons propres à jouer et chanter avec la citre, du
'INET, Ilist. naL de Pline, vu, 57. Suppr. acad. 1798.]
Il Instrument à cordes analogue à la mandoline. L'abbé
le Boufflers... écrit très bien de petites lettres, va jouaillant un
leu du —, .i.-j. Rouss. Confess. 11. ,
CITADELLE [si-là-dèl] s. f. I
CITHARE
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. citadeUa, m. s. dérivé de
città, ville, § 12. || Fin du xv«= s. Texte dans godef. SuppL]
Il Château fort qui protège une ville. || Fig. La Hongrie
était la — de la chrétienté.
CITADIN, INE [si-tà-din, -din'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. cittadino, m. s. dérivé de città,
ville, § 12. [Cf. citoyen.) || xivc-xve .s. Foison de gentilz hom-
mes et de citadins de Jennes, Chron. de Boucicaul, ii, 7.J
Il Celui, celle qui habite à la ville. | P. ext. S. f. Une cita-
dine, sorte de fiacre dans certaines grandes villes.
CITATEUR [si-tà-te'ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de citer, § 249. {Cf. citeur.) || 1727. furet.
Admis acad. 1835.]
Il Rare. Faiseur de citations.
CITATION [si-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. citatio, m. s. \\ xiv^ s. ber-
suiRE, dans uttré.J
Il Action de citer.
Il l» Sommation à comparaître en justice, à jour mar-
qué. P. ext. Acte qui notifie cette sommation.
Il 2" Texte d'un auteur qu'on apporte à l'appui de ce
qu'on avance (de vive voix ou par écrit). Faire des citations
de la Bible, de Virgile.
CITÉ [si-té] s. f.
[ÉTYM. Du lat. civitatem, devenu *civtat, §§ 336 et 291,
cité, §§ 442, 295 et 402.]
Il 1° Le corps des citoyens. Obtenir le droit de — . La —
antique.
Il 2" Ville considérée comme corps politique. Les cités
de la Grèce. La Cité sainte, Jérusalem. Le Seigneur a détruit
la reine des cités, rac. Ath. m, 7. || P. ext. \ 1. La partie
la plus ancienne d'une grande ville, considérée comme
son berceau. Notre-Dame de Paris est dans la Cité. La Cité
de Londres. I 2. Réunion de maisons qui forment un groupe
à part. Spécialt. — ouvrière, destinée à loger économi-
quement des familles d'ouvriers. | 3. Fig. La — de Dieu,
la — céleste, le séjour de Dieu, des bienheureux. Ces mal-
heureux, qui de ta — sainte Ne verront point l'éternelle splen-
deur, RAC. Ath. II, 9.
CITER [si-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. citare, m. s. \\ xiv'^ s. bersuire,
dans LiTTRÉ.]
Il 1" Sommer de comparaître en justice. {Syn. assigner.)
Les témoins cités à la cheirge de l'accusé.
Il 2» Apporter de vive voix ou par écrit un passage d'un
auteur à l'appui de ce qu'on avance. — un passage d'un
auteur. Là-dessus U cita Virgile et Cicéron, la f. Fab, ix, 5.
Il P. anal. — les paroles de qqn, — son auteur, nommer ce-
lui de qui on tient une nouvelle.
Il 3° Désigner qqn, qqch, comme méritant d'attirer l'at-
tention, n est cité pour sa bravoure. On cite de lui des traits
de courage.
CITÉRIEUR, lEURE [si-té-ryeur ; en vers, -ri-eur]
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. citerior, m. s. \\ xv'^s. Bretagne
citeriore, le baud, dans godef. SuppL]
Il Situé en deçà. L'Inde citérieure (en deçà du Gange).
CITERNE [si-tèrn'] s. f.
[ÉTY'M. Emprunté du lat. cisterna, m. s. \\ xii" s. En ro-
chiers et en cisternes, Rois, i, 13.]
Il 1° Réservoir oii sont conduites et recueillies les eaux
de pluie.
Il 2" P. anal. — flottante, petit bâtiment qui sert à por-
ter de l'eau douce aux bâtiments en armement ou sur les
rades.
CITERNEAU [si-tcr-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de citerne, § 126. 1| Admis acad. 1762.]
Il Petite citerne où passe l'eau de pluie avant d'être re-
cueillie dans la citerne et oà elle dépose les matières
étrangères qu'elle a pu entraîner.
*CITEUR, EUSE [si-teur, -teuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de citer, § 112. {Cf citateur.) || xyii" s. V.
à l'article.]
Il Celui qui cite qqch. Tous ces grands citeurs de code, fu-
ret. Rom. bourg, ii, 16.
"CITHARE [si-tàr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cithara, grec -/'.Bâpa, m. s. {Cf.
cistre et guitare.) || xiV s. Cithare, ce est cythole, oresme,
dans meunier. Essai sur Oresme. Admis acad. 1878.]
Il Sorte d'instrument à cordes des anciens.
CITOYEN
444
CIVILISATION
CITOYEN, ENNE [si-twà-yin, -yen'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cité, § 97. La forme primitive citeain
est devenue citeyen soit par intercalation d'un y pour évi-
ter l'hialus [V. % 358), soit par confusion de suffixe (ien
au lieu de ain, § 62). Sur o pour e avant l'accent, V. § 345.
Il Xlic s. Des citeeins de Lundres, Garn. de pont-ste-max.
St Thomas, '6331. \ xiii'' s. Chitoien, Coût. d'Artois, dans
DELB. Rec]
Il Celui, celle qui jouit du droit de cité dans un État.
Des citoyens romains. L'égalité des citoyens devant la loi. —
du monde, celui qui se prétend membre du genre humain
et non de telle ou telle cité. Se montrer bon — . tJn grand
— . Adjectivt. Roi —, qui prétend n'être que le premier
des citoyens. Soldat — , citoyen armé faisant partie de la
^"•arde nationale. | SpéciaU. .\ppellation républicaine, qui
remplaçait celle de monsieur, madame, pendant la Révo-
lution. Le — Capet. Bonjour, citoyenne. || P. plaisant. Les
citoyennes des étangs (les grenouilles), la f. Fab. vi, 12.
CITRATE [si-traf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. citrus, citron, § 282 bis. \\ 1787.
G. DEMORVEAU, Nomencl. chim. p. 168. Admis acad. 1835.]
Il Sel formé par la combinaison de l'acide citrique avec
une base. — de magnésie.
CITRIN, INE [si-lrin, -trin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. citrinus, m. s. \\ xn" s. L'une est
granate, altre citrine, Lapid. de Marbode, 343.]
Il Qui est de la couleur du citron.
CITRIQUE [si-trïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. citrus, citron, §§ 229 et 282 bis. \\
Il 1787. Acide citrique, G. de morveau, Nomencl. chim.
p. 149. Admis acad. 1835.]
Il Acide — , suc végétal acide qu'on trouve spécialement
dans le citron, et généralement dans tous les fruits aci-
des, orange, groseille, etc.
CITRON [si-tron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. citrus, m. s. § 104. || xiv" s. Chitron,
Ménaçjiei-, ii, 112.]
Il Fruit du citronnier, d'un jaune clair, d'une saveur
acide. Dn zeste de — . Jaune comme un —.De la couleur du
— ; ellipt, Couleur — , et, adj. invar. Des rubans — .
CITRONNÉ, ÉE [si-trù-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de citron, g 118. || 1680. richel. Admis
acad. 1878.]
Il Oii entre le jus de citron. Tisane citronnée.
CITRONNELLE [si-trô-ncl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de citron, § 126. || 1611. cotgr.]
Il 1° Nom donné à plusieurs plantes dont les feuilles,
<juand on les manie, laissent une odeur de citron (au-
rone, mélisse officinale, etc.).
Il 2" Liqueur faite de zestes de citron macérés dans de
l'eau-de-vie, dite aussi eau des Barbades.
CITRONNIER [si-trô-nvé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de citron, § 115. || 1549. R. est.]
Il Arbre formant une espèce du genre oranger, qui donne
le citron, et dont le cédratier et le limonier sont des variétés.
CITROUILLE [si-troiiy'] s. f.
[ÉTYM. Altération de l'ital. citruolo ou citrullo, m. s. dé-
rivé de citro, citron, à cause de la couleur citrine de la
<nlrouille, § 12. || xin*^ s. Citrole, alebrant de sienne, dans
LITTRÉ. I 1549. Citrulle ou citrouille, R. i:ST.]
Il Variété de courge. P. ext. Le fruit de cette variété.
CrVADIÈRE [si-vk-dyér] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. civadiera, m. s. dérivé
<le civada, avoine, la voile dite civadière ayant été com-
parée à un sac d'avoine, § 11. || xvi'= s. rab. dans delb.
Rec. Admis acad. 1762.]
Il ^/ic/e7in<. (Marine.) Voile attachée à une vergue qu'on
gréait en dessous du bout du mât de beaupré.
CIVE [sîv'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. caçpa, oignon, devenu *cieive, cive, §§ 332,
426 et 291.]
Il Sorte de ciboulette. [Cf. civette.)
CIVET [si-vè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cive, § 133. Le suffixe et s'est substi-
tué au suffixe é. (K. § 62.) Au xvn« s. on écrit encore civé,
■et plus ordinairement sivé. || xine s. Molt seroit malvais au
civé Li connins que li fuirons chace, dans montaiglon et
RAYNAUD, /tec. de fabliaux, n, 239.]
Il Ragoût cuit dans du vin avec des cives. — de lièvre,
de chevreuil. Oie, lapin en — .
1
1"
poli^
il
1. CIVETTE [si-V(",'f] .f. f.
[ÉTYM. Dérivé de cive, § 133. || 1549. r. est.]
Il Nom donné à plusieurs petites espèces ou variétt
du genre ail, dites aussi cives, ciboulettes.
2. CIVETTE [si-vet'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe zabâd, nom d'une espèc
de musc, § 22. \\ 1467. Boistelecte d'argent a mectre cyvecb
dans L. de laborde, Émaux, p. 242.]
Il Mammifère Carnivore, voisin de la martre, qui donï
une espèce de musc. || P. ext. Substance musquée qu
sécrètent des glandes situées au-dessous de l'anus de 1
civette.
CIVIÈRE [si-vyèr] s. f.
[ÉTYM. Peut-être du lat. pop. *cïbaria, de cïbum, noui
riture, proprt, véhicule pour porter les provisions, §§34i
434, 298 et 291. || xiii" s. C'est com le jeu de la civière, L'u
va devant, l'autre derrière. Choses qui faillent en ménage.
I. Sorte de brancard pour transporter à bras des ïtt
deaux. Porter des blessés sur une — . || Fig. proi'. Cent an
bannière, cent ans —, souvent, un homme ayant porté ban
nière (ayant été seigneur), ses descendants portent laipi
vière (sont portefaix). -<k^
II. (Marine.) Cordage de la vergue de civadière.' l>
CIVIL, ILE [si-vil] adj. Ȕ^'
[ÉTYM. Emprunté du lat. civilis, m. s. || 1290. Canai^M
ville, dans godef. SuppL]
1» Relatif aux citoyens. La société civile. Une guerre oi
vile. Droits civils, qui sauvegardent les intérêts privés
chacun. Mort civile, privation de tous les droits ci'
qu'entraînaient certaines condamnations. État — ,con
tion d'un citoyen résultant de son ac(e de naissance, d'ii:
acte d'adoption, de mariage, etc. Actes de l'état —, acte
de naissance, de mariage, de décès. Officiers de l'état —
maires, adjoints, consuls, etc. Spe'cialt. Liste civile, bud
get alloué au souverain considéré comme citoyen, c
pour sa vie privée. || Spe'cialt. \ 1. Par opposition à poli-
tique. Les droits civils et politiques. | 2. Par oppositio; ~
criminel. Code — . Cause civile, où l'on débat des inté
en litige sans qu'il y ait crime ou délit. Se porter pi
civile, demander, en dehors de la peine qu'entraîne un
crime, un délit, des dommages-intérêts pour le préjudice
qu'il a causé. Procédure civile. Tribunal — (par opposition
à tribunal correctionnel). Substantivt. Poursuivre qqn au —
et au criminel. | 3. Par opposition à militaire. Les profes
sions civiles. Le courage — . Famil. Substantivt. Dn —, ci
lui qui n'est pas militaire. S'habiller en — , quitter l'uni
forme. | 4. Par opposition à religieux. La société civile, l;i
que. Le mariage — , mariage qui, dans certains pays, do,
avoir lieu devant les magistrats civils avant d'être céii'
bré à l'église. | 5. Par opposition à astronomique. Année
civile, de 365 jours; jour —, de 24 heures, adoptés pour
les actes de la vie civile.
II. Qui observe les convenances, les égards en usaj-
entre les hommes qui vivent en société. [Syri. poli.) San
s'abaisser pour être — et obligeant, BOSS. Conde. Les Perses
étaient honnêtes, civils, id. Ilist. univ. m, 5. Votre propos,
Monsieur, n'est ni beau ni — , regnard, Bal. se. 12. Le rat
de ville Invita le rat des champs D'une façon fort civile, la i .
Fab. I, 9.
CIVILEMENT [si-vïl-man ; en vers, -vi-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de civile et ment, g 724. || xiv<= s. Ceul?
qui vivent civilement de vie active, ouesme, Eth. i, 7.]
I. En matière civile. Être mort —, avoir perdu ses droii-
civils. Poursuivre qqn — , en dommages et iniérôls. Être —
responsable d'un dommage. || P. ext. Se marier, être enterré — .
sans cérémonie religieuse.
II. Avec civilité. Être reçu — . En user — avec qqn.
CIVILISATEUR, TRICE isi-vi-li-zk-tciir, -tris'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de civiliser, § 249. || Néoloq. .'\dmis acad.
1878.]
Il Qui civilise. Substantivt. Le — de la Russie, Pierre 1
Grand.
CIVILISATION [si-vi-li-zà-syon ; en vers, -si-on] .«. /
[ÉTYM. Dérivé de civiliser, § 247. || 1771. trév. Adm:
acad. 1798.]
Il 1" Action de civiliser. Avant la — de la Grèce.
Il 2" Etat d'une nation civilisée. Les bienfaits de la — .
P. e.rt. Nroloff. Avancement de riiumanil(! dans Tordi''
moral, intellectuel, social, etc. Les progrès de la — . La —
grecque.
CIVILISER
— 445
CLAIRCER
CIVILISER [si-vi-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dt'iivc'' de civil, § 267. || xvio s. Quelque façon ex-
«ne qui pouvoit n'estre pas civUisée à la courtisane, montai-
•'::.i,24.]
1 ' Fai-re passer de l'état primitif, naturel, à un état
: uvancé par la culture morale, intellectuelle, sociale,
r. — une nation. Les peuples civilisés.
2 ' Famil. Rendre civil, il commence à se — .
jcrviLITÉ [si-vi-li-lé] s. f.
Utym. Emprunté du lat. civilitas, politesse. || xivo s. Une
- ou policie, oresme, Éth. v, 15.]
servation des convenances, des égards usités en-
ies hommes qui vivent en société. Le mot de — ne si-
Jfiait pas seulement parmi les Grecs la douceur et la déférence
'tuelle qui rend les hommes sociables, uoss. Uist. tmiv.
':. Elle sait trop bien vivre pour manquer à la — , regnaud,
'. se. 11. Observer les règles de la — . {Syn. politesse.)
//. La Civilité puérile (titre d'un livre publié à Lyon en
liestiné ii apprendre aux enfants les règles de la ci-
llé). Nous observions tout ce qui était dans notre « Civilité
érile », furkt. Rom. fjowg. i, 180. || P. ext. Démonstra-
11 de civilité. Faire des civilités à qqn. Je vous présente mes
ilités.
CIVIQUE [si-vïk'] adj.
;;tym. Emprunté du lat. civicus, m. s. de civis, citoyen.
;vic s. Couronnes civiques, du pinet, dans delb. Rec]
I Relatif au citoyen (dans l'ordre politique). Les droits
iques. Les vertus civiques. Récompense, couronne — , qu'on
cernait chez les anciens aux citoyens qui avaient fait
belle action. Spécialt. Sous la Révolution. Serment — ,
rment de fidélité aux institutions républicaines. Garde
, la garde nationale.
CIVISME [si-vïsm'] s. m.
KiYM. Dérivé du lat. civis, citoyen, § 265. || Admis
AD. 1798, Suppl.]
jll Dévouement du citoyen à l'État. Certificat de — .
CLABAUD [klà-bô] s. m.
II YM. Origine incertaine. La parenté avec le radical
iiniin. klapp, qui conviendrait pour le sens (F. clapper),
>' pas sûre, à cause du changement difficile à admet-
: de pp en b. Il 1527. Leurs soliers sont liez de cordes; Ils
it pendans comme clabaulx, M y st. de St Christophe.]
Il 1° Sorte de chien courant, à oreilles pendantes, qui
oie fortement. Fig. Chapeau en — , et, adjectivi, Chapeau
, à bords pendants. Un grand chapeau — toujours sur ses
ux, ST-siM. m, 386. Chapeau — , cravate blanche, cazotte,
ichon gras. \\ P. ext. Chien qui aboie mal à propos,
ns être sur la voie.
Il 2" P. e.rt. Personne qui criaille toujours contre qqn.
ICLABAUDAGE [klà-bô-dàj'] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de clabauder, § 78. || 1567. Dn dru clabau-
ge, CL. GAUCUET, dans delb. Rec. Admis acad. 1718.]
Il Action de clabauder.
il 1° Au propre, en parlant des chiens.
Il 2" Fig. Famil. En parlant de celui qui criaille pour
neuter contre qqn.
CLABAUDER [klà-bô-dé] v. intr.
[ÉTY'M. Dérivé de clabaud, § 154. || xv!» s. En meutes bien
urantes Clabauder toutes ses rentes, J. du bell.ay, Recueil,
manges de la vertu.]
Il l" Aboyer fortement. Voilà maint basset clabaudant,
V F. Fab. XII, 23. P. ext. Aboyer mal à propos, hors de
voie.
Il 2" Fig. Famil. \ 1. Criailler pour ameuter contre qqn.
clabaudait contre le ministre. On homme qui gagne sa vie à
-, furet. Rom. bourg, i, 22. | 2. Vieilli. Trunsitivt. Prô-
er bruyamment. Elle clabauda son chef-d'œuvre partout,
RANG, Pédant joué, i, 1.
CLABAUDERIE [klà-bôd'-ri ; e7i vers, -bô-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clabauder, § 69. || 1611. cotgr.]
Il Criaillerie pour ameuter contre qqn.
CLABAUDEUR, EUSE [klà-bô-de'ur, -deuz'J s.m.etf.
[ÉTYM. Dérivé de clabauder, § 112. || 1560. Ces povres cla-
audeurs, viret, dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui clabaude.
CLAIE [klè] s. f.
[ÉTY>L Du bas lat. *clêta, m. s. §§ 309, 402 et 291. Cleta
*t la transcription d'un mot celtique, § 3 : anc. irlandais
iath, kymrique clwryd, m. s. \\ xii*' s. Fromages... sur une
loie giseient, marie de frange, Fab. 14.]
I. Treillis d'osier à claire-voie. Faire sécher sur une —
(des fruits). Passer à la — (du sable, de la terre). Traîner
sur la — (le corps d'un supplicié, etc.), et, ftg. Traîner qqn
sur la — , le traiter publiquement de la manière la plus
outrageante.
II. P. anal. \ 1. Treillage de bois servant de clôture
pour les parcs à bestiaux. | 2. Branches, pieux entrelacés
pour former une nasse. | 3. Assemblage de branches
d'arbre pour servir de fascines ou de blindage. | 4. Sorte
de compartiment placé sous l'établi des orfèvres pour
recevoir les rognures d'or, d'argent.
*CLAIN. V. clin.
CLAIR, AIRE [klèr] adj. et s. m. et /.
[ÉTYM. Du lat. clarum, m. s. devenu cler, §§ 295 et 291,
puis écrit, par réaction étymologique, clair, § 502.]
I. Il 1° Qui donne ou reçoit une lumière que rien n'obs-
curcit. Un ciel — . Dn temps — . Dn jour — . Tous les jours se
levaient clairs et sereins pour eux, rac. Phèd. iv, 6. Dn feu
— . Due chambre bien claire. | P. ext. Qui n'est pas d'une
teinte foncée. Couleur claire. Des yeux d'un bleu — , et, el-
lipt, Des yeux bleu — . Une étoffe de soie claire. Des tons clairs
(en peinture).
Il 2" Dont rien ne ternit l'éclat, la pureté. Des vitres,
claires. De la vaisselle bien claire. || P. anal. Avoir le teint
Il 3° Transparent. | 1. En parlant de ce qui laisse pas-
ser le jour par des intervalles. Un tissu — . Une étoffe trop
claire. Un bois — , peu touffu. Une fermeture à claire-voie.
( V. claire-voie.) | P. ext. Les blés sont clairs. | 2. En parlant
d'un liquide limpide. Le long d'un — ruisseau buvait une co-
lombe, LA F. Fab. II, 12. Un vin — . | P. anal. Un bouillon
— , trop léger. Le galant, pour toute besogne. Avait un brouet
— , LA F. Fab. I, 18. I Spécialt. Un œuf — , qui, n'étant pas
fécondé, garde sa transparence.
II. Fig. Il ±0 En parlant du son, qui n'est pas sourd,
qui résonne bien à l'oreille. Un son — . Une voix claire. Et
là, d'une voix claire, Deveint quatre témoins assistés d'un no-
taire, RAC. Plaid. II, 4.
Il 2" En parlant de ce que perçoit l'esprit, qui n'est
pas obscur, que l'esprit saisit bien. Cela est — . Dn style — ,.
et, p. ext. Dn auteur, un écrivain — . Un esprit — . Ce en quoi
nos idées sont claires et distinctes, desc. Méth. 4. Cette affaire
n'est pas claire. C'est un profit tout — . Elle a dépensé le plus
— de son revenu. Vous citerais-je ici comme un bien — Quel-
ques successions qui sont peut-être en l'air? dufresny, Faux
Sincère, xv, 11.
III. Substantivt. \\ 1° S. m. Un beau — de lune. Au — de
la lune. Il fait — . P. ext. Les clairs d'une peinture, les parties
où se trouvent les tons clairs, peu foncés. Les clairs d'une
étoffe, les parties à jour, dont le tissu est peu serré. Tirer
un liquide au — , et, fig. Tirer une affaire au — , la dégager
de tout ce qui l'obscurcit. || Fig. Dépêche en — , en lan-
gage ordinaire, intelligible (par opposition à dépêche en
chiffre).
Il 2° S. f. Claire. (Technol.)] 1. Chaudière à clarifier le
sucre. I 2. Coupelle à raffiner l'or. I P . ext . Cendvea lavées,
os calcinés dont on fait ces coupelles. | 3. Réservoir oîi
l'on parque les huîtres, dans de l'eau de mer limpide,
pour qu'elles n'aient pas le goût de vase.
IV. Adverbialt. D'une manière claire. | 1. n ne voit pas
— , il est aveugle. Le jour tombe, on ne voit plus — , on est
dans l'obscurité. Fig. Voir — dans une affaire. Je commence
à voir — dans cet avis des Cieux, rac. Ath. il, 6. | 2. Semer
—, semer çà et là. Avoine semée —, très espacée. | 3. Parler
— et net, et, fig. Ce champ lui rapporte mille francs — et net.
*CLAIRÇAGE [klèr-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de claircer, § 78. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Mode de filtrage du sucre cristallisé, qui
consiste à y faire passer, lorsqu'il est encore dans les for-
mes, un sirop de sucre blanc qui entraîne et fait écouler
les parcelles de mélasse.
"CLAIRCE [klèrs'l s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de claircer, § 52. || 1790. encycl.
MÉTH.]
Il (Technol.) Sirop de sucre blanc, qui sert au clair-
çage.
*CLAIRCER [kler-se] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de clair où le c paraît dû à
l'influence de éclaircir, § 154. || Néolog.]
Il (Technol.) Soumettre à l'opération du clairçage.
CLAIREMENT
— 446
GLAPIR
CLAIREMENT [klèr-man] adv.
[ÉTYM. Composé de claire et ment, § 724. || xii" s. Qui
voldreit clerement a raisun esgarder, Garn. de pont-STE-
MAX. St Thomas, 3340.]
Il D'une manière claire. Je distingue — son visage. | Fig.
D'une manière qui ne présente aucune obscurité à l'es-
prit. Parler, s'expliquer — . Vous voyez — que votre songe est
vain, CORN. Poiy. ii, 3.
CLAIRET, "CLAIRETTE [klè-rè, -ret'] adj. et s. m.
et A
[ÉTYM. Dérivé de clair, § 133. || xii'= s. Tens avons claret
et bel, Partenopeus, 5840.]
Il 1» Qui est d'une nuance un peu claire, j 1. En par-
lant du vin. Un petit vin — , et, substantivt, Du — .La clai-
rette de Die. | 2. ^\ m. Pierre précieuse d'une nuance pâle.
i 3. S. f. Nom donné à la mâche cultivée.
Il 2" Ce qui est d'un tissu clair, peu serré. || Spe'cialt.
j 1. S. m. Maille de la partie supérieure du filet. | 2. S. /".
Maladie des vers à soie qui rend leur corps transparent.
{Cf. luisette.)
CLAIRE-VOIE [klèr-vwà; en vers, klc-re-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de claire et voie, mot qui semble être
un subst. verbal, inusité d'ailleurs, de voir, §§ 52 et 173.
{Cf. vedette.) L'anc. franc, avait aussi orbe-voie, fenêtre
aveugle, de formation identique à claire-voie. || 1420. Un
calipce d'or... et est la pâte a clere voye, dans douet d'arcq,
Pièces relat. à Ch. VI, ii, 389. Admis acad. 1740.]
Il Clôture à jour. Des claires-voies, .acad. Loc. adv. Porte,
panier à — . P. anal. Toile à — , d'un tissu peu serré. P.
ext. Semer à —, semer en espaçant la graine.
CLAIRIÈRE [klè-ryèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clair, § 115. Qqs éditions de la f.
donnent clarière, forme qui ne se retrouve pas ailleurs.
ACAD. 1694 ne connaît que clairière. || xvii" s. F. à l'article.]
Il 1° Partie de bois où les arbres sont clairsemés. Une
— qui servait comme de parvis au temple, la f. Psyché', 2.
Il 2" P. anal. (Marine.) Partie de la mer qui, prise pen-
dant l'hiver entre les blocs de glace, se dégage au prin-
temps.
Il 3° P. ext. Les parties claires, trop peu serrées, d'un
tissu.
CLAIR-OBSCUR [klèr-ops'-kûr] s. m.
[ÉTYM. Composé de clair et obscur, § 173. || 1676. fé-
LiBiEN, Princ. d'architect. Admis acad. 1835.]
Il Effet qui résulte de la distribution des lumières et des
ombres sur les objets représentés dans un tableau. Les
clairs-obscurs de Rembrandt.
CLAIRON [klè-ron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clair, § 104. || xv^ s. Quant on oyt cla-
rons sonner. Franc Archier de Bagnolet.]
Il 1° Trompette à son clair et perçant employée pour
les sonneries dans l'infanterie. P. ext. Celui qui sonne
du clairon.
Il 2° P. anal. Jeu d'anche en étain qui, dans l'orgue,
donne l'octave aiguë du jeu de même espèce appelé
trompette.
CLAIRSEMÉ , ÉE [klèr-se-mé] adJ.
[ÉTYM. Composé de clair, au sens adverbial, et semé,
§ 179. ACAD. écrit clair-semé de 1694 à 1835. || xii" s. Preu-
domme... trop sont clersemé, chrétien de troyes, Percev.
dans godef. Suppl.]
Il 1° En parlant de végétaux, espacés. Des arbres clair-
semés. De l'avoine clairsemée.
Il 2° Fig. Qui se montre de distance en dislance. La
population est clairsemée sur ces côtes. Les beautés sont clair-
semées dans ce poème. P. plaisant. L'argent est — dans cette
maison, rare.
CLAIRVOYANCE [klèr-vwà-yâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clairvoyant, § 146. || xvi<= s. Nostre aveu-
glement plus que nostre clairvoyance, Montaigne, ii, 12.
ACAD. écrit clair-voyance jusqu'en 1798.]
Il Faculté de discerner clairement.
Il lo Avec les yeux. (Rare en ce sens.)
Il 2° Fig. Avec l'esprit, n a trop de — pour se méprendre.
CLAIRVOYANT, ANTE [klèr-vwà-yan, -yânl'] adj.
[ÉTYM. Composé de clair, au sens adverbial, et voyant,
§ 179. Il xnie s. Qui seroit bien clerveans. Il verroit que maus
estneans, j. de meung, Rose, 6320. acad. écrit clair-voyant
jusqu'en 1798.]
Il Qui sait discerner clairement. 1 1. Avec les yeux. Un
œil, un regard — . | 2. Fig. Avec l'esprit. Afin que cette s
du peuple de Dieu fût claire aux moins clairvoyants, bo.ss. Il
univ. II, 30.
CLAMEUR [klà-meur] s. f.
[ÉTY.M. Du lat. clamôrem, m. s.'%% 325 et 291.]
Il Cri bruyant, prolongé. Les dieux plus pitoyables A
justes clameurs se rendront exorables, corn. Méd. v, 4.
montagne en mal d'enfant Jetait une — si haute..., la f. l
V, 10. — de haro. {V. haro.) || Spëcialt. Cris tumultii
d'improbation. Les clameurs de la foule. La — publique. :
dis que ces monstres barbares Poussaient d'insolentes •
meurs, lefr. de po.mp. Mort de J.-B. Rouss. Braver les
meurs des sots.
"CLAMEUX, EUSE [klà-meu, -meuz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clamosus, ??z. s. §503. || xi
xw" s. De la doleur, l'une est clameuse et de grant cry, C/
7mrg. de Gui de ChauUac, Bibl. nat. ms. Iranç. 242-^
fo 188, V».]
Il Vieilli. Qui pousse des cris bruyants. Spëcialt. Cha;
clameuse, à cor et à cri. || Substantivt. Le —, un des im
du bruant.
"CLAIVIP ou *CLAN [klan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du nordique klampi, crampon, .
[Cf. allem. klamm, m. s.) \\ 1643. Clamp, F0URNiER,%d>'
I 1678. Clan, desrocues, Dict. mar.\
Il (Technol.) || 1° Pièce de bois appliquée contre
mât, une vergue, pour l'empêcher d'éclater. {Syn. g.v
ron, jumelle.) {Cf. acclamper.) Petite pièce de bois inst
dans une mortaise pour tenir lieu de poulie. {Syn
P. ext. Mortaise destinée à recevoir un clamp ou ri
Il 2" Morceau de bois dontleparcheminier sesertp
tenir fixées les peaux qui doivent être travaillées. (Q
écrivent cland et même gland.)
*CLAMPIN [klan-pin] s. m.
[ÉTY.M. Origine inconnue. || Fin du xvii'^ s. Clanpin, dn
godef. Suppl.]
Il Famil. Celui qui reste en arrière des autres en m
chant. Fig. Traînard, fainéant.
1. *CLÂN. V. clamp.
2. CLAN [klan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du gaélique clann, ?7Z. s. § 3. j]
TRÉv. Admis acad. 1798.]
Il Sorte de tribu chez les peuples celtiques. Un — de m
tagnards. Un chef de — . | P. ext. Coterie. Le — des jourj
CLANDESTIN, INE [klan-des'-tin, -tin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clandestinus, wi. s. il xi'
Clandestine alliance, bersuire, dans littré.]
Ij Que l'on tient secret, comme étant illicite. Réun.
clandestine. Contracter un mariage — , MOL. Scap. i, 3,
clandestins. || Fig. Substantivt. La clandestine, petite
à fleurs pourpres, qui croît sous la mousse, à la racine
arbres, dite vulgairement herbe cachée.
CLANDESTINEMENT [klan-des'-tin'-man ; envc
-ti-ne-...] adv.
[ÉTYM. Composé de clandestine et ment, § 724. || XV!"^
Lire clandestinement de nuict, rab. Il, 17.]
Il D'une manière clandestine. ,
CLANDESTINITÉ [klan-des'-ti-ni-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clandestin, § 255. || Commencen
du xvii" s. Texte dans godef. Suppl.]
Il Caractère de ce qui est clandestin.
CLAPET [klà-pè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'allem. klappe, 7n.
1517. Clapetz a pompes, dans delb. Bec]
Il (Technol.) Sorte de soupape qui s'ouvre et se fes
comme un couvercle à charnière.
CLAPIER [klà-pyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical german. klapp-, §.§ 6 et :
Du sens de « faire du bruit », puis, par extension, «s^
vrir avec bruit », le radical a passé à celui de « s'ouv
{cf. allem. klappe, klaffen), et c'est l'idée de « trou^
se trouve dans clapier. {Cf. clapet.) || 1395. Texte dan
DEF. Suppl.]
Il 1° L'ensemble des terriers d'une garenne. P. a^
Lieu ofi on élève des lapins domestiques. Des lapli
— , et, cllipt, Des clapiers. En lapins de garenne érigerj
clapiers, boil. Sat. 3.
Il 2» Fig. (Chirurgie.) Foyer purulent profondéml
situé.
1. *CLAPIR [klà-pïr] v. intr.
m
iij
eun.
06 q
s. §§ 7 et 1331
GLAPIR
447 _
CLARTÉ
vM. Dérive du radical german. klapp-, faire du bruit,
154. {Cf. clapperel le doul)let glapir.) || 1701. furet.]
i parlant du lapin, pousser le cri propre à son es-
2. GLAPIR (SE) [i<là-pîr] v. pron.
[ÉTYM. Dérivé du radical de clapier, § 154. || 1727. furet.
;lmis ACAD. 1740.]
j) En parlant du lapin, se cacher dans son terrier.
CLAPOTAGE [klà-pô-làj'] s. vi.
i.TVM. Dérivé de clapoter, § 78. || 1783. encygu. méth.
imw. Admis acad. 18.35.]
Il Bruit monotone produit par l'agitation de l'eau. Le
des vagues.
CLAPOTER [i<là-p()-té] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé du radical german. klapp-, faire du bruit,
6 et 167. coTGR. donne clappetter dans un sens analo-
le. Il Admis acad. 1835.]
Il En parlant de l'eau qui s'agite, produire un clapotage.
CLAPOTEUX, EUSE [klà-pù-teii, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de clapoter, § 116. || 1788. engycl. méth.
arine. Admis acad. 1835.]
Il Qui clapote.
CLAPOTIS [klà-pô-ti] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clapoter, § 123. || Néolog. Admis acad.
35.]
Il Bruit de l'eau qui clapote.
JAPPEMENT [klap'-man; en vers, klà-pe-...] s. m.
.\r. Dérivé de clapper, § 145. || Admis acad. 1878.]
I, .J] uit particulier produit par la langue qui se détache
usquement du palais.
!CLAPPER [klà-pé] v. intr.
lÉTVM. Emprunté du radical german. klapp-, faire du
nit, § 6. Il xvi<= s. Ce chien clapoit, jappoit, uouchet, Se-
1, 67. I (Au sens actuel.) Admis ac.\d. 1878.]
ii'e entendre un clappement de langue.
CLAQUE |klâk'] s. f. et m.
[ÉTYM. Subst. verbal de claquer, §52. || 1333. Avoit donné
e claque a une certaine personne, dans du c. claca.]
I. S. f. Il 1° Coup donné à qqu avec le plat de la main
qui produit un bruit sec. || P. ext. Troupe de gens
;'on envoie au théâtre claquer des mains, applaudir.
chef de — .
Il 2° Sorte de socque plat que les dames mettaient par-
ssus leurs souliers pour se garantir de la boue. | P. ext.
u'tie d'une tige de bottine qui confine à la semelle. Bot-
es de drap avec claques vernies. ,
II. S. VI. Il 1" Chapeau qui s'aplatit, se replie de ma-
ère à pouvoir être tenu sous le bras. Un —, et, p. appos.
chapeau — .
Il 2" Papier que les enfants s'amusent à plier et qu'un
auvement rapide de la main déplie brusquement avec
uit.
'CLAQUEBOIS [klak'-bwâ; en vers, klà-ke-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de claque (impér. de claquer) et bois,
209. Il 1690. furet.]
il Sorte d'harmonica formée de dix-sept touches de
lis graduées qu'on fait résonner avec une baguette.
CLAQUEDENT [klak'-dan ; en vers, klà-ke-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de claque (impér. de claquer) et dent,
209. Il xv'= s. Claquedent (nom propre), greban, Passion,
752.]
Il Gueux, misérable dont les dents claquent de froid.
CLAQUEMENT [klak'-man ; en vers, klà-ke-...] s. m.
lÉTYM. Dérivé de claquer, § 145. || xvi» s. Claquement gé-
rai de mains, Sat. Me'nipp. i, 102.]
Il Bruit de ce qui claque. Un — de main. Le — d'un fouet.
— des dents (par le froid, la fièvre).
CLAQUEMURER [klâk' - mu - ré ; en vers, klà-ke-...]
tr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. expression adverbiale à claque-
ir [cf. à cloche-pied), §§ 154 et 209. Claquemurer qqn, c'est
oprt le réduire à claque-mur, à se heurter aux murs (qui
nfermenl). || xvii" s. Encelade... Est sous ce mont claque-
-<"..\RR. Virff. trav. dans delb. Rec]
fermer dans une prison étroite, n fut claquemuré
ns un donjon. P. ext. Se — chez soi, se renfermer chez
i, et, fig. Que vous jouez au monde un petit personnage, De
us — aux choses du ménage, mol. F. sav. i, 1.
'CLAQUE-OREILLE [klak'-ô-rèy'] s. m.
[ÉTYM. Composé de claque (impér. du verbe claquer) et
oreiUe, §209. || 1690. furet. Admis acad. 1718; suppr. en
1835.]
Il Famil. Vieilli. Chapeau à larges bords retombant sur
les oreilles.
1. CLAQUER [klà-ké] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. {Cf. cliquer.) i| 1539 r. est.]
1. V. intr. Faire entendre un bruit sec. Ses dents cla-
quent (de froid, de fièvre). — des mains, pour applaudir.
Faire — un fouet, et, fuj. Faire — son fouet, faire du bruit,
se donner de l'importance. Et je faisais — mon fouet tout
comme un autre, rac. Plaid, i, 1. || Spëcialt. Famil. En
parlant de ce qui casse avec un bruit sec. Le verre de la
lampe a claqué.
II. V. tr. Il 1» — qqn, lui donner des claques.
Il 2" Famil. — un acteur, l'applaudir.
2. *CLAQUER [klà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de claque, § 154. || Néolog.]
Il (Technol.) Garnir de la piècede cuir dite claque. —
des bottines d'étoffe.
CLAQUET [klà-kè] s. m.
. [ÉTYM. Dérivé de claquer, § 1.33. {Cf. cUquet.) || xv" s.
Un claquet de moulin, dans godef. SuppL]
I II Dans un moulin, pièce du babillard qui vient frap-
per régulièrement l'auget pour lui imprimer un mouve-
■ ment de va-et-vient.
*CLAQUETTE [klà-kef] s. f.
I [ÉTYM. Dérivé de claquer, § 133. {Cf cUquette.) || 1577.
1 Texte dans godef. SuppL]
! Il l» Sorte de crécelle. Fig. En parlant de qqn dont le
bavardage bruyant importune. C'est une — .
I II 2° Réunion de deux planchettes s'ouvrant et se fer-
; mant comme un livre et qu'on fait claquer l'une contre
j l'autre pour donner un signal.
I II 3" Sorte d'instrument de musique formé de laniè-
j res, pour imiter le bruit d'un fouet, et garni de grelots.
' CLAQUEUR [klà-ke'Ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de claquer, § 112. || Néolog. Admis acad.
i 1835.]
Il Celui qui fait métier de claquer des mains, d'applau-
dir au théâtre. — à gages. La troupe de claqueurs. Fig. Fa-
mil. Cet écrivain a ses claqueurs.
•CLARIÈRE. V. clairière.
CLARIFICATION [klà-ri-fi-kà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de clarifier, d'après le type lat. clariflca-
tio, § 247. Il 1512. J. le MAmE, dans delb. Rec.]
Il Opération par laquelle on clarifie un liquide.
CLARIFIER [klà-ri-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clarificare, m. s. de clarus, clair,
et facere, faire. || xii^ s. Geste apparicions Nostre Signor cla-
rifiet ui cest jor, Serm. de St Dern. p. 94.]
I. Aupropre. \\ 1° Rendre clair, limpide, en le filtrant,
un liquide qui est trouble. De l'eau clarifiée.
Il 2" Rendre pur un liquide qui tient en suspension des
substances étrangères. — les sirops. | P. anal. — du sucre.
II. Fig. Vieilli. Dans le langage mystique, rendre il-
lustre, glorifier.
CLARINE [klà-rin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clair, §§ 65 et 100. L'anc. franc, em-
ploie plutôt la forme masc. clarin. || xvi<= s. fauchet, An-
tiq. gaul. v, 1.]
Il Sonnette qu'on attache au cou des bestiaux.
CLARINETTE [klà-ri-nêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clarine, § 133. || 1753. encycl. Admis
ACAD. 1762.]
Il Instrument à vent, à bec et à anche. | P. ext. Celui qui
joue de la clarinette.
CLARTÉ [klàr-té] s. f.
[ÉTYM. Du lat. claritatem, m. s. devenu clartet, §§ 336,
295 et 291, clarté, § 402.]
I. Au propre. || 1" Effet de la lumière qui rend visibles
les objets. La — du soleU, produite par le soleil. A la —
de la lune. Cette obscure — qui tombe des étoiles, corn. Cid,
IV, 3. La — du jour. Fig. Qui de nous des clartés de la voûte
azurée Doit jouir le dernier? la f. Fab. xi, 8. Absolt. Vieilli.
Mais où vous a-t-il dit qu'il reçut la — (le jour)? mol. Et. iv,
2. A la — des flambeaux. P. ext. Flambeau. Suivez-moi, s'il
vous plaît, avec votre —, mol. Éc. des m. m, 4.
Il 2" P. ext. Transparence. La — de l'eau, du verre. |j P.
anal. La — du teint.
CLASSE
448
CLAVECINISTE
II. Fig. Caractère de ce qui est facilement intelligible.
La — de la langue française. S'exprimer, raisonner avec — .
P. ext. Vérité lumineuse. {Poét. et généralement em-
ployé au plur. en ce sens.) PAULINE : Étrange aveuglement!
— POLYEDCTE : Éternelles clartés! CORN. Pohj. IV, 3. Nous à
qui tu révèles Tes clartés immortelles, rag. Ath. ii, 9. P. ext.
Vieilli. Connaissance suffisante des choses. Je consens
qu'une femme ait des clartés de tout, MOL. F. sav. I, 3.
CLASSE [klas'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. classis, m. s. || xiv" s. Servius
ordena tout le pueple romain en cinq grandes distinctions, les-
quelles il appela classes, bersuire, dans littré.]
Il 1» Catégorie de citoyens dans l'ordre politique, civil.
Les trois classes des patriciens, des chevaliers et des plébéiens
dans l'ancienne Rome ; des nobles, des vilains, des serfs au
moyen âge. || De nos jours, par une analogie tirée de l'iné-
galité des conditions. Les hautes classes, les basses classes
Il P. ext. Toute catégorie de citoyens. La — ouvrière, agri-
cole. Les classes laborieuses. Les classes dirigeantes.
Il 2° Catégorie de jeunes gens appelés chaque année
au service militaire. La — de 1870. || P. anal. Catégorie
de marins qui peuvent être appelés au service de la ma-
rine de l'État.
Il 3" Catégorie d'élèves qui suivent chaque degré d'un
cours d'études. Spécialt. Dans les collèges. La — de rhé-
torique. Les classes de lettres, de sciences. Les hautes classes,
les classes supérieures (philosophie, rhétorique, etc.). Les
basses classes, les classes élémentaires (sixième, septième,
etc.). La rentrée des classes. || P. ext. | 1. Cet enseignement
lui-môme. Faire la — , en parlant du professeur qui en-
seigne. Suivre la — , en parlant de l'élève. Il a fait ses classes,
il a parcouru tous les degrés du cours d'études. Des livres
de — . I 2. La salle où se donne cet enseignement. Entrer
dans la — . Un garçon de — , chargé du service de la classe.
Il P. anal. Une — de chant, de solfège, de dessin.
Il 4° P. ext. Toute catégorie de personnes, de choses,
distribuées par différence de degré ou, simplement, de
nature, ingénieur, préfet, auditeur de première — . Route de
seconde — . Une place de première, de seconde — au chemin de
fer. Les classes de l'Institut. Ce livre s'adresse à toutes les
classes de lecteurs. Ces objets forment une — à part.
Il 5° Spécialt. (Hist. nat.) Chacun des grands groupes
d'animaux, de végétaux. La — des Mammifères, des Oiseaux.
CLASSEMENT [klâs'-man ; envers, klâ-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de classer, § 145. || Mot de la fin du .wiiic s.
Admis .\CAD. 1798.]
Il Action de classer, résultat de cette action. Un — par
ordre de matières. Faire un — définitif.
CLASSER [kld-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de classe, § 154. || 1771. trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il ±° Distribuer par classes. — les plantes d'un herbier.
P. ext. Ranger dans une certaine classe. Les cétacés se
classent, sont classés parmi les mammifères. Fig. Ranger
dans une certaine catégorie. Il est classé parmi les plus
grands peintres. || Spécialt. Matelot classé, eru'egistré dans
sa classe d'inscription maritime. Route classée, placée of-
ficiellement parmi les routes de première, de seconde
classe, etc.
Il 2° P. ext. Distribuer dans un certain ordre. — des
papiers, des notes. — les élèves par ordre de mérite. — les
matières d'un livre par ordre alphabétique.
CLASSIFICATION [klà-si-fi-kà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de classe, d'après un type lat. factice
classificatio, § 274. || Mot de la fin du xviii<=s. Donné en 1802
dans l'édition non officielle de I'ac.^d. Admis acad. 1835.]
Il Dans les sciences naturelles , distribution des indi-
vidus dans un ordre hiérarchique par espèces, genres,
familles, ordres, classes, etc. — naturelle, fondée sur l'en-
semble et l'importance relative des caractères. — artifi-
cielle, fondée sur tel ou tel caractère pris arbitrairement.
Il P. anal. Distribution méthodique. — des maladies. —
des matières d'un livre, des produits d'un pays.
CLASSIQUE [klà-sïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. classicus, m. 5. proprt, qui est
de la première classe. || 1611. cotgr.]
U 1° Employé à l'usage des classes, des collèges. Livres,
auteurs classiques. Spécialt. Qui appartient à l'antiquité
grecque et latine, considérée comme base d'une éduca- !
tion libérale. Les auteurs classiques, et, substantivt, masi
Les classiques, les grands auteurs grecs et latins. Éducatic
—, qui a pour base l'étude de l'antiquité grecque et latine
Il 2" P. ext. Considérée comme conforme aux rèd.
d'un genre et pouvant servir de modèle. La tradition
Les règles classiques. Poètes, prosateurs classiques, et, m
stantivt, masc. Les classiques. La collection des classiquJ
français. Spécialt. Les classiques (par opposition aux ni
mantiques), les écrivains fidèles à la tradition classii; '
et, p. ext. leurs partisans. Dans un sens analogue.
peintre, un musicien — . P. ext. Cet ouvrage est devenu
(consacré comme modèle) en jurisprudence. || Fig. La ter
— des beaux-arts, qui a produit les modèles consacrés .
l'art, et, p. anal. La terre — de la liberté, dont les insl;
tions sont restées le modèle des peuples libres.
CLATIR [klà-tir] v. intr.
[ÉTYM. Altération de glatir (F. ce mot), due sans di
à l'influence de clapir 1. (F. ce mot.) || 1690. Glatir ou
tir, FURET.]
Il Vieilli. (Chasse.) Pousser des aboiements répi-
(en parlant des chiens qui poursuivent le gibier).
CLAUDE [klôd'] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : l'empereur romain aan
faible d'esprit. || 1771. trév. Admis acad. 1798.]
Il Famil. Vieilli. Imbécile. | Adjectivt. U n'est pas si -i
qu'on le croit, acad.
CLAUDICATION [klô-di-kà-syon ; en vers, -si-on
[ÉTYM. Emprunté du lat. claudicatio, m. s. de claudicai
boiter. || xiiic s. Mir. de St Éloi, dans godef. Suppl.
mis ACAD. 1762.]
Il Action de boiter.
CLAUSE [klÔz'J s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. clausa, employé da:
sensdulat.clausula, m. s.\\ xii" s.Livers est d'une rime en ci
clauses copiez, garn. de pont-ste-max. St Thoma.'<, 581'.
Il Disposition spéciale d'une loi, d'un traité, d'un co
trat, d'un testament.
*CLAUSOIR. F. closoir.
CLAUSTRAL, ALE [klôs'-tràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. ecclés. claustralis,
dérivé de claustrum, cloître. || 1471. Texte dans a
Suppl.]
Il Relatif au cloître. Discipline claustrale. Biens, offic
claustraux, bénéfices attachés aune abbaye. Prieur— (
opposition à commendataire), qui avait juridiction s
religieux.
•CLAVAIRE [klà-vèr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes clavaria,
rivé de clava, massue, les réceptacles du champignon
clavah-e allant en grossissant de la base au somm '
Néolog.]
Il Variété de champignon comestible , dite vulgi
ment meinotte.
1. CLAVEAU [klà-vô] .9. m.
[ÉTYM. Dérivé de clef, d'après le radical primitif
§§ 65 et 126. |] (Au sens actuel.) 1380. Texte dans oo!
Suppl. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Pierre taillée en coin qui entre dans
cadrement supérieur d'une fenêtre, d'une porte, etc,
2. CLAVEAU [klà-vô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clavçllum, diminutif de clav
clou, employé par marcellus EMPmicus au sens de eh;
cre, et appliqué à la maladie dite claveau, à cause de
forme des boutons. || xiv*^ s. Remède contre le clavel, J.
DRIE, Bon Berger, dans delb. Rec]
Il Maladie éruptive contagieuse des bêtes à laine. (5/
clavelée.)
CLAVECIN [klàv'-sin et klâf-...; en vers, klà-ve-l
s. m.. ;
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge clavicymbalij
m. s. de clavis, clef, clavier, et cymbalum, cymbale, § 5<|
Il 1447. Un instrument à jouer nommé clavycimbale, dans ''•
Gloss. arch. \ 1611. Clavessins, coïgr. | acad. écrit clav)
sin de 1694 à 1762.] !
Il Instrument à son fixe, à clavier, et à cordes meta |
ques pincées par des becs de plumes, qui a été remplfi
par le piano. \Cf. épinette.) Il faut vingt clavecins, cent v
Ions pour plaire, i.a f. Èpit. 13.
•CLAVECINISTE [klàv'-si-nïsf et klaf'-...; en ve\
klà-vc-...] s. m. et /'.
icai
I
acii
81'.
co
I
suiJ|H
CLAVELE
449 —
CLENCHE
[ÉTYM. Dérivé (le clavecin, §265. || xvii'=-xvm'' s. F. àl'ar-
icle.]
Il Joueur, joueuse de clavecin. Violistes, théorbistes, cla-
ecinistes,... j'ai tout cela dans ma manche, regnard, Sérén.
C.6.
CLAVELÉ, ÉE [klàv'-lé ; en vers, klà-ve-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de claveau 2, § 118. || xve s. wauquelin,
list. d'Alexandre, dans godef.]
Il Atteint de la maladie dite claveau. Ladres clavelés, Sat.
lénipp. I, 5.
CLAVELÉE [klàv'-lé ; en vers, klà-ve-lé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de claveau 2, §§ 65 et 119. || XYt* s. Ilz mou-
oient de la —, Pathelin, 1100.]
Maladie éruptive contagieuse des bêtes à laine. {Syn.
laveau.)
CLAVETTE [klà-vef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clef, d'après le radical primitif clav-,
§ 65 et 133. {Cf. cheville.) || (Au sens propre de petite clef.)
iios. BENEEiï, Ducs de Norm. 12490.]
Il (Technol.) Petite cheville de fer, de bois, placée en
■avers dans la pointe d'un boulon, d'un cylindre de char-
ière, etc., pour servir d'arrêt.
•CLAVICORNE [klà-vi-korn'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. clava, massue, et cornu,
orne, antenne, § 271. || Ne'olog.]
Proprt. Qui a des antennes en forme de massue. Subs-
antivt, m. pi. Les Clavicornes, nom donné par latreille
une famille d'insectes.
CLAVICULE [klà-vi-kul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clavicula, ?n. s. proprt, petite
lef. (Cf. cheville.) || 1541. j. canappe, dans delb. Rec.]
Il (Anat.) Os qui sert d'arc-boutant à chaque épaule.
CLAVICULE, ÉE [klà-vi-ku-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de clavicule, § 118. || Néoloq. Admis acad.
835.]
Il (Anat.) Pourvu de clavicules. Animaux clavicules.
CLAVIER [klà-vyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clef, d'après le radical primitif clav-,
§ 65 et 115. Il xiv"^ s. Office de clavier, j. de brie, Bon
ierger, p. 22.]
Il 1° Vieilli. I 1. Porte- clefs, gardien. | 2. Anneau,
•haine réunissant un trousseau de clefs.
il 2" (Musique.) Dans un registre d'orgue, réunion des
ouches qui, lorsqu'on les frappe, ouvrent et font réson-
ler le tuyau qui leur correspond. || P. anal. Dans un cla-
ecin, dans un piano, réunion des touches qui, lorsqu'on
es frappe, font mouvoir les marteaux des cordes. Dn —
l'ivoire. Dn — de six, de sept octaves. Mettre les doigts sur le
-. Posséder son — , être familiarisé avec toutes les notes
lu clavier. P. ext. Le — d'un instrument, d'une voix, la por-
ée, l'étendue de cet instrument, de cette voix.
"CLAVIGÈRE [klà-vi-gèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. claviger, proprt, qui porte une
nassue, nom donné par preyssler, en 1790, à un genre
l'insectes. || Nëolog.]
Il PetitinsectedelafamilledesPsélaphîdes, sécrétantde
;haque côté des élytres une liqueur que sucent les fourmis.
*CLAVIPALPE [klà-vi-pâlp'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. clava, massue, et le franc,
îalpe, § 284. || Néolog.]
Il Proprt. Qui a les palpes en forme de massue. Subs-
'antivt. m. pi. Les Clavipalpes, nom donné par latreille
i une famille d'insectes.
*CLAYÈRE [klè-yèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de claie, § 115. [Cf. cloyère.) [j Néolog.]
Il Grand parc d'huîtres (fermé par des claies) que la mer
remplit à marée haute.
'CLAYETTE [klô-yet'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de claie, § 133. || Ne'olog.]
Il Panier de champignons, réunion de vingt-quatre ma-
niveaux.
CLAYMORE [klè-mor] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. claymore, m. s. § 8. Le mot
aiigl. est d'origine celtique : gaélique claidheamh, épée, et
mor, grand, § 3. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Grande et large épée écossaise.
CLAYON [klè-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de claie, § 104. || 1642. oud.]
Il Petite claie. Spécialt. Petite claie pour égoutter le
fromage, porter les pâtisseries, etc.
DICT. FRANC.
CLAYONNAGE [klô-yù-nàj'] .9. m.
[ÉTYM. Dérivé de clayon, § '78. || 1701. furet. Admis
ACAD. 1718.]
Il Entrelacement de pieux et de branchages en forme
de claie pour fermer un parc, pour soutenir des terres
minées par l'eau, etc.
*CLÉCHÉ , ÉE [klé-ché] adj.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de clef, à cause des parties à
jour qui se trouvent dans l'anneau et dans le panneton
de la clef, §§ 63 et 118. || 1690. furet.]
Il (Blason.) Qui est à jour, de manière à laisser voir le
champ de l'écu. Triangles cléchés et enlacés.
CLEF et, vieilli, CLÉ [klé] s. f
[ÉTYM. Du lat. clavem, ?». s. §§ 295, 446 et 291.]
I. Pièce de fer qu'on introduit dans le trou d'une ser-
rure et à l'aide de laquelle on fait mouvoir le mécanisme
qui sert à l'ouvrir ou à la fermer. Une — forée. Un trous-
seau de clefs. Fermer une porte à la — ou à — . Mettre, tenir
qqch sous — , enfermé. Être sous — . Une fausse — , clef fa-
briquée à l'aide d'une empreinte prise sur la serrure, dans
un but illicite. || Fig. Mettre la — sous la porte [famil.),
partir furtivement. Prendre la — des champs (qui ouvre les
champs), s'échapper d'un lieu où l'on était enfermé. Pré-
senter les clefs d'une ville à un vainqueur, en signe de reddi-
tion ; à un souverain, pour lui faire honneur. Les clefs de
saint Pierre, clefs symboliques avec lesquelles il doit ou-
vrir l'entrée du paradis. || Fig. \ 1. Point dont il faut se
rendre maître pour entrer dans une place forte, pénétrer
sur un territoire, etc. Les Thermopyles étaient la — de la
Grèce. Ce fort est la — de la position. | 2. Ce qu'il faut con-
naître pour avoir l'intelligence d'une chose. Avoir la —
d'un système. Une clef des Caractères de La Bruyère, désigna-
tion des personnes qu'il aurait voulu dépeindre. Je ne
suis ni auteur ni complice de ces clefs qui courent, la br.
Disc, à l'Acad. préf. Avoir la — d'une dépêche en chiffres,
connaître la convention qui sert à l'expliquer. || Dans un
sens analogue, en musique. Clefs de fa, de sol, d'ut, etc., si-
gnes placés au commencement d'une portée, qui, par la
place qu'ils fixent au fa, au sol, à l'ut, sur telle ou telle
ligne de la portée, déterminent la place relative des au-
tre notes, dans l'échelle musicale. Trois dièses à la — .
II. P. anal. — d'un robinet, partie du robinet que l'on
tourne pour l'ouvrir ou le fermer. — d'un poêle, placée
dans le tuyau pour activer ou ralentir le tirage, en ou-
vrant ou fermant le passage. — d'une montre, d'une pen-
dule, petit cylindre qui sert à remonter le ressort ou à
faire tourner les aiguilles. — d'un piano, qui sert à tendre
ou à détendre les cordes. — d'un violon, d'un violoncelle, etc.,
cheville de bois autour de laquelle est enroulée chaque
corde et qui sert à la tendre ou à la détendre. — d'un pres-
soir, forte vis qu'on serre ou qu'on desserre pour aug-
menter ou diminuer la pression. — de carrossier, pour
serrer ou desserrer l'écrou. — de dentiste , qui saisit la
dent qu'on veut arracher. || Spécialt. — de voûte, pierre
centrale qui sert à former le haut d'une voûte en main-
tenant les autres pierres. — de charpente, sorte de coin
qui maintient une pièce de bois et l'empêche de s'écarter.
CLÉMATITE [klé-mà-tïf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clematitis, grec %'kr\\x:t.iX-z'.:;,
m. s. On trouve clematis au xvi^ s. et encore en 1700 dans
LIGER, Nouv. Mais, rust., d'après le lat. clematis, variante
de clematitis. || 1611. cotgr. Admis acad. 1762.]
Il Plante grimpante, de la famille des Renonculacées,
à petites fleurs blanches odorantes.
CLÉMENCE [klé-mâns'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. clementia, m. s. Ste Eulalie
(xe s.) emploie la forme lat. clementia. || 1549. r. est.]
Il Douceur que montre celui qui a autorité pour punir
un coupable, en lui pardonnant ou en atténuant sa peine.
Un trait de — . Oser de — . Essayez sur Cinna ce que peut la —,
CORN. Cinna, iv, 3. Lasser la — divine. Sans jamais écouter
ni pitié ni — Qui te parle pour eux, mai.ii. Poés. 103.
CLÉMENT, ENTE [klé-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clemens, entis, m. s. || xv^ s.
Prince clément, villon, Bail.]
Il Qui use de clémence, n a été — jusqu'à être obligé de
s'en repentir, BOSS. R. d'Angl. Dieu se montre toujours — et
miséricordieux. P. ext. Poét. Le Ciel lui fut —, favorable.
Fiq. Dnciel —, un climat qui n'est pas rigoureux.
CLENCHE [klanch'] et CLENCHETTE [klan-chêf] s. f.
29
CLEPHTE
4b0 —
CLIGNER
[ÉTYM. Emprunté et dérivé de l'allem. klinke, m. s.
proprt, ce qui fait du bruit, de klingen, résonner, §§ 7 et
133. (Cf. clinquant.) || xiiie s. On ne puet entrer es osteusSans
buscler le clenque, Fabliau du honteus Ménestrel, dans
UUTEB. III, 14, Jubinal. Admis acad. 1878.]
Il (Teclinol.) Pièce du loquet d'une porte qu'on lève
ou qu'on abaisse sur le mentonnet pour ouvrir ou fer-
mer. (F. battant.)
CLEPHTE et KLEPHTE [klêff] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du jjrec mod. xascsôti;, m. s. proprt,
brigand. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Montagnard'du Pinde, de l'Olympe, resté libre sous
la domination turque.
CLEPSYDRE [klep'-sîdr'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté dulat. clepsydra, grec x'Xetj/'J^P*' "^- ^^
Il xivc s. Clepsedre, dans godef. Siippl. \ 1611. Clepsydre,
COTGR.]
Il Horloge à eau marquant l'heure par l'écoulement
régulier d'une certaine quantité d'eau dans un temps
donné.
CLERC [klèr] s. m.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. clçricum, grec •»i>k'ripi>c6<;, membre
du clergé.]
Il lo Anciennt. (Par opposition à laïque.) Celui qui étu-
diait pour devenir ecclésiastique. P. ext. Ecclésiastique.
Spécialt. — de la chapelle, ecclésiastique attaché à la cha-
pelle du roi. Conseiller — , magistrat pourvu d'un bénéfice
ecclésiastique.
Il 2» P. ext. Vieilli. Lettré, savant. On loup, quelque peu
—, prouva par sa harangue..., lA F. Fab. vu, 1. Il n'est pas
grand — en cette matière. Vieilli. Loc. prov. Jamais danseur
ne fut bon — , cotgr. Dict.
Il 3» P. ext. Celui qui étudie, qui travaille dans une
étude de notaire, d'avoué, d'huissier. Le maître —, le pre-
mier clerc d'une étude, n laissa à un — le soin de les signi-
fier (les injures), furet. Rom. bourg, i, 24. Petit — , celui
qui fait les courses. Fig. Faire un pas de —, une mala-
dresse par inexpérience.
CLERGÉ [klèr-jé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. clericatum, m. s. devenu *clerigat,
§§ 380 et 291, 'clergiet, clergé, §§ 297 et 402.]
Il Le corps des ecclésiastiques. Le — d'une église, d'un
diocèse, d'un pays. Le — séculier, vivant dans le monde,
curés, évoques , archevêques (par opposition au — ré-
gulier, vivant sous la règle monastique).
*CLERGEON [klèr-jon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clerc, §§ 64 et 104. || xiii" s. Provoire
ne clarjon, hugue de berzy, dans godef. clerjon.]
Il Vieilli. Petit clerc de procureur. Je n'étais point —
de procureur, sorel, Francion, p. 171.
"CLERGIE [klèr-ji] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de clerc, §§ 64 et 68. || xii^ s. Pur destruire
clergie, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 1728.]
Il (Ilist. du moyen âge.) || 1° Science d'un homme d'é-
glise, de lettré. Specialt. L'ensemble des sept arts libé-
raux qu'on étudiait pour entrer dans les ordres.
Il 2" Condition d'homme d'église. {Cf. cléricature.) Spe-
cialt. Bénéfice de — , privilège en vertu duquel quiconque
appartenait à l'Église échappait à la juridiction séculière.
CLÉRICAL, ALE [klé-ri-kàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. clericalis, m. s. decle-
ricus, clerc. | xiv^ s. Ordre clérical, J. golein, dans godef.
iiîippl.]
Il 1" Relatif au clergé. Les fonctions cléricales. Les ordres
cléricaux.
Il 2" Néolog. Favorable au clergé. Le parti —, et, 5mô«-
iantivt, Les cléricaux.
CLÉRICALEMENT [klé-ri-kal-man ; en vers, -kà-le-...]
udv.
[etym. Composé avec cléricale et ment, § 724. || 1517.
Texte dans godef. Suppl.]
Il D'une manière cléricale.
CLÉRICATURE [klé-ri-kà-tùr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. ecclés. clericatura, m. s.
Il 1429. Texte dans godef. Suppl.]
Il Condition de celui qui est clerc, qui étudie pour en-
trer dans les ordres. PrivUège de — . {Cf. clergie.)
CLICHAGE [kli-chàj'] s. m.
f^i"!". Dérivé de cUcher, § 78. || Néoloff. Admis acad.
lOOO.j
Il (Technol.) Action de clicher.
CLICHÉ [kli-ché] s. m.
[ÉTYM. Adj. particip. de clicher, § 45. || Néolog. Admu
acad: 1878.]
Il 1» (Typogr.) Reproduction en relief de l'empreinte
d'une composition en caractères mobiles, du type origi-
nal d'une gravure, etc. || P. ext. \ 1. Épreuve qu'un gra-
veur fait d'un coin de médaille dont il prend l'empreinte
avec un métal en fusion. | 2. Plaque de métal, de verre
qui a reçu l'épreuve négative sur laquelle le photographe
tire les épreuves positives.
Il 2" Fig. Famil. E.xpression rebattue, sans cesse jpe-
produite. C'est un vieux — . .^
CLICHER [kli-ché] î;. ^r. y
[ÉTYM. Autre forme de cliquer, radical de cliqueter. (F,
ce mot.) Le mot s'est d'abord appliqué au bruit sec que
produit la matrice tombant sur le métal en fusion, dans
le procédé primitif de clichage. || Mot de la fin du xviiie&
Admis acad. 1835.]
Il Reproduire en relief l'empreinte d'une composition en
caractères mobiles, du type original d'une gravure, etc.
CLICHEUR [kli-cheur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clicher, § 112. [| Néolog. Admis agad.
1835.] >r
Il (Technol.) Celui qui fait des clichés. ('.
CLIENT, ENTE [kli-yan, -yânt'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cliens, clientis, m. s. \\ 1539. R.
EST.]
I. (Antiq. rom.) Plébéien qui était placé sous la pro-
tection, le patronage d'un patricien.
II. P. anal. De nos jours. \\ 1° Celui, celle qui conf;
habituellement ses intérêts à un homme d'affaires (avo
cat, notaire, etc.), sa santé à un médecin. || Specialt. Ce
lui, celle dont un avocat plaide la cause.
Il 2° P. ext. Celui, celle qui se fournit habituellemi
chez un marchand, qui va habituellement dans un é1
blissement ouvert au public (maison de bains, restati
rant, etc.).
CLIENTÈLE [kli-yan-tèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clientela, m. s. \\ 1611. Clien-
telle, COTGR.]
I. (Antiq. rom.) L'ensemble des clients d'un patricien.
Tout plébéien était dans la — d'un patricien.
II. P. ext. L'ensemble de ceux qui sont les clients d'j
homme d'affaires (avocat, avoué, etc.), d'un médecin, d'-j
marchand, etc. Avoir une nombreuse — . Céder sa — .
*CLIFOIRE [kli-fwar] s. f.
[ÉTYM. Pour cliquefoire, composé de clique, impér
l'anc. verbe cliquer, faire du bruit {cf. cliqueter), et fo;
impér. du verbe foirer, § 209. || xvi" s. Glyphouoire, a
IV, 30. I 1611. Cliquefoire, cotgr. | 1798. Clifoire, ag
suppr. en 1878.]
Il lo Vieilli. Seringue.
Il 2° P. ext. Jouet d'enfant, tige de sureau dans l;i
quelle se meut un petit piston et avec laquelle on lanc
de l'eau comme avec une seringue.
CLIGNEMENT [klià'-inan; en vers, kli-fie-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cligner, § 145. || xiii^ s. Cloignemeut,
dans godef. Suppl.]
Il 1° Action de cligner. Mouvement par lequel on ferme
à demi les paupières, pour que l'œil ne soit pas blessé
par une lumière trop vive, ou pour mieux distinguer ui
objet éloigné.
Il 2° P. ext. Mouvement par lequel les paupières s'a
baissent et se relèvent rapidement, soit pour reposer l'cei!
soit pour faire un signe d'intelligence à une personii'
qu'on regarde.
CLIGNE-MUSETTE [klin'-mu-zet'] s. f.
[ÉTYM. Pour cligne-mussette, qui est encore dans acad.
1798 ( V. § 509), diminutif ( V. § 133) de l'anc. franc, cligne-
musse, m. s. composé de cligne, impér. de cligner, fermer
les yeux, et musse, impér. de musser, cacher, § 210. On
trouve souvent par abréviation climusette. Jouant à cache-
cache ou bien à climusette, destouciies, P^z'/o.?. 7narié,i,i-
De môme acad. 1694-1740. || xv^ s. Jouera cligne-mussette,-
Cent Nouv. nouv. 77. | 1680. Cligne-musette, uichel.]
Il Jeu d'enfants ofi l'un d'eux ferme les yeux tandis qviÇ-
les autres se cachent, et cherche ensuite à les Irouwsr.-
Jouer à — .
CLIGNER [kli-né] v. tr. et intr. ,;'<)•.'
\
CLIGNOTANT
451
CLIQUETTE
[ÉTYM. Du laf . pop. *cliniare, class. clinare, incliner, bais-
T, devenu clignier, §§ 482, 297 et 291, cligner, § 634. ||
le s. Mult li a ris et mult clignié, wace. Brut, 8819.]
Il Faire un clig'iiement. | 1. Vieilli. V. tr. — l'œil, les
lux. I 2. V. intr. — de l'œil, des yeux. Absolt. VL n'a pas
igné.
CLIGNOTANT, ANTE [kli-ùù-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. pariicip. de clignoter, § 47. || Admis acad.
^35.]
Il Qui clignote. Des yeux clignotants. Spëcialt. Membrane
ignotante, membrane mobile demi-transparente placée,
lez les oiseaux, entre le g-lobe de l'œil et les paupières,
)ur les garantir d'une lumière trop vive.
CLIGNOTEMENT [kli-nol'-man ; en vers, -nô-te-...]
m.
[ÉTYM. Dérivé de clignoter, § 145. || 1611. Clignottement,
)TGR.]
Il 1° Clignement d'yeux répété.
Il 2» Clignement d'yeux habituel.
CLIGNOTER [kli-ùô-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cligner, § 167. L'anc. franc, dit cligne-
r, qui est encore dans cotgr. || 1611. Clignotter, cotgr.]
Il Cligner fréquemment des yeux.
CLIMAT [kli-mk] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clima, climatis, grec v.'klii.x,
. s. proprt, inclinaison, c.-à-d. obliquité d'une région
• In terre par rapport au soleil. || 1314. En chaus climas,
MONDEVILLE, daUS LITTRÉ.]
.ensemble des conditions atmosphériques auxquel-
> une région est soumise. Un beau — . Dn — sec, chaud,
oid, tempéré. Je ne souhaite Ni climats ni destins meilleurs,
i. F. Fab. VII, 12. Il P.ext. Cette région elle-même. J'ose
re. Seigneur, que par tous les climats Ne sont pas bien reçus
utes sortes d'États, corn. Cinna, ii, 1. | Spëcialt. Zone
rmée sur une carte géographique par l'espace compris
itre deux parallèles.
1. CLIMATÉRIQXJE [kli-mà-té-rïk'] adj.
[ÉTYM. Pour climactérique (altération due à l'influence
3 climat), emprunté du lat. climactericus, grec y.'Kiikx'a.ti]-
x6<;, m. s. proprt, qui va par échelons, de xX'.jiaxTTip,
;helon. || 1564. Années nommées climateriques, marcou-
iLLE, dans DELB. Rec]
Qui marque une décadence, un moment critique,
mée —, nom donné à certaines années de la vie de
lomme que l'on considérait comme critiques (celles dont
chiffre était un multiple de 7 ou de 9). La grande année
-, l'âge de 7 fois 9 ans, ou 63 ans. Spëcialt. L'âge critique
la femme. Fig. Les États ont leurs années climateriques
issi bien que les hommes, acad. 1694.
2. *CLIMATÉRIQUE [kli-mà-té-rïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de climat, sous l'influence de climatéri-
le 1, §§ 63 et 229. 1| Nëolog.]
Il Relatif au climat. Les conditions climateriques d'un pays.
'CLIMATOLOGIE [kli-mà-tù-lô-ji] s. f.
|ÉTYM. Composé avec climat et le grec Xôyo;, discours,
279. WNéolog.]
Il Étude des climats.
*CLIMATOLOGIQUE [kli-mà-tô-lô-jïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de climatologie, § 229. || Nëolog.]
Il Relatif a l'étude des climats. Recherches climatologi-
les.
1. CLIN [klin] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de cligner, §§ 52 et 483. || xvi^ s. Un
ind'œiloude teste, amyot, Œuvr. mor. Comment il faut
uïr les poètes, 21.]
Il Mouvement de l'œil qui cligne. Un — d'œil. Que... Je
enne des clins d'œil un registre fidèle, la f. Eunuque, ii, 2.
e faux clins d'yeux, MOL. Tart.i,^.P. ext.'Enun — d'œil, dans
ispace de temps imperceptible qu'il faut pour cligner
3 l'œil.
2. *CLIN [klin] ,9. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. franc, cliner (lat. clinare),
icliner, § 52. || xiie-xiiio s. Si com Girars descendi el che-
lin Encontre Charle et com il li fist clin, Girard de Viane ,
. 174, Tarbé.]
Il \'^ Anciennt. Inclinaison. Le — des coteaux, J. de vau-
ELLES, Genôse, dans godef.
11 2° Spëcialt. (Technol.) | 1. Disposition du bordage
une embarcation où les madriers se recouvrent en s'in-
linant au lieu d'être joints carrément. {Cf. couvelle.) P.
ext. Les clins d'acajou d'un canot de course. Border à — . [ 2.
Biseau ménagé sur le bord par lequel s'assemblent les
douves d'un baquet, d'un tonneau, pour qu'elles se joi-
gnent exactement. (Qqns écrivent à tort clain.)
"CLINAMEN [kli-nà-mèn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clinamen, m. s. \\ xvii<= s. V. à
l'article.]
Il Mouvement oblique (déclinaison) attribué aux atomes
dans le système d'Épicure. La ligne droite et le — sont des
suppositions en l'air et de purs songes, fén. Exist. de Dieu,
i, 3.
CLINC AILLE, CLINCAILLERIE, CLINCAILLIER.
V. quincaille, quincaillerie, quincaillier.
•CLINFOC [klin-fÔk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. klein fock, petit foc, §§ 7,
498 et 499. || Nëolog.]
Il (Marine.) Foc léger, gréé, par le beau temps, au mât
de beaupré.
CLINIQUE [kli-nïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clinicus, grec xXiv.y.ôç, m. s.
de xXîvTi, lit. Il 1696. d. leclerc, liist. de la mëdec. dans
TRÉv. Admis acad. 1762.]
Il Qui a lieu auprès du lit (du malade). Médecine —,
Substantivt. La —, enseignement médical que le maître
donne à ses élèves au lit des malades. La — de l'Hôtel-
Dieu.
CLINQUANT [klin-kan] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de l'anc. franc, clinquer, cliquer,
faire du bruit, et, par extension, briller, § 47. {Cf. cli-
quet, etc., quincaille, etc.) || xv« s. Or clicquant, o. de la
MARCHE, Mém. ann. 1435. | xvie s. Clinquant d'or, carloix,
IV, 12.]
Il Lamelle d'or, d'argent ou de cuivre doré, argenté,
dont on rehausse des broderies, des galons, des rubans,
etc. Un monsieur tout chargé de — vous demande, la f. Eu-
nuque, IV, 7. Il Fig. Ce qui ne vise qu'à l'éclat. Aimer le
— . Préférer... le — du Tasse atout l'or de Virgile, boil. Sat. 9.
CLIQUART [kli-kàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, cliquer, faire du bruit,
§ 147. {Cf. allem. klinker, sorte de brique, de klingen, ré-
sonner.) Il 1581. Marbre, cliquart, porceline, M. dusseau,
dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Variété de pierre à bâtir, autrefois très estimée.
CLIQUE [klïk'j s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. franc, cliquer, faire du
bruit, primitif de cliqueter {V. ce mot), § 52. {Cf. claque.)
Il (Au sens actuel.) xiV s. Maie clique, g. de digulleville,
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1740.]
Il Bande de gens que l'on considère comme soutenant
qqn, qqch, d'une manière peu honorable.
CLIQUET [kli-kè] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. verbe cliquer, faire du bruit,
primitif de cliqueter {V. ce mot), § 133. {Cf. claquet.) ||
1372. Que nulz fondeurs... ne soit si hardis qui fonge clez ne
cliquetz, dans delb. Rec. Admis acad. 1718 au sens 1° ;
suppr. en 1762; repris en 1878 au sens 3».]
Il (Technol.) || 1° Vieilli. Claquet, pièce d'un moulin.
(F. claquet.)
Il 2" Vieilli. Clenche, pièce d'un loquet. {V. clenche.)
Il 3° Pièce mobile soulevée par chaque dent d'une
roue d'engrenage quand elle tourne dans un certain sens,
et qui bute contre l'engrenage si l'on veut tourner en
sens contraire.
Il 4° Partie supérieure de la brisure qui entre dans la
charnière d'un couvercle.
CLIQUETER [klïk'-té ; en vers, kli-ke-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, cliquer, faire du bruit, mot
qui paraît être une onomatopée {cf. claquer), §§ 32 et 167.
Il XIII'' s. Dont commencha a cliketer, Eustace le Moine,
1402.]
Il Famil. Produire un cliquetis.
CLIQUETIS [klik'-ti ; en vers, kli-ke-ti] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cliqueter, § 123. || xiv« s. Firent tel cli-
quetis... Que ce sembloient fevre sur enclumes forgeant, cuve-
LiER, Duguesclin, 22341.]
Il Bruit sec que font certains corps sonores qui se cho-
quent. — de chaînes, d'épées. Le — des verres. || Fig. Bruit
de mots sonores accumulés dans une phrase. Un — de
mots.
CLIQUETTE [kli-kêf] s. f.
CLISSE
— 452
CLOITRE
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. Iranç. cUquer, faire du bruit,
primilif de cUqueter (F. ce mot), § 133. {Cf. claquette.;) ||
xv» s. La cliquette de l'uys de s'amie, mart. d'auv. dans
GAY, Gloss. arch.]
Il 1» Sorte de caslagnette. — de lépreux.
Il 2» P. anal. Au plur. (Technol. ) Pierres trouées que
les pêcheurs attachent à leurs filets pour les faire aller
au fond de l'eau.
CLISSE [klïs'] s. f.
[ÉTYM. Môme mot que éclisse, dont il paraît être une
altération, § 37. Le gerinan. kliozan, auquel on a voulu
rattacher directement clisse, n'existe pas. || xiic s. Clice,
UENEEiT, Ducs (Ic Norm. dans godef. SuppL]
Il Osier tressé dont on fait des claies pour égoutter le
fromage, dont on entoure une bouteille de verre pour
l'empêcher de se casser, etc. Dans son panier, par l'entre-
deux des clisses, «iunquières, Caquet-Bonbec.
*CL.ISSER [kli-sé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de clisse, § 154. acad. ne donne que le
part, clisse, ée. || xvi« s. Bouteille clissee, rab. in, 45.]
Il Garnir (une bouteille de verre) d'osier tressé.
CLITORIS [kli-tù-rïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec x>vsiTopîî , wi. s. \\ 1611.
coTGR. Admis acad. 1762.]
Il Petit organe charnu à l'entrée de la vulve.
CLIVAGE [kli-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cliver, § 78. || 1771. trév. Admis acad.
1878.]
Il (Technol.) || l" Action de cliver (le diamant).
Il 2" P. ext. Division lamellaire qui se produit dans les
cristaux.
CLIVER [kli-vé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. klieben, fendre, §§ 7, 498
et 499. Il 1723. savary, Dict. ducojnm. Admis acad. 1798.]
Il (Technol.) Diviser (des diamants, des cristaux) par
couches lamellaires. [Cf. étonner.)
CLOAQUE [kjô-ak'] 5. m. (fém. cotgr.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. cloaca, m. s. Le genre fém.,
qui est celui du lat., ne s'est conservé que dans l'expres-
sion archéologique la grande Cloaque. ( V. § 556.) || xiv'= s.
Il fist fere cloaques , ce sont conduiz sous terre, BERSumE,
dans LiTTRÉ.]
Il 1" Lieu destiné à recevoir des immondices. Spé-
cialt. La grande Cloaque de Rome, égout bâti par les Tar-
quins.
Il 2» P. ext. Ce qui est sale, infect. Cette maison est un
— . Marly... ce — de tous les environs, qui y jetaient toutes
leurs voiries, st-sim. xii, 83. || Fig. (L'homme) — d'incer-
titude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers, pasc. Pens.
VIII, 1.
Il 3» P. anal. Chez les oiseaux, les reptiles. — intesti-
nal, poche que forme l'extrémité du canal intestinal.
CLOCHE [klôch'] s. f
[ÉTYM. Du bas lat. clocca, m. s. d'origine incertaine,
peut-être simple onomatopée, § 32. {Cf. cloque.) Les mots
analogues des langues germaniques et des idiomes cel-
tiques paraissent empruntés du bas lat. || xi^ s. Com tabors
0 toneires o granz cloche qui pent, Voy. de Charl. à Jérus.
359, dans delb. Rec]
I. Instrument d'airain, en forme de vase renversé, qui
produit des vibrations prolongées par le moyen d'un bat-
tant suspendu dans l'intérieur, ou à l'aide d'un marteau
extérieur. Les cloches d'une église. Sonner les cloches à toute
volée. La — tinte. Se réunir au premier coup de — . Fig. Loc.
prov. Qui n'entend qu'une — n'entend qu'un son, qui n'entend
qu'une des parties ne peut décider sûrement. C'est comtne
le son des cloches, auxquelles on fait dire ce qu'on veut, en
parlant de qqn qui est de l'avis de tout le monde. Se sau-
ver à la — de bois (qui ne résonne pas), déloger sans
bruit. Fondre la —, en finir avec une mauvaise affaire en
en tirant ce qu'elle peut donner.
II. P. anal. Ce qui rappelle la forme d'une cloche.
Il 1° Vase de verre sous lequel on cultive des plantes
pour les garantir du froid ; dont on couvre le fromage
pour le conserver; dont on se sert dans divers appa-
reils de physique, de chimie. | Fig. Famil. Un enfant élevé
sous — . Il Couvercle bombé de métal pour tenir les plats
chauds. Il Specialt. — à plongeur, sorte de grande cloche
qui sert à descendre des hommes au fond de l'eau, pour
y exécuter des travaux ou recueillir des objets submergés.
Il 2» Corolle, en forme de cloche, de certaines fleurs.
Il 3" Vésicule remplie de sérosité, ampoule que provo-
que sur la peau une brûlure, un frottement répété, etc.
{Cf. cloque.)
CLOCHEMENT [kloch'-man •,e)i vers, klo-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clocher, § 145. || 1552. cii. est. dans
DELB. Rec. Admis acad. 1798.]
Il Action de clocher du pied, de boiter.
CLOCHE-PIED (À) [à-klôch'-pyé ; en vers, -klo-che-...
loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, cloche (du verbe clocher) et pied,
§ 212. Il 1548. Texte dans godef. SuppL]
Il En tenant un pied en l'air et en sautant sur l'autre.
1. CLOCHER [klô-ché] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'cloppicare, m. s. devenu "clop'car
§§ 336 et 291, clochier, clocher, §§ 428, 388, 297 etG34. L
radical clopp-, d'origine incertaine, se retrouve dans clopin-
clopant, clopiner, écloper. || xii'^ s. Li fil estrange... clocerent
de lur sentes, dans Psaut. d'Oxf. xvii, 46.]
Il Vieilli et famil. Boiter. || P. ext. Marcher clopin-cL
pant, en traînant la jambe. Qu'il faille voir ainsi — ce jeune
fils, LA F. Fab. m, 1. || Fig. Aller de travers. Ce raisonne-
ment cloche. Ceux qui veulent gloser doivent bien regarder chez
eux s'il n'y a rien qui cloche, mol. Scap. n, 1. Ce vers cloche
n'est pas sur ses pieds.
2. CLOCHER [klô-ché] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cloche, § 115. || xi" s. Les clochiers et
les aigles et les ponz reluisanz, Voy. de Charl. à Jérus. 263,
dans DELB. Rec]
Il Construction qui surmonte une église et où sont sus-
pendues les cloches. Dn — de pierre. On — gothique. Fia
Loc. prov. Il faut placer le — au milieu de la paroisse, metti •
à portée ce qui sert à tous. || P. ext. Paroisse, locali:
où se trouve le clocher, n n'a jamais quitté son — . Des que
relies, des rivalités de — , querelles, rivalités purement L •■
cales. Il Specialt. Course au — , course à cheval, où l'u:
va droit à travers champs, en franchissant tous les obs-
tacles, vers un but visible de loin, tel qu'un clocher
Fig. C'est une course au — pour cette place.
CLOCHETON [kloch'-ton ; en vers, klô-che-...] s.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de clocher, §§ 63 et 104. L'a]
franc, ne connaît le mot que comme diminutif de do
chette. Il xvii<=-xviii« s. valincourt, dans trév. Admi
ACAD. 1878.]
Il Construction élégante, en forme de petit clocher, d^
petite flèche, de tourelle, etc., qui orne les angles d'uii'
façade, le sommet d'un contrefort, la base d'une flèch
CLOCHETTE [klô-chêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cloche, § 133. || xii^ s. Clokete,
GODEF. SuppL]
Il Cloche de très petite dimension. Clochettes des bes-
tiaux, qu'on leur met au cou. || P. anal. Corolle, fleur, en
forme de clochette, des liserons, campanules, etc.
CLOISON [klwà-zon] s. f
[ÉTYM. Du lat. pop. ''clausionem, action de clore, dérivi'
de clausus, clos, §§ 333, 356 et 291. || xiio s. La cloison Qu'il
aveient feit d'environ, beneeit. Ducs de Norm. n, 3465.]
Il Séparation en maçonnerie légère , en menui.>erie.
qu'on fait dans une maison, dans un appartement. Navire
à cloisons étanches. || P. anal. Ce qui divise une cavité en
deux ou plusieurs parties. — des fruits à plusieurs loges.
— des fosses nasales.
CLOISONNAGE [klwà-zo-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cloison, § 78. || 1690. furet.]
Il Construction de cloisons. H P. anal. Le — des émaux,
fabrication des émaux cloisonnés.
CLOISONNÉ, ÉE [klwà-z6-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cloison, § 118. || 1771. trév. Admi-
ACAD. 1835.]
Il Divisé par des cloisons. P. anal. Émail —, ouvragr
fait d'une plaque sur laquelle des arêtes de métal figu-
rant des dessins sertissent les émaux.
CLOÎTRE [klwâtr'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. claustrum, m. s. de claudere, clore.
La forme régulière devrait être clôtre, pour clostre, §§33.'
et 422. [Cf. clostre.) La présence de l'i dès le xn<= .'^. pii-
raît due aune forme secondaire hypothétique "claustrium.
Il xii= s. Dune sunt li chevalier dedenz le cloistre entré, GAR.n-
DE PONT-STE-MAX. St Tliomas, 5377.]
Il 1° Partie d'un couvent qu'une clôture sépare du reste
4
%
CLOITRER
— 433 —
CLOU
lu bâtiment. Le — des chartreux. | Spc'cialt. Portique cou-
ert qui règne autour do la cour intérieure d'un monas-
l're. Le — de Saint-Trophime, à Arles. P. ext. Voûte en arc
e —, formée par l'intersection de deux voûtes à plein
intre, formant entre elles quatre angles rentrants.
Il 2" Le couvent, le monastère, considéré comme sé-
aré du monde par une clôture. Se réfugier dans le — .
u'en un — sacré je pleure incessamment, CORN. Cid, v, 6.
Il 3" P. anal. Enceinte de maisons oh logeaient les
Iianoines des églises cathédrales et collégiales. Le — de
aint-Benoît, à Paris.
CLOÎTRER [khvd-tré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cloître, § 154. || 1623. Aussi bien les pre-
its, clolstrés et religieux que prestres séculiers. Coût, de
Mxemb. dans Nouv. Coût, gêner, ii, 340. Admis acad.
718.]
Enfermer dans un cloître. Une religieuse cloîtrée. Firj.
e — dans sa maison, vivre dans une retraite absolue.
CLOÎTRIER, 'CLOÎTRIÈRE [klwâ-tri-yé, -yèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cloître, § 115. || xiio-xiiic s. Le moine
loistrier, rencl. dk moiliens, Cavité, civ, 8.]
Il Vieilli. Qui vit dans un cloître. Substantivt. Un —,
n religieux cloîtrier.
CLOPIN-CLOPANT [klô-pin-klô-pan] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de l'anc. franc, clopin, boiteux, et clo-
ant, part, de cloper, boiter, § 182. {Cf. l'express, adver-
iale tambour battant.) || XYii^s. V. à l'article. Admis acad.
740.]
Il En clochant, entraînant le pied. Mes gens s'en vont à
rois pieds — comme ils peuvent, la f. Fab. v, 2.
CLOPINER [klo-pi-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, clopin, boiteux (F. clo-
her), § 154. || xvi^ s. paré, viii, 37.]
Il Famil. Clocher, traîner le pied. Quand Vulcain, clopi-
ant, lui vint donner à boire, la f. Fab. Xli, 12.
CLOPORTE [klô-pôrf] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Qqns voient dans la seconde
artie du mot une altération de porc, l'insecte dit cloporte
ortant ce nom ou un nom analogue dans d'autres idio-
les (ital. porcelletto, etc.), et dans la première, le part. clos.
xiiic s. Choplote, Vie des Pères, dans godef. Suppl. \ 1539.
loporte, R. EST.]
Il Petit crustacé isopode qui se plaît dans les lieux som-
res et humides.
CLOQUE [klôk'] s. f.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde de cloche, § 19. (F.
e mot.) Il Admis acad. 1798.]
Il Famil. \\ 1° Ampoule. | Spe'cialt. Boursouflure qui
ttaque les feuilles des arbres, et particulièrement celles
u pêcher. 1| Carie qui attaque l'ovaire des graminées.
Il 2° P. anal. Boursouflure qui se forme sur la cire à
•lanchir quand elle se refroidit inégalement.
CLORE [klôr] v.tr.
ÉTYM. Du lat. claudere, m. s. devenu '*claud're, § 290,
lodre, § 333, clore, § 414. acad. écrit clorre jusqu'en 1798.]
Il 1» Entourer d'une barrière qui empêche l'accès. —
n jardin, une ville. Être clos de murs. Spécialt. Champ clos,
ermé de barrières, pour les tournois. Un vase clos, her-
nétiquement fermé. Trouver porte close ; tenir la porte close,
t, fig. Faire qqch à huis clos (à porte close), sans témoins.
Spécialt. Juger une affaire à huis clos, en interdisant l'en-
rée au public. | Absolt. La porte ne clôt pas bien. One mai-
onbien close. | P. ext. Être clos et couvert, dans une maison
iont la clôture, le couvert, sont en bon état. Le renard se
ispense et se tient clos et coi (s'enfonce chez lui), la f.
''«6. VIII, 3. — l'œU, et, p. ext. — la paupière, s'endormir,
a froide main de la mort pouvait seule lui — les yeux, BOSS.
>e Tellier. \ Fig. — la bouche, et, très famil. — le bec à
[qn, le réduire à n'avoir rien à dire, à répondre. Rester
ouche close, garder le silence. Si l'on veut que toujours ils
ient la bouche close, mol. Dép. am. n, 6. La bouche, les
évres demi-closes. || Lettre close, scellée; spécialt, ordre
lu roi, scellé de son sceau, et, fig. Le fond de cette intrigue
!St pour moi lettre close (chose oii je ne comprends rien),
lOL. I)ép. am. II, 1.
Il 2p Fig. Terminer(une chose) de manière à ce qu'on
le puisse y revenir. — un compte, un marché. — la discus-
■ion. La session est close. || P. anal. A la nuit close, quand il
ait complètement nuit.
CLOS [klôj s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de clore, § 45. || xn<^ s. N'avreie
anuit paiz ou repos Se il giseit dedens mon clos. Vie de St Grég .
p. 86, Luzarche.]
Il Terrain cultivé clos de murs ou de haies. Un jardin
assez propre et le — attenant, la f. Fab. iv, 4. On — de vi-
gne. Vin du — Vougeot.
CLOSEAU [kl6-zô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clos, § 126. || 1690. furet. Admis
acad. 1762.]
Il Petit clos.
CLOSERIE [klôz'-ri ; en vers, klô-ze-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clos, § 69. || 1449. Clouserie, dans go-
def. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il l" Dialect. Sorte de petite ferme avec enclos.
Il 2" (Technol.) Travail du vannier qui termine une cor-
beille, en serrant l'osier. (Syn. clôture.)
*CLOSOIR [klô-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de clore, d'après le part, clos,
§ 113. Qqns écrivent clausoir, spécialt au sens 1°. On trouve
aussi clotoir, d'après la 3<= pers. du sing. du prés, de l'indic.
clôt, spécialt au sens 3". || 1694. Clausoir, clotoir, th. corn.]
Il (Technol.) || 1" Pierre qui achève une voûte, un mur,
en remplissant le dernier espace qui restait vide.
Il 2o Planche qui ferme le moule d'une construction
en pisé.
Il 3" Outil de vannier pour serrer l'osier d'une corbeille.
CLOSSEMENT [klôs'-man ; en vers, klù-se-...]. F. glous-
sement.
CLOSSER [klô-sé]. F. glousser.
"CLOSTRE [klôstr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. claustrum, clôture. {Cf. cloître.)
Sur l'orthogr. F. § 503. || Néolog.]
Il (Technol.) Demi-cylindre en poterie qui remplace les
balustres dans certaines galeries.
*CLOTOIR [kl6-lwàr]. F. closoir.
CLÔTURE [klô-tûr] 5. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *clausitura, m. s. (au lieu de clau-
sura, probablement sous l'influence de claustrum [F. cloî-
tre]), devenu closture, §§ 333, 336 et 291, clôture § 422. ||
xii'î s. Quant est dedens la mère moût a povre clouture, HER-
MAN DE VALENC. Bible, daUS DELB. Rcc]
Il l» Barrière qui clôt. On mur de — . Une — de chasse en
fil de fer. La — d'un parc, du chœur d'une égUse. Spécialt. La
— d'un couvent, grille qui sépare les religieux du monde,
et, p. ext. fig. séparation d'avec le monde. Violer la —
monastique. Je vous ai dérobée à la — d'un couvent, MOL. D.
Juan, I, 3. I P. ext. La sainte — (boss. Le Tellier), tout le
corps de ceux qui sont séparés du siècle, l'Église.
Il 2° Fig. Action de terminer une chose de manière à
ce qu'il n'y ait plus à y revenir. La — d'un compte, d'un
inventaire. La — d'une discussion. || La — d'une retraite. La
— d'une session. La — d'une saison théâtrale.
•clôturer [klô-tu-ré] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de clôture, § 154. || Néolog.]
Il Terminer, arrêter définitivement. — un compte, un in-
ventaire.
CLOU [klou] s. m.
[ÉTYM. Du lat. clavum, m. s. devenu dans le lat. pop.
■"clauum, § 445, d'où clou, §§ 333 et 468.]
Il Petite tige de fer pointue, garnie d'une tête, qui sert
à fixer ou à suspendre qqch. Un — à crochet, dont la tête
forme crochet. Clous d'or, d'argent, à tète dorée, argentée,
pour ornement de meubles, de tentures, etc. Un fauteuU,
un soufflet à clous dorés. Fig. Cela ne vaut pas un — à soufflet
{vieilli), cela ne vaut pas un —, cela n'a pas de valeur. Je
ne donnerais pas un — à soufflet du métier de médecin, ghi>
RARDI, Th. ital. III, 525. Je ne donnerais pas un — de tout
l'esprit qu'on peut avoir, mol. Préc. rid. se. 9. Enfoncer, ra-
battre, river un —, et, fig. famil. River à qqn son —, lui ré-
pliquer de manière à lui fermer la bouche. Je ne lui ai pas
mal rivé son —, gherardi. Th. ital. m, 18. Fig. Loc. famil.
Maigre comme un — , comme un cent de clous. Un — chasse
l'autre, en parlant d'une personne qui en supplante une
autre. Une chaussure à clous, dont on garnit la semelle et
le talon de clous à forte tête, pour les garantir de l'usure.
Il pop_ Le —, nom donné au mont-de-piété, où sont ac-
crochés les objets remis en gage. Le —, nom donné par
les militaires à la salle de police, où l'on est retenu pour
les fautes légères. || Fig. Néolog. Famil. Ce qui fixe par-
ticulièrement l'attention dans un spectacle, une fête, etc.
CLOUER
— 454
COAGULATION
Il p, gxt. — de rue, et, absolt, —, abcès qui survient aux
pieds des chevaux, des bestiaux, lorsqu'un clou ou tout
autre corps étranger a pénétré dans la sole du pied. || /'.
anal. Ce qui présente une saillie qui rappelle la tête d'un
clou. I 1. Bouton non développé de certaines fleurs. Un
— de girofle, j 2. Nom vulgaire du furoncle, petite tumeur
inflammatoire.
CLOUER [klou-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de clou, § 154. || xii^^ s. Ne n'i out la nuit
lof cloé. Vie de St Gilles, 885.]
Il 1° Fixer au moyen de clous. — une planche, le cou-
vercle d'une caisse, une semelle. Chaussures clouées, dont les
pièces, au lieu d'être cousues, sont fixées par des chevil-
les de fer ou de cuivre. — un cercueil, et, p. ext. — qqn
dans la bière. Jésus-Christ cloué sur la croix. — des tableaux
à la muraille, les y suspendre dans leur cadre. || Spécialt.
(Marine.) — son pavillon, pour qu'on ne puisse l'amener,
et montrer ainsi qu'on est décidé à ne^pas se rendre. P.
ext. Traverser comme avec un clou. Il le cloua contre la
muraille, d'un coup d'épée.
!| 2° Fig. Fixer, attacher de force à qqch. La terreur le
clouait à sa place. Cloué sur son lit par la maladie. Tous les
jours, malgré moi, cloué sur un ouvrage, boil. Sat. 2. — de
l'esprit à ses moindres propos, mol. F. sav. I, 3. || P. ext.
Fixer, attacher solidement qqch. On cavalier cloué sur sa
selle, que rien ne désarçonne.
"CLOUET [klou-è] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clou, § 133. || (Au sens !<>.) xiii^ s.
Dont 11 cloet sont deUé, Renart, xvn, 1152. j (Au sens 2°.)
xvi* s. CL. GAUCHET, Plaislv dcs champs, p. 183.]
Il lo Anciennt. Petit clou.
Il 2° P. anal. (Technol.) Petit ciseau à tête double pour
enfoncer de l'étoupe dans les fentes d'un tonneau.
*CLOUIÈRE [klou-yèr]. V. cloutière.
CLOUTER [klou-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de clou, §§ 63 et 154. {Cf. clouer.) || xvii« s.
V. à l'article. Admis acad. 1718.]
Il (Technol.) Garnir de clous (d'ornement). Cuirasse de
clous d'or cloutée, SCARR. dans delb. Rec.
■"CLOUTÈRE [klou-tèr]. V. cloutière.
CLOUTERIE [klout'-ri ; en vers, klou-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cloutier, §§ 65 et 68. || xiiic s. Claueterie,
dans LiTTRÉ. I 1517. Clouterie, dans delb. fiec]
Il Fabrique, commerce de clous.
CLOUTIER [klou-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de clou, §§ 63 et 115. || xiiie-xiv'= s. Cloue-
tier, cloitier, clotier, dans godef. Swjo/j/.]
Il Celui qui fabrique, qui vend des clous.
-CLOUTIÈRE [klou-tyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de clou, §§ 63 et 115. On trouve aussi
clouière, clouvière (surtout au sens 1) et cloutère (au sens 2),
formes vieillies ou dialectales. || xv'' s. Cinq cloueres a faire
doux, dans godef. clouere. | 1676. Clouere, clouière, clou-
vière, cloutière, félibien, Princ. d'architect.]
Il (Technol.) | 1. Moule à fabriquer des clous. | 2. Petite
enclume de cloutier. | 3. Boîte à clous.
'CLOUVIÈRE [klou-vyèr]. V. cloutière.
CLOVISSE [kl6-vïs'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. clauvisso, m. s. dérivé
de claure, clore, § 11. cotgr. 1611 enregistre clouïsse comme
marseillais; le mot n'a été repris que de nos jours. || Ad-
mis ACAD. 1878.]
Il Petit mollusque comestible, à coquille bivalve.
*CLOWN [kloun'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. down, m. s. § 8. || Néolog.]
Il 1° Personnage bouffon des farces anglaises.
Il 2» Acteur chargé dans nos cirques de divertir les spec-
tateurs par des tours de souplesse entremêlés de lazzis.
CLOYÈRE [klwà-yèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cloie, forme ancienne de claie ( V. ce
mot), § 115. {Cf. clayère.) || 1771. trév. Admis acad. 1835.]
Il Panier contenant habituellement vingt-cinq douzai-
nes d'huîtres. {Syn. bourriche.)
CLUB [klub'; vieilli, klùb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. club, m. s. § 8. || 1789. en-
CYCL. MÉTu. Admis acad. 1798, Suppl.]
Il l" Réunion oJàTon s'occupe de politique. || Spécialt.
Réunion démagogique.
Il 2° Cercle aristocratique, où des hommes se réunis-
sent pour causer, jouer, lire les journaux. Le Jockey-Club.
Il P. ext. Le Club alpin, société organisée pour faciliter le
ascensions de montagnes, etc.
CLUBISTE [klu-bisf ; vieilli, klô-bïst'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de club, §265. || Admis acad. 1798, Suppi
Il Celui qui fréquente les clubs (politiques).
"CLUSE [klûz'] s. f.
[ktym. Emprunté du patois du Jura, § 16. Subst. pa
ticip. de clore, correspondant à la forme lat. clûsam, \
riante de clausam. || xvi« s. Cluses et destroits des mont
gnes, du pin et, dans delb. Rec]
Il Rupture géologique qui établit un passage au nivc
de la plaine à travers une chaîne de montagnes. La — l
Nantua.
CLYSOIR [kli-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical clys- qui se trouve dans cly
tère {V. ce mot), § 113. || Admis acad. 1835.]
Il Long tuyau d'un tissu imperméable, dont l'oril:
forme un entonnoir où l'on verse le liquide pour adn
nistrer un lavement.
*CLYSOPOMPE [kli-z6-pômp'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le radical clys- ( V. clysoir, clyslèrt
et pompe, § 284. || Néolog.]
Il Petite pompe munie d'un tuyau à canule pour pre
dre un lavement.
CLYSTÈRE [klïs'-tèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. clyster, grec x^ua-zi^p, m.
de x>iûÇ£iv, laver. || xiiie s. One clistere d'ewe, alebra:
DE sienne, dans littré.]
Il Vieilli. Lavement. On petit — insinuatif, préparatif t
rémollient, pour amollir, humecter et rafraîchir les entrailles d
Monsieur, mol. Mal. im. i, 1.
*CNÈMIDE [kné-mid'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xvTi[j.i'ç, ISo:;, m. s. \\ 17^
ENCYGL. MÉTH.]
Il (Archéol.) Chaussure des guerriers grecs, qui proi
geait le pied et le bas de la jambe.
COACCUSÉ, ÉE [kô-à-ku-zé] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et a
cusé, § 275. Il 1771. TRÉV. Admis acad. 1835.]
Il Chacune des personnes accusées d'un crime oud'i
délit commun, considérée par rapport aux autres.
COACQUÉREUR [kô-à-ké-ré'ur] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et ai
quéreur, § 275. || xvi^ S. Texte dans godef. Suppl. Adni
acad. 1878.]
Il Chacune des personnes qui ont acquis qqch en cou
mun, considérée par rapport aux autres.
COACTIF, IVE [kô-ak'-lïf , -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. coaotivus, dérivé i'
coactum, supin de cogère, contraindre. || xiv^ s. Puissant
coactive ou contraignante, oresme, dans meunier, Es>:i
sur Oresme. Admis acad. 1718.]
Il (Théol., Philos.) Qui contraint la volonté.
COACTION [ko-âk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coactio, m. s. \\ 1252. Text
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il (Théol., Philos.) Contrainte exercée sur la volontt
COADJUTEUR [kô-ad'-ju-teur] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. coadjutor, m. s. \\ xin*
As prelaz per et coadjutor, j. de meung. Test. 829.]
Il 1° Ecclésiastique adjoint à un évoque, à un arcbevé
que, pour lui servir de second dans ses fonctions épiscc
pales et le remplacer si le siège devient vacant.
Il 2» Coadjuteur, coadjutrice, s. m. et /'. Religieux adjoitj
au supérieur, religieuse adjointe à la supérieure, et q»|
doit lui succéder.
COADJUTORERIE [ko-ad'-ju-tùr'-ri; en vers, -re-ï|
s.f
[ÉTYM. Dérivé de coadjuteur, § 69. || 1617. Merc. /"ranj|
dans DELB. Rec.]
Il Charge, dignité de coadjuteur, de coadjutrice. Le
dinal de Bouillon... leur avait arraché la — pour son ne'
ST-SIM. III, 402.]
•COAGULABLE [kô-à-gu-làbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coaguler, § 93. || 1628. planis de cam:
dans DELB. jRec]
Il Qui a la propriété de se coaguler.
COAGULATION [ko-à-gu-là-syon ; en vers, -si-on3*.'|
[ÉTYM. Dérivé de coaguler, § 247. || xiv<^ s. Somme M« Gi
lier, fo 91, v".]
COAGULER
{) Action de se coaguler.
COAGULER [ko-à-gu-lé] v. tr.
[ÉTYM. Einprunlô du lat. coàgulare, m. s. {Cf. le mot de
brmation pop. cailler 1.) || xiii'^ s. Coauguler, dans godef.
tippl. I xivo s. Sang qui est gros, espès et coagulé, Somme
l/c Gautier, f" 62, r».]
Réunir les parties solides en suspension dans un li-
[uide. Les globules du sang se coagulent à l'air. La présure
ait — le lait.
COAGULUM [kè-à-gu-15m'] s. m.
TYM. Emprunté du lat. coagulum, m. s. On trouve au
et au xvii'^ s. la forme francisée coagule. (F. delb.
. cl GODEt\ Suppl.) Il 1753. ENCYCL. Admis .\cad. 1798.]
Partie coagulée d'un liquide (du sang, du lait, etc.).
Substance qui fait coaguler un liquide.
COALISER (SE) [kù-à-li-zé] V. pron.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coalescere, s'unir, devenu coa-
escer(16il, cotgr.) et, par subsliluliou de sufli.xe (F. § 62],
oaUser, § 267. || Admis ac.^d. 1798.]
Il Former une coalition. Les peuples qui se coalisèrent
ontre la France. Les rois coalisés. || P. anal. Les ouvriers
oalisés contre leurs patrons.
COALITION [kù-cà-li-syon; envers, -si-on] s. f.
TYM. Dérivé du lat. coalitus, part, de coalescere, s'unir,
T. Il 1544. Ceulx qui disent la parole de Dieu avoir esté
eparée du père par une extention ou coalition, matui:e, Jheo-
\lorite, dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
îl Union offensive momentanée de plusieurs peuples
jntre un adversaire commun. La — des peuples de l'Eu-
ope contre Napoléon. || P. anal. La — des ouvriers contre
leurs patrons, de diverses fractions d'une assemblée contre un
ainistère.
"COALTAR [kôl-tàr; beaucoup disent kô-al-...] s. m..
; iViYM. Emprunté de l'angl. coaltar, m. s. de coal, char-
ion, ettar, goudron, § 8. || Ne'olog.]
Il Goudron qu'on obtient par la distillation de la houille.
COASSEMENT [kô-as'-man ; en vers, -k-se-...] s. m.
KTYM. Dérivé de coasser, § 145. || xyi^^ s. Le croaxement
es grenouilles, 0. de serres, i, 7. | 1690. Coacement, furet.]
I Action de coasser. Le — des grenouilles.
COASSER [ko-à-sé] v. intr.
1 YM. Emprunté du lat. coaxare, m. s. du grec %od\,
niatopée. Qqs auteurs ont employé croasser ( F. ce mot)
|tour coasser. || xvi° s. Coaxer, paré, t. III, p. 693. | 1611.
iioasser, cotgr.]
En parlant de la grenouille, pousser le cri particulier
i -lin espèce.
COASSOCIÉ , lÉE [kô-à-sô-syé ; en vers, -si-é] 7n. s.
- /■•
!'YM. Composé avec la particule lat. co, avec, et asso-
275. Il Admis acad. 1835.]
I liacun des membres d'une société (commerciale, in-
lustrielle, etc.) considéré par rapport aux autres.
COATI [kù-à-ti] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des dialectes indigènes du Brésil,
i 30. Il 1578. J. DE LÉRY, Voy. au Brésil, i, 168. Admis
.c.\D. 1762.]
Il Mammifère carnassier, sorte de raton de l'Amérique
lu Sud.
COBiEA [ko-bé-à] s. m. et, vieilli, GOBÉE [kù-bé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes cobaea, s. m.
cm donné à cette plante par cav.\nilles, en l'honneur
lu missionnaire espagnol Juan Gobo, § 226. || 1801. en-
;ycl. méth. Admis acad. 1835.]
Il Plante grimpante à fleurs violettes, en forme de clo-
:liettes.
COBALT [kô-bâlf] et, vieilli, "COBOLT [ko-bolf] .f. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. kobalt, m. s. \\ 1723. Cobalt
lu cobolt, s.WARY, Dict. du comm. Admis acad. 1762 sous
es deux formes; cobolt disparaît en 1835.]
Il Corps simple métallique, d'un gris d'acier irisé, dont
:ertaines combinaisons (oxyde, arséniate) s'emploient
lour colorer en bleu la porcelaine, le verre, etc.
COBAYE [kô-bày'] s. m.
[ÉTYM. Autre forme de cabiai. (F. ce mot.) || Néolog.
Vdmis acad. 1878.]
Il Cochon d'Inde.
COCA [kù-kà] s. m. (fém. furet, et uttré, Suppl.).
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. coca, m. s. § 13. Sur le
?enre, F. § 551. 1| 1690. Cuca, furet. Admis acad. 1878.]
45b
COCHE
Il Arbuste aromatique du Pérou, dont la feuille a des
propriétés toniques et excitantes.
1. COCAGNE [kù-kàrr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xue-xiiio s. Qui bien cuidoit
avoir trouvé quoquaigne, Aymeri de Narbonne, 1788, var.]
\\ Vieilli. Réjouissance. (Ne s'emploie que dans qqs ex-
pressions.) Pays de —, et, absolt, vieilli, —, pays oii l'on a
tout en abondance. Paris est pour le riche un pays de —,
BoiL. Sat. 6. Pour lui Paris est la —, imbert, Fab. l'Habit
et l'Oreiller. \ Mât de —, mât à surface polie et glissante
qu'on élève dans les fêtes publiques, et au sommet duquel
sont attachés des objets de prix qu'il s'agit d'atteindre
en grimpant.
2. *COCAGNE [ko-kàn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. cocanha, m. s. dérivé de
coca, coque, § 11. || 1463. Pastel en quoquaigne, dans An-
nales du Midi, ni, 246.]
Il Dialect. (Midi). Pastel en pâte.
'COCAÏNE [kô-kà-in'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coca, § 245. || Nëolog.]
Il Alcaloïde du coca, dont on se sert en médecine pour
produire l'anesthésie locale.
COCARDE [kô-kàrd'] s. f.
[ÉTYM. Pour coquarde, tiré de l'anc. franc, coquard, sot,
vaniteux, dans l'express, adverbiale à la coquarde, § 37. ||
xvi« s. Bonnet à la coquarde, rab. v, 16. Admis acad. 1762.]
Il Insigne en forme de petit disque qui se porte au cha-
peau. I 1. Insigne aux couleurs nationales. A l'avenir il ne
sera plus porté d'autre — que la — tricolore. Charte de 1830,
art. 67. La — des militaires. | 2. Insigne de livrée pour les
domestiques d'une maison. || P. ext. Nœud en forme de
cocarde, ornement de coiffure pour les dames.
*COCARDEAU [kô-kàr-dô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coquard, coq, à cause des fleurs rou-
ges de la plante comparées à la crête d'un coq, § 126. |i
xv" s. Myst. de la Passion, dans godef. Suppl.]
Il Nom vulgaire d'une variété de giroflée.
COCASSE [kô-kâs'] adj.
[ÉTYM. Origine incertaine ; peut-être dérivé de coq, avec
la môme nuance défavorable que dans l'anc. franc, co-
quart, § 123. || 1771. trév. Admis acad. 1798.]
Il Trivial. Qui est d'une étrangeté ridicule.
COCCINELLE [kok'-si-nèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. coccinus, de couleur écarlate, à
cause des élytres rouges de la coccinelle, § 126. {Cf. co-
chenille.) Il 1791. ENCYCL. MÉTH. Admis acad. 1878.]
Il Petit insecte coléoptère, dit bête à bon Dieu.
COCCYX [kÔk'-sïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grecxôxxu^, m. s. \\ 1541. L'os coc-
cix, j. CANAPPE, dans delb. Rec. \ 1762-1798. Coccix, acad.]
Il Petit os situé à l'extrémité inférieure de la colonne
vertébrale, articulé avec le sacrum, ch'ez l'homme et les
vertébrés sans queue.
1. COCHE [koch'] s. f.
[ÉTY'M. Origine inconnue. || xii^ s. La coche et les penons
(delaflèche), CHRÉTIEN DE TROYES, CZî(7è5, dans delb. Rec.]
Il Petite entaille pratiquée sur une pièce de bois.||S/;é-
cialt. I 1. Entaille que fait un boulanger, un boucher, sur
une taille pour marquer la quantité de pain, de viande,
fournie à crédit. | 2. Entaille du fût d'une arbalète, du
gros bout d'une flèche, oii vient se placer la corde tendue
de l'arbalète, de l'arc.
2. COCHE [koch'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. coccho, m. s.
§§ 6, 498 et 499. {Cf. coque.) Le diminutif cochet paraît plus
fréquent que coche en anc. franc. || xm« s. Se départi ainsi
d'Escoche La Manekine en une coche, bkauman. Manek. 4593.]
Il Vieilli. Grand bateau pour le transport des voyageurs,
dit aussi — d'eau. Débarquer par le — .
3. COCHE [koch'] s. /'.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. cochon.) || xv^ s. Tous-
jours troussé comme une coche, Franc Arckier de Bagnolet.]
Il Vieilli. Femelle du cochon.
4. COCHE [koch'] s. m. (fém. au xvi'= s. et au com-
mencement du xvii" s.).
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. kutsche, m. s. qui est lui-
même d'origine hongroise (du nom de lieu Koszi, près de
Raab), §§ 7 et 23. || xyi" s. La lune à la coche attelée, RONS.
Bocage royal, 1.]
Il Grande voiture couverte pour le transport des voya-
COCHENILLAGE
— 436
COCOTIER
geurs. Firj. Manquer le — , le moment, l'occasion favorable.
La mouche du — , personne qui s'agite inutilement dans une
affaire et s'en attribue le succès (par allusion à un apo-
logue, le Coche et la Mouche, la f. Fab. vu, 9).
COCHENILLAGE [kôch'-ni-yàj' ; en vers, kè-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cocheniller, § 78. || 1723. savary,
Dici. du coimn. Admis acad. 1798.]
Il Bain de teinture de cochenille.
COCHENILLE [koch'-nïy', envers, kô-che-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. cochinilla, m. s. dérivé
du lat. coccinus, de couleur écarlate, § 13. {Cf. coccinelle.)
Il xvio s. Couchille, 0. de serres, vu, 9. || 1611. Cochenille,
COTGR.]
Il Insecte qui vit sur le nopal et fournit une belle tein-
ture rouge. Il P. ext. Principe colorant que fournit cet
insecte. Teindre en — .
COCHENILLER [koch'-ni-yé ; en vers, ko-che-...] v.
intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de cochenille, § 154. || 1723. savary,
Dict. du comm.]
Il 1° F. intr. Récolter la cochenille.
Il 2° V. tr. Plonger dans un bain de teinture de co-
chenille.
1. *COCHER [ko-ché] r. tr.
[ÉTYM. Dérivé de coche 1, § 154. || 1549. Coché et crené,
R. est.]
Il Marquer d'une coche, d'une entaille.
2. COCHER [ko-ché] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coche 4, § 115. || 1564. J. Thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Celui qui est assis sur le siège d'une voiture pour
conduire l'attelage. Un — de diligence, d'omnibus. On —
de bonne maison. Fouette, — ! ordre donné au cocher de
fouetter ses chevaux pour partir.
COCHER [kô-ché] et 'COCHER [kô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Pour caucher, du lat. calcare, fouler, devenu *cal-
car, § 291, calchier, § 297, cauchier, § 455, caucher, § 634. La
forme franc, régulière serait chaucher, forme donnée par
j. THIERRY', Dict. franç.-lat., en 1564; elle a été rempla-
cée par caucher, soit sous l'influence de la forme picarde
cauquer, soit par une sorte de dissimilation. {Cf. cauche-
mar.) L'orthogr. par un o est due à une fausse étymo-
logie, le mot ayant été pris pour un dérivé de coq : par
suite, on a prononcé etqqns prononcent encore kô-ché.
acad. ne met un accent circonflexe sur l'o qu'en 1798.]
Il En parlant des oiseaux, couvrir (la femelle). P. ext.
Des œufs cochés, fécondés.
COCHÈRE [kô-chér] adj. f.
[ÉTYM. Dérivé de coche 4, § 115. || 1611. cotgr.]
Il Porte — , grande porte d'entrée d'une maison , par
laquelle peut passer une voiture.
COCHET [kô-chè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coq, §§ 64 et 133. {Cf. coquet.) || xme s.
Renart, dans godef. SuppL]
Il Vieilli. Jeune coq. Le Cochet, le Chat et le Souriceau,
LA F. Fah. VI, 5.
COCHEVIS [koch'-vi ; en vers, kô-che-vi] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. mauvis.) || xiv^ s. Plus
lours qu'un kokevieus, froiss. Poés. il, 313, Scheler.]
Il Nom vulgaire de l'alouette huppée.
COCHLÉARIA [kô-klé-à-ryà ; en vers, -ri-à] s. m. (fém.
TH. CORN., TRÉV.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. coohlearia, m. s. de cochlear,
cuiller, les feuilles du cochléaria ressemblant à une cuil-
ler. On trouve qqf au xvii« s. cochléaire, s. f. {V. delb.
Rec.) Il 1694. th. corn. Admis acad. 1762.]
Il Plante crucifère , dite vulgairement herbe au scorbut.
*COCHOIR [k6-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cocher 1,§ 113. On prononce cochoi au
sens lo {cf. boutoir), et la plupart des dictionnaires écri-
vent cochois. Qqns disent cochoire au fém. au sens 2°. ||
1723. Cochois, savary, Dict. du comm.]
Il (Technol.) || l» Outil de buis du fabricant de cier-
ges, pour équarrir les flambeaux.
Il 2° Outil du tonnelier, pour pratiquer des coches
dans les cercles.
Il 3° Cône de bois d'orme dans l'intérieur duquel sont
creusées des rainures oîi passent les brins destinés à être
tordus en cordage.
onU
COCHON [kô-chon] s. m.
[ÉTY'M. Dérivé de coche, § 104 : le mot n'a désigné d'à
bord que le cochon de lait. || 1339. Cochon, couchon, dan:
godef. SuppL]
Il 1° Mammifère de l'ordre des Pachydermes. — aan
vage, le sanglier. — domestique, le porc. | Spëcialt. Pôri
qu'on châtre et qu'on engraisse, pour l'alimentation. -
de lait, le petit du cochon, lorsqu'il tetle encore. Mangei
de la viande de — , et, ellipt, Manger du — . Le — est intoffi
aux juifs et aux musulmans. Fromage de — , sorte de hacfat
fait avec la chair de la tète du cochon. || Loc. famil. Non
n'avons pas gardé les cochons ensemble, se dit pour fair<
sentir à qqn qu'il est d'une familiarité déplacée. Gras, saL
comme un — . || Fig. \ 1. — , cochonne {trivial), celui, ceDi
qui est sale, physiquement ou moralement. Amis conuni
cochons, en parlant de deux individus compagnons de dé
bauche. Ils se trouvent à la fin camarades comme cochons
FURET. Ro7n. bourg, i, 103. | 2. Fig. (Technol.) Ce qu
est sale. (Se dit en parlant des scories qui obstruent qq
le fourneau de forge, de certaines altérations de la coa
pelle, etc.)
Il 2" P. anal. Nom donné à divers animaux. Le -
d'Inde, le cobaye. — d'Amérique, le pécari. — cuirassé, 1(
tatou. — de mer, le marsouin. — des blés, le hamster.
*COCHONNAILLE [ko-chô-này'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cochon, § 95. || Néolog.]
Il Pop. Viande de cochon, charcuterie. i
COCHONNÉE [kù-cho-né] s. f. '"^
[ÉTYM. Dérivé de cochonner, § 119. |1 1642. oud.]
Il Portée d'une truie.
COCHONNER [kô-chô-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de cochon, § 154. || (Au sens I.) 140'
Texte dans godef. Suppl. \ (Au sens II.) Néolog.]
I. V. intr. En parlant de la truie, mettre bas.
II. Fig. Trivial. V. tr. Faire (un travail) de façon qu'
soit bon à jeter comme une saleté.
COCHONNERIE [kô-chôn'-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cochon, § 69. || 1771. trév. Admis Ai
1835.]
Il 1" Chose sale. | P. ext. Chose qui ne vaut rien, boni
à jeter.
Il 2° Fig. Parole, action sale, dégoûtante.
COCHONNET [kô-chè-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cochon, § 133. || 1530. Coyschonet^
palsgr. p. 187.]
Il 1° Cochon de lait.
Il 2f> Fig. I 1. Au jeu de boules, boule plus petite ^
sert de but. n jouait à — va devant, rab. i, 22. | 2. Soq|
de toton à douze faces, marquées de 1 à 12. | 3. Cylindr
de métal rayé qui sert dans la fabrication des toiles irii
primées.
1. COCO [kô-kô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du portug. coco, m., s. proprt, tîl
hérissée, § 14. || (Au sens I.) 1575. Le cocos d'Ethiopie, qu
par deçà on appelle noix d'Inde, thevet, Cosmogr. unit.
2021. I (Au sens II.) Néolog.]
1. Fruit du cocotier, dit aussi noix de — . Lait de — .
Beurre de — . ( V. lait, beurre.)
II. (Par comparaison avec le lait de coco.) Boisson
rafraîchissante, infusion de bois de réglisse et de citron
qui se débite sur la voie publique. Un marchand de — .
2. *COCO [kô-kô] s. m.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || Ne'olog.]
Il Famil. \\ 1° Terme enfantin pour désigner un œuf.
Il Terme enfantin pour désigner les chaussures de l'en
fant. De beaux cocos neufs.
Il 2» Appellation familière adressée à un petit garçon
Mon petit — . || P. ext. Dn vilain — , un vilain personnag<
et, da7is le même sens, ironiqt. Un joli — .
COCON [kô-kon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. coucoun, m. ■':. A'
rivé de coco, coque, § 11. (C/". ital. coccone, m.s.)\\ xvio.-.
Coucou, o. de serres, v, 15. 1 1653. Coccon, oud. coccone.
Il Enveloppe que filent la plupart des larves fchenillos
des lépidoptères, et dans laquelle s'opère leur dcrnièir
métamorphose. || Spëcialt. Un — de ver à soie. Dévider un
— . Il P. ext. Petit sac soyeux dans lequel certaines arai'
gnées renferment leurs œufs.
COCOTIER [kô-kô-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coco 1, §§ 63 et 115. || 1701. furet.]
COCOTTE
457
COERCIBILITE
(ii-and arbre de la famille des Palmiers. Dieu leur a
isé le — , qui ombrage, loge, vêtit, nourrit, abreuve les en-
f ts de Brama, VOLT. Lett. d'Amobet, 1.
,. 'COCOTTE [kù-kôf] s. f.
ÉTYM. Onomatopée, § 32. || Néolog.]
l" Terme enfantin pour désigner une poule. | P. anal.
cocottes en papier, carrés de papier plies de manière à
urer grossièrement une poule.
2" Appellation familière adressée à une petite fille. Ma
]ite — . Il Famil. Néolog. Fille, femme de mœurs légères.
3° Inflammation du bord de la paupière. Avoir la — .
2. "COCOTTE [ko-kof] s. f.
vM. Dérivé de coque, § 136. {Cf. coquasse, vi. s. dans
V, 17.) Il Néolog.]
i oorte de casserole en fonte.
SOCTION [kÔk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. coctio, m. s. de coquere, cuire.
f. cuisson.) Il xvic s. p.\ré, Introd. 8.]
lo Dans le langage technique, cuisson. — du savon,
isson des matières mélangées pour le fabriquer.
2pP.ext. I 1. Modification que subissent les aliments
ns l'estomac et qui les convertit en chyme. La — , com-
nt se ferait-elle en l'estomac, si le cœur n'y envoyait de la
îleur par les artères? desg. Méth. 5. | 2. Modification de
umeur, du pus qui mûrit, qui arrive à l'état oii il doit
•e expulsé.
COCU [kô-ku] .V. 7n.
ÉTYM. Pourcoucu, onomatopée analogue à coucou. (F.
1111)1.) Coucu paraît être d'origine méridionale ; le franc.
altéré en cocu sous l'influence de mots tels que co-
art, coquin, etc. La comparaison du mari trompé avec
coucou est due à l'observation superficielle de ce fait
e la femelle du coucou va dans le nid d'autres oiseaux.
1462. Coquart, coqu, couquiol, dans GODEF. coucuoL]
I< Vieilli et dialect. Coucou. L'oiseau nommé par nous
fait ses œufs en un autre nid que le sien, u. est. Nouv.
ing. franc, italian. i, 145.
11. Fig. Trivial. Mari trompé, dont la femme est in-
lèle. Au sort d'être — son ascendant l'expose, mol. Êc. des
. m, 9.
COCUAGE [kô-ku-àj'J s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cocu, § 78. || xvi<= s. Cas de jalousie ou
coqulaige, Estoille du Monde (1513), dans delb. Rec.
mber es dangiers de coquage, rab. m, 28.]
Il Trivial. État de celui qui est cocu.
'COCUFIER [kô-ku-fyé; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec cocu et le suffixe fier, § 274. jj
me s. V. à l'article.]
Trivial. Faire cocu. Dont le coupable feu... nous a cocu-
MOL. Sgan. se. 16.
l 'CODA [kô-dà] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. coda, m. s. proprt, queue,
12. Il Néolog.]
Il Phrase musicale par laquelle on termine un morceau
i musique, et qui n'en fait pas essentiellement partie.
CODE [kùd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. codex, m. s. [Cf. codex.) ||
iii" s. Qode, H. d'andeli, dans godef. Suppl.]
1° Recueil de lois réunies, classées de manière à pré-
mter l'ensemble de la législation d'un pays sur telle ou
lie matière. Louis XI ordonna de rassembler toutes les lois
coutumes afin d'en former un — , duclos, L. XI, m, 244.
- théodosien. — Napoléon. Spe'cialt. — civil, — pénal, —
; commerce, etc., parties spéciales du code Napoléon. ||
ig. Ce qui fait loi. Le — de la politesse.
Il 2" Codex des pharmaciens.
CODÉBITEUR, 'CODÉBITRICE [kô-dé-bi-télir, -trïs']
m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et dé-
iteur, § 275. || 1611. Co-debiteur, dans godef. Suppl. Ad-
lis ACAD. 1835.]
Chacune des personnes qui ont contracté conjoin-
?ment une dette, considérée par rapport aux autres.
CODÉCIMATEUR, *CODÉCIMATRICE [kô-dé-si-mà-
:ur, -trîs'] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et déci-
lateur, § 275. || 1753. encycl. Admis acad. 1762.]
Avant la Révolution, chacune des personnes qui par-
igeaient conjointement la dîme, considérée par rapport
ux autres.
CODEMANDEUR , * CODEMANDERESSE [kôd'-
rnan-dèur, -mand'-rès' ; en vers, kô-de-man-deur, -de-
rês'] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et de-
mandeur, §275. Il 1771. TRÉv. Admis acad. 1878.]
Il Chacune des personnes qui ont formé conjointement
une demande en justice, considérée par rapport aux au-
tres.
CODÉTENTEUR, 'CODÉTENTRICE [kô-dé-tan-teur,
-trïs'] s. m. et /'.
(ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et dé-
tenteur, § 275. Il xvie s. Condetempteur, dans godef. Suppl.
Admis ACAD. 1798.]
Il Cha(;une des personnes qui détiennent conjointement
qqch, considérée par rapport aux autres.
•CODÉTENU, UE [kô-dèt'-nu; en vers, -dé-te-...] .?.
7n. et /'.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et dé-
tenu, § 275. Il Néolog.]
Il Chacune des personnes qui sont détenues conjointe-
ment, considérée par rapport aux autres.
CODEX [kù-dêks'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. codex, code. On trouve codica
en 1623. (F. godef. Suppl.) || Admis acad. 1835.]
Il Recueil des formules pharmaceutiques adoptées par
la faculté de médecine. Un médicament autorisé par le — .
CODICILLAIRE [ko-di-sïr-lér] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. codicillaris, m. s. j| 1602. Clause
codicillaire, lecaron, dans delb. Rec]
Il Constitué par un codicille. Clause, legs — .
CODICILLE [kô-di-sil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. codicillus, m. s. \\ 1269. Codi-
celle, dans godef. Suppl. \ xvi'^s. Codicille, rab. iy, 19.]
Il Clause additionnelle complétant, modifiant ou révo-
quant un testament.
CODIFICATION [kô-di-fi-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de codifier, § 247. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Réunion de lois, de coutumes, en un code, en un corps-
de législation.
CODIFIER [kô-di-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTY-M. Composé avec code et le suffixe fier, § 274. || Néo-
log. Admis acad. 1878.]
Il Réunir (des lois, des coutumes) en un code, en un
corps de législation.
CODILLE [ko-diy'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. codillo (proprt, diminu-
tif de codo, coude), dans l'expression codillo y moquillo,r>2. ,v.
§ 13. Il xviie-xvnie S. F. à l'article. Admis acad. 1835.]
Il A certains jeux de cartes, coup ofi l'on gagne d'em-
blée, n jouait fort bien à l'hombre, et y gagnait si souvent —
que le nom d'abbé Codille lui en resta, st-sim. iir, 206.
CODONATAIRE [kô-dù-nà-ter] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et dona-
taire, § 275. Il Admis acad. 1762.]
Il Chacune des personnes à qui une donation est faite
en commun, considérée par rapport aux autres.
CŒCUM. F. caecum.
COEFFICIENT [kô-è-fi-syan ; en vers, -si-an] 5. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et effi-
cient, § 275. Il 1753. encycl. Admis acad. 1762.]
Il Nombre qui, placé devant une quantité algébrique,
indique combien de fois elle doit être prise. || Spëcialt.
— de dilatation d'un corps, nombre qui indique l'accrois-
sement de l'unité de volume d'un corps pour une éléva-
tion de température d'un degré.
CŒLIAQUE. F. céliaque.
COEMPTION [kô-anp'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTY'M. Emprunté du lat. coemptio, m. s. \\ 1788. en-
cycl. MÉTH. Admis ACAD. 1798.]
Il Une des trois formes du mariage usitées chez les Ro-
mains, dans laquelle les deux époux se donnaient une
pièce de monnaie, comme pour s'acheter mutuellement.
COÉQUATION [kô-é-kwà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coaequatio, action d'égaler. |i
xvi" s. Nouv. Coût, génér. ii, 399. Admis acad. 1878.]
Il Répartition de l'impôt entre les contribuables.
COERCIBILITE [kô-èr-si-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coercible, § 255. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
COERCIBLE
— 458
COFFIN
Il Qualité de ce qui est coercible.
COERCIBLE [kô-èr-sîbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. coercere, contraindre, comprimer,
§ 242. Il Admis acad. 1798.]
Il Qui peut être facilement comprimé (en parlant d'un
1,'az, d'une vapeur). {Syn. compressible.)
COERCITIF, rVE [kô-èr-si-tïf, -tïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. coercitum, part, passé de coercere,
contraindre, § 257. || 1690. furet.]
Il 1° Qui exerce une contrainte sur les personnes. Pou-
voir — .
Il 2» P. ext. (Physique.) Qui retient. | Force coercitive,
résistance qu'opposent le fer, l'acier, à recevoir l'aiman-
tation ou à la perdre lorsqu'ils l'ont reçue.
COERCITION [kù-èr-si-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coercitio, m. s. \\ 1690. furet.]
Il Action de contraindre les personnes. Droit de — .
*COÉTAT [kù-é-tà] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et état,
§ 275. ACAD. 1762-1798 écrit co-état. || Admis acad. 1762 ;
suppr. en 1878.]
Il Vieilli. Éiiii, pays considéré par rapport à un autre
avec lequel il partage la souveraineté.
GOÉTERNEL, ELLE [kô-é-tèr-nèl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. coœternus, ?n. s. § ^8. || xii^ s. Coe-
ternaus, beneeit. Ducs de Norm. 24003, dans delb. Mater.]
Il Qui coexiste éternellement avec un être. En parlant...
avec son Fils, il (Dieu) parle en même temps avec l'Esprit tout-
puissant, égal et — à l'un et à l'autre, uoss. llist. univ. ii, 1.
Certains philosophes croyaient la matière coéternelle à Dieu.
*COÉTERNITÉ [kè-é-tcr-ni-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. coaeternitas, m. s. \\ 1618.
p. COTON, dans delb. Rec]
Il Coexistence éternelle.
CŒUR [keur] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cOr, m. s. devenu cuer, coer, cœur, §320.]
I. Au propre. \\ 1° "Viscère musculaire en forme de
cône renversé, qui est le centre, l'agent principal de la
circulation du sang. Les battements du — . Des palpitations
de — . Le sang afflue vers le — . Il ne se forma plus de nou-
veau sang au — , la f. Fab. m, 2. Le — a cessé de battre.
Voilà mon — : c'est là que ta main doit frapper, rac. Fhèd.
n, 5. Il Fig. Le — lui bat (d'émotion). Avoir le — serré, par
une impression douloureuse. Son — saigne (d'une bles-
sure morale). Percé jusques au fond du — D'une atteinte im-
prévue, corn. Cid, I, 6. C'est lui percer le — , mol. Av. ii, 4.
Avoir le — gros, gonflé de soupirs. Le — gros de soupirs
qu'il n'a point écoutés, RAC Phèd. m, 3.
Il 2» /'. ext. I 1. La poitrine, qui renferme le cœur. Pres-
ser, serrer qqn sur son — . | 2. La région épigastrique,
voisine du cœur. Le mal de — . Cela fait lever le — . Le — se
soulève de dégoût. Avoir des haut-le — . Son dîner lui est resté
sur le — . Il F ici. Ce oui se peut-il supporter, Et sans un mal
de — saurait-on l'écouter? mol. F. sav. i, 1. J'ai cette insulte-
là sur le — , iD. Scap. ii, 4. S'il vous demeure quelque chose
sur le — , je suis pour vous répondre, ID. G. Dand. ii, 8.
Avoir, garder qqch sur le — .11 fut bien aise de dire une partie
de ce qu'il avait sur le — , hamilt. Gram. 88.
Il 3» P. anal. | 1. Ce qui a la forme du cœur. Faire la
bouche en — . Porter au cou un — en or. | SpÉcialt. Dans
les caries à jouer, figure en forme de cœur, de couleur
rouge. I P. ext. Le groupe des cartes marquées d'un cœur.
Jouer du — . Le roi de — . Le valet de — . | Nom vulgaire de
divers coquillages (du genre bucarde). | — de-bœuf, le
fruit du cachimentier. | 2. Partie centrale de qqch. Le
— d'une salade, d'un chou. Un ver avait pénétré jusqu'au —
du fruit. Le — de l'écu, dit aussi l'abîme (Blason). 11 habite
au — de la ville. Pénétrer au — du sujet. Le — de l'hiver.
Il» Fig. Le cœur considéré comme siège des affec-
tions, des passions. L'esprit est toujours la dupe du — , la
ROCHEF. Max. 102. Les grandes pensées viennent du —,
VAUVEN. Pensées, n (Dieu) a tous les cœurs en sa main, boss.
llist. univ. m, 8.
Il Specialt. \\ 1» Le cœur siège du sentiment intérieur.
Les replis du — . Ouvrir son — à qqn. Mais toujours de mon —
ma bouche est l'interprète, rac. Bi^it. ii, 3. Parler à — ouvert,
et, dans un sens analogue, famil. Avoir le — sur la main,
sur les lèvres. Effusion, abondance de — . Mais les dévots de
— sont aisés à connaître, mol. Tart. i, 5. Je veux qu'on soit
sincère et qu'en homme d'honneur On ne lâche aucun mot
II
rr\Ti i
qui ne parte du — , ID. Mis. i, 1. Pharnace, dès longtem'
tout Romain dans le — , RAC Mithr. i, 1. Déchau-ger son
Je veux en avoir le — net. Ce qu'il avait dit demeurait gri
dans tous les cœurs, fén. Tél. 11. P. ext. Apprendre, sav
qqch par — , en le gravant dans sa mémoire. Réciter
— , de mémoire. P. plaisant. Fig. Dîner par —, dîner
idée, ne pas dîner. Mangez-vous par — ? gherardi, 3
ital. V, 10.
Il 2" Le cœur siège du désir, de la souffrance, de
j oie. Un songe. . . Entretient dans mon — un chagrin qui le ronj
rac. Ath. II, 5. Les noirs soucis qui rongeaient son — , Yi
Tél. 7. Avoir le — gai, triste. A te revoir j'ai de la joie au
MOL. Amph. I, 1. Prendre, avoir qqch à — . Avoir le —
travail. Se mettre à qqch de tout — . Il rit de tout son
BR. 11. Leur — semble aUumé d'un zèle tout nouveau, BO;
Lutr. 2. De gaieté de — . Faire qu'Us ne perdissent pas de gak
de — une occasion si favorable, ST-Sim. xi, 9. Si le — vo
en dit. J'accepte de tout — , de grand — , de bon — . Je les
çois et de bon — , la p. Faô. iv, 4. Faire contre fortune (co
tre mauvaise fortune) bon — . A contre — .
Il 3" Le cœur siège de l'affection. Gagner le — deqç
Régner sur les cœurs. Cosnac était son conseil et son ami
— , ST-SIM. III, 12. Lac. prov. Loin des yeux, loin du
l'absence diminue l'affection. Je vois voler partout les of
à mon passage, rac Brit. iv, 3. Le — d'une mère. 6rf
dieux, me deviez-vous laisser un — de père? rac Iph.
Porter qqn dans son — . || Au sens mystique. Le sacré
Jésus-Christ. Le — de Marie. Faire l'offrande de son —à Dit
Il Specialt. \ 1. Le cœur siège de l'amour. U possédait n
— , mes désirs, ma pensée, corn. Poly. i, 3. Et ton —,
sensible à ces tristes appas..., ID. ibid. iv, 3. Famil. E
affaires de — , des peines de — .On aurait avec vous quelq
affaire de —, regnard. Joueur, iv, 6. P. ext. Famil. Tern
de tendresse. Mon — , mon cher — . | 2. Le cœur siège i
la sensibilité, de la bonté. Pour attendrir mon — on a i
cours aux larmes, r.\c. Iph. m, 6. Cela va au — . Un — se
Un — dur. Allez, cœurs inhumains, corn. Hor. il, 6. 0
durs ! vous n'ouvrez vos logis ni vos cœurs ! la f. Phil. et
cis. Avec un — d'airain exerçant sa puissance, rac FjsI.
1. Quoi? dans leur dureté ces cœurs d'acier s'obstinent! COR
Hor. m, 2. Ce Dieu touche les cœurs lorsque moins on
pense, id. Poly. iv, 3. Avoir un bon — , un mauvais
d'or. Il a mauvaise tête et bon — . Être sans — . Et moi,
sans —, fille sans amitié, rac. Ath. ii, 7. Famil. Di
sans — .
Il 4» Le cœur siège du sentiment moral, de la consci
Aurions-nous bien le — et les mains assez purs, la F
et Baucis. Le jour n'est pas plus pur que le fond de moi
RAC. Phèd. IV, 2. Et ne veux nulle place en des cœurs corror
pus, MOL. Mis. I, 1. La simplicité du — . La paix du — .
Il 5» Le cœur siège de la force d'âme. Rodrigue, as-
du — ? CORN. Cid, I, 5. Avoir le — haut. Si vous avez le -
assez bon pour me suivre, CORN. Poly. v, 2. Sont-ce là et
grands cœurs? id. Ilor. u, 6. Si tant de gens de — font d(
vœux pour ta mort, lu. Cinna, iv, 2. Il a montré du — . Doi
ner du — à qqn. Nous vous laissons ici pour leur rendre du -
CORN. Hor. n, 7. Un — de lion. Famil. Un — de poule, pt
sillanime.
COEXISTANT, ANTE [kô-eg'-zïs'-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de coexister, § 47. || 1594. 'Texl
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il Qui coexiste.
COEXISTENCE [kô-êg'-zïs'-tâns'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et ex-
tence, § 275. || 1560. viret, dans delb. Rec. Admis aca
1798.]
Il Existence simultanée. Le mystère de la Trinité, Ci
l'éternelle — de trois personnes, boss. tf*" Avert. à Jurv
I, 1.
COEXISTER [kô-êg'-zïs'-lé] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, cl ex:
ter, § 275. || 1771. trév. Admis acad. 1798.]
Il Exister simultanément. La vérité et l'imposture ne s::
raient — , laiiarpe. Langue révol.
"COFFIN [ko-fin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cophinus, panier. (Cf. coffr;
Il xiii^' s. Kantli coufins vint endroit les fenestres, St Cn-cta
dans GODEF. oofin. Admis acad. 1694; suppr. en 1718. |
Il 1" Vieilli et dialect. Petite corbeille, panier â fruil-
II 2» P. ext. Boîte, étui. Specialt. Étui contenant d
I
COFFINE
— 439 —
COHOBER
. où le faucheur met sa pierre à aiguiser, et qu'il
p le à sa ceinture.
30FFINE [kà-(in'] s. f.
ÏTYM. Dérivé de coffin, § 37 ; proprt, (ardoise) en forme
d corbeille. \\ 1723. savary, Dict. du comm.]
(Technol.) Ardoise à surface courbe, pour couvrir
udùme, etc.
;0FFRE [kôfr'] s. m.
-, M. Du lat. côphinum, m. s. devenu *cofne, §§ 450, 290
1 , cofre, § 484, écrit arbitrairement coffre, sans doute
tjjs l'influence de offre.]
I 1» Grande boîte de bois, de métal, de forme rectan-
11', le plus souvent bombée, fermée par une serrure.
ivez cru dès l'enfance qu'un — était vide lorsque vous
u voyiez rien, pasc. Pens. m, 3. | Spécialt. Caisse où l'on
sire les choses précieuses, l'argent. Si je pouvais remplir
n;; coffres de ducats, la f. Fab. vm, 25. Les coffres de l'État,
Dr public. — fort, caisse de fer où l'on serre Tar-
ies valeurs. La clef du — fort et des cœurs, c'est la
ne, LA F. Contes, Petit Chien. Des coffres-forts. || P. ext.
d'une voiture, ménagé dans la banquette sur laquelle
it posés les coussins pour s'asseoir.
2» /'. anal. Nom donné à divers réceptacles. Le —
1 navire, la coque. — d'un clavecin, la caisse. — fulmi-
t, fougasse portative. — d'amarrage, caisse flottante qui
t à amarrer momentanément les bâtiments à l'entrée
à la sortie du port. — à châssis, caisse qui forme le
<i'ps des châssis de jardinier, etc. || P. ext. Famil. Le —
dcorps, chez l'homme et les mammifères, le thorax.
Jiir un bon — . Le — du cerf, du chevreuil, etc., le corps
({la bête, dont on a fait la curée. P. plaisant. C'est un
• à avoine, un cheval qui consomme beaucoup d'avoine.
hoFFRER [kô-fré] V. tr.
Iétym. Dérivé de coffre, § 154. || 1564. Coffrer aucun en
)i3on, J. THIERRY, Dict. franç.-lttt.]
jî Famil. Mettre en prison. Ton affaire allait bien, le drôle
<it coffré, MOL. Et. V, 1.
30FFRET [kô-frè] s. m.
ÉTYM. Dérivé de coffre, § 133. || xiiP s. j. de meung,
ésor, 475.]
Petit coffre élégant oti l'on serre des bijoux, des dén-
ies, des ouvrages de femme, etc. Dn — d'ébène, d'ivoire.
aOFFRETIER [kô-fre-tyé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de coffre, §§ 63 et 115. On a dit coffrier
iqu'au commencement du xvii<=s. (encore dans gotgr.
11). Il 1495. Couffretier et malletier, dans godef. SuppL]
I Fabricant, marchand de coffres.
COFIDÉJUSSEUR [kô-fi-dé-ju-seur] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et fidé-
seur, § 275. || 1771. trév. Admis agad. 1835.]
II Chacun de ceux qui cautionnent un même débiteur
ur une même dette.
COGNASSE [kô-ùas'] s. f.
ÉTYM. Dérivé de coing, §§ 65 et 81. acad. 1694-1740 écrit
ignasse. || xvi" s. Les cognasses et poires-coings, du pinet,
st. nat. de Pline, xxiii, 6, dans delb. Rec.]
Il Coing sauvage.
COGNASSIER [kô-nà-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cognasse, § 115. On trouve aussi coi-
ier, dérivé directement de coing, admis acad. 1694,
ppr. en 1718. || 1255. Quoingnier, dans godef. coigner. |
11. Coignacier, cotgr.]
Il Arbre de la famille des Rosacées, à feuilles cotonneu-
:3 en dessous, à fruit en forme de poire, acerbe et as-
ingent.
COGNAT [kÔg'-nà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cognatus, m. s. || xiiie s. Con-
lat, Griselidis, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui est membre d'une famille parlacognation.
COGNATION [kôg'-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cognatio, m. s. || 1243. A cens
e leur connascion, geffroi de paris, Estas du monde,
ans GODEF.]
(Droit rom.) Parenté par les femmes, inférieure à celle
es agnats.
COGNÉE [kô-né] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cuniata, m. s. proprt, (hache) en
irme de coin (du lat. cuneus, coin), devenu cogniede, co-
ntée, cognée, §§ 348, 482, 297, 402 et 291.]
Il Sorte de hache qui va s'élargissant du tranchant au
dos de la lame, avec laquelle on frappe à coups répétés
sur un arbre, sur une pièce de bois qu'on veut coupr:r
ou fendre. Que ne l'émondait-on (rar])re) sans prendre la — ?
la F. Fab. x, 1. L'empereur... comme un arbre en proieàla — ,
V. HUGO, Châtim. Expiation. Mettre la — à l'arbre, se mettre
à l'ouvrage; spëcialt, pour détruire qqch. Jeter le manche
après la — (fig.), se laisser aller au découragement.
COGNE-FÉTU [kôù'-fé-tu ; envers, kù-ne-...] 5. m.
[ÉTYM. Composé de cogne (impér. du verbe cogner) et
fétu, § [209. Il xv'î-xvie s. Congne-le-festu, gringore, dans
GODEF. Suppl. I xvi" s. Je suis un grand cogne-festu, baïf,
II, 49.]
Il Vieilli. Celui qui se donne du mal pour peu de chose.
COGNER [ko-ùé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cuniare (class. cuneare), m. s. proprt,
fendre en frappant sur un coin, devenu cognier, §§ 348
482, 297 et 291, cogner, § 634.]
Il 1» Frapper à coups répétés (qqch ayant une partie sail-
lante) de manière à enfoncer. — un clou, une cheville. || P.
ext. I 1. Pop. — qqn, frapper sur lui à coups de poing, etc.
I 2. Se — (volontairement) la tête contre un mur (comme
pour l'enfoncer, ou pour se briser la tête) {fig.), se buter
à qqch d'impossible.
Il 2" P. ext. Frapper avec qqch de saillant. Il m'a cogné
avec le coude. Se — contre l'angle d'un meuble. Absolt. —
sur la table. — à la porte.
*COGNOIR [kô-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cogner, § 113. || xvif^ s. Exhibant son
coingnoir dodrantal, rab. iv, 2» prol.]
Il Vieilli. (Technol.) Instrument de buis en forme de
coin (dit plutôt aujourd'hui décognoir) pour enfoncer les
coins avec lesquels on arrête la forme d'imprimerie dans
le châssis.
COHABITATION [kô-à-bi-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cohabitatio, ?«. s. || xm" s.
Te.xte dans godef. Suppl.]
Il Habitation en commun. || Spe'cialt. Habitation en
commun de deux personnes qui vivent comme époux.
COHABITER [kô-à-bi-té] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cohabitare, m. s. ]\ xiv° s. ber-
suiRE, dans godef. Suppl.]
Il Habiter en commun. || Spécialt. Vivre comme époux.
COHÉRENCE [kô-é-râns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cohœrentia, m. s. \\ 1524.
Texte dans godef. Suppl.]
Il Union étroite des parties, des éléments d'un tout;
spicialt, des molécules d'un corps. || Firj. Union, rap-
port étroit d'idées qui s'accordent entre elles.
COHÉRENT, ENTE [kô-é-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cohaerens, entis, yn. s. part,
prés, de cohaerere, être uni ensemble. |1 1549. Texte dans
GODEF. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Qui a de la cohérence. Les corps sont d'autant plus
denses que leurs molécules sont plus cohérentes. Spe'cialt.
Étamines cohérentes, qui tiennent les unes aux autres. ||
Fig. Un discours — dans toutes ses parties.
COHÉRITIER, 1ERE [kô-é-ri-tyé, -tyér] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et héri-
tier, § 275. Il 1453. Ses seurs puisnees ou d'autres ses cohéri-
tiers. Coût, de Touraine, dans delb. Bec]
Il Chacune des personnes qui héritent conjointement
de qqn, considérée par rapport aux autres.
COHÉSION [kô-é-zyon ; en vers, -zi-on] s. f,
[ÉTYM. Emprunté du lat. cohaesio, m. s. de cohaerere,
être uni ensemble. || 1753. encycl. Admis acad. 1762.]
Il Force en vertu de laquelle il y a union étroite entre
les molécules homogènes d'un corps. || Fig. La — des
diverses parties d'un État.
COHOBATION [kô-ô-bà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cohober, §247. || 1628. planis de campy,
dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Action de cohober.
COHOBER [kô-o-bé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des alchimistes cohobare, m. j.
qui paraît se rattacher à l'arabe cohbé, couleur foncée,
§ 22. Il 1628. planis de campy, dans delb. Rec. Admis
ACAD. 1798.]
Il Faire repasser (un liquide qu'on distille) sur son ré-
sidu, pour le rendre plus fort ; ou sur d'autres substances,
pour le charger d'autres principes volatils.
COHORTE
460
coïncidence
COHORTE [kù-ùrf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cohors, ortis, ?n. s. {Cf. cour.)
Il xivc s. Cohorte n'estoit austre chose que une certaine flote
ou compagnie de gens armez, bersutre, clans littrk. | xvi'^s.
La royalle cohorte, marot, Bail. 10.]
Il 1» Troupe qui formait la dixième partie de la légion
romaine.
Il 2" P. e.rt. Poét. Troupe de combattants. Défiant leurs
nombreuses cohortes, rac. Mithr. v, 4. || Famil. Troupe
de gens. Que fait autour de notre porte Cette soupirante — ?
LA F. Contes, Petit Chien. La — N'en perd pas un seul coup
de dent, id. Fab. i, 14.
COHUE [kô-u] S. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. On a voulu y voir un com-
posé formé avec la particule lat. co, avec, et le verbe
huer, mais sans grande vraisemblance. || 1235. Texte dans
Bibl. Ëc. des Chartes, 1857, p. 459.]
I. Vieilli. Marché public. Je n'iray plus à la — Où chascun
jour on brait et hue, Testam. de Pathelin (fin du xv^ s.).
II. /*. ext. Réunion confuse et tumultueuse. Que si
pour l'avenir En pareille — on me peut retenir, boil. Sat. 3.
Et votre complaisance, un peu moins étendue, De tant de soupi-
rants chasserait la — , mol. Mis. Il, 1. P. ext. Ce bal était
une — .
COI, COITE [kwà, kwal'] adj.
[ÉTYJL Du lat. pop. quçtum (pour quietum [V. § 356]),
m. s. §§ .392, 309 et 291. Le fém. n'est guère usité que
dans la locution vieillie chambre coite. On a dit jusqu'au
xvm'î s. coie, et non coite. Cette dernière forme, où le t
paraît dû à l'influence du mot latin (F. § 502), ne figure
dans ACAD. qu'à partir de 1798.]
Il Vieilli et famil. Qui se tient tranquille, sans bou-
ger, sans parler. Demeurer — . Le bon sire le souffre et se
tient toujours —, la f. Fab. m, 4. P. ext. Où règne le
calme. Chambre coite. || Substantivt. Sur le — de la nuit,
LA F. Co7ites, Clochette, var.
COIFFE [kwàf] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. cofea, m. s. devenu *cofye, coife,
coiffe, §§ 356 et 291. Cofea paraît se rattacher au même
radical german. que l'allem. kopf, tête, §§ 6, 498 et 499.
ACAD. écrit coëffe de 1694 à 1740. || xi" s. Trenchet la coife
entresques a la carn, Roland, 3436.]
Il 1° Ajustement de tête pour les femmes, qui se porte
encore aujourd'hui dans les campagnes. || Spe'cialt. —
de nuit, bonnet de nuit. || P. ext. Voiles que les dames
attachaient à la coiffe. Lever, baisser ses coiffes. J'enfermais
votre manchon et vos coiffes dans votre armoire, mol. Es-
carb. se. 2.
Il 2" P. ext. — d'un bonnet, d'un chapeau, la garniture
du fond.
Il 3° P. anal. \ 1. Famil. Portion des membranes fœta-
les qui recouvre qqf la tête de l'enfant à sa naissance.
I 2. Membrane qui enveloppe les intestins du porc, du
veau. I 3. Enveloppe de l'urne des mousses. | 4. Morceau
de toile goudronnée dont on enveloppe le bout des hau-
bans, le tour des mâts, pour les garantir. | 5. Filet évasé
en entonnoir qu'on adapte à l'entrée d'un filet à man-
che pour y conduire le poisson.
COIFFER [kwà-fé] V. tr.
[ktym. Dérivé de coiffe, § 154. || xiii" s. Or est coifee, or
est tressiée, Conten. des femmes.]
I. Au propre. || 1° Garnir d'une coiffe, d'une coiffure,
d'un ajustement de tête. Être coiffé d'un chapeau de paille,
d'un turban. Ce bonnet la coiffe bien. Loc. prov. — sainte
Catherine (patronne des filles), rester fille, ne pas trouver
à se marier. | Fig. Escadron coiffé (botl. Sat. 10), qui porte
coiffe. Ressembler à un chien coiffé, être accoutré ridicule-
ment. Coiffez-vous, remettez votre chapeau, en parlant à
qqn qui reste la tête découverte. P. ext. Se — d'une per-
ruque. Il P. anal. Être né coiffé, venir au monde avec la
coiffe (partie des membranes fœtales) sur la tête, et, fig.
(par suite du préjugé populaire qui voit là une chose de
bon augure), n est né coiffé, tout lui réussit. | —le sanglier,
en parlant des chiens qui se jettent à sa tête et se pendent
a ses oreilles. — une bouteille, recouvrir le bouchon d'une
capsule de métal, d'une enveloppe de parchemin, de pa-
pier, etc. Pion coiffé (au jeu d'échecs), marqué d'un signe
qui lui donne la valeur d'une pièce déterminée. — un
livre, en le reliant, rabattre et coller intérieurement ce
qui dépasse en haut et en bas de la couverture, du dos.
En parlant des voiles d'un navire, et,/), ext. du n;
lui-même, Se — , et, absolt,v.intr. —, recevoir tout à
le vent en tête (sur l'avant des voiles).
Il 2° Ajuster en disposant les cheveux d'une certsâ
façon. Se faire — . Se — en cheveux (en parlant d'u
femme), ne pas porter de bonnet. Se — à la mode,
homme coiffé à la Titus. Une femme coiffée à la Cblnol
Absolt. Ce perruquier coiffe bien.
II. Fig. Se — le cerveau, avoir la tête prise par les \
peurs du vin, s'enivrer. Quel est le cabaret honnête Où tut
coiffé le cerveau? mol. Amph. m, 2. Se —, être coifié
qq idée, de qqn, n'avoir que cette idée, que cette peraon
en tête. On s'en entête et on s'en coiffe, pasg. Pens. m,Z,
son Tartufe eUe paraît coiffée, mol. Tart. i, 2. || En parit
d'une femme. — son mari, le tromper (lui faire porter
cornes).
COIFFEUR, EUSE [kwà-feur, -feuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de coiffer, § 112. || 1680. Coifeuse, richi'
Il Celui, celle qui fait métier d'arranger, de tailler i
cheveux, et aussi de tailler la barbe, de raser.
COIFFURE [kwà-fûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coiffer, § 111. || xV-xyio s. Coeffe:
j. d'authon, dans godef. Suppl.]
Il 1» Ce qui sert à couvrir la tête, chapeau, bonnet, r
Je veux une — , en dépit de la mode, Sous qui toute ma tête
un abri commode, mol. Éc. des m. i, 1. 1| P. ext. Ornenir
ajustement de tête pour les femmes. Une — de fleurs,
rubans. Une — de mariée. Une — de bal. Quelquefois les co
fures montent insensiblement, montesq. Lett. pers. 100.
Il 2° Manière d'arranger les cheveux. Une — à la Titi
à la Ninon.
*COIGNER, *COIGNIER [kwà-nyé]. F. cognassier.
COIN [kwin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cuneum, m. s. §§ 324, 483, 355 et 291.j
I. Pointe, sommet d'un angle solide.
Il 1° Corps solide terminé en angle. | 1. Pièce de
de fer, de forme angulaire, qu'on enfonce dans une
de bois pour la fendre, qu'on place sous un canon,
mortier, pour le hausser, etc. Faire — du même bois
servir pour mettre une pièce de bois en œuvre d'un co
tiré de cette pièce même, et, fig. tourner contre qqn_2
ressources, les armes qu'il nous fournit, j 2. Pièce
dont l'extrémité porte une empreinte en relief qui
marquer les monnaies, les médailles. Médaille à fleur de
où le relief de l'empreinte du coin est intact. Fig. ^l
que distinctive d'un ouvrage. Toi... qui sais à quel — se n:
quent les bons vers, boil. Sat. 2. Cela est marqué au bon
I P. anal. Poinçon pour marquer les bijoux, la vaisâ
d'or, d'argent. | 3. Pièce de parchemin, de métal, qui
nit les angles d'un livre, d'un registre. | 4. Dispos!
des troupes en triangle.
Il 2» Extrémité d'un corps solide terminé en angle.
— d'un meuble, d'une maison. Le — d'une rue, l'extrémiti'
l'angle formé par les maisons à l'intersection de deux m
Le marchand du — . Des troupes disposées en — .
II. Dans l'intérieur d'un angle solide, l'espace voi
du sommet. Se mettre dans un — de la Chambre. Meuble
— , dit aussi encoignure, petit bahut de forme triangular
S'asseoir au — de la cheminée, et, p. ext. au — du feu. 1
II ne quitta pas le — de son feu, son intérieur. Les oragi
sont venus des quatre coins du monde (de tous côtés), voi.
Lett. 31 déc. l'764. Jeu des quatre coins, où quatre persoi
nés changent de place les unes avec les autres, tand
qu'une personne placée au milieu cherche à prendre ui
des places laissées vides. Les coins d'un damier. Occuper 1(
coins, placer ses pièces dans les cases qui forment h
coins. Les coins d'un mouchoir, d'une serviette. Tenir lescoii
du poêle. Mettre des fleurons au — des plats d'un livre, el, /
ext. Mettre des coins sur les plats, le dos d'un livre. P. fl'"
Le — de la bouche. Le — de l'œil, Fig. Regarder qqn, qqch.
— de l'œil, de côté, à la dérobée. || P. ext. Cultiver un
de terre. Aller vivre dans un — de sa province, dans une p
tie retirée, et, da?is le même setis, Attendre qqn au — d'
bois. Un grand homme sec, qui aurait fait peur au — d'unbo
ST-.SIM. III, 381.
*COINCER [kwin-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de coin, §§ 63 et 154. || 1783. Coincw *
coinser, encycl. métii.]
Il (Technol.) Soutenir, caler à l'aide de coins
COÏNCIDENCE [kô-in-si-dâns'] s. f.
i
1
le-
M
im
in
il
COÏNCIDENT
— 461
s. Texte dans
COLERE
M. Dérivé de coïncider, S 262. |
SuppL Admis acad. 1762.]
lait de coïncider. | 1. Dans l'espace. La — de deux
de deux surfaces. | 2. Dans le temps. La — de deux
.:jnts.
OINGIDENT, ENTE [kù-in-si-dan, -dânt'] adj.
|tvm. Dérivé de coïncider, § 262. || xvi" s. Cause coïnci-
'" siuiLET, dans godef. SuppL Admis acad. 1798.]
! coïncide. | 1. Dans l'espace. Lignes, surfaces coïn-
. I 2. Dans le temps. Symptômes coïncidents d'une
i>rciDER [kù-in-si-dé] v. intr.
1. Emprunté du lat. scolast. coincidere, m. s. com-
' co, avec, et incidere, tomber. || xw^ s. Coincideren
t non pas en tout, oresme, dans meunier, Essai sur
. Admis acad. 1762.]
rencontrer exactement sur tous les points. | 1.
iie partie de l'espace. Deux lignes, deux surfaces qui
„, ..wont. I 2. Dans une partie de la durée. Ces deux évé-
nijents ont coïncidé. Son arrivée coïncida avec leur départ.
OING [kwin] s. m.
M. Du lat. cotoneum, m. s. devenu *codonyo, "codoin,
11" s. Vie de 'St Gilles, 1925), coin, §§ 402, 358, 483
i . L'orthogr. coing, destinée à marquer fortement en
iianç. le son nasal in, a été conservée ou rétablie
• mot pour le distinguer de coin. acad. écrit coin
I à 1762; elle adopte exclusivement en 1835 coing,
avait simplement mentionné comme un usage
ier depuis 1718.]
. . ait du cognassier, jaune, pierreux, acerbe et astrin-
g t. Jaune comme un — . Confiture de coings.
::OINTE [kwlnf] adj.
I. Du lat. cognitum (part, de cognoscere, connaître),
. connu, et, p. e.xt. en lat. pop. agréable, devenu
.le, cointe, §§ 395, 428, 290 et 291.]
\'i('illi. Gracieux. Les tritons aussi mal taillés Qu'elles
(i naïades) sont cointes et jolies, st-amant, Pass. de Gi-
biltar.
jOÏNTÉRESSÉ ,*COÏNTÉRESSÉE [kô-in-lé-rè-sé] s.
nîît f.
îTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et in-
tjssé, § 275. Il Néolog. Admis acad. 1835.]
I Chacune des personnes qui ont un intérêt commun
es une affaire, considérée par rapport aux autres.
iiOÏON [kô-yon] s. m.
\T. Emprunté de Vital, coglione, m. s. proprt, lesti-
12. {Cf. couillon.) || 1560. Ce forfante, ce coïon. Ane.
i /iditç. IV, 280. Admis acad. 1740.]
I Trivial. Homme mou, sans énergie.
liOÏONNER [kô-yo-né] v. tr. et intr.
ÊTYM. Emprunté de l'ital. coglionare, m. s. § 12. || 1611.
GR. Admis acad. 1740.]
Trivial. \ 1. F. tr. Traiter (qqn) comme un coïon (en
■e son plastron). | 2. V. intr. Agir en coïon.
lOÏONNERIE [ko-yon'-ri ; en vers, -yô-ne-ri] s. f.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. coglioneria, m. s. § 12. || 1554.
tte dans godef. Suppl. Admis acad. 1740.]
Trivial. Action, conduite de coïon.
-OÏT [ko-ïf , et, vieilli, kô-i] s. m.
13TYM. Emprunté du lat. coitus, ?n. s. || xiv" s. Cohit,
-E FEVRE, Vieille, dans delb. Rec.]
Acte de l'accouplement, chez l'homme.
:0ITE [kwàt']. V. couette.
::OJOUISSANCE [kô-jou-i-sâns'] s. f.
ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et jouis-
ce, § 275. Il Néolog. Admis acad. 1835.]
I Jouissance en commun d'un bien, d'un revenu, etc.
aOKE [kok'] s. m.
ÉTYM. Emprunté de l'angl. coke, m. s. § 8. || 1795. Coak,
CYCL. MÉTH. Admis acad. 1835.]
Combustible, résidu de la houille qu'on a calcinée en
?e clos, pour en séparer l'hydrogène et les parties sul-
'euses, bitumineuses. Un four à — . — de gaz.
COL [kèl] s. m.
[ÉTYM. Du lat. coUum, m. s. § 291. (Cf. cou et § 459.)]
I. Cou.
1" Vieilli. Le cou, la partie du corps de l'homme,
l'animal, qui unit la tète au tronc. (Se dit encore en
sens, mais seulement par euphonie, pour éviter un
itus ou une consonance désagréable. Un — apoplec-
tique. Un — court.) || Vicj. Ta main sera sur le — ■ de tes enne-
mis (portera sur eux), boss. Uisl. univ. i, 2.
Il 2° P. anal. \ 1. Partie étroite entre la tète ou som-
met el le corps de certains objets. Le — d'une bouteille.
En un vase à long — et d'étroite embouchure, i.a f. Fuh. i, 18.
Le — d'une cornue. Le — de la vessie. | 2. Rétrécissement
entre la tête et le corps de certains os. Le — de l'humérus,
du fémur. | 3. Passage étroit entre l'orifice et le corps de
certaines cavités organiques. Le — de la vessie, de l'uté-
rus. I 4. Dépression qui ouvre un passage entre deux
sommets d'une chaîne de montagnes. Le — du Simplon.
II. Ce qui garnit le cou. — de chemise, pièce de la che-
mise qui entoure le cou. Un — de femme, pièce de linge-
rie, de dentelle, en forme de col de chemise, générale-
ment montée sur un corps de fichu que cache la robe.
Faux —, pièce de lingerie en forme de col, qu'on adapte
à volonté au corps d'une chemise. Des faux cols. P. ext.
— d'uniforme, cravate bouclée par derrière et garnie d'un
bord blanc simulant la chemise , que portent les mili-
taires. — cravate, cravate à nœud tout fait qui s'attache à
l'aide de pattes, déboucle, etc. Des cols-cravates. || P. ext.
Le — d'un habit, le collet.
COLARIN [kù-là-rin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. coUarino, m. s. diminutif de
coUaro, collier, § 12. || xyi^ s. CoUerin, pu. delorme, dans
GODEF. Suppl. I 1676. Colarin, félibien, Princ.d'architect.]
Il (Archilect.) Dans la colonne toscane, dorique, petite
frise du chapiteau. {Cf. collier, gorgerin.)
COLATURE [kô-là-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. colare, filtrer, § 250. {Cf. coulure.)
Il xiye s. B. DE GORDON, daus godef. Suppl.]
Il Simple filtrage à l'étamine pour les décoctions, infu-
sions, etc.
COLBACK [kol-bâk'] et 'KALPACK [kâl-pak'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc kalpak, m. s. § 23. || Néolog.
Admis acad. 1835.]
Il Ancien bonnet à poil de la cavalerie légère, en forme
de cône tronqué. Canonniers portant le noir — , v. hugo,
Châtim. Expiation.
COLCHIQUE [kol-chik']5. m. (fém. righel., th. corn.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. colchicum, m. s. proprt, plante
de Golchide. Sur le genre, V. §550. Au xyi" s. on se sert
de la forme lat. {V. delb. Rec.) \\ 1680. richel. Admis
acad. 1762.]
Il Plante bulbeuse, à fleur violette, dont la propriété
toxique est utilisée dans les affections arthritiques.
COLCOTAR [kôl-kô-tàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe qolqotar, m. s. § 22. || xyi^ s.
G. TARDIF, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Chimie.) Peroxyde rouge de fer qu'on obtient en
calcinant le sulfate de fer et dont on se sert pour polir
les glaces.
'COLD-CREAM [kol-krèm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. cold-cream, m. s. proprt,
crème (cream) pour le rhume (cold), § 8. || Néolog.]
Il Cosmétique pour la peau , fait de cire blanche, de
blanc de baleine et d'huile d'amandes douces.
COIiÉGATAIRE [kô-lé-gà-tèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et léga-
taire, § 275. Il 1701. Collégatalre, furet. Admis acad. 1835.]
Il Chacune des personnes qui ont part aux legs d'un
testament, considérée par rapport aux autres.
COLÉOPTÈRE [kô-lé-ô-ptèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xoXsd-îTTspo;, m. s. de xo-
Xeôî, étui, et irTîpov, aile. || 1791. encycl. méth. Admis
acad. 1835.]
Il Insecte qui a quatre ailes dont les deux supérieures,
dites élytres, dures, épaisses, servent d'étuis aux deux
autres. L'ordre des Coléoptères.
COLÉRA. V. choléra.
COLÈRE [ko-lèr] s. f. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. choiera, proprt, bile, déjà em-
ployé par ST JÉRÔME au sens actuel. || (Au sens propre.)
xiv''-xv<= s. Médecines usuales et simples qui purgent la colère,
Chirurg. de Gui de Chauliac, ms. 24249, f» 306, ro. | (Au
sens actuel.) 1512. Desdain meslé de cholere, J. le maire,
dans delb. Rec]
I. S. f. Violente irritation qu'on laisse éclater contre
qqn. Être, se mettre en — . Un mouvement, un accès de — . Je
l'ai vu dans ses colères {famil.), dans ses accès de colère.
COLÉRER
— 462 —
COLLATERAL
Une — bleue, où le visage devient violacé, bleu, par l'af-
lluence du sang. Vous avez vu quelle ardente — Allumait de
ce roi le visage sévère, rac. iî.f/^. ii, 8.11 loua la —Et la griffe
du prince, i.a f. Fab. vu, 7. La — céleste, rac. Phfid. iv, 7.
Pressé de toutes parts des colères célestes, corn. Pomp. i, 1.
(I (Style biblique.) Les enfants de —, ceux qui sont réprou-
vés par la colère divine. || Fig. Poét. La — des flots.
II. Famil. Adj. Porté à se mettre en colère. Du nom
de philosophe elle fait grand mystère. Mais elle n'en est pas
pour cela moins — , mol. F. sav. il, 9.
*COLÉRER (SE) [ko-lé-ré] v. pron.
[ktym. Dérivé de colère, § 154. || xvi« s. Les marques des
François colères, bon. des per. Nouv. 121.]
Il Vieilli et pop. Se mettre en colère. Les combattants
à l'égal colères, Régnier, Èpît. 2. Tant cette âme vile se co-
lérait! sorel, Francion, p. 133.
"COLÉREUX, EUSE [kô-lé-reû, -reuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de colère, § 113. || xvi« s. Prêts de s'entre-
choquer d'une ardeur coléreuse, R. garn. dans delb. Rec]
Il Vieilli et pop. Prompt à se mettre en colère.
COLÉRiaUE [kô-lé-rïli'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de colère , § 229. || xiV s. Il semble a un
homme colérique que les choses sures sont bonnes, ORESME,
Èth. m, 13.]
Il Porté à la colère par tempérament.
*COLI. V. coUs.
COLIART [kè-lyàr ; en vers, -li-àr] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1611. cotgr. Admis acad.
1762.]
Il Variété de raie, sorte de poisson.
COLIBRI [kô-li-bri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du caraïbe colibri, m. s. § 30. || 1694.
TH. CORN. Admis acad. 1762.J
Il Oiseau de l'Amérique tropicale, à bec arqué, à cou-
leurs éclatantes, le plus petit des oiseaux connus.
COLICITANT [kô-li-si-tan] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. ce, avec, et lici-
tans, qui enchérit, § 275. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Chacun de ceux qui font faire conjointement une
vente par licitation, considéré par rapport aux autres.
COLIFICHET [kô-li-fi-chè] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Qqns y voient un composé,
et rattachent la première partie du mot à coller, la seconde
à ficher, ce qui est fort douteux. D'autre part, on trouve
au xv^s. un mot coeffichier, de sens incertain, qui n'est
peut-être pas sans rapport avec colifichet : Je passeré tempz
a ourller mez coeffichiers, dans godef. coiffichier. || xvii'= s.
1". à l'article.]
Il l» Vieilli. Découpure de papier, de carton, qu'on col-
lait sur du bois, du velours.
Il 2" P. ext. Ornement futile. Colifichets dont certaines
femmes sont si passionnées, fén. Êduc. des filles, 11. || Fig.
Ces colifichets dont le bon sens murmure, mol. Mis. i, 2. La
chapelle de Versailles, Ce — fastueux Qui du peuple éblouit les
yeux, VOLT. Temple du goût.
Il 30 P. ext. Chose menue. | 1. Échaudé, biscuit léger
qu'on donne aux petits oiseaux. | 2. Petite machine dont
on se servait pour réduire les pièces de monnaie au poids
légal. I 3. Petit trépied à arêtes aiguës sur lequel on pose
les pièces de poterie dans le four.
COLIMAÇON [ko-li-mà-son] s. m.
[ÉTYM. Pourcalimaçon(c/'. norm. calimachon, m. s.), com-
posé de la particule cal et limaçon, § 196. || 1529. Et furent
longtemps sur la grève à faire le colimasson, J. et r. parmen-
TiER, Voyage, p. 68, dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
Il Limaçon. {V. ce mot.)
*COLIN [kô-lin] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : abréviation familière de Ni-
colin, dérivé de Nicolas. {Cf. catin, pierrot, etc.) || (Au sens
II, 3.) 1530. Colyn, palsgr. dans delb. Rec]
I. Berger d'opéra-comique. Une cravate à la Colin.
II. Fig. I 1. Poule d'eau. | 2. Perdrix d'Amérique. | 3.
Poisson du genre gade.
COLIN-MAILLARD [kô-lin-mà-yàr] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36. || xvi« s. La jouoit... a Colin-
Maillard, RAB. i, 22. Admis acad. 1718.]
Il Personne à qui on bande les yeux et qui doit attra-
per à tâtons une des autres qui courent autour d'elle.
Jouer à — , au — .
COLIN-TAMPON [kô-lin-tan-pon] s. m.
xvio s. PASQ. Rech. viii,
[ÉTYM. Nom propre, § 36
Admis ACAD. 1878.]
Il Nom qu'on donnait par plaisanterie aune batterie
tambour des régiments suisses. Ne s'emploie guère qi
dans la locution familière se soucier, se moquer de qqn,
qqch comme de Colin-Tampon, s'en soucier fort peu. C'est
vieux fou dont je me soucie comme de Colin-Tampon, gherau!
Th. ital. V, 207.
COLIQUE [kô-lïk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. colica (s.-ent. passio , /
s. de colon, partie du gros intestin. || xiv"! s. Une malat
appelée colique. Somme M*" Gautier, f" 70, r".]
Il Douleur d'entrailles. — hépatique, néphrétique, qui a?
siège dans le foie, dans les reins. — métallique, dite —
plomb, de miserere, causée par intoxication chez les ouvri'
qui manient les préparations de plomb (céruse, miniui
litharge, etc.). Avoir la — . Fig. Famil. Avoir la— , avoirpeu
COLIS [kô-li] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. colli, plur. de collo, m. i
proprt, ce qu'un homme peut porter sur le cou, § 12, (Cm
anc. franc, coller, portefaix.) Au xviii" s. le mot était sn'
tout en usage à Lyon. acad. 1835 donne coli au sin.
forme supprimée en 1878. {Cf. § 507.) || 1723. savai:
Dict. du comm. Admis acad. 1835.]
Il Tout objet (malle, caisse, ballot, etc.) qu'on exp
die par voie de transport public.
COLLABORATEUR, TRICE [kôl'-là-bo-rà-teur, -tri
s. m., et f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. coUaborare, collaborer, § 249.
XVIII* s. Sa modestie lui fait souhaiter de trouver des secou
et des collaborateurs, Ann. litt. dans féraud, Dict. ci':
(1787). Admis acad. 1798.]
Il Chacune des personnes qui travaillent en comm'
(à un ouvrage intellectuel), considérée par rapport ai
autres. taMB
COLLABORATION [kôl'-là-bô-rà-syon; en vers, -sM|I
s. f. "■
[ÉTYM. Dérivédulat. coUaborare, collaborer, §247. ||17T
TRÉv. Admis acad. 1878.]
Il Action de travailler en commun avec qqn (à un 0
vrage intellectuel).
COLLABORER [kol'-là-bô-ré] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coUaborare, m. s. de co, a'
et laborare, travailler. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Travailler en commun avec qqn (à un ouvrage inlt
lectuel).
COLLAGE [kô-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coUer, § 78. || 1753. Colage ou coUai
ENCYCL. Admis acad. 1835.]
Il Action de coller. | 1. Action de faire adhérer avei
colle. Le — d'une affiche, d'un papier de tenture sur la m
raUle. Le — d'une pièce de menuiserie. | 2. Action d'enc
1er (le papier, pour l'empêcher de boire). | 3. Action •
clarifier avec de la colle de poisson. Le — des vins.
COLLANT, ANTE [kô-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj . particip. de coUer, § 47. || Admis acad. ISP!"
Il 1° Qui colle. Une matière collante. || Fig. Trivial, t)
femme collante, dont on ne peut se débarrasser.
Il 2" Fig. Qui s'applique exactement sur une partie 1
corps. Un pantalon — .
'COLLAPSUS [kol'-ràp'-sùs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coUapsus, chute, affaissemei
Il Néolog.]
Il (Médec.) Affaiblissement soudain de l'énergie du a
veau, de la moelle épinière, comme source de l'excita!
lité nerveuse.
COLLATAIRE [kol'-là-tér] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. *coUatarius, m. s. ti
de coUatum, part, passé de conferre, conférer. || 1727. k
RET. Admis acad. 1798.]
Il Celui à qui un bénéfice (ecclésiastique) a été conféi-
COLLATÉRAL [kol'-là-té-ràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge coUateraUs, )
s. composé de co, avec, et latus, lateris, côté. || xin''
Chron. de St-Denis, dans godef. SuppL]
Il 1° Situé latéralement par rapport à qqch. Nefs coUat
raies, les nefs latérales d'une église par rapport à la nef ci'
traie. Artère collatérale, ramification d'une artère presqii
parallèle au rameau principal. Points coUatéraux (nord-c>
sud-ouest, etc.), points milieux entre les points cardinau
Jl
n
COLLATEUR
— 463
COLLÈGE
o ' Fig. Ligne collatérale, la plus voisine de la ligne
, celle des frères, sœurs, cousins, neveux, nièces,
. I.intes, etc. Parenté collatérale. Des parents coUaté-
. substantlvt. Des collatéraux. Ceux qui ont eu de vieux
lux, LA iju. 5. Héritier —, qui hérite en qualité de
rollatéral. Succession collatérale, qui échoit à un
collatéral.
ui^IjATEUR [kôr-là-teur] s. m.
TVM. Emprunté du laf. ecclés. coUator, m. s. de con-
'oiiférer. |1 xv" s. Cy en escris au collateur, villon,
htm.]
ni qui avait droit de conférer un bénéfice ecclé-
îiiiique.
'oLLATIF, rvE [kôr-là-tïf, -tiv'] adj.
I. Emprunté du lat. du moyen âge coUativus, m. s.
collatum, part, de conferre, conférer. || 1461. Texte
DGF. SuppL]
l)eut être conféré (en parlant d'un bénéfice ec-
,, ,ci.-ii(iue).
lOLLATION [kÔl'-là-syon ; aux sens III, 2» et 3",
kiii-... ; en vers, -si-on] s. f.
i. Emprunté du lat. collatio, m. s. de conferre, con-
1276. La présentation et le collation de le cousterie,
.. s iiF,LB. Rec]
. Action de conférer (à qqn) un titre, un privilège, etc.
Vim bénéfice (ecclésiastique). || Specialt. Action de
r un grade universitaire. La — des grades appar-
u . aux facultés.
j[. Action de comparer entre elles, ou avec l'original,
il copies, des reproductions d'un texte, pour en vérifier
:iide. Il P.ext. Vérification des cahiers, des feuil-
. III livre.
jU> Il 1° Action de conférer (avec qqn). Specialt. Dans
1(| anciens monastères, conférence du soir, après la-
qlle on prenait qq nourriture.
2" P. ex t. Repas léger qui suivait la conférence du soir.
3" P. anal. \ 1. Repas léger qui, chez les catholiques,
riiplace le souper les jours déjeune. Faire — . | 2. Tout
rlis léger de jour ou de nuit.
' OLLATIONNER [kÔl'-là-syo-né ; au sens II, kô-là-. . . ;
e\)ers, -si-o-...] v. tr. et intr.
IcTYM. Dérivé de collation, § 154. || 1387. Copie coUation-
nl dans delb. Rec.\
. l . tr. Comparer entre elles, ou avec l'original, des
it>, des reproductions d'un texte, pour en vérifier
1 actitude. — deux textes. — une copie avec le texte. Une
cjie collationnée. || F. ext. Vérifier les cahiers, les feuil-
d'un livre, pour s'assurer qu'ils sont complets ou en
re.
I. V. intr. Faire un léger repas.
. COLLE [kôl] s. f.
5tym. Du lat. colla, grec %qWol, m. s. § 291.]
1" Matière gluante dont une couche étendue entre
IX objets les fait adhérer l'un à l'autre. — de pâte, faite
farine, d'amidon délayé dans l'eau. — forte, gélatine
raite de rebuts de matières animales, qu'on fait chauf-
pour la rendre liquide. — à bouche, tablette de colle
le fine qu'on emploie d'ordinaire en la mouillant avec
louche. — de poisson, gélatine préparée avec la vessie
atoire de l'esturgeon, et qui sert à donner de la con-
ance aux gelées, à clarifier les liquides, etc.
2o Fig. I Trivial. (Sans doute par allusion à la glu
ir attraper les oiseaux.) Menterie. C'est une — qu'il vous
3ntée.
î. *COLLE [kol] S. f.
ÉTYM. Subst. verbal de coUer, § 52. || Néolog.]
Proprt. Ce qui attrape, ce qui embarrasse. Specialt.
ns le langage des écoliers, interrogation où l'on cher-
à embarrasser les candidats à un examen, pour les
îrcer. Dn professeur qui vient faire des colles.
:;OLLECTE [kôr-lêkl'] s. f.
lîTYM. Emprunté du lat. collecta, action de recueillir.
■Vu sens 3».) xiii^ s. CoUoite, Coût, des Chartreux, dans
jef. SuppL]
1" Avant la Révolution, action de réunir, derecueil-
l'impôt dit taille. || F. ext. Circonscription territoriale
blie pour la levée de la taille.
' 2" Action de réunir, de recueillir des dons volon-
res au profit d'une personne, d'une œuvre. {Syn. quête.)
re une — pour les pauvres, pour l'érection d'une statue, etc.
Il 3" (Liturgie.) Oraison de la messe qui se dit avant
l'épitre, au nom de tous les fidèles réunis.
COLLECTEUR [kol'-lek'-te'ur] s. 7n. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. collector, celui qui recueille.
Il 1348. Collecteurs ou receveurs, dans varin, Arch. adm.
de Reims, ii, 1172.]
I. S. m. Il 1° Avant la Révolution, celui qui était chargé
de lever la taille dans les villages.
Il 2° Celui qui recueille des dons volontaires.
il. Adj . Néolog. Qui recueille. Égout —, où se déver-
sent d'autres égouts. Aqueduc —, où plusieurs sources
viennent réunir leurs eaux.
COLLECTIF, IVE [kÔl'-lêk'-tïr, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coUectivus, m. s. de colligere,
recueillir. || xw^ s. L'église collective, J. de vignay, Mi-
roir hist. dans delb. Rec]
Il ±0 Qui réunit plusieurs êtres dans une action com-
mune. Faire une démarche, une réclamation collective. Faire
une œuvre, exercer une action collective. Dans celle-ci (la mo-
narchie) un individu (le roi) représente un être — , J.-J.
Rouss. Conir. soc. m, 6.
Il 2" (Gramm.)Quiréunit plusieurs personnes, plusieurs
choses sous une dénomination commune. Donner à un mot
un sens — , prendre l'individu pour le genre tout entier^
Un terme — , et, substantivt, Un — .
COLLECTION [kol'-lek'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coUectio, m. s. \\ xiv'= s. La col-
lection des fruis, oresme, Éth. VIII, 12.]
Il 1° Vieilli. Action de réunir, pour en former un en-
semble, des choses recueillies de divers côtés. Les hom-
mes chargés alors de la — des deniers du prince, d'alemb. Élo-
ges, La Monnaye.
Il 2° Réunion de choses ainsi recueillies. Specialt.
Réunion de choses d'art, de science, d'industrie, etc.,
constituant un ensemble plus ou moins complet. Les col-
lections zoologiques, minéralogiques du Jardin des Plantes. Une
— de tableaux, d'armes, d'autographes, etc. Absolt. La — du
Journal des Savants, des Mémoires de l'Académie des sciences.
Une — publique. Une — particulière. Les collections du Louvre.
Il 3° (Médec.) — purulente, amas de pus (dans un ab-
cès, une tumeur, etc.).
COLLECTIONNER [kol'-lek'-syô-né ; en vers, -si-ô-né]
V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de collection, § 154. || Ne'olog. Admis agad.
1878.]
Il Réunir en collection.
COLLECTIONNEUR, EUSE [ kol' - lek' - syo - neur ,
-neuz'; en vers, -si-o-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de coUectionner, § 112. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Celui, celle qui collectionne. Un — de médailles.
COLLECTIVEMENT [kol'-lêk'-liv'-man ; en vers, -ti-
ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de collective et ment, § 724. || 1568.
Collectivement, non distributivement, l. leroy. Polit. d'A-
ristote, dans delb. Rec. Admis acad. 1718.]
Il D'une manière collective. L'homme, c'est-à-dire tous les
hommes pris — , acad. La puissance législative s'exerce —
par le roi, la chambre des pairs et la chambre des députés.
Charte de 1830, art. 14.
'COLLECTIVISTE [kol'-lek'-ti-visf] s. m.
[lOTYM. Dérivé de collectif, § 265. || Néolog.]
Il Partisan de la collectivité.
"COLLECTIVITÉ [kÔl'-lek'-ti-vi-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coUectif, § 255. || Néolog.]
Il Caractère de ce qui est collectif. Specialt. État social
où la propriété en commun est substituée à la propriété
individuelle.
COLLÈGE [kô-lèj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. collegium, m. s. acad. écrit col-
lège en 1694 et 1718, puis coUége de 1740 à 1835. || xiv« s..
Et collège et chapitre, Girard de Roussillon, 60b9, Mignard.]
Il Corps de personnes soumises à des règlements com-
muns.
I. Dans l'ancienne Rome, corporation. — des marchands,
des artisans. || Specialt. Corps de personnes revêtues de
fonctions sacrées. Le — des pontifes, des augures. || F. anal.
Dans l'Église romaine. Le sacré —, corps des cardinaux.
II. Le corps des électeurs appartenant à une même
circonscription électorale.
COLLÉGIAL
464
COLLIER
III. Élablissoment d'inslruclion publique. ] 1. Le — de
France, établissement d'enseignement supérieur, fondé
par Franç^ois I'"' à Paris. | 2. Nom donné à divers éta-
blissements d'enseignement secondaire. Aller au — . Ami-
tié de — . Voyant l'autre jour écrit sur une grande porte « colle-
gium », je devinai que cela voulait dire — , mol. G. Da?id. m,
1. Comédies de — , jouées par les élèves. Ellipt. Même en-
core un garçon fait la fille au —, la F. Ragotin, m, 15. Spé-
cial t. De nos Jours. Établissement municipal (par oppo-
sition au lycée, établissement de l'Étal).
COLLÉGIAL, ALE [kô-lé-jyàl; en vers, -ji-àl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de collège, § 238. || xiv'=-xv'= s. Cathedraulx
et collegiaulx, eust. desgh. f" 405, dans la g.]
Il Relatif à un collège (de chanoines). Église collégiale,
qui a un collège de chanoines sans être le siège de l'au-
torité épiscopale. Substantivt, au fém. Une collégiale.
COLLÉGIEN [kô-lé-jyin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de collège, § 244. || 1771. Collégien, nom
qu'on donne dans les provinces aux écoliers qui vont au coUège,
TRÉv. Admis acad. 1835.]
Il Élève d'un collège, d'un lycée.
COLLÈGUE [kôl'-lèg'] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. collega, m. s. acad. écrit col-
lègue en 1694 et 1718; collègue, en 1740 et 1762; collègue,
depuis 1798. || xvi" s. Un des tribuns après avoir un bien peu
consulté avec ses collègues, G. de selve, dans delb. Rec]
Il Chacun de ceux qui exercent une même fonction pu-
blique, civile ou militaire, considéré par rapport aux au-
tres. Soûlas, devenu mon — et confrère en Apollon, furet.
Rom. bourg, ii, 90. (Maximien) tâcha en vain de retirer
Dioclétien, son — , du jardin qu'il cultivait à Salone, BOSS.
Hist. univ. i, 10.]
COLLER [kô-lé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de colle, § 154. || 1539. r. est.]
Il 1° Faire adhérer avec de la colle. — une affiche au
mur. — deux morceaux de bois. || P. ext. Le sang avait collé
ses cheveux. Quand on le retira de l'eau, ses vêtements étaient
collés sur sa peau. || Absolt. V. intr. Toutes ces choses collent
ensemble. || P. anal. Fig. Tenir appliqué sur. Quand mon
corps... demeurerait comme attaché et collé à la terre, bourd.
Prière, 2. Tous les jours collé sur les livres, hamilt. Gram.
299. Le duc eut sans cesse les yeux collés sur moi pendant que
je lui parlai, st-SIM. i, 114. — ses lèvres sur ce qu'on tient
embrassé. Sa bouche tremblante collée sur le signe sacré de son
salut, MASS. Impén. préamb. L'attente collait tout le monde
aux fenêtres, ST-sim. vi, 143. Se — au mur pour laisser passer
qqn. Un cavalier collé sur sa selle. Une tunique collée au corps
(de manière à en dessiner les formes), et, dans le même
sens, V. intr. Un pantalon qui colle sur la jambe. Sa bille est
collée (contre la bande du billard), et, p. ext. en parlant
du joueur, 11 est collé, sa bille touche la bande. — qqn sur
place (trivial), le rendre immobile, et, dans le langage
des écoliers, Il a été collé, privé de sortie. Être collé à un
examen, ne rien trouver à répondre, et, p. ext. être refusé.
Il 2" Recouvrir, imprégner d'une colle, d'un apprêt.
— du papier, pour l'empêcher de boire.
Il 3" Clarifier avec de la colle de poisson, du blanc
d'œuf, etc. — du vin.
*COLLERET [kÔl-rè; en vers, ko-le-rè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de collier, le filet dit colleret étant disposé
en demi- cercle, §§ 63 et 183. || 1553. A soleU couchant
nous allasmes tirer le coleret, gouberville, dans delb. Rec]
Il (Pêche.) Espèce de seine, filet à la traîne.
COLLERETTE [kol-rêf ; envers, kô-le-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coUier, §§ 63 et 133. || 1309. Colerete
de telles,... de fer et d'acier, dans gay, Gloss. arch.]
||Tour de cou généralement plissé, porté par les hommes
au temps de Henri IV, par les femmes à diverses époques.
COLLET [kô-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de col, § 133. jj xiiio s. Robe... Au cors et
au colet bien fête, Clef d'amour, dans delb. Rec]
I. Petit cou.
Il 1° (Boucherie.) En parlant du mouton, du veau, quand
la tôle est séparée, la partie qui reste du cou avec la nais-
sance des épaules. [Sj/n. collier.)
Il 2" P. anal, de forme, déposition. Partie étroite et cir-
culaire de certains objets. | 1. Partie qui est entre la ra-
cine et la couronne d'une dent. | 2. Partie qui, dans la
plante, forme la jonction de la tige et de la racine. | 3.
Partie qui, dans une raquette, joint le manche au corps.
Il Rebord d'une chaudière de distillateur. || Bourrelr
goulot d'une bouteille. || Extrémité arrondie du mai
d'un violon près de la crosse, du manche d'une pioc
Il Bout de tuyau qui enjoint deux autres, qui se rabat
une pierre d'évier. || Dans un escalier tournant, lapai
étroite d'une marche par laquelle elle tient au corps
l'escalier. || Extrémité voisine de la mèche, oii la bon
se rétrécit. || Bout de la verge d'une ancre, d'où pturt
les deux bras. || Partie oii se réunissent les deux bf
ches d'un comble dans la charpente d'un navire. || Ai
angulaire aux quatre faces du haut d'un mât, pour s
porter les barres des hunes, etc. || Anneau, œillet d
lequel passe un étai. || Chacun des trous percés dans
planchette que traversent les cordes, dites arcades, a
quelles sont rattachées les lisses, etc.
II. Petit col.
Il 1" Partie d'un vêtement d'homme ou de femme
entoure le cou. Le — d'un habit, d'une robe. — montant,
battu. Une harengère qui lui sauta au — et qui l'embrassa
deux côtés, st-sim. m, 3. Loc. fig. Prendre qqn au —
saisir par le haut de l'habit pour le retenir, et, fg. Et qn
la servitude a pris l'homme au — , régmer, Sat. 3. Mettr
main au — de qqn, l'arrêter pour le mettre en prison. Pr
le — à qqn, être prêt à se colleter, à se battre avec lui. 1
Je vous prêterai le — en tout genre d'érudition, mol
méd. II, 4. Il Spécialt. | 1. — de manteau, sorte de pèlei
qui retombe sur le corps du manteau. | 2. Sorte ders
de linge, de dentelle, qu'on portait sur le collet du pc
point. Petit — , rabat uni et plus petit que portaient '
clésiastiques au xviio et au xyiii"^ s. Celui qui porte lei
—, et, p. ext. Un petit — , un homme d'église. | 3. — mo
collet empesé et soutenu par des fils de fer, qu'on j
tait à la fin du xvi" s. Fig. Ce qui est suranné. Tes 1
mots.... hors de mode aujourd'hui... sont des collets mos
BOiL. Sat. 12. Adjectivt. PHILAMINTE : Sollicitude à
oreille est rude. Il put (pue) étrangement son ancienneté
BÉLISE : Il est vrai que le mot est bien — monté, mol. F. i
II, 7. Ce qui est guindé. Adjectivt. Une personne qui es
monté, qui a une sévérité un peu raide.
Il 2" P. anal. Lacet à nœud coulant, oii les lièvres,
lapins, se prennent par le cou.
"COLLETAGE [kôl-taj'; en vers, kô-le-...] s. m
[ÉTYM. Dérivé de collet, § 78. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Dans le montage d'un métier à tisser,
tion de faire passer par des trous appelés collets la l
cle de l'arcade.
COLLETER [kol-té; en vers, kô-le-té] v. tr. et
[ÉTYM. Dérivé de collet, § 154. || 1611. cotgr.]
Il 1» V. tr. Saisir (qqn) au collet pour (le) terrasse
le colleta rudement. Ils se colletèrent. P. ext. Le chien col
le loup, en le happant aux oreilles.
Il 2° F. m<î\ Tendre des collets pour prendre le gii
COLLEUR [kô-leur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coller, §112. || 1544. Colleurs dept^
sur châssis, Stat. des papetiers, dans delb. Rec Ad
ACAD. 1798.]
Il Celui qui fait métier de coller le papier de tent
les affiches, etc.
COLLIER [kô-lyé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. coUarium, m. s. devenu coller, §§ !
298et291, coUier, §502.]
I. Cercle qui fait le tour du cou.
Il ±0 Ornement de cou. Un — d'or. Un — de perles enfl]
Un — de trois mille huit cents livres, le friand morceau I
gnard, Sérén. se. 5. Spécialt. Chaîne d'or que porlen
cou les chevaliers de certains ordres. Le — de l'orti
Saint-Esprit. || P. anal. Ce qui garnit le cou. j 1. Bi
qu'on laisse pousser au-dessous du menton et qui, rt
çnant les tempes, forme une sorte de demi-collier,
Éruption dartreuse autour du cou. | 3. Cercle auto:
cou de certains oiseaux ou de certains quadruj
formé par la nuance particulière des plumes, des
Il 2° Cercle de métal, de cuir, qu'on mettait au coi
esclaves, qu'on met au cou des animaux pour les
cher. Vieilli. Chien au grand —, chien d'attache qui c
les autres. Spécialt. — de force, collier garni en di
de pointes, que l'on met à certains chiens d'arrêt,
les dresser.
Il 3" Harnais de cou des bêtes de trait. Un cheval i
du —, qui tire franchement, et, fig. Un homme franc di
COLLIERE
— 465
COLOMBELLE
1 1 n'hésite point. Ceux qu'il ne trouvait pas... francs du — ,
-'\i. XI, 167. Donner, tirer à plein — , en appuyant de
- ses forces sur le collier. Fiç]. Donner un coup de —,
lin elTort énergique à l'occasion. — de misère, labeui*
uiible, assujettissant. Reprendre le — de misère.
II. P. ext. (Boucherie.) En parlant du bœuf, lorsque
.' a été séparée, partie qui reste du cou avec la nais-
des épaules. {Sjjn. collet.)
iil. P. anal. Cercle qui entoure certains objets. An-
i[iu de fer entourant l'arbre d'une machine. || Cercle
. l>r servant à tenir les mâts sur l'arrière des baux
les embarcations, à tenir les boute-hors sur les vér-
ole. Il Cercle de fer, de cuivre, maintenant par le
ii's tourillons d'une porte d'écluse. || Arc de l'épe-
ui embrasse le talon de la botte. || Corde entourant
mité d'un verveux et fixée à un pieu. || Astragale
in perles, en olives, etc., qui entoure le fût d'une
niune.
fcOLLIÈRE [kô-lyèr] s. f.
ÎKTYM. Dérivé de ï'anc. franc, collier, portefaix, § 37. ||
i:ngycl.]
i echnol.) Chacune des perches qui forment la base
an train de bois.
IcOLLIGER [kol'-li-jé] v. tr.
[ktym. Emprunté du lat. colligere, recueillir. || xvi« s.
lYDT, Romidus, 18.]
i|j Vieilli. Réunir. Spëcialt. Faire des extraits d'un livre.
l'COLLIMATION. F. collinéatlon.
COLLINE [kô-lin'] s. f.
[i;tym. Emprunté de l'ital. coUîna, dérivé du lat. coUis,
. ^. S 12. Il 1564. J. THIERRY, Dict. fr-anç.-lat.]
h'vation de terrain (au-dessous de 500 mètres) qui
ne la plaine. Les collines du Perche. Un hameau Bâti sur
, penchant d'un long rang de collines, boil. Ép. 6. La ville
|x sept collines, Rome. Fig. Louvois trouva encore des col-
les à abattre, un souffle de sa bouche en vint à bout, ST-
M. XII, 62. Fig. Poét. La double —, le Parnasse à la dou-
0 cime.
'COLLINÉATION [kol'-li-né-à-syon ; en vers, -si-on]
/•
[ktym. Dérivé du lat. collineare, viser, § 247. On trouve
)uvent collimation, forme due à des manuscrits fautifs de
icéron, qui donnent collimare pour collineare. || 1776. Col-
■natlon, ENCYCL. SuppL]
Astron.) Direction du rayon visuel. Ligne de —, ligne
I de l'axe optique de la lunette au point du ciel que
un ubserve.
I COLLIQUATIF, IVE [kol'-li-kwà-tïr, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. colUquere, se liquéfier, § 257. ||
vif s. PARÉ, VIII, 33. Admis agad. 1798.]
î; Relatif à la colliquation. Dévoiement — .
COLLIQUATION [kol'-li-kwà-syon ; en vers, -si-on]
•/•
i [ÉTYM. Dérivé du lat. colliquere, se liquéfier, § 247. ||
vi» s. PARÉ, XVI, 11. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Etat de dépérissement, de consomption, oîi
îs parties solides d'un corps semblent se dissoudre.
COLLISION [kol'-li-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coUisio, m. s. \\ 1480. Baratre
nfernal, dans delb. Rec]
Il Rencontre de deux corps qui se heurtent. Une — de
rains, rencontre de deux trains de chemin de fer. | P. anal.
iction d'en venir aux mains. 11 y a eu — entre la troupe et
3s rebelles. Fig. La — des Intérêts, des partis.
COLLOCATION [kÔl'-lô-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. collocatio, action de placer. ||
411. Texte dans godef. Suppl. Admis agad. 1718.]
Il (Droit.) Inscription d'un créancier par rapport aux au-
res dans l'ordre réglé par la loi pour le paiement de sa
réance. | P. ext. La créance inscrite à son rang.
COLLODION [kÔl'-lô-dyon ; en vers, -di-on] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec v.o'k'kûiSrfi , collant, § 282. || Néo-
og. Admis agad. 1878.]
Dissolution de coton-poudre dans de l'éther alcoo-
isé, employée en chirurgie comme agglutinatif, et en
)hotographie pour rendre adhérente sur les plaques de
erre la couche d'iodure.
'COLLOÏDE [kol'-lô-id'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec -(CoXXa, colle, et sIooî,
•essemblance, § 279. || Néolog.]
DICT. FRANC.
Il Qui a l'apparence de la colle. Tumeur — . jl Substantirt.
Composé non cristallisable et non dialysable.
COLLOQUE [kÔl'-lÔk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colloquium, m. s. \\ xvi" s. ma-
ROT, Colloq. d'Érasme, 1.]
Il 1° Vieilli. Dialogue. Les Colloques d'Érasme.
Il 2» Conférence, débat entre interlocuteurs sur un
point de doctrine qui les divise. Le — de Poissy.
COLLOQUER [kÔl'-lô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. collocare, placer. || xii" s. Sle
Thaïs, dans godef. Suppl.]
Il 1» Famil. Placer tant bien que mal. On nous colloque
dans une mansarde. || P. ext. Placer une personne, une
chose dont on veut se défaire. Il voudrait me — sa fille, n
lui a colloque son vieux mobilier.
Il 2» Spëcialt. (Droit.) Inscrire un créancier, par rap-
port aux autres, dans l'ordre réglé par la loi pour le paie-
ment de sa créance.
COLLUDER [kol'-lu-dé] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colludere, m. s. de cum, avec,
et ludere, jouer, tromper. || 1611. gotgr.]
Il Vieilli. (En parlant de deux personnes qui se présen-
tent en justice.) S'entendre secrètement au préjudice
d'un tiers.
COLLUSION [kol'-lu-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. collusio, m. s. [Cf. colluder.) ||
1396. Sans faveur de port ou collusion aucunement, Coût, de
Dieppe, dans delb. Rec]
Il (Droit.) Entente secrète, au préjudice d'un tiers, entre
personnes qui se présentent en justice. {Syn. dol.)
COLLUSOIRE [kôl'-lu-zwàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de collusion, sur le type de illusoire, § 249.
Il 1596. Transaction collusoire, legaron, dans delb. Rec.]
Il (Droit.) Qui résulte d'une collusion.
COLLUSOIREMENT [kÔl'-lu-zwàr-man; en vers, -zwà-
re-...] adv.
[ÉTYM. Composé avec collusoire et ment, § 724. || 1690.
FURET.]
Il (Droit.) D'une manière collusoire.
COLLYRE [kÔl'-lIr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. collyrium, grec xoXT^ûp'.ov, m.
s. Il xiic-xiiie s. Li collires, Job, dans Rois, p. 516.]
Il Médicament (eau, pommade, etc.) destiné à être ap-
pliqué sur la conjonctive de l'œil.
COLMATAGE [kÔl-mà-tàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'ital. colmata, chaussée, de colmare,
combler, §§ 12 et 126. || Néolog. Admis agad. 1878.]
Il (Technol.) Exhaussement graduel d'un terrain bas,
marécageux, qu'on obtient en y faisant charrier par les
eaux des terres qui s'y déposent.
*COLOCASIE [kô-lô-kà-zi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colocasia, grec xo)vOxaata, m.
s. Qqns disent colocase. || xvi^ s. Colocasse, j. chesneau,
dans DELB. Rec. \ 1611. Colocasie, cotgr.]
Il Plante exotique, gouet à racine farineuse.
COLOAIBAGE [kô-lon-bàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de colombe 2, § 78. || 1453. Colombaige de
maisons, dans godef. Admis agad. 1762.]
Il Rang de solives posées verticalement pour former la
charpente d'un pan de mur, d'une cloison.
1. COLOMBE [kô-lônb'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. columba, m. s. L'anc. franc, a
la forme pop. coulon, de columbum. || xvi<= s. Dne colombe
est noire, Un corbeau blanc, marot, Éplt. 13.]
Il 1° Pigeon. I Spëcialt. Le pigeon considéré comme
emblème de douceur, de fidélité, de tendresse, de pu-
reté, etc. Dne blanche — . La — de l'arche. Le Saint-Esprit des-
cendit sous la figure d'une — . | Fig. Poét. En parlant de jeu-
nes filles. C'est lui (le roi) qui rassembla ces colombes timides,
RAG. Esth. prol.
Il 2" Vase en forme de colombe qui était suspendu
au-dessus de l'autel dans certaines églises et contenait
l'eucharistie.
2. "COLOMBE [kô-lônb'] S. f.
[ÉTYM. Autre forme de colonne. (F. ce mot.)]
Il Anciennt. Colonne. || De nos jours. (Technol.) | 1. So-
live posée verticalement pour former la charpente d'une
cloison. I 2. Billot long, posé sur trois pieds, sur lequel
le tonnelier rabote les côtés des douves.
1. *COLOMBELLE [kô-lon-bèl] S. f.
30
COLOMBELLE
— 466 —
COLONNE
[ÉTYM. Dérivé de colombe 1, § 126. || xvi<= s. Un char con-
duit pardouzecolombeUes, MAROT, Opusc.Temple de Ciipido.]
Il Vieilli. Petite colombe.
2. 'COLOMBELLE [kô-lon-bèl] S. f.
[ktym. Dérivé de colombe 2, proprt, petite colonne,
§ 126. Il XII" s. CHRÉTIEN DE TROYES, PerCCV. danS GODEF.]
Il Ane. franc. Colonnette. || Spécialt. Vieilli. (Technol.)
Filet qui sépare deux colonnes dans une page d'impri-
merie.
1. COLOMBIER [kô-lon-byé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. columbarium, m. s. §§ 348, 298 et 291.]
||lo Construction généralement élevée, où on loge, en-
tretient des pigeons. Attirer, faire revenir les pigeons au — .
Fig. Toute la bande des Amours Revient au — , L.\ F. Fab.
Vf, 21.
Il 2» (Par analogie aux boulins ou trous pratiqués dans
les colombiers.) Vieilli. (Typogr.) Espace trop grand laissé
entre les mots.
2. 'COLOMBIER [kè-lon-byé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de colombe 2, § 115. || 1694. th. corn.]
Il (Technol.) Partie de l'appareil, dit bers, destiné à
lancer un navire à la mer; poutre verticale qui, de cha-
que côté du navire, supporte les ventrières.
3. COLOSSBIER [kô-lon-byé] s. m.
[ÉTYM. Nom propre de fabricant, § 36. (F. Revue
d'Auvergne, 1888, p. 187.) || 1788. encycl. méth. Admis
ACAD. 1835.]
Il Papier de grand format pour cartes, dessins, etc.
COLOMBIN, INE [kô-lon-bin, -bin'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. columbinus, m. s. \\ xm" s.
Chiere colombine, dans barbaz. Fabliaux et Contes, i, 313.]
Il 1" Vieilli. Adj. Qui est de la couleur de la gorge de
pigeon. Soie colombine. Je fis faire un habit de taffetas — ,
SOREL, Francion, p. 208.
Il 2° S. ?n. Minerai d'oii l'on tire le plomb.
Il 3° S. /". I 1. Fiente de pigeons qui sert d'engrais.
I 2. Espèce de laque. | 3. Variété d'ancolie.
COLON [kô-lon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colonus, m. s. \\ xiV s. Les cou-
lons, c'est les habitans de la ville, bersuire, dans littré.
Admis ACAD. 1762.]
I. Celui qui a quitté son pays pour aller peupler une
terre étrangère. Marseille fut fondée par des colons phocéens.
II Celui qui habite une colonie (par opposition à l'ha-
bitant de la métropole).
II. Celui qui afferme une terre, dont il paie générale-
ment le loyer en nature, à mi-fruit. — partiaire, qui par-
tage avec le propriétaire le produit de la récolte dans
une proportion déterminée. || Spécialt. Dans les derniers
temps de l'empire romain et au commencement du moyen
âge, sorte de fermier qui, sans être esclave, était attaché
au sol qu'il exploitait.
CÔLON [kô-lon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colon, grec xw)kOv, m. s.
proprt, membre. || xiv" s. Lequel intestin est appelé colon,
Somme M« Gautier, f» 83, v».]
I. (Anat.) Partie du gros intestin qui fait suite au cae-
cum et s'étend jusqu'au rectum.
II. (Métr. anc.) Membre d'un vers comprenant les
deux premiers pieds et se terminant sur la fin d'un mot.
Il P. ecct. Membre d'une période.
'COLONAT [kô-lô-nà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de colon, §254. || Ne'olog.]
Il A la fin de l'empire romain et au commencement du
moyen âge, condition de colon, attaché à la terre sans
être esclave.
COLONEL [kô-lô-nèl] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. colonnello, m. s. de colonna,
colonne d'armée, § 12. On trouve souvent coronel au
xv!"* s. sous l'influence de l'espagn. coronel, m. s. altéra-
tion euphonique de colonel. || xvio s. Coronel, rab. iv, 37.
Coulonnel, amyot, Galba, 11.]
Il Celui qui commande un régiment. — d'état-major, of-
ficier qui a rang de colonel, sans commander un régi-
ment. || Au fém. ColoneUe. | 1. Femme d'un colonel. | 2.
Vieilli. Première compagnie d'un régiment d'infanterie,
qui était commandée par le major.
COLONIAL, ALE [kô-lô-nvàl ; en vers, -ni-àl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de colonie, § 238. || Néolog. Admis agad.
1835.1
Il Relatif aux colonies. Denrées coloniales. Règlements»
loniaux.
COLONIE [kè-lô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colonia, m. s. \\ xiv^ s. Colon
ou colongne, bersuire, dans littré.]
Il 1" Établissement fondé par une nation dont un c«
tain nombre d'habitants vont peupler une terre élrangfe
et s'y fixent, sans cesser d'appartenir à la métropole. Li
colonies grecques, romaines. L'Algérie est une — française. L'(
fet ordinaire des colonies est d'affaiblir les pays d'où on 1
tire, MONTESQ. Lett. pers. 122. || Spécialt. — militaire, sor
de poste avancé où l'on envoie des soldats s'établir poi
surveiller un pays conquis.
Il 2° Colonie agricole, établissement rural destiné
donner du travail à des indigents, à déjeunes détenus,
à améliorer le sol. La — pénitentiaire de Mettray.
Il 3° P. ext. Famil. Groupe d'individus d'une mon
nation fixés à l'étranger dans une résidence commun
La — russe à Paris. La — française à Londres.
•COLONISATEUR, TRICE [ko - 15 - ni - zà - teur, - tTÏi
adj.
[ÉTYM. Dérivé de coloniser, § 249. || Néolog.]
Il Qui colonise. Un peuple — . Une nation colonisatdc
Substantivt. Les colonisateurs de l'Amérique.
COLONISATION [kô-lù-ni-zà-syon ; en vers,-?\-on\s.
[ÉTYM. Dérivé de coloniser, § 247. || Néolog. Admis aca.
1835.]
Il Action de coloniser.
COLONISER [kô-lô-ni-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de colon, § 267. || Néolog. Admis aca:
1835.]
Il Peupler de colons. L'Australie a été colonisée par l
Anglais.
COLONNADE [kô-lô-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de colonne, § 120. || 1675. Différentes espj
ces de péristyles ou colonnates, F. blondel, Cours d'arch
tect. préf. I 1694. Colomnade, th. corn. | 1740. Colonnad
ACAD.]
Il Suite de colonnes qui décore un édifice. La — t
Louvre.
COLONNE [kô-lôn'] 5. f.
[ÉTYM. Du lat. colûmna, m. s. §§ 327, 472 et 291. L'an.
franc, a une forme secondaire colombe (sur mn deven
mb, V. § 472), qui s'est conservée dans le vocabuljdi
technique. (F. colombe 2.)]
Il l" Pilier de pierre, de marbre, terminé par un chi
piteau, qui sert de soutien ou d'ornement à un édiflçi
Une — cylindrique. Une — rectangulaire. Une — engagé*
dont le relief seul paraît. Une — cannelée. Une — doriqn
corinthienne. P. anal. Pièce cylindrique en fonte, en
ployée dans les constructions modernes pour souten
une voûte, un plafond. || P. ext. Monument formé d'un
colonne isolée, en marbre, en pierre, en bronze,
I 1. Monument commémoratif. La — Trajane, La — de)
grande Armée. Colonnes rostrales, chez les Romains, coloi
nés ornées d'éperons de navires, en souvenir de victo
res navales. | 2. Fût de colonne servant de borne mi
liaire. | 3. Pyramide que les navigateurs anciens élt
valent avec des pierres sur un promontoire pour serv
de signal. P. ext. Les colonnes d'Hercule, nom donné pf
les anciens aux deux promontoires de chaque côté d
détroit de Gibraltar, considérés comme le terme des Ir
vaux d'Hercule et les bornes du monde. Fig. Ce qu'on i:
saurait dépasser. | 4. Colonnes-affiches, petites conslrui
tions de forme cylindrique élevées sur les grandes vo:
dans les villes, pour porter des affiches, des annonc
ou servir d'urinoir. | 5. Montant, pied cylindrique d
lit, d'une table. Un lit, une table à colonnes torses. |1 F
Soutien principal d'un État, d'un parti, d'une cause, ci'
Du plus ferme empire ébranlant les colonnes, rac. Alex, ii, '•
Bèze, Calvin, qu'on regardait comme les colonnes du calvinisu^
boss. Var. 14.
Il 2" P. anal. Ce qui s'élève en forme de colonne. | '
Une — d'air, d'eau, de mercure. Une — de feu, de fumée. | '■
La — vertébrale, la suite des vertèbres chez l'homme i
les animaux. | Colonnes charnues du cœur, faisceaux mu-
culaires qui se trouvent dans les cavités du cœur. | 3. U
colonnes d'un livre, d'un journal, sections verticales parai
lèles des pages d'imprimerie. Almanach en forme de tabl
divisée par colonnes, furet. Rom. bourg, ii, 93. — de chil
COLONNETTE
— 467
iiite de nombres superi^osés de façon que les unités
■me ordre se correspondent. La — des unités, des
es. 1 4. — de troupes, corps de troupes où les hom-
ont disposes en file, ayant peu de front et beau-
lo profondeur. Se former en — serrée. — d'attaque.
irciiilt. — mobile, corps détaché pour parcourir un pays
|i il faut contenir ou réprimer la rébellion.
COLONNETTE [kù-lô-net'] S. f.
vM. Dérivé de colonne, § 133. Inusité aux xviio et
s. I] xvi" s. Chapiteaux de colonettes, R. BELLEAU, dans
. Rec. Admis acad. 1878.]
'ctite colonne. {Cf. columelle.)
COLOPHANE [kô-16-fàn'] s. f.
i;rvM. Pour colophone, emprunté du lat. colophonia, grec
./.o^wvtTi, m. s. proprt, résine de Colophon, ville d'Asie
iiieure. Les dictionnaires du xvii" et du xviii° s. don-
jiil colophone, tout en faisant remarquer qu'on prononce
lophane; celte altération du son de l'o est inexpliquée. ||
I e s. Colofoine, G7-ant Herbier, 136. Admis acad. 1762.]
' Matière résineuse dont on frotte les crins de l'archet,
11' qu'il ne glisse pas sur les cordes du violon, du vio-
iirelle, etc.
*COLOQUINELLE [kô-16-ki-nèl] s. f.
i; [ YM. Dérivé irrégulier de coloquinte, § 126. || 1793. Colo-
iinel, ENCYCL. MÉTii. Médecine.]
I II La fausse coloquinte, variété de courge, dite aussi
lusse orangine.
' COLOQUnsiTE [kô-lô-klnf] s. f.
VM. Emprunté du lat. colocynthls, grec ■JioTvoxuveî;,
j xv<> s. CoUoquintide, Grant Herbier, 137. | xvi^ s.
ilocynthe, rab. m, 8. Coloquinte, park, xv, 26.]
Il Variété de concombre, dite concombre amer. Fig. Ce
jmeur si sucré... Devient amer... Plus qu'aloès ni jus de — ,
j-B. ROUSS. Èpit. I, 3.
î COLORANT, ANTE [kô-16-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de colorer, § 47. || 1690. furet.
Idmis ACAD. 1762.]
Il Qui a la propriété de colorer. Substance, matière colo-
iinte. Principe — . Substantivt, masc. Un — .
COLORATION [kô-lô-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[i:tym. Dérivé de colorer, § 247. Se trouve au xv^ s.
;nA?TELL. dans delb. Rec), mais au sens fig. de « atté-
uation ». || 1611. cotgr. Admis ac.\d. 1878.]
Il État de ce qui est coloré. La — des fruits, de la peau, du
iint.
COLORER [kô-lô-ré] v. ir.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colorare, m. s. de color, cou-
Jur. Il xn" s. Traiz... Plus soutis et plus colorez, beneeit,
)ucs de Norm. dans delb. Rec.]
Il 1" Revêtir d'une certaine teinte. Le soleil colore les
uages. — une crème avec du caramel. Du vin très coloré. La
iougeur colore son front. Cette noble pudeur colorait son vi-
age, rac. Phèd. ii, 5. Avoir le teint coloré.
Il 2° Fig. Couvrir d'une apparence favorable. L'ingrat,
.'un faux respect colorant son injure, R.\C. Brit. I, 1. Je veux
n peu d'hymen pour — l'affaire, la f. Clymène. Un refus
oloré, CORN. Tois. d'or, i, 3. Excuses colorées, mol. Tart.
V, 1. Il P. ext. Un style coloré, qui présente des images
ives, brillantes.
COLORLA.GE [ko-lô-ryaj' ; en vers, -ri-aj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de colorier, § 78. || Ne'olog. Admis acad.
878.]
Il Action de colorier, d'appliquer des couleurs en teinte
)late sur un dessin, sur une lithographie, sur une gra-
ure, etc.
COLORIER [kô-lô-ryé; e?i vers, -ri-é] v. tr.
[ÉTY^L Dérivé de coloris, § 154. (F. ce mot.) || 1676. Cela
ist bien colorié, félibien, Princ. d'architect. p. 534.]
Il Revêtir (un dessin, une lithographie, une gravure) de
couleurs en teinte plate. — des cartes, des images.
COLORIS [ko-lè-ri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. colorito, m. s. subst. particip.
le colorire, colorier, § 11. L'orthogr. avec une s est due à
une confusion avec le suffixe is, § 62. || 1642. oud.]
Effet qui résulte du choix, de l'emploi de certaines
couleurs dans une peinture. Le — d'un tableau, et, p. ext.
Le — de Rubens. || P. ext. Ses joues ont le — de la pêche.
Fig. Le — du style, caractère du style qui présente des
images plus ou moins brillantes.
COLORISTE [kô-lo-rïsf] s. m.
COLUMELLE
1680.
RicnEL. Admis
[ÉTYM. Dérivé de coloris, § 265.
acad. 1718.]
Il Celui qui représente par la peinture les couleurs des
objets. On habile — . Absolt. Peintre qui s'attache à re-
produire la couleur plutôt que les lignes des objets. Ru-
bens est un — . {Cf. dessinateur.) || Fig. Écrivain dont le
style présente des images brillantes. Les deux historiens
latins sont bien plus grands coloristes... que les deux histo-
riens grecs, uuiarpe. Lycée, I, m, 1.
COLOSSAL, ALE [kô-lô-sàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de colosse, § 238. i| 1611. cotgr.]
Il Qui a des proportions énormes, comme un colosse.
{Syn. gigantesque.) Une statue colossale. Un monument — .
Fig. Une puissance colossale.
*COLOSSALEMENT [kô-lô-sal-man ; en vers, -sà-le-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de colossale et ment, § 724. || Néolog.]
Il D'une manière colossale.
COLOSSE [ko-los'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colossus, grec v.o'Koaoôi, m. s.
Il 1554. Les bons auteurs appellent colosses grosses et hautes
statues, THEVET, Cosmogr. de Levant, p. 104.]
Il 1° Statue de dimensions énormes. Le — de Rhodes.
Fig. (Locut. prise à la Bible.) — aux pieds d'argile, puis-
sance dont la base est fragile. || P. anal. Homme, animal
de proportions énormes. Cet homme est un — . Dame fourmi
trouva le ciron trop petit. Se croyant, pour elle, un — , l.a f.
Fab. I, 7.
1120 Fig. Celui qui a dans des proportions extraordi-
naires telle ou telle qualité. J'ai du regret de voir Tite-Live
jeter ses fleurs sur ces énormes colosses de l'antiquité, mon-
TESQ. Rom. 5. Trente années détruiront ces colosses de puis-
sance, LA BR. 8. Ces colosses d'orgueil, malil Poés. 6.
COLOSTRUM [kô-lÔs'-trôm'] et, vieilli, *COLOSTRE
[ko-lôstr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colostrum, m. s. || 1564. Colostre,
j. THIERRY, Dict. franç.-lat. Admis ac.\d. 1762 (colostre)
et 1798 (colostrum).]
Il Le premier lait d'une femme qui vient d'accoucher,
favorable à l'expulsion du méconium.
COLPORTAGE [kol-pôr-taj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de colporter, § 78. || 1723. savary, Dict.
du comm. Admis acad. 1762.]
Il Action de colporter. — de marchandises. Absolt. Ac-
tion de colporter des livres, des imprimés. La commission
du —, chargée d'estampiller les livres destinés au colpor-
tage.
COLPORTER [kol-pôr-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de col et porter, proprt, porter sur le
cou (le dos), § 203. A remplacé au commencement du
xvio s. l'anc. franc, comporter, qui s'employait dans le même
sens; on trouve souvent, à la même époque, contrepor-
ter. Il 1539. R. est.]
Il Porter (des marchandises) en divers lieux (pour les
débiter). — des denrées, des livres. || Fig. — une nouvelle,
aller la raconter à droite et à gauche. Poét. De taudis en
taudis colportant ma misère, MUSSET, Dupont et Durand.
COLPORTEUR [kôl-pôr-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de colporter, § 112. || 1533. Colporteurs, col-
porteresses, félibien, Hist. de la ville de Paris, m, 608.]
Il Marchand ambulant, celui qui colporte des marchan-
dises. Il Fig. Un — de nouvelles, celui qui va les raconter
à droite et à gauche.
•COLTIS [kÔl-ti] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1687. Coltie, desroches,
Dict. mar. j 1783. Coltis, encycl. méth.]
Il (Marine.) Cloison qui sépare le pont du gaillard d'a-
vant. Il P. ext. Couple d'un navire qui est à la jonction
de l'étrave avec la quille.
•COLUMBARIUM [kù-lon-bà-ryôm'; en vers, -ri-ôm']
s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. columbarium, m. s. proprt, co-
lombier. Qqns disent colombaire. || 1771. Columbaire ou
columbarium, trév.]
Il (Antiq. rom.) Construction funéraire contenant des
niches pour recevoir les urnes mortuaires.
'COLUMELLE [ko-lu-mèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. columella, m. s. dérivé de co-
lumna, colonne. || 1611. cotgr.]
Il lo Vieilli. Cippe, petite colonne. {Cf. colonnette.)
COLURE
— 468 —
COMBINAISON
Il 2" (Hist. nai.) Axe vertical d'un coquillage en spi-
rale. Il )-*. anal. Axe central de l'urne des mousses. Axe
de qqs fruits qui persiste après la chute des autres pai'-
ties.
COLURE [ko-lùr] .?. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. colurus, grec xô>voupO!;, m. s.
Il xiv« s. Les deux colures... s'intersequent en crois en chascun
des pôles du monde, orksme, dans delb. Rec. Admis acad.
1740.]
Il Chacun des deux grands cercles de la sphère qui se
coupent à angle droit aux deux pôles, passent l'un ( — des
équinoxes) par les points équinoxiaux, l'autre (— des sol-
stices) par les points solsticiaux.
COLZA [kùl-zà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du holland. koolzaad, proprt, semence
(zaat) de chou (kool), § 10. || 1700. Colsa, cossa, liger, dans
DELB. Rec. I 1723. Colsatou colzat, savary, Dict. du comm.
I 1762. Colza, ACAD.]
Il Plante crucifère dont la graine donne une huile em-
ployée surtout pour l'éclairage. Huile de — .
COMA [kô-mà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xw[jLa , sommeil profond. ||
1753. ENGYCL. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Assoupissement morbide.
COMATEUX, EUSE [kô-mà-teii, -teûz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coma, § 116. || 1616. Léthargies et co-
mateux, J. DUVAL, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Qui appartient au coma.
COMBAT [kon-bà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de combattre, § 52. || 1539. r. est.]
Il 1° En parlant de deux adversaires, de deux corps
d'armée ennemis, action de se battre l'un contre l'autre.
Livrer — aux ennemis. Le — des Horaces et des Curiaces.
Spécialt. Rencontre de peu d'importance entre deux frac-
tions d'armées adverses (par opposition à bataille, qui se
dit de l'action principale). Les combats qui précédèrent la
journée d'Austerlitz. Jussac fut tué au — de Leuse, ST-Sim. ix,
296. On — d'avant-garde. Tant qu'on ne s'est choqué qu'en de
légers combats, corn. Hor. i, 1. Un — naval. Je chante les
combats et cet homme pieux, boil. Art p. 3. Le Dieu que nous
servons est le Dieu des combats, rac. Èsth. i, 5. | On — sin-
gulier. La loi salique ne permettait point la preuve par le —
singulier, montesq. Espr. des lois, xxviii, 14. — judiciaire,
combat singulier autorisé par le juge et dont l'issue dé-
cidait, au moyen âge, entre l'accusateur et l'accusé ou
leurs champions. Malgré les clameurs des ecclésiastiques,
l'usage du — judiciaire s'étendit, montesq. Espr. des lois,
xxviii, 17. — à outrance, combat singulier qui devait se
terminer par la mort d'un des deux combattants, à moins
qu'il ne demandât merci. Mettre son adversaire hors de —,
en le blessant ou en le désarmant. Être hors de — . || Les
combats du cirque. Un — à coups de poings. Un — de taureaux,
où des hommes dits toréadors luttent contre des taureaux.
Dans lin autre sens. Un — de coqs, de taureaux, etc., entre
deux coqs, deux taureaux, etc. Longtemps entre nos coqs le
— se maintint, la F. Fab. vu, 13.
Il 2» Fi</. I 1. Lutte morale entre deux personnes. —
littéraire. — de générosité. Ces obligeants diseurs d'inutiles
paroles Qui de civilités avec tous font — , mol. Mis. i, 1. j 2.
Lutte de l'homme contre les obstacles intellectuels, mo-
raux, etc. La vie est un — . Quels assauts, quels combats j'ai
tantôt soutenus! rac. Mithr. n, 1. Que je sens de rudes com-
bats ! Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse, corn.
Cid, I, 6. 0 rigoureux — d'un cœur irrésolu, m. Cinna, iv,
2. Dans les combats d'esprit savant maître d'escrime, boil.
Sat. 2.
"COMBATIVITÉ [kon-bà-ti-vi-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de combattre, § 256. || Néolog.]
Il En phrénologie, amour de la lutte. L'instinct de — .
COMBATTANT [kon-bà-lan] s. m.
[ÉTYM. Adj. particip. de combattre, § 47. || xi» s. De cels
de France vint mille cumbatanz, Roland, 3188.]
Il Celui qui prend part, qui doit prendre part à un com-
bat. Nommons des combattants pour la cause commune, corn.
Uor. I, 3. Et le combat cessa faute de combattants, lo. Cid, iv,
3. Il Spécialt. Dans une armée. Les combattants, ceux qui
se battent. Les non-combattants, ceux qui appartiennent à
l'intendance, au service médical, etc. | P. ext. Petit oi-
seau de l'ordre des Échassiers, commun sur les côtes de
la rner du Nord.
COMBATTRE [kon-bùtr'] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. combattuere, W2. 5. composé decur
avec, etbattuere, battre. (F. battre et §§ 348, 356 et 290.
I. V. intr. Il 1" Livrer un ou plusieurs combats. -
contre les ennemis de son pays. Dieu qui combat pour nou
rac. Atli. I, 2. Mon Dieu! j'ai combattu soixante ans pour
gloire, volt. Zaïre, ii, 3. || P. ext. Deux taureaux comba
talent à qui posséderait Une génisse, la f. Fab. n, 4.
Il 2" Fig. I 1. Lutter, rivaliser avec qqn. — de gént
site avec qqn. | 2. Lutter contre un obstacle. — contn
faim, le froid, les maladies. — contre les tentations. Poui
la plus aimer j'ai cent fois combattu, rac. Rpj\ v, 7. Et ï
doute d'un cœur qui n'a point combattu, corn. Poly. i, 3.
ext. Un point d'honneur qui combat contre toi, corn. Cid, v.
(Une île j bordée de rochers affreux contre lesquels la n
va follement — , fén. Tél. 8.
II. V. tr. Il 1° Engager le combat contre (qqn). — i
nemi. Les deux adversaires se combattent avec fureur. P. c
On eut d'eibord à — les bêtes farouches, BOSS. llist. iiu
I, 2.
Il 2" Fig. I 1. Entrer en lutte avec (qqn). Nous ne no
combattrons que de civilité, CORN. Poly. ii, 5. | 2. Engau
la lutte contre un obstacle physique ou moral. Ce n'est p
seulement des hommes à — , c'est des montagnes inaccessibli
BOSS. Condé. — le froid. La maladie fut combattue avec si
ces. — le mal, l'erreur, les préjugés. — l'opinion, les inte
lions, les goûts de qqn. D'une fille on risque la vertu Lorsque da
son hymen son goût est combattu, mol. Tari, ii, 2. — un c
vrage que le public approuve, ID. Fdch. avert. — les fauss
doctrines, l'hérésie. C'est par passion et non par raison q
nous devons les — , BOSS. D. d'Orl. — l'indifférence ou 1
rigueurs d'une beauté qu'on aime, MOL. Sicil. se. 2. De mi
remords son esprit combattu, rac. Andr. v, 2. Son cœur :
combattu par deux passions contraires, FÉN. Tél. 17.
*COMBE [kônb'] s. f.
[ÉTYM. Du bas lat. cumba, m. s. §§ 327 et 296. Cumba par;
être d'origine celtique, §3. (Cf. comblette.) || xii^ s. En u
combe oscure, Raoul de Cambrai, 488.]
Il Dialect. Dépression en forme de vallée étroite elp
fonde, sur de hauts plateaux.
COMBIEN [kon-byin] adv.
[ÉTYM. Composé de com (anc. forme de comme) et bi'
§ 182. Il xi<= s. Guardez combien i at, Voy. de Charl. à Jéi
509, dans delb. Rec]
Il 1° (Suivi d'un qualificatif.) Dans quelle mesure.
tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense ! rac. Brit.
— je me plaignis de ce devoir funeste, id. Mithr. i, 2. ||
conjonctif. Vous savez — je vous aime. Je ne lui cachais
— j'étais blessée, CORN. Poly. i, 3. Qui ne sait — nos ei
rances sont vaines !
Il 2» (Suivi d'une préposition et d'un substantif.) Que
quantité. — de travaux, — de voyages! bourd. Panég.
Paul. 0 — d'actions, — d'exploits célèbres Sont demeurés j
gloire, corn. Cid, iv, 3. — de gens se sont perdus, etJ
lipt, — se sont perdus par leur imprudence ! — en a-t-oni
Qui du soir au matin sont pauvres devenus ! la f. Fab. V, J|
— d'années y a-t-il? et, ellipt, — y a-t-il qu'il est parti?
de temps a-t-il été absent? Ellipt. Car de — peut-on reta
le voyage? la f. Fab. viii, 1. Il y a je ne sais — que j'en
du peu de liberté qu'il (mon père) me donne, mol. Mar. fotû
se. 2. — d'argent a-t-U dépensé? — cela coûte-t-il? A — ei|
revient-il ?
Il 3" Vieilli. Loc. conj. — que, bien que. Et — que, p(|
lui, tout un peuple s'anime, corn. Cid, iv, 1 (l'i^ édit.).
COMBINAISON [kon-bi-nè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de combiner, d'après le lat. combinatlo,
s. § 106. ORESME et PARÉ n'emplolcnt que combination^
FURET, donne encore cette forme à côté de combina
Il 1690. FURET.]
Il Action de combiner, résultat de cette action.
Il 1" Assemblage de deux ou plusieurs éléments
un ordre ou suivant des proportions déterminés.
Dans un ordre déterminé. La — des lettres de l'alpha
Des combinaisons de chiffres, de cartes. Spécialt. (Algèbl
Chacun des groupes différents qu'on peut former al
un nombre déterminé de lettres, en les disposant deti
deux, trois à trois, etc., de toutes les manières possib|
I 2. Suivant des proportions déterminées. — chln
union de deux ou plusieurs corps simples, suivant
proportions définies donnant naissance à un composé 1
COMBINER
469
COMEDIE
■L'.ne. L'eau est produite parla — de l'oxygène avec l'hy-
dbéne. || P. anal, et fig. Une — ministérielle, accord réa-
1:: entre des hommes poliliques en vue de former un
listère. La — ministérielle a échoué.
2° Fig. Action de concerter un ensemble de moyens
ir arriver à une fin, et résultat de cette action. Avoir
l'prit de — . Les combinaisons de la politique, de la stratégie,
d l'art dramatique. Faire des combinaisons savantes au jeu
;hecs.
OMBINER [kon-bi-né] v. tr.
ÉTYM. Emprunté du lat. combinare, m. s. \\ xiv^ s. Uz peu-
t estre combinez ensemble, oresme, dans meunier, Essai
Oresme.]
±° Assembler (deux ou plusieurs éléments) dans un
Ire ou suivant des proportions déterminés. | 1. Dans
ordre déterminé. — des lettres, des chiffres, des cartes.
iilt. (Algèbre.) Des lettres qui se combinent deux à deux,
trois. (F. combinaison.) | 2. Dans des proportions
cnuinées. (Chimie.) Tous les corps se combinent entre
suivant des proportions définies. P. anal. Les armées, les
tes combinées de deux pays, réunies ensemble pour une
ion commune.
2» Fig. Concerter (des mesures) en vue d'obtenir un
ullat. — des opérations, des manœuvres, un plan d'attaque,
I intrigue dramatique. — un coup au jeu d'échecs. — des
ionnements.
II. COMBLE [kônbl'] s. m.
' ^M. Du lat. cùmulum, m. s. §§ 327, 472 et 291. Dans
- II, comble ne vient pas de culmen, qui a le même
11 lat.; mais, par une confusion due à un rapport
le signification (le comble d'un édifice et le comble
mesure en étant la partie la plus élevée), le lat. pop.
employé cumulum au lieu de culmen, fait attesté par des
Jcriptions.]
{[. Il l» Ce qui peut tenir au-dessus des bords d'une
hsure, d'un vase déjà rempli. La mesure est au — .
J 2o Fig. En parlant des choses morales, surcroît après
j[uel on ne peut plus rien leur ajouter. Nous oserions-
Us glorifier d'avoir ajouté quelque — à la juste mesure ? CAi.V.
.^tit. chr. III, XIV, 14. L'espérance... de malheur en mal-
[iir nous mène jusqu'à la mort qui en est un — éternel, pasc.
\ns. VIII, 2. Dieu, qui rend le centuple aux bonnes actions,
ar — donne encor les persécutions, CORN. Poly. v, 2. Pour
à sa misère, ID. Cid, m, 1. Pour — de gloire et de magni-
ence, rag. Esth. ii, 5. C'est le — de l'impudence.
II. Il 1" Charpente qui surmonte un édifice et supporte
toit. Le — s'est abattu sur les murailles et les murailles sur
fondement, boss. Prof, de M''e de la Vall. — brisé, dont
laque face a la partie inférieure en pente raide et la par-
! supérieure en pente plus douce. Loger sous les combles.
: fond en —, du fondement jusqu'au comble. Fig. Lui qui
ivait construit et soutenu (le couvent de la Trappe) de fond
—, ST-siM. Il, 123. P. ext. Détruire qqch de fond en — .
II 2° Fig. Le degré le plus élevé auquel arrive qqch.
Bver, porter au — . La cime de dignité et le — d'honneur le
us haut où pouvait atteindre un citoyen, amyot, Caton, 32.
land je vous élevais au — de la gloire, rag. Mithr. iv, 4.
gloire parut alors élevée au — , BOSS. Hist. univ. i, 9. Par
s envieux un génie excité Au — de son art est mille fois
onté, BOiL. Ép. 7. Ses iniquités étant montées jusqu'au der-
er —, BOSS. Bonté de Dieu, 2.
2. COaiBLE [kônbl'J adj.
[ÉTYM. Adj. verbal de combler, § 53. || xiii" s. Riches et
)mbles et garnis, dans mont.\iglon et raynaud, Rec. de
ibliaux, I, 83.]
Il Rempli presque par-dessus le bord. Une mesure — , et,
,'/. en parlant de ce qui dépasse ce qu'on peut suppor-
!r, Lamesure de l'iniquité est — . || P. ext. Une salle —, en-
èrement remplie de monde. || P. anal. Pied —, en par-
mi du cheval, sabot dont la sole dépasse, étant devenue
op épaisse.
COMBLEMENT [kon-ble-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de combler, g 145. || 1552. rons. Amours,
lins DELB. Rec. Admis agad. 1798.]
Il Action de combler. Le — d'un fossé.
COMBLER [kon-blé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. cùmulare, m. s. %% 348, 338, 295 et 291.]
Il 1° Remplir jusque par-dessus le bord, —une mesure.
'Ig. En parlant de ce qui dépasse, ce qu'on peut suppor-
er. Vous avez comblé la mesure de vos calomnies, pasc. Prov.
16. Mes crimes désormais ont comblé la mesure, RAC. Phèd.
IV, 6. Ellipt. Poét. Comblant ta perfidie, hac. Phèd. iv, 2.
Il 2" Remplir entièrement (le vide que présente qqch).
Les fossés étaient comblés de morts. P. anal. Un carrosse...
comblé de laquais et devant et derrière, MOL. Fdch. i, 1. Ces
gens de qualité qui comblaient le théâtre, GHErardi, Th. liai.
11, 551. I Absolt. — un puits. Comble-moi cette ornière, la F.
Fab. VI, 18. Cette vallée s'est comblée. || Fig. \ 1. — une la-
cune, un déficit, en suppléant à tout ce qui manque. | 2.
— les désirs, les vœux, les espérances de qqn, en les satis-
faisant complètement. | 3. — qqn de présents, d'honneurs,
de joie, lui en donner autant qu'il en peut souhaiter. Je
t'en avais comblé (de bienfaits), je t'en veux accabler, corn.
Cinna, v, 3. Cet amour qui tous deux les comble d'allégresse,
ID. Cid, I, 2. Absolt. — qqn, le combler de bienfaits, d'é-
loges. Un homme (le duc du Maine) comblé au delà de toutes
mesures, st-sim. xi, 2. Vous me comblez. | En parlant de
choses défavorables. Tant de rois assemblés D'un opprobre
éternel retourneront comblés, RAC. Iph. i, 2. Horace, comblé
tout ensemble et d'honneur pour avoir vaincu les Curiaces et
de honte pour avoir tué sa sœur, BOSS. Hist. univ. m, 6.
COMBLÈTE. V. comblette.
•COMBLETTE [kon-blef] s. f.
[ÉTYM. Pour combelette, dérivé de combe, § 134. acad.
admet le mot en 1762 et écrit comblète. || xiv^ s. Y avraau
long des perches unes petites combeletes que on apele gou-
tieres, gast. piiébus, Chasse, dans godee. combelete.]
Il (Vénerie.) Cavité, fente (dans le pied du cerf).
COMBRIÈRE [kon-bri-yér] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. coumbriero, m. s.
d'origine inconnue, § 11. furet. 1690 donne, dans le
même sens, combrier, s. m. || 1694. th. corn. Admis acad.
1762.]
Il Grand filet pour la pêche du thon.
COMBUGER [kon-bu-jé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. embuga, ?n. s. (com-
posé de en et du radical qui se retrouve dans le franc, huer),
§ 11. Le changement de préfixe est surprenant et provient
peut-être d'une erreur lexicographique. || 1694. th. corn.]
Il (Marine.) Imbiber d'eau (un fût, un baquet, avant de
le remplir), pour gonfler les douves disjointes par la sé-
cheresse.
COMBURANT, ANTE [kon-bu-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comburens, entis, to. s. part,
prés, de comburere, brûler, § 503. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Chimie.) Qui opère la combustion (dans une combi-
naison chimique).
COMBUSTIBLE [kon-bûs'-tibl'] adj.
[ÉTYxM. Dérivé de combustion, § 242. || xiv^ s. evrart de
conty, dans godef. Suppl.]
Il Qui subit la combustion. Matières combustibles. Subs-
tantivt. Le —, toute matière qu'on emploie pour le chauf-
fage. Il P. plaisant. Fig. Famil. Un cœur —, inflammable.
COMBUSTION [kon-bûs'-tyon ; en vers, -ti-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. combustio, m. s. de comburere,
brûler. || xm^ s. Bible, dans godef. Suppl.]
I. Dans le langage scientifique, combinaison de deux
ou plusieurs corps, et spécialement d'un corps avec l'oxy-
gène, qu'accompagne un dégagement de calorique et de
lumière. || P. ext. Combinaison d'un corps avec l'o.xy-
gène sans dégagement de lumière. La — de l'air dans les
poumons. L'oxydation est une véritable — .
II. Dans le langage ordinaire. |! 1° Action de consu-
mer par le feu. La — des morts.
Il 2° Action d'être consumé par le feu. Être en — . Une
— lente, rapide. Spécial t. — spontanée, destruction du corps
humain par une combustion interne, attribuée à l'abus
des spiritueux. || Fig. État violent que produit la discorde,
la guerre, l'anarchie, etc. Une dispute qui avait mis en —
tout l'univers, montesq. Rom. 15.
COMÉDIE [kô-mé-di] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comœdia, m. s. grec %wtj.w6ia,
m. s. Il xiV s. Comédies, aucuns gieux comme sont ceulz ou
un homme représente saint Pol, l'autre Judas, l'autre un her-
mite, et dit chascun son personnage, oresme, Et h. iv, 25.]
I. Il 1° Pièce de théâtre qui excite le rire, en mettant
en action des personnages qui ont un travers, un ridi-
cule, ou qui sont placés dans des circonstances plaisan-
tes. Les comédies d'Aristophane, de Molière. La — des « Fem-
COMÉDIEN
— 470
GOMMA
mes savantes ». — de caractère, qui représente des travers.
— d'intrigue, qui représente des aventures plaisantes. —
de mœurs, qui représente des ridicules particuliers à un
temps, à un pays. — à tiroir, suite de scènes épisodiques.
— héroïque, ayant pour dénouement une catastrophe. —
pastorale, qui met en scène les amours des bergers. — de
paravent. Ces comédies qui se jouent chez les bourgeois avec un
simple paravent, furet. Ro)n. bourg, i, 8.
|] 2° AOsoLt. Le genre comique ou le genre de comé-
die propre à une époque, à un écrivain. Il faut séparer
d'abord la tragédie d'avec la — , kén. Lett. à l'Acad. 0. Cet
acteur joue la — et le drame. La — était sans femmes autre-
fois, LA F. Ragotin, m, 15. La — grecque ancienne, la co-
médie politique (d'Aristophane) ; la — nouvelle, comédie
de mœurs (de Ménandre, Philémon) ; la — moyenne, le
genre qui a servi de transition entre les deux autres. La
— italienne, qui se sert de types convenus (Cassandre,
Arlequin, Colombine, etc.). Flg. Donner la — aux gens,
apprêter à rire. Cette maladie Partout où vous allez donne la
— , MOL. Mis. 1, 1. C'était une vraie — , un spectacle plaisant.
II. Vieilli. Pièce de théâtre. Racine a fait une — qui
s'appelle « Bajazet », SÉv. 237. Les mêmes plaisirs et les mê-
mes sacrifices qu'on a vus si bien dépeints dans la — , pasc.
Fens. XXIV, 64. P. anal. Faisant de cet ouvrage (les fables)
Une ample — à cent actes divers, la F. Fab. v, 1. || P. ext.
I 1. Lieu on se joue la pièce, théâtre. Aller à la — . La Co-
médie française, le Théâtre-Français, à Paris. Portier de — ,
qui recevait l'argent du public à la porte, et, fig. J'étais
un franc portier de — (ne laissant entrer que ceux qui me
donnaient de l'argent), rac. Plaid, i, 1. 1 2. La troupe des
comédiens. Toute la — paraît dans la cérémonie du « Malade
imaginaire ». || Vig. \ 1. En parlant de la vie humaine con-
sidérée comme une action avec un dénouement. Le der-
nier acte est sanglamt, quelque belle que soit la — en tout le
reste, pasc. Pens. xxiv, 58. Qu'on invente dans sa passion
(de Jésus-Christ) une nouvelle espèce de — , dont toutes les
pl£dsanteries soient, pour ainsi dire, teintes de sang, boss.
5« Passion, 2. \ 2. Jouer une —, la — , feindre des senti-
ments qu'on n'a pas. Le cœur se donne la — à lui-même,
BOSS. Parole de Dieu, 3. | 3. C'est le secret de la — , un se-
cret connu de tous. Un personnage de —, celui dont on ne
prend pas les actions au sérieux. Pour ériger Carlos en roi
de —, CORN. D. Sanche, iv, 2.
COIVIÉDIEN, lENNE [kô-mé-dyin, -dyèn'; en vers,
-di-...] s. VI. et f.
[ÉTYM. Dérivé de comédie, au sens II, § 244. bouchet
emploie la forme comedian (comedians italiens, Serées, i,
139)etD'AUB. Trag. 3, le fém. comediante, sous l'influence
de l'ital. comediante. || xv^-xyi» s. Comediain, J. d'authon,
dans GODEK. SuppL]
Il 1" Celui, celle dont la profession est de représenter
au théâtre une pièce (comédie, tragédie, drame). {Sy?i.
acteur.) Une troupe de comédiens. Des comédiens ambulants.
Le bon — ne doit jamais chanter, la f. Épil. 13. Les comédiens
ordinaires de Sa Majesté, nom qu'on donnait aux acteurs
de la Comédie française. La condition des comédiens était
infâme chez les Romains et honorable chez les Grecs, la br. 12.
Il 2» Fig. Personne qui feint des sentiments qu'elle
n'a pas. Les grimaces d'amour ressemblent fort à la vérité, et
j'ai vu de grands comédiens là-dessus, mol. Mal. iin. i, 4.
Il Adjectivt. Ces manières moqueuses et comédiennes ont
quelque chose de bas, fén. Èduc. des filles, A.
COIOESTIBLE [kô-mes'-tîbl'] adj.
[ÉTY.M. Dérivé de comestum, supin de comedere, manger,
§ 242. Il XIVO s. EVRART DE CONTY, daUS GODEF. Suppl.
Admis ACAD. 1798.]
Il Qui peut servir d'aliment. Espèce — de champignons.
Substantivt. Des comestibles, substances alinientaires.
Spécialt. Substances alimentaires de choix. Dn marchand
de comestibles.
COMÈTE [ko -met'] s. f. (qqf masc. au xvic et au
xvmo s.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. cometa, grec xoijltiTTiî, m. s.
proprt, (astre) chevelu. Sur le genre, V. § 550. || xii» s.
Une resplendisanz comète, beneeit, Ducs de Norm. 36775.]
Il 1° Astre k traînée lumineuse en forme de queue ou
de longue chevelure, qui décrit des orbes très allongés.
— périodique, dont on a pu calculer le retour sur l'hori-
zon. La — de Halley. Une — à longue chevelure parut pendant
sept jours, .montesq. Rom. 12. Spécialt. Vin delà —, vin de
i
l'année 1811, oii l'apparition d'une comète avait coï
cidé avec un été très chaud et une bonne récolle.
Il 2° P. anal. \ 1. Fusée volante à queue lumineus
I 2. (Blason.) Étoile à huit rayons, à queue ondoyant
1 3. Ancien jeu de caries oii les as étaient supprimés,
le neuf de trèfle remplacé par une comète rouge, le ne
de carreau par une comète noire. | 4. Petit ruban des
tin très étroit employé pour garnir des ruches. Rub^
étroit, très apprêté, que les relieurs emploient cntrt|(
tranchefiles. ''';
COMICE [kô-mïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comitium, m. s. proprt, a
semblée, de cum, avec, et ire, aller. || xiv» s. Le cirque,
comice, BERSumE, dans littré.]
I. Au plur. Assemblée politique.
Il 1» Dans l'ancienne Rome, assemblée du peuple pij
curie ou par centurie.
Il 2o Pendant la Révolution française, assemblée pr
maire appelée à voter sur un plébiscite. Fig. Le péa^
convoqué dans ses comices, appelé à voter.
II. Néolog. Réunion, assemblée pour le perfeclionnt
ment de l'agriculture. — agricole.
*COMINGE [kô-mînj'J s. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : le comte de Cominge (bêâi
coup écrivent Comminges), aide de camp de Louis 'Xl\
qui était d'une forte corpulence. || xvii'' s. V. h l'ari
Admis ACAD. 1762; suppr. en 1878.]
Il Vieilli. Bombe de fort calibre. Les courtisans, pe:
les campagnes du roi, appelèrent par pladsanterie les boi
et les mortiers du plus gros calibre des cominges ; Coml
trouvait cette plaisanterie très mauvaise, ST-SIM. ix, 314
COMIQUE [ko-mïk'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comicus, ?n. s. \\ xv« s. Mysi
de la Passion, dans godef. SuppL]
Il 1° Qui appartient à la comédie. Un personnage, un oi
ractère — . Un acteur, un poète — , et, substantivt, dans ce
deux sens, Un — . Quel homme on aurait pu faire de ces deoi
comiques (Molière et Térence) ! la br. 1. Un emploi de -
(d'acteur comique). Le — de la troupe. Avoir le masque —
une physionomie propre à exprimer toutes les nuance^
d'un rôle comique, j Chanteur —, celui qui chante (Je
chansonnettes plaisantes. Sujet, situation, scène — . Le gemn
— . Substantivt. Le — , ce qui est le principe du rire d$n
la comédie. Le — de caractère. Le — burlesque. Auteurs qn
prétendez aux honneurs du — , boil. Art p. 3.
Il 2» P. ext. Qui provoque le rire. Une aventure —, et
substantivt, Le — de l'affaire, c'est que...
COMIQUEMENT [kô-mïk'-man ; en vers , -m\-kQ-.,.
adv.
[ÉTYM. Composé de comique et ment, § 724. || 1552. CH
EST. dans delb. Rec] ,j.
Il D'une manière comique. !'.
COMITE [kô-mït'j s. m.
[ÉTY'M. Emprunté de l'ital. comité, m. s. (lat. cornes, eo
mitis, comte), § 12. Le mot se trouve dès le xiii" s. dans
des textes franc, écrits par des Italiens. || xv« s. Textes
dans GODEF. SuppL]
Il Anciennt. Officier qui commandait la chiourme d'une
galère. Fig. Le Languedoc entier... sous le joug du — Basville,
ST-SIM. vm, 143.
COMITÉ [ko-mi-té] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. committee, m. s. dérivé de
to commit, confier, § 8. [Cf. commission.) || 1690. FURET.
Admis ACAD. 1740.]
Il Groupe de personnes prises dans un corps plu
nombreux, pour constituer une réunion spéciale qui
une mission, des attributions déterminées. Le Régent me
dit qu'il formerait un — (car on ne parlait plus qu'à l'anglaise)
de quelques-uns du conseil de régence, ST-SIM. xiv, 3. Le —
de Salut public. Un — électoral. — de lecture d'un théâtii
réunion d'acteurs, d'hommes de lettres choisis pour pi'
noncer sur l'admission ou le rejet d'une pièce nouvell
dont on leur fait lecture. P. ext. Se former en — secret, t :
parlant d'une assemblée qui exclut le public de ses seau
ces. Il P. ext. Se réunir en petit —, en parlant d'une rcu
nion de qqs personnes intimes.
COMMA [kôm'-mà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comma, grec >cÔ!x;ia, membi i
de phrase, de xô-Tstv, couper. || 1587. Un coma... marque l
page, vige.nère, dans delu. Rec. Admis agad. 1762.]
COMMAND
— 471 —
COMMANDITE
;iiez les grammairiens anciens. || l» Partie d'un
Il uLiie de période, incise. P. ext. Signe de ponctuation
q
d
marque celte incise, la virgule. 1| De nos jours, nom
né qqf aux deux points (:).
2" Une des parties que sépare la césure dans levers
amètre.
I. Vieilli. (Musique.) Intervalle musical très petit, que
l'i néglige d'ordinaire comme étant à peine percepti-
b pour l'oreille.
;oMMAND [kô-man] s. m.
^M. Subst. verbal de commander, § 52. [Cf. commande.)
Al cornant Deu del ciel, St Alexis, 53. | (Au sens spé-
Admis ACAD. 1835.]
Anciennt. Commandement. Quand mes commanz as
^:,j,^3sez, i^ativ. de N.-S. J.-C. (xv^ s.).
2» P. ext. Vieilli. Celui qui commande. Spëcialt.
(■oit.) Celui au commandement duquel on se porte ac-
(îreur ou adjudicataire.
boMMANDANT, 'COMMANDANTE [kô-man-dan ,
■ M. Subst. particip. de commander, § 47. || xvii^ s.
1 l'article.]
Qui a un commandement (dans l'armée). Capitaine —,
i.jitaine en premier. || Substantivt. Le — d'un poste. Un
Ide place. Le — du bord, sur un navire. Absolt. Nom
inné au chef de bataillon ou d'escadron. || Au fém. La
nraandante, la femme du commandant. || Fig. Vieilli.
i a qqch d'impérieux. Voix commandante. P. anal. Apre
n )ût. On vin à sève veloutée, armé d'un vert qui n'est point
P —, MOL. B. gent. iv, 1.
.COMMANDE [ko-mând'] s. f.
l[ÉTYM. Subst. verbal de commander, § 52. {Cf. command.)
.m" s. Qui a le cuer en sa commande, G. de lorris, Rose,
07. I (Au sens II.)xvi''s. RONS.dans godef. SuppL]
,1. Il 1" Obligation, rête, jeûne de —, qu'on est tenu d'ob-
jrver d'après les lois de l'Église.
!|| 2" Commission donnée par qqn à un fabricant, à un
irchand, de lui fournir dans un certain délai unemar-
andise déterminée. Faire une — à un marchand. Un habit
t sur — . Livrer sur — . P. ext. Livrer une — , la marchan-
se commandée. Une chose de — . || Fig. Enthousiasme,
luleur, joie de — , qu'on montre par calcul, sans les res-
jntir. Un rire d'apprêt et de —, d'alemb. Éloges, Destou-
'£S. P. ext. D'Antin... d'ailleurs si maître de soi, s'aigrit de
i- dans la dispute, st-sim. vi, 404.
In. (Technol.) Corde servant à retenir, à fixer un bâ-
n, un fdel. || Petite corde portative pour fixer, attacher,
ne manœuvre en cas de besoin.
I COMMANDEMENT [kô-mand'-man ; en vers, -man-
|3-...] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de commander, § 145. || xi^ s. Ademplir
)eill vostre cumandement, Roland, 330.]
Il Action de commander.
I. Il 1" Action de décider, en vertu d'une autorité su-
érieure, ce que qqn doit faire. {Syn. ordre.) Hors qu'un
- exprès durci me vienne, mol. Mis. ii, 6. (Les vaisseaux)
'attendent pour partir que vos commandements, rac. Bër. i,
. Avoir une chose à son — , à sa disposition dès qu'on le
eut. J'ai dix langues, Cliton, à mon — , CORN. Ment, iv, 3.
voir le ton du — . Avoir le — rude, impérieux, avoir une
"tanière rude, impérieuse, de commander. || Spëcialt. \
. Les commandements de Dieu, de l'ÉgUse. Les justes ont tou-
3urs le pouvoir d'accomplir les commemdements, pasg. Prov.
2. — militaire , signal, donné par un officier, d'un
nouvement, d'une manœuvre à exécuter. Attention au — !
3. Les commandements d'un prince. Le secrétaire des com-
ûandements. Au xvu^ et au xviii<= s. Signature en —, signa-
ure du roi, apposée par les bureaux des ministères. Je
)roposai de diminuer la multiplicité des signatures en — , ST-
iM. XT, 248. I 4. — d'huissier, acte par lequel un créancier
ait signifier à un débiteur qu'il ait à payer sa dette.
Il 2» Autorité supérieure exercée par qqn ; spëcialt,
)ar un chef militaire. Avoir le — en chef d'une armée. Bâton
le —, insigne de l'autorité supérieure pour les maré-
chaux de France. Être chargé du — d'une flotte, d'un navire.
Absolt. Les grands commandements militaires, commande-
naent permanent de chacun des corps d'armées qui com-
posent les forces militaires de la France, et, p. ext. cir-
Eonscription dans laquelle s'exerce ce commandement.
H. En parlant d'une place, le fait d'être dominée par
l'ennemi. — de front, de revers, dans lequel la place est
exposée de front ou par le revers au canon ennemi. Les
commandements ne sont désavantageux qu'au front, d'aub.
Lell. à M. Furetière (1622).
COMMANDER [kù-man-dé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *commandare, m. s. composé de cum,
avec, et mandare, commander. || xi^ s. Or irez vus, certes,
quant jol cumant, Roland, 289.]
I. Il 1° Décider, en vertu d'une autorité supérieure, ce
que qqn doit faire. {Syn. ordonner.) Le mépris des plaisirs
qu'elle (la sainteté chrétienne) commandait, boss. llist.
univ. II, 2G. Je le veux et je vous le commande, rac. Iph.
III, 1. 11 commande au soleil d'animer la nature, ID. Ath. i,
4. I Absolt. Quand vous commanderez, vous serez obéi, RAC.
Iph. IV, 4. Il Fig. Imposer. Commandez à vos yeux de garder
le secret, rac. Andr. m, 1. Du caractère qui commande le
respect. L'honneur commande ce sacrifice. Cet homme com-
mande le respect, l'admiration. La sympathie ne se commande
pas. Il Spëcialt. \ 1. En parlant d'un militaire, donner le
signal d'un mouvement, d'une manœuvre. — le feu, la
retraite. | P. ext. — des soldats, un officier, un service. —
des hommes pour une corvée. | 2. Charger (un fabricant)
d'exécuter un ouvrage, (un marchand) de fournir une
marchandise. — un tableau à un peintre, un habit à un tail-
leur. — un dîner. — les voitures pour une noce.
Il 2" — à qqn, sur qqn, avoir, exercer une autorité su-
périeure sur qqn. Sur cent peuples nouveaux Bérénice com-
mande, rac. Bër. II, 2. Ce Dieu victorieux Est le seul qui com-
mande aux cieux, ID. Esth. i, 5. || Absolt. Qui n'a fait qu'obéir
saura mal —, corn. Pulch. ii, 2. || Fig. — à ses passions.
La raison nous commande bien plus impérieusement qu'un maî-
tre, PASC. Pens. VI, 2. Vous commandez à tout ici, hors à
vous-même, beaumarch. iliar. de Fig. v, 12. — à ses pleurs,
CORN. Hor. I, 1. Il — qqn, qqch, diriger en chef (qqn,
qqch). Si je nomme un roi, C'est pour le — , corn. Rodog. ii,
2. — un corps d'armée, une flotte. L'officier qui commande
l'artillerie. | P. ext. — une expédition. Absolt. Je vous ai vu
combattre et — sous moi, coRN. Cid, i, 3.
II. Dominer (une position) de manière à pouvoir la bat-
tre par le canon. La citadelle commande la ville. Un fort dont
la ville était commandée, RAC. Œuvres, v, 50. | Vieilli. La
montagne commandait au chemin par où l'ennemi devait passer,
VAUGEL. Q.-Curce, m, 4.
COMMANDERIE [ko-mand'-ri; en vers, -man-de-ri]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de commandeur, § 68. || 1387. Texte dans
GODEF. SuppL]
Il Dignité et bénéfice conférés dans certains ordres mi-
litaires. P. ext. Résidence du commandeur. Là se trouvait
une — ruinée, st-sim. i, 358.
COMMANDEUR [kô-man-deur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de commander, § 112. || xii" s. Prenez l'em-
pere. S'en soiez sire et comandere, gaut. d'arras, Ille et
Galeron, dans delb. iJec]
I. Il l" Celui qui est investi du commandement. Le --
des croyants, le calife. Le — d'une plantation, celui qui était
chargé de la diriger et particulièrement de commander
aux nègres.
Il 2" Chevalier pourvu d'une commanderle.
Il 3" Celui qui est au-dessus de l'officier dans les or-
dres honorifiques de chevalerie. — de la Légion d'honneur.
La croix de commandeur.
II. Fig. Oiseau originaire de l'Amérique, espèce de
loriot.
COMMANDITAIRE [kù-man-di-ter] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de commandite, § 248. || 1727. furet. Ad-
mis ACAD. 1798.]
Il Bailleur de fonds dans un commerce, une industrie.
Un ou plusieurs associés simples bailleurs de fonds que l'on
nomme commanditaires. Code de comm. art. 23. \ Adjectivt.
Un associé —, Code de comm. art. 25.
COMMANDITE [kô-man-dïf] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, command, au sens de « li-
bre disposition d'une chose », § 254 : la commandite est
proprement le fait, par un associé, de mettre ses fonds
à la libre disposition de l'autre, sans avoir à intervenir
dans le détail de leur emploi. || 1673. Toute société géné-
rale ou en commandite, Oî-donn. dans isambert, Rec. gén.
des anc. lois franc, xix, 96.]
Il Société en —, et, absolt, —, société contractée entre
COMMANDITER
472 —
COMMENSURABILIÏÉ
un ou plusieurs associés responsables et solidaires d'une
part, et un ou plusieurs associés simples bailleurs de
fonds, d'autre part.
CODIMANDITER [kô-man-di-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de commandite, § 154. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Soutenir (une entreprise, celui qui l'entreprend)
comme simple bailleur de fonds. Il est commandité par son
frère. — une maison de commerce.
1. COMME [kôm'] adv.
[ÉTYM. Du lat. quômodo, m. s. devenu dans le lat. pop.
*como, d'où l'anc. franc, com, §§ 392, 290 et 291, puis come,
comme, sous l'influence d'autres formes adverbiales, telles
que ore à côlé de or, etc., §726.]
Il 1° De la même manière que. Blanc — la neige. Doux
— un agneau. Froid — glace. 11 se conduit — un fou. Voir
égorger ces lions — de timides brebis, BOSS. Condé. — il
sonna la charge, il sonne la victoire, la f. Fab. il, 9. — je
ne sais d'où je viens, aussi je ne sais où je vas, paSC. Pens.
IX, 1. Son chien dormait aussi, — aussi sa musette, L.\ F.
Fab. III, 3. Faites pour lui — pour vous. | Vieilli. Qu'il fasse
autant pour soi — je fais pour lui, coRN. Poly. m, 3. C'est
— si vous chantiez. Vivre — si on ne devait pas mourir. Vous
vous confiez à lui — si ce n'était pas un malhonnête homme !
Je le considère — mon fils. Je le respecte — un père. Si ce
n'est pas fait, c'est tout — {famil.), c'est tout comme si
c'était fait. — qui dirait, comme qqn qui dirait, n resta —
anéanti. La chose est — faite.
Il 2° De la manière que. Je l'aime — il est. Faites — il
vous plaira. Agir — il faut, et, p. ext. famil. Une personne
— il faut, comme il faut être, de bon ton, de bonnes ma-
nières. — il a été dit plus haut. — on le verra plus loin. —
vous le dites. || Famil. Comme ceci, comme cela, ni bien ni
mal. 11 croit, il dit, — cela, que..., de la manière qui suit.
Il 3" De quelle manière. Le voyez-vous — il vole ou à la
victoire ou à la mort? BOSS. Condé. A peine pouvez-vous dire
— il se nomme, mol. Mis. i, 1. Je sais — je parle, et le Ciel
voit mon cœur, m. Tart. i, 5. Famil. Dieu sait — , Dieu
seul sait comment, on ne sait comment, il paiera. Dieu sait
— . Je t'attraperai bien, dit-il, et voici — , la f. Fab. viii, 10.
— quoi {famil.), de quelle manière. Vous savez — quoi je
vous suis tout acquise, corn. Rodog. i, 5. Rendre un arrêt —
quoi il faut... Ellipt. Obtenir un arrêt — il faut que je dorme,
RAC. Plaid, i, 4. Vous ne croiriez jamais — chacun l'admire,
corn. Cid, IV, 1. Il Vieilli. Loc. conj. — que, de quelque
manière que. — que ce soit. [Syn. comment que.)
2. COIVIME [kôm'] conj.
[ÉTYM. Du lat. cùm, m. s. devenu com, § 348, et écrit
come, comme, par confusion avec comme 1, § 726.]
Il 1° Par suite de ce que. — l'heure est avancée, ne l'at-
tendez pas. Et — pour toi seul l'amour veut que je vive. J'ai
voulu, mais en vain, me conserver pour toi, coRN. Cinna,
m, 4.
Il 2° Dans le temps que. U vint le soir — j'étais seul. —
il allait frapper, on l'arrêta.
COMMËMORAISON [kom'-mé-mô-rè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de commémorer, d'après le lat. conmiemo-
ratio, m. s. §§ 106 et 503. {Cf. commémoration.) || 1386.
Texte dans godef. Suppl. Admis acad. 1740.]
Il Vieilli. Mention rappelant le souvenir d'un saint à
un office autre que celui de sa fête. {Syn. commémoration.)
COMMÉMORATIF, IVE [kÔm'-mé-mo-rà-tif, -tiv'J
adj.
[ÉTYM. Dérivé de commémorer, § 257. || xvi" s. ph. de
MORNAY, dans godef. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il Qui consacre le souvenir d'une personne, d'un évé-
nement. Monument — . Fête commémorative.
COMMÉMORATION [kôm'-mé-mô-rà-syon ; en vers,
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. commemoratio, m. s. {Cf. com-
mémoraison.)|| 1462. Texte dans godkf . Suppl.]
Il Consécration du souvenir d'une personne, d'un évé-
nement. En — de lui. En — de sa victoire. Spécialt. Solen-
nité de l'Église concernant le souvenir d'une personne,
d'un événement. La Commémoration des morts. P. plaisant.
L' « Histoire des larrons » , ce sera un lieu propre pour faire de
vous une ample —, furet. l\om. bourg, n, 123.
COMMENÇANT, ANTE [kô-man-san, -sânt'] s. m. elf.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de commencer, § 47. || Admis
acad. 1740.]
i(
Il Celui, celle qui en est aux premiers éléments d'
art, d'une science.
COMMENCEMENT [kô-mans'-man ; eii vers, -ma
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de commencer, § 145. || xii« s. Came»
ment, ph. de thaun, Comput, 653.]
Il La première partie d'une chose, celle que d'aub
doivent suivre et qu'aucune ne précède, dans le tem
ou dans l'espace.
Il 1° Dans le temps. La ville de Rome dans ses commem
ments, montesq. Rom. 1. Le — de son règne. Le — de
guerre. Au — du repas. Le — de l'année, du mois. Au —
monde. Loc. prov. Il y a — à tout. || P. anal. Le — d'un <
vrage, d'un livre, d'un discours. Ce que je sais le mieux, c't
mon — , RAC. Plaid. III, 3. Le poème tragique vous serre
cœur dès son — , la br. 1. Un — d'incendie. Un — d'instro
tion judicicure. Les commencements d'un art, d'une scienc
sont difficiles. Le reste de sa conduite répondit à de si be»
commencements, BOSS. Le Tellier. Leur inconstance leurb
perdre le fruit des meilleurs commencements, la br. 11
Il 2° Dans l'espace. U demeure au — de la rue. Ce pass»
est au — du volume.
COMMENCER [ko-man-sé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cùmïnitiare, m. s. composé de oui
avec, et initium, début, devenu *cùmlntiar, §§ 336 et 2;
comencier, §§ 348, 342, 406 et 297, comencer, commenct
§ 634. Il x^ s. Quant oi comenciest, Fragm. de Valenciennet
I. V. tr. Faire la première partie d'une chose. — i
édifice, un poème, un livre. || P. anal. — un livre, en coi
mencer la lecture. — un discours, commencer à le pi
noncer. — un travail. Il commence mal la journée. — rannt
Spécialt. — le mois, commencer un travail payé au mo^
— un pain, l'entamer. — une maladie. — un élève, lui donii
i les premières leçons. || Suivi d'un infinitif qui sert .
I complément. — à ou de faire qqch. Albe, où j'ai commen
i de respirer le jour, corn. Ilor. i, 1. Un loup, qui commenç
j d'avoir petite part Aux brebis de son voisinage, la f. Fab, j
3. Ils ne commencent à se réveiller que quand il faut m^
LA BR. 11. La neige commence à tomber, et, impers. 0
mence à neiger. || Absolt. — par qqch, le faire d'abon
commence, il est vrai, par où finit Auguste, RAC. Brit.
Que lui vais-je dire, et par où — ? id. Phèd. i, 3. On ce"
mença par l'interroger. || P. ext. Former, constituer la p:
mière partie d'une chose. Ce mot commence la phrase, l
verset qui commence l'évangile.
II. V. intr. Entrer dans sa première partie. La séanc
va — . La pièce commence. Cela commence mal. La maladie n
fait que — . Son supplice commence. L'année commence au 1<^
janvier. | Cette année commença par une guerre. Ce poème com
mence par une invocation.
COMMENDATAIRE [kô-man-dà-tèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. commendatarius, m.
de commendare, confier. || xv^ s. Lett. de Louis XI, da
GODEF. Suppl.]
Il Qui a un bénéfice en commende. Dn abbé —, >
substantivt, Un —, st-sim. i, 281. || P. ext. Tenu en com
mende. Une abbaye —, st-sim. i, 281.
COMMENDE [kô-mând'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. commenda, m. s. sub-
verbal de commendare, confier. {Cf. commande.) || 1594
Commande, neufieme décime, annate, p. pithou, Lib. de l'Êgl
gall. fo 7, vo.]
Il Administration d'un bénéfice ecclésiastique confiât
à un séculier jusqu'à la nomination du titulaire. || P. e:ri
Concession d'un bénéfice soit à un ecclésiastique séci
lier, soit à un laïque. Une abbaye en — .
COMMENSAL [kom'-man-sàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge commensali
m. s. composé de cum, avec, et mensa, table. || xV s. Ser-
vice commensal, juv. des ursins, Chron. ann. 1420.}
Il Chacun de ceux qui mangent d'ordinaire à la mèii
table. L'un singe et l'autre chat, Commensaux d'un logis,
F. Fab. IX, 17. Le — de la maison du roi, officier de se
vice qui mangeait à la cour.
COMMENSAL.ITÉ [kÔm'-man-sà-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de commensal, § 255. || xv^ s. Ordonn.
des ducs de Bret. dans la c. Admis acad. 1798.]
Il Qualité de commensal {peu usité). | Spécialt. Qua-
lité de commensal de la maison du roi.
COMMENSURABILITÉ [kom'-man-su-rà-bi-li-té] s. /•
3
enç
I
COMMENSURABLE
473 —
COMMETTRE
TY>r. Dérivé du lat. commensurabilis , § 255. oresme
erjloie commensurableté. {V. godef. Suppl.) || Admis acad.
m
; Propriété de ce qui est commensurable.
y OMMENSURABLE [kom'-man-su-rabl'] adj.
TYM. Emprunté du lat. commensurabilis, m. s. composé
dtum, avec, et mensura, mesure, § 503. || xiw° s. oresme,
hi MEUNIER, Essai sur Oresme. Admis acad. 1718.]
3ui a avec une autre grandeur une commune mesure.
OMMENT [kô-man ; le t se lie] adv.
TYM. Dérivé de comme, avec le suffixe adverbial ment,
24 et 726. || xi^ s. Deus set asez cument la fin en iert,
znd, 3872.]
De quelle manière. Je ne sais donc — se fit l'affaire,
. F. sav. III, 3. Voyons — il s'y prendra. Famil. Il est
3 sais —, dans un état de malaise qui ne s'explique
Il Siibstantivt. Le — d'une chose, la manière dont
se fait. Je me retranchais sur la cause, le — , et sur les
3s, ST-siM. XI, 391. Il Avec interrogation. — allez-vous?
-l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? la f. Fab. i, 10. — di-
t(Vous? et, e/lipt,dans le même sens, Comment? Comment
il qu'il ose revenir? Ellipt. — ose-t-il revenir? | Dans
V analogue, exclamation. — ! lier les mains aux gens
d/otre sorte ! rac. Plaid, i, 7.
Commentaire [kôm'-man-tèr] s. m.
ÔTVM. Emprunté du lat. commentarium, m. s. \\ 1525.
; . d'étaples. Bible, Êp. exkort. aux Epistres.]
1" Suite d'explications, de remarques pour éclaircir
lipassages obscurs d'un texte. — littéraire, juridique, etc.
le périr le texte sous le poids des commentaires, la br. 14.
/ >r(. Cela n'a pas besoin de — , d'explication. Sa conduite
£3nné lieu à des commentaires, à des interprétations.
I 2» Au plur. Mémoires historiques. Les Commentaires
clésar, de Monluc.
::OMMENTATEUR, *COMMENTATRICE [kom'-man-
tî.eur, -trïs'] s. vi. et f.
;ÉTYM. Dérivé de commenter, § 249. || xiv^ s. Comme dit
jjcommentateur, oresme, Éth. iv, 22.]
j Auteur d'un commentaire littéraire, historique, phi-
]|ophique, juridique, etc. Les commentateurs d'Aristote.
I donne toutes ces citations pour vraies sur la foi de ce — ,
i.r.iîR. Rech. de la vérité, II, n, 5. La qualité d'imitateur
: Lamothe) est balancée par celle de commentatrice (de
"ii^Dacier), fourment, dansJournaWe^saw. 1716, p. 151.
jdOMMENTER [kÔm'-man-té] v. tr.
'étym. Emprunté du lat. commentari, m. s. proprt, mé-
jer sur, de cum, avec, et mens, mentis, pensée. || xv^ s.
gloser et commenter, villon, Gr. Testam.]
I Expliquer par un commentaire. — l'Ancien Testament.
Homère, Virgile. — le code civil. || P. ext. — ce que dit,
que fait qqn, y ajouter des interprétations, le plus sou-
nt malignes.
*COMMER [ko-mé] i'. intr.
[ÉTYM. Dérivé de comme, § 154. || xvi" s. V. "a l'article.
dmis acad. 1718; suppr. 1878.]
II Vieilli. Faire des comparaisons. Si je ne comme bien,
'un autre comme pour moi, Montaigne, i, 20. P. ext. Ne
immons point, allons au fait.
COMMÉRAGE [kô-mé-ràj'] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de commère, § 78. || xvi" s. V. à l'article.
3 mot est rare aux xvii" et xviii= s. Admis acad. 1835.]
I. Vieilli. Relation de commère à compère. {Cf. com-
irage.) P. ext. Dialect. Circonstance qui établit ces re-
lions, baptême, n était presque tous les jours... de festin, de
)oes, de — , de relevailles, rab. m, 41.
II. Relation de commères entre elles. P. ext. Propos
e commères, bavardage futile.
COMMERÇABLE [kô-mèr-sàbl'] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de commercer, § 93. || 1740. acad.]
Il Vieilli. Négociable. Billet facilement — .
COIWMERÇANT, ANTE [kô-mèr-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de commercer, § 45. || 1740. acad.]
Il Qui se livre au commerce. Peuple — . Ville commer-
ante. || Substantivt. Un — , une commerçante, celui, celle
ui se livre au commerce. {Sijn. négociant.) Sont commer-
ants ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur
rofession habituelle. Code de comm. art 1.
COMMERCE [kè-mèrs'] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. commercium, m. s. de cum,
vec, et merx, ois, marchandise. || xiv<! s. Li rois aroit la
moitié En tout le profit dou commerque Que marchandise paie
et merque, guill. de maciiault. Prise d'Alex. 5697.]
I. Relations pour l'échange des marchandises. Faire le
— de la soie, de la laine. Le — en gros, en détail. Les livres de —
régulièrement tenus peuvent être admis pour faire preuve, Code
de comm. art. 12. Absolt. ttre dans le — . Une maison de —.
Des effets de — . Le tribunal de — . L'institution des juges de —
est conservée. Charte de f 830, art. 51. Favoriser le — . Le haut
—, l'ensemble des grands négociants. || P. anal. Faire du
— , vendre, échanger sans être dans le commerce, et, ftf/.
Que vois-je autour de moi, que des amis vendus... Qui, choisis
par Néron pour ce — infâme, Trafiquent avec lui des secrets
de mon âme? rac. Brit. i, 4. || Fig. Sorte de jeu de cartes
oii celui qui donne se nomme banquier et les joueurs
commerçants.
II. Relations de société, d'affection, etc. Un — de let-
tres, d'idées. Les jolis commerces de prose et de vers, mol.
Préc. rid. se. 9. Fuir le — de ses semblables. Et je veux me
tirer du — des hommes, mol. Mis. v, 1. Dans le brillant —
il se mêle sans cesse, id. ibid. ii, 4. | Absolt. Une personne
d'un — sûr, agréable. Vit-on jamais prince d'un — plus aisé,
plus libre, plus commode? Boss. Condé. La bonne foi n'est
qu'une vertu de — , iD. Justice, 1. ] Fig. Entretient dans ses
vers — avec les dieux, BOiL. Art p. 2. \\ Spécialt. Relation
entre un homme et une femme. Un — de galanterie, et,
absolt, Avoir — avec qqn, en parlant de relations illicites
entre un homme et une femme. Un — incestueux, duglos,
L. XI, i, 140.
COMMERCER [kô-mèr-sé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de commerce, § 154. || 1470. Ordonn, dans
godef. Suppl.]
Il Faire le commerce. L'Angleterre commerce avec le monde
entier. || Fig. — avec les autres hommes, avoir avec eux
des rapports de société.
COMMERCIAL, ALE [kô-mèr-syàl ; en vers, -si-àl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. commercium, commerce, § 238. ||
Admis ACAD. 1798.]
Il Qui appartient au commerce. Relations, affaires, opé-
rations commerciales. Règlements commerciaux.
COMMÈRE [kô-mèr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. commatrem, m. s. composé de
cum, avec, et mater, mère, devenu comédre, comére, §§ 366,
295, 402 et 291, puis, par restauration orthographique,
commère, commère, § 502.]
Il 1° Famil. La marraine d'un enfant, par rapport au
parrain ou au père, dit compère. P. plaisant. Dialect. —
babillarde, celle qui représente la marraine absente, qui
parle pour elle aux fonts baptismaux.
Il 2° P. ext. Pop. I 1. Appellation familière. Qu'en dites-
vous, ma — ? Ma —, il vous faut purger, la f. Fab. vi, 10. Ma
— la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son compère,
iD. ibid. VII, 4. Et je suis maintenant ma — dolente, mol.
Sgan. se. 2. | 2. Désignation familière en parlant d'une
femme délurée, bavarde, etc. Les commères du quartier.
Les harengères députèrent quatre de leurs plus maîtresses
commères, st-sim. m, 3. Ce n'est pas encor tout, car une
autre — En dit quatre, la f. Fab. viii, 6. Des propos de
commères. ( V. commérage.) P. ext. Cet homme est une vraie
—, un babillard.
"COMMETTAGE [kô-mè-tàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de commettre, § 78. || 1753. encycl.]
Il (Technol.) Action d'assembler et de tordre ensemble
(des brins de chanvre) pour en faire des ficelles, cordes,
cordages, câbles, etc.
COMMETTANT [kô-mè-tau] S. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de commettre, au sens de « con-
fier », § 57. Il Admis acad. 1762.]
Il Celui qui confie à un autre le soin de ses intérêts. ||
Spécialt. I 1. En politique. Un député dévoué aux intérêts
de ses commettants. | 2. Dans le commerce de gros, celui
qui fait une commande. Expédier des marchandises à un — .
COMMETTRE [kô-mètr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. commïttere, m. s. devenu cometre, §§ 366,
308, 290 et 291, puis, par restauration orthographique,
commettre, § 502.]
I. Faire aller ensemble.
Il ±0 (Technol.) Assembler et tordre ensemble (des
brins de chanvre) pour en faire des ficelles, cordes, cor-
dages, câbles, etc.
|] 2° Fig. Mettre ensemble (des personnes). | 1. Mettre
COMMINATOIRE
474 —
COMMISSIONNER
aux prises, n n'est propre qu'à — deux personnes qui veu-
lent s'accommoder, la br. Theophr. Contre-Temps. \ F. ext.
En cette extrémité Qui commettait ma vie avec ma loyauté,
CORN. Méd. I, 1. I 2. Mettre en contact avec des g-ens
qu'on méprise. Il y a des gens avec lesquels il ne faut jamais
se — , LA BR. 5. Des généraux d'armée... Ne se commettent
point contre un aventurier, coRN. D. Sanche, i, 5.
II. Livrer.
Il 1° Exposer. (La reine) ose encore se — à la furie de
l'Océan, bOSS. ,R. d'Angl. Aux affronts d'un refus craignant
de vous —, RAC. Iph. U, 4. Absolt. Sans — l'autorité du roi
son seigneur, BOSS. R. d'Anc/l. Toute la gloire et toute la
fortune d'un homme y sont commises, la br. 12.
Il 2" Confier (qqcli) aux soins , à la garde de qqn. Re-
prenez le pouvoir que vous m'avez commis, corn. Cinna, Vf,
2. Ce fut à cette garde fidèle que la reine commit ce précieux
dépôt, BOSS. R. d'Angl. J'ai vu que l'on ne commet pas or-
dinairement ni la course aux plus vitesniles affaires aux plus
sages, BOSS. ^<^ Provid. 1.
Il 3° Préposer (qqn) à qqch. Je vous commets au soin de
nettoyer partout, MOL. Av. m, L (Dieu) a commis tout un
peuple à la garde de ce livre, pasg. Pens. xv, 14. Les plus
sages vieillards furent commis pour examiner ses actions, fén.
Tél. 8. Absolt. (Droit.) — un rapporteur, charger qqn de
faire le rapport dans une affaire.
III. Se livrer à (une action blâmable). — une impru-
dence, une indiscrétion, une faute. Il se commit de grands ex-
cès. Fig. L'amour que j'ai pour vous a commis cette offense,
CORN. Nicom. Il, 2.
COMMINATOIRE [kom'-mi-nà-twàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge comminatorius,
m. s. de comminari, menacer. || 1517. Divine fureur qui de-
vroit estre a tous comminatoire, J. bouchet, dans delb. Rec]
Il Qui contient la menace d'une peine légale. Sentence,
disposition — .
COMMIS [ko-mi] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de commettre, au sens II, 3°,
§ 45. Il 1539. Le commis d'un contrerolleur, r. est.]
Il Employé d'une administration, d'une maison de com-
merce, de banque. Premier — . Spécialt. — greffier, ad-
joint au greffier. — aux vivres, chargé des approvision-
nements sur un navire. — voyageur, qui voyage pour le
placement des marchandises.
COMItflSE [kô-miz'] s. f.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de commettre, § 45; le sens I
se rattache au sens 1, 2", de commettre ; le sens II au sens
des mots latins committere, commissum, confisquer, con-
fiscation. Il (Au sens II.) 1315. Lesqueles nous sont venues
en commise par la forfaicture dudict Engerrant, dans GODEF.]
I. Vieilli. Action de commettre, de mettre aux prises
deux personnes.
II. (Droit féod.) Retour d'un fief au seigneur, quand
le vassal n'avait pas rempli les charges dont il était tenu.
Fief tombé en — .
COIVIMISÉRATION [kom'-mi-zé-rà-svon ; en vers, -si-
en] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. commiseratio, m. s. \\ xii" s.
BENEE1T, Ducs de Norm. 13497.]
Il Sentiment de pitié indulgente pour celui qui est mal-
heureux par sa faute. {Syn. pitié, compassion.) Il ne put se
défendre d'un sentiment de — pour son rival.
COMMISSAIRE [kù-mi-sér] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge commissarius,
dérivé de commissum, part, passé de committere, commet-
tre, sur le modèle du lat. class. emissarius, de emissum. ||
1340. Par le pris et regart que lesdis commissaires ont eu a
compenser l'un a l'autre, dans godef. compenser.]
Il Celui qui est délégué pour certaines fonctions tem-
poraires ou permanentes.
Il 1" Délégué temporaire. — au parlement, conseiller
chargé d'instruire ou déjuger certaines affaires spéciales.
— du gouvernement, fonctionnaire chargé parle ministère
de soutenir un projet de loi spécial devant une assem-
blée législative. — de la république, envoyé parle gouver-
nement de la république de 1848 dans divers départe-
ments, avec des pouvoirs illimités. — d'une fête, d'un bal,
d'un banquet, personne chargée d'en régler les prépara-
tifs, d'en faire les honneurs. || Absolt. Membre d'une com-
mission, dans une assemblée, dans une administration,
dans une compagnie financière, industrielle, etc.
Il 2" Délégué permanent. — de police, officier de poli
supérieur chargé de veiller sur la police d'un quartie
— des guerres , agent qui était autrefois préposé, comn
aujourd'hui l'intendant, à l'administration militaire,
marine, agent de l'administration chargé de l'équipemer
de l'approvisionnement des navires, du paiement de
solde. — priseur, officier public chargé de l'estimation
de la vente aux enchères des objets mobiliers.
COMMISSARIAT [kù-mi-sà-ryà ; en vers, -ri-à] s. »
[ÉTYM. Dérivé de commissaire, § 254. || 1771. trév. At
mis ACAD. 1835.]
Il Fonction de commissaire de police, de marine, et
Il P. ext. I 1. Bureaux d'un commissaire de police, et
Le — d'une exposition universelle. | 2. Le corps des COB
missaires de marine.
COMMISSION [kô-mi-syon ; en vers, -si-on] s. f. .
[ÉTYM. Dérivé du lat. commissum, part, passé de comn]
tere, commettre, § 247 : le lat. class. commissio a un sei
tout différent. || xiiii^ s. Coût. d'Artois, dans delb. Bec
I. Charge que qqn donne à un autre de faire qqc
pour lui.
Il 1° Pouvoir confié à qqn par l'autorité, dans une ci'
constance et pour un temps déterminés. Félix, qui avait
— de l'empereur pour faire exécuter ses édits, gor.n. Po!
exam. Les amis de Pompée se récrièrent que le temps de :
— n'était pas expiré, vertot, Révol. rom. 13. || Spécia-
— d'officier, acte par lequel le roi conférait à qqn le grai.
d'officier dans l'armée. || — rogatoire. | 1. Lettre de chai,
cellerie qui conférait le pouvoir de donner des assig
tions, de faire des exécutions de jugements. | 2. Dell
tion faite d'un tribunal à un autre pour accomplir ti
acte d'instruction ou de procédure. | — d'un navire, auti
risation de faire la course contre les navires ennemis.
Il 2» Charge donnée par qqn à un autre d'agir pou
lui dans une affaire. Contrat de — . || Spécialt. En parli
d'un négociant qui charge un autre négociant d'ache'
ou de vendre pour son compte. Je lui ai donné — d(P
P. ext. Profession de celui qui achète en son nom po;
le compte d'un client ou vend en son nom pour le comp
d'un marchand, moyennant une remise de tant pour cen
Faire la — . Maison de — . || P. ext. \ 1. Remise faite :;
commissionnaire. {Cf. courtage.) Toucher sa — . Avoir dei;
pour cent de — . | 2. Ce qu'achète ou vend le commissin
naire. Expédier des commissions. P. anal. Commande fa;
à un marchand en gros. Recevoir des commissions de pro
vince.
Il 3" Ce qu'un particulier demande à un autre de fui;
pour lui (emplette, course). Je lui ai donné une — . Mii:
petites commissions dont l'usage des sonnettes, introduit long
temps depuis, a ôté l'importunité, ST-SIM. xii, 92. Faire fain
ses commissions par son domestique. Faire les commissioi;
de qqn.
II. Réunion de personnes déléguées temporaireme;
pour faire qqch. La — du budget. Une — d'enquête. — n:
litaire, tribunal militaire jugeant rapidement et sans r^
cours. — executive. — d'examen, pour conférer des gradi
universitaires.
III. Vieilli. (Sens repris du lat. ecclés. commissio
Action de commettre une faute. U parle des péchés d'omis
sion et de ceux de — , pasc. Prov. 4.
COMMISSIONNAIRE [kô-mi-syo-ner ; en vers, -si-ô-.. .
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de commission, § 248. || 1615. Facteurs ou
commissionnaires, montcurestien, dans delb. Rec.\
I. Vieilli. Porteur d'une commission (par oppositi«
à titulaire). U y avait une charge de prévôt vacante depu;
longtemps... On y mit cependant un — , furet. Rom. bourg.
II, 44.
II. Il 1° Négociant qui fait la commission, qui acht'i
ou vend pour le compte d'un tiers. — en cuirs, en vins
Spécialt. Celui qui, ayant une maison à l'étranger,
fournit de marchandises qu'il exporte. {Syn. courtier.)
Il 2° Celui qui fait les commissions de qqn. || Spéciai'
I 1. Portefaix dont le métier est de faire les commissioi;
du public. Le — du coin. Un — de place. | 2. Celui qui ?
charge du transport des paquets, des marchandises, par
terre, par eau. — de roulage, qui transporte par voitun'.
— chargeur, qui transporte par bateau.
COMMISSIONNER [kt)-mi-syô-né ; en vers, -si-b-ur
V. tr.
COMMISSOIRE
475 —
COMMUN
M. Dérivé de commission, § 15i. || xv'' s. Maistre Jean
lis fut commissionné a faire ceste informacion, dans
x'. des Chartes, 1854, p. 264. Admis agad. 1835.]
1" Autoriser par une commission. Être commissionné
paie gouvernement, par un négociant. On officier commissionné.
2" Néolog. Faire acheter en commission (des mar-
clulises). (Syn. commander.)
OMMISSOIRE [kÔm'-mi-swàr] adj.
M. Emprunté du lat. commissorius, ?«. s. || xiu° s.
lissoire. Digeste, dans godef. Suppl. Admis acad.
i entraîne la résolution d'un contrat. Clause — ,
i non-exécution annule le contrat. Specia/t. Pacte
ilratde gage, interdit comme usuraire, oii le créan-
vient propriétaire de la chose engagée si le débi-
peut payer au jour fixé.
IMISSURE [kom'-mi-sûr] s. f.
I. Emprunté du lat. commissura, m. s. de commit-
ic'llre, joindre ensemble. || xiv'^-xV s. Vaines qui
et yssent parles commissures du cranne, Chirurg. de
Chauliac, ms. 24249, f" 6, v». Admis acad. 1762.]
1" i^Technol.) Ligne de jonction. || Spécialt. \ 1. —
di|lévres, coins où les lèvres se joignent de chaque côté.
" '" — cérébrale, partie oii la scissure médiane qui par-
cerveau en deux hémisphères est interrompue
corps calleux qui les réunit. | 2. Joint des pierres
u s une construction. Les commissures d'un pilier.
2 ' Vieilli. (Musique.) Accord, union harmonique de
à une dissonance est placée entre deux conso-
i
lOMMITTIMUS [kom'-mït'-ti-mûs'j s. m.
IJTYM. Mot lat. signifiant « nous commettons», figu
••' -lans les lettres royales dites de committimus, § 217
s. BOUTEiLL. Somme ru?', dans la c]
i iivilège par lequel le roi autorisait à porter une
c se devant une autre juridiction. Plaideurs attirés hors
dieurs pays en vertu d'un —, furet. Rom. bourg, n, 83.
IIOMMITTITUR [kom'-mït'-ti-tûr] s. m.
Iétym. Mot lat. signifiant « il est confié », § 217. 1| 1690.
I IF.T.]
Formule par laquelle unmagistratcommellait un juge,
1 rapporteur dans une affaire.
ÎOMMODAT [kom'-mù-dà] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. commodatum, m. s. de commo-
e, prêter. || 1611. cotgr. Admis acad. 1762.]
Prêt à usage, contrat par lequel l'une des parties
■e une chose à l'autre pour s'en servir, a la charge
• le preneur de la rendre après s'en être servi.
COMMODATAIBi: [kom'-mô-dà-tèr] s. m.
ÉTYM. Dérivé de commodat, § 248. || 1622. Rem. du
ni, p. 104.]
] Celui qui bénéficie d'un contrat de commodat.
COMMODE [kô-mod'] adj. et s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. commodus, m. s. \\ 1475. On chas-
1 en eut son soûl (du butin), de quoy plusieurs se sont faicts
nmodes, texte de Neufchâtel, dans delb. Rec. Admis
EST. 1549.]
I Qui se prête aisément à l'usage qu'on en fait. Un lo-
uent — . Vêtement — . Coiffure —, et, s. f. au xviii'^ s. Des
ffures qu'on appelait des commodes, ST-SIM. xvi, 191. Piè-
i qui entrent dans la composition d'une — , regnard, Al-
idez-mol sous l'ortne, se. 6. Une armoire — , et, s. f. Une
, meuble à hauteur d'appui, garni de tiroirs pour serrer
linge, les vêtements, etc. || P. ext. Une vie —, oîi on a ses
es. Substantivt. Le nécessaire, le — , le superflu, bourd.
ns. Etat relig. fin. On maître — à servir. Une personne
mmeur, de caractère — . \\ P. ext. Dans un sens défavo-
ble. Un mari —, qui s'accommode de l'inconduite de sa
mme. Une dévotion, une morale — , relâchée.
COMMODÉMENT [kô-mô-dé-man] adv.
ÉTYM. Compose irrégulièrement de commode et ment,
724. L'accentuation de l'e final de commode est peut-
re due au lat. commode, m. s. {Cf. impunément.) || 1549.
mmodéement, R. est.]
II 1» D'une manière commode. Être logé, vêtu, vivre — .
:'on désirât les grandeurs pour offenser Dieu ou l'État plus
, PASC. Prov. 9.
Il 2" Vieilli. D'une manière appropriée. On parlera plus
• dans un autre endroit des magnificences de Salomon, BOSS.
'Mt. V, IV, 2.
COMMODITÉ [ko-mo-di-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. commoditas, vi. s. de commodus,
commode. ||xiv<=-xvo s. Lieu et commodité, Chron. de Bou-
cicaut, II, 25.]
Il Facilité qu'on trouve en qqch pour l'usage qu'on en
veut faire. La — d'un appartement. Chercher la — en toute
chose. Les commodités de la vie, ce qui rend la vie commode-
Chercher ses commodités. Ces manières insinuantes qui pren-
nent les hommes par leurs commodités et par leurs passions,
FÉN. Dial. des morts, i9. || P. ext. Facilité de faire qqch,
résultant de l'occasion, des circonstances. Il les mangeait
(les souris) à sa —, la f. Fab. xi, 9. Mais la — ne s'en est
pas offerte, rotrou, BcHs. m, 5. La confession, si on en a
la —, PASC. Prov. 10. Si vous êtes en — d'être visibles, mol.
Préc. rid. se. 6. || Spccialt. Vieilli. Facilité pour le trans-
port. L'Ingénu prit le chemin de Saumur par le coche, parce
qu'il n'y avait point alors d'autre — , volt. Ing. 8. P. plaisant.
Voiturez-nous ici les commodités de la conversation (un fau-
teuil), MOL. Préc. rid. se. 9. || P. ext. et spécialt. Auplur,
Lieux d'aisances. Aller aux commodités.
COMMODORE [kÔm"-mô-dùr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. commodore, m. s. § 8 : le
mot angl. paraît être une corruption de l'espagn. com-
mendador, commandeur. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Dans la marine anglaise, américaine, officier dont
le grade vient immédiatement au-dessous de celui de
contre-amiral. || Dans la marine hollandaise, capitaine-
commandant une escadre.
COMMOTION [kom'-mô-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. commotio, m. s. de commovere,.
secouer fortement. || xii" s. ici! qui par ceste mer vunt...
Qui sunt en grant commociun, wace. Conception, p. 54.]
Il Ébranlement soudain. La — produite par un tremblement
de terre. Une — électrique. P. ext. Une — au cerveau. || Fig.
Ressentir une — morale. Les commotions politiques.
COMMUABLE [kôm'-muàbl' ; en vers, -mu-àbl'] adj..
[ÉTYM. Dérivé de commuer, § 93. || 1486. Règle de St-
Benoit, dans godef. Suppl. Semble inusité aux xvii'' et
xvin" s. Admis acad. 1835.]
Il Qui peut être commué.
COMIVIITER [kom'-mué ; en vers, -mu-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. commutare, m. s. devenu com-
muer, sous l'influence de muer. ( V. ce mot et § 503.) || 1549..
R. EST.]
Il (En parlant d'un souverain.) Changer une peine pro-
noncée par un tribunal en une peine moindre. Le roi aie
droit de faire grâce, et celui de — les peines. Charte de -1830^
art. 58.
COMMUN, UNE [kè-mun, -mun'] adj.
[ÉTYM. Du lat. pop. *commûnum (class. communem), m.
s. devenu comun, §§ 366 et 291, commun, § 502. j| 842. Pro
Deo amur et nostro comun salvament, Serments de Strasb. \
XI'' s. La bataille est merveilluse et cumune, Roland, 1320.]
I. Qui s'applique à plusieurs à la fois. Escalier — . Bourse
commune. Intérêts communs. Faire cause commune. Sa cause à
tous les rois n'est-elle pas commune? rac. Ath. m, 6. | Biens
communs entre époux, et, p. ext. Époux communs en biens,
mariés sous le régime de la communauté de biens. Tout
doit être — entre de vrais amants, cORN. Cinna, v, 2. | Tra-
vail —, œuvre commune. Substantivt . Vivre, travailler en — .
Posséder en — . Vivre sur le —, sur le bien commun. | Re-
pas — . De nos crimes communs je veux qu'on soit instruit,
RAG. Brit. m, 3. Dépenses communes. Nos ennemis communs
devraient nous réunir, rac. Andr. i, 4. D'un — accord. Et
tombent avec eux d'une chute commune Tous ceux que leur
fortune Faisait leurs serviteurs, malii. Poés. 100. La mouche
en ce — besoin Se plaint qu'elle agit seule, la f. Fab. vii, 9.
Peut-être il obtiendra la guérison commune, ID. ibid. Vli, 1.
Jugement, arrêt —, exécutoire contre une partie qui a fait
défaut aussi bien que contre la partie qui a comparu. Un
caractère — à plusieurs objets. Leur histoire n'a rien de —
avec celle du peuple de Dieu, BOSS. Hist. univ. i, 7. || Spé-
cialt. I 1. (Gramm.) Nom —, qui appartient à plusieurs
objets formant un genre, une espèce (par opposition au
nom propre, qui ne s'applique qu'à un individu). | 2. (Rhé-
tor.) Lieu —, idée, sentiment général qui s'applique à
plusieurs situations , à plusieurs cas particuliers. Un dis-
cours surchargé de lieux communs. | 3. (Géom.) Un point —
à deux droites, déterminé par leur rencontre. | (Arithm.)
Dénominateur —, qui est le même pour plusieurs facteurs.
COMMUNAL
— 476
COMMUNIER
J)iviseur, multiple — , qui divise exactement plusieurs au-
tres noiTil)res. Le plus grand — diviseur. | (Prosodie.) Quan-
tité conunune, syllabe commune, longue ou brève, à vo-
lonté.
II. Qui s'applique au plus grand nombre. La voix com-
mune. Rome le louait d'une commune voix, u.^c. Bî'it. ii, 6.
L'opinion commune. S'en rapporter au sentiment — . Le sens — .
Conflans, qui n'avait pas le sens — , perdit sa jeunesse, st-SIM.
IX, 294. Le — usage. La langue commune (par opposition au
langage technique). (Rhétor.) Lieu — , source de déve-
loppement qui s'applique à tous les cas de même nature.
Les circonstances de la vie commune. Spécialt. Qui s'appli-
que à tous. La mort est la loi commune. Se dévouer au salut — .
Je n'ai pour ennemis que ceux du bien — , corn. Sertor. m,
1. Choses communes, dont la jouissance appartient à tous
(l'air, la mer, etc.). Délit de droit —, qui viole la loi gé-
nérale, par opposition à certains délits spéciaux (délits
politiques, etc.). La maison commune (à tous les citoyens),
l'hôtel de ville. Champs communs. [V . communal.) || P. ext.
I 1. Qui se rencontre fréquemment. Le changement. Ma-
dame, est — à la cour, rac. Brit. V, 3. Les accidents com-
muns de la fortune. Rien n'est plus — que ce nom (d'ami).
Rien n'est plus rare que la chose, la f. Fab. iv, 17. Cette es-
pèce de plante est commune dans nos pays. Le grenat est une
pierre commune. Année commune, ordinaire, ni bonne ni
mauvaise. | 2. Qui ne s'élève pas au-dessus de l'ordinaire.
Être vêtu d'une étoffe commune.- On visage — et fait comme
le mien, coRN. Mélite, v, 3. 11 a mené une vie commune, l.\
BR. 9. I Lieu — , banalité. En vain, pour attaquer son stupide
silence, De tous les lieux communs vous prenez l'assistance,
MOL. Mis. II, 4. Faites, faites paraître une âme moins com-
mune, ID. F. sav. V, 4. Un style — . Avoir l'air — , des manières
communes.
Il Substantivt, masc. \\ 1° (Liturgie.) Le — des martyrs,
office commun à tous les martyrs qui n'ont pas d'office
propre. Fig. (Par suite d'une confusion avec le sens sui-
vant.) n est comme le — des martyrs, il n'a rien qui le dis-
lingue des autres hommes.
Il 2° Le plus grand nombre. On homme du — . Écrivain
•du — et poète vulgaire, boil. Art p. 4. Le — des mortels. ||
Au plur. Les communs. | 1. Dans une grande propriété, bâ-
timent affecté aux cuisines , écuries , etc. | 2. Spécialt.
Dialect. Les lieux d'aisances.
COftlMUNAL, ALE [liô-mu-nàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de commun, commune, § 238. On trouve
cumunel dans Roland, 2446. || xii<^ s. En paiz sunt li bien co-
munal, beneeit. Ducs de Norm. 12131.]
I. (Dérivé de commun.) Dont la jouissance est commune
à plusieurs. Spécialt. Champs, bois communaux, dont jouis-
sent tous les habitants d'une commune, d'une section.
Dans le même sens. Substantivt, masc. Le — {vieilli),
les communaux. Le partage des communaux.
II. (Dérivé de commune.) || 1° Qui appartient à la com-
mune. École communale. Collège — . Instituteur — . Archives
communales.
Il 2° Relatif à la commune. Libertés communales. Les élec-
teurs communaux, qui nomment le conseil municipal. Budget
— . {Syn. municipal.)
COMMUNAUTÉ [kô-mu-nô-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de communal, § 122. || xiii" s. L'une des
communaltés si est parreson de commune, beaum.^N. xxi, 26.]
Il 1° Caractère de ce qui est commun. — d'intérêts. La
— d'idées, de sentiments, de plaisirs, de peines. Vivre en —
de biens, et, absolt, Se marier sous le régime de la — . Dis-
soudre la — . Le mau-i administre seul les biens de la — , Code
civil, a.vt. 1421. Spécialt. La — des biens, des femmes, des
enfants, proposée par certains sectaires , certains philo-
sophes. (V. communisme.)
Il 2" Réunion de ceux qui vivent en commun. | 1. L'en-
semble des habitants d'un pays, d'une cité. L'intérêt de la
— . I 2. La réunion des protestants, des Israélites soumis
à l'autorité spirituelle d'un môme ministre, d'un môme
rabbin. | 3. Réunion de religieux vivant ensemble sous
une règle commune avec simple autorisation de l'évêque.
La — des oratoriens. {Sijn. congrégation.)
COMMUNE [kô-miin'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'commûna (class. communia), plur.
du subst. neutre commune, m. s. devenu fém. sing. § 545.
f|| xiie s. Comugne, Of/ier, dans godef. Suppl.]
Il 1» Sous la féodalité, ville affranchie du joug féodal,
Dam
dont les bourgeois s'administraient eux-mêmes au moyt
d'une magistrature élective. L'affranchissement des coi
munes. || P. ext. Anciennt. La — , le peuple.
Il 2° En France, ville, bourg, village ou réunion j
hameaux formant une unité temtoriale, administrée |ii
un maire assisté d'un conseil municipal. || Spécialt.
Pendant la Révolution française, la municipalité de Pari
qui s'arrogea un pouvoir révolutionnaire. | 2. L'ensemb
de ceux qui, à Paris, en 1871, ont travaillé par des moyei
révolutionnaires à fonder un pouvoir indépendant^
gouvernement légal. || En Angleterre, ville, bourg n(j
mant des députés au parlement. La chambre des comma
chambre élective formée des députés des communes.
COMMUNÉMENT [kô-mu-né-man] adv.
[ÉTYM. Composé irrégulier de commune (adj.) et ma
§ 724. Il xio s. Cumunement, Roland, 1416. | 1539. ComiB'
nément, R. est.|
Il Suivant l'usage commun. On dit — . Cela se fait —,
COMMUNIANT, ANTE [kô-mu-nyan , -nviint'] s. i.
et/".
[ÉTYM. Subst. particip. de communier, § 47. || xvii»
ÉVEILL0N, dans richel.J
Il Celui, celle qui communie.
COIVIMUNICABLE [kô-mu-ni-kabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de communiquer, § 93. || xiv^ s. Domesticr
et communicable, evrart de conty, dans godef. 6'm///
I. Vieilli. Qui se communique. Il serait bon que :
princes se rendissent communicables à leurs subjects, boucu^h
Serées, m, 20. Sl
II. Qui peut ôtre communiqué. Un droit — . | Spéctm^
Cause — , dont les pièces doivent être communiquées
ministère public.
'COMMUNICANT, ANTE [kô-mu-ni-kan, -kânt'] w
[ÉTYM. Adj. particip. de communiquer, modifié dans f.
orthogr. sous l'influence du lat. communicans, m. s.
Il 1797. Tubes communiquans, gattei,, Dict. portatif.]
Il Qui communique (au moyen d'un passage). L'éq
des liquides dans les vases communicants.
COMMUNICATIF, IVE [ko-mu-ni-kà-tïf',-tïv'] adj
[ÉTYM. Dérivé de communiquer, d'après le lat. commu
cativus, dont le sens est un peu différent, § 257. || xiv
Le libéral est bien communicatif en exposant ses pecimel
0RESME, Êth. IV, 4.] j
Il Qui se communique aisément à d'autres. Une gaie
communicative. || Une personne communicative, qui aime à
communiquer aux autres. [Syn. expansif.)|| P. ext. Ru
Les docteurs gagés pour l'entretien de la bibliothèque son
communicatifs de leurs manuscrits, DE BROSSES, Lell. d'I
lie, I, 101, Colomb.
•COMMUNICATEUR, TRICE [kô-mu-ni-kà-teur,-
s. m. et /".
[ÉTYM. Dérivé de communiquer, §249. || xvii« s. V. â I
ticle.j
Il Celui, celle qui communique. Communicatrlce des gr
ces, Boss. Rel. sur le quiét. ii, 8.
COMMUNICATION [kô-mu-ni-kà-syon ; en vers, ■
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. communicatio, m. s. de comm
nicare, communiquer. || xiv« s. Amisté est communioacio
ORESME, Éth. IX, 16.]
Il 1» Action de communiquer qqch à qqn. Recevoir — i
qqch. Dieu nous couronnera en un temps par la — de son poi
voir, BOSS. Ambition, 1. P. ext. La chose que l'on comim
nique. Il a une — à vous faire. P. anal. La — du mouvemer
Il 2" Action de communiquer avec qqn ou qqch. |
En parlant des personnes. Je n'aime pas la — des pe
sonnes sottes et ignorantes, sorel, Francion, p. 261. P
le moyen de la charité et de la — fraternelle, BOSS. Paurr-
dans l'Ef/l. 3. Entretenir des communications secrètes av(
l'ennemi. Permettre la — entre l'accusé et son défenseur.
Maintenir les communications entre une armée et sa base d'op
ration. | 2. En parlant des choses. Canal de — entre dei
cours d'eau. Voies de — . Spécialt. Chemin de grande —, cl'
min vicinal placé sous l'autorité du préfet. Escalier, por
de — . Mettre le fil électrique en — avec la pile.
COMMUNIER [kô-mu-nyé ; en vers, -ni-é] v. intr. et /<
[ÉT-i-M. Emprunté du lat. ecclés. communicare, m. *. dt,
venu communier sous l'influence de la formation pâ||
§ 503. (Cf. communiquer, mot de formation purement W
vante.) || x" s. Poblen lo rei communiet, St Léger, 83.] ^1
son'
I
COMMUNION
— 477
COMPAGNIE
lo V. intr. Recevoir le sacrement de l'eucharistie.
{e communie indignement, je profane le corps du Seigneur,
iLrd. Communion, 1. — sous les deux espèces.
I 2" V. Ir. — qqn, lui administrer ce sacrement. La der-
ire cène où Jésus-Christ les communia (ses disciples) de sa
jipre main, bourd. Inslr. sur la communion, 2.
30MMUNION [kô-mu-nyon ; en vers, -ni-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. communio, m. s. || xiie-
i" s. Dial. Grégoire, p. 168.]
I. Union de ceux qui professent la même croyance,
des saints, des fidèles. P. ext. La réunion de ceux
i professent la môme croyance. Appartenir à la même — .
i diverses communions protestantes. || P. anal. Être en —
dées, de sentiments avec qqn.
II. Participation au sacrement de l'eucharistie. Rece-
ir, donner la — . Faire sa première — . || Spécialt. Partie
la messe où le prêtre communie. Sortir de l'église après
— . P. ext. Antienne, verset qu'on chante pendant que
prêtre communie.
•COMMUNIQUÉ [kô-mu-ni-ké] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de communiquer, §45. || Nêolog.]
Il Avis ou rectification que l'autorité supérieure adresse
an journal.
COMMUNIQUER [ko-mu-ni-ké] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. communicare, m. s. transcrit
informément aux nécessités de l'orthographe française,
)0i. Il XI v^ s. Telles délectations esquelles autres bestes com-
'miquent avecques l'omme, oresme, Éth. m, 23.]
il. V. tr. Rendre (une chose qu'on possède) commune
lun autre, en lui en faisant part. {Syn. transmettre.) On lui
pommuniqué les pièces du procès. Il (Dieu) leur communique
I puissance, boss. R. d'Anç/l. — à qqn ses projets, ses idées,
|s inquiétudes, sa gaieté. || P. anal. Se — à qqn. | 1. Entrer
1 union, en rapport avec lui. (Jésus-Christ) nous a laissé
i sacrement par où il prétend se — à nous, bourd. Com-
munion, 1. Quand les dieux se communiquent aux mortels,
jsN. Tél. 2. I 2. Se découvrir à lui. Je me communique fort
jiu, MONTESQ. Left. pers. 145. || P. ext. Le piston de la ma-
ùne communique son mouvement à l'arbre de couche. — une
laladie à qqn. Le feu se communiqua à la maison voisine. Les
issages par où cet air se communique, malebr. Rech. de
!; vérité, II, i, 3.
! II. V intr. Il l" Vieilli. Prendre part. Le cœur commu-
i.que à telle dépravation, bouchet, Sere'es, m, 177.
', Il 2° Entrer en commerce d'idées, d'intérêts, etc., avec
qn. Le conseil pourra — avec l'accusé après son interroga-
lire. Code d'instr. crim. art. 302. Les nations les plus
Loignées communiquent ensemble. || P. anal. Etre en rap-
lort au moyen d'un passage. Les deux maisons communi-
uent par une galerie. Le canal du Centre fait — le Rhône avec
i Loire.
COMMUNISME [kô-mu-nïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de commun, § 265. || iVéo^oj-. Admis .\cad.
Il Doctrine qui a pour principe l'abolition de la pro-
riété individuelle, pour établir une égalité absolue entre
;s citoyens.
COMlvruNiSTE [kô-mu-nïst'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de commun, §265. || Nêolon. Admis acad.
878.]
Relatif au communisme. Les sectes communistes. Suhs-
antivt, m,asc. Les communistes, les partisans du commu-
lisme.
•COMMUTATEUR [kom'-mu-tà-teur] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé du lat. commutare, échanger, § 249. ||
s'éolog.]
Il (Technol.) Appareil qui sert à changer la direction
i'un courant électrique sans déranger les conducteurs
le la pile.
COMMUTATIF, IVE [kom'-mu-tà-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. commutare, échanger, § 257. ij
:iv<' s. Justice commutative, oresme, Éth. v, 5.]
Il Relatif à un échange. Contrat —, où chacun des con-
ractants reçoit l'équivalent de ce qu'il donne (par oppo-
ition au contrat aléatoire). Justice commutative, par laquelle
)n rend l'équivalent de ce qu'on reçoit.
COMMUTATION [kÔm'-mu-tà-svon ; en vers, -si-onl
■f-
[ÉTYM. Emprunté du lat. commutatio, m. s. de commu-
are, changer. || 1282. Texte dans godef. SuppL]
Il Changement, par le chef de l'État, d'une peine pro-
noncée par un tribunal, en une plus douce. Tout con-
damné... qui aura obtenu soit des lettres de —, soit des lettres
de grâce, pourra être réhabilité. Code d'instr. crim. art. 619.
COMPACITÉ [kon-pà-si-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de compact, fait sur le modèle
de opacité, § 255. || Admis acad. 1762.]
Il Peu usité. Caractère de ce qui est compact.
COMPACT, ACTE [kon-pâkf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compactus, m. s. de compingere,
réunir ensemble. Compacte est des deux genres depuis le
xvic s. jusqu'à nos jours; la forme masc. compact (cf.
exact), signalée et louée par trév. en 1771, n'a été admise
par acad. qu'en 1878. || xivo-xv" s. Tous corps compacs et
palpables, ghr. de pisan, Chemin de longue estude, 2121.]
Il Qui présente une masse serrée (en parlant d'un corps
solide). On terrain — . || Fig. Poule compacte, serrée. Dne
majorité compacte, qui ne se divise pas. Des caractères (d'im-
primerie) compacts, laissant peu de blanc, et, p. ext. One
édition compacte, contenant beaucoup de matières sous ua
petit volume.
COIOPAGNE [kon-pan'] s. f.
[ÉTYM. Fém. de l'anc. franc, compain, compagnon, qui
ne s'est conservé que sous la forme abrégée copain ( V. ce
mot), § 37. Il xiie-xiiio s. La femme oui tu moi donas a com-
pangne, Dial. Grégoire, p. 317.]
Il Celle qui vit habituellement dans la société intime
d'une autre personne. — de pension. Elle est aimée de ses
compagnes. Les compagnes d'Esther s'avancent vers ce lieu,
RAG. Esth. in, 2. La voilà donc — De certaines Philis qui gar-
dent les dindons, la f. Fab. vu, 2. || P. ext. La — de ses
jeux, de ses périls. Compagnes autrefois de ma captivité, rag.
Esth. I, 1. I Poe t. De mes premiers ans la — assidue, rac.
Esth. I, 1. Il Spécialt. Épouse. P. anal. En parlant des
animaux. On ramier qui a perdu sa — . || Fig. L'arrogance,
— ordinaire de la grandeur.
COMPAGNIE [kon-pà-ùi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, compain, compagnon, § 68.
L'anc. franc, dit souvent compagne, d'après le lat. pop.
*compania, ?n. s. Au xviio s. vaugel. condamne la forme
compagnee, subst. particip. de l'anc. verbe compagner, ac-
compagner. Il xi'' s. Vint mille Francs unt en lur cumpaignie,
Roland, 587.]
I. Présence d'une personne auprès d'une autre pour
qu'elle ne reste pas seule. Sa — est agréable. Offrir sa —
à qqn. Tenir, fausser — à qqn. Être en — de qqn. Voyager de
— . Capitaine renard allait de — Avec son ami bouc des plus
haut encornés, la f. Fab. m, 5. Fig. Et mon âme et mon
corps marchent de — , MOL. F. sav. iv, 2. Dame, demoiselle
de — , placée près d'une personne pour lui tenir habi-
tuellement compagnie.
II. Réunion de personnes que les relations du monde
rassemblent dans un salon, il y avait nombreuse — . Être
en — , avoir chez soi une visite, des gens qu'on reçoit.
Il est en — , mol. Tart. v, 4. Ne recevoir que la bonne — ,
les gens comme il faut. Loc. prov. Il n'est si bonne — qu'on
ne quitte. Fréquenter mauvaise —, des gens de mauvais ton
ou de mauvaises mœurs. || P. ext. Être de bonne, de mau-
vaise — . I 1. Comme étant d'un commerce agréable ou
fâcheux. Nous nous vantons de ne nous point ennuyer; nous
sommes si glorieux que nous ne voulons pas nous trouver de
mauvaise —, la rociief. Réflex. 141. | 2. Comme ayant bon
ou mauvais ton. Je suis d'assez bonne — pour ne pas dédire
ceux qui blâment les absents, SÉv. 80.
III. Réunion de personnes que rassemblent une règle,
des statuts communs. {Syn. société.) One — toujours sub-
sistante (le Parlement), que les derniers exemples relevaient,
ST-siM. XI, 18. La — de Jésus. Dne — savante (académie).
La Compagnie anglaise des Indes. One — de chemin de fer,
d'assurances. Spécialt. Dans une société commerciale, le
ou les associés mentionnés par l'abréviation C'e. Règle de
—, règle d'arithmétique pour déterminer la part qui re-
vient à chacun des associés. {Cf. société.)
IV. Réunion de gens armés. Grandes compagnies, trou-
pes d'aventuriers qui s'étaient formées pendant la guerre
de Cent ans. — d'ordonnance, troupes de gens d'armes or-
ganisées sous Charles VII. — franche, troupe irrégulière
qui n'appartient pas au cadre de l'armée. | Spécialt. De
nos jours. One —, fraction d'un bataillon commandée par
un capitaine. || P. anal. One — de chasseurs.
COMPAGNON
478 —
COMPAROIR
V. p. ext. Groupe d'animaux de même espèce. Une —
■de perdreaux. Bêtes de —, jeunes sangliers qui restent en-
core avec la mère. | P. plaisant. Fig. Être bête de —, ne
pas aimer à aller seul.
COMPAGNON [kon-pà-non] s. m.
[ÉTYM. Dulat. pop. *compamOnem, proprt, celui qui par-
tage le pain avec un autre, de cum, avec, et panls, pain,
devenu 'companyon, compaignon, compagnon, §§ 482 et 291.
{Cf. copain.) || xi" s. Si'n apelat Bollant sun cumpaignun, Ro-
land, 1020.]
Il Celui qui vit habituellement dans la société intime
de qqn. — d'étude, de jeu. Compagnons de table. Avec ses
compagnons tout le jour badiner, i-a f. Fab. vin, 16. — d'ar-
mes. Les compagnons de César. Vivre de pair à — avec qqn,
sur un pied d'égalité et de familiarité. Ce chien, parce qu'il
est mignon. Vivra de pair à — Avec monsieur, avec madame,
LA F. Fab. IV, 5. P. anal. Le chien est — de l'homme. Saint
Antoine et son — (un cochon). || P. ext. Celui qui va avec
qqn, qui l'accompagne. Un — de route, de voyage. | Spé-
cialt. Ouvrier — , —, ouvrier qui, n'étant pas maître, allait
travailler chez un maître avec d'autres ouvriers. Société
de compagnons. Lamère des compagnons, femme qui héberge,
aux frais d'une société de compagnons, ceux des mem-
bres qui voyagent. || P. ext. \ 1. Ouvrier imprimeur qui
travaille avec d'autres à la môme presse. | 2. Aide-maçon.
Il Ficj. C'est un petit —, un homme qui fait petite figure
parmi les autres. Un hardi —, un homme entreprenant,
dont on peut attendre un concours énergique. Un gai —,
dont la société est agréable. Un dangereux — , dont la so-
ciété est à craindre.
COMPAGNONNAGE [kon-pà-nô-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de compagnon, § 78. || 1719. Trois ans d'ap-
prentissage et un an de compagnonnage, dans delb. Rec. Ad-
mis ACAD. 1798 (compagnonage) et 1835 (compagnonnage).]
Il 1° Temps pendant lequel un ouvrier, après un ap-
prentissage, devait travailler chez son maître comme
compagnon.
Il 2" Association d'ouvriers compagnons.
COMPARABLE [kon-pà-rabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de comparer, §93. || xiie-xiii" s. 0 non com-
parable roïne, RENCL. de moiliens. Miserere, cclx, 1.]
Il Qui peut être comparé avec qqn, qqch, comme pré-
sentant un rapport d'égalité. (Corneille) — ... auxEschyles,
aux Sophocles, aux Euripides, rag. Réception de Th. Cor-
neille. Les biens les plus charmants n'ont rien de — Aux tor-
rents de plaisir qu'il répand dans un cœur, iD. Esth. m, 9.
Absolt. Ces deux choses ne sont pas comparables (entre elles).
COMPARAISON [kon-pà-rè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de comparer, d'après le lat. comparatiOnem,
m. s. §§ 108 et 503. || xii" s. Dreite comparaison, garn. de
PONT-STE-MAX. St Thomas, 1297.]
Il Action de comparer.
Il 1° Action de rapprocher deux ou plusieurs choses
pour déterminer leurs points de ressemblance et de dis-
semblance. Établir ime — entre deux choses. Faire la —
d'une chose avec une autre. Faites — De leurs beautés avec
les vôtres, la f. Fab. i, 7. Faire des comparaisons blessantes.
Loc. prov. Toute — est odieuse (parce qu'elle blesse l'une
ou l'autre des personnes que l'on compare). En — de, et,
vieilli, A — de, en regard de ce à quoi l'on compare. EUe
(la lune) n'a presque pas même de chemin à faire en — du
vaste tour que le soleil fait dans les espaces du ciel, la br.
16. 1 Par — à, en jugeant relativement à un terme de com-
paraison. C'est la pauvreté pour lui, par — à son ancienne
fortune. Absolt. Rien n'est grand ou petit que par — . || Spé-
cialt. I 1. (Gramm.) Degrés de — d'un qualificatif, le positif
marquant l'état qui sert de terme de comparaison, le
comparatif marquant un état supérieur, le superlatif mar-
quant l'état le plus élevé. | 2. (Philos.) Faculté qu'a l'es-
prit de comparer deux idées pour déterminer leur rap-
port. I 3. (Droit.) Pièce de —, pièce reconnue authentique,
à laquelle on en compare d'autres dont on conteste l'au-
thenticité. Écritures de — , écrit ou signature faits devant
des officiers publics, des magistrats, dans un procès où
il y a inscription de faux.
Il 2° Action de rapprocher deux ou plusieurs choses
pour établir entre elles un rapport d'égalité, n n'y a pas
de — possible, et, ellipt, n n'y a pas de — entre ces deux
objets. Quelle — de la lune au soleil pour la grandeur! la br.
16. n est le premier, sans — .
I
Il 3° Rapport qu'on établit entre ce dont on parle J
qqch d'analogue, pour rendre ce qu'on dit plus sensibUl
La — est une des figures de rhétorique. Due — poétique. Lai
sons là vos comparaisons fades, MOL. Mis. i, 1. Sans — ,sar
vouloir établir de comparaison. Loc. prov. — n'est p;
raison.
COMPARAÎTRE [kon-p'a-rètr'] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté dulat. comparere(qui alemûmeser:
au moyen âge dans les textes juridiques), devenu compi
raître sous l'influence de paraître, § 5U3. ( V. paraître et c,
comparoir.) || 1539. R. est.]
Il Paraître en justice. — devant des juges. On disait qv
les dieux mêmes y avaient comparu (à l'Aréopage), boss. Ris
univ. m, 5. P. ext. Se présenter pour la rédaction d'u
acte. Devant maître un tel ont comparu, etc. Les parties
comparaîtront en personne ou par leurs fondés de pouvoir (d>
vant le juge de paix), Code deprocéd. civ. art. 9. /'. ana
— devant le tribunal de Dieu. Sommé de — ... Au pied d'uatr
bunal que nous nommons foyer, la f. Fab. viii, 21. Lesfillt
de l'Egypte à Suze comparurent (devant Assuérus), rai
Estk. I, 1.
COMPARANT, ANTE [kon-pà-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de comparoir, §47. On trouve q
comparent (cotgr.), sous l'influence du part. lat. compô
rens. Hxiv'' s. bouteill. Somme rur. dans gouep. Sujjpl
Il Qui comparaît en justice ou par-devant notaire. Lapai
tie comparante. Substantivt. Les comparants. La comparant
COMPARATIF, IVE [kon-pà-rà-tif, -tiv'] adj
[ÉTYM. Emprunté du lat. comparativus, m. s. || xiv«
Ceste souffrance estoit comparative et non pas absolue, J
viGNAY, Miroir hist. dans delb. Rec.]
Il Qui contient, établit une comparaison entre
sieurs choses. Méthode comparative. Tableau — . || Spéci\
(Gramm.) La forme comparative, et, substantivt. Le —, m
dification de l'adjectif marquant que la qualité qu'il ex
prime au positif est prise à un degré supérieur, naail
d'égalité, d'infériorité, un adjectif modifié par un adveri^l
de manière à exprimer un rapport non de supérioritV
mais d'égalité ou d'infériorité.
COMPARATIVEMENT [kon-pà-rà-tiv'-man ; en ver
-ti-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de comparative et ment, § 724. || Il
J. DENEYROLLES, danS DELB. Rec]
Il Par comparaison.
COMPARÉ, ÉE [kon-p'a-ré] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de comparer, § 45. || Néolog.
mis ACAD. 1835.]
Il Qui procède par voie de comparaison. Méthode com
parée. Spécialt. Anatomie comparée, science anatomiqu
fondée sur la comparaison des organes entre les diver
animaux. Grammaire, philologie comparée, science gri
maticale, philologique, fondée sur la comparaison
diverses langues entre elles.
COMPARER [kon-pà-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compârare, m. s. §§ 295 et 29\
Il xiie-xiii<= s. N'i os, ke n'en soie mentans Comparer cose ce
poral, RENCL. DE MOILIENS, Misercrc, ccxliv, 8.]
Il 1° Rapprocher deux ou plusieurs qhoses pour d
terminer leurs points de ressemblance et de dissemblan '
(En ce sens on dit surtout — avec.) — une chose avec un
autre, à une autre. — deux choses ensemble. Tous les temp
ne sont qu'un instant, comparés à la durée de Dieu, qui es
éternelle, la br. 16. Qu'on tremble en comparant l'offense r
le supplice, RAC. Esth. ii, 1. || Spécialt. — des pièces, de
écritures, les confronter.
Il 2» P. ext. Rapprocher pour établir un rapport d'ép
lité. (En ce sens on dit surtout — à.) Ils ont tous deu
l'audace de vouloir — leurs professions à la mienne, moi
R. çjent. Il, 3. Comparez-vous, si vous l'osez, au grand Richr
lieu, LA BR. Disc, à l'Acad. Ces choses ne sauraient se -
Il 3" P. ext. Rapprocher ce dont on parle de qqoli <i
nalogue pour rendre ce qu'on dit plus sensible. Les r
cheurs, toujours superbes, ne peuvent endurer qu'on les reprenn
et c'est pourquoi le grand saint Bernard les compare à des lie
rissons, BOSS. Haine pour la vérité, 3.
COMPAROIR [kon-pà-rwàr] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comparere (qui a le même sen
au moyen âge dans les textes juridiques), devenu con;
paroir sous l'influence de paroir ( V. § 503), forme de l'an
franc, dérivée régulièrement du lat. parfre, paraîtrt
I
îoni
iqu|
ver
COMPARSE
479
COMPELLATIF
8iB09 et 291. || xni« s. Li demanderes doit adiès iestre pre-
gs et lui comparoir, Coût. d'Artois, dans delb. Rec.'\
Vieilli. Comparaître en justice. Refus de — . Au part,
ps. Tels et tels, comparant en leurs personnes.
ÎOMPARSE [kon-pàrs'] s. f. et m.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. comparsa, m. s. subst. par-
tie comparera, paraître, § 12. || 1669. (Au sens I.)
HIER, Tr. des tournois, p. 204. | (Au sens II.) Ad-
AD. 1798.]
\ ieilli. S. f. Action de figurer dans un carrousel.
. Ceux qui y figurent. Toutes leurs comparses dans
, bel ordre, ST-siM. xviii, 332. || Fig. Action de figu-
iiis une cérémonie. On laisse à penser quel effet opéra
Bj telle —, ST-siM. XIV, 100.
|l. (T. de théâtre.) Un, une —, homme, femme qui rem-
11 rôle muet dans une pièce de théâtre. [Syn. figu-
Fig. Famil. Personne qui paraît dans une affaire
r..^ y jouer un rôle.
COMPARTIMENT [kon-pàr-ti-man] s. m.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. compartimente, m. s. de com-
{tire, diviser, § 12. On trouve au xvie s. la forme com-
jtement, tirée directement du lat. compartiri, sur le mo-
e de partement. || 1549. Deux fontaines artificielles aveo-
s compartimens à l'antique, rab. Sciomachie.]
Subdivision ménagée dans un espace pour loger, en
] séparant les unes des autres, des personnes, des choses
< erses. (Syn. case.) One boîte, un tiroir à compartiments.
I — de wagon, chacune des parties séparées des autres
]'■ une cloison. || P. ext. \ 1. Subdivision d'un parterre
ijjardin, d'un parquet, d'un dallage, d'un plafond, etc.
|; Encadrement qui orne le dos ou le plat d'un livre.
j COMPARTITEUR [kon-pàr-ti-teurj s. m.
ÉTYM. Dérivé du lat. compartiri, partager avec, § 249.
j690. FURET. Suppr. ACAD. 1878.]
I Vieilli. Celui des juges dont l'avis, contraire à celui
I rapporteur, amenait à un partage d'opinions dans le
tpunal.
COMPARUTION [kon-pà-ru-syon; envers,-s\.-on\s. f.
ÉTYM. Dérivé de comparaître, d'après un type lat. fac-
e *comparutio, calqué sur solutio, solution, § 249. On
luve aussi comparition, d'après le lat. apparitio (r. kst.
39). Il xvi" s. YVER, Print. p. 647.]
I Action de comparaître devant un juge, un notaire.
uOMPAS [kon-pa] s. m.
ÉTYM. Subst. verbal de compasser, § 52 : le sens pri-
tif « action de mesurer, mesure » paraît avoir disparu
bonne heure, encore qu'on en puisse trouver quêt-
es traces dans les emplois figurés. || xi" s. Li trezimes
:) enmi est tailliez a compas, Voy. de Charl. à Jérus. 428,
ns DELB. Rec]
i| 1" Instrument formé de deux branches de bois ou de
îtal réunies par une de leurs extrémités, de manière
)Ouvoir s'écaiier ou se rapprocher l'une de l'autre, pour
3surer des angles, tracer des cercles de dimensions
[férentes. Spécialt. — de réduction, qui sert à tracer des
ures proportionnelles. — sphérique, d'épaisseur ou de ca-
re, dont les branches sont recourbées de manière à
^brasser le calibre, l'épaisseur d'un corps. || Fig. Faire
it par règle et par — , par — et par mesure, avec une exac-
ude minutieuse. Manger par — et par mesure, gherardi,
i. ital. V, 287. Et ces gens veulent au — Tracer le cours
notre vie, la f. Fab. viii, 16. Avoir le — dans l'œil, bien
ger à vue d'œil des mesures, des proportions, des ob-
ts. Il (Louis XIV) avait le — dans l'œil pour la justesse,
3 proportions, la symétrie, ST-SIM. xii, 9.
il 2» P. anal. Nom de divers instruments servant à
endre des mesures. | l. — de proportion, règle formée
; deux branches plates graduées se repliant l'une sur
lutre. — de cordonnier, de chapelier, etc., sorte de rè-
e à coulisse servant à prendre la longueur du pied, le
amètre du chapeau. | 2. — de marine, la boussole.
'COMPASSEMENT [kon-pas'-man ; en vers, -pd-se-...]
m.
|ÉTYM. Dérivé de compasser, § 145. || xiie s. Et le cours
:s estoiles et le compassement, Alexandre, dans delb. Rec.
dmis ACAD. 1762 ; suppr. 1878.]
II Action de compasser.
COMPASSER [kon-pa-sé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "compassâre, composé de cum, avec,
passus, pas, mesure itinéraire, g§ 295 et 291. || xii^ s.
Cil ki primes l'edefia E kl le chastel cumpassa, wace, Rou, i,
407.]
Il 1°^ Vieilli. Ordonner (un ensemble) d'une manière
régulière, symétrique. Ces anciennes cités sont ordinaire-
ment si mal compassées..., DESC. Méth. 2. — la broderie de
quelque parterre, id. Dioptr. 8. | P. anal. — les feux d'un
fourneau de mine, les disposer de manière qu'ils parlent
ensemble et que l'explosion produise le plus d'effet pos-
sible. Il Spécialt. — un livre, en le reliant, marquer (avec
le compas) la ligne suivant laquelle on doit le rogner,
(Marine.) — une carte, déterminer sur la carte (à l'aide du
compas) le lieu où se trouve le navire.
Il 2° Fig. Considérer, peser exactement. Je trouve,
ayant tout compassé, Qu'il vaut mieux être enoor cocu que tré-
passé, MOL. Sgan. se. 17. || P. ext. Régler (ce qu'on fait,
ce qu'on dit) rigoureusement, sans laisser place à qqch
de libre, de spontané, n ne songe point à — ses expres-
sions, d'alemb. Éloges, Fle'chier. Un texte sur lequel tout
le discours est compassé, iD. ibid. 2" Boileau. Une personne
compassée dans ses discours, dans ses manières, et, absolt,
Une personne compassée.
COMPASSION [kon-pa-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compassio, m. s. de compassus,
part, de compati, compatir. || xiie s. Li affections de compas-
sion, Serm. de St Bern. dans delb. Rec]
Il Sentiment par lequel on prend part à la souffrance
d'autrui. [Syn. pitié, commisération.) La — est un amour qui
s'afflige du mal de la personne qu'on aime, fén. Dial. des
morts, 18. Être touché de — . Votre —, lui répondit l'arbuste.
Part d'un bon naturel, la f. Fab. i, 22. Je ne puis avoir que
de la — pour ceux qui gémissent sincèrement dans ce doute,
PASG. Pens. IX, 1. Il Spécialt. Fête de la Compassion de la
sainte Vierge, fête que l'Église célèbre le vendredi de la
Passion, en mémoire des douleurs de la sainte Vierge.
COMPATIBIOTÉ [kon-pà-tî-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de compatible, § 255. || 1603. de chavi-
j GNY, dans delb. Rec]
Il Caractère d'une chose compatible avec une autre.
COMPATIBLE [kon-pà-tlbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. compati, compatir, § 242. || 1447.
Ordonn. dans godef. SuppL]
Il Qui peut se concilier avec. Une âme — avec l'air de la
cour, MOL. Mis. m, 5. Les fonctions de préfet ne sont pas
compatibles avec le mandat de député. La vie de travail n'est
pas — avec la vie de plaisir. Leurs caractères ne sont pas com-
patibles.
COMPATIR [kon-pà-tir] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compati, m. s. devenu com-
patir sous l'influence de pâtir, d'aub. emploie compatiser,
sous l'influence de sjrmpathiser [Lett. i, 532). richel. écrit
compatir au sens I. || 1549. r. est.]
I. Vieilli. Se concilier avec. L'engagement ne compatit
point avec mon humeur, mol. D. Juan, m, 5. Vos manières ne
compatissent point du tout avec la gravité savante, gher.ardi.
Th. ital. V, 18.
II. Prendre part à la souffrance d'autrui. Qu'à ses plus
grands msdheurs aucun ne compatisse, cORN. Méd. i, 4. Tu ne
compatis point aux déplaisirs des gens, MOL. Tart. ii, 3.
COMPATISSANT, ANTE [kon-pà-ti-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de compatir, § 47. || xviie-xviiio s.
V. à l'article. Admis acad. 1718.]
Il Qui prend part aux souffrances d'autrui. Une âme com-
patissante pour les malheurs d'autrui, et, absolt. J'ai été ma-
gnifique, libéral, juste, —, FÉN. Tél. 14. La vertu qui ne cher-
che plus que le bien est toujours égale, douce, affable, compa-
tissante, id. Dial. des morts, 18. || P. ext. Qui exprime la
compassion. Regards compatissants.
COMPATRIOTE [kon-pà-tri-yof] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. de la décadence compatriota,
m. s. composé de cum, avec, et patriota, qui est du pays.
Il xvi" s. DU PINET, Hist. nat. de Pline, dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui a la même patrie qu'un autre. Nous
sommes compatriotes.
*COMPELLATIF, IVE [kon-pêl'-là-tïr, -tïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. compellare, interpeller, § 257. j|
Néolog.]
Il (Gramm.) Qui sert à adresser la parole à qqn. Parti-
cule, proposition compellative. || Substantivt. Le — , propo-
sition qui sert à appeler l'attention de ceux à qui on s'a-
dresse.
COxMPENDlEUSEMENT
480 —
COMPÉTITEUR
COMPENDIEUSEMENT [kon-pan-dyeuz'-man ; en
vers, -di-eu-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de compendieuse et ment, § 724. || xiii*'-
xiv^ s. Compendieusement et en brief, H. de gauchi, dans go-
DEF. Suppl. Admis acad. 1878.]
I. En résumant l'ensemble. Je vais... — ... Exposer à vos
yeux l'idée universelle De ma cause, R.\c. Plaid, m, 3.
II. P. ext. Néolog. (Sous l'influence de dispendieuse-
ment.) En entrant dans tous les détails.
*COMPENDIEUX , lEUSE [ kon-pan-dyeii, -dyeuz']
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compendiosus, m. s. de com-
pendium, abrégé, §503. || xiW-xV s. Jesus-Christ parla par
figures car yoelle manière est plus compendieuse, chr. de pi-
S.^N, Ch. V, m, 68.]
Il Qui résume l'ensemble.
COMPENDIUM [kon-pin-dyôm'; en vers,-d\-bm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. compendium, wi. s.
proprt, économie, § 217. || 1609. Compendion ou epitome,
CL. DURET, dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
il Vieilli. Résumé de l'ensemble d'une science, d'une
doctrine. Un — de théologie, de médecine. || Fig. Un — de
merveilles, p. de kesse, dans delb. Rec.
COMPENSATEUR, "COMPENSATRICE [kon-pan-
sà-teur, -trïs'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de compenser, § 249. || Néolog. Admis
au masc. acad. 1878.]
Il Qui sert à compenser. Droits compensateurs. | Spécialt.
Pendule — , et, substantivt, — , pendule construit de ma-
nière à compenser toute contraction ou dilatation.
COMPENSATION [kon-pan-sà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compensatio, m. s. || 1336. En
compensacion desdiz services, dans godef. Suppl.]
Il Action de se compenser réciproquement, en parlant
de deux choses, n y a — entre le gain et la perte. Cela fait
— . Il Spécialt. (Philos.) Système des compensations, qui
pose en principe que les maux et les biens se compen-
sent. Quelque différence qui paraisse entre les fortunes, il y a
néanmoins une certaine — de biens et de maux qui les rend
égales, la rochef. Max. 52. Une espèce de — de bien et de
mal, LA BR. 9. 1 Spécialt. Attribution à chacune des parties
des dépens qui la concernent, par jugement du tribunal.
I Libération réciproque de deux personnes dont chacune
est débitrice de l'autre.] (Bourse.) Opération par laquelle
celui qui a acheté et revendu une valeur à terme, se subs-
titue , au terme fixé , celui à qui il a vendu. Cours de —,
prix fixé, selon les cours, pour la liquidation périodique
des marchés à terme, sur les valeurs cotées à la bourse.
COMPENSER [kon-pan-sé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compensare, m. s. \\ 1340. Par
le pris et regart que lesdis commissaires ont eu a compenser
l'un à l'autre, dans godef.]
Il Neutraliser (un effet) par un effet équivalent en sens
inverse. Les recettes compensent les frais. Le ralentissement
des molécules inférieures du pendule compense l'accélération
des molécules supérieures. Les biens et les maux se compen-
sent-ils dans la vie ? Il compense ses défauts par de grandes
qualités. Il Spécialt. — les frais en justice, faire supporter à
chacun la part qui lui revient des frais de justice.
COMPËRAGE [kon-pé-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de compère, § 78. || xiiie s. Ne parenté ne
comperage, Renart, 8286, Méon. Admis acad. 1718.]
Il 1» Lien spirituel du parrain et de la marraine avec
le père et la mère de l'enfant, constituant aux yeux de
l'Église une parenté qui leur interdit le mariage, sauf
dispense. P. ext. Rapport qu'ont entre eux le parrain et
la marraine d'un enfant, et qui n'entraîne, aux yeux de
l'Église, aucune affinité spirituelle. {Cf. commérage.)
Il 2» Intelligence secrète d'un spectateur avec un char-
latan, un escamoteur, pour favoriser ses tours. Fig. En-
tente secrète avec qqn pour lui prêter son concours sans
avoir l'air de le connaître.
COMPÈRE [kon-pèr] s. m.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. compatrem, m. s. composé de
cum, avec, et pater, père, devenu compédre, compère, com-
père, §§ 295, 402 et 291.]
_ Il 1° Nom donné au parrain d'un enfant (par rapport
a la marraine, qui est dite sa commère).
Il 2" Appellation populaire entre gens qui se parlent
familièrement. Bonjour, mon — . P. anal. — le renard
mit un jour en frais, la f. Fab. i, 18. — loriot, le lorii
commun, et, fig. grain d'orge, petit bouton qui vient
I bord de la paupière. | Être — et compagnon avec qqn, ôti
[ très familier avec lui. || P. ext. Appellation famllièi
j pour désigner qqn. Un rusé — .
Il 3" P. ext. Personne mêlée aux spectateurs qui e;
d'intelligence avec un charlatan , un escamoteur, poi
favoriser ses tours. || Fig. Pop. Celui qui est secrèt'emei
d'intelligence avec qqn pour favoriser ses projets.
"COMPÈRE-LORIOT [kon-pèr-lô-ryô ; en vers, --pi
re-lù-ri-ô]. V. compère.
•COMPERSONNIER [kon-pèr-sô-nyé] s. m. '
[ÉTYM. Pour comparçonnier (l'altération est dueàl'î
fluence du mot personne et à la confusion fréquente (!•
sons er et ar, §§ 312 et 344), composé avec le lat. cud|
avec, et l'anc. franc, parçonier, copartageant, dérivé ri|
parçon, part (lat. partitiônem). || 1348. Seigneurs communs
comparçonniers en ladicte justice, dans godef. comparçonnit
Il Anciennt. (Droit.) Copartageant. Fig. Associé, co
plice. Le marquis d'Effiat, le — du chevalier de Lorraine du
ce marché, st-sim. lk, 282. Le maréchal de ViUeroy, son ^
dans tout ce qui s'était brassé et passé d'étrange, id. Add.
Dangeau, xvi, 302.
■*COMPÉTEMMENT [kon-pé-tà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de compétent et ment, § 724. || xii:
xiye s. Competantement, h. de gauchi, dans godef. Sufij
I xive-xv<= s. Competenment, chr. de pisan, Ch. V, i,
Suppr. ACAD. 1878.] ai«
Il D'une manière compétente. ^hII
COMPÉTENCE [kon-pé-tâns'] s. f. '*™
[ÉTYM. Emprunté du lat. competentia, proprt, rappo
exact. {Cf. compéter.) Au sens II, le mot a été tiré direcl'
ment du lat. competere, rechercher en môme temps qu'u
autre. || xv^ s. Un homme grant esleveur de son party et pe
discret en autrui compétence, chastell. dans delb. Rec.
I. Attribution à qqn de ce dont il a le droit de décide
Il 1» En vertu d'une autorité légale. Reconnaître, décline |
la — d'un tribunal. Clotaire II règle la — entre les juges de |
églises et les officiers, montesq. Espr. des lois, xxx, 21.
Il 2» En vertu d'une connaissance approfondie de
matière. Elles se borneront aux choses de leur — , j.-j. rou.~
Fin. 4. On ne conteste pas sa — en matière de droit. Celan'e
pas de sa — . P. plaisant. Cet habit cependant n'est pas de -
(n'est pas celui que portent les personnes compétentes,
cette matière), regnard. Fol. am. i, 5.
II. Vieilli. Action de se mettre sur les rangs en m^n
temps qu'un autre pour obtenir qqch. Des gens qui avaie:
osé vouloir élever leur aîné jusqu'en — de M. le duo de Char
très, ST-siM. II, 259. {Syn. compétition.)
COMPÉTENT, ENTE [kon-pé-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. competens, entis, part, pré-
de competere, appartenir à. acad. 1694-1762 écrit compé
tant, le considérant comme adj. particip. de compéter.
1292. En sesons competenz, dans godef. Suppl.]
I. Qui doit être attribué à qqn, en vertu d'un droi:
Affaire compétente à un tribunal. Part compétente, à laqueli
des héritiers peuvent prétendre dans une succession.
II. A qui doit être attribué le droit de décider.
Il 1° En vertu d'une autorité légale. Le tribunal s'est dé
claré — . En référer à l'autorité compétente. || P. ext. Parti
compétente, qui a le droit d'être partie au procès. Age -
pour le mariage, où l'on a le droit de contracter mariage
Il 2° En vertu d'une connaissance approfondie de 1:
matière. C'est un juge — en matière d'acte. Il n'est pas -
dans ces matières.
COMPÉTER [kon-pé-té] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. juridique competere, m. s.
xiw s. Vercunde ne compete pas et n'est pas convenable atou
eage, oresme, Èth. iv, 24.]
Il Appartenir (à qqn) en vertu d'un droit. La part qui com
pète aux héritiers. Cette affaire ne compète point au tribunol
COMPÉTITEUR, *COMPÉTITRICE [kon-pé-ti-teur
-trïs'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. competitor, m. s. de competere
rechercher en même temps qu'un autre. || 1402. Nie. di
baye. Journal, dans delb. Rec]
il Celui, celle qui se met sur les rangs en même tempil
qu'un autre, pour obtenir qqch. {S>/n. concurrent.) Dell
compétiteurs à l'empire. Il y a plusieurs compétiteurs potnj
COMPETITIOxN
— 481 —
COMPLÉMENTAIRE
ce. Les grands noms de ses compétiteurs, corn. Pulch.
;x compétiteurs se ruinaient à l'envi pour acheter une
11 toujours douteuse, montesq. Rom. (3. Un choix qui
ic.ait l'applaudissement général, sans qu'aucun osât se
oorer mécontent ni —, st-Sim. xi, 288.
cWpÉTITION [kon-pé-fi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
■ . Emprunté du lat. competitio, m. s. \\ Nêolog. Ad-
!.. 1878.]
-ion de se porter compétiteur. [Cf. compétence.)
r MPILATEUR [lvon-pi-là-[cur] s. m.
• . Emprunté du lai. compilator, m. s. On trouve en
iir. compilere, compileor, et encore auxvii" s. oud.
iidifTéremment l'ital. compilatore par compilateur
ileur. Il 1425. Compilateur, cl. de la haye, dans
V.]
l'iui qui réunit en un seul corps des documents
matière, empruntés à diverses sources. Les com-
des actes des martyrs, des lois romaines.
'. e-tt. Auteur qui emprunte aux autres, faute
ilité. Ils sont plagiaires, compilateurs, traducteurs;
;sent point ; ils disent ce que les autres ont pensé, la
(JMPILATION [kon-pi-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
v\T. Emprunté du lat. compUatio, m. s. \\ xin" s. Tout
ouverent et virent Mistrent en compilacion, Image
'/■. dans GODEF. SuppL]
' l'cueil de documents sur une matière, empruntés
s sources. Les savantes compilations des bénédictins.
/'. exf. Livre fait d'emprunts, qui ne contient rien
-liiiul. Cette histoire n'est qu'une — .
t IVIPILER [kon-pi-lé] v. tr.
II'YM. Emprunté du lat. compilare, m. s. composé de
ai avec, et pilare, voler. || xiiie s. Li volunteiz assamblet
; mpiiet... ces choses an un, Ép. de St Bernard, dans
lir dans un même recueil, en un seul corps (des
.!■ un sujet commun, empruntés à diverses sour-
— des arrêts, des plaidoyers ou des maximes de droit,
I . liom. bourg, ii, 92. — des documents, et, ahsolt,
- entassait adage sur adage, n compilait, compilait, com-
li, VOLT. Pauvre Diable. \\ P. ext. — un livre, le faire en
DJMJant.
DMPLAIGNANT, ANTE [kon-plè-nan, -fiant'] adj.
Irv^L Adj. particip. de complaindre, § 47. || 1374. Les
iiilaignans, dans godef. SuppL]
}ui porte plainte (en justice), qui expose ses griefs.
ialt. Qui réclame pour être maintenu en possession
immeuble qu'on lui dispute. La partie complaignante,
iibstantivt. Le — , la complaignante.
OMPLAINDRE (SE) [kon-plïndr'] v. pron.
rvM. Emprunté du bas lat. complangere, m. s. devenu
ilaindre sous l'influence de plaindre ( V. ce mot), § 503.
« s. Compleinent sei, si se démentent, wace, St Nicolas,
Vieilli. Se plaindre.
DMPLAINTE [kon-plinf] s. f.
TYM. Subst. particip. de complaindre, § 45. || xii^ s.
:omplainte, chrétien de troyes, Cligès, 611.]
1" Action de se plaindre à qqn. A vous seul en pleu-
j'adresse ma —, Régnier, Élég. 5. Je m'arrêterai à la
e l'auteur sur la destruction de ces bois, laharpe, Sur
^lois de Roucher. \\ P. ext. Chanson plaintive sur la
ime de qq malheur, de qq crime. La — du Juif errant,
aaldès.
2» Spe'cialt. Vieilli. (Jurispr.) Action de se plaindre
ustice. I 1. Requête où le plaignant expose ses griefs.
. Si je forme — contre vos rigueurs, furet. Rom. bourg.
'2. Requête pour être maintenu en possession d'un
leuble disputé par qqn.
OMPLAIRE [kon-plèr] v. intr. et pron.
'.TYM. Emprunté du lat. complacere, m. s. devenu com-
•e sous l'influence de plaire (K. ce mot), § 503. || xiv^-
s. Aux princes cuident par ce complaire, EUST. descii. ii,
.]
1° V. intr. Plaire (à qqn) en s'accommodant à ses
ts, à ses sentiments. De me — on ne prend nul souci,
. Tart. I, 1. Je ne songe qu'à — à Monsieur en toutes
les, ID. Mal. im. i, 6. 'Vous les verrez toujours ardents à
i —, RAG. Brit. IV, 4. Flatter ceux du logis, à son maître
la F. Fab. I, 5.
DICT. FRANC.
Il 2" V. pron. Se —, trouver (en qqn, en qqch) une en-
tière satisfaction. J'aurais beau me — en ma propre beauté,
BOIL. Ep. 1. Se — dans son erreur. Je m'y suis trop complu,
LA F. Fab. x, 9. Les travaux où eUe s'est complu. Elle se com-
plaît en ce fils chéri.
COMPLAISAMMENT [kon-plô-zà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de complaisant et ment, § 724. || 1680.
Complaisanment, richel. Admis acad. 1798.]
Il Avec complaisance.
COMPLAISANCE [kon-plè-zâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de complaire, sur le modèle du làt. com-
placentia, dont le sens est un peu différent, § 146. || xiv" s.
Celui fet teles complaisances affin que par ce li soit faite au-
cune utUité en pecunes, oresme, Éth. iv, 18.]
I! 1" Volonté de complaire à qqn. Manquerait-on pour
moi de — ? rac. Ath. ii, 5. Je refuse d'un cœur la vaste —
Qui ne fait de mérite aucune différence, mol. Mis. i, 1. 'Vous
eûtes de la — ; Mais vous en deviez moins avoir. Sonnet, dans
mol. Mis. I, 2. Il a pris à quelques docteurs une malheureuse
et inhumaine —, boss. Nie. Cornet. \\ P. ext. Acte par le-
quel on cherche à complaire à qqn. Avoir des complai-
sances pour qqn. Pour les Romains tes lâches complaisances,
RAG. Mithr. III, 1. Toutes les complaisances de la fortune ne
sont pas des faveurs, mais des trahisons, boss. Ambition,
2. Il Famil. Disposition à se déranger pour obliger qqn.
Montrer de la — . Ayez la — de porter cette lettre. Faire une
chose par — pour qqn. Spe'cialt. Billet, signature de — , par
lesquels on se déclare fictivement le débiteur de qqn,
pour l'obliger.
Il 2° Sentiment par lequel on se complaît en qqn. en
qqch. Une mère regarde son enfant avec — . | (Style bibli-
que.) Mettre en qqn ses complaisances.
COMPLAISANT, ANTE [kon-plè-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip de complau-e, §47. || 1611 cotgr.]
Il 1° Qui a de la complaisance pour qqn. Être aux mé-
chants complaisants, jiol. Mis. i, 1. Et vos ris complaisants
Tirent de son esprit tous ces traits médisants, ID. ibid. il, 4.
I Substantivt. Se faire le — de qqn. 'Vil —, vous louez des
sottises? MOL. Mis. i, 2. || P. ext. Absolt. Famil. Disposé
à se déranger pour obliger qqn. n faut accoutumer les en-
fants à être complaisants.
Il 2° Qui se complaît en qqn, en qqch. Regarder qqch,
qqn, se regarder d'un œil — . | Absolt. Vieilli. Qui se com-
plaît en lui-même. Jeûner et en être —, pasc. Pens. xxv,
127.
COMPLANT [kon-plan] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. franc, complanter, planter
avec,§ 52. || 1231. Texte de l'Anjou, dans godef. SuppL]
Il lo Vieilli. Plant d'arbres. Spe'cialt. Plant de vigne.
Il 2° Plantation d'arbres et, spécialement, de vigne due
par le locataire d'un champ en échange de la jouissance
concédée. Bail à — .
"COMPLECTIF, IVE [kon-plëk'-tïf, -tïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. complecti, envelopper, § 257. ||
Néolog. ]
Il (Botan.) Dont le bourgeon est formé par une feuille
repliée qui embrasse d'autres feuilles. Préfoliaison com-
plecti ve.
COMPLÉMENT [kon-plé-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. complementum, m. s. || 1.347.
Que nostre peuple ayt complément de petite monoie, Ordonn.
II, 285.]
Il 1" Ce qu'il faut ajouter à une chose pour la rendre
complète. Le — d'une somme. Le — d'un livre. Le — de ses
études. Le juge a demandé un — d'instruction. || Spécialt.
I 1. (Géom.) Le — d'un angle, l'angle qu'il faut y ajouter
pour faire un angle droit, j 2. (Astron.) Le — d'un astre,
sa distance angulaire au zénith. | 3. (Arithm.) Le — d'un
nombre, ce qu'il faut ajouter à un nombre pour qu'il égale
dix ou celle des puissances de dix dont il se rapproche.
I 4. (Musique.) — d'un intervalle, ce qui lui manque pour
faire l'octave.
Il 2" (Gramm.) Le — d'un verbe, partie de la proposi-
tion qui ajoute à l'action exprimée par le verbe le but,
les moyens, les circonstances de cette action. — direct,
qui indique 1« but de l'action, — indirect, qui en indique
les moyens, les circonstances.
COMPLÉMENTAIRE [kon-plé-man-ter] adj.
[ÉT^M. Dérivé de complément, § 248. || Néolog. Admis
ACAD. 1835.]
31
COMPLET
482 —
COMPLIQUER
Il Qui forme le complément d'une chose. Spécial t. Angle
—, qui joint à un autre angle forme avec lui un angle
droit. Il Couleur — . | 1. (Physique.) Chacune des couleurs
du spectre considérée comme recomposant, par sa com-
binaison avec les autres, la lumière blanche. | 2. (Peint.)
Couleurs opposées qui, placées l'une près de l'autre, se
font mutuellement ressortir. || Jours complémentaires, dans
le calendrier républicain, les cinq jours (six pour les an-
nées bissextiles) qui complétaient l'année composée de
douze jnois de trente jours.
COMPLET, ETE [kon-plè, -plêt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. completus, m. s. part, passé
de complere, remplir. {Cf. compiles.) Au fém. on trouve
souvent complette (notamment dans richel., furet, et
TRÉv. 1704), sous l'influence des adj. formés avec le suf-
fixe et, ette. acad. écrit successivement complète (1694-
1718), complète (1740) et complète (1762-1878). || xv^ s. La
première somme complète, ol. de la haye, dans delb. Bec]
Il Auquel il ne manque aucun des éléments qui doivent
le constituer. Un régiment — . Un appartement, un mobilier — .
Un habillement —, et, ellipt, néolog. Un —, un vêtement
complet pour homme. Faire un résumé — . Une somme com-
plète. I P. ext. Wagon, omnibus —, oii toutes les places sont
occupées. Il Fig. Avoir une connaissance complète des choses.
Un homme d'une complète incapacité. La fête est complète. Sa
ruine est complète. Substantivt. Nous sommes au — .
COMPLÈTEMENT [kon-plêt'-man ; en vers, -plè-te-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de complète et ment, § 724. || 1310. Com-
plètement, Faicvel, dans godef. Suppl. Admis ac^d. 1762
et écrit complètement (1762-1835), puis complètement (1878).]
Il D'une manière complète. Notre armée... — a battu
l'ennemi, la f. Êp. à M. de Vendôme.
COMPLÈTEMENT [kon-plet'-man ; en vers, -plè-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de compléter, § 145. Qqns écrivent, con-
formément à l'analogie [cf. règlement) et à la prononcia-
tion, complètement. i| 1775. de wailly, Dict. portatif. Ad-
mis acad. 1798.]
Il Action de compléter. Le — d'un bataillon.
COMPLÉTER [kon-plé-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de complet, § 154. || 1752. trév. Admis
acad. 1762.]
Il Rendre complet. — un ouvrage, une collection. — son
instruction. — la ruine de qqn.
COMPLÈTIF, rVE [kon-plé-tïf , -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. completivus, m. s. \\ 1551. Par
grâce complétive, artus désiré, Deff. de la foy, dans delb.
Rec. Admis acad. 1835.]
Il (Gramm.) Qui joue le rôle de complément.
COBiIPLEXE [kon-plêks'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. complexus, m. s. part, passé de
complecti, embrasser. || xva'* s. boss. dans delb. Rec. Ad-
mis acad. 1718.]
Il Qui réunit en soi plusieurs éléments divers. Terme,
idée, question, proposition — . Un caractère — . Nombre — ,
formé de subdivisions non décimales.
COMPLEXION [kon-plêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. complexio, m. s. \\ xiii» s. j. de
MEUNG, Rose, 16293.]
Il 1° Vieilli. Réunion d'éléments divers.
Il 2" Specialf. Ensemble des éléments constituant la
nature physique d'un individu. {Syn. constitution, tempéra-
ment.) Être de — sanguine, bilieuse, de — délicate. La question
est une invention merveilleuse et tout à fait sûre pour perdre
un innocent qui a la — faible, et sauver un coupable qui est né
robuste, la br. 14. P. ext. Cet ensemble considéré comme
déterminant certaines dispositions morales. Vous êtes donc
de — amoureuse ? mol. Pourc. ii, 4 . Et nous pourrions avoir
telles complexlons Que tous deux du marché nous nous repen-
tirions, iD. Mis. I, 2.
COBIPLEXITÉ [kon-plêk'-si-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de complexe, § 255. || 1797. gattel, Dict.
portatif. Admis acad. 1835.]
Il Caractère de ce qui est complexe.
COBIPLICATION [kon-pli-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compUcatio, m. s. || xive-xye s.
Flux de sang et complication des dispositions, Chirurg. de
Gui de Chaidiac, ms. 24249, f» 111, vo.]
Il Caractère de ce qui est compliqué. La — des roua-
ges d'une machine. La — de l'intrigue dans une pièce. Ln
des intérêts engagés dans une affedre. /'. ext. Ce qui cu
plique qqch . Il est survenu des complications dams cette i
ladie. | Absoll. Les complications politiques.
COMPLICE [kon-plis'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. complex, complicis, m. s. prr
impliqué dans || xiv« s. Si fait du pis qu'il puet par ses
vais complices, Girard de Roussillon, 3105, Mignard.
Il Qui aide (qqn) à commettre un crime, un délit.
— de qqn. Non, je ne serai point — de ses crimes, rac. A
III, 8. 1 P. ext. Pocl. Je lui prête à regret un silence —, c^
Méd. III, 1. Substantivt. Un, une — . Les complices de
crime. | Absolt. Punissons l'assassin, proscrivons les coi
ces, CORN. Cinna, iv, 2, Croyez... Que je vous trahis sei..
n'ai point de — , RAC. Mithr. iv, 4.
COMPLICITÉ [kon-pli-si-lé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de complice, § 255. || 1420. Complo
des bons François, dans delb. Rec]
Il Aide que l'on donne à celui qui commet un cii
un délit. Agir de — avec qqn. Être accusé de — morale,
COMPLIES [kon-pli] s. f. pi.
[ÉTYM. Subst. particip. de l'anc. verbe complir, acd
plir, § 45. Compiles a été formé à l'imitation du bas
ecclés. compléta, m. s. ; le plur. est dû à l'influencr
heures, vêpres, etc. || xii<î s. Quant li muine la vindrent
conplie chanter, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 1',
I xiii° s. Un petit livre Ou il puisse dire compiles, ri i
p. 66, Kressner.]
Il La dernière partie de l'office, qui se dit ou se cha
après vêpres, il allait souvent à —, st-sim. xi, 47.
COMPLIMENT [kon-pli-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. complimente, m. s. pio
accomplissement (d'une formalité de politesse), j
PASQ. Lett. m, 262, emploie compliment au sens pro.
II 1642. ouD.]
il 1° Harangue adressée à qqn pour lui rendre li
mage, lui témoigner son respect dans une occasion
lennelle. On adressa un — au roi. Spécialt. Pièce en \
ou en prose qu'on fait écrire ou réciter à un enfant pv
fêter qqn. Un — du jour de l'an. AI
Il 2° Paroles flatteuses adressées à qqn. OnluifitiHI
son habileté. Adresser à qqn des compliments sur ses suce
Je vous en fais mon — . Le loup... lui fait — Sur son emi
point, qu'il admire, l.a f. Fab. i, 5. Un — flatteur. P. o^^m
Faire à qqn un mauvais —, lui dire qqch de désobliflll
sur sa personne, son caractère, etc. Un — de roi quiiH
plairait pas, coRN. Sure'na, iri, 2. Faire à qqn des corn
ments de condoléance, lui témoigner la pari qu'on pi'i;!
son malheur. || FamiL Rengainer son —, s'arrêter au :
ment d'adresser à qqn un compliment qui n'est pi
propos.
Il 3o Paroles de civilité. Envoyer ses compliments à i
Je vous charge de mes compliments pour lui. Et que nos
timents Ne se masquent jamais sous de vains complimt
MOL. Mis. I, 1. P. ext. Vieilli. Paroles cérémonier;
Point de compliments ! Laissons là les compliments. Je
sans — , MOL. Fàch. i, 1.
COMPLIMENTER [kon-pli-man-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de compliment, § 154. || 1642. oUD.]
Il Adresser un compliment à (qqn). — un souvera&LJ
qqn sur son courage.
COMPLIMENTEUR, EUSE [kon-pli-man-te'ur, 4cJ|
adj,
[ÉTYM. Dérivé de complimenter, § 112. || xvii« s. l'I
l'article.]
Il Qui a l'habitude de faire des compliments, de i\
des choses flatteuses. Substantivt. L'ours, très mauvais
Lui dit : Viens-t'en me voir, la f. Fab. viii, 10.
COMPLIQUÉ, ÈE [kon-pli-ké] adj.
[i':tym. Adj. particip. de compliquer, § 45. || xvi" s. i
maladies compliquées, paré. Jntrod. 23.]
Il Embarrassé par la multiplicité de ses éléments, l
machine compliquée, un mécanisme — . Une maladie, une affa
'compliquée.
COMPLIQUER [kon-pli-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. complicare, proprt, envel
per, transcrit d'après les exigences de l'orthographe ti
çaise, § 501. || xivi^-xve s. En laquelle aucune disposition n
compliquée, Chirurg. de Gui de Chauliac, ms. 24249, i"
r". Admis acad. 1835.]
I
COMPLOT
483
COMPOSER
iiarrasser d'éléments multiples. Il ne faut pas —
ics d'une machine. Ce qui complique la maladie. Voilà
lique l'affaire, la question. Les choses se compliquent.
PLOT [kon-plôj s. m.
.. Origine inconnue. Le mot apparaît au xii» s.
-ens de « foule compacte » : Entor Guillaume veïs-
it complot, Bat. d'Aleschans, 6053, Jonckbloet; le
iiel ne paraît remonter qu'au xiv" s. : Et prin-
iiiplot ensemble de soupper, Ménagier, i, 71.]
ji't concerté entre qqs personnes contre la vie,
• de qqn. (Syn. conjuration, conspiration.) Celui qui
ein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrê-
jraplots, RAC. Aih. I, 1. Assez de leurs complots
malice A nourri le désordre et la sédition, malii. Poës.
liait. Faire un — contre la vie du souverain, contre la
0 l'État. Mettre qqn dans le — . Il est du — . || Famil.
l'on concerte contre qqn. Vous moquez-vous des
eijd'avoir fait ce — ? MOL. Tart. ii, 2.
<l>MPLOTER [kon-plô-té] v. ir.
Dérivé de complot, § 154. || 1564. j. Thierry, Bict.
<it.]
ji'ler au moyen d'un complot. — la perte de qqn.
omploté de le tuer. Absolt. Les voleurs contre eux
lent, LA F. Fab. vti, 6. || P. ext. Famil. Concerter
>ntre une autre personne. Je ne sais ce qu'ils com-
diisemble.
lOMPON [kon-pon] s. m.
'YM. F. componé.]
'-on.) Cliacune des parties d'un pal, etc., divisé
s alternés d'émail diiïérent.
jjviPONCTION [kon-ponk'-syon ; envers, -si-on] s. f.
■CYM. Emprunté du lat. ecclés. compunctio, action de
iii3r, de tourmenter (en parlant des remords de la con-
c ici;;. !| xiic s. Cumpunctiun, Lih. Vsalm. p. 77, Michel.]
Tliéol. chrét.) Tristesse pieuse causée par le sen-
irjnt de notre indignité, et la douleur d'avoir offensé
)i . Elle demanda d'elle-même les sacrements de l'Église...
V —, Boss. R. d'Angl. \\ P. ext. Air de gravité, de re-
u.lement. Faire qqch avec — .
OMPONÉ, ÉE [kon-po-né] adj.
rvM. Pour couponné, dérivé de coupon {V. ce mot),
1 ; : l'altération de couponné en componé est due à un
a rochement non fondé avec le lat. componere, dispo-
e, La forme componé une fois établie a donné nais-
l|e à compon, doublet de coupon. || xiv« s. Une barre toute
b; D'argent componee de gueule, watriquet de couvin,
î as Dames, 1247. | Bordeure conponeed'or (1360), dans
. : i-ABORDE, Emaux, p. 8.]
Blason.) Divisé en compons. Pal — .
:OMPONENDE [kon-pù-nând'] s. m.
TYM. Dérivé du lat. ecclés. componendum, il faut com-
:r(en payant), § 217. || 1690. furet. Suppr. acad. 1878.]
Vieilli. Droits payés en cour de Rome pour grâces,
enses accordées par le pape. || P. ext. Office oiî l'on
ces droits.
DMPORTEMENT [kon-pôr-te-man] s. m.
TYM. Dérivé de comporter, § 145. || 1475. Leal et fidèle
jortement, dans delb. Rec]
Vieilli. Manière dont qqn se comporte.
DMPORTER [kon-pôr-té] v. tr. et pron.
TYM. Emprunté du lat. comportare, m. s. || xiiio s. Dn
a... se doit comporter d'une meisme larguece, beauman.
8.] _
1° l. tr. Etre fait pour (qqch d'approprié). Ce sujet
importe pas d'ornements. Son revenu comporte un train
laison plus considérable. Le gouvernement monarchique ne
jorte pas des lois aussi simples que le despotique, MON-
}. Espr. des lois, vi, 1.
2o V. pron. Agir de telle ou telle façon dans une
onstance donnée. {Syn. se conduire.) Il s'est bien com-
dans cette affaire. Sur cet avis le Turc se comporta
ne Alexandre, la f. Fab. viii, 18. Il s'est mal comporté
rs moi. Absolt. Je ne vois poùit de créature Se — modé-
înt, LA F. Fab. ix, 11. || Spe'cialt. \ 1. (Marine.) Navire
e comporte bien à la mer, vaisseau neuf qui, lorsqu'il
lancé à la mer, répond bien à ce qu'on attend de lui.
(Droit.) Le tout tel qu'il poursuit et se comporte, tel qu'il
)résenle dans la circonstance donnée.
OMPOSANT, *COMPOSANTE [kon-pô-zan, -zânt'j
[ÉTYM. Adj. pariicip. de composer, § 47. || xiv" s. Des
composans trait sa nature Le compost, j. lefèvre, Matheo-
lus, dans delb. Rec. Admis acad. 1878.]
Il CTechnol.) Qui entre comme partie dans un tout. ||
Spécialt. I 1. ( Chimie. )[Corps composants, et, substantivt,
Composants, dont la combinaison forme un composé. | 2,
(Mécan.) Force composante, et, substantivt , Composante,
chacune des forces dont la direction et l'intensité se com-
binent pour produire une force unique dite résultante.
COMPOSER [kon-pô-zé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. componere, vfi. s. devenu com-
poser sous l'influence de poser, qui correspond pour le
sens au lat. ponere. {V. poser et § 503.) || xiie s, Forcen-
neries les vos mains composent, Lib. Psalm. p. 75, Mi-
chel.]
I. V. tr. Former (un tout) par l'assemblage ou la com-
binaison d'éléments divers.
Il 1" En parlant de celui qui assemble ou combine les
éléments. Les êtres dont Dieu a composé l'univers. Dieu com-
posa l'homme d'un corps et d'une âme. — un ouvrage de pièces
de rapport. — un médicament de diverses substances. Dn
clystère que j'avais pris plaisir à — moi-même ! mol. Mal. im.
m, 5. — , se — une bibliothèque de livres rares. Spécialt.
(Typogr.) Reproduire (un texte) en assemblant les ca-
ractères typographiques destinés à l'imprimer. — une
feuille, un livre. || Spécialt. Faire une œuvre intellectuelle,
en en combinant les éléments, les parties. — l'action d'un
poème d'événements merveilleux. Nous composions son histoire
de tout ce qu'on peut imaginer de plus glorieux, BOSS. D. d'OrL
Absolt. n sait écrire, il ne sait pas — , disposer les parties
de l'ouvrage. Dn livre mal composé. P. ext. Faire une œu-
vre. — un poème, un livre. Je vais — contre eux une satire
du style de Juvénal, mol. B. gent. ii, 4. Absolt. Si l'on peut
pardonner l'essor d'un mauvais livre. Ce n'est qu'aux malheu-
reux qui composent pour vivre, mol. Mis, i, 2. — un tableau.
— la musique d'un opéra, et, absolt, Dn musicien qui exé-
cute, mais ne compose pas. — un exercice scolaire, un thème,
une version. Absolt. Faire un exercice scolaire avec d'au-
tres pour être classé par rang de mérite. — en thème, en
version. Ils ont composé ensemble. || P. ext. Arranger sa
manière d'être, son maintien, suivant un certain plan.
Ceux qui de la cour ont un plus long usage Sur les yeux de Cé-
sar composent leur visage, RAC. Brit. v, 5. Composez-vous
sur eux. Ames belles et hautes, malil Poés. 3. Tâchez de vous
— par étude, mol. Scap. i, 3. L'enfant se compose, il dirige
ses actions, buff. Homme. La parole modeste et les yeux
composés, RÉGNIER, Sat. 13. Dn air capable et composé se
tourne d'ordinaire en impertinence, la rochef. Max. 495.
Il 2° En parlant des éléments assemblés ou combinés.
Les êtres qui composent l'univers, dont l'univers se com-
pose. Si nous sommes composés d'esprit et de matière, nous
ne pouvons connaître parfaitement les choses simples, pasg.
Pe7is. I, 1. Les os qui composent le squelette. Feuille compo-
sée, de folioles articulées les unes aux autres et réunies
sur un pétiole commun. Fleurs composées, de fleurettes
serrées dans un involucre commun et dont les anthères
sont réunies Substantivt. Les Composées, famille de plan-
tes dicotylédones monopétales à fleurs composées. Les
molécules dont se composent les corps. Absolt. Dn être com-
posé. (Nous) empreignons de notre être composé toutes les
choses simples que nous contemplons, pasc. Pens. i, 1 . Pen-
dule composé, matériel (par opposition au pendule sim-
ple, point géométrique suspendu à un fd sans pesanteur).
Mouvement composé, considéré comme la résultante de
plusieurs mouvements composants. Les os sont composés
de phosphate et de carbonate de chaux. Spécialt. ( Chimie.)
Corps composé, formé par la combinaison d'un corps sim-
ple avec un ou plusieurs autres corps. L'eau est composée
d'oxygène et d'hydrogène. Substantivt. Dn composé. L'eau
est un composé d'oxygène et d'hydrogène. Les composés de
l'azote. Il Fig. Est-il... Dn esprit composé d'atomes plus bour-
geois? mol. F. sav. II, 7. Si dans son composé quelqu'un
trouve à redire, LA F. Fab. i, 7. C'est un composé du pédant
et du précieux, l.\ br. 5. || Les hommes composent ensemble
une même famille, la br. 9. Il nous représente deux villes
dont l'une ne soit composée que de riches, boss. Pauvres
dans l'Égl. 1. Les médailles qui composent sa collection. Bi-
bliothèque composée de livres rares. Les pièces qui compo-
sent la machine. (Architect.) Chapiteau composé, dont les
parties sont empruntées à divers ordres d'architecture.
COMPOSITE
484 —
COMPRENDRE
(Musique.) Mesure composée (par opposition à la mesure
simple à 2, à 3, à 4 temps), mesure formée par des frac-
tions de mesures simples, et exprimée par deux chiffres
dont le supérieur désigne le nombre de notes que doit
contenir chaque mesure (ou leur équivalent), et l'in-
férieur le nombre de ces notes qui forment la durée
d'une ronde. (Danse.) Pas composé, formé de plusieurs
pas simples combinés. (Gramm.) Temps composé, temps
d'un verbe formé du participe ou de l'infinitif joint à un
verbe auxiliaire. Mot composé, formé de la réunion de
deux ou plusieurs mots. Siibstaniivt. Dn composé, un mot
composé. Il (Arithm.) En raison composée, dans une série
de plusieurs rapports, rapport nouveau formé par le
produit des antécédents, d'une part, et des conséquents,
de l'autre. Fig. (Le luxe) est dans chaque État en raison com-
posée de l'inégalité des fortunes qui est entre les citoyens et de
l'inégalité des richesses des divers états, montesq. Espr. des
lois, VII, 2. Intérêts composés, qui s'ajoutent au capital à
chaque période convenue, pour produire aussitôt eux-
mêmes des intérêts.
II. V. intr. Se prêter à un arrangement (avec qqn). ns
se virent forcés de — avec l'ennemi. Me voyant pris, il fallut
— , CORN. Ment, ii, 5. — avec ses créanciers. Fû/. — avec sa
conscience.
COMPOSITE [kon-pô-zïf] adj.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. compositus, part, passé de
componere, composer. || 1545. L'ordre composite, van aelst,
Vitruve, dans delb. Rec]
Il Formé du mélange de plusieurs styles d'architec-
ture. I Spécialt. L'ordre — , et, substantivt, Le — , ordre
d'architecture qui vient après le dorique, l'ionique, le
corinthien et le toscan, et dans lequel le chapiteau de la
colonne réunit les feuilles d'acanthe du corinthien et
les volutes de l'ionique.
COMPOSITEUR [kon-p6-zi-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compositor, ?n. s. On s'est servi
du xW au xvi<= s. et qqf au xvii" s. de composeur, dérivé
de composer, § 112. || 1274. Amiavles compositeurs, dans
GODEF. I 1406. riandin, que l'en dit compositeur de ladite
epistle, NIC. de baye. Journal, dans delb. Rec]
Il 1» Vieilli. Celui qui compose une œuvre intellec-
tuelle. || Spécialt. De nos jours. Celui qui compose des
œuvres musicales.
Il 2" (Droit.) Celui qui arrange un différend entre deux
parties. Amiable — .
Il 3" Ouvrier typographe qui assemble les caractères
d'imprimerie pour reproduire le texte à imprimer.
COMPOSITION [kon-p6-zi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compositio, ?n. s. || xme s. Par
composicions diverses, j. de meung, Rose, 18375.]
I. Action de composer qqch.
Il lo Action de constituer un tout en assemblant les
parties. Travailler à la — d'une machine. Une ordonnance
pour la — d'un remède. Recette pour la — d'un plat. Procéder à
la — du bureau d'une assemblée. — typographique, assemblage
des caractères d'imprimerie pour reproduire le texte à
imprimer. P. ext. Manière dont une chose est composée.
Admirer la — d'une machine, du corps humain. La — chimique
de l'air, de l'eau. P. ext. Famil. Mélange de divers ingré-
dients. Une — pour dorer le plâtre. La — des forces, combi-
naison de plusieurs forces distinctes en une force unique
dite résultante. La — d'un mot, la manière dont un mot
est composé, soit de deux ou plusieurs mots réunis, soit
d'un radical auquel sont joints des préfixes ou des suf-
fixes. La logique étudie la — des termes, des idées. La —
d'une assemblée, le caractère des membres dont elle se
compose. La — d'un spectacle, d'un concert, le choix des
pièces, des morceaux qui le composent. Spécialt. En
parlant de l'ordonnance, du plan d'une œuvre intellec-
tuelle. La — laisse à désirer. Dn tableau d'une savante — .
Il 2" Action de composer une œuvre intellectuelle. Il
est absorbé dans la — de son poème, de son tableau, de son
opéra. Être dans le feu de la — . Dn morceau de sa — . Absolt.
L'action de composer de la musique. Étudier les régies de
la—. Il P. ext. Ce que l'on compose. Dne — poétique, mu-
sicale. Spécialt. Exercice scolaire. Dne — latine, française.
Spécialt. Concours oral ou écrit entre les élèves d'une
classe. Corriger des compositions. Dne — pour les prix, et,
famil. Dne — de prix.
II. Action de composer avec qqn, d'entrer en accord
1
?roi;,
ÎStSi"
avec lui en faisant des concessions. Entrer en — avec i .
nemi. Les assiégés furent reçus à — . Les créanciers refusèrej
toute — . Sur la discipline on peut entrer en — , boss. Vu\
4. Pour avoir une meilleure — du marchand, la br. Théot'
Effronterie. Fig. Dne personne de bonne, de facile —,
cède facilement à ce qu'on lui demande. || P. anal. 1
Des compositions de conscience. || Spécialt. Chez les peiip
barbares, accord qui s'établissait entre l'offensé et
qui avait fait l'offense, par le paiement d'une inder
pécuniaire. Si un Romain enchaînait un Franc, il devait I
sous de —, montesq. Espr. des lois, xxviii, 3.
"COMPOST [kon-posf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. compost, m. s. qui est"
même emprunté de l'anc. franc, compost, m. s. proj;
composé. [Cf. compôt.) || Néolog.]
Il (Tecbnol.) Mélange de bonne terre desséché
chaux, de marne, avec des engrais organiques, destifl
amender un terrain.
COMPOSTEUR [kon-pos'-téur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. compostore, mot dérivi'
composte, part, passé de comporre, composer, § 12. |j V'<-
RiCHEL. Admis ACAD. 1762.]
Il (Technol.) Forme rectangulaire sur laquelle le ci;:
positeur assemble les caractères d'imprimerie de mani
à former des lignes d'égale longueur. || P. anal. P»
forme étroite dont se sert le doreur pour imprimerie ^
d'un volume. | P. ext. Timbre humide dont on peut ii
difier le libellé avec des caractères mobiles.
"COMPÔT [kon-pô] s. m. mSk
[ÉTYM. Pour compost (F. § 422), subst. formé de]^||
adj. compost, composé, § 88. [Cf. compote.) || (Au sens ?r
cial.) xvii<^ s. V. à l'article.]
Il Vieilli. Composition, disposition. || Spécialt. Dial
Assolement. Champs qui se conduisent par soles, compôts
saisons, uger, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec.
COIVIPOTE [kon-pôf] s. f.
[ÉTYM. Pour composte (F. § 422), fém. de l'anc. 1
compost, lat. compositum, composé, § 38. [Cf. compôt.
xiii'' s. Tant as mengié... de le composte, Aiol, 8861.]
Il 1° Sorte de ragoût. Dne — de pigeons, pigeons-j
dans un roux avec du lard, des oignons, etc.
Il 2» Entremets sucré fait de fruits entiers ou en i
tiers, cuits avec du sucre, de l'eau ou du vin, etc. One ■
de cerises, de poires. P. plaisant. Fig. Avoir les yeux,
visage en — , tout meurtris. Il me prend des tentations d'à
commoder tout son visage à la — , mol. G. Dand. il, 2..
COMPOTIER [kon-pô-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de compote, § 115. || 1771. trév. Ad
AC.\D. 1835.]
Il Coupe de cristal, de porcelaine, dans laquelle
sert une compote de fruits.
COMPRÉHENSIBLE [kon-pré-an-slbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. comprehensibilis, »?f
de comprehendere, comprendre, § 217. || .xv'' s. Chose intt
ligible et compréhensible, chastell. dans delb. Rec]
Il Que l'esprit peut embrasser. [Syn. intelligible.) Quli
croirait, à nous voir composer toutes choses d'esprit et de corp
que ce mélange-là nous serait bien — ? pasc. Pens. i, 1.
COMPRÉHENSIF, IVE [kon-pré-an-sïf, -slv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comprehensivus, m. s. déri^
de comprehensus, part, passé de comprehendere, cornprei
dre. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Qui embrasse plusieurs éléments. L'idée d'être estmoii
compréhensive que l'idée de corps.
COMPRÉHENSION [kon-pré-an-svon ; en vers,-^\-^
s.f
[ÉTYM. Emprunté du lat. comprehensio , m. s. || w'^
Outre toute compréhension, chastell. dans delb. Rec]
Il 1° Faculté d'embrasser les choses par la pensée. Cet
prodigieuse — de tout le détail, BOSS. Condé. Absolt. Avo
la — lente, difficile.
Il 2° (Logique.) Propriété qu'a un terme d'embras?<
dans sa signification un plus ou moins grand nombi
d'idées, d'individus. La — d'un terme est en raison inver;
de son extension.
COMPRENDRE ikon-prândr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comprehendere, m. s. deven
comprendre sous l'influence de prendre, de prehendere. (1
prendre et § 503.) || xn= s. Je parsiwerai mes enemis e cun
prendrai les, Lib. Psalm. p. 21, Michel.]
1
e .
1
COMPRESSE
485 —
COMPTANT
i-jnibrasser dans un ensemble.
Ilo Contenir en soi comme partie de l'ensemble. La
,1, cnnhie comprend la logique, la morale. Le programme
comprend les lettres et les sciences. Tous les biens
ilans la succession. L'empire romain comprenait presque
s nations du monde. Par l'espace l'univers me com-
m'engloutit comme un point ; par la pensée je le com-
'ASC. Peîis. I, 6 bis.
lire entrer dans qqch comme partie de l'ensemble.
I compris par l'ennemi dans la capitulation. Qu'ils ne soient
)o!. compris en l'exil de leur mère, corn. Méd. i, 3. Le no-
- -> compris dans l'inventaire des meubles qui ne doivent pas
partie. Absolt. Il a dix mille francs de rente, tout com-
' s- un sens analogue. Y compris, non compris. | Il pos-
t mille francs, sa maison y comprise, non comprise, et,
'/'., quand le complément suit, Il possède cent mille
, compris, non compris sa maison. Il n'en est point (de
qu'il ne comprenne Dans le fatal tribut, la f. Fab.
.est — dans sa pensée tout ce qu'il y a de grand parmi
nés, Boss. llist. univ. préf.
. /'. exl. Embrasser par la pensée.
11° Le sens de qqch. Je ne comprends pas sa pensée. Je
if imprends pas ce qu'il dit, et, ellipt, Cet auteur est obscur,
comprend pas. — à demi-mot. A mesure qu'il y com-
loins, (il) l'admire davantage, la br. 1. Il parle trop
n on ne comprend pas ce qu'il dit, et, ellipt, On ne le com-
pi.d pas. Spécialt. — une langue étrangère, n ne comprend
pi l'anglais. Le sens de ce passage n'a pas été compris. Les
jtjds-muets se font — au moyen de gestes.
2» La nature de qqch. Il faut faire — à l'homme sa
iaiesse. L'homme ne peut — les perfections de Dieu, et, ellipt,
[i'imme ne peut — Dieu, n a compris son devoir, la gravité de
sî'ute, l'étendue du pérU. (Je)le contredis toujoursfl'homme),
lua'à ce qu'il comprenne qu'il est un monstre incompréhen-
Bi|!, p.ASc. Pens. viii, 14.
3» La raison de qqch. Il y a bien peu de phénomènes
qi l'homme comprenne. Je ne comprends pas sa conduite. Je
DJoraprends rien à sa conduite. Son inquiétude se comprend.
i' e puis — que cela soit arrivé. Cela se comprend. P. ext.
II 3 se comprend pas lui-même. Comprenez-vous cette femme
a; ses caprices? Dans vos brusques chagrins je ne puis vous
-MOL. Mis. I, 1.
lïOMPRESSE [kon-prês'] s. f.
jîTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe compresser, com-
pner, § 52, du lat. compressare, m. s. || (Au sens de
«pmpression ».) xiii'= s. Tant la tient megrece a compresse,
i|;e,dansG0DEF. | (Au sens actuel.) 1539. Compresses gar-
Dii de coton, dans montaiglon, Ane. Poës. franc, iv, 273.]
j Morceau de linge plié en plusieurs doubles , qu'on
slilique sur une partie malade pour maintenir le panse-
int, recevoir la suppuration, etc.
COMPRESSEUR [kon-pres'-seur] s. m.
ÉTYM. Emprunté dulat. compresser, celui qui comprime.
Vu sens 1°.) Mot delà fin duxviii^ s. donné par mozin,
H. franc. -allenn. (1811). | (Au sens 2".) Néolog.]
1° Vieilli. (Anat.) Muscle prostatique supérieur.
I 2° Instrument de chirurgie qui sert à comprimer une
ère pour empêcher l'hémorragie, une partie du corps
iir la rendre insensible pendant une opération.
20MPRESSIBILITÉ [kon-pres'-si-bi-li-té] s. f
ÉTYM. Dérivé de compressible, §255. 1| 1690. furet. Ad-
S ACAD. 1762.]
Propriété qu'ont les corps de pouvoir diminuer de
lume sous une pression suffisante. La — des gaz.
COMPRESSIBLE [kon-pres'-sïbl'] adj.
ÉTYM. Dérivé du lat. compressus, part, passé de com-
mère , comprimer, § 242. || 1690. furet. Admis acad.
32.]
Susceptible de diminuer de volume sous une pres-
in suffisante.
COMPRESSIF, IVE [kon-pres'-sïf, -sîv'] adJ.
ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. compressivus, m. s. dé-
é de compressus, part, passé de comprimere, comprimer,
57. Il xiv<=-xvc s. Proprietté compressive , Chirurg. de
ci de Chauliac, ms. 24249, f» 305, v». Admis acad. 1835.]
II Qui exerce une compression. Spécialt. (Chirurgie.)
pareil, bandage — . || Fig. Mesures compressives, destinées
contenir des manifestations hostiles au gouvernement.
COMPRESSION [kon-prês'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compressio, m. s. de compri-
mere, compruTier. || xiv"^ s. Compression et condempsacion,
ORESME, dans meunier, Essai sur Oresme.]
Il Action de comprimer; résultat de cette action. La —
del'air. || Spécialt. (Chirurgie.) Pression méthodique exer-
cée avec la main, un instrument, un bandage. || Fig. Ac-
tion d'un gouvernement pour contenir des manifestations
hostiles. Des mesures de — . La pensée se fait insaisiss£d)le à
la —, V. HUGO, Châtim. préf.
COBIPRIMER [kon-pri-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. comprimere, m. s. composé de
cum, avec, et primere, presser. || xiv" s. Apaiser et comprimer
les mouvemens du pueple, bersuire, dans littré.]
Il Réduire à un moindre volume en exerçant une pres-
sion. — l'air. Une machine à air comprimé. Sp(^cialt. (Chi-
rurgie.) Serrer en exerçant une pression (avec la main,
un instrument, un bandage). — une artère. || Fig. \ 1.
Contenir, en lui faisant violence , un sentiment prêt à
éclater. — sa douleur, ses sanglots. | 2. En parlant d'un
gouvernement, contenir toute manifestation hostile. Un
peuple comprimé par le despotisme.
COMPROMETTANT, ANTE [kon-prô-mè-tan, -tant']
adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de compromettre, § 47. || Néolog.
Admis ACAD. 1878.]
Il Qui peut compromettre qqn. Des actions, paroles, rela-
tions compromettantes. P. ext. Personne compromettante, dont
la manière d'être, d'agir, est compromettante.
COMPROMETTRE [kon-prô-mètr'] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. compromittere, m. s. devenu
compromettre sous l'influence de promettre, de promittere.
[V. promettre et § 503.) || 1283. Compromisent en arbitres,
dans GODEF.]
I. Vieilli. V. intr. S'en remettre à un arbitrage. Le pou-
voir de transiger ne renferme pas celui de — , Code civil, art.
1989. Il Fig. S'en rapporter à. Je compromettrais volontiers
à la décision du sort, Montaigne, ir, 17.
II. V. tr. Mettre dans une situation critique. — les in-
térêts, la dignité, la réputation de qqn, et, ellipt, — qqn. Il
est compromis dans cette affaire. Il a été compromis par une
indiscrétion. Sa santé, sa position est compromise. | SjKcialt.
En parlant de la réputation d'une femme. Cette femme se
compromet, cet homme l'a compromise.
COMPROMIS [kon-prô-mi] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de compromettre, § 45. || xiu^ s.
Coût. d'Artois, dans delb. Rec]
Il 1» Action de compromettre sur une chose en litige.
Se résigner à un — . Mettre une affaire en — . || P. ext. Tran-
saction pour la chose en litige. Les deux parties firent un
— . La lutte se termina par un — .
Il 2° Fig. Vieilli. Situation litigieuse. Que le monde... se
trouve en — avec Dieu, bourd. Pens. Du retour à Dieu, 1.
Il P. ext. Situation critique. Les cœurs généreux Ne mettent
point les gens en — pour eux, mol. Dép. am. v, 6. Du mo-
ment qu'il s'agissait de la vie et qu'elle pouvait être en —, RAC.
Lett. 74.
*COMPROMISSION [kon-prè-mi-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de compromettre, d'après le part, passe
compromis, § 249. || 1262. Texte dans godef.]
Il 1° Ancierint. Compromis.
Il 2o Néolog. Fig. Acte par lequel on transige avec ses
principes.
COMPTABILITÉ [kon-tà-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de comptable, § 255. || 1753. encycl. Ad-
mis acad. 1798.]
Il Tenue régulière des comptes d'une administration,
d'une gestion. Être chargé de la — . Chef de la — . Étudier la — .
COMPTABLE [kon-tâbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de compter, § 93. || (Au sens de « qui doit
être compté ».) xiii» s. Digeste, dans godef. j (Au sens
actuel.) xvie s. condé, Mém. ann. 1562.]
Il Qui a des comptes à rendre. Agent, officier —, celui
qui a des comptes pécuniaires à rédiger, à rendre. | P.
ert. Pièce, quittance —, dans la forme qu'on exige en
comptabilité. Substantivt. Va —, employé, agent, officier
comptable. || Fig. Il est de tout son sang — à saçatrie, corn.
Ilor. III, 6.
COMPTANT [kon-fan] adj. m.
[ÉTYM. Adj. particip. de compter, § 47. || 1278. Boins de-
niers contans, texte de Tournay, dans godef. SuppL]
COMPTE - 486 -
Il Que Ton compte sur l'heure. De l'argent — . Payer à
beaux deniers comptants. Adverbialt. Payer une marchandise
Il pig. I 1. Prendre une chose pour argent — , comme va-
lable. Prendrons -nous tout ceci pour de l'argent — ? MOL.
Sgan. se. 22. | 2. Avoir de l'esprit argent —, sur l'heure, en
causant. || Subslantivt. Le —.l'argent comptant Acheter,
vendre au — . Opérations de bourse au — . Il avait du —, Et
partant... toutes voulaient lui plaire, la f. Fab. i, 17.
COMPTE [kônf] s. m.
[ÉTYM. Même mot que conte, avec restauration ortho-
graphique du groupe lat. mp, § 502. (F. conte.) L'orthogr.
par mp apparaît dès le xiii^ s., mais il y a encore hésita-
tion jusqu'à la fin du xviio s.]
Il 1° Calcul d'une quantité. Savoir le — de son argent,
de son linge. Faire le — des jours écoulés. Je ne veux pas
énumérer ses torts; le — en serait long. || Loc. prov. \ 1.
Les bons comptes font les bons amis, en matière d'intérêts,
il faut de l'exactitude, même entre amis. | 2. Erreur ne
fait pas —, on ne doit pas profiter d'une erreur dans un
compte II Un — rond, sans fractions. Selon votre—, à votre
—, d'après la manière dont vous avez compté. Fig. Au
— de qqn, suivant son appréciation. Je suis donc bien cou-
pable, Alceste, à votre -^? mol. -Mis. i, 1. Soyez de bon — ,
jugez la chose impartialement. Donner qqch en — à qqn,
en quantité comptée. Le — n'y est pas. Loc. prov. Chacun
son — , à chacun ce qui lui est dû. Fig. Trouver son — à
qqch, ce qu'on s'attendait à y trouver. L'une et l'autre
trouva de la sorte son — (qqs éditions écrivent conte), l.v f.
Fab. III, 8. Et ce n'est pas mon — De souffrir dans mon sang
une pareille honte, mol. F. sav. m, 4. Faire son — de qqch,
s'attendre à ce résultat. Faites votre — Que ce jeune indiscret
nous couvrira de honte, volt. Indiscr. se. 18. Elle fait son —
d'aller faire un tour à la foire, MOL. Av ii, 5. Ironiqt. Il a son
—, il a ce qui lui est dii (en parlant de qqn qui a été mal-
traité). Nous sommes loin de — , nous ne sommes pas d'ac-
cord sur le compte, et, fig. nous sommes loin de nous en-
tendre. Être au bout du — , en fin de — , et, fig. Au bout du
—, en fin de — , pour conclure. | P. ext. Acheter à bon — ,
à un prix avantageux. On vit à bon — dans cette ville. Fig.
n en est quitte à bon — , sans trop de dommage.
Il 2o État des sommes déboursées ou à débourser, re-
çues ou à recevoir. Payer le — du tailleur, ce qu'on lui
doit. Demander, régler, solder son — . Fig. Famil. Son —
est réglé, en parlant de celui qui a subi un sort mérité,
ou de celui dont la destinée est finie. Porter une dépense
au — , sur le — de qqn. Faire une opération pour le — d'un
autre. Laisser une marchandise pour —, pour le compte du
vendeur. Acheter pour son — , pour le — d'un autre. Fig.
Prendre qqch à son —, en prendre la responsabilité. Mettre
qqch sur le — de qqn, le lui imputer Faire qqch pour le —
de qqn, en son nom. Cet ouvrier travaille à son — , pour son
— . Être à son — , être chargé soi-même de sa dépense.
Pour mon —, en ce qui se rapporte à moi. Donner son —
à un domestique, lui payer ce qui lui est dû en le renvoyant
De — fait, tout — fait, il me redoit qqch. Fig- De — fait, tout
— fait, tout bien considéré. Être de — à demi avec qqn, être
associé avec lui pour les profits et les pertes. Fig. Mettre
en ligne de —, parmi les choses à considérer- Ne pas tenir
— . C'est et d'elle et de lui tenir bien peu de —, corn. Rodog.
III, 5. D'un vain songe peut-être elle fait trop de — , rac. Atk.
m, 4. Tenir les comptes d'une maison de commerce. Livres de
— . Avoir un — chez un fournisseur. Remettre à un fournisseur
une somme à — sur ce qu'on doit. P. ext. Substantivt. Payer
un à-compte. ( V. à-compte.) Solde de — , paiement qui clôt
définitivement un compte. Avoir un — ouvert, un — cou-
rant chez un banquier. Vérifier les comptes d'une administra-
tion. La Cour des comptes, chargée de contrôler toutes les
recettes et les dépenses publique.s. Rendre ses comptes, en
parlant de celui qui a été chargé d'une gestion financière,
présenter un état où il justifie de la régularité de ses
opérations. Fig . Demander — à qqn de ses actions, de ses
paroles, le mettre en demeure de les expliquer, de les jus-
tifier. Devoir des comptes à qqn, avoir des comptes à lui rendre,
être tenu de s'expliquer, de se justifier vis-à-vis de lui.
Averti par ces cheveux blancs du — que je dois rendre de mon
administration, doss. Condé. Je demanderai — aux hommes
de la vie des hommes, pasc. Prov. 14. P. ext. Rendre — à
qqn de qqch, lui en faire la relation détaillée sans rien
omettre. Rendre — d'une mission dont on a été chargé, d'un
fait dont on a été témoin. Le — rendu d'une séance, d'un tribunal.
COMPTER
d'une académie, d'une assemblée, d'une représentation théâtral
Rendre — d'un livre, en l'aire l'analyse, l'appréciation,
rendre — d'une chose, en vérifier l'exactitude.
"COMPTE-FILS [kont'-fil ; en vers, kon-te-...] s. m.
[ÉTYM, Composé de compte (du verbe compter) et fl!
§ 209. Il Néolog.]
Il Petite loupe à l'aide de laquelle on compte les &
d'un tissu.
*COMPTE-GOUTTES [kont'-goûf; en vers, kon-te-..
s. m.
[ÉTYM. Composé de compte (du verbe compter) et gon
tes, § 209. Néolog.]
Il Instrument dont on se sert pour compter et dos<
les gouttes d'un médicament ou d'un réactif liquide.
COMPTE-PAS [kont'-pd; en vers, kon-te-...] s. m
[ÉTYM. Composé de compte (du verbe compter) et pa
§ 209. Il 1690. FURET. Admis acâd. 1798.]
Il Petit instrument, dit aussi podomètre, généralemçi
en forme de grosse montre, qui indique l'espace parcom
par un marcheur.
COMPTER [kon-té] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Même mot que conter, avec restauration orth<
graphique du groupe lat. mp, § 502. ( V. conter.) L'orthogii
avec mp apparaît dès le xiii" s.]
I« V. tr. Il 1" Calculer (une quantité). — le nombre di
étoiles d'une constellation, le nombre des jours écoulés. :
Spe'cialt. (Arithm.) Déterminer le rapport d'une quaii
tité à l'unité. — les unités, les dizaines. | Absolt. — jusqn
cent. — sur ses doigts. — de l'argent. J'ai cent mille vertus f
louis bien comptés, boil. Ep. 5. — une somme à qqn, la li
payer. Donner sans — , largement. — les suffrages. (Mus
que.) — les mesures, et, absolt, — . Comptons combien noi
sommes. Nous étions dix, sans le — . 11 compte autant de vi(
toires que de combats. Chacun de ses jours est compté par ï
bienfait. || Spécialt. Mesurer (le temps). Si nous comptons Ii
moments, les jours, les années, nous finirons par compléter 1
somme des siècles, desg. Règles pour la direct, de l'espri
14. On compte les années à partir de l'ère chrétienne. Absolt.
— de ce jour, en comptant les jours à partir d'aujourd'
Il Fig. I 1. Nos jours sont comptés. Dieu en a déterrai:
nombre. Les tristes jours que le Ciel m'a comptés, mol.
IV, 3. I 2. Ses jours sont comptés, il ne lui reste plus qi
nombre limité de jours à vivre. Dn mourant qui co]
plus de cent ans de vie, L.\ F. Fab. viii, 1. Avoir cinquante ai
bien comptés. Cet établissement compte vingt ans d'existenci
Rome... Du régne de Néron compte sa liberté (le rétabli;
sèment de sa liberté), rac. Brit. i, 2. || P ext. — h
heures, les moments, trouver le temps long. Tu comptes 1(
moments que tu perds avec moi! rac. Andr . iv, 5. — 1(
morceaux à qqn, lui mesurer la nourriture. Vous lui pourri
bientôt prodiguer vos bontés. Et vos embrassements ne seroi
plus comptés, w\c. Andr. iv, 1. Marcher à pas comptés, d'un
manière lente et mesurée. Marchant à pas comptés, ComŒ
un recteur suivi des quatre facultés, boil. Sat. 3. || P. ana
— qqn parmi ses ennemis. Vous que l'Orient compte entre se
plus grands rois, rac. Bér. i, 1. Et qui comptait Auguste a
rang de ses aïeux, ID. Brit. i, 1.
Il 2° Évaluer à un certain prix. Je ne vous compte poii
cet article. Vous me comptez cette marchandise trop cher.
Fig. Estimer à une certaine valeur. En français, la syllat
muette ne se compte pas à la fin du vers. Je ne compte pc
mes peines, mes démarches. Ce roi immortel et si plein de misé
ricorde qui vous comptera un soupir et un verre d'eau donné
en son nom, boss. Condé. On ne daigna peser ni — mon su
frage, corn. Suréna, I, 1. Pour quelque chose, Esther, voi
comptez votre vie ! rac. Esth. I, 3. Et comptez-vous pour rit
Dieu qui combat pour nous? ID. Ath. I, 2. Je ne vous compt
à rien le nom de mon époux, corn. Polg. iv, 3.
II. V. intr. Il ±° Calculer. Il sait lire, écrire et — . I
ext. Un homme qui sait — , qui calcule bien selon ses ii
térêts. Donner sans — , généreusement.
Il 2" Régler avec qqn ce qu'il doit ou ce qu'on lui doi
— avec sa servante, avec l'hôtelier. Loc. prov. Qui compt
sans son hôte compte deux fois, on ne sait son compte qu
quand on l'a débattu avec l'hôtelier, et, fig. qui déciil
sans consulter les intéressés s'e.xpose à un mécompt»
Fig. Des âmes dévouées à Dieu doivent-elles — si exacte
ment avec Dieu ? bourd. Exhort. Sur l'observ. des magies, i
Il 3" Régler sa conduite sur la valeur des personne^
des choses. C'est un adversaire avec lequel il faut — . Il fat
COMPTEUR
487
CONCAVE
_ rec l'opinion des hommes, fonten. Marsigli. La crainte
d'à ira commencer à — avec monseigneur, ST-SIM. vu, 397.
|io Vieilli. Rendre compte. Être sans crainte d'en —
nu iir devant Dieu, ST-siM. vu, 366.
p« Estimer comme certain. Comptez que je suis à votre
■' -ition. P. ext. Avec un infinitif. Il compte partir de-
I, vieilli, n compte de partir. Je compte d'être touché
jour d'une véritable douleur, bourd. Pens. Sur la
ire. Il p. ext. — sur une personne, sur une chose, es-
omme certain qu'elle ne nous fera pas défaut. Je
sur vous pour demain. On peut — sur lui. — sur ses
sur son crédit, sur son adresse. — sur l'avenir.
3i" En parlant des choses, entrer en ligne de compte.
Ceirticle ne compte pas dans la dépense totale. La syllabe
mi te ne compte pas à la fin du vers en français. Ce coup ne
lopas — .
DMPTEUR, *COMPTEUSE [kon-teur, -teuz'] s. m.
I. Dérivé de compter, § 112. || (Au sens I.) xiiif s.
eeurs et les poingneeurs, E. boileau, Livre des mest.
,:.!| (Au sens II.) 1771. trév. Admis acad. 1878.]
['eu usité. S. m. et f. Celui, celle qui compte. S'il n'a-
ralentendu son —, la f. Fab. xii, 3. Tous ces compteurs
d'ijiles, V. HUGO, Contemplations, Mar/n.parvi.
|. S. 7«. (Technol.) Ce qui sert à compter. Nom de divers
n )i nismes servant à compter automatiquement le temps,
-e, le nombre de tours d'un écheveau, de feuilles
; 'es sur une presse, etc. Spccialt. — à gaz, à eau,
-me renfermé dans un récipient et destiné à me-
■ cube d'eau, de gaz qui le traverse, cube qu'il in-
II mètres sur un cadran. — pour voitures, véloci-
ndiquant l'espace parcouru dans un temps donné.
OMPTOIR [kon-twàr] s. m.
jTYM. Dérivé de compter, § 113. || (Au sens de « jeton
i «mpter»,) 1359. Comptoer, dansDOUET d'arcq, Comptes
''■rf/ent. p. 230. | (Au senslo.) 1398. Comptouoir, dans
:. computatorium.]
;1» Sorte de table massive sur laquelle le marchand
C'jipte l'argent, montre les marchandises, etc. Demoi-
si;; de —, préposée à la vente.
2» P. ext. Établissement de banque, de commerce.
Li comptoirs fondés par les Hollandais dans les Indes. Le
d compte. — colonial. — agricole.
■OMPULSER [kon-pùl-sé] v. tr.
ÊTYM. Emprunté du lat. compulsare, pousser, contrain-
d|. Il xvo s. Et aller ailleurs me compulses, Trad. de Te'-
•e, dans godef. Admis acad. 1718.]
1" Vieilli. Exiger, en vertu de lettres de chancelle-
n arrêt, communication, copie d'un acte authen-
2" P. ext- Prendre communication d'actes, de pièces
cjiosés chez un notaire, un greffier; de registres d'une
rison de commerce, etc. P. anal. — des livres, des ma-
DCrits, etc., les remuer, les feuilleter pour y trouver ce
ton cherche.
COMPULSIF, IVE [kon-pùl-sïf, -slv'] adj.
i;tym. Dérivé du lat. compulsus, part, passé de compel-
i, contraindre, § 257. || xvni" s. Une force universeUe et
:ipulsive, j.-j. rouss. Contr. soc. ii, 4.]
Qui contraint.
GOMFULSION [koD-pûl-syon ; en vers, -si-on] s. f.
liTYM. Emprunté du lat. compulaio, action de pousser,
contraindre. || 1298. Compulsiun, dans godef. Suppl.]
1" Contrainte exercée sur qqn.
2° Peu usité:. Action de compulser.
ÎOMPULSOIRE [kon-pùl-swàr] s. m.
ÉTYM. Dérivé du lat. compulsus, part, passé de compel-
i, contraindre, § 249. || 1509. Lettre royaulx de compul-
re, dans delb. Rec. Admis ac.\d 1718.]
Procédure, arrêt, autorisant à prendre communica-
n d'un acte, d'une pièce, chez un notaire, un greffier, etc.
nander, attendre un — . || P. ext. Action de prendre com-
mication en vertu d'un arrêt.
GOMPUT [kon-pùf] s. m.
ÉTYM. Emprunté du bas lat. ecclés. computus, m. s.
rivé de computare, compter. L'anc. franc, dit compost,
r une fausse étymologie qui a rattaché ce mot au lat.
npositum, arrangé, et cette forme figure encore dans
' dictionnaires du xym<^ s. || 1690. furet. Admis acad.
Il Qui sert à déterminer la date des fêtes mobiles de
l'Église.
*COMPUTATION [kon-pu-tà- syon ; en ri??'.y,-si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. computatio, m. s. \\ xvio s. Se-
lon la computation des Hebricux, J. bouchet, Triomphe de
la noble dame, dans godef. Suppl.]
Il Méthode de supputation du temps. Spécialt. (Droit.)
— de délai.
COMPUTISTE [kon-pu-tïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ecclés. computus, comput, § 265.
Il 1611. cotgr. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui travaille au comput, à l'établissement du
calendrier ecclésiastique.
•COMTAL, ALE [kon-tàl] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de comte, § 238. || xyii» s. i.a br. 14.]
Il Qui appartient à un comte. Couronne comtale.
COMTAT [kon-tà]. V. comté.
COMTE [kônf] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cÇmitem, m. s. devenu *comte, §§ 290 et
291, conte, § 472, puis, par restauration orthographique,
comte, § 502.]
Il 1" Dans les derniers temps de l'empire romain et au
commencement du moyen âge, officier du palais, com-
mandant militaire, gouverneur d'une division du terri-
toire.
Il 2" Sous la féodalité, seigneur d'un fief placé dans
la hiérarchie immédiatement au-dessous du duché.
Il 30 Dans la hiérarchie des titres nobiliaires, celui qui
prend rang immédiatement au-dessous du marquis.
COMTÉ [kon-té] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de comte, § 117. Le mot est souvent fém.
au moyen âge; de là le nom de province, la Franche -
Comté, et, absolt, vieilli, la Comté. La forme provenç. com-
tatest usitée dans le comtat Venaissin et, absolt, le Comtat.
Il xic s. Counté, Lois de Guill. le Conq. 3.]
Il Domaine conférant le titre de comte. — pairie, joi-
gnant au titre de comte la dignité de pair.
COMTESSE [kon-tês'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de comte, § 129. || 1258. Cuntesse, dans
godef Suppl.]
Il 1° Celle qui de son chef possédait un comté.
Il 2.° Femme d'un comte
"CONCAMÉRATION [kon-kà-mé-rà-syon ; en vers,
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concameratio, voûte. Au sens II
concamération a été refait avec le lat. cum, avec, et caméra,
correspondant à une signification spéciale du mot cham-
bre, § 275. Il Ne'olog.]
Il (Technol.) !| 1. 1| 1° Courbure d'une voiite.
Il 2" Amplitude de la courbure d'une onde sonore
par rapport à celle à laquelle elle succède et qu'elle en-
veloppe, il P. anal. Dans un tuyau sonore, chacune des
deux vibrations successives formées par la dilatation et
la condensation de l'air dont laréunion produit une onde
sonore.
II. Chacune des cavités ou chambres d'une coquille à
plusieurs loges.
CONCASSER [kon-kâ-sé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conquassare, devenu concasser
sous l'influence de casser, § 503. || xui" s. Et li avint si bien
que il ne se conquaissa de riens, Merlin, dans delb. Rec.
Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Mettre en fragments (des matières dures,
sèches) à l'aide d'un pilon, etc. — du poivre. Du quinquina
concassé.
•CONCASSEUR [kon-kcâ-seur] s. m.
[i^,TYM. Dérivé de concasser, § 112. || Néolog.]
Il (Technol ) Sorte de moulin qui sert à concasser les
grains pour la nourriture des animaux.
'CONCATÉNATION [kon-kà-té-nà-syon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concatenatio, enchaînement, jj
1552. Enchaînement et concaténation, en. est. dans delb.
Rec]
Il Suite de propositions qui s'enchaînent, le dernier des
termes de l'une devenant le premier terme de la suivante.
CONCAVE [kon-kàv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concavus, m. s. \\ xiv" s. Le con-
cave et le curve d'une ligne circulaire, oresme, Éth. i, 19.]
CONCAVITE - 4i
Il l» Qui présente une courbure sphérique en creux.
Une surface — . La surface — d'un miroir sphérique. Une len-
tiUe — .
Il 2" Fig. Verbe —, dans la langue arabe, verbe dont
la racine, au lieu d'être formée de trois consonnes, a une
semi-voyelle intercalée entre deux consonnes.
CONCAVITÉ [kon-kà-vi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concavitas, m. s. || xiyo s. Conca-
vité en manière d'oreille de chat, u. de mondeville, Chirurç].
ms. Bibl. nat. franc. 2030, f 24, v».]
Il 1» Courbure sphérique en creux. La — d'un miroir sphé-
rique.
Il 2° P. exl. Chacune des cavités d'une chose creuse en
plusieurs endroits. Les concavités d'un rocher. Les animaux
qui ont deux concavités dans le cœur, desc. Fœtus.
CONCÉDER [kon-sé-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concédera, m. s. \\ x\"^ s. Ce que
plusieurs gens ne pouvoient concéder ne croire avoir esté vray,
G. TARDIF, dans DELB. Rcc]
Il 1" Abandonner à la libre disposition de qqn. Le gou-
vernement concéda des terres. Cette ligne de chemin de fer a
été concédée à une grande compagnie. Ces privilèges se con-
cèdent difficilement. || Vieilli. Accorder. C'est avec justice
que le Ciel vous a concédé le nom de belle-mère, MOL. Mal. Im.
II, 6.
Il 2"^ Fig. Abandonner à un adversaire, sans y être
forcé , un des points en discussion. Je vous concède ce
point. Je concède que j'ai eu tort.
CONCENTRATION [kon-san-trà-svon ; en vers, -si-on]
s. f.
[ÉTYM. Dérivé de concentrer, § 249. || 1753. engycl. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il 1» Action de réunir vers un centre commun. La —
des rayons réfléchis au foyer d'un miroir. || F. anal. Action
de rassembler (ce qui est dispersé). La — des troupes sur
un point du territoire. | Fig. La — du pouvoir aux mains d'un
seul chef. La — des espèces monnayées à la Banque de France.
La — de l'esprit sur un problème.
Il 2« Action de retenir dans un espace resserré qui
empêche la dispersion. La — d'une odeur dans une pièce.
Il P. ext. Accroissement d'intensité du principe actif d'une
substance par l'élimination d'un liquide dont elle est
étendue. La — de l'alcool. | Absolt. La — du pouls, état
d'un pouls qui a peu d'expansion au-dessus, qui est peu
sensible.
CONCENTRER [kon-san-tré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec le lat. cum, avec, et centre, §275.
Il 1611. COTGR.]
Il 1» Réunir vers un centre commun. — les rayons so-
laires au foyer d'une lentille. L'artillerie concentre ses feux sur
la redoute. || P. anal. Rassembler ce qui est dispersé. —
des troupes sur un point du territoire, et, absolt, — l'armée
dont les aUes sont trop étendues. Fig. — le pouvoir aux mains
d'un chef. — ses affections sur qqn, ses efforts, son attention
sur un sujet.
Il 2" Retenir dans un espace resserré qui empêche la
dispersion. L'air est concentré dans cette pièce. One odeur
concentrée. | P. ext. Alcool, sel concentré, dont le principe
actif est rendu plus intense par l'élimination du liquide
dont il était étendu. | P. ext. Pouls concentré, qui n'a pas
d'expansion, dont le battement est à peine sensible. || Fig.
One douleur, une colère concentrée. Cet homme concentre en
lui ses sentiments. Un homme d'un caractère concentré, el,
ellipt. Un homme concentré.
CONCENTRIQUE [kon-san-trïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. cum, avec, et centre, §275.
Il xiv<= s. Cercle... concentrique, oresme, dans meunier.
Essai sur Oresme.]
Il l» (Géom.) Qui a môme centre. (En parlant d'une
sphère, d'un cercle, qui enveloppe une autre sphère, un
autre cercle ayant môme centre.)
Il 2" P. ext. Qui tend à se rapprocher du centre en res-
serrant le cercle. Le mouvement — de l'ennemi.
"CONCENTRIQUEMENT [kon-san-trïk'-man ; en vers,
-Iri-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de concentrique el ment, § 724. || 1511.
Les elemens et les cieulx sont les ungs dedens les aultres con-
centriquement, bovelles, Géom. f" 12, V.J
Il D'une manière concentrique.
CONCEPT [kon-sêpt'] s. m.
3 - CONCERTER
[ÉTYM. Emprunté du lat. conceptus, m. s. de concipej
concevoir. || xv" s. Leur œuvre et concept, Évanc/. desq\
nouilles, dans delb. Mater. Admis acad. 1762.]
Il Notion générale qui résulte d'une conception deV
prit. Les concepts de temps, d'espace.
'CONCEPTACLE [kon-sep'-tàkl'] .v. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conceptaculum, m. s. [Cf.
ceptacle.) || 1556. Nous l'appellerons (ce vaisseau) concepUi
R. LEBLANC, daus DELB. Rcc. Rcpris de nos jours dûts
sens spécial.]
Il (Ilist. nat.) Sorte de poche contenant les orgai
reproducteurs de certains champignons.
CONCEPTION [kon-sêp'-syon ; en vers, -si-on] a. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. conceptio, m. s. || xii« s,
meye propre conception, Serm. de St Bern. dans delb. Rt
Il .\ction de concevoir.
Il 1» Formation du fœtus dans le sein de la mère.
En parlant de la mère qui conçoit. La — de la mère. 1
rillo a représenté la — de la sainte Vierge, le moment
elle a conçu Jésus-Christ. | 2. En parlant de l'enfant (
est conçu. La — de l'enfant. L'immaculée — de la sainte Viep
Il 2" Formation d'une idée dans l'esprit. Avoir la — ?!■
lente. || P. ext. L'idée qui se forme dans l'esprit. Avoirc
conceptions claires. Nous avons beau enfler nos concepti(
au delà des espaces imaginables, nous n'enfantons que
atomes au prix de la réalité des choses, pasc. Peiis. i,
Specialt. Idée mère d'un ouvrage. Une — originale,
blime.
"CONCEPTUALISME [kon-sep'-tu-à-lïsm'] s.
[ÉTYM. Dérivé du lat. scolast. conceptualis, tiré
ceptus, concept, sur le modèle de spiritualis, §§ 265 et W
Il Néolof/.]
Il Doctrine suivant laquelle les idées de genre, d-
pèce, ont une certaine réalité comme conception de 1
prit.
CONCERNER [kon-sèr-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. concernere, ???. s. pr
mêler avec, § 217. || xv<' s. Disant que jonesses ne i
noient en quelconque manière le noble lieu dont il estoit ^
Triomphe des neuf preux, f" 498.]
Il Être relatif à (qqn ou qqch). Cela ne vous concerne p;
S'occuper de ce qui concerne son état. Il est venu pour affair
vous concernant. Une loi concernant les théâtres.
CONCERT [kon-sèr] s. vi.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. concerto, m. s. § 12. [Cf
certo.) Il xvi" s. Nous avons depuis trente ou quarante ani
prunté plusieurs mots d'Italie, comme... « concert » pour i
férence », pasq. Rech. viii, 3.]
Il 1» Accord de personnes qui s'entendent pour
suivre un but commun. Le roi soupçonna quelque — ■
le duc de Bourgogne et le comte de Charolais, duclos, L.~
1, 176. Loc. prép. De — . Agir de — avec qqn. Pourvu q
la chose se passât de — , ST-siM. xi, 6. Le — des souverai
alliés. Le — européen, l'accord des nations de l'Europe.
Il 2" Accord de choses arrangées en vue d'uno
commune. Tout cela est l'effet du secret — que vous avez
entre nos volontés et les mouvements de nos corps, BO.SS. Vi7r
4<^ sem. 9. Ce fut un — d'éloges, de bénédictions. || Spéc'uu
Accord de plusieurs instruments de musique, de plusien
voix. Sans doute leur — va commencer la fête, R.\c. Estti.
2. Redoublons nos concerts, mol. A7n. magnif. l'='' inl('
Mille cloches émues D'un funèbre — font retentir les r
BOiL. Sat. 6. 1 P. anal. Poèt. Les concerts des oiseaux.
ext. Un — de musique, et, absolt. On —, séance music.
oil l'on exécute un certain nombre de morceaux de cha |
ou de musique instrumentale. Il faut qu'une personne comr'
vous... ait un — de musique chez soi, mol. B. gent. ii, 1
spirituel, oîi l'on exécute de la musique religieuse. || -N
log. Café — , oîi l'on fait de la musique.
CONCERTANT, ANTE [kon-sèr-tan, -tant'] offj.
[ÉTYM. Adj. particip. de concerter, § 47. |j Admis aca
1762.]
Il Qui chante ou joue sa partie dans un ensemble (
voix, d'instruments. Musiciens concertants. P. ext. Muaiqi|
concertante, morceau —, oii plusieurs exécutants ont eh;
cun leur partie.
CONCERTER [kon-sèr-té] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de concert, §154. || xvi» s. Selon qu'il avo
concerté avecques les siens, Montaigne, ii, 22.]
I. V. tr. Il l» Arranger (un plan, un projet) avec qqi
I
5et~
'e, d''
del
I
lit VI
ne p;
affair
M
• « ce
»
CONCERTO
489 —
CONCILIABULE
- avec lui les moyens de se venger, fén. Toi. 9. || P. cxt. Se
avec qqn. Ils se sont concertés pour le perdre.
\ 2" Arranger entre elles les parties d'un plan, d'un pro-
Rcvers) qui font échouer les desseins les mieux concertés,
;D. E.rhort. Jitgem. du peuple, 2. L'ordre mal concerté,
occasion mal prise, corn. Cinna, i, 1. Ce qui est hasarda
igard de nos conseils incertains est un dessein concerté dans
conseil plus haut, BOoS./iw/. uiiiv. m, 8. || Fig. Composer
)n visage, son attitude, pour leur donner une certaine
pparence. (Théognis) a déjà ajusté ses yeux et son visage
in... qu'il y paraisse tout concerté, la br. 9. Ses gestes con-
îrtés, ses regards de mesure. N'y laissaient aucun mot aller à
îventure, corn. Olh. ii, 1.
II. V. intr. Faire sa partie dans un ensemble de voi.x,
instruments. Des voix, des instruments qui concertent.
CONCERTO [kon-sôr-tô] s. m.
'■^TYM. Emprunté del'ital. concerto, m. s. % 12. {Cf. con-
!| 1753. ENCYCL. Admis acad. 1762.]
.Morceau classique écrit pour un instrument avec
iccompagnement de plusieurs instruments. Quelquefois on
dmet, au lieu de vaudevilles. De savants concertos, de grands
irs difficiles, palissot, Philos, i, 1.
I CONCESSION [kon-sês'-syon; en vers, -si-on] s. f.
[KTYM. Emprunté du lat. concessio, m. s. de concessus,
ul. passé deconcedere, concéder. || xiv^ s. Que li Numidien
olsissent faire aucune concession, berbUIRe, dans goukf.
j II 1" Abandon fait à qqn de la libre disposition de qqch.
jbtenir la — d'une terre aux colonies. Spécialt. Une — de
terrain dans un cimetière, cession faite à titre onéreux à un
articulier, pour un temps plus ou moins long, d'un ter-
airi destiné à inhumer des morts. Spécialt. — de mines,
- de travaux publics, par contrat passé avec l'État, avec
m- ville. P. anal. Une — d'eau, de gaz, contrat donnant
Iniit de prise sur les conduites publiques.
Il 2" Abandon fait à qqn d'un droit, d'une prétention,
l'un point en discussion. Faire des concessions à qqn. Ce
marchand fait des concessions à ses clients. | Fig. C'est une —
(u'il fait à l'opinion, au préjugé.
CONCESSIONNAIRE [kon-sês'-syô-ner ; en vers,-?,\-
'-...] s. m. et /".
TYM. Dérivé de concession, § 248. || Admis acad.
■:.]
Il Celui, celle à qui est faite une concession de terre,
[de travaux, etc.
rONCETTI [kon-sêt'-ti] s. m.
lYM. Emprunté de Vital, concetti, plur. de conoetto,
. proprt, pensée, concept, § 12. Le mot ne s'est d'a-
uord employé qu'au plur. acad. 1878 enregistre l'emploi
[lu mot au sing. en le qualifiant d'abusif, n. est. a cherché
à franciser le mot italien : Ce sont de merveilleux concets
(s'il est licite d'user de ce mot), Nouv. lanrj. franc, italian.
56. Il 1753. ENCYCL. Admis ACAD. 1762.]
Il Trait de bel esprit, faux brillant, dans un ouvrage.
Ouvrage rempli de — , acad.
CONCEVABLE [kon-se-vàbl' ] adj.
[ÉTYM. Dérivé de concevoir, § 242. || xvii'' s. V. à l'article.]
Il Que l'esprit peut concevoir. Un tel succès à peine est
— , corn. lier. V, 7.
CONCE"VOIR [kon-se-Wiïr] r. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *concIpçre, 7». s. devenu *conoeper,
conceveir, concevoir, §§ 342, 426, 309 et 291.]
I. Former en soi, par la fécondation (le germe d'un être
vivant). Dès que l'enfant est conçu par la mère. Jésus-Christ a
été conçu dans le sein de la vierge Marie. | Ahsoll. La sainte
Vierge a conçu du Saint-Esprit.
II. Fig. Il 1° Former dans son esprit (une idée de qqch).
Et d'apaiser leur Dieu j'ai conçu la pensée, rac. Ath. ir, 5.
Spécialt. En parlant des ouvrages de l'esprit. Le plan de
cet ouvrage est mal conçu. — le plan d'un ouvrage. || P. ext.
Une lettre conçue en termes injurieux. Ce que l'on conçoit bien
s'énonce clairement, boil. Art p. 1. Je conçois vos raisons
mieux que vous ne pensez, r.\c. Baj. m, 6. Et tu peux — Que
je lui vendrai cher le plaisir de la voir, lo. Brit. n, 2. Absolt.
Un esprit qui conçoit difficilement. Que l'imagination passe outre ;
elle se lassera plus tôt de — que la nature de fournir, pasg.
Pens. I, 1.
Il 2'' Former dans son cœur (un sentiment). Mon esprit
en conçoit une mâle assurance, CORN. Hor. ii, 1. J'ai conçu
pour mon crime une juste terreur, r.\g. Phùd. i, 8. — de l'a-
mour pour qqn. J'ai conçu pour elle (la nature humaine) une
effroyable haine, mol. Mis. i, 1.
1. *CONCHE [kônch'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cçncha, coquille, et, p. ext. concavité,
§§375et291. (C/-.conque.)||AdmisACAD. 1762 ;suppr. 1798.]
Il Dialect. (Sud-Ouest). Dans les marais salants, le se-
cond des bassins dans lesquels l'eau de mer s'évapore.
2. *CONCHE [kônch'] s. f.,
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. concio, m. s. § 12. Sur le genre,
V . § 550. Il y.\V^ s. Nous avons depuis trente ou quarante ans
emprunté plusieurs mots d'Itedie, comme... « en conche » pour
« en ordre », pasq. Bech. vni, 3. Suppr. acad. 1798.]
Il (xvic-xviio s.) Ajustement, ils (les acteurs) sont en
— très superbe, robinet, Gazette, 21 janv. 1668.
CONCHITE [kon-kît'j s. f
[ÉTYM. Dérivé du lat. concha, conque, § 282. acad. écrit
conchyte en 1798 et 1835. || 1753. encycl.]
Il Sorte de marne qui, pétrifiée dans des coquilles vi-
des, en a pris la forme.
CONCHOÏDE fkon-kù-id'] adj.
[ÉTY.M. Emprunté du grec xoyj^osiOT,î, m. s. de xôyyji,
coquille, et eiôoç, forme. || xvii« s. desc. Géom.2. Admis
ACAD. 1798.]
Il Qui est en forme de coquillage. Cassure —, cassure
de certains minéraux rappelant les cannelures de certains
coquillages. Courbe —, et, substantivt, fém. — , courbe
formée de deux branches infinies ayant pour asymptote
une droite fixe, et symétriques par rapport à la perpendi-
culaire menée d'un point fixe à cette droite.
•CONCHYLIEN, lENNE [kon-ki-lyin, -lyèn' ; en vers,
-li-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. conchylium (grec xoyyûXtov), co-
quille, § 244. {Cf coquiUard.) || Néolog.]
Il Qui contient des coquilles. Terrain — .
CONCHYLIOLOGIE [kon-ki-lyô-16-ji ; en vers,-\i-b-...]
s.f
[ÉTYM. Composé avec le grec xoyyûX-.ov, coquille, et
).(5yoî, discours, § 279. || 1757. desalliers d'argenville,.
Hist. nat. éclaircie..., titre. Admis acad. 1762.]
Il Partie de la zoologie qui traite des coquillages.
"CONCHYLIOLOGISTE [kon-ki-lyù-lô-jisf ; en vers,
-li-ô-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de conchyliologie, § 265. || 1771. trév. Ad-
mis acad. 1835; suppr. en 1878.]
Il Celui qui s'occupe de conchyliologie.
CONCIERGE [kon-syèrj'] s. m. et f.
[ÉTYM Origine inconnue. || 1195. Li cumcerges, Cartul.
de Montiéramey, dans godef.]
Il Celui, celle qui a la garde de l'entrée d'un hôtel, d'un
château, d'une prison, d'une maison importante. {Syn.
portier.) La loge du — , l'endroit d'oii il surveille.
CONCIERGERIE [kon-svèrj'-rl; en vers, -svèr-je-ri]
s f
[ÉTYM. Dérivé de concierge, §69. || 1328. Texte dans go-
def. Suppl.]
Il Anciennt. Partie d'un château, d'un palais, où lo-
geait le concierge || Spécialt. Partie du palais de jus-
tice de Paris où demeurait un juge royal dit concierge
du palais, et où se trouvait une prison. Louis XVI fut enfermé
dans la Conciergerie. ||P. ext. Prison. Toi... Qui tiens là-bas
noire — , Lucifer, la f. Bail, sur Escobar.
CONCILE [kon-sil] s. m
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. concilium, m. s. proprt,
assemblée. || xii" s. A Munleun en France tint 11 reissun cun-
cire, WACE, Bou, ir, 3986.]
Il Dans l'Église catholique, assemblée d'évoqués et de
docteurs, constituée pour décider certaines questions de
doctrine, de discipline ecclésiastique. — œcuménique, na-
tional, provincial, composé des évoques du monde catho-
lique, d'une nation, d'une province. Le — de Nicée. Les
actes des conciles.
CONCILIABLE [kon-si-lyàbl' ; en vers, -li-àbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de conciUer, § 242. || xvnic s. L'abbé
noYou, dans féraud, Dict. crit. Admis ac.\d. 1835.]
Il Qui peut se concilier avec une autre chose.
CONCILIABULE [kon-si-lyà-bul ; en vers, -li-à-. ..] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conciliabulum, m. s. \\ 1585.
Un si meschant conciliabule, montlyard, dans delb. Bec]
Il lo Vieilli. Concile prétendu, considéré par l'Église
comme hérétique ou schismatique.
CONCILIANT - 490 -
2o P. ext. Réunion de gens poursuivant un but illé-
CONCOMITANT
gai, illicite.
CONCILIANT, ANTE [kon-si-lyan , -lyânt' ; en vers,
-li-...] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de concilier, § 47. || Admis ac.\d.
1762.]
Il Propre à concilier les personnes entre elles. Esprit,
caractère — . Une personne conciliante. Dne éloquence conci-
liante.
CONCILIATEUR, TRICE [kon -si-lvà-teur, -tris' ; en
vers, -li-k-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conciliator, m. s. || xiV s. Con-
siliateur, evrart de conty, dans godef. Suppl. \ xvi'= s.
L'obédience... est conciliatrice de toutes les choses créées
(1527), F. DASSY, dans delb. liée]
Il Qui concilie les personnes entre elles. Jouer un rôle — .
Des mesures conciliatrices. Substanlivt. Jouer le rôle de — .
CONCILIATION [kon-si-lvà-syon; en vers, -li-à-si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conciliatio, m. s. || xiv^ s. Consi-
liacion, j. le fèvre, Respit de la mort, dans godef. Suppl.]
Il Action de concilier.
Il 1° En parlant des personnes. Le juge a fait une tenta-
tive de — entre les parties. Travailler à la — des esprits. Ap-
porter dans une affaire un esprit de — . Voies, moyens de — .
Il 2» En parlant des choses. La — des intérêts opposés.
Spe'cialt. La — de textes, de passages qui semblent contra-
dictoires.
CONCILIATOIRE [kon-si-lyà-t\vàr ; en vers, -li-à-...]
adj.
[ÉTYM. Dérivé de concilier, § 249. || 1777. Bills conciliatoi-
res, LiNGUET, Ann. pol. et Utt. m, 523. Admis acad. 1878.]
Il Qui a pour but de concilier. Moyens conciliatoires.
CONCILIER [kon-si-lyé ; en vers, -li-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conciliare, m. s. \\ 1549. R. est.]
Il 1" Amener à s'entendre sur un point en litige. Le
juge essaya de — les parties. — les esprits. | P. anal. — un
différend. || P. ext. Accorder ensemble des choses qui sem-
blent contraires. — des intérêts opposés. | Spécialt. — deux
textes de lois. Ces deux interprétations ne peuvent se — .11
ne faut jamais abandonner les vérités une fois connues, quelque
difficulté qui survienne quand on veut les — , BOSS. Libre Arb . 4.
— le plaisir avec le travail.
Il 2" Disposer favorablement. Se — qqn, et, p. ext. la fa-
veur, l'amitié de qqn. Son caractère lui a concUié tous les cœurs.
CONCIS, ISE [kon-si, -sîz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concisus, ?n. s. de concidere,
tailler. I| 1611. cotgr.]
Il Qui a de la concision. On style — . Elle a l'entretien mai-
gre et le discours — , regnard, Bal, se. 7. P. ext. On écri-
vain — .
CONCISION [kon-si-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de concis, § 247. || 1709. Ce petit désordre
donnera de la vivacité ou de la concision à son ouvrage, gr[-
marest, Traite' sur la man. d'écrire des lett. p. 25. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Qualité du style qui consiste à retrancher tout ce
qui n'est pas nécessaire au sens. La — du style. La — de
Thucydide, de Tacite.
CONCITOYEN, ENNE [kon-si-twà-yin, -vèn'] s. m.
et/-.
[ÉTYM. Composé avec le lat. cum, avec, et citoyen, sur
le modèle du lat. conoivis, m. s. § 275. || 1290. Nostre con-
citiens, texte de Besançon, dans godef. Suppl.]
Il Celui, celle qui est de la môme cité, de la môme na-
tion que qqn. Les Médicis... gagnaient le cœur de leurs conci-
toyens, DUGLOS, L. XI, préf Trouver les moyens De rendre un
si grand homme à ses concitoyens, corn. Sertor. m, 1. P. ext.
(Il) Vivait parmi les bois, — des ours, la f. Filles de Minée.
CONCLAVE [kon-klàv'J s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. conclave, m. s. proprt,
chambre fermée à clef. || .xivo-xv" s. froiss. dans godef.
Suppl.]
Il Lieu où s'enferment les cardinaux après la mort d'un
pape, pour procéder à l'élection de son successeur. P.
ext. L'assemblée des cardinaux réunis pour procéder à
cette élection.
CONCLAVISTE [kon-klà-vïst'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de conclave, §265. || xvi" s. Fol conclaviste,
RAB. m, 38.]
Il Ecclésiastique atlach,é à la personne d'un cardinal
pendant la durée du conclave.
CONCLUANT, ANTE [kon-klu-an, -ânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de conclure, § 47. || 1690. furet.]
Il Qui rend certaine la conclusion à laquelle on veut
arriver. Argument — . Expérience concluante.
CONCLURE [kon-klùr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conclûdere, m. s. devenu con-
clure sous l'influence de clore, § 503. || \\n° s. S'il opose, el
se rent concluse, j. de meung, /to5e, 21442.]
Il Terminer, clore par une solution définitive.
il 1" Amener à son dénouement. Il a conclu l'affaire.
Avant qu'on eût conclu ce fatal hyménée, hac. Andr. v, 1. Je
ne sais peu? où et comment se peuvent — les mariages, les
contrats, les acquisitions, la paix, la trêve, les traités, les al-
liances, L.\ UR. 11. La paix se conclut donc ; on donne des ota-
ges, LA F. Fab. m, 13. P. ext. Il conclut son discours par
une péroredson brillcmte, et, absolt, Il conclut en demandant
sa mort.
Il 2° P. ext. Tirer (la conséquence des prémisses po-
sées). Que — de là? Qu'ils en concluent ce qu'ils voudront contre
le déisme, ils n'en concluront rien contre la religion chrétienne,
PASC. Pens. XI, 10 bis. J'en conclus que... — du particulier au
général, et, absolt. Je conclus à ce que... Tous conclurent à
la mort. Avocat, concluez. P. ext. En parlant de l'arg-ument
employé pour conclure. Cela conclut contre vous. Cela ne
conclut pas, et, p. anal. Ce discours, ce livre ne conclut pas.
CONCLUSIF, IVE [kon-klu-zïf, -zïv'j adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. conclusivus, ?n. s. dé-
rivé de conclusus, part, passé de conclûdere, conclure. ||
xv" s. Et tendant a fin conclusive, cuastell. dans delb. Rec.
Admis ACAD. 1798.]
Il Qui exprime la conclusion d'un raisonnement. Pro-
position conclusive.
CONCLUSION [kon-klu-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conclusio, m. s. || xui^ s. Dont
je fais tel conclusion, J. de meung, Rose, 19297.]
Il 1° Solution finale, définitive, donnée à qqch. La —
d'une affaire, d'un traité, d'un mariage. P. ext. La — d'an i
poème, d'un discours. BeUe — , et digne de l'exorde ! RAC.
Plaid. III, 3.
Il 2" Proposition finale d'un syllogisme. La majeure en est
inepte, la mineure impertinente, et la — ridicule, mol. Mar.
force', se. 4. P. ext. Tirer une — de qqch. La — fut qu'il fal-
lait partir. Spécialt. Au plur. (Droit.) Résumé de ce que
demande le ministère public, ou l'avocat d'une des par-
lies, en se fondant sur les faits exposés. Prendre des con-
clusions. Le tribunal lui a adjugé ses conclusions. Conclusions
conformes, contraires (à la décision rendue). Conclusions au
fond (sur le fond de la question). Conclusions principales.
Conclusions subsidiaires, demandées pour le cas où les
principales seraient rejetées.
CONCOCTION [kon-kÔk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concoctio, m. s. de concoquere,
digérer, mûrir. || 1528. desdier, Honn. Volupté, dans go-
def. Suppl.]
Il Vieilli. Digestion (des aliments). || P. anal. Matura-
tion (des humeurs).
CONCOMBRE [kon-kônbr'] s. m.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. cucùmerem, m. s. devenu co-
combresous l'influence des mots de formation pop. comme
nombre, de numerum [cf. § 503), puis concombre par assi-
milation de la syllabe atone à la tonique. §360. La forme
encombre est préférée à concombre, en 1688, par m. buffet,
Observ. p. 82. || xiiie s. Concombre, Introd. d'astron. dans
godef. Suppl.]
Il Plante potagère annuelle de la famille des Cucurbi-
(acées. | P. ext. Fruit de cette plante, de forme allongée,
aqueux, qui se mange cuit ou en salade. | Pommade de —,
cosmétique adoucissant fait avec ce fruit.
CONCOMITANCE [kon-kè-mi-tâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. concomitari, accompagner, § 262.
il xive s. B. de GORDON, dans godef. Suppl.]
Il Simultanéité d'un phénomène qui en accompagne
un autre. La — des symptômes. Si la divinité et l'âme s'y
trouvent (dans l'eucharistie), c'est, comme parle l'école, par
— , BOURD. Saint Sacrement, 1. || P. j)luisanl. Par la —
d'un collier..., regnard, Sérén. se. 16.
CONCOMITANT, ANTE [kon-kô-mi-lan. -tant'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concomitans, antis, part. prés.
CONCORDANCE
491
CONCUBINE
i; concomitari, accompagner. || \\i° s. La jalousie lui est
ncomitante, cholières, Matinées, p. 237.]
Il Qui accompagne un autre phénomène. Symptômes con-
mitants, dans une maladie, qui accompagnent les symp-
)mes essentiels. | Sons concomitants, sons harmoniques qui
ccompagnent le son fondamental. || Spëcialt. (Théol.)
race concomitante, que l'homme reçoit pendant qu'il agit
oar opposition à la grâce prévenante, qui le porte à agir).
CONCORDANCE [kon-liôr-dâns'] s. f.
•TYM. Dérivé de concorder, § 146. || xiic s. beneeit, Bues
Sorm. 6225.]
Accord entre des faits relatés. La — des témoignages.
jtablir la — du calendrier julien et du calendrier grégorien, la
'ate d'un fait, la place d'un jour dans l'un des calendriers
rapport à l'autre. — des évangiles, rapprochement
passages relatifs à un même fait dans les quatre
vangiles. ( V. harmonie.) P. anal. — de la Bible, index dans
equel se trouvent rapprochés, pour chaque mot, tous
3s passages oii il est cité. || P. ext. Loi de l'accord des
aots en grammaire. Syntaxe de — .
CONCORDANT, ANTE [lion-kôr-dan, -dânl'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de concorder, § 47. || xiiic s. Se 11
lersonne estoit concordanz au renom , adam de la hale ,
loi de Sicile, p. 286, Coussemaker. Admis acad. 1762.]
Il Qui concorde. Vieilli. Substantivt , maso. Baryton,
lous prendrons seulement douze basses, huit concordants...,
iiEGNARD, Serén. se. 6.
; CONCORDAT [kon-kôr-dà] s. m.
I [ÉTYM. Emprunté du bas lat. concordatum, m. s. || 1520.
!ontre les apointemens et concordatz fais entre nous, fabri,
|lans DELB. Rec.]
I II 1° Accord entre le pape et un souverain sur les
iroits respectifs de l'Église et de l'Etat.
! Il 2" Traité par lequel un commerçant en faillite obtient
;le ses créanciers des délais ou la remise d'une partie
ile sa dette.
CONCORDATAIRE [kon-kor-dà-tér] adj.
I [ÉTYM. Dérivé de concordat, § 248. |] Néolog. Admis
KcAD. 1878 au sens 2° seulement.]
Il 1" Vieilli. Relatif au concordat (religieux). Évêques
concordataires, qui approuvèrent le concordat (de 1801).
/'. ext. Évêché — , mentionné par le concordat.
Il 2" Qui a obtenu un concordat commercial. Failli — .
CONCORDE [kon-kôrd'] s. f.
[ÉTY-M. Emprunté du lat. concordia, m. s. \\ xii^ s. Et si cun-
corde et pais li tiens, beneeit, Ducs de Norm. 6317.]
Il Bonne harmonie résultant de l'accord des sentiments,
des volontés entre plusieurs personnes. La — règne parmi
les citoyens. Rétablir la — . Vous voyez, reprit-il, l'effet de la
— : Soyez joints, mes enfants, la f. Fab. iv, 18.
CONCORDER [kon-kôr-dé] v. inti\
[ÉTYM. Emprunté du lat. concordare, ?«. .y. || (Au sens de
« accorder ».) xn= s. Concorde nos a nostre rei, beneeit,
Bues de Norm. 4637. | (Au sens actuel.) Mot du xyiii^ s.
Admis acad. 1798.]
Il Être en concordance. Les témoignages, les dates con-
cordent.
"CONCOURANT, ANTE [kon-kou-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de concourir, § 47. [Cf. concurrent.)
II 1753. ENCYCL.]
Il (Physique et Géom.) Qui convergent vers un môme
point. Lignes, forces concourantes. || Fig. Rare. On me per-
mettra d'indiquer les autres causes concourantes, TISSOT, Avis
aupeuple (1761), introd.
CONCOURIR [kon-kou-rir] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concurrere, m. s. devenu con-
courir sous l'influence de courir. (F. ce mot et§ 503.) Mon-
taigne emploie concurrer. Essais, ii, 17. [Cf. concurrent.)
Il 1599. Construire à Rome un hospice pour recevoir et loger nos
pauvres subjects... qui y concourent ordinairement, iienri iv,
Lett. miss, v, 88.]
I. (Physique et Géom.) Converger vers un môme point
de l'espace. Deux lignes, deux forces qui concourent en un
point donné. P. ext. En parlant du temps. (Cette époque)
a encore ceci de remarquable qu'elle concourt à peu près avec
le temps où Rome retourne à l'état monarchique, BOSS. Hist.
univ. !, 10.
II. Il 1° Contribuer avec d'autres (à un môme résultat).
[Sun. coopérer.) Il a concouru au succès de l'entreprise, au
gain de la bataille. Ils ne voient pas que toutes choses con-
courent à l'établissement de ce point, pasc. Pens. xi, 10 bis.
Toutes ces choses concourent à établir les livres divins, BOSS.
llist. univ. H, 27. Tout concourt et tout coopère à l'exécution
de ses desseins, id. iJc Provid. 2.
Il 2" P. ext. Être sur les rangs en môme temps que
d'autres (pour prétendre à qqch). Tous les officiers concou-
rent pour l'avancement. Tous les créanciers concourent lors-
qu'ils ont une hypothèque de même date.
Il 3° Spe'cialt. Etre sur les rangs en môme temps que
d'autres pour obtenir un prix, une nomination. — pour le
prix de Rome, pour l'agrégation de médecine, de droit. P. ext.
Ce mémoire a concouru pour le prix d'éloquence.
CONCOURS [kon-kour] s. 7n.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concursus, m. s. devenu con-
cours, sous l'influence de cours. {V. ce mot et § 503.) ||
xvio s. Concours de plusieurs personnes pour quelque occa-
sion, AMYOT, Œuvr. rnor. Curiosité, 22.]
I. Rencontre en un môme lieu.
Il 1° Rencontre de beaucoup de personnes qui se por-
tent simultanément sur un môme point. (Syn. affluence.)
Il y avait un grand — de spectateurs. L'audace d'une femme
arrêtant ce — , rac. Ath. i, 1.
Il 2° En parlant des choses. Le — des atomes, dans le
système d'Épicure. Spe'cialt. (Géom., Physique.) Le — de
deux lignes, de deux forces (en un point commun). || P.
anal. Fuyez des mauvais sons le — odieux, boil. Art p. 1.
Un — bizarre de circonstances.
II. Fie/. Il 1° Action de contribuer avec d'autres (à un
même résultat). Prêter un utile — à qqn. Apporter le — de ses
bras, de son intelligence, à une entreprise. Entreprendre une
chose avec le — de l'État.
Il 2" P. ext. Action de se mettre sur les rangs en môme
temps que d'autres (pour prétendre à qqch, spécialement
pour obtenir un prix, une nomination). Ouvrir un — . Un —
de chant. Mettre au — un projet de monument. Mettre une
chaire au — . Le — général des lycées, oii l'élite des élèves
de divers lycées concourent entre eux. Être mis hors de
— , être exclu d'un concours pour en avoir violé qq con-
dition. Spécialt. — agricole, exposition locale de produits
agricoles, avec récompense pour ceux qui exposent les
meilleurs produits. P. ext. Un — d'animaux gras. Être hors
—, être classé à part comme ayant été précédemment
primé, ou comme faisant partie des juges du concours.
CONCRET, ETE [kon-krè, -krèt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concretus, m. s. adj. tiré du
part, passé de concrescere, se solidifier. Paraît inusité au
xvii^ s. Il xvi" s. La liqueur demeure concrette et glacée, paré,
xviii,44. Adipis acad. 1740 (au maso, seulement) et 1762
(aux deux genres).]
Il 1° (Par opposition à fluide.) Qui a pris une consis-
tance plus ou moins solide. Le blanc de baleine est une
substance concrète.
Il 2° Fig. (Par opposition à abstrait.) Qui exprime qqch
de réel. Terme — . Nombre — .
CONCRÉTION [kon-kré-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concretio, m. s. || xvi'' s. paré,
II, 10. Admis acad. 1762.]
Il 1° Action de devenir concret, de prendre une con-
sistance plus ou moins solide.
Il 2^ Agrégation solide, de formation accidentelle. | 1.
Dans certains terrains. — calcaire, saline. [ 2. Dans cer-
tains tissus. — arthritique, biliaire, etc.
CONCUBINAGE [kon-ku-bi-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de concubine, § 78. || 1407. Quoqubinaige,
dans DU C. concubinium.]
Il Etat d'un homme et d'une femme qui vivent ensem-
ble sans être mariés. On ne savait plus que dire du commerce
du roi et de W^^ de Maintenon, si c'était mariage ou —, ST-
siM. m, 38.
CONCUBINAIRE [kon-ku-bi-nèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge concubinarius,
m. s. Il xiv'' s. Texte dans godef. Suppl.]
Il Celui qui vit avec une concubine.
"CONCUBINAT [kon-ku-bi-nà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concubinatus, m. s. || Néolog.]
Il Chez les Romains, sorte de mariage inférieur au
mariage civil (justes noces), et le seul que pussent con-
tracter ceux qui n'étaient pas citoyens romains.
CONCUBINE [kon-ku-bin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concubina, în. s. dérivé de con-
CONCUPISCENCE
cublum, composé de cum, avec, et cubare, coucher. |1 xiv= s.
Ainsi est il d'un viel luxurieux et de sa concubine, ORESME,
Etii. VIII. 18.]
Il 1» Celle qui vit en concubinage avec un homme. La
loi qui légitime les enfants d'une — est une loi forcée, MON-
TESQ. Espr. des lois, xxiii, 5.
\\ 2» Chez les Romains, femme unie à un homme par
le concubinat.
CONCUPISCENCE [kon-ku-pïs'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. concupiscentia, m. s.
dérivé de concupiscens, pari. prés, de concupiscere, désirer.
Il xiV s. Election n'est pas concupiscence ne ire, oresme, Et h.
m, 6.]
Il Dans le langage chrétien, inclination de la nature
déchue vers les plaisirs des sens. Cette — qui lie l'âme au
corps par des liens si tendres, Boss. Concupisc. 4. — de la
chair, désir des jouissances sensuelles, et, spécialt, dé-
sirs charnels. — des yeux, désir imprudent de voir, de
connaître ce qui peut séduire le cœur. Toute curiosité se
rapporte à la — des yeux, BOSS. Concupisc. 8.
CONCUPISCIBLE [kon-ku-pïs'-sîbl'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. concupiscibilis, m. s.
Il xiii'^-xiv'^ s. Appétit concubiscible , h. de gauchi, dans
GODEF. SuppL]
Il Qui est le principe du désir. Appétit — .
CONCURREMBIENT [kon-kur'-rà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de concurrent et ment, § 724. || 1690.
FURET. Admis agad. 1718.]
Il 1» En se prêtant un concours mutuel. Ils ont agi — .
L'Assemblée exerçait — avec le roi la puissance législative.
Il 2» (Droit.) A titre égal. Des créanciers qui viennent — .
Il 3" En se faisant concurrence. Aspirer à un emploi —
avec qqn.
CONCURRENCE [kon-kur'-râns'] s. /".
[ÉTYM. Dérivé de concurrent, § 262. || xiv<=-xve s. eust.
DESCH. Poésies, ms. f» 450.]
I. Rencontre en un point commun. | 1. En parlant du
temps. — d'offices, dans la liturgie catholique, coïnci-
dence qui résulte de ce qu'aux secondes vêpres d'une
fête double se trouve un autre office de fête double qui
doit être célébrée le jour suivant. | 2. P. ext. Jusqu'à —
de..., jusqu'à ce qu'une somme arrive à en égaler une
autre. Payer jusqu'à — de la somme due, et, ellipl, jusqu'à
due — . I 3. Les créanciers exercent en — une hypothèque de
même date, sont sur le même pied par rapport au recou-
vrement de leurs créances.
II. f. ext. Rivalité d'intérêts entre personnes poursui-
vant un même objet. Ces fatales concurrences qui entraînent
entre les familles des défiances , des haines , des inimitiés éter-
nelles, BOURD. Instr. sur la charité, ii, 7. Ils sont actuelle-
ment en — pour un emploi, pour une charge , id. Exhort.
Sur les faux témoign. 2. En cette — On monarque entre nous
met quelque différence, coRN. Cid,i, 3. Entrer, être en — avec
qqn. || Fig. Mettre une chose en — avec une autre. Quand l'hon-
neur est en — avec l'intérêt. || Spécialt. En parlant de ceux
qui exercent le même commerce, la même industrie. C'est
la — qui met un prix juste aux marchandises, montesq. Espr.
des lois, XX, 18. Faire — à qqn. Être en état de soutenir la
— . P. ext. Famil. Établissement (de bains , de voitures
publiques, etc.) qui fait concurrence à un autre.
CONCURRENT, ENTE [kon-kur'-ran, -rânt'] adj. et
s. tn. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concurrens, entis, part. prés,
de ooncurrere, concourir. {Cf. concourant.) || (Au sens 1,1°.)
xii^ s. PII. DE tuaux, Comput, 2894.]
I. Adj. Il lo Qui vient se rencontrer avec. Forces concur-
rentes. I Spécialt. Jours concurrents, et, substantivt, masc.
Concurrents, jours qui, s'ajoulant aux cinquante-deux se-
maines de l'année (un pour les années ordinaires, deux
pour les bissextiles), font concorder l'année civile avec
l'année solaire.
Il 2" Qui contribue avec d'autres à une action com-
mune, n y a des muscles qui se meuvent ensemble, en concours
et en même sens, pour s'aider les uns les autres ; on les peut
appeler concurrents, BOSri. Conn. de Dieu, n, 3.
H. P. ext. S. m. et f. Celui, celle qui est sur les rangs
en même temps que d'autres pour obtenir qqch. {Syn.
compétiteur.) Il l'a emporté sur ses concurrents. Celui-ci sur
son — Voulait emporter l'avantage, i.a k. Fab. viii, 19. Les
concurrents pour le grand prix de Rome.
Î92
CONDAMNER
CONCUSSION [kon-kûs'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concussio, m. s. dérivé de coi
cussus, part, passé de concutere, extorquer. || xv» s. Grai
concussion a toute la foy catholique, pierre de lanoy, SI Ai
toine, dans delb. Rec]
Il Gain illicite fait par un magistrat, un fonctionnaii
abusant du pouvoir que lui donne sa charge. {Sgn. exa(
tion, malversation.) 11 s'est enrichi par des concussions.
CONCUSSIONNAIRE [kon-kûs'-syù-nér ; en vers, -s
à-...] adj.
[ÉTY.M. Dérivé de concussion, § 248. || xvi" s. amy^
Opitn. 54.]
Il Qui commet des concussions. Dn juge, un perceptt
— . Substantivt, masc. Dn — .
CONDAMNABLE [kon-dà-nabV] adj. j
[ÉTYM. Dérivé de condamner, § 93. || 1404. Condempnabl
dans Ordonn. ix, Q2. \ xvi'' s. Ils seroient condamnables
ils y parvenoient au détriment public ou particulier, la noi
Disc, polit. 4.]
Il Qui mérite d'être condamné. Due personne — . P. r
Action, pensée, doctrine — .
CONDAMNATION [kon-dà-nà-svon ; en vers, -?,U
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de condamner, d'après le lat. condemnati
m. s. On trouve souvent condemnation au xvi" s., notan
ment dans rab. v, 11. i| xui'= s. Condempnation, Coût. d'A
lois, dans delb. Rec. \ 1390. Condampnacion de despen
dans douet d'arcq. Pièces relat. à Ch. VI, i, 103.J
Il Action de condamner.
il 1° Action de porter contre qqn une sentence jui
claire qui le déclare coupable d'un crime, d'un délit, d'i
préjudice causé à autrui. La — d'un coupable. Une — po
vol. Une — à mort. La — de Socrate parl'Aréopage. Passer -
renoncer à se défendre sur un point, accepter d'avan
d'être condamné sur ce point. | Fig. Passer — sur qqc
reconnaître qu'on a tort en cela. Accepter, subir —, nep
interjeter appel de la sentence par laquelle on est a
damné. P. ext. Dieu prononcera la — des pécheurs. || P. a
La — d'un livre, d'une doctrine, par l'autorité civile, e
siastique. || P. ext. Ce à quoi on est condamné par
sentence. Faire, subir sa — . Spécialt. Au pi. Acquittei
condamnations, les amendes, dommages et intérêts, dépi
auxquels on est condamné.
Il 2° Action de déclarer qqn, qqch coupable, répré
sible {au propre et fig.). La — du prochain, de la coni
d'autrui. P. ext. Celui qui communie indignement boit et mi
sa propre — . n a mangé et bu sa —, mass. Communio,
CONDAMNER [kon-dà-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. condemnare, m. s. devenu
damner sous l'influence de damner. {V. ce mot et §
On trouve condemner jusqu'au xvi" s., notamment
MONTAIGNE, 1, 15. || xW S. Coudemnerunt, IJb. Psalm. p
Ne t'en condampnerai , herman de valenc. Bible, di
BARTSCH et HORNiNG, Luug. et litt. franc, col. 103.]
I. Déclarer coupable par un arrêt.
Il 1° Frapper (qqn) d'une sentence judiciaire qui L
clare coupable d'un crime, d'un délit, d'un préju
causé à autrui. — qqn à la peine capitale. — aux dépen
à la restitution des objets saisis. — à payer une pension
gère. — à, et, vieilli, en mille francs d'amende. — à, el, î'ï'ei
de payer les frais. Condamné en justice de payer pour un au!
i^ BR. Théophr. Contre-Temps. P. ext. Dieu condai
les méchants aux peines éternelles. Dn homme cond
mort, et, ellipt, Dn condamné à mort. Absolt. Les juges re
sèrent de — . Le supplice des condamnés. P. ext. Déclar
passible d'une condamnation. Le code condamne le faux'
moignage. Il est des actions que la loi morale condamne et q
ne condamnent pas les lois écrites. P. ext. Dieu condam
le mensonge.
Il 2" P. anal. Les tribunaux condamnèrent ce livre. Si n;
lettres sont condamnées à Rome, ce que j'y condamne est eu
damné dans le ciel, pasc. Pens. xxiv, ù(!) bis. \\ Fig. Fore
à qqch de pénible. Dne ville condamnée à la destruction. £
infirmités le condamnent au repos. Dn rigoureux devoir me ce
damne au silence, rac. Mithr. ii, 6. Les filles... condamné
sans relâche à des bagatelles et à des préceptes sont ass
portées au mariage, montesq. Espr. des lois, xxiii, 9. Comij
si, condamnée à ne plus rien chérir, La vieillesse devait
songer qu'à mourir, MOL. ii'c. des m. i, 1. Se voir condi
à subir des humiliations.
CONDENSATEUR
— 493 —
CONDITIONNE
II. Déclarer (qqn, qqch) coupable, répréhensible. Vous
iondamnez trop facilement le prochain. Vous-même, condam-
lant vos injustes desseins, rac. l'hèd. i, 3. J'ai condamné ce
bouvement secret, COUN. Ilor. i, 1. Il se condamne lui-même
iiar cet aveu. | Vieilli. — qqn de qqch, l'on déclarer coupable.
11 me condamne encor de trop de cruauté, Rag. Mithr. IV,
1. Et c'est trop — ma bouche d'imposture, mol. Tari, iv, 3.
/'. ext. La raison vous condamne, condamne votre con-
luite. Cet aveu le condamne. Cette doctrine est condamnée par
les conséquences.
III. Absolt. Déclarer (un malade) voué à une mort
)rochaine. Les médecins l'ont condamné. Il est condamné par
a Faculté. || P. anal. \ 1. Déclarer hors de service. Désar-
ner un vaisseau qui est condamné. | 2. Mettre hors de ser-
/ice (en parlant d'une porte, d'une fenêtre que l'on clôt
ie manière qu'elle ne puisse plus ouvrir). — une porte de
!;ommunication.
CONDENSATEUR [kon-dan-sà-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de condenser, § 249. [Cf. condenseur.) ||
1771. TRÉv. Admis acad. 1835.]
Ij Appareil qui sert à accumuler sur une surface de
('(■leclricité positive ou négative.
CONDENSATION [kon-dan-sà-syon ; en vers, -si-on]
s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. condensatio, m. s. || xiv^ s.
îCondempsacion, oresme, dans meunier, Essai sur Oresme.]
Il 1" Action par laquelle un gaz, une vapeur devient
plus dense par le rapprochement de ses molécules. La —
de la vapeur d'eau par le froid. || P. ext. Accumulation d'un
fluide. La — de l'électricité sur une surface.
]| 2" (Art milit.) — de colonne, formation d'une troupe
en colonne serrée.
CONDENSER [kon-dan-sé] V. tr
[ÉTYM. Emprunté du lat. condensare, m. s. composé de
cum, avec, et densus, dense. || xiVs. Condempser, evrart
DK coNTY, dans GODEF. Suppl.]
il 1» Rendre (un gaz, une vapeur) plus dense par le rap-
prochement des molécules. Le froid condense les vapeurs.
Les gaz se condensent par la pression. || P. ext Accumuler
un fluide. — de l'électricité positive sur une surface.
jl 2" (Art milit.) Se —, se former en colonne serrée. ||
P. anal. La population se condense autour des grandes villes.
CONDENSEUR [kon-dan-scur] s. m.
i^TYM. Dérivé de condenser, § 112. || Néolog. Admis acad.
■^•]
Dans certaines machines à vapeur, récipient où. la
vapeur d'eau, après avoir agi comme moteur, vient se
' condenser sous l'action d'un jet d'eau froide.
CONDESCENDANCE [kon-des'-san-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de condescendre, § 262. ||xvi<=-xvne s. La
douceur et condescendance, fr. de sales, Introd. à la vie
dév. III, 1.]
Il Disposition de caractère en vertu de laquelle on con-
descend à ce que qqn désire. Un acte de — . Je suis las en-
fin d'avoir de la — pour vos débauches, regn.\rd, Attendez-
moi sous l'orme, se. 1. Agir par — pour qqn. j Auplur. Acte
de condescendance. Avoir pour nous dans le saint tribunal
ces condescendances et ces ménagements, bourd. 2'' Jugera,
dern. 1. Ces molles condescendances, cette inutilité de vie, ces
affections tièdes pour son salut, flégh. M. de Montausier.
CONDESCENDANT, ANTE [kon-dês'-san-dan,-dânt']
adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de condescendre, § 47. || xiv^ s. Qu'il
soit condescendant à ses subgects, Ancienn. des Juifs, dans
GODEF. Suppl.]
Il Qui montre de la condescendance.
CONDESCENDRE [kon-dt's'-sândr'j v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. condescendere, w. s. proprt,
descendre au même niveau. || xiv^ s. En condescendant et
obéissant a la partie de l'ame qui est irracionele, oresme, Êth.
IX, 11.]
Il Daigner consentir, se prêter à. — au désir, à la volonté
de qqn. Il faut — aux faiblesses des hommes. Absolt. Vieilli.
— envers qqn.
*C0NDIGNE [kon-dîn'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. condignus, m. s. \\ 1360.
Amende condigne, dans du g. condignare.j
Il (Théol.) Qui a mérité la récompense attachée à cer-
taines œuvres. Mérite — .
'CONDIGNITÉ [kon-di-fii-té] s. f.
[lOTYM. Dérivé de condigne, § 255. || 1579. Selon la condi-
gnité de votre grandeur, F. de foix, dans delb. Rec.]
Il (Théol.) Caractère de ce qui est condigne. Mérite de
— , oii Dieu récompense suivant sa promesse (par oppo-
sition au mérite de convenance, oii Dieu récompense gra-
tuitement).
CONDIMENT [kon-di-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. condimentum, m. s. de condire,
assaisonner. || xiii» s. Lo condimant de l'amor de Deu, Ép.
de St Bern. dans godef. Suppl. Admis .\gad. 1835.]
Il Substance destinée à relever le goût de certains ali-
ments, soit sur la table en les mangeant, soit en les ac-
commodant. {Syn. assaisonnement.) Fig. Vieilli. Ces incom-
modités lui servent d'aiguillon et de — à sa douleur, Montai-
gne, I, 19.
CONDISCIPLE [kon-dîs'-sipl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. condiscipulus, m. s. \\ 1727.
FURET. Admis acad. 1762.]
Il Compagnon d'étude, dans une maison d'éducation.
"CONDIT [kon-di] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conditus, part passé de con-
dire, assaisonner. || xv^ s. Pulmens, conditz, espicerie, Myst.
du Vieil Testam. 16510.]
Il Substance végétale confite dans du sucre cristallisé.
CONDITION [kon-di-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conditio (mieux condicio) , wi. s.
Il xii" s. Dial. Grégoire, p. 196.]
Il 1° Circonstance extérieure oii une personne, une
chose se trouve placée et dont dépend son état. Les con-
ditions de l'existence. Être dans de bonnes, dans de mauvaises
conditions pour vivre, pour travailler, pour s'instruire. Une
plante placée dans des conditions favorables de température. ||
Absolt. L'ensemble des circonstances d'où dépend l'état
de qqn. La — de l'homme ici-bas. Améliorer la — du peuple.
Notre — jamais ne nous contente, la f. Fab. vi, 11. Cancres,
hères et pauvres diables Dont la — est de mourir de faim, id.
ibid. I, 5. Il Spécialt. \ 1. En parlant de l'état social de
qqn, de sa position, de son rang dans la société. Être de
haute, de basse — . Une personne de — noble, et, ellipt. Une
personne de — . Chercher à s'élever au-dessus de sa — . Les dif-
férences des conditions et des rangs, montesq. Espr. des lois,
xxviii, 4. Pour égaler à jamais les conditions, elle (la mort)
ne fait de nous qu'une même cendre, BOSS. D. d'Orl \ 2. En
parlant de l'état civil, juridique. C'est la raison qui dicte que
les enfants suivent la — du père, montesq. Espr. des lois,
XXIII, 3. Une femme française qui épousera un étranger suivra
la — de son mari. Code civil, art. 19.
Il 2° Circonstance, manière d'être d'oil dépend la réa-
lisation de qqch. Les conditions du bonheur, du succès. Les
conditions d'un bon gouvernement, d'une belle tragédie. Etre
dans de bonnes conditions pour réussir. Satisfaire aux condi-
tions requises. La solution ne satisfait pas aux conditions du
problème, à ce qu'exige l'énoncé pour que la solution soit
exacte Cheval en bonne — (pour courir), et, ellipt, Cheval
en — . Dans un sens analogue. Marchandise de bonne, de
mauvaise — . || Spécialt. — des soies, des laines, des cotons,
condition normale de poids, longueur déterminée, etc.,
à laquelle on ramène les textiles. P. ext. Établissement
public oii se font ces opérations.
Il 3° Spécialt. Clause obligatoire dont dépend la vali^
dite d'un acte. Discuter les conditions d'une affaire, d'un
contrat. Les conditions d'une capitulation. Imposer, subir des
conditions onéreuses. Faire ses conditions. C'est une — sine
qua non, sans laquelle la convention, la vente n'aura pas
lieu. Acheter une marchandise à — -, sous —, sous réserve de
pouvoir la rendre dans un certain délai. Baptiser sous —,
sous réserve , lorsqu'on ne sait pas si la personne est
encore vivante, si elle a déjà été baptisée, etc. Spécialt.
Sous la féodalité. Serf affranchi sous —, moyennant obli-
gation de fournir certain service. Personne de —, affran-
chie sous condition. P. ext. Être de —, être en — chez qqn,
être en service, être domestique. || Loc. conj. A — que.
Je vous prête ce livre à — que vous le lirez promptement.
CONDITIONNÉ, ÉE [kon-di-syô-né ; en vers, -si-ô-né]
adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de conditionner, § 45. || 1304. De
tous ceux... qui ne sont conditionnez ou abonnez, dans du g.
conditionare.]
Il 1» Qui est dans une certaine condition (pour la ma-
tière, le travail). Un ouvrage mal — . Un meuble, un vêtement
CONDITIONNEL
— 494
CONDUIRE
bien — . Fig. Dne sottise bien conditionnée, et, absolt, Une
sottise conditionnée. Louanges conditionnées, balz. Prince,
14. jl P. plaisant. En parlant de qqn qui est dans un cer-
tain état d'ébriété. Nous aclievâmes de boire notre seconde
bouteille, après quoi nous nous levâmes de table, tous deux
assez bien conditionnés, les. Gil Blas, vu, 13.
Ij 2" Soumis à certaines conditions. Pactes par vous-
mêmes conditionnés, RAB. i, 31. Propositions absolues ou con-
ditionnées, Boss. Logique, ii, 3.
CONDITIONNEL, ELLE [kon-di-syù-nèl ; ew ve7's, -si-
ô-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lai. conditionalis (mieux condicio-
nalis), m. s. \\ xiV s. Par teles condicioneles supposicions,
ORESME, dans meunier, Essai su?- Oresme.]
Il lo Dont la validité, la réalisation dépend de certai-
nes conditions. Vente conditionnelle. Legs — . Specialt.
(Théol.) Les événements conditionnels, et, substantivt, Les
conditionnels , ce qui doit arriver si quelque autre chose
arrive. Dieu a la science des conditionnels.
Il 2» (Gramm.) Le mode —, et, substantivt, Le —, mode
du verbe exprimant une action, une manière d'être, su-
bordonnée à qq condition. — présent, — passé, temps
présent, temps passé du conditionnel.
CONDITIONNELLEMENT [kon-di-syô-nel-man ; en
vers, -si-ù-nè-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de conditionnelle et ment, § 724. || xiv<= s.
Condicionelement , oresme, dans meunier, Essai sur
Oresme.]
Il Sous certaines conditions. Marchandise vendue — , à
condition que l'acheteur pourra la rendre dans un cer-
tain délai.
'CONDITIONNEMENT [kon-di-syôn'-man; en vers,
-si-ô-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de conditionner, § 145. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Action de conditionner les soies, les laines.
CONDITIONNER [kon-di-syù-né ; en vers, -si-ù-né]
V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de condition, § 154. j] xiiio s. Loi les acon-
dicionees, J. de meung. Rose, 14080.]
I. Vieilli. Soumettre à des conditions. Spe'cialt. — un
acte, y insérer des clauses conditionnelles.
II. (Technol.) Fabriquer dans certaines conditions
(pour la matière, le travail). Ce meuble n'a pas été bien
conditionné. Specialt. — les soies, les laines, les cotons, les
ramener à une condition de poids ou de longueur déter-
minée. Stipuler dans un achat que la marchandise sera condi-
tionnée.
CONDOLÉANCE [kon-dô-lé-âns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de condouloir, sous l'influence de doléance
(F. ce mol), § 146. || xv<= s. ciiastell. dans dociiez, Dict.]
Il Expression de la part qu'on prend à un deuil, à un
malheur qui frappe qqn. Lettre, compliment de — .
CONDOR [kon-dôr] s. vi.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. condor, p(;ruvlen cuntur,
m. s. §§ 13 et 30. || xviic s. Une cinquantaine de condurs,
CYRANO, dans delb. Rec.\
Il Grand vautour des Andes.
'CONDOTTIERE [kon-dôt'-lyèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, condottiere, m. s. proprt,
conducteur, § 12. On a cherché à franciser le mot à la
fm du xv'^ s. et l'on trouve deux exemples de conductier
au sens de « condottiere ». (F. godef.) || Ncolog.]
Il En Italie, au moyen âge, chef de soldats mercenaires.
CONDOULOIR (SE) [kon-dou-lwàr] v. pron.
[ÉTYM. Emprunté du lat. condolere, ?n. s. devenu con-
douloir sous l'influence de douloir (F. ce mot), § 503. ||
1279. Condoloiraux maulx que les autres sentent, frère Lau-
rent, Somme, dans godef. Suppl.]
Il S'affliger avec qqn (d'un deuil, d'un malheur qui le
frappe). Leur venir faire part lui-même et se — avec eux de la
perte que la France venait de faire, st-sim. xi, 329.
CONDUCTEUR, TRICE [kon-dùk'-teur, Ttrïs'] S. W2.
et /'. et adj.
[ÉTYM. Dérivé de conduire, d'après le type lat. conduc-
tor, trix, que l'on trouve, employé dans un autre sens,
en lat. class. § 249. (Cf. conduiseur.) || xiv<= s. Trois mlUe
combattans dont 11 fu conducteur, cuvelier, Duquesclin,
18045.] . y '
I. S. m. et f. Il lo Celui, celle qui conduit qqn. Vous
m'avez choisi pour être — d'un grand peuple, mass. Malh. des
grands, 3. C'est l'exemple de cette conductrice que vous vo^
à votre tête, bourd. Kxhort. Ste Thérèse, 1. || /'.
— de mulets, de chameaux. Le — d'une diligence, d'une b
que. P. ext. — d'omnibus, employé chargé de faire mo
ter, descendre les voyageurs, de recevoir le prix c
places, etc. || P. anal. — du requin, petit poisson, dit au
pilote, qui accompagne d'ordinaire le requin.
Il 2" P. ext. Celui, celle qui dirige la marche deqqc
— de travaux, contremaître chargé de diriger les c
vriers. Specialt. — des ponts et chaussées, agent pla
sous les ordres de l'ingénieur et qui dirige les piqueui
— de navires, agent assermenté et titulaire d'une char
dans les ports de commerce. || Fig. Veuillent les Inunorte
conducteurs de ma langue, Que je ne dise rien qui doive Ô1
repris! L.\ F. Fab. xi, 7.
Il 3" P. anal. S. m. Ce qui conduit. | 1. Dans l'ancien
opération de la taille, sonde droite à arête vive qui «
vait à guider les pinces pour saisir la pierre. | 2. Cor
qui a la propriété de transmettre l'éleclricité, lachalei
Les métaux sont bons conducteurs de la chaleur.
II. Adj. Il 1" Qui conduit qqn. Fil — . Thésée suivit
fil — qu'il avait reçu d'Ariane. Fig. Avoir perdu le fil — (
suite des idées) dans un raisonnement. || P. anal. Poli
conducteurs, en typographie, points qui dans une tabl
une nomenclature, joignent les mots placés au comme
cément de la ligne avec l'indication qui s'y rapporte.
Il 2° Qui conduit qqch. | 1. Corps — de la chaleur,
l'électricité, et, absolt. Le fer est bon — , la terre est ma
vaise conductrice. | 2. (Botan.) Tissu — , qui traverse
pollen pour arriver aux ovules.
'CONDUCTIBILITÉ [kon-dùk'-ti-bi-li-lé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de conduire, d'après le lat. conducto
supin de conducere, conduire, § 255. 1| Mot du comiH|gï
cément du xix^ s. enregistré par mozin, Dict. frce^
a/fe??i. (1811).]
Il Propriété qu'ont les corps de transmettre la chaleu
l'électricité.
CONDUCTION [kon-dûk'-syon ; en vers, -si-on] s.
[ÉTYM. Emprunté du lat. juridique conductio, m. t,
xiii<= s. p. DE FONTAINES, Conseil, p. 475. Admis acad. 1798
Il (Droit rom.) Action de prendre en location qqch.
CONDUIRE [kon-duir] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. conducere, m. s. devenu *conducre, §29(
conduire, § 380.]
I. Faire aller avec soi (une personne, une chose) vei
un lieu, vers un but, en la dirigeant. [Syn. mener.)
Il 1° Une personne. — un enfant à l'école. — sa fille a
bal. — une femme à l'autel (pour l'épouser). — les soli
au combat, à l'assaut. — qqn à l'échafaud, au lieu du supplici' '
I Absolt. — qqn par la main. — un aveugle. Un chien condu
l'aveugle qui le mène, j P. anal. — un cheval, des bœufs.
/*. ext. Ce chemin conduit à la ville. L'espoir l'a conduit en ce
lieux. Il Fig. Du premier coup de vent il me conduit au por
CORN. Poly. IV, 3. Voilà où l'ont conduit vos conseils. — qq
à sa perte. D'autres sortes de malheurs conduisirent le roi a
tombeau, ST-siM. xii, 13. Souvent la peur d'un mal nous con
duit dans un pire, boil. Art p. 1. Se laisser mollement —
la mort, pasg. Pens. ix, 1. PAULINE : Où le conduisez-vous? -
FÉLIX : A la mort, CORN. Pobj. V, 3. | Absolt. Aucun chemi
de fleurs ne conduit à la gloire, la f. Fab. x, 13.
Il 2° Une chose. — une voiture au marché. — des mar
chandises à l'entrepôt. | Absolt. — une barque, et, fig. Savoi
— sa barque, ses affaires. Savoir — une voiture, et, ellipl
Savoir — . C'est vous qui sur ces bords conduisîtes ses pas
RAC. Phèd. m, 5. — les premiers pas d'un enfant. — la mai)
d'un enfant qui écrit. — la plume, le crayon sur les traits mar
qués. Un pinceau conduit par une main exercée. — le bistouri
Que ma crédule main conduise le couteau, rac. Iph. ni, (5.
P. anal. — une construction jusqu'à un certain point. | Fiij
— un ouvrage à sa perfection. | P. ext. Un canal destiné à —
l'eau au moulin. | Absolt. Un corps qui conduit bien l'électri
cité.
II. Absolt. Faire agir (une personne, une chose) d'uni
certaine manière, en la dirigeant.
Il 1" Une personne. — une armée. — les musiciens d'ui:
orchestre, et, ellipt, — un orchestre. — une danse, un cotil-
lon. L'art de — les peuples. Le — (l'I'^lat) au gré du peuple et
du sénat, rac. Brit. i, 1. Savoir — les hommes. Se laisser —
par qqn. Laisse-toi — à mes règles : vois comme j'ai bien con-
duit la Vierge et les saints, pasg. Pens. xxv, 2. L'homme croit,
CONDUISEUR
souvent se — , lorsqu'il est conduit, la rociief. Max. A3. \
i'. anal. Se laissant — à leur inclination, pasc. Pens. IX, 2.
jurrhus conduit son cœur, Sénèque son esprit, KAC. Brit. IV, 4.
ï plupart des femmes... se conduisent par le cœur, la br. 3.
'7. Que ne peut l'amitié conduite par l'amour! rac. Andr.
. 1. I P. ext. Se — , agir bien ou mal. {Syn. se comporter.)
a s'est mal conduit. Conduisez-vous mieux à l'avenir. Spécialt.
I s'est bien conduit (bravement) dans cette affaire.
'i 2» Une chose. — une futaie, en diriger la croissance,
\ploitation. — un arbre, une vigne, en diriger la culture,
lit laille. — des travaux, une affaire, une entreprise. N'eût-il
|pas jusqu'au bout conduit son artifice? rac. Bcij. m, 7. Ce des-
isein s'est conduit avec plus de mystère, ID. Brit. v, 5. Bien
— une discussion, un raisonnement. Une comédie, une pièce
dont l'action est bien conduite.
'CONDUISEUR [kon-dui-zeur] s. m.
KTYM. Dérivé de conduire, § 112. [Cf. conducteur.) || xii^ s.
De l'une fu Richars conduisieres et guis, Fierabras, 5578. |
;.\u sens spécial.) 1771. trév.]
Il Vieilli. Celui qui conduit. || Spécialt. (Technol.) | 1.
'luvrier qui conduit la montée et la descente du seau
dans une ardoisière. | 2. Commis préposé à la vente par
un marchand de bois.
CONDUIT [kon-dui] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de conduire, § 45. || xii^ s. Or i
parraSe vostre conduizme garra, chrétien de troyes, Char-
il»\ 1531.]
Ce qui sert à faire passer, à conduire dans une cer-
îaiiie direction, des liquides, des fluides, etc. Des conduits
souterrains pour l'eau, le gaz. Les conduits respiratoires. Le —
auditif. Fig. Dn sauf — . (K. sauf — .) || P. ext. \ 1. (Serrur.)
l'etit tube de fer dans lequel passe le fil d'une sonnette.
I 2. (Marine.) Pomme percée ou poulie à travers laquelle
on fait passer une manœuvre pour l'empêcher de dévier.
CONDUITE [kon-duït'J s. f.
iKTYM. Subst. particip. de conduire, § 45. || 1539. r. est.]
I. Action de conduire qqn, qqch (vers un lieu, vers un
but). Être chargé de la — d'un aveugle, d'un convoi, d'un atte-
lage, d'un troupeau. | Famil. Faire la — à qqn, l'accompa-
p-ner jusqu'à une certaine distance lorsqu'il part. | P. ext.
Vii'illi. Personne qui conduit. A vous mettre en lieu sûr je
m'offre pour — , MOL. Tart. v, 6.
! II. Il lo Action de conduire qqn, qqch (dans sa manière
d'agir). Avoir la — d'une armée, d'une flotte. Avoir la — des
armes. Ceux à qui je voulais qu'on livrât sa — , rac. Brit. iv,
2. Être chargé de la — d'une paroisse, d'un diocèse. Ceux à
qui Dieu confie la — de son Église. Être chargé de la — de
l'État. Il Prendre la — d'une affaire, d'une entreprise. Surveil-
ler la — des travaux. Allez; de votre sort laissez-moi la — ,
RAC. Andr. iv, 3. La — d'une action dramatique. Ahsolt.
Pour les vers et pour la — , on y trouverait beaucoup plus de
défauts, la f. Eunuque, avert.
II 2" P. ext. Manière de se conduire. Avoir une mauvaise
— . On blâme sa — . Avoir une bonne — , et, absolt , famil.
Avoir de la — . La — dont Dieu s'est servi en cette rencontre,
pasc. Lett. Icravr. 1648. || Vieilli. Auplur. J'ai fait de sé-
rieuses réflexions sur les conduites de Dieu sur vous, boss.
lett. 10.
m. Suite de conduits. Une — d'eau, de gaz. Une — d'air,
pour la ventilation. Cette prodigieuse machine (de Marly)
avec ses immenses aqueducs, ses conduites, ST-SiM. xil, 84.
'CONDUPLIQUÉ, ÉE [kon-du-pli-ké] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conduplicatus, part, passé de
oonduplicare, doubler, § 503. || 1573. Eau qui est appellée con-
dnpliquée, liébault, dans delb. Rec]
Il (Botan.) (En parlant de la feuille, du cotylédon nais-
sant, dans certains bourgeons.) Plié en double dans le
sens de la longueur.
CONDYLE [kon-dil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. condylus, grec xôvôuXoç, wi. 5.
IL 1539. R. EST. Admis acad. 1762.]
Il (Anat.) Éminence articulaire osseuse, arrondie dans
un sens et aplatie dans l'autre.
"CONDYLOME [kon-di-lôm'] .f. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. condyloma, atis, grec %o\lù-
Xwjxat, m. s. \\ xvic s. Condylomat, G. guéroult, dans delb.
Bec. Condylome, paré, xvui, 87. Admis acad. 1762 ; suppr.
en 1878.]
^ Il (Médec.) Excroissance morbide dans la région de
l'anus ou du périnée.
495
CONFÉDÉRATION
CÔNE [kôn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conus, grec xwvoç, m. s. || xyi" s.
Au cône et base de laqueUe..., uab. iv, 33. | 1680. Cône,
RICIIEL.]
I. (Géom.) Surface engendrée par une droite mobile
passant par un point fixe appelé sommet, et s'appuyant
sur une courbe fixe appelée directrice. P. ext. Solide
formé par cette surface limitée à une section faite per-
pendiculairement à son axe. — • droit, solide engendré
par la révolution d'un triangle rectangle autour d'un des
côtés de l'angle droit. — tronqué ou tronc de —, qu'on ob-
tient en retranchant d'un cône la partie comprise entre
le sommet et une section plane du cône. || P. anal. — de
lumière, figure en forme de cône produite par des rayons
lumineux qui divergent en parlant d'un même point. —
d'ombre, ombre qu'une planète éclairée d'un côté par le
soleil projette en forme de cône du côté opposé. La lune
s'éclipse quand elle entre dans le — d'ombre de la terre.
II. P. anal. Objet en forme de cône. | 1. Moule de
forme conique où le sucre se forme en pains. | 2. Fruit
de certains arbres , dits conifères, formé d'écaillés imbri-
quées autour d'un axe commun. Le — du pin, dit aussi
pomme du pin. — ou fleur femelle du houblon, qui sert à la
fabrication de la bière, j 3. Genre de mollusques à co-
quille conique univalve.
CONFABULATION [kon-fà-bu-là-syon ; en vers , -sï-
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confabulatio, W2. s. \\ \\o s. Plu-
sieurs... reputeront nos présentes confabulations estre choses
legieres, G. tardif, Fac. de Pogge, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Causerie familière.
CONFABULER [kon-fà-bu-lé] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confabulari, 7n. s. \\ 1521. S'il ne
confabuloit avec elle, Violier des hist. roin. dans delb. Rec]
Il Causer familièrement.
"•CONFARRÉATION [kon-fàr'-ré-à-svon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confarreatio, m. s. de cum, avec,
et far, farris, froment. || x\i° s. rodolphus magister. Ta-
cite, dans DELB. Rec]
Il La forme la plus solennelle du mariage chez les Ro-
mains, dans laquelle l'épouse offrait un pain de froment,
symbole de la communauté entre les époux.
CONFECTION [kon-fek'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confectio, m. s. de conflcere,
achever. || xii" s. wace, St Nicolas, 374.]
Il Action de faire (un ouvrage) en entier. La — d'une
machine. La — des rôles de contribution, des listes électora-
les. I La — d'un remède. | Absolt. Une — , électuaire, sorte
de remède. ( V. électuaire.) | La — d'une paire de chaussures,
d'un vêtement , etc. | Absolt. Des chaussures , des vêtements
de —, qui ne sont pas faits sur mesure. P. ext. Une —,
vêtement tout fait, et, spécialt, pardessus pour dames.
CONFECTIONNER [kon-fêk'-syù-né ; en vers, -si-ù-
né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de confection, § 154. || Néolog. Admis
AC.\D. 1835.]
Il Faire en entier. — une machine. — les listes électorales.
Spécialt. Vêtements confectionnés, qui ne sont pas faits sur
mesure.
'CONFECTIONNEUR, EUSE [kon-fêk'-syô-neur ,
-neuz'; en vers, -si-ù-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de confectionner, § 112. || Néolog.]
Il Celui, celle qui confectionne. Spécialt. — de vête-
ments.
CONFÉDÉRATIF, IVE [kon-fé-dé-rà-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de confédérer, § 257. || xyiii» s. V. à l'ar-
ticle. Admis ACAD. 1798.]
Il Peu usité. Relatif à une confédération. L'armée confé-
dérative, J.-J. ROUSS. Paix perpét.
CONFÉDÉRATION [kon-fé-dé-rà-svon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confederatio, m. s. On trouve
confederaison au xiW s. {V. godef. Suppl.) \\ 1358. Texte
dans BibL Êc des Chartes, 1859, p. 81.]
Il 1° Fie/Z/^'. Union temporaire de princes, d'États pour-
suivant un but unique. La — de Bar. (Syn. ligue.)
Il 2° Association permanente d'États particuliers for-
mant un seul État collectif en ce qui concerne la politi-
que générale. La — des États-Unis.
CONFÉDÉRÉ
496 —
CONFIANCE
CONFÉDÉRÉ [kon-fé-dé-ré] 5. m .
[ÉTYM. Subst. particip. de confédérer, § 45. || 1475. Leurs
bons amis et alliés de Berne et Fribourg et leurs confédérés,
dans DELB. Rec]
Il Membre d'une confédération (temporaire). L'armée des
confédérés. [Syn. fédéral.)
CONFÉDÉRER [kon-fé-dé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. oonfœderare, m. s. de cum, avec,
et fœdus, eris, traité. || xiv^ s. Râliez et confederez au peuple
romain, bersuire, dans littré.]
Il Réunir en confédération. Les cantons qui s'étaient con-
fédérés. Les princes, les États confédérés.
CONFÉRENCE [kon-fé-râns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. conferentia, m., s. dérivé de
conferre, conférer. || 1464. Nous avons eu communication et
conférences... avec plusieurs gens notables, Ordonn. xvi, 238.]
I. Vieilli. Action de rapprocher (des textes) pour les
comparer. {Syn. collation.)
II. Réunion où l'on traite un sujet en commun. Avoir
une — avec qqn. Si vous vous mettez en courroux. Plus de —
entre nous, mol. Amph. ii, 1. || Spécialt. \ 1. — politique,
réunion de diplomates. Il y eut une — au sujet de la paix.
Je m'imagine voir, avec Louis le Grand, Philippe Quatre qui s'a-
vance Dans l'île de la Conférence, la f. Fab. xii, 4. | 2. — re-
ligieuse, théologique. Il y eut des conférences entre les protes-
tants et les catholiques. | — de droit, réunion de jeunes avo-
cats, d'étudiants, où l'on s'exerce à plaider. || P. ext. \ 1.
Instruction religieuse s'adressant à un public déterminé.
Des conférences pour les ouvriers. Les conférences du P. Lacor-
daire. | 2. Discours familier où l'on traite en public une
question littéraire , scientifique. Une — sur « le Misan-
thrope », sur l'électricité. || Spécialt. Réunion où l'on étu-
die, où l'on discute certains sujets, sous la direction d'un
maître. Maître de conférences, professeur qui dirige une
conférence dans une école supérieure, une faculté.
'CONFÉRENCIER [kon-fé-ran-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de conférence, § 115. || 1752. trév.]
Il 1" Celui qui préside à une conférence ecclésiastique,
à une conférence de droit.
Il 2» Néolor/. Celui qui fait en public une conférence
littéraire, scientifique.
CONFÉRER [kon-fé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conferre, m. s. d'après le radi-
cal du présent confero. || xiV^ s. S'il est vérité que les bon-
nes operacions de leurs amis vivans confèrent aucune chose
as trespassés, oresme, Éth. i, 17.]
I. (Au sens de conferre, mettre ensemble ) || 1° Rappro-
cher (des textes) pour les comparer. — deux manuscrits entre
eux. Spécialt. Conférez, et, p. abrév. Cf., pour indiquer
un passage dont le rapprochement peut être intéressant,
instructif.
Il 2o Absolt. Intransitivt. S'entretenir (avec qqn que
l'on consulte sur un sujet donné). — avec son avocat. Nous
avons conféré sur cette affaire. J'en ai conféré avec lui.
II. (Au sens de conferre, mettre avec.) Attribuer (qqch)
à qqn en vertu de son autorité. — un titre, un droit, un
privilège à qqn. On lui conféra la pairie. L'Université lui confère
les grades. — le sacrement du baptême. Fiy. Les privilèges
que l'âge lui confère.
CONFERVE [kon-fèrv'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conferva, m. s. de confervere, se
consolider : les anciens attribuaient à cette plante la pro-
priété de souder les corps. || 1797. gattel, Dict. porta-
tif. Admis ACAD. 18.35.]
Il (Botan.) Espèce d'algue à filaments tubuleux.
CONFESSE [kon-fes'] s. f. ■
[ÉTYM. Subst. verbal de confesser, § 52. || xii" s. A con-
fiesse vienc, sire prestres, renaud, Ignaure, dans bartsch
et HORNiNG, Lang. et litt. franc, col. 556.]
Il Action de se confesser. (Ne s'emploie que dans cer-
taines locutions.) Aller à — . Revenir de — . (Bigote) Qui du
soin qu'elle prend de me gêner sans cesse Va quatre fois par
mois se vanter à — , boil. Sat. 10.
CONFESSER [kon-fè-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ecclés. confessus, part, passé de
confiteri, avouer, § 154. || xiie s. Quant toutes confiessees fu-
rent, RE.NAUD, Ignaure, dans bartsch et horning, Lang.
et litt. franc, col. 558.]
I. (Théol.cathol.) Déclarer volontairement (ses péchés)
au tribunal de la pénitence. — ses péchés à un prêtre. ||
P. ext. I 1. Se — coupable d'une faute, et, absolt. Se — . Il s
confesse souvent. | 2. — qqn, recevoir sa confession. Le pir
tre qui le confesse. Absolt. n est interdit à ce prêtre de —
I Fig. — qqn, lui arracher son secret. Je me charge de le —
II. P. ext. Déclarer spontanément (qqch à son désa
vantage). {Syn. avouer.) — son ignorance, son erreur, sa faute
C'est dénier ensemble et — la dette, çorn. Illus. coin, ii, b
Je confesserai tout, exils, assassinats, rac. Brit. m, 3. Je con
fesse que j'ai eu tort. Faut-il que je confesse Que ton effronter;
a surpris ma vieillesse? corn. Ment, v, 3. Se — coupabl..
Tous les avocats... Y jettent leur bonnet, se confessent vaincus
la F. Fab. II, 20.
III. /'. ext. Déclarer publiquement (sa croyance). — s
foi. I P. ext. — le saint nom de Dieu. — Jésus-Christ.
CONFESSEUR [kon-fè-seur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. confesser, m. s. \\ xn<^ ^
Confesser, Dial. Grégoire, p. 169.]
I. Prêtre à qui qqn se confesse. On traite un — d'homm
difficile et scrupuleux, bourd. Pénitence, 1. Aller trouve
son — , celui à qui on se confesse habituellement.
II. Chrétien qui, au temps des persécutions de l'Églis»
confessait sa foi chrétienne. Les confesseurs et les martyrs
Un glorieux — de Jésus-Christ.
CONFESSION [kon-fè-syon ; en vers, -si-on] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. confessio, m. s. jj xii^ -
Confessiun, dans Psaut. d'Oxf. xciv, 2.]
I. (Théol.) Déclaration volontaire qu'on fait de st
péchés à un prêtre. Mourir sans — . Faire une — générait
La — publique était usitée dans la primitive Église. — auriciî
laire (faite à l'oreille du prêtre), la confession actuelli
Le secret de la — , secret absolu qu'un prêtre est tenu (i
garder sur ce qui lui est confié dans la confession. Bille
de — (exigé pour le sacrement du mariage, etc.), pa;
lequel un prêtre atteste que qqn s'est confessé à lui. Fig
En parlant d'une personne qui a un air d'innocence. Or
lui donnerait le bon Dieu (la communion) sans — .
II. P. ext. Déclaration spontanée que qqn fait d'uiu
faute qu'il a commise. {Syn. aveu.) Faire la — de safai
La — d'un criminel. || P. ext. Les Confessions de saint Aui
tin, livre où il raconte les erreurs de sa vie. P. anal.
Confessions de Jean-Jacques Rousseau.
III. Déclaration publique que qqn fait de sa croyani
n fit une — publique de sa foi. P. ext. Vieilli. Lieu où
posent les reliques de ceux qui avaient confessé la
La — de saint Pierre à Rome. || Spécialt. — de foi, et, ai*
—, déclaration des articles de la foi d'une Église, d'
communion. La — d'Augsbourg.
CONFESSIONNAL [kon-fè-syô-nàl; en vers , -%\-o-^it'
s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. confessionale, m. s. § 12. ]
xvii'' s. PASc. Prov. 7.]
Il 1° Case de bois où le prêtre, séparé du pénitent, M-
tend sa confession.
Il 2" Fig. Fauteuil à haut dossier garni de deux oreU-
les où l'on peut appuyer la tête soit à droite, soit à gau<
che, comme le prêtre penché tour à tour de l'un ou die
l'autre côté du confessionnal. Un grand — de cuir noir tA
l'on peut être commodément assis, dider. Sal. de 1765
CONFIANCE [kon-fyâns' ; en vers, -fi-âns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confidentia, m. s. devenu coi^
fiance sous l'influence de confier, confiant. (F. ces motsel
cf. confidence.) On trouve confience à la fin du 'x.iu.'^ s. {V,
GODEF. Suppl.) Il 1539. R. EST.]
Il Sécurité de celui qui compte entièrement sur le ca-
ractère ou la capacité de qqn. Avoir — en qqn. Donner ss
— à qqn. Une — mal placée. Où est la — que vous devez avoir
en votre Dieu? bourd. Afflict. des justes, exorde. Le peu
pie... Qui dans le Dieu du ciel a mis sa — , rac. Esth. ii, t-^.
C'est perdre toute — dans l'esprit des enfants (cesser d'ins-
pirer de la confiance aux enfants), labr. 11. Gagner, ob-
tenir, mériter la — de qqn. Inspirer de la — . Perdre, trahir la
— de qqn. 11 a abusé de votre — . Condamné pour abus de
— . Une personne de — , en qui on peut avoir confiance.
Une place de —, qui demande une personne en qui l'on
ait confiance. Acheter qqch de —, en se confiant à la pro-
bité du marchand. | En —, en se confiant à qqn. Vous
puis-je en — expliquer ma pensée? coRN. Rodoy. i, 3. || V-
ext. Sécurité publique qu'inspire un gouvernement sta-
ble, prospère. La — commence à renaître. || P. anal. Sé-
curité de celui qui compte sur lui-même. Agir, parler avec.
CONFIANT
- 497
CONFIRE
Un homme plein de — . Avoir une certaine — qui nous em-
ctie de croire qu'on ne se parle à l'oreille que pour dire du
X de nous, la br. 11. || P- ext. Sécurité de celui qui
mpte sur qqcli. Avoir — dans un remède. Avoir — dans
■taines valeurs. Avoir — dans le résultat d'une entreprise,
trop de — attire le danger, corn. Cid, n, 6. La — de
lire est souvent un moyen de plaire infailliblement, la ro-
II'. Max. supprimées, 612.
CONFIANT, ANTE [kon-fyan, -fyânt'; en vers, -fi-...]
l'YM. Adj. particip. de confier, § 47. || xiV s. Que l'ami
Il ,. diligent et confient, Blaquerne, dans godef. SuppL]
1" Qui a confiance en qqn, en qqch. — en la justice
sa cause. Confiante en votre bonté, elle s'est adressée à
us. Envisager l'avenir avec un esprit, un cœur — . || Spëciali.
;i confiance en soi. Un jeune homme — et présomptueux.
2" Porté à avoir confiance. Être d'un caractère — . Il
t trop — .
CONFIDEMMENT [kon-fi-dà-man] adv.
,i:rYM. Composé avec le lat. confidens, assuré, et le suf-
i- ment, § 724. || xiv'' s. Je te di confidenment (avec cer-
:,ude), Vie de St Iréne'e, dans godef.]
I|| 1° Vieilli. Avec confiance. Nos ministres lui parlaient
ilontiers — en particulier, ST-siM. m, 259.
1; 2» En confiant à qqn ce qu'on pense. Je vous en ai
ntot parlé —, coRN. Sertor. iv, 3.
CONFIDENCE [kon-fi-dâns'] s. f.
i:t YM. Emprunté du lat. confidentia, m. s. {Cf. confiance.)
\\\^ s. A la confidence de l'aide de Nostre Seigneur, oresme,
th. prol.]
i 1» Vieilli. Confiance qu'on accorde à qqn. Donner
a — à ceux qui la demandent, Théophile, ii, 213. Il est en-
é dans la — du prince. Combien sa — Entre un sujet et lui
jit laisser de distance, RAC. Bint. i, 2.
2' Action de confier à qqn une chose qu'il ne doit
;i3 divulguer. Dire qqch en — . Je te dirai bien plus, mais
/ec —, COHN. Poly. iv, 6. Faire — de qqch à qqn. Faire une
- à qqn. Il m'a fait, j'ai reçu ses confidences. | Absolt. Mettre
p dans la — . [j P. ext. Spécialt. Tenir un bénéfice en — ,
ar —, toucher, en vertu d'une convention secrète, les
jvenns d'un bénéfice dont un autre a le titre.
CONFIDENT, ENTE [kon-fi-dan, -dânt'J adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. confidente, m. s. § 12. || xyi^ s.
[ccompagnez de leurs confidents, mart. du Bellay, Mém. 8.]
; Il 1" Vieilli. Adj. Qui reçoit les confidences de qqn.
es témoins les plus confidents de notre vie, mass. Tiédeur,
I. Heinsius, sa créature lapins confidente (à Guillaume III),
T-.-iM. ni, 257. 1 Fig. Poét. On geste — de notre intelligence,
.AC. lirit. III, 7.
Il 2" S. m. et /. Celui, celle qui reçoit les confidences
le qqn. Je te fis, après lui, mon plus cher — , corn. Cinna,
', i. Une place de demoiselle suivante et confidente, furet.
hm. bourg, ii, 116. Une vieille femme qui était la confidente
le ses amours, fén. Tél. 8. || Spécialt. Au théâtre, person-
age secondaire à qui le personnage principal confie ses
lesseins, de façon que le public en soit instruit.
CONFIDENTIAIRE [kon-fi-dan-syér ; en vers, -si-èr]
'. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. confidentia, § 248. || 1611. cotgr.]
Il 1° Celui qui reçoit un fidéicommis. En le rendant (le
idéicommis) à sa veuve, on est — , on blesse la loi, la br. 14.
Il 2o Celui qui tient un bénéfice ecclésiastique par con-
îdence.
CONFIDENTIEL, ELLE [kon-fi- dan-svèl ; en vers,
■si-èl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. confidentia, § 238. || xvmo s. neg-
'vER, dans FÉRAUD, Dict. crit. Admis acad. 1798.]
Qui contient une confidence. Lettre confidentielle.
^vis — .
CONFIDENTIELLEMENT [kon-fi-dan-syel-man ; en
ers, -si-è-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de confidentielle et ment, § 724. || Ad-
mis ACAD. 1798.]
Il D'une manière confidentielle.
CONFIER [kon-fyé; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confidere, m. s. devenu confier
isous l'inQuence de fier 2. (F. ce mot et § 503.) || 1539. R.
EST.)
Il 1° Remettre avec sécurité (qqn ou qqch) aux soins
DlCT. FRANC.
de qqn. — un dépôt à qqn. Je vous confie mes enfants. En
quelles mains je dois — ce trésor, RXC.Brit. il, 3. On lui a confié
le commandement de l'armée, le gouvernement de la province. ||
P. anal. Livrer à l'action, à l'influence de qqch. — des
semences à la terre. — qqch à la mémoire de qqn. | Poét. —
sa voile aux vents. || P. ext. Se — à qqn, s'en remettre à
lui, avec sécurité, de ce à quoi on s'intéresse. Un roi ne
peut se passer de ministres, qui le soulagent et en qui il se
confie, fén. Tél. 12. | P. ext. Se — en la bonté divine. Sur
l'équité des dieux osons nous — , rac. Phèd. v, 1. 1 P. anal.
Se — à la fortune. Se — en ses propres forces.
Il 2" Livrer à la discrétion de qqn (qqch qu'il doit
taire). Il n'est pas permis de s'emparer d'un secret qui ne nous
est pas confié, volt. Dict. philos, poste. | P. ext. — à qqn ses
craintes, ses espérances, ses projets. | Poét. Je l'ai vue enfin me
— ses larmes, rac. Andr. i, 1. | Fig. — un secret au papier.
CONFIGURATION [kon-fi-gu-rà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de configurer, d'après le lat. configuratio,
qui se trouve dans tertullien, mais avec un sens diffé-
rent, § 249. Il XIV® s. Configuracion des parties, oresme, dans
meunier, Essai sur Oresme. Admis acad. 1718.]
Il Forme qu'affecte un corps et qui résulte de sa struc-
ture dans l'ensemble et dans les parties. La — du corps
humain, de la terre, des cristaux. J'appelle donc simplement
figure celle qui est extérieure, et j'appelle — la figure qui est
intérieure et qui est nécessaire à toutes les parties dont la cire
est composée, malebr. Rech. de la vérité, i, 1. Spécialt.
(Géogr.) La — du sol. La — d'une île.
CONFIGURER [kon-fi-gu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. configurare, m. s. || xiv" s.
La grant beauté de son très doulz visage Qu'Amours y a voulu
configurer, Chanson, dans Bullet. des anc. textes, 1886,
p. 90. Admis acad. 1798.]
Il Disposer suivant une certaine configuration.
CONFINEMENT [kon-fïn'-man ; en vers, -fi-ne-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de confiner, § 145. || 1481. Ordonn. xviii,
630. Admis acad. 1878.]
Il Action de confiner (dans un lieu). Spe'cialt. Isolement
des prisonniers, dans le système cellulaire.
CONFINER [kon-fi-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de confins, § 154. || xv^ s. Aucuns Allemans
qui confinent tant en Savoie que en Bourgongne, comm. h, 5.]
I. V. intr. Être situé sur les confins (d'un pays). Ces
pays qui confinent à la Hollande, à Cologne et à la Flandre, volt.
S. de L. XIV, 10.
II. V. tr. Enfermer dans des limites.
Il 1° Vieilli. — un champ, une propriété, les borner.
Il 2" P. ext. Enfermer (qqn) dans un espace limité. Use
confine dans sa maison, dans sa province. Confiné par le sort
dans un bois solitaire, la f. Fab. viii, 10. | Fig. Se — dans
une partie de la science.
CONFINS [kon-fin] s. m. pi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confinia, m. s. plur. neutre de
l'adj. confinis, limitrophe. On trouve au xiv» s. la forme
fém. confine. ( V. godef. et § 545.) |1 xv^* s. Chascun estoit
aux confins de son royaume, comm. h, 8.]
Il Partie d'un territoire formant la limite où commence
un territoire limitrophe. Sur les — de l'Asie. Les — d'une
province, d'un canton. || P. ext. Aux — de la terre, aux der-
nières limites de la terre habitée. Fig. Dans le style des
précieuses. C'est pousser vos civilités jusqu'aux derniers —
de la flatterie, mol. Préc. rid. se. 11.
CONFIRE [kon-fïr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "confëcere (lat. class. conflcere), m. s.
forme refaite d'après le part, class. confëctus, devenu *con-
fieire, confire, §§ 305, 386, 290 et 291.]
Il 1" Préparer (des fruits) en les faisant séjourner dans
une liqueur, un sirop, qui les pénètre, qui les conserve.
— des cornichons dans du vinaigre. Absolt. Des fruits confits.
Salade confite, macérée, parce qu'elle a séjourné longtemps
dans l'huile et le vinaigre. P. anal. Des figues, des raisins
confits par le soleU, au soleil. || Fig. Confit en qqch, tout pé-
nétré de cette chose. Cet hymen de tous biens comblera vos
désirs. Il sera tout confit en douceurs et plaisirs, mol. Tart.
II, 2. Une personne confite en dévotion, et, absolt, Avoir un
air confit. Parler d'un ton confit.
Il 2° Spécialt. (Technol.) Plonger (les peaux à cha-
moiser) dans le confit, bain d'eau aigrie avec du son.
32
CONFIRMATIF
— 498 —
CONFLUER
CONFIRMATIF, IVE [kon-fir-mà-tif, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de confirmer, d'après le type lat. confir-
mativus, qui se trouve dans priscien, mais avec un sens
différent, § 257. || 1473. Texte dans delb. Rec]
Il Qui confirme. Arrêt — du jugement du tribunal.
CONFIRMATION [iion-fir-mà-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de confirmer, d'après le lat. confirmatio,
m. s. § 249. Il xiiie s. Livre de jostice, p. 52.]
Il Action de confirmer.
I. Action de rendre encore plus assuré. J'ai reçu la —
de cette nouvelle. Ce bruit mérite — . Spe'cialt. La — d'un ju-
gement, son maintien par une juridiction supérieure. La
— d'un privilège, d'un acte, l'approbation, la ratification
qu'il reçoit de l'autorité. | P. ext. Ahsolt. Partie d'un
discours contenant les preuves de ce que l'orateur a
avancé dans la proposition.
II. Un des sept sacrements de l'Église catholique, des-
tiné à faire descendre le Saint-Esprit sur le chrétien pour
le confirmer dans la grâce du baplôme.
CONFIRMER [kon-fir-méj v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confirmare, m. s. L'anc. franc,
dit oonfermer, sous l'influence de ferme, et cette forme,
fréquente au xvi" s., est encore donnée par oud. || 1287.
Otroions et confirmons totes les choses desus dites, dans delb.
Rec]
I. Rendre encore plus ferme, plus assuré. — qqn dans
ses espérances. Se — dans son opinion. Nous voudrions que
Dieu nous fit voir des miracles pour nous — dans la foi,
BOURD. Relig. chrét. préamb. Être confirmé en grâce, dans
la grâce de Dieu. N'étant ni absolument impeccables, ni con-
firmés en grâce, bourd. Véture, 1. Des athées confirmés.
— l'opinion, la foi, l'espérance de qqn. D'un amour étemel
Nous irons — le serment solennel, rac. Phèd. V, 1. De Ja-
cob avec Dieu — l'alliance, ID. Ath. v, 7. L'événement a con-
firmé ses soupçons. Son témoignage confirme le vôtre. Tout
confirme cette nouvelle. La nouvelle se confirme. Absolt. L'ex-
périence confirme que... Il se confirme que... || Spécialt. —
un jugement, en parlant de la juridiction nouvelle à qui
on en a appelé, maintenir par un arrêt le premier juge-
ment. — des privilèges, des donations, les ratifier, les sanc-
tionner par des actes officiels.
II. — qqn, lui administrer le sacrement de la confir-
mation. Absolt. L'évêque a seul le droit de — . || P. plaisant.
— qqn, le souffleter (l'évêque frappant légèrement avec la
main la joue de celui qu'il confirme).
CONFISCABLE [kon-fis'-kabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de confisquer, § 93. || 1547. Lett. pat. de
Henri II, dans godef. SuppL]
Il Qui est sujet à être confisqué.
CONFISCANT [kon-fîs'-kan]. V. confisquer.
CONFISCATION [kon-fis'-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confisoatio, m. s. \\ 1382. Con-
fiscacion, dans douet d'arcq. Pièces relut, à Cfi. VI, i, 26.]
Il Action de confisquer. La — des biens. || P. ext. L'en-
semble des biens confisqués, ns se donnèrent l'hérédité
d'un homme vivant et la — d'un prince allié, mo.ntesq. Rom. 6.
CONFISERIE [kon-fiz'-ri ; en vers, -fi-ze-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de confiseur, §§ 65 et 68. || 1753. engycl.
Admis Ac.\D. 1878.]
Il Industrie, commerce de confiseur.
CONFISEUR, EUSE [kon-fi-zeur, -zeiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de confire, § 112. || xvi" s. o. de serres,
VIII, 2.]
Il Celui, celle qui prépare, qui vend des fruits confits,
des bonbons, des sucreries, etc. Le brodeur et le — se-
raient superflus et ne seraient qu'une montre inutile si l'on
était modeste et sobre, la br. 8.
CONFISQUER [kon-fïs'-kéj V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confiscare, m. s. decum, avec,
et fisous, fisc. Il 1382. Texte dans douet d'arcq, Pièces
relat. à Ch. VI, i, 26.]
Il 1° Attribuer au fisc, en vertu d'un décret, d'une loi (ce
dont qqn était propriétaire). On confisqua les biens des émi-
grés. P. anal. — qqch à un écolier, saisir une chose pro-
hibée par la règle de l'établissement. Fig. — qqn, qqch à
son profit, l'accaparer, en l'enlevant aux autres.
Il 2» P. ext. (Droit féod.) — qqch, faire un acte qui en
entraîne la confiscation. Absolt. Homme de mainmorte vi-
vant, mourant et confisquant (acad. confiscant), dont les
biens peuvent, le cas échéant, être confisqués.
"CONFIT [kon-fi] s. m.
[ÉTYM. Subsl. particip. de confire, § 45. || (Au sens 1
xiii^ s. Nus ne puet fere confit..., E. bgile.au. Livre des me-
II, XXX, 20.]
Il lo (Technol.) Bain d'eau aigrie avec du son, da
lequel on plonge les peaux à chamoiser.
Il 2" Dialect. (Midi). Conserve de volaille, quartier
volaille confit dans la graisse.
CONFITEOR [kon-fi-té-ôr] s. m.
[ÉTYM. Lat. confiteor, je confesse, § 217. || xiii» s. j.
MEUNG, Rose, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Prière en latin de l'Église catholique qui commen
par le mot confiteor et où le chrétien se reconnaît co
pable des péchés qu'il a pu commettre.
CONFITURE [kon-fi-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de confit, d'après le lat. confectura, m,
§ 111. Il xiii^ s. Siros confis de douce confiture. Chanson
la Vierge, dans metzner, Altfranz. Lieder, p. 67.]
Il Fruit cuit avec une quantité suffisante de sucre po
former une gelée ou une marmelade qui puisse se co
server. Manger de la — , des confitures de groseilles, d'alK
cots. Un pot de confitures. Une tartine de confitures.
*CONFITURERIE [kon-fi-tur'-ri ; en vers, -tu-re-;.
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de confiturier, §§ 65 et 68. || Néolog.]
Il Fabrique de confitures.
CONFITURIER, 1ÈRE [kon-fi-tu-ryé, -ryèr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de confiture, § 115. |j 1584. j. de b.\rb
dans delb. Rec]
Il Vieilli. Celui, celle qui fait, qui vend des confilu
Certain jouvenceau Chez un — se glisse, scarr. Foire >'
Gerrn. p. 218, Jacob.
CONFLAGRATION [kon-flà-grà-syon ; en vers, -si-o
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conflagratio , m. s. de
avec, et flagrare, brûler. || xvi'^ s. La conflagration de
RAB. Il, 29.]
Il Embrasement général. La — du globe. || Fig. ÉlatS
néral de lutte ardente entre les peuples. La révolj
française amena une — universelle.
CONFLIT [kon-fli] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conflictus, m. s. § 503. || ;
xiii^ s. Soi combatent il chascun jor par fort conflit encci
eaz mimes. Job, dans Rois, p. 481.]
Il 1° Action d'être aux prises, en parlant de persoï
qui se battent. Pendant le — des deux armées. Le pl|
profita du — des voleurs, la f. Fab. ix, 2. Fig. Le
intérêts, des passions.
Il 2° Fig. Spécialt. Contestation entre deux puissar
deux corps politiques, judiciaires, etc., qui se dlspï
un droit, une attribution, etc. Un — sur une question de j
séance. Un — d'attribution entre l'administration et l'o
judiciaire. Un — de juridiction entre deux tribunaux. P.
— négatif, qui naît de ce que deux tribunaux se renvc
une affaire, chacun d'eux se déclarant incompétent,
bunal des conflits, juridiction supérieure pour connaî
des différends entre les jurisprudences administrative
civile, et fixer l'interprétation.
1. CONFLUENT [kon-flu-an] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confluens, entis, ?n. s. La form;
tion pop. a donné confiant, conflans, fréquent comme no
propre de lieu. || 1552. Confluant, ch. est. dans delb. R(
Il Endroit où un cours d'eau (dit affluent) vient se ri'
nir avec la rivière, le fleuve où il se jette. Le — de
Marne, de l'Oise avec la Seine. || Endroit où deux riviè;
confondent leurs eaux pour donner naissance à un fleu .
à une rivière. Le — de la Garonne et de la Dordogne, i
Tigre et de l'Euphrate.
2. CONFLUENT, ENTE [kon-flu-an, -ânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confluens, proprt, coulant ci
semble. |1 1734. La petite vérole parut et fut confluente, j'ûî.
nal des sav. p. 463. Admis acad. 1798.]
Il Dont les éléments viennent se réunir ensemble. (M
dec.) Boutons confluents, boutons si rapprochés qu'ils
touchent et se confondent. P. ext. Variole confluente (p
opposition à discrète), où les pustules sont agglomérée
(Botan.) Feuilles confluentes, dont les tiges viennent se réi
nir et se confondre.
CONFLUER [kon-flu-é] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confluere, couler ensemble.
CONFONDRE
499 —
■ 'vc s. Les marchands hastivement confluèrent a Paris, dans
i\ Admis ACAD. 1835.]
|]n parlant d'un cours d'eau, réunir ses eaux avec
(•elles d'un autre cours d'eau. La Marne conflue avec la
Seine prés de Conflans. Absolt. La Garonne et la Dordogne con-
fluent au bec d'Ambés.
CONFONDRE [kon-fôndr'j v. tr.
[ÉTYM. Du lat. confùndere, m. s. de cum, avec, et fundere,
jondre, §§ 327, 290 et 291.]
I. Au propre. \\ 1° Unir ensemble (des choses analo-
-i de manière à ce qu'on n'aperçoive plus les diffé-
' lis. {S;/n. mêler.) Avant la création les éléments étaient
)onfondus dans le chaos. La Meuse et le Rhin confondent leurs
;aux. Ces couleurs, ces lignes se confondent. FlfJ. Ils confon-
lent leurs espérances, leurs regrets. Claudius par son choix De
ion fils et du vôtre a confondu les droits, rag. Brit. m, 3.
lu'ils confondent leur haine, id. Andr. i, 2. La mort confond
,ous les rangs. Ils vont tous ensemble se — en un abîme où
'on ne reconnaît plus ni princes ni rois, BOSS. D. d'Orl. \
f'oét. La victoire et la nuit, plus cruelles que nous. Nous exci-
aientau meurtre et confondaient nos coups, r.ac. Andr. i, 2.
I P. ext. Unir (une chose) avec des choses analogues, de
nanière qu'on n'aperçoive plus les différences. Il était
îonfondu dans la foule avec les derniers du peuple, fén. Tél. 6.
Is'ils (les grands) étaient confondus parmi le peuple..., mon-
jrESQ. Espr. des lois, xi, 6. Absolt. (Chasse.) En parlant
jiu gibier. — et brouiller la voie, la f. Fab. ix, 20, Disc.
à M^<: de la Sablière.
Il 2'' Prendre l'une pour l'autre (des personnes, des
'choses, qui ont entre elles de la ressemblance). Ils se res-
semblent à tel point qu'on les confond. Dans l'obscurité les ob-
éis se confondent. Égaler l'artifice à la sincérité , — l'appa-
rence avec la vérité, MOL. Tart. i, 5. On a confondu le pouvoir
lu peuple avec la liberté du peuple, montesq. Espr. des lois,
il, 2. Et que tout l'univers apprenne avec terreur Ane — plus
non fils et l'empereur, rac. Bril. i, 2. — les noms, les dates.
Tout se confond dans son esprit.
II. Fig. Il 1° Troubler entièrement (qqn) en déconcer-
iant ses projets. Confonds dans ses conseils une reine cruelle !
RAC. Alh. I, 2. Des revers équitables Par qui les grands sont
sonfondus, CORN. Poly. iv, 2. Conclus, ou bien que le Ciel te
confonde ! rac. Plaid, m, 3. 0 Dieu, confonds l'audace et l'im-
posture! ID. Esth. III, 4. — l'hérésie, l'erreur. || Spécialt.
1. Troubler entièrement par qqch d'inattendu. Son audace
oie confond. Du coup dont ma raison vient d'être confondue,
R.vc. Andr. m, 1. Dès vos premiers regards je l'ai vu se — ,
iD. Phèd. II, 1. I 2. Déconcerter dans la discussion, de
manière à ce qu'on ne trouve plus rien à répondre. L'ac-
cusé a été confondu par ce témoignage. Fig. La nature confond
Les pyrrhoniens, et la raison confond les dogmatiques, pasc.
Vens. vin, 1.
Il 2» Troubler entièrement en couvrant de honte. 0 toi,
qui vois la honte où je suis descendue. Implacable Vénus, suis-je
lassez confondue? rag. Phèd. m, 2. On sait que ce pied-plat,
digne qu'on le confonde ? Par de sales emplois s'est poussé dans
le monde, mol. Mis. i, 1. 1| P. ext. Troubler (qqn) en décon-
certant sa modestie, son humilité. Seigneur, tant de bontés
ont lieu de me — , RAC. Mithr. i, 3. Se — en remerciements,
en excuses, se montrer confus de ce dont on remercie, de
ce dont on s'excuse.
'CONFORMATEUR [kon-fôr-mà-téur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de conformer, § 249. || Néolog.]
Il (Technol.) Ovale, formé de pièces mobiles, dont se
servent certains chapeliers pour prendre exactement la
mesure et la forme de la tête.
CONFORMATION [kon-fôr-mà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conformatio, m. s. \\ xvi^ s. paré,
IV, 12.]
Il Structure et arrangement des diverses parties, inter-
aes ou externes, d'un corps organisé. La — du chien. La —
de l'estomac chez les ruminants. La — du squelette. Vice de — .
CONFORME [kon-fùrm'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conformis, m. s. de cum, avec,
et forma, forme. || xv^ s. Nature t'a pourvu de courage con-
forme a ton estât, chastkll. dans delb. Rec.]
Il 1" Dont la forme se rapporte exactement à celle d'un
autre objet pris pour type. Une copie — au modèle, à l'ori-
ginal. Pour copie —, formule par laquelle on termine une
«opie pour la déclarer conforme à l'original. L'organisa-
CONFORTANT
celle des autres mammi-
tion physique de l'homme est —
fères.
Il 2" P. anal. Dont la manière d'être se rapporte exac-
tement à celle d'une chose prise pour terme de compa-
raison. Vos désirs sont toujours si conformes aux siens, hac.
Btit. Il, 3.
Il 3" P. ext. Qui se rapporte exactement à ce qui est
ordonné par qqn, rendu nécessaire par qqch. Ma conduite
a été — à vos ordres. Il faut que nos actions soient conformes
à nos principes. One vertu — à son malheur, rag. Brit. il, 3.
Prendre des sentiments conformes à sa condition.
CONFORMÉMENT [kon-fùr-mé-man] adv.
[ÉTYM. Pour conformément, composé de conforme et ment,
§ 724. On trouve conforméement dans amyot, Solon, 1.
Il 1564. Conformément, j. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il En se conformant (à qqch). Cela a été décidé — à la loi.
CONFORMER [kon-fôr-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conformare, m. s. de cum, avec,
et formare, former. || xiii<= s. Conformés vous a sa manière,
j. Dr. MEUNG, Rose, 7760.]
Il 1" Organiser suivant une certaine forme. Un enfant
bien conformé. Cet organe est étrangement conformé.
Il 2'^ Rendre conforme (à qqch qu'on prend pour type).
Se — au véritable modèle des chrétiens, isoss. R. d'Angl. P.
ext. — ses sentiments à ceux de qqn. Ses... coursiers... Sem-
blaient se — à sa triste pensée, rac. Phèd. v, 6.
Il 3° Rendre conforme (à ce qui est ordonné par qqn,
rendu nécessaire par qqch). Se — aux circonstances. — sa
conduite, se — aux ordres de qqn. Les Français ont le droit de
publier et de faire imprimer leurs opinions en se conformant
aux lois. Charte de 1830, art. 7. Pourrais-je à cette loi ne
pas me — ? rac. Ath. iv, 3. Faites donc, seigneur, que... je
me conforme à votre volonté, pasc. Prière, 15.
CONFORMISTE [kon-fôr-mïsf] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. conformist, m. s. dérivé de
conform, conforme. || xvii«! s. boss. Var. 13. Admis acad.
1718.]
Il En Angleterre, celui, celle qui adhère à la religion
officielle (anglicane).
. CONFORIVIITÉ [kon-fôr-mi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conformitas, m. s. \\ xivc s. Geste
conformité ou aliance, oresme, dans meunier. Essai sur
Oresyne.]
Il lo Manière d'être conforme à celle d'une chose prise
pour type. Être en — de sentiments avec qqn. Il donne... sa
proposition, et les passages des Pères d'où il l'a prise, pour en
faire paraître la — aux moins clairvoyants, pasc. Prov. 3. H
y a entre eux — de goûts, de caractère. Cet affranchi avait une
— merveilleuse avec les vices du prince, rac. Brit. 2" préf.
Il 2° Manière d'être, d'agir, conforme à ce qu'exige ciqn,
qqch. La — à la volonté de Dieu, sÉv. 205. En — de {vieilli).
Agir en — de la loi.
1. CONFORT [kon-for] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de conforter, § 52. {Cf. réconfort.) ||
xi<= s. Entr'els en unt e orgoill e cunfort, Roland, 1941.]
Il Vieilli. Ce qui donne force, courage. Un— peu secou-
rable, Théophile, i, 11. Vain et triste — ! corn. Méd. v, 4.
2. CONFORT [kon-for] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. comfort, ?ra. s. et écrit confort
sous l'influence de confort 1, § 8. Le mot angl. est emprunté
de l'anc. franc, confort dans un sens spécial. || Néolog.
Admis acad. 1878.]
Il Commodité, bien-être matériel.
CONFORTABLE [kon-fôr-tàbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. comfortable, m. s. qui est
lui-même emprunté de l'anc. franc, confortable, pris dans
un sens spécial, § 8. (F. confort 2.) || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Disposé de manière à procurer du confort. Une maison,
un repas — . Un fauteuil —, et, ellipt. On —, sorte de fauteuil
entièrement rembourré et capitonné. Substantivt. Le —,
manière de vivre qui procure le confort.
CONFORTABLEMENT [kon-fùr-tà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de confortable et ment, § 724. L'anc.
franc, possède le mot dans un sens un peu différent. |1
Néolog. Admis acad. 1878.]
Il D'une manière confortable.
CONFORTANT, ANTE [kon-fôr-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de conforter, §47. {Cf. réconfortant.)
]| Admis acad. 1835.]
CONFORTATIF
— 500
CONFUSION
Il Peu usité. Qui conforte. Spécialt. Remède —, et, subs-
iantivt,Vn — . (Cf. confortatif, réconfortant.)
CONFORTATIF, IVE [kon-fùr-tà-tif, -tiv'] adj. ■
[ÉTYM. Dérivé de conforter, § 257. || xive s. Médecines
confortativez, Somme M" Gautier, f» 23, ro.]
Il Vieilli. Propre à conforter. Rien n'est de si —, st-
AMANT, k Fromage. Spécialt. Un remède —, et, substan-
iivt, Un — . [Cf. confortant.)
CONFORTATION [kon-fùr-tà-syon ; e7i vers, -si-on]
[ÉTYM. Dérivé de conforter, d'après le lat. confortatio, qui
a un sens un peu différent, § 249. jj xV* s. chastell. dans
DELB. Rec.]
Il Vieilli. Action de conforter.
CONFORTER [kon-fôr-té] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. confortare, m. s. §§ 295 et 291.]
Il Vieilli. Soutenir en donnant de la force, du courage.
Dieu conforta cette âme désolée, corn. Imit. i, 25. Le Ciel...
prit soin, par le ministère d'un ange, de le —, bOURD. Exhort.
Sur le crucif. 1.
*CONFRATERNEL, ELLE [kon-frà-tèr-nèl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de confrère, sur le modèle de fraternel.
[V. ce mot.) Il Néolog.]
Il Qui offre un caractère de confraternité. Sentiments
d'union confraternelle.
CONFRATERNITÉ [kon-frà-tèr-nl-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge confratemitas,
m. s. de cum, avec, et fraternitas, fraternité. || 1283. La con-
Iraternité de leur ordre, dans dklb. Rec.]
Il Lien qui unit entre eux des confrères.
CONFRÈRE [kon-frèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge confrater, m,, s.
de cum, avec, et frater, frère, devenu confrère sous l'in-
fluence de frère (F. ce mot), § 503. || xui^ s. Quant nos re-
cevrons a confrères, Renart, 1006, Méon.]
Il Chacun des membres d'un même corps (corporation
professionnelle, compagnie savante, société de bienfai-
sance, etc.) considéré par rapport aux autres. [Syn. col-
lègue.) Violant les lois de l'Académie française, qui défend aux
académiciens d'écrire ou de faire écrire contre leurs confrè-
res, LA br. Disc, à l'Acad. préf. P. ext. Si mes confrères
(les lions) savaient peindre, la f. Fab. m , 10. | Spécialt.
Membre d'une confrérie. Les confrères de la Passion, qui,
au moyen âge, représentaient des mystères. P. plaisant.
C'est son — enEsculape, en Apollon, un médecin, un poète
comme lui.
CONFRÉRIE [kon-fré-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de confrère, § 68. acad. 1694-1740 écrit con-
frairie. || xiii^ s. Au couvent, a la confrarie, Renart, xii, 975.]
Il Association généralement composée de laïques, mais
ayant un patronage religieux, un but de piété, de cha-
rité. || Fig. Famil. Entrer dans la — , dans la catégorie des
hommes mariés. Ceux que l'hymen fait de sa — , la f. Con-
tes, Belphéçjor. P. ext. En parlant des maris trompés. Ce
qui peut m'ôter ma fâcherie. C'est que je ne suis pas seul de ma
—, MOL. Sgan. se. 17.
CONFRONTATION [kon-fron-tà-syon ; en i;er5, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge confrontatio,
m. s. {Cf. confronter.) || 1346. Texte dans Bibl. Ec. des
Chartes, 1872, p. 356.]
I. Anciennt. Action de confronter à qqch. Voilà à peu
près l'ordonnance de mon jardin avec ses confrontations, b.
PALISSY, 105.
II. Action de confronter (qqn). La — des témoins avec
l'accusé. Il P. ext, La — des écritures.
CONFRONTER [kon-fron-té] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge confrontare, m.
s. composé de cum, avec, et frons, frontis, front, proprt,
être, mettre front à front. || 1422. Ordonn. xiii, 18.]
I. Vieilli. V. intr. Être situé face à face, bord à bord.
L'Egypte, du temps des Perses, ne confrontait point à la mer
Rouge (ne l'avait point pour frontière), montesq. Espr. des
lois, XXI, 9. Il P. ext. (Blason.) Écu confronté, écu divisé
en deux parties dans chacune desquelles sont figurés deux
animaux front à front.
IL V. tr. Mettre en présence (deux ou plusieurs per-
sonnes dont les affirmations sont contraire.s) pour démê-
ler la vérité. — deux témoins, un témoin avec l'accusé. La loi
qui condamnait un homme sans que les témoins lui eussent été
I confrontés..., montesq. Espr. des lois, xxvi, 8. P. anal.
I l'accusé avec la victime. || P. ext. Mettre en présence (d
pièces, des textes) pour comparer. — la copie avec l'oi
! ginal. — deux écritures.
CONFUS, USE [kon-fu, -fûz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. confusus, m. s. proprt, pai
passé de confundere, confondre. || xn" s. En tei esperere
et ne sunt confus, Lih. Psalm. p. 25, Michel.]
Il 1» Dont les éléments sont mêlés de façon qu'on i
puisse pas les distinguer. (Un songe) Qui d'un amas — i
vapeurs de la nuit Forme de vains objets que le réveil détru
CORN. Poly. I, 1. L'assemblage — des éléments dans le cha(
Spécialt. Vieilli. Droits — (confondus) et réunis en une set
personne. P. ext. Un murmure — , indistinct. Un bruit de t(
— . Un bruit — s'élève, rac. Ath. ii, 2. || Fig. Des notio
confuses. Avoir des souvenirs — de qqch. Un discours, unst]
— . L'art — de nos vieux romanciers, boil. Art p. 1. Comi
si Dieu avait, à notre manière, des vues générales et confust
boss. Marie-Thérèse.
Il 2" Qui manifeste par son trouble un sentiment •
honte ou de pudeur. Il est — de sa méprise. Le corbeau, ht
teux et — , LA F. Fab. i,2. (La perdrix) prend sa volée et rit
l'homme qui, — , des yeux en vain la suit, la f. Fab. ix, S
Disc, à M'n'- de la Sablière. \\ Vos éloges l'ont rendue co
fuse. Je suis — de vos bontés.
CONFUSÉMENT [kon-fu-zé-man] adv.
[kty.m. Pour confusément, composé de confuse et me
§ 724. AMYOT écrit confuséement, Numa, 31 ; mais r
et la plupart des auteurs du xvi<> s. ne semblent conni
que confusément. || xv^ s. Confusément (imprimé à tort
fusément), chastell. dans delb. Rec. \ 1611. Confuséme
COTGR.]
Il D'une manière confuse (indistincte). Des objets ent;
ses — . Il Fig. L'on juge témérairement de ce que l'on ne ce
nait que — , arnauld, Logique, 1.
CONFUSION [kon-fu-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYAL Emprunté du lat. confusio, m. s. \\ xi^ s. Di
seit hoi maie confusiuni Roland, 3276.]
I. État de ce qui est confondu, confus.
Il 1" Etat de ce qui est mêlé de manière à ce qu'o:
puisse distinguer les éléments les uns des autres
vres, ses papiers, sont dans le désordre et la — . Son atl
jeta la — dans les rangs. Le prisonnier parvint à s'échapp
milieu de la — générale. Ceux qui dansaient en — et eaij
multe, la F. Daphné, prol. La presse et les carrosses
une telle — que le commerce de tout ce quartier-là en esl
terrompu, sÉv. 714. Caractères de l'alphabet ayant été jet^
— , FÉN. Exist. de Dieu, i, 1. La — des langues, qui
dans l'impossibilité de s'entendre ceux qui vouli
élever la tour de Babel ; et, fig. C'est la — des languei
parlant de gens qui parlent sans pouvoir se mettre
cord. La — du pouvoir législatif et du pouvoir judiciaire
trouble et la — régnent dans l'État. Dans cette effroyable
de toutes choses, BOSS. R. d'Angl. Il expira dans la fleur
son âge, plein des tristes images de la — qui devait suivre
mort, m. Hist. univ. m, 5. La — des idées, des opinions,
y aurait eu dans les résolutions une — étrange , munte-
Espr. des lois, xi, 6. Il y a de la — dans cet ouvrage.
Spécialt. (Droit.) — de droit, réunion sur une même tr
de droits opposés qui s'annulent réciproquement. Lorsq
les qualités de créancier et de débiteur se réunissent dans
même personne, il se fait une — de droit qui éteint les de
créances, Code civil, art. 1300. || P. ext. Abondance i
choses placées pêle-mêle. Trois vases qui portent, l'un d
orangers, et les deux autres diverses fleurs en — , corn. Tû.
d'or, I, décoration.
Il i2o Méprise consistant à prendre une personne, u
chose pour une autre, faute de pouvoir les distinguer.
de dates, de noms, de personnes. Que je débrouille ici cette
(des deux Sosie), mol. Amph. ii, 1. Vous avez commis u
— regrettable. || Spécialt. (Droit.) — de part, incertitu^
sur le père d'un enfant né dans les premiers mois d'i
second mariage contracté par la veuve avant les dél'
fixés par la loi.
II. Trouble par lequel se manifeste la honte ou la p
deur. Couvrir qqn de — . Cela a tourné à la — de ses ennem
Vous redoublez ma honte et ma — , corn. lîor. iv, 2. A i
— , Néron veut faire voir Qu'Agrippine promet par delà son pc
voir, RAC. Prit, i, 2. Des agréments qui nous jettent dans
—, SÉV. 1158. Une charmante — se peignit sur son visage.
CONFUTATION
— bOl
CONGLOMÉRAT
"CONFUTATION [kon-fu-tà-syon ; en vers, -s'i-on] s. f.
l'YM. EmprunU; du lat. confutatio, tn. s. || 1520. En con-
ition et confutation est toute la force de la délibération,
,[, dans DELB. Rec. Suppr. acad. 1878.]
Vieilli. Réfutation. La — des critiques ou censeurs de
,„os, FURET. Rom. bourg, ii, 97.
I CONGE [kônj'] s. m.
! fi':TYM. Emprunté du lat. oongius, m. s. \\ 1545. g. gué-
i.T, dans DELB. Rec. Admis acad. 17G2.]
l" Chez les Romains, mesure de capacité pour les
iquides, contenant le huitième de l'amphore (un peu plus
le trois litres).
Il 2" P. ext. Sorte de panier qui, dans les mines, sert à
ransporter et à mesurer le minerai.
CONGÉ [l{on-jé] s. m.
|ÉTYM. Du lat. commeatum, m. s. proprt, action de s'en
iller, devenu *commiato, "comyat, *comjat, congiét, congé,
§ 366, 472, 356, 297, 402 et 291.]
I. Permission de partir. Donner — à qqn. Audience de —,
[u'un ambassadeur rappelé dans son pays reçoit, avant
on départ, du souverain auprès duquel il est accrédité,
'élémaque et Mentor prennent — du roi, fén. Tél. 23. P. ext.
'rendre — de qqn, lui présenter ses respects, lui faire ses
jidieux avant de partir. Fig. Fumil. Donner — à qqn, lui
llonner son —, l'inviter à se retirer, à ne plus revenir. Par-
lons un peu de votre frère ; il a eu son — de Ninon, sÉv. 153.
jî Spécialt. I 1. Permission donnée à un fonctionnaire, à
!in militaire, à un employé, de quitter momentanément
es fonctions, son service. Demander, obtenir un — . Un —
ie six mois. | 2. Autorisation de quitter le service militaire
ionnée à un soldat. Avoir son — . Obtenir son — pour infir-
nités. P. ext. Durée du service militaire. Faire un second
-, reprendre du service après avoir fait son temps, j 3.
'ermission générale de sortie, suspension temporaire des
élusses pendant l'année scolaire, pour les élèves des éco-
es, des lycées, à certains jours de fête. Les congés de Pâ-
jues. Le ministre a donné deux jours de — . | 4. Permission
|le naviguer délivrée par le ministre de la marine au com-
Tiandant d'un navire marchand. | Autorisation de faire
■irruler certaines marchandises sur lesquelles les droits
lidirects ont été acquittés. Prendre un — pour expédier du
/in. I 5. Invitation qu'un patron adresse à un employé, un
iTiaître à un serviteur qu'il renvoie , d'avoir à quitter la
maison. Donner son — à un domestique. L'on me donne au-
ourd'hui mon —, mol. F. sav. ii, 5. j 6. Signification faite
par un propriétaire à un locataire qu'à l'expiration du
ierme fixé il doit quitter l'appartement, la maison qui lui
jfait louée. P. ext. Signification faite par le locataire au
propriétaire qu'à l'expiration d'un terme fixé, il cessera
d'occuper la maison, l'appartement qu'il avait en loca-
tion. Donner, recevoir — . Un — signifié par huissier. || P. ext.
Vieilli. Permission. Nous n'oserons plus trouver rien de bon,
sans le — de messieurs les experts, mol. Crit. de l'Êc. des
f. se. 6. Je lui donne à présent — d'être Sosie, iD. Amph.
III, 9. n s'est marié sans le — de ses parents.
II. (Extension de sens du lat. commeatus, passage, proprt,
ici, transition.) Moulure circulaire, sorte de cavet qui dans
certains ordres joint le fût de la colonne aux moulures
supérieures, vers le chapiteau.
CONGËABLE [kon-jé-àbl'J adj.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. verbe congeer, donner congé,
§ 93. La forme primitive congeable est devenue congéa-
ble sous l'influence de congé, à une époque assez récente.
ji 1570. Nouv. Coût, génér. iv, 413. Admis acad. 1762.]
Il Vieilli. Qui peut être l'objet d'un congé. Bail à domaine
—, dit aussi à convenant, à possession conditionnelle , le
propriétaire pouvant toujours donner congé au fermier,
ï^auf à lui rembourser ce qu'il a dépensé en améliorations
(droits convenanciers).
CONGÉDIER [kon-jé-dyé ; en vers, -di-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de l'ital. congedo, congé, par addition
du suffixe verbal ier, §§ 12 et 266. L'anc. franc, dit con-
geer, dérivé de congé, § 154. || xw^-xv^ s. Chron. de Rou-
cicaut, IV, 9.]
Inviter à se retirer, faire sortir de chez soi. L'heure
venue, il congédia ses hôtes. Le cruel ! de quel œil il m'a congé-
diée ! RAC. Andr. v, 1. Ce que l'on appelle — son monde ou
se défaire des gens, la br. 8 Spécialt. — les troupes , les
envoyer du service. — un domestique, le renvoyer de sa
maison.
CONGELABLE [kon-je-làbl'J adj.
[ÉTYM. Dérivé de congeler, § 93. || Mot du commence-
ment du xix" s. enregistré par mozin, Dict. franc. -allcrn.
(1811). Admis ACAD. 1878.J
\\ Qui peut se congeler.
CONGÉLATION [kon-jé-là-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congelatio, m. s. |) xiv* s. Imité
d'alck. dans ltttré.]
Il Action de se congeler. La — de l'eau, du mercure. || P.
ext. Mortification des parties vivantes par l'action du
froid. La — des pieds, des mains.
CONGELER [kon-je-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congelare, m. s. devenu con-
geler (et non congeler, cf. congélation) sous l'influence de
geler,J 503. || xivo s. Nat. à l'alch. 38.]
Il Faire passer (un liquide) à l'état solide, en lui enle-
\ant une partie de son calorique latent. Le thermomètre
marque zéro quand l'eau se congèle.
CONGÉNÈRE [kon-jé-nér] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congener, m. s. de cum, avec, et
genus, neris, genre. || xvic s. Muscles congénères, paré, vin,
11. Admis acad. 1762.]
Il Qui fait partie du même genre (animal ou végétal).
Plantes congénères. P. ext. Mots congénères, appartenant à
une même famille. Muscles congénères, appartenant à un
même groupe et concourant à une même action.
*CONGÉNIAL, ALE [kon-jé-nyàl ; eri vers,-m-'d\] adj.
[ÉTYM. Composé du lat. cum, avec, et genius, génie,
S 275. Il Ne'olog. Admis acad. 1835 comme synonyme de
congénital; suppr. en 1878.]
Il Qui est en rapport avec le caractère, la tendance na-
turelle d'un être.
CONGÉNITAL, ALE [kon-jé-ni-tàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. congenitus, né avec, § 238. || Néo-
log. .\dmis acad. 1835.]
Il Né avec (en parlant de quelques caractères, de quel-
ques dispositions organiques, physiologiques, etc.). Affec-
tions congénitales. {Cf. congénial, conné.)
CONGESTION [kon-jès'-tyon ; en vers, -ti-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congestio, accumulation, de
cum, avec, et gerere, porter. || xiv<'-xv« s. Les causes de
congestion, Chirurg. de Guide Chauliac, ms. 24249, 1° 25,
v. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Afflux excessif accidentel du sang dans les
vaisseaux d'un organe. (Syn. engorgement.) — cérébrale,
pulmonaire.
'CONGESTIONNER [kon-je's'-tyô-né ; envers,-ii-b-né]
V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de congestion, § 154. || Néolog.]
Il (Médec.) Frapper de congestion. L'opium congestionne
le cerveau. Avoir la face congestionnée. Les poumons se con-
gestionnent.
CONGIAIRE [kon-ji-èr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congiarium, m. s. de congius,
congé. Il 1611. cotgr. Admis acad. 1762.]
Il (Antiq. rom.) Distribution de vin, de blé, d'argent,
que les empereurs romains faisaient au peuple dans cer-
taines occasions (événements, triomphes, etc.).
CONGLOBATION [kon-glô-bà-syon ; en vers, -si-on
s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conglobatio, proprt, rassem-
blement en corps. || (Au sens propre.) 1580. Première
Guerre punique , dans godef. Suppl.]
Il Raisonnement formé d'une accumulation de preuves
diverses, réunies en un seul argument.
'CONGLOBER [kon-glô-bé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conglobare, m. s. de cum, avec,
et globus, boule, acad. ne donne que l'adj. conglobé, ad-
mis en 1762. || xvi" s. Nourrissement arresté et comme con-
globé en lieu estroict, paré, xx, 10.]
Il Former d'éléments réunis en un amas serré. La ma-
tière du soleil... s'est conglobée, volt. Dial, vu, 1. 1| Spécialt.
I 1. Vieilli. Glande conglobée, ganglion lymphatique. | 2.
Feuilles, fleurs conglobées.
CONGLOMÉRAT [kon-glo-mé-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conglomeratum , part, passé
neutre de conglomerare , conglomérer. || Néolog. Admis
acad. 1878.]
Il (Minéral.) Masse formée de débris minéraux agglo-
mérés.
CONGLOMÉRER
S02 —
CONIQUE
CONGLOMÉRER [kon-glo-mé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conglomerare, m. s. de cum,
avec, et glomerare, mettre en peloton. |1 1727. Glandes con-
glomérées, FURET. Admis acad. 1762 (comme adj.) et 1798
(comme verbe).]
Il Réunir en groupes serrés. Un terrain formé de sable,
de cailloux conglomérés. Spéciale. Glandes conglomérées,
glandes en grappe.
CONGLUTINATION [kon-glu-ti-nà-syon; en vers,
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conglutinatio, m. s. || 1542.
p. DE CHANGY, danS DELB. Rcc]
Il Action de conglutiner.
CONGLUTINER [kon-glu-ti-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conglutinare, vi. s. de cum,
avec, et glutinare, coller. || xiv" s. Tu dois conglutiner les
parties ensemble. Somme M<^ Gautier, f° 22, v.]
Il Faire joindre entre elles (des parties organiques) par
des substances visqueuses, n faut manger... du gruau, et du
riz, et des marrons, et des oublies, pour coller et — , mol. Mal.
im. III, 10.
CONGRATULATION [kon-grà-tu-là-svon ; en vers,
si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congratulatio, m. s. \\ 1512.
j. LE MAIRE, dans DELB. Rec]
Il Action de congratuler.
CONGRATULER [kon-grà-tu-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congratulari, m. s. de cum, avec,
et gratulari, féliciter. || xiv« s. bersuire, dans littré.]
Il Témoigner (à qqn) qu'on prend part à ce qui lui ar-
rive d'heureux. Mille gens à la cour y traînent leur vie à em-
brasser, serrer et — ceux qui reçoivent, la br. 8.
CONGRE [kôngr'J s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congrus, ??i. s. || xm" s. Congres
qui sont gros et Ions, Bat. de caresme et de charnage, dans
barbaz. Fabliaux et Contes, iw, 94, Méon.]
Il Poisson de mer, de même famille que la murène, dit
anguille de mer.
"CONGRÉAGE [kon-gré-àj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de congréer, § 78. || 1783. encycl. méth.]
Il (Marine.) Action de congréer.
*CONGRÉER [kon-gré-é] v. tr.
[ÉTYM. Semble une altération de l'anc. franc, conreer
[cf. corroyer), arranger, sous l'influence de gréer, § 509. ||
1783. ENCYCL. MÉTH.J
Il (Marine.) Garnir (un cordage) en remplissant avec de
l'étoupe, du fil de caret, les vides qui séparent les torons.
CONGRÉGANISTE [kon-gré-gà-nïsf] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. congregus, « qui fait partie d'une
même troupe », §§ 244 et 265. || 1727. furet. Admis ac.\d.
1762.]
Il Qui appartient à une congrégation. École —, dirigée
par des frères ou des sœurs appartenant à des ordres en-
seignants. Substantivt. On —, membre d'une congréga-
tion.
CONGRÉGATION [kon-gré-gà-syon ; en vers, -si-on]
s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. congregatio, assem-
blée, de cum, avec, et grex, troupe. || xii*^ s. Congregatiun
de pople, Lib. Psalm. p. 79, Michel.]
Il 1» Compagnie de prêtres assujettis à des vœux, à
une règle commune, reconnue par le saint-siège. La —
de l'Oratoire, de Saint-Sulpice. || Compagnie de religieux qui,
tout en suivant la règle commune de l'ordre auquel ils
appartiennent, s'assujettissent à une règle spéciale. Les
bénédictins de la — de Saint-Maur.
Il 2» P. anal. Association de laïques qui se réunissent,
sous l'invocation d'un saint, pour des exercices de piété.
Spécialt. Sous la Restauration, association politique et
religieuse qu'on disait dirigée parles jésuites.
_ Il 3" P. ext. Sorte de comité de cardinaux, d'ecclé-
siastiques établis par le pape, à Rome, pour s'occuper de
certaines affaires. La — des Rites, de l'Index, de la Propa-
gande.
CONGRÈS [kon-grè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congressus, réunion de per-
sonnes, union sexuelle, decongredi,allerensemb]e. || 1611.
Congrez.coTGR. Môme orthogr. dans ac.\d. 1694-1718.]
I. Réunion de personnes appelées à délibérer sur cer-
taines questions.
i
Il l" Réunion de ministres de diverses nations, ayai
plein pouvoir pour régler certaines questions interni
tionales. Le — de Vérone.
Il 2" Le parlement (chambre des représentants et »
nat) aux Etats-Unis.
Il 3» P. ext. Réunion de savants, de publicistes, etc., c
se discutent des questions scientifiques, littéraires, polit
ques, etc. — archéologique, scientifique. Le — de la Paix,
II. Vieilli. Épreuve qu'ordonnait la justice devant di
matrones et des médecins, lorsqu'il y avait une demanc
en nullité de mariage pour cause d'impuissance. Joi
entre eux ordonnant le — , boil. Sat. 8.
CONGRU, UE [kon-gru] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congruus, convenable, de m
gruere, s'adapter à. || xiii<=-xiv* s. De congru langaige aorne
Clef d'amour, append. dans delb. Rec]
Il 1° Vieilli. Qui s'adapte particulièrement à une ei
constance, aune situation donnée. Motz exquis et sentenc
congrues, rab. i, 50. Une personne congrue, qui a les apt
tudes voulues. Vous faites le savant et n'êtes pas — , régnie
Sat. 10. S'exprimer en termes congrus. || Spécialt. \ 1. Grft
congrue, suivant certains théologiens, grâce que Dieu pr^
portionne si exactement aux dispositions et aux circon
tances dans lesquelles l'homme la recevra que, par i;
accord, elle devient efficace. | 2. Portion congrue, prélè'.
ment spécial sur la dîme, que devait payer au curé de
paroisse celui à qui la dîme avait été inféodée, et qui coi
plétait le casuel. P. ext. Réduire qqn à la portion congrue, 1
laisser bien juste de quoi vivre.
Il 2° Nombres congrus, dont la différence est un multi];
d'un autre nombre dit module.
"CONGRUENT, ENTE [kon-gru-an, -ânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congruens, entis, part. préSj
congruere, s'adapter. || 1542. Congruant, p. de ghangy,
DEi.B. Rec.]
Il Vieilli. Qui convient, qui s'ajuste bien (à qqch). Q
vous semble de ma petite oie (accessoires du vêtement,
bans, plumes, etc.) ? La trouvez-vous congruente à l'hi
MOL. Préc. rid. se. 9.
*CONGRUISME [kon-gru-ïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de congru, §265. || 1753. encycl.]
Il (Théol.) Doctrine qui admet la grâce congrue.
*CONGRUISTE [kon-gru-ïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de congru, § 265. || 1753. encycl.]
Il (Théol.) Celui qui admet la grâce congrue. A
tivt. Doctrine — .
CONGRUITÉ [kon-gru-i-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de congru, § 255. || xiv^ s. Ses rigli
gramaire et ses congruitez, Psaut. loi'rain, dans delb
Admis acad. 1798.]
Il Vieilli. Accord, conformité. Spécialt. (Théol.)
formité de la grâce aux dispositions de l'homme et
circonstances, qui la rend efficace.
CONGRÛMENT [kon-gru-manj adv.
[ÉTYM. Pour congruement (acad. 1694-1740), compo
de congrue et ment, § 724. || xiv^ s. Congruement, 0RES>
Èth. i, 15.]
Il Vieilli. D'une manière congrue. Parler — d'une affaii
comme il convient. P. ext. Apprendre à parler — (corn
tement), mol. F. sav. ii, 6. C'est un homme d'ordre et qui
— , regnard, Joueur, i, 2.
*CONICINE [ko-ni-sin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. conium, grec xwvetov, ciguë, d
près un adjectif factice '*conicus, de ciguë, § 245. i| AV
log.]
Il Alcaloïde auquel la ciguë doit ses propriétés vén
neuses.
CONIFÈRE [kô-ni-fér] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conifer, m. s. de conus, côn
et fero, je porte. || xvi« s. Arbres conifères, p. belon, da
godef. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Qui porte des fruits en forme de cône. Substantii
m. pi. Les Conifères, famille d'arbres verts et résineux,
fruits coniques (pin, sapin, cyprès, cèdre, etc.).
CONIQUE [kù-nïk'j adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xwvixôç , m. s. dérivé '
xwvoî, cône. Il 1652. Superficies coniques, meynier, da
delb. Rec]
Il 1° Qui est en forme de cône. Figure — . Bac —, p^
contenir de grandes plantes de jardin oud'appartem
CONIROSTRE
— 503 —
CONJUGAL
2" Qui appartient au cône. Sections coniques, diverses
I lions du cône par un plan. P. ext. Les sections coniques,
, rllipt, Les coniques, les courbes formées par ces di-
:-.'s sections (cercle, ellipse, hyperbole, parabole).
CONIROSTRE [i<è-ni-r6str'J adj.
I YM. Composé avec le lat. conus, cône, et rostrum,
; 275. Il Mot du commencement du xix<' s. enregistré
V. jziN, Dict. franç.-allem. (1811).]
,'ni a le bec conique. Substantivt, m. pi. Les Coniros-
iiimille d'oiseaux de l'ordre des Passereaux, à bec
i.iqiie sans échancrure.
CONJECTURAL, ALE [kon-jêk'-tu-ràl] adj.
; YM. Dérivé de conjecture, § 238. || 1521. f.\bri, Rhétor.
DELB. Rec]
Fondé sur des conjectures. Explication, scienca conjec-
jirale. Des faits conjecturaux.
CONJECTURALEMENT [kon-jek'-tu-râl-man ; en
. -rà-le-...] adv.
-:m. Composé de conjecturale et ment, § 724. || xvi« s.
VIGNE, dans DOCHEz, Dict.]
'. l'une manière conjecturale.
CONJECTURE [kon-jek'-tûr] s. f.
\ [ÉTY.M. Emprunté du lat. conjectura, m. s. de conjicere,
iombiner (dans la pensée). || xiv<= s. Chis homs est 11 plus
reus... Li plus hardis ausi de miedre conjecture, Jeh. des
RI-!-;, dans DELB. Rec.\
-Supposition que l'on propose pour expliquer com-
i un fait a dû ou devra se passer. Faire des conjectures.
a se perd en conjectures. Selon ma — , Je tiens qu'elle (l'aven-
iie) n'a rien de déplaisant pourvous, mol. Éc. des m. ii, 2.
e ne sais pas si c'est un bruit qui part De quelque — ou d'un
:Oup de hasard, m. Tart. ii, 2. Arrêter le torrent de l'incer-
!itude et captiver les conjectures, p.\sc. Entret. avec Saci.
CONJECTURER [kon-jêk'-tu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. conjecturare, m. s. \\ xni" s. j. de
lEUNG, Trésor, 417.]
il Croire par conjecture. Des événements dont on peut
\- l'issue. Réduits à — que son père l'avait du moins associé
juroyaume, boss. Hisi. univ. i, 8. ] Absolt. L'esprit humain
st porté à — sur ce qu'il ignore.
GONJOINDRE [kon-jwîndr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjungere, m. s. devenu con-
oindre sous l'influence de joindre (F. ce mot), § 503. ||
:u°-xiii« s. Mestiers fu que ele andous ces choses conjoinsist
iinsemble, Job, dans Rois, p. 442.]
Il l" Vieilli. Joindre avec. Les filets de glace qui les con-
oignaient, desc. Métcor. 6.
i II 2° Specialt. Joindre parles liens du mariage. Cet heu-
•eux moment fut ménagé par le prêtre qui à l'instant les con-
iOignlt, FURET. fio;n. bourg, ii, 129.
: CONJOINT, OINTE [kon-jwin, -jwînl'] af(/".
[ÉTYM. Adj. particip. de conjoindre, § 45. || xii^ s. Seiom
Conjoint et enterin, beneeit, Ducs de Norm. 10665.]
!| 1° Joint avec. || Specialt. \ 1. (Jurispr.) Personnes con-
jjointes, unies par des intérêts communs. Legs —, indivis
ientre plusieurs personnes. | 2. (Arithm.) Règle conjointe,
opération par laquelle on détermine le rapport de deux
quantités entre elles (monnaies, mesures, etc.) à l'aide du
rapport connu de chacune d'elles avec une ou plusieurs
quantités déterminées. | 3. (Musique.) Degré —, position
relative de deux notes de la gamme qui se suivent im-
médiatement sur la portée, entre lesquelles il n'y a qu'un
intervalle de seconde. {Cf. disjoint.)
II 2» Joint à qqn par les liens du mariage. Tout l'avan-
tage qu'homme et femme conjoints par mariage se peuvent
faire, MOL.. 1/a/. iyn. i, 7. SwA^^anh';;/. Les deux conjoints, les
lieux époux. J'appelle un bon, voire un parfait hymen, Quand
les conjoints se souffrent leurs sottises, la f. Contes, Bel-
phéçjor.
CONJOINTEMENT [kon-jwint'-man ; en vers, -jwin-
te-...] adv.
[ÉTYM. Composé de conjointe et ment, § 724. jj 1354. A
une fois conjoinctement, dans Ordonn. iv, 295.]
il En parlant de deux ou plusieurs personnes, en joi-
gnant leurs efforts, en réunissant leurs intérêts. Ils ont
fgi — . Poursuivre un but — avec qqn. Spécialt. Legs fait —,
indivis entre plusieurs légataires.
CONJONCTIF, rVE [kon-jonk'-iïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjunctivus, m. s. de conjunc-
tus, part, passé de conjungere, joindre ensemble. || \i\<^ s.
Toille conjoinctive, j. corbiciion, dans delb. Rec. \ xv* s.
Le optatif,... le conjunctif,... le infinitif. Douait français, p. 28,
Stengel.]
Il 1" Qui joint ensemble des parties organiques. Tissu
—, ancien nom du tissu cellulaire. Spécialt. La membrane
conjonctive, et, substantivt, La conjonctive, membrane mu-
queuse qui tapisse le globe de l'œil et l'unit aux paupières.
Il 2° Qui réunit certaines parties du discours. Particules
conjonctives, les conjonctions. Locutions conjonctives, locu-
tions qui jouent le rôle de conjonctions. Pronoms conjonc-
tifs, les pronoms relatifs. Vieilli. Le mode —, et, substan-
tivt, Le —, le subjonctif.
CONJONCTION [kon-jonk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjuncUo, m. s. || xii^ s. ben.
DE STE-MORE, Troie, 29671.]
I. Action de se joindre.
Il 1° Union charnelle.
fl 2» (Astron.) Position de deux astres par rapport à un
troisième quand une droite partant du centre de ce der-
nier passe par le centre des deux autres. (F. opposition.)
— de la lune avec le soleil. || En parlant de l'influence at-
tribuée par les astrologues à la conjonction de certains
astres. Effrayé par les tristes conjonctions des' astres, boss.
Var. 5.
II. Ce qui sert à joindre. Spécialt. (Gramm.) Partie
du discours qui sert à joindre deux propositions.
•CONJONCTIVITE [kon-jonk'-ti-vif] s. f
[ÉTYM. Dérivé de conjonctive, § 282. i| Néolog.]
Il Inflammation de la conjonctive de l'œil.
CONJONCTURE [kon-jonk'-tûr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. congiontura, m. s. modifié
d'après un type lat. factice *conjunctura, § 12. || 1512. Ar-
mes insignes avoit pour conjoncture, o. de st-gelais, dans
DELB. Rec]
Il Situation qui résulte d'un concours fortuit d'événe-
ments, de circonstances. [Syn. occurrence.) Il (notre sort)
dépend d'une — De lieux, de personnes, de temps, la f, Fab.
VIII, 16. — favorable, défavorable.
CONJOUIR (SE) [kon-jou-îr] v. pron.
[ÉTYM. Emprunté du lat. congaudere, m. s. devenu con-
jouir sous l'influence de jouir (F. ce mot), § 503. || xii= s.
n le baisa et si le conjoï, Loherains, dans godef.]
Il Vieilli. Se réjouir avec qqn.
CONJOUISSANCE [kon-jou-i-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de conjouir, d'après Jouissance, § 146. ||
XV* s. Le receurent et lui firent feste et conjouissance, chas-
tell, dans DOCHEZ, Dict.]
Il Vieilli. Action de se réjouir avec qqn. Quand cette re-
connaissance arrive , elle ne produit qu'un sentiment de — de
voir arriver la chose comme on le souhaitait, coRN. %^ Disc.
Trag. Ils revenaient de sa part faire des compliments de — ou
condoléance aux gens titrés, ST-siM. xii, 77.
CONJUGAISON [kon-ju-ghè-zon] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjugatio, m. s. devenu con-
jugaison sous l'influence des mots analogues de formation
pop. § 503. On trouve au moyen âge conjugacion. (F.
DELB. Mater.) || 1550. De la conjugezon des verbes, meigret,
Gramm. franc, fo 74, v°.]
Il 1° (Gramm.) Action de joindre successivement au
radical d'un verbe les affixes qui servent à exprimer les
changements de personnes, de nombres, de temps, de
modes, de voix. La — de l'indicatif, du subjonctif, de la voix
active, passive. P. ext. L'ensemble des formes diverses
que prend ainsi le radical d'un verbe. — active, passive, ré-
fléchie. — régulière, qui présente constamment les mômes
formes pour toute une classe de verbes. 'Verbes de la pre-
mière — .
Il 2.° (Anat.) — des nerfs {vieilli), réunion de nerfs par
paires. Trous de —, ouvertures placées de chaque côté
de la colonne vertébrale pour le passage des nerfs, des
vaisseaux.
CONJUGAL, ALE [kon-ju-gàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjugalis, m. s. de conjuglum,
mariage. || xui^-xwe s. Régime conjugal, h. de gauchi, dans
GODEF. SuppL]
Il Relatif aux liens du mariage. L'amour — . Les liens con-
jugaux. On affranchit Néron de la foi conjugale, R.AC. Brit. m,
3. S'il y daigne écouter un — amour, CORN. Poly. IV, 3. Le
devoir — . Remplir le devoir de l'amour — , mol. Amph. il, 3.
I Famil. Une scène conjugale, querelle entre deux époux.
CONJUGALEMENT
— o04
CONNAISSEUR
CONJUGALEMENT [kon-ju-gal-man ; en wrs, -ga-
le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de conjugale et ment, § 724. || xvi" s.
L'ame... ne refuse point de participer à ses naturels plaisirs (du
corps) et de s'y complaire conjugalement, Montaigne, m, 13.]
Il Peu usité. Selon le lien conjugal.
CONJUGUÉ, ÉE [kon-ju-ghé] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjugatus, m. s. part, passé
de conjugare, unir. || Admis acad. 1694.]
Il (Technol.) Qui est joint par une relation de parité.
Nerfs conjugués, qui concourent aux mômes fonctions.
Feuilles conjuguées, dont les deux folioles sont disposées
au sommet d'un pétiole commun. Pierre, médailles conju-
guées, où sont représentées deux têtes de profil dont l'une
recouvre l'autre en partie. Diamètres conjugués, dont l'un
partage en deux parties égales toute corde parallèle à
l'autre, j (Physique.) Foyers conjugués, système formé par
deux points situés de telle manière que si l'on place à
l'un de ces points une source de lumière ou de chaleur,
les rayons réfléchis ou réfractés .viennent converger à
l'autre point, et réciproquement. Miroirs conjugués, placés
l'un par rapport à l'autre de manière à produire ce ré-
sultat. Acide —, que l'on considère comme formé de la
combinaison de deux acides pris en proportion définie.
CONJUGUER [kon-ju-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjugare, réunir par couples,
composé de cum, avec, et jugum, joug, couple, transcrit
d'après la nécessité de l'orthographe française, § 501. ||
1572. Le verbe suivant se conjuge..., ramus, Gramm. franc.
p. 95.]
Il 1° Vieilli. Joindre ensemble.
il 2° Spe'cialt. (Gramm.) — un verbe, joindre succes-
sivement au radical d'un verbe les affixes qui servent à
exprimer les changements de personnes , de nombres,
de temps, de voix. Ce verbe se conjugue avec l'auxiliaire être.
Absolt. Cet enfant ne sait pas encore — .
"CONJUNGO [kon-jon-gô] 5. m.
[ÉTYM. Mot lat. signifiant « je conjoins », tiré de la
formule du mariage religieux. || xyii" s. V. à l'article.]
Il Famil. La formule du mariage religieux. Prononcer
le — . Après le —, après la célébration du mariage. Jus-
qu'au — Laissez-moi, s'il vous plaît, m'en donner à gogo, th.
CORN. D. César d'Avalos, i, 4.
CONJURATEUR [kon-ju-rà-te'ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de conjurer, § 249. Se trouve dès 1344 au
sens de « qui jure avec un autre ». ( V. delb. Rec.) \\ 1539.
R. EST.]
Il Celui qui prétendait écarter par des pratiques ma-
giques l'influence des puissances malfaisantes. Notre dé-
mon et son —, LA F. Contes, Belphégor.
CONOrURATION [kon-ju-rà-syon ; en vers, -si-on] s. /.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjuratio, 7n. s. \\ xne s. be-
NEEiT, Ducs de Norm. 6655.]
Il 1° Entreprise concertée secrètement entre des per-
sonnes liées par un engagement mutuel, en vue de se
défaire du chef de l'État, de se saisir du pouvoir. [Syn.
conspiration.) Entrer dans une — .La — de Catilina. Les con-
jurations au commencement du règne d'Auguste renaissaient
toujours, MONTESQ. Rom. 11.
Il 2° Cérémonies religieuses ou pratiques magiques
pour écarter l'influence des puissances malfaisantes.
CONJURÉ [kon-ju-ré] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjuratus, m. s. de cum, avec,
et juratus, part, passé déponent de jurare, jurer. || 1520.
Les conjurés de Rome, fabri, dans delb. Rec.]
Il Celui qui s'est lié par serment et concerté secrète-
ment avec d'autres en vue de se défaire du chef de l'État,
de se saisir du pouvoir. Et jamais conjurés ne furent mieux
d'accord, corn. Cinna, i, 3. Les conjurés avaient d'abord ré-
solu de jeter le corps de César dans le Tibre, montësq. Rom. 12.
CONJURER [kon-ju-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conjurare, m. s. \\ xii« s. Lores
conjuradSaul le pople. Rois, i, 14.]
Il 1^ Jurer ensemble, poursuivre d'un commun accord
(la ruine de qqn). Us ont conjuré ma perte. Il triomphe de
ceux qui avaient conjuré sa ruine. Ne faut-il pas que j'aie moi-
même conjuré ma perte? dourd. Pensée de la mort, 3. Fig.
Dn grand arbre que tous les vents conjurés attaquent, fén.
Tél. 6. Il Inlransitivt. Se lier par serment avec d'autres
pour poursuivre une entreprise contre qqn. Le monde en-
«,
I tier conjure contre eux (les disciples de Jésus-Christ), ■
sont plus forts que le monde, mass. Zèle, 1. Spéciall
lier par serment, se concerter avec d'autres pour
verser le chef de l'Etat, pour se saisir du gouvernen
Auguste pardonna à ceux qui avaient conjuré contre lui. :
sent tous ses voisins, ensemble conjurés, Saper ses fonden
encor mal assurés! corn. Ilor. iv, 5. Contre le fils d'Hi
tous les Grecs conjurés, rac. Andr. i, 1. Ses ennemis c
raient contre elle (Rome) ou elle conjurait contre ses enm
MONTESQ. Espr. des lois, xi, 17.
Il 2° Écarter par des cérémonies religieuses ou p;
pratiques magiques (l'influence de puissances mail;!
tes). — les démons, les éléments. Fig. — la colère ce
— le péril.
Il 3» Prier (qqn) avec instance au nom de qqch de c
de sacré. {Syn. adjurer.) Ils conjuraient ce Dieu de veille
vos jours, rac. Esth. m, 4. Pour la dernière fois, ingn
t'en conjure, corn. Hér. v, 3.
*CONNAISSABLE [kô-nè-sabl'] adj. ■
[ÉTYM. Dérivé de connaître, § 93. || xiv<= s. Chose conc
sable, oresme, dans meunier. Essai sur Oresme.]
Il Qui peut être connu. Dieu, pour rendre le Messie -la
bons et méconnaissable aux méchants, l'a fait prédire en ilte
sorte, PASC. Pens. xx, 11. || P. ext. Famil. Il n'est plu
on ne le reconnaît plus.
CONNAISSANCE [kô-nè-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de connaître, § 146. || xi^ s. Chrestien
par veire conoissance, Roland, 3987.] ,
I. Idée plus ou moins complète qu'on a de qqcl le
n'ai pas eu — du fait. Cela n'est pas à ma — . Avoir la - le
son malheur. Spécialt. (Marine.) Avoir — d'une côte, m
navire, l'apercevoir, en constater la présence. (Gha .)
Avoir — de la bête, en apercevoir les traces, et, ;;.
auplur. Les connaissances, traces du pied de la bêt(
différences Des pinces de mon cerf et de ses connaissai s,
MOL. Fûch. II, 6. Je suis, dit-on, un orphelin... qui de me
rents n'eus jamais — , rac. Ath. il, 7. La — de cette la
vous serait utile. Avoir la — des affaires, des hommes. Pre
— d'une affaire. Spécialt. La — de cette affaire, de cette cj
appartient à une autre juridiction. Un jugement rendu ave
de cause, pasc. Prov. 18. P. ext. Parler, agir en — de c£
sachant bien ce dont on parle, ce que l'on lait. Alm;
pour la — des temps. | La — de Dieu et de soi-même. La -
coeur humain. La — du bien et du mal. || Absolt. Cha
des idées dont l'ensemble constitue une science. Acq
des connaisssuices. L'ensemble des connaissances huma
Il P. ext. Faculté de se former cette idée. Être doué d
C'est par là que vous ressemblez à votre auteur, qui n'est
— et qu'amour, BOSS. La Vall. Il n'est pas question ici d
voir si les bêtes ont de la — , fén. Exist. de Dieu, i. 2.
en âge de — , dans l'âge oii cette faculté est dévelop
Il Absolt. Faculté de se connaître, d'avoir conscienr
soi. n n'a plus sa — . Perdre — . C'était Monseigneur qijiie
trouvait extrêmement mal : il perdit tout d'un coup —, ST-IJ.
m, 2. Être, rester sans — .
II. Spécialt. Idée qu'ont l'une de l'autre des perso i
qui se fréquentent. Faire — avec qqn. Faire la — de
Disant ces mots, il fait — avec elle, la f. Fab. iv, 4. Des
de — . C'est une personne de ma — . Une figure de — . E
trouvé beaucoup de gens de sa — , sÉv. 265. Être en pay
— , être dans un lieu où l'on trouve des personne-
connaissance. P. ext. Personne avec qui l'on fait ( i-
naissance. C'est une vieille —, la f. Fab. iv, 7. Fain le
mauvaises connaissances. IL
CONNAISSEMENT [kù-nês'-man ; en re>'5, -né-self
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de connaître, § 145. ||xrio s. Vers lui n'a t
cognoissement. Conception, dans godef.]
Il Reconnaissance des marchandises chargées el
conditions du tran.sport, donnée à l'armateur d'un n;i
marchand par le capitaine.
CONNAISSEUR, EUSE [kô-nè-se'ur,-se'uz'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de connaître, § 112. || xiic s. Sachanz
noissere e devins, beneeit, Ducs de Norm. 30663.]
Il Celui, celle qui se connaît à qqch. Avec cinq ou x
termes de l'art, et rien de plus, l'on se donne pour — en i-
sique, en tableaux, en bâtiments et en bonne chère, l.\ ))H '•
Les connaisseurs, ou ceux qui se croient tels, se donnent x
délibérative et décisive sur les spectacles, id. 1. Votre fei o
fait la délicate et la connaisseuse, sÉv. 638.
CONNAITRE
— iiOo
GONNEXITÉ
CONNAÎTRE [ko-nètr'] v. tr.
::rYM. Du lat. cognoscere, devenu 'conoscere (sous l'in-
iice de noscere, m. s.), conois're, *conoistre, §§ 388, 290
i21, connoistre, § 478, connoître, § 422, connaître, § 350.]
1. Avoir une idée plus ou moins complcie de (qqch,
ni). Je ne connaissais pas le fait. La boussole n'était pas con-
fe des anciens. Les païens n'ont pas connu Jésus-Christ. Tout
que je connais est que je dois bientôt mourir, pasc. Pens.
:, 1. n connut son erreur, R.\c. Brit. iv, 2. Le meunier, à ces
ots, connaît son ignorance, la f. Fab. m, 1. Mais enfin je
1)nnus, ô beauté toute aimable I Que cette passion peut n'être
|)int coupable, mol. Tat^t. m, 3. On homme qui serait en
Bine de — s'il change, s'il commence à vieillir, peut consulter
|:s yeux d'une jeune femme qu'il aborde, la br. 3. Je ne lui
panais pas de défaut. Cette mine riante que vous lui connais-
3Z, SÉv. 58. Nous ne désirerions guère de choses avec ardeur
i nous connaissions parfaitement ce que nous désirons, la
OCHEF. Max. 439. — les chemins. — le pays. Nourri dans
! sérail, j'en connais les détours, rac. BaJ. iv, 7. Il connaît
îs bons endroits. Notre cœur tend tout entier à — où est le
rai bien, pasc. Pens. xiv, 2. Sa majesté lionne un jour vou-
it — De quelles nations le Ciel l'avait fait maître, la f. Fab.
■II, 7. La chose est connue de tous. Cela est connu, et, ellipt,
\amil. Connu ! Ni vu ni connu ! Connaissez-vous le livre qui
lient de paraître? — les propriétés d'une substance. — le
(lom, la qualité de qqn. Il a refusé de se faire — , de dire son
|iom, sa qualité. — les affaires de qqn, ses intentions, ses
jirojets. Ne réplique point, je connais ton amour, corn. Cid, I,
I). Mais cette âpre vertu ne m'était pas connue, ID. Il07\ ii,
l>. Mais, en le souhaitant (l'empire), je ne l'ai pas connu, id.
Çinna, ii, 1. — le cœur humain, le monde. — son monde.
Jne religion qui connaît si bien les défauts de l'homme, pasc.
Pens. IX, 11. Si vous connaissiez cet homme comme moi. Je ne
(e connais plus que pour votre assassin, rac. Iph. m, 6. Vous
lue connaissez mal : la même ardeur me brûle, corn. Poly. i,
|I. Connais-tu bien don Diègue? iD. Cid, ii, 2. Si l'on ne se
Isonnait plein de superbe, d'ambition, de concupiscence, de
Ifaiblesse, de misère et d'injustice, on est bien aveugle, pasc.
Wens. XI, 11. La belle chose de crier à un homme qui ne le
connaît pas, qu'il aille de lui-même à Dieu, ID. ibid. xxv, 32.
lApprends à te — et descends en toi-même, CORN. Cinna, v,
'i. Connais-toi toi-même. Si jeune encor, se connaît-il lui-
'même? rac. Bt'it. ii, 2. Sous lui, la France a appris à se — ;
lelle se trouve des forces que les siècles précédents ne lui sa-
uvaient pas, Boss. Marie-Thérèse. P. ext. En parlant de
jqqn qui est hors de lui. n ne se connaît plus. || Spe'cialt.
ji 1. Connaître scientifiquement. — les mathématiques, l'hls-
|toire. n connaît ses auteurs. Absolt. Le désir de — , d'acqué-
j rir la science. | P. ext. — qqch à un sujet, à une matière,
I être plus ou moins capable d'en juger, n n'y connaît pas
I grand chose. Absolt. Vieilli. (Droit.) Gens à ce connaissants,
qui s'y connaissent. Dans le môme sens. Se — à qqch,
en qqch. Je me connais à ces sortes de choses. Se — en mu-
sique. Ceux qui se connaissent en hommes, fén. Tél. 22. Le
duc d'Orléans... se connaissait fort en tableaux ; il les aimait,
il en ramassait, st-sim. xi, 180. ] 2. Connaître par expé-
rience. — l'amour, la jalousie. Vous qui ne connaissez qu'une
crainte servile, rac. Ath.i, A. Avoir connu l'exil, la pauvreté.
II ne connaît plus le sommeil. Il ne connaît pas la fatigue. || En
parlant d'une personne qu'on a vue, fréquentée plus ou
moins. — qqn de vue. Je le connais intimement. Je l'ai connu
laquais avant qu'il fût commis, boil. Sut. 9. Peut-être avec le
temps nous pourrons nous —, corn. Suite du Ment, v, 1.
Albe vous a nommé, je ne vous connais plus (vous êtes dé-
sormais comme étranger pour moi), id. Hor. ii, 3. Je ne
vous connais plus, si vous n'êtes chrétienne, iD. Poly. v, 3.
Depuis ma disgrâce, il ne me connaît plus, il feint de ne plus
me connaître. Famil. Je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam,
je ne l'ai jamais connu. || (Style biblique.) — une femme,
avoir avec elle des rapports charnels. Adam connut Eve. ||
P. ext. Intransitivt. (Droit.) — d'une affaire, avoir à la
juger, à la décider. Tribunal chargé de — des affaires cor-
rectionnelles. I Fig. Nous en croirons les gens auxquels U ap-
partient naturellement d'en — , pasc. Pi-ov. 18.
II. P. ext. Reconnaître.
Il l" Trouver en (qqn, qqch), une personne, une chose
que l'on connaît déjà. Je le connus à sa démarche, à sa voix.
Ne connaissez-vous pas la voix de votre époux? rac. Esth. u,
7. Encor que déguisée, on pourrait me —, corn. SuiteduMent.
m, 3. Et qui t'aurait connu déguisé de la sorte ? rac. Plaid.
Il, 2. Je te connais, beau masque. Le chien connaît son msdtre.
Ftg. Je ne vous connais plus : vous n'êtes plus vous-même, rac.
Andr. m, 1. Ami, depuis deux jours je ne la connais plus; Ce
n'est plus cette reine éclairée, intrépide, ID. Atii. m, 3. |
P. anal. Trouver en (qqn, qqch), une personne, une
chose telle qu'on se l'était figurée. Le feu de ses regards,
sa haute majesté, Font — Alexandre, rac. Alex, m, 3. A l'œu-
vre on connaît l'artisan, la f. Fab. i, 21. || P. ext. Distin-
guer (qqch) de ce avec quoi on pourrait le confondre. —
sa main droite de sa main gauche. — un pourpoint d'avec un
haut-de-chausse, mol. F. sav. ii, 7. Fig. Le fer ne connaîtra
ni le sexe ni l'âge, rac. Esth. i, 3.
Il 2» Accepter, admettre comme ayant un certain titre,
une certaine autorité. Comme si toutes deux (les deux ar-
mées) le connaissaient pour roi, cORN. Hor. m, 2. II ne connaît
plus ni parent ni ami. n ne connaît pas de maître. (Monstre) dont
l'orgueil ne connaît point de lois, malii. Po(is. &Q. Il ne connaît
que son devoir, sa consigne. Famil. Il ne connaît ni Dieu ni
diable. Dans sa fureur il ne connaît plus rien. P. anal. Ils (les
chevaux d'Hippolyte) ne connaissent plus ni le frein ni la voix,
RAC. Phèd. V, 6. Fig. Son ambition ne connaît pas de bornes.
CONNÉ, ÉE [kon'-néj adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. connatus, m. s. devenu conné
sous l'influence de né {V. ce mot), § 503. || 1786. encycl.
MÉTH. Admis acad. 1798.]
Il Peu usité. Né avec. {Cf. congénital.) Spécialt. (Médec.)
Maladies connées, qu'on apporte en naissant. (Botan.)
Feuilles connées, feuilles opposées qui naissent soudées
ensemble par la base.
*CONNECTIF [kon'-nek'-tïf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. connectere, relier ensemble, §257.
Il 1799. L.-c.-M. richard, Dict. de botan.]
Il (Botan.) Appendice du filet réunissant les deux loges
de l'anthère dans certaines plantes.
CONNÉTABLE [kô-né-labl'] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. conestabulum, m. s. devenu connesta-
ble, §§ 478, 290 et 291, connétable, § 422. Le bas lat. pa-
raît être une corruption inexpliquée de comes stabuli,
comte de l'étable. || xii« s. Cunestable, Rois, u, 18.]
Il 1° Officier de la maison des anciens rois de France,
des grands feudataires, chargé des écuries, n était — ou
comte d'écurie, volt. Baron d'Otrante, ii, 3. || P. ext. \ l.
Chef de la cavalerie. | 2. Commandant d'une ville, d'une
place forte.
Il 2" Commandant en chef des armées du roi. P. ext.
(Après la suppression de cette charge.) Doyen des maré-
chaux de France, présidant le tribunal des maréchaux,
dit connétablie. || Au fém. Madame la — , la femme d'un con-
nétable.
CONNÉTABLIE [kô-né-tà-bli] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de connétable, §68. || xii^ s. II manderont
la gent de leur connestablie, J. bodel, Saisnes, tir. 20.]
Il Autrefois tribunal des maréchaux de France, présidé
par le connétable, et chargé de connaître des délits des
gens de guerre. || P. ext. Tribunal des maréchaux de
France, présidé par le doyen des maréchaux, exerçant les
mêmes fonctions, et chargé en outre des affaires d'hon-
neur.
CONNEXE [kon'-nêks'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. connexus, m. s. part, passé de
connectere, relier ensemble. || xiv'' s. Se toutes les vertus
morales sont connexes, c'est a dire se l'en en puet avoir une
sans avoir les autres toutes, oresme, Êth. vi, 17.]
Il Lié par un rapport étroit (avec une chose de môme
nature). L'assemblée des états généraux, chose trop — aux
finances pour la lui cacher, st-sim. xi, 380. Absolt. Idées,
sciences connexes (entre elles). Spécialt. (Droit.) Causes
connexes, qu'on juge ensemble à cause du rapport qui les
unit. Parties connexes d'un organe. Feuilles connexes, dont les
pétioles opposés sont soudés par la base.
CONNEXION [kon'-nêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. connexio, m. s. \\ xiv<^ s. Con-
nexion des vertus , oresme , dans meunier , Essai sur
Oresme.]
Il Le fait d'être lié par un rapport étroit avec une chose
de même nature. — des faits. La — des parties d'un organe.
CONNEXITÉ [kon'-nek'-si-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de connexe, § 255. || xiV-xve s. juv. des
ursins, Chron. ann. 1414.]
Il Rapport étroit qui lie une chose avec une autre chose
CONNIVENCE
— 506
CONSANGUIN
de même nature. Specialt. (Droit.) — de deux causes, rap-
port qui les lie l'une à l'autre et qui oblige à les juger
ensemble.
CONNIVENCE [kSn'-ni-vâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conniventia, m. s. || xvi<= s.
Ceste manière de procéder ne peut estre dite connivence ne
dissimulation, condé, Mém. dans dochez.]
Il Complicité morale consistant à fermer les yeux, à
garder le silence sur la faute de qqn. P. exi. Entente se-
crète. Agir de — avec qqn.
CONNIVENT, ENTE [kon'-ni-van, -vfmt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. connivens, entis, part. prés, de
connivere, être fermé. (F. conniver.) || 1753. encycl. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il (Hist. nat.) Replié contre, en parlant de certains tissus
membraneux. Valvules conniventes, replis multipliés que
forme la muqueuse à l'intérieur de l'intestin grêle. Ailes
conniventes, qui, dans certains insectes, viennent se tou-
cher par leur face supérieure en se redressant. Feuilles
conniventes, feuilles opposées qui, dans certaines plantes,
se replient l'une contre l'autre quand vient la nuit.
CONNIVER [kôn'-ni-vé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. connivere, m. s. proprt, se fer-
mer, en parlant des yeux. || xvi'^ s. Conniver en telles fautes,
AMYOT, Œuvr. mor. Colère, 28.]
f] Vieilli. Prêter, enfermant les yeux, en gardant le si-
lence, une sorte de complicité morale (à la faute de qqn).
Puisqu'ils connivaient à de tels crimes, boss. Var. 15. Nous
craignons qu'on ne nous soupçonne de — à ses blasphèmes ,
d'alemb. Éloges, Nie. Gédoyn.
CONNU [ko-nu] s. m.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de connaître, § 45.]
Il Ce qui est connu. Aller du — à l'inconnu.
CONOÏDE [kù-nô-id'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xwvociStiî, m. s. de xôîvoî,
cône, et eI6o<;, forme. || 1556. r. leblanc, Subtilité', dans
DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Qui est en forme de cône. Suhstantivt, masc. Un —,
solide formé par la révolution d'une section conique au-
tour de son axe. Le — parabolique.
CONQUE [kônk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. concha, m. s. {Cf. conche, mot
de formation pop.) || 1505. Concque, dans godef. SuppL]
Il 1° Coquille allongée en spirale. Des tritons qui sonnaient
de la trompette avec leurs conques recourbées, fén. Tél. 4. ||
P. ext. Orifice du conduit auditif, cavité qui est au milieu
du pavillon de l'oreille.
Il 2" Sppcialt. Genre de coquille bivalve.
CONQUÉRANT, 'CONQUÉRANTE [kon-ké-ran,
-rânt'] s. m. et f.
[ÉTYM. Subst. particip. de conquérir, § 47. || xii" s. Gent
vaûlante Hardie trop et conquérante, beneeit, Ducs de Norm.
dans DELB. Rec]
Il 1° Celui, celle qui fait des conquêtes les armes à la
main. Guillaume le Conquérant. Zénobie fut une Illustre conqué-
rante. On — qui menaçait tout le Nord de la servitude, BOSS.
A. de Gonz. Tous les conquérants Pour être usurpateurs ne
sont pas des t3rrans, couN. Cinna, ii, 1. 1| Adjeclivt. Un peu-
ple— . Dne nation conquérante.
Il 2° P. ext. Celui, celle qui séduit les cœurs. Ce — des
âmes (François-Xavier), bourd. St Franç.-Xav. préamb.
I Specialt. En inspirant de l'amour. Je l'ai vu vers le tem-
ple, où son hymen s'apprête. Mener en — sa nouvelle con-
quête , RAC. Andr. v, 2. Je voudrais être une aimable con-
quérante, FONTEN. Dial. des inorts, Alex, et Phryné. \\
Adjectivt. Avoir l'air — .
CONQUÉRIR [kon-ké-rir] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'conquaprere (class. conquirere, § 2),
devenu conquerre, §§ 332, 290 et 291, puis conquérir par
réaction de la formation savante sur la formation pop.
§ 502. Conquérir apparaît au xiv« s.; mais conquerre se
maintient jusqu'à la fin du xvi" s.]
Il S'emparer par la force (d'un pays, d'une province).
[Syn. soumettre, subjuguer.) Rome est dessous vos lois par
le droit delà guerre... Vos armes l'ont conquise, corn. Ciiina,
II, 1. n ne faut qu'un bon vent, et Carthage est conquise, BOIL.
Ep. 1. Verres traita la Sicile en pays conquis. P. ext. Il a
conquis tous ses grades sur le champ de bataille. || Fig. —
les païens à la foi. Toutes les nations qu'Us ont conquises à
Jésus-Christ, uourd. St Franç.-Xav. 1. — l'estime publique.
Chargé de mille cœurs conquis par mes bienfaits, rac. Bp h
2. Specialt. — le cœur d'une femme, et, p. ext. — une fei «
Il peut me — à ce prix, sans danger, rag. Andr. v, 2. — le )i
CONQUÊT [kon-kè] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de conquérir, tiré du part.
chaïque conquest, conquis, §§ 45 et 422. {Cf. conquët
XIII'' s. S'il me marièrent de lor conques, beauman. vu,
Il Vieilli. (Droit.) Immeuble acquis par l'un des c
époux ou par les époux en commun, formant un aci
de communauté.
CONQUÊTE [kon-kéf] s. f
[ÉTYM. Subst. particip. de conquérir, tiré de l'anc. {
conquest, conquis, ,t;§ 45 et 422. [Cf. conquêt.) || xiii^ s
quart de toute la conqueste et dedens la cité et defors,
LEHARDOUIN, 234.]
Il 1" Action de conquérir (un pays). César fit la —
Gaules. Absolt. Les vastes appétits d'un faiseur de conqa<
LA F. Fab. viit, 27. || Fig. Faire la — d'une âme à Jésus-Ch
Faire la — de qqn par la sympathie qu'on lui inspire, n a
sa — . Spéclall. Faire la — de qqn, en lui inspirant
l'amour. Elle fait beaucoup de conquêtes. Jusqu'à la — ils)
traitent de reines, coRN. Poly. i, 3. Je souhaiterais qu y
eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquis
amoureuses, mol. D. Juan, i, 2. Dne femme allant en
LA F. Fab. IV, 3.
Il 2° Pays conquis. Rendre, garder, étendre sesconqu;
Ce conquérant garde bien ses conquêtes, coRN. Nicom.
Il Fig. Les conquêtes de Jésus-Christ, FÉN. Épiphan. 1. .
cialt. Personne dont on a conquis le cœur en lui in
rant de l'amour. Je l'ai vu vers le temple, où son hymen s
prête, Mener en conquérant sa nouvelle — , rac. Andr. y
*CONQUÊTER [kon-kè-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de conquête, § 154. || xii» s. Que l'ami;
haut rei poissez conquester, g.\rn. de pont-ste-max
Thomas, 3125. Suppr. acad. 1835.]
Il Vieilli. Conquérir. Ce bras tout aussitôt vous conq
un empire, corn. Ulus. com. ii. 4.
CONSACRANT [kon-sà-kran] adj. m.
[ÉTYM. Adj. particip. de consacrer, § 47.]
Il Qui consacre. Évêque —, qui consacre un autre évêi
(par opposition aux deux évêques qui l'assistent dans ct
cérémonie). Prêtre — , qui dit la messe et consacre l'hos
Substantivt. Le — , l'évcque, le prêtre consacrant. (>
consécrateur.)
CONSACRER [kon-sà-kré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consecrare, m. s. devenu c
sacrer sous l'influence de sacrer, § 503. || xii" s. Cil...
la consacrèrent, Serm. de St Bern. dans delb. Bec]
Il 1" Rendre sacré (en vouant au service de Dieu
consacre aux dieux des lieux particuliers, montesq. i>
des lois, XXV, 4. — une église au culte, et, ellipt, — \
église. Se — au service de Dieu. Une vie entièrement con
crée à l'adoration de Jésus-Christ, pasc. Prov. 16. P. an
L'olivier était consacré à Minerve. Au mois du printemps
est consacré à Vénus, fén. Tél. 4. || Fig. Donner nniqi
ment au service, à l'usage d'une personne, d'une chu
— à qqn son temps, ses soins. Se — à qqn. — sa vie à l'étu
J'ai cru devoir aux larmes, aux prières, — ces trois jours, R.
Ath. i, 2. Je les consacrerais (les dons de la Muse) a
mensonges d'Ésope, L.\ f. Fab. ii, 1. — une somme à te
ou telle dépense. — sa fortune au soulagement des pauvres.
Il 2" Absolt. Revêtir d'un caractère sacré. Lieux cons
crés. Terre consacrée, terre bénite où l'on enterre les tlil
les. Il Specialt. | l. — un évêque, lui conférer laplénitn
des droits épiscopaux (en parlant de l'évêqne qui accoi
plit cette cérémonie). Nous sommes encore consacrés prêtr
du Dieu vivant, bourd. Caract. du chrét. 2. \ 2. P. ext.
l'hostie, changer les espèces du pain et du vin au cor
et au sang de Jésus-Christ (en parlant du prêtre qui r
lèbre la messe). Absolt. Au moment où le prêtre consacre.
Fig. Revêtir d'un caractère durable. Un monument qui ce
sacre le souvenir d'une victoire. Les droits de mes aïeux, q
Rome a consacrés, rac. Brit. iv, 2. Des erreurs, des préjug
consacrés par le temps. C'est le terme consacré, fixé par Fusai:
CONSANGUIN, INE [kon-san-gliin, -ghin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consanguineus, m. s. de cui
avec, et sanguis, sang. i| xiiic-xivc s. Parens et consanguin
n. DE GAUCHI, dans godef. SuppL]
Il Issu du même père, mais non de la même mèn
Frère — . Sœur consanguine. {Cf. utérin, germain.)
CONSANGUINITE
— 307 —
CONSEIL
CONSANGUINITÉ [kon-san-gui-ni-té] s. f.
KTYM. Emprunté du lat. consanguinitas, m. s. \\ 1277.
donn. clans godef. SuppL]
I Lien qui unit des enfants issus du même père et non
la même mère.
CONSCIENCE [kon-syâns' ; en vers, -si-âns'] s. f.
lÉTYM. Emprunté du lat. conscientia, ??i. s. de cum, avec,
solentia, connaissance. || xii^ s. Sa cunscience le remorst,
yis, II, 24.]
I. Connaissance intérieure que chacun a de ce qui
t bien et de ce qui est mal. Ma — me dit que j'ai fait mon
voir. Il Absolt. Suivre les inspirations de sa — . Parler, agir
Ion sa — . Qu'est-ce que la — ?... C'est l'application que cha-
n se fait à soi-même de la loi de Dieu, bourd. Fausse consc.
Jamais on ne fait le mal si pleinement et si gaiement que
and on le fait par — , pasc. Pens. xxiv, 43. Le tribunal
la — . Écouter la voix, le cri de la — . Une — pure, tran-
ille. Famil. Vous ne pouvez le faire, en bonne — , en ayant
conscience en repos. Je me tiens obligé en — de vous
sabuser, pasc. Prov. 4. (Technol.) Ouvrier en — , ouvrier
l'heure ou à la journée, dont le travail n'a pour mesure
18 sa conscience. Faire qqch pour l'acquit de sa — , par
,quit de —, uniquement pour satisfaire sa conscience.
le — timorée. Une — bourrelée de remords. Les joies, les re-
ords de la — . Gens... ignorants des détours de la —, mol.
al. im. I, 7. Avoir une faute sur la — . Avoir la — chargée ; et,
7. famil. Mettez-vous cela sur la — , sur l'estomac (en par-
nt d'un aliment). Mettre qqch sur la — de qqn, laisser à
i conscience le soin de lui en faire des reproches. Je te
mets sur ta — , au moins, mol. Av. i, 3. Capituler, transi-
|ir avec sa — . Avoir une — large, peu stricte. Il est une
liience D'étendre les liens de notre —, mol. Tart. iv, 5. Dieu
jtdans les consciences. Descendre dans sa — . Je le crois, en
on âme et —, en descendant au fond de ma conscience.
Hg. Affirmer qqch la main sur la — (par allusion au geste
le l'homme qui met sa main sur la poitrine pour protes-
lir de sa sincérité). || Spécialt. La conscience appliquée
U.X prescriptions de la loi religieuse. Faire l'examen de
\i — . Faire son examen de — . Voyons sans indulgence L'état
'e notre —, la f. Fah. vu, 1. Diriger la — de qqn. Un di-
acteur de — . Une obligation de — . Un scrupule de — . Faire
|qch en sûreté de — . Un cas de — , circonstance ofi la con-
science a des doutes sur la légitimité d'une action. Ce
ljt par un motif de cas de — , mol. Tart. v, 1. Ellipt. Se
lire— de qqch, s'en faire un cas de conscience. C'est une
- Que de vous laisser faire une telle alliance, mol. Tart.
|r, 2. P. ext. La conscience considérée comme déci-
llant entre les diverses croyances religieuses. Je crois
e que ma — me représente comme vrai. L'inhumanité à affil-
ier la — des autres, montesq. Lett. pers. 86. Vouloir vio-
enter les consciences. La liberté des consciences, et, dans le
néme sens, La liberté de — . ||P. ext. Une — exacte pour
es autres, jusqu'au scrupule, bourd. Fausse consc. 2. La —
bublique, accord des consciences particulières pour juger
jlu bien et du mal.
II. P. ext. (T de philos, qu'on ne trouve guère avant
plalebranche.) Connaissance immédiate et directe que
âme a d'elle-même. Nous connaissons assez par notre —
Ju par le sentiment intérieur que nous avons de nous-mêmes,
jue l'âme est qqch de grand, malii. Rech. de la vérité, IH,
I, 7. Avoir — de soi, de ses résolutions. N'avoir plus — de
ies actes. Avoir perdu la — de soi-même. Absolt. L'observation
ie — . Il /'. ext. Avoir — de sa force, de son mérite. Fort de
ia — de son droit.
CONSCIENCIEUSEMENT [ kon - syan - syeuz' - man ;
•n vers, -si-an-si-eu-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de consciencieuse et ment, § 724. || xyi" s.
URLOIX, VII, 25.]
Il D'une manière consciencieuse. S'acquitter — de sa
Itâche.
j CONSCIENCIEUX, EUSE [kon-syan-syeii, -syeuz' ; en
\rers, -si-an-si-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de conscience, d'après la forme lat. con-
'scientia, § 251. || 1539. R. est.]
Il Qui obéit à sa conscience. Chacun pour son prochain est
— jusqu'à la sévérité, BOURD. Fatisse consc. 1. 1| Un observa-
teur — . Un ouvrier — . P. ext. Travailler d'une manière con-
sciencieuse.
CONSCIENT, ENTE [kons'-svan , -syânt'; en vers,
-si-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consciens, m. s. \\ Néoloq. Ad-
mis ACAD. 1878.]
Il Qui a conscience de soi-même. L'âme est une force con-
sciente d'elle-même. Absolt. L'homme est un être — .
CONSCRIPTION [kons'-krïp'-svon; en vers, -si-onl
s. f. 1-7 ' i
[ÉTYM. Emprunte du lat. conscriptlo, auquel on a attri-
bué arbitrairement le sens correspondant à celui du verbe
conscribere, recruter. || 1789. Recruter l'armée française par
la conscription militaire, lacuée, dans kncycl. méth. Art
milit. Suppl. I, 191. Admis acad. 1798, Suppl.]
Il Appel des jeunes gens qui ont atteint l'âge fixé par
la loi pour le service militaire, pour que le sort désigne
ceux qui doivent faire partie du contingent, de l'armée
active. Tirer à la — .
CONSCRIT [kons'-kri] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conscriptus, m. s. part, passé
de conscribere, inscrire avec. || xivo s. Pères conscrips, ber-
suiRE, dans littré. | (Au sens II.) Admis acad. 1798,
Sitppl.]
I. Adj. (Antiq. rom.) Les pères conscrits, les sénateurs.
II. S. m. Jeune homme nouvellement appelé sous les
drapeaux. Fig. Famil. C'est un —, il est inexpérimenté.
CONSÉCRATEUR [kon-sé-krà-téur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. consecrator, m. s. \\
xviie s. Boss. Quiet, avant-propos. Admis acad. 1740.]
Il Celui qui consacre un évèque. || Celui qui consacre
l'hostie. {Cf. consacrant.)
CONSÉCRATION [kon-sé-krà-svon ; en vers, -si-on]
s.r.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consecratio, m. s. de consecrare,.
consacrer. || xn" s. beneeit. Ducs de Norm. 38059.]
Il Action de consacrer. | 1. Un temple à la divinité;
une église au culte. | 2. Un évêque. | 3. L'hostie. || Fig,
Sa gloire a la — du temps. {V. consacrer.)
CONSÉCUTIF, IVE [kon-sé-ku-tïP, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. consecutus, qui suit, §257. || 1531,
Trente ans entiers et consécutifs, Coût, de Lorris, dans delb.
Bec]
Il lo (En parlant de plusieurs choses.) Qui se suivent
l'une l'autre (dans le temps). Trois années consécutives.
Il 2" Qui est la suite de qqch. (S'emploie surtout en
médecine.) Phénomènes, accidents consécutifs, qui se déve-
loppent à la suite d'une maladie quand elle semble avoir
cessé.
*CONSÉCUTION [kon-sé-ku-syon ; en vers,-s\-ox\]s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consecutio, proprt, action de
venir après. || xiii° s. Rose, dans godef.]
Il 1° Peu usité. Poursuite. La mémoire fournit une espèce
de — aux animaux, qui imite la raison, mais qui en doit être dis-
tinguée, LEiBN. Monadol. 26.
Il 2° (Astron.) Mois de —, mois lunaire compris entre
deux conjonctions de la lune et du soleil, et ainsi nommé
parce que, le soleils'avançantsurl'écliptique, la lune doit
le suivre pour se trouver de nouveau en conjonction
avec lui.
CONSÉCUTIVEMENT [kon-sé-ku-tiv'-man ; en vers ,
-ti-ve-...] adv.
[ÊTY'M. Composé de consécutive et ment, § 724. || 1373.
Texte dans godef. Suppl.]
Il (En parlant de plusieurs choses.) L'une suivant im-
médiatement l'autre (dans le temps). Les mêmes faits se
sont produits pendant plusieurs jours — .
CONSEIL [kon-sèy'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. consilium, m. s. §§ 310, 462 et 291.]
I. Indication donnée à qqn sur ce qu'il doit faire. {Syn.
avis.) Donner un bon — à qqn. Suivre, écouter le — de qqn.
Demander — à qqn. On ne donne rien si Ubéralement que ses
conseils, la rochef. Reflex. div. 110. Docile, U prête l'oreille
à tous conseils, boss. Condé. Il ne faut point juger les gens sur
l'apparence ; Le — en est bon, mais il n'est pas nouveau, la f.
Fab. XI, 7. Vous êtes orfèvre, Monsieur Josse, et votre — sent
son homme qui a envie de se défaire de sa marchandise, MOL.
Am. méd. i, 1. Quels conseils ose-t-on me donner? rac. Phùd.
IV, 6. Prendre — de qqn. Fig . Je ne prendrai — que de mon
désespoir, corn. Poly. m, 2! Le meilleur serait de prendre —
de la raison, pasg. Prov. 9. Une personne de bon —, capable
de donner un bon conseil, et, ellipt, Je suis homme aussi de
—, MOL. Sicil. se. 12. P. ext. Celui de qui l'on prend con-
seil. Azael en avait fait son — et son ami, fén. Tél. 6. || Spé-
CONSEILLER
— o08
CONSEQUENCE
■cialt. Celui que qqn choisit pour l'assister dans la gestion
de ses affaires. Prendre qqn pour — . Consulter son — . || (Droit.)
I 1. Avocat, avoué cliargé de défendre la cause, les inté-
rêts de qqn. Tout accusé a droit de choisir son — . | 2. — ju-
diciaire, personne nommée par le tribunal pour assister
un prodigue dans certains actes (emprunts, aliénations de
biens, etc.) qu'il lui est interdit de faire seul.
II. Résolution qu'on pèse mûrement. [Syn. projet, des-
sein.) Le — en est pris. Confonds dans ses conseils une reine
cruelle! RAC. Ath. i, 2. Hélas! de quel — est capable mon
âme? CORN. Cinna, iv, 3. Dn homme qui ne laissait rien à la
fortune de ce qu'il pouvait lui ôter par — et par prévoyance,
BOSS. /{. d'Angl. Vous admirerez la suite des conseils de Dieu
dans les affaires de la religion, BOSS. llist. univ. dessein gé-
néral. (Quand Dieu) veut faire éclater... selon ses conseils
éternels sa puissance et sa sagesse, id. Condc. \ Loc. prov.
La nuit porte — , donne le temps de peser ses résolutions.
III. P. ext. Réunion de personnes qui délibèrent.
Il 1° Réunion de personnes ofOciellement chargées de
guider par leurs conseils le chef d'un État, d'une admi-
nistration, d'une armée, etc. Les membres du — . Convoquer
le — . C'est dommage, Garo, que tu n'es point entré Au — de
celui que prêche ton curé, la f. Fab. ix, 4. Le lion tint — et
dit..., ID. ibid. vu, 1. P. ext. Dieu tint — en lui-même, BOSS.
Hist. univ. ii, 1. 1| Spëcialt. — privé, attaché à la personne
du souverain. — des ministres, réunion des ministres
d'un pays pour conduire les affaires du gouvernement.
Le président du — . — d'État, chargé de préparer les pro-
jets de loi. — général, chargé de régler certaines affai-
res du département. — de préfecture, chargé d'assister le
préfet. — d'arrondissement, chargé d'assister le sous-pré-
fet. — municipal, chargé d'assister le maire et de régler
certaines affaires de la commune. — de guerre, réuni par
le commandant en chef pour être consulté sur les opé-
rations militaires. — d'administration, chargé de contrô-
ler l'administration d'une compagnie industrielle, finan-
cière, etc. — de fabrique, chargé de l'administration du
temporel d'une paroisse. — de famille, chargé de seconder
le tuteur dans la gestion des intérêts d'un mineur.
Il 2" Réunion destinée à former un tribunal spécial.
— de préfecture, tribunal administratif. — d'État, tribunal
administratif d'un degré supérieur. — de guerre, tribunal
militaire. — de revision, commission chargée d'examiner
les jeunes gens appelés au service militaire et de statuer
sur les divers cas d'exemption. — de discipline, sorte de
tribunal officieux dont les membres d'un ordre (avocats,
avoués, notaires) acceptent la compétence.
Il 3" Corps formant un des pouvoirs de l'État. Le —
des Dix, dans l'ancienne république de Venise. Le — des
Cinq-Cents, sous le Directoire. Le — fédéral, dans la con-
fédération suisse.
1. CONSEILLER [kon-sè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *oonsiliare, class. consiliari, ?n. s. de-
Tenu conseillier, §§ 342, 462, 297 et 291, conseiUer, §634.]
Il 1° Guider (qqn) en lui indiquant ce qu'il doit faire.
— qqn. Je les tiens (ces conseils) un peu intéressés, et
trouve que vous me conseillez fort bien pour vous, mol. yl?».
méd. I, 1. Il a été mal conseillé. Aimez qu'on vous conseille, et
non pas qu'on vous loue, boil. Art p. 1. Il n'y a pas quelque-
fois moins d'habileté à savoir profiter d'un bon conseil qu'à se
bien — soi-même, la rochef. Reflex. div. 283. || Arch. Se
— à qqn, prendre conseil de lui. || Absolt. Celui qui con-
seille paie la confiance qu'on lui témoigne d'un zèle ardent et
désintéressé, la rochef. Reflex. div. 116.
Il 2» Indiquer à qqn (ce qu'il doit faire). — qqch à qqn.
Vous a-t-il conseillé beaucoup de lâchetés ? corn. Nicom. m,
3. Ami, je te conseille D'attendre que ton maître ait fini son
sommeil, la f. Fab. viii, 17. Je vous conseille, moi, de pren-
dre cet époux, MOL. Tart. ii, 4. || Fig. Écouter ce que la pru-
dence nous conseille. Ellipt. — - les eaux à un malade. —
une carrière à un jeune homme.
2. CONSEILLER, ÈRE [kon-sè-yé, -yer] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. consiliarium, m. s. devenu conseillier,
|§ 342, 462, 298 et 291, conseiUer, § 307.]
Il 1° Celui, celle qui donne des conseils. Un sage — .
Ne faut-il que délibérer? La cour en conseillers foisonne, la f.
Fab. II, 2. Qu'un valet — y fait mal ses affaires, mol. Et. i,
2. Il Fifi. La passion est mauvaise conseillère. P. plaisant.
Les conseillers muets dont se servent nos dames : Miroirs dans
les logis, miroirs chez les marchands, la f. Fab. i, 11. Venez
*.
nous tendre ici dedans le — des grâces (le miroir), MOL.
rid. se. 6.
Il 2° Membre d'un conseil. — privé, — d'État, —
rai, etc. — au parlement, nom qu'on donnait aux i
bres des anciens parlements. | P. anal. De nos joui
à la cour, et, absolt, — , membre d'une cour d'appel
CONSEILLEUR [kon-sc-ye'ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de conseiller 1, § 112. || xu^ s. Li
mes consoilleors, j. bodel, Saisnes, tir. 27.]
Il Celui qui donne un conseil. Loc. prov. Les coi
ne sont pas les payeurs, nous conseillons aisément à
ce qui ne nous coûte rien.
"CONSENSUEL, ELLE [kon-san-suèl ; en vers, -si
adj. I
[ÉTYM. Dérivé du lat. consensus, consentement, %\
modèle de sensuel, § 238. || Néolog.]
Il (Droit.) Formé par le seul consentement des
Contrat —, forme de contrat en usage chez les R^
CONSENTEMENT [kon-sant'-man ; en vers, -sa:
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de consentir, § 145. || xii« s. b;
Ducs de Nort7i. 7561.]
I. Acquiescement que qqn donne pour sa pa
projet. Se marier sans le — de ses parents. Un contra "ûi
pose le — des deux parties. — verbal, écrit. Donner son
vous réponds déjà de son — , rac. Andr. ii, 3. | Fig
toutes les parties du corps pour s'entr'aider mutuell
BOSS. Conn. de Dieu, ii, 13.
II. Assentiment commun. Une vérité prouvée pi
universel.
CONSENTIR [kon-san-tîr] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. consentjre, m. s. § 291.]
I. Il 1° V. intr. Donner son consentement (à qqcb
parents consentent au mariage. — à la conduite de 1
p.\sc. Pens. XXIV, 59. Consentez-vous à le prendre'
époux? Peignez donc, j'y consens, les héros amoureux,
Art p. 3. Je consens, ou plutôt j'aspire à ma ruine,-
Pobj. IV, 2. Trône, à t'abandonner je ne puis — , id. I
V, 1. Je consens qu'une femme ait des clartés de tout
F. sav. I, 3. I Vieilli. Mais enfin je consens d'oublier le
R.\c. Andr. iv, 5. Absolt. (Droit.) Les parties préseï
consentantes. Loc. prov. Qui ne dit mot consent, le a
équivaut à un consentement.
Il 2° Vieilli. V. tr. Le consentiras-tu, cet effort i
flamme? CORN. Rodog. m, 3. Partez, je le consens,
Sanche, iv, 5. || (Droit.) — une vente. Une transactU
sentie par les deux parties.
Il 3» P. ext. V. intr. (Marine.) Céder, fléchir, en p
d'une pièce de bois. Ce mât a consenti sous l'effet
II. V. tr. Reconnaître unanimement comme vr
vérité consentie par tout le monde.
CONSÉQUEMMENT [kon-sé-kà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de conséquent et ment, § 724. ||]
Six commandeurs... consequemment les uns après les
dans GODEF.]
Il l» Vieilli. Avec suite. Raisonner, parler, agir — |
doute que les enfants ne conçoivent, qu'ils ne jugent, qii'ili
raisonnent — , la br. 11. Si l'incrédule déclaré a le mv>
de s'égarer, il a du moins le mérite de s'égarer plus — .
LiLMB. Éloges, Bossuet. i,
Il 2" — à qqch, par suite (logique) de cette chose, ilfr
— à sa doctrine. Absolt. — , vous devez obéir. i
CONSÉQUENCE [kon-sé-kfms'] .?. /. I
[ÉTYM. Emprunté du lat. consequentia, m. s. || xiiy "'
qui a esté receu contre la raison de droit ne doit pas estrt
a conséquence, P. de fontaines. Conseil, dans delb.
Il Ce qui suit nécessairement qqch.
Il 1° Ce qu'un fait amène après lui. {Sgn. résulta;
— de sa conduite. Cela peut avoir des conséquences gr
sérieuses. Ce procès m'est d'une — tout à fait grande,
Av. II, 5. Pour la moustache, elle est respectable par
même, et indépendamment des conséquences, montesq.
pers. 78. Cela ne tire pas à —, n'entraîne aucune ci
quence importante. Une chose de —, à laquelle il
faire attention, à cause de ses conséquences. Ma mu
est une musique de — , regnard, Se're'n. se. 16. Des af;
de la dernière — , mol. D. Juan, i, 3. P. ext. Vieilli.
personne de — , qui mérite qu'on fasse attention
([u'elle dit, à ce qu'elle fait. Un homme de ma — ,
Med. m. l. m, 11.
I
CONSEQUENT
— S09
CONSIDÉRATION
2" Ce qu'un principe posé amène logiquement après
. (Sun. conclusion.) Déduire les conséquences d'un principe,
[uter une doctrine par ses conséquences. Tel dira une chose
soi-même sans en comprendre l'excellence, où un autre com-
îndra une suite merveilleuse de conséquences, pasc. Espi\
om. Il P. e:xt. Loc. adv. En —, comme conséquence de
qui vient d'être avancé. En — de ce qui a été décidé. Il
itagir en — .
jCONSÉQUENT, ENTE [kon-sé-kan, -kânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consequens, entis, part, présent
I consequi, suivre. || xiV s. Il aime ouvrer selon vertu et par
jnsequent il a en ce delectacion, oresme, Eth. i, 12.]
[|| ±0 Qui a de la suite. Un raisonnement — . Un esprit — .
re — avec soi-même.
II 2° Qui fait suite logiquement (à qqch). Avoir une con-
ite conséquente à ses principes. Tirer une conclusion consé-
ente aux prémisses. || Absolt. Le terme — , et, substantivt,
—. I 1. En logique, la conclusion d'un syllogisme dont
majeure ou la mineure est sous-entendue. Loc. adv.
j —, comme conséquence de ce qui vient d'être avancé.
que, par — , en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson,
V F. Fab. I, 10. I 2. En grammaire, terme relatif, con-
nctif correspondant à un autre terme (antécédent) qui
précède logiquement. | 3. En arithmétique, en géo-
étrie, le second terme d'un rapport. || (Musique.) La par-
î conséquente, et, substantivt, La conséquente d'une fugue,
I seconde partie d'une fugue. || (Physique.) Points consé-
lents, dans une barre de fer fortement aimantée, points
jitermédiaires ofi se forment, entre les deux pôles ma-
jnéliques, des pôles secondaires.
I CONSERVATEUR, TRICE [kon-sèr-và-teur, -trïs'] s.
ji. et /'. et adj.
' [ÉTYM. Emprunté du lat. conservator, trix, 7n.s. \\ xiv^s.
'j prince est... conservateur de justice, oresme, Éth. v, 15.]
] il 1» S. m. et f. Celui, celle qui a la mission de con-
'îrver qqch. Spécialt. — des hypothèques. — des eaux et
iréts. — d'une bibliothèque, d'un musée.
' Il 2" Adj. Qui a pour but, pour effet, de conserver
!qch. Lois, mesures conservatrices. Sénat — , titre donné,
pus le premier empire, au sénat, comme gardien de la
pnstitution. || En politique. Le parti —, le parti de ceux
iUi luttent contre les innovations qui leur paraissent
iienacer l'ordre social. P. ext. Journal — . Opinion conser-
latrice. Substantivt, Un —, celui qui appartient au parti
onservateur.
\ CONSERVATION [kon-sèr-và-syon ; en vers, -si-on]
If-
[ÉTYM. Emprunté du lat. conservatio, m. s. \\ xiV s. La
onservacion du droit commun, oresme, Éth. v, 21.]
' Il 1° Action de conserver qqch. Être chargé de la — des
ableaux, des monuments, etc. Demander à Dieu la — de la
.lanté de qqn. Instinct de — personnelle, et, absolt, Instinct
le —, par lequel tout être animé cherche à conserver
jion existence. Les syndics seront tenus de faire tous actes
j)Our la — des droits du failli, Code de comm. art. 490. |,
r.ext. Spécialt. Charge de conservateur. La — des hypo-
'hèques, des eaux et forêts.
Il 2" Le fait d'être conservé. Veiller à la — de qqn, de
iqch. Les lois naturelles qui assurent la — de l'espèce. Le
jrincipe de la — des forces, en vertu duquel une force garde
ion intensité et sa direction tant qu'elle ne rencontre au-
cune résistance. Une statue, une médaille antique dans un état
de — parfaite.
CONSERVATOIRE [kon-sèr-và-twàr] adj. et s. m.
I [ÉTYM. Dérivé de conserver, § 249. || xiv" s. Croix qui es-
tes... sacrée conservatoire des mystères, J. de vignay', Mi-
Voir hist. dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
I. Adj. (Pratique.) Qui a pour but de conserver qqch.
Acte —, saisie —, pour empêcher qu'il ne soit porté pré-
judice au droit de qqn. {Cf. exécutoire.)
II. S. m. Il 1" Etablissement public oii l'on conserve
certaines collections. Le — des arts et métiers.
Il 2" Spécialt. Établissement ayant pour mission de
conserver la tradition de l'art musical. Une élève du — .
CONSERVE [kon-sèrv'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de conserver, § 52. || xive s. Mettez
les noiz boulir en miel et illec les laissiez en conserve, Ména-
gier. II, 247.]
il 1" Action de conserver. (Ne s'emploie plus que dans
l'expression : Voguer, naviguer de —, en parlant de navires
qui font route ensemble pour s'entr'aider, se défendre
mutuellement.) P. ext. Naviguer de —, en suivant la môme
route, et, fig. en parlant des personnes. Aller de —, de
compagnie. || P. ext. Ce qui sert à conserver. || Spécialt.
I 1. Navire qui doit naviguer de conserve avec un autre.
Ce bâtiment a perdu sa — . | 2. Ouvrage construit en avant
d'un bastion pour le protéger. {Syn. contre -garde.) | 3.
Vieilli. Réservoir. | 4. Au plur. Sorte de lunettes dont
les verres amortissent l'éclat de la lumière.
Il 2» Ce qui est conservé. Spécialt. Des conserves de
fruits, de légumes, de viandes, fruits, légumes, viandes pré-
parés et enfermés hermétiquement dans des boîtes de fer-
blanc, dans des bouteilles, etc., afin de se garder long-
temps sans s'altérer.
CONSERVER [kon-sèr-vé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conservare, m. s. de cum, avec,
et servare, garder. || 842. Si Lodhuvigs sagrament, que son
fradre Karlo jurât, conservât. Serments de Srasb.]
Il 1" Soigner (une personne, une chose) de manière a
empêcher qu'elle ne soit altérée ou détruite. — des fruits,
des légumes. Une personne chargée de — les livres, les archi-
ves. — un dépôt intact. Des lunettes qui conservent la vue.
Une vie sobre conserve la santé. Que de raisonnements pour
— ses jours! L.\ F. Fab. ix, 20, Disc, à M'»« de la Sablière.
Les uns à s'exposer trouvent mille délices, Moi, j'en trouve à
me — , MOL. Amph. ii, 1. Se — pur. — son honneur intact.
Il 2" Ne pas laisser se perdre, disparaître. On n'a con-
servé que cette £iile du bâtiment. Le prince a conservé toutes
ses conquêtes. — ses amis, ses vieux serviteurs. — son poste,
son ordre de bataille, sa distance. — son rang. — le souve-
nir de qqn. 0 siècles, ô mémoire, Conservez à jamais ma der-
nière victoire ! CORN. Cinna, v, 3. Conservez-moi votre amitié.
Je conserve aux Romains une haine immortelle, r.\c. Mithr.
I, 1. Il P. ext. Ne pas perdre. Cette femme n'a conservé
qu'un enfant. II a conservé sa vigueur, ses facultés. — ses che-
veux, ses dents, sa fraîcheur, sa beauté, sa jeunesse, ses illu-
sions, ses espérances. — la faveur, les bonnes grâces de qqn.
— son crédit, son autorité. — son emploi. || Se — , ne pas
se perdre, échapper aux causes d'altération, de destruc-
tion. Ce vin ne se conserve pas. Les couleurs de ce tableau se
sont bien conservées. Une médaille bien conservée. Une per-
sonne qui se conserve bien. Cet usage s'est conservé jusqu'à
nos jours. Fig. Se — dans les bonnes grâces de qqn. Je crois
pouvoir dire d'un poste éminent et délicat qu'on y monte plus
aisément qu'on ne s'y conserve, l.\ br. 8.
Il 30 Famil. Ne pas ôter, par précaution (ce qu'on a,
ce qu'on porte sur soi). — ses lunettes, son chapeau, son
manteau. — un bandage, une ceinture. P. ext. II faut — le
bras en écharpe.
*CONSERVlTEUR [koD-sèr-vi-teur] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. cum, avec, et serviteur, à
l'imitation du lat. conservus, m. s. § 275. || 1531. Conser-
viteurs d'amours, Triomphes de Pétrarque, dans godef.
SuppL]
Il Vieilli. Chacun des serviteurs d'une maison consi-
déré par rapport aux autres. Ne fallait-il pas que vous eus-
siez pitié de vos conserviteurs, BOSS. Aumône, 1.
CONSIDÉRABLE [kon-si-dé-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de considérer, § 93. || 1564. J. Thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Qui mérite qu'on y fasse attention comme ayant de
la valeur, de l'importance. Ah! mon père, le bien n'est pas
— lorsqu'il est question d'épouser une honnête personne, mol.
Av. I, 4. Quoi qu'on fasse de grand et de — , corn. Cid, 11, 1.
Une personne — . Ils avaient beaucoup d'amis, et d'amis consi-
dérables, ST-siM. I, 26. Il p. ext. Néolog. En parlant de la
quantité, n a perdu au jeu des sommes considérables.
CONSIDÉRABLEMENT [kon-si-dé-rà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de considérable et ment, g 724. || xyh^ s.
M.AUCROIX, Schisme, 1.]
Il En quantité considérable. Son œil s'était — apetissé,
RAC. P. -Roy al, i.
CONSIDÉRANT [kon-si-dé-ran] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. déconsidérer, §47. (F. ce mot.)
II Admis ACAD. 1798.]
Il Considération énoncée en tête d'un arrêt, d'un dé-
cret, etc., comme l'ayant motivé. Les considérants d'un
jugement, d'une ordonnance.
CONSIDÉRATION [kon-si-dé-rà-syon ; en vers, -èi-on]
s.f.
CONSIDÉRÉ
— 510
CONSISTORIAL
[ÉTYM. Emprunté du lat. coasideratio, m. s. \\ xiic-xiiic s.
la considération de sa floibeteit, Job, dans Rois, p. 488.]
Il 1" Action de considérer, de regarder un objet avec
attention, sous toutes ses faces. Apprendre par cette —
merveilleuse à se connaître eux-mêmes, P.A.SC. Espr. geom.
1. Il P. ext. Au plur. Vues générales sur un sujet. Con-
sidérations sur la grandeur et la décadence des Romains. Con-
sidérations sur l'histoire de France.
Il 2<' Attention donnée à une chose, en raison de l'im-
portance qu'on y attache, pour se déterminer à agir. En
— de ses services, de son mérite. Le tribunal prit en — sa
jeunesse. Choses de nulle — . La — de son intérêt ne l'a pas
arrêté. Absolt. Ce que l'on considère dans une chose
comme motif d'agir. Diverses considérations m'ont retenu.
Il 3» P. ext. Attention donnée au caractère, à la situa-
tion d'une personne, pour se déterminer à agir dans tel
ou tel sens. J'ai fait cela en — de votre père, par — pour vous.
Il P. ext. Absolt. Sentiment qu'on professe pour une per-
sonne que l'on considère comme honorable. Avoir de la
— pour qqn. Jouir d'une grande — . Ricous, fort bien avec Torcy,
s'était fait des amis de —, ST-siM. m, 5. Par formule de
politesse, à la fin des lettres. Agréez l'assurance de ma — .
'CONSIDÉRÉ, ÉE [kon-si-dé-ré] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de considérer, § 44. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Prudent, réfléchi. La hardiesse considérée, balz.
De la Cour.
CONSIDÉRÉMENT [kon-si-dé-ré-man] adv.
[ÉTYM. Pour considéréement, composé de considérée et
ment, § 724. || 1392. Considéréement, Ordonn. dans godef.
Suppl. Admis acad. 1694; suppr. 1718; rétabli 1878.]
Il En considérant bien les choses. Aller — d'une chose
à une autre, boss. Utilité des souffrances, 1.
CONSIDÉRER [kon-si-dé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. considerare, m. s. L'anc. franc,
a consirer, mot de formation pop. || xiii^-xivc s. Apres ce
qu'il ot ainsi considéré en soy mesmes, Troie la grant, dans
GODEF. Suppl.]
Il 1" Regarder attentivement sous toutes ses faces (une
chose, une personne). M'as-tu de tes gros yeux assez consi-
déré? MOL. Amph. III, 2. Considérez, Messieurs, ces grandes
puissances que nous regardons de si bas, BOSS. D. d'Orl.
Qui se considérera de la sorte s'effraiera de soi-même, P.\SC.
Pens. 1, 1. Un villageois, considérant Combien ce fruit est gros
et sa tige menue, la f. Fab. ix, A. P. ext. Je le considère
comme mon ennemi, comme étant mon ennemi. Il se consi-
dère comme un grand écrivain.
Il 2" Prêter attention à (tel ou tel motif déterminant)
pour agir. En toute chose il faut — la fin, la f. Fab. m, 5.
Tout bien considéré, je ne partirai pas. Il s'est jeté au milieu
des ennemis sans — le nombre. Je considère plus ; je sais mes
avantages, corn. Poly. iv, 3. Arrête, et considère Que tu por-
tes le fer dans le sein de ta mère, id. Ilor. i, 1. Considérant
que, formule commençant d'ordinaire un arrêt, une
loi, etc., et précédant l'énoncé des motifs qui ont déter-
miné le juge, le législateur. || P. ext. Faire cas (d'une
personne, à cause de son caractère, de son mérite). Votre
père y commande, et l'on m'y considère, corn. Poly. ii, 4. C'est
un homme fort considéré.
CONSIGNATAIRE [kon-si-îïà-lèr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de consigner, § 248. || 1690. furet.]
Il Celui entre les mains duquel on fait une consigna-
tion. I 1. Employé de la caisse des dépôts et consigna-
tions. I 2. Commissionnaire, négociant qui reçoit en dépôt
des marchandises.
CONSIGNATION [kon-si-ùà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de consigner, § 249. || 1396. Concination,
Coût, de Dieppe, dans delb. Rcc.]
Il 1» Dépôt d'argent, de valeurs, fait officiellement en
garantie de qqch. Faire une — au greffe. — d'amendes. La
caisse des dépôts et consignations.
Il 2" Dépôt de marchandises aux mains d'un négociant,
d'un commissionnaire.
CONSIGNE [kon-sin'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de consigner, § 52. || xv^-xyi» s.
Il n'en reste mémoire ne consine, J. robertet, dans godef.
Suppl. Admis acad. 1740.]
Il 1" Action de consigner. | 1. Instruction donnée à une
sentinelle, un chef de poste, de ne laisser passer personne
sans mot d'ordre, sans autorisation. Observer, respecter,
forcer la — . P. ext. Instruction donnée à un agent de po-
lice, un factionnaire, un gardien, etc., d'empêch
qu'un règlement défend. C'est la — que j'ai reçue, i
Cet agent lui-même. Spe'cialt. Portier — , celui qui.
une place de guerre, dans un lazaret, etc., a la con
de ne laisser entrer ou sortir que certaines persi
déterminées. | 2. Privation de sortie encourue ci
punition par un militaire, par un élève d'un élablisst
d'instruction.
Il 2° Lieu oii l'on consigne qqch. | 1. Dans un bâti
de guerre, poste où se tient le caporal de garde, ci,.
partent les feux de service pour l'éclairage. | 2. Dan, i.
gare de chemin de fer, lieu oii sont déposés provisit-
ment les colis, les bagages des voyageurs. j
CONSIGNER [kon-si-né] v. tr. I
[ÉTYM. Emprunté du lat. consignare, ?n. s. \\ 1402
DE baye, Journal, dans delb. Rec]
Il l» Remettre (une chose qui doit être conservi
garantie, en dépôt). || Spécialt. \ 1. Déposer une so
en garantie, au greffe du tribunal, à la caisse des d
et consignations, etc. | 2. Mettre des marchandisf
dépôt chez un commissionnaire, un négociant.
Il 2° P. ext. Mentionner (un fait) dans une piècr
cielle. — qqch au procès-verbal. P. anal. Enregistre
marchandises sur le livre d'un voiturier.
Il 3° Retenir (qqn) par mesure d'ordre, ou privi
sortie par punition. On a consigné les troupes dans leu;
sernes. — un soldat. Plusieurs élèves ont été consignés
ext. — qqn à sa porte, lui en faire interdire l'entrée.
CONSISTANCE [kon-sïs'-tâns'] s./.
[ÉTYM. Dérivé de consister, § 249. Écrit ancienne
consistence sous l'influence du lat. scolast. ; lat. cons
tia, 7n. s. Il 1425. Leur consistence et leur nature, ol. ;
HAYE, dans delb. Rec.]
I. Etat d'un corps qui se rapproche de l'état solid
la cohésion de ses molécules. Avoir la — de la cire. Ct
rain n'offre pas de — . || Fig. État de ce qui se mai:
d'une manière solide dans une situation donnée. Ce;
blissement a pris de la — . Un bruit sans — . Un caractèi
esprit sans — . P. ext. Un homme sans — . Le duc de G
était un homme sans — , ST-siM. xi, 224.
II. (Droit.) Ce en quoi consiste une propriété, une
cession, etc. La — de ce domaine est de cent arpents. G
est la — de la succession?
CONSISTANT, ANTE [kon-sïs'-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de consister, § 47. || xvie s. (I
mes) consistans, foibles ou robustes, paré, xxiv, 18. A
acad. 1718.]
Il Qui a de la consistance. La résine est plus consis
que la cire. || Fig. V n'est pas d'un caractère — .
CONSISTER [kon-sïs'-té] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consistere, m. s. de cum, a
et sistere, rester, être. || xiv<= s. Sache que j'ay toutes i
sances De substanter toutes essences Et les essences ce
ter, Nat. à l'alch. 403.]
I. Vieilli. Se maintenir dans un état de solidité.
II. Être constitué par (certains éléments). En quoi
siste son revenu? Les stoïciens faisaient — le bonheur dai
vertu. — à {vieilli, avec un subst.). Son bonheur consi: it
aux beautés d'un jardin, la f. Fab. xii, 20. L'esprit de la i-
versation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu'. n
faire trouver aux autres, la BR. 5.
CONSISTOIRE [kon-sïs'-twàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. consistorium , »r.
proprt, lieu de séjour, de consistere, s'arrêter. || xii"^
consistoire od lui ne remist nuls hum vis, Garn. de pont-
MAx. St Thomas , Zôli .]
Il Assemblée de cardinaux présidée par le pape, oi
s'occupe des affaires générales de l'Eglise. P. ext. —
testant, Israélite, conseil composé de ministres du i
et de laïques élus pour diriger les affaires de la com
nauté. Il Fig. Aurait-il cru un — de beaux esprits plus
cile à concilier qu'une assemblée de rois? d'ale:^!!. El
Abbe'de St-Pierre. P. plaisant. Dans leur —, les dieux
résolu de suivre ses désirs, I.A F. Prédictions , 1680.
CONSISTORIAL, ALE [kon-sïs'-to-ryàl ; en vers, -ri
adj.
(ÉTYM. Dérivé de consistoire, d'après le lat. consistorii .
§ 238. Il xv^-xv!" s. Leur consistorial secrétaire, J. ROUi ■
TET, dans DELB. Rec]
Il Qui appartient à un consistoire.
CONSISTORIALEMENT - i
CONSISTORIALEMENT [kon-sïs'-tô-ryâl-man ; en
rs, -ri-a.-\e-...] adv.
[ÉTYM. Composé de consistoriale et ment, § 72'i. || 1642.
lUD.]
Il Par décision prise en consistoire.
CONSOLABLE [kon-sô-làbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consolabilis, m. s. \\ xv^-XYi" s.
sponce consolable, J. d'authon, dans godef.]
Il Qui peut être consolé.
CONSOLANT, ANTE [i<on-sô-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de consoler, § 47. || xvii^ s. V. à
irlicle.]
Propre à consoler. Une pensée, une parole consolante,
ae foi... plus édifiante pour nous et plus consolante, BOURD.
ommém. des morts, 1. Ce qu'il dit n'est guère — . P. ext.
n parlant des personnes. Il n'est pas — .
CONSOLATEUR, TRICE [kon-sù-là-teur, -trïs'] s. m.
i>l adj.
. ïM. Emprunté du lat. consolator, trix, m. s. jj 1539.
. EST.]
Il Celui, celle qui console. Dieu est le — des affligés. Faire
itrevoir la venue de ce — , après lequel tous les anciens justes
jupiraient, R.'^c. Ath. préf. || Adj. Ange — . C'est votre es-
•it et votre esprit — qui suscite dans nous ces remords, BOUUD.
emords de la consc. 1. Pensée, parole consolatrice.
CONSOLATIF, IVE [kon-sô-là-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consolativus, m. s. \\ xiv^ s.
resor de bien consolatif, Mir. de Notre-Dame, ii, 264.
.dmis .\CAD. 1798.]
Vieilli. Qui a la vertu de consoler. Je vous dirai sur
'ela un beau mot de saint Augustin et bien — pour de certaines
'ersonnes, pasc. Lett. à M^e Roannez, 9.
I CONSOLATION [kon-so-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consolatio, m. s. || xn^ s. Les
'les consolatiuns, Lxh. Psalm. p. 138, Michel.]
! Il Soulagement apporté au chagrin de qqn. Tu peux me
lonner une dernière — , fén. Tél. 5. J'ai eu la — de le revoir.
ccordez-moi, pour dernière faveur, cette douce — , mol. D.
\uan, IV, 6. One lettre de — . Compliments de — Qui sontsur-
Toit d'affliction, la f. Fab. viii, 14. Repousser toutes les
onsolations. Les prophètes joignent d'ordinaire les consolations
!ux menaces, RAC. ^^/i. préf. Faites-moi la grâce. Seigneur, de
'nndre vos consolations à mes souffrances, pasc. Prière, 11.
''amil. Fiches de — (à certains jeux oii les points faits par
J9 perdant pourraient rendre presque nul le bénéfice du
j:agnant), nombre déterminé de fiches qu'on ajoute à
'elles que le joueur a gagnées. Fig. Donner à qqn une fiche
.e —, un petit dédommagement. || P. ext. En parlant
fune personne. Vous serez ma — dans cette solitude, fén.
fél. 1.
' CONSOLE [kon-sôl] S. f.
' [ÉTYM. Semble un subst. verbal de consoler, § 52. j.
HiERRY donne dans le même sens consolateur (1564). ||
jcvi"' s. Ou par consoles de pierre ou par bouts de chevrons, o.
)E SERRES, V, 8.]
Il 1" Pièce en saillie fixée à une muraille, et destinée
[i servir de support à un balcon, à une corniche, etc., de
iiédestal à une statue, etc.
Il 2° P. anal. Meuble d'ornement posé contre le mur
!t destiné à soutenir des vases, coupes, statuettes, etc.
Jne — en bois doré.
CONSOLER [kon-so-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consolari, m. s. \\ xv^ s. Quant
issez se furent consolez de ceste bonne adventure, Percefo-
est, dans la c]
Il Soulager (qqn) dans son chagrin. Peu de chose nous
[îonsole parce que peu de chose nous afflige, PASC. Pens. vi,
\i2 bis. Ma fille, ton bonheur me console de tout, rac. Iph.
II, 2. Nous nous consolons souvent par faiblesse des maux
lont la raison n'a pas la force de nous — , la rociief. Max.
'■^5. Calypso ne pouvait se — du départ d'Ulysse, féx. Tel.
1. Ils se consolaient l'un l'autre. Sabine, votre cœur se console
îisément, coRN. Hor. m, 6. P. ext. Je ne viens pas ici — tes
louleurs, id. Cid, iv, 2. Vous consolez maintenant et vous adou-
cissez les souffrances de vos fidèles, pasc. Prière, 11.
CONSOLIDANT, "CONSOLIDANTE [kon-SÔ-li-dan ,
dânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de consolider, § 47. || xvie s. Cause
consolidante, l. joubert, Chirurg. dans godef. SuppL]
" (Médec.) Qui sert à consolider le rapprochement des
11
CONSOMMÉ
bords d'une plaie, des parties d'une fracture. Appareil — .
Vieilli. Substantivt, maso. Les consoUdants, les substances
médicales consolidantes.
CONSOLIDATION [kon-sô-li-dà-syon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consoUdatio (au sens juridique),
ou dérivé de consolider, §249. || xw s. evrart de conty,
dans GODEF. SuppL]
Il 1" Action de réunir en un tout. La — d'une fracture,
d'une plaie, du rapprochement des parties de la fracture,
des bords de la plaie. || Fig. Vieilli. (Droit.) Réunion sur
une même tcfe de droits qui étaient séparés. Spdcialt.
Réunion de l'usufruit et de la nue propriété. (F. confu-
sion.)
Il 2° Action de rendre plus solide, plus dificile à ren-
verser. La — d'un édifice. || Fig. La — du pouvoir. P. ext.
Spéciall. — de la dette publique, opération par laquelle un
État convertit une dette remboursable en dette perpé-
tuelle, dont la rente seule est exigible.
CONSOLIDER [kon-so-li-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consolidare, proprt, rendre so-
lide. Il xiv' s. Le vif du cep qui joindra au vif du cerisier se
consolidera l'un a l'autre, Ménagier, ii, 51.]
Il 1° Réunir en un tout. — une fracture. La plaie se con-
solide. Il Fig. (Droit.) Réunir sur une même tête des droits
qui étaient séparés. — la nue propriété avec l'usufruit.
Il 2» Rendre plus solide, plus difficile à renverser. — un
édifice. || Fig. — une alliance. Son pouvoir s'est consolidé. P.
ext. Spëcialt. — la dette publique, convertir la dette rem-
boursable d'un État en dette perpétuelle, dont la rente
seule est exigible. Le tiers consolidé, dette publique réduite
au tiers de sa valeur, en 1797. Substantivt. Les consolidés,
fonds d'État en Angleterre.
CONSOMMATEUR [kon-sô-mà-teur] s. in.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. consummator (au sens
I), ou dérivé de consommer, § 249. || (Au sens I.) 1525.
LEF. d'étaples, Nouv. Test.Heb. 12. | (Au sens II.) 1756.
Beaucoup de consommation faite par un petit nombre de con-
sommateurs , marquis DE MIRABEAU , l'Ami dcs hommes,
1, 57. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui consomme.
I. (Théol.) Celui qui consomme une œuvre. Quand vien-
dra Jésus-Christ, le — de toutes choses.
II. Celui qui consomme, qui emploie pour son usage
les produits de l'agriculture, de l'industrie. Les droits de
douane protègent le producteur au détriment du — . || Spécialt.
Néolog. Celui qui se fait servir à boire, à manger, dans
un café , dans un restaurant, etc.
CONSOMMATION [kon-sô-mà-syoD ; en îer^^ -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consummatio (au sens I), ou
dérivé de consommer, § 249. || (Au sens I.) xii^ s. De tute
consummaciun vi je la fin, Lib. Psalm. p. 190. | (Au sens
II.) xv<^-xvi<= s. Cuire et bouillir jusques à la consummation
de la moitié. Jardin de santé, dans godef. SuppL]
Il Action de consommer.
I. Action d'amener (qqch) à son accomplissement défi-
nitif. La — du crime, du sacrifice. La dernière — de l'amour
divin, Boss. Prof, de M'^e dg la Vall. La — de sa ruine. Spé-
cialt. La — du mariage, par le commerce des époux. Ce jour
auquel aboutit tout votre ouvrage, qui en est la — , qui en est la
fin, BOSS. Médit, sur l'Èv. 77^ jour. Spécialt. (Style bibli-
que.) La — des temps, des siècles. Il (Jésus-Christ) est venu
enfin en la — des temps, pasc. Peiis. xi, 4 ter.
II. Action de détruire (certains produits) par l'usage
qu'on en fait, n se fait une grande — de bois, d'huile, de
soie, de blé, de farine, de vin, etc. Impôts sur les objets de
— . Spécialt. En parlant des produits qu'on s'assimile
par la nourriture (aliments, boissons). Droit de — sur les
boissons, j P. ext. Famil. Ce que l'on consomme dans un
restaurant, dans un café. Payer la — . Commençons par jouer
la —, MUSSET, Dupont et Durand.
1. CONSOMMÉ, ÉE [kon-so-mé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de consommer, § 44. || xiv^ s. Puis
que les vices sont consommez, oresme, Éth. m, 12.]
Il Parvenu par une longue expérience au plus haut de-
gré (d'un art, d'une qualité, etc.). Un musicien — dans son
art, et, absolt, Un musicien — . Un homme d'une habileté con-
sommée. Sa modération, durant quarante ans, était le fruit d'une
sagesse consommée, BOSS. Le Tellier.
CONSOMME
— 512
CONSPUER
2. CONSOMMÉ [kon-sô-mé] s. m.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de consommer, § iS. 1| xvi" s.
PARÉ, XVI, 12.]
Il Bouillon qui, par une longue cuisson, a pris tout le
suc de la viande. Ne mettez point votre pot-au-feu si matin,
craignez d'en faire un — , sÉv. 332.
CONSOMMER [kon-sô-mé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté pour une part du lat. consummare, ac-
complir, achever, pour l'autre du lat. consumere, man-
ger, détruire. [Cf. consumer.) || xii<= s. En uit ans rœvrecon-
summa, Brut de Munich, 3782.]
Il 1» Amener (qqch) à son accomplissement définitif.
— le crime. Attentat à la pudeur, consommé ou tenté avec
violence, Code pénal, art. 332. — la ruine de qqn. Tout est
consommé. — le mariage, par le commerce des époux. On
n'attendait que l'âge de la princesse pour — le mariage, DU-
CLOS, L. XI, II, 395. Il P. ext. Amener (une chose) au der-
nier, au suprême degré en son genre. Dans l'amour du
prochain sa vertu se consomme, mol. Tart. v, 5.
Il 2» Amener (qqch) à la destruction en en prenant la
substance pour son usage. — du vin, de la bougie. P. ext.
Cette cheminée consomme beaucoup de bois. Ces confitures
ont consommé beaucoup de sucre. || Spe'cialt. En parlant
des produits que l'homme s'assimile par la nourriture
(aliments, boissons). Ce qui se consomme journellement à
Paris. Il P. anal. \ 1. De la viande qui se consomme, dont
tout le suc passe dans le bouillon par une cuisson pro-
longée. (Cf. consommé 2.) | 2. On cimetière dont la terre
consomme rapidement les cadavres, les désorganise et se les
assimile. || P. ext. Vieilli. Consumer. Le garçon qui se con-
somme Dans les ondes qu'il alluma, Théophile, ii, 182. Corin-
the consommée affranchira le reste (remplacé par consumée
dans l'édition de 1644), corn. Méd. i, 4. Fig. L'ardeur qui
nous consomme (remplacé par consume dans l'édition de
1660), iD. Gai. du Pal. ii, 8.
CONSOMPTIF, IVE [kon-sonp'-tif , -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. consumptus, de consumere, consu-
mer, §257. Il xiv'^ s. Herbe... De maises humeurs consumptive,
Propr. des choses, dans Romania, 1885, 460. Admis agad.
1762.]
Il Vieilli. (Médec.) Dont la vertu caustique détruit les
chairs, les excroissances, etc. (F. cathérétique.)
CONSOMPTION [kon-sonp'-syon ; en ver^s, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consumptio, -ni. s. || xiv^ s. C'est
la consumption et le guast de ceulx qui ne pevent tant despen-
dre, ORESME, dans meunier, Essai sur Oresme.]
Il Action de consumer, d'anéantir par degrés la subs-
tance. La — des espèces eucharistiques (par la transubs-
tantiation). Spécialt. En parlant de l'action du feu. Brûler
jusqu'à entière — . || Fig. En parlant de l'action de cer-
taines maladies qui amènent le dépérissement. Être atteint
de — . I Spécialt. La — des vers à soie, maladie dite aussi
gattine.
CONSONANCE [kon-so-nâns'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consonantia, m. s. de conso-
nare, avoir le même son. acad. écrit consonance en 1694,
puis consonnance de 1718 à 1835, et de nouveau consonance
en 1878. |j xii« s. Consonantie, wage, St Nicolas, 1526. |
xiv<= s. Consonance, oresme, dans meunier, Essai sur
Oresme.]
Il 1° Accord plus ou moins parfait de certains sons
musicaux. {Cf. dissonance.)
Il 2» Rapprochement des syllabes et particulièrement
des finales qui ont la même terminaison pour l'oreille.
{Cf. assonance.)
CONSONANT, ANTE [kon-sô-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consonans, antis, part, présent
de consonare, avoir le même son. agad. écrit consonant
en 1694, puis consonnant de 1718 à 1835, et de nouveau
consonant en 1878. || xiii" s. Vers consonanz, guill. le clerc,
Besant, 154.]
Il Qui produit une consonance. | 1. En musique. In-
tervalles consonants. | 2. Dans le langage. Syllabes conso-
nantes.
CONSONNE [kon-son'] s. f.
[ètym. Emprunté du lat. consona, m. s. proprt, qui sonne
avec la voyelle, écrit consonne sous l'influence de mots
de formation pop. comme bonne, etc., § 503. On trouve
ordinairement aux xvc et xvic s. consonant, consonante. ||
1572. En combien d'espèces divisez vous les lettres? En deux,
sçavoir en la voyelle et en la consonne , ramus , Grqrn
franc, p. 5.]
Il Mode d'articulation du son qui varie suivai
mouvements de la langue ou des lèvres. Les cens
muettes, liquides, nasales. La — b. Le j se nommait aut
i — -, et le v, u — . ^
CONSORT, »CONSORTE [kon-sôr, -sort'] s. m. \ f
[ÉTY.M. Emprunté du lat. consors, sortis, 7n.s. ACAiin:
donne que la forme du masc. plur. || xiv"^ s. Vous n
pas consors des tribulations et persécution des apostres, >
du vergier, dans doghez, Dict.]
Il 1» Anciennt. Celui, celle qui partage le sort
autre, époux, épouse. Spécialt. Le prince —, l'épou
la reine, en Angleterre.
Il 2» Au masc. plur. (Droit.) Ceux qui dans une al
ont un intérêt commun. Un tel et consorts. Fig. Ceu:
s'entendent avec un autre pour une cabale, une :;
gue, etc.
CONSOUDE [kon-soud'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. consolida, m. s. (proprt, qui consol
devenu consolde, §§ 290 et 291, consoude, § 459.]
Il 1" Plante formant un genre de la famille des '.
raginées, dont la racine était employée comme as
gente.
Il 2° P. ext. — royale, renonculacée dite aussi
d'alouette des champs, dauphinelle des champs, etc.
CONSPIRANT, ANTE [kons'-pi-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de conspirer, § 47. || 1754. en^
Admis agad. 1798.]
Il Qui concourt avec une autre force à produii
même effet. Forces conspirantes.
CONSPIRATEUR, "CONSPIRATRICE [kons' j
teur, -trïs'J s. w. et f.
[ÉTYM. Dérivé de conspirer, § 249. || 1302. Conspirr
dans GODEF. Suppl.]
Il Celui, celle qui conspire. Les conspirateurs sont otjés
d'agir lentement, parce que tout leur manque, montesq. lu
21. Adjectivt. One pensée conspiratrice. Des femmes.,
damnées et exécutées en un même jour comme conspirat.
LAHARPE, Langue révol.
CONSPIRATION [kons'-pi-rà-syon ; en vers, -<'
s.f
[ÉTYM. Emprunté du lat. conspiratio, m. s. || xiie
laide conspiracion, beneeit, Ducs de Norm. 38823.]
Il 1» Vieilli. Tendance commune vers une mê:
Cette — des cœurs au bien commun, le p. ANDRÉ, Am^
sintér. 2.
Il 2° Action commune concertée secrètemen _
renverser le gouvernement établi. Vindex indiqua li
faite en faveur de Tarquin, montesq. Espr. des lois, xii.
Fig. C'est sans doute quelque — contre vos intérêts où
pousse votre père, mol. Mal. im. i, 8.
CONSPIRER [kons'-pi-ré] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conspirare, m. s. de cum,
et spirare, souffler, tendre vers. || 1390. Conspirere:
manière comment ils pourroient faire murtrir ledit I
dans DOUET d'arcq. Pièces relat. à Ch. VI, i, 102.]
I. Vieilli. V. tr. Poursuivre (un but) en comi
Voilà contre un ingrat tout ce que je conspire, CORN. Sia
m, 3. Qu'un peuple tout entier... N'eût daigné — que la i t
d'un enfant, rac. Andr. i, 2. || Spécialt. Tramer en C''i-
mun (lamort,le renversement du chef de l'Etat). Celltii
nous oblige à — sa mort (d'Auguste), corn. Cinna, n;|-
II. V. intr. Tendre (à un but commun). Tons s
membres (du sénat) conspiraient à l'utilité publique, i;
Hist. univ. m, 6. A mes nobles projets je vois tout — ,
Mithr. m, 1. Tout conspirait pour lui, iD. Andr. ii, 1.
conspire à la fois à troubler mon repos, boil. Sat. 6.
mes volontés ton sentiment conspire, rac. Esth. ii, 5. ||
cialt. Se concerter secrètement pour renverser le
vernement établi. — contre la république. Auguste (■^
que les esclaves de ceux qui auraient conspiré contre li'
raient vendus au public, montesq. Espr. des lois, xii
CONSPUER [kons'-pué ; en vers, -pu-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conspuere, m. s. proprt,
d'un crachat. || xviiie s. V. à l'article. Admis acad. 1 .
Il En parlant de plusieurs personnes, accabler (qq
marques de mépris. (S'/n. honnir.) S'il se montre en pui
il sera conspué. Honni, berné, conspué pour ses rimes, vi •
Poés. mêlées, 84.
1= .-
)
la liH
CONSTABLE
— ol3 —
CONSTITUER
ONSTABLE [kons'-tàW] s. m.
vM. Emprunté de l'angl. constable, m. s. qui est
lairement le môme mot que le franc, connétable {V.
,,l\ § 8. Il Admis acad. 1835.]
; En Angleterre, sorte d'officier de police.
WNSTAMMENT [kons'-tà-man] adv.
YM. Composé de constant et ment, § 724. || xiV-
De Vita Chrisli, dans godkf. Suppl.]
une manière constante. On ne pense pas toujours
. l'un même sujet, la br. 12. Jusqu'à ce qu'elle se soit affer-
I — dans notre cœur, BOSS. Justice, 1. 11 fut — heureux
(!s ses entreprises. || Spcciall. \ 1. En restant fidèle à une
: lion. C'est aux gens mal tournés, aux mérites vulgaires,
'sr — pour des beautés sévères, mol. Mis. ni, 1. j 2. En
ni sa fermeté, instruire ainsi les gens A porter — de
veils accidents, mol. F. sav. V, 1.
boNSTANCE [kons'-tâns'] s. f.
VM. Emprunté du lat. constantia, ?n. s. La formation
donné Coutance, nom de ville. || xiii<= s. g. de coincy,
iii:lb. i^ec]
ijualité de ce qui ne cesse pas d'être le môme. Avoir
! ) — dans ses goûts. Poursuivre un dessein avec — . || Spe-
1. Qualité de celui dont l'affection reste toujours
iiie. La — d'une amitié de collège. Il y a deux sortes de
.en amour : l'une vient de ce que l'on trouve sans cesse dans
personne que l'on aime de nouveaux sujets d'aimer, et l'autre
nt de ce que l'on se fait un honneur d'être constant, la ro-
11. Rrflex. div. 176. | 2. Qualité de celui dont la fermeté
M dément pas. Rome fut im prodige de — , montesq. Rom.
jPerdez votre procès. Madame, avec — , mol. Mis. ii, 1. Ceux
on condamne au supplice affectent quelquefois une — et un
pris de la mort qui n'est en effet que la crainte de l'envisa-
', LA nocHEF. Réflex. div. 21.
jCONSTANT, ANTE [kons'-tan, -tant'] adj.
l'ÉTYM. Emprunté du lat. constans, antis, m. s. de cum,
1 1 stare, se tenir debout. || xiv^ s. Si fiers et si cons-
::risumE, dans littré.]
i. 'Jui ne cesse pas d'être le même. Un bonheur — .
\g. Assuré. Nous brûlons du désir de trouver une assiette
!'me et une base constante, pasg. Pe7is. i, 1. La constante
uteur de sa présomption, mol. F. sav. i, 3. Hyménée et
inour, par des désirs constants, Avaient uni leurs cœurs dès
ir plus doux printemps, la f. Phil. et Baucis. La victoire,
ne suivre autrefois si constante, rag. Alex, iv, 2. Les lois
la nature sont constantes et universelles. Quantité cons-
nte, et, substantivt. Constante, dans une expression ma-
ématique, quantité qui demeure la môme par rapport
d'autres qui varient. || Spécialt. \ 1. Qui reste fidèle à
le affection. Être — en amour, en amitié. Un cœur — . Une
mme constante est un monstre nouveau, destouches, Philos.
(trié, m, 5. | 2. Qui garde toujours sa fermeté d'âme.
• dans l'adversité. Montrer une âme constante.
II. Dont la vérité est établie. C'est un fait — . 11 est —
le. [Cf. conster.)
•CONSTAT [kons'-lâf] s. m.
[ÉTYM. Mot lat. : constat, 3^ pers. sing. du prés, de
indic. de constare, conster, § 217. || Néoloç/.]
II (Droit.) Procès-verbal de — , et, ellipt, — , acte par lequel
n huissier constate un fait qui porte préjudice à une
artie.
CONSTATATION [kons'-tà-tà-syon ; en vers, -si-on]
[ÉTYM. Dérivé de constater, §249. || Néoloq. Admis ac.\d.
878.]
Il Action de constater. La — d'un fait. Les constatations
gales.
CONSTATER [kons'-tà-té] v. tr.
lÉtym. Dérivé du lat. constat, 3" pers. sing. du prés, de
indic. de constare, conster, § 154. |i 1726. C'est un fait que
Js physiciens ont constaté par des expériences, Mém. de
>eï'. p. 1356. Admis acad. 1740.]
Il Établir (un fait). On a constaté le décès. C'est un fait
ien constaté. Le procès-verbal constate qu'il était absent au
aoment du crime.
CONSTELLATION [kons'-têl'-là-syon ; en vers, -si-on]
[ÉTYM. Emprunté du lat. constellatio, m. s. de cum, avec,
;t Stella, étoile. |i xiue s. j. de meung, Rose, 17266.]
Il Réunion d'étoiles qu'on représente sur les cartes cé-
estes comme formant un groupe et qu'on détermine par
DIGT. FRANC.
un nom de chose, d'animal, de personnage, etc. La —
de la grande Ourse, du Dragon, de Persée. Les constellations du
zodiaque. /*. ext. (Astrol.) Être né sous une heureuse — .
CONSTELLÉ, ÉE [kons'-tul'-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du radical de consteUation , § 253. ||
xviie s. V. à l'article.]
Il Fabriqué sous l'influence d'une constellation. On an-
neau — qui guérit les égarements d'esprit, mol. Am. méd.
ai, 6.
•CONSTELLER [kons'-trl'-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. constellare, m. s. acad. ne donne
que le part, passé. || Nêolog.]
Il Parsemer d'étoiles. Fig. Néolorj. Un bracelet consteUé
de diamants.
CONSTER [kons'-té] v. impers.
[ÉTYM. Emprunté du lat. constare, m. s. \\ xiv^ s. n conste
asseurement. Traité d'alch. dans littré.]
Il Vieilli. Etre constant. L'état où il constait d'une ma-
nière si solennelle que le roi les avait mises (les finances),
ST-siM. XI, 296.
CONSTERNATION [kons'-tèr-nà-svou ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. constematio, m. s. \\ 1611.
cotgr.]
Il Accablement oii jette une catastrophe. Être dans la
— . La — d'un peuple belliqueux, qui se tourne presque toujours
en courage, montesq. Rom. 4. On lisait la — sur tous les
visages.
CONSTERNER [kons'-tèr-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consternare, ??î. s. Le sens II,
non donné par acad., dérive du lat. constemere, renver-
ser. Il xiye s. La multitude du peuple consternée et espoentee,
BERSUIRE, dans LITTRÉ.]
I. Frapper de consternation. Cette nouvelle consterna
tous les assistants. On trouve tout consterné, excepté le cœur
de cette princesse, BOSS. D. d'Orl. Pour peu que l'homme se
connaisse, est-il rien qui soit plus capable de le désoler et de
le — ? BOURD. /"■ Provid. 2.
Il» Vieilli. Abattre. Pendant que les armées consternaient
tout, il (le sénat) tenait à terre ce qu'il trouvait abattu, mon-
tesq. Rom. 6. Il Fiçj. D'un lâche désespoir ma vertu conster-
née, rag. Baj. II, 5.
CONSTIPATION [kons'-ti-pà-svon ; en vers , -%\-on]
s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. constipatio , action de resser-
rer. Il xiye s. Somme M'' Gautier, f» 21, r».]
Il Etat de celui qui est resserré, qui ne va pas librement
à la selle.
CONSTIPER [kons'-ti-pé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. constipare, resserrer. || xW^ s.
Ventre constipé, So7nme M^ Gautier, f» 36, r°.]
Il Resserrer, empêcberd'allerlibrement àla selle. Cette
nourriture l'a constipé. Être constipé. Absolt. Ces aliments
constipent. Fig. Trivial. La douleur me constipe la parole,
GHERARDI, Th. ital. III, 596.
CONSTITUANT, ANTE [kons'-ti-tuan, -tuant' ; en vers,
-tu-...] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de constituer, § 47. || 1611. cotgr.]
Il 1° Vieilli. (Droit.) Qui constitue. Substantivt. Le —,
la constituante.
Il 2» Qui forme la constitution d'une chose. Les éléments
constituants d'un corps. Les tissus constituants du corps hu-
main. Spécialt. (Chimie.) Molécules constituantes, éléments
de corps simples dont la combinaison forme chaque mo-
lécule d'un corps composé.
Il 3° Qui établit la constitution d'un État. Le pouvoir — -.
L'Assemblée constituante de 1789, et, ellipt, La Constituante.
P. ext. On —, un membre d'une assemblée constituante.
CONSTITUER [kons'-ti-tué ; en vers,-i\i-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. constituere , m. s. de cum ,
avec, et statuere, établir. || xiiio s. Constituer soi est li pre-
miers commandemens des loys, Cout. d'Artois, dans delb.
J^ec]
Il 1° Établir (qqn) dans telle ou telle situation légale.
— qqn héritier, juge, arbitre , et, fig. Se — juge dans sa pro-
pre cause. Se — partie civile. Spécialt. — avoué, dans une
affaire civile, établir un avoué son mandataire. Le défen-
deur sera tenu, dans les délais d'ajournement , de — avoué,
Code de procéd. civ. art. 75. Se — prisonnier, se remettre
entre les mains de la justice. Ils se constituèrent en tribunal,
33
CONSTITUTIF
— 514
CONSUBSTANTIELLEMENT
en comité secret. Ceux qui sont constitués en dignité. Les au-
torités constituées. || Fig. Je vous constitue, pendant le sou-
per, au gouvernement des bouteilles, mol.^d. m, 1. || P. ext.
— qqn en frais, en dépenses, le mettre dans la nécessité de
faire des frais, des dépenses.
Il 2" Établir (qqch) dans son organisation essentielle.
— une société industrielle. — le bureau d'une assemblée. L'as-
semblée s'est constituée. Spccia/t. — un gouvernement. La
république est constituée. i| — une rente , une pension à qqn.
C'est raillerie que de vouloir me — une dot de toutes les dé-
penses qu'elle ne fera point, mol. Av. ii, 5. || P. ext. En par-
lant des éléments essentiels qui composent une chose.
Les parties qui constituent le corps humain. Les éléments qui
constituent l'univers. C'est l'intention qui constitue le crime.
CONSTITUTIF, IVE [kons'-ti-tu-tïf, -liv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. constitutus, constitué, § 257. \\
1611. coTGR. Admis acad. 1762.]
Il l» Qui établit légalement qqch. Titres constitutifs de
propriété.
Il 2° Qui détermine la constitution d'une chose. Les par-
ties constitutives d'un corps. Fig. Les éléments constitutifs
d'une science.
CONSTITUTION [kons'-li-lu-syon ; en rers^ -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. constitutio, m. s. || xii^ s. Nos
leis, noz constitutions, beneeit, Dites de Nonn, 8290.]
I. Action de constituer, d'établir légalement. — d'a-
voué, acte par lequel, dans une affaire civile, on établit
un avoué son mandataire, et, ellipt, Dans la quinzaine du
jour de la — le défendeur fera signifier ses défenses. Code de
proce'd. eir. art. 77. — de dot, de pension. — de rentes, et,
ellipt, vieilli, n y aurait de quoi faire une bonne — , mol.
Av. I, 5.
II. Manière dont une chose est constituée, établie dans
son organisation essentielle. La — du corps humain. Par sa
naturelle — , elle (l'âme) était unie à son auteur, boss. Prof,
de Mii<^ de la Vall. Absolt. Disposition générale qui résulte
de cette organisation. Avoir une bonne — . Une — appauvrie.
Il Spëcialt. En parlant d'un État, la forme de son gou-
vernement. Donner à un pays une — monarchique. Il y a une
nation dans le monde qui a pour objet direct de sa — la liberté
politique, montesq. Esp7\ des lois, xi, 5. P. ext. L'ensemble
des lois fondamentales qui déterminent la forme du gou-
vernement. La — de l'an VIII. Violer la — . || Spëcialt. La —
civile du clergé, lois sur l'organisation du clergé français,
décrétées en 1790. || Les constitutions d'un ordre religieux,
règles fondamentales de cet ordre. — papale, statuant sur
des points essentiels de doctrine, de discipline, n (le pape)
lui envoya un grand écrit qu'il appela — , montesq. Lett.
pers. 24.
CONSTITUTIONNALITÉ [kons'-ti-tu-syo-nà-li-té ; en
vers,-si-à-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de constitutionnel, § 255. || Mot de la fin du
xviii" s. enregistré par de wailly, Nouv. Vocab. franc.
(1806). Admis ACAD. 1835.]
Il Caractère de ce qui est constitutionnel.
CONSTITUTIONNEL, ELLE [kons'-ti-tu-syô-nèl ; en
vers , -si-ô-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de constitution, § 2.38. || xviiio s. linguet,
Ann. pal. et litt. dans féraud, Dict. crit. Admis acad.
1798.]
Il lo Inhérent à la constitution physique d'un individu.
Maladie constitutionnelle, qui a altéré l'ensemble de la cons-
titution.
Il 2" Relatif à la constitution d'un État. Lois constitu-
tionnelles. Il Spëcialt. En parlant d'une constitution qui
limite le pouvoir royal. Charte constitutionnelle. Gouverne-
ment — .
CONSTITUTIONNELLEMENT [ kons'-ti-tu-syô-nel-
man; en vera, -si-ô-nè-le-...] ndv.
[ÉTYM. Composé de constitutionnelle et ment, § 724. ||
xvni«-xixe s. LAHARPE, LauQue rëvol. p. 87. Admis acad.
18.35.]
Il D'une manière conforme à la constitution.
CONSTRICTEUR [kons'-trïk'-téur] adj. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. constrictus, part, passé de cons-
trlngere, resserrer {cf. contraindre), § 249. {Cf. compresseur.)
Il 175/1. ENCYCL. Admis ACAD. 1762.]
Il Qui a le pouvoir de resserrer en pressant tout au-
tour. Muscles constricteurs du pharynx. SuOstantivt. Le — de
l'anus. Il P. ext. Boa — , qui étreint sa proie pour la b/er
et l'engloutir.
CONSTRICTION [kons'-trïk'-syon ; en vers, -
s.f
[ÉTYM. Emprunté du lat.constrictio, action de ress'jei'.
Il xiv" s. Constriction des membres nutrictis, H. de Mitjs.
VILLE, Chlrurg. dans godef. Supjpl. Admis acad. i
Il Action de resserrer en pressant tout autour. La
pharjrnx.
CONSTRINGENT, ENTE [kons'-trin-jan, -jânl"]
[ÉTY.M. Emprunté du lat. constringens, entis, part,
de constringere, resserrer. || 1752. trév. Admis acad. j
Il Qui resserre en pressant tout autour. Action cm
gente.
CONSTRUCTEUR [kons'-triik'-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. constructor, ?n. s. \\ xi
Constructeurs de villes, Cliron. et hist. sainte et pro^
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Celui qui construit qqch. Le — d'un édifice. Dn
navires, de machines.
CONSTRUCTION [kons'-trûk'-syon : en vers, -i
s.f
[ÉTYM. Emprunté du lat. constructio, 7n. s. \\ xii^-x
Job, dans Rois, p. 446.]
Il 1" Action de construire. La — de l'édifice, du m
n'est point achevée. Chantier de — .
Il 2» Manière dont une chose est construite. Un e
d'une — élégante. || Fig. La — d'un poème, d'un systèmi
losophique. | Spëcialt. La — d'une phrase, et, absolt,
— est vicieuse. Faire la —, ranger dans l'ordre de
rapports logiques les mots d'une phrase qui prés
quelque inversion.
Il 3" Ce qui est construit. Due — gothique. || Fig. —
métrique, ensemble de lignes unies par des rapports
métriques, qu'on trace pour démontrer un théorèm
pour trouver la solution d'un problème.
CONSTRUIRE [kons'-lruirj v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. construere, m. s. devenu
traire sous l'influence de détruire (F. ce mot), §503.111
R. EST.]
Il Bâtir suivant une ordonnance, un plan déteni
— une maison, un édifice. — un pont. Ils (les castors) y
truisent des travaux Qui des torrents grossis arrêtent lerafij
lA F. Fab. IX, 20, Disc, à M^"''- de la Sablière. \\ P. ex
un navire, une machine. P. anal. Cette puissance suprême
construit le monde, BOSS. 2" Provid. 1. — un poème, un
tème, une théorie. Nous allons faire la dissection de cet ouv
démontrer qu'il est mal construit, destouches, Crit. du
los. marié, se. 13. — ime phrase, disposer les mots
un certain ordre. | P. anal. Ce participe se construit
l'auxiliaire être. ] P. ext. Ranger dans l'ordre de
rapports logiques (les mots d'une phrase qui prr
quelque inversion). || P. ext. Tracer (l'ensemble (!■
gnes d'une carte géographique, d'une ligure de gr
trie). — un triangle équilatéral.
CONSUBSTANTIALITÉ [kon-siip'-stan-syà-li-l<
vers, -si-à-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. consubstantialitas,
Il xiii» s. Cliron. de St-Denis, dans godef. Suppl.]
Il Unité de substance (en parlant des personnes >
Trinité). Le symbole où la — du Père et du Fils est et
BOSS. Hist. univ. i, 11.
CONSUBSTANTIATION [kon - sûp' - stan - sy à - >
en vers, -si-à-si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. consubstantiatio ,
Il 1754. ENCYCL. Admis acad. 1878.]
Il Doctrine des luthériens suivant laquelle le coi :
le sang de Jésus-Christ sont présents dans l'euchii
sans que la substance du pain et du vin soit détruii
CONSUBSTANTIEL , lELLE [kon-siip'-stan-syr
vers, -si-èl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. consubstantialis,
de cum, avec, et substantia, substance. || xiv" s. Hui.
consubstanciele, evrart de conty, dans godef. Supi
Il Quia unité de substance (en parlant des persu
de la Trinité). Le Fils est — au Père.
CONSUBSTANTIELLEMENT [kon - s ûp' - stan - ^
man ; en vers, -si-è-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de consubstantielle et ment, §724. || 10
Consubstanciellement, furet.]
CONSUL
D'une manière consubstanlielle. Les trois personnes
d(i Trinité sont unies — .
bNSUL [kon-sul] s. m.
;. Emprunté du lat. consul, m. s. \\ xiv" s. On consul
ceux de la cité, oresme, Èth. vu, 13.]
Sous la république romaine, magistrat annuel
le peuple, qui partageait avec un collègue le pou-
utif. Il Sous l'empire romain, magistrat nommé
- nat, et n'ayant guère que les attributions hono-
.les anciens consuls.
!'. ext. I 1. Anciennement, dans certaines villes
; de la France, magistrat municipal, j 2. Juge qui
)isi parmi les commerçants pour connaître de
s affaires commerciales. Les consuls des marcliands,
jiposition, Les juges consuls. | 3. P. anal. Agent di-
lue chargé par un gouvernement de protéger
Il pays étranger les intérêts de ses nationaux. Le
-je France à Lisbonne.
'3" (Dans la constitution de l'an VIII.) Un des trois
lis qui se partageaient le pouvoir exécutif. Le pre-
Bonaparte).
ONSULAIRE [kon-su-lèr] adj.
Itym. Emprunté du lat. consularis, vi. s. \\ xive s. Comi-
fl(|;onsulaires, BERSuiRE, dans littré.]
î Relatif aux consuls.
1^ Relatif aux consuls romains. Comices consulaires,
' onsuls étaient élus. Personnage — , qui avait été
l't, substantivt, Un — . Province — , province séna-
u impériale qui ne pouvait être gouvernée que
|)ersonnage consulaire. Année —, qui s'écoulait
aistallation des anciens consuls et des nouveaux,
république. Fastes consulaires, tables contenant,
re chronologique, les noms de tous les consuls
2 Relatif aux juges consuls. Les tribunaux de com-
B:e ont remplacé la juridiction — . Notre juridiction — ,
i TESQ. Espr. des lois, xx, 18.
3" Relatif aux consuls de l'an VIII. La garde — .
'ONSULAIREMENT [kon-su-lèr-man ; en vers, -lè-
r..! adv.
:tïm. Composé de consulaire et ment, § 724. || xvii<= s.
I viOTHE LE VAYER, Dial. d'Orusius Tubero.]
'1» A la façon d'un consul.
2" Par juridiction consulaire.
:ONSULAT [kon-su-là] s. m.
lîTï'ii. Emprunté du lat. consulatus, m. s. \\ xi\o s. En
V de consulas, bersuire, dans godef. SuppL]
1° La charge de consul romain. Sous le — de Cicéron.
2° Charge, poste de consul ayant mission de veiller
les intérêts de ses nationaux dans un pays étranger.
- d'Alexandrie. P. ext. Bureaux du consul.
! 3° Le gouvernement des consuls, sous la constilu-
t|i de l'an VIII.
i;ONSULTANT [kon-sûl-tan] adJ. m.
jJTYM. Adj. particip. de consulter, § 47. || xviio s. V. à
Ijticle.]
Qui confère avec qqn pour lui demander un conseil
(jpour donner le conseil qu'on lui demande.
lo Pour demander un conseil. Substantivt. L'anti-
nbre de cet avocat est toujours pleine de consultants, fu-
. Dict. Écoutez tout le monde, assidu — , boil. Art p. A.
2" Pour donner un conseil. Médecin —, qu'on fait ve-
pour conférer sur l'état d'un malade avec le médecin
le soigne, et, p. ext. médecin qui ne visite pas les
iades, et traite seulement ceux qui viennent le trouver,
ocat —, qui ne plaide point et donne seulement des
iseils sur les affaires qu'on lui soumet. Vieilli. Subs-
tivt. L'ambition, l'envie, avec les consultants, Dsmsla suc-
sion entrent en même temps, la f. Fab. iv, 18.
ONSULTATIF, IVE [kon-sûl-tà-tïf , -tîv'] adj.
ÉTYM. Dérivé de consulter, § 257. Le masc. était peu en
i,^e au xvme s. et acad. ne le donne qu'en 1835. ||
8. Trois sortes de harangues rétoriques, la consultative,
-idiciaire et la démonstrative, J. DU SIN, Rhétor. d'Arist.
'S DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Appelé à être consulté, à donner son avis sur une
îstion sans la décider. (F. délibératif.) Comité — . Avoir
consultative.
ONSULTATION [kon-sûl-là-syon ; en vers, -sl-on]
513 - CONSUMER
[ÉTYM. Emprunté du lat. consultaUo, m. s. \\ .xivs. Le
sénat a heu grant consultacion, bersuire, dans littré.]
Il Action de conférer avec qqn pour lui donner un con-
seil. Spécialt. — médicale. | 1. Conférence sur l'état d'un
malade entre le médecin qui le soigne et un ou plu-
sieurs autres médecins qu'on a fait appeler. Appeler un mé-
decin en — . I 2. Entretien entre celui qui vient demander
l'avis d'un médecin et le médecin qui l'interroge, l'exa-
mine et lui prescrit un traitement. P. ext. Venir à la —
d'un médecin, au jour et à l'heure où il a l'habitude de re-
cevoir les malades. — gratuite. || — d'avocat, entretien
entre un client et l'avocat auquel il vient soumettre une
affaire. || P. ext. Opinion motivée, écrite ou verbale, d'un
médecin sur l'état d'un malade ; d'un avocat, d'un juris-
consulte, sur une affaire qui lui est soumise.
'CONSULTE [kon-sûlf] s. f.
[ÉTYM. Au sens I, subst. verbal de consulter, § 52; au
sens II, emprunté de l'ital. consulta, m. s. § 12. || (Au
sens I.) 1609. Hist. de la Chine, dans delb. Rec. \ (Au
sens II.) 1727. furet.]
I. Vieilli et dialect. Consultation.
II. Nom donné à certains conseils politiques, admi-
nistratifs, de l'Italie. La — cisalpine, qui fut chargée d'éta-
blir la république cisalpine en 1802. — sacrée, conseil ad-
ministratif, judiciaire, de la cour romaine.
CONSULTER [kon-sûl-té] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consultare, m. s. \\ 1468. Pour
consulter le fait du procès, dans godef. Suppl.]
I. Vieilli. V. intr. \\ 1» Conférer (avec qqn) sur un parti
à prendre. Consultez avec lui quel est votre devoir, corn.
Pomp. II, 3. I Absolt. Il consultait de mettre bas les armes,
norviOVyAntig. m, 7. C'est assez consulté, corn. Sertor. m,
2. Il Spécialt. Un médecin qui consulte avec un confrère, qui
confère avec lui sur l'état du malade.
Il 2° S'interroger (sur un parti à prendre). — en nous-
mêmes si nous ferons une chose plutôt que l'autre, boss. Libi-e
Arb. 2. Nous ne consultons point sur les choses que nous
croyons nécessaires, id. ibid. Je n'ai point consulté pour suivre
mon devoir, corn. Ilor. ii, 3. Sans — enfin si je me perds
moi-même, rac. Baj. i, 3.
II. V. tr. Il 1" Interroger (qqn) pour avoir son avis sur
un parti à prendre. Je ne fais rien sans le — . — l'oracle.
Irène se trsmsporte à grands frais en Épidaure, voit Esculape
dans son temple, et le consulte sur tous ses maux, la br. 11.
P. ext. Se — , s'interroger sur un parti à prendre. Je me
suis consultée, rac. Baj. ii, 5. P. anal. — un auteur, un
livre, y chercher des renseignements. — son miroir, s'y
regarder pour voir comment on est. — son chevet, son
bonnet de nuit {vieilli), demander conseil à la nuit, la lais-
ser passer avant de se décider. || Fig. — la raison, la pas-
sion, l'intérêt, se décider d'après leurs conseils. Et consultez
longtemps votre esprit et vos forces, boil. Aî't p. 1. Je n'ai
pour lui parler consulté que mon cœur, r.ag. Andr. ii, 1.
Il 2" Vieilli. Soumettre (qqch) à qqn pour avoir son
avis, n feignit de lui — quelques difficultés de pratique, furet.
Rom. bourg, i, 19.
CONSULTEUR [kon-siil-téur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de consulter, § 112. || xv* s. Un sage con-
sulteur, GREB.\N, Pa55«on, 30371. Admis acad. 1718.]
Il Celui que l'on consulte. Spécialt. — du saint-office,
théologien chargé par le pape de donner son avis sur des
matières de foi ou de discipline. De sept consulteurs nommés
par le pape, trois furent d'avis de confirmer la sentence, ST-
siM. m, 253.
CONSUMANT, ANTE [kon-su-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de consumer, § 47. || xvi» s. Un feu
consumant, GALV. dans godef. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il lo Qui consume.
Il 2° Vieilli. Qui consomme. La manducation la moins con-
sumante qu'on puisse imaginer, BOSS. Expl. de la messe, 10.
CONSUMER [kon-su-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. consumere, m. s. {Cf. consom-
mer.) Il xii^ s. Je sui consummez, Dial. anime conquer. dans
Romania, v, 299.]
Il 1° Détruire peu à peu dans sa substance (qqch). L'or
s'épure dans le même feu où la paille est consumée, boss. Hist.
univ. Il, 22. Le corps était déjà consumé par les flammes, fén.
I Tél. 17. Être consumé parle temps, parla rouille. (Idole) que,
; malgré mon secours, Les vers sur son autel consument tous les
jours, rac. Ath. m, 3. | P. ext. Ceux dont notre guerre a con-
CONTABESCENCE
516 —
CONTEMPLER
sumé la vie, CORN. llor. ii, 3. Vos jours prêts à se —, rac.
Pfukl. 1.3. Fiq. — son patrimoine. Ce peu que mes vieux ans
m'ont laissé de vigueur Se consume sans fruit à chercher ce
vainqueur, CORN. Cid, m, 5. Consumez avez lui toute cette
faiblesse, id. Hor. ii, 4.
Il 2" Faire dépérir peu à peu (qqn). Être consumé par la
fièvre, la soif. Consumé par les feux de l'amour. Vaincu, chargé
de fers, de regrets consumé, rac. Andr. i, 4. Pour contenter
ses frivoles désirs L'homme insensé vainement se consume,
ID. Esth. Il, 8. En efforts impuissants leur maître se consume,
ID. Phèd. V, 6. N'allez pas sur des vers sans fruit vous — ,
BOIL. Aj't p. 1.
Il 3° Vieilli. Consommer. | 1. Consommer (qqch) en
l'accomplissant. Sa fureur sur leur sang va — ses crimes,
CORN. Nicom. V, 4. | 2. Consommer (qqch) en en faisant
usage. On petit nombre d'hommes consumeraient en peu de
jours tous les aliments d'un pays, fén. Exist. de Dieu, i, 2.
On ne consume point ni ton sang ni ton corps, CORN. Imit.
IV, 2.
'CONTABESCENCE [kon-tà-bês'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de contabescere , se dessécher, § 249. ||
Néolog.]
Il (Médec.) Dépérissement général du corps.
*CONTABESCENT, ENTE [kon-tà-bes'-san, -sânt']
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contabescens, m. s. part. prés,
de contabescere. || 1549. Contabescente coUiquation, tagault,
dans GODEF. SuppL]
Il (Médec.) Dont le corps est dans un état général de
dépérissement.
CONTACT [kon-tâkf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contactus, m. s. de cum, avec,
et tactus, action de toucher. || 1611. cotgr. Admis acad.
1718.]
Il 1° Rapprochement qui établit entre deux corps un
ou plusieurs points communs. Fuir le — d'un corps rude.
La gale se communique par le — . Aimanter une aiguille par le
— d'un aimant. jP. ext. — fixe, appareil fixé sur une voie
ferrée aux approches d'un disque. {V. crocodile.) Spécialt.
(Géom.) Point de — de deux circonférences, de deux sphères,
le point unique par lequel elles sont tangentes l'une à
l'autre. P. anal. Prendre le — avec l'armée ennemie, l'at-
teindre. Il Fig. Avoir des points de — avec une personne, avoir
qqch de commun avec elle (par les idées, les sentiments,
les intérêts, etc.).
Il 2° Rapprochement qui établit des relations entre
plusieurs personnes. Fuir le — des méchants. Acquérir de
l'expérience au — du monde.
CONTAGIEUX, lEUSE [kon-tà-jveu, -jyeuz'; en vei^s,
-ji-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contagiosus, m. s. \\ xiv^ s. La
maladie qui estoit contagieuse, bersuire, dans littré.]
Il Qui communique par contact un principe malfai-
sant. Dn mal — . Miasmes — . Spécialt. Maladies contagieuses,
qui se communiquent par un virus. Les maladies contagieu-
ses s'étendirent sur tous les États, duglos, L. XI, m, 382. Il
y a des folies qui se prennent comme les maladies contagieu-
ses, LA ROGiiEF. Réflex. div. 300. || Fig. Erreur contagieuse.
Vice — . Que faire contre une maladie de l'âme si invétérée et
si contagieuse ? la br. 9. Et du méchant l'abord — N'altère
point son innocence, rac. Ath. il, 9. P. ext. Qui se com-
munique facilement d'une personne à une autre. Rien n'est
si — que l'exemple, la rochef. Max. 230. Le bâillement est
— . Les imaginations fortes sont... contagieuses, malebr. Rech.
de la vrritc, II, m, 1.
CONTAGION [kon-tà-jyon ; en vei's, -ji-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contagio, m. s. de contingere,
toucher. || 1549. r. est.]
Il Communication par contact d'un principe malfai-
sant. P. ext. En parlant de maladies qui se communi-
quent par des miasmes. La — est dans l'air. || Fiq. La —
du vice, de l'erreur, du mauvais goût. P. ext. Facilité avec
laquelle une chose se communique. La — de l'exemple.
La — du rire.
CONTAMINATION [kon-tà-mi-nà-syon ; en î;er5j -si-on]
[ÉTYM. Emprunté du lat. contaminatio, m. s. || 1525. Con-
taminations des ydoles, lef. d'étaples, dans delb. Rec.]
Il 1° Vieilli. Souillure résultant du contact d'un objet
considéré comme impur.
nia
Il 2° P. ext. Ne'olog. Infection par une maladie
gieuse. Prévenir la — . Mesures prises aux frontiérehoi
prévenir la — des bestiaux (contre un mal contagiei;'
CONTAMINER |kon-tà-mi-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contaminare, souiller. •.
Contaminé de ingratitude, dans godef. SuppL]
Il 1° Vieilli. Souiller par le contact de qqch d
La première chose qu'elle fit ce fut d'ôter vilement les
de M'ie Hobart, de peur d'en être contaminée, hamilt.
274.
Il 2° P. ext. Néolog. Infecter d'une maladie
gieuse. La Champagne est contaminée par le phylloxei
CONTE [kônf] S. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de conter, § 52. {Cf. compte.)
Li conte de Bretagne, J. bodel, Saisnes, tir. 1.]
I. Vieilli. Action de conter. J'en avais tant de ho
je mourais de peur qu'on vous en fît le — , corn, lllv
IV, 2.
II. Ce que l'on conte à qqn.
Il lo Récit fait pour amuser. 1 1. Récit mervi
Des contes d'enfants, pour amuser les enfants. Des
de fées, où figurent les fées. Les contes de ma méi
Les contes bleus, contes de fées, de chevalerie, dr
lection dite Bibliothèque bleue. (F. ces mots.) Contes i
sans fondement. Des contes à dormir debout, qn
saurait écouter, tant ils sont extravagants. Des co
vieille femme, des radotages. | 2. Récit licencia
contes de Boccace, de la Fontaine.
Il 2" Récit fait pour abuser. Débiter des contes s
C'est un — que vous me faites. Certes, ma sœur, le —
avec adresse, corn. Pomp. i, 3. Ils nous donnent enco;
leurs lois sévères, De cent sots contes par le nez, mol.
11,3.
*CONTEMPÉRATION [kon-tan-pé-rà-syon ; a
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contemperatio , m. s.
xv^ s. Hors de la contemperacion françoise, froiss.
p. 84, édit. 1559.]
Il (Théol.) Prédisposition qui naît de la grâce (
fait trouver dans les choses un attrait qui incline
lonté sans la déterminer. L'opinion de la — , qui veut
volonté, pour être libre, puisse résister à l'attrait, bos:-
Arb. 7.
CONTEMPLATEUR, TRICE [kon-tan-plà-teur.
s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contemplator, trix, m
Homme n'est pas facteur des créatures de Dieu, mais
plateur de ses œuvres, a. chart. dans dochez, Die
Il 1° Celui, celle qui s'absorbe dans la vue d'un
— de ses merveilles.
Il 2° Celui, celle qui s'absorbe dans ses médij
Boileau avstit surnommé Molière le — .
CONTEMPLATIF, IVE [kon-tan-plà-tïf, -tiv'
[ÉTYM. Emprunté du lat. contemplativus, m.
Ceste vie contemplative, beneeit, Ducs de Norm. 11
Il Qui se livre à la contemplation.
il 1" Qui demeure absorbé dans la vue d'un obj
nette la contemplative Regarda de son mieux, la f. (
Cas de conscience.
Il 2o Qui se livre à la méditation intérieure. Esp
Vie contemplative. Ordres contemplatifs, dont les reli^ ;
consacrent à la méditation. Suhstantivt. Dn — . Sp
Les contemplatifs, mystiques qui placent la perfeclioi
un état passif de l'âme absorbée en Dieu.
CONTEMPLATION [kon-tan-plà-syon ; en vers, -
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contemplatio, m. s. \\ xii
contemplatiun, garn. de pont-ste-max. St Thomas,
Bekker.]
Il Action de contempler.
Il 1" Action de s'absorber dans la vue de qqcli.
des merveilles de l'univers. P. ext. Famil. Cette mère
— devant son fils. Absolt. Il reste en — devant ce spe
Il Fig. La souveraine félicité de l'autre vie ne consist
dans cette — de la majesté divine, desc. Médit. 3.
Il 2o Absolt. Action de s'absorber dans ses médit;i
Vivre dans la prière et la — . | Spécialt. Chez certaine-
tiques, état passif de l'âme qui s'absorbe en Dieu.
CONTEBIPLER [kon-tan-plé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contemplari, m. s. || xiii"*
CONTEMPORAIN
— S17 —
CONTENTER
plent et loent et esgardent, j. de meung, Test, dans
. SuppL]
Uegai'der en s'absorbant dans la vue de l'objet. Que
vimme contemple donc la nature entière dans sa haute et
- majesté, pasc. Pens. i, 1. Plus je contemple Ces fruits
lacés, plus il semble à Garo Que l'on a fait un quiproquo,
, , . Fab. IX, 4. Se — dans un miroir. || Fify. — son grand
c!ir dans ces dernières épreuves, hoss. R. d'Angf. Dieu
\'t-il qu'à toute heure on prie, on le contemple? Rac. Ath. Il,
r vous mieux — demeurez au désert; Ainsi parla le
.e, LA F. Fah. XII, 25.
CONTEMPORAIN, AINE [kon-tan-pô-rin, -rèn'] adj.
lÉTYM. Emprunté du lat. contemporaneus, ?«. s. de cum,
nt tempus, temps. || xv** s. Ta cousine et ta contempo-
iiASTELL. dans delb. Rec]
ii est du môme temps, de la même époque que
: qqch. Ces deux personnages furent contemporains.
- de qqn, et, suljstantivt, Être le — de qqn. Nos con-
nporains. Les événements contemporains, qui ont lieu de
[ temps. L'histoire contemporaine, des événements
ili'mporains.
:0NTEMPORANÉITÉ [ kon-tan-pô-rà-né-i-té ] s. f.
M. Dérivé de contemporain, d'après un type lat.
'contemporaneitas, § 255. || Admis acad. 1798.]
.caractère des personnes, des choses qui sont con-
|aporaines.
CONTEMPTEUR [kon-tanp'-tcur] s. m.
KTYM. Emprunté du lat. contemptor, m. s. de contem-
e, mépriser. || 1449. Infracteurs et contempteurs, dans Go-
-iippl. Admis ACAD. 1718.]
lui qui méprise (qqn ou qqch). Les contempteurs de
vertu, de la gloire. Les contempteurs de Jésus-Christ. Les
litempteurs d'Homère, LA BR. 5. Les contempteurs de la
ire se piquent de bien danser, vauven. Espr. 21.
I20NTEMPTIBLE [kon-tanp'-tïbl'] adj.
ÉTYM. Emprunté du lat. contemptibilis, m. s. \\ xiii"-
•'^ s. Contentible, H. de gauchi, dans godef. SuppL]
I Vieilli. Qu'on peut mépriser.
CONTENANCE [kont'-nâns' ; envers, kon-te-...] s. f.
ÉTYM. Dérivé de contenir, § 146. On s'est qqf servi au
is I de continence, du lat. continentia, m. s. et acad. n'a
pprimé cette forme qu'en 1878. || xio s. Quant Caries vit
bêles cuntenances, Roland, 3006.]
I. Mesure de ce qu'un réceptacle peut contenir. {Syn.
jpacité.) La — d'une bouteille. P. ext. Mesure de la su-
irficie d'un terrain. La — de ce champ est de deux ar-
ints.
In. Manière de se tenir vis-à-vis de qqn. Avoir une —
Ime, assurée. Le jeune prince dont la victoire avait relevé la
iute— , BOSS. Coudé. Une humble — . Je veux entrer un peu,
jiis seulement pour voir Quelle est sa — après un trait si noir,
)L. Éc. des f. m, 5. Ne plus savoir quelle — tenir, garder,
, dans le même sens. Perdre —, se déconcerter. Faire
nne —, ne pas se déconcerter. P. ext. Faire bonne —
vant l'ennemi, montrer de la fermeté. Une — embarrassée,
endre un livre pour se donner une — , pour avoir devant
s autres une attitude naturelle. Dans le même sens. Il
pris ce livre par — . Ce livre lui sert de — .
CONTENANT, ANTE [kont'-nan, -nânt'] adj. et s. m.
. contenir.
CONTENDANT, ANTE [kon-tan-dan, -dânt'] adj. et
m. V. contendre.
"CONTENDRE [kon-tândr'] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contendere, m. s. devenu con-
ndre sous l'influence de tendre, § 503. acad. ne donne
le l'adj. et le subst. particip. contendant. || xii« s. Eisi les
iist l'um contendre, beneeit. Ducs de Norm. 4030. | 1407.
i débat des contendans, dans godef. SuppL]
Vieilli. Disputer. Spécialt. Au part. prés, employé
'.Ijectivt et substantivt. Les parties contendantes. De part
d'autre les contendants voulaient la guerre, d'alemb. Élo-
°5, Card. d'Estrées.
CONTENIR [kont'-nîr; en vers, kon-te-...] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *contenîre, class. continers, m. s. de-
nu contenir sous l'influence de tenir. (F. ce mot.) |]
!<= s. Pur Pinabel se cuntienent plus quel, Roland, 3797.]
!• En parlant d'un réceptacle. || 1° Tenir dans sa ca-
acité. Ce vase contient de l'eau. Ce grenier contient du blé.
é, oui, elle (la cassette) est petite, si on le veut prendre par là ;
lais je l'appelle grande pour ce qu'elle contient, mol. Av. v,
2. Il Fif/. Ce volume contient l'Iliade et l'Odyssée. Savez-vous ce
que contient cette lettre? Cette lettre sincère D'un malheureux
amour contient tout le mystère, rac. Raj. v, 4. Les dix com-
mandements qui contiennent les premiers principes du culte de
Dieu et de la société humaine, BOSS. Ilist. univ. i, A. || Au
part. prés, employé adjectivt. La partie contenante. Aux
part, passé et prés, employés substantivt. Le contenu, ce
qui est contenu dans qqch. Le contenant, ce qui contient
qqch. Le contenu ne peut pas être plus grand que le contenant.
Connaître le contenu d'une lettre.
Il 2" Pouvoir tenir dans sa capacité. Cette barrique con-
tient un hectolitre. Ce théâtre contient mille spectateurs.
Il 3° P. anal. En parlant d'un tout, présenter un nom-
bre déterminé de parties. Ce champ contient quatre arpents.
Ce livre contient trois cents pages. La loi contient douze arti-
cles. Le nombre qui contient trois fois six est dix-huit.
II. Tenir dans certaines limites. Des digues pour — le
fleuve dans son lit. Les soldats avalent peine à — la foule. Fiq.
— des soldats indisciplinés. P. ext. — ses passions. — sa joie,
sa douleur. Se — , contenir ses sentiments (la joie, la dou-
leur, la surprise, etc., particulièrement la colère). Une
douleur contenue. P. ext. Un caractère contenu, qui ne laisse
pas éclater ses sentiments.
CONTENT, ENTE [kon-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contentus, m. s. part, passé de
continere , contenir. || xiiie s. Clef d'amour, dans delb.
.Rec]
Il 1° Qui ne souhaite rien de plus, rien de mieux que ce
qu'il a. Contente de son pays, où tout abondait, elle (l'Egypte)
ne songeait point aux conquêtes, BOSS. Hist. univ. m, 3. Les
dieux, de mes larmes contents, rac. Iph. iv, 10. — de ses
douceurs, errant parmi les bois. Il regarde à ses pieds les fa-
voris des rois, la f. Phil. et Raucis. — d'établir son droit,
il use modérément de sa victoire, BOSS. Hist. univ. m, 7. Non
— d'arrêter les rayons du soleil, LA F. Fab. i, 22. Et, non —
encor du tort que l'on me fait, mol. Mis. v, 1. Vieilli. Tous
vos désirs seront bientôt contents, CORN. Cid, i, 1. Seigneur,
rassurez-vous; vos vœux seront contents, rac. Iph. ii, 6. ||
Absolt. Pour nous introduire au partage Qui nous rend à jamais
contents, corn. Poly. iv, 2. Raton N'était pas — , ce dit-on,
la F. Fab. IX, 17. Que ce discours rend mon âme contente!
corn. Hor. I, 3. || Famil. Substantivt. Avoir son — de qqch,
tout ce qu'on désire en avoir.
Il 2» Qui ne souhaite rien de plus ou de mieux de la
part de qqn. Soldats, je suis — de vous ! Si vous observez avec
soin qui sont les gens... qui ne sont contents de personne, vous
reconnaîtrez que ce sont eux-mêmes dont personne n'est — ,
L.\ BR. 5. I P. anal. Je ne suis pas — de son ouvrage. || P.
ext. Être — de soi. | 1. De ses actes. Qu'heureux est le mortel
qui, du monde ignoré. Vit — de soi-même en un coin retiré,
BOiL. Ép. 6. I 2. De ses qualités. Cet indolent état de con-
fiance extrême Qui le rend en tout temps si — de soi-même,
MOL. F. sav. 1,3. Je crois qu'avec cela, mon cher marquis,
je croi Qu'on peut, par tout pays, être — de soi, ID. Mis.
III, 1.
CONTENTEMENT [kon-tant'-man ; envers,-td.n-{e-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de contenter, § 145. || xv« s. De souffisance
et de contentement, chastell. dans delb. Rec.]
Il État de celui qui est content.
Il 1» État de celui qui ne souhaite rien de plus ou de
mieux que ce qu'il a. Elle dit que ce n'est pas — pour elle
que cinquante-six ans, MOL. Av. ii, 5. De mon — un autre
était l'objet, cORN. Hor. I, 2. Toujours quelques soucis sur ces
événements Troublent la pureté de nos contentements, iD. Cid,
m, 5. Prov. — passe richesse.
Il 2° État de celui qui ne souhaite rien de plus ou de
mieux de la part de qqn. Le — que lui donnent ses enfants.
Spécialt. Anciennt. Certificat de —, constatant que l'ad-
ministration acceptait une caution qu'on lui présentait.
CONTENTER [kon-tan-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de content, § 154. || xiV s. Se contenta mal
de li, FROiss. dans godef. SuppL]
Il Rendre (qqn) content.
Il 1° En faisant ce qu'il faut pour qu'il ne souhaite rien
de plus ou de mieux. Ceux mêmes qui sont les plus difficiles
à — en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer (du
bon sens) plus qu'ils en ont, desc. Méth. 1. Vos raisons ne
sauraient me — . Qui peut vous croire aisément se contente,
CORN. Nicom. V, 6. | Spécialt. — qqn, lui donner ce qui
CONTENTIEUSEMENT
518 —
CONTIGUÏTE
lui est dû. Vous serez pleinement contentés de vos soins, mol.
Éc. des 771. III, 4. — ses créanciers. || P. ext. Un spectacle
qui ne contente que les yeux. Pour — ses frivoles désirs
L'homme insensé vainement se consume, R.\C. Esth. il, 8. Sur
ce point seulement contente mon désir, corn. Cinna, v, 1.
Dans le même sens. Contentez-vous ; suivez votre humeur in-
quiète, LA F. Fab. VII, 12. Il P. ext. Se — de qqch, ne rien
souhaiter de plus ou de mieux. Du prix qu'on m'offre il faut
me — , RAC. Ath. v, 5. Ici-bas, sans faire tant d'apprêts, La
vertu se contente et vit à peu de frais, boil. Ép. 5. Contente-
toi de l'avoir étonnée (ma vertu), corn. llor. ii, 6. Se — de
l'apparence.
Il 2" En faisant ce qu'il attend de nous de manière à ce
qu'il ne souhaite rien de plus ou de mieux de notre part.
Est bien fou du cerveau Qui prétend — tout le monde et son
père, LA F. Fab. m, 1. Rien ne la contentait, rien n'était comme
il faut, ID. ibid. vu, 2. — ses parents, ses maîtres. Il a su —
ses chefs.
CONTENTIEUSEMENT [kon-tan-syeuz'-man ; en
vers, -si-eû-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de contentieuse et ment, § 724. || xV s.
Contencieusement, j. de vignay, Miroir hist. dans godef.
Suppl ]
Il D'une manière contentieuse.
CONTENTIEXJX, lEUSE [kon-tan-syeii, -syeuz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contentiosus, m. s. de contentio,
lutte. Il 1297. Contencieuses, dans godef. Suppl.]
Il lo Qui donne lieu à des débats. Matière contentieuse.
La philosophie, même purement contentieuse, eut encore plus
d'attraits pour lui, d'alemb. Éloges, Ch. Perrault. Affaires
contentieuses. Substantivt. Le — , l'ensemble des affaires
contentieuses (d'une administration publique, privée). La
section du — au conseil d'État. Spe'cialt. Juridiction conten-
tieuse, où les affaires contentieuses sont déférées aux tri-
bunaux administratifs, au lieu d'être laissées à la décision
personnelle du préfet, du maire, etc. (juridiction gracieuse).
Il 2° Vieilli. Qui élève des discussions, des débats. Hu-
meur contentieuse. Le défaut... d'abnégation de soi-même qui
prépare des hommes — , fén. Lett. sur l'autorité de l'Église,
6. Ces esprits — , Théophile, i, 63.
CONTENTIF, "CONTENTIVE [kon-tan-tïr,-tiv'] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de contenir, d'après le type du part, passé
lat. contentus, § 257. || xiv^ s. Vertu contentive, evrart de
CONTY, dans godef.]
Il (Chirurgie.) Destiné à contenir des parties disjointes
qu'on a rapprochées. Bandage — .
1. CONTENTION [kon-tan-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contentio, m. s. de contendere,
tendre avec effort, lutter. L'anc. franc, a la forme pop.
contençon. || xiv^ s. Leur ame est en contencion et comme en
bataille contre soi meisme, oresme, Éth. ix, 6.]
1. Vieilli. Débat. {Cf. contendre.) Et parmi leurs conten-
tions Faisons en bonne paix vivre les deux Sosies, mol. Amph.
m, 6.
II. Forte tension des facultés. Agir avec — . La — de la
volonté, de l'esprit. Tout le monde l'avait lu, non seulement
sans dégoût et sans — , mais avec plaisir, d'alemb. Éloges,
Gab. Girard.
2. CONTENTION [kon-tan-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de contenir, d'après le type du part. lat.
contentus, § 249. {Cf. détention, rétention, etc.) || 1771.
TRÉv. Admis acad. 1835.]
Il (Chirurgie.) Action de contenir des parties disjoin-
tes qui ont été rapprochées.
CONTENU, UE [kont'-nu ; en vers, kon-te-nu] adj. et
s. m. V . contenir.
CONTER [kon-té] v tr.
[ÉTYM. Du lat. computare, compter, devenu 'comp'tar,
§§ 836 et 291, comtar, g 370, conter, §§ 472 et 295. Pour
l'extension du sens, commune à toutes les langues ro-
manes, cf. deviser et l'allem. erzaehlen, conter, dérivé de
zatalen, compter.]
Il Relater (un fait) en énumérant ses diverses circons-
tances. Je reviendrai dans peu — de point en point Mes aven-
tures à mon frère, la f. Fab. ix, 2. Conte-moi tes vertus, tes
glorieux travaux, cORN. Cinna, \, 1. Peut-être on t'a conté la
fameuse disgrâce De l'altière Vasthl, rac. Esth. i, 1. Ariane
aux rochers contant ses injustices, id. Phèd. i, 1. Celui-là
conte qu'une fois vous fîtes assigner le chat d'un de vos voisins,
MOL. Av. m, 1. Farnil. Ironiqt. On m'en a conté de belles sur
I
votre compte. || — une nouvelle, une anecdote, et, a\)lt
Il conte bien, il aime à — . L'une des marques de la médUté
de l'esprit est de toujours — , la br. 12. || Spécialf
à qqn un récit inventé pour amuser. Si Peau d'âne !
conté. J'y prendrais un plaisir extrême, la f. Fah. \
Dinsu"zade ne fut pas moins exacte... à réveiller Schéhé
et à l'engager à lui — un de ces beaux contes qu'elle ;
GALLAND, Mille et une nuits, 15. || /'. ext. Dire à qi
choses inventées pour tromper. — des sornettes. Que
vous nous — ? Il nous en conte. Dorante, qui tantôt nou
tant conté, CORN. Ment, m, 2. Spe'cialt. En — . — fk
à une femme (pour la séduire).
CONTESTABLE [kon-les'-tàbr] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de contester, § 93. cotgr. 1611 enre
contestablement, mais non contestable. || 1690. furei
Il Qui peut'ctre contesté. Le fait est — .
CONTESTANT, ANTE [kon-tes'-tan, -tant'] adj
m. V. contester.
CONTESTATION [kon-tes'-tà-syon; en vers, -si-o
[ÉTYM. Emprunté du lat. contestatio, m. s. \\ 1426.
la contestacion du pleit, Cout. d'Anjou, dans delb. R
Il Action de contester. Entrer en — avec qqn. Élev me
— sur un point. Mettre en — le droit de qqn. Acte, cont;
donne lieu à des contestations. La — est ici superflue
F. sav. Il, 8.
CONTESTE [kon-têsf] S. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de contester, § 52. || xvi^ s. ;
en conteste, cholières, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli au sens général. Le fait de contester. Sp'
Loc. adv. Sans — . La maison à présent, comme savez de
Au bon monsieur Tartuffe appartient sans — , mol. Tan
CONTESTER [kon-tês'-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contestari, plaider en p;
sant des témoins, de cum, avec, et testis, témoin, j, ..
La propriété lui estoit contestée, dans godef. Suppl.]
Il Mettre en discussion.
Il 1° Ce que qqn revendique. — à qqn sa qualité
validité d'un testament. Tel et tel corps se contestent
l'autre la préséance, labr. 14. || Absolt. ha mouche et la
contestaient de leur prix, l.\ f. Fab. iv, 3. A l'égard de :
il fallut —, iD. ibid. ix, 9. || Spécialt. (Droit.) Au pari
employé adjectivt et substantivt. Les parties contes-
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants, la f. Fab.
Il 2" Ce que qqn affirme. Ce sont de ces sortes de
qui ne sont contestées de personne, mol. Crit. de l'Éc.
se. 6. La question contestée, pasc. Prov. 13. Ceux qui ci ^
tent qu'il y ait une vie future.
CONTEUR, EUSE [kon-teur, -teuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de conter, § 112. || xii'' s. Tant ont .
teor conté, wace. Brut, 10040.] ,
Il Celui, celle qui conte qqch. Dn — d'anecdotes, di »
velles. Un agréable — . 1| Spécialt. Celui qui inven! "
récits faits pour amuser. J'ai lu chez un — de fables,
Fab. m, 18. Les conteurs arabes. || P. ext. Celui q —
des choses inventées pour tromper. Un — de sorn|««
Grand — de fleurettes, j.-j. rouss. Confess. A.
CONTEXTE [kon-têksf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contextus, m. s. \\ 1539. i
Admis ACAD. 1835.]
Il Ensemble non interrompu des parties d'un texi
résulte du — même de l'article.
CONTEXTURE [kon-teks'-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. contextus, proprt, tissé ensi
§ 250 II xvi^ s. Cette belle contexture des choses, m
GNE, I, 19.]
Il 1° Entrelacement complexe des éléments qui >r
ment certains tissus organiques. La — des muscles te
glandes, des os.
Il 2" Fig. Liaison des parties dans l'ensemble
composition littéraire. La — d'un poème.
CONTIGU, UË [kon-ti-gu] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contiguus, m. s. de cum,
et tangere, toucher. || 1413. Fenestres contigues l'une à u
tre, nic.de baye. Journal, dans delb. Rec.]
Il En parlant d'un terrain, d'un bâtiment, qui I
à un autre terrain, à un autre bâtiment. Sa maisu
contiguë à la mienne. Les deux jardins sont contigus. || P. '<■
et spécialt. (liotan.) Sépales, cotylédons contigus, qui se H
chent sans adhérer.
CONTIGUÏTÉ [kon-li-gu-i-té] s. f.
CONTINENCE
— ol9
CONTINUER
TVM. Dérivé de contigu, § 255. || xv^ s. Chron. et hist. I
(,,/(' et profane, dans GOOEt' SiippL] j
i;iat de ce qui est conligu. La — de deux maisons. La I
-les sépales, des cotylédons. La — d'un os avec celui dans t
cl il s'emboîte. P. ext. Faire une opération dans la — ,
articulation du membre. {V. continuité.)
NfTINENCE [kon-ti-nâns'] s. f.
M. Emprunté du lai. continentia, r/2. s. de continere,
iiir. {Cf. contenance.) || xii'^-xm» s. Garder continen-
NCL. DE MoiLiE.NS, Misereve, cxcix, 8, dans delb.
^0 fait de se contenir, de s'abstenir des plaisirs de
Inour.
'oNTINENT, ENTE [kon-ti-nan, -nânt'] adj. et s. m.
M. Emprunté du lat. continens, m. s. \\ xii= s. Ho-
ert e continens, beneeit, Ducs de Norm. 12761.]
,. Uui observe la continence. Pour n'être —, je ne laisse
c|ouer sincèrement la continence des autres feuillants et des
tpcins, MONT.\iGXE, I, 3(5. I Suhstantivt. L'exemple de la
(steté d'Alexandre n'a pas fait tant de continents que celui
(ion ivrognerie a fait d'intempérants, pasc. Pens. vi, 30.
I.ll 1» (Médec.) Dont l'action est continue. Fièvre con-
t nie.
2^ Vieilli. (Géogr.) Qui s'étend sans interruption.
' re ferme et continente, Montaigne, i, 30.
3 ' i'. m. Chacune des grandes divisions de la terre
1 'S océans séparent les unes des autres, et qu'on
ircourir dans toute leur étendue sans traverser la
ancien — , l'Europe, l'Asie et l'Afrique. Le nouveau
lieux Amériques. Absolt.Le —, l'ancien continent,
ialt, l'Europe. Quitter les États-Unis pour s'établir sur
- . Venir d'Angleterre sur le — .
pONTINENTAL, ALE [kon-ti-nan-tàl] adj.
Iétym. Dérivé de continent, § 238. || Mot du commen-
Inent du .\ix<= s. Admis acad. 1835.]
' Qui appartient à un continent. Spécialt. Qui appar-
it au continent européen. Les puissances continentales.
eus —, qui fermait aux Anglais tous les ports du con-
ent.
;:ONTINGENCE [kon-tin-jâns'] s. f.
JÉTYM. Emprunté du lat. contingentia, qui se trouve au
is I dans boî:ce et auquel on a donné arbitrairement
isens II d'après le verbe contingere, qui signifie à la fois
oucher » et « échoir », § 217. 1| 1340. Les circonstances
contingences d'icelli fait, dans godef. SuppL]
|l. (Philos.) Caractère de ce qui est contingent. La —
> choses finies. P. ext. Vieilli. Selon la — des cas, selon
i qui peut se produire dans tel ou tel cas.
jll. (Géom.) Rencontre d'une droite, d'une courbe avec
!e autre courbe à laquelle elle est tangente. Angle de —,
j'iné par une tangente et une courbe, ou par deux tan-
ntes à une même courbe en des points très rappro-
:és.
CONTINGENT, ENTE [kon-tin-jan, -i'dnV]adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contingens, part. prés, de con-
igere, échoir. || xiv*^ s. Les choses contingentes, qui peuent
tre ainsi et autrement, oresme, Êth. vi, 3.]
!i 1" (Philos.) Qui arrive, mais non pas nécessairement.
us ces êtres sont singuliers, contingents, changeants et pas-
gers, FÉN. Exist. de Dieu, ii, 4. Les futurs contingents,
> choses futures qui pourront arriver, mais n'arriveront
•5 nécessairement. P. ext. idées, vérités contingentes, dont
tbjet est contingent et non nécessaire.
!l 2» Qui échoit à qqn. Quand chacune d'elles Ne posséde-
itplus sa contingente part, la f. Fab. ii, 20. || P. ext. Suh-
antivt. La part que qqn se trouve avoir à fournir. Chaque
ovince fournit son — de blé. | Spécialt. Le — d'une province,
un département, le nombre de soldats qu'il doit fournir
inuellement pour le recrutement militaire. Le vote an-
lel du — de l'armée. Charte de 1830, art. 69.
CONTINU, UE [kon-ti-nu] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. continuus, m. s. de continere,
nir ensemble. (Cf. contment.) || xiiie-xivo s. Une contenue
prist, JOLNV. 416. Ethiques et politiques qui sont continues
^semble, oresme, Et h. i, 1.]
!l Composé d'éléments qui forment une suite non in-
rrompue.
!i 1» Dans le temps. Une pluie continue. Un bassina jet — .
le fièvre continue (par opposition à intermittente) . Un bruit
(Musique.) Une basse continue, qui, se faisant entendre
d'une manière non interrompue, soutient la mélodie sans
concerter avec elle. Métier —, dont les diverses fonctions,
étirage, torsion, etc., ont lieu sans interruption. Servi-
tude continue, qui s'impose d"une manière constante à ce-
lui qui la subit (mitoyenneté, jour de souffrance, etc.).
Création continue, d'après laquelle la création cesserait
d'être si l'acte créateur n'était en quelque sorte perma-
nent. Il Fig. L'éloquence continue ennuie, pasc. Pens. vi, 46.
Il Vieilli. Loc. adv. A la continue, d'une manière non in-
terrompue. Ce qui nous paraissait terrible et singulier S'ap-
privoise avec notre vue Quand ce vient à la continue L\ F
Faù. IV, 10.
Il 2° Dans l'espace. Une place protégée par une enceinte
continue. Spécialt. Tige continue, qui se prolonge jusqu'à
la cime. Piédestal —, soubassement commun à une suite
de colonnes.
Il 3o P. anal. Quantité continue, non composée départies
distinctes rapportées à une unité de mesure. Suhstan-
tivt. Une partie de l'étendue est un — formé par la contiguïté
d'autres parties étendues, conuill. Traité des sensat . exiér.
Fraction continue, dont le dénominateur est formé d'une
suite non interrompue de termes , vu qu'il se compose
d'un nombre entier plus une fraction qui a elle-même
pour dénominateur un nombre entier plus une fraction,
et ainsi de suite. Proportion continue, où le conséquent du
premier rapport sert d'antécédent au second. || Substan-
tivt. Le — est indéfiniment divisible.
CONTINUATEUR, *CONTINUATRICE [kon-ti-nuà-
teur, -tris'; en vers, -nu-à-...] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de continuer, § 249. || 1690. furet.]
Il Celui, celle qui continue ce qu'un autre a commencé.
Xénophon, — de l'histoire de Thucydide. Mazarin fut le — de
la politique de Richelieu, et, ellipt, Mazarin fut le — de Ri-
chelieu. Les continuateurs de Du Fourny, ST-siM. ix, 298.
CONTINUATION [kon-ti-nuà-syon ; en vers, -nu-k-
si-on] 5 . /".
[ÉTYM. Emprunté du lat. continuatio, m. s. || xine s.
BEAUMAN. LXIV, 2.]
Il 1° Action de continuer qqch. Se charger delà — d'un
ouvrage. 7*. ext. Le résultat de cette action. Cette histoire
est la — de celle que vous avez lue.
Il 2° Le fait d'être continué. La — de la guerre, du mau-
vais temps. I Spécialt. — du mouvement, propriété qu'a le
mouvement imprimé à un corps de conserver son inten-
sité et sa direction si aucune cause ne vient le modifier.
CONTINUEL, ELLE [kon-ti-nuèl; en vers, -nu-èl]
adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. continuus, m. s. § 238. || xiio s.
Unes letres itals Enveia saint Thomas tûtes continuais, garn.
DE PONT-STE-MAX. St Thomas, 3246.]
Il Qui a lieu sans interruption. Des pluies continuelles. De
continuelles alarmes. Il ne faut que voir les continuels éclats
de rire que le parterre y fait, mol. Crit. de l'Éc. des f. se.
5. Cette suite continuelle de méchantes affaires, qui nous ré-
duisent, à toutes heures, à lasser les bontés du souverain, iD. D.
Juan, IV, 4 Les enfants n'ont l'âme occupée Que du — souci
Qu'on ne fâche point leur poupée, la f. Fab. ix, 6. Tous les
hommes ensemble y font un — progrès à mesure que l'univers
vieillit, PASC. Vide, préf.
CONTINUELLEMENT [kon-ti-nucl-man; en vers, -nu-
è-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de continuelle et ment, § 724. || xiio s.
En ordre continueument, beneeit, Ducs de Norm. 39824.]
Il D'une manière continuelle. Les expériences qui nous
en donnent l'intelligence multiplient —, pasc. Vide, préf.
Contre ces dissensions domestiques le sénat ne trouvait point de
meilleur remède que de faire naître — des occasions de guerres
étrangères, BOSS. Hist. univ. m, 7.
CONTINUER [kon-ti-nué ; en vers, -nu-é] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. continuare, m. s. \\ xii" s. Con-
tinuer l'afere, BEN. DE STE-MORE, Tvoie, 5564.]
I, V. tr. Il 1" Poursuivre (ce qu'on est en train de faire).
— sa lecture, son voyage. Prince, continuez des transports si
charmants, RAC. Brit. m, 8. — les poursuites contre qqn. —
à qqn ses bonnes grâces, ses faveurs. — ses recherches, ses
études, son régime. On continue les travaux, les travaux se con-
tinuent sans relâche. || Avec un infinitif pour complément.
de, — à (ce dernier marquant surtout une action ha-
bituelle). (Dieu) continua de l'instruire, comme il a fait Joseph
et Salomon, BOSS A. de Gonz. Continuez d'écrire, rac. Plaid.
CONTINUITÉ
— 520 —
CONTRACTION
II 6. Pour — d'endurcir en moi ce qui nous reste à souffrir de
votre passion, pasc. Prière, 15. | Les Lacédémoniens conti-
nuaient à attaquer l'empire des Perses, lioss. llisl. univ. i,
8. Pensez-vous que Calchas continue à se taire? rac. Iph. i, 3.
Fnmil. n continue à ne rien faire. || Absolt. Si vous continuez,
vous vous rendrez insupportable à toute l'Europe, voit. Lett. au
duc d'Ençjhien, mai 1643. Il continua longtemps sur ce ton.
Il 2° Reprendre (ce qui a été laissé inaclievé). On a con-
tinué le Iiouvre. — un mur. Mazarin continua la politique de
Richelieu, et, eUlpt, Mazarin continua Richelieu. Xénophon a
continué l'histoire de Thucydide, et, ellipt, Xénophon a con-
tinué Thucydide. Continuez votre discours, et, absolt, Conti-
nuez, je vous prie. || P. anal. En parlant de ce qui allait
arriver à son terme. — un bail. On lui continua le consulat.
Il (César) demandait qu'on lui continuât son gouvernement,
VERTOT, Rc'vol. rom. 13. P. ext. — qqn dans son comman-
dement, dans sa charge.
Il 3° P. anal. V. pron. Se — , s'étendre sans interrup-
tion dans l'espace. Cette chaîne de montagnes se continue
jusqu'à la mer.
II. V. intr. Se poursuivre, en parlant de ce qui a com-
mencé. La fièvre continue. Les hostilités ont continué sans in-
terruption. La séance continue. || P. anal. S'étendre sans in-
terruption dans l'espace. La pente continue jusqu'à la lisière
du bois.
CONTINUITÉ [kon-ti-nui-té ; en vers, -nu-i-té] s. f.
[ÉïYM. Dérivé de continu, § 255. || xiv^ s. evrart de
CONTY, dans godef. SuppL]
Il Caractère de ce qui est continu. | 1. Dans le temps.
La — dégoûte en tout. Le froid est agréable pour se chauffer,
p.\3G. Pens. VI, 46. La — de l'action est rompue par cet épi-
sode. Cette — d'action qui fait que leur théâtre (des anciens)
ne demeure jamais vide, rac. Ath. préf. | Loi de — , principe
posé par Leibnilz, et en vertu duquel tout changement
s'opère par des degrés insensibles. | 2. Dans l'espace. La
— des parties. Solution de — . Amputation dans la — , dans la
longueur des membres (et non dans l'articulation). (K.
contiguïté.)
CONTINÛMENT [kon-ti-nu-man] adv.
[ÉTYM. Pour continuement, composé de continue et ment,
§ 724. Il 1555. Continuement, de la bouthière, dans delb.
Rec]
Il D'une manière continue.
CONTONDANT, ANTE [kon-ton-dan, -dânt'] adj. V.
contondre.
*CONTONDRE [kon-tôndr'] v. ir.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. contundere, m. s. {Cf. contu-
sion.) ACAD. ne donne que le part. prés, employé adjec-
tivt, admis au masc. en 1762, aux deux genres en 1798.
Il xvi'= s. Choses qui contondent, paré, i, 9.]
Il Anciennt. Meurtrir, blesser par le choc, sans percer,
sans déchirer. Spécialt. De nos jours. Au part, prtf s. em-
ployé adjectivt. Blessure faite par un instrument contondant.
CONTORNIATE[kon-tùr-nyât'; en vers, -ni-ât'] adj. /.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. contorniate, m. s. dérivé de
contorno, contour, § 12. On trouve qqf au xviiic s. con-
tourniate, sous l'influence de contour. || 1754. engygl. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il (Numism.) Dont le champ est séparé du bord par une
rainure circulaire du côté de la face et du revers. Une
médaille — , et, substantivt, Une — .
CONTORSION [kon-tor-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[icTYM. Emprunté du lat. oontorsio, m. s. de contorquere,
tordre. || xiv» s. evrart de conty, dans godef. SuppL]
l\ Action de déformer en tordant. La violente — que cet
éclat de bombe fit à son épée, sÉv. 1108. || Spécialt. Mou-
vement qui contracte irrégulièrement les membres, les
traits du visage. Les contorsions causées par la souffrance.
L'officier qui entra pour l'arrêter le trouva dans des contor-
sions étranges, ST-siM. m, 12. Faire des contorsions ridicules
en marchant, en chantant. P. e.rt. Gestes affectés. Et je ne
hais rien tant que les contorsions De tous ces grands faiseurs
de protestations, mol. Mis. i, 1. || Fiç). Vieilli. Action de
<ié(igurer. Donner quelque — à la vérité, Loqique de Port-
Royal, m, 20.
CONTOUR [kon-tour] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. contorno, m. s. devenu con-
*°'y •''ous l'innuence de tour 1, § 12. {Cf. contorniate.) ||
loiJ. Le contour de ses deux tourrions, RAB. Sciomachie.\
Il Surface, ligne qui limite extérieurement un objet, et,
spécialement, un objet arrondi. Les contours du vis
sein. Le — d'une colonne, d'un vase. P. ext. Trait qui
sente par le dessin cette limite. Esquisser le — d'une ure
CONTOURNER [kon-tour-né] v. tr.
[ÉTY.M. Emprunté de l'ital. contornare, m. s. deven'""
tourner sous l'influence de tourner, § 12. L'anc. frai^
sède aussi un verbe contourner, composé avec le lat.
tourner, mais il n'y a pas filiation directe entre cet ;
mot et le mot actuel. || 1564. j. tiiierry, Dict. fraiv
I. Façonner (un objet arrondi), spécialement ei;
quant le contour. — des volutes, des arabesques. Sp'
Coquille contournée, en spirale, en volute.
II. Déformer en courbant. La chaleur a contourné l
Avoir les jambes contournées. Sa taille se contourne.
One attitude contournée, qui a qqch de forcé. ||P. au
style contourné.
m. Faire le tour de (qqch). Le sentier contov
montagne. Il contourna les positions de l'ennemi pour
quer par derrière.
CONTRACTANT, ANTE [kon-trâk'-tan, -tant'
et .y. 772. et /". F. contracter 1.
CONTRACTE [kon-trakt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contractus, part, passé dt ju-
trahere, resserrer. L'anc. franc, possède la formejip,
contrait. || xvi° s. Jointures contractes, r.\b. m, 51.]
Il (Gramm.) Qui présente certaines contractions 1 1 :
déclinaison, dans la conjugaison). Formes contracte
nom, d'un verbe. Il y a en grec des noms, des verbes coutri-js.
1. CONTRACTER [kon-trak'-té] v. tr. I
[ÉTYM. Dérivé du lat. contractus, ûs, contrat, § 1"
mot une fois formé a pris les divers sens figurés i;
contrahere, § 219. || xiv® s. Donner l'un a l'autre ou p .er
ou contracter, oresme, Èth. viii, 15.] |
Il 1° Prendre vis-à-vis de qqn (un engagement), -[la-
riage, alliance, amitié avec qqn. Sachez donc et entende pé-
cheurs convertis, que vous avez contracté deux sortes il-
liances avec Dieu votre créateur, BOri.s. Rechutes, 1.
peut — un second mariage avant la dissolution du pi,
Code civil, art. 147. — un engagement, une obllgati^
soit. Les incapables de — sont les mineurs, les intei
Code civil, art. 1124. Au part. prés, employé aà
et substantivt. Les parties contractantes. Les princ
tractants, duclos, L. X1,u,29L Les contractants,
des obligations envers qqn, devenir son obligé. — des t
Il 2» Prendre de qqn, de qqch (une manière d'èi
cheuse). — de mauvaises habitudes, un vice, une mala(i U
y a des vices que nous ne devons à personne, que nou'p-
portons en naissant...; il y en a d'autres que l'on cou'
et qui nous sont étrangers, l.\ br. 11. Le sang de Jésus
est plus puissant pour laver nos souillures que notre c
tion ne saurait l'être pour en — , m.\s.S. Lazare. P.
Cette liqueur a contracté un goût désagréeible.
2. CONTRACTER [kon-trâk'-téj v. Ir.
[ÉTYM. Dérivé du lat. contractus, part, passé de c(
hère, resserrer, § 154. || Admis ac.\d. 1740.]
Il Réduire à un volume moindre sans que la i
diminue. | 1. Par le raccourcissement des fibres. Le m
se contracte et se dilate tour à tour. — les muscles du vi'[e
I P. anal. La douleur contractait ses traits. | Fig. (Gra
Réduire (deux voyelles ou deux syllabes) à une ~
Le français contracte à les en aux. De les se contra
des. I 2. Par le rapprochement des molécules. Le
contracte les corps. La gelée contractant toutes les liqi
BOYER de pebrandié, Essui des effets de l'air (1742).
CONTRACTILE [kon-trâk'-til] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. contractus, resserré, § 242.
du commencement du xix" s. enregistré par de wa,
Nouv. Vocalj. franc. (1806). Admis acad. 1835.] j_
Il Doué de contractilité. Il
CONTRACTILITÈ [kon-trâk'-ti-li-té] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de contractile, § 255. || Enregistré ]
WAiLLY, 'Mouv. Vocab. franc. (1806). Admis acad. !
Il Propriété qu'ont les tissus organiques vivan
pouvoir se raccourcir ou s'allonger tour à tour.
CONTRACTION [kon-trâk'-syon ; en vers, -si-on
[ÉTYM. Emprunté du lat. contractio, action de w
rer, état de ce qui est resserré. || xiii" s. ALEBRA^
SIENNE, dans littré.]
Il Mouvement par lequel le volume d'un corp
vient moindre sans que sa masse diminue. | 1. 1'
pi.
i
CONTRACTUEL
— S21
CONTRAIRE
(Ourcissemeiit des fibres. Les contractions du cœur. —
s muscles de la face. P. anal. La — des traits que produit
souffrance. | Fig. Réduction de deux voyelles ou de
ux syllabes à une seule. L'ancien français baailler est
venu bâiller par — . {Cf. crase.) | 2. Par le rapproche-
jent des molécules. La — d'un corps sous l'influence du
md. La — de la veine liquide, resserrement qu'éprouve un
après sa sortie la colonne d'eau qui s'écoule d'un
•voir par un orifice à mince paroi.
ONTRACTUEL, ELLE [kon-lrâk'-luèl ; en vers, -tu-
"(/■•
; YM. Dérivé du lat. contractus, ùs, contrat, § 238. ||
s. Substitution contractuelle, patru , Plaidoy . 12. Ad-
ACAD. 1762.]
\, Réglé par un contrat. Succession contractuelle. P. exl.
entier — .
CONTRACTURE [kon-tràl<'-tùr] s. f.
iri'YM. Emprunté du lat. contractura, m. s. \\ 1611. cotgr.
iiis ACAD. 1762.]
l«(Architect.) Rétrécissement du fût d'une colonne
aii.^ sa partie supérieure.
I II 2° (Médec.) Resserrement accompagné de rigidité
lui se produit dans un muscle à la suite de convulsion,
l'vralgie, rhumatismes, etc.
CONTRADICTEUR [kon-trà-dïk'-teur] s. m.
j [ÉTYM. Emprunté du lat. contradictor, m. s. de contradi-
lere, contredire. || xiv<= s. Très vaillant contradicteur, j. de
>AY, Miroir hist. dans delb. Rec]
' ielui qui contredit. Il (l'avocat) n'est pas seulement
uargé, comme le prédicateur, d'un certain nombre d'oraisons
omposées avec loisir, récitées de mémoire, avec autorité,
jians contradicteurs, la br. 15. Spécialt. (Droit.) Acte sans
-, acte rendu par défaut, les parties qui auraient pu s'y
)pposer n'étant pas présentes. Légitime —, celui qui a
'jualité pour contester, faire opposition, etc.
' CONTRADICTION [kon-trà-dîk'-svon ; en vers, -si-on]
•• [■
[ÉTYM. Emprunté du lat. contradictio, m. s. \\ xii= s.
Lib. Psalm. p. 38, Michel.]
j II 1" Action de contredire qqn. n ne peut supporter la — .
Être en — absolue avec qqn. — est une mauvaise marque de
'iTérité, PASC. Pens. ni, 17. Esprit de —, disposition à con-
ilredire. || P. exl. Opposition formelle à qqn, à qqch.
ITibère... lui succéda sans —, Boss. Hist. univ. i, 10. Être en
j— avec la loi de Dieu. Spéciall. (Droit.) Contestation en
Ijustice du droit, des prétentions de qqn.
Il 2" Action de se contredire. Être en — avec soi-même.
'les contradictions de l'accusé. Les contradictions de l'esprit
humain. Quelle chimère est-ce donc que l'homme?... Quel chaos,
quel sujet de — ! p\sc. Pens. viii, 1. || (Logique.) Opposi-
tion absolue de deux termes. Le principe de — , en vertu
duquel la raison nie l'un ou l'autre de deux termes qui
s'excluent logiquement. Cette proposition Implique — .
CONTRADICTOIRE [kon-trà-dïk'-twar] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contradictorius, m. s. \\ xiv" s.
Negaoion contradictoire, oresme, dans MEvmER, Essai sur
Oresme. j
Il 1" Qui contredit ce qu'un autre affirme. Mon affirma-
tion est — à la vôtre. Ce discours au premier est fort — , MOL.
Êt.i, 4. Débat —, oii les deux parties sont en présence
et plaident l'une contre l'autre. P. ext. Jugement, condam-
nation —, rendue après débat contradictoire.
Il 2» (Logique.) Qui implique contradiction. Une pro-
position — dans les termes. Propositions contradictoires, qui
s'excluent logiquement. Subslantivt, masc. Les contradic-
toires, les termes qui s'excluent logiquement.
CONTRADICTOIREIVIENT [kon-trà-dïk'-twàr-man ;
en vers , -twà-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de contradictoire et ment, § 724. || 1617.
Merc. franc, dans delb. Rec]
Il D'une manière contradictoire. Spéciall. (T. de droit.)
Jugement rendu —, après débat contradictoire.
CONTRAIGNABLE [kon-lrc-fiàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de contraindre, §93. \\ 1463. Contreignable,
dans DELB. Rec. Admis acad. 1718.]
Il Qui peut être contraint à qqch par voie légale. Le dé-
biteur n'est plus — par corps.
•CONTRAIGNANT, ANTE [kon-trè-fian, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de contraindre, § 47. || 1280. Con-
trelngnant, dans godef. Siippl.]
Il Vieilli. Qui impose quelque contrainte. Le — effort
de ces aveux en face, mol. F. sav. i, 2. Une vie réglée, qu'ils
trouvent trop unie et trop contraignante, BOS.S. 4'- Serm.
Pdq. 1.
CONTRAINDRE [kon-trïndr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. constringere, m. s. devenu
constreindre, constraindre, sous l'influence de étreindre(K.
ce mot), puis contraindre, § 422. || xu^ s. Pur ço vus devez
mult constreindre e guverner, garn. de pont-ste-m\x. SI
Thomas, 3002.]
Il l» Réduire (qqn) à se gêner. Contraindrez-vous César jus-
que dans ses amours? rac. Brit. m, 4. La pruderie contraint
l'esprit, LA BR. 3. Un homme qui sait la cour... sourit à ses en-
nemis, contraint son humeur, lu. 8. Puisque je suis si contrainte
sur les autres choses que je voudrais faire pour vous, ,SÉv. 544.
L'impatient Néron cesse de se — , rac. Rril. i, 1. Je ne me con-
traignis point devant lui de répandre quelques larmes, tellement
amères que je serais étouffée s'il avait fallu me — , sÉv. 934.
Il 2o Réduire (qqn) à agir contre sa volonté. Un mou-
rant... Se plaignait à la Mort que précipitamment Elle le con-
traignait de partir tout à l'heure, l.a v. F ah. viii, 1. Non, je ne
vous veux pas — à l'oublier, rac. Alh. il, 7. Carthage... fut
contrainte de subir le joug que Scipion lui imposa, BOrfS. Hist.
univ. iii, 6. N'attendez pas à être de ses amis jusques à ce que
vous y soyez contraint, voit. Lett. 74. Il se vit contraint au
silence. Absolt. Qui livrait Annibal pourra bien vous — , corn.
Nicom. I, 1. P. ext. Puis-je — la langue de ceux qui veulent
parler en ma faveur? boss. Honneur du monde, 1. || Spé-
cialt. (Droit.) — par corps (un débiteur) , le priver de sa
liberté jusqu'à ce qu'il paie.
CONTRAINT, AINTE [kon-trin, -trint'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de contraindre, § 44. || xvi" s. Glo-
ses si contraintes, calv. dans delb. Rec]
Il 1° Qui est mal à l'aise dans sa manière d'être, d'agir.
[Syn. gêné.) Être gêné, — dans ses manières. Sa gaieté a quel-
que chose de — . | P. anal. Un style — , forcé.
Il 2" (Musique.) Basse contrainte, formule de basse qui
doit rester la même pendant que le chant varie.
CONTRAINTE [kon-trlnf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de contraindre, § 45. || 1263. Sanz
contrainte, dans godee. Suppl.]
Il 1» Etat où qqn est réduit à s'imposer de la gène.
Vivre dans une perpétuelle — . Cependant voulez-vous qu'avec
moins de — L'un et l'autre une fois nous nous parlions sans
feinte? rac. Brit. I, 2. Mais un autre intérêt tient ma joie en — ,
CORN. Hor. Il, 1. C'est par là qu'on tient ses voisins en — , id.
Nicom. m, 2. Il y en a d'aucunes qui prennent des maris seu-
lement pour se tirer de la — de leurs parents, mol. Mal. im.
II, 6. I P. anal. La — de la rime, de la mesure. De la — ri-
goureuse Où l'esprit semble resserré II acquiert cette force heu-
reuse Qui l'élève au plus haut degré, la fare, Ode à Lamotte.
Il 2" Action de réduire qqn à agir contre sa volonté.
User de — contre qqn. Non, non, n'embrassez pas de vertu par
— , corn. Hor. H, 3. Noble et dure — , aimable tyrannie, id.
Cid, I, 6. Une femme qui n'est sage que par — ,mol. Ec des
m. I, 2. Quoi! seigneur, vous iriez jusques à la — ? rac. Iph.
V, 2. Il Spécialt. (Droit.) Voie légale par laquelle on con-
traint quelqu'un à s'acquitter de ce qu'il doit. — par corps,
qui prive le débiteur de sa liberté. — par saisie, qui fait
vendre les biens du débiteur. A l'occasion des contraintes
qui s'exécutaient pour dettes parles riches contre les pauvres,
BOSS. Hist. univ. m, 7. || P. ext. Mandement exécutoire de
l'administration contre celui qui est son débiteur. Recevoir
une — .
CONTRAIRE [kon-trèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contrarius, m. s. \\ xi^s. Jo t'en
movrai si grant doel e cuntraire, Roland, 311.]
Il Directement opposé (à qqn, à qqch). Une direction — .
Agir en sens — . Des vents contraires soufflaient tour à tour.
Un avis — au sien. Le sentiment d'autrui n'est jamais pour lui
plaire; U prend toujours en main l'opinion —, mol. Mis. il, 4.
L'opposition de ces deux vertus si contraires était le supplice
de leur vanité, fén. Tél. 18. Un acte — à l'honneur. D'une —
ardeur son ardeur est suivie, corn. Cinna, il, 1. Spécialt.
(Philos.) Propositions contraires, dont l'une affirme ce que
l'autre nie, et réciproquement. || Subslantivt. Faire, dire le
— . Ma bouche mille fois lui jura le — , RAC. Brit. ii, 3. Vieilli.
Aller au — de ce que dit qqn, et, absolt. Aller au — , se
ranger à l'avis opposé. Les contraires, les extrêmes oppo-
sés (en tout genre). Ce qui naît d'un moyen périt par soa
COiNTRAIREMENT
— n9,5 —
CONTRE
— , CORN. Ment, v, 3. || Loc. prép. Au — de. Sophocle fait
mourir Jocaste aussitôt après la reconnaissance d'Œdipe, tout
au — d'Euripide, rac. Andr. 2^ préf. Absolt. Au — , locu-
tion adverbiale marquant que ce qu'on va dire est direc-
tement opposé à ce qui vient d'être dit. Tout ce qu'ils ont
lait d'illustre ne vous donne aucun avantage ; au — , l'éclat
n'en rejaillit sur vous qu'à votre déshonneur, mol. D. Juan,
IV, 4. ARSINOÉ : Mon sincère avis vous a blessée au cœur. —
CÉLIMÈNE : Au —, Madame, ID. Mis. m, 4. Tout au — . Bien
au — . Le vent nous est — , et, absolt, Avoir le vent — . Ce
genre de vie est — à son tempérament. Ce régime lui est — .
Cette démarche est — à vos intérêts. J'ai le sort si — , corn.
Bor. II, 3. Vous savez si jamais ma voix lui fut — , rac. Brit.
IV, 3. Soumis à tons leurs vœux, à mes désirs — , ID. ibid.
Une doctrine — aux bonnes mœurs. Une décision — aux lois.
CONTRAIREMENT [kon-trèr-man ; en re?'s,-trè-re-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de contraire et ment, § 724. || xvi« s.
Au gré des passions contrairement poussé, dusportes, Cléo-
nice, str. 46. Admis acad. 1835.]
Il D'une manière contraire. — à l'impulsion donnée. —
à son avis, aux dispositions de la loi.
CONTRALTO [kon-tral-tô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. contralto, m. s. proprt, voix
d'alto qui accompagne (le soprano), § 12. || 1791. encycl.
MÉTH. Admis acad. 1835.]
Il Chez les femmes , la voix la plus grave, dite haute-
contre chez les jeunes garçons.
CONTRAPONTISTE [kon-trà-pon-tïsf] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. contrappuntista, m. s. dérivé
de contrappunto , contrepoint, § 12. Qqns disent contre-
pointiste, d'après contrepoint. || 1791. Contre-pointiste, en-
cycl. MÉTH. I 1835. Contrapontiste, acad.]
Il (Musique.) Celui qui cultive le contrepoint.
CONTRARIANT, lANTE [kon-trà-ryan, -ryânt'; en
tiers,-x\-...\ adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de contrarier, §47. || xive s. Aucuns
sont qui sont contrarians en toutes choses, oresml, Eth. iv,
Il Porté à contrarier. Une personne d'humeur contrariante.
Un homme — . L'esprit — qu'il a reçu des Cieux, mol. Mis. ii,
4. Il P. ext. Famii. En parlant des choses. Cela est bien — .
CONTRARIER [kon-trà-rvé ; en vers, -ri-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. contrariare, m. s. dérivé
de contrarius, contraire. || xi" s. Li arcevesques les ot cun-
trarier, Roland, 1737.]
||lo Agir contre (qqn,qqch). Cela contrarie mes projets. —
qqn dans ses desseins. Qu'un gueux.... En vienne jusque-là que
de se méconnaître. De — tout et de faire le maître, mol. Tart.
1, 1. Oui, je sors de chez vous fort mal édifiée; Dans toutes mes
leçons j'y suis contrariée, ID. ibid. — la nature. — les inclina-
tions de qqn. — les mouvements de l'ennemi. L'agitation des
flots contrariait le mouvement du navire. Deux forces dont les
effets se contrarient.
Il 2" Famil. Causer du déplaisir (à qqn), en allant contre
ses projets. Cette nouvelle me contrarie. Je suis contrarié de
sa résolution. || P. ext. Famil. Causer du déplaisir (à qqn)
€n le taquinant. Il me contrarie sans cesse. Absolt. Il aime
à — . Avoir l'air contrarié.
CONTRARIÉTÉ [kon-trà-rvé-té, en vers, -ri-é-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contrarietas , m. s. \\ xiie s.
Tntre ces contrarietez, beneeit, Ducs de Norm. i, 185.]
Il 1" Opposition de choses contraires. — d'inclinations,
d'humeurs, d'intérêts. Vous pouvez reconnaître la cause de
tant de contrariétés qui ont étonné tous les hommes, pasc.
Pens. XII, 1. Ravi de montrer par son exemple les contrariétés
d'un même esprit, ID. Entret. avec Saci.
Il 2" Opposition que qqn fait aux sentiments, aux idées
d'un autre. Avoir l'esprit de — . Laissons ces contrariétés Et
demeurons ce que nous sommes, mol. Amph. prol.
Il 3" Famil. Opposition qu'une chose apporte aux in-
tentions, aux projets de qqn. L'angoisse, le chagrin, les con-
trariétés, CORN. Imit. I, 25. Il a eu des contrariétés. || P. ert.
Déplaisir causé par ce qui va contre nos projets, notre
attente. Il en a éprouvé une vive — .
CONTRASTANT, ANTE [kon-trâs'-tan , -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de contraster, § 47. || xviiic s. Les
exemples les plus contrastans avec la dépravation qui déshonore
leurs comités, linguet, dans féraud, Dict. crit. Admis
ACAD. 1878.1
Il Qui contraste.
CONTRASTE [kon-trasl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. contraste, m. s. proprt, lui
§ 12. Contraste est le subst. verbal de contrastare, qui cl
respond à l'anc. franc, contrester, disputer, encore e
ployé sous la forme contraster (due à l'influence itil
par FAUCiiET et Montaigne. || smi'^ s. Sans contraste, m||
taigne. II, 3.]
Il 1" Vieilli. Lutte, contestation. Notre volonté s'ai]
par le —, charron, Sar/esse, i, 18. Cette chambre estjj
tagée, il y a — entre les juges, furet. Dict. (1690).
Il 2° Spécialt. Opposition de deux choses que le n
prochement fait ressortir l'une par l'autre. Tous les o
trastes nous frappent, parce que les choses en opposition
relèvent toutes les deux, montesQ. Goût. Son caractère
plein de contrastes. L'art des contrastes (en littérature,
musique, en peinture).
CONTRASTER [kon-tràs'-té] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de contraste, § 154. {Cf. contraste.) || 16'^
Mais qu'elles (les figures) se contrastent, r. de piles, i!
de peint. 13.]
Il 1° F. intr. Être en contraste. Sa conduite contraste
ses discours. Le personnage de l'homme modeste. .. eût été un
froid au théâtre, et peut-être ce froid eût-il reflué sur le
du glorieux qui doit y — , d'alemb. Éloges, Destom
Spécialt. Des couleurs, des formes, des expressions qui
trastent entre elles, et, absolt, qui contrastent.
Il 2° V. tr. Mettre en contraste. Ce n'était pas seuli
le travail des hommes qui rendait ces pays étranges si
rement contrastés, J.-J. Rouss. Nouv. Hél. i, 23.
CONTRAT [kon-trà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contractus, m. s. devenu
tract, prononcé bientôt contrat {cf. exact), puis écrit
la prononciation, § 503. || xiv^ s. Contrault de mi
(1307), dans godef. Suppl. Loi ou composicion ou coi
ORESME, Étfi. viii, 15.]
Il Convention revêtue d'un caractère authentiqu
laquelle plusieurs personnes s'engagent les unes e
les autres. — de vente, de louage. — de mariage. || F
L'acte qui enregistre cette convention. Signer un — .
au — de mariage. Vous ne sauriez changer votre style sau'
Et nous faire un — qui soit en beau langage? mol. i'
v, 3. Absolt. Vieilli. Obligation, titre au porteur, et
lui donnerai des présents, des bijoux, des maisons, des C(
trats, regnard, Sérén. se. 7. || P. anal. — social, conve
tion naturelle qu'on suppose entre les gouvernants et 1
gouvernés comme fondement de la société politique^
CONTRAVENTION [kon-trà-van-syon ; en vers, -sf "
[ÉTYM. Dérivé du la(. contravenire, contrevenir, g
Il xiv<= s. Traité d'alch. dans littré.]
Il Action d'aller contre les prescriptions d'un rè|
ment, d'une loi. Être en — . Une — en matière de près
Spécialt. (T. juridique.) Une simple —, aux règlements
police.
*CONTRAYERVA [kon-trà-yèr-và] s. ?n.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. contrayerva, m. s. propi
« herbe contre » (le poison), § 13. Sur le genre, V. § 55
Au xvie s. E. BiNET frauclse le terme espagn. et empli <
contreherbe. ( V. delb. Rec.) \\ 1690. furet. Admis aga
1762 ; suppr. 1798.]
Il Passiflore dont la racine a des vertus carminativ
et était considérée comme un antidote contre le veni
CONTRE [kôntr'] pi^ép.
[ÉTYM. Du lat. contra, ?n. s. §§ 291 et 726.]
I. En face de, du côté qui regarde (une chose, ui
personne). Un tableau posé — le mur. S'appuyer — un me
ble. Couché la face — terre. Serrés les uns — les autres. D
rilas, — qui j'étais, MOL. Crit. de l'Éc. des f. se. 5. Kor
étions épaule — épaule, pied — pied, fén. Tél. 5. (Marin
Être — à —, en parlant de deux navires, être côte à (
dans le sens de la longueur. Sa maison est — la raieni.
tout — la mienne. Loc. adv. Il est tout — . Laisser la por
tout —, le battant venant presque appuyer contre le chai!
branle. Ci — , ici près, en regard. Voir le tableau ci — .
II. A l'opposé de (qqn, qqch). Nager — le courant. ;
heurter — un obstacle. Je me suis donné un grand coup... —
carne d'un volet, mol. Mal. im. i, 2. Il a vu briser son navii
— vos rochers, fén. Tel. 1 . Je voulus lancer une flèche -
votre père, id. ibid. 12. Marcher — les ennemis. Être excit
CONTRE-ACCUSATION
|rité — qqn. Que l'Orient — elle à l'Occident s'allie, coRN.
'or. IV, 5. Lancer des imprécations — qqn. Se révolter —
>s maîtres, — le souverain. Agir — les lois, — la volonté de
ieu , de ses parents , — le vœu , l'avis de tous , — l'attente
énérale, — l'usage établi, — la coutume. On remède — la
èvre. Se buter — des difficultés. Avoir des goûts — nature,
arler — sa conscience, — sa pensée. Il soupiradt comme un
jomme qui ne sait pas dissimuler et qui agit — son cœur,
EN. Tél. 12. Il Suhstantivt. Un — . Au propre. \ 1. (Es-
rime.) Parade qu'on oppose à un dégagement en dé-
rivant un cercle avec l'épée autour de l'épée de l'adver-
airepourse retrouver en opposition. | 2. (Billard.) Choc
jOuble de deux billes qui reviennent par contre-coup
une sur l'autre. || Fig. Discuter le pour et le — , les deux
ions contraires. Renversement continuel du pour au — ,
■\. Pens. V, 2 bis. \\ Loc. adv. De — , du côté opposé.
///. Une partie des rayons qui donnent de — , DESC. Mé-
. 5. A —, en sens opposé. (Marine.) Deux navires qui
eurent à — . | Fig. Par —, en compensation , en revan-
he. S'il est laid, par — il est intelligent. Là — , contre ce que
[qn allègue. Qui diantre peut aller là — ? MOL. Av. I, 8.
•CONTRE -ACCUSATION [kon-trà-ku-zà-syon ; en
■ers, -si-on] s. f.
KTYM. Composé de contre, adv. et accusation, § 202. |1
.VI" s. MART. DU BELLAY, Mém. 9.]
I 11 Accusation qu'un accusé élève contre celui qui l'ac-
cuse.
CONTRE-ALLÉE [kon-trà-lé] 5. /.
ÉTYM. Composé de contre, adv. et allée, §202. || 1700. li-
lER, Nouv. Mais, riist. dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
[j Allée d'un jardin, d'un parc, ménagée parallèlement
,i l'allée principale.
j CONTRE -AMIRAL [kon-trà-mi-ràl] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et amiral, § 202. || 16-48.
iContre-admiral, dans jal, Gloss. naut.^^
' Il Officier général de marine qui est immédiatement
.au-dessous du vice-amiral.
I *CONTRE-APPEL [kon-trà-pèl] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et appel, § 202. || xii" s.
Ains n'i ot contrapel, Alexandre, p. 308, Michelant.]
Il 1° Second appel destiné à vérifier l'exactitude du
premier. Des contre-appels.
Il 2° (Escrime.) Appel du pied par lequel on répond à
un appel de l'adversaire.
CONTRE- APPROCHES [kon-trà-proch'] s. f. pi.
jÉTYM. Composé de contre, prép. et approches, § 201. ||
1690. FURET. Admis acad. 1798.]
Il Travaux de défense que les assiégés opposent aux
travaux d'approche des assiégeants.
*CONTRE-ARC [kon-tràrk'] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et arc, § 202. || 1783.
encycl. méth.]
Il (Marine.) Dans un navire qui s'arque, dont les ex-
trémités s'abaissent, partie de la quille qui, maintenue
par le poids de la mâture, résiste à cette attraction.
'CONTRE-ARCHET (À) [kon-tràr-chè] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, contre, prép. et archet, § 212. j|
Néolog.]
Il (Musique.) En tirant l'archet quand il faudrait le
pousser, ou en le poussant quand il faudrait le tirer. Être,
jouer — .
"CONTRE-ARÊTIER [kon-trà-rè-tyé] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et arêtier, § 201. ||
1789. Contre-arrêtier, encycl. méth.]
Il (Technol.) Ardoise coupée obliquement qui vient s'ap-
puyer contre l'arêtier.
CONTRE-ATTAaUES [kon-trà-tâk'] s. f. pi.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et attaque, § 201. || Néo-
log. Admis acad. 1878.]
Il Travaux de défense que des assiégés opposent aux
lignes d'attaque.
"CONTRE-AUBE [kon-trôb'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et aube, § 202. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Planchette qui dans certaines roues de
moulin est fixée à plat contre la jante, dans l'intervalle
qui sépare deux aubes.
CONTRE -BALANCER [kon-tre-bà-lan-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et balancer, § 196. || xvio s.
II se contrebalance En tous ses faits également, j. du BELLAY,
Recueil, Lyre chrestieime.]
523
CONTRE-BATTERIE
Il 1" Faire équilibre à (un poids). Des poids qui se contre-
balancent.
Il 2" Fig. Neutraliser par une action égale en sens in-
verse. Sa puissance contre-balançait celle de Pompée et de Cé-
sar, Boss. Ilist. univ. r, 9.
CONTREBANDE [kon-tre-bând'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. contrabbando, m. s. proprt,
« contre le ban », § 12. Sur le genre, F. § 550. || xvie s.
Marchandise de contrebande (car ainsi appellent-ils [les Vé-
nitiens] celles qu'il est défendu d'apporter sur peine d'estre
confisquées), n. est. Apol. pour lier, i, 356.]
Il Introduction clandestine de marchandises qui sont
prohibées ou dont on n'a pas acquitté les droits à la douane,
à l'octroi. Faire la — . Marchandises de — . — de guerre, in-
troduction illicite par une puissance neutre d'armes, de
munitions, etc., chez l'une ou l'autre des deux puissan-
ces belligérantes. || P. ext. Famil. Ce qu'on introduit par
contrebande. Porter de la — . || Fig. Famil. Faire en —
une chose qui n'est pas permise. Un livre introduit en — .Un
personnage de —, qui s'est faufilé dans une société où il
n'est pas reçu. La compagnie y est sûrement bonne, je ne
suis de — à rien, sÉv. 265.
•CONTRE-BANDE [kon-tre-bând'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et bande, § 202. || xv^ s.
Ferré lesdites trois aulmoires de dix bandes et de dix contre-
bandes, dans delb. Rec. Admis acad. 1762; suppr. 1798.]
Il (Blason.) Dans un écu, demi-bande considérée par
opposition à celle qui lui correspond.
•CONTRE-BANDÉ, ÉE [kon-tre-ban-dé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de contre-bande, § 118. || 1690. furet.]
Il (Blason.) Dont les bandes sont formées de deux moi-
tiés d'émail différent qui s'opposent.
CONTREBANDIER, 1ÈRE [kon-tre-ban-dyé, -dyér]
s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de contrebande, § 115. || Admis acad.
1740 (au masc.) et 1762 (aux deux genres).]
Il Celui, celle qui fait de la contrebande.
*CONTRE-BARRE [kon-tre-bar] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et barre, § 202. || 1690.
FURET.]
Il (Blason.) Dans un écu, demi-barre considérée par
opposition à celle qui lui correspond.
*CONTRE-BARRÉ, ÉE [kon-tre-bâ-ré] adj.
[ÉTYM. Dérivé de contre-barre, § 118. || xiV s. froiss.
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762 ; suppr. 1798.]
Il (Blason.) Dont les barres s'opposent.
*CONTRE-BAS [vieilli) et CONTRE-BAS (EN) [kon-
tre-bd] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de en, contre, prép. et bas, § 212. {Cf.
contre-haut.) || xiv« s. Et puis regarda contrebas, J. d'arras,
Mélusine, dans delb. Rec. Admis acad. 1762 ; suppr. 1798 ;
repris 1835.]
Il A un niveau inférieur (à celui d'un objet voisin). Les
plaines du Sahara sont — de la mer.
CONTREBASSE [kon-tre-bas'] S. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et basse, proprt, basse
qui est contre (le violoncelle, qui lui sert d'accompagne-
ment), § 202. acad. écrit contre-basse jusqu'en 1835. ||
1611. Contre-basse, cotgr. Admis acad. 1740.]
Il Le plus grave de nos instruments à archet, plus grand
que le violoncelle et de même forme, monté de trois cor-
des. Il P. ext. Celui qui joue de la contrebasse. Les con-
trebasses jouent leurs parties.
"CONTREBASSISTE [kon-tre-bâ-sïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de contrebasse, § 265. || Néolog.]
Il Celui qui joue de la contrebasse.
"CONTRE-BASSON [kon-tre-ba-son] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre , adv. et basson {cf. contre-
basse), § 202. Il Néolog.]
Il Sorte de basson qui joue à l'octave au-dessous du
basson ordinaire.
CONTRE-BATTERIE [kon-tre-bât'-ri; envers, -bà-te-
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et batterie, § 202. ||
xvi'^ s. Une contre batterie d'enchantements certains à le pré-
server, MONTAIGNE, I, 20.]
Il Batterie élevée en face d'une batterie de l'ennemi
pour en éteindre les feux et la détruire. Fig. Mesure
destinée à détruire l'effet de menées hostiles. {Srjn. con-
tre-mine.)
CONTRE-BATTRE
— b24
CONTRE-CLEF
*CONTRE-BATTRE [kon-tre-bàlr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et battre, § 196. || xiiic s. Li
mescreant Qui sont si laus et maucreant Que mains miracles
contrebatent, G. de goincy, dans godef.]
Il Canonner (une batterie ennemie) pom" en éteindre
les feux.
*CONTRE-BIAIS (À) [kon-tre-byè ; en vers, -bi-è] loc.
adv.
[ÉTYM. Composé de à, contre, prép. et biais, § 212. ||
xviio s. F. à l'article.]
Il Vieilli. En sens inverse. {Syn. à rebours.) J'en sais qui,
pour ne pas tomber dans cet amour-propre, ont été les plus in-
justes du monde — , pasc. Pens. i, 3.
"CONTRE -BISEAU [kon-tre-bi-zô] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et biseau, §201. || 1754.
ENCYCL.]
Il (Technol.) Dans la lame qui sépare le pied et le corps
d'un tuyau d'orgue, partie circulaire soudée aux con-
tours du tuyau (par opposition à la partie libre, en bi-
seau, qui est du côté de la bouche).
*CONTRE-BITTE [kon-tre-bïf] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et bitte, § 201. || 1754.
Contrebitte, encycl.]
Il (Marine.) Chacun des deux arcs-boutants qui appuient
les montants des bittes sur l'avant d'un navire.
*CONTRE-BORD (À) [kon-tre-bôr] loc. adv.
[ÉTY.M. Composé de à, contre, adv. et bord, § 212. || Néo-
log.]
Il (Marine.) A rencontre l'un de l'autre, en parlant de
deux navires qui se dirigent l'un sur l'autre.
"CONTRE-BORDÉE [kon-tre-bôr-dé] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et bordée, § 202. ||
Néolog.]
Il (Marine.) Bordée courue par un navire en sens op-
posé de celle qu'il a courue précédemment, ou de celle
que court un autre navire.
•CONTRE-BOUQUE [kon-tre-bouk'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et bouque, § 202. ||
Néolof/.]
Il (Technol.) Bouque, entrée de goulet qui fait suite à
un autre dans une bordigue, de façon que le poisson est
forcé de passer de l'une dans l'autre.
CONTRE-BOUTANT [kon-tre-bou-tan] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de contre-bouter, § 47. || 1474.
De contreboutans appuie, Myst. de l'Incarnat, dans delb.
Rec. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Pilier, poutre qui sert d'appui à un mur.
[Cf. contrefort.)
CONTRE-BOUTER [kon-tre-bou-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et bouter, § 196. On dit aussi
contre-buter dans le même sens. || 1523. Contrebouter et
renforcer la muraiUe, dans delb. Rec. Admis acad. 1798.)
Il (Technol.) Appuyer (une construction) pour lui per-
mettre de résister à la poussée. {Cf. aro-bouter.)
"CONTRE-BRASSER [kon-tre-brà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et brasser, § 196. 1| 1771.
TRÉV.]
Il (Marine.) Orienter (la voile) dans un sens opposé au
vent, à l'aide des bras ou cordages fixés aux extrémités
des vergues, pour ralentir ou arrêter la marche du navire.
•CONTRE-BRETÊCHE [kon-tre-bre-léch'J s. f
[ÉTYM. Composé décentre, adv. et bretêche, §202. || 1771.
Contre-brétesse, trév.)
Il (Blason.) Dans une bretêche de deux émaux diffé-
rents, partie d'un émail qui s'oppose à l'autre. || P. ext.
Bretêche dont les créneaux sont d'émaux différents.
•CONTRE-BRETÊCHÉ, ÉE [kon-tre-bre-tè-ché] adj .
[ÉTYM. Dérivé de contre-bretèche, § 118. || 1669. Contre-
brétessé, vulson de la colomu. Science héroïque, dans
DELB. Rec]
Il (Blason.) Garni d'une contre-bretêche.
•CONTRE-BRODÉ [kon-tre-bro-déj s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et brodé, § 202. || 1754.
ENCYCL.]
Il Verroterie de couleur blanche et noire dont les nè-
gres brodaient certaines étoffes.
*CONTRE-BUTER [kon-tre-bu-lé]. V. contre-bouter.
CONTRE-CALQUER [kon-tre-kal-ké] v. tr.
[ÉTYM. (Jomposé de contre, adv. et calquer, § 196. || 1771.
TRÉV. Admis acad. 1835.]
V( .
IV 4^
I
Il (Technol.) Calquer de manière à obtenir l'image
verse.
"CONTRE-CANIVEAU [kon-tre-kà-ni-vô] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et caniveau, § 20
Ncolog.]
Il (Technol.) Pavé contre lequel vient s'appuyei
pavé incliné (caniveau) qui forme un des côtés du ruissi
*CONTRE-CAPION [kon-tre-kà-pyon ; en vers, -pi
s.f
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et capion, § 201. || ij
TRÉV.] ,.
Il (Marine.) Pièce de bois servant d'appui au capi
*CONTRE-CARRE [kon-tre-kdr] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et carre, § 202. Au
et au xvi"^ s. on trouve contrequarre , contrecarre, su
verbal de contrecarrer. [V. gudei". Suppl. et delb. B
Il Néolog.]
Il Au jeu de bouillotte, ce que doit ajouter à la n
celui qui veut se contre-carrer.
CONTRECARRER [kon-tre-kâ-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et carrer, § 196. || 1541. Hoo
audacieux et contrecarré d'audace, G. de selve, dans D£
Rec]
Il Contrarier (qqn) de parti pris dans tout ce qu'il v(
Je veux, Pour la — , vous marier vous deux, mol. F, sav. i\
*CONTRE-CARRER (SE) [kon-tre-kâ-ré] v. pron
[ÉTYM. Dérivé de contre-carre, § 154. || Néolog.]
Il A la bouillotte, reprendre sa place de carré
trième à parler, à jouer) sur celui qui pour s'en em]
a doublé la carre (mise), en la doublant à son tour.
"CONTRE-CAUTION [kon-tre-kô-svon ; en vers, -si-
s.f
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et caution, § 202. || 16
Nouv. Coût, génér. i, 500.]
Il (Droit.) Seconde caution qui répond de la preiu:
"CONTRE-CHAMBRANLE [kon-tre-chan-brânl]
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et chambranle, § i
Néolog.]
Il (Technol.) Moulure moins large et moins sail
que le chambranle, qui suit du côté externe, dept
bas jusqu'à la hauteur de la corniche, quand celle-ç
supportée par des consoles.
"CONTRE-CHARGE [kon-tre-chàrj'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et charge, § 202
ENCYCL.]
Il (Technol.) Pierre attachée au bout de la cordj
contrepoids, dans un métier de rubanier. [Cf. ci
poids.)
CONTRE-CHARME [kon-tre-chàrm'] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et charme, § 2l
xvi'= s. DU piNET, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Charme qu'on oppose à un autre pour en
truire l'effet.
CONTRE-CHÂSSIS [kon-tre-cha-si] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et châssis, § 202. jj 16S
Contrechassis, th. corn. Admis acad. 1718.]
Il (Technol.) Dans un double châssis, celui qu'on m
au-devant du premier pour adoucir la lumière ou em{
cher le froid.
"CONTRE-CHEVRON [kon-tre-che-vron] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et chevron, § 202. || Iti
furet.]
Il (Blason.) Chevron opposé à un autre d'émail dii
rent.
"CONTRE-CHEVRONNÉ, ÉE [kon-tre-che- vrô-ii
adj.
[ÉTYM. Dérivé de contre-chevron, § 118. || 1369. Contr
cheveronné, dans godef. contrecheveronner.]
Il (Blason.) Qui porte des chevrons opposés l'un
l'autre d'émail différent.
"CONTRE-CIVADIÈRE [kon-tre-si-và-dyèr] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et civadière, § 202.
1783. ENCYCL. MÉTU.]
Il (Marine.) Seconde civadière hissée sur le boute-h
du mât de beaupré.
"CONTRE-CLAVETTE [kon-tre-klà-vef] s. f
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et clavette, § 203.
Néoloq.]
Il (Technol.) Clavette qui en renforce une autre,
CONTRE-CLEF [kon-tre-klé] s. f.
CONTRE-CŒUR - c
PYM. Composé de contre, adv. et clef, § 202. || 1754.
vcL. Admis acad. 1835.]
Archilect.) Claveau contre lequel s'appuie à droite
-auche la clef de voûte.
CONTRE-CŒUR [kon-tre-ke'iir] s. m.
lYM. Composé de contre, prép. et cœur, § 201. || (Au
I.) xu" s. Contrequor, Aspremont, dans delb. Rec. \
sens II.) 1611. COTGR.]
' \e qui est du côté du cœur.
^jiccialt. Il I. Partie graisseuse du bœuf, de la vache,
uite en arrière de chaque épaule, dans la région voi-
ne du cœur.
II. Fig. Fond d'une cheminée, contre lequel s'appuie
bois, le charbon qui brûle. Le — est le plus souvent re-
itu d'une plaque de fonte. || P. ext. Plaque de fonte appli-
• contre le fond d'une cheminée. [Syn. contre-feu.) ||
,/(«/. Parpaing placé sous l'appui d'une croisée.
2. CONTRE-CŒUR (À) [kon-tre-keûr] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, contre , prép. et cœur, § 212. ||
iv° s. Je les avoie à contre cuer, Ménagier, i, 39.]
En surmontant un sentiment de répugnance. Faire
ae chose — . Et c'est — qu'ici vous me voyez, mol. Ec, des
V, 4.
"CONTRE-COMPONÉ , ÉE [kon- tre-kon-pô-né] adj.
(ÉTYM. Composé de contre et componé, § 196. (| 1694.
ontrecomponé, th. corn.]
Il (Blason.) Dont les compons alternés s'opposent à
autres pièces également alternées.
I 'CONTRE-CORBEAU [kon-tre-kèr-bô] s. m.
I [ÉTYM. Composé de contre, adv. et corbeau, § 202. ||
léolog.]
Il (Architect. ) Petit modillon placé entre deux plus
rands qui soutiennent un arc, pour recevoir la retombée
lie deux arcs plus petits que celui-ci couronne.
' "CONTRE-CORNIÈRE [kon-tre-kôr-nyér] s. f.
I [ÉTYM. Composé de contre, adv. et cornière, § 202. || 1783.
i:NCYCL. MÉTH.]
Il (Marine.) Pièce de bois courbe qui relie l'estain avec
a cornière qui lui sert d'allonge, de chaque côté de Tar-
asse de la poupe.
CONTRE-COUP [kon-tre-kou] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et coup (F. § 202),
)eut-ctre sous l'influence de l'ital. contracolpo, m. s. § 12.
i XVie s. PARÉ, VIII, 9.]
Il Répercussion d'un coup, d'un choc. Son cheval s'abat-
it, et il fut désarçonné par le — . Le — de sa chute a déter-
miné une lésion intérieure. || Fig. Ses amis ont subi le — de
isa disgrâce. C'est lui (Dieu) qui frappe ces grands coups dont
le — porte si loin, boss. llist. icniv. m, 8. Des louanges em-
poisonnées qui font voir, par — , en ceux que nous louons des
défauts que nous n'osons découvrir d'une autre sorte, la ro-
CHEF. Réftex. 7nor. 145.
"CONTRE-COUPE [kon-tre-koup'] 5. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et coupe, § 202. || Néo-
log.]
Il (Marine.) Dans la voilerie, coupe en sens contraire
de la coupe générale d'une voile.
CONTRE -COURANT [kon-tre-kou-ran] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et courant, § 202. || 1783.
ENCYCL. MÉTH. Marine, courant. Admis acad. 1835.]
Il Courant partiel qui se produit en sens inverse du
cours de l'eau.
"CONTRE-COURBE [kon-tre-kourb'] et "CONTRE-
COURBURE [kon-tre-kour-bûr] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et courbe , courbure,
§202. Il iVéo%.]
Il (Architect.) Dans un arc dont chaque moitié présente
une double courbure, la courbure supérieure opposée à
la courbure inférieure qui commence l'arc.
"CONTRE-CRITIQUE [kon-tre-kri-tïk'j s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et critique, § 202. ||
xviie s. V. à l'article.]
Il Critique en réponse à une autre. Je ne prétends faire
aucune réponse à toutes leurs critiques et leurs contre-cri-
tiques, MOL. Impr. se. 5.
CONTREDANSE [kon-tre-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. country-dance, proprt, danse
de campagne, oîi le mot country, campagne, a été con-
fondu avec le franc, contre, § 8. || xviie s. V. à l'article.
Admis ACAD. 1718 et écrit contre-danse jusqu'en 1798.]
15 - CONTREDIT
Il 1" Ancienne danse rustique anglaise. L'on eut (chez
le duc de Buckingham) un superbe ballet que le duc dansa,
et ensuite nous nous mimes à danser des contredanses jusqu'à
quatre heures du matin, bassomp. Mém. m, 274 (15 nov.
1626). On quitta les danses françaises pour se mettre aux con-
tredanses, HAMILT. Gram. 137.
Il 2» P. ext. Danse de salon composée de cinq parties
ou figures (pantalon, été, poule, pastourelle, finale) qu'exé-
cutent successivement deux ou quatre groupes qui se
font vis-à-vis. Danser une — . Aux contredanses elles (la reine
d'Espagne et les princesses) dansent avec tous, st-sim. m,
139. P. ext. Air sur lequel on exécute cette danse. Jouer
une — .
*CONTRE-DÉCLARATION [kon-tre-dé-klà-rà-syon ;
en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et déclaration, § 202. ||
Néolog.]
Il Déclaration contraire à celle que qqn a faite.
"CONTRE-DÉFENSE [kon-tre-dé-fâns'] s. f.
[ÉTYM. Composé décentre, adv. et défense, §202. i| Néo-
log.]
Il Travail de défense mis en avant d'un autre pour le
fortifier. Des contre-défenses.
CONTRE-DÉGAGEMENT [kon-tre-dé-gàj'-man ; en
vers, -gà-je-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et dégagement, § 202. ||
1754. ENCYCL. Admis acad. 1878.]
il (Escrime. ) Second dégagement qu'on fait pour échap-
per à un contre qui pare le premier.
CONTRE-DÉGAGER [kon-tre-dé-gà-jé] v. intr.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et dégager, § 196. || 1754.
ENCYCL. Admis acad. 1878.]
Il (Escrime.) Faire un second dégagement pour échap-
per à un contre qui pare le premier.
"CONTRE - DÉNONCIATION [kon - tre - dé - non-syà-
syon; en vers, -si-à-si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et dénonciation, § 202.
Il Ne'olog.]
Il (Droit.) Signification qu'on fait au tiers chez qui on
a formé opposition sur un débiteur, de l'acte par lequel
on a dénoncé l'opposition (ou saisie-arrêt) à ce débiteur.
CONTRE-DIGUE [kon-tre-dig'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et digue, § 202. On
trouve au xvi" s. le verbe contrediguer. ( V. cotgr.) || Néolog.
Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Digue mise en avant d'une autre pour la
renforcer.
CONTREDIRE [kon-tre-dîr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. contradicere, m. s. §§ 335, 380, 290 et
291.]
Il 1° Vieilli. Opposer (une affirmation contraire) à qqn.
Les maux dont je soupire M'ôtent la liberté de te rien — , corn.
Tite et Bér. i, 3. || Absolt. — à qqn, qqoh. (Ils) se contredi-
sent à eux-mêmes par leur propre sentiment, pasc. Pens. i,
5. Tout le monde en convient et nul n'y contredit, mol. Mis.
I, 1. P. ext. Je ne puis — au choix de mes parents, cORN.
Place Royale, v, 6. | Absolt. Et ne faut-il pas bien que Mon-
sieur contredise ? MOL. Mis. ii, 4.
Il 2» Combattre (qqn) en affirmant le contraire de ce
qu'il dit. — qqn. Vous les contredisez, et, vieilli. Vous les con-
tredites. Tout ce que je désire Trouve en vous un censeur prêt à
me —, RAC. Brit. iir, 9. S'il se vante, je l'abaisse ; s'il s'abaisse,
je le vante, et le contredis toujours, jusqu'à ce qu'il comprenne
qu'il est un monstre incompréhensible, pasc. Pens. Viii, 15. Ils
se contredisent l'un l'autre. Je me contredis, il est vrai ; accusez-
en les hommes dont je ne fais que rapporter les jugements,
LA BR. 12. Il — les déclarations, le témoignage de qqn. Spé-
cialt. (Droit.) Opposer aux pièces que fournit la partie
adverse des pièces qui les combattent. — un moyen, et,
absolt. Prendre communication des pièces et — . Au part,
pre's. employé adjectivt et substantivt. La partie contredi-
sante. Les contredisants. || P. ext. Une opinion qui contredit
le témoignage des sens. Et bien souvent l'effet contredit l'ap-
parence, RÉGNIER, Sat. 2. Des assertions qui se contredisent.
CONTREDISANT, ANTE [kon-tre-di-zan, -zânt'j adJ.
[ÉTYM. Adj. particip. de contredire, §47. || xiW s. Ars
d'amour, dans delb. JRec]
Il Porté à contredire. Quant à l'humeur contredisante, Je
ne sais s'il avait raison, la f. Fab. m, 16.
CONTREDIT [kon-tre-di] s. m.
CONTREE
— 526 —
CONtREFACTION
[ÉTYM. Subst. parlicip. de contredire, § 45. || xii" s. Tu
deliverras mei des cuntredis de! pople, Lib. Psalm. p. 21.]
Il (Droit.) Pièce qu'une des parties oppose à celles que
fournit la partie adverse. J'écris sur nouveaux frais. Je pro-
duis, je fournis De dits, de contredits, enquêtes, compulsoires,
n.\C. Plaid, i, 7. Sans tant de contredits et d'interlocutoires,
LA F. Fab. I, 21. Il P. ext. Fig. Affirmation contraire. Je
sais ce qu'il m'a dit, Et ne veux plus du tout souffrir de — ,
CORN. Gai. du Pal. iv, 10. L'histoire en cet endroit est, se-
lon ma pensée. Un peu sujette à — , la. f. Contes, Coupe en-
chantée. Loc. adv. Sans —, sans que personne dise le con-
traire. Il est le premier sans — .
CONTRÉE [kon-tré] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'contrgita, dérivé de contra, proprt,
ce que l'on a contre soi, en face de soi [cf. endroit et l'al-
lem. gegend, contrée, de gegen, contre), devenu contrede,
contrée, §§ 295, 402 et 291. || xi» s. En l'estrange cuntree,
Roland, 448.]
Il Division de pays déterminée par des limites naturel-
les ou politiques. [Syn. région, pays.) Les contrées septen-
trionales. Une riche — . Les fleuves en vain l'arrosent (la terre)
et répandent dans les diverses contrées la fertilité et l'abon-
dance, L.\ BR. 16. Vous avez préféré à toute autre — les rives
de l'Euphrate pour y élever un superbe édifice, ID. 6. L'olivier
ne croît pas dans ces contrées. Les contrées de l'Europe.
*CONTRE-ÉCAILLE (À) [kon-tré-kày'j loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, contre, prép. et écaille, § 212. On
trouve en contr'escaille en 1709 dans dellon, Voyages, i,
p. 73. Il 1752. TRÉv.]
Il En prenant les écailles à revers. Bâcler un poisson —
pour le nettoyer.
*CONTRE-ÉCART [kon-tré-kàr] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et écart, § 202. || 1694.
Contreoart, th. corn.]
Il (Blason.) Chaque division d'un quartier, dans un écu
contre-écartelé. Des contre-écarts.
•CONTRE-ÉCARTÈLEMENT [kon-tré-kàr-tel-man ;
en vers, -tè-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de contre-écarteler, §§ 65 et 145. || Néoloçj.]
Il (Blason.) Subdivision en quatre parties de chaque
quartier d'un écu écarlelé.
'CONTRE-ÉCARTELER [kon-tré-kàr-te-lé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et écarteler, § 196. ||
xvi^ s. Contr'escartelé dor à quatre paux de gueules, cl. pa-
RADiN, dans DELB. Rec]
Il (Blason.) Écarteler de rechef (chaque partie d'un écu
écartelé).
CONTRE-ÉCHANGE [kon-tré-chânj'] s. m.
[ÉTYM. Susbt. verbal del'anc. verbe contre-échanger, §52.
Il xiio s. Contre escange, Alexandre, dans delb. Rec. Admis
ACAD. 1798.]
Il Échange qui répond à un autre échange. Elle-même
le dupe et, par un — , En écoutant ses vœux, reçoit ceux de
Florange, corn. Veuve, ii, 4 (édit. de 1634).
*CONTRE-ÉDIT [kon-tré-di] s. m.
fÉTY^L Composé de contre, adv. et édit, § 202. || xvme s.
VOLT. Imj. 11.]
Il Édit qui est en opposition avec un autre édit.
*CONTRE-ÉMAIL [kon-tré-mày'] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et émail, § 202. || 1789.
ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Email recouvrant le dessous d'une plaque
de métal, d'un cadran, etc., dont le dessus est émaillé.
*CONTRE-ÉMAILLER [kon-tré-mà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contre-émail, § 154. || 1789. encycl.
MÉTH.]
Il (Technol.) Émailler par-dessous (une plaque de mé-
tal, un cadran, etc., dont le dessus est émaillé).
*CONTRE-EMPOISE [kon-tran-pwàz'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et empoise, § 201. ||
Néolog.\
Il (Technol.) Pièce de fer contre laquelle s'appuie l'em-
poise.
•CONTRE -EBIPREINTE [kon-tran-prinf] 5. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et empreinte, § 201. ||
yiéolog.]
Il (Géologie.) Matière qui s'est moulée en relief dans
l'empreinte en creux qu'un fossile avait laissée dans une
roche.
CONTRE-ENQUÊTE [kon-tran-kéf] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et enquête, § 202
1771. TRÉV. Admis acad. 1798.1
Il Enquête qu'une des parties fait faire pour contrô
celle de la partie adverse.
CONTRE-ÉPAULETTE [kon-lré-pô-lef] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et épaulette, § 202
Ne'olog. Admis acad. 1878.]
Il Corps d'épaulette sans frange portée sur une c
deux épaules au lieu de l'épaulette entière.
CONTRE-ÉPREUVE [kon-tré-preuv'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et épreuve, § 202. ACil
1740-1762 écrit contrépreuve. || 1680. richel.'
I. (Technol.) Epreuve faite sur une autre épreuve,
cialt. I 1. Epreuve d'une estampe, d'une carte, etc.,
non sur la planche, mais sur une épreuve fraîchemé
tirée, qui donne le dessin dans le même sens que la pli
che, et montre mieux les retouches à opérer. | 2. Décj
que affaibli obtenu par une simple pression du calque s
une planche, sur une feuille, où il ne laisse qu'une ei
preinte imparfaite. || Fig. Les églogues de Fontenelle ne se
qu'une pâle — des Bucoliques.
II. Néolog. Epreuve inverse. Spécialt. Vérification i
scrutin dans une assemblée , qui consiste, après avi
compté ceux qui votent pour une proposition, à compl
ceux qui votent contre.
*CONTRE-ÉPREUVER [kon-tré-préu-vé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contre-épreuve, § 154. acad. 1740- ITi
écrit contrépreuver. || 1680. richel. Admis acad. 174i
suppr. 1878.]
Il Vieilli. (Technol.) Reproduire en contre-épreuve.
CONTRE-ESPALIER [kon-três'-pà-lyé] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et espalier, § 202. ac.\
écrit contrespalier (1718-1740), contr'espalier (1762-1798)
enfin contre-espalier (1835-1878). || 1680. richel, Adm
ACAD. 1718.]
Il Treillage à hauteur d'appui soutenant de la vigi
des arbres fruitiers nains, etc., qui forme, à quelque ç
tance d'un espalier, comme un second espalier plus "'
"CONTRE-ÉTAMBOT [kon-tré-tan-bô] s. m
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et étambot, § 2l
1677. Contre-estambot , dassié, Architect. navale, dai
DELB. Rec]
Il (Marine.) Pièce droite de forme semblable à l'éti
bot et d'épaisseur moindre, qui le renforce sur sa
intérieure.
*CONTRE-ÉTRAVE [kon-tré-tràv'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et étrave, § 202. || 16T
Contre-estrave, DASaiÉ, Architect. navale, dans delb. Rt
Il (Marine.) Pièce courbe de même forme et de moi
dre épaisseur que l'étrave, qui la renforce sur sa fa
intérieure.
CONTRE-EXPERTISE [kon-treks'-pèr-tiz'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et expertise, § 202.
Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Expertise destinée à en contrôler une autre.
*CONTRE-EXTENSION [kon-treks'-tan-syon ; en ver
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et extension, § 201.
XVI« s. PARÉ, XVI, 8.]
Il (Chirurgie.) Action exercée sur la partie supérieu;
d'un membre pour le maintenir fixe et immobile, en sen
inverse de l'extension qu'on lui fait subir pour opérer 1
réduction d'une fraction, d'une luxation.
CONTREFAÇON [kon-tre-fà-son] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et façon, § 202. || xiii^ .■^
E. boileau, Livre des mest. I, xxvhi, 13. Inusité au.xvii' s
Admis ACAD. 1718.]
Il 1° Imitation ou reproduction illicite de l'œuvre d'an
trui, faite à son préjudice. La — d'un livre, d'une machine,
d'un produit. C'est une — . || Fig. Vieilli. Faux dehors. Je]
dis fi de ces contrefaçons, TH. CORN. Baron d'Alhikrac, v,3.
Il 2" Imitation frauduleuse. — du sceau de l'État, d'une
marque de fabrique. {Cf. contrefaction.)
CONTREFACTEUR [kon-tre-fàk'-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de contrefaire, d'après le lat. factor, qui
fait, § 249. [Cf. contrefaiseur.) || 1754. encycl. Admis acad.
1798.]
Il Celui qui se rend coupable de contrefaçon.
CONTREFACTION [kon-tre-fâk'-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
lai
1
/..vl
CONTREFAIRE
527
CONTRE-HAUT
; [VM. Dérivé de contrefaire, d'après le lat. factio, ac-
II de faire, § 249. {Cf. contrefaçon.) || 1752. trév. Admis
AU. 1798.]
Action d'imiter par fraude un objet qui a un carac-
( aullienlique. La — des monnaies, des poinçons de l'État,
m billet de banque, d'une signature.
CONTREFAIRE [lion-tre-fér] v. ù-.
ïÉTYM. C(miposé de contre et faire, § 196. \\xn<^ s. Mais
i:e porent engin faire Que cil dedens ne contrefaceut.
, Hrut, 1.3960.]
1 ' Imiter par artifice. Je tâche d'être votre singe et de
js — en tout, MOL. Crit. de l'Èc. des f. se. 3. Paris, pour
idinaire le singe de la cour, ne sait pas toujours la — , la
. 7. Il ne put du pasteur — la voix, la f. Fab. m, 3. N'y
•.U point quelque danger à — le mort? MOL. Mal. im. m,
. Celle-ci, quittant sa retraite. Contrefait la boiteuse, la f.
' . XII, 15. Fif]. Attraper les hommes avec un zèle contre-
t, mol. "ïart. 1er placet. Spéciall. Pour se moquer. —
voix, les gestes, la tournure de qqn. || P. ext. Clianger
r artifice. — sa voix, son écriture, Fig. Que sert-il qu'on
contrefasse? la f. Fab. xii, 9.
jll 2" Imiter ou reproduire d'une manière illicite (l'œu-
e d'autrui, à son préjudice). — un livre, une gravure, une
iichine, un produit. Être contrefait dans toute l'Europe, d'a-
Mii. Éloges, Gab. Girard. \\ Spécialt. Imiter frauduleu-
ment un objet qui a un caractère authentique. — un
ilet de banque, une signature, une marque de fabrique.
;|| 3» Faire dévier de la forme régulière. Spécialt. Au
irt. passé employé adjectivt. Un corps contrefait par la
jladie. Absolt. Avoir la taille contrefaite. Sans être bossue,
contrefaite, ST-siM. xt, 188. {Syn. difforme.)
CONTREFAISEUR , "CONTREFAISEUSE [kon-tre-
-zcur, -zeuz'] s. m. et f.
[ktym. Dérivé de contrefaire, § 112. {Cf. contrefacteur.)
xvic s. Contrefaiseur d'amitié, amyot, Œuvr. mor. Flat-
ur, 8. Admis acad. 1798.]
li Famil. Celui, celle qui contrefait, qui imite par ar-
;ice. Point de quartier à ce — de gens, mol. hnpr. se. 5.
CONTREFAIT, AITE [iion-tre-fc, -fèt'] adj. V. contre-
ire.
•CONTRE-FANON [kon-tre-fà-non] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et fanon, § 202. || 1677.
ASSiÉ, Architect. navale, dans delb. Rec.]
Il (Marine.) Corde fixée sur le milieu de la vergue, du
blé opposé à la bouline, pour carguer une partie de la
pile.
i *CONTRE-FASCE [kon-tre-fas'] s. f
[ktym. Composé de contre, adv. et fasce, § 202. || 1690.
;URET.]
I II (Blason.) || 1" Fasce opposée à une autre.
Il 2" Fasce partagée en deux demi-fasces d'émail diffé-
nt.
•CONTRE-FASCÉ, ÉE [kon-tre-fà-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de contre-fasce, § 118. || 1690. furet.]
Il En parlant de l'écu, qui a les fasces opposées l'une
l'autre.
1. *CONTRE-FEU [kon-tre-feu] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et feu, § 201; proprt,
e qui est contre le feu. || 1531. Une chantelle pour contre-
iu, Coût, de Lorris, dans delb. Rec.\
Il (Technol.) Plaque couvrant le contre-cœur d'une
heminée.
2. "CONTRE-FEU [kon-tre-feii] S. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et feu, § 202; proprt,
su opposé (à un autre). || Néolog.]
Il Feu qu'on allume dans des bois, des bruyères, sur le
:hemin d'un incendie, pour le circonscrire.
CONTRE-FICHE [kon-tre-fîch'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et fiche, § 202. || (Au
'5ns fig.) xui<^ s. Quant aucun dit bien d'autrui, tozjors i trueve
ine contrefique, frère Laurent, Somyne, dans godef. con-
refique. | (Au sens actuel.) 1690. furet. Admis acad.
335.]
Il CTechnol.) 1| 1° Pièce de charpente placée contre
ine pièce verticale pour la contre-bouter.
Il 2» Pièce de charpente placée obliquement pour relier
ine pièce verticale avec une pièce horizontale ou inclinée.
CONTRE-FIL [kon-tre-filj s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et fil, § 201. || xyi*! s.
UB. dans godef. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il Sens inverse du fil, du sens direct. Le — de l'eau. Tail-
ler un cristal à — .
CONTRE-FINESSE [kon-tre-fi-nrs'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et finesse, §202. || 1549.
R. EST. Admis acad. 1718.]
Il Vieilli. Finesse qu'on oppose à une autre. {Syn. con-
tre-ruse.)
'CONTRE-FORGER [kon-tre-fôr-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et forger, § 196. || Néolog.]
Il (Technol.) Forger en frappant alternativement sur
le plat et sur le chant.
CONTREFORT [kon-tre-fôr] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et fort, § 202. acad.
écrit contre-fort jusqu'en 1835. || wW^ s. Trois des quarrials
d'un contrefors virent desjointiés et quassés, Gauvain, dans
delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il 1° Pilier, saillie en maçonnerie servant d'appui à
un mur qui supporte une charge. || l'. ext. \ 1. (Marine.)
Forte pièce de bois qui lie les eslains à l'étambot. | 2.
(Typogr.) Pièce de bois qui porte le contre-sommier de
la presse.
Il 2" Pièce de cuir qui renforce intérieurement le der-
rière d'une chaussure.
Il 3° P. anal. Chaîne de montagnes latérale qui semble
servir d'appui à une chaîne principale. Les contreforts des
Alpes.
*CONTRE-FRACTURE [kon-tre-frâk'-tûr] s. f
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et fracture, § 202. ||
Néolog.]
Il (Médec.) Fracture produite par contre-coup.
*CONTRE-FRASE [kon-tre-fràz'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verb. de contre-fraser, § 52. || Néolog.]
Il Dernière opération du pétrissage. {V. contre-fraser.)
"CONTRE-FRASER [kon-tre-frà-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et fraser, § 196. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Soumettre à la dernière opération du pé-
trissage, qui consiste, après avoir malaxé la farine avec
le levain, à réunir toute la pâte en masses qu'on soulève
de droite à gauche, puis de gauche à droite, en les fai-
sant retomber de tout leur poids.
"CONTRE-FRUIT [kon-tre-frui] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et fruit 2, §202. jj 1694.
Contrefruit, th. corn.]
Il (Technol.) Mode de constrution d'un mur dont le
dehors est à plomb et dont le dedans, plus épais en bas
qu'en haut, forme talus.
CONTRE-FUGUE [kon-tre-fug'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et fugue, § 202. || 1680.
RiCHEL. Admis acad. 1762.]
Il (Musique.) Fugue oii l'imitation du sujet sefait par
intervalles semblables et de môme valeur en sens inverse,
c.-à-d. par progression ascendante là ofi elle est descen-
dante, descendante là oil elle est ascendante dans le
sujet.
CONTRE-GARDE [kon-tre-gàrd'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et garde, § 202. Contre-
garde se trouve au xv^ s. dans chastell, mais c'est un
mot différent, tiré de l'anc. verbe contre-garder, sauve-
garder. Il 1611. COTGR. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) [[ 1° Ouvrage déterre ou de maçonnerie
construit en avant d'un bastion, d'une demi-lune, paral-
lèlement à ses faces, pour les couvrir contre le feu des
batteries de brèche.
Il 2o Renfort de pierres construit autour des avant-
becs d'une pile de pont, au-dessus du niveau de l'eau.
CONTRE-HACHER [kon-tre-à-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et hacher, § 196. || 1694. Con-
trehacher, tu. corx. Admis acad. 1762.]
Il Couvrir (un dessin) de contre-hachures.
CONTRE -HACHURE [kon-tre-à-chvir] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de contre-hacher, § 111. || 1788. encycl.
MÉTH. Admis acad. 1835.]
Il Hachure qui croise d'autres hachures sur un dessin.
CONTRE-HÂTIER [kon-tre-d-tyé] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et hâtier, § 202. 1| xvi« s.
Fol contrehastier, RAB. m, 38. Admis acad. 1762.]
Il Grand chenet de cuisine garni de crochets.
"CONTRE -HAUT {vieilli) et CONTRE -HAUT (EN)
[kon-tre-ô] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de en, contre, prép. et haut, § 212.
CONTRE-HEURTOIR - n
(Cf. contre-bas.) |1 1701. Contre-haut, furet. Admis acad.
1878.]
Il A un niveau supérieur (à celui d'un lieu, a un objet
voisin). — de la chaussée. (Cf. contre-mont.)
"CONTRE-HEURTOIR [kon-lre-eur-lwàr] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et heurtoir, § 202. ||
1752. TRÉV.]
Il (Technol.) Pièce de fer sur laquelle vient frapper et
résonner le heurtoir d'une porte.
CONTRE-INDICATION [kon-trin-di-kà-syon ; en vers,
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et indication, §202. || 1741.
cOL-DE-viLLARS, Dict. françAut. Admis acad. 1798.]
Il (Médec.) Indication contraire à celle que donnaient
les premiers symptômes observés.
*CONTRE-ISSANT, ANTE [con-tri-san, -sânt'j adj.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et issant, § 202. 1| 1694.
€ontreissant, tu. corn.]
!| (Blason.) Adossé à un autre animal et issant comme
lui.
*CONTRE-JAN [kon-tre-jan] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et jan, § 202. || 1752.
TRÉV.]
Il (Au trictrac.) Action de battre à faux.
CONTRE-JOUR [kon-tre-jour] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et jour, § 201. || 1690.
FURET. Admis acad. 1762.]
Il Position où un objet reçoit le jour du côté opposé à
celui par lequel on le regarde. Être dans le — . Un tableau
placé à — .
*CONTRE-JUMELLE [kon-tre-ju-mèl] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et jumelle, § 202. ||
1694. Contrejumelles, th. corn.]
Il (Technol.) Dans l'ancien pavage, chacun des deux lar-
ges pavés qui, inclinés l'un vers l'autre, alternaient avec
les caniveaux pour former le lit d'un ruisseau.
CONTRE-LATTE [kon-tre-lâf] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et latte, § 202. || 1465.
Texte dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Tringle de bois fixée en travers des che-
vrons pour soutenir les lattes d'un toit.
CONTRE-LATTER [kon-tre-là-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contre-latte, § 154. jl 1400. Texte dans
GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Garnir de contre-lattes.
CONTRE-LETTRE [kon-tre-lètr'] .s\ /.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et lettre, § 202. || xiii^ s.
Contrelettre ou chirographe, Cout. d'Artois, dans delb.
Rec. Admis acad. 1762.]
Il Acte secret modifiant les dispositions que présente
un acte ostensible.
"CONTRE-LOBE [kon-tre-lôb'] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et lobe, § 202. || Ne'olog.]
Il (Architect.) Dans la rosace ogivale, le trèfle ou par-
tie rentrante qui sépare les lobes.
CONTREMAÎTRE [kon-tre-mètr'] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et maître, § 202. acad.
1762-1835 écrit contre-maître. !|| 1472. Texte dans du c.
trassa.]
Il 1» (Marine.) Officier de manœuvre qui, était au-
dessous du premier et du second maître d'équipage.
Il 2° Celui qui dirige et surveille les ouvriers dans un
atelier.
CONTREMANDER [kon-tre-man-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et mander, § 196. || xnie s.
BEAUMAN. m, 27. Admis acad. 1762.]
Il Avertir (qqn) de ne pas se rendre à l'ordre, à l'invi-
tation qu'il avait reçus de venir. [Syn. décommander.) —
le voiturier. Les invités ont été contremandés. || P. anal. Il a
contremandé sa voiture. Ce bal a été contremandé.
•CONTRE-MANŒUVRE [kon-tre-mà-nc'iivr'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et manœuvre, § 202. ||
Néolog.]
Il Manœuvre (militaire) opposée à une manœuvre pré-
cédente.
CONTREMARCHE [kon-tre-màrch'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et marche, § 202. acad.
1762-1835 écrit contre-marche; elle n'indique pas le sens
II. Il (An sens I.) 1626. sonnet de courval, dans delb.
Rec. I (Au sens U.) 1784. encycl. méth.]
>2r|
I
8 - CONTRE-MURER
I. Marche qu'on fait faire à un corps de troupes d i
une direction contraire à celle qu'il suivait d'abon
iivolution d'un corps de troupes, d'une colonne qui
volte-face, d'un vaisseau qui vire bord pour bord.
II. ( Technol. ) Dans un escalier, partie qui rem
l'intervalle, la hauteur entre une marche et la suivai
CONTRE-MARÉE [kon-tre-mà-ré] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et marée, § 202. || il
AUBIN, Dict. de marine. Admis acad. 1798.]
Il Remous qui, dans certaines parties resserrées, foi
un courant en opposition avec la marée montante
descendante.
CONTREMARQUE [kon-tre-màrk'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et marque, § 202. ac
1762-1835 écrit contre-marque. || 1443. Ordonn. dans
DEF. Suppl. Admis acau. 1762.]
Il 1° Seconde marque qu'on applique à un ballot
marchandises ; dont on poinçonne les ouvrages d
d'argent; dont on frappait une monnaie pour en mo
fier la valeur primitive. || Fausse marque laite aux sb
naturelles des dents d'un cheval, pour le faire para!
plus jeune.
Il 2" Carte qu'on délivre au spectateur lorsqu'il b
du théâtre pendant la représentation, et qu'il doit reff
treau contrôleur pour rentrer. Marchand de contremarqo
celui qui rachète pour les revendre les contremarqi
des spectateurs qui quittent le théâtre avant la fin ùt
représentation.
CONTREIVLARQUER [kon-tre-màr-ké] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contre-marque, § 154. acad. 1762-|
écrit contre-marquer. || 1518. Texte dans godef. Si
Admis acad. 1762.]
Il Empreindre d'une seconde marque.
"CONTRE-MESURE (A) [kon-tre-me-zûr] loc. adv.'
[ÉTYM. Composé de à, contre, prép. et mesure, § 212.
xvi» s. on trouve le subst. contremesure, composé de coni
adv. et mesure. [V. delb. Rec.) \\ I^éolog.]
Il (Musique.) En marquant la mesure à contretemf
CONTRE-MINE [kon-tre-min'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et mine, § 202.
Contremine, r. est. Admis acad. 1762.]
Il 1° (Technol.) Ouvrage souterrain destiné à éve
à détruire une mine creusée par l'ennemi. || MineJ
tiquée sous les défenses d'une place pour faire s^
les ennemis s'ils venaient à s'y établir.
Il 2° Fig. Menée secrète destinée à déjouer desj
nées hostiles.
CONTRE-MINER [kon-tre-mi-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et miner, § 196. || xv*' s.
ennemis contreminent contre eux en droite ligne, ckastj
dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Défendre au moyen d'une contre-mît
Les abords de la place étaient contre-minés.
CONTRE-MINEUR [kon-tre-mi-neur] s.
[ÉTYM. Dérivé de contre-mine, § 112. || 1701. furet. A
mis acad. 1798.]
Il (Technol.) Mineur qui travaille à une contre-mit
CONTRE-MONT [kon-tre-mon] adv.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et mont, §§ 193 et 75
Il xiii" s. Contremont les degrez, raimbert de paris, Ch
Valérie Ogier, 872.]
Il Vieilli. En remontant la pente. Labourer à mont et •
(V. amont.) Dans le même sens. A — . [Cf. contre-haut.).
"CONTRE-MOT [kon-tre-mô] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et mot, § 202. || 1797. 1
CYCL. MÉTH.]
Il 1° Mot par lequel on doit répondre au mot d'ord?n
Il 2° Mot d'ordre donné par surcroît et devant sei
en cas de besoin.
CONTRE-MUR [kon-tre-mûr] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et mur, § 202. |j 1^)',
Pour faire astres, contremors et autres choses, dans m.
Rec]
Il (Technol.) Petit mur construit pour soutenir, p
protéger un mur mitoyen, une terrasse, un conlre-ci
de cheminée, etc., contre lequel il s'appuie.
CONTRE-MURER [kon-tre-mu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contre-mur, § 154. || xvi= s. Contremurt
Batailles judaïques, dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Soutenir par un conlre-mur.
CONTRE-NOTE - 329 -
:0NTRE-NOTE [kon-tre-nof] s. f.
nm. Composé de contre, adv. et note, § 202. || Nco-
CONTRE-POINTISTE
iNote diplomatique par laquelle une puissance ré-
id à une note envoyée par une autre puissance.
CONTRE-ONGLE [kon-trôngl'] s. m.
KTYM. Composé de contre, prép. et ongle, § 201. || xw^ s.
car le contre-ongle, Modus, dans la c]
(Chasse.) Sens opposé à l'ongle du cerf. Prendre le —,
alon pour la pince. Fiçi. Vieilli. Un seul bâtiment qu'il
tprit le — de sa réputation (la fit reculer), d'aub. llist.
iv. III, V, append. {Cf. contre-pied, contre-poil.)
:;0NTRE-OPPOSITION [kon-lrô-pô-zi-syon ; en vers,
• on]*, f.
— ":M. Composé de contre, adv. et opposition, § 202. {|
- ACAD. 1835.]
.Jroit.) Opposition qu'on oppose à une autre.
pONTRE-ORDRE [kon-trùrdr'j s. m.
ÉTYM. Composé de contre, adv. et ordre, § 202. A rem-
contremandement. || 1690. furet.]
Jre qui va contre un ordre précédemment donné.
iner, recevoir — . Il y a — .
CONTRE-OUVERTURE [kon-trou-vèr-tûr] s. f.
ÉTYM. Composé de contre, adv. et ouverture, § 202. ||
1« s. PARÉ, VIII, 33.]
(Chirurgie.) Incision pratiquée dans le voisinage de
juverture d'une plaie, pour faciliter l'extraction d'un
rps étranger, l'écoulement du pus.
i'CONTRE-PAL [kon-tre-pàl] s. 7n.
; ÉTYM. Composé de contre, adv. et pal, § 202. || 1690.
jRET.]
I (Blason.) Pal divisé en deux parties d'émail ou de
i;tal différent.
'CONTRE-PALÉ, ÉE [kon-tre-pà-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de contre-pal, § 118. || 1690. furet.]
I (Blason.) Où chaque moitié des pals s'oppose à une
)itié d'émail différent. Écu — .
'CONTRE -PANNETON [kon-tre-pln'-ton ; en vers,
jà-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et panneton, § 201 ;
|Oprt, ce qui est contre le panneton. || Néolog.]
% (Technol.) Dans un volet qui se referme à l'intérieur,
itine évidée fixée sur le bord et dans laquelle entre le
nneton de l'espagnolette.
CONTRE-PARTIE [kon-tre-pàr-ti] s. f.
(ÉTYM. Composé de contre, adv. et partie, § 202. || 1290.
contre-partie de celui testament, texte de Tournai, dans
jiDEF. SuppL]
jll Partie qui s'oppose à une autre. Soutenir la —.Cet
Ivrageestla — du vôtre. || Spe'cialt. (Musique.) La partie
lute par rapport à la partie basse, et réciproquement.
*CONTRE-PAS [kon-tre-pa] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et pas, § 202. || Néolog.]
II (Technol.) Demi-pas que fait un marcheur qui a
ii'du le pas, pour se remettre au pas des autres.
'CONTRE-PASSATION [kon-tre-pd-sà-syon ; en vers,
i-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de contre-passer, § 249. || 1754. encycl.]
Il (Commerce.) Action de repasser une lettre de change
l'ordre de celui de qui on la reçoit.
*CONTRE-PASSE (À) [kon-tre-pas'] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, contre, prép. et passe, § 212. ||
éolog.]
Il (Technol.) Perpendiculairement à la passe (disposi-
on des veines). Scier un bloc de marbre — .
*CONTRE-PASSER [kon-lre-pâ-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et passer, § 196. || Néolog.]
Il (Commerce.) Repasser une lettre de change à l'or-
l'e de celui de qui on la reçoit.
"CONTRE-PENTE [kon-tre-pânf] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et pente, § 202. || 1694.
ontrepente, th. corn.]
Différence de pente que présente en certaines parties
n terrain incliné et qui empêche l'écoulement des eaux.
Inclinaison en sens opposé des deux côtés d'une allée
our faciliter l'écoulement des eaux.
CONTRE-PESER [kon-tre-pe-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et peser, § 196. || xiiic s.
ontrepeser le damace, beauman. xlv, 25.]
Vieilli. Équilibrer par un contrepoids. Fig. L'orgueil
DIGT. FRAKÇ.
contre-pése et emporte toutes les misères, pasc. Pens. xxiv,
10 bis.
*CONTRE-PÈTERIE [kon-tre-pêt'-ri; en vers, -pè-
te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. verbe contre-péter (V. godef.),
§ 69 ; proprt, son ridicule qui s'oppose à un autre. || xvi« s.
TABOUROT, Bigarr. Contrepèteries.]
Il Erreur de prononciation qui consiste à échanger
entre elles les lettres, les syllabes initiales ou finales de
deux mots voisins.
CONTRE-PIED [kon-tre-pyé] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et pied, § 201. || 1561.
Contrepied, du fouilloux, dans delb. Rec]
Il (Chasse.) Direction au rebours de la piste. Les chiens
ont pris le — du cerf. Fig. Sens diamétralement opposé.
Les gens avaient pris justement Le — du testament, la f. Fab.
II, 20. {Cf. contre-ongle, contre-poil.)
CONTRE-PLATINE [kon-tre-plà-tin'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et platine, § 202. || 1782.
ENCYCL. MÉTH. Admis ACAD. 1835.]
Il (Technol.) Plaque de fer placée du côté opposé à la
platine du fusil, pour recevoir les têtes des deux grandes
vis de la platine. Des contre-platines.
CONTREPOIDS [kon-tre-pwd] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et poids, § 202. jj xii^ s.
Vilainement l'en fist le contrepois, Raoul de Cambrai, 2467.]
Il Poids qui fait équilibre à un poids, à une force don-
née, pour en neutraliser ou en modérer l'action. {Cf. con-
tre-charge.) Faire — . Le — d'une horloge. || Fig. Les passions
s'opposent aux passions et peuvent se servir de — , vauven.
Espr. 42. La providence divine, qui sait donner aux conditions
les plus élevées leur —, boss. Marie-Thérèse.
CONTRE-POIL (À) [kon-tre-pwàl] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, contre, prép. et poil, § 212. || xiii" s.
Et tout adès vont contrepoil, G. de coincy, dans delb. Rec]
Il Dans le sens contraire à celui dans lequel le poil est
couché. Raser qqn — . Étriller un cheval — . Brosser le drap
— . Il Fig. Prendre une affaire — . Prendre qqn — . Avoir l'esprit
bien — , giierardi. Th. ital. ii, 7. {Syn. à rebroussepoil.) ||
Vieilli. Substantivt. Prendre le contre-poil. (C/". contre-ongle,
contre-pied.)
CONTREPOINT [kon-tre-pwin] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et point, c.-à-d. note,
les notes étant d'abord figurées par des points, § 202. ||
xiv^-xv'' s. Je vous monstrerai la figure Du contrepoint, eust.
desch. VI, 112.]
Il Forme de musique classique oii l'on groupe autour
d'une phrase principale prise pour sujet, des parties se-
condaires qui s'unissent successivement dans des com-
binaisons harmoniques déterminées, note contre note. —
sévère. — libre, figuré, fleuri.
'CONTRE-POINTE [kon-tre-pwînf] .f. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et pointe, § 202. || (Au
sens I.) 1727. furet.]
I. Partie tranchante que présente le dos de la lame
d'un sabre, près de la pointe.
II. Néolog. Escrime du sabre d'infanterie ou briquet,
qui combine les coups de pointe avec les coups de taille.
1. CONTRE-POINTER [kon-tre-pwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contrepointe, autre forme de courte-
pointe {V. ce mot), § 154. {Cf angl. to quilt, piquer, de
quilt, courtepointe.) || 1487. Taillé et coctepoincté, dans go-
def. coustepointer. j xvi« s. Un petit cabinet tout contrepointe,
RAB. V, 20.]
Il (Technol.) Piquer des deux côtés avec du fil, de la
soie, etc. — une couverture, une jupe. || Fig. Vieilli. Ce grand
ciel azuré, paré et contrepointe de tant de beaux et reluisants
diamants, CHARRON, Sagesse, i, 40.
2. CONTRE-POINTER [kon-tre-pwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de contre et pointer, § 196. j| 1560.
C'est le poinct qui tant aigrement Me poingt à vous contre-
pointer, viRET, dans delb. Rec]
Il ±0 (Artill.) Pointer (une pièce, une batterie) contre
une autre.
Il 2<» (Blason.) Mettre pointe contre pointe sur l'écu. ||
Fig. Vieilli. Contrarier, contrecarrer. Toutes les fois que
ces deux philosophes sont ensemble, ils se contrepointent,
FURET. Dict. (1690).
*CONTRE-POINTISTE [kon-tre-pwin-tïsl'.] V. contra-
puntiste.
34
CONTRE-POISON
CONTREPOISON [kon-tre-pwà-zon] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et poison, §201. acad.
écrit contre-poison jusqu'en 1835. || 1539. u. est.]
Il Substance qui, introduite dans les voies digestives,
y neutralise un poison qui a été absorbé. {Syn. antidote.)
Administrer un — . Le tanin est le — de l'opium. Des contre-
poisons. Fig. Ce qui neutralise une influence pernicieuse.
Le — des mauvaises doctrines.
CONTRE-PORTE [kon-tre-pôrf] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et porte, § 202. || 1690.
FURET.]
Il 1" Seconde porte d'une place de guerre.
Il 2" Seconde porte rembourrée qu'on met devant la
porte d'entrée d'un appartement pour garantir contre le
froid.
*CONTRE-POTENCE [kon-tre-pô-tâns'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et potence, § 202. || 1754.
ENGYCL.]
Il (Technol.) Pièce d'une montre, d'une pendule, qui
porte le bouchon sur lequel roule le pivot de la roue de
rencontre.
*CONTRE-PRESSION [kon-tre-prè-syon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et pression, § 202. ||
Néolog.'l
Il (Technol.) Pression qui, dans une machine à vapeur,
s'exerce sur le piston en sens inverse de sa marche.
'CONTRE-PROJET [kon-tre-prô-jè] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et projet, § 202. || Néo-
Il Projet qu on oppose a un autre qui a ete propose.
CONTRE-PROPOSITION [kon-tre-pr5-p6-zi-syon ; en
vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et proposition, § 202. ||
1771. TRÉv. Admis acad. 1878.]
Il Proposition qu'on oppose à une autre qui a été pré-
sentée.
•CONTRE-QUILLE [kon-tre-kîy'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et quille, § 202. j| 1677.
DASSiÉ, Architect. navale, dans delb. Rec]
Il (Marine.) Pièce de bois longitudinale de moindre
épaisseur que la quille, qui la renforce à la partie supé-
rieure et sur laquelle s'assemblent les parties inférieures
de chaque couple. {Syn. carlingue.)
*CONTRE-RETABLE [kon-tre-re-tabl'] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et retable, § 202. || 1701.
FURET.]
Il Partie supérieure d'un panneau contre lequel sont
adossés l'autel et le tabernacle qui le surmonte, remplie
d'ordinaire par un tableau, un bas-relief, une statue.
CONTRE-RÉVOLUTION [kon-tre-ré-vô-lu-syon ; en
vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et révolution, § 201. ||
xviiie s. MIRABEAU, Collcction, IV, 348. Admis acad. 1798,
Suppl.]
Il Réaction contre les résultats d'une révolution.
CONTRE - RÉVOLUTIONNAIRE [ kon-tre-ré-vô-lu-
syo-nèr; en vers, -si-o-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de contre-révolution, § 275. || xviii^ s. V. à
l'article. Admis acad. 1798, Suppl.]
Il Favorable à la contre-révolution. Depuis longtemps on
faisait du mot de « riche » le synonyme de « — », laiiarpe,
Langue rëvol. Suhstantivt. Dn, une — .
"CONTRE-RIPOSTE [kon-tre-ri-post'j s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et riposte, § 202. || Néolog. ]
(I (Escrime.) Coup par lequel on répond à une riposte
de l'adversaire. •
CONTRE-RUSE [kon-tre-rùz'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et ruse, § 202. i| 1611.
coTGR. Admis acad. 1798.]
Il Ruse qu'on oppose à une autre ruse. ( Syn. contre-
finesse.)
•CONTRE-SANGLE [kon-tre-sângl'] s. f. et CON-
TRE-SANGLON [kon-tre-san-glon] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et sangle, sanglon, § 202.
Il xiiic s. Les çaingles De soie avec les contreçaingles, Floire
et Blanchef. i, 1191. | xyi^ s. Contre sanglon, brant. dans
GODEF. Suppl.]
Il (Technol.) Courroie clouée à l'arçon de la selle, qui
sert à arrêter la boucle de la sangle.
530 —
CONTRETEMPS
CONTRESCARPE [kon-tres'-kàrp'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et escarpe, § '
1550. La contrescarpe du fossé, rab. Sciomachie.]
Il (Technol.) Pente du fossé d'un ouvrage de for
tien opposée à l'escarpe.
CONTRE-SCEL [kon-tre-sèl] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et scel, § 202. ||
Contre scel, joinv. Lett dans godef Suppl.]
Il Second sceau, plus petit, qu'on appliquait surl(
qui fermait des lettres de chancellerie, au revers du j
sceau, pour empêcher qu'on ne le transportât surur
faux.
CONTRE-SCELLER [kon-tre-sè-lé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contre-scel, § 154. || 1307. Contre
dans GODEF. Suppl.]
Il Garnir d'un contre-scel.
CONTRESEING [kon-tre-sin] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et seing, § 202.
1762-1835 écrit contre-seing. || 1355. Poinçon a centrai
Ordonn. m, 11.]
Il Signature apposée à côté d'une autre signatu
sans laquelle celle-ci n'est pas valable. Le — d'un min
Avoir le — d'un ministre, être autorisé par lui à con
gner en son nom certains actes, certaines pièces. ||
cialt. Signature, griffe du ministre apposée sur 1
loppe de lettres, paquets, pour qu'ils aient la fran
postale dont jouit le ministre.
CONTRESENS [kon-tre-san] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et sens, § 201.
1718-1835 écrit contre-sens. || xvie-xviie s. Mes pensée,
prises à contre-sens, sully, dans dochez, DicL] j
Il 1° Interprétation contraire à la signification i-
table. Prendre le — des paroles de qqn. Faire un — ei^a-
duisant. La façon dont il lit est un véritable — . Le chant llae
un — avec les paroles. || Loc. adv. u Grammaire » est j
— par toi, MOL. F. sav. ii, 6. C'est un homme... qui p
tort et à travers de toutes choses et n'applaudit qu'à —,
gent. i, 1.
Il 2° P. anal. Direction contraire à celle dans lai;
une chose doit être prise. Prendre le — d'une étoffe. Cl
coudre à — . Fig. Prendre le — d'une affaire. Prendre uj
faire à — . [Syn. contre-pied.)
CONTRESIGNER [kon-tre-si-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et signer, § 196.
Contresaingneront leur œuvre, Ordonn. dans godef.
Il Revêtir de sa signature (un acte émané d'un é
signé par lui, et qui sans cela ne serait pas valabL
décret du président contresigné par le ministre. || Ri
de la signature ou de la griiîe du ministre (l'envi
des lettres, des paquets), pour qu'ils aient la fraiit
postale dont jouit le ministre.
•CONTRE-SOMMŒR [kon-tre-s6-myé] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et sommier, §
1727. furet.]
Il (Technol.) || 1° Peau dont les parcheminiersii-
couvrent le sommier sur lequel ils roulent les peaux
Il 2" Carré de bois sur lequel pose le sommier d
presse d'imprimerie.
*CONTRE-SUJET [kon-tre-su-jè] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et sujet, § 202. || Néo^
Il (Musique.) Second ou troisième sujet qu'on in
duit dans une fugue, pour accompagner le premie
former avec lui un contrepoint double.
•CONTRE-TAILLE [kon-tre-tay'] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et taille, § 202. || 1
ENCYCL.]
Il (Technol.) Taille qui en croise d'autres sur la p
che à graver.
•CONTRE-TAILLER [kon-tre-tà-yé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contre-taille, § 154. || Néolog]
Il (Technol.) Couvrir de contre-tailles.
CONTRETEMPS [kon-tre-tan] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et temps, § 201. ^
1718-1835 écrit contre-temps. En 1671, BOUuouRslesi
comme un « terme assez nouveau », Entret. 2; et
ne l'enregistre qu'en 1718. || xvi" s. gaillard, dan
DEF. Suppl.]
Il l» Circonstance qui va contre ce qu'on allé;
Dn — fâcheux. Quittez ces — de froide raillerie, cou
Sanche, i, 4. Loc. adv. A — . Faire qqch à — .
•e Ui
bli
Ri
H:'.
llii.
I
ers J-
ÎUX
CONTRE-TERRASSE
331 —
CONTROLER
2» (Musique.) Mouvement qui contrarie la mesure,
jrceau à —, dont le commencement n'est point établi
r le temps auquel il appartient. Mesure à — . Jouer à —,
i manquant à la mesure. || P. anal. (Danse.) Pas où le
mseur saute sur un pied avant de poser celui qui est
i l'air.
CONTRE -TERRASSE [kon-tre-tè-ras'] s. f.
' TVM. Composé de contre, adv. et terrasse, § 202. ||
FURET. Admis acad. 1835.]
Terrasse formant étage avec une autre terrasse de
veau différent.
CONTRE-TIRER [kon-tre-ti-ré] v. ir.
[ÉTYM. Composé de contre et tirer, § 196. i| xvi^ s. Ce
bleau cy a esté contretiré de l'Iliade, vigenère, dans delb.
se. Admis acad. 1718.]
1» Vieilli. Calquer.
2° (Technol.) Tirer en contre-épreuve (une estampe,
I dessin).
*CONTRE-VAIR [kon-tre-vèr] s. m.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et vair, § 202. || 1690.
•RET.]
IMason.) Vair où la disposition des pièces est in-
, les pointes d'azur s'opposant aux pointes d'ar-
jiit.
CONTREVALLATION [kon-tre-val'-là-syon ; en vers,
;i-on] s. f.
I [ÉTYM. Composé de contre et le lat. vallatio, retranche-
jient, § 275. || 1680. Contrevalation, richel. Admis acad.
JJ18.]
' Il Fossé et retranchement faits par les assiégeants pour
i; couvrir contre les sorties de l'assiégé.
j CONTREVENANT, ANTE [kon-tre-ve-nan , -nânt']
yy. et s. m. et /. V. contrevenir.
I CONTREVENIR [kon-tre-ve-nïr] v. intr.
\ [ÉTYM. Emprunté du lat. contravenire , m. s. devenu
bntrevenir sous l'influence de contre et de venir. (F. ces
lois), § 503. Il xv<= s. Ou cas qu'il rompist, allast ou contre-
înist a la paix de Peronne, o. de la marche, Mém. i, 132.
.dmis acad. 1718.]
II Aller contre (les prescriptions d'un règlement, d'une
)i). — à un règlement de police. Ceux qui ont contrevenu à la
A. P. ext. En parlant d'une loi qu'on s'est imposée. Ju-
jiter n'oserait — à ce redoutable serment, fén. Tél. 7. Et
pns — aux vœux d'un solitaire, la f. St-Malc. \\ Au part.
vrés. employé adjectivt. Vieilli. Cet acte en effet Était con-
l'evenant à l'arrêt que j'ai fait, ROTROU, Antig. iv, 3. Subs-
'antivt. (Droit.) Le contrevenant, la contrevenante.
' CONTREVENT [kon-tre-van] s. m.
! [ÉTYM. Composé de contre, prép. et vent, § 201. || 1642.
l'UD.]
Il 1° Volet de bois placé à l'extérieur. {Cf. volet.)
Il 2" (Technol.) Dans la charpente d'un comble, d'un
leffroi, d'un pont, forte pièce de bois placée obliquement
■atre les fermes pour leur donner plus de résistance cou-
re l'action du vent, les pressions, les poussées, etc.
'CONTREVENTER [kon-tre-van-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contrevent, § 154. || xyie s. Contreventer
es boulines, rab. i, 23.]
Il (Technol.) Consolider à l'aide de contrevents (la
:harpente d'un comble, d'un pont, etc.).
CONTRE-VÉRITÉ [kon-tre-vé-ri-té] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, prép. et vérité, § 201. jj 1680.
UCHEL. Admis acad. 1718.]
Il 1° Affirmation contraire à la vérité. Vous soutenez des
ontre-vérités.
Il 2» Affirmation par laquelle on dit, en plaisantant, le
contraire de la vérité qu'on veut faire entendre. (Syn. an-
iphrase.)
•CONTRE -VISITE [kon-tre-vi-zïf] s. f.
[ÉTYM. Composé de contre, adv. et visite, § 202. || 1680.
MICHEL.]
Il Visite nouvelle destinée à contrôler une première
isite, pour un état de lieux, une perquisition de police,
ine inspection médicale, etc.
CONTRIBUABLE [kon-tri-buàbl' ; en vers, -bu-àbl']
. m.
[ÉTYM. Dérivé de contribuer, § 93. || 1401. Ordonn. dans
ODEF. Suppl.]
Il Celui, celle qui a des contributions à payer à l'État.
"68 Charges qui pèsent sur les contribuables.
CONTRIBUER [kon-tri-bué ; en vers, -bu-é] v. tr. et
intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contribuere, m. s. \\ 1353. Les
contribuanz au sacre, dans varin, Arch. adm. de Reims,
III, 38.]
I. Vieilli. V. tr. Apporter (sa part) à une œuvre com-
mune. Les secours abondants qu'il contribua dans les calami-
tés publiques, flégh. Lamoignon. Fig. Je souhaiterais néan-
moins d'y — quelque chose, pasc. Lett. à sa sœur, 1648. Trois
arts ou sciences qui semblaient devoir — quelque chose à mon
dessein, desc. Méth. 2.
II. V. intr. Concourir pour sa part (aune œuvre com-
mune). Les mutins virent Que celui qu'ils croyaient oisif et pa-
resseux A l'intérêt commun contribuait plus qu'eux, la f. Fab.
III, 2. Tout citoyen doit — aux charges publiques. Et je contri-
buerai moi-même à ce dessein, corn. Nicom. v, 9. Faut-il —
à son propre malheur! la f. Fab. ii, 6. Sa valeur a contribué
au gain de la bataille. Il y a dans quelques hommes une médio-
crité d'esprit qui contribue à les rendre sages, la br. 11.
CONTRIBUTION [kon-tri-bu-syon ; en vers, -si-onl
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contributio, m. s. \\ 1317. La
contribution des trois miles livres, dans godef. Suppl.]
Il 1° Part que chacun apporte à une dépense commune.
I Spe'cialt. Ce que chacun paie à l'État pour sa part de
charges publiques. La — personnelle. Contributions directes,
établies sur les biens et les personnes. P. ext. Contribu-
tions indirectes, portant sur les objets de consommation et
atteignant indirectement le consommateur lorsqu'il en
use. Contributions de guerre, ce qu'exige l'ennemi d'un pays
conquis.
Il 2« Concours à une œuvre commune. Exiger de qqnsa
— aux charges de l'entreprise. Mettre qqn à — . — des héri-
tiers aux dettes d'un défunt. || P. ext. Fig. n n'était point
d'étang dans tout le voisinage Qu'un cormoran n'eût mis à — ,
LA F. Fab. X, 3. Pour faire son livre il a mis les anciens à — .
CONTRISTER [kon-trïs'-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contristare, m. s. \\ xii^ s. Da-
vid forment se cuntristad. Rois, i, 30.]
Il Rendre profondément triste. {Syn. attrister.) Une épouse
qu'il a contristée par des passions étrangères, mas s. Mort du
pécheur, 1. Spécialt. (Théol.) — le Saint-Esprit, en retom-
bant dans le péché.
CONTRIT, ITE [kon-tri, -trît'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. contritus, m. s. proprt,
écrasé, brisé. || xii« s. En quer contrit, garn. de pont-ste-
MAx. St Thomas, p. 160, Bekker.]
Il (Théol.) Qui a la contrition (de ses péchés), ns nont
jamais eu la pensée d'aimer Dieu ni d'être contrits de leurs pé-
chés, PASC. Prov. 4. Un cœur — . || P. ext. (Avec une nuance
de plaisanterie.) Repentant. Avoir la mine contrite.
CONTRITION [kon-tri-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. contritio, m. s. || xii« s.
Saine les contriciuns de li, Lib. Psalm. p. 77, Michel.]
Il (Théol.) Repentir du péché, causé par la douleur
d'avoir offensé Dieu. L'obligation d'exercer des actes d'amour
de Dieu ou de —, LE p. annat, dans pasc Prov.i. Avoir la
— parfaite. — imparfaite, l'attrition. (F. ce mot.)
CONTRÔLE [kon-trol] s. m.
[ÉTYM. Contraction de contre-rôle (F. § 361), proprt,
rôle, registre opposé, § 202. || 1491. ContreroUe, texte de
Tournai, dans godef. Suppl. | 1611. Contrôle, controolle,
cotgr.]
Il 1° Anciennt. Registre qu'on tenait double dans cer-
taines administrations, pour que l'un servît à vérifier
l'autre. |] Spe'cialt. De nos jours. Èia.t nominatif des hom-
mes qui composent une compagnie, un régiment. Rayer
qqn des contrôles de l'armée.
Il 2» P. anal. Marque du poinçon de l'État sur les ou-
vrages d'or et d'argent, pour en vérifier le titre. Tous les
bijoux sont soumis au — .
Il 30 Vérification administrative. Le— des contributions.
Le — des billets dans un théâtre. P. ext. Le bureau où se
fait cette vérification. Se présenter au — . || Fig. Action de
soumettre à un examen minutieux les actes de qqn. Exer-
cer une autorité sans — . Être soumis au — de l'opinion pu-
blique.
CONTRÔLER [kon-trô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contrôle, § 154. || 1455. Conteroller, dans
godef. Suppl. Admis acad. 1718.]
CONTROLEUR
— 532 —
CONVENANCE
Il lo Vieilli. Porter sur le registre de contrôle.
Il 2" Marquer du poinçon de l'État. — la vaisselle d'or,
d'argent. Des bijoux en or contrôlé.
Il 3» Soumettre à la vérification administrative. — les
comptes. L'employé chargé de — les billets au théâtre. Tu con-
trôleras tons ceux qui se présenteront ; tu seras censeur ici-bas
comme tu l'étais à Rome, fén. Dial. des morts, 37. || Fig.
Soumettre à un examen minutieux, il n'est pas permis de
— les rois dans ce qu'ils font, BOSS. 5^ Avert. Car il contrôle
tout, ce critique zélé, mol. Tart. i, i. P. anal. Cette superbe
puissance ennemie de laraison qui se plaît àla — , paSC. Pens.
m, 3.
CONTRÔLEUR [kon-trô-leur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de contrôler, § 112. || 1372. Receveurs, gre-
netiers et contreroleurs, dans isambert, Rec. gén. des anc.
lois franc, v, 385. Admis acad. 1718.]
Il Celui qui contrôle.
Il 1° Employé chargé d'appliquer les marques de l'É-
tat sur les objets d'or et d'argent, sur les armes des ma-
nufactures nationales, etc.
!! 2" Employé chargé d'une vérification administrative.
— des douanes, des contributions. Le — d'un théâtre. Vieilli.
Le — de la bouche, sorte de maître d'hôtel dans des mai-
sons princières. || Fig. Vieilli. Un tas de gens, interprètes et
contrôleurs ordinaires des desseins de Dieu, Montaigne, i, 31.
CONTROUVER [kon-trou-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule lat. con (de cum, avec)
et trouver, § 196. || x" s. Cio controverent baron franc, St Lé-
ger, 52.]
Il Inventer mensongèrement. Controuve quelque crime afin
de l'accuser, Théophile, Pyr. et Th. m, 2. Une nouvelle con-
trouvée. Absolt. Voyez le peuple, il controuve, il augmente, la
BR. 16.
*CONTROVERSABLE [kon-trô-vèr-slbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de controverse, § 93. || Néolog.]
Il Sujet à controverse.
CONTROVERSE [kon-tro-vèrs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. controversia, m. s. \\ 1247. Plais
et controversie, dans godef. | 1332. Controverse , dans GO-
DEF. Suppl.]
Il Discussion- suivie (parlée ou écrite) sur un point de
doctrine. Une — scientifique, religieuse. Plusieurs questions
qui sont en — entre les doctes, desc. Méth. 5. Spécialt. En
parlant de discussions théologiques, entre catholiques
et protestants. Les ouvrages de — . Être versé dans la — .
CONTROVERSÉ, ÉE [kon-trô-vèr-sé] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de controverse, § 118. || 1611. cotgr.]
Il Qui est l'objet d'une controverse. Une question contro-
versée.
CONTROVERSER [kon-trô-vèr-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de controversé, § 154. || Néolog. Admis
acad. 1878.]
Il Discuter avec qqn un point de doctrine.
CONTROVERSISTE [kon-trô-vèr-sïst'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de controverse, § 265. || 1690. furet.]
Il Théologien qui traite des matières de controverse.
1. CONTUMACE [kon-tu-mâs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contumacla, m. s. proprt, or-
gueil. Il xiiie s. De faire envers toi contumasse, Mir. de St
Éloi, p. 89.]
Il 1° Vieilli. Esprit de résistance. L'esprit de — est dans
cette famille, rac. Plaid, ii, 5.
Il 2» (Droit.) Le fait, pour un prévenu, de ne pas com-
paraître devant la justice criminelle. {V. défaut.) Être en
état de — . Juger, condamner par — . Purger sa — .
2^ CONTUMACE [kon- tu - mas'] et CONTUMAX
[-mâks'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contumax, macis, w.5.|| xiiies.
Ne soies mie contumaus, Bible, dans godef. contumal. | xv^s.
Contumace, Actes des Ap. dans godef. contumace, 2.]
Il (Droit.) Personne qui, étant prévenue, n'a pas com-
paru devant la justice criminelle. Un accusé — . Un, une — .
CONTUMACER [kon-tu-mà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contumace 2, § 154. |i 1266. Te.xte dans
GODEF.]
Il Vieilli. Déclarer contumace.
CONTUS, USE [kon-tu, -tùz'] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contusus, 7n. s. part, passé de
contundere, contondre. || 15'i9. Muscles contus, tagault,
dans GODEF. Suppl.]
3n'
les ■
i
Il (Médec.) Qui présente une contusion. Plaie cont:
CONTUSION [kon-tu-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. contusio, m. 5. || 1545. g. o
ROULT, dans delb. Rec]
Il Altération plus ou moins profonde qu'un choc,
coup produit dans les tissus, sans déchirure de la pe
Tu pourras y gagner quelque — , mol. Amph. m, 2.
CONTUSIONNÉ, ÉE [kon-tu-zîô-né ; en vers, -zi-6-
adj. V. contusionner.
'CONTUSIONNER [kon-tu-zyô-né ; en vers , -zi-6-
V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de contusion, § 154. acad. admet en 1:
le part, passé contusionné employé adjectivt. || Néolog.
Il Léser par une contusion.
CONVAINCANT, ANTE [kon-vin-kan, -kânl'] adj
[ÉTYM. Adj. particip. de convaincre, § 47. acad. 16
1740 écrit convainquant. || xviic s. V. à l'article.]
Il Propre à convaincre. Une preuve convaincante. Un
cours — . La conduite qu'on doit garder pour rendre les
monstrations convaincantes, pasc. Espr. ge'om. 1.
CONVAINCRE [kon-vïnkr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convincere, m. s. deven
vaincre sous l'influence de vaincre ( V. ce mot), § 503.
Conveincuz, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 375.'
Il l» Vieilli. Démontrer (qqch) comme vrai. Leur
piété sera déjà assez convaincue, Calv. Instit. chr. I, xiii,
Tout ce qui convaincra leurs perfides amours, rac. Baj. iv
Il 2» Amener (qqn) à reconnaître qqch comme vi
Nous devrions être assez convaincus de notre néant, BOSS.
d'Orl. Quoique trop convaincu de son inimitié, rac. Phèd. il
— qqn d'un crime. Atteint et convaincu de trahison. Il fut c
vaincu d'avoir violé son serment. — qqn de mensonge, de
gligence, d'erreur. Fig. Dieu n'a-t-il pas convaincu de foIi(
sagesse de ce monde? boss. Hist. univ. ii, 25. Je puis
enfin sa haine d'impuissance, rac. Ath. m, 3. Absol
preuves ne convainquent que l'esprit, pasc. Pens. x, 8.
fuse de se laisser — . Elle savait persuader et — ausi
que commander, BOSS. R. d'Angl. Juge sans intérêt, vi
convaincrez mieux, rac. Mithr. ii, 5. || Un homme, un esî
convaincu. P. ext. Parler d'un ton convaincu .
CONVALESCENCE [kon-và-les'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convalescentia, m. s. conval
cere, reprendre des forces. || xv^ s. cousinot, Geste
nobles, p. 113, Vallet de Viriville.]
Il État d'une personne qui relève de maladie et
mence à revenir à la santé. Entrer en — . Je vais à mai
annoncer par avance La part que vous prenez à sa — , Mi
Tart. I, 4. Demander un congé de — .
CONVALESCENT, ENTE [kon-và-lês'-san,-sânt'lfl
[ÉTYM. Emprunté du lat. convalescens, entis, m
xiyo-xv'^ s. Des colériques et des convalescens, Chirurg.
Gui de Chauliac, ms. 24249, f» 182, v».]
Il Qui est en convalescence. Un asile pour les person
convalescentes. Substantivt. Un — . Une convalescente.
CONVENABLE [konv'-nàbl' ; en vers, kon-ve-...] ai
[ÉTYM. Dérivé de convenir, § 93. || xii^ s. Senz costn
cuvenable, beneeit, Ducs de Norrn. dans delb. Rec]
Il 1° Qui convient à qqch. Qu'y a-t-il de plus — à la pi
sance que de secourir la vertu? BOSS. R. d'Angl. Un traiu
maison — pour son état. Choisir le temps, le moment — pi
faire qqch.
Il 2" Absolt. Qui est selon les règles, les usages de
société. Avoir une tenue, une mise — . Il n'est pas — que v(
sortiez seule. | P. ext. Néolog. Famil. Cette personne
très — .
CONVENABLEMENT [konv'-nà-ble-man ; en vu
kon-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de convenable et ment, § 724. || xn^
Convenaulement, Serm. de StBern. p. 5.]
Il D'une manière convenable.
Il 1" De la manière qui convient à qqch. — à son et
J'ai agi — pour vos intérêts. Absolt. C'est autre chose de fa
tout — , autre chose de connaître la convenance, BOSS. Coi
de Dieu, v, 2.
Il 2° De la manière qui est selon les règles, les usas-
de la société. Être — vêtu. Se tenir, se conduire — .
CONVENANCE [konv'-nâns'; en vers, kon-ve-...] .f-
[ÉTYM. Dérivé de convenir, § 146. || xii» s. Ses convem
ces lui tenra ben mes sire, raimbert de paris, Chcvalci
Ogter, 4168.]
CONVENANT
533
CONVERGER
Il Qualité de ce qui est convenable.
Il ±0 Qualité de ce qui convient à qqch. Un rapport de
-. le propre d'une cause intelligente est de mettre de la —
t de l'ordre dans tous ses ouvrages, uoss. Conn. dr Dieu,
, 2. Un mariage de —, oii l'on considère surtout le rap-
)ort de situation des deux futurs. Trouver une chose à sa
-. Les convenances oratoires, convenances du style, du
ujet, avec les personnes, les circonstances, etc.
Il 2" Qualité de ce qui est selon les règles, les usages
le la société, n a été d'une — parfaite. Ne pas se montrer en
lublic pour des raisons de — . Manquer de — . Respecter, violer
es convenances sociales. Avoir le sentiment des convenances.
CONVENANT, ANTE[konv'-nan, -nânt' ; envers,\ion-
e-...] adj. et s. m.
[ÉTYM. Adj. et subst. particip. de convenir, § 47. || xii« s.
;o lor a mis en covenant, wace, Rou, ii, 6172. j xiiie s. Que 11
eus soit si convenans Que n'i doutes les sorvenans, J. de meung,
%se,lim.]
Vieilli. Il I. Adj. Qui convient. Des paroles convenantes.
fif. inconvenant.)
II. S. m. Ce dont on est convenu. Selon le —, -la. f.
Contes, Coupe enchante'e. Bail à — .
j CONVENIR [Ivonv'-nîr; en vers, kon-ve-...] v. intr.
I [ÉTYM. Du lat. convenire, m. s. devenu convenir sous
(l'influence de venir ( V. ce mot), §§ 2 et 186. Le sens II a
été repris plus tard au lat. class. || (Au sens II.) xiiio s.
jQuevinrent avoir fait, dans godef. Suppl.]
I. Se conjugue avec l'auxiliaire avoir. || 1» Aller bien
(avec ce que demande l'état, la situation de qqn, de qqch).
Ces festons dans vos mains et ces fleurs sur vos têtes Autrefois
convenaient à nos pompeuses fêtes, rac. A(h. i, 3. Cet appar-
tement ne peut vous — . Ce parti convient à votre fille.
Il 2" P. ext. Aller bien (avec ce qu'on attend du carac-
tère, de la condition de qqn). Quittez le long espoir et les
vastes pensées, Tout cela ne convient qu'à nous. Il ne convient
pas à vous-mêmes. Repartit le vieillard, la f. Fab. xi, 8. Cela
ne convient pas à un homme de votre rang, hnpersonnelle-
ment. II ne vous convient pas de tenir un pareil langage. ||
Spécialt. Aller bien avec ce qu'exigent les règles, les
usages de la société. Ce qu'il convient et ce qu'il ne convient
pas de faire. Il convient que vous lui rendiez visite.
Il 3» Aller bien (avec le désir, le goût de qqn). Ce précep-
teur me convient. Deux caractères qui se conviennent. Cette
étoffe vous convient-elle? Restez si cela vous convient. || Ab-
solt. Un habile homme sait s'il convient ou s'il ennuie, la br. 5.
Il» Se conjugue avec l'auxiliaire être. || 1» (En parlant
de plusieurs choses.) Être en conformité. (Mettre des
pièces) les unes sur les autres pour voir... si elles conviennent
en grandeur, malebr. Rech. de la vérité, i, 6. Il a été libre
de nommer ces deux choses de même ; mais il ne le sera pas
de les faire — de nature aussi bien que de nom, pasc. Espr.
géom. 1. Les temps conviennent et tout se rapporte, BOSS.
Hist. univ. i, 1.
Il 2" (En parlant de plusieurs personnes.) Tomber
d'accord. Les hommes et les femmes conviennent rarement
sur le mérite d'une femme, la br. 3. L'empereur ne convenait
pas avec l'impératrice sur les points les plus essentiels, mon-
TESQ. Rom. 20. n est convenu de tout le monde que cette
politique a quelque chose d'humain, ID. Espr. des lois, xxvi,
17. Nous sommes convenus que... || Spécialt. Reconnaître
avec qqn que ce qu'il avance est vrai. Je conviens que je
me suis trompé. Convenez que vous avez eu tort. Je suis âne,
il est vrai, j'en conviens, je l'avoue, la f. Fab. m, 1. Tout le
monde en convient, et nul n'y contredit, MOL. Mis. i, 1.
Il 3» Conclure un accord avec qqn sur un point déter-
miné. Je suis convenu avec lui du prix. Convenons de nos faits
avant que de rien rendre, regnard. Légat, univ. v, 4. On
convint que cela se ferait, n semble que le temps soit un ennemi
commun contre lequel tous les hommes sont convenus à con-
jurer, MASS. /«'• Lundi de la Passion, préamb. || P. ext.
Au part, passé employé adjectivt. Établi par l'usage, en
vertu d'un accord exprès ou tacite entre les hommes. Un
langage convenu. On peintre qui substitue à la nature des for-
mes convenues.
*GONVENT [kon-ven]. V. couvent.
CONVENTICULE [kon-van-ti-kul] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conventiculum, ?n. s. \\ 1384. Con-
venticules secrès, dans delb. Rec]
il Petite réunion, le plus souvent secrète, tenue par des
sectaires.
CONVENTION [kon-van-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conventio, assemblée, accord.
Il xiv^ s. Convencion, j. de vignay, dans godef. Suppl.]
î. Il 1° Ce qui est établi par engagement réciproque
entre deux ou plusieurs personnes. {Syn. contrat.) One —
verbale, tacite, expresse. Modifier les conventions. Conventions
matrimoniales, articles du contrat par lesquels un des
époux fait quelques avantages à l'autre, n ne lui est dû ni
douaire ni — , la br. 3.
Il 2° Absolt. Ce qui est établi par accord exprès ou ta-
cite entre les hommes. Les conventions sociales. La loi natu-
relle, antérieure à toutes les conventions particulières, est aussi
la première loi des peuples, d'alemb. Encycl. dise, prélim.
Un langage de — . Cette monnaie n'a qu'une valeur de — . Des
sentiments de — . n y a dans chaque art certaines choses de
— . Dessin, couleur de — .
II. Assemblée nationale réunie extraordinairemenl
pour faire une constitution ou pour la modifier. Le par-
lement anglais , constitué en — , appela au trône Guillaume
d'Orange (1688). La Convention nationale, et, absolt, La Con-
vention, assemblée qui succéda en France à l'Assemblée
législative et établit la république en 1792.
CONVENTIONNEL, ELLE [kon-van-syô-nèl ; en vers,
-si-ô-...] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de convention, § 238. || 1453. Douaire cous-
tumier ou conventionnel, Coût, de Touraine, dans delb.
Rec. Admis acad. 1798.]
I. Adj. Qui résulte d'une convention.
Il l" Établi par un engagement réciproque. Uause con-
ventionnelle.
Il 2" Établi par l'usage en vertu d'un accord exprès
ou tacite entre les hommes. La valeur conventionnelle du
papier-monnaie. Les chiffres sont des caractères conventionnels.
II. S. m. Membre de la Convention nationale. Un an-
cien — .
•CONVENTIONNELLEMENT [kon-van-syô-nel-man ;
en vers, -si-ô-nè-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de conventionnelle et ment, § 724. ||
xvii" s. POMEY, dans trév. Admis acad. 1798; suppr.
1878.]
Il D'une manière conventionnelle.
CONVENTUALITÉ [kon-van-tuà-li-té ; en vers, -tu-
k-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de conventuel, § 255. || 1690. furet. Ad-
mis acad. 1762.]
Il État des religieux ou religieuses qui vivent en com-
munauté.
CONVENTUEL, ELLE [kon-van-tuèl ; en vers, -tu-èl]
adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. ecclés. conventualis, m. s.
Il 1249. Eglises conventualz, dans godef. Suppl.]
I! Qui appartient à une communauté religieuse. Maison,
mense conventuelle.
CONVENTUELLEMENT [kon-van-tuel-man ; en vers,
-tu-è-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de conventuelle et ment, § 724. || 1462.
Texte dans godef. Suppl.]
Il Dans la forme conventuelle. Vivre — .
CONVERGENCE [kon-vèr-jâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de convergent, § 249. || 1704. Leur parallé-
lisme ou leur convergence, dans Hist. de l'Acad. des se. p. 77.
Admis acad. 1762.]
Il Action de converger. La — des rayons lumineux.
CONVERGENT, ENTE [kon-vèr-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convergens, entis, part. prés, de
convergere, converger. || 1690. furet. Admis acad. 1762.]
Il Qui converge. Rayons lumineux convergents. Les feux
convergents des batteries. P. ext. Lentille convergente, qui
fait converger les rayons lumineux. P. anal. (Mathém.)
Qui se rapproche indéfiniment d'une quantité sans ja-
mais l'atteindre. Série convergente.
CONVERGER [kon-vèr-jé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convergere, m. s. de cum, avec,
et vergere, incliner vers. || 1720. Le point d'où les rayons di-
vergent ou auquel ils convergent, coste, Optique de Newton,
I, p. 11. Admis ACAD. 1798.]
Il En parlant de directions ou de lignes qui les repré-
sentent, se diriger vers un même point en se rappro-
chant. Des rayons lumineux qui convergent vers le foyer d'un
miroir, d'une lentille. Faire — les feux d'une batterie. Des
CONVERS
534 —
CONVEXITE
chemins qui convergent vers le corps de la place. Faire — tous
les corps d'armée vers un même point. || P. anal. (Mathém.)
En parlant d'une quantité, se rapprocher de plus en
plus d'une quantité fixe sans jamais l'atteindre.
CONVERS, ERSE [kon-vèr, -vers'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conversus, ')n. s. proprt,
tourné. || (Au sens I.) xii" s. Un des covers amoisnes, garn.
DE PONT-STE-MAX. St Tfiomas, 3576. | (Au sens II.) xiiie s.
Estre humble sans clergie vaut mieux que la converse , J. de
MEUNG, Test. 1041.]
I. Qui s'est tourné vers le service de Dieu.
Il 1" Anciennt. Qui a embrassé tardivement la vie mo-
nastique (par opposition à oblat).
Il 2° P. ext. Qui est chargé de travaux manuels dans
la communauté religieuse dont il fait partie. Frère — ,
sœur converse. Les frères — , étant sans instruction, ne reçoi-
vent pas les ordres sacrés.
II. Ne s'emploie qu'au féminin. Proposition converse, et,
substantivt. Une converse, proposition oii le sujet peut
devenir l'attribut et l'attribut le sujet, avec la même ex-
tension, sans qu'elle cesse d'être vraie. (F. conversion.)
P. ext. La proposition qui résulte de cette conversion.
Les grands hommes sont mes rois, meus la converse n'a pas
lieu ici; les rois ne sont pas mes grands hommes, volt. Lett.
à Maïqyertuis, 1740.
CONVERSATION [kon-vèr-sà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conversatio, m. s. \\ xii^ s.
Humle est sa conversations, BENEErr, Ducs de Norm. 6191.]
Il 1° Vieilli. Commerce que l'on a avec qqn. Ses dé-
bordements lui firent interdire la — de quelques écoliers,
THÉOPHILE, II, 218. Spécialt. Être surpris en — criminelle,
en commerce adultère.
Il 2° P. ext. Échange de paroles entre personnes qui
se trouvent ensemble. Engager la — . Ces conversations ne
font que m'ennuyer, mol. Mis. ii, 3. L'esprit de — consiste
bien moins à en montrer beaucoup qu'à en faire trouver aux
autres, la br. 5. Cheuiger la — . La lecture de tous les bons
livres est comme une — avec les plus honnêtes gens des siè-
cles passés, DESC. Méth. 1. 11 P. ext. Art de converser. Avoir
de la — .
CONVERSE. V. convers.
1. CONVERSER [kon-vèr-sé] V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conversari, proprt, se trouver
avec. Il xie s. En sainte église converset volentiers, St Alexis,
256.]
Il 1° Vieilli. Avoir commerce avec qqn. Nous ne con-
versons plus qu'avec des ours affreux, la f. Fab. xi, 7. Aux
champs élysiens j'ai goûté mille charmes, Conversant avec ceux
qui sont saints comme moi, ID. ibid. vill, 14.
Il 2° P. ext. Échanger des paroles avec qqn. J'ai con-
versé avec lui. P. ext. — avec soi-même, avec les livres.
2. CONVERSER [kon-vèr-sé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. conversus, tourné dans un autre
sens, § 154. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il (Tactique.) Exécuter une conversion.
CONVERSION [kon-vèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conversio, m. s. dont les diffé-
rentes significations ont passé en français à diverses
époques. || xii^ s. La conversion saint Fol, Serm. de St Bern.
p. 114.]
I. Proprt. Action de se tourner vers qqch. Spécialt.
Action de quitter une religion pour celle que l'on croit
vraie. {Cf. apostasie.) La — des païens au christianisme.
Absolt. La — des gentils. La — du monde ne devait être l'ou-
vrage ni des philosophes ni même des prophètes, boss. Hist.
univ. II, 25. Faire des conversions. La — de saint Paul sur le
chemin de Damas. La — de Clovis. || P. ext. Retour à la foi
religieuse, ou à la pratique de la religion. La — du pé-
cheur. Une — durable. || P. anal. La — d'un libertin, d'un
joueur.
H. Proprt. Action de tourner en qqch. Changement
d'une chose en une autre. [Syn. transformation.) Les alchi-
mistes croyaient à la — des métaux en or. La — des aliments
en chyle. Convertir l'âme par la terreur du feu, ou faire — du
corps en cendres, d'aub. Sancy, i, 9. Spécialt. La — des
poids et mesures, évaluation des anciens poids, des an-
ciennes mesures, en poids nouveaux, en mesures nou-
velles. La — des rentes, opération par laquelle un État
change une rente qui a dépassé le pair en une autre d'un
taux moins élevé, en offrant le remboursement au p
aux porteurs qui refuseraient d'accepter le changemc
III. Action de se tourner dans un autre sens.
Il 1» Mouvement tournant par lequel un corps prése
une autre face. Décrire une — . Spécialt. En parlant d
corps de troupe. Faire une — . Un quart de — . P. an
Évolution circulaire de bâtiments dans une flotte.
Il 2° (Logique.) — d'une proposition, renversement
cette proposition, où l'on fait du sujet l'attribut et de 1
tribut le sujet, en modifiant dans certains cas l'extena
des termes pour que la proposition reste vraie.
CONVERTIBLE [kon-vèr-tibl'] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convertibilis, m. s. Au xvn'
on dit plutôt conversible (furet.), d'après le lat. com
sibilis , syn. de convertibilis. || xiiie s. J. de meung, Bc
17436.]
Il Qui peut être converti. | 1. (Logique.) Où le so
peu devenir l'attribut, et l'attribut le sujet. Proposition
I 2. Qu'une opération peut changer en une autre cho
Le billet de banque est — en espèces.
CONVERTIR [kon-vèr-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convertere, tourner dans
autre sens, changer ; mot dont les différentes signifi
tions ont passé en français à diverses époques. || x
Quand il se erent convers de via sua mala, Fragm. de Val
ciennes.]
I. Vieilli. Tourner vers. Fig. Convertissez-vous à moi
tout votre cœur, nous dit aujourd'hui le Seigneur, M.\ss. \
tifs de convers. 1. — qqn à ses idées, à ses théories, à
politique. Spécialt. Amener à croire et à embrasser u
autre religion que celle qu'on avait. Saint Paul convei
les gentils à la foi chrétienne. Cette séparation des juifs inc
dules d'avec les juifs convertis au christianisme, BOSS. ///
univ. Il, 22. Absolt. Aller — les infidèles. Du nouveau convi
L'Inde convertie par François-Xavier. || P. ext. Ramener
à la religion qu'il a cessé de croire, de pratiquer.
pécheurs. Que j'ai de joie de vous voir converti ! mol. D. J\
v, 2. Qu'attendons -nous pour nous — ? BOSS. D. d'Orl. ||
Prêcher un converti, se donner une peine inutile pour
vaincre qqn qui est convaincu d'avance.
II. Changer une chose en une autre. L'alchimiste p;
tendait — les métaux en or. Tout ce qu'il a touché se convei
en or, boil. Art p. 3. L'eau convertie en vin aux noces
Cana. Les aliments se convertissent en chyle. — un billet
banque en espèces. La peine corporelle se convertissait
peine pécuniaire, montesq. Espr. des lois, \ï, 19. Ahsi
— la rente, changer une rente qui a dépassé le pair en \.
autre d'un taux moins élevé, en offrant le remboui
ment au pair aux porteurs qui refuseraient d'accepter
changement. || Fig. Changer un sentiment en un sen
ment opposé. Sa première flamme en haine convertie, COR
Sertor. i, 2.
III. Tourner dans un autre sens. (Ne s'emploie qu
figvxé.) Spécialt. (Logique.) — une proposition, enrenv.
ser les termes, en faisant du sujet l'attribut et del'attril
le sujet.
CONVERTISSEMENT [kon-vèr-tïs'-man ; en vers,
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de convertir, § 145. || xiii" s. Convertiss
ment de divinité en char, Psaut. dans littré.]
Il (Finances.) Action de convertir. Le — d'un billet '
espèces. (Cf. conversion.)
CONVERTISSEUR [kon-vèr-ti-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de convertir, § 112. || (Au sens I.) xv
xviie S. Les convertisseurs de ce temps-là, d'aub. Sancy.
9. Admis acad. 1740.]
I. Celui qui opère des conversions religieuses. (S't
ploie surtout en mauvaise part.)
II. (Technol.) Appareil pour convertir la fonte en acir
cornue en tôle, garnie de briques réfractaires, où ]
soumet la fonte à l'action de la chaleur et d'un vif ce
rant d'air.
CONVEXE [kon-vêks'j adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convexus, arrondi, voùtc.
XIV s. ORESME, i, 19.]
Il (Technol.) Qui présente une courbure sphérique t
relief. On miroir, une lentille — .
CONVEXITÉ [kon-vt'k'-si-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de convexe, § 255. || xvi<= s. La convexi
du ciel, du pinet, dans godef. SuppL]
CONVI - 333
Technol.) Courbure sphérique en relief. La — du
CONVULSER
CONVI [kon-vi] s. m.
M. Subst. verbal de convier, § 52. L'anc. franc, convi,
;i't, vient sans doute d'une forme pop. *convitus (class.
cjvictus, 7n. s.), due à l'influenee de vita, vie, invitare, in-
vcr. etc., et il a donné naissance à convier, beaucoup plus
t dans la langue. || xiiio s. Et grans noces et grant convi,
LE CLERC, Best, divin, 3763.]
.[aciennt. Action de convier. Je n'ai point pénétré le
jljet de ce —, st-sim. xi, 21.
CONVICT [kon-vïkf] s. in.
vM. Emprunté de l'angl. convict, m. s. proprt, con-
1 d'un crime (lat. convictus), § 8. || Néolog.]
iminel condamné par la loi anglaise à la déporta-
lONVIGTION [kon-vïk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
Jétym. Emprunté du lat. conviotio, action de convain-
'.'i 1642. ouD.]
1" Vieilli. Preuve établissant que qqn est coupable
( ' dont on l'accuse. Avoir fourni vous-mêmes la — de
re mensonge, pasc. Pi'OV. 16. Son aveu est une — contre
Spvcialt. Pièces de —, objets déposés au greffe du tri-
nal pour être produits à la charge de l'accusé.
2» État de l'esprit auquel qqch a été démontré vrai.
•ter la — dans l'esprit de qqn. Des raisons claires et des ar-
Inents qui portent —, la br. 16. Cela n'est pas absolument
jivainoant de la dernière — , pasc. Pens. m, 15. Des preuves
j forcent la — . J'ai l'intime — qu'il se trompe. Une pleine et
;iére — . Parler sans — . Famil. J'ai la — de son innocence.
\olog. Auplur. Avoir des convictions, croire fermement
la vérité de certains principes religieux, politiques, etc.
•anler les convictions de qqn.
CONVIER [kon-vyé ; en vers, -vi-é] v. tr.
Iétym. Dérivé de l'anc. franc, convi, § 154. (F. convi.)
|539. R. EST.]
I 1» Prier de venir prendre part (à qqch). {Syn. in-
ler.) — qqn à une fête de famille, à un repas de noces. Les
'•sonnes conviées au festin. Suhstantivt. Les conviés. Venez
aper chez moi ; nous ferons bonne vie : Les conviés sont gens
,oisis, LA F. Fab. I, 14.
jl 2» Fiçi. Solliciter (de faire qqch). | — de [vieilli). Tout
las convie d'en faire votre devoir, SÉv. 1254. Soyons amis,
ma, c'est moi qui t'en convie, CORN. Cinna, v, 3. || — à. A
j rendre moi-même en vain je les convie, corn. Cid, iv, 3. A
'sauver enfin c'est moi qui vous convie, rac. Andr. m, 7.
isque mon roi lui-même à parler me convie, ID. Esth. m,
II P. ext. Quel sujet si pressant à sortir vous convie? corn.
tly. I, 2. L'honneur te le commande, et l'amour t'y convie,
. H&. I, 4. Et ce déchaînement aujourd'hui me convie A faire
e action qui confonde l'envie, mol. jF. sav. iv, 4.
CONVIVE [kon-vîv'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conviva, m. s. \\ 1690. furet.]
Il Chacune des personnes invitées à un repas. Bien traiter
s convives. Absolu. C'est un — agréable, un bon — , il tient
en sa place dans un repas. || Fig. Au banquet de la vie
fortuné —, J'apparus un jour et je meurs, Gilbert, Ode
ntée de plus, psaumes.
CONVOCATION [kon-vô-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
;étym. Emprunté du lat. convocaUo, m. s. || 1341. Texte
ms GODEF. Suppl.]
I -action de convoquer. La — des collèges électoraux, des
itionnaires. Lettres de — .
CONVOI [kon-vwà] s. m.
IÉTYM. Subst. verbal de convoyer, § 52. || xii^ s. Li con-
lis fudes fils le roi, ben. de ste-more, Troie, dans godef.]
!l lo Réunion de soldats, de navires de guerre, qui es-
•rtent des chariots, des navires portant des vivres, des
unilions, etc. (Le duc) envoya le marquis de Favare pour
n-irde — aux vivres, d'aub. Hist. univ. I, v, 28. || P. ext.
i suite des chariots, des navires qui portent des vivres,
s munitions, etc. Un — de blé. Faire entrer un — dans la
lace. Enlever un — .
1 il 2° Action d'accompagner le corps d'un défunt que
>n conduit à l'église, au cimetière. Vous êtes prié d'assister
J —, service et enterrement, etc. jj P. e.rt. Le char funè-
"6, et la suite des voitures, des personnes qui l'accom-
ignent. Régler la marche du — . Le — du pauvre.
Il 3» P. ext. Néolog. Suite de wagons attachés les uns
Jx autres, traînés par une locomotive. Un —de voyageurs,
de marchandises. || P. ext. Troupe d'hommes qu'on expé-
die d'un point sur un autre. Un — de prisonniers.
CONVOITABLE [kon-vwk-tàbr] adj.
[i^tym. Dérivé de convoiter, § 93. || xiio s. Fille, dist l'ami-
rans, moût estes couveitable. Elle de St-Gille, 1717, dans
delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Qui peut exciter la convoitise.
CONVOITER [kon-vwà-té] v. tr.
[ÉTYM. Ane. franc, coveitier, du lat. pop.*cûpIdietare, ?n. s.
dérivé de *cupidietatem (class. cupiditatem) , convoitise,
§§ 348, 426, 342, 415, 336, 297 et 291. Coveitier est devenu
régulièrement convoiter, §§ 331 et 634, puis convoiter, par
l'insertion arbitraire d'une nasale, insertion due à une
fausse analogie avec quelques mots oii la langue hési-
tait entre des formes populaires comme couvent, couvenir,
et les formes savantes comme convent, convenir, § 502. ||
xiio s. Cest païs cuveita, wace, Rou, ii, 495.]
Il Regarder avec convoitise. — le bien d'autrui, un héri-
tage, la place d'un autre. Spe'cialt. — une femme. Vous épou-
siez ma fille et convoitiez ma femme ! mol. Tart. iv, 7. Ab-
solt. A —, moi, je ne suis point si prompte, MOL. Tart. m, 2.
P. ext. La chair convoite contre l'esprit.
CONVOITEUX, EUSE [kon-vwà-teli, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de convoiter, § 116. || xne s. Judas U co-
veitos, GARN. DE PONT-STE-MAx. St Thomas, 5045.]
Il Qui regarde qqch avec convoitise, —du bien d'autrui.
Suhstantivt. Cette part du récit s'adresse au —, la f Fab
VIII, 27.
CONVOITISE [kon-vwà-tïz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du radical de convoiter ( V. ce mot), § 124.
Il xii^ s. Maie chose a an coveitise, gaut. d'arras, Erec et
Enide, dans delb. Rec]
Il Désir condamnable de posséder une chose, une per-
sonne. Regarder qqch avec un œil de — . La — perdit l'un ;
L'autre périt par l'avarice, la p. Fab. viii, 27.
CONVOLER [kon-vù-lé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convolare, m. s. proprt, voler
avec (qqn). || 1481. Texte dans godef. Suppl.]
Il Aller vers (un homme qu'on épouse). Afin qu'il ne
semblât pas que ce fût de leur consentement qu'elles convolaient
dans les bras d'un homme, mol. Mal. im. ii, 6. || Spécialt.
En parlant d'une veuve qui se remarie. — en secondes, en
troisièmes noces. Absolt. Elle vient de — .
CONVOLUTÉ, ÉE [kon-vo-lu-téj adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. convolutus, roulé autour, § 118. ||
xviiie s. j.-j. Rouss. Dict. de botan. Admis acad. 18-35.]
Il (Botan.) Enroulé autour d'un corps ou sur soi-même.
"CONVOIiVULE [kon-vol-vul] et CONVOLVULUS
[kon-vôl-vu-lùs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convolvulus, m. s. \\ 1684. Con-
volvule, J. THEVEN0T, Voyac/e, m, p. 115. | 1754. Convolvu-
lus, ENCYCL. Admis acad. 1835.]
Il Nom scientifique du liseron.
CONVOQUER [kon-vô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convocare, m. s. de cum, avec,
etvocare, appeler, transcrit d'après les exigences de l'or-
thographe française, § 501. || xiyo s. Que tantost il convo-
cassent le sénat, bersuire, dans littré.]
Il Appeler à se réunir. — les membres d'une assemblée,
d'une société. Être convoqué par lettre.
CONVOYER [kon-vwà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. '*conviare, m. s. de cum, avec, et via,
chemin, proprt, faire chemin avec. (Cf. envoyer.) || xiio s.
Tut li poples de Juda ont le rei cunveied, Rois, ii, 19.]
Il 1° Vieilli. Escorter. Accompagné et convoyé par tout le
peuple romain jusques en sa maison, amyot, P. JEm. 14.
Jusqu'au logis ainsi le convoya, la f. Contes, Cocu battu.
Il 2° Spe'cialt. Escorter des chariots, des navires char-
gés de vivres, de munitions, etc.
CONVOYEUR [kon-vwà-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de convoyer, § 112. || xii^ s. Conveior,
AMBROiSE, dans godef. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il Bâtiment de guerre qui convoie, escorte des navires
portant des vivres, des munitions, etc. || Adjectivt. Un
bâtiment — .
CONVULSÉ, ÉE [kon-vûl-sé] adj. V. convulser.
"CONVULSER [kon-viil-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. convulsus, contracté par des con-
vulsions, § 154. acad. n'admet que le part, passé employé
adjectivt (1835). || xvi'' s. Texte dans godef. Suppl.]
CONVULSIF - 536
(Médec.) Tordre par des convulsions. On muscle con-
COPARTAGEANT
vulsé.
CONVULSIF, IVE [kon-vûl-sïr, -siv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de convulsion, § 257. || 1690. furet.]
Il (Médec) Caractérisé par des convulsions. Toux con-
vulsive. Mouvements convulsifs.
CONVULSION [kon-vûl-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. convulsio, de convellere, tirail-
ler. Il 1549. R. EST.]
Il l" Contraction soudaine des muscles qui accompa-
gne certains états morbides du système nerveux. Spé-
cialt. Aie plur. Affection qui attaque les jeunes enfants,
caractérisée par des contractions de telle ou telle par-
tie du corps qui peuvent amener la mort par congestion
cérébrale, asphyxie. Un enfant qui a eu les convulsions.
Il 2° P. ext. Agitation violente des traits du visage, du
corps, causée par certaines émotions. Les convulsions de
la rage, du désespoir. || Fig . Convulsions politiques, révolutions
violentes au milieu desquelles se débat un pays.
CONVULSIONNAIRE [kon-vûl-syô-nèr ; en vers, -si-
Ô-...J s. m.
[ÉTYM. Dérivé de convulsion, § 248. || 1752. trév. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Nom donné à des fanatiques qui éprouvaient ou pré-
tendaient éprouver, au tombeau du diacre Paris, certai-
nes convulsions nerveuses. Les convulsionnaires de Saint-
Médard
CONVULSIVEMENT [kon-vûl-siv'-man ; en vers, -si-
ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de convulsive et ment, § 724. || Néolog.
Admis ACAD. 1878.]
Il D'une manière convulsive.
COOBLIGË, ÉE [kô-ô-bli-jé] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec , et obligé,
§ 275. Il 1395. Texte dans godef. SuppL]
Il (Droit.) Chacune des personnes qu'une obligation
commune lie entre elles, considérée par rapport aux
autres.
*COOLIE [kou-li]. F. couli.
COOPÉRATEUR, TRICE [kô-ô-pé-rà-teur, -trïs'] s. m.
et/-.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cooperator, trix, m. s. || 1516.
Cooperateur et coadjuteur de saincte doctrine, dans delb.
Rec]
Il Chacune des personnes qui coopèrent à qqch. Les
coopérateurs de l'entreprise. Prendre qqn pour — . Le prêtre
est le — de Jésus-Christ. Fig. Adj. Elle (la mort) séparait
de l'âme un corps soumis et — à ses volontés, pasg. Lett. sur
la mort de son père.
COOPÉRATIF, IVE [kô-ô-pé-rà-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coopérer, § 257. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Fondé sur la coopération de plusieurs personnes.
Spécialt. Société coopérative, association d'ouviers qui,
au lieu de donner à un patron leur travail en échange
d'un salaire, mettent en commun leurs épargnes et leur
travail, pour exercer eux-mêmes une industrie oii cha-
cun d'eux a part aux bénéfices comme aux pertes.
COOPÉRATION [kô-ô-pé-rà-syon ; en ver*, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cooperatio, ?n. s. || 1525. lef.
d'étaples, dans godef. SuppL]
Il Part prise à une œuvre faite en commun. Spéciale.
I 1, (Théol.) — à la grâce, action de seconder à l'effet de
la grâce par ses propres efforts. Les dons de Dieu deman-
dent ou une fidèle — ou du moins une acceptation volontaire,
Boss. Résurr. dernière, 3. | 2. (Écon. polit.) Société de
—, formée par des ouvriers qui mettent en commun
leurs épargnes et leur travail. {V, coopératif.)
COOPÉRER [kô-ù-pé-ré] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cooperari, m. s. de cum, avec,
et operari, travailler. || 1525. Coopérant à son désir, lef.
d'étaples, Bible, préf.]
Il Prendre part avec d'autres (à une œuvre faite en
commun). {Syn. concourir.) — à une entreprise. Tout concourt
et tout coopère à l'exécution de ses desseins, Bo.ss. 2'' Provid.
2. Spécialt. (Théol.) — à la grâce, seconder l'effet de la
grâce par ses propres efforts. C'est la force delà grâce même
qui fait que nous coopérons avec elle dans l'œuvre de notre
salut, PAi^c. Vrov. 18.
COOPTATION [kô-Sp'-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cooptatio,7?i. s. || xvii<! s. en
LAiN, Lett. I, 385. Admis acad. 1798.]
Il A Rome dans certains corps (pontifes, augures"
moyen âge dans certaines universités, admission ex
tionnelle des membres qui ne remplissaient pas toute
conditions exigées.
COOPTER [kù-op'-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cooptare, m. s. de cum,
et optare, choisir. || xyii^ s. huet, dans trév. Admis
1798.]
Il Rare. Admettre par cooptation.
COORDINATION [ko-ôr-di-nà-syon ; en vers, -si
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coordinatio, m. s. de cum, a
et ordinatio, action de mettre en ordre. || xiv s. Une (i-e
de bien ou coordinacion, oresme, Éth. i, 7. Admis a|).
1835.]
Il Ordonnance des parties d'un tout suivant cei-'
rapports, en vue d'en former un ensemble. La — des
des diverses connaissances humaines, des êtres qui comp<
l'univers. P. ext. (Gramm.) Syntaxe de —, partie de la
taxe des propositions traitant des rapports d'union, c
position, etc., qui existent entre plusieurs proposit
principales dans une même phrase. {Cf. subordinat
COORDONNER [ko-ôr-dô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec.e
donner, § 275. || 1754. encycl. Admis acad. 1835.]
Il Ordonner suivant certains rapports (les parties
tout) en vue d'en former un ensemble. — entre elle
dispositions d'une loi, les parties d'un système. — une c
à une autre, avec une autre. — l'Église à la constitution,
RABEAU, Collection, iv, 351. Absolt. (Géom.) Lignes cooi
nées, et, substantivt, Coordonnées, lignes formant un
tème qui sert à déterminer la position d'un point si:
plan ou dans l'espace. Coordonnées rectilignes d'un
sur un plan, les deux droites (ordonnée et abscisse) n
rant les distances de ce point à deux axes fixes
coupent dans ce plan, et comptées chacune parallèli
à l'autre axe. Coordonnées géographiques, mesurant '
gitude et la latitude d'un lieu sur le globe. Coon
astronomiques, mesurant la longitude et la latitU'
point sur la sphère céleste. Cristaux coordonnés, à fi
superposées dont les arêtes sont parallèles.
*COPAHIER. V. copayer.
*COPAHINE [kô-pà-yin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de copahu, § 245. || Néolog.]
Il Principe médical qu'on extrait du copahu.
COPAHU [kô-pà-u] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du guarani copau ou copay, m
§ 30. Au xvii<= et au xviii'' s. on dit copayba ou cnpi
(1694, TH. CORN.), forme empruntée au guarani, mai»
désigne proprt le copayer, ba signifiant « arbre ». || i'
ENCYCL. Admis acad. 1762.]
Il Substance térébenthineuse, dite vulgairement b:
de —, qu'on tire par incision de l'écorce du copaye.
qu'on emploie en médecine pour certaines affections -
organes génito-urinaires,
COPAJER. V. copayer.
"•COPAIN [kô-pin] s. m.
[ÉTYM. Abréviation familière {V. § 509) de compain, «i
cas sujet de compagnon {V. ce mot), qui s'est con.«f'5
grâce à son emploi fréquent comme vocatif, § 538.
ROT emploie encore compain, que cotgr. enregistre coi
une forme picarde. Aucun dictionnaire du xvii" <■
xviii" s. ne donne copain.]
Il Famil. Camarade de collège avec lequel on s'ass
COPAL [ko-pàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. copal, m. s. (mexicain
pal, résine), §§ 13 et 30. || 1694. th. corn. Admis m
1762.]
Il Résine jaunâtre, solide, insoluble dans l'alcool, qui
tire par incision d'arbres résineux de l'Inde et du Br !
et dont on fait des vernis estimés.
COPARTAGEANT, ANTE [kô-pàr-tà-jan, -jânt'l >
et/".
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et v
géant, § 275. On trouve qqf compartageant au xvii'' s. com
au xvic. {V. à l'article.) || 1599. Le compartageant est \ -
deur. Coût, de Norm. dans delb. Roc]
Il (Droit.) Chacune des personnes qui ont qqch à p-
I
COPAYER
— 537
COPULATION
ger en commun, considérée par rapport aux autres,
s'en alla chez son — (var. compartageant), la f. Contes,
iiible dp Papefig. Adjectivt. Les héritiers copartageants.
COPAYER [ko-pà-yé] s. m.
[ÉTYiM. Dérivé du guarani copay ou copau (F. copahu),
30 et 115. Qqns écrivent copaïer, copahier. || 1786. Co-
der, ENCYCL. MÉTii. Admis acad. 1835.]
Arbre de la famille des Légumineuses qui croît dans
\mérique tropicale, et dont on tire, par incision de
rce, la substance térébenthineuse connue sous le
de copahu.
COPEAU [kô-pô] s. m.
[ÉTYM. Pour coupeau(F. ce mot), altération qui paraît
le à l'influence du dialecte picard, qui dit cauper, coper,
)ur couper. {V. § 16 et cf. couper.) || 1611. Copeaux, cotgr.]
Il lo Rognure plus ou moins mince qu'on enlève avec le
bot, le ciseau, en travaillant une pièce de bois. Allumer
feu avec des copeaux. Vin de copeaux, fait avec des vins
eaux trop chargés ou des vins troubles (baissières)
i éclaircit en y faisant tremper des copeaux de hêtre,
,i chêne. {Cf. râpé.) || P. anal. Des copeaux d'acier, de cuivre.
Il 2" P. exi. Morceau plat débité à la scie dans une
;èce de buis pour faire un peigne.
I COPECK. V. kopeck.
jCOPERMUTANT [kô-pèr-mu-tan] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et per-
;itant, § 275. || 1690. FURET. Admis acad. 1762.]
!)roit.) Chacune des deux personnes qui font entre
un échange, considérée par rapport à l'autre. (Se
spécialement de ceux qui échangeaient entre eux
'néfices ecclésiastiques.)
, COPIE [kô-pi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. copia, au sens de « abondance,
ssource », la copie mettant à même de jouir de ce dont
jle tient lieu. || xiiie s. Cil de Mede et cil de Perse Qui des
ephans ont copie, Trad. de Boèce, dans du c. copia. | xiW s.
iquel argument j'ay sur moi la copie, Modus, dans littré.]
II 1" Reproduction du texte d'un écrit. Une — exacte,
lèle. Faire faire une — d'un acte. On en a tiré plusieurs co-
es. — figurée d'une pièce, d'un manuscrit, le fac-similé.
iSpeciaU. \ l. Reproduction de la minute d'un acte qu'on
Ignifie, que l'on communique à qqn. Laisser — d'un exploit.
2. Transcription au net qu'un élève fait de son devoir,
irriger les copies de ses élèves. | 3. P. ext. Feuilles écrites
la'on remet à l'ouvrier typographe pour être imprimées.
iJnner de la — . L'imprimeur manque de — . || P. ext. Ne'olog.
Commerce.) Livre de — de lettres, oii l'on garde copie des
jittres commerciales ; ellipt, aumasc. Reporter sur le — de
ittres,
2'^ Reproduction d'une œuvre originale par imita-
11. Une — de la Transfiguration de Raphaël. One — de la
énus de Milo. Le musée des copies, qui contient les copies
e tableaux, de statues, etc., de maîtres dont il nepos-
3de pas les originaux. || P. ext. OEuvre dont les princi-
aux traits sont empruntés à une autre œuvre. Cette église
st la — d'un temple grec. Ce caractère est une — du Tartufe.
Fig. Personne qui ressemble ou cherche à ressembler
une autre , en reproduisant ses manières , son lan-
iige, etc. Cette jeune fille est la — de sa mère. J'étais trop
iloux de la bonne gloire pour être la — d'un autre, féN.
Hal. des morts, 71. C'est une mauvaise — d'un fort bon ori-
inal. Les seules bonnes copies sont celles qui me font voir le
idicule des méchants originaux, la rochef. Re'flex. div. 133.
COPIER [kô-pyé ; en vers, -pi-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de copie, § 154. || 1339. Parkemin pour les
omptes faire et coppiier, dans delb. Rec.]
Il 1° Reproduire (le texte d'un écrit) à un ou à plusieurs
xemplaires. — un manuscrit. — un discours. — de la mu-
ique.
Il 2" Reproduire par imitation. Dn artiste qui copie la
ature. — un tableau, une statue. Térence a copié Ménandre.
es commentateurs se copient. Un écolier qui copie le devoir
un autre, qui copie son devoir sur celui d'un autre. || Fig.
chercher à ressembler à (qqn), en imitant ses manières,
on langage, etc. Le peuple copie les grands. La ville croi-
ait dégénérer en ne copiant pas les mœurs de la cour, mas S.
■ xemples. Les plus excellentes choses sont sujettes à être
opiées par de mauvais singes, mol. Préc. rid. préf.
COPIEUSEMENT [kô-pyeûz'-man ; en vers, -pi-eu-
e-...] adv.
[ÉTYM. Composé de copieuse et ment, § 724. jj xiv*» s.
Songe du vergier, dans godef. Siippl.]
Il D'une manière copieuse. Se servir, manger, boire — .
COPIEUX, EUSE [kè-pyeu, -pyeuz'; en vers, -pi-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. copiosus, m. s. || x\° s. coquil-
LART, dans GODEF. SuppL]
Il 1» Vieilli. Qui fournit largement. C'est le défaut qu'on
reproche au grand Amyot, d'être trop — en synonymes, vaugel .
jRe?n. synon.
Il 2° Dont les éléments sont largement fournis. Un repas
— . Il P. anal. (Médec.) Selles, évacuations copieuses.
COPISTE [kô-pisf] s. m. et f
[ÉTYM. Dérivé de copie, § 265. || 1539. r. est.]
Il Celui, celle qui copie.
Il 1° Celui, celle qui fait métier de copier des manus-
crits, de la musique, etc.
Il 2p Fig. Celui qui reproduit l'œuvre d'un autre par
imitation. Si vous demandiez de Théodote s'il est auteur ou
plagiaire, original ou — , je vous donnerais ses ouvrages, et je
vous dirais : Lisez et jugez, la br. 8. || Fig. Celui qui cher-
che à imiter les manières, le langage de qqn. L'assemblée
des animaux se moqua de ces deux mauvais copistes de l'homme,
FÉN. Fah. 28.
■•COPRENEUR [kô-pre-neur] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et pre-
neur, § 275. Il 1752. TRÉv.]
Il (Droit.) Chacun de ceux qui prennent conjointement
une chose à loyer, à ferme , considéré par rapport aux
autres.
•COPROLITHE [kô-prô-lif] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xôirpoî, excrément, et
Xî6o<;, pierre. || Ne'olog.]
Il Excrément pétrifié d'animaux fossiles.
•COPROPHAGE [kô-prô-fàj'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xoirpocpiyoî, m. s. de xô-
irpoî, excrément, et tpâYeiv, manger. || xviii«-xixe s. Mot
dû à latreille.]
Il Qui se nourrit d'excréments. Substantivt, masc.
Scarabéide qui vit au milieu du fumier, des excréments.
{Cf. bousier.)
COPROPRIÉTAIRE [kô-prô-pri-yé-ter] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec» et pro-
priétaire, § 275. Il xviie s. PATRU, Plttidoy. 8. Admis acad.
1762.]
Il (Droit.) Chacune des personnes qui possèdent con-
jointement une propriété indivise, considérée par rap-
port aux autres.
COPROPRIÉTÉ [kô-pro-pri-yé-té] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et pro-
priété, § 275. Il Ne'olog. Admis acad. 1878.]
Il (Droit.) Propriété en commun d'un bien indivis entre
plusieurs personnes.
'COPROSE [kop'-roz'] s. f.
[ÉTYM. Probablement altération de l'allem. klapperrose,
m. s. §§ 8, 498 et 499. || Néolog.]
Il Dialect. Un des noms du coquelicot.
-COPTÉE [kop'-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de copier, § 119. || Néolog.]
Il Dialect. Sonnerie d'une cloche où le battant frappe
d'un seul côté, sans que la cloche soit mise en branle.
COPTER [kôp'-té] V. tr.
[ÉTYM. Contraction de copeter, dérivé de cop, forme
dialectale (F. § 16 et cf. copeau), pour coup, § 167. L'orthogr.
copter(1564, J. Thierry, Dict. franç.-lat.) paraît due à un
rapprochement arbitraire avec le grec xoitTsiv, battre. ||
1403. Messe coppetee, dans du c. missa copetata.j
Il Faire résonner (la cloche) en faisant aller le battant
d'un seul côté, sans mettre la cloche en branle. {Cf. bour-
donner, sonner, tinter.)
"COPULATEUR, TRICE [kô-pu-là-téur, -trïs'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du radical de copulation, § 249. || Néolog.]
Il Qui sert à la copulation.
COPULATDF, IVE [kô-pu-là-tïf , -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. copulativus, m. s. de copulare,
unir. Il xiv*^ s. Proposicion compulative, oresme, Êth. vu, 6.]
Il (Gramm.) Qui marque liaison entre les mots ou les
propositions. Conjonction copulative.
COPULATION [kô-pu-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. copulatio, action de se réunir
ensemble. || xiue s. Coopulacion, dans godef. SuppL]
COPULE
Il Accouplement du mâle et de la femelle.
COPULE [kô-pul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. copula, liaison. {Cf. couple.) ||
(Au sens I.) xv" s. Texte dans godef. SuppL]
I. Vieilli. Union sexuelle de l'homme et de la femme.
N'y a-t-il point eu de — ? furet. Rom. bourg, i, 74.
II. (Gramm.) Terme qui unit le sujet de la proposition
avec l'attribut.
1. COQ [kok'] s. m.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || xii^ s. Entre hure de coc
chantant, Vie de St Gilles, 3583.]
1. Il l" Dans le genre coq, de l'ordre des Gallinacés, le
mâle, dont la tête est surmontée d'une crête de chair
rouge, dont les tarses robustes sont garnis d'un éperon
recourbé, dont le chant est une sorte de cri clair et per-
çant. Deux coqs vivaient en paix : une poule survint, Et voilà
la guerre allumée, la f. Fab. vu, 13. Un combat de coqs. On
misérable — à point nommé chantait, la. f. Fab. v, 6. Fiff.
Au chant du — , au point du jour. Être rouge comme un — .
Se redresser comme un — . Fier comme un — . || Fig. Loc.
prov. Être le — du village, le plus important (comme le
coq dans la basse-cour). La poule ne doit pas chanter de-
vant le —, la femme ne doit pas parler avant le mari.
C'est un bon — (pop.), un homme de tempérament ar-
dent et vigoureux. Avoir des mollets de — (famil.), les
jambes grêles, sans mollets. Être comme un — en pâte,
avoir tout à souhait (comme un coq qu'on empâte, qu'on
engraisse).
Il 2" P. anal. Mâle de certaines espèces de gallina-
cés. — de bouleau, de bruyère, le tétras. — de marais, la
gelinotte. — d'Inde, le dindon. — faisan. — de perdrix. ||
P. ext. — héron. — puant, nom vulgaire de la huppe
mâle. — de mer, le canard pillet.
Il 3° Dans le langage scientifique, genre de l'ordre des
Gallinacés, de la famille des Faisans.
II. Ce qui a la figure d'un coq. | 1. Figure de coq qui
surmonte le clocher d'une église. ] 2. Figure de coq
qui, principalement à l'époque de la première république
et sous le règne de Louis-Philippe, surmontait les dra-
peaux comme emblème de la nation. Le — gaulois. | 3.
(Blason.) Figure de coq représentée sur un écu. — chan-
tant, qui a la tête levée et le bec ouvert. — hardi, qui a la
patte dextre levée.
III. P. anal. Nom donné, par quelque assimilation de
forme , de couleur, à certaines plantes , à certains ani-
maux, à certaines pièces de mécanisme. | 1. (Botan.)
— de-jardin, ou menthe — , ou herbe au — , la tanaisie bal-
samite, plante composée à odeur forte. | 2. (Zoologie.) —
de mer, la daurade, poisson ; sorte de crabe, dont le nom
scientifique est calappa. | Coquille fossile, dite aussi pou-
lette, du genre des 'Térébratules. | 3. (Technol.) Fer à re-
passer les manches, les bouillons, masse de fer arrondie
en forme d'œuf, fixée sur une tige de fer que supporte
un pied. | Chape à jour qui, dans les anciennes montres,
couvrait le balancier et en maintenait le pivot.
2. COa [kÔk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du holland. kok, m. s. (lat. coquus),
§ 10. Il 1690. furet. Admis acad. 1835.]
Il 1" (Marine.) Celui qui remplit les fonctions de cui-
sinier à bord d'un navire. Maître — . [Cf. queux 1.)
Il 2" P. anal. Celui qui fait chauffer le goudron dans
les corderies.
COQ-À-L'ÂNE [kô-kà-lân'j s. m.
[ÉTYM. Composé de coq, à, 1' et âne, § 213; proprt, dis-
cours où l'on passe sans raison du coq à l'âne. {Cf. angl.
a cock-and-bull-stbry, m. s. proprt, une histoire de coq et de
taureau.) || xiv" s. Saillir du coq en l'asne, J. le fèvre, dans
GODEF. Suppl. \ 1540. Geste inepte appellation de coc à l'asne,
J. DU BELLAY, D(ff. ct Ulustr. II, 4.]
Il Famil. \\ l» Propos incohérents faits par plaisanterie,
ou par étourderie, distraction. Faire des — . Il y a une heure
que vous me bercez de — , gherardi, Th. ilal. v, 20.
Il 2" (Ilist. littér.) Ancienne pièce satirique qui affectait
une forme incohérente, pour paraître burlesque ou pour
voiler des allusions trop hardies. Les — de Marot.
•COQ-HÉRON [kok'-é-ron]. F. coq.
*COQ-SOURIS [kok'-sou-ri] s. m.
[ÉTYM. Semble composé de coq et souris, § 199. || Néo-
loq.]
Il (Marine.) Voile ou bonnette en deux parties qui se
i
m - COQUELUCHE
lace entre le hunier et la vergue de fortune d'une
liote, d'un sloop. {V. lèchefrite.)
"COQUARD [kô-kàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coq, § 147. || xii<= s. Cocquart, bA
dans GODEF. SuppL]
Il 1° Méchant coq. || Fig. Vieilli. Benêt. {Cf cocar
il 2° P. ext. Faisan bâtard, produit du croisement
faisan avec la poule commune.
*COQUÂTRE [kô-kâtr'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coq, § 151. || 1507. Texte dans goi
Suppl.]
Il Poulet chaponné à demi.
COQUE [kok'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Semble se rattacher au
concha, proprt, coquille {cf. conche et conque), par une
tération inexpliquée. || xiii<î s. Vostre orguelne vautune
que, J. DE MEUNG, Rose, 6541.]
I. Il 1° Enveloppe calcaire de l'œuf. {Syn. coquille.)
oiseau qui sort de sa — . Fig. Sortir de sa — , être tout jeu
sans expérience. Œuf à la —, œuf de poule légèrement (
dans sa coque, qu'on mange presque liquide. || P. ar,
(Technol.) — d'œuf, petite partie de l'émail restée te
(comme la coque d'un œuf) à la surface de la porcelai
Il 2° Enveloppe que file la chenille, pour s'y enferr
à l'état de chrysalide. {Syn. cocon.) La — des vers &f<
Boss. Conn. de Dieu, v, 8.
Il 3° Enveloppe ligneuse de certains fruits,
quille.) La — d'une noix, d'une amande. || P. ext. Fruitm
tiloculaire à loges closes.
II. Fig. Il 1° — d'un navire, le corps du bâtiment,
partie qui porte les mâts, le gréement.
Il 2" — de cheveux, de rubans, rubans, cheveux to^
en forme de coque. Boucle qui se fait à un cordag
se replie sur lui-même.
Il 3° — de perles, excroissance hémisphérique de If i
cre imitant une demi-ijerle. .t»'
COQUECIGRUE [kok'-si-gru ; en vers, kô-ke-...]».
[ÉTYM. Origine inconnue : comme dans la plupart»
mots suivants, le premier élément paraît identique
mot coque, acad. 1694-1762 écrit coquesigrue. || xvi« s. fliu
viendront les coquesigrues, rab. i, 49.]
Il Très famil. \\ 1° Animal chimérique, d'inventionb'
lesque. Loc. prov. Cela arrivera quand viendront les coQnt
grues. Fig. Il raisonne comme une — .
Il 2" P. ext. Conte chimérique. Conter des coquedgrnl
Mes esprits à cheval sur des coquecigrues, st-amant, OËt*!»"
I, 195.
*COQUEFREDOUILLE [kôk'-fre-douy' ; en vers,\
ke-...] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. coquecigrue. ) || 16^
GOTGR.]
Il Très famil. Pauvre sire. En ce temps-là un certaiB i
se voulant marier, sorel, Francion, p. 83.
COQUELICOT [kok'-lî-kô ; en vers, kô-ke-...] s. m.
[ÉTYM. Onomatopée imitant le chant du coq {cf. coq
rico), appliquée à une plante, par assimilation de ce
plante à un coq, dont sa fleur rappelle la crête, §32. ((
coqueret. ) Coquelicot s'est d'abord appliqué au coq 1
même : Dn coquelicoq tout droit sur ses pieds (xiV s.), da
L. DE laborde. Émaux, p. 223. || 1545. Coquelicoq, G. Gl
ROULT, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Petit pavot à fleurs d'un rouge éclatant qui croît de
les champs.
COQUELOURDE [kok'-lourd'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. (C/". coquecigrue.) || 1539. <
quelourdes, anémone, R. est. Admis acad. 1762.]
Il Nom vulgaire de différentes plantes, anémone pi
satille.lychnide coronaire, narcisse, etc.
COQUELUCHE [kok'-lûch'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. coquecigrue.) I| xv*-
Dne aumusse ou coqueluche (1414), dans du C. coqutia.]
Il 1» Anciennt. Sorte de capuchon que portaient
femmes. || Fig. il est la — de toutes les femmes, toutes :
femmes raffolent de lui. {Cf. l'expression être coiffé de qq
Lorsque vous étiez la — ou l'entêtement de certaines femn
qui ne juraient que par vous, la br. 5.
Il 2» P. anal. Le bruant des roseaux mâle, oiseau ■
porte sur la tête une tache noire ressemblant à un c;:;
chon.
Il 3" P. ext. Anciennt. Toux épidémique pour laqm
COQTJELUCIiON - '639
livrait la tête d'une coqueluche ou capuchon. ||
loia-s. Toux convulsive qui attaque particulière-
,i ^ enfants.
, QUEIiUCHON [kok'-lu-chon ; en vers, kù-ke-...]
. Dérivé de coqueluche, § 104. || 1539. r. est.]
m. Sorte de capuchon.
(iiaUEMAR [kok'-màr; en vers, kô-ke-...] s. m.
i'ym. Origine incertaine ; semble se rattacher au lat.
marmite. || 1380. Trois petis coquemars, dans l. de
, Émaux, p. 223.]
Hoirs à large ventre, généralement de métal.
UEMELLE [kôk'-mèl; en vers, kô-ke-...]. F. cou-
|iQUERET [kok'-rè ; en vers, kô-ke-rè] 5. m.
VM. Dérivé de coq, § 134, par comparaison de l'alké-
iin coq, à cause de ses fruits rouges. {Cf. coque-
1512, j. LE MAmE emploie coquelet dans le môme
'. DELB. Rec.) m 1545. g. guéroult, dans delb.
mis ACAD. 1762.]
I c de solanée à fruits rouges , dont l'espèce la
larquable est l'alkékenge.
/uUERICO [kô-ke-ri-kô] s. m.
!rYM. Onomatopée, § 32. {Cf. coquelicot.) || 1547. Le
r.n Coquerycoq a haulte voix desgorge, G. haudent, dans
' '■. Admis ACAD. 1798.]
'/.Mot représentant le chant du coq. Le coq fit — .
iOQUERIE [kok'-ri ; en vers, kô-ke-ri] s. f.
Vym. Dérivé de coq 2, § 69. || Nëolog.]
■Ane.) Dans un port, grande cuisine où les cuisi-
parent les aliments destinés aux équipages d'un
)QUET, ETTE [kô-kè, -ket'] adj.
FYM. Adj. verbal de coqueter, § 53. 1| 1611. cotgr.]
3ui recherche les moyens de plaire. Dn homme —, une
le le coquette. Substantivt. Dn — , une coquette. P. ext. Être
J' aeur coquette. Des manières coquettes. On esprit — . C'était
1 elon) un esprit — qui cherchait à être goûté et qui voulait
|)1 e, ST-siM. 1, 273. Il Spécialt. \ 1. Qui cherche à plaire aux
pi onnes d'un autre sexe. Dn homme — est quelque chose de
pi ïu'un homme galant, la br. 3. Son rival autour de la poule
>' evint fairele — , la F. Fab. vu, 13. Moi, j'irais épouserune
leue coquette, boil. Sat. 10. De ces franches coquettes Qui
naissent conter, MOL. Êc. des m. ii, 7. S'il dit vrai, je suis
î( et coquette fieffée, dkstouches, Philos, marié, ii, 3. |
aôle de grande coquette, au théâtre , rôle de jeune
uelle, séduisante, dont le type est Gélimène, dans
i --ûnthrope de Molière. Ellipt. Jouer les grandes coquet-
;( les coquettes. | 2. Qui recherche l'élégance dans la
!i;, dans l'ajustement. Dne petite fille coquette. P. ext. Dn
f|inent — . P. anal. Dn ameublement — .
lOQXJETEÏÏR [kÔk'-té; envers, kô-ke-té] v. intr.
;tym. Dérivé de coq, § 167. acad. 1694-1718 écrit co-
ter. Il 1611. COTGR.]
1» Anciennt. Faire comme le coq au milieu des
les.
2" P. ext. Fig. Faire le coquet, la coquette, avec une
sonne d'un autre sexe. {Syn. fUrter.) Je coquette fort peu,
'. mon moindre talent, Et de profession je ne suis point ga-
, MOL. Êc. des m. i, 4. Ils (les galants) ont encepaysde
se contenter. Car les femmes y sont faites à — , id. Êc.
f- I, 4.
OQtTETlER [kok'-tyé; en vers, kô-ke-...] s. m.
ÎTYM. Dérivé de coque, § 63 et 115. || (Au sens I.) 1475.
te dans godef. Suppl. \ (Au sens II.) 1524. Texte dans
■, Gloss. arch.]
• Celui qui fait le commerce des œufs, de la volaille.
!• Ce qui sert à manger les œufs à la coque. Sorte de
let creux à pied, fait pour tenir l'œuf pendant qu'on le
^ige. [Cf. coquillard.)
COQUETTEMENT [kô-ket'-man ; en vers, -kè-te-...]
^-Tm. Composé de coquette et ment, § 724. || xviiio s. j.-j.
;ssEAu, Confess. 7.]
Vvec une élégance recherchée. Dne femme mise — . Dn
doir — arrangé.
'.oaUETTERIE [kô-ket'-ri ; (?n vers, -kè-te-ri]5. f.
ÔTYM. Dérivé de coqueter, § 69. || xviio s. V. à l'arti-
Recherche des moyens de plaire. C'est une espèce de
COQUILLE
— que de faire remarquer qu'on n'en fait jamais, la rochef.
Max. 107. — de manières. — d'esprit. Parler, lire, chanter
avec — . Avoir de la — . || Spécialt. | 1. Disposition de celui,
de celle qui cherche à plaire aux personnes d'un autre
sexe. Le plus grand mù-acle de l'amour, c'est de guérir de la
—, LA nociiEF. Réflex. div. 349. La galanterie est un faible
de cœur, ou peut-être un vice de la complexion ; la — est un
dérèglement de l'esprit, la br. 3. Être en — réglée avec qqn.
P. ext. Manège par lequel on cherche à séduire. Faire
des coquetteries à qqn. On craint toujours de voir ce qu'on aime
quand on vient de faire des coquetteries ailleurs, la rochef.
Max. 372 (édit. de 1675). ] 2. Recherche de l'élégance dans
la mise , l'ajustement. Dne femme mise avec — . P. anal.
Mettre de la — dans son ameublement.
•COQUILLADE [kô-ki-yàd'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. coquillada, m. s. %ii\
proprt, qui porte une « coquille », ancienne coiffure de'
femme en usage jusqu'au xvi^ s. || 1558. rondelet, Hist.
des poiss. I, vi, 21.]
Il 1° Variété d'alouette huppée.
il 2° Petit poisson du genre blennie qui porte une
crête rappelant la huppe de l'alouette dite coquillade.
COQUILLAGE [kô-ki-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coquille, § 78, || 1573. j. de billy, dans
delb. Rec.]
Il 1° Mollusque dont le corps est recouvert d'une co-
quille. Coquillages de mer, d'eau douce.
Il 2° La coquille vide. Ramasser des coquillages au bord
de la mer. Des coquillages fossiles.
COQUILLARD [kô-ki-yar] s. m.
[ÉTYM. Adj. dérivé de coquille, § 147, et employé subs-
tantivt, § 38. ACAD. écrit coquillart et ne donne que le
sens 2°. Il (Au sens 1".) 1611. cotgr. | (Au sens 2".) 1723.
Coquillart, savary, Dict. du comm. Admis acad. 1835.]
Il 1° Anciennt. Coquetier, pour tenir l'œuf pendant
qu'on le mange.
Il 2° (Technol.) Pierre calcaire contenant des coquil-
les fossiles. {Cf. conchylien, coquillier.)
COQUILLE [kô-kiy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. conchylium, m. s. altéré sous
l'influence de coque et devenu fém. par une confusion de
la terminaison avec le suffixe -ille, §§ 503 et 95. || xme s.
Patenostriés de coural et de coquille, e. boileau, Livre des
mest. I, XXVIII, 1.]
I. Il l» Enveloppe calcaire de certains mollusques. La
— du limaçon. Dn limaçon qui rentre dans sa — . Fig. Rentrer
dans sa — , lorsqu'on s'est trop avancé en paroles, en
actions, se replier sur soi prudemment. || Dans les co-
quillages à deux ou plusieurs valves, chacune des valves
dont se compose la coquille. Les coquilles de la moule, de
l'huître. Les pèlerins de Saint-Jacques en Galice et ceux du
Mont-Saint-Michel rapportaient des coquilles dont ils ornaient
leurs manteaux, leurs chapeaux. Loc. prov. Vendre ses co-
quilles à ceux de Saint-Michel (à ceux qui en ont), faire
payer aux gens ce qui pour eux est sans valeur, et, ellipt,
Faire payer, ne pas donner ses coquilles, tirer de qqch un
profit exagéré. Portez ailleurs vos coquilles, cherchez ail-
leurs qqn à duper.
Il 2° P. ext. Nom donné à certains mollusques revêtus
d'une coquille. — de Pharaon, mollusque univalve du
genre trochoïde. — des peintres, la moulette, variété de
moule, ainsi nommée parce qu'on vend d'ordinaire dans
les valves de ce mollusque la mixture d'or dite or en —,
dont on se sert pour peindre, pour enluminer. — de Saint-
Jacques (des pèlerins de Saint-Jacques), mollusque bi-
valve du genre peigne, espèce comestible que l'on sert
cuite et assaisonnée dans ses coquilles mêmes.
II. P. anal. \\ 1° Coque d'œuf. (Se dit surtout de la
coque ouverte ou vide.) Le petit poulet sort de sa — en la
brisant avec son bec. Fig. Sortir de sa —, être tout jeune,
sans expérience. Nettoyer une carafe avec des coquilles d'œuf.
Il 2° Enveloppe ligneuse de certains fruits à amande.
(Ne se dit guère que de l'enveloppe ligneuse de la noix,
débarrassée du brou [coque verte], et surtout lorsqu'elle
est vide.) Brûler des coquiUes de noix. Fig. En parlant d'une
très petite embarcation. C'est une — de noix.
III. P. ext. Fig. Ce qui rappelle, par quelque analogie,
la forme d'une coquille. | 1. Ravier en forme de coquille
où l'on sert les bors-d'œuvre. | Sorte de soucoupe en
forme de coquille où l'on sert à chaque convive de car-
COQUILLE
340 —
CORAN
tains mets, hachis, etc. | 2. Ornement taillé sur le con-
tour d'un quart de rond et imitant la convexité d'une
coquille. | Planchette (qu'on sculptait autrefois en forme
de coquille) placée sur le devant du siège d'une voiture
et sur laquelle le cocher appuie ses pieds. | 3. Pièce de
cuivre en forme de coquille fixée au bas du tablier d'une
cheminée , et qui sert à le lever ou à le baisser. | 4.
Pièce, souvent en forme de coquille, sur laquelle on
pose le doigt pour soulever un loquet. | 5. Papier — ,
papier à écrire dont le filigrane portait à l'origine l'em-
preinte d'une coquille. | 6. Partie de la garde d'une épée
qui s'étend de chaque côté de la lame en forme de co-
quille pour protéger la main. | 7. Calotte sphérique, for-
mant un quart de sphère , qui constitue la partie su-
périeure d'une niche en plein cintre. | 8. Dessous des
marches d'un escalier tournant en limaçon , dont l'en-
semble présente la forme d'une coquille. | 9. Pièce de
fonte concave qui reçoit à sa partie inférieure des char-
bons allumés maintenus par une grille, et devant laquelle
est embrochée une volaille, un morceau de viande qu'on
veut rôtir. | 10. Sorte de dé en cuivre tenu par une tenaille
d'acier dans lequel le lapidaire fixe, à l'aide d'une sou-
dure d'étain, le diamant qu'il veut tailler. | 11. Plaque
convexe de métal qui couvre le moule de bois d'un
bouton. I 12. Chaque moitié d'un moule à deux parties.
Spécialt. — à boulet, moule en fer forgé ou en fonte de
fer, formé de deux moitiés de sphère rapprochées, et qui
sert à former les boulets. | 13. Boursouflure qui se forme
quelquefois à la cuisson sur la croûte du pain.
IV. (Impr.) Erreur typographique résultant de la subs-
titution d'une lettre à une autre.
*COQUILLÉ, ÉE [kô-ki-yé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coquille, § 118. || 1350. Paste du pain
coquille, Ordonn. ii, 352 bis.]
Il Qui ressemble à une coquille [inusité au sens géné-
ral). Spécialt. (Technol.) Pain —, dont la croûte est bour-
souflée par la cuisson.
COauiLLIER, 1ÈRE [kô-ki-yé, -yèr] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coquille, § 115. jj xvi^ s. Tortue coquil-
liere, la porte, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762 au
masc, 1835 au fém.]
Il 1° Adj. Qui contient des coquilles (fossiles). Terrains
coquilliers. Roche coquillière. [Cf. conchylien, coquillard.)
Il 2° S. m. I 1. Collection de coquilles. | 2. Vieilli. (Tech-
nol.) Petite boîte, divisée en compartiments, où les éven-
taillistes mettaient les coquilles contenant leurs couleurs.
*COQUrLLON [kô-ki-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coquille, § 204. || 1399. Deux chapperons
à coquiUons pour la rojme, dans godef.]
Il Petite coquille {inusité au sens général). Spécialt.
Vieilli. (Technol.) Argent fin qui sortait en forme de co-
quille de la coupelle, quand on le retirait avec la canne
de terre cuite dite brassoir.
COQUIN, INE [kô-kin, -kin'] s. m. et f.
[ÉTYM. Origine inconnue; les rapprochements soit avec
le lat. coquina, cuisine, soit avec le franc, coq, manquent
de base. || xiP s. Pautoniers et coquins, Loherains, dans go-
def. Suppl.
Il lo Vieilli. Gueux, qui mendie. A — honteux plate be-
sace. Pop. Adjectivt. Ver — (ver parasite), le ver solitaire.
Fig. Avec ce carrosse brillant , ce grand nombre de coquins
(laquais) qui te suivent, t.a br. 2.
Il 2" P. ext. Celui, celle qui n'a aucun scrupule d'hon-
nêteté. C'est un fieffé — . Un franc — . Une bande de coquins.
Un lâche — . Spécialt. Une coquine, femme qui mène une
vie scandaleuse. || P. hyperh. Famil. Ah! ah! vous voilà!
Je suis ravi de vous trouver, Monsieur le — ! mol. Scap. ii, 3.
Quelle audace est-ce là, à une coquine de servante, de parler de
la sorte devant son maître! ID. Mal. im. I, 5. Mon — de ne-
veu. Il P. plaisant. Un heureux —, qui a su réussir. Un —
d'enfant, qui montre de la malice. Adjectivt. Un air —, ma-
licieux.
COQUENERIE [kô-kin'-ri ; en vers, -ki-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coquin, § 69. || XW s. Truanderie Est
nommée et coquinerie, G. DE digulleville , Pèlerinage,
dans DU c. coquinus.]
Il 1° Caractère d'un coquin, d'une coquine.
Il 2» Acte qui marque ce caractère. Faire une — .
*COQUINET, ETTE [kù-ki-iiô. -net'] s. m. et /:
[ÉTYM. Dérivé de coquin, § 133. || xviii" s. V. à l'article.]
Il Famil. Petit coquin, petite coquine. Que ce —
nom, VOLT. Lett. 19 mars 1761.
•COQUIOLE [kô-kyôl] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. couquiùlo, m. s.
herbe de coucou (F. ce mot et cocu), § 11. || xvi
PINET, dans DELB. Rec]
\\Dialect. (Midi). Nom vulgaire de plusieurs grar
telles que l'égilope, la fétuque ovine, etc.
COR [kûr] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cornu, proprt, corne, qui a été re
par le lat. pop. *corna au sens général ( V. corne), et:
maintenu que dans qqs emplois spéciaux, §§ 291 «
I. Andouiller du cerf. (Ne s'emploie qu'au plurie
l'expression Un cerf de dix cors, et, ellipt, Un cerf di
cerf de six ans, qui a cinq andouillers de chaque c
II. P. ext. Corne évidée et percée dont se sei
les pâtres, les chasseurs, les chevaliers, etc., pou
des signaux, des appels. || P. ext. Instrument de
forme en ivoire, en métal. Le — de Roland. Donner,
du — . — des Alpes, long cor en bois de sapin dont
vent les bergers suisses. || Spécialt. — de chasse,
ment à vent en cuivre, contourné en spirale, do
extrémité reçoit une embouchure (petit godet de
d'ivoire, etc.) et dont l'autre extrémité forme ui
évasé qu'on nomme pavillon. Quand aux bois Le bi
cors, celui des voix, N'a donné nul relâche à la fuyant*
LA F. Fab. IX, 20, Disc, à M^e de la Sablière. Chassi
et à cri. Fig. Demander qqch à — et à cri, en insistant!)}
ment pour l'obtenir. || P. ext. Instrument d'orches
d'harmonie, instrument de cuivre, de même forme
cor de chasse, mais à corps de rechange pour p
jouer dans différents tons, et à coulisses pour pw
s'accorder avec d'autres instruments. Dn morcea wt
piano, violon et — . P. ext. Celui qui joue du cor d
orchestre, il est premier — à l'Opéra. || — russe,
donnant qu'une note, variable suivant la longu
l'instrument. — anglais, instrument à anche, S(
grand hautbois recourbé qui est à une quinte au
du hautbois ordinaire. — de basset, sorte de cl i
recourbée qui joue à une quinte au-dessous de 1
nette ordinaire.
III. P. anal. Petit tubercule calleux de l'épi* n
matière cornée que le frottement de la chaussu:
duit sur certaines parties du pied. Se couper les co:
*CORACOÏDE [kô-rà-kô-id'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xopaxoEtSTiç, proprt, ci
de corbeau, de v.6pat^, corbeau, et eISoi;, forme, jj
PARÉ, XIII, 9.]
Il (Anat.) Apophyse —, qui termine le bord super;
l'omoplate, et offre quelque ressemblance avec un
corbeau.
CORAIL [kô-rày'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coralliom, m. s. L'anc.
dit ordinairement coral, forme encore employée j
GNiER, CORN, et FURET. || xii^ S. Coral, Lapid. de Ml
101.]
Il Production calcaire de certains polypes, d'un
plus ou moins vif, en forme de rameaux, fixée <
naire aux rochers sous-marins. La pêche du — . Des "ai
polis, taillés. Un bracelet de — . Fig. Une bouche, des nr(
de —, qui ont la nuance du corail. || P. anal. — d ja
dins, le piment commun.
CORAILL.EUR [kô-rà-yéur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corail, § 112, || 1723. savar>
du comm. Admis acad. 1835.]
Il Celui qui pêche le corail. Adjectivt. Bateau —
CORALLIN, INE [kô-rà-lin, -Un'] adj. dis. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corallinus, m. s. || (A
1°.) xvio s. Ses lèvres coralines, J. DU Bellay, Olii
(Au sens 2°.) 1611. Coraline, cotgr.]
Il 1° Adj. Vieilli. Rouge comme le corail. Lèvre
Unes.
Il 2° S. f. CoraUine, algue dont les rameaux s'inr;
de sels calcaires qui prennent parfois la teinte du
CORAN [ko-ran] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe qoram, m. s. propnjj
ture, § 22. (Cf. alcoran et an quarante.) Il Admis acad.
Il Livre sacré des musulmans contenant le récit
mission de Mahomet et l'ensemble des prescription
a données à son peuple.
CORBEAU
DRBEAU [kôr-bô] s. m.
M. Dérivé de l'anc. franc, corp, m. s. § 115 : corp
it. pop. *corbum, class. corvum, § 2. || xn" s. Dns cor-
\1ARIE DE FRANCE, FttO. 50.]
l" Oiseau de la taille d'un petit coq, à plumage
; cri strident (croassement), qui se nourrit de fruits,
is animaux, et est surtout avide de la chair des ca-
Noir conune un — . Servir de pâture aux corbeaux. ||
snnt. Fig. Croque-mort, homme vêtu de noir qui
le corps des morts.
2 ' P. ext. Genre de la famille des Conirostres, dans
: V des Passereaux, dont le type est le corbeau, et
niprend la corneille, le freux, le choucas, la pie,
, etc. Il P. anal. — blanc, genre de vautour. — de
hulotte, l'engoulevent. — de mer, le grand cormo-
ext. L'ombre ou durdo, poisson.
anal.\\ !<> (Chez les anciens.) Grappin fixé àl'avant
alère, qu'on abattait sur une galère ennemie pour
lier et en venir aux mains corps à corps. || Lou-
ise de bois armée de crampons dont on se servait
s sièges pour arracher les pierres des travaux
;s, pour enlever les assaillants qui s'approchaient
il'S.
Architect.) Pierre plus ou moins saillante, pri-
iient taillée en biseau, quelquefois ornée de sculp-
crvant à soutenir une arcature, une corniche, etc.
fer, crochet de fer scellé dans un mur et servant
,. ...jiiir une poutre.
jORBEILLE [kôr-bèy'] S. f.
:tym. Du lat. corbïcula, diminutif de corbem, m. s.
■ li>, 290, 380 et 291.]
1 ' Panier plus ou moins élégamment tressé, destiné
j inlcnir certains objets. — de fleurs, de fruits. — à pain.
-i ouvrage. || Specialt. | 1. — de mariage, panier orné,
■rt. coffret, petit meuble renfermant les présents
!)ar un futur à sa fiancée. P. une nouvelle ext. Ces
;- eux-mêmes. | 2. P. anal. (Technol. ) Panier
lie terre qu'on emploie quelquefois, au lieu de
I rre, pour se protéger.
2" fcg. Espace de terre couvert de fleurs, disposé
I i unie de corbeille au milieu d'un gazon. || Partie du
( piteau corinthien qui est entre l'astragale et le tailloir,
• ini l'aspect d'une corbeille d'oii partent les feuilles,
1 ments. || Coquille de mer à valves bombées, à
loisées en forme de treillage. || — d'or, l'alysse
I lucliers, variété de thlaspi.
3° Specialt. A la bourse (de Paris), espace vide, au
ieu du parquet, réservé aux agents de change, et en-
ré d'une balustrade circulaire contre laquelle s'ap-
ent les agents pendant qu'ils opèrent les transactions.
CORBIGEAU [kôr-bi-jô] s. m.
lÉTYM. Emprunté des patois du Sud-Ouest, § 16 {cf.
jicon courbagau, m. s.) ; proprt, corbeau-coq, du radical
Icorbeauetde geau, coq (lat. gallum). || xyi^ s. Corbigeaux,
!icourliz, RAB. IV, 59.]
Ij Dialect. Sorte de courlis.
::ORBILLARD [kor-bi-yar] s. m.
ÉTYM. Dérivé de CorbeU, § 147; le suffixe ard paraît
3ir supplanté le suffixe ai, § 62. || (Au sens I.) xvie s.
î Triolets du temps, dans godef. Suppl. \ (Au sens II,
.) 1690. FURET. I (Au sens II, 2».) Admis acad. 1798.]
il. Anciennt. Bateau, coche qui faisait le service entre
ris et Gorbeil.
II. P. ext. Il l" Anciennt. Sorte de grand carrosse pour
gens de la suite des princes, employé surtout les jours
funérailles.
2° De nos jours, char qui sert, dans les funérailles,
ur transporter les morts.
CORBILLAT [kôr-bi-yà] s. m.
ÉTYM. Dérivé de corbeau, sous l'influence de cornillat.
- ce mot.) Il xvïo s. la val, dans godef. Suppl. Admis
AD. 1798.]
i Le petit du corbeau.
CORBILLON [kôr-bi-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corbeiUe, §§ 65 et 104. || xiie s. Corbel-
i, St Brandan, dans godef. Stippl.]
:| Petite corbeille. — pour les gâteaux. — pour mettre les
;eux. Le — du pain bénit. Loc. prov. Changement de — fait
petit de pain bénit, fait trouver le pain bon, on goûte mieux
le chose quand elle reparait sous des formes nouvelles.
Î541
CORDE
J'approuve fort tous vos dîners aux fontaines différentes-, les
changements de corbillons sont admirables, SÉv. 661. || P.
anal. (Marine.) Demi-baril servant à la distribution jour-
nalière du biscuit. || P. ext. Jeu du —, où chaque joueur,
à son tour, doit répondre par un mot terminé en on à la
demande. Je te vends mon — ; Qu'y met-on? Et s'il faut qu'avec
elle on joue au — ... Je veux qu'elle réponde : « Dne tarte à la
crème », mol. Éc. des /'. i, 1.
CORBIN [kôr-bin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de corbeau (F. ce mol), § 100.
Il xii» s. Li corbins fu molt liez, herman de valeng. dans
GODEF.]
Il Anciennt. Corbeau. Specialt. Bec-de — . (V. ce mot.)
"CORBINE [kôr-bin'] s. f.
[ÉTYM. Fém. de corbin, § 37. || xviiic s. Corbine ou cor-
neille noire, buff. Corbine.]
Il La corneille commune.
*CORBLEU [kor-bleu] interj.
[ÉTYM. Atténuation de corps Dieu, c.-à-d. « corps de
Dieu », § 727. La forme fém. employée par mol. s'expli-
que par une confusion avec carbleu, charbleu, proprt, chair
de Dieu. On trouve aussi en anc. franc, cuerbieu, proprt,
cœur de Dieu. || xii^ s. Par le carbiu, renaud, Ignaure,
dans BARTSCH et horning, Lang. et littér. franc, col. 558.]
Il Sorte de juron. — ! je lui passerais mon épée au travers
du corps, MOL. G. Dand. i, 4. Par la — ! gardez d'échauffer
trop ma bile, m. Sgan. i, 1.
*CORBULE [kùr-bul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corbula, petite corbeille. || Mot
dû à BRUGUiÈRE ; enregistré en 1806 par de wailly, Nouv.
Vocah. franc.]
Il Coquille de mer, du genre des Cardiacés.
CORCELET. V. corselet.
CORDAGE [kor-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corde, § 78. || 1367. Texte dans delb.
Rec]
Il 1° Corde plus ou moins forte servant pour les agrès,
la manœuvre d'un navire, d'un aérostat, pour la gym-
nastique, pour le jeu d'une machine, etc.
Il 2° Action de mesurer (le bois) à la corde. Le — du
bois.
CORDE [kôrd'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. chorda, corde de boyau pour instrument
de musique, et p. ext. en lat. pop. toute sorte de corde,
§§ 2 et 291.]
Il 1° Réunion de ficelles ou de fils très forts tordus en-
semble, de grosseur, de longueur plus ou moins consi-
dérable. Une — à nœuds, où de distance en distance on a
fait des nœuds pour pouvoir se hisser. Dne échelle de — .
Tirer un bateau avec une — .La — d'une cloche. Une — à puits,
faite généralement d'écorce de tilleul. Garrotter qqn avec
des cordes. Étendre du linge sur une — . | Fig. Ces cordes qui
attachent donc le respect à tel et tel en particulier sont des cor-
des d'imagination, pasg. Pens. vi, 62. Quelle — à remuer dans
ces premiers moments de régence ! st-sim. xi, 291. || Specialt.
Corde passée autour du cou de qqn pour le pendre. Je ne
me pendrai pas ! Et vraiment si fered, Ou de — je manquerai,
LA F. Fab. IX, 16. Le supplice de la — . 11 mérite la — . n ne
vaut pas la — pour le pendre. Un homme de sac et de — , qui
mérite le sac (pour être noyé) ou la corde (pour être
pendu). Vollichon ne voulait avoir pour gendre qu'un homme de
sac et de —, furet. Rom. bourg, i, 25. | Fig. Avoir la — au
cou, être engagé dans un embarras dont on ne peut plus
se tirer. Se présenter la — au cou, se rendre à merci. Parler
de — dans la maison d'un pendu, réveiller un souvenir fâ-
cheux. Avoir de la — de pendu, avoir une chance extraor-
dinaire (d'après la croyance populaire que la corde de
pendu porte bonheur). — d'estrapade, avec laquelle on éle-
vait, pour le laisser ensuite retomber de tout son poids, ce-
lui qui était condamné à ce supplice. Il a été condamné à
trois coups de — . Un danseur, une danseuse de — , qui dansent
sur une grosse corde tendue, en se tenant en équilibre à
l'aide d'un balancier. Danser sur la — raide. || Sauter à la —,
sauter en faisant passer sous ses pieds une corde qu'on
tourne. Une — à sauter. || — de jeu de paume, corde tendue
au milieu d'un jeu de paume, et garnie de filets, pour ar-
rêter la balle. Fig. Vieilli. Cette affaire a passé à fleur de
— , a été sur le point d'échouer. Ma vertu est à fleur de —,
gherardi. Th. ital. iv, 230. || Corde qui borde la piste
d'un champ de course, et dont les concurrents s'écartent
CORDEAU
542
CORDON
le moins possible pour ne pas perdre de terrain. Tenir la
, rester près de la corde durant la course, et, fi(]. garder
l'avantage. || — à mesurer le bols, et,^. ext. Une — de bois,
quantité de bois mesurée par cette corde (environ quatre
stères). Bois de —, vendu à la corde, et non par fagot. ||
P. anal. Tabac en —, roulé à la façon d'une corde et qu'on
coupe par bouts pour chiquer. || P. ext. Dans une étoffe
de laine, fils de la chaîne, de la trame, que laisse à nu
l'usure du poil. Du drap usé jusqu'à la — , qui montre la — .
Fig. Montrer la — , être à bout de ressources.
Il 20 Tortis de boyau, de chanvre, de crin, etc., qu'on
tend aux deux extrémités d'un arc, d'une arbalète, pour
les bander. Mangeons cependant La — de cet arc : il faut
que l'on l'ait faite De vrai boyau, la f. Fab. vni, 27. Tendre
la — d'un arc, et, fig. Quand la — est trop tendue, elle se
rompt, il est dangereux de pousser trop loin les choses.
Nous allons voir beau jeu, si la — ne rompt, mol. Et. m, 7.
Avoir plusieurs cordes à son arc, plusieurs moyens d'arriver
à son but. Il P. anal. (Géom.) Droite qui sous-tend un
arc de cercle.
Il 3° Tortis de boyau ou de fil métallique employé
pour certains instruments de musique et qu'on fait vibrer
soit avec les doigts (guitare, harpe, etc.), soit avec un
archet (violon, basse, etc.), soit avec des marteaux cor-
respondant à des touches (piano), instruments à cordes,
les sept cordes de la lyre. La grosse — du violon, corde
grave dite bourdon. Fig. Vieilli. Toucher la grosse —, ce
qui est capital dans une affaire. Les grosses cordes de l'hon-
neur et de la réputation, SÉv. 1102. Il ne faut point toucher à
cette — là, MOL. Am. magnif. i, 2. Toucher la — sensible,
le point par lequel on peut agir le plus vivement sur qqn.
Jouer dans les cordes hautes, basses de l'instrument, Qi,p.
anal, en parlant d'un chanteur. Chanter dans les cordes
élevées, dans les cordes basses de la voix. || P. anal. Cordes
vocales, ligaments inférieurs de la glotte, susceptibles de
se tendre plus ou moins, de manière à modifier l'émis-
sion du son.
Il 4" P. ext. (Anat.) | 1. Ligament musculaire. — du
coude. I P. anal. Saillie formée par la tension de cer-
tains muscles. — du flanc, saillie du muscle ilio-abdominal
chez un cheval. — cervicale. | 2. Rameaux nerveux. —
du tympan, de l'embryon. | 3. Conduit membraneux. Cordes
sonores, canaux demi-circulaires de l'oreille interne. | P.
ext. Engorgement des vaisseaux lymphatiques sous-cu-
tanés. — de farcin.
CORDEAU [Itôr-dô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corde, § 126. jj 1294. Pour trais et pour
cordiaus, dans godef. cordail.]
Il Petite corde.
Il Spécialt. Il 1° Petite corde qu'on tend entre deux
points pour tracer une ligne droite, faire un alignement,
etc. Tracer une allée au — . Des rues tirées au — , volt.
Vanité.
Il 2° Petite corde pour haler les bateaux. {Syii. cor-
deUe.)
Il 3° Vieilli. Lacet pour s'étrangler. Ce qui le consola,
peut-être, Fut qu'un autre eût, pour lui, fait les frais du — ,
la F. Fab. Lx, 16.
CORDELER [kôr-de-lé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cordeau, §§ 65 et 154. || 1549. r. est.]
Il Vieilli. Tordre (des fils) en forme de corde. [Cf. corder,
cordonner.)
CORDELETTE [kôr-de-lef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cordelle, §§ 65 et 133. || xiv« s. Modus,
dans GODEF. SuppL]
Il Très petite corde.
CORDELIER, *CORDELIÈRE [kôr-de-lyé, -lyèr] S. m.
eif.
[ÉTYM. Dérivé de cordeUe, §§ 65 et 115. || xiiie s. Cordolier,
Pleurechante, dans godef. SuppL]
Il Religieux, religieuse de l'ordre de Saint-François-
d' Assise, portant pour ceinture une corde à trois nœuds.
Il Fig. Loc. prov. Aller sur la haquenée, sur la mule des cor-
deliers, aller à pied, un bâton à la main.
CORDELIÈRE [kôr-de-lyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cordelier, § 37. || xvio s. Journal d'un
bourg, de Paris, dans godef. SuppL]
Il 1" Corde dont se ceignaient les religieux, les reli-
gieuses de Saint-François.
Il 2» P. anal. Corde de laine, de soie, servant à serrer
il Fig- 1 1.
2. (Impr.
1765.
)rd
une robe de chambre autour du corps
ment de sculpture en forme de corde,
d'ornement dont on encadre une page
*CORDELlNE [kôr-de-lin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cordelle, §§ 67 et 100. |
soierie. | 1791. encycl. méth. Arts et met. verrerie
Il (Technol.) || !<> Petite ficelle tendue près des
de la chaîne pour éviter la rentrée de la trame, à (
coup de navette, ou pour faire les franges.
Il 2° Baguette de fer avec laquelle l'ouvrier veri
le cordon du goulot des bouteilles.
CORDELLE [kôr-dèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de corde, § 126. || xii" s. Alexandr.
GODEF. SuppL Admis acad. 1762.]
Il Petite corde. Spécialt. (Technol.) Petite cord
le halage des bateaux.
CORDER [kôr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de corde, § 154. |1 xm« s. e. bo
Livre des mest. II, ii, 5.]
Il 1° Tordre, rouler en corde. {Cf. cordeler, cord
— le chanvre. — du tabac. || Fig. Légumes, racines
cordent, qui deviennent filandreux. Flanc cordé, flan
cheval ofi le muscle ilio-abdominal est en saillie.
Il 2» Lier avec une corde. — un ballot, une malle
il 3" Mesurer à la corde. — du bois.
CORDERIE [kord'-ri ; en vers, kôr-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cordier, §§ 65 et 68. || xiii^ s
de freperie. Et de chanvre et de corderie, dans MONW
et RAYNAUD, Rec. de fabliaux, ii, 127.]
Il Lieu ofi l'on fabrique des cordes. || Industrie d(
qui fabrique des cordes.
CORDIAL, ALE [kor-dyàl ; en vers, -di-àl] adj
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. cordialis, m. s. dt'v
cor, cordis, cœur. L'anc. franc, dit ordinairemen
dérivé de cuer, cœur, §§ 65 et 90. || xv'^ s. Texte d.i
DEF. SuppL]
Il 1" Qui réconforte le cœur. Potion cordiale. Une b:
d'essence cordiale, Cyrano, i/is<. C07n. p. 41. Subsl-
L'on n'a vu chez lui ni julep, ni cordiaux, ni médecins,
6. Le ratafia est un — innocent, destouches, Tamboi
iurne, ii, 7.
Il 2° Qui part du cœur. Une affection cordiale. F
accueil — à qqn. || P. antiphr. Ah ! ma haine pour elle e^
cordiale que mon mépris pour lui, desforges, To7n J
Londres, ii, 1.
CORDIALEIVŒNT [kôr-dyâl-man; en vers,-à\-&-
adv.
[ÉTYM. Composé de cordiale et ment, § 724. || x
Ménagier, i, 91.]
Il D'une manière cordiale. Je le pardonne non seul
de bouche et en apparence, mais sincèrement, mais — , v
Pens. Or. dominicale, x, 5. Est-ce là agir sincèremer.
PASC. P7^ov. 2. Il P. antiphr. Ils se détestent —, du ï-
cœur. On se disait — , de part et d'autre, des injures s
sières..., montesq. Lett. pers. 36. ;
CORDIALITÉ [kôr-dyà-li-té ; en vers, -di-à-...] s\
[ÉTYM. Dérivé de cordial, § 255. || xv"^ s. D'amour et di'ir
dialité, Myst. du Nouv. Testam. dans delb. Mater.
Il Sentiment bienveillant qui part du cœur. Ace;
traiter qqn avec — . Ces airs de franchise, de simplicité,
que nous affectons, bourd. Pens. Sur la charité (/
chain.
CORDIER, "CORDIÈRE [kôr-dyé, -dyêr] s. m. >
[ÉTYM. Dérivé de corde, § 115. || 1240. Jehans Goù
cordlers, dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui fabrique, vend des cordes.
CORDIFORME [kôr-di-fôrm'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. cor, cordis, cœur, el *
forme, § 271. || 1771. trév. Admis acad. 1835.]
Il (Botan.) Qui a la forme d'un cœur.
CORDON [kôr-don] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corde, § 104. || xii^ s. Aiol, 102"
I. Il lo Cordelette qui entre dans la composition
corde. Une corde à cinq cordons.
Il 2" Petite corde, et, p. ext. petite tresse ron'
plate, ruban, plus ou moins large, employé à un
déterminé. Attacher qqch avec un — . La bête scélérat
certains cordons se tenait par la patte, la f. Fab. in, I
cordons d'un bonnet, d'un tablier. Le — d'un chapeau. Un
chapeau de — dépouillé, boil. Sat. 10. Spécialt. Cu;
CORDONxNAGE
iii'û dans les armoiries d'un cardinal, d'un évoque, qui
jscend du chapeau et se termine par un nombre de
uppes qui varie selon le rang. Le — d'une sonnette. —
tirage, pour ouvrir, fermer des rideaux. Le — de la porte
|ne maison, que le portier tire de sa loge pour ouvrir à
ii\ qui veulent entrer ou sortir. Tirez le —, s'il vous plaît.
es cordons de souliers. Dénouer, délier les cordons des sou-
is de qqn, pour le déchausser. Fig. Il n'est pas digne de
ier les cordons de vos souliers, il n'est pas digne de vous
vir. Les cordons de la bourse, qui servent à la lier. Fig.
lit- les cordons de la bourse, dans un ménage, une asso-
Liin, avoir la disposition de l'argent. || Spécialt. Lacet
. ant à étrangler. Le sultan envoya le — au grand vizir.
ne manque à Athènes ni de cordons coulants ni de précipi-
i':x. Dial. des morts, 18. || — de Saint-François, corde
se ceignent les franciscains (cordeliers). || — d'un
•jda de chevalerie, large ruban porté en écharpe par les
|3mbres de certains ordres. Le grand —, porté par les
iiiiis-croix de l'ordre du Saint-Esprit, de la Légion
iieur. — bleu, porté par les chevaliers de l'ordre du
-Esprit. Un grand — , un — bleu, celui qui porte le
jaud cordon, le cordon bleu. L'argent d'un — bleu n'est
's d'autre façon Que celui d'un fripier, Régnier, Sat. 13.
>i. Un — bleu [vieilli), celui qui se distingue en qqch.
'jii'ciaU. De nos jours, par plaisanterie, une cuisinière
ibile.
3° P. anal. Cordons nerveux, ramification des nerfs. ||
ombilical. | 1. Chez les mammifères, lien qui fait com-
iuniquer le fœtus avec la mère par le placenta. Nouer,
uper le — . | 2. Dans les végétaux, filet qui unit l'ombi-
(ie la graine à la portion de l'ovaire dite placenta. ||
pistiUaire, filet qui s'étend du style de la plante aux
jaires.
III. P. ert. Ligne continue que forme une chose, une
jrie de choses, le long d'un espace déterminé. Autour
j cet amas de viandes entassées Régnait un long — d'alouettes
'essées, boil. Sat. 3. Un — de troupes. — sanitaire, ligne
jî postes établis pour empêcher l'entrée de personnes
I de choses venant d'un pays oii règne une épidémie.
! — d'arbres. Un — de lampions. — de gaz, suite de petits
^^ rapprochés les uns des autres. || Spécialt. (Technol.)
irniche peu saillante, bandeau de pierre qui règne
.1 d'une muraille, d'un rempart. | 2. Bord façonné
li règne sur la tranche d'une pièce d'or, d'argent. {Sgn.
irdonnet.)
l'CORDONNAGE [kor-dô-nàj'] s. m.
I [ÉTYM. Dérivé de cordon, § 78. || Néolog.]
j II (Technol.) Opération qui consiste à corriger les im-
prfections de la tranche et à relever légèrement les
prds du flan d'une monnaie, pour obtenir plus aisé-
ment l'empreinte des listels et grènetis.
j CORDONNER [kor-dô-né] v. tr.
1 [ÉTYM. Dérivé de cordon, § 154. || xii» s. Et por vos blons
jwex que faites cordouner, Aiol, 8276.]
II (Technol.) Tordre (des fils) en cordon. [Cf. cordeler,
)rder.)
CORDONNERIE [kôr-don'-ri; en vers,-dù-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cordonnier, §§ 65 et 68. || 1236. Cor-
)uanerie, dans delb. Rec]
1° Industrie de celui qui fabrique des chaussures.
2° Lieu o\x l'on vend, oîi l'on fabrique des chaussu-
II Dans certains établissements, collèges, etc., lieu
ù l'on dépose les chaussures.
CORDONNET [kèr-dè-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cordon, § 133. || 1515. Cordonnets de soie,
ms L. DE LABORDE, Ëtuaux,]}. 451.]
II 1" Petit cordon, petite tresse de fil, de soie, d'or,
argent, etc., qu'on emploie pour divers ouvrages de
issementerie, etc. || Fil de soie torse à trois brins pour
)udre.
Il 2" Fig. (Technol.) Bord façonné qui règne sur la
'inche d'uBC monnaie. {Syn. cordon.)
CORDONNIER, *CORDONNIÈRE [kôr-dù-nvé, -nyêr]
w. et /'.
[ÉTYM. Altération par étymologie pop. (F. § 509) de
îinc. franc, cordouanier, ouvrier en cordouan, c.-à-d. en
iiir de Cordoue , §§ 115 et 36. En 1611, cotgr. ne
onne que cordouannier ; mais cordonnier, dû à l'influence
e cordon, se trouve déjà au xvi" s. et notamment dans
■^Lv. Instit. chr. III, iv, 22 (édit. 1562). || xine s. On-
543
CORMORAN
ques... Cordoaniers n'ot bons soUers, dans Uist. littér. xxiii
591.]
Il Celui, celle qui fabrique, qui vend des chaussures.
Un — pour hommes, Prov. Les cordonniers sont les plus mal
chaussés, ce qu'on fait avec soin pour les autres, on le
néglige pour soi-même. || Fig. Araignée d'eau, dont les
pattes se meuvent à la surface de l'eau comme les liras
du cordonnier qui tire les fils en cousant la chaussure.
CORÉE. V. chorée.
CORELIGIONNAIRE [kôr-li-jyô-nër ; en vers, kô-re-
li-ji-è-... ; suivant d'autres, kô-ré-...] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et reU-
gionnaire, § 275. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Chacune des personnes qui professent une môme re-
ligion, considérée par rapport aux autres.
CORIACE [kô-ryas' ; en vers, -ri-as'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coriaceus, m. s. de corium,
cuir. [Cf. coriace.) Au xvi» s. on disait ordinairement co-
rias au masc. || xv° s. Herbe... qui a les rinceaulx longs et
corias, Perceforest, dans la g. | 1549. Coriace, h. est.]
Il Dur comme du cuir. Cette viande est — . j P. ext. Des
légumes, des fruits coriaces. || P. plaisant. Fig. Qui ne
cède pas. Un caractère — . Il faudrait être douée d'une patience
bien —, hamilt. Gram. 316.
CORIACE, ÉE [kô-ri-à-sé] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coriaceus, m. s. de corium,
cuir. [Cf. coriace.) || Admis acad. 1798 au fém. et 1835 aux
deux genres.]
Il (Botan.) Qui a la consistance du cuir. Feuille coriaoée.
Arbuste — .
''CORIACITÉ [kô-ryà-si-té ; en vers, -ri-à-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coriace, § 255. || Néolog.]
Il État de ce qui est coriace.
CORIAMBE. V. choriambe.
CORIANDRE [kô-ryândr' ; en vers, -ri-ândr] s. f.
{masc. COTGR., th. corn.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. coriandrum, grec xopîavSpov,
?n. s. Sur le genre, V. § 550. || xiv'^ s. Dou coriandre confit,
dans DELB. Rec. \ Coliandre (1359), dans godef. Suppl.]
Il Plante aromatique formant un genre de la famille
des Ombellifères. || La graine sèche de cette plante, em-
ployée en confiserie, en cuisine, en pharmacie.
CORINDON [kô-rin-don] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du tamoul kurundam, m. s. § 28. || xyii"
s. Cet emeri... s'appelle corind en langage telengui, j. theve-
NOT, Voyage, v, 297, édit. de 1727. Admis acad. 1878.]
Il Pierre précieuse, presque aussi dure que le diamant,
formée d'alumine diversement colorée par des oxydes
métalliques. — hyalin, variété qui donne le rubis, l'éme-
raude, le saphir, la topaze, l'améthyste. — émeri, corin-
don commun, dont la poudre sert à polir les pierres
fines, les glaces, les métaux.
CORINTHIEN, lENNE [kô-rin-tyin, -tyèn' ; en vers,
-ti-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé du nom de ville Corinthe, § 244. || xvi» s.
Corniches d'ouvrage corinthien et dorique, MONTAIGNE, i, 51.
Admis acad. 1762.]
Il Qui est de Corinthe. Spécialt. Ordre —, le quatrième
et le plus orné des ordres grecs d'architecture, caracté-
risé par des feuilles d'acanthe en volute au chapiteau.
I P. ext. Colonne corinthienne, temple — .
CORIS. V. cauris.
CORIHE [kùrm'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être pour corne (lat.
cornum), par une confusion entre le fruit du cornouiller
et celui du cormier, § 509. || xiii^ s. Cormes, alies et noi-
settes, Rose, dans delb. Rec]
Il Fruit du cormier.
"CORME [kor-mé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corme, § 118. || xvi" s. rab. ii, 31.]
Il Boisson fermentée faite avec le fruit du cormier.
CORMIER [kor-myé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corme, § 115. || xiu" s. Ars de cormier
Chans. d'Antioche, viii, 1080.]
Il Variété de sorbier, à fruits acides , dont on fait une
boisson analogue au cidre. (F. corme.)
CORMORAN [kôr-mô-ran] s. m.
[ÉTYM. Composé de l'anc. franc, corp, corbeau, et de
moran, mot qui signifie « marin », et qui paraît être un
dérivé du breton mor, mer, §§ 4 et 173. {Cf. provenç.
CORNAC
544
CORNEAU
corp mari, portug. corvo marinho, cormoran.) Le mot rare
moran se retrouve avec le môme sens dans le terme de
fauconnerie faucon moran, « lequel on prend sur la falaise
de la mer », budé, Oiseaux, 122. || xiv^ s. De cormarans et
de butors, EUST. desch. Poésies, ms. f° 488.]
Il Oiseau formant un genre de l'ordre des Palmipèdes,
qui vit au bord de l'eau et se nourrit de poissons. Il n'était
point d'étang dans tout le voisinage Qu'un — n'eût mis à con-
tribution, LA F. Fab. X, 3.
CORNAC [kôr-nak'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté du cinghalais kurawa-nayaka, proprt,
chef d'écurie, § 28. || 1685. On appelle ceux qui conduisent
les elephans cornacs, dellon, Relat. d'un voy. aux Indes
or. p. 168. Admis agad. 1798.]
Il Conducteur d'un éléphant. || P. plaisant. Servir de —
à une personne, la conduire.
"CORNACÉES [kôr-nà-sé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cornus, cornouiller, § 233. || 'Néo-
log.]
Il (Botan.) Famille de plantes dicotyledonées dont le
type est le cornouiller.
CORNAGE [kôr-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corner, § 78. ||(Au sens 1".) xiv« s. V.
à l'article. | (Au sens 2".) Ne'olog. Admis agad. 1835.]
Il 1" Anciennt. Action de souffler dans une corne. La
science de tout —, fontaines-guérin, Trésor de vénerie,
dans GODEF.
Il 2» Fig. (Art vétérin.) Sorte de râle, produit chez le
cheval, l'âne, par une affection morbide des organes res-
piratoires. Le — aigu, chronique. [Cf. silflage.)
CORNALINE [kôr-nà-lin'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, §§ 238 et 245. || xiii" s. Corne-
line, Lapid. de Marbode, 511, var.]
Il Agate demi-transparente d'un rouge plus ou moins
foncé, dont on fait des cachets, des bagues, etc.
1. CORNARD [kèr-nàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 147. || xiii^ s. Plus cornars
qu'un cers rames, J. DE meung, Rose, 4825.]
1. Celui qui a des cornes. P. plaisant. Fig. Mari
trompé par sa femme. L'un amasse du bien, dont sa femme
lait part A ceux qui prennent soin de le faire — , mol. Èc, des
/•• I, 1.
II. (Technol.) Outil du verrier, terminé en crochet, qui
sert à ouvrir le fourneau et à en tirer les creusets.
2. "CORNARD, ARDE [kôr-nar, -nàrd'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de corner, § 147. || Néolog.]
Il (Art vétérin.) Qui fait entendre en respirant le râle dit
comage. Cheval — . Anesse cornarde. {Syn. corneur, siffleur.)
"CORNARET [kôr-nà-rè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de cornard 1, §§62et 133. || 1786.
ENCYGL. MÉTH.]
Il Plante herbacée dont le fruit est en forme de cornes.
1. CORNE [kôrn'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "coma, pour cornua, plur. du neutre
cornu, corne, employé comme fém. sing. ( V. § 545), § 291.
{Cf. cor.)]
I» Il 1° Excroissance conique, droite ou recourbée,
qui vient sur le front des ruminants, d'ordinaire chez les
mâles, et forme comme un prolongement de l'os frontal.
SpÉcialt. Bêtes à cornes, animaux de race bovine , par
opposition aux bûtes à laine. Prendre un taureau par les
cornes, et, fig. Prendre le taureau par les cornes, aborder de
front une difficulté. Cornes du cerf, du daim , les andouil-
1ers. Spécialt. Donner un coup de — à im cheval, le saigner
au palais avec une corne de cerf ou de chevreuil dont le
bout est pointu. || Spécialt. — à bouquin, corne de bœuf
évidée, percée et garnie d'une embouchure (bouquin). —
à chaussure, moitié d'une corne sciée dans sa longueur,
dont la partie large sert à faire glisser le talon du pied
dans la chaussure. — d'amorce, corne de bœuf remplie de
poudre dont on se servait à défaut d'étoupilles pour amor-
cer une bouche à feu.
Il 2° P. anal. Excroissance en forme de corne placée
sur la tête de quelques animaux. — du rhinocéros, excrois-
sance fibreuse solide qui surmonte le nez de cet animal.
Cornes de céraste, éminences écailleuses qui surmontent
chaque orbite de celte vipère. Cornes du limaçon, pédon-
cules rélractiles placés sur la tête et portant les organes
delà vision. Colimaçon borgne, montre-moi tes cornes. Chan-
son d enfant. Cornes de certains insectes, crustacés, etc.,
nom vulgaire des antennes. Les cornes du cerf-volan
nés du grand duc (oiseau de nuit), aigrette qui orne sr
Jl P. ext. I 1. Éperon de certaines Heurs. | 2. Appe
qui fait saillie sur la surface de certains organes. Le
nés de l'os hyoïde.
II. Fig. Il 1° Famil. Les cornes du diable, attribut av
quel on le représente d'ordinaire. Loc.prov. Si les con
fussent venues à la tête, j'aurais été bien moins étonnée
80. Cet étrange propos me rend aussi confus Que s'il m'étai
des cornes à la tête, MOL. Sgan. se. 16. | Faire porter des
à son mari, en faire un objet de risée en le trompant,
montrer les cornes à qqn, faire à qqn un geste de moi
en simulant des cornes avec ses doigts. Mettre des i
à un enfant, lui attacher sur la tête des cornes en ;
simulant des oreilles d'âne, comme châtiment d'
ignorance, de sa paresse.
Il 2» Spécialt. — d'abondance, corne d'oii s'échn
des fleurs, des fruits, etc., emblème de l'abondan
le dépeignait tenant en main la — d'abondance, fén. Tr
Il — de bélier, ornement qui sert de volute au chai
ionique composé. — de vache, évidement en tron(
pratiqué sur les arêtes de certaines voûtes. || —
mon, coquille fossile rappelant les volutes des cori;
bélier. (F. ammonite.) — de-cerf, nom vulgaire du iii-
tain. I
Il 3" Ce qui se termine en pointe, comme une c "
Les cornes de la lune, les pointes du croissant. Endymi!
tait qu'un sot ; Il devait dès le premier mot Renvoyer
ciel les cornes argentées, gorn. Poés. div. 51. Cornes
parties courbes de l'arc en forme de cornes (qui é
primitivement de véritables cornes assemblées à un
ceau de bois d'if). Les cornes d'un autel antique, les :i
saillants recourbés. — d'abaque, encoignure du taill
chapiteau corinthien. Ouvrage à cornes, ouvrage de
fication avancé hors du corps de la place. Chapeau ;'
cornes, dont le bord est relevé en trois parties prési
trois pointes. ( V. tricorne.) Les cornes d'un bonnet carrt
ner un arrêt en cornes, CORN. Poé5. div. 7. — ducale, h
que portait le doge de Venise, et qui avait une poin
derrière. Faire des cornes à un livre, recourber les coii
feuillets par négligence, ou les plier pour marqut
endroit qu'on veut retrouver. Faire une — à une ca:
visite, en la déposant, pour marquer qu'on est veii
même. || (Marine.) Vergue épiquée (dressée) à l'a
d'un mât par un croissant fait sur son gros bout. Spi
— d'artimon, vergue que porte le mât d'artimon. ||^
de la charrue, manche formé de deux pièces de hoÊJA
III. Matière tenace, lamelleuse, dont sont fan
cornes des ruminants. (F. kératine.) De la — polie. É
gne, une tabatière de — . Vieilli. Loc. fig. Il entend de '
a l'oreille dure comme de la corne. || P. anal. 1 1.:
tière dont sont faits le sabot du cheval, de l'âne,
les ongles, les griffes, etc. (L'âne) Lève une — toute
La lui porte au menton, la f. Fab. iv, 5. | 2. Matière
sont faits les andouillers. Manche de couteau en — de'"*
de daim. || P. ext. — cutanée, callosités morbides q
forment, surtout chez les vieillards, à la face, aux ii
etc. (Cf. cor, III.) Pierre de — fusible, l'orthose com]
Pierre de — infusible, le silex corné. (F. corné.)
2. *CORNE [kôrn'] s. /.
[ÉTYM. Du lat. pop. *corna, plur. du neutre cornu;.
5. employé comme fém. sing. (F. § 545), § 291. J
Il Fruit du cornouiller. (Syn. cornouille.)
CORNÉ, ÉE [kôr-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, d'après le lat. comeus,
§ 223. {Cf. cornée.) || 1762. La substance cornée de l'ergo
BONNET, Œuvres, VI, 78. Admis acad. 1835.]
Il 1° Qui a pour matière la corne. Substance comt
tissu — des ongles.
Il 2» Qui a la consistance ou l'aspect de la corne, r
cornée. Harengs cornés, pris au moment du frai, ei
la chair devient coriace quand on les sale. Silex
pierre de corne infusible, quia l'aspect de la corne,
de jaspe. L'orthose —, la pierre de corne fusible, v !
de feldspath. Argent — , le chlorure d'argent, qui, v.
fusion, donne par le refroidissement une masse li
transparente et flexible, comme la corne.
1. *CORNEAU [k6r-nô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvu" s. salnove, daii.
DEF. SuppL]
CORNEAU
' :hien issu d'un mâtin et d'une cliienne courante, d'un
! courant et d'une mâtine.
CORNEAU [kôr-nô]. V. créneau.
:ORNÉE [kôr-né] s. f.
rvM. Emprunté dulat. médical cornea (s.-ent. tuaica),
la cornée rappelant l'aspect de la corne. || 1545. g.
iULT, dans delb. Rec]
Anat.) Membrane extérieure de l'œil. — opaque, la
îique, dite vulgairement le blanc de l'œil. — trans-
te, petite membrane circulaire enchâssée au milieu
-clérotique, qui laisse pénétrer les rayons lumineux.
aNEENNE [kôr-né-èn'] s. f.
:\-sï. Dérivé de corné, la cornéenne rappelanll'aspect
' I corne, § 244. || 1798. Journal des mines, i, 51. Ad-
v.r.AD. 1835.)
léologie.) Amphibole compacte d'un vert foncé qui
dans la formation de certaines roches.
"CORNEILLARD [kôr-né-yàr] s. m.
: lYM. Dérivé de corneille 1, § 147. |1 xyi= s. Cornillart.dans
Rec]
'ilit de la corneille. {Cf. cornillat, corneillon, cornillon.)
I CORNEILLE [kôr-nèy'] s. f.
!i;rYM. Dulat. pop. *cornïcla (class. cornîcula), diminutif
'irnix, îcis, m. s. §§ 62, 810, 390, 290 et 291.]
-pèce de corbeau de petite taille. — commune, noire,
bine. — mantelée, bedeaude, sorte de corneille qui a
•, les ailes et la queue noires, et le reste du corps
- l'is cendré. — chauve, le freux. — d'église, le chou-
Fig. C'est la — de la fable (qui se pare des plumes
ion), une personne qui se fait un mérite de ce qui
lin autre. Bayer aux corneilles, regarder en l'air la
;e ouverte, perdre son temps. Vous rêvez, et bayez
X corneilles, mol. Tai't. i, 1. Aller comme une — qui abat
îs noix, élourdiment.
i2. "CORNEILLE [kôr-néy'] s. f.
I [ÉTYM. Dérivé du radical de cornéole, avec un suffixe
'ifférent, § 88. || 1557. CorneUe, ch. de lécluse, Hist. des
'aides, p. 57.]
i Nom vulgaire de la lysimachie. [Syn. cornéole, chasse-
bsse, genêt des teinturiers.)
i *CORNEILLON [kôr-nè-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corneille 1, § 104. || xviiie s. buff. Pie.]
II Le petit de la corneille commune et de la corneille
hauve.
' "GORNÉITE [kôr-né-ïf] s. f.
i [ÉTYM. Dérivé de cornée, § 282. || Néolog.]
! Il (Médec.) Inflammation de la cornée transparente.
F. kératite.)
*CORNEMENT [kôr-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corner, § 145. || xiv^ s. G. de digulle-
riLLE, dans godef. Suppl.]
Il 1» Sensation de bruit confus, de bourdonnement
lans l'oreille.
Il 2° (Technol.) Bourdonnement que laisse échapper
in tuyau d'orgue dont la soupape ne joint pas.
CORNEMUSE [kôr-ne-mùz'] s. f.
[ÉTYM. Composé de corne 1 et muse, c.-à-d. musette, § 199.
I xme s. Dame a la licorne, dans godef. Suppl.]
Il Instrument de musique champêtre, d'un timbre na-
iillard, fait d'une outre, réservoir d'air qu'on insuffle avec
a bouche par un tuyau (porte-vent), et de trois tubes
idaplés à l'outre, dont deux sont à note continue, et dont
le troisième est garni d'une embouchure à anche, oii
souffle le joueur, et percé de trous sur lesquels il promène
les doigts pour produire difl"érentes notes. {Cf. musette.)
|i Fig. L'estomac, à cause de la ressemblance de sa forme
avec l'outre de la cornemuse. | P. plaisant. Loc. prov.
Quand la — est pleine, on en chante mieux.
'CORNÉOLE [kôr-né-ôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge corneola, m. s.
d'origine inconnue. |1 1539. r. est.]
Il Nom vulgaire de la lysimachie. {Syn. chasse-bosse,
corneille, genêt des teinturiers.)
CORNER [kôr-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 154.||xie s. Cornerai l'olifant,
Roland, 1702.]
I. Annoncer à son de corne, de trompe. Vieilli. —
l'eau, donner le signal du lavement des mains, avant le
repas. (Chasse.) — requête, exciter les chiens à quêter
de nouveau lorsqu'ils sont en défaut. — une nouvelle. | Fig.
DICT. FRANC.
)45 —
CORNETTE
Gulphar alla tout droit Conter ce cas, le — par la ville, la f.
CoîUes, A femme avare. J'entends sans cesse — à mes
oreilles : L'homme est un animal raisonnable, l.\ br. 12. ||
AbsoU. Le bouvier corne pour appeler son troupeau. | P. ext.
Fig. Dn cheval qui corne, qui fait entendre le râle dit cor-
nage. Les oreilles ont dû vous —, on a beaucoup parlé de vous.
Les oreUles lui cornent, il croit entendre qqch. Il faut donc
que les oreilles m'aient corné, MOL. Mal. im. m, 9.
II. Pop. Frapper avec la corne. Deux béliers qui se cor-
nent. {V. daguer.)
III. Rendre semblable à une corne.
Il lo Rendre dur comme la corne. Cuir, peau qui se corne.
I! 2° Recourber, plier en corne. — une page d'un livre.
— une carte de visite.
IV. Vieilli. V. intr. Sentir mauvais (comme la corne
qu'on brûle). On dit que le poisson corne quand il est gâté,
BoucuET, Serées, ii, 25.
"CORNEROTTE [kôr-ne-rôf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, à cause des cornes ou aigrettes
qui ornent la tête du hibou, § 136. {Cf l'expression hibou
sans cornes, nom vulgaire de la hulotte.) Le mot corne-
rotte se trouve au xiv s. {V. godef. Suppl.) au sens de
cornet à encre. || 1784. Comerote, encycl. méth.]
Il Un des noms vulgaires du hibou.
CORNET [kôr-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 133. || 1363. Dn cornet garny
d'argent, dans l. de laborde. Émaux, p. 228.]
Il 1° Petite corne, trompe rustique. — de vacher, de
postillon. — à bouquin, corne de bœuf évidée, garnie d'une
embouchure (bouquin), qui sert aux pâtres pour rassem-
bler leurs troupeaux. P. ext. Trompe de terre cuite garnie
d'une embouchure, dont les enfants s'amusent à sonner
à l'époque du carnaval. Sorte de grande flûte dont on se
sert dans les chœurs pour soutenir la voix. — à pistons,
sorte de trompette garnie de pistons qui permettent d'exé-
cuter les notes qui manquent au cornet ordinaire. P. ext.
Un des jeux de bouche de l'orgue.
Il 2° Ce qui est en forme de corne. — acoustique, petit
instrument en forme d'entonnoir que les personnes qui
ont l'ouïe dure s'adaptent à l'oreille , et dont la partie
évasée reçoit les ondes sonores pour les porter par un
col étroit, en les concentrant et en les renforçant, jus-
qu'au tympan de l'oreille. | — à dés, instrument en corne,
ivoire, cuir, etc., qui sert à tenir, agiter et lancer les
dés. Tenir le — . Agiter le — . Il a cent fois promis de ne tou-
cher jamais — , carte ni dé, regnard. Joueur, i, 2. — à en-
cre, la partie de l'écritoire où l'on met l'encre. Fig. Nom
donné au calmar, à cause de la liqueur noire qu'il ré-
pand autour de lui. (F. calmar.) — de papier, papier roulé
en corne. — de bonbons, cornet de papier rempli de bon-
bons. La sixième feuille de papier ! je l'ai employée à faire un
— pour des bonbons, be.^umarch. B. de Sév. ii, 2. — de
pâtisserie , sorte d'oublié roulée en cône. — de porcelaine
de Chine, de Japon , vase en forme de cornet où l'on met
des fleurs, et dont on orne le coin des cheminées. Cor-
nets de mer, nom donné à de gros coquillages tournés
en forme de spirale. — de ventouse, instrument pour ap-
pliquer des ventouses. — d'essai, lame en spirale que
l'essayeur forme avec le bouton d'essai, pour en vérifier
le titre. Cornets des fosses nasales, petites lames osseuses
contournées sur elles-mêmes dans les fosses nasales. —
de la langue de bœuf, dans les abats du bœuf, commence-
ment du conduit de l'œsophage qui est joint à la langue.
— de coquillage , lame recourbée qui forme cloison dans
certains coquillages. — des mâts, entourage fait de bouts
de planches dressés verticalement autour des pieds des
mâts, dans les embarcations.
"CORNETER [kèr-ne-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cornet, § 154. || xv!» s. Montaigne,
II, 37.]
Il (Art vétérin.) Ventouser à l'aide de l'instrument dit
cornet. — un cheval.
*CORNETIER [kôr-ne-tvé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corne !,'§§ 63 et 115. || 1348. Texte dans
GODEF.]
Il Vieilli. (Technol.) Apprêteur de corne.
CORNETTE [kôr-nef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 133. || 1352. Et si ont les lon-
gues comètes. Roman du riche homme, dans du g. corneta.]
Il 1° Chaperon qui, après avoir fait le tour de la tête,
3o
CORNEULE
346 —
CORNUET
venait se nouer par devant, et dont les extrémités fai-
saient deux petites cornes. || Ancienne coiffure de femme,
à coins pendants, pour la nuit ou le matin. Je me fais des
cornettes, mol. Éc. des f. i, 3. P. anal, de forme. Fir/. Nom
vulgaire de la mélampyre des champs, plante dite aussi
plumelle, queue-de-renard, etc.
Il 2° Bande de soie à bouts pendants que portaient
autour du cou les docteurs en droit, les professeurs du
Collège royal (aujourd'hui Collège de France). Si j'eusse
étudié... Une — aucol debout dans un parquet, Régnier, Saf. 4.
Il 3° Pavillon à deux pointes d'un chef d'escadre. De
nos jours. Pavillon tricolore à deux pointes, signe distinc-
tif de l'officier qui commande trois bâtiments de guerre
au moins. Étendard carré de la cavalerie, et, spe'cialt, de
la cavalerie légère. P. ext. S. m. Un —, officier qui portait
cet étendard et commandait la compagnie après le lieu-
tenant. Il — blanche, qu'on déployait lorsque le roi était à
l'armée, et que portait un général.
""CORNEULE [kor-né-ul] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cornée, § 249. || Néolog.]
Il Chacune des petites facettes qui composent l'œil,
chez les insectes.
CORNEUR, *CORNEUSE [kôr-neur, -néuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de corner, § 112. || xiii" s. Corneeur, beau-
MAN. Jehan et Blonde, 4095. Admis acad. 1798.]
I. Celui, celle qui sonne du cor.
II. Fig. Adjectivt. Cheval — , jument corneuse, atteints
du cornage. (Syn. comard, siffleur.)
1. CORNICHE [kôr-nïch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. comice, m. s. mot d'origine
incertaine, § 12. || 1544. Comisse, dans gooet?. Suppl. \ 1611.
Corniche, cotgr.]
Il lo Ornement en saillie qui couronne le tour de l'en-
tablement d'un édifice. || P. ext. Ornement analogue de
pierre, de bois, etc., qui règne autour du plafond, d'une
pièce, qui couronne un meuble, une porte, etc. | Spé-
cialt. Ornement appliqué en dehors de la lisse de hourdi
sur le bordage d'un navire.
Il 20 Fig. Sentier étroit qui borde le précipice au flanc
d'une montagne. Route en — . La route de la Corniche, qui
domine la mer, de Nice à Gênes.
2. *CORNICHE [kor-nïch'] s. f.
[ktym. Dérivé de corne 1, § 82. || xyii" s. V. à l'article.]
Il 1° Vieilli. Petite corne. J'attends ici un de ces maris
dont la tête n'est pas incommodée des corniches, sÉv. 78.
Il 2° P. anal. Nom vulgaire de la macre ou châtaigne
d'eau, dont l'enveloppe présente des pointes en forme de
cornes. {Syn. cornuelle.)
CORNICHON [kôr-ni-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 105. || 1549. r. est.]
!• Vieilli. Petite corne. Les cornichons du chevreau. J'en
jure par ces eaux Et peœ les cornichons de mes jeunes bouveaux,
R. BELLEAU, II, 33.
II. P. anal. \\ 1° Petit concombre qui, confit dans du
vinaigre, sert de condiment. || Fig. Pop. Niais qu'on dupe
aisément.
Il 2° P. ext. \ 1. Variété de raisin au grain long et courbe.
1 2. — de mer, l'holothurie, mollusque.
•CORNICULE [kèr-ni-kul] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 241. jj 1557. en. de lécluse,
llist. des plantes, p. 48.]
Il 1° (Hist. nat.) Petite corne.
Il 2° (Pharm.) Sorte de ventouse qu'on applique à l'aide
d'un cornet.
•CORNICULÉ, ÉE [kôr-ni-ku-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cornicule, § 118. || Néolog.]
Il (Hist. nat.) Qui est en forme de petite corne, de cor-
net. Les pétales comiculés de l'ancolie.
CORNIER, 1ÈRE [kôr-nyé, -nyer] adj. et s. f.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 115. || xii° s. Une des corneras
de l'altel, Rois, m, 1. Admis acad. 1798.]
Il (Technol.) Qui fait le coin. Poteau, pilastre — , qui fait
l'encoignure d'un bâtiment. Arbre — , qui marque le coin
d'une coupe de bois. Jointure cornière, et, absolt, s. f.
Cornière d'un toit, rangée de tuiles pour l'écoulement des
eaux à la jonction de deux combles. Allonge cornière, et,
absolt, s. f. Cornière, équerre de fer, pièce qui maintient
les angles d'un coffre, d'une presse d'imprimerie, de l'im-
périale d'une voiture.
*CORNILLAT [kor-ni-yà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corneille 1, §§ 65 et 131. acad.
cornillas. {Cf. corbillat.) || xyi» s. Petits cornillas, du pi
dans DELB. Rec.]
Il Petit de la corneille. {Cf. corneillard .comeillon,
nillon.)
1. *CORNILLON [kôr-ni-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 107. || Néolog.]
Il Noyau osseux contenu dans la corne du bœuf.
2. "CORNILLON [kor-ni-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corneille 1, §§ 65 et 104. || xvc s. G*
chante la corneille Si chante le cornillon, dans delb. Rei
Il 1" Le petit de la corneille. {Cf. comeUlon, comeil
cornillat.)
Il 2° Un des noms vulgaires du choucas ou cori.
d'église.
■"CORNION [kôr-nyon ; en vers, -ni-on] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corne 1, § 106. On trouve en anc. fr
courgnon dans un sens analogue. (F. godef.) || 1795.
CYCL. MÉTH.]
Il (Pêche.) Pointe de la nasse qu'on fixe à l'extré
d'un filet dit diguiau.
'CORNISTE [kùr-nisf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cor, § 265. || Néolog.]
Il Celui qui joue du cor.
CORNOUILLE [kôr-nouy'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "cornucla, diminutif du lat. cl
cornum, m. s. proprt, corne, §§ 324, 390 et 291. On trc
aussi en anc. franc, cornille {Cheval, as deus espees,
xii" s.) et corneille (ol. de la haye [1425], dans delb. Rt
d'après des types lat. *cornîcula et cornlcula. || xiii<= s
noUes, j. DE GARLANDE, daus SCHELER, Lex. p. 77.
Il Fruit du cornouiller, qui ressemble à une petite
rouge. {Syn. corne.)
CORNOUILLER [kor-nou-yé] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de cornouille, § 115. || xii^ s. Baston ci
cornellier, chrétien de troyes. Chevalier au lion.
Il Arbre à bois très dur, qui forme l'espèce type
famille des Cornacées.
CORNU, UE [kôr-nu] adj.
[ÉTYM. Du lat. cornùtum, m. s. §§ 402 et 291.]
Il ±0 Garni de cornes. Front — . Dn animal — bleasi
quelques coups Le lion, la f. Faô. v, 4. || Fig. Lièvres con
idées folles (les lièvres n'ayant pas de cornes). Argtni
— , le sophisme célèbre : Vous avez ce que vous n'a
pas perdu ; or vous n'avez pas perdu des cornes ; di
vous avez des cornes. P. ext. Raisons cornues, raisons
zarres, ridicules. Les conséquences cornues que vous en ti
CORN. Lett. apolog. Visions cornues, idées extravagan
Aller follement, égaré dans les nues. Me lasser à chercher
visions cornues, boil. Ép. 11. {Cf. biscornu.)
Il 2» P. anal. Qui a des saillies en forme de con
Fleur cornue, dont le style ou les anthères sont en for
de cornes. {Cf. cornuet, cornuelle.) Blé — ou ergoté, d
les épis présentent des cornes semblables aux ergot.s
coq. Cheval —, dont la hanche offre une saillie trop p
noncée.
"CORNUDE [kôr-nud'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. coumudo, m. s. <
correspond à la forme franc, cornue (F. ce mot), § 11
1790. ENCYGL. MÉTH.]
Il (Technol.) Vaisseau de bois à l'usage du savonni
pour porter l'eau, l'huile, etc.
CORNUE [kôr-nu] s. f.
[ÉTYM. Fém. de l'adj. cornu, § 38. {Cf. comude.) || li'
Texte dans godef.]
Il 1° Vieilli et dialect. Vaisseau de bois pour trai
porter la vendange.
Il 2" Vaisseau de verre, de grès, etc., à col étroit
recourbé, dont on se sert en chimie. \\Spécialt. (Techn
Très grand vaisseau de terre réfractaire, où chauili
houille pour la fabrication du gaz d'éclairage.
'CORNUELLE [kôr-nuèl ; en vers, -nu-èl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cornu, § 126. || 1752. trév.]
Il Un des noms de la macre flottante. {Syn. corniche.)
'CORNUET [kôr-nuè; en vers , -nu-è] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cornu, § 133. Au sens 2", 1, on trou
au xvi» s. cornuette ; au sens 2°, 2, on trouve en anc. frai
comuel. (V. godef. Suppl.)]
Il 1° Fourche à deux dents.
Il 2o Fig. 1 1. Le bident à calice feuille, ou chan\
COROLLAIRE - ;
ilique, plante dont les semences sont couronnées de
i,,\ dénis. I 2. Dialect. Sorte de pâtisserie.
COROLLAIRE [kè-rôr-ler] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. corollarium, m. s. proprt, petite
(U-onne donnée en cadeau, et, fic). addition qu'on fait
{3 qu'on vient de dire. || xv« s. Par manière de coroUaires,
IVSTREL. I, 39.]
1 1" Vieilli. Argument nouveau qu'on produit à l'appui
ine affirmation.
20 P. ext. Conséquence qui doit suivre de la con-
lision d'une démonstration. Les corollaires d'un théorème.
pOROLLE [kô-rùl] s. f.
i':tym. Emprunté du lat. corolla, petite couronne. || 1771.
. Admis AGAD. 1835.]
i'artie de la fleur formée d'un ou plusieurs pétales,
i enveloppe le pistil et les étamines.
'COROLLE, ÉE [kà-rol'-lé] adj.
ÉTYM. Dérivé de corolle, § 118. || Néolog.']
j (Botan.) Garni de corolles.
•COROLLIN, INE [kô-rol'-lin, -lin'] adj.
'[ÉTYM. Dérivé de corolle, § 245. || Néolog.]
I (^Botan.) Relatif à la corolle. Étamines corollines, qui
le môme nature que la corolle. Nectaires corollins,
^ sur la corolle.
1. *CORON [kô-ron] s. m.
[ktym. Origine inconnue. L'orthogr. corrond, au sens
éciall, donnée par plusieurs dictionnaires, est fautive.
^iiii= s. On des quorons de son mantel, G. de coincy, dans
IDEF.]
I|{ Dialect. (Nord, Est). Bout, extrémité. || Spécialt.
l'echnol.) | 1. Extrémité d'une barre de fer dont l'étirage
la pu être achevé à cause du refroidissement du métal.
!!. Bout de laine, déchet qui tombe pendant le cardage.
2. *CORON [kô-ron] s. m.
[ktym. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Dialect. (Nord). Maison construite par une compa-
lie houillère pour l'habitation des mineurs,
i CORONAIRE [kô-rô-nèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coronarium, m. s. || xvi" s. paré,
14. Admis AGAD. 1762.]
i II Disposé en couronne.
I II 1° Or —, couronne d'or qui était décernée à un gé-
jéral vainqueur par les provinces ou les peuples alliés
le Rome.
j II 2° Artères, veines coronaires, artères, veines du cœur
|t de l'estomac disposées en rond. Ligament —, du foie.
I CORONAL, ALE [kô-rô-nàl] adj.
I [ÉTYM. Emprunté du lat. coronalis, m. s. || xvi« s. La joinc-
jire ooronale de la teste, rab. i, 25. Admis acad. 1762.]
I II Disposé en couronne. Os —, qui forme la partie anté-
jieure du crâne. Siibstantivt. Le —, les coronaux. i| Périan-
jne —, qui enveloppe circulairement les organes sexuels
le la plante.
j *CORONELLE [kô-r6-nèl] s. f.
I [ÉTYM. Dérivé du lat. corona, couronne, § 126. || 1329.
tne coronelle d'argent, dans delb. Rec]
. Il (Technol.) || 1° Pièce de bois qui couronne la bobine
lans le moulinet à dévider la soie.
II 2" Dent qui renforce l'extrémité du peigne dans un
iiétier à tisser.
CORONER [kô-rô-nèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. coroner, m. s. § 8. || 1709.
loronaire, boyer, Dict. angl.-franç. \ 1754. Coroner, en-
;ycl. Admis ag.\d. 1835.]
Il En Angleterre, officier de justice chargé d'informer
Lvec l'assistance d'un jury sur les cas de mort violente,
le naufrage, et sur les découvertes des trésors.
CORONILLE [kô-rô-niy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. coronilla, m. s. proprt, pe-
lle couronne, § 13. liger(1700) emploie encore la forme
îspagn. coronilla. (F. delb. Rec.) || Admis agad. 1762.]
Il Plante de la famille des Légumineuses, à fleurs dis-
)osées en couronne.
'CORONIS [kô-rô-nïs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coronis, grec xopwvîî, m. s.
1788. ENCYCL. MÉTH.]
II (Paléogr.) Trait de plume recourbé qui marquait la
n d'un chapitre ou d'un livre dans les manuscrits grecs
lu latins. || Signe par lequel les grammairiens grecs
«arquaient une crase.
' - CORPS
CORONOÏDE [kô-r6-nô-id'] adj.
(ÉTYM. Composé avec le grec xopûvT), corneille, et elSoç,
forme, § 278. j| 1752. trév. Admis agad. 1835.]
Il (Anat.) En forme de bec de corneille. Apophyses co-
ronoïdes.
"CORONULE [kô-rô-nul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coronula, diminutif de corona,
couronne. || Néolog.]
(I (Hist. nat.) Couronne ou demi-couronne d'épines qui
garnit le sommet du coude ou du tibia de certains in-
sectes.
*COROSSOL [kô-ro-sôl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du créole des Antilles, § 18 : le mot
paraît être une altération du nom de l'île de Curaçao. ||
1694. TH. CORN.]
Il Fruit du corossolier.
*COROSSOLIER [kô-ro-sô-lyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corossol, § 115. || 1754. encycl.]
Il Nom vulgaire de l'anone muricée, arbre des tropi-
ques.
CORPORAL [kor-pô-ràl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. corporale, m. s. de corpus,
le corps de Notre-Seigneur. || 1264. Texte dans delb. Rec]
Il Linge bénit que le prêtre étend sur l'autel, à la messe,
et sur lequel il pose le calice et l'hostie.
*CORPORALIER [kôr-pù-rà-lyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corporal, § 115. || 1316. Texte dans l.
de laborde. Émaux, p. 228. Suppr. agad. 1798.]
Il Étui pour serrer les corporaux.
*CORPORALITÉ [kùr-pô-rà-li-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corporalitas, m. s. || xiv^ s. j. de
viGNAY, Miroir hist. dans delb. Rec]
Il (Philos.) Caractère de ce qui est corporel,
CORPORATION [kôr-pô-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. corporation, m. s. dérivé
du bas lat. corporari, se former en corps, § 8. || 1754. en-
cycl. Admis ACAD. 1798.]
Il En Angleterre. — municipale, commune constituée
par charte , et ayant le droit de nommer ses magistrats
municipaux et d'envoyer des représentants au parlement.
La — de Bristol. || P. ext. Association d'individus liés en-
tre eux par une communauté de règles, d'obligations, de
privilèges. Les anciennes corporations d'arts. Corporations
ouvrières. Corporations religieuses.
"CORPORÉITÉ [kor-pô-ré-i-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. corporeitas, m. s. dé-
rivé de corporeus, corporel, § 217. || xvio s. vigenère, dans
delb. Rec]
Il (Philos.) État de ce qui a un corps.
CORPOREL, ELLE [kùr-pô-rèl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corporalis, ?rt. s. || xii^ s. La
corporal vie, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 5833.
Corporel passion, Serrn. de St Bern. p. 76.]
Il Qui est de la nature des corps. De ce genre de choses
est la nature corporelle en général, desc. Médit. 1. | P. ext.
Que la mémoire est corporelle, la f. Fab. ix, 20, Disc, à
M™« de la Sablière. \\ Spécialt. Qui appartient au corps
de l'homme. La mort corporelle. Les infirmités corporelles.
Une peine corporelle.
CORPORELLEBŒENT [kôr-pô-rel-man ; en vers, -rè-
le-...] adv.
[ÉTY'M. Composé de corporelle et ment, § 724. || xii" s.
Corporelment, Serm. de St Bern. p. 40.]
Il D'une manière corporelle. Être puni, souffrir — . L'hostie
où Jésus-Christ réside — .
CORPORIFIER [kôr-pô-ri-fyé; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec le lat. corpus, oris, et facere, § 274.
Il 1680. RiCHEL. Admis acad. 1762.]
Il Peu usité. Faire passer à l'état de corps. — du mer-
cure, en rassembler en une seule masse les parties épar-
ses. Il P. ext. Certains hérétiques corporifialent les anges,
leur attribuaient un corps.
CORPS [kor] s. m.
[ÉTYM. Du lat. corpus, m. s. devenu en anc. franc, cors,
§§ 291 et 370, puis, par restauration orthographique, corps,
§ 502. L'anc. orthogr. cors est conservée dans les dérivés
corsage, corser, corset, etc.]
I. Il 1° Chez l'homme et chez les animaux, ensemble
des parties matérielles qui composent l'organisme où ré-
side la vie animale. Un — vivant. Le — d'un animal. Cet
CORPS
assemblage de membres que l'on appelle le — humain, desc.
Mcdit. 2 L'âme par laquelle je suis ce que je suis est entière-
ment distincte du —, w. Mcth. 4. Spccialt. En parlant de
riiomine. Le — , cette guenille, mol. F. sav. ii, 7. Cette
union des cœurs où les — n'entrent pas, ID. ibid. iv, 2. De
beaux —, hôtes d'une belle âme, la f. Fab. vu, 2. La force
du — . Un — robuste. Il a un — de fer. Le — souple, dégagé.
Bourreau de son — , personne qui ne se ménage pas. Mor-
tifier son — . Gagner sa vie à la sueur de son — . 11 n'est
pas traître à son — , il le traite bien. Femme folle de son — ,
qui vit dans le désordre. Se donner à qqn — et âme, com-
plètement. Passer sur le — à qqn, en le renversant, et, fig.
l'emporter sur un concurrent qui faisait obstacle. Faire
un rempart à qqn de son — . Lutter — à — . Saisir qqn à bras
le — , en lui entourant le corps de ses bras. Avoir le diable
au — . Je ne sais ce qu'il a dans le — , quels sont ses senti-
ments. Faire rentrer à qqn ses paroles dans le — , le forcer à
retirer ce qu'il avait dit. Si tu pouvais savoir quel plaisir on a
lors De leur faire rentrer leurs nouvelles au — , corn. Ment, i,
6. Il (Théol.) Le — de Jésus-Christ, présent dans l'hostie, se-
lon le dogme de la présence réelle. Recevoir le — de Jésus-
Christ, en communiant. [Cf. corpus.) Fig. L'Église est le —
mystique de Jésus-Christ, est la figure, le symbole de son
corps. Les — glorieux, les corps des bienheureux trans-
figurés après la résurrection. P. plaisant. C'est un — glo-
rieux, une personne qui ne semble pas ressentir les besoin
corporels.
Il 2" Spécialt. Le tronc, par opposition à la tête et aux
membres. Le — et les membres. Se pencher, le — en avant.
Plier le — en arrière. Effacer son — . Avoir une balle dans le
— . Le chien prend le lièvre au — . Prendre du — . Un troupeau...
Bien broutant, en bon — , la f. Fab. x, 9. Un cheval qui a du
— . Il P. ext. Ce qui, chez l'homme, enveloppe le tronc. Le
— de la chemise. Un — de jupe. Spccialt. Un — de baleine.
Leurs femmes ignoraient l'usage de ces — de bsdeine, j.-j.
ROUSS. Fin. 5. Un — de cuirasse. {Cf. corset.)
Il 3° P. ext. La personne tout entière. Les gardes du — ,
de la personne du prince. Faire qqch à son — défendant,
en résistant, malgré soi. Se jeter à — perdu dans la mêlée.
Fig. Lorsqu'un homme se jette à — perdu dans la lecture des
rabbins, malebr. Rech. de la vérité, II, ii, 6. Tout le monde
lui tombe sur le — . Avoir une mauvaise affaire sur le — , être
impliqué dans une mauvaise affaire. C'est un drôle de — ,
un plaisant caractère. Son père et moi n'étions qu'un en deux
— , MOL. F. sav. Il, 4. Répondre de qqn — pour — . La contrainte
par — . Séparation de — et de biens. Et celle que je dois ho-
norer de mon — (en daignant la prendre pour femme),
MOL. Êc. des m. m, 2. || Fig. (Numism.) Toute figure em-
preinte sur une médaille.
Il 4» Ce qui reste d'un être vivant après la mort. Un —
mort. Agnès et le — mort s'en sont allés ensemble, mol. Ec.
des f. V, 5. Que de — entassés! rac Esth. i, 5. Ce héros
expiré N'a laissé dans mes bras qu'un — défiguré, ID. Phèd.
V, 6. Il Absolt. Veiller le — . La levée du — . Suivre, accompa-
gner le — à l'église, au cimetière. | Fig. Il est comme un —
sans âme.
II. Tout agrégat de molécules matérielles. Nul sentiment,
point d'âme; en elle tout est — , la f. Fab. ix, 20, Disc, à
3/me dg la Sablière. Nous ne concevons aucun — que comme
divisible, desc. Abrégé de la 2« médit. L'impénétrabilité des
— . Les petits —, les atomes dans la doctrine d'Êpicure.
( V. corpuscule.) Est-il de petits — un plus lourd assemblage?
MOL. F. sav. II, 7. Un — simple. Un — composé. Un —solide,
liquide, gazeux. Les — organiques, inorganiques. Les — céles-
tes, astres et planètes. Le problème des trois — , qui con-
siste à déterminer l'orbite d'un corps subissant l'attraction
de deux autres. Un — étranger s'est introduit dans les voies
respiratoires. || Spécialt. Le — calleux, la grande commis-
sure cérébrale qui réunit les deux hémisphères du cer-
veau. Le — vitré, l'humeur vitrée de l'œil. Le — jaune, petite
vésicule dans l'ovaire. || Le— et l'ombre. Fig. C'est l'ombre
et le —, en parlant de deux personnes inséparables. Pren-
dre l'ombre pour le —, l'apparence pour la réalité. || P. ext.
Épaisseur, consistance matérielle que présente qqch. Cette
étoffe n'a pas de — . Vin qui a du —, de la force, j Fig. Ce sont
viandes creuses qui n'ont pas assez de — pour les sustenter,
B0.SR. Bonté de Dieu, 2.
III. Il 1" p. ext. Partie principale d'une chose. Le — d'un
violon, d'une pompe, d'une cheminée. — de logis, de bâtiment,
par opposition aux pavillons, aux ailes. Le — d'une lettre,
)48 —
CORPUSCULE
dans un caractère typographique, la partie qui -
l'œil; dans une lettre d'écriture, le trait princiii
une lettre missive, la lettre sans les complimci
gnalure, la date, etc. Le — d'un poêle, la partie corn;]
entre le socle et la corniche. Les — de voiles, les pal
les plus importantes de la voilure. Le — d'un navii|
coque. Le navire a péri — et biens, le bâtiment et ce
portait. Le — d'une voiture, la partie qui est suspeni
J'y ai fait mettre le — de mon grand carrosse, SÉv. 801
— d'un muscle, d'un os, la partie la plus grosse. Le
fémur. Il Fig. Le — du délit, le fait principal qui le constl
indépendamment des circonstances accessoires.
Il 2° Ensemble formé par une collection de personi
de choses. Des choses qui font — . L'écorce fait — av)|
bois. Fig. Les nouvelles prières faisaient — avec les ancial
BOSS. Messe. Une magistrature... qui ne fait point — avel
autres, j.-j. rouss. Contr. soc. iv, 5. — de voilure, '.I
semble des voiles d'un navire. Un — d'armée, grandjj
vision d'une armée. Voilà notre avant-garde... Et voici]
d'armée, mol. Amph. i, i. — de bataille, de réserve,
d'infanterie, de cavalerie. Le — du génie, l'ensemble dei
qui appartiennent au génie. Un — de troupes. Un
corps composé de volontaires. Un — de garde, petite trc le
qui monte la garde. — de garde avancé, vedettes, esp
LA F. Fab. IX, 20, Disc, à M""" de la Sablière. P. ext. P
où se tient cette troupe. Plaisanteries, habitudes de -
garde, plaisanteries, habitudes grossières. — de ballet,
semble des danseurs et des danseuses dans un thé
— de métier, d'état, la réunion des ouvriers de rri
métier, des personnes de même état. Le — médical,
une affaire qui partage tout notre — , mol. Am. méd. i
Les deux — de l'Europe les plus respectables (l'universi!
le parlement de Paris), montesq. Lett.pers. 110. Espr
—, manière de penser commune aux divers meni
d'une corporation. Visites de — , repas de — , visites
font ensemble, repas d'apparat oti se réunissent les w.
bres d'un corps. Venir en — , tous ensemble. Et le sén,:
— vient exprès d'y monter Pour jurer sur vos lois, coRN. '
V, 8. Spécialt. Le — de l'Église, l'ensemble des M'
Le sénat s'assemble Pour choisir une tête à ce grand ~
tremble, CORN. Pulch. i, 1. Ce qu'on appelle union dans u
politique est une chose très équivoque, montesq. Rom. ',
— du clergé, de la noblesse. Les grands — de l'État. Les
pereurs étaient fatigués des députations de ce grand —, b
Hist. univ. m, 1. Le — législatif. Le — diplomatique, ;
bassadeurs et ministres étrangers. || Fig. Un — de doctr
ensemble de principes constituant une doctrine religi
ou philosophique. — de preuves, réunion de preuves
tielles qui concourent à former une preuve complèl
CORPULENCE [kôr-pu-lâns'] s. f.
[étym. Emprunté du lat. corpulentia, m. s. \\ 1382.
homme et de grant corpulance, dans douet d'arcq, i'
relat. à Ch. VI, ii, 233.]
Il Ampleur plus ou moins considérable du corps. Il
de forte — . Des pieds, des mains, une — de paysan, ST-^
XI, 228.
CORPULENT, ENTE [kor-pu-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corpulentus, m. s. \\ xv« s
toit corpulent,... fors de bras et d'eschine, CHastell. L,
de Ch. le Hardi. Admis acad. 1835.]
Il Qui est d'une forte corpulence.
*CORPUS [kor-piis'] s. m.
[ÉTYM. Mot lat. signifiant corps. (F. ce mot.) Le ?<
vient des mots corpus Domini, etc., que prononce le p
en administrant la communion aux fidèles. || (Au
I.) 1642. ouD.]
I. Vieilli. Pop. Pain à chanter, hostie.
II. La collection du droit romain. Le — juris, et, a^'
Le — . Il P. anal. Le — des inscriptions latines, grecque
CORPUSCULAIRE [kùr-pùs'-ku-lér] adj.
[ÉTYM. Dérivé de corpuscule, § 248. || 1782. trév. Aaii
ACAD. 1762.] 1
Il Relatif aux corpuscules. Philosophie —, la doctri'
d'Êpicure, qui explique le monde par la rencontre «
corpuscules ou atomes.
CORPUSCULE [kôr-pûs'-kul] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corpusculum, m. s. diminii
de corpus, corps. || xiv" s. De ung difforme et humble ocj
pusculle ung noble courage est grant, J. de vignay, Mirc\
hist. dans delb, Rec]
CORRECT
549 —
CORRESPONDRE
Corps infiniment petit. Les corpuscules en suspension
s l'atmosphère. Spiicialt. Atome. Les corpuscules d'Épicure.
;ORREGT, ECTE [kùr'-rekl'] adj.
ÉTVM. Emprunté du lat. correctus, m. s. \\ xvi« s. ma-
, Épigr. 114.]
Qui ne s'écarte pas des règles. Texte — . Édition cor-
e. Dessin — . Avoir une tenue correcte. Un écrivain — . Si
temmes étaient toujours correctes..., la br. 1.
lORRECTEMENT [kùr'-rek'-te-man] adv.
ÈTYM. Composé de correcte et ment, § 724. || 1402. Bien
orrectement, dans delb. Rec]
D'une manière correcte. L'art de parler et d'écrire — .
;ORRECTEUR, *CORREGTRICE [kôr'-rek'- teur,
■'1 ?. m. et f.
I. Emprunté du lat. corrector, m. s. {Cf. corrégidor,
ir.) Il .xiv« s. Correcteres, gilles li muisis, dans
nec]
\ ieilli. Celui, celle qui corrige (qqn) en punis-
; censeur et — des autres, Caton, Montaigne, ii, 2. ||
/. I 1. Supérieur, supérieure d'un couventdans cer-
rdres religieux, tels que les minimes. | 2. Garçon
s les collèges était chargé de châtier les élèves.
2 Celui, celle qui corrige (qqch) en enlevant les fau-
t Spécialt. — d'imprimerie , celui qui marque sur les
t euves les fautes à corriger.
IlORRECTIF, *CORREGTIVE [kôr'-rêk'-tïf.-tïv'J arf/.
tTYM. Emprunté du lat. scolast. correotivus, m. s.
xive s. ORESME, PoUt. dans godef. Suppi.]
1 a la vertu de corriger. Châtiments correctifs, boss.
CHEZ, Dict. Il Substantivt, masc. Ce qui a la vertu
iger un excès, un défaut. Un — de l'acidité, de l'amer-
t e aune substance. Apporter un — à l'expression de sa pensée.
iORRECTION [kôr'-rêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
éTYM. Emprunté du lat. correctio, vi. s. \\ xiiio s. Li sal-
( croit correction, Isopet de Lyon, 775.]
. Action de corriger, de ramener à la règle, par ré-
jTiande ou par punition, qqn qui s'en écarte. Une faute
t mérite — . 11 faut mettre le poids d'une vie exemplaire Dans
1 corrections qu'aux autres on veut faire, MOL. Mis. m, 4.
l — manuelle. Maison de — , oii sont détenus les mineurs.
I. Rectification apportée à ce qui s'écarte des règles.
(jent les abus anciens, on en voit la — , montesq. Espr.
( lois, préf. La — des mœurs, et, dans le même sens,
( oit. Le théâtre a une grande vertu pour la — , mol. Tai't
1 f. La — des devoirs d'un élève. Une pièce de théâtre reçue
i-, à condition que l'auteur corrigera certains passages.
1— d'une épreuve typographique. La — d'une observation
î'onomique, rectification qu'on doit y apporter en tenant
• npte des causes d'erreur. Sauf — , sauf à rectifier ce
I on affirme , s'il y a erreur. Je pense, sauf — , qu'il a le
iple au corps, mol. Av. i, 3. || F. ext. Le changement
);' lequel on rectifie qqch. Manuscrit chargé de corrections.
I . ext. Qualité de ce qui ne s'écarte pas des règles. La
jdu style, de la tenue. La — du dessin. Parler, écrire avec — .
JGORRECTIONNALISER [kôr'-rêk'-sy6-nà-li-zé ; en
h, -si-ù-...] V. tr.
ÉTYM. Dérivé de correctionnel, § 267. || Néolog.]
Soumettre (un crime) à la justice correctionnelle.
::ORREGTIONNEL, ELLE [kôr'-rek'-syô-nèl ; en vers,
•ô-...] adJ.
ÉTYM. Dérivé de correction, § 238. || xv« s. Discipline
■rectionnelle, rené d'anjou, dans godef. Suppl. Admis
\D. 1798.]
! Qui réprime les actes qualifiés délits par la loi. L'in-
ction que les lois punissent de peines correctionnelles est un
it, Code pi'iial, art. 1. Tribunal de police correctionnelle,
chambre correctionnelle, et, ellipl, pop. La correctionnelle.
"ORRECTIONNELLEMENT [kôr'-rek'-syô-nêl-man ;
w?-s, -si-6-nè-le-...] adv.
âiYM. Composé de correctionnelle et ment, § 724. || Néo-
■ Admis ACAD. 1878.]
Selon la juridiction correctionnelle. Poursuivre qqn
Oa tribunal qui juge — .
::ORRÉGIDOR [kôr'-ré-ji-dôr] s. m.
ÉTYM. Emprunté de l'espagn. corrégidor, m. s. proprt,
ui qui corrige, § 13. {Cf. correcteur, corrigeur.) || xvn«-
aïo s. LES. Diable boit. 9. Admis acad. 1798.]
En Espagne, premier magistrat d'une ville ou d'une
)vince dans laquelle ne réside pas un gouverneur.
-ORRÉLATIF, IVE [kôr'-ré-là-tif, -liv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. correlatlvum , m. s.
composé de cum, avec, et relativum, relatif, § 217. || 1549.
R. est.]
Il Lié à un autre terme de manière que l'un des deux
appelle logiquement l'autre. L'effet et la cause sont des
termes corrélatifs. || Substantivt, masc. L'antécédent et le
conséquent sont deux corrélatifs; f&m. Chacune de ces deux
propositions est la corrélative de l'autre.
CORRÉLATION [kôr'-ré-là-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. correlatio, m. s. com-
posé de cum, avec, et relatio, relation, § 217. || Admis ac.\d.
1694.]
Il Relation qui lie un terme à un autre, de telle ma-
nière que l'un des deux appelle logiquement l'autre. La
— de l'attribut avec le sujet. Observer la — des temps dans
une phrase.
*GORRÉLATIVEMENT [kôr'-ré-là-tiv'-man ; en vers,
-ti-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de corrélative et ment, §724. || 1653.
OUD. correlativamente.]
Il D'une manière corrélative.
CORRESPONDANGE [kô-rês'-pon-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de correspondre, § 262. || xiv" s. Au mou-
vement Des cieux est un entendement Qui a ça bas correspon-
dance, Nat. à l'alch. 725.]
I. Rapport de conformité mutuelle.
Il 1° Par convenance de nature. On trouvera une — par-
faite entre ces choses, pasc. Espr. géom. \\ Spécialt. Parla
symétrie, en parlant de choses matérielles. La — exacte
des plans, des lignes dans un tableau.
Il 2" Vieilli. Par accord de sentiment. La — de l'homme
à la grâce. C'est dans un cœur chrétien qu'il (Dieu) veut trou-
ver la — , BOSS. Ardeur de la pe'nit. 2. Écouter impudem-
ment l'amour d'un damoiseau, et y promettre en même temps
de la — , MOL. G. Dand. i, 3.
II. Rapport de communication mutuelle.
Il 1" Entre localités plus ou moins éloignées, par le
passage , le transport d'un lieu à l'autre. La — est inter-
rompue entre ces deux villes. Voiture, service de — , qui des-
sert des localités oii le chemin de fer ne passe pas. La —
des omnibus, organisation qui permet au voyageur de
passer d'une ligne à une autre sans payer de nouveau.
Demander un bulletin de — , et, ellipt. Demander la — .
Il 2» Entre personnes éloignées l'une de l'autre, par
échange de lettres. Être en —, avoir une — avec qqn. P. ext.
La — de qqn, recueil de ses lettres. La — de W^^ de Sé-
vigné. || Spécialt. Entretenir des correspondances secrètes
avec l'ennemi. La — d'un journal, relation de ses corres-
pondants sur ce qui se passe dans quelque lieu éloigné.
Être chargé de la — dans une maison de commerce. Cahier de
— , sur lequel le professeur d'un élève transmet aux pa-
rents, à l'administration, les observations relatives à sa
conduite, à son travail
CORRESPONDANT, ANTE [kô-rês'-pon-dan, -dânt']
adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. oorrespondens, m. s.
et écrit anciennement correspondent, puis correspondant
sous l'influence de correspondre, § 47. ]| xiv" s. Plusieurs
mos grecs qui n'ont pas de mos qui leur soient oorrespondens
en latin, oresme, Étfi. préf. dans godef. Suppl.]
I. Qui correspond à qqch par conformité, symétrie.
Les numéros de la série correspondante. Angles correspon-
dants, qui, formés par une sécante commune à deux pa-
rallèles, sont situés du môme côté de la sécante et sont
égaux entre eux.
II. Qui correspond avec qqn (par lettres). (Ne s'emploie
que dans l'expression Membre — d'une société savante, qui
n'est en rapport avec elle que par des communications
écrites. Un membre — de l'Institut.) || Substantivt. Un —,
celui qui correspond avec qqn par échange de lettres. Un
banquier qui a des correspondants en province. Ce journal a des
correspondants à l'étranger. || Spécialt. Personne chargée
de veiller sur un enfant éloigné de sa famille, de pour-
voir à ses besoins, etc. Un jeune homme qui sort chez son — .
CORRESPONDRE [kô-res'-pôndr'] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. correspondere, m. s.
composé de cum, avec, et respondere, répondre, § 217. ||
xive s. bersuire, dans godef. Suppl.]
1. Être en rapport de conformité mutuelle.
Il lo Par convenance de nature, de proportion. Cet ar-
CORRIDOR
530
CORROMPRE
ticle du code civil correspond à tel article des Institutes. Le
ler janvier du calendrier russe correspond au 13 janvier de no-
tre calendrier. Les renseignements que j'ai reçus ne corres-
pondent point aux vôtres. || Spécialt. Être en rapport de sy-
métrie. Les deux faces ne se correspondent pas exactement.
Il 2° Par accord de sentiment. La fille correspond-elle fort
à votre amour? mol. Av. iv, 3. — aux desseins de Dieu. Spé-
cialt. — à la grâce, concourir par ses efTorts personnels
au secours qu'on reçoit de Dieu.
II. Être en rapport de communication mutuelle.
Il 1° Par un passage commun. Les deux pièces corres-
pondent par un corridor. La Méditerranée correspond avec la
mer des Indes par l'isthme de Suez. Spécialt. Lignes d'omni-
bus qui correspondent, entre lesquelles a été établie une
relation qui permet au voyageur de passer de l'une à
l'autre sans payer de nouveau.
Il 2° Par échange de lettres. Je corresponds avec lui.
CORRIDOR [kô-ri-dôr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. corridore, m. s. dérivé de
correre, courir, § 12. {Cf. couradoir.) On a hésité à la fin
du xvi« s. et au commencement du xyii^ s. entre courri-
dour, corridour et corridor; aujourd'hui une forme pop.
très répandue est colidor, par dissimilation. (F. § 361.) ||
1611. COTGR.]
Il 1" Anciennt. Chemin couvert faisant le tour d'un ou-
vrage de fortification.
Il 2" Passage qui règne le long de plusieurs pièces
d'un même étage, d'un même appartement, pour leur
servir de dégagement.
CORRIGER [k6-ri-jé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corrigere, m. s. \\ xiii^ s. Ce fu
corrigié, e. boileau. Livre des mest. I, xxxv, 9.]
I. Ramener à la règle (ce qui s'en écarte). Touchant le
jargon, je le laisse à — aux successeurs de Villon, marot, Préf.
de Villon. — le thème d'un élève. Des devoirs corrigés, et,
substantivt, Le corrigé d'un devoir, le devoir refait par le
professeur. Dn cahier de corrigés. — des épreuves d'impri-
merie. Je sais sur leurs avis — mes erreurs, boil. Êp. 7. —
une erreur d'observation, en astronomie, en marine. || Fiç].
Ramener à la mesure (qqch d'excessif), en exerçant une
action en sens contraire. Et si l'âge à mon rang fait quelque
préjudice, Vous en corrigerez la fatale injustice, coRN. Nicom.
I, 2. Pour — le sort, il régla qu'on ne pourrait élire que dans
le nombre de ceux qui se présenteraient, montesq. Esp?: des
lois, II, 2. I P. ext. — la fortune (euphémisme ironique),
tricher au jeu. || — la crudité de l'eau avec du sucre. — l'a-
mertume, l'acidité d'une substance.
II. Ramener à la règle (celui qui s'en écarte), en ré-
primandant, en punissant. (Sj/n. amender.) 11 a besoin d'être
sévèrement corrigé. | P. anal. — un cheval, un chien indo-
cile. Il Et c'est une folie à nulle autre seconde De vouloir se
mêler de — le monde, MOL. Mis. i, 1. On se corrige quel-
quefois mieux par la vue du mal que par l'exemple du bien,
PASC. Lett. à M^^ de Roannez. — Rome de ses vieilles
superstitions, BOSS. Hist. univ. m, 1. n coûte moins à cer-
tains hommes de s'enrichir de mille vertus que de se — d'un
seul défaut, la br. 11. Eh! la peur se corrige-t-elle? la f.
Fab. Il, 14.
"CORRIGEUR [kô-ri-jéur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corriger, § 112. {Cf. correcteur.) || (Au
sens général.) xiv^-xv^ s. Les corrigeurs et maistres ou pa-
rents des jueunes, ciir. de pisan, Ch. V, i, 11. | (Au sens
spécial.) Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrier typographe qui exécute, sur la
composition, la correction des fautes que le correcteur
a relevées sur l'épreuve.
CORRIGIBLE [kô-ri-jïbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de corriger, d'après incorrigible ( V. ce mot),
§242. Il xiiio-xive s. Gloss. lat. -franc, dans godef. Suppl.]
Il Qui peut être corrigé (en parlant de celui qui a un
défaut, ou en parlant du défaut lui-môme).
"CORRIVAL [kô-ri-vàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corrivalis, m. s. || xvi^ s. Ne
me sera corrival ce beau Jupln, rab. m, 12.]
Il Vieilli. Rival. Aussi froid qu'un jaloux qui voit son —,
RÉGNIER, Sat. 8.
CORROBORANT, ANTE [kôr'-ro-bô-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. pai'licip. de corroborer, § 47. || xvi" s. paré,
IX, 5. Admis acad. 1835.]
Il Qui corrobore. Preuve corroborante. || Spécialt. (Mé-
! (lec.) Employer des moyens corroborants, et, substantivl
corroborants, qui augmentent la force de la conslilu
et hâtent la convalescence.
CORROBORATIF, IVE [kôr'-rô-bô-rà-tïf, -tïv']
[ÉTYM. Dérivé de corroboration, § 257. || xvi^ s. p
XX bis, 19.]
Il Qui a la propriété de corroborer.
CORROBORATION [kor'-rô-bô-rà-syon ; en vers,
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corroboratio, m. s. || 1296. T
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Action de corroborer; résultat de cette action.
CORROBORER [kôr'-rô-bô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corroborare, m. s. corn
de cum, avec, et robur, oris, force. || 1329. Texte dan
DEF. Suppl.]
Il 1° Vieilli. Ajouter à la force que tient de sa o
tution le corps ou une partie du corps. — l'estomac.
Il 2° Fig. Ajouter à la force qu'a déjà par elle seuli
affirmation, une opinion, etc. Cela corrobore votre sys:
CORRODANT, ANTE [kôr'-rô-dan, -dânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de corroder, § 47. || xiv» s. i
GORDON, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Qui a la propriété de corroder. Un liquide —, et, v
tantivt, Dn — . ,
CORRODER [kôr'-rô-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corrodere, m. s. de cum, a
et rodere, ronger. || xiv» s. L'en se doit garder de ceste al
car elle corrode toute char. Des passions selon B. de l
don, ms. franc. 1288, f» 140, v".]
Il Ronger lentement par une action chimique. LesaOi
corrodent les métaux. Le fer se corrode par la rouille. || j
(Théol.) L'envie corrode l'âme.
CORROI [kô-rwà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de corroyer, § 52. Au sens 2°, S
trouve aussi coural, forme dialectale souvent écrite,
erreur, couret, courée, § 16. || xii<= s. Destruite esteit la
se cunrei n'en preneit, wace, Rou, ii, 413.]
Il (Technol.) || 1° Préparation que l'on donne à
substance en la battant, en la foulant, en la presg,
Spécialt. Préparation donnée au cuir. || P. ext. Été
sur lequel on déplisse une pièce de drap pour l'app
Il 2° Enduit qu'on obtient en foulant, en pétr
certaines substances. | 1. Terre glaise ou béton dont
enduit le fond, les parois des fontaines, réservoirs, 1
sins, etc. | 2. Mélange de résine, de suif et de soufrée
on enduit la carène d'un navire. (F. espalme.)
*CORROIERIE et CORROIRIE [kô-rwà-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de corroyer, § 69. || 1302. Texte danS'
DEF. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il Industrie, atelier de corroyeur. . i.
CORROItfPRE [kô-rômpr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corrumpere, m. s. devenu
rompre, sous l'influence de rompre, § 503. || xu" s. U i
li pulenz sels qui l'esperit corrunt, Garn. DE PONT-STWI
St Thomas, 2693.]
I. Il 1" Altérer par décomposition (une substance)
chaleur corrompt la viande. Boire de l'eau corrompue. Dn I
noir et corrompu, FÉN. Tél. 15. Des substances qpii se cor
peut aisément. | P. anal. La douleur a corrompu ses tn
Traits corrompus et défigiu:és, la br. 1.
Il 2° P. anal. Altérer ce qui est sain, honnête,;
l'âme. Dn auteur vertueux, dans ses vers innocents. Ni
rompt point le cœur en chatouillant les sens, boil. Art]
Je... ne veux nulle place en des cœurs corrompus, mol.
I, 1. Nous sommes misérables, corrompus, séparés de D
PASC. Pens. XII, 12. — les mœurs. Un homme de mœurs ■
rompues, et, absolt, Dn homme corrompu. — la femme de
en en faisant sa maîtresse. Il fut tué par un des siens
il avait corrompu la femme, BOSS. Hist. univ. i, lO. p
biblique.) Toute chair avait corrompu sa voie. Tous les i
ont corrompu leur voie, mass. Vocation. \\ Spécialt. \ 1. .^
rer chez qqn par des dons, des promesses, l'inlégri;
la conscience. — ses juges. Il avait corrompu par argei
garnison, fén. Tél. 20. \ 2. Détruire ce qui est juste, >
pur, dans la manière déjuger, de sentir, de s'exprin
Cette belle raison corrompue a tout corrompu, pasc. PenS-L^
8. Les mauvais ouvrages corrompent le goût du peuple. M
notre langue à peine corrompue se soit vue à peine répa .
IJ^ BR. 1. Fi du plaisir Que la crainte peut — ! la f. Fab. i ■
!t3
I tn
Â
L.TP
CORROND
— Soi
CORSELET
'Iruire l'intégrilé du sens, du texte de qqch. Le nou-
e se couche le soir tranquillement sur une nouvelle qui se
ipt la nuit, LA lîR. 1. Des docteurs de la loi qui la cor-
j^jaient par leur interprétation, ijoss. Ilist. univ. il, 19.
Iffexte de cet auteur est corrompu dans divers endroits.
3"(Teclin()l.) Modifier dans sa substance ou sa forme.
fer [vieilli), le corroyer. — la cire, lui ôter sa duc-
— le cuir, l'assouplir. — les coupeaux, les courber
J:iianière à ce que la figure soit du côté concave.
CORROND. V. coron.
ORROSIF, rVE [kôr'-rô-zïf, -zîv'] adj.
M. Emprunté du lat. corrosivus, m. s. || xiiie s. Cur-
cliose, M.f. St-Jcan, dans littré.]
u corrode. Substance corrosive. Sublimé — . Les acides
orrosifs qui dominaient dans sa constitution la ruinaient
aplument, fonten. Éloges, Carré. \\ Substantivt. Un — .
iju-forte est un — .
ORROSION [kôr'-rô-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
lY.M. Emprunté du lat. corrosionem, m. s. || xiv^ s.
cj'àME, îith. dans littré.]
Etat de ce qui est corrodé. La — du fer par la rouille.
{.anal. La — des berges d'un canal, que l'eau fouille peu
{'eu.
CORROYAGE [ko-rwà-yàj'] s. m.
i. Dérivé de corroyer, § 78. || Néolog.]
\ilion de corroyer le cuir, le fer.
;0RROYER [kô-rwà-yé] v. tr.
ÉTYM. Ane. franc, conreer, préparer, composé du lat.
: avec, et du radical *rëd, d'origine incertaine. (F.
Conreer est devenu correer par assimilation {V.
. et corroyer par réaction des formes de la conju-
! oîi l'accent tonique portait sur l'e, § 618. On trouve
. M conroyer, couroyer, courayer, etc., au xvii" et au
'ii*^^ s. Il XI» s. Le saint cors conrederent, St Alexis, 498.]
i (Technol.) || I. Préparer (une matière) pour la mettre
! œuvre. — du bois, le dresser et le dégrossir.
'[I. Préparer (une matière) en la battant, en l'étirant,
la foulant.
I 1» — le cuir, lorsqu'il a été tanné, pour lui donner
souplesse, le grain.
Il 2° — le fer, l'acier, les battre et les étirer pour les
ladre malléables et ductiles.
I 3" — le sable, la chaux, la glaise, la terre à briques, les
Itrir avec de l'eau pour en faire un mortier, un en-
iiit, etc. Il P. ext. Enduire d'une substance foulée, pétrie.
I un bassin, une fontaine. — la carène d'un navire. ( V. cor-
|L) Les murs étaient corroyés de stuc mêlé de bouse de vache,
DE ST-p. Chaum. ind.
II 4» Vieilli. — les balles (tampons de cuir dont se ser-
jlt l'imprimeur), les fouler pour en exprimer l'eau, qui
npccherait l'encre de se distribuer également.
"CORROYÈRE [kô-rwà-yer] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de corroyer, § 115. || Néolog.]
Il Le redoul à feuilles de myrte, plante employée par
s tanneurs.
CORROYEUR [kô-rwà-yeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corroyer, § 112. || xine s. Conreeur, E.
DiLEAU, Livre des mest. I, lxxxiii, 1.]
Il Celui dont le métier est de corroyer le cuir.
•CORRUDE [kôr'-rud'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corruda, m. s. On s'est servi
ingtemps de la forme lat. corruda (tii. corn., trév.). ||
512. Huylle, carrudes, fromaiges, dans delb. Rec. \ 1611.
orrude, cotgr. Admis acad. 1762; suppr. 1835.]
Il (Botan.) Asperge sauvage.
*CORRUGATEUR, TRICE [kôr'-ru-gà-te'ur, -tris'] adj.
(ÉTYM. Dérivé de corrugation, § 249. || 1754. encycl.]
Il (Anat.) Qui produit la corrugation, le froncement du
ourcil. Le muscle — , et, substantivt. Le —, le muscle
ourcilier. dont la contraction fait froncer le sourcil.
'CORRUGATION [kôr'-ru-gà-syon ; en «er,ç,-si-on] ,?. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corrugatio, froncement de la
eau, de cum, avec, et ruga, ride. || xw*! s. evrart de
ONTY, dans godef. Suppl.]
Il (Anat.) Froncement de la peau sous l'action de cer-
lins muscles.
CORRUPTEUR, TRICE [kôr'-rûp'-teur, -tris'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corruptor, trix, 7n. s. || xiv<= s.
e courage ne leur fault point, mais le corrupteur, J. de vi-
N.^Y, Miroir liist. dans delb. Rec.]
Il Celui, celle qui corrompt le cœur et l'esprit. Fallait-il
dans l'exil chercher des corrupteurs? rac. Brit. i, 2. Il y a
une corruptrice qui s'efforce de ruiner tout ce qu'il y a de
vertu en vous, uo.So. Honneur du monde, 1. Les corrupteurs
du goût. Il Adjectivt. Nous avons rejeté ces présents corrup-
teurs, VOLT. Scythes, i, 1. Doctrine corruptrice.
CORRUPTIBILITÉ [kùr'-rûp'-ti-bi-li-té] s. f,
[ÉTYM. Emprunté du lat. corruptibilitas , m. s. || xv<! s.
F. FARGET, daUS GODEF. SufpL]
Il Caractère de ce qui est corruptible.
CORRUPTIBLE [kôr'-rûp'-tlbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corruptibiUs , m. s.\\ xiii= s.
Rose, dans godef. Suppl.]
Il 1° Sujet à la corruption. Une matière — . Inusité. Subs-
tantivt. Défais-toi donc, mon fils, de tout le — , coRN. Imit.
m, 53.
Il 2o Capable de se laisser corrompre. Avoir affaire à
des juges corruptibles.
CORRUPTION [kor'-rûp'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corruptio, m. s. \\ xu« s. Cor-
ruptiun, pn. de thaun, Best. p. 125.]
I. Altération de ce qui est sain dans une substance.
La — des viandes. Préserver les aliments de la — .
II. Fig. Il 1° Altération de ce qui est sain, honnête,
dans l'âme. S'ils connaissaient l'excellence de l'âme, ils en
ignoraient la —, pasg. Pens. xii, U. n y a deux genres de
— : l'un lorsque le peuple n'observe point les lois, l'autre lors-
qu'il est corrompu par les lois, montesq. Esprit des lois,
VI, 12. Il Spécialt. Atteinte portée à l'intégrité de la con-
science, par dons, promesses, etc. Tentative de — sur un
juge, un témoin. La — d'un fonctionnaire est punie par la loi.
— électorale.
Il 2° Altération de ce qu'il y a de juste, de sain, dans la
manière de juger, de sentir, de s'exprimer, etc. La — de
la raison par tant de différentes et extravagantes mœurs, PASC.
Pens. XXV, 90. La — du goût. La — de la langue.
Il 30 Altération de l'intégrité d'un te.xte, du sens de
qqch. La — d'un passage.
CORS. V. cor.
•CORSAC [kùr-sâk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du russe korsak, m. s. § 20. || 1768.
M. Demidoff, Russien,... vous envoie le dessin d'un animal qui
n'est point encore décrit, appelé cossac, collinson, Lefi. à
Buffon, dans buff. Isatis.]
Il Nom indigène de l'isatis ou renard de Tartarie.
CORSAGE [kôr-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corps, § 78. || xii» s. Jant et bien feit de
lor corsage, chrétien de troyes, Cligès, 326.]
I. Vieilli. Corps, personne. (Droit féod.) Gens de —, gens
de mainmorte personnelle.
II» Il 1° Le buste, la partie supérieure du corps, des
épaules à la ceinture. (Se dit surtout du buste de la femme.)
Gentille de —, LA F. Contes, Psautier. || P. anal. En par-
lant des animaux. Dame belette au long — , la f. Fab.
VIII, 22.
Il 2" P. ext. Partie de la robe qui recouvre le buste.
Un — ajusté, décolleté.
CORSAIRE [kor-sèr] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'itai. corsaro, m. s. dérivé de corsa,
course, § 12. || 1443. Pirates et cursaires de mer, Lett. de
Ch. Vil, Bibl. nat. lat. 9178, f" 54.]
Il l" Vieilli. Adj. Qui fait la course sur mer. Gens pris
sur mer par quelque Turc —, MOL. Ft. iv, 1. Dans le vaisseau
— , VOLT. Cand. 11.
Il 2" S. m. Celui qui fait la course, ou le navire qui le
porte. 11 fut attaqué, pris par des corsaires. Spécialt. Les cor-
saires barbaresques, qui cherchaient à capturer les chré-
tiens. Il hoc. prov. A et demi, qui se montre rapace
envers les autres les invile à se montrer plus rapaces
que lui. Corsaires à corsaires. L'un l'autre s'attaquant, ne font
pas leurs affaires, laf. Fab. iv, 12. || P. ext. Voleur, ravis-
seur. Peut-être déjà ce — effronté Triomphe insolemment de
sa fidélité, CORN. Veuve, iv, 1. || Fig. Homme rapace. En-
durcis-toi le cœur, sois arabe, — , boil. Sat. 8.
CORSÉ, ÉE [kor-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de corps, § 118. || Néolog. Admis acau.
1878.]
Il Qui a du corps, de la consistance. Drap — . Cheval — .
Il Vin —, qui a de la force. || Fig. Pop. Une affaire corsée.
CORSELET [kor-se-lc] s. m.
CORSER - a
[ÉT-i-M. Dérivé de corps, § 134. 1| xii<: s. Dial. Grégoire,
p. 12.]
Il 1" Vieilli. Petit corps de cuirasse. Le — au dos, re-
GNiER, Sai. 9.
Il 2" P. anal. Partie supérieure du corps, du tronc, chez
les insectes. Le — de la guêpe.
'CORSER [kôr-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de corps, § 154. || xvi<' s. En laluitte d'amour
Nous corsâmes tour à tour, baïf, dans delb. Rec]
Il l» Vieilli. Saisir corps à corps. Le blessé se rejeta à
l'autre et le corsa, d'aub. Mém. ann. 1572. [Cf. colleter.)
Il 2" Pop. Néolog. Rendre consistant. — du vin, en y
ajoutant de l'alcool. Fig. — l'intrigue d'une comédie. L'affaire
se corse, devient sérieuse.
CORSET [kôr-sè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de corps, § 133. || xiii<'-xiv'' s. Le corcet que
l'on m'avoit fait en prison des rongnures de mon couvertour,
JOiNV. 409.]
Il 1° Vieilli. Corsage de robe, de cotte, etc.
Il 2° Spéciall. Petit corsage baleiné destiné à soutenir
la gorge, à dessiner la taille des femmes. Lacer, desserrer
un — .
CORSETIER, 1ÈRE [kor-se-tyé, -tyèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de corset, § 115. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Celui, celle qui fabrique, qui vend des corsets.
CORTÈGE [kôr-têj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. corteggio, m. s. de corte, cour,
§ 12. {Cf. courtiser.) acad. 1694-1835 écrit cortège. || 1642.
Cortège, mot italien, ouû.]
Il Suite de personnes qui accompagnent qqn pour lui
faire honneur dans une cérémonie , une marche solen-
nelle, etc. Les grands sont l'accompagnement du roi partout,
et son plus naturel comme son plus illustre — , ST-siM. m, 140.
Dn —funèbre. P. ext. Représentation figurée, à l'occasion
d'une fête, du carnaval, etc. Le — du bœuf gras. Un — de
masques. | P. anal. Celui-ci vint suivi d'un — d'enfants, la f.
Fab. IX, 5. Fig. La vieillesse avec son — d'infirmités.
CORTÈS [kôr-tès'j s. f. pi.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. certes, m. s. plur. de
corte, cour, § 13. || xvii"'-xviii'= s. V. à l'article. Admis
acad. 1835.]
Il Assemblée nationale, en Espagne et en Portugal.
— , c'est ce que nous appelons en France les états généraux,
ST-SIM. III, 150.
CORTICAL, AT.E [kôr-ti-kàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cortex, ticis, éeorce, § 238. || 1721.
TRÉv. Admis acad. 1762.]
Il (Hist. nat.) Qui appartient àl'écorce d'un végétal.
Couches corticales. || P. anal. Substance corticale du cerveau,
enveloppe grisâtre de la substance blanche du cerveau.
"CORTICINE [kor-ti-sin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cortex, ticis, éeorce, § 245. || Ne'olog.]
Il (Chimie.) Variété de tanin qu'on retrouve dans toutes
les écorces des végétaux.
"CORTINE [kor-tin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cortina, proprt, chaudron, et,
par extension, toute chose de forme circulaire. [Cf. conr-
tine.) Il (Au sens I.) Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
I. Chez les Romains, trépied d'airain consacré à Apol-
lon.
II. (Botan.) Réseau fdamenteux qui borde le chapeau,
dans diverses espèces d'agarics.
CORUSCATION [kô-rtis'-kà-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coruscatio, m. s. || xv<' s. Cho-
ruscations et esclairemens, juv. DES URSiNS, dans delb. Rec.
Admis acad. 1762.]
Il (T. scientif.) Éclat vif et passager produit par une
matière incandescente.
CORVÉABLE [kor-vé-àbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de corvée, § 93. i| 1721. trév. Admis acad.
1762.]
Il (Ane. droit franc.) Assujetti à la corvée. La gent — .
Taillable et — à merci. Substantivt, masc. Les corvéables.
CORVÉE [kùr-vé] s. f
[ÉTYM. Du lat. mérovingien corrogata, m. s. devenu
*corroata, *corrovata, *corvada, corvede, corvée, §§ 366, 336,
394, 295, 402 et 291. {Cf anc. franc, rover, de rogare, et en-
terver, de interroggre.) En lat. class. corrogare, composé de
cum et rogare, signifie « prier plusieurs personnes en même
2 - COSEIGNEUR
temps ». La corrogata (s.-ent. opéra) est à l'origine une
vrc collective demandée aux vassaux. || xii<= s. Des sob
et des corvées, beneeit. Ducs de Norm. dans delb.^
Il (Anc. droit franc.) Travail gratuit dû par le va
son seigneur et consistant en journées d'homme ol
bête de somme. Spécialt. Travail pour rentretienl
chemins. Turgot a supprimé les corvées. || P. anal. Eoniil
— , dans l'armée, pris à tour de rôle pour un travai^ï
nuel. Il Fig, Une — , une besogne ingrate dont on ne.f
se dispenser. A
CORVETTE [kôr-vêf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corbîta, navire de transj'
avec substitution de suffixe, § 62. || 1476. Coquet, coi
corvot, dans godef. corvot.J
Il Navire de guerre dont le type est intermédiaire f
le brick et la frégate. Un capitaine de — .
'CORVIDÉS [kôr-vi-dé] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. corvus, corbeau, § 235. || A'éoi
Il (Zoologie.) Famille de passereaux conirostres i
le corbeau est le type.
CORYBANTE [kô-ri-bânf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corybas,antis, du grec xo()
avToç, m. s. Il 1512. Gens appeliez corybantes, j. le
dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Antiq.) Prêtre de la déesse Cybèle.
'CORYBANTIQUE [kô-ri-ban-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xopuêavxixôî, m. 5. || il
TRÉV.]
Il Relatif aux corybantes. Substantivt, fém. Les coi;
tiques, fôtes de Cybèle, célébrées par les corybantes.; |
CORYMBE [kô-rimb'l s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. corymbus, grec x6pu(JL6oî,»ij
Il 1545. La chevelure ramassée en petits corymbes, G. g|
ROULT, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Botan.) Inflorescence dont les pédoncules s$
daires, partant de points différents, élèvent les fleq
même niveau, de manière à former une sorte de pa
à rayons inégaux. j;!
CORYBŒBIFÈRE [kô-rin-bi-fèr] adj.
[ÉTYM. Composé avec corymbe et le lat. fero, je po'
§ 273. Il 1718. VAILLANT, dans Mém. de l'Acad. des
p. 143. Admis acad. 1762.]
Il (Botan.) Qui a les fleurs en corymbe. Substant
fém. Les CorjTnbifères, famille de plantes.
CORYPHÉE [kè-ri-féj ■?. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coryphaeus, grec yt.n^'j'iJ.
m. s. de xopu-ffi, tête. || 1579. L'un des coryphées des p!
sophes de ce siècle, lostal, Disc, philos, dans delb. i
Il Chef du chœur dans la tragédie et la comédie iinli<
Elle chante avec lui (le chœur), porte la parole pour lui, et
enfin les fonctions de ce personnage des anciens chœurs qi
appelait le — , rac. Ath. préf. || P. anal. Chef d'un clm
de chant ou de danse dans l'opéra moderne. || Fig. (A'i
une nuance d'ironie.) Celui qui est le plus en vue, au p
mier rang dans qqch. Je pensais avec plaisir que je passer!
pour le — des domestiques, les. Gil Blas, iv, 7.
CORYZA [kô-ri-zàj s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. coryza, grec xôpuÇa, m.
xiv" s. Corrisein et catarrum, Somme M« Gautier, f» 47.
Umeur... Qui la coryze multiplie, j. le fèvrk, Matheolus, d
delb. Rec. Admis acad. 1762 (coryse) et 1835 (coryza .
Il Inflammation catarrhale de la muqueuse des fo-
nasales, dite vulgairement rhume de cerveau. || P. a
Nom de diverses affections du nez chez le cheval, le bu
le mouton, le porc.
COSAQUE [kô-zak'] s. m. et /.
[ÉTYM. Nom propre, § 36. || 1632. Dix mil hommes co
ques qui avoient mis ce royaulme en grande bredouille, piiiiti
Lett. dans delb. Rec. Admis acad. 1762.] 1
Il 1° S. m. Peuplade de la Russie. Fig. Famil. Se co
duire comme un Cosaque, brutalement.
Il 2» Vieilli. S. f. Sorte de danse.
COSÉCANTE [kô-sé-kânf] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et £|
cante, §275. || 1721. trév. Admis acad. 1762 avec l'orthl
graphe co-sécante.]
Il (Trigonom.) Par opposition à la sécante d'un ai.,-
ou de l'arc qui le mesure, la sécante de l'angle 0^
l'arc complémentaire.
COSEIGNEUR [kô-sè-fieur] s. m.
COSIGNATAIRE - 5
vM. Composé avec la particule lat. co, avec, et sei-
giar, § 275. || 1611. Conseigneur, cotCtR. | 1680. Cosseigneur,
JiFi.. Admis AGAD. 1718 et écrit conseigneur (1718-1740),
cjeigneur (1762-1798), enfin coseigneur (1835-1878).]
[(Droit féod.) Chacun de ceux qui possédaient en com-
.111 lin fief, une seigneurie, considéré par rapport aux
SIGNATAIRE [kô-si-nà-tèr] s. m. et f.
M. Composé avec le lat. co, avec, et signataire, § 275.
i.icune des personnes qui ont signe ensemble un
•iinsidérée par rapport aux autres.
.OSINUS [i<ô-si-nûs'] s. m.
JÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et sinus,
<''\ ]| Admis AGAD. 1762 et écrit co-sinus, puis cosinus
1878).]
ii-igonom.) Par opposition au sinus d'un angle ou
(III urc, sinus de l'angle ou de l'arc complémentaire.
TOSMÉTIQUE [kos'-mé-tïk'] adj.
M. Emprunté du grec xoajATiTivcôi;, relatif à la pa-
1555. Eaux cosmétiques et ornatives, b. aneau, Trésor
hvonime, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Relatif à la toilette. Pommade, savon, poudre — , pour
itretien des cheveux, de la peau, des dents, etc. SuIjs-
itivt. Un — , une préparation cosmétique. La — , partie
l'hygiène relative à la composition, à l'usage des pré-
•ations cosmétiques.
':OSMIQXJE [kôs'-mïk'] adj.
KTYM. Dérivé du grec Y.6<3]i.oz, monde, § 229. |1 xvi*'-
u^ s. L'aube cosmique de quelque astre naissant, d'aub. Lett.
iIT). Admis acad. 1878.]
T. scientif.) Relatif à l'univers. Matière — , matière que
Il considère comme répandue dans l'espace et ayant
•vl à former les mondes. Lever, coucher — d'une étoile,
i ne peut être observé, mais seulement calculé, à cause
la lumière trop vive du soleil.
COSMOGONIE [kos'-mô-gô-ni] s. f.
|[ÉTYM. Emprunté du grec xoaîioyovi'a, m. s. de -/oa-
iç, monde, et yôvoç, engendrement. || 1735. fourmont,
^'fl. crit. sur les hist. des anc. peuples, ii, 1. Admis acad.
|62.]
Il Système sur la formation de l'univers. La — d'Hé-
ide.
COSMOGONIQUE [kos'-mo-go-nïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cosmogonie, § 229. |j Néolog. Admis
(W.D. 1835.]
Il Relatif à la cosmogonie.
'COSMOGRAPHE [kôs'-mô-graf] s. m.
i [ÉTYM. Emprunté du lat. cosmographus, grec xoafxoypa-
|)î, m. s. Il xiv" s. Cosmografe, oresme, dans meunier ,
ssai sur Oresme.]
Il Celui qui traite de la cosmographie.
COSMOGRAPHIE [kos'-mô-grà-fi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cosmographia, grec xoff|xoypa-
îi, m. s. de 7i6(ï[xoi;, monde, et ypacpstv, décrire, jj 1512.
LE MAIRE, dans delb. Bec]
Il Description du système astronomique de notre pla-
ète et de l'univers.
COSMOGRAPHIQUE [kos'-mô-grà-fik'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cosmographie, § 229. || xvi'' s. Les chartes
Dsmographiques, du pinet, dans delb. Rec]
Il Relatif à la cosmographie.
COSMOLOGIE [kos'-mô-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xo^tAo^oyiot, m. s. de xôa-
■Oî, monde, et Xôyoî, théorie. || 1754. engygl. Admis acad.
762.]
Il Science des lois qui régissent l'univers.
COSMOLOGiaxJE [kos'-mo-lô-jïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xocriAoXoYtxô;, m. s. \\ Admis
■CAD. 1762.]
Il Relatif à la cosmologie.
COSMOPOLITE [kos'-mô-pô-lït'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xouixoTroTiîxTjî, m. s. de xô-
'[J-Oî, monde, et TioXi-zr^i,, citoyen, ii. est. a employé cos-
nopolitain {Nouv. Lanc/. franc, italian. ii, 269), et l'on a
■épris cette forme, mais sans succès, au xyiii^ s. || 1560.
;. POSTEL, Républ. dès Turcs, iiiTe.\ 1721. Cosmopolitain...
luelques-uns disent cosmopolite, trév. Admis acad. 1762.]
Il 1» Qui se considère comme citoyen du monde. Phi-
osophie, politique — . L'homme de lettres est... si nous pou-
i3 - COSTUME
vons parler de la sorte, un écrivain — , d'alemb. Éloges, la
Motte. Suhstantivt. Le véritable sage est un —, palissot,
Philos, m, 4.
Il 20 Qui vit tantôt dans un pays, tantôt dans un autre.
Un aventurier — . || P. ext. Existence — . Des habitudes cos-
mopolites. Il P. anal. Les plantes cosmopolites croissent en
général le long des grands chemins, b. de st-p. Harm. de
la nat. I, llurm. ver/ét. des animaux.
•COSMOPOLITISME [k ')s'-mô-pô-li-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cosmopoUte, § 265. || Néolog.]
Il 1" Doctrine cosmopolite.
Il 2" Existence cosmopolite.
*COSMORAMA [kos'-mù-rà-mà] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xoajxoç, monde, et opataa
vue, §§ 278 et 279. || Néolog.]
Il Spectacle composé de tableaux représentant les si-
tes, les monuments les plus remarquables de la terre.
*COSSAT [kù-sà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cosse avec le suffixe provenç. at, §§ 11
et 117. Il xvi" s. Cossats et pailles de fèves, o. de serres,
11,3.]
Il Dialect. Réunion de cosses de pois, de fèves, de ha-
ricots. (S'emploie surtout au plur.)
COSSE [kôs'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Le mot se rattache peut-être
au moyen allem. chozza, « couverture grossière de laine ».
{Cf. cotte.) Il xiio s. Chascune cosse (de fèves). Bat. d'Ales-
chans, 7076, Jonckbloet.]
Il 1° Enveloppe à deux valves qui renferme les graines
des légumineuses. Des cosses de pois, de haricots. Des pois
en — . Pois sans — , dits pois goulus, pois à cosse tendre
qu'on peut manger avec la graine. | P. ext. — de genêt.
Il 2" P. anal. | 1. (Pêche.) Carcasse d'un bateau. | 2.
(Marine.) Anneau de fer qui maintient et protège, en la
recouvrant, une boucle de cordage. ( V. délot.) | 3. Couche
supérieure d'une ardoisière. | 4. Parchemin en —, peau de
mouton dont on a fait tomber la laine et qui n'a pas en-
core été travaillée.
COSSER [kô-sé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cozzare, m. s. § 12. {Cf. co-
tir.) Il xviB s. De sa corne essaye De cesser brusquement ua
mastm qui l'abaye, RONS. Èglogues, 1. Admis agad. 1762.]
Il En parlant des béliers, des moutons, heurter du front,
de la corne. Absolt. Deux béliers qui cessent, qui se heur-
tent front contre front.
1. COSSON [kô-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cossus, m.s.% 104. On trouve plus-
rarement cusson, d'oii les dérivés cussonné, cusseron. || 1549.
R. EST.]
Il 1° Goléoptère voisin du charançon, qui vit sous
l'écorce des arbres.
Il 2" P. ext. Charançon du blé.
2. COSSON [kô-son] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être pour courçon. (F.
ce mot.) Il 1700. Cosson... nouveau sarment qui croît sur le cep-
de la vigne depuis qu'elle est taillée, liger, Nouv. Mais, ricst.
dans DELB. Rec. Admis agad. 1798.]
Il Nouveau sarment que donne la vigne après qu'on l'a
taillée.
COSSU, UE [kô-su] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cosse, § 118. || xiv" s. Riche femme
est, assez cossue, Mir. de Notre-Dame, dans delb. Rec]
Il lo Vieilli et dialect. Bien fourni de cosses. Pois, hari-
cots à tiges cossues. Champ — .
Il 2" Fig. Famil. Qui a une large aisance. C'est un paysan
fort — . P. ext. Toilette cossue, mobilier —, qui indique une
large aisance.
COSTAL, ALE [kos'-tàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. costa, côte, § 238. || xvi" s. paré,
I, 16. Admis agad. 1798.]
Il (Anat.) Qui appartient aux côtes. Région costale. Nerfs-
costaux.
*COSTIÈRE [kos'-tyèr]. V. côtière.
COSTUME [kôs'-tum'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. costume, m. s. dont l'étym.
est la même que celle du franc, coutume, § 12. || 1676.
FÉLiBiEN, Princ d'architect. Admis acad. 1740.]
I. Vieilli. Manière d'être extérieure, consacrée par les^
mœurs, la coutume. || Spe'cialt. Caractère propre d'un
peuple, d'une époque, exprimé dans les arts par la re-
COSTUMER
— 554 —
COTELETTE
production du type des vêtemenls, armes, meubles, édi-
fices, etc. Le — est lésé, dans une bagatelle, à la vérité, dider.
Sal.'de 1765.
II. P. ext. Manière de se vêtir propre à un peuple, à
une époque, à une classe, à une circonstance. Le — du
temps. Le — grec, oriental. Le — du clergé, de l'armée, de la
magistrature. P. ext. L'ensemble du vêtement. Les pièces
d'un — . Elle a un — neuf. Des costumes de théâtre. Louer un
— pour un bal travesti. Un — de carnaval. Être en grand — ,
en — de bal. Les acteurs ont répété la pièce en — .
COSTUMER [iios'-tu-mé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de costume, § 154. || xviii" s. L'écrivain
qui est bien costumé, Merc. de Fr. dans féraud, Dict. crit.
Admis ACAD. 1798.]
Il Revêtir d'un costume. Le peintre a costumé ce person-
nage en Romain. Se — , être costumé en pierrot. Absolt. Les
acteurs sont en train de se — .
COSTUItflER, 'COSTUMIÈRE [kos'-tu-myé, -myér]
^. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de costume, § 115. || Néolog. Admis ac.\d.
1835.]
Il Celui, celle qui confectionne, vend ou loue des cos-
tumes de théâtre, de bal, etc. || Celui, celle qui a la garde
des costumes dans un théâtre.
COTANGENTE [kô-tan-jânt'j s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et tan-
gente, § 275. Il 1721. TRÉv. Admis acad. 1762.]
Il (Trigonom.) Par opposition à la tangente d'un angle
ou de l'arc qui le mesure, la tangente de l'angle, de l'arc
complémentaire.
COTE [kof] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge quota, m. s.
§ 217. Quota est l'adj. lat. class. quotus, a, um, « en quel
nombre », employé substantivement. Sur l'orthographe
cote, V. § 503 et cf. quote-part. || 1390. Quotes et percions de
«hascun, dans godef. quote.]
Il 1° Indication de la somme que chaque contribuable
a à payer, dans la répartition d'un impôt. La — person-
nelle, mobilière. || Vieilli. Une — mal taillée, mal répartie,
et, p. ext. de nos jours, un compte réglé approximative-
ment, ofi on n'exige pas ce qui est strictement dû. Faire
une — mal taillée, un compromis.
Il 2° Indication de la hauteur de divers points d'un
terrain, d'un cours d'eau, etc., par rapport à un plan pris
pour base. La — du niveau de la Seine.
Il 3° Indication en chiffres, en lettres, de chaque série
de pièces dans un dossier, un dépôt d'archives. Cette
■pièce est sous la — 5. P. ext. Enveloppe d'une série de
pièces portant cette indication.
Il 4o Indication du prix de chacune des valeurs à la
bourse, des denrées au marché, selon le cours du jour.
La — officielle, sur laquelle figurent seules les valeurs ad-
mises au parquet des agents de change. | P. ext. Taux
des paris aux courses de chevaux.
CÔTE [kôf] s. f.
[ÉTY.Nf. Du lut. Costa, m. s. devenu coste (encore dans
ACAD. 1694-1718), § 291, côte, § 422.]
I. Au propre. \\ 1° Chacun des os plats et arqués qui,
parlant de l'épine dorsale et venant rejoindre en avant le
sternum, forment la cavité osseuse .de la poitrine. Les
•fausses côtes, celles qui s'articulent sur d'autres côtes. On
lui voit les côtes , on pourrait compter ses côtes, en parlant
de qqn qui est très maigre. P. plaisant. En parlant d'un
mariage manqué. Cette affaire a une — rompue, sÉv. 744.
Dieu forma la femme d'une — d'Adam. Fig. Nous sommes tous
de la — d'Adam, issus d'Adam. Est-ce que nous sommes, nous
autres, de la — de saint Louis (de descendance royale)? mol.
B. fjent. III. 12. | Spécialt. En parlant de la viande de bou-
cherie. — de bœuf, de mouton. Côtes couvertes. Côtes d'aloyau,
de surlonge. (Cf. côtelette.) || P. ext. Région où sont les
côtes. Se tenir les côtes de rire. Aller — à — avec qqn, l'un
près de l'aulre. Tantôt on les eût vus — à — nager, la f.
Fab. III, 12. Fif/. Serrer les côtes à qqn, le presser vive-
ment. Mesurer, chatouiller, rompre les côtes à qqn, à coups
de bâton.
Il 2" /'. anal. Les côtes d'un navire. Les côtes d'un luth.
La — d'un fromage. P. ext. — rouge, — blanche, sortes de
fromages de Hollande. Les côtes d'un melon, d'une feuille
de chou, de salade. Une étoffe à côtes. Les côtes d'une colonne
cannelée. Côtes de coupe, saillies qui divisent la douelle
d'une voûte sphérique en parties égales. Côtes d'um
beille, nervures formées par l'entrelacement de ni
osiers autour des plus gros.
II. P. ext. Il 1° Pente qui forme un des flancs d
colline. Une — plantée de vignes. Vins de la Côte-Rôti
— d'Or. Monter une — . Maison située à mi — .
Il 2° Partie du rivage que la mer vient battre et qi
forme le bord. — basse, escarpée. Les côtes étaient infe
de pirates. Un gouvernail, un mât, des cordages flottant
la — , FÉN. Tel. i. Spécialt. (Marine.) La — est au vent,
le vent (du navire). Navire jeté à la — , échoué. Pair
faire naufrage à la côte. | Fig. Être à la —, sans ari
sans ressources.
CÔTÉ [kô-té] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de côte, § 117. || xi^ s. S'espee a sud
tet, Roland, 346.]
Il l" Région des côtes à droite ou à gauche de la
trine. Avoir un point de — , avoir une douleur à un p
de cette région. Se tenir les côtés de rire.
Il 2° P. ext. Toute la partie droite ou la partie gai
du corps. Le — du cœur , la partie gauche. Paralysie
— du corps. Être couché sur le — . Porter l'épée au — . L
de l'épée, le côté gauche, où l'on porte l'épée.
Il 3° P. anal. Face, partie qui est à droite ou à gai
dans un objet. Les côtés d'un vase, d'un navire. Un vais
penché sur le — . Les côtés d'un édifice. Les bas côtés d'une et
Le — de l'épître, la partie droite de l'autel, où on lit 1'
tre ; le — de l'évangile, la partie gauche, où on lit l'éi
gile. Les deux côtés de la scène, sur un théâtre. Ancienni\
— droit de la scène ou — de la campagne. Le — gauob
— de la ville. De 7ios Jours. Le — cour (autrefois le -
roi), la partie droite de la scène. Le — jardin (autrefoi
— de la reine), la partie gauche de la scène, d'âpre'
disposition qu'avait le théâtre au palais des Tuileries,
deux côtés d'une rue, d'un fleuve, d'une table. Le —
gauche d'une assemblée, celui qui est à droite ou à gi
du président. || P. ext. \ 1. Chacune des faces op
d'un objet. Les deux côtés de la montagne. Le — de 1'
et le — de l'envers dans une étoffe. Les quatre côtés d'i
timent. Spécialt. (Géom.) Lignes qui limitent une sui
Les côtés d'un triangle, d'un polygone. Les deux côtés d'un
I 2. Toute partie de l'espace considérée par oppos'
aux autres. Le — d'où vient le vent. Regardez de tou
côtés. Le — des hommes, des femmes, dans un établlsseï
de bains. Attaquer une place par le — faible. Fig. C'est
— faible. Prendre une chose, considérer qqn par les bons co
Quand sur une personne on prétend se régler. C'est par
beaux côtés qu'U lui faut ressembler, mol. F. sav. i, 1. Le
paternel. Oncle du — maternel. Se mettre du — de qqn. Le
du plus fort. Mettre les rieurs de son — . || Loc. prép. \ 1
— de, près de. 11 marchait à — du grand prêtre, rac. A
H, 5. I Du — de, dans la direction de. Du — de l'Espag
I 2. A — de, à quelque distance de. Mettre une balle à —
la cible. Se tenir à — de la question. Être à — du sujet. ||
soit. Loc. adv. A — , à une certaine distance du but. V
êtes à — . Il De — . | 1. Dans une direction oblique. Regar
de — . I 2. A part. Rester de — . Il a été mis de — . Il met
— les meilleurs morceaux. Mettre de l'argent de —, écoi
miser.
COTEAU [ko-tô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de côte, § 126. Le mot se trouve en ai
franc. ( V. godef. costel) au sens de « côté ». Le sens ad'
est peut-être emprunté à quelque dialecte, ce qui ex
querait l'irrégularité de la prononciation : l'o devrait '
fermé. {Cf. côté, côtelette, etc.) || xyi"^ s. Jusques a la ci
des cousteaux, amyot, Timol. 36.]
Il Petite colline. Spécialt. Côte plantée de vignes, i
coteaux du Bordelais, du Beaujolais, de Suresnes. || Fig. Ord
des coteaux (au xvii« s.), réunion de gourmets. Certain
bleur... qui s'est dit profès dans l'ordre des coteaux, i
.Soi!, o. /*. ext. Membre de l'ordre des coteaux. Q'/i!
contentent d'être gourmets ou coteaux, la br. 9.
*CÔTELÉ, ÉE [kôt'-lé ; en vers, kô-te-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de côte, §§ 126 et 118. || xii" s. Estran
ment est ore costellez, Bat. d'Aleschans, 4350, Jonckhln'
Il Qui offre des saillies en forme de côtes. Drap — .
CÔTELETTE [kôt'-lel' ; en vers, kô-te-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de côte, § 134. || xiV s. Costelettes de fre
che saleure, Ménagier, ii, 127.]
Il Côte (de mouton, de veau, de porc, etc.) destinée à
l4
COTELINE - 3
iiimation. Des côtelettes de mouton grillées. Une — de
vej en papillote.
JOTELINE [kot'-lin'; en vers, kô-te-...] s. f.
-,M. Origine incertaine. Peut-être pour côteline, dé-
côte, §§ 100 et 126. {Cf. l'expression drap côtelé.) ||
■./•]
Technol.) Sorte d'étoffe à côtes de fil et de coton.
.OTEPALIS [kôt'-pà-li; en vers, kô-te-...] s. m.
^ M. Origine inconnue. || Nëolog.]
: )ITe légère de soie et de poil de chèvre.
OTER [kô-té] V. tr.
TVM. Dérivé de cote, § 154. || xV s. Cotter ou le mois
emaine ou le jour de mon retour, Amant ressuscite',
vc]
j. imposer (un contribuable) pour sa quote-part dans
If 'partition d'un impôt. lia été coté cette année à neuf
p • cent sur son loyer.
2» Marquer du chiffre indiquant le niveau, la mesure,
d s une coupe, un plan, une carte géographique, etc. —
1( aiveaux d'un canal , les hauteurs d'une suite de mamelons.
13" Marquer (une pièce, une feuille) d'un signe numé-
lu alphabétique indiquant la série à laquelle elle
icnt. — les pièces d'un dossier. Un registre coté et pa-
P. ext. Citer (un passage d'un livre) en indiquant
iiM'O. Si vous aviez coté les endroits, vous m'auriez sou-
, e quelques petits soins, BOSS. Lett. abbat. 139.
4" Marquer, évaluer (le prix des valeurs à la bourse,
( denrées au marché) selon le cours du, jour. — des
iichandises à un prix trop élevé. Spécialt. Valeurs cotées à
j ourse, inscrites à la cote officielle rédigée par les agenls
irchange.
COTERET [kot'-rè; en vers, kô-te-...]. V. cotret.
LOTERIE [kôt'-ri; en vers, kô-te-ri] s. f.
lÉTYM. Dérivé de cotier, §§ 65 et 68. || 1376. (Terres)
I ues en coterie, dans godef.]
i[f Anciennt. || 1° Association de paysans tenant en com-
m les terres d'un seigneur.
I| 2» P. ext. Héritage chargé d'une redevance rotu-
jsre. [Cf. cens.)
tl. Fiq. Réunion de personnes qui soutiennent et prô-
Int exclusivement ce qui fait partie de leur cercle. Es-
t de — . Deux années ne passent point sur une même — ; il
i toujours dès la première année des semences de division,
BR. 7. Brûlez Arnauld avec sa — , LA F. Bail. surEscobar.
politique, littéraire.
ICOTHURNE [kù-turn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cothumus, grecxdOopvoî, m. s.
[1527. F. DASSY, Pe7'egrin, dans delb. Rec. Admis acad.
18.]
II 1" Chaussure que portaient, chez les anciens, les
)mmes et les femmes d'un certain rang : sandale à se-
elle, attachée par des lanières nouées au-dessus de la
leville et laissant les doigts à découvert. | Spécialt.
ihaussurç des acteurs tragiques. | Fig. Chausser le — !
j:rire des tragédies. Mais quoi ! je chausse ici le — tragique,
piL. Sat. 10. Si j'avais voulu quitter le brodequin pour chaus-
prle— , DESTOUCHES, Dlssip. préf. (Cf. brodequin.)
Il 2» P. ext. Ruban servant à attacher un soulier de
;mme au-dessus de la cheville. Souliers à — .
"COTICE [kô-tïs'j s. f
[ÉTYM. Origine inconnue. || xv<= s. Deux cotices d'or po-
mcees, a. de la salle, Jehan de Saintré, p. 279, Helleny.
.dmis acad. 1762; suppr. 1798.]
Il (Blason.) Bande étroite, baguette traversant diago-
alemenU'écu de droite à gauche.
"COTIGÉ, ÉE [kô-ti-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cotice, § 118. || 1642. oud.]
Il (Blason.) Traversé par une ou plusieurs cotices.
•COTIER, 1ÈRE [kô-tyé, -tyér] adj.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, cote, cabane, mot qui pa-
lîl être d'origine german. [cf. angl. cot, m. s.), §§ 6 et
15. [Cf. coterie et cottage.) || xvi" s. Se déduit de cottiere-
ent. (V. cotièrement.)]
Il (Féodal.) Relatif à un héritage chargé d'une rede-
ince roturière. Terre cotière. Tenancier — . Juge — .
CÔTIER, 1ÈRE [kô-tyé, -tyèrj adf.
[ÉTYM. Dérivé de côte, § 115. || 1589. V. a. l'article. Ad-
lis acad. 1740.]
Il 1» Relatif à la côte, à la montée. Voyage montueux et
■ (1539), GRUGET, dansGODEF. costier. Cheval —, et, subs-
>o - COTISER
tantiut, —, cheval de renfort pour monter une côte. P.
ext. L'homme chargé de conduire ce cheval.
Il 2° Relatif aux côtes, au bord de la mer. Navigation cô-
tiére, où on longe les côtes, cabotage. Bâtiment — . Pilote
—, et, substantivt, —, pilote qui gouverne un navire le
long des côtes. || P. ext. neuve —, qui coule le long d'un
bassin.
CÔTIÈRE [kô-tyèr] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de côte, § 115. {Cf rivière, dérive.) ||
xne s. V. à l'article.]
I. Il 1" Anciennt. Coteau. La — d'un val (xii^ s.),
CHRÉTIEN DE TROYES, PcrCCV. danS GODEF. costière.
Il 2° P. anal. \ i. Plate-bande en talus. {Cf ados.) j
2. Vieilli. Côte de la mer.
II. Il 1° Pierre placée de chaque côté d'un four de forge,
d'une cheminée, dont le tuyau fait saillie.
Il 2» Moitié d'un moule à couler les tuyaux de plomb.
■'COTIÈREMENT [kô-tycr-man ; en vers, -tyè-re-...]
adv.
[ÉTYM. Dérivé de coter, § 724. || xyi" s. Terres... cottiere-
ment tenues, gueiNOYs, Conf. des coustumes, dans delb. .
Rec]
Il (Droit féod.) A titre de cotier. Terre tenue — .
COTIGNAC [kô-ti-iïà] s. m.
[ÉTYM. Anciennement coudoignac (F. ci-dessous), cou-
dignac (rab. i, 18), puis cotignac (1564, J. Thierry, Dict.
franç.-lat.), par restauration savante de l'o et du t du
lat. cotoneum, coing. {V. § 502.) Emprunté du provenç.
coudougnat, m. s. dérivé de coudougn, coing ; l'altération
du t final en c est due à une confusion avec les noms
propres en ac, si fréquents en provençal. Sur le change-
ment de oign en ign, cf. le nom propre Bourguignon, an-
ciennement Borgoignon. || xiV s. Pour faire condoignac (lisez
coudoignac), Ménagier, ii, 247.]
(I Confiture de coings.
COTILLON [kô-ti-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cotte, § 107. || xv^ s. Ong lambeau de
son cotillon, villon, Gr. Testam.]
Il 1° Jupon de paysanne. Ayant mis ce jour-là, pour être
plus agile, — simple et souliers plats, la f. Fab. vu, 10.
P. plaisant. En parlant de hauls-de-chausses qui ont
trop d'ampleur. Et de ces cotillons appelés hauts-de-ohausses,
Êc. des m. i, 1. 1| P. ext. Famil. Fille, femme. Tout — lui
est bon. Aimer le — .
Il 2° Sorte de danse. || Anciennt. \ 1. Danse à quatre
ou huit personnes, j 2. Contredanse anglaise. || De nos
jours. Danse avec figures qui termine un bal. || Fig. Au
jeu de cartes dit de la guinguette. Agiter le —, agiter le
talon, pour y prendre une carte.
*COTIN [kô-tin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du laf. cotinus, m. s. \\ 1611. Cotine,
COTGR.]
Il Variété de fustet, plante tinctoriale.
"COTINGA [kô-tin-gà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des langues de l'Amérique, § 30. ||
xviiio s. BUFF. Des Cotingas.]
Il Genre de passereau dentirostre à plumage éclatant,
qui vit dans les contrées chaudes de l'Amérique.
*COTIQUE [kô-tïk'J s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Variété de coquille univalve.
COTIR [kô-tîr] V. tr.
[ÉTYM. Probablement môme radical que cosser. ( V- ce
mot.) Il xiii" s. Et maintes fois tant i cotissent Que tout en mer
l'ensevelissent, j. de meung. Rose, 5951.]
Il ±0 Anciennt. Heurter du front, cosser. Les daims co-
tissent l'un contre l'autre, R. est. Dict. franç.-lat. (1539).
Il 2» P. ext. Vieilli. Meurtrir (un fruit) par un coup.
Poire, melon coti par la grêle.
COTISATION [kô-ti-zà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cotiser, § 249. || xvi" s. Taxe et quotti-
sation, mart. du bellay, 4.]
Il Quote-part par laquelle on contribue à une dépense
en commun. Payer, verser sa — . Société de bienfaisance
dont la — annuelle est de vingt francs.
COTISER [kô-ti-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de côte, § 267. || xvi^ s. V. à l'article.]
Il Vieilli. Faire contribuer (qqn) pour sa quote-part à
une dépense en commun. — et taxer également chacune
ville, AMYOT, Arist. 58. || De nos jours. En parlant de
COTISSURE
plusieurs personnes. Se —, contribuer chacun pour sa
part à une dépense en commun. En nous cotisant tous,
REGNARD, Distr. I, 6. 1 Fig. Agir en commun. Ses oncles se
cotisèrent pour brusquer cette affaire, ST-SIM. i, 289.
COTISSURE [kô-ti-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cotir, § 111. || 1701. furet. Admis
ACAD. 1740.]
Il Vieilli. Meurtrissure qui n'entame pas le fruit.
COTON [kô-ton] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe qothon, m. s. § 22. || xii<= s.
Menuement ovree de soie et de coton, Alexandre, dans delb.
Rec]
Il Matière textile, blanche, fine, qui recouvre les se-
mences du cotonnier. Du — en laine, coton brut. Du —
poudre. ( V. fulmicoton.) Envelopper de — ou de ouate. Se mettre
du — dans les oreilles. Mettre dans du — , et, fiff . Élever un
enfant dans du —, l'élever trop mollement. Il couche sur le
— et sur le duvet, la br. 13. | Filer du — , et, fig. Cet homme
file un mauvais — , sa santé, sa situation est bien compro-
mise. — filé. Tisser du — . Étoffe de — . Tricot, bonnet de — .
Il P. anal. Duvet qui recouvre certaines parties de quel-
ques végétaux. Il Fig. Poét. Poil follet. A peine son menton
S'était vêtu de son premier — , la f. Coiites, Remède.
COTONNADE [kù-tô-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coton, § 120. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Étoffe de coton. | Spécialt. Étoffe de coton à dessin
tissé.
COTONNER [ko-tô-né] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de coton, § 154. Ij xV s. V. à l'article.]
Il 1° Anciennt. Garnir de coton. Mon pourpoint tout neuf
coutonné, Testam. de Taste-vin, dans montaiglon, Ane.
Poés. franc, m, 79.
Il 2» P. ext. Couvrir d'un duvet semblable au coton.
Les peupliers ont la feuille cotonnée d'un côté, o. de serres,
VII, 10. Spécialt. En parlant d'une étoffe qui se râpe et
dont la surface jette une sorte de bourre. Du linge usé qui
se cotonne. Voile de navire cotonnée. || Fig. Couvrir de poils
follets. Une barbe follette Cotonne son menton, RONS. Bocage
royal. Son menton est cotonne, volt. Ing. 2. Cheveux coton-
nés, cheveux courts et crépus qui frisent. || P. anal. Fruits
colonnes, dont la pulpe devient spongieuse et sans saveur.
Les pêches se cotonnent.
*COTONNERIE [kô-ton'-ri ; en vers, -tô-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cotonnier, §§ 65 et 68. || 1778. raynal,
Hist. philos. XIII, 38.]
Il Plantation de cotonniers.
•COTONNETTE [kô-tô-nef] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de coton, § 133. || Néolog.]
Il (Technol.) Sorte d'étoffe de coton.
COTONNEUX, EUSE [kô-tô-neu, -neuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coton, § 116. || xvi= s. La cotonneuse
mousse, cl. gauciiet, dans delb. Mater.]
Il 1" Couvert d'un duvet semblable au coton. Feuille co-
tonneuse. Bourgeons — .
Il 2" Spongieux et sans saveur. Poire, pdche cotonneuse.
1. COTONNIER [ko-tô-nyé] .9. m.
[ÉTYM. Dérivé de coton, § 115. || xvi" s. Arbres cottonniers,
DU piNET, Hist. nat. de Pline, dans delb. Rec]
Il Arbrisseau formant un genre de la famille des Mal-
vacées, qui produit le coton.
2. COTONNIER, 1ÈRE [kô-tô-nyé, -nyèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coton, § 115. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Relatif au coton. Industrie cotonnière.
•COTONNIÈRE [kô-tô-nyër] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coton, § 115. || 1545. L'herbe a coton ou
oottoniere, g. guéroult, dans delb. Rec]
Il Nom vulgaire de plusieurs filages , plantes coton-
neuses communes dans les champs cultivés , aux bords
des chemins.
COTONNINE [ko-tô-nin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coton, § 100. || 1512. Vos blancz rochetz,
de cotonnine, j. le maire, dans delb. Rnc]
Il Grosse toile à chaîne de coton et à trame de chanvre,
dont on faisait autrefois des voiles.
CÔTOYER [kô-twk-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de côte, § 163. || xiio s. Tote Bretaigne
comence a costeier, Couronn. de Louis, 2049.]
Il 1° Vieilli. Aller côte à côte avec (qqn). Les gens de
556 —
COTYLEDON
qualité côtoient les grands les plus près du roi, ST-Sli
146. Il P. ext. — une armée, marcher sur son flanc. Les
pes côtoyèrent l'armée ennemie.
Il 2° Aller au bord de (qqch). — la mer, le rivage,
toyait une rivière, la f. Fah. vu, 4. || Fig. Famil. —
dicule. — le code, la police correctionnelle.
COTRE [kôtr'] 5. ?n.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. cutter, m. s. %8 : l'an
été transcrit approximativement d'après la pronoi
tion. On écrit aussi à l'anglaise cutter, tout en pro:
çant cotre. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Petit bâtiment de guerre à un seul mi
COTRET [kô-trè] S. m.
[ÉTYM. Anciennement coteret, costeret. Origine in
nue. Il 1332. Une douzaine de costerez, dans delb. BccjI
Il 1» Petit fagot.
Il 2» P. ext. Chacun des morceaux de bois quieni
dans la composition d'un cotret. P. plaisant. HuUe di
coups de bâton.
Il 3° (Technol.) Pièce de bois qui fait partie des
d'un moulin à vent, du corps d'un métier à haute lii
COTTAGE [kè-têj' ; qqns prononcent kô-tàj'] s, r£i
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. cottage, m. s. de
bane, § 8. On trouve cotage en anc. franc., mais au si
de coterie. ( V. ce mot.) || Néolog. Admis acad. 1871
Il Maison de campagne de style rustique.
1. COTTE [kôf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté d'un radical german. kott-, m,*.
se retrouve dansl'allem. dialectal kotze, couverture gi
sière, §§ 6, 498 et 499. L'angl. coat vient du franc. (
cosse.) Il xiio s. Vie de SI Gilles, 129.]
Il 1° Anciennt. Sorte de tunique, vêtement d'hom;
de femme. Quel drap est cecy?... n m'en fault avoir une -
et à ma femme de mesme, Pathelin, 210. || Spécialt. —
mes, tunique de peau sur laquelle étaient cousues
bandes de cuir épais, des lames, des mailles de fer. -
maiUes, tunique faite d'un réseau de mailles entrelacé
Il 2° Jupe courte, plissée par le haut sur la ceintn
Une — de paysanne. Tenez, voilà votre couronne ; rendei-i
ma — grise, fén. Fab. 1. Lever, trousser la — d'un
pour lui donner le fouet. Fig. Vieilli. Donner la — w
à une femme, la renverser sur le gazon. |] La — d'un toa
lier, d'un brasseur.
2. "COTTE [kof] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes cottus, gi
xÔTTOç, m. s. Il Néolog.]
Il Autre nom du chabot, poisson.
COTTERON [kôt'-ron; en vers, kô-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cotte, § 105. || 1690. Cotron, fure
1694. Cotteron, acad.]
Il Vieilli. Petite cotte.
"COTTIÈRE [kô-tyèr] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1789. encycl. méth.]''
Il (Technol.) Barre de fer de fort calibre.
COTUTEUR, 'COTUTRICE [kô-tu-teur, -trïs'J S
et f.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, et;
teur, § 275. || xvi° s. Nouv. Coût, génér. ii, 1131. Adcn
ACAD. 1798.]
Il Chacun de ceux qui ont en commun la tutelle d'i
enfant, considéré par rapport aux autres. Le conseil i
famille lui donnera nécessairement (à la mère) pour — le s
cond mari, Code civil, art. 396.
COTYLE [kô-til] s. f. (souvent masc. au sens 2", m
tamment dans acad. 1762-1835).
[ÉTYM. Emprunté du grec xotûXti, m. s. \\ xive-xV
CotUle d'huiUe, Chirurg. de Gui de Chauliac, f" 222, V».
xvi" s. La boette... nommée des Grecs cotyle, des Latins ac
tabulum, paré, iv, 34.]
Il 1" (Antiq. grecque.) Mesure de capacité d'un quai
de litre environ.
Il 2° (Anat.) Cavité d'un os qui reçoit la tête d'un au
tre os.
COTYLÉDON [kô-ti-lé-don] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec -/.o-zukrfibiv, cavité en form
de coupe. Sur le genre (le mot grec est fém.), V. §551.
xvi<= s. Cotylédons de la matrice, rab. i, 6. Admis acad. 1762.
Il 1° (Anat.) Lobe charnu du placenta. | P. ext. Ren
flement tuberculeux auquel adhèrent ces lobes chez le
ruminants à cornes.
JRK.
1
s. v
COTYLEDONE
557
COUCHÉ
2 Botan.) P. anal. Lobe, feuille embryonnaire de
!ice d'un végétal phanérogame. Plantes à — simple
Dcotylédonées. Plantes à — double ou dicotylédonées.
pXYLÉDONÉ, ÉE [kô-li-lé-dù-né] adj.
Jtvm. Dérivé de cotylédon, § 118. On a dit cotylédons à
lin siècle dernier. (F. l.-c.-m. richard, Dict. de
I Néolog. Admis acad. 1835.]
;;in.) Qui a un ou deux cotylédons. Plantes cotylé-
Çf. phanérogames.)
yiiET [ko-li-lè] s. m.
i. Dérivé du grec xotû>>ti, coupe, § 133 : en lat.
n, grec xotuXtiôwv. || 1786. Cotylet ou cotylier, en-
DTII.]
!;in.) Genre de plantes à feuilles charnues et con-
OTYLOÏDE [kô-ti-lô-id'] adJ.
i. Composé avec cotyle et le grec stôoç, forme,
: 279. Il 1721. trév. Admis acad. 1762.]
il.) Qui est en forme de cotyle. Cavité — de l'os
)ù s'articule le fémur.
kouj s. m.
i. Emprunté du lat. côUum, m. s. devenu en anc.
ol au sing. et cous au plur., puis cou au sing., d'a-
lorme du pluriel, §§ 459 et 291. {Cf. col.)]
'arlie du corps de l'homme, de l'animal, qui unit
lu tronc. Le héron au long bec emmanché d'un long
. Fah. VII, 4. Une femme qui a un — de cygne, élé-
souple comme celui du cygne. Être dans l'eau
— . Couper le — à qqn, le décapiter. Tendre le —
•cevoir le coup mortel), et, fig. s'offrir avec rési-
au mal dont on est menacé. Tordre le — à qqn,
-1er. Tordre le — à un poulet (pour le manger).
Ure à qqn la corde au — (pour le pendre). Fig. Se mettre
Uirde au —, dans une situation fâcheuse qui est sans
Se jeter, sauter au — de qqn, l'embrasser avec em-
ent. Se casser, se rompre le — , se blesser griève-
ii u tu faisant une chute, et, fig. Ces voies inconnues rom-
pit le — à une infinité de gens, ST-siM. xii, 71. Prendre
s|iambes à son — (lever les jambes très haut), courir de
ti'es ses forces. Mettre, laisser la bride sur le — à un
c Val, lui lâcher les rênes, et, fig. Mettre à qqn la bride
s le —, lui laisser trop de liberté. Plier le —, les épaules
Si le joug. Sa main pesait sur le — de ses ennemis.
:2'> P. anal. Le — d'une bouteille, d'une chemise. {Cf.
ci) Le — du pied {vieilli), le — de-pied, partie supérieure
' ^i il, endroit oii il s'articule avec la jambe. || (Ma-
- de latte. (F. coudelatte.) || Spécialt. (Technol.) —
- yyixe, partie cintrée de l'avant-train d'une voiture, sous
liUelle passent les roues de devant quand la voiture
tjrne. || (Botan.) — de chameau, narcisse des prés. —
(J;iigogne, géranium des bois. || (Zoologie.) — blanc, le
ijlteux. — jaune, la fauvette de Saint-Domingue. — rouge,
1 puge-gorge. — tors, le torcol. — coupé, le gros-bec
CiSénégal, etc.
20UAG [kwâk'] s. m.
STYM. Onomatopée, § 32. || xvi» s. Coac! elles tombent à
fers, MAROT, Dial. de deux amoureux, 211.]
Son discordant que laisse échapper par accident ce-
qui chante, ou qui joue d'un instrument à anche. Faire
—, des couacs.
GOUAGGA [kwag'-gà] s. m.
STYM. Onomatopée d'après le cri de cet animal, § 32.
'me s. BUFF. Kwagga ou couagga.]
Espèce du genre cheval, plus petite que le zèbre,
pre à l'Afrique méridionale.
GOUAILLE [kwày' ; en vers, kou-ay'] s. f.
ÈTYM. Dérivé de queue, d'après l'anc. forme coe, §§ 65
)5. Il (Au sens 1.) 1611. cotgr.]
Dialect. Ce qui est du côté de la queue. || Spécialt. j 1.
ntre.) Laine de qualité inférieure, coupée près de la
ue. (Souvent par erreur écouaille.) | 2. Extrémité d'un
ng qui reste à sec pendant la saison basse des eaux.
COUARD [kwàr ; en vers, kou-ar] adj. et s. m.
KTYM. Dérivé de queue, d'après l'anc. forme coe, §§ 65
U7. Il xie s. Felun sunt et cuart, Roland, 3335.]
Vieilli. Adj. || 1» Qui porte la queue basse. Spe'cialt.
ason.) Lion — , qui a la queue entre les jambes.
2o Fig. Poltron. Un chevalier — . |1 Suàstantivt. C'est
II. S. m. (Technol.) Région de la queue. {Cf. couaille.)
I 1. (Boucherie.) Base de la queue {cf. cimier) dans le bœuf,
la vache. | 2. Extrémité de la faux qui adhère au manche.
COUARDEIVIENT [kwàr-de-man ; en vers, kou-àr-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de couarde et ment, § 724. || xin<= s. Cil
qi coardement Le lais, Lambert ferri, dans Biljl. Ëc. des
Chartes, 1859, p. 347. Admis acad. 1878.]
Il D'une manière couarde.
COUARDISE [kwàr-diz'; en vers, kou-àr-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couard, § 124. || xi" s. Einz i murrat que
cuardise i facet, Roland, 3043.]
Il Caractère de celui qui est couard.
'COUCHAGE [kou-chàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coucher, § 78. || 1723. savary, Dict.
du comm.]
Il 1" Action de coucher. Le — des troupes. || P. ext. En-
semble des objets qui servent au coucher.
Il 2° (Technol.) | 1. Action de coucher les poils d'une
étoffe. {Syn. réparage.) | 2. Action de mettre en couche des
graines, des rameaux destinés à devenir des marcottes.
COUCHANT, "COUCHANTE [kou-chan, -chant'] adj.
et s. m.
[ÉTYM. Adj. et subst. particip. de coucher, § 47. || xno s.
Ainz le soleil colchant, Couronn. de Louis, 2641.]
Il lo En parlant d'un chien de chasse, dressé à se po-
ser en arrêt quand il sent le gibier. Il (Louis XIV) voulait
des chiennes couchantes excellentes, st-sim. xii, 78. Fig.
Par déviation de sens. Faire le chien — , se montrer ram-
pant auprès de qqn pour gagner ses bonnes grâces. Quand
il m'est inutile, il fait le chien — , mol. Et. iv, 1.
Il 2" En parlant du soleil, qui descend et va disparaître
à l'horizon. Un beau soleil — . Fig. Prov. On adore plutôt le
soleil levant que le soleil — , on courtise la puissance nais-
sante. Il S. m. Le — , le côté de l'horizon oii le soleil se
couche, celui des points cardinaux qui est opposé au le-
vant. (F. occident.) Embrasez par nos mains le — et l'aurore,
RAG. Mithr. m, 1. || Fig. Déclin. Au midi de mes années, Je
touchais à mon — , J.-B. ROUSS. Odes, i, 10.
COUCHE [kouch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de coucher, § 52. || xii« s. En sa
culche dormeit. Rois, ii, 12.]
I. Il 1° Poët. Lit. S'étendre sur sa — . Une — de gazon, de
verdure. Sur cette — verte, CORN. Rodog. v, 4. De sa — nup-
tiale Sort brillant et radieux, j.-b. ROUSS. Odes,i, 2. | Absolt.
Couche nuptiale. Qui va du dieu des morts déshonorer la —,
RAC. Phèd. Il, 5. D'aucun gage, Narcisse, ils n'honorent sa
—, iD. Brit. II, 2. Il P. ext. Spécialt. Linge dont on enve-
loppe un enfant nouveau-né.
Il 2° P. ext. {Sing. elplur.) Alitement de la femme pen-
dant l'enfantement et ses suites. On disait, en usant du nom-
bre singulier : En quel lieu Madame fera-t-elle sa — ? maintenant
il faut dire : En quel lieu Madame fera-t-elle ses couches? H.
EST. Nouv. Lang. franc, italian. ii, 123. Être en — . Rele-
ver de — . Il P. ext. L'enfantement et ses suites. Faire ses
couches. Suite de — . Une — laborieuse. Une fausse — , expul-
sion du fœtus avant qu'il soit viable.
II. P. anal. \\ 1" Étendue uniforme d'une substance
sur un certain espace. Une — de plâtre, de sable. Une — de
beurre, de graisse. Une — d'orge, que le brasseur étend dans
le germoir pour la fabrication de la bière. Une — de pein-
ture. Absolt. Donner trois couches à un panneau. Couches de
jardinage, amas de fumier disposés convenablement pour
hâter l'accroissement et la maturité des plantes, des lé-
gumes. Couches corticales, en botanique, ensemble de la-
mes fibreuses appliquées les unes sur les autres et con-
stituant l'écorce. Couches ligneuses, cercles des écorces
superposées et qui forment l'aubier. Couches géologiques,
lits superposés dont se compose un terrain. Les différentes
couches de l'atmosphère. Les couches profondes de l'Océan. ||
Fig. Vieilli. Enjeu dont on couvrait une carte.
Il 2" (Technol.) Disposition d'une pièce étendue hori-
zontalement, et, p. ext. cette pièce elle-même. | l. Arbre
de —, pièce longitudinale qui transmet le mouvement
d'une machine à vapeur. | 2. —d'un fusil, disposition plus
ou moins couchée de la crosse qui permet de l'appliquer
contre l'épaule, quand on met enjoué. Plaque de —, se-
melle de la crosse. | 3. Pièce de bois fixée sur le sol
pour soutenir des étais. | 4. Pièce renfermée entre deux
clamps dans la composition d'un mât.
*COUCHÉ. F. coucher 2.
COUCHEE
— 558
COUCOUxMELLE
COUCHÉE [kou-ché] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de coucher, § 45. || xvic-xvii^ s.
Puis après... avoit pris sa couchée a Saint-Denis, d'aub. llist.
univ. I, IV, 4.]
Il Vieilli. Action de coucher qqpart, particulièrement
en vovage. || P. e.rt. Station qu'on fait en voyage pour
coucher, n en remit l'exécution à la première — , les. GH
Blas, I, 1. Cette — lui fut perfide, le mal d'enfant la prit la
nuit, ST-siM. m, 49.
1. COUCHER [kou-ché] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. collocare, placer, étendre, devenu *col-
care, §§ 366 et 336, colchier, §§ 297 et 291, couchier, coucher,
§§ 459 el 634.]
1. V. tr. Il 1" Mettre au lit. — un enfant. Aller se — . Est-
ce donc pour veiller qu'on se couche à Paris? boil. Sat. 6. On
se levait trop tard, on se couchait trop tôt, la f. Fab. vu, 2.
Se — comme les poules, de très bonne heure. Loc. prov.
Comme on fait son lit on se couche. Famil. AUezvous —, allez-
vous - en. Il Fig. Un astre qui se couche , qui descend au-
dessous de l'horizon. Le soleil est couché.
Il 2" Étendre dans sa longueur sur qqch. | 1. En par-
lant d'une personne. — un blessé sur un brancard. Le reste...
Se couche contre terre, CORN. Cid, iv, 3. Le comédien couché
dans son carrosse jette de la boue au visage de Corneille, qui est
à pied, LABR. 12. — qqnsurle carreau, l'étendre sur la place,
mort ou blessé grièvement. Raide mort étendu sur la place
il le couche, la f. Fab. vin, 10. Être couché dans son tom-
beau. Être couché sur le dos, sur le ventre, sur le côté. | 2. En
parlant d'une chose. — une échelle par terre, une bouteille
sur la planche.
Il 3" Incliner presque horizontalement. La tempête a
couché le navire. La pluie a couché les blés. Une écriture cou-
chée. Spécialt. — une plante, en plier les rameaux à terre
et les couvrir pour qu'ils prennent racine. — le poil d'une
étoffe. — un fusil en joue, en l'ajustant à l'épaule et contre
la joue. P. ext. — qqn en joue, coucher son fusil enjoué
en visant qqn, et, fig. jeter ses visées sur qqn, qqch. La
villageoise est belle et jeune. Je l'avoue ; Don Alphonse, en pas-
sant, peut la — en joue, sc.\rr. D. Japh. d'Arménie, i, 1.
Il couchait en joue le gouvernement de la Sicile, les. Estev.
Gonzalez, 12.
Il 4° Étendre en couche. — une couleur, de l'or, de l'argent,
sur une surface. Spécialt. (Technol.) — des couleurs, les
étendre sur la toile avec le pinceau l'une à côté de l'autre,
avant de les fondre ensemble. — d'assiette, dans le travail
du doreur, étendre une couleur rougeâtre qui serve d'as-
siette pour recevoir l'or. — de fond, étendre une couleur
sur les rouleaux de papier avant de les imprimer.
Il 5° Fig. I 1. Inscrire tout au long. — qqch par écrit. On
t'a dit Que ton maître est nommé pour — par écrit Les faits
d'un roi, boil. Êp. 11. n a prêté sa plume à — les remontran-
ces que le parlement a cru devoir faire au roi, montesq. Lett.
61. — qqn sur son testament. J'aurais regret d'être obligé d'é-
crire Et de vous voir couché dans mon procès-verbal, mol.
Tart. v, 4. | 2. Mettre comme enjeu. Il couche mille écus
sur la carte. | Absolt. — gros, mettre un enjeu considéra-
ble. Fig. Vieilli. — de, prétendre à. La corneille... d'un
orgueil effronté Ne couche de rien moins que l'immortalité, Ré-
gnier, Sat. 2. — d'imposture, avancer qqch en mentant.
Tu couches d'imposture, et tu m'en as donné ! MOL. Et. i, 8.
II. V. intr. Prendre le repos de la nuit. — dans son lit.
— sur un matelas. — sur la dure, à la belle étoile. Une chambre
à — . — dans une auberge, à l'hôtel. Vous ennuyez-vous point
De — toujours seul? la f. Fab. viii, 11. — avec sa femme. |
P. ext. — avec une femme, avoir commerce avec elle.
2. COUCHER [kou-ché] s. m.
[ÉTYM. Subst. tiré de l'infinitif de coucher 1, § 49. mol.
écrit couché à la rime {V. ci-dessous), par analogie avec
les formes dîné, soupe, etc. || xvi" s. L'une pour son vestir,
l'autre pour son coucher, amyot, Thém. 53.]
Il 1° Action de se coucher. Spe'cialt. Le — du roi, ré-
ception qui précédait son coucher. Le petit —, l'espace
de temps qui restait depuis que le roi avait donné le bon-
soir à tout le monde étranger, jusqu'à celui où il se cou-
chait eiïectivement. n fallait un privilège particulier pour as-
sister au petit — . Pourvu que je puisse être au petit couché,
Je n'ai point d'autre affaire où je sois attaché, mol. Mis. u ,
^: Il ^^9- I-e — d'un astre, le moment oîi il descend à l'ho-
rizon. Le — de la lune a lieu aujourd'hui à dix heures. Ce ta-
bleau représente un — de soleil.
le
h
xiv s. De Vita Ch
— et matelas, L.\ F.
, jeune galant. Le -.
Il 2° Le fait de coucher dans un lieu. Payer tant pi
— . I P. ext. Vieilli. Le fait de coucher avec qqn.
prov. Au — se gagne le douaire, le douaire n'est acqui
femme qu'après la consommation du mariage.
Il 3° Manière dont on est couché. Il est fort délicat
le — . Il P. ext. Ce sur quoi on couche. Un bon — .
Il 4" Manière d'être couché. Le — en supination, s
dos; en pronation, sur le ventre.
*COUCHERIE [kouch'-ri ; en vers, kou-che-ri] s.
[ÉTYM. Dérivé de coucher, § 69. || Néolog.]
Il Pop. Le fait de coucher (avec une femme).
COUCHETTE [kou-chef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couche, § 113. |
dans godef. Suppl.]
Il Petit lit. Tout est aux écoliers ■
v, 11. Il Fig. Vieilli. Mignon de —
le beau fils, le mignon de — , Le malheureux tison de ta fl;
secrète, mol. Sgan. se. 6.
COUCHEUR, EUSE [kou-cheur, -cheliz'] s. m. f '
[ÉTYM. Dérivé de coucher, § 112. || xvi^ s. n avoit
souvent ouydire quel coucheur c'estoit, bon. desper. .\
43.]
Il ±0 Celui, celle qui couche avec une autre persn
Un mauvais — , celui qui trouble le sommeil de son <
pagnon de lit, et, fig. celui qui a un caractère diffici
Il 2° (Technol.) | 1. Coucheur. Dans la fabrication d:
pier à la main, ouvrier qui étend sur le feutre le p
sortant de la forme. | 2. Coucheuse. Ouvrière qui, da
point d'Alençon, fixe et étend la bride. {V. couchure
COUCHIS [kou-chi] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coucher, § 123. || 1694. th. corn.
mis ACAD. 1762.]
Il (Technol.) || 1° Lit de sable et de terre qu'on i-
sur les madriers d'un pont de bois pour asseoir les p
Il 2° Lattes d'un plancher.
Il 3» Assemblage de pièces de bois qu'on pose sr.
formes d'un cintre pour supporter une voûte.
Il 4° Branche couchée en terre pour y reprendr
cine. (V. marcotte.)
*COUCHOIR [kou-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé découcher, §113. || 1694. th. corn.
Il (Technol.) Petit instrument de buis avec lequ^
prend les feuilles d'or pour les appliquer sur la coi
ture ou les tranches d'un livre.
*COUCHURE [kou-chûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coucher, § 111. || 1754. engycl.]
Il (Technol.) || 1° Défaut des dents d'un peigne d
qui se renversent.
Il 2° Dans la fabrication du point d'Alençon, acti
coucher et de fixer un fil le long d'un trait du dessi
COUCI-COUCI [kou-si-kou-si] loc. adv.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cosi cosi, m. s. proprt,
ainsi, § 12. L'orthogr. coussi est ordinaire au xvii<= s. I[ !
Celui qui brûla nostre Troie... N'estoit qu'un feu coussi c
SCARR. Virg. trav. 5. Admis agad. 1798.]
Il Comme ci, comme ça, entre les deux, telle
quellement. LÉLIE : Ai-je pas réussi En tout ce que )'a
depuis?... — MASCAR. : Couci, couci, mol. Et. iv, 4. il
COUCOU [kou-kou] 5. m. |
[ÉTYM. Onomatopée d'après le cri de l'oiseau, § S"-?
grec xôxxuÇ, lat. cuculus, allem. kuokuck, angl. eu
m. s.) Ane. franc, cucu, au xv« s. coqu, cocu. (F. ce i
Il xii« s. Quand du coucou (lisez cucu) oient le cri, MAP.
FRANGE, Fab. 22. I 1539. Coucou, r. est.]
Il 1° Oiseau grimpeur du genre pie. Maigre comme i-
Il Une horloge à —, et, ellipt. Un —, horloge à poids
quelle est adapté un mécanisme qui fait sortir un o
imitant le cri du coucou, pour indiquer les heures, j,
Imitation du cri de cet oiseau par les enfants qui ji
à se cacher.
Il 2° Fraisier qui fleurit beaucoup sans donner de n
I Narcisse sauvage à petites fleurs.
Il 3" Petite voiture publique qui conduisait les v
geurs dans les environs de Paris.
•COUCOtJER [kou-kou-é] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de coucou, § 154. || 1615. Quand ils oj L
cocuer cet oiseau, j. de montlyard, dans delu. Bec]
Il (En parlant du coucou.) Pousser le cri particulii i
son espèce.
'COUCOUMELLE [kou-kou-mèl] s. f.
COUGOURELLE
559
COUENNEUX
i ÉTYM. Emprunté du provenç. coucoumèlo, r«. s. qui pa-
ir se rattacher au lat. cucumer, concombre, § U.Cucumelle
ijrouve en anc. franc, au sens de « concombre ». (F.
ai ,B. Bec.) Il Néolog.]
• L'oronge blanche, sorte de champignon.
COUGOURELLE [kou-kou-rèl] s. f.
Ih'YM. Emprunté du provenç. coucourèlo, m. s. même
' -^lo lefranç. coquerelle, nom donné à une variété de
! cause de la couleur rouge de son intérieur {cf. co-
, etc.), §11. Il Ne'olog.]
iété de figue blanchâtre, presque ronde, rouge à
>'ur.
|,OUDE [koud'] s. m.
'^TYM. Du lat. cùbitum, m. s. devenu 'cobete, *cobede,
code, coude, §§ 324, 290, 402 et 291. On trouve fré-
;nt au moyen âge coûte dérivé du lat. cubitum par
■ment phonétique un peu différent : *cobete, *copte,
-ute.]
Angle saillant que forme la partie postérieure de
lition du bras avec l'avant-bras. Recevoir un coup
Mettre les coudes sur la table. Les grands (d'Espagne)
à l'église un carreau pour les genoux et un pour les coudes,
5iM. III, 151. Jouer des coudes, se faire un passage au
I ieu d'une foule en écartant ses voisins avec ses cou-
( . Pousser qqn du — . Être — à —, très près l'un de l'autre,
mery, qui lui avait signifié les ordres du roi, fut toujours à
Ej —, ST-siM. m, 272. Se sentir, se tenir les coudes, en par-
lit des soldats en rang serré, aligné, et, fig. famil.
ilter unis en se soutenant les uns les autres. Lever,
lisser le — , aimer à boire.
i 2" P. ext. Endroit de la manche d'un vêtement qui
(jrespond au coude. Un habit troué au — . Pop. Il ne se
ijiche pas du — , il fait bien les choses.
: 3» P. anal. Angle saillant. La rivière, la route fait un
• — d'un cep, endroit d'où sort la branche qui donne le
ijîin. Il Spëcialt. \ 1. Partie d'un outil, d'un instrument,
( forme un angle saillant. | 2. Bout de tuyau formé de
(nx parties faisant un angle.
pOUDÉE [kou-dé] s. f.
'ÉTYM. Dérivé de coude, § 119. || xiie s. Coltee, wace, Rou,
(jis GODEF. SuppL]
< 1» Distance moyenne du coude à l'extrémité de la
jjin, mesure de longueur, d'environ un pied et demi,
(iployée par les anciens.
2o Espace où se meuvent les coudes. Avoir ses cou-
(js franches, ne pas être serré par ses voisins, et, fig.
litre gêné en rien dans ce qu'on veut faire. Si c'était une
lisanne, vous auriez maintenant toutes vos coudées franches à
Ils en faire la justice à bons coups de bâton, MOL. G.Dand.i,3.
iCOUDELATTE [koud'-laf ; en vers, kou-de-...] s. f.
jÉTYM. Composé de cou, de et latte, § 176. Le mot de-
it être masc. ; mais, l'étymologie étant perdue de vue,
,'enre du dernier mot composant a entraîné celui du
nposé. ouD. écrit coudelates, mais traduit en italien par
i délie late (cous des lattes). || 1642. ouD.]
(Marine.) Pièce de bois sur laquelle s'emboîte la ta-
re.
:ou - DE - PIED [kouf - pyé ; en vers , kou-de-.,.]. F.
,2".
:OUDER [kou-dé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de coude, § 154. jj 1493. Les ouvriers en vi-
■', au tailler et au colder,... J. aubrion, Journal, dans go-
'. colder. Admis acad. 1740.]
(Technol.) Disposer en coude. — une manche, la faire
marquant le coude. || P. anal. Disposer en angle sail-
t. — une barre de fer. Levier, essieu coudé. — un cep de
ae, LiGER, Nouv. Mais, riisi. dans delb. Rec.
COUDOIEMENT [kou-dwà-man] s. m.
ÉTYM. Dérivé de coudoyer, § 145. || Néolog.]
' Action de coudoyer (qqn).
-OUDOYER [kou-dwà-yé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de coude, § 163. || xvi° s. Estre chocquez
coudoyez, MONTAIGNE, III, 13.]
1° Pousser (qqn) du coude. Jetez-vous dans la foule et
ichez du notable ; Coudoyez un chacun, mol. Impr. Remerc.
roi. Evrard en passant, coudoyé par Boirude, boil. Lutr. 5.
2" Toucher (qqn) du coude, être tout près de lui. Ne
pprochez pas de plus près, je vous prie. J'ai trop de répu-
ince à — un mort, mol. Et. ii, 4. | Fig. Famil. On voit
is le monde la vertu — le vice.
COUDRAIE [kou-drc] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coudre 1, § 121. || xiio s. Codrole, Pas-
tourelle, dans G0DEi'\ Suppl. .\dmis acad. 1740.]
Il Plantation de coudriers. || P. ext. Toute espèce de bo-
cage.
*COUDRAN, *COUDRANNER, "COUDRANNEUR
[kou-dran , -drà-né, -drà-neiirj. F. goudron, goudronner,
goudronneur.
1. COUDRE [koudr'] .y. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *c01urum (class. corylum; mais cf.
l'adj. class. colurnus, de coudrier), m. s. devenu colre, col-
dre, coudre, §§ 459, 290, 465 et 291. acad. 1794-1718 écrit
couldre.]
Il Vieilli. Noisetier. (F. coudrier.) Une baguette de — .
2. COUDRE [koudr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cçsere, m. s. (class. consuere, pro-
prt, ^coudre avec, de cum, avec, et suere, coudre, §§ 485
et 356), devenu cosre, cosdre, codre, coudre, §§ 324, 422,
290, 421 et 291.]
Il 1° Assembler, attacher en faisant des points avec du
fil, de la ficelle, qu'on passe au moyen d'une aiguille,
d'un poinçon, etc. — ensemble deux morceaux d'étoffe. —
des manches à un vêtement. — des boutons à une robe. — des
chaussures. — les feuillets d'un cahier. — une balle avec de la
ficelle. — une robe. Absolt. Apprendre à — . Machine à — .
— une chose avec du fil blanc. Fig. Une malice cousue de fil
blanc, dont l'artifice est visible. Fig. Un habit cousu d'or,
de pierreries. P. ext. Être tout Cousu d'or, être très riche. Un
de ces jours on me viendra... Couper la gorge, dans la pensée quo
je suis tout cousu de pistoles, mol. Av. i, 4. || P. anal. — un
treillage, en fixer les lattes à l'aide de fil de fer. — un ou-
vrage de vannerie, en liant les sarments avec de l'osier. —
un bordage, en le clouant sur la membrure du navire.
Il 2o Fig. I 1. Assembler artificiellement. — ensemble
des passages pris à divers auteurs. J'aurais toujours des mots
pour les — au besoin, boil. Sut. 2. Je sais — une rime au
bout de quelques mots, ID. ibid. 7. | 2. Fixer à qqch. Un ca-
valier cousu à sa selle. Un enfant cousu à la robe de sa mère.
I 3. Rapprocher étroitement. Avoir les lèvres cousues, la
bouche cousue. P. ext. Se taire. Bouche cousue, taisez-vous.
Adieu; bouche cousue, au moins! mol. G. Dand. i, 2. P.
hyperb. Cheval quia les flancs cousus, maigre, efflanqué. | 4,
Semer de marques analogues à des points de couture. Un
visage cousu de petite vérole.
"COUDREMENT [kou-dre-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coudrer, § 145. || 1375. Couldrement,
Stat, des tann. de Sens, dans delb. Rec.]
Il (Technol.) Dernier trempage du cuir dans la jusée,
pour le débarrasser des poils,
*COUDRER [kou-dré] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être pour cauderer, dé-
rivé de caudiere, forme picarde de chaudière, § 16 : proprt,
mettre dans la chaudière , le coudrement se faisant en
effet dans une cuve avec de l'eau chaude. || 1571. Pella-
mer, essanger, codrer, dans delb. Rec]
Il (Technol.) Soumettre (le cuir) au coudrement,
COUDRETTE [kou-drêf] s. /.
[ÉTYM. Dérivé de coudre 1, § 133, || xii" s. Codrete, dans
GODEF. Suppl.]
Il 1° Vieilli. Petit coudrier.
Il 20 P. ext. Coudraie.
COUDRIER [kou-dri-yé ; anciennt, kou-dryé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coudre 1, § 115. || xvi« s. Dans le creux
de ma main des fueilles de coudrier, RONS. Amours, 2.]
Il Noisetier, (Cf. coudre.)
COUENNE [kwàn' ; en vers, kou-àn'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop, "cutïnna (dérivation anomale du
lat. class. cùtem, peau), m. s. {cf. ital, cotenna, provenç,
codena, etc.), devenu codenne, coenne, couenne, §§ 348, 402,
308, 311 et 291.]
Il l" Peau de porc qu'on a flambée et dont on a raclé
le dessus. Une — de lard. || P. anal. Peau de marsouin.
Il 2" P. ext. Altération de la peau de l'homme qui lui
donne l'apparence de la peau du porc.
Il 3" Concrétion jaunâtre qui, dans certaines maladies,
se forme à la surface du sang provenant d'une saignée.
Il 4° Fausse membrane qui se forme à l'intérieur de
la gorge dans certaines angines.
COUENNEUX, EUSE [kwà-neu, -neuz' ; en vers, kou-
à-...] adj.
COUET
— 560 —
COULEMELLE
[ÉTYM. Dérivé de couenne, § 116. || 1752. trév. Admis
ACAD. 1762.]
Il (Médec.) Qui présente une couenne. Tache couen-
neuse. | Sang — . | Angine couenneuse.
'COUET [kwè] 5. m.
[ÉTYM. Autre forme de écoute 2. (F. ce mot.) cotgr.
donne escouette pour écoute , et d'autres dictionnaires
écouet pour couet. || 1445. Couet, dans godef.]
Il (Marine.) Grosse corde qui s'amarre au bas d'une
voile de navire.
1. COUETTE et COITE [kwaf, et , vieilli, kwet'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cûlcita, m. s. devenu *colcta, §§ 324 et 290,
«oilte, §§ 382 et 291, coite, § 463. L'ortliogr. couete (puis
couette, par suite d'une confusion avec couette 2, F. § 62)
n'est que la notation del'anc. prononc. de la diphtongue
oi. (Cf. ciroène.) D'autre part, l'anc. franc, a possédé une
forme secondaire coûte {cf. coutil), issue du lat. pop. *colta
pour *colcta, particulièrement usitée dans l'expression
coûte pointe ; plus tard, dans cette expression, le sens de
coite ayant été perdu de vue , le mot a été bizarrement
altéré en contre, courte. ( F. contre-pointe, courtepointe.)]
Il l» Lit de plumes.
Il 2" Fig. (Technol.) | 1. Pièce de métal sur laquelle
pose et tourne le pivot d'un gond, l'arbre d'une machine.
{Cf. crapaudine, coussinet.) | 2. Longue pièce de bois sur
laquelle glisse un vaisseau qu'on lance.
2. 'COUETTE [kwêf ; en vers, kou-êt'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de queue, d'après l'anc. forme coe, §§ 65
et 133. Il xiiie-xiV s. Dius li a let cinc keuetes, Dou capiel
a set flours, dans godef. coete.]
Il Vieilli et dialect. Petite queue.
'COUFFE [kouf] s. f. {masc. littré).
[ÉTYM. Emprunté du provenç. coufo, m. s. mot qui se
rattache au même radical que coffin et coffre ( V. ces mots),
§ 11. Il 1723. Confie, savary, Dict. du comm.]
Il (Commerce.) Panier flexible qui sert à faire des bal-
les pour le café, le coton, etc.
COUGUAR [kou-gwàr] s. m.
[ÉTYM. Mot dû à BUFFON, qui déclare l'avoir tiré par
abréviation du brésilien (guarani) cuguacuara, m. s. § 30.
{Cf. jaguar.) || XYiii" s. buff. Couguar. Admis agad. 1878.]
Il Carnassier félin dit aussi lion d'Amérique, tigre rouge,
puma.
*COUI [kwi] s. VI.
[ÉTYM. Mot créole, § 18. || 1752. Couis, trév.]
Il Un des noms du calebassier.
'COUIER [kou-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de queue, d'après l'anc. forme coe, §§ 65
et 115. {Cf coyer 1.) || 1754. encycl.]
Il Dialect. Corde qui sert à amarrer la poupe d'un ba-
teau au rivage.
'COUILLARD [kou-yàr] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couille, § 147. || xv" s. Si ne craignoyent
que le couUart, Franc Archier de Bagnolet.]
Il Trivial. Adj. Qui a de gros testicules. Bélier — . || P.
ext. Fig. S. m. (Technol.) | 1. Chacune des deux pièces
de bois qui entretiennent la cage d'un moulin à vent, j
2. (Marine.) Cargue supplémentaire servant à retrousser
le milieu d'une voile et à la fixer en paquet contre le
milieu de la vergue.
'COUILLE [kouy'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'colia (class. coleus, m. s. grec
y-oXeô;, proprt, fourreau, gaine), S§324, 462, 355 et 291.
La forme 'colia (pour colea) paraît être un plur. neutre
devenu fém. sing. {V. § 543), bien que le lat. class. ne
connaisse coleus que comme masc]
Il Trivial. Bourse des testicules. j| Fig. — de-loup, nom
vulgaire de la joubarbe.
'COXJILLON [kou-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couille, § 104. {Cf. coïon.) || xiii« s. Va
querre les coilles d'un tor, Les coillons atout le forcel, dans
MONTAiGLON et RAYNAUD, Rcc. de fabliau.r,\i, 111.]
Il Trivial. Testicule. || Fig. — de-chien, nom vulgaire
du satyrion. — de-prêtre, nom vulgaire du fusain, de l'é-
glantier, arbrisseaux. || P. anal. (Marine.) | 1. Petit tapon
d'étoupe placé dans un pli faisant poche d'une voile, de
manière à former un bouton autour duquel on amarre un
cordage. | 2. Dent qui de chaque côté de la verge d'une
ancre entre dans une entaille correspondante pour la
maintenir immobile. | 3. Pièce de bois encastrée dans le
m
calcet d'un mât et percée de deux trous pour le pasi
des itagues des vergues.
COULAGE [kou-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couler, § 78. || 1671. Us et coût,
mer, dans delb. Rec. Admis agad. 1762.]
Il 1° Action de faire couler. — de la lessive. — dui
en fusion dans le moule.
Il 2" Déperdition par écoulement. — du vin, "a tra
le fût. P. anal. — de la vigne, par l'action de la pluie
noie les germes du fruit. Fig. Gaspillage dans les dépe
d'une maison, d'une entreprise, etc.
COULAMMENT [kou-là-man] adv.
[ÉTYM. Composé de coulantet ment, § 724. || 1690. FUI
Il D'une manière coulante.
1. COULANT, ANTE [kou-lan, -l.ânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de couler, § 47. || xii^ s. Unei
colant, CHRÉTIEN DE TROYES, Charrette, 2331.]
Il 1° Qui coule bien. Ces eaux si coulantes deviennent
à coup, pendant l'hiver, dures comme des roches, fén. Ei
de Dieu, i, 2. P. anal. Qui a un mouvement facile,
Nœud — , qu'on serre ou desserre en faisant simplen
glisser la corde. Fig. Style — . Sa prose est coulante, l
Sat. 3. Qu'on voie si ce plaisir est stable et — , p.\sc. P
XXIV, 33. Un homme d'un caractère — . Il est très — e:
f aires.
Il 2" (Style biblique.) Qui laisse découler. Terre
lante de lait et de miel. {Cf. découlant.)
2. COULANT [kou-lan] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de couler, § 47. || xvi'> s. L'esa
et le coulant, paré, ix, 4.]
Il Pièce qui glisse le long de qqch. | 1. — d'une oIk
d'un collier, ornement qui glisse le long d'une chaîne, «
collier. Coulants d'une bourse, anneaux de fer, d'acier,
servent à la serrer, la desserrer. | 2. — d'une lampe, ei
loppe cylindrique mobile qui porte la cheminée A
lampe et sert à régler le tirage de la flamme. | 3. Ann
de fer glissant le long des branches d'une tenaille
manière à en rapprocher les branches. | 4. Pièce deJ
verticale dressée dans un puits de mine, le long dé
quelle glisse la fine contenant le minerai. | 5. Rejt
d'une plante qui s'allonge en tige rampante sur le 80
'COULA VAN [kou-là-van] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des dialectes delà Cochinchine,]
Il XVIII» s. BUFF. Loriot.] > ■■
Il Espèce de loriot. *t
'COULE [koul] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cùcûlla, m. s. devenu 'cogole, ow
cououle, coule, §§ 348, 380, 324, 366 et 291.]
Il Vieilli. Froc à capuchon , capuchon de religieu3
de religieuse. {Syn. cagoule, cuculle.)
COULÉ [kou-lé] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de couler, § 45. || 1736. MOttf
GLAiR, Princ. de mus. p. 78. Admis agad. 1762.]
Il 1" (Technol.) Le métal coulé dans le moule psi
fondeur.
Il 2" Fig. I 1. Pas de danse glissé. | 2. Au jeu de
lard, coup par lequel on pousse une bille sur une aul
de manière à les faire suivre sans secousse. | 3. En '
sique, passage lié d'une note aune autre, j 4. Li;i
d'une lettre à une autre, dans l'écriture dite coulée.
COULÉE [kou-lé] 5. f
[ÉTYM. Subst. particip. de couler, § 45. I| 1611. cor
Il l" Action de s'écouler. La — de la lessive. A'
Faire la — . La — de la lave d'un volcan, du métal en fu
Il P. e.Tt. Le flot de lave, de métal en fusion qui s'éco;
Spécialt. (Géologie.) Masse semi-liquide interposée i
deux couches de terrain.
Il 2° Fig. I 1. (Marine.) Adoucissement de la coui:
de la carène entre les genoux et la quille. | 2. Ëci i
penchée où chaque lettre est unie aux autres par
liaison. Écrire en — . j 3. (Vénerie.) Chemin étroit p-
quel le cerf se glisse dans son réduit. P. ext. Tout
chemin que les animaux tracent dans le bois.
'COULEMELLE [koul-mèl; en vers, kou-le-...]
'COULEMOTTE [koul-mof ; en vers, kou-le-...] s. f-
[ÉTYM. Dérivés pop. de colonne (d'après l'anc. for
coulomme, coulombe), le pied élancé de l'agaric ayant
comparé à une colonnette, §§ 126 et 133. Coulemotte esi
forme bourguignonne où otte représente le suffixe '
rais ette. On trouve au xyi» s. colemette dans le m
COULEMENT
o61
COULEUR
(F. GODEF. qui traduit inexactement par « sorte de
.) On écrit aussi coulmelle, coulmotte.]
Dialect. Variélé d'agaric, cliampig'non domestique.
COULEMENT [Ivoul-man ; en ver*, kou-le-...] s. m.
N M. Dérivé de couler, § 145. || 1537. Glissement et cou-
:, DE LA GRISE, daus DKLB. Rec]
1' Vieilli. Mouvement d'un liquide qui coule.
2" Fig. (Escrime.) Mouvement par lequel on passe
IjMO le long- de celle de l'adversaire.
COULER [kou-lé] V. tr. et intr.
! l'v^r. Du lat. côlare, faire passer au fdtre, de colum,
.?;§ 348, 295 et 291.]
i . Ir. Il l" Faire passer (un liquide) d'un lieu dans
;lre par un mouvement continu. — la lessive, faire
(le l'eau chaude à travers un lit de cendre sur du
i blanchir. — du bronze, du plomb fondu, de la chaux,
re. P. ext. — le linge. — une statue de bronze, une glace.
ues dalles, en versant dans les joints du plomb fondu,
•lune pierre, en la scellant dans du plâtre.
2" Faire descendre graduellement au fond de l'eau.
: navire a été coulé bas par un boulet. Fig. — à fond une
jiire, la traiter de façon à ce qu'on n'ait plus à y reve-
. Un homme coulé, dont les affaires, les espérances, sont
iii'es.
3" Faire aller d'un lieu à un autre par un mouve-
iil uni, sans secousse. — sa main dans la poche. — dans
'main de qqn un billet, de l'argent. Il lui coula un mot dans
ireille. Il se coula dans la foule. Voilà un traître, un scélé-
... qui s'est coulé chez moi sous le titre de domestique,
II.. Av. V, 5. Fig. Un faux bruit s'y coula touchant la mort
roi, CORN. Rodog. i, 1. || P. anal. (Technol.) — un pas
I danse, l'e.xécuter en glissant. — une taille, conduire les
|ups de burin en lignes droites sur la planche à graver.
un passage en chantant, lier les notes les unes aux au-
•s. Il Fig. — ses jours, les passer d'une manière unie,
-i'cousse. Que ne coule-t-il ses jours comme elle (la bête) ?
Vérité d'un avenir, 170. Ils coulaient des jours heu-
ux.
!ll. V. intr. Il 1° Aller d'un lieu à un autre par un mou-
liment continu (en parlant d'un liquide). L'eau qui coule
une source , d'une fontaine. Un ruisseau qui coule dans la
lairie. Faire — de l'eau dans un vase. Des fontaines, cou-
!0t avec un doux murmure, fén.Tp/. 1. (Ces fleuves) qui por-
nt enfin partout où ils coulent la fécondité, fléch. Turenne.
li'eau) est un corps liquide, clair et transparent; d'un côté,
j coule, il s'échappe, il s'enfuit, fén. Exist. de Dieu, i, 2. ||
lir ces divers rameaux coule le sang, fén. Exist. de Dieu, i, 2.
Iint qu'un reste de sang coulera dans mes veines, rac. Iph.
I', 6. Des ruisseaux de sang coulaient autour de lui, fén. Tél.
Le sang à votre gré coule trop lentement, r.ac. Ath. il,
Et les ruisseaux de vin coulent aux environs, boil. Sat, 3.
jVoyez — nos pleurs, CORN. llor. ni, 5. Et combien de ruis-
jiaux coulèrent de mes yeux! m. ihid. i, 2. Deux torrents de
rmes amères coulaient de mes yeux, fén. Tél. 9. Fig. Quand
âge dans mes nerfs a fait — sa glace, cORN. Cid, i, 3. La
anune qui coulait déjà dans son sein, FÉN. Tél. 7. J'ai fait —
ans mes brûlantes veines Un poison, rac. Phèd. v, 7. Il
lissa le torrent — , la f. Fab. vi, 21. || Fig. De la retraite
e M. le Tellier coulait une source secrète de sages conseils,
OSS. Le Tellier. Les expressions qui entraînaient coulaient
e source (chez d'Harcourt), st-sim. m, 211. Ces biens cou-
int en abondance, rac. Esth. it, 8. Aucun espoir n'y coule,
lORN. Poly. m, 1. La douce persuasion coulait de ses lèvres,
EN. Tél. 10. On en verra — les lois comme de leur source,
lONTESQ. Espr. des lois, i, 3.
II 2» P. anal. | 1. Laisser échapper une substance
iqiiide par suintement, liquéfaction, etc. Ce tonneau coule,
on nez coule. La chandelle a coulé. | 2. Descendre gra-
luellemenl au fond de l'eau. Un bâtiment qui coule bas.
fn nageur qui se sent — au fond. | 3. Avoir le germe du
ruil noyé par la pluie. Les vignes ont coulé. Quelque longue
)luie... A-t-elle fait — vos vins et vos melons? boil. Sat. 3.
''ig. Famil. Toute sa fortune y a coulé.
I' 3" P. ext. Aller d'un lieu à un autre par un mouve-
nent uni, sans secousse. Se laisser — en bas d'un arbre.
iUe coule légèrement dans l'air, fén. Tél. 24. Spécialt. Au
nllard, pousser une bille sur une autre de manière à
es faire suivre sans secousse. || Fig. \ 1. — sur qqch, passer
loucement, sans s'arrêter, de peur d'attirer l'attention.
Voulant légèrement sur ces sujets, P.\SC. 2^ Convers. \ 2. Des
DIGT. FR.\NC.
vers qui coulent avec grâce. Mes jours, moins agités, coulaient
dans l'innocence, uac. Phêd. i, 3. Seize années d'une prospé-
rité accomplie coulèrent sans interruption, BOSS. R. d'Angl.
'COULERESSE [koul-res' ; en vers, kou-le-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couler, § 129. Se trouve au xvi» s. au
sens de « passoire ». (F. delb. Rec.) \\ 1754. encycl.]
Il (Technol.) Cuve employée dans les raffineries.
*COULE-SANG [koul-san ; en t)er 5, kou-le-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de coule (impér. du verbe couler) et
sang, § 210. || 1573. paré, dans godef. SuppL]
Il Vipère de la Martinique.
•COULETTE [kou-lef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couler, § 133. || (Au sensl".) 1754.
encycl.]
Il (Technol.) || l» Petite broche en fer à l'usage des ru-
baniers, qui se place dans un rochet de fil ou de soie et
sert à le faire tourner quand on veut le dévider.
Il 2° Sorte de truble , en usage sur la Garonne, dont
la monture ressemble à celle d'une raquette.
COULEUR [kou-leur] s. f.
[ÉTYM. Du lat. colôrem, m. s. §§ 347, 325 et 291. Sur le
changement de genre (colorem est masc), V. § 554.]
I. Il 1° Sensation particulière que produit sur l'organe
visuel tel ou tel des éléments en lesquels se décompose
un rayon de lumière renvoyé par une surface qui réflé-
chit cet élément en absorbant les autres. Les couleurs du
prisme, de l'arc-en-ciel. Couleurs complémentaires. || P. ext.
— blanche, sensation produite par le rayon lumineux non
décomposé. — noire, sensation produite par le rayon lu-
mineux entièrement absorbé.
Il 2» Propriété qu'ont certains corps de produire cette
sensation. La — d'un vêtement, des cheveux, des yeux. || La
— d'une étoffe. Un vêtement de — , de toute couleur autre
que le blanc ou le noir. Les couleurs du blason. Porter cou-
leurs {vieilli), porter une livrée aux couleurs de son
maître. Sous ce nom (de laquais) sont compris tous ceux qui
portent couleurs, furet. Rom. bourg, i, 148. Faire par les
couleurs distinguer ses valets, boil. Sat. 5. Porter les couleurs
d'une dame, porter par galanterie des couleurs semblables à
celles qu'elle a adoptées. Les couleurs d'un drapeau. Le dra-
peau aux trois couleurs, le drapeau français. Avec l'écharpe
aux trois couleurs, a. barbier, ïambes. Curée. Absolt. Les
couleurs françaises, le drapeau, le pavillon de la France.
La France reprend ses couleurs. Charte de 1830, art. 67. | P.
anal. Les différents partis ayant pris pour emblème des
drapeaux de couleurs différentes. Être de telle ou telle — .
Il Les couleurs des cartes à jouer, rouges et noires. P. ext.
Avoir de la — qu'on demande, de l'une des quatre sortes de
cartes. Prendre — , au lansquenet, entrer au jeu et couper.
Nommer la — , à l'hombre, faire la triomphe en indiquant
la couleur. || La — des cheveux, des yeux. La — de la peau.
Un homme de — , un nègre, un mulâtre. Avoir des couleurs,
avoir les joues, les lèvres, etc., roses ou rouges. Être haut
en — , avoir la figure très rouge. Perdre ses couleurs, de-
venir pâle. Les pâles couleurs, la chlorose. Quelle étrange
pâleur De son teint tout à coup efface la — ! rac. Esth. il, 7.
Son visage changeait à tout moment de — , fén. Tél. 5. || La
— que prend une chose brunissant sous l'action du feu. Ce pain
a pris — . Fig. Une affaire qui prend —, qui commence à
bien aller. || Vieilli. Au masc. Le — de rose, de feu, de
chair, etc., ce qui est de cette couleur. Je vous trouve... les
lèvres d'un — de feu surprenant, mol. Imj)r. se. 4. || Adjec-
tivt. Une étoffe — chair. Fig. Voir les choses — de rose, voir
les choses en beau.
Il 3» Fig. Caractère apparent des choses. Le roman prend,
sur la fin, une — plus dramatique. Voilà de quelles couleurs sont
les réflexions d'une personne de mon âge, SÉv. 368. Famil. Je
ne connais pas la — de son argent, de ses paroles, il ne m'a
jamais donné d'argent, il ne m'a jamais adressé la pa-
role. Il Spécialt. Apparence qu'on donne à une chose
pour la déguiser. Donner de belles couleurs aux fautes, mol.
Escarb. se. 1. J'inventai des couleurs ; j'armai la calomnie, rac.
Esth. II, 1. Ne prétendrais-tu point, par tes fausses couleurs.
Déguiser un amour qui te retient ailleurs? ID. Baj . V, 4. Sous
— de punir un injuste attentat, coRN. Cid, IV, 5. | Pop. Ce
sont des couleurs, ce sont des mensonges.
II. Substance qu'on applique sur certains objets pour
produire la sensation de la couleur. Broyer des couleurs.
Des couleurs à l'huile, à l'eau. Mettre en — un parquet. Spécialt.
Couleurs légères, les couleurs blanches ou voisines du blanc.
36
COULEUVRE
562 —
COULOIRE
Couleurs pesantes, foncées. || P. ext. La — générale d'un ta-
bleau, résultat que produisent les diverses couleurs dont
sont peintes les figures. La — locale, la couleur propre à
chaque objet, indépendamment de la distribution de la
lumière et des ombres. | P. ext. L'ensemble des traits
extérieurs propres aux personnes, aux choses, dans un
temps, un pays, reproduit par le peintre, le poète, etc.
L'école romantique a cherché la — locale. La — d'un tableau,
la façon dont il est peint. Ce tableau est d'une belle — . P.
ext. Une estampe d'une belle — , où l'on reconnaît les cou-
leurs du tableau. || Fig. Il peignit ses souffrances sous les
plus vives couleurs. Mais je ne trouve point de couleurs assez
noires Pour en représenter les tragiques histoires, corn. Cinna,
I, 3. La — du style. Ce morceau de musique manque de — .
COULEUVRE [kou-leuvr'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *colôbra (altération du lat. class. co-
lûbra), m. s. devenu couluevre, couleuvre, §§ 347, 320, 434
et 291. Il XII* s. Une culuevre grant et fort, marie de frange,
Fab. 26.J
Il Reptile non venimeux de la famille des Serpents. —
de haie. — d'eau. || Fig. Avaler des couleuvres, subir des cho-
ses difficiles à endurer. [V. avaler.)
COULEUVREAU [kou-leu-vrô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couleuvre, § 126. On trouve ordinaire-
ment coulevreau au xv!" s. [Cf. coulevrine.) || xvi= s. Le
coulevreau dessus l'herbe menue, R. belleau, ii, 121. Admis
ACAD. 1798.]
Il Petit d'une couleuvre.
COULEtJVRÉE [kou-léu-vré] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couleuvre, § 118 (la couleuvre étant
comparée à une plante rampante). On trouve ordinaire-
ment coulevrée au xvi° et au xvii<= s. et jusque dans acad.
1740. [Cf. coulevrine.) || 1545. La coulevrée blanche, G. gué-
ROULT, dans delb. Rec]
Il Plante grimpante de la famille des Cucurbitacées ,
dite aussi vigne blanche, bryone blanche.
*COULEUVRIN, INE [kou-léu-vrin, -vrin'] adj .
[ÉTYM. Dérivé de couleuvre, § 100. || 1611. cotgr. Repris
de nos jours.]
Il Qui ressemble à la couleuvre.
COULEVRINE [kou-le-vrin'] s. /.
[ÉTYM. Dérivé de couleuvre, §§ 65 et 100 : la forme al-
longée de la coulevrine l'a fait comparer à une couleuvre.
Il xiv'^-xv* s. Et bien quatre mille que canons que coulevrines,
juv. DES URSiNS, Chron. ann. 1411.]
Il Pièce de canon longue et mince dont on se servait
autrefois. Ce lieu est sous la — de la place, est exposé à son
feu, est battu par elle. Fig. Vieilli. Être sous la — de qqn,
être sous la dépendance d'un homme puissant, redoutable.
*COULI [kou-li] s. m.
[ÉTYM. Nom propre de peuple , § 36 : ancienne caste
ou tribu de l'Inde réduite à une condition inférieure. {Cf.
esclave.) De nos jours on écrit souvent coolie, d'après l'or-
thographe anglaise. || 1684. Nous rencontrâmes quantité de
Colys, qui sont gens d'une caste ou tribu des gentils, j. tiie-
VENOT, Voyages, m, p. 20.]
Il Dans l'Inde, l'Indo-Ghine, l'île Maurice, homme de
peine, porteur. Deux relais de vigoureux coulis ou porteurs,
B. DE ST-p. Chaum. ind. 15. || P. ext. Indien, Chinois, émi-
gré et engagé comme ouvrier mercenaire en Amérique,
en Australie, etc.
*COULINAGE [kou-li-nàj'J s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couliner, § 78. || Néolog.]
Il (Agricult. ) Action de couliner.
*COULINER [kou-li-né] v. tr.
[ÉTYM. Semble dérivé de couler, au sens de faire couler
le long de la tige, § 168. || Néolog.]
Il (.\gricult.) Flamber rapidement à l'aide d'une torche
enflammée (l'écorce d'un arbre à fruit) pour le débar-
rasser des insectes et des lichens.
COULIS, ISSE [kou-li, -lis'] adj. et s. m. et f
[ÉTYM. Dérivé de couler, § 123. || xii* s. Or i lancierent
dars et engiens couleïs, Fierabras, 1718. | xiii^ s. Portes co-
leïces, Renart, x, 291.]
I. Adj. Usité seulement dans l'expression vent —, pro-
prement, vent qui coule, vent qui passe par une étroite
ouverture.
II. S. m. Il ±0 Métal fondu, plâtre ou mortier gâché
clair, qu'on fait couler dans les joints qu'il est destiné à
garnir.
"3
Il 2° Suc consistant qu'on obtient par la cuisson (
centrée de quelques substances alimentaires, qui
ensuite pilées et passées au tamis. Un — de pois, de
drix, d'écrevisses.
m. S. f. Coulisse. Support ayant une rainure le 1
de laquelle une pièce mobile peut aller, venir, sans <
tacle. Les coulisses d'un lit, d'un tiroir, d'un châssis. —
os, rainure profonde des os sur laquelle glissent les
dons. Coulisses d'un chantier de navire, pièces de bois le 1
desquelles glisse la quille d'un vaisseau lancé à l'eau i
bers. — d'une charnière. — de confessionnal, planchette
le confesseur fait couler quand il veut entendre un p
tent. — de galée, planchette mince que l'ouvrier typoj
phe fait glisser dans les rainures de la galée. P. ext. (]
son.) Herse de la porte d'un château, d'une tour, s'élei
ou s'abaissant entre des rainures. || Fig. Faire les yea:
—, laisser glisser obliquement le regard, à travers
yeux à demi fermés.
Il Spécialt. Il 1° Rainure pratiquée sur la scène c
théâtre, le long de laquelle on fait mouvoir les châ
des décors. [Cf. côtière.) P. ext. Partie du théâtre pla
derrière la scène. Aller dans les coulisses. C'est un pilin
coulisses. Intrigues de coulisses. | Fig. Ce qui se dit, se fait (
la —, en dehors de ce que peut voir le public, jj P. ai
(Bourse.) La — , petit parquet où opèrent les courti
non autorisés officiellement.
Il 2° P. ext. Rempli fait au haut d'un rideau pour y fi
passer une tringle, au bord d'un vêtement pour y fi
passer un cordon qui permette de le serrer.
*COULISSÉ [kou-li-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coulisse, § 118. || 1690. furet.]
Il (Blason.) Château —, tour coulissée, dont la porte ai
herse ou coulisse.
'COULISSEAU [kou-li-sô] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de coulisse, § 126. || xv^-xyi" s. ColliSM
G. de VILLENEUVE, Mém. dans godef. Suppl.]
Il 1° Chacune des deux coulisses sur lesquelles t6]
un lit à roulettes. || Chacune des couettes fixées de cl
côté sur la cale de construction d'un navire, et si
quelles glissent les couettes mobiles qui portent le'
vire. Il Languette portant une rainure le long de laqu
glisse l'arête d'un tiroir.
Il 2" (Serrurerie, mécanique, etc.) Pièce en rainure
laquelle une autre glisse. — de navette.
"COULISSER [kou-li-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de coulisse, § 154. || Néolog.]
Il (Technol.) Garnir de coulisse. — une jupe, un ride
COULISSIER [kou-li-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coulisse, § 115. || Néolog. Admis .m;
1878.]
Il Intermédiaire pour les marchés qui se font à la boi;
en dehors du parquet des agents de change.
•COULISSOIRE [kou-li-swàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coulisser, § 113. || 1754. encycl.]
Il (Technol.) Outil dont les facteurs d'instruments
musique se servaient pour creuser des coulisses.
*COULB(IELLE, *COULMOTTE. V. coulemeUe, co
motte.
COULOIR [kou-lwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couler, § 113. || 1376. Coulouer, d
godef. Suppl.]
I. Ce qui sert à faire couler.
Il ±0 Passoire où on filtre le lait qu'on vient de Irai:
pour iirrêter le poil tombé de la vache.
Il 2» Vieilli. (Anat.) Conduit des humeurs.
il 3° Vieilli. Dégagement d'escrime. ( Cf. coulemem
Pantagruel vouloit redoubler au coulouoir, mais Loupgarou bai
sant sa masse..., rab. ii, 29.
II. Ce qui sert à faire passer.
Il 1° Passage étroit servant de dégagement pour al!
d'une porte d'un édifice à l'autre. Le — d'un apparfn»"
Les couloirs d'un théâtre. Les couloirs de la salle des séanc
d'une assemblée politique. Des conversations, des intrigu
de — .
Il 2» Passage à pente rapide sur lequel on précipite 1
bois abattus dans la montagne.
COULOIRE [kou-lwàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couler, § 113. || 1293. Coloere, dans <
DEF. Suppl.]
Il 1° (Technol.) Ce qui sert à écouler, j 1. VaissCo
COULON
— 563
COUP
le] ; de trous par lequel le pharmacien laisse écouler la
m 3 liquide de certaines préparations. | 2. Vase que le
Il ;lier place sous le robinet du fût pendant qu'il met
s 1 en bouteilles.
150 i». anal. Filière dont se servaient les épingliers.
OULON [kou-lon] s. m.
. Du lat. columbum, m. s. §§ 347, 327, 472, 438 et
. colombe.)]
i'ieilli. Dialect. Pigeon.
•buLOTTB [kou-lÔf] s. f.
!. Dérivé de couler, § 136. || Néolog.]
hnol.) Chacun des deux morceaux de bois in-
]!• lesquels le plombier fait glisser la table de
)ur l'enlever de dessus le moule.
.PB [koulp'J s. f.
. Du lat. cùlpa, m. s. devenu oolpe, coulpe, §§324,
•[. Coupe a été écrit coulpe par restauration or-
lique, et, le mot étant sorti de l'usage courant,
: . a réagi sur la prononciation.]
:li. Faute. Médecin, chirurgien, maréchal sont res-
de leur —, Rem. du droit (1622), p. 507. Spécialt.
Le péché considéré comme une offense à Dieu
H'rdre sa grâce. La — et la peine éternelle, bourd.
:nrem. de pénit. 4. || Dire sa —, confesser son pè-
re sa —, faire son meâ-culpâ, en se frappant la poi-
(, fig. témoigner qu'on se repent de qqch.
iOULT'[koull'] s. m.
irYM. Origine inconnue. || 1752. trév.]
3ois d'Amérique employé en pharmacie et en mar-
[lierie.
DULURE [kou-lûr] s. f.
ji-YM. Dérivé de couler, § 111. [Cf. colature.) I| 1331. Co-
eil, dans godek. SuppL]
1" Action de ce qui coule en s'échappant d'un réci-
A.. La — du métal par les interstices du moule. || P. anal.
- la vigne, état de la vigne dont les germes sont noyés
Ici a pluie. {Cf. coulage, couler.)
î" Ce qu'on coule, ce qu'on enfonce dans l'eau. Cou-
a.' d'une seine, longues cordes dont les extrémités su-
Kîures portent des lièges, et les extrémités inférieures
If cailloux.
OUMAILLE [kou-mày'] s. f.
TYM. Origine inconnue. || 1818. Dict. des se. nat.]
Minéral.) Roches des mines 011 la houille est divisée.
iiOUMAROU [kou-mà-rou] s. m.
TYM. Emprunté des dialectes de la Guyane, § 30. ||
'. ENCYCL. MÉTH.]
\rbre de la Guyane, de la famille des Légumineuses,
i la fève, dite fève de tonka, est employée en Europe
■ parfumer le tabac.
lOUMIER [kou-myé] s. m.
TYM. Emprunté des dialectes de la Guyane, § 30. ||
.'i. ENCYCL. MÉTH.]
\rbre de la Guyane donnant une résine analogue à
'libre gris.
JDUP [kou] s. m.
[tym. Du lat. pop. *côlapum (class. colaphum, grec --cô-
3î,proprt, coup de poing, soufflet), m. s. devenu *co-
. "colpo, colp, coup, §§ 459, 290 et 291.]
Mouvement par lequel un corps vient donner brus-
Tient contre un autre corps. Se donner un — contre un
cible. Frapper trois coups (au théâtre), pour annoncer le
l' du rideau. Heurter à une porte à coups redoublés. || Spé-
<. Atteinte portée par une arme ou par ce dont on se
comme arme contre qqn. Donner à qqn des coups de bâton.
s orages de coups vont fondre sur ton dos ! mol. Amph. m,
n homme qui a plus tôt donné un — de pied au cul que le
our, REGNARD, Sérén. 3. Donner, recevoir un — de poing.
3 le — de poing, se battre à coups de poing. || Fig. Un
e poing. | 1. Garniture de fer pour le poing. | 2. Petit
'ilet qui dépasse "a peine le poing. || (Un enfant) Prit sa
de et, du —, tua plus d'à moitié La volatile, la. f. Fab.
?. Le passereau moins circonspec Lui donnait force coups
ec, ID. ibid. xii, 2. Le cheval, s'approchant, lui donne un
ie pied. Le loup un — de dent, le bœuf un — de corne, ID.
'• m, 14. Fig. Le — de pied de l'âne, dernier coup porté
lement à un adversaire abattu. On — de patte, et, fig.
oie agressive dirigée contre qqn. Un — de boutoir, et,
parole agressive lancée brusquement contre qqn. Un
le langue {fig.) , propos médisant. Donner un — d'éperon.
un — de fouet à un cheval. Fig. Un — de fouet, rupture de
fibres musculaires, à la jambe, qui donne la sensation
d'un coup de fouet. || Frapper qqn d'un — de poignard, d'un
— d'épée. Il fut tué à coups de flèches. Combattre, non pas en
donnant des coups perdus, ni en frappant l'air, uouuu. Péni-
tence, 1. Donner un — d'épée. Fig. Des coups d'épée dans
l'eau, des coups inutiles. Tomber sous les coups de qqn. U
n'était point percé de ces coups pleins de gloire, corn. Pohj.
I, 3. Sans — férir, sans frapper un coup. Recevoir le — de
grâce, le coup de la mort. | A l'escrime. Porter un — droit.
— de temps, pris d'opposition sur un développement, et,
fig. occasion soudaine. Profiter du — de temps. — fourré,
où les deux adversaires s'enferrent en môme temps. —
de jarnac, porté traîtreusement, comme celui dont Jar-
nac frappa la Châtaigneraie en duel (1547), et, fig. toute
action traîtreusement dirigée contre qqn. 11 fut tué d'un
— de fusil, n eut la jambe emportée d'un — de canon. || P.
ext. Décharge d'une arme à feu. Tirer un — de fusU, un
— de feu. Des filous effrontés, d'un — de pistolet. Ébranlent
ma fenêtre, boil. Sat. 6. Fusil à deux coups , revolver à six
coups, avec lesquels on peut tirer deux coups, six coups,
sans recharger l'arme. Faire le — de fusil, tirer des coups
de feu dans un combat, et, absolt, Il a encore deux coups
à tirer. Faire — double , à la chasse , abattre d'un coup
deux pièces de gibier, et, fig. obtenir un double résul-
tat par un seul moyen. || P. anal. Action soudaine exer-
cée par un élément. — de foudre, dont le fluide élec-
trique frappe un corps dans un orage, il fut tué d'un —
de foudre. Fig. Ce — de foudre est grand, corn. Poly. 11,
1. Un — de foudre, amour ressenti soudainement, à pre-
mière vue. Un — de mer. Un — de vent. Du premier — de
vent il me conduit au port, CORN. Polg. iv, 3. Fig. Avoir
les cheveux en — de vent, rejetés négligemment. Un —
d'air, action exercée par un courant d'air. Un — de soleil,
action exercée par un soleil ardent. Fig. Avoir un — de
soleU, rougir tout à coup. Un — de feu, action exercée
par un feu trop ardent. Le rôti a un — de feu. |1 Fig. Acte
par lequel qqn est atteint dans ses intérêts , sa réputa-
tion , etc. Mais il me faut tout perdre, et toujours par vos
coups, RAG. Andr. i, 4. A l'honneur de tous deux il porte un
— mortel, cORN. Cid, l, 5. Porter — à qqn. L'injuste porte
— sur lui-même, mass. Fer'V. 2. La manœuvre a porté — , a
produit son effet. Ce qui se passe en la vie porte — au point
de la mort, boss. Impén. fin. 1. Être sous le — d'une accu-
sation. Le dernier — , celui qui achève la ruine. Donner le
dernier — à la dernière tète De la rébellion, malh. Poés. 103.
Les coups du sort. La Fortune se plaît à faire de ces coups,
la F. Fab. VII, 13. Ce — sans doute est rude : il doit vous
étonner, rac. Bér. m, 3. Faire un — . Cet ouvrage. Madame,
est un — d'Agrippine, id. Brit. v, 1. Narcisse a fait le — ; vous
l'avez ordonné, ID. ibid. v, 6.
II. Chaque mouvement par lequel un organe, un ins-
trument fonctionne. S'envoler d'un — d'aile. Un — de dent,
pour manger, n n'en perd pas un — de dent. Un — de gosier,
pour chanter. Coups de gosier éclatants, buff. Rossignol.
Un — d'œil, regard jeté rapidement. Elle donne un — d'œil
au miroir, pour examiner sa coiffure, sa toilette. Au pre-
mier — d'œil. Avoir du — d'œil, voir juste, et, fig. avoir un
discernement sûr et prompt. P. ext. Le — d'œil qu'offre la
flotte, l'aspect sous lequel elle se montre au regard. Don-
ner un — de reins, de collier, en parlant du cheval qui fait
effort pour tirer, et, fig. faire un grand effort pour avan-
cer une affaire, un travail. Donner un — de main, d'épaules
à qqn, lui prêter momentanément son aide pour un travail.
Donner un — de chapeau, pour saluer. Un — de peigne, de
brosse, de balai, de torchon. Enfoncer un clou à coups de mar-
teau. Donner un — de lime, de rabot, de ciseau. Fig. Rédiger un
écrit à coups de ciseaux, en découpant des passages dans
d'autres écrits. — de pinceau, pour peindre. Fig. Donner le
dernier— de pinceau, le dernier trait qui achève de peindre.
— d'archet, par lequel on attaque la note et lance le son.
Traduire à coups de dictionnaire, en feuilletant sans cesse le
dictionnaire. — de filet, par lequel on lance et retire le
filet, et, fig. action de s'emparer en une fois de plusieurs
individus qu'on poursuit. La police d'un — de filet a pris toute
la bande. — de piston, par lequel le piston va d'une extré-
mité du corps de pompe à l'autre. — de feu, par lequel on
active le feu des fourneaux, spécialement pour achever
la cuisson d'un mets. La cuisinière est dans son — de feu,
et, fig. Être dans son — de feu, dans un moment de presse.
COUPABLE
— 564 —
COUPE
Il p. ext. Son que rend un instrument sonore chaque
ibis qu'il est mis en vil)ralion. Un — de cloche, de sonnette.
On entendit un — de sifflet. Un — de tonnerre, bruit éclatant
qui accompagne la foudre, et, fîg. acte retentissant. Trône,
à l'abandonner je ne puis consentir ; Par un — de tonnerre 11
vaut mieux en sortir, corn. Rodof/. v, 1. || P. anal. Cha-
cune des actions , des combinaisons que fait un joueur
dans une partie. Gagner à tous coups. Il vous le donne en six
coups, il vous donne six coups pour gagner la partie,
et, fig. il vous met au défi de réussir là ofi il a échoué.
Je le donne en six coups au fourbe le plus brave, mol. Et.
II, 6. — de partie, qui décide du succès dans une partie,
et, fig. du succès d'une aflaire. Un beau — de dés, com-
binaison favorable que présentent les dés qu'on a jetés.
Un — bien joué, un — manqué. P. anal. Un — de bourse,
opération de bourse. | Fig. Faire un — de sa tête, sans
demander conseil à personne. Un — de tête, résolution
brusque, irréfléchie. Un — de désespoir, résolution inspirée
par le désespoir. Un — d'essai, par lequel on tente pour la
première fois une chose. Un — de maître, qui montre une
habileté consommée. Mes pareils à deux fois ne se font point
connaître. Et pour leurs coups d'essai veulent des coups de maî-
tre, CORN. Cid, II, 2. Un — d'éclat, action éclatante. Un —
d'État, mesure extraordinaire à laquelle un gouvernement
a recours, en invoquant le salut de l'État. Le — d'État du
dix-huit brumaire. Jameds potentat N'eut à délibérer d'un si grand
coup d'État, CORN. Pomp. i, 1. Fig. Acte décisif qui change
du tout au tout une situation. C'était un — d'État, mol. Dep.
am. III, 7. Un — de main, attaque de vive force, rapide, har-
die. Place emportée d'un — de main, sans les lenteurs d'un
siège. Un — de théâtre, événement inattendu par lequel
l'auteur modifie brusquement la situation dramatique, et,
p. ext. action , résolution inattendue. || Ahsolt. Chacun
des efforts qu'on fait pour venir à bout de qqch. Réussir
du premier — . || Specialt. Vider son verre d'un seul — . P.
ext. Boire un — , boire un verre de vin. C'est assez travaillé
pour boire un — (var. pour un — ), mol. Méd. m. l. i, 5. P.
plaisant. Boire un — , en tombant à l'eau ou en nageant,
avaler involontairement de l'eau. Boire le — de l'étrier,
boire un verre de vin en montant à cheval pour partir. ||
Loc. adv. A ce — , pour le — ou pour ce — , encore un — , à
cette fois, pour cette fois, encore une fois. C'est ce — qu'il
est bon de partir, la f. Fab. iv, 22. Poiu- le — , c'est trop fort.
Le pigeon... Crut, pour ce — , que ses malheurs Finiraient par
cette aventure, la v. Fab. ix, 2. Mettons encore un — toute
la Grèce enflamme, rac. Andr. iv, 3. Tout d'un — , d'un seul
coup. Il fallait, comblant ta perfidie. Lui ravir tout d'un — la
parole et la vie, rac. Phèd. iv, 2. Une maladie qui lui a ôté tout
d'un — l'usage de la langue, mol. Méd. ?n. L i, 4. Tout à — ,
soudainement. 0 nuit effroyable, où retentit tout à — , comme
un éclat de tonnerre, cette étonnante nouvelle, BOSS. D. d'Orl.
— sur — , successivement et sans interruption. Après
maints quolibets — sur — renvoyés, la f. Fab. m, 1.
COUPABLE [kou-pàbl'] adj.
[ÉTYM. Du lat. cùlpabilem, m. s. devenu colpable, §§ 348,
290 et 291, coupable, § 459.]
Il Qui a commis volontairement une faute. Un homme —
de vol, d'assassinat. Être — envers qqn, envers Dieu. Specialt.
(Théol.) Chrétien — du sang et du corps de Jésus-Christ, cou-
pable de l'avoir reçu dans un état d'indignité. || Absolt. Je
suis donc bien — , Alceste, à votre compte? mol. Mis. i, 1. La
coupe affreuse , inépuisable. Que tu présenteras au jour de ta
fureur, A toute la race — , rac. Atli. ii, 9. || Substantivt. On
a découvert le — . Le sénat équitable Vous pressait de souscrire
à la mort d'un — , rac. Brit. iv, 3. La — est punie, corn.
Rodog. V, 4. || P. ext. Un cœur — . Une conscience — . Et cela
fait venir de coupables pensées, mol. Ta7't. m, 2. Des désirs
coupables. Ce — amour dont il est dévoré, rac. Phèd. iv, 1.
"COirPABLEMENT [kou-pà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de coupable et ment, § 724. || Néolog.]
Il D'une façon coupable.
COUPAGE [kou-pàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couper, § 78. || 1401 . Coupage de boys, dans
DELB. Rec. I (Au sens spécial.) Ne'olog. Admis acad. 1878.]
Il Action de couper [inusité au sens général). \\ Specialt.
Action d'atténuer (une liqueur) par le mélange d'une li-
queur moins forte. Le — des vins, avec des vins plus légers.
COUPANT, ANTE [kou-pan, -pânt'] adf.
[ÉTYM. Adj. particip, de couper, § 47. || 1539. r. est. Ad-
mis ACAD. 1835].
de
Il Qui coupe bien. [Cf. tranchant.) Une lame coupa
Substantivt. Le — , le bord coupant. Le — d'une 1
d'un sabre. Le — d'un meuble. | (Vénerie.) Les coupai
l'ongle du sanglier.
1. COUPE [koup'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cuppa, m. s. §§ 324,366 et 291. [Cf.
de la forme lat. secondaire cûpa.)]
Il 1° Vase à boire, évasé, à pied, fait de bronze,
gent, d'or, de cristal, etc. Remplir, vider une — . Va
pleine — . César prend le premier une — à la main, rac
V, 5. Loc. prov. n y a loin de la — aux lèvres, quan
croit toucher le but, il arrive souvent qu'on le mat
Il Fig. Boire avec lui la joie à pleine — , rac. Esth. n,
(les méchants) boiront dans la — affreuse, inépuisal))
Ath. II, 9. Vider la — jusqu'à la lie, avoir à subir toui
mertume d'une chose pénible, humiliante, etc. || Spé
Vieilli. Calice où l'on versait le vin pour la commi
du prêtre, et, p. ext. communion sous l'espèce du
réservée aux prêtres depuis le concile de Constanc
Il 2" P. ext. Vasque circulaire d'une fontaine. ||
d'ornement en forme de coupe.
2. COUPE [koup'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de couper, § 52. || xiie s. Valllm
coupe de voile De nul moeble n'a retenu, Du roi Guilla
p. 47.]
Il 1° Opération par laquelle on coupe régulière
qqch. La — des pierres. La — du verre, avec le diai
Acheter un melon à la — , à condition d'en couper un
ceau pour y goûter. Fig. Famil. Si l'on prenait femni'
— , GHERARDi, Th. ital. VI, 470. La — des foins. La —
forêt. — sombre, où l'on abat tous les arbres. — p
où l'on coupe chaque année une portion de bois d
minée. Mettre un bois en — réglée. Fig. Mettre qqn
réglée, lui imposer périodiquement des sacrifices oné:
La — des cheveux. La — d'une planche de gravure, à 1
du burin. Cette gravure est d'une belle — , le burin a
entamé, bien coupé le cuivre. || P. ext. Résultat de
opération. | 1. Manière dont une chose est coupé
dont les parties sont taillées, assemblées. La — de cet
est fort élégante. P. ext. La — du visage. | 2. La chosi
est coupée. [Cf. coupon.) Se rendre acquéreur d'une
bois. Une fausse — (d'étoffe), quantité d'étoffe quirest
une pièce et qui est insuffisante pour un vêtement ei
Il P. ext. (Verrerie.) — de verre, quantité de verre e
sion qu'on détache avec la canne pour faire une {
soufflée.
Il 2" Fig. Action de diviser régulièrement qqch
sultat de cette action. La — d'un vers, d'une phrase
cialt (Architect.) Projection d'un plan, généralement
tical, qui est supposé couper le dedans d'un édifice, c
machine, etc., de manière à en rendre visible la d
sition intérieure. ] (Natation.) Manière de couper
rapidement en étendant un bras en avant à chaque
de jarret, et en le ramenant en arrière quand l'auti
porte en avant. Nagera la — . Faire la — . | (Jeu de cai
Séparation des cartes battues en deux paquets, dor
place dessous celui de dessus, pour les mêler mieuxa
de les distribuer. Faire sauter la — , rétablir habiliei
les deux paquets comme ils étaient avant la coupe.
Être heureux à la — , gagner en trichant. Être sous la
qqn, être le premier à jouer, après que l'ad versai
coupé, ce qui est regardé comme un désavantage, et
être dans un état de dépendance vis-à-vis de qqn.
COUPÉ [kou-pé] s. m.
[ktym. Subst. particip. de couper, § 45. || Admis A
1718.]
Il 1° Objet dont une partie est coupée. | 1. Voituïe
mée dont le corps a la forme d'une berline dont ÔD
rait coupé le compartiment antérieur. | P. ext. Partte
térieure du corps d'une diligence, d'un wagon, qni^
forme, et dont les places coûtent plus cher, parce
n'y a pas de vis-à-vis. — lit, dont la banquette peut
longer et former une sorte de lit de repos. | 2. Dans
tains navires de commerce, élévation de quelques C(
mètres donnée à une portion du pont, à l'arrière, l
rendre plus hautes les cabines des passagers placées !
cette partie du pont. {Cf. coupée.) | 3. Une des quatre
lies de l'écu.
Il 2» Fig. Mouvement par lequel on coupe un esp
1 1. (Escrime.) Dégagement dans la ligne haute, où
COUPEAU
565
COUPELLER
-or l'cpée par-dessus la pointe de celle de l'adver-
2. (Danse.) Pas composé d'un plié avec change-
pied suivi d'un glissé. |1 P. ext. (Musique.) Ac-
liandonner une note aussitôt qu'on l'a frappée,
,t donner sa valeur de durée.
COUPEAU [kou-pô] s. m.
M. Dérivé de coupe 1, § 126, par assimilation avec
pe renversée. {Cf. coupole.) || xne s. De la corone le
porta, GARN. DE PONT-STIC-MAX. 5495.]
lit. Cime. Un passereau Qui d'un arbre écarté s'est
—, CORN. Imit. IV, 12.
OUPEAU [kou-pô] s. m.
. Dérivé de couper, § 126. Au xvi" s. on voit pa-
! forme copeau ( V. ce mot), qui a fini par l'em-
! ins l'usage général. Au moyen âge et jusqu'au
m écrit presque toujours coipeau, forme dont l'i
pllqué. Il xiii<' s. Et les coypiaulx et les chappuis,
iNG, Trésor, 1618.]
|ii'on enlève en coupant.
i ieilli. Copeau de bois.
appelait. (Technol.) | 1. Copeau de métal que le
enlève avec son burin. | 2. Dans la fabrication
.s à jouer, fragment de feuille, bande qui porte
les. {Syn. coupon.)
PE-BOURGEON [koup'-bour-jon ; en vers, kou-
. m.
I. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
joieon, §209. Il 1701. furet.]
>iiilect. La bêche, ou bèche-lisette, insecte qui l'onge
•■ Miiies pousses.
OUPE-BOURSE [koup'-bours' ; en vers, kou-pe-...]
rvM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
io ie, § 209. Il 1539. Réputé coupe-bourse parfaict, dans delb.
: "lui qui dérobe des bourses en coupant les cordons
- reliennent. P. ext. Voleur.
OUPE-GERCLE [koup'-sèrkl' ; en wera, kou-pe-...]
VM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
209. Il 1690. FURET.]
Imol.) Compas dont une des branches, à extré-
I inchante, sert à découper des cercles sur des
!i s de papier, de carton. || Vilebrequin dont l'extré-
ij ejt armée d'une couronne tranchante qui emporte
Ifjpiôces circulaires.
iOUPE-CHOUX [koup'-chou; en vers, kou-pe-...]
i VM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
-09. Il 1344-56. Jehan Cope-cho, boucher, Méin. Anti-
<le France, xxi, 481.]
elui qui coupe les choux. P. plaisant. Vieilli.
frère lai qui n'est bon qu'aux offices vulgaires.
À- (Je qui coupe les choux. P. plaisant. Le petit sa-
iijdes fantassins.
:0TJPE-C0RS [koup'-kôr; en î;e7'5, kou-pe-...] s. m.
. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
■ii'.». Il Neolog.]
I Technol.) Instrument pour couper les cors aux pieds.
!'.OUPE-CUL (À) [koup'-ku; en vers, kou-pe-...] toc.
. Composé de à, coupe (impér. du verbe couper) et
1 s Zii. Il XVI" s. B. DE VERVILLE, daUS DELB. RcC. Àd-
ACAD. 1718; suppr. 1878.]
Vieilli. Famil. Jouer (aux cartes) — , jouer une partie
i revanche. Voilà un beau jeu ; j'y jouerais volontiers... — ,
soucY, Avent. i, p. 14.
:0UPÉE [kou-pé] 5. f.
TYM. Suhst. particip. de couper, § 45. || 1783. encycl.
11.]
(Marine.) Dans un navire de commerce, interruption
)ont, dont l'arrière est exhaussé pour permettre de
ner aux cabines plus d'élévation. [Syn. coupé.)
;OUPE-FAUCILLE [koup'-fô-sîy'; en l'er^, kou-pe-...]
TYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
iUe, § 209. Il 1793. encycl. méth.]
Dialect. (Centre). Nom vulgaire du muflier, dont les
nés résistent à la faucille.
::0UPE-FILE [koup'-lll; en vers, kou-pe-...] s. m.
[étym. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
file, § 209. Il Néoloc/.]
Il Passe qui permet de couper la file des voitures à une
réception officielle, à une cérémonie.
*COXJPE-FOIN [koup'-fwin ; en vers, kou-pe-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
foin, § 209. Il Neolog.]
Il (Technol.) Machine à hacher le foin.
*COUPE-GAZON [koup'-gii-zon; en renf, kou-pe-. ..]
s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
gazon, § 209. || 1793. encycl. méth.]
Il (Technol.) Machine à détacher le gazon par plaques.
COUPE-GORGE [koup'-gôrj' ; en vers, kou-pe-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
gorge, §§ 209 et 210. acad. ne donne pas le sens 1. 1| xmo s.
(Au sens I.) Coupegorge qui n'ist du fuerre, dans la c. | (Au
sens II.) Tendras Droit a Cope-gorge ta voie, n. de iioudenc,
dans delb. Rec.]
I. Ce qui coupe la gorge.
Il 1" Anciennt. Sorte de coutelas. Un grand couteau ap-
pelé — (1455), dans du c. copagorgius.
Il 2o Fig. (Marine.) Pièce de charpente qui traverse la
gorge du navire en se courbant vers l'étrave et sous
l'éperon.
II. P. ext. Lieu où l'on risque d'avoir la gorge cou-
pée. Endroit écarté , maison suspecte où l'on peut être
assassiné, volé. Ces endroits sont de vrais — . Fig. C'est un
— qu'une table remplie de trop de viandes, mol. Av. m, 1.
Tirons-nous de ce bois et de ce — , id. Mis. v, 1. Spécialt.
Vieilli. Au lansquenet, coup où celui qui donne amène
d'emblée deux cartes pareilles et rafle l'adversaire. Don-
ner le — à qqn.
"COXJPEILLON [kou-pè-yon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. coupayoun, m. s.
d'origine incertaine, § 11. || 1795. encycl. méth.]
Il (Poche.) Sorte de truble, pour prendre le poisson dans
les tours des bordigues.
COUPE- JARRET [koup'-jà-rè ; en vers, kou-pe-. ..] s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
jarret, § 209. || xYie-XYii" s. Argoulets et couppejarrets, d'aub.
dans delb. Rec. Admis acad. 1718.]
Il Assassin à gages qui frappe par derrière, n est toujours
accompagné de coupe-jarrets, acad.
"COXrPE-LANDE [koup'-lând'; ère î;er5, kou-pe-...] s.f.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
lande, § 209. || Neolog.]
Il (Technol.) Houe à fer tranchant qui sert à couper les
ajoncs, genêts, etc., qui obstruent des terres incultes.
*COUPE- LÉGUMES [koup'-lé-gum' ; en vers, kou-
pe-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
légumes, §209. || Neolog.]
Il (Technol.) Instrument qui sert à tailler des légumes
pour en faire une julienne, une salade, etc.
COUPEIiLATION [kou-pêT-là-syon; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de coupeller, § 247. || 1788. encycl. méth.
Admis ACAD. 1835.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on détermine le
titre de l'or, de l'argent, en en essayant un morceau dans
la coupelle.
COUPELLE [kou-pèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coupe, § 126. || 1431. Fait essay a la
coipelle, dans delb. Rec]
Il Proprt. Petite coupe.
Il Spécialt. Il 1» (Technol.) Petit vase poreux dont on
se sert pour épurer de l'or ou de l'argent, au moven de
litharge, qui entraîne l'alliage et est absorbée avec lui par
les parois, tandis que l'or ou l'argent reste en masse au
fond du vase. Or, argent de —, or, argent épuré à la cou-
pelle. Fig. Vieilli. Épreuve. Mon désintéressement avait été
mis en évidence par les plus fortes coupelles, st-sim. xi, 182.
Une pensée exprimée en vers et mise ensuite à la — de la
prose, d'alemb. Eloges, Roileau.
Il 2p p. ext. (Marine.) Pelle de fer-blanc qui sert aux
canonniers pour prendre de la poudre.
COUPELLER Ikou-pel'-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de coupelle, § 154. || 1752. trév. Admis
ACAD. 1835.]
COUPE-MARIAGE - 566 -
Soumettre (un métal précieux) à la cou
GOUPETEE
Il (Technol
pellation.
*COUPE-MARIAGE [koup'-mà-ryàj' ; en vers, kou-pe-
mà-ri-àj'] s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
mariage, § 209. 1| Néolog.]
Il (Technol.) Dans la machine à tirer la soie des cocons,
pièce qui sert à empêcher le mariage des fils.
*COTJPE-P AILLE [koup'-pay'; en vers, kou-pe-...]5. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
paille, § 209. || 1754. encycl.]
Il (Technol.) Instrument pour couper la paille.
*COUPE-PÂTE [koup'-paf; en vers,'kou-^e-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
pâte, § 209. Il 1752. trév.]
Il (Technol.) Instrument dont se sert le boulanger pour
couper la pâte.
*COUPE-QUEXJE [koup'-keu ; en vers, kou-pe-. ..] s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
queue, §209. |1 1611. Deuxmotsàcoupe-queuë, gotgr. j (Aux
sens techniques.) 1754. encycl.]
Il (Technol.) || 1" Instrument du vétérinaire qui sert à
couper la queue des chevaux.
Il 2» Instrument du mégissier pour couper les queues
des peaux à mégir.
Il 3° Platine de cuivre chauffée avec laquelle on égalise
la queue, l'extrémité inférieure des chandelles à la ba-
guette.
COUPER [kou-pé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de coup, § 154, proprt, diviser d'un coup.
Il xie s. Si ço aven que alquen colpe lo poin a altre, Lois de
Guill. le Conq. 13.]
I. Diviser (un corps) au moyen d'un corps plus dur taillé
à angle vif. — qqch avec une pierre aiguisée, avec une lame
d'acier. — du bois. — les blés, les foins, et, ^7. — l'herbe
sous les pieds de qqn, le supplanter. — un arbre jusqu'à la
racine, et, fig. Guérir un mal si grand sans — la racine, CORN.
Cinna, 11, 2. — de la viande, du pain. P. plaisant. Ce bouil-
lon est à — au couteau (tant il est épais). Se — une tranche
de gigot, de pain. — la bourse à qqn, couper les cordons qui
retiennent la bourse pour la voler, el, p. ext. voler à qqn
son argent. — les cheveux, les ongles à qqn. Certains peuples
se coupedent les cheveux, la barbe et les ongles en signe de
deuil. Il s'est coupé la main. Il s'est coupé au doigt. Absolt.
Il s'est coupé. Un cheval qui se coupe, avec le tranchant du
sabot. — la gorge à qqn. Aller se — la gorge avec qqn, aller
se battre en duel avec lui. Famil. — le sifflet à qqn, lui
couper la gorge, et, fig. le faire taire. lia eu la tête coupée.
Une tête coupée en fait renaître mille, corn. Cinna, iv, 2. Mon
père est mort, Elvire, et la première épée Dont s'est armé Rodri-
gue a sa trame coupée, ID. Cld, lu, 3. Laissez-moi, je lui veux
— les deux oreilles, mol. Tart. v, 2. — un bras, une jambe, un
pied à qqn (par opération chirurgicale), et, fig. — bras et
jambes à qqn, lui ôler toute force de marcher, d'agir, par
fatigue, émotion, etc. Cette nouvelle m'a coupé bras et jambes.
— dans le vif, dans la chair vive, pour extirper le mal, et, fig.
appliquer un remède énergique à un mal pour le détruire.
Il P. ext. — un animal, le châtrer. || P. anal. Un petit enfant
qui se coupe, dont la peau, à de certains replis, se fend
par suite du froissement. Une étoffe qui se coupe, qui s'use
à l'endroit des plis. || Absolt. Un couteau qui coupe bien.
Le verre coupe. || Spécialt. (Technol.) — des pierres de taille,
pour les faire servir à la construction. — le verre en vitres.
Pan coupé, encoignure d'un mur, d'un meuble, qui, au
lieu d'être à arête vive, présente une surface plane. (Ma-
rine.) Pont coupé, divisé en deux parties, dont l'une, celle
de l'arrière, est plus élevée que l'autre. (V. coupé, coupée,
coupis.) — le plâtre, le disposer en ornements, moulures,
etc. — la planche avec le burin, l'entamer pour y exécuter
la gravure. || — un vêtement (robe, habit, chemise, etc.),
séparer d'une pièce d'étoffe la quantité nécessaire pour
faire le vêtement. P. ext. Tailler les différentes pièces de
ce vêtement. Un vêtement coupé avec élégance.
II. Fig. Il 1» Diviser (un tout). Une chambre coupée en
deux par une cloison. (Blason.) Écu coupé, écu divisé en deux
parties par une ligne horizontale. Un vers coupé à l'hémis-
tiche par la césure. Une phrase mal coupée. Style coupé, à phra-
ses courtes. La manière dont une mesure, dont une phrase
musicale est coupée. Une strophe bien coupée. Des occupations
qui coupent la journée. 1| Spëcialt. — les cartes, diviser les
cartes battues en deux paquets, dont on place dessus (
de dessous, pour mieux les mêler avant de les distrib
Absolt. C'est à vous de — .
Il 2" Passer au travers de (qqch). —les lignes ennei
— la lame en nageant, en ramant. Un sentier coupait la ri
Ville, région coupée par des canaux. Une ligne qui en coupi
autre. P. ext. Absolt. Prendre la diagonale. — au
court, prendre un chemin de traverse pour raccou
Fig. — court à qqch, y mettre promptement un terme
Il 3» Interrompre par qqch qui est mis en travers
torrent qui coupe la route. — les communications,
traite à l'ennemi. Les passages, les chemins, les ponts, b
coupés. — les vivres à l'ennemi, en les interceptant, et,
— les vivres à qqn, en supprimant les ressources qu'oi
fournissait. Une voiture qui en coupe une autre, passe de
elle et la force de s'arrêter. P. ext. dans le même i
— qqn. Ils couperaient la reine, ST-SIM. m, 145. | — le
vre, en arrêter la marche, empêcher le retour des ac
P. anal. — la parole à qqn. Voix coupée par les sang
Le vent lui coupa la respiration. Cela m'a coupé l'appétit.
Se — en parlant, laisser échapper une parole qui va co
ce qu'on vient d'affirmer. P. ext. Atténuer par un
lange. — une liqueur. Du lait, du vin coupé avec de 1'
Absolt. Lait coupé. Bouillon coupé.
*COUPE-RACINES [koup'-rà-sin' ; en vers, kou-pe
s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe coiq^
racines, § 209. || Néolog.]
Il (Technol.) Instrument pour couper en tranches"
ou moins minces, en fragments plus ou moins petit-;
racines charnues qu'on donne à manger aux bestiau
COtJPERET [koup'-rè ; en vers, kou-pe-rè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couper, § 134. || xvi" s. Des broches,
coupperets et cousteaux de cuisine, amyot, Crassus, 1 '1
Il 1" Couteau à large lame très tranchante. Un -
boucher. Un — de cuisine, pour trancher, hacher. Le -
la guillotine.
Il 2" Outil d'acier dont les émailleurs se servent j
couper les filets d'émail, comme les vitriers se serven
diamant pour couper le verre.
Il 3» Marteau tranchant dont le paveur se sert 1
tailler, fendre les pavés.
1. COUPEROSE [koup'-rôz'; en vers, kou-pe-...] -
[ÉTYM. Origine incertaine. Paraît contenir comme)
mier élément le mot « cuivre » sous une forme se ra
chant étroitement à l'angl. copper, m. s. {Cf. ital. oo)
rosa, espagn. et portug. caparrosa, anc. angl. coperi
couperose.) || xiii^ s. Lettres toutes pales Que ja n'ierent a
cheues Sanz couperose. Clef d'amour, dans delb. Rec.]
Il Nom ancien de divers sulfates. — blanche, sulfa'^
zinc. — verte, sulfate de fer. — bleue, sulfate de eu
2. COUPEROSE [koup'-rôz'; en vers, kou-pe-...]
[ÉTYM. Peut-être même mot que le précédent.
l'angl. copper-nose, nez couperosé, proprt, nez de cui^
Il xvio s. Pour guarir sa couperose, paré, xxni, 36. A-
AGAD. 1835.]
il Affection cutanée de la face, caractérisée pardi
ches rougeâtres.
COUPEROSÉ, ÉE [koup'-rô-zé; en vers, kou-pc-...] «
[ÉTYM. Dérivé de couperose, g 118. || xvi" s. Couppen
AMYOT, Sylla, 2.]
Il Affecté de la couperose. Visage — .
*COUPERU [koup'-ru ; en vers, kou-pe-ru] s. m.
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper
ru, ruisseau, § 209. || 1795. encycl. méth.]
Il Dialect. (Ouest). Petite nasse pour prendre le 1
son des écluses ou courtines, quand l'eau ne s'est pa-
fièrement retirée.
*COUPE-SÈVE [ko"up'-sév'; en vers, kou-pe-. .] •'■■•
[ÉTYM. Composé de coupe (impér. du verbe coupe,
sève, .§ 209. || Néolog.]
Il (Technol.) Emporte-pièce à l'aide duquel on di
che un anneau d'écorce pour arrêter la sève.
*COUPET [kou-pè] s. m.
[ÉTYM. Probablement même mot que l'anc. franc, c
pet, sommet, pointe. (F. godef. et cf. coupeau 1.) || -^
log.]
Il Sorte de coquille univalve du genre cône.
'COUPETÉE, "COUPETER [kdiip'-té ; en vers, \^^
pe-té]. V. coptée, copter.
COUPE-TÉTE
— 567
COUR
i,
:OUPE-TÈTE [koup'-tél'; en vers, kou-pe-...] s. m.
ÊTYM. Composé de coupe (impér. du verbe couper) et
209. Il xiv« s. On face venir le cope teste, froiss. Chron.
62.]
l» Vieilli. Celui qui coupe la tête, bourreau.
2" Jeu où les enfants sautent tour à tour les uns
-dessus les autres. Jouer à — .
ÎOUPEUR, EUSE [kou-peur, -peuz'] s. m. et f.
ÉTYM. Dérivé de couper, § 112. || xiiio s. Copeur, beau-
>j>J. LXIX, 4.]
Celui, celle qui coupe.
i l" Celui, celle qui coupe les étoffes, les cuirs, etc.,
un atelier. Spëcialt. Celui qui taille les habits. On
• Il — de poil, ouvrier chapelier qui coupe les poils
; peaux. || Celui, celle" qui coupe les grappes en ven-
ige. Il Dans la fabrication des dragées (grains de
mb) au moule, celui qui sépare les dragées de la
mche commune à laquelle elles tiennent au sortir du
ule. Il Coupeuse de feuilles, et, absolt, Coupeuse, variété
beille.
2o — de bourse, voleur. {Cf. coupe-bourse.)
II. Fig. Il 1» Celui qui coupe les cartes, et, p. ext.
leur (au lansquenet).
2» Chien de chasse qui coupe, qui quitte les voies de
bète et prend les devants pour avoir l'avantage sur
Voir filer de loin les coupeurs dans la plaine, mol. Fâch.
6.
'I 3" — d'eau, nom vulgaire du bec-en-ciseaux, oiseau
î la Guyane.
'COUPIS [kou-pi] s. m.
ÉTYM. Dérivé de couper, § 123. Se trouve dès le xiii« s.
sens de « taillis ». || (Au sens spécial.) Ne'olog.]
î (Marine.) Elévation verticale qui sépare l'avant d'un
ut coupé de la partie exhaussée qui forme l'arrière.
/'. coupé et coupée.)
•COUPLAGE [kou-plàj'] s. m.
[i5tym. Dérivé de coupler, § 78. || 1754. encycl.]
III (Technol.) Réunion de choses couplées. | 1. Sur la
j)ire, couple de bateaux attachés et descendant ensem-
e la rivière. | 2. Chacune des parties qui composent un
liin de bois.
i COUPLE [koupl'] s. f. et m.
[ÉTYM. Du lat. côpula, lien, devenu "copia, copie, §§ 290
291, couple, § 324.]
I. S. /. Ce qui sert à attacher par deux. Attacher des
lievaux, des chiens avec une — .
II. Réunion de deux choses de même espèce.
i|| 1" S. f. Réunion accidentelle de deux choses de
iiême espèce. Une — d'œufs, de pigeons. Une — d'années,
javire en — avec un autre. Avirons à — , montés deux à
jeux. — de haubans, hauban plié en double par le milieu.
Il 2° S. m. I 1. Réunion d'un mari et de sa femme, d'un
jincé et de sa future, etc. Un — bien assorti. Oui, je vous
lirai, — ingrat et perfide, CORN. Cinna, V, 2. P. ext. Ce
I- céleste (Castor et Pollux), la f. Fab. i, 14. P. anal.
n — de pigeons, de chiens, le mâle et la femelle. | P. ext.
iéunion de deux personnes unies par des relations d'a-
litié ou d'intérêts. Certain — d'amis dans un bourg établi,
A F. Fab. VII, 12. I 2. (Marine.) Réunion de deux séries
e pièces jointes bout à bout (varangues, genoux, al-
onges). Le maitre — . Couples de levée. Couples de remplis-
age. | 3. (Pêche.) Fil de fer courbe dont les deux extré-
fiités portent chacune un bout de corde garni d'un
ameçon, et qu'on fixe à une longue ligne, i 4. Ne'olog.
Physique.) Système de deux forces égales, parallèles,
t de direction opposée, agissant au deux extrémités d'un
évier.
COUPLER [kou-plé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de couple, § 154. [Cf. accoupler, découpler.)
xiie s. Li vers est d'une rime en cinc clauses copiez, garn.
JE PONT-STE-MAX. St Thomas, 5819.]
Il 1° Réunir avec la couple. — des chiens.
Il 2" Réunir deux à deux. Couplés deux dans un carrosse,
;t-sim. i, 146. | l. Vieilli. — deux personnes, les loger en-
semble, ne pouvant donner une chambre à chacune. | 2.
\éolor/. Roues couplées d'une locomotive.
Il 3" P. ext. Attacher ensemble (des choses de même
ispèce). — du linge, l'attacher en le cousant pour le don-
ner au blanchissage. || — un train de bois, en rassembler
ies parties.
COUPLET [kou-plè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couple, § 133. jj (Au sens l».) 1364.
Texte dans godef.]
Il 1° (Technol.) Réunion de deux pièces de fer jointes
ensemble par des charnières, rivures, etc.
Il 2" Réunion de ce qui est accouplé par la rime. \ 1.
Dans une chanson de geste, suite plus ou moins longue
de vers sur une seule rime. {Cf laisse, tirade.) j 2. Dans
une chanson formée de plusieurs strophes, chaque par-
tie que termine un même refrain. De joyeux couplets. | 3.
P. ext. Tirade d'un acteur.
COUPLETER [kou-ple-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de couplet, § 154. || xyiii" s. Un certain
guerrier coupleté, Couplets attribués à J.-B. Rousseau.
Admis ACAD. 1762.]
Il Vieilli. Attaquer (qqn) par des couplets satiriques.
{Syn. chansonner.)
•COUPHÈRE [kou-pli-yèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couple, § 115. Se trouve en anc. franc,
au sens de « charnière ».{V. godef. et cf. couplet.) || 1754.
ENCYCL.]
Il (Technol.) Assemblage des huit rouettes servant à at-
tacher les pièces d'un train de bois.
COUPOIR [kou-pwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couper, § 113. || 1391. Texte dans delb.
Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Nom de différents instruments employés
dans diverses industries , pour couper le métal , le car-
ton, le papier, etc.
COUPOLE [kou-pôl] s. /.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cupola, m. s. de cupa, coupe,
par assimilation à une coupe renversée, § 11. [Cf. cou-
peau.) Il 1690. CoupoUe, FURET.]
Il Dôme hémisphérique en forme de coupe renversée.
(Syn. dôme.) La — du Panthéon. Fig. Poe't. Sous la — du ciel.
COUPON [kou-pon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couper, § 104. jj xii» s. Copon de can-
delle, Alexandre, dans godef.]
Il Fraction coupée, détachée d'un ensemble, et for-
mant un petit tout. {Cf. coupeau 2.) — d'étoffe, ce qui reste
de la pièce. || — de théâtre, billet détaché du registre
à souche donnant droit à une ou plusieurs places dans
un théâtre. || — de rente, fraction d'un titre de rente. P.
ext. — d'intérêts , billet portant promesse de paiement
d'intérêts, joint à un titre d'action, d'obligation, et qu'on
détache à l'époque de l'échéance. | P. ext. Détacher le — ,
opérer sur une valeur, une rente, en considérant le cou-
pon comme détaché. || — d'un train de bois flotté, chacune
des dix-huit parties composant le train. {Cf. couple.)
COUPURE [kou-pùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couper, § 111. || xiv" s. Coupeure, Mé-
nagier, ii, 43.]
Il 1" Division faite en coupant. Se faire une — à la main.
Il y a une — à cette étoffe. || Spëcialt. \ 1. Solution de con-
tinuité dans un terrain. Les coupures et la raideur de la
montagne, ST-siM. m, 318. | 2. Tranchée pour l'écoulement
des eaux. || Fig. Fraction, subdivision. Spëcialt. Billet
divisionnaire d'une banque d'émission. Une — de 100 francs,
de 20 lires.
Il 2" Retranchement fait dans un ouvrage. Faire des cou-
pures dans une pièce de théâtre, dans un morceau de musique.
COUR [kour] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cohortem, basse-cour (dans varron), de-
venu en lat. pop. cûrtem, §§ 324 et 291. L'orthogr. cour,
au lieu de court {cf. les dérivés courtil, courtois, etc.),
paraît due à l'influence du lat. curia, employé au moyen
âge pour traduire cour au sens féodal.]
I. Vieilli et dialect. (Normandie, Picardie). Domaine
rural.
II. Spëcialt. Vieilli. Domaine du prince (qui, sous les
deux premières races, était un domaine rural).
Il P. ext. Il 1° Résidence du souverain et de son entou-
rage. Aller à la —.Vivre à la — . Être bien en — . Avoir bouche
à —, en —, avoir le droit de manger à une des tables en-
tretenues par le prince. Fig. Famil. C'est la — du roi Pé-
taud, en parlant d'une maison où tout le monde com-
mande. On n'y respecte rien, chacun y parle haut. Et c'est
tout justement la — du roi Pétaut, mol. Tart. i, 1. Dans
les champs que l'hiver désole, Flore vient rétablir sa — , J.-u.
Rouss. Circé. La — céleste, le ciel considéré comme la
COURABLE
568 —
COURANT
demeure des anges. || P. ext. \ l. Le souverain et son
conseil. Les ordres de la — . | 2. Le gouvernement du sou-
verain dans ses relations avec les gouvernements étran-
gers. La — de France. La — de Russie. | 3. L'entourage du
souverain. Je définis la — un pays où les gens, Tristes, gais,
prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au prince,
i.A F. Fab. VIII, 14. La — autour de vous ou s'écarte ou
s'empresse, RAC. Brit. iv, 1. Effronté comme un page de — .
Homme de —, qui vit à la cour. Les gens de — . Vous... savez
mal la —, corn. Nicom. m, 8. Ami de —, qui n'a que les
semblants de l'amitié, comme à la cour. Allons, ferme,
poussez, mes bons amis de —, MOL. Mis. ii, 4. De l'eau bé-
nite de —, promesses de bons offices qui n'ont rien de
réel. Il Fig. Avoir une —, avoir un entourage de personnes
empressées de plaire. Cette femme a une — autour d'elle.
Il P. anal. Hommage présenté au souverain par les per-
sonnes de son entourage. Faire sa — au roi, pour gagner
sa faveur. Messieurs les courtisans , cessez de vous détruire ;
Faites, si vous pouvez, votre — sans vous nuire, la f. Fab.
VIII, 3. Faire sa — aux ministres, à un personnage influent.
Faire sa — d'une chose à qqn, auprès de qqn, chercher à se
concilier sa faveur en lui annonçant une chose qui l'in-
téresse. Le loup en fait sa — , daube, au coucher du roi, Son
camarade absent, la f. Fab. viil, 3. || Faire la — à une femme,
pour gagner ses faveurs. Faire la — à une jeune personne,
pour obtenir sa main. Il lui fait un doigt de — . {Cf. courtiser.)
Il 2° Assemblée qui se tenait primitivement dans la
demeure du souverain. | 1. — plénière, assemblée géné-
rale de vassaux convoquée par le roi de France. | Fig.
Famil. Avoir, tenir — plénière, recevoir fort nombreuse
compagnie. 1 2. — de justice, siège de justice, où l'on
plaide. La — du parlement, l'ensemble des chambres com-
posant le parlement. La — des aides. (F. aide.) La — des
monnaies, compagnie souveraine qui jugeait les différends
survenant au sujet de la fabrication des monnaies et des
pièces d'orfèvrerie. — des comptes, juridiction chargée
de contrôler les comptables des deniers publics. | —
d'assises, qui connaît des affaires criminelles. | — d'appel,
qui juge les appels des jugements de première instance.
Conseiller à la — d'appel. — de cassation, cour suprême,
qui casse et annule en dernier ressort, pour vices de
forme, ou violation de la loi. Haute —, tribunal excep-
tionnel de haute justice. | 3. — d'amour, tribunal com-
posé de seigneurs et de dames, qu'on a prétendu avoir
existé, au moyen âge, pour juger des questions de ga-
lanterie.
III. Partie d'un domaine, terrain découvert, généra-
lement entouré de murs ou de bâtiments, précédant ou
suivant l'habitation principale. Une — vitrée. — de ferme.
Basse — , où l'on nourrit la volaille. — d'entrée. — de der-
rière. Arrière — . Maison entre — et jardin. La — d'un lycée.
— d'honneur, la principale cour d'un palais, d'un château.
La — du Louvre. | Au théâtre (par souvenir du temps où le
Théâtre-Français était au palais des Tuileries). Le côté —,
(jadis côté du roi), à la gauche de l'acteur (par opposition
au côté jardin), jj P. ext. Nom donné à certains passages,
à des enceintes de maisons. La — des Miracles.
■'COURABLE [kou-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de courir, § 93. || xiV-xv^ s. Lévrier cou-
rable, eust. desch. m, 198. | 1561. Cerf bien courable, du
FouiLLoux, Vénerie, p. 86.]
Il (Chasse.) Bon à courir. Bête — .
"COURADE [kou-ràd'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1795. encycl. méth.]
Il Dialect. Espèce de sardine qu'on pêche sur les côtes
de Bretagne.
COURAGE [kou-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cœur, §§ 65 et 78. || xi" s. Jo ne sai quels
en est sis curages, Roland, 191.]
Il 1° Vieilli. I 1. Disposition du cœur. Détrompez son
erreur, fléchissez son — , rac. Phèd. i, 5. Que les travaux.
Les dangers, les soins du voyage. Changent un peu votre
— , LA F. Fab. IX, 2. I 2. P. ext. Cœur. Ce grand prince
calma les courages émus, BOSS. Conde'. Ce qui est le plus in-
supportable à un grand —, ID. /?. d'Anrjl. MARIN. : Oh! la lâche
personne! — GROS-RENÉ : Ah! le faible — ! mol. Dép. am.
IV, 4.
Il 2" P. ext. Fermeté de cœur, devant le danger. La
vraie épreuve de — N'est que dans le danger que l'on touche
du doiflt, LA F. Fab. vi, 2. Je me sentis plein de — contre les
plaisirs, fén. Tél. 2. Prends — , ma fille, corn. Cid, ii.
Perdre — . Donner — , du — à qqn. || Energie en présc;
d'un obstacle à vaincre. Faire qqch de grand — . Fati.
Prendre, tenir son — à deux mains. Courage ! exclamati
pour exciter qqn. Mais courage ! il s'émeut, je vois couler c
larmes, corn. Poly. iv, 3. || P. ext. Force de résistet
qqn, à qqch. Il eut le — de la fuir. Je n'ai pas le — de
refuser cela.
COURAGEUSEMENT [kou-rà-jeliz'-man ; en ve.
-je'u-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de courageuse et ment, § 724. || xm»
Courageusement, priorat, dans godef. Suppl.]
Il Avec courage.
COURAGEUX, EUSE [kou-rà-jeù, -jeuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de courage, § 116. || xii" s. Cent hardie
corajuse, beneeit. Ducs de Norm. ii, 1063.]
Il Qui a du courage. Homme — . P. ext. Conduite corn
geuse.
*COURAI[kou-rè],*COURAYER[kou-rè-yé]. F.con
corroyer.
"COURAILLER [kou-rà-vé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de courir, § 161. || Néolog.]
Il Courir de côté et d'autre. Fig. Famil. Mener unei
de désordre.
COURAMMENT [kou-rà-man] adv. ;
[ÉTYM. Composé de courant et ment, § 724. || xii* S.(
ranment, Dial. Grégoire, dans godef. Suppl.]
Il D'une manière courante. Lire, écrire — . Une marchj
dise qui se vend — .
COURANT, ANTE [kou-ran, -rânt'] adj. et s. m. p'
[ÉTYM. Adj. particip. de courir, § 47. || xi<= s. Li desti
est e curanz e aates, Roland, 1651.]
I. Qui court. Chien — , chienne courante, qui court
lièvre, le cerf. | P. ext. Danse courante, et, siibstanti!
Courante, danse du xvi« et du xvii« siècle où l'on parco
rait une sorte d'ellipse allongée avec des pas réglés, r
franchise va danser la courante aussi bien que mes pieds, MO
Préc. rid. se. 12. || P. anal. Qui se meut rapidemcr
Meule courante, et, s. f. Courante, meule supérieure d'
moulin, celle qui tourne. Écrire à main courante, et, ell ;
Main courante, registre sur lequel on inscrit rapidemr
à main courante, les opérations de vente, d'achat, av;
de les reporter sur le journal. Écriture courante, et, sw
tantivt, Courante, sorte d'écriture très cursive. | (Marim
Pièces courantes, pièces qui glissent, arrivent facilemen
II. Qui va tout du long. Spécialt. (Botan.) Feuille coi
rante , feuille qui embrasse sa tige et s'allonge sur ell
Manœuvre courante, qui passe dans une poulie, et, sîib
tantivt, Le — d'une manœuvre, la partie qui passe dans
poulie. Mètre —, aune, toise courante, la mesure considén
par rapport à sa longueur seulement, et non à sa t
geur, et, substantivt. Le — d'un comble, le comble cou
déré dans sa longueur. Titre — d'un livre, qui court, ■
répète au haut de chaque page.
Il Spécialt. Il 1» Qui suit une pente (en parlant d'un 1
quide). Nous ressemblons tous à des eaux courantes, BOSS. I
d'Orl. Il S. m. Le —, mouvement d'une masse d'eau entra
née dans un certain sens. Un agneau se désaltérait Dans
— d'une onde pure, la f. Fab. i, 10. P. anal. Les courani
de la mer, direction déterminée des eaux de la mer dai
certains endroits. || P. anal. \ 1. — d'air, mouvement (i
l'air attiré dans une certaine direction. Les courants ;
mosphériques, direction déterminée du vent dans cerlaii
couches de l'atmosphère. | 2. Courants électriques, magm
ques, direction déterminée du fluide électrique, inagi
tique. Il Fig. Se laisser emporter au — des plaisirs. Suivre ;
— de la mode, de l'opinion. || Trivial. S. f. La courante, 1
diarrhée.
Il 2" Fig. Qui suit son cours. L'année courante, et, sul'
tantivt, Dans le — de l'année, du mois. Le cinq du mois — , i
ellipt, Le cinq du — , le cinq — . A la fin du mois — , et, eliij
Fin — . Les affaires courantes, et, substantivt, Le — des :
faires. Expédier le — . Être au —, connaître la marche i
gulière des affaires courantes; et, fig. être instruit de ^
qui se passe. | Régler les affaires courantes, et. fig. Se mettr
au —, payer ce qu'on doit, ou expédier l'arriéré du tra
vail. Fig. Je n'aurai que les chagrins courants de la vie, si':\
6.30. Il Compte — . {V. compte.) Acheter au prix —, selon li
cours. Prix — des articles de vente. Monnaie courante. |j Fig
Qui circule. Les (histoires) courantes, st-sim. .xi, 234.
COURANTILLE
iOUBANTILLE [kou-ran-(ïy'] s. f.
jrYM. Emprunté du provenç. mod. courrentilho, m. s.
,iri\i' de courrent, courant, § 11. || 1795. encycl. méth.1
'l'che.) Filet à prendre le thon, qu'on laisse flotter
iirant.
lOURANTIN, INE [kou-ran-tin, -tin'] s. m. et f.
TYM. Dérivé de courant, § 100. || 1707, Des courantins
oïolsde corde, frézier. Feux d'artif. p. 220.]
1" Celui , celle qui quitte sa besogne pour aller
C( 'il".
2" S. m. Garçon qu'on emploie pour faire les courses.
'3" S. m. (Technol.) Fusée qu'on fait courir le long
corde, pour porter le feu d'une partie des pièces à
iOURAQUET [kou-rà-kè] s. m.
;tym. Origine inconnue. || Ne'olog.]
La rousseroUe, plante.
30URBACHE [kour-bâch'] s. f.
TYM. Emprunté du turc korbach, m. s. § 23. {Cf. cra-
e.) Il Néolog.]
Bâton, garni de cuir, pour donner la bastonnade,
dit on se sert en Orient, en Afrique.
boURBARIL [kour-bà-ril] ,v. m.
TYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
\rbre résineux de la famille des Légumineuses, qui
lus les tropiques, et dont le bois est employé par
iiistes. Il Gomme qui découle de l'écorce de cet
are, dite copal tendre.
IsoURBATON [kour-bà-ton] s. m.
'"^M. Emprunté de l'espagn. curvaton, m. s. de curvo,
, § 13. Souvent écrit, par fausse étymologie, court-
Cf. courbeton.) || 1600. Courbaston est une courbe...,
r, dans godef. Suppl. \ 1606. Courbaston ou court-
. XICOT.]
Mai'ine.) Pièce de bois coudée servant de contre-
— de hune, de beaupré. {Cf. courbet.)
ilOURBATU, UE [kour-bà-tu] adj.
ÉTYM. Pour court-battu, composé de court et battu, §202;
Ijprt, battu à bras raccourci. || xv" s. (Maris) courbatuz,
îaT. d'auv. Arrest. amor. dans l.\ c]
Qui ressent une lassitude extrême dans tout le corps.
Jst tout — . Il Cheval — , harassé.
COURBATURE [kour-bà-tûr] s. f.
iÉTYM. Dérivé de courbatu, § 111. || xvt» s. Un vendeur de
(jvaux n'est tenu de leurs vices, fors de morve, pousse, cour-
1; et courbatures, loysel, Instit. coutum. p. 418.]
j Lassitude extrême dans tout le corps, par excès de
l|igue, ou par maladie. || État d'un cheval harassé.
l'COURBATURER [kour-bà-tu-ré] v. tr.
|ÉTY.M. Dérivé de courbature, § 154. || Ne'olog.]
I Rendre courbatu.
20URBE [kourb'J adj. et 5. /".
ÉTYM. Du lat. curvum, en lat. pop. *cûrbum, devenu *corp,
urp, §§ 324, 449 et 291, puis courbe par réaction de la
me du fém. sur le masc]
I. Adj. Dont chaque élément s'écarte par une déviation
îsque insensible, suivant une loi fixe, de la ligne droite
du plan. Le même bâton qui me parait droit dans l'air me
ait — dans l'eau, boss. Coiin. de Dieu, m, 8. || (Géom.)
ne —, qui n'est ni droite ni composée de lignes droites,
•face —, qui n'est ni plane ni composée de plans.
U. S. /'. Une — , une ligne courbe. — plane, tracée tout
tière dans un plan. — à double courbure, dont les diffé-
iits points ne sont pas tous dans un môme pian. — al-
brique, dont l'équation ne contient que des fonctions
?ébriques. La — que décrivent les astres. || P. ext. Toute
ùce courbe, de bois, de fer, employée en construction.
. (Architect.) — rampante, le limon ou la main courante
lin escalier tournant. | 2. (Marine.) Pièce de bois, de
^ arquée, servant à lier les ponts ou les baux avec le
rps d'un bâtiment. | 3. Pièce de bois courbe qui unit
i baculs de deux chevaux attelés , dans les opérations
halage, et, p. ext. l'attelage de deux chevaux de ha-
je unis par cette pièce. | 4. P. anal. Courbes de la vigne,
i crossettes. j 5. P. ext. Tumeur osseuse à la partie in-
"ne du jarret du cheval.
•COURBEMENT [kour-be-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de courber, g 145. || 1539. r. est.]
Il Action de courber, résultat de cette action.
COURBER [kour-bé] v. tr.
569 - COURCET
[ÉTYM. Du lat. cûrvare, m. s: en lat. pop. *cûrbare, devenu
*corbar, corber, courber, §§ 348, 449, 295 et 291.]
Il Rendre courbe.
Il 1" Par une action momentanée. — une baleine, une
branche, une lame d'acier. || Spécialt. — le corps, les ge-
noux, la tête, pour se baisser, ou par humilité. Si nous ne
courbons les genoux Devant une muette idole, rac. Eslh.
II, 8. Vous avez... Résisté sans — le dos, la v. Fah. i, 22. Se
— jusqu'à terre. L'insolent devant moi ne se courba jamais,
rac. Esth. II, 1. P. ext. Elle voyait, pour ainsi dire, les ondes
se — sous elle, boss. R. d'Anr/l. Fig. La véritable gran-
deur... se courbe par bonté vers ses inférieurs et revient sans
effort dans son naturel, la br. 2. Nous marchons tous cour-
bés sous le poids de nos maux, volt. Loi nat. 3. i| Absolt.
V. intr. — sous le faix. Il (l'arbre) courbait sous les fruits,
la F. Fab. X, 1.
Il 2" Par une action durable. — au feu une barre de fer,
une pièce de bois. La vieillesse viendra — ton corps, fén.
Tél. 19. Il Fig. Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le re-
dresse, LA F. Fab. VII, 18.
"COURBET [kour-bè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de courbe , § 133. || 1390. Un courbet ou
sarpe, dans godef.]
Il Grande serpe à couper les branches, les taillis. ||
Partie d'un bât d'âne, de mulet élevée en arc.
"COURBETON [kour-be-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de courbet, § 104. Le mot, recueilli au
xvine s. par trév. et mal saisi, a été écrit d'une façon
absurde court-bouton et figure dans tous les dictionnai-
res sous cette forme. {Cf. courbaton.) || 1771. Court-bouton,
trév.]
Il Dialect. (Ouest). Cheville de bois recourbée servant,
dans l'attelage des bœufs, à fixer le joug au timon.
COURBETTE [kour-bêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de courbe, § 133. Comme terme de ma-
nège, le mot est probablement dû à l'influence de l'ital.
corvetto, m. s. % 12. yver, Print. p. 59, édit. 1588, emploie
corbet. || 1351. Une selle de guerre... la couverture de veluel
vert bordé de corbetes, dans godef. corbete. || (Au sens
actuel.) 1611. cotgr.]
Il Petit saut qu'on fait faire à un cheval, les jambes de
devant infléchies sous le ventre. || P. ext. Action de cour-
ber le corps par humilité. Voilà de mes réponses, que j'ac-
compagnais civilement de courbettes de corps courtes et fré-
quentes, MARiv. Pays. parv. 5. Fig. Faire des courbettes
devant qqn, des actes d'obséquiosité servile.
"COURBETTER [kour-bè-té] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de courbette, sous l'influence de l'ital.
corvettare, m. s. §§ 12 et 154. || 1653. oud. corvettare.]
Il En parlant d'un cheval, faire des courbettes. Chevaux...
qui courbettent, gherardi. Th. ital. IV, 17.
COURBURE [kour-bûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de courber, § 111. || 1547. La courbure du
compassement, J. Martin, dans delb. Rec.]
Il 1° Forme courbe qu'affecte un corps. La — d'un arc.
Rayon, centre de — d'une sphère. Courbe à double — (hé-
lice, etc.). La — d'une voûte. — des feuilles de chapiteau.
Il 2» Direction courbe que prend un corps tlexible. |
Spe'cialt. (Hortic.) Inflexion donnée à une branche droite
pendant que la sève monte, pour augmenter la produc-
tion des boutons à fruit.
"COURCAILL.ER [kour-kà-yé] v. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || Néolog.]
Il En parlant de la caille, pousser le cri particulier à
son espèce.
COURCAILLET [kour-kà-yè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de courcailler, § 133. Au xvi" s. l. jou-
bert emploie la forme corcalihat, E7t. pop. I, m, 2, édit.
1587; cotgr. donne courcaillée et courquaillet. || xV s. Deux
carcaillez et cinq pairez de sonnetez a faucon (1416), dans
delb. Rec. Courcaillet, mart. d'auv. dans godef. Suppl.]
Il Cri de la caille. || Appeau imitant ce cri.
•COURCE [kours'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de courcer, forme dialectale tirée
de l'anc. franc, acourcier, accourcir, § 52. || 1754. encycl.]
Il Dialect. Bois que laisse le vigneron en taillant la vi-
gne. {Cf. courçon.)
"COURCET [kour-sè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de courcer, forme dialectale pour acour-
cer (anc. franc, acourcier), accourcir, § 133. || Néolog.]
COURCIVE
570 —
COURIR
Il Dialect. Grande serpe à raccourcir, émonder les ar-
bres.
COURCIVE. V. coursive.
•COURÇON [kour-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de court, §§ 63 et 104. acad. ne donne
que le sens 1° et écrit courson. || 1316. Courchon, dans
GODEF. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) || 1" Branche de vigne, d'arbre à fruit,
qui a été taillée court pour que la sève s'y concentre.
Il 2° Pièce de bois , barre de fer courte. || P. ext. \ 1.
Tout pieu, toute pièce de bois qu'on a laissée enfoncée
dans une rivière. | 2. Pièce de fer qu'on couclie entre
les moules des pièces d'artillerie , pour les bander, les
serrer.
*COUREAU [kou-rô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de courir, § 126. || 1671. Vrengues, couraux,
chaloupes, Vs. et coût, de la mer, dans delb. Bec]
Il l" Au port de Bordeaux et sur la Garonne, bateau
léger servant d'allège, ou employé à la poche.
Il 2" Sur les côtes de la Bretagne, canal, passe entre
les îles, les bas-fonds, etc.
1. COURÉE [kou-ré]. F. corroi.
2. "COURÉE [kou-ré] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cœur, §§ 65 et 119. || xiic s. Si tost com
l'a beû, se li art la coree, Alexandre, f" 78, v», Michelant.J
Il Ane. franc, et dialect. Entrailles.
COUREUR, EUSE [kou-réur, -reuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de courir, § 112. || xii« s. Destrier coreor,
Loherains, dans godef. SuppL]
I. Celui, celle qui court. Un bon, un agile — . P. anal.
Dn bon — , cheval d'allures rapides. Les coureurs, nom
donné à des rongeurs , oiseaux , orthoptères , crustacés,
remarquables par l'agilité de leur marche. || Adjectivt.
Araignée coureuse , araignée vagabonde , qui ne file pas.
Pieds coureurs, chez certains insectes, pieds qui ne ser-
vent qu'à la marche.
Il Specialt. \\ l» Celui qui dans une joute dispute le
prix de la course. — à pied. — de bague, de têtes, aux
jeux de bague, de têtes. Les coureurs, ceux qui montent
des chevaux engagés dans une course.
Il 2° Celui qui fait des courses pour qqn. | 1. Valet
chargé de porter des messages. ] 2. Valet précédant à
pied un carrosse, à cheval une chaise de poste. | 3. — de
vin, officier qui portait, partout oh allait le roi, une va-
lise contenant serviettes, couverts, pain, vin.
II. Celui, celle qui parcourt un lieu. Coureurs de bois,
au Canada, ceux qui parcourent les forêts pour faire la
chasse aux fauves. Un — de pays. Specialt. Coureurs, ca-
valiers détachés pour battre la campagne ennemie. || —
de nuit, celui qui sort habituellement la nuit. — de taver-
nes, de brelans, de mauvais lieux. Un — de filles, et, absolt.
Un — , homme de mauvaise vie. Une coureuse, une fille de
mauvaise vie. Une coureuse de remparts, qui se livre aux
soldats. Il Fig. (Technol.) Ce qui va le long de qqch.
Filon —, filon de charbon à découvert, qui court à la sur-
face du sol.
1. COURGE [kourj'] s. f.
[ÉTYM. Altération de courde [cf. gourde), du lat. cùcûr-
bita, m. s. devenu "cogorbede, *cogorbde, coorde, couourde,
courde, §§ 348, 380, 324, 358, 291, 370, 405 et 291. L'alté-
ration de courde en courge est peut-être due à l'influence
de la forme provenç. coja, m. s. d'origine incertaine. ||
xiv" s. Les cucurbites ou cohourges, evrart de conty, dans
GODEF. SuppL]
Il Plante formant un genre de la famille des Cucurbi-
tacées. || Fruit de cette plante. Huile de courges ou de —,
extraite des semences de la courge-potiron.
2. *COURGE [kourj'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être au lat.
curvus, recourbé, par une forme pop. hypothétique "cûrbia,
qui peut devenir régulièrement en franc, courge. || 1416.
Dn certain baston appelé corge, dans DU c. corge.]
Il Bâton en arc, légèrement recourbé aux deux bouts,
pour porter deux seaux à la fois sur l'épaule. || Corbeau
de pierre, de fer, qui soutient le manteau d'une cheminée
sans chambranle.
1. *COURGÉE [kour-jé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de courge, § 119. || 1382. Une courgee de
vin en deux seaux, dans du c. corgo.]
Il Charge de seaux portée sur une courge.
2. 'COURGÉE [kour-jé] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être identique à Va
franc, corgiee, lanière. [V. escourgée.) || Néolog.]
Il Dialect. Sarment de vigne qu'on sépare du cep p«
le lier à un échalas plus éloigné, afin de donner plus d'
aux grappes.
COURIR [kou-rîr] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Forme secondaire de courre (F. ce mot et §(
qui apparaît seulement à la fin du moyen âge. || xi
Escourcié de courir sans faute, J. le fèvre, dans delr. j
I. F. iîitr. En parlant de l'homme, des animaux, ^
par élans, d'un train plus rapide que la marche. OùcoiÂ
vous ? Rien ne sert de — : il faut partir à point, la f. Fab
10. Elle est venue en courant, tout courant. P. anal. La b
que courait sur les flots. Le navire courait du nord au sud.
Il 1° Pour chercher à devancer qqn. Ceux qui courai
dans le stade. Aller voir — des chevaux. Faire — des cheva
et, absolt. Faire — .
Il 2° Pour chercher à atteindre qqn. — après qqn.
après les papillons. — sur qqn l'épée haute. — sus à qqn. |]
sur les brisées de qqn. — au plus pressé. — après les honnei
le succès. — après l'esprit, chercher à faire de l'esprit,
ne court après la Fortune? la f. Fab. vu, 12. — après 1'
gent, chercher à en gagner. — après son argent, au jt
chercher à rattraper ce qu'on a perdu. Absolt. Loc. pr<
Mieux vaut tenir que — .
Il 3" Pour cherchera s'éloigner. « Serviteur auporOei
Dit-il, et de —, la f. Fab. ix, 10. Cela dit, medtre loup s'
fuit et court encor, id. ibid. i, 5.
II. P. anal. F. intr. Aller vite.
Il 1° En parlant des personnes, marcher rapidempi
un but. — au-devant de qqn. Quand, pour le recevoir, cha'
court sur la rive, Rag. Mithr. ii, 1. — au secours de qqn, :
armes. Et que m'a fait à moi cette Troie où je cours? R
Iph. IV, 6. n courut de ses feux entretenir la reine,
Mithr. II, 3. || Fig. — à sa perte. Pour t'empêcher de —
trépas, CORN. Cid, v, 1. Il (l'esprit) se plaît à — à la véri
MALEBR. Rech. de la vérité, II, ii, 3. 11 vous faudra, seigne
— de crime en crime, rac. Brit. IV, 3. Vois-les — A desmor
il est vrai, glorieuses et belles. Mais sûres cependamt, LA
Fab. VIII, 1. Il Faire qqch en courant, le faire vite. Achille
combattre et triomphe en courant, rag. Iph. i, 1. Lire
courant, lire rapidement. {Cf. couramment.)
Il 2" En parlant des choses, se mouvoir rapidein^
Les nuages courent dans le ciel. Le sang court dans les artèi
Un frisson lui courut par tout le corps. Laisser — sa plume ï
le papier, en écrivant au cours de ses idées. Faire — u
manœuvre dans ses poulies. [Cf. courant.) Un ruisseau cour
à travers la prairie. Et nous faisons — des ruisseaux de 1<|
sang, corn. Cid, iv, 3. '
Il 30 En parlant des personnes et des choses, ciroi
rapidement, n a couru toute la journée par la ville. Il
toujoiu-s à — . Il Mille bruits en courent à ma honte, R.\c. Bi
IV, 2. n court d'étranges nouvelles. Des propos joyeux et
raient à la ronde. Faire — une santé, la faire porter à la m
par tous les convives. Il court parmi le monde un livre .1
minable, mol. Mis. v, 1. La maladie qui court dans le p
Il courait alors une terrible épidémie. || Absolt. Suivre
cours, sans interruption. L'année, le mois qui court. Pai
temps, dans le temps qui court, dans le temps oii nous soi
mes. Les appointements courent du premier janvier, soni
payer à partir du premier janvier. En créer une rente Dès
décès du mort courante, la f. Fab. 11, 20. Les intérêts coure
depuis un an.
Il 4" P. ext. S'étendre tout le long de qqch. Le cht
court au bord du lac. Un sentier qui court entre les vigm
Les Apennins courent du nord au sud de l'Italie. La côte coi
est-ouest, s'étend de l'est à l'ouest. Un filon de mine qui coi
à la surface du sol. Un fil de laine, de soie, qui court, qi-
déroule longuement et fournit beaucoup d'ouvrage.
III. F. tr. Poursuivre à la course. — qqn [vieilli). E'
petits enfants... Me courent dans la rue, corn. Suite du M
1,3. — un cerf, un lièvre. | Fig. Il ne faut pas — deux lié
à la fois, il ne faut pas poursuivre deux buts à la \o\>
la bague, la tête, courir dans une lice en essayant d'attr.
dro avec une lance une bague accrochée, une tête. — >
prix, faire courir un cheval pour avoir un prix. || Fif/. li
chercher avec empressement. — les honneurs, les bénéfice
Il court le cachet, donne des leçons en ville. C'est un préi
cateurfort couru. Les maris, aujourd'hui, Monsieur, sont si co
COURLIEU
îi, REGNARD, Légat, univ. v, 3. Cette pièce n'est pas très
iirue. — les aventures. Son frère ayant couru mainte haute
!nture, la f. Fab. vin, 24. || P. exl. Aller, s'exposer iiu-
vant de qqch. — fortune, hasard. — la chance, le risque de
;h. Quand je songe aux dangers que je lui fais — , CORN.
ma, I, 2. Sa position court grands risques.
IV. V. tr. Parcourir. J'ai couru les deux mers que sépare
inthe, RAG. Phèd. i, 1. Les corsaires qui courent la mer.
te mer qu'ici-bas nous courons , boil. Ep. 5. La cavalerie
lemie courut toute la région, y fit une incursion rapide.
jst fou à — les champs, les rues. Je ne crois pas que per-
me s'avise de — maintenant les rues, mol. Sicil. se. 2.
g. One nouvelle qui court les rues, les salons. L'esprit court
rues, se rencontre partout. — le monde, voyager par
is pays. Fig. n faut, pour le trouver (un roi sage), — toute
istoire, boil. Ép. 1. — les théâtres, les salons, les ruelles,
bals, les maisons de jeu. — les mauvais lieux. — les filles.
la prétantaine, le guilledou. || Spécialt. (Marine.) — les
itures des bordages, les passer en revue, pour voir celles
nt les étoupes ont besoin d'être pressées. || Fig. — la
Tiére des armes. Ceux qui courent cette brillante et dange-
ase carrière, d'alemb. Éloges, L. de Boissy. \\ P. ext. —
poste, voyager en poste, aller très vite, et, fig. faire qqch
ec grande précipitation. — le grand galop. Fig. Il dit fort
sèment ce dont on n'a que faire. Et court le grand galop quand
lest à son fait, rag. Plaid, m, 3. — des bords, des bordées,
ji parlant d'un navire , changer tour à tour de bord ,
lier alternativement à droite et à gauche, et, fig. aller de
[baret en cabaret. — le bon bord, aller du bon côté, se
sait d'un corsaire qui attaquait, pour le piller, un bâti-
ient marchand.
j COURLIEU [kour-lyeu] et COURLIS [kour-li] s. m.
<[ÉTYM. Onomatopée tirée du cri de l'oiseau ainsi
i)mmé, § 32. Les dialectes fournissent de nombreuses
.nations du nom : courleret, courleri, courleru, etc. || xiu'= s.
lurlieus, Bibl. hist. dans godef. SuppL]
Il Oiseau de la famille des Échassiers longirostres.
{■"COUROI [kou-rwà]. F. corroi.
j "COUROIR [kou-rwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de courir, § 113. {Cf. corridor.) || 1694.
iiurroir, Tii. cORN. couradoux.]
Il (Marine.) Corridor entre les chambres, dans un navire.
"COURONNADE [kou-ro-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couronner, § 120. || Néolog.]
Il (T. milit.) Action de couronner, d'entourer de trou-
;s un point à attaquer.
COURONNE [kou-rôn'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. corôna, m. s. §§ 347, 327 et 291.]
I. Cercle destiné à ceindre la tête.
Il lo Cercle de fleurs, de feuillage entrelacé, qu'on met
itour de la tête comme ornement. Les jeunes filles se tres-
mt des couronnes de bluets. Les convives avaient des cou-
innes de feuillage. La mariée porte une — de fleurs d'oranger.
i Fig. La — d'innocence.
Il 2" Cercle de feuillage, etc., qu'on met autour de la
ite comme distinction militaire ou civile. || Chez les an-
iens Romains. — de chêne, de laurier. — civique, couronne
e chêne donnée à celui qui avait sauvé la vie à un citoyen
jmain. — murale, navale, donnée à celui qui le premier
ntrait dans une ville assiégée, sautait sur un vaisseau
nnemi. — triomphale. — d'ovation. || — académique, cou-
;)nne ou prix qu'on remporte dans un concours acadé-
ùque; couronne décernée avec le prix dans un collège,
ne école. — de rosière, mise sur la tête d'une jeune fille
ouronnée rosière. || Fig. Récompense, et, spécialt, ré-
ompense céleste. La — du martyre, récompense céleste
éservée aux martyrs. La — de gloire, la béatitude éter-
elle réservée comme récompense aux saints. Cette in-
orruptibilité delà — quileur était réservée dans le ciel, BOURD.
lécomp. des saints, 3.
Il 3° Cercle de métal, orné de fleurons, de perles, etc.,
u'on met autour de la tête comme insigne de dignité
ouveraine, de noblesse. — ouverte, formée seulement
u cercle. — fermée, dont le cercle est surmonté d'orne-
lentsqui couvrent la tête. — impériale, royale, ducale. —
e marquis, de comte, de vicomte, de vidame, de baron. P. ext.
i51ason.) La couronne royale, ducale, etc., surmontant le
mbre des armoiries. — de fer, portée par les rois lom-
ards d'Italie. La triple — -, la tiare papale, bonnet entouré
e trois couronnes d'or et surmonté d'un globe portant
J71
COURONNEMENT
une croix. || P. anal. La — d'épines, qu'on mit par dérision
sur la tête de Jésus-Christ, parce qu'il s'était appelé le roi
des .Juifs. Fig. C'est un des plus beaux fleurons de sa — , c'est
ce qu'il a de plus avantageux, de plus considérable. || Fig.
Absolt. Royauté, puissance souveraine. Aspirer à la — .
Obtenir la — .Le pape saint Grégoire a fait cet éloge singulier
de la — de France, qu'elle est autant au-dessus des autres cou-
ronnes du monde que la dignité royale surpasse les fortunes
particulières, boss. R. d'Angl. Les prérogatives de la—. Les
officiers, le domaine de la — . Les diamants de la — . Traiter de
— à —, de souverain à souverain. Le discours de la —,
prononcé par le souverain à l'ouverture d'une session
législative.
II. Ce qui rappelle la forme d'une couronne.
Il 1° Ce qui est marqué d'une couronne. | 1. Monnaie
portant l'empreinte d'une couronne. | Hlcu frappé en
France sous le règne de Philippe de Valois. | Monnaie
d'argent anglaise valant cinq schelllngs. | 2. Papier d'un
certain format portant à l'origine pour marque de fabri-
que une couronne.
Il 2" Ce qui fait le tour de la tête. — cléricale, cercle
de cheveux que laisse autour de la tête la tonsure. | —
du cerf, les andouillers, quand ils sont disposés en cercle.
I — du faucon, duvet placé au haut du bec, près de la tête.
j — d'ananas, touffe de feuilles qui surmonte le fruit. || P.
anal. Ce qui fait le tour de qqch. — de poêle, ornement
en faïence qui entoure le haut de la colonne du poêle.
— de corniche, le larmier, la partie supérieure de la cor-
niche, la plus en saillie. — de trépan, petit cylindre d'acier
légèrement conique, fixé au bout du trépan, dont le bord
est dentelé en forme de scie et qui sert à enlever une
rondelle d'os. — d'une dent, la partie supérieure, qui sort
des gencives et est revêtue de l'émail. — radiante, l'épa-
nouissement des fibres médullaires des pédoncules cé-
rébraux, dans les lobes des hémisphères du cerveau. —
du pied du cheval, partie osseuse située entre le pied et le
paturon, à l'endroit oii le poil vient couvrir le haut du
sabot. — de diamant, dans les diamants en rose, la partie
supérieure, reposant sur les facettes triangulaires de la
base. — d'une aurore boréale, le foyer vers lequel s'élan-
cent les gerbes de feu.
Il 3° Ce qui est disposé circulairement. — de la Vierge,
petit chapelet qui n'a qu'une dizaine et qu'on dit en l'hon-
neur de la Vierge. — de fortification, ouvrage circulaire
qui s'avance dans la campagne. — d'une lampe, cercle de
métal portant le verre. — de cabestan, cercle en fer por-
tant rainure qu'on fixe au cabestan pour virer les chaînes.
Greffe en — , formée de greffes disposées circulairement
entre le bois etl'écorce d'une branche sciée. — solaire, lu-
naire, halo, cercle de lumière pâle qui entoure quelquefois
le soleil, la lune. — australe, boréale, noms de constella-
tions. — impériale, fleur rouge ou jaune, composée de
clochettes disposées circulairement. — royale, espèce de
mélilot. — de terre, le lierre terrestre.
COURONNEMENT [kou-rôn'-man ; en vers, -rô-ne-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couronner, § 145. || xiie s. De Deu as poesté
etoncoronement, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 2908.]
Il 1° Action de placer solennellement une couronne sur
la tête de qqn. Le — d'un souverain. Les fêtes du — . Le —
d'une rosière.
Il 2o P. anal. Action de garnir la partie supérieure de
qqch. Travailler au — d'un édifice. Ligne de —, le faîte, la
ligne suivant laquelle se coupent les deux plans inclinés
qui forment un comble. — d'une position, d'un glacis, ac-
tion de l'occuper en en chassant l'ennemi. || Fig. Ce qui
met le comble à qqch. C'est le — de sa carrière. Pour le —
d'une action si noire, corn. Oth. 1, 1. Pour le — de toutes ses
sottises, mol. El. v, 6. || P. ext. Le — d'un arbre. | 1. Taille
en forme de couronne. | 2. Dépérissement d'un arbre dont
la tête se dessèche. || — d'un cheval, lésion qu'un cheval
se fait au genou, dans une chute, plaie circulaire écorchée
ou cicatrisée. || P. ext. (Médec.) Être au —, en parlant de
la tête de l'enfant, qui commence à se montrer dans l'ac-
couchement.
Il 3° Ce qui sert à orner, à garnir le sommet, la partie
supérieure de qqch. Le — de l'écusson, dans les armoiries.
Le — d'un édifice. Le — d'un meuble, d'une porte, d'une voûte.
Un — sculpté. Le — de la poupe d'un vaisseau. Le — d'une
serrure.
COURONNER
572
COURS
COURONNER [kou-ro-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de couronne, § 15'i. || xi" s. Preveires cu-
s-unez, Roland, 2956. | xiic s. Un altre rei il vuelent coroner,
Couronn. de Louis, 1399.]
I. Ceindre d'une couronne.
Il 1" Geindre d'une couronne de fleurs , de feuillage
entrelacé, pour servir d'ornemenl. La victime était prête et
de fleurs couronnée, volt. Mér. v, 6.
\\ 2» Ceindre d'une couronne, signe honorifique d'une
distinction militaire ou civile. — le vainqueur dans les jeux,
les luttes. — un lauréat dans un concours. P. ext. Ouvrage
couronné par l'Académie, honoré d'une distinction, d'un
prix. — une rosière, jj Fig . Digne de venger les crimes et de
— la vertu, boss. Hist. univ. ii, 1. C'est ainsi que le roi Ho-
nore le mérite et couronne la foi, rac. Esth. il, 5. 0 Dieu que
ia gloire couronne, ID. ibid. i, 5.
\\ 3" Ceindre d'une couronne, insigne de dignité sou-
veraine. Le jour où le roi fut couronné. P. anal. Jésus-Christ
couronné d'épines, ceint, par dérision, d'une couronne
d'épines. || P. ext. Investir de la dignité souveraine. —
qqn roi , empereur. Quand Pépin fut couronné roi , le titre de
roi fut uni au plus grand office, monti:sq. Espr. des lois,
XXXI, 6. Voilà par quels exploits il sut se —, rac. Andr. m,
8. Esclave couronnée, ID. Mithr. i, 3. Une tête couronnée, un
monarque. Fiç/. Jamais tant de vertu fut-elle couronnée?
RAC. Esth. III, 9. Il P. ext. (Blason.) Armoiries couronnées,
surmontées d'une couronne souveraine , ou d'une cou-
ronne de duc, de comte, etc.
II. P. anal. \\ l» Garnir, orner à la tête, à la partie
supérieure. Cerf couronné, dont les bois sont formés d'une
simple empaumure naissant immédiatement des os fron-
taux. Spire couronnée, spire d'une coquille univalve dont
le sommet est entouré de pointes. || La corniche, l'entable-
ment qui couronne un édifice, un meuble. La forêt qui couronne
la montagne. Les collines qui couronnent la vallée. Des coteaux...
sont couronnés de vignobles, fén. Exist. de Dieu, i, 2. ||
— une position, en garnir le sommet de troupes. Les soldats
couronnaient les hauteurs. || Fig. Mettre le comble à qqch.
Et, loin de t'excuser, tu couronnes ton crime, CORN. Cinna,
V, 1. Et par un beau trépas couronne un beau dessein, id. ibid.
I, 4. Vos vœux sont couronnés, mol. Ft. v, 11. Lac. prov. La
fin couronne l'oeuvre , la fin complète dignement l'œuvre
commencée.
Il 2" Disposer en forme de couronne. — un arbre, le
tailler en couronne. Arbre couronné, qui se dégarnit au
sommet, par suite de vieillesse, de maladie. Cheval cou-
ronné, qui s'est fait en tombant une plaie circulaire au
genou. Ouvrage couronné, ouvrage de fortification disposé
•circulairement.
•COURRATIER [kou-rà-tyé]. V. courtier.
COURRE [kour] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. cûrrere, m. s. devenu corre, courre,
§§ 324, 290 et 291. {Cf. courir.)]
Il Vieilli. Courir. Le cardinal fit — après, sÉv. 422. Je veux
— la même fortune que toi, giierardi, Th. ital. i, 87. (Ne
s'emploie plus qu'en des sens spéciaux.) | 1. (Chasse.)
Quand il .vous plaira, je vous donnerai le divertissement de —
un lièvre, mol. G. Dand. i, 6. Une chasse à — . Le laisser — ,
lieu, moment oîi l'on découple les chiens pour les lancer.
Sonner le laisser — , sonner l'air qui indique le laisser-
courre. Substantivt. Un beau —, endroit, région commode
pour la chasse à courre. [Cf. accourres.) | 2. (Équitation.)
— un cheval, le mener bride abattue.
1. 'COURRIER [kou-ryé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des dialectes du sud-est de la France,
^ 11 : anc. dauphinois correer, m. s. proprt, « celui qui
arrange, qui soigne », dérivé de correar, corroyer. || 1336.
Et manda al correr et tous officieds monseigneur l'arcevesque
(de Lyon), dans godef. corrier.]
Il Anciennt. Dans certaines provinces, procureur chargé
de s'occuper des affaires temporelles d'un évoque, d'un
abbé, d'un couvent.
2. COURRIER [kou-rvé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. corriere, m. s. dérivé de
«orrere, courir, § 12. [Cf coureur.) || 1549. Couriers ou cou-
reurs, R. EST.]
I. Proprement, celui qui fait métier de courir.
Il 1° Homme qui court la poste à cheval pour précé-
der une voiture, faire préparer les relais.
Il 2» P. anal. \ i. Porteur de dépêches, à pied, à che-
val. L'un,., marchait comme un — , la f. Fab. ii 10. c
cabinet, porteur de dépêches diplomatiques, j — apost(
lique, messager qui fait, de la part du pape, les convoci
tions pour les consistoires, les cavalcades, offices, et<
I Fig. Poét. Courière, s. f. La Renommée enfin, cette promp!
courrière, boil. Lutr. 2. \ 2. Porteur de dépêches en vo
turc, malle-poste. Le — de Paris à Lyon. P. ext. La voittin
la malle-poste qui transporte les dépêches. Voyager pi
le — .
Il 3° P. ext. L'ensemble des lettres, dépêches que trarii
porte le courrier, ou que reçoit, qu'envoie qqn. Recevoi
dépouiller, lire son — . Faire, expédier son — . || Fig. Journ:^
revue enregistrant les nouvelles d'un certain monde.
Courrier des théâtres. Le Courrier de la mode. Le Courrier fra
çais.
II. Ce qui court. | 1. (Marine.) Petit bâtiment arn
pour la course. I 2. (Pêche.) Dans les parcs établis en pleii
eau, piquet volant servant à serrer ou lâcher la corde foi
mant l'ouverture du filet. | 3. Nom vulgaire du chevalit
à pieds rouges, oiseau de l'ordre des Échassiers.
"COURROI [kou-rwà]. V. corroi.
COURROIE [kou-rwà] s. f
[ÉTYM. Du lat. corrlgia, 7n. s. devenu coreie, coun
couroie, §§ 348, 366, 309, 396 et 291, puis, par restauH
tion de l'orthographe latine, courroie, § 502.]
Il 1" Bande de cuir dont une extrémité est garnie d'un
boucle, et l'autre percée d'une suite de trous, dans les
quels entre l'ardillon, selon qu'on veut attacher plus o
moins serré. La — d'une malle, d'un harnais. Les courroies d
guindage d'un carrosse. || Fig. Étendre la — , faire durer 1
plus longtemps possible des ressources bornées. Lâchei
serrer la — à qqn, lui donner plus ou moins de liberté, d
latitude. Faire du cuir d'autrui large — , user sans ménagi
ment de la bourse d'autrui.
Il 2» P. ext. — sans fin, bande continue de cuir, de caon
chouc, dont les bouts se rejoignent de manière à fornii
un cercle flexible, qui sert à transmettre le mouvemer
d'une machine.
COURROUCER [kou-rou-sé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *corrûptiare, dérivé de corruptun
part, passé de corrumpere , corrompre , aigrir, et, p. exi
irriter. Corrûptiare est devenu couroucier, §§ 348, 366, 33"
429, 406, 297 et 291, couroucer, § 634, et, par restauratio
de l'orthographe lat., courroucer, § 502. || xi^ s. A tort vu
curuciez, Roland, 469.]
Il Mettre en courroux. Les dieux courroucés contre la rac
humaine, Régnier, Sat. 3. P. ext. C'est contre le péché qu
son cœur se courrouce, mol. Tart. i, 1. Fig. Les flots cour
rouoés.
COURROUX [kou-rou] 5. 771.
[ÉTYM. Subst. verbal de courroucer, § 52. || x^ s. Ciel ir
grand et ciel corropt, St Léger, 105, dans godef. Suppl.
xie s. Qui tort eslevera ou faus jugement fera par curruz,
de Guill. le Conq. 41.]
Il Irritation véhémente contre qqn par qui on a été of
fensé. Comment ce — si terrible En un moment s'est-il éva
noui? RAC. Esth. 11, 8. Je ne sais qui me tient, infâme ! Que j
ne... t'apprenne où va le — d'une femme, mol. Amph. it, '■
Il P. ext. Le — de la fortune. Des astres ennemis j'en craie
moins le —, rac. Esth. 11, 7. || Fig. Neptune de son triden
apaise les flots en — , fén. Tél. 23.
"COURROYER, "COURROYEUR [kou-rwà-vé, -yeur
V. corroyer, corroyeur.
COURS [kour] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cursum, m. s. §§ 324 et 291.]
Il 1" Mouvement continu de ce qui parcourt une éten
due déterminée. Voyage de long —, où un navire franchi
une grande étendue de mer (par opposition au cabotage
oii le navire longe les côtes). Capitaine au long —, capitain
d'un vaisseau qui voyage au long cours. |j Poét. Vainquent
de tant de princes. D'un — impétueux traverser vos provinces
rac. Alex. II, 1. Il P. anal. Le — de la navette, son inouvc
ment de va-et-vient d'un bout à l'autre de la chaîne.
P. ext. Prolongement continu de qqch sur une longueu
déterminée. — de plinthe, continuation des plinthes di
pierre, de plâtre, dans les murs de face d'un ])âliinent
pour marquer la continuation des étages. — de pannes,
d'assises, la suite des pannes formant la longueur d*'
comble, la suile des pierres formant une assise en coni
truction. Une tapisserie de dix mètres de — . || Specialt. Al-
foi
Lli( ■
eul
'^
COURSE
— 573 —
COURT
1 servant de promenade publique dans une ville. Se pro-
rtier sur le — . Le — la Reine. On ne va plus au bal, on ne va
rs au — , LA F. Epit. 13. Hyde-Park, comme on sait, est le
-de Londres, hamilt. Gram. 154.
2» Mouvement continu d'une eau courante. Le —
c^ fleuve, d'une rivière. P. ext. Un — d'eau, une rivière,
ruisseau. Donner — à l'eau, lui permettre de s'écouler.
ndre —, prendre son — , commencer à couler. || P. anal.
— du sang dans les veines. Donner — à ses larmes.
I 30 Révolution périodique d'un astre, d'une planète.
— des astres. Le — de la lune, spécialement, son mou-
Tient du premier quartier à la pleine lune. P. anal. En
■lant de ce qui est mesuré par le cours des astres. Le
des saisons. Le — du temps. La nuit, l'année achève son — .
4° P. anal. Suite continue de ce qui se développe
ns le temps. Le — delà vie. Si nous regardons le — de sa
mortelle, boss. D. d'Orl. Le — des événements. Quand ce
md Dieu a choisi quelqu'un pour être l'instrument de ses
sseins, rien n'en arrête le — , BOSS. R. d'Angl. Au — de la
cussion. On entretien dont le — m'importune, RAC. Bër. i.
D'aucun mot, d'aucun cri n'en interromps le — , CORN. Cinna,
1. Il faut que la maladie ait son — .
I 5° Circulation régulière de ce qui est un objet d'é-
ange. Le — des monnaies. Cette pièce d'or n'a plus — .Don-
rle — forcé aux billets de banque. || P. ext. Taux auquel
.chète, se vend ce qui est un objet d'échange. Le — du
crché. Acheter, vendre au — du marché, de la place, suivant
) mouvements de hausse ou de baisse que dans son
urs suit le marché , la place. Le — de la rente, mouve-
ent de hausse, de baisse, qui peut affecter le capital des
ires de la rente. Le — est élevé. Acheter, vendre au — moyen,
|. cours qui est la moyenne entre le cours le plus élevé
|le cours le plus bas de la bourse du jour. || Fig. Cette
'dsanterie n'a plus — . Les bruits, les écrits qui ont — dans la
le. La superbe édition... parait avoir eu peu de — , d'alemb.
^.oges, Crébillon.
!|| 6° Suite de leçons formant un enseignement régulier
r qq matière. On — de physique, d'algèbre. Suivre les —
la Sorbonne. Spécialt. Études universitaires, n a fini ses
. Il P. ext. Traité spécial sur un enseignement. Publier
i — de mathématiques, de droit civil. P. ext. Vieilli. Re-
leil de textes servant à l'enseignement. — civil, le code
istinien. — canonique, le recueil des Décrétales de Gra-
\m. Il P. ext. — ecclésiastique, heures canoniales, bréviaire.
COURSE [kours'] s. /'.
[ÉTYM. Fém. de cours, § 37. Presque inconnu en anc.
lanç., le mot devient d'un emploi général auxvi^ s., pro-
liblement sous l'influence de l'ital. corsa, m. s. § 12. ||
!iio s. Corse (au sens de « vogue »), dans godef. Suppl.]
II 1° Action de courir, en parlant de l'homme, des ani-
laux. Prendre sa — . Attraper qqn à la — . La — à pied, la
- à cheval et sur des chariots, BOSS. Hist. univ. m, 5. Le
is de —, pas militaire plus rapide que le pas accéléré,
ù le corps est penché en avant, comme dans la course.
Spécialt. Dans une joute. — à pied, à cheval. — de che-
îux, de chars. Champ de courses, où l'on fait courir des che-
aux. Courses plates, sur un terrain non accidenté. Courses
'obstacles, où l'on a des obstacles à franchir. — au clocher,
ui se fait à vue de but (un clocher ou tout autre but vi-
ible), par la voie la plus courte, à travers tous chemins,
ourses de bague, de têtes. || P. ext. Poét. Marche rapide,
a reine, dont ma — a devancé les pas, rac. Iph. i, 4.
Il 2» Action de parcourir (un espace). Une — de monta-
ne. Une — en voiture. Une — de fiacre. Payer au cocher le
rix de sa — , et, ellipt, sa — . C'est une longue — . Faire des
ourses, pour des affaires. Commis employé à faire des cour-
es. Spécialt. (Danse.) Parcours de l'aire de la danse. ||
oét. Le soleil achève sa — . Eh ! qui guide les cieux en leur —
apide? la f. Fab. ix, 20, Disc, à M^« de la Sablière. \\
'ig. Poét. La — de nos jours est plus qu'à demi faite, racan,
leiratie. Si les bonnes gens vivent encore, ils ne sauraient être
ort éloignés du dernier moment de leur — , la F. Psyché, i,
)3. Il P. ext. En parlant du jeu d'une pièce dans un mé-
;anisme. La — du piston, de la navette, du pêne dans la ser-
ure. Il Spécialt. Action de parcourir le pays, la mer, pour
aire du butin. Faire des courses sur le territoire ennemi. Les
cythes, que ce prince menait à la guerre, ont plutôt fait des
îourses que des conquêtes, BOSS. Hist. univ. m, 3. Armer un
aavire en — . Faire la —, le métier de corsaire.
*COURSIE [kour-si]. V. coursive.
COURSIER [kour-syéj s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cours, qui est synonyme de course en-
anc. franc. § 115. || xii" s. Vait s'en Raols sorsen cheval cor-
der, Raoul de Cambrai, 1363.]
I. Poét. Cheval. Des coursiers attentifs le crin s'est hérissé,
RAC. Phèd. V, 6. Il P. plaisant. Deux coursiers à longues
oreilles (deux ânes), la f. Fab. 11, 10.
II. Couloir entre les deux bancs des forçats, sur une
galère. [Syn. accourse, coursive.) || Conduit qui amène l'eau
d'un bief à la roue du moulin. {Cf. abée.)
III. (Technol.) Pièce d'une machine qui conduit une
navette, etc.
COURSIVE [kour-siv'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. corsiva, corsia, m. s. proprt,
fém. de l'adj. corsivo, où l'on peut courir, § 12. La forme
coursie est la plus fréquente, quoique acad. ne donne
que coursive. On trouve souvent courcive, courcie, par suite
d'un rapprochement fautif avec le verbe aocourcir. {Cf.
accoursie.) || xV-xv!" s. Tout au long de la coursie, G. DE Vil-
leneuve, Mém. ann. 1495. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) || 1° Dans les galères, couloir ménagé de
la proue à la poupe, entre les bancs des forçats. {Syn. ac-
course, coursier.)
Il 2» Demi-pont qui sert de communication entre l'a-
vant et l'arrière dans les navires non pontés.
Il 3" P. ext. Passage étroit pratiqué entre les soutes
d'un navire.
COURSON. V. courçon.
COURT, COURTE [kour, kourt'] adj. et adv.
[ÉTYM. Du lat. cûrtum, proprt, raccourci, devenu cort,^
court, §§ 324 et 291.]
I. Adj. Il 1° Qui a une petite étendue de l'une à l'autre
de ses extrémités, dans le sens de la longueur ou de la
hauteur. Cheveux courts. Herbe courte. Loc. prov. En par-
lant d'un homme très adroit. L'herbe sera bien courte s'il
ne trouve à brouter, il saura se tirer d'affaire. Manteau — .
P. ext. Fig. Prévôt de robe courte, juge non gradué, por-
tant non la robe de juge, mais l'habit et l'épée, qui ju-
geait les vagabonds, les voleurs. Jésuite de robe courte,
personne laïque à qui on reproche d'être favorable aux
jésuites. Jambes courtes. Bras courts, et, ^g. loc. prov. Il a
les bras trop courts, son épée est trop courte, son crédit, sa
capacité ne s'étend pas assez loin. Taille courte. Personne
courte. La trop courte beauté monta sur des patins, boil. Ep.
9. P. ext. Pâte courte, qui ne s'étend pas beaucoup sous
le rouleau du potier. Tirer à la courte paille, et, vieilli, au
court fétu (beaucoup écrivent courte-paille, court-fétu), choi-
sir entre plusieurs brins de paille dont on ne voit que
l'extrémité, celui qui tire la plus courte gagnant ou per-
dant, suivant ce qui a été convenu. Faire la courte échelle,
en faisant monter sur ses épaules qqn qui veut escala-
der un mur, et, fig. faciliter à qqn les moyens d'attein-
dre à son but. Prendre le chemin le plus — , et, absolt. Pren-
dre le plus — . Fig. Le moyen le plus — . n a plus — d'agir
ainsi, et, absolt. Votre plus — est de ne dire mot, la f.
Contes, Richard. Arme de courte portée. Avoir la vue courte,
ne pas voir de loin, et, fig. ne pas prévoir de loin. Vent
—, qui ne permet que difficilement au navire -d'arriver,
en courant une bordée, au point qu'il veut atteindre.
Loc. adv. Tenir qqn de —, le tenir serré, au propre et au
figuré. Celle qu'on tient trop de —, gherardi. Th. ital. i,
314. Il Fig. Restreint. Avoir la mémoire courte .l'esprit — .
Être — de mémoire. — d'esprit, st-SIM. ni, 394. Être — d'ar-
gent, et, loc. adv. Être à — d'argent. Le dîner est un peu —,
il n'y a pas assez à manger. Les finances sont fort courtes,
st-SIM. XII, 32.
Il 2° Qui a une durée peu étendue. En hiver, les jours sont
courts. Ces jours si longs pour moi lui sembleront trop courts,
RAC Bér. IV, 5. Trouver le temps — . Ellipt. Prendre qqn de
—, lui laisser peu de temps pour faire qqch. Une lettre
de change à courts jours, dont l'échéance est proche. Vou-
loir la vie courte et bonne, vouloir mener joyeuse vie au
risque de perdre fortune et santé. Courte honte, qui vient
vite, ne se fait pas attendre. Il en sera pour sa courte honte.
Les plus courtes folies sont les meilleures. Leur amitié fut
courte autant qu'elle était rare, la f. Fab. iv, 18. Une courte
messe. Une courte harangue. Je serai — à parler. Vieilli. Pour
le faire — , pour abréger. Avoir l'haleine, la respiration courte,
s'essouffler promptement. {Cf. courte-haleine.)
II. Adv. Tourner —, ne pas prendre assez d'espace pour
COURTAGE
574
COURTIL
faire tourner sa voiture. P. ext. Changer brusquement
de direction, et, fig. passer sans transition d'une chose
à l'autre. Pendre haut et —, à une potence fort élevée,
avec une corde courte, de manière à ce qu'on ne puisse
pas facilement être détaché, n consentait d'être, en place
publique, Guindé, la hart au col, étranglé — et net, la f. Fab.
VI, 19. Chevaucher —, avec les étriers courts. — jointe, —
monté, — vêtu. ( V. ces mots.) \\ Couper — au mal, y mettre
fin avant qu'il aille plus loin. Et moi, pour trancher — toute
cette dispute, mol. F. sav. v, 3. Ce désastre l'arrête — dans
ses projets, l'arrête brusquement. Se trouver, demeurer — ,
rester — , être arrêté dans son action, faute de ressources.
N'as-tu point de honte, toi, de demeurer — à si peu de chose ?
MOL. Scap. I, 2. Spécialt. Rester — , tout — , s'arrêter tout
à coup dans ce qu'on dit, faute de mémoire, d'idées.
t'est le plus petit inconvénient du monde, de demeurer — dans
un sermon ou une harangue, la br. 12. Elle est demeurée — .
Tout — , sans ajouter rien de plus. Eh bien! Monsieur tout
— , et non plus Monsieur de Sotenville, j'ai à vous dire que...,
mol. g. Dand. i, 4. M. de Chevreuse... acquiesça tout — , st-
SIM. IX, 354.
COURTAGE [kour-tàj'] s. 7n.
[ÉTYM. Dérivé du radical de courtier, §78. || 1248. Courra-
lage, CartuL. de Ponthieu, dans godef. Suppl. \ 1358. Cour-
tage, dans DELB. Rec. \ 1718. Courretage ou courtage, acad.]
Il Opération du courtier, jj P. ext. Rétribution du cour-
tier, de l'agent de change.
•COURTAILLE [kour-tày'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de court, § 95. || 1789. encygl. métil]
Il (Technol.) Épingle taillée trop court, qui ne peut être
utilisée.
COURTAUD, AUDE [kour-tô, -tod'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de court, § 138. || \\<^ s. Fut prins un loup
et n'avoit point de queue et pour ce fut nommé courtaut. Jour-
nal de Paris, ann. 1439.]
I. Adj. Écourté. Cheval, chien — , à qui on a coupé la
queue et les oreilles. | Loc. prov. Étriller comme un chien
—, assommer de coups. (Cf. courtauder.)
II. S. m. et f. Personne, chose écourtée. Un — , une
courtaude, personne de taille écourtée. Un gros — . | Fig.
Un — de boutique, gros garçon sans distinction. Il n'est cro-
cheteur ni — de boutique Qui n'estime à vertu l'art où sa main
s'applique, Régnier, Sat. 5. || P. anal. \ 1. Ancienne pièce
d'artillerie courte. | 2. Instrument de musique, sorte de
basson raccourci servant de basse à la musette.
COURTAXJDER [kour-tô-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de courtaud, § 154. || Admis acad. 1718.]
Il Rendre courtaud, en coupant la queue et les oreilles.
[Cf. bretauder.) — un chien, un cheval. || Fig. Famil. — qqn,
le traiter de vilaine façon.
•COURT-BÂTON [kour-bâ-ton] s. m.
[ÉTYM. Composé de court et bâton, § 173. {Cf. courbaton.)
\\ 1611. Court-baston, cotgr.]
Il Anciennt. Bâton pour donner la bastonnade. Fig.
Vieilli. Tirer qqch au —, le disputer avec acharnement.
COURT-BOUILLON [kour-bou-yon] s. m.
[ÉTYM. Composé de court et bouillon, § 173. || Admis
acad. 1694, qui écrit sans trait d'union.]
Il Liquide composé de vin blanc, de vinaigre étendu
d'eau et assaisonné d'épices, où l'on fait cuire le poisson.
*COURT-BOUILLONNER [kour-bou-yô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de court-bouillon, § 154. \\Néolog.]
Il Accommoder au court-bouillon.
*COURT-BOUTON. F. courbeton.
*COURT-CARREAU [kour-kà-rô] s. m.
[ÉTYM. Composé de court et carreau (au sens III), § 173.
La plupart des dictionnaires donnent à tort court-cureau.
Il 1789. ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Dans le bâti d'un marteau de forge à sou-
lèvement, pièce verticale que relie à la grande attache une
pièce horizontale appelée drome.
•COURT-CÔTÉ [kour-kô-té] s. m.
[ÉTYM. Composé de court et côté, § 173. || 1790. encycl.
MÉTH.]
Il (Technol.) Partie des harnais placée, de chaque côté,
au porte-mors, au-dessus de la tête.
•COURT-CUREAU. V. court-carreau.
COURTE-BOTTE [kour-te-bôf] s. m.
176?r'" ^"^"^I"^^^ ^^ """^^ ^' *'°"«' § l'^3. Il Admis acad.
1
Il Pop. Homme bas sur jambes.
•COURTE-BOULE [kour-te-boul] s. f.
[ÉTYM. Composé de courte et boule, § 173. || .wie s. A
courte-boule, rab. i, 22.]
Il .leu de boules renfermé dans un espace étroit.
•COURTE-ÉPÉE [kour-té-pé] s. f.
[ÉTYM. Composé de courte et épée, § 173.]
Il Arme blanche courte, telle que dague, poignard.
•COURTE-ÉPINE [kour-té-pin'] s. f.
[ÉTYM. Composé de courte et épine, § 173. || 1788. encyc
MÉTH.]
Il Nom vulgaire d'un poisson plectognathe
•COURTE-GRAISSE [kour-te-gres'] 5. f.
[ÉTYM. Composé de courte et graisse, § 173.]
Il Dialect. (Flandre). Engrais qui provient des foi
d'aisances.
•COURTE-HALEINE [kour-tà-lèn'] s. f.
[ÉTYM. Composé de courte et haleine, § 173. || xvii«
V. à l'article. Admis acad. 1762; suppr. 18.35.]
Il Vieilli. Asthme. Mourir de la — , gherardi, Th. iti
II, 118. La — , ou asthme, qui me dure depuis quatre mo:
NICOLE, Lett. 36.
•COURTE-LETTRE [kour-te-lètr'] S. f.
[ÉTYM. Composé de courte et lettre, § 173. || Néolog,]
Il (Technol.) Caractère d'imprimerie dont on coupe
corps sur les côtés pour isoler l'œil de la lettre.
COURTEMENT [kour-te-man] adv. ;',•;'
[ÉTYM. Composé de courte et ment, § 754. || xii^ s. A
mos courtement, Guiteclins de Sassoigne, dans oo:
Suppl. Admis acad. 1878.]
Il Peu usité. D'une manière courte. Il ajouta — les
mes choses, st-sim. i, 21.
"COURTE -PAILLE [kour-te-pay']. V. court et paille
•courte-paume [kour-te-pom'J s. f.
[ÉTYM. Composé de courte etpaume, § 173. || 1680. riche
paulme. Admis acad. 1798; suppr. 1835.]
Il Jeu de paume dans un lieu clos et couvert. {Cf. loi
gue -paume.)
COURTEPOINTE [kour-te-pwînf] s. f.
[ÉTYM. Altération ( V. § 509) de coute-pointe , comj
de l'anc. franc, conte, couverture, variante de couei
{V. ce mot) et pointe, piquée, part, passé de poindre (
mot), § 173. [Cf. contre-pointe.) || xii^ s. Sourune kurte
kulte) pointe, Alexandre, édit. Michelant, dans delb. ffi
I 1611. Courte-pointe, couste-pointe, COTGR. | acad. 1718-iS
écrit avec un trait d'union.]
Il Couverture de lit ouatée et piquée.
•COURTE-POINTIER [kour-te-pwin-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de courte-pointe, § 115. || xiii^ s. Coût
pointier, coustepointier, dans godef. Suppl.]
Il Fabricant, marchand de courtepointes.
•COURTE-QUEUE [kour-te-keli] s. f.
[ÉTYM. Composé de courte et queue, § 173
1°.) 1793. encycl. métii.]
Il 1° Variété de cerises à queue courte.
Il 2» Espèce de tortue à queue courte.
•COURTEROLE [kour-te-rùl] s. f.
[ÉTYM. Semble dérivé de cour, au sens de « courtil :
§§ 63 et 86. Il xvi" s. Les Lyonnois l'appellent courterolle, .
des moulins, dans delb. Rec]
Il Dialect. Nom vulgaire de la larve du hanneton. || l
taupe-grillon ou courtilière.
•COURT-FÉTU [kour-fé-tu]. V. court et fétu.
COURTIER [kour-tyé] .?. m.
[ÉTYM. Ane. franc, coretier, coratier, probablement ei
prunté du provenç. corratier, m. s. dérivé de correr, co
rir, § 11 ; proprt, celui qui court du vendeur à l'acheteu
La forme courratier se trouve encore dans corn. Veuv-
III, 7. Il xiiic s. Courratier, e. boileau, Livre des mest.
LVIII, "7.]
Il Agent qui sert d'intermédiaire pour une transacli
entre le vendeur et l'acheteur, moyennant une rétrib
tion. — en marchandises. — d'assurances. — marron, i]
exerce à la bourse, sans titre. || Fig. En mauvaise pii!
— de galanterie. La facilité avec laquelle il se forme une Ua
son entre les courtiers de galanterie et les femmes qui ont b(
soin d'eux, les. Gil Blas, viii, 10. Un — d'usure comme votuj
regnard, Sërén. se. 1. Un — électoral. Un — matrimonial
Au fém. Une courtière de martage.
•COURTIIi [kour-ti] s. m.
(Au se:
COURTILIERE
[fYM. Dérivé de cour, d'après l'anc. forme court, § 91 . ||
^":. WACE, Conception, dans godef.]
>IU et dialect. Jardinet attenant à une maison de
ii>URTILIÈRE [kour-ti-lyèr] s. f.
[' YM. Dérivé de courtU, § 115. Courtilier, courtiliere, sont
Clients en anc. franc, au sens de « jardinier, jar-
. Il 1547. Artuisons, courtelieres ou semblable ver-
MARTiN, dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
(le qui ravage les jardins, dit taupe-grillon, parce
II ■ li sous terre comme la taupe et fait un bruit analo-
,'u|i celui du grillon. {Cf. courterole.)
•URTINE [kour-tin'j s. f.
:. Du lat. cortjna (en lat. class. vaisseau arrondi,
cercle), qui est dans isidore de séville au sens
Jure », §§ 348 et 291.]
ilU. Rideau qui entoure un lit, un pavillon, etc.
'. (Blason.) Les courtines, parties du pavillon for-
manteau. Il Fiçj. (Les lianes) formaient sur les flancs
lers de grandes courtines de verdure, b. de st-p.
Vïrg.
'. ext. Il 1° Façade d'un bâtiment entre deux pa-
rijns.
Jo Front du mur d'un rempart entre deux bastions.
îo (Pêche.) Filets tendus autour de piquets fixés dans
le ble, sorte de parc pour prendrele poisson à la marée
We.
i)URTISAN [kour-ti-zan] s. m.
jPYM. Emprunté de l'ital. cortigiano, m. s. dérivé de
wj, la cour, § 12. On trouve au xw^ et au xv^ s. courti-
il(;(GiLLES Li Muisis, daus DELB. Rec, et SIGILLE, Blason
ii\couleurs, p. 112, Gocheris) et courtissain {Dial. de
Mevent et Malepaye), formes plus francisées que cour-
iil. Il 1539. Courtizan, R. est.]
'Celui qui est attaché à la cour d'un prince. L'art des
loj.isansNe tend qu'àprofiter des faiblesses des grands, mol.
Ol'arcie, ii, 1. P. ext. Celui qui se montre obséquieux
Il es de qqn pour obtenir ses bonnes grâces. || Adjec-
'i\ L'esprit — . One souplesse courtisane.
jDURTISANE [kour-ti-zàn'] 5. f.
TYM. Emprunté de l'ital. cortigiana, m. 5. § 12 ; proprt,
eue qui suit les cours (princières). || 1500. Courtisienne,
i;> MONTAiGLON, Anc. Poés. franc, xii, 8. | 1564. Courti-
i£, j. THIERRY, Dict. franç.-lot.]
Femme galante de profession.
iOURTISANERIE [kour-ti-zân'-ri ; en vers, -zà-ne-
'' • ^-
TYM. Dérivé de courtisan, § 69. || xvie s. Courtisannerie,
nperie, diablerie, Alector, dans la g.]
IConduite de courtisan.
ÎOURTISANESQUE [kour-ti-zà-nè'sk'] adj.
iTYM. Dérivé de courtisan, § 149. || 1578. Ceste langue
«jtisanesque, il. est. dans delb. Rec.\
iPropre aux courtisans. Langue — .
'OURTISER [kour-ti-zé] v. tr.
rvM. Dérivé de cour, sous l'influence de courtisan,
T. A remplacé l'anc. franc, cortoyer. || 1554. n oste le
I let, il courtise, il caresse, 0. de magny, Soupirs, Sonn.
• Blanchemain.]
Faire sa cour à (qqn). On t'honore dans Rome, ontecour-
on t'aime, CORN. Cinna, v, 1. P. ext. — le malheur. ||
ne femme, lui faire la cour. Fig. Juge si, toujours triste,
rrompu, troublé, Lamoignon, j'ai le temps de — les muses,
.. Êp.Q. — la gloire, la fortune.
OURT- JOINTE, ÉE [kour-jwin-té] adj.
;tym. Composé de court et jointe, §202. || 1690. furet.]
Technol.)|| 1° (Art vétérin.) Qui a le paturon court,
parlant du cheval.
2» (Fauconn.) Qui a les jambes courtes, en parlant
faucon.
OURT-MANCHER [kour-man-ché] v. tr.
ÎTYM. Composé de court et mancher ( V. § 203), ou plutôt
directement de l'expression court manche, qui a dii
ipliquer, à l'origine, à la brochette à court-mancher,
34. [Cf. arc-bouter.) || 1754. encycl.]
(Technol.) Parer (une épaule de mouton) en rappro-
nt le manche du gros de l'épaule à l'aide d'une bro-
de bois.
COURT -MONTÉ, ÉE [kour-mon-té] adj.
étym. Composé de court et monté, § 202. || Ne'olog.]
- ^1o - COUSIN
Il (Manège.) Qui a les reins bas, en parlant du cheval.
COURTOIS, OISE [kour-twà, -twàz'] adj.
[étym. Dérivé de cour, d'après l'anc. forme court, § 143.
Il xio s. E Oliviers li pruz e li curteis, Roland, 575.]
\\ Quia une politesse recherchée. One personne courtoise.
Avoir des manières courtoises. Langage — . || Vieilli. Armes
courtoises, émoussées de manière à ne pas blesser (par
opposition à armes à outrance). Se battre dans un tournoi
à armes courtoises, et, fig. Polémique à armes courtoises,
dont le ton reste courtois. || Chambre courtoise, lieux d'ai-
sances.
COURTOISEMENT [kour-twàz'-man ; en vers, -twà-
ze-...]adv.
[étym. Composé de courtoise et ment, § 724. || xi» s. Si
lura dit un mot curteisement, Roland, 1164.]
Il D'une manière courtoise.
COURTOISIE [kour-twà-zi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de courtois, § 68. || xiio-xiiie s. Bien fera et
cortoisie, coNON de bétiiune, Chansons, 1.]
Il Politesse recherchée.
*COURTON [kour-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de court, § 104. {Cf. courçon.) Qqs dic-
tionnaires donnent à tort couston dans le môme sens. ||
1754. ENGYGL.]
Il (Technol.) Brins courts de chanvre.
'COURT-PENDU [kour-pan-du]. V. capendu.
*COURT-VÈTU [kour-vé-tu] adj.
[ÉTYM. Composé de court et vêtu, § 202. || xviio s. V. à
l'article.]
Il Qui a des vêtements courts. Légère et court-vêtue, elle
allait à grands pas, la F. Fab. vu, 10.
*COURT-VITE [kour-vif] S. m.
[ÉTYM. Composé de court (du verbe courir) et vite, §209.
buff. écrit coure-vite.]
Il Échassier semblable à l'outarde.
*COURUE [kou-ru] s. f.
[ÉTY'M. Subst. particip. de courir, § 45. || Néolog.]
Il Dialect. Écoulement de l'eau hors des étangs ou ré-
servoirs dans le ruisseau qui doit recevoir le bois à flotter.
*COUSCOU [kous'-kou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du créole des Antilles, § 18. On écrit
aussi au xviu" s. cuzcuz , cousse - couche et couche - couche.
C'est à l'origine le môme mot que couscous, appliqué par
les nègres africains à des grains qui leur rappelaient les
boulettes de couscous. || xviiie s. Le maïs, le cuzcuz, j.-j.
Rouss. Contr. soc. m, 8.]
Il Graine mondée du maïs et de la plante dite houlque
en épi. (F. ce mot.)
COUSCOUS [kous'-kous'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe kouskous, m. s. § 22. Qqns
disent et écrivent couscoussou. || xvi'' s. Force coscossons
et renfort de potages, rab. i, 37. Admis acad, 1878.]
Il Mets arabe, boulette de viande et de farine qu'on
fait frire dans l'huile.
*COUSEAU [kou-zô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. anc. franc, coisel, tas de
gerbes.) || Ne'olog.]
Il Dialect. Botte de paille de froment et de paille de
seigle mélangées.
*COUSEUR, COUSEUSE [kou-zeur, -zeuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de coudre, § 112. || xiiio-xivo s. Couseres,
dans godef. couseor. Admis acad. au fém. 1835.]
Il Celui, celle qui coud. || Spécialt. Couseuse. | 1. Ouvrière
qui coud les livres à brocher, à relier. | 2. Peu usité.
Machine à coudre.
1. COUSIN, INE [kou-zin, -zin'] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. pop. "cosinum, m. s. §§ 348 et 291. *Cosî-
num {cf. provenç. cosi, ital. cugino) paraît être une abrévia-
tion familière de consobrinum, qui a le même sens en lat.
class. § 509.]
Il Personne issue de l'oncle, de la tante de qqn. Cou-
sins germains, nés de frères ou de sœurs. Cousins au deuxième
degré, petits-cousins, nés de cousins germains. Votre servi-
teur Gille, — et gendre de Bertrand, la f. Fab. ix, 3. P. ext.
Titre que dans les lettres les souverains se donnaient en-
tre eux, ou que le roi de France donnait aux princes du
sang, aux grands personnages de France. | Loc. prov. Le
roi n'est pas son —, il se trouve au-dessus du roi. || Fig.
Être cousins, être en bonne intelligence. Hs sont grands cou-
sins. Je ne suis pas son — .
COUSIN
— 576 —
COUTELAS
2. COUSIN [kou-zin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *cûlicînum, dérivé du lat. class. cû-
licem, m. s. §g 348, 459, 336, 382 et 291. La forme régu-
lière serait plutôt coucin; d'autre part cousin n'apparaît
qu'au xvi» s. en franc. ; aussi il est probable que la lan-
gue littéraire l'a emprunté à quelque dialecte méridional,
§ 11. Il xvie s. Cusin, monstre à double aile, RONS. Sonn. pour
Hélène, II, 21.]
Il Petit moustique.
COUSINAGE [kou-zi-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cousin 1, § 78. || xii" s. Amur e cusinage,
J. FANTOSME, Chroîi. 377.]
Il Parenté qui unit entre eux des cousins. || L'ensemble
des cousins.
COUSINER [kou-zi-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cousin 1, § 154. || 1611. cotgr.]
Il Traiter (une personne) comme étant son cousin, sa
cousine. || Fig. Intransitivt. Ils ne cousinent pas ensemble,
ils ne vivent pas en bonne intelligence.
"COUSINETTE [kou-zi-net'j et *COUSINOTTE [-not'J
s.f.
[ÉTYM. Semble dérivé de cousin, §§ 133, 136. Qqs dic-
tionnaires écrivent à tort coussinette, coussinotte. || 1611.
Cousinette, cotgr. | 1690. Les cousinottes sont une espèce de
calville, la quintinie, m, 4.]
Il Variété de pomme dite aussi passe-pomme.
1. "COUSINIÈRE [kou-zi-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cousin 1, § 115. || xviii<= s. V. à l'article.]
Il P. plaisant. Lieu où résident une foule de cousins,
de parents. Abîmé tout d'un coup dans une — , Je pense... Que
jamais assez tôt je n'en serai dehors, le p. du cerceau, les
Cousins, m, 5.
2. COUSINIÈRE [kou-zi-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cousin 2, § 115. || Admis acad. 1762.]
Il Vieilli. Rideau de gaze pour préserver un lit des cou-
sins. {Syn. moustiquaire.)
*COUSINOTTE [kou-zi-not']. V. cousinette.
•COUSOIR [kou-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coudre, § 113. || 1680. richel.]
Il (Technol.) Table à coudre pour relieur, gantier.
COUSSIN [kou-sin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *coxînum (et non de culcitinum, cf.
P. MEYER, dans Romania, 1892, p. 87), m. s. dérivé de
coxa, cuisse, devenu régulièrement en anc. franc, coissin
(encore au xvic dans rab. et g. boughet), §§ 347, 387 et
291. La forme coussin, qui a fini par supplanter coissin,
paraît due à l'influence de coûte, variante de couette 1 ( F. ce
mot), § 509. Il xii" s. Ce sunt li drap de soie, li tapil et li cus-
sin, Se7-m. de St Bern. p. 13.]
Il 1° Carreau d'étoffe, de cuir, rembourré de plumes,
de crin, etc., pour qu'on puisse s'y appuyer. Son corps...
Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur, boil. Lutr.
1. Il Fiq. Une pitié meurtrière, qui leur fait porter des cous-
sins sous les coudes des pécheurs, Boss. Nie. Cornet.
Il 2o jP. anal. (Technol.) | 1. Partie rembourrée du col-
lier d'attelage qui porte contre l'épaule de l'animal. | 2.
Planche garnie de bourre et recouverte de peau, sur la-
quelle le doreur coupe les feuilles d'or. | 3. Sac de cuir
rempli de sable sur lequel on étend la pièce d'argen-
terie qu'on veut ciseler. | 4. Coussinet d'une machine
électrique. | 5. — d'amure, tissu dont on garnit le plat-
bord d'un bâtiment de commerce pour garantir l'amure
de la grande voile, le beaupré pour adoucir le frottement
des cordages. | 6. Billot de bois qui soutient la culasse
du canon sur le derrière de l'affût. | 7. Bloc de bois ten-
dre qu'on place sous le traversin d'une bitte, sous les
écubiers, sur les élongis, sous les capelages, pour atté-
nuer les effets du frottement.
*COUSSINER [kou-si-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de coussin, § 154. || Néolog.]
Il Garnir de petits coussins. Spécialt. Se — , pour se
faire une taille avantageuse.
COUSSINET [kou-si-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coussin, § 133. || xiiie s. j. de garlande,
Dict. dans godef. Suppl.]
Il lo Petit coussin. — de tête. Perrette, sur sa tête ayant
un pot au lait Bien posé sur un —, la f. Fab. vu, 10. — de
selle, de harnais. — de fauteuil. Mettre son — sur une place,
pour indiquer qu'on la retient, et, fig. Mettre, jeter son
— sur qqn, qqch, s'en emparer.
3l
«
Il 2" P. ext. I 1. Petit coussin qu'on met sur le g;
des chevaux de carrosse, de peur qu'ils ne s'y blés;
I 2. Petit sac rembourré garnissant les genouillère
bottes. I 3. Petit oreiller de cuir sur lequel s'appii
tourne la planche sur laquelle on grave avec le Ij
I 4. Rouleau de paille nattée que le couvreur met
les montants d'une échelle pour l'empêcher de gli
I 5. Petit coussin en cuir de buffle, enduit d'un amal.i:
d'étain, sur lequel frotte en tournant le plateau de \
d'une machine électrique. | 6. Morceaux de bois, de
tal, entre lesquels tournent les tourillons d'un axe
Coin de bois sur lequel on appuie le ventre d'un i
tier pour le pointer et le tirer. | 8. Pièce de fonte pu
le rail d'une voie ferrée, et qui repose elle-même s
traverse. || P. anal. \ 1. Dans le chapiteau de l'ordri
nique, la partie renflée en forme de coussin, formai
milieu de la bande qui, des deux côtés de la colo:
s'enroule en volutes. | 2. — oculaire, amas de tissu
peux qui, chez le cheval, entoure la face postérieur
l'œil. I 3. — planturé, partie charnue de la plante duj
qui, chez les monodactyles, compose la fourchette m
I 4. Corps calleux, petit renflement de la tige à la '.
du pétiole des feuilles. | 5. — des marais, la canneb'
ou airelle des marais, plante.
* COUSSINETTE , * COUSSINOTTE [kous'-si-j|
-not']. V. cousinette, cousinotte.
"COUSTON. V. courton.
COÛT [kou] S. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de coûter, § 52. || xii^ s. A gri
charge e a cust, Rois, ii, 19.]
Il Somme que coûte une chose. J'aurai de vous Tai
argent, et tant en cire, Et tant en autres menus coûts, L|.
Fab. VII, 11. Le — d'un jugement. Prov. Le — faitperdje
goût, le prix élevé d'une marchandise fait perdre le i'
de l'acheter.
COÛTANT [kou-tan]. V. coûter.
*COUTARDE [kou-tàrd'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il Dialect. Sorte de pâtisserie faite de fleur de
d'œufs, de lait et de miel.
COUTEAU [kou-tô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cùltellum, m. s. devenu coltel, coutel,
teau, §§ 348, 459, 313 et 291. {Cf. contre.)]
Il 1° Instrument de petite dimension, fait pour cou
et composé d'une lame montée sur un manche. -
table. — à découper. — de poche, dont la lame se r
dans le manche. — de tripière, qui tranche des dem
tés, et, fig. personne qui dit du bien et du mal li
autre. Le — de Jeannot, dont on a renouvelé succe^-
ment la lame, puis le manche. Fig. Famil. C'est le -
Jeannot, en parlant d'une chose transformée tant de ■
qu'il ne reste plus rien de ce qui la constituait prin -
vement. || Donner des coups de — . Jouer du — . Toi-mêirj
Au sein de ton tuteur enfonças le — , coRN. Cinna, i\
Fig. Être sous le — . Avoir le — sur la gorge, être coni
à une chose par la force, la menace. || P. anal. — ;
pier, à lame d'ivoire, de bois, etc., pour couper les \
lets d'un livre. || Spécialt. \ 1. Vieilli. Courte épée.
Être à couteaux tirés (et, vieilli, aux couteaux tirés) avec
D'Achy était aux couteaux tirés avec Puyrobert, .ST-SIM.
Aiguiser ses couteaux, se préparer à la lutte. Jouer des
teaux, se battre à l'épée. | 2. — de chasse, épée à
courte et tranchante pour donner le dernier coup au
au sanglier. | 3. Le couteau du bourreau. L'abandonr
vous à l'infâme — Qui fait choir les méchants sous la main
bourreau? corn. lier, v, 3. Le — de la guillotine.
Il 2° P. anal. | 1. — de feu, instrument de fer, de ci
qu'on chauffe à la forge, pour brûler quelque partir
lade sur le corps d'un cheval. | 2. — de chaleur, lai
bois pour racler la surface de la peau du cheval etab
la sueur, après un violent exercice. | 3. — sourd, in
ment à tranchant émoussé dont se sert le corroyem
— de la balance, l'arête du prisme triangulaire qui ,
le fléau. I 5. — du faux étambot, de la mèche du gouvern
la partie fixe et saillante de ces deux pièces, par laqut
elles s'appuient l'une sur l'autre.
Il 3° Fig. Ce qui a la forme d'un couteau. — de Sa
Jacques, coquillage long et plat. Manche de — , sorte'
coquillage bivalve. [Sf/n. coutelier.)
COUTELAS [kout'-ià ; en vers, kou-te-ld] s. m
COUTELER
— 577 —
COUTUMIER
;tym. Dérivé de couteau, §§ 65 et 81. || xvi" s. Et de la
mi leur coutelas trouvèrent, rons. Franciade, 2.]
Grand couteau à lame large et tranchante, nn — de
bcher. Il Fig. Nom vulgaire de l'espadon, poisson.
:0UTELER [kout'-lé; en vers, kou-le-lé] v. tr.
:tym. Dérivé de couteau, §§ 65 et 154. || xiii« s. Couteler
d(es espees, j. bretel, Tourn. de Chauvency, 3722.]
Vieilli. Frappera coups de couteau. || Spécialt. (Tech-
' endommager (une peau que l'on mégit) avec le
.11. [Cf. coutelure.)
poUTELET [koul'-lè ; en vers, kou-te-lè] s. m.
\:t\i,i. Dérivé de couteau, §§ 65 et 133. Le sens 2° est
•inté du provenç. mod. § 11. || xiiie s. Dn beau petit
t, Rose, dans godef.]
i Anciennt. Petit couteau.
2" Fig. Goulet ou entrée des bordigues à prendre le
p;son.
OUTELIER, 1ÈRE [ kout'-lyé, -lyèr ; en vers, kou-
i ,.] s. m. et /.
M. Dérivé de couteau, §§ 65 et 115. Le sens II sem-
iiquer que coutelier a été employé qqf comme cou-
tiire, pour signifier « gaine à couteau», cotgr. appelle
cjioquillage couteleu, mot dérivé de couteau, mais dont
' ""ixe dérivatif est obscur. || xii" s. Cutelier, coutelier,
r, Ducs de Norm. dans delb. Bec]
elui, celle qui fabrique, vend des couteaux, ciseaux,
roirs, etc.
|I. Fig. S. m. Coquillage bivalve, allongé en forme
t gaine, dit aussi manche de couteau.
■JOUTELIÈRE [kout'-lyèr; en vers, kou-te-...] s. f.
jïTYM. Dérivé de couteau, §§ 65 et 115. || xiii» s. Courroie
epouteliere, dans montaiglon et raynaud, Rec. de fa-
biux, II, 154.]
Vieilli. Boîte à couteaux de table.
ÎOUTELLERIE [kou-tel-ri ; en vers, -tè-le-ri] s. f.
ÉTYM. Dérivé de coutelier, §§ 65 et 68. acad. 1694-1718
fit coutelerie. || xiiie s. Coutelerie, e. boileau. Livre des
»|f<. I, XVI, 4.]
j Industrie, fabrique, marchandises du coutelier.
COUTELURE [kout'-lùr; en vers, kou-te-...] s. f.
ÉTYM. Dérivé de couteler, § 111. || 1790. encycl. méth.]
(Technol.) Défaut du parchemin endommagé par le
(iteau.
jîOÛTER [kou-té] V. intr.
ÉTYM. Du lat. constare, m. s. devenu *côstar, coster,
(,ster, §§ 348, 295 et 291 , coûter, § 422. {Cf. conster.) acad.
;;I4-1718 écrit couster.]
j 1" En parlant d'un objet, d'un travail, nécessiter le
llement d'une somme pour être obtenu en échange.
Ijibien vous a coûté cette maison? Les cinq mille francs qu'ont
<!té les réparations. Acheter coûte que coûte, à tout prix
liie l'objet coûte ce qu'il coûte, n'importe). Impersonn.
Isont vingt mille francs qu'il m'en pourra — , mol. Mis. v.
Le prix qu'une chose a coûté. Vendre au prix coût£int.
2» Fig. Nécessiter un sacrifice pour être obtenu,
a ne vous coûte guère. Rien ne lui coûtera pour réussir, il
reculera devant aucun sacrifice. Tout lui coûte, tout ce
il fait lui demande de l'effort. Cela m'a coûté bien des
nés. Les efforts que ce travail m'a coûté (acad.), et, selon
5 auteurs et qqs grammairiens {au sens transitif), Que
soins m'eût coûtés cette tête charmante I RAC. Phèd. ii, 5.
personn. Quelque prix qu'il en puisse — , RAC. Phèd. il, 6.
je sais ce qu'il coûte à de certaines gens Pour avoir pris les
rs (leurs femmes) avec trop de talents, mol. Éc. des /". i, 1.
3" P. ext. Avoir pour conséquence qqch d'onéreux,
pénible. Sa sottise lui a coûté cher. Son imprudence lui a
ité la vie. Les larmes que lui a coûté cette séparation (acad.) ,
selon qqs auteurs et qqs grammairiens {au sens tran-
if), Après tous les ennuis que ce jour m'a coûtés, rac. Brit.
3. Il Impersonn. Il m'en coûte la vie, il m'en coûte la gloire,
UN. Cinna, iv, 6.
GOÛTEUSEMENT [kou-teiiz'-man ; en vers, -teû-ze-, . .]
[ÉTYM. Composé de coûteuse et ment, § 724. || Néolog.
Jmis ACAD. 1878.]
,, D'une manière coûteuse.
COÛTEUX, EUSE [kou-teû, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coût, § 116. || xiii^ s. Robe cousteuse et
iere, j. de meung, Rose, 8883.]
Qui coûte beaucoup d'argent. Une entreprise coûteuse.
DICT. FRANC.
Il Fig. Qui exige de grands sacrifices. La victoire a été coû-
teuse.
COUTIER, 'COUTIÈRE [kou-tyé, -tyèr] S. m. el f.
[ÉTYM. Dérivé de coûte, autre foi-me de couette {V. ce
mot), § 115. Il 1292. Coustiers, dans godef. Admis acad.
1798.]
Il 1" Anciennt. Matelassier, matelassière.
Il 2° P. ext. Tisseur, tisseuse en coutil.
COUTIL [kou-ti] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coûte, autre forme de couette {V. ce
mot), § 91. Il xiiio s. Keutil, dans tailliar, Recueil, p. 25.]
Il Toile serrée, lisse, unie ou façonnée, pour envelop-
per des matelas, tentures d'ameublements, vêtements
d'été, etc.
•COUTILLADE [kou-li-yàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de coutiUe, § 120. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Coup de couteau. D'une grande — Lui faisant
ouverture au flanc, scarr. Typhon, 5.
*COUTILLE [kou-tîy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du radical de couteau, § 126 his. || 1351.
Magno cultello gallice dicto « coutille », dans du c. cultellus.]
Il 1° Anciennt. Grand couteau.
Il 2" Fig. Nom vulgaire de la fétuque dorée, plante.
•COUTISSÉE [kou-ti-sé] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il (Technol.) Chacune des deux ensouples garnies d'une
grosse bande de toile, à laquelle on fixe l'étoffe à broder.
*COUTON [kou-ton] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. coustoun, coutoun,
m. s. dérivé de costo, côte, § 11. On trouve coston au
sens de « tige, trognon », en anc. franc. || Néolog.]
Il (Cuisine.) Plumes rudimentaires qui restent à arra-
cher quand on a plumé la volaille.
COUTRE [koutr'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cûltrum, couteau, devenu coltre, contre,
§§ 324, 459 et 291.]'
Il l» Fort couteau fixé en avant du soc de la charrue,
pour fendre la terre.
Il 2° Fer tranchant pour fendre le bois à échalas. ||
Merlin, hache à fendre le bois.
*COUTRIER [kou-tri-yé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. coutrier, m. s. dérivé de
contre, § 11. || Néolog.]
Il Dialect. (Midi). Charrue à fort coutre, labourant pro-
fondément le sol.
COUTUME [kou-tum'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. consuetÇdinem, m. s. devenu *costudne,
§§ 485, 356, 336, 290 et 291, puis, par changement de suf-
fixe (F. § 62), 'costumne, costume, § 472, coustume, § 348,
coutume, § 422. {Cf. costume.)]
Il Manière d'agir établie par un long usage.
Il l" Chez un peuple. C'est la — du pays. Cette vieille —
en ces lieux établie, corn. Cid, iv, 5. Chose passée en — .
Chez certains peuples, on a la — de marier les filles sans dot. Ce
sont les coutumes qu'on y vénère au lieu des lois, montesq.
Espr. des lois, ii, 4. Absolt. Dans un sens général. La — .
Tant est grande la force de la —, pasc. Pens. m, 4. || Sp^-
cialt. (T. juridique.) Législation établie par l'usage, par
opposition au droit écrit, au droit romain. Selon la — de
Bretagne. Rédiger les coutumes d'une province. Faire une —
générale de toutes les coutumes particulières, montesq. Espr.
des lois, xxvii, 37. P. ext. Payer la —, payer des impôts,
des redevances, établis par la coutume. Ce qu'on appelle en
Espagne les Coutumes de qualité (l'étiquette), BOSS. Marie-
Thérèse.
Il 2° Chez un individu. Vous savez sa —, rac. Mithr. i,
5. I Loc. prov. Une fois n'est pas —, cela est permis une fois
par hasard. | Loc. adv. De —, à l'ordinaire. Agir comme de
— . Et, contre sa —, il ne put me déplaire, cORN. Hor. i, 3.
Avoir — de faire qqch, et, vieilli, dans le même sens. Avoir
de — .
1. COUTUMIER, 1ÈRE [kou-tu-myé, -myër] adj.
[ÉTYM. Dérivé de coutume, § 115. || 1157. Et je sul assez
coustumiere, gaut. d'arras, Ille et Galeron, 3090.]
I. Qui a coutume de faire qqch. n est — de se plaindre.
Il est — du fait (qu'on lui impute).
II. Qui est passé en coutume.
Il 1° Chez un peuple. Droit —, établi par l'usage (par
opposition au droit écrit, au droit romain). Pays de droit —,
et, absolt, Pays — .
37
COUTUMIER
Il 2" Chez un individu. Mes yeux, éclairés des célestes
lumières, Ne trouvent plus aux siens (aux. yeux de Pauline)
leurs grâces coutumières, coriN. Poly. IV, 2.
2. COUTUMIER [kou-tu-mvé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de coutume, § 115. || 1396. Registres et cous-
tumiers, dans delb. Rec.\
Il Recueil des coutumes d'une province, d'un pays. Le
— de Normandie. Le grand — de France.
«COUTUMIÈREMENT [kou-tu-myèr-man ; en vers,
-myc-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de coutumière et ment, § 724. || xivc-
xv^ s. Il se levé par chascun jour coustumierement moult matin,
Chron. de Boucicaut, iv, 11.]
Il Selon la coutume.
COUTURE [kou-tûr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *côsetûra, m. s. dérivé de *cosere,
coudre, devenu costure, §§ 336 et 291, cousture, § 348,
couture, § 422. || 1157. Bien se garist de se cousture, gaut.
d'arras, Ille et Galeron, 3140.]
Il 1° Action de coudre. P. ext. Art de coudre. Appren-
dre la — . Être adroite pour la — .
Il 2" Suite de points par lesquels des choses sont cou-
sues, assemblées avec du fil passé à l'aide d'une aiguille.
Une — bien faite. Rabattre les coutures , les aplatir avec le
dé, le carreau. Battre à plate — , rabattre les coutures à plat.
Fig. Rabattre les coutures à qqn, battre qqn à plate — , le
battre vigoureusement. P. ext. ns sont défaits à plate — ,
LA BR. 10.
Il 3° Fig. I 1. Marque laissée par une plaie dont les bords
ont été mal rejoints. P. anal. Suite de cicatrices de pe-
tite vérole. | 2. Jointure de deux bordages d'un navire ,
qu'on remplit d'étoupe goudronnée. P. ext. L'étoupe qui
remplit cette jointure. | 3. Pli fait sur le bord de deux ta-
bles de métal, par lequel on les assemble. | 4. Marque de
jointure des deux parties assemblées d'un moule sur un
objet moulé en plâtre.
COUTURER [kou-tu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de couture, § 154. Couturé, employé adjec-
tivt, était seul en usage au xviii"^ s. ; acad. le donne en 1798
et n'admet lïnfinitif qu'en 1878. || xv^ s. V. à l'article.]
Il 1° Anciennt. Faire de la couture, coudre. Gui veut ap-
prendre à — , il convient qu'il ait maître qui soit couturier ,
l'Ordre de chevaleiHe, dans godef. cousturer.
Il 2° Fig. Marquer de coutures venant de cicatrices. Vi-
sage couturé par une balafre, par la petite vérole.
'COUTURERIE [kou-tur'-ri ; en vers, -tu-re-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couturier, §§ 65 et 68. || 1443. Coustu-
rerie, Ordonn. xiii, 381.]
Il l^ Anciennt. Métier de couturier.
il 2° Atelier de couture.
COUTURIER, 1ÈRE [kou-tu-ryé, -ryèr] S. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de couture, § 115. || xiiie s. Li valet coustu-
rler, e. boileau, Livre des mest. I, lvi, 6.]
Il Celui, celle qui coud.
I. Couturier. Vieilli. Tailleur. Couturiers, que entre nous
courtisans appelons tailleurs, H. est. Nouv. Lang. franc,
italian. i, 351.| Spécialt. De nos Jours. Celui qui confec-
tionne des costumes pour les dames. || Fig. (Anat.) Mus-
cle qui unit l'épine iliaque antérieure supérieure à la par-
tie supérieure antérieure et interne du tibia, ainsi nommé
parce qu'il sert à porter la jambe dans la position que pren-
nent les tailleurs quand ils s'assoient sur leur établi.
II. Couturière. Ouvrière qui fait des travaux de couture.
Spécialt. De nos jours. Celle qui confectionne des robes,
des costumes pour les dames. || Fig. Variété de fauvette.
*COUVAGE [kou-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couver, § 78. || Néolog.]
Il Action de couver. {Cf. couvaison.)
COUVAIN [kou-vin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couver, § 96. || 1579. Couvin et sémi-
naire d'autres petites mouches, feuardant, dans delb. Rec.
Admis AC.\D. 1798.]
Il (Technol.) || l» Réunion d'œufs d'abeilles, d'insec-
tes, etc. — de punaises.
Il 2° P. ext. Rayon de cire des abeilles ne contenant
que des œufs et des larves.
COUVAISON [kou-vè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couver, § 108. || xvic s. Quand l'oiseau
abandonne sa couvaison, du pinet, dans delb. Rec. Admis
ACAD. 1835.]
378 - COUVERT
Il Temps pendant lequel les œufs sont couvés. [Cf
vage.)
COUVÉE [kou-vé] s. f
[ÉTYM. Subst. particip. de couver, § 45. || xmc s. C
j. DE MEUNG, Rose, 9840.]
Il 1" Ce que couve d'œufs la femelle d'un oiseau. (
Achetetit un cent d'oaufs, faisait triple — , la f. Fa 6. vii
Il 2° Les petits qui viennent d'éclore. Notre alouet
retour Trouve en alarme sa — , la f. Fafj. iv, 22. || Fig.
mil. En parlant d'une famille. Je... vous souhaite toute
de bonheur, et à cette jolie — qui est sous votre aile, sÉv.
COUVENT [kou-van] s. m.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. convçntum, m. s. §§ 348, 4<
291. On trouve souvent couvent aux xvii<= et xvn
(notamment acad. 1694-1718), d'après le type latin,
cette forme ne paraît pas avoir pénétré dans la pro
dation.]
Il Maison où se réunissent, pour vivre sous une m
règle, des personnes qui ont embrassé l'état religieir
de religieux, de religieuses. || P. ext. Pensionnat de jei
filles tenu par des religieuses.
COUVER [kou-vé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. cûbâre , être couché , §§ 848 , 434 ,
et 291.]
I. V. tr. En parlant de la femelle des oiseaux, set
pendant un certain temps sur les œufs pour y entret
constamment la chaleur qui doit les faire éclore. Des
couvés. Absolt. Elle bâtit un nid, pond, couve et fait éo
LA F. Fab. IV, 22. || Fig. — qqch des yeux, ne pas qu
des yeux une chose que l'on convoite. Gaillard corbeai
sait, en le couvant des yeux, la f. Fab. ii, 16. || — un |r
le préparer en silence, en attendant l'heure de le r<
ser. n se couvait, au sujet de mon livre et de moi, quelque i
plot, J.-J. Rouss. Confess. 11. || — une maladie, en avo
germe, qui va se développant jusqu'à ce qu'elle écl
II. Fig. V. intr. Etre entretenu de manière à éclore
moment donné. Le feu couve sous la cendre, et, fig. Cet
feu qui couve sous la cendre, en parlant d'une passion, d'
colère mal éteinte et qui doit de nouveau éclater. Lah
qui couve dans son cœur. Il faut laisser — ces projets. I#
ladie qui couve.
"COUVERCEAU [kou-vèr-sô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *copercçllum, pour cooperculum, «
vercle, §§ 128, 348, 426, 313 et 291. || xii^ s. Covercel,*
Psalm. p. 330, Michel.]
Il 1° Vieilli. Couverture. |] Spécialt. Étoffe servM
couvrir des meubles.
Il 2° (Technol.) Planche mince servant de couverc:
une meule de moulin. ^"
COUVERCLE [kou-vèrkl'j s. m. '%
[ÉTYM. Du lat. coopçrculum, 7n. s. devenu *coperclo,ï||
et 290, covercle, couvercle, §§ 348, 426 et 291.] fl
Il Partie mobile qui se place ou se rabat sur l'ouveîT
d'un vase, d'un coffre, etc., pour le couvrir, le ferme;
à charnière. Lever, baisser, laisser retomber le — . Ferme
— . Il Fig. Pop. n n'est si méchant pot qui ne trouve son -
n'est femme si laide qui ne trouve un mari.
"COUVERSEAU. V. couverceau.
COUVERT [kou-vèr] s. 7n.
[ÉTYM. Subst. particip. de couvrir, § 45. || xm* s. U
vert por sen cors garder et garantir, ueauman. xxx, 100.]
Il 1" Ce qui couvre, protège qqn, qqch. On grand
comme halle de marché, y sera dressé, o. de serres, i, î».
— d'arbres, de verdure. | Logis où l'on est à l'abri des
tempéries. n eut au fond de l'ermitage Le vivre et le — , ia
Fab. VII, 3. Le comte de Fiesque, qui était venu là pou
coucher..., alla demander le — au curé, ST-SIM. m, 195.
troupeaux ne pouvaient trouver d'étables pour être mis à
FÉN. Te:L. 1. Il Être à — de qqch. | 1. Être couvert Cd!
celte chose. Vous qui mettez sa tête à — de la foudre, t.
Uor. V, 3. A — de toutes ces sortes de crainte, mol. D. J"
II, 2. n n'avait songé qu'à se mettre à — de Home, BOSS. /
sur le quiét. 464. Absolt. Mettre une partie de leur bien à
PASC. Prov. 8. Mettre l'honneur à —, id. ibid. 7. | 2. I.
couvert par cette chose. | Fig. A — de sa mauvaise m
(protégé par sa mauvaise mine), sÉv. 1111. Envoyer
lettre à qqn sous le — d'un autre, sous une enveloppe i
tant l'adresse du tiers. Fig. Tromper qqn sous le — de l'ai
tié, en se servant de l'amitié qu'on lui montre pour
tromper plus sûrement.
COUVERTE
— 579 —
COUVREUR
t- dont on couvre une table pour le service du
l>pe, verres, assiettes, cuillères, fourchettes, etc.
luatre longues tables, Carloix, v, 12. Mettre le — .
lis de Turquie Le — se trouva mis, la f. Fab. i, 9.
. !} Specialt. Mettre, ôter le — d'un convive, son as-
1 verre, sa cuillère, sa fourchette, son couteau,
:e le — de qqn. Avoir son — mis chez qqn. || P. rcs-
y j^a cuillère et la fourchette. Des couverts d'argent.
uzaine de couverts. || P. ext. Chez un roi, un prince.
-, repas ordinaire. Grand — , repas de cérémonie.
UVERTE [kou-vèrt'l s. f.
ïM. Subst. particip. de couvrir, § 45. || xii<= s. Por co-
Be respondoit. Mais Floquartz très bien l'entendoit, aimon
RENNE, Florirnont, dans godef. coverte.]
'ieilli. Ce qui recouvre qqch. Vol à la — , oii le fau-
pproche du gibier sous un couvert , une baie , un
let, etc. Il Specialt. \ l. Vieilli etdialect. Couverture.
- de laine, de toile. | 2. Toiture dont on couvre un na-
lésarmé. | 3. Grande penne qui recouvre le milieu de
iue du faucon. | 4. Email, partie vitrifiée dont on re-
e à la cuisson la porcelaine, la faïence.
UVERTEIffiENT [kou-vèr-te-man] adv.
yji. Composé de l'adj. couverte et ment, § 724. || xii^ s.
;ement, ph. de thaun, Best. p. 77.]
'ieilli. D'une manière couverte. Tantôt — , tantôt à
Souverte, desmarets, Mirame, i, 1.
('UVERTURE [kou-vèr-tûr] s. f.
f YM. Dérivé découvert, § 111. || xii= s. Par coverture et
ir;isdie, WACE, Rou, m, 11323.]
i I' qui sert à couvrir.
a propre. La — d'une maison, les tuiles, les ardoi-
ouvrent le toit. Dne — de lit en laine, en coton. Faire
lorder le lit pour qu'on n'ait plus qu'à y entrer.
- à soi, de manière à découvrir la personne avec
mche, et, jicj. prendre pour soi la meilleure part
ise. Une — de cheval. | — de serrure, la plaque. |
plumes recouvrant le dessus et le dessous des
•s ailes et de la queue des oiseaux. || Troupes de — ,
I la frontière d'un pays, pour la couvrir en cas
imprévue.
7/. I 1. Ce qui sert à cacher les intentions, les sen-
II Ils (le qqn. Le saint vœu qui sert de — , Régnier, Sat.
l hercher des couvertures à leurs passions, BOSS. Nie.
!. I 2. Néoloq. (Banque.) Dépôt de valeurs exigé
ut chargé d'une opération, pour se couvrir des
; courir.
IIS emprunté de l'espagn. cobertura.) Privilège
lux grands d'Espagne de rester la tête couverte
ice du souverain. La — de mon fils se fit le l^r fé-
- SIM. xviii, 278.
UVERTURIER |kou-vèr-tu-ryé] s. m.
VM. Dérivé de couverture, § 115. || 1680. richel.]
Ij'abricant de couvertures de lit.
'luvET [kou-vè] s. m.
iM. Même mot que couvoir (seul donné 1642 par
iliuis ce sens). Couvoir est devenu couvet par une
ion de suffixe due en partie à la prononciation
couvwè, § 62. Il 1680. richel. Admis acad. 1798.]
, •. de terre, de métal, servant de chaufferette.
lUVEUSE [kou-veuz'] s. f.
YM. Dérivé de couver, § 112. || xyi" s. En quelque lieu
loge les couveuses, o. de serres, v, 2.]
l" Poule qui couve.
i» P. ext. — artificielle, étuve oîi l'on fait éclore ar-
:llement les œufs.
>UVI [kou-vi] adj. m.
rvM. Orthographe fautive (F. § 62) pour couvis {cf.
' -""iticcio, provenç. covaditz, m. s.), dérivé de couver,
111'= s. Un oef couveïs, Compl. d'amour, dans go-
3is. I 1611. Œuf couvi, GOTGR.]
'iiuf —, qui n'est plus frais, pour avoir été déjà couvé
ï ardé trop longtemps.
puvoiR [kou-vwàr] s. m.
Kl*!. Dérivé de couver, § 113. || xvi" s. La paille du cou-
liAULT, Mais. rust. i, 15, édit. 1597.]
ieilli. Nid pour faire couver les poules. || Fig.
\'éolog. Appareil à couver artificiellement des
jOUVRAUXE [kou-vrày'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de couvrir, § 95. || xvi" s. Quand il (le Nil)
s'est renfermé dedans ses chaussées, ils font leurs couvrailles,
M0NTLYAKU, danS DELB. lîcc]
Il Dialect. Action de recouvrir de terre la graine qu'on
a semée. || P. ext. Semailles.
"COUVRE-BOUCHE [kou-vre-bouch'] .9. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et bouche,
§ 209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Coiffe en cuir noirci destinée à protéger
la bouche d'un canon.
COUVRE-CHEF [kou-vre-chêf] s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et chef,
§ 209. ||xiiie s. Tesserande de queuvrechiers de soie, e. boi-
LEAU, Livre des mest. I, xliv, 1.]
Il Ce qui couvre la tête, chapeau, bonnet, etc. (Ne s'em-
ploie plus que par plaisanterie.)
"COUVRE-CULASSE [kou-vre-ku-lâs'] s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et culasse,
§ 209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Coiffe en cuir noirci destinée à protéger
la culasse d'un canon.
COUVRE-FEU [kou-vre-feu] s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et feu,
§ 209. Il xiii» s. Queuvrefeu, e. boileau, Livre des mest. I,
XXXVII, 8.]
Il 1° Signal par lequel les habitants des villes étaient
autrefois invités à rentrer chez eux et à éteindre feu et
lumière. Sonner le — .
Il 2° Sorte d'étouffoir pour couvrir le feu et le con-
server.
'COUVRE-GIBERNE [kou-vre-ji-bcrn'] s. m.
[ÉTYM. Composé découvre (du verbe couvrir) et giberne,
§ 209. Il Néolog.]
Il Enveloppe de toile, de cuir verni, qui couvre la gi-
berne.
"COUVRE- JOINT [kou-vre-jwin] s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et joint,
§209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Ciment qui recouvre et cache le joint do
deux dalles. || Tringle qui recouvre et cache les joints
des planches.
*COUVRE-IiIT [kou-vre-li] s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et lit, § 209.
Il Néolog.]
Il Pièce d'étoffe, de tapisserie, dont on recouvre un lit.
"COUVRE-LUMIÈRE [kou-vre-lu-myer] s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et lumière,
§ 209. Il Néolog.]
Il (Technol.) Petite plaque ou petit dôme de plomb, de
cuivre, dont on couvre la lumière des canons, pour que
rien ne vienne la boucher.
COUVRE-PIED et "COUVRE-PIEDS [ kou-vre-pyé ]
s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et pied,
§ 209. Il Admis acad. 1740.]
Il Couverture qui sert à tenir chaud aux pieds. || P. ext.
Couverture qu'on étend sur un lit pour cacher les draps,
les couvertures, etc.
"COUVRE-PLAT [kou-vre-plà] S. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et plat,
§ 209. Il Néolog.]
Il Couvercle qu'on pose sur un plat, en le servant, pour
conserver la chaleur des mets.
"COUVRE -PLATINE [kou-vre-plà-tin'] s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et platine,
§ 209. Il 1797. ENCYGL. MÉTH.]
Il (Technol.) Plaque de cuir dont on couvrait autrefois
la platine d'un fusil, pour la protéger contre l'humidité.
Il Plaque de plomb dont on recouvre la batterie-platine
d'un canon.
"COUVRE-SHAKO [kou-vre-cha-kô] s. m.
[ÉTYM. Composé de couvre (du verbe couvrir) et shako,
§ 209. Il Néolog.]
Il Couverture de shako en toile cirée.
COUVREUR [kou-vréur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de couvrir, § 112. || xiii" s. Couvreurs do
mesons, E. boileau. Livre des mest. I, xlvii, 1.]
Il Entrepreneur, ouvrier qui fait les couvertures, les toits
des maisons. Et des couvreurs, grimpés au toit d'une maison,
Ea font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison, boil. Sat. 6.
COUVRIR
580 —
CRABE
devenu *copri[re, § 356,
COUVRIR [kou-vrir] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. cooperpre, m. s
covrir, couvrir, §§ 348, 426 et 291.]
I. Il 1° Garnir de qqch qu'on applique par-dessus. —
un plat, une casserole. Se — la tête d'un chapeau, et, ellipt,
Se — . Couvrez-vous, Monsieur. Les grands qu'il trouva dans la
possession de l'honneur qu'ils avaient de se — , ST-Sim. ui,
94. Se — le corps d'un cilice. 11 se couvre de son armure. —
un meuble en soie, en velours. Specialt. (Jeu.) — une dame,
une carte, poser une seconde dame, une seconde carte sur
la première. — une maison, y poser la toiture. Dne maison
couverte de tuile, d'ardoise, en tuile, en ardoise. Absolt. Un
homme de cœur pense à remplir ses devoirs comme le couvreur
pense à — , la br. 11. — la table, et, ellipt, vieilli, — ,
garnir la table de ce qu'il faut pour un repas, n faut ap-
peler le maître d'hôtel, qu'il fasse —, furet. Dict. {Cf. cou-
vert.) Il P. ext. — la femelle, s'accoupler avec elle.
Il 2" Garnir en étant appliqué par-dessus. Le chapeau
qui couvrait sa tête. Le manteau qui couvre ses épaules. Des
haillons le couvraient. Un jeune enfant couvert d'une robe écla-
tante, RAC. Ath. II, 5. Être couvert chaudement, de vêtements
chauds, le jour; de couvertures chaudes, la nuit. Famil.
Un homme bien couvert, bien habillé. L'armure qui le couvre.
Un chevalier couvert de fer. L'étoffe qui couvre un meuble. Le
toit qui couvre la maison.
II. Il 1° Parsemer de qqch qu'on répand, qu'on épar-
pille dessus. — qqn de boue. — la table de mets. Absolt. Ce
prélat fait toujours bien — sa table (on y sert beaucoup
de mets), furet. Dict. Dne gueule enflammée Qui les couvre
de feu, de sang et de fumée, rac. Phèd. v, 6. Se — de bijoux.
La terre se couvre de verdure. Ses yeux se couvrirent à l'ins-
tant d'un épais nuage, fén. Tél. 7. Son front se couvre de rou-
geur. P. hyperb. — un tableau d'or, en donner un prix très
élevé. Il Fig. Se — de gloire, de honte, de ridicule. On l'a
couvert de huées, d'applaudissements.
Il 2° Parsemer, en étant répandu, éparpillé dessus. La
foule qui couvrait la place. Les mets qui couvrent la table. Tout
couvert de boue. Le visage couvert de sang. Et cette cendre
enfin qui couvre vos cheveux, rac. Esth. i, 3. La rosée qui
couvre les feuilles. Colline couverte de bois, de gazon. La place
est couverte de monde. La mer était couverte de vaisseaux.
L'oiseau est couvert de plumes. Le poisson a le corps couvert
d'écaillés. Le corps tout couvert de lèpre. Un léger duvet cou-
vrait ses joues. Un vêtement couvert de broderies. || Fig. Nos
amis Viendront couverts du sang que je vous ai promis, rac.
Andr. v, 3. Couverts d'infamie, corn. Hor. iv, 2.
III. Il 1» Protéger à l'aide de qqch qu'on met au-dessus,
par devant, en avant. — une voiture d'une bâche. A l'abri du
feuillage Dont je couvre le voisinage, la f. Fab. i, 22. — qqn
avec son parapluie. Se — de son bouclier. Se — de son épée.
— l'échec, en interposant une pièce, au jeu d'échecs. —
qqn de son corps. L'armée qui nous couvrait des ennemis était
invisible, la br. 12. — la gauche de son armée. — ses der-
rières. — un siège, de manière à empêcher que l'ennemi ne
le fasse lever. — un vaisseau attaqué, en se plaçant entre
lui et l'ennemi. Allée couverte, ombragée, et, dans le même
sens, Dnpays couvert, st-sim. i, 261. Chemin couvert, où l'as-
siégé est à l'abri du feu des assiégeants. Batterie couverte,
placée à bord d'un vaisseau entre deux ponts. Ailes cou-
vertes, ailes des insectes cachées sous les ély très. || P. anal.
— le feu, avec de la cendre pour le conserver. — la terre,
la ramener sur les sillons pour recouvrir le grain qu'on
y a semé. Dès que vous verrez que la terre Sera couverte, la f.
Fab. I, 8. Il Fig. — qqn de sa protection. Se — de l'autorité
de qqn. — ses subordonnés, en prenant la responsabilité de
ce qu'on leur fait faire. Specialt. — un banquier, lui donner
une garantie. (F. couverture.)
Il 2" Protéger en étant par-dessus, par devant. Le toit
qui le couvre. Être clos et couvert. | Le premier rang de soldats
couvre le second. || Fig. Marie était couverte de la vertu du
Très-Haut, boss. 4" Annonc. 1. 1| P. ext. La recette ne couvre
pas les frais, ne les compense pas.
IV. Il loCacheren mettant qqch par-dessus, par devant.
Se — d'un déguisement. Elle fait des tableaux — les nudités ,
mol. Mis. lu, 4. Il Fig. La nuit couvre ses desseins. Se — des
apparences. Quoi ! vous le soupçonnez d'une haine couverte ? rac.
lirit. V, 1. Couvrent insolemment De l'intérêt du Ciel leur fier
ressentiment , mol. Tart. i , 5. Non , vous voulez en vain —
Bon attentat, rac. Phôd. v, 3. D'un voile d'équité — mon in-
justice, iD. Andr. iv, 5. — son jeu, sa marche. Parler à mots
couverts, qui donnent à entendre des choses qu'on ne
pas exprimer hautement. || P. ext. Les vagues couvre
voix. La prescription, l'amnistie a couvert le délit.
Il 2" Cacher en étant par- dessus, par devant, l,
que qui couvre son visage. Le vêtement qui couvre sa i
Un tapis tout usé couvrit deux escabelles, la f. Phil. r
cis. Le ciel est couvert de nuages, et, absolt, Le ciel c
vert. Un temps couvert. || Fig. Sous le voile de la nalu
nous le couvre (Dieu), pasc. Lett. i,à M"e de Roanv
adroit mensonge à — ce forfait, CORN. Hér. ii, 2. | P. p
fautes couvertes de ce qu'il a fait pour les réparer, BOSS. ',
COVENDEUR [kô-van-deur] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. co, avec, <
deur, § 275. || 1673. mén. Observ. sur la lang. fratv
mis ACAD. 1835.]
Il Chacun de ceux qui vendent ensemble un objc
sédé en commun, considéré par rapport aux autre-
*COVET [kô-vè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1757. adanson, Ilist
dit Spnégal, Coquillages.]
Il Coquille univalve du genre buccin.
"COWPOX [kou-poks'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. cowpox, m. s. de cow, \
et pox, maladie contagieuse, § 8. || Néolog.]
Il (Médec.) Éruption qui survient qqf au pis des \
et produit le virus vaccin, préservatif de la petite m
COXAL, AliE [kok'-sàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. coxa, cuisse, § 238. || Néoloij.
mis ACAD. 1878.]
Il (Anat.) Relatif à la hanche. Muscles coxaux.
'COXALGIE [kok'-sal-ji] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. coxa, cuisse, et le grec a
douleur, § 284. || Néolog.]
Il (Médec.) Arthrite ou tumeur blanche de la hn
•COXO-FÉMORAL, ALE [kok'-sô-fé-mô-ràl] adj
[ÉTYM. Composé avec le lat. coxa, cuisse, et fén
§ 271. Il Néolog.]
Il (Anat.) Qui a rapport à l'os coxal et au fémur, a
lation coxo-fémorale.
1. "COYAU [kwà-yô] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être môme radie
coyer 1 avec un suffixe différent, § 126. || 1304. Coiaus
tilles et auves audit moelin, dans godef. coiel.]
Il (Technol.) || l" Cheville implantée de distance r-
tance sur la roue d'un moulin, pour soutenir les ;r
Il 2° P. ext. Dans un comble, pièce de bois pofi
la base des chevrons et l'angle du mur, de manièn
passer la saillie de l'entablement et à former l'avaii
l'égout du toit. (Cf. coyer 1, chanlatte.)
2. *COYAU [kwà-yô] s. m. ,
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1795. encycl. méth.]|
Il Poisson du genre spare, dit tanche de mer. |
1. "COYER [kwà-yé] s, m.
[ÉTYM. Dérivé de queue, d'après l'anc. forme coe,
et 115. [Cf. coyau 1.) ||(Au sens 1».) xivo s. Seimier, i
le coyer, Ménagier, ii, 129.]
Il 1° Anciennt. Croupe d'un animal.
Il 2° Fig. (Technol.) Pièce de charpente posée di
nalement qui fait fonction d'entrait dans les comblt
croupe. [Cf. coyau 1.)
2. "COYER [kwà-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de queux, pierre à aiguiser, d'après 1
forme co, §§ 65 et 115. [Cf. provenç. mod. coudié, «
Le mot doit être ancien, bien qu'aucun dictionnail
l'enregistre avant 1800.]
Il Dialect. Petite boîte oti le faucheur met la qaij
aiguiser la faux.
1. CRABE [kràb'] s. m.
[ÉTYM. Mot d'origine germanique, %Q:cf allem. kr
angl. crab, etc. || xnis-xiv" s. Chancre de mer dit en te,
crabe, n. de mondeville, dans littré.]
Il ±0 Nom vulgaire de divers crustacés décapod
chyures, dont le type est le crabe commun, espèce ci
ble qui se loge dans le sable de la mer. — des mouli
crustacé qui se loge dans l'intérieur des moules
Il 2» P. anal. Excroissance purulente d'aspect bl;
tre, sorte de chancre à la plante des pieds.
2. *CRABE [kràb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du portug. cravo, m. s. § 14. || '
TRÉV.]
CRABIER
— 581
CRAINDRE
Il [yrie-giroflée d'Amérique, sorte de cannelle.
CÂBIER [krà-byé] s. m.
[iVm. Dérivé de crabe, § 115. || Admis acad. 1762.]
! spécifique de divers animaux qui se nourrissent
s, le héron — , le raton — , le martin-pêcheur — , etc.
'.HABITE [krà-bïf] s. m.
[li-M. Dérivé de crabe, § 282. || Néolofj.]
Il rustacé fossile.
•ilABRON [krà-bron] s. m.
VM. Emprunté du lat. crabro, onis, frelon. || 1530. En
des crabrons devant, lef. d'étaples, Bible, Exode,
:-iUi. Frelon. Fig. Critique, censeur. Nos crabrons
raient avec quelque sujet au nombre des censurables,
\-, Lett. I, 276.
.x^cialt. Ne'olog. Genre d'hyménoptère fouisseur.
nABS [krâps'] s. m.
[|ym. Emprunté de l'angl. crabs, ambesas, § 8. S'écrit
" lit craps et même creps. || 1789. Kraps, encygl. méth.]
ie dés, d'origine anglaise, oii le point à amener,
. de chance, est déterminé pour la partie par celui
(IaG [krâk'j interj. et s. m.
v\i. Onomatopée, § 32. Sur le rapport du sens 2" au
1 1, cf. la citation suivante : Les signes pour congnoistre
s andres dedens le corps sont quand l'oyseau se plaint de
ujjt crye « crac, crac », G. tardif, dans delb. Rec.]
■' Exclamation familière marquant que qqch craque,
i|)l, etc. La corde se rompt : — , pouf, il tombe à terre,
\ Hafjotin, iv, 2.
1 1" iS. m. (Fauconn.) Maladie des oiseaux de proie.
f'Iilandres.)
(LACHAT [krà-chà] s. m.
[ YM. Dérivé de cracher, § 254. || 1372. Cestuy qui est
BQeumatique, il a moult de crachatz, J. corbichon, dans
El, Rec.]
I <> Salive rejetée par la bouche. || Fig. Maison faite de
«et de —, de matériaux sans consistance. Se noyer dans
1 , s'embarrasser, se prendre dans la plus petite diffi-
1 .
! " Fig, 1 1. Plaque, étoile, etc., servant d'insigne pour
; ades supérieurs des ordres honorifiques. Des croix
> crachats. | 2. Tache blanchâtre venant d'un défaut
' ijiicalion, dans une glace. | 3. Plaque écumeusequi
' sur les feuilles des végétaux attaqués par la larve
J icope. I 4. — de lune, — de mai, le nostoc commun,
) d'algue.
IRACHE [krach'] s. f.
|Y-M. Dérivé de cracher, § 52. || xv" s. De leurs ordes bou-
tijly cracheront leurs craches, dans godef.]
u" Anciennt. Crachat.
Î!" Fig. (Métallurg.) Rejet de matières par le, devant
' tuyère.
lACHEMENT [krach'-man ; en vers, krà-che-...] s. m.
'YM. Dérivé de cracher, § 145. || xiiie s. Gloss. lat.-
ç. de Montpellier, dans godef. SuppL]
^ejet par la bouche d'une matière expectorée. On —
ng. Il P. anal. Jet de vapeur, d'étincelles, par la lu-
e d'une arme à feu en mauvais état.
^CHER [krà-ché] v. intr. et tr.
lYM. Mot d'origine german. {Cf. nordique krâki, sa-
kraekian, cracher, etc.). || xii" s. Ki crache sanc, Lapid.
larbode, 655.]
V. intr. Rejeter la salive de la bouche, n crache loin
éternue fort haut, la BR. 6. Famil. 11 parle une heure
— . Specialt. Jeter de la salive sur qqn en signe de
ris. — au nez, au visage de qqn. Fig. — contre le ciel,
1 l'air, insulter ce qui est au-dessus de soi. Loc. prov.
lez en l'air, cela vous retombera sur le nez, et, vieilli, Qui
le contre le ciel, il lui retombe sur le visage, les injures
ées contre ceux qu'elles ne peuvent atteindre retom-
sur ceux qui les lancent, et, p. ext. les paroles, les
s inconsidérés tournent contre leurs auteurs. P. ext.
ir qqch, le dédaigner. || P. ext. — au bassin, verser de
ent dans le bassin oh. l'on quête. || P. anal. Une plume
rache, qui fait jaillir l'encre. Une arme à feu qui crache,
aisse échapper, par la lumière, du gaz, des étincelles.
ouïe qui crache, qui laisse échapper du métal en fusion.
V. tr. Rejeter (ce qu'on a dans la bouche). — une
hée. — de l'eau qu'on a dans la bouche. Specialt. Ex-
pectorer. — des mucosités, du sang. Absolt. Mouchant, tous-
sant, crachant toujours, mol. Mal. im. m, 12. || Famil. —
ses poumons, être phtisique, expectorer, en toussant, la
matière tuberculeuse des poumons. — du coton, avoir le
gosier sec. j| P. anal. Dn bâtiment qui crache ses étoupes,
dont les coutures du bordage s'enlr'ouvrent et laissent
échapper les étoupes. \\Fig. Famil. — du latin, faire pédan-
tesquement des citations latines. — des injures, jeter des
injures à la face de qqn. — son fait à qqn sans le mâcher,
lui dire son fait sans hésiter. | P. ext. C'est son portrait tout
craché, ressemblant du premier jet, tout d'un coup. Que
cet enfant ne soit vous tout craché, la f. Contes, Deux Amis.
CRACHEUR, EUSE [krà-cheur, -cheiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cracher, § 112. || 1539. u. est.]
Il Celui, celle qui crache souvent.
CRACHOIR [krà-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cracher, § 113. || xvie s. rab. m, 15.]
Il Vase, généralement rempli de sciure, de sable, oti
l'on crache pour ne pas salir le parquet. || Fig. Famil.
Tenir le —, ne pas céder la parole à un autre, garder la
parole (ceux qui parlent longtemps ayant l'habitude de
cracher souvent).
CRACHOTEMENT [krà-chot'-man ; en vers, -chô-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crachoter, § 145. || Admis acad. 1694.]
Il Petit crachement répété.
CRACHOTER [krà-ch6-té] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cracher, § 167. d'aub. emploie crache-
ter. (F. delb. Rec.) || 1690. furet.]
Il Avoir un petit crachement répété.
•CRAFE [krâf ] s. f.
[ÉTYM. L'aspect du mot et l'existence du doublet crape
semblent indiquer une origine german. §§ 6, 498 et 499 :
peut-être même radical que agrafe, agrape, proprt, ce qui
s'attache (à un corps). || xiii^ s. Sa puans roffe, s'orde craffe,
G. DE COINGY, daUS GODEF.]
Il 1° Anciennt. Écaille, crasse.
Il 2" Fig. (Technol.) Banc de pierre, de roche, dans
l'exploitation d'une ardoisière.
*CRAG [kràg'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. krag, roche, mot d'origine
celtique, § 8. || Néolog.]
Il (Géologie.) Calcaire marneux, coquillier, qu'on ren-
contre dans l'étage supérieur du terrain supercrétacé.
CRAIE [krè] *. f.
[ÉTYM. Du lat. crçta, m. s. devenu *creide, creie, croie,
craie, §§ 309, 402 et 291.]
Il 1° Carbonate de chaux amorphe qu'on trouve en
bancs plus ou moins épais dans certaines couches du sol.
— coulante, carbonate de chaux pulvérulent délayé dans
l'eau. Il Specialt. Bâton de cette substance pour écrire
sur un tableau noir, etc. (Cf. crayon.) Tracer à la — . Maison
exempte de la —, de la marque à la craie que le fourrier fai-
sait sur les portes des maisons pour indiquer le logement
des troupes.
Il 2» P. anal. (Fauconn.) Maladie des oiseaux de proie,
dite aussi pierre, caractérisée par une dureté excessive des
matières fécales qui obstruent l'intestin.
"CRAILLiEMENT [krày'-man ; en vers, krà-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de craUler, § 145. || 1611. cotgr.]
Il Cri de la corneille.
*CRAILLER [krà-yé] v. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || xyi^s. Les oiseaux nocturnes
ne craillent gueres que de nuict, montlyard, dans delb. Rec]
Il En parlant de la corneille, pousser le cri particulier
à son espèce.
*CRAIN [krin]. F. cran 1.
CRAINDRE [krîndr'] v. tr.
[ÉTYM. Ane. franc, criembre, du lat. pop. *crÇmere, m.
s. (altération inexpliquée de tremere, attendre en trem-
blant), devenu *criemre, §§ 305 et 290, criembre, § 472. Sur
la substitution de craindre à criembre, F. § 648. || xi^ s.
Soùrs est Caries, que nul hume ne crient, Roland, 549.]
I. Tendre à éviter (qqch ou qqn dont on attend qq
mal). (S'oppose en ce sens à désirer.)
Il 1° Qqch. — les privations, la maladie, les souffrances,
le froid, le chaud. Crains-tu si peu le blâme? corn. Cid, m,
4. On chrétien ne craint rien, id. Poly. v, 2. Qui ne craint point
la mort ne craint point les menaces, lo. Cid, il, 1. Dieu même a
craint la mort, ID. Poly. ii, 6. Fer jadis tant à —, id. Cid, i, 4.
CRAINTE
582 —
CRAN
Je crains notre victoire autant que notre perte, ID. Hor. i, 1. ||
P. (mal. Un cheval qui crsiint l'éperon. Un arbuste qui craint la
gelée. || Avec une proposition infinilive, précédée de la
préposition de, pour complément. Je crains de trop entendre,
CORN. Poly. IV, 5. Qui m'ose ôter l'iionneur craint de m'ôter
la vie ! ID. Ciel, ii, 2. Oui, je crains leur hymen et d'être à l'un
des deux, id. Rodog. i, 5.
Il 2'^ Qqn. Je le craindrais bientôt, s'il ne me craignait plus,
HAC. Brit. I, 1. Je craignais beaucoup moins tes bourreaux
que ses larmes, CORN. Poly. iv, 1. Je crains du comte mort
les amis et la suite, ID. Cid, m, 5. Craint de tout l'univers, il
vous faudra tout — , rac. Brit. iv, 3. Famil. On le craint
comme le feu. || Specialt. Être timide devant un adversaire,
un supérieur. Celui qui n'a pas craint les Mores, ni mon père,
CORN. Cid, V, 1. Je m'y suis fait quatre ans — comme un ton-
nerre, ID. Ment, i, 3. — ses parents, ses maîtres. Quoi ! vous
craignez si peu le pouvoir souverain! coRN. Cid, ii, 1. — Dieu.
Je crains Dieu, cher Abner, et n'ai point d'autre crainte, R.\C.
Ath. I, 1. Famil. H ne craint ni Dieu ni diable.
II. Considérer qqch de fâcheux comme plus ou moins
prochain. (S'oppose en ce sens à espérer.) — une révolte.
Dans ce grand bonheur je crains un grand revers, corn. Cid,
I, 1. Ne craignez rien de mal pour une heure d'absence, id.
Poly. I, 2. Le libre voyageur ne craignait plus d'outrages, rac.
Phèd. III, 5. Il P. ext. — qqch pour qqn. Nous la craignons
(son infortune) pour lui avant qu'elle arrive, corn. D. San-
che, dédie. Absolt. Je crains pour lui, et, p. ext. Je crains
pour sa vie, sa fortune, sa position. || Specialt. Avec une
proposition inflnitive, précédée de la préposition de, pour
complément, n craint d'échouer. P. ext. Des soupirs qui
craignaient de se voir repoussés, rac. Andr. m, 6. Avec une
proposition subjonctive, accompagnée de la négation ne,
pour complément. Je crains qu'il ne vienne. Je crains qu'un
songe ne m'abuse, rac. Phèd. ii, 2. | Par licence poétique,
en supprimant ne. Je crains pour vous qu'un Romain vous
écoute, CORN. Nicom. i, 2. \ Sans ne, quand la proposition
oh se trouve craindre est interrogative ou négative. Crai-
gnez-vous qu'il vienne? On ne craint point qu'il venge un jour
son père, rac. Andr. i, 4. | Avec ne... pas, pour exprimer
la crainte que la chose n'ait pas lieu. Je crains qu'il ne
vienne pas. Craignez-vous qu'il ne parte pas ?
CRAINTE [krinf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de craindre, § 45. L'anc. franc,
emploie ordinairement crieme, subst. verbal de criembre,
craindre. || xiii" s. Vraie amor sanz craincte, Clef d'amour,
dans DELB. Rec]
I. Tendance à éviter qqch ou qqn dont on attend qq
mal. (S'oppose en ce sens à désir.) S'affermir contre la —
de la mort, bourd. Prépar. à la mort, 1. Être retenu par
la — du châtiment. Sans — de Félix, sans — du tonnerre,
CORN. Poly. III, 2. Il P. ext. Timidité devant un adversaire,
un supérieur. C'est par là qu'on tient... ses ennemis en — ,
CORN. Nicom. III, 2. La — de Dieu. Nourri par feu mon père
Dans la — de Dieu, Monsieur, et des sergents, rac. Plaid, n,
4. Absolt. Ce tigre, que jamais je n'abordai sans —, rac. Phèd.
IV, 6. Vous qui ne connaissez qu'une — servile, ID. Ath. i, 4.
Je crains Dieu, cher Abner, et n'ai point d'autre — , iD. ibid.
I, 1. Il P. ajial. Des chiens qui chassent en — .
II. Action de considérer comme plus ou moins pro-
chain ce dont on attend qq mal. (S'oppose en ce sens
à espérance.) J'ai — ici dessous de quelque manigance, mol.
Et. 1,4. La — tragique ne devance pas le malheur du héros,
elle le suit; elle n'est pas pour lui, elle est pour nous, corn. D.
Sanche, dédie. || Loc. prép. Dans la — de, de — de. Dans
la — de tomber. De — d'être trompé. Absolt. Famil. —
de, suivi d'un nom de chose ou d'un infinitif. — pourtant
de sinistre aventure. Allons chez nous achever l'entretien, mol.
Amph. I, 2. — de pis. — d'apprendre plus qu'on ne voulait
savoir, j.-j. rouss. Nouv. Hél. vi, 11. || Loc. conj. Dans la
— , de — que. Dans la — , de — qu'il ne vienne trop tard.
CRAINTIF, IVE [krin-tïf -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crainte, § 125. || xivo s. Humbles, crain-
tives et obeissans, Ménagier, i, 143.]
Il Porté à la crainte, n n'osait voyager, — au dernier point,
LA F. Fab. VIII, 9. Et depuis quand. Madame, êtes-vous si
craintive? rac. Brit. ii, 6. Être d'un caractère — .
CRAINTIVEMENT [krin-tiv'-man ; en vers, -ti-ve-...!
adv. . ' J
[ÉTYM. Composé de craintive et ment, § 724. || xv= s. Si
craintivement obeiz, a. chart. Quadril. p, 448, édit. 1617.]
Il D'une manière craintive.
'CRAMAIL [krà-mày'] s. m.
[ÉTY'M. Du bas lat. cramaculum, m. s. mot d'origiiK
certaine (peut-être dérivé du néerlandais kram, cram
§§ 10 et 80), qui figure dans les capitulaires de Ghi
magne (De villis, 42), §§ 390 et 291.] ^
Il Vieilli et dialect. Crémaillère. ^
'CRAMAILLER [krà-mà-yé] s. m. "
[ÉTYM. Dérivé de cramail, § 115. || xm" s. j. de garla
dans SCHELER, Lex. lat. p. 66.]
Il 1" Anciennt. Crémaillère.
il 2° P. anal. (Technol.) Râteau denté qui fait p
du mécanisme des montres à répétition.
*CRAMBE [krânb'] ou "CRAMBÉ [kran-bé] .?. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crambe, grec xpaiiëi^, cl
Il 1545. Crambe, G. guéroult, dans delb. Rec]
Il Nom scientifique du genre chou, et spécialemen
chou marin.
*CRAMINER [krà-mi-né] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Semble se rattacher at
dical kram, crampon, qui se trouve dans cramail. (F
mot.) Il 1790. ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Étirer (les peaux) sur un chevalet \
les préparer au tannage. [Syn. chevaler.)
CRAMOISI, lE [krà-mwà-zi] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe qirmezi, m. s. dériW
qermiz, kermès, § 22. || 1418. Une vieille gaynne craïao
dans douet d'arcq, Pièces relat. à Ch. VI, ii, 340.]
Il 1" Qui est d'un rouge foncé éclatant. Du satin — .
fleurs cramoisies. || Sîibstantivt. Teindre en — .
Il 2» P. ext. Qui est d'une couleur éclatante. Vi
406 aunes de velours bleu — , rab. Il, 21. || Fig. Vous s
sotte en — (d'une manière insigne), scarr. Virg. tra
CRAMPE [krânp'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du german. kramp, recourbé,
498 et 499. || xiii" s. Luxure si n'est pas endormie ni cra
j. DEMEUNG, Test. 1753.]
I. Anciennt. Adj. Recourbé, crochu. P. ext. Goutt
qui contracte les membres. , ..
II. S. f. Il 1° (Technol.) Sorte de crampon. BEI
Il 2" Contraction douloureuse qui produit une rM|
momentanée des muscles du bras, de la jambe, j P. ê.
— de l'estomac, contraction spasmodique de l'estOD
CRAMPON [kran-pon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crampe, § 104. || xiii'> s. Nus ne
ovrer de cranpons, e. boileau. Livre des mest. I, lxvi
Il Pièce de fer recourbée, à une ou plusieurs poii
qui, dans les ouvrages de charpente, de maçonnerie,
sert à retenir, à arrêter fortement. Fixer au moyen de c
pons. Specialt. Ferrer un cheval à glace avec des crampor
P. ext. Fer à —, qui sert à ferrer les chevaux à glac
de serrurier, pièce de fer pliée en forme de rectangle,
fixée contre un des montants de la fenêtre, reçoit k'
rou des targettes attachées au châssis de la vitre,
cramponnet. ) — d'une presse d'imprimerie. || P. ext.Tonie pi
de métal de forme courbe ou rectangulaire, fixée par
extrémités et destinée à recevoir et k maintenir une p:
quelconque. || P. a7ial. Appendice par lequel la lit;
certaines plantes s'accroche à des ceps voisins. Les cr
pons du lierre.
CRAMPONNER [kran-p5-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de crampon, § 154. || xv" s. Pour leurs ba
nets faire cramponner, a. DE la salle, Jehan de Saiiu
p. 40, Helleny.]
Il Fixer au moven de crampons. — des pièces de cl
pente. || P. ext. Famil. Se — à qqch, à qqn, s'y accrocher
lement. Il se cramponnait à l'arbre. Je me cramponne aprè
premier que j'attrape, piron, Métrom. m, 14.
CRAMPONNET [kran-pô-nè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crampon, § 133. || 1611. COTGR. Adi
ACAD. 1798.]
Il Petit crampon. Specialt. Pièce dans laquelle se ni
le verrou d'une targette, le pêne d'une serrure. (F. plcoi
1. CRAN [kran] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. '*crennum, forme hypothétique p
crçna, entaille, devenu cren [cf. créneau, créner), cran
crâner), §§ 311 et 291. [Cf. créneau.) Au sens 3» on i
souvent crain, pour cren, forme dialectale.]
Il 1» Entaille faite sur une pièce de bois, de fer, pi
servir d'arrêt. Le — d'une arbalète. || Spdcialt. \ 1. Ent;i
CRAN
583 —
CRAPE
pi iquée dans le corps des caractères d'imprimerie pour
ir quer dans quel sens l'ouvrier compositeur doit les
pi er. I 2. Entaille pratiquée sur le bourrelet d'une bou-
cl à feu. — de mire, entaille pratiquée sur les canons,
lefusils, pour déterminer la ligne de mire ou de visée.
2" Dans une pièce dentelée, crémaillère, etc., cha-
C'C des entailles qui se trouvent entre les dents. Monter,
diendre d'un — . Fig. Il est monté d'un — , d'un degré.
B;ser d'un —, le prendre moins haut, n faut baisser d'un
t changer de manière, destouchiîS, Glor. ii, 14. || P. ext.
Cjicun des trous qui servent d'arrêt dans une sangle,
s une courroie. Lâcher un — .
3" P. ext. (Technol.) Fissure perpendiculaire qui in-
■ompt une couche de stratification.
*CRAN [kran] s. m.
5TYM. Subst. verbal de crâner, pour caréner. (F. ce mot
361.) Il 1683. GUiLLET, Dict. mar.]
(Marine.) Action de caréner. Mettre un navire en — .
. CRAN [kran] s. m.
5tym. Mot d'origine slave, passé en français par l'in-
t Tiédiaire de l'allemand, §§ 7 et 20 ; polon. chrzan ; allem.
lectal krœn, m. s. || Admis agad. 1762.]
Nom vulgaire du raifort sauvage.
'CRANAGE [krà-nàj'] s. m.
ÉTYM. Dérivé de crâner 1, § 78. || Néolog.]
(Technol.) Action de crâner (une pièce d'horlogerie).
. "CRANAGE [krà-nàj']. V. carénage.
ICRANCELIN [krans'-lin ; en vers, kran-se-...] s. m.
lÉTYM. Emprunté de l'allem. kranzlein, petite couronne,
I On trouve aussi crantzlein, cancerlin, etc. || 1683. Crantze-
Ij LE p. MENESTRiER, Chevulerie, p. 167.]
! (Blason.) Portion de couronne posée en bande à tra-
'j's un écu, du chef à la pointe.
1. CRÂNE [kran'] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. cranium, grec xpdtvtov, m. s. \\
: '^ s. La froisseure du cran, Chirurg. de Mondeville, dans
OKF. I xiv'î-xv^ S. Les commissures du cranne, Chirurg. de
hi de Chauliac, ms. 24249, f" 6.]
II Boîte osseuse qui renferme et protège le cerveau. Le
i c'est-à-dire l'os de la tête, renferme le cerveau, boss. Conn.
1 Dieu, II, 7. n lui fendit le — d'un coup de hache. || P. ext.
iîir le — étroit, avoir une intelligence peu développée.
{2. CRÂNE [kran'] s. m.
jÉTYM. Origine incertaine. Qqns y voient le même mot
le crâne 1 ; le sens 1° rend cette étymologie assez vrai-
jmblable. {Cf. l'expression une mauvaise tête.) || 1787. Cet
mme est un crâne, un fou, un écervelé, féraud, Dict. crit.
Ilmis ACAD. 1835.]
I Famil. \\ 1" Vieilli. Tapageur.
Ijl 2° Celui qui montre qqch de très décidé. Paire le — .
Adjectivt. Un air, une attitude — . Il s'est montré très — .
"CRÂNEMENT [kran'-man ; envers, krâ-ne-...] adv.
i[ÉTYM. Composé de crâne 2 et ment, § 724. || Néolog.]
II Famil. D'une manière crâne.
*CRANEQUrN [kran'-kin; en vers, krà-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du bas allem. kraeneke, grue, et au fig.
balète, §§ 10, 498, 499 et 100. || 1420. Grenequins et ar-
letes a croq, dans DU G. crentinarii.]
Il Arbalète à pied jadis en usage, jj Instrument dont on
servait pour tendre cette arbalète.
1. *CRANER [krà-né] v. ir.
ÎÉTYM. Dérivé de cran, § 154. [Cf. créner.) || Néolog.]
Il (Technol.) Terminer (une pièce dentée d'horlogerie)
I achevant les crans.
2. *CRANER [krà-né]. V. caréner.
CRÂNERIE [krdn'-ri; en vers, krâ-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crâne 2, § 69. || Néolog. Admis acad.
535.]
II Famil. Manière d'être de celui qui est crâne.
*CRANGON [kran-gon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xpavYÛv, sorte de crabe. ||
1747. JAMES, Dicl. de médec.]
Il Crustacé décapode dont le type est la crevette de mer.
*CRANIE [krà-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes crania, m. s. \\
'i92. Mot dû à BRUGuiÈRE. ( V. Journal d'hist. nat. i, 421.)]
Il (llist. nat.) Genre de coquille bivalve.
'CRÂNIEN, lENNE [kr<â-nvin, -n^hn' ; envers, -m-...]
ii-
[ÉTYM. Dérivé de crâne, § 244. || Néolog.]
Il Relatif au crâne.
CRANIOLOGIE [krà-nyO)-lo-ji ; en vers, -ni-ô-...] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xpavîov, crâne, et >.6yo;,
discours, § 279. agad. donne aussi cranologie, d'après le
franc, crâne 1, forme moins usitée. || Néolon. Admis acad.
1835.]
Il Étude de la conformation du crâne dans ses rapports
avec les inclinations, les aptitudes.
"CRANIOTOMIE [krà-nyù-tô-mi; envers, -x\\-h-...]s.f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xpavîov, crâne, et TO(Jif,,
coupure, § 279. || Néolog.]
Il (Médec.) Opération qui consiste à diviser le crâne
d'un enfant mort dans le sein de la mère, quand l'accou-
chement ne peut avoir lieu autrement.
*CRANOIR [krà-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crâner 1, § 113. || Néolog.]
Il (Technol.) Lime à crâner.
CRANOLOGIE [krâ-nô-lù-ji]. V. craniologie.
CRAPAUD [krà-pô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé d'un radical german. incertain, §§6, 138,
498 et 499 : les uns le rattachent à l'anglo-saxon crespan,
ramper, ce qui ne convient guère pour la forme; les au-
tres au german. krappa, crampon, ce qui ne convient
guère pour le sens. || xii" s. Grans crapoz enflés, Moniage
Guill. 2543.]
I. Reptile batracien, à pattes plus courtes que la gre-
nouille , à corps trapu , couvert de verrues , d'où suinte
une humeur fétide. || Au fém. Rare. Crapaude. Demandez
à un — ce qu'est le beau,... il vous répondra que c'est sa cra-
paude, VOLT. Dict. philos, beau. || Sauter comme un — . Laid
comme un — . Pierre de — , crapaudine. (V. ce mot.) Loc.
prov. Être chargé d'argent comme un — de plumes, être dé-
pourvu d'argent. Avaler un — , accepter une chose très
pénible. [Cf. couleuvre.) || Fig. En parlant d'un petit homme
laid, d'un gamin. C'est un — . {Cf. crapoussin.) || P. anal.
(Hist. nat.) Nom donné à divers animaux, à cause de leur
forme, de leur laideur. — volant, l'engoulevent, oiseau.
— ailé, variété de strombe, coquille univalve. — de mer,
la synancée horride et la lophie histrion, sortes de pois-
sons. — pêcheur, la baudroie, poisson.
II. Fig. I 1. Ancienne coiffure d'homme , sorte de
bourse où les cheveux de derrière étaient ramassés et en-
fermés. I 2. Fauteuil bas, sans bois apparent, entièrement
rembourré et garni, j 3. Affût de mortier plat et sans
roues. I 4. Bande de fer coudée fixée à l'extrémité de la
barre pour tenir le gouvernail à une hauteur constante.
I 5. Tumeur du tissu sous-ongulé de la sole et de la four-
chette du sabot, chez les solipèdes. [Syn. crapaudine.) | 6.
Défaut dans une pierre précieuse, dans un bloc de marbre,
dans le tissu d'une étoffe.
*CRAPAUDAILLE [krà-pô-dày']. V. crépodaiUe.
CRAPAUDIËRE [krà-pô-dyêr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crapaud, § 115. || 1394. Grapaudiere,
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il Lieu où il y a beaucoup de crapauds.
CRAPAUDINE [krà-pô-din'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crapaud, § 100. ||xine s. Et camaheus et
crapoudines, h. de mery, dans godef. Suppl.]
I. Pétrification, dite aussi pierre de crapaud, qu'on croyait
provenir de la tête du crapaud et qui n'est qu'une dent
fossile du poisson dit loup de mer.
II. Il 1" Manière de dresser et d'accommoder un pi-
geon en l'aplatissant et en repliant les membres de ma-
nière à lui donner la forme d'un crapaud.
Il 2° Châtiment qu'on employa quelque temps dans l'ar-
mée d'Afrique, et qui consistait à laisser le patient lié, les
jambes ramenées le long des cuisses, à la façon du cra-
paud.
III. (Technol.) Boîte métallique qui supporte un pivot.
II Support en fonte d'une caronade. || Pièce creuse qui
reçoit le gond d'une porte. || Pièce de fer qui reçoit la
grenouille d'une presse d'imprimerie. || Soupape de dé-
charge au fond d'une baignoire, d'un réservoir, etc. ||
Plaque à l'entrée d'un tuyau de bassin, de réservoir,
pour empêcher les ordures de pénétrer.
IV. (Médec. vétér.) Tumeur, dite aussi crapaud. (F. ce
mot.)
V. (Zoologie.) Le loup de mer, sorte de poisson. || (Bo-
tan.) Plante fétide de la famille des Labiées.
*CRAPE [krâp'] s. f.
CRAPELET
[ÉTYM. Môme radical que crafe. {V. ce mot.) || xiv^ s.
Qu'il (le cheval)... n'ait crape ne rape, Ménagier, ii,75.]
Il ±0 Vieilli et dialect. Ordure, crasse, squamosité.
Il 2» Spécialt. (Technol.) Graisse d'une meule de
moulin.
•CRAPELET [krâp'-lè ; en vers, krà-pe-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de crapaud, §§ 62 et 133. ||
Néolog.]
Il Famil. Jeune crapaud.
•CRAPONNE [krà-pôn'] s. f.
[ÉTYM. Nom propre de ville, § 36 : Craponne (Haute-
Loire). Il 1771. TRÉV.]
Il (Technol.) Lime bâtarde d'horloger, dont la taille
n'est ni trop fine ni trop grosse.
CRAPOUSSIN, INE [krà-pou-sin, -sin'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de crapaud, §§ 62 et 100. || Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Trivial. Personne de taille ramassée.
•CRAPS. V. crabs.
CRAPULE [krà-pul] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crapula, m. s. \\ xiv^ s. Contre
crepule Abstinence, gage de la bigne, dans dochez, Dict.]
Il l» Vieilli. Excès de vin. Sa — journalière, st-sim. m,
24i. Le grand s'enivre de meilleur vin que l'homme du peuple,
seule différence que la — laisse entre les conditions les plus
disproportionnées, la br. 9. || P. ext. Débauche grossière.
Il 20 Trivial. Classe de gens qui se plaisent à vivre dans
la crapule. Fréquenter la — . || P. ext. C'est une —, un in-
dividu qui appartient à la crapule.
CRAPULER [krà-pu-lé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de crapule, § 154. || xvi^ s. paré, xx, 22.]
Il Vieilli. Vivre dans la crapule.
*CRAPULEUSEMENT [ krà-pu-leiiz'-man ; en vers,
-leii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de crapuleuse et ment, § 724. || Néolog.]
Il D'une façon crapuleuse.
CRAPULEtJX, EUSE [krà-pu-leû, -leuz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crapulosus, m. s. \\ xiv" s. Les
crapuleux... ont l'estomac fastidieux, J. de vignay, Miroir hist.
dans DELB. Rec. Admis agad. 1740.]
Il Qui se plaît à vivre dans la crapule. Des gens — . || Qui
arapport à la crapule. Des goûts — . Mener une vie crapuleuse.
1. *CRAQXJE [krâk'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de craquer, § 52. || Néolog.]
Il Trivial. Menterie pour attraper qqn.
2. "CRAOUE [krak'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. crak, m. s. mot de même
provenance que craquer, § 8. || Néolog.]
Il (Minéral.) Cavité i)leine de cristaux dans une roche.
'CRAQUELAGE [krak'-làj' ; en vers, krà-ke-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de craqueler, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Procédé pour craqueler la porcelaine.
CRAQUELÉ, ÉE. V. craqueler.
"CRAQUELER [krâk'-lé ; en vers, krà-ke-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de craquer, § 162. agad. ne donne que le
part, passé craquelé employé adjectivt. || 1789. Craquelée
ou truitée, encygl. méth.]
Il (Technol.) Fendiller légèrement en tous sens (la por-
celaine, le verre, le vernis d'une peinture, etc.). Un vase
craquelé. || Spécialt. En parlant de porcelaine, de verre,
dont l'émail ou le poli est fendillé à dessein. Un vase en
céladon craquelé. Verre de Bohême craquelé, et, substanlivt.
Du craquelé, du verre craquelé.
CRAQUELIN [krâk'-lin ; en vers, krà-ke-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de craquer, §§ 126, 65 et 100. agad. ne
donne que le sens 1. 1| (Au sens I.) 1297. Texte de Tour-
nai, dans GODEF. Suppl.]
I. Petite pâtisserie qui craque sous la dent.
II. Navire dont la membrure, trop légère, joue et cra-
que à la mer. || Fig. Dans le langage des marins, homme
dont la charpente est peu solide.
III. Crustacé qui vient de changer de peau et que les
pêcheurs emploient comme appât. {Syn. craquelot.)
"CRAQUELOT [krak'-lô ; en vers, krà-ke-16] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de craquer, §§ 126, 65 et 136. || 1754. en-
GYCL.]
Il 1° Crustacé qui vient de changer de peau. {Sgn. cra-
quelin.)
Il 2" P. ext. Hareng saur nouveau. || Hareng peu salé
et peu fumé.
584 - CRASSE
*CRAQUELOTIÈRE [krâk'-lo-tyêr ; en vers, krà-ke,
s. f.
[ÉTYM. Dérivé de craquelot, § 115. || Néolog.]
Il Femme qui prépare les harengs dits craquelots.
CRAQUELURE [krak'-lùr; en wr5, krà-ke-...] s.
[ÉTYM. Dérivé de craqueler, § 111. || Néolog. Admis Atl
1878.]
Il CTechnol.) Fendillement de l'émail dans une
laine, du vernis dans une peinture.
CRAQUEMENT [krak'-man; en vers, krà-ke-...] si\
[ÉTYM. Dérivé de craquer, § 145. || 1556. r. leblanc, d|
DELB. Rec]
Il Bruit sec produit par qqch qui craque. Le — des U\
les sèches, de la neige sous le pied. Le — de la chausfl
quand on marche, d'une boiserie qui joue. Le — de la (j!|
qtd se brise, d'une branche qui casse. Les craquements d'un
fice lézardé. || Spécialt. Bruit de — (dans rauscultaticj
frottement de la plèvre ou du péricarde devenus ruguej
CRAQUER [krà-ké] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de crac, § 154. || (Au sens !<>.) 1549.1
EST. i (Au sens 2°.) Admis agad. 1718.]
Il 1" Produire un bruit sec par le froissement des pi
lies. La neige, le parquet craque sous les pieds. Faire —
doigts. Biscuit qui craque sous la dent. {Cf. craquelin.) La |
craque. Nous brûlons du désir de trouver une assiette fec
pour y édifier une tour qui s'élève jusqu'à l'infini; mais1
notre fondement craque, pasg. Pens. i, 1. || Spécialt. Unjl
roquet qui craque du bec. La grue, la cigogne, craquent, jj
Il 2" Fig. Trivial. Dire une menterie pour attraper!
Vous craquez toujours, maître Nicolas, destoughes,
bour nocturne, i, 1.^
CRAQUERIE [krâk'-ri ; en vers, krà-ke-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de craquer, § 69. || 1771. trév. Admis)
1798.]
Il Trivial. Action de dire une menterie pour attrapât
*CRAQUET [krà-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de craquer, § 133. || Néolog.]
Il Variété de varech léger.
CRAQUÈTEMENT [krà-ket'-man; en vers, -kè-to-^
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de craqueter, § 145. || 1620. Haut son,
flement, craquètement, E. binet, dans delb. Rec. Adi
AGAD. 1798.]
Il Bruit produit par ce qui craqueté.
CRAQUETER [krak'-té; en Der5, krà-ke-té] v. /-
[ÉTYM. Dérivé de craquer, § 167. || xvi» s. Il me sen:
ouyr cracqueter Un perroquet, J. du bellay. Recueil, J-
chrestienne.]
Il Produire un petit craquement répété. Le sel craqw.
dans le feu. || Une cigogne qui craqueté. || Fig. Rager (gri
cer des dents). Quand on l'avait bien fait —, ST-SiM. m, 3'
"CRAQUETTE [krà-kef] 5. /.
[ÉTYM. Dérivé de craquer, § 133. || 1754. engycl.]
Il 1" Dépôt rissolé formé par les impuretés du heu
qu'on fait fondre.
Il 2" (Technol.) Petit billot de fer sur lequel les I
leurs repassent les boutonnières, en faisant un bruit .-
CRAQUEUR, EUSE [krà-keur, -keuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de craquer, § 112. || Admis agad. 171-
Il Trivial. Celui, celle qui dit des menteries pour attr
per qqn.
CRASE [krâz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xpaaiç, mélange. || 1613. s
naereses et crases, cl. duret, dans delb. Rec. Admis aca
1798.]
Il 1° (Physiol.) Mélange. — du sang, des humeurs, n
lange régulier des parties constitutives de ces liquiil
Il 2° (Gramm.) Fusion de la voyelle ou diphlongut
nale d'un mot avec la voyelle ou diphtongue initiale
mot suivant. La forme grecque tàXXa est une — pour
âXXa. En français, l'amour, lendemain, m'amie, aubép;:
sont des crases pour le amour, le endemain, ma ami'
aube épine. (Cf. contraction, synérèse.)
CRASSANE [krà-sàn']. V. cresane.
*CRASSATELLE [krâs'-sà-lcl] s. f.
[ÉTYM. Mot créé par lamargk, et qui paraît dérivé d
lat. crassus, épais.]
Il Genre de coquilles bivalves.
CRASSE [krâs'] adJ. et s. f.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. crassus, épais. {Cf. les fornu:
GRASSEMENT
— 585
CRAYONNEUX
m. qras, graisse, etc.) || xvi" s. La matière plus crasse, ma-
'Irtayn. 1. La pauvreté de crasse toute pleine, J. du bel-
l'.néide, 6.]
. AdJ. (Usité seulement avec des noms féminins.)
Éjis. Matière — . Humeur — . La chaleur et l'inflammation
pJent au cerveau de notre malade beaucoup de fuligines épais-
S(|et crasses, MOL. Poîirc. i, 8. || Fig. Une ignorance — .
' S. /". Il 1° Couche de saleté qui se forme et s'amasse
peau, sur le linge, sur les vêtements qu'on porte,
^ objets. Le savon sert à enlever la — . Laver la —
bleau, d'une arme à feu. || P. anal. Auplur. (Tech-
^oorie, écume d'un métal en fusion, j Ecaille, paille
qise détache du fer rouge lorsqu'on le bat. {Cf. crassier.)
1 2» Fig. I 1. Grossièreté. Cela est de la — du langage
n, BOS.Ç. 6<' Avert. à Jurieu, 5. | Trivial. Vilain pro-
Faire une — à qqn. j P. ext. Condition basse. Tirer
•^ iiain de sa — . Né malheureux, de la — tiré, Et dans la
-bn un moment rentré, volt. Pauvre Diable. \ 2. Avarice
s|lide. Mais pour bien mettre ici leur — en tout son lustre,
tlu Sat. 10.
IGRASSEMENT [kras'-man ; en vers, krà-se-...] s. m.
M. Dérivé de crasser, § 145. || Néolog.]
'. chnol.) Action par laquelle une arme à feu se crasse.
,:rassER [krà-sé] v. tr.
Iétym. Dérivé de crasse, § 154. || Ne'olog. Admis acad.
■chnol.) Remplir de crasse (spécialement le canon
i m arme à feu). Cette poudre crasse le bassinet. Un fusil
(jssé.
;::rasse17X, EUSE [krà-seû, -se'uz'] adj.
JÉTYM. Dérivé de crasse, § 116. || 1539. r. est.]
1o Sali par la crasse. Des mains crasseuses. Des vête-
jits — . Des gens — .
2° Qui est d'une avarice sordide. Un homme —, et,
i'pt, Un — . P. ext. Une manière de vivre crasseuse.
CRASSIER [krà-syé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de crasse, § 115. || 1754. encycl.]
jl (Technol.) Dépôt des crasses d'une usine métallur-
;,[ue.
î'CRASSULACÉES [kras'-su-là-sé] s. f. pi.
IKTYM. Dérivé de crassule, § 233. || Ne'olog.]
Il (Botan.) Famille de plantes dites plantes grasses, dont
[type est la crassule.
•CRASSULE [kras'-sul] s. f.
! ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge crassula, ?n. s.
jrivé de crassus, épais, § 240. || xiv^ s. evrart de conty,
jns G0DEF. Suppl.]
j I (Botan . ) Plante formant le genre type de la famille des
lassulacées.
JCRATÈRE [krà-tèr] S. m.
j[ÉTYM. Emprunté du lat. crater, grec xpaTT,p, m. s. Le
|. a une forme secondaire cratera, qui est du fém. De là
jns doute l'orthogr. du mot français et le genre fém. que
i donne millevoye, Églog. de Virgile, 5, mais qui n'a
s prévalu. || 1626. Le vaisseau nommé crater dont les anciens
servaient, bachet de meziriac, Trad. des e'p. d'Ovide,
285. .\dmis acad. 1762 au sens l» et 1798 au sens 2».]
Il 1" (Antiq.) Large vase où l'on mêlait le vin et l'eau
lur remplir la coupe. || P. ext. Coupe.
I 2" Fig. Ouverture formée à la cime d'un volcan, par
quelle il rejette les matières enflammées, flamme, lave,
ndres. Le — de l'Etna, du Vésuve. || P. anal. Ouverture
atiquée à la partie supérieure d'un fourneau de verrier.
CRATICULER [krà-ti-ku-lé]. F. graticuler.
CRAVACHE [krà-vâch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. karbatsche, m. s. §§ 7, 498
499; le mot allem. est emprunté des langues slaves, et
;lles-ci le tiennent du turc. §§ 20 et 23. {Cf. courbache.)
1790. ENCYCL. MÉTH. fouet. Admis acad. 1835.]
Badine flexible terminée par une mèche, dont les
ivallers se servent comme de fouet.
'CRAVACHÉE [krà-và-ché] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cravacher, § 119. || Néolog.]
II Application de coups de cravache.
'CRAVACHER [krà-và-ché] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cravache, § 154. || Néolog.]
Il Frapper avec une cravache.
CRAVAN [krà-van] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1555. De l'oye nonnette autre-
ent appelée cravant, p. belon, Nature des oiseaux, m, 5.]
Il 1» Oie sauvage des régions tempérées. {Cf barnache.)
Il 2» Dialect. Anatife ou gland de mer.
CRAVATE [krà-vâf] s. m. et f.
[ÉTYM. Ancienne forme du nom de peuple Croate, faite
directement sur le slave, tandis que Croate paraît em-
prunté à l'allemand, § 36 : le sens II vient des bandes
de linge que les Croates portaient autour du cou. || (Au
sens II.) 1652. J'ay des cravates les plus belles, berthod,
Paris burlesque, p. 136, Jacob.)
I. Anciennt. S. m. \\ l» Cheval de race croate.
Il 2° Cavalier croate qui servait comme mercenaire. ||
P. ext. Soldat de cavalerie légère. Le régiment de Royal-
Cravate. Ce sont des cravates de l'armée ennemie, hamilt.
Grarn. 84.
II. S. /. Il l" Morceau d'étoffe qu'on porte autour du cou.
Une — noire. Être en — blanche. Le nœud d'une — . Prendre
q^ à la — . Tenir la — à qqn, pour l'étrangler. P. plaisant.
Fig. Une — de chanvre, une corde pour pendre qqn.
Il 2° P. anal. \ l. Écharpe dont on orne le haut d'une
lance , d'un drapeau. | 2. Cordage qui sert à suspendre
l'ancre à l'arrière d'un bateau, en passant sous les deux
bras. I 3. Cordage fixé à la tête du bas mât d'un bâtiment
abattu en carène. | 4. Au jeu de trictrac, marque que l'on
fait au fichet pour indiquer qu'on a une grande bredouille.
Il 3" Fig. I 1. — blanche, la pie-grièche à collier blanc,
—-jaune, l'alouette à gorge jaune. — noire, -verte, le colibri
à cou noir, vert. — dorée , le colibri topaze. | 2. Cravates
œsophagiennes, bandes musculaires disposées en cravates
autour de l'orifice œsophagien de l'estomac, chez le cheval.
CRAVATER [krà-và-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cravate, § 154. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Famil. Entourer (le cou) d'une cravate. Une personne
mal cravatée.
*CRAYER [krè-yé] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Semble dérivé de craie, § 115.
Il 1754. encycl.]
Il (Technol.) Cendre de charbon vitrifiée par un feu
ardent.
*CRAYÈRB [krè-yèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de craie, § 115. || 1379. Croiere, dans godef.]
Il Lieu d'oii l'on extrait de la craie.
CRAYEXJX, EUSE [krè-yeû, -yeW] adj.
[ÉTYM. Dérivé de craie, § 116. || xiiio s. Terres creouses et
sablenoses, dans Bibl. Éc. des Chartes, 1845, p. 135.]
Il Qui est de la nature de la craie. Terrain — . Acide —,
ancien nom de l'acide carbonique, tiré de la craie ou
carbonate de chaux.
CRAYON [krè-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de craie, § 104. || (Au sens I.) 1309. Croion,
dans GODEF. | (Au sens II.) 1554. Le creon que j'en ay fait
estant sur le lieu, thevet, Cosmogr. de Levant, p. 150.]
I. Marne argileuse et sablonneuse qui se trouve quel-
quefois dans le sol sous la couche de l'humus.
II. P. ext. Il l" Morceau de minerai plus ou moins ten-
dre dont on se sert pour tracer, pour dessiner, pour écrire.
W^Fig. Muses, pour le tracer cherchez tous vos crayons, boil.
Ép. 4. — noir, blanc, rouge. || Écrire au — . || P. ext. Manière
dont un dessinateur se sert du crayon. Un portrait d'un —
large, vigoureux.
Il 2" P. ext. Esquisse. Un — conforme à cet original, la
F. Contes, Cas de conscience. || Fig. Ce n'est ici qu'un sim-
ple — , MOL. Am. me'd. préf. Sans pouvoir exprimer par tant
d'horribles traits Qu'un — imparfait de leur horrible paix ,
corn. Cinna, i, 3.
CRAYONNER [krè-yô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de crayon, § 154. || 1611. cotgr.]
Il Esquisser, dessiner, écrire au crayon. Des notes crayon-
nées à la hâte. |i Fig. La main qui crayonna L'âme du grand
Pompée et l'esprit de Cinna, corn. Vers à Fouquet. \\ P. ext.
Marques de traits au crayon. — une page blanche.
CRAYONNEUR, 'CRAYONNEUSE [krc-yô-neur,
-neuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de crayonner, § 112. || 1771. trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il Celui, celle qui cravonne, qui dessine grossièrement.
CRAYONNEUX, EUSE [krè-yô-neû, -neuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crayon, § 116. || 1771. trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il Qui est de la nature du crayon.
CREANCE
586
CREDIT
CRÉANCE [krc-âns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croire, §§ 65 et 144. {Cf. crédence,
croyance.) |1 xi" s. Si ert créance, dunt or n'i a nul prud, St
Alexis, 2.]
Il 1" Action de croire qqch ou qqn. Seigneur, à vos soup-
çons donnez moins de — , R.\c. Brit. iir, 5. Son caractère
donne — à ses paroles, l.\ un. 5. Digne de — . Refuser sa —
à qqn. Obtenir — . Perdre toute — dans les esprits, p.v.sc. /Voî;.
4. Il Spécialt. Croyance religieuse. Il aura vécu conformé-
ment à sa — , BOURD. Avent, 56.
Il 2» Action de se fier à qqn. || Lettre de — . | 1. Lettre
qui accrédite un ambassadeur. | 2. Lettre qui donne cré-
dit cliez un banquier. || P. ext. Une —, papier, pièce,
titre faisant foi qu'une somme nous est due par qqn. Avoir
une — sur qqn. Recouvrer une — . Une — douteuse, dont le
recouvrement est incertain.
CRÉANCIER, 1ÈRE [kré-an-syé, -syer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de créance, § 115. || xii" s. Vers ses créan-
ciers s'en aquitast. Rois, iv, 4.]
Il Celui, celle à qui qqn doit de l'argent. Payer ses créan-
ciers. Fig. Je vous trouve, Phillis, trop rude créancière, CORN.
Poés. div. 57.
CRÉÂT [kré-à] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. creato, m. s. proprt, nour-
risson, élève {cf. créature), § 12. || 1650. mén. Oi'ig.]
Il Anciennt. Ecuyer subalterne dans un manège.
CRÉATEUR, TRICE [kré-à-teur, -trïs'] s. m. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. creator, m. s. L'anc. franc, a
la forme pop. creere, creeor. || xii<= s. Creatur, pu. de thaun,
Comput, 276.]
I. S. m. Celui qui crée, qui fait qqch de rien. Le — du
ciel et de la terre. Ces premiers arts que les hommes apprirent
d'abord, et apparemment de leur Créateur, BOSS. Hist. univ. i,
I. Adorer son Créateur. Ahsolt. Le Créateur, Dieu. || P. ext.
Celui qui fait une chose qui n'existait pas encore. Corneille
qui fut parmi nous le — de la tragédie, VOLT. Lett. à Faugères,
3 mai 1776.
II. Adj. Qui crée. Le souffle — . L'esprit — . La puissance
créatrice. || Fig. Un génie — . Une imagination créatrice.
*CRÉATINE fkré-à-tin'] ,9. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec xpsaç, xpéaroç, chair, § 245. ||
Néolog.]
Il (Chimie.) Substance cristallisable qui existe dans la
chair des animaux.
*CRÉATININE [kré-à-ti-nin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de créatine, § 245. || Néolog.]
Il (Chimie.) Alcaloïde qui existe dans la chair muscu-
laire et dans le sang.
CRÉATION [kré-à-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. creationem, m. s. J. de meung.
Trésor, 447, emploie la forme pop. creaison. || xiv" s. La
première création des tribuns, bersuire, dans littré.]
Il Action de créer, de faire qqch de rien. Ce que nous en-
seigne l'Écriture sainte sur la — de l'univers, BOSS. Hist. univ.
II, 1. Le récit de la — , tel qu'il est fait par Moïse, ID. ibid.
L'an 3000 depuis la — . || P. ext. L'ensemble des choses
créées. Les merveUles de la — . De la — le magnifique hommage,
LAMART. Médit. I, 16. Il p. ext. Action de faire une chose
qui n'existait pas encore. La — d'un genre nouveau. La —
d'un personnage. Un pair de nouvelle — . | Spécialt. La — d'un
rôle par un acteur. || P. ext. Ce qui est créé. Les créations
de Corneille. Les créations d'un acteur, les rôles qu'il a créés.
CRÉATURE [kré-à-tùr] s. f.
[ÉTYM. Au sens 1°, emprunté du lat. creatura, 9n. s. Au
sens 2", emprunté de l'ital. creatura, m. s. § 12. || (Au sens
1".) xi<î s. Voy. de Charl. à Jérus. dans delb. Rec. \ (Au
sens 2».) xyi» s. V. à l'article.]
Il lo Être que Dieu a créé, tiré du néant. Les créatures
inanimées. La dernière de toutes les créatures intelligentes,
BOSS. Conn. de Dieu, iir, 1. Vous comblez, dirent-ils, vos
moindres créatures, la f. Phil. et Daucis. \\ Fig. J'en jure
Par le Dieu des menteurs , dont il est — , corn. Suite du
Ment. II, 4. || Sprcialt. \ 1. En parlant de la créature rai-
sonnable. Les arbres et les plantes Sont devenus chez moi
créatures parlantes, la f. Fab. ii, 1. Faire trembler toute —
sous les jugements de Dieu, boss. R. d'Angl. 1. Votre cœur
tient un peu trop aux créatures, pasc. Prov. 9. | 2. En par-
lant de la femme. Une belle — . C'est une bonne — . Une pau-
vre — . Absolt. Des créatures, des femmes méprisables.
Il 2" Celui, celle qui n'est rien que par la faveur de qqn.
Je suis votre — , marg. df, valois, Ilcptam. 12. Certes,
je médite, et moins je me figure Que vous m'osiez compteri
votre — , RAC. Bi'it. i, 2.
CRÉCELLE [kré-sèl] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être d'une forme |
pothétique du lat. pop. "crepicella (qui serait de venu, |
gulièrement créceUe, §§ 336, 3è9 et 291) au lieu de (
tacillum, qui se trouve dans Lucrèce et tertullte
sens de petite crécelle. On trouve aussi crécerelle dan
môme sens (junius, Nomeiwlator ; cotgr., oud.), et|
celle, crécelle pour crécerelle (chrétien de troyes, furbJ
Il Admis acad. 1740.]
Il Instrument bruyant formé d'une planchette me
qui crie en tournant autour d'un manche. — de lép
que les lépreux étaient autrefois obligés de faire ré»i|
ner pour annoncer leur approche, et, fig. nom vulgaj
du bruant, oiseau. || Fig. C'est une — , une personne i
étourdit les gens par son babil.
CRÉCERELLE [kres'-rèl; en vers, krè-se-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crécelle (dans chrétien de troyes, C|
valier au lion, 3195, cercele), m. s. § 63. La forme oer
semble indiquer que l'on a affaire au même mot quej
celle. ( V. ce mot.) || xiii" s. Tiens fet semblant de tortereB
par dedens est cresserele, G. DE coincy, Theophilus, 18
Il L'émouchet, oiseau de proie du genre faucon.
CRÈCHE [krëch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. krippja, m.
§§ 6, 498 et 499. || xm" s. Et armenz ne sera mis as cresch'
Psaut. dans littré.]
Il Mangeoire pour les bestiaux. Spécialt. La — del'enf.
Jésus, 011 Jésus fut placé à sa naissance. || P. ext. \
Asile pour les enfants trouvés. ] 2. Asile pour les pet
enfants pauvres, pendant le temps que leur mère s':
sente pour le travail.
*CRÉCY [kré-si] s. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36. || Néolog.]
Il Variété de carotte très estimée. Une purée de — . Pots
à la — , purée de carottes.
CRÉDENCE [kré-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. credenza, rn. s. § 12. || (.
sens 1".) xxv" s. Chevalier d'honneur et de crédence, froi-
C/iron. XV, 345, Kervyn.| (Ausens2o.)1536. Ung petit arll
d'or nommé crédence, dans l. de laborde. Émaux, p. 23,\
Il 1° Anciennt. Créance, confiance. || P. ext. Essaie
faisait, sur le buffet, des mets, des boissons, avant (
servir aux princes, pour enlever toute défiance.
Il 2» Buffet, console, ou table sur laquelle on dépoaj_
plats, les verres, etc., pour le service de la table. \\P.i
Garde-manger dans les anciens collèges, séminaires.
CRÉDENCIER [kré-dan-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crédence, § 115. || xvi" s. Credentier, ra
dans DELB. Rec. Admis acad. 1835.] '
Il Anciennt. \\ 1° Celui qui goûtait les mets, les bu'
sons à la table des princes.
Il 2° Celui qui, dans les anciens collèges, séminair
avait la garde des provisions de bouche.
CRÉDIBILITÉ [kré-di-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. credibilitas , m.
§ 217. Il Admis acad. 1694.]
Il Caractère en vertu duquel on fait une chose niérila
d'être crue. La — d'un fait. Le principe de la — ... est en d
faut, j.-j. Rouss. Lett. de la inontagne, 3.
CRÉDIT [kré-di] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. credito, m. s. de credei
croire, avoir confiance, § 12. || xv" s. Ceux qui avoientgra
crédit avecques ledit conte de Charolois, comm. i, 2.]
I. Vieilli. Confiance qu'inspiiM; la véracité de qqn.
qqch. Je crois sur sa parole et lui dois tout — , cORN. Sert
II, 4. Tant d'autres (livres) qui ont eu — au monde, pa
Pens. XIV, 5.
II. /*. ext. Autorité dont on jouit auprès de qqn ]
la confiance qu'on lui inspire. Ah! ma sœur, si sur vo\i
puis avoir — , mol. Dcp. am. ii, 3. Par le — qu'ils ont dai
le monde , pasc. Prov. 15. Que je garde en son âme enc(
même —, corn. Tite et Bér. n, 7. || Spécialt. Inlluem'
dont on jouit auprès de qqn de puissant (souverain, ;
nistre, etc.) par la confiance qu'on lui inspire. Avoir du
à la cour, auprès du roi. Être en —.Je vois mes honneu),
croître et tomber mon —, rac. Brit. i, 1. Tu n'as — niranl
qu'autant qu'elle (ma faveur) t'en donne, corn. Cinna, v, J
CREDITER
— 587
CREMEUX
III. Confiance qu'inspire la solvabilité de qqn. Avoir
— . Son — est ébranlé. Pour sauver son — il faut cacher
I perte, la f. Fab. xii, 7. Le — public, confiance qu'ins-
l;i solvabilité de l'Etat aux particuliers pour les em-
■^ qu'il a contractés, pour la dette publique. Faire —
qqn. Acheter, vendre à — , sans payer comptant. Ouvrir un
- à qqn (T. de banque), l'autoriser à emprunter jusqu'à
jncurrence d'une somme déterminée. Lettre de — , au-
irisantle porteur à toucher une somme déterminée chez
^liii à qui elle est adressée. Établissement de — , banque.
/. Le Crédit foncier, agricole, institutions de crédit hypo-
iie. Ouvrir un — à un ministre, lui allouer au budget
imme pour tel ou tel service. — ordinaire, extraor-
! e, supplémentaire. P. ext. Le — d'un client, sur les
(le compte d'un commerçant, d'un banquier, ce
il est créancier (par opposition au débit, ce dont il
M Jébiteur). Porter une somme, un article au — de qqn. ||
ig. A —, en donnant sans rien recevoir en retour. Mais
s gens de mon air, marquis, ne sont pas faits Pour aimer à
et faire tous les frais, mol. Mis. m, 1. Quiconque aime de
sorte Se donne au diable à — , CORN. Poés. div. 10.
CRÉDITER [kré-di-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de crédit, § 154. || 1723. savary, Did.
iinm. Admis acad. 1798.]
Inscrire (qqn) comme ayant une certaine somme
II lée à son crédit, ou un crédit ouvert pour une cer-
|.ine somme. — qqn de mille francs.
I CRÉDITEUR [kré-di-teUr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. créditer, créancier. Le sens
» est dû à l'influence de crédit, créditer. ]| (Au sens 1".)
ill. Lelt. de Ch. VI, dans godef. Suppl. | (Au sens 2°.)
123. SAVARY, Dicf. du comm. Admis acad. 1878.]
j II 1" Anciennt. Créancier.
I II 2» P. ext. Celui qui est crédité par un commerçant,
n banquier. || Adjectivt. Compte —, la partie d'un compte
Dntenant les sommes portées au crédit.
CREDO [kré-dô] s. m.
I [ÉTY.M. Mot latin, signifiant « je crois », par lequel
iDmmencele symbole des Apôtres, §216. || xiii" s. frère
kuRENT, dans godef. Suppl.]
j II Le symbole des Apôtres, contenant les articles fonda-
lientaux de la foi catholique. || Fig. Ce que qqn prend pour
iase de ses opinions politiques, littéraires, etc. C'est son — .
j CRÉDULE [kré-dul] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. credulus, m. s. \\ xiv" s. Cre-
jale a eux et a leurs douces paroles, Me'nagier, ii, 55.]
, Il Qui croit trop facilement. Je ne puis plus tromper une
Inante — , rac. Baj. ii, 5. Et ton esprit — ose s'imaginer
!a' Auguste, pouvant tout, peut aussi me donner, cORN. Cinna,
|i, 4. Il Spœialt. Qui croit facilement aux choses surna-
jirelles , religieuses. Ce foudre ridicule Dont arme un bois
ourri ce peuple trop — , corn. Poly. ii, 6.
I CRÉDULITÉ [kré-du-li-té] s. f.
I [ÉTYM. Emprunté du lat. credulitas, m. s. \\ xiic-xiiio s.
reduliteit. Job, dans Rois, p. 454.]
Il Facilité trop grande à croire. Ils se jouaient tous deux
e ma —, rac. BaJ. iv, 5. || Spëcialt. Facilité à croire aux
hoses surnaturelles , religieuses. Notre — fait toute leur
cience, volt. Œd. iv, 1.
CRÉER [kré-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. creare, m. s. § 503. || xii» s. n
ledesraes manda, e cried sunt, Lib. Psalm. p. 229, Michel.]
Il 1» En parlant de Dieu, faire (qqch) de rien, tirer du
éant. Dieu qui crée le ciel et la terre par sa parole , BOSS.
ïist. univ. I, 1.
2" En parlant de l'homme, composer (une œuvre,
ine chose qui n'existait pas auparavant). Louis XIV créa
3 palais de Versailles. — un grand établissement, une société
e crédit, une académie. — une marine, une armée. — de
ouveaux impôts, un emploi. — des nouvelles. — un enseigne -
lent, une chaire. — des mots nouveaux. — un genre littéraire,
schyle créa la tragédie. Spëcialt. — un rôle (en parlant
i 'un acteur), être le premier à le représenter. |1 Fig. —
qqn des obstacles, des embarras. Se — des besoins artificiels.
'CREMA [kre-mà] s. m.
[ÉTYM. Paraît se rattacher au lat. cremare, brûler. || Néo-
og-]
(Technol.) Oxydation du fer chauffé dans le fourneau
le forge.
CRÉMAILLÈRE [kré-mà-yer] s. f.
[ÉTYM. Pour cramaillère, dcîrivé de cramail, § 115. Au
xviie s. on prononçait et on écrivait plutôt crémillère. (G'/'.
crémillée.) acad. 1694-1740 dit : « crémaillère ou crémillère ;
crémaiUon ou crémillon ». || xuio s. CarmeUliere, Gloss. lat.-
franç. dans godef. Suppl. \ 1549. Crémaillère, r. est.]
Il 1" Tige de fer suspendue au-dessus du foyer d'une
cheminée, garnie de crans qui permettent de la fixer
plus ou moins haut, et terminée par un bout recourbé
auquel on accroche le chaudron, la marmite, etc. Haus-
ser, baisser la — . Fig. Famil. Pendre la —, célébrer par
un repas l'installation dans un nouveau logement.
Il 2° P. ext. Toute tige de métal, de bois, dentelée de
crans qui servent à hausser et à baisser une pièce mobile.
La — d'un châssis, d'un pupitre, d'un fauteuil à dossier mobile,
d'une bibliothèque à rayons mobiles, d'une lampe, etc. || Spë-
cialt. Pièce rectiligne à crans qui s'engrènent dans une
roue dentée pour transformer un mouvement circulaire
en un mouvement rectiligne, ou un mouvement rectiligne
en un mouvement circulaire. Un cric à — . || P. ext. Ou-
vrage de fortification en forme de ligne dentelée.
CRÉMAILLON [kré-m'a-yon] s. m.
[ÉTYM. Pour cramaillon, dérivé de cramaille, § 104. {Cf.
crémaillère.) || 1352. Cramillon, dans du c. cramale.]
Il Petite crémaillère qui se rattache à une plus grande.
CRÉMASTER [kré-mas'-ter] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xp£[i.otaTT,p, m. s. \\ xvi« s.
Abbrevie les cremasteres, rab. m, 2. Admis acad. 1878.]
Il (Anat.) Muscle suspenseur du testicule.
CRÉMATION [kré-mà-syon ; en vei^s, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crematio, m. s. de cremare,
brûler. Inusité aux xvii» et xviiio s. || xiue s. Crémation de
flammes, dans godef. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il Action de brûler (le corps des morts).
CRÈME [krèm'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. L'anc. franc, écrit cresme;
le lat. class. dit crëmor, oris; fortunat emploie crama, et
non cFëmum, comme l'indiquent certains dictionnaires. ||
xin" s. De poisson autant corn de cresme, ruteb. p. 3, Kress-
ner.]
Il lo La partie la plus épaisse du lait, qui s'élève à la
surface quand on le laisse reposer, et dont on fait le
beurre par le battage. — fouettée, qu'on fait mousser en
la fouettant avec une verge. || Fig. Famil. La partie la
meilleure de qqch. C'est la — des honnêtes gens.
Il 2" P. ext. Pellicule qui se forme au-dessus du lait
quand on le fait chauffer. P. anal. — de chaux, pellicule-
de carbonate de chaux qui se forme sur l'eau de chaux
exposée à l'air. — de tartre, pellicule de tartrate acide de
potasse qui se dépose sur les parois du tonneau pendant
la fermentation du vin.
Il 3° P. anal. Préparation qui rappelle la crème. | 1. En-
tremets sucré fait avec du lait, des œufs. Une — à la vanille,
au café. I 2. Bouillie sucrée. — de riz. | 3. Liqueur onctueuse.
— de menthe, de vanille. | 4. Cosmétique pour la peau.
CRÉMENT [kré-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crementum, accroissement.
I (Au sens !<>.) 1771. trév. ] (Au sens 2°.) 1754. encycl.
Admis acad. 1762.]
Il lo Vieilli. Accroissement par alluvion des terrains
que baigne l'eau.
Il 2° (Gramm.) Syllabe dont s'augmente le radical d'un
nom à certains cas indirects, d'un verbe à certains temps
ou modes.
CRÉMER [kré-mé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de crème, § 154. || xvie s. Aires ou l'on fait
cresmer le sel, u. palissy, p. 314.]
Il Se tourner en crème. Le lait commence à — . || Se cou-
vrir d'une crème. Vin de Champagne crémant, qui se couvre
d'une mousse légère.
CRÉMERIE [krêm'-ri; en vers, krè-me-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crémier, g§ 65 et 68. Beaucoup écri-
vent, conformément à la prononciation, crémerie. {Cf. avè-
nement.) Il Nëolog. Admis acad. 1878.]
Il Lieu où l'on fait crémer le lait. || Établissement où
l'on vend de la crème, du lait, des œufs. || Petit restau-
rant où l'on sert du café au lait, du chocolat, etc.
CRÉMEUX, EUSE [kré-meîi, -meuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crème, § 116. || 1700. Lait... peu crémeux,
LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec. Admis agau.
1878.]
CREMIER
Il Qui contient beaucoup de crème. Lait — .
— 588 —
CREPER
CRÉMŒR, 1ÈRE [kré-myé, -myèr] s. m. et /".
[ÉTYM. Dérivé de crème, § 115. || Admis acad. 1762.]
Il Celui, celle qui tient une crémerie.
*CRÉ]Vni.LÉE [kré-mi-yé] s. f.
[ÉTYM. Pour cramaillée, dérivé de cramail, § 119. || xiiie s.
Crameillie de fer, dans montaiglon et raynaud, B.ec. de
fabliaux, ii, 150.]
Il 1" Anciennt et dialect. Crémaillère.
Il 2" Spécialt. (Technol.) Pointe de fer qui passe à tra-
vers les fentes du panneton de la clef, quand on tourne la
•clef dans la serrure. [Cf. garde.)
*CRËMONE [kré-môn'J s. m. et f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Crémone, ville d'Italie. |1 (Au
sens II.) 1790. engygl. méth. Serrurerie.]
I. S. m. Sorte de violon , fabriqué originairement à
Crémone.
II. S. f. (Technol.) Ferrure servant à fermer ou à ou-
vrir une fenêtre, tige de fer droite articulée sur un des
montants, qu'on hausse ou qu'on baisse en faisant tourner
une poignée, de manière à faire entrer chaque extrémité
dans une gâche ou à l'en faire sortir. [Syn. espagnolette.)
CRÉNAGE [kré-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de créner, § 78. || Ne'olog. Admis acad.
1835.]
Il (Technol.) Action d'entailler un caractère d'impri-
merie. {Cf. cranage 1.]
"CRÉNATE [kré-nâf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de crénique, § 282 bis. \\ Ne'o-
log.]
Il (Chimie.) Sel formé par l'acide crénique.
*CRÉNATÉ, ÉE [kré-nà-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crénate, § 253. || Ne'olog.]
Il (Chimie.) Qui contient des crénates. Eaux minérales
«rénatées.
CRÉNEAU [kré-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cran, d'après l'an c. forme cren, § 126.
On trouve aussi en anc. franc, kerneau (F. §361), carneau
(F. § 344); cette dernière forme s'est conservée dans le
langage technique. ( V. carneau, carnelle, cameler.) La forme
•corneau, donnée par qqs dictionnaires au sens 3°, paraît
être une erreur. || xii^ s. Cil qui sont au crenel, J. bodel,
Saisnes, tir. 9.]
Il 1° Ouverture pratiquée de distance en distance le
long du parapet d'un rempart, d'une tour, pour lancer
des projectiles sur l'ennemi. || P. anal. Intervalle que
laissent entre elles les sections des soldats formés dans
l'ordre de bataille ou par pelotons.
Il 2° Ouverture pratiquée de distance en distance dans
le fourneau d'un potier. {Cf. carneau.)
Il 3» P. ext. (Marine.) Tuyau de plomb, de bois, ser-
vant au passage des ordures provenant des bouteilles ou
de la poulaine. (Qqs dictionnaires écrivent corneau.)
CRÉNELAGE [kren'-làj' ; en vers, krè-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de créneler, § 78. || 1723. savary, Dict.
du comm. Admis acad. 1798.]
Il Action de créneler.
CRÉNELER [kren'-lé ; en vers, krè-ne-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de créneau, §§ 65 et 154. On dit aussi
•cameler dans le langage technique. (F. ce mot et créneau.)
Il xiic s. Tor crénelée, Roncev. tir. 325.]
Il 1° Entailler en pratiquant des créneaux. — une mu-
xaille. Tour crénelée.
Il 2° Entailler au moyen de crans. Une roue crénelée. —
une pièce de monnaie. || P. ext. Ailes d'insectes crénelées.
Feuilles crénelées, dontles bords présentent des crénelures.
Perche crénelée, et, substantivt, Crénelée, espèce de pois-
son du genre des Perches.
CRÉNELURE [kren'-lùr ; en vers, krè-ne-...] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de créneler, § 111. || 1549. Feuille petite,
selon la figure et crenelure du chesne, meignan, Ilist. des
plantes, dans delb. Rec. Admis acad. 1740.]
Il Découpure en forme de petits créneaux. Dentelles en
«rénelures. Crénelures pratiquées au bord supérieur des cré-
neaux. Les crénelures de la feuille du chêne. Les crénelures
des bords des os qui forment la voûte du crâne.
CRÉNER [kré-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cran, d'après l'anc. forme cren, § 154.
(Cf. crâner.) || 1539. Frangé et crené, R. est. Admis acad.
1835.]
Il Dans un caractère d'imprimerie. | 1. Entailler d'u
cran le bas de la tige. | 2. Évider en dessous la partie cl
l'œil qui déborde le corps de la lettre.
'CRÉNERIE [krên'-ri ; en vers, krè-ne-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de créner, § 68. || 1782. encycl. méth.]
Il (Technol.) Action de créner les caractères d'imprij
merie.
*CRENET [kre-nè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xviii« s. j.-j. rouss. Nom
Ilél. IV, 17.]
Il Dialect. (Genève). Le courlieu, oiseau.
"CRÉNEUR [kré-néur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de créner, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrier qui crène les caractères d'impri
merie.
*CRÉNIQUE [kré-nïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du grec xpT.vTj, source, § 229. || Néolog,
Il (Chimie.) Acide trouvé dans certaines eaux minérales
"CRÉNON [kré-non] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cran, d'après l'anc. forme cren, § 104
Il 1754. ENCYCL.]
Il (Technol.) Première division d'un bloc d'ardoise ai
fond de la carrière.
*CRÉNURE [kré-nûr] s. f
[ÉTYM. Dérivé de cran, d'après l'anc. forme cren, § 111
Il xii" s. Vées vus la cel tertre a celé creneure, Alexandre
dans GODEF.]
Il (Technol.) Trou pratiqué dans les barres d'un châssi
de presse d'imprimerie, pour recevoir les ardillons de
pointures.
CRÉOLE [kré-61] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. crioUo, m. s. d'origim
incertaine, § 13. || 1690. Criole, furet. | acad. donne créoli
dès 1762.]
Il Individu de race blanche né dans les colonies espa
gnôles de l'Amérique. | P. ext. Individu né dans certaine:
colonies européennes intertropicales.
*CRÉOSOL [kré-ô-zôl] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de créosote, § 282 bis. \\ NéOi
Il (Chimie.) Liquide incolore, d'odeur agréable, de
veur brûlante, qu'on obtient en traitant la créosote
l'éther et une solution alcoolique.
CRÉOSOTE [kré-ô-zÔt'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xpéaç, chair, et <jwÇi
conserver, § 279. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Chimie.) Liquide huileux, caustique et antiseptique
qu'on obtient par la distillation du goudron de bois
*CRÉPAGE [kré-pàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crêper, § 78. || 1723. Crespage, savai
Dict. du comm.]
Il (Technol.) Torsion particulière donnée à la ch
pour la fabrication du crêpe.
CRÊPE [krèp'] s. m. et f.
[ÉTYM. Pour crespe (F. § 422), de l'anc. franc, orespe,
crépu, employé substantivement, § 38. Crespe vient du
lat. crjspum, m. s. §§ 308 et 291. Au sens I crêpe est pour
pâte crêpe ; au sens II, pour tissu crêpe. || (Au sens I.) xni«-
xiv'î s. E crispes et friture, gaut. de BiBLES"woRTn, dans
G0DEF. Suppl. I (Au sens II.) xvi» s. Ceste dame vefve avec
son crespe noir, marg. de valois, Heptam. 16.]
I. S. f. Rondelle de pâte très mince faite de farine dr-
trempée avec du lait et des œufs, qu'on a versée par cou-
ches légères dans une poêle garnie pour la faire frire.
II. 5. m. Étoffe de laine fine plus ou moins transpa
rente, à fil ondulé, qu'on prépare en donnant une certain
torsion à la chaîne, puis en trempant le tissu dans de l'ea
et en le frottant avec de la cire. — crêpé, le crêpe proprt
ment dit. — lisse, crêpe clair, généralement fait de soir
et où l'ondulation des fils est à peine perceptible. — noir,
et, absolt, — , pour robe, voile de deuil. Voile, crêper, ha-
bits, lugubres ornements, CORN. Cid, iv, 1. Porter un — tune
l)ande de crêpe, en signe de deuil) au chapeau, au bras, à
l'épée. Fig. Dès que l'ombre tranquille Viendra d'un — noir en-
velopper la ville, BOiL. Lutr. 1. || P. ext. — de Chine, tissu de
soie grège pour châles, robes, dont la trame est faite de
deux fils tordus en sens inverse, et qui est soumis à un
apprêt spécial.
CRÊPER [krè-pé; selon d'autres, kré-...] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. crfspare. m. s. devenu cresper, § 342, 295
et 291, crêper, § 422. {Cf. crisper, forme savante.)]
i
CREPI
— 589
CRESCENDO
l" Rebrousser les cheveux avec le peigne de manière
les faire bouffer. Des cheveux crêpés. Ellipt. Des crêpés,
tites touffes de cheveux crêpés postiches que les fem-
es mettent sous leurs cheveux pour les faire bouffer. \\
r. Trivial. Se — le chignon, se prendre aux cheveux,
parlant des femmes.
2" (Technol.). Préparer (le crêpe) en donnant une
rsion à la chaîne, puis en trempant le tissu dans l'eau
en le cirant.
CRÉPI [kré-pi] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de crépir, § 45. On trouve qqf cré-
LiGER, dans DELB. Rec), par substitution de suffixe,
52. (I xvi" s. Le crespi ou blanchiment, o. de serres, v, 8.]
Il Couche de plâtre, de mortier, dont on enduit un mur
ec la truelle ou le balai, et qu'on laisse raboteuse au
;u de l'unir.
•CRÈPIÈRE [krè-pyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crêpe, § 115. || Néolog.]
Il Femme qui fait, qui vend des crêpes de pâte.
CRÉPIN. V. saint-crépin.
j CRÉPINE fkré-pin'] s. f.
j [ÉTYM. Dérivé de crêpe, § 100. |j xra^ s. Desus la cres-
ine atache Une moult précieuse atache, j. de meung, Rose,
1223.]
Il 1" Passementerie riche à torsades, à houppes en soie.
Il argent, en or, pour dais, baldaquins, etc. Les bords
anges d'ondoyantes crépines, R. belleau, ii, 218.
Il 2" Membrane graisseuse et transparente qui enve-
ippe les viscères du mouton, du veau, du porc, etc.,
lie aussi coiffe, toilette.
1. 'CRÉPINETTE [kré-pi-nêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crêper, g§ 100 et 133. {Cf. bistorte.)
xvi« s. Il y a une herbe qui croist à Villeneufve-la-Guyard,
Dmmée crespinette par les habitans, liébault. Mais. rust.
12.]
Il Dialect. Variété de renouée, plante.
2. *CRÉPINETTE [kré-pi-net'j s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crépine, § 133. Le mot se trouve au
nie s. appliqué à une sorte de parure en crépine, (j. de
EUNG, Rose, 7476.) || Néolog.]
I II Sorte de saucisse faite de viande de porc hachée en-
eloppée dans un morceau de crépine.
; *CRÉPINIÈRE [kré-pi-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être dérivé de crêper
:/. crépinette 1), §§ 100 et 115. || Néolog.]
Il L'épine-vinette, plante.
CRÉPIR [kré-pir] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, crespe, crépu, § 154. ||
ne s. Li cuirs de la canbrete crepist à la brullee, Alexandre,
' 61 a, Michelant.]
I. Anciennt. Crêper (les cheveux), les retrousser pour
es faire bouffer. || P. ext. (Technol.) ] 1. Friser (le crin)
;n le faisant bouillir, après l'avoir tordu en corde. | 2.
lendre (le cuir) grenu en le passant à la jaumelle.
II. P. anal. Enduire (un mur), avec la truelle ou le
)alai, d'une couche de plâtre, de mortier, qu'on laisse
aboteuse au lieu de l'unir. {Cf. gobetis.) Un mur crépi à
a chaux.
CRÉPISSAGE [kré-pi-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crépir, § 78. || Néoloq. Admis acad.
1878.]
Il Action de crépir (un mur).
CRÉPISSURE [kré-pi-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crépir, § 111. || xiv^ s. Crespissure, b.
lùE GORDON, dans GODEF. SuppL]
Il Action de crépir (un mur) ; résultat de cette action.
'CRÉPITANT, ANTE [kré-pi-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de crépiter, § 47. || xve-xvio s. Flamme
crépitante, o. de st-gelais, dans godef. SuppL]
Il Qui produit un bruit de crépitation. Spécialt. (Médec.)
Râle — .
CRÉPITATION [kré-pi-tà-syon ; en vers, -si-on] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crepitatio, m. s. \\ xvP s. paré,
xm, 2. Admis agad. 1762.]
Il Bruit formé par une suite de petits craquements. La
— du sel dans le feu. La — des étincelles électriques, des pièces
d'artifice. || Spécialt. (Médec.) | 1. — des os, craquement
que font entendre les extrémités d'un os fracturé quand
elles viennent à frotter l'une contre l'autre. | 2. Bruisse-
ment produit par l'air ou par des gaz formés accidentel-
lement dans les cellules des poumons, dans l'emphysème
du poumon, ou la pneumonie au premier degré.
•CRÉPITER [kré-pi-té] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crepitare.m. .y. fréquentatif de
crepare. {Cf. crever.) || Néolog.]
Il Faire entendre des crépitations.
'CRÉPODAILLE [kré-pô-dày'] s. f.
[ÉTYM. Pour créponaiUe, dérivé de crépon, § 95. L'alté-
ration paraît due à l'influence de l'anc. franc, crapaudaille,
tas de crapauds, bien qu'il n'y ait aucun rapport de sens,
§ 509. ACAD. 1694 ne donne que crépodaiUe (suppr. en
1835); mais acad. 1718-1798 admet concurremment cra-
paudaille, qui reste seul en 1835 et est suppr. en 1878. ||
1652. Une coëffe de crapaudaille, berthod, Paris burlesque.
p. 137, Jacob.]
Il (xviie-xvme S.) Sorte d'étoffe, de crépon fort mince.
CRÉPON [kré-pon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crêpe, § 104. || xvi^ s. Les crespons de
leur blonde cautelle, rons. Amours, i, 127.]
I. Vieilli. Boucle de cheveux frisés. || P. ext. Rouleau
de cheveux crêpés postiches qu'on cache sous les che-
veux pour les faire bouffer.
II. Étoffe frisée comme le crêpe, mais d'un tissu plus
épais, pour robes d'avocat, soutanes, etc.
*CREPS [krêps']. V. crabs.
CRÉPU, UE [kré-pu] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crêpe, § 118. || 1539. Cheveulx crespuz,
R. EST.]
Il Frisé de manière à former une touffe épaisse. Cheve-
lure crépue. Mousse crépue. Feuilles crépues, dont le bord
présente des rides ondulées très rapprochées.
*CRÉPURE [kré-pûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crêper, § 111. || xiV s. Crespeure, b. de
GORDON, Pratiq. ii, 1.]
Il Action de crêper, état de ce qui est crêpé.
CRÉPUSCULAIRE [kré-pûs'-ku-lêr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crépuscule, § 248. On trouve crepuscu-
lin au xvie s. (jacquinot, Astrolabe, p. 80). |j 1754. engycl..
Admis AGAD. 1835.]
Il Qui a rapport au crépuscule. Lumière — . Cercle — ,.
petit cercle de la sphère qu'on suppose passer par le de-
gré oii se trouve le soleil quand cesse le crépuscule. ||
P. ext. Nom donné à certains papillons, tels que le sphynx,
qui sortent surtout le soir ou le matin. Substantivt, musc.
Les crépusculaires, les papillons crépusculaires.
CRÉPUSCULE [kré-pûs'-kul] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crespusculum, m. s. \\ xiii^ s.
De St Laurent, dans godef. SuppL]
Il Clarté incertaine que donne la lumière solaire réflé-
chie par les couches supérieures de l'atmosphère quand
le soleil est déjà au-dessous de l'horizon, et qui va dimi-
nuant à mesure que l'astre s'abaisse. Le — encor jette un
dernier rayon, lamart. Médit. 1. Fig. Déclin. Le — de mes
jours S'embellira de votre aurore, volt. Ép. 73. || P. anal.
Phénomène analogue qui précède le lever du soleil. (F.
aurore.) Le — du matin. || P. ext. L'heure du crépuscule.
Le travail cesse au — .
"CRÈQUE [krêk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. krieche, m. s. § 7. || xiv^-
xves.Cherises, krekes, Dial. franc.- flam. P 5, Michelant.]
Il Dialect. (Nord). Prunelle sauvage.
CRÉQUIER [kré-kyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crèque, § 115. || xv^ s. Crequié, Armoriai
de France, dans godef. SuppL Admis acad. 1762.]
Il Dialect. (Nord). Prunier sauvage, jj Spécialt. (Bla-
son.) Prunier sauvage représenté dans certaines armoi-
ries sous la forme d'une tige à sept branches.
CRESANE [kre-z'an'j s. f.
[ÉTYM. Peut-être nom de lieu, § 36. acad. préfère la
forme crassane, qui semble une altération due à un rap-
prochement étymologique avec le lat. crassus, épais. ||
1690. Crasane, la quintinie, i, 383.]
Il Poire fondante, variété de bergamote à longue queue
et de forme ramassée.
CRESCENDO [krês'-sin-dô ; qqns prononcent, à l'ita-
lienne, krês'-chin-...] adv.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. crescendo, en croissant, du
verbe crescere, croître, § 12. || 1791. encycl. méth. Admis
acad. 1835.]
Il (Musique.) En augmentant progressivement l'inten-
CRÉSEAU
590
CREUSER
site du son dans une suite de notes. [ Fiçi. Sa mauvaise
humeur va —, augmente graduellement. || Substantivt.
Un —, suite de notes qu'on doit exécuter en augmentant
progressivement l'intensité du son. | Fig. Un — de louan-
ges, une suite toujours croissante de louanges.
'CRÉSEAU [kré-zô]. F. carisel.
CRESSON [krè-son; selon qqns, kre-...] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de l'anc. haut allem. chresso (allem. mod.
kresse), m. s. §§ 6, 498 et 499. || xii" s. Kerssun, Vie de St
ailles, dans godef. SuppL]
Il Plante vivace, formant un genre de la famille des
Crucifères, qui croît au bord des ruisseaux, dans les ter-
rains inondés. — d'eau, de fontaine, de ruisseau. Salade de
— . Jus de —, boisson dépuralive. ||P. ext. Nom de diverses
autres crucifères. — alénois. ( V. ce mot.) — des prés, la car-
damine des prés. — de terre, la barbarée précoce. — de
roche ou doré, la saxifrage dorée.
CRESSONNIÈRE [krè-sô-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cresson, § 115. || 1286. Texte dans go-
def. SuppL]
Il Endroit humide où le cresson croît en abondance.
P. ext. Fossé dans lequel on a ménagé une irrigation
pour cultiver le cresson.
CRÉSUS [kré-ziis'] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36. || xvi" s. Un vray Cresus en biens
et opulence, marot, Épit. 64. Admis acad. 1835.]
Il Roi de Lydie célèbre par sa richesse. Fig. Un Crésus,
un homme très riche. Amuser un Crésus stupide, gresset,
Chartreuse.
*CRÉSYLIQUE [kré-zi-lïk'] adj.
[ÉTYM. Pour créozylique, dérivé du radical de créosote,
è282bis.\\Néolog.]
Il (Chimie.) Qui vient de la créosote. Phénol— ,crésylol.
*CRÉSYLOL [kré-zy-161] s. m.
[ÉTYM. Pour créosylol, dérivé du radical de créosote,
§ 282 bis. Il Néolog.]
Il (Chimie.) Sorte de phénol extrait du goudron de
houille.
CRÉTACÉ, ÉE [kré-tà-sé] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cretaceus, m. s. de creta, craie.
Il Néolog. Admis acad. 1835.]
Il (Géologie.) Qui est de nature crayeuse. Terrains cré-
tacés, qui forment l'étage supérieur des terrains secon-
daires.
CRÊTE [krèf] s. f.
[ÉTYM. Du lat. crïsta, m. s. devenu creste, §§ 308 et
291, crête, §422.]
Il 1" Excroissance charnue découpée qui forme saillie
sur la tête de certains gallinacés. La — du coq. La gent qui
porte — , LA F. Fab. vu, 13. Fig. Lever, dresser la — ,
montrer de la hardiesse. Baisser la — , perdre de sa har-
diesse. Il P. anal. Partie saillante sur la tête de certains
reptiles , poissons , oiseaux. || P. ext. | 1. Excroissance
morbide en forme de crête. {V. crête-de-coq.) | 2. Partie
saillante qui surmonte un casque. | 3. Coiffure relevée.
Une bourgeoise en — , la f. Ragotin, iv, 4.
Il 2" P. anal. Partie saillante, étroite, sur la cime d'une
montagne, d'une vague, le faîte d'un toit, le chaperon
d'un mur. La — de la montagne. La — des vagues. La — d'un
fossé, ou partie supérieure du glacis , formant le parapet
des chemins couverts. Mettre du blé en —, l'entasser en
lui donnant une forme pyramidale. || P. ext. \ 1. (Anat.)
Saillie étroite que présente la surface de certains os. | 2.
Passementerie étroite à bord dentelé dont on garnit le
tour d'un rideau, d'un fauteuil, etc.
"CRÊTE, ÉE [krè-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crête, § 118. {Cf. lat. cristatus, m. s.)
Il 1539. Cresté, r. est.]
Il 1° (Blason.) Qui a une crête (d'un autre émail que le
corps). Coq d'argent — de gueules. || P. ext. Dauphin d'azur
— de gueules.
Il 2» Fig. Vieilli. lïuppé. Des hommes ecclésiastiques, des
nôtres et des plus crêtes, MONTAIGNE, m, 5.
CRÊTE-DE-COQ [krèt'-de-kok'; en vers, krè-te-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de crête, de et coq, § 177. || 1539.
Creste au coq, creste a geline, une sorte d'herbe, R. est.]
Il 1° Nom vulgaire de quelques plantes (passe-velours,
rhinanthe, etc.).
Il 2» Nom vulgaire de quelques coquillages (variétés
d huître, de strombe).
\
Il 3" (Minéral.) Masse cristalline , mince et arrondi
sur les bords, comme la crête du coq.
Il 4° (Médec.) Excroissance morbide, de forme aplati
et irrégulièrement découpée , tenant à la peau par u:
des bords.
*CRÉTELER [krêt'-lé ; en vers, kré-te-lé] v. intr,
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. {Cf. lat. crispire, m. s.
xiv^ s. Il plouvinoit, tonnoit,... creteloit, Chron. de Valen
ciennes, dans delb. Rec. \ xvi'' s. Ma femme sy bret et cres
telle. Chanson, dans godef. SuppL]
Il Dialect. Glousser, en parlant de la poule lorsqu'ell|
vient de pondre. Cette poule a pondu, car elle crételle, TRÉf
*CRÉTELLE [kré-tèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crête, § 126. || 1786. encycl méth.]
[I Dialect. La cynosure à crête, plante graminée.
*CRÊTE-MARINE [krèt'-mà-rin' ; en vers, krè-tC'
F. christe.
*CRÊTER [krè-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de crête, § 154. || xu" s. F. à l'article.]
Il 1" Vieilli. Dresser (comme une crête), hérisser. Ac(
coup le lion se crête, chrétien de troyes, Chevalier ai
lion, 4219. || Fig. Elle arriva toute crêtée, crispée, voulut
repartir, marquis de mirabeau, Lett. (9 sept. 1766), dau:
L. de loménie, Comtesse de Rochefort, p. 199.]
Il 2" P. ext. Dialect. Saisir par la crête, cocher (uni
poule), en parlant du coq. Vieilli. Loc. prov. Jamais tignem:
n'aima le pigne Ni chapon — geline, COTGR. Dict.
Il 3° P. ext. Garnir d'une crête. Spécialt. Fie/. (Tecli-
nol.) Garnir d'une crête de passementerie. Un béguin crétt
d'oripeau, st-amant, Pass. de Gibraltar.
CRÉTIN [kré-tin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du patois des Alpes crestin, creitin,
7)1. s. §§ 11 et 16. Crestin est le lat. christianum, devenu
crestin (au lieu de crestien), comme, dans la même région,
Tullianis est devenu Tullins (Isère), etc. Les cagots {V.
mot) sont de même appelés crestiaas en Béarn. || 1754.
CYCL. Admis acad. 1835.J
Il Individu rachitique, idiot et le plus souvent goitreux.
Il Fig. Individu stupide comme un crétin.
*CRÉTINISER [kré-ti-ni-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de crétin, § 267. || Néolog.]
Il Famil. Faire tomber dans le crétinisme.
CRÉTINISME [kré-ti-nïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crétin, § 265. || Néolog. Admis
1835.]
Il Manière d'être qui constitue le crétin.
CRETON [kre-ton] 5. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiii^ s. D'ardure esoume e^
frit aussi comme creton, Doon de Mayence , dans dei
Rec.]
Il Morceau de graisse. || Spécialt. \ 1. Morceau de pan:
de porc frite dans la poêle. | 2. Débris de graisse deb
ou de mouton extrait du résidu de fonte de suif ( V. bou
lée), qu'on met en pains pour la nourriture des chiens,
dont on se sert pour assouplir les cuirs, etc.
CRETONNE [kre-tôn'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Creton, village de Normandie (Eure),
renommé par ses toiles dès le commencement du xvi"?-
(F. L. pannier et p. meyer, Débat des hérauts d'armes.
p. 147), §§ 36 et 37. || 1723. savary, Dict. du comm. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Toile forte à chaîne de chanvre et à trame de Un.
'CREUSAGE [kreii-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de creuser, § 78. || 1766. Pratiquant toujours
le creusage de mes planches, j.-m. papillon, Traite de lu
gravure, SuppL p. 28.]
Il (Technol.) Action de creuser (un puits, une plancli'
à graver).
CREUSEMENT [kreuz'-man; en vers, krcii-ze-..-
[ÉTYM. Dérivé de creuser, § 145. 1| xiiic s. Un grant crue-
sement, guiart des moulins, Rible hist. dans gouei'.]
Il Action de creuser ; résultat de cette action.
CREUSER [kreli-zé] v. tr.
[ÉTY.M. Dérivé de creux, § 154. || xn" s. Il fait crosersouz
terre a pic et a martel, J. bodel, Saisîtes, tir. 9.]
Il 1" Rendre creux. — le sol. — la pierre, le roc. AbsolL
— dans le sol, dans le roc, sous terre. Un tronc d'arbre creusé
La carie a creusé cette dent. — un port, le rendre plus creux.
Spécialt. (Technol.) — une taille, la rendre plus profonde
le et
1
CREUSET
— 591
CREVER
I)urin. Il P. (mal. Le chagrin a creusé (amaigri) ses
_s yeux se creusent, deviennent caves. || Fig. Se
-0, le cerveau, se livrer à une réflexion profonde
iiver une chose qu'on cherche. — un sujet, une
. aller avant dans l'étude d'un sujet, d'une ques-
,,. .'Jjsolt. Creusant dans les sujets, la f. Fab. xii, 23.
2" Faire en creusant. — un fossé, un puits, un trou. En
m eu souterrain par nos pères creusé, hac. Ath. v, 1. Se
— 1 terrier. Le fleuve a creusé son lit. La mer creusant les
fos de Calabre, v. iiuGO, A propos d'Horace. Fig. Sous
n(pas c'est — un abîme, CORN. Rodog. v, 1.
ilEUSET [kreîi-zè] s. m.
M. Altération de l'anc. franc, croisuel, devenu croi-
subslitution de suffixe, § 62, et creuset par un
iiement arbitraire avec creux (F. ce mot), § 509.
ranç. signifie aussi « lampe », et le sens primitif
li'e « lampe à mèches croisées », croisuel étant un
!i; croix, § 86. [Cf. bas lat. crucibulum, m. s.) oud.
iicore en 1643 creseul et cruzeul à côlé de creuset.
. Ki a croisuel toute nuit veille, G. de coincy, dans
icibulum.]
\'aisseau de terre réfractaire, de porcelaine, de
ordinairement rétréci vers le fond et destiné à
idre ou à calciner certaines substances. Fig. Sa
Un prodigue) est un — qui fond l'argent, SÉv. 439.
, ^i.iul. Partie inférieure du fourneau oii se trouve le
nil en fusion.
2" Spëcialt. Coupelle pour l'affinage des métaux pré-
i X. Fig. Ame généreuse Qui s'épurait encore au — du mal-
u , VOLT. Odes, 12.
iREUSEUR [kreû-zeur] s. m.
Itym. Dérivé de creuser, § 112. || xiV s. Les creuseurs
[tlninoient les murs, Gr. Chron. de France, iv, 3, P.
Rare. Celui qui creuse. Fig. Des creuseurs d'antiquité,
/ir. dans dochez, Dict.
::reusoir [kreu-zwàr] s. m.
jTYM. Dérivé de creuser, § 113. || 1785. encycl. méth.]
'(Technol.) Outil dont le luthier se sert pour creuser
ai.ble des instruments de musique.
:reusure [kreii-zùr] s. f.
TYM. Dérivé de creuser, § 111. || 1547. Les creuseures
Uioierres, J. martin, dans delb. Bec]
i (Technol.) Toute partie creuse dans une pièce d'hor-
C;uie.
REUX, CREUSE [kreu, kretiz'] adj. et s. m.
TYM. L'accord de l'anc. franc, crues et du provenç.
indique une forme lat. *crôsum, d'origine inconnue,
ime étant leur source commune. || xiii« s. Gorge cruese,
E MEUNG, Rose, 13649.]
. Adj. Qui présente un vide plus ou moins profond,
ler — . Au haut d'un arbre —, la f. Fab. m, 6. Dne dent
se. Il P. ext. Chemin — , très enfoncé. La rivière est très
iise, très profonde. Assiette creuse, dont la cavité est
3i profonde que celle de l'assiette plate, étant destinée
)ntenir de la soupe. Mer creuse, qui se creuse en for-
it des lames considérables. Joues creuses, très amai-
;3. Yeux — , très enfoncés. Les yeux — et austères, fén.
24. En mon lit malade, les yeux — , Régnier , Épit. 3.
ig. Trouver buisson —, non occupé parle gibier. Drap
d'un tissu lâche. Ventre — , qui est vide. Viande creuse,
rriture qui n'est pas substantielle. Fig. Si vous songez
lurrir votre esprit. C'est de viande bien creuse, à ce que
:un dit, mol. F. sav. ii, 7. j Cervelle, tête creuse, vide
ées. Que le cœur de l'homme est — ! pasg. Pens. iv, 1.
dverbialt. Sonner — , avoir le son que rend ce qui est
3. 1 Songer —, se laisser aller à de vaines rêveries. (F.
je--.)
I. S. m. Vide plus ou moins profond dans un corps.
— d'un rocher, d'un arbre. Du — de leur tombeau sortir à
e voix qui foudroie toutes les grandeurs, BOSS. D. d'Orl.
ver en — , en entaillant la planche. || Je ne puis arracher
— (fond) de ma cervelle Que des vers plus forcés que ceux
a !■ Pucelle », boil. Sat. 7. Je trouve un grand — (un grand
e) dans ces fictions de l'esprit humain, boss. Lett. à M. San-
l. Il P. anal. La partie concave de qqch. Puiser de l'eau
s le — de la main. Le — de l'estomac, la partie extérieure
la poitrine, au-dessous du sternum. Le — d'un vaisseau,
:avité depuis le dessous du premier pont jusque sur
pille. Le — d'une voile, la partie centrale que creuse le
vent. Il Absolt. \ 1. Moule creux dans lequel on coule les
substances qui doivent prendre la forme en relief. Moulage
à — perdu, où on brise le moule pour avoir l'empreinte.
I 2. Le —, les pièces de poterie creuses (assiettes, jattes,
etc.), par opposition à la platerle, les pièces plates. I 3.
Famil. Avoir un bon —, une voix puissante qui descend
très bas. Famil. Se sentir un — dans l'estomac, ressentir la
faim.
"CREVAILLE [kre-vay'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crever, § 95. || xvi^ s. rab. v, 17. Ad-
mis ACAD. 1740 ; suppr. 1835.]
Il l» Anciennt. Action de crever.
Il 2° P. ext. Trivial. Repas oii l'on mange avec excès.
Prince des crevailles, st-amant. Palais de volupté.
•crevaison [kre-vè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crever, § 108. || Néolog.]
Il Trivial. Le fait de crever, en parlant d'un animal.
CREVASSE [kre-vâs'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crever, § 81. || xii^s. A la voiz de tes
crevaces, Psaut. de Cambridge, xli, 7.]
Il Fente plus ou moins profonde qui se produit à la
surface d'un corps. — dans un mur, dans la coque d'un na-
vire. — du sol. — d'un glacier. — de la peau, et, absolt, au
plur. Crevasses, fentes sanguinolentes produites dans l'é-
piderme des mains ou des pieds par un froid continu.
— du pli du paturon, du boulet, chez le cheval, l'âne. (F.
solandre.) || P. ext. Interruption des tailles dans une gra-
vure. {Syn. crevure ; cf. pochis.)
CREVASSER [kre-và-sé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de crevasse, § 154. || xiv^-xvc s. Cravacier,
Gloss. de Salins, dans godef. Suppl.]
Il Faire fendre plus ou moins profondément la surface
d'un corps. Un mur qui se crevasse. Des mains crevassées par
des engelures. Un sol nu, crevassé, a. barbier, ïambes, Var-
sovie.
CREVÉ [kre-vé] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de crever, § 52. || Néolog. Admis
ACAD. 1835.]
Il (Technol.) Ouverture longitudinale pratiquée aux
manches, corsages, etc., de certains costumes, de ma-
nière à laisser passer un bouffant d'étoffe différent de
tissu et de couleur.
*CRÈVE-CHIEN [kref-chyln ; en vers, krè-ve-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de crève (du verbe crever) et chien,
§209. Il Néolog.]
Il Dialect. La morelle noire, que qqns croient à tort
dangereuse pour les chiens.
CRÈVE-CŒUR [krêf-keur; en vers, krè-ve-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de crève (du verbe crever) et cœur,
§ 209. Il xii" s. Cil corroz a nom crievecuer, Partenopeus ,
dans DOCHEZ, Dict.]
Il Déplaisir cuisant. Ce fut un nouveau — pour Tessé,
ST-SIM. III, 73.
*CREVELLE [kre-vèl]. F. caraveUe.
CREVER [kre-vé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. crepare, m. s. §§ 426, 295 et 291.]
I. F. intr. \\ 1° S'ouvrir en éclatant, par excès de ten-
sion. Le ballon a crevé. La bombe a crevé en l'air. Son fusil
lui a crevé dans les mains. A leurs pieds aussitôt cent nuages
crevèrent, la f. Phil. et Baucis. Fig. Je vois se former de
loin un nuage de coups de bâton qui crèvera sur mes épaules,
MOL. Scap. I, 1. jj L'abcès a crevé.
Il 2» P. anal. Etre sur le point d'éclater, à force d'être
gonflé. — d'embonpoint, de santé. Il crève dans sa peau. La
chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva, la F. Fab. i, 3.
Substantivt. Je ne suis plus une grosse crevée, SÉv. 556.
II soupe, il crève, la f. Contes, Glouton. Faire — le riz, en
le faisant gonfler à l'eau bouillante, à la vapeur. || Fig.
— de rage, de jalousie. C'est à — de rire.
Il 3» P. ext. I 1. En parlant d'un animal, mourir. Un
chien crevé. | 2. En parlant de l'homme, avec mépris, n a
crevé comme im chien. M'amour, il faut — , et ma perte est
certaine, L.\ F. Ragotin, iv, 5. — d'indigestion. Vous n'êtes
point crevé de toutes les médecines qu'on vous a fait prendre,
MOL. Mal. im. m, 3. jj P. ext. — de faim, être près de mou-
rir de faim.
II. F. tr. Ouvrir en faisant éclater. — un tambour, un
ballon, une vessie. La foudre qui va partir Toute prête à — la
nue, CORN. Poly. iv, 2. — les yeux à qqn, lui crever le
globe des yeux, de manière à le rendre aveugle. P. ext.
CREVET
— 592 —
CRIC
Une écriture trop fine qui crève les yeux, qui les fatigue au
point d'aveugler. | Cela crève les yeux, en parlant d'une
chose qu'on ne voit pas quoiqu'elle touche presque les
yeux; et, fig. en parlant de ce que l'esprit ne saisit pas
malgré l'évidence. TRISS. : Ces exemples fameux. — CLIT. :
Moi, je les vois si bien, qu'ils me crèvent les yeux, mol. jF. sav.
IV, 3. Cela crève le cœur, lui cause une douleur poignante.
Il P. ext. — un cheval, le tuer de fatigue, n s'est crevé de
travail, n est vieux et usé; il s'est crevé à me suivre, la Bn.
9. — qqn de nourriture. Le jeune renard mange tant qu'il se
crève, fén. Fab. 13. Que la peste le crève, imprécation gros-
sière contre qqn.
*CREVET [kre-vè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. |1 1754. encycl.]
Il Vieilli. Lacet de tresse ferré aux deux bouts.
CREVETTE [kre-vêt'J s. f.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde pour chevrette (F. ce
mot), §§ 16 et 361. (Cf. bouquet.) || 1611. cotgr. Admis acad.
1762.]
Il 1. Petit crustacé décapode comestible qui se trouve
sur les bords de la mer. [Syn. chevrette, salicoque.) | 2.
P. anal. Petit crustacé qu'on trouve dans les ruisseaux.
"CRÈVE-VESSIE [krèv'-vè-si] s. m.
[ÉTYM. Composé de crève (du verbe crever) et vessie,
§ 209. Il 1783. Journal de physique, ii, 336.]
Il Appareil de physique qui sert à démontrer la pres-
sion atmosphérique : vase fermé par une vessie qui crève
sous la pression extérieure de l'air lorsque à l'intérieur on
a fait le vide.
"CREVXJRE [kre-vùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crever, § 111. || xii^ s. Une creveure
Petitete, Perceval, dans godef. creveure.]
Il Vieilli et dialect. Crevasse. Spécialt. (Technol.) In-
terruption des tailles dans une gravure. [Syn. crevasse.)
*CREX [krêks'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xpsÇ, m. s. onomatopée d'a-
près le cri de l'oiseau, § 36. || 1555. L'oyseau qu'on nomme
crex, p. BELON, Nature des oiseaux, m, 9.]
Il Vieilli. L'avocette, oiseau.
CRI [krij s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de crier, § 52. || xi^ s. Dune recu-
mencent e li hus e li cris, Roland, 2064.]
Il 1° Son perçant que lance la voix. Jeter, pousser un — .
A grands cris. Des cris de joie, d'angoisse, d'effroi. L'air ré-
sonne des cris qu'au ciel chacun envoie, Âlbe en jette d'an-
goisse, et les Romains de joie, CORN. Hor. iv, 2. Un — de
douleur. Cris de fureur. Insulter par leurs cris sauvages L'as-
tre éclatant de l'univers, lefr. de pomp. Odes diverses, 1.
Ne faire, n'avoir qu'un — , pousser un seul cri, et, p. ext.
famil. crier sans interruption. Famil. Fig. Jeter les hauts
cris, se plaindre très haut.
Il 2° Paroles prononcées d'une voix très haute. Des
cris séditieux. Aux cris de : Vive le Roi! Juvénal, élevé dans
les cris (disputes violentes) de l'école, boil. Art p. 2. ||
Spécialt. Appel retentissant. — de guerre, de ralliement.
Chasser à cor et à — , en criant après les chiens pour les
exciter. On entend un bruit de cors et de cris de chasse, la
F. Daphnée, m, 1. Fig. Demander qqch à cor et à — , en in-
sistant bruyamment pour l'obtenir. Les cris de Paris, cris
modulés de certains marchands ou ouvriers ambulants
pour offrir leur marchandise ou leur travail. — public, ce
qu'on publiait à son de trompe. Sont Interdites les ventes en
détail des marchandises neuves, à — public. Loi du 23 juin
1841 , art. 1. Fig. Protestation. Le — public. Il n'y a qu'un
— contre lui. Le — de la conscience. Le — du cœur. Le —
de l'innocence. Et le — de son peuple est monté jusqu'à lui,
RAC. Esth. I, 1.
Il 3° Voix propre à chaque animal. Le — de la corneille,
du canard, de la grenouille. Des cris de paon. Fig. Famil.
Pousser des cris de paon, des cris discordants. || P. ext. Le
— de la scie, de l'étain qu'on plie, etc.
*CRIAGE [kri-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crier, § 78. || xm^ s. Vendre... au criage
par le crior, Ass. de Jérus. i, 198.]
Il Action, office du crieur public.
CRIAILLER [kri-à-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de crier, § 161. || xv!" s. CriaiUant sur les
rives connues, rons. Franciade, 1.]
Il Crier sans cesse, d'une façon désagréable, spéciale-
ment pour se plaindre de qqn, de qqch.
È
CRIAILLERIE [kri-ày'-ri ; en vers, -à-ye-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de criailleur, §§ 65 et 68. || xvic s. Or
leries algues, importunes, viGENÎmE, dans delb. Rec]
Il Action de criailler. Les criailleries des enfants. || i
wez-moi, Monsieur, de la — , mol. Tart. v, 7.
CRIAILLEUR, EUSE [kri-à-yéur, -yeuz'] s. m. r
[ÉTYM. Dérivé de criailler, § 112. || 1564. J. TmERRY, /
franç.-lat.]
Il Celui, celle qui a l'habitude de criailler.
CRIANT, ANTE [kri-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de crier, § 47. || xvii" s. V.
ticle. Admis acad. 1762.]
Il Qui fait protester. Un abus — . Une injustice cria
se contente de renoncer à certains vices criants, MASS. Ci
ses de nos rechutes, 3.
CRIARD, ARDE [kri-yàr, -yàrd'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crier, § 147. || 1539. Criart, criarde,
EST.]
Il l" Qui crie sans cesse. Un enfant — . Une persof
d'humeur criarde. Substantivt. Son fils Mercure aux cria
vient encor, la f. Fab. v, 1. || Fig. Dette criarde, que
créancier réclame avec importunité.
Il 2° Qui rend un son aigre et discordant. Voix criai
Instrument — . P. anal. Ton — , discordant. Couleurs criarc
*CRIBLAGE [kri-blàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cribler, § 78. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) Action de passer au crible.
CRIBLE [krïbl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crpirum, m. s. devenu *cri
et, par dissimilation, crible, § 361. || xiiie s. Cribles de nos
conscience, ruteb. p. 204, Kressner.]
Il Réceptacle dont le fond est percé de trous éga
pour séparer des objets de grosseur inégale en lais?;
passer les uns et en retenant les autres. Passer au
Percé comme un — . Chacun peut avoir vu divers cribles <
ét£mt diversement percés, servent à séparer divers grains
uns des autres, desc. Méth. 5. || Spe'cialt. — fin, dit ém
deur, crible d'osier pour le minerai. || P. ext. \ 1. Plai
percée de trous pour maintenir les tuyaux dont les e
bouchures traversent le sommier de l'orgue. | 2. Vis!»
grillée des anciens casques. || Fig. \ 1. Passer au —
écrits, les opinions de qqn, les soumettre à un triage,
— d'Ératosthène, méthode d'élimination pour déteri
la série des nombres premiers.
CRIBLER [kri-blé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de crible, § 154. [Cf. lat. cribrare,
Il 1525. LEF. d'étaples, Bible, Luc, xxii, 31.]
Il l" Passer au crible. — le froment. || Fig. Etcriblantn
raisons pour en faire un bon choix, Régnier, Sat. 14.
Il 2° P. ext. Percer de trous comme un crible. Dnn
criblé par les balles. Il fut criblé de blessures. Spécialt. (Ane
Lame criblée. (F. cribleux.) || P. ext. Visage criblé de petite
rôle. Fig. Être criblé de dettes.
CRIBLEtJR, EUSE [kri-bleur, -bleuz'J s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cribler, § 112. || 1493. Crieulleurs
grains, dans godef. Suppl. \ 1556. Cribleurs ou bluteurs,
LEBLANC, dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui passe au crible.
*CRIBLEUX, EUSE [kri-bleîi, -bleW] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crible, § 116. || xvi« s. p.aré, iv,7. A
mis ACAD. 1762; suppr. 1798.]
Il (Anat.) Os — , lame cribleuse, l'os ethmoïde du m
percé de trous comme un crible. {Syn. criblé.)
CRIBLURE [kri-blùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cribler, § 111. || xive s. Traité, d'ul
dans LiTTRÉ.]
Il Résidu de ce qui est passé au crible.
CRIBRATION [kri-brà-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cribrare, cribler, § 247. || 1619- '
DURET, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Pharm.) Criblage de certains médicaments pi.iH-c!
lents.
CRIC [kri] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être emprunti'
moven haut allemand kriec, tension, effort, §§ 7, 49S
499. (C'/". un texte de 1476, dans delb. Rcc, menlioniiM
deux crils d'Alemaigne servans a tendre crennequins. ) Il l-i^
Texte dans godef. Suppl.]
Il Machine destinée à soulever aune petite hauteur
fardeaux (pierres de taille, voitures, etc.), à l'aide d
îs e
i
CRIC CRAC
— 393 —
CRIMINELLEMENT
ciTiaillère qu'élève une roue dentée mue par une ma-
ri ;lle. ^
RIC CRAC [krïk'-krâk'] intcrj.
iTYM. Onomatopée, § 32. || Admis acad. 1740.]
Sorte d'interjection par laquelle on cherche à rendre
Ifiruit sec d'une chose qui se rompt, se déchire.
3RICÉAL, ALE [kri-sé-àl] adj.
îTYM. Dérivé du grec xpixoç, cercle, § 238. || Néolog.]
(.\nat.) Os — , et, substantivt, Le — , os auxiliaire des
as branchiaux, chez les poissons.
CRICKET [kri-kèj s. m.
•:tym. Emprunté de l'angl. cricket, m. s. § 8. Le sens
puitif du mot anglais paraît être celui de « bâton ».
( ; crosse.) Qqns écrivent à la française criquet. || Néolog.]
Jeu, d'origine anglaise, où les joueurs, divisés en deux
<nps, lancent à tour de rôle de lourdes balles avec une
< sse de bois. {Cf. crosse.)
CRICOÏDE [kri-kô-id'] adj.
ÉTYM. Emprunté du grec xptxoetSrii;, de forme circu-
l'e. Il 1752. TRÉv. Admis acad. 1762; suppr. 1798.]
(Anat.) Cartilage — , et, substantivt, Le — , anneau car-
ILgineux qui forme la partie inférieure du larynx.
{CRICRI [kri-kri] s. m.
ÉTYM. Onomatopée, § 32. Beaucoup écrivent cri-cri.
vie s. F. à l'article.]
!'> Chant du grillon, de la cigale, etc. (La cigale)
Jae mourant son importun — , j. doublet, dans delb. Rec.
1 2° P. ext. I 1. Grillon domestique, j 2. Proyer, variété
<i bruant.
iSRID [krid']. F. criss.
CRIÉE [kri-yé] s. f.
1 ÉTYM. Subst. particip. de crier, § 45. || xii" s. De la grant
ee Ke cil ad feite, Vie de St Gilles, 703.]
I lo Vieilli. Proclamation qui annonçait publiquement
e vente de biens en justice.
I| 2" P. ext. Enchères publiques. Vendre à la — . Spe'cialt.
ate à la — , à la halle, vente en gros au plus ofTrant,
ant l'ouverture du marché de détail. Audience des criées,
I ont lieu les adjudications de biens, par vente forcée ou
'lontaire, devant le tribunal.
CRIER [kri-yé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *crïtare, m. s. (pour quirïtare, ap-
1er les citoyens [quirîtes] à son secours, §360), devenu
ider, crier, §§ 402, 295 et 291.]
;I. F. intr. \\ 1» Lancer avec la voix un son perçant.
{écoutez mie Mère tenchent chen fieux qui crie, L.\ F. Fab.
I, 16. La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles Et nous
isse — , MAI.H. Poés. 11. — comme un aveugle qui a perdu son
iiton. — comme un enragé, comme un beau diable. J'ai en-
ndu qqn qui criait comme un aigle, m.ariv. Pays. parv. 2.
■ à tue-tête. Il crie avant qu'on l'écorche. Plumer la poule sans
faire —, dépouiller qqn sans qu'il se plaigne. — enpar-
nt, en chantant, parler trop haut, chanter trop fort. || P.
nal. Le chien battu criait. Les boyaux crient, font entendre
3S borborygmes. La porte crie en tournant sur ses gonds,
essieu crie et se rompt, rac. Phèd. v, 6.
II 2" Faire entendre un appel, une plainte, une protes-
ition. Le sang de vos rois crie et n'est point écouté, rac.
th. I, 1. — contre qqn, et, famil. — après qqn. P. anal.
■ contre un abus. || P. ext. Vieilli. Transitivt. — qqn, le
i'primander en criant. Après avoir été criée pour avoir acheté
e la marée puante, SOREL, Francion, p. 63. Pourquoi me
riez-vous? MOL. Èc. des f. v, 4. || Absolt. 0 temps, ô mœurs!
ai beau —, Tout le monde se fait payer, la f. Fab. xii, 6.
II. F. tr. Dire (qqch) d'une voix forte, retentissante.
- au feu, au voleur. P. ext. — à l'injustice, au paradoxe. —
liracle. — misère. Elle alla — famine Chez la fourmi sa voi-
iae, la f. Fab. i, 1. Cosnac se mit tout aussitôt à — la co-
ique, ST-SIM. III, 12. — vengeance. Voilà qui crie vengeance
u ciel, MOL. Av. I, 4. Absolt. La chose qui crie d'elle-même.
- haro sur qqn, pour l'arrêter. A ces mots on cria haro sur
e baudet, la f. Fab. vu, 1. — une chose à qqn. Elle crie au
econd qu'il secoure son frère, corn. Hor. iv, 2. Fig. Qu'est-
;e donc que nous crie cette avidité et cette impuissance? pasc.
-"ens. viii, 2. — une nouvelle de tous côtés. Spécialt. — un
ibjet perdu. — qqch à son de trompe dans les carrefours. — une
narchandise, la vendre aux enchères dans un lieu public.
CRIERIE [kri-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crier, § 69. || xiii* s. Vie de St Magloire,
lans GODEF. Siippl.]
DICT. FRANC.
Il Action de crier sans cesse. La — des avocats.
CRIEUR, EUSE [kri-yeur, -yeiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de crier, § 112. || xn" s. Connars li crleres,
J. BODEL, St Nicholas.]
Il Celui, celle qui crie sans cesse. Fermer la porte à ce
—, RAC. Plaid. Il, 10. Fais mettre pied à terre à cette crieuse,
scarr. Rom. corn, ii, 10. || Spécialt. | 1. — de rues, mar-
chand ambulant qui crie sa marchandise. | 2. — public,
celui qui est chargé de faire à haute voix les proclama-
tions publiques dans les rues, les places, les ventes pu-
bliques, etc.
CRIME [krim'] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crimen, m. s. \\ xii" s. De tanz
crimnes fu acusez, beneeit, Ducs de Norm. 35109.]
Il 1° Acte par lequel la loi morale est violée de la ma-
nière la plus grave. Commettre un — . J'ignore de quel — on
a pu me noircir, rac. Brit. iv, 2. Par quel — ai-je pu mériter
mon malheur? id. Est h. i, 5. De — en — enfin te voilà roi,
CORN. Rodog. V, 4. Crimes contre nature, qui outragent la
nature; spe'cialt, débauches contre nature. — de lèse-
majesté, contre le souverain. — d'État, contre la sûreté de
l'Etat. Quand le — d'État se mêle au sacrilège, corn. Poly.
m, 3. (I Spe'cialt. (T. juridique.) Acte déterminé par la
loi comme passible d'une peine afflictive et infamante.
L'infraction que les lois punissent d'une peine afflictive ou in-
famante est un — , Code pénal, art. 1. || P. hyperb. Acte au-
quel on attache une gravité excessive. Je ne fais seulement
que demander son —, mol. F. sav. ii, 6. Il vous fait un — des
choses les plus innocentes, fÉN. Tél. 7. Et d'un mot innocent
faire un — d'État, boil. Sat. 9. Mais je tiendrais à — une
telle pensée, corn. Hér. ii, 6.
Il 2» Absolt. Le —, le fait de commettre des crimes. L'ha-
bitude du — . Des gens qui voient du — à tout. Ainsi que la vertu
le — a ses degrés, rac. Phèd. iv, 2. Goûtant dans le — une
tranquille paix, id. ibid. m, 3. Quelle injuste puissance Laisse
le — en paix et poursuit l'innocence? id. Andr. m, 1.
CRIMINALISER [kri-mi-nk-li-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. criminalis, criminel, § 267. || 1584.
Criminalizer, j. DE b.\rraud, dans delb. JRec]
I. Anciennt. Incriminer, il criminalise les absents, sully,
Œcon. roy. xii, 353, édit. de 1723.
II. (Droit.) Faire passer de la juridiction correction-
nelle et civile à la juridiction criminelle.
CRIMINAlilSTE [kri-mi-nà-lïst'j y. »n.
[ÉTYM. Dérivé du lat. criminalis, criminel, § 265. || 1715.
Les sentiments des meilleurs écrivains criminalistes, bruneau,
Observ. et max. préf. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui est versé dans le droit criminel.
CRIMINALITÉ [kri-mi-nà-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. criminalis, criminel, § 255. || 1611.
coTGR. Admis ac.\d. 1835.]
Il Peu usité. Caractère de ce qui est criminel.
CRIMINEL, ELLE [kri-mi-nèl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. criminalis, m. s. § 503. || xi^ s.
Vengier te poes de la gent criminel, Roland, 2456.]
Il 1° Coupable d'un crime. Je le crois — , puisque vous
l'accusez, rac. Phèd. v, 7. Je me suis fait pour lui moi-même
— , corn. Poly. m, 3. P. ext. Mes mains ne sont point cri-
minelles, RAC Phèd. I, 3. Substantivt. Un —, une crimi-
nelle, celui, celle qui est coupable d'un crime. Celui qui
sans autorité tue un —, PASC. Prov. 14. Un — d'État, celui
qui a commis un crime contre la sûreté de l'État. Par
quel attentat Devient-elle en un jour criminelle d'État? rac.
Brit. I, 2.
Il 2" Qui constitue un crime. Attachement — . Un amour
— causa toute sa haine, RAC. Phèd. iv, 1.
Il 3° Relatif au jugement d'un crime. Affaire criminelle.
Peines criminelles. Justice, juridiction criminelle. |j Substan-
tivt. n a été jugé au —, par la juridiction criminelle. Fig.
Vieilli. Juger les choses au —, en y cherchant des inten-
tions coupables. {Cf. criminaliser.) Le grand —, la juri-
diction de la cour d'assises. P. ext. Le petit—, la juri-
diction des tribunaux correctionnels.
CRIMINELLEMENT [kri-mi-nêl-man ; en vers, -nè-
le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de criminelle et ment, § 724. i| xm'' s.
Crimineument, Institutes, dans godef. SuppL]
Il l" D'une manière criminelle. Agir — .
Il 2« Devant la juridiction criminelle. Poursuivre, juger
qqn — .
38
CRIN
CRIN [krin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. crînem, 7n. s. § 291.]
Il 1° Vieilli. Cheveu. Phébus aux crins dorés, la f. Fab.
V, 6. La Discorde aux crins de couleuvre, scarr. Rom. com.
i,'l6.
Il 2° Poil rude, long et flexible de certains animaux.
Spécialt. Long poil de la crinière et de la queue du che-
val. Des coursiers attentifs le — s'est hérissé, R.\C. Phêd. V,
6. Cheval à tous crins, dont la crinière et la queue n'ont pas
été coupées, et, fîg. Un homme à tous crins, à longue che-
velure et à longue barbe ; p. ext. Un brave à tous crins, dans
toute la force du terme. Un matelas, un oreiller en — , garni
de crin à l'intérieur. Famil. Un meuble tout — , garni à l'in-
térieur de crin, sans mélange d'étoupes ni d'autres subs-
tances. Fig. Famil. Être comme un — , d'humeur revêche.
\\3<^ P. anal. — végétal, fibres de certains végétaux
(feuilles de la zostère) imitant le crin et destinées à le
remplacer. — de cheval, espèce de lichen. — de fontaine
ou de mer, le dragonneau, entozoaire.
CRINCRIN [krin-krin] s. m.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || xvii*^ s. mol. Fâch. m, 5.
Admis AGAD. 1835.]
Il Famil. Mauvais violon.
CRINIER [kri-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crin, § 115. || 1680. richel. Admis acad.
1798.]
Il (Technol.) Celui qui travaille, apprête le crin.
CRINIÈRE [kri-nyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crin, § 115. || 1611. cotgr.]
Il Assemblage de longs crins qui garnit le cou de certains
animaux. La — d'un lion, d'un cheval. P. ext. La — d'un
casque, assemblage de crins de cheval qu'on adosse par
derrière à la cime d'un casque comme ornement. || P.
■plaisant. Chevelure. Ce nouvel Adonis, à la blonde —, boil.
Lutr. 1. Il Fig. Le vent détachait de leurs sommets anguleux
une espèce de — d'écume, B. de st-p. Harm. de la nat.
fragm. Tempête dans la m,er des Indes.
"CRINOLE [kri-nôl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec xpt'vov, lis, § 239. || 1786. encycl.
méth.]
Il Variété de lis. — américaine, le lis asphodèle. — afri-
caine, la tubéreuse bleue.
CRINOLINE [kri-n6-lin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crin, §§ 239 et 245. |j Ne'olog. Admis
ACAD. 1878.]
Il 1° Tissu dont la chaîne est de fil et la trame de crin.
Il 2° P. ext. Jupe de dessous en tissu de crin pour sou-
tenir la robe. || P. ext. Jupe de dessous garnie de balei-
nes, de cercles d'acier, etc., pour le môme usage.
*CRIOBOLE [kri-ô-bôl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. criobolium, grec 7tp'.o6d>>tov, m.
s. de xpîoç, bélier, et pâXXstv, frapper. || 1754. encycl.]
Il (Antiq.) Sacrifice d'un bélier.
"CRIOCÊRE [kri-ô-sèr] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xpioç, bélier, et xspa(;,
corne, § 279. || 1762. Geoffroy, Hist. des insectes, i, p. 337.]
Il (Hist. nat.) Genre d'insecte coléoptère qui ronge les
céréales.
1. CRIQUE [krïk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du nordique kriki, m. s. {cf. angl.
creek), § 9. || 1336. La crigue de Vateville, dans l. delisle,
Classe agricole en Norm. p. 291.]
Il l» Petite baie formant une sorte de port naturel.
Il 2° Fossé dont on coupe le terrain en divers sens
autour d'une place assiégée, pour empêcher l'ennemi
d'établir des tranchées.
2. "CRIQUE [krïk'] s. f. V. criqûre.
*CRIQUER [kri-ké] v. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. {Cf. cric crac, craquer, cro-
quer, criquet 1.) || xv!" s. V. à l'article.]
Il 1° Vieilli et dialect. Craquer. Les herbes sèches cri-
quent, r. est. Dict. (1539).
Il 2° Spécialt. (Technol.) 1 1. En parlant de la laine,
devenir cassante, quand elle est encollée avec de la colle
végétale, au lieu de l'être avec de la colle animale. | 2.
En parlant de l'acier, se fendiller en refroidissant.
1. CRiQtJET [kri-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de criquer, § 133. Désigne la cigale en
anc. franc. || xii» s. marie de frange, Fa(/. dans godef.
Suppl. Admis acad. 1835.]
- H94 - CRISTAL
I il 1. Insecte sauteur qui ravage les champs par t
pes, et que l'on confond à tort avec la sauterelle. {Cf.
didé.) I 2. Insecte qui se tient d'ordinaire dans les eh
nées et les fours et fait entendre un petit cri aigu. (,
grillon.)
2. CRIQUET [kri-kè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1650. mén. Orig. ^f ai
Admis acad. 1694.]
Il 1. Petit cheval. Fig. Homme de petite taille. | 2.
tit vin, piquette.
3. 'CRIQUET. V. cricket. ;
"CRIQUETER [krïk'-té ; en vers, kri-ke-té] v. inin
[ÉTYM. Dérivé de criquer, § 167. || (Au sens de « clh
ter ».) xvi" s. Barbottent et criquettent des dents, du pu
dans DELB. Rec]
Il Vieilli. Produire un léger craquement.
•CRIQÛRE [kri-kùr] s. f.
[ÉTYM. Dérive de criquer, § 111. On dit aussi crique, su
verbal de criquer, § 52. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Fissure dans un métal (acier, tôle, e
*CRIQUETIS [krïk'-ti ; en vers, kri-ke-ti] s. m.
. [ÉTYM. Dérivé de criqueter, § 82. || xvi° s. Les é;
jaunissent D'un pledsant criquetis le fermier esjouyssi
GAUCUET, dans delb. Rec]
Il (Technol.) Petit bruit aigre que fait le burin sur
mauvais cuivre.
CRISE [krîz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crisis, du grec xptat;, m.
xiV s. Crisim, B. DE GORDON, Pratiq. ii, 25. | xvi" s. Gi
PARÉ, XX, 15.]
Il 10 Phase grave d'une maladie, qui doit être déci=
dans un sens favorable ou funeste. P. ext. — nerve
attaque de nerfs. — hépatique. — rhumatismale.
Il 2o P. anal. Phase grave que traversent la pi)litiq
les finances, l'industrie, le commerce, etc. — polltic
financière, industrielle, commerciale. — ministérielle, dan
gouvernement parlementaire, temps pendant lequel
complit la formation d'un nouveau ministère
•CRISPATIF, IVE [krîs'-pà-tïf , -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crispere, § 257. || Ne'olog.]
Il (Botan.) Caractérisé par un état de crispation. Tri
liation crispative, oîi les feuilles sont pliées et comme
pées.
CRISPATION [krîs'-pà-syon ; en vers, -si-on] s
[ÉTYM. Dérivé de crisper, § 247. || 1752. trév.
ACAD. 1762.]
Il Mouvement qui contracte en ridant la surface
la peau. P. ext. — nerveuse, contraction des nerfs, et, /
mouvement d'impatience. Cela me donne des crispations.
CRISPER [krïs'-pé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crispare, m. s. (C/. crêper.
Admis AGAD. 1798.]
Il Contracter en ridant la surface. La peau se crispe,
vent crispe la surface de l'eau. || P. ext. Avoir les nerfs f
pés, contractés. Fig. Être crispé, se —, avoir des mou
ments d'impatience.
CRISPIN [krïs'-pin] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : emprunté de l'ilal. Crispi
(lat. Crispînus, dont la dérivation pop. a fait Crépin), § I
Il Admis AGAD. 1878.]
Il 1. Type de valet de comédie. | 2. P. ext. Mante;
court emprunté au costume traditionnel du crispin.
CRISS [krïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du malais krïs, m. s. § 28. On trou
aussi crit, crid, surtout à la fin du xvu« et au wni" 8.|
1652. Poignards empoisonnez et faits en ondes qu'ils appelle i
criz, Ilist. de Pierre Berthelot, dans delb. Rec.]
Il Poignard malais dont la lame est de forme sinuei:
CRISSER [kri-sé] v. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, §32. || 1558. Crisser et bruire oon
quand le fer chauld est gecté dans l'eau, G. morel, dans p:
Rec.] _ j
Il Vieilli. Avoir une sorte de crispation'qui fait grince |
spécialement en parlant des dents.
*CRISSURE [kri-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crisser, § 111. || 1789. encycl. MÉTUi
Il (Technol.) Crispation, ride qui se produit à la suij
face du fil de fer lorsque la filière est mal ajustée.
CRISTAL [krîs'-tàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crystallus, grec xpù<j':ctX>~'j
1 b
I. Prc-
I
i CRISTALLERIE - 5
ç'ur I pour y, V. § 503. || xi" s. Tute li fraint la bucle
' ■ ' Roland, 1263.]
. le langage ordinaire, matière dure, parfaile-
îsparente.
de roche, quartz hyalin incolore. || P. anal. De
dont le vil — se fond entre les mains, BOSS. A. de
■ri. Verre blanc d'une grande transparence. Une
— taillé. Un miroir en — de Venise. Des vases en —
Elle (la lumière divine) pénètre plus subtilement
■s plus épais que les rayons du soleil ne pénètrent le
, FÉN. Tél. 19. Il Fig. Eau limpide. Dans le —
.ine On cerf se mirant autrefois, la f. Fab. vi, 9.
I vin grossier le — d'une source, ID. Phil. et Bail-
la le langage scientifique, corps qui affecte, à
'e, la forme d'un polyèdre régulier. — de forme
ismatique. Des cristaux de sel marin, de bismuth.
j, carbonate de chaux rhomboïdrique. || Cris-
ue, de Mars, de Vénus, dans l'ancienne chimie,
ut, de fer, de cuivre. Absolt. Pop. Cristaux, car-
polasse. Il Cristaux de sang, qui se forment dans
(■ des veines.
ALLERIE [krïs'-tal-ri ; en vers, -tà-le-ri] s. f.
Dérivé de cristal, § 69. |1 1791. encycl. métii.
xu. 1835.]
ation, fabrique d'objets en cristal (verre trans-
. . i.a — de Baccau'at.
'CjISTALLIER [krïs'-tà-lyé] s. m.
'f M. Dérivé de cristal, § 115. |j 1340. Antoyne lecrista-
DELB. Rec]
aveur en cristal.
1 Armoire où l'on serre des cristaux.
'(iISTALLIÈRE [krïs'-tà-lyèr] s. f.
'' M. Dérivé de cristal, § 115. || Néolog.]
Mine de crislal (de roche).
1 Machine sur laquelle on travaille les cristaux.
'(ilSTALLIFÈRE [krïs'-tâl'-li-fêr] adj.
isi. Composé avec le lat. crystallum, cristal, et fero,
pjte, § 273. Sur i pour y, V. § 503. || Néolog.]
I |ii contient des cristaux. Terrains cristallifères.
CiSTALLIN, INE [krïs'-tà-lin, -lin'] adJ.
tJM. Emprunté du lat. crystallinus, m. s. Sur i pour
V'^ 503. Il xiiio s. Cristallin, Image du monde, dans
t. Suppl.]
1 1' Transparent comme le cristal. Une onde cristalline.
l<[ille cristalline, le corps — , et, substantivt. Le — , corps
iliilaire transparent situé dans le globe de l'œil, der-
M pupille, et destiné à réfracter les rayons lumineux
i L's faire converger sur la rétine. Est-ce un jeu du
W|. que son —, sa rétine et son nerf optique? la bh. 16.
8 cristalline, membrane séreuse qui enveloppe le
lin. Cieux cristallins, dans le système astronomique
olémée, voûtes transparentes, concentriques, par
illes on croyait la terre entourée. ] Phlyctène cristal-
'<., substantivt, Cristalline, herpès vésiculaire qui sur-
au prépuce, à la vulve et quelquefois au pourtour
nus. Ficoïde cristalline, et, substantivt, Cristalline, la
glaciale, plante dont quelques parties ont une ap-
ce cristalline.
" Relatif aux cristaux. Structure cristalline, forme ré-
■e polyédrique suivant laquelle sont groupées les
;ules d'un corps. Système —, type commun auquel
nènent divers cristaux.
ISTALLISABLE [krïs'-tà-li-zàbl'] adj.
l'M. Dérivé de cristalliser, § 242. \\Néolog. Admis acad.
usceptible de prendre une forme cristalline.
ISTALLISATION [krïs'-tà-li-zà-syon ; en vers, -si-
YM. Dérivé de cristaUiser, § 247. ]| 1690. Cristalisation,
r. Admis acad. 1740.]
Chimie.) Groupement des molécules de certains
suivant certaines lois , de manière à former des
^s affectant certaines formes géométriques. — par
ution ou voie humide. Eau de — , que les sels retien-
en combinaison lorsqu'ils se cristallisent. — par fu-
'u voie sèche. || P. ext. Groupement de cristaux. De
cristallisations.
ilSTALLISER [krïs'-tà-li-zé] V. Ir. et intr.
5 - CRITIQUE
[ÉTYM. Dérivé de cristal, § 267. || 1680. Cristaliser, ri-
CHEL.]
Il 1" V. tr. Amener à la forme cristalline. On cristaUIse
les sels par dissolution. Le bismuth se cristallise par fusion.
Sucre cristallisé, sous forme de très petits cristaux régu-
liers. Il P. ext. — la soie, dans la teinture, la laisser se
couvrir de petits cristaux d'alun.
Il 2» V. intr. Prendre une forme cristalline. Le chlorure
de sodium cristallise en cubes.
CRISTALLOGRAPHIE [krïs'-tâl'-16-grà-n] .?. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec v-pûiiallo^, cristal, et
Ypâcpeiv, décrire, § 279. Sur i pour u, F. § 503. || 1772. romé
DE LiSLE, Essai de cristallographie. Admis acad. 18.35.]
Il Science qui étudie les lois de la cristallisation des
corps et les relations des formes qui existent entre eux.
•CRISTALLOMÉTRIE [krïs'-tal'-lô-mé-tri] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xptj!iTa>vXo;, cristal , et
[xÉTpov, mesure, § 279. Sur i pour u, V. § 503. || Néolog.]
Il Mesure des formes géométriques des cristaux.
•CRISTÉ, ÉE [krïs'-té] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cristatus, orné de crôte, § 503.
{Cf. crête.) Il Néolog.]
Il (Ilist. nat.) Couronné d'appendices en forme de crôte.
Le strombe — .
*CRISTE. V. christe.
*CRISTI [kris'-ti]. V. sacristi.
*CRIT [krït']. V. criss.
"CRITÈRE [kri-tèr] et CRITERIUM [kri-té-ryôm'; en
vers, -ri-ôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. critérium, grecxpiTtiptov, m. s.
Beaucoup écrivent critérium. || 1750. Quel sera notre crité-
rium? j.-j. Rouss. Disc, sciences et arts, 2. Admis acad.
1835.]
Il Cr. didact.) Caractère auquel on distingue le vrai du
faux. Descartes fait de l'évidence le — de la certitude.
"CRITICISME [kri-ti-sïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérive de critique, d'après un type lat. factice
*criticismus, § 265. || Néolog.]
Il (Philos.) Doctrine qui met en discussion la certitude
des idées de la raison.
CRITIQUABLE [kri-ti-kâbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de critiquer, § 242. || 1727. Quelques en-
droits critiquables, Merc. de Fr. p. 2199. Admis acad. 1762.]
Il Qui donne prise à la critique.
1. CRITIQUE [kri-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. criticus, grec xp'.Ttxoç, qui
décide de qqch. || 1.372. Le jour que le mal doit terminer, le-
quel est appelé jour cretique, J. corbichon, dans delb. Rec.
I XYi*! s. Les fistules sont critiques de plusieurs autres mala-
dies, paré, XI, 22.]
1. Il 1" Qui décide de l'issue favorable ou funeste d'une
maladie. Phase, période — . Phénomènes critiques. Certains
médecins considéraient le septième jour des maladies comme
un jour — . P. ext. Temps, âge —, époque oii la menstrua-
tion cesse chez les femmes.
Il 2o Fig. Qui décide du sort de qqn. Le moment — est
venu. Des circonstances critiques. Il est dans une position — .
II. Il 1° Qui décide de la valeur, des qualités ou des
défauts d'une œuvre (littéraire, d'art, etc.). Examen — .
Leurs ouvrages, dont j'ai fait des éloges critiques plus ou moins
étendus, la br. Disc, à l'Acad. préf. var. Une traduction du
Nouveau Testament avec des remarques littérales et critiques,
ST-siM. III, 358. L'esprit — du dix-huitième siècle, disposition
à soumettre à l'examen les doctrines, les institutions, etc.
Spécialt. Philosophie —, la philosophie de Kant. (F. cri-
ticisme.) || Substantivt. Dn —, celui qui juge des qualités
ou des défauts d'une œuvre (littéraire, d'art, etc.). Soyez-
vous à vous-même un sévère —, BOIL. Art p. 1. Saumaise, le
plus grand — de nos jours, malebr. Rech. de la vérité, 11,
III, 3.
Il 2" Qui fait ressortir les défauts des choses, des per-
sonnes. Gardez-vous, dira-t-on, de cet esprit — , boil. Sal. 9.
Substantivt. Celui qui fait ressortir les défauts des cho-
ses, des personnes. Ils (les hommes) seraient peut-être
pires, s'ils venaient à manquer de censeurs ou de critiques, la
bu. proif.
2. CRITIQUE [kri-tïk'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xpi-ctxT,, m. s. \\ xviie s. V. à
l'article.]
Il lo Jugement porté sur les qualités ou les défauts
CRITIQUER
596 —
CROCHET
d'une œuvre (littéraire, d'art, etc.). L'une des meilleures cri-
tiques qui ait été faite est celle du « Cid », la br. 1. On dit
qu'aux auteurs la — est utile, destouches, Glor. ii, 5. || P.
ext. Jugement où l'on fait ressortir les défauts des choses,
des personnes. Il n'est grands ni petits Que de votre — on ait
vus garantis, mol. Èc. des f. i, 1. Sa conduite est une — de
la vôtre.
Il 2" L'art de juger des qualités ou des défauts d'une
œuvre (littéraire, d'art, etc.). La — est aisée et l'art est dif-
ficile, DESTOUCHES, Glov. H, 5. Le plaisir de la — nous ôte
celui d'être vivement touchés de fort belles choses, la br. 1.
La — littéraire. La — d'art. La — musicale. La — historique,
qui discute l'authenticité, l'exactitude des faits, des té-
moignages historiques. La — philologique, qui discute
l'authenticité et le sens des textes.
Il 3» P. ext. Ceux qui pratiquent cet art. Désarmer la — .
Et mis sur la sellette aux pieds de la — , BOIL. Sat. iO.
CRITIQUER [kri-ti-ké] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de critique 1, § 154. Se trouve dans rab.
in, 41, au sens intransitif de » devenir critique », en par-
lant d'une maladie. || 1611. cotgr.]
Il 1" Examiner les qualités ou les défauts d'une œuvre
(littéraire, d'art, etc.).
Il 2" Faire ressortir les défauts des choses, des person-
nes. Un esprit chagrin qui critiquait toutes mes actions, FÉN.
Tél. 13.
""CRITIQUEUR [kri-ti-keur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de critiquer, § 112. || 1611. cotgr.]
Il Celui qui est porté à faire ressortir les défauts des
choses, des personnes. Les critiqueurs sont un peuple sévère,
LA F. Contes, Remède.
*CROAILL.ER [krô-à-yé]. V. croasser.
CROASSEMENT [krô-âs'-man ; en t^er*, krô-à-se-...]
5. m.
[ÉTYM. Dérivé de croasser, § 145. S'est dit autrefois pour
coassement. (F. ce mot.) || 1549. L'importun croassement des
corbeaux, j. DU Bellay, D(^f. et illustr. dans delb. Rec]
Il Action de croasser. Le — des corbeaux.
CROASSER [krô-à-sé] V. intr.
[ÉTYM. Onomatopée, §§ 32 et 169. On dit aussi, moins
fréquemment, crailler, croailler, mots de même formation,
avec un suffixe différent, § 161. Croasser s'est dit autrefois
pour coasser. {V. la f. Fab. ii, 4 ; volt. Stances au roi
de Prusse.) || xv'' s. Croescer, dans godef. Suppl. \ xvi<= s.
Crouasser, j. Thierry, Dict. franç.-lat. (1564). Ils crouail-
lent comme corbeaux, paré, Anim. 25.]
Il En parlant du corbeau, pousser le cri particulier à
son espèce. || Fig. Ses rivaux obscurcis autour de lui croas-
sent, BOIL. Ép. 7.
1. CROC [krôk'] interj.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32, {Cf. crac, cric crac.) || xyii^ s.
V. à l'article.]
Il Sorte d'interjection , exprimant le bruit de ce que
broie la dent. Faire — sous la dent. Masse, tope, cric et — ,
ST-AMANT, la Débauche.
2. CROC [krô] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *crÇcoum, d'origine inconnue, qui
paraît avoir signifié « chose recourbée ». {Cf. crosse.) ||
xii'î s. Chaenes e crocs, Rois, m, 7.]
Il 1" Fer recourbé à long manche, pour tirer à soi qqch.
Les bateliers ramenèrent le cadavre avec des crocs. Démolir un
pan de mur avec des crocs. Sous mille crocs la maison abîmée,
BOIL. Sat. 6. Spécialt. (Marine.) Grappin de fer recourbé.
— à émerillon, qui tourne sur l'estrope ferrée d'une pou-
lie. — à trois branches.
Il 2» Manche de fer à une ou plusieurs pointes recour-
bées, auquel on suspend qqch. — de cuisine, de boucher,
auquel on suspend la viande. Qui fournisse son — de quelque
mouton gras, la f. Fab. xii, 9. || Spécialt. \ 1. Croc où l'on
suspendait les armes en temps de paix. Pendre son épée au —,
et fig. Pendre, mettre qqch au —, y renoncer provisoirement.
Mettre un procès au — . | 2. Croc d'arquebuse. ( V. arquebuse.)
Il P. ext. Moustaches en —, dont on a recourbé l'extrémité.
Il 30 Longue canine de certains animaux. Les crocs d'un
chien. Montrer les crocs d'une manière menaçante. || P. ext.
Pince de l'écrevisse.
CROC-EN-JAMBE [krô-kan-jânb' ; môme prononcia-
tion au pluriel] s. m.
[ÉTYM. Composé de croc 2, en et jambe, § 176. jlxvi» s.
Dngcroc ingambe, MONLUC, Comment, i, p. 422, de Ruble.]
Il Action de passer la jambe autour de celle di
pour le renverser. Fig. Le vin donne du —, pour
comme Plaute (fait chanceler), maleuu. Rech. de la i
II, I, 2. Il P. ext. Fig. Action de supplanter qqn. Je
le — et je refusai, j.-j. rouss. Confess. 7.
CROCHE [krôch'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Du même radical que croc 2, § 39. || xn*
ongles leur deviennent croches, rab. v, 16.]
I. Vieilli. Adj. Qui est à extrémité recourbée,
crochu.) Doigts croches. Fig. Avoir la main — , être M
II. S. f II 1» Auplur. (Technol.) Tenailles à br.
courbés pour saisir le fer rouge sur l'enclume
Il 2° (Musique.) Note dont la queue porte un cr
et qui vaut la moitié d'une noire et le quart d'une
cbe. Double, triple — , note qui porte deux ou trou
chefs et qui est la moitié ou le tiers d'une noire, le
ou le sixième d'une blanche.
*CROCHER [krô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de croc 2 ou de croche, § 154. || xn«{
blés... Qui jetouent lur crocs amunt De fer, ke croker le T(d
marie de FRANCE, Purg . de St Patrice, 1395.]
I. (Technol.) Saisir avec un croc. — des palau.
II. Courber en forme de crochet. | 1. Gourbi
plant pour le provigner. | 2. (Musique.) — une i»
faire une queue.
CROCHET [krô-chè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de croc, §§ 64 et 133. || xii'= s. Et nos «
[lisez crokès) refaire et ratirer, Aliscans, 3804.]
Il l» Instrument à extrémité recourbée pour tirer
qqch. I 1. Bâton garni d'un petit croc en fer, dont ?i
le chiffonnier pour enlever les chiffons, les papier^
les tas d'ordures. | 2. Branche de fer recourbée di
sert le serrurier pour ouvrir une serrure dont on li
la clef. I 3. Binette recourbée pour travaux de jardi:
I 4. Tige de fer recourbée qu'on passe dans les li
d'une botte pour la faire entrer. | 5. Petite tige de f
de bois à extrémité recourbée, servant à faire ce;
ouvrages à mailles en laine, fil, soie, etc. P. ext.
sorte d'ouvrage. Faire du — . Dn couvre-pied en — . | 6
che à croc pour la pêche des coquillages. | 7. Bâton
chu pour tirer les blaireaux et renards de leur le
I 8. Tige de fer recourbée dont se sert le doreur
amalgamer l'or et le mercure dans le creuset.
Il 2» Petite pièce recourbée servant à suspendre C
qqch. Volet retenu par son — . Clou à —, à tête en i
de crochet. Râtelier à crochets, qui servent à le fixer f
les gencives. — de mâts, arrêt laissé au bas des c ;
des mâts pour aider à les guinder. || — d'espagnolettt
La pièce qui sert à la fixer dans le tenon. | 2. Le teii
fer incrusté dans le montant de la croisée et qui 1
l'espagnolette. — de fourreau, petite attache du foui
de l'épée. || P. ext. Crochets de commissionnaire, soi
châssis en bois recourbé à son extrémité inférieun ,
les commissionnaires, les portefaix, fixent sur leur
l'aide de bretelles, pour porter des fardeaux. Fig. V
Être sur les crochets de qqn, et, de nos Jours, Être au:
chets de qqn, être à sa charge, vivre à ses dépens,
avons déjà séjourné quinze jours sur mes crochets, REG^
Attendez-moi sous l'orme, se. 1.
Il 3° P. ext. Dent aiguë de certains animaux. Sp"
I 1. Chez le cheval, le mulet, la dent placée de chaqiii
entre les incisives et les molaires. P. ext. Adjecln
sans accord. Chevaux — , juments — ,'dont les incisive-
trop en dedans. {Cf. panard.) | 2. Dent venimeuse de-
pents. I 3. Parties crochues des pattes de certains i:
tes. I 4. Ongle des griffes de l'aigle.
Il 4° P. anal. Ce qui est recourbé en forme de cm
— de la vigne. Taille en — des branches du pêcher. || ^
qui se forme quelquefois sur la tige des marcotte-
œillets et lui fait faire le crochet. || — de matplot,
vulgaire de la grande araignée mâle, dite aussi gri'
diable, sorte de coquilles. || Ancien nom des accr
cœurs. Il Trait en crochet de certaines notes de mn-
(croche, double croche, etc.). || Signe dont on si
dans l'écriture, dans l'impression. | 1. Signe indiq
le commencement ([) et la fin (]) d'une parenthc.«t
Vieilli. Accolade. {V. ce mot.) || Brusque changer
de direction. La route fait ici un — . n a fait un — poui
viter. Crochets de tranchées ou de retour (T. de fort
demi-parallèles pratiquées aux brisures des boyaux.
il
CROCHETABLE - 397
3I»CHETABLE [kroch'-tàbF ; e?i vers, krù-che-...]
■ V ! dérivé de crocheter, § 93. || Néolog.]
iil être ouvert avec des crochets de serrurier.
;i CHETAGE [krôch'-tàj' ; en vers, krù-che-...] s. m.
:. Périvé de crocheter, § 78. On ti'ouve crochete-
,'■ s. {V. crocheter.) || Néolog.]
de crocheter (une serrure). Ce voleur pratiquait
s ;;errures. || Action de biner la terre avec le cro-
CROISEMENT
^ HETÉE [kroch'-té ; envers, krô-che-té] s. f.
' 'rivé de crochet, § 119. || Néolog.]
, )1.) Quantité de toile à voile que l'ouvrier fait
: irciulre son crochet.
p;:heter [krôch'-té ; en vers, krô-che-tc] v. tr.
itcrivé de crochet, § 154. || 1457. La serrure...
■ochetee puis nagadres par ledit crochetement, dans
chetement.]
avec un crochet. — une serrure. P. ext. — une
e,. lurcer (pour voler).
. jlOCHETEUR [kroch'-teur ; en vers, krô-che-...]
I.
n I. Dérivé de crocheter, § 112. |1 xV s. C'est un cro-
e trop habille, CH. d'orl. Rond. 274.]
«lui ouvre les serrures avec un crochet, qui
ortes (pour voler).
. aoCHETEUR [krôch'-teur; en vers, kro-che-...]
ri I. fiérivé de crochet, § 112. || 1539. r. est.]
I ui qui porte des fardeaux sur des crochets. Une
3 bonne vaisselle à mes armes fut apportée chez moi et
i^oar des crocheteurs, ST-SIM. xi, 129. Un cuisinier, un
leinte et veut avoir ses admirateurs, pasg. Pens. ii, 3.
3! j plus d'état du fils d'un — qui serait honnête homme
i Isd'unmonarquequivivrait comme vous, MOL. D. Juan,
i
: )CHETON [krôch'-ton ; en vers, krô-che-...] s. m.
;■.!. Dérivé de crochet, § 104. || 1680. richel.]
i iprl. Petit crochet. Spécialt. Chacune des bran-
s courbées du crochet des portefaix.
I CHU, UE [krô-chu] adj.
V .1. Dérivé de croc, §§ 64 et 118. || xii^-xinc s. Mar ot
s main crochue, rencl. DE moiliens, dans delb. Rec]
ml l'extrémité est recourbée en forme de croc.
- ongles crochus. Nez — . Des corps ronds et crochus
rioarmi le vide, BOIL. Êp. 5. Les atomes crochus, dans
y !ine de Démocrite et d'Ëpicure. L'os — du carpe,
i rièine os de la seconde rangée du carpe, qui pré-
l a dedans une éminence recourbée en avant. Che-
- tout les jarrets sont trop rapprochés l'un de l'autre.
/ Avoir là main crochue, être rapace.
1 CODILE [krô-kô-dil] s. m.
" iMiiprunté du lat. crocodilus, m. s. La forme al-
métathèse et substitution de suffixe) cocodrille
jusqu'au commencement du xvW^ s. || xm^ s.
) lie, 11. DE FOURNiVAL, Best. daus DELB. Rec]
Reptile saurien amphibie des grands fleuves de
tic l'Egypte, redoutable par sa grande taille et sa
'. /'. ext. Ordre des Crocodiles, groupe de reptiles
'ont le crocodile est le type. || Fig. Ah! —, qui
is pour les étrangler, mol. G. Dand. m, 6. Verser
lus de —, feindre la pitié, la douleur, pour mieux
I r -('S victimes (allusion à la fable d'après laquelle
: jodile pleurait pour attirer les enfants). C'était s'at-
i à la pitié d'un —, hamilt. Gram. 200.
; P. anal. (Technol.)| 1. Presse à charnière (rappe-
•ule ouverte d'un crocodile) employée pour le
lu fer. I 2. Appareil, composé d'une poutre de
\ erte de laiton (rappelant le dos d'un croco-
sur la voie ferrée en avant d'un disque, et
wc façon à déclancher automatiquement le frein
I m ichine à vapeur qui s'engagerait sur la voie lors-
î disque est à l'arrêt.
:i)cus [krô-kûs'] s. m.
t M. l'emprunté du lat. crocus, m. s. \\ 1545. Saffran se
latin crocus ; les apothicaires retiennent le nom latin,
iiouLT, dans delb. Rec. Admis agad. 1878.]
iutan.) Nom scientifique de l'arbre à safran.
lOIE [krwà]. V. craie.
"CROILER. V. crouler.
CROIRE [krwàr] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. crçdere, m. s. devenu creidre, creùre, croire,
§§ 309, 414, 290 et 291.]
I. V. tr. Il 1» Admettre (qqch) comme véritable. Je crois
ce que vous dites. On croit ce qu'on désire. L'amour avide-
ment croit tout ce qui le flatte, rag. Milkr. m, 4. — le mal.
Que faut-il que je croie D'un bruit qui me surprend? raC. 7/>/i.
I, 2. — que qqn est habile, et, dans le même sens, — qqn
habile. Il se croit savant, il croit être savant. Pour être plus
qu'un roi, tu te crois quelque chose! CORN. Cinna , ni, 4.
— qu'on fait bien, et, dans le même sens, — bien faire. Elle
croyait assurer au roi des serviteurs en conservant à Dieu des
fidèles, Boss. R. d'Angl. — qu'on a de l'esprit, et, dans le
même sens. Se — de l'esprit. Je lui crois du talent. — qqch
de qqn, au sujet de qqn. Je ne crois pas cela de lui. P. ext.
Trop — de qqn, avoir trop bonne opinion de qqn. Rome a
trop cru de moi, corn. Hor. ir, 1. Trop — de soi, cire ou-
trecuidant. Sans trop — de moi, mol. Et. v, 2. || Absolt.
L'esprit croit naturellement, pasc. Pens. 1, 10. || Spécialt. En
matière religieuse. Encore faut-il — quelque chose, mol. D.
Juan, III, 1.
Il 2° Considérer (qqn) comme véridique dans ce qu'il dit.
Vous ne vouliez point — et l'on ne vous croit pas, mol. Tart.
V, 3. Un honnête homme qui dit oui et non, mérite d'être cru,
LA BR. 5. P. ext. Je ne crois que les histoires dont les té-
moins se feraient égorger. En — qqn, le croire sur ce qu'il dit.
Fallait-il en — une amante insensée? rag. Andr. v, 3. Si je
m'en croyais, je ne le verrais pas, id. ibid. ii, 1. A l'en — ,
s'il faut l'en — . En croirai-je mes yeux? A qui vous veut ouïr,
vous en faites bien — , corn. Ment, i, 6. {Cf. accroire.)
II. V. intr. Il 1° — à qqch, avoir foi à la réalité de qqch.
— à l'innocence de qqn. — à l'amitié , à la vertu. P. ext.
Avoir foi à l'efficacité de qqch, à sa vertu. Vous ne croyez
pas au séné? mol. D. Juan, m, 1. || Spécialt. En matière
religieuse. — à la vie éternelle.
Il 2° — à qqn, avoir foi à sa véracité. Vieilli. Allez, ne
croyez point à monsieur votre père, mol. Tart. ii, 2. P. ext.
— à la parole de qqn. — au témoignage des sens.
Il 30 — en qqn, avoir confiance en son caractère. Je
crois pleinement en vous. — en soi. || Spécialt. Avoir la foi
religieuse. — en Dieu, en Jésus-Christ. Absolt. Je vois, je sais.
Je crois, je suis désabusée, corn. Poly. v, 5.
CROISADE [krwà-zàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croiser, § 120. {Cf. croisée, croisement,
croiserie.) || xvi" s. Si tu sçavoies comment je feis mes choulx
gras de la croysade, rab. ii, 17.]
Il Expédition entreprise parles chrétiens coalisés contre
les musulmans, pour reconquérir la terre sainte. La pre-
mière, la seconde — . P. ext. Expédition dirigée contre les
hérétiques. La — contre les albigeois. || Fig. n y a environ
quatre ans que je prêche cette petite —, volt. Lett. à Ca-
ther. 119.
CROISÉ. V. croiser.
CROISÉE [krwà-zé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de croiser, § 45. Se trouve qqf en
anc. franc, au sens de croisade. || 1337. D'un espié ou de la
croisie d'icelui espié, dans du g. croiseia.]
I. Endroit où deux choses se croisent, se coupent trans-
versalement. La — de deux chemins. La — delà nef avec le
transept dans une église. La — du canal de Versailles, ST-SiM.
XII, 82. La — d'une ancre, parlie où la verge est coupée par
la crosse. La — d'une épée, dans une épée à garde en
forme de croix, point de rencontre des quillons. La —
des fils du réticule, dans une lunette. || P. anal. La — des
vergues, des voiles, l'étendue dont elles dépassent le màt
qu'elles coupent transversalement.
II. Ce qui présente la forme d'une croix.
Il 1» Vieilli. Montant coupé par une traverse de pierre
ou de bois qui divisait l'ouverture d'une fenêtre. Le roi
s'aperçut d'un défaut à une — qui s'achevait, st-SIM. xii, 9.
Il P. ext. Châssis vitré formant la fermeture d'une fe-
nêtre. Ouvrir, fermer la — . P. ext. La fenêtre elle-même.
Regarder par la — . Jeter qqch par la — .
Il 2° (Technol.) Pièce fixée en croix dans l'axe d'un dé-
vidoir, dans l'intérieur d'une roue d'horlogerie, au tou-
rillon supérieur d'une presse, à la lanterne d'un moulin,
à la partie supérieure d'une ruche d'abeilles.
CROISEMENT [krwàz'-man ; en vers, krwà-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de croiser, § 145. Se trouve dans joinv.
CROISER
598 —
CROISSANT
69, au sens de croisade. || xvi'= s. Un croisement de cuisses
l'une sur l'autre, amyot, (Èuvr. mor-. Comment il faut ouïr
les poules, 21.]
Il Mouvement par lequel deux choses se croisent. Le
— du fer, mouvement par lequel deux adversaires croi-
sent l'épée. Le — de deux routes, de deux voies ferrées. Le
— des fils d'un tissu. || Fig. Le — des races, accouplement
de sujets appartenant à des races différentes.
CROISER [krwk-zé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de croix, § 154. || xi^ s. Cruisiedes ad ses
blanches mains, Roland, 2250.]
I. Disposer en croix. Des chemins qui se croisent. — qqn,
aller en sens inverse de lui. {Cf. chassé-croisé.) P. anal.
Des courriers, des messages qui se croisent, l'un allant en
sens inverse de l'autre pour atteindre le lieu d'où l'autre
est parti. Des feuilles, des rameaux croisés. Les bâtons croisés,
ef, substantivt , Les croisés qui soutiennent la corde sur la-
quelle on danse. {Cf. croisée.) — les tailles d'une gravure. —
les fils d'une étoffe, le fd de la trame venant traverser la
chaîne. Spécialt. Tissu croisé, et, substantivt, Du croisé,
tissu où le croisement des fds est plus compliqué et le
tissu plus serré que dans le tissu simple. — l'épée, le fer
avec qqn (dans un duel), et, au part, passé employé' subs-
tantivt, Dn croisé, mouvement par lequel on lie l'épée de
l'adversaire de manière à la lui faire sauter de la main.
— la baïonnette contre qqn, mettre en avant (transversale-
ment par rapport au corps) le fusil armé de la baïon-
nette. Des feux croisés, que des fusils, des canons, des
Laiteries lancent de points opposés sur un point unique
où ils convergent. — les jambes l'une sur l'autre. Le tail-
leur se croise sur l'établi, s'y assied en se croisant les jam-
bes. — les bras, et, fig. Avoir les bras croisés, rester dans
l'inaction. — un châle, son habit, faire passer un des côtés,
un des revers, sur l'autre. || P. anal. Rimes croisées, qui
sont alternées, au lieu d'aller par couples de rimes mas-
culines et de rimes féminines. Vers croisés, où des vers de
rime et de mesure différentes alternent. || Fig. \ 1. Vieilli.
Être opposé à. Des suites (d'une bagatelle) qui ont fort croisé
ma vie, st-sim. m, 284. Que cet esprit règne seul et ne soit
point croisé par un autre, montesq. Espr. des lois, v, 6. Quand
il s'est trouvé des faits qui se croisaient, j'ai préféré l'ordre de
la matière, duclos, L. XI, préf. | 2. — les races, accoupler
des sujets de races différentes. Race croisée, issue d'un
croisement. || P. ext. V. intr. Un vêtement qui croise, dont
les revers peuvent se croiser. Un navire qui croise, qui
parcourt la mer dans certains parages pour les surveiller.
La flotte croise dans les mers de Chine.
II. Marquer d'une croix. Spécialt. Au moyen âge. Se
—, mettre une croix sur ses vêtements (comme symbole
du vœu que l'on faisait d'aller combattre les infidèles).
Les peuples chrétiens se croisèrent pour aller conquérir le saint
sépulcre. Ahsolt. Saint Louis se croisa. || ^ w part, passé pris
substantivt. Les croisés, ceux qui prennent part à une croi-
sade. P. ext. Les fils des croisés, la vieille noblesse, ceux
dont les ancêtres remontent jusqu'aux croisades.
"CROISERIE [krwàz'-ri; en vers , krwà-ze-ri] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de croiser, § 69. Se trouve en anc. franc.
(F. GODEF.) au sens de croisade. || 1791. engycl. méth.]
Il (Technol.) Ouvrage de vannerie où les brins d'osier
sont croisés les uns sur les autres.
*CROISETÉ, ÉE [krwàz'-té ; en vers, krwà-ze-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de croisette, §§ 65 et U8. || xin» s. Deux
ensegnes d'or croisetees de desus, Chron. de St-Denis, dans
GODEF.]
Il (Blason.) Garni de croisettes. Croix croisetée.
•CROISETTE [krwà-zef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croix, § 133. || xn'' s. La porpre fu moût
bien ovree A croisetes totes diverses, curétikn de troyes,
Erec et Enide, dans delb. Rec]
Il 1» Petite croix. Spécialt. Petite croix figurant dans
les armoiries.
Il 2" Fleuret à garde en forme de croix dont se sert le
maître d'armes.
Il 3" (Marine.) Banc de perroquet. || Cheville qui croise
le bâton du pavillon en le joignant avec le mât qui le
surmonte.
Il 4" P. anal Variété de gaillet, plante dite aussi croix
de Saint-André. || Sorte de minéral dont les prismes sont
disposés en forme de croix.
CROISEUR [krwà-zeur] s. m.
I
1».
[ÉTYM. Dérivé de croiser, § 112. Le mot est dans cii
mais avec le sens de « faiseur de croix ». || (Au se
1690. FURET.]
I. Vaisseau de guerre qui parcourt la mer dans
tains parages, pour surveiller les vaisseaux ennemis
jectivt. Un bâtiment — . || Fig. L'hirondelle de mer.
lié (Technol.) Filon de mine qui en croise un s
CROISIÈRE [krwà-zyêr] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de croiser, § 115. || (Au sens l.)
Les croisières tirées au liveau, meigret. Quatre Livres i
bert Durer, dans delb. Rec. \ (Au sens II.) 1690. fi
I. Réunion de deux choses qui se croisent. 1 1. \
Étai en forme de croix pour soutenir une galerie de i
I 2. De nos jours. Point où deux voies ferrées se rer
trent à niveau.
II. Expédition de vaisseaux de guerre qui doivent
ser dans certains parages. || La réunion des vaiss
qu'on envoie croiser. || Les parages où l'on va crc
''CROISILLE [krwà-ziy'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croix, § 88. || xii" s. La pane fu
bien ovree A croisillies {lisez croisilles) totes diverses, >
TIEN DE TROYES, Erec et Enide, dans godef. croisillii
Il ±0 Famil. Petite croix.
Il 2° P. anal. (Technol.) Pièce du rouet des cor
qui porte les molettes.
CROISILLON [krwà-zi-yon] et, vieilli, "CROI
[krwà-zon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de croix, §§ 107 et 104. || 1375. Crois.
dans Bibl. Éc. des Chartes, 1858, p. 170. | 1398. Dn or
dudit espié, dans du g. croiseia.]
Il 1° Dans ce qui est disposé en croix, le montai
plus court, qui forme traverse. Le double — de la cro
Lorraine. Les croisillons d'une croisée.
Il 2° Au plur. (Technol.) Pièce de fer en croi
renforce l'intérieur d'un arbre tournant.
*CROISOIRE [krwà-z-wàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croiser, § 113. || 1730. savarYi
du comm. Suppl.]
Il (Technol.) Instrument pour marquer de traits
la surface des biscuits de mer.
CROISSANCE [krwâ-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. crescçntia, m. s. devenu creissence,~ë^i
sence, §§ 345, 419, 406 et 291, puis croissance, sous
fluence du part. prés, du verbe croître. || xii'= s. De l'ali
li vient li creissance, Serm. de St Bern. p. 64.]
Il 1° Action de croître. La — d'une plante. Un enfan'
rêté dans sa — . L'âge de la — . Fièvre de — .
Il 2" Végétation pétrifiée, herbe marine con
on orne les grottes. Des croissances des Indes.
1. CROISSANT [krwâ-san] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de croître, § 47. || xn« s.
et lune et ans et jors Et les croisans et les décors, Part
peus, 854.]
Il 1» Vieilli. Temps pendant lequel augmente grad
lement la partie de la lune éclairée par le soleil et
ble pour nous. Si une femme conçoit au — de la lune,
aura un fils, boucuet, Serées, iv, 15. || P. ext. Fo
échancrée de la lune pendant qu'elle croît ou décr
Il 2° Fig. Ce qui a la forme du croissant de la ;
I 1. Signe adopté comme symbole national par les n
métans. Fait trembler son Asie et rougir son —, CORN. /
div. 69. I 2. Lame en arc à long manche pour éla
tondre les branches d'arbre. | 3. Support en arc i
de chaque côté d'une cheminée pour mettre la pell'
pincettes, etc. | 4. Tringle recourbée en bronze, en
vre doré, pour arrêter les portières, les rideaux de
Ires. I 5. Tringles en arc fixées aux sabords et au
d'artimon. La partie en arc et le banc du gouvernail
Partie évidée en arc dans la platine d'une targette, tji
loqueteau, d'un verrou à ressort. | 7. Ouverture ou de -
cercle sur la table des instruments à corde. | 8. Petit ï|»
au beurre en forme de croissant de lune. | 9. Eminenc(|i
forme d'arc qui vient parfois à la sole d'un cheval fo'"' •
par suite d'une déviation de l'os du pied. | 10. Soi i
papier qui offre des croissants dans le filigrane.
2. CROISSANT, ANTE [krwd-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. décroître, §47. Il AdmisACAD. 1.
Il Qui va en augmentant par degrés. Un bruit —,
colère croissante. Une inquiétude croissante. Spécialt. I
gression croissante. Échelle croissante.
gelée « à
II» s. S m
CROISSEMENT
599
CROIX
flOISSEMENT [krwds'-man ; en vers, krwà-se-...]
VM. Dérivé de croître, § 145. || xii" s. Car sainte église
■1 Miinoen creissement, garn. de pont-ste-max. St Tho-
,\G.]
dit. Action de croître. [Cf. croissance.)
(jlOISURE [krwà-zûr] s. f.
'nM. Dérivé de croiser, § 111. || 1423. Set pies de hault
in croisure, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Iroit où se coupent deux lignes qui s'entre-croi-
iilason.) La — de l'écu, point central ofi se ren-
l les deux lignes qui le divisent en quatre parties.
7. Endroit où s'entre-croisent les brins, les fils, les
d'une chose tissée, tressée, etc. — des brins des
te soie, dévidage des brins qu'on croise deux à deux
> faire adhérer et les réunir en un seul fil. P. ext.
i serge, tissure de la serge en croix (par opposition
iire du drap dit filure). || Fig. — des rimes, des vers,
isité de la mesure et de la — du vers, corn. Andro-
Mf, exam.
plOÎT [krwâ] s. m.
PY.M. Subst. verbal de croître, § 52. || xii<= s. Qui vos
dc|a de rentes crois, Partenopeus, 5309.]
1" Vieilli. Accroissement. L'homme marche entier vers
MONTAIGNE, m, 2. Il — de cens, rente payée au sei-
siu'les héritages en outre du cens. (F. surcens.)
2» Spécialt. Accroissement (du bétail) par les petits
q'' naissent chaque année. Bail à — , où le produit du
lit être partagé. On peut donner à cheptel toute espèce
IX susceptibles de croît. Code civil, art. 1802. Fig.
Uiue tilles, ô dieux, mes pièces de monnaie Ont produites!...
Li- m'en appartient, la f. Fab. iv, 12.
■ROÎTRE [krwatr'] v. intr. et tr.
TYM. Du lat. crêscere, 7n. s. devenu 'creis're, creistre,
ciitre, §§ 315, 419, 421 et 291, croître, § 422.]
j. V. intr. Il 1° En parlant des êtres organisés, aller
eiaugmentant par degrés jusqu'au terme de son dé-
V ippement normal. Les plantes croissent. Sur le bord d'une
Bii pure Croît, à l'abri de l'aquilon, Un jeune lis, raG. Ath.
w). Loc. prov. Mauvaise herbe croît toujours, mol. Av.
Il 6. Ainsi l'on vit l'aimable Samuel — à l'ombre du taber-
ae, RAC. Ath. ii, 9. Laissez-le — , ce roi chéri du ciel, boss.
t.dé. La phrase de « — et embellir » semblait n'avoir été
tj!î que pour elle, hamilt. Qram. 49. Sa sottise... ne fait
ï — et embellir, mol. Escarb. se. 1. Il a crû, comme un
Djnpignon, tout en une nuit, en parlant d'un homme de
rint parvenu rapidement à une grande fortune. P. anal.
[jiser — sa barbe, ses cheveux. || P. ext. La rivière a cru
iiitement, a haussé de niveau. L'empire des Perses allait
cl.ssant, BOSS. Hist. univ. I, 8. Les jours commencent à — ,
( t croissant, deviennent plus longs. Les vallons Voyaient
libre en croissant tomber du haut des monts, la f. Phil. et
\\icis. Il Fig. Aller en s'augmentant par degrés. Je vois
; our en jour — sa résistance autant que mon amour, corn.
\\th. II, 3. Je vois mes honneurs — et tomber mon crédit,
:. Brit. i, 1. Son courage croissait avec le péril, boss.
tdé. — en beauté, en sagesse, en vertu.
2° Spécialt. En parlant des végétaux, se développer
urellement dans certaines régions. La région où croît
'igné, le blé. Là croissait à plaisir l'oseille et la laitue, la f.
b. IV, 4. Loc. prov. A chemin battu il ne croît point d'herbe.
g. Il y croît (à Paris) des badauds autant et plus qu'ailleurs,
m. Ment, i, 1.
11. Vieilli. V. tr. Rendre encore plus grand. (Ne s'em-
ie qu'au figuré.) M'ordonner du repos, c'est — mes mal-
irs, CORN. Cid, ii, 8. Que ce nouvel honneur va — son au-
e ! RAC. Esth. m, 3.
2R0IX [krwà] s. f.
ÉTYM. Du lat. cruoem, m. s. devenu croiz, crois, §§ 329,
5 et 291, écrit croix par restauration orthographique,
Js l'influence du nominatif lat. crux, § 505.]
I. Au propre. \\ l» Chez les anciens, sorte de gibet,
leau généralement coupé par une traverse, sur lequel
faisait mourir certains criminels, attachés ou cloués
r les extrémités. Après qu'on lui aurait coupé le nez et les
iilles et qu'il serait attaché en — , vaugel. Q.-Curce, vu, 5.
I 2° Spécialt. Le gibet sur lequelJésus-Christ fut cloué
mis à mort. Jésus-Christ mis en — . La descente de —, le
ornent où le corps de Jésus-Christ fut détaché de la
uix pour être mis au tombeau. Le bois de la vraie — .
L'Invention de la sainte — , fête commémorative du jour
où le bois de la vraie croix fut retrouvé par Hélène, mère
de Constantin. L'Exaltation de la sainte — , fête commé-
morative du jour où Iléraclius rapporta sur le Calvaire
la vraie croix. Jésus-Christ porta sa — jusqu'au Calvaire. Le
chemin de la — , la voie douloureuse suivie par Jésus-
Christ jusqu'au Calvaire; p. ext. les quatorze stations,
principaux moments de la passion de Jésus-Christ, et, fig.
représentation de ces quatorze stations dans une église,
sur une route de pèlerinage, etc., et exercices de piété
devant ces représentations. || Fig. Prêcher la — de Jésus-
Christ. Dn homme qui, par la vertu seule de la — , a vaincu
l'idolâtrie, BOURD. Passion, 1. Porter sa —, supporter les
souffrances à l'exemple de Jésus-Christ. Chacun a sa —,
ses souffrances à supporter. Les — que Dieu nous envoie, les
souffrances par lesquelles il nous éprouve. La — est la
vraie épreuve de la foi, BOSS. Hist. univ. ii, 19.
Il 3» Fig. La religion de Jésus-Christ. Combattre, mourir
pour la — . L'étendard de la — , symbole de la foi chrétienne.
Le triomphe de la — , son établissement dans le monde
malgré tous les obstacles. Le mystère de la —,1e dogme de
l'incarnation et de la passion, qui est un mystère pour la
raison. La folie de la — , la soumission de la raison à ce
mystère. La vertu de la folie de la — , pasc. Pens. xxv, 185.
Le scandale de la — , ce qui dans ce mystère semble ab-
surde aux incrédules.
Il 4" P. ext. Objet en forme de croix, de bois, de métal,
etc., symbole de Jésus-Christ crucifié. — latine, dont la
branche inférieure est plus longue que les trois autres.
Une église construite en forme de — latine. — grecque, à
quatre branches égales. Le clocher des églises est surmonté
d'une — . — de mission, élevée dans un lieu en souvenir
d'une mission qui y a été faite. — funéraire, élevée sur
une tombe. On plantait une — au lieu où il y avait eu un
accident, un meurtre. — processionnelle, portée dans les cé-
rémonies religieuses en tête du cortège. Aller au-devant de
l'évêque avec la — et la bannière, et, fig. n faut la — et la
bannière pour le décider avenir, il faut faire des démarches
extraordinaires. — pectorale, que les évêques portent
suspendue sur la poitrine, par-dessus leurs vêtements.
Prendre la — , mettre sur ses vêtements la figure d'une
croix, et, fig. s'enrôler pour la croisade. || P. ext. Le si-
gne de la —, que font les catholiques avec la main droite
en entrant dans une église, et avant certaines prières, etc.
Il — de par Dieu, croix de Jésus-Christ figurée sur le titre
de l'alphabet où l'on apprend à lire aux enfants, et, p. ext.
l'alphabet. C'est un homme qui sait la médecine à fond, comme
je sais ma — de par Dieu, mol. Pourc. i, 5. Fig. En être à la
— de par Dieu, en être aux premiers éléments.
II. Distinction honorifique , ornement formé d'une
croix.
Il 1° Croix figurée dans les armoiries. — de Lorraine,
ou — russe, à deux croisillons inégaux. — de Saint-An-
dré, en forme d'X. — de Malte ou de Jérusalem, à quatre
branches égales s'élargissant à leurs extrémités.
Il 2" Décoration en forme de croix ou d'étoile que
portent les membres de divers ordres de chevalerie. La
— du Saint-Esprit. La — de Saint-Louis. La — de la Légion
d'honneur. Spécialt. De nos jours, en France. Recevoir la
— , la croix de la Légion d'honneur. La grand — , insigne
du grade le plus élevé, et, ellipt, s. m. Le grand — , celui
qui a ce grade. || P. ext. — de mérite, de sagesse, qu'on
décerne aux enfants dans certaines écoles.
Il 3" Croix de diamant, d'or, etc., que les femmes por-
tent, comme ornement, suspendue au cou. Une — à la Jean-
nette, coulant en forme de cœur.
III. Ce qui présente la forme d'une croix.
Il 1° Disposition en forme de croix. Avoir les bras en
— . Vergues en — . Câbles en — . Faire des — de chevalier (en
sautant à la corde), sauter en faisant croiser les bras qui
tiennent la corde. Mettre sa cuillère et sa fourchette en — .
Poignée d'épée en —, et, p. ext. — d'épée.
Il 2° Empreinte figurant une croix. Signer en faisant une
— au bas d'un acte, quand on ne sait pas écrire. Faire une
— à la cheminée, pour noter qqch, et, fig. noter qqch
comme extraordinaire. Quand nous serons à dix, nous ferons
une — , MOL. Et. I, 9. La — d'une pièce de monnaie, em-
preinte autrefois sur le côté opposé à la face. P. ext. Le
côté marqué d'une croix. Retourner — ou pile, n arrivera
— ou pile, PASC. Pens. x, 1. Jouer à — ou pile, à — pile,
CROLER
— 600 —
CROQUETTE
jouer à pile ou face. || P. ext. Vieilli. Pièce de monnaie.
Tu n'as seulement qu'à nous donner ta main , avec la — de-
dans, MOL. Mar. forcé, se. 6.
Il 3» 0])jet en forme de croix. | 1. Latte croisée que les
couvreurs suspendent sur le devant d'une maison pour
avertir les passants qu'ils doivent s'écarter. Là je trouve
une — de funeste présage, Et des couvreurs grimpés au toit
d'une maison En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison, boil.
Sat. 6. I 2. La Croix du Sud, constellation de l'hémisphère
austral. | 3. — de Saint- Jacques, espèce d'amaryllis. — de
Saint-André, croisette velue. — de Lorraine, sorte de cactus.
"CROLER, *CROLLER [krô-lé]. I'. crouler.
CROIMLECH [krom'-lêk'] 5. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas Sreton kroumlech, w. s.proprt,
pierre (lech) courbe (kroumm), § 4. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Archéol.) Enceinte, le plus souvent circulaire, de mo-
nolithes debout, espacés , appartenant à l'âge de pierre.
{Cf. menhir.)
CROMORNE [krô-môrn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. krummhorn, 7n. s. de krumm,
courbe, et hom, cor, §§ 7, 498 et 499. || 1690. furet. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il 1° Anciennt. Sorte de trompette à anche d'un son
grave, qui donnait la quinte au-dessous de la trompette
ordinaire et du hautbois.
Il 2° P. ext. Un des jeux à anche de l'orgue, rempla-
çant la trompette dans les petites orgues.
1. "CRÔNE [krôn'] s. f.
[ÉTYM. Pour crosne {cf. crosnel, dans godef.), d'origine
inconnue, § 422. || 1700. V. à l'article.]
Il Excavation produite par les eaux sous une berge. La
loutre... fait ses catiches, cavernes ou retraites sous les crônes,
LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec.
2. *CRÔNE [krôn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du flamand kran (prononcé krôn'),
m. s. § 10. Le mot se retrouve dans les autres langues
germaniques (néerlandais kraan, allem. krahn, etc.) et dé-
signe à la fois l'oiseau et l'instrument dits « grue ». {V. ce
mot.) M. delb. nous signale dans godef. un texte de 1269
qui mentionne « ung instrument que on appelle commu-
nément crâne ». godef. suppose à tort qu'il s'agit d'une
« éprouvette ». || 1694. Crone, th. corn. Admis acad. 1762;
suppr. 1798.]
Il (Marine.) Sorte de grue pour charger et décharger
les navires dans un port.
*CROQUADE [krô-kàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croquer 1 {cf. croquis), § 120. ji Néolog.]
Il Ébauche d'esquisse dessinée, peinte à la hâte. {Syn.
pochade.)
1. CROQUANT [krô-kan] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : on appela croquants les
paysans de Guyenne révoltés en 1594, parce que leur cri
de ralliement était : « Sus aux croquants ! » c'est-à-dire
« Sus à ceux qui croquent (mangent) le peuple ! » || xvi"-
xvne s. J'ai rencontré ce croquant de capitaine, A. demonluc,
Comédie des proverbes.]
Il (Avec une nuance de mépris.) Paysan. Passe un cer-
tain — qui marchait les pieds nus, la f. Fab. ii, 12. || Fig.
C'est un —, un homme de rien. Plier bagage comme des cro-
quants, au premier épuisement de finance ! hamilt. Grain. 13.
2. CROQUANT, ANTE [krô-kan, -kânt'] arf;".
[ÉTYM. Adj. particip. de croquer 1, § 47. || xvi" s. Corbeau
à la croquante voix, F. perrin. Poésies, dans la c. | (Au sens
actuel.) Admis acad. 1718.]
Il Qui croque sous la dent. De la friture croquante. Tourte
croquante, et, substantivt, One croquante, des croquantes,
gâteaux d'amandes séchées au four. {Cf croquet 1, croque-
en-bouche.) Le —, partie cartilagineuse dans la viande de
boucherie.
•CROQUE-ABEILLE [krô-kà-bêy'] s. f.
[ÉTYM. Composé de croque (du verbe croquer 1) et abeille,
§ 209. Il 1782. ENCYCL. MÉTH.]
Il Variété de mésange.
•CROQUE-AU-SEL (À LA) [krô-kô-sèl]. F. croquer.
•CROQXJE-EN-BOUCHE [krô-kan-bduch'] s. m.
[ÉTYM. Composé de croque (du verbe croquer 1), en et
bouche, § 209. On écrit aussi croquembouche. || Néolog.]
Il Pâtisserie croquante, généralement faite de nougat,
de sucre durci, de fruits glacés.
'CROQUE-LARDON [krok'-làr-don ; en î;ers,krù-ke
s. m.
[ÉT\-M. Composé de croque (du verbe croquer l) et l
don, § 209. Il 1532. Loqueteurs, claquedens, croquelards)
RAB. Pantagr. prognostic]
Il Parasite. {Cf. pique-assiette.)
CROQUE-MITAINE [krÔk'-mi-tèn'] s. m.
[ÉTYM. Composé de croque (du verbe croquer 1) eti
taine, mot qui paraît différent du franc, mitaine, et de
le sens exact est inconnu, § 209. Beaucoup écrivent a
quemitaine. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Personnage imaginaire dont on fait peur aux enfi
CROQUE-MORT [krÔk'-mor ; en vers, krô-ke-...] $.
[ÉTYM. Composé de croque (du verbe croquer 1, au se
figuré de « faire disparaître ») et mort, subst. particip
mourir, § 209. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Famil. Celui qui fait métier de transporter lesmo
au cimetière. {Cf. corbeau.)
*CROQUE-NOISETTE [krok'-nwà-zet' ; en vers,
ke-...]et*CROQUE-NOIX [krÔk'-nwà ; envers, krô-ke-,
s. m.
[ÉTYM. Composé de croque (du verbe croquer 1) et s
sette, noix, § 209. || 1564. Croquenoisette, J. Thierry, Dl
franç.-lat.]
Il Dialect. Variété de loir.
CROQUE-NOTE [krok'-nof ; en vers, krô-ke-...]
CROQUE-SOL [krok'-sôl ; en vers, krô-ke-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de croque (du verbe croquer l)etno
sol 2, §209. Il xvnio s. j.-j. rouss. Dict. de mus. Adn
acad. 1798 (croque-note) et 1835 (croque-sol).]
Il Famil. (Avec une nuance de mépris.) Musicien. 5/
cialt. Musicien qui ne sait qu'exécuter.
1. CROQUER [krô-ké] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de croc 1, onomatopée, §§ 32 et 154. ('
craquer, criquer.) L'anc. franc, croquer, voler, se rattac
à escroquer. (F. ce mot.) || xvi*^ s. Un villain petit Turq c
furtivement me crocquoit mes lardons, RAB. n. 14
1. F. intr. Faire un bruit sec sous la dent qui broie. D
bonbons qui croquent. Un pain de rive, à biseau doré, rd*
de croûte partout, croquant tendrement sous la dent, MO
gent. iv, 1.
II. P. ext. V. tr. Il 1° Broyer sous la dent avec un
sec. — des dragées. Loc. adv. Manger qqch à la croque an:
(qqns écrivent croque-au-sel), en le croquant sans aut
assaisonnement que du sel, et, p. ext. sans assaisonn
ment. Fig. Famil. Je mangerais cet homme à la croqoe.
sel, je le terrasserais sans peine.
Il 2" P. ext. Manger à belles dents. Vous leur fltei, si
gneur, En les croquant, beaucoup d'honneur, la f. Fab. vn,
Et cependant Bertrand les croque (les marrons), id. ibid. i
17. Il Fig. Famil. — le marmot, se morfondre à attendr
(F. marmot.) — une poulette, un tendron, en faire sa proie,
séduire. (Musique.) — une note, la supprimer tout à fa
en jouant. — une fortune, un héritage, les gaspiller rap
dément.
Il 3" Fig. (Peinture.) Prendre (un site, une figure, el
en quelques coups de crayon, de pinceau, destinés à
reproduire que les traits saillants, l'aspect général. — i
site. Dn enfant joli à — . Elle est gentille à — , elle est à -
d'une gentillesse extrême. {Cf. l'expression être à pe
dre.) Il P. anal. Donner en quelques traits l'idée de qqch
gâte même cette pièce par la grossièreté dont je la croque, s!
1020.
2. 'CROQUER [krô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. crouca, m. s. dérivé
croc 2, § 11. {Cf. crocher.) || 1721. Croquer le palan, tri
Il (Marine.) Saisir avec le croc.
CROQUE-SOL. F. croque-note.
1. CROQUET [krô-kè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de croquer 1,§ 133. {Cf. croquant, croqnett
croque-en-bouche.) || 1642. oud.]
Il Sorte de biscuit garni d'amandes sèches et très c:
quant. Fig. Être comme un —, avoir qqch de sec, d'ir
table.
2. 'CROQUET [krô-ke] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. croquet, m. s. § 8. || J^éoh'
Il Jeu d'origine anglaise, où l'on pousse des boule-
coups de maillet, de manière à leur faire traverser de&|É
ceaux fichés nii terre. {Cf. chicane, pallemail.) S
CROQUETTE [krô-kef] s. f.
î.I)|
l'c
CROQUEUR
601
CROULER
TYM. Dérivé de croquer 1, § 133. || Noolog. Admis acad.
18'.]
Ijoulelte de riz, de hachis, de forme allongée, et que
fuit frire.
IROQUEUR, EUSE [krô-keur, -keuz'] s. m. et f.
TVM. Dérivé de croquer 1, § 112. || xviio s. V. à l'ar-
po
Celui, celle qui a l'habitude de croquer. Grand — de
3ts, LA F. Fab. V, 5. Il Fig. Un — de filles.
ROQUIGNOLE [krô-ki-ilôl] .?. f.
TYM. Origine incertaine. Le mot paraît se rattacher
)querl. RicnEL. signale la forme pop. craquignole, due
i lute à l'influence de craquer. On la trouve dans les
ides : Sur ta tête chauve et folle, Appliquer une cra-
.jnuiie, Mazarinade, 13. || (Au sens I.) 1642. oud. | (Au
« 1 II.) Admis ACAD. 1835.]
( .hiquenaude donnée sur la figure. Avoir trente cro-
s Ou douze coups de bâton, mol. Mal. im. i, !<"■ in-
i-'ig. Quelle — pour mon honneur ! gher.\rdi, Th. ital.
o6.
u Fig. Pâtisserie dure et croquante. [Cf. casse-museau.)
ROQUIS [krô-ki] s. m.
TYM. Dérivé de croquer 1, § 82. || 1754. encycl. Admis
ho. 1762.]
iReprésentation d'un site, d'une figure, etc., en quel-
qis coups de crayon, de pinceau, destinés à ne prendre
ql les traits saillants, l'aspect général.
CROSNE [kron'] s. f.
L Nom propre, § 86 : Crosnes, près de Corbeil, où
< ommencé à cultiver ce légume. || Néolog.]
Plante de la famille des Labiées, originaire du Japon,
d|t les rhizomes sont comestibles et analogues aux sal-
s .
ROSSE [kros'] s. f.
îTYM. Dérivé du radical de croc 2, d'après un type lat.
"tccia, §§ 319, 385 et 291. || xies. En l'arcevesque est ben
li roce salve, Roland, 1670.]
1° Bâton à bout recourbé. || Spe'cialt. \ l. Bâton pas-
tijd, signe de la dignité épiscopale ou abbatiale, re-
c rbé en volute, que les abbés portaient tournée en de-
d| s, et les évoques tournée en dehors. Vieilli. Loc. prov.
r lit bon vivre sous la — , avoir pour maître un ecclésias-
t le.l 2. Bâton courbé par un bout servant à chasser une
Me, et, p. ext. jeu oii l'on chassait des balles avec ce
Ion. [Cf. cricket.) j 3. Sorte de béquille. Marcher avec des
ciîses. I 4. Partie recourbée du gouvernail d'un grand
ieau de rivière. | 5. Bâton qui sert à soutenir une claie
Tiant un chemin, un parc à moutons. | 6. Barre de fer
on soude à la loupe de fer dans le creuset pour le re-
!r et le marteler.
2° P. ext. Bout recourbé. Une canne à — .La — d'une
lière, anse en volute. Inflorescence en — . La — de l'artère
te. La — d'une arquebuse, d'un mousquet, partie autrefois
ourbée qui terminait l'arme du côté opposé au canon ;
■tie analogue du fusil, du pistolet. Donner des coups de
Mettre la — en l'air, pour indiquer qu'on renonce à
•e usage de son arme, qu'on se rend à l'ennemi.
BROSSÉ, ÉE [krô-sé] adj.
ÉTYM. Dérivé de crosser, § 118. || xvi° s. Ou son archet
é ou sa lyre crossée, J. DU Bellay, dans delb. Mater.
Imis ACAD. 1694.]
I Qui porte la crosse. Abbé — et mitre.
GROSSER [krô-sé] v. tr.
lÉtym. Dérivé de crosse, § 154. || xiiie s. On a défendu le
ichier, le chouleir a croche, Bans de St-Omer, dans delb.
c]
I Chasser avec une crosse (bâton recourbé). — une
lie. Absolt. —, jouer à la crosse. || P. ext. — une balle
eo le pied. Famil. Des gens qui se crossent, qui se battent.
Fig. (Les sulpiciens) que les jésuites tôt ou tard crosse-
ent avec le pied, st-SIM. x, 20.
GROSSETTE [krô-sef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de crosse, § 133. || 1564. Crocette, J. Thierry,
'et. franç.-lat. Admis acad. 1762.]
I! lo Branche de vigne, de figuier, taillée en forme de
itite crosse, pour en faire une bouture.
II 2" Brisure, saillie en angle, ménagée au dernier cla-
;au d'une plate-bande. || Brisure, ressaut d'un cham-
■anle de porte, de fenêtre.
GROSSEUR, *CROSSEUSE [krô-seur, -seuz'] s. m. et/".
[ÉTYM. Dérivé de crosser, § 112. || 1680. Grosseur, richel.J
Il Celui, celle qui chasse la balle au jeu de la crosse,
du croquet.
CROTALE [krô-tàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. crotalum, grec %p6zai.\ov, m. s.
{Cf. crouler.) || 1701. Crotole (lisez crotale), furet. Admis
ACAD. 1878.]
Il 1" Chez les anciens, sorte de castagnette de bois, de
métal. Il Dans les temps modernes. | 1. Triangle où ré-
sonnaient des anneaux de mêlai. | 2. Grelots qu'on agitait
en dansant, dits aussi cliquettes et marionettes.
Il 2° Fig. Serpent venimeux, dit aussi serpent à son-
nettes, à cause du cliquetis produit par des cornets écail-
leux emboîtés à l'extrémité de sa queue.
^GROTESQUE [krô-tesk']. V. grotesque.
CROTON [krô-ton] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xpôrwv, nom du ricin com-
mun. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Plante formant un genre de la famille des Euphor-
biacées, dont une espèce fournit la teinture de tournesol
et dont une autre fournit le bois des Moluques, employé
comme émétique et purgatif, et des graines dont on ex-
prime une huile acre employée comme drastique et ré-
vulsif violent.
CROTTE [krof] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiv« s. Les fientes des lièvres
et des oonnins sont appelées crotes, Modus, dans littré.]
Il l» Fiente en petites pelotes que rendent certains ani-
maux. Des crottes de biche, de lapin, de cheval. Étriller un
cheval sali de — . Fig. Vieilli. Pour étriller mes gales et mes
crottes, RÉGNIER, Sat. 10. [Cf. crottu.) || P. anal. Des crottes
de chocolat, bonbons de chocolat en forme de crottes.
Il 2" P. ext. Famil. Boue des rues, n y a de la —, et,
vieilli, des crottes. Trotter par la — .
CROTTER [krô-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de crotte, § 154. || xni« s. Gelines... Dures
et vieilles et crotees, Renart, 2882, Méon.]
Il Salir de crotte, de boue. Se — en marchant. Être crotté,
avoir des vêtements crottés. Famil. n est crotté comme un
barbet, jusqu'aux oreilles. CoUetet, crotté jusqu'à l'échiné,
BoiL. Sat. 1. On poète crotté, à l'aspect misérable. || P. ext.
Famil. Aupart. passé employé adjectivt. n fait crotté dans,
les rues, il y a beaucoup de boue.
CROTTIN [krô-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crotte, § 100. || 1410. Crotin, dans oo-
DEF. Admis acad. 1740.]
Il Amas de crottes (de cheval, de mouton). Ramasser du —,
*CROTTON [krô-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crotte, § 104. || 1730. Croton, savary,
Dict. du comm. Suppl.]
Il Proprt. Petite crotte. Spe'cialt. (Technol.) Morceau
de sucre qui n'a pu passer par l'hébichet.
*CROTTU, UE [krô-tu] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crotte, § 118. || xviii« s. V. à l'article. J
Il Dialect. Marqué de petite vérole. Veux-tu que je coure
baiser un visage noir et — ? J.-J. Rouss. Nouv. Hél. iv, 8.
"CROUCHAUT [krou-chô] S. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. {Cf. provenç. mod. courchoun,
« quignon de pain qui a la croûte rebondie ».) Se rat-
tache peut-être à croupe. || 1690. furet.]
Il (Marine.) Pièce de bois arrondie qui forme le devant
d'un bateau.
CROULANT, ANTE [krou-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de crouler, § 47. || 1611. gotgr.]
Il Qui croule. Un édifice — .
•CROULE [kroul] s. f
[ÉTYM. Peut-être subst. verbal de crouler, § 52. || Néo-
log-]
Il Dialect. Chasse aux bécasses au printemps.
CROULEMENT [kroul-man; en vers, krou-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crouler, § 145. || xiio s. Crollement,
Psaut. d'Oxf cv, 29.]
Il Vieilli. Action de crouler.
CROULER [krou-lé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "crôtulare, m. s. devenu *crotlar,
crodler, croUer, §§ 336, 405, 295 et 291, crouler, § 459.
L'anc. forme croUer est conservée comme terme de fau-
connerie. On considère généralement le lat. pop. *crôtu-
lare comme représentant *corrotulare ( F. § 361), composé
de cum, avec, et rotulus , rouleau ; toutefois cette étymo-
CROULIER
— 602
CROUSILLE
logie n'est complètement satisfaisante ni pom* le sens ni
pour la forme. Crouler se rattaciie peut-être au lat. crota-
lum, grec xpôxaXov, castagnetle {V. crotale), devenu en
lat. pop. "crptelum (comme cçresum, pour cçrasum, cerise),
d'où *crotelare, qui a donné l'ital. crocchiare, battre. |1 xi" s.
De sun atgier a la hanste crollee, Roland, 442.]
Il 1» Vieilli. V. tr. Secouer. Jupin, croulant la tête, Les
abîma sous des rochers affreux, la. f. Bail, au roi (1654). ||
Spécialt. I 1. (Vénerie.) La bête croule la queue, l'agite de
peur. I P. ext. Le faucon croule (on écrit souvent crolle ou
croie et, par erreur, crolle), fait ses excréments. {Syn. émeu-
tir.) I 2. (Marine.) — un vaisseau, le mettre en mouve-
ment sur les coulisses ou le faire descendre.
Il 2° V. intr. En parlant d'une construction, tomber en
débris, de toute sa masse. [Cf. s'écrouler.) Quand nous ver-
rions partout les roches ébranlées Et jusqu'au fond des mers
les montagnes croulées, corn. Off. de la Vierge, ps. 45. || Fig.
Tout le système de M. l'abbé Dubos croule de fond en comble,
MONTESQ. Espr. des lois, xxx, 24.
CROULIER, 1ÈRE [krou-lyé, -lyér] adj.
[ÉTYM. Dérivé de crouler, § 115. || xiiio s. De mares et de
croliere Estoit fermés, Durmart, 4309. Admis acad. 1762.]
Il Qui cède sous les pieds. Terre croulière, et, substan-
tivt. Une croulière, une fondrière.
CROUP [kroup'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. croup, m. s. qui est lui-
même emprunté de l'écossais, et se rattache à un verbe
crope, avoir la voix rauque, § 8. || 1784. Les auteurs nom-
ment croups ou esquinancie membraneuse des enfans..., cham-
BON, dans Me'm. de la Soc. roy. de médec. années 1782-
1783, p. 81. Admis acad. 1835.]
Il Laryngite aiguë qui attaque les jeunes enfants et est
caractérisée par une toux rauque et la production de
fausses membranes qui obstruent les voies respiratoires.
{Cf. diphtérie.) Faux — , maladie qui provoque une toux
presque analogue à celle du croup, mais sans produc-
tion de fausses membranes.
CROUPADE [krou-pàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croupe, sous l'influence de l'ital. grop-
pata, m. s. §§ 12 et 120. || 1642. oud.]
Il (Manège.) Saut où le cheval relève les jambes de
derrière jusque sous le ventre (comme un animal ac-
croupi).
*CROUPAL, ALE [krou-pàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de croup, § 238. || Néolog.]
Il (Médec.) Qui tient à la maladie du croup. Toux crou-
pale. Voix croupale.
CROUPE [kroup'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du german. kruppa [cf. allem. kropf),
dont le sens primitif est « masse arrondie formant un
tout », §§ 6, 498 et 499. Au même radical se rattache groupe,
passé en français par l'intermédiaire de l'italien. || xi^ s.
La crupe bien large, Roland, 1653.]
Il 1» Chez certains animaux, partie postérieure arron-
die, des hanches à l'origine de la queue. La — d'un cheval.
On grand original Qu'on avait mis en — ainsi qu'une valise,
REGNAUD, Bal, se. 5. L'homme crut avoir tort et mit son fils
en — , h\ F. Fab. m, 1. Monter en — derrière qqn. Fig. Le cha-
grin monte en — et galope avec lui (le suit partout), boil.
Ép. 5. L'adresse et le crédit de M°i6 des Hrsins ayant W^^ de
Maintenon en — , st-sim. xi, 253. || P. exl. Poét. La queue.
Dragon impétueux. Sa — se recourbe en replis tortueux, rag.
Phèd. V, 6.
Il 2° Fig. I 1. Sommet arrondi d'une montagne. Le
mont à la double —, le Parnasse. | 2. (Technol.) Partie
arrondie du comble qui surmonte le chevet d'une église.
Petite face triangulaire d'un comble qui ne s'appuie pas
contre un pignon de maçonnerie. — droite, biaise, dont
le plan est perpendiculaire, ou est oblique au plan verti-
cal mené par la ligne de faîte.
GROUPÉ, ÉE [krou-pé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de croupe, § 118. || 1752. trév. Admis
acad. 1798.]
Il Qui a la croupe conformée d'une certaine manière.
Cheval bien — .
*CROUPIADER [krou-pyà-dé] v. intr.
[ktym. Dérivé de croupiat, § 154. || 1721. trév.]
Il (Marine.) Mouiller en croupière.
•CROUPIAT [krou-pyà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. croupias, ?n. s. dé-
rivé de croupo, croupe, altéré en croupiat (et qqf croup:
par confusion de suffixe, §§ 11 et 62. || 1683. Croupial,
coRDiER, Jnstr. des pilotes, dans delb. Rec. \ 1694. Cr
pias, th. corn, croupière. | 1771. Croupiat, trév.]
Il (Marine.) Petite croupière, grelin attaché à fouet ||
l'un des câbles à l'arrière d'un bâtiment.
-CROUPIEN, lENNE [krou-pyin, -pyèn; en ve.
-pi-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de croupe, § 244. || Néolog.]
Il Qui caractérise la croupe. Les muscles croupiensj
trois muscles de la croupe.
CROUPIER [krou-pyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de croupe, § 115. || xviio s. V. à l'artii
I. Vieilli. Celui qui est en croupe derrière qqn.
jectivt. Le cavalier — se Isiissa tomber à terre, scarr,
coin. II, 1.
II. Fig. Il 1° Anciennt. Celui qui se tenait derrièi
banquier pour l'assister au jeu de la bassetle. || P. a
De nos jow^s. Dans une maison dejeu, employé quiliSI
le jeu pour le compte du directeur de l'établissement.
Il 2° Anciennt. Celui qui, étant de moitié avec un joue
de cartes, de dés, se tenait derrière lui. || P. ext. Fi
Associé secret. Le — de Mme ^u Maine, st-sim. xi, 36
Spécialt. De nos jours. Celui qui a un intérêt dans 1
affaires d'un agent de change.
CROUPIÈRE [krou-pyèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croupe, § 115. || xii" s. Et ces armes
ces crupières, chrétien de troyes, Percev. 6501.]
Il 1° Longe de cuir terminée par une sorte d'anne;
dans lequel on passe la queue du cheval, de l'âne, et(
et qui, tenant à la selle ou au bât, l'empêche de remo
ter. Je fis encore deux charges : j'en fus quitte en tout po
la — du courtaud coupée, ST-SIM. i, 92. || Fig. Tailler d
croupières à l'ennemi, lui mettre l'épée dans les reins. Taill
des croupières, donner des coups d'épée par derrière, ou
Curios. franc. Les ennemis, pensant nous tadller des croupi
res. Firent trois pelotons de leurs gens à cheval, MOL. Ampi
1,1.
Il 2» Fig. (Technol.) | 1. (Marine.) Amarre qu'un gran
bâtiment pend à l'arrière. Mouiller en — . | 2. Pièce qi
maintient l'arrière d'un train de bois, et, p. ext. piè(,
correspondante à l'avant. M
CROUPION [krou-pyon ; en vers, -pi-on] s. m. M
[ÉTYM. Dérivé de croupe, § 106. || xv s. Plus n'en a^
croppion chault, villon, Gr. Testam. 921, Longnon.]
Il Extrémité postérieure du corps de l'oiseau, qui su]
porte les plumes de la queue. || P. ext. Chez les man
mifères, la base de la queue. || P. anal. Trivial. Ch(
l'homme, la partie inférieure postérieure du bassin.
*CROUPIONNER [krou-pyè-né ; en vers, -pi-ô-né] i
intr.
[ÉTYM. Dérivé de croupion, §154. || Néolog.]
Il (Manège.) Plier les reins en élevant plusieurs fois
croupe sans ruer.
CROUPIR [krou-pîr] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de croupe, § 154. || xii" s. Cropir, Loherain
dans GODEF. Suppl.]
Il 1° Anciennt. Se tenir accroupi. [Cf. accroupir 2.)
Il 2° P. ext. Rester couché dans la saleté. Un enfan
un malade qu'on laisse — dans l'ordure. || Fig. — dan.5 l'igm
rance, la misère. Nous aimons mieux — dans notre ignoraac.
Boss. llist. univ. II, 31.
Il 3° Fig. Se corrompre par la stagnation. De l'eau qi
croupit dans une mare. Cette eau a croupi, est croupie. Boii
de l'eau croupie. || P. anal. Le fumier qui croupit dans i
champ. Il Fig. Fautes passagères qui, n'ayant pas longtemf
croupi dans le cœur, n'ont pas eu le loisir de le gâter, mas.'
Confér. Voc. à l'état ccclrs.
CROUPISSANT, ANTE [krou-pi-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de croupir, § 47. || xvi<=-xvii'^
V. à l'article.]
Il Qui croupit. Les eaux croupissantes des marais, fb. i'
SALES, dans delb. Mater.
"CROUPON [krou-pon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de croupe, § 104. || 1723. savary, Did
du comm.]
Il (Technol.) Moitié postérieure d'un cuir de bœuf, il'
vache, tanné.
'CROUSILLE [krou-siy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. crousilho, m. <
CROUSTADE
— 603
CRUAUTE
11.
li correspond pour la forme au franc, croisille,
11. COTGR.]
Il (Pêche.) Espèce de parc établi au bord des étangs
lés, et formé de gros piquets sur lesquels on tend des
îts.
'CROUSTADE [krous'-tàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. crostata, m. s, dérivé de
jsta, croûte, § 12. || Néolog.]
Sorte de moule fait de pain grillé ou rôti, où l'on
rt des quenelles, des foies gras, etc. Une — de mauviettes.
CROUSTILLANT, ANTE [krous'-ti-yan, -yânl'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de croustiller, § 47. || 1751. V. à
article. Admis acad. 1878.]
Il 1» Vieilli. Groustilleux. Chanson croustillante, Lett.
ois. (1751), p. 286, dans la c.
Il 2" Légèrement croquant (comme une croûte de pain).
CROUSTILLE [krous'-tiy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. croustilho, m. s.
irivéde croûte, § 11. || xvii" s. V. a. l'article.]
Petite croûte. || P. ext. Petit repas, collation. Maître
I temps, du lieu et des mets de vos croustilles, SÉv. 838.
CROUSTILLER [krous'-ti-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de croustille, § 154. || (Au sens !<>.) xv!** s.
j croustille mon pain, dans Ane. Th. franc, vin, 246. [ (Au
ims 2».) Néolog.]
1 II 1» Manger une croûte de pain.
II 2° Être légèrement croquant.
i CROUSTILLEUSEMENT [krous'-ti-yeliz'-man ; en
jrs, -yeîi-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de croustilleuse et ment, § 724. || 1680.
[CHEL. Admis acad. 1762.]
Il Famil. D'une manière croustilleuse.
GROUSTILLEUX, EUSE [krous'-ti-yeu, -yeuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de croustille, § 116. || 1680. richel.]
Il 1" Vieilli. Plaisant, bouffon. Voilà, ma foi, un — corps,
KiERARDi, Th. ital. III, 39.
' Il 2° P. ext. De nos jows. Graveleux. Les débats de ce
.'ocès feront connaître des détaUs — . Une anecdote croustil-
juse. {Cf. croustillant.)
CROÛTE [krouf] s. f.
[ÉTYM. Du lat. crùsta, ?n. s. devenu croste, crouste, croûte,
i^ 324, 422 et 291.]
Il l" Partie extérieure du pain durcie et rendue cro-
juante par la cuisson. Laisser la mie et ne manger que la — .
n pain dont la — est dorée. || P. ext. \ 1. Morceau de pain
|ùilya plus de croûte que de mie. — au pot, tranche de
ain sur laquelle on verse le bouillon du pot-au-feu. | 2.
j'etit morceau de pain. Manger une — de pain. Moisir comme
ine — de pain derrière une malle. ( V. moisir.) Casser une — .
|3, Tranche de pain frite dont on pare certains plats. —
ux champignons, au madère, j 4. Spécialt. Reste de pain
u'on met au rebut.
Il 2» Pâte cuite au four qui entoure un pâté, un vol-
,u-vent, etc.
Il 3" P. anal. Partie consistante, friable, qui se forme
.u-dessus de certaines choses. La — terrestre, partie su-
)erficielle de la terre qu'on suppose s'être formée par le
efroidissement. — de tartre, que le vin forme sur les pa-
ois d'un tonneau. — calcaire, que l'eau dépose sur les
larois d'une chaudière. Croûtes, que forme sur la peau
le l'humeur ou du sang séché, dans certaines maladies
ruptives, à la suite d'une lésion, etc. Son corps est cou-
ert de croûtes. || P. ext. (Marine.) — d'une pièce de bois,
urface irrégulière d'une pièce de bois de construction.
aie en —, qui a séché après qu'il est sorti de la fosse au
an. Il P. anal. Vieux tableau noirci et gercé où l'on ne
oit plus qu'une couche grossière de couleurs. | P. ext.
\Iauvais tableau. Ce peintre ne fait que des croûtes. || Fig.
Trivial. Personne qui est encroûtée dans la routine. C'est
ine vieille — .
CROÛTELETTE [krout'-lef; en ver*, krou-te-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de croûte, § 134. ilxiiic-xiV^ s. n leva sur
a trace une crostelete et puis sécha, Mir. de St Louis, dans
'iec. des histor. de Fr. xx, 129.]
Il Vieilli. Petite croûte de pain. Manger une — .
•CROÛTEUX, EUSE [krou-teii, -teùz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de croûte, § 116. || 1377. Scabie crousteuze,
3. DE GORDON, daUS GODEF. Slippl.]
Il Caractérisé par des croûtes. Pustules croûteuses.
*CROÛTIER [krou-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de croûte, § 115. || 1730. Croustier, savahy,
Dict. du comm. Suppl. Admis acad. 1798 ; suppr. 1878.]
Il Vieilli. Peintre qui ne fait que des croûtes.
CROÛTON [krou-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de croûte, § 104. j] xvi" s. Croustons sem-
blables au corail, vigenère, dans delb. Rec.]
Il 1° Le bout d'un pain long. Manger le — du pain.
Il 2" Petit morceau de pain grillé ou frit. Une purée aux
croûtons.
Il 3" Fig. Celui qui est encroûté dans la routine.
CROYABLE [krwà-yàbl'] adj.
[ÉTYM. Pour créable, dérivé de croire, §§ 65 et 93. ||
xiic s. Credable, Lib. Psalm. p. 136, Michel.]
Il Qui mérite croyance.
Il l" En parlant d'une personne. Ce témoin est — .
Il 2° En parlant d'une chose. J'entre en des sentiments
qui ne sont pas croyables, corn. Poly. iii, 5. Cela est fort — .
n n'est pas — ce qu'elle dépensait à..., st-sim. m, 69.
CROYANCE [krwà-yâns'] s. /.
[ÉTYM. Altération de créance, sous l'influence des formes
du verbe croire accentuées sur le radical, § 65. {V. créance
et cf. crédence.) || xiV s. Croiance, oresme, dans littré.]
Il 1° Vieilli. L'action, le fait de croire. Puis-je à de tels
discours donner quelque — ? coRN. Cid, i, 2, édit. 1638. Cela
passe toute — . C'est contre la — générale.
Il 2" Ce qu'on croit. La — (var. créance) répandue partout
que rien ne leur résistait, Boss. Hist. univ. m, 6. || Sprcialt
Ce qu'on croit en matière religieuse. Peut-être qu'après tout
ces croyances publiques..., cORN. PoZy. iv, 6, édit. 1643. Cha
cun s'est fait à soi-même un tribunal où il s'est rendu l'arbitre
de sa — , BOSS. R. d'Angl. P. ext. Croyances philosophiques
CROYANT, ANTE [krwà-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de croire, §§ 47 et 65. || xii'=-xiii'= s
Sébile, qui puis fu bien creanz, J. bodel, Saisnes, tir. 5.]
Il Qui a la foi religieuse. Une personne croyante, n est re
devenu — . Substantivt. Les croyants. Spécialt. Le comman-
deur des croyants (traduction de l'arabe emir-al-moumenim
le chef de ceux qui croient à la religion musulmane.
1. CRU, UE [kru] adj.
[ÉTYM. Du lat. crydum, m. s. §§ 402 et 291. acad. 1694-
1740 écrit crud. (F. §502.)]
Il l" En parlant de substances alimentaires, qui n'est
pas cuit. De la viande crue. Des pommes crues. || P. ext. In-
digeste. Le radis noir est — à l'estomac. || P. anal. Une eau
crue, impropre à servir de boisson, à cuire les aliments,
à dissoudre le savon.
Il 2° En parlant de matières auxquelles on fait subir
une préparation, qui n'a pas subi cette préparation. De
la soie crue. Métal — . Cuir — . || P. anal. (Médec.) Humeurs
crues, qui n'ont pas encore un degré suffisant de coction.
Il 3° Fig. Que rien n'atténue. Un terme — . Si mon vers
est trop — , A. B.ARBiER, lambcs, Prologue. Un discours trop
— . Il Des tons, des couleurs crues, qui ne sont pas fondues
avec celles qui les entourent.
Il 4" Loc. adv. A —, en portant sur la chose môme.
Monter à — (un cheval), sans selle. Constructions à — , qui
reposent sur le sol, sans fondations. Un chambranle à — ,
qui porte sur l'aire du parquet l'appui d'une croisée, sans
plinthe.
2. CRU [kru] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de croître, § 45. acad. écrit creu
en 1694, puis cru dès 1740. || 1573. Soit que les Romains en
aient usé comme de leur creu, nicot, Dict. franç.-lat. baron.]
Il Ce qui croît dans un certain sol, dans un terroir dé-
terminé. Du vin du — . Boire d'un bon — . P. ext. Les grands
crus du Médoc. Il Bouilleur de —, propriétaire non commer-
çant qui distille sa récolte pour en faire de l'eau-de-vie
qu'il consomme. Fig. Donner une œuvre de son — .
CRUAUTÉ [kru-ô-té] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *crûdalit?tem (pour crudelitatem ; c/".
cruel), m. s. devenu crualté, §§ 411, 336, 295, 402 et 291,
cruauté, § 422. j| xii^ s. Se li a respondu par cruauté, Aiol,
1220.]
Il 1° Manière d'être de celui qui se plaît à faire souffrir.
La — de Néron. Ah! queUe — ! CORN. Cid, m, 4. || P. hyperb.
En parlant d'une femme insensible à l'amour qu'on a pour
elle. Sa — me désespère.
Il 2" Acte de celui qui se plaît à faire souffrir. Les cruau-
tés de Néron. Commettre des cruautés inutiles. || P. anal. Les
cruautés du sort. || P. hyperb. Les cruautés d'une maîtresse.
CRUCHE
— 604 —
CRUSTACE
CRUCHE [krûch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du german. krûka, m. s. [cf. allem.
krug), §§ 6, 498 et 499. On trouve plus souvent crue, cruie
en anc. franc., forme où le k germanique s'est vocalisé
ou a disparu. || xm" s. Et corbeillons et cruches, dans mon-
TAiGLON et RAYNAUD, Rec. de fabliaux, ii, 152.]
Il Vase en grès, poterie, à large panse, à anse et à bec,
destiné à contenir des liquides. Une — de grès vernissé.
One — d'eau. Loc. prov. Tant va la — à l'eau qu'à la lin elle
se casse, à force de s'exposer au danger on finit par y
succomber. || Fig. Famil. Personne d'un esprit borné.
Vous me prenez pour — , la f. Fab. v, 4. Je ne suis pas —
tel que vous me voyez, regnard. Bal, se. 7.
CRUCHÉE [kru-ché] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cruche, § 118. || xiiic s. Vin a cruchies et a
tines, G. DE coiNCY, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762. J
Il Quantité de liquide que contient une cruche. Une —
d'eau, MALH. Ép. de Sénèq. lxxiv, 9.
CRUCHON [kru-chon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cruche, § 104. || xiii^ s. Un crucon, SI
Laurent, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Petite cruche. Un — de bière. Un — de curaçao. Mettre
un — d'eau chaude aux pieds d'un malade.
CRUCIAL, ALE [kru-syàl ; en vers, -si-àl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. crux, cruels, croix, §238. || xvi" s.
PARÉ, VIII, 4. Admis acad. 1740.]
Il Disposé en croix. Ferrements cruciaux. Incision cruciale.
CRUCIFÈRE [kru-si-fèr] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. crux, croix, et fero, je porte,
§ 273. Il (Au sens 1°.) 1701. furet. Admis acad. 1798.
I (Au sens 20.) Admis acad. 1762.]
Il 1° Vieilli. Qui porte une croix. Colonne — .
Il 2o Fig. (Botan.) Qui a les pétales en croix. Les plantes
crucifères, et, substantivt, fém. La famille des Crucifères.
'CRUCIFIANT, ANTE [kru-si-fyan, -fyânt' ; en vers,
-fi-. ..] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de crucifier, § 47. ||xvii= s. V. à l'ar-
ticle.]
Il Qui crucifie. (S'emploie au figuré en parlant de la
mortification chrétienne.) Otez de sa morale les maximes
crucifiantes, mass. Motifs de convers. 31.
CRUCIFIEMENT et CRUCIFÎMENT [kru-si-fi-man]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de crucifier, § 145. || xii" s. Crocefiement,
Pet^ceval, dans godef. Suppl.]
Il Action de crucifier. Le — de Jésus-Christ. Fig. Le —
de la chair.
CRUCIFIER [kru-si-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. crucifigere, m. s. (de
crux, croix, et figere, fixer), devenu crucifier sous l'influence
des verbes en -ficare, comme aedificare, mortificare, etc.,
qui ont donné en franc, édifier, mortifier, etc. §§62 et 503.
II xii= s. Crucifiast, ph. de thaun, Best. p. 77.]
Il l» Mettre en croix, faire mourir par le supplice de
la croix. Le maître de l'éloquence accusant un gouverneur de
province d'avoir fait — un Romain, BOSS. Exalt. de la S te
Croix, préamb. Jésus-Christ fut crucifié entre deux larrons.
Nous prêchons Jésus-Christ crucifié, BOSS. Hist. univ. il, 25.
Poét. Substantivt. Le Crucifié, Jésus-Christ. Suis du Cruci-
fié les douloureuses traces, coRN. Imit. ii, 12.
Il 2" Fig. Faire mourir en nous ce qui est terrestre. Pour
être à Jésus-Christ, comme dit l'apôtre, il faut — sa chair,
BOURD. Ste Thëri)se, 1. Je vols dans le christianisme des so-
ciétés d'hommes crucifiés au monde et à la chair, lu. Impu-
reté, 2. Absolt. Elle est menée par une autre voie, par celle
qui crucifie davantage, BOSS. A. de Gonz. \\ P. ext. Famil.
— qqn, le tourmenter cruellement.
CRUCIFIX [kru-si-fi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. crucifixus, m. 5. proprt,
« crucifié ». Il xiic s. En crois se met devant le crucefi, Raoul
de Cambrai, 1139.]
Il Croix de bois, de métal, d'ivoire, etc., sur laquelle
est figuré Jésus-Christ crucifié. Prier, se prosterner au pied
du — . Baiser le — . Un — devant lequel il avait accoutumé de
faire sa prière, BOSS. Var. 2.
'CRUCIFIXION [kru-si-fïk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. crucifixio, m. s. || .xvi''-
xviie s. fr. de sales, dans delb. Mater.]
Il Action de crucifier. || Spécialt. L'acte par lequel Jé-
sus-Christ a été crucifié.
CRUDITÉ [kru-di-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cruditatem, m. s. § 503. || xiv* ?
Crudité et indigestion de matere, Somme M« Gautier, ms
franc. 1288, fo 82, r".]
Il 1" Caractère indigeste de certains aliments qu'oi
mange crus. La — des fruits verts, de la salade. || P. anal
La — de l'eau, état d'une eau chargée de sels calcaire
qui la rend indigeste et impropre à cuire les aliments, ;
dissoudre le savon. || P. ext. \ 1. Les aliments crus, d'uii
digestion difficile. Manger des crudités. | 2. Aigreur qui
donne la digestion difficile des aliments. Fig. Mes vers, <
les ouïr lire. Te font venir des crudités, malh. Poés. 115. Di
l'effroi et de la — des Pays-Bas après la déroute, st-SIM. i, 26^
Il 2» Fig. I 1. La — d'une expression, caractère choquM^
d'une expression que rien n'atténue. P. ext. Dire des a»
dites. I 2. La — d'une couleur, d'un ton (en peinture), qui ne
se fond pas avec ce qui l'entoure.
CRUE [kru] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de croître, § 45. || xiiio-xive s. Ht
ne sait l'on dont celle creue (du Nil) vient, joinv. 188.]
Il 1" Vieilli. Résultat de la croissance. Cet arbre n'apai
toute sa^ — .
Il 2" Élévation du niveau de l'eau dans un cours d'eau.
un lac, par la pluie, la fonte des neiges, etc. Les crues
périodiques du Nil.
Il 3" Anciennt. Augmentation d'une somme à payer.
Spécialt. La — de la taille. Les commissaires priseurs avaient
droit à une — sur les objets prisés.
CRUEL, ELLE [kru-èl] adj.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'crùdalem (class. crudëlem;sur lo
changement de suffixe, V. § 62), devenu cruel, §§ 411,
295 et 291. || x^ s. Li perfides tant fu crudels, St Léger, 153.]
Il 1° Qui se plaît à faire souffrir. Aux plus cruels tyrans,
RAG. Brit. V, 6. J'ai mendié la mort chez des peuples cruels,
ID. Andr. ii, 2. || P. ext. Le tigre est — . Les dieux depuis
un temps me sont cruels et sourds, rac. Ipk. ii, 2. | Substan-
tivt. La cruelle qu'elle est se bouche les oreilles Et nous laisse
crier, malh. Poés. 11. Je ne t'ai point aimé, — ? Qu'ai-je donc
fait? RAC. Andr. iv, 5. || P. hyperb. En parlant d'une
femme insensible pour celui qui l'aime. Avec quels yeux
cruels sa rigueur obstinée Vous laissait à ses pieds peu s'en
faut prosternée! rac. Phéd. m, 1. Ironiqt. Cette femme ne
passe pas pour cruelle, on obtient facilement ses faveurs.
Substantivt. Venge-toi d'une ingrate et quitte une cruelle,
corn. Nicom. v, 1. Jamais surintendant ne trouva de cruelles,
BOiL. Sat. 8.
Il 2° Qui fait souffrir. Que ma destinée est cruelle ! moi-
D. Juan, m, 3. Un ordre — . Une politique cruelle. Une cruelle
injure, RAC. B7'it. v, 6. Une perte cruelle. En ce moment où
ta bouche cruelle Vient si tranquillement m' annoncer le trépas,
RAG. Andr. iv, 5. C'est cette vertu même, à nos désirs cruelle,
CORN. Poly. Il, 2. Il Fig. Famil. Il est d'une bêtise cruelle.
Il P. ext. Où l'on souffre. Loin de ces lieux cruels précipi-
tez ses pas, RAC. Iph. iv, 10.
CRUELLEMENT [kru-el-man ; en rers, kru-è-le-..."
adv.
[ÉTYM. Composé de cruelle et ment, § 724. || xii^ s. Vers
moi jugez trop cruelment, Tristan, ii, 15, Michel.]
Il D'une manière cruelle. Tourmenter, faire souffrir qqn— ■
Il a été — puni. || P. ext. Vous l'avez offensé — . | Famil. Il
est — laid, bête.
CRÛMENT [kru-man] adv.
[ÉTYM. Pour ornement, composé de crue, adj., et ment,
§ 724. Il xvi^ s. Un peu trop ornement, amyot, Phocion, 1-
ACAD. écrit ornement (1694-1740), puis crûment (1762), en-
fin crûment.]
Il D'une manière crue, sans rien atténuer. Dire — les
choses.
CRURAL, ALE [kru-ràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cruralis, 7n. s. de crus, cutis.
jambe. || xvic s. Muscle crural, paré, iv, 37. Admis acau.
1762.]
Il (Anat.) Qui tient à la cuisse. Artère crurale. Nerfs cru
raux.
CRUSTACE, ÉE [krûs'-tà-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. crusta, croxite, § 2.33. On écrit
aussi crustacée au x\m<^ s. (trév.). || 1721. trév. Admis
ACAD. 1762.]
Il (Hist. nat.) Revêtu d'une croûte. Les œufs des oiseaux
sont crustacés. Le péricarpe — de certains fruits. Dartre crus-
CRYPTE
— 603
CUEILLE
';ée. Les animaux crustacés, et, substantivt, Les Crustacés,
isse d'animaux articulés dont le corps est revêtu d'une
)ûie calcaire.
CRYPTE [krïpf] s. f. (qqf tnasc. au sens 2°).
[lOTYM. Emprunté du lat. crypta (grec ocpûuTT^, de >tpu-
;&;, caché), m. s. {Cf. le doublet grotte.) L'anc. franc,
a forme pop. croûte. || 1721. trév. Admis agad. 1762.]
[| 1" Caveau souterrain d'une église, servant autrefois
sépulture pour les martyrs.
I| 2» (Anat.) La follicule, petite glande en forme de sac
uée dans l'épaisseur de la peau ou des membranes
uqueuses et, par des pores, sécrétant des liquides à la
rface.
CRYPTOGAME [krïp'-tô-gàm'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec y-puTiTÔç, caché, et Yâ[jio<;,
iriage, § 279. || 1783. bulliard, Dicl. de botan. Admis
AD. 1835.]
(Botan.) Qui a les organes de la fructification peu
parents. [Cf. agame.) Les plantes cryptogames, et, subs-
ntivt, fém. Les Cryptogames, plantes formant la dernière
s vingt-quatre classes de Linné.
CRYPTOGAMIE [krïp'-tô-gà-mi] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de cryptogame, § 68. || 1798. bulliard,
et. de botan. édit. Richard. Admis acad. 1835.]
(Botan.) Caractère des plantes cryptogames. || En-
mble des plantes offrant ce caractère.
"CRYPTOGRAMME [krïp'-tô-gràm'] s. m.
ÉTYM. Composé avec le grec -/cpuTtxôî , caché , et
ififia, lettre, § 279. || Néolog.]
" Ce qui est écrit en caractères secrets, chiffres, etc.
chiffrer un — .
; CRYPTOGRAPHIE [krïp'-tô-grà-fi] S. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xpuiiTÔç, caché, et ypi-
j tv, écrire, § 279. || 1752. trév. Admis acad. 1798.]
Il Art d'écrire en caractères secrets, chiffres, etc.
CRYSTAIi, etc. V. cristal, etc.
*CTÉNITE [kté-nïf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grecxTeiç, xtevôi;, peigne, jj Néolog.]
Il (Hisl. nat.) Coquillage du genre peigne.
eu. K. cul.
CUBAGE [ku-bàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuber, § 78. || 1783. encycl. métii. Ma-
ne. Admis acad. 1835.]
Il (Mathém.) Action de cuber, d'évaluer le volume
un solide, la capacité d'un vase.
CUBATURE [ku-bà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cube , sous l'influence de quadrature,
111. Au XYiiî s. BOVELLES emploie cubication. || 1752.
VÉv. Admis acad. 1835 comme synonyme de cubage.]
Il (Mathém.) Réduction d'un solide de forme quelcon-
ue à un cube de même volume.
CUBE [kub'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cubus, grec xûSo;, to. s. \\ xiii<= s.
. nombres que tu proposes n'est pas cubes, Comput, dans
ITTRK.]
Il (Mathém.) || l" Parallélipipède à six faces formant
es carrés égaux. P. ext. Socle. Des statues d'hommes et
e femmes debout sur des cubes, la f. Daphne', indic. scén.
/■•. apposition. Un mètre —, cube dont chaque arête a un
lètre de longueur. Un mètre — de sable, de pierre de taille,
uantité de ces matières représentant le volume d'un
lètre cube.
Il 2" Le — d'un nombre, la troisième puissance de ce nom-
re,ou le produit de ce nombre multiplié par son carré.
*CUBÈBE [ku-bèb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. cubeba, m. s. qui est l'a-
abe kebàba, § 22. || xiiio s. Image du monde, dans go-
EF. Suppl.]
Il Sorte de poivrier. || Fruit de cet arbrisseau , poivre
mployé surtout dans le traitement de la blennorrhagie.
CUBER [ku-bé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de cube, § 154. || 1554. Je cube 5, ce sont
25, j. PELETiER, Arithm. p. 146. Admis acad. 1835.]
Il (Mathém.) Il 1° V. tr. Mesurer (le volume d'un corps,
a capacité d'un vase). || Élever (un nombre) au cube ou
. la troisième puissance.
il 2» V. intr. Avoir en soi (un volume, une capacité).
■e réservoir cube cent mètres.
* CUBILOT [ku-bi-lô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Néolog.]
Il (Technol.) Fourneau à creuset de métal formé d'un
cylindre portant sur les côtés plusieurs tuyères de venti-
lateurs, et qui sert à refondre la fonte pour l'épurer.
CUBIQUE [ku-bïk'] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cubicus, grec xuSixôç, m. s. \\
xiv" s. ORESME, dans meunier, Essai sur Oresme.]
Il (Mathém.) Qui appartient au cube. La forme — d'un
dé à jouer. || Racine — d'un nombre, nombre dont la troi-
sième puissance égale ce nombre. Équation —, équation
du troisième degré , oii l'inconnue est au cube ou à la
troisième puissance.
CUBITAL, ALE [ku-bi-tàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cubitus, § 238. Se trouve en anc.
franc., mais avec le sens de « haut d'une coudée », que
possède le lat. class. cubitalis. || 1611. Artère cubitale,
COTGR. Admis acad. 1762.]
il (Anat.) Qui tient au cubitus. Nerfs, muscles cubitaux.
CUBITUS [ku-bi-tûs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cubitus, m. s. {Cf. le mot de
formation pop. coude.) || xyi^ s. paré, iv, 26. Admis acad.
1762.]
Il (Anat.) Le plus gros des deux os de l'avant-bras, qui
en occupe la partie interne et supérieure, et dont l'extré-
mité forme le coude en s'articulant avec l'humérus.
'CUBOCUBE [ku-bô-kub'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec xuSoxuêoi;, m. s. L'u grec
est rendu par u sous l'influence de cube. Au xvii« et au
xviiio s. on se sert de cubocubique dans le même sens
(furet., trév., etc.). || 1754. encycl.]
Il (Mathém.) Le cube du cube, ou la neuvième puis-
sance.
*CUBOÏDE [ku-bô-id'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xuSoetS-f,?, m. s. L'u grec
est rendu par u sous l'influence de cube; cependant paré
écrit cyboïde. || xvi^ s. paré, iv, 38. Admis acad. 1762 ;
suppr. 1798.]
Il Qui a la forme d'un cube. Os —, et, substantivt, Le
— , petit os cubique situé à la partie extérieure et supé-
rieure du tarse.
"CUCERON. V. cusseron.
CUCUBALE [ku-ku-bàl] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cucubalus, employé par pline
pour désigner une plante analogue. || 1752. trév. Admis
acad. 1762.]
Il Plante vivace de la famille des Garyophyllées, qui
croît dans les bois et les haies.
•CUCULLE [ku-kul] S. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. cuculla, 7«. s. furet.
fait le mot masc. {Cf. lat. cucullus.) || 1512. Affubler la cu-
culle ou le froc d'un moine, J. le maire, dans delb. Rec.]
Il Vieilli. Capuchon de moine. {Syn. cagoule, coule.) ||
P. ext. Scapulaire des chartreux.
CUCURBITACÉES [ku-kur-bi-tà-sé] s. f pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cucurbita, courge, § 233. || 1721.
TRÉV. Admis acad. 1762.]
Il Famille de plantes herbacées, à tige rampante, dont
la courge est le type.
CUCURBITE [ku-kur-bïf] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. cucurbita, courge , par ana-
logie de forme. || xiv^ s. Nat. à l'alch. 40.]
Il (Chimie.) Partie de l'alambic qui se pose sur le four-
neau et contient la matière à distiller.
*CUCURBITIN, INE [ku-kur-bi-tin, -tin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cucurbitinus , m. s. \\ xv" s.
Les vers du ventre qu'on appelle cubitins (lisez cucurbitins) ,
Grant Herbier, dans godef. cubitin. j 1752. Cucurbitin, trév.
En 1762 ACAD. admet le mot sous la forme cucurbitain ;
elle le supprime en 1798.]
Il (Hist. nat.) Qui ressemble aux semences de la courge.
Substantivt. Le —, le ver solitaire, dont le corps est
formé d'anneaux semblables à des semences de courge.
*CUEILLAGE [kèu-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cueillir, § 78. || 1343. ûuellage, dans go-
def. Suppl.]
Il Action de cueillir les fruits. || (Technol.) Action de
cueillir le verre en fusion avec la sarbacane.
'CUEILLAISON [kéu-vè-zon] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de cueillir, § 108. || Néolog.]
Il La saison où l'on cueille les fruits.
•CUEILLE [keuy'] 5, f.
CUEILLETTE
— 606
CUIRASSE
[ÉTYM. Subst. verbal de cueillir, § 52. || (Au sens I.) 1563.
Quand ce viendra a la cueille, Bible, dans delb. Rec. \ (Au
sens II.) 1690. furet. Admis acad. 1762; suppr. 1798.]
I. Dialect. Action de cueillir les fruits.
II. (Marine.) Largeur d'une pièce de toile qu'on cueille,
qu'on assemble à d'autres pour former une voile.
CUEILLETTE [kéu-yet'] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de cueillir (d'après l'anc. part,
passé coilleit, correspondant au lat. collectum), § 45. [Cf.
collecte.) La forme régulière coilloite a disparu et a été
remplacée par coillette, cueillette, forme due soit à l'ana-
logie de recette, soit à une confusion avec le suffixe di-
minutif ette, § 62. || xiii" s. Si relisent une autre cueilloite,
ROB. DE CLARY, p. 11, Riant.]
Il 1° Action de cueillir. Spécialt. Récolte de certains
fruits. La — des olives, des pommes.
Il 2» Action de rassembler. || Spécialt. \ 1. Vieilli. Col-
lecte, action de recueillir de l'argent dans une quête.
I 2. Action de réunir des marchandises appartenant à
divers pour les charger sur un seul navire. Navire chargé
à —, en — . I 3. Récolte de chiffons à faire le papier.
"CUEILLEUR, EUSE [keu-yèur, -yeuz'] s. vi. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cueillir, § 112. || 1270. Des coilleors ou
des receveors des tailles, dans godef.]
Il Celui, celle qui cueille des fruits, etc. Un — de pom-
mes. Une cueUleuse d'herbe. || (Technol.) Celui qui cueille
le verre fondu.
*CUEILLIE [kéu-yi] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de cueillir, § 45. || xV s. En ce
temps fut ordonnée une grosse taille et cuillie, Journal de
Paris, dans delb. iîec]
Il (Technol.) || l» Ce que le maçon prend de plâtre
pour commencer à dresser un enduit, à faire un angle.
Il 2" Faisceau de fils de laiton que l'épinglier redresse
à l'aide de l'engin.
CUEILLIR [kéu-yîr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *colliglre , m. s. (class. coUïgere, V.
§ 629) , devenu *colyir, coillir, puis, sous l'influence des
formes de la conjugaison où l'accent tonique était sur l'o,
cueillir.]
I. Vieilli. Recueillir, récolter. Il avait cueilli et perceu
grand argent, COMM. iv, 12. Si je m'en voulais mêler, je cueil-
lirais plus d'orge et de froment, la boétie, Économ. \\ Fig.
Tout le fruit qu'on en cueille est de se mettre mal, mol. Dép.
am, I, 2. Quelque fruit que par là j'espère de — , CORN.
Cinna, m, 3. || P. anal. (Technol.) — du plâtre, en pren-
dre une certaine quantité au bout de la ti-uelle. — du
verre, prendre une certaine quantité de verre fondu au
bout de la canne à souffler. {V. cueiUie.) — un cordage,
le ramasser en l'enroulant sur lui-même. — les fils de
laiton, les ramasser en faisceau lorsqu'ils ont été coupés,
pour les redresser. — la soie.
II. Spécialt. Détacher de la tige (une fleur, un fruit, un
rameau). — une rose, une pomme, des fleurs. — un bouquet.
Fig. — un baiser, le prendre délicatement. Un baiser cueilli
sur les lèvres d'Iris, boil. Art p. 2. — des lauriers, acqué-
rir de la gloire. Pour en — par lui-même les lauriers, st-sim.
I, 83. P. anal. Et de jeunes abeilles Viennent — le miel de ses
lèvres vermeilles, a. chén. Idylles.
CUEILLOIR [kéu-ywàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cueillir, § 113. || 1322. Deus keulloirs a
keullir le fruit de l'ostel, dans delb. Rec. Admis acad.
1762.]
Il 1° Corbeille où l'on fait la cueillette.
Il 2" Ciseaux pour cueillir le fruit.
•CUFFAT [ku-fà] s. m.
[ÉTYM. Probablement dérivé de l'allem. kufe, cuve,
§§ 7 et 131. Il Néolog.]
Il (Technol.) Tonneau qui sert à descendre ou à re-
monter le minerai, les ouvriers, dans les puits de mines.
•GUIDER [kui-dé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. côgitare, m. s. devenu *coydar, cuidier,
§§350, 394, 336, 409, 297 et 291, cuider, § 634.]
Il Vieilli. Croire. Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner
autrui, Qui souvent s'engelgne soi-même, la f. Fab. iv, 11. ||
Fig. Se —, s'en faire accroire. [Cf. outrecuidant.) Se —
parmi les sots et les ignorants, ST-siM. xii, 188.
CUILLÈRE et CUILLER [kui-yèr ; vieilli et pop. kéu-
yer] s. f. ^ ^
[ÉTYM. Du lat. côchleqirlum, m. s. devenu *coillier, cuillier.
cuiller, §§ 350, 375, 462, 355, 298 et 291. De cuiller, mas.
à l'origine, a été tirée la forme fém. cuiUère, § 37, qui
triomphé depuis longtemps dans la prononciation, mai
non dans l'orthographe usuelle. Mieux vaut cependan
écrire cuillère, puisque cuiller ne correspond plus niai
genre ni à la prononciation actuels, acad. écrit culière ai
sens technique, par suite d'une erreur d'étymologie. [Ci
culière.)]
Il 1» Ustensile de table, de cuisine, etc., formé d'ui
manche et d'une partie creuse, ovale ou circulaire, ave
laquelle on puise dans un vase, une assiette, etc., de
aliments liquides ou demi-solides, pour les transvaser, m
les porter à sa bouche, etc. — de bois, de fer. — en argei
en étain, en ruolz. — à bouche. — à potage, à ragoût. —
pot, grande cuillère de cuisine. — à punch, à café, à thé
Biscuit à la —, biscuit long et mince qu'on fabrique ei
répandant la pâte sur un papier à l'aide d'une cuillère.
1120 P. anal. Instrument, ustensile, objet en formi
de cuillère. — à fondre le plomb. — à brai. Cuillères du forceps
les deux parties concaves avec lesquelles on saisit
tête de l'enfant dans les accouchements laborieux. -
d'un tuyau de descente (acad. écrit culière), la pierre creu
sée en rond ou en ovale qui reçoit l'extrémité du tuyau
Cuillères des roues, pièces de fer creuses qui embrassen
les bouts de l'essieu des roues de devant dans un car
rosse. I P. ext. Sorte de gouge. — à pompes, pour perce.
les pompes de navire. — de sabotier, pour creuser le;
sabots. Il Pétale, feuille en — . Herbe à cuillères, le cochléaria
— de mer, nom de divers coquillages de mer. Le héron —
la spatule, sorte de héron dont le bec a la forme d'uni
cuillère.
CUILLERÉE [kuiy'-ré ; en vers, kui-ye-ré ; vieilli <
pop. kèuy'-ré, kéu-ye-ré] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cuillère, §§ 65 et 119. i| xiv<= s. Six cuil
lerees dudit sirop, Somme Af« Gautier, ms. franc. 1288
fo 115^ V".]
Il La quantité que contient une cuillère. Une — de sirop
Une — à bouche, à café, la quantité que contient une cuil
1ère à bouche, à café.
CUILLERON [kuiy'-ron; envers, kui-ye-...; vieillir
pop. kéuy'-ron, keu-ye-ron] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuillère, §§ 65 et 104. || 1352. Colleron
dans DOUET d'arcq, Comptes de l'argent, p. 127. Admii,
ACAD. 1762.]
Il 1° La partie creuse d'une cuillère.
il 2" P. anal. Lamelle creuse à la base des ailes de.]
plupart des diptères. [Cf. aileron.)
*CUINE [kuin'] s. f.
[ÉTYM. Altération de l'arabe qanina, sorte de récipie
en verre, § 22. || xyi^ s. Cuenne, paré, t. III, p. 638
Il (Chimie.) Bouteille de grès, à col court et recourl
servant à la distillation de l'acide azotique.
CUIR [kuir] s. m.
[ÉTYM. Du lat. côrium, m. s. §§ 329, 355 et 291. L'i dis
paraît qqf dans les dérivés. [V. curée, curet.)]
Il lo Vieilli. Peau. L'épiderme, le vrai —, paré, i, 2. /'
nos jours. Spécialt. Le — chevelu, la peau du crâne qui porf
les cheveux. S'enfoncer une épingle entre — et chair. Le mlnoi
égrillard, le — fin et poli, regnard, Bal, se. 6. || P. plaisant
Fig. Tanner le — à qqn, le battre.
Il 2" Peau épaisse, détachée de la chair, de certain
animaux (bœuf, vache, veau, buffle, etc.), dépouillée di
poil par le tannage et préparée pour différents usages
Chaussures, baudrier en — . — vert ou cru. — verni. — bouilli
— de Russie. — gaufré, doré. — à rasoir, sur lequel on re
passe les lames des rasoirs. || P. anal. — de laine, sorti
de drap croisé très épais.
Il 3° Peau épaisse et presque dépourvue de poils qu
recouvre le corps de certains animaux. Le — de l'hippo
potame, du rhinocéros, de l'éléphant.
Il 4° Fig. Famil. Faire des cuirs, faire, en parlant, de
liaisons vicieuses entre la finale d'un mot et l'initiale di:
mot suivant. [Cf. écorcher.)
CUIRASSE [kui-râs'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cuir, peut-être sous l'influence de l'ital
corazza, m. s. §§ 12 et 81. || 1418. Certaines cuyrasses a mectre
autour un lit, dans douet d'arcq. Pièces relat. à Ch. VI)
II, 357.]
Il 1° Arme défensive de cuir, de métal, etc., envelop'
pant et protégeant la poitrine, le dos. Une — de lames d'à
1 1
ont
i
f
CUIRASSEMENT
Le défaut de la — , l'intervalle entre la cuirasse et les
;s pièces de l'armure. Fig. Le côté faible de qqn.
'5" P. anal. \ 1. Carapace écailleuse de certains pois-
?. Revêtement formé de plaques de fer ou d'acier
■1,^6 la coque de certains bâtiments de guerre.
UIRASSEBIENT [kui-ras'-man ; en vers, -rà-se-...]
rvM. Dérivé de cuirasser, § 145. I| Ne'olog.]
j\clion de cuirasser (un navire).
JIRASSER [kui-rà-sé] v. tr.
ji-vM. Dérivé de cuirasse, § 154. || 1611. Cuirassé, cotgu.
1 2. Cuirasser, acad.]
lir d'une cuirasse. Se — . Un navire cuirassé, et,
■ lift, Un cuirassé. || Fig. Famil. Rendre insensible.
. I. cuirassé contre les remords, les affronts. Ame cuirassée
oi|e les revers.
TIRASSIER [kui-rà-syé] s. m.
v.M. Dérivé de cuirasse, § 115. cotgr. et OUD. ne con-
i le mot que comme adj. signifiant» de cuirasse ».
;1C1IEL.]
it armé d'une cuirasse. Spécialt. Soldat appar-
iles régiments de grosse cavalerie et qui portent
.t: et la cuirasse d'acier.
.UIRATIER [kui-rà-tyé] s. m.
t'YM. Emprunté du provenç. mod. curatié, m. s. dé-
' -uir, § 11. Il 1730. SAVARY, Dict. du comm. SuppL]
•ci. (Midi). Ouvrier qui travaille à la préparation
'jriRE [kuïr] V. tr. et intr.
''YM. Du lat. pop. *côcere (class. côquere), m. s. devenu
3(6, coire, cuire, §§ 329, 380, 290 et 291.]
r. (r. Il 1° Rendre propre à l'alimentation par l'ac-
.0|du feu (en faisant bouillir, rôtir, griller, etc.). — la
laie, le pain, les légumes. Des pommes de terre cuites 'sous
i ;idre. Des cerises cuites. (Il) trouva le dîner cuit à point,
\\ Fah. I, 18. Un aliment dur à —, et, fig. famil. Dn dur
• un homme dont on ne vient pas facilement à bout.
'•.iill . Vin cuit, qu'on obtient en faisant évaporer une
a j du moût jusqu'à consistance sirupeuse. || P. anal.
eifuits que le soleil a cuits, rendus trop mûrs. L'estomac
aies aliments, par la digestion. Je ne vous défends point
:s3lons, puisque vous avez de si bon vin pour les — , SÉv.
■>,
'l' Rendre propre à tel ou tel usage par l'action du
I — la porcelaine. Une statue en terre cuite, et, p. ext. Une
ir, cuite, ouvrage de sculpture, de statuaire, en terre
u . — des briques, de la poterie. — le plâtre, la chaux. Soie
" ""'on a fait bouillir pour enlever la partie gommeuse
est imprégnée.
1 intr. Il 1° Devenir propre à l'alimentation par
ajun du feu. De la viande qui cuit dans son jus. Faire —
igumes. P. plaisant. Fig. J'ai été ravie de ce discours,
ns-le — , nous y penserons quelque jour, sÉv. 739. Je
ai vue mettre — des pensées, ID. 858.
1» Devenir propre à tel ou tel usage par l'action du
)n n'ouvre pas le four pendant que la porcelaine cuit.
■'^ '\ ext. Produire une sensation analogue à celle
' l'action du feu. Les yeux me cuisent. Loc. prov.
,:-;Lter cuit. || Fig. Uvous en cuira, cela sera pénible
vous.
UIRER [kui-ré] v. tr.
YM. Dérivé de cuir, § 154. || xiio s. Un chaelit qui tut
cuirez, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 3843.]
'larnir de cuir. Une malle de bois cuirée.
UIRET [kui-rè] s. m.
YM. Dérivé de cuir, § 133. [Cf. curet.) || xiiie s. Et les
rs et le cuiret, dans montaiglon et raynaud, Rec. de
^"•r, I, 202.]
îinol.) Il lo Cuir pelé pour la mégisserie, le ma-
i'ce de cuir que le chapelier place entre la corde
m à battre la laine et la cheville qui sert à la
UIRIER [kui-ryé] s. m.
YM. Dérivé de cuir, § 115. || Néolog.]
Technol.) Tablier de cuir à l'usage des pêcheurs.
aiSAGE [kui-zàj'l s- m.
'YM. Dérivé de cuire, § 78. || 1350. Quisage de pain,
GODEF.]
ii'i-lli. Action de cuire. || De nos jours. Spécialt.
- 607 - CUISSE
Action de brûler le bois pour le réduire en
(Technol.
charbon.
CUISANT, ANTE [kui-zan, -zânt'] adj.
[ÉïYM. Adj. particip. de cuire, § 47. || xn" s. E si li dlst des
quisans mos, beneeit, Ducs de Norm. dans delb. Rec]
Il Qui produit une sensation analogue à celle d'une
brûlure. Une douleur cuisante. Un mal — . P. ext. Un froid
— . Elle (la fourrure) garantirait des froids les plus cuisants,
LA F. Fab. V, 20. Fig. De chagrins trop cuisants j'ai l'âme
pénétrée, regnard , Bal, se. 9. Au rang des plus cuisants
malheurs, CORN. Cinna, i, 1. Je sens au fond du cœur mille
remords cuisants, iD. ibid. m, 2.
*CUISEUR [kui-zeur] s. m.
[liTYM. Dérivé de cuire, § 112. || 1270. Li fomiers fesoit
dommage aus cuiseeurs, dans Ordonn. i, 199.]
Il (Technol.) Celui qui fait cuire. Spécialt. Celui qui
dirige le feu d'un fourneau à briques. || Celui qui fait
cuire le vin.
CUISINE [kui-zin'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. côcîna, usité à côté de côquîna, m. s. §§ 350,
382 et 291.]
Il l" Pièce d'une maison, d'un appartement, oii l'on
fait cuire les aliments. Batterie de —, l'ensemble des us-
tensiles qui vont sur le feu. Chef de — . || Fig. Vieilli. Avoir
— froide, faire maigre chère. La beauté, les attraits, l'es-
prit, la bonne mine. Échauffent bien le cœur, mais non pas la
—, CORN. Mélite, i, 1. || P. ext. — portative, caisse de tôle
contenant les ustensiles de cuisine pour une traversée.
Il Vieilli. Boîte à compartiments où l'on mettait les épi-
ces. Porte — en poche et poivre concassé, regnard, Joueur,
IV, 9.
Il 2° L'art d'apprêter les aliments. Savoir la — . Et Mal-
herbe et Balzac, si savants en beaux mots. En — peut-être au-
raient été des sots, mol. F. sav. ii, 7. La — française.
Il 3" Les aliments qu'on apprête, qu'on sert dans une
maison. Faire la — . Savoir faire une — bourgeoise. Je n'aime-
rais pas manger sa — . Faire aller la — , avoir soin de ce qui
regarde la dépense de table. Quant au chat, c'est sur nous
qu'il fonde sa — , la f. Fab. vi, 5. Cependant on fricasse, on
se rue en — , id. ibid. iv, 4.
CUISINER [kui-zi-né] i'. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cuisine, § 154. || xiii" s. Et en l'iave et en
rost ont la char quisiné, Chans. d Antioche, v, 16.]
Il Faire la cuisine. Savoir — .
CUISINIER, 1ÈRE [kui-zi-nyé, -nyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de cuisine, § 115. A remplacé queux 1. ||
xiii« s. Cuiseniers, cuisiniers, E. boileau, Livre des mest. I,
LXIX, 1.]
Il 1° Celui, celle quia pour fonction de faire la cuisine.
De son — il s'est fait un mérite, MOL. Mis. u, 4. Voir le goût
de leurs cuisiniers régner du septentrion au midi, montesq.
Lett. pers. 101.
Il 2° Livre de cuisine. Le Cuisinier français. Les préceptes
du Cuisinier français, MOL. C7'it. de l'Ec. des f. se. 6. La Cui-
sinière bourgeoise.
Il 3" P. ext. S. f. Cuisinière. Rôtissoire en fer-blanc tra-
versée par une broche où l'on met la viande.
CUISSARD [kui-sàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuisse, § 147. acad. 1694-1762 écrit
cuissart. || 1642. Cuissart, OUD.]
Il ±0 Partie de l'armure qui couvre la cuisse.
Il 2" Pièce qu'on adapte au moignon d'une cuisse am-
putée et à laquelle est fixée une jambe de bois.
CUISSE [kuïs'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. côxa, proprt, os de la hanche, devenu
coisse, cuisse, §§ 329, 387 et 291.]
Il lo Partie de la jambe qui s'articule à la hanche et
s'étend jusqu'au genou. L'os de la — . Une — de volaille.
Aide des cuisses, action que le cavalier exerce sur le che-
val par la pression des cuisses. Se croh-e sorti de la — de
Jupiter, de haute naissance (allusion à Bacchus, qu'on di-
sait avoir été enfermé dans la cuisse de Jupiter). || P. ext.
Fig. (Technol.) — de nymphe, variété de rose blanche ti-
rant sur le rose. — de grenouille, anneau de clef arqué à
sa partie supérieure.
Il 2" P. anal. Une — de noix, un des quartiers de la noix
débarrassé de son enveloppe. — de triglyphe, partie sail-
lante qui sépare les trois cannelures parallèles du tri-
glyphe de la frise dorique. — de verrerie, pilier qui porte
les arches des fours latéraux.
CUISSEAU
608 —
CUL
*CUISSEAU [kui-sô] .?. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuisse, § 126. Se trouve au moyen âge
au sens de « cuissard ». Le sens actuel paraît provenir
d'une confusion (F. § 62) avec cuissot. || N(:olog.\
Il (Technol.) Partie du corps du veau dépecé pour la
boucherie, qui s'étend du dessous de la queue au rognon.
*CUISSEDAME [kuïs'-dàm' ; en t'ers,kui-se-...] {vieilli)
et CUISSE-MADAME [kuls'-mà-dàm'; en vers, kui-se-...]
s.f.
[ÉTYM. Composé de cuisse et dame, madame, § 175. ||
1611. Cuissedame, COTGR. | 1690. Cuisse-madame, la quinti-
NiE, I, p. 323.]
Il Variété de poire de forme allongée et de couleur
fauve.
*CUISSETTE [kui-sef] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de cuisse, § 133. Le rapport du sens II
au sens I est obscur. || (Au sens I.) xive-xv" s. Et leur cuis-
sete reverchir, eust. desch. dans godef. | (Au sens II.)
1723. SAVARY, Dict. du comm.]
I. Vieilli et famil. Petite cuisse. Cuisses ne sont plus,
mais cuissettes, VILLON, Gr. Testam.
II. (Technol.) La moitié des fils d'une portée, dans
l'ourdissage.
*CUISSIÈRE fkui-syèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cuisse, § 115. || xive s. Leurs cuissieres
osterent, cuvelier, Duguesclin, 5973.]
Il Garniture de peau dont les tambours se couvrent la
cuisse gauche pour se préserver du frottement de la caisse.
CUISSON [kui-son] s. f.
[ÉTYM. Du lat. côctionem, m. s. de côquere, cuire, §§ 350,
386, 378, 355 et 291.]
Il Action de cuire. | 1. Préparation des aliments par le
feu. La — du pain, de la viande. | 2. Préparation de cer-
taines substances par le feu. La — des porcelaines, des bri-
ques. I 3. P. anal. Sensation analogue à celle que pro-
duit une brûlure. Ressentir une — dans l'estomac.
CUISSOT [kui-sô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuisse, § 136. || xiv" s. Un cuissot de
porc, Ménagier, ii, 225. Admis agad. 1740.]
Il Le morceau de la cuisse dans le chevreuil, le san-
glier, etc. Manger un — de chevreuil. [Cf. cuisseau.)
CUISTRE [kuistr'] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. L'anc. franc, a coustre, gar-
dien, du lat. pop. *custor, pour custos {cf. allem. kûster,
on. s.); cuistre est peut-être une altération de ce mot sous
l'influence du verbe cuire, les « cuistres » de collège étant
employés à la cuisine, § 509. || 1622. V. à l'article.]
Il 1° Vieilli. Surveillant subalterne dans un collège.
Hortensius commanda à son — d'aller prier à déjeuner un autre
vieux pédant, sorel, Francion, 131.
Il 2» P. ext. I 1. Pédant d'école. Allez, — ! mol. F. sav.
III, 3. I 2. Homme qui manque de savoir-vivre.
CUITE [kuïf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de cuire, § 45. || xiiic s. Il puet
cuire la cuite du levain, E. boileau, Livre des inest. I, i, 46.]
Il (Technol.) Cuisson de certaines substances jusqu'à
un degré déterminé. La — du sucre, du savon. La — de la
porcelaine. Donner une première, une seconde — . Mettre de la
soie à la —, pour en enlever la partie gommeuse. || P. ext.
Quantité de matière qu'on cuit en une fois. Toute la —
est perdue. || Fig. Trivial. Se donner une — , boire jusqu'à
s'enivrer.
"CUIVRAGE [kui-vràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuivrer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de cuivrer.
CUIVRE [kuivr'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *côprium (class. cûpreum, pour cù-
prum, proprt, métal de l'île de Chypre), wi. s. §§ 496, 426,
356 et 291. || xii^s. N'ia celi Qui s'aparaut de rien a li Ne que li
cuevres afin or, gaut. d'arras, Ille et Galeron, dans delu.
Rec]
Il Corps simple, métal rougeâtre, plus fusible que l'or
et moins que l'argent, très ductile et malléable. — rouge.
— jaune, alliage de cuivre et de zinc. {V. laiton.) — blanc,
alliage de cuivre, d'arsenic et de zinc. — noir, qui n'est
pas entièrement purifié. — de rosette, entièrement pu-
rifié d'autres métaux. Du — doré. Des médailles qu'on ap-
pelle fourrées, qui n'ont qu'une lame d'argent qui couvre le — ,
MONTESQ. Espr. des lois, xxi, 13. Sous Galien on ne voyait
plus que du — argenté, ID. iôid. Graver sur une planche de
m
— , et, ellipt, Des cuivres, planches de cuivre sur lescp
les on a gravé. Les instruments en — d'un orchestre, i
lipt. Les cuivres, ces instruments en cuivre. || P. e,//
bleu, variété bleue de carbonate de cuivre. — coi
chlorure de cuivre. — gris, sulfure de cuivre. Banc de
pierre dure et jaunâtre employée à paver les cours
maisons.
CUIVRÉ, ÉE [kui-vré] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cuivre, §§ 223 et 253. || (Au sens i
1783. ENCYGL. MÉTH. Marine. Admis acad. 1835.]
Il 1° Qui a la teinte rougeâtre du cuivre. Peau eu:
Il 2" Néolog. Qui a la sonorité du cuivre. Voix oui
{Syn. métallique.)
"CUIVRÉE [kui-vré] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de cuivrer, § 45. || Néolog
Il (Technol.) Imitation de dorure faite avec du
en feuilles.
"CUIVRER [kui-vré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cuivre, § 154. || 1721. Ouvrages cuiv
dans SAVARY, Dict. du comm. Suppl.]
Il (Technol.) Revêtir d'une feuille, d'une lame de cui\
"CUrVRETTE [kui-vrêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cuivre, § 133. || 1690. furet.]
Il (Technol.) Petite anche de cuivre pour basson, ht
bois, etc.
"CUIVREUX, EUSE [kui-vreû, -vreuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cuivre, § 116. || 1611. cotgr.'
Il Peu usité'. Qui a la teinte, la sonorité du c
Spécialt. (Chimie.) Oîi le cuivre entre comme
prédominant. Oxyde —, chlorure — .
*CUIVRIQUE [kui-vrïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cuivre, § 229. {Cf. cuprique.) || iV**"
Il (Chimie.) Oii le cuivre entre comme élément
prédominant. Oxyde —, bromure — .
"CUrVROT [kui-vrô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuivre, § 136. || 1754. encycl.]
Il (Technol.) Petite poulie de cuivre jaune percée
trou, oii l'horloger fixe un foret ou une pièce à ti
et à laquelle il imprime un mouvement de ro'
l'aide d'un archet.
CUI. et, moins usité', CU [ku] s. m.
[ÉTYM. Du lat. cûlum, m. s. §§ 460 et 291.]
Il 1° Le derrière, la partie postérieure du corpi
l'homme et les animaux. Tomber sur le — . Être renv!
— par-dessus tête. La tête a emporté le — , en parlant àr
lui qui tombe sur la tête. Se torcher le — . Donner àqqni
cevoir un coup de pied au — . Un de ces jours, on vous doni i
du pied au — , MOL. Am. magnif. i, 2. Avoir le — sri
selle, être à cheval. Excellent capitaine sur le tapis et 1
sur la selle, d'aub. Lett. i, 190. Dans un autre sens. .
assis. Fig. La plupart des maux viennent d'avoir le — s
selle, SÉv. 197. Aller le — tout nu, montrer le —, avoir
vêtements en lambeaux. Montrer le — , tourner le
s'enfuir. Lécher le — à qqn, se montrer bassement si-i
envers lui. Arrêter un cheval sur —, l'arrêter court. Et
— , ne pouvoir reculer, et, fig. être à bout de ressour
Nous étions campés le — dans le Necker, st-sim. i, 184.
accul, acculer.) Jouer à — levé, celui qui perd se levui
cédant sa place à un rentrant. Loc. adv. A coupe—
écorche — , etc. {V. coupe-cul, écorche-cul, etc.) Tenir a
et aux chausses, tenir serré. Péter plus haut que le —,
tendre au delà de ce qu'on peut atteindre. Se trouver t
deux selles le — par terre, hésiter entre deux chofi'
laisser échapper l'une et l'autre. || P. ext. Un — de-pi'
personne lourde, difficile à mouvoir. Un — de-jatte,
tropié qui, ne pouvant se tenir sur ses jambes, se tri
le derrière placé dans une sorte de jatte de bois. Ce sn
et joyeux — de jatte (Scarron), st-sim. xii, 90. Qu'on
rende impotent, — de-jatte, goutteux, manchot, pourvu i;
somme Je vive, c'est assez, la f. Fab. l, 15. Une bouche c
de poule, qui a les lèvres contractées en rond. P
— de-poule, renflement à l'ouverture d'une fistule,
lèvres d'un ulcère, à l'anus d'un cheval trop gras,
jointure d'une greffe ; renflement de la plaque de coii
d'un fusil, du corps d'une escarpolette au droit (h
poignée. — de-mulet, variété de figue. — blanc, nom
gaire de plusieurs oiseaux de rivage ou de marai>
motteux, le bécasseau, la guignette, la bécassine. — m
la pie rouge et le rossignol de muraille. — rousset
gorge-bleue et le rossignol de muraille. — d'or, en
CULARD
609 —
CULMINANT
Je erle d'Afrique. — d'âne, l'ortie de mer, poisson, et
l'éiidné. — de singe, coquille du genre pourpre. Paille-
en-. {V. ce mot.)
[2" P. anal. Le fond de qqch. Le — d'une hotte, et,
— de-hotte, nom vulgaire d'une espèce de néflier.
; un chaudron, et, fig. Un — de-chaudron, fond arrondi
ionnoir d'une mine, après l'explosion. Le — d'un
I, fiff. Un — de-verre, tache verdâtre dans l'œil des
V menacés de la cataracte. Sur aussi peu de base
; — d'une assiette, la f. Ragotin, i, 1. Le — d'une
,^,^j.e. Le — d'une bouteille. Une couleur — de-bouteille,
— |;-verre, d'un vert très foncé. Mettre un tonneau sur le
-''> renverser après l'avoir vidé. Un — d'artichaut, par-
rnue qui porte le foin et les feuilles. Le — d'une
!;i partie opposée au point d'attache. Le — d'une
e, le talon qui pose sur une entaille de la contre-
Le — d'une charrette. Mettre une charrette à — , les
en haut. Le — d'un navire, la poupe. Le bâtiment
le —, trop chargé à l'arrière. Mettre — au vent,
ond, grand bateau pêcheur à poupe arrondie, en
le gondole. || Le — d'un sac, et, fig. Un — de-sac. | 1.
' rue sans issue. Le fils du barbier Nunez me mena
— de-sac, les. Gil Blas, i, 17. | 2. Enfoncement
formé par la mer dans le rivage. Un — de basse-
ichot souterrain creusé dans la basse-fosse même.
//. Un — de couvent me vengera de tout, mol. Èc. des
Le — d'un four, et, fig. Un — de-four, voûte sphé-
II plein cintre, surhaussée ou surbaissée. — de-
v( e en pendentif, voûte sphérique portée par quatre pen-
dltifs. — de-niche, fermeture cintrée d'une niche sur un
pi circulaire. || Le — d'une lampe, et, fig. Un — de-lampe.
I j Saillie de pierre en forme de dessous de lampe sus-
p due ou de pyramide renversée. ] 2. Ornement, vi-
placés à la fin d'un chapitre. | 3. Partie du canon
niant le relief de la culasse et du bouton. | 4. Va-
r é de coquilles univalves. || Le — d'un chapeau, et, fig.
-'ie-chapeau, extrémité de la platine d'une targette, d'un
vrou, découpée en demi-rond. Le — - d'un pot, et, fig.
(irine). Un — de-pot (souvent, par erreur, — de-porc),
S:te de nœud formé au bout d'un cordage pour y fixer
I bouton. Le — d'un pilon. Faux — , masse de matière
(| s'amasse sous les pilons des mortiers à poudre.
CULARD [ku-lâr] s. m.
ÉTYM. Dérivé de cul, § 147. || 1789. Culart, encycl. méth.]
(Technol.) Pièce de bois formant la queue du res-
t qui renvoie le marteau de forge au moment où il
soulevé. [Cf. culeton.)
CULASSE [ku-las'] s. f.
ÉTYM. Dérivé de cul, § 81. || 1611. cotgr.]
1* Le fond du canon d'une arme à feu, plus épaisse
3 le reste. Fusil, canon se chargeant par la — .
2" La partie la plus près de la verge de l'ancre.
3" La partie de la racine d'un arbre qui vient après
collet.
4" La partie d'un brillant opposée à la table et for-
int le dessous.
'CULAVE [ku-làv'] s. f.
ÉTYM. Origineinconnue.il 1791. encycl. métil]
(Technol.) Vase de terre cuite ou de tôle où l'on fait
?.uire certains ouvrages de verre.
CUL-BLANC. V. cul.
CULBUTE [kûl-bût'J et, vieilli, *CULEBUTE [ku-le-...]
f-
[ÉTYiL Subst. verbal de culbuter, § 52. || xv" s. Maistre
iault de CuUebutte, Grand abatteur de prime lutte, coquil-
RT, Simple et ruse'e.]
II Saut que l'on fait en tournant sur soi-même, cul par-
ssus tête, soit en avant, soit en arrière. Faire des cul-
ites. Il P. ext. Chute où l'on tombe brusquement à la
nverse. A peine relevé de cette culebute, la f. Ragotin, i,
). Fig. Famil. Faire la — , être renversé brusquement
un poste qu'on occupe. Loc. prov. Au bout du fossé la — ,
î dit de quelqu'un qui suit une voie au bout de laquelle
ruine l'attend. Vieilli. Tout a été à la —, sens dessus
essous.
CULBUTER [kûl-bu-té] et, vieilli, *CULEBUTER [ku-
-...] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de cul et buter, § 203. || xvi^ s. Culebu-
ns tous ensemble, marot, Métavi. 2.]
Il 1" F. intr. Faire la culbute, tomber brusquement à
DICT. FRANC.
la renverse. Je vins à —, régnier, Sat. 10. En franchissant
la barrière, cheval et cavalier ont culbuté. Spccialt. Pigeon
culbutant, variété de pigeon. || Fig. Etre renversé de la po-
sition, du poste qu'on occupait.
Il 2o F. tr. Faire tomber brusquement à la renverse
(qqn ou qqch). — un tonneau, une charrette. Être culbuté par
un chien. Il culbuta son adversaire. P. ext. — l'ennemi, par
une attaque, un choc impétueux. Et les petits en même
temps Voletants, se culebutants, la f. Fab. iv, 22. || Fig. —
qqn, le renverser brusquement d'un poste qu'il occupait.
Le ministère a été culbuté. Louvois, tantôt pour — Colbert,
tantôt pour se maintenir..., st-sim. xii, 15.
''CULBUTEUR [kùl-bu-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de culbuter, §112. || 1642. CuUebuteur, oud.]
Il 1° Vieilli. Celui qui culbute.
Il 2° Spécialt. (Physique.) Petite poupée qui, conte-
nant du mercure dans sa partie inférieure, fait une sorte
de culbute en tournant sur elle-même pour reprendre
son centre de gravité quand on le déplace.
CULBUTIS [kûl-bu-ti] et, vieilli, "CULEBUTIS [ku-
le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de culbuter, § 82. || xvii« s. F. à l'article.
Admis ACAD. 1718.]
Il Pêle-mêle de choses, de personnes culbutées. Par cet
heureux culebutis, scarr. Virg. trav. 2.
*CUL- DE -CHAPEAU, CUL -DE -FOUR, CUL -DE-
JATTE, etc. V. cul.
CULÉE [ku-lé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cul, § 119. || 1355. En la culee de la halle,
dans GODEF. Suppl.]
Il (Technol.) || I. Partie voisine du cul.
Il 1° — d'un cuir de bœuf, de veau, etc., partie qui avoi-
sine la queue.
il 2" Souche d'un arbre.
II. Partie contre laquelle qqch est acculé.
Il 1° Massif de maçonnerie qui , appuyé à la berge,
soutient la poussée d'un pont. || P. ext. Rang de pieux
soutenant les terres de la berge derrière ce massif.
Il 2° Pilier qui soutient la retombée d'un arc-boutant.
III. Mouvement par lequel un navire marche en ar-
rière, à reculons, ou dont la quille (cul) vient buter con-
tre le fond.
CULER [ku-lé] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de cul, § 154. || 1482. Je fay culer et bacu-
1er, G. FLAMANG, Myst. de St Didier, p. 129. Admis acad.
1835.]
Il (Marine.) || l°En parlant d'un navire, marcher en ar-
rière, à reculons. Le navire cule. Brasser les voiles à — . ||
P. anal. Le vent cule, tourne et vient souffler de l'arrière.
Il 2° Buter de la quille (cul) contre le fond.
*CULERON [kùl-ron; envers, ku-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de culière, §§ 65 et 104. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) Partie de la croupière d'un cheval à tra-
vers laquelle passe la queue.
*CULETON [kûl-ton; envers, ku-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cul, § 105. || Néolog.]
Il (Technol.) Partie du soufflet de forge opposée à la
têtière.
CULIER, 1ÈRE [ku-lyé, -lyer] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cul, § 115. || xiii" s. Boiaus culiers, dans
GODEF. Suppl.]
Il Qui tient à l'anus. || Spe'cialt. \ 1. Boyau —, le rectum.
I 2. Sangle culière, et, substantivt, Culière, sangle de cuir
fixée au derrière du cheval, pour empêcher la selle de
glisser en avant.
CULIÈRE. F. cuillère.
CULINAIRE [ku-li-nèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. culinarius, m. s. de culina, cui-
sine. Il xvi° s. Cabale culinaire et monastique, rab. m, 15.
Admis ACAD. 1835.]
Il Qui se rapporte à la cuisine. L'art — .
CULMINANT, *CULMINANTE, [kùl-mi-nan, -nânt']
adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de culminer, § 47. || 1752. trév. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il (Astron.)Quiestàlaplus grande hauteur qu'il puisse
atteindre. Le point — d'un astre, sa plus grande hauteur
au-dessus de l'horizon. Le point — d'une chaîne de monta-
gnes, le sommet le plus élevé. || Fig. n est au point — de
sa fortune.
39
CULMINATION
— 610 —
CULTIVER
CULMINATION [kûl-mi-nà-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTVM. Dérivé de culminer, § 247. || XYi^-XYiie s. B. de
VERViLLE, Moyen de parvenir, dans godef. Suppl. Admis
ACAD. 17G2.] ,
Il (Aslron.) Passage supérieur d'un astre au méridien.
CULMINER [kûl-mi-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. culmen, inis, sommet, § 266. || 1752.
TRÉv. Admis agad. 1835.]
Il (Aslron.) Atteindre, en passant au méridien, sa plus
grande liauteur au-dessus de l'iiorizon.
CULOT [i<u-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cul, § 136. || 1319. Un culot a mettre le
seau du secret le roy, dans godek. Admis agad. 1740.] ^
Il 1" Partie inférieure d'une lampe d'église, d'un béni-
tier. P. anal. Ornement de sculpture, en forme de cor-
net, de calice, de tige, d'où sortent des rinceaux de
feuillage, de volute, etc. || Fond d'une gargousse, d'un
moule , d'un fourneau de pipe. || Partie inférieure d'une
bombe, d'une fusée. || Appui sur lequel on pose le creu-
set dans le fourneau. || Partie inférieure d'un filon qui
interrompt les couches horizontales d'un terrain houiller.
Il 2° P. ext. Masse qui reste au fond du creuset, de
la capsule. || Résidu qui s'amasse au fond d'une pipe.
Il 3° Fig. Le dernier éclos d'une couvée. || Le dernier-
né d'une portée. || P. anal. Famil. Le dernier-né dans
une famille.
*CULOTTAGE [ku-lô-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de culotter, § 78. || Néolog.]
Il Famil. Action de culotter (une pipe).
CULOTTE [ku-lof] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de cul, § 136. || 1611. cotgr.]
I. Partie du train de derrière du bœuf placée au-dessus
de la queue. || Partie du pigeon qui contient le croupion.
Il Partie du derrière des femelles d'animaux voisine de
la queue. || P. anal. Pièce de métal qui garnit dans un
pistolet la partie inférieure de la poignée.
II. Il 1° Vêtement d'homme, dit aussi — courte, cou-
vrant depuis les hanches jusqu'au-dessous 'des genoux
et divisé de manière à envelopper chacune des cuisses.
Une —de drap, de peau, et,plur. (à cause des deux jambes),
Des culottes, une paire de culottes. Fig. Une vieille — de peau,
un ancien militaire. || P. ext. Pantalon. Boutonner sa — .
Mettre la — bas à un enfant (pour lui donner le fouet). Fig.
Famil. Une fenmie qui porte les culottes, qui commande
dans le ménage. || (Marine.) Tailler des culottes à un navire,
le forcer à fuir.
Il 2° P. anal. Ce qui a la forme d'une culotte. | 1.
Tuyau de plomb, de fonte, à deux branches, où viennent
aboutir deux tuyaux séparés. | 2. Tubes qui font commu-
niquer les bouilleurs avec la chaudière d'une machine
à vapeur. | 3. Sorte d'étendard à double bande employé
dans la marine.
III. Fig. — de-suisse, variété de coquille, de poire, de
verre à boire, marquée de bandes comme la culotte que
portaient autrefois les Suisses. — de-velours, variété de
coq. — de-chien, variété d'oranger.
CULOTTER [ku-lô-té] V. tr.
[ktym. Dérivé de culotte, § 154. || Néolog. Admis acad.
1835 au sens 1° et 1878 au sens 2°.]
Il 1° Vêtir d'une culotte. — im enfant.
Il 2° Fig. Famil. — une pipe, donner au culot de la
pipe, à force de la fumer, une sorte de vernis brun. Une
pipe culottée. P. plaisant. Avoir le nez culotté, se — le nez,
avoir le nez rougi par excès de boisson.
CULOTTIER, *CULOTTIÈRE [ku-lô-tyé, -tyer] s. m.
et f.
[ÉTYM. Dérivé de culotte, § 115. || 1790. encycl. Admis
ACAD. 1835.]
Il 1° Celui, celle qui confectionne, vend des culottes
de peau, des guêtres de cuir, des gants de daim, etc.
Il 2° Spécialt. S. f. Culottière, ouvrière en pantalons.
•CULOTTIN [ku-l()-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de culotte, § 100. || (Au sens 1».) 1680.
iiicuEL. I (Au sens 2o.) 1752. trév.]
Il Famil. Vieilli. \\ ±o Petite culotte.
Il 2° P. ext. Enfant à qui on commence à mettre des
culottes.
CULPABILITÉ [kfil-pà-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. culpabilis, coupable, § 255. || Néo-
log. Admis ACAD. 1835,]
Il Caractère de celui qui est coupable. Démontrer la
de l'accusé. Les preuves de sa — . P. ext. Établir la — desfai
CULTE [kûlf] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cultus, m. s. \\ 1611. cotgi
Il 1» Honneur suprême que l'homme rend à Dieu.
— du Dieu véritable, Boss. llist. univ. ii, 26. Le — que no
devons rendre à Dieu , bourd. Respect humain, préarn
On ne détruisait pas les temples dédiés aux idoles, mais on)
purifiait en les employant au — du vrai Dieu, lu. Conv
Madelaine, 1. Rome qui avait vieilli dans le — des Idol»
BOSS. Ilist. univ. III, 1. Au dieu du Nil le volage Israël Rem
dans le désert un — criminel, Rac. Ath. iv, 3. — privé, p
blic. — intérieur, extérieur. Vous voulez par cette cérémoi
extérieure nous faire juger du — intérieur que vous lui rend»
BOURD. Sacrif. de la messe, 1. Lorsque le — extérieur an
grande magnificence, montesq. Espr. des lois, xxv,
(Théol.) — de latrie, culte d'adoration qui n'est dû qi;^
Dieu. I P. ext. — de dulie, respect, honneur rendu au
saints. Leurs honneurs font une partie du — qu'elle (l'ÉglisI
rend à Dieu, qui est admirable en ses saints, boss. Cîdle d'i '
Dieu. — d'hyperdulie, vénération, honneur rendu à la saii,
Vierge. || — des images, respect pieux pour les imag'
et les emblèmes religieux, taxé d'idolâtrie par les pi
testants. || Fig. Adoration pour qqn, qqch. C'était moi;
une cour qu'elle voulait qu'un — , ST-SIM. xi, 189. Avoir i
— pour qqn, pour la mémoire de qqn. Avoir le — de la vérit
le — de l'art. Il (Fagon) aimait la médecine jusqu'au —, s
SIM. i, 106.
Il 2° Spécialt. Ensemble des cérémonies extérieur^
par lesquelles l'homme honore Dieu. La prêtresse cons
crée au — de Diane. Quête pour les besoins du — . Les cuit
reconnus par l'État. Les ministres de la religion catholique
et ceux des autres cultes chrétiens. Charte de IS30, art.
Le ministère des cultes.
*CULTELLATION [kûl-têl'-là-syon ; en vers, -si-o
s.f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cultellus, couteau, § 247. || LO
furet.]
Il (Technol.) Opération d'arpentage par laquelle a
substitue, quand le terrain offre des inégalités de niveau
sa projection horizontale à la surface réelle, en tenant 1
chaîne au-dessus du sol et en laissant tomber un cou
teau la pointe en bas, ou une fiche plombée, pour m
quer le pied de la verticale.
CULTIVABLE [kiil-ti-vàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cultiver, § 242. || 1284. Terre coutivaWe
dans GODEF. Suppl. \ 1308. Terre cultivable, iOid. Repri
xviiic s. Admis acad. 1798.]
Il Qui peut être cultivé. Terres cultivables.
CULTIVATEUR, "CULTIVATRICE [kûl-ti-và-téhr
-tins'] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de cultiver, § 249. On trouve en anc
franc, les formes pop. coutivere, coutiveor. || xV s. Cnltlrs
teurs de paix, juv. des ursins, Chron. dans la c. Admi
ACAD. 1762.]
Il 1° Celui, celle qui fait valoir un fonds de terre. A/^'
jectivt. Peuple — , nation cultivatrice.
Il 2° P. ext. Le —, petite charrue qu'on fait passer c
tre les rangées de plantes qu'on veut biner, sarcler.
*CULTlVATION [kûl-ti-và-syon ; en vers, -si-on] s.
[ÉTYM. Dérivé de cultiver, § 247. || xvi= s. du pinet, Hisl
nat. de Pline, dans delb. Rec.]
Il Vieilli. Action de cultiver la terre.
CULTIVER [ktil-ti-vé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. cultlvare, m. s. dérivé di
colère, par le supin cultum. [Cf. captivare, de capere, elr.
A remplacé la forme pop. coutiver. Ij xii'^-xiii^ s. Astoit cul
tiveiz, Dial. Grégoire, p, 72.]
Il 1" Soumettre (la terre) à certains travaux pour la
rendre fertile. — un champ, un jardin. Des terres cultivées, lia
surent — ... Leur enclos et leur champ, la f. Phil. et Bsucis.
Les pays ne sont pas cultivés en raison de leur fertilité, toaiS
en raison de leur liberté, montesq. Espr. des lois, xvili, 3.
Il 2° Soumettre (les (plantes) à certains soins destinés
à favoriser, à perfectionner l'action de la nature.te»
plantes sauvages et les plantes cultivées. || Fig. Perfection-
ner par l'éducation. — les dispositions de qqn, son bon na-
turel. — la mémoire d'un enfant. Pour de l'esprit, elle n'en
manque pas : elle l'a même assez cultivé, LES. OU Blas, iv.
6. Cette ardeur et ce zèle Qu'au fond de votre cœur mes soins
I
raMel
1
CULTURE
— 611 —
ntitivés, RAC. Ath. iv, 2. De son fatal hymen je cultivais
■■ts, iD. Phèd. I, 3. Son petit-fils se sentira éternel-
avoir été cultivé par de telles mains, B03S. Condé.
; .. avaient été cultivés de bonne heure par des rois et
lies venues d'Egypte, ID. Hist. univ. m, 5.
exploiter (certaines plantes) pour en récolter le
Un champ où l'on cultive le blé, la vigne, le chanvre.
- les arts de la paix. Un siècle où les sciences sont
Poét. Vous cultivez déjà leur haine et leur fureur,
'/. II, 7. — l'amitié de qqn, ses bonnes grâces, et,
t . — ses relations. Il est doux de voir ses amis par goût
l pi estime, il est pénible de les — par intérêt, LA BR. 4.
rr.TURE [kùl-tùrj s. f.
. Emprunté dulat. cultura, m. s. Cf. la forme pop.
iicore vivante dans la nomenclature géographi-
uis quelques patois. || xvi" s. La culture des ydol-
c?' des hist. rom. (1521), dans delb. Rec. Sans la-
ulture, MAROT, Metam. 1.]
Action de cultiver, de soumettre la terre, les
-. ;i certains soins pour favoriser l'action de la na-
i Un pays que la négligence de ses habitants laisse main-
.a.. sans —, Boss. Hist. univ. m, 4. Nulle terre, nulle — ,
jljiit, ID. Uîiité de l'Église, préamb. Les plantes sauva-
gsjaméliorent par la — . La — des fleurs, des plantes d'or-
eii]it. Il Fig. Un esprit sans — . Les dons naturels se per-
met-inent par la — .
\clion de cultiver, d'exploiter certaines plantes
récolter les produits. La — du blé, de l'olivier.
-, qui exploite de vastes terrains d'après les meil-
cédés qu'indique la science. Petite — , qui exploite
.; liius parcelles. — alterne, oii l'on cultive chaque
n\i d'autres plantes sans laisser reposer la terre. —
lajohère, jardinière. — à moitié fruits. Bail à — , où l'on
ffinait un bien à perpétuité, à condition de le cultiver
t ; payer une redevance. Le fermier sortant doit lals-
«I celui qui succède dans la — les logements convenables,
'c civil, art. 1777. || P. ext. La plantation qu'on exploite.
B n état des cultures. || Fig. La — des arts, des sciences,
Kittres.
IIMIN [ku-min] s. m.
:ym. Emprunté du lat. cuminum, grec xûfxtvov, m. s.
. împlacé la forme pop. commin, qu'on trouve encore
a 0. DE SERRES, VIII, 5. || 1545. Le cumin sauvage, G. GUÉ-
c|.T, dans delb. Rec]
plante ombellifère à graines aromatiques d'un goût
n î. Pain aromatisé avec des graines de — . Liqueur de — .
rkummel.) — bâtard, variété de cumin. — cornu, ou
II—, la nigelle cultivée, renonculacée. — des prés, le
i|i, plante ombellifère.
IJMUL [ku-mul] .y. m.
IrYM. Subst. verbal de cumuler, § 52. || 1754. engygl.
lis ACAD. 1835.]
Le fait de cumuler. Le — des places, des traitements,
jensions. La loi n'admet plus le — des peines, les peines
"ieures se confondent avec les plus fortes au lieu de
jouter. La jurisprudence Interdit le — du pétitoire et du
essoire, de l'action par laquelle on réclame la pro-
|té d'un objet avec celle par laquelle on en réclame
iement la possession.
l'.UMULARD [ku-mu-làr] s. m.
Itym. Dérivé de cumuler, § 147. || Néolog.]
Famil. Celui qui cumule plusieurs fonctions publi-
5 rétribuées. (Se dit en mauvaise part.)
UMULATIF, IVE [ku-mu-là-tïf, -lïv']adj.
;tym. Dérivé de cumuler, § 257. || 1690. furet. Admis
0. 1762.]
(Droit.) Qui fait double emploi (avec une autre dispo-
)n). Disposition cumulative. Droit — .
UMULATIVEMENT [ ku-mu-là-tiv'-man ; en vers,
e-...] adv.
TYM. Composé de cumulative et ment, § 724. j] xvi" s.
assemblé cumulativement toutes les puissances, CONOÉ,
n. ann. 1562.]
D'une manière cumulative. Être condamné — .
UMULER [ku-mu-lé] v. tr.
;tym. Emprunté du lat. cumulare, proprt, « entasser»,
le doublet de format, pop. combler.) || xiv" s. En cumulant
sur l'autre, bersuire, dans littré. Admis acad. 1762.]
1° (Jurispr.) Réunir à la fois en sa personne (plu-
irs droits, plusieurs qualités). — des droits dans une suc-
CUPULE
cession. On ne peut — le pétitoire et le possessoire, intenter
à la fois les deux actions en justice.
Il 2» P. ext. De nos jours. Exercer à la fois (plusieurs
fonctions publiques rétribuées). — les fonctions de profes-
seur et de député. || P. plaisant. — les fonctions de valet de
chambre et de cocher.
CUNÉIFORME [ku-né-i-fôrm'] adj.
fÉTYM. Composé avec le lat. cuneus, coin, et forma, forme,
§ 271. Il xvie s. Os basilaire ou cunéiforme, paré, m, 4. Ad-
mis acad. 1762.]
Il Qui a la forme d'un coin, d'un fer de flèche. Feuilles,
os, pétales cunéiformes. L'écriture — , les caractères cunéifor-
mes des anciens Assyriens, Mèdes, Perses, etc., oii les traits
des lettres sont en forme de fers de flèche.
"CUNETTE [ku-nef] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. cunetta, m. s. pour lacunetta,
diminutif de lacuna, fossé, mare, § 12. {Cf. lacune, lagune.)
Diaprés th. gorn. on a dit d'abord en franc, lacunette,
§ 509. Beaucoup de dictionnaires donnent par erreur cu-
vette. Il 1642. Cunette, oud. Admis agad. 1762 ; suppr. 1798.]
Il (Fortifie.) Large canal pratiqué au fond d'un fossé de
fortifications et rempli d'eau pour mettre obstacle à l'es-
calade, au cheminement des mines, etc.
"CUNICULAIRE [ku-ni-ku-lèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cuniculus, lapin, § 248. || Néolog.]
Il (Hist. nat.) Qui a un terrier. Les animaux cuniculalres,
et, substantivt, masc. Les cuniculalres, les rongeurs (la-
pins, etc.) qui se font des terriers.
CUPIDE [ku-pid'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cupidus, m. s. Rare aux xyii^
et xviiie s. Il xv« s. Cupide et insatiable de richesses, Amant
ressuscite', dans la c. Admis acad. 1694 ; suppr. 1718 ;
repris 1798.]
Il 1" Vieilli. Passionné. — d'honneur, Régnier, Sat. 5.
il 2" Spe'cialt. Passionné pour l'argent.
•CUPIDEMENT [ku-pïd'-man ; en vers, -pi-de-...] adv.
[ÉTYM. Composé de cupide et ment, § 724. || 1583. Le pre-
noit cupidement, F. bretin, dans delb. Rec. Inusité aux
xYn" et xviii» s.]
Il Rare. Avec cupidité.
CUPIDITÉ [ku-pi-di-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cupiditas, m. s. Rejeté par qqs
puristes au xvii" s., mais admis agad. 1694. jj xiv'=-xv« s.
Cupidité commande, eust. desgh. dans dochez, Dict.]
Il 1° Vieilli. Passion. Si tu conservais quelque empire sur
ta — , mais que la chair te gouverne, bourd. Impureté, 1.
Il 2° Spécialt. Passion pour l'argent. Prévenus d'une
aveugle — , bourd. Richesses, i.
"CUPIDON [ku-pi-don] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Cupido, m. s. || xiii" s. Cupido li
fils Venus, G. de lorris. Rose, 1599.]
Il Dans la mythologie ancienne, dieu de l'amour, fils
de Vénus. Fig. Enfant, adolescent d'une grande beauté.
'CUPRATE [ku-prât'J s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cuprum, cuivre, § 282 bis. \\ Néolog.]
Il (Chimie.) Sel de deutoxyde de cuivre.
"•CUPRESSINÉES [ku-prës'-si-né] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cupressinus, de cyprès, § 223. ||
Néolog.]
Il (Botan.) Plantes formant une tribu de la famille des
Conifères, dont le cyprès est le type.
•CUPRIQUE [ku-prïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé dulat. cuprum, cuivre, §229. [Cf. cuivrique.)
Il Néolog.]
Il (Chimie.) Ofi le cuivre entre comme composé. Acide
— , deutoxyde de cuivre.
"CUPRITE [ku-prïf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cuprum, cuivre, § 282 bis. \\Néolog.]
Il (Minéral.) Oxyde cuivreux en cristaux.
■'CUPULAIRE [ku-pu-lèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cupule, § 248. || 1798. bulliard, Dict.
de botan. édit. Richard.]
Il (Botan.) Qui a la forme d'une cupule. Bractées cupulaires.
CUPULE [ku-pul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cupula, petite coupe. || 1793.
bulliard, Dict. de botan. édit. Richard. Admis agad.
1835.]
Il (Botan.) Assemblage de bractées soudées par la base,
formant une sorte de petite coupe qui entoure la fleur et
pointe autour du fruit.
CUPULIFÈRE
— 612 —
CURE-FEU
•CUPULIFÈRE [ku-pu-li-fèr] adj.
[ÉTYM. Composé avec cupule et le lat. fero, je porte,
§ 273. Il Néolog.]
Il (Botan.) Qui porte une cupule. Les plantes cupulifères,
et, substantivt, fém. Les Cupulifères, famille de plantes
dont les fleurs femelles sont entourées par une cupule
écailleuse.
CURABLE [ku-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. curabilis, m. s. §§ 242 et 503. ||
xiii^ s. Maladies non curables, dans godef. Suppl. Admis
ACAD. 1762.]
Il Peu usité. Qui peut être guéri. {Cf. incurable.)
CURAÇAO [ku-rà-sô] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 32 : Curaçao, une des îles Antil-
les, d'où sont importées en Europe les écorces d'oranges
servant à faire la liqueur dite curaçao. || Néolog. Admis
ACAD. 1835.]
Il Liqueur faite avec de l'écorce d'oranges amères.
1. CURAGE [ku-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de curer, § 78. || 1328. Le curage des fossez,
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il 1° Action de curer, de nettoyer (un réceptacle) en
enlevant la vase, les immondices déposées par un liquide
qui y a séjourné. Le — d'un canal, d'un port, d'un puits.
Il 2° Dialect. (Normandie). Blanchissage des toiles.
2. CURAGE [ku-ràj'] s. f. {masc. littré, acad.).
[ÉTYM. Pour cul-rage, composé de cul et rage, § 175 ;
proprt, « rage de cul ». {Cf. à l'article.) || xiv" s. Culrage,
Traité demédec. p. 9, Boucherie.]
Il Nom vulgaire de la persicaire acre, dite aussi poivre
d'eau. Culrage, ainsi nommée à raison que ses feuilles appliquées
au cul pour le déterger y font rage, liébault, Mais. rust.
p. 231, édit. 1597.
*CURANDIER, 1ÈRE [ku-ran-dyé, -dyèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de curer, §§ 140 et 115. || 1292. Denise la
curandiere, dans delb. Rec]
Il Dialect. (Normandie). Celui, celle qui blanchit les
toiles.
CURARE [ku-ràr] s. m.
[ÉTYM. Mot d'origine américaine, § 30. || Néolog. Ad-
mis ACAD. 1878.]
Il Poison végétal dans lequel les indigènes de l'Amé-
rique du Sud trempent leurs flèches.
CURATELLE [ku-rà-tèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge curatela, m. s.
mot fabriqué d'après curator sur le modèle du lat. class.
tutela, tutor, § 217. L'orthogr. actuelle est due à une con-
fusion de suffixe, § 62. || 1440. Durant la dicte curatelle, dans
DELB. Rec]
Il (Droit.) Charge de curateur. Avoir la — d'un mineur
émancipé, d'un contumax.
CURATEUR, *CURATRICE [ku-rà-teur, -trïs'] S. m.
et/-.
[ÉTYM. Emprunté du lat. curator, trix, m. s. {Cf. cureur.)
Il 1227. Texte dans godef. Suppl.]
Il l" Celui, celle que la loi charge de prendre soin des
biens, des intérêts d'un mineur, ou d'un majeur déclaré
incapable d'administrer une succession vacante. — au
ventre, pour l'enfant dont une femme est grosse à la mort
de son mari. || P. ext. — à la mémoire, chargé de pour-
suivre la réhabilitation d'un condamné décédé.
Il 2° Membre du conseil d'administration d'une univer-
sité, dans quelques pays du Nord.
CURATIF, IVE [ku-rà-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. curare, guérir, § 257. || 1425. Cho-
ses qui sont de boce curatives, o. de la iiaye, dans delb.
Rec. Admis acad. 1762.]
Il Qui produit la guérison. Les moyens préservatifs et les
moyens curatifs.
CURATION [ku-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. curationem, m. s. \\ xin" s. Fu
menez a curascion, macé de la charité. Bible, dans godef.
Admis ACAD. 1762.]
Il (Médec.) Traitement (d'une maladie).
CURCUMA [kur-ku-mà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. curcuma, qui est l'arabe
kourkoum, safran, §§ 13 et 22. || xvi^ s. La curcuma ou terra
mérita des apothicaires, du pinet, dans delb. Rec. Ce que es
bouUques, ensuivant les Arabes, est appelé curcuma, j. des
MOULINS, iijid. Admis acad. 1762.]
Il Genre de plante herbacée, vivace, appartenant à 1'
sie, à l'.Afrique et à l'Amérique, dont une espèce, le salr
des Indes, a sa racine employée dans la teinture pour
matière colorante jaune.
CURE [kûr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cura, soin. Le sens I, 2» est dû à u
réaction de curé, § 37.]
I. Il 1° Vieilli. Soin qu'on prend de qqch. Lemeun
n'en a —, la f. Fab. m, 1. || Spécialt. Bénéfice ecclésiasj
que avec — , dont le titulaire, dit curé, avait charge d'âo|
et était tenu à la résidence.
Il 2° P. ext. De nos jours. \ 1. Fonction du curé.Éj
Résidence du curé. {Syn. presbytère.) '
II. Traitement d'une maladie. Tous deux (les médecii'
s' étant trouvés différents pour la — , Leur malade paya letril
à nature, la f. Fab. v, 12. Faire une — d'eaux minérali
de petit-lait, de raisin. | Spécialt. (Fauconn.) Sorte de ]
Iule de bourre, de plume, qu'on fait avaler au faucon pu
lui dessécher le flegme. Armer la —, la garnir de pel
morceaux de chair pour que l'oiseau l'avale plus facil
ment. || P. ext. Guérison opérée par le traitement. Ce s£
quelque chose d'admirable, s'il fait d'aussi belles cures qu'il i
de beaux discours, mol. Mal. im. ii, 5. Il en fit prendre soi
la — en fut secrète, CORN. Poly. I, 4.
CURÉ [ku-ré] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cure, § 118. || xiiie s. Et li curez n'
puet avoir S'a paine non du pain por vivre, ruteb. p. 6l
Kressner.]
Il Prêtre placé à la tête d'une paroisse catholique. | Sp'
cialt. Titulaire d'une église paroissiale (par oppositii
au desservant d'une succursale). Et Monsieur le — De qui
que nouveau saint charge toujours son prône, la f. Fab. \\
2. Il Loc. prov. Gros-Jean qui veut en remontrer àson— , i
ignorant qui veut faire la leçon à un plus savant que b
M. le — n'aime pas les os, que lui donne-t-on? jeu d'enfa
où l'on doit répondre à la question par un mot qui i
contient pas la lettre o. Poire de — . (F. poire.)
*CUREAU [ku-rô] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1723. savary, Dict. à
comm.]
\\ (Technol.) Outil de bois dont les tondeurs de dra
se servaient pour faire agir l'une des branches des fon
dite le mâle. {Cf. maiUeau.)
CURE-DENT [kur-dan ; en vers, ku-re-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de cure (du verbe curer) et dent, §
Il 1487. Ung cure dent, l. de laborde, Émaux, p. 242.!
Il Petite tige d'ivoire, de bois, de plume, taillée
pointe et dont on se sert pour retirer les fragments d'à
liments qui se sont introduits dans le creux d'une dei
ou entre deux dents. Pour lui faire acheter un paquet de csurt
dents, MONTESQ. Lett. pers. 58.
CURÉE [ku-ré] s. f.
[ÉTYM. Pour cuirée (F. § 350), dérivé de cuir, § 119 : 1
curée se donnait primitivement aux chiens étendue su
le cuir de la bête écorchée. || xiv'' s. Et puis doit on laii
ser aler les chiens à la cuiree sur le cuir, Modus, dans UTTRÉ.
Il (Vénerie.) Portion de la bête qu'on abandonne au
chiens de chasse lorsqu'ils l'ont prise. La — donnée ao
chiens fortifiera naturellement la disposition qu'ils ont à 1
chasse, Boss. Conn. de Dieu, v, 4. — chaude, donnée su
l'heure, quand la bête est encore chaude. (Cf. gorge.) ij
tombe en ce moment, La meute en fait — , la f. Fab. v, 15:
Sonner la —, donner avec le cor le signal de la curée. Déj
fendre la — empêcher les chiens de faire la curée avanj
le signal. Mettre les chiens en —, leur donner la curéi:
pour exciter leur ardeur. Les chiens... dont on anime le eon|
rage... en leur donnant leur — , boss. Conn. de Dieu, V, 4.
P. anal. Pâture. (La grenouille) en fera gorge-chaude e
—, LA F. Fab. IV, 11. Il Fig. Vrais satans (les damoiseaux)
dont la gueule altérée De l'honneur féminin cherche à faire —
MOL. Éc. des f. m, 1. Apre à la —, avide à saisir ya par
de profits, de gain. Le ministre se mit à rire en me voyant
si âpre à la —, les. Gil Blas, vin, 9. La — des places, ayidt
compétition des places qu'un changement de poliliqut
rend vacantes.
"CURE-FEU [kur-feu ; en vers, ku-re-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de cure (du verbe curer) et feu, § 209.
Il 1754. ENCYCL.]
Il (Technol.) Outil de fer servant à enlever le mâc
des fourneaux.
i
I
CURE-LANGUE
— 613 —
CURSEUR
*[jRE-IiANGUE [kur-lâng' ; en vers,kn-Te-...] s. m.
[Sm. Composé de cure (du verbe curer) et langue,
1792. ENCYCL. MÉTH.]
hnol.) Lame d'ivoire, d'écaillé, dont on se sert
01 racler la langue et en enlever les mucosités.
(l'RE-MÔIiE [kur-mol ; en vers, ku-rc-...] s. m.
' ■". Composé de cure (du verbe curer) et môle, §209.
. Admis ACAD. 1835.]
, ;. hnol.) Sorte de bateau muni d'un appareil pour
) «rage d'un port.
('■RE-OREILLE [kur-ô-rey'] s. m.
Composé de cure (du verbe curer) et oreille,
xyc s. Une cure oreille, G. tardif, dans delb. Rec]
taillée en pointe d'un côté, et de l'autre en pe-
lé, pour nettoyer l'intérieur des oreilles.
S-PIED [kur-pyé ; en vers, ku-re-...] s. m.
. Composé de cure (du verbe curer) et pied, §209.
iirepied, furet.]
I nol.) Instrument de fer dont on se sert pour en-
lerre, les cailloux qui sont entrés sous le pied
Ujieval.
t'cURER [ku-réj V. tr.
■ . Du lat. curare, soigner.]
\pttoyer (un réceptacle) en enlevant la vase, les
n )ii(iices déposées par un liquide qui y a séjourné. —
1 aal, un égout, une citerne. || Spécialt. Se — les oreilles,
ii:2tirer la cire. Se — les dents, en retirer les frag-
lejs d'aliments qui s'y sont introduits. Charovilles s'en
m — une dent creuse, furet. Rom. bourg, ii, 130. — le
Di|3 de la charrue, en enlever la terre. — un bois, en
o!er les branches mortes, les souches mal venues. —
I ne, retrancher du cep le bois inutile.
J" Vieilli. Soigner. Je pense que la maladie se puisse
- oucHET, Serées, v, 125.
|*CURER [ku-ré] v. intr.
'YM. Dérivé de cure, § 154. || 1611. cotgr.]
Fauconn.) Rendre la cure. Une faut point paître unoi-
W qu'il n'ait curé, FURET. Dict.
URET [ku-rè] s. m.
;ym. Pour cuiret. ( V. ce mot et § 350.) || 1754. engycl.]
Technol.) Morceau de cuir avec lequel on étend la
C;3 d'étain sur le brunissoir de sanguine.
URETTE [ku-rèf] s. f.
CYM. Dérivé de curer, § 133. || 1420. Curotte, dans du
• irata. | 1451. Cureté, ibid. Admis acad. 1762; suppr.
%■]
i Technol.) || l» Outil destiné à gratter et à détacher
e natières adhérentes. ] 1. Morceau de bois servant à
(cher la terre grasse qui s'est amassée sur le fer de
ijiche, sur le soc de la charrue. {Syn. curoir.) | 2. 1ns-
r jient terminé par des dents de fer pour débarrasser
5i bardons de la laine qui y reste attachée.
|2o Outil à manche terminé en forme de cuillère ser-
à enlever les matières étrangères d'une cavité. | 1.
'ument servant à retirer les calculs de la vessie, dans
iration de la taille. | 2. Instrument servant à enlever
lébris des forages du terrain quand la tarière est re-
:. I 3. Instrument servant à nettoyer l'âme des mor-
, des obusiers, l'intérieur d'un tuyau de pompe, etc.
UREUR [ku-réur] s. m.
TYM. Dérivé de curer, § 112. || xiii" s. Ou a un cureur
•ssez Deûsses porter un hotte, dans montaiglon et ray-
u, Rec. de fabliaux, i, 2.]
Celui qui fait le curage d'un puits, d'un canal, d'un
it, etc.
CURIAL, ALE [ku-ryàl ; en vers, ku-ri-àl] adj.
TYM. Dérivé de cure, § 238. L'anc. franc, curial se rat-
le au lat. curia, curialis, et non à cure. || xvii« s. V. à
icle.]
Qui se rapporte à une cure (ecclésiastique). Fonction
lie, patru, Plaidoy. 4. La maison curiale, le presbytère.
CURIALE et CURIAL [ku-ryàl ; en vers, -ri-àl] s. m.
:tym. Emprunté du lat. curialis, m. s. Existe en anc.
ç. avec le sens de « membre d'une cour de justice ».
GODEF.) Il 1771. TRÉV. Admis ACAD. 1878.]
(Antiq. rom.) Membre d'un corps municipal. {Syn.
;rion.)
URIE [ku-ri] s. f.
:ty.m. Emprunté du lat. curia, m. s. \\ 1611. cotgr.]
1° (Anliq. rom.) Fraction de la tribu. || Édifice où
se réunissait la curie. || Édifice où se réunissait le sénat.
Il Sénat de Rome et, plus tard, des villes municipales. ||
Corps municipal d'une cité.
Il 2° P ext. Ensemble des tribunaux, des administra-
tions, du gouvernement du pape.
CURIEUSEMENT [ku-ryeûz'-man ; en vers, -ri-eii-
ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de curieuse et ment, § 724. || xii^ s.
Ordener coriosement, Machab. dans littré.]
Il 1» Vieilli. Avec un soin particulier. Chacun sait com-
bien — les Égyptiens conservaient les corps morts, boss. Ilist.
univ. III, 3. Dne épée dont la poignée est — fouillée et ciselée.
Il 2" Avec le désir de voir, de connaître. Observer, s'en-
quérir — .
CURIEUX, EUSE [ku-ryeîi, -ryeuz' ; en vers, -ri-...]
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. curiosus, m. s. \\ xii" s. Pur nus
est curius. Rois, i, 9.]
Il 1° Vieilli. Qui recherche qqeh avec un soin, un in-
térêt particulier. Elle n'est curieuse que d'une propreté fort
simple, MOL. Av. ii, 5. Assez peu curieux de semblables amis,
LA F. Fab. XII, 17. Vous voulez qu'on évite un soin trop — ,
ID. ibid. V, 1. Ce luxe — et délicat, boss. Impén. fin. 3. Être
— de tableaux, de médailles anciennes, n est — de fruits, la
BR. 13. Substantivt. Dn troisième que vous allez voir vous parle
des — , ses confrères, la br. 13. J'ai dix-huit cents livres de ce
— , regnard, Ret. impr. se. 4.
Il 2" Qui s'intéresse à voir, à connaître qqch. Un es-
prit — . Et d'un œil — Dans son cœur palpitant consultera les
dieux, RAC. Iph. iv, 4. Que vous enflammez mon désir — I id.
Esth. Il, 7. Il P. ext. (Avec une nuance défavorable.) Qui
cherche à savoir ce qui ne le regarde pas. Vous êtes trop
— . Substantivt. Rien n'échappe aux regards de notre curieuse,
BOiL. Sat. 10.
Il 3o Intéressant à voir, à connaître. Un spectacle — .
C'est une chose curieuse. Une bête curieuse. Regarder qqn
comme une bête curieuse.
CURION [ku-ryon ; en vers, -ri-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. curio, m. s. || Admis acad. 1762.]
Il (Antiq. rom.) Chef d'une curie. || Prêtre qui présidait
aux sacrifices d'une curie.
CURIOSITÉ [ku-ryô-zi-té ; en vers, -ri-ô-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. curiositas, m. s. \\ xii^ s. Vie senz
curioseté, marie de France, Purg. de St Patrice, 1429.]
Il 1° Vieilli. Soin, intérêt particulier que l'on met à
rechercher qqch. De prévenir d'extrêmes besoins ou d'y re-
médier, leur — ne s'étend pas jusque-là, la br. 9. Cette —
de meubles, bourd. Pénitence, 1. La — n'est pas un goût
pour ce qui est bon ou ce qui est beau, mais pour ce qui est
rare, labr. 13. || P. ext. Ce qu'on recherche, chose rare,
intéressante. Un amateur de curiosités. Magasin de curiosités.
Les curiosités de Paris.
Il 2° Intérêt que l'on prend à voir, à connaître qqch.
Il y a diverses sortes de — , l'une d'intérêt, qui porte à désirer
d'apprendre ce qui est utile..., la rochef. Max. 173. — n'est
que vanité : le plus souvent on ne veut savoir que pour en par-
ler, PASC. Pens. II, 6. Contenter la — de qqn. || P. ext. Dé-
sir indiscret de connaître. Sotte vanité Et vaine — , la f.
Fab. x, 2. La — ... coûte souvent bien des regrets, ch. Per-
rault, Contes, Barbe-Bleue. \\ P. ext. Caractère d'une
chose qui éveille le désir de la voir, de la connaître. Je
voudrais voir cela pour la — du fait.
*CURLE [kurl'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1754. engycl.]
Il (Technol.) Rouet, dit aussi molette, qui sert à tordre
le fil de caret.
*CUROIR [ku-rwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de curer, §§ 113 et 104. || 1378. Un baston
que l'on appelle cureur, dans du c. curata.]
Il (Technol.) Morceau de bois, de fer, pour nettoyer le
coutre, les oreilles de la charrue. {Syn. curette.)
*CURSEUR [kur-seur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cursor, coureur. || (Au sens I».)
xiv^ s. Le messagier ou courseur des dieux, J. corbichon,
dans godef. curseur. | (Au sens 2».) 1700. Mém. de l'Acad.
des se. p. 100. Admis acad. 1762; suppr. 1798.]
Il 1» Ane. franc. Coureur.
Il 2" (Technol.) Pièce mobile le long d'une règle, d'un
limbe gradué, etc., qui sert d'index. — d'un thermomètre à
minimâ, à maximâ, qui se meut avec le liquide dans le sens
CURSIF
614 —
CUVERIE
où il se dilate ou se contracte, sans pouvoir revenir dans
le sens opposé. — d'une lunette astronomique, fil mobile
qui traverse le champ du micromètre et sert à mesurer
le diamètre apparent d'un astre. — d'un compas, pointe à
vis qu'on fait remonter ou descendre le long d'une des
branches du compas, selon le diamètre qu'on veut tracer.
— de la hausse d'un fusil de guerre, planchette, portant un
cran de mire, qui glisse le long de la hausse.
CURSIF, IVE [kur-sïf , -sîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge cursivus, m. s.
dérivé de currere, courir, par le supin cursum. || 1797. gat-
TEL, Dict. portatif. Admis acad. 1798 au fém. et 1835 aux
deux genres.]
Il Fait à main courante. L'écriture cursive , et, substan-
tivt, La cursive, sorte d'anglaise. Lettre cursive, caractère — .
CURULE [ku-rul] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. curulis, m. s. \\ xiv^ s. Celé cu-
rule, BERSUiRE, dans littré.]
Il (Antiq. rom.) Chaise —, siège d'ivoire réservé à cer-
tains magistrats. Magistrature —, qui donnait droit à la
chaise curule.
*CURURE [ku-rûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de curer, § 111. jj 1350. Ladite cureure ou
nettoyeure, Ordonn. ii, 380. Admis acad. 1762 ; suppr. 1798.]
Il Détritus organiques, substances terreuses qu'on en-
lève par le curage des puits, mares, etc. (S'emploie sur-
tout au plur.)
"CURVATIF, rVE [kur-và-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. curvare, courber, § 257. || Néolog.]
Il (Botan.) Qui tend à se courber. Feuilles curvatives, dont
le bord s'enroule.
CURVILIGNE [kur-vi-lin'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. curvus, courbe, et ligne,
§§ 271 et 284. || xvi" s. Le quarré courbeline, chauvet, Arp.
p. 19. I 1690. Curviligne, furet. Admis acad. 1762.]
Il (Mathém.) A lignes courbes. Figure — .
*CURVITÉ [kur-vi-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. curvitas, m. s. \\ xiv^ s. La
concavité et la curvité, oresme, Êth. i, 19. Admis acad.
1762; suppr. 1835.]
Il Rare. Caractère de ce qui est courbé.
CUSCUTE [kùs'-kût'] s. f.
[ÉTYM. Altération de l'arabe kouchout, qui vient lui-
même du grec xaaÛTaç, m. s. § 22. |j xiv" s. Cuscute chaulde,
Qualitez des simples medicines, ms. franc. 1288, î° 134, v».]
Il (Botan.) Herbe parasite filiforme, qui s'enlace autour
des plantes voisines et les étouffe.
•CUSPIDÉ, ÉE [kûs'-pi-dé] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. cuspis, Idis, lance, §§ 223 et 253.
Il Néolog.]
Il (Botan.) Terminé en pointe aiguë. Les feuilles cuspi-
dées de l'ananas.
"CUSSERON [kûs'-ron; en vers, ku-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de cusson, variante de cosson 1,
§ 105. Qqns écrivent cuceron, probablement sous l'in-
fluence de puceron. || Néolog.]
Il Dialect. Insecte qui ronge certains légumes.
*CUSSON [ku-son]. V. cosson 1.
*CUSSONNÉ, ÉE [ku-so-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cusson, § 118. || 1596. Bois geUs et bois
cussonné, GUENOYS, Conf. des coust. dans delb. Rec]
Il (Technol.) Piqué par les vers. Bois — .
1. "CUSTODE [kùs-tôd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat, custos, odis, m. s. {Cf. cuistre.)
Il xiie s. Custode e garde et marrugler, beneeit, Ducs de
Norm. 25447.]
Il Vieilli. Gardien. || Spécialt. Dans les ordres men-
diants, moine chargé de l'inspection d'une partie de la
province, remplaçant au besoin le provincial.
2. CUSTODE [kûs'-tod'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. custodia, garde. || xive s. Le
corpsestle vaisseau ou la custode, ORESME, jÉ^A. ix, 11.]
Il Proprement ce qui garde.
Il 1° Vieilli. Rideau de lit. Fig. Donner le fouet à qqn sous
la —, le tancer sans témoins.
Il 2» Tenture qui orne parfois les côtés du maître-
autel. Il P. anal. Pavillon recouvrant le saint ciboire. |i
P. ext. Vieilli. Le ciboire lui-môme.
Il 3" Partie rembourrée d'un carrosse sur laquelle on
peut s'accouder.
Il 4° Chaperon en cuir qui se rabat sur le fourreau
fontes des pistolets.
•CUSTODIE [kûs'-tô-di] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de custode 1, § 68. || 1718. le p. héi
Ilist. des ordres mon. vu, 29.]
Il Dans les ordres mendiants, ce qu'embrasse l';i
nistration d'un custode.
CUSTODI-NOS [kùs'-tô-di-nôs'] s. m.
[ÉTYM. Mots latins, § 217 ; proprt, « garde-nous ».
1694-1762 écrit sans trait d'union. i| xvi« s. Tantôt
œconomes, tantost des custodinos et dépositaires, p.^sq.
dans LA c]
Il Aîiciennt. Celui qui avait le titre d'un bénéfice,
le gérait au profit d'un autre, auquel il devait le ren
un jour,
CUTANÉ, ÉE [ku-tà-né] adj. '■
[ÉTYM, Dérivé du lat. cutis, peau, §244, || 1721. tiI.
Admis ACAD. 1762.]
Il (Médec.) Qui appartient à la peau. Tissus cutanés
ladie cutanée.
CUTICULE [ku-ti-kul] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cuticula, proprt, petite p
Il xvie s. Escorier la cuticule de nostre vernacule gallic[,
Écolier lim. dans rab. ii, 6. Nous l'appelions en nostre |-
gage cuticule ou petite peau, paré, i, 3. Admis acad. 17
Il (Anat.) L'épiderme.
CUTTER. V. cotre.
CUVAGE [ku-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuver, § 78. || xiiic-xiyo s. Pn
cuvaige et jardins, dans du c. cuvella. Admis acad. lî.,
Il (Technol.) Action de cuver (la vendange). || Ensen î
des vaisseaux et ustensiles nécessaires pour le cuv
CUVE [kûv'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. cûpa, m,, s. variante de cûppa (F. coi:
§§328, 426 et 291.]
Il 1° Grand vaisseau de bois circulaire, fait de do
cerclées de fer, garni d'un fond. — de vendange, o
laisse fermenter le moût, — de brasseur, de teinturie:
raffineur, de blanchisseur.
Il 2° Grand réceptacle en pierre, en marbre, en bro
servant à divers usages. La — baptismale. — à merc
\\ 3° Dans les anciens moulins à eau, réceptacle de
çonnerie où jouait la roue. (F. bouldure.)
Il 4° Partie centrale du haut fourneau où s'opcii
charge.
CUVEAU [ku-vô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuve, § 126. || 1400. Quveaul, dai
DEF. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Petite cuve.
CUVÉE [ku-vé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cuve, § 119. || xiii" s. g. de coincy,
GODEF, Suppl.]
Il La quantité de vin qui se fait à la fois dans une
Faire plusieurs cuvées. La première — est de qualité
rieure. || Fig. Ce sont deux contes de la même —, de la
provenance,
CUVELAGE [kuv'-làj* ; en vers, ku-ve-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cuveler, § 78. || Admis acad. 17i
Il (Technol.) || l" Boisage étanche qu'on fait auto
parois d'un puits de mine. (F. brondissage.)
Il 2° Introduction dans un puits artésien, du tub
en garnit les parois.
CUVELER [kuv'-lé ; en vers, ku-ve-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cuve, § 162. || 1775. de wailly,
portatif. Admis acad. 1798.]
Il (Technol.) Revêtir d'un cuvelage (les parois
puits de mine).
CUVER [ku-vé] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de cuve, § 154, || 1539. Une cuve a o
la vendange, R. est.]
Il l" F. intr. Séjourner dans la cuve pendant la
mentation. Faire — le vin. Fig. En parlant de l'ivre
se dissiper par le sommeil. Les vapeurs du vin nouveau
vèrent à loisir, la f. Fab. m, 7.
Il 2° P. ext. V. tr. — son vin, dissiper l'ivresse p«
sommeil. || P. anal. On lui laissa — sa colère. Quand jj
bonne disgrâce a cuvé son orgueil, beaumargh. B. de
1,1.
•CUVERIE [kuv'-ri; en vers, ku-ve-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de cuve, § 69. |j Néolog.]
CUVETTE
\\Halect. Endroit du cellier où se trouvent les cuves.
Biment où l'on fait cuver le vin.
r VETTE [ku-vêt'j s. f.
I. Dérivé de cuve, §133. || xii^s. chrétien de troyes,
. dans GODEF. SuppL]
|||0 Bassin de faïence, de porcelaine, de marbre, peu
"ffind, à bords évasés, pour ablutions. Qu'en fera, dit-il,
seau (d'un bloc de marbre)? Sera-t-il dieu, table ou
F. Fab. IX, 6. On trouvera du sang au fond de la —
s par hasard vous vous lavez lesmedns, v. HUGO, Châ-
, 4. Il Bassin de faïence, de porcelaine, dont on
;in siège de garde-robe. || P. anal. Marbre à — ,
■ marbre formant le dessus d'un guéridon, d'une
, etc., légèrement creusée et entourée d'un rebord.
jjio P. ext. — d'un plomb, sorte d'entonnoir pour rece-
-n'ies eaux qui doivent s'écouler par le tuyau de des-
— de jauge, bassin établi près d'une pompe pour
lier le débit. — d'un canal, lit d'un canal d'irrigation.
-écoulement des eaux, petite fosse creusée entre les ar-
orlqui bordent une route. — d'un fossé. {V. cunette.)
?o Petit vase rempli de mercure où plonge la partie
le d'un tube de baromètre. Baromètre à — . P. ext.
Ité du tube recourbé et élargi qui remplace la cu-
iiis certains baromètres. || Dans la fabrication des
. creuset servant à verser le verre fondu sur la table
J(,oulage.
4° Plaque métallique qui recouvre en dessous le
inent d'une montre. || Pièce creuse qui forme la
la harpe. || Pièce ovale située à l'extrémité supé-
II e d'un pessaire.
ÎJVIER [ku-vyé] s. m.
Itym. Dérivé de cuve, § 115. || xiie s. Et Rainoars a un
:i: :r trové Tout plein de vin, Aliscans, 3683, dans delb.
]1 er.]
Petite cuve, grand baquet pour la lessive. || P. ext.
["ibhnol.) 1 1. Cuve où l'on trempe l'acier. ] 2. Grand
biiiet où on lave le kaolin.
|:UZCUZ [kuz'-kuz']. F. couscou.
'îYAME [syàm' ; en vers, si-àm'] s. m.
j;TyM. Emprunté du lat. des naturalistes cyamus, trans-
îltiondu grec xûa[ioç, fève, par assimilation de forme.
||96. LATREiLLE, Précw des car. des insectes, c\. 14.]
'(Zoologie.) Insecte parasite qui vit sur la baleine.
lYANHYDRIQUE [syà-ni-drïk' ; en ve7's, si-à-...] adj.
jJTYM. Composé avec les radicaux de cyanogène et hy-
lîjène, §§ 229 et 284 bis. || Néolog. Admis acad. 1878.]
j (Chimie.) Produit par la combinaison du cyanogène
i|c l'hydrogène. Acide —, l'acide prussique, poison fou-
Ityant.
CYANIQUE [syà-nïk'; en vej's, si-à-...] adj.
àxYM. Dérivé du radical de cyanogène, §§ 229 et 284 bis.
éolocj.]
(Chimie.) Produit par la combinaison du cyanogène
c l'oxygène. Acide — .
'-YANOGÈNE [syà-nô-jën' ; en vers, si-à-...] s. m.
ÉTYM. Composé avec le grec xûavoî, bleu, ei, yevvâv,
,'endrer, § 284 bis. \\ Mot dû à gay-lussac. Admis
.D. 1878.]
(Chimie.) Gaz incolore produit par la combinaison
l'azote et du carbone, qui se comporte comme un corps
iple dans les réactions chimiques.
GYANOMÈTRE [syà-nù-mètr'] s. m.
ÉTYM. Composé avec le grec xuâvoç, bleu, et jxsTpov,
:3ure, § 279. || 1791. Journal de physique, i, 199.]
I (Physique.) Appareil servant à mesurer le degré de
.rté du jour par le degré d'intensité de la teinte bleue
oandue dans l'air.
"CYANOSE [syà-noz', en vers, si-à-...] s. f.
^ÉTYM. Emprunté du grec xuavcoatç, teinte bleue. || Néo-
I']
i 1° (Médec.) Coloration en bleu que prend la peau
ns certaines affections du poumon, du cœur, etc.
i 2° (Minéral.) Sulfate de cuivre hydraté, dit aussi vi-
d1 bleu, couperose bleue.
CYANURE [syà-nùr ; en vers, si-à-...] s. m.
;étym. Dérivé du radical de cyanogène, § 282 bis. || Néo-
h Admis ACAD. 1878.]
I (Chimie.) Sel formé par la combinaison du cyano-
ne avec un métal. — de fer, bleu de Prusse. — de po-
isium.
615 - CYCLOPE
CYATHE [syaf ; en vers, si-âf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cyathus, grec xûaSo;, m. s. \\
xv" s. Ciate, Secrès de Salerne, dans godef. Suppl. Admis
ACAD. 1762.]
Il (Antiq.) Gobelet à anse servant à remplir les coupes.
Il Mesure de capacité, d'un demi-litre environ.
*CYCLADE [si-klàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xuxXdtî, disposé en rond. ||
Ne'olog.]
Il (Zoologie.) Mollusque acéphale testacé à coquille
ovale.
CYCLAMEN [si-klà-mèn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cyclamen, grec xuxXajiîvov, m.
s. Il xiye s. Ciclamen est chault et sec, ms. Bibl. nat. 1288,
f» 134, yo. Admis acad. 1798.]
Il (Botan.) Plante herbacée, vivace, de la famille des
Prémulacées, à feuilles arrondies en cœur et pourprées
en dessous, à fleur pendante blanche ou purpurine, dite
vulgairement pain de pourceau.
*CYCLAMOR [si-klà-mor] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. furet.]
Il (Blason.) Sorte de bordure dite aussi orle rond.
CYCLE [sikl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cyclus, grec xûxXoç, cercle. ||
1534. Cycle de soleil, rab. Almanach pour l'an tS3ô.]
I. Il 1° Période continue d'un nombre déterminé d'an-
nées, pendant laquelle certains phénomènes astronomi-
ques se reproduisent dans un même ordre. — lunaire, ou
— de Méton, période de dix-neuf ans qui ramène les lu-
naisons dans le môme ordre. — solaire, période de vingt-
huit ans au bout de laquelle les dates des différents jours
de l'année reviennent aux mômes jours de la semaine.
Il 2° P. anal. (Médec. anc.) Période durant laquelle
on restaurait le malade par des aliments graduellement
augmentés.
Il 3° (Physique.) Série des modifications que subit un
corps qui passe par différents états pour revenir à son
état initial.
II. (Hisl. littér.) Série de poèmes sur une même épo-
que, un môme sujet. Le — épique troyen, qui célèbre l'his-
toire héroïque de la guerre de Troie. Le — carlovingien,
l'ensemble des poèmes épiques du moyen âge qui ont
pour sujet Charlemagne et sa famille.
III. (Botan.) Ligne spirale formée autour d'une tige,
d'un rameau, par les points d'origine des feuilles qui se
correspondent.
CYCLIQUE [si-klïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cycUcus, grec xuxX-.xoî, m. s.
Il 1583. Le cyclique escrivain. Satires d'Horace, dans delb.
Rec. I 1679. Cadran cyclique. Journal des sav . p. 124. Admis
ACAD. 1762.]
Il Qui a rapport à un cycle.
Il lo Qui a rapport à un cycle astronomique. Chronolo-
gie — .
Il 2" Qui fait partie d'un cycle littéraire. Les poèmes cy-
cliques de la guerre de Troie. P. ext. Les poètes cycliques.
*CYCLOÏDAL, ALE [si-klô-i-dàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cycloïde, § 238. 1| 1701. L'espace cycloï-
dal, CARRÉ, dans Mém. de l'Acad. des se. p. 164.]
Il (Géom.) Qui appartient à la cycloïde. Pendule —, où
l'on rend les oscillations isochrones, quelle que soit leur
amplitude, en faisant décrire au mobile un arc de cy-
cloïde au lieu d'un arc de cercle. (F. tautochrone.)
CYCLOÏDE [si-klô-id'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec xux^oetST);, en forme de cer-
cle. Il xviio s. Mot dû au p. mersenne. Admis acad. 1762.]
Il (Géom.) Courbe décrite par l'entière révolution d'un
point appartenant à une circonférence qui roule sur une
droite fixe. (F. brachistochrone, tautochrone.)
CYCLONE [si-klôn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. cyclone, vi. s. qui est le
grec xux>iwv, part. prés, de vtuxXoûv, rassembler en tour-
nant, § 8. Le mot a été d'abord fém. parce qu'on sous-
entendait « tempête, bourrasque ». || iVf^o/o*;. Admis acad.
1878.]
Il Vent de tempête qui tourbillonne , emportant avec
une force irrésistible tout ce qu'il rencontre sur terre ou
sur mer. {Syn. bourrasque.)
CYCLOPE [si-klop'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cyclops, grec -«cûxîiwt^, m. s.
CYCLOPEEN
616
CYNIQUE
On trouve cyclopien, pour cyolope, dans oresme, Éth. x,
19, ainsi que dans j. le maire. (F. delb. Rec.) \\ xvi^ s.
Cyclopes, forgerons de Vulcain, rab. Binefve Desclar.'\
(I 1° Sorte de géant mythologique représenté comme
n'ayant qu'un œil au milieu du front. Les cyclopes, géants
monstrueux qui dévorent les hommes, fén. Tél. 1. || Fig.
Homme borgne. Pontchartrain , ce détestable — , st-sim.
XI, 399.
Il 2» P. anal. (Zoologie.) Petit crustacé univalve de
l'ordre des Branchiopodes caractérisé par un œil unique.
CYCLOPEEN, ENNE [si-klô-pé-in, -en'] adj.
[ktym. Dérivé de cyolope, § 244. || Néolog. Admis agad.
1835]
Il De l'époque des cyclopes. Spécialt. Constructions cyclo-
péennes, assises de blocs énormes régulièrement disposés
sans ciment, que la fable attribuait aux cyclopes. [Cf. pé-
lasgiques.)
"CYCLOSTOME [si-klos'-tôm'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec xuxTvoç, cercle, et a-côixa,
bouche, § 279. || Néolog. Mot dû à lamarck, Hist. nat.
des anim. sans vert, vu (1822), 540.]
Il (Zoologie.) Il l» Famille de poissons à bouche circu-
laire, au corps long, arrondi et sans écailles.
Il 2" Genre de mollusques terrestres dont la coquille
présente une ouverture ronde régulière.
CYGNE [sïù'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cygnus, grec xtjxvoi;, m. s.
devenu cine, § 501, puis cygne, par restauration ortho-
graphique, § 502. Il xii« s. Aporterent un cine, Raoul de
Cambrai, 7251.]
Il Oiseau palmipède aquatique, du genre de l'oie, au
coi et au bec allongés, remarquable par la grâce et l'élé-
gance de ses contours et de ses mouvements. || Fig. Un
cou de —, élégant et souple comme celui du cygne. (F.
cou.) Le chant du — , chant mélodieux qu'on attribuait au
cygne mourant, et, p. anal, la dernière œuvre d'un poète,
d'un musicien. || Fig. En parlant de poètes, d'écrivains
mélodieux. Le — de Mantoue, Virgile. Le — de Cambrai, Fé-
nelon.
*CYUNDRAGE [si-lin-draj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cylindrer, § 78. [Cf. calandrage.) || Néolog.']
Il (Technol.) Action de cylindrer.
CYLINDRE [si-lîndr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cylindrus, grec xû>>tv8poî, m. s.
Il xiv« s. Chilindre, evrart de conty, dans godef. SuppL]
I. (Géom.) Solide engendré par une droite mobile
tournant autour d'un axe auquel elle est parallèle. — droit,
dont la génératrice est perpendiculaire au plan de la di-
rectrice. — oblique, dont la génératrice est oblique au
plan de la directrice.
II. Rouleau de pierre , de métal , de bois, qu'on fait
tourner sur lui-même et sous lequel on fait passer ce
qu'on veut soumettre à une pression uniforme. — à fou-
ler, à lustrer, à imprimer. (F. calandre.) Les cylindres d'un
laminoir. — à écraser les mottes de terre dans un champ, les
cailloux sur un chemin. — noté, dans les orgues de Barba-
rie, les serinettes, cylindre garni de pointes qui lèvent,
dans un ordre déterminé, des soupapes pour faire parler
certains tuyaux sonores. — de piston, gros tube cylindri-
que dans lequel se meut le piston d'une pompe, d'une
machine à vapeur, j Petite pièce de certaines montres
qui laisse échapper et retient alternativement la roue
servant de balancier. Échappement à — . | — à braise, vase
de métal où l'on met de la braise pour chauffer l'eau.
I Cylindres égyptiens, persans, petits pains cylindriques qui
servaient de cachets et d'amulettes. || Coquillage cylin-
drique, dit aussi volute en rouleaux.
"CYLINDRER [si-lin-dré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de cylindre, § 154. || Néolog.]
Il (Technol.) Faire passer sous un rouleau (des tissus)
pour les fouler, les lustrer, etc. Du linge cylindre. [Syn.
calandrer.) || P. ex t. — l'empierrement d'une route.
CYLINDRIQUE [si-lin-drïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de cylindre, § 229. || 1596. Un miroir cylin-
drique, Secr. et merv. de nature, dans delb. Rec.]
Il (Géom.) Qui a la forme d'un cylindre.
•CYLINDROÏDE [si-lin-drô-id'J adj.
[ÉTYM. Composé avec cylindre et le grec eloo;, forme,
§ 284. Il 1721. TRÉv.]
Il (Géom., Anat.) Qui ressemble à un cylindre. On corps
— , et, substantivt. Un —, solide qui ressemble au c
dre, mais dont les bases sont des ellipses au lieu d
des cercles. || Protubérances cylindroïdes , corps cvlii
ques contournés sur eux-mêmes qui sont placés
partie postérieure des ventricules latéraux du cer?
CYMAISE. F. cimaise. ,
CYMBALAIRE [sin-bà-ler] s. f. ,
[ÉTYM. Emprunté du lat. cymbalaria, m. s. || xv* %'.
balaire, Grant Herbier, 141.]
Il (Botan.) Petite plante annuelle dont les feuille(|5
pellent la forme d'une cymbale, variété de linaire ai
d'un violet tendre.
CYMBALE [sin-bàl] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cymbalum, grec xû(i6i
m. s. On trouve en anc. franc, la forme demi-sa^
cymble. || xtii'' s. Cymbales, rotes, timpanons, adenet,
madès, dans delb. Rec]
Il Instrument de percussion destiné à marque;
rythme.
Il 1° Chez les anciens , instrument composé de
moitiés de globe en airain, creuses, qu'on tenait pi
anneau fixé au sommet et qu'on frappait l'une ci
l'autre. || Fig. (Théol.) Homme dont les paroles ne^
qu'un vain son. Quand je paurlerais toutes les langui
hommes et le langage des anges même, si je n'ai point
rite, je ne suis que comme un airain sonnant et une — r*^
tissante, saci, Trad. St Paul, ye Corinth. 13.
Il 2" De nos jours, instrument composé de deu;
ques égaux de cuivre ou d'airain qu'on frappe l'un
l'autre. Clérante fit provision d'une — pour m'accom]
SOREL, Francion, 261. Une paire de cymbales. || P. ft
Vieilli. Sorte de carillon à mains. | 2. Un des jeux
che de l'orgue.
CYMBALIER [sin-bà-lyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de cymbale, § 115. [| Néolog. Admis
1835.]
Il Celui qui joue des cymbales.
CYME [sim'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cyma, cime. (F. cime.) || A
acad. 1798.]
Il (Botan.) Inflorescence terminale de certaines plan
dans laquelle les fleurs sont à l'extrémité des axes
sortent des bractées.
*CYMETTE [si-mêf] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de cyme, § 133. || 1552. Le germon du c
que aulcuns appellent cymette, J. massé, Galien, dans de
Rec.]
Il Rejeton d'une espèce de chou dite chou de Bi
CYNANCIE [si-nan-si]. F. esquinancie.
CYNÉGÉTIQUE [si-né-jé-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec xuv7iy»iTt*oi;, m. s. \\ 1
TRÉV. Admis acad. 1878.]
Il Qui se rapporte à la chasse. Les exercices cynégétiqi
L'art — . Il Substantivt. La —, l'art de la chasse.
CYNIPS [si-nïps'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes cynips, )/
Mot dû à LINNÉ et composé avec le grec xûiov, xuvoç, ch
et ti]/, insecte qui ronge le bois, §279. || 1790. encycl. m
Admis acad. 1878.]
Il (Zoologie.) Insecte hyménoptère dont l'œuf dépi
dans l'écorce ou sur les feuilles du chêne, du rosier sr
vage, du figuier, produit la noix de galle.
CYNIQUE [si-nïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cjrnicus, grec xuvixôi;, m.
1521. Les philosophes stoiques et cinicques, fabri, Rh^
dans DELB. Rec]
I. Qui appartient au chien. Fig. Spasme — , amenî]
chez l'homme un rictus oii il montre les dents comi
un chien.
II. Qui appartient à l'école philosophique fondée
Antisthène, ainsi nommée parce qu'elle était primitiv
ment établie dans le Cynosarge, faubourg d'Athènes. l
cote — . Il P. ext. (Par allusion au sens de chien qui
trouve dans le radical du mot.) Qui se met au-dessus d
convenances, de la pudeur, comme le chien. Diogène
Cynique, qui exagère les principes de son maître Antisthèr
Les philosophes cyniques, et, substantivt. Les cyniques, in
tateurs de Diogène. Quoique je ne fisse pas profession
mépriser la gloire en —, desc. Méfh. 1. || Fig. \ 1. Qui '
d'une impudeur efl'rontée. Du son hardi de ses rimes cyi
:i
qji
CYNIQUEMENT
- 617
D
BOiL. Art p. 2. I 2. Qui est d'une impudence ef-
fritée. Les trois lettres sur le gouvernement sont d'un style
et plus insolent que rigoureux, volt. Lctt. à Dami-
lle, 19 sept. 1766.
INIQUEMENT [si-nïk'-man ; en vers, -ni-ke-...]
îTYM. Composé de cynique et ment, § 724. || 1537. Il
«ondit fort cinlquement, Apopht. d'Érasme, dans delb.
R . Paraît inusité aux xvii<= et xyiii" s.]
D'une manière cynique.
IynismE [si-nïsm'] s. m.
'mM. Emprunté du lat. cynismus, grec %v'J'.<j[i6<;, m. s.
' s. Y eut-il un cynisme plus impudent? l'abbé de fon-
, dans FÉRAUD, Dict. crit. (1787). Admis acad. 1798.]
,. Doctrine de l'école cynique.
I. Fig. I 1. Impudeur effrontée. Le — de ses débauches,
j Impudence effrontée. Le — de sa conduite, de son lan-
g3. Le — des mœurs doit salir la parole, A. barbier, lam-
t\, prol.
KYNOCÉPHALE [si-nô-sé-fàl] S. m.
STYM. Emprunté du lat. csmocephalus, grec xuvoitÉcpaXoi;,
1(^ xûwv, chien, et xeoaXTj, tête. || xiv" s. Bestes qui
ppelees cynocefales, j. de vignay, Miroir hist. dans
x.u. Rec. Admis acad. 1835.]
Genre de singes à museau allongé comme un chien.
ÎYNOGLOSSE [si-n6-gl6s'] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. cynoglossus, grecxuvdy^wfi^ov,
r^. de y.iio)v, chien, et -{"Kûnsaoc, langue. || xv^ s. Grant
\\rbier, 280. Admis acad. 1762.]
! Genre de plantes de la famille des Borraginées, à
fjilles en forme de langue, qui a pour type la cynoglosse
(jcinale. — printanière, la petite bourrache.
ÏYNOSURE [si-n6-sûr] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. cjmosura, grec xuvoaoupa, m. s.
])prt, queue de chien. || xvi^ s. r. belleau, dans delb.
j,\ Admis acad. 1798.]
1" (Astron.) La petite Ourse, constellation oii se trouve
]|oile polaire, qui servait de guide aux navigateurs. |
.!/. Eux... qui l'ont regardé comme la — ... au plus chaud des
iipêtes, LE p. GARASSE, Rech. des rech. (1622), p. 39.
|| 2" (Botan.) Genre de graminées dont le type est la
ijtelle des prés.
l'CYPÉRACÉES [si-pé-rà-sé] s. f. pi.
ÉTYM. Dérivé du lat. cyperos, grec xtjiretpoi;, souchet,
i33. Il molog.]
Il (Botan.) Famille de plantes monocotylédones dont
type est le souchet.
jCYPRÈS [si-prè] s. m.
i[ÉTYM. Emprunté du lat. cypressus, variante de cupressus,
. s. [Cf. cupressinées.) || xii" s. Et cèdres et clprès, Naiss. du
levai, au Cygne, dans delb. Rec.]
Il lo Arbre résineux de la famille des Conifères, que
n feuillage sombre a fait choisir pour être planté dans
3 cimetières, auprès des tombes. || Fig.Poét. Symbole
! deuil. J'irai sous mes — accabler ses lauriers, corn. Cid,
,2.
Il 2» Le petit —, espèce de santoline qu'on emploie
imme le buis pour bordures de plates-bandes.
'CYPRIN [si-prin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cyprinus, sorte de carpe. ||
83. encycl. méth.]
Il (Zoologie.) Genre de poissons d'eau douce qui a pour
type la carpe.
CYRILLIEN, lENNE [si-rïl'-lyin, -lyèn'; en vers, -11-...}
et CYRILLIQUE [si-rïl'-lïk'j adj.
[ÉTYM. Dérivé de CyriUe, §§229 et 224. || Néoloq. Admis
ACAD. 1878.]
Il Relatif à saint Cyrille. Alphabet —, dont l'invention est
attribuée à saint Cyrille, et qui est en usage, pour la langue
liturgique, en Russie, en Serbie, en Bulgarie. Lettres cyril-
liennes.
*CYSTALGIE [sïs'-tâl-ji] S. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xûaxtî, vessie, etàXyo;^
douleur, § 279. || Néolog.]
Il (Médec.) Douleur nerveuse de la vessie.
*CYSTICERQUE [sïs'-ti-sèrk'j s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xûaTt;, vésicule, et xs'pxo; ,
queue, §279.|| Néolog.]
Il (Zoologie.) "Ver intestinal dont le corps, presque cy-
lindrique, est terminé par une vésicule pleine de sérosité
limpide, et dont la tête est armée de quatre suçoirs. {Cf.
cystlque, cystoïde.)
CYSTIQUE [sïs'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du grec xtiarti;, vésicule, § 229. || xv!" s.
PARÉ, I, 21. Admis acad. 1762.]
I. (Médec.) Qui appartient à la vésicule du fiel. Conduit
—, canal qui va du col de cette vésicule à la partie supé-
rieure du canal cholédoque. Calculs cystiques.
II. (Zoologie.) Qui a une vésicule. Vers —, cysticerque.
III. V. kystique.
CYSTITE [sïs'-tïf] S. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec xûarxiç, vessie, § 282. On trouve
cystitis à la fin du xviiio s. || Admis acad. 1835.]
Il (Médec.) Inflammation de la vessie.
"CYSTOÏDE [sïs'-tô-id'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xûatti;, vésicule, et sISo;,
forme, § 279. || Néolog.]
Il (Médec, Zoologie.) Qui ressemble à une vessie. Tu-
meur — , kyste. Ver — , et, substantivt, — , cysticerque.
CYSTOTOME [sïs'-tô-tôm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec xûartç, vessie, et to[xt,,
section, § 279. On trouve qqf cystitome et kystotome. || Mot
de la fin du xyiii" s. Admis acad. 1835.]
Il (Médec.) Instrument pour pratiquer la taille de la
vessie.
CYSTOTOMIE [sïs'-tô-tô-mi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xûa-xiç, vessie, et toixti,
section, § 279. On trouve qqf kystotomle. || Néolog. Admis
acad. 1835.]
Il (Médec.) Taille delà vessie pour en extraire la pierre.
CYTISE [si-tïz'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. cythisus, grec xJtiœoî, m. s.
Il 1557. Cytison, le blanc, dans delb. Rec. \ 1582. Le cytise
fleuri, R. et a. d'aigneaux, ibid. Admis acad. 1798.]
Il Genre de plantes dont le type est le cytise des Alpes
ou faux ébénier.
*CYTOTHÈQUE [si-tô-tek'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec xûto;, tronc, et Otixti,
loge, § 279. Il Néolog.]
Il (Zoologie.) Partie de la chrysalide qui recouvre la
tronc de l'insecte.
CZAR, etc. V. tzar, etc.
D
D [dé; selon la nouvelle épellation, de] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. d, ?«. s. \\ xiii° s. Senefiance
e l'ABC, dans JUBiNAL, Noiiv. Rec. ii, 276.]
Il Quatrième lettre de l'alphabet français, la troisième
es consonnes, muette àlafm des mots (sauf dans quelques
oms propres : Alfred, etc., et quelques mots étrangers :
i Talmud, etc.), à moins qu'il n'y ait liaison avec un mot
uivant commençant par une voyelle ou une h muette ;
elle prend alors le son dut (par exemple dans grand homme,
pied à terre, cela me rend heureux). On grand d ou D majuscule.
De petits d ou d minuscules. || Signe abréviatif de certains
mots dont d est l'initiale : Dame, dans N.-D. (Notre-Dame) ;
dom, devant le nom des bénédictins (D. Bouquet); don, de-
vant le nom des seigneurs espagnols (D. Juan). || Signe re-
présentatif de cinq cents (D), et quand il est surmonté d'un
trait (D) de cinq mille, dans les chiffres romains.
D'
— 618 —
DAIM
D'. F. de.
DA [dàj adv.
[ÉTYM. Origine incertaine. Au xv« et au xvi« s. dea (or-
thographe qui se maintient jusqu'à la fin du xviie s.), très
rarement dia; plus anciennement diva, où qqns voient un
composé de di (anc. forme de dis) et de va, impératifs des
verbes dire et aller. || xiio s. Diva, vilain,... Fus-tu a Nimes?
€haroi de Nimes, 904.]
Il Particule qui, dans le langage rustique ou familier,
s'ajoute à oui, non, nenni, ou termine une phrase, avec un
.sens analogue à celui de « vraiment ». LÉLIE : Masoarille,
est-ce toi? — MASCARILLE : Nenni-da, c'est quelque autre, mol.
Et. m, 8. Tu es bien gentille, dea, dufresny, Espr. de con-
ti^ad. se. 7.
*DABO [dà-bô] s. m.
[ÉTYM. Mot lat. signifiant « je donnerai », futur de dare,
donner. || xv!" s. V. à l'article.]
Il Vieilli. Celui qui donne, n est toujours le — (c'est lui
qui paie), oud. Curios. franc. \\ P. ext. Le maître du logis.
Je suis le — , larivey, Morfondu, m, 5.
*DA CAPO [dà-kâ-pô] lac. adv.
[ÉTYM. Locution italienne signifiant « derechef », § 12. |j
xviiic s. j.-j. nouss. Dict. de mus.]
Il (Musique.) Terme indiquant qu'il faut reprendre de-
puis le commencement du morceau.
DACTYLE [dâk'-til] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dactylus, grec SoéxTuXoi;, m. s.
proprt, « doigt ». Les sens II et III s'expliquent par un
rapport de forme ; le sens I est un figuré reposant sur
•cette observation que le doigt a trois phalanges , une
grande et deux petites. Sur un autre emploi, cf. datte. ||
xiv^ s. Des daptilles, spondées, J. le fèvre, dans delb. Rec]
I. (Métr. anc.) Pied formé d'une syllabe longue suivie
de deux brèves.
II. Genre de graminées. — pelotonné , ou chiendent à
brossettes, espèce dont l'épi est en boule.
III. Coquillage en forme de doigt.
DACTYLIQUE [dak'-ti-lïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dactylicus, m. s. || xvi^ s. Dak-
tylike, baïf, dans delb. Rec. Admis acad. 1878.]
Il (Métr. anc.) Relatif au dactyle. Vers —, hexamètre
remplaçant le spondée final par un dactyle; ou composé
de dactyles, sauf le dernier pied, qui est un spondée.
* DACTYLOGRAPHE [dâk'-ti-lô-grâf] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec SâvcTu>iOç, doigt, et ypi-
tpsiv, écrire, § 279. || Néolog.]
Il Clavier dont chaque touche correspond à une lettre
de l'alphabet, inventé pour servir de communication en-
tre les sourds-muets et les aveugles.
*DACTYLOLALIE [dlk'-ti-lô-là-li] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec SaxtuTioç, doigt, et \%Kz\.^,
parler, § 279. || 1797. Dactylolalie ou dactylologie, gattel,
Dict. portatif.]
Il Langage à l'usage des sourds-muets, oii l'on figure
les lettres par des signes faits avec les doigts.
''DACTYLOPTÈRE [dâk'-ti-lop'-tèr] .S. m.
[ÉTYM. Composéavec le grec SâxtuXoç, doigt, et -lïTcpdv,
aile, § 279. || 1799. lacép. Poissons, vi, 8.]
Il (Zoologie.) Genre de poisson acanthoptérygien , dit
aussi poisson volant, hirondelle de mer, dont les nageoires
sont assez développées pour former des espèces d'ailes.
DADA [dà-dà] s. m.
[ÉTYM. Sorte d'onomatopée enfantine, § 32. || 1611.
COTGR. Admis acad. 1718.]
Il Dans le langage enfantin, cheval. Aller à — . A — sur
mon bidet. On bâton entre les jambes qu'il appelait son — , fu-
ret. Rom. bourg, i, 108. || Fiff. Famil. Sujet favori sur
lequel on revient sans cesse. C'est son — . Quand il enfourche
son — .
DADAIS [dà-dè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. {Cf. dadée, que l'on trouve
.iu xvi« s. au sens de « babiole, enfantillage ».) || 1642.
Dadais, dadifle, ouD. Admis acad. 1718.]
Il Grand garçon d'apparence niaise. Le plus sot — que
j'aie jamais vu, mol. B. gent. m, 12.
"DAGARD [dà-gàr]. V. daguet.
• DAGORNE [dà-gôrn'] s. f.
[ÉTYM. Peut-ôtre composé de dague et corne, la corne
unique étant comparée k une dague, § 199. || 1611. cotgr.
tigure dans acad. 1694-1718.]
le ce
Il Vieilli. Vieille vache qui n'a plus qu'une corni
Fig. Vieille femme décrépite.
DAGUE [dàg'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Cf. ital., espagn. daga,ai
dagger, m. s.; quant à l'allem. degen, il vient du fran
XIV" s. Les cousteaulx que on porte maintenant, qu'on noi
dagues, Modus, dans littré.]
Il 1" Sorte d'ancien poignard dont la lame aiguë p
vait pénétrer au défaut de la cuirasse ou à travers
cottes de mailles. — de miséricorde, et, absolt, Misériooi
dague qui servait à achever l'adversaire renversé,
n'implorait miséricorde. || P. ext. (Technol.) 1 1. là
de fer emmanchée par les deux bouts, avec laquelle
relieurs raclent les peaux. 1 2. Garcette dont on se ser
pour châtier les matelots.
Il 2» Fig. (Vénerie.) Corne pointue, premier boisi
pousse la tôte du cerf ou du daim vers sa seconde i
née. Il P. ext. Défense du sanglier.
DAGUER [dà-ghé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de dague, § 154. || 1572. Les cerfs masle««i
an ne daguent point encore, J. des moulins, dans delb. A
Il l" Vieilli. Frapper d'un coup de dague.
Il 2° Frapper d'un coup de corne. Les chèvres se dap
Il 3» Fig. (Vénerie.) Saillir (la femelle), en parlan
cerf, du daim. .
Il 4» Fig. V. intr. (Fauconn.) Avoir son plein vol(frW
per l'air à coups répétés de la pointe des ailes). f
DAGUERRÉOTYPE [dà-ghèr'-ré-ô-tïp'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec Daguerre, nom propre d'inv
teur (1839), et le grec tûttoî, empreinte, § 284. ] Adi
acad. 1878.]
Il Instrument servant à reproduire l'image des objf
et composé d'une chambre obscure dans laquelle ce
image pénètre par un objectif et est reçue sur une pL
métallique iodée ofi elle se fixe. || P. ext. L'épreuv
tenue sur cette plaque. (Cf. photographie.)
DAGUET [dà-ghè] et, vieilli,* "DAQi ABU [dà-ghàr]s.
[ÉTYM. Dérivé de dague, §§ 133 et 147. || xvi" s. On
appelle dagars ou brocars, CH. ix. Chasse roy. dans di:
Rec. I 1655. Daguet, salnove. Vénerie roy. p. IL]
Il (Vénerie.) Jeune cerf ou jeune daim dans sa deuxièi
année, au moment oti pousse son premier bois. [Cf. b:
card.)
DAHLIA [dà-lyà ; en vers, -li-à] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dahlia, m.
nom donné à cette plante en l'honneur de Dahl, botanisj
suédois qui la rapporta du Mexique en 1789, §§ 36 et^
Il Admis acad. 1835.]
Il Plante exotique de la famille des Composées,
vée dans nos jardins pour ses fleurs aux capitules rêe
liers, aux couleurs brillantes et variées. P. ext. La 11
de cette plante.
DAIGNER [dè-ûé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. dïgnare (class. dignari), m. s. devp-
degnier, §§ 342, 396, 482, 297 et 291, puis deignier, p
l'influence des formes de la conjugaison accentuées >
le radical, et enfin deigner, écrit arbitrairement daigiK
§634.]
Il Vouloir bien (faire qqch) en considération de n
qu'on n'en trouve pas indigne, n n'a pas daigné venir r
moi. Daigne-t-elle sur nous tourner au moins la vue ? rac. Au
m, 6. Daignez agréer mes hommages (formule de respecl
Vieilli. — de. n daigne de te voir, rotrou. Hercule ino
rant, ii, 3. {Cf. dédaigner.)
*DAIL s. m. et "DAILLE [dày'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être
goth. daila, part, dailjan, diviser (allem. theil, theilen), s
Il 1416. Une faux ou daille, dans du c. dalha.]
Il 1" Dialect. Faux. Pierre de —, et, abusivt, —, pic
à aiguiser les faux et autres instruments tranchants,
Il 2° P. anal. Coquillage allongé en forme de faux, i
pholade.
* DAILLOT [dà-yô]. F. andaillot.
DAIM [din] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *damum (class. damam), m. s. d
venu dain, §§ 299, 469 et 291, puis daim par restaurali'
orthographique, § 502.]
Il Genre voisin du cerf, plus petit que le cerf ordinalr
et dont les andouillers supérieurs sont aplatis et palmé |
P. exl. Des gants de —, en peau de daim.
DAINE
— 619 —
DAME
jAINE [dèn'] s. f.
îTYM. Dérivé récent de daim, d'après l'anc. orthogr.
d. , §§ 37 et 64. Un dérivé plus récent encore est dine,
Il employé par les chasseurs, fait surdain, en ne tenant
c ipte que de la prononciation. || 1611. cotgr. Admis
A D. 1798.]
Femelle du daim.
DAINTIER [din-tyé]5. m.
BTYM. Orthogr. fautive pour daintié, mot de l'anc. franc.
' ' mparavant deintié, du lat. dignitatem, §§ 312, 396, 336,
i2 et 291. Du sens abstrait de « honneur » daintié a
m sens concret de « morceau d'honneur, de choix »,
désigné spécialement les testicules. {Cf. animelle.)
infusion entre l'anc. terminaison et le suffixe ier a
né le changement de genre, §§ 62 et 551. || xiv^ s. La
e en ostent Et avec les daintiers l'emportent, la Chace dou
f, dans GODEP. Admis acad. 1762; suppr. 1798.]
(Vénerie.) Testicule du cerf. (Ne s'emploie guère
<]au plur.)
)AIS [de] s. m.
ÉTYM. Du lat. dïscum, plateau, devenu deis, dois, dais,
08, 419, 388 et 291.]
1» Anciennf. Table, estrade.
2" P. ext. Couronnement en forme de pavillon qui
sjmonte un autel, un trône, ou qu'on porte dans les pro-
cjsions au-dessus du saint sacrement. Va jusque sous le
-|(sur le trône) faire pâlir le vice , boil. Sat, 9. |) P. ext.
X\— de verdure, un berceau.
IdaÏS [dà-ïs'] .y. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dais (linné),
s. Il 1786. ENCYCL. MÉTH.]
Arbrisseau exotique de la famille des Thyméléacées.
iDALBERGIA [dal-bèr-jyà ; envers, -ji-à] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes Dalbergia, m.
iaom donné à cette plante par linné en l'honneur des
f ces Dalberg, §§ 36 et 226. On trouve qqf dalberge, s. f. au
inmencement du xix^ s. || 1786. encycl. méth.]
! Plante de la famille des Papilionacées, dont une es-
jt;e, originaire des tropiques, fournit la gomme laque.
DALEAU. V. dalot.
I3ÂLLAGE [dà-làj'] s. m.
jÉTYM. Dérivé de dalle, § 78. || Néolog. Admis acad.
:'r8.]
i| Action de paver avec des dalles. || P. ext. Pavé fait
3c des dalles.
DALLE [dàl] s. f.
ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être à l'al-
Q. diele, planche, § 7. || xv" s. Puis despeoiés (le saumon)
• dalles, TAILLEVENT, Viaudiev, dans delb. Rec]
jl 1" Pierre, bois de construction débité en tranches
inces. Spe'cialt. Tablette de pierre, de marbre, etc., dont
I pave les églises, les vestibules, les trottoirs, etc. ; dont
couvrait autrefois les toitures des grands édifices et
)ù l'eau s'écoulait par les têtes de lion, les gargouilles. ||
f/. Une — de saumon, d'alose, une tranche. {Cf. darne.)
II 2° P. ext. (Technol.) Sorte d'auget en bois, en métal,
rvant de conduite. {Cf. dalot.) | 1. Auget bordant un toit
conduisant les eaux pluviales. | 2. (Raffinerie.) Tuyau
nduisant le sirop dans la chaudière à cuire. | 3. (Tréfile-
:.) Gouttières de fer où passent les barres. | 4. (Marine
c.) Auget qu'on plaçait dans les brûlots pour conduire
poudre jusqu'aux matières combustibles, j 5. (Marine.)
ièce de bois creusée servant à conduire les manches
!3 pompes aux dalots d'un navire.
DALLER [dà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de daUe, § 154. || 1319. Une maison-dieu
liée d'ivoirre et d'ebeinne, dans godef. Suppl. Inusité aux
vu* et xviiie s. Figure en 1800 dans encycl. méth. Ar-
litect. qui écrit dater. Admis acad. 1835.]
" Paver avec des dalles.
DALMATiaUE [dàl-mà-tïk'] .?. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. dalmatica, m. s. primi-
yement espèce de tunique originaire de Dalmatie. On
ouve en anc. franc, la forme à demi pop. daumaie, dau-
aire. {V. delb. Rec.) || xiio s. G. de st-pair, dans godef.
icppl.]
Il Ornement d'église, sorte de chasuble sans croix que
orient les diacres et les sous-diacres qui assistent le prê-
e. Il Ornement de soie que portent les évoques à l'autel
3US la chasuble.
DALOT [dà-lô] s. 7)1.
[ÉTYM. Dérivé de dalle, § 136. On écrit aussi daleau par con-
fusion de suffixe, § 62. || 1690. furet. Admis acad. 1798.]
Il (Marine.) Ouverture pratiquée le long du tillac, au
travers du bordage, pour l'écoulement des eaux. {Syn.
orgue.)
* DALTONISME [dal-tô-nïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de Dalton, nom d'un physicien anglais
(1766-1844) qui était atteint de celte affection et qui le
premier l'a décrite. || Néolog.]
Il État anormal de l'organe visuel qui empêche de dis-
tinguer certaines couleurs l'une de l'autre, particulière-
ment les couleurs complémentaires. {Cf. achromatopsie.)
DAM [dan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. damnum, m. s. devenu dan sous
l'influence des mots populaires, § 503, puis écrit dam par
restauration orthographique, § 502. Le sens 2° paraît être
un subst. verbal de damner, § 52. || x^ s. Damz i fud granz,
St Le'qer, 51.]
Il 1" Vieilli. Dommage. Pourquoi m'êtes-vous, à mon —,
si fidèle, Régnier, Êleg. 2. II y vint à son —, la f. Fab.
XII, 23.
Il 2o (Théol.) Privation de la vue de Dieu que subis-
sent les réprouvés. La peine du — .
DAMAS [dà-md] 5. m.
[ÉTYM. Nom propre d'une ville d'Asie Mineure, § 36.
{Cf. damasquin, damasser.) || xive s. Couverture de drap de da-
mas, dans godef. Suppl. \ 1461. Touailles... a damas, dans
GAY, Gloss. arck.]
Il Nom donné à plusieurs objets venus primitivement
de Damas.
Il lo Étoffe de soie dont le tissu présente des fleurs,
des dessins. || P. anal. Étoffe, linge, présentant le même
travail. Une robe en — de laine. Une nappe de — .
Il 2° Lame de sabre en acier d'une trempe supérieure,
dont la surface offre des dessins variés. {Cf. damasquiner.)
il 3" Raisin, prune de Damas.
'DAMASQUIN, INE [dà-mas'-kin, -kin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. damaschino, m. s. dérivé de
Damasco, Damas, § 12. || xvie s. Fol a la damasquine, rab.
III, 38. Ouvrage damasquin, id. v, 33.]
Il Anciennt. De Damas, à la mode de Damas. Œuvre da-
masquine, et, substantivt, Damasquine, damasquinure.
'DAMASQUIN AGE [dà-mas'-ki-nàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de damasquiner, § 78. |j 1611. cotgr.]
Il Action de damasquiner.
DAMASQUINER [dà-mas'-ki-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de damasquin, § 154. || xvi« s. Madré, fi-
guré et damasquiné, B. PALISSY, p. 39.]
Il Incruster d'or, d'argent (une pièce de fer, d'acier).
Une cuirasse damasquinée d'or.
DAMASQUINERIE [dà-mas'-kïn'-ri ; en vers,-W-XïQ-ri]
s.f
[ÉTYM. Dérivé de damasquiner, § 69. || 1723. savary,
Dict. du comm. Admis acad. 1798.]
Il Art de damasquiner.
DAMASQUINEUR [dà-mas'-ki-neur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de damasquiner, § 112. |j 1558. Marchant do-
reur et damasquineur, dans gay, Gloss. arch. Admis acad.
1798.]
Il Ouvrier qui damasquine.
DAMASQUINURE [dà-mas'-ki-nûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de damasquiner, § 111. {Cf. damassure.) ||
1611. Damasquineure, cOTGR.]
Il Incrustation d'or, d'argent, dans une pièce de fer,
d'acier.
DAMASSEÇ [dà-md-sé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de damas, § 154. {Cf. damasquiner.) || 1386.
Soie blanche damassée, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Tisser avec des fleurs, des dessins en relief. Soie da-
massée. Un service de table damassé. Du linge damassé, et,
ellipt. Du damassé. || P. anal. Acier damassé, dont la sur-
face présente des dessins variés.
DAMASSURE [dà-md-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de damasser, § 111. {Cf. damasquinure.) ||
1611. Damasceure, cotgr. | 1694-1718. Damasseure, acad.]
Il Tissage qui produit le damassé.
1. DAME [dàm'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. domina, m. s. devenu domna, *domme,
damme, dame, §§ 327, 472 et 291.]
DAME
620 —
DAMNER
1. Au propre. \\ 1° Anciennt. Femme noble. Très haute
et très puissante — . P. anal. Notre-Dame, la sainte Vierge.
Les dames de France, les filles du roi. Dames du palais, dames
d'atour, dames d'honneur. C'est depuis elle que les dames d'a-
tour filles ont été appelées madame, st-Sim. i, 55. Quand on
aime une — , sans égalité de condition, pasc. Passions de
l'amour. SpéciaU. Femme noble à laquelle se consacrait
un chevalier. Servir sa — . Mourir pour sa — . La — de ses
pensées. || La — blanche, sorte de fée, être surnaturel dans
les légendes écossaises. || P. ext. Titre donné à certaines
femmes, nobles ou non, par respect. — chanoinesse. Les
dames du Sacré-Cœur. — de charité. || Spécialt. Femme ap-
partenant à une certaine classe de la société, par oppo-
sition aux femmes du peuple. Les dames de la bourgeoisie.
Elle veut faire la grande — . Être galant avec les dames. Les
dames romaines. Pendant longtemps les dames seules portaient
chapeau. One — de compagnie. || P. anal. Titre donné par
politesse à des femmes du peuple. Les dames de la halle.
Approchez, — Claude, mol. Av. m, 1. P. plaisant. Du palais
d'un jeune lapin — belette, un beau matin, S'empara, la f.
Fab. vu, 16. — baleine était trop grosse, id. ihid. i, 7.
Il 2° Femme mariée. Ce n'est pas une — , c'est une demoi-
selle. Devenir — , se marier. Une jeune — . Spécialt. Dans le
langage judiciaire. Le sieur un tel et la — une telle.
II. Fig. Il ±0 Figure de certains jeux. | 1. Au jeu de
cartes, figure représentant une reine. La — de cœur. | 2.
Au jeu d'échecs, la reine, qui peut seule marcher et
prendre en tous sens et à quelque distance que ce soit.
I 3. Au jeu de dames, pion qui, étant arrivé à la dernière
ligne du damier, a été doublé, pour être distingué des
autres, et peut marcher et prendre en diagonale à toute
distance. Paire une — . Aller à — . Une — damée. | 4. Au jeu
de trictrac, chacune des rondelles avec lesquelles on
joue.
Il 2° Ilie du paveur, dite aussi demoiselle, parce que le
paveur la prend par les deux anses pour la soulever,
comme un danseur sa danseuse.
Il 3° (Hist. nat.) Nom donné à des oiseaux, des papil-
lons, des plantes. {Cf. belle-dame, bonne-dame.)
Il 40 (Marine.) Cheville plantée à l'arrière d'une em-
barcation, de chaque côté d'un câble, pour le fixer. || To-
let qu'on plante sur les bords d'un canot, pour retenir
l'aviron.
2. DAM£ [dàm'] interj.
[ÉTYM. Pour Notre Dame, invocation à la sainte Vierge,
§ 726. FURET. 1690 signale la forme pop. tredame, em-
ployée comme interjection , ce qui confirme l'étymolo-
gie. Il xviio s. V. à l'article.]
Il Exclamation devenue , pour le sens, analogue à ma
foi. Oh ! — ! interrompez-moi donc, mol. D. Juan, m, 1.
3. DAME [dàm'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. damm, m. s. § 7. On trouve
qqf dam au masc. en anc. franc. (F. godef. damp.) || 1694.
TH. corn. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Partie de terre conservée en travers d'un
canal qu'on creuse, pour retenir l'eau. || Petite éminence
de terre laissée comme témoin pour marquer la pro-
fondeur de la tranchée et mesurer le travail. || Partie de
terre, de roche, etc., restée debout entre des fourneaux
de mine qui ont fait explosion. || (Fortifie.) Petite tour
élevée au milieu du bâtardeau d'un fossé inondé. || Dans
un creuset de haut fourneau, pièce de pierre ou de fonte
qui ferme la partie inférieure de l'orifice en laissant un
passage pour la coulée.
DAME- JE ANNE [dâm'-jan' ; en vers, dà-me-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. damajano, m. s.
§ 11. Damajano paraît être une altération de de mejano,
proprt, « de moyenne (grandeur) ». {Cf., dans un tarif de
Narbonne du xm" s., l'expression ampolas de mieja migeira,
qui paraît désigner des dame-jeannes.) L'orthogr. actuelle
est le résultat d'une fausse étymologie (dame et le nom
propre Jeanne). || 1694. Dame-jane, tic. corn. | 1701. Dame
Jeanne, furet. Admis acad. 1740.]
Il Très grosse bouteille de verre, de grès, de terre, à
large ventre et à col court, le plus souvent clissée et
munie d'anses, pour le transport des liquides.
DAMER [dà-mé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dame, § 154. || 'xvi<= s. Je dameray ce
conte, RAB. IV, 11.]
Il lo Au jeu des échecs, des dames, conduire (un pion)
jusqu'à une case de la dernière rangée du jeu de
versaire, ce qui donne à ce pion la valeur d'une il
ou reine. Un pion damé, et, abusivt, dans le même .
Une dame damée. Fig. — le pion à qqn, prendre l'avan
sur lui. P. ext. Voilà un titre, cela! Je puis dire qu'il (
le pion aux titres de toutes les pièces qui ont paru jusqi
GHERARDi, Tk. ital. V, 314.
Il 2" Battre (le sol, le pavé) avec la dame ou hie. ;
ext. Vieilli. \ 1. Fouler la bourre de terre, de gazonj
couvre la charge d'un mortier. | 2. Argile damée, at
battue, foulée, dont on recouvre les caisses contenai
fer à cémenter.
DAMERET [dâm'-rè; en vers, dà-me-...] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de dame, § 134. || 1564. j. Thierry, 41
franç.-lat.]
Il Homme dont la tenue, les manières, ont une
gance efféminée. Peindre Caton galant et Brutus —, b
Art p. 3. Dn vieillard insensé Qui fait le — , mol. Éc
m. I, 2.
*DAMERETTE [dâm'-ref; en vers, dà-me-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dame, § 134 ; proprt, la petite
{Cf. damette, demoiseUe.) || 1762. Geoffroy, Hist. é
sectes, II, p. 130.]
Il Variété de papillon de nuit. ^^'
* DAMETTE [dà-mef] s.f.
[ÉTYM. Dérivé de dame, § 133 ; proprt, la petite du
{Cf. damerette, demoiseUe.) || (Au sens propre.) xm<'
J'aim por amors pieça une damete, J. bretel, dans GODl
Il Dialect. Bergeronnette à collier.
DAMIER [dà-myé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dame, § 115. || 1597. Deux escabel
boys de chesne avec un damier de pareil bois, dans
Gloss. arch.]
Il Tablette divisée en cases alternativement blanc
et noires, sur laquelle on pousse les pions au jeu
dames. || P. anal. \ 1. Dans l'architecture romaine, m
lure composée de petits carrés disposés alternativem
en saillie et en creux. Carrelage, étoffe en — , à carre;
disposés régulièrement, en deux teintes ou couleurs.
Nom donné à des animaux, des plantes, dont les <
leurs alternent comme celles d'un damier : pétrel
cheté, oiseau du Cap ; variété de papillon diurne ; m
lusque du genre cône ; variété de fritillaire, plante
la famille des Liliacées. "
DAMNABLE [dd-nàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de damner, § 93. || xiio-xiiie s. Damp
Dial. Grégoire, p. 140.] »
Il Qui mérite d'être damné. || P. ext. Qu'on doit
prouver. Porte aux tyrans tes damnables maximes,
Perth. II, 3.
DAMNABLEMENT [da-nà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de damnable et ment, § 724. ||
Dangnablement, dans godef. Admis acad. 1718.]
Il D'une manière damnable.
DAMNATION [dd-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f,
[ÉTYM. Emprunté du lat. damnatio, m. s. \\ xii« s. Aco
blement de droituriere dampnation, Serm. de St Bern. p. 11 1
Il l» Vieilli. Condamnation. Spto'a/^. Peine infligée p|
les ouvriers, dans les ateliers, en dehors de la loi. Pn
criptions sous le nom de damnations et sous quelque qualifie
tion que ce puisse être, Code pénal, art. 416.
Il 2o (Théol.) Condamnation aux peines éternellfj
Mourir en état de — . || Imprécation. Enfer et — !
DAMNÉ, ÉE [dâ-né] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de damner, § 44.]
Il Condamné aux peines éternelles. Substantivt. li
damnés. Souffrir comme un — . Fig. Être l'âme damnée |
qqn, lui être dévoué jusqu'à se damner pour lui. || -j
hyperb. Pour exprimer la réprobation qu'inspire uij
personne, une chose. Dn — coquin. Sa damnée avariée.
DAMNER [dd-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. damnare, m. s. dev
damner et prononcé longtemps dan-né sous rinflueni|
des mots de formation populaire, § 503. f| xii" s. Nuls i,
deit sun prélat, ne clerc, ne lai, damner, GARN. de poNT-STij
MAX. St Thomas, 1247.]
Il lo Condamner aux peines éternelles, ils seront tôt
damnés, ces demi-pécheurs, PASC. Prov. 4. On le damne et c
se damne avec lui, bourd. Tentations, 5. | P. ext. C'estôU
damné dès ce monde que d'avoir à plaider, MOL. Scap, fl» •
- , ...
inte I
|l
pndDlT
oit:
COI
DAMOISEAU
621
DANSE
ron. Dieu me damne! voilà son portrait véritable, mol.
Il, 4. Il I'- ext. Conduire à la damnation. Sans respect
ii^ corps ni de l'âme de son frère, il tue et damne celui pour
■ is-Christ est mort, pasg. Prov. 14. L'ignorance damne
u'inces et de grands que de personnes de la condition
lie, MASS. Êpiph. 2. P. hyperb. Faire — qqn, le faire
in péché mortel, le plus souvent en le mettant
le. n ferait — un saint. Vous me feriez — , ma mère !
rt. V, 3. Quoiqu'ils (les libraires) aient souvent pris
le me faire — , FURET. Rom. bourg, ii, 90.
ii'clarer digne des peines éternelles. Les uns vous
:, les autres vous sauvent, mass. Samarit. 2.
4.M0ISEAU [dà-mwà-zô] s. m.
Itym. Du lat. pop. *dômnïcëllum, m. s. (diminutif de
lolium pour dominum, seigneur), devenu *dommeisel, da-
el, damoisel, damoiseau, §§347, 478, 472, 337, 382 et 456.
" s. Et li demande : « Dameisels, que requiers? » Couronn.
miis, 217.]
lo Au moyen âge, jeune gentilhomme qui n'était pas
)re chevalier. (Qqns disent damoisel, forme archaïque.)
2" Famil. Jeune homme qui ne s'occupe qu'à cour-
' - dames. Je prétends qu'on soit sourde à tous les da-
K, MOL. Dép. ain. v, 8. Voilà de mes damoiseaux fluets
[uiont pas plus de vigueur que des poules, m. Av. i, 4.
A.MOISELLE [dà-mwà-zèl] s. f.
TYM. Forme correspondant au masculin damoiseau
ce mot) et ayant son point de départ dans le lat. pop.
inloÇlla. \Cf. demoiselle, donzelle.) || x« s. Domnizelle, Ste
ilie, 23.]
Titre donné autrefois aux filles nobles et plus tard
ît du aux femmes mariées de la petite noblesse et même
i(ii bourgeoisie. || P. plaisant. — belette, au corps long et
Idt, LA F. Fab. m, 17.
ANDIN [dan-din] s. m.
TYM. Subst. verbal de dandiner, § 52. || 1526. Feignant le
Kidandin et nyès, bourdigné, Pierre Faifeu, dans delb.
MW-.]
Homme de contenance niaise.
DANDINANT, ANTE [dan-di-nan, -nânt'] adj.
TYM. Adj. particip. de dandiner, § 47. || xviie-xvm" s.
V . l'article.]
Siiise dandine. Une démarche dandinante, st-sim. vi, 448.
3ANDINE [dan-din'] s. f.
TYM. Subst. verbal de dandiner, § 52. || Ne'olog.]
j(Technol.) Tringle de fer pour fouetter le vin pendant
[''ération du collage.
'andinement [dan-dïn'-man ; en vers, -di-ne-...]
S.j!.
JTYM. Dérivé de dandiner, § 145. || 1725. Le dandinement
eljihot des berlines, Merc. de Fr. p. 1190. Admis acad.
m
Balancement du corps, naturel ou affecté.
JANDINER [dan-di-né] v. intr.
i'.TYM. Dérivé d'une sorte d'onomatopée imitant le
bit produit par le va-et-vient d'un battant de cloche,
§J4. [Cf. anc. franc, dandin, clochette.) || 1525. Vie et
ti\passement de Caillette.]
Balancer son corps par un mouvement naturel ou
été. C'était (Ghamillard) un grand homme qui marchait en
llnant, ST-SIM. II, 231. jj P. ext. V, pron. Il se dandine
sa chaise.
lANDY [dan-di] s. m.
•:tym. Emprunté de l'angl. dandy, m. s. § 8. || Néolog.
mis ACAD. 1878.]
Élégant à la mode.
•ANDYSME [dan-dïsm'] s. m.
*.tym. Dérivé de dandy, § 265. jj Néolog. Admis acad.
8.]
Manières et habitudes de dandy.
DANEAU [dà-nô] s. m.
ètym. Dérivé récent de daim, §§ 64, 65 et 126. (Cf.
le.) COTGR. ne connaît que dainceau et dainteau. || 1700.
il l'article.]
Rare. Jeune daim. Le — se sert rôti, liger, Nouv.
is. rust. dans delb. Rec.
)ANGER [dan-jé] s. m.
liTYM. Du lat. pop. *dômmarium, dérivé de domnum
ur dominum), seigneur, devenu dongier, dangier, danger,
547, 478, 472, 355, 297 et 291. || xii" s. Metons nos hors
lor dangier, wace, jRom, dans godef.]
_ Il 1° Anciennt. Puissance, seigneurie. || P. ext. Situa-
tion où on est en la puissance de qqn, à la merci de qqch.
Il 2» Ce qui menace les intérêts, la sûreté de qqn.
[Syn. péril.) Affronter le — . Couru- au — . Le trop d'attention
qu'on a pour le — Fait le plus souvent qu'on y tombe, la f.
Fab. xii, 18. Courir un — . Quand je songe aux dangers où je
te précipite, corn. Cinna, i, 1. Être en — de mort. U est hors
de — . La patrie est en — . Les dangers Des pirates, des vents,
du calme et des rochers, la f. Fab. vu, 12. Eh ! mon ami,
tire-moi du — , Tu feras après ta harangue, ID. ibid. i, 19.
En grand — d'être battue, m. ibid. vu, 10. || Famil. Il n'y a
pas de —, on n'a pas à craindre cela, n n'y a pas de —
qu'il se laisse prendre.
DANGEREUSEIVLENT [danj'-reûz'-man ; en vers, dan-
je-reii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dangereuse et ment, § 724. || 1539.
R. EST.]
Il D'une manière dangereuse. Être — blessé.
DANGEREUX, EUSE [danj'-reii, -reuz' ; en vers, dan-
je-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de danger, §§ 65 et 116. || xiis-xiiio s. Ch'est
une paire dangerouse, rengl. de moiliens, Carité, ccxxiii,
4, dans delb. Rec.]
Il Qui présente du danger. [Syn. périlleux.) Une blessure,
une maladie dangereuse. La rivière est dangereuse en cet en-
droit. Il Rien n'est si — qu'un ignorant ami, la f. Fab. Vill,
10. Doctrines, liaisons dangereuses. Un écrit — . C'est un homme
— . Les gens sans bruit sont — , LA F. Fab. viii, 23.
DANOIS [dà-nwâ]. V. chien.
DANS [dan ; 1'* se lie] prép.
[ÉTYM. Pour dens, composé de de et l'anc. franc, ens,
primitivement enz, qui est le lat. ïntus, dedans, § 726. ||
xiic s. Un pel aiguisié que cil de denz avoient jeté, Aucassin
et Nicol. XVI, 25.]
Il Marque la situation d'une personne, d'une chose.
Il 1° Par rapport au lieu qu'elle occupe. Serrer du linge
— son armoire. Avoir de l'argent — sa poche. Entrer — la
maison. Oui, je viens — son temple adorer l'Éternel, RAC.
Ath. I, 1. S'aller jeter — l'eau la tête la première, MOL. G.
Dand. m, 8. Être — Paris. Rome n'est plus — Rome, elle
est toute où je suis, corn. Sertor. m, 1. Lire — les histoires.
Ce passage est — Cicéron.
Il 2° Par rapport au temps qu'elle remplit. Faire une
chose — les délais voulus. Cela arriva — son enfance, n mou-
rut — l'année qui suivit sa naissance. Il viendra — la quin-
zaine. Il est — sa quinzième année. || P. ext. (Avec un nom
de nombre non précédé de l'article.) Au bout de. Il vien-
dra — quinze jours, — un an.
Il 3" Par rapport au milieu dont elle fait partie, oti
elle vit. Être — les ordres. Entrer — la magistrature, — la
carrière politique. S'illustrer — les combats. Infatigable — la
paix et — la guerre, Boss. R. d'Angl. Versé — les sciences.
Habile — son art. Faire sa fortune — le commerce. Le bon-
heur est — la médiocrité. Entrer — les vues de qqn. Tomber
— un piège. Puisque vous y donnez, — ces vices du temps,
MOL. Mis. I, 1.
Il 4" Quant à la disposition qu'elle éprouve. Être — l'a-
battement, — l'affUction, — les larmes. Être — l'éclat de la
jeunesse, — la force de l'âge. La lune est — son plein. Vivre
— le péché. Être — le doute, — l'embarras. — le trouble où
je suis, RAC Phèd. m, 3. — vos brusques chagrins je ne puis
vous comprendre, mol. Mis. i, 1. Il n'est pas — cette inten-
tion, n a fait cela — l'intention de vous nuire. Cela est — mes
habitudes. Vivre — de bons rapports avec qqn. || Deux nombres
qui sont entre eux — un rapport donné. Ce contrat n'est pas
— les formes voulues. Prendre un mot — sa véritable accep-
tion.
DANSANT, ANTE [dan-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de danser, §47. || xvii^ s. F. à l'ar-
ticle. Admis ACAD. 1878.]
Il Qui danse. Une troupe dansante. Jamais je n'ai vu une
petite fiUe si dansante, SÉv. 499. P. ext. Soirée dansante, oti
l'on danse. Musique dansante, d'un rythme vif, entraînant.
DANSE [dans'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de danser, § 52. || xii» s. Trop ai-
mout dance et balerie, ET. DE fougîîres, dans dei-b. Rec.]
Il Série de pas, de sauts, d'attitudes, rvthmés et ca-
dencés, le plus souvent au son de la musique. Aimer la
. Leçon de — . Maûtre de — . Jouer un air de —, et, absolt,
Jouer une — . N'avoir pas le cœur à la — , avoir quelque
DANSER
022
DASYURES
sujet de tristesse. Une — de caractère. Entrer en — . Ouvrir,
mener la — . || Fig. Famil. En —, en train. Se mettre en
. Je vais plus qu'on ne veut quand on m'a mis en — , re-
GNARD, Bal, se. 16. Mener la —, donner l'impulsion à
qqch. Donner une — à qqn, le secouer vivement, lui ad-
ministrer une correction. || P. ext. La — de Saint-Guy,
la chorée, maladie nerveuse qui produit des mouvements
saccadés. La — des pantins, expérience de physique où
les attractions et répulsions magnétiques sont rendues
visibles par les mouvements de va-et-vient de petits pan-
tins.
DANSER [dan-sé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. danson, tirer,
d'où, par extension, faire une file, une chaîne de danse,
§§ 6, 498 et 499. L'allem. actuel tanzen paraît emprunté
du français. || xii"^ s. Assés i ont dencié et quarolé, Loherains,
dans GODEF. caroler.]
Il 1" Faire une série de pas, de sauts, d'attitudes,
rythmés et cadencés , le plus souvent au son de la mu-
sique. Vous chantiez? j'en suis fort aise : Eh bien! dansez,
maintenant, la f. Fab. i, 1. — avec élégance. Elle a dansé
toute la soirée, et, pris aclivt, Elle a dansé une contredanse,
une valse. La valse se danse à trois temps. Fig. Famil. Il va
la —, il va recevoir une correction. Aimer à — . Faire
— qqn. — sur la corde raide. || — sur la corde, danser en
équilibre sur une corde tendue, et, fig. exécuter qqch
de très scabreux. Du vin à faire — les chèvres, très acide.
Loc. prov. Quand le chat est absent, les souris dansent. Faire
— qqn sans violon, le secouer, le malmener. Ne savoir sur
quel pied — , être dans l'incertitude sur ce qu'on doit
faire. P. plaisant. — la sarabande à trois pieds des pavés
(être pendu), regnard, Sérén. se. 2.
Il 2° Faire une série de bonds, de mouvements régu-
liers. Dn rayon de lumière qui danse au plafond. Le vaisseau
danse, l'eau tournoie, th. Gautier, Tristesse en mer. Son
cœur danse, bat très fort. Faire — les éous, faire aller l'ar-
gent, le dépenser très vite. Faire — l'anse du panier, en
parlant d'une domestique, gagner sur ce qu'elle achète.
DANSEUR, EUSE [dan-seur, -seuz'] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de danser, § 112. || xv® s. Les oyseaulx de-
viennent danseurs, eu. d'orl. Rond. 64.]
Il 1° Celui, celle qui danse. Le — reconduit sa danseuse.
Le comte de Brionne, le premier — de son temps, st-sim ix,
287. Il Spécialt. Celui, celle qui fait métier de danser Les
danseuses de l'Opéra. Un — de corde, n fallait un calculateur
(pour ce poste), ce fut un — qui l'obtint, beaumarch. Mar.
de Fig. v, 3.
Il 2" Fig. (Chasse.) Chien—, qui court çà et là, au lieu
de suivre la voie.
DAPHNÉ [daf'-né] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec SdécpvTi, laurier. Sur le genre,
V. § 551. Il 1796. ENCYCL. MÉTH. Açricult. Admis acad.
1835.]
Il (Botan.) Genre de la famille des Thymélées, voisin
du laurier, dont une espèce, le bois gentil, fournit à la
médecine le garou.
DARCE. V. darse.
DARD [dàr] s. m.
[ÉTYM. Paraît être d'origine germanique {cf. anglo-
saxon daradh, anc. haut allem. tart, lance), §§ 6, 498 et 499.
Il xi= s. Wigres edarz, Roland, 2075.]
I. Ancienne arme de trait, bâton à pointe de fer trian-
gulaire qu'on lançait après l'avoir balancé avec la main,
pour augmenter la force d'impulsion (poét.). {Syn. jave-
lot.) D'un — lancé d'une main sûre, Il lui fait dans le flanc une
large blessure, rac. Phèd. v, 6. Une forêt de dards. || P. anal.
Le — de l'abeille, la pointe de son aiguillon. Le — du scor-
pion, la pointe venimeuse qui termine sa queue. Le — du
serpent, sa langue pointue, prise par erreur pour un dard
qui blesse. || Fig. Le — de l'envie, de la calomnie.
II. P. ext. Ce qui ressemble à un dard.
Il 1° Ce qui se termine en pointe comme un dard. | 1.
Garniture de métal qui forme la pointe du fourreau d'un
sabre, d'une épée. | 2. Dans certaines moulures, orne-
ment en forme de fer de dard. | 3. Le pistil des fleurs.
Il 2o Ce qui se lance comme un dard. | 1. Pièce d'arti-
fice dite aussi — à feu, qu'on lançait sur les navires en-
nemis, sur les ouvrages qu'on voulait incendier. | 2. Nom
donné à la carpe vaudoise, qui saute, se lance brusque-
ment.
DARDER [dàr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dard, § 154. || xv" s. Le chevalier lui dai,
sa lance au corps. Perce forest, dans la c]
Il Lancer vivement comme un dard. Un javelot dai
avec force. || P. anal. L'abeille darde son aiguillon. Jupi
darde sa foudre. || Fig. Le soleil darde ses rayons, et, abso
Le soleU darde. L'incendie dardait ses langues de feu. — i
regards sur qqn. — un trait piquant, un sarcasme. || P. «
Un arbre qui darde ses branches, dont les branches, auli
de monter, poussent en avant, presque horizontalemei
'DARDILLON [dàr-di-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dard, § 107. || 1501. Des dardillonsb
ors Rougis de sang, dans delb. Rec]
Il Petit dard. Spécialt. Pointe de l'hameçon.
*DARE DARE [dàr-dar; en vers, dà-re-...] loc. adv,
[ÉTYM. Sorte d'onomatopée, § 32. || 1642. oud.]
Il Famil. En grande bâte. Il est venu—. Il faut faire cela-
DARIOLE [dà-ryôl ; en vers, -ri-èl] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1385. Il lui defailloit une (
riole, dans du c. marritio.]
Il Gâteau léger, sorte de flan. §^,
•DARIOLETTE [dà-ryô-lef] s. f.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Dariolette, personnage
roman à'Amadis. \\ 1572. Dariolette d'amour qu'ils appelle
sauf la révérence delà compagnie, une maquerelle, yver, Pn
p. 559.]
Il (xvie-xvii<! s.) Entremetteuse. En un cas de néces
Elle eût été —, scarr. Virg. trav. 4. || P. ext. Au rm
Dariolet, entremetteur. De vertueux qu'il fut le rend dario!
RÉGNIER, Sat. 5.
DARIQUE [dà-rïk'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de Darius, roi des Perses, § 229. || 17
TRÉv. Admis acad. 1762.]
Il Monnaie d'or des anciens Perses, valant vingt drac
mes.
DARNE [dàrn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas breton dam, m. s. § 4. || il
DESDiER, Ilonn. Volupté, dans godef. Siippl. Adn
.\CAD. 1718.]
Il Tranche de gros poisson , saumon, thon, etc
dalle.)
DARSE [dàrs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. darsena, m. s. {cf. arsena
§ 12. On trouve aussi darsine ; qqns écrivent darce, darcii
Il xv" s. Deux beaux chasteaux dont l'un est assis sur le p(
de Jeunes, la ou les galees et les navires sont et arrivent, qa'
appelle la darse, Chron. de Boucicaut, ii, 9.]
Il Dans les ports de la Méditerranée (où il n'y a pas ^
marée), bassin non fermé.
DARTRE [dàrtr'] s. f.
[ÉTYM. Paraît être d'origine celtique, § 2. {Cf. le
breton daroued, qui laisse supposer une forme prim
comme *darvitâ, 'dervitâ, d'où le franc, derte, darte, et, aw
épenthèse der [F. §361], dartre.) La prononciation dert
était fréquente au xvii^ s. || xv^ s. Dertes rompans et n
rompans, Grant Herbier, dans godef. Suppl. \ 1539. E
tre, R. EST.]
Il Maladie cutanée caractérisée par la production
plaques rouges et enflammées ou d'exfoliations de l'(
derme.
DARTREUX, EUSE [dàr-treû, -treuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dartre, § 116. i| xv« s. Dertreux, G/o«
fr.-lat. Bibl. nat. lat. 7684, f» 37, v. Admis acad. 176v
Il Caractérisé par des dartres. Affection dartreuse. Sul
tajitivt. Un —, celui qui a des dartres.
* DARWINISME [dàr-wi-nïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de Darwin, nom d'un savant angla
(1809-1882), § 265. || Néolog.]
Il Doctrine qui explique la différence des genres, ('■
espèces, parla simple transformation d'un germe priiT
se perfectionnant à travers les siècles en vertu ci,; la -^
lection naturelle. (F. transformisme, sélection.)
"DASTICOTER. F. asticoter.
"DASYURES [dà-zi-ùr] J. m. pi.
[ÉTYM. Composé avec le grec Sairû;, velu , et où;-
queue. || 1796. A ces trois genres j'en ajoute un quatrlen
auquel je donne le nom de dasyure, geoffroy-ST-IIILAIRI
dans Magasin cncgclop. ix, 469.]
Il (Zoologie.) Genre de marsupiaux de la Nouvelle-Ilo
lande.
*
DATAIRE
623
DAURADE
iItAIRE [dà-tèr] s. m.
■■■:. Emprunté du lat. ecclés. datarius, m. s. || 1611.
„ ...cier de la chancellerie romaine chargé de dater
, (Kpédier les dispenses, rescrits, bénéfices, etc.
I.TE [dâf] s. f.
Emprunté du lat. du moyen âge data, c.-à-d.
» (s.-ent. littera, lettre), premier mot de la for-
indiquait l'époque où un acte avait été rédigé. ||
vant le datte des lettres, beauman. xxxv, 8.]
il ion de l'année, dumois,du jour, oti un fait s'est
'. ou doit s'accomplir. La — d'un événement. Vérifier
! eur de — .La — d'un contrat, d'une lettre, d'un billet.
; mariage est fixée. Une traite payable à vingt jours de
jours après lejour dont elle est datée. Prendre — ,
! ang pour qqch à telle ou telle date. Être le pre-
—, le premier qui se soit présenté pour qqch.
marquer dans l'histoire ou dans la vie, en par-
lait important. P. ext. Une nouvelle de fraîche — ,
Une liaison de vieille —, déjà ancienne. | l?oit. Et
sans — (dont on ne peut dire l'âge, tant ils sont
t; ;, i.AMART. llarm. I, 16.
I|TER [dà-té] V. tr. et mtr.
î ^^^. Dérivé de date, § 154. || 1564. Datter ses lettres
r jour de janvier, J. Thierry, Dict. franç.-lat.]
tr. Inscrire la date sur. — une lettre, un effet.
. i7it)\ Exister depuis une certaine date. Notre
;e de ce jour. Cela date de loin. A — de telle époque.
., /. Une toilette qui date, surannée. || P. ext. Faire
Il ic. Cet événement datera dans sa vie.
ITEREE [dât'-ri; en vers, dà-te-ri] s. f.
[lYM. Dérivé de dataire (sous l'influence de date), §§68
< Il 1680. RICHEL.]
Il ervice de la chancellerie romaine pour l'expédition
isiispenses, rescrits, bénéfices.
IDATIF [dà-tïf] s. m.
[ YM. Emprunté du lat. dativus (s.-ent. casus), m. s. de
r donner, attribuer. || xv" s. Il avoit mis sis ducats en
;t eu. d'orl. Rond. 68.]
|||iramm.) Cas de la déclinaison (latine, grecque, sans-
iij etc.) où l'on met le complément Indirect pour ex-
■i]!r qu'une chose lui est attribuée.
Î|3ATIF, IVE [dà-tïf, -tiv'] adj.
[\ym. Emprunté du lat. dativus, m. s. (Cf. datif 1.) ||
ici Tutelle... dative. Coût. d'Anjou, dans delb. Rec]
'Droit.) Tuteur, curateur — , donné à qqn, non par la
par une disposition testamentaire ou une déci-
1, TION [dà-syon ; en vers , -si-on] s. f.
[Iym. Emprunté du lat. datio, action de donner. || 1272.
' uis GODEF. Admis acad. 1762.]
t.) Action de donner. Spécialt. — de tuteur, de
Il ;iii ^par disposition testamentaire ou décision du
. — de mandat (à celui qu'on prend pour mandataire),
paiement (d'une valeur autre que ce qui est dû et
dérée comme équivalente).
.TISME [dà-tïsm'] s. m.
■ Emprunté du grec Saxiaixoç, m. s. de Aâric,
i,:^e d'une comédie d'Aristophane, § 36. || 1752.
. Admis ACAD. 1798.]
"iramm.) Manière de parler en accumulant les syno-
;s.
KTTE [dâf] S. /.
YM. Emprunté du lat. dactylus, grec SaxTuXoî, m. s.
't, « doigt » [cf. dactyle), devenu *dactele, dacte, datte,
. !l xiic s. Dades et amandes, Alexandre, dans godef.
> sucré de forme ovale, à long noyau, que pro-
i,e dattier.
ll.TTlER [dà-tyé] s. m.
Dérivé de datte, § 115. || xiii" s. Dadier, Rose^
i:f. Suppl. Admis acad. 1762.]
I " ^c de palmier qui produit la datte.
-TURA [dà-tu-rà] s. m. [fém. richel., trév.).
YM. Emprunté du sanscrit dhattûra, m. s. § 25. Sur
:ire, V. § 551. acad. 1762-1798 donne dature, s. f. ||
Datura ou dutroa, mocquet. Voyages, p. 312.]
3otan.) Genre de plantes de la famille des Solanées
une espèce est narcotique et vénéneuse.
.UBE [dob'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dobba, m. s. sub.st. verbal
de dobbare, accommoder [cf. adouber), § 12. On a écrit
par au sous l'influence de dauber 1. || 1642. Daube, oud.J
Il Manière de faire cuire à rétoun"ée, avec une garni-
ture, des viandes, des volailles. P. ext. Une —, ce qu'on
a fait cuire de cette manière.
1. DAUBER [dô-bé] V. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Qqns le rattachent au même
radical que adouber, ce qui n'est pas admissible. Peut-
être faut-il l'identifier avec le verbe dauber que l'on trouve
qqf en anc. franc, au sens de « enduire » : Et puis en dau-
beras le leu par ou l'aiguë s'en ist, brun, latini, Trffsor,
p. 179. (Cf. angl. to daub, ??i. s.) L'étymologie de ce mot
est sûrement le lat. dealbare, revêtir d'un enduit blanc,
crépir. Le passage du sens de « crépir » au sens de
« frapper » s'expliquerait facilement par la façon de tra-
vailler de l'ouvrier qui crépit. || xvio s. Frère Janle daubba
tant et trestant que je le cuydoys mort, rab. iv, 15.]
Il Famil. Charger de coups. On l'a daubé d'importance.
Absolt. Famil. — des mâchoires, manger de grand appé-
tit. Il Fig. Maltraiter en paroles. On va le —, lui et toutes
ses comédies, mol. Impr. se. 5. Le loup... daube, au coucher
du roi. Son camarade absent, la f. Fab. viii, 3. Absolt. —
sur qqn.
2. "DAUBER [dô-bé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de daube, § 154. || Ne'olog.]
Il (Cuisine.) Accommoder en daube.
DAUBEUR [dô-beur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dauber, § 112. On trouve daubour au
moyen âge en anglo-normand avec le sens de « ouvrier
qui crépit ». {Cf. dauber.) || (Au sens 2.) 1721. trév. Ad-
mis acad. 1762.]
Il Celui qui daube. | 1. Au propre. (Technol.) Le forgeron
et son — (celui qui l'aide à frapper sur le fer). | 2. Fig.
Celui qui daube qqn en paroles. Les daubeurs ont leur
tour, d'une ou d'autre manière, la f. Fab. viii, 3.
'DAUBIÈRE [dô-byèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de daube, § 115. || Néolog.]
Il Vase muni d'un couvercle sur lequel on peut mettre
des charbons allumés, pour faire cuire une daube avec
du feu dessus et dessous.
DAUPHIN [dô-fin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *dalfînum, m. s. (class. delphlnum),
§§ 344, 455, 450, 318 et 291." Le sens II est d'origine his-
torique (F. § 36) et remonte à la cession définitive du
Dauphiné à la maison de France (1349).]
I< Il 1° Cétacé souffleur, de petite taille, à crâne bombé,
que les fables anciennes représentent comme ami de
l'homme. Sans les dauphins tout eût péri (dans le naufrage) ;
Cet animal est fort ami De notre espèce, la f. Fab. iv, 7. ||
(Blason.) — pâmé, représenté sur l'écu la gueule béante ;
— vif, représenté la gueule fermée. || Constellation de
l'hémisphère boréal voisine de la voie lactée.
Il 2° P. anal, de forme. \ 1. (Marine.) Pièces de bois
courbes servant îi relier l'éperon d'un navire avec le?
pièces de la proue. | 2. Partie inférieure coudée d'un
tuyau de descente. | 3. Pince recourbée à son extrémité,
dont la forme rappelle une queue de poisson. {Cf. mon-
seigneur.)
II. Titre du fils aîné des rois de France. Bossuet fut
chargé de l'éducation du Dauphin. L'édition du Dauphin, édition
des classiques latins publiés sous Louis XIV, à l'usage
du Dauphin. |i P. ext. La Dauphiné, la femme du Dauphin.
*DAUPHINELLE [dô-fi-nèl] et * DELPHINETTE [del-
fi-nef] s. f
[ÉTYM. Dérivé du grec Ss^vçîviov, m. s. sous l'influence
de dauphin, §§ 126 et 133. || 1786. Dauphinelle, encycl. métil]
Il Nom de deux renonculacées. — des champs, plante
astringente dite aussi consoude royale, pied-d'alouette des
champs. — staphisaigre, dont la graine, prise à l'intérieur,
est drastique, et, réduite en poudre, détruit les poux.
DAURADE et DORADE [do-ràd'J s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. daurada, m. s. proprt,
« dorée », à cause de la couleur des écailles des poissons
ainsi nommés, § 11 . L'orthogr. dorade est due à l'influence
de dorer, acad. 1878 recommande d'employer daurade au
sens 1" et dorade au sens 2". || 1539. Dorade, R. est. | 1611.
Daurade, cotgr.]
Il lo Poisson de mer de la famille des Sparoïdes (chry-
sophrys aurata).
DAVANTAGE
— 624 —
DE
Il 2° Poisson de mer, de la famille des Scombérides
(coryphaena hippurus).
Il 3» Poisson d'eau douce, dit aussi cyprin doré, poisson
rouge.
DAVANTAGE [dà-van-tàj'] adv.
[ktym. Composé de d'et avantage, §726. L'orthographe
hésite encore au xvi^ s. entre la forme avec apostrophe
et la forme sans apostrophe. || xivo s. Se nous fuions, nous
sommes perdus davantage, froiss. Chron. iv, 78.]
Il 1° Vieilli. Plus, avec ou sans complément. A souffrir,
en vivant, — d'ennuis, malu. Foés. 3. Quel astre brille — dans
le firmsunent que le prince de Condé n'a fait dans l'Europe, liOSS.
Condé. Si j'avais un degré de chaleur — , sÉv. 266.
Il 2° Plus, sans complément, par rapport à un terme
précédemment énoncé, n en a — . Je n'en dis pas là-dessus
— , LA F. Fab. VIII, 18. Gardes, obéissez sans tarder — , rac.
Brit. m, 8.
DAVIER [dà-vyé] s. rn.
[ÉTYM. Altération, par confusion de suffixe, de daviet
{V. §62), mot qui parait identique à l'anc. franc. Daviet,
diminutif de Davi (David), nom de personne donné à un
outil, § 36. (Cf. guUlaume.) D'après mén. et th. corn, les
menuisiers disaient encore david au xvii^ s. |i xvi« s. Da-
viet, RAB. II, 16. I 1549. Davier, r. est. Admis agad. 1762.]
Il (Technol.) Forte pince, à serres courtes et dentelées,
dont le dentiste se sert pour arracher les dents qui n'ont
qu'une racine, sans prendre un point d'appui sur la mâ-
choire. Il Barre de fer munie de crampons pour trans-
porter de la forge sur l'enclume une masse de fer rouge.
Il Barre de fer dont l'extrémité recourbée forme un cram-
pon fixe contre lequel le menuisier serre, au moyen d'un
crampon mobile, les pièces qu'il veut assembler. (Syn.
sergent.) || Outil de tonnelier du même genre. {Cf. chien,
III.) Il Patte de fer qui, dans une presse d'imprimerie,
sert à maintenir le petit tympan. || Rouleau mobile entre
deux montants sur lequel on déroule un câble de marine
pour le visiter, le réparer.
DE [de] et (devant une voyelle ou une h non aspirée)
D' prép.
[ÉTYM. Du lat. de , qui à ses significations propres a
ajouté dès l'époque romane celles de ex, ab, et celles qu'ex-
primait le génitif latin. De le, de les, se sont dès l'origine
de la langue contractés en del, dels, aujourd'hui du, des.]
I. Exprime le rapport d'une personne, d'une chose,
avec un terme auquel elle appartient, dont elle dépend,
ou avec un terme qui est soumis à son action.
Il l" Avec un terme auquel la personne, la chose ap-
partient, dont elle dépend. Le livre de Pierre et celui de Paul.
L'œil du maître. Le fils d'Hector. L'éloquence de Démosthène.
Les tragédies de Corneille. La colère du roi. L'antre du lion. Le
signe de la croix. L'amour de Dieu pour les hommes. Le mariage
de sa fille. La moitié de la somme. Les suites de sa faute. Les
motifs de sa conduite. Ce n'est pas le fait d'un honnête homme,
et, ellipt, Ce n'est pas d'un honnête homme. C'est le moment
d'agir. L'heure du dîner. La lumière du soleil. Au clair de la
lune. Et comme elle a l'éclat du verre. Elle en a la fragilité,
CORN. Poly. IV, 2. La blancheur du marbre. Les dangers de
la guerre. Les tourments de la jalousie. Au péril de ses jours.
Au gré de nos désirs. Au travers de la forêt. A côté de la mai-
son. En présence de cet homme. A défaut de lui. Au lieu d'agir
ainsi. En grand danger d'être battue, la f. Fab. vu, 10. || P.
ext. I 1. De servant à amener un infinitif qui est le sujet lo-
gique de la proposition. Comme si d'occuper ou plus ou moins
de place, Nous rendait, disait-il, plus ou moins importants, la f.
Fab. VIII, 15. De le rattraper il n'est pas trop certain, ID. ibid.
V, 3. P. invei'sion. C'est une honte de mentir. Il est honteux de
mentir (cela, le fait de mentir est honteux). C'est folie de ré-
sister, et, avec la conjonction que servant à relier les deux
termes, C'est une folie que de résister. | 2. De servant à ame-
ner un infinitif, complément direct d'un autre verbe. 11
essaie d'écrire (cela, le fait d'écrire). Tenter de réussir. Sur
les pas d'un banni craignez-vous de marcher? rac. Phùd. v, 1.
C'est un dessein très dangereux Que d'entreprendre de te plaire,
la f. Fab. H, 1. 1| Ellipt. (Avec l'idée sous-entendue d'un
verbe qui régit l'infinitif.) De suivi de l'infinitif de narra-
tion. Et grenouilles de se plaindre, la f. Fab. m, 4. Serviteur
au portier, Dit-il, et de courir, id. ibid. ix, 10.
Il 2" Avec un terme soumis à son action. Fracture du
genou. Carie de l'os. Inflammation d'intestins. Fluxion de poi-
trine. La démolition d'ime maison. La fermeture des portes. La
dispersion des enfants de Noé. La confusion des langues. L'amo
de la patrie. L'amour du bien. La crainte de Dieu. Le culte di
idoles. La science du bien et du mal. La soif de l'or. L'étude d
lettres. Le tirage de la loterie. La direction d'une entrepri-
La distribution des prix. La récompense du mérite. La cra;:
de la mort. Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pi
BOIL. Art p. 1. Du zèle de ma loi que sert de vous parer? i;
Ath. I, 1. (Condé) joignit au plaisir de vaincre celui de p
donner, BOSS. Condé. Avide de gloire. Jaloux, envieux de
ministres. Tigre altéré de sang, corn. Poly. iv, 2. Impati
d'agir. LE COMTE : Es-tu si las de vivre? — D. RODRIGUE: As
peur de mourir? CORN. Cid, ii, 2.
II. Exprime le rapport d'une personne, d'une ch<
avec un terme qui la détermine, en en désignant !'(
gine, la substance, la destination, l'espèce.
Il 1° Origine. Pluie d'orage. Vent du nord. Le vent est
nord. Eau de source. Sable de rivière. Pommes de terre. Œuf
pigeon. Billet de banque. Bien de famille. Denis d'Halycarnas
Guy d'Arezzo. P. ext. De, devant un nom de terre, cl(
mille noble. Le comte de Bourbon. Catherine de Médicis. :
dame de Sévigné, et, substantivt, Avoir le de. Mettre le de
vant son nom. || Toile de Hollande. Glaces de Venise. Marbre
Carrare. Fromage de Brie. Vin de Bordeaux. Ce vin est de Bo
gogne. De quel pays est-il? Il est de Normandie.
Il 2° Substance. Chapeau de paille. Robe de soie. Table
marbre. Cette table est de marbre. Cruche de grès. Maison
briques. Statue de bronze, et, fig. Un cœur de pierre. Mats
de crin. Pâté de foie gras. Gâteau de maïs. Pain de seigle. T
tine de confitures. Fromage de lait de chèvre, et, ellipt, F
mage de chèvre. || P. ext. \ 1. Quantité dont se comp
un tout. Troupeau de bœufs. Bande de malfaiteurs. Escouade
sergents de ville. Escadron de cuirassiers. Corps de fantassi:
et, dans le même sens, avec un collectif. Corps d'infanter
de cavalerie. Tas de blé. P. anal. Le contenant ou la m
sure désignant la quantité. Tasse de café. Boisseau de b
Stère de bois. Bateau de charbon. Voiture de fumier. Pièce
drap. I P. anal. Tasse pleine de lait. Fig. La situation i
pleine de péril. L'avenir est gros d'orage. | 2. Quantité d
qqch est considéré comme la partie. Deux des soldats, i
trois les deux sont morts, corn. Ho7\ m, 6. L'un de nous.
plus âne des trois, la f. Fab. m, 1. De quinze qu'ils étaie
douze moururent. Le seigneur Harpagon est de tous les '
mains l'humain le moins humain, mol. Av. ii, 4. Le saint
saints. Il n'y a pas un mot de vrai. Quoi de nouveau ? Quelt
chose de hardi, et, p. ext. Quelqu'un d'assez hardi pour, i
d'argent, pas de Suisse. Peu, beaucoup, assez, trop, plus, moi
tant, autant de choses. || Spe'cialt. Avec ellipse du teii
régissant de , pour marquer une quantité indéterminée
la matière, de la substance désignée par le substantif '
suit, n m'a donné de son pain. Manger du pain, de bonne sou
Acheter de la viande, du drap. Avoir de l'argent. Des personi
sont venues. Ce sont de bonnes gens. De certains, d'aucuns
sent que.
Il 3" Destination, objet. Ordonnance de police, de voir
Devis de construction. Plan de bataille. Traité de physique, >
a pour objet la physique ; et, de même, Roman de che
lerie; poème d'amour; chanson de geste; conte de fées. In^
tution de crédit. Contrat de vente. Société de bienfaisance. 1
rôle d'encouragement. Compliment de condoléance. Œuvre
miséricorde. Maison de retraite. Maison de jeu. Salle d'escrir
Cabinet de travail. Salle de spectacle. Robe de bal. Bateau
transport. Honune de lettres, de guerre. Femme de mena
Geirçon de peine. Agent de change.
Il 4" Espèce. Accès de folie. Robe de couleur. Adverbe
lieu. Affaire d'importsmce. Personne de qualité. Écrivain de:
lent. Homme de courage, de bon conseil. Cet homme est
bon conseil. Il est de bonne composition. Personne de m;
vaise mine, de manières désagréables, et, p. anal. Désagri
ble de manières ; chétif de mine. Faible de complexion. Li
de figure. Gai de caractère. Voleur de profession. AUema
de naissance, d'origine. || Spe'cialt. \ 1. Mesure d'une >]"."
tité. Longueur de dix mètres. Espace de cinq lieues. Durée
sept ans. Somme de cent francs. Billet de cent francs. Pièce
dix sous. Long d'une toise. Hauteur de cinq mètres. Plus pei
plus grand d'un mètre. | 2. Dénomination. La qualité d'à
bassadeur. Le titre de duc. Le mot d'amour. C'est mol qui
première. Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père, R-'i
Iph. IV, 4. Le duché de Saxe. La province de Languedoc. La i
de Naples. Le mois de janvier. La fleur de lis. Le jour de den
Il Trivial. Il fait un froid de loup ; un temps de chien, n s''|
DE
62r
Ole un mal du diable ; et, inversement, le premier terme
mI une sorte de qualificatif qui détermine l'espèce
ni, U fait un chien de temps. Quelle diable de céré-
^, ii.vMiLT. Gram. 2. Il a une chienne de mine. Dn fripon
ant, LA F. Fab. ix, 2. Coquin de sort. Drôle de corps. Ah!
•eau de destin, mol. Éc. des f. iv, 7.
I. Exprime le rapport d'une personne, d'une chose
un terme indiquant d'oii part l'action qu'elle subit,
uel lieu, de quel temps, de quelle cause, de quel
ument.
L» D'ofi part l'action. | 1. Lieu. Sortir, descendre, partir
Ueu. D'où vient-il? Chasser qqn de chez soi. S'écarter de
Aemin. Tirer de l'eau du puits. De l'Inde à l'Hellespont ses
Tes coururent, rac. Esth. i, 1. Il m'avait fait venir d'A-
s pour être suisse, ID. Plaid, i, 1. Se tenir loin, près de
et, p. anal. S'approcher de qqn. Tomber de haut; voir
In, de près. Parler, regarder de sa fenêtre. Détacher une
le de son cou. | Fi(f. Issu d'une famille illustre. Né de pa-
obscurs. Partir d'un principe. Se tirer d'affaires. De cela
""inclus. De ce qu'il ne vient pas faut-il conclure, faut-il
rie qu'il est malade ? D'après cela, il faut admettre que.
lo:!r de point en point Mes aventures à mon frère, la f.
/ !x, 2. Effacer de ton souvenir. Tant d'heur et tant de
;1 e Ne peuvent pas sitôt sortir de ta mémoire, cORN. Cinna,
■.. Que sortira-t-il, qu'arrivera-t-il de tout ceci? Le fils tient
!i ère. Moi votre ami ! rayez cela de vos papiers, mol. Mis.
. Je tiens cela de lui. Détaché du monde. Le prendre de haut
iM qqn. Traiter d'égal à égal. La différence de Pierre à Paul
s II a été convenu de part et d'autre. | 2. Temps. Cela date
I an. Il viendra de midi à cinq heures. D'aujourd'hui en huit.
le /ev de bonne heure, de grand matin. Je l'ai reconnu de prime
itid. Il estaveugle de naissance. Du jour où je l'ai vu, et, fif/.
Iiiioment où vous affirmez, je ne doute plus. De ma vie je n'ai
i vu de pareil. | 3. Cause. Aimé de tous. Estimé de chacun.
'I jdé, suivi de ses gens. Il n'est connu de personne. Je suis
;:u du temps; je cède à ses outrages, malh. Poe's. 103.
2' 1)0 quoi on se sert pour agir. | 1. Matière. Maison
;( truite de briques. Habit fait de morceaux. Sur différentes
1' s l'abeille s'y repose Et fait du miel de toute chose, la f.
'' . Lx, 20, Disc, à M"^*^ de la Sablière. Depuis qu'on l'a
a l'or il est sourd à nos voix, ID. Phil. et Baucis. Se nourrir
liiande. Déjeuner d'un pâté. Tresser une couronne de fleurs,
il iller de pierreries. Remplir de vin. Vêtir de pourpre. P. ext.
)i luiller qqn de ses vêtements. Le geai paré des plumes du
I; 1. Charger qqn d'un fardeau. Couvert de boue. Barbouillé de
i Un cavalier bardé de fer. Manteau garni de fourrures. Un
ri|i brodé d'or. | Fi(j. L'enfer est pavé de bonnes intentions.
fi| esprit n'est pas composé d'une étoffe Qui se trouve taillée
ijre un philosophe, mol. F. sav. i, 1. Combler de biens. Rem-
iljde joie. Se repaître d'illusions. User de ruse. Payer de la
nie monnaie, mol. Mis. i, 1. Payer d'ingratitude. Taxer de
II omption. Accuser de vol. S'acquitter de ses dettes, de ses
lirs. Faire flèche de tout bois. Et vous ferez de lui tout ce
vous voudrez, mol. Tart. ii, 2. S'armer de courage. Cou-
de gloire. Chargé d'ans et d'honneurs. C'est moi qui la pre-
■e, Seigneur, vous appelai de ce doux nom de père, R.\c. Iph.
i. I P. ext. Objet de l'action. Se plaindre de qqn, de qqch.
iparer du trône. Se souvenir du passé. Rêver de qqn. Parler
. sujet. De quoi est-il question ? n s'agit de nous. Que sait-on
ui? Ce que c'est que de nous. | 2. Instrument, moyen
ployé. Coup de poing. Coup d'épée, de fusil. Trait de plume,
ime, de scie. Bruit de marteaux. Cri d'épouvante, de joie,
nés d'attendrissement. Mouvement de colère. Trait de bra-
re. Maladie de langueur. Fièvre de lait. Fou de rage. Frapper
épée, de la hache. Percer d'un poignard. Jouer de la flûte,
cher du piano. Un dard lancé d'une main sûre, rac. Phèd.
3. L'un s'escrimait du bec, l'autre jouait des pattes, la f.
''. xn, 2. Jupiter le frappa de sa foudre. | 3. Moyen. Mou-
le faim. Souffrir de la soif. Tu ne meurs pas de honte, corn.
it. V, 3. Éclater de rire. Pleurer de rage. Brûlé de mille
i. n se repent d'avoir cédé. Il souffre, il rougit d'être vaincu,
st bien sot de croire cela.
3'^ De quelle manière on agit. Regarder de travers,
•cher d'un bon pas. Combattre de pied ferme. Y aller de
t cœur. Dormir d'un profond sommeil. Boire d'un seul trait.
e qqch de gré ou de force. Vendre de confiance. Choisir de
férence. Travailler d'arrache-pied. Agir de concert. Parler
oondance. Écrire d'un style relevé. Traiter d'une façon mé-
;ante. Une satire, du style de Juvénal, qui les déchirera de
selle façon, mol. B. r/ent. ii, 4. Régner de nom, de fait.
DIGT. FR.\NÇ.
DEBACLER
1. DÉ [dé] s. m.
[étym. Du lat. pop. datum, m. s. subst. parlicip. de dare,
donner, §§ 295, 402 et 291 ; proprl, ce qui est donné (par
le sort). Il xii'= s. Li dé serunt mult tost sur ambesas turnez,
GARN. DE pont-ste-max. St Thomos, p. 157, Bekker.]
Il 1° Petit cube en os, en ivoire, en bois marqué sur
chaque face d'un nombre différent de points, depuis un
jusqu'à six, et servant à différents jeux (passe-dix, tric-
trac, etc.). Un dé à jouer. Jouer aux dés. Dé pipé, chargé,
contenant un poids qui le fait retomber sur telle ou telle
face. Jeter les dés, les lancer avec la main ou avec un
cornet. A vous le dé, à vous de jouer. Fig. A vous le dé.
Monsieur (à votre tour), mol. Mis. v, 4. 'Tenir le dé de la
conversation, garder la parole, la laisser rarement aux au-
tres. Madame à jaser tient le dé tout le jour, mol. Tart. i, 1.
Il tint le — tant qu'il voulut, ST-siM. xi, 435. Jouer sa vie,
sa couronne sur un coup de dé, la risquer dans une entre-
prise hasardeuse. || P. ext. Nom donné aux pièces du jeu
de dominos. Poser un dé. Il n'a plus que deux dés.
Il 2° P. anal. Nom donné à divers objets rappelant la
forme du dé. | 1. Partie cubique du piédestal, celle qui
est entre le socle et la corniche. | Cube de pierre sur le-
quel on scelle les barreaux d'une grille, qui sert de base
à des poteaux, etc. | 2. Petit bloc de cuivre, de fonte,
qu'on fixe au centre d'une poulie pour recevoir l'axe. | 3.
Pièce de bois, de métal, percée de trous, où l'orfèvre
enfonce avec le marteau une pièce de métal qui a déjà
pris une certaine forme, pour la restreindre (en diminuer
le volume. | 4. (Marine.) Petit tampon de bois qu'on
enfonce dans les pièces de bois, pour boucher les trous
provenant de la pourriture ou de toute autre cause. | 5.
Petit cube de bois qui enveloppe, pour les préserver de
l'humidité et de la rouille, les chevilles de fer servant à
fixer les pièces de la membrure d'un navire. | 6. Mor-
ceau d'acier qui se place sur la platine d'une presse typo-
graphique, pour recevoir l'extrémité de la grande vis.
2. DÉ [dé] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, deel {cf. délot), du lat. pop. *dïtale
(pour digitale, de digitus, doigt), 7n. s. §§ 342, 402, 295 et
291. Deel aurait dû aboutir régulièrement à deau (qui
existe dans quelques patois) ; le développement phoné-
tique a été entravé par l'action de dé l, avec lequel deel
s'est confondu au xv<^ s. || 1348. Deis et deaul, Gloss. lat.-
franç. dans du g. digitarium.]
\\ i.° Petite calotte cylindrique de métal, d'ivoire, etc.,
qu'on met au bout d'un doigt, pour pousser, en cousant,
la tête de l'aiguille, et dont la surface est piquetée. Un dé
à coudre. Un dé d'argent. Dé ouvert , dé dont se servent les
tailleurs, qui n'est point terminé par une calotte. || P.
anal. (Marine.) Plaque de métal pour pousser les gros-
ses aiguilles qui servent à coudre les voiles.
Il 2° P. ext. I 1. Virole de métal qui garnit la partie
inférieure de la hampe d'un drapeau. | 2. — de Panurge,
dans les harnais élégants, anneau de la sous-gorge où
viennent passer les rênes, en partant du mors.
'DÉBÂCHER [dé-ba-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bâche,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Dégarnir (une voiture) de sa bâche.
DÉBÂCLAGE [dé-bà-klaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débâcler, § 78. || 1694. th. corn, débâ-
cle. Admis AGAD. 1798.]
Il (Technol.) Action de débâcler (un port), de le déga-
ger, en faisant sortir les bâtiments déchargés, pour faire
place aux bâtiments chargés qui arrivent.
DÉBÂCLE [dé-bâkl'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de débâcler, § 52. || 1690. furet.]
Il Dans une rivière gelée, rupture de la glace en mor-
ceaux que le courant emporte. Fig. C'est une —, en par-
lant d'une affaire, d'une fortune, d'un établissement qui
s'en va en ruine. P. ext. — de ventre, flux de ventre qui
succède parfois à la constipation.
DÉBÂGLEMENT [dé-bd-kle-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débâcler, § 165. |1 Admis acad. 1694.]
Il (Technol.) Le fait de débâcler. Le — de la rivière.
DÉBÂCLER [dé-bd-klé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bâcler,
§§ 192 et 196. Il 1615. Debacler a cœur soûl, R. Gaultier,
Guide spirit. dans delb. Bec]
Il Dégager ce qui est bâclé.
40
DEBACLEUR
— 626
DEBARDEUR
Il 1° Vieilli. V. tr. — une porte, une fenêtre , enlever la
traverse qui la ferme.
Il 2o V. tr. — un port, le dégager en faisant sortir les bâ-
timents déchargés, pour faire place aux bâtiments chargés
qui arrivent.
Il 3° P. ext. V. intr. En parlant d'une rivière gelée
dont la glace se rompt en morceaux que le courant em-
porte. La Seine a débâclé.
DÉBÂCLEUR [dé-bâ-kleur] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de débâcler, § 112. || 1674. Arrêt du Con-
seil, dans LiTTRÉ.]
Il (Technol.) Celui qui surveille le débâclage d'un port.
*DÉBADINER [dé-bà-di-né] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et badiner,
§§ 192 et 196 : le mot paraît être fait plaisamment à cause
de la synonymie partielle de badiner et jouer. Il 1721. trév.]
Il A certains jeux de cartes, être obligé de démarquer.
DÉBAGOULER [dé-bà-gou-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et l'anc.
franc, bagouler, §§ 192 et 196. (F. bagou.) |1 1563. La bouche
des fols desbagoule la folie. Bible, dans delb. Rec]
Il Trivial. Rendre (ce qu'on a dans l'estomac). Fig.
Lâcher (ce qu'on a sur le cœur; spécialement, injures,
médisances, etc.). Je débagoule mon cœur, gherardi. Th.
ital. I, 138.
DÉBAGOULEUR [dé-bà-gou-leur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débagouler, § 112. || 1642. Desbagouleur,
OUD. Admis acad. 1798.]
Il Trivial. Celui qui a l'habitude de lâcher de mauvais
propos, des injures, etc.
* DÉBÂILLONNER [dé-b;l-yo-né] r. ir.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bâillon,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il Débarrasser d'un bâillon.
DÉBALLAGE [dé-bà-laj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déballer, § 78. || Ne'oloq. Admis acad.
1835.]
Il Action de déballer. || Ce qu'on déballe. Spécialt.
Étalage d'objets à vendre, par un marchand de passage.
[Cf. désemballage.)
DÉBALLER [dé-bà-lé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et balle 1,
§§ 194 et 196. Il 1549. Desballer, r. est.]
I. Retirer (le contenu) d'une balle qu'on défait, d'une
caisse qu'on ouvre. [Cf. désemballer.) — des marchandises,
des livres. P. ext. Défaire la balle, ouvrir la caisse. —
une caisse de livres. Absolt. En parlant de marchands de
passage, faire un étalage d'objets à vendre.
II. Vieilli. Enlever les balles de marchandises. Quand
la franchise d'une foire est finie, il faut — , furet. Dict.
DÉBANDADE [dé-ban-dàd'j s. f.
[ÉTYM. Dérivé de débandera, § 120. || wi'^ s. A la desban-
dade, N. du fail, Eutrapel, 29.]
Il Action de se débander, en parlant d'une troupe. La
— fut générale, st-sim. i, 437. Marcher à la — . || Fig. Tout
va à la — , sans aucun ordre.
DÉBANDEMENT [dé-band'-man ; en vers, -ban-de-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débander, § 165. || 1701. furet. Admis
acad. 1762.]
Il Le fait de se débander, en parlant d'une troupe.
1. DÉBANDER [dé-ban-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bander,
§§ 192 et 196. Il xiio s. Et ses biax euz li vet tôt desbandant.
Bat. d'Aleschans, 5660, Jonckbloet.]
Il l» Détendre (ce qui est bandé). — un arc. Fig. Vieilli.
Le temps s'est débandé, le froid s'est relâché.
Il 2» Débarrasser d'une bande. Le chirurgien lui débanda
le bras. || Débarrasser d'un bandeau. Le parlementaire est
introduit; on lui débande les yeux.
2. DÉBANDER [dé-ban-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bande 2,
d'après l'ital. sbandare, m. s. §§ 194 et 196. || xyi" s. Si une
fois ils se debandoient et se departoient d'avec eulx, amyot,
Romulus, 13.]
Il 1° Vieilli. Détacher d'une troupe. Pour le moins de-
vait-il... — quelques légères troupes pour renforcer les pauvres
combattants, urant. Capit. ilL Mal de Ole.
Il 2» Spécialt. V. pron. Se —, se mettre en désordre,
quitter ses rangs, en parlant d'une troupe. Les soldats se
débandèrent pour piller. Le manque de vivres a fait — i';
mée.
1. DÉBANQUER [dé-ban-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et baiii.
§§ 194 et 196. Il 1736. destoucues, Dissip.w, 2. Admis a
1762.]
Il (T. de jeu.) Décaver (celui qui tient la banque).
2. * DÉBANQUER [dé-ban-ké] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et b
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Marine.) 111° V. tr. Dégarnir de ses bancs (un bâte j
Il 2° V. intr. Quitter un banc de pèche.
DÉBAPTISER [dé-bà-ti-zc] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bapt;
§§ 192 et 196. Il xvii» s. A force de médire ils m'ont débapU
THÉOPHILE, H, 158.]
Il Famil. \\ 1° Dépouiller de la qualité de chrétien co
férée par le baptême. Je me ferais — plutôt que d'y conse;
Il 2° Dépouiller (qqn) de son nom de baptême, cf
ext. de son nom, pour lui en donner un autre. Qui di
vous a fait aussi vous aviser, A quarante et deux ans, de v
— ? MOL. Èc. des /. 1, 1. Il P. anal. Néolog. Dépouiller :
vole publique, un lieu public, du nom qui lui était atta-
pour lui en donner un autre.
'DÉBARBER [dé-bàr-bé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bar;
§§ 194 et 196. Il xve s. V. à l'article.]
Il lo Anciennt. Dépouiller (qqn) de sa barbe. On le
barba De sa barbe barbue, molinet, dans la c.
Il 2" Fig. (Agricult.) Élaguer (la vigne) en coupant
petites racines qui affleurent.
DÉBARBOUILLER [dé-bàr-bou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) etbarbouill
§§ 192 et 194. Il 1549. DesbarbouUler, r. est.]
Il Famil. \\ lo Nettoyer en enlevant ce qui barbouil
salit, et, spécialt, en lavant le visage. — un enfant. Se ■
P. plaisant. Je suis las de porter un visage si laid, Et je m
vais au ciel, avec de l'ambroisie. M'en — tout à fait, M'
Amph. III, 9.
Il 2» Fig. V. pron. Se —, se débrouiller. [ 1. Physiq;
ment. Elle commence à se — en grandissant. | 2. MoraleiD'
Laissez-le se — comme il pourra.
*DÉBARBOUILLOIR5. m. et *DÉBARBOUILL0II
[dé-bàr-bou-ywàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de débarbouiller, § 113. || Néolog,\
Il Famil. Serviette à débarbouiller.
DÉBARCADÈRE [dé-bàr-kà-dër] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débarquer sous l'influence de emb.
cadère. {V. ce mot.) Au xyii^ et auxviii^ s. on dit débari
dour (th. corn.), mot qui figure dans acad. 1762-179>^
1783. Débarcadère, 'mot espagnol assez adopté des marins, t-
cycl. méth. Admis acad. 1835.]
Il 1° Lieu de débarquement d'un port, d'un quai. 5;
cialt. Petite construction de pierres, de bois, qui s'avan
pour faciliter le débarquement.
Il 2° P. anal. Partie d'une gare de chemin de fer
débarquent les voyageurs, les marchandises. P. ext. ]
gare elle-même.
■* DÉBARCADOUR [dé-bàr-kà-dour]. V. débarcadère.
DÉBARDAGE [dé-bàr-daj'J s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débarder, § 78. || 1690. furet. Acln
ACAD. 1762.]
Il (Technol.) Action de débarder, de décharger
train de bois.
DÉBARDER [dé-bàr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et ba:
§§ 194 et 196; proprt, « décharger à l'aide d'un bard
Il 1549. R. EST.]
Il (Technol.) Décharger (un bateau; spécialement
bateau de bois, un train de bois flotté qu'on démembr
Il P. ext. I 1. Transporter hors d'un taillis (des arbi
coupés), à portée des voitures qui doivent les enlevei
2. Démembrer (un bateau hors de service).
DÉBARDEUR [dé-bàr-deur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débarder, § 112. || 1564. J. THIEB»
Dict. franç.-lat.]
Il 1° Ouvrier qui défait et débarque les trains, déchar; 1
les bateaux de bois. || P. ext. Ulcère atonique des jamb
que le travail dans l'eau produit souvent chez les débï
dcurs.
DEBARQUEMENT
627
DEBET
2« P. e.rt. —, débardeuse, liomme, femme qui porte,
irnaval, un costume analogue à celui des débar-
uÉBARQUEMENT[dé-bàr-ke-man] ,?. m.
'ktym. Dérivé de débarquer, § 165. || 1642. Desbarquement,
.-,..]
; Action de débarquer. [Cf. désembarquement.) Le —
es marchandises. Le — des voyageurs. Un ambassadeur de
erse défrayé depuis son — , ST-SiM. xi, 88. Troupes de — ,
ii'un transporte sur un point où elles doivent être dé-
uquées pour une opération militaire. || P. anal. Quai de
-, <lans une gare de chemin de fer.
DÉBARQUER [dé-bàr-ké] v. tr. et intr.
1 ,TYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et barque,
î l'.'i et 196. Il 1564. j. tiuerry, Dict. franç.-lat.]
1" V. tr. Faire sortir d'une barque, d'un navire, met-
'■ il terre. {Cf. désembarquer.) — des passagers, des mar-
jhandises. — des troupes. Le bateau a débarqué ce matin cent
loyageurs.
2"^ V. intr. Sortir d'une barque, d'un navire, des-
> dre à terre. Ils débarquèrent dans une île déserte. P. ext.
iiscendre d'une diligence, d'un chemin de fer, dans
III' localité. Il est fraîchement débarqué, il est nouveau
eiiu dans la ville. || Au'part. passé employé, substantivt.
1. Un nouveau débarqué, un nouveau venu. | 2. Il fut ar-
ête au débarqué, au moment où il débarquait.
DÉBARRAS [dé-bà-rd] s. m.
I i':tym. Subst. verbal de débarrasser, § 52. [Cf. embarras.)
Admis ACAD. 1798.]
Famil. Le fait d'être débarrassé de qqn, de qqch. Il
st parti; bon — ! || P. ext. Lieu où l'on se débarrasse des
■hjets qui encombrent. Ce cabinet sert de — .
; DÉBARRASSER [dé-bà-rà-sé] ?'. tr.
i [ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le radi-
al de embarrasser ( V. ce mot), §§ 194 et 196. || 1611. cotgr.]
Dégager de ce qui embarrasse. — la chambre, la ta-
ie, des objets qui l'encombrent. — qqn de son fardeau. Se —
e son manteau, de sa canne. Prendre une médecine pour se
- l'estomac, les intestins. || Fig. Se — d'un importun, en l'é-
iiirnant. n n'est rien d'égal au fâcheux d'aujourd'hui; J'ai
ru n'être jamais débarrassé de lui, mol. Fdch. i, 1. — qqn,
e — d'un ennemi, en lui ôtantla vie. Être débarrassé de ses
iquiétudes. Vous ne sauriez pour moi tenir votre pensée Du
ommerce des sens nette et débarrassée, MOL. jF. sav. iv, 2.
DÉBARRER [dé-bâ-ré] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et barrer,
§ 192 et 196. Il xiio s. Les uis desbarent, raimbert de paris,
Jhevalerie Ogier, 3878.]
II Dégager de ce qui barre. — une porte, une fenêtre.
DÉBAT [dé-bà] S. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de débattre, § 52. || xiii= s. Nous avons
eu plusors debas, beauman. l, 15.]
Il Action de débattre un point, de le discuter d'une
nanière suivie avec un ou plusieurs interlocuteurs. La
uissance executive ne saurait entrer dans le — des affaires
lubliques, montksq. Espr. des lois, i, 6. || Les débats d'une
.{faire civile, criminelle. Les débats seront publics en matière
riminelle, Charte de 1830, art. 55. Le président a résumé
es débats. Le compte rendu des débats de l'assemblée. || P.
xt. Querelle. Il s'éleva un — entre eux. Petits princes, videz
os débats entre vous, la f. Fab. iv, 4.
DÉBÂTER [dé-bd-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bât,
§ 194 et 196. Il 1474. Nostre asne sera desbasté, Myst. de
'Incarnat, ir, 215, dans delb. flec]
Il Débarrasser de son bât (une bête de somme). Joyeux
omme un âne débâté.
1. "* DÉbAtir [dé-bd-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bâtir 1,
§ 192 et 196. Il 1611. Desbastir, cotgr.J
Il Famil. Démolir (ce qu'on avait bâti). Absolt. Quelle
'âge est la sienne de bâtir et de — ? SÉv. 1136.
2. "* DÉBÂTIR [dé-bd-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bâtir 2,
§ 192 et 196. Il xni" s. Cotes de cuir et wambisons desbatis
jt descousus, j. de tuin. César, dans delb. Rec.]
Il (Technol.) Débarrasser (un corsage, un habit achevé)
;iu bâti, coutures provisoires faites à grands points.
DÉBATTRE [dé-bàtr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et battre,
§§ 192 et 196; proprt, « battre fortement ». [| xiio s. Fran-
çois m'encauchent, qui tant m'ot debatu, raimbert de paris.
Chevalerie Or/ier, 6503.]
I. Se —, lutter en faisant des efforts pour se dégager.
Je l'ai vu dems leurs mains quelque temps se — , r.\G. ylndr.
V, 3. Il se débat contre le courant. || Fig. Se — contre la mi-
sère, la maladie.
II. V. tr. Discuter d'une manière suivie avec un ou
plusieurs interlocuteurs. — une question. Les points débat-
tus entre les deux parties, pasc. Prov. 1. Procès bien grabelé
et debatu, hau. ni, 40. Jamais traité de paix n'a eu des arti-
cles plus débattus, furet. Rom. bourg, ii, 128. Tout débattu,
tout bien pesé, la f. Fab. ix, 7. — le prix d'un objet avec le
marchand. Avoir qqch à — avec qqn. C'est une affaire à —
entre vous. Absolt. Après avoir longtemps débattu, on se mit
d'accord. || P. ext. Contester. Ce titre par aucun ne leur est
débattu, MOL. Tart. i, 5.
DÉBAUCHE [dé-bôch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de débaucher, § 52. || xvi^ s. Vivre
ailleurs en débauche, calv. Instit. chr. dans littré.]
Il Dérèglement de conduite par excès de table ou par
mauvaises mœurs. Se livrer à la — . Vivre dans la — . Qui-
conque aura attenté aux mœurs, en excitant habituellement la
— ou la corruption de la jeunesse, Code pénal, art. 334. Spé-
cialt. Partie de table. On lui persuada de quitter ses débau-
ches, st-sim. I, 480. Faire une petite — . (| Fig. Usage dé-
réglé de qqch. — d'esprit, d'imagination. Une raison malade
et toujours en — , mol. Et. ii, 11.
DÉBAUCHÉ, ÉE [dé-bô-ché] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de débaucher, § 44. || 1539. Enfant
desbauché, r. est.]
Il Qui vit dans la débauche des mœurs. C'était un homme
fort — , ST-SIM. I, 130. Substantivt. Un vrai dissipateur, un
parfait —, boil. Sat. 10. || P. plaisant. Qui s'est détourné
de ses occupations ordinaires, il y a plus de trois mois que
je n'ai vu mes livres... ; il n'y a homme au monde plus — que
je suis, jos. SCALIGER, Lett. 11, Tamizey de Larroque.
•débauchée [dé-bô-ché] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de débaucher, § 45. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Dans les arsenaux maritimes, sortie des
ateliers, cessation du travail.
débaucher [dé-bô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et un
subst. bauohe, dont le sens précis et l'origine sont incon-
nus, §§ 194 et 196. {Cf. ébaucher, embaucher.) || xiiic-xive s.
Granz genz aveuc lui se desbauchent Droit vers Lisle en Flan-
dres chevauchent, g. guiart, Roy. lign. 16159.]
Il Détourner au service d'un autre (celui qui est en-
gagé envers qqn). — les ouvriers d'un atelier, les domesti-
ques d'un maître, les partisans d'un prince. Pratiques que les
princes employaient pour se — réciproquement leurs sujets,
DUCLOS, L. XI, II, 381. Cela n'est ni beau ni honnête de nous
les — (nos laquais) comme vous faites, mol. Préc. rid. se. 15.
Fig. II le débaucha du parti de Copernic, montucla, Hist.
des mathém. i, 643, Lalande. P. ext. Détourner qqn de
son devoir par séduction. On lui a débauché son mari. Si
Mélite a failli me l'ayant débauché, CORN. Me'lite, m, 5. || Ab-
solt. I 1. Détourner de ses devoirs et entraîner à l'incon-
duite. — une fille, j 2. P. plaisant. Détourner qqn de ses
occupations, de ses habitudes, pour l'entraîner à qq di-
vertissement. Je me suis laissé — par M. Félix pour aller
demain avec le roi à Maintenon, rag. Lett. 66.
DÉBAUCHEUR, EUSE [dé-bô-cheur, -cheuz'] s. m.
et/'.
[ÉTYM. Dérivé de débaucher, § 112. || xvic-xviic s. Grand
debauscheur des dames de la cour, brant. ix , 67. Admis
ACAD. 1798.]
Il Celui, celle qui débauche qqn. Un — de filles.
* DÉBELLER [dé-bêl'-lé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. debellare, 7n. s. || xiW^ s. Debeller
les orgueilleus, oresme, Éth. prol.]
Il Vieilli. Soumettre par la guerre. || Fig. Il me semble
qu'il y a bien des créanciers à — avant que vous puissiez pro-
fiter de la succession, SÉv. 1101.
DÉBET [dé-bè] s. m.
[ÉTYM. Mot lat. 3= pers. sing. indic. prés, du verbe de-
bere, devoir, § 217. {Cf. doit.) || 1441. Sans estre demouré
en grand débet, dans delb. Rec.]
Il Ce que qqn doit. Payer une charge en — {vieilli), en
déduisant le montant des dettes du vendeur sur le prix
DEBIFFER
— 628
DEBITTER
' de la charge. | Le — d'un compte, ce qui reste dû par qqn
au moment où son compte est arrêté. Cet ofticier comptable
est en — .
DÉBIFFER [dé-bi-fé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et biffer,
§§ 192 et 196. Il xivo s. Drap debiffé, froiss. Poés. dans
GODEF. SuppL]
Il Vieilli. Défaire. Visage tout débiffé. L'île de Tariffe Que
l'Océan ronge et débiffe, st- amant, Pass. de Gibraltar.
Fif/. Pauvre éminence débiffée, Mazarinades , La Berne
mazarine.
DÉBILE [dé-bil] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. debilis, faible. || xiv'^-xv'! s.
GERSON, dans dochez, Dict.]
Il Impuissant par manque de force. Un vieillard — . Ces
guerriers débiles, montesq. Lett. pers. 85. Un estomac — .
Un bras — . P. anal. Arbrisseau — , dont la tige, trop faible,
a besoin d'un appui. Fig. Son courage sans force est un —
appui, CORN. Hor. iv, 2. 0 — raison! régnier, Sat. 9.
DÉBILEMENT [dé-bïl-man ; en vers, -bi-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de débile et ment, § 724. || xv^-xyi" s.
Jardin de santé', dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il D'une manière débile.
DÉBILITANT, ANTE [dé-bi-li-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de débiliter, § 47. || xvie s. Choses
fort débilitantes, a. du moulin, dans godef. Suppl. Admis
ACAD. 1878.J
Il (Médec.) Qui débilite. Régime — . Substantivt. Les dé-
bilitants, tout ce qui diminue les forces physiques. Em-
ployer les débilitants (diète, saignée, etc.) pour combattre
l'inflammation.
DÉBILITATION [dé-bi-li-tà-syon ; en i;e7's,-si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de débiUter, § 247. || 1304. Debilitacion,
dans godef. Suppl.]
Il (Médec.) Affaiblissement de l'organisme qui conduit
à l'impuissance. — de l'estomac.
DÉBILITÉ [dé-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. débilitas, faiblesse. || xive s.
Débilité ou fieblesse, oresme, Éth. vu, 12.]
Il État de ce qui est débile. La— du corps, de l'esprit, de
la volonté.
DÉBILITER [dé-bi-li-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. debiUtare, m. s. \\ xiv^ s. La vertu
retentive est débilitée et affoiblie, Somme M" Gautier, ms.
franc. 1288, f» 69, r».]
Il (Médec.) Rendre débile. Ce régime le débilite. Une nour-
riture qui débilite l'estomac.
* DÉBILLARDER [dé-bi-yàr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et billard
1, §§ 194 et 196. Il 1752. trév.]
Il (Technol.) Découper (un bloc, une bille de bois). {Cf.
débillardement.)
* DÉBILLARDEMENT [dé-bi-yàr-de-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débillarder, § 165. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Action de débillarder. Spécialt. Coupe dé-
terminant, dans une bille de bois, telle ou telle pièce d'une
construction.
* DÉBILLER [dé-bi-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bille 1
§§ 194 et 196. Il 1690. furet.]
Il (Technol.) Détacher (les chevaux de halage qui ti-
rent un bateau).
DÉBINE [dé-bin'j s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de débiner, § 52. || Néoloq. Admis
ACAD. 1878.]
Il Trivial. Gêne oii l'on se trouve faute d'argent. Être
dans la — .
'DÉBINER [dé-bi-né] v. intr. et tr.
^ [ÉTYM. Origine inconnue. || Enregistré en 1808 par
d'hautel dans son Dict. du bas langage, au sens 1".]
Il Trivial. \\ 1» V. intr. Décliner, tomber dans la misère.
Il 2» P. ext. V. tr. Déprécier (qqch, qqn) en en disant
du mal.
1. DÉBIT [dé-bi] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de débiter 1, § 52. || 1565. Hoste ou
autre vendant vin a débit, Coul. de Lille, dans Nouv. Coût,
gr'nér. ii, 899.]
i. Il 1" Action de vendre en détail. Avoir le — de sa
marchandise. Afin qu'il fût plus frais et de meilleur —, la f.
Fao. III, 1. Cette étoffe n'est pas de —, n'a pas de — . Ce ma-
gasin a peu de — . || P. ext. Boutique où l'on vend au dé-
tail certains produits. Un — de tabac, de vins.
Il 2" Action de découper par morceaux, pour les usa-
ges auxquels on la destine , une grosse pièce de bois, de
pierre, de viande. Le — d'un chêne.
II. P. anal. Action de laisser écouler dans un temps
donné une quantité déterminée de liquide. Le — d'une
conduite d'eau. Le — du robinet d'une fontaine. | P. anal. Le
— d'un bec de gaz.
III. Fig. Action de détailler en récitant. Le — d'un ora-
teur, d'un acteur. Un — lent, chaleureux, saccadé.
2. DÉBIT [dé-bi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. debitum, chose due. {Cf. dette..
Il (Au sens actuel.) 1723. savary, Dict. du comm. Admis^i
ACAD. 1835.]
Il Par opposition à crédit, dans un compte courant, ce
qui est dû par qqn. Porter au — de qqn. Livre de — .
* DÉBITAGE [dé-bi-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débiter, § 78. || 1794. OutUs de débitage,
ABBÉ grég. dans lallement, Choix de rapp. xv, 339.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on débite (une
pièce de bois).
DÉBITANT, ANTE [dé-bi-tan, -tant'] s. m. et f
[ÉTYM. Subst. particip. de débiter, § 47. || 1752. trév..
Admis ACAD. 1762.]
Il Celui, celle qui tient un débit, un magasin de détail.
Un — de tabac, de vin.
1. DÉBITER [dé-bi-té] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Il est probable que le mot
est dérivé du lat. debitum, chose due {V. § 154), mais le
rapport de sens est obscur. || 1387. Texte dans godef.
SuppL]
1. Il 1° Vendre au détail, n a débité toutes ses marchan-
dises ; et, fig. Il sait — sa marchandise, donner cours aux
choses en les faisant valoir. Cet article se débite mal. Quand
un livre au Palais se vend et se débite, boil. Sat. 9. || Fig.
Le blâme et la louange au hasard se débite, régnier, Sat. 5.
P. ext. Mettre en circulation. — des nouvelles. Le lendemain
le factum fut signalé et débité partout, st-sim. i, 156. J'ai
vu les lettres que vous débitiez contre celles que j'ai écrites,
PASC. Prov. 11.
Il 2" Découper par morceaux, pour un usage déter-^
miné. — un chêne. — la pierre, le marbre. — un bœuf. || P.
ext. En parlant de travaux manuels. — de l'ouvrage, en
exécuter successivement beaucoup de pièces.
H. P. anal. Laisser écouler dans un temps déterminé
une quantité déterminée de liquide. Cette fontaine débite
dix litres par heure.
m. Fig. Détailler en récitant. — une harangue. — une
tirade avec emphase. Tous ces blondins sont agréables et dé-
bitent fort bien leur fait, mol. Av. m, 4. Ahsolt. Comme
vous débitez ! Il semble que vous ayez appris cela par cœur,
MOL. D. Juan, i, 2. Spécialt. Avec une nuance défavo-
rable. — des mensonges, des sottises, des maximes perni-
cieuses. Faut-il que je confesse... Qu'un homme de mon âge a
cru légèrement Ce qu'un homme du tien débite impudemment?
CORN. Ment, v, 3. Cydias... débite gravement ses pensées
quintessenciées, la br. 5.
2. DÉBITER [dé-bi-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de débit 2, § 154. || 1723. savary, Dict.
du comm. Admis acad. 1835.]
Il (Commerce.) Inscrire, porter au débit, dans un'
compte. I 1. Inscrire comme étant dû. — un article. | 2.-
Inscrire comme débiteur. — qqn d'une certaine somme.
1. DÉBITEUR, TRICE [dé-bi-lcur, -trïs'] s. m. el f
[ÉTYM. Emprunté du lat. débiter, trix, m. s. {Cf. det-
teur.) Il xiv" s. Tu es mes debitors, Girard de Roussillon,
2985, Mignard.]
Il Celui, celle qui doit qqch à qqn. Je suis votre servi-
teur et de plus votre — , mol. D. Juan, iv, 3. P. ext. Fa-
mil. En parlant d'un service reçu. Je reste votre — . !!
P. anal. Adjectivt. Compte — (par opposition à compte
créditeur), compte représentant ce qui est dû.
2. DÉBITEUR, EUSE [dé-bi-teur, -te'uz'] s. m. et f
[ÉTYM. Dérivé de débiter, § 112. || 1611. cotgr.]
Il Celui, celle qui débite (des discours, etc.). (S'emploie
avec une nuance défavorable.) Un — de fausses nouvelles.
* DEBITTER [dé-bi-té] v. tr.
[]':tym. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bitte,
§§ 194 etl96. Il 1687. Débiter le cable, desrociies, Dict. mar '
«
I
DEBLAI
— 629
I (Marine.) Démarrer, dérouler (un câble enroulé sur
Il bitte).
' DÉBLAI [dé-blc] s. m.
!:tym. Subst. verbal de déblayer, § 52. || 1642. Desblay,
'■]
Action de déblayer. | Spécialt. Action d'enlever les
es pour abaisser le niveau du sol. Travaux de — . Tra-
cr une route en — , en faisant des déblais. || Fig. Vieilli.
l'est un bon —, c'est un bon débarras. || P. ext. Matériaux
terres, pierres, etc.) qu'on retire en déblayant. (S'em-
ploie surtout au pluriel. Enlever les déblais.)
! 'DÉBLAIEMENT [dé-l)lc-man] .ç. m.
: TYM. Dérivé de déblayer, § 145. On trouve desblavement
inc. franc. || 1775. Le déblaiement de l'ouvrage, grignon,
II. sur l'art de fabr. le fer, p. 117.]
Action de déblayer un lieu. Le — de la voie ferrée
ipi'ès un accident).
• DÉBLANCHIR [dé-blan-chir] v. tr.
'':tym. Composé de la particule dé (lat. dis) et blanchir,
•'2 et 196. Il (Au sens 2°.) 1789. engycl. méth.I
(^Technol.) || 1" Dégager (le métal en fusion) de la
route blanchâtre qui se forme à sa surface.
il 2° Débarrasser (une table de plomb) de la croûte
l'i'tain qui la recouvre.
Il 3" P. ext. Détacher de la lame (le flan destiné à fa-
)riquer une pièce de monnaie).
I DÉBLATÉRER [dé-blà-té-ré] v. intr.
''îTYM. Emprunté du lat. deblaterare, bavarder, médire.
Imis ACAD. 1798.1
Se répandre en reproches, en injures. Il n'a cessé de
— contre vous.
DÉBLAYER [dé-blè-yé] v. tr.
[ktym. Pour déblaer (F. § 358), composé avec la par-
icule dé (lat. dis) et blé, §§ 65, 194 et 196. || xiiic s. Des-
bleer, desbiaer, dans godef. desbleer. I 1388. Debloyer,
ibid.]
Il 1° Anciennt. Débarrasser (une terre) du blé qu'elle
a produit, moissonner.
Il 2" P. ext. Dégager (un lieu) en enlevant des maté-
riaux, des décombres. — une cour, un terrain. Absolt. Par
jopposition à remblayer, enlever des terres pour abaisser
le niveau du sol. || Fig. — le terrain, faire disparaître les
obstacles qui empêchent d'aborder un sujet, de com-
mencer une entreprise. || Spécialt. (Théâtre.) — un rôle, en
dire rapidement les parties ternes, pour mieux faire valoir
les passages saillants.
DÉBLOCAGE [dé-blô-kaj'] s. m.
[étym. Dérivé de débloquer 2, §78. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il (Impr.) Action de débloquer.
1. DÉBLOQUER [dé-blô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bloquer
2, §§ 192 et 196. Il xvie s. Les habitans commencèrent a déblo-
quer et sortir, j. vaultieh, dans godef. Suppl. Admis acad.
1835.]
Il Dégager du blocus (une ville, une place assiégée). ||
P. ext. Fig. La bille s'est débloquée (au jeu de billard), a
rebondi hors de la blouse oîi elle allait être bloquée.
2. DÉBLOQUER [dé-blô-ké] ?\ tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bloquer 1,
§§ 192 et 196. Il 1754. engycl. Admis acad. 1835.]
Il (Impr.) Enlever (une lettre bloquée) pour remettre
celle qui manquait et dont elle tenait la place.
DÉBOIRE [dé-b\vàr] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et boire
(employé substanlivt), §§ 193 et 196. On trouve déboit au
xvo s. (F. DELB. Mater.) || xv" s. Miel dont le déboire sera
amer, chastell. dans godef. Suppl.]
Il Arrière-goût désagréable que laisse une boisson. Dn
auvernat fumeux, qui... N'avait rien qu'un goût plat et qu'un
— affreux, boil. Sat. 3. Fig. Déception amère. Il a eu
bien des déboires dans sa carrière. Quel amer — , bourd. État
du mariage. 2.
DÉBOISEMENT [dé-bwâz'-man ; envers, -bwâ-ze-...]
^. m.
[ÉTYM. Dérivé de déboiser, § 145. || Néoloq. Admis acad.
1878.)
Il Action de déboiser. Résultat de cette action. Le —
des montagnes.
DÉBOISER [dé-bwâ-zé] r. tr.
DÉBOQUETER
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et boiser,
§§ 192 et 196. Il Nëolog. Admis acad. 1878.]
Il Dégarnir de bois (un lieu boisé). — une colline pour
la défricher. Les montagnes de ce pays se sont déboisées peu
à peu.
DÉBOÎTEMENT [dé-bwât'-man ; en vers, -bwà-te-..:]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déboîter, § 145. 1| 1530. Deboytement,
PALSGR. dans godef. Suppl.]
Il Déplacement d'un os sorti de son articulation. {Syn.
désarticulation.) Le — de l'os de la hanche, et, p. ext. Le —
de la hanche.
DÉBOÎTER [dé-bwà-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et boîte,
S§ 194 et 196. |) 1564. Desboister, j. tiuerry, Dict. franç.-
lat.]
Il Faire sortir de ce qui emboîte. — une montre, faire
sortir le mouvement de la boîte ou monture. — un tuyau,
le faire sortir du tuyau dans lequel il est entré. Spécialt.
Un os déboîté, sorti de son articulation. Il s'est déboîté l'os
du genou, et, p. ext. le genou.
* DÉBOMBER [dé-bon-bé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bomber,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Aplanir (le fond d'un chapeau) sur une
forme.
*DÉBOMBOIR [dé-bon-bwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débomber, § 113. || Néolog.]
Il (Technol.) Forme pour débomber les chapeaux.
DÉBONDER [dé-bon-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bonde,
§§ 194 et 196. Il 1549. Desbonder, r. est.]
Il Ouvrir en lâchant la bonde. — un tonneau, un réser-
voir. La barrique se débonde, et, intransitivt, La barrique dé-
bonde. P. ext. L'eau a débondé. || Fig. — son cœur, se —,
et, intransitivt, —, donner issue aux sentiments que l'on
contenait.
DÉBONDONNER [dé-boD-dô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bon-
don, §§ 194 et 196. Il 1564. Desbondonner, j. thierry, Dict.
franc. -lat.]
Il (Technol.) Ouvrir en retirant lebondon, — une cuve.
DÉBONNAIRE [dé-bô-nèr] adj.
[ÉTYM. De la locution de bon aire, composée de de, bon
et l'anc. franc, aire (masc. et par conséquent différent du
mot actuel aire), qui signifie « disposition », et dont l'ori-
gine est obscure, § 179. |j xi« s. Chevalier de bon aire, Ro-
land, 2252.]
Il Dont la bonté va jusqu'à un excès de tolérance. Le
— Jésus a passé par là, Boss. Bonté' de Dieu, 1. Dn prince
— . Depuis Louis le Débonnaire il n'y en eut jamais un si —
que vous, ST-SIM. XI, 168. Il vous devait suffire Que votre pre-
mier roi fût — et doux, la f. Fab. m, 4. Un père — , qui
passe tout à ses enfants. Un mari — , qui passe tout à sa
femme. P. ext. Humeur — . Et l'humeur — est ma grande vertu,
MOL. Sgan. se. 17.
DÉBONNAIREMENT [dé-bô-nèr-man ; en vers, -nè-
re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de débonnaire et ment, § 724. || xii^-
xiiie s. Deboneirement retenuz, chrétien de troyes, Cliqès,
387.]
Il D'une manière débonnaire.
DÉBONNAIRETÉ [dé-bô-nèr-té ; en vers, -nè-re-té]
s.f
[ÉTYM. Dérivé de débonnaire, § 122. || xiu" s. Le bienfet...
qui ist de sa deboneretié. Livre de jostice, 10.]
Il Caractère débonnaire.
"DÉBONNETER [dé-bon'-té ; en vers , -hb-ne-ié] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bon-
net, §§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il Proprt. Débarrasser de son bonnet. || Fig. (Technol.)
I 1. Un fruit débonneté, dont le sommet s'est dépouillé de
la corolle séchée qu'avait laissée la fleur. | 2. Fusée débon-
netée, dont on a enlevé le papier qui recouvre l'amorce.
* DÉBOQUETER [dé-bok'-té; en î'er^, -bô-ke-té] v. tr.
I [ÉTYM. Mot dialectal (F. § 16) qui paraît représenter
I un type ancien *desbosqueter, dérivé (F. § 167) de desbos-
j quer, dégarnir de bois, composé avec la particule dé (lat.
I dis) et bosc, forme picarde de bois (F. ce mot), §§ 194
I et 196. Il Néolog.]
DÉBORD
— 630 —
DÉBOUCHER
II (Ponts et chaussées.) Débarrasser (les pilotis) de leur
enveloppe de planches.
DÉBORD [dé-bôr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de déborder, § 52. (Cf. déborde-
ment.) Il xvic s. Ni le debord de ce Dieu tortueux, J. du Bel-
lay, Regrets, 13. Admis acad. 1762.]
Il 1" Vieilli. Débordement d'un liquide. Le limon et —
de son onde Sert de graisse à la terre, d'aub. Création, .3.
Le — d'un ruisseau. Un — prodigieux, Théophile, i, 146. |
Spécialt. (Médec.) On — de bile, évacuation d'un excès de
bile. Il Fig. n y eut un furieux — de nations scythiques dans
les Allemagnes, mézeray, Hist. de France, Pharamond.
Il 2^ Partie de la route qui borde le pavé, la chaussée,
et oïl commencent les bas côtés.
Il 30 Partie du tour d'une médaille, d'une pièce de mon-
naie, qui vient après le cordon qui entoure la légende.
Il 40 Partie de la doublure d'un vêtement, qui dépasse
le bord en formant liséré.
DÉBORDEMENT [dé-bôr-de-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déborder, § 145. || xv'' s. Desbordement,
Ancienn. des Juifs, dans godef. SuppL]
Il Action de déborder.
Il 1° Au propre. En parlant d'un cours d'eau, d'un
lac, etc. Le — du Nil, Le — de la Loire désola encore cette
année l'Orléanais, st-sim. ix, 316. || Spécialt. (Médec.) Éva-
cuation d'une humeur surabondante. Un — de bile.
Il 2° Fig. I 1. En parlant des personnes. Rien ne put ar-
rêter le — des barbares. | 2. En parlant des choses. Un —
de paroles, d'injures. C'est un — de louanges en sa faveur, la
BR. 8. Ce fut à Fontainebleau un — de joie, ST-SiM. ix, 328.
Le — des mauvaises doctrines, des mauvaises mœurs. Ellipt.
Le — des mœurs, et, ahsolt, Vivre dans le — . P. ext. Au pi.
Pour ses débordements j'en ai chassé Julie, cORN. Cinna,
V, 2.
DÉBORDER [dé-bôr-dé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bord,
§§ 194 et 196. Il xv'î s. Les autres jamais ne furent si desbor-
dez, COMM. III, 6.]
I. V. tr. et intr. \\ 1» Au propre. V. tr. Répandre par-
dessus le bord. C'est la Seine en fureur qui déborde son onde
Sur les quais de Paris, malh. Poés. 52. Spécialt. Se — , en
parlant d'un cours d'eau, d'un lac, etc. Le Rhin s'était débordé
tout à coup, RAC. Lett. à Boileau. \\ P. ext. Y. intr. La Loire
a débordé. Tous les torrents sont débordés. P. anal. Le vin dé-
borde de la coupe. P. ext. La coupe déborde. La bile a débordé.
Il 2" Fig. C'est de la Suède que se débordèrent ces multitudes
de Goths qui inondèrent l'Europe, volt. Ch. XII, 1. De là vient
que Paris voit chez lui de tout temps Les auteurs à grands flots
— tous les ans, boil. Sat. 9. || Cet amour-propre s'est étendu
et débordé dans le vide que l'amour de Dieu a quitté, pasg.
Lett. sur la mort de son père. Leur éloquence s'est débordée
en invectives, boss. Pan<(7.S<Bernarrf, 2. Tant qu'ils (les co-
médiens) n'avaient fait que se — en ordures sur leur théâtre,
ST-SIM. I, 427. Un homme débordé en mauvaises mœurs, et,
absolt. Un homme débordé. Une vie débordée. Il fallait que ce
pouvoir immense (des empereurs) débordât quelque part, mon-
TESQ. Rom. 17. Il P. ext. Les villes les plus débordées, bourd.
Tentations, l. Sa colère déborde. La douleur déborde de son
cœur trop plein, et, p. ext. Son cœur trop plein déborde. Un
temps où l'on voit — la licence et les mauvaises passions.
II. V. tr. Dépasser le bord d'une chose. Sans — la lar-
geur du siège, st-sim. x, 434. Cette pierre déborde l'autre, et,
absolt. Cette pierre déborde. La semelle déborde l'empeigne.
P. ext. (Technol.) — une peau (destinée à faire des gants),
l'étendre (au delà de ce qui formait le bord), l'étirer. || Spé-
cialt. L'ennemi déborda notre aile droite (de manière à nous
envelopper). Fig. 11 est débordé par l'ouvrage, il a de l'ou-
vrage au delà de ce qu'il peut faire. Il a été débordé par les
événements, par les gens de son parti, il n'a pu empêcher les
choses, les personnes d'aller plus loin qu'il ne voulait.
III. V. tr. Éloigner, retirer du bord. — les avirons, les
retirer du bord de l'embarcation oîi ils sont fixés. — un
drap, une couverture, les défaire, les écarter du bord du
Ut. P. ext. dans le même sens. Son lit est débordé. Cet enfant
est débordé, se déborde. — une embarcation, l'éloigner du
bord, du vaisseau, la pousser au large. Déborde! com-
mandement pour ordonner cette manœuvre. Se —, et,
ahsolt, —, en parlant d'un navire, se détacher, s'éloigner
d'un navire qui l'a abordé.
IV. (Technol.) Dégarnir en ôtanl le bord. — un vais-
seau, en enlever le bord ou bordage. — des tables de
plomb, en rogner le bord , pour l'unir, l'égaliser. — les
peaux, tondre le dessus des peaux sur le bord, pour faci-
liter le dépilage par procédé chimique. [Cf. débordeur.)
Il P. ext. Dégarnir en ôtant ce qui borde. — une robe, un
chapeau. — une voile, découdre la ralingue qui en garnit
le bord, et, p. ext. — la voile, larguer les écoutes qui ten-
dent le bord inférieur.
'DÉBORDEUR, EUSE [ dé-bôr-deur, -deuz'] s. m.
et/".
[ÉTYM. Dérivé de déborder, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Celui, celle qui tond le dessus des peaux
sur le bord, pour qu'on puisse appliquer plus aisément
au dessous la préparation employée dans le dépilage par
procédé chimique.
*DÉBORDOIR [dé-bôr-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déborder, § 113. || 1694. th. corn.]
Il 1° (Technol.) Sorte de plane dont les plombiers se
servent pour déborder.
Il 2° Bassin sur lequel l'opticien façonne les verres de
lunettes.
*DÉBOSSEIiER [dé-bos'-lé ; en vers, -bo-se-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bosseler,,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Rendre uni, en faisant disparaître les bos-
selures. — une pièce d'argenterie.
* DÉBOSSER [dé-bô-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et bosser,
§§ 192 et 196. Il 1683. le gordier, Instr. des pilotes, da.ns
delb. Rec]
Il (Marine.) Débarrasser (un câble) de la bosse qui le
retient.
DÉBOTTÉ. F. débotter.
DÉBOTTER [dé-bô-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et botter,
§§ 194 et 196. Il xii'-xiir s. Aucuns fous cloistriers se des-
bote, rencl. de moiliens, Carité, xxxiv, 1.]
Il Déchausser (qqn) en lui ôtant ses bottes. Encor tout
poudreux et sans me — , boil. Êp. 6. Ce prince lui ordonna
(à Commines) de le —, duglos, L. XI, 11, 380. A l'infin.
ou au part, passé employé substantivt. Le — , le débotté,
le moment où l'on quitte ses bottes. Le — du roi était une
affaire importante pour les courtisans. Fig. Surprendre qqn au
—, au moment même oii il revient d'une course, d'un
voyage.
DÉBOUCHÉ [dé-bou-ché] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de déboucher 2, § 45. On trouve
souvent l'infin. déboucher dans le même sens au xvnie s.
(trév.). Il 1723. SAVARY, Dict. du comm. Admis acad.
1835.]
Il l" Issue qui donne passage d'un lieu resserré dans
un lieu plus ouvert oii l'on peut se mettre au large, se
répandre. L'ennemi les attendait au — des montagnes. Le —
d'un passage, d'une gorge. P. ext. Le — de la vallée, l'issue
par laquelle on débouche dans la vallée. || Le — d'un pont,
intervalle entre les culées par lequel débouchent les eaux
du fleuve.
Il 2° Fig. Un — pour des marchandises, des produits, lieu,
occasion, facilité pour les écouler, les vendre. Ces mar-
chandises ne trouvent pas de débouchés. L'Inde est un — pour
l'Angleterre. Ouvrir des débouchés au commerce. (11 s'informe)
de la quantité de leurs terres, de la nature du produit, de leurs
débouchés, J.-J. Rouss. Êm. 5. || P. ext. n devint conseiller
d'État, qui est le — ordinaire des prévôts des marchands, ST-
siM. I, 470.
1. DÉBOUCHEMENT [dé-bouch'-man ; envers, -bou-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déboucher 1, § 145. || Admis acad.
1740.]
Il Action de retirer d'une chose ce qui la bouche. Le
— d'une conduite d'eau, d'une bouteille.
2. DÉBOUCHEMENT [dé-bouch'-man ; en vers, -bou-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déboucher 2, § 145. |1 1700. Quand on a
trop de prairies et trop peu de debouchement pour ses foins,
LiGKR, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec. Admis acad.
1740.]
Il Vieilli. Débouché. Au — de la vallée. || Un — pour les
marchandises.
1. DÉBOUCHER [dé-bou-ché] V. tr.
«
DEBOUCHER
631
DÉBOUTER
iTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et boucher,
§6|92 et 196. i| 1539. Desboucher, r. est.]
Dégager en retirant ce qui bouche. — un conduit, un
pifage. — le tuyau d'une pipe, et, p. ext. — sa pipe. — une
bipeille, un flacon, en retirer le bouchon. || Fig. Vamil.
-iqn, lui ouvrir l'esprit.
i. DÉBOUCHER [dé-bou-ché] v. intr.
lôTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bou-
elj sous l'influence, à ce qu'il semble, de l'ital. sboccare,
n\s. §§ 12, 194 et 196. [Cf. débouquer.) L'anc. franc, dit
d s le môme sens desbuchier. [Cf. débûcher et débusquer.)
Il >42. Oesboucher, oud. sboccare.]
I Sortir d'un lieu resserré pour s'étendre dans un lieu
pis ouvert. L'armée débouche dans la vallée, la plaine. Ils
diouchèrent par ce passage. /*. ext. Cette rue débouche sur
Is lace. P. anal. La Loire débouche dans l'Océan.
jDÉBOUCHOIR [dé-bou-chwàr] s. m.
IStym. Dérivé de déboucher 1, § 113. || 1754. encycl.]
(Technol.) Ce qui sert à déboucher. | 1. Pointe avec
liuelle on enlève des fusées d'obus les rondelles qui
tnchent les évents. | 2. Instrument avec lequel lelapi-
djre retire, lorsqu'elle se casse, la queue de la coquille,
c!il qui sert à mettre les diamants en soudure.
j)ÉBOUCLER [dé-bou-klé] v. tr.
ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et boucle,
§ 94 et 196. Il xii<! s. Li escu... Sont freit et quas et desboclé,
1 1. DE STE-MORE, Troic, daus DELB. Rec]
Faire cesser d'être bouclé. | 1. — une courroie, une
ciiture. P. ext. — ses guêtres, les courroies de ses guô-
1 5. Sa cuirasse s'est débouclée. | 2. — le groin d'un porc, et,
l\fxt. — un porc, — une cavale. Fig. Famil. — un prison-
iT, le mettre en liberté. | 3. — les cheveux. Ses cheveux
s débouclent. P. ext. Cette enfant est toute débouclée.
3ÉB0UILO [dé-bou-yi]. V. débouilUr.
3ÉB0UILUR [dé-bou-yir] v. tr.
ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et bouillir,
1192 et 196. Il 1669. Les soies... seront debouilUes... Le de-
I Ulli s'en fera dans de l'eau claire, Règl. sur les manuf. dans
iVARY, Dict. du comm.]
I (Technol.) Faire bouillir avec certains ingrédients (une
')ffe teinte), pour enlever la couleur avant de reteindre,
pour s'assurer de la solidité de la teinture. Au part,
jssé employé' substantivt. Mettre une étoffe au débouilli.
'DÉBOULER [dé-bou-lé] v. intr.
;étym. Composé de la particule dé (lat. de) et bouler,
1192 et 196. Il 1793. hébert. Père Duchesne, 272^ lett.]
I I Très famil. Rouler du haut en bas, comme une boule
I parlant d'une personne qui tombe). [Syn. dégringoler.)
e a déboulé du haut en bas de l'escalier, et, ellipt, Elle a
boulé l'escalier. || Au part, passe employé substantivt.
•er un lapin au déboulé, au moment où il s'élance hors
ji terrier d'oii l'a fait fuir un furet.
IdÉBOULONNER [dé-bou-lô-né] v. tr.
![étym. Composé de la particule dé (lat. dis) et boulon-
r, §§ 192 et 194. \\Néolog. Admis acad. 1878.]
jll (Technol.) Faire cesser d'être boulonné.
jDÉBOUQUEMENT [dé-bouk'-man; en vers, -bou-
j!-...] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de débouquer, § 145. || 1694. th. corn.]
lu (Marine.) Action de débouquer. || P. ext. La passe,
I canal par oii l'on débouque.
DÉBOUQUER [dé-bou-ké] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) etbouque,
i 194 et 196. {Cf. déboucher 2.) || 1694. th. corn.]
II (Marine.) Sortir d'une bouque.
DÉBOURSER [dé-bour-bé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bourbe,
i 194 et 196. Il 1564. J. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il l» Débarrasser (qqch) de la bourbe. — un fossé. || P.
Tt. — le poisson, et, i'. intr. Faire -- le poisson, le mettre
îins l'eau claire pour lui ôter le goût de la bourbe.
Il 2» Tirer de la bourbe. — une charrette, un tombereau,
ig. — qqn, le dégager d'un mauvais pas, le tirer d'une
asse condition. Se — .
*DÉBOURGEOISER [dé-bour-jwà-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bour-
iois, §§ 194 et 196. || 1700. V. à l'article.]
Il Débarrasser des manières, des habitudes bourgeoi-
's. Je n'ai pas mon pareil pour — un enfant de famille, re-
S'ARD, Ret. impr. se. 6.
DÉBOURRER [dé-bou-réj 7j. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bourre,
§§ 194 et 196. Il 1611. Desbourrer, cotgr.]
Il 1° Débarrasser de la bourre, du poil. — le cuir, le
faire tremper dans une préparation qui dilate les pores,
pour enlever le poil.
Il 2" Débarrasser de ce qui bourre. — une banquette. Il
(Novion) fit — le banc des pairs, st-sim. x, 434. — le ca-
non du fusil, en retirer la bourre. — sa pipe, ôter le tabac
dont elle est bourrée. || Fig. \ 1. En parlant des person-
nes. Se —, prendre une taille moins épaisse. Elle commence
à se —. I 2. — qqn, se —, donner, prendre des manières
moins lourdes, j 3. — un cheval, commencer à le dresser.
DÉBOURS [dé-bour] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de débourser, § 52. || 1752. trév.
Admis ACAD. 1835.]
_ Il Argent déboursé par qqn. (S'emploie surtout au plu-
riel.) {Syn. déboursé.) Tenir compte à qqn de ses — . \\Spëcialt.
De nos jours, frais dont un colis est grevé en dehors du
port. — de réparations, d'octroi, etc.
DÉBOURSÉ [dé-bour-sé] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de débourser, § 45. || 1539. r. est.]
Il Ce qui a été déboursé par qqn. Rendre à qqn son —,
ses déboursés.
DÉBOURSEMENT [dé-bours'-man; en vers, -bour-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débourser, § 145. || xvi<> s. La ou j'ay faict
un grand desboursement, marot, Épit. 29.]
Il Action de débourser.
DÉBOURSER [dé-bour-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bourse,
§§ 194 et 196. Il xni^ s. Desbourser L'argent des bourses et des
maies. Dit des avocats, dans delb. Rec]
Il Payer, fournir de son argent (une certaine somme).
{Syn. dépenser.) Sans rien — . Ce qui a été déboursé pour lui,
pour son affaire. Rentrer dans ce qu'on a déboursé.
DEBOUT [de-bou] adv.
[ÉTYM. Composé de de et bout, proprt, du côté du bout,
§ 726. A ordinairement en anc. franc, le sens de « bout
à bout, côte à côte ». || xii" s. Tut début se teneient cil trei
partut al rei, garn. de pont-ste-max. St Thomas, p. 69,
Bekker. | (Au sens actuel.) 1539. r. est.]
I. Sur un des bouts, dans le sens de la hauteur. Mettre
un meuble, un vase, une colonne — . — ! les avirons! com-
mandement de marine, signal de lever les avirons en l'air.
I Spécîa/f. (Charpent. et Menuis.)Bois — , posé, scié, tra-
vaillé dans le sens des fibres. Dn billot en bois — . La tempête
a laissé le chêne — . Ils vivent cependant, et leur temple est — ,
RAC. Ath. n, 5. Il ne resta pas une colonne — . Fig. Malgré ces
attaques, l'empire est resté — . || Spécialt. Sur ses pieds
(en parlant de l'homme, des animaux). || En parlant de
l'homme. Être — . | 1. N'être pas assis. Se tenir, rester — .
Laisser qqn — . — et assis, on peut donner im mauvais juge-
ment, MOL. Crit. de l'Éc. des f. se. 5. Parler, manger — .
I 2. N'être pas couché. A six heures il n'était pas encore — .
J'ai trouvé notre malade — . Il mourut — . Dormir — , tant on
est accablé de sommeil. Fig. Des contes à dormir —, tant
ils sont ennuyeux ou bêtes. | 3. N'être pas à genoux. Et je
reste — sous les sacrés portiques Quand ton peuple fidèle au
pied des noirs arceaux Se courbe, MUSSET, Rolla. \ Fig. Ne pas
se courber. Je resterai proscrit, voulant rester — , v. hugo,
Châtim. Ultima verba. \ Exclamation. Debout ! mettez-
vous debout ! levez-vous ! ou relevez-vous ! (en parlant à
une personne assise, couchée, ou agenouillée). || En par-
lant des animaux. Être —, être sur ses pattes, et, p. ext. se
dresser sur les pattes de derrière. (Chasse.) Mettre la bête
—, faire lever le gibier pour le lancer. || Fig. Passer —, en
parlant du bétail et, par extension, de toute espèce de mar-
chandises, ne faire que traverser une ville, en sorte qu'il
n'y ait point à payer de droits d'octroi. (F. passe- debout.)
II. Par le bout. Spécialt. (Marine.) — (on écrit aussi
de bout). Être — au vent, à la lame. Courir — à terre, la
proue dirigée vers la terre. Vent —, vent qui prend le
navire par l'avant et contrarie sa marche. Avoir vent — .
DÉBOUTER [dé-bou-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et bouter,
§§ 192 et 196. Il xe s. Fusmes debotez, Symb. de St Atha-
nase, dans godef.]
Il 1" Anciennt. Pousser dehors, chasser. Les gardes que
l'on y avait mis en furent déboutés, amyot. Public. 32.
DÉBOUTONNÉ
— 632
DEBROUILLER
Il 2» Fig. (Droit.) Prononcer un jugement par lequel
on renvoie qqn comme non fondé en sa demande. Le tri-
bunal l'a débouté de sa demande.
DÉBOUTONNÉ, ÉE [dé-bou-tô-né] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bouton,
§§ 193 et 196. Admis acad. 1835.]
Il Dégarni de bouton. Spécialt. Un fleuret —, dont on
a rendu la pointe libre, en retirant le bouton garni de cuir
qui l'entoure. (Syn. démoucheté.)
DÉBOUTONNER [dé-bou-tô-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et boutonner,
g§ 192 et 196. Il 1564. Desboutonner, j. Thierry, Dict. franç.-
)at.]
Il Défaire (ce qui est boutonné) en faisant sortir les
boutons des boutonnières. — son habit. Sa chemise s'est
déboutonnée. P. ext. Se — . — qqn. n est déboutonné. |1 Fig.
Famil. \ 1. Manger, rire, à ventre déboutonné, de manière à
être forcé de se déboutonner pour manger, pour rire à
son aise. | 2. Se —, s'ouvrir sur qqch, dire ce qu'on tenait
renfermé.
DÉBRAILLER [dé-brâ-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et l'anc.
franc, brail, plus anciennement braiel, ceinture, §§ 194 et
196. Braiel est dérivé de braie, § 126. jj 1549. DesbraiUé, r.
EST.]
Il Famil. Mettre àniécouvert la poitrine en laissant le
vêtement ouvert, en désordre. Se — . Elle était toute dé-
braillée. Avec... leurs hauts-de-chausses tout tombants et leurs
estomacs débraillés, mol. Av. ii, 5. P. ext. Une mine dé-
braillée. Fig. Des manières, une conversation débraillée, sans
aucune retenue. Le genre débraillé, et, substantivt, Le dé-
braillé.
'DËBRAISER [dé-brè-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et braise,
§§ 194 et 196. Il Neolog.]
Il (Technol.) Débarrasser (le four) delà braise, une fois
qu'il est chaud, pour y enfourner la pâte.
1. "DÉBRAYAGE [dé-brè-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débrayer 2, § 78. || Néolog.]
Il (Marine.) Action de débrayer, de débarrasser d'un
enduit de brai.
2. ■* DÉBRAYAGE [dé-brè-yaj'] et * DÉSEMBRAYAGE
[dé-zan-brè-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débrayer 2, désembrayer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de débrayer, de dégager une pièce
du mécanisme qui lui communique l'action du moteur.
1. * DÉBRAYER [dé-brè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et brai 1,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Marine.) Débarrasser d'un enduit de brai.
2. 'DÉBRAYER [dé-brè-yé] et 'DÉSEMBRAYER [dé-
san-brè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé, dés (lat. dis) et
embrayer ou son radical, §§ 192 et 196. || Néolog.]
Il (Technol.) Dégager (une pièce) du mécanisme qui lui
communique l'action du moteur.
DÉBREDOUILLER [dé-bre-dou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bre-
douille, g§ 194 et 196. Il xviic s. V. à l'article. Admis acad.
1740.]
Il Au jeu de trictrac, faire cesser d'être bredouille. Le
voilà débredouillé. Fig. Famil. — qqn, faire cesser sa mau-
vaise veine, sa maie chance, n s'est enfin débredouillé. Ces
trois jours ont débredouillé le chevalier : c'est le premier bien
qu'il ait reçu, sÉv. 849. /-*. ext. Vieilli. Cette femme est re-
venue du bal sans — , sans avoir été invitée à danser.
'DÉBRIDÉE [dé-bri-dé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de débrider, § 45. || 1752. trév.]
Il Vieilli. Il 1° Courte halle dans une auberge, où l'on
ne fait que débrider son cheval pour le faire manger. P.
ext. Ce que l'on dépense pendant la halte. Payer la — .
Il 2» Troupe de gens qui débrident, qui font halte.' Il a
eu toute la — (ils ont tous logé chez lui), trév.
'DÉBRIDEMENT [dé-brïd'-man ; en rer^, -bri-de-...]
s. m..
[ÉTYM. Dérivé de débrider, § 145. || xvne s. pomey, Dict.
royal, dans furet. 1701.]
Il (Technol.) Action de débrider.
DÉBRIDER [dé-bri-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et brider.
§.S 192 et 196. || 1466. Ung jouvenceau tout débridé, p
cnx\]uv. Doctrinal, dans godkf. SuppL]
Il 1° Débarrasser de la bride. — un cheval, une bête d
somme. P. ext. Absolt. Oter la bride à sa monture pou
la faire reposer, la faire manger. Nous avons fait dix liem
sans — . Au part, passé employé substantivt. Au dâaMf
à l'arrivée. \\Fig. Appétits débridés, auxquels on a l|(sh<
la bride. P. ext. et p, plaisant. Famil. — son bréviaire
le mener grand train, le dire à la hâte. Absolt. Travailto
sans — , sans s'interrompre un moment.
Il 2° P. anal. Dégager (un objet) que serre une briée
un lien, etc. — une volaille, dont on a ficelé les membre
pour la faire cuire. — une pierre, la détacher du câblt
qui a servi à la hisser, lorsqu'elle est arrivée au haut dt
la carrière. Spécialt. (Chirurgie.) Inciser les bords tro]
serrés d'une plaie, les filaments qui dans l'intérieur de lî
plaie empêchent l'écoulement du pus, le collet dn m
d'une hernie étranglée, etc.
'DÉBRIDEUR, EUSE [dé-bri-deur, -deuz'] s. m.VJ^f
[ÉTYM. Dérivé de débrider, § 112. || xvi<= s. V. à l'ariklflLi
Il Celui, celle qui débride.
Il 1° Spécialt. (Technol.) Celui qui détache la pierr
du câble dans les carrières.
Il 2» Fig. Celui qui expédie, qui mène grand train qqcl
En l'abbaye était pour lors un moine... beau — de messes, rai
1,27.
DÉBRIS [dé-bri] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. franc, débriser, briser (i
core employé au xvi<= s.), § 52. [Cf. bris.) || 1549. r.
Il 1° Vieilli. Action de briser. Je pourrais... Dedans
tre — m'intéresser comme elle, rotrou, Cosroès, m, 4. A
milieu du — de tout ce qui nous environne, MASS. DaupI
La moindre chose De son — serait cause, la f. Fab. v, :'
Ajax... De moutons et de boucs fit un vaste — , ID. ibio
XI, 3. Il Fig. Seul reste du — d'une illustre famille, rac. Bnt
11,3.
Il 2" Reste d'un objet brisé. Les tables renversées For
voir un long — de bouteilles cassées, boil. Sat. 3. Baucis e
égala les appuis chancelants Du — d'un vieux vase, la f. Phn
et Baucis. Les — d'un verre, d'une statue. Elle aperçut les —
d'un navire, fén. Tél. 1. P. ext. Les — d'un pâté, d'vne vo-
laille. Il Fig. D'un malheureux empire acheter le — , Ra
Mithr. I, 1. n rassembla les — de son armée. Les — de
héritage, de sa fortune.
'DÉBROCHAGE [dé-brô-chàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débrocher, § '78. || Néolog.]
il (Technol.) Action de débrocher. Spécialt. Le —
livre.
1. 'DÉBROCHER [dé-brô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bn
§§ 194 et 196. Il Manque dans cotgr. Figure dans l'édit.
de rons. de 1623, dans un passage {Franciade, 1) où
l'édit. primitive porte retirée et non débrochée. ( V. ron^
Œuvres, m, 81, Blanchemain.)]
Il Retirer de la broche. || Spécialt. \ 1. Retirer de !
broche une volaille, un gigot, etc. | 2. (Technol.) Retii .
les chandelles des broches auxquelles elles sont suspe:
dues.
2. 'DÉBROCHER [dé-brô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et brocher.
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il Faire cesser d'être broché. Spécialt. — un livre, 1
enlever la couverture et le découdre, pour le relier.
'DÉBROUILLARD, ARDE [dé-brou-yàr, -yàrd'] a(/y
et s. m. et f.
[ÉTY.M. Dérivé de débrouiller, § 147. || Néolog.]
Il Famil. Qui sait se débrouiller, se tirer d'affaire, (f
débrouilleur. )
DÉBROUILLEMENT [dé-brouy'-man ; en vers, -bron
ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de débrouiller, § 145. || 1611. DesbroulUe-
ment, cotgr.]
I] Action de débrouiller.
DÉBROUILLER [dé-brou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et brouillei
§§ 192 et 196. Il 1549. DesbrouiUer, r. est.]
Il 1» Démêler (ce qui est embrouillé). — du fil, de 1
laine. — des papiers. Fig. — des comptes. — des affaire
P. anal. Savoir se —, au milieu d'affaires compliquées, il
difficultés, etc. — la chronologie des Égyptiens, Il débrouiUi
DÉBROUILLEUR
633 —
DECADENCE
■ ''lorrible chaos des deux empires, le babylonien et l'assy-
liR. 5. Que je débrouille ici cette confusion, mol.
1,1. Villon sut le premier... — l'art confus de nos
lanciers, liOiL. Art p. 1. — les idées de qqn. Son in-
■ se débrouille, et, même sens, Il se débrouille.
itoiidre clair (ce qui est brouillé]. Son teint se dé-
0 le. Le ciel commence à se — . Fig. Ses traits se débrouil-
ÉBROUILLEUR, EUSE [dé-brou-yéur, -yeuz'J s. m.
. Dérivédedébrouiller, §112. ||xvii<=s. F. à l'article.]
'7. Celui, celle qui débrouille. {Cf. débrouillard.)
d'un cas obscur, scarr. Virg. trav. 5.
îRÙLER [dé-bru-lé] v. tr.
\\\. Composé de la particule dé (lat. dis) et brûler,
! :'[ 196. Il Mot dû à FOURCROY. V. ENGYCL. MÉTH.
1805).]
•. chimie.) Désoxygéner.
" EBRUTALISER [dé-bru-tà-li-zé] v. tr.
f! YM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et brutal,
'■ 106 et 267. || xyu» s. Mot attribué à m™" de ram-
, et qui n'a pas eu grand cours, malgré la re-
idation de vaugel.]
iiusité. Débarrasser de sa brutalité. {Cf. dégrossir.)
1 ait un mot en notre langue depuis peu, qui est « — »,...
aiit heureusement inventé, vaugel. Rem.
])BRUTIR [dé-bru-tîrj v. tr.
\\ï. Composé avec la particule dé (lat. dis) et brut,
I ■! 196. Il 1701. FURET. Admis acad. 1718.]
Ti chnol.) Commencer à polir (une glace, un mar-
■ irui .
ABRUTISSEMENT [dé-bru-tïs'-man ; en vers, -ti-
A. m.
YM. Dérivé de débrutir, § 145. || 1754. encycl. Admis
. 1S35.]
Tcohnol.) Action de débrutir.
JBUCHER [dé-bu-ché] v. intr. et tr.
l'YM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et bûche,
inns de « bois », §§ 194 et 196. On trouve qqf, surtout
n u'ianl du loup, débusquer, forme d'origine normanno-
icde. ( V. § 16.) Il xu"^ s. Qui donc veïst les aguaiz desbus-
1 , Couronn. de Louis, 1892.]
Chasse.) || 1" V. intr. Sortir du bois, du taillis, en
amt de la grosse bête. Mon cerf débuche et passe une
i: longue plaine, mol. Fâch. n, 6.
2" V . tr. Faire sortir du bois. — le cerf, le daim. || A
ï'n. pris substantivt. Le — , la sortie de la bête, et,
.çt. la sonnerie de cor qui annonce cette sortie. Son-
e — .
SBUSQUEMENT [dé-biis'-ke-man] 5. m.
TYM. Dérivé de débusquer 1, § 145. || 1701. furet. Ad-
ACAD. 1798.]
Action de débusquer (l'ennemi).
DÉBUSQUER [dé-bùs'-kéj v. tr.
FYM. Autre forme de débucher (F. ce mot), due pro-
ement à l'influence de l'ilal. disboscare, m. s. § 12. ||
s. Le comte Roquendolf, de ce irrité, débusqua avec toute
OUppe, MART. DU BELLAY, Mém. 9.]
Forcer (l'ennemi) de quitter un bois où il s'est re-
ché, et, p. ext. le déloger de sa position.
'DÉBUSQUER [dé-bûs'-ké] V. tr.
TYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et busquer,
tt2 et 196. Il Néolog.]
Technol.) Rallonger (une jupe) par devant, en dé-
int le rempli qui avait été fait à l'endroit du buse.
DÉBUT [dé-bu] s. m.
'.TYM. Subst. verbal de débuter 1, § 52. || 1642. Desbut,
•1
1" A certains jeux, coup où l'on vise à placer sa bille,
ouïe, le plus près d'un but convenu, pour savoir qui
îra le premier. Un — heureux. Un beau — .
2» P. anal. Premier essai de qqn. Son — dans la car-
! des lettres, des armes, au barreau. Son — au théâtre,
parlant d'un acteur. Le — d'un acteur, d'une actrice,
5 un rôle, dans une pièce. Elle a joué « Andromaque » pour
débuts. Fig. En bonne ou en mauvaise part. Il n'en
pas à son — .
3o P. e.rt. Commencement de qqch. Le — de la ma-
e. Le — de la guerre. Le — d'un poème, d'une tragédie. Que
- soit simple et n'ait rien d'affecté, liOiL. Art p. 3. Le
— d'un discours. P. ext. Le — d'un orateur, le début de
son discours. Le — de l'avocat a été languissant. Au —, dès
le — .
2. DÉBUT [dé-bu] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de débuter 2, § 52. || xviic s. F. à
l'article.]
Il Au jeu de boule, action d'écarter du but. Specialt.
Être en beau —, en parlant d'une boule, être bien placée
pour le joueur qui cherche à l'écarter. F/jr. Les voilà seuls...
En beau —, la f. Contes, Oraison.
DÉBUTANT, ANTE [dé-bu-tan, -tant'] s. m. et f.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de débuter 1, § 47. || xyiii^ s.
Paire réussir les débutans et les pièces nouvelles, Ann. litt.
dans FÉRAUD, Dict. crit. Admis acad. 1798.]
Il Celui, celle qui débute dans une carrière. C'est un — .
Specialt. Celui, celle qui débute au théâtre.
1. DÉBUTER [dé-bu-té] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et but,
§§ 194 et 196 : l'orthogr. desbuter paraît le résultat d'une
erreur. || 1549. Desbuter aucun et desserrer droit au but, r.
EST.]
Il 1° A certains jeux, jouer un premier coup, en pla-
çant sa bille, sa boule, le plus près d'un but convenu. Être
le premier à — .
Il 2° Faire son premier essai. — dans la carrière des let-
tres, des armes. — au barreau. — au théâtre, en parlant d'un
auteur, et, specialt, en parlant d'un acteur, — , paraître
pour la première fois sur la scène. Elle aspire à — dans le
tragique, marmontel, Mém. 4. — dans le monde, y faire son
entrée. — seul et sans guide dans le monde, M™' de genlis,
Ad. et Théod. m, lett. il.
Il 3° Fig. Commencer. Quoi? — d'abord par le mariage !
MOL. Préc. rid. se. 4. | Specialt. Commencer à parler. Par
où lui — ? MOL. Dép. am. m, 4. Achève, Petit-Jean : c'est fort
bien débuté, rag. Plaid, m, 3.
2. DÉBUTER [dé-bu-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et but,
§§ 194 et 196. Il 1611. cotgr.]
Il (Au jeu de boules.) Écarter du but. — la boule de son
adversaire.
DEÇÀ [de-sà] adv. et prép.
[ÉTYM. Composé de de et çà, § 726. || xii'= s. Veir, dist
GuUlelmes, de ça vos al saignié, Couronn. de Louis, 2580.]
I. Adv. De ce côté-ci. Toute l'Allemagne ne vaut pas un
faubourg de — , voit. Lett. 67. — je vois les pampres verts,
RAC. Paysage, ode 2. —, delà, de côté et d'autre. Elles
s'enfuirent toutes, qui — , qui delà, RAC. Rein, sur /'Odyss.
6. Être assis jambe — , jambe delà, une jambe d'un côté,
l'autre de l'autre, à califourchon. || Suivi de la préposi-
tion de. Au — de {vieilli)., en — de. Vérité au — des Pjnré-
nées, erreur au delà, pasc. Pens. ni, 8. La région en — des
Alpes. Fig. Il n'a pas poussé les choses si loin ; il est resté bien
en — de vous.
II. Prép. De ce côté-ci de. — le Danube. {Cf. cis.)
*DÉCACHETAGE [dé-kâch'-tàj' ; eni'e?'S, -kà-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décacheter, § 78. || Néolog.]
Il Action de décacheter.
DÉCACHETER [dé-kâch'-té; en vers, -kà-che-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et cacheter,
§§ 192 et 196. Il 1544. Quant Eusebe eut descacheté et ouvert
la lettre, mathée, Theodorite, dans delb. Rec.]
Il Ouvrir en rompant le cachet. — une lettre, un billet.
Cette lettre s'est décachetée. Nous ne reçûmes pas une seule
lettre... que très visiblement décachetées, st-sim. ix, 346.
DÉCADE [dé-kàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deoas, adis, grec Zv/.i;;, â5o;,
m. s. de ôéxa, dix. || xiv« s. Les trois décades de Titus Livius,
BERSUIRE, dans LITTRÉ.]
Il Série de dix. {Syn. dizaine.) Lancelot dans son livre dis-
tribue les racines grecques par décades. Les décades de Tite-
Live, séries de dix livres chacune dont se compose son
histoire. Les décades du calendrier républicain de 1793, cha-
cune des trois séries de dix jours qui formaient le mois,
remplaçant les semaines.
DÉCADENCE [dé-kà-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. decadentia, m. s. composé
avec la particule de et cadere, tomber. {Cf. déchoir, dé-
chéance.) Il 1413. Moulin cheu en décadence et ruyne, dans
godef. SuppL]
DÉCADENT
634 —
DECANTER
Il Acheminement vers la ruine. {Syn. déclin.) La réflexion
que vous ferez.... sur les causes de leur progrès (des em-
pires) et sur celles de leur —, uosrf. Ilist. uniu. m, 2. Con-
sidérations sur les causes de la grandeur des Romains et de
leur —, titre d'un ouvrage de montesq. VoUà une grande for-
tune;... mais voyez sa ruine et sa —, BOSS. Ambition, 2. Être
en — . Depuis ce malheureux moment tout alla visiblement en
—, BOSS. J\. d'Angl. La — des mœurs, des arts, des lettres.
Dne époque de —, où les mœurs, les arls, les lettres, sont
en décadence. Spécial t. Les écrivains de la —, des derniers
siècles de l'empire romain.
* DÉCADENT, ENTE [dé-kk-dan, -dânt'] adj.
[ÉTYM. Tiré de décadence, § 37. On trouve esprit loible
et decadant dans brant. ix, 458. || Néolog.]
Il Qui appartient à la décadence. P. ext. L'école déca-
dente, qui dans l'art, la littérature, affecte d'appartenir à
la décadence. Substantivt. Les décadents.
DÉCADI [dé-kà-di] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec Séxa, dix, et la terminai-
son di (lat. diem, jour) qui se trouve dans lundi, etc. §284.
Il 1793. Mot dû à fabre d'égl. Admis agad. 1798, suppl.]
Il Dans le calendrier républicain, le dixième jour de
la décade, remplaçant le dimanche.
DÉCAÈDRE [dé-kà-èdr'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Ssxa, dix, et ISpa, base,
§ 279. Il 1801. HAUY, Minéral, i, 186. Admis agad. 1878.]
Il (Géom.) Qui a dix faces. Substantivt. Un —, solide
qui a dix faces. [Cf. décagone.)
"DÉCAGONAL, ALE [dé-kà-gô-nàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de décagone, § 238. || Néolog.]
Il (Géom.) Qui a dix angles et dix côtés. Solide —, dont
une des faces a dix angles et dix côtés. [Cf. décaèdre.)
DÉCAGONE [dé-kà-gùn'; selon qqns, -gon'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deoagonus, grec 02xâya)vov,
m. s. de M-f.a, dix, et yôJvoc;, angle. || 1652. Le costé de la
décagone, meynier, Géom. dans delb. Rec. Du costé du dé-
cagone, iD. ibid. Admis agad. 1718.]
Il (Géom.) Polygone qui a dix angles et dix côtés. On
— régulier. Fortification en —, à dix bastions. Adjectivt.
Un bassin — . [Cf. décagonal.) La scutelle —, coquillage qui
affecte la forme d'un décagone.
DÉCAGRAMME [dé-kk-gràm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec Ssxa, dix, et gramme, § 287.
Il Admis AGAD. 1798, suppl.]
Il Poids de dix grammes.
*DÉCAGYNE [dé-kà-gin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes deoagynus,
m. s. composé avec le grec Sixa, dix, et ywô, femelle,
§ 279. Il 1798. RICHARD, Dict. de botan. de Bulliard.]
Il (Botan.) Qui a dix pistils. [Cf. décandre.)
DÉCAISSER [dé-kè-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et caisse,
§§ 194 et 196. Il 1701. furet. Admis agad. 1718.]
Il (Technol.) Retirer (ce qui est dans une caisse). — des
raisins secs. || Retirer (un arbuste) de la caisse ofi il est
pour le mettre dans une autre, ou en pleine terre. — un
oranger.
'DÉCALCOMANIE [dé-kâl-kô-mà-ni] s. f.
[ÉTYM. Composé avec décalquer et manie, §284. || Néolog.]
Il Procédé par lequel on décalque des images en cou-
leur sur une surface (porcelaine, papier, etc.) qui en
garde l'empreinte.
•DÉCALER [dé-kà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et caler 2,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il Faire cesser d'être calé. — un meuble.
DÉCALITRE [dé-kà-litr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec 5£y.a, dix, et litre, § 287. ||
1795. Loi du 18 germinal an III, Bullcl. des lois, iv, 17.
Admis AC.AD. 1798, suppl.]
Ij Mesure de capacité de dix litres, qui a remplacé le
boisseau. P. ext. Ce que cette mesure contient. On — de
pommes de terre. Un double — .
DÉCALOGUE [dé-kà-lôg'j s. 7n.
[ÉTYM. p]mprunté du lat. ecclés. decalogus, grec Setix-
Xoyoî, m. s. de Séxx, dix, et Xdyoî, parole. || xv« s. fosse-
tier, dans godef. Suppl.]
Il La réunion des dix commandements de Dieu don-
nés à Moïse sur le Sinaï.
•DÉCALOTTER [dé-kà-lô-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et calott
§§ 194 et 196. il 1791. engycl. méth. Verrerie.]
Il Mettre à découvert, en ôtant ce qui couvre la pari
supérieure.
•DÉCALQUE [dé-kalk'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de décalquer, § 52. || Néolog.]
Il Action de décalquer; résultat de celte action.
DÉCALQUER [dé-kâl-ké] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et calci
§§ 194 et 196. Il 1701. furet. Admis agad. 1798.]
Il Reporter sur une surface (pierre, papier, étoffe, (
le calque d'un dessin. Papier à — . — au poncé.
•DËCAMÈRE [dé-kà-mèr] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec 5Éxa, dix, et [icpoî, pa
lie, § 279. Il Néolog.]
Il (Zoologie.) Genre de coléoptère lamellicorne à n
tenues divisées en dix articles.
DÉCAUAÈTRE [dé-kà-melr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec SIxa, dix, et mètre, §2^
Il 1795. Loi du 18 germinal an III, Bullet. des lois, i
17. Admis agad. 1798, suppl.]
Il Mesure de longueur de dix mètres. — d'arpentei
chaîne d'arpenteur, de dix mètres de longueur.
DÉCAMPEMENT [dé-kanp'-man ; en vers, -kan-pe-.
s. m.
[ÉTY'M. Dérivé de décamper, § 145. || 1611. Descampeme
COTGR.]
Il Action de lever le camp.
DÉCAMPER [dé-kan-pé] V. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et ca-
à l'imitation de l'ital. scampare, m. s. §§ 12, 194 et 19'
xvi<= s. Remède n'y a que d'escamper d'ici, rab. v, 7. | It
Descamper, gotgr.]
Il 1" Lever le camp. L'armée décampa pendant la n
Craon décampa si précipitamment qu'il abandonna son can
DUCLOS, L. XI, m, 124.
Il 2» Fig. Famil. Quitter la place. Selon ce qu'il di
Chacun de nous décampera, la f. Fab. iv, 22.
•DÉCANAL, ALE [dé-kà-nàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. du moyen âge decanus, doy
§ 238. Il 1719. Tous les supérieurs du district decanal, L;
liÉLiOT, Hist. des ordres mon. vni, 126.]
Il De doyen. La dignité décanale.
DÉCANAT [dé-kà-nà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge decanatus,
de decanus, doven. [Cf. doyenné.) j| xvit<= s. boss. Qu
lett. 90.] "
Il Dignité, fonction de doyen dans l'Église, les u
versités. n a été promu au — . Pendant son — .
•décandre [dé-kândr'] adj.
[ÉTYM. Tiré de décandrie. || 1798. richard, Dict. de
tan. de Bulliard.]
Il (Botan.) Qui a dix étamines. {Cf. décagyne.)
DÉCANDRIE [dé-kan-dri] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes decandr
(uNNÉ), m. s. composé avec le grec 6lxa, dix, etàv
avSpo;, mâle, § 279. || 1783. bulliard, Dict. de bett
Admis AGAD. 1835.]
Il (Botan.) Dans la classification de Linné, classe CO
posée des plantes qui ont dix élamines.
"DÉCANILLER [dé-kà-ni-vé] v. intr.
[ÉTYM. Origine incerlaine. Se rattache peut-être
radical de chien. [Cf. patois de la Creuse se delchi
se déprendre et s'enfuir, en parlant d'un chien et
chienne accouplés.) || Néolog.]
Il Trivial. Abandonner la place.
"DÉCANTAGE [dé-kan-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décanter, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de décanter.
DÉCANTATION [dé-kan-tà-syon ; en vers, -sl-OS;
[ÉTYM. Emprunté du lat. des alchimistes deci
7)1. s. composé avec la particule de et canthus ( V. ce
bec d'une cruche. || 1690. furet. Admis acad. 1762>
Il (Technol.) Opération par laquelle on décani
DÉCANTER [dé-kan-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des alchimistes decantli»
m. s. composé avec la particule de et canthus [V. ceiB'
bec d'une cruche. || 1701. furet. Admis acad. 1768.]'
Il (Technol.) Transvaser (un liquide) de inanièn
laisser dans le premier vase le dépôt. — du vin, du sU
II
DÉCANTEUR
— 63
dNTEUR fdé-kan-te'ur] s. m.
vlDcrivé de décanter, § 112. || Néolog. Admis agad.
■ \.'\ Appareil à décanter.
^.. AGE [dé-kk-pàj'] s. m.
V I )('iivé de décaper 1, § 78. || Néolog. Admis acad.
iMiiiol.) Action de décaper (les métaux).
ÉVPELER [dé-kâp'-lé ; en vers, -kà-pe-lé] v. tr.
fiiposé de la particule dé (lat. dis) et capeler,
iovenç. mod. descapela, m. s. ^% 11, 192 et
i:ncycl. méth.]
.) Faire cesser d'être capelé. — les haubans.
r. idtiment, màt décapelé, dégarni de ses princi-
(j-manls (haubans, etc.).
r>:APER [dé-kà-pé] v. tr.
iiible composé avec la particule dé (lat. dis)
'1 et 196 ; proprt, « débarrasser de la cape »,
i recouvre le métal à décaper étant comparée
\Cf'. déchaper.) || 1742. Mém. de l'Acad. des
Ailmis agad. 1762.]
1 hiiol.) Nettoyer (une surface métallique) pour
, içciiler, étamer, plaquer, souder, etc., en enlevant
[ s (l'oxyde, de carbonate, de crasse, qui la recou-
d:aper [dé-kà-pé] V. intr.
V (!( imposé avec la particule dé (lat. dis) et cap,
ovenç. mod. descapa, 7n. s. §§ 11, 194 et 196.
. i;l. méth. Admis acad. 1798.]
1 i;< . ; Dépasser les caps, en quittant une côte (pour
lil;i liante mer).
É IPEUR [dé-kà-peur] s. m.
Y Dérivé de décaper 1, § 112. || Néolog.]
r huol.) Celui qui décape les métaux.
CPITATION [dé-kà-pi-tà-syon ; e« vers, -si-on]
Y ])('rivé de décapiter, § 247. || xiv^-xve s. Decapita-
F i Jaques es marines, EUST. desch. iii, 116. Admis
M.]
A III de décapiter qqn.
C PITER [dé-kà-pi-té] V. tr.
\ Emprunté du lat. du moyen âge decapitare, wi. s.
(le la particule de et caput, capitis, tête. L'anc.
. descapiter provient d'une confusion entre la par-
. de et la particule franc, des (lat. dis). || 1320.
■ les décapitèrent, Ovide, dans godef. SuppL]
il )i'i' la tôle à (qqn). Les deux Hothams... lurent pré-
ilécapités, BOSS. R. d'Angl. \\ P. anal. — un arbre,
I er la partie supérieure. || Fig. Priver de ce qu'il
It apital. Ils ont décapité la France, les bourreaux!
:.'>', 1,6.
ÉVPODES [dé-kà-pôd'] s. m. pi.
\ ( lomposé avec le grec Ssxa, dix, et tou;, ttôSoî,
' ' : Mot dû à LATREILLE (1804).]
0.) Ordre de la classe des Crustacés, à cinq
j itles (homards, écrevisses, etc.).
EARBONATER [dé-kàr-bô-nà-té] v. tr.
' 'Il imposé avec la particule dé (lat. dis) et carbo-
-1196.11 Néolog.]
. ] Débarrasser (un corps) de l'acide carboni-
I iiUieivl. Chaux décarbonatée.
É \RBURER [dé-kàr-bu-ré] v. tr.
' inposé avec la particule dé (lat. dis) et car-
l 196. ||A'eo%.]
.) Débarrasser (un corps) du carbone qu'il
1 — l'acier, la ionte.
îARÈMER [dé-kà-ré-mé] v. tr.
Composé avec la particule dé (lat. dis) et carême,
196. Il xii<ï-xiu"= s. Jeûne mais de ten outrage : Onkes
.'en desquaresme, rengl. de moiliens. Miserere,
!•]
il. Faire sortir de l'abstinence du carême. On se
le jour de Pâques.
ARELER [dé-kâr-lé ; en vers , -kd-ire-lé] v. tr.
. Composé avec la particule dé et carreau, §§ 194
1642. Descarreler, OUD.]
irnir de ses carreaux (un lieu carrelé).
STÈRE [dé-kâs'-tèr] s. m.
Composé avec le grec ôixsc, dix, et stère, § 284.
'. Admis AGAD. 1878.]
0 - DECEMBRE
Il Mesure de dix stères. Dn — de bois.
DÉCASTYLE [dé-kâs'-til] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decastylos, grec ôexâtiTuXo;.
m. s. de Sixa, dix, et a-cûXo;, colonne, § 279. || 1694. th.
CORN. Admis acad. 1762 et écrit décastile, puis décastyle
en 1835.]
(I Vieilli. (Architect.) Rangée de dix colonnes.
DÉCASYLLABE [dé-kà-sil'-làb'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decasyllabus , grec ScxaaûX-
Xaëoî, 7/i. s. Il 1752. TRÉv. Admis agad. 1762.]
Il Qui a dix syllabes. {Syn. décasyllabique.) Substantivt.
Un —, un vers décasyllabe.
• DÉCASYLLABIQUE [dé-kà-sïl'-là-bïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de décasyUabe, § 229. || 1752. trév.]
Il Qui a dix syllabes. [Syn. décasyUabe.) Un vers — .
DÉCATIR [dé-kà-tirj v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et catir,
§§ 192 et 196. Il 1785. encygl. méth. Chapellerie. Admis
agad. 1835.]
Il (Technol.) Débarrasser (le drap) du cati. || Fig. Tri-
vial. Faire perdre l'éclat, la force. L'âge a décati cet homme.
Dne femme décatie.
DÉCATISSAGE [dé-kà-ti-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décatir, § 78. || 1815. encycl. méth.
Arts et manuf. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on décatit ; résultat
de cette opération.
DÉCATISSEUR [dé-kà-ti-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décatir, § 112. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il (Technol.) Ouvrier, industriel qui décatit le drap.
DÉCAVER [dé-kà-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et cave 3,
§§ 194 et 196. Il Néolog. Admis agad. 1835.]
Il (T. de jeu.) Dépouiller (un joueur) de tout l'argent
qu'il a devant lui. il a été décavé en deux coups. || Fig. Famil.
Dn homme décavé, et, substantivt, Dn décavé, un homme
ruiné.
DÉCÉDER [dé-sé-dé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decedere, m. s. proprt, « s'ea
aller ». On trouve qqf decedir au xiv<= s. ( V. godef.) || xv« s..
Ou est le tiers Calixte Dernier decedé de ce nom? villon, Gr.
Testam. 357.]
Il Mourir. (S'emploie dans le style judiciaire, officiel,
ou par euphémisme.) Lorsque leur père et leur mère sont
décédés, Code civil, art. 151. La bonne Des Hameaux est décé-
dée, comme dit M. de Coulanges, sÉv. 792.
*DÉCEINDRE [dé-sîndr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et cein-
dre, §§ 192 et 196. (Cf. lat. discingere, m. s.) || xii« s. Toa
corochiés n'i deschainst sonbaldré, raimbertde paris. Che-
valerie Ogier, 8920.]
Il Enlever (ce qui ceint, ce qui est ceint). L'archevêque
lui déceignit du côté l'épée qu'il portait, mézeray, IHst. de
France, ann. 1108. Ayant déoeint son cimeterre, dider. Bij\
indiscr. 28.
DÉCÈLEMENT [dé-sel-man ; en vers, -sè-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déceler, § 145. || 1549. Decelement, r.
est.]
Il Action de déceler.
DÉCELER [dês'-lé; en vers, dé-se-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et celer,.
§§ 192 et 196. Au xive-xv" s. l. de premierfait emploie
l'adverbe desceleement. || 1549. Déceler, r. est.]
Il Faire connaître (qqn qui se cache de qqch). [Syn^
dévoiler.) Si quelque infidèle, Écoutant nos discours, nous allait
— , RAC. Esth. II, 8. Mes frères, leur dit-il, ne me décelez pas,.
LA F. Fab. IV, 21. (Leur vie occupée) à se — et à se rui-
ner les uns les autres, la br. 6. || P. ext. Faire connaître
(ce que qqn cache). Ils confessent leur crime et n'osent —
le sien, vaugel. Q.-Curce, VI, 9. Ses papiers décelèrent le
libertinage du jeune homme, st-3im. xi, 184. jj En parlant
de l'indice qui fait connaître celui qui cache qqch, ou la
chose qu'il cache. Il n'y a rien de si délié, de si simple et de
si imperceptible où il n'entre des manières qui nous décèlent,.
LA BR. 2. Son œil le décèle, Gilbert, Apologie.
DÉCEMBRE [dé-sâmbr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. december, ?n. s. de decem, dix,,
ce mois étant le dixième dans un ancien calendrier des
Romains. || 1250. Dezembre, dans godef. SuppL]
DECEMMENT
636
DECIIALASSER
Il Mois qui est aujourd'hui le douzième et dernier de
l'année. Le mois de — . Le deux de — , et, ellipt, Le deux — .
Il Poétiqt. L'iilver. Le centième — a les plciines ternies... de-
puis que..., M.\LH. II, 12.
DÉCEMMENT [dé-sà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de décent et ment, § 724. || xvie s. De-
centement, R. est. Décemment, MONTAIGNE, i, 25.]
Il D'une manière décente. Se conduire — . Être vêtu — . Je
ne puis — refuser son offre.
DÉCEMVIR [dé-sêm'-vir] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decemvir, m. s. ]| xiv"' s. ber-
suiRE, dans godef. Suppl.]
Il (Antiq. rom.) Membre d'une commission» de dix per-
sonnes. Il Spécialt. I 1. Membre de la commission char-
gée de rédiger la loi des Douze Tables. | 2. Magistrat
secondant le préteur urbain dans l'administration de la
justice, la vente des biens, etc.
DÉCEMVIRAL, ALE [dé-sem'-vi-ràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decemviralis , m. s. \\ 1732.
TRÉv. Admis acad. 1798.]
Il (Antiq. rom.) Relatif aux décemvirs. La puissance dé-
cemvirale. Les édits décemviraux.
DÉCEMVIRAT [dé-sêm'-vi-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decemviratus, m. s. \\ xiv^ s.
BERSuiRE, dans LiTTRÉ. Admis acad. 1740.]
Il (Antiq. rom.) Dignité, fonction de decemvir.
DÉCENCE [dé-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decentia, m. s. \\ xin«-xive s.
■Gardes la desoence, H. de gauchi, dans godef. Suppl.]
Il 1° Respect extérieur des bonnes mœurs. {Syn. bien-
séance.) Choquer la — .
Il 2" Respect des convenances. Être vêtu avec — . Notre
régularité n'est qu'une — que nous donnons au monde et au
sérieux de notre état, MASS. Zèle, 2.
DÉCENNAL, ALE [dé-sên'-nàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decennalis, m. s. \\ xvi« s. Pres-
cription décennale, Chresme philos, (attrib. à rab.). Admis
ACAD. 1762.]
Il Relatif à une période de dix ans. Prescription décen-
nale, qui se produit par un laps de dix ans. Concours décen-
naux, fêtes décennales, qui ont lieu tous les dix ans. Ellipt.
S. f. pi. Les décennales, fêtes instituées sous les empe-
reurs romains, pour célébrer la dixième année de leur
<ivènement. Magistrature décennale, établie pour dix ans.
DÉCENT, ENTE [dé-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decens, decentis, m. s. \\ \\^ s.
En fourme descente, wavrin, dans godef. Suppl.]
Il Conforme à la décence. Des manières décentes. Ce n'est
point assez que les mœurs du théâtre ne soient point mauvai-
ses; il faut encore qu'elles soient décentes, la br. 1. Être vêtu
4'une manière décente. Il n'est pas — de se moquer ainsi.
*DÉCENTOIR. F. décintroir.
DÉCENTRALISATION [dé-san-trà-li-zà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de décentraliser, § 247. || Néoloq. Admis
ACAD. 1878.]
Il Action de décentraliser.
DÉCENTRALISER [dé-san-trà-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et centra-
liser, §§ 192 et 196. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Rendre les autorités locales plus indépendantes de
l'autorité centrale, en leur laissant plus de droits, plus de
pouvoirs.
'DÉCENTRER [dé-san-tré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et centre,
§§ 194 et 196. Il Nrolog.]
Il (Technol.) Rendre irrégulier en détruisant la corres-
pondance des centres, le parallélisme, etc. Des jumelles
•décentrées, dont les oculaires ne concourent plus en-
semble.
''DÉCEPTIF, IVE [dé-sep'-tïf, -llv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deceptivus, m. s. \\ 1378. Et es-
toient deceptlves pour le peuple, dans det.b. Rec]
Il Vieilli. Propre h décevoir. Prends le mets —, st-.amant,
Moïse sauvé, 2. Ce présent —, corn. Méd. iv, 1. [Cf. déce-
vant.)
DÉCEPTION [dé-sdp'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Empi'unté du lat. deceptio, m. s. \\ 1269. Circon-
-ventlon et déception, dans godef. Suppl.]
Il 1" Anciennt. Action de décevoir. Flatterie, —, trahi-
son, menterie, marot, iv, 18.
•<\ 2" Action d'être déru. Il lui fit éprouver une or
Avoir une — . Après tant de déceptions.
* DÉCERCLER [dé-sèr-klé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et
S§ 194 et 196. Il xiio s. Et le clavain del helme desroin
decercler, Antioche, iv, 643.]
Il (Technol.) Dégarnir de ses cercles (un tonnea-
cuve).
DÉCERNER [dé-sèr-né] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decemere, m. s. || 131
lanz et decernanz, dans godef.]
Il 1° F/e/W^'. Décréter. Le parlement.. .décerna que...,
Mœurs, 78. || Spécialt. De nos jours. Décider (un
sure relative à qqn). — contre qqn un mandat d'ami,
contrainte par corps.
Il 2° Attribuer à qqn (une récompense, un hm
On lui décerna les honneurs divins. — à qqn une çécoi:
une couronne. On lui a décerné le prix.
DÉCÈS [dé-sè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decessus, m. s. proprt,
part ». Il xie s. Puis mon décès en fusses onorez, Si
405.]
Il Mort d'une personne. (S'emploie dans le ?i
diciaire, officiel, ou par euphémisme.) La cons'
du — . Acte de — . Fermeture pour cause de —
après — .
DÉCEVABLE [des'-vàbl' ; eii vers, dé-se-...] ai'
[ÉTYM. Dérivé de décevoir, § 93. || xti« s, Decevah
vais, Lib. Psalm. p. 40, Michel. Admis acad. 171 -
Il lo Ane. franc. Trompeur.
il 2" Vieilli. Qu'on peut décevoir.
DÉCEVANT, ANTE [des'-van, -vânt' ; en vers, dé
adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de décevoir, § 47. || xii^ s. ;
cevantes et vaines sunt. Rois, i, 12.]
Il Qui déçoit. (C/'. déceptif.} Ai-je pu résister au
— ? RAC. P/ièd. II, 2. Cette partie décevante dansThomir:
maîtresse d'erreurs, pasc. Pcîis. m, 3.
DÉCEVOIR [dês'-vwàr; en vers, dé-se-...] v. ti
[ÉTYM. Du lat. pop. decïpêre (class. *declpere,
m. s. devenu *deceber, deceveir, décevoir, §§ 338, 43
et 291.]
Il 1» Tromper par l'apparence séduisante. Notre
est toujours déçue par l'inconstance des apparences,
Pens. I, 1. Oui, mon esprit s'était déçu, corn. Cid, i, G.
trop d'ardeur malgré moi l'a déçue, m. iôid. v, 6.
Il 2° Tromper en ne réalisant pas l'espérance. Pa-
trahison le cruel m'a déçue! Rac. Ipfi. v, 3. Votre m
n'a point déçu Le généreux espoir que j'en avais conçu,
Poly. 11,2.^
DÉCHAÎNEMENT [dé-chèn'-man ; en vers, -chc
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déchaîner, § 145. Le sens propr
tion d'ôter la chaîne » paraît inusité. || xvii" s. V.
ticle.]
Il Libre cours donné à la violence. Le — de la tt
des vents. || Le — des passions, de l'envie, de la haine. .
Dans un — si général et si injuste contre le Sauveur,
.3>^ Passion, 1. P. ext. Famil. C'est un — de dire (on
tout la fureur de dire) que le saint-père est Espagne
1253.
DÉCHAÎNER [dé-chè-né] v. tr.
[ÉTY.M. Composé avec la particule dé (lat. dis) el '
§§ 194 et 196. Il xii» s. L'un après l'autre va toz desci
Bat. d'Aleschans, 1958, Jonckbloet.]
Il 1» Délivrer de la chaîne. — un chien de garde p
la nuit. — les forçats.
Il 2° Fig. Donner libre cours à la violence de ii
qqch. Le diable est déchaîné en cette ville : de mémoire d
on n'a point vu de temps si vilain, SÉv. 312. P. ext '
a vu contre eux un diable déchaîné, mol. Êc. des f. i
la tempête. Les vents sont déchaînés. C'est le mauvais
qui m'a arrêtée... Tout était déchaîné, SÉv. tS03. — 1
sions populaires. | Se — contre qqn. On vous voit, en tou^
vous — sur moi, mol. Mis. ni, 4.
*DÉCHALANDER [dé-clùi-lan-dé]. F. désacha
■* DÉCHALASSER [dé-chà-là-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis)
las, dont la première svllabe a été considérée
étant un préfixe, §§ 194 et 196. || 1700. F. déohi
DECHALEMENT
— 637
DECHARGER
'. Débarrasser (la vigne) des échalas qui la
. {S'/n. décharneler.)
lLEMENT [dé-cliàl-man ; en vers, -c\vd-\e-...]
•'rivé de déohaler, § 145. || Néolog.]
■■■.) Position d'un navire que la mer laisse à
j État de la plage laissée à découvert par la
c. (V. jusant.)
E iALER [dé-chà-lé] v. intr.
I h'igine inconnue. || Néolog.]
e.) Être à découvert, en parlant d'un navire
lie plag-e à marée basse. P. ext. La mer déchale,
;i plage.
E RANGER [dé-chan-jé] v. tr.
' )mposé de la particule dé (lat. dis) et changer,
1. Se trouve en anc. franc, au sens de << échan-
lUEF. deschanger. || XYU^ s. V. à l'article.]
, Revenir sur un changement qu'on a fait.
ne changer point et de n'avoir jamais besoin de — ,
>éIhant [dé-chan] s. m.
oniposé de la particule dé (lat. dis) et chant, à
lia lat. du moyen âge discantus, 7n. s. §§ 193
is emploient discant, calqué sur le latin. ]|
gue, a treble et a deschant, Renart, xu, 885.]
plain-chant, double chant, sorte de contre-
('', qui était primitivement à deux parties. || P.
- d'ornement, de fantaisie, ajoutées au plain-
i r les chantres, par les assistants.
♦ÉCHANTER [dé-chan-té] v. tr.
rv Dérivé de déchant, § 154. || xiii^ s. Ou deschanter
lii ier, G. de coincy, dans du c. discantus.]
4 •l'iint. Chanter en déchant.
1 CHANTER [dé-chan-té] v. intr.
r . Composé de la particule dé (lat. dis! et chanter,
2 1'.16. Il xni<î s. Costume est que musarz deschante Lou
q li saiges li chante, Vie des Pères, dans godef. des-
e
l \iii'iennt. Chanter d'une autre manière, changer
^ '/. palinodie.)
! '. i-rt. Famil. Rabattre de ses prétentions, de ses
[Cf. les expressions changer de ton, de gamme.)
— . Tu vois qu'à chaque instant il te fait —, mol.
I. HAPER [dé-chà-pé] v. tr.
. Composé avec la particule dé (lat. dis) et chape,
i l'.'O. [Cf. décaper 1.) || XYI^ s. Lorsqu'il faudra que
i/ous desohappe, J. boughet, Chapelet des princes,
I iiiiol.) Après la coulée, débarrasser (le moule)
ijluipe ou enveloppe destinée à en maintenir la
I,
:ïAPERONNER [dé-chàp'-ro-né ; en vers, -chà-
'. //■.
' ' 'imposé avec la particule dé (lat. dis) et chape-
et 196. Il 1564. Deschaperonner, j. Thierry,
.-lat.]
1 liiiol.) Faire cesser d'être chaperonné. | l. — le
2. — un mur.
HARGE [dé-chàrj'] s. f.
. Subst. verbal de décharger, § 52. || xin^-xiv<= s.
c j'ai faites mes descharches, G. guiart, Ro]j. lign.
fait d'être débarrassé d'une charge. La — d'une
d'un navire chargé de blé. P. ext. La — du blé, des
idises. Il P. ext. Explosion de plusieurs armes à feu
1 fait partir simultanément la charge. Faire une —
rie. Essuyer une — de mousqueterie. Leur effroyable —
nôtres en furie, Boss. Coudé. \\ P. anal. — électrique,
uelle un corps se débarrasse brusquement du fluide
jue accumulé à sa surface. La — d'une pile, d'une
! électrique.
^e fait d'être débarrassé d'un excès de charge.
Au propre. (Technol.) Travaux pour la — d'un pla-
un plancher. ||/^. ext.\ 1. Pièce de charpente disposée
ne cloison, dans un cintre, au-dessus d'une porte,
fenêtre, etc., pour diminuer la charge du point
i. I 2. Barre de fer servant au môme usage dans
iblage d'une grille, d'un châssis.
Fiij. Obtenir une — sur ses contributions. Le licen-
ciement des troupes fut une — pour le trésor. Faire des aveux
pour la — de sa conscience. Il faut craindre de faire de la con-
fession une — de cœur, sans se corriger, kén. Ixlt. sur le
fréq. usage des sacr. \\ Spéciall. \ 1. Le fait pour un ac-
cusé d'être délivré des charges qui pèsent sur lui. Té-
moins à — . Ce qui a été dit à la — de l'accusé. | 2. Déclara-
tion qu'une personne a fourni, payé ce qu'elle devait, et
cesse d'en être tenue. Donner une — des pièces d'un procès
à qqn. Paiement fait à la — de qqn. P. ext. Porter une somme
en —, en décharger le compte de qqn.
III. Le fait d'être débarrassé du trop-plein.
Il 1° Une chambre de —, et, p. ext. Une —, pièce d'un
appartement servant à recevoir le trop-plein des meubles,
etc. Un lieu de — (pour les décombres, déblais, ordu-
res, etc.). P. ext. — pubUque, lieu où tout le monde peut
se débarrasser des gravois, décombres, ordures, etc.
Il 2» En parlant des liquides. Tuyau de —, par lequel
s'écoule une partie des eaux d'un réservoir, d'un ca-
nal, etc. Il P. ext. Ce qui sert à recevoir le trop-plein. De
grands lacs, creusés par les rois... avaient leurs décharges pré-
parées, Boss. Hist. univ. m, 3. || Une — de ventre, évacua-
tion qui débarrasse le ventre.
Il 3» P. anal. Ce que dépose une surface colorée sur
ce qui est en contact avec elle. La — d'une étoffe nouvelle-
ment teinte, d'une feuille fraîchement imprimée. P. ext. Feuille
de papier non collé qu'on applique sur une forme typo-
graphique pour enlever l'encre qui est restée sur les ca-
ractères.
DÉCHARGEMENT [dé-chàr-je-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décharger, § 145. || 1272. En deschar-
gemant de noz detes, dans godef. Admis acad. 1762.]
Il Action de décharger (une voiture, un navire, une bêt&
de somme, etc.).
'DÉCHARGEOIR [dé-chàr-jwar] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décharger, § 113. || 1419. Deschargeur
dudit estang, dans godef. deschargeur.]
Il Ce qui sert à décharger. | l. Ouverture de décharge
pour un bassin , un réservoir. Spécialt. Ouverture par
laquelle se vide un bief trop plein. | 2. Rouleau sur lequel
la toile s'enroule à mesure qu'elle est tissée.
DÉCHARGER [dé-chàr-jéj v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et charge,
§§ 194 et 196. Il xiie s. Li buens chevals s'est del fais des-
chargiez, Couronn. de Louis, 2149.]
I. Débarrasser d'une charge. — qqn de son fardeau. Se
— de ses paquets. Absolt. — une bête de somme, une voiture,
un bateau. P. ext. — ce qui est sur la voiture, le bateau, etc.
— des marchandises. Les trésors déchargés sur la plage, la f.
Fab. IV, 2. Absolt. Le bateau a déchargé sur le quai. || P.
ext. Débarrasser une arme à feu de sa charge, soit en la
retirant, soit en la faisant partir. Des canons déchargés. —
son fusil en rentrant de la chasse. — ses pistolets sur qqn, et,
p. ext. famil. — à qqn sur la tête un coup de sabre, de bâ-
ton. Mercure... Leur en décharge un grand coup (de la cognée)
sur la tête, la f. Fab. v, 1. || P. anal. — une batterie élec-
trique, en dégageant brusquement l'électricité accumulée
à sa surface.
II. Débarrasser d'un excès de charge.
Il 1° Au propre. — qqn d'une partie de son fardeau. — un
plancher, un plafond. — un navire, en jetant une partie de
la cargaison. P. anal, et spécialt. (Marine.) — la voilure,
la modifier de manière qu'elle subisse moins l'action du
vent.
Il 2" Fig. Je vous déchargerai de ce soin. Se — sur qqn
d'une affaire, n (Dieu) se décharge sur eux (les grands) du
soin des faibles et des petits, mass. lluman. des graiids, 1.
Se — des obligations de tuteur. — les personnes les plus ri-
ches de l'obligation de donner l'aumône, paSC. Prov. 6. —
qqn d'un impôt, d'une dette. — un compte d'un article. Spé-
cialt. — la feuille, le livre d'un messager, en signant la dé-
charge , le reçu de ce qu'il avait à livrer. Sa nouvelle lui
pèse, il veut s'en — , mol. Mélic. i, 3. — sa conscience, en
faisant l'aveu de son crime. || Spécialt. — qqn d'une accu-
sation, et, absolt, Tels arrêts nous déchargent et nous ren-
voient absous qui sont infirmés par la voix du peuple, la br. 12.
III. Débarrasser du trop-plein. L'ouverture par laquelle
le réservoir se décharge. Ces tempêtes par où le ciel a besoin
de se — quelquefois, B0S3. Le Tellier. — la poupe, vider
l'eau qu'elle contient. — le ventre, l'estomac, par des éva-
cuations. Fig. — sa rate, sa bile, sa mauvaise humeur.
DÉCIIARGEUR
638 —
DECHEYELER
n faut qu'enfin j'éclate, Que je lève le masque et décharge ma
rate, mol. F. sav. ii, 7. — son cœur trop plein, laisser dé-
border ses sentiments. Tuez-moi si vous voulez : il faut que
je décharge mon cœur, mol. D. Juan, v, 2. || Spcciult. Une
étoffe qui décharge la couleur, et, absoll, qui décharge, qui
dépose une partie de sa couleur sur ce qui la touche. P.
anal. Une feuille d'impression dont l'encre se décharge, dé-
charge. — les formes typographiques, en y appliquant une
feuille de papier non collé qui enlève l'encre restée sur
les caractères.
DÉCHARGEUR [dé-chàr-jeur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décharger, § 112. || xiii^ s. Demeurant a
S. Jehan aus deschargeurs, E. boileau, Livre des mest. I,
xvn, 18.]
I. Celui qui décharge. || Spécialt. \ 1. Celui qui fait
métier de décharger les bateaux, les voilures. | 2. Ari-
ciennt. Officier chargé de veiller au déchargement des
poudres et autres munitions.
II. Ne'olog. Ce qui décharge. | Spécialt. Appareil qui
dans les lignes électriques fait décharger dans le sol
l'électricité de l'atmosphère, pour qu'elle ne s'accumule
pas sur les fds.
* DÉCHARNELER [dé-chàr-ne-lé] v. tr.
[ÉTYiM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et char-
nier 2, §§ 194 et 196 : décharneler est pour décharnerer. [Cf.
ensorcelé et § 361.) || 1700. « Décharneler » se dit dans l'Or-
léanois pour « déchalasser », liger, Nouv. Mais. rust. dans
DELB. Rec]
Il Dialect. Débarrasser (la vigne) des échalas (charniers)
qui la soutiennent. [Syn. déchalasser.)
DÉCHARNER [dé-chàr-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et cham,
forme ancienne de chair, §§ 194 et 196. || xiio s. De fain
descarné, Antioche, v, 880.]
Il Dégarnir de chair. — le leurre du faucon, ôter le mor-
ceau de chair dont il est garni. Un os décharné. !| P. anal.
Un visage, des membres décharnés (par l'amaigrissement).
Dn peu d'os et de nerfs qu'ont décharnés cent ans, cORN. lllus.
com. I, 1. ragon, asthmatique, très bossu, très décharné, ST-
siM. III, 197. Il Flg. Récit décharné, sans aucun dévelop-
pement. Style décharné, sans corps, sans ampleur.
■•DÉCHARPIR [dé-chàr-pir] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "dïscarpjre, m. s. (lat. class. discer-
père, de dis et carpere, §§ 186 et 629), devenu descharpir,
§§ 342, 379 et 291, décharpir, § 422. || xv^ s. Et n'en puis
estre descherpie, a. ciiart. Quatre Dames, p. 634, édit.
1617.]
Il 1° Anciennt. Séparer (ce qui est emmêlé). Qui vou-
drait — d'une écarlate fine La trame fil à fil, R. belleau, m,
26.]
Il 2° Fig. Vieilli. Séparer (des gens qui sont aux pri-
ses). Andrès et Trufaldin... Ont à les — eu de la peine assez,
MOL. Et. V, 9.
* DÉCHASSÉ. V. déchasser 2.
1. * DÉCHASSER [dé-chà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et chasser,
§§ 192 et 196. Il xii»^ s. Gent dechace, béroul, Tristan,
2262, Michel.]
Il Anciennt. Chasser, pousser dehors. De nos jours.
(T. technique de tourneur.) — une cheville de bois.
2. DÉCHASSER [dé-chà-sé] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et chasser,
§§ 192 et 196. Il Mot de la fin du xviiic s., enregistré par
DE wailly en 1803. Admis acad. 1835.]
Il (Danse.) Faire un pas de côté à gauche, après qu'on
a chassé, c.-à-d. fait un pas de côté à droite. A la mo-
naco l'on chasse et l'on déchasse, Chans. pop. || Au part,
passé employé substantivt. Un chassé et un déchassé. {Cf.
chassez-déchassez. )
*DÉCHAUMAGE [dé-chô-muj'] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de déchaumer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de déchaumer.
DÉCHAUMER [dé-chô-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et chaume,
§§ 194 et 196. Il 1732. trév. Admis acau. 1798.]
Il (Technol.) Débarrasser (le sol), par un labour super-
ficiel, du chaume resté après la moisson.
"DÉCHAUMEUR [dé-chô-meur] 5. w.
[ÉTYM. Dérivé de déchaumer, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Instrument qui sert à déchaumer.
il
DÉCHAUSSEMENT [dé-chôs'-man ; en vers,
se-...] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de déchausser, § 145. || 1539. Desch:
ment, R. est. Admis ac.\d. 1762.]
Il (Technol.) Action de déchausser (un arbre
mur, etc.). || P. ext. État des dents qui se déchau-
DÉCHAUSSER [dé-chù-sé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *dïscalciare, m. s. composé a^i
particule dis et calceus, chaussure, devenu
g§ 342, 379, 297 et 291, puis déchaucer, écrit arbitî
ment déchausser, §§ 422, 455 et 634.]
Il Faire cesser d'être chaussé.
il l" Débarrasser (qqn) de ses chaussures. — qt'*^
— , ôter ses chaussures, et, p. plaisant. (Vénerii
parlant du loup, gratter la terre avec ses pattes. (('
chaussure.) | P. ext. Carmes déchaussés, qui ont les pied-
protégés seulement par des sandales. {Cf. déchaux.
N'être digne de — qqn, de le servir, tant on est au-de
de lui.
Il 2" Fig. Dénuder à la base. Ses dents se déchau
la racine étant laissée à découvert par la gencive.
arbre, en mettant les racines à nu. Mur déchaussé,
les fondations sont à découvert.
DÉCHAUSSOIR [dé-chô-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déchausser, § 113. || xv» s. rené
jou, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.1
11 (Technol.) Instrument avec lequel on déchauss'
dent pour l'arracher plus facilement.
* DÉCHAUSSURE [dé-chô-sûr] s. f. SjM
[ÉTYM. Dérivé de déchausser, § 111. || 1690. FTariBB
Il (Vénerie.) Lieu oîi le loup s'est déchaussé (a g
la terre). (S'emploie surtout au pluriel.)
DÉCHAUX [dé-chô] adj. m.
[ÉTYM. Pour deschaus, adj. verbal de déchausser,
Il xii'' s. Nus et descaus comme ribaus aies, AUscans, i
Il Vieilli. Déchaussé. Carmes — . Fig. On appelle pied
homme de néant qui veut paraître qqch et qui n'a pas le œ_j_
d'avoir des souliers, furet. Dict.
"DÈCHE [dèch'] s. f.
[ÉTYM. Peut-être subst. verbal de déchoir, §52. !|.Y('
Il Trivial. Manque d'argent, misère. Être dans la -
DÉCHÉANCE [dé-ché-âns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de déchoir, §§ 65 et 146. [Cf. décade
Il xii= s. Mes jo quid dire veir de celé deohaance, gak:
pont-ste-max. St Thomas, 3806.]
Il Action de faire déchoir, état de celui qui est d
La — d'un souverain, qu'on dépouille de la couroiii
— de l'homme, dépouillé de l'état d'innocence par !
ché originel. || Spécialt. Avec le complément de la
dont on est déchu. (Droit.) La — d'un droit, d'un pri.
DÉCHET [dé-chè] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de déchoir, § 52 : le t final r
à une confusion avec la 3^ pers. sing. de l'indic. ]
anciennement il dechiet, il déchet. Jl xui<= s. Vostre to
en dechié, ueauman. Fatvasie, i, &Q, Suchier. 1 xv^
hault satrape... qui depuis vit en vergoingne du dechiet (
estât, a. GiiART. Esper. p. 267, édit. 1617.]
Il l" Anciennt. Action de déchoir. Sur le — de la la e
latine, pasq. Rech. viii, 2. j
11 2° P. ext. Quantité qui tombe, est perdue, dan?'
ploi d'un produit, d'une matière. Il y a eu du — à
fonte de l'or. Le — produit par la cuisson du pain, par la
de la soie grège. |i P. ext. Ce qui tombe d'une matière
travaille. Des déchets d'étoffe, rognures qui tombi
l'étoffe qu'on taille. Des déchets de viande, peau, gr
tendons, etc., qu'on retire de la viande qu'on par
déchets de soie, de laine, de coton, parties laissées d'
ou tombées au dévidage, à lafilature, et dont ontiri
à nouveau. 1| Fig. Diminution d'une qualité, d'une
lion morale. Sa réputation a éprouvé du — . Heureus le
qui met toute son étude, toute son application à se pourvoi:
le salut, qui ne peut souffrir sur cela le moindre —, i:
Pcns. I, 125.
DÉCHEVELER [dé-chéuv'-lé ; en vers, -chc-
V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) <
veu, §§ 194 et 196. 1| xue s. Granz vieUes deschevelees, ^^
Rou, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Décoiffer, en dénouant la chevelure. (C/
vêler.)
DÉCHEVETRER
639
DECIARE
•ibcHEVÊTRER [dêch'-vc-trô ; en vers, dé-che-...]
. /
Composé avec la particule dé (lat. dis) et chevêtre,
196. Il 1564. Deschevestrer un cheval, J. thieruy,
nç.-lat.]
//. Débarrasser du chevêtre.
biEVILLER [duch'-vi-yé ; en vers, dé-che-...] v. tr.
Composé avec la particule dé (lat. dis) et cheville,
196. Il xii" s. Descloent, deschevillent bort, ben. de
:, Troie, 27785.]
■Iiuol.) Dégarnir de chevilles.
DCHIFFRABLE [dé-chi-frùbl'] adj.
7'iM. Dérivé de déchiffrer, § 93. || xviie s. V. à l'article.
m;ad. 1740.]
peut être déchiffré. Une langue inconnue est —,
rrii.s-. vu, 23.
i CHIFFREMENT [dé-chi-fre-man] ,?. m.
■■ . Dérivé de déchiffrer, § 145. || 1553. Deschiffrement
re, dans godek. SuppL]
m de déchiffrer, résultat de cette action.
l CHIFFRER [dé-chi-fré] v. tr.
1. Composé avec la particule dé (lat. dis) et chiffre,
196. Il .XV'' s. Deschiffra en planiere audience tous
, Deux Amans, dans godep. SuppL]
une écriture chiffrée ou dont la langue est in-
— un cryptogramme. Spécialt. — de la musique (la
iiit chiffrée dans l'ancienne musique) , lire de la
qu'on voit pour la première fois. — un morceau.
1 ne sait pas — . P. ext. Parvenir à lire, à expliquer
1 écrit avec des caractères inconnus. — les hiéro-
/'. anal. Parvenir à lire une écriture informe,
le caractère de qqn, parvenir à le comprendre,
i^dsayer de — qqn.
] CHIFFREUR, * DÉCHIFFREUSE [dé-chl-freur,
'< ',' s. m. et f.
, -iM. Dérivé de déchiffrer, § 112. || xvi'= s. Interprètes,
isifireurs, N. uu FAiL, Eulrapel, 15.]
I lelui, celle qui déchiffre. Un — de manuscrits, d'inscrip-
)i Un — de musique, et, ellipt, Une habile déchiffreuse.
] ICHiaUETER [dé-chïk'-té ; en vers, -chi-ke-té] v. tr.
\ ïM. Composé avec la particule dé (lat. de) et chique-
r S 103 et 196. Il 1348. Un mantel deschaquetey, dans
^'iippl. I xv'' s. Leur manche deschiquetee, eu. d'orl.
M
luper, ou déchirer en languettes. — une étoffe.
iéchiqueté. Une feuille d'arbre déchiquetée, dont les
- -oui déchiquetés. P. ext. Découper maladroite-
■ . — de la viande, — un poulet. || Fig. Style déchiqueté,
)i3usé de phrases trop courtes.
■ÎGHIQUETURE [dé-chïk'-tûr; en vers, -chi-ke-...]
irvM. Dérivé de déchiqueter, § 111. || 1578. Ils s'incisent
itrine... puis frottent ces deschiquetures..., J. de léry,
DELB. Mater.]
Découpure, déchirure, en forme de languette.
àCHIRAGE [dé-chi-ràj'] s. m.
TYM. Dérivé de déchirer, § 78. || 1700. Bois de rebut ou
de dechirage, liger, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec.
lis AC.\D. 1798.]
(Technol.) Action de déchirer. Spécialt. Dépeçage
bateau hors de service, d'un train de bois flotté.
ÉCHIRANT, ANTE [dé-chi-ran, -rânt'] adj.
TYM. Adj. particip. de déchirer, § 47. || 1611. cotgr.
lis ACAD. 1835.]
3ui déchire (le cœur). Des cris déchirants. Un spec-
ÉCHIREMENT [dé-chir-man ; en rer^, -chi-re-...]
i.
;tym. Dérivé de déchirer, § 145. || xne-xin^ s. El des-
ement de la deforienne bealteit, Job, dans Rois, 446.]
Action d'être déchiré. Spécialt. (Chirurgie.) Le — des
is, des membranes. || Fig. \ 1. Des déchirements d'entrailles,
leurs si aiguës qu'il semble que les entrailles se dé-
•ent. I 2. — de cœur, souffrance morale aiguë.
lÉCHIRER [dé-chi-ré] v. tr.
:tym. Composé avec la particule dé (lat. de) et l'anc.
francique skërran, déchirer, §§ 6, 498 et 499. || xiie s.
iejetas nus e deciras, Psaut. de Cambridge, Lix, 1.]
Diviserirrégulicrement (un tissu) en rompantles (ibres.
n. lacérer.) — une étoffe, n a ses vêtements tout déchirés.
et, p. ext. Il est tout déchiré. Le voile du temple se déchire,
BOURD. ^e'- Passion, début. — le voile d'une femme, et, fig. Il
faut — les voiles, ce qui cache la vérité. Le voile est déchiré,
je m'étais mal connu, volt. Adc'l. du Guescl. v, ?,. — de la
toile, et, fig. par analogie avec le bruit que fait la toile en
se déchirant. — la toUe, faire entendre des feux de pelo-
ton irréguliers, sans ensemble. || — du papier. — la cartou-
che, déchirer avec les dents l'enveloppe de la charge pour
la verser dans le canon du fusil. — une lettre. Mais, diantre I
il ne faut pas — les exploits, rag. Plaid, ii, 3. — un contrat,
et, fig. — les contrats, les traités, les violer ouvertement, jj
— l'écorce, le bois. P. ext. (Technol.) — un bateau, une voi-
ture, les dépecer, quand ils ne peuvent plus servir. || — la
peau, les chairs. Ils sont armés de fouets et ils se disposent à le
— de coups, BOURD. Flagell. début. La baUe a déchiré les tis-
sus. Le malheureux lion se déchire lui-même, i,a f. Fub. ii, 9.
Si des regards on pouvait mordre. Il m'aurait déjà déchiré, mol.
Amph. m, 2. | Fig. — qqn à belles dents, en dire beaucoup
de mal. Ceux qui se font les plus grandes amitiés..., et qui, le
dos tourné, font galanterie de se — l'un l'autre, moi,. Impr.
se. 4. — la réputation de qqn. Ils déchirent l'innocence de ces
filles, PASC. Prov. 11. || Les épines lui ont déchiré le bras. Il
a eu la main déchirée d'un coup de dent, de griffe. Fig. Chien
hargneux a toujours l'oreille déchirée [lac. prov.), les gens
querelleurs s'attirent de méchantes affaires. Le lion déchire
sa proie. Fig. Il déchire la main qui le nourrit, il maltraite
son bienfaiteur. Tourmentés, déchirés, assassinés, n'importe.
Les supplices leur sont (aux chrétiens) ce qu'à nous les plai-
sirs, CORN. Pobj. III, 3. De mon fils déchiré fuir la sanglante
image, rag. Phèd. v, 7. Un prêtre... Portera sur ma fille une
main criminelle. Déchirera son sein, id. Iph. IV, 4. P. ext.
— les entrailles de la terre. Fig. Un État déchiré par les fac-
tions. Pourquoi nous — par des guerres civiles? corn. Hor.
I, 3. Dans le même sens. Qu'elle-même (Rome) sur soi ren-
verse ses murailles. Et de ses propres mains déchire ses entrail-
les I CORN. llor. IV, 5. La religion déchirée par tant de sectes,
Boss. R. d'Angi. \\ P. anal. En parlant des sensations
douloureuses qui semblent déchirer les organes. La toux
déchire sa poitrine. Des tranchées qui déchirent les entrailles.
Un cri qui déchire l'oreille. Fig. Portant partout le trait (de
l'amour) dont je suis déchiré, rac. Phèd. ii, 2. Quoi? de
quelques remords êtes-vous déchirée? ID. ibid. 1, 3. Les passions
ennemies se saisissent d'un cœur qu'elles déchirent en mille
morceaux, pasc. Passions de l'amour.
*DÉCHIREUR [dé-chi-re'ur] s. m..
[ÉTYM. Dérivé de déchirer, § 112. || 1754. encycl.]
Il Celui qui déchire. Spécialt. — de bateaux, de voitures,
celui qui les dépèce, quand ils ne peuvent plus servir,
pour en vendre les débris. {Syn. dépeceur.)
DÉCHIRURE [dé-chi-rùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de déchirer, § 111. || xiie-xiii« s. Plus de
deus pies ot la descireure, Aubri le Bourg, p. 45.]
Il Solution de continuité faite en déchirant (un tissu).
Avoir une — à sa robe. || La — d'une membrane, des bords
d'une plaie.
DÉCHOIR [dé-chwàr] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et choir,
§§ 192 et 196. Il xie s. Dient Francels : « Mult dechieent Unes-
tre, » Roland, 1585.]
Il Tomber d'un rang, d'un état supérieur. — de sa
grandeur. — de l'état d'innocence. Ceux qui sont déchus de sa
grâce (de Dieu), boss. llist. univ. n, 20. Il ne déchet pas
de l'état de justification, ID. Var. xiv, 60. Vos ennemis, déchus
de leur vaine espérance, rag. Prit, ii, 2. Être déchu d'un pri-
vilège, d'un droit. || Absolt. Un monarque déchu du trône.
Ange déchu (de l'état bienheureux). Un auteur qui commence
à _ (de sa réputation). Depuis ce moment il a déchu, main-
tenant il est déchu dans l'opinion. L'âge la fit — (de ses at-
traits) : adieu tous les amants, la f. Fab. vu, 5. Cet État
que vous croyez déchu, fén. Tél. 22. || En parlant des choses.
Son crédit, sa réputation, son talent, ses facultés commencent
à — .
DÉCHOUER [dé-chwé ; en vers, -chou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
dical de échouer, §§ 192 et 196. || 1730. V. à l'article. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Remettre à flot (un bâtiment échoué). (F. déséchouer.)
Nous travaillâmes toute la nuit à alléger ces deux bâtiments afin
de les —, FORBiN, Mém. (1730).
DÉCIARE [dé-syàr ; en vers, -si-àr] s. m.
DECIDE
640 —
DECINTRAGE
[ÉT\-M. Composé de deci, abréviation arbitraire du lat.
decimus, dixième, etare, §284. Il 1797. prieur, dans Anna-
les de chbnie, x\, 247. Admis acad. 1878.]
Il Dixième partie de l'are.
DÉCIDÉ, ÉE [dé-si-dé] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de décider, § 44. || xvnie s. F. à
l'article. Admis acad. 1762.]
Il Qui ne balance pas pour prendre un parti. {Syn. ré-
solu.) Un homme — . Un roi — et capable de porter seul le
poids de l'État, mongin, Or. fun. de Louis l'"', roi d'Esp.
P. ex t. Un caractère, un langage — .
DÉCIDÉMENT [dé-ci-dé-man] adv.
[ÉTYM. Pour décidéement, composé de décidée et ment,
§ 724. Il Admis acad. 1762.]
Il l» Vieilli. D'une manière décidée. Il a agi — .
Il 2" D'une manière décisive. Il a — renoncé au barreau.
Absolt. En plaçant l'adverbe au commencement de la
phrase. — , il est fou.
DÉCIDER [dé-si-dé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decidere, in. s. \\ 1403. Jusques
a ce qu'il fust décidé dudict desbat, NiG. DE baye. Journal,
dans DELB. Rec]
I. Amener (qqch) à une conclusion, à un résultat défi-
nitif. [Syn. déterminer.)
Il 1° Amener à une conclusion définitive (ce qui est en
litige). — un point en litige. Cela décida leur querelle, la f.
Fab. VIII, 19. La question a été décidée, s'est décidée en ce
sens. Absolt. Pour avoir la gloire de — , mol. Crit. de l'Êc.
des f. se. 5. Que Dieu décide entre nous. — en faveur de
qqn. Ces gens qui décident toujours et parlent hardiment de
toutes choses sans s'y conn^tre, mol. Crit. de l'Êc. des f.
se. 5. Le tribunal a décidé que... Pharsale a décidé ce qu'ils
n'osaient juger, coRN. Pomp. i, 1. P. ext. — ce qui doit être
fait. L'assemblée décida la guerre. C'est une chose décidée.
Absolt. — d'une chose , au sujet d'une chose, donner une
conclusion définitive sur ce qui est en litige. Tribunal qui
décide des affaires contentieuses. L'assemblée décide de la
paix et de la guerre. Les affaires... les plus générales étaient
rapportées au peuple, qui en décidait, boss. Hist. univ. m,
7. Lorsque,... assis dans le sénat. Il faudra — du destin de
l'État, R.\c. Brit. m, 1. La règle de Descartes qui ne veut pas
que l'on décide sur les moindres vérités avant qu'elles soient
connues clairement, la BR. 12. — du mérite et du prix des
auteurs, boil. Sat. 9. Ce qui fait que les hommes décident de
vous en bien ou en mal, la br. 5. Les gens qui décident de
tout, qui décident sur tout.
Il 2" Amener à un résultat définitif (ce qui est en jeu).
Tout se décidait par l'intérêt et par la force, BOSS. Hist. univ.
m, 7. Son sort va se — . Ce coup a décidé la partie. Pour —
leurs querelles comme deux braves en champ clos, boss.
Condë. P. ext. Ce coup a décidé le gain de la partie. Il a
décidé la victoire par cette manœuvre. || Absolt, — de qqch,
au sujet de qqch, amener un résultat définitif sur ce qui
est en jeu. Ces grands événements qui décident tout à coup
de la fortune des empires, BOSS. Hist. univ. m, 2. Ce coup a
décidé de la partie. Cette manœuvre a décidé de la victoire.
II. Amener (qqn) à prendre un parti définitif. — qqn à
partir. Cette raison l'a décidé à écrire. Il est décidé à agir. Se
— à sortir d'incertitude, en prenant un parti définitif. Il
s'est décidé à signer. Absolt. Il ne se décide pas facilement.
Se — en faveur de qqn, pour qqn, pour qqch.
*DÉCIDU, UE [dé-si-du] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deciduus, qui tombe. || 1611.
COTGR.]
Il (Botan.) Qui tombe, se détache de la plante, dès que
son développement est complet. Feuille décidue (par op-
position à feuille persistante). Corolle décidue.
DÉCIGRAMME [dé-si-gràm'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec deci, abréviation arbitraire du
lat. decimus, di.\ième, et granune, § 284. || Admis acad. 1798,
suppl.]
Il Dixième partie du gramme.
DÉCILITRE [dé-si-litr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec deci, abréviation arbitraire du lat.
decimus, dixième, etutre, § 284. || 1795. Loi du 18 germinal
an III, Bullet. des lois, iv, 17. Admis acad. 1798, suppl.]
Il Dixième partie du litre.
DÉCILLER [dé-si-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et cUler,
§§ 192 et 196. Beaucoup écrivent dessiUer, orthographe
4
ief"
du;
fautive, mais usuelle dès le xvi» s. || xivc s. Luy soit cou
le fil de quoy il est chillé, et soit deschillé de tous poins M
dus, P 80, Blase.]
Il Proprt. Faire cesser d'être cillé.
Il l" (Fauconn.) — le faucon, les yeux du faucon, lui .-
parer les paupières, qu'on avait cousues pour le dressi
Il P. ext. Vieilli. Ce malade est si assoupi qu'à peine a-t-il
— les yeux, furet. Dict.
Il 2» Fiçj. — les yeux à qqn, lui ouvrir les yeux, dissi
son erreur. Son sang... M'a décillé les yeux et me les
d'ouvrir, cORN. Poly. v, 5. A ce signe d'abord leurs yenx se
cillèrent, la f. Phil. et Baucis.
DÉCIMABLE [dé-si-màbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. du moyen âge décima, dîn
§ 93. Il xvie s. Coût, de Lorris, dans delb. Bec. Adii
acad. 1762.]
Il Sujet à la dîme. Champ, terre — .
1. DÉCIMAL, ALE [dé-si-màl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. du moyen âge décima, dîn:
§ 238. Il xiiic s. Terres terrajaus et decimauls, dans godf
Il Vieilli. Relatif à la dîme. En Normandie le bailli c:
naissait des matières décimales.
2. DÉCIMAL. ALE [dé-si-màl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. decimus, dixième, § 238. || 17"
TRÉv. Admis acad. 1762.]
Il Qui procède par dix. Système —11. Système de n
mération qui a pour base le nombre dix, c.-à-d. où lasii
des nombres, entiers et fractions, est divisée en groii[
dont chacun est dix fois plus grand que le groupe irai
diatement inférieur. | 2. P. ext. Système de poids et
sures fondé sur le système de la numération décii
{Cf. métrique.) Une fraction décimale, et, ellipt, s. f. Dne
cimale, fraction dont le dénominateur est dix ou une pn
sance de dix, et qu'on écrit en plaçant les chiffres
numérateur à droite de la virgule qui les sépare soit
nombre entier, soit du zéro qui en tient la place. Nom
—, nombre formé d'unités et d'une fraction décimi
La division des nombres décimaux.
DÉCIMATEUR [dé-sî-mà-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge decimator.
Il 1680. R1CHEL.]
Il Celui qui lève la dîme.
DÉCIMATION [dé-si-mà-syon ; en vers, -si-on]
[ÉTYM. Emprunté du lat. decimatio, m. s. || xiii»
faisoient chascun an deus decimacions, G. DES MOULINS,
ble, dans godef. Suppl.]
Il (Antiq. rom.) Peine dont on frappait un co:
troupe en le décimant.
1. DÉCIME [dé-sim'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge décima, w
{Cf. dîme, mot de formation pop.) || 1486. Luy payer
décime, G. alexis, dans delb. B.ec.\
Il Taxe, d'un dixième à l'origine, perçue parle roi
les revenus du clergé. Fleury, receveur des décimes du
cèse de Lodève, st-sim. m, 427.
2. DÉCIME [dé-sim'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decimus, dixième. || 1795. h
du 18 germinal an III, Bullet. des lois, iv, 17. Admis aca
1798, suppl.]
Il Dixième partie du franc, ou dix centimes. || P. e
Addition d'un décime par franc au montant d'une cou'
bution. — de guerre, perçu pour frais de guerre, en sus
certains droits. — sur les spectacles, perçu par l'assislaii
publique au profit des pauvres.
DÉCIMER [dé-si-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decimare, m., s. \\ xvi" s. S'o
frirent voluntairement a estre décimez, amyot, Ant. 56.
Il Mettre à mort une personne sur dix, désignée pai
sort. Le maréchal de Créqui fit — la garnison de Trêves. La vi,
prise, on décima les habitants. || P. ext. Causer la mort d'uj
nombre considérable de personnes. Ce bataillon était <Wl
cime par la mitraille. La peste décima le peuple.
DÉCIMÈTRE [dé-si-mètr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec deci, abréviation arbitraire duk .
decimus, dixième, et mètre, § 284. || 1795. Loi du 18 qeA
minai an III, Bullet. des lois, iv, 17. Admis acad. 179t!
suppl.]
Il Dixième partie du mètre.
* DÉCINTRAGE [dé-sln-tràj] et DÉCINTREMEN':
[dé-sin-tre-man] s. m.
DECINTRER
641
DECLARER
1. Dérive de décintrer, §§ 78 et 145. |1 1798. Décin-
, ACAD. Décintrage paraît être un néologisme.]
■hnol.) Action de décintrer.
:; CINTRER [dé-sin-tré] v. tr.
vM. Compose iivec la particule dé (lat. dis) et cintre,
■i 196. Il 1690. FURET. Admis acad. 1762.]
hnol.) Dégager (une voûte) des cintres qu'on a
[)our la construire.
' ÉGINTROIR [dé-sin-trwàr] s. m.
I. Dérivé de décintrer, probablement au sens de
!ir une voûte », qui n'est pas attesté directement,
1690. Decintroir, espèce de marteau dont les maçons
;it, FURET. Dlct. \ 1782. DecentoïT, fer pointu d'un côté
iiant de l'autre,... dont le carreleur se sert, engycl.
■hnol.) Il 1" Marteau de maçon à deux taillants,
tical, pour disjoindre; l'autre horizontal, pour
/'. ext. Marteau de carreleur, pour préparer l'aire,
"i, par corruption, décentoir.
]CISIF, IVE [dé-si-zïf, -zïv'] adj.
'iM. Emprunté du lat. du moyen âge decisivus, m. s.
3. Appointement décisif, dans godef. SuppL]
)\n décide.
l " En parlant d'une chose. Raisons, preuves décisives.
,é ise décisive. Dn mot sauvage et bas Qu'en termes décisifs
oumne Vaugelas, moi.. F. sav. ii, 6. Expérience, bataille, cir-
oiance décisive. Il est venu au moment — .
2" En parlant d'une personne. {Syn. tranchant.) Har-
i£ t décisifs qui ne savent rien, la br. 9. Je trouve qu'à son
g lie est bien décisive, destouches. Philos, amour, iv,
l' rt. On ton — . Pour son ton — je pris aversion, DES-
lis, Philos, amour, i, 4.
!:ciSION [dé-si-zyon; en vers, -zi-on] s. f.
1 VM. Emprunté du lat. decisio, m. s. \\ 1.314. Jusques
t idecision et la fin du débat, dans godef. SuppL]
[" Action de décider. Laisser à qqn la — d'une affaire.
j\solt. Prendre une — . Les décisions du conseil, du parlement.
\i° Disposition de celui qui ne balance pas pour pren-
,r in parti. Agir avec — . Il a de la — . {Si/n. résolution, dé-
siination.)
)ÉCISIONNAIRE [dé-si-zyô-ner ; en vers, -zi-5-...j
;. Dérivé de décision, § 248. || xyiii^ s. Paraît dû à
j. F. à l'article.]
. L.i usité. Celui qui décide de toutes choses. Je n'ai
uis vu un — si universel : son esprit ne fut jamais sus-
eu par le moindre doute, montesq. Lett. pers. 72.
jÉCISIVEMENT [dé-si-ziv'-man ; en vers, -zi-ve-...j
TYM. Composé de décisive et ment, § 724. || xvio-xviie s.
I relativement, mais decisivement, DU perron, dans delb.
) une manière décisive. Les gens de cour prétendent juger
■ e la délicatesse des plaisirs, st-évrem. dans trév.
ÉCISOIRE [dé-si-zwàr] adj.
TYM. Emprunté du lat. du moyen âge decisorius, ?n. s.
V* s. Appointement interlocutoire ou decisoire, bouteill.
une rur. dans godef. SuppL Admis acad. 1718.]
(Droit.) Qui entraîne la décision d'un litige. Spécialt.
lent — . Le serment... qu'une partie défère à l'autre pour
lire dépendre le jugement de la cause est appelé — , Code
L art. 1357.
ÉCISTÈRE [dé-sïs'-tér] s. m.
TYM. Composé avec deci, abréviation arbitraire du
decimus, dixième, et stère, § 284. || Admis acad. 1798,
pi. ; omis en 1835 ; repris en 1878.]
Peu usité. Dixième partie du stère.
ÉGLAMATEUR [dé-Klà-mà-te'ûr] s. m.
TYM. Emprunté du lat. declamator, m. s. \\ 1539. r.
1° (Antiq. rom.) Rhéteur qui composait ou récitait
exercices oratoires appelés déclamations.
2" Celui qui récite en déclamant. Dn bon — est aussi
qu'un bon poète, volt. Homme aux quarante écus.
3o Celui qui débite, qui écrit des choses dont le fond
banal et la forme emphatique. Faisons taire Cet en-
8UX —, TA F. Fab. X, 2. Tous ces pompeux amas d'ex-
isions frivoles Sont d'un — amoureux des paroles, BOIL.
p.'è.
DICT. FRANC.
DÉCLAMATION [dé-klà-mà-syon ; en vers,-%\-ox\] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. declamatio, m, s. \\ x\^ s. Nous
lisons es déclamations de Quintilien, g. tardif, dans delb.
Hec.]
Il 1° Chez les rhéteurs romains, e.xercice oratoire sur
des lieux communs.
Il 2" Manière de réciter en déclamant. L'art de la — . Un
professeur de chant et de — ..Conservatoire de musique et de — .
Il 3° Banalité revêtue d'une forme emphatique. Tom-
ber dans la — .
DÉCLAMATOIRE [dé-klà-mà-twàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. declamatorius, m. s. || 1549.
r. est.]
Il Dont le fond est banal et la forme emphatique. Œuvre
— . Style — . P. ext. Ton — .
DÉCLAMER [dé-klà-mé] v. tr. et Intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. declamare, m. s. || 1549. r. est.]
Il 1° V. tr. Réciter en marquant le sens par les into-
nations et le geste. — des vers, un discours. Quel supplice
que d'entendre — pompeusement un froid discours ! la br.
1. A/jsolt. Apprendre à — .
Il 2" V. intr. S'élever avec exagération contre qqn,
qqch. — contre les vices du temps.
DÉCLARATIF, IVE [dé-klà-rà-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. declarativus , m. s. \\ xive s.
Raison déclarative de l'autre, evrart deconty, dans godef.
SuppL Admis acad. 1718.]
Il (Droit.) Qui donne déclaration de qqch. Acte, titre
— . Jugement — d'absence.
DÉCLARATION [dé-klà-rà-syon ; envers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. declaratio, m. s. \\ xv« s. comm.
1,3.]
Il Action de déclarer, résultat de cette action.
Il lo Action de manifester ouvertement ce qu'on sent,
ce qu'on pense. La — des pensées que vous pouvez avoir,
MOL. Princ. d'El. ii, 4. La — que Dieu nous fait de sa volonté,
NICOLE, Essais mor. ii, 8. Faire la — de son amour. Une —
d'amour, et, ellipt, Une — . Le jour de la — arrive, qui se doit
faire ordinairement dans une allée de quelque jardin, mol. Préc.
rid. se. 4.
Il 2" Action d'énoncer ouvertement un fait. La — du
jury que l'accusé est ou n'est pas coupable. Faire sa — chez le
commissaire qu'on a été volé, qu'on a perdu qqch. Faire la —
d'une naissance, d'un décès. || Spécialt. | 1. — de douane ou
en douane, déclaration par l'expéditeur de la quantité et
de la valeur des objets qu'il envoie. | 2. — de valeur, en
expédiant une lettre, un paquet à la poste, pour qu'il
en soit tenu compte en cas de perte. || Une — d'absence,
de faillite. Le jugement de — d'absence ne sera rendu qu'un
an après le jugement qui aura ordonné l'enquête. Code civil,
art. 119. La — des témoins contredit celle de l'accusé. Une —
de guerre. La — des droits de l'homme.
DÉCLARATOIRE [dé-klà-rà-t\vàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de déclarer, d'après un type lat. factice
declaratorius, § 249. || xvie-xvii'' s. Articles deolaratoires du
droit des rois, d'aub. dans delb. Rec.]
il (Droit.) Qui contient la déclaration juridique d'un fait.
Acte, arrêt — .
DÉCLARER [dé-klà-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. declarare, ???. s. A remplacé
l'anc. franc, desclairier, du lat. pop. *disclariare. (Cf. éclai-
rer.) Il xv s. Si vous le declareray, a. de la salle, Jehan de
Saintré, 8.]
Il Faire connaître ouvertement (qqch).
I. Manifester ouvertement ce qu'on sent , ce qu'on
pense. — ses intentions, ses sentiments. Dieu ne déclare pas
tous les jours ses volontés par ses prophètes, Boss. Hist. univ.
nij 1. — son amour, %i,poét. — sa flamme. — ses sentiments,
ses dispositions pour, contre qqn. || Absolt. Se — . | 1. En
parlant des personnes, manifester ouvertement ses inten-
tions. Oui, vous serez content : je vais me — , Rac. Baj. iv,
6. J'allais me — (déclarer mon amour), sans l'offre d'Aristie,
corn. Sertor. iv, 2. La mère de Néron se déclare pour nous,
rac. Brit. II, 6. L'armée à haute voix se déclare contre elle,
ID. Iph. V, 6. En public, en secret contre vous déclarée, ID.
Phèd. II, 5. Que Rome se déclare ou pour ou contre nous, CORN.
Cinna, i, 3. Fig.Le destin se déclare, corn. Pomp. i, 1.
La chance se déclare contre lui. | 2. En parlant des choses,
se manifester ouvertement par quelque signe. L'amour
par un soupir quelquefois se déclare, corn. Sertor. iv, 1. Ma
41
DECLASSEMENT
642
DÉCLINER
folle ardeur malgré moi se déclare, rac. l'hèd. il, 5. La Colère
de Dieu se déclare, i30ss. Hist. unir, il, G. La maladie se dé-
clara le lendemain. L'hiver se déclare. Fig. L'orage se déclare,
Athalie en fureur demande Éliaoin, hac. Ath. m, 6. | P. ext.
Sa grande âme se déclara tout entière, BOSS. Condé. Ma rivale
à mes yeux s'est enfin déclarée, R.\c. Baj . iv, 4.
II. Énoncer ouvertement un fait. Voilà ce qu'il m'a dé-
claré. Il est juste, mon fils, que je vous le déclare, hac. Ath.
IV, 2. — un mariage qu'on avait tenu secret. — un décès, une
naissance (à l'officier de l'état civil), cl, p. e.rt. — un enfant
à la mairie. Je leur déclarerai l'héritier de leurs maîtres, rac.
Ath. 1.2. Le tribunal a déclaré la faillite. La faillite a été décla-
rée. — à la poste les valeurs contenues dans une lettre , à la
douane les objets soumis aux droits. — la guerre à qqn. L'autre
lui déclara la guerre, ia F. Fab. il, 9. Fig. — la guerre au
vice. Faire à qqn une guerre déclarée. — l'auteur d'un crime. Le
coupable s'est déclaré. Il a déclaré ses complices. || — que... Il a
déclaré qu'il était coupable. Le tribunal a déclaré qu'il y avait
fraude. Je vous déclare net que je ne le suis plus (votre ami),
MOL. Mis. i, 1. Le président déclare que la séance est ouverte.
Il — la séance ouverte. — un acte nul. — le traité violé, les
hostilités suspendues. P. ext. Faire connaître ouvertement
qqn comme ayant telle ou telle qualité. Tibère fut déclaré
César par Auguste. — qqn coupable, rebelle. Se — le disciple, le
partisan de qqn. Pyrrhus en m'épousant s'en déclare l'appui,
RAC. Andr. iv, 1. Un ennemi déclaré.
'DÉCLASSEMENT [dé-klâs'-man ; en vers,-]ûa.-se-...]
s. ?n.
[ÉTYM. Dérivé de déclasser, § 145. || Ne'olog.]
Il Action de déclasser ; résultat de cette action. Spécialt.
— d'une place forte.
'DÉCLASSER [dé-klâ-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et classe,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il Faire sortir de la catégorie où l'on était classé. | 1. En
parlant des personnes. — un marin, le rayer des contrôles
de sa classe. Un individu déclassé, tombé d'une certaine
classe de la société dans une classe inférieure. Substa7i-
tivt. Les déclassés. | 2. En parlant des choses. Valeurs déclas-
sées, actions, titres de rente qui, n'ayant pas été gardés par
les acheteurs, reviennent encombrer le marché. Spécialt.
Ville déclassée, fort déclassé, dont les fortifications ne sont
plus entretenues.
*DÉCLENCHE3VIENT [dé-klanch'-man ; en vers, -klan-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déclencher, § 145. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Action de déclencher.
'•DÉCLENCHER [dé-klan-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et clenche,
§§ 194 et 196. Il 1732. trév.]
Il (Technol.) || l» Ouvrir (une porte) en faisant sortir la
clenche du mentonnet.
Il 2" P. ext. Décliquer. (F. ce mot.)
* DÉCLIC [dé-klik'] s. m.
[ktym. Subst. verbal de décllqner, § 52. || 1510. Il vaul-
droit mieux recepvoir coup de lance Que ung desclic de sa
langue a oultrance, dans delb. Rec]
Il (Technol.) Jeu d'un ressort qui lève le cliquet servant
à maintenir un mécanisme. {Cf. décUn 2.) Rouage à — .
Sonnette à —, pour faire retomber le mouton destiné à
enfoncer les pieux, dans les pilotis.
1. DÉCLIN [dé-klin] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de décliner, g 52. || xie s. La meie
bonur est turnee en decUn, Roland, 2890.]
Il Action de redescendre, après avoir atteint le point
culminant de sa course. [Syn. décadence.) Le — d'un astre.
Le soleil est à son — . P. anal. Le — de la lune, dernière
phase, où elle ne montre plus qu'un croissant. || Fig. Le
— du jour. Le — de la saison, de l'année. |j Fig. Le — de i'âge.
Cependant Claudius penchait vers son — , rac. Brit. iv, 2. Cette
vie n'a point de vieillesse, parce qu'étant toute divine, elle n'est
point sujette au décUn, boss. 2« Pâq. 2. Le — de la fièvre, de
la maladie. Le — des forces, de l'intelligence, du talent. Les
femmes du pays précipitent le — de leur beauté par des ar-
tifices, i.A BR. 8. Le commencement et le — de l'amour, lu. 4.
2. DÉCLIN [dé-klin] s. m.
[ÉTYM. Pour décline, variante de déclic. [Cf. clinquant et
l'anc. franc, clinquer, var. de cUquer.) || 1642. V. à l'arti-
cle. Admis ACAD. 1718.]
Il Vieilli. Ressort par lequel le chien s'abat sur le bas-
111
H
sinet d'un pistolet, d'un fusil. Avec mon pistolet le corde
s'embarrasse. Fait marcher le — ; le feu prend, le coup par
CORN. Ment, n, 5.
DÉCLINABLE [dé-kli-nàbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. declinabilis, m. s. \\ xiv" s. C;
déclinable, j. le fî;vre, Vieille, dans delb. Rec]
Il (Gramm.) Qui se décline. Mot — .
DÉCLINAISON [dc-kli-nè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de décliner, § 108. On trouve souvei
declination, emprunté du lat. declinatio, au moyen âge.
xiiie s. Articles et declinoisons, H. d'akdeli , Bat. des .^i
arts, 385, Héron.]
I. (Physique.) || 1° Mouvement oblique qu'Épici
attribue aux atomes, pour qu'ils puissent se rencou'
en déviant de la verticale.
Il 2" Angle que fait un plan vertical avec le méridic
du lieu (azimut) ou avec le plan est-ouest perpendici:
laire à ce méridien (angle complémentaire de l'azimut
{Cf. reclinaison.) || Une des deux coordonnées astron^
miques, dites équatoriales, qui servent à déterminer la pi
sition d'un astre sur la sphère céleste : distance de c<
astre à l'équateur, angle formé par la parallèle de l'asti
avec le plan de l'équateur. — boréale, quand l'astre c-
au-dessus de l'équateur; — australe, quand il est au-de~
sous. Il Angle que fait le méridien magnétique avec !
méridien terrestre. Boussole de — .
II. (Gramm.) Passage d'un nom , d'un pronom, d'ii
qualificatif, par la série des désinences qui marquent
cas, le nombre, le genre. P. ext. L'ensemble de ces ^
sinences qui est commun à tout un groupe de noms,
pronoms, de qualificatifs. Noms de la première — . On comp
cinq déclinaisons en latin.
DÉCLINANT,* DÉCLINANTE [dé-kli-nan, -nânt']û(i;
[ÉTYM. Adj. particip. de décliner, § 47. || .]
Il Qui décline. Un pouvoir — . Ses forces déclinantes. Sp'
cialt. Un cadran solaire — , qui ne regarde pas directeme
un des points cardinaux. Un plan —, qui fait angle avec
méridien.
"DÉCLINATEUR [dé-kli-nà-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décliner, § 249. || 1754. encycl.]
Il (Technol.) Boussole d'arpenteur. (F. déclinatoire.
DÉCLINATOIRE [dé-kli-nà-twàr] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décliner, § 249. || (Au sens I.) 1381
déboutez de la déclinatoire, dans godef. Suppl. \ (Au sens
1701. FURET.]
I. (.Jurispr.) Qui tend à décliner une juridiction. Excep
tions, moyens déclinatoires. Substantivt, au rnasc. (qqf fJi
au xvii^ s.). Élever, présenter, accueillir, repousser un —
II. (Astron., Géom.) Qui sert à mesurer la déclinaison
Il Substantivt, masc. Boussole d'arpenteur, qui sert_ "
orienter un plan qu'on lève. {Syn. déclinateur.)
DÉCLINER [dé-kli-né] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. declinare, m. s. \\ xi^ s.
veit li reis le vespre décliner, Roland, 2447.]
I. S'écarter, écarter d'une direction donnée.
Il 1° F. intr. Dans la philosophie d'Épicure, s'écarter
de la verticale. C'est un mouvement qui décline un peu de la
ligne droite, et qui donne moyen aux atomes de se rencontrer,
FÉN. Exist. de Dieu, i, 3. |i P. ext. (Astron.) | 1. Être dans
un plan qui forme un angle avec le méridien du lieu ou
avec le plan perpendiculaire à ce méridien. Ce mur décline
du nord vers l'est. {Cf. déclinant, recliner.) | 2. En parlant
d'un astre, être à une certaine distance au-dessus ou au-
dessous de l'équateur de la sphère céleste. | 3. En parlant
de l'aiguille aimantée, s'écarter du méridien terrestre d'un
angle déterminé.
Il 2° Fig. V. tr. Ecarter comme non acceptable. — la
responsabilité de qqch. — une juridiction, la compétence d'un
tribunal. Il y a deux tribunaux dont ils ne peuvent — la Juri-
diction, balz. Socrate ckrét. 8. Je décline cet honneur.
II. Il 1° F. intr. Redescendre après avoir atlciiii '
point culminant de sa course. Le soleil commençait à —
Le jour décUne. Fig. J'ai vu mes tristes journées — vers leu
penchant, j.-b. rouss. Odes, i, 10. Mais enfin à son tour leur
puissance décline, rac. Brit. v, 3. Ses forces déclinent, el,
p. ext. Le malade décline. Sa beauté décline. Après avoir f''
le chemin (en amour)..., l'on décline misérablement, pa^
Passions de l'amour.
Il 2" F. intr. (Botan.) Pencher. Étamines, styles déclinés,
qui penchent vers le"bas de la fleur. (F. décombant.)
I
DECLIQUER
3" P.. ext. V. t)\ (Gramm.) Énoncer la série des dé-
iifices (de cas, de genres, de nombres) par lesquelles
«le un nom, un pronom, un qualificatif. Les mots qui ne
eèclinent pas. — un adjectif, un nom. P. plaisant. Fig. Cet
lone ne sait pas — son nom, il est ignorant. Lycurgue,
lOiie de renom Qui savait — son nom, SCArr. Virg- trav.
;. P. cxt. On m'a fait — (énoncer) mon nom. — ses nom,
irioms, qualités.
JÉCLIQUER [dé-kli-ké] v. ir.
:. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
cliquet, §§ 194 et 196. || xiiic-xiv'^ s. Descliquent cel
il II, liaudoidn de Sebourc, iv, 196, Bocca.]
'l'cchnol.) Faire jouer (un mécanisme) en lâchant
ii| ici. — le mouton. (Syn. déclencher; cf. décliqueter.)
)ÉCLiaUETER [dé-klïk'-té; en vers, -kli-ke-té]
. Composé avec la particule dé et cliquet, §§ 65,
.'.»G. Il 1754. ENCYCL.]
ihnol.) Débarrasser (une roue d'engrenage) du
. pour permettre la rotation en sens inverse.
ÉGLIVE [dé-klîv'] adj.
Tv.M. Emprunté du lat. declivis, m. s. \\ xvio s. La partie
il déclive, paré, vill, 35.]
(Technol.) Qui présente un plan incliné. La partie —
lu jrrain. || P. ext. La partie — d'une plaie, la partie basse.
lÉCLIVITÉ [dé-kli-vi-té] s. f.
-ivM. Emprunté du lat. decllvitas, m. s. jj xviii" s. F. à
. Admis ACAD. 1762.]
ictère d'un lieu élevé qui présente un plan in-
i — du terrain. Par la seule cause de la — , fonten.
nnni. I P. ext. Ce qui présente un plan incliné.
iEiéclivités de la montagne.
DÉCLOÎTRER [dé-klwa-tré] v. tr.
T. Composé avec la particule dé (lat. dis) et cloître,
196. Il xvie s. Descloistrer, J. de vitel, dans godef.
Tirer du cloître. S'il est ainsi, je me décloître , volt.
P vre Diable.
ÉCLORE [dé-klôr] v. tr.
iTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et clore,
1,5 32 et 196. Il xie s. L'escut li fraint e l'osbero 11 desclot,
Rind, 1199.]
: Ouvrir en écartant ce qui sert de clôture. — un
slap. Droit de —, d'ouvrir la clôture qui ferme un ter-
'■ , pour y passer, quand il n'y a pas d'autre chemin
j il :il)le. — une bordigue, pour laisser entrer les pois-
^'5. Il P. ext. Vieilli. Les lèvres décloses (ouvertes), ré-
SIJR, Sat. 10. La rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de
P'-pre au soleil, rons. A Cassandi^e.
[ÉCLOUER [dé-klou-é] v. tr.
|:tym. Composé de la particule dé (lat. dis) et clouer,
§! 92 et 196. || xiie-xmo s. il a un fevre chi devant Qui le
i ;loera si bien Qu'il ne se sentira de rien, memessier, Perce-
41496, Potvin.]
Faire cesser d'être cloué. — une tapisserie, le couver-
i'une caisse. Déclouez cette bière, la F. Ragotin, m, 7.
•ÉCOCHEMENT [dé-koch'-man ; envers, -kô-che-...]
i.
JTYM. Dérivé de décocher, § 145. || xvi^ s. Decochement
nachines, noguier, dans godef. SuppL]
Action de décocher.
»ÉCOCHER [dé-kô-ché] v. tr.
ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et coche 1,
94 et 196. [Cf. encocher.) jj xm" s. Li sergant qui furent
mt Descochent quarrax enpenez, Renart, x, 1010.]
Faire partir (la flèche appuyée par sa coche sur la
de de l'arc). — une flèche. P. ext. Lancer par une
sque détente. — un trait. P. anal. Absolt. Le faucon
oche, part comme une flèche. Fig. — un trait mordant,
épigramme acérée.
DÉCOCTÉ [dé-kok'-té] s. m.
ÉTYM. Dérivé du lat. decootus, cuit, § 253. j] Ne'olog.]
(Pharm.) Produit obtenu par décoction...
DÉCOCTION [dé-kôk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. decoctio, action de cuire. ||
;*= s. Decocciun de rue sauvage, Antidotaire de Nicolas,
û. nat. ms. franc. 25327.]
Action de faire bouillir une substance dans un liquide,
arque les principes qu'elle contient s'y dissolvent. {Cf.
ision, digestion, macération.) || P. ext. Produit obtenu
643 - DECOLORANT
par cette action. {Syn. décocté.) Une — de pavot. || Fig.
Pop. One — de coups de bâton.
■•DÉCOGNOIR [dé-kô-nwâr] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et cognoir,
§§ 193 et 196. Il 1690. Déconnoir, furet.]
Il (Technol.) Instrument de buis, dit aussi cognoir. {V.
ce mot.)
DÉCOIFFER [dé-kwà-fé] V. tr.
[ÉTYAL Composé avec la particule dé (lat. dis) et coiffe,
§§ 194 et 196. Il xia^ s. Or se descoife, or se deslie, Conten.
des femmes, dans littré.]
Il Faire cesser d'être coiffé.
il 1° Débarrasser de ce qui sert de coiffure. Peu usité.
Elle se décoiffa avant d'entrer. || P. anal. — une bouteille,
enlever la capsule , l'enveloppe qui entoure le bouchon ,
et, p. ext. la déboucher. — une fusée, enlever la coiffe
qui préserve la mèche. || Fig. Famil. Se — d'une idée, d'une
personne, cesser d'en être coiffé.
Il 2" Déranger dans sa coiffure. Le vent l'a décoiffée. ||
Défaire la coiffure. Elle se décoiffe avant de se mettre au lit.
* DÉCOLÉRER [dé-kô-lé-ré] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et colère,
§§ 65, 194 et 196. || Néolog.]
Il Famil. Cesser d'être en colère. Il ne décolère pas.
DÉCOLLATION [dé-kô-là-syon , ou -kÔl'-là-...; en
vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decollatio, m. s. \\ 1268. La feste
de la décollation saint Jehan Baptiste, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Action de décoller, de décapiter. La — de
saint Jean-Baptiste. || Spécialt. (Chirurgie.) Opération qui
consiste à séparer du tronc la tête du fœtus mort pour
l'extraire par morceaux. (F. détronoation.)
DÉCOLLEMENT [dé-kol-man ; e?z rer5,-kô-le-...] 5.^.
[ÉTYM. Dérivé de décoUer 2, § 145. || 1690. furet. Admis
ACAD. 1835.]
Il Action de détacher ce qui est collé. L'humidité produit
le — des tentures. || P. ext. (Chirurgie.) Séparation de deux
tissus qui adhéraient l'un à l'autre. Le — du placenta. —
du sabot, chez les animaux. — de la rétine, par un épan-
chement sanguin, séreux, etc.
1. DÉCOLLER [dé-kô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decollare, m. s. de collum, cou.
ACAD. 1694-1718 écrit déceler. || x« s. Que lui alessunt décol-
ler, St Léger, 222, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Décapiter. || Spécialt. (Pêche.) Couper la tête
de la morue. {Cf. décolleur.)
2. DÉCOLLER [dé-ko-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et coller,
§§ 192 et 196. Il 1530. Descoler, palsgr. p. 446.]
Il Faire cesser d'être collé. — ime affiche. Le papier se
décolle. Il P. ext. Séparer (un tissu) d'un autre auquel il
adhérait. La rétine est décollée. || La greffe, le bourgeon est
décoUé. La greffe se décolle. || P. anal. (T. de jeu de bil-
lard.) — une biUe, l'écarter de la bande à laquelle elle
touche. P. ext. — qqn. Se — .
DÉCOLLETER [dé-kôl-té ; en vers, -kô-le-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et collet,
§§ 65, 194 et 196. acad. 1740 ne donne que décolleté, ée. On
trouve escoleter dans le même sens au xin^ s. {V. godef.)
Il xvii^-xviiie s. F. à l'article. Admis acad. 1762.]
Il 1° Découvrir en laissant voir le cou. P. ext. et spé-
cialt. En parlant d'une femme, découvrir, laisser voir le
cou, les épaules, le dos, la poitrine. Se — pour aller au
bal. Elle était trop décolletée. Il y avait là une immodeste Sa-
bine, décoUetée, regnard, Ret. impr. se. 17. j P. ext. Un cor-
sage décoUeté. || Fig. Être décolleté (trop libre) dans ses pro-
pos. P. ext. Des propos décolletés.
Il 2» Rabattre, échancrer (le vêtement) de manière à
laisser voirie cou, etc. Une chemise, un habit trop décolleté.
Elle portait une robe décolletée.
* DÉCOLLEUR [dé-kô-leur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décoller 1, § 112. || 1752. trév.]
Il (Pêche.) Celui qui coupe la tête de la morue et lui
arrache les entrailles, avant qu'elle soit mise dans le sel.
* DÉCOLORANT, ANTE [dé-kô-lô-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de décolorer, § 47. || 1792. Propriété
décolorante, dans Annales de chimie, xiii, 223.]
Il (Chimie.) Qui a la propriété de décolorer. Substance
décolorante. L'action décolorante du charbon. | Sicbstantivt.
Un—.
DÉCOLORATION
644
DECONFIRE
DÉCOLORATION [dé-kù-16-rà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decoloratio, m. s. \\ xvi^ s. Dé-
coloration et amaigrissement, paré, xviii, 65. Admis acad.
1835.]
Il Action de décolorer; état de ce qui se décolore. La
— d'une étoffe par l'action du soleil. La — d'une substance
par procédé chimique. La — du sucre.
DÉCOLORER [dé-kô-lù-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deoolorare, m. s. A remplacé
l'anc. franc, descoulourer, composé avec la particule des
(lat. dis) et couleur, §§ 65, 194 et 196, lequel est encore en
1642 dans oud. || 1671. V. à l'article.]
Il Dépouiller de sa couleur. L'action de la lumière a dé-
coloré les tentures. Sous le pâle horizon l'ombre se décolore,
RAC. Hymnes du Brév. rom. Avoir les lèvres décolorées. Lan-
guissante et décolorée, De quoi puis-je me prévaloir? CORN.
Psyché, V, 3. || Spécialt. — une substance, par des procé-
dés chimiques. — le sucre, avec du charbon animal.
*DÉCOLORIMÈTRE [dé-kô-lô-ri-metr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le franc, décolorer et le grec \ié-
xpov, mesure, § 284. || Néolog.]
Il (Chimie.) Instrument servant à mesurer la décolora-
tion.
•DÉCOMBANT, ante [dé-kon-ban, -bânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decumbens, entis, qui penche,
écrit décombant sous l'influence de la conjug. franc. § 503.
Il Néolog.]
Il (Botan.) Qui retombe vers la terre. Tige décombante,
trop faible pour se soutenir. Étamines décombantes, qui
penchent vers le bas de la fleur. {V. décliner, II, 2°.)
DÉCOMBRE [dé-kônbr'] s. m. {fém. cotgr.).
[ÉTYM. Subst. verbal de décombrer, § 52. [Cf. encombre.)
Il 1404. Feront la descombre, metront les pierres et gravais
hors de l'église, dans godef.]
Il 1° Anciennt. Action de décombrer.
il 2° P. ext. Auplur. Matériaux (pierres, plâtras) qui
restent d'un édifice écroulé, démoli. Un amas de — .
DÉCOMBRER [dé-kon-bré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le bas
lat. combrus, barrage, d'origine inconnue, §§ 194 et 196.
[Cf. encombrer, désencombrer.) || xii'^ s. Li escuiers Erec des-
combre De son elme, chrétien de troyes, Erec et Enide,
dans G0DEF.]
Il Débarrasser de ce qui encombre.
*DÉCO]VIMANDER [dé-kô-man-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et comman-
der, §§ 192 et 194. Au xiiio s. pu. mousket emploie des-
commander au sens de « blâmer ». (F. godef. Suppl.) \\
Néolog.]
Il Retirer une commande qu'on avait faite. [Syji. con-
tremander.) — une coiffure de bal. Le bal fut décommandé. —
les musiciens.
* DÉCOMPLÉTER [dé-kon-plé-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et compléter,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il Rendre incomplet. — un ouvrage.
*DÉCOMPOSABLE [dé-kon-pô-zàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de décomposer, § 242. || 1790. Les cendres
ne sont nullement decomposables , Beauvoir , dans Journal
de physique, xxxvi, 88.]
Il Susceptible d'ôtre décomposé.
DÉCOMPOSER [dé-kon-pô-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et composer,
§§ 192 et 196. Il XVI'' s. Nous en voyons aujourd'huy plusieurs
qui se décomposent, calv. Instit. chr. dans littré.]
Il Diviser en ses éléments composants. — de l'air. La
réfraction décompose la lumière blanche en rayons diversement
colorés. La pile électrique décompose l'eau. | Désorganiser
une substance, un produit animal ou végétal. Le vin, le vi-
naigre se décompose. Une maladie qui décompose le sang. Le
cadavre se décompose. | Fig. Dne société, un idiome qui se dé-
compose. P. ext. Les traits du mort étaient déjà décomposés.
Avoir la figure, les traits décomposés par la maladie, par la souf-
france, parla colère. || P. ext. En parlant de conceptions abs-
traites qu'on ramène à leurs éléments. — une force, un mou-
vement, considérés comme la résultante de forces, de mou-
vements partiels. — une mesure musicale, en distinguant
les temps qui la composent. — • un exercice, un mouvement,
en un certain nombre d'exercices, de mouvements simples. —
un polygone, en triangles pour en mesurer la surface. —
un produit en ses facteurs. — une équation, en autant d'équa-
tions partielles qu'elle a d'inconnues. — un syllogisme, e;
majeure, mineure et conclusion. — une proposition, p^
l'analyse logique, grammaticale. — une pensée. — un mot
en séparant les mots simples dont il est formé, en sép;i
rant le radical des désinences, etc.
DÉCOMPOSITION [dé-kon-pô-zi-syon ; en t'e?'s,-si-oi
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de décomposer, sur le modèle de compob
tion. Il 1694. La décomposition d'un corps mixte, acau.]
Il Action par laquelle un corps est décomposé. La -
de l'air, de la lumière. || Spécialt. \ 1. En parlant d'un con
posé chimique. La — de l'eau par la pUe. [Cf. analyse
I 2. En parlant d'une substance, d'un produit animal o
végétal qui se désorganise. La — du vin par la chaleur. L.
— du sang. La — du cadavre. Fig. La — d'une société, d'ni
idiome. P. ext. La — des traits de la figure. | 3. En parlan
de conceptions abstraites qu'on ramène à leurs élément?
La — d'une force, d'un mouvement. La — d'une mesure musi
cale. La — d'un exercice en plusieurs temps ou mouvements
La — d'un polygone en triangles, d'un produit en ses facteon
premiers, d'une équation en équations partielles. La — d'un syl
logisme, d'une proposition. La — d'un mot.
*DÉGOMPÔT [dé-kon-pô] s. vi.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et coaipAt
§§ 193 et 196. [Cf. l'anc. franc, decomposter, dessoler.)
xvii" s. Le dessaisonnement ou decompôt, liger, iVi
Mais. rust. dans delb. Rec]
Il Dialect. (Agricult.) Action de changer l'ordre
soles d'une terre. [Cf. dessaisonnement, dessolement.)
DÉCOMPTE [dé-kônf] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de décompter, § 52. || xiiie-xiv« -
Trestous sans nul décompte, joinv. dans ddchez, Dict.]
Il Diminution à faire dans un compte. Taire le — des avs:
ces fournies à un ouvrier qui reçoit sa paie. — de débours. Trou
ver du — , recevoir moins qu'on ne comptait toucher, et
fig. trouver les choses au-dessous de ce qu'on attendait
DÉCOMPTER [dé-kon-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et compter
§§ 194 et 196. Il xiiiE-xive s. Sans les piétons que je desconte
G. GULVRT, Roy. lign. dans dochez, Dict.]
I. Constater une diminution à faire dans un compit-
II a eu tant à — . Les sommes décomptées. Fig. On trouverai
beaucoup à — des espérances qu'on aurait conçues, bourd
Pens. Etat relig. \\ P. ext. (T. de jeu.) Démarquer (le
points qu'on avait faits).
II. Compter de travers. Une pendule qui décompte, doi
la sonnerie passe d'une heure aune heure éloignée sa;
sonner les heures intermédiaires.
*DÉCONCERTEBIENT [dé-kon-sèr-te-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déconcerter, § 145. || xvii^-xviiio g. y
à l'article.]
Il Le fait d'ôtre déconcerté. Mon homme, sur le visage du
quel l'excès de l'embarras, du dépit, du — était peint, st-sd'
XI, 409.
DÉCONCERTER [dé-kon-sèr-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et concerter
§§ 192 et 196. Il xvi^ s. n faut peu pour déconcerter Ce qi;
l'homme peut projeter, Nouv. Fabrique, dans delb. Bc
Il 1» Troubler en dérangeant l'accord des parties. L
transpiration diminuée ou facilitée déconcerte ou rétablit louti
la machine du corps, fén. Tél. 17. Des ressorts qui se dé
montent et qui se déconcertent, BOSS. D. d'Orl. Tavoixdécon
certe L'ordre éternel des éléments, rac. Ps. 17. || Fig. — tou
cet appareil étudié, mass. Confess. 2. || P. ext. Déranf;
(les mesures prises). — les projets de qqn. Un moment
séjour (retard) peut tout — , corn. Oth. iv, 2.
Il 2" Troubler (qqn), en dérangeant ses mesures, -
desseins. Cette attaque imprévue déconcerta les ennem'.j. Cet
réponse le déconcerta. Il s'en est trouvé quelques-uns (d'
prédicateurs) qui... se sont vus déconcertés, la br. 15. || '
ext. Faire perdre l'assurance à (qqn). {Syn. décontenaii
cer.) La splendeur du spectacle acheva de le — (l'ambassaden
de Perse), st-sim. xi, 91. Ces esprits forts seront déconcer
tés, BOURD. i'' Jugein. dern. 2.
DÉCONFIRE [dé-kon-flr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. "disconfëcere [cf. confire), empli
au sens du lat. class. conficere, user, consumer, §§ 186,
et 196. Il xio s. L'osberc li descumfist, Roland, 1247.]
DÉCONFITURE
Qi':
Vieilli. Mettre en piteux état. Les ennemis furent dé-
«lits. Fif/. Mon âme déconfite, Régnier, Élrg. 1. Son pays
dtUfit altère peu sa gloire, rotrou, Hercule mourant, i, 2.
■ÉCONFITURE [dé-kon-fi-tûr] s. f.
lYM. Dérivé de déconfire, § 111. || xii" s. Et li rois tient
' desconfiture Qu'en la cité li ont lait tel laidure, Raoul
nbrai, 5i'J8.j
lion de réduire en piteux état, résultat de cette
, Rodilardus... Faisait des rats telle — , Que l'on n'en
jjresque plus, la f. Fab. il, 2. |1 Spécialt. État d'un
l'içant réduit à déposer son bilan. Il est en — . En
, „ : faillite ou de — du mari, Code civil, art. 1446.
■ÉCONFORT [dé-kon-for] .y. m.
: rvM. Subst. verbal de déconforter, § 52. || xiic-xiii" s.
E n desconfort greignor, le chat, de coucy, p. 87, Fath.]
Vieilli. Ce qui ôte la force, le courage.
lÉGONFORTER [dé-kon-fôr-té] v. tr.
TYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et conforter,
' et 190. Il XI" s. Et at dit as Franceis : « Ne vos des-
tcz, » Voy. de Charl. à Je'rufs. dans delb. Rec.\
, icilli. Abattre en ôtant la force, le courage. Jamais
(lia vis un auteur plus déconforté, furet. Rom. bourg, ii, 97.
DÉCONSEILLER [dé-kon-sc-vé] V. tr.
:tym. Composé de la particule dé (lat. dis) et conseiller,
S l'.i2 et 196. Il xiie s. Mult en as ta gent desheité E tes
b!ins descunseilé, Vie de SI Gilles, 292.]
i Conseiller de ne pas faire (qqch). Je le lui avals conseillé,
||3 lui ai déconseillé. Il avait déconseillé la guerre. || Ra7'e
a'c un complément direct de jjersonne. — qqn.
)ÉCONSIDÉRATION [dé-kon-si-dé-rà-syon ; en vers,
-on] s. f.
KTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et considé-
r on, §§ 193 et 196. || 1798. Sa déconsidération a dû s'aug-
iiter encore avec ses malheurs, BiGNON, Syst. suivi par le
j -ect. p. 53. Admis acad. 1878.]
Perte de la considération.
)ECONSIDÉRER [dé-kon-si-dé-ré] v. tr.
ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et considé-
il, §§ 192 et 196. Il 1797. F. à l'article. Admis acad. 1878.]
Privei" de la considération. Le parti dont je parle s'étu-
(!it à le —, BOULAY DE LA MEURTRE (1797), daUS LALLE-
1 NT, Ciioix de rapp. xvi, 263. Cette affaire Fa déconsidéré.
ije déconsidère aux yeux de tous. Un homme déconsidéré.
'DÉCONSTIPER [dé-kons'-ti-pé] v. tr.
ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et consti-
■, §§ 192 et 196. Il xviio s. gherardi, Th. ital. ii, 395.]
I Famil. Faire cesser d'être constipé. L'un pour lui dé-
ler l'aiguillette, l'autre pour le — , volt. Fragm. sur
ist. 19.
DÉCONSTRUIRE [dé-kons'-truîr] v. tr.
ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et construire,
192 et 196. Il Admis acad. 1798; suppr. en 1835; rétabli
1878.]
SI Rare. Défaire (ce qui est construit).
"DÉCONTENANCEMENT [dé-kont'-nans'-man ; en
rs, -kon-te-nan-se-...] s. m..
[ÉTYM. Dérivé de décontenancer, § 145. || xvii^ s. V. à l'ar-
le.]
II Inusité. Le fait d'être décontenancé. Au récit du —
Vardes, sÉv. 511.
DÉCONTENANCER [dé-kont'-nan-sé ; en vers, -kon-
-...] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et conte-
.noe, §§ 194 et 196. || 1549. Descontenancé, r. est.]
Il Troubler de manière à faire perdre contenance. [Cf.
concerter.) Votre accueil l'a décontenancé. Il se décontenance
cilement. Il est tout décontenancé.
DÉCONVENUE [dé-konv'-nu ; en vers, -koxi-\e-...]
f-
[ÉTYM. Subst. particip. de l'anc. verbe desconvenir [cf.
sconvenir), synonyme de désappointer, § 45. || xii'= s. Qui
.nt m'a fait maie desconvenue, r.\imbert de paris, Cheva-
rie Ogier, 10320.]
Il Désappointement causé par un échec. Sans me plain-
-e en ma —, Régnier, Sut. 2.
DÉCOR [dé-kôrl s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de décorer, § 52. || 1790. La trans-
osition de lieu et le décore étaient absolument de rigueur,
ous de Serille, j)réL dans linguet, iie'i'. du Brab. t. VI.
.dmis ACAU. 1835.]
DECORER
Il 1° Ce qui sert à décorer (un édifice), spécialement
au moyen de peintures, de dorures. Peintre en — . Salon
avec — Louis XV.
Il 2° Ce qui, sur la scène d'un théâtre, figure les lieux
où se passe l'action. {Cf. décoration.) n y a de beaux décors
dans cette pièce, et, p. ext. Dne pièce à décors, dont l'inté-
rêt repose principalement sur l'originalité , le luxe des
décors. Peintre de décors.
DÉCORATEUR [dé-kô-rà-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décorer, § 249. || xvie-xviie s. gaul-
tier-garguille, dans godef. Suppl.]
Il Celui qui fait des travaux de décoration. Un habile — .
P. appos. Peintre, tapissier — .
DÉCORATIF, IVE [dé-kô-rà-tïf, -liv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de décorer, § 257. Semble inusité aux
xvne et XYiii" s. || xv^ s. Main décorative, guastell. dans
DELB. Rec. Admis acad. 1878.]
Il Propre à décorer. Draperies d'un caractère — . Peintu-
res décoratives. Les arts décoratifs, peinture, sculpture, ta-
pisserie, ébénisterie, etc., d'ornement. P.j)laisant.Famil.
En parlant des personnes. Dn personnage —, qui rehausse
l'éclat extérieur d'une réunion.
DÉCORATION [dé-kô-rà-syon, en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decoratio, m. s. \\ 1893. L'honneur
et décoration de nostre cour, dans godef. Suppl.]
Il l» Action de décorer. Être chargé de la — d'un palais.
Fig. Pour le repos autant que pour la — de l'univers, boss.
Marie- Thérèse.
Il 2° L'ensemble de ce qui décore. Changer la — de la
salle dans un théâtre. On changeait, pour lui donner une agréa-
ble surprise, la — des jardins comme on change une — de
scène, fén. Fab. Gygès. Cette ombre de gloire, nous Talions
voir dépouillée de cette triste — , boss. R. d'Angl. Des nua-
ges... qui changent à chaque moment cette — (du ciel) par
les plus beaux accidents de lumière, fén. Exist. de Dieu, i, 2.
Absolt. En parlant des décors de la scène d'un théâtre.
Dn changement de — .La — de cet acte est une forêt, la f.
Daphné, m, début. La — du deuxième acte de « Robert le
Diable ». Fig. Dans cent ans le monde subsistera encore dans
son entier; ce sera le même théâtre et les mêmes décorations,
ce ne seront plus les mêmes acteurs, la br. 8.
Il 3" Insigne qu'on porte extérieurement, croix, collier,
ruban, etc. j Spécialt. Insigne d'un ordre de chevalerie.
Porter la — de son pays. Décorations étrangères. Avoir la poi-
trine couverte de décorations. | Spécialt. La croix, la qua-
lité de chevalier de la Légion d'honneur, n est proposé pour
la — .
DÉCORDER [dé-kôr-dé] ». ir.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et corder,
§§ 192 et 196. On trouve qqf descorder en anc. franc,
au sens de « dégarnir de corde ». || 1564. Descorder ou des-
cordeler une corde, J. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il (Technol.) Défaire (une corde) en désunissant les
brins tordus ensemble.
*DÉCORDONNAGE [dé-kôr-dô-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décordonner, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de décordonner.
* DÉCORDONNER [dé-kùr-dè-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et cordon,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Débarrasser (les pilons d'un moulin à fa-
briquer la poudre) du bourrelet que forme tout autour
le charbon pilé avec le soufre.
DÉCORER [dé-kô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decorare, m. s. \\ xiv<= s. De tielx
biens de fortune décorée, parée etaomee, oresme, Eth. i, 16.]
Il Garnir d'accessoires destinés à embellir. {Syn. orner.)
— un palais, une salle de spectacle. Dn salon décoré avec goût.
Appartement fraîchement décoré, dont on vient de l'efaire
les peintures, de renouveler les papiers de tenture, etc. —
une église pour une fête solennelle, un salon pour un bal. En dé-
corant les temples on se croit dispensé d'orner son âme, mass.
Vérit. Culte, 2. || En parlant des objets qui servent à la
décoration. Les glaces qui décorent l'appartement. || Les as-
tres qui décorent la voûte céleste. Il (le cygne) décore, em-
bellit tous les lieux qu'il fréquente, buff. Cygne. La grâce dé-
corait son front et ses discours, a. ciién. Jeune Capt. \\ —
qqn d'un titre, d'une dignité. Il n'y avait que les princes du sang
qui eussent encore été décorés de ce titre, duglos, L. XI,
I, 280. La ville de Toulouse... l'avait décoré du capitoulat.
DECORNER
646
DECOUPURE
d'ai-EMB. Éloges, Campistron. L'impiété, qui devrait avilir
l'éclat même de la naissance et de la gloire, décore et ennoblit
l'obscurité et la nature, mass. Resp. dû à la relig. 2. Se —
d'un vain titre P. ei't. Couvrir d'une apparence séduisante.
— l'entêtement du nom de fermeté. || Spccialt. Honorer (qqn)
des insignes d'un ordre de clievaleric. Il a été décoré de
l'ordre du Saint-Esprit. H est décoré de la Légion d'honneur, et,
ahsolt, dans le même sens, n est décoré. Substantivt. Les
décorés de juillet.
* DÉCORNER [dé-kôr-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et corne,
§§ 194 et 196. Semble inusité aux xvii^ et XYur» s. || xvi* s.
Un vielbeuf se descorna, Trêves de Marot et de Sagon, dans
GODEF. Siippl.]
Il 1° Dégarnir de ses cornes. P. hyperb. Famil. n fait
un vent à — les bœufs.
Il 2° Redresser (ce qui est corné , ce dont le coin est
replié en corne). — un feuillet d'un livre, une carte.
DÉCORTICATION [dé-kôr-ti-kà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decorticatio, m. s. \\ 1747. ja-
MES, Dict. de médec. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Action de décortiquer.
DÉCORTIQUER [dé-kôr-ti-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decorticare, m. s. de cortex,
icis, écorce. |i Ne'olog. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Dépouiller de son écorce (une tige, une
branciie), de son enveloppe (un fruit, une graine), etc.
Spe'cialt. Légumes décortiqués, légumes épluchés, hachés,
desséchés et pressés de façon à être conservés.
DÉCORUM [dé-kô-rôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. décorum, m. s. Le mot se
trouve au xyi" s. sous la forme francisée décore. || xvi" s.
Garder le décorum, Sat. Me'nipp. i, 62.]
Il Convenances à observer pour tenir son rang. Garder,
blesser le — . Garder le — de la divinité, MOL. Amph. prol.
DÉCOUCHER [dé-kou-ché] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et coucher,
§§ 192 et 196. Il xiio s. Se furent Alemant descouchié et levé,
J. BODEL, Saisnes, dans godek. descouchier.]
Il lo Vieilli. V. tr. Faire lever du lit. Et dès le point
du jour je m'étais découché, mol. Princ. d'Êl. i, 2.
Il 2° V. intr. Coucher dans un autre lit, ou hors de
chez soi. Ménalque... découche la nuit de ses noces, la br.
11. n a découché cette nuit.
DÉCOUDRE [dé-koudr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et coudre,
§§ 192 et 196. Il xuc s. Ne valt la coiffe un viez gant descosu,
Bat. d'Aleschans, 1271, Jonckbloet.]
Il 1° Faire cesser d'être cousu. — un habit. La bordure
se découd, est décousue. || Fig. Décousu, dont les parties ont
l'air de ne pas tenir ensemble. Des propos décousus. Pour
mettre de l'ordre dans cette suite décousue, dans ce chaos de
sensations, buff. Nat. des anim. n y a quelque chose de
décousu, et, substantivt, n y a du décousu dans sa conversa-
tion. Il P. anal. Animal décousu, dont les parties ne sont
pas proportionnées. Vous avez le visage décousu, gherardi,
Th. ital. I, 431.
Il 2o P. anal. (Marine.) Déclouer (le bordage d'un na-
vire).
Il 3° P. ext. Ouvrir le ventre à. (Se dit spécialement du
sanglier, du cerf.) Le sanglier, rappelant les restes de sa vie,
Vient à lui, le découd, la f. Fab. viu, 27. Le cerf a décousu
les chiens. P. anal. Absolt. V. intr. — {vieilli) et En —,
frapper de l'épée, se battre. Dans peu nous aurons à —,
HENRI IV, Lett. miss, n, 398. J'estime qu'il veut en —, st-
amant, Pass. de Gibraltar. On alla sur le terrain; il fallut
en — .
*DÉCOUENNER [dé-kwà-né ; en vers,-]iOu-a.-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et couenne,
§§ 192 et 196. Il NColog.]
Il (Technol.) Dépouiller de la couenne (la chair du porc).
DÉCOULEMENT [dé-kd'ul-man ; en vers, -kou-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de découler, § 145. || 1549. r. est.]
Il (Médec.) Action de découler. Le — des humeurs, de la
pituite.
DÉCOULER [dé-kou-lé] V. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et couler, §§192
et 196. Il 1539. R. EST.]
Il 1° Couler en s'échappant (de qqch). Le sang découle de
la plaie. Ils entassaient les piles de pin ; on mettait le feu à ce
bois, et la résine en découlait, rayn.\l, Ilist. philos, xvui,
IG. La sueur découle de son front. P. ext. (Latinisme.) Mon
front à large goutte Découlait de sueur, lamart. Jocelyn, 9.
Aupart. prés, avec accord. (Style biblique.) Ces montagnes
découlantes de lait et de miel, fén. Epiphan. 2. \\ Fig. La
raillerie, l'injure, l'insulte, leur découlent des lèvres, labr,
Il 2" Fig. Sortir (d'un principe) par développemei
naturel. {Syn. procéder, provenir, émaner.) Toutes les vertus
découlent de l'amour de Dieu. Les conséquences qui découlent
d'un principe. Si la liberté de l'homme était une liberté première
et indépendante, et non une liberté découlée d'ailleurs, boss.
Libre Arb. 8.
DÉCOUPAGE [dé-kou-pàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de découper, § 78. Semble inusité aux
xviie et xviii<' s. Il 1497. Decoppaige des drapz, dans godef.
Suppl. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Action de découper. Le — de la tôle.
DÉCOUPER [dé-kou-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et couper,
§§ 192 et 196. Il xiie s. Car en cel jor meïsme que il fu decol-
pez, GARN. DE PONT-STE-MAX. St Thovias, 5726.]
Il 1" Couper régulièrement en morceaux. — du papier,
du carton, de la toile, du drap. Spe'cialt. En parlant d'une
pièce qu'on sert à table. — un gâteau, un rôti, un poulet.
Cette volaille se découpe facilement. Absolt. Savoir — . Couteau,
fourchette à — . || P. ext. Détacher (une partie), en cou-
pant. — une aile du poulet. — une pièce dans du cuir. — un
article dans un numéro de journal.
Il 2° Couper régulièrement, en suivant certains con-
tours et en enlevant certaines parties. — de la mousseline
brodée. — des fleurs en papier, une estampe, Spccialt. (Ty-
pogr.) — la frisquette, de manière à laisser à découvert la
partie qui doit recevoir l'impression et à empêcher le resl
d'être maculé. (Botan.) Feuilles découpées, dont le boi
est échancré. Les feuilles de l'acanthe sont découpées. P. anal
(Blason.) Pièces découpées en feuilles d'acanthe. || P. ext. Dé-
tacher du fond (la partie qui forme le dessin). — des fleurs
dans une broderie. — une figure dans une estampe. — des
ornements à l'emporte-pièce. — une silhouette avec des ciseaux
Fig. La silhouette de la cathédrale se découpait sur le ci
se montrait avec des contours arrêtés.
DÉCOUPEUR, EUSE [dé-kou-peur, -peuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de découper, § 112. || xm» s. Decauperes,
E. BOiLEAU, Livre des mest. II, viii, 20.]
Il Celui, celle qui découpe. Faire fonction de — à tahl
Ouvrier — en bois, en métal.
DÉCOUPLE [dé-koupl'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de découpler, § 52. || xwV^ s. cl. gau-
CHET, dans godef.]
Il (Chasse.) L'action de découpler les chiens. {Syn. dé
coupler.)
DÉCOUPLER [dé-kou-plé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et coupler,
§§ 192 et 196. {Cf. désaccoupler.) || xii^ s. Trestuz descuplerent
à fès, Vie de St Gilles, 1720.]
Il i° Séparer (ce qui est couplé). 1 1. (Chasse.) Déta-
cher les chiens couplés. Absolt. On ordonna au veneur de
— . A l'infin. pris substantivt. L'action de détacher les
chiens. {Sy7i. découple.) Sonner le — . Fig. Lancer à la
poursuite de qqn, de qqch. On découpla les plus fins limiers
de la police pour découvrir le voleur.
Il 2" Vieilli. Désaccoupler. Fig. Notre attelage amoureux
ne se découplera que par la mort, gherardi. Th. ital. iv, 442.
Il 3» P. ext. Rendre libre dans ses mouvements. (Ne
s'emploie qu'au passif.) Être bien découplé, avoir les mem-
bres bien dégagés.
DÉCOUPOIR [dé-kou-pwàr] s. m.
[ÉTY.VI. Dérivé de découper, § 113. || 1754. encycl. Admis
ACAD. 1878.]
Il (Technol.) Instrument destiné à découper.
DÉCOUPURE [dé-kou-pûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de découper, § 111. |1 y.\\\'^%. Descouppeure,
Roman des deux amans, dans godef. Suppl. \ 1421. De-
couppeures de broderies, dans douet d'arcq. Pièces relat. à
Ch. VI, II, 395.]
Il 1" Action de découper. Travail en — -.
Il 2" Résultat de cette action. Faire des découpures en pa-
pier. P. anal. Les découpures des feuiUes, divisions des bords.
La,
%
11
U. I
IS,
I
41
DECOURAGEANT
— 647
DECOUVRIR
^roURAGEANT, GEANTE [dé-kou-rà-jan , -jânl']
'. Adj. parlicip. de décourager, § 47. || 1763. V. à
. Admis ACAD. 1835.]
]ire à décourag^er. Une pusillanimité décourageante
atêtement téméraire, cicRUTTr, Apol. des Jésuites
![. Des paroles décourageantes. | Famil. En parlant
' ■ piM'sonne. Vous êtes — .
rcoURAGEMENT [dé-kou-ràj'-man ; en vers, -rà-
■■. m.
• . Dérivé de décourager, § 145. I| xii" s. Confus en ton
t digetiz par tant descoragement, Dial. anime con-
. Honnardot.]
i de celui qui est découragé. Se laisser aller au
-. ; — s'est emparé de lui. L'indolence et le — qui me subju-
if chaque jour davantage, J.-J. Rouss. Lett. Sîir la botan.
■ I. 17()8.
IICOURAGER [dé-kou-rà-jé] v. ir.
'. Composé avec la particule dé (lat. dis) et courage,
196. Il xiii" s. Car trestous descoragiés sui, beau-
Vm et Blonde, 603.]
' perdre courage. L'empereur... Rassura son parti
' ouragé, CORN. Poly. i, 4. Ils découragent par mille
M idictions les poètes et les musiciens, la br. 1. Le moin-
rcbstacle le décourage. Pourquoi se — si vite?
:]COURONNER [dé-kou-rô-né] v. tr.
vM. Composé avec laparticule dé (lat. dis) et couronne,
; i et 196. Il xiic s. S'il eiist el chef la corone, Molt s'en fust
isiescoronez, beneeit, I>z<e.9 de Norm. 16.Ô33. Semble
' I ' lu xviie s. Repris à la fin du xviiie. (F. à l'article.)
CAD. 1878.]
•('pouiller d'une couronne. Un prince découronné.
a ettre de cachet pour enfermer le vieillard découronné,
i: -rr. Ann. pot. et litt. (1792), xix, 276.
1" 1 dépouiller de ce qui couronne. Un arbre découronné,
r uilli! de sa couronne de feuillage. || P. ext. (T. milit.)
- e hauteur, débusquer les troupes, emporter les posi-
0 qui la couronnaient.
•icOURS [dé-kour] s. m.
'^M. Emprunté du lat. decursus, m. s. devenu decours
l'influence de cours, § 503. || xiie s. Li munz est en de-
iiN. DE PONT-STE-MAx. St Tkomas, p. 165, Bek-
't'riode de décroissance. Le — de la lune. P. anal.
î • de la maladie. P. plaisant. Que la raison de mon père
):iîn —, gherardi, Th. ital. ii, 419.
3COUSURE [dé-kou-zûr] s. f.
[FYM. Dérivé de découdre, § 111. || 1611. Descousure,
3|r.] _
Partie décousue. | 1. Dans un vêtement. La — d'un
1 d'une manche. | 2. Dans un animal blessé par les dé-
s d"un sanglier, les andouillers d'un cerf. Les décou-
iii des chiens.
écouVERT [dé-kou-vér] s. m.
îYM. Subst. parlicip. de découvrir, § 45. || 1387. Au
juvert de la montagne, J. d'arras, Mélusine, p. 192.]
État de ce qui n'est pas couvert. Être à — , n'avoir pas
£ arantie des débours qu'on a faits. Vendre des valeurs
ourse à — , à crédit. || Loc. adv. A — , dans une posi-
où l'on n'est pas couvert, j 1. La mer laisse le rivage à
\Fig. Montrer son cœur à — . Dieu... voulant paraître à
ceux qui le cherchent de tout leur cœur, Pasc. Pens. xx,
lisqu'il marque votre sentiment si à — , ID. Prov. 13. | 2.
milit.) Attaquer à — , sans être protégé contre le feu
ennemi. || Specialt. (T. de commerce, de banque, de
ice.) Position d'une caisse, d'une maison de com-
ce, qui livre en avance des fonds, des valeurs ou des
chandises. Avoir un — . Les découverts du trésor.
ÉCOUVERTE [dé-kou-vèrf] s. f.
TYM. Subst. parlicip. de découvrir, § 45. || xtio-xiro s.
> la descoverte, Franchois, monstre frankise aperte, RENCL.
toiLiENs, Carité, xxix, 7, dans delb. Rec]
Action de laisser, état de ce qui est découvert. | 1.
•rime.) Position oh le corps n'est plus garanti contre
îe de l'adversaire. | 2. (T. de jeu d'écbecs.) Faire un
oàla— .faire échec auroi au moyen d'une pièce qu'on
lasque, en enlevant une autre pièce qui était placée
int. Il Fig. Vieilli. Agir à la — , sans se cacher.
U Action de découvrir. || 1° Action de découvrir ce
était tenu caché. La — d'un secret, d'un complot.
Il 2" Action de découvrir ce qui élait resté caché, in-
connu. La — d'un trésor, d'un manuscrit. La — de l'Amérique.
Un voyage de — . Aller à la —, pour explorer, n alla faire la
— de l'île, RAc. Rem. sur TOdyss. P. ext. Specialt. (Ma-
rine.) Bâtiment léger qu'on envoie à la découverte ; ma-
telot qu'on place en vigie.
Il 3° Ce qu'on a découvert. Cette — confirme mes soup-
çons. Sa femme ne se doutait pas encore qu'on eût fait cette
nouvelle — sur sa conduite, hamilt. Qram. 199. Specialt.
Les découvertes de la science. Ces merveilleuses découvertes
qu'a faites la science pour pénétrer la nature, B0S3. Sur la
mort, 2. Un voyage de découvertes, qui a pour but des dé-
couvertes scientifiques. Fig. Quelques découvertes que l'on
ait faites dans le pays de l'amour-propre, il y reste encore bien
des terres inconnues, la rochef. Max. 3.
DÉCOUVREUR [dé-kou-vreur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de découvrir, § 112. || xiiic s. Quant li des-
covreur le roi furent venu, ernoul, Chron. p. 359, suppr.
.-vcAD. 1835; repris en 1878.]
Il Peu usité. Celui qui découvre. Le — de l'Amérique,
volt. Mœurs, 147.
DÉCOUVRIR [dé-kou-vrir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et couvrir,
§§ 192 et 196. Il xiio s. Desouevre al Seignur la tue veie, LiO.
Psalm. p. 46, Michel.]
I. Proprt. Mettre à découvert.
Il 1° Au propre. Dégarnir de ce qui couvre (couvercle,
vêtement, etc.). — un panier, un plat, un pot, en ôter le
couvercle. — une maison, en enlever la toiture, j P. ext. Ne
pas couvrir. Voiture découverte. Se tenir la tête découverte, et,
dans le même sens, Se tenir découvert devant qqn. — son visage.
Se montrer à visage découvert, sans voile, sans masque, et,
fig. sans se cacher de ce qu'on fait. Lieu, pays découvert, qui
n'est pas couvert de bois. Allée découverte, bordée d'arbres
qui ne forment point berceau. Bateau découvert, non ponté.
Ailes découvertes, ailes des insectes que les élytres ne cou-
vrent pas entièrement. Côtelettes découvertes, côtelettes de
veau, de mouton, que ne recouvre point le filet. Talon
écrivit pour M. de Luxembourg à visage — , ST-siM. i, 139. —
ses épaules, sa gorge, se décolleter. Empêcher un malade de
se —, d'écarter ses couvertures. P. ext. Famil. Se — quand
viennent les chaleurs , quitter les vêtements chauds. || P.
anal. La mer découvre le rivage en se retirant. Famil. Le ciel,
le temps se découvre, se dégage des nuages qui le cou-
vraient. — une planche de gravures, la débarrasser de l'en-
duit qui la couvre lorsque l'eau-forte a suffisamment pé-
nétré. — son jeu (aux cartes), le montrer, et, fig. laisser
voir ses plans, ses desseins. Vieilli. Acheter à deniers dé-
couverts, argent sur table. || P. ext. Dégarnir de ce qui
protège. Laisser un côté de la place, du camp découvert. La
prise de cette ville découvrait la frontière. Se — , exposer sa
poitrine à l'épée de l'adversaire, aux balles de l'ennemi.
P. anal. (T. de jeu d'échecs.) — une pièce, ôter une pièce
qui, placée devant, la défendait ou paralysait son action.
Fig. n arrive presque toujours que celui qui s'en sert (de la
finesse) pour se couvrir en un endroit se découvre en un autre,
LA ROCHEF. Mux. 125. P. ext. (T. de finance.) Se —, avancer
de l'argent.
Il 2» Fig. Produire au jour (ce qui était tenu caché). Il
faut vous — mon cœur, MOL. Av. IV, 3. Enfin, Burrhus, Néron
découvre son génie, rag. Brit. ni, 2. Avec des yeux qui dé-
couvraient son âme, ID. Baf. m, 2. Peut-être qu'elle se dé-
couvrira plus librement à moi qu'à vous, mol. A7n. méd. I,
3. Il A Calchas je vais tout —, rac. Iph. iv, 11. Il faut Ici
vous — les secrets jugements de Dieu, boss. Hist. univ. nr,
1 . Si Dieu se découvrait continuellement aux hommes, il n'y
aurait point de mérite à le croire, PASC. Lett. 2, à i1/"c de
Roannez. P. anal. Et les siècles obscurs devant moi se dé-
couvrent, RAC. Ath. III, 7.
II. Proprt. Voir à découvert.
Il lo Apercevoir d'un lieu (ce qui d'un autre échap-
perait au regard) . La grotte de la déesse était sur le penchant
d'une colline; de là on découvrait la mer, fén. Tél. 1. Le clo-
cher se découvre de loin. || Fig. Ce que l'on peut faire de mieux,
d'aussi loin qu'on les découvre (des hommes au caractère
dur), est de les fuir de toute sa force, i-\ br. 5.
Il 2o Fig. Parvenir à connaître (ce qui était caché ou
ignoré). On a découvert le lieu où il se cache. Le meurtrier, le
complot est découvert. — la mèche. {V. mèche.) — l'auteur
d'un libelle. Elle ne put — quel était cet homme vénérable dont
DECRASSER
— 648 —
DÉCRI
Télémaque était accompagné, féN. Tel. 1. On a découvert le se-
cret de sa naissance. C'est alors que chacun, rappelant le passé,
Découvrit mon dessein, rag. Brit. iv, 2. Si on ne découvre pas
ici un dessein toujours soutenu et toujours suivi, BOSS. Ilist.
unie. Il, 30. Quoiqu'elle (la nature) agisse toujours, on ne dé-
couvre pas toujours ses effets, pasc. Vide, prél'. Je cherchais à
— sa pensée dans ses yeux. Je découvrais en vous d'assez il-
lustres marques Pour vous préférer même aux plus heureux mo-
narques, CORN. Poly. II, 2.
Il 3" Être le premier à apercevoir, à connaître (une
chose jusque-là cachée, inconnue). — un trésor, une source,
une mine , un manuscrit , un corps , une planète. Christophe
Colomb a découvert l'Amérique. Newton a découvert les lois de
la gravitation.
DÉCRASSER [dé-krà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et crasse,
§§ 192 et 196. Il xvi<^ s. Ceulx qui pour descrasser effacent,
MONTAIGNE, III, 9.]
Il 1° Débarrasser de la crasse. — du linge. — la tête d'un
enfant. Se — . P. anal. — un tableau, de l'argenterie. — le
cemon d'un fusil.
Il 2» Fig. Famil. \ 1. Débarrasser (qqn) de sa grossiè-
reté. On lui donna des maîtres pour le — . Depuis qu'il va dans
le monde il commence à se — . Qu'il aille voir la cour tant qu'il
voudra, Jamais la cour ne le décrassera, la f. Êpiffr. contre
un pédant de collège. \ 2. Débarrasser (qqn) de la roture,
en le faisant entrer dans la noblesse. — un vilain. ( F. sa-
vonnette.)
DÉCRÉDITi3MENT [dé-kré-dït'-man ; en vers, -di-
te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décréditer, § 145. || xviic s. F. à l'ar-
ticle.]
Il Vieilli. Action de décréditer. Le — du genre humain,
LA BR. 12.
DÉCRÉDITER [dé-kré-di-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et crédit,
peut-être sous l'influence de l'ital. discreditare, m. s. §§ 194,
196 et 12. Il xvic-xviic s. d'aub. dans dochez, Dict.]
Il 1° Priver du crédit. {Syn. discréditer.) Mille fautes...
qui la décréditent dans une maison dont elle croyait devoir
être l'oracle, bourd. Pens. Gouvern. relig. Il fallait com-
mencer parle — (Socrate) dans le public; c'est ce qu'on opéra
par la comédie des « Nuées », fén. Ane. Philos. Socrate. Il
s'est décrédité par sa conduite. Celui qui n'observerîdt pas les
bienséances... se décréditerait au point qu'il deviendrait inca-
pable de faire aucun bien, montesq. Espr. des lois, iv, 2. Une
famille, une maison décréditée. | P. ext. — un remède, une doc-
trine. — la piété, la religion. Mon vers décrédité, BOIL. Ép. 8.
Il 2° Spëcialt. Priver du crédit financier, commercial.
Si on imposait la dime sur les rentes de l'hôtel de ville, cela
pourrait les — , vauban, Dîme royale, p. 79, Daire. Comme
un débiteur décrédité, montesq. Défense de l'Esprit des lois.
DÉCRÉPIR [dé-kré-pir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et crépir,
§§ 192 et 196. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Dégarnir (un mur) du crépi. — un mur lé-
zardé. Ce mur se décrépit.
DÉCRÉPISSAGE [dé-kré-pi-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décrépir, § 78. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Technol.) Action de décrépir.
DÉCRÉPIT, ITE [dé-kré-pi, -pït'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decrepitus, m. s. Au xvi^ s. et
au commencement du xvii^ s. on trouve ordinairement
décrépite (coTGR., OUD.). || xv^ s. Et estoit chascun descrepy,
MART. d'auv. Vig. de Ch. VU, dans la c]
Il Arrivé au dernier degré de la décadence physique,
produite par la vieillesse. Dn homme — . Dne vieille décré-
pite. Leurs grands-pères décrépits, boss. Hist. univ. il, 2.
1. "DÉCRÉPIT ATION [dé-kré-pi-tà-syon ; en vers, -si-
en] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de décrépiter 1,'§ 247. || 1690. furet.]
Il Vieilli. Action de décrépiter (le sel).
2. DÉCRÉPITATION [dé-kré-pi-tà-svon : en vers, -si-
on] s. f. i . >
[ÉTYM. Dérivé de décrépiter 2, § 247. || 1742. Hist. de
l'Acad. des se. p. 49. Admis acad. 1762.J
Il (T. scientif.) Bruit sec que font entendre certains corps
en éclatant par l'action du feu.
1. "DÉCRÉPITER [dé-kré-pi-té] v. tr.
[lOTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et crépiUr
§§ 192 et 196. Il 1690. furet.]
Il Vieilli. (T. scientif.) Calciner (le sel) jusqu'à ce qu
ne crépite plus dans le feu.
2. DÉCRÉPITER [dé-kré-pi-té] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et crépite
§§ 192 et 196. Il 1742. Hist. de l'Acad. des se. p. 49. A-i
mis ACAD. 1798.]
Il (T. scientif.) Faire entendre un bruit sec, en éclatai
par l'action du feu.
DÉCRÉPITUDE [dé-kré-pi-tud'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de décrépit, § 236. || xiv^ s. gast. piiébl-
Chasse, dans la c]
Il État de celui qui est décrépit. Être dans la — . || F/v
— morale. La — d'une nation.
"DECRESCENDO [dé-krês'-sin-dô ; cf. crescendo] arf»
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. decrescendo, gérondif de de
crescere, proprt, « en décroissant », § 12. || xviiie s. A
moyen âge on faisEùt usage... du crescendo, du decrescendo
baini, Mem. sur Palestrina, dans delb. Rec.]
Il (Musique.) En diminuant graduellement l'intensité il
son. Suljstantivt. Dn — .
DÉCRET [dé-krè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decretum, m. s. \\ xii^ s. E sulun
les decrez ben les justisera, garn. de pont-ste-m.\x. .^
Thomas, 1134.]
\\ 1° Décision d'une autorité. Dn — du chef de l'État, c!
pape, d'un concile. (La conversion) des princes dont tous !•.
décrets autorisaient le christianisme, BO.SS. Hist. univ. m. '.
Loin de murmurer d'un rigoureux — , COUN. Cid, ii,8. || Fi .
Les décrets de Dieu. Les moyens de concilier notre Uberté avf
les décrets de la Providence, boss. Libre Arb. 4, fin.
Il 2° Spëcialt. \ 1. (Droit canon.) Le Décret de Gratier
et, absolt. Le Décret, recueil formant la base de l'élude li
droit canon. P. ext. Le droit canon. École du Décret. Ea
chelier en Décret. 1 2. (Ane. droit franc.) Sentence porta
saisie de biens, prise de corps, ajournement, etc. Se
biens en décrets sur tous les murs écrits, boil. Sat. 10. Poui
quoi ne s'est-eUe pas plutôt retirée à votre belle terre? El.
est en — , fag.an, Orig. se. 15. Dn — de prise de corps cont
six quidams, FURET. Rotn. bourg, i, 192. | 3. De nos jour^
Décision du gouvernement. Dn — ayant force de loi.
DÉCRÉTALE [dé-kré-tàl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. decretalis, m. s. §
Il xiiie s. Livre de jostice, 185.]
Il (Droit.) Décision des anciens papes sur des quesUi
de discipline , d'administration ecclésiastique , qui "
étaient soumises.
"DÉCRÉTALISTE [dé-kré-tà-lisf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décrétale, § 265. || xw^-xv" s. Decretst
listre, EUST. desgh. ms. f» 526.]
Il (Droit.) Celui qui est versé dans la partie du
canon fondée sur les décrétâtes.
DÉCRÉTER [dé-kré-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de décret, § 154. || 1437. Et fust ores
contralct decrecté du prélat. Coût. d'Anjou, dans delb. Rec.\
Il Ordonner par décret. L'Assemblée constituante décréta
la division de la France par départements. || Spëcialt. Vieilli.
(Droit.) — contre qqn ime arrestation, une amende, une vente
de biens, une saisie, un ajournement. Absolt. — contre qq'
L'on décrète aussi contre les femmes, mol. Tart. v, 4. P. C'
— qqn d'arrestation, de prise de corps, d'ajournement. — une
terre, une maison, en décréter la saisie, la vente.
* DÉCREUSAGE, * DÉCREUSEMENT , *DÉCREU
SER. F. décrusage, décrusement, décruser.
DÉCRI [dé-kri] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de décrier, § 52. || xv^ s. Ce i
honte et descry au roy de Castille, COMM. Viii, 16.]
Il 1» Vieilli. Proclamation interdisant le cours d'ui-
monnaie, la vente d'une marchandise. Dniquement occu
pées de leurs débiteurs, toujours inquiètes sur le rabais ou
sur le — des monnaies, la br. 6. Oh ! que je sais au roi bon
gré de ces décris (des objets de luxe)! mol. Éc. déS m-
11,6.
Il 2" Fig. I 1. Vieilli. Action de décrier qqcli, qqn. j 2.
Le fait d'être décrié, en parlant des choses. Le — universel
où tombe nécessairement tout ce qu'ils exposent au grand jour
de l'impression, la br. Disc, à l'Acad. préf. Le — de la
votion vient des faux dévots, uac. Annot. sur Platon.
parlant des personnes, il est tombé dans le — . Le génie
jnti
I
j
DECRIER
649
DECROTTOIRE
vint à ce point de — que le bourreau lui-même... le
URET. Ro7n. Ô07trg. i, 24.
ilER [dé-kri-yé] v. tr.
. Composé de la particule dé (lat. dis) et crier,
196. Il XIV'' s. n fist porteries lettres en présence du
iiLut et les fist descrier, CÀ?'on.rfeS<-i)enw, i'/t. F7, 11.]
' — une monnaie, proclamer qu'elle cessera d'avoir
. par suite, en amoindrir la valeur. Il (Lycurgue)
uites sortes de monnoies d'or et d'argent, amyot,
'//. En parlant des choses, signaler comme ayant
i valeur. — la marchandise. Ce serait assez d'un de
; pour — le plus beau roman du monde, mol. Préc.
i. Quand un livre au Palais se vend et se débite...
(|oùt d'un censeur peut-il le •— ? BOiL. Sat. 9. P. ext.
; iteurs décriés il prend en main la cause, lo. Ep. 9. ||
uit des personnes, signaler comme sans valeur
comme digne de mépris. Il ne faut que ce faible à
i nomme, MOL. Mis. i, 2. Toutes ces constestations nous
t criés, depuis peu, d'une étrange manière, ID. Am. méd.
. C'est... donner un trop grand avantage à ses ennemis,
e 3 leur imputer des choses qui ne sont pas vraies et de
;i ■ pour les — , LA BR. 11. On les a décriés et noircis dans
3 aires et dans les livres, pasc. Prov. 3. Un homme dé-
ié ! s'est décrié par ses désordres. P. ext. J'essaie dans mon
T'ies mœurs de — , s'il est possible, tous les vices du cœur
dt'esprit, LA BR. Disc, à l'Aead. préf.
rCRIRE [dé-krir] v. tr.
YM. Emprunté du lat. describere, m. s. devenu des-
i«, décrire, sous l'influence de écrire. {V. ce mot.) |]
1' Ge nelte puis neient descrire, Éneas, "7891.]
■ " Représenter par écrit ou par la parole (une per-
iic chose) dans ses traits extérieurs. — un pays, le
i scène. Décrivez-moi son visage. Il faudrait peindre en
i s vérités connues, — ton esprit ami de la raison, isoiL.
p . La philosophie décrit et dépeint la nature ; la poésie la
'.i et l'embellit, buff. Style. — une plante, un animsd, un
si ment. — les mœurs, les usages d'un pays. One douleur
q sible à — . Un tel spectacle ne peut se — .
I ' Tracer (une ligne courbe) autour d'un espace dé-
r lié. — une circonférence, une eUipse, un arc. P. ext.
a \' lune ligne courbe). L'orbite que décrit la terre autour
1 leil. La trajectoire décrite peu: un projectile. La fumée s'éle-
i a décrivant une spirale. L'aigle décrit un cercle autour de
, Die.
' ÉCROCHEMENT [dé-kroch'-man ; en vers, -krô-
1 ..' .»;. m.
I YM. Dérivé de décrocher, § 145. || xvii° s. F. à l'ar-
= ]
I '\(rnil. Action de décrocher. Le — de ce pied accroché,
: R. Hom. corn, i, 20. || Fig. (Architect.) Ressaut formé
L os lignes de moulures de façades accolées dont les
i 'S n'ont pas la môme hauteur.
3CROCHER [dé-krô-ché] v. tr.
1 YM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et croc,
'i et 196. Il xiiie s. Descrochier, Aymeri de Narbonne,
il', var.]
Détacher (ce qui est accroché). — une robe, un tableau.
iieau s'est décroché. P. ext. Fam.il. Il bâille à se — la
l|iolre, à la désarticuler. || Pop. — la timbale, atteindre
Irix aux jeux de mât de cocagne, et, fiy. atteindre
)ut difficile. || Fig. (Architect.) Une coupe suivant une
; décrochée, qui a plusieurs axes successifs.
DÉCROCHOIR [dé-krô-ch\vàr] s. m.
TYM. Dérivé de décrocher, § 113. || 1699. Cette auge a
ied de haut sur deux de large et porte fermement attaché
rochet de fer qu'on nomme le décrochoir, des billettes,
s Mém. de l'Acad des se. p. 205.]
(Technol.) Ce qui sert à décrocher.
ÉGROIRE [dé-krwar] v. tr.
:tym. Composé de la particule dé (lat. dis) et croire,
92 et 196. Il XIII'' s. Jusqu'à quant me decrera toz cist pul-
, Bible, dans godef.]
Vieilli. Se refuser à croire. Cette plaisante foi qui ne
t ce qu'elle croit que pour n'avoir pas le courage de le — ,
;taignf., II, 12.
DÉCROISEMENT [dé-krwàz'-man ; en vers, -krwà-
..] s. m.
3TYM. Dérivé de décroiser, § 145. || Néolog.]
Action de décroiser.
•décroiser [dé-krwù-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et croiser,
§§ 192 et 196. Se trouve en anc. franc, au sens de « dis-
penser d'aller à la croisade ». jj 1559. Décroiser les mains,
G. posTEL, dans delb. Rec]
Il Changer de position (des objets) de manière à ce
qu'ils ne soient plus croisés. — ses jambes. — les bras. —
les fils du métier.
•décroissance [dé-krwa-sâns'] *. f.
[ÉTYM. Dérivé de décroître, sur le modèle de croissance^
§ 146. Se trouve au xiii<' s. dans brun, iatim. ( V. delb.
Rec.) Il xiv'' s. Gloire et tout bien avez sans descroissanoe,
Mir. de Notre-Dame, ii, 346.]
Il État de ce qui décroît. La — de la population. || Fig.
La période de — du mal.
•DÉCROISSANT, ANTE [dé-krwd-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de décroître, § 47. On trouve en
anc. franc, et jusqu'au xyi" s. le subst. particip. décrois-
sant : Le décroissant de la lune, bouchet, Serées, iv, 15. ||
1795. Les bords decroissans des lames, dans Jownal des mi-
nes, XIV, 19.]
Il Qui décroît. Une progression décroissante.
DÉCROISSEIOENT [dé-krwâs'-man ; en vers, -krwd-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décroître, § 145. || xiie-xiiie s. Molt fu
granz descroisement a cels de l'ost, villeh. 55.]
Il Mouvement de ce qui décroît. Près du déluge se ran-
gent le — de la vie humaine, le changement dans le vivre,
Boss. Hist. iiniv. i, 2.
•DÉCROÎT [dé-krwd] s. m.
[ÉTYM. Pour décrois, subst. verbal de décroître, § 52. ||
xii^ s. Del tut esteit turnee sainte Eglise en decreis, garn.
DE PONT-STE-MAX. St Thomus, 5740.]
Il Le fait de décroître. || Spécialt. \ 1. Diminution du bé-
tail qui a été donné à bail par cheptel. Constater le — . | 2.
Décroissance de la lune, à son dernier quartier. La lune
est dans son — .
DÉCROÎTRE [dé-krwâtr'] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et croître,
§§ 192 et 196. Sous l'influence du lat. decrescere, on trouve
en anc. franc, decroistre à côté de descroistre. ||xii<=s. Tant
com vivreiz.., Ne sereiz descreiiz de rien, Êne'as, 9388.]
Il Diminuer progressivement. Les jours commencent à — .
La rivière a décru rapidement. Fig. La maladie va décroissant.
Je sens mes forces — . Son intelligence décroît chaque jour. Le
passé est comme la distance ; notre vue y décroît, buff. Êpoq.
de la nat. début.
DÉCROTTAGE [dé-krô-tàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de décrotter, § 78. jj Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Action de décrotter.
DÉCROTTER [dé-krô-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et crotte,.
§§ 194 et 196. Il xiie-xiiie s. Li descrotés ki soi recrote, rencl.
DE MOILIENS, daUS GODEF. SuppL]
Il Nettoyer en enlevant la crotte. — des souliers, un
pantalon. P. ext. Se —, se faire — . || P. anal. (Technol). | 1.
— les cuirs, en détacher, après qu'ils sont dépités, ce qui
reste de chair. | 2. — des briques, des carreaux, en enle-
ver le plâtre, le mortier, pour les replacer. || Fig. Famil.
— qqn, le débarrasser des manières grossières qu'il a con-
tractées. {Syn. décrasser.) Il aurait besoin d'être décrotté.
DÉCROTTEUR, •DÉCROTTEUSE [ dé - kro - teur ,
-teuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de décrotter, § 112. || xyi" s. Descroteur
de vigiles, rab. i, 27, dans godef. SuppL]
il Celui, celle qui fait métier de décrotter, de cirer les
chaussures.
DÉCROTTOIR [dé-kro-twar] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décrotter, § 113. {Cf. décrottoire.) || xV s.
Miroirs, peignes, desorotouers, Nef des Fols, dans lac. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il Ce qui sert à décrotter. Spécialt. Lame sur laquelle
on gratte la semelle de ses chaussures pour les décrot-
ter. P. ext. Tout ce qui sert au même usage, appareil à
grilles, à brosses, etc.
DÉCROTTOIRE [dé-krè-twàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de décrotter, § 113. {Cf. décrottoir.) || 1483.
Descrotoire, dans godet. SuppL]
Il Brosse à décrotter les chaussures.
DÉCROUTAGE
— 6oO —
DÉDAIGNEUSEMENT
* DÉCROUTAGE [dé-krou-tïij'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décroûter, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de décroûter (le diamant).
"DÉCROÛTER [dé-krou-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et croûte,
§g 194 et 196. il 1530. Je descroute du payn, p.\lsgr. p. 484.]
Il Débarrasser de sa croûte. || Spccialt. \ 1. (Vénerie.)
le cerf se décroûte la tête au frayoir. (8y«. brunir, frayer.) | 2.
(Teclinol.) — le diamant brut, enlever la croûte terreuse
dont il est revêtu.
* DÉCRU AGE [dé-kru-àj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décruer, § 78. [Cf. décrusage.) || 1793.
BEAUMÉ, dans Annales de chimie, xvii, 169.]
Il (Technol.) Action de décruer. [Cf. décrûment.)
DÉCRUE [dé-kru] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de décroître, § 45. Semble inu-
sité aux xviio et xyiii» s. || xvi^ s. La crue et descrue du Nil,
DU piNET, dans delb. Rec. Admis acau. 1835.]
Il La quantité dont une masse d'eau a décru.
DÉCRUER [dé-kru-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et cru ou
écru, §§ 194 et 196. {Cf. décruser.) || 1669. Le fil sera décrue
ou lessivé avec bonne cendre, Règl. sur les manuf. Teintur.
58. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Débarrasser (le fil écru) de l'odeur de chan-
vre en le lessivant.
*DÉCRUEUR [dé-kru-eur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décruer, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Celui qui décrue. — de fil.
DÉCRÛMENT [dé-kru-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décruer, § 145. [Cf. decrusement.) || 1723.
Decruement, savary, Dict. du comm. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on décrue. [Cf. dé-
cruage.)
"DÉCRUSAGE [dé-kru-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décruser, §78. {Cf. décruage.) || 1791. Dé-
creusage, HAUY, dans Journal des sav. p. 359.]
Il (Technol.) Action de décruser. {Sgn. dégommage.)
DECRUSEMENT [dé-kruz'-man ; en vers, -kru-ze-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décruser, § 145. {Cf. décrûment.) || xviio s.
Le descreusement les amollit, liger, Nouv. Mais. rust. dans
delb. Rec]
Il (Technol.) Opération par laquelle on décruse. {Cf.
décrusage.)
DÉCRUSER [dé-kru-zé] v, tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. descrusa, m. s. mot
qui correspond au franc, décruer, § 11. Le mot décruser
est souvent altéré, par fausse étymologie, en décreuser,
§ 509. Il 1690. Decreuser, furet. | 1723. Décruser, savary,
Dict. du comm.]
Il (Technol.) Lessiver (les cocons) pour dévider plus fa-
cilement, (la soie écrue) pour disposer à la teinture.
"DÉÇU. V. dessu.
"DÉCXJBITUS [dé-ku-bi-tûs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decubitus, m. s. \\ 1747. james,
Dict. de médec. ]
Il (Médec.) Position du corps lorsqu'il est couché. —
•dorsal, latéral.
DÉCUIRE [dé-kuîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et cuire,
§§ 192 et 196. Il xvie s. Le syrop se descùit, o. de serres,
vm, 1.]
Il (Technol.) Détruire l'effet de la cuisson. | 1. Quand
elle a été insuffisante. Cette gelée s'est décuite, est redeve-
nue liquide. | 2. Quand elle a été trop forte. — un sirop,
étendre d'eau un sirop qui a trop réduit en cuisant.
"DÉCULASSER [dé-ku-là-sé] v. tr.
[ÉTY.M. Composé avec la particule dé et culasse, §§ 194
«t 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Démonter (une arme à feu) en enlevant
la culasse.
"DÉCULOTTER [dé-ku-lô-téj v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et culotter,
?§ 192_et 196. Il Néolog.]
Il Dépouiller de la culotte, et, p. ext. du pantalon. Se
— . — un enfant.
DÉCUPLE [dé-kupl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decuplus, m. s. Se trouve au
xiv= s. au sens de « centenaire ». ( V. delb. Rec.) \\ 1484.
Septuple, octuple, nocuple, décuple, x. chuquet, Tripaii
p. 70.]
Il Qui égale dix fois (une quantité donnée). DnnoBih
— d'un autre. Suhstantivt. Le — , une quantité dix fois ég;t
DÉCUPLER [dé-ku-plé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de décuple, § 154. {Cf. lat. decuplare, ;
s.) Il xviii^ s. l'abbé TERRASSON, dans TRÉv. Admis .\c-
1798.]
Il Porter au décuple. — un nombre. Il a décuplé sa î
tune. P. hyperh. Fig. La colère décuplait ses forces, les r
dait beaucoup plus grandes.
DÉCURIE [dé-ku-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decuria, m. s. \\ xvi"= s. Tr'
d Élien, dans godef. déduction.]
Il (Antiq. rom.) Groupe de dix, dixième partie de
centurie.
DÉCURION [dé-ku-ryon ; en vers, -ri-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decurio, m. s. || xvi"^ s. Trc
d Élien, dans godef. déduction.]
Il (Antiq. rom.) Chef d'une décurie curiale.
"DÉCURRENT, ENTE [dé-kur'-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decurrens, entis, qui court
long de. On trouve qqf décourant. || 1786. encycl. mét'
Il (Botan.) Dont le limbe se prolonge le long de la lii
Feuilles déourrentes.
"DÉCURSIF, rVE [dé-kur-sïf, -siv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. decursus, part, passé de decurrer
courir le long dc,§ 257. || 1798. richard, Dict. de bote
de Bulliard.]
Il (Botan.) Feuille décursive, dont le pétiole est adhérr
et forme saillie le long de la tige. Style —, dont la bi-
se prolonge sur un des côtés de l'ovaire.
"DÉCURTATION [dé-kur-tà-syon ; en vers, -si-on].?.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decurtatio, action de raccou
cir. Il Néolog.]
Il (Botan.) Raccourcissement d'un arbre dont lati'
se dessèche.
"DÉCUSSATION [dé-kûs'-sà-syon ; en vers, -si-on] .'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decussatio, m. s. de decuss;
la forme du dix (X). || 1690. furet.]
Il (T. scientif.) Disposition en croix. La — des deux nei
optiques. Il Point de — des rayons lumineux, le foyer.
"DÉÇUSSE, ÉE [dé-kùs'-sé] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. decussatus, m. s. \\ Néolog
Il (Botan.) Disposé en croix. Feuilles décussées.
*DÉCUSSOIRE[dé-kùs'-swàr].5. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical decussorium, m\
{V. j.vMES, Dict. de médec), tiré de decussum, part, pi
dedecutere, abattre, § 249. || 1771. trév.]
Il (Médec.) Instrument dont onse servait, après l'o;
ration du trépan, pour rabattre la dure-mère, faire sori
le pus et introduire la charpie. ( V. dépressoir.)
"DÉCUVAGE [dé-ku-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de décuver, § 78. || 1791. encycl. métii
Il (Technol.) Action de décuver. {Cf. décuvaison.)
"DÉCUVAISON [dé-ku-vè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de décuver, § 109. || Néolog.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on décuve.
"DÉCUVER [dé-ku-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et cnv.
§§ 194 et 196. Il 1611. Descuver, cotgr.]
Il (Technol.) Mettre hors de la cuve. — le vin.
DÉDAIGNER [dé-dè-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et daigne
§§ 192 et 196. {Cf lat. dedignari, m. s.)\\ xW s. Seies elev>
desdeinanz sur mes enemis, l'saut. de Cambi'idge, vu, '>
Il Considérer (qqn, qqch) comme n'étant pas digne qu'c
s'en occupe. Dn sexe qu'il dédaigne, rac. Ph(}d. u, 1. Von
n'êtes point pour elle un homme à — , corn. Cinna, n, 1. —
Après un sceptre acquis , la douceur de régner, m. ibid On hi
sarde de perdre en voulant trop gagner ; Gardez-vous de nei
— , LA F. Fab. VII, 5. Rien n'est bien d'un homme disgracié
vertu, mérite, tout est dédaigné, l.abr. 12. J'ai dédaigné pou:
toi les vœux de tous nos princes, rac. Andr. iv, 5. — 1
richesse, le succès. 11 dédaigne les précautions. || Suivi i
l'infin. avec la prép. de. Il dédaigne de se venger. Pour te:
autre objet ton âme indifférente Dédaignait de brûler d'uni
flamme innocente, rac. l'tu'd. iv, 2.
DÉDAIGNEUSEMENT [dé-dè-ûeuz'-man ; en ver.
-neu-ze-...] adv.
\
DEDAIGNEUX
omposc de dédaigneuse eL ment, § 724. || xiiie s.
'■ment, G. de goincy, dans godef. SuppL]
manière dédaigneuse. Il a été — traité.
GNEUX, EUSE [dé-dc-neû, -neuz'] adj.
h'rivé de dédain, § 116. || xii" s. Desdeigneuse es-
c.imfiTiENDE TROYEs, CUrjcs, dans dei.b. Rec]
11 qui exprime du dédain. — et fiers, ils n'abor-
urs pareils, i.A br. 8. Il apprit enfin à l'Espagne
ïieuse quelle était cette majesté, Boss. Conde.
■I . Faire le — . Les précieuses Font dessus tout les
s, LA F. Fab. VII, 5. — des applaudissements. —
/'. ext. Un air, un regard, un silence — . Le mets
iias : il s'attendait à mieux Et montrait un goût — ,
VII, 4. Spécialt. (Anat.) Le muscle —, muscle
qui place l'œil dans une position où il semble
dédain.
~f [dé-din] s. m.
iibst. verbal de dédaigner, § 52. || xii" s. Son
1 et son desdaing, chrétien de troyes, Cliqès,
. Rec]
icnt par lequel on dédaigne. N'avoir que du —
pour qqch. Concevoir, témoigner du — . L'orgueil et le
leints sur son visage, uac. Esth. m, 3. || Aîiplur.
5 dé dédain. Les petits dédains que j'essuie quelque-
jrands et de mes égaux, la br. 8.
LUS [dé-dàl] s. m.
Nom propre, § 36 : Dédale, constructeur du la-
ds Crète. Il xvi° s. Dans le dedalus des tourments,
ES, Matinées, p. 125.]
yrinthe. (Ne s'emploie qu'au figuré.) Un — de
es. P. anal. Errer dans les détours d'un — de lois,
f. 1. Est-ce quelque — Où ta raison perdue ne se re-
tts? MALH. Poés. 11. Le — des cœurs, la f. Fab.
lAIXER [dé-dà-lé] v. tr.
Composé avec la particule dé(lat. dis) et dalle,
1 196. Il Néolog.]
îhnol.) Dégarnir de ses dalles. — une église.
kMER [dé-dà-méj v. intr. et ti'.
Composé de la particule dé (lat. dis) et damer,
196. Il xvii" s. Desdamer, DUEZ, dans godef. Suppl.
iCAD. 1740.]
de jeu de dames.) || 1° V. intr. Dégarnir d'un ou
eurs de ses pions le dernier rang de son jeu.
K tr. Défaire (une dame qu'on a faite à tort).
INS [de-dan] prép., adv. et s. m.
[. Composé de de et dans, § 726. || xi" s. Il ne la list
denz n'esguardet, St Alexis, 374, dans delb. Rec]
ilU. Prép. Dans, à l'intérieur de. Va — les enfers
ton Curiace, corn. Hor. iv, 5. L'oracle était logé —
la F. Fab. vu, 15. — mon ennemi je trouve mon
CRN. Cid, III, 3. Il Loc prépos. Par — . Par — le
dv. A l'intérieur. Voulez-vous venir dehors ou res-
La bourse est vide ; il n'y a plus rien — . On l'a mis — ,
, en prison, n a donné —, dans l'obstacle. Mettre
5 la cible; au jeu de bague, enfiler la bague, d'oîi,
Uivt^ Avoir un, deux — , une, deux bagues, n a
-, on l'a mis — , dans le piège. Fig. Mettre — , trom-
mettre —, se tromper, et, vieilli, être pris de vin.
ns sont —, dans la voie. || Fig. Combattre et —
'âme) et dehors les tentations et les peines, coRN.
13. Il Locutions adverbiales. | 1. Là — dans l'inté-
; ce lieu. C'est là — qu'U se tient. Fig. Je veux lui faire
- un abîme nouveau, pasc. Pens. i, 1. | 2. De — , de
îur. Je viens de — . Pousser le volet de — en dehors.
— , dans l'intérieur. La maison est plus belle en —
ihors. Fig. Il n'est pas si calme en — qu'il veut le
; p. anal. Une personne en — , peu expansive. P.
—, du côté de l'intérieur, et, loc. prép. En — de.
tinelles sont en — du fossé. La clef est restée en —
irte. P. ext. Du côté du milieu du corps. Avoir les
les pieds tournés en — . | 4. Vieilli. Par —, parl'in-
. U a passé par — .
S. ?n. Le —, l'intérieur. Le — de la maison. Aller du
ehors. Bon ; c'est signe que le — (du corps) se dégage,
oiirc. I, 6. /*. anal. Le — du royaume. Les ennemis
rs et du — . Les combats du dehors coûtaient moins de
X Juifs que ceux du — , boss. Uist. univ. n, 21. Spé-
Manège.) La rêne, la jambe du — , du côté de l'in-
- 651 - DÉDIRE
lérieur du manège, par opposition au côté du mur. Le
—, partie oblique du mur d'un jeu de paume, qui ren-
dait le jeu plus difficile en faisant dévier les balles. || Fig.
Nous qui jugeons tout sur la foi de nos yeux Et laissons le —
(l'âme) à pénétrer aux dieux, corn. Sertor. m, 1. Le — n'est
que trouble et que sédition, id. Polg. ii, 2. || Loc. prép. Au
— de, dans l'intérieur de. Au — de la maison. Loc. adv.
Au —, à l'intérieur. P. anal. La guerre civile, la guerre étran-
gère, le feu au — et au dehors, boss. A. de Gonz. 1. Fig.
La conscience parle au — de nous. J'ai mes brouillards et mon
beau temps au — de moi, pasc. Pens. vi, 50. C'est là ce qui
fait peur aux esprits de ce temps. Qui, tout blancs au dehors,
sont tout noirs au —, boil. Disc, au roi.
DÉDICACE [dé-di-kâs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dedicatio, m. s. Fréquent au
moyen âge comme terme dialectal (souvent abrégé en
dicasse) signifiant « fôte patronale d'une église » (encore
auj. en picard ducasse), le mot semble n'avoir pénétré dans
l'usage littéraire, avec le sens actuel, qu'au xvi« s. || xii"-
xiii« s. La dicaze de l'oratoire, Dial. Gr'egoire,'^. 41. | 1549.
Dedication ou dédicace, r. est.]
Il 1° Action de placer un temple, une église, sous l'in-
vocation divine. La — du temple de Salomon. Fête des dédi-
caces, fête juive, en mémoire de la restauration et de la
nouvelle dédicace du temple par Judas Macchabée. ||
P. ext. Action de placer une église, une chapelle, sous
l'invocation d'un saint. Fête de la — des églises, instituée
après le concordat (1802), en mémoire du rétablissement
du culte catholique. || Consécration d'un monument à un
personnage. P. ext. Inscription qui relate cette consé-
cration. Une pierre portant une — à Marc-Aurèle. Sa statue de
la place des Victoires et sa païenne — , st-sim. xii, 23.
Il 2° Fig. Action de placer un ouvrage sous le patro-
nage de qqn. Accepter la — d'un livre. P. ext. La formule
employée pour faire cette dédicace. Votre Majesté n'a que
faire de toutes nos dédicaces, mol. Crit. de l'Éc. des f. dé-
die. Les éloges que donnent à la hâte les faiseurs de — , furet.
Rom. bourg, ii, 123. P. ext. Formule inscrite sur un
exemplaire pour en faire hommage à qqn.
DÉDICATOIRE [dé-di-kà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dedicare, dédier, § 249. || xvic-
xvii"^ s. L'aspersion dedicatoire du tabernacle, du perron,
dans delb. Rec]
Il Qui sert à dédier. Épître — . Je ne vois rien de plus en-
nuyeux que les épîtres dédicatoires, mol. Amph. dédie.
DÉDIER [dé-dyé; en vers, -di-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. dedicare, 7)i. s. devenu
dédier sous l'influence des mots de formation populaire,
§§ 216 et 503. || xii" s. Quant 11 mostiers fu dédiiez et faiz, Cou-
ronn. de Louis, 28.]
Il 1" Placer sous l'invocation divine (un temple, une
église). Le Messie est le Dieu à qui ce temple est dédié, boss.
Hist. univ. ii, 4. P. ext. Placer (une église, une chapelle)
sous l'invocation d'un saint. Une chapelle dédiée à saint
Jean-Baptiste. || Fig. Dans ces jours solennels à l'orgueil dé-
diés, RAC. Esth. I, 4.
Il 2" Placer (un ouvrage) sous le patronage de qqn en
y inscrivant son nom. J'ai donc osé. Monseigneur, — une
bagatelle à Votre Altesse royale, MOL. Éc. des m. dédie.
DÉDIRE [dé-dïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et dù-e,
§§ 192 et 196. Il xiio s. Tout che ke tu as dis et devisé Desdi
jou bien, Aliscans, 1207.]
Il 1° Ne pas reconnaître pour vrai ce que qqn a dit. Psy-
ché le veut, je ne l'en puis —, corn. Psyché, m, 3. Mon cœur
vous en dédit; un secret mouvement, Qui le penche vers vous,
malgré moi vous dément, ID. D. Sanche, iv, 3. || P. ext. Se
—, ne pas reconnaître pour vrai ce qu'on nous attribue.
n a nié : c'est satisfaire les personnes ; et l'on n'a nul droit de
se plaindre de tout homme qui se dédit, mol. G. Dand. i, 6.
Il P. anal. Ne pas reconnaître pour valable une promesse
faite, un engagement pris par qqn. De peur d'en être dédit, il
n'osa nommer ni son successeur ni le tuteur de ses enfants,
BOSS. Uist. univ. m, 5. Il m'a donnée à vous, et nul autre que
moi N'a droit de l'en — , CORN. Nicom. i, 1. Puisque je l'ai
promis, ne m'en dédites pas, MOL. Tart. m, 4.
Il 2° Revenir sur ce qu'on a dit. Je ne me dédis point de
ce que j'en ai dit, mol. Mis. il, 6. Il faut l'avouer. Sire, Je
vous en ai trop dit pour m'en pouvoir — , CORN. Cid, v, 7. ||
P. anal. Revenir sur une promesse qu'on a faite, sur un
DÉDIT
652 —
DEESSE
engagement qu'on a pris, n est tard, après tout, de m'en
vouloir — : Aujourd'hui l'on s'assemble, corn. Cinna, i, 2.
Famil. Il n'y a pas à s'en — .
DÉDIT [dé-di] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de dédire, § 45. || xiif-xino s. Tu
as ton dit et ton desdit, ANDRÉ de coutances, dans delb.
Rec]
Il Le fait de se dédire. Famil. Avoir son dit et son — . ||
P. anal. Le fait de revenir sur un engagement pris. En
cas de — . || P. ext. Ce qu'on est convenu de payer si on
se dédit. Payer le — .
*DÉDOL.ER [dé-dô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dedolare, m. s. proprt, « en-
lever avec la doloire ». || xviiio s. petit, Malad. chiruj'g.
1, 63, édit. 1790.]
Il (Chirurgie.) Enlever la partie superficielle des tissus.
DÉDOMMAGEMENT [dé-dô-mkj'-man ; en vers, -mh-
je-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dédommager, § 145. || 1367. Desdoum-
maigement, dans delb. Rec.\
Il Avantage fait à qqn pour le dédommager. Demander,
obtenir un — . C'est un — des pertes qu'il a subies, jj Fig.
C'est pour lui le fruit de la bonne fortune ou le — de la mau-
vaise, LA BR. 11. C'est un — à ses maux. Je n'ai jamais connu
d'équivalent, de — à rien de ce que j'ai désiré : la passion est
absolue, m"« de lespinasse, Lett. 20 oct. 1775.
DÉDOIVIMAGER [dé-dô-mà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et dom-
mage, §§ 194 et 196. Il xiil" s. Estre desdamaciés, beauman.
xxxiii, 2.]
Il Faire (à qqn) un avantage qui compense un dommage
qu'il a sul)i. — qqn du tort, pour le tort qu'on lui a fait. Il a
été complètement dédommagé. Se — des privations qu'on a
souffertes. Fig. L'orgueil se dédommage toujours et ne perd
rien, lors même qu'il renonce à la vanité, la rochef. Max. 33.
DÉDORER [dé-dô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et dorer,
§§ 192 et 196. Il 1420. Deux pots d'argent tous desdorez, dans
D0UET d'arcq, Pièces relat. à Ch. VI, ii, 372. | xvi^ s. Tout
le malheur qui nostre âge dedore, J. du bellay, Antiq. de
Rome, 19.]
Il Dégarnir de dorure. — une pièce d'orfèvrerie. Un vase
dédoré. Ce cadre se dédore. || Fig. Dn blason dédoré, une cou-
ronne dédorée. Un noble, un roi —, qui manque d'argent.
"DÉDOSSER [dé-dô-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et dos,
§§ 194 et 196 ; proprt, « cesser d'être en forme de dos, ou
dos à dos ». On trouve desdosser en anc. franc, au sens
de « ôler du dos ». [Cf. endosser.) || Néolog.]
Il 1» (Technol.) Dresser en arête (une pièce de bois).
Il 2° Séparer (les racines vivaces d'une touffe) pour
avoir plusieurs rejetons.
*DÉDOUBI.AGE [dé-dou-blàj'] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de dédoubler, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de dédoubler.
Il l" Action de couper par moitié (de l'alcool) avec de
l'eau.
Il 2° Action de dégarnir (un objet) de sa doublure, (un
navire) de son doublage.
DÉDOUBLEMENT [dé-dou-ble-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dédoubler, § 145. || Ne'olog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Action de dédoubler.
Il 1° En reformant un tout de ses deux moitiés. Le —
des files de l'infanterie.
Il 2" En formant deux touts d'un seul. Le — d'un ba-
taillon, d'une classe d'écoliers. || Spe'cialt. \ 1. (Chimie.) Dé-
composition d'une substance composée en deux subs-
tances plus simples. Le — de la glycose en alcool et enacide
carbonique. | 2. (Botan.) Production sur des feuilles, des
pétales, des étamines, d'appendices considérés à tort
comme des organes doubles.
DÉDOUBLER [dé-dou-blé] v. tr.
[ÉTYM. Compo.sé de la particule dé (lat. dis) et doubler,
§§ 192 et 196. Il 1429. Se la garde seroit sangle et desdoublee,
dans DELB. Rec]
I. Défaire (ce qui est doulde).
Il 1° En reformant un tout de ses deux moitiés. — les
files de l'infanterie, les rangs d'une colonne.
Il 2" En formant deux touts d'un seul. — un bataillon,
UB -
une classe d'écoliers. — une poutre, une pierre, en la fend;f
dans sa longueur. || ]\ anal. Couper par moitié avec •
l'eau. De l'alcool dédoublé. P. ext. Au part, passé empl
substantivt. Dédoublé, eau-de-vie préparée avec de l'aie
à un degré élevé, étendu d'eau. {V. recoupe.) P. ext. Ci
per d'eau (des vins préalablement additionnés d'alco
II. Dégarnir de sa doublure. — un vêtement. Une n,
dédoublée. Spécialt. (Marine.) Dégarnir de son doubla
— un bâtiment.
*DÉDUCTIF, IVE [dé-dûk'-tïf, -tiv'] adj. '
[ÉTYM. Dérivé du lat. deducere, déduire, § 257. || Néoh^
Il (Philos.) Qui procède par déduction. Méthode déd
tive. Raisonnement — .
DÉDUCTION [dé-dûk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deductio, m. s. \\ xiV^ s. En la
duction de la quarte raison, oresme, Éth. v, 20.]
I. Il 1» Vieilli. Action d'énoncer les choses les une
la suite des autres. C'est plutôt un jugement que — d'histoi
MONTAIGNE, III, 8. Due longue — des plaintes, des griels
légués. Il P. anal. Dans le plain- chant, suite de m.
ascendantes diatoniquement.
Il 2° Spécialt. (Philos.) Forme du raisonnement i
consiste à faire sortir d'une proposition la suite des c-
séquences qu'elle contient implicitement. La méthode
— . Dn raisonnement par — . Conséquences tirées par une
rigoureuse. P. ext. Conséquence déduite. Dne série de
ductions fausses.
II. Action de retirer une partie d'un total 'a pav
Faire la — des frais, des avances faites. Recevoir une val'
en — de ce qui est à payer. — de la tare sur un emballa
— de quatre pour cent pour impôt sur les valeurs mobii
res, etc.
DÉDUIRE [dé-duir] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deducere, proprt, « tirer de
devenu déduire, sous l'influence de conduire, enduire,
§ 503. Se trouve ordinairement en anc. franc, au sei
c< divertir, amuser ». {Cf. déduit.) Le sens II a été p
plus tard du lat. classique. || xi'' s. Filz, fies deduiz
aliènes terres, St Alexis, 417.]
I. Il 1° Énoncer successivement. J'ai déduit ces efff
Selon leur ordre et leur progrès, la f. Quinquina, 2. i
ext. Exposer avec développement. Le mystère serait Ion
— , Boss. Unité de l'Eglise, 1.
Il 2" Faire sortir d'une proposition (la suite des cons
quences qu'elle contient implicitement). — les conséqoe
ces des prémisses. Les propriétés qui se déduisent de la dé
nition du cercle.
II. Retirer (une partie) d'un total à payer. — d'un oom;
les sommes qui ont été payées. Le montant de la somme, l'e
compte déduit. — la tare d'un ballot. — cinq litres pour 00
lage sur une pièce de vin, etc.
DÉDUIT [dé-dui] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de déduire, § 52. || xii'' s.
la vile fu conduiz Li chevals a molt granz deduiz, Enéas, 114<.
Il Vieilli. Divertissement. N'ayant autre — Que d'y rumln
jour et nuit, la f. Fab. iv, 20. | Spécialt. Diverlisseni
amoureux.
* DÉDUPER [dé-du-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) el dur
§§ 192 et 196. Il xvii^ s. n connoist la cour extrêmement
en est fort déduppé, chapelain, Lett. i, 634, Tamisey
Larroque.]
Il (xviie s.) Détromper. Erreur grande du temps jadi
dont... les gens de cour et les fins galants sont bien dédui
l'URET. Ro7n. bourg, i, 35. Mais je vois l'artifice, et j'en
dédupé, TH. CORN. Galant doublé, v, 2.
DÉESSE [dé-ês'l s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dea, m. s. § 129. On trouve \
souvent deuesse, dieuesse en anc. franc. || xii" s. Venus
déesse d'amor, Enéas, 32.]
Il Divinité du sexe féminin. Les dieux et les déesse» ^
l'Olympe assemblés, dans un profond silence, avaient les yen
attachés sur l'île de Calypso, i-ÉN. Tél. 7. Athènes, ville co'
sacrée à la sage — dont elle porte le nom, ID. ibid. l'J. 1"^
de l'amour. La bonne —, divinité des Romains, souvent r
fondue avec Cybèle. La — aux cent voix, la Renominê«
La — du matin,"r Aurore. || Poétiqt. Personnification
certaines qualités, de certaines puissances. La — (la
corde), en entrant, qui voit la nappe mise, bOIL. Lut
Spécialt. Pendant la Révolution. La — delà raison 0
iï
méu
i
DEFACHER
— 633
DEFAUT
Ra!)n, la — de la liberté, femmes que l'on choisissait
ivsenter la Raison, la Liberté dans les fôtes. ||
1 le port d'une — . C'est une — , en parlant d'une
une beauté majestueuse. Famil. C'est sa — , la
l'il adore.
:;her [dé-fii-ché] v. tr.
< lomposé de la particule dé (lat. dis) et fâcher,
11)6. Il 1539. Desfascher, r. est.]
'. Apaiser (une personne qui est fâchée). (S'em-
lut comme réfléchi : S'il est fâché, qu'Use défàche.)
LLANCE [dé-fà-yâns'] s. f.
I )érivé de défaillir, § 146. || xii^ s. Li ministre sunt
is de la défaillance del vin, Serm. de St Bern.
un. Le fait de faire défaut. La — (éclipse) d'un
— de la ligne masculine dans une famille.
■riall. En parlant des forces physiques ou mo-
tle la nature. La — des forces. P. exl. Faiblesse
. Tomber en — . Elle eut une — . Fiq. Les défaillances
ie la volonté. Revenue d'une si longue et si étrange
1. de Gonz.
XLANT, ANTE [dé-fà-yan, -yânt'] adj.
Adj. particip. de défaillir, § 47. || xiic-xuie s. Les
lillans et trespassaules , Job , dans Rois, p. 521.]
il fait défaut. Ligne défaillante, qui s'éteint faute
-. Partie défaillante, témoin — , qui fait défaut à
ii>n. Suhstantivl. Le domicile du — , Cod. de pro-
irt. 156.
•cialt. En parlant des forces physiques ou mo-
i-même, rappelant ma force défaillante, R.\G. Phèd.
: Le secret sans doute en est beau Pour la nature défail-
t( A K. Fab. VIII, 3. Trois fois le fer échappe à sa main
a; nte.
I),:'AILLIR [dé-fà-yîr] v. intr.
!■ M. Composé de la particule dé (lat. de) et faillir,
1 cl 11)6. Il XI" s. Hoi nus défait la leial cumpaignie, Ro-
V i::!5.]
I ' Vieilli. Faire défaut. Cours la Flandre où jamais la
SI ne défaut, régnier, Épît. 1. Le royaume de Babylone,
Ifamille royale était défaillie, Boss. llist. univ. m, 4.
7 e ne veux pas me — tant à moi-même, DESC. Méth. 6.
I ' S/jrcialt. En parlant des forces physiques ou mo-
t A qui la mémoire et le bon sens défaillent, gherardi,
. al. I, 263. J'ai senti — ma force et mes esprits, rac.
f'j, 1. Absolt. Tomber de faiblesse. Elle se sentit — .
['FAIRE [dé-fèr] v. tr.
iM. Composé de la particule dé (lat. dis) et faire,
1 cl 196. Il xi<= s, L'ost des Franceis verrez sempres des-
• lioland, 49.]
I Ji'lruire (ce qui a été fait). Ce qui naît d'un moyen périt
m contraire. Tout ce que l'un a fait, l'autre le peut — ,
Ment. V, 3. — une cloison, un parquet, le toit d'une
i 1. — une meule de foin. Pénélope défaisait la nuit ce
I ! avait tissé le jour. Loc. -prov. Faire et — , c'est toujours
Qer. Il — un paquet, un ballot. — le couvert. Son lit était
— des tentures, un nœud. Cette couture se défait. || P.
Décomposer. Il a le visage défait. Plus défait et plus
Que n'est un pénitent sur la fin d'un carême, boil. Sat.
cheval défait, qui a perdu son embonpoint. P. ext.
li. n s'est défait, il s'est suicidé. || Dieu qui fait et qui
les empires, les rois. — un mariage, un marché. — un
gement, un bail.
Détacher, dénouer, etc. (les pièces d'un vêtement,
ijuslement qu'on veut ôter). — les pièces d'une armure,
n corsage, ses guêtres, ses souliers, sa cravate, sa coif-
Ses cheveux sont défaits. P. anal. — le harnais d'un
J. Absolt. — qqn, défaire son vêtement, son ajuste-
Elle appela ses femmes pour la — . Se — . Famil. Il
était, ses vêtements sont en désordre. || P. ext. Se —
vêtement, l'ôler. || F(r/. Se —, se débarrasser de qqch,
qn qui est à charge. Vous êtes orfèvre. Monsieur Josse,
tre conseil sent son homme qui a envie de se — de sa
handise, mol. Am. méd. i, 1. P. anal. Se — d'un pré-
d'un ridicule, d'une mauvaise habitude. Se — de toutes
pinions, desc. Méth. 2. Rome, qui avait vieilli dans le
des idoles, avait une peine extrême à s'en — , BOSS. llist.
■ iii, 1. Il Se — d'un fâcheux, d'un importun. Un seul va-
istait... il fallut s'en —, boil. Sat. 10. P. ext. Se — de
en le tuant. Si tu prétends régner, défais-toi de tous
, CORN. lier, m, 3.
III. Spe'eialt. Mettre en déroute. Les armées romaines,
quoique défaites et rompues, combattaient et se ralliaient jus-
qu'à la dernière extrémité, uo.ss. llist. unir, m, 6. Il y a moins
de grandeur et de véritable gloire à — cent mille hommes qu'à
en mettre vingt millions à leur aise et en sûreté, volt. Apol.
de Richelieu. Carthage étant détruite, Antiochus défait, corn.
Nicom. m, 2.
DÉFAITE [dé-fèf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de défaire, § 45. || (Au sens de
« faute de faire ».) 1273. Texte dans godef. Suppl. \ (Au
sens 30.) 1475. Texte dans delb. Rec.]
Il 1° Action de se défaire de qqch. Marchandise de bonne
— , de — . Il Fici. C'est une fille de —, facile à établir, à ma-
rier.
Il 2" P. ext. Vieilli. Moyen de se défaire, de se tirer
de ce qui embarrasse. La philosophie a armé l'homme de pa-
tience, ou, si elle coûte trop à trouver, d'une — infaillible (le
suicide), montaigne, ir, 12. || P. ext. Prétexte pour se
th-er de reml)arras de dire, de faire ce qu'on ne veut pas.
Chercher quelque — . Honorable — , heureuse échappatoire,
Régnier, Sat. 8.
Il 3° Mise en déroute. La— de Pompée à Pharsale. N'eût-
il que d'un moment reculé sa — , corn. llor. m, 6. || Fiç/.
Les hommes souvent veulent aimer, et ne sauraient y réussir ;
ils cherchent leur — sans pouvoir la rencontrer, la br. 4.
DÉFALCATION [dé-fâl-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de défalquer, § 247. || 1307. Sans nule de-
falcacion, dans godef. Suppl. Admis agad. 1798.]
Il .Action de défalquer.
DÉFALQUER [de^fâl-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge defalcare, m. s.
proprt, « couper avec la faux n.{Cf. ital. diffalcare.espagn.
defalcar, m. 5.) Au xviic s. vaugel. regarde le mot comme
d'origine italienne et le traite de « barbare ». || 1384. De
laquelle somme fault deffalquer trente livres, dans varin,
Arcli. adm. de Reims, m, 584.]
Il Déduire dans une évaluation. — les frais de la recette
brute. Trois cent mille écus romains, en défalquant même ce
qu'elle pouvait déjà avoir reçu, ST-SIM. m, 253. — la tare d'un
wagon de houille.
1. DÉFAUSSER (SE) [dé-fô-sé] v. pron.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et fausse,
§§ 194 et 196. il 1792. encygl. méth. Admis acad. 1798.]
Il (T. de jeu.) Se débarrasser d'une fausse carte. Il s'est
défaussé à trèfle.
2. * DÉFAUSSER [dé-fÔ-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et fausser,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Redresser (ce qui est faussé). — une épée,
une clef.
DÉFAUT [dé-fô] S. m.
[ÉTYM. Tiré de défaute, m. s. § 37. || xiv^ s. Tu feroies trop
de deffaulx, froiss. Poés. m, 38.]
I. Absence d'une chose, d'une personne, là où elle
serait désirable. Les vivres ont fait — . La prudence lui a
fait — .A — de qqch. Au — d'une chose, au cas où la chose
vient à faire défaut. Prendre une personne, une chose à —
d'une autre. Au — de ton bras prête-moi ton épée, rac. Phèd.
II, 5. I Vieilli. A mon —, à défaut de moi. Sévère, à mon —,
fera ta récompense, coRN. Poly. iv, 1. Spécialt. (Droit.)
Le fait de ne pas se présenter en justice. SI, au jour indiqué
par la citation, l'une des parties ne comparaît pas, la cause sera
jugée par —, Code de procéd. civ. art. 19. Faire — . Déclarer
faire — . Donner — , donner acte qu'une des parties a fait
défaut. Condamné par — . || P. anal. Le — de la cuirasse, de
l'armure, l'endroit où elle vient à manquer, où il y a so-
lution de continuité. Blesser qqn au — de la cuirasse. Fig.
Fuyez un ennemi qui sait votre — (votre point vulnérable),
coRN. Poly. I, i. Le — des côtes, l'endroit où elles vien-
nent à cesser. || P. ext. (Chasse.) Perte de la voie par les
chiens. La bête a mis les chiens en — . Relever le — , remettre
les chiens dans la voie. Fig. Famil. Mettre qqn en —, le
mettre dans la fausse voie. Voilà mes guichetiers en — ,
Dieu merci, RAC. Plaid, i, 3. Être en — . Trouver qqn en — .
P. anal. Sa mémoire, sa prudence est en — . Mettre en — la
vigilance de qqn, la tromper.
II. Insufiisance de la quantité d'une chose. Les vices,
extrêmes psfr le — ou par l'excès, entre lesquels chaque vertu
se trouve placée, I-abr. Disc, sur The'ophr.'Péoher par excès
ou par — . Réformé pour — de taille. Le — de preuves Ta fait
DEFAUTE
— 6o4 —
DEFENDRE
acquitter. || Spécialt. En parlant de certaines qualités, de
certains avantages. Le — d'esprit, de jugement, de courage,
de fermeté. Le — d'attention qui fait que l'on juge témérai-
rement, AHNAULD, Logique, 1.
III. P. ext. Ce qui dans une personne, dans une chose,
n'est pas comme il doit être. {Syii. imperfection.) Les dé-
fauts du corps, du caractère. Les défauts d'une personne. Les
défauts de l'esprit augmentent en vieillissant, comme ceux du
visage, la roguef. Max. 112. Vous avez des défauts que je
ne puis celer, boil. Sut. 9. L'amour que je sens pour cette
jeune veuve Ne ferme point mes yeux aux défauts qu'on lui
treuve, mol. Mis. i, 1. J'ai le — D'être un peu plus sincère en
cela qu'il ne faut, ID. ibid. i, 2. Corriger ses défauts. Remédier
à un — . Il II veut voir des défauts à tout ce qu'on écrit, mol.
Mis. Ti, 4. Un sonnet sans — vaut seul un long poème, boil.
Art p. 2. Les défauts d'un auteur. Les défauts d'un tableau,
d'une œuvre d'art, d'une construction. Les défauts d'une étoffe,
irrégularités dans la fabrication, etc.
■* DÉFAUTE [dé-fôf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de défaillir, d'après faute, de faillir, § 45.
Il xii^ s. Par defaute de bon lignage, avace, Rou, dans godef.]
Il Anciennt. Manque , défaut. Spécialt. ( Droit féodal. )
— de droit, refus de juger ou retard apporté au jugement.
On appelait — de droit quand dans la cour d'un seigneur on
différait, on évitait ou refusait de rendre justice, montesq.
Espr. des lois, xxviii, 28.
DÉFAVEUR [dé-fà-veur] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et faveur,
§§ 193 et 196. RiCHEL. le qualifie de « vieux et hors d'u-
sage ». Il xv"* s. Et seroit grant def faveur et domaige irrépa-
rable, Lett. du roi René, dans delb. Mater.]
Il l" Privation de la faveur. Portrait de la disgrâce et de
la — , RÉGNIER, Sat. 3. Il est tombé en — auprès du prince.
La — publique.
Il 2" Disposition défavorable pour qqn, pour qqch. Il
s'attache une sorte de — à la laideur. || Spécialt. (Bourse.)
Les actions de cette compagnie sont en — .
DÉFAVORABLE [dé-fà-vô-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et favorable,
§§ 193 et 196. Il xvo s. Desfavorable, ciiastell. dans delb.
Rec. Peu usité au xyii" s. Admis acad. 1740.]
Il Non favorable. Les juges lui sont défavorables. Le juge-
ment a été — pour lui. Avoir conçu de qqn une opinion — . Faire
qqcli dans des circonstances défavorables.
DÉFAVORABLEMENT [dé-fà-vô-rà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de défavorable et ment, § 724. || 1752.
TRÉv. Admis acad. 1798.]
Il D'une manière défavorable.
* DÉFAVORISER [dé-fà-vô-ri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et favoriser,
§§ 192 et 196. Il xv« s. Les peuples... desfavorisoient a leur
propre roy, ciiastell. Chron. 99.]
Il Vieilli. Priver de faveur. Haï et — pour avoir bien fait
à Saumur, d'aub. Vie. Né avant l'élection de son père, ce qui
le défavorisait fort, ST-SIM. I, 383.
DÉFÉCATION [dé-fé-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. defaecatio, m. s. de faex, fœcis,
lie. Il 1754. ENCYCL. Admis acad. 1762.]
Il lo (Pharm.) Opération par laquelle on débarrasse
un liquide des parties qui le troublent.
Il 2° (Médec.) Expulsion des matières fécales.
DÉFECTIF, *DÉFECTIVE [dé-fck'-tïF, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. defectivus, m. s. \\ (Au sens de
« défectueux ».) 1341. Laquelle assiette noz gens des comptes
ont trouvée deffective, dans godef.]
Il 1° (Gramm.) Auquel manquent certaines formes de
la déclinaison, de la conjugaison, à laquelle il appartient.
Noms, verbes défectifs. P. anal. Verbe — , dans les langues
sémitiques, verbe qui perd à certains temps une ou deux
consonnes radicales.
Il 2» (Géom.) En parlant de certaines courbes. Hyperbole
défective, courbe hyperbolique du troisième degré qui n'a
qu'une asymptote rectiligne. {Syn. déficient.)
Il 3» (Cristallogr.) Dont une partie des angles solides
est tronquée. {Cf. hémiédrle.)
DÉFECTION [dé-fëk'-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. defeotlo, m. s. de deficere, man-
Que'-. Le mot paraît inusité auxvi^ s. el dans la première
moitié du xviie s. || xiiie s. La lune et le soleU firent défec-
tion, Alexandre, dans delb. Rec]
P
0.
W
Iks
:
Il Action d'abandonner une cause, un parti auqut i »*'
appartient. La — des alliés. La — des provinces nouvell»
conquises. Plusieurs membres du parti ont fait — . || fw
parlant de l'âme qui s'est détachée de Dieu. Ûaelm
pour la punir de sa — ? Boss. La Vall.
DÉFECTUEUSEMENT [dé-fck'-tueiiz'-man ; en i
-tu-cù-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de défectueuse et ment, § 724. || jor
Response deffectueusement translatée, evrart de oo
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il D'une manière défectueuse.
DÉFECTUEUX, EUSE [dé-fêk'-tueû, -tueliz' ; eni
-tu-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. defectuosus, ?n.s, j
Il 1336. REN'AUT de LOUENS, daUS DOCHEZ, Dict.]
Il 1» Où il manque qqch. Acte —, où certaines foni
tés n'ont pas été observées. Vieilli. Verbe — ,défectif,'i
pénitence défectueuse, bourd. Exhort. Trahison de 3^
Il 2° Qui présente quelque imperfection. L'ordonk
en est défectueuse, laharpe. Lycée, Dix-huitième Siè^
Celui qui... aime en deçà ou au delà a le goût — , laB|
Employer une expression défectueuse. Le texte est —
sieurs endroits. Un raisonnement — .
DÉFECTUOSITÉ [dé-fek'-tuô-zi-té ; en vers, -tu4
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. defectuositas , ??
§ 217. Il xV s. Vices ou deffectueusitez, Proc.-verb. du c
de rcg. de Ch. VIII, p. 133.]
Il Manière d'être défectueuse. Voilà la source de
amour et la cause de sa — et de ses excès, p.\sc. Lett.
la mort de son père. Le bec-ouvert a une de ces singulai
ou défectuosités que nous avons déjà remarquées sur un f
nombre d'êtres, uuff. Bec-0uve)'t.lci{da.i\ii\iiHe7iriadi
défectuosités sont légères et en petit nombre, laiiarpr
cée, Dix-huitième Siècle, 1.
DÉFENDABLE [dé-fan-dàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de défendre, § 93. || xiiie s. Bien deffénc
ble par devant, G. de lorris, Rose, dans godef. Ar
acad. 1798.]
Il Qui peut être défendu (contre ceux qui l'allaqu
Abandonner un poste qui n'est pas — . {Cf. déf ensable, de
sible.) Il Fig. Cette cause n'est pas — .
DÉFENDEUR , DERESSE [dé-fan-deur, -fand'-r
envers, -fan-de-...] s. ?n. et /.
[ÉTYM. Dérivé de défendre, §§ 112 et 129. || (Au sei
« défenseur ».) xu<= s.Tuieslimiensdefendere, Psaw^ d
LXX, 8.]
Il (Droit.) Dans un procès, la partie contre laque
intentée la demande. {Cf. demandeur.)
DÉFENDRE [dé-fândr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. defçndere, m. s. §§ 290 et 291.
I. Aider (qqn) contre ceux qui l'attaquent. Je le iiU
drai ici contre qui que ce soit, mol. D. Juan, m, 4. Dis-no
si quelque ange au berceau Contre tes assassins prit soin de
— , RAC. Ath. IV, 6. n se défendit courageusement contre 1
assaillants. Soldats du Dieu vivant, défendez votre roi, RA
Ath. V, 5. Défends-toi maintenant pour m'ôter à don Sancl
corn. Cid, V, 1. Tandis que coups de poings trottaient Et q
nos champions songeaient à se — , la f. Fab. i, 13. Je d|
fendrai sa vie aux dépens de mes jours, rac. Andr. I, 4. A^
soit. Ciel ! qui nous défendra, si tu ne nous défends? RAC. Esli
i, 3. Tuer qqn à son corps défendant, n'ayant pas d'aulij
moyen pour défendre sa vie. Fig. Faire qqch à son corps d|
fendant, ne pouvant faire autrement. Et l'on sait qu'elle ej
prude à son corps défendant, mol. Tart. i, 1. —une place i|
guerre, une ville assiégée, un camp, la tête d'un pont. Cet!
place se défend d'elle-même, est extrêmement facile à di,
fendre. || P. anal. La poule défend ses poussins. Le cerf !(
défend contre les chiens. Spécialt. Un cheval qui se défend
qui résiste à son cavalier. || P. ext. (Blason.) Sanglier i\
sable défendu d'argent, dont les défenses sont d'argent.
Fig. — son honneur, ses intérêts, ses droits. Tu crois — t
comédie en faisant la satire de ceux qui la condamnent, MOI ,
Crit. de l'Éc. des f. se. 5. Un bon ouvrage se défend par lui,
même. — la liberté, l'indépendance menacée de son pays. -|
la religion contre les attaques des impies. Se — contre l'envlti
la calomnie. Je me défendrai mieux contre votre courroux, CORNj
llor. II, 5. Contre tant de soupirs peut-il bien se —7 RACJ
Alex. Il, 5. Absolt. — une opinion. || Spécialt. — qqn, sou
tenir son innocence contre ceux qui Taccusent. — 8(
il
tfenc
Ar,
de:
l'-r.
1
DÉFENDUDE
— 65b —
DEFENSIBLE
-, devant les tribunaux. Il s'est mal défendu. TDLLE :
nis, Horace. — HORACE : A quoi bon me — ? CORN.
— la cause de qqn, eu parlant de l'avocat, plaider
It'vant les juges. — la veuve, l'orphelin. | Absolt.
lion, y être défendeur. \ P. anal. Use défend d'avoir
t on l'accuse. Vous vous défendez d'être médecin?
. /H. /. I, 5. F/f/. C'est une mauvedse cause que vous
. .à. Défendez-vous par la grandeur, Alléguez la beauté,
i; :, la jeunesse, la f. Fab. viii, 1.
l 'lire (qqn) àl'abri de ce qui le menace. Le géné-
t son camp de, contre toute surprise, en l'entourant
Les remparts qui défendent la place , les batteries
ndent l'approche. La tortue est défendue par une
■apace. Des contrevents défendaient la maison du
.ous défendrais de l'orage, la f. Fab. i, 22. Nul
— des coups qu'il lui porte, ni lui arracher sa proie,
/(', 1. Gardez-vous de prétendre Que de tant d'enne-
uissiez vous — , rag. Mithr. v, 5. Ils ne sauraient
:-mémes (contre eux-mêmes), bourd. Enfer, 1.
jours de leurs lois meurtrières , rac. Iph. iv, 4.
loi des fureurs de Pharnace, ID. Mithr. i, 2. \\ Fir/.
yl e les défend de quelque faiblesse, mais la gloire les dé-
i- e de la gloire même ? BOSS. D. d'Orl. La religion dé-
d omme des attraits de la volupté. Se — des séductions.
le ;ut se — d'un sentiment de pitié. Toute femme qui veut
h leur se vouer Doit se — de jouer, MOL. Ec. des f. m, 2.
[I /'. ext. Enjoindre (à qqn) de ne pas faire (qqch).
ir iiéfendu de parler. Non, non, jeté défends, Céphise, de
itAG. Andr. iv, 1. Il est défendu de scandaliser son
iDL. Pourc. 11,4. Tout ce qui n'est pas défendu est
m Vous permettez ce que les lois divines et humaines dé-
dl' . PASG. Prov. 14. — à qqn la lecture d'un livre, l'usage
tiljsolt, Un livre défendu. Le fruit défendu, que Dieu
lidu à Adam et à Eve de manger dans le para-
!i ~[ie. n goûte avec le fruit défendu la pernicieuse dou-
r; contenter son esprit, BOSS. Hist. univ. ii, 1. Fùj.
X t du fruit défendu, le désir d'une chose rendu plus
1 la défense qui en est faite. L'entrée de la maison était
s: 10 à tout le monde. Les lois atout profane en défendent
il, iiAG. Ath. u[, 2. Absolt. Faire — sa porte, défen-
; laisser entrer les visiteurs. | J'avais défendu que vous
li' personne, mol. Ec. des f. ii, 5.
lilFENDUDE [dé-fan-dud'] s. f.
i' M. Emprunté du provenç. mod. defendudo, m. s.
1 parlicip. de défendre, § 11. {Cf. défens.) Qqs dic-
1 ires donnent par erreur défendure. || 1796. engycl.
r I
,alec.t. (Midi). Indication, au moyen de bâtons gar-
I paille, qu'il est défendu de faire paître les bestiaux
ijles terrains communaux.
3j?ENS [dé-fan] s. m.
fl.'M. Emprunté du lat. defensum, chose défendue.
i ni écrit défends (agad. 1762), sous l'influence de
s re. La formation populaire a donné defois, encore
t|ia Normandie sous la forme défais. || 1119. pu. de
Jj, Complet, 535.]
I' Anciennt. Défense. Requise m'a d'amour longtemps;
ai fait trente — , Bourgeoise d'Orl. dans montaiglon
-XAUD, Rec. de fabliaux, i, 122.
' Spécialt. (T. forestier.) Bois en — , bois jeune dont
;e est défendue aux bestiaux. {Cf. défense, défen-
3FENSABLE [dé-fan-sabl'] adj.
iM. Dérivé de défens, défense, § 93. || xii" s. Armes
lables A oés son cors bien deffansables, Ene'as, 4331.]
' Anciennt. Qui peut se défendre, défendable. Les
lignons vinrent assiéger Ardres, laquelle, pour n'être — ,
it rendue, ^L\nT. du bellay, Mém. 1. Tous vos grains
dans les lieux déf ensables, cnAPEL.\iN, Lett. i, 282.
Spécialt. (T. forestier.) Bois —, assez fort pour se
(Ire contre le pied, la dent des bestiaux, et où il est
de les laisser aller. {Cf. défens, défense.)
FENSE [dé-fans'] s. f
. Emprunté du lat. de la basse époque defensa,
(lat. class. defensio). L'anc. franc, a la forme pop.
e, defoise. || xi^ s. Défense de plait, Lois de Guill. le
45.]
\ction de défendre qqn ou qqch.
° Action d'aider qqn contre ceux qui l'attaquent,
nille ennemis attaquent son enfance; Vous seul pouvez
contre eux embrasser sa —, rac. Phèd. ii, 5. Se dévouer à la
— de son pays. L'Egypte... n'avait des soldats que pour sa —,
BOSS. Hist. univ. m, 2. Avoir des gardes pour sa — . Tuer
des ennemis sans — . Cas de légitime —, où on a le droit de
frapper l'agresseur pour se défendre. Les ennemis firent
une — énergique. La — de Gènes par Masséna. P. anal. Le
cerf, le sanglier se mit en — . — d'un cheval, résistance qu'il
oppose à son cavalier, en se cabrant, en ruant. (Blason.)
Hérisson en —, hérisson roulé qui présente ses piquants.
Spécialt. Bois en — (T. forestier), bois devenu assez fort
pour se défendre contre le pied, la dent des bestiaux, et
où il est permis de les laisser aller. {Cf. défens, défensa-
ble.) P. ext. En parlant de certains animaux, ce qui leur
sert à se défendre : longues dents de l'éléphant, du san-
glier, etc. Il Fig. Pour la — de son bien et de son honneur,
PASc. Prov. 14. Il n'a pour sa — Que les pleurs de sa mère et
que son innocence, rag. Andr. i, 4. Il prend l'humble sous sa
— , ID. Esth. I, 5. C'est en vain qu'on se met en — , Ce Dieu
touche les cœurs lorsque moins on y pense, CORN. Poly. iv,
à. Mon âme sans — N'a pas contre ses yeux cherché de résis-
tance, A. CHÉN. Ele'g. 35. Famil. Une personne qui n'a pas de
—, qui ne sait pas se défendre contre les railleries, les
sollicitations, etc. || Spécialt. Action de défendre qqn con-
tre une accusation. Se charger de la — d'un accusé. L'avocat
chargé de la — . Présenter la — de qqn. Défenses, moyens
par lesquels on repousse une accusation, une demande
en justice. Faire signifier ses défenses par avoué. || P. anal.
Ce qui est dit, écrit pour défendre qqn. Publier une — de
la religion contre les incrédules. Montesquieu répondit aux at-
taques par la « Défense de l'Esprit des lois ».
Ij 2° P. ext. Action de mettre qqn ou qqch à l'abri de
ce qui menace. Construire des ouvrages pour la — d'une place.
Mettre une place en état de — . Ligne de — d'une armée, der-
rière laquelle elle s'abrite. P. ext. Les défenses d'une place,
travaux qui servent à la couvrir. Spécialt. Le gouvernement
de la — nationale, gouvernement provisoire en France de
septembre 1870 à février 1871. || P. anal. (Technol.) | 1.
Chasseurs chargés de défendre les passages par lesquels
le loup, l'animal poursuivi pourrait s'échapper. | 2. Bouts
de bois, de câbles, qu'on laisse pendre le long des flancs
d'un navire pour empêcher le choc, le frottement des
navires voisins ou des rivages. {Cf. boute-hors.) | 3. Corde
à laquelle s'attache un couvreur pour travailler sur la
pente d'un toit. | 4. Feuillet de parchemin, de papier, que
le relieur colle à l'intérieur de la reliure, pour que le livre
ne soit pas endommagé par la carne du carton, les cou-
tures, etc.
II. Injonction de ne pas faire qqch. Faire — à qqn d'é-
crire, de sortir. — expresse d'afficher contre ce mur. Il choisit
ce lieu pour y établir son nom et son culte ; il y eut — de sa-
crifier ailleurs, boss. Hist. univ. ii, 4. Cette — générale ôte
aux hommes tout pouvoir sur la vie des hommes, pasg. Prov.
14. Pourquoi Dieu vous a-t-U fait cette — ? BOSS. Hist. univ.
II, 1. Si mon fils enfreignait ma — , Mon sang, mon propre
sang en laverait l'offense, rotrou, Antig. iv, 1. 1| Spécialt.
(Droit.) Jugement, arrêt qui défend de passer outre à
l'exécution de qqch. Le jugement porte — de. Obtenir, faire
lever des défenses. || P. ext. et spécialt. Latte, tuile sus-
pendue par une corde à une maison à laquelle on tra-
vaille, pour indiquer qu'il est défendu de passer auprès.
{Cf. croix.)
DÉFENSEUR [dé-fan-séur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. defensor, m. s. {Cf. défendeur.)
Il xiii« s. Deffenceour, Psaut. dans godef. Suppl.]
Il Celui qui défend qqn, qqch contre ceux qui l'atta-
quent. Venez, cher rejeton d'une vaillante race, Remplir vos
défenseurs d'une nouvelle audace, rag. Ath. iv, 5. Il fallait
montrer partout... le — intrépide que Dieu nous donnait, BOSS.
Condë, 1. Un parti qui prend pour — Le frère d'une femme et
l'amant d'une sœur, corn. Hor. ii, 3. Ces héros qu'Albe et
Rome ont pris pour défenseurs, ID. ibid. il, 6. Les défenseurs
de la patrie. Liberté, liberté chérie, Combats avec tes défen-
seurs, R. DE LiSLE, Marseillaise. \\ Fig. Invincible — ou
vengeur présent de la majesté violée, BOSS. /{. d'Angl. Dé-
fenseurs de la foi. || Spécialt. Celui qui est chargé de la
défense d'un accusé. L'avocat qu'il a choisi pour — . — d'of-
fice, désigné par le président pour défendre un accusé qui
n'a pas d'avocat. | En Algérie, profession analogue à celle
d'avocat.
'DEFENSIBLE [dé-fan-sibl'] adj.
DÉFENSIF
606 —
DEFIANCE
[ÉTYM. Emprunté du lat. defensibilis, m. s. § 503. || 1611.
COTGR.]
Il Vieilli. Défendable. Dne place —, trév. (1752).
DÉFENSIF, IVE [dé-fan-sïf, -sîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge defensivus, m. s.
Il xiV s. Bataille deffensive, dans godei.\ SuppL]
Il Qui est pour la défense et non pour l'attaque. Armes
défensives. Alliance offensive et défensive. Position, attitude
défensive. Substantivt. La défensive, position dans laquelle
on se tient prêt à se défendre. Être, se tenir sur la défen-
sive. Fig. On voulut le faire parler, mais il se tenait sur la dé-
fensive. Il P. ext. Appareil, bandage —, destiné à protéger
les parties du corps sur lesquelles on l'applique,
DÉFÉQUER [dé-fé-ké] v. tr.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. defaecare, m. s. {Cf. défécation.)
Il xv!*! s. Vins bien ebouillis et defequez, liébault, Mais,
rust. dans delb. Rec. Admis ac.\d. 1762.]
Il (Technol.) Clarifier (un liquide) en enlevant les dé-
pôts qui le troublent.
DÉFÉRANT, ANTE [dé-fé-ran, -rânt'J adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de déférer, § 47. {Cf. déférent.) ||
1690. Déférent, furet. | 1694. Déférant, acad.]
Il Vieilli. Qui montre de la déférence.
DÉFÉRENCE [dé-fé-râns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de déférer, d'après un type lat. factice
*deferentia, § 262. || 1628. V. à l'article.]
Il Égard qu'on témoigne à qqn en se conformant à son
désir, à sa volonté. Avoir, montrer de la — pour qqn. Vos
honnêtetés et déférences, peiresc, Lett. 129 (28 juill. 1628).
Soit par — ou par un prompt scrupule, CORN. llor. m, 2. Cette
— mutuelle qui rend les hommes sociables, uoss. Hist. univ.
III , 5. Enfin, ma fille , il faut payer d'obéissance Et montrer
pour mon choix entière — , mol. 'Fart. 11, 2. Tant d'honneurs,
disaient-ils, et tant de déférences Sont-ce de ses bienfaits de
faibles récompenses? rac. Brit. iv, 2.
DÉFÉRENT, * DÉFÉRENTE [dé-fé-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deferens, entis, part. prés, de
déferre, porter. {Cf. déférant.) || xyi^ s. Deferens, c'est-à-dire
jetans, paré, i, 27.]
Il (Technol.) || l» Qui porte. || Spécialt. \ 1. (Physiol.)
Canal — , conduit excréteur des testicules. | 2. (Astron.)
Cercles déférents, et, substantivt, Déférents, dans la théorie
imaginée par les astronomes anciens pour expliquer les
stations et rétrogradations du mouvement apparent des
planètes, cercles excentriques à la terre que décrivait en
se déplaçant le centre de l'orbite circulaire des planè-
tes. I 3. Fig. (Monnaie.) Substantivt. Le — , indication au
bas d'une monnaie, d'une médaille, du lieu de la fabri-
cation , du nom du graveur, du directeur de l'établisse-
ment.
Il 2° Qui a, qui montre des égards à qqn.
DÉFÉRER [dé-fé-réj v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. déferre, porter. || xiv" s. La
provocacion a laquelle 11 roys de Rome Tuillius deffera jadis,
bersuire, dans godef. SuppL]
I. Attribuer (qqch) à qqn par privilège.
Il 1° En parlant d'une juridiction. Les rois déféraient au
peuple le jugement souverain, uoss. Hist. univ. m, 6. La
cause fut déférée à la cour suprême. P. ext. Dénoncer à une
autorité. Le coupable leur fut déféré. Vous êtes obligé de —
cet impie au parlement, pasc. Prov. 16. Le livre fut déféré à
la cour de Rome et condamné. P. anal. — le serment à qqn,
le sommer de jurer que sa cause est juste.
Il 2° En parlant d'un titre, d'un grade. On lui déféra les
honneurs divins. Quelques titres nouveaux que Rome lui défère,
rac. Bî'it. i, 1. Us lui déférèrent le commandement. L'honneur
souverain qu'ici je vous défère, corn. Nicom. 11, 3.
II. Accorder (qqch) à qqn par égard pour lui. Après
tant de bontés et de marques d'estime A vous moins — je croi-
rais faire un crime, coRN. Agés, v, 3. || P. ext. V. intr. Se
conformer, par égard pour qqn, à ses désirs, à sa volonté.
Ce ne sont point ici des choses où les enfants soient obligés de
—'aux pères, mol. Av. iv, 3. — au jugement de qqn, et, p. ext.
à son mérite, à son âge. Ne devraient-ils pas — aux anciennes
lois de l'Église? pasc. Prov. 6.
DÉFERLER [dé-fèr-lé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat, dis) et ferler,
§§ 192 et 196. Il xvic-xvii" s. Vaisseau... n'ayant que son haut
bourset et la misene defrelee, d'auu. Hist. univ. iv, p. 28,
de Uuble. .Vdmis acad. 17G2.]
Il (Marine. )Déployer(lesvoiles qui étaientferlées). Il f
Se — , et, intransitivt, — , en parlant des vagues, se dérou |
en nappe écumante. Les vagues se déferlaient en énormes v»
tes, B. DE ST-p. Paul et Virg. L'écueil où la vague déferle/
HUGO, Stella.
■* DÉFERMER [dé-fèr-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et ferm
§§ 192 et 196. Il xiic s. Par Portes Oires que firent defern
(corr. desfermer), Coiironn. de Louis, 744.]
I. Vieilli. Ouvrir. Et l'Aurore déjà veut — les cieux, v
PORTES, Div. Am. 14. || P. ext. Faire sortir (ce qui (':
enfermé). On a enfermé un chien dans ce cabinet, il faut
venir — , furet. Dict.
II. (Technol.) Détacher (un bateau, un train de boi
{Cf. fermer.) || P. ext. Séparer (un bloc de pierre) df
masse de la carrière par deux tranchées verticales.
•DÉFERRE [dé-fér] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de déferrer, § 52. || 1285. La deffe
sera le roy, dans du c. defferratus.]
Il Vieilli. Vieux fers de cheval. || P. ext. Vêtement <;
l'on a quitté. Le roi de la Mexique changeait quatre fois i
jour d'accoutrement,... employant sa — à ses continuelles li!
ralités, Montaigne, i, .36.
* DÉFERREMENT [dé-fèr-man ; en vers,-îb-v&-...]s.
[ÉTYM. Dérivé de déferrer, § 145. || xiv<= s. Censier
S. Vigor de Bayeux, dans godef.]
Il Action de déferrer, résultat de cette action.
DÉFERRER [dé-fè-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis)
§§ 194 et 196. Il xiio s. Destriers desferrez, CoMroi
Louis, 2256.]
Il 1» Dégarnir du fer qui y est adapté. — une porte,
enlever les ferrures. Un lacet déferré, dont le ferret
tombé. Ce cheval s'est déferré, a perdu un ou plusif
de ses fers. P. ext. Famil. Être déferré d'un œil, avoir pe
un œil. Fig. Famil. — qqn des quatre pieds, et, elllpt
qqn, le déconcerter, n se déferre aisément. Cette répi
bourgeoise déferra fort ce galant, furet. Rom. bourg
Il 2» Délivrer des fers. — un forçat, lui enlever
neau qui le tient à la chaîne.
Il 3° Vieilli. Absolt. Tirer le fer, dégainer. Quand lit
—, vous avez belle peur, il^uteroghe, Deuil, se. 9,
DÉFET [dé-fè] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. defectus, manque, devea
fect, prononcé et écrit défet sous l'influence des mots
formation pop. § 503. || xiv^ s. Par defect de froide naissant
Alchimie à nature, 404. |1 (Au sens techn.) Admis ac
1762.]
Il 1° Anciennt. Défaut. Suppléer aux deffectz de natui
Contred. de Songecreux, dans godef.
Il 2" P. ext. (Technol.) Feuilles, feuillets d'un ouvrai
imprimé servant à compléter des exemplaires incomplet
*DÉFEUILLER [dé-iéu-yéj v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) etfenE
§§ 194 et 196. {Cf. lat. defoUare, m. s. et défoUation.) || .\iii'=
Le tenz qu'arbres desfueille, ruteb. p. 10, Kressner.]
Il Dégarnir de feuilles. Les arbres se défeuillent à !'■
tomne. Un arbre défeuillé. 1
DÉFI [dé-fi] s. m. '
[ÉTYM. Su])st. verbal de défier, § 52. !| 1526. Faignantav
deffy Qu'il ne luy peust servir a son affaire, bouhdigné, Pf
Faifeu, 46.]
Il Action de défier qqn, de le provoquer à faire q
en mettant en doute qu'il ose le faire ou qu'il en soit
pable. On l'a mis au — de prouver ce qu'il avance. Vous n'av
point répondu à un tel —, pasc. Prov. 15. || Spécialt. \
tion de délier qqn à une lutte. Quand je suis seul, je fais ;
plus brave un —, la f. Fab. vu, 10. Porter, faire un — . R
lever le — de qqn. J'accepte son — .
DÉFIANCE [dé-fyâns', en ueM, -fi-ûns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de" défier, § 146. Le sens II, cihihù.-
du lat. diffidentia, est très rare avant le xvi" s. |j xii« s. 1
n'i sai altre desfiance, Êncas, 4224. Plus apartient a defian
k'a fiance cen ke li hom at en lui mismes fiance, Serm. de
Berîi. p. 49.]
I. Anciennt. Action de défier, défi. Un cri de —, amv
Marcell. 8.
II. Sentiment de celui qui n'est pas sûr de qqn, -
qqch. Inspirer de la — à qqn. Exciter, éveiller sa — . Monti
de la — pour q^n. 11 n'oublia rien pour jeter quelque — da'
rte,
'et
isif
pe:
1
3tS .[
isand
DEFIANT
m esprit, KÉN. Tél. 13. Notre — justifie la tromperie d'au-
»r. LA nociiEF. Max, 86. L'excès de ce bonheur me met en-
liN. cul, I, 2, li'o édit. Vieilli. Au plier. Ceux dont en
on craint les justes défiances, CORN. Rodor/. iv, 6. ||
— ,le soi-même. Ce qui nous empêche d'ordinsùre de faire voir
lebnd de notre cœur à nos amis n'est pas tant la — que nous
, d'eux que celle que nous avons de nous-mêmes, ia no-
Ma.r. 322. Absolt. Pencher vers le côté de la — plutôt
qi vers celui de la présomption, Di:sc. Méth. 1.
|iÉFIANT, ANTE [dé-fyan, -fyânt' ; en vers, -fi-...] adj.
-i>M. .\dj. particip. de défier, § 47. || xvio s. Craintif
fiant, AMYOT, Nicias, 3.]
iité à se défier des autres. Dn homme, un caractère — .
DÉFICELER [dé-fïs'-lé ; en vers, -fi-se-lé] v. tr.
;tïm. Composé avec la particule dé et ficelle, §§ 65,
I et 196. Il Néolog.]
Di'laire (ce qui est lié avec une ficelle). — un paquet.
DÉFICIENT, ENTE [dé-fi-syan, -syânt'; en vers, -si-...]
:i ïM. Emprunté du lat. deficiens, entis, part, passé de
d cere, manquer. || 1754. engvcl.]
T. scientif.) Qui présente un manque. Spe'cialt. (Ma-
Nombre —, nombre tel que la somme de ses parties
. K es lui est inférieure. Hyperbole déficiente. ( F. défectif .)
,JÊFICIT [dé-fi-sïf] s. m.
KTYM. Emprunté du lat. déficit (proprt, « il manque »),
' : ilo qu'on inscrivait autrefois dans les inventaires
::ird des articles manquants, § 217. || 1690. furet.
. .i.:S ACAD. 1762.]
1" Article manquant dans un ensemble d'objets in-
Mloriés. n y a plusieurs — dans cet inventaire, acad. ||
J e.rf. Vieilli. Deux manuscrits sont en — , manquent.
2" P. ext. Ce qui manque pour que les recettes soient
( équilibre avec les dépenses , pour que le crédit d'un
( iipto balance le débit , pour que la quantité d'un pro-
(it puisse suffire à la consommation. Le — du budget. Le
1 Iget est en — . Ce caissier s'est enfui laissant un — considé-
1 >le. La récolte du blé présente un — de vingt mille hectolitres.
DÉFIER [dé-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et fier,
!192 et 196. Le sens II est peut-être emprunté du lat.
I iidere, m. s. qui a été à l'origine rendu par difier : 0 hom !
• ko difies tu de ton corage ? Dial. anime conquer. (xii" s.),
II XI'' s. Jo desfiai RoUant le puigneiir, Roland, 8775.]
I. Oter la foi.
Ijl 1" (T. féodal.) — qqn, lui signifier qu'on renonce à
Ifoi jurée. Ge te desfi, Richarz, toi et ta terre. En ton sér-
ie ne vueil oreplus estre, Couronn. de Louis (xii« s.), 1605.
m 2» P. ext. Provoquer. Il eust présenté au roy ces trois
iatiaus pour le deffier, JOINV. 451. Superbe Orbassan, c'est
!. que je défie, volt. Tancr. m, 6. — qqn au combat, à pied,
pheved, à la course, aux échecs. Je te défie en vers, prose,
leo et latin, mol. F. sav. m, 3. jj Poét. — aux chansons
I» oiseaux dans les bois, BOiL. Sat. 8. || P. ext. Ne pas
jaindre la lutte avec (qqn, qqch), braver. — la fortune,
I courroux du Ciel, la mort, le danger. — la rage des vents.
n œuvre défie le temps. Son teint défie la blancheur des lis.
i produit défie la concurrence.
II 3o P. ext. — qqn de qqch, le provoquer à faire qqch
I mettant en doute qu'il l'ose ou qu'il en soit capable.
pse le — de me pouvoir surprendre, mol. Éc. des m. ii, 7.
l'Jét. Je déficUs ses yeux de me troubler jamais, rac. Andr. i,
Loc. prov. Il ne faut pas — un fou de faire des folies.
II. Oter la confiance.
II 1° Se — de. I 1. Se garder de (qqn, qqch qu'on croit
mgereux). n est plus honteux de se — de ses amis que d'en
•re trompé, la rochef. Max. 84. Défiez-vous des rois ; Leur
veur est glissante, la f. Fab. x, 9. Se — de soi-même. Le
lence est le parti le plus sûr pour celui qui se défie de soi-
ême, la rochi:f. Max. 79. Se — de son jugement, de sa mé-
lOire. Défions-nous du sort et prenons garde à nous Après le
un d'une bataille, la f. Fab. vu, 13. Absolt. Fatnil. Défiez-
Bus, formule par laquelle on avertit qqn de prendre garde
lui. I 2. P. ext. Vieilli. Se douter de (qqch de fâcheux).
ne chose vous manque à vous et à vos semblables : vous ne
ous défiez pas, la br. 5. Sur quoi je commençai à me — que
Mis agissiez avec passion, pasg. Prov. 17.
I! 2" (^Marine.) — le navire de la lame, du vent, d'un choc,
; garantir en gouvernant d'une certaine manière. Défie
u vent! commandement de mettre la barre au vent.
DIGT. FRANC.
6o7 —
DÉFILER
* DÉFIGER [dé-fi-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et figer,
§§ 192 et 196. Il Néoloff.]
Il Rendre liquide (ce qui était figé). La chaleur a défigé
l'huile. Fiy. Il a fini par se —, par être moins réservé. {Cf.
dégeler.)
DÉFIGURER [dé-fi-gu-ré] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et figure,
§§ 194 et 196. Il xiie s. Lait e desfiguré, PH. DE thaun, Best.
p. 82.]
Il Rendre (qqn) méconnaissable en altérant l'extérieur,
les traits du visage. La petite vérole l'a défigurée. Ce visage si
tendre se défigura, fén. Td. 20. Ce héros expiré N'a laissé
dans mes bras qu'un corps défiguré, rac. Ptu''d. v, 6. 7*. ext.
La même parure qui a autrefois embelli sa jeunesse défigure
enfin sa personne, la br. 3. || Fig. Dénaturer (une chose)
en altérant les principaux traits. — un auteur, en le tradui-
sant. Il va, ce scrupule, jusques à — notre langue, mol. Crit.
de l'Éc. des f. se. 5. — la vérité. — l'histoire. — les paroles
de qqn.
*DÉFILADE [dé-fi-làd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de défiler 3, § 120. {Cf. défilé, défilement.)
Il Néolog.]
Il Famil. Action de défiler, d'aller à la file. Aller à la — .
DÉFILAGE [dé-fi-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de défiler 1, § 78. || 1784. encycl. méth.
Soie. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Action de défaire un tissu en séparant
les fils. Le — de la charpie. Spécialt. Opération par la-
quelle on divise les chiffons en parcelles avant de les con-
vertir en pâte pour faire du papier.
*DÉFILATEUR [dé-fi-là-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de défiler 2, § 249. || Néolog.]
Il (Technol.) Instrument à l'aide duquel on détermine
le relief que doit avoir un ouvrage de fortification pour
être à l'abri de l'enfilade des feux ennemis.
1. "DÉFILÉ [dé-fi-lé] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de défiler 1, § 45. || Néolog.]
Il (Technol.) Masse de chiffons divisés en parcelles,
avant d'être convertis en pâte pour faire du papier. {Cf.
défilage.)
2. DÉFILÉ [dé-fi-lé] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de défiler 3, § 45. || xvii^ s. V. à
l'article.]
Il lo Endroit où l'on ne peut passer qu'à la file, et
spécialement passage resserré entre deux montagnes.
Le — des Thermopyles. Lorsque l'ennemi... Dans ces longs dé-
filés aura porté ses pas, rotrou, Bélis. m, 1.
Il 2" Mouvement par lequel des troupes défilent. Le —
commence. Un beau — .
1. * DÉFILEMENT [dé-fïl-man ; en vers, -fi-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de défiler 3, § 145. {Cf. défUade, défilé.)
Il Néolog.]
Il Action de défiler, en parlant d'un corps de troupes.
2. DÉFILEMENT [dé-fïl-man; en vers, -fi-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de défiler 2, § 145. || 1785. encycl. méth.
Admis acad. 1835.]
Il (T. milit.) Position où les défenseurs sont hors de
l'enfilade du tir de l'ennemi. Plan de —, qui établit le re-
lief d'un ouvrage de fortification. Ligne de — , qui limite
la zone dans laquelle les défenseurs sont à l'abri.
1. 'DÉFILER [dé-fi-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et fil,
§§ 194 et 196. Il xiii« s. Euvre de soye deffUee, dans e. boi-
LE.\u, Livre des mest. p. 385, Depping.]
Il Vieilli. Défaire fil à fil (un tissu). {Syn. effiler.) Spé-
cialt. Diviser en parcelles les chiffons destinés à faire du
papier, avant de les convertir en pâte. {Syn. effilocher.)
2. DÉFILER [dé-fi-lé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
dical de enfiler, §§ 194 et 196. {Cf désenfUer.) || xive s. A
piet d'une montangne ses chiens trestot desfilhe, jeu. des
PREis, dans delb. Rec.]
Il Faire cesser d'être enfilé.
Il 1° Oter (des choses enfilées) du fil qui les réunit. — les
perles d'un colUer, les grains d'un chapelet. J'ai songé cette nuit
de perles défilées, MOL. Dép. am. v. 6. Fig. Famil. Le cha-
pelet se défile, la famille, la compagnie diminue, par des
morts, des retraites successives. M. Gacciarterl commença
42
DÉFILER - 658 -
par son départ à — le chapelet à quatre-vingts ans, chapelain ,
Lett. II. 792. Il P. ext. — son chapelet. i| P. anal. (Technol.)
— les chandeUes, les ôter des broches, des baguettes qui
ont servi à les fabriquer.
Il 2» (T. milit.) — un ouvrage de fortification, le disposer
de manière à le soustraire à l'enfilade des feux ennemis.
3. DÉFIIiER [dé-fi-lé] V. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et file,
§§ 194 et 196. Il 1648. Faire défiler les troupes par compagnie,
p. d'ablanc. Be^?-. des Dix Mille, iv, 1.]
Il Aller à la file. Spe'cialt. En parlant de troupes, pas-
ser en file, en colonne, devant l'officier quiles commande.
Sa garnison(de Namur), qui était encore de deux mille hommes,
défila devant M. le Prince, st-sim. i, 10. || Vieilli. Transitivt.
— la parade, faire défiler les troupes qui composaient la
parade. i| Vieilli. A l'infin. employé substantivt. le — .
\V. défUé 2.)
"DÉFILEUR, EUSE [dé-fi-leur, -leuz'] S. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de défUer 1, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Celui, celle qui défile les tissus. Adjectivt.
Pile défileuse, caisse où un cylindre muni de lames tran-
chantes, fonctionnant à la manière de ciseaux, réduit le
linge en parcelles, avant de le convertir en pâte pour
faire du papier.
*DÉFIl40CHAGE[dé-fi-lc)-chàj'],*DÉFIL0CHER[dé-
fi-lo-ché], etc. V. effilochage, effilocher, etc.
DÉFINIR [dé-fl-nir] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. definire, m. s. L'anc. franc, ne
connaît que définir, composé de dé et de finir, et l'emploie
au sens de « finir ». La forme diffinir, qui se trouve en-
core au xvii« s., repose sur le lat. diffinire, variante de de-
finire. Il xye s. De le diffinir et descripre, villon, Gr. Testam.
1853.]
Il Faire connaître par une formule précise ce qu'est une
chose ou ce qu'on entend par un tei'me. Se tenir dans ce
milieu de ne point — les choses claires et entendues de tous les
hommes, et de — toutes les autres, pasc. Espr. géom. On
arrive nécessairement à des mots primitifs qu'on ne peut plus — ,
ID. ibid. Employer le mot défini dans sa définition, ID. ibid. Au
part, passé employé' substantivt. Le défini. Substituer tou-
jours mentalement la définition à la place des définis, pasc. Art
de persuader. Fig. — le caractère de qqn, en donner une
idée exacte. Tel homme au fond et en lui-même ne se peut — ,
trop de choses qui sont hors de lui l'altèrent, la br. 11. || Spé-
cialt. I 1. (Théol.) Fixer le sens d'un point de dogme, de
discipline, douteux. Le concile de Nicée définit contre les ariens
le dogme de la Trinité. | 2. (T. scientif.) Déterminer avec
précision. Loi des proportions définies, qui établit les rap-
ports de quantité fixes et invariables suivant lesquels se
combinent les corps. (Botan.) Étamines, folioles définies,
dont le nombre est constant dans une même espèce. In-
florescence définie, dans laquelle chaque axe du pédoncule
porte une fleur unique, ce qui ne lui permet pas de s'al-
longer. (Gramm.) Passé défini, temps du verbe qu'on em-
ploie pour exprimer une action passée, quand on fi.xe
l'époque oii elle a eu lieu (J'écrivis hier). Article défini, qui
applique le substantif à une personne, à une chose dé-
terminée (L'homme qui est venu). (Arithm.) Quantité définie,
fixée par le nombre qui l'exprime.
DÉFINISSABLE [dé-fi-ni-sàbl']
[ÉTYM. Dérivé de définir, § 93. ||
1878.]
Il Qui peut être défini.
DÉFINITEUR [dé-fi-ni-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. definitor, m. s
Les révérends pères deffiniteurs, dans delb. Rec]
Ij Religieux député aux chapitres de son ordre pour y dé-
finir des points relatifs à la discipline, aux règles de l'ordre.
DÉFINITIF, rVE [dé-fi-ni-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. definitivus, m. s. \\ xii«-xiiie s.
Par sentence dlffinitive, Ysopet de Lyon, 216.]
Il Fixé de manière qu'il n'y ait plus à revenir sur la
chose. Jugement, règlement, résultat —.Édition définitive d'un
auteur. D'une manière définitive. Par sentence définitive, et,
ellipt, vieilli, au même sens, En définitive. 11 a gagné sa
cause en définitive. | Fig. En définitive, pour conclure. {Syn.
définitivement.) En définitive, je crois qu'il a raison.
DÉFINITION [dé-fi-ni-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. definitio, m. s. \\ xvfi s. Dites
U deffinlcion, be.n. de ste-moue, Troie, 26603.]
Néolog. Admis acad.
1646.
DEFLORER
Il Formule par laquelle on définit. La — du triangle,
cercle. — de chose, qui fait connaître ce qu'est réellemi 1
une chose, et qui doit être conforme à son objet. — !
mot ou de nom, qui fixe le sens qu'on veut donner à
mot, et peut être arbitraire. D'où il paraît que les définitit
(de noms) sont très libres et qu'elles ne sont jamais sujeti
à être contredites ; car il n'y a rien de plus permis que de doni
à une chose qu'on a clairement désignée un nom tel qu'on voud
PASC. Espr. géom. \\ Spécialt. \ 1. Vieilli. (Rhétor.j Y.
mération des principaux traits qui distinguent une ]
sonne, une chose. ] 2. (Théol.) Formule qui fixe un p.
de dogme, de discipline. Les définitions des conciles.
DÉFINITIVEMENT [dé-fi-ni-tiv'-man ; en vers,
ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de définitive et ment, § 724. || xvi
Pour en décider et juger définitivement, amyot, Pomp. ï>
Il D'une manière définitive. L'affaire a été — jugée. Oi
réglé — cette affaire. Sur l'affaire du cardinal de Noailles
me dit qu'il la veut finir — avec moi, st-SIM. ix, 133. /■'
Pour en finir. — , où voulez-vous aller?
*DÉFINITOIRE [dé-fi-ni-twàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. deffinitorium, m.
1680. RICHEL.]
Il Lieu où s'assemblent les définiteurs.
DÉFLAGRATION [dé-flà-grà-syon ; en vers, -si-on]
[ÉTYM. Emprunté du lat. deflagratio, action de s'em!
ser. Il 1732. trév. Admis acad. 1762.]
Il Explosion de flamme qui met un corps en comli
tion. L'univers finirait par une — universelle, dider. ;
thagor.
* DÉFLÉCHIR [dé-flé-chîr] v. tr.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. deflectere, m. s. devenu déi
chir sous l'influence de fléchir, § 503. || xm^ s. Et se del
chist en cascunliu. Bible, dans godef.]
Il (T. scientif.) Détourner par degrés de sa direcli
naturelle. Le mirage est produit parles rayons lumineux déf
chis dans une atmosphère de moins en moins dense. Tige,
meau défléchi, qui, à partir d'une certaine hauteur, s'incli
vers la terre. [Cf. déflexion.)
DÉFLEGlVEATION [dé-flèg'-mà-syon ; en vers, -si-i
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de déflegmer, § 247. || 1732. trév.
ACAD. 1762.]
Il (Ane. chimie.) Seconde distillation destinée à i
ver les parties aqueuses qui restent dans une liqueu
DÉFLEGMER [dé-fleg'-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et fl«|
§§ 194 et 196. Il 1698. Suc bien deflegmé, tournef. '
delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Ane. chimie.) Distillerune seconde fois (une liquei
pour en enlever les parties aqueuses qui restent.
DÉFLEURIR [dé-fléu-rîr] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et flM»
§§ 192 et 196. Il xivo s. Com li prés fleuris Est Se ses flM
tout desflouris, dans jubinal, Nouv. Rec. ii, 298.]
Il 1" V. intr. Perdre sa fleur. Les lilas commencent à ■
Un rosier qui est déQeuri.
Il 2" V. tr. Dépouiller de sa fleur. Le vent, la grêle a t
fleuri les pêchers. Les plates-bandes vont se — . P. anal.
pêche défleurie, dont on a enlevé la fleur, le velouté.
•déflexion [dé-flêk'-syon] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deflexio, m. s. \\ xvi° s. Déflf
tion, c'est quand l'on fait trop conversions, Trad. d'Élit
dans godef. Suppl. Admis acad. 1762 ; suppr. 1835.]
Il (T. scientif.) 5louvement par lequel une chose est d
fléchie. La — des rayons lumineux. {Cf. diffraction, infleiioi
'DÉFLORAISON [dé-flù-rè-zon] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et floraltc
§§ 193 et 196. Qqns disent défleuraison, d'après défleorir
Néolog.\
Il Chute des fleurs, dont il ne reste que la partie des
née à devenir le fruit. || P^poque de cette chute.
DÉFLORATION [dé-flù-rà-syon ; en vers, -si-on] s.
[ÉTYM. Dérivé de déflorer, d'après le type lat. déflorât
§ 247. Il xivc s. Defloracion de vierge, bersuire, dans G
DEF. Suppl.]
Il Action de déflorer (une fille).
DÉFLORER [dé-flù-réj v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deflorare, m. s. On trouve SG
vent défleurer au xvi<^ s. et au commencement du xvi;
DÉFOLIATION
— 639 —
DEFROQUER
Et insifu puchiele... que onques n'en fu empiriee ne
e, St Gvaal, dans oklu. Mafér.]
iiiillei" de sa fleur. On rosier défloré. || Fif/. \ 1. —
. lui l'aire perdre sa virginité. ] 2. — un sujet, lui
ri rdre sa fraîcheur, sa nouveauté.
rFOLIATION [dé-fù-lyà-syon ; e?i vers, -li-à-si-on]
. Dérivé du lai. defoliare, défeuiller, § 247. || 1801.
V, Syst. des conn. chimiques , ly , 574.]
ientif.) Chute prématurée des feuilles d'un arbre.
ONÇAGE [dé-fon-sàj'] s. m.
Dérivé de défoncer, g 78. || Néolor/.]
; mol.) Opération qui consiste à défoncer, àfouil-
iidément (un terrain).
>NCEMENT [dé-fons'-man ; en vei's, -fon-se-...j
. IJérivé de défoncer, § 145. || 1653. Desfoncement,
:oudo. Admis acad. 1798.]
iiua de défoncer. Le — d'une barrique. Le — d'une
NGER [dé-fon-sé] v. tr.
. l^our défonser, composé avec la particule dé (lat.
me. forme fons, pour fond (c/". fonds), §§ 194 et
\ >= s. Et le fust defonsser, cuvelier, Duguesciin,
uivrir en faisant sauter le fond. — une barrique.
! iiuau défoncé. /*. anal. L'obus a défoncé le toit. En se
ai sur son lit il l'a défoncé, p porte un chapeau défoncé.
' Le vent a défoncé la voile.
\^;ricult.) — un terrain, le fouiller profondément
iiirner.
une route, la creuser de trous, d'ornières pro-
La pluie a défoncé les chemins.
^FONCEUSE [dé-fon-seuz'] s. f.
:. Dérivé de défoncer, § 112. || Ne'olog.]
imol.) Charrue sans versoir, qui ouvre le sol sans
■ les mottes soulevées.
i FuRMATION [dé-fùr-mà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
; v.M. Emprunté du lat. deformatio, m. s. \\ xiW s.
ifniation, denudation, liational, dans godef. Suppl.
J s ACAD. 1835.]
il Ik'ialion de la forme. La — des organes. — de la tète,
I ssin. Il La — du langage.
riFORMER [dé-fùr-mé] v. tr.
VM. Emprunté du lat. deformare, 7n. s. On trouve
ni en anc. franc, desformer, composé avec des et
111"^ s. Se déformer. Rose, dans godei\ SiippL]
!• dans sa forme. — la taille. Ses pieds se défor-
uu chapeau, des chaussures déformées. || — la langue
tiale.
'ÉFOUETTER [dé-fwà-té] v. tr.
' VM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et fouet,
i fl 196. Il 1701. FURET.]
niol.) Débarrasser du fouet. Spécial t. (T. de re-
un livre, enlever le fouet qui le serrait. (F. fouet.)
::;fourner [dé-four-né] v. tr.
VM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et fourn,
lie anc. de four {cf. enfourner), §§ 194 et 196. || xuic-
s. Mais a la parfin se desfournent, G. GurART, 16191.]
letirer du four. — le pain. || Fig. A l'ancien jeu de
rd, faire revenir (la bille) dans la passe par l'endroit
isé à celui oii elle avait d'abord passé. — sa bille. F.
II faut se — pour buter, trév.
)ÉFOURRER [dé-fou-ré] v. tr.
l'YM. Composé de la particule dé (lat. dis) et fourrer,
)2 et 196. Il xii« s. Dont veïssiés ces haubers desforrés,
-ans, 3474.]
(Technol.) || I. Dégarnir de sa fourrure. — un man-
d'hermine. Spe'cialt. (Marine.) — un cordage, le dégar-
le morceaux de toile, de vieilles cordes destinées à
iranlir du frottement.
• Oler de son enveloppe. || Spe'cialt. \ l. Retirer (les
lets de vélin entre lesquels sont placées les feuilles
, d'argent) de l'enveloppe où on les met pour les bat-
ivec le marteau, j 2. Faire sortir (le grain) de l'épi,
attant les gerbes au fléau. (Cf. défourrure.)
îÉFOURRURE[dé-fou-rùr] s. f
TYM. Dérivé de défourrer, § 111. || Néolog.]
[Agricult.) Action de défourrer. Spe'cialt. — des mou-
gerbe battue au fléau, qu'on livre aux moutons pour
qu'ils cherchent les épis dans lesquels seraient restés
quelques grains.
*DÉFRAI [dé-frè] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de défrayer, § 52. || 1403. Pour le def-
froy de certain nombre de gens d'armes, dans Gouicf. desfroi. |
Il Action de défrayer (qqn). Le — de ce prince coûtait
six cents écus par jour, ST-SIM. xiv, 29.
DÉFRAÎCHIR [dé-frè-chir] v. tr.
|ÉïYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et l'adj.
frais, d'après fraîchir, g§ 194 et 196. || Néoloa. Admis acad.
1878.]
Il Altérer dans sa fraîcheur. Des fruits, des légumes dé-
fraîchis. Une étoffe défraîchie.
DÉFRAYER [dé-frè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et frai,
sing. du subst. frais [V. ce mol), §§ 194 et 196. || 1373.
Pour lui aidier a soy deffroier, dans l. delisle, Maadem. de
C/i. V, p. 506.]
Il Fournir (qqn) de ce dont il a besoin, en prenant la
dépense à sa charge. Être défrayé de tout. P. anal. Je veux
qu'à mon souper celle-ci (celte tortue) me défraie, la f. Fah.
XII, 15. Il Fig. — la conversation, en faire les frais, soit'en
l'alimentant par les ressources de son esprit, soit en étant
le sujet de l'entretien. Ils pensaient tous qu'il était là pour
— la compagnie de bons mots, mol. Crit. de l'Éc. des f. se.
2. Des yeux à — tout un visage, gherardi, Th. ital. ii, 134.
DÉFRICHEMENT [dé-frïch'-man ; e?i vers,-ïn-c\\Q-...\
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de défricher, § 145. || 1486. Deffrichement
des terres, dans godef. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il Action de défricher. Le — des landes. || Résultat de
celle action. Les défrichements ont augmenté la valeur du sol.
DÉFRICHER [dé-fri-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et friche,
§§ 194 et 196. Il 1356. Deffricher les terres en friche, dans
godef. Suppl.]
Il Mettre en culture (un terrain en friche, et spécialement
un terrain qui n'a pas encore été cultivé, bois, lande, etc.).
On leur donna des terres à — . — une prairie, un bois. || Fig.
— le champ de la science. Nous nous faisons un jeu de la —
généralement, surtout de la civiliser, sÉv. 491. — le cœur d'une
Agnès, gherardi. Th. ital. m, 390.
DÉFRICHEUR [dé-fri-che'Ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de défricher, § 112. || 1690. furet. Admis
acad. 1718.]
Il Celui qui défriche. Les moines ont été de grands défri-
cheurs.
'DÉFRIPER [dé-fri-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et friper,
§§ 192 et 196. L'anc. franc, defriper n'est qu'un augmen-
tatif de friper. || Néolog.]
Il Remettre en état (ce qui est fripé). — une jupe, une
robe.
DÉFRISER [dé-fri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et friser,
§§ 192 et 196. Il xviie s. V. à l'article.]
Il Défaire la frisure. Cent petites boucles sur vos oreilles,
qui sont défrisées en un moment, SÉv. 152. Le vent a défrisé
ses cheveux. Vous voUà toute défrisée. || Fig. Famil. Désap-
pointer. Cela vous défrise.
DÉFRONCER [dé-fron-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et froncer,
§§ 192 et 196. Il KiW^ s. Pour deffroncier et pour redir la pel,
Conten. des femmes, dans godef. Suppl. Admis acad.
1740.]
Il (Technol.) Déplisser (ce qui était froncé). — une étoffe,
en défaire les fronces. || — les sourcils, cesser de les tenir
froncés.
DÉFROQUE [dé-frôk'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de défroquer, §52. || 1611. cotgr.]
Il Hardes laissées par un religieux à sa mort. P. ext.
Famil. Nippe qu'une personne abandonne lorsqu'elle ne
veut plus la porter. Nos habits venant des défroques d'un ballet
du roi, SOREL, Francion, p. 141. Hériter de la — de qqn. Elle
avait, outre ses gages, la — de sa maîtresse.
DÉFROQUER [dé-frô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et froc,
§§ 194 et 196. Il xV s. Tant bien se gardèrent qu'on ne les
pouvoit deffroquer. Perce foi-est, iv, 83.]
Il Dépouiller du froc. Fig. Faire sortir de l'état menas-
DEFRUCTU
— 660 —
DEGAT
tique, ei,p. ext. de l'élat ecclésiastique. On moine, un prêtre
défroqué.
* DEFRUCTU [dé-frùk'-tu] S. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'expression lat. (curare) de fructu,
(s'occuper) du fruit, § 217. || 1690. furet.]
Il Vieilli. Menue dépense (pour le fruit, le service, etc.)
incombant à celui qui prête sa table pour un pique-nique.
Il coûte souvent davantage à celui qui est obligé à payer le —
qu'à tous les autres, trév.
"DÉFUBLER [dé-fu-blé] et'DÉFULER [dé-fu-lé]f . tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
dical de affubler, §§ 192, 196 et 439. {Cf. désaffubler.) ||
xn<= s. V. à l'article.]
Il Vieilli et dialect. Oter (un vêtement). Défuie son man-
teau pour son gent corps montrer, Alexandre (xii'^ s.) dans
(iODEF. desfubler. Spécialt. Oter ce qui couvre la tête, n
dit, défulant sa barrette, d'assoucy, Jug. de Paris, 2. Absoli.
Se — , se découvrir. Il ne se défuie quasi pour personne, T.
DES RÉAUX, Histor. 134.
DÉFUNT, UNTE [dé-fun, -fûnt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. defunctus, m. s. devenu défunct,
puis prononcé et écrit défunt sous l'influence des mots de
formation pop. § 503. || 1371. Deffunde Jehanne, dans go-
DEF. Suppl.]
Il Qui a quitté la vie. Le roi — . Défunte votre mère. Subs-
tantivt. Le — , la défunte. Notre — était en carrosse porté,
LA F. Fah. VII, 11.
DËGAGEIVIENT [dé-gàj'-man ; en vers, -gk-je-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégager, § 145. || 1611. Desgagement,
COTGR.]
(I 1° Action de dégagrer ce qui est en gage. Le — des
objets déposés au mont-de-piété. Fig. Pour le — de ma res-
ponsabilité.
Il 2o Action de dégager ce qui est pris dans qqch. Tra-
vailler au — d'un bateau ensablé, d'un monument entouré de
masures, et, fig. Être arrivé à un entier — des affections ter-
restres. Absolt. Air, ton dégagé. || Spécialt. (Escrime.) —
de fer, mouvement par lequel on fait quitter à son épée la
ligne oîi elle rencontre l'épée de l'adversaire, en passant
par-dessus ou par-dessous. (Danse.) Faire un — , action de
retirer un pied placé derrière l'autre, pour le Caire passer
devant ou à côté. || Le — d'une voie (obstruée par des obs-
tacles). I P. anal. Le — des voies respiratoires, des poumons.
I Porte, couloir, escalier de — . F. ext. Cet appartement n'a
pas de dégagements. Donner du — à une porte, à une fenêtre,
enlever avec le rabot ce qui en gêne le jeu. (Gravure.)
Le — d'une planche.
Il 3° F. ext. (Chimie.) Action de se dégager. Le — de
l'acide carbonique, de la vapeur d'eau.
DÉGAGER [dé-gà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gage,
§§ 194 et 196. Il xii<^ s. Ses guages la covint rachater ouleissier,
Ne 11 reis nel beisa, n'il nel fist desguagier, g.\rn. de pont-
STE-MAx. St Thomas, 4364.]
I. Rendre libre (ce qui est en gage) en remplissant les
conditions exigées. — ses diamants. Terres dégagées d'hy-
pothèques. Il Fig. — sa parole, en faisant ce qu'on a promis.
Qu'un impuissant courroux Dégage ma parole et m'acquitte en-
vers vous, RAC. Brit. i, 8. — vers lui votre promesse, mol.
Sgan. se. 23. — sa responsabilité.
II. Rendre (une personne, une chose) libre de ce dans
quoi elle est prise. — la roue de l'ornière. — un bateau en-
sablé. — un corps de troupes entouré par l'ennemi. — qqn
de la foule, des mains des assaillants. — qqn de ses liens. Se
— de l'étreinte de qqn. || P. anal. (Escrime.) — le fer, et, «6-
soll, —, faire quittera son épée la ligne oîi elle rencontre
celle de l'adversaire, en passant par-dessus ou par-des-
sous. Au part, passé employé substantivt. On dégagé, mou-
vement par lequel on dégage le fer. (Danse.) — le pied, et,
absolt, V. inlr. —, retirer un pied placé derrière l'autre
pour le faire passer devant ou à côté. || Fig. — qqn de sa
parole, de sa promesse, en le dispensant de la tenir. D'un
serment solennel qui peut nous — ? coRN. llor. i, 2. Se —
d'une obligation. Dégagez-vous des soins dont vous êtes chargé,
RAC. Andr. ii, 2. Se — d'une invitation acceptée. || Spécialt.
Vieilli. — un soldat, le libérer. Gagner la somme nécessaire
pour se — . Pour — l'âme de l'amour du monde, pasg. Frov. 5.
Dn cœur tout dégagé de ses trompeurs attraits, mol. Mis. iv,
2. — son esprit de l'erreur, des préjugés. /'. anal. — les voies
respiratoires. Bon, c'est signe que le dedans se dégage, mol.
Pourc. I, 6. Le ciel se dégage (des vapeurs, des nuages!
l'obscurcissent). Un appartement dont les chambres soni
gagées les unes des autres, ne se commandent pas. || p.
Un vêtement qui dégage la taille, lui donne qqch d'aisr
taille dégagée. Voilà un corps taillé, libre et dégagé comi
faut, mol. Av. II, 5. Fig. Un ton, des manières dégagée^
ont trop d'aisance. || P. ext. (Technol.) | l. (Clii
Laisser libre un gaz, une vapeur. P. anal. Les émanai:
les vapeurs qui se dégagent d'un corps. L'eau dégage de !
peur. I 2. (Algèbre.) — une inconnue, l'isoler dans uh
membres d'une équation, en faisant passer toutes li-
tres quantités dans le second membre, qui est ainsi ai:
à exprimer la valeur de cette inconnue. | 3. (Gravun
une planche gravée, repasser le burin dans les tailles. ;
détacher les parcelles de métal, de bois, qui doivent :
ber. P. ext. n a le burin dégagé, il dégage nettemei:
tailles.
DÉGAINE [dé-ghèn'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de dégainer, § 52. || xvic-xv:
V. à l'article.]
Il 1» Anciennt. Action de dégainer (l'épée), façon i
on dégaine.
Il 2" P. ext. Dans un sens défavorable. Façon d
tenir, de se mouvoir. One vilaine — . Quelle — ! Ironin
belle — ! Fig. Tu t'y prends d'une belle —, a. de mo>
Co7nédie des proverbes. Tu m'aimes d'une belle — ! :
D. Juan, II, 1.
'DËGAINEMENT [dé-ghèn'-man ; en t'e?'s^-ghè-ru
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégainer, § 145. || 1611. Desgainé
desgainement, coTGR.]
Il Mouvement par lequel qqch est tiré ou sort d
gaine.
DÉGAINER [dé-ghè-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et ga
§§ 194 et 196. Il xiii" s. Espee deswainee. Sermon, dan-
DEF. Suppl.]
Il Tirer de la gaine, du fourreau (épée, sabre, {!
gnard, etc.). Absolt. ilfallut—, tirer l'épée pour se bat
{Cf. déferrer.) Ces amis d'épée Que l'on trouve toujours
prompts à — Qu'à tirer un teston s'il le fallait donner, moi
111,4. A l'infin. pris substantivt. Vous êtes brave jusq
— (tant qu'il ne faut pas tirer l'épée), destouciies, '
tacle imprévu, i, 1.
*DÉGALER [dé-gà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis), e^
au sens figuré de « saleté », §§ 194 et 196. || Néoloù
Il (Technol.) Nettoyer (une peau, une toison) en]
gnant, en la battant, etc.
DÉGANTER [dé-gan-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) el
§§ 194 et 196. Il xiye s. Déganter la main, G. DE DIG
ville, dans godef. Suppl.]
Il Faire cesser d'être ganté. — la main droite, i P.
Se — . Une personne dégantée.
DÉGARNIR [dé-gàr-nïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et gar
§§ 192 et 196. Il xio s. E! Sarraguce, cum les oi desguar
Roland, 2598.]
Il Faire cesser d'être garni. — un salon de son ame
ment, un vaisseau de ses agrès. — une robe, en enlevi
garniture. Une place dégarnie de ses défenseurs. La sali
dégarnit (de spectateurs). Une tête dégarnie de cheveux,
arbre se dégarnit (de son feuillage). Faviil. Être dég.
d'argent. Il ne fait pas assez chaud pour se — (de ses n
ments d'hiver).
*DÉGASCONNER [dé-gâs'-ko-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et !
con, §§ 194 et 196. || xvic-xviie s. V. à l'article.]
Il Débarrasser de la tournure gasconne. Malherbe... a
accoutumé de dire que depuis tant d'années il travpiïlait à
la cour, BALZ. Socratc chrét. 10.
DÉGÂT [dé-gd] s. m.
[ÉTYM. Pour dégast, subst. verbal de l'anc. verbe
gaster, dévaster (c/'. gâter), § 52. || xivo s. Desgast, Fiwi
dans godef. Suppl.]
Il Dommage résultant de détérioration. Faire du — d
un pays. Vieilli. Faire le —, en parlant des gens de guoi
Et les chiens et les gens Firent plus de — en une heure de tei
Que n'en auraient fait en cent ans Tous les lièvres de la j
I
DEGAUCHIR
661
DEGOR
ice A v.Fab. iv, 4. Les dégâts causés par la pluie, la grêle.
/'. /. Famil. Gaspillante. Il s'est fait un grand — des
nvi:>ns de bouche.
DJAUCHIR [dé-gô-chn-J v. ir.
i3i|\i. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gauche,
[QjA 196. Il xvi" s. Leur faire desgauchir la pluspart de ce
,lSi^ont, T.\BOUROT, Bigarr. P 10. Admis acau. 1762.]
lire cesser d'être gauche. — une pièce de bois. Fir/.
n Ce jeune homme a besoin d'être dégauchi.
\UGHISSEMENT [dé-gô-chïs'-man; en vers,
. s. m.
I )ériv(3 de dégauchir, § 145. || xvi" s. Degochisse-
: dite marche (1513), dans delb. Rec. Les desgau-
s qu'il convient faire, pu. delorme, dans (jouef.
.imis Ac.\u. 1762.]
Ml de dégauchir.
jj EL. |dé-gèl]s. TO.
\!. Subst. verbal de dégeler, §§ 52 et 65. || xiii^ s.
de meung, dans godef. SuppL]
(le la neige, de la glace, quand la température
i . Le — est venu tout à coup. Le temps se met au — .
I GELÉE [dg'-lé; en vers, dé-je-lé] s. f.
M. Subst. particip. de dégeler, §45. || Néolog.]
mil. Succession de coups qui tombent sur qqn.
de coups de bâton.
DlfELER [dej'-lé ; en vers, dé-je-lé] v. intr. et tr.
fi'M. Composé de la particule dé (lat. dis) et geler,
196. Il XIII'' s. Lors reprennent estât quant il sont
. iiE MEUNG, Test. 636.]
intr. Cesser d'être gelé. La Seine commence à — .
ni'l. Il dégèle.
1 . ir. Faire cesser d'être gelé. Le vent du sud a dé-
é rivière. Je ne puis parvenir à me — . Fig. Il me parut
a gelé sur l'estime parfaite qu'il a de lui, SÉv. 1229.
D; VÉNÉRATION [dé-jé-né-rà-syon ; en vers, -si-on]
f.
M. Emprunté du lat. degeneratio, m. s. || xv^-xyi^ s.
.- 11:11, dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1798.]
: tait de dégénérer. La — de l'espèce.
ïiîÉNÉRER [dé-jé-né-ré] v. intr.
t M. Emprunté du lat. degenerare, m. s. de de et genus,
e , race. || xv^ s. Le faulcon... dégénère de noblesse, G.
i ', Faulconnerie, dans delu. Rec]
! Perdre les qualités de sa race. La race humaine a
Are dans certains pays. Les plantes des tropiques dégé-
t dans nos climats. Une espèce dégénérée. On eut soin
r cher qu'une indigne maîtresse Ne fit en ses enfants —
ig, 1.A F. Fab. viii, 24. Le peu de soin, le temps, tout
I on dégénère, ID. ibid. |j Suivi de la préposition de. Ces
>:5 qui paraissent avoir dégénéré de l'espèce humaine,
' lloinme, Variétés. \\ Fig. Son fils n'a pas dégénéré. Le
'lénère Qui survit un moment à l'honneur de son père,
. Cid, 11, 2. Ce peuple a dégénéré, est dégénéré. Une na-
générée. La race dégénérée des rois deSardaigne, N.\p. i*^"",
' . di' ht grande Armée, Austerlitz. \\ Suivi de la pré-
)ii de. Il n'a pas dégénéré de vous. Dégénérons, mon
I l'un si vertueux père, corn. llor. iv, 4. P. ext. Les Grecs
uent de cette merveilleuse simplicité, FÉN. Tél. 17. Ne
— de leur vertu, si nous voulons être estimés leurs vé-
3 descendants, mol. D. Juan, iv, 4. || P. ext. Perdre
i qualités. Les mœurs , les lettres , les arts , ont dégé-
rout dégénère entre les mains de l'homme, .i.-j. rouss.
" P. ext. — en qqch, et, vieilli, dans qqch, se changer
ch (de mal;. De sages législateurs... empêchèrent que
irté ne dégénérât en licence, noss. Ilist. imiv. m, 5.
ur s'affaiblit et sa piété dégénère en idolâtrie, iD. ibid.
■a bonté dégénère en faiblesse. || Changer par degrés
iil en pis, spécialement en parlant des maladies. Le
! a dégénéré en pleurésie.
;gÉNÉRESCENCE [dé-jé-né-rcs'-sâns'] s. f.
YM. Dérivé de dégénéresoent, § 262. || 1799. vauque-
dans Annales de chimie, xxxiii, 274. Admis acad.
r. scientif.) Mouvement par lequel une chose dégé-
La— d'une espèce. Spécialt. (Anat.) Altération de cer-
■i parties de l'économie animale (tissus, humeurs.
Une — cancéreuse.
ÉGÉNÉRESCENT, ENTE [dé-jé-né-rês'-san, -sânt']
[ÉTYM. Dérivé du lat. degenerare, sur le modèle des
verbes inchoatifs en escere, S 262. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Qui est en voie de dégénérer.
DÉGINGANDÉ, ÉE [dé-jin-gan-déj adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de l'anc. verbe dégingander, § 45.
La forme la plus ancienne, dehingander, empêche de voir
dans ce mot soit le radical de gigue, soit celui de Vital.
ganghero, gond. On pourrait songer à l'angl. hinge (moyen
angl. henge, avec g dur), gond; cotgr. traduit deshin-
gander, par «jeter hors des gonds »; mais sa traduction
repose peut-être sur une étymologie préconçue. || xvi» s.
Escartelez, dehingandez ces meschans, rab. iv, 53. Chariot
desgingandé, vigenî^re, dans delb. Rec.]
Il Famil. Qui a qqch de disproportionné dans sa haute
taille, et de décousu dans ses mouvements. Fig. J'ai un
style tout dégingandé, m™<î de simiane, Lett. dans sÉv.
t. XI, p. 151. Il P. ext. La figure assez dégingandée De ces cha-
pons, junquière.?, Poule à ma tante.
DÉGLUER [dé-glu-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et glu,
§§ 194 et 196. Il 1288. Ll oisiaus desglués, J. gelée, Ren. Le
nouvel, dans godef. Suppl.]
Il Faire cesser d'être englué. Cet oiseau est parvenu à se
— . Il P. anal. Se — les yeux, les débarrasser de la chassie
qui colle les paupières.
DÉGLUTITION [dé-glu-ti-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deglutitio, m. s. \\ xvi= s. paré,
VIII, 31. Admis acad. 1762.]
Il (Physiol.) Mouvement par lequel le bol alimentaire
passe de Farrière-bouche dans l'œsophage et descend
dans l'eslomac-
*DÉGOBILLÂGE [dé-gô-bi-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégobiller, § 78. || Néolog.]
Il Trivial. Action de dégobiller.
DÉGOBILLER [dé-gô-bi-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et gobiller,
dérivé inusité de gober, g§ 192 et 196. || 1611. Desgobiller,
COTGR.]
II Trivial. Vomir.
DÉGOBILLIS [dé-gô-bi-yi] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégobiller, § 82. || xvii" s. V. à l'article.]
Il Trivial. Ce qu'on a dégobillé. Fig. Torrent fait de pissat
de bœufs,... — de quelque mont, st-amant, Rome ridicule,
str. 6.
DÉGOISER [dé-gwà-zé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et le radi-
cal qui se trouve dans gosier, §§ 194 et 196. || xui" s. Et
fièrement s'est degoisiez, J. bretel, dans godef. Suppl.]
Il Famil. Débiter rapidement (des paroles). Je dégoise
des chansonnettes, Régnier, Epit. 3. Elle a dégoisé tout ce
qu'elle avait à dire. Absolt. Peste, Madame la nourrice, comme
vous dégoisez! mol. Méd. m. l. 11, 1.
'DÉGOMMAGE [dé-gô-màj'] .f. wi.
[ÉTYM. Dérivé de dégommer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de dégommer. Le — de la soie. {Cf.
décrusage.)
"DÉGOMMER [dé-gô-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gomme,
§§ 194 et 196. Il 1653. Desgommer, OUD. sgommare.]
Il l" Débarrasser (une chose) de la gomme dont elle est
enduite. La toile du ballon s'est dégommée. Une enveloppe de
lettre dégommée. Spécialt. Débarrasser les cocons de soie
de leur enduit gommeux. {Sgn. décruser.)
Il 2» Fig. Trivial. — qqn, lui faire perdre sa place.
DÉGONFLEMENT [dé-gon-fle-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégonfler, § 145. || Néolog. Admis acad.
1835.]
Il Action de dégonfler qqch, de se dégonfler.
DÉGONFLER [dé-gon-flé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et gonfler,
§§ 192 et 196. Il xvi<= s. Hors la mer, il desconfie, l. joubert,
dans godef. Suppl. Peu usité aux xviic et xyhi" s. Ad-
mis acad. 1835.]
Il Faire cesser d'être gonflé. — un baUon. La tumeur se
dégonfle. || Fig. — son cœur, en épanchant sa douleur.
*DÉGOR [dé-gôr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de dégorger, § 52. || 1789. encycl.
MÉTH.]
Il (Technol.) Tuyau par lequel on fait passer de la li-
queur distillée ou des gaz.
DÉGORGEMENT
— 662 —
DEGOUTER
DÉGORGEMENT [dé-gùr-je-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégorger, § 145. || 1548. Desgorgement
de feux, a. mizaui.d, dans delb. Rec]
Il Action de débarrasser ce qui est engorgé.
Il 1» En parlant de ce qui engorge. Le — des eaux. Le
— de la bile, des humeurs.
Il 2» En parlant de ce qui est engorgé. Le — d'un con-
duit, d'un tuyau. || P. anal. Le — d'un organe, d'une glande,
par l'évacuation ou la résorption des liquides accumu-
lés. Il P. ext. Le — des laines, des cuirs, qu'on fait tremper
dans l'eau, qui entraîne les matières étrangères.
'DÉGORGEOIR [dé-gôr-jwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégorger, § 113. || 1690. Degourgeoir,
FURET.]
Il (Technol.) 1| 1° Issue par laquelle qqch, le trop-plein
se dégorge. Le — d'un étang. || Fig. Vous a-t-on ouvert les
portes de la mort, et en avez-vous vu les dégorgeoirs téné-
breux? B. DK ST-p. Études, IV, Livre de Job.
Il 2" Instrument qui sert à dégorger qqch. j 1. Broche
de fer qu'on introduisait dans la lumière du canon, pour la
dégager, ou pour faire dans la gargousse le trou destiné
à recevoir l'étoupille. | 2. Instrument dont on se sert
pour le dégorgement des laines. [Syn. degraissoir.) | 3.
Outil pour vider les mortaises. | 4. Magasin ofi on laisse
les graines de cacaoyer se débarrasser de la substance
visqueuse qui les entoure. | 5. Instrument pour enlever
l'hameçon de la bouche du poisson.
DÉGORGER [dé-gor-jé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gorge,
.5§ 194 et 196. || 1299. LI cours de ces yaues se desgorgoit
parmi ces lius, dans godef. SiippL]
Il 1° Rendre (ce dont on s'est gorgé). Il dégorge la viande
et le vin qu'il a engloutis. P. anal. Faire — des sangsues,
leur faire rendre le sang qu'elles ont sucé. P. ext. Ellipt.
Des sangsues dégorgées, qu'on a fait dégorger. P. anal.
Rendre le trop-plein. Les égoutsse dégorgent dans la Seine.
La foule innombrable de clients et de courtisans dont la maison
d'un ministre se dégorge, L.\ BR. 9. Fig. Faire — un financier
concussionnaire .
Il 2" Débarrasser (un conduit) d'une substance étrangère
qui est venue l'obstruer. — un tuyau, un canal engorgé par
la vase. — un canon, déboucher la lumière, avec une bro-
che de fer. || P. anal. Débarrasser (un organe) de l'ac-
cumulation du sang dans les vaisseaux, de liquides dans
les tissus, etc. Les glandes commencent à se — .
Il 3° P. ext. Débarrasser (une substance) des éléments
étrangers qu'elle contient, en la faisant tremper dans un
liquide. Faire — du poisson, le mettre dans l'eau claire
pour qu'il perde le goût de vase, de marée. Faire — • des
cervelles, des ris de veau , pour les débarrasser du sang.
Faire — des cuirs , les nettoyer dans l'eau courante pour
en ôler le sang, les immondices, et les préparer au tan-
nage. Faire — une étoffe de laine , la fouler à l'eau claire
pour la débarrasser du savon, de la terre, etc.
'DÉGOTER [dé-gô-té] V. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue, trév. écrit dégotter. || .xviii" s.
F. à l'article. Admis acau. 1835; suppr. en 1878.]
Il 1° Dans certains jeu.x, écarter avec sa bille, son pa-
let (la bille, le palet de l'adversaire, ou l'objet qui sert de
but). J'ai dégoté sa bille, et, /;. ext. Je l'ai dégoté. || Fig.
Vieilli. Déplacer. Les cartes modernes ne s'accordent point
avec les anciennes et elles diffèrent même entre elles, en sorte
qu'on dégoté mille fois Paris, uesfontaines et granet, Obs.
sur les écrits mod. (1740), xxi, 126.
Il 2» Fig. Trivial. — qqn, le renverser du poste qu'il
occupe. Voilà la marquise dégotée de ses principales fonctions,
u'argen.son, Mém. dans delb. Rec. P. ext. — qqn, l'em-
porter sur lui.
DÉGOURDIR [dé-gour-dir] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gourd,
§§ 194 et 196. Il xiic s. Car U erent tut desgurdi, ambroise,
dans GOUEF, desgordl.]
Il 1" Faire sortir de l'engourdissement. — ses jambes,
en marchant. — ses doigts, ses mains, en les approcliant
du feu. L'animal dégourdi piqua son homme au bras, la v.
Fab. X, 9. Se — les jambes. Dégourdis-toi ; Courage I allons,
qu'on s'évertue, rac. Plaid, lu, 3. || /' ext. —, faire — de
l'eau, la faite très légèrement tiédir. De l'eau à peine dé-
gourdie. P. anal. (Technol.) — une poterie, lui donner une
légère cuisson, et, au part, passé employé substantivt,
Cuire en dégourdi. J'en tirai le plus beau dégourdi qu'il soit '
sible de désirer. Journal de l'a(jricult. d(''c. 1782, p.
Il 2o Fig. Débarrasser (qqn) de la timidité qtii le ,
Ivsait. Il se dégourdira dans le monde. Des jeunes gens qi
dégourdirent et m'aidèrent à manger mes ducats, i.i;~.
Blus, V, 1. C'est un gaillard bien dégourdi. Avec une nu
défavorable. Ces filles sont diantrement dégourdies, de-
CUE5 , Tambour nocturne , m , 2. Substantiel. Queli
gourdie !
DÉGOURDISSEMENT [dé-gour-dïs'-man ; en >
-di-se-. ..] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégourdir, § 145. || 1642. Desgourd:
ment, oud.]
Il Action de dégourdir, de se dégourdir,
'DÉGOÛT [dé-gou] 5. 7n.
[ÉTYM. Subst. verbal de dégoutter, § 52. || xiic s. La
la u chet li degoz, beneeit. Ducs de Norm. 26423.]
Il Vieilli. Action de dégoutter, ce qui dégoutte. La
et autres dégoûts du ciel et de l'air, charron. Sagesse.
Du haut des maisons tombait un tel — Que les chiens al
pouvaient boire debout, rég.nier, Sat. 10. Le — perce
épaules, st-amant. Pluie.
DÉGOÛT [dé-gou] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de dégoûter, §52. {Cf. ital. dise
m. s.) A remplacé dégoûtement, qui se trouve encore
ouD. Il xvi° s. Bouffement à l'estomach avec degoust, v.
XX, 22.]
Il 1" Répugnance pour certains aliments. Avoir d
pour la viande. Prendre le poisson en — . || AbsoU. R
gnance pour toute espèce d'alimenl. Le soir, elle eu
grand — Et ne put au souper toucher à rien du tout,
Tart. I, 4. P. e.xt. Satiété. Qu'est-ce autre chose que l
des sens, qu'un mouvement alternatif de l'appétit au — ? ;
Am. des plaisirs, 1.
Il 2" Fig. Répugnance pour une personne, pour
chose. Son crédit commence à tomber : il m'envie ma favei
m'attribue les dégoûts du roi, m™« de maint. Lett. à M
St-Gei-an, 13 mars 1688. C'est donc là le — qu'apporte
menée? cORN. Poly. iv, 3. Les amours meurent par le -
l'oubli les enterre, la br. 4. Le — du monde. Le — de la
Elle ne peut vaincre son — pour la personne qu'on lui j
sente. On ne peut voir sans — un pareil spectacle. Sa cond
inspire le — à tous les honnêtes gens. J'ai refermé le 1
avec — . Il Absolt. Ce qui nous dégoiile des choses. Essi
des dégoûts. Le grand Corneille... avait essuyé plusieurs
goûts avant que d'être élu, d'ale.mb. Éloges, Mauroy. J
dégoûts viendront, dit le prophète ermite, la f. Fab. \
Abreuvé de dégoûts.
* DÉGOÛT AMMENT [dé-gou-tà-man] adv
[ÉTYM. Composé de dégoûtant et ment, § 724. || 1
lomnies aussi dégoûtantes que dégoûtamment exprimées,
GUET, Re'vol. du Brab. v, 15.]
Il Famil. D'une manière dégoûtante.
DÉGOÛTANT, ANTE [dé-gou-tan, -tant'] «(//.
[ÉTYM. Adj. particip. de dégoûter, § 47. || 1642. Desg
tant, ouD.]
Il Qui dégoûte. Ces malpropretés dégoûtantes capables d\
l'appétit aux plus affamés, br. la 9. Le blanc et le rouge
rend affreuses et dégoûtantes, lu. 3. Voilà une malade qui n
pas tant dégoûtante, mol. Med. m. l. ii, 4. Ne concevez-v
point ce que, dès qu'on l'entend, Dn tel mot à l'esprit offre
— ? ID. F. sav. 1, 1. Des manières dégoûtantes. Il y a des g
dégoûtants avec du mérite et d'autres qui plaisent avec des
fauts, LA rocuef. Max. 195. || Fig. Famil. Ré voilant. Ph
ses outrées, dégoûtantes,... nuisibles à cela même qui est lo
ble et qu'on veut louer, la bu. 1.
DÉGOÛTER [dé-gou-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et g(
§§ 194 et 196. Il 1539. Desgouster, r. est.]
Il Porter au dégoût pour les aliments ou ce qui ton
sous les sens. — qqn d'un plat, d'un aliment. Si vous n'ait
pas ce mets, n'en dégoûtez pas les autres. On se dégoûte i
des choses sucrées. Je suis dégoûté de la viande. La viande
dégoûte. Absolt. Être dégoûté, avoir de la répiignm
pour tous les aliments. Vous n'êtes point accablée, épui
et dégoûtée comme ces derniers jours, SÉv. 163. !| Faire
dégoûté, affecter le dégoût. Le monarque irrité L'envoya r
Pluton faire le dégoûté, la f. Fab. vu, 7. Fig. Je fais quel
fois le dégoûté dans la bonne fortune, pasc. Pens. vi, '
Vous êtes, à vrai dire, un peu bien dégoûté : Clarice est
il
DEGOUTTANT
663
DÉGRAVOIEMENT
m ion et n'est pas sans beauté, corn. Ment, m, 5. | Une hon-
B< femme ne se dégoûte jamais de son mari, mol. Mai',
ffé, se. 8. J'ai quelques infirmités sur mon corps qui pour-
rsat la — , iD. ibid. Peu à peu les artifices de Protésilas...
inSégoûtèrent de Philoclès, fén. Tél. 13. La ville dégoûte de
lapvince, la br. 8. Le fat lasse, ennuie, dégoûte, i». 12. Se
—le ses fonctions. Comme les hommes ne se dégoûtent point
dijvice, il ne faut pas aussi se lasser de leur reprocher,
L.BR. Caract. préï'. Cette âme dégoûtée du monde, bobS.
L\Vall.
l»ÉGOUTTANT, ANTE [dé-gou-tan, -tant"] adj.
iiiTYM. Adj. particip. de dégoutter, § 47. || xii» s. Degu-
rf, Descolorées et sanglantes, beneeit, Ducs de Norm.
•Jui dégoutte. Les feuilles dégouttantes de rosée. — de
sar. Les ronces dégouttantes (du sang d'Hippolyte), rac.
/ '•(!. V, 6. Poét. Le fils tout — du meurtre de son père,
N. Cinna, i, 3.
)ÉGOUTTER [dé-gou-té] V. intr.
KTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et goutter,
jjl',12 et 196, Il xiic s. Li ciel deguterent de la dace de Deu,
ï'i^ut. de Cambridge, i.xvii, 9.]
I 1° Tomber goutte à goutte. La sueur lui dégoutte du
f it. La rosée dégoutte des feuilles. La pluie dégoutte de ses
■\ amants.
2» Laisser tomber goutte à goutte. | 1. Avec un ré-
jTie indirect, précédé de la préposition de. Les feuilles
ijfouttent de rosée. Son front dégouttait de sueur. Les toits
ilfouttent de pluie. | 2. Vieilli. Fig. Transitivt. Pressez-les,
Idez-les; ils dégouttent l'orgueil, l'arrogance, la présomption,
ji br. 8. [Cf. suinter.)
JDÉGRADANT, ANTE [dé-grà-dan, -dânt'] adj.
Iéty.m. Adj. parlicip. de dégrader 1, §47. || 1792. La féo-
(ilté... avec ses dégradans attributs, GOHiER, dans lalle-
:,NT, Choix de rapp. ix, 365. Admis acad. 1878.]
I Qui dégrade (moralement). Action, conduite dégradante.
* DÉGRADATEUR [dé-grà-dà-teur] s. m.
;ÉTVM. Dérivé de dégrader 2, § 112. || Néolog.]
il (Technol.) Appareil permettant d'obtenir des épreu-
s photographiques à fond dégradé.
1. DÉGRADATION [dé-grà-dà-syon ; en vers , -si-on]
A
[ktym. Emprunté du lat. degradatio, m. s. \\ xiv^ s. Son
veu pourchassa sa dégradation, j. de vignay, dans delb.
?c.]
II 1° Action de dégrader qqn. — civique, peine infamante
li enlève au citoyen ses droits politiques, certains droits
vils, etc. — militaire, qui dépouille un militaire de son
•ade et de ses insignes.
Il 2° État de celui qui est descendu très bas morale-
ent. Tomber dans la — . La — des âmes, des caractères.
Il 3" Altération du bon état d'un édifice, d'une pro-
'iété. La loi punit la — des monuments. Je fus hier au Buron,
m revins le soir ; je pensai pleurer en voyant la — de cette
rre, sÉv. 814. Réparer les dégradations faites par le temps,
inondation.
2. DÉGRADATION [dé-grà-dà-syon ; en vers, -si-on]
f-
[ÉTY'M. Dérivé de dégrader 2, § 247. || xvii^ s. V. à Tar-
de. Admis acad. 1718.]
État de la couleur, de la lumière dégradée. Leur —
le l'ombre et de la lumière) dans l'espace de l'air, mol.
'al-de-Grâce. Une — insensible. Ces distributions de lumière,
es dégradations de couleurs, cette exacte perspective, fén.
^^xist. de Dieu, i, 1. Le rayon, sans se détacher du corps du
oleil, souffre diverses dégradations, boss. 6'*^ Avert. à Ju-
i.eu, 5.
1. DÉGRADER [dé-grà-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. degradare, m. s. proprt,
faire descendre du rang ». || xii" s. Que il seit dégradez,
iARN. de PONT-STE-MAX. St Thomas, 4712.]
Il 1° Faire descendre (qqn) du grade, de la dignité qu'il
iccupe. — un chevalier, un militaire. Trois princes dégradés
n un même mois, boss. Hist. unir, n, 10. (Rome) vous dé-
raderait peut-être dès demain Du titre glorieux de citoyen ro-
lain, CORN. Nicom.i, 2. Les Césars qu'elle dégradait du rang
es dieux, mass. Vérité de la relig. 1. || Fig. (Les rois) dé-
radés à jamais par les mains de la mort, boss. D. d'Orl.
Il 2» Faire descendre très bas moralement. Un être dé-
Tadé par le vice. L'âme raisonnable dégradée par le péché.
BOSS. Conn. de Dieu, v, 1. L'ivrognerie dégrade l'homme.
Vous qui, voués spécialement au Seigneur,... vous dégradez vous-
mêmes, BOURD. Imjmrctv, 2.
Il 3° Mettre en mauvais état. Un monument que le temps a
dégradé. — un mur. Les peintures murales se dégradent vite
dans nos climats. || P. anal. — un bois, un champ. La pluie
dégrade les chemins.
2. DÉGRADER [dé-grà-dé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. digradare, m. s. proprt, « di-
minuer par degrés », § 12. || 1690. furet.]
Il Distribuer (la lumière, la couleur) sur un espace, de
manière qu'elle aille en diminuant par degrés, —les om-
bres, les lumières dans un tableau. Dne teinte dégradée. P.
e.xt. Néolog. Une photographie dégradée, où la teinte som-
bre du fond, de certains contours, est atténuée vers les
bords par degrés. P. ext. Dn portrait dégradé.
DÉGRAFER [dé-grà-fé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et le radical
grafer qui est dans agrafer, §§ 192 et 196. Qqns disent « desa-
graffer », furet. || 1564. Desgrafer deux navires, J. thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Faire cesser d'être agrafé. — sa robe, sa ceinture. Sa
robe est dégrafée, s'est dégrafée.
DÉGRAISSAGE [dé-grè-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégraisser, § 78. || 1754. encycl. Ad-
mis ACAD. 1798.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on dégraisse. Le
— d'une robe. Envoyer un habit au — .Le — des peaux.
DÉGRAISSEMENT [dé-gres'-man ; en vers,-^rb-&e-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégraisser, § 145. || 1752. trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il Action de dégraisser.
DÉGRAISSER [dé-grè-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et graisse,
§§ 194 et 196. Il xni<2 s. Pour Aubigois a desgraisier, pu. mous-
ket, Chron. 23549.]
Il 1" Débarrasser (le corps d'un animal) de la graisse,
du suif. — un bœuf, un mouton. — les boyaux. || Fig. Le tor-
rent a débordé et dégraissé les terres, en a entraîné la partie
fertile. Vieilli, —une province, l'appauvrir par des impôts,
des exactions.
Il 2" Débarrasser (un corps) de la couche de graisse qui
se dépose à sa surface. — le pot-au-feu, une sauce. P. anal.
— le vin, lui faire perdre le vice qu'il contracte lorsqu'il
tourne à la graisse, devient huileux.
Il 3" Nettoyer (ce qui est enduit de matière grasse). —
la laine, les peaux pour les chamoiser. — les cheveux de qqn.
— un vêtement, en enlever les taches de graisse, la
crasse, etc. Savon à — . P. ext. — une planche à graver.
DÉGRAISSEUR, * DÉGRAISSEUSE [dé-grè-séur,
-seiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dégraisser, § 112. || xvi« s. Desgresseur
et glossateur de leurs sainctes deoretales, rab. iv, 48.]
Il Celui, celle qui se charge de dégraisser, de nettoyer
les étoffes. P. appos. Teinturier — .
*DÉGRAISSOIR [dé-grè-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégraisser, § 113. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Ce qui sert à dégraisser. || Spécialt. \ 1.
Instrument pour dégraisser les boyaux. | 2. Instrument
pour dégraisser la laine. {Syn. dégorgeoir.) | 3. Serge pour
nettoyer l'étain d'une glace avant de le recouvrir de vif-
argent.
"DËGRAS [dé-grd] s. m.
[ÉTYM. Semble être un subst. verbal de dégraisser, § 52 :
la forme régulière serait dégrais; dégras paraît dû à l'in-
fluence de gras. L'anc. franc, possède un mot degras qui
signifie « bombance » et est différent du nôtre. || 1723.
SAVARY, Dict. du comm.]
Il (Technol.) Résidu d'huile de poisson ayant servi à
chamoiser les peaux, qui tombe au dégraissage et est
utilisé ensuite pour l'apprêt des cuirs, etc.
*DÉGRA VELER [ (lé-gràv'-lé ; en vers, -grà-ve-lé]
V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gra-
velle, §§ 194, 196 et 65. || 1754. encycl.]
Il (Technol.) Débarrasser (une conduite d'eau) du sé-
diment calcaire que l'eau dépose sur les parois.
DÉGRAVOIEMENT OU DÉGRAVOÎMENT [dé-grà-
vwà-man] s. m.
DÉGRAVOYER
— 664 —
DEGROSSAGE
[ÉTYM. Dérivé de dégravoyer, § 145. || 1694. th. corn.
.\clmis ACAD. 1762.]
Il Action de l'eau courante qui décliausse la maçonne-
rie, les pilotis.
DÉGRAVOYER [dé-grà-vwà-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gravol,
anc. sing. de gravois, §§ 194 et 196. || 1694. th. corn. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il 1» En parlant de l'eau courante, déchausser (un mur,
un pilotis).
Il 2.0 Débarrasser du gravier (le lit d'un cours d'eau).
DEGRÉ [de-gré] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. "degradum pour gradum, m. 5. § 2 :
*degraduin est devenu degret, degré, §§ 295, 411, 365 et 291.
Il xi<* s. Soz ton degret me fai un grabatum, St Alexis, 218.]
Il 1° Marche pour monter ou descendre. Les degrés d'un
escalier. Les degrés d'un perron, d'une estrade. De l'auguste
chapelle ils montent les degrés, boil. Liilr. 3. On avait ménagé
un petit — et un espace derrière le trône pour Madame, ST-
SIM. XI, 90. Les degrés d'un trône. Fiçj . Par sa propre main mon
père massacré Du trône où je le vois fait le premier — , cORN.
Cinna, i, 1. Les degrés sanglants dont Auguste a fait choix
Pour monter sur le trône, ID. ibid. i, 3. || P. ext. Vieilli. Le
perron, l'escalier. Trouvant au bas du grand — un carrosse,
LA BR. 10.
Il 2° Chacun des intermédiaires qui conduisent suc-
cessivement d'un état à un autre. Les premières connais-
sances qu'ils (les anciens) nous ont données ont servi de degrés
aux nôtres, pasc. Vide, préf. Ainsi que la vertu, le crime a ses
degrés, r.ac. Phèd. iv, 2. Vous qui devez savoir les choses de
la vie. Qui par tous ses degrés avez déjà passé, la f. Fab. in,
1. Loc. adv. Par degrés, et, moins usité', Par — . La mer monte
et redescend par degrés. J'approchai par degrés de l'oreille
des rois, rac. Ath. m, 3. L'amour qui croit peu à peu et par
degrés, ressemble trop à l'amitié pour être une passion vio-
lente, LA BR. 4. (Le temps) marche toujours d'un pas égal,
uniforme et réglé ; il ne fait rien par sauts, mais par degrés,
BUFP. Quadrup. t. II, p. 8. Le souvenir des maux passés
s'efface par degrés. Une méthode par laquelle il me semble
que j'ai moyen d'augmenter par degrés ma connaissance ,
DESC. Méth. 1.
Il 3° P. ext. Dans une série de termes dont l'impor-
tance, la valeur va croissant ou décroissant, place qu'oc-
cupe un des termes dans la série par rapport aux autres.
Les premiers degrés de l'échelle sociale, ceux qu'occupent
les personnes les plus considérables de la société. Être
au dernier — de l'échelle sociale. Ils ne rougissent point d'as-
pirer enfin aux degrés les plus éminents, bourd. Ambition,
1. Sa grandeur doit atteindre aux degrés les plus hauts, corn.
Attila, I, 2. Il Spécialt. Degrés de parenté, d'alliance, lien
plus ou moins rapproché suivant le nombre de générations
qui unit une personne avec ses ascendants, ses descen-
dants, ses collatéraux. Cousins au quatrième, au cinquième — .
Juridiction du premier —, dans la hiérarchie des juridictions
judiciaires, tribunal de première instance par rapport à
une cour d'appel. Vieilli. Degrés universitaires, titre plus ou
moins élevé qu'on obtient en passant des examens dans
une faculté. {Syn. grades.) Prendre ses degrés. Et si l'on naît
docteur sans prendre ses degrés, Régnier, Sat. 3. Examen,
brevet du premier, du second — (pour les instituteurs , les
institutrices). Le — d'une maladie, son plus ou moins d'in-
tensité. Phtisie au troisième — . Brûlure du premier — . Degrés
de signification d'un qualificatif, le positif, exprimant sim-
plement la signification du qualificatif; le comparatif, mar-
quant un état supérieur à un autre ; le superlatif, l'état le
plus élevé. Les degrés des notes de la gamme, leur position re-
lative sur la portée. — conjoint. — disjoint. Le — d'une équa-
tion algébrique, son rang dans la série des équations, dé-
terminé parla puissance à laquelle est élevée l'inconnue.
Équation du premier, du second — , dont l'inconnue est à la
première, à la seconde puissance. || P. anal. Dans ce haut —
de gloire et de puissance, rac. Bér. i, 4. Tomber au dernier
— de la dépravation. Lorsqu'on est arrivé à un tel — d'inso-
lence. Dn homme éloquent au suprême — .Le — d'affection
qu'il vous témoigne. Le — de force d'un poison. Le — de cuis-
son d'un aliment. Différence de — . (F. différence.)
Il 4" P. cri. et .■spécialt. Chacune des divisions égales
d'une série graduée. Les degrés du thermomètre. — cen-
tigrade, degré d'un thermomètre centigrade. Le thermo-
mètre est monté, descendu d'un — . Le thermomètre est à
quinze degrés au-dessus, au-dessous de zéro. Il y a quinze de-
grés de chaleur, un froid de quinze degrés. Degrés du pyrométre,
du baromètre, du manomètre, de l'aréomètre, de ralcoomètre.
De l'alcool à 90 degrés. Les vins d'Espagne ont 12 à 15 degrés.
Il Les degrés de la circonférence, les 360 parties égales sui-
vant lesquelles elle est divisée. On arc, un angle de soixante
degrés. Les degrés de la sphère terrestre, de la sphère céleste,
degrés des cercles de ces sphères, méridiens, équaleurs.
parallèles. Ce lieu est à vingt-cinq degrés, au vingt- cinquième
— de longitude ouest, de latitude nord.
DÉGRÉEMENT [dé-gré-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégréer, § 145. || 1783. encycl. méth.
Admis ACAD. 1878.]
Il (Marine.) Opération par laquelle on dégarnit un na-,
vire de ses agrès. || Destruction des agrès (parlaterapê
les boulets, etc.).
DÉGRËER [dé-gré-é] et , vieilli , DÉSAGRÉER [di
zà-gré-é] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et gréer
agréer 2, §§ 192 et 196. || 1690. « Desagreer », terme de ma-
rine,... on dit aussi « desgreer », furict.]
Il (Marine.) Dégarnir (un navire) de ses agrès. || Dé-
truire en totalité ou en partie les agrès d'un navire. Un
vaisseau dégréé par le feu de l'ennemi.
*DÉGRENER [dé-gre-né] v. tr.
[éty.m. Composé avec la particule dé (lat. dis) et grain,
§§ 65, 194 et 196. 1| 1307. Le franc mouldre de l'ostel et le des
guerner, dans godef.]
Il lo Anciennt. Dégarnir de grain (un moulin).
Il 2» P. anal. (Technol.) Retirer du moulin (les mal
res céramiques qui y ont été broyées).
DÉGRÈVEMENT [dé-grèv'-man ; en vers, -grè-ve-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégrever, §§65 et 145. || 1794. Les degré'
vements réclamés, ramel. Rapp. à la Conv. 9 frim. an II
Admis ACAD. 1835.]
Il Action de dégrever.
DÉGREVER [dé-gre-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et grever,
§§ 192 et 196. Il 1319. Degravez de ses missions, texte de Fri-
bourg, dans godef. Suppl. Semble inusité avant la fin d
xvme s. Admis acad. 1835 et écrit dégrever.]
Il Décharger de ce qui grève. — un immeuble (de la t
talité ou d'une partie des hypothèques). — im contribuable
(de la totalité ou d'une partie d'un impôt, d'une taxe). P
ext. — une industrie, un produit, en réduisant les taxes, les
droits, etc. — un impôt, l'alléger.
DÉGRINGOLADE [dé-grin-gô-làd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dégringoler, § 120. || Néolog. Admii
acad. 1835.]
Il Famil. Action de dégringoler.
DÉGRINGOLER [dé-grin-gô-lé] V. intr.
[ÉTYM. Origine inconnue. Au xvi" s. cl. gauchet em-
ploie gringoller, dans le même sens. || xyii^ s. Dégringoler
du haut d'un rocher, d'assoucy, Avent. ii, p. 18.]
Il Être précipité de haut en bas. Il a dégringolé du haut
des escaliers. La voiture a dégringolé dans le ravin. ]| P. ext.
Famil. Descendre plus vite qu'on ne veut. Il a dégringolé
le long de la colline. Ellipt. Il a eu bientôt fait de — l'escalier.
Fig. Cette nouvelle a fait — la rente.
*DÉGRISEMENT [dé-griz'-man ; en wera, -gri-ze-...'
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégriser, § 145. || Nëolog.]
Il Action de dégriser.
DÉGRISER [dé-gri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et griser,
§§ 192 et 196. Il 1789. V. à l'article. Admis acad. 1835.]
Il Faire cesser d'être gris. Cherchera — qqn. Il n'a pas en-
core eu le temps de se — . || Fig. Faire cesser d'être grisé.
Cromwell, pour — son ami, mirabeau, Disc. 25 mars i~S9,
IV, 346, Méjan. Il s'est bien vite dégrisé. Son échec l'a de-
grisé.
* DÉGRONDER [dé-gron-dé] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et gronder,
§§ 192 et 196. Il xviio s. F. à l'article.]
Il Famil. Cesser de gronder. Vous ne dégrondez point,
gukrardi, Th. ital. i, 429.
'DEGROSSAGE [dé-grô-sàj'] .v. m.
[ÉTYM. Dérivé de dégrosser, § 78. || 1723. savaky, Z)tc/.
du comm.\
il
des- .
-.,!•
ré- i
1
ri-
>
;s
1
DÉGROSSER
— 660
DÉHALER
liiiol.) Action de dégrosser. {Cf. dégrossissage.)
i):iROSSER [dé-grô-sé] v. tr.
!. (lomposé avec la particule dé (lat. dis) et gros,
''.'6. [Cf. dégrossir.) || xiv« s. Noz mestres qui des-
lAlcoran, Loi au Sarrazin, p. 139, Michel.]
iiol.) Dégrossir. Spécialt. Amincir (un lingot)
passer par la filière.
)SSIR [dé-grô-sir] v. tr.
:(imposé avec la particule dé (lat. dis) et gros,
:',»6. (Cf. dégrosser.) || 1611. Desgrossir, cotgr.]
icncer à façonner en enlevant le plus gros. —
le bois. — un bloc de marbre, et, p. ext. — la fi-
is d'une statue. — une pièce de fer, de fonte, etc. (au
1 la lime, etc.). [Cf. dégrosser.) || Fig. En parlant
re quelconque, faire les opérations prélimi-
facilitent le travail, n m'a dégrossi la besogne.
iui dégrossissait les projets, st-sim. i, 221. /*. anal.
. — qqn, commencer à le façonner, physique-
:alement.
OSSISSAGE [dé-grô-si-sàj'] s. m.
Krivé de dégrossir, § 78. || 1799. o'reilly, dans
iirts et manuf. iv, 182.]
iiol.) Action de dégrossir (au laminoir, à la
e.ilc). [Cf. dégrossage.)
D GROSSISSEMENT [dé-grô-sïs'-man ; en vers, -si-
. m.
I )érivé de dégrossir, § 145. Paraît inusité aux
aViii" s. Il 1578. Esbauchement et desgrossissement
oie, LA uoDERiE, daus DELB. Rec.\
(' clmol.) Opération par laquelle on dégrossit.
DGrROSSISSEUR [dé-grô-si-seur] s. m.
^vi. Dérivé de dégrossir, § 112. || Néolog.]
!iol.) Cylindre du laminoir sous lequel on fait
inte pour la réduire en barres.
)] UENHjLER [dêg'-ni-yé ; en vers, dé-ghe-...] v. tr.
t \i. Composé avec la particule dé (lat. de) et guenille,
"'-' 196. COTGR. donne se desgueniller au sens de
rs guenilles ». acad. ne donne que déguenillé,
^ ..i.cnt à partir de 1762. || xvii<=-xviiic s. Quelques mé-
mianoiers déguenillés, st-sim. iv, 30.]
î Itre en guenilles. Il est tout déguenillé. Aupart. passe'
î hsiantivt. Une déguenillée. Un tas de déguenillés.
«IrUERPIR [dé-ghèr-pir] v. tr. et intr.
'•: M. Composé de la particule dé (lat. de) et l'anc.
i guerpir, abandonner, quitter, §§ 192 et 196. Guer-
(i'orlgine germanique [cf. allem. mod. werfen,
i isS *>, 498 et 499. || xii" s. Li Sires aimet jugement
f leguerpirat ses merciables , Psaut. de Cainbridge,
Ane. droit.) Abandonner à un créancier (une
1 'l('' . Quitter (une propriété qu'on occupait indû-
— une maison, un héritage. Pour le faire — l'héritage,
; itDi, Th. ital. iv, 337.
Famil. V. intr. Abandonner la place. Faire — qqn.
la... qu'il déguerpisse, mol. Pourc. 11, 11.
iUERPISSEMENT [dé-ghèr-pïs'-man ; en vers,
...] .f. OT.
M. Dérivé de déguerpir, § 145. || 1308. Quittance et
issement, dans gouef. Suppl.]
ne. droit.) Action de déguerpir.
3UEULER [dé-ghe'u-lé] v. intr.
M. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gueule,
et 196. [Cf. dégorger.) || xv<= s. Maistre Simon, sus,
ullez, coQuiLLART, Simple et rusëe.]
ivial. Vomir. [Syn. dégobiller.)
llGUEULEUR [dé-ghéu-le'Ur] s. m.
>M. Dérivé de dégueuler, § 112. || 1771. Dégueulleux,
ieilli. Trivial. Figure vomissant l'eau dans le bas-
une fontaine.
GUIGNONNER [dé-ghi-ùo-né] v. tr.
ïM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et gui-
§§ 194 et 196. Il 1752. trév. Admis acad. 1798.]
'amil. Débarrasser du guignon , de la mauvaise
;e. n ne parvient pas à se — .
GUISEMENT [dé-ghiz'-man ; en vers, -ghi-ze-...]
YM. Dérivé de déguiser, § 145. || xii«-xiiic s. Il en vuet
aremant Esbons jours por desguisement, Ysopet de Lyon,
Il Action de déguiser, de se déguiser. | 1. Recourir au
— . I P. ext. Costume d'emprunt qui rend qqn difficile à
reconnaître, n s'est enfui sous un — . | P. ext. Spécialt. Ma-
nière d'accommoder un aliment qui empêche de le re-
connaître. I 2. Fig. Fidèle en ses paroles, incapable de —,
BOSS. D. d'Qrl. Prêta voir le succès de son — , Quoi? ne pou-
vait-il pas feindre encore un moment? rac. Baj. m, 7. De-
mandez même au plus honnête homme s'il est toujours vrai dans
ses discours, s'il ne se surprend pas quelquefois dans ses dé-
guisements, LA BR. 16. P. ext. Dehors empruntés. Les dégui-
sements dont on couvre la vérité. Puis-je, laissant la feinte et les
déguisements. Vous découvrir ici mes secrets sentiments? rac.
Mithr. I, 3. Il n'y a point de — qui puisse longtemps cacher
l'amour où il est, ni le feindre où il n'est pas, la rocuek.
Max. 70.
DÉGUISER [dé-ghi-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et guise,
§§ 194 et 196 ; proprt, « faire sortir de sa guise, de sa ma-
nière d'être ». || xu» s. Lores liad li prophètes sien chief e
desguisad sei de puldre, Rois, m, 20.]
Il ±0 Revêtir d'un costume insolite qui rend difficile
à reconnaître. — un enfant. Qui t'aurait connu déguisé de la
sorte? rac. Plaid. 11, 2. Il s'est déguisé au carnaval. Des gens
déguisés, et, substantivt. Des déguisés. En parlant de ce qui
sert à déguiser. Méconnaissable sous le masque qui le déguise.
Le rouge les vieillit et les déguise, la br. 3. || P. ext. et
spécialt. — des mets, des viandes, les accommoder de ma-
nière à ce qu'on ne les reconnaisse pas.
Il 2" Fig. Dissimuler sous des dehors insolites. — sa
voix, son écriture. Se — , se montrer autre qu'on est. n se
déguise en vain; je lis sur son visage Des fiers Domitius l'hu-
meur triste et sauvage, rac. Brit. i, 1. Nous sommes si accou-
tumés à nous — aux autres qu'à la fin nous nous déguisons
à nous-mêmes, la rochef. Max. 119. Toutes les passions
sont menteuses : elles se déguisent autant qu'elles peuvent aux
yeux des autres, la br. 4. Et sous un front serein déguisant
mes alarmes, rac. Phèd. iv, 6. Ce qui paraît générosité n'est
souvent qu'une ambition déguisée, L.\ rochef. Max. 254. Il
déguise ou exagère les faits, la br. 14. Et je prends tous ces
biens pour des maux déguisés, coRN. Bodog. i, 5. — la vé-
rité. Seigneur, je ne vous puis — ma surprise, rac. Mithr. m,
1. S'il faut ne te rien — , id. Andr. m, 1. Ahsolt. Parle sans
— , LA F. Fab. vu, 7. Je ne puis — que j'ai peine à vous sui-
vre, CORN. Poly. Il, 6.
DÉGUSTATEUR [dé-gûs'-tà-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déguster, § 249. || Néoloc/. Admis acad.
1835.]
Il Celui qui est chargé de déguster. Expert — .
DÉGUSTATION [dé-gûs'-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. degustatio, m. s. \\ 1599. Dégus-
tation des choses divines, R. benoist, Vie de J.-C. dans
DELB. Bec. Admis acad. 1762.]
Il Action de déguster.
DÉGUSTER [dé-gûs'-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. degustare, m. s. \\ Néolog. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il Goûter avec attention (un liquide destiné à la con-
sommation) pour en apprécier la qualité.
*DEHAIT, HAITE [de-è, -et'] adj.
[ÉTYM. Composé de la préposition de et l'anc. franc.
hait, disposition morale [cf. souhait), § 179. || xv-xYie s.
Pour le faire dehaict, J. marot, Bond. 30.]
Il Anciennt. Joyeux. Je me trouve sain et —, st- amant,
Pourv. bachiques, p. 332, Bibl. elz.
*DÉHAITÉ [dé-è-té] adJ.
[ÉTYM. Adj. particip. de l'anc. verbe deshaitier, décou-
rager, § 45. Deshaitier est composé avec la particule des (lat.
dis) et hait, disposition morale [cf. souhaiter), §gl94 et 196.
Il xiie s. Bretun remistrent deshatié, wace, Bou, m, 1767.]
Il Anciennt. Découragé. || Spécialt. (Fauconn.) Oiseau
— , qui vole avec peine.
"DÉHALER [dé-à-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et haler,
§§ 192 et 196. Il 1529. Au matin nous dehalasmes, parmen-
TiER, Journal, dans jal, Gloss. naut.]
Il (Marine.) Ramener en arrière un bâtiment qui s'est
halé de l'avant. | Fig. Tirer d'embarras.
DÉHÂLER [dé-â-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et hâler,
§§ 192 et 196. Il 1690. Deshaler, furet.]
DÉHANCHEMENT
— 666 —
DEIFIER
Il Faire cesser d'être hâlé. — le visage, n commence à se — .
* DÉHANCHEMENT [dé-anch'-man ; en vers, -an-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déhancher, § 145. || Néolog.]
Il État d'un cheval déhanché. || Mouvemerrt d'une per-
sonne qui se déhanche.
DÉHANCHER [dé-an-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et hanche,
S§ 194 et 196. |i 1564. Deshancher, j. Thierry, Dict. franc. -
'lat.]
Il Déséquilibrer les hanches. Cheval déhanché, dont la
hanche est abaissée à la suite d'une fracture de l'os ilia-
que. Il P. anal. Une personne déhanchée, qui ne semble pas
d'aplomb sur ses hanches; et, fig. La raison va toujours
et torte et boiteuse et déhanchée, montaigne, ii, 12. || l'.
ext. Se —, se balancer tour à tour sur une hanche, puis
sur l'autre, en marchant.
*DÉHARDER [dé-àr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et harde 2,
^§ 194 et 196. Il 1752. trév. Admis acad. 1762 ; suppr. en
1798.]
Il (Vénerie.) Lâcher (les chiens) en détachant la harde
qui tient plusieurs couples liées ensemble. {Cf. découpler.)
DÉHARNACHEMENT [dé-àr-nach'-man ; en vers,
-nà-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déhamacher, § 145. || xvii^ s. Desharna-
chement, POMEY, dans trév. 1704. Admis acad. 1798.]
Il Action de déharnacher,
DÉHARNACHER [dé-àr-nà-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et harnacher,
§§ 192 et 196. Il xiie s. Le tref ont tost desharneschié, Floire
et Blanchefl. i, 1165.]
Il Débarrasser du harnais. || Fig. Famil. Se — , se dé-
barrasser de ce qu'on a mis sur soi pour sortir (manteau,
chapeau, etc.).
DÉHISCENCE [dé-ïs'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. de hiscens {V. déhiscent), § 262. ||
1798. RICHARD, Dict. de botan. de Bulliard. Admis acad.
1835.]
Il (Hist. nat.) Action par laquelle une ouverture natu-
relle se produit dans les parties d'un organe clos, à une
certaine époque de son développement. Spécialt. (Bo-
tan.) Action par laquelle s'ouvre naturellement l'anthère
des fleurs pour donner passage au pollen, l'enveloppe
de certains fruits pour laisser échapper la graine.
DÉHISCENT, ENTE [dé-ïs'-san, -sânt'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dehiscens, entis, part. prés, de
dehiscere, s'entr'ouvrir. En 1798, richard, Dict. de ôo-
iflw., donne indéliiscent, mais non déhiscent. Admis acad.
1835.]
Il (Hist. nat.) || 1" (Botan.) En parlant d'un organe clos,
qui s'ouvre de lui-même, à une certaine époque de son
développement. Fruit — . (Cf. indéhiscent.)
Il 2" (Entom.) Élytres déhiscents, qui, au lieu de se join-
dre tout le long de leur bord intime, s'écartent un peu
l'un de l'autre à leur extrémité. .
DÉHONTÉ, ÉE [dé-on-té] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et honte,
§§ 195 et 196. {Cf. éhonté.) || xvi« s. Depuis qu'un homme est
deshonté, a grande peine se peut-il amender, m.\rg. de valois,
Ileptam. 41. .\dmis acad. 1835.]
Il Vieilli. Qui n'a aucune honte. Une femme déhontée.
{Syn. éhonté, dévergondé.)
•DÉHONTER [dé-on-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et honte,
§§ 192 et 196. Il xne s. S'U le pueent faire, tous somes des-
honté, Chans. d'Antioche, v, 27.]
Il Anciennt. Couvrir de honte , déshonorer. Venir de
guet-apens — une fille, th. corn. Baron d'Albikrac, iv, 7.
DEHORS [de-or] prejD. et adv.
[ÉTYM. Du lat. pop. *defôris (lat. class. foris), m. s. §§ 441
et 291.]
I. Vieilli. Prép. A l'extérieur de. A proprement parler.
Dieu n'est ni dedans ni — le monde, fén. Exist. de Dieu, ii,
5. Il Loc. prepos. Par —. Il a passé par — la ville.
H. Adv. A l'extérieur. Être, rester, coucher — . Dois-je
prendre un bâton pour les mettre — ? mol. Mis. u, i. Il fait
un temps à ne pas mettre un chien — . Fig. Famil. Mettre un
domestique —,1e renvoyer. /'. ext. (Marine.) Mettre toutes
voiles —, déployer tout ce que le navire porte de voiles.
et, fig. déployer tout ce qu'on peut avoir en réserve i
moyens de plaire, de briller, etc. || Loc. adv. De —, i
l'extérieur, n vient de — . La porte s'ouvre de — en dedai
Loc. prt'p. En — de, dans la partie qui est du côté ext
rieur. Les terrains en — des fortifications. Fig. Ceci est
— de la question, des conventions. Absolt. Loc. adv.
— . La porte s'ouvre en — . Avoir la pointe des pieds en
par rapport à la ligne du corps. P. ext. Avoir les pied-
— , marcher en — . Fig. Un caractère en — , dont les Imp'
sions, les sentiments, se montrent au dehors, n est toi;
— . Loc. adv. Par — , par le côté extérieur. Passer par
III. S. m. Il 1» Le —, le côté extérieur. Le — de lai:
son. Venir du — . P. anal. Les affaires du — , les affaires
térieures d'un pays. Les combats du — coûtaient moins
sang aux Juifs que ceux du dedans, DOSS. Hist. univ. ii,
Spécialt. (Manège.) La rêne, la jambe du —, qui est
côté du mur, du côté opposé à l'intérieur du manèg
Les — d'une place, les ouvrages extérieurs qui la défender
Fig. L'aversion qu'elle en avait lui servait de — qui fermai -
l'entrée au diable, nicole. Comédie, 4. P. anal. En pari
de l'homme. Quoique le — soit sans émotion. Le dedans n
que trouble et que sédition, cORN. Poly. ii, 2.
Il 2" Loc. prép. Au — de, à l'extérieur de. Absolt. L,
adv. Au — , à l'extérieur. La maison du seigneur... Se préseï
au — de murs environnée, boil. Ep. 6. P. anal. Lagnei
civile, la guerre étrangère, le feu au dedans et au —, BOSS. A.i
Gonz. 1. Fig. Mes fureurs au — ont osé se répandre, ra
Phèd. III, 1. Ils ont un instinct secret qui les porteàcherc!
le divertissement et l'occupation au — (hors d'eux-mêirii
PASC. Pens. IV, 1. C'est là ce qui fait peur aux esprits de
temps, Qui, tout blancs au — , sont tout noirs au dedans, B
Disc, au roi.
Il 3° P. ext. Le —, et, plus générait, Les —, mani
d'être purement extérieure. {Syn. air.) On édifice aux
séduisants. Des — trompeurs. Cette mine modeste Et ce s:
— que dément tout le reste, mol. Mis. m, 4. Le —plâtré c
zèle spécieux, id. Ta7-t. i, 5. Ils n'y vont que par nécessr
que par respect humain, que pour garder les — , bourd. 1
min. Oct. St Sacrement. Spécialt. Qualités extérieures
politesse. N'avoir pas de — . Celui-là (le peuple) a un bon f
et n'a pas de — ; ceux-ci (les grands) n'ont que des — et u
simple superficie, la br. 9. Quelques — civils que l'usage d
mande, mol. Mis. i, 1.
1. DÉICIDE [dé-i-sid'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. deicida, m. s. de
Dieu, et caedere, tuer. || xvii<= s. V. à l'article.]
Il Meurtrier de Dieu. Spma/f. Qualification donnée p
les chrétiens aux Juifs qui crucifièrent Jésus-Christ.
peuple — . Substantivt. Les déicides. Nous consentons à et
traités... comme des déicides, bourd. Sur le jug. dupeiq
contre J.-C. || P. ext. Profanateur de l'hostie (c.-à-d.
Jésus-Christ, d'après le dogme de la présence réelle;.
Fig. Celui qui détruit la foi en Jésus-Christ. Et que no
reste-t-il, à nous les déicides? Pour qui travailliez-vous dém
lisseurs stupides, Lorsque vous disséquiez le Christ sur son r
tel? A. DE MUSSET, Rolltt.
2. DÉICIDE [dé-i-sid'] s. m.
[ÉTYM. Tiré de déicide 1, sous l'influence de homicide
§ 37. Il xYii^s. V. à l'article.]
Il Meurtre de Dieu. Spécialt. Nom donné par les du
tiens à l'acte des Juifs qui ont crucifié Jésus-Christ, c
t£dt le plus grand de tous les crimes, crime jusqu'alors ino
c'est-à-dire le — , boss. Hist. univ. n, 21. Le — des Juifs
P. ext. Profanation de l'hostie (c.-à-d. de Jésus-Chri
d'après le dogme de la présence réelle).
DÉIFICATION [dé-i-fi-kà-syon ; en vers, -si-on] s.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deificatio, m. s. \\ 1556. Po
monstrer son éternité et déification, guill. du CHOUL, Rd-
des Rom. dans delb. Rec]
Il Action de déifier.
DÉIFIER [dé-i-fié ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deificare, m. s. de deus, die
et facere, faire, § 503. || xiiio s. 0 sainte ame déifiée, J-
MEUNG, Trésor, 745.]
Il Considérer comme Dieu. {Syn. diviniser.) Les ancie
déifiaient les forces de la nature. Les Romains déifièrent lei
empereurs. || Fig. \ 1. Faire de qqn, de qqcli, l'otijet di
culte. Le poison abominable de la flatterie la plus insigne, <
le déifia (Louis XIV) dans le sein même du christianisn,
ST-siM. xii, 22. — l'argent. | 2. Rendre (qqn) heure'*
à
DÉIFIQUE
667 —
DELA
( iimc un dieu. Doux sourire Déifiant le pauvre sire, la f.
Ih. IX, 15.
DÉIFiaUE [dé-i-fik'] adj.
i^rrvM. Emprunté du lat. deificus, m. s. \\ 1372. La vertu
dfique, J. coninciioN, dans delu. Rec]
Qui produit qqch de divin. C'est là que se fait cette
lion — entre l'époux et l'épouse, Boss. Union de J.-C. avec
,v épouse, 1.
DÉISME [dé-ïsm'] s. m.
i TVM. Dérivé du lat. Deus, Dieu, § 265. || wW s. V. a.
•le.]
: kjctrine qui reconnaît l'existence de Dieu par le
1 tr'aioignage de la raison, et rejette la révélation. Ils
t ibent ou dans l'athéisme ou dans le — , qui sont deux choses
L la religion chrétienne abhorre presque également , pasc.
1 is. xxn, 1. Le — lui parut un refuge, ST-SIM. \i, 186.
DÉISTE [dé-ïsf] s. m.
KTY.M. Dérivé du lat. Deus, Dieu, § 265. || 1564. viret,
t ' par SAYOus, Et. sui- les re'fonn. du seizième s. ii, 203.]
Partisan de la doctrine qui reconnaît l'existence de
]mi par le seul témoignage de la raison, et rejette la
I élalion. Un — . Exécrables déistes, BOIL. Sut. 12. |j Adjec-
tt. Les philosophes déistes.
3ÉITÉ [dé-i-téj s. f.
HTVM. Emprunté du lat. deltas, vi. s. \\ .xii" s. Deitet,
1 i)i: ïHAUN, Comput, 838.]
l'oét. Divinité. Les Grecs et les Latins ensuite ont fait
mer les fausses déités, pasg. Pens. xi, 5 bis. Je te dois re-
(der comme une — , mol. Dép. am. i, 2.
DÉJÀ [dé-jà] adv.
KTVM. Pour dès jà, composé de dès et jà, §§ 182 et 726.
111' s. Ainsvoil des ja tôt révéler, j. de MEUNG,Ro.9e, 19419.]
1" Dès à présent. Oubliez-vous — que vous êtes chré-
fi? CORN. Poly. II, 6. Et du temple — l'aube blanchit le
f e, HAC. Ath. I, 1. Et — son courroux semble s'être adouci,
I Andr. i, 1. Il le croit en son pot et — lui (ait fête, la f.
J /;. II, 12. Il est — venu plusieurs fois. Je vous ai — dit que
l.a répudie, uac. Brit. ii, 3.
I 2» Dès lors. Je serrais les bras, mais j'avais — perdu ce que
) enais, boss. D. d'Orl. n sera — parti lorsque vous arriverez.
DÉJARRER [dé-jà-réj v. tr.
KTVM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et jarre 2,
nOi et 196. Il Néoloff.]
I (Tcchnol.) Débarrasser (une pelleterie) des longs poils
ifs (jarres), pour ne laisser que le duvet soyeux qu'ils
.couvrent. {Syn. éjarrer.)
DÉJECTION [dé-jêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
KTVM. Emprunté du lat. dejectio, action de jeter hors.
l'quent en anc. franc, au sens figuré de « abaisse-
■iit » que possède aussi le lat. || xvi" s. paré, xx, 23.]
j 1" Évacuation par le bas des matières fécales. || Au
, ir. Matières fécales évacuées. Les déjections alvines.
{j 2'J Matières que rejettent les volcans en éruption.
li déjections de l'Etna.
DÉJETER [dej'-té ; en vers, dé-je-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et jeter,
192 et 196. Il xiie s. En tei sui dejetez del leu d'engendreure,
aut. de Cambridge, xxi, 10.]
II Déformer (une chose) de façon qu'elle se porte plus
an côté que de l'autre. Cet arbre, cette poutre s'est déje-
î. L'humidité a fait — la porte. || La taille de cet enfant se
jette, est déjetée. Ellipt. One femme déjetée.
DÉJEUNÉ. V. déjeuner 1.
1. DÉJEUNER [dé-jèu-né] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et jeun,
194 et 196 ; proprt, « cesser d'être à jeun ». {Cf. dîner,
I lat. pop. *disjunare, et l'angl. breakfast, m. s. de break,
mpre, et fast, jeûne.) On trouve souvent en anc. franc.
sjuner, d'après les formes de *disjunare, où l'accent to-
que était sur l'u. || xiic s. Al matin De vin se doit desjeù-
r, GAUT. d'arras, llle et Galeron, 5322.]
II Prendre le repas du matin. — avec du chocolat. — d'un
orceau de pain. Il déjeune très bien ; aussi fait sa famille,
V r. Fab. iv, 4. — avec des amis. Vieilli. Au part, passé
uployé substantii-t. {Cf. déjeuner 2.) L'embarras des chas -
urs succède au déjeuné, la f. Fab. iv, 4.
2. DÉJEUNER [dé-jeu-né] s. m.
[ÉTYM. Infinitif de déjeuner 1 pris substantivt, § 49.]
Il 1° Repas du matin. Faire un — substantiel. P. ext.
ets qui composent ce repas. Prendre un — froid, chaud.
Premier —, repas léger qu'on fait d'ordinaire en se levant.
Second —, repas plus substantiel qui se fait vers midi.
— à la fourchette, où l'on mange de la viande, du pois-
son. — dînatoire, grand déjeuner qui se prolonge de ma-
nière à tenir lieu de dîner. Fig. Famil. n n'y en a pas
pour un —, en parlant d'une chose qui sera vite épuisée,
patrimoine d'un prodigue, etc. C'est un — de soleU, en
parlant d'une étoffe dont la couleur passera vite au soleil.
Il 2" Service pour le premier déjeuner, plateau, tas-
ses, sucrier, etc.
DÉJOINDRE [dé-jwindr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et joindre,
§§ 192 et 196. {Cf disjoindre.) || xii* s. Or desjoindral mes
boes, Voy. de Charl. à Jerus. 316, dans delu. Rec.]
Il Séparer(des pièces jointes, assemblées). L'humidité a
déjoint les bordages. Les dalles sont déjointes, se déjoignent.
1. * DÉJOUER [dé-jwé ; en vers, -jou-é] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et jouer,.
§§ 192 et 196. Il xii» s. Quant se volt dejuer, pii. de thaun,
Best. 668. Admis acad. 1762 ; suppr. 1798.]
Il Anciennt. Jouer. || Spécialt. De nos Jours. (Marine.)
Jouer, tourner au gré du vent. Le pavillon, la girouette dé-
joue.
2. DÉJOUER [dé-jwé ; en vers, -jou-é] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et jouer,
§§ 192 et 196. Il xiii" s. Non pas joué, mais desjoué, n. de.
margival. Panthère d'amour, dans delb. Rec. Admis
acad. 1798.]
I. V. intr. Au jeu d'échecs, de dames, retirer une
pièce qu'on vient de jouer, pour jouer autrement, n n'est,
pas permis de — . || P. ext. Famil. Jouer de travers. Il ne.
joue pas, il déjoue.
II. Fig. V. tr. Faire manquer (le jeu de qqn). — les com-
binaisons de son adversaire. P. ext. — les plans, les projets
de qqn. La fortune a déjoué ses desseins.
"* DÉJOUR [dé-jour] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et jour,.
§§ 193 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Jour qui existe entre les jantes d'une roue..
DÉJUC [dé-jûk'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de déjuquer, forme dialect. {V..
% 16) pour déjucher, § 52. || xvi^ s. Tant au soir qu'au desjuc,
MAROT, Bail. 11. Admis acad. 1798.]
Il Vieilli. Moment du matin où les poules quittent le
juchoir.
DÉJUCHER [dé-ju-ché] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et jucher,
§§ 192 et 196. Il xni« s. Vient as chapons, si les desjoche,
Renart, vi, 1479.]
Il V. intr. En parlant des poules, quitter le juchoir. [[
F. tr. Faire sortir du juchoir. || Fig. Famil. —, faire —
qqn, lui faire quitter la place.
DÉJUGER (SE) [dé-ju-jé] V. pron.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et juger,
sous l'influence de se dédire, §§ 192 et 196. On trouve en
anc. franc, dejugier, au sens de « juger », d'après le lat.
dijudicare, et qqf desjugier, au sens de « juger à tort ». |[
Ne'olog. Admis acad. 1878.]
Il Revenir sur un jugement, sur une décision prise.
L'assemblée s'est déjugée.
DELÀ [de-là] pre'p. et adv.
[ÉTYM. Composé de de et là, §§ 182 et 726. || xm" s. n
n'a si bêle femme deçà ne delà mer, adenet, Berte, 108.]
Il 1" Prép. Plus loin que. Porter — les mers ses hautes
destinées, CORN. Cid, ii, 5. Les gens de — l'eau et ceux en
deçà se cotisent, la br. 12. Par — les monts. Fig. Néron
veut faire voir Qu'Agrippine promet par — son pouvoir, rac.
Brit. l, 2. Que l'absolu pouvoir Eût entraîné Tarquin par —
son devoir, volt. Brutus, i, 2.
Il 2° Adv. Plus loin. Les fils vous retournent le champ.
Deçà, —, partout, la F. Fab. v, 9. P. ext. Deçà et —,
deçà, — , de côté et d'autre. Ces peuples vagabonds qui er-
raient deçà et — sur des chariots, sans avoir de demeure fixe,
BOSS. Rist. univ. ii, 20. Jambe deçà, jambe — , une jambe
d'un côté, une autre de l'autre, à califourchon. || Loc.
adv. En —, par — , au — . Tenez-vous un peu plus en — . Il
a donné ce qu'il avait promis et par — . Vérité au deçà des
P3rrénées, erreur au —, pasg. Pens. m, 8. Fig. Il a regagné
son argent et au — . || Loc. prép. Au — de. La région qui est
au — des Alpes. Fig. n a obtenu au — de ce qu'il espérait.
DÉLABREMENT
— 668
DÉLAYAGE
DÉLABREMENT [dé-là-bre-man, et dé-ld-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délabrer, § 145. trév. 1771 écrit délâ-
trement. || Admis acad. 1718.]
Il Kfat de ce qui est délabré. Le — d'un édifice. L'état de
— où se trouve le mobilier. Fig. Le — de sa santé, de ses
affaires. — des biens et des revenus de M. le duc d'Orléans,
ST-SIM. XI, 131. Je parcours la terre et je n'y vois que — ,
MONTESQ. Lett. pers. 113.
DÉLABRER [dé-là-bré, et dé-lâ-...] v. tr.
[ÉTVM. Origine incertaine. Le mot s'est appliqué d'a-
Tjord aux vêtements : j. Thierry traduit deslabré par lacer,
pannosus. [Cf. lambeau.) trév. 1771 écrit délabrer. || 1564.
Deslabré, J. THIERRY', Dict. franç.-lal.]
Il Amener (une chose) à un état où elle menace ruine.
Le temps a délabré l'édifice. Une maison délabrée. Six brins de
paille délabrée Tressés sur deux vieux échalas, gresset,
Chartreuse. Un mobilier délabré. Des vêtements délabrés. Le
l)auvre Poussatin était fort délabré (dans ses vêtements),
hamilt. Gram. 161. || Fig. Les excès ont délabré sa santé,
son estomac. Vos affaires, avec votre permission, étaient fort
délabrées, mol. G. Dand. i, 4. Sa fortune se délabre. P. ext.
Un individu délabré, réduit à un piteux état par la misère,
la maladie, etc.
DÉLACER [dé-là-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et lacer,
§§ 192 et 196. Il xi« s. Sun helme ad or li deslaçat del chief,
Roland, 2170.]
Il Défaire (ce qui est lacé). — un brodequin, un corset. Son
brodequin se délace. Spe'cialf. (Marine.) — une bonnette, la
détacher du bas de la voile à laquelle elle a été ajoutée.
P. ext. — une femme, défaire le lacet de son corset. Il fal-
lut la — . Elle est en train de se — .
DÉLAI [dé-lè] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de délayer, anc. forme de dilayer
(y. ce mot), § 52. || xii<=-xni<= s. En long délai m'ont si descon-
forté, Chans. attribuée au chat, de coucy'.]
Il Temps donné pour faire qqch. Demander un — pour
j)ayer. Accorder un — . Citer qqn à bref — . — d'ajournement,
d'appel. Fig. Retard. Ce — de nos maux rendra leurs coups
plus rudes : Ce n'est qu'un plus long terme à mes inquiétudes,
CORN. Hor. m, 3. Agir sans — . User de délais.
*DÉLAIEMENT [dé-lè-man] et DÉLAYEMENT [dé-
lèy'-man; en vers, -lè-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délayer, § 145. || 1549. Delayement, r.
EST. Admis ACAD. 1762.]
Il Opération par laquelle on délaie. [Cf. délayage.)
"DÉLAIS [dé-lè] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de délaisser, § 52. [Cf. legs.) || 1439.
Texte dans godef.]
Il (Anc. droit.) Action de délaisser. Le — et déguerpis-
^ement d'un héritage. [Cf. délaissement.)
DÉLAISSEMENT [dé-lès'-man ; en vers, -lè-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délaisser, § 145. || 1274. Delessement,
dans GODEF. Suppl.]
Il Action de délaisser. Jésus, au milieu de ce — universel,
PASC. Jésus, 1. Il État d'isolement oîi qqn est laissé. Être
dans un entier — . || Spécialt. \ 1. — d'une terre hypothéquée.
I 2. Le — d'une m£u:chandise assurée.
DÉLAISSER [dé-lè-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et laisser,
§§ 192 et 196. Il xiio s. E delessad lui, Psaut. de Cambridge,
civ, 20.]
Il 1° Laisser (qqn) dans l'isolement. Ainsi Jésus était dé-
laissé seul à la colère de Dieu, pasc. Jésus, 1. 0 dieux, en
ce péril m' auriez-vous délaissée ! rac. Mithr. iv, 1. Spécialt.
Une épouse, une amante délaissée (par son mari, par son
amant), et, substantivt, vieilli. Une délaissée.
Il 2" Abandonner (qqch). Terrain délaissé, laissé à sec
par un torrent. || Spécialt. \ 1. (T. jurid.) Abandonner
volontairement une chose pour se libérer des charges
qui y sont attachées. — une terre hypothéquée. | 2. (Droit
marit.) Abandonner à l'assureur, dans certains cas dé-
terminés, la chose assurée, en se faisant payer le montant
de l'assurance. | 3. — des poursuites, abandonner des pour-
suites commencées.
•DÉLAITAGE [dé-lè-tàj']5. m.
[ÉTYM. Dérivé de délaiter, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de délaiter.
•DÉLAITEMENT [dé-lèt'-man ; en vers, -lè-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délaiter, § 145. || Néolog.]
t
Il (Technol.) Opération par laquelle on délaite.
* DÉLAITER [dé-lè-téj v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et lait,
§§ 194 et 196. Se trouve au xvi^ s. au sens de « sevrer »!
Il Néolog.]
Il (Technol.) Débarrasser le beurre du petit-lait.
DÉLARDEMENT [dé-làr-de-man] .9. ?n.
[ÉTYM. Dérivé de délarder, § 145. || 1694. th. corn. Ad
mis .\CAD. 1835.]
Il (Technol.) Action de délarder.
DÉLARDER [dé-làr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et lard, '
§§ 194 et 196. Il 1690. furet. Admis acad. 1762.].
Il l» Dégarnir de lard. || Spécialt. \ 1. (Boucherie.) Dé^,
pouiller (un cochon) de son lard. | 2. (Cuisine.) Déga
(une pièce piquée) des lardons.
Il 2° P. anal. (Construction.) Diminuer l'épaisseur d'unp
pièce. {Syn. amaigrir, démaigrir.) | 1. — une pierre, l'amincir
avec le marteau. | 2. — une marche d'escalier, une pièce de
bois, en abattre les arêtes.
DÉLASSEMENT [dé-l;is'-man ; en vers, -lâ-se-...].?. m.
[ÉTYM. Dérivé de délasser, § 145. || 1475. Délassement et
repos prins quatre jours durans es champs de la bataille, dans
DELB. Rec. Admis acad. 1718.]
Il Action de délasser, de se délasser. Avoir besoin de — .
Prendre du — . Le — du corps, de l'esprit. || P. ext. Passe-
temps, repos qu'on prend pour se délasser. Le — de la pro-
menade, de la pêche. Des délassements honnêtes. Par ses délas-
sements, sa noble inquiétude De ses justes desseins faisait l'heu-
reux prélude, corn. Attila, ii, 5. La comédie fut le — des
grands hommes, ST-ÉVREM. Com. ital. dans Œuvres, édit.
1705, t. II, p. 96.
DÉLASSER [dé-la-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et lasser,
§§ 192 et 196. Il 1539. Deslasser, r. est.]
Il Tirer de l'état de lassitude. — le corps, les membres.
La promenade délasse l'esprit. Il ne faut point détourner l'es-
prit ailleurs, sinon pour le — , pasc. Pens. vu, 30. Se — de
ses fatigues. Allons nous — à voir d'autres procès, rac. Plaid^
III, 4. Une heure ou deux je veux qu'il se délasse, corn. Ci
IV, 5. Absolt. Qui délasse hors de propos, il lasse, p.vsc. Pen
vu, 30.
DÉLATEUR, TRICE [dé-là-teur, -trïs'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delator, trix, m. s. \\ 1539.
R. EST.]
Il Dénonciateur qui agit par des motifs méprisables.
On ne fait point déposer les témoins en secret ; ce serait en
faire des délateurs, volt. Dial. 24. On vit paraître un genre
d'hommes funestes, une troupe de délateurs, monti:sq. Espr.
des lois, XI, S. Les déserts, autrefois peuplés de sénateurs, Ne
sont plus habités que par leurs délateurs, rac. Rrit. i, 2. Dans
la monarchie il (le tribunal de l'inquisition) ne peut faire
que des délateurs et des traîtres, montesq. Espr. des loi'',
XXVI, 11.
DÉLATION [dé-là-syon, en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delatio, m. s. \\ 1549. R. EST.]
Il Dénonciation inspirée par des motifs méprisables.
DÉLATTER [dé-là-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et latte,
§§ 194 et 196. Il xV s. Tout delatté, tout pertuisé. Cent Nour.
nouv. 34.]
Il (Technol.) Dégarnir de lattes. Un toit délatté.
DÉLAVAGE [dé-là-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délaver, § 78. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Technol.) Action de délaver.
DELAVER [dé-là-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et laver,
§§ 194 et 196. Il xivc-xve s. Lavée Et de l'orde boe deslavee,
EUST. DESCH. ms. ï° 536, v». acad. admet délavé en ^lè'ii
et délaver seulement en 1878.]
Il (Technol.) Détremper (une chose) de manière à lui
faire perdre sa force. Du foin délavé (par les pluies, les
rosées). Une viande délavée, qui a cuit dans une sauce trop
longue. Couleurs délavées, trop étendues d'eau. P. anal.
Une pierre précieuse délavée, dont la couleur, est pâle. Famil.
Avoir un teint délavé, d'une pâleur fade.
* DÉLAYAGE [dé-lè-yâj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délayer, § 78. || Néolog.]
Il Action de délayer. [Cf. délalement.)
DELAYANT
— 669 —
DELIBERANT
DÉLAYANT, 'DÉLAYANTE [dé-lè-yan, -yânt'] adj.
ÉTYM. Adj. paiiicip. de délayer, § 47. || 1752. trév. Ad-
)[s ACAD. 1762.]
j (INIédec.) Destiné à rendre le sang, les humeurs moins
( lisses. Un médicament — , et, substantivt, On — .
DÉLAYEMENT. V. délaiement.
DÉLAYER [dé-lè-yé] V. tr.
[ÉTVM. Origine inconnue. {Cf. dilayer.) || xiii^ s. Corne-
le... Restance sanc, s'en le délaie, De tos membres, soit ne
;t plaie, dans l. pannier, Lapid. franc, p. 95.]
Dissoudre (une substance) dans un liquide de ma-
îi' à ce qu'elle se môle avec lui. {Sijn. détremper.) —
. la iarine dans de l'eau. — de la farine, des couleurs. Fig
(Ist en délayant cette perte dans le grand nombre qu'elle de-
' ndra légère, mercier, Brouette du vinaigr. ii, 4. La so-
lde et le repos de Grignan délaient un peu les idées, SÉv. 421.
'•'/. Dissiper. Ces pensées qui m'ont occupée m'ont éloigné
délayé celles que j'avais apportées de Provence, sÉv. 340.
'inis lin autre seîis. — ses idées, les rendre languissantes
les exposant longuement. {Cf. noyer.) Un lieu commun am-
ieusement délayé, laiiarpe, Lett. iv, 14.
DELEATUR [dé-lé-à-tûr] s. m.
[ktym. Motlat. signifiant « soit effacé ». \\ 1797. g.\ttel,
'/■'. portatif. Admis acad. 1835.]
jj (Technol.) Signe ressemblant à un d, servant à indi-
ii'i', sur des épreuves d'imprimerie, qu'il faut suppri-
er qqch. Des —, acad.
"DÉLÉBILE [dé-lé-bil] adj.
[ktym. Emprunté du lat. delebilis, m. s. de delere, ef-
ccr. Il Néolog.]
Il Qui peut s'effacer. Encre — . {Cf. indélébile.)
DÉLECTABLE [dé-lêk'-tàbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delectabilis, m. s. A remplacé
me. franc, delitable. || xiV^ s. Absence de l'objet délectable,
IK^ME, Éth. VII, 12.]
Il Qui délecte. Mets, vin — . Pleins de ce jus —, destou-
u:s, Fausse Agnès, ii, 9. Un séjour — . Celui qui... sait
ndre à tous l'utile — , J.-B. Rouss. Éptt. ii, 4. Substantivt.
utile avec le —, RÉGNIER, Sat. 9.
DÉLECTATION [dé-leiv'-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delectatio, m. s. jj xiie s. Delec-
Ltiuns, Psaut. d'Oxf. xv, IL]
Il Plaisir causé par qqch qui délecte. {Syn. délice.) La
une — des louanges, boss. Concupisc. 17. | Spécialt.
Phéol.) Attrait qui incline la volonté à agir. La — de la
.'âce et celle de la nature. L'empire de la raison et de la jus-
'ce n'est non plus tyrannique que celui de la — , p.\sc. Pens.
|i, 43. On doit se rendre à la — de la grâce, malebr. Rech.
\e la vérité, v, 4. — morose, plaisir qu'on trouve dans une
iintation tout en la repoussant.
DÉLECTER [dé-lek'-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delectare, réjouir. A remplacé
anc. franc, deleitier, déliter, de formation populaire. ||
\iv^ s. Les uns se délectent en choses trop douces, les autres
|n choses trop seures, oresme, Ëth. i, 12.]
j II Faire savourer une jouissance à (qqn). Se — en en-
tendant de la musique. D'où me vient cette autre erreur, de me
■r- moins de la vérité que du témoignage que lui rendent les
lommes, BOSri. Concupisc. 17.
"DÉLÉGANT, ANTE [dé-lé-gan, -gant'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delegans, part. prés, de dele-
lare, déléguer. || Néolog.]
Il (Droit.) Celui, celle qui délègue une créance.
*DËLÉGATAIRE [dé-lé-gà-ter] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de déléguer sous l'influence de légataire,
S 248. Il Néolog.]
Il (Droit.) Celui, celle à qui est faite une délégation.
Créancier —, à qui son débiteur a délégué une créance
]u'il avait sur un autre.
*DÉLÉGATEUR, TRICE [dé-lé-gà-teur, -Irïs'] s. m.
Af.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delegator, trix, m. s. \\ xiv^ s.
UOUTEILL. Somme rur. dans godef. SuppL]
\\ (Droit.) Celui, celle qui fait une délégation.
DÉLÉGATION [dé-lé-gà-syon ; era vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delegatio, m. s. \\ .xm« s. Se li dé-
légations est faite dou prince. Coût. d'Artois, dans delb.
liée]
1° Action de déléguer qqn. — de pouvoirs. One — du
tribunal. Être chargé par — d'un cours, d'une inspection. || P.
ext. I 1. Acte par lequel on délègue. Donner une — . | 2.
L'ensemble des personnes déléguées. One — de l'Institut
assistait aux obsèques. | 3. Spécialt. Asseml)lée délibérante
composée de délégués. La — d'Alsace-Lorraine.
Il 2" Action de déléguer qqch. — d'une créance. — par-
faite, où le créancier accepte la créance qui lui est délé-
guée sur un tiers. P. ext. Acte par lequel on transmet cette
créance. P. ext. Le titre môme de la créance. One — de
vingt mille francs. Spécialt. Nom donné à certaines valeurs
gagées sur des revenus spéciaux. Délégations sur les douanes
de Cuba, etc. || P. anal. Part de la solde d'un marin qu'il
délègue à sa famille pendant son absence.
DÉLÉGUER [dé-lé-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delegare, m. s. \\ 1426. Si les
juges sont déléguez. Coût. d'Anjou, dans delb. Rec]
I. Avec un nom de personne pour complément. || 1°
Charger (qqn) d'une fonction en lui transmettant tout
ou partie de son autorité. Le tribunal a délégué un juge pour
faire l'enquête. On juge délégué. — qqn dans une chaire. Subs-
tantivt. Les délégués du prince. Les délégués d'une corporation.
Il 2° Charger (qqn) d'accomplir envers un autre une
obligation qu'il avait envers vous. — un débiteur en son lieu
et place.
II. Avec un nom de chose pour complément. || 1°
Transmettre à qqn (son autorité) pour un objet déter-
miné. — ses pouvoirs. Pouvoir délégué.
Il 2° P. anal. — une créance, transmettre à qqn dont
on est débiteur une créance sur un autre.
'DÉLENTER [dé-lan-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et lente^
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Débarrasser des lentes. — des cheveux ar-
tificiels avec le délentoir.
*DÉLENTOIR [dé-laii-twàr] s.îh.
[ÉTYM. Dérivé de délenter, § 113. || Néolog.]
Il (Technol.) Peigne à délenter.
DÉLESTAGE [dé-les'-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délester, § 78. || 1690. furet. Admis
acad. 1762.]
Il (Technol.) Action de délester.
DÉLESTER [dé-lês'-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et lest,
§§ 194 et 196. Il 1593. Congé de delaster lesdicts navires,
texte bordelais, dans delb. Rec. Admis acad. 1718.]
Il (Technol.) Décharger de son lest. Un bâtiment délesté.
Défense de — dans les ports, canaux, bassins. — la nacell»
d'un ballon.
DÉLESTEUR [dé-lês'-teur] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de délester, § 112. || 1690. furet. Admis
acad. 1762.]
Il (Technol.) Celui qui est employé dans un port pour
délester les navires. P. ext. Adjectivt. Bateau —, qui sert
à transporter le lest hors du port.
DÉLÉTÈRE [dé-lé-tèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec Br}.r[-zTtÇ>:o^, destructeur. ||
xvi« s. Médicament délétère, joubert, dans godef. SuppL
Admis acad. 1798.]
Il (T. scientif.) Qui met en danger la vie. Gaz, miasmes,
sucs délétères. L'action — d'une substance. Fig. L'action —
des fausses doctrines.
■^ DÉLIAISON [dé-lyè-zon; envers, -li-è-...] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et liaison,
§§ 193 et 196. Il xvjo s. La desliaison de ces deux carmes,
RONS. dans godef. SuppL]
Il (Technol.) || 1° (Marine.) Action par laquelle les bor-
dages d'un bâtiment cessent d'être liés, de se joindre
exactement.
112° (Maçonn.) Construction disposée de manière que les
pierres aient moins de seize centimètres de recouvrement.
Il 3" Fig. Une — de pensées et de style, Disc, du café,
dansDESFONTAiNES, Dict. néolog.
'DÉLIBATION [dé-li-bà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delibatio, m. s. \\ xV» s. Texte
dans GODEF. SuppL]
Il (Anc. droit.) Prélèvement (sur la totalité des biens,
etc.).
DÉLIBÉRANT, ANTE [dé-li-bé-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de délibérer, § 47. || 1690. V. a.
l'article. Admis acad. 1878.]
Il lo Vieilli. Qui délibère. Spécialt. En mauvaise part.
DÉLIBERATIF
670 —
DELICATESSE
Cette assemblée est fort délibérante et peu résolutive, fuiiet.
Dict.
Il 2° Chargé de délibérer. Corps — . Les assemblées déli-
liérantes.
DÉLIBERATIF, IVE [dé-li-bé-rà-tïf, -lîv'] adj.
[ktv.m. Emprunté du lat. dellberativus , m. s. \\ 1372.
"Vertu deliberative, J. coRBiciiON, dans delu. Rec]
Il 1" Appelé à délibérer. Spécialt. Voix deliberative, droit
de parler et de voter dans une assemblée. {Cf. consultatif.)
Il 2° Qui a pour objet la délibération. Genre —, un des
4'enres oratoires, celui qui concerne les discours pro-
noncés dans une assemblée délibérante.
DÉLIBÉRATION [dé-li-bé-rà-syon ; en vers, -si-on]
[ÉTYM. Emprunté du lat. deliberatio, m. s. \\ xiiic s. Quant
l'en se parjure a deliberacion, fkère l.\urent, Somme, dans
GODEF. SuppL]
Il Action de délibérer.
Il 1° Avec d'autres personnes. Mettre une chose en — .
Après la — du jury. La salle des délibérations. P. crt. Néolog.
Décision qui résulte de la délibération. Les délibérations
prises par le conseil municipal.
Il 2° Avec soi-môme. Se décider après mûre — . Nous ne
mettons jamais en — si nous voulons être heureux ou non,
BOSS. Libre Arh. 2. Dans les délibérations importantes, il y a
toujours quelque raison qui nous détermine, lu. ibid.
DÉLIBÉRÉMENT [dé-li-bé-ré-man] adv.
[ÉTYM. Pour deliberéement {V. § 358), composé de déli-
bérée et ment, § 724. || xiv" s. Texte dans godef. SuppL]
Il D'une manière délibérée, sans montrer d'hésitation.
DÉLIBÉRER [dé-li-bé-ré] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deliberare, m. s. \\ 1445. Lui
qui estoit délibéré estre homme d'église, dans nu c. auris.]
Il Peser le pour et le contre sur une question.
il lo Avec les autres. — avec qqn d'une affaire, sur une
affaire. C'est de quoi le Sénat pourra — , corn. Nicom. v, 9.
Les apôtres délibèrent d'abolir la circoncision, pasg. Pens.
XXIV, 14. Absolt. Ne faut-il que — , La cour en conseillers
foisonne, la F. Fab. ii, 2. Les juges se retirent pour — . Nous
fûmes priés de sortir pour laisser les juges opiner en liberté ;
c'est ce qu'ils appellent — sur le registre, st-sim. i, 316. Au
part, passe pris siibstantivl. Le délibéré, délibération des
juges avant de rendre l'arrêt. L'arrêt fut rendu après délibéré.
P. ext. Examen des pièces fait hors de l'audience, par
un juge qui fait son rapport au jour désigné. Mettre une
affaire en délibéré. || Vieilli. V. tr. L'affaire est d'importance,
et, bien considérée. Mérite en plein conseil d'être délibérée,
CORN. Cid, II, 8. Spécialt. (Jurispr.) — une consultation.
Il 2° Avec soi-même. Nous sommes libres à l'égard de tous
les sujets sur lesquels nous pouvons douter et — , boss. Libre
Arb. 2. Nous délibérons et nous consultons en nous-mêmes si
nous irons à la promenade ou non, ID. ibid. Absolt. Celui qui
peut choisir, s'il ne voit pas tout d'abord, doit —, BOSS. Libre
Arb. 2. Ne délibérons plus; Bravons sa violence, rac. Iph. iv,
7. Sans —, sans hésiter. Spécialt. (Droit.) L'héritier a délai
pour — (s'il accepte ou répudie la succession). || V. tr. —
une chose {vieilli). Le hasard a fait ce que la prudence des pères
avait délibéré, mol. Scap. m, 8. De propos délibéré, par une
résolution bien réfléchie, n l'a offensé de propos délibéré.
Vieilli. Être délibéré de faire une chose, ne plus hésiter à la
faire. P. ext. Faire qqch d'une manière délibérée, sans mon-
trer d'hésitation. {Cf. délibérément.) Entrer d'un air délibéré.
La démarche ferme et délibérée, la br. 6. P. e-xt. Une personne
délibérée, qui ne montre aucune hésitation dans ce qu'elle
fait, ce qu'elle dit. Certains esprits vains, légers, familiers,
délUiérés, LA BR. 5. || Spécialt. (Manège.) — un cheval, le
dresser à prendre des allures franches.
DÉLICAT, ATE [dé-li-kà, -kât'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deUcatus, m. s. {Cf. délié.) |1
xv« s. Viande bien délicate, G. tardif, Faulconnerie, dans
DELB. Rec.]
I. Il 1" Qui est d'une finesse exquise. Parfums délicats.
Mets délicats. Les morceaux les plus délicats. La chair délicate
d'une volaille. One longe de veau... blanche, délicate, et qui, sous
les dents, est une vraie pâte d'amande, mol. R. r/ent. iv, 1,
Nourriture délicate. Repas, souper — . || Fif/. Un coloris — .
Des traits délicats. Pensée, observation délicate. La politesse
de l'esprit consiste à penser des choses honnêtes et délicates,
LA ROCHEF. Max. 99. Jouissance délicate. Le plaisir le plus
— qu'on en tire vient de la critique qu'on en fait, la br. 15.
C'est une punition trop délicate pour mon pendard, mol. Méd.
m. l. 1,3.
Il 20 Que sa finesse rend sensible aux moindres im-
pressions extérieures. Elle (la chair) est couverte en certains
endroits d'une peau tendre et délicate, fén. Exist. de Dieu.
I, 2. La toile délicate que tisse l'araignée. Les fleurs délicates
du myosotis. P. ext. Sensible aux moindres impressions
extérieures. Vue délicate. Poitrine délicate. Estomac — . Tou-
cher le point, l'endroit —, et, fiy. De semblables erreurs, quel-
que jour qu'on leur donne. Touchent des endroits délicats,
MOL. Amph. m, 7. Santé délicate. Tempérament — . Personne
délicate. Enfant — . Plante, fleur délicate.
Il 30 Vieilli. Que sa finesse rend à peine perceptible.
Comme un trait d'une pointe très délicate, Montaigne, i, 25.
Ce vaste tour n'est lui-même qu'un point très — à l'égard de
celui que les astres qui roulent dans le firmament embrassent,
PASC. Pens. I, 1.
Il 4° Qui présente des nuances subtiles, embarrassan-
tes. Une affaire délicate à traiter. Monsieur, cette matière est
toujours délicate, Et sur le bel esprit nous aimons qu'on nom
flatte, MOL. Mis. i, 2. Une différence délicate à saisir. La dis-
tinction du héros et du grand homme est délicate, la br. 2.
La vérité est si délicate que pour peu qu'on s'en retire on tombe
dans l'erreur, pasc. Prou. 3. Être dans une situation déUcate
vis-à-vis de qqn. Je crois pouvoir dire d'un poste éminent et —
qu'on y monte plus aisément qu'on ne s'y conserve, L.\ br. 8,
H. Il 1° Doué d'une finesse d'appréciation qui rend
sensible aux moindres nuanees. L'esprit le plus délié, le
plus —, ST-siM. I, 170. Avoir un sentiment — des nuances.
Appréciateur, connaisseur — . Avoir le goût — . Un palais —
Une oreille délicate. Je sentis que je possédais un odorat inté-
rieur plus fin, plus — encore que le premier ; enfin, je goûtai,
DUFF. Impressions du premier homme.. \\ P. ext. Être —,
avoir une finesse de goût qui rend difficile à contenter.
Il est trop — en fait de nourriture. Substantivt. Faire le —,
la délicate. Les délicats sont malheureux. Rien ne saurait les
satisfaire, laf. Fab. 11, 1. 1| Ficf. \ i. Sensible aux moindre.-;
scrupules. Être — en matière d'honneur, de probité. Peu —
dans les choses d'intérêt. Une conscience délicate. Montrer des
sentiments délicats. | 2. Susceptible sur les moindres cho-
ses. — sur le point d'honneur. Une volonté hautaine et impé-
rieuse, jalouse de ses prétendus droits, et délicate sur tout ce
qui la blesse, bourd. Pens. État ix'lif/. Tout ce qui blessait
ou semblait blesser l'égalité que demande un État Ubre deve-
nait suspect à ce peuple — , boss. Hist. imiv. m, 6.
Il 2» Doué d'une finesse d"e.xécution qui fait observer
les moindres nuances. Une manière délicate de faire les cho-
ses, d'opérer. Panser les plaies d'une manière délicate. Raton,
avec sa patte, D'une manière délicate. Écarte un peu la cendre,
LA F. Fab. IX, 17. Un toucher — sur le piano. D'un pinceau
— l'artifice agréable Du plus affreux objet fait un objet aima-
ble, BOIL. Art p. 3. Que d'un art — les pièces assorties N'y
forment qu'un seul tout des diverses parties, lu. ibid. 1. Ma-
nière délicate de dire les choses. Une flatterie, une louange dé-
licate. Il Fig. Obliger qqn d'une manière délicate. Aimer d'une
manière délicate. Quand un homme est — en quelque endroit
de son esprit, il l'est en amour, pasg. Passions de l'amour.
Un amant — .
DÉLICATEMENT [dé-li-kat'-man ; en vers, -kà-te-...:
adv.
[ÉTYM. Composé de délicate et ment, § 724. || xv» s. Nour-
ris bien délicatement, G. tardif, Faulconnerie, dans delb.
Rec]
Il D'une manière délicate. Être nourri, couché — . Un ou-
vrage — travaillé. Il faut exprimer le vrai pour écrire natu-
rellement, fortement, — , la BH. 1. Rendre — une pensée qui
est délicate, ID. ibid. Élever un enfant —, de manière à le
rendre trop délicat. P. ext. Se conduire — à l'égard de qqn
DÉLICATER [dé-li-kà-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de délicat, § 154. || xvi* s. Par trop se vou-
lans dellcater en leurs amours et plaisirs, brant. ix, 253.1
Il Peu usité. Élever, faire vivre trop délicatement.
DÉLICATESSE [dé-li-kà-tes'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de délicat, § 124. A remplacé délioateté,
peut-être sous l'influence de l'ital. delicatezza, m. s. i 12.
Il xvio s. pasquier, dans j. tuierry, Dict. franç.-lal-
(1564).]
Il Qualité de ce qui est délicat.
I. Il 1" Finesse exquise. La — des mets, de la table, el,
p. ext. auplur. Des délicatesses, des mets délicats. Ni table
DELICE - 671
lervie, ni consommés exquis, ni orges mondés perpétuels,
autres délicatesses qu'il faudrait pour une autre femme.
Av. II, 5. Il Fig. La — du coloris, des traits. La — de
nsée, du style. Rendre en traduisant toutes les délica-
' I texte. Ce n'est que légèreté, qu'élégance, que beau
t que — dans ses ouvrages, h\ UR. 12.
i'inesse qui rend sensible aux moindres impres-
U'rieures. Cette peau a toute la — qu'il faut pour être
ente, FÉN. Exist. de Dieu, i, 2. || P. ext. Efat de
-I sensible aux moindres impressions e.xtérieures.
n organe. La — de la vue, de la santé. La — d'une plante.
iiractère de ce qui présente des nuances subtiles,
issantes à observer. La — de la matière demande
iei|.'écautions.
ji II lo Finesse d'appréciation qui rend sensible aux
rs nuances. La — du goût, de l'oreille. L'un n'avait
it nulle —, LA F. Fab. vil, 5. || P. ext. Finesse de
lend difficile à contenter. La — en matière de nour-
jver un enfant avec — . Si chacun, idolâtre de sa santé,
avoir égard qu'à sa — , ou, pour mieux dire, qu'à sa
. BOURD. /<"■ Purif. de la Vierge, 1. Spécial t.
Les délicatesses de la chair. J'ai une — furieuse pour
oijCe que je porte, mol. Prcc. rid. se. 9. N'avoir ni pré-
ei'jn aveugle, ni complaisance affectée, ni — ridicule, ID.
■ l'Éc. des f. se. 5. || Fig. \ 1. Caractère de celui
-cnsible aux moindres scrupules. Vous êtes trop
lO 01 ; Vos scrupules font voir trop de — , L.ii. F. Fab. vu, 1.
â en matière d'honneur, de probité, de bienséance. La —
n atière d'intérêt. La — d'une conscience qui se redoute
:Unême, Boss. A. de Gonz. | 2. Susceptibilité sur les
n idres choses. Par un excès de — et de sensibilité dont
1011 orgueil est le principe, nous ne voulons rien souffrir,
tCiD. Nat. J.-C. 2. Cette — qui vous rend si facile à être
li!é, FÉN. Dial. des morts, 17. Spécialt. Susceptibilité
ajise. Le tempérament a beaucoup de part à la jalousie...
'{cependant un paradoxe qu'un violent amour sans — , la
ifi. I Être en — avec qqn, avoir à se plaindre de lui.
2° Finesse d'exécution qui sait observer les raoin-
Ir nuances. Manier le pinceau, le ciseau, avec — . La — de
e cution, de la touche. Traiter un sujet, une affaire, avec toute
I qu'ils demandent. || Fig. La — de ses procédés. Il a
10 ceux qu'il aime des délicatesses infinies. Les femmes ai-
ii. à apercevoir une — (en amour) dans les hommes, pasc.
■'iHions de l'amour.
iÉLICE [dé-lïs'] s. m.
TYM. Emprunté du lat. delicium, m. s. vaugel. con-
lîl ne le mot : Beaucoup de gens disent : « C'est un délice, »
|i;st une façon de parler très basse. || xii« s. Einsi travaille
i|rs Fenice, Meis cist travauz 11 est délice, chrétien de
'iJYES, Cligès, 4575.]
I Jouissance exquise. {Cf. délices.) C'est un — pour moi
II Ivre ainsi. Quel — de contempler ces chefs-d'œuvre ! Je
'«; retrouve enfin, ô bonheur, ô — ! rotrou, Bclis. ii, 5. ||
^ xt. Source de jouissance exquise. L'aveugle opéré par
n.elden disait que chaque nouvel objet était un — nouveau,
jIf. De la vue. Famil. En parlant de la saveur d'un
ils. C'est un — .
l'ÉLICES [dé-lïs'] s. f. pi.
;;tym. Emprunté du lat. deliciae, iarum, m. s. \\ xii^ s.
ces, Psaut. d'Oxf. cxxxviii, 10.]
Jouissance exquise. [Cf. délice.) Vous qui goûtez ici des
;i pures, rag. Esth. prol. Vivre dans les — . Les — de Ca-
8, où les soldats d'Annibal s'amollirent, dit-on, après
bataille de Cannes, et, fig. milieu, manière de vivre où
1 s'amollit. Et s'il faut stffronter les plus cruels supplices,
ouver des appas, en faire mes —, corn. Poly. i, 1. Les
à s'exposer trouvent mille — , Moi, j'en trouve à me con-
'er, MOL. Amph. ii, 1. || P. ext. Source de jouissance
uise. Ce pays semble avoir conservé les — de l'âge d'or,
J. Tél. 7. De Rome, pour un temps, Caius fut les — , r.^^g.
t. I, 1.
)ÉLICEE!USEMENT [dé-li-syeuz'-man ; en vers, -si-
ze-...] adv.
ÉTYM. Composé de délicieuse et ment, § 724. || xiiie s.
j'ila trop par aventure... Vescu délicieusement, J. de meung,
se, 11987, édit. Marteau.]
D'une manière délicieuse. | 1. En goûtant des jouis-
ices exquises. Vivre —, dans les délices. Ce récit touchant
is a — émus. | 2. Ne'olog. De manière à causer des jouis-
ices e.\quises. Elle a chanté, joué — . Elle s'habille — .
DELIMITATION
DÉLICIEUX, EUSE [dé-li-syeii, -syeiiz'; en vers, -si-...]
adj.
[étym. Emprunté du lat. deliciosus, m. s. \\ xiio s. Ceste
offrande... deliciouse, Serm. de St Bcrn. dans delb. Rec.]
Il Où l'on trouve des délices. Un séjour — . Ce n'est pas
ainsi que l'on prend le vent et que l'on arrive au — port de la
fortune, labr. 12. Source délicieuse, en misères féconde, CORN.
Poly. IV, 2. Quelle condition vous parait la plus délicieuse et la
plus libre ou du berger ou des brebis ? la br. 10. n y a de bons
mariages, mais il n'y en a point de —, l.v ROCIIEF. Max. 113.
Spécialt. En parlant de ce qui flatte le sens du goût, de
l'odorat. J'avais approché ce fruit de mes yeux;... une odeur
délicieuse me le fit approcher davantage, buff. Impressions du
premier homme. D'un joug cruel il sauva nos aïeux, Les nour-
rit au désert d'un pain —, rac. Ath. i, 4. P. ext. Néolog.
Charmant. Chanter d'une manière délicieuse. Une toilette dé-
licieuse. Une femme délicieuse.
DÉLIGOTER [dé-li-kô-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé irrégulièrement avec la particule dé
(lat. dis) et licol, §§ 194 et 196. Sur l'intercalation du t,
V. § 63. Il 1690. FURET. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Débarrasser du licou. (S'emploie surtout
comme verbe réfléchi.) Ce cheval est sujet à se — .
DÉLICTUEUX, EUSE [dé-lïk'-tueu, -tueuz' ; en vers,
-tu-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. delictum, délit, § 252. [j Ne'olog .
Admis acad. 1878.]
Il (Droit.) Qui a le caractère d'un délit. Fait — . intention
délictueuse.
DÉLIÉ, ÉE [dé-lyé ; en vers, -li-é] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dellcatum, m. s. devenu délié
sous l'influence des mots pop. § 503. La formation com-
plètement pop. a donné l'anc. franc, delgié, dougé, encore
employé en Normandie, en Anjou, etc. || xiiie s. Longues
et déliés et drois, beauman. Jehan et Blonde, 344.]
Il 1° Qui tient peu de place à cause de sa finesse. {Sgn.
mince, ténu.) Un fil — , et, vieilli, Un tissu — , fait de fils
déliés. Il porte des chemises très déliées, la br. 12. Ces toiles
si déliées, BOSri. P7-of. de Mlle de la Vall. Les filets déliés des
nerfs. Le sang, liqueur douce, onctueuse et propre, par cette
onction, à retenir les esprits (animaux) les plus déliés, FÉN.
Exist. de Dieu, i, 2. Un trait de plume —, et, sichstantivt,
Un — , la partie mince d'une lettre, par opposition au plein.
La lettre o est formée de deux pleins et de deux déliés. Spé-
cialt. (Chasse.) Fumées déliées, (fientes) fines, bien moulées,
et, substantivt. Les déliées du cerf. || P. anal. Fig. Cette
erreur est si déliée que pour peu qu'on s'en éloigne on se trouve
dans la vérité, pasc. Prov. 3.
Il 2» Fig. Qui passe aisément au travers des difficultés
à cause de sa finesse. Un esprit — . L'esprit le plus —, le
plus délicat, st-sim. i, 170. Honune savant et — , capable
d'affaires, VOLT. Ch. XII, 5.
DÉLIER [dé-lyé ; en vers, -li-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et lier,
§§ 194 et 196. {Cf. la glose solutis : disligatis, dans fœrs-
ter, Uebungsbuch, 692.) || xii^ s. Li rois a deslié les ganz,
BÉROUL, Tristan, i, 99, Michel.]
Il 1» Dégager de ce qui lie (matériellement). — une
gerbe. Les prisonniers furent déliés. — les cordons des sou-
Uers de qqn (pour le déchausser), et, p. hyperb. fig. Il n'est
pas digne de — les cordons de vos souliers. Sans bourse — ,
sans défaire les cordons de sa bourse, sans payer. Spé-
cialt. Un navire délié, dont les bordages sont disjoints. ||
P. anal. — la langue de qqn, lui rendre l'usage de la pa-
role, et, fig. lui rendre la liberté de parler. On amena à
Jésus un homme qui était muet ; lorsqu'il l'eut touché, sa langue
se déUa. Ceux qui ne délient leur langue que pour le mensonge
et l'intérêt, LA BR. 12. Famil. Avoir la langue déliée, avoir
la parole facile.
Il 2» Fig. Dégager de ce qui lie moralement, de ce qui
oblige. Être délié, se — d'un engagement , d'une promesse.
Spécialt. (Théol.) Dégager des liens du péché en absol-
vant des fautes commises. Le pouvoir de — . Tout ce que
vous délierez sur la terre sera — dans les cieux.
*DÉLIGATION [dé-li-gà-syon ; en vei-s, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deùgatio, action de lier. || Néo-
log.]
Il (Médec.) Action d'ajuster un bandage sur une plaie.
DÉLIBIITATION [dé-li-mi-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de délimiter, § 247. || 1773. Délimiter et
DELIMITER
672 —
DELIVRANCE
délimitation sont deux termes énergiques, mais ils sont de vo-
tre création, et vous n'avez pas encore acquis assez de crédit
pour les faire passer, u. CLÉMiiNT, Lett. à D. Berthod. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il Action de délimiter ; résultat de celte action.
DÉLIMITER [dé-li-mi-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delimitare, m. s. \\ 1773. V. dé-
limitation. Admis ACAD. 1835.]
Il Déterminer en marquant la limite. — un héritage, la
frontière d'un État. F ici. — un sujet. — les pouvoirs d'un
chargé d'affaires. — les attributions du conseil d'État.
DÉLINÉATION [dé-li-né-à-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delineatio, m. s. \\ xvi'' s. Deli-
neation et conformation, paré, Introd. 8.]
Il Tracé au trait.
DÉLINQUANT, ANTE [dé-lin-kan , -kânt'] s. m. et /".
[ÉTYM. Subst. particip. de délinquer, § 47. A remplacé
délinquent, tiré directement du lat. delinquens, m. s. {V.
DELB. Rec.) Il 1411. Le délinquant doit avoir l'oreille coupée,
Coût. d'Anjou, dans delb. Rec.]
Il (Droit.) Celui, celle qui commet un délit.
DÉLINQUER [dé-lin-ké] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delinquere, faillir. || 1429. Qu'ils
delinguent ou mesprennent, dans godef. Suppl.]
Il Peu usité. (Droit.) Commettre un délit.
DÉLIQUESCENCE [dé-li-kues'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de déliquescent, § 262. |1 1792. encycl.
MÉTH. Admis ACAD. 1835.]
Il (Chimie.) Propriété, état des cori)s déliquescents.
DÉLIQUESCENT, ENTE [dé-li-kuês'-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deliquescens, part. prés, de
deliquescere, se fondre en eau. || 1783. Vitriol de bismuth
qui est très déliquescent, FOURGROY, Leç. d'hist. nat. i, 505.
Admis ACAD. 1835.]
Il (Chimie.) Qui a la propriété d'absorber la vapeur de
l'air humide et, par suite, de se^dissoudre. Sels déliquescents.
*DELIQUIUM [dé-li-kui-yom'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deliquium, m. s. \\ 1764. Il tombe
en deliquium, duhamel du monceau, Expl. des bois, p. 37.
Admis ACAD. 1835; suppr. en 1878.]
Il (Chimie.) État d'un corps qui, ayant absorbé la va-
peur de l'air humide, s'est dissous.
DÉLIRANT, ANTE [dé-li-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de délirer, § 47. || xviii" s. Cette
prétention vraiment délirante, MmABEAU, Disc. 17 juin 1789,
I, 39, Méjan. Admis acad. 1835.]
Il Qui présente les caractères du délire. Folie délirante.
Un malade qui a des conceptions délirantes. P. ext. Un malade
— . Une folle tantôt délirante, tantôt hébétée. Fifj. Joie déli-
rante, qui va presque jusqu'au délire. Ellipt. Famil. C'est
— ! c'est à donner le délire.
DÉLIRE [dé-lir] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delirium, m. s. [Cf. delirlum.)
Il 1642. ouD.]
Il 1" Incohérence et surexcitation des idées causée
accidentellement par la fièvre, l'ivresse, etc. Le malade a
eu le — toute la nuit. || P. ext. État plus ou moins violent
d'égarement et de surexcitation de l'esprit qui caracté-
rise l'aliénation mentale.
Il 2" P. anal. État d'exaltation violente où on cesse
d'obéir à la raison. Le — de la passion, de l'enthousiasme.
One foule en — . Le — poétique. Ce fut un — de la liberté, mon-
tesq. Esp)'. des lois, xi, 16.
DÉLIRER [dé-li-ré] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delirare, w. s. proprt, « sortir
du sillon ». Il xvie s. Si De Ljrra ne délire, rab. m, 1.]
Il Être en délire. Le malade a déliré toute la nuit. || Fig.
La colère le fait — .
DELIRIUM TREMENS [dé-li-ryôm' tré-mïns'; en
vers, -ri-yôm'J s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical delirium tremens, pro-
prt , délire tremblant. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Médec.) Délire accompagné de tremblement des
membres, dont sont surtout atteints les alcooliques.
'DÉLISSAGE [dé-li-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délisser 1, § 78. || 1788. encycl. méth.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on délisse.
1. * DÉLISSER [dé-li-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et lisser,
§§ 192 et 196. Il 1788. encycl. méth.]
Il (Technol.) Rendre uni en défaisant les plis, les
tures (du vieux papier, des chiffons destinés à la fab)
tion du papier).
2. * DÉLISSER [dé-li-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et li
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il Déranger (ce qui est lissé). — les cheveux. Ai
cheveux délissés.
"DÉLISSEUR, EUSE [dé-li-so'iir, -seuz'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de délisser 1, § 112. || 1788. BMC
MÉTH.]
Il (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui fait le délissag
1. DÉLIT [dé-li] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. delictum, m. s. (de delinqi
faillir), devenu délict, prononcé et écrit délit sous
(luence des mots de formation populaire, § 503. || 1
Delict, Coût. d'Anjou, dans delb. Rec]
Il Acte par lequel une loi est violée. Commettre un
Être pris en flagrant — . Le corps du — , le fait matériel
constitue le délit, indépendamment des circonstance!
cessoires, et, ^j. ext. néolog. l'objet matériel sur lei
a été commis le délit ou qui en a résulté. Traité des i
et des peines. Arbre de — , coupé dans une forêt en vi
lion d'une ordonnance. || Spécialt. Par opposition à c!
et à contravention, violation de la loi qui enlraîni'
peine correctionnelle. Un — de presse. On — de ch
Un — forestier.
2. DÉLIT [dé-li] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de déliter, § 52. || 1694. th,
Admis ACAD. 1835.]
I. Position d'une pierre dans un sens qui n'est
lui de son lit, de ses couches de stratification. Pierre t
II. Fente, séparation qui se produit dans une jV
suivant le sens de son lit, de ses couches de slrat.
tion. Les délits d'un bloc d'ardoise.
*DÉLITAGE [dé-li-tàj'] et "DÉLITEMENT [dr
man, en vers, -li-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déliter, §§ 78 et 145. || Néoloq.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on délite,
change la litière de feuilles des vers à soie. {Cf.
cence 2.)
DÉLITER [dé-li-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et lit,
et 196. Il xvi« s. Se deUcter et fendre, ph. delorme,
GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) || I. Changer de lit.
Il ±° Poser (une pierre) dans un sens qui n'est p
lui de son lit, de ses couches de stratification.
Il 2° Mettre (les vers à soie) sur une nouvelle litiè
feuilles de mûrier.
II. Diviser, séparer (une pierre) dans le sens dé
ches de stratification. — un bloc de pierre, d'ardoise,
taines pierres se délitent sous l'action de la gelée, de l
midité. Chaux délitée, qui se divise en lames lorsqi
absorbe l'eau.
1. DÉLITESCENCE [dé-li-tes'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. delitescere, se cacher, § ~
XVI'' s. PARÉ, V, 3. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Disparition d'une tumeur, d'un abcès, i:
éruption, avant que le mal ait parcouru toutes ses p
des, et sans qu'il reparaisse dans une autre partie du c
ou sous une autre forme. {Cf. métastase, répercussion
2. "DÉLITESCENCE [dé-li-tês'-sâns'i ^. /'.
[ÉTYM. Dérivé de délitescent, §262. {Cf. délitage, délî-
ment,) || Néolog.]
Il (Chimie.) Action par laquelle un corps se délilr
"DÉLITESCENT, ENTE [dé-li-tos'-san, -sfinfi
[ÉTYM. Dérivé de déliter, § 262. || Néolog.]
Il (Chimie.) Qui a la propriété de se déliter.
DÉLIVRANCE [dé-li-vrâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de délivrer, § 146. || xii" s. Feme ketrava
d'enfant... Ja n'i faldra... Ke sempres n'ait sa délivrance, i>
de Marhode, dans l. pannier, Lapid. franc, p. 02.
Il 1° Action de délivrer qqn, résultat de cette ac
Obtenir la — d'un prisonnier. Devoir sa — à qqn. Elle fait a
le duc de Lorraine une entreprise pour la — du roi, uo^s.
d'Angl. Et sur mes faibles mains fondant leur —, Rac. L^
I, 1. La — d'Orléans par Jeanne d'Arc. P. e.rt. Ce qui se p
appeler pour la France la — de Denain, st-SIM. xh, 48. || /
La mort lui apporta la — de ses maux. A chaque attaque
1
n
a
DELIVRE
— 673
DÉLUGE
i' se tient prêt et il attendle moment de sa — , BOSS. Le
Notre-Dame de Délivrance. || Specialt. Expulsion ou
m de ramcre-faix, qui termine l'accouchement,
/. accouchement. Elle a eu une heureuse — .
\('lion de délivrer qqch à qqn. La — d'un legs. La
dépôt, de marchandises consignées, etc. || Specialt.
lier.) Les affectations de coupes de bois ou délivran-
eiui ont été concédées à des communes..., Code forestier,
.rfe.
"DÉLIVRE [dé-lîvr'] adj.
TYM. Adj. verbal de déUvrer, § 53. || xii« s. Bien amblanz
.> bien délivres, Rom. de Thèbes, 3827.]
l'iint. Dégagé. Marchez d'un pied plus — , jodelle,
, ."). Lac. adv. A —, à l'aise. Specialt. (Fauconn.)
Iniiseau fort à —, maigre, ce qui facilite son vol.
'délivre [dé-lîvr'] s. m. {fém. nigot, cotgr., furet.,
:X.).
: . Subst. verbal de déUvrer, § 52. 1| 1305. Les cho-
6! ontenues dedens mises au délivre asdiz religieus, dans
ic|;i'. délivre 2.]
•''roprt. Ce qui délivre.
I Nom vulgaire de l'arrière-fai.v, dont la sortie ter-
I ■ 1 accouchement.
2" Séolog. (Technol.) Canal d'alimentation des bas-
II d'évaporation, dans les marais salants.
|ÉLIVRER [dé-li-vréj v. tr.
iTYM. Du lat. pop. deliberare (class. liberare), m. s. (F.
hjr.)]
II 1" Rendre (qqn) libre de ce qui le tient captif. —
iq'les mains des brigands, des ennemis. — qqn de prison,
leiptivité. Absolt. — un prisonnier. || — une ville assiégée.
lài célébra Rocroi délivrée, boss. Condé. — un peuple de
'ciression. Jeanne d'Arc délivra la France. Fig. Rendre li-
H de ce qui gêne. Pygmalion n'est plus; les justes dieux
mat délivré la terre, féN. Tél. 8. Ces Juifs dont vous voulez
-il nature, n.-vG. Esth. ni, 4. D'un fantôme odieux, soldats,
U rez-moi ! id. Ath. v, 5. De ce temple odieux Et la flamme
)t: fer vont — mes yeux, m. ibid. m, 3. — qqn d'un rival,
lei- d'un ennemi, en le chassant, en le tuant. — qqn, se —
r importun, en l'éloignant. Délivrez-moi, Monsieur, de la
jrllerie, mol. Tart. v, 7. Me voilà délivrée d'un grand far-
\i\, ID. Mal. im. m, 12. Être délivré des soucis, des inquié-
;d3. La mort nous délivre de bien des maux. Esprit délivré
Itloréjugés, des erreurs. || Absolt. Au part, 'passe' employé
iKctivt. {Cf. déUvre 1.) Dégagé. Il me parut avec je ne sais
p| de leste et de délivré, st-sim. xii, 35.
2" Specialt. — une femme, la débarrasser de l'arrière-
fa| (délivre), dont la sortie termine l'accouchement. |i P.
?i Accoucher une femme. Elle s'est délivrée elle-même.
SI est heureusement délivrée.
I. I\ ext. Remettre (qqch) à qqn, certaines formali-
'A lyiint été remplies. On lui a délivré son argent. — des
ti|s, des pièces. — un permis de chasse, un certificat de
Sue conduite. — à qqn son billet. Le bureau où se délivrent
lasseports. — des marchandises consignées.
DÉLIVREUR [dé-li-vreur] s. m.
:tym. Dérivé de délivrer, § 112. || xii<^ s. Li miens deli-
e, Psaut. d'Oxf. xvii, 1.]
lo Inusité. Celui qui délivre, libérateur. Ce — d'An-
ueda, VOIT. Vers à la mode de Neufgermain.
2" P. anal. (Technol.) —, et, adjectivt. Cylindre — ,
qui entraîne la laine, le coton cardé, au sortir
liichine à carder.
3» Celui qui livre, distribue. || Specialt. Vieilli. \ 1.
trois garçons de la paneterie, l'un est appelé — , trév.
(T. milit.) Celui qui distribue à heure fixe l'avoine
chevaux, la ration aux hommes.
ÉLOGEMENT [dé-lô.i'-man ; enve)'s,-\o-ie-...] s. m.
TYM. Dérivé de déloger, § 145. || xivc s. Duquel deslo-
ent s'esjouyrent, duquesne, dans godef. SuppL]
Action de déloger.
lÉLOGER [dé-lô-jé] v. intr. et ti\
M. Composé de la particule dé (lat. dis) et loger,
t 196. Il xii«s. Qant li baron prisent a desloigier, Raoul
''ambrai, 2095.]
. I'. intr. Quitter le lieu où on est logé.
1' Pour sortir. Mon père, si matin qui vous fait — ? rac.
id. I, 4.
2» Pour aller loger ailleurs. Il nous a fallu — à mi-
ae, REGNARD, Ret. impr. se. 13. On la fit (la Discorde)
DICT. FRANC.
— des cieux, la f. Fab. vi, 20. Specialt. En parlant de
troupes campées, logées dans un endroit. Au matin, le ré-
giment déloge. — sans tambour ni trompette fpour ne pas
éveiller l'attention), et, fir/. se retirer sans bruit. Holà, Ma-
dame la belette, Que l'on déloge sans trompette, i.a f. l'^ab. vu,
16. Il Fig. Elle sent chaque jour — quelques Ris, quelques Jeux,
puis l'Amour, la f. Fab. vu, 5. Un rhumatisme qui ne veut
pas — .
II. V. tr. — qqn, lui faire quitter le lieu ovi il était logé.
— qqn de la maison, de la chambre qu'il occupe. Cela ne me
déloge pas de chez moi, pasg. Prov. 17. || P. cit. Faire quit-
ter la place. Specialt. — l'ennemi, le forcer à quitter une
position. On délogea l'ennemi des hauteurs. || P. ext. — la
dame, la bille de qqn, jouer de manière à lui faire quitter
la place qu'il occupait sur le damier, le billard.
*DÉLOT [dé-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dé 2, d'après l'anc. forme del, deel,
§ 136. Il 1530. Delot, poulcier, palsgr. p. 220.]
Il (Technol.) || 1" Doigtier de cuir du calfat, de la den-
tellière.
|[ 2° P. anal. Vieilli. (Marine.) Anneau de fer à rebord
qui sert à maintenir et à protéger en la recouvrant une
boucle de cordage. {Syn. cosse.)
*DÉLOVER [dé-16-vé] f. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et lover,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il (Marine.) Dérouler (un câble lové).
DÉLOYAL, ALE [dé-lwà-yàl] adj. '
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et loyal,
§§ 193 et 196. Il xiio-xiiio s. Quant sa loi a guerpie, desloial
est sa peste, Aiol, 9694.]
Il Non loyal. Un homme — . Ce que j'ai, déloyale! corn.
Ment. Il, 3. On ami — peut trahir ton dessein, ID. Cinna, i,
1. Il P. ext. Caractère — . Traits, procédés déloyaux. Manœu-
vres déloyales. Ce monsieur Loyal porte un air bien — , mol.
Tart. v, A.
DÉLOYALEMENT [dé-lwà-yâl-man ; en vo'Sf-yh-
le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de déloyale et ment, § 724. || xiie-xiii" s.
Paresfortetdesloiaument, Chans. attrib. aucn.VT. decougy.]
Il D'une manière déloyale. Se conduire — envers qqn.
DÉLOYAUTÉ [dé-lwà-yô-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de déloyal, § 122. (Cf loyauté.) 1| xie s.
Deleauté, Lois de Guill. le Conq. 45.]
Il Manque de loyauté. L'infâme souvenir de ta — , corn.
Cinna, iv, 6.
*DELPHAX [dêl-faks'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes delphax (fa-
BRiGius), m. s. qui est le grec SsXcpal, proprl, « cochon
de lait ». On trouve qqf la forme francisée delphace {Dict.
des se. nat. 1819). || Néolog.]
Il (Entom.) Insecte de très petite taille, commun aux en-
virons de Paris.
♦DELPHINE [dêl-fin'] s. f.
[ÉTYM. Pour delphinine, dérivé du grec SsX'f îv.ov, dau-
phinelle, § 245. || Néolog.]
Il (Chimie.) Alcaloïde vénéneux que l'on extrait des
graines de la dauphinelle.
*DELPHINETTE [del-fi-net']. F. dauphinelle.
*DELPHINIENS[dcl-fi-nyin; en î;er*^-ni-in] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. delphinus, dauphin, § 244. || Néo-
log.]
Il (Zoologie.) Cétacés de la famille du dauphin.
DELTA [dêl-tà] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec SsX-ua, nom de la quatrième
lettre de l'alphabet, dont la majuscule a la forme d'un
triangle (A) : les Grecs appliquaient ce nom aux bouches
du Nil. Il Néolog. Admis agad. 1878.]
Il (Géogr.) Espace de terre, affectant d'ordinaire la
forme triangulaire, formé par les alluvions qui, s'accu-
mulant au milieu de l'embouchure d'un fleuve, l'ont par-
tagé en deux ou plusieurs bouches. Le — du Nil, du Rhône.
Les deltas du Gange et de l'Indus.
DELTOÏDE [dêl-lo-id"] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec ôsî^tosiSt.î, m. s. || xvic s.
PARÉ, I, 8. Admis agad. 1762 ; suppr. 1798 ; repris 1878.]
Il (Anat.) Le muscle —, et, substantivt, Le —, muscle
de forme triangulaire qui, reliant l'humérus à la clavicule
et à l'omoplate, sert à élever et à abaisser le bras.
DÉLUGE [dé-lùj'] s. m.
43
DÉLURÉ
674 —
DEMANDE
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilûvium, W2. s. devenu déluge
sous l'influence des mois de formation pop. § 503. || xu<= s.
Ne par déluge ne par feu, chhétien de troyes, Cligùs, dans
DELB. Rec]
Il 1° Grande inondation qui submergea la terre et fit
périr les hommes. Dieu médita une vengeance dont il voulut
que le souvenir ne s'éteignît jamais parmi les hommes; c'est
celle du — universel, Boss. llist. univ. ii, 1. 1| Le — de Deu-
calion, d'Ogygès. || P. plaisant. Famil. Remonter au —, à une
1res haute antiquité. Cela date du —, est suranné. Ironiqt.
En parlant à qqn qui reprend les faits de trop haut. Passons
au —, parole devenue proverbe, que le juge des Plaideurs
de Racine (acte m, se. 3) adresse à l'avocat qui com-
mençait son plaidoyer : Avant la naissance du monde... Fig.
Après nous le —, n'ayons souci de l'avenir.
Il 2° Fig. C'est un —, en parlant de grandes pluies. | P.
e.rt. Que le courroux du Ciel, allumé par mes vœux, Fasse pleu-
voir sur elle un — de feux! corn. Hor. iv, 5. Verser un —
de sang. Répandre un — de larmes. Fig. Sur moi je vois fon-
dre un orage, un — d'écrits, destouciies, Philos, marié, v,
1. Un — de paroles inutiles, d'injures. Dieu... l'avait préservé
par sa grâce du — de l'iniquité, uoss. Ilist. univ. il, 1.
DÉLURÉ, ÉE [dé-lu-ré] adj.
[ÉTYM. Emprunté des patois du Centre, § 16. Déluré est
sans doute pour déleurré, composé de la particule dé (lat.
de) et leurré (F. ce mot), §§ 192 et 196. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Famil. Vif, avisé.
DÉLUSTRER [dé-lûs'-tré] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et lustre,
§§ 194 et 196. Il xviie s. V. à l'article. Admis acad. 18-35.]
Il (Technol.) Débarrasser (une étoffe) du lustre, du
brillant que lui a donné l'apprêt. Le drap se délustre à l'air.
Fig. Elle n'a point lu; cela toutefois ne la delustre point,
M'"" DE MOTTEV. M&m. Portv. de la reine.
DÉLUTER [dé-lu-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et lut,
§§ 194 et 196. Il 1680. richel. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Dégarnir (un vase) du lut, de l'enduit à
l'aide duquel on l'avait fermé hermétiquement.
* DÉIOACLER [dé-mà-klé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et macler,
§§ 192 et 196. Il 1791. encygl. méth.]
Il (Technol.) Remuer avec une barre de fer (le verre
fondu). {Syn. macler.)
DÉMAGOGIE [dé-mk-go-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec 5T,[AaYwyîa, m. s. |1 Admis
ACAD. 1798.]
Il Politique par laquelle on flatte la multitude. || P. ext.
Fltat politique oil le pouvoir est livré à la multitude. [Cf.
démocratie.)
DÉMAGOGIQUE [dé-mà-gô-jïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de démagogie, sous l'influence du grec
ST.aiywYtxôî, m. s. § 229. || Néolog. Admis acad. 1835.]
Il Qui appartient à la démagogie. Les passions démago-
giques.
DÉMAGOGUE [dé-mà-gôg'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec 5T,(j.aYwyô<: , m. s. proprt,
« meneur de peuple ». || xiv» s. Demagoges, gens qui par
adulacion et flaterie meinent les populaires à leur volenté,
OREsME, dans meunier. Essai sur Oresme. Inusité au
xviic s. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui cherche à se rendre puissant sur la multi-
tude en la flattant. Je voudrais qu'il me fût permis d'employer
le terme de démagogues ; c'était dans Atliènes et dans les États
populaires de la Grèce certains orateurs qui se rendaient tout-
puissants sur la populace en la flattant, BOSS. Var. v, 18.
1. DÉMAIGRIR [dé-mc-grir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et maigrir,
§§ 192 et 196. Il 1680. richel. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Rendre moins épais. — une pièce de bois,
une pierre. {Sj/n. amaigrir, délarder.)
2. DÉMAIGRIR [dé-mc-grir] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et maigrir,
§§ 192 et 196. Il Admis acad. 1798.]
Il Famil. Devenir moins maigre, n a, il est démaigri.
•DÉMAILLER [dé-mà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et maille,
§§ 194 et 196. Il xii" s. Et ses halberz desroz et desmailliez,
totironn. de Louis, 370.]
Il (Technol.) Défaire en rompant, en dénouant lesiii.
les. — un filet. Un bas démaillé. Un haubert démaillé
cialt. (Marine.) — une bonnette, la détacher de la voi
laquelle elle est fixée à l'aide de petits anneaux en i
dage.
*DÉMAILLONNER [dé-mà-yô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis)etmaï
§§ 194 et 196. Il 1810. encycl. métii. Arbres et arbustei
Il Dialect. (Agricult.) Détacher (le sarment fixé à ré<
las par le maillon).
DÉMAILLOTER [dé-mà-yô-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et mai
§§ 194 et 196. Il xnie s. Et le desmaillota et lui baisa le
ADENET, Enf. Ogier, dans Brun de la Montagne, édit
Meyer, p. xi.]
Il Faire cesser d'être emmailloté.
DEMAIN [de-min] adv.
[ÉTYM. Du lat. pop. *demane (class. mane), m. s. §
299 et 291. || xi" s. Einz demain noit, Roland, 517.]
Il 1" Dans le jour qui suivra immédiatement c
où l'on est. Ah ! Monsieur, m'a-t-il dit, je vous attends
BOiL. Sat. 3. Achevez donc — de lui raconter tout ce qnt
dieux ont fait en votre faveur, fén. Tél. 4. Mais c'est — i
faut tout de bon écouter, la f. Fab. iv, 22. P. ext. JX
manière indéterminée. Dans un des jours qui suivi
celui où l'on est. La Fortune s'en joue. Aujourd'hui daa
trône et — dans la boue, corn. Poly. iv, 3. Hâtons-nous
jourd'hui de jouir de la vie ; Qui sait si nous serons — 7 1
Ath. Il, 9.
Il 2" Substantivt. Le jour qui suivra immédiateir
celui où l'on est. Qui a vécu un seul jour a vécu un ^
rien ne ressemble plus à aujourd'hui que — , la br. 16. —
jour de fête. || Précédé d'une préposition. Et déjà remet'
sa vengeance à — , rac. Ath. m, 3. A — les affaires sér
ses. Jusqu'à — . Jusques à — jour {vieilli), mol. Êc. des m.
2. A partir de — . 11 viendra de — en huit, dans huit JOUR
comptant demain. Dès — je chercherai femme, la p. f
VII, 2. Famil. n peut venir aujourd'hui pour (au lieu de)
d'un moment à l'autre.
DÉMANCHEMENT [dé-manch'-man ; en vers, -m
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démancher, § 145. || 1734. Emmau>
ment et demanchement d'iceux couteaux, Stat. des couteli
dans DELB. Rec. Admis acad. 1798.]
Il Action de démancher; état de ce qui est démanc
Le — d'un marteau, d'une bêche. Absolt. (Musique.) Di
difficile.
1. DÉMANCHER [dé-man-ché] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) etinant
s. m. §§ 194 et 196. || xii<'-xiii<' s. Une cuignie Qui dou tout»
desmangie, Ysopet de Lyon, 2799.]
1. F. tr. Il l» Faire cesser d'être emmanché. ■-
cognée, un balai. Son râteau s'est démanché.
Il 2° P. anal. Famil. Disloquer en séparant les part
assemblées. Une table démanchée. Il lui a démanché le Ih
Bâiller à se — la mâchoire. Fig. L'affaire, le parti se dénuuu
se désorganise. || Fig. Famil. Être tout démanché, a>
une démarche qui fait paraître disloqué. Se — pour ol
nir qqch, se donner beaucoup de peine.
II. F. i?itr. Dans le jeu des instruments à cordes n
nis d'un manche (violon, alto, violoncelle, etc.), por
rapidement la main qui tient le manche le long des c
des , pour obtenir, en les raccourcissant, des sons p
aigus. Il Au part, passé pris substantivt. n ne faut :
abuser du démanché.
2. * DÉMANCHER [dé-man-ché] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) etmaBO
s. f. §§ 194 et 196. \\ Néolog.]
Il (Marine.) Sortir d'une manche ou bras de mer. (<
débouquer.)
DEMANDE [de-mând'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de demander, § 52. || xiic s. Les petlolo
c'est les demandes de ton cuer, Serm. de SI /it'>-«. p. 15
I. Il lo Action de demander (ce qu'on veut obtenir)
p. ext. Ce que l'on demande. Adresser une — à qqn. l
— d'argent, de secours. Une — par écrit, n a adressé sa —
ministre. Une chose faite à la — générale. Faire une — en I,
riage, et, ellipf, Il a fait sa — . Chargé par lui D'en faire;
— à son père aujourd'hui, mol. F. sav. ii, 3. Un mémofc
un compte d'entrepreneur, de fournisseur, en —, avant qi
DEMANDER - 6
i iOé, réglé. Il Spccialt. \ 1. (Droit.) Action de s'a-
i\ tril)unaux pour obtenir une cliose à laquelle
il avoir droit. Une — en séparation, en divorce, en
et intérêts. Une — d'indemnité. Il a été débouté de sa
d'extradition. | 2. (Commerce.) Faire une — à un
;■, à un fabricant. Livrer sur — . Spécialt. (Écon.
herche parle consommateur de ce que vend
leur, le fabricant. {V. offre.) L'offre excède la — ,
s producteurs, les fabricants veulent vendre
que les consommateurs veulent acheter. Le
l'offre et de la — règle le prix des objets.
cxt. I 1. (Musique.) Dans une fugue, phrase
i|ui forme le thème ou sujet, et appelle une
! y répond en ramenant le motif sous une autre
réponse.) | 2. (Marine.) Filer le câble à la — du
Mire qu'il est tendu par l'action du vent, pour
Tancre chasse. | 3. (Technol.) Pièce taillée, per-
, selon la forme de celle à laquelle elle doit
in de demander (ce qu'on veut savoir). [Syn.
Une — indiscrète. Loc. prov. A sotte — point de
oiiqt. 'Voilà une belle — ! ANGÉL. : Est-ce que Mon-
-aJii le connaît? — ARGAN : La belle — ! MOL. Mal.
I '. Un traité par demandes et par réponses.
:i:ANDER [de-man-dé] v. tr.
! Ui lat. pop. demandare, confier (qqch) àqqn, et,
'iidre (qqch) de qqn, §§ 295 et 291.]
. liiu connaître qu'on veut avoir (qqch).
. Iii'opre. Il 1° Faire connaître à qqn qu'on désire
lui qqch. Comment, coquin, — de l'argent à une
j ma qualité! mol. Préc. rid. se. 7. Il demande en
.^ cents pistoles, m. Scap. u, 5. — son pain, en men-
■d - l'aumône, et, ahsolt, n demande de porte en porte.
dit personnage Des députés du peuple rat S'en vinrent
qique aumône légère, la f. Fab. vu, 3. — à qqn son
aili pour les pauvres, et, ahsolt, — pour les pauvres. Un
iuiui demande à qqn la bourse ou la vie, qui menace de
ù ' .>a vie s'il ne lui donne sa bourse. || L'enfant de-
ic e sein. Le malade demande des aliments. Il demande à
iç II demande à boire; on lui en apporte, la br. 11. At-
Ifiu'on vous en demande plus d'une fois (à boire), mol.
1 1. [| — une jeune fille à ses parents (pour femme). —
f; en mariage, et, p. ext. — la main d'une jeune fiUe.
jiu.) — des cartes, demander que celui qui tient
' ; > vous en donne. — du cœur, de l'atout, à son
u iie (au whist, au piquet, etc.), l'inviter à jouer ces
il (Il jouant soi-même dans celte couleur. Absolt.
e œur, en trèfle (au boston), se faire fort de faire un
ne déterminé de levées dans cette couleur. || Fig.
\ n un service, une faveur. — une récompense. Le fils
jouttant du meurtre de son père. Et sa tête à la main
£ ant son salaire, coRN. Cinna, i, 3. Je vous demande
i Les bataillons enfoncés demandent quartier, BOSS.
i' — merci. Un auteur à genoux dans une humble pré-
i lecteur qu'il ennuie a beau — grâce boil. Sat. 9.
;.e, — la punition de qqn. — vengeance contre qqn, et,
; sang d'Abel demande vengeance, BOSS. Paneg. St Paul,
st jamais permis aux particuliers de — la mort de per-
1 l'ASC. Prov. 14. Je demande sa tète et crains de l'ob-
1' )HX. Cid, ni, 3. — la vie de qqn. — son salut à Dieu.
lions à Dieu des choses dignes de lui et dignes de nous,
1 Prière, 2. Ceux-ci, pour premier vœu, demandent l'a-
3|oe, LA F. Fab. vu, 6. — une messe, des prières pour
le repos, des distractions. Il ne demande que plaies et
— à qqn aide, protection. C'est un exil que mes pleurs
îmandent, rac. Andr. i, 4. — à qqn son con^ente-
— une entrevue, des explications. L'orateur demande la
Le président demande le silence. — compte à qqn de
a fait. Allons subitement Lui — raison de cet enlève-
lAC. Drit. I, 1. — une réparation par les armes. — la
la paix. — une place. Toutes les dignités que tu m'as
iées, CORN. Cinna, v, 1. — des appointements, une
ijitation, une gratification, des étrennes, un pourboire,
soit. Il demande toujours. — un congé. — la permis-
autorisation de faire qqch. || Spécialt. (T. jurid.) —
se d'une affaire à huitaine. — une enquête, des délais,
aration de corps, de biens. — des dommages et inté-
au greffe communication des pièces. — l'extradition
rimineL || Suivi d'une proposition. | 1. Faire con-
qu'on désire que qqch soit fait. Avec que et le
■> - DÉMANGEAISON
subjonctif. Il demande qu'on lui rende justice. 'Vous demandez
que Dieu vous écoute, et vous ne l'écoutez pas, Bounu. Prière,
2. Avec de et l'infinitif. Je lui ai demandé de venir. On ne
vous demande pas de vous récrier, la br. 1. F/r/. ils 'les cri-
minels) demandent aux abîmes de les engloutir pour se déro-
ber aux rayons vengeurs de la vérité qui les persécute, fén.
Tél. 18. 1 2. Faire connaître qu'on désire faire qqch. Avec
de et l'infinitif [vieilli). — de faire qqch. Il demande de vous
accompagner. Avec à et l'infinitif. — à faire qqch. Il demande
à parler, n ne demande qu'à travailler.
Il 2'' Faire connaître k qqn qu'on désire qu'il apporte,
qu'il amène qqch. — à son libraire un livre nouveau. — au
domestique son chapeau. — à son fournisseur sa note, son
compte. — des marchandises. Spécialt. Un article qui se de-
mande, qui est demandé sur le marché, et, ellipt. Un article
demandé, qui trouve de nombreux acheteurs.
Il 3" Faire connaître à qqn qu'on désire qu'il fasse venir
qqn. — le médecin. — un prêtre. Le général demande des ren-
forts. Votre ami vous demande. On vous demande chez votre
ami. Fig. Va marcher à leur tête où l'honneur te demande,
CORN. Cid, m, 6. | — qqn pour lui parler. POLY. : Gardes,
que me veut-on? — CLÉON : Pauline vous demande, coRN.
Poly. IV, 1. U y a là qqn qui vous demande. Qui demandez-
vous? — ses gens. |j P. anal. — ses chevaux, sa voiture.
II. Faire connaître àqqn qu'on attend (qqch) de lui. Dieu
nous demande la résignation dans le malheur. Ce qu'on vous de-
mande est-il comparable aux victoires que les saints ont rempor-
tées? BOURD. Toussaint, 2. — à qqn plus qu'il ne peut faire, et,
p. anal. — à une terre plus qu'elle ne peut produire. Il n'a pas
fait ce qu'on demandait de lui. On lui demande plus d'applica-
tion. Il Fig. Ne pensez qu'aux devoirs que vos pays demandent,
CORN. llor. II, 8. Il Fig. Je sais ce que l'honneur, après un tel
outrage. Demandait à l'ardeur d'un généreux courage, corn.
Cid, III, 4. Il a fait ce que demande son rang, sa naissance. |[
Suivi d'une proposition. Dieu demande de nous que nous
observions ses commandements. L'honneur demande que nous
combattions. || P. ext. En parlant d'une chose, montrer
j)ar sa nature, son état) qu'elle a besoin de (qqch). Sa santé
demande des ménagements. Ces grands efforts d'imagination en
demandent un extraordinaire à l'attention du spectateur, corn.
3'' Disc. Ti'ag. Ce n'est pas au médecin à écouter les plaintes
quand la plaie demande le fer, rac. Livres annotés, Sophocle.
La circonstance demande de la décision. Le travail demande une
application soutenue. Le crime demande une répression sévère.
La terre demande de la pluie. Ces plantes demandent du soleil. ||
Suivi d'une proposition. Cette affaire demande à être traitée
avec prudence. Cet habit demande à être remplacé.
III. Faire connaître à qqn qu'on désire savoir (qqch) de
lui. — son chemin à qqn. Pourquoi le — , puisque vous le savez?
RAC. Jph. IV, 6. n m'a demandé de vos nouvelles. — à qqn
son opinion. — le sens d'un passage. Je me demande ce qu'il
faut faire. Je me le demande. || Suivi d'une proposition. —
si qqn est venu, s'il y a des lettres. Demande-lui s'il veut
venir souper avec moi, MOL. D. Juan, m, 5. Allez-vous-en...
— aux médecins s'il y a rien de plus préjudiciable à l'homme que
de manger avec excès, id. Av. ni, 1. — où qqn demeure, d'où il
vient, où il va, qui il est. Et quand je vous demande après quel
est cet homme, A peine pouvez-vous dire comme il se nomme,
MOL. Mis. I, 1. Il demande quelle heure il est, i.a br. 11. n
demande pourquoi vous avez agi ainsi. Ellipt. Demandez-moi
pourquoi. On se demande pourquoi, en parlant d'une chose
qui étonne.
DEMANDEUR, EUSE ou ERESSE [de-man-deur,
-deuz', -de-res'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de demander, §§ 112 et 129. || xiiie s. Li
sires doit mètre le demandeur en le sesine de le chose en tel
manière que 11 demanderes baille seurté, bk.\UMAN. il, 8.]
Il 1° Celui, celle qui demande qqch. La vue d'un — lui
donne des convulsions, mol. Av. ii, 4. {Fém. demandeuse.)
Il 2" (Droit.) Celui, celle qui forme une demande en
justice. [Fém. demanderesse.)
DÉMANGEAISON [dé-man-jè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de démanger, § 108. || 1549. Demangeson,
R. EST.]
Il Sensation produite par ce qui démange. Avoir, éprou-
ver de vives démangeaisons. Fig. Envie de faire qqch. Il faut
qu'un galant homme ait toujours grand empire Sur les déman-
geaisons qui nous prennent d'écrire, mol. Mis. i, 2. J'ai des
démangeaisons de mariage aussi, ID. Et. V, 11. Une — d'in-
nover sans fin, B0S6. jR. d'Angl.
DÉMANGER
676
DEMASQUER
DÉniANGER [dé-man-jé] v. intv.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et manger,
ǧ 192 et 196. Il xv<= s. Demangier, comme de rougae, GLoss.
franc.- lat. Bibl. nat. lat. 7684, f" 40, r».]
Il 1° Être le sièg'e d'un picotement qui donne envie de
se gratter. Les épaules, le cou me démange. Il se gratte à
l'endroit où il lui démange, et, fig. famil. Gratter qqn où il lui
démange, caresser ses faiblesses. Vieilli. Se — , éprouver
des picotements. Il le gratte par où il se démange, mol. li.
gent. m, 4.
Il 2° Fig. Famil. J'ai peine à me tenir, et la main me dé-
mange (il me prend une envie de battre), mol. Tari, v, 4.
M'amie, votre peau vous démange (il vous prend envie d'être
battue), ID. M('d. m. l. i, 1. Muse, c'est donc en vain que la
main vous démange (qu'il vous prend envie d'écrire), boil.
Sat. 7. La langue me démange, il me prend envie de parler.
DÉMANTÈLEMENT [dé-man-têl-man ; en vers, -tè-
le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démanteler, § 145. || xvi<= s. Es desman-
telemens d'aucune ville, la noue, Disc, polit, xxvi, 12. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Action de démanteler, état de ce qui est démantelé.
DÉMANTELER [dé-mant'-lé ; en vers, -te-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et manteau,*^
§§ 65, 194 et 196; proprt, « dégarnir de son manteau ».
Il xvie s. L'on demanteloit la ville d'Orléans, gondé, Mém.
ann. 1563.]
Il Désarmer (une ville, une place de guerre) en détrui-
sant les remparts, les fortifications. Sans dents ni griffes le
voilà Comme place démantelée, la f. Fah. iv, 1. Celles (les vil-
les) d'Afrique avaient été démantelées par Genséric, MONTESQ.
Rom. 20.
DÉMANTIBULER [dé-man-ti-bu-lé] V. tr.
[ÉTYM. Pour démandibuler, composé avec la particule
dé (lat. dis) et mandibule, §§ 194 et 196. L'altération de
démandibuler en démantibuler paraît due à l'influence de
démanteler, § 509. cotgr. donne démantibulé comme étant
dans RAB. à côté de démandibuler. || xvi" s. Le records de-
mandibulé joignoit les mains, rab. iv, 15. Admis acad. 1740.]
Il Très famil. || 1» Disloquer (la mâchoire). Et de ce
docteur ostrogoth Démantibulé la mâchoire, d'assougy, Avent.
1,8.
Il 2° P. ext. Dne table, une voiture démantibulée, disloquée.
*DÉMARCAGE [dé-màr-kaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démarquer, § 78. || Ne'olog.]
Il Action de démarquer.
DÉMARCATION [dé-màr-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. demarcacion, m. s. de
demarcar, marquer, § 13. || 1752. trév. (F. à l'article.) Ad-
mis acad. 1798.]
Il Action de marquer la limite qui sépare deux terri-
toires. La ligne de — tracée par l'ordre du pape Alexandre VI,
pour séparer les Indes orientales , revendiquées par le Portu-
gal, des Indes occidentedes, que revendiquait l'Espagne, trév.
Il Fig. Action de marquer la limite qui empêche de con-
fondre deux choses voisines. La ligne de — qui sépare les
différentes classes dans certains pays , les divers ordres de
science.
1. DÉMARCHE [dé-màrch'] s. f.
[ÉTYM. Su])st. verbal de démarcher, § 52. || xv^-wi^ s.
Pour fuyr ennemys font desmarche, J. marot, Voy. de Venise.]
Il 1» Vieilli. Pas qu'on fait dans une voie. || Fig. La der-
nière — de la raison, c'est de connaître qu'il y a une infinité de
choses qui la surpassent, PASC. Pens. xiii, 1. En demeurez-
vous à une seule — ? mass. ^« Prière, 2.
Il 2» P. ext. Manière de marcher. Une — assurée, une
— lente, rapide, précipitée. Elle (Vénus) s'avançait vers le
trône de Jupiter d'une — douce et légère, fén. Tél. 9.
Il 3° Fig. Tentative auprès de qqn. — pour la réussite
de qqch. La — que l'Angleterre avait faite du côté de Rome,
Boss. Var. 10. Faire une fausse — . Famil. Ses pas et démar-
ches ont été inutUes.
2. * DÉMARCHE [dé-màrch'] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et marche,
au sens de « action de fouler, de presser » {cf. marcher),
§§ 193 et 196. SAVARY dit que ce défaut « provient de ne
point tenir la main suffisamment ferme sur la force ». ||
1723. SAVARY, Dict. du comm.]
Il (Technol.) Défaut du drap qui n'est pas tondu d'assez
près.
'DÉMARCHER [dé-màr-ché] v. inir.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) etmari
§§ 192 et 196. Il xu" s. Tuz les leluns demarcheraid, Pi
de Cambridge, cxliv, 21.]
Il Vieilli. Marcher. Puis il vit — à trois ordres dive»
rangs des condamnés, d'aub. Trag. 3. || Avec le pron. i
chi. Se — . Il y a des chevaux qui... se démarchent avec i
de précaution, savary, Dict. du comm. chevaux. P.
Marcher d'un air important. Un monsieur à qui l'on dit
Qui se démarche et qui se carre, colletet, Tr<icas de P
dans LE BiuLioPH. JACOB, Paris burl. p. 267.
'DÉMARGER [dé-mkr-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et ms
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Déboucher (les orifices d'un four de
rier).
DÉIVIARIER [dé-mà-ryé ; en vers, -ri-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et m.
§§ 192 et 196. Il xiiie s. Sont moult dames desmarieeg, i
coiNCY, dans delb. Rec.]
Il Séparer (des époux) en annulant le mariage.
"DÉMARQUE [dé-màrk'] s. f
[ÉTYM. Subst. verbal de démarquer, § 52. || 1732. in
Il (Jeu.) Action de démarquer. || Spécialt. \ 1. Com
la — , employé de l'ancienne administration de*;
chargé de démarquer les tonneaux qui avaient paj
droits. I 2. (T. de jeu.) Jouer à la —, à démarquer,.(
■^DÉMARQUEMENT [dé-màr-ke-man] s. m. ,,,
[ÉTYM. Dérivé de démarquer, § 145. i| Néolog.] ^
Il Action de démarquer. Spécialt. (T. forestier.) ]
vement frauduleux de la marque que l'administrai^
sur certains arbres réservés. ^
DÉMARQUER [dé-màr-ké] v. tr. et int?'.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lai. dis) et m-
§§ 192 et 196. Il xvi« s. Comme il a démarqué les bor;
la France, RONS. vi, 36, Bibl. elz.]
Il 1° V. tr. Dépouiller (un objet) de sa marque. 1 1
lever la marque (chiffres, initiales, etc.) qui indiq
propriétaire. — du linge, de l'argenterie. | 2. Enle
marque mise à un objet pour rappeler qqch. — un
en enlevant le signet, la corne mise à un endroit du
Il P. ext. Spécialt. (Jeu.) Retirer (les points qu'on a
qués). Absolt. Partie de billard à —, partie où quan
des joueurs fait des points, l'autre doit démarquer
qu'il a faits.
Il 2° V. intr. En parlant d'un cheval, n'avoir pi
dents les marques qui indiquent l'âge, être hors i
{Syn. raser.)
DÉMARRAGE [dé-mà-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démarrer, § 78. || 1754. encycl. .'>
ACAD. 1835.]
il (Marine.) Action de démarrer, en parlant d'ui
ment. || P. ext. Départ, campagne d'un bateau de p
DÉMARRER [dé-mà-ré] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et le r
de amarrer (F. cemot),§§ 192 et 196. || 1491. La nef s
mara, dans godef. SuppL]
Il 1" F. tr. (Technol.) Détacher (ce qui est aman
un bâtiment. — des canons. Le navire s'est démarré, a i
ses amarres. || P. anal. Il faut plusieurs chevaux pr
cette voiture, pour la mettre en mouvement.
Il 2» F. w^r. En parlant d'un navire, quitter l'amai
P. anal. Se mettre en mouvement, en parlant d'un
ture lourdement chargée. Le chariot n'a pu — . || F'
mil. Quitter une place. On ne peut pas le faire — . n i;
démarré de là. Il répondit qu'il n'en démarrerait pas du
jambée, sorel, Francion, p. 279.
"DÉMASCLAGE [dé-mas'-klàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démascler, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de démascler.
"DÉMASCLER [dé-mas'-klé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. desmascla,
proprt, « émasculer », la première écorce, que l'on <
dans le démasclage, étant appelée mascle, c.-à-d. i
§ 11. Il Néolog.]
Il (Technol.) Dépouiller (le chêne liège) de la ]
de l'écorce qui n'a pas de valeur, pour que le liège
se former ensuite régulièrement.
DÉMASQUER [dé-mâs'-ké] t>. 6-.
DÉMASTIQUER
— 677 —
DEMENER
. Composa avec la particule dé (lat. dis) et mas-
'i et 196. (I 1564. Desmasquer, oster la masque, J.
. Dict. franç.-lat.]
"/■couvrir en ôlantle masque. Elle refusa de se — .
une demoiselle démasquée, sgarr. Rom. com. i,9. ||
i> connaître (qqn) pour ce qu'il est, en le dépouil-
dehors trompeurs sous lesquels il se cachait. —
i i.itre, un imposteur. Des sages de nos jours nous distin-
lol les traits : Nous démasquons les faux et respectons les
i.iSàOT, Philos. III, 8. Le fourbe s'est enfin démas-
jueil est plus habile et ne se démasque jamais tout à
. Atimûne, 2. V. ext. — l'imposture, le mensonge.
. ext. — une batterie, la dégager, lorsqu'elle est
luvrir le feu, en enlevant ce qui la cachait à l'en-
eri Fig. — ses batteries, attaquer ouvertement.
•EMÀSTIQUER [dé-mas'-ti-ké] v. tr.
Composé avec la particule dé (lat. dis) et mastic,
196. Il 1699. DE LA liiRE, dans Mëm. de l'Acad.
. p. 140.]
l'clinol.) Dégarnir de mastic. — les bords d'une vitre.
IMÂTAGE [dé-m<i-tàj'] s. m.
[Iym. Dérivé de démâter, § 78. || 1783. engycl. méth.
dis ACAD. 1835.]
JiMiu'ine.) Action de démâter.
1, MATER [dé-mâ-té] î;. tr.
\\]. Composé avec la particule dé (lat. dis) et mât,
i H 196. Il 1680. RICHEL.]
i(ie.) Dégarnir (un bâtiment) d'un ou plusieurs
un navire pour le réparer. On navire démâté par la
înte. Tirer à — , diriger le tir sur un vaisseau ennemi de
lajcre à le dégarnir de ses mâts. || Intransitivt. Ce navire
dilaté de tous ses mâts.
]':mÊLAGE [dé-mô-laj'] s. m.
I YM. Dérivé de démêler, § 78. || Néolog. Admis acad.
. iinol.) Action de démêler.
:,:mÊLiÉ [dé-mc-lé] s. m.
ji'YM. Subst. particip. de démêler, § 45. ||1664. Nousn'au-
Miamais aucun demeslé ensemble, MOL. Mar. forcé, se. 2.]
liscussion entre personnes qui ont des intérêts op-
0 5. Avoir des démêlés avec qqn. Le — entre ceux d'Ardée
t Vricie, BOSS. Hist. univ. m, 6. A tous nos démêlés cou-
o:|chemin, de grâce, MOL. Mis. ii, 1. 1| P. ext. Famil. Avoir
ftîémêlés avec la justice, avoir quelque méchante affaire
:','ler avec elle.
liÉMÊLEMENT [dé-mèl-man ; en vers, -mè-le-...]
rvM. Dérivé de démêler, § 145. || xvi^ s. Au demeslement
paix ou de la guerre, du villars, dans godek. SuppL]
'iction de démêler. || Fig. Dénouement. L'intrigue ni
ne manquent point à cette pièce, acad. Sentiments sur
d.
ÈMÊLER [dé-mè-lé] v. tr.
TYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et mêler,
1 196. Il xii" s. Li rois i vint corant por desmeler, Aiol,
1° Dégager (ce dont les parties sont emmêlées).
a écheveau de fil. — une fusée, et, fig. vieilli, — la ta-
dénouer une complication, n avait bien d'autres fusées
, MALH. Bienf. de Sénèq. iv, 4. Voyons un peu comme la
se démêlera, gherardi, 7'/!. ital. i, 319. — les che-
et, absolt, Peigne à — . ( V. démêloir.) Un cyclope amou-
. Se démêlait la barbe et les cheveux, la f. Psyché, 1.
2o Fig. — les fils d'une intrigue. Qui démêlera cet em-
illement? PASC. Pens. viii, 1. D'abord elles (ces maximes)
ajiaraissaient comme un songe, mais peu à peu elles se démê-
dans mon esprit, fén. Tél. 24. Au part, passé employé
'ctivt. Songe admirable... dont les images sont si nettes
i démêlées, boss. A. de Gonz. Vous avez bien d'autres
res A —, L.\ F. Fab. viii, 4. C'est une affaire entre le
et moi, et nous la démêlerons bien ensemble, mol. D. Juan,
Voilà, mon père, comment il faut traiter les partisans pour
f — . PASC. Prov. 12. Il Spécialt. Avoir qqch à — avec qqn.
1 e veux rien avoir à — avec vous. P. ext. Famil. Avoir
l|i à — avec la justice, avoir quelque méchante affaire à
'1er avec elle.
1. 1! 1" Dégager (ce qui est emmêlé avec d'autres cho-
/(.'/. Ceux au contraire que la naissance démêle d'avec le
? jle, i.A BR. 9. Se — d'une intrigue, d'un embarras. Je sais
!■ i' adroitement mon épingle du jeu, et me — prudemment de
toutes les galanteries qui sentent tant soit peu l'échelle, mol.
-1;'. II, 1. Il Vieilli. Se — d'une chose, s'en tirer adroitement.
Et qui fait (joue) les rois parmi vous ? Voilà un acteur qui s'en
démêle parfois, mol. Impr. se. 1. Les chevaux anglais... se
démêlent assez mal des mauvais chemins, hamilt. Gram. 84.
Il 2° P. ext. Fig. Discerner (ce qui est confondu avec au-
tre chose). — qqn au milieu de la foule. Les génies extraordi-
naires se démêlent toujours de la troupe, BOSs. Ambition, 1.
Spécialt. (Vénerie.) — les voies du cerf, discerner les tra-
ces récentes du cerf couru des anciennes traces, ou des
traces des autres cerfs avec lesquelles elles se confon-
dent. Il L'âme d'Alain ne se démêle plus d'avec celle du grand
Condé, LA BR. 11. — la vérité de l'erreur, d'avec l'erreur. —
la vertu d'avec ses apparences, mol. 'Fart, v, 1. Sans y —
(dans l'homme) par l'intelligence le secret principe de toutes
nos actions, boss. D. d'Orl. — les véritables intentions de qqn.
Absolt. — les projets, les pensées de qqn. Il n'est pas aisé
de — son caractère, ses sentiments.
- DÉMÊLOIR [dé-mè-lwàr] s. m.
[étym. Dérivé de démêl«r, § 113. Mot de la fin du xviii« s.
Admis dans acad. 1802 (édition non officielle).]
Il Ce qui sert à démêler. Spécialt. Peigne pour démê-
ler les cheveux.
DÉMEMBREMENT [dé-man-bre-man] s. m.
[étym. Dérivé de démembrer, § 145. || xiiic s. Desmembre-
ment de la baronie. Livre de jostice, 256.]
Il Action de démembrer. Fig. Le — d'un fief. Le — de la
Pologne. || P. ext. Partie détachée d'un ensemble. La mo-
narchie des Séleuoides, futur — de l'empire d'Alexandre. Toute
servitude est un — du droit de propriété.
DÉMEMBRER [dé-man-bré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et mem-
bre, §§ 194 et 196. Il xi<= s. Kiluiveïst Sarrazins desmembrer,
Roland, 1970.]
Il 1» Vieilli. Priver des membres. (Blason.) Oiseau dé-
membré, figuré sans membres. Animal démembré, figuré
avec les membres détachés.
Il 2° Morceler, en détachant les membres, et, p. ext.
en divisant le corps. — im animal. On écorche, on taille, on
démembre Messire loup, la f. Fab. viii, 3. |1 Fig. \ 1. Morceler
(un ensemble) en en détachant les parties. — un fief. A la
mort d'Alexandre son empire se démembra, fut démembré. P.
anal. — une charge, lui enlever une partie de ses attribu-
tions. I 2. Détacher d'un ensemble (une partie). Cette pro-
vince a été démembrée de l'Empire. Une commune démembrée
d'un département.
DÉMÉNAGEMENT [dé-mé-nàj'-man ; en vers, -nà-
je-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déménager, § 145. || 1611. Desmesnage-
ment, cotgr.]
Il Action de déménager. Dne voiture de — . N'ayant pour
toute excuse que mon — , F. luillier, Lett. à Peiresc,
iT juin 1634, Tamizey de Larroque. Loc. prov. Trois dé-
ménagements valent un incendie, allusion aux frais qu'oc-
casionne un déménagement.
DÉMÉNAGER [dé-mé-nà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et mé-
nage, §§ 194 et 196. Il xiii« s. Mi gage sont tuit engagié Et de
chiez moi desmanagié, ruteb. p. 7, Kressner.]
Il Transporter ailleurs (le mobilier qui garnit un lo-
gement, une demeure). — des meubles, des tableaux, une
bibliothèque. P. ext. Famil. Les voleurs ont déménagé toute
la maison. || Absolt. — à la cloche de bois, sans bruit, fur-
tivement. P. ext. Changer de demeure. Ils sont déménagés.
P. anal. Très famil. Faire — qqn, lui faire quitter la place.
Fig. Sa raison déménage, s'en va. P. ext. Sa tête déménage, il
déménage, il devient fou.
"DÉMÉNAGEUR [dé-mé-n"a-jéur] s. m.
[étym. Dérivé de déménager, § 112. || Néolog.]
Il Celui dont le métier est de faire des déménagements.
DÉMENCE [dé-mâns'] s. f.
[étym. Emprunté du lat. dementia, m. s. || xv« s. En telle
démence, mart. le franc, dans delb. Rec]
Il Dérangement grave de la raison. Tomber, être en — .
Il P. hyperb. En parlant d'une conduite insensée. C'est de
la — . C'est le comble de la — .
DÉMENER [dêm'-né; en vers, dé-me-...] v. tr.
[étym. Composé de la particule dé (lat. de) et mener,
§§ 192 et 196. Il xio s. Ce fut granz duels qued il en démenèrent,
St Alexis, 104.]
DEMENT
678
DEMEURE
Il l» Anciennt. Mener avec force, agiter. En démenant
leurs épées, amyot, Lucull. 70.
il 2° Avec le pron. réfléchi. Se —, faire aller ses bras,
ses jambes, tout son corps. Il se démène comme un possédé.
Il Fig. S'agiter vivement, n s'est beaucoup démené pour cette
affaire.
* DÉMENT, ENTE [dé-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. démens, entis, m. s. || xv'' s.
Elle a esté si démente et si sotte, G. tardif, dans delb.
Rec. Inusité aux xvii" et xviii'^ s.]
Il (Médec.) Atteint de démence. Substantivt. Dn —, une
démente.
DÉIOENTI [dé-man-ti] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de démentir, § 45. On trouve or-
dinairement au xvi'= s. et au commencement du xviio s.
démentie ou démentir dans le même sens. || xvi^ s. Dn dé-
menti revenché, Montaigne, i, 22.]
Il Action de démentir, parole par laquelle on dément.
Donner un — à qqn, et, vieilli, Donner le — . Un seul — lui
porte une infamie Qu'il ne peut effacer s'il n'expose sa vie,
CORN. Ment, v, 3. Loc. prov. Un — vaut (mérite) un souf-
flet, un soufflet vaut un coup d'épée. Donner un — aux asser-
tions de qqn, et, fig. Ces faits donnent un — à ses assertions.
Il Fig. Avoir le — de qqch, avoir l'affront d'un échec dans
une affaire pour laquelle on s'est avancé. J'y suis trop en-
gagé pour en avoir le — , MOL. Sicil. se. 4.
DÉMENTIR [dé-man-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et mentir,
§§ 192 et 196. Il xie s. S'or ad parent m'en voeillet desmentir,
Roland. 3834.]
Il 1" Contredire (qqn) comme n'ayant pas dit vrai. Qui
vous démentira? Tout parle contre lui, raC. Phèd. m, 3. Ose
me — , dis-moi ce que tu vaux, coRN. Cinna, v, 1. Démens donc
tout Paris, qui, prenant la parole,... te dira : « Je l'ai vu o, boil.
Sat. 10. Il se dément lui-même sans y prendre garde. || Fig.
Mon cœur ne prétend point, seigneur, vous — , rag. Bcr. il, 4.
Mes yeux ont démenti leurs témoins les plus forts, mol. Mis.
V, 4. Si tu démens tes yeux, croiras-tu mon suffrage? CORN.
Perth. III, 4. Mon coeur démentait ma bouche à tous moments,
RAC. Andr. v, 3. Un homme qui sait la cour... déguise ses pas-
sions, dément son cœur, la br. 8.
Il 2° P. anal. Contredire (ce que dit qqn) comme con-
traire à la vérité. Démentant le faux bruit de sa mort, rag.
Mithr. I, 4. P. ext. Désavouer. Tiens, perfide, regarde et dé-
mens cet écrit, RAG. Baj. v, 4. Pourquoi le — (ce billet), puis-
qu'il est de ma main? mol. D. Garde, ii, 5.
Il 3° P. ext. Contredire par des actes. J'ai promis, ne me
démentez pas. Votre parole est donnée ; voudrez-vous point vous
— ? Il courut — une mère infidèle, RAG. Mithr. ii, 3. Titus
n'a point pour moi paru se — , ID. Bér. i, 3. Tu te démens bien-
tôt de tes bons sentiments, mol. Sgan. se. 23. n a démenti les
espérances qu'on avait conçues de lui. Ses actions démentent
ses paroles. Et ce sage dehors que dément tout le reste, mol.
Mis. III, 4. Que jusque-là ma gloire ose se — ! corn. Poly.
m, 5. Sa bonté ne s'est jamais démentie. Qu'il démente en un
jour tout le cours de sa vie, rac. Mithr. m, 1 . Et l'inclination n'a
jamais démenti Ce sang qui t'avait fait du contraire parti, cORN.
Cinna, v, 1. Vous ne démentez point une race funeste, rac.
Iph. IV, 4.
Il 4" Fig. (Technol.) Dn cheval qui se dément, qui se dé-
range, qui perd de ses qualités. Dne construction qui se
dément, qui se dérange, qui perd de sa solidité. Fig. Si le
plus petit d'eux (de ces astres) venait à se — et à rencontrer
la terre, que deviendrait la terre? la br. 16.
"DÉfiEERGEMENT [dé-mèrj'-man ; en wr5,-mèr-je-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démerger, § 145. || Néolog.]
Il (Marine.) Action de démerger ; quantité dont un vais-
seau démerge.
* DÉMERGER [dé-mèr-jé] v. inlr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
dical de immerger, §§ 192 et 196. || Néolog.]
Il (Marine.) Éprouver une diminution dans le tirant
d'eau. {Cf. émerger.)
DÉMÉRITE [dé-mé-rïf] S. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et mérite,
§§ 193 et 196. Il xiv« s. Non pas seulement pour ses démérites
ou iniquitez, Songe du vergier, dans dociiez, Dict.]
Il 1» Ce qui fait qu'on mérite la désapprobation. Pro-
porUonner le châtiment au — . Spécialt. (Philos., Théol.)
Le mérite et le — supposent le libre arbitre. Voilà le fo
mérite et du — fén. Exist. de Dieu, i, 2.
Il 2o Action de démériter de qqn, de ne plus ave
titre à sa bienveillance. Faire un — à qqn de qqch. n
le — d'être vivant, d'alemb. Eloges, La Chaussée.
DÉMÉRITER [dé-mé-ri-lé] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et nU
§§ 192 et 196. Il xvi<= s. Pour mériter ou démériter, j.
CHET, dans godef. SuppL]
Il 1" Mériter la désapprobation. Spécialt. (Théol.,
los.) La volonté libre peut mériter ou — .
Il 2° Perdre les titres que l'on a à la bienv(
de qqn. — de qqn. Avoir démérité aux yeux de qqa, a
de qqn.
" DÉMÉRITOIRE [dé-mé-ri-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de démériter, sur le modèle de mtA
§ 249. Il xvc s. CHASTELL. daus DELB. Rcc.
Il (Théol., Philos.) Qui mérite la désapprobation
erreurs ne me font rien faire de méritoire ni de — , fés.E
de Dieu, ii, 1.
DÉMESURÉ, ÉE [dem'-zu-ré ; en vers, dé-me-...]
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et nu
§§ 193 et 196. Il xi'2 s. Se déduit de desmesureement,
Roland, 1425.]
Il Dont les dimensions dépassent la mesure. Une
démesurée. || Fig. Des prétentions démesurées. Ambitiin
gueil démesurés.
DÉMESURÉMENT [dem'-zu-ré-man ; en vers.
me-...] adv.
[ÉTYM. Composé de démesurée et ment, § 724. || :
Pluie e gresilz desmesureement, Roland, 1425.]
Il D'une manière démesurée. Il est — grand.
1. DÉSdETTRE [dé-mètr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et m
§§ 192 et 196. Il xiiio s. Quant tu me desmeis Du lieu
m'avoies mis, Compl. de P. de la Broce, p. 35, Jubin
Il Déplacer. Spécialt. Déplacer (des pièces osse
de manière à les désarticuler. {Cf. luxer.) Se — le
le poignet, n s'est démis le pied.
2. DÉMETTRE [dé-mètr'] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. demittere, faire descendn
venu démettre sous l'influence des mots de formation
Le sens 2° se rattache à dimittere, renvoyer. || xi« s. is
neirs cume peiz k'est démise, Roland, 1635.]
Il 1» Vieilli. Retirer d'une dignité, d'une charge,
emploi, n fut déhiis, et l'on tomba d'accord Qu'à peu
convient le diadème, la f. Fab. vi, 6. Se —, se reti
lontairement. n s'est démis de sa charge. Rome
en vos mains de l'empire du monde, CORN. Cinna, V,
de l'empire, montesq. Roin. 13.
Il 2° (Droit.) Renvoyer (d'une demande). Il a été
de son appel, de son opposition.
DÉMEUBIiEMENT [dé-me"u-ble-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démeubler, § 145. || 1680. richel.
mis AGAD. 1740.]
Il Action de démeubler, état de ce qui est demi
L'inspection en détail de l'ameublement et du — de toute i-
maisons royales, ST-SIM. xi, 125. H
DÉIVIEUBLER [dé-méu-blé] v. tr. *
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et m'
§§ 194 et 196. Il xiiie s. Par la fol que vos doi, l'en nos
moblé, J. de Lanson, dans godef. desmobler.]
Il Dégarnir de meubles. Dn appartement démeubi
maison de la ville est démeublée à faire pitié, regnarli.
irnpr. se. 4. || Fig. Famil. Avoir la bouche, la mâchoii
meublée, dégarnie de dents.
DEMEURANT, ANTE [de-méu-ran, -rânt'] adj-
[ÉTYM. Adj. particip. de demeurer, § 47. || xii" s. '■
demorant, beneeit, Ducs deNorm. dans gouef. Supj
Il 1° Vieilli. Qui est encore là (par opposition à c
est parti). || Substantivt. Le —, le reste. Le — des rai
chapitre en un coin, la f. Fab. ii, 2. Mainte veuve pourta:
la déchevelée Qui n'abandonne pas le soin du — , id. C
Matr. d'Ëph. \\ Loc. adv. Au —, au reste. Sentant l
d'une lieue à la ronde. Au — , le meilleur fils du monde, M
Auroi. Au — , c'est un oiseau assez familier, buff. Moif
Il 2» Qui demeure dans un lieu. Substantivt. Le
demeurante. || Fig. Sa parole demeurante en nous, UOS:;
rif. 2.
DEIVIEURE [de-meur] s. f.
rge,
1
DEMEURER
679
DEMI-APONÉVROTIQUE
nM. Subst. verbal de demeurer, § 52. || xiie-XTiie s.
nt ke longue demeure Aie faite de canter, le chat, dic
IV, 1, Falh.]
i-iUi. Le fait de demeurer, de tardera faire qqch.
pas péril en la — . Sans plus longue — , Il lui dit en
ots, L.\ F. Contes, F. du roi de Garbe. Être en —
s de qqn, en retard pour s'acquitter d'une obliga-
vers lui, pour reconnaître ses bons offices. P.
lettre qqn en — de faire qqch, proprement, lui en-
de le faire, en le rendant responsable du retard
jtjar suite, l'inviter à le faire sans tarder. On l'a mis en
—le tenir ses engagements. C'est une mise en — .
. î 1" Le fait de demeurer dans un lieu, n n'a pas
1 ongue — ici. || P. ext. Le fait d'avoir son habitation
!i lieu. En ce temple où tu fais ta — sacrée, rag. Ath.
es lieux où la cour faisait sa — ordinaire, BOSS. Hist.
i, 5. Il Loc. adv. A — , pour rester dans le lieu dont
. Être établi à — dans un pays, dans une maison. P.
. il meuble placé à — . Semer à — , au lieu môme oii la
pl|tc doit croître.
120 Habitation dans laquelle on est établi. Une —
Me. Un maître... doit à ses domestiques l'aliment et la
HD. Soin des domest. {Cf. logement.) C'est des mi-
u ca saints la — sacrée, r.ag. Ath. m, 2. || P. anal. Cer-
taji animaux se creusent des demeures souterraines. {Syn.
dcLcile.) || Fig. Conduire qqn à sa dernière — , au tombeau.
Lcprps de l'hôte fut porté à sa dernière — , scarr. Rom.
ci. II, 8. Elle va descendre à ces sombres lieux, à ces demeu-
re iouterraines, BOSS. D. d'Orl. Tant que nous sommes déte-
mlans cette — mortelle (le monde d'ici-bas), nous sommes
i: jettis aux changements, ID. ibid. Les demeures étemelles,
leiel.
jEMEURER [de-me'u-ré] v. intr.
iiTYM. Du lat. pop. *demôrare (class. demorari), m. s.
d;3nu demourer, §§ 347, 295 et 291, puis demeurer, par
r(j;tion des formes à radical accentué sur les formes à
riical atone.]
, Il 1" Vieilli. Tarder en chemin, n demeure bien. Il
li|eure longtemps à venir, amyot, Salon, 57.
2" P. ext. Fig. Mettre du temps à faire qqch. — long-
t(i)s à dîner, n est demeuré une heure à lire la lettre. Vous
3; ez Que je n'ai demeuré qu'un quart d'heure à le faire (un
- net), MOL. Mis. I, 2.
t. il 1° S'arrêter, être arrêté un certain temps dans
1 eu où on est . N'allons point plus avant ; demeurons, chère
I ne, rag. Phèd. i, 3. Vous, Cinna, demeurez, et vous, Maxime,
lii, CORN. Cinna, ii, 1. Demeurons toutefois pour troubler
( fortune, rag. Andr. ii, 1. Demeure un peu ici pour voir
} me ce médecin te ressemble, mol. Mal. iin. m, 9. Un
II .me qui a assez de bien pour vivre, s'U savait — chez soi
1 3 plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur mer ou au siège
lie place, pasc. Pens. iv, 1. J'ai peine, je l'avoue, à — en
3:e, MOL. Éc. des f. IV, 1. n est demeuré en chemin, et,
' Pourquoi — en si beau chemin (ne pas continuer ce qui
j é si bien commencé)? Demeurez là, e\,fig. Demeurez-en là
ijceque vous dites, de ce que vous faites, etc.). L'affaire
sjest demeurée là. n en est demeuré là de sa lecture. — en
ère, et, fig. tarder à s'acquitter vis-à-vis de qqn, ou
pas s'acquitter de tout ce qu'on lui doit. Deux des
iillants demeurèrent sur la place , morts sur le lieu du
nbat. Dormez votre sommeil , riches de la terre, et demeu-
dans votre poussière (la poussière du cercueil), boss.
Tellier. Un os lui demeura bien avant au gosier, l.\ f.
^. III, 9. Ce mets lui est demeuré sur l'estomac, sur le
ir, n'a pas été digéré ; et , fig. S'il vous demeure quelque
se sur le cœur (si vous n'êtes pas entièrement satisfait),
uls pour vous répondre, mol. G. Dand. ii, 8. Fig. — sur
bonne bouche , ne plus rien prendre après une chose
.it on veut garder le goût agréable. — sur son appétit,
ser de manger avant d'avoir satisfait son appétit. —
silence. — en suspens. — en repos. Tout le malheur des
âmes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas — en
os dans une chambre, pasg. Pens. iv, 1. || — indécis, si-
cieux, confus, pensif. Ils le font — d'accord de tout ce qu'ils
ent, BOSS. Honneur du monde, 2. Je demeure immobile,
iN. Cid, 1, 6. Je demeure stupide, id. Cinna, V, 1. — court
is un sermon ou dans une harangue, la br. 12. Recevoir un
ont et — vaincu, corn. Cid, ii, 8. Elle demeurait pleine de
inte et de défiance à la vue de cet inconnu, fén. Tel. 1. —
cur, inconnu. De même que ces fleuves tant vantés demeurent
sans nom et sans gloire mêlés dans l'Océan avec les rivières les
plus inconnues, noss. D. d'Orl. (Les bataillons espagnols)
demeuraient inébranlables au milieu de tout le reste en déroute,
ID. Condc. Ce qui est imprimé demeure imprimé, la br. 15. Je
demeurai longtemps sans lumière et sans vie, rag. Iph. Il, 1.
Je demeure toujours la fille d'un proscrit, corn. Cinna, i, 2.
Le roi Jacques, son fils, demeura toute sa vie sans pouvoir re-
garder une épée nue, malebr. Rech. de la vérité, II, 1,7.
Specialt. (Comm.) — garant, et, ellipt, vieilli, — du croire,
être garant de la solvabilité de ceux à qui l'on vend à cré-
dit pour le compte d'autrui. {Cf. ducroire.)
Il 2° P. ext. Specialt. Se fixer, être fixé en la posses-
sion de qqn. De nombreux prisonniers sont demeurés au
pouvoir de l'ennemi. Ce billet est demeuré entre ses mains. Un
objet demeuré en gage entre ses mains. A qui doit — cette no-
ble conquête, rag. Alex, iv, 5. Donner à qqn une gloire qui
demeure éternellement. La gloire m'en demeure, corn. Méd.
II, 4. Et si la moindre tache en demeure à mon nom , ID.
Nicom. IV, 1. Force est demeurée à la loi. Une pièce qui est
demeurée au théâtre, qui continue à être jouée.
III. P. ext. Être établi dans un lieu, y habiter, n de-
meure à Paris, n a demeuré quelque temps à Londres. Je pour-
rais y — toute ma vie sans être jamais vu de personne, desc.
Lett.
DEMI, lE [de-mi] adj., s. m. et f. et adv.
[ÉTYM. Du lat. pop. *dëmÇdium (class. dîmïdium), m. s.
devenu *demiei, demi, §§ 305, 415 et 291. {Cf. mi.)]
I. Adj. Qui forme la moitié d'un tout.
Il lo Placé après un subst. sing. ou plur., auquel il est
uni par la conjonction et, il s'accorde avec ce subst.
sous-entendu au singulier. Deux lieues et demie. Deux ans
et — . Une heure et demie. I| Fig. | 1. Je suis corsaire et —
(plus que corsaire), la f. Contes, F. du roi de Garbe.
Loc. prov. A trompeur, trompeur et — , plus que trompeur.
I 2. Vieilli. Sans respect ni — (sans le moindre respect),
MOL. Sgan. se. 16.
Il 2° Placé avant un subst. qu'il qualifie et auquel il
se joint par un trait d'union, formant mot composé, il
reste invariable. Une — heure. Une — lieue. Une — aune. Un
— mètre. Une — circonférence. Deux — douzaines. Un — quart.
II Fig. Incomplet. Un — savant. Les — savants s'en moquent,
PASG. Pens. V, 14. Une — obscurité. Le — jour. Un — mot.
Une — mesure. Un — succès. Famil. Une femme de — vertu,
dont la vertu laisse à désirer. || Specialt. — frère, —
sœur, frère, sœur, de père ou de mère seulement.
II. Subst. Moitié.
Il 1° Masc. La moitié d'un entier. Quatre plus un — . ||
Loc. adv. A — . La course de nos jours est plus qu'à — faite
RACAN, Retraite. L'Étoile, le voyant à — corps dans la caisse
LA F. Ragotin, v, 8. Fig. D'une manière incomplète. {Syn
à moitié.) Faire les choses à — . Point de ces pécheurs à —
pasc. Prov. 4. Et jamais insolent ni cruel à — , corn. Cinna
I, 3. Tant qu'il respirera, je ne vis qu'à — , R.\C. Brit. iv
3. Qui se venge à — court lui-même à sa peine, coRJi. Rodog
v,l.
Il 2" Specialt. Fém. La moitié d'une heure. Une horloge
qui sonne les demies. Il est arrivé à la demie.
III. Adv. Placé avant un adj. ou un part, qu'il modi-
fie et auquel il est joint par un trait d'union, formant
mot composé. Une bouteille — pleine. Un gigot — cuit. Ses
ais — pourris, boil. Lutr. 3. | Fig. A peu de chose près.
— morte et — boiteuse, la f. Fab. ix, 2. Horace... déjà les
croit — domptés, corn. Hor. iv, 2. Des nymphes — nues.
* DEMI- AIGRETTE [de-mi-è-grc-f] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et aigrette, § 173. || xviii* s.
Mot dû à buff. Hérons du nouv. continent.]
Il (Zoologie.) Le héron bleuâtre, variété de héron.
•DEMI- AIR [de-mi-ér] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et air, § 173. || 1771. trév.]
Il Vieilli. (Manège.) Demi-volte qu'on fait exécuter à
un cheval.
* DEMI- AMAZONE [de-mi-à-mà-zon'] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et amazone , § 173. || xvme s.
buff. Amaz. à tête jaune.]
Il (Zoologie.) Variété de perroquet de Guyane.
* DEMI- ANTENNE [de-mi-an-tèn'] S. f.
[ÉTYM. Composé de demi et antenne, § 173. || Néolog.]
Il (Marine.) Vergue des voiles à bourset.
* DEMI-APONÉVROTIQUE [de-mi-à-po-né-vrô-tïk']
adj.
DEMI-ARPENTEUSE
— 680 —
DEMIELLER
[ÉTYM. Composé de demi et aponévrotique, §179. \\Néolog.]
Il (Anat.) Quia une partie aponévrotique. Muscle —,
un des muscles fléchisseurs de la jambe sur la cuisse,
situé dans la région crurale postérieure, et dont le tiers
supérieur est aponévrotique. ( V. demi-membraneux.)
* DEMI-ARPENTEUSE [de-mi-kr-pan-te'uz'] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et arpenteuse, § 173. || Néolog.]
Il (Zoologie.) Variété de chenille qui, ayant la première
paire de pattes plus courte que les autres, marche à la
façon de l'arpenteuse.
* DEMI-AUTOUR [de-mi-6-tour] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et autour 2, § 173. || xvi^ s. du
FOUiLLOux, Vénerie, f» 59.]
Il (Fauconn.) Autour de moyenne grandeur.
DEMI-BAIN [de-mi-bin] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et bain, § 173. || xvii« s. V. à
l'article. Admis acad. 1835.]
Il Bain à mi-corps, le chaud , la solitude et quelque dieu
malin L'invitèrent d'abord à prendre un — bain, la f. Contes,
Fleuve Scamandre.
'DEMI-BANDE [de-mi-bând'] s. f.
[ÉTYî^i. Composé de demi et bande, § 173. || Néolog.]
Il (Marine.) Inclinaison d'un navire sur le côté jusqu'à
moitié de la carène.
'DEMI-BAS [de-mi-bd] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et bas, § 173. || xvio-xvii" s.
Son corps estoit vestu avec un demy bas, br.ant. xix, 319.]
Il Bas qui ne va que jusqu'à mi-jambe.
'DEMI-BASTION [de-mi-bas'-tyon ; en vers, -ti-on]
s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et bastion, § 173. || 1690. fu-
ret.]
Il (Technol.) Partie d'un front bastionné qui ne pré-
sente qu'un flanc et une ftice.
'DEMI-BÂTON [de-mi-bâ-ton] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et bâton, §173. || 1791. encycl.
méth.]
Il (Musique.) Barre tracée perpendiculairement sur
deux lignes de la portée, et indiquant un silence de deux
mesures.
'DEMI-BATTOIR [de-mi-bà-twàr] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et battoir, § 173. || 1680. richel.]
Il (Technol.) Battoir de petite taille qui sert au jeu de
paume.
'DEMI-BAU [de-mi-bô] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et bau, § 173. |1 1783. encygl.
MÉTH.]
Il (Marine.) Poutrelle qui entre dans l'assemblage
d'un bau.
'DEMI-BEC [de-mi-bêk'] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et bec, § 173. || Mot dû à cu-
VIER.]
Il (Zoologie.) Variété de brochet dont la mâchoire in-
férieure se prolonge sans dents au delà de la supérieure.
DEMI-BOSSE [de-mi-bôs'] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et bosse, § 173. {Cf. ronde
bosse.) Il 1611. COTGR.]
Il (Technol.) Sculpture dont la saillie est intermédiaire
entre le bas et le haut relief.
1. 'DEMI-BOTTE [de-mi-bof] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et botte 4, § 173. || 1690. fu-
ret.]
Il (Escrime.) Botte qui n'est pas poussée à fond. [Syn.
demi-coup.)
2. 'DEMI-BOTTE [de-mi-bof] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et botte 2, § 173. || Néolog.]
Il Botte qui ne va que jusqu'à mi-jambe.
'DEMI-CANON [de-mi-i<à-non] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et canon 1, § 173. || xvi" s. Le
demy canon que nous avions amené, monluc, Mém. il, 64,
de Ruble.]
Il (Ane. artill.) Canon plus petit que les canons ordi-
naires.
DEMI-CASE [de-mi-i<àz'] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et case, § 173. || 1754. encygl. ]
Il (Technol.) Flèche du jeu de trictrac sur laquelle il
n'y a qu'une dame.
DEMI-CASTOR [de-mi-kâs'-tor] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et castor, § 173. || 1723. SA-
VARY, Dict. du coinm. castor. Admis acau. 1740.]
4
Il (Technol.) Chapeau dont le tissu contient seulem
environ moitié de poil de castor. || Fig. Néolog. Très far,
Femme du demi-monde.
'DEMI-CEINT [dc-mi-sin] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et l'anc. franc, ceint, ceintt
§ 17.3. Il 1360. Un demi ceint a charnières, dans gay, Gl
arch.]
Il Anciennt. Ceinture étroite, de chaînons de meta
laquelle les femmes suspendaient clefs, ciseaux, etc
belle mit son corset des bons jours, Son — , l.\ f. Con,
Hermite.
* DEMI-CEINTIER [de-mi-sin-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de demi-ceint, § 115. |] 1564. j. tiuei
Dict. franç.-lat.]
Il Anciennt. Ouvrier qui fabriquait des demi-ceint
DEMI-CERCLE [de-mi-sèrkl'] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et cercle, § 173. || 1539. r. e«
Il 1° Moitié de cercle. || P. ext. Rapporteur, demi-c
cle gradué qui sert à mesurer les angles.
Il 2" (Escrime.) Mouvement que décrit l'épée darir
parade du demi-contre , pour venir rencontrer à teii
et écarter l'épée de l'adversaire. || Fig. Famil. Battra
qqn au —, reprendre l'avantage sur lui au moment fa
rable.
Il S» P. ext. Moitié d'un ouragan. — maniable, la mo'
la moins violente. — dangereux, la moitié la plus violei:
'DEMI-CHAÎNE [de-mi-chen'] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et chaîne, § 173. || Néolog.
Il (Danse.) Pas où l'on traverse du côté opposé ei
arrêtant, au lieu de revenir au point de départ.
'DEMI-CIRCULAIRE [de-mi-sir-ku-ler] adj.
[ÉTYM. Composé de demi et circulaire, § 179. |1 it>
DiONis, Anat. de l'homme, p. 304.]
Il (Anat.) Qui forme un demi-cercle. Canaux demi-cir
laires de l'os temporal, qui s'ouvrent dans le vestibule de l'oreil
■" DEMI-CLEF [de-mi-klé] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et clef, § 173. || 1694. t
GORN.]
Il (Marine.) Sorte de nœud fait avec le bout d'un Cj
dage tourné sur lui-même. ■
* DEMI-COLONNE [de-mi-ko-lôn'] s. f. 5
[ÉTYM. Composé de demi et colonne, § 173. || 1690. f
RET.]
Il (Architect.) Colonne engagée de la moitié de
diamètre.
'DEMI-CONTRE [de-mi-kôntr'] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et contre, § 173. || NéolO\
Il (Escrime.) Parade d'un coup droit, d'un dégage!
où l'on décrit avec l'épée un demi-cercle au-des»
au-dessous de l'épée de l'adversaire, pour se trouvi
opposition,
"DEMI-COtJP [de-mi-kou] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et coup, § 173. || 1690. furI
Il (Escrime.) Demi-botte. (F. demi-botte 1.)
"DEMI-COUPÉ [de-mi-kou-pé] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et coupé, § 173. || 1752. tré\
Il (Danse.) Pas de menuet à deux temps où l'on r
mène en avant le pied qui était derrière, ou réciproqu
ment, en pliant et en se relevant.
DEMI-DEUIL [de-mi-deiiy'] s. m. \
[ÉTYM. Composé de demi et deuil, § 173. || (.A.u sens fié!
1762. GEOFFROY, Hist . des insectes, ii, 74.]
Il Deuil moins sévère, porté en noir et blanc, violet ('
gris, au lieu du noir. Ellipt. Dn chapeau — . || Fig. No
vulgaire d'un papillon noir et blanc.
DEMI-DIEU [de-mi-dyeû] .?. m.
[ÉTYM. Composé de demi et dieu, § 173. || 1539. R. i
Il (Mythol.) Il 1» Fils d'un dieu ou d'une déesse.
Il 2" Héros divinisé après sa mort.
'DEMI-DOUBLE [de-mi-dolibl'] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et double, § 179. || XYiit^-xYi
V. à l'article.]
Il Anciennt. Espace ajouté à la profondeur d'un api'-
tement pour servir de dégagement. Dn — sur ce cwrldi
qui en tirait le jour, ST-SIM. x, 97.
'DEMIELLER [dé-myè-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Débarrasser (les rayons de cire) d
miel.
I
tait
1
DEMI-FIN
— 681 —
DEMI-VENT
DEMI-FIN, FINE [de-mi-(in, -fin'] adj.
I > M. Composé de demi et fin 2, § 179. || Néolog.]
Technol.) Qui contient environ moitié d'alliage.
[EMI-FLEURON [de-mi-fléu-ron] s. m.
h'YM. Composé de demi et fleuron, § 173. || 1694. TOUR-
NA'?», de botan. 529.]
)ian.) Corolle de certaines fleurs des Composées,
i le limbe se prolonge d'un seul côté en languette.
DEMI-FOLLE [de-mi-fôl] s. f.
iTYM. Composé de demi et folle, § 173. || 1772. duhamel
MONCEAU, Pêches, III, 114.]
(Pêche.) Filet moins grand que la folle, et à mailles
ns larges.
EMI-FORTUNE [de-mi-fôr-tun'j s. f.
! M. Composé de demi et fortune, § 173. || Ne'olog.
ACAD. 1835.]
oorle de calèche à un seul cheval.
tEMI-FUTAIE [de-mi-fu-tè] s. f.
cTYM. Composé de demi et futaie, § 173. || 1690. Demi-
aye, furet, fustaye.]
(Technol.) Arbre de quarante à soixante ans.
DEMI-GORGE [de-mi-gôrj'] s. /'.
JTYM. Composé de demi et gorge, § 173. || 1642. oud.]
(Fortifie.) Ligne qui va du flanc de la courtine au
tre du bastion.
DEMI-GROS [de-mi-grô] s. m.
•iTYM. Composé de demi et gros, § 173. || Néolog.]
; Genre de vente tenant le milieu entre la vente en
g s et la vente en détail. Commerce de gros et de — .
')EMI-JEU [de-mi-jeîi] s. m.
;':tym. Composé de demi et jeu, § 173. || 1771. trév.]
(Musique.) Jeu (d'un instrumentiste) intermédiaire
c re le piano et le forte.
)EMI-LUNE [de-mi-lun'] s. f.
ÉTYM. Composé de demi et lune, § 173. || xvio-xviio s.
C adjousta la nuit une petite demie lune, d'âub. Hist. univ.
1 IV, 27.]
(Technol.) Il 1" Ouvrage extérieur de fortification, au-
Ifois demi-circulaire, aujourd'hui triangulaire, destiné
i ouvrir la courtine et les bastions adjacents. ( V. rave-
1 ) Te souvient-il, vicomte, de cette — que nous emportâmes
! les ennemis? mol. Préc.rid. se. 11.
2" Place demi-circulaire devant la façade d'un édi-
liî, à la rencontre des allées d'un parc, etc.
DEMI-MEMBRANEUX, EUSE [de-mi-man-brà-neû,
•Ijuz'] adj.
ÉTYM. Composé de demi et membraneux, § 179. || 1611.
TGR.]
I (Anat.) Qui a une partie membraneuse ou aponévro-
ue. Muscle — , dit aussi demi-aponévrotique.
'DEMI-MÉTAL [de-mi-mé-tàl] ,v. m.
ÉTYM. Composé de demi et métal, § 173. || 1754. encycl.]
I (Ane. chimie.) Substance qui, sans être métallique,
. cassante, malléable et ductile (arsenic, bismuth, an-
loine, etc.).
'DEMI-MONDAINE [de-mi-mon-dèn'] s. f.
KTYM. Dérivé de denù-monde, § 97. || Néolog.]
Femme, fille du demi-monde.
DEMI-MONDE [de-mi-mônd'] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et monde, § 173. || Néolog.]
Le monde, la société que forment les femmes de
teurs équivoques.
*DEMI-NERVEUX [de-mi-nèr-veû] adj.
[ÉTYM. Composé de demi et nerveux, § 179. || 1611. cotgr.]
Vieilli. Demi-tendineux. {V.ce mot.)
DEMI - PARALLÈLE [de-mi-pà-rà-lèl] et * DEMI-
ACE D'ARMES [de-mi-plâs'-dàrm'] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et parallèle, place d'armes, § 173.
1754. ENCYCL.]
(Fortifie.) Bout de parallèle ménagé entre les parallè-
véritables (dites aussi places d'armes) pour y poster les
Jupes destinées à soutenir les travailleurs.
'DEMI-PLACE [de-mi-plâs'] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et place, § 173. || Néolog.]
Place à moitié prix octroyée à certaines catégories
voyageurs, de spectateurs, etc. Les enfants au-dessous
an certain âge paient — .
* DEMI-PLACE D'ARMES. V. demi-parallèle.
DEMI -RELIURE [de-mir-lvûr ; en vers, -mi-re-li-ûr]
/••
[ÉTYM. Composé de demi et reliure, § 173. || Néolog.]
Il (Technol.) Reliure où les plais du livre sont en toile
ou en papier, le dos et quelquefois les coins en peau.
'DEMI-REVÊTEMENT [de-mir-vèt'-man ; en vers^
-mi-re-vè-te-...] .?. ??z.
[ÉTYM. Composé de demi et revêtement, § 173. || 1754.
ENCYCL.]
Il (Fortifie.) Revêtement en maçonnerie qui soutient les
terres d'un rempart, et ne monte pas au delà du niveau
de la campagne, le reste étant seulement gazonné.
* DEMI -ROND [de-mi-ron] s. »i.
[ÉTYM. Composé de demi et rond, § 179. || 1790. encycl.
MÉTH.]
Il (Technol.) Couteau demi-circulaire dont se servent
les corroyeurs pour détacher des peaux dépliées la chair
ou les autres impuretés.
* DEMI-SANG [de-mi-san] 5. 7n.
[ÉTYM. Composé de demi et sang, § 173. [| Ne'olog.]
Il (Technol.) Dans l'espèce chevaline, race issue de re-
producteurs dont un seul est de pur sang. Dn cheval dfr
— , et, ellipl, Un — .
DEMI-SETIER [de-mïs'-tvé ; en vers, -mise-...] et
'DEMISTIER [de-mïs'-tyé].^. setier.
DÉMISSION [dé-mi-syon , en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de démettre, d'après le lat. class. demissio,.
§ 247. Il 1338. Laquelle démission nous avons receue, dans-
GODEF. Suppl.]
Il 1" Action de se démettre d'une charge, d'un emploi,,
d'une dignité. Dn officier, un fonctionnaire quia donné sa — ..
Sa — est acceptée. La — qu'il en avait faite (de sa dignité),.
ainsi que de ses biens, à sa soeur du second lit, st-sim. i,.
143.
Il 2" Vieilli. Action de renoncer à ses biens en faveur-
de ses enfants, de ses héritiers, en ne se réservant que
l'usufruit ou une pension. (F. partage d'ascendant.) || Fig.
Avoir une entière — d'esprit (en renonçant à son sens pro-
pre), FÉN. Lett. spir. 81.
DÉMISSIONNAIRE [dé-mi-syô-nèr ; envers,-si-o-...]
adj.
[ÉTYM. Dérivé de démission, § 248. || xYiii" s. Journal du
palais, dans trév. Admis acad. 1798.]
Il 1° Qui a donné sa démission d'une charge, d'un em-
ploi, d'une dignité. Les ministres démissionnaires.
Il 2" Vieilli. En faveur de qui on a fait la démission de-
ses biens. L'héritier — .
*DEMISTIER. V. setier.
DEMI-TEINTE [de-mi-tinf] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et teinte, § 173. || 1754. encycl.]'
Il (Technol.) Teinte intermédiaire entre le clair et le-
foncé, la lumière et l'ombre.
* DEMI-TENDINEUX [de-mi-tan-di-neû] adj.
[ÉTYM. Composé de demi et tendineux, § 179. || 1791. SA-
BATiER, Anatom. i, 374.]
Il (Anat.) Qui a une partie tendineuse. Muscle —, un
des muscles fléchisseurs de la jambe sur la cuisse, qui
recouvre le muscle demi-membraneux, et se termine à
sa partie inférieure par un tendon long et grêle. {Syn..
demi-nerveux.)
•DEMI-TIGE [de-mi-tîj'] s. f.
[ÉTYM. Composé de demi et tige, § 173. || 1771. trév.J
Il (Jardin.) Arbre fruitier dont on a arrêté la croissance-
à la moitié environ de sa hauteur. [Cf. demi-vent.)
DEMI-TOUR [de-mi-tour] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et tour, § 173. || 1754. encycl.]
Il (Technol.) Mouvement par lequel une personne, une
chose tourne à moitié sur elle-même, de manière à se
trouver du côté opposé à celui où elle était. Faire faire à
des soldats — à droite. Donner un — de clef. Faire —, pour
revenir sur ses pas.
DÉMIURGE fdé-myurj'; en vers, -mi-urj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. demiurgus, grec STijitoupyôi;,
m. s. proprt, « architecte du monde ». || xyi^ s. Demiourgon,
RAB. m, 22.]
Il Dans la philosophie ancienne, Dieu considéré non
comme créateur, mais comme ordonnateur de la matière..
"DEMI- VENT [de-mi-van] s. m.
[ÉTYM. Composé de demi et vent, § 173. || (.^u sens I.)
1611. COTGR. I (Au sens II.) 1796. encycl. métii.]
I. Vieilli. Vent qui frappe de côté.
II. (Jardin.) Arbre à fruit de plein vent dont on a
DÉMOCRATE - 682
arrêté la croissance à la moitié environ de saliauleur. {Cf.
demi-tige.)
DÉMOCRATE [dé-mù-kraf] s. m.
[ÉTYM. Tiré de démocratie, sur le modèle d'aristocrate,
§ 37. Il 1790. Successivement roialiste, démocrate et aristocrate,
LiNGUET, Rév. du Brab. vu, 66. Admis acad. 1798.]
Il Partisan de la démocratie.
DÉMOCRATIE [dé-mè-krà-si] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ÔT,aoxpatta, m. s. || xiv^ s.
Démocratie est une espèce de policie en laquelle la multitude
de populaire tient le princey, orksme, Motz estranges.]
Il Forme de gouvernement fondée sur la souveraineté
du peuple. Lorsque, dans la république, le peuple en corps a
la souveraine puissance, c'est une —, montesq. Espi'. des
lois, II, 2.
DÉMOCRATIQXJE [dé-mô-krà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec 5TiiJLoxçaTix6î, in. s. \\ \w^ s.
Selon policie démocratique, oresme, Elh. v, 6.]
Il Qui appartient à la démocratie. Les grenouilles se las-
sant De l'état — , LA F. Fab. m, 4.
DÉMOCRATIQUEMENT [dé-mo-krà-tïk'-man ; en
vers, -ti-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de démocratique et ment, § 724. || 1579.
LOSTAL, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il D'une manière démocratique. Pays gouverné — .
'DÉMODER [dé-mô-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé et mode 2, §§ 192
«t 196. Il Néoloçj.]
Il Faire passer de mode. Dne étoffe qui se démode, qui est
démodée.
DEMOISELLE [de-mwà-zèl] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *domnïcçlla, m. s. (diminutif de
donna, pour domina, dame), devenu dommeisele, demelsele,
demoisele, §§ 347, 472, 342, 382, 366 et 291, demoiselle,
§ 502. [Cf. damoiselle, donzelle.) || x^ s. DomnizeUe, Sle Eula-
lie, 23.]
I. Vieilli. Femme de naissance noble. Qu'une femme —
est une étrange affaire ! mol. G. Dand. i, 1. Les demoiselles de
Saint-Cyr, jeunes filles nobles qui étaient élevées à Saint-
Cyr. Il P. ext. Fille de naissance bourgeoise, par oppo-
sition aux paysannes.
II. P. ext. Femme qui n'est pas mariée. Rester — .
Épouser une — . Loc. prov. Dn temps de — , sans pluie, vent
ni soleil. — d'honneur, jeune fille attachée à la personne
d'une souveraine, d'une princesse, et, p. ext. jeune fille
choisie pour accompagner une mariée à la mairie, à l'é-
^^rlise. — de compagnie, au service d'une dame. || P. ext.
Toute femme, mariée ou non, attachée au service d'un
établissement, d'une administration. — de comptoir. —
de magasin. Les demoiselles du téléphone. {Cf. garçon.)
III. Fig. Nom donné : || 1» A divers animaux. | 1. Li-
bellule, insecte. | 2. Mésange à longue queue. | 3. Variété
de grue, dite — de Numidie.
Il 2° A divers outils. | 1. Hie des paveurs. {Cf. dame.)
I 2. Jambier qui soutient le chevalet des scieurs de long.
] 3. Pièce de bois tourné qui sert à ouvrir les doigts d'un
gant. I 4. Verge de fer qui, dans la fonte des monnaies,
empêche les charbons de couler avec le métal fondu de
Ja cuillère dans le moule. | 5. Bouteille de grès remplie
<l'eau chaude qui sert à chauffer un lit. {Cf. moine.)
DÉMOLIR [dé-mô-lîr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. demoliri, m. s. || 1383. Texte
<lans LiTTRÉ, SuppL]
Il Défaire (une construction) en faisant tomber successi-
vement les parties qui la composent. — un mur, une maison.
II P. anal. — une voiture. || — des cartouches, des munitions
de guerre, les défaire. || Fig. — un système de philosophie.
*DÉMOLISSEMENT[dé-mô-lîs'-man; en vers, -li-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démoUr, § 145. || 1373. Texte dans
GODEF. desmolissement.]
Il Vieilli. Action de démolir, état de ce qui est démoli.
{Cf. démolition.)
DÉMOLISSEUR [dé-mô-li-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démolir, § 112. || 1547. Le corbeau dé-
molisseur par quelques uns appelé grue, J. martin, Vitruve,
dans DELB. Rec. Admis acad. 1878.]
Il Celui qui démolit. Fig. Je suis grand —, volt. Lclt. à
Mme du Deff. 1er juin 1770.
DÉMOLITION [dé-mô-li-syon ; en vers, -si-on] 5. f.
DEMONOMANIE
[ÉTYM. Emprunté du lai. demolltio, m. s. \\ xiv" s. Demcl
lition et maie aventure, Contin. de Guill. de Nangis, dan
LA c]
Il Action de démolir. La — du temple de Jérusalem. De
matériaux de — . P. ext. Les démolitions, les matériaux. E
abattant un vieux logis, on en réserve ordinairement les déœ
litions pour servir à en bâtir un nouveau, Dicsc. Mélh. 3. |j /
anal. La — d'un navire. — de cartouches, de munitions i
guerre, l'action de les défaire. Poudre de —, provenant
la démolition des cartouches, des munitions.
DÉMON [dé-mon] .9. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. daemon, grec SaijAuv, géi#'
bon ou mauvais. || xiue s. Sacrefierent leurs fis as démo;
gnes. Psautier, dans godef. SuppL]
I. Chez les anciens. Génie bienfaisant ou malfaii
qui était supposé présider à la destinée d'un homme, d'
peuple, et lui donner de bonnes ou de mauvaises in?p'
rations. Un plus puissant — veille sur vos années, con:
Cinna, 11, 1. Quel — nous fait venir aux mains ? id. llor. i, .
Furie Que le — de Rome a formée et nourrie, Rac. Mithr. ■
1. Il Le — familier de Socrate, qui, au dire de Socrate, 1
dictait toutes ses résolutions. || Fig. Deux démons à le
gré partagent notre vie... J'appelle l'un Amour et l'autre Ami
tion, LA F. Fab. x, 9.
II. De nos jours. || 1° Diable. Il y a des démons de ph
sieurs espèces, et cette différence... vient des différentes e
pèces de péchés où ces esprits de ténèbres ont coutume de noi:
porter, bourd. Impureté, préamb. Des modes que le dieu c
siècle, c'est-à-dire que le — de la chair a inventées, iîour;
Scand. de la Croix, 1. Que les démons et ceux qui les ado
rent Soient à jamais détruits, hac. Esth. 11, 8. Ahsalt. Le -
Satan, prince des démons. Du — l'impuissant artifice, r.\
Esth. prol. Je suis un — vêtu de chair et habillé en homiB-
MOL. Tart. 1er placet. || Fig. Personnification d'un défair
d'un vice. Si le — du jeu Versait dans son esprit sa ruineusi
rage, boil. Sat. 10. || Loc. prov. Avoir de l'esprit comme ui
—, avoir un esprit malicieux.
Il 2» Fig. Personne d'une méchanceté insupportable
Cette femme est un vrai — . || P. plaisant. Personne,
fant d'une vivacité qu'on ne peut contenir. Fig. Via
Votre esprit contre moi fait le petit — , mol. Et. 1, 8.
DÉMONÉTISATION [dé-mo-né-ti-zà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de démonétiser, § 247. || Néolog. Admi
acad. 1835.]
Il Action de démonétiser (une monnaie).
DÉMONÉTISER [dé-mô-né-ti-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis), le lat
moneta, monnaie, et le suffixe iser, § 275. || Néolog. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il Dépouiller de sa valeur légale, par loi, par décre
(une monnaie ayant cours). || Fig. Famil. Une personne dé
monétisée, dépréciée dans l'opinion.
DÉMONIAQUE [dé-mô-nyâk', en vers, -ni-âk'] adj
[ÉTYM. Emprunté du lat. daemoniacus, m. s. Au moyei
âge, par altération, démoniacle, forme encore usitée à 1
fin du xvi"^ s. Ces messieurs les courtisans disent demonia
cle pour démoniaque, H. est. Nouv. Lang. franc, italian. :
199. Les demoniacles et surtout les ignorans m'en veulent
jos. scALiGER, Lctt. 121, Tamizcy de Larroque. || xui": s
Demoniake, Introd. d'astron. dans godef. StcppL]
Il Possédé du démon. Substantivt.Vn,\ine —, personiu
possédée du démon. Un roi... ne prend guère ce ton de —
MOL. Impr, se. 1. Fig. Frénétique, n ne fera plus le —
FÉN. le Fantasque.
DÉMONOGRAPHE [dé-mô-nô-grâf] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. daemon, grec ôa((j.u)v, dé-
mon, et Ypâ<petv, écrire, § 279. || 1625. g. naudé, Apol
Admis ACAD. 1762.]
Il Celui qui écrit sur les démons.
DÉMONOGRAPHIE [dé-mô-no-grà-fi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de démonographe, § 68. || Néolog. Adir..
ACAD. 1878.]
Il Étude ayant pour objet la nature des démons. {Syn
démonomanie.)
1. DÉMONOMANIE [dé-mè-nô-mà-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ecclés. 6a:[xovo[JLavta, m. s. i
1580. La Démonomanie des sorciers, Titre d'un livre de BO-
DiN. Admis ACAD. 1762.]
Il Folle croyance aux démons. || P. ext. Démonograi
phie. {V. ce mot.)
Il
m:
41
DEMONOMANIE
2. DEMONOMANIE [dé-mo-no-mà-ni] s. f.
KTYM. Composé avec le lat. daemon, grec 5ai|JLa)v, dé-
Dii, et [xavîa, folie, § 279. || 1754. encycl. Admis acad.
Médoc.) Folie où l'on se croit possédé du démon.
DEMONSTRATEUR [dé-mons'-trà-teur] s. m.
JÉTYM. Emprunté du lat. demonstrator, m. s. || xiv<! s.
linpreneur et démonstrateur, j. de vignay, dans delb. Rec.
Jlmis ACAD. 1762.]
îlGeluiqui démontre (une vérité). || P.ext. Vieilli. Ré-
iiteur chargé de leçons expérimentales. — des plantes
, Jardin royal. — d'anatomie.
jDÉMONSTRATIF, IVE [dé-mons'-trà-tïf, -liv'] adj.
I ÉTYM. Emprunté du lat. demonstrativus, m. s. \\ xiV s.
:|inonstrati£ et évident, oresme, Éih. vi, 3. Admis acad.
N.]
I. Qui sert à démontrer (une vérité). Comme je vous fis
r l'autre jour par raison démonstrative, MOL. B. gent. ii, 2.
. apodictique.)
H. Qui sert à montrer.
i 1° (Rhétor.) Genre — (par opposition au genre délibé-
.lif, judiciaire), celui qui loue ou blâme en montrant les
liions, la vie de qqn. (F. épidictique.)
i I 2» (Gramm.) Adjectif —, qui désigne une personne ou
je chose.
||H. En parlant d'une personne, qui prodigue les ma-
estalions extérieures des sentiments qu'elle éprouve
veut paraître éprouver. Une personne démonstrative.
lyn. expansif.)
'DÉMONSTRATION [dé-mons'-trà-syon ; en vers, -si-
] ^. r-
[liTYM. Emprunté du lat. demonstratio, m. s. {Cf. anc.
inç. demonstraison, de formation pop.) 1| xw" s. Oemons-
icion d'aucunes choses, oresme, Éth. vi, 5.]
Il 1° Ce qui sert à démontrer, raisonnement par lequel
I établit la vérité d'une proposition. Une — géométrique,
par l'absurde. Il n'y a que les seuls mathématiciens qui ont
trouver quelques démonstrations, c'est-à-dire quelques rai-
ns certaines et évidentes, desc. Meth. 2.
II 2» Ce qui sert à montrer, manifestation extérieure de
ntiments qu'on éprouve ou qu'on veut paraître éprou-
r. Des démonstrations d'amitié, de tendresse, de joie. Des dé-
iînstrations hostiles. || P. ext. Spe'cialt. Faire une — (mi-
aire) sur un point, y porter des forces pour intimider
!nnemi ou pour lui donner le change.
jDÉMONSTRATIVEMENT [dé-mons'-trà-tiv'- man ;
i! wer.y, -ti-ve-...] adv.
I [ÉTYM. Composé de démonstrative et ment, § 724. |l xiiio s.
ioceder demonstratlvement, dans GODEb\ SuppL]
I II D'une manière démonstrative. Établir quelque chose — .
: "DÉMONTAGE [dé-mon-taj'] s. m.
j [ÉTYM. Dérivé de démonter, § 78. || Néolog.]
I II (Technol.) Opération par laquelle on démonte (ce qui
lit fait de pièces assemblées). Le — d'une serrure, d'un fu-
ll, d'une montre, d'une machine, d'un lit, etc.
I DÉMONTER [dé-mon-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et monter,
i 192 et 196. Il xiic-xiiio s. Chil ki ne set soi sormonter Et orguel
îcuer desmonter, rencl. de moiliens. Cavité, ccxxxi, 7.]
Il l" Jeter (qqn) à bas de la bête sur laquelle il est
lonté. Un cavalier que son cheval a démonté. || P. ext. Dé-
lunir (un cavalier) de sa monture. La cavalerie est dé-
iontée, na plus de chevaux.
Il 2° En parlant d'un mécanisme qu'on monte en haus-
int un poids, en tendant un ressort, descendre le poids,
étendre le ressort. L'horloge, la pendule est démontée. ||
'ig. Une personne démontée, dont l'énergie, la confiance,
nt besoin de se relever.
Il 3" Défaire (ce qui est sur pied, ce qui se tient par
assemblage de pièces), en le disjoignant. — un lit, un
chafaudage. P. anal. — un fusil, une pendule, une montre,
ne serrure, un mécanisme quelconque. Fig. n semble que tout
on corps soit démonté, mol. Crit. de l'Èc. des f. se. 2.
'ipécialt. — des diamants, des pierreries, les séparer de la
:arniture dans laquelle ils sont ajustés. || P. ext. Détra-
(uer, mettre hors de service. Une seconde alarme Démon-
erait, morbleu ! l'instrument pour toujours, regnard, Bal,
c. 9. — une batterie ennemie à coups de canon, et, fig. —
es batteries de qqn, rendre ses combinaisons vaines. Spé-
ialt. (Chasse.) — une perdrix, lui casser l'aile d'un coup
683
DEMOUVOIR
de fusil. Il Fig. Marque d'un cerveau démonté, >roL. Pourc.
II, 1. P. ext. Se —, s'emporter. En vain je me démonte, en
vain je m'en offense, desmahis, Impert. se. 3. P. anal. (Ma-
rine.) Une mer démontée, désordonnée, furieuse.
DÉMONTRABLE [dé-mon-tràbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de démontrer, § 93. || xiii" s. Chose qui n'est
point demonstrable, j. de meu:<g, Rose, 4294.]
Il Qui peut être démontré.
DÉMONTRER [dé-mon-tré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. demonstrare, 7W. s. devenu dé-
montrer sous l'influence de montrer, § 503. L'anc. franc,
demonstrer, composé de dé et monstrer, est ordinairement
synonyme de montrer. || (Au sens actuel.) 1539. r. est.]
Il 1° Établir par le raisonnement la vérité d'une propo-
sition. Ne supposer aucun autre principe que celui dont je viens
de me servir pour — l'existence de Dieu et de l'âme, desc.
Métk. 5. Les axiomes ne peuvent se — . On ne devrait jamais
consentir qu'aux vérités démontrées, pasc. Espr. gëom. 2. \\
l'ig. — qqchpar A plus B, avec une rigueur malhématique.
Il 2o Enseigner en montrant les choses, on les met-
tant sous les yeux. — le mécanisme de la circulation du sang.
(F. démonstrateur.)
DÉMORALISATEUR , TRICE [ dé-mô-rà-li-zà-tèur ,
-trïs'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de démoraliser, § 249. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Celui, celle qui démoralise. Adjectivt. Un système — .
Une influence démoralisatrice.
DÉMORALISATION [dé-mô-rà-li-zà-syon] s. f
[ÉTYM. Dérivé de démoraUser, § 247. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Action de démoraliser, résultat de celte action.
DÉMORALISER [dé-mo-rà-li-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et mora-
liser, g§ 192 et 196. Il Mot de la fin du xviiic s. critiqué par
LAHARPE, Langue révol. Si « démoraliser » pouvait être fran-
çais, il signifierait « cesser de parler de morale ». Admis acad.
1798, suppl.]
Il 1" Priver du sens moral. Une personne que les mauvais
exemples ont démoralisée.
il 2o Priver de l'énergie morale. Des soldats démoralisés
par la mort de leur chef.
DÉMORDRE [dé-môrdr'] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et mordre,
g§ 192 et 196. Il xive s. A bon escient n'en démords. Traité
d'alch. dans littré.]
Il 1° Lâcher ce qu'on a saisi avec les dents. Au lieu de
— , elle (la belette) suce le sang de l'endroit entamé, buff.
du Rat.
Il 2° Fig. Famil. Se relâcher (de son opinion, de sa
ligne de conduite), n... ne démord jamais de son opinion, mol.
Mal. im. ii, 5. Je suis attaché fortement A ne — point démon
habillement, ID. Éc. des m. i. 1.
DÉMOTIQUE [dé-mô-tik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec ST,;jLÔxtx(5ç, m. s. \\ xive s.
Démocratique ou demotique, ORESME, Polit, dans godef. |
(Au sens spécial.) Ne'olog. Admis acad. 1835.]
Il Populaire. Spécialt. (Antiq.) Écriture —, écriture cur-
sive vulgaire des anciens Égyptiens, simplification de
l'écriture hiératique. (F. ce mot.)
DÉMOUCHETER [dé-mouch'-té ; en vers, -mou-che-té]
V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et mouche-
ter, §§192 et 196. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il ("Technol.) Faire cesser (un fleuret) d'être moucheté.
Se battre au fleuret démoucheté.
•DÉMOULAGE [dé-mou-laj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de démouler, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de démouler.
'DÉMOULER [dé-mou-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et moule 1,
§§ 194 et 196. L'anc. franc, a desmouler, au sens de « dé-
former », qui est encore dans oud. 1642. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Retirer du moule. — une statue en plâtre,
en bronze. — un gâteau.
* DÉMOUVOIR [dé-mou-vwâr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et mouvoir,
§§ 192 et 196. Il 1372. Desmovoir et oster de sa foie meren-
colie, G. DE LA TOUR-LANDRY, 17. AdiTiis ACAD. 1762 ; suppr.
en 1878.]
DEMUNIR
— 684 —
DENICHEUR
Il Vieilli. Détourner. Spncialt. (Droit.) Faire désister.
DÉMUNIR [dé-mu-nîr] r. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et munir,
§§ 192 et 196. Il 1564. Desmunir, J. tiiierry, Dict. franç.-lat.
Admis ACAD. 1718.]
Il Dépouiller de ce dont on était muni. Il avait eu l'im-
prudence de se — des pièces justificatives. Être démuni d'ar-
gent. Spécialt. One citadelle démunie, qui n'a plus de mu-
nitions, de vivres, etc.
DÉMXJRER [dé-mu-ré] v. tr.
[ÉTVM. Composé de la particule dé (lat. dis) et murer,
§§ 192 et 196. Il xii«-xui« s. Se ne vous desmurés, rengl. de
MOii.iENS, Carité, cxxx, 12.]
Il Rendre libre (une ouverture qui a été murée). — une
fenêtre, une porte de communication.
DÉMUSELER [dé-muz'-lé ; en vers, -mu-ze-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé flat. dis) et museler,
§§ 192 et 196. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Débarrasser de la muselière. Un chien qui cherche à
se — . P. ext. Un chien démuselé, non muselé.
DÉNAIRE [dé-nèr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denarius, m. s. {Cf. le mot de
formation pop. denier.) || xvi" s. Proportion denaire, la bo-
DERiE, dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Peu usité'. Qui a le nombre dix pour base. Notre nu-
mération repose sur le système — .
DÉNANTIR [dé-nan-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et nantir,
§§ 192 et 196. Il xv^ s. Quant de si hault honneur je me trouve
desnanti, /-*erce/bre5f,é dit. 1528, m, 37. Admis acad. 1798.]
Il Dépouiller (qqn) de ce dont il est nanti, de ce qu'il
a en sa possession comme gage.
DÉNATIONALISER [dé-nà-syô-nà-li-zé] r. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et nationa-
liser, §§ 192 et 196. Il Mot de la fin du xviii<= s. Admis acad.
1878.]
Il Priver de sa nationalité. Les pavillons soumis aux lois
anglaises sont dénationalisés : ils sont anglais, Nap. i^', Pro-
clam. (1808), II, 106, Fischer. Je n'admets pas que l'annexion
ait pu nous — si vite, G. s.\nd, M"« de la Quintinie, 7.
DÉNATTER [dé-nà-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et natter,
§§ 192 et 196. Il 1680. rigiiel.]
Il Faire cesser d'être natté. — ses cheveux.
DÉNATURER [dé-nà-tu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et nature,
§§ 194 et 196. Il xiie-xiiio s. Puis ke tu desnatures ore,
UENCL. DE MOiLiENS, Miserere, lxxxii, 11.]
Il l" Altérer (qqch) de manière à en changer la nature.
— des objets volés. — sa fortune. — les faits, la pensée de qqn,
le sens de ses paroles. Le copiste a dénaturé le texte. Spé-
cialt. Néolog. — le vin. Alcool dénaturé, rendu impropre à
la consommation et passible de droits moins élevés,
comme destiné à des emplois industriels.
Il 2" Dépouiller (qqn) des bons sentiments de la nature.
(S'emploie surtout au part, passé.) Pèra dénaturé, malheu-
reux politique, CORN. Poly. v, 6. Et je pourrais aimer des fils
dénaturés! iD. Rodog. iv, 3. || P. ext. Les événements trop
dénaturés, comme de Médée qui tue ses enfants, corn. ilor.
exam.
•DENCHÉ, ÉE [dan-ché] adj.
[ÉTYM. Du lat. pop. *dentioatum (class. denticulatum),
m. s. devenu denchié, denché, ,i;§ 405, 3.36, 379, 297, 402
et 291. On écrit souvent danché. i| 1611. Danché, cotgr.]
Il (Blason.) Qui a le bord denté. {Syn. endenché, en-
denté.)
•DENCHURE [dan-chùr] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de denché, § 113. || Néolog.]
Il (Blason.) Bord denté d'une pièce (de l'écu).
DENDRITE [dan-drif] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec SsvSptTTiî, m. s. de Sévôpov,
arbre. || 1732. trév. Admis acad. 1762.]
Il (Hist. nat.) Pierre arborisée, à dessin naturel figu-
rant des rameaux d'arbre. || P. ext. Arborisation que
présentent ces sortes de pierres.
'DENDROLITHE [dan-drô-lïf] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec SivSpov, arbre, et >»i9oî,
pierre, § 279. ||1797. gattel, Dict . portatif .]
Il (Hist. nat.) Arbre fossile pétrifié.
•DENDROPHAGE [dan-drù-fàj'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec ôÉvôpov, arbre, et savç.v
manger, § 279. || Néolog.]
il (Hist. nat.) Qui ronge les arbres. Les insectes dendro
phages.
* DÉNÉGATEUR [dé-né-gà-teîir] s. m.
[ÉTY'M. Emprunté du lat. denegator, m. s. \\ xviii* s. C:
dénégateur opiniâtre de l'existence de la société, linguet
dans FÉRAUD, Dict. C7'it.]
Il Celui qui fait une dénégation.
DÉNÉGATION [dé-né-gà-syon ; en vers, -si-onj .s\ /
[ÉTYM. Emprunté du lat. denegatio, 7)i. s. \\ xiv^ s. Consi
derees les confessions et desnegations faites par ycellui, lii -
gisti-e du Chàtelet, dans godef. Suppl.]
Il Action de dénier (un fait). {Sgn. négation, déni.) Geste,
paroles de — .Le système de — dans lequel se renferme l'ac-
cusé, n persiste dans ses dénégations. C'est donc là une de ces
sortes de dénégations qui servent à la conviction d'un coupable
130SS. Préf. sur l'instruct. pastor. de M. de Cambrai, "
Spécialt. — d'écriture, refus de reconnaître pour authen-
tique une pièce produite par la partie adverse.
* DÉNÉGATOIRE [dé-né-gà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. denegare, dénier, § 249. || 1771.
TRÉV.]
Il (Droit.) Qui constitue une dénégation. Exception — .
"DÉNÉRAL [dé-né-ràl] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de denier, §§ 65 et 90. |J 1374. Trabuchoit
des deniers blancs à un denarial, dans DU c. denariale.]
Il (Technol.) Disque qui, dans la fabrication des mon-
naies, sert de type pour le diamètre et le poids de la pièce.
•DENGUE [dâng'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. dengue, « manières affec-
tées », nom donné à cette maladie dans les colonies e.--
pagnoles, à cause de la démarche raide et compassée de
ceux qui en sont atteints, § 13. || Néolog.]
Il (Médec.) Sorte de fièvre rhumatismale qui règne dan-
les régions tropicales.
DÉNI [dé-ni] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de dénier, § 52. I| xm^ s. Ja mes
cors n'iert as dames endesni, Aubery, dans godef. denol.]
Il 1'' Action de dénier (un fait). [Syn. dénégation.) Le —
d'un fait évident marque souvent le reproche de la conscience,
Boss. Préf. sur l'instruct. pastor. de M. de Cambrai, 5.
Il 2° Action de dénier (un droit). Un — de justice, de
jugement, de renvoi. Le juge qui refusera de juger... pourra
être poursuivi comme coupable de — de justice. Code civil,
art. 4. — d'aliments (qu'un fils fait à son père).
DÉNIAISER [dé-nyè-zé ; en vers, -ni-è-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et
§§ 194 et 196. Il XYi" s. Pour avoir desniaisé nostre créance,
.MONTAIGNE, II, 12.]
Il Corriger (qqn) de sa simplicité. (Syn. dégourdir.) n y
a pourtant longtemps qu'il est laquais, il devrait être déniaisé,
LES. Turcar. v, 4. || P. ext. Une fille déniaisée, qui n'a pi'
son innocence. Un joueur déniaisé {vieilli), dépouillé
des tricheurs.
1. DÉNICHER [dé-ni-ché] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et nid, sur
le modèle de nicher, g§ 194 et 196. || xii" s. Mais, se Deu
plaist, ges ferai desnichier, Couronn. de Louis, 1985.]
1. V. tr. Enlever du nid. — de jeunes merles. P. anal.
Fig. En parlant d'une jeune fille. Joli oiseau, ma foi! dif-
ficile à — (à enlever), beaumauch. li. de Sév. i, 4. || P-
ext. Fig. — l'ennemi d'un bois, d'une hauteur, le chasser
d'une position où il s'était établi. — qqn, découvrir um'
personne, une chose, dans l'endroit où elle est cachée.
II. V. intr. Abandonner son nid. Les oiseaux ont déni-
ché. Il Fig. Famil. Quitter son logis. Dénichons de céans, et
sans cérémonie, mol. Tart. iv, 7.
2. DÉNICHER [dé-ni-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et niche 1,
§S 194 et 196. Le mot a été fait par plaisanterie. || xvii« s.
V. à l'article. Admis acad. 1798.]
Il Enlever de sa niche (une statue). Fig. — un saint, le
dépouiller, par la critique historique, du culte doiil il est
l'objet. Quel saint dénicherez-vous du ciel cette année? disait
M. Godefroy à M. de Launoy, mén. dans trév.
1. DÉNICHEUR, 'DÉNICHEUSE [ dé-ni -cheur.
-cheuz'J s. «i. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dénicher 1, § 112. ||1690. furet.]
Il Celui qui enlève des oiseaux de leur nid. — de mer-
ise,
>li^|
DÉNICHEUR
— 680 —
DENOMMER
le de fauvettes. [| Fig. Famil. Celui qui sait découvrir
.'l'sonnes, des occasions à exploiter.
■ DÉNICHEUR [dé-ni-cheur] s. m.
> .M. Dérivé de dénicher 2, § 112. || xvn'= s. V. à l'ar-
Celui qui enlève de leur niche des statues. Fig.
3 Ménage dis£iit que M. de Launoy était un grand — de saints,
DENIER [de-nyé] s. m.
KTVM. Du lat. pop. denarium, m. s. proprt, « monnaie
il dix as », §§ 298 et 291. {Cf. dénaire, dénéral, denrée. ]
1" Ancienne monnaie romaine, d'argent, valant pri-
jjîivement dix as. Au commencement de la seconde guerre
]iique, le — romain ne valait plus que vingt onces de cuivre,
NTESQ. Espr. des lois, .xxii, 12. Le prix ordinaire des es-
ires était trente deniers, bourd. .?« Passion, 1. Fig. Le —
la veuve , aumône faite par un pauvre (par allusion à
iffrande d'une pauvre veuve, dans st luc, xxi, 2).
2» Ancienne monnaie française, douzième partie du
1 . Soixante et trois livres quatre sols six deniers, mol. Mal.
.1,1. — parisis (primitivement frappé à Paris), valant
([iiart de plus que le — tournois (primitivement frappé
ri>nrs). Net comme un — (neuf). {Cf. propre comme un
1. N'avoir pas un — (pas même un denier), ne rien pos-
li'i'. Vieilli. Fort —, — fort, ce qui manquait à une
iiine pour faire un compte rond en espèces (un ou deux
iiiers au plus). Le fort — était au profit du marchand. ||
7. — à Dieu, autrefois, légère contribution sur tous les
iicliés et engagements, consacrée aune œuvre pieuse;
jinud'hui, don en argent qu'on fait à un domestique
■s(|u'on l'engage, au concierge d'une maison lorsqu'on
le. — de saint Pierre, autrefois, taxe payée aux papes à
IVIe de saint Pierre ; tribut payé par l'Angleterre au
ini-siège ; aujourd'hui, don volontaire des catholiques
ur subvenir aux besoins du souverain pontife.
Il 3" Vieilli. Valeur prise pour unité de comparaison.
élever le dixième — , un denier sur dix, c'est-à-dire le
xième de la valeur. Impôt du huitième — , et, ellipt, Entrerai-
idans le huitième — (dans la ferme de cet impôt) ou dans
i aides? la br. 14. Avoir deux deniers dans une ferme
l'impôts), y être intéressé pour le 240*^ (le rapport de
I denier à une livre). || Placer de l'argent au — cinq, au —
c, etc., en exigeant un denier d'intérêt pour cinq, dix
iniers, c'est-à-dire le cinquième, le dixième du capi-
1. Cent francs au — cinq, combien font-ils? Vingt livres,
|)IL. Sat. 8. A ne les placer qu'au — douze, mol. Av. i, 4.
|- de l'ordonnance du roi, ancien taux légal de l'intérêt.
I- fort, intérêt qui dépassait le taux légal. || P. ext. —
! poids, la vingt-quatrième partie de l'once. — de fin,
lacune des parties d'argent fin contenues dans une
aantité quelconque d'argent qu'on supposait partagée
1 douze parties égales. De l'argent à douze deniers, de Tar-
ant pur. — de boite ou emboîté, pièce d'argent, d'or,
a'on gardait dans une boîte fermée à clef, au moment
e la délivrance d'une monnaie d'argent, d'or, qu'on ve-
ait de frapper, pour qu'on pût l'essayer et en vérifier le
tre. Soie filée en neuf, en dix deniers, dont l'écheveaupèse
euf, dix deniers.
4° P. ext. Somme d'argent indéterminée. (S'emploie
artout au pluriel.) Payer quelque chose de ses deniers,
otre procureur s'entendra avec votre partie et vous vendra à
eaux deniers comptants, mol. Scap. 11, 5. C'est un joli — .
uatre ou cinq mille écus est un — considérable, mol. Pourc.
I, 7. Deniers clairs et liquides, argent en nature dans une
uccession. Les deniers publics. Si la puissance exécutrice
tatue sur la levée des deniers publics, montesq. Espr. des
lis, XI, C. Deniers royaux. Deniers patrimoniaux d'une ville,
une communauté.
DÉNIER [dé-nyé ; en vers, -ni-é] v. tr.
[ÉTVM. Emprunté du lat. denegare, m. s. devenu dénier,
ous l'influence de nier, § 503. || xiic-xiu" s. Ne pot pas de-
oier, Dial. Grégoire, dans godef. SuppL]
il 1° Refuser de reconnaître pour vrai (un fait dont on
•rétend nous faire convenir). Qu'il approuve sa mort, c'est
e que je dénie, CORN. Cinna, 11, 1. C'est — ensemble et con-
esser la dette, ID. lllus. com. 11, 8.
II 2» Refuser de faire, de donner (ce que qqn réclame
omme un droit). Un magistrat qui dénie la justice. — des
iliments à son père. La sépulture ecclésiastique est déniée aux
îomédiens, boss. Max. sur la Com. 11. Fig. Le Ciel m'a
dénié cette philosophie, mol. F. sac. iv, 2. Possédant une
amour qui me fut déniée, R.\c. Mitlir. m, .0. Lui-même... Se
donne par ses mains l'encens qu'on lui dénie, ut)iL. Art p. 3.
DÉNIGRANT, ANTE [dé-ni-gran, -grânt'] adj.
[étym. Adj. particip. de dénigrer, § 47. || Ne'olog. Ad-
mis AGAD. 1878.]
Il Porté à dénigrer. Ces dames sont bien dénigrantes. P.
ext. Un langage — .
DÉNIGREMENT [dé-ni-gre-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dénigrer, § 145. A remplacé dénigra-
tion, qui est encore dans oud. || 1527. Dénigrement de la
famé, F. dassy, Peregrin, dans delb. Rec.]
Il Action de dénigrer. L'esprit de — .
DÉNIGRER [dé-ni-gré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denigrare, noircir. || 1.S58. Se
en aucune manière la bonne famé et renommée povoient estre
dénigrées ou empirees, dans godkf. SuppL]
Il Dire du mal de (qqn). {Cf. noircir.) Que je vous sais bon
gré D'avoir les sots en vos vers dénigré, J.-B. ROUSS. Épit.
I, 3.
"DÉNIVELER [dé-niv'-lé ; en vers, -ni-ve-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et niveler,
§§192 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Faire cesser d'être de niveau.
"DÉNIVELLATION [dé-ni-vel'-là-syon ; en vers, -si-
on] s. f
[ÉTYM. Dérivé de déniveler, § 247. || Néolog.]
Il (Technol.) Différence de niveau.
DÉNOMBREMENT [dé-non-bre-man] .?. m.
[ÉTYM. Dérivé de dénombrer, § 145. || 1376. En ce présent
dénombrement, dans delb. Rec]
Il Action de compter et d'énoncer les parties qui com-
posent une totalité. Faire le — des citoyens. {Cf. recense-
ment.) Absolt. Ces dénombrements impies qui ont toujours in-
digné le Créateur, st-sim. viii, 137. Le — des vaisseaux dans
l'Iliade. On — exact de tous les ornements de la vanité, boss.
La Vall. Il manque au — de ses qualités celle de mauvais
prédicateur, l.\ br. 15. (| Spécialt. (Logique.) Énonciation
dans les prémisses de diverses données dont dépend la
conclusion. — imparfait, o\x l'émission de certains cas rend
la conclusion trop générale. Faire partout des dénombre-
ments si entiers et des revues si générales que je fusse assuré
de ne rien omettre, desc. Méth. 2.
DÉNOMBRER [dé-non-bréj v. tr.
[ÉTY.\L Emprunté du lat. denumerare, m. s. devenu dé-
nombrer sous l'influence de nombrer, § 503. || xvi<î s. Il dé-
nombra les serviteurs des princes, dans godef. SuppL Ad-
mis .\GAD. 1798.]
Il Compter et énoncer (les parties qui composent une
totalité). Lorsque Démétrius de Phalère les dénombra, comme
dans un marché où l'on compte les esclaves, montesq. Espr.
des lois, m, 3.
DÉNOMINATEUR [dé-nô-mi-nà-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denominator, qui dénomme. ||
1484. En les réduisant a un dénominateur commun, N. CHU-
QUET, Triparty, f" 52. Admis agad. 1762.]
Il (Arithm.) Celui des deux termes d'une fraction qui
indique en combien de parties égales l'unité est divisée.
{Cf. numérateur.) Réduire deux fractions au même — .
DÉNOMINATIF, IVE [dé-nè-mi-nà-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denominativus, m. s. || xve s.
Catholicon, dans godef. SuppL Admis agad. 1762.]
Il (Gramm.) Qui sert à désigner. Terme — .
DÉNOMINATION [dé-nô-mi-nà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denominatio, m. .<f. || xiiio s.
Denominaoion, Roman du moine, dans godef. SuppL]
Il Nom attribué à une classe de choses, de personnes.
Les bois compris sous la — de bois de placage. Spécialt.
Vieilli. (Arithm.) Réduire deux fractions à même —, au
même dénominateur.
DÉNOMMER [dé-nô-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denominare, m. s. devenu dénom-
mer sous l'influence de nommer, § 503. || xue s. Li denome...
Tute la moitié del régné, beneeit, Ducs de Norm. 4710.]
Il 1» Nommer (une personne) dans un acte. Les témoins
dénommés dans l'acte d'accusation.
Il 2" Attribuer un nom à une classe de personnes, de
choses. — des îles récemment découvertes, des fleurs nou-
velles. Les ouvriers dénommés tâcherons.
DÉNONCER
686
DENT
DÉNONCER [dé-non-séj v. Ir.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denuntiare, m. s. devenu de-
noncier, dénoncer, sous l'influence de l'anç. franc, noncier,
noncer, annoncer, § 503. || xii» s. Par treis choses pur vus
que vus voil denuntier, gaun. de pont-ste-max. St Tho-
mas, 21)90.]
I. Signifier officiellement. — la guerre à une puissance
voisine. — la fin d'un armistice, la rupture d'un traité, et,
ellipt, — un armistice, un traité. || Notifier (un acte judi-
ciaire) à des tiers intéressés. — le protêt d'une lettre de
change à tous les endosseurs.
II. Signaler (qqn) comme coupable, particulièrement à
la justice. — un déserteur à ses chefs. Un voleur dénoncé par
ses complices. — au public les malversations d'un financier.
DÉNONCIATEUR, TRICE [dé-non-syà-teur, -tris'; en
vers,-si-'d-...] s. m. et /'.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. denuntiator, trix, m. s. A rem-
placé l'anc. franc, denoncere, denonceor. || 1408. Facteurs et
dénonciateurs d'iceulxmarchans et bouchiers, Ordonn. ix,335.]
Il Celui, celle qui dénonce, particulièrement à la jus-
tice. {Cf. délateur.) L'article 138 du code pénal fait bénéficier
le — d'une remise de peine en matière de fabrication de fausse
monnaie.
DÉNONCIATION [dé-non-syà-syon ; en t'er5 , -si-à-si-
on] .î^. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denuntiatio, m. s. \\ xiii« s. L'au-
tre voie, qui est fête de dénonciation, beauman. vi, 12.]
Il 1" Action de signifier officiellement. — de la rupture
d'un armistice, et, ellipt, — d'un auroistice, d'un traité. || Acte
judiciaire notifié aux tiers intéressés. — de protêt, d'oppo-
sition.
Il 2o Action de signaler comme coupable, particulière-
ment à la justice. Une — calomnieuse.
DÉNOTATION [dé-nô-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denotatio, J?i. s. \\ xv^ s. Condes-
cendre plus particulièrement a denotacion de personnes, chas-
tell, dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Désignation d'une chose par certaines marques, cer-
tains signes.
DÉNOTER [dé-nô-té] v. ir.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denotare, m. s. || xiv" s. Ainsi le
dénote le nom de magnificence, qui signifie grandeur de des-
pence, ORESME, Èth. dans littré.]
Il Marquer (une particularité). Lesquels signes le dénotent
très affecté de cette maladie, mol. Pourc. i, 8. Toutes les
choses qui dénotent quelque imperfection, DESC. Médit. 3.
DÉNOUEMENT et DÉNOÛMENT [dé-nou-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dénouer, § 145. || xvi<= s. Avant le pre-
mier desnouement de ma langue, Montaigne, i, 25.]
Il Action de dénouer. (Peu usité au propre.) || Fig. Évé-
nement final qui résout les complications d'une action
dramatique, épique, etc. Voilà justement ce qu'il faut pour
le — que nous cherchions, mol. Crit. de l'Éc. des f. se. 7.
Il P. anal. Ce qui amène la solution d'une affaire difficile.
Les dénouements qui découvrent les crimes les plus cachés,
LA BR. 16.
DÉNOUER [dé-nwé ; en vers, -nou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et nouer,
§§ 192 et 196. Il xii^ s. Sens rompre mais, sens desnoer, be-
NEEiT, Ducs de Norm. 6391.]
Il Défaire ce qui est retenu par un nœud. Je ne suis pas
digne de — les cordons de ses souliers, sacy. Bible, Marc,
I, 7. Fifj. — les cordons de sa bourse, donner de l'argent.
L'éléphant dénoue les cordes avec sa trompe, buff. Élé-
phant. Il Fig. — Onhymen, rag. Brit. ii, 3. — la langue, faire
parler. Sitôt que la langue enfantine se sera un peu dénouée,
BOSS. 3» Nativité, 1, Bélier tant de fois ce qu'un brouillon
dénoue, MOL. Et. m, l.\\Spécialt. \ 1. Dégager les parties du
corps qui étaient nouées. Cela lui dénoue le corps, sÉv. 647.
Fig. Pour — notre versification naissante, fén. Lett. à l'Acad.
5. I 2. — une action dramatique, épique, etc., en amener
l'événement final qui résout les complications de l'action.
DÉNOÛMENT. V. dénouement.
DENRÉE [dan-ré] s. f.
[ÉTYM. Pour denerée ( V. § 335), dérivé de denier, §§ 65 et
119; proprt, « ce qu'on peut avoir pour un denier ». ||
xn" s. La deneree vaut trois en autre ville. Charroi de Ni-
mes, 912, Jonckbloet.]
Il Marchandise, et généralement produit destiné à la
consommation.
Il 1° Vieilli. L'ensemble de ce qu'on porte au marché.
Tu ne vends pas, Comme tu veux, tes herbes, ta — , la f. Con^
tes, Jument.
Il 2° Spécialt. Au plur. Chacune des marchandises
ainsi vendues. Denrées alimentaires. Denrées coloniales.
DENSE [dans'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. densus, m. s. \\ xiii" s. Char trop
dure et trop dempse, dans godef. Suppl.]
Il (T. scientif.) Dont la masse est considérable relative-
ment au volume. La vapeur d'eau est moins — que l'air.
DENSITÉ [dan-si-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. densitas, m.s.\\ xiiic s. La dempslté
de la char, dans godef. Suppl.\
Il (T. scientif.) Qualité de ce qui est dense. Le maximum
de — de l'eau. La — du platine est plus grande que celle de
l'or. Il Spécialt. \ 1. Rapport du poids d'un corps, solide ou
liquide, au poids d'un égal volume d'eau distillée à 4°. La
— du mercure est 13,62. Rapport du poids d'un gaz au poids
d'un égal volume d'air pris dans les mêmes condition.s
de température et de pression.
DENT [dan] .9. f.
[ÉTYM. Du lat. dçntem, m. s. § 291. Sur le changement
de genre (le mot lat. est masc), V. § 556.]
Il 1° Chacun des petits os recouverts d'émail qui gar-
nissent les mâchoires de l'homme, de certains animaux,
et leur servent à couper, à déchirer, à broyer les aliments,
à mordre, etc. Dents incisives, canines, molaires. Une — d'élé-
phant, défense. Les dents de lait, dents de la première den-
tition, destinées à tomber et à cire remplacées. On enfant
qui fait ses dents. Les dents de sept ans, dents de la seconde
dentition. Dents de sagesse, dernières molaires qui poussent
plus tard que les autres. Une — gâtée, cariée. Avoir mal aux
dents. Le mal de dents. Une rage de dents. Plomber, arracher une
— . Fig . Mentir comme im arracheur de dents (qui promet d'ar-
racher les dents sans faire souffrir). Une sans-dents [famil.],
une vieille. De fausses dents, des dents artificielles, et, ellipt,
Se faire poser, mettre une — . || N'avoir rien à mettre sous la
—, rien à manger. Manger du bout des dents, sans appétit.
P. anal. Rire du bout des dents, ne pas rire franchement. Ce
sera donc du bout des dents qu'il y rira, MOL. Impr. se. 5.
Vous n'en casserez, ma foi, que d'une — (vous y goûterez à
peine), CORN. Ment, iv, 9. P. hyperb. Il n'y en a pas pour sa
— creuse, il y en a très peu. La cohorte N'en perd pas un seul
coup de — (n'interrompt pas pour cela son repas), la f.
Fab. I, 14. Avoir les dents longues, aiguisées, avoir grand
appétit. Il Mordre à belles dents, avidement. Le cheval s'ap-
prochant lui donne un coup de pied, Le loup un coup de — ,
LA F. Fab. ni, 14. Montrer les dents à qqn (comme un chien
qui veut mordre), le menacer. Avoir une — contre qqn, un
ressentiment qui n'attend que l'occasion de se manifester.
Vous avez, mon frère, une — de lait contre lui (un ressentis-
ment d'ancienne date), mol. Mal. im. iri, 3. En dépit de ses
dents, quoi qu'on fasse pour s'en défendre. Ils m'ont fait
médecin malgré mes dents, mol. Méd. 7)i. l. m, 1. Je suis de-
venu amoureux malgré mes dents, gherardi, Th. ital. vi, 22.
Avec l'époux, malgré ses dents, mettez-vous bien, hamilt.
Qram. 49. || Grincer des dents. Cela fait grincer les dents. Se»
dents claquent l'une contre l'autre (de fièvre ou de froid). ||
Vouloir prendre la lune avec les dents, tenter l'impossible.
Il Être armé jusqu'aux dents, porter sur soi beaucoup d'ar-
mes. P. ext. Être savant jusqu'aux dents. N'étant point de ces
rats qui, les livres rongeants. Se font savants jusques aux dents,
la F. Fab. viii, 9. Il Œil pour œU, dent pour —, la peine du
talion. Il Ne pas desserrer les dents (pour parler). Si quel-
qu'un desserre les dents, C'est un sot, la f. Fab. x, 1. Parler
entre ses dents, de manière qu'on n'entende pas dislincte-
ment. Entre tes dents, je pense. Tu murmures je ne sais quoi,
MOL. Amph. I, 2. Il Un cheval qui prend le mors aux dents,
qui, saisissant les branches avec les incisives, et ne sen-
tant plus l'action du mors, s'emporte. Fig. Être sur i«s
dents, mettre qqn sur les dents, cire accablé de fatigue. La
pauvre Françoise est presque sur les dents, mol. B. gent. lit, 3.
Il 2" /'. anal. Ce qui a la forme d'une dent. Les dents
d'une scie, d'une roue d'engrenage, d'une crémaillère, d'un pei-
gne. /'. ext. Ce couteau a des dents, des brèches au tran-
chant. Les dents d'une clef, fentes sur le museau du pan-
neton. Dents d'une broderie. — à brunir, agate, pierre très
dure avec laquelle le relieur polit et brunit les tranches
des livres. || — de-chien, ciseau de sculpteur à deux poin-
tes. — de-loup, forte cheville. || (Géogr.) Pic rocheux en
DENTAIRE
— 687
DENUDER
Cio dent. La Dent du Chat, du Midi, du Vivolet. || — de-
variété de topaze d'un bleu verdàtre. — de-cochon,
(le carbonate de chaux à cristaux hexaèdres. || —
II, nom vulgaire d'une liliacée, la vioulle. — de-lion,
ilgaire du pissenlit commun.
DENTAIRE [dan-tèr] adj.
|tym. Emprunté du lat. dentarius, m. s. {Cf. dentier.) ||
' ' ' Les (vers) dentaires, qui s'engendrent aux dents, anury,
. des vers, p. 49. Admis agad. 18.35.]
^ liât.) Qui a rapport aux dents. {Cf. dental.) Arcade
-Pulpe — . Cornet — (chez les solipèdes).
' DENTAIRE [dan-tér] s. f.
Tt .M. Emprunté du lat. des naturalistes dentaria, m. s.
?-,'. j. DES MOULINS, daus DELB. Rec. Admis agad. 1762.]
■ ilan.) Plante de la famille des Crucifères, à racine
LxNfTAL, ALE [dan-tàl] adj.
; vM. Dérivé de dent, § 238. || 1611. cotgr.]
iMii appartient aux dents. Nerfs dentaux. Spécialt.
isl.) Consonne dentale, et, substantivt, Dentale, con-
iju'on prononce en touchant les dents avec la lan-
. ■ d, le t, l's, etc.).
ENTÉ, ÉE [dan-té] adj.
I. Dérivé de dent, d'après le lat, dentatus, m. s.
Cf. denché.)|| xv» s. Le ceptre treblement denté, //«5^.
•■t prof, dans godef. denteur.]
ini de dents. Spécialt. (Blason.) Loup de gueules —
_ ^ciit. Il P. anal. One roue dentée. Feuille dentée. {Cf. den-
U.)
''ENTÉE [dan-té] s. f
:tym. Dérivé de dent, § 119. On trouve souvent den-
ti; au xvi" s. et encore dans oud. 1642. L'anc. franc, a
d:ee au sens de « coup sur les dents ». || xvi" s. Du fou-
d'ant sangler Sentit la fiere dentée, J. du bellay, Compl.
*■ la mort du duc Uor. Farnèse.]
(Vénerie.) Coup de dent que donne un chien à la
b3 qu'il poursuit, un sanglier au chien qu'il attaque.
jiENTELAIRE [dant'-ler ; en vers, dan-le-...] s. f.
kïYU. Dérivé de dentelé, § 248. || 1752. trév. Admis
A D. 1762.]
(Botan.) Plante formant un genre de la famille des
E mbaginées, à feuilles dentelées.
itENTELÉ, ÉE [dant'-lé ; en vers, dan-te-lé] adj.
Stym. Dérivé de dent par l'intermédiaire d'un ancien
diinutif dentelé {cf. dentelle), § 118. On trouve dentillé
e|1431. Il 1564. j. thierry, Dict. franc. -lat.]
1° Dont le bord est découpé de dents irrégulicres.
( . denté.) Une plante à feuilles dentelées. Muscle — , muscle
i: tal dont chaque découpure {cf. digitation) s'attache à
L! cl Ci côtes.
2" Dont le bord est découpé en petites dents fines et
airées. Médaille dentelée. Pièce de blason dentelée. {Syn.
ciché; cf. engrêlé.)
DENTELER [dant'-lé; en vers, den-te-lé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de dent, § 162. {Cf. denter.) || 1690. furet.]
(Technol.) Découper sur le bord en petites dents fines
serrées.
DENTELET [dant'-lè ; en vers, dan-te-lè] s. m.
i:tym. Dérivé de dent, § 134. Est dans cotgr. au sens
ipre de « petite dent ». || 1690. furet.]
(Technol.) Listel, membre carré delà corniche, dé-
ipé en petites dents. ( V. denticule.)
5ENTELLE [dan-tcl]'5. f
icTYM. Dérivé de dent, § 126. Se trouve dès le xiv»* s.
sens propre de « petite dent ». || (Au sens lo.) 1549.
e dantelle de Florance, dans gay, Gloss. ar'ch.]
1° Tissu à jour formé d'un réseau délié de fil ou de
e, à bord généralement dentelé, servant de fond à des
irs, à des ornements faits au fuseau ou à l'aiguille. —
nche, faite au fuseau avec du fil de lin tors très fin. —
re, — de Chantilly, faite au fuseau avec de la soie torse
s fine. — d'imitation, faite au métier. — d'application,
des fleurs, des ornements faits au fuseau sont appli-
és et cousus sur un réseau fabriqué à part. — de point,
ntelle blanche faite à l'aiguille et non au fuseau. Porter
dentelles, de la — . Dn col, un mouchoir, un jabot de — .
2" P. anal. \ 1. Sculptures à jour délicates, taillées
ns la pierre. | 2. Papier fin, découpé à jour, dont on
uvre les boîtes de confiserie, etc. || Encadrement à jour
uie vignette. Encadrement doré figurant une dentelle
à jour, sur les plats d'un livre. || — ds mer, — de Vénus,
variétés de polypier.
Il 3" Facettes triangulaires qui, dans un brillant taillé,
entourent la facette large ou table formant le milieu de
la face supérieure.
•DENTELLIÈRE [dan-tè-lyér] s. f
[ÉTYM. Dérivé récent de denteUe, §§ 65 et 115. || Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrière qui fait de la dentelle. || P. ext.
Machine à faire la dentelle.
DENTELURE [dant'-lûr ; en vers, dan-te-lûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dentelé, § 113. || 1547. Dentilles ou den-
telures, J. MARTIN, Vilruve, dans delb. Rec]
Il Bord dentelé.
* DENTER [dan-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dent, § 154. {Cf. denteler.) || Néolog.]
Il (Technol.) Terminer par un bord découpé en forme
de dents. — une roue.
*DENTEX [dan-teks'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dentex, m. s. \\ 1558. Dentex ea
latin,... à Marseille denté, rondelet, Hist. despoiss. I, v, 19.]
Il (Zoologie.) Poisson acanthoptérygien à grosse tôte,.
qui vit en troupes dans la Méditerranée.
* DENTICULAIRE [dan-ti-ku-ler] adj.
[ÉTYM. Dérivé de denticule, § 248. || Néolog.]
Il (Architect.) Qui a des denticules. Ordre dorique —, où
les mutules sont remplacées par des denticules.
DENTICULE [dan-ti-kul] s. m. {fém. richel., furet.
et AGAD. 1718-1885).
[ÉTYM. Emprunté du lat. denticulus, m. s. L'hésitation
sur le genre s'explique par le genre fém. de dent. || 1545.
Dans la cimaise pose on le denticule ou dentelle, van aelst,
Vitruve, dans delb. Rec]
Il (Architect.) Chacune des saillies à section carrée qui
soutiennent la corniche ionique, corinthienne, et dont la
rangée est découpée dans le listel dit dentelet.
DENTIER [dan-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dent, § 115. {Cf. dentaire.) cotgr. et
oud. ne connaissent que le sens de « partie du heaume
qui couvre les dents ». || 1690. furet.]
Il lo Vieilli. Rang de dents. {Cf. denture.)
Il 2" Rang de dents artificielles, montées sur une pièce
de métal, de caoutchouc, etc. {Syn. râtelier.)
Il 30 (Technol.) Outil à dents pour partager les pains
de savon en grandes tablettes dites loves.
DENTIFRICE [dan-ti-frïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dentifricium, m. s. \\ xv^ s. Par
manière de pouldre ou de dentfrice, dans godef. dentfrlce. |
xvp s. Qu'on les frotte avec dentifrices, paré, xv, 29.]
Il Préparation qui sert à frotter, à nettoyer les dents.
Adjectivt. Néolog. Eau, poudre — .
*DENTIROSTRES [dan-ti-rôstr'] s. m. pi.
[ÉTYM. Composé avec le lat. dens, dentis, dent, et ros-
trum, bec, § 271. || Néolog.]
Il (Zoologie.) Famille de passereaux dont le bec est
échancré à l'extrémité.
DENTISTE [dan-tïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dent, § 265. || 1735. Merc de Fr. p.
542. Admis agad. 1762.]
Il Praticien qui soigne les dents. P. appos. Dn chirur-
gien — .
DENTITION [dan-ti-syon ; en vers, -si-on] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dentitio, m. s. \\ xyiii^ s. du-
CHEMiN, dans trév. Admis agad. 1762.]
Il .Action par laquelle se forment et poussent les dents.
Le travail de la — . La première, la seconde — .
DENTURE [dan-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dent, § 113. || xivc-xve s. Danteure,
Groin et cheveux con hure de sangler, eust. desgii. v, 22.
Admis ag.\d. 1762.]
Il 1° Ensemble des dents. Une belle — . {Cf. dentier.)
Il 2° Fig. Bord denté d'une roue. Une roue à — d'acier.
DÉNUDATION [dé-nu-dà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denudatio, m. s. {Cf. dénuement.)
Il xiv'i s. Denudacion de la teste, dans godef. Suppl. Admis
agad. 1762.]
Il (T. scientif.) Action par laquelle qqch se dénude.
DÉNUDER [dé-nu-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. denudare, m. s. {Cf. dénuer.) ||
1790. La portion d'os dénudée, dans encycl. méth. Chinirg,
dénudation. Admis agad. 1878.]
DENUEMENT
— 688
DEPARTIR
Il (T. scientif.) Dépouiller (qqch) de ce qui le recouvre
dans l'état naturel. Un crâne dénudé, dépouillé de cheveux.
On os dénudé, dépouillé de chairs. On arbre dénudé, dépouillé
de son écorce. || l'. cxt. Hn sol dénudé, sans végétation.
- DÉNUEMENT et DÉNÛBdENT [dé-nu-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dénuer, § 145. Au xviie s. bouhours
condamne le mot. !| xivi^ s. Desnuement du chief, J. GOU-
LAiN, dans GODEF. SuppL]
Il État de celui qui est dénué du nécessaire. Être dans
un complet — . Ce philosophe païen... qui... jeta dans la mer
tout ce qu'il avait amassé d'or et d'argent et se réduisit dans
Je — le plus réel et le plus parfait de toutes choses, bourd.
Renonc. 1.
DÉNUER [dé-nué ; en vers, -nu-é] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. denudare, m. 5. devenu dénuer, sous l'in-
fluence de nu, §§ 411, 295 et 291, puis, par confusion de
suffixe, desnuer, § 62, et enfin dénuer, § 422.]
Il Priver entièrement. (Ne s'emploie guère que comme
verbe réfléchi; le part, passé tend à devenir un adjectif
indépendant; cf. dépourvoir.) Être dénué de tout. L'agré-
ment du sujet dénué de la force des vers, coRN. Ment. épît. ||
P. ext. On homme dénué d'intelligence, de sens commun. Il
laut être bien dénué d'esprit, la br. 4. Dénué d'un secours
par lui-même détruit, cORN. Hor. i, 3. Absolt. On ne peut
jamais être plus dénuée ni plus touchée que je le suis en votre
absence, hév. 405.
DÉNÛMENT. V. dénuement.
* DÉONTOLOGIE [dé-on-to-lo-ji] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec Seôv, devoir, et 'koyo^,
doctrine, § 279. || Ne'olog.]
Il (Philos.) Science des devoirs.
* DÉPAILLER [dé-pà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et paille,
d'après empailler, §§ 194 et 196. || Néolog.]
Il Famil.. Dégarnir de paille. Une chaise dépaillée.
*DÉPALISSER [dé-pà-li-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et palisser,
§§ 192 et 196. Il 1690. On dépalisse entièrement les espaliers,
LA QuiNTLNiE, Jard. fruit. ii, 301.]
Il (Technol.) Défaire (ce qui est palissé). — les branches
d'un arbre.
DÉPAQUETER [dé-pâk'-té; en vers, -pa-ke-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et paquet,
d'après empaqueter, §§ 194 et 196. || 1487. Le marchant ne
les pourra despacqueter, dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Défaire ce qui est empaqueté.
*DÉPARAGER [dé-pà-rà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et parage,
§§ 194 et 196. Il xin® s. Espoir diroient... Que por vostre vo-
lonté faire Vos avroie desparagie, Gauvain, 5982, Tlippeau.]
Il Vieilli. Mésallier (une fille de haut parage). En te pre-
nant en mariage De rien je ne te déparage, baïp, Egl. 18.
DÉPAREILLER [dé-pà-rè-yé] et, vieilli, DÉSAPPA-
REILLER [dé-zà-pà-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et appa-
reiller ou son radical, §§ 192, 194 et 196. L'anc. franc, con-
naît despareiller, désapareiller, mais dans un sens différent,
oil ils s'opposent à appareiller 1. 1| 1611. Désapareiller, gotgr.
1 1690. Dépareiller, furet.]
Il Séparer (un objet) d'un autre objet de même nature,
appareillé avec lui. {Cf. déparier.) Un gant, un volume dé-
pareillé.
DÉPARER [dé-pà-ré] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et parer,
§§ 192 et 196. Le sens II est dû en partie à l'influence du
lat. dispar, inégal, disparare, rendre inégal, etc., influence
qui a dû s'exercer par l'intermédiaire de disparate. ( F. ce
mot.) Il xio s. Vint en la chambre... Si la desperet que n'I re-
mest neient, St Alexis, 136.]
I. Dépouiller de ce qui pare. Le service achevé, on dépare
l'autel.
II. Enlaidir (ce dont on fait partie) en faisant désac-
cord dans l'ensemble. Ce vestibule dépare l'édifice. Cette ci-
catrice dépare son visage. Cette pièce ne déparerait pas sa col-
lection.
DÉPARIER [dé-pà-rvé ; en vers, -pà-ri-é] et, DÉSAP-
PARIER [dé-zà-pà-...] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et parier,
§,§ 192 et 196. Il xvie-xviio s. Deux gants despariez, Ré-
gnier, Sut. 11. 1 1611. Desaparler, cotgr.]
Il Séparer (ce qui forme une paire, une couple). {Cf.
dépareiller. )
DÉPARLER [dé-pàr-lé] v. intr.
jÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et parler.
§§ 192 et 196. Se trouve en anc. franc., mais au sens d
« médire » ou de « dédire ». || xviic s. scarr. dans fuchel.
Il Famil. Discontinuer de parler. (Ne s'emploie qu'ave(
une négation.) Tel qu'une nonne, il ne déparlait pas, gkes-
SET, Vert-Vert, 2.
* DÉPARQUER [dé-pàr-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et parquer,
§§ 192 et 196. Il xvi<= s. Voyant le desarroy, je deparquay du
lieu, RAB. ni, 27.]
Il (Technol.) Paire cesser d'être parqué. — un troupeau
— des huîtres. — du matériel de guerre.
DÉPART [dé-pàr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de départir, § 52. || xiiie s. C'est ma
compaigne sanz départ, Barl. et Josaphat, dans godef.]
I. Vieilli. Action de mettre une chose à part d'une au
tre. Faire le — du bon et du mauvais. Spe'cialt. — de l'or n
de l'argent, opération par laquelle on sépare ces mélau .
alliés. Eau de —, eau régale employée pour cette opération.
II. Action de partir. La veille de son — . Cache bien ton
— , CORN. Cid, m, 4. Famil. Être sur son — , sur le poin
de partir. Spe'cialt. Dans les courses. Faux — , oùlesclii-
vaux ne partent pas ensemble. L'heure du — (d'une voi-
ture publique, d'un train de chemin de fer, d'un bateau
Le côté du — , dans une gare de chemin de fer. Point de
commencement d'une série, d'un mouvement, etc.
DÉPARTAGER [dé-pàr-tà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et partager
§§ 192 et 196. Il 1690. furet.]
Il (Droit.) Faire cesser le partage égal des suffrages ei
donnant sa voix, n a départagé les votes. P. ext. — ceux
qui votent. Nous sommes deux contre deux, venez nous —
DÉPARTEMENT [dé-pàr-te-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de départir, § 145. || xii" s. Les départi
mens d'Israël assemblera, Psaut. d'Oxf. cxlvi, 2.]
I. Vieilli. Action de séparer, de faire les parts. Le
et le triage s'en peut justement faire, mont.ugne, Lett.
Faire le — des tailles, des taxes. Spécialt. Dans un devis
construction, distribution des parties de l'édifice à coi
truire.
II. P. ext. Ce qui est assigné comme part.
Il 1° Vieilli. Le — des maîtres, des domestiques, partie
logis qui était assignée aux maîtres, aux domestiques
— d'un corps de troupes, logement qui lui était assigné
Il 2° Partie de l'administration attribuée à un haut fon
tionnaire, spécialement à un ministre. Avoir le— de la jus
tice, des finances. Un conflit entre le — de la guerre et celui
de la marine. Le comte de Maurepas à qui le roi a confié 11
— des sciences, des lettres, des arts, duclos, L. XI, prt:.
Fig. Ceci n'est pas dans son — , dans ses attributions.
Il 30 P. ext. Circonscription administrative du territoire
français placée actuellement sous la direction d'un préfet.
La division de la France par départements. Le — de la Seine.
P. ext. Par opposition à la capitale, tout ce qui est en
dehors de Paris. Le vote de Paris et des départements. Aller
vivre dans un — .
DÉPARTEMENTAL, ALE [dé-pàr-te-man-tàl] ailj.
[ÉTYM. Dérivé de département, § 90. || 1792. On veut une
garde départementale, dubois-crancé, dans Lett. de Ro-
bespierre à ses commettants, i, 417. Admis acad. 1835.
Il Qui appartient aux départements. La gendarmerie dé-
partementale. La presse départementale. Les budgets départe-
mentaux. Les archives départementales.
DÉPARTIE [dé-pàr-ti] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de départir, § 45. || xi" s. Eini le
vespreiert mult grief la départie, Roland, 1736.]
Il Vieilli. Séparation, départ. Cruelle —, malheureux Jour.
Chanson attrihuée à henri iv.
DÉPARTIR [dé-pàr-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et partir.
§§ 192 et 196. {Cf. lat. dispertire, m. s.) || xi» s. Colp enavra^
einz que nus departum, Roland, 1900.]
I. Il lo Vieilli. Séparer une chose d'une autre. Spi'-
cialt. (Technol.) — l'or de l'argent, séparer l'un de l'autiv
ces métaux alliés.
Il 2» Avec le pron. réfléchi. Se — de qqch, s'en écarter,
l'abandonner dans une circonstance donnée. Il s'est dé-
%
H
QX I
il
tn
DEPASSER
— 689
DÉPEINDRE
on droit, de sa prudence ordinaire, de sa ligne de con-
\ous départez point d'une si noble audace, CORN.
■ >. Loi... dont il n'y a pas un seul exemple que les
soient départis, uoss. Hist. univ. m, 6. De l'hymen
uip me voilà départi, regnard, Légat, univ. ii, 6.
\ vec un infinitif pour complément. Tu ne t'es pas
, prétendre, mol. Av. iv, 5.
i v->ii^ner comme part. Du Ciel la prudence infinie Dé-
i, ; haque peuple un différent génie, CORN. Cinna, ii, 1.
;t ;i (jui dépars les couronnes, id. Tois. d'or, v, 7. Ce que
e)|d'eux devait porter... fut départi selon leur emploi, la f.
3jcj Ses biens aux pauvres départis, ID. Contes, les Oies.
L. JÉPASSER [dé-pâ-sé] V. tr.
V' \i Composé de la particule dé (lat. de) et passer,
'.'6. Il xiiie s. Depassauns lez, Gloss. dans godef.]
plus loin que ne va qqn , qqch. (Sjjn. passer.)
!j Aller au delà de qqn qui suit le même chemin. U
B Ira bientôt dépassé. Ils cherchent à se — l'un l'autre, n
lui tôt dépassé les autres coureurs. || Fig. n a dépassé tous
olsurrents. — qqn en violence, en cruauté.
; /'. cj;^. Aller au delà de qqch. Il a dépassé le but.
les bornes, n a dépassé notre attente. Cela dépasse
a ation, tout ce qu'on peut imaginer.
.' P. anal. S'étendre au delà de (qqch). Dne per-
Q :ui dépasse les autres de la tête. Une maison qui dépasse
ffinent.
;. SPASSER [dé-pd-sé] v. tr.
("omposé de la particule dé (lat. dis) et passer,
.'■>6. On trouve despasser en anc. franc, au sens
'< ire un pas de côté ». jj 1690. furet.]
('îchnol.) Faire sortir (qqch) de ce dans quoi il est
s — un lacet, un ruban, le faire sortir de la coulisse,
u àble, le faire sortir de l'écubier. — un mât de hune,
p oquet, le faire descendre jusqu'à ce que la tête
t( u chouquet et des barres où son pied était fixé.
K'AVAGE [dé-pà-vàj'j s. m.
5- \L Dérivé de dépaver, § 78. || Néolog. Admis acad.
8
j tien de dépaver.
HAVER [dé-pà-vé] v. tr.
Composé de la particule dé (lat. dis) et paver,
H). Il xvi" s. Dépaver les rues, p.\ré, t. III, p. 706.]
j, cil air de pavés. — une rue, une chaussée. Des rues
i'IiS.
»] 'AYSER [dé-pè-yi-zé] v. tr.
t\i. Composé avec la particule dé (lat. dis) et pays,
i el 196. (I xiiie s. Et sot qu'il fu despaysiés, g.vlerent,
m:!.i;. jRec]
: Tinnsporter (qqn) dans un pays qui n'est pas le
1 es Indiens dépaysés étaient pris de nostalgie. Fig. J'ai
i ment dépaysé (changé de pays) les sujets pour les ha-
îu la française, CORN. Ment, au lecteur. || P. anal.
iMorter (qqn) dans un milieu différent de celui où il
i.es habitudes, ses relations. — un jeune homme, le
changer de vie.
1 P. ext. Dérouter (qqn) en le mettant dans un lieu
! lui est pas familier, où il ne se reconnaît pas. Je
ti ive dépaysé dans cette viUe, dans ce quartier. || P. anal.
épaysé dans cette société. || Fig. \ 1. Embarrasser
;n le mettant sur un sujet qui lui est étranger, il y
it d'autres (choses) dont je ne voulais pas l'instruire,
imais aie laisser — lui-même, st-sim. xi, 378. Parlez-lui
ure, beaux-arts, le voilà dépaysé.] 2. Donner le change
n ne manqua pas de se munir de circonspection et d'é-
lour — le public, hamilt. Gram. 317.
)PEÇAGE [dé-pe-sàj'] s. m.
M. Dérivé de dépecer, § 78. || Néolog.]
aération par laquelle on dépèce qqch.
i'ÈCEMENT [dé-pês'-man ; en vers, -pè-se-...] s. m.
M. Dérivé de dépecer, §§65 et 145. || xiic s. Senz rom-
senz dépècement, beneeit, Ducs de Norm. 20703, dans
Mater.]
"lion de dépecer qqch.
PECER [dé-pe-sé] v. tr.
M. Composé avec la particule dé (lat. de) et pièce,
194 et 196. {Cf. dépiécer.) Qqns prononcent et écri-
I 5pécer. || xi^ s. Entre mes puignz me depeçout ma hauste,
' /, 837.]
irtager en pièces, en quartiers. — un bœuf, un mou-
lis en autant de parts le cerf il dépeça, la f. Fab. i,
DIGT. FRANC.
6. Il P. anal. — un vieux bateau, le démembrer. {Cf. déchi-
rer.) Il Fig. Les peuples barbares ravagèrent ce pays, le dépe-
cèrent, MONTESQ. Lett. pers. 136.
*DÉPECEUR, EUSE [dé-pe-seur, -scuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dépecer, § 112. || xiii« s. Despecierres de
busche et porterre d'eve. Bible, dans godef.]
Il Celui, celle qui dépèce. Spécialt. — de bateaux. {Syn.
déchireur.) — de voitures.
DÉPÊCHE [dé-pêch'] s. f
[ÉTYM. Subst. verbal de dépêcher, § 52. || 1495. VueiUez...
vous emploier a leur depesche de toutvostre pouvoir, Lett. de
Ch. VIII, dans godef.]
I. Anciennt. Action de dépêcher (qqch, qqn). L'avan-
cement et — des affaires, bouchet, Serées, i, 16. Le conseil
des dépêches, qui s'occupait avant la Révolution de l'ex-
pédition des affaires intérieures de l'État. || De nos jours.
Famil. Une marchandise de mauvaise —, qui se débite dif-
ficilement. {Syn. défaite.) || Fig. On dit proverbialement de
la mort d'un homme qui ne servait qu'à inconunoder les autres :
« Voilà une belle — », furet. Dict.
II. P. ext. Communication (publique ou privée) adres-
sée (à qqn) par voie rapide. Une — du gouvernement. En-
voyer une — par courrier. Le service des dépêches. Le sac des
dépêches, n... m'établit courrier des dépêches, beâumarch.
Mar. de Fig. i, 2. Une — chiffrée, écrite en chiffres, en si-
gnes de convention. Une — télégraphique, un télégramme.
DÉPÊCHE COMPAGNON (A). V. dépêcher.
DÉPÊCHER [dé-pè-ché] v. tr.
[ÉTYM. Anc, franc, despeechier, composé avec la parti-
cule dé (lat. dis) et le radical de empêcher (F. ce mot),
§§ 192 et 196. Sauf dans l'emploi réfléchi, dépêcher tend
à être remplacé par expédier. || 1225. Devoitausi icelui Jehan
tout celui hiretaige despeechier et délivrer, dans godef. des-
pechier.]
I. Vieilli. Débarrasser de ce qui arrête, retarde. {Cf.
empêcher.) Un seul passage nous dépêchera de leurs deux ob-
jections, CALV. Instit. chr. I, xiii, 24. Se — de ce qu'on a à
faire, s'en débarrasser en le faisant. Me — de mon voyage
de Poitiers, afin de retourner au plus tôt, iienri iv, Lett. miss.
V, 587. Il P. ext. Se — de faire qqch, le faire le plus vite
qu'on peut. {Syn. se hâter.) Dépêchez-vous de vous habiller.
Absolt. Dépêchez-vous, Cléone, corn. Méd. v, 4. E/lipt. C'est
trop perdre de temps à souffrir ces discours : Dépêche, Octavian,
CORN. Hér. V, 3. Dépêche, compagnon, et, lac. adv. Travail-
ler à dépêche compagnon, en ne songeant qu'à faire vite. Se
battre à dépèche compagnon, en cherchant à en finir vite,
à outrance.
II. Renvoyer promptement (qqn), son affaire faite ; en
finir avec lui. C'est un homme expéditif qui aime à — ses ma-
lades, MOL. Pourc. i, 5. P. ext. Famil. En finir avec qqn,
en le faisant mourir. Les grands travaux expédient et dépê-
chent promptement l'homme, amyot, Œuvr. rnor. Comment
il faut lire les poètes. Où je le trouverai, je le veux — , mol.
Sgan. se. 21. || P. anal. — qqch, l'achever promptement.
— une affaire.
III. Envoyer promptement (qqn) pour porter un mes-
sage. — à qqn un exprès, un courrier. Je lui ai dépêché un
homme sûr. Absolt. Son roi Pour m'apprendre sa perte eût dé-
pêché vers moi, VOLT. Adél. du Guescl. i, 3. Fig. Une vieille
tante, qu'un grand médecin dépêcha dans l'autre monde (fit
mourir), volt. Homme aux quarante écus, 5. || Vieilli.
— qqch. — un ordre, un message. {Syn. expédier.)
*DÉPEÇOIR [dé-pe-swàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dépecer, § 113. || 1783. encycl. méth.]
Il (Technol.) Couteau à dépecer à l'usage des fabricants
de chandelles.
DÉPEINDRE [dé-pîndr'j v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. depingere, m. s. devenu dé-
peindre sous l'influence de peindre, § 503. || xiiie s. Seut om
dépeindre... Un colum Saint Espirt notant, frère anger, dans
DELB. Rec.]
Il 1° Anciennt. Peindre. Tombes richement dépeintes d'or
et d'azur, chastell. dans delb. Bec.
Il 2° Fig. Représenter par la parole (une personne, une
chose), avec les traits principaux. Quand tu me dépeignais ce
héros intrépide, RAC. Phèd. l, 1. S'il rencontre un palais, il
m'en dépeint la face, boil. Art p. 1. Mon voyage dépeint Vous
sera d'un plaisir extrême, la f. Fab. ix, 2. Les poètes n'ont
donc pas eu raison de nous — l'Amour comme un aveugle,
PASC. Passions de l'amour.
44
DÉPELOTONNER
*DÉPELOTONNER [dé-plù-lô-né ; en vers, -pe-lù-
690
DEPENS
»'. tr.
[ÉTYM Composé de la particule dé (lat. dis) et pelotonner,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il Dérouler (ce qui est en peloton). Ma laine s'est dépelo-
tonnée.
DÉPENAlIiliÉ, ÉE [dé-pe-nâ-yé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, depané, m. s. § 161. Dé-
pané est composé avec la particule dé (lat. de) et pan, au
sens primitif de « lambeau », §§ 193 et 196 : il paraît y avoir
eu confusion entre dépané et despené, déplumé : de là dé-
penaillé, au lieu de dépanaillé. || 1611. DepenaiUé, despenaillé,
COTGR. Admis agad. 1762.]
Il Qui est en loques. Il est — . Un costume — .
DÉPENAILLEMENT [dé-pe-nay'-man ; en vers, -na-
ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dépenaillé, § 145. |1 Admis acad. 1798.]
Il État de ce qui est dépenaillé.
DËPENDAMMENT [dé-pan-dà-man] adv.
[ÉTYM. Pour dépendantment , composé de dépendant et
ment, § 724. || xvu* s. F. à l'article.]
Il Vieilli. D'une manière dépendante. (Cf. indépendam-
ment.) Dieu, l'auteur de l'être, ayant voulu le donner aux en-
fants — de leurs parents, boss. Conn. de Dieu, iv, 11. Ab-
solt. Le monde a l'être — , ID. Libre Arb. 4.
DÉPENDANCE [dé-pan-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dépendre 3, § 146. || xiv^ s. Despen-
dence d'une chose ou attribucion a ancune chose, ORESME,
Éth. I, 7.]
I. En parlant d'une chose. || l» Le fait de dépendre
d'une autre chose. La — des effets aux causes. Leurs socié-
tés, leurs républiques et leur mutuelle — , où consiste tout
l'ordre des choses humaines, BOSS. Libre Arb. 3. Les évé-
nements y ont une telle — l'un de l'autre que la tragédie n'au-
rait pas été complète, si je ne l'eusse poussée jusqu'au terme,
CORN. Pomp. exam. Spécialt. Syntaxe de —, partie de la
syntaxe des mots traitant des rapports d'un mot ou d'un
groupe de mots avec tel ou tel mot de la phrase qui le
régit. {Syn. syntaxe d'accord.)
Il 2» P. ext. Ce qui tient à qqch comme appendice.
Votre château avec toutes ses circonstances et dépendances,
SÉv. 537. Platon... fait le royaume de Troie du temps de Priam
une — de l'empire des Assyriens, boss. Hist. univ. m, 4. Nous
ne distinguons la pensée et l'étendue de ce qui pense et de ce
qui est étendu que comme les dépendances d'une chose, de la
chose même dont elles dépendent, desc. Principes, i, 64.
Elle est (l'idolâtrie) comme un crime universel dont tous les
autres ne sont que des dépendances, boss. Panég. St Vic-
tor, 1. Nous pouvons connaître très certainement beaucoup de
choses dont toutefois nous n'entendons pas toutes les dépen-
dances ni toutes les suites, boss. Libre Arb. 4.
II. En parlant d'une personne, le fait de dépendre
d'une autre personne. Être dans la — de qqn. Tous ceux qui
vivent dans la — d'un maître, bourd. Soin des domest. 1.
Romulus... avait mis les plébéiens en plusieurs manières dans
la — des patriciens, BOSS. Hist. univ. m, 6. Sa reconnaissance
Ne peut-elle éclater que dans sa—? rag. Brit. r, 2. Absolt.
Votre sexe n'est là que pour la — , mol. Êc. des f. m, 2. Quel
est l'état du monde où l'on soit exempt de toute — ? bourd.
Pens. État relig. Il sent alors son néant, son abandon, son
insuffisance, sa — , pasg. Pens. xxv, 26.
DÉPENDANT, ANTE [dé-pan-dan, -dânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de dépendre 3, § 47. || xiv« s. Le
peuple cuidoit sa liberté estre dépendant de la dampnacion du
dit Ceson, BERSumE, dans littré.]
Il Qui dépend de qqn, de qqch.
Il 1° Comme étant lié nécessairement. Nos cœurs n'é-
taient point faits dépendants l'un de l'autre, rag. Andr. iv,
5. Il P. ext. Comme en étant l'appendice. Dans les terres
dépendantes de la couronne, volt. Mœurs, rem. 19.
Il 2» Comme étant sous sa puissance. Ces petites répu-
bliques ne pouvaient être que dépendantes, montesq. Rom.
5. Quelle différence entre un soldat et un chartreux, quant
à l'obéissance? Car ils sont également obéissants et dépen-
dants, PASC. Pens. XXIV, 38. Liberté empruntée et dépendante,
FÉN. Exist. de Dieu , i, 2. Cette âme si superbe est enfin
dépendante, rag. Phèd. ii, 2. || Vieilli. Substantivt. Notre
prince a des dépendants, la f. Fab. i, 12. Spécialt. (Ma-
rine.) Gouverner en — , se diriger vers un point en s'en
rapprochant peu à peu, étant forcé de tenir compte de
telle ou telle circonstance qui empoche de gouvern
grand.
'DÉFENDEUR, EUSE [dé-pan-deur, -deuz'] s. i,
[ÉTYM. Dérivé de dépendre 2, § 112. || xiiic-xiyc s. c
il es mains dou pendeur E'il ne puet veïr despendeur,
coNDÉ, p. 13, Scheler.]
Il Celui, celle qui dépend, détache ce qui est p<
Fig. Trivial. Dn — d'andouilles, un homme grand et -
gre, capable de voler les andouilles pendues à la I)
que des charcutiers. || Spécialt. (Technol.) Ouvri
détache des crocs oîi ils sont suspendus les har
quand ils sont fumés.
1. DÉPENDRE [dé-pândr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *dispçndëre (class. dependëre, es .
dëre), m. s. proprt, « distribuer », devenu despendre, §§ i:
290 et 291, dépendre, § 422.]
Il Anciennt. Dépenser. L'épargne est une science de i
— mal à propos, malh. Bienf. de Sénèq. ii, 34. Prov. Q
dépend qu'il n'a vaillant, Il fait la corde où il se pend
cialt. Droit de vendre et de — , de vendre des biens
disposer de l'argent. Fig. Vieilli. Ami à vendre età -
met tout ce qu'il possède à notre disposition. Qu'il
mon valet à vendre et à — , Régnier, Sat. 8.
2. DÉPENDRE [dé-pândr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et pc
§§ 192 et 196. Il xii" s. Dou lairon qu'il ot despendu, :
DE FRANGE, Fab. 33.]
Il 1° Détacher (une personne qui est pendue). Q
on le dépendit, il était déjà raide.
Il 2° Détacher (une chose qui est suspendue). -
lustre.
3. DÉPENDRE [dé-pândr'] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dependëre, m. s. devei,
pendre sous l'influence de pendre, § 503. |j xiie s. Jusqi *
gole de desus Li dépendent li chargié raim, Énéas, 2748. {
I. En parlant d'une chose. || 1° Être lié néce
ment à une personne, à une chose, comme ne
être, se réaliser sans elle. Se faire valoir par des chd
ne dépendent point des autres, mais de soi seul, la BI
vous dépend ma peine ou ma béatitude, mol. TarÙ
Mon humeur ne dépend guère du temps, pasg. Pens. vi,l
prends que mon devoir ne dépend point du sien, C0RN|
m, 2. n vit que son salut Dépendait de lui plaire, rac.
1. Faites ce qui dépendra de vous, n (notre sort) dépaii
conjoncture De lieux, de personnes, de temps, la f. Fa
16. Impers. Il ne dépendra pas de vous de me
FÉN. Tél. 4. n n'a pas dépendu de moi que cela se fit. Vi
vez-vous7 Cela dépend de telle ou telle chose, et, ellif
dépend.
Il 2° P. ext. Tenir à qqch comme appendice. Le^
qui dépendent de la propriété. De quel diocèse dépen
paroisse? P. anal. L'usage de la liberté avec tous le
qui en dépendront, BOSS. Lib7-e Arb. 3. Dans les choseiiil
dépendent de notre métier, mol. Mal. im. ii, 5. Nous ne •
rions connaître les modes sans les substances dont ils d
dent, DESG. Principes, i, 61.
II. En parlant d'une personne, être sous la puissi »
de qqn. — , c'est, selon la plus claire notion et la plus évld ^
être tenu d'obéir, bourd. Exhort. Sur l'obéissance reli'
Vos serviteurs et vos domestiques dépendent de vous, B< >
Soin des domest. 1. Elles (les créatures libres) en di
dent (de Dieu) même dams l'exercice de leur liberté, B0£^
bre Arb. 8. Je dépendais d'un père, gorn. Poly. ii, 2.
peut-être qu'un jour je dépendrai de moi, ID. Nicom. il, 3
DÉPENS [dé-pan] s. m. pi.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. dispensum (class. e>
sum), m, s. devenu despens, dépens, sous l'influenc
dépendre 1, § 503. {Cf. dépense.) || xiie s. Si U fist cri
et despans De tôt quanque il li covint, CHRÉTIEN de TR
Chevalier au lion, dans delb. Rec]
I. Vieilli. Ce que qqn dépense. Leur donnant argent
faire leurs — par les chemins, amyot, Lucull. 57. Un ho
qui gagne bien ses —, qui compense largement, pai
services qu'il rend, la dépense qu'il occasionne à >
qui l'emploie. || Spécialt. Lac. prép. Aux — de qqn
faisant supporter à qqn la dépense. Tout flatteur Vit
— de celui qui l'écoute, la f. Fab. i, 2. Fig. En faisan '-
bir à qqn le dommage. Faire la guerre aux — de l'em ^■
Je défendrai sa vie aux — de mes jours, RAC. Andr, i, 4, |'
apprendrez, maroufle, à rire à nos — , mol. Sgan. se.'-
DÉPENSE
691
DEPILAGE
tx — de Néarque il doit se rendre sage, CORN. Poly. m, 3.
ant à mes — appris cette sentence, Régnier, Sat. 11. Aux
du bon sens gardez de plaisanter, boil. Art p. 3.
II. Spéciale. Frais de justice. Être condamné aux — . Je
rdsma cause avec — , rac. Plaid, i, 7. Sans — , et qu'en paix
acunchez soi s'en aille, la f. Fab. ix, 9. Compenser les — ,
ire supporter à chacune des parties les frais faits par elle.
DÉPENSE [dé-pâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. dispensa (class. expensa),
. s. devenu dépense sous l'influence de dépendre 1, §503.
/. dépens.) || xii" s. A bel ostel, a grant despanse, chrétien
■ TROYES, Cligès, 4581.]
I. Action de dépenser.
Il 1° Au propre. Action de donner, d'employer de l'ar-
int pour se procurer qqch. Une grande — d'argent, de nu-
praire, et, plus souvent, absolt , Faire de la — . Paire de
Iles dépenses, n n'y a point de dépenses que je ne fisse, si par
je pouvais trouver le chemin de son cœur, mol. B. gent. m.
Les dépenses que vous faites seront cause qu'un de ces jours
me viendra chez moi couper la gorge, ID. Av. i, 4. C'est une
illerie que de vouloir me constituer sa dot de toutes les de-
nses qu'elle ne fera point, iD. ibid. ii, 5. La — d'une corde
ur se pendre, SÉv. 450. Induire qqn en — , || P. ext. Écrire
—, la — de la maison, ce qu'on dépense, ce qui se de-
nse dans la maison. || Spécialt. Dans un compte. La —,
lut ce qui sort de la caisse. Celui-là est pauvre dont la
I excède la recette, la br. 6. Porter qqch en — .
jll 2° Fig. Action de donner, d'employer son temps,
|s efforts, ses facultés pour obtenir un résultat. Faire une
lande — de forces... La plus forte — que l'on puisse faire est
Ile du temps, la br. Disc, sur Théophr. Faire une — inu-
!8 d'esprit, de science. Absolt. Et ne vous pas mettre en —
le complaisance) Pour ne me donner que l'espoir, mol. Mis.
z. Il p. ext. La — d'un réservoir, la quantité de liquide
i'il livre dans un temps donné. La — de houiUe d'une ma-
line à vapeur, sa — d'eau, la — de vapeur de son piston, etc.
II. Lieu oh l'on serre, où l'on distribue les provisions
ans un établissement , communauté , collège , ferme,
c). Celle qui a soin de la — sert toutes sortes de pains et de
lits, RAC. Rem. sur TOdyss. 1.
IDÉPENSER [dé-pan-sé] v. ir.
j[ÉTYM. Dérivé de dépense, § 154. {Cf. dispenser.) || xv" s.
I te feray conduire et despencer, Lancelot, dans godef.
jspenser.]
p lo Donner, employer (de l'argent) pour se procurer
|[ch. — son revenu. L'avare dépense plus mort, en un seul
jir, qu'il ne faisait vivant en dix années, la br. 6. Absolt.
te aime à — en habits, linge et nœuds, mol. Éc. des m. i, 2.
!l| 2° Fig. Donner, employer (son temps, ses efforts, ses
icultés) pour obtenir un résultat. La mémoire du temps passé
|;e j'ai follement dépensé, Régnier, Stances. — son crédit,
{ santé. Un livre où l'auteur a dépensé beaucoup d'érudition.
la voici encore, ma fille, à — ... mon pauvre esprit en pièces de
iatre sous, sÉv. 840.
DÉPENSIER, 1ÈRE [dé-pan-syé, -syèr] s. m. et /". et
ij-
|lÉTYM. Dérivé de dépense, § 115. || xii^ s. Et si ocient le
pJstre despensier, Couronn. de Louis, 2309.]
II 1° S. m. et f. Celui, celle qui tient la dépense, lieu
I l'on serre, oii l'on distribue les provisions (dans une
pmmunauté, une ferme, etc.). Le — , la dépensière du cou-
int. Le — [syn. cambusier) d'un navire.
II 2° Adj. Qui aime à dépenser. Le fils est joueur, — et
•odigue, regnard, Ret. impr. se. 12. Vous êtes dépensière,
cet état me blesse, MOL. Tart. i, 1. S. m. et f. On —, une
ipensière.
DÉPERDITION [dé-pèr-di-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. deperdere, perdre peu à peu, d'a-
ès perdition, § 247. || xvi^ s. paré, viii, 1.]
Il (T. scientif.) Destruction graduelle d'une partie des
lolécules d'un corps. Il y a une — et un renouvellement
>nstant de matière dans tout corps vivant. Spécialt. — de
ibstance, destruction des tissus dans une partie lésée. ||
anal. — de chaleur, de lumière. — de force, de mouvement.
DÉPÉRIR [dé-pé-rir] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deperire, m. s. \\ 1235. Li unz de
îs molins deperissoit, dans godef. Suppl.]
Il 1° S'acheminer vers la mort, par consomption gra-
uelle. On en voit quelquefois qui dépérissent d'une langueur
îcrète, FÉ^'. Éduc. des fdles, 5. Sa santé dépérissait à vue
d'œU, RAC. P.-Royal, 2. Des animaux, des plantes qui dépé-
rissent.
Il 2° Fig. S'acheminer vers la deslruclion, par détério-
ration graduelle. Des bâtiments qui dépérissent, faute d'en-
tretien. P. anal. La race dépérit. Spécialt. (Droit.) Il ne faut
pas laisser — les biens de l'absent.
DÉPÉRISSEMENT [dé-pé-rïs'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dépérir, § 145. || 1600. cl. duret, Flicx
et refl. dans delb. Rec]
Il Etat de ce qui dépérit. Le — qu'amène la vieillesse. De
peur qu'ils (les animaux) ne tombent dans le —, pasc. Vide.
Le — d'une plante. Fig. L'état de — où se trouve un édifice.
P. anal. Le — de la race.
DÉPÊTRER [dé-pè-tré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
dical de empêtrer (F. ce mot), §§ 192 et 196. || xiiie-xive s.
Occi le moy, si la depestre (la vache), chrétien legouais,
Ovide, dans godef. Suppl.'l
Il Dégager de ce dans quoi on est empêtré.
Il 1» Vieilli. Dégager de l'entrave (les botes) dans le
pâturage. — une bête à cornes.
Il 2" Dégager (qqn) de ce dans quoi il s'est embarrassé.
Se — d'un fourré, d'un marais. Fig. Pour le — d'un engage-
ment si dangereux, sÉv. 150. P. ext. Se — de qqn. Rustic
voudrait être dépêtré d'elle, la f. Contes, Diable en enfer.
DÉPEUPLEMENT [dé-pe"u-ple-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dépeupler, § 145. || 1584. Destruction et
despeuplement, dans godef. Suppl.]
Il Action de dépeupler, de se dépeupler. [Cf. dépopula-
tion.) Le — de l'Italie sous les empereurs. Les imprécations, la
désolation, la ruine, le —, st-sim. xix, 44. P. anal. Le —
d'une chasse, d'un étang. P. ext. Le — d'une forêt.
DÉPEUPLER [dé-pèu-plé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et peuple,
§§ 194 et 196. On trouve fréquemment dépopuler en anc.
franc. [Cf. dépopulation.) || 1364. Le pays ayant esté dépeuplé
par les guerres, Ordonn. m, 565.]
Il Dégarnir d'habitants. Les villes et la campagne se dé-
peuplent, fén. Lett. à L. XIV. Elle (la guerre) ravage et dé-
peuple tout un pays, id. Exam. de consc. La découverte du
nouveau monde, qui a dépeuplé l'Europe, duclos, L. XI, préf.
Lorsqu'un État se trouve dépeuplé par des accidents particu-
liers, des guerres, des pestes, des famines, il y a des ressources,
MONTESQ. Espr. des lois, xxni, 18. P. ext. H fallait, pour
les sacrifices, — les troupeaux de ce qu'il y avait de plus gras,
BOSS. Pauvres dans l'Égl. \\ P. hyperb. Poét. Tant de beau-
tés dont l'Europe et l'Asie Dépeuplent leurs États, rag. Baj.
I, 1. Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé, l.amart.
Médit. 1, 1 . Il P. plaisant, n voulait de souris — tout le monde,
LA F. Fab. m, 18. || P. anal. — une chasse, un étang, par la
destruction du gibier, du poisson, n entre au lieu guetté. Le
dépeuple, la f. Fab. xi, 3. — une forêt, par la destruction
des arbres, ns en dépeuplent les boutiques (de cet ouvrage),
LA BR. Disc, à l'Acad.
* DÉPIAUTER [dé-pyô-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et plan,
forme dialectale de peau, §§ 16, 63, 194 et 196. || Néolog.]
Il Famil. Dépouiller de sa peau (un animal). — une an-
guille.
''DÉPICAGE. V. dépiquage.
DÉPIÉCER [dé-pyé-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et pièce,
§§ 194 et 196. (Cf dépecer.) || xW-xv^ s. Un pont... dont
les ennemis avoient despiecé plusieurs ais, Chron. de Bou-
cicaut, i, 14.]
Il Mettre en pièces (totalement ou en partie). Du habit
dépiécé. — un tonneau.
*DÉPIÉTER [dé-pié-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et pied,
§§ 63, 194 et 196; proprt, « dégarnir du pied «. || 1821.
ENCYCL. MÉTH.]
Il (Technol.) | 1. Un arbre dépiété, dégarni de terre au
pied. {Syn. déchausser.) 1 2. Dn drap dépiété, dégarni à cer-
taines places oii la tondeuse ébréchée a arraché la laine.
{Cf piéter.)
1. ''DEPILAGE [dé-pi-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dépUer 1, § 78. \\ Néolog.]
Il (Technol.) Action de dépiler (les peaux).
2. '^DEPILAGE [dé-pi-làj'] et *DÉPILEMENT [dé-pïl-
man; en vers, -pi-le-...] s. m.
DÉPILATIF
— 692 —
DÉPLACER
[ÉTi-M. Dérivé de dépiler 2, §§ 78 et 145. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de dépiler (dans une mine).
DÉPrEJV.TIF, IVE [dé-pi-là-tïf , -tiv'] adj.
[ÉTi-M. Dérivé de dépUer 1, § 257. || 1732. trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il (T. scientif.) Qui fait tomber le poil, les cheveux. On-
guent — . (Cf. dépilatoire.)
DÉPILATION [dé-pi-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dépiler 1, § 247. || xiii« s. Geste depila-
cion signifie qu'ils sont luzurieus, dans GODEF. SuppL]
Il (T. scientif.) Chute du poil, par suite de maladie ou
par l'application de certaines substances.
DÉPILATOIRE [dé-pi-là-twar] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dépiler 1, § 249. || xvi^ s. paré, xv, 1.]
Il (T. scientif.) Qui fait tomber le poil, les cheveux. Pâte
— . Il Substantivt. On — énergique.
*DÉPILEMENT. F. dépUage.
1. DÉPILER [dé-pi-lé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. depilare, m. s. de pilum, poil.
{Cf. épiler, peler.) || xvi^ s. paré, iv, 3.]
Il Faire tomber le poil. | 1. (Technol.) — les peaux, en
les raclant avec le couteau rond, après les avoir fait trem-
per pour dilater les pores. (V. débourrer.) | 2. — la peau,
en parlant d'une maladie qui fait tomber le poil, ou d'une
substance caustique employée à cet effet.
2. * DÉPILER [dé-pi-lé] V. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et pile,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Abattre les piliers ou massifs réservés
dans une partie de mine qu'on doit abandonner.
DÉPIQUAGE et *DÉPICAGE [dé-pi-kaj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. depicage, m. s.
§ 11. Il 1791. Dépiquage, ENCYCL. méth. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Action d'égrener les épis.
1. DÉPIQUER [dé-pi-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et piquer,
§§ 192 et 196. L'anc. franc, a dépiquer, synonyme de pi-
quer. Signalé en 1690 comme « fort à la mode à la cour »,
par CAILLIÈRES.]
1. Il 1° Défaire (une chose piquée, cousue à petits points
arrière très réguliers). — le bord d'un col. Des gants dépiqués.
Il 2° Fig. Apaiser (qqn qui est piqué). Il a suffi d'une bonne
parole pour le — . || Vieilli. Consoler (qqn) de ce qui le mé-
contente. Piqué contre les jésuites,... il (Fénelon) se tourna
aux jansénistes pour se — , st-sim. i, 272.
II. (Jardin.) Enlever (du plant) de la couche, pour re-
piquer.
2. "DÉPIQUER [dé-pi-ké] v. ir.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. depica (altération de
despiga), m. s. de espigo, épi, § 11. || 1791. encycl. méth.]
Il (Technol.) Égrener (les épis) en les faisant fouler dans
l'aire, sous les pieds de chevaux, de mulets, ou sous un
lourd rouleau traîné par des bêtes de somme.
1. DÉPISTER [dé-pïs'-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et piste,
§§ 194 et 196. Il 1737. On y dépiste les premières traces du
territoire liégeois, Jownal de Trév. p. 1351. Admis agad.
1798.]
Il (Chasse.) Retrouver (le gibier) en suivant sa piste.
— un sanglier. || Fig. Retrouver (qqn) en suivant sa trace.
Vous seriez bientôt reconnu, ma foi, et bientôt dépisté, beau-
MARCH. B. de Sév. 1, 6.
2. 'DÉPISTER [dé-pïs'-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et piste,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il Détourner de la piste, n a dépisté ceux qui le poursui-
vaient, il leur a fait perdre sa piste. P. ext. — les recherches.
1. DÉPIT [dé-pi] s. m.
[ÉTYM. Du lat. despÇctum, m. s. devenu *despieit, despit,
§§315, 385 et 291, dépit, §422.]
I. Vieilli. Mépris (de qqn, de qqch). Loc. prép. En — de,
en ne tenant nul compte de. Une chose faite en — du sens
commun. Tes écrits... Semblent être formés en — du bon sens,
BoiL. Sat. 2. En — de l'envie, corn. Cid, i, 3. En — de mon
crime, id. Cinna, iv, 6. L'orage Maltraita le pigeon en — du
feuillage, la f. Fab. ix, 2. || P. ext. \ 1. Faire qqch en - de
^^' en ne tenant nul compte de ce qu'il fait pour l'em-
pêcher. Lorsqu'on — d'eux on en a voulu d'autres, coRN. Hor.
III, 5. Je vous l'avais prédit, qu'en — de la Grèce, De votre sort
encor vous seriez la maîtresse, rac. Andr. m, 8. | 2. Vieilli.
Faire qqch en — que qqn en ait, sans tenir compte de ce
qu'il pourrait faire pour l'empêcher. [Cf. malgré qu'il en
ait.) Il ne fait pas bien sûr, à vous le trancher net, D'épouser
une fille en — qu'elle en ait, mol. F. sav. v, 1. En — qu'on
en ait, elle se fait aimer, id. Mis. i, 1. Tu me forces à rire en
— que j'en aie, corn. Place Royale, i, 2.
II. P. ext. Irritation causée par le dédain qu'on nous
témoigne, ou la préférence qu'on témoigne à un autre.
Lorsque le roi, contre elle enflammé de — , La chassa de son
trône, rac. Esth. i, 1. Tous ces présents, Albine, irritent mon
— , ID. Brit. I, 1, Je crève de — , mol. Préc. rid. se. 15.
Spécialt. — amoureux, irritation passagère née de la froi-
deur qu'on croit voir chez la personne qu'on aime. Cau-
ser du — à qqn, et, vieilli, Faire — à qqn. A moins que, pour
me faire — , elle eût la malice de mourir demain, sÉv. 699
Avoir du — , et, vieilli, Avoir — . J'ai — que le sang me
avec Philiste, corn. Veuve, iv, 8.
2. * DÉPIT, ITE [dé-pi, -pït'] adj.
[ÉTYM. Du lat. despëotum, part, passé de despicere, mé-
priser, devenu "despieit, despit, dépit. {Cf. dépit 1.) |j xn» 8,
Qui menoit vie moult despite, chrétien de troyes. Perce-
val, dans GODEF. despit 2.]
Il Anciennt. Qui a du dépit. Honteuse et dépite, la f.
Contes, Coupe enchantée.
DÉPITER [dé-pi-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dépit, § 154. || xiiio-xivs s. Si despiu
son oncle et l'esloingna de li, joinv. 459.]
I. Vieilli. Mépriser. La troupe maudite Son Seigneur atta-
ché par outrage dépite, malh. Poés. 35. — la menace de sa
colère, Théophile, i, 140. || P. ext. — qqn de qqch, le dédai-
gner comme incapable de qqch. Cloris te dépite De les
ravoir jamais, corn. Mélite, v, 7, l"^" édit.
II. Donner du dépit à (qqn). Rien ne nous dépite davantage
que de voir qu'elle (l'imagination) remplit ses hôtes d'une sa-
tisfaction bien autrement pleine et entière que la raison, pasc.
Pens. m, 3. Cette gêne dépita les généraux d'armées, ST-siM.
XII, 56. L'offre des vœux d'un amant dépité, MOL. F. sav. I, i.
Se —, prendre du dépit.
DÉPITEUX, EUSE [dé-pi-teû, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dépit, § 116. I| 1212. Rime despeitose,
frère ANGER,I>iaZ. de Si Greg. dansp.MEYER, Bec. d'flnc.
textes, p. 342. Admis agad. 1694 ; suppr. en 1740; repris
en 1878.]
Il Ane. franc. Qui a du dépit. Spécialt. (Fauconn.) Fau-
con —, qui ne veut pas revenir quand il a manqué la proie.
DÉPLACEMENT [dé-plas'-man ; en vers, -plà-se-.,.l
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déplacer, § 145. || xvi<= s. Desplaoement,
p. DAMPMARTIN, daUS GODEF. Suppl.]
Il Action de déplacer. Le — d'un meuble, d'une glace. Le
— des bornes d'un champ. Le — d'un certain volume d'eau par
un corps immergé. P. ext. Le — d'un navire, le volume d'eau
qu'il déplace. || Action de se déplacer. Payer à qqn ses
frais de — . || P. anal. Le — d'une industrie, par suite d'une
cause économique. || Le — d'un fonctionnaire, son chan-
gement de résidence, et, p. ext. fig. le fait de lui ôter
son emploi. Une personne qui aime le — . || (Médec.) — d'un
organe (accidentellement sorti de sa position naturelle).
— d'un viscère, de l'utérus. || Absoll. (Chimie, Pharm.) Opé-
ration qui consiste, après avoir lixivié une substance à
l'aide de l'alcool, de l'éther, etc., à en chasser ce véhicule
à l'aide d'eau qui le déplace, le pousse devant elle sans
se mélanger avec lui. Méthode de — . Appareil de — .
DÉPLACER [dé-plà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et place,
§§ 194 et 196. Il xv«-xvio s. Vous me donnez congé que Je
desplace, J. marot, Voy. de Venise, f» 70, r», édit. 1532.]
Il l» Oter (qqch, qqn) de sa place. — un meuble, un ta-
bleau. Du corps immergé perd une portion de son poids égale au
poids du volume d'eau qu'il déplace. Se — , quitter sa place,, fit.
p. ext. quitter sa résidence. — qqn, l'obliger à quitter sa
place, et, p. ext. à quitter sa résidence. (T. de jurispr.)
Le juge s'est déplacé pour faire la visite des lieux. Ellipt. Ré-
gler une affaire sans — . || P. anal. — un fonctionnaire, lui
faire quitter la résidence oti il est ; ei, p. ext. fig. lui
ôter son emploi.
Il 2» Fig. — la question, changer le point qui est en
question. Être déplacé dans une position, dans un milieu, ne
pas convenir à la position qu'on occupe, au milieu dan
lequel on se trouve. Une question, une observation déplacée.
DEPLAIRE
693
DÉPLOYER
ui ne convient pas, dans les circonstances où elle est
lite.
DÉPLAIRE [dé-plèr] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et plaire,
§ 192 et 196. [Cf. lat. dispUoere, m. s. et § 186.) || xn° s.
ele chose desplot as Deus, Éne'as, 4371.]
Il Ne pas plaire.
Il 1° En parlant des choses. Tout déplaît aux yeux d'une
aptlve, RAC. Ipk. II, 1. Elle sent... ses traits choquer et — ,
.A F. Fab. VII, 5. L'ambition déplaît quand elle est assouvie,
CRN. Cinna, ii, 1. Ce nom ne vous déplaira pas, id. Roclog.
?, 3. Ah! ceci me déplaît, mol. Amph. i, 2. || Impers. Il
ae déplaît que... Loc. famil. Qu'il ne vous en déplaise, et,
Uipt, Ne vous en déplaise, ne vous déplaise, ne prenez pas
nal ce que je dis. Damon..., qui m'a, ne vous déplaise. Une
leure, au grand soleil, tenu hors de ma chaise, mol. Mis. ii, 4.
fe chantais, ne vous déplaise, la f. Fab. i, 1. Ironiqt. Qu'il
le vous en déplaise. Votre conduite en tout est tout à fait
nauvalse, mol. Tart. i, 1. N'en déplaise à votre austère hon-
leur, iD. Mis. i, 1.
Il 2° En parlant des personnes. Cette personne me déplaît.
?our plaire à Dieu, il faut nous — à nous-mêmes, bourd. 1<"^
fugem. dern. 2. L'excès d'un amour qui craint de — (à Dieu),
30SS. A. de Gonz. \\ Spe'cialt. En parlant des sentiments
ju'un homme inspire à une femme. Mais vous aimez Ro-
ilrigue, il ne vous peut —, coRN. Cid, m, 3. Contre sa cou-
;ume, il ne put me —, id. Hor. i, 2. n vous aurait déplu s'il
pouvait vous — , rac. Andr. ii, 1.
Il 3o P. ext. Famil. Se — dans un lieu, ne pas s'y plaire.
I P. anal. Des plantes qui se déplaisent en un lieu (oti le sol,
lOii l'exposition leur est défavorable).
I DÉPLAISANCE [dé-plè-zâns'] s. f.
i [ÉTYM. Dérivé de déplaire, § 146. || xiiie s. Desplaisance
de Dieu, qui trop est périlleuse, J. de meung, Test. 1738.
Admis ACAD. 1762.]
1 II Vieilli. Caractère déplaisant de qqn, de qqch. || P.
ext. Le fait de se déplaire. Dans un accès de — et de dé-
goût, d'alemb. Éloges, Dubois.
DÉPLAISANT, ANTE [dé-plè-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de déplaire, § 47. On trouve sou-
vent au moyen âge et jusqu'au commencement du xvii" s.
déplaisant avec le sens de « qui éprouve du déplaisir »,
d'après le réfléchi se déplaire. || xii^ s. Por ceuke nos des-
plaisant ne soiens a Deu, Serm. de St Bern. p. 121.]
Il Qui est de nature à déplaire. 0 l'homme — ! mol. Av.
m, 6. On extérieur —, des manières déplaisantes. On séjour — .
DÉPLAISIR [dé-plè-zîr] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et plaisir,
§§ 193 et 196. Il xiii° s. User ma jeunesse en desplaisir, Sept
Sages, dans delb. Rec]
Il Impression pénible que qqn, qqch produit sur nous.
Tu ne compatis point aux déplaisirs des gens, mol. Tai't. ii, 3.
Pour émouvoir puissamment, il faut de grands déplaisirs, des
blessures et des morts en spectacle, corn. Hor. exam. Je
puis t'ouvrir mon âme et tous mes déplaisirs, lo. Cid, m, 3.
Enfants, ma seule joie en mes longs déplaisirs, rac. Ath. i, 3.
Vous croyez donc que les déplaisirs et les plus mortelles dou-
leurs ne se cachent pas sous la pourpre ? boss. Marie-Thérèse.
* DÉPLANTATION [dé-plan-tà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de déplanter, § 247. || Ne'olog.]
Il Action de déplanter (un arbre).
DÉPLANTER [dé-plan-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et planter,
§§ 192 et 196. Il XYi^ s. Terre... oisive et desplantee, la boé-
TiE, Mesnagerie, p. 256, Feugère.]
Il Retirer de terre pour planter ailleurs. — des arbres,
des salades. P. ext. Dégarnir de ce qui est planté. — un
verger. || P. anal. Retirer (ce qui est enfoncé dans le sol).
— des pieux, des échalas. — l'ancre , l'arracher du fond.
Absolt. Le navire déplante, son ancre quitte le fond.
* DÉPLANTEUR, EUSE [dé-plan-teur, -teuz'] s.m.ei f.
[ÉTYM. Dérivé de déplanter, § 11. || xviiie s. F. à l'article.]
Il Celui, celle qui déplante. — d'arbres, la motte, Fab.
IV, 2.
DÉPLANTOIR [dé-plan-twâr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déplanter, § 113. || 1642. Desplantoir,
OUD. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Outil pour déplanter.
DÉPLIER [dé-pli-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et pUer,
§§ 192 et 196. {Cf. déployer.) || 1539. DespUer, r. est.]
Il Étendre, en le remettant simple (ce qui est plié, mis
en double, en triple, etc.). — unbiUet, un papier plié. — un
mouchoir. — une pièce d'étoffe. Absolt. Mettre la marchan-
dise en étalage. Fig. M..., parlant des beaux génies perdus
dans le nombre des hommes, disait : Comme des marchands, ils
sont morts sans — , montesq. Variétés. Au part, passtf em-
ployé substantivt. Le déplié, l'ensemble des marchandi-
ses, étoffes, etc., qui restent à ranger le soir dans cer-
tains magasins. Faire le déplié.
DÉPLISSER [dé-pli-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et plisser,
§§ 192 et 196. Il 1611. Desplisser, cotgr.]
Il 1° Rendre uni en défaisant les plis. — un rabat. —
une étoffe en la repassant avec le fer.
Il 2» Friper de manière à défaire les plis. Une collerette,
un jabot déplissé.
DÉPLOIEMENT ou DÉPLOÎMENT [dé-plwà-man]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déployer, § 145. || 1539. DespUement,
R. est. I 1798. Déploiement, acad.]
Il Action de déployer. Le — des ailes de l'aigle, des voiles
du navire. || P. anal. | 1. Le — d'une troupe, évolution mi-
litaire par laquelle on la fait passer de l'ordre en colonne
à l'ordre en bataille, de manière à en étendre le front.
I 2. (Gymnastique.) Le — des biceps, de la poitrine. Fig. Un
grand — de luxe, d'énergie, de fermeté. Un — considérable de
troupes, le fait de mettre sur pied une quantité considé-
rable de troupes.
''DÉPLOMBER [dé-plon-bé] w. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et plomber,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il ±0 (Technol.) Débarrasser (un colis, un wagon, etc.)
des plombs apposés par la douane.
Il 2" Dégarnir (une dent) du plomb qu'on a introduit
dans la partie cariée.
DÉPLORABLE [dé-plô-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de déplorer, § 93. || xvie-xviie s. Ce mons-
tre vraiment déplorable, malh. Poés. 29.]
Il Qui est à déplorer. Le — état ou je vous abandonne,
CORN. Poly. IV, 3. Si jusques à ce point son sort est — , id.
Cinna, v, 1. Et ma triste voix était réservée à ce — minis-
tère, boss. D. d'Orl. P. hyperb. Famil. Très mauvais. Une
mesure, un choix — . Cette — façon de gouverner, ST-siM. xii,
48. Il Poét. En parlant d'une personne, dont le sort est à
déplorer. Ce — chef du parti le meilleur, corn. Pomp. I, 1.
— Sion, qu'as-tu fait de ta gloire? rac. Esth. i, 2.
DÉPLORABLEIOENT [dé-plô-rà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de déplorable et ment, § 724. || 1690.
FURET.]
Il D'une manière déplorable, n s'est conduit — .
DÉPLORER [dé-plô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deplorare, m. s. || xiio-xiiie s.
Desploranz, Dial. Grégoire, p. 139. Noz péchiez plaindre et
deplourer, G. de coincy, dans godef. SuppL]
Il 1" Vieilli. Pleurer sur (qqn qui est ou qu'on croit
perdu). Je soupire comme elle, et déplore mes frères, corn.
Hor. IV, 7. Il P. ext. Considérer (qqn, qqch) comme dans un
état désespéré. Ces méchants endurcis, ces pécheurs déplorés,
corn. Imit. IV, 18. Sa fortune ne paraît pas déplorée, sÉv.
125. Soutenir une cause si déplorée, boss. Lett. 375.
Il 2» Témoigner une profonde douleur de (qqch). Lais-
sez-les — leurs malheurs, CORN. Hor. ii, 7. Je veux dans un
seul malheur — toutes les calamités du genre humain, boss.
R. d'Angl.
DÉPLOYER [dé-plwà-yé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et ployer,
§§ 192 et 196. Il xii" s. Veiles al vent despleiees, beneeit, Ducs
de Norm. dans godef. SuppL]
Il 1° Étendre (ce qui est replié ou roulé) de manière à
lui donner tout son jeu. [Syn. déplier.) L'aigle déploie ses
ailes. Déjà dans les vaisseaux la voile se déploie, rac. Iph.
III, 3. Une armée qui s'avance, enseignes déployées. Déployez...
cet étendard fatal, RAC. Baj. I, 2. — un rouleau de papier. Il
nous a déployé l'ordre, rac. Baj. V, 11. Poét. La Qamme en
ondes se déploie, boil. Sat. 6. || P. anal. (T. milit.) — une
colonne, la faire passer de l'ordre en colonne à l'ordre en
bataille. L'infanterie se déploie sur les ailes. || P. ext. Rire à
gorge déployée. Crie à gosier déployé, st-amant, Caprice.
DÉPLUMER
694 —
DEPOSER
Il 2" Fig. Mettre pleinement en action, en évidence, n
a déployé toute son énergie, toute son adresse. Et quelque art
qu'on déploie, corn. Tite et Bér. iv, 2. Quelque sévérité que
sur eux on déploie, ID. Poly. i, 3. Que la rage du peuple à pré-
sent se déploie, ID. ihid. V, 4. Et tandis qu'à l'envi leur amour
se déploie, R.\G. Iph. il, 1. || — un grand luxe, une grande
magnificence.
DÉPLUMER [dé-plu-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et plume,
§§ 194 et 196. Il xiii« s. En esté toutes gelines se desplument,
BRUN. LATiNi, dans DELB Rec. Admis ac.\d. 1762.]
Il Dégarnir de ses plumes (l'oiseau vivant). [Syn. plu-
mer.) Un oiseau déplumé. Les oiseaux se déplument quand ils
muent. || P. anal. Trùs famil. Se —, devenir chauve. Fig.
Il est bien déplumé, il est tombé dans la misère.
DÉPOLIR [dé-pô-lïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et polir,
§§ 192 et 196. Il 1690. furet.]
Il (Technol.) Oter le poli à (qqch). Un marbre dépoli.
Spécialt. Verre dépoli, préparé de manière à n'être plus
transparent.
DÉPOLISSAGE [dé-pô-li-sàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de dépolir, §78. || Néolog. Admis agad.
1878.]
Il CTechnol.) Action de dépolir.
DÉPONENT, "DÉPONENTE [dé-pô-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deponens, m. s. proprt, « qui
dépose (la forme active) ». || 1520. Significacion déponente
ou gerundive, fabri, Rhétor. dans delb. Rec]
Il (Gramm. lat.) Qui a la forme passive et le sens actif.
Verbe — . Conjugaison déponente.
DÉPOPULARISER [dé-pô-pu-là-ri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et popula-
riser, §§ 192 et 196. Il 1795. En dépopularisant , par un abus
impolitique, les chants énergiques de la liberté, jullian et
MÉCHiN, Rapp. sur le Midi, p. 57. Admis agad. 1798,
suppl.]
Il Faire perdre la popularité à (qqn). Cet impôt a dépo-
polarisé le roi. Le ministre s'est dépopularisé par cet acte.
DÉPOPULATION [dé-pô-pu-là-syon; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. depopulatio, m. s. Le mot
se trouve en anc. franc, au sens de « dévastation », qui est
celui du lat. classique. || 1500. La dépopulation des ouvriers
du dict mestier, Stat. des tann. de Coulommiers, dans
Bullet. du Comité de la langue, m, 563.]
Il Le fait d'être dépeuplé, de se dépeupler. {Cf. dépeu-
plement.) Le raaX presque incurable est lorsque la — vient de
longue main, par un vice intérieur, MONTESQ. Espr. des lois,
XXIII, 28.
1. DÉPORT [dé-por] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de déporter, § 52. || xii" s. Jamais
n'avreiz nul bien del mort ; Faites del vif vostre déport, Énéas,
1339.]
1. Anciennt. || l» Action d'administrer. Spécialt. (Droit
féod.) Action d'administrer provisoirement une cure, un
fief, après la mort du titulaire, et, p. ext. droit qu'avait
l'évêque, le seigneur, de percevoir pendant un certain
temps les revenus d'une cure, d'un fief, après la mort du
titulaire.
Il 2° Action de ménager. Loc. adv. Sans —, sans ména-
gement. Cette bataille est sans —, Durmart, 4717 (xinc s.).
P. ext. (Droit.) Amende à payer sans — , sans délai. Une
bonne amende que je vous ferais payer sans — , furet. Rom.
bourg, ii, 80.
II. Action de se déporter, en parlant d'un juge, d'un
arbitre.
2. DÉPORT [dé-por] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
dical de report (F. ce mot), §§ 193 et 196. jj Néolog.]
II (Bourse.) Opération par laquelle celui qui a vendu
des titres qu'il ne possède pas, les emprunte, pour pro-
longer son marché d'une liquidation sur l'autre, moyen-
nant une prime. || P. ext. La prime payée par l'emprunteur.
DÉPORTATION [dé-pôr-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deportatio, m. s. || xv^-xv!» s.
La déportation de Denys a Corinthe, fossetier , dans godef.
Supfpl.]
Il Peine afflictive et infamante qui consiste à déporter
un condamné. •— simple. — dans une enceinte fortifiée.
DÉPORTEMENT [dé-pùr-te-man] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de déporter, § 145. || xiiio s. Confort et de
portement, Vie de St Magloire, dans godef.]
I. Il 1° Vieilli. Manière de se comporter. Je parle saine
ment Et désapprouve fort votre — , rotrou, Pé/eri«. amour
IV, 4. Les mauvais déportements des jeunes gens, mol. Scav
II, 1.
Il 2» Spécialt. Mauvaise manière de se comporter
mœurs déréglées. Je suis bien las aussi de vos déportemenls
mol. D. Juan, iv, 4.
II. (Technol.) Dimension plus forte donnée au mo-
dèle par le modeleur, en vue du retrait de la fonte dans
le moule par le refroidissement.
1. DÉPORTER [dé-p6r-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et porter,
§§ 192 et 196. Il xiie s. Al mielz que puis ge m'en déport,
Énéas, 6646.]
Il Proprt. Porter complaisamment.
Il Fig. \\ l» Anciennt. Conduire. Cet Antiphates... s'était
déporté fièrement envers lui, amyot, Thém. 35. (Cf. dépor-
tement.) Absolt. Se —, se divertir. [Cf. se déduire, déduit.)
Se déportaient en Braque ou es prés et jouaient à la balle, rab.
1,23.
Il 2" Vieilli. Soutenir, favoriser. Pour l'amour des en-
fants que m'avez fait porter Me devez, beau doux sire, un petit
—, ADENET, Berte, 2331 (xiii* s.). || P. ext. Exempter. Je
vous prie que de cette joute me veuillez — , Perceforest, u,
108 (xv<= s.). Se — de qqch, y renoncer. Une supériorité dont
ils se déporteraient volontiers en leur faveur, bourd. Pens.
Dang. d'une gr. réput. 1. Absolt. (Droit.) Se —, s'abstenir,
se récuser. Un juge qui se déporte. Les arbitres ne pourront
se — si les opérations sont commencées. Code de procéd.
civ. art. 1014.
2. DÉPORTER [dé-pôr-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deportare, m. s. \\ Admis agad.
1798.]
!| Conduire (un condamné) hors du territoire, dans un
lieu dont il ne devra pas sortir. {Syn. transporter.) Au
part, passé employé substantivt. Si le déporté rentre dans
le territoire du royaume, il sera condamné aux travaux forcés i
perpétuité. Code pénal, art. 17
* DÉPORTUAIRE [dé-pôr-tuer ; en vers, -tu-er] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déport 1, § 248. || 1701. furet.]
Il Anciennt. Celui qui jouissait pendant l'année dure-
venu d'une cure, d'un bénéfice vacant.
DÉPOSANT, ANTE [dé-pô-zan, -zânt'] s. m. et /".
[ÉTYM. Subst. particip. de déposer, § 47. || 1690. furet.]
I. Celui, celle qui fait un dépôt. S'il y a des frais de trans-
port, ils sont à la charge du —, Code civil, art. 1942. La caisse
d'épargne donne un livret aux déposants.
II. Celui, celle qui fait une déposition (en justice). Lors-
que les deux déposantes furent sorties de chez le commissaire,
LES. Diable boit. 10.
"DÉPOSE [dé-pôz'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de déposer 2, § 52. {Cf. pose.) || Néo-
log.]
Il (Technol.) Action de déposer, de défaire ce qui a
été posé à demeure, dans un bâtiment, dans une cham-
bre, etc. La — d'un châssis, d'une serrure, d'un ciel de lit.
1. DÉPOSER [dé-pô-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et poser,
à l'imitation du lat. deponere, m. s. §§ 192 et 196 || xii» s.
Il déposât lespuissanz del siège, Lib. Psalm. p. 253, Michel.]
I. Poser qqpart (une chose qu'on porte).
Il 1° Poser en un lieu (qqch qu'on y porte). — chez qqn
un paquet, une lettre. Sa voiture l'a déposé chez lui. Une épave
que la vague a déposée sur le sable. || Fig ■ — ses hommages aux
pieds de qqn.
Il 2° Poser (ce qu'on porte) à une place, pour s'en dé-
barrasser. — son fardeau. — son manteau dans l'antichamb'a,
son parapluie au vestiaire. — son fusil. || P. anal. — des ordures
au coin d'une borne. || P. ext. En parlant d'un liquide, laisser
aller au fond des parties solides qu'il tient en suspension.
Le limon que le fleuve a déposé sur les rives. La lie que le vin
dépose au fond du tonneau. Absolt. Un vin qui dépose. || Fig.
— les armes, cesser le combat, la lutte. — le masque, ces-
ser de feindre. — la couronne, renoncer à régner. — sa
fierté, son orgueil. Je dépose à vos pieds l'éclat de leur faux
lustre, COHN. Poly. v, 6.
Il 3° Poser (une chose) en un lieu pour qu'elle soit en
DEPOSER
oiseau qui porte Ganymède... Dépose en son giron ses
r. Fai. ii, 8. — de l'argent à la caisse d'épargne, son
t chez un notaire. — un cautionnement. || Fig. Donnez
■s affections, nulle force ne vous ravira ce que vous au-
é en ses mains divines, Boss. D. d'Orl. — ses secrets
ein d'un ami. || P. ext. Fig. — une plainte en justice.
— devant un magistrat, déclarer ce qu'on sait sur
qqch. — d'un fait. — en faveur de l'accusé, contre
: uquoi contre vous-même allez-vous — ? rac. Phèd. in,
0' le fait point — les témoins en secret, ce serait en faire
leurs, VOLT. Dial. xxiv. Fig. Son trouble dépose
ii.
/. Destituer (qqn) de l'autorité souveraine. — un
rapereur, un pape. Et Narcisse et Pallas Ont déposé
CORN. Oth. II, 2. Je puis faire les rois, je puis les —,
. III, 1. Vieilli. Se — , abdiquer. Les empereurs
• •posaient, BOSS. Ilist. univ. i, 10,
2\ DÉPOSER [dé-pô-zé] V. tr.
r?'('M. Composé de la particule dé (lat. dis) et poser,
i 196. Il Néolog.]
hnol.) Oter (un objet qui a été posé à demeure).
i; boiserie, une tenture, des rideaux. {Cf. dépose.)
l'POSITAIRE [dé-pô-zi-tèr] s. m. et f.
f v\T. Emprunté du lat. depositarius, m. s. \\ xiv«-xvo s.
ae de testament, L. de premierfait, dans godef.
I eiui, celle à qui on remet qqch en dépôt. Le — doit
w ; identiquement la chose même qu'il a reçue. Code civil,
2. L'avarice... Le rendait fort embarrassé Dans le choix
i.A F. Fab. X, [A. Il P. anal. Faisons de ce trésor
1 acin) Jéhu— , rac. Ath. m, 6. || Spécialt. Religieux,
slieuse qui a en dépôt l'argent, les titres, les archives
u Juvent. Portant à la — Certain fardeau, la f. Contes,
'amu. Il Fig. N'est-il de son pouvoir que le — ? rac. Brit.
7,. Et de tous mes secrets le grand — , GORN. Ment, ii, 6.
e spoir des Troyens seule — , rac. Andr. iv, 1.
.'^POSITION [dé-pô-zi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
i.'YM. Emprunté du lat. depositio, m. s. \\ xiio s. Dés-
union, EVRAT, dans godef. Suppl.]
Action de déposer en justice. Les lois qui font périr
a )mme sur la — d'un seul témoin sont fatales à la liberté,
ï TESQ. Espi\ des lois, xii, 3. P. ext. Ce qu'un témoin
( )0sé. Une — favorable à l'accusé. Le commissaire qui a reçu
i!-, MOL. Av. V, 5.
. Action de défaire ce qui est posé. (Ne s'emploie
ijdans l'expression — de croix, représentation du corps
( ésus-Christ détaché de la croix.)
\l.Fig. Action de déposer un roi, un empereur. {Syn.
ÈJéance.) La — de l'empereur Henri IV par Grégoire VII. ]|
'\nal. Peine canonique privant un ecclésiastique de
:' bénéfice et des fonctions qui y sont attachées.
lÉPOSSÉDER [dé-pô-sé-dé] v. tr.
I:tym. Composé de la particule dé (lat. dis) et possé-
§§ 192 et 196. {Cf. le bas lat. dispossidere, m. s.) \\ 1493.
)sseder les possesseurs, dans godef. Suppl.]
Priver (qqn) de la possession de qqch. Un jugement
dépossédé de cet héritage. Le roi de son pouvoir se voit — ,
:. Iph. V, 3. Ce sont misères de grand seigneur, misères
. roi dépossédé, pasc. Pens. i, 3.
lÉPOSSESSION [dé-p6-sè-syon; envers, -si-on]
ÈTYM. Dérivé de déposséder, d'après possession, § 247.
390. FURET.]
l» Acte par lequel qqn est dépossédé. La — dont le
gnant prétend être victime.
2o Vieilli. Acte par lequel qqn est délivré de ce dont
:lait possédé, et en particulier du démon. Cette femme
éou tranquille depuis sa — , furet. Dict.
DÉPOSTER [dé-pos'-ié] v. tr.
ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et poste 1,
194 et 196. Il 1680. Le mot de « déposteur » {lisez dépos-
) n'est pas bien établi et il ne se dit que parmi les gens de
irre, mais comme il abrège et qu'il est commode, on espère
il s'établira, richel. Admis acad. 1718.]
I (T. milit.) Déloger (l'ennemi) du lieu où il s'est posté,
l'était pas facile de les — de ces hauteurs, rac. Siège de
mur.
DÉPÔT [dé-p6; Vs se lie au plur.j s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. depositum, m. s. devenu depost
is l'induence des mots de formation pop. § 503, puis
- 69o - DEPOUILLE
dépôt, § 422. Il xive s. Et tout le depost des témoins, Renart
le contre f. dans godef.]
I. Action de déposer, de mettre en lieu sûr, en mains
sûres. Le — d'un corps dans un caveau. || Spécialt. Faire le
— d'un testament chez le notaire, de pièces au greffe. Le — ,
en général, est un acte par lequel on reçoit la chose d'autrui à
la charge de la garder et de la restituer en nature, Code civil,
art. 1915. Faire le — de ses titres au trésor. Spécialt. —
légal, dépôt que l'imprimeur doit faire, entre les mains de
l'autorité, d'un certain nombre d'exemplaires des ouvra-
ges qu'il imprime.
II. Ce qui est déposé, remis à qqn pour être gardé par
lui et restitué plus tard. Mettre qqch en — . Confier un — à
qqn. Un trafiquant de Perse Chez son voisin, s'en allant en com-
merce. Mit en —un cent de fer un jour, la f. Fab. ix, 1. P.
ext. Sa fidèle nourrice... Gardait ce cher —, rac. Ath. v, 1.
Spécialt. La caisse des dépôts et consignations, caisse publi-
que destinée à recevoir et à administrer les fonds prove-
nant des cautionnements, des dépôts volontaires, des
consignations judiciaires, des caisses d'épargne, etc. ||
Fig. Du droit de commander je ne suis point jaloux ; Je ne l'ai
qu'en —, corn. Sertor. m, 1. Ce sacré — de la foi, le plus
précieux et le plus grand qu'elle ait reçu, boss. Dev. des rois,
2. Ce peuple auquel il a mis en — les prophéties, pasc . Pens.
XV, 17.
m. Lieu où l'on dépose qqch. Le — des cannes et des
parapluies, à la porte d'un théâtre, d'un musée, etc. Le —
des archives. || P. ext. Le — de la guerre, de la marine, où
sont déposés les documents, cartes, plans, etc., apparte-
nant au ministère de la guerre, de la marine. Le — d'un
régiment, lieu où l'on organise les cadres, où l'on exerce
les recrues. P. ext. La partie de l'effectif qui est au dé-
pôt. Le — de la préfecture de police, lieu où l'on dépose
provisoirement les Individus arrêtés. Mandat de —, ordre
d'arrêter et d'incarcérer. — de mendicité, où l'on recueille
les vagabonds indigents. Un négociant qui a dans une ville
un — de marchandises. || Le — des machines, dans une gare
de chemin de fer. Le — des voitures, des omnibus.
IV. Résidu qui se dépose.
Il 1° Amas qui se forme au fond d'un liquide des par-
ties solides qui s'y trouvaient en suspension ou en disso-
lution. Un — sédimenteux.
Il 2° (Géologie.) Masse de matières minérales qui sem-
ble s'être formée à la surface de la terre à l'époque où elle
était couverte par les eaux. — erratique, calcaire, etc.
Il 3° (Médec.) Collection de matières épanchées dans
le tissu cellulaire. Un — purulent, sanguin.
*DÉPOTEiaENT [dé-pÔt'-man; 671 vers, -pô-te-...]
s. m,
[ÉTYM. Dérivé de dépoter, § 145. |I Néolog.]
Il (Technol.) Action de dépoter, de tirer un liquide du
vase qui le contient. || P. ext. Dans certains marchés
aux vins, jaugeage des vins, des eaux-de-vie, par des
agents.
DÉPOTER [dé-pô-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et pot,
§§ 194 et 196. {Cf. empoter.) || xyii^ s. V. à l'article. Admis
ACAD. 1835.]
Il Oter (qqch) de son pot.
Il ±0 Tirer (un liquide) du vase qui le contient.
Il 2o Oter (une plante avec sa terre) du pot où elle est.
P. plaisant. SiRagotin n'eût pu... se — le pied, scarr. Rom.
com. Il, 8.
* DÉPOTOIR [dé-pô-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dépoter, § 113. || Néolog.]
Il (Technol.) || 1° Vase destiné à dépoter, à jauger les
liquides. || P. ext. Lieu où l'on dépote, où l'on jauge les
vins, les eaux-de-vIe.
Il 2" P. ext. Lieu où l'on verse les matières provenant
des vidanges.
DÉPOUDRER [dé-pou-dré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et poudrer,
,§§ 192 et 196. Il Admis acad. 1740.]
Il Débarrasser (un objet) de la poudre dont il est cou-
vert. Une perruque dépoudrée.
DÉPOUILLE [dé-pouy'] s. f
[ÉTYM. Subst. verbal de dépouiller, § 52. || xii" s. Ki les
despoilles de Samaire départ, Serm. de St Bcrn. p. 26.]
Il l" Peau enlevée à un animal. Vêtu de la — des bêtes. ||
Spécialt. Peau que certains animaux (serpents, insectes)
DÉPOUILLEMENT
696 —
DÉPRÉCIER
perdent dans la mue. || Fiçi. Le corps considéré comme
l'enveloppe dont l'âme est dépouillée par la mort. La —
mortelle de qqn. Des dépouilles si chères, rag. Andr. ni, 6.
IJ 2° Vêtements, armes, enlevés à un ennemi tué sur le
champ de bataille. SpédaZ^ (Antiq. rom.) Dépouilles opi-
mes, armes qu'un général enlevait au général ennemi tué
de sa main. || P. ext. \ 1. Butin fait sur les ennemis. Ils
revenaient dans la ville avec les dépouilles des peuples vaincus,
MONTESQ. Rom. 1. Alger, riche des dépouilles de la chrétienté,
BOSS. Marie-Thérèse. Fig. Chargez-vous de dépouilles, faites-
vous un riche butin de tant d'actions vertueuses, bourd. Pensée
de la mort, 3. | 2. Ce qu'on enlève à autrui pour se l'ap-
proprier. Va, perds ces malheureux : leur — est à toi, rac.
Esta. II, 1. Fig. U est assez de geais à deux pieds comme lui.
Qui se parent souvent des dépouilles d' autrui. Et que l'on nomme
plagiaires, la f. Fab. iv, 9. | 3. Ce que laisse un mort, n
eut la — du défunt. Droit de —, droit des évoques sur cer-
tains objets mobiliers ayant appartenu à un ecclésias-
tique de leur diocèse, décédé. || P. anal. Fig. Poét. De la
— de nos bois L'Automne avait jonché la terre, millevoye,
Chute des feuilles.
Il 3° Action de dépouiller, de faire sortir les pièces du
moule. Il P. ext. Être de —, pouvoir aisément se démou-
ler. Taille en — (des monnaies, des médailles), taille ména-
gée de façon qu'on puisse enlever les coins, les matrices,
sans altérer la pièce frappée.
DÉPOUILLEMENT [dé-pouy'-man ; en vers, -pou-
ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dépouiller, § 145. || xii^ s. Ensi ne poot il
estre revistiz sens son despoillement, Serm. de St Bern. p. 172.]
Il Action de dépouiller, résultat de cette action.
Il 1° Action d'enlever la peau. Le — d'une anguille.
Il 2° Fig. Action d'enlever à qqn ce qu'il possède. ||
P. ext. Le fait de renoncer aux biens terrestres. Un —
volontaire.
Il 3» P. ext. Action d'extraire d'un ensemble de docu-
ments, pour les examiner en détail, les pièces qui le
composent. Le — des pièces d'un dossier, des articles d'un
compte, des votes d'un scrutin, des textes d'un ouvrage.
DÉPOUILLER [dé-pou-yé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. despOliare, m. s. de de et spolium, dé-
pouille, devenu despoillier, despouillier, §§ 347,. 462, 297 et
291, despouiller, § 634, dépouiller, § 422.]
I. Il 1° Mettre à vif en enlevant la peau, — un lièvre, une
anguille. Les serpents se dépouillent chaque année. L'eau bouil-
lante a dépouillé les chairs. P. ext. On ulcère qui a dépouillé
l'os (des chairs). || Fig. La mort dépouille l'âme de son enve-
loppe terrestre.
Il 2» Mettre à nu en enlevant ce qui couvre. Je me dé-
pouillai de mes habits, fén. Tél. 5. Le roi dépouillé, jeu d'en-
fants où celui qu'on a fait roi est dépouillé pièce à pièce
de ses vêtements. Comme si notre jeu fût au roi dépouillé,
RÉGNIER, Sat. 11. )| P. ext. Dégarnir en enlevant ce qui
orne, décore, etc. Les arbres sont dépouillés de leurs feuilles.
Elle s'en va de fleurs — le rivage, boil. Art p. 2. Liban,
dépouille-toi de tes cèdres antiques, rac. Esth. m, 9. Nous
Talions voir dépouillée même de cette triste décoration, boss.
D. d'Orl. I Fig. Participe à ma gloire au lieu de la souiller,
Tâche à t'en revêtir, non à m'en — , corn. Ilor. iv, 7. Et mon
front, dépouillé d'un si noble avantage. Du temps qui l'a flétri
laisse voir tout l'outrage, rag. Mithr. m, 5. Dans cet aveu
dépouillé d'artifice, id. Andr. iv, 5.
Il 3° Déposséder (qqn) en lui enlevant, pour se l'appro-
prier, ce qui lui appartient, n fut dépouillé par des voleurs.
Je dépouillerai mon père de son patrimoine, la br. 12. Se —
de tous ses biens pour son ami, bourd. Pens. Nécess. du
salut. Amasser du bien avec de grands travaux,... élever une
fille avec beaucoup de soin et de tendresse, pour se — de l'un
et de l'autre entre les mains d'un homme qui ne nous touche de
rien, mol. Am. méd. i, 5. || Fig. Se — de qqch, s'en défaire
volontairement. César se dépouillant du pouvoir souverain,
CORN. Cinna, iit, 4. De son amour pour toi ton Dieu s'est dé-
pouillé, RAC. Ath. m, 7. Dépouillons-nous ici d'une vaine fierté,
BoiL. Sat. 10.
Il 4» Spécialt. ] l. Se — (en parlant d'un vin, d'une li-
queur), perdre, en vieillissant, une partie de son principe
colorant et de sa force. | 2. — une pièce moulée, la mettre
à découvert en enlevant la pièce du moule. | 3. — un
dossier, en extraire les pièces qui le composent, pour les
examiner en détail. — un compte, en relever les articles.
— un scrutin, en relever les votes. — un livre, en tirer
textes, les renseignements dont on a besoin.
II. P. ext. — qqch, se dépouiller de cette chose.
Il 1" Le ver à soie dépouille sa première enveloppe. || F
Quand l'âme dépouille son enveloppe terrestre. — le vieil hom:
se défaire des inclinations de la nature corrompue, et.
anal, famil. renoncer à ses habitudes mauvaises.
Il 2° — ses vêtements, sa parure. || Fig. Non, il faut à
yeux — l'artifice, rag. Esth. ii, 1. || La terre a dépouillé
verdure.
DÉPOURVOIR [dé-pour-vwàr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et pourvt
§§ 192 et 196. Il xii" s. Li encontre de mort est desporve
Dial. anime conquer. 20, dans Romania, 1876, p. 2!
Il N'est plus guère usité qu'au part, passé empli
adjectivt. Dépourvu, qui a cessé d'être pourvu, et, p. r
qui n'est pas pourvu. On homme dépourvu des biens de
fortune. Étant de cheveux dépourvue, la f. Fab. viii,
Absolt. La cigale... Se trouva fort dépourvue Quand la bise
venue, la f. Fab. i, 1. Fig. n est dépourvu d'esprit. || l
adv. Au dépourvu, dans un moment où l'on n'a pas
ressources nécessaires. Être pris au dépourvu. [Cf. à li
proviste.)
*DÉPRAVATEUR, TRICE [dé-prà-và-teur, -tris'
m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. depravator, m. s. \\ 1551. Depi
vateurs d'orthographe, Quintil horatian, àdinsDELB. Mat
Il Celui, celle qui déprave. Adjectivt. Exemple — .
fluence dépravatrice.
DÉPRAVATION [dé-prà-và-syon ; en vers, -si-on] >.
[ÉTYM. Emprunté du lat. depravatio, m. s. \\ xvi^^
La défectuosité, corruption et dépravation misérable du te)
original grec, amyot, Œuvr, mor. de Plut, préf.]
Il État d'une nature dépravée, qui a pris le goût du m
La — de la volonté, des mœurs, du sens moral. || Absoli
morale. La — du genre humain. La postérité de Seth,
Dieu malgré cette — , boss. Hist. univ. i, 1. || P. arii
du jugement, qui se plaît dans l'erreur. Une entière —
sens humain, BOSS. Hist. univ. ii, 26. — du goût (dans
lettres, les arts). — de l'appétit, du sens du goût. || P. '
(Médec.) État de ce qui est vicié. La — des humeurs.
DÉPRAVER [dé-prà-vé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. depravare, m. s. de de etprav
perverti. || xiv^ s. Dépraver le bon jugement de je
Nat. de l'amour, dans godef. SuppL]
Il Pervertir en inspirant le goût du mal. — les mi
le cœur de qqn. La volonté est donc dépravée, pasc. Fer
XXIV, 3. — un enfant. On homme dépravé. || P. a7ial. L
mauvais auteurs dépravent le goût du public. Avoir des
dépravés.
*DÉPRÉCATIF, IVE [dé-pré-kà-tïf, -tiv'] adj
[ÉTYM. Emprunté du lat. deprecativus, m. s. ||
Deprecatif ou depriant autres, oresme, Êth, dans U'
Admis ACAD. 1694 ; suppr. en 1798.]
Il Qui a le caractère d'une déprécation.
DÉPRÉCATION [dé-pré-kà-syon ; en vers, -si-on'
[ÉTYM. Emprunté du lat. deprecatio, m. s. || xii»
voiz de la meie deprecaciun, Psaut. d'Oxf. cxxxix, 7.]
Il Prière pour détourner un châtiment, un malheur.
* DÉPRÉCATOIRE [dé-pré-kà-twàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deprecatorius, m,, s. \\ xv
Les parolles deprecatoires, Myst. du Vieil Testam. 3729.
Il Qui a la forme d'une déprécation. Formule — .
*DÉPRÉCIATEUR, TRICE [dé-pré-syà-téur, -tn
en vers, -si-à-...] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de déprécier, § 249. [Cf. lat. depretlato
m. s.) Il Néolog.]
Il Celui, celle qui déprécie qqch, qqn. — du vrai mérit
DÉPRÉCIATION [dé-pré-syà-syon ; en vers, -si-à-
on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de déprécier, § 247. || 1784. Une dépré':
tion si considérable des immeubles, LINGUET, Rév. du Br
IV, 9. Admis agad. 1835.]
I| Abaissement du prix, de l'estimation d'une chos^
au-dessous de sa valeur. La — des marchandises, des mo:
naies.
DÉPRÉCIER [dé-pré-syé ; en vers, -si-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. depretiare, m. s. écrit dépré
cier d'après l'orthographe du lat. du moyen âge depreciart
{Cf. dépriser.) || Admis agad. 1762.]
LiU 111
If
DÉPRÉDATEUR
l'abaisser en estimant au-dessous de sa valeur. | 1.
. 'tpre. — des marchandises. Les actions de cette entre-
sont dépréciées. | 2. Fig. — qqn. Se — soi-même. — un
lij, un ouvrage.
)ÉPRÉDATEUR, 'DÉPRÉDATRICE [dé-pré-dà-téur,
-js'] s. m. et f.
; i YM. Emprunté du lat. depraedator, m. s. || xive s. De-
' teurs du peuple, dans godef. Suppl. Admis ag.\d.
'•lui, celle qui commet une déprédation.
•EPRÉDATION [dé-pré-dà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
;tym. Emprunté du lat. depraedatio, m. s. || 1417. La de-
p lacion d'icelle (ville), dans douet d'arcq, Pièces relat.
ù/i. VI, 1,394.]
1" Acte de pillage. La — que ces oiseaux font de nos
g :ns, BUFF. Hist. nat. Moineau. Absolt. La — des pirates.
2'! P. ext. Acte de rapine, d'exaction. La — des biens
d \ pupille. La — des trésors d'Henri IV déposés à la Bastille,
H-iM. XI, 320. Absolt. Les déprédations de Verres. Deux
-. les de déprédations, Mirabeau , Disc, sur la banqueroute.
lÉPRÉDER [dé-pré-dé] v. tr.
M. Emprunté du lat. depraedari, 7n. s. de praeda, proie.
s . Hz les deprederent et leur osterent ce qu'ilz avoient,
', Polit, dans godef. depreer. Admis agad. 1762.]
iciennt. Rendre victime de déprédations. La pauvre
E se gallicane... déprédée et asservie, d'ossat, Lett. 16 janv.
1,6.
(ÉPRENDRE [dé-prândr'] v. tr.
:t>.m. Composé de la particule dé (lat. dis) et prendre,
.'J et 196. L'anc. franc, emploie fréquemment despris
-^ de « dénué ». (| xiv^ s. De la route s'estre despris,
li: PiSAN, Chemin de long estude, 4414.]
Dégager (qqn, qqch) de ce qui l'a pris. (Ne s'emploie
g re qu'au figuré.) Loin de — leur cœur de ce qu'ils ont
a é, liOURD. 5« Purif. de la Vierge, 2. (L'âme) ne se peut —
e -même de ces pensées sensuelles, Boss. Panég. St Benoist,
I e duo d'Orléans se déprit enfin de cette folle, ST-SIM. xi, 185.
•ÉPRESSION [dé-prè-syon ; en vers, -si-on] s. f.
h'YM. Emprunté du lat. depressio, m. s. 1| xiv^ s. Mis en
d ression, bersuire, dans godef. Suppl.]
Al)aissement de niveau produit par une pression de
h li en bas. Le poids des marchandises a amené une — du
p icher. Le coup a produit une — du crâne. || P. ext. Abais-
3U)iil de niveau. Une — de terrain. La — du crâne dans
II races inférieures. La — de la terre aux pôles. La — de la
D inne barométrique, et, ellipt, La — barométrique, abais-
3 leiit du mercure par diminution de la pression atmo-
sérique. — de l'horizon, dans l'observation des astres,
) :1e que l'horizon visible fait avec l'horizon rationnel,
: linution qu'il faut faire subir à la hauteur d'un astre
i dessus de l'horizon, quand on l'observe d'un point
j lé au-dessus du niveau de la mer. — apparente, dimi-
: ;e de la réfraction qui tend à relever l'horizon. || Fig.
'■ — des cours, du taux des valeurs, du prix des marchan-
2s sur le marché.
DÉPRESSOIR [dé-prè-swàr] s. m.
ÉTYM. Dérivé du lat. depressus, part, de deprimere, abais-
,§113. Il 1611.G0TGR.]
(Chirurgie.) Instrument dont on se sert, après l'opé-
ion du trépan, pour déprimer la dure-mère, faciliter
iortie du pus, etc.
DÉPRi [dé-pri] s. m.
ÉTYM. Subst. verbal, de déprier 1, § 52. || xiw<^ s. A Dieu
ir moy vueillez faire depri, guill. de machault, p. 58,
rbé. Suppr. acad. 1798.]
Anciennt. Prière, supplication. 5pécza^f. (Féodal.)
pplique présentée au seigneur ou à ses agents pour
avoir passer des denrées en franchise {cf. passe-de-
it), acquérir des censives, etc.
l. *DÉPRIER [dé-pri-yé] v. tr.
ÉTYM. Du lat. pop. *deprecare (class. deprecari), m. s.
venu depreier, deprier, sous l'influence de prier. ( F. ce
)t.) Il xie s. Si le deprient que la citetne fundet, St Alexis,
i. Suppr. agad. 1798.]
I Anciennt. Prier, supplier. Spécialt. (Féodal.) Faire un
pri. {V. ce mot.)
3. DÉPRIER [dé-pri-yé] v. tr.
ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et prier,
192 et 196. Il 1539. Desprier, r. est.]
1 Désinviter (une personne qu'on a invitée).
697
DÉPURATOIRE
DÉPRIMER [dé-pri-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deprimere, m. s. On trouve-
trace en très anc. franc, de depriembre, forme pop. due à
l'influence de priembre, depremere. {Cf. empreindre.) || xiyos.
La citet estoit grevée et déprimée par guerres, bersuire, dans
LITTRÉ.]j
Il Faire baisser de niveau par une pression exercée du
haut en bas. Le choc déprima les os du crâne. || P. ext. Faire
baisser de niveau. Avoir le front déprimé. Une tumeur dépri-
mée au centre. Graine déprimée. Plante à tige déprimée, qui
s'abaisse vers le sol. |j P. anal. Pouls déprimé, si bas qu'on
le sent à peine sous le doigt. || Fig. Abaisser au-dessous
des autres. Ceux qui imaginèrent que je voulais le — (Cor-
neille) par des critiques, volt. Comment, sur Corneille,.
avert. Si l'homme s'estime trop, tu sais — son orgueil, BOSS.
Sur la mort, 1.
DÉPRISER [dé-pri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat, dis) et priser,
§§ 192 et 196. Il xiie-xiiie s. Tant se hait et desprise, aude-
FROi LE BATARD, daus P. PARIS, Romaucero, p. 9 ]
Il Vieilli. Déprécier. L'un par l'autre à l'envi déprisés, Gil-
bert, Dix-huitième Siècle.
DE PROFUNDIS [dé-prô-fon-dïs'] s. m.
[ÉTYM. Mots latins signifiant « des profondeurs », dé-
but du psaume 129, § 217. || xvie s. Vous direz un de pro-
fundis, Rec. de farces, p. 192, Picot et Nyrop. Admis
AGAD. 1835.]
Il Psaume qu'on chante aux services pour les morts..
Dire, chanter un De profundis.
"DÉPROBIETTRE [dé-prô-mètr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et promet-
tre, §§ 192 et 196. Il xviie s. F. à l'article.]
Il Famil. Retirer ce qu'on a promis. Si ]e te l'ai promis,
je te le dépromets, mol. Pourc. ii, 6.
DÉPUCELER [dé-pûs'-lé ; en vers, -pu-se-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et puceUc
§§ 65, 194 et 196. || xiie s. Ne vos voudroie avoir despucelee,.
Guill. d'Orange, var. t. II, p. 294, Jonckbloet.]
Il Trivial. Faire perdre la virginité. {Syn. déflorer.)
DEPUIS [de-pui ; 1'* se lie] prép.
[ÉTYM. Composé de de et puis, §726. || xiie s. Ne fust si.
granz depuis la mort Guaifier, Couronn. de Louis, 2325.]
Il A partir de.
Il X° En parlant du temps. {Cf. dès.) — plus de six.
mois éloigné de mon père, rag. Phèd. i, 1. — vingt ans je
règne, corn. Cinna, iv, 3. Là, — trente hivers, un hibou re-
tiré, boil. Lutr. 8. fl P. ext. En substituant au temps ce qui
a eu lieu en ce temps. — l'invention de la boussole, montesq.
Rom. 4. En ces temps et — la ruine de Carthage, boss. Hist.
univ. m, 7. Tout le temps qui s'écoule — Moïse jusqu'à
Jésus-Christ, iD. ibid. i, 4. || Avec un adverbe de temps
pour complément. — lors. — peu. Et — quand, seigneur, te-
nez-vous ce langage? RAG. Iph. i, 1. 1| Vieilli. Avec un infini-
tif pour complément. — avoir connu feu Monsieur votre père,
MOL. B. gent. iv, 3. || En sous-entendant le complément.
Tu sais que — , à chaque occasion. Je suis tombé pour toi dans
la profusion, corn. Cinna, v, 1. Dans le même sens. Vieilli.
Du — . Votre âme du — ailleurs s'est engagée, CORN. Ment.
V, 6, édit. 1644. || Suivi de que. Loc. conjonct. — que sur
ces bords les dieux ont envoyé La fille de Minos, rac. Phèd.
i, 1. P. ext. Vieilli. Du moment que. {Cf. puisque.) Ce n'est
plus obéir, — qu'on examine, CORN. Suiv. iii, 2. — qu'un vrai
mérite a pu nous enflammer, ID. Poly. il, 4.
Il 2» P. ext. En parlant du lieu. — le golfe Persique jus-
qu'à rindus, MONTESQ. Espr. des lois, xxi, 8. || P. anal. En
parlant de rang, dans une série. — le premier jusqu'au der-
nier. — l'hysope jusqu'au cèdre, BOURD. Pens. Humil. et org.
DÉPURATIF, IVE [dé-pu-rà-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dépurer, § 257. || 1792. engygl. méth.
Admis AGAD. 1798.]
Il (Médec.) Qui dépure le sang, les humeurs. Tisane dé-
purative. Un remède — , et, substantivt. Un — .
DÉPURATION [dé-pu-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dépurer, § 247. || xiiie s. Par dépuration
legiere, J. de meung, Rose, 16302. Admis agad. 1762.]
Il (Technol.) Action de dépurer. || (Médec.) La — du sang,
des humeurs.
DÉPURATOIRE [dé-pu-rà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dépurer, § 113. || 1731. Ily a des galles...
dépuratoires, Journal des sav. p. 527. Admis agad. 1798.]
DÉPURER
— 698
DERANGER
Il (Technol.) Qui opère la dépuration.
DÉPURER [dé-pu-ré] v. ir.
[ÉTYM, Emprunté dubaslat. depurare, m. s. {Cf- épurer.)
U xnie s. Les goûtes de l'eve de la mer sont dépurées, Bible,
dans GODEF. Admis acad. 1762.]
jj (Teclinol.) Débarrasser un corps des principes étran-
gers qui en altèrent la nature. — un métal, une liqueur.
(Médec.) — le sang, les humeurs. (F. dépuratif.)
DÉPUTATION [dé-pu-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deputatio, m. s. || xvic-xviies.
Pendant que bien d'autres briguoient ceste deputation, d'aub.
Vie, 109.]
Il lo Action de députer qqn, le fait d'être député, en-
voyé par un peuple, un corps, une compagnie, etc., avec
mandat de parler en son nom, de défendre ses intérêts,
etc. ns furent envoyés en — . || P. ext. Ceux qui sont ainsi
députés. Les empereurs étaient fatigués des députations de ce
grand corps, Boss. Eist. univ. m, 1. Envoyer une — .
Il 2» Néolog. Mandat de député. Aspirer à la — . || P. ext.
La — d'un département, ses députés.
DÉPUTÉ [dé-pu-té] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de députer, § 45. || 1393. Les rec-
teurs, maistres, estudians et suppos de l'Université d'Orléans
ont envoyé leur depputez par devers nous, dans denifle, Univ.
franc, au moyen âge, p. 51.]
Il Celui qui est envoyé par un peuple, un corps, une
compagnie, etc., avec mandat de parler en son nom, de
défendre ses intérêts, etc. n leur envoya des députés de ce
corps, MONTESQ. Rom. 15. Le — vint donc et fit cette haran-
gue, LA F. Fab. XI, 7. n manda donc par députés Ses vassaux
de toute nature, ro. ibid. vu, 7. || Spécialt. Celui qui est
élu pour représenter la nation dans une assemblée déli-
bérante. La parole des députés serait plus l'expression de la
voix de la nation, montesq. Espr. des lois, xi, 6. La chambre
des députés.
DÉPUTER [dé-pu-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deputare, proprt, tailler. [Cf.,
pour la métaphore, détacher qqn, l'envoyer en mission.)
Il 1328. Chiaus qui sont deputetau service Nostre Signeur, dans
GODEF. SuppL]
Il En parlant d'un peuple, d'un corps , d'une compa-
gnie, envoyer (qqn) avec mandat de parler en son nom,
de défendre ses intérêts, etc. Abdère députa Vers Hippocrate,
L.\ F. Fab. viii, 26. Cet homme ainsi bâti fut député des villes
Que lave le Danube, id. ibid. xi, 7. Le sénat nous députe tous
deux, CORN. Pulch. v, 2. || Spécialt. Élire (qqn) pour repré-
senter la nation dans une assemblée délibérante. C'est
autre chose lorsqu'ils sont députés par des bourgs, comme en
Angleterre, montesq. E'i^jor. des lois, xi, 6. {Cf. député.)
DÉRACINEMENT [dé-rà-sïn'-man ; en vers, -si-ne-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déraciner, § 145. || xV s. Le desraoine-
ment de la plante, gerson, dans godef. SuppL]
Il Action de déraciner; état de ce qui est déraciné.
DÉRACINER [dé-rà-si-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et racine,
|§ 194 et 196. {Cf. arracher.) || xiii» s. Il a toute sa terre
desracinee de toute mauveise créance, Perceval, dans godef.
Suppl.^
Il lo Arracher du sol (ce qui y a pris racine). {Syn.
extirper.) Je le voyais — sans peine d'une main les hauts sa-
pins, FÉN. Tél. 15. Il (le vent) déracine Celui de qui la tête au
ciel était voisine, la f. Fab. i, 22. jj P. anal. — une dent,
un cor. Ébranler toute la maison et nous — tous les carriaux
■de notre salle, mol. B. gent. m, 3.
Il 2» Fig. Faire sortir de l'âme (ce qui est entré pro-
fondément dans ses habitudes, ses croyances). — un vice,
une inclination mauvaise. Un des plus puissants moyens pour
— dans nous les principes du péché, bourd. Fréq. confession,
1. En déracinant de mon esprit toutes les mauvaises opinions
que i'y avais reçues, desc. Méth. 2. Souvent le vain orgueil
par là se dérachie, CORN. Irait, n, 2.
DÉRADER [dé-rà-dé] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et rade,
§§ 194 et 196. Il 1529. Le samedy... nous desradasmes, J. et
R. PARMENTiER, Voyaoc, daus delb. Bec. Admis acad.
1762.]
Il (Marine.) Être entraîné par le vent, le courant, hors
■de la rade, du mouillage. Vos vaisseaux déradés, rotrou,
Dom Bernard, ii, 3.
DÉRAIDIR [dé-rè-dïr] et, vieilli, DÉROIDIR [dé-rwà-
dir] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et raidir
roidir, §§ 192 et 194. || 1690. Déroidir, furet. Admis acai
1798 ; écrit déraidir en 1878.]
Il Faire cesser d'être raide.
DÉRAILLEMENT [dé-rdy'-man, en vers, -ra-ye-
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dérailler, § 145. || Néolog. Admis ac
1878.]
il Action de dérailler. Le — de la locomotive.
DÉRAILLER [dé-rd-yé] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et rail
§§ 194 et 196. L'orthogr. dérailer et la prononciation dé-rr
lé, recommandées par qqns, n'ont pu prévaloir contre l'ii!
fluence de érailler, railler, etc. || Ne'olog. Admis acad. 1878.
Il En parlant des voitures transportées sur rails (w;!
gons, wagonnets, tramways, etc.), sortir des rails. Le traii
a déraillé.
DÉRAISON [dé-rè-zon] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et raison
§§ 193 et 196. Il xii" s. Par mei n'avra nuls d'els de desra:
sun poeir, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 2234.]
Il Caractère de ce qui s'écarte de la raison. La raiso:
parfaite... supporte en paix la — d'autrui, fén. Dial. d<
morts, 18.
DÉRAISONNABLE [dé-rè-zo-nàbl'] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et raisoii
nable, §§ 193 et 196. Ane. franc, desraisnable. || xiv« s. Ces
un dit desraisonnable, oresme, Êth. m, 11.]
Il Qui n'est pas raisonnable . Un homme — . Une conduite —
DÉRAISONNABLEMENT [dé-rè-zô-n"a-ble-man] adr
[ÉTYM. Composé de déraisonnable et ment, § 724. Anr
franc, desraisnablement. || xiii«-xiv'> s. Desraisonnablemenî
parler, dans godef. SuppL]
Il D'une manière déraisonnable.
DÉRAISONNER [dé-rè-zô-né] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et raisonner,
§§ 192 et 196. L'anc. franc, deraisnier signifie « alléguer,
justifier », et est composé de dé (lat. de) et raisnier. (C/
raisonner.) || Admis acad. 1740.]
Il Tenir des discours qui s'écartent de la raison.
*DÉRALINGUER [dé-rà-lin-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et ralln
gue, §§ 194 et 196. || 1771. trév.]
Il (Marine.) Dégarnir de ralingues (une voile).
DÉRANGEMENT [dé-ranj'-man ; en vers, -ran-je-...
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déranger, § 145. || 1671. Certains corp-
peuvent estre facilement altérez par le seul dérangement di
leurs parties, rohault, Phys. i, p. 157.]
Il État de ce qui est dérangé. Le — des meubles, des pa
piers. Il P. ext. Causer du — à qqn, le troubler dans ce qui
fait ou dans ce qu'il a l'habitude de faire. Nous faisons
des réflexions sur les dérangements que fait la Providence, SÉv
1207. Le — des saisons. Le — d'un mécanisme. Spécialt. —
de corps, et, absolt, —, diarrhée. Le — de ses affaires. -
d'esprit, commencement d'aliénation mentale. \Ahsol!
Conduite irrégulière. Son — lui attire tôt ou tard des re
montrances, mass. 4^ Prof, relig. 4.
DÉRANGER [dé-ran-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et rang
§§ 194 et 196. Il xie s. Gualter desrenget les destreiz e le;
tertres, Roland, 809.]
Il 1° Déplacer (ce qui est rangé). — les livres, les papier
de qqn. — les meubles. P. ext. — une bibliothèque, un^
chambre, déranger les livres, les objets qu'elles contien
nent. Fig. Il aime mon style naturel et dérangé (où les mol
ne sont pas rangés symétriquement), sÉv. 425. P. ext. -
une personne pour passer, l'obliger ù se déplacer, Pt, fig
— qqn, le troubler dans ce qu'il fait ou dans ce qu';
a l'habitude de faire.
Il 2" Faire sortir (qqch) de son train régulier. La machlof
est dérangée. Spécialt. Avoir le corps dérangé, être dérangé
avoir la diarrhée. Cet orage a dérangé le temps. Ses affalrei
sont dérangées, en désordre. Fig. La Providence ne se dé
range point, sÉv. 412. Avoir le cerveau dérangé, avoir ui
commencement d'aliénation mentale. Absolt. Se —, ce»!
ser d'avoir une conduite régulière. Une fUle qui se dérangu
et qui ne vit pas selon la règle, bourd. Observ. des règlesi
DERAPER
699 —
DÉRIVER
imille le plus dérangé les imagine à peine (ces
MONTESQ. Espr. des lois, xiii, 17.
'ER [dé-rà-pé] v. tr. et intr.
inprunté du provenç. mod. dérapa, m. s. § 11.
venç. se rattache, comme l'ital. arrappare, l'es-
-, etc., au radical bas allem. rapp, saisir [cf. ra-
xvii® s. V. à l'article. | (Au sens spécial.) 1754.
'. (Midi). Arracher. Fîg. Mon frère m'a encore
!!' aller refaire un tour à Beaugentier,... d'où il aura
ileraper, peiresg, Lett. dans delb. Rec. \\ Spé-
I)'. (Marine.) En parlant d'une ancre, quitter
fond et laisser dériver le navire.
^R [dé-rà-té] v. tr.
imposé avec la particule dé (lat. dis) et rate,
(5. Il 1535. Desrathe toy, Democrite, en ton ris,
;i.aER, dans delb. Rec. Admis acad. 1762 (dératé)
'dérater).]
îver la rate, opération par laquelle on prétendait
es chiens plus propres h la course. {Syn. érater.)
mme un chien dératé, comme un dératé.
AYER [dé-rè-yé] v. intr.
. Composé de la particule dé (lat. de) et rayer,
; 196. Il Néolog.]
îcrun sillon pour l'écoulement des eaux. || Tracer
er sillon d'un champ labouré pour le séparer du
voisin.
lAYURE [dé-rè-yiir] s. f.
Composé de la particule dé (lat. de) et rajrure,
1 196. Il 1680. Déraïure, rigiiel.]
îhnol.) Dernier sillon d'un champ labouré, qui
du champ voisin.
ïY [dèr-bi] s. m.
. Emprunté de l'angl. derby, m. s. § 8, de Lord
ndateur de la course (1780), § 36. || Néolog. Ad-
D. 1878.]
arincipale course de chevaux en Angleterre, qui
1 mois de mai, à Epsom. || P. anal. Le — de Chan-
irse qui a lieu le dimanche après l'Ascension. Ga-
)rix du — , et, ellipt, le — .
SCHEF [de-re-chef] adv.
Composé de de, re et chef, § 726. Tend à vieillir.
Or de rechief les préférai ? Êne'as, 2004.]
r la seconde fois. — , veuillez être discret, mol. Éc.
4. Touchez là. Je suis votre valet, ou le diable m'em-
rimohez là —, regnard. Légat, univ. m, 2. Me voUà
• D'étonnement, la f. Fab. i, 12.
3 3GLEMENT [dé-rè-gle-man] s. m.
[■ . ])('rivé de dérégler, § 145. || xv" s. Malignités, des-
j :s, intempérances, chastell. dans delb. Bec]
l nière d'être déréglée. Le — des saisons. — du
. 3 là le — de votre maison, bourd. Pénitence, 1. Je
n la poste; c'est l'hiver qui cause ce — , SÉv. 484. Des
t qui n'ont point d'autre fondement que le — de votre
; ion, REGNARD, Ret. impr. se. 1. Quel — de jugement,
. ni'-'. XXV, 1. Cet horrible — qui mettait Paris, Rome
: antinople sur le même théâtre, CORN. Mélite, exam.
ne va le — d'une conscience aveugle, bourd. Fausse
'. . Mon entendement et ma volonté, qui sont les deux par-
I cipales qui gouvernent toutes mes actions, étant ainsi
I l'un par l'ignorance, l'autre par le — , boss. Loi de
)r(' irab. Le — des mœurs, de la vie. Le — de notre
1 , nouRD. Ambition, 1. Absolt. Ceux qui sont dans
sent à ceux qui sont dans l'ordre que ce sont eux qui
!nt de la nature, PASC. Pens. vi, 4. Les grands dérè-
3 de la sensualité, boss. Concupisc. 7.
ÉGLÉMENT [dé-ré-glé-man] adv.
î. Pour dérégléement, composé de déréglée et ment,
I xv«-xvio s. Teste desrieglement longue, fossetier,
)DEF. SiippL]
illi. D'une manière déréglée.
ÉGLER [dé-ré-glé] v. tr.
i. Composé de la particule dé (lat. dis) et régler,
;t 196. Il 1342. Tant est bien riullee Qu'elle en nul temps
sriullee, j. bruyant, dans Me'nagier, ii, 16.]
ttre dans un état où l'on ne suit plus de règle. Il
s de temps à la terre qu'à une pendule pour se — sen-
it, FONTEN. Plur. des mondes, 6<= soir. J'ai grand
i notre commerce, qui va être tout déréglé, SÉv. 438.
Déréglé, sans règle. Une imagination déréglée. Ma
! volonté est extrêmement déréglée, boss. Loi de Dieu, préamb.
Dans le cours de ses passions les plus déréglées, bourd. Pé-
nitence, 3. Des mœurs déréglées. Absolt. Dn homme déréglé,
dont la conduite est déréglée. Les victorieux se dérèglent
pendant ce temps de confusion, fén. Tél. 5.
DÉRIDER [dé-ri-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et rider,
§§ 192 et 196. Il 1539. Desrider, r. est.]
Il Rendre uni en faisant disparaître les rides. || Fig. —
le front de qqn, et, p. e.xt. — qqn, lui ôter l'air sévère,
soucieux. Si les Grâces jamais leur déridaient le front, boil.
Art p. 3. n n'était point de lecteur si sauvage Qui ne se déri-
dât en lisant mon ouvrage, ID. Ép. 10. || P. ext. — qqn, l'é-
gayer, le faire rire.
DÉRISION [dé-ri-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. derisio, m. s. \\ xm» s. Pour
la dérision des chrestiens, dans godef. Suppl.]
Il Moquerie injurieuse. Un objet de — . Osez-vous vous
abandonner à cet esprit de — qui a été si outrageux contre
Jésus-Christ, BOSS. 5^ Passion, 2. Tourner enfin le nom de
Dieu en —, id. Panég. St Victor, 1. Une — de la justice
qui ne pouvait avoir d'effet, ST-SIM. i, 143. Avec —, Observant
la rougeur qui couvrait mon visage, rac. Esth. m, 1 . j| Famil.
C'est une — , c'est se moquer des gens.
DÉRISOIRE [dé-ri-zwàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. derisorius, m. s. || xive-xv'= s.
Lettres dérisoires, juv. des ursins, dans la c.]
Il Fait par dérision. Une réponse — . Des offres, des excu-
ses dérisoires.
*DÉRISOIREMENT [dé-ri-zwàr-man ; en vers, -zwà-
re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dérisoire et ment, § 724. |i xv« s.
CHASTELL. II, 1.]
Il D'une manière dérisoire, par dérision.
DÉRIVATIF, IVE [dé-ri-và-tif, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. derivativus, ?n. s. || xv^ s. Quant
espèces sont-ils des mos ? Deux : la primitive et la derivative,
Donait françois, 3. | 1527. Toutes les passions derivatives de
ceste essence d'amours, f. dassy, dans delb. Rec]
I. Vieilli. Qui dérive de qqch. Spécialt. (Gramm.) Ver-
bes dérivatifs, dérivés.
II. P. ext. Qui dérive qqch. Spécialt. (Médec.) Qui
attire le sang, les humeurs, d'une partie du corps vers
une autre. Un remède —, et, substantivt, Un — . Fig.
Néolog. L'étude est un — de la douleur.
1. DÉRIVATION [dé-ri-và-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. derivatio, m. s. L'anc. franc.
a la forme à demi pop. derivoison. || 1377. Par voye d'as-
semblement ou dérivation, Chirurg. de Lanfranc, dans lit-
TRÉ.]
Il Action de dériver. La — d'un cours d'eau. Canal de — .
Il P. anal. (Médec.) Action d'attirer le sang, les humeurs,
d'une partie du corps vers une autre. || Fig. \ 1. (Gramm.)
Manière dont un mot sort d'un autre mot par une modi-
fication de forme, dont un sens sort d'un autre sens par
extension, j 2. (Algèbre.) Marche à suivre pour trouver
la dérivée d'une fonction. (F. dériver 1.)
2. * DÉRIVATION [dé-ri-và-syon ; en rer^, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dériver 4, § 247. || 1690. furet.]
Il 1° (Marine.) Mouvement par lequel un navire dérive,
est entraîné par le vent, par un courant, hors de sa route.
Il 2° P. anal. Mouvement par lequel un projectile s'é-
carte de sa trajectoire normale, par l'effet de la rotation
ou par l'effet du vent.
DÉRIVE [dé-riv'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de dériver 4, § 52. || 1690. furet.]
Il (Marine.) Mouvement d'un navire, d'un corps qui
dérive. Aller, être en — . Un navire qui va à la — , qui n'est
plus gouverné. Angle de —, angle que fait la quille du na-
vire avec la direction qu'il veut suivre.
1. DÉRIVER [dé-ri-vé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. derivare, m. s. de de et rivus,
ruisseau. || xii^-xm^ s. Lagrasce de prédication est parmi eaz
dérivée, Job, dans Rois, p. 492.]
I. V. tr. Il 1° Au propre. Faire sortir (une eau courante)
de son lit pour lui donner une autre direction. Hercule
dériva les eaux de l'Alphée pour nettoyer les écuries d'Augias.
Il P. anal. (Médec.) Attirer (le sang, les humeurs) d'une
partie du corps vers une autre où leur afflux offre moins
de danger.
DERIVER
700
DERNIER
Il 2° Fig. (Gramm.) Faire sortir (un mot) d'un autre
mot par modification de forme, (un sens) d'un autre sens
par extension, etc. || (Algèbre.) — une fonction, trouver
le rapport de l'accroissement d'une fonction à celui de
la variable, quand la variable s'accroît d'une quantité de
plus en plus petite, et, au part, passé employé substan-
tivt, La dérivée d'une fonction, ce rapport môme.
II. V. intr II 1° Au propre (peu usilé). Sortir de son
premier lit pour suivre une autre direction.
Il 2" Fifj. Sortir d'une chose comme de sa source, de
son principe. C'est de cette source que la beauté et la grâce
sont dérivées, BOSS. 1^^ Démons, 1. Les lois... sont les rapports
nécessaires qui dérivent de la nature des choses, montesq.
Espr. des lois, i, 1. Spécialt. (Gramm.) Sortir d'un mot
par modification de forme, et non directement de la ra-
cine. Des mots dérivés, et, substantivt. Les dérivés d'un mot.
P. anal. Sortir du sens primitif par analogie, extension,
etc. Une acception dérivée. || (Chimie.) Les corps dérivés, et,
substantivt. Les dérivés d'un corps, corps de nature diffé-
rente qu'on en extrait par distillation, etc. Les dérivés de
la houille.
2. DÉRIVER [dé-ri-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et rive,
§§ 194 et 196. Il xiie-xiiie s. K'U ne desvoit ne ne desrive,
RENCL. DE MOiLiENS, Miserere, clv, 8. Admis acad. 1798.]
I. Anciennt. Faire sortir de ses rives, faire déborder.
Fontaines se dériveront Et sera la terre couverte D'eaux, Myst.
du Vieil Testant. 5548 (xv» s.),
II. Écarter de la rive. Spécialt. (Technol.) Éloigner
des rives d'un cours d'eau (un train de bois, des pièces de
bois abandonnées au courant, qui viennent s'arrêter con-
tre le bord). (C/". dérivotte.)
3. DÉRIVER [dé-ri-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et river,
§§ 192 et 196. Il 1564. Desriver, j. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il (Technol.) Défaire (ce qui est rivé). [Cf. dérivoir.)
4. DÉRIVER [dé-ri-vé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. to drive, m. s. proprt, « être
poussé », § 8. La forme primitive driver, employée par
d'aub. à côté de dériver, et qui se trouve encore en nOO
dans la Coutume de Langle ( V. Nouv. Coût, génér. i, 313),
a été remplacée par dériver sous l'influence de dériver 1
ou de dérivera, § 509. || xvi^-xvije s. Il y vouloit faire driver
par la rivière quelques bateaux, d'aub. Hist. univ. III, i, 8.]
Il (Marine.) Être entraîné par le courant. Spécialt.
Être entraîné par l'action du vent, d'un courant, de ma-
nière à s'écarter de sa route. || Fig. Se laisser — au cou-
rant et à la favorable marée de sa prospérité, d'aub. Hist.
univ. préf. 6.
*DÉRIVETTE [dé-ri-vef] et * DÉRTVONNETTE [dé-
ri-vô-net'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dériver 4, §§ 104 et 133. On écrit qqf
drlvonnette. || 1795. encycl. méth.]
Il (Technol.) Sorte de pêche maritime au moyen de filets
à simple nappe dérivant au gré du courant.
''DÉRIVOIR [dé-ri-vwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dérivera, § 113. || 1784. encycl. méth.]
Il (Technol.) Instrument d'horloger pour dériver un
pignon.
* DÉRIVOTTE [dé-ri-vof] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dériver 2, § 136. Peut-être forme dia-
lect. (F. § 16) pour dérivette. || 1754. Dérivote, encycl.]
Il CTechnol.) Perche pour dériver, éloigner du bord un
train de bois.
*DERLE [dèrl']*. /•.
[ÉTYM. Emprunté du wallon derle, m. s. mot d'origine
inconnue, § 16. || 1328. Texte namurois dans godef.]
Il Dialect. Sorte d'argile. La — ou terre propre à faire
porcelaine. Arrêt du Conseil d'État, 6 juill. 1688.
'DERMATOSE [dèr-mà-tôz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec 5lp[ia, axoç, peau, § 282. || Néolog.]
Il (Médec.) Affection de la peau.
DERSIE [dèrm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec Bép\i.<x, peau, paré dit derma,
I, 4. Il 1611. COTGR.]
Il (Anat.) Tissu fibreux qui forme la couche la plus
épaisse et la plus profonde de la peau, et que recouvre
la membrane superficielle dite éplderme.
DERNIER, 1ÈRE [dèr-nyé, -nyèr] adj.
[ÉTYM. Pour derrenier, dérivé de l'anç. franc, derrain, j
§§ 65 et 115. Derrain est une contraction de deerrain,
est lui-même une forme euphonique de dererain, (i
pop. *deretranum, dérivé de deretro, derrière. || xiiic -
traite fu au derrenier Povreté, G. de lorris, Rose 4i:
I. Qui est après tous les autres.
Il 1" Quant à la succession dans le temps. Lesder
années de son règne. Il est arrivé le — .Le — venu. Son — t
Le — né. Qui de nous des clartés de la voûte azurée Doit ji
— ? LA F. Fab. XI, 8. Celui qui est— (au jeu), qui doit
après tous les autres. Chacune d'elles (les abeilles
cet hexagone aussi exactement la première fois que la de!
PASC. Vide. Qu'un — ouvrage Surpasse de bien loin .
ble apprentissage, CORN. Méd. i, 4. La dernière chose
trouve en faisant un ouvrage est de savoir celle qu'il fau'
tre la première, pasc. Feus, vu, 29. Traître, tu me g.
ce trait pour le —, mol. Tart. v, 7. Le — quartier de la
Il P. ext. I 1. Le plus récent. La nuit dernière, l'an — . L
nière fois que je le vis. | 2. Celui dont on vient de p
n y a plus d'outils que d'ouvriers, et de ces derniers p:
mauvais que d'excellents, la br. 2.
Il 2" Quant à la position dans l'espace. Les sold;
— rang. Les dernières marches de l'escalier, les derniers
Ions (en montant ou en descendant). Commencer un
par les dernières pages. Substantivt. Vieilli. Le —, |
de la galerie d'un jeu de paume la plus éloignée
corde. On met les meilleurs joueurs au — , trév. Loc. /
(Par suite d'une méprise ou d'un jeu de mots surli
de dernier.) Au — les bons, le dernier venu est souvent ^
qui réussit le mieux.
Il 3<» Quant au rang dans une série. Il est le — da:
classe. A vos derniers tribuns il faudra des princesses,
Sertor. ii, 2. Si quelqu'un veut être le premier, il sera ;
de tous, SACi, Bible, Marc, ix, 34. Il (Servius) avait .
tout le bas peuple dans la dernière centurie, montesq. i
8. Il Spécialt. Pour terminer une énumération. En —
II. Après lequel il n'y en a pas d'autre.
Il 1° Quant à la succession du temps. Pour la der:
fois, perfide, tu m'as vue, rac. Baj. v, 5. Admirable n:
Adieu, pour la dernière fois, Gilbert, Stances. Venir a
moment, à la dernière heure. Ouvrier de la dernière heure
n'arrive qu'à l'heure où le travail va cesser, et pu
avoir le môme salaire que ceux qui ont travaillé tu
temps. Les derniers beaux jours. Mon Polyeucte touche j
heure dernière, corn. Poly. iv, 5. Jusqu'au — soupir de
heurs poursuivie, rag. Phèd. iv, 6. Il n'a pas employé jus
— soupir, CORN. Hor. m, 6. Elle m'a déclaré sa volonté
nière, rac. Baj. ni, 2. Rendre les derniers devoirs à qqn.
duire un mort à sa dernière demeure. Dn mort s'en allait
tement S'emparer de son — gîte, la f. Fab. vu, 11. M
la dernière main à un travail, le terminer. C'est la der;
ici des importunités Que vous aurez jamais, MOL. Dép.
IV, 3. Avoir le — (à certains jeux où l'on cherche à
teindre), être touché par qqn sans pouvoir le toucli
son tour, et, fig. laisser l'avantage à l'adversaire
un débat. N'ayez pas le —, mol. Dép. am. iv, 3. P-
viation de sens. Avoir le —, porter le dernier un ce
l'adversaire ; répliquer le dernier. Vous n'aurez pas i
avec lui. C'est son — mot, sa détermination, sur laque
ne reviendra pas. En dernière analyse, en définitive.
jugé en — ressort, après lequel il n'y a plus d'aiitrej
diction. || P. ex<. Après lequel il n'y en aplusquiexi
qui reste. Voir le — Romain à son— soupir, corn, i/o'-
5. Dépenser jusqu'à son — sou. Conserve au moins le joui
— de mes fils! volt. Orphel. i, 2. Brûler sa dernière cai"
che. J'en ferai du feu jusques à la dernière (lettre), mol. /
«m. IV, 4. Il Fig. Philopœmen a été appelé le — des G
(le dernier digne de ce nom), roll. JHst. anc. XVllI. i
Il 2» Quant à la position dans l'espace. Parvenir
derniers confins de la terre. La dernière limite de ses Et
Dérouler un câble jusqu'à la dernière extrémité. Poursu
l'ennemi dans ses derniers retranchements. || Fig. La dem
limite de la patience. Être réduit à la dernière extrémité, '
dans la situation la plus critique. Spécialt. Être'à la
nière extrémité (de la vie), être sur le point de moii
Il 3"^ Quant au rang dans une série. | 1. En descend,
le plus bas. Quand nous aurions été les dernières person
du monde, mol. Prcc. rid. se. 1 Ne voir en lui que le —
hommes, rac. Ipk. Ii, 4. Esprits du — ordre, la f. Fa'>
16. I 2. En montant, le plus haut, le plus considérai
Des affaires de la dernière conséquence, mul. D. Juan, i
II
DERNIÈREMENT
701
DEROMPRE
serons obligées de la dernière obligation, iD. Préc.
Péril... qui jeta dans le — désespoir ce maître de la
Li guerre, ST-SiM. xii, 48. Et témoigner pour lui les
endresses, MOL. Mis. i, 1. Les dieux irrités Dans
, mallieurs nous ont précipités, corn. Nicom. v, 7.
:x derniers excès. On dit qu'avec Bélise il est du —
Mis. II, 4. Elle est à bien prier exacte au — point,
.4.
ÙREMENT [dèr-nyèi'-man ; en vers,-mb-ve-...]
iomposé de dernière etment, §724.|| 1294. Darre-
iliins DELB. Rec]
lil. Dans les derniers temps. Il est venu — me voir.
)BÉE (A LA). V. dérober.
lOBEMENT [dé-rÔb'-man ; en vers-, -vb-he-...]
. Dérivé de dérober, § 145. || xiic-xiiie s. Ceaz ki fui-
derrobement des Lumbars, Dial. Grégoire, p. 222.
ns technique.) 1694. tii. corn.]
iennt. Action de dérober. || De nos jours. (Tech-
ille de la pierre devant servir de voussoir, faite
aent d'après l'épure, sans le secours des panneaux.
piarrissement.)
>BER [dé-rô-bé] v. tr.
Composé de la particule dé (lat. de) et l'anc.
■ober, dérober, §§ 192 et 196. Rober est d'origine
et correspond à l'allem. rauben, m. s. §§ 6, 498 et
robe.) On trouve souvent en anc. franc, desrober,
fusion de suffixe, comme si le verbe était corn-
ée la particule des (lat. dis) et robe, §§ 194 et 196.
Por qu'avés vos ces moines si desreubés, Aiol, 1445.]
Vieilli. Dépouiller (qqn). Si j'ai volé ou dérobé
a, MONTAIGNE, III, 1. Fig. Leurs écrits sont des vols
us ont faits d'avance..., Ils (nos aïeux) nous ont dé-
érobons nos neveux, piron , Métrom. m, 7. || P.
Pechnol.) Fèves dérobées, dont on a ôté l'enve-
Cf. rober.) Pied dérobé, pied du cheval dont la corne
enlevée en certains endroits.
Spécialt. Voler (qqn) en cachette. Pour aller ainsi
faut que vous me dérobiez, mol. Av. i, 5.
'. ext. Enlever en cachette (ce qui appartient à
L'on vous surprit une nuit en venant — vous-même
de vos chevaux, mol. Av. m, 1. On m'a dérobé mon
ID. ibid. IV, 7. Hélène à ses parents dans Sparte déro-
,G. Phèd. I, 1. On dirait que pour plaire, instruit par
Homère ait à Vénus dérobé sa ceinture, boil. Art
P. anal. Enlever par artifice à un autre (ce qui lui
Je ne t'ai pas voulu — ta victime, corn. Cid, m, 4.
l'honneur qui lui est dû. || Absolt. Je n'ai jamais su
succès, corn. Sertor. v, 7. n m'a dérobé votre ten-
Vous ne sauriez pour eux avoir de complaisance Que
dérobiez aux miens, CORN. Psyché, m, 3. — à qqn
ention, à un écrivain ses idées. |j P. ext. Prendre par
à qqn (ce qu'il ne veut pas accorder). — un bai-
caresse. Je dérobe, avec mille détours. On bonheur que
m'accordaient tous les jours, rag. Brit. il, 6. || —
ijments à ses occupations. Faire qqch à ses heures déro-
e dérobe au sommeil... ce que je puis du temps, rotrou,
das, IV, 4. Il Spécialt. (Chasse.) Chien qui dérobe la
ui, dans un défaut, ayant retrouvé la voie, la suit
ms crier au reste de la meute. Faucon qui dérobe les
:es, qui part avant le signal du maître, comme s'il
t emporter les sonnettes qu'il a aux pieds. (Agri-
culture dérobée, qui, étant de courte durée, peut se
;omme à la dérobée, entre deux cultures principales.
Fig. Il lo Enlever (qqn) à ce qui l'attend. Dérobe au
ta tète à ce mortel danger, corn. Cinna, i, 4. Non
e — aux rigueurs du supplice, ID. Poly. iv, 1. 1| P. anal.
aux applaudissements. Elle se dérobait même à sa re-
5e , HAG. Brit. ii , 2. Quiconque se dérobe à l'humble
ance, corn. Imit. m, 13. || Spécialt. Se —, faire dé-
;n parlant de ce qui soutenait qqn, qqch. La mer agi-
nblait se — sous le navire, fén. Tél. 4. Mes genoux trem-
se dérobent sous moi, rac. Phèd. i, 3. Absolt. Un
qui se dérobe, qui fait un brusque écart, comme pour
ipper de dessous son cavalier.
° Cacher aux regards. Dne noire tempête déroba le ciel
yeux, FÉN. Tél. l.Pour — sa marche à l'ennemi. Comme
lou, souvent il se dérobe au jour, boil. Lutr. 5. Je me
à vos yeux et me dérobe aux siens, R.\G. Brit. m, 8.
Il se déroba à leurs poursuites. || /'. ext. Se — , s'en aller sans
être vu. Télémaque se dérobe du camp pendant la nuit, fén.
Tél. 18. Durant qu'il dormait, je me suis dérobée d'auprès de
lui, MOL. G. Dand. m, 7. Me puis-je, avec honneur, — avec
vous? rac. Phèd. V, 1. Il Porte dérobée, escalier dérobé, dont
l'entrée est dissimulée. Loc. adv. A la dérobée, en déro-
l)ant ce que l'on fait aux regards. {Syn. en cachette.) Ils
se sont vus à la dérobée. Des yeux perçants qui ne regardaient
qu'à la dérobée. Lire à la dérobée un livre défendu. || Gaclier
à la connaissance de qqn qui cherche à savoir. Pour —
aux amants de Pénélope le retour de Télémaque, fén. Tél. 9.
Peut-on de nos malheurs leur — l'histoire? rac. Ath. ii, 7.
"DÉROCHAGE [dé-rô-chàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dérocher 2, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de dérocher (un métal).
1. * DÉROCHER [dé-rô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et roche,
§§ 194 et 196. (Cf. déroquer.) || xie s. Et puis sor les espees
m'en larrai derochier, Voy. de Charl. à Jérus. dans delb.
Rec. Admis agad. 1762; suppr. en 1798.]
Il Jeter en bas d'une roche. Une vache, un mouton qui
s'est déroché dans les hauts pâturages.
2. "DÉROCHER [dé-rô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et rocher 2,
§§ 192 et 196. (Cf. rocher 2.) || xvii« s. pomey, dans furet.
1701.]
Il (Technol.) Nettoyer (la surface d'un métal précieux),
en le saupoudrant de borax (dit roche) qu'on fait ensuite
chauffer et qui, en fondant, entraîne les impuretés. (Syn.
décaper.)
DÉROGATION [dé-rô-gà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. derogatio, m. s. || 1408. Ne puis-
sent a nos diz drois et demaine faire derogacion, dans godef.
Su'ppl.\
Il (Droit.) Action de déroger à une loi, une conven-
tion, etc. Une — à la loi, aux conventions, à l'usage.
DÉROGATOIRE [dé-rô-gà-twar] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. derogatorius, va. s. || 1341. Au-
cunes lettres qui fussent dérogatoires, dans godef. Suppl.]
Il (Droit.) Qui contient une dérogation. Clause — .
DÉROGEANCE [dé-rô-jàns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de déroger, § 146. jj 1666. Arrêt du Con-
seil d'État, dans littré.]
Il Vieilli. Le fait de déroger à la noblesse.
DÉROGER [dé-rô-jé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. derogare, m. s. \\ xiV s. Nul
droit positif ne puet desroguer a droit naturel, oresme, Eth.
VI, 10.]
Il 1" S'écarter de ce que stipule une loi, une conven-
tion. — au droit commun, à l'usage établi. Une disposition
nouvelle qui déroge à ce qui était stipulé. Au part. prés, avec
accord. Lois dérogeantes à des lois antérieures. || P. ext. Je
suis coupable devant Dieu, parce que je déroge à la souverai-
neté de son être en lui préférant un être créé, bourd. Pens.
Désir du salut. Ne lui dérogeant la créance (à l'Église ju-
daïque) que dans le point que Dieu avait révélé, boss Médit,
sur l'Év. Rameaux à Cène^ 55« jour.
Il 2° Spécialt. — à noblesse, perdre les privilèges de la
noblesse par l'exercice d'une profession incompatible
avec elle. Au part. prés, avec accord. Des actions dérogean-
tes à la noblesse, acad. || P. ext. Absolt. Manquer à ce à
quoi la noblesse oblige. Un noble dérogeait en s'alliant à la
roture. Melpomène Souvent, sans — , trafique de sa peine, la f.
Fab. I, 14. Il Spécialt. Fig. Faire qqch qui ne convient
pas au rang, à la position, au caractère qu'on a. — à son
rang, à sa nsdssance.
DÉROIDIR. V. déraidir.
"DÉROMPAGE [dé-ron-paj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dérompre, § 78. I| Néolog.]
Il (Technol.) Découpage des chiffons. (F. dérompre.)
"DÉROMPOIR [dé-ron-pwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dérompre, § 113. || 1754. encycl.]
Il (Technol.) Table sur laquelle on rompt les chiffons.
(F. dérompre.)
* DÉROMPRE [dé-rônpr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et rompre,
§§ 192 et 196. Il xie s. Nen ai tel gent ki la sue derumpet, Ro-
land, 19. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
I. Vieilli. Mettre en pièces. Pourfendre géants, — har-
nois, UAMiLT. Gram. 37. || Fig. Un héron dérompu par le
DEROQUER
— 702 —
DESABUSER
faucon, dont le vol est brusquement interrompu par l'at-
taque du faucon.
II. (Tcchnol.) Il 1° Diviser (les chiffons destinés à faire
du papier) en menus morceaux avant de les envoyer à
l'effilochage.
Il 2" Défoncer (un champ) pour en transformer la culture.
*DÉROQTJER [dé-rô-ké] V. tr.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde de dérocher 1, §§ 16 et
391. Son emploi en français a été favorisé par l'existence
de roc à côté de roche. || 1459. Desroquer les escoliers, texte
parisien, dans du c. derochare.]
Il Jeter en bas d'une roche , faire rouler d'en haut. Dn
Triton... Lui déroquait des pierres plates D'un rocher assis près
de là, SCARR. Virg. trav. 5.
DÉROUGIR [dé-rou-jïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et rougir,
§§ 192 et 196. Il xiio-xiiio s. Et l'espee lues desrougist, Che-
val, as deus espees, 10830.]
Il Faire cesser d'être rouge. || Rendre moins rouge.
DÉROUILLER [dé-rou-yé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et rouiller,
§§ 192 et 196. Il xiye s. Que m'espee soit desruilliee, ph. de
MAiziÈREs, dans godef. Suppl.]
Il Débarrasser de la rouille. — un canon de fusil. || Fig.
Remettre en état de fonctionner (un organe, une faculté
qu'on a cessé d'exercer). Se — les jambes. Se — l'esprit.
DÉROULEMENT [dé-roul-man ; en vers, -rou-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dérouler, § 145. j] 1771. trév. Admis
acad. 1835.]
Il 1" Action de dérouler, de défaire ce qui est roulé
sur soi. Le — d'un câble.
112" Spécialt. (Géom. descript. ) Action de dérouler
une section de cylindre, de cône, etc., en surface plane.
Il P. ext. Courbe formée par l'arrangement des rayons
d'une autre courbe.
DÉROULER [dé-rou-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et rouler,
§§ 192 et 196. Il 1539. Desrouler, r. est.]
Il Défaire (ce qui est roulé sur soi). — un câble, un store,
une carte, un rouleau de papier. Sa chevelure se déroule. Dn
serpent qui déroule ses anneaux. |1 Fig. Mettre sous les yeux
l'une après l'autre (les parties d'un ensemble). La plaine.
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds, lamârt.
Médit. I, 2. Il Présenter à l'esprit l'une après l'autre (les
parties d'un sujet). La suite des siècles se déroule devant nous.
DÉROUTE [dé-rouf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de dérouter, au sens disparu de
« disperser », § 52. || 1611. cotgr.]
Il l» Défaite où l'armée vaincue se débande et fuit en
désordre. {Syn. défaite.) Le roi de Babylone fut tué, et les
Assyriens mis en — , BOSS. Hist. univ. ni, 4. Inébranlables
au milieu de tout le reste en — , ID. Condé.
Il 2° Fig. Ruine des affaires, des projets de qqn. La
cause la plus immédiate de la ruine et de la — des personnes,
LA BR. 6. Pour les mettre en — , eux et tous leurs complices,
CORN. Pomp. IV, 5.
DÉROUTER [dé-rou-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et route,
§§ 194 et 196. Il xiic s. Li Seisne... Parmi la forest se desrotent,
CHRÉTIEN DE TROYES, Clîgês, 3432.]
Il Mettre (qqn) hors de la roule. Spécialt. Le cerf a dé-
routé les chiens, leur a fait perdre la voie. || Fig. Mettre
hors de la bonne direction. Au milieu de sa course, il s'est
arrêté, il s'est dérouté, il a quitté son chemin, bourd. Pe7is.
Esprit relig. i, 2. — les indiscrets. Cette réponse l'a dérouté.
— les recherches. Ne prouver leurs voyages dans ces vastes
pays de l'antiquité que parce qu'ils s'y sont souvent déroutés,
BOSS. tf« Avert. i, 2. || Vieilli. Suivi de la préposition de.
Le voilà d'abord dérouté de son plaisir ordinaire, d'alemb.
Eloges, La Motte.
DERRIÈRE [dè-ryér] j9r^., adv. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. derÇtro, m. s. composé de de et ré-
tro, § 726, devenu deriedre, derlerre, derlere, §§ 305, 404 et
291, écrit derrière sous l'influence de l'anc. franc, derrain.
( V. dernier.)]
Il Du côté opposé à celui où est placé le visage d'une
personne, la face d'une chose.
I. Prttp. — la tête. Avoir les mains croisées — le dos. Être
— qqn. Regarder — sol, et, fig. n ne faut pas regarder — sol.
songer à reculer, n laissait tous les autres — lui, fén. î'
5. Fig. Et laissa bien loin — lui tout ce qu'il avait de rive
rac. Disc, à la récept. de Th. Corneille. Une armée qi
— elle ses réserves, et, fig. Sentir qqn — soi (prêt 'a d
ner appui). || Se cacher — un meuble. Monter — la voitij
Être — les remparts. r ,
II. Adv. Eucharis, rougissant et baissant les yeta, dem li.r,
rait — , FÉN. Tél. 1. Mettre une chose sens devant —, au
bours. (F. sens.) J'ai mon haut-de-chausses tout troué par
MOL. Av. III, 1. Frapper qqn par — . On peut donc tuer
— , PASO. Prov. 7. Fig. Je suis demeuré bien loin —, tu .
jugeras, cORN. Pomp. au lecteur.
III. S. m. Le côté, la partie qui est derrière. Le —
la tête, du corps. Le train de — d'un animal. Un chien qu
tient sur ses pattes de — (pour faire le beau), et, fig. fai
Une personne qui est sur les pattes de — , qui est guinc
cérémonieuse. Les roues de — , le train de — d'une voitu
Le — d'une maison. Être logé sur le — . One porte de — , ]' ,
laquelle on peut se retirer secrètement, et, fig. Se mena
une porte de — , un moyen de sortir d'affaire, sans bs
à un moment donné. Dans un sens analogue. Avoir
pensée de — (qu'on garde par devers soi) et juger de t
par là, PASC. Pens. xxiv, 90. Les derrières d'une armée,
derniers corps (convois, équipages) d'une armée en ni
che, par opposition à ceux qui vont en avant. Assurer
derrières, les garantir contre une attaque. || Spécialt.
partie charnue qui est en bas des reins. Être assis sur
— . Tomber sur le — . S'écorcher le — . Montrer le —, -
Dans un autre sens. Montrer son — , avoir des vêtemi
troués. Fig. Mettre le feu au — à qqn, le presser viveir.'
DERVICHE [dèr-vïch'] et DERVIS [dèr-vi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du persan derouisch, m. s. pro[
« pauvre », § 24. || 1559. Ces paillards derviss, G. POS"
dans delb. fiée. | 1653. n estoit dervisohe ou fakir, d;
boullaye-legouz, Voyages, p. 182, édit. 1657.]
Il Chez les musulmans, sorte de moine. {Syn. fakir.
nombre des derviches semble augmenter avec la chaleur du
mat, MONTESQ. Esprit des lois, xiv, 7. Qui désignai-je, à vc
avis, Par ce rat si peu secourable? Un moine? Non, mais
dervis, la f. Fab. vu, 3. Une espèce de dervis taciturnes qn'
appelle chartreux, montesq Lett. pers. 83.
DES [dé ; emphatiquement, de ; r.y se lie] art
de et le.
DÈS [de ; Y s se lie] prép.
[ÉTYM. Du lat. pop. de ex, § 726. |] xi» s. Des or cumei
conseill que mal prist, Roland, 179.]
Il lo Immédiatement, à partir d'un moment donn
{Cf. depuis.) Demain, — la pointe du jour, la f. Fab. iv.2
— l'aube. Peut-être — demain, — la nuit, — ce soir, ci
Poly. V, 1. — la plus tendre enfance, rac. Théb. ii, 1.
longtemps elle hait cette fermeté rare, id. Ath. i, 1. Et — d
vant l'aurore Vous vous en êtes retourné, MOL. Amph. H,
— ce moment. — à présent, — maintenant. {Cf. désormai!
Nous vous dûmes — lors autant et plus qu'à lui, CORN. Pomj
m, 2. Il P. ext. Suivi d'un nom, d'un adverbe de lieij
Immédiatement à partir de ce lieu. L'un des trois Jonvel
ceaux Se noya — le port, la f. Fab. xi, 8. || Suivi de qn'
Loc. conj'onct. — que Téthys chassait Phébus aux crins doré
LA F. Fab. V, 6. Vous serez roi — que vous voudrez l'êtr
VOLT. Brutus, III, 7.
Il 2° Fig. Vieilli. Par une conséquence immédiate, h
grands se font honneur — lors qu'Us nous font grâce, LA
Fab. I, 14. Elle est charmée de cette familiarité et moi ans!
et — là elle se croit de la cour, sÉv. 182. — que vous le d
tes, je vous crois. — là que les esprits manquent, les ressor
cessent, boss. Conn. de Dieu, ii, 12.
* DÉSABONNER [dé-zà-bô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et abonne
§§ 192 et 196. Il Néolog.] \
Il Faire cesser d'être abonné (à un journal, à us théJ
tre, etc.). il m'a chargé de le — . Se — .
DÉSABUSER [dé-z'a-bu-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et abuseï
§§ 192 et 196. Il 1611. cotgr.]
Il Tirer (qqn) de l'erreur qui l'abuse. {Syn. détromper
cf. déduper.) De ton espoir frivole es-tu désabusé? RAC. Ath
v, 5. Désabusez-vous de la pensée dont vous vous flattez, BOSS
Le Tellier. Je me tiens obligé en conscience de vous —, pasc
Prov. 4. Et, prêts à m'accuser. Attendent mon époux pour 1
—, RAC. Phêd. m, 3. Je vois, je sais, je crois, je suis désa
DÉSACCORD
— 703
DESAMARRER
. CORN. Poly. V, 5. Si mon père un jour désabusé...,
:, . Phèd. V, 6.
ÉSACCORD [dé-zà-kôr] s. m.
vM. Composé de la particule dés (lat. dis) et accord,
; et 196. Il xii= s. Ne sorde entre nos desaoorz, beneeit,
de Norm. 12573, dans delb. Mater,]
J^e fait de n'être pas en accord.
1" En parlant de personnes, ne pas être d'accord en-
; relies, n y a — entre les époux. Les juges sont en — .
2'^ En parlant de choses, ne pas s'accorder ensemble.
' a — entre ses paroles et sa conduite.
3^ Spéciale. En parlant d'instruments qui ne sont pas
Mclés dans le même ton, ou qui ne jouent pas d'ac-
: entre eux. Les violons sont en — .
'l'SACCORDER [dé-zà-kôr-dé] v. tr.
M. Composé de la particule dés (lat. dis) et accorder,
l et 196. Il xv^ s. De quoy entre eulz ilz se desaccor-
nt, dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
1'^ Mettre en désaccord. || Spécialt. Désunir (des
i ei's qui ont fait leurs accordailles).
2^ Mettre hors de l'accord (un instrument). Ce violon
e désaccordé. L'humidité a désaccordé le piano.
3ÉSACCOUPLER [dé-zà-kou-plé] V. tr.
ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et accou-
P', §§ 192 et 196. Il xiii« s. Chiens et brachés ait fait desa-
opler, dans godef. Suppl.]
Séparer (ce qui est par couple). [Cf. découpler.) — des
c vaux, des chiens.
JÉSACCOUTUMANCE [dé-zà-kou-tu-mâns'] s. f.
ÉTY.M. Composé de la particule dés (lat. dis) et accou-
t lance, §§ 193 et 196. || xiii^ s. Que les lois soient abatues
f desacostumance, Livre de j'ostice, 6.]
Action de se désaccoutumer.
DÉSACCOUTUMER [dé-zà-kou-tu-mé] V. tr.
t'VYM, Composé de la particule dés (lat. dis) et accou-
lier, §§ 192 et 196. Il xiic-xiii" s. En dous manières desa-
(istumet 11 irors blecie lo corage, Dial. Grégoire, p. 366.
j mis ACAD. 1762.]
I Kloigner de ce à quoi on est accoutumé. En vain de
Il train ordinaire On le veut —, la f. Fab. ii, 18.
DÉSACHALANDER [dé-zà-chà-lan-dé] v. tr.
ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et acha-
j der, §§ 192 et 196. A remplacé déchalander, qui est dans
EST. et dans les premières éditions d'ACAD. (1694-1718).
|'690. FURET.]
I Priver de ses chalands.
•DÉSACIÉRER [dé-zà-syé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et aciérer,
192 et 196. Il Néolog.]
II (Technol.) Faire cesser d'être aciéré.
* DÉSAFFECTATION [dé-zà-fêk'-tà-syon ; en vers, -si-
,] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de désaffecter, § 247. || Néolog.]
Il Le fait d'être désaffecté.
•DÉSAFFECTER [dé-zà-fêk'-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et affecter,
193 et 196. Il Néolog.]
\\ Faire qu'une chose cesse d'être affectée à la desti-
itiun qu'elle avait.
DÉSAFFECTION [dé-zà-fêk'-syon; en vers, -si -on]
/■•
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et affection,
i 193 et 196. Il 1787. féraud, Dict. crit. Admis acad. 1878.]
Il État où on a perdu l'affection.
*DÉSAFFECTIONNER [dé-zà-fek'-syô-né ; en vers,
ii-ô-né] V. tr,
[ÉTYM. Dérivé de désaffection, § 154. || Néolog.]
Il Détacher de l'affection qu'on portait à qqn. Se — de qqn.
DÉSAFFOURCHER [dé-zà-four-ché] V. inir.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et affour-
her, §§ 192 et 196. || 1694. th. corn. Admis acad. 1762.]
Il (Marine.) Lever l'ancre d'affourche.
•DÉSAFFUBLER [dé-zà-fu-blé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et affubler,
§ 192 et 196. {Cf. défubler.) |1 xii^ s. Einsi trestuit desafublé,
HRÉTiEN de troyes, CUgès, 317.]
Il Famil. Dépouiller de ce qui affuble. Sa teste il desaf-
iibla, SCARR. Virg. trav. 1.
DÉSAGRÉABLE [dé-zà-gré-àbl'] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et agréable.
§§ 193 et 196. Il xiiio s. C'est Caribdis la périlleuse Désagréable
et gracieuse, J. de meung, Rose, i, 142, Michel.]
Il Qui n'est pas agréable. Ce séjour m'est — . La tranquil-
lité en amour est un calme —, mol. Scap. m, 1. Ce reproche
lui est — . Faire des réflexions désagréables pour qqn. On vi-
sage — à voir. Dne personne d'un commerce, d'un caractère
— , et, ellipt, Dne personne — .
DÉSAGRÉABLEMENT [dé-zà-gré-à-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de désagréable et ment, § 724. || 1642.
oud.]
Il D'une manière désagréable, n a été — surpris. Le garde
et son camarade... continuèrent de l'apostropher — , mariv.
Marianne, 10.
1. DÉSAGRÉER [dé-zà-gré-é] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et apéer 1,
§§ 192 et 196. Il xiie s. S'avez dit chose ki a U desagree, Alis-
cans, 2837.]
Il Vieilli. Ne pas agréer (à qqn), lui causer du déplaisir.
2. DÉSAGRÉER. V. dégréer.
DÉSAGRÉGATION [dé-zà-gré-gà-syon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de désagréger, § 247. || Néoloq. Admis-
acad. 1878.]
Il (T. scientif.) Séparation des parties agrégées.
* DÉSAGRÉGEANT, ANTE [dé-zà-gré-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de désagréger, § 47. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Qui désagrège. Les substances désagré-
geantes, et, substantivt, masc. Les désagrégeants.
DÉSAGRÉGER [dé-zà-gré-jé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et agréger,
§§ 192 et 196. Il 1798. Ces molécules sont désagrégées par
l'amalgamation, G. de morveau, dans Annales de chimie,
XXV, 78. Admis acad. 1878.]
Il (T. scientif.) Disjoindre (un corps) par la séparation
des parties agrégées. La roche se désagrège lentement.
DÉSAGRÉSIENT [dé-zà-gré-man] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et agrément,
§§ 193 et 196. BOUHOURS, Rem. dit que ce mot « com-
mence à s'établir ». richel. ajoute : « Ce mot n'est pas
encore bien établi ; cependant il est dans la bouche de
la plus-part des dames qui parlent bien. » || 1642. Desa-
greement, oud. Admis acad. 1694.]
Il 1° Ce qui arrive de désagréable à qqn. Cela peut lui
attirer, lui occasionner des désagréments. Je n'en ai eu que
du — .
Il 2" Rare. Ce qui rend désagréable. Le — de sa physio-
nomie donne de grandes idées de ses autres mérites, sÉv. 163.
Un visage assortissant mettait la dernière main au — de sa
figure, hamilt. Qram. 124.
"DÉSAIMANTER [dé-zè-man-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et aiman-
ter, §§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il (T. scientif.) Faire cesser d'être aimanté. Le fer doux
se désaimante dès qu'on Interrompt le courant électrique qui
l'aimantait.
'DÉSAIRER [dé-zè-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et aire,
§§ 194 et 196. Il xiiie s. Pour çaus dedens si desairier, ph..
MousKET, Chron. 26809.]
Il (Fauconn.) Faire sortir (les oiseaux) de l'aire oii on
les élève.
DÉSAJUSTER[dé-zà-jiîs'-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ajuster,
§§ 192 et 196. Il 1611. Desadjuster, cotgr.]
Il Déranger (ce qui a été ajusté).
*DÉSALIGNER [dé-zà-li-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et aligner,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Mettre hors de l'alignement.
DÉSALTÉRER [dé-zal-té-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et altérer,
§§192 et 196. Il 1549. r. est.]
Il Apaiser la soif de (qqn). On agneau se désaltérait Dans
le courant d'une onde pure, la f. Fab. i, 10. || Fig. Dans son
sang inhumain les chiens désaltérés, rac. Ath. i, 1.
"DÉSAMARRER [dé-zà-mà-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et amarrer,
§§ 192 et 196. {Cf. démarrer.) || xiv» s. La dite nef fut desa-
marree. Coût. d'Oléron, dans la c]
Il (Marine.) Détacher (ce qui est amarré).
DÉSANCRER
— 704 —
DÉSARTICULER
DÉSANCRER [dé-zan-kré] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ancrer,
§§ 192 et 196. Il xn6 s. Leur voile lievent quant il sont des-
anoré, Aliscans, 325, dans delb. Mater.]
Il (Marine.) || 1" F. tr. Rendre libre (un navire) en le-
vant l'ancre qui le retient.
Il 2° V. intr. Lever l'ancre.
*DÉSANIMER [dé-zà-nl-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et animer,
§§ 192 et 196. Il xv'^-xvie s. Plusieurs furent desanimés par
fer, FOSSETiER, dans godef. Suppl.]
Il Inusité. Faire cesser d'être animé, priver de vie. {Cf.
inanimé.) Deux corps désanimés, CORN. Clit. Il, 2. Ses mem-
bres si beaux étant desanimés, ROTROU, Hypocondr. se. 4.
DÉSAPPAREILLER. F. dépareiller.
DÉSAPPARIER. V. déparier.
DÉSAPPOINTEMENT [dé-zà-pwint'-man ; en vers ,
-pwin-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de désappointer, § 145. || (Au sens I.)
Xlv^-xV s. Son desapointement dudit gouvernement, JUV. DES
URSiNS, Chron. ann. 1390. | Au sens II.) Néolog. Admis
ACAD. 1835.]
I. Anciennt. Destitution.
II. État de celui dont l'attente est trompée.
DÉSAPPOINTER [dé-zà-pwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et appoin-
ter, §§ 192 et 196. Il (Au sens I.) 1395. n faut qu'il soit des-
apointié, dans godef. Suppl. Admis ac.\d. 1762. | (Au sens
II.) Néolog. Admis acad. 1835.]
I. Anciennt. Destituer. Spécialt. — un capitaine, le rayer
■des contrôles.
II. Tromper (qqn) dans son attente.
DÉSAPPRENDRE [dé-zà-prândr'] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et appren-
dre, §§ 192 et 196. Il 1290. Au derriers fu si desaprise Que du
tôt fu en obli mise, priorat, Végèce, dans godef. desapris.]
Il Oublier (ce qu'on a appris). — une langue, une science.
Il P. anal. — le mal, en perdre l'habitude.
DÉSAPPROBATEUR, TRICE [dé-zà-prô-bà-teur,
-trïs'] s. m. et f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et appro-
bateur, trioe, §§ 193 et 196. || 1748. Mot qui paraît dû à
MONTESQ. {V . à l'article.) Admis acad. 1798.]
Il Celui, celle qui désapprouve. || P. ext. Adjectivt.
Qui marque la désapprobation. D'un ton — . Je n'ai point
naturellement l'esprit — , MONTESQ. Espr. des lois, préf.
DÉSAPPROBATION [dé-zà-prô-bà-syon ; en vers, -si-
■on] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et appro-
bation, §§ 193 et 196. Il xviiie s. La plus légère desapproba-
tion de la part des spectateurs. Affiches de Provence, dans
féraud, Dict. crit. Admis acad. 1798.]
Il Action de désapprouver.
DÉSAPPROPRIATION [dé-zà-prô-pri-à-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de désapproprier, § 247. || xyii^ s. V. à l'ar-
ticle. Admis ACAD. 1798.]
Il Acte par lequel qqn cesse d'avoir la propriété de
qqch. Spécialt. (T. de dévotion.) La — est l'opération de
la grâce qui purifie l'amour, fén. dans trév.
DÉSAPPROPRIER [dé-zà-prô-pri-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et appro-
prier, §§ 192 et 196. Il 1653. oud. disappropriare. Admis
ACAD. 1718.]
Il Dépouiller de la propriété de qqch. Spécialt. (T. de
dévotion.) Il n'y a que la perte... qui nous désapproprie véri-
tablement, fén. Instr. sur div. points de morale, 33.
DÉSAPPROUVER [dé-zà-prou-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et approu-
ver, §§ 192 et 196. Il 1535. Tout ainsi que vous desaprovez
Ceulx qui d'honneur plus que vous sont provez, colin bûcher,
dans DELB. Rec]
Il Trouver mauvais (ce qui a été fait, dit par qqn).
{Syn. blâmer.) — la conduite de qqn. n n'est guère permis
d'avoir du goût pour ce qu'il désapprouve, la br. 2. Ils (les
vieillards) ne peuvent encore — des choses qui servaient à
leurs passions, la br. 11. P. ext. Trouver que qqn a tort
dans ce qu'il fait , dans ce qu'il dit. Se regarder au visage
et se — les uns les autres, la BR. 7.
DÉSARÇONNER [dé-zàr-sô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et arçon,
§§ 194 et 196, Il xiio s. Si le fiert en l'escu que tout le desar-|
çone, Alexandre, dans delb. Rec] j
Il Mettre hors des arçons, de la selle. Son cheval l'a dé-'
sarçonné. Il désarçonne son adversaire d'un coup de lance.
Fig. Mettre à bout d'arguments. Ce dernier trait désarçonna
le philosophe, la f. Ésope.
DÉSARGENTER [dé-zàr-jan-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et argen-
ter, §§ 192 et 196. || 1611. Desargenté, cotgr. Admis acaij
1718.]
Il 1° Dépouiller (un objet argenté) de la couche d'ar-
gent qui le recouvre. || Dégager (l'or) de l'argent qui s'y
trouve comme alliage.
Il 2o Famil. Mettre à court d'argent comptant.
DÉSARMEMENT [dé-zàr-me-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de désarmer, § 145. || 1594. Le désarmement
de plusieurs personnes de nos amis, dans godef. Suppl.]
I. Action de désarmer qqn, de lui enlever ses armes.
Le — des troupes. || Spécialt. (Escrime.) Coup de —, par le-
quel on fait sauter l'épée des mains de l'adversaire.
II. Action de désarmer une forteresse, de retirer de
ses fortifications les canons, affûts, etc. || Action de dé-
sarmer un navire, d'en retirer le personnel et le maté-
riel. On a ordonné le — de l'escadre. Bassin de — (dans un
port).
III. Néolog. Action de diminuer ou de supprimer son
armement, ses préparatifs militaires. Le — des grandes
puissances.
DÉSARMER [dé-zàr-mé] v. tr. et i7itr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et armer,
§§ 192 et 196. Il XI" s. Icele noit nés voelt il desarmer, Ro-
land, 2498.]
Il V. tr. Il I. Dépouiller (qqn) de ses armes.
Il l" Dépouiller des armes défensives, de l'armure. —
un chevalier. Il refusa de se — . Offrir aux coups sa poitrine
désarmée. || Fig. Rendre vulnérable. Hercule à — coûtait
moins qu'Hippolyte, rac. Phèd. ii, 1.
Il 2" Dépouiller des armes offensives. — son adversaire.
Il Spécialt. (Escrime.) Lui faire sauter l'épée des mains.
Frapper un ennemi désarmé. P. anal. Pour affaiblir vos ad-
versaires, vous désarmez toute l'Église, pasc. Pens. xxiii,
26. Les lois désarmées tombent dans le mépris, retz, Mém.
2, début. Il Fig. Dépouiller de ce qui rend menaçant, re-
doutable. Un regard désarmé de toutes ces rigueurs, CORN.
Nicom. i, 2. Désarme d'éclairs ta divine éloquence, id. hnit.
m, 2. C'est un six en tout temps désarmé de rigueurs, MOL.
Psyché, I, 1. Il Absolt. Dépouiller de tout sentiment hos-
tile. Je pensEùs... Que son fils me la dût renvoyer désarmée,
RAC. Andr. ii, 5. J'ai ri, me voilà désarmé, piron, Métrom.
111,9. Vous pouvez d'un mot — sa colère, corn. Pomp. iv, 2.
Vos pleurs, votre présence. N'ont point de ces cruels désarmé
l'insolence? rac. B?'it. ii, 6. — l'envie, la critique.
II. Dégarnir (une forteresse) des canons, affûts, etc.,
qui armaient ses fortifications ; (un navire) de son équi-
page, de ses agrès. Vaisseau désarmé. P. anal. — un canon,
en enlever le boulet. — un fusil, un pistolet, mettre la bat-
terie au repos. — les avirons, les enlever du bordage.
Il V. intr. Il I. En parlant d'un navire, être dépouillé de
son équipage, de ses agrès, lorsqu'il ne doit plus tenir la
mer. L'escadre a reçu l'ordre de — . || P. anal. L'équipage dés-
arme, quitte le bâtiment
II. Néolog. En parlant d'une nation, diminuer ou sup-
primer son armement, ses préparatifs militaires. Un pays
ne peut — lorsque ses voisins augmentent leur armement.
DÉSARROI [dé-zà-rwà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe desarroyer, desareer,
mettre en désordre, §§ 52 et 65. {Cf. arroi, corroyer.) pas-
QUiER emploie encore desarroyer. Le subst. désarroi a pris
la place de l'anc. franc, desroi, m. s. du verbe desreer.
Il xive s. Dans cest estrange desarroy. Traité d'alch. dans
LITTRÉ.]
Il Désorganisation complète. Il a trouvé la maison en — •
Les affaires sont en — .
DÉSARTICULATION [dé-zàr-ti-ku-là-syon] s. f
[ÉTYM. Dérivé de désarticuler, § 247. || 1813. encycl.
MÉTii. Admis ACAD. 1878.]
Il (Médec.) Accident ou opération qui fait sortir un os
de son articulation. {Cf. déboîtement.)
DÉSARTICULER [dé-zàr-ti-ku-lé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et arti-
DESASSEMBLER
, j§ 192 et 196. Il 1813. engycl. métii. Admis agad.
Il (Médec.) Faire sortir (un membre) de son arlicula-
iii. iSyn. déboîter.) || Spécialt. Amputer (un membre)
Ms l'articulation, l'enlever en le déboîtant. — la cuisse.
pÉSASSEMBLER [dé-zà-san-blé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et assem-
*r, SS 192 et 196. || xiic-xiiio s. Entre merchi et biauté Sont
i moi desassemblé, le chat. DE coucY, Poés. p. 44, Fath.]
Technol.) Défaire (des pièces assemblées les unes
jec les autres).
'désassortir [dé-zà-sôr-tir] v. tr.
vM. Composé de la particule dés (lat. dis) et assortir,
: et 196. || xvii'' s. Cette bibliothèque ne debvroit jamais
IL dezassortie de quoy que ce fust, peiresc, Lett. dans
(.;;. lise. Admis acau. 1740.]
1" Dégarnir (qqch) de ce qui lui est assorti. Dn service
table désassorti.
2" Dégarnir (un commerçant) de son assortiment de
(! rhandises. Les marchands sont désassortis à la fin de la
.son.
JDÉSASTRE [dé-zàstr'] 5. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et astrt,
us l'influence de l'ital. disastro, ?«. s. §§ 12, 193 et 196;
uprt, « mauvais astre, mauvaise fortune ». || 1564. j.
iicRRY-, Dict. franç.-lat.]
Il Malheur qui cause la ruine. {S>j7i. calamité.) Le dé-
sire qui a frappé cette maison, ce pays. Le — de Cannes,
icevoir indifféremment les plus grands désastres, la br. 11.
!s désastres causés par la grêle, les sauterelles. On — finan-
if, commercial, faillite, banqueroute importante par son
s.-if.
iDËSASTREUSEMENT [dé-zas'-treiiz'-man ; en vers,
•eii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de désastreuse et ment, § 724. || 1787.
RAUD, Dict. crit. Admis acad. 1798.]
Il D'une manière désastreuse.
DÉSASTREUX, EUSE [dé-zâs'-treii, -tréliz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de désastre, § 116. || xvie s. Oh désastreuse
me! R. GARNIER, daus godef. SuppL]
{il Qui amène un désastre. Un événement — . 0 nuit désas-
iîuse, ô nuit effroyable, Boss. D. d'Orl.
*DÉSATTRISTER [dé-zà-trïs'-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et attrister,
192 et 196. Il XYU"! s. F. à l'article.]
Il Famil. Faire cesser d'être triste. Donnez-lui le loisir de
— , MOL. Et. II, 3.
DÉSAVANTAGE [dé-zà-van-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et avantage,
193 et 196. Il 1290. Corpe i ha et desavantaige, priorat,
". dans GODEF. SuppL]
. indition d'infériorité pour réussir. Avoir le — de la
sition. Les choses ont été arrangées à son — . N'en imaginez
en qu'à son — , CORN. Ilor. i, 2. Les ennemis ont eu le —
ins cette affaire.
*DÉSAVANTAGER [dé-zà-van-tà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de désavantage, § 154. || 1507. Dont se pen-
lit voir désavantagée, G. crétin. Chiens et oiseaux, dans
SLB. Rec. Admis acad. 1694 ; suppr. en 1718.]
Il Traiter d'une manière désavantageuse. Spécialt. —
in par testament, diminuer sa part d'héritage au profit
un autre.
DÉSAVANT AGEUSEMENT [ dé-zà-van-tà-jeuz'-man]
Iv.
[ÉTYM. Composé de désavantageuse et ment, §724. || 1611.
esadventageusement, cotgr.]
D'une manière désavantageuse. Être placé — . n est
)nnu — . Parler — de qqn.
DÉSAVANTAGEUX, EUSE [dé-zà-van-tà-jeu, -jeuz'l
dj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et avanta-
eux, §§ 193 et 196. || xvo-xvi<= s. Desavantageulx combat,
. d'authon, dans godef. SuppL]
Qui donne du désavantage. Une position désavantageuse,
isérer dans un contrat une clause désavantageuse pour qqn.
orter sur qqn un jugement — .
DÉSAVEU [dé-zà-veii] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de désavouer, §§ 52 et 65. {Cf. aveu.)
xiiic s. Desaveus qui sont fet a tort contre les segneurs,
MAN. XLV, 1.]
DICT. FRANC.
705
DESCENDRE
Il 1° Acte par lequel on désavoue qqch. L'éclatant —
d'une telle action, corn. Hor. m, 6. || Spécialt. (Droit.) —
de paternité, acte par lequel un mari déclare ne pas ôtre
le père d'un enfant que sa femme a mis au monde. Action
en — .
Il 2° Acte par lequel on désavoue qqn. — d'un mandataire.
DÉSAVEUGLER [dé-zà-veu-glé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et aveugler,
§§ 192 et 196. Il XYii" s. « Desentester », mot nouveau, plus
heureux que « desaveugler », « desappliquer » et « desoccuper »,
qui ne réussissent pas dans le monde, uouhours. Rem. (1675),
p. 383. « Desaveugler » me paroist un fort bon mot, th. corN.
Notes sur Vaiigelas. Admis acad. 1762.]
Il Fiff. Tirer (qqn) de l'aveuglement. (Cf. désentêter.)
DÉSAVOUER [dé-zà-vwé ; en vers, -vou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et avouer,
§§ 192 et 196. Il xiiic s. Li sires ne pot desavouer le fet de son
serjant, beauman. xxix, 3.]
Il 1° Refuser de reconnaître pour sien (qqch , qqn).
Pourquoi — un billet de ma main? mol. Mis. iv, 3. Ils vous
désavouent pour leur sang, iD. D. Juan, iv, 4. Va, je te désa-
voue, corn. Ment, v, 3.
Il 2° Refuser d'être solidaire de qqn, de ce qu'il a fait
ou dit. — un mandataire, un ambassadeur. La reine qui m'en-
tend peut me — , rac. i5ér. v, 7. Vous ne désavouez point ceux
qui la publient, pasc. Prov. 12. Aller plus loin que sa commis-
sion, et en être désavoué, la br. 2. Qu'il s'en prenne à ses vers
que Phébus désavoue, boil. Sat. 9. Va faire chez tes Grecs
admirer ta fureur; Va, je la désavoue, RAC. Andr. v, 3.
DESCELLEMENT [dé-sel-man; en i^er^, -sè-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de desceller, § 145. || 1768. Descellement des
fers, MARIETTE, Descr. stat. de L. XV, p. 114. Admis acad.
1878.]
Il Action de desceller. Le — d'une pierre, d'une persienne.
DESCELLER [dé-sè-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et sceller,
§§ 192 et 196. Il xiie s. Et U clers le saisi (le bref), si fu des-
saielés, Alexandre, dans delb. Rec]
Il 1» Défaire (ce qui est scellé, fermé d'un sceau, d'un
cachet).
Il 2° Défaire (ce qui est scellé, fixé dans un mur, dans
de la pierre). — une dalle, un balcon. || Spécialt. (Technol.)
— une glace, détacher la glace qu'on a scellée au plâtre sur
une surface plane, pour la dégrossir d'un côté, et la re-
tourner pour dégrossir l'autre face.
DESCENDANCE [dé-san-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de descendre, § 146. || xiiie s. Je voil partir
a la descendance de li, beauman. vu, 19.]
Il 1° Le fait de descendre, d'être issu de qqn. Le privi-
lège d'une — illustre.
Il 2° Ceux qui descendent, sont issus de qqn. Avoir une
nombreuse — .
DESCENDANT, ANTE [dé-san-dan. -dânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de descendre, § 47. || xiii» s. Li en-
fant giusqu'au tiers nevoz sont apelez fiz, et li autre... deçan-
dant. Livre dejostice, p. 225.]
Il 1° Qui descend. La marée descendante. Garde descen-
dante, qui quitte le poste après avoir fait son tour de
garde. Signe —, signe du zodiaque que le soleil parcourt
après avoir atteint le solstice d'été. Gamme descendante,
qui va des notes élevées aux notes graves. Progression
descendante, dont les termes vont en décroissant.
Il 2" Fig. Spécialt. Ligne descendante, dans une généa-
logie , la succession de ceux qui ont une souche com-
mune, en allant du père au fds, du fils au petit-fils, etc.
(par opposition à la ligne ascendante). || Substantivt. Celui,
celle qui descend, est issu de qqn. Si nous voulons être es-
timés leurs véritables descendants, MOL. D. Juan, iv, 4. Ils
n'ont ni aieuls ni descendants, la BR. 2. En ligne directe le
mariage est prohibé entre tous les ascendants et descendants.
Code civil, art. 161. La descendante de ce grand homme, volt.
Comment, sur Corneille, avert. |1 P. ext. Les descendants,
ceux qui viendront après. Chaque génération travaille pour
*DESCENDERIE [dé-sand'-ri ; en vers, -san-de-ri] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de descendre, § 69. || Néolog.]
Il (Technol.) Ensemble des moyens employés pour
descendre les ouvriers dans les mines.
DESCENDRE [dé-sândr'] v. inlr. et tr.
43
l^'^
«r
DESCENTE -
[ÉTYM. Du lat. descendere, m. s. §§ 290 et 291 .]
I. V. Mr. Il 1° Aller de haut en bas. — de la montagne
dans la plaine. — du premier étage au rez-de-ohaussée. — d'un
arbre, d'une échelle, d'une estrade. Jésus-Christ est descendu du
ciel pour sauver les hommes. Euripide ne cherche point d'autre
finesse que de faire — Apollon du ciel, corn. Disc, des trois
unités. P. anal. Du séjour bienheureux de la Divinité, Je des-
cends dans ce lieu par la grâce habité, RAC. Esth. prol. — à la
cave, dans une mine. Un plongeur qui descend au fond de la mer.
Tu n aurais pas, à la légère, Descendu dans ce puits, la f. Fab.
III, 5. Fifi. Aller au fond de qqch pour le mieux connaître.
— d£ms sa conscience. Apprends à te connaître et descends en
toi-même, corn. Cinna, v, 1. | — au cercueil. Mon âme chez
les morts descendra la première, RAC. Phèd. i, 3. Elle va —
à ces sombres lieux, à ces demeures souterraines, boss. R.
d'Angl. Le malheur de ta fille au tombeau descendue, malh.
Poés. 11. Il — de voiture, de cheval, mettre pied à terre. || P.
ext. — dans une ville, chez qqn, y venir en descendant de
diligence, de chemin de fer, et, p. une nouvelle ext. loger.
— habituellement à l'hôtel. — à terre (d'un navire), débar-
quer. Peut-être dans nos ports nous le verrrons — , RAC. Andr.
I, 2. I En parlant des magistrats. — dans un lieu, y venir
faire des perquisitions judiciaires. La justice est descendue
dans cette maison. || Fig. Quitter un poste, un rang élevé.
Tyran, descends du trône, CORN. Hér. i, 2. Et monté sur le
faîte, il aspire à — , ID. Cinna, ii, 1. Dans un gouffre profond
Sion est descendue, rag. Ath. m, 8. | S'abaisser. — au détail.
(Sa bonté) Jusqu'aux moindres secrets est d'abord descendue,
RAC. Brit. V, 3. Il Fig. S'abaisser moralement. Quoi! je pour-
rais — à ce lâche artifice? corn. Rodog. m, 3. C'est à toi
d'élever tes sentiments aux miens. Non à moi de — à la honte
des tiens, id. Hor. iv, 7. 0 toi, qui vois la honte où je suis
descendue, rac. Phèd. m, 2. — à supplier qqn.
Il 2" Être porté de haut en bas. Un torrent qui descend de
la montagne. Les fleuves descendent vers la mer. Le ballon com-
mence à — . Une escarpolette qui monte et descend tour à tour.
Le soleil descend à l'horizon. | Fig. Sa grâce (de Dieu) Ne des-
cend pas toujours avec même efficace, corn. Poly. i, 1. Le
même Esprit qui descendit visiblement sur les disciples, bourd.
Myst. Pentec. préamb. || P. ext. S'étendre en bas. Une robe
qui descend à la cheville, une chevelure qui descend jusqu'à
la ceinture. Son menton sur son sein descend à double étage,
BOIL. Lutr. 1. Un chemin qui descend. || Fig. Venir par filia-
tion successive d'une race, d'une souche primitive. Vous
descendez en vain des aïeux dont vous êtes né, mol. D. Juan,
IV, 4. J'aime en elle le sang dont elle est descendue, rag. Baj.
1, 1. Il Baisser de niveau. La mer descend. Le mercure du
baromètre descend, et, ellipt, Le baromètre descend. || (Mu-
sique.) — d'un ton, d'un demi-ton, d'une octave. Sa voix des-
cend jusqu'au fa.
II. V. tr. Il lo Parcourir de haut en bas. — les degrés.
Ménalque descend son escalier, ouvre sa porte, la br. 11. —
une pente, une montagne. — le cours de la rivière. Fig. Il a
descendu peu à peu tous les degrés de la misère. || Spécialt.
— la garde, quitter le poste après avoir fait son tour de
garde.
Il 2° Porter de haut en bas. — des meubles, une malle,
un livre. P. ext. Faire descendre. — des voyageurs (de la
voiture), des passagers (du navire). || P. anal. Famil. Abat-
tre. Il l'a descendu d'un coup de fusil.
DESCENTE [dé-sânf] s. f.
[ÉTYM. Tiré de descendre, d'après pente (de pendre), vente
(de vendre), etc. § 45. || 1304. Descente d'héritage, dans go-
DEF. SuppL]
Il lo Action de descendre. La — du Vésuve est plus pé-
nible que la montée. La — d'Énée aux enfers. La — de la Cour-
tille (à Paris), promenade des masques qui descendaient
des hauteurs de la Gourtille, où. étaient établis de nom-
breux cabarets. Le mystère même de la — du Saint-Esprit,
BOURD. Myst. Pentec. préamb. | A sa — de voiture. | Un
faucon qui fait une belle — sur la perdrix, la br. 12. || Spé-
cialt. Action de débarquer dans un pays pour l'envahir.
Faire une — sur les côtes. La — des Mores. | Action d'arriver
dans un lieu pour faire des perquisitions judiciaires. Une
— de justice. | (Mathém.) Ligne de la plus courte —, courbe
géométrique. {V. cycloïde.) La descente de croix (Jésus-
Christ descendu de la croix) peinte par Rubens. [ (Médec.)
One —, nom vulgaire d'une hernie intestinale.
Il 2° Endroit par oîi descend qqn ou qqch. [ 1. Une —
de Ut, tapis sur lequel on pose les pieds en descendant du
06 - DESEMPELOTER
lit. I 2. Une —, tuyau pour l'écoulement des eaux. | 3. Ga
lerie de mine qui suit la pente de la couche à exploiter
I 4. Passage que l'assiégeant, maître du chemin couvert
pratique à la sape pour descendre dans le fossé. | 5. Ber-
ceau rampant (d'un escalier) dont les génératrices son
inclinées.
DESCRIPTIF, rVE [des'-krîp'-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. descriptus, part, passé de describete
décrire, § 257. || xv" s. Note descriptive de notaire, dans go-
DEF. Suppl. Inusité au xvi« s. Repris à la fin du xviii« s
et admis agad. 1835.]
Il Qui sert à décrire.
Il 1° En énumérant les principaux traits extérieurs de."
choses, des personnes. La poésie descriptive, le style — .
Il 2° En représentant des solides par leurs lignes ife
projection. Géométrie descriptive.
DESCRIPTION [dês'-krïp'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. descriptio, m. s. \\ xii^ s. Bni
direit les descriptions, BEN. DE ste-more, Troie, 23179.]
Il Action de décrire, résultat de cette action. La — d'u;:
personne, d'une chose, d'un livre. Soyez riche et pompeux dan
vos descriptions, boil. Art p. 3. || Spécialt. (Droit.) La —
d'un mobilier, état sommaire (par opposition à inventaire
état détaillé).
*DESÇU. V. dessu.
DÉSÉCHOUER [dé-zé-chwé ; en vers, -chou-é] v. ii .
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et échoue;
§§ 192 et 196. Il Néolog. Admis agad. 1835.]
Il (Marine.) Faire cesser d'être échoué. {Syn. renflouer.
DÉSEMBALLAGE [dé-zan-bà-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de désemballer, § 78. Tend à disparaîtra
devant déballage. || 1752. trév. Admis agad. 1798.]
Il Action de désemballer.
DÉSEMBALLER [dé-zan-bà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et embi
§§ 192 et 194. Tend à disparaître devant déballer. || 1
danet, Dict. franc. -lat.]
Il Faire cesser d'être emballé.
DÉSEMBARQXJEMENT [dé-zan-bàr-ke-man] s. m
[ÉTYM. Dérivé de désembarquer, § 145. {Cf. débarquement
II 1564. j. TmERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Action de désembarquer.
DÉSEIMBARQUER [dé-zan-bàr-ké] v. tr. _
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et emhar-
quer, §§ 192 et 196. || 1564. j. tiiierry, Dict. franç.-lat.]
Il Faire cesser d'être embarqué.
DÉSEMBOURBER [dé-zan-bour-bé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et embi
ber, §§ 192 et 196. || Admis acad. 1740.]
Il Faire cesser d'être embourbé.
* DÉSEMBOURRER [dé-zan-bou-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et embourrei
§§ 192 et 196. {Cf. débourrer.) || 1752. trév.]
Il Vieilli. Dégarnir de ce qui rembourre.
* DÉSEMBRAYER [dé-zan-brè-yéj. F. débrayer.
* DÉSEMMANCHER [dé-zan-man-ché] i'. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et emman-
cher, §§ 192 et 196. Il 1752. trév.]
Il Vieilli. Faire cesser d'être emmanché. {Syn. déman-
cher.)
DESEMPARER [dé-zan-p"a-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et emparer,
§§ 192 et 196. Il 1364. Desemparer, abattre et raser, dans
DU G. desemparare.]
Il Faire cesser d'être emparé.
il 1° Démunir. | 1. Vieilli. — une forteresse, la déman-
teler. I 2. — un navire, le mettre hors de service, en dé-
truisant ses mâts, ses voiles, etc. Un vaisseau désemparé par
le feu de l'ennemi, par la tempête.
Il 2" P. ext. Vieilli. Cesser d'occuper. Leur opiniâtreté à
ne pas — les lieux qui leur conviennent, buff. Moineau. Duti^
le même sens. Se — . — d'un lieu. L'oncle eut ordre de — de
Fréjus et de laisser les lieux libres, st-sim. ii, 147. || De no-i
jours. Absolt. Fig. Faire qqch sans —, sans quitter la place,
sur-le-champ. Le juge de paix pourra juger sur le lieu même
sans —, Code de procéd. civ. art. 42. || P. ext. Vieilli. —
qqn, lui rendre la liberté de ses mouvements. Le duo de
Coislin... qui ne voulait pas — son homme, ST-SiM. i il, 310.
'DESEMPELOTER [dé-zan-plù-té ; en vers,-pe-]b-lé]
V. tr.
i
DESEMPELOTOIR
— 707 —
DESENTETER
, 1 VM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et em-
l|oter, §§ 192 et 196. Souvent écrit désemploter. || xvi'= s.
j.RCUSSiA, Conf. des fauconn. p. 27.]
I (Fauconn.) Faire cesser d'être empeloté.
DESEMPELOTOIR [dé-zan-plù-twàr ; en vers, -pe-
]...] s. m.
ÉTYM. Dérivé de désempeloter, § 113. Souvent écrit dé-
jiplotoir. Il xvi'= s. d'aucl'ssia, Conf. des fauconn. p. 27.]
I (Fauconn.) Fer avec lequel on désempelole les oi-
iiux de proie.
'DÉSEMPENNER |dé-zan-pen'-né] v. tr.
ÉïYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et empenner,
1192 et 196. ACAD. ne donne que le part, passé. || 1549.
:!est.]
Vieilli. Faire cesser d'être empenné. || Fig. Au part,
l'inployé adjectivt. Aller comme un trait, un matras dé-
ripenné, à l'étourdie. Que ceux qui vont comme matras desem-
jlinés où il y a rumeur se souviennent qu'avec facilité on part et
;3C beaucoup de difficulté on retourne, la NOUE, Disc. polit. 9.
pÉSEMPESER [dé-zan-pe-zé] v. tr.
'i TYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et empeser,
-' et 196. Il 1690. furet.]
roclinol.) Faire cesser d'être empesé.
pÉSEMPLIR [dé-zan-plîr] v. tr. et intr.
![ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et emplir,
|192 et 196. Il xiie s. Et li castiaus commence a desenplir,
bncei). dans godef. Suppl.]
î|| i° V. tr. Rendre moins plein. Le réservoir se désemplit.
Il 2° V. intr. Cesser d'être plein. Le réservoir ne désem-
.t pas. Il Fig. La maison ne désemplissait pas de charlatans,
-j. Rouss. Confess. 5.
*DÉSENAMOURER [dé-zan-nà-mou-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enamou-
r, §§ 192 et 196. || xviie s. V. à l'article.]
Il Faire cesser d'être énamouré. Est-ce un coup bien sûr
te votre seigneurie Soit désenamourée, mol. Dep. am. i, 4.
DÉSENCHANTEMENT [dé-zan-chant'-man ; en vers,
ihan-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de désenchanter, § 145. || xvii'= s. pomey,
ict. dans furet. 1701.]
Il Action de désenclianter. Le — des jardins d'Armide.
ig. État, sentiment d'une personne désenchantée. Éprou-
ir du — .
DÉSENCHANTER [dé-zan-chan-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enchan-
r, §§ 192 et 196. || xiii" s. Sui trop fort enchantez. Car me
isenchantez, ruteb. dans delb. Matêr.\
Faire cesser d'être enclianté. | 1. On vit dans les romans
js palais enchantés et désenchantés, montesq. Espr. des
ns, xxvni, 22. | 2. Fig. Dn coeur désenchanté.
DÉSENCLAVER [dé-zan-klà-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et enclaver,
! 192 et 196. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Faire cesser d'être enclavé. — sa propriété, en ache-
int les propriétés qui l'enclavent.
DÉSENCLOUER [dé-zan-klou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enclouer,
? 192 et 196. Il 1580. Desenclouer les hacquenees, dans go-
EF. Suppl.]
Il (Technol.) Faire cesser d'être encloué. — un canon.
DÉSENCOMBRER [dé-zan-kon-bré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et encom-
rer, §§ 192 et 196. || xiio-xiiie s. Qu'il vos desenoonbre de
eché, Serm. de Maur. de Sullg, dans godef.]
Il Faire cesser d'être encombré.
DÉSENFILER [dé-zan-fi-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enfiler,
§ 192 et 196. ( Cf défiler 2. ) || 1752. tri: v. Admis acad. 1835.]
Il Faire cesser d'être enfilé. — des perles, une aiguille.
DÉSENFLER [dé-zan-flé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enfler,
§ 192 et 196. Il xii« s. Desemflez sunt e meins e pez, Vie de
H Gilles, 450.]
Faire cesser d'être enflé. [Syn. dégonfler.) Sa joue est
ésenflée. Inlransitivt. Le ventre a désenflé. || Fig. — le
œur, lui ôlerle vain orgueil. — son style, lui ôter l'emphase.
DÉSENFLURE [dé-zan-flùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de désenfler, § 113. || 1598. La desenflure
'un membre, L. joubert, dans godef. Suppl.]
Le fait de se désenfler, d'être désenflé.
' DÉSENFOURNER [dé-zan-four-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enfourner,
§§ 192 et 196. Il XVI» s. b. palissy, p. 386.]
Il (Technol.) Faire cesser d'être enfourné.
* DÉSENGAGER [dé-zan-^'à-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et engager,
§§ 192 et 196. {Cf. dégager.) || 1462. Nos pays de Normandie
par nous desengaigiez, dans godef. Suppl.]
Il Faire cesser d'être engagé. || Specialt. Se — . | 1. Rom-
pre l'engagement qu'on a pris de servir qqn. | 2. Se dé-
gager d'une invitation acceptée.
"DÉSENGER [dé-zan-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enger,
§§ 192 et 196. Le mot paraît être sorti de l'usage à la fin
du xvu« s., car il n'est pas dans acad. 1694. |i xino s. j.
d'ibelin, Livre des assises, 191, var.]
Il Vieilli. Débarrasser d'une engeance. On a bien du mal
à — un bois de lit de punaises, furet. Dict. \ Fig. On ne sau-
rait — la ville de coupeurs de bourses, ID. iôid.
* DÉSENGRENER [dé-zan-gre-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et engre-
ner, §§ 192 et 196. Il 1699. V. à l'article.]
Il (Technol.) Faire cesser d'être engrené. Les parties qui
hérissent leur surface doivent... se dégager et se — les unes
de dedans les autres, fOiNTEn. dans Mém. de l'Acad. des se.
ann. 1699, p. 104.
DÉSENIVRER [dé-zan-ni-vré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enivrer,
§§ 192 et 196. Il xii» s. Si te desenivreras par le dormir. Rois,
1,1-]
Il Faire cesser d'être enivré. — qqn. Se — .
DÉSENNUYER [dé-zan-nui-yéj v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ennuyer,
§§ 192 et 196. Il xv" s. Parmy les champs pour me desanuyer,
CH. d'orl. dans delb. Rec.]
Il Faire cesser d'être ennuyé. En attendant, tu vois que je
me désennuie, regnard. Bal, se. 2. Je vous dirai, si vous vou-
lez, pour vous — , le conte de Peau-d'Ane, mol. Mal. im. ii, 8.
DÉSENRAYER [dé-zan-rè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enrayer,
§§ 192 et 196. Il Admis acad. 1718.]
Il Faire cesser d'être enrayé. — une roue.
DËSENRHUMER [dé-zan-ru-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enrhu-
mer, §§ 192 et 196. Il 1680. richel.]
Il Faire cesser d'être enrhumé.
DÉSENROUER [dé-zan-rwé ; en vers, -rou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et enrouer,
§§ 192 et 196. Il 1580. La myrrhe desenroue la voix, g. cu.^p-
puis. Mondes, dans delb. Rec.]
Il Faire cesser d'être enroué.
DÉSENSABLER [dé-zan-sà-blé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ensabler,
§§ 192 et 196. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Faire cesser d'être ensablé. — un bateau.
DÉSENSEVELIR [dé-zan-sëuv'-lir ; en vers, -se-ve-...]
V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ensevelir,
§§ 192 et 196. Il 1564. j. thierry, Dict. franc. -lat.]
Il Faire cesser d'être enseveli. {Syn. déterrer, exhumer.)
DÉSENSORCELER [dé-zan-sôr-se-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ensor-
celer, §§ 192 et 196. Il 1539. r. est.]
Il Faire cesser d'être ensorcelé. || Fig. \ l. Délivrer de
l'influence irrésistible exercée par une femme. | 2. Défaire
de la mauvaise chance persistante au jeu.
DÉSENSORCELLEMENT [dé-zan-s6r-sel-man ; en
vers, -sè-le-...] s. yn.
[ÉTYM. Dérivé de désensorceler, § 145. || 1667. pomey,
Dict. royal. Admis acad. 1718.]
Il Action de désensorceler, résultat de cette action.
DÉSENTÊTER [dé-zan-tè-té] i;. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et entêter,
§§ 192 et 196. Il 1674. Desentester : ce mot est assez nouveau,
mais il plaist a beaucoup de gens, bûuhours. Rem. Admis
ACAD. 1694.]
Il Vieilli. Faire cesser d'être entêté, j 1. Délivrer de ce
qui entête, n faut prendre l'air pour se —, furet. Dict. \ 2.
Fig. Dégager de la chose, de la personne d ont on s'est
entêté.
DÉSENTORTILLER
*DÉSENTORTIl.LER [dé-zan-tôr-li-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et entor-
tUler, §§ 192 et 196. || 1611. DesentortiUé, cotgii.]
Il Faire cesser d'être entortillé. — du fil, une chaîne.
*DÉSENTRAVER [dé-zan-trà-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et entraver,
§§ 192 et 196. Il 1642. oud.]
Il Faire cesser (un animal) d'être entravé.
"DÉSENVERGUER [dé-zan-vèr-ghé] v. tr.
[ÉTY'M. Composé de la particule dés (lat. dis) et enver-
guer, §§ 192 et 196. || 1783. encycl. méth.j
Il (Marine.) Faire cesser d'être envergué. — une voile.
1. DÉSERT, ERTE [dé-zèr, -zèrl'] adj.
[ÉTYM. Du lat. desertum, m. s. adj. particip. de deserere,
abandonner, § 291.]
Il 1» Vieilli. Abandonné, n se voit déjà — , à ce qu'on dit,
et cela le fâche, car il ne hait pas de voir le monde chez lui,
RAC. Lett. 33. Il (Ane. droit.) Appel —, abandonné, faute
de le relever.
Il 2o Abandonné des habitants. {Syn. dépeuplé.) Un fleuve
teint de sang, des campagnes désertes, rac. Andr. i, 2. Une
maison, une place déserte. Les rues sont désertes le soir. ||
P. anal. C'est par là que de loups l'Angleterre est déserte,
LA F. Fah. X, 5. Il P. hypcrh. Qui semble désert. Dans l'O-
rient — quel devint mon ennui ! rac. Bér. i, 4.
Il 3" Où il n'y a pas d'habitants. {Syn. inhabité.) Livré à
d'horribles douleurs dans cette île déserte et sauvage, fén.
Tél. 12. Quand un pays est — , c'est un préjugé de quelque
vice particulier de la nature du climat, montesq. Lett. pers.
122. Il P. ext. Où il y a peu d'habitants. Ce quartier est — .
Paris est — au mois d'août.
2. DÉSERT [dé-zèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat ecclés. desertum, m. s. \\ xii" s.
La champaine del désert, Rois, iv, 25.]
Il Lieu inhabité. Le — du Sahara. Le grand — . J'ai passé
les déserts, mais nous n'y bûmes point, la f. Fab. viil, 9.
Quel climat, quel — a donc pu te cacher? R.\c. Esth. i, 1. Fuir
dans un — l'approche des humains, mol. Mis. i, 1. Saint
Jean-Baptiste prêchait dans le — , et, fig. Prêcher, parler dans
le — , sans être plus écoulé que si on parlait dans un dé-
sert. I P. hyperb. Il n'y a rien, c'est un — , sÉv. 334. Spé-
cialt. Les églises du — , lieux isolés où s'assemblaient les
protestants après la révocation de l'édit de Nantes.
DÉSERTER [dé-zèr-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de l'adj. désert, § 154. || xii" s. Tost en
sereit li aguaiz désertez, Couronri. de Louis, 1588.]
I. Vieilli. Rendre désert. Mars qui met sa louange à — la
terre Par des meurtres, malil Poés. 42. C'est vouloir en quel-
que sorte — la cour que de combattre l'ambition, Boss. Am-
bition, préamb.
II. Abandonner (un lieu qu'on ne doit pas quitter). J'ai
vu mes temples désertés, corn. Psyché, iv, 5. | Désertent leur
pays pour inonder le nôtre, rac. Mithr. m, 1. Ses honneurs
abolis, son palais déserté, lu. Brit. il, 3. Absolt. Tout, jus-
qu'à sa servante, est prêt à — , boil. Sut. 8. || Spêcialt. En
parlant d'un soldat. Tout mon camp déserté pour repeupler le
sien, CORN. Sertor. i, 1. Absolt. Dn soldat qui déserte. — à
l'ennemi, en passant dans l'armée ennemie. Le prince d'Au-
vergne déserta aux ennemis comme un cavalier, st-sim. m,
297. — à l'intérieur, en restant dans le pays. || P. anal. —
le parti, la cause de qqn. Il leur est dur de voir — les galants,
MOL. Tart. 1, 1.
"DÉSERTES [dé-zèrf] s. f. pi.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1785. encycl. métii. forces.]
Il (Technol.) Grands ciseaux à tondre le drap. [Syn.
forces.)
DÉSERTEUR [dé-zèr-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. desertor, m. s. \\ xiii» s. Pooir
de prendre les déserteurs, p. de fontaines, Conseil, dans
DELB. Rec.]
Il Celui qui déserte. Mathan, de nos autels infâme —, rac.
Ath. I, 1. Fiy. — de leur loi, j'approuvai l'entreprise, rac.
Ath. III, 3. De l'honneur, en vers, infâmes déserteurs, boil.
Art p. 4. — de la milice de Jésus-Christ, lourd, i'^'' Jugem.
dern. 1. || Spêcialt. En parlant d'un soldat. [Syn. trans-
fuge.) Fake passer un — devant le conseil de guerre. || P.
anal. Je veux le faire saisir où je le trouverai, comme — de la
médechie, mol. Pourc. ii, 1. Le Père Malebranche hit un —
de rhlstolre, fontf.n. Malebr.
DÉSERTION [dé-zèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
;o8 —
DÉSESPOIR
[ÉTYM. Emprunté du lat. desertio, m. s. || 1414. Pour
obvier et éviter a la desercion et a la destrucion d'eulz, dan-
DOUET d'arcq, Pit'ces relat. à Ch. VI, ii, 115.]
Il Action de déserter. Empêcher la — des habitants. || Fifj.
(Ane. droit.) — d'héritage, abandon d'un domaine qu'oi;
laisse inculte. — d'appel, abandon d'un appel qu'on n';,
pas relevé. || Spêcialt et absolt. Abandon par un solda!
de son drapeau, de son poste. Une — effroyable se mit dans
ses troupes, st-sim. ix, 328. Un soldat coupable de — . — ,.
l'ennemi, à l'intérieur. || P. anal. La — de ses partisans.
DÉSESPÉRADE [dé-zes'-pé-ràd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de désespérer, à l'imitation de la loc. ital.
alla disperata, désespérément, §§ 120 et 12. On trouve à la
désespérée dans amyot, Nicias, 38. || 1564. Jouer à la dé-
sesperade, J. tiiierry, Dict. franç.-lat.]
Il Vieilli. Coup de désespoir. Loc. adv. A la —, parmi
coup de désespoir.
DÉSESPÉRANCE [dé-zês'-pé-râns'] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et espérance.
§§ 193 et 196. Il xu" s. Et après grand désespérance A l'on;
confort e alegrance, beneeit, Ducs de Norm. 17346. Inusili
aux xvii« et xviiic s. Repris par l'école romantique e:
admis acad. 1878.]
Il Action de désespérer. Autant de désespérances... que
vous avez d'espoù-, ciiateaubr. Mém. d' outre-tombe, dan-
MARCELn.s. Chateaubr. et son temps, p. 414.
DÉSESPÉRANT, ANTE [dé-zes'-pé-ran, -rânl'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de désespérer, § 47. || xvii^ s
à l'article. Admis acad. 1835.]
Il Qui désespère (qqn). Que d'images effrayantes et dési
pérantes, bourd. Exhort. Charité envers les prisonnier s, î.
DÉSESPÉRÉ, ÉE [dé-zes'-pé-ré] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de désespérer, § 44. || xii" s. E en-
maladid e fud désespérez. Rois, ii, 12.]
Il 1" Dont on désespère. Tout est-il donc — en nous? BOSi
D. d'Orl. Être dans un état — . La paix dés ce moment n'ei
plus désespérée, rac. Tliéb. m, 4. Spêcialt. En parlant d'ui
malade, d'un blessé. Je voudrais... que vous fussiez abandonne
de tous les médecins, — , à l'agonie, mol. Mal. im. m, 10. On
me mandait de Paris qu'elle était désespérée, SÉv. 818. Un cas — .
Il 2" Qui désespère. Substantivt. Un — , une désespérée
Notre — le ramasse et l'emporte, la f. Fab. ix, 16. Le ma-
réchal combattit comme un — , sÉv. 440. || P. ext. Une réso-
lution, un parti — , qu'inspire le désespoir.
DÉSESPÉRÉMENT [dé-zcs'-pé-ré-man] adr
[ÉTYM. Pour désespéréement, composé de désespérée e
ment, § 724. || xiv<= s. Desespereement, Mênagier, dans go-
DEF. SuppL]
Il D'une manière désespérée. Celles qu'on aurait crues le
plus — malades, pasc. Prov. 4. P. ext. On ne pouvait être
plus... — méchante, ST-sim. VI, 245.
DÉSESPÉRER [dé-zês'-pé-ré] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et espérer.
§§ 192 et 196. [Cf. lat. desperare, m. s. d'où l'anc. franc,
desperer.) || xii^ s. V. désespéré.]
I. V. intr. Avoir perdu l'espoir (de qqch). — du succès,
n désespère de réussir. Jamais on n'a douté de sa parole ou
désespéré de sa clémence, noss. R. d'Angl. Je ne désespère
pas qu'il réussisse. || Absolt. N'avoir plus d'espoir. Que de
sujets de craindre et de —, coRN. Cinna, iv, 4. Je désespère,
MOL. G. Dand. m, 7. Belle Philis, on désespère. Alors qu'on es-
père toujours, iD. Mis. i, 2. \\ Spêcialt. — de qqn, de sagué-
rison matérielle, de son amendement moral.
II. V. tr. Réduire au désespoir. Hélas! ton intérêt ici
me désespère, CORN. Cid, m, 4. Ne désespérez point une
amante en furie, RAC. BaJ. ii, 1. Je mettrai ma joie à le — ,
ID. Brit. II, 8. Elle pleure et se désespère. Mon coeur désespéré,
RAC. Brit. m, 7. Toute la cour, tout le peuple, tout est abattu,
tout est désespéré, BOSS. D. d'Orl. || P. hyperb. Famil. Être
désespéré de qqch, très fâché. J'étais aigri, fâché, désespéré
contre elle, mol. Êc. des f. iv, 1.
DÉSESPOIR [dé-zês'-pwàr] S. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et espoir,
§§ 193 et 196. Il xii'î-xnio s. Ensi me tient amors en deses-
poir, LE CHAT. DECOUCY, Poés. p. 47, Fath.]
Il l" Etat de celui qui n'a plus d'espoir. Dans un —
éternel de connaître ni leur principe (des choses) ni leur fin,
PASC. Pens. 1, 1. Faire qqch en — de cause, la cause, l'allaire
ne laissant plus d'autre espoir. Je suis au — de cette cir-
constance, REGNARD, Méneckmes, i, 3. || Famil. Un enfant
i
2.
n-
0- t .
i
DESHABILLE
709
DÉSILLUSION
flifait, qui est le — de ses parents. Un coucher de soleil qui
eîle — des peintres, qu'ils désespèrent de reproduire.
F. — des peintres, la saxifrage ombreuse, dite aussi mi-
gi mette.
2" État de celui qui est désespéré. Vous avez mis son
âi au — , CORN. China, m, 5. Le — des athées, qui con-
nj sent leur misère sans Rédempteur, pasc. Pens. xi, 10 bis.
C(icuple, poussé au — , recommença la guerre, fén. Tél. 21.
' !Ourût, Ou qu'un beau — alors le secourût, corn. Ilor.
Les choses que fit le — dans Carthage désarmée, MON-
:',M. l'Jspi'. des lois, m, 3.
tËSHABILLË [dé-zà-bi-yé] s. m.
ÔTYM. Subst. parlicip. de déshabiller, § 45. || 1642. Un
dibillé, ouD.]
ViMement aisé que l'on porte d'ordinaire chez soi.
négligé.) Être en — . Je la trouvai sur un lit de repos
0 — le plus galant, hamilt. Gram. 221.
pÉSHABILLER [dé-zà-bi-yé] v. tr.
RTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et habiller,
? et 196. Il xv" s. ns se déshabillèrent, Renaud deMon-
n, dans godef. Suppl.]
j'i-pouiller (qqn) de ses vêtements. On le déshabilla et
oie mit au lit. Se — , quitter ses vêtements. Se — pour se
ojDher.
pÉSHABITÉ, ÉE [dé-zà-bi-té] adj.
•n YM. Composé de la particule dés (lat. dis) et habité,
issé de habiter, employé adjectivt, §§ 193 et 196. ||
La terre est mais desabitee, beneeit, Ducs de Norm.
Vdmis ACAD. 1718.]
////. Qui a cessé d'être habité, ns ont laissé jadis
iicieux déshabités, Régnier, Sat. 13.
)ÉSHABITUER [dé-zà-bi-tué ; en vers , -tu-é] v. tr.
' ' VM. Composé de la particule dés (lat. dis) et habituer,
et 196. Il xv° s. Povres vieux serviteurs deshabitués,
:_!:ll. dans godef. Suppl.]
Détacher d'une habitude. — qqn, se — de qqch.
ÎÉSHÉRENCE [dé-zé-râns'] s. f.
KTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis), hoir,
-is sa forme non accentuée (F. § 65), et le suffixe ence,
:!'■ '■''>. 196 et 262. || 1285. Action de deserance, dans godef.
■"l'I-]
Absence d'héritiers naturels. Une succession tombée
I3ÉSHÉRITER [dé-zé-ri-té] v. tr.
ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et hériter,
?'192 et 196. Il xiio s. Tuitme vuelent deseriter, Énéas, 1725.]
1" Au propre. Priver (qqn) de l'héritage qu'on pouvait
1 lisser. HARPAG. : Je te renonce pour mon fils. — CLÉANTE :
!it. — HARPAG. : Je te déshérite, mol. Av. iv, 5. Il vient —
fils par son retour, CORN. Rodog. i, 4. || P. ext. Dépouiller
in) de l'héritage auquel il a droit. Vous qui, déshéritant le
de Claudius, Avez nommé César l'heureux Domitius, rac.
it. I, 1.
2» Fig. Priver des avantages que d'autres ont en par-
l'C. Race dégradée et déshéritée par la loi suprême de Dieu,
ss. Êlévat. 7^ sein. 2. Un homme, un pays déshérité par la
ture. Substantivt. Les déshérités de la fortune.
DÉSHEURER [dé-zeû-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et heure,
194 et 196. Il Admis acad. 1798.]
Déranger (qqn) de ses heures réglées. Me voilà dés-
uré. Il P. ext. Une horloge désheurée, qui sonne une autre
ure que celle que marque l'aiguille.
DÉSHONNÊTE [dé-zo-nef] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et honnête,
193 et 196. Il xiiio s. Service deshoneste, beaum.\n. xxix,
I Qui viole les bienséances en ce qui touche la pudeur,
mœurs. [Syn. malhonnête.) Une parole — . Elle peut, tom-
nt sur la tête , Montrer quelque endroit — , scarr. Virg.
(w. 4.
DÉSHONNÊTEMENT [dé-zô-nèt'-man ; en vers, -nè-
-...] adv.
[ÉTYM. Composé de déshonnête et ment, § 724. || xiii* s.
!Shonestement, brun, latini, dans godef. Suppl. \ xiv" s.
ishonetement, Mirouer du monde, dans delb. Bec]
'I D'une manière déshonnête.
DÉSHONNÊTETÉ [dé-zù-nèt'-té ; en vers, -nè-te-tél
f-
[ÉTYM. Dérivé de déshonnête, § 255. || 1539. R. est.]
Il Vieilli. Manière d'être, d'agir, etc., déshonnête.
DÉSHONNEUR [dé-z6-ne'urj s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et honneur,
§§ 193 et 196. Il xi" s. Sur un sumier l'unt mis a deshonur
Roland, 1828.]
Il Privation de l'honneur. Pleurez le — de toute notre
race, corn. Hor. m, 6. Mourant sans —, je mourrai sans re-
gret, ID. Cid, II, 8. On pourrait rechercher leur tendresse
Sans se faire —, mol. Psyché, i, 1. Loin de tenir à — de ré-
former un jugement, pasc. Prov. 18. Famil. Prier qqn de son
—, de faire qqch qui le déshonorerait. P. ironie. Ce mar-
chand... Trois fois s'est enrichi d'un heureux — , Gilbert,
Sat. 1. '
DÉSHONORABLE [dé-zô-no-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et honora-
ble, §§ 193 et 196. Tend à disparaître devant déshonorant. ||
xxv" s. Villamne pensée et deshonnerable, froiss. Chron. ii,
342, ms. d'Amiens.]
Il Qui n'est pas honorable. Une action — . Un emploi — .
DÉSHONORANT, ANTE [dé-zù-nô-ran, -râiit'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de déshonorer, § 47. || xviiie s. F.
à l'article. Admis acad. 1835.]
Il Qui déshonore. Une action déshonorante. H est devenu
— de se séparer de l'ancienne compagnie, d'argenson, Mém.
II, p. 61.
DÉSHONORER [dé-zo-nô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et honorer,
§§ 192 et 196. Il xiie s. Kar iloec vus vout il grantment desho-
nurer, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 1815.]
Il 1° Priver de l'honneur. Que je souffre encore D'être
déshonoré par celle que j'adore, corn. Ciana, v, 2. J'ai suivi
tes conseils, je meurs déshonorée, rac. Phùd. m, 3. Les er-
reurs par lesquelles l'homme abusé se déshonore lui-même,
BOSS. D. d'Orl. Le ridicule déshonore plus que le déshon-
neur, LA ROCHEF. Max. 326. P. ext. Avoù- par sa mort dés-
honoré ta main, coRN. Hor. v, 1. || Spécialt. — une femme.
Du dieu des morts — la couche, rac. Phèd. ii, 5.
Il 2° Fig. Famil. Déparer honteusement. Ces imagina-
tions déshonorent la physique, volt. Mœurs, introd. 1. Cette
construction déshonore le palais. Spécialt. — un arbre, en le
mutilant, en lui enlevant la tête. (F. éhouper.)
DESIDERATUM [dé-zi-dé-rà-tôm'], au plur. DESI-
DERATA [-ta] .f. 7n.
[ÉTYM. Emprunté du lat. desideratum, « chose dont on
regrette l'absence », de desiderare (cf. désirer), regretter.
Il 1797. M. Eirwan réduit la question des engreùs à deux desi-
derata, dans Annales de chimie, xxii, 95. Admis acad.
1878.]
Il Lacune que présente une science, un livre, une col-
lection. C'est un — . Les desiderata de la physiologie.
DÉSIGNATIF, IVE [dé-zi-ùà-tïf , -tïv' ; vieilli, -zïg'-
nà-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. designativus, m. s. \\
1611. COTGR.]
Il Qui a pour objet de désigner.
DÉSIGNATION [dé-zi-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. designatio, m. s. )| xiv" s. Desi-
gnacion, desination, dans godef. Suppl.]
Il 1° Action de désigner. La — précise du temps, du lieu,
de l'individu.
Il 2» Action de déterminer d'avance celui qui doit rem-
plir une fonction. La — de Tibère par Auguste pour son suc-
cesseur.
DÉSIGNER [dé-zi-ùé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. designare, m. s. {Cf. dessiner.)
Il xivo s. Bailliages qui sont desinnés et divisés par propres
noms, Gr. Chron. de France, dans godef. Suppl.]
Il 1» Déterminer par son nom, ou par quelque trait
distinctif (la personne, la chose dont on parle). Qui dési-
gnai-je, à votre avis. Par ce rat si peu secourable? la f. Faù.
Yii, 3. Des traits de satire qui le désignent aux autres, où il
ne se reconnaît pas lui-même, la br. 11. Ses services le dési-
gnent au choix du prince.
Il 2° Déterminer pour une destination. Richelieu désigna
Mazarin pour lui succéder. Spécialt. (Antiq. rom.) Consul
désigné, qui avait été élu et n'était pas en fonction. Il fut
désigné pour servh- d'otage. Le lieu désigné pour l'entrevue.
■* DÉSILLUSION [dé'-zil'-lu-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et illusion,
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
DÉSILLUSIONNER
— 710
DÉSIRER
IJ Perle de l'illusion. Il eut une — complète.
"DÉSILLUSIONNER [dé-zir-lu-zyù-né ; en vers, -zi-
ô-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et illusion-
ner, §§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il Retirer de l'illusion.
DÉSINCORPORER [dé-zin-kor-pô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et incor-
porer, §§ 192 et 196. Il 1690. furet.]
Il Faire cesser d'être incorporé. — une terre du domaine
de la couronne. — une compagnie d'un régiment.
DÉSINENCE [dé-zi-nâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. desinentia, m. s. de
desinere, se terminer, § 217. || xvi" s. Disinences et termi-
naisons des périodes, Precelti di rettorica, p. 43, Camus.]
Il lo (Gramm.) Terminaison d'un mot. Spécialt. Ter-
minaison qui exprime les flexions.
Il 2» (Bolan.) Manière dont un noyau est terminé.
DÉSINFATUER [dé-zin-fà-tué ; en vers, -tu-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et infatuer,
§§ 192 et 196. Il 1690. furet.]
Il Faire cesser d'être infatué.
DÉSINFECTANT, ANTE [dé-zin-fek'-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de désinfecter, § 47. || 1816. encycl.
MÉTii. Admis ACAD. 1878.]
Il Qui a la propriété de désinfecter. Un corps —, et, subs-
tantivt. On — .
DÉSINFECTER [dé-zin-fek'-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et infecter,
§§ 192 et 196. Il 1556. Pour eux guérir et desinfecter, noguier,
llist. tolosaine, dans delb. Rec. Admis agad. 1798.]
Il Débarrasser de ce qui est une cause d'infection
(miasmes, virus, puanteur, etc.). — une fosse d'aisances.
— les bagages, etc., d'un voyageur arrivant d'un pays où
règne une épidémie.
•DÉSINFECTEUR [dé-ziu-fek'-teur] adj.
[ÉTYM. Dérivé de désinfecter, § 112. || Ne'olog.]
Il Qui sert à désinfecter. Appareil — .
DÉSINFECTION [dé-zin-fêk'-syon ; en vers, -si-oni
s.f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et infection,
§§ 193 et 196. Il 1630. tamisier, Relat. de la désinfection
de Montpell. dans RANcmN, Traité de la peste, Lvon,
1640, p. 289. Admis agad. 1798.]
Il Action de désinfecter.
DÉSINTÉRESSÉ, ÉE [dé-zin-té-rè-sé] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et intéressé,
§§ 193 et 196. Il 1611. cotgr.]
Il Non intéressé.
il 1° Qui n'a pas son intérêt engagé dans qqch. Je suis
— dans cette affaire.
Il 2" Qui n'agit pas en vue de son intérêt. Un homme — .
Donnera qqn un conseil — . Suhstantivt. L'intérêt... joue tou-
tes sortes de personnages, même celui de —, l.\ roghef. Max.
39. Il Spécialt. (Tliéol.) Amour —, amour de Dieu pour
lui-même et non en vue de la récompense promise aux
élus. La pureté d'un amour — , boss. États d'orais. 8.
DÉSINTÉRESSEMENT [dé-zin-té-rês'-man ; en vers,
-rô-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de désintéresser, § l/)5. Signalé comme
« terme assez nouveau » par bouhours, Entret. 2 (1671).
Il 1657. PASC. Prov. 16.]
Il Qualité de celui qui est désintéressé. De si grands exem-
ples de constance, de vertu, de tendresse et de — , i.a br. 1.
DÉSINTÉRESSEMENT [dé-zin-té-rè-sé-man] adv.
[ÉTYM. Pour désinteresséement, composé de désintéressée
et ment, § 724. || Admis agad. 1798.]
Il Vieilli. D'une manière désintéressée.
DÉSINTÉRESSER [dé-zin-té-rè-sé] v. tr.
[i:tym. Composé de la particule dés (lat. dis) et intéresser,
§§192 et 196. Il 1611. cotgr.]
Il 1» Rendre (qqn) étranger à toute considération d'in-
térêt personnel. En vérité, il ne songeait guère à se — à la
manière de nos mystiques, BOSS. États d'orais. 8. Il n'est pas
possible à la charité de se — à l'égard de la béatitude, iD. ihid.
10. Il P. ext. Néolof/. Se — de qqch, n'y plus prendre in-
térêt. Se — de la politique.
Il 2" Satisfaire (qqn) en sauvegardant ses intérêts. —
des créanciers. Les actionnaires ont été désintéressés. || Fig.
Un honnête homme se paie par ses mains de l'application qu'il
a à son devoir, par le plaisir qu'il sent à le faire, et se désin-
téresse sur les éloges, l'estime et la reconnaissance qui lui
manquent quelquefois, la bh. 2.
•DÉSINVERTIR [dé-zin-vcr-tîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et invertir
§§ 192 et 196. WNéolog.]
Il (T. milit.) Faire cesser d'être inverti.
■•DÉSINVESTIR [dé-zin-vês'-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et investir
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il 1" (T. milit.) Cesser d'investir. — une place forte.
Il 2" Peu usité. Faire cesser d'être investi (d'une fonc
tion).
*DÉSINVITER [dé-zin-vi-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis^ et inviter
§§ 192 et 196. Il Néolog.]
Il Contremander (qqn qu'on a invité). {Syn. déprier.)
* DÉSINVOLTE [dé-zin-vÔlf] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. desenvuelto, tt?. s. propri,
« débarrassé de ce qui enveloppe », § 13. A l'espagn.
correspond l'ital. disinvolto; mais l'époque où. le mot a éti'
emprunté et son emploi fréquent par st-sim. indiquen;
plutôt une origine espagnole. Cf. d'ailleurs sÉv. 624 : les
Espagnols appellent cela « desembuelto » : ce mot me plaît. ||
xvii'^-xviii" s. V. à l'article.]
Il 1" Dégagé dans son attitude, ses mouvements. Un ca-
valier — .
Il 2° Fig. Libre, dégagé dans sa manière d'être. Noailles
y parut, tout — qu'il est, fort empêtré, ST-SIM. xiv, 105. ||
Substantivt. Manière d'être libre et dégagée. Ce — datoi
le jour de la mort de son ministre, st-sim. xii, 36.
DÉSINVOLTURE [dé-zin-vôl-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de désinvolte {cf. l'ital. disinvoltura, m. s.V
§ 111. Il Néolog. Admis ac.\d. 1878.]
Il Tournure désinvolte. La — d'une personne. || La —
style.
DÉSIR [dé-zîr] et, vieilli, * DESIR [de-zir] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de désirer, § 52. || xiie-xui" s,
tel désir en ai et tel voloir, conon de béthune, II, i, 5.]
Il Action de désirer. Le — est une passion qui nous pousi
à rechercher ce que nous aimons quand il est absent, BOS
Conn. de Dieu, i, 6. Le — de la gloire, de la richesse, de l'im
mortalité. Impatients désirs d'une illustre vengeance, coRN
Cinna, i, 1. Qu'il soit fait selon vos désirs. Sur ce point seule
ment contente mon — , GORN. Cinna, v, 1. Nos désirs nous
figurent un état heureux, pasc. Pens. iv, 6. || Spécialt. Désf
sensuel. Attiser les désirs. Cette chair de péché qui ne coni
que des désirs criminels, nouRD. Tentations, 2. \\ P. ext.
qu'on voudrait posséder. Il est mon seul — , corn. Pulch.
m, 2. Il Avec un infinitif pour complément. Le — devc^
et l'humeur inquiète L'emportèrent enfin, la f. Fab. ix, 2.
— de régner. Le — de plaire, la br. 11.
DÉSIRABLE [dé-zi-ràbl'] , et, vieilli ,*IiESIRASL.
[de-zi-ràW] adj.
[ÉTYM. Dérivé de désirer, § 93. || xiio s. Psaut. d'Oxj.
XVIII, 11.]
Il Qu'on doit désirer. Un état — où, affranchi de tout joug,
on n'a plus à contenter que soi-même, boss. A. de Gonz. li
serait — ... qu'un coquin ne le fût pas au point d'être privé de
tout sentiment, la br. 11. || Spécialt. Qui peut inspirer le
désir sensuel. Une personne — .
DÉSIRER [dé-zi-ré] et, vieilli, 'DESIRER [de-zi-ré
V. tr.
[ÉTYM. Du lat. desîderare, proprt, « regretter », devenr.
desidrer, §§ 336, 295 et 291, désirer, § 414.]
Il 1° Tendre vers (une chose qu'on voudrait posséder'-
On ne désire pas seulement la présence du bien absent, mais
aussi la conservation du présent, et de plus l'absence du mal,
DESG. Pass. de l'âme, ii, 86. Le bien universel que tous les
hommes désirent, PASG. Pens. ii, 8. Nous ne désirerions cf^ère
de choses avec ardeur, si nous connaissions parfaitement ce
que nous désirons, la ROCHEF. Max. 439. — la fortune, la
réputation, le pouvoir. P. anal. — qqch pour qqn. Je désire
votre bonheur. C'est le bien qu'à tous deux Polyeucte désire,
CORN. Pol'j. IV, 4. — la perfection en qqch. Une chose qui
laisse à —, qui est imparfaite, défectueuse. Si belle Que l'on
n'y peut rien —, mai.h. Poés. 28. Absolt. La vie est courte et
ennuyeuse, elle se passe toute à — , la br. 11. || Spécialt.
Vous ne désirerez point la femme de votre prochain, SACi, Bible,
Deutér. v, 21. || P. ext. — qqn, l'attendre avec impatience.
4
DESIREUX
\\!ibstantivt. Le Désiré des nations (Jésus-Christ), boss.
m. univ. ii, 20. Louis le Désiré, Louis XVIII. || P. eat.
jefiire —, tarder au gré de ceux par qui on est attendu.
0 Tendre vers (un acte qu'on voudrait faire). Il dési-
it de l'anéantir (la vérité), pasc. Pens. ii, 8. Voilà ce que
désirez de savoir, fén. Tél. 10. Il désire nous quitter. ]i
nal. — que quelque chose se fasse, arrive. Je désire qu'ils
jt|nt heureux.
iiÉsiREUX, EUSE [dé-zi-reU, -reuz'] et, vieilli, *DE-
SiEUX, EUSE [de-zi-...] adj.
M. Dérivé de désh-er, § 116. || xi<= s. Ainz que t'oûsse
inolt desidrose, St Alexis, 456.]
1' Qui désire qqcli. — de gloire. Peu désireuse de plaire.
D rsuse de briller dans votre cour de Provence, SÉv. 250.
j 2" Inusité. Qui témoigne d'un désir. Les reproches les
p|; désireux que m'en fit M. du Maine, ST-siM. iir, 286.
>'^SISTEMENT [dé-zïs'-te-man] s. m.
\r. Dérivé de désister, § 145. || 1564. j. thierry, Dlct.
.-lat.]
Action de se désister. Le — emportera de plein droit
c sentement que les choses soient remises de part et d'autre
a nème état qu'elles étaient avant la demande, Code de pro-
(.'. i-i/j. art. 403. — amiable, judiciaire, verbal, écrit.
ÎÉSISTER (SE) V. pron. et, inusité, 'DÉSISTER [dé-
2 -li'j V. intr.
ÉTYM. Emprunté du lat. desistere, m. s. \\ 1358. Faire de-
s.er des grans mauls, et. Marcel, Lett. dans Hist. litte'r.
-vv, i2S.]
1" Vieilli. — de qqch, de faire qqch, y renoncer. N'en
I ivaiit venir à bout, il s'en désista, rac. Vie de Diogêne. Se
■ de sa candidature. Une faut plus en — , cORN. Imit. m, 56.
( ui qui a fait obstacle aux desseins des premiers acteurs
cant quatre actes, en désiste au cinquième, corn. Disc, des
lo's unités.
j 2'' Spécialt. (Droit.) Renoncer à une action com-
isncée, à une instance formée en justice. Se — d'une
) irsuite, d'une plainte. Il s'est désisté de ses prétentions.
DÉSOBÉIR [dé-zô-bé-ir] v. intr.
KiYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et obéir,
i l'.>2 et 196. Il xiii" s. Orguel désobéit, J. de meung, Test.
35.]
I Agir contrairement à l'ordre ou à la défense de qqn.
us craignez si peu de me — ? rac. Bér. m, 3. Il a dit : « Je
veux; » désobéirez-vous? corn. Cid, il, 1. Quand je déso-
is à ma règle, je me sépare en quelque sorte de Dieu, bourd.
iv/iort. Surl'o/jserv. des règles, 1. 1| Au part, passif {peu
iité). Je suis désobéi, volt. Oreste, v, 4.
DÉSOBÉISSANCE [dé-z6-bé-i-sâns'] s. f.
lÉTY.M. Composé de la particule dés (lat. dis) et obéis-
Qce, §§ 193 et 196. || xiii" s. Désobéissances a lor segneurs.
Al MAN. XXIX, 3.]
II 1" Action de désobéir. Punir la — de qqn. Nos désobéis-
nces à la loi de Dieu, BOURD. Myst. Nativité, 1.
Il 2" Disposition à désobéir. La — est un grave défaut. Il
faut pas encourager la — chez les enfants.
DÉSOBÉISSANT, ANTE [dé-zo-bé-i-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et obéis-
nt, §§ 193 et 196. || xiiie s. S'il sont désobéissant a son com-
andement, beauman. v, 19.]
Il Qui désobéit. Des enfants désobéissants.
DÉSOBLIGE AMMENT [dé-zô-bli-jà-man] adv.
[ÉTYM. Pour désobligeantment, composé de désobligeant
ment, § 724. |j 1690. furet.]
Il D'une manière désobligeante.
DÉSOBLIGEANCE [dé-zô-bli-jâns'] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés flat. dis) et obli-
ance, §§ 193 et 196. || Admis acad. 1798.]
Il Disposition à désobliger.
DÉSOBLIGEANT, ANTE [dé-zo-bli-jan, -jânt'] adj.
t *. /■.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et obligeant,
? 193 et 196. Il xvii" s. V. à l'article. Le sens 2° n'est pas
ans acad. avant 1835.]
Il 1° Adj. Qui tend à désobliger, n ne faut presque rien
DUT être cru fier, incivil, méprisant, — , la br. 5. || P. ext.
gir, parler d'une manière désobligeante pour qqn. Les satires
ésobligeantes qu'on y voit contre les femmes, mol. Crit. de
Ëc. des f. se. 6.
Il 2» Fig. S. f. Une désobligeante, ancienne voiture si
Iroite que celui qui l'occupait n'y pouvait guère offrir une
711
DÉSOLATEUR
place. {Cf. angl. sulky, m. s. proprt, « boudeur ».) Passez
chez mon sellier, qu'il achève ma —, mercier, Indigent, ii, 1.
DÉSOBLIGER [dé-zù-bli-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et obliger,
§§ 192 et 196. Il 1307. Deskarkiet et desobblegiet des dettes,
texte picard dans godef. SuppL]
I. Anciennt. Dégager d'obligation. J'aime tant à me dé-
charger et — que j'ai parfois compté à profit les ingratitudes,
MONTAIGNE-, III, 9. Se —, s'acquiltcr. S'obliger autrui et se —
envers le devoir d'un gentilhomme, u'aub. llist. univ. II, v, 13.
II. P. ext. Traiter (qqn) de manière à se l'aliéner. Ceux
mêmes qu'il a ou manqué de servir, ou désobligés, la br. 11.
11 n'est pas encore assis qu'il a déjà, à son insu, désobligé toute
l'assemblée, id. 5. L'amour ne peut —, corn. Tite et Bér. m, 2.
DÉSOBSTRUANT, ANTE [dé-zôps'-tru-an, -ânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de désobstruer, § 47. || 1778. M. Ro-
binson les employait comme désobstruans, TiâSOT, Traité des
nerfs, iv, 293. Admis acad. 1835.]
Il Vieilli. (Médec.) Qui désobstrue. Dn remède —, et,
substantivt, Dn — . {Syn. apéritif, désobstructif, désopilatif.)
DÉSOBSTRUCTIF, IVE [dé-zops'-trûk'-tïf, -tïv'] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et obstruo-
tif, §§ 193 et 196. || 1732. brémont, dans trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il (Médec.) Unremède —, et, substantivt, Dn — . ( F. désobs-
truant. )
* DÉSOBSTRUCTION [dé-zÔps'-trûk'-syon ; en vers,
-si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et obstruc-
tion, §§ 193 et 196. Il Néolog.]
Il Action de désobstruer.
DÉSOBSTRUER [dé-zops'-tru-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et obstruer,
§§ 192 et 196. Il 1778. tissot. Traité des nerfs, iv, 360.
Admis ACAD. 1798.]
Il Paire cesser d'être obstrué. Spécialt. (Médec.) Faire
cesser l'obstruction. {Syn. désopiler.)
DÉSOCCUPATION [dé-zù-ku-pà-syon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et occupa-
tion, §§ 193 et 196. Il xviio s. Mot venu de Port-Royal,
condamné par bouhours, Doutes. Admis acad. 1762.]
Il Vieilli. État de celui qui n'est plus occupé. Le bon
air, la vie réglée, la — , SÉv. 1283.
* DÉSOCGUPER [dé-zô-ku-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et occuper,
§§ 192 et 196. Se trouve en anc. franc, au sens de « dé-
livrer » (un prisonnier), acad. ne donne que désoccupé, ée,
comme adjectif. || 1579. Desoccupee des affaires de la mai-
son, MAYERNE-TURQUET, daUS DELB. Rec]
Il Vieilli. Faire cesser d'être occupé, n était désoccupé et
commençait à sentir... la véritable longueur des jours, sÉv. 756.
Il Fig. Votre cœur désoccupé de ses passions, mass. Inconst.
Dieu entraîne l'âme et la désoccupé d'elle-même en l'occupant
de lui, FÉN. Tél. 18. Absolt. Dn homme qui a bien travaillé...
se divertit à tout ce qui le désoccupé, nicole. Comédie, 4.
DÉSŒUVRÉ, ÉE [dé-zéu-vré] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et oeuvre,
§§ 195 et 196. Il 1700. V. à l'article. Admis acad. 1740.]
Il Qui ne sait pas s'occuper. {Syn. désoccupé, oisif.) Nous
sommes à Marly, fort désœuvrés, M™« de maint. Lett. à Noail-
les, 25 nov. 1700. Substantivt. Dn —, une désœuvrée.
1. DÉSŒUVREIŒENT [dé-zéu-vre-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de désœuvré, § 145. || Admis acad. 1762.]
Il État de celui qui est désœuvré. {Syn. désoccupation,
oisiveté.) Vivre dans le — . Dans ce — du corps mon âme est
encore active, j.-j. rouss. Rév. du promen. salit. 1.
2. * DÉSŒUVREMENT, * DÉSŒUVRER. V. desseuvre-
ment, desseuvrer.
DÉSOLANT, ANTE [dé-zo-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de désoler, §47. || Admis acad. 1718,]
Il Qui désole (le cœur). Due nouvelle désolante.
DÉSOLATEUR [dé-zù-là-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. desolator, ?n. s. \\ 1516. En lieu
de père il est desolateur, J. le maire, dans deld. Rec. Admis
ACAD. 1762.]
Il Vieilli. Il 1° Celui qui désole un pays. Les désolateurs
de provinces, scarr. Virg. trav. 6.
Il 2» Celui qui désole le cœur de qqn. — de ses rivaux,
ciiAULiEU, Ép. de M. d'Hamilton.
DÉSOLATION
— 7i2
DÉSOXYDATION
DÉSOLATION [dé-zè-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. desolatio, m. s. \\ xii^-xiii» s.
Dial. Qregoire, p. 241.]
I. Dévastation qui fait la solitude dans un pays. La mort
de leurs proches, et la — de leur pays, fléch. Théodose, i, 32.
I| (Style biblique.) L'abomination de la —, le sacrilège s'a-
joutant à la dévastation.
II. Affliction oii il semble que tout nous manque. Cette
mort l'a plongé dans la — .
DÉSOLER [dé-zo-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. desolare, m. s. \\ xiV s. Tout
sommes désolé Par Gaufroi le traître, Baudouin de Sebourc,
IV, 306.]
I. Ruiner (un pays) en détruisant, en exterminant, de
manière à y faire la solitude. {Syn. ravager.) Le Jourdain ne
voit plus l'Arabe vagabond,... Comme au temps de vos rois, —
ses rivages, rac. Ath. il, 5. Du Danube asservi les rives dé-
solées, ID. Baj. II, 1. On verra, sous le nom du plus juste des
princes. On perfide étranger — vos provinces, ID. Esth. m, 4.
Mon palais, près du vôtre, en un lieu désolé, coRN. Agés, m,
1. P. ex t. Accabler de vexations. Les provinces étaient dé-
solées par les chevaliers qui étaient les traitants de la répu-
blique, MONTESQ. Espr. des lois, xi, 19. Fig. Ce visage dont
la souffrance a désolé les traits, mariv. Spécial, franc, i, 58.
II. Frapper (qqn) d'une affliction excessive où il semble
que tout lui manque. Le prince sera désolé, boss. D. d'Orl.
Tandis qu'une épouse à leurs yeux se désole, boil. Sal. 10. De
quoi viens-tu flatter mon esprit désolé ? rac. Phèd. m, 1.
•DÉSOPILANT, ANTE [dé-z5-pi-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de désopiler, § 47. || Néolog.]
Il Famil. Qui désopile la rate, et, ftg. qui fait rire de
bon cœur, n m'a conté une histoire désopilante.
DÉSOPILATIF, IVE [dé-zô-pi-là-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de désopiler, § 257. || 1690. furet. Admis
AGAD. 1718.]
Il (Médec.) Propre à dégager les conduits obstrués
dans l'organisme. Dn remède — , et, substantivt. On — .
[Syn. apéritif, désobstructif.)
DÉSOPILATION [dé-zô-pi-là-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de désopiler, § 247. || Admis acad. 1694.]
Il (Médec.) Action de désopiler.
DÉSOPILER [dé-zô-pi-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et le lat.
opilare (mieux oppilare), boucher, §§ 192 et 196. || xvie s.
Saulce verde... laquelle vous desoppile la râtelle, rab. m, 2.]
Il Vieilli. (Médec.) Faire cesser d'être opilé. — la rate,
et, fig. (l'engorgement de la rate passant pour causer les
vapeurs, les humeurs noires), faire rire de bon cœur.
DÉSORDONNÉ, ÉE [dé-zôr-dô-né] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ordonné,
§§ 193 et 196. Il xiii" s. Par ceste amor desordenée, j. de
MEUNG, Rose, 6834.]
Il 1° Qui n'est pas réglé avec ordre. Des mouvements dé-
sordonnés. Des dépenses désordonnées, un luxe — . On appétit
— . On désir — de qqch. || P. ext. Qui ne règle pas les cho-
ses avec ordre. One maîtresse de maison négligente, désor-
donnée.
Il 2" Qui n'est pas conforme à l'ordre moral. One con-
duite, une vie désordonnée. || P. ext. Qui ne se conforme
pas à l'ordre moral. Femme désordonnée, Sans mesure et sans
règle au vice abandonnée, boil. Sat. 10.
DÉSORDONNÉMENT [dé-zor-dô-né-man] adv.
[ÉTYM. Pour désordonnéement, composé de désordonnée
et ment, § 724. || xii<= s. Gabber desordeneement, marie de
FRANCE, dans godef. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il D'une manière désordonnée.
'DÉSORDONNER [dé-z6r-dô-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ordonner,
§§ 192 et 196. Il xi^ s. Règnes ounquis e desordenet reis, Ro-
land, 3408.]
Il Vieilli. Mettre en désordre.
DÉSORDRE [dé-z6rdr'] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ordre,
§§ 193 et 196. Il 1539. r. est.]
Il Absence d'ordre. Mettre en — les papiers, les livres de
qqn. Des cheveux en — . Le — des vêtements. Elles (les fem-
mes) sentent le — où elles sont, s'ajustent, la br. 3. Mettre
en — l'armée ennemie. La honte de mourir sans avoir combattu
Arrête leur —, corn. Cid, iv, 3. Dans ce —, à mes yeux se
présente Dn Jeune enfant, rac. Alh. ii, 5. En ce — affreux,
ID. Phèd. V, 6. Quelque étrange confusion, quelque — même
ou quelque injustice qui paraisse dans les affaires humaines,
BOSS. 2'^ Provid. préamb. Le — était dans les finances. Ily
a du — dans le plan de l'ouvrage. Chez elle (l'ode) un beau —
est un effet de l'art, boil. Art p. 2. \\ Spëcialt. \ 1. Dans la
vie organique. — dans la circulation, la respiration. Désordres
cérébraux, nerveux. Le — de la machine qui est vers son déclin,
LA BR. 11. I Fig. Perturbation de l'ordre dans les senti-
ments, les idées. De vos sens étonnés quel — s'empare? hac.
Ath. III, 5. Avant que Rome instruite Puisse voir son — et jouir
de sa fuite, id. Bér. v, 2. Le — était dans ses discours, id.
Esth. II, 1. Le — est dans les esprits. | 2. Dans la vie so-
ciale. Lorsque, par un — à l'univers fatal. L'un ne veut point
de maître et l'autre point d'égal, corn. Cinna, ii, 1. L'affreux
— qui était dans la succession à l'empire était venu à son
comble, montesq. Ro7n. 16. De graves désordres ont éclaté
dans la capitale. Exciter, réprimer les désordres. | P. anal.
Excès contraire à la discipline. Les désordres commis par
les troupes dans la ville. | 3. Dans la vie morale. Vivre dans
le — . Les désordres secrets qui souillent notre vie, corn. Imit.
1,8. Réparer par mon économie les premiers désordres de ma
jeunesse, regnard, Ret. impr. se. 4.
DÉSORGANISATEUR, TRICE [dé-zôr-gà-ni-zà-te'ur,
-tris'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de désorganiser, § 249. || 1792. On parti dé-
sorganisateur, robesp. Lett. à ses commet, i, 114. .\drais
acad. 1798, suppl.; suppr. en 1835; repris en 1878.]
Il Qui désorganise (un corps organisé). Principe, travail
—, qui désorganise les tissus. || Fig. Qui désorganise la
société, les mœurs, les croyances. Des passions désorga-
nisatrices.
DÉSORGANISATION [dé-zor-gà-ni-zà-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de désorganiser, § 247. || 1764. La désorga-
nisation des parties, duhamel du monceau, Expl. des bois.
p. 525. Admis acad. 1798.]
Il Action de désorganiser. La — des tissus, ij Fig. La —
de l'État, de l'administration.
DÉSORGANISER [dé-zôr-gà-ni-zé] v. tr.
[ÉTYi^i. Composé de la particule dés (lat. dis) et organi-
ser, §§ 192 et 196. Il 1764. Cet obstacle commence à désorgani-
ser les bois, DUHAMEL DU MONCEAU, Expl. dcS bols, p. 109.
Admis ACAD. 1798.]
Il Altérer de manière à détruire l'organisation. — le4
tissus. Il Fig. — l'État, l'armée, la magistrature. — la marchil
des trains.
DÉSORIENTER [dé-zô-ryan-té ; en vers,-vi-îi.ïi-iéY
V. tr.
[ÉTYM. Composé delà particule dés (lat. dis) et orienter,^
§§ 192 et 196. Il 1662. Ceste mort me desorienta, chapelain^
Lett. dans delb. Rec]
Il Faire cesser d'être orienté. On cadran solaire dont le
disque est désorienté. Fig. Être désorienté, ne plus savoir de
quel côté se tourner, en quel sens agir.
DÉSORMAIS [dé-zôr-mè] adv.
[ÉTYM. Pour dès or mais, composé de dès, or et mais,
§ 726. Il xii" s. Je croi... k'il des or mais s'en warderat, Serm.
de St Bern. p. 100.]
Il A l'avenir, à partir du moment actuel. (S'emploie de
préférence lorsqu'il s'agit d'une manière d'agir qui va
succéder à une autre.) [Syn. dorénavant.) Ne songez — iju'à
vos erreurs passées, i^ p. Fab. xi, 8. Va, quitte — le dernier
des humains, CORN. Cid, i, 4. C'est un mauvais métier, — j y
renonce, mol. Av. m, 2. De ses jeunes erreurs — revenu,
RAC. Phèd. I, 1. Je ne vais — penser qu'à nous venger, ID.
Mithr. m, 3. Qu'à son gré — la fortune me joue, boil. Èp, 5.
*DÉSORNER [dé-sôr-né]. V. dessorner.
DÉSOSSEMENT [dé-zôs'-man ; en vers, -zô-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de désosser, § 145. || Admis acad. 1798.]
Il Action de désosser.
DÉSOSSER [dé-zô-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et os,
§§ 194 et 196. Il xiv» s. Gloss. lat. -franc. dansGODEF. Suppl-l
Il Débarrasser des os. — une volaille, un lièvre.
DÉSOURDIR [dé-zour-dîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et ourdir,
§§ 192 et 196. Il xvio s. Desourdir des toiles, du pinet, dans
GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Défaire (ce qui est ourdi).
DÉSOXYDATION [dé-zok'-si-dà-syon ; en vers,
s.f
I
-si-on
DESOXYDER
— 713
DESSÈCHEMENT
;. Dérivé de désoxyder, § 247. || 1794. La desoxida-
îiercure par le fer, dans Journal des mines, ii, 107.
\(:ad. 1835.]
Il iiiimie.) Action de désoxyder.
IlSOXYDER [dé-zok'-si-dé] v. tr.
1 . Composé avec la particule dés (lat. dis) et oxyde,
196. Il 1798. Se desoxider, iiumbgldt, dans Annales
'f, XXVIII, 141. Admis acad. 1835.]
■mie.) Dégager (un corps) de tout ou partie de
,10 combiné avec lui. {Cf. désoxygéner.) — du fer.
: SOXYGÉNATION [dé-zok'-si-jé-nà-syon] s. f.
M. Dérivé de désoxygéner, § 247. || 1797. g. de mor-
ins Annales de chimie, xxiv, 186. Admis acad.
mie.) .\ction de désoxygéner.
'XYGÉNER [dé-zok'-si-jé-né] v. tr.
■ Composé avec la particule dés (lat. dis) et oxy-
194 et 196. Il 1797. Les oxides de fer sont à leur tour
lés, dans Annales de chimie, xxii, 95. Admis acad.
iiiie.) Dégager(un corps) de tout ou partie de l'oxy-
■1 (|n'il contient. Le sang désoxygéné revient aux poumons.
rsPOTE [dês'-pof] s. m.
Emprunté du grec BeaT.6x-t\<;, maître. Le sens II,
' du bas grec, a passé de bonne heure dans le
irlé et écrit en Orient. Le despot Jehan, Chron. de
I. 98, Buchon (xiv" s.). || xivo s. En grec, despotes
lit imgneur..., ORESME, dans meunier, Essai sur Oresme.
d lA ACAD. 1762.]
I vlonarque absolu qui gouverne arbitrairement. {Syn.
r Le — n'a aucune règle, montesq. Espr. des lois, m,
///. Celui qui impose sa volonté aux autres comme
n "i. C'est un — dans sa famille. Adjectivt. Le cœur ne
I nduit pas d'après la justice; il est — et absolu, m"" de
:. NASSE, Lett. 6 sept. 1773.
1 'l'ilre de certains princes orientaux. Le — de Vala-
li de Serbie.
JIISPOTIQUE [dês'-po-tik'] adj.
l'YM. Emprunté du grec SsaTroTixôç, m. s. \\ xiv" s.
serf perissoit..., la despotique ne pourroit astre salve,
\ \n:, Polit, dans godef.]
\)\i\ lient du despote. Dans le (gouvernement) —, un
i sans loi et sans règle, entraîne tout par sa volonté et par
siprices, montesq. Espr. des lois, ii, 1. (Louis XIV)
! litre — si jaloux de tout faire, ST-SIM. xii, 49. Dn État — ,
,\'.bstantivt, Il n'y a point de patrie dans le — , la br. 10.
II. Vous avez sur ses vers un pouvoir — , iîOil. Art p. 1.
: îSPOTIQUEMENT [des'-pù-tïk'-man ; en ve7-s, -ti-
' .] (idv.
Y.M. Composé de despotique et ment, § 724. || xiv^ s.
it| subject despotiquement, c'est-à-dire servilement, ORESME
II Mi^uNiER, Essai sur Oresme.]
; l'une manière despotique. Gouverner — . Fig. Mon
1 est de ceux que l'on gouverne — , destouches, Fausse
''S, 1, 3. Imposer — son opinion.
3SPOTISME [des'-pè-tîsm'J s. m.
TYM. Dérivé de despote, § 265. || xviie s. V. à l'article.
is acad. 1740.]
1» Pouvoir despotique. Le — tyrannique des souve-
, FÉN. Dir. pour la consc. d'un roi. Dans le premier cas
i au — de tous; dans l'autre, au — d'un seul, montesq.
. des lois, VIII, 6.
20 Gouvernement despotique. Dn état violent qui dé-
e toujours en — ou en république, montesq. Lett.pers.
Dans le — , où la loi n'est que la volonté du prince, id.
. des lois, V, 10. Il Fig. Le — d'un père, d'un mari. Le
ae les grammairiens ont exercé sur les poésies d'Homère,
)elot, llist. de Plolémée Aul. ii, 8 (1698).
)ESPUMATION [dês'-pu-mà-syon; en vers, -si-on]
l'YM. Dérivé de despumer, § 247. || 1616. La despumation
coulation, j. duval, dans delb. Rec. Admis ag.\d.
; suppr. en 1798.]
Piiann.) Action de despumer.
•ESPUMER [des'-pu-mé] v. tr.
TYM. Emprunté du lat. despumare, m. s. de spuma,
ne. RAB. II, 6, met le mot au fig. dans la bouche de
lier limousin. || xvi" s. Bon miel despumé, o. de ser-
viii, 5. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
;Pharm.) Débarrasser (un liquide) de l'écume.
DESQUAMATION [dês'-kwà-mà-syon : en vers, -si-oni
s. f.
[étym. Dérivé du lat. desquamare, proprt, « ôter l'é-
caille », de squama, écaille, § 247. || 1752. trév. Admis
acad. 1835.]
Il 1" (Pharm.) Enlèvement des tuniques qui envelop-
pent certains bulbes.
Il 2» (Médec.) Exfoliation de l'épiderme par écailles.
* DESSAIGNER [dé-sè-né] v. tr.
[étym. Composé de la particule dés (lat. dis) et saigner,
§§ 192 et 196. Il 1728. savary, Dict. du comm.]
Il (Technol.) Débarrasser (les peaux destinées au tan-
nage) du sang et des autres impuretés.
DESSAISIR [dé-sè-zir] v. tr. etpron.
[étym. Composé de la particule dés (lat. dis) et saisir,
§§ 192 et 196. Il xiio s. Kar dessaisiz ne volt en nul sens plei-
deier, garn. de pont-ste-max. St Thomas, .3976.]
Il (Droit.) Il V. tr. Déposséder (qqn) de ce dont il est saisi.
On dessaisit le tribunal de l'affaire. || V. pron. Se —, se dé-
posséder volontairement de ce dont on est saisi, il s'est
dessaisi de ses lettres, de sa créance, du gage qu'il avait en nan-
tissement.
DESSAISISSEMENT [dé - sè - zïs'- man ; era vers, - zi-
se-...] s. m.
[étym. Dérivé de dessaisir, § 145. || 1642. OUD.]
Ij (Droit.) Action de dessaisir, de se dessaisir.
DESSAISONNER [dé-sè-zô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et sai-
son, §§ 194 et 196. Il xiic-xiiic s. Justiche n'a k'une saison,
Yvers n'estes nel dessaisone, rencl. de moiliens, dans delb.
Rec]
Il (Agricult.) Soumettre (une terre) à une culture qui
n'est pas de saison. [Cf. dessoler 2.) || P. ext. — une plante,
une fleur, la faire fleurir hors de sa saison.
"DESSALEMENT [dé-sâl-man ; en vers, -sà-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dessaler, § 145. || 1764. Le dessallement
de l'eau de mer. Journal de Verdun, août, p. 158.]
Il Action de dessaler.
DESSALER [dé-sà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et saler,
§§ 192 et 196. Il xiiie s. Sans pain et dessalés, Chans. d'Aîi-
tioche, v, 34.]
Il 1° Faire cesser d'être salé. — de la morue (en la fai-
sant tremper). — du bouillon (en y versant de l'eau). —
de l'eau de mer (en la distillant) . Ellipt. Faire — de la morue.
Il 2° Fig. Vieilli. Au part, passé employé' adjectivt.
Qui n'est plus novice. Tu es bien dessalé, a. de monluc,
Comédie des proverbes. Vous faites la sournoise, mais je
vous connais depuis longtemps, et vous êtes une dessalée, mol.
G. Dand. i, 6.
DESSANGLER [dé-san-glé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et sangler,
§§ 192 et 196. Il xii« s. Mes sis chevals tremble forment. Il le
descengle, marie de frange, Lanval, 46.]
Il Desserrer en lâchant ou en défaisant la sangle. — une
selle, un bât. La selle s'est dessanglée et a tourné. || P. ext.
Son cheval est dessanglé.
* DESSAQUER [dé-sà-ké] V. tr.
[ÉTY'M. Composé avec la particule dés (lat. dis) et sac,
§§ 194 et 196. Il xvii" s. V. à l'article.]
Il Famil. Retirer d'un sac. Il a eu de la peine à — les
écus. — cet or dont mon cœur est charmé, gherardi, 27^.
iial. III, 375.
*DESSARTER [dé-sàr-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et essarter,
§§ 192 et 196. Il 1336. Licence et auctorité de déserter leurs
bois, dans godef. déserter.]
Il Dialect. Essarter.
DESSÉCHANT, ANTE [dé-sé-chan, -chant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de dessécher, § 47. || xvi^ s. Médi-
caments eschauffans et desechans, tagault, dans godef.
Suppl. Admis acad. 1740.]
Il Qui dessèche (au propre et au fig.).
DESSECHEMENT et * DESSÈCHEMENT [dé-sê'ch'-
raan ; en vers, -sè-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dessécher, § 145. acad. écrit dessèche-
ment (1694-1718), puis dessèchement; cf. allèchement, allége-
ment, etc. Il 1583. Dessèchement, j. baudon, dans delb. Rec]
Il Action de dessécher. Le — des racines, de la tige d'une
plante. || P. anal. Le pauvre Saint-Aubin est dans un — dont
DESSECHER
714
DESSICCATION
il ne reviendra pas, SÉv. 1088. || Le — d'un étang, d'un ma-
rais. Il Le — de l'imagination, du cœur.
DESSÉCHER [dé-sé-ché] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé de la pai'ticule dé (lat. de) et sécher,
§§ 192 et 196. Il xiic s. E l'ewe... tute deseccliad, Rois, iti, 18. i
I. Vieilli. V. intr. Devenir sec. jj Fig. Pop. Dépérir d'a-
mour.
II. F. tr. Il 1" Rendre sec (ce qui vit) en tarissant le suc
nourricier. L'arbre sans être coupé ou desséclié jusqu'à la
racine, BOSS. Médit, sur l'Év. 20" jour. || P. anal. Chez les
Égyptiens, on conservait les cadavres embaumés et desséchés.
Fig. Elle languit, elle se desséche, fén. Tél. 7.
jl 2° Mettre à sec (un sol couvert d'eau). — un lac, un
marais, un marécage.
Il 3" Fig. — l'imagination, l'intelligence, en tarir la fécon-
dité. — le cœur, en éteindre les sentiments affectueux. |
Spécialt. Tarir la ferveur religieuse. Quand on se sent des-
séché, nos s. Médit, sur l'Év. 20« jour.
DESSEIN [dé-sin] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de desseigner, variante de dessiner
(F. ce mot), § 52. S'est employé pour dessin jusqu'à la
fin du xviii<= s. Il xv'' s. Le predict seigneur de Romont... avoit
mué desseing, Chi'on. des chanoines de Neufchàtel, dans
DELB. Rec]
Il 1° Idée suivant laquelle on se propose d'exécuter
qqch. Si on ne découvre pas ici un — toujours soutenu et
toujours suivi, BOSS. Hist. univ. ii, 30. Les grands desseins,
les vastes pensées, ID. D. d'Orl. Il faut que vous soyez ins-
truit... Des grands desseins de Dieu sur son peuple et sur vous,
RAC. Ath. IV, 2. Peut-elle contre vous former quelques des-
seins, ID. Phéd. I, 1. Ahsolt. Plus ces historiens font voir
de — dans les conquêtes de Rome, BOSS. Hist. univ. m, 6. Il
marche sans — , rag. Brit. v, 8.
Il 2» Idée qu'on a d'exécuter qqch. Arrache-lui du cœur
ce — de mourir, CORN. Cinna, m, 5. Si vous aviez — d'at-
taquer cette place, lo. Nicom. i, 3. Le — en est pris, je pars,
cher Théramène, rac. Phèd. i, 1. Ma mère a ses desseins,
Madame, et j'ai les miens, ID. Brit. ii, 3. Quel était ton —, et
que prétendais-tu? corn. Cinna, v, 1. Mon — Est de rompre
en visière atout le genre humain, mol. Mis. i, 1. Le charton
n'avait pas — De les mener voir Tabarin, la f. Fab. viii, 12.
Il Lac. adv. A — d'éblouir le roi, corn. Nicom. i, 5. A — de
vous entretenir, rac. Brit. iv, 1. Absolt. Il l'a fait à —, avec
un dessein prémédité. Vieilli. Être mauvais plaisant de —
formé (de propos délibéré), mol. Crit. del'Ec. des f. se. 1.
DESSELLER [dé-sè-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et seller,
§§ 192 et 196. Il xiiic s. Il fut bien atachié, et U l'a desselé,
Doon de Mayence, dans delb. jRec]
Il Dégarnir (un cheval, un mulet, etc.) de la selle.
DESSERRE [dé-ser] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de desserrer, § 52. || xve-xvio s.
Touchant la desserre Ne doubtez pas qu'ils semblent l'arbaleste,
j. MAROT, Voy. de Gênes.]
Il Action de desserrer. Spécialt. Une arbalète dure à la
— . {Syn. détente.) Fig. Être dur à la —, à laisser partir
l'argent. Je sais qu'à la — Vous êtes dur, la f. Contes,
Paysan.
DESSERRER [dé-sè-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et serrer,
§§ 192 et 196. Il xiie s. Li venz... qui les nefs tost del port de-
serre, BENEEiT, Ducs dc Novm. 1067.]
I. Vieilli. Détendre (la corde d'un arc, d'une arbalète).
P. ext. Décocher (une flèche, un trait). Fig. Lâcher. Le
cheval lui desserre Un coup, la f. Fab. xii, 17.
II. Rendre moins serré. — un fagot. — son corset. || P.
ext. — une courroie, les liens de qqn. — un nœud. Fig. — les
nœuds Par qui l'affection, par qui le sang te lie, corn. Imit.
II, 9. — les cordons de sa bourse, donner de l'argent. —
une forme d'imprimerie. — les rangs. En desserrant les dents,
LA F. Fab. X, 2. Il P^ig. — les dents, parler. Si quelqu'un
desserre les dents. C'est un sot, la f. Fab. x, 1. Je ne des-
serre pas la bouche seulement, mol. Dép. am. ii, 6.
DESSERT [dé-sêr] s. m.
[ÉTYM. Tiré de desservir 2, § 45. {Cf. desserte 2.) || 1539.
La desserte ou le dessert estoit desja sur table, R. est.]
Il 1" Anciennt. Action de desservir la table. Au — du
premier mets, rab. iv, 51. || Ce qu'on a desservi. [Syn.
desserte.) Le — des tables se donne aux assistants, Montai-
gne, II, 13.
Il 2" P. ext. Dernier service d'un repas, composé de fi
mage, fruits, gâteaux, etc. Un enfant privéde — . Chanter aa
1. DESSERTE [dé-sèrf] s. f.
[ÉTYM. Tiré de desservir 1, § 45. || xiic s. Cum maie
serte a rendue, beneeit. Ducs de Norm. i, 1714.]
Il Action de desservir, de faire le service.
Il 1° Anciennt. Action d'avoir mérité. Tu me fais mo
sans aucune — , j. Thierry, Dict. franç.-lat. (1564).
\\ 2" Vieilli. Action de desservir une localité, de
ouvrir des communications. Un chemin de — .
Il 3" Action de desservir une église, une chapelle.
2. DESSERTE [dé-sèrf] s. f.
[ÉTYM. Tiré de desservir 2, § 45. || xive s. La desserte (
mets, Ménagier, ii, 117.]
Il 1° Mets qui ont été desservis. Donner aux pauvres la
Il 2» P. ext. Anciennt. Dessert.
DESSERTIR [dé-sèr-tïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et se
§§ 192 et 196. Il xiio s. Et le hauberc derot et desarti, L
rains, dans godef. desartir. Admis acau. 1798.]
Il (Technol.) Enlever (une pierre précieuse) de la ni
ture où elle est sertie. Une perle, un diamant desserti.
DESSERVANT [dé-sèr-van] s. m.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de desservir 1, § 47. || 1752. tri
Admis ACAD. 1798.]
Il Prêtre chargé du service religieux d'une église -
cursale.
1. DESSERVIR [dé-sèr-vîr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. deservire, 7n. s. devenu desc
sous l'influence de servir, écrit desservir pour marqur;
son dur de l's. Le sens II a été repris du lat. class. || xr
ûuer il l'ot deservit, St Alexis, 172. | xiii'= s. Deservir le f
BEAUMAN. XII, 12.]
1. Anciennt. Gagner en servant. Pour ses gaiges dess
vis oudit office (1394), dans godef. ] P. ext. Mériter. (<
angl. to deserve.) Je n'avais pas desservi cela de vous, henri
Lett. à H. d'Entragues, 13 oct. 1599.
II. Servir avec exactitude. || Spécialt. \ 1. Faire le -
vice religieux. — une chapelle, une église de campagne.
Faire le service de communication. Une diligence, un c
nibus, qui dessert un pays. P. anal. Un bureau de poste,
télégraphe, qui dessert plusieurs communes.
2. DESSERVIR [dé-sèr-vîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et sen
§§ 192 et 196. Il xiv^ s. Deux serviteurs pour chascune ta
qui serviront et desserviront, Ménagier, ii, 117.]
Il 1" Enlever ce qui a été servi sur la table. Les pi
qu'on a desservis. | P. ext. — la table, et, absolt, — . A
sitôt qu'on eut desservi, les dames se retirèrent, SCARR. /»
com. II, 8.
Il 2'^ Rendre un mauvais service à (qqn). Un homme
que moi... peut — son roi, coRN. Agés, m, 1. 1| P. e.rt. Cli
cher à rendre un mauvais service. On l'a desservi auprès
ministre. | Le fourbe trop longtemps a... desservi mes le
MOL. Tart. III, 4.
* DESSEUVREMENT [dé-séu-vre-man] .?. m
[ÉTYM. Dérivé de desseuvrer, § 154. || xii" s. Desevrei
PU. DETHAUN, Complet, 755. | 1788. Désœuvrement, KNCYt]
MÉTH.]
Il Anciennt. Action de séparer. Spécialt. Denosj'ou
(Technol.) Action de desseuvrer les feuilles de papier:
'DESSEUVRER [dé-séu-vréj v. tr.
[ÉTYM. Pour désevrer (F. § 342), composé de la
cule dé (lat. de) et sevrer, §§ 192 et 196. || xi<= s. Da
l'aneme del cors, St Alexis, 332. | (Au sens techn
Désœuvrer, ency'CL. métii.]
Il Anciennt. Séparer. Spécialt. De nos Jours. (Tec
Séparer les feuilles de papier.
DESSICCATIF, IVE [dé-si-kà-tïf, -iïv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. desiccativus, m. s. Écrit d(
catif pour marquer le son dur de l's. || xiv<= s. Dia
Trad. de B. de Gordon, dans godef. Suppl.]
Il Qui a la propriété de dessécher. Onguent —, p:
à dessécher une plaie. Huile dessiccative, qui fait séj
promplement les couleurs.
DESSICCATION [dé-si-kà-syon ; en vers, -si-on'
[ÉTYM. Emprunté du lat. desiccatlo, m. s. Écrit desali
pour marquer le son dur de l's. || xiv" s. Dessicacion, Ch
de Brun de Long Bore, dans godef. Suppl. Admis aC*!
1762.1
DESSILLER
7i;
, Aclion de dessécher. {Cf. dessèchement.)
DESSILLER. V. décUler.
DESSIN [dé-sin] s. m.
ÉïYM. Subst. verbal de dessiner, § 52. Rare au xyii" s.
I ilques modernes écrivent le mot de « dessein » étant terme
{ peinture sans e après les deux s ; mais on ne les doit pas
ilter en cela, richel. Dict. (1680). || 1549. On desing ou
'et, R. EST. Admis acad. 1798.]
Image dessinée. — au trait, qui ne trace que le
!•. — linéaire. | Specialt. Le —, par opposition à la
,!■. Dn tableau dont le — est incorrect. Une faute de — .
iiement. || Spécialt. Disposition des ornements, dans
s objets façonnés. Une robe, une broderie, une tenture
riche, élégant. Copier le — d'une tapisserie. — courant,
u édifice, ornement peint, sculpté, qui s'étend sur
i longueur d'une corniche, d'une moulure. || Absolt.
dessiner. Apprendre le — . Les arts du — , peinture,
ire, architecture.
2 Tracé du plan d'une construction, d'un jardin, etc.
libâtiraent construit sur les dessins de l'architecte. Ce parterre
ij tout fait sur le — de M. le Nôtre, SÉv. 1225. Fig. Plan
lu" œuvre littéraire, musicale, etc. Le peu de rapport qui
I trouve pour le — entre un si grand nombre de poèmes, la
:i. 1. (Musique.) Le — d'un motif de fugue, de csmon.
IDESSINATEUR , "DESSINATRICE [ dé-si-nà-teur,
ïs'] s. m. et f.
KTYM. Dérivé de dessiner sous l'influence de l'ital. dise-
utore (ouD. traduit par dessigneur, et félibien écrit dessei-
iliteur dans ses Princ. d'architect.), §§ 12 et 249. || 1667.
iMKY, Dict. royal.]
\ 1 Celui, celle qui pratique l'art du dessin. Un habile
I Absolt. (Par opposition à coloriste.) Peintre qui s'at-
lio à reproduire fidèlement la forme des objets plutôt
c leur couleur.
2^ Specialt. Celui, celle qui compose, exécute des
«iris pour servir de modèles dans diverses industries.
— en broderies, en châles, etc.
|DESSINER [dé-si-né] v. tr.
i ÉTYM. Emprunté de l'ital. disegnare (du lat. designare),
s. transcrit desseigner [cf. enseigner, à côté de l'ital.
egnare, etc.), d'où le subst. verbal dessein (ilal. disegno),
i>, sous l'influence du lat., dessigner, oii le gn a peu à
il pris la prononciation d'une n simple {cf. signet), § 12.
'. désigner.) || xvi" S. Il commanda que promptement onluy
ssast et designast la forme de la ville, amyot, Alex. 50. |
37. Dessiner, pomey, Dict. royal. \ 1680. Dessiner, des-
ner : on dit l'un et l'autre, m£ds celui qui est le plus en usage,
st II dessiner », richel.]
1" Tracer sur une surface l'image d'un objet. — une
e, un paysage. — d'après la bosse, d'après nature. Une figure
|5sinée correctement. Ceux qui ont coutume de — voient quel-
'îîois des tètes d'hommes sur des murailles où il y a plu-
taches irrégulières, malebr. Rech. de la vérité, II, ii,
''cialt. Reproduire la forme des objets, indépen-
iit de leur couleur. Il dessine mieux qu'il ne peint. ||
— des étoffes, des tapisseries, composer, exécuter les
bïMiis qui doivent servir de modèle aux ouvriers. || P.
al. Vous verrez de quel air la nature l'a dessinée, mol. Pou7'c.
3. Une bouche, des sourcils bien dessinés, bien marqués.
î 2° P. anal. Rendre apparents les contours. Un vête-
nt qui dessine la taille. Les montagnes se dessinaient à l'ho-
on. ; Fifj. Les caractères sont nettement dessinés dans ce
t:me. Leurs projets commencent à se — .
* DESSOLEMENT [dé-sôl-man; en vers, -sô-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dessoler 2, § 145. || 1700. Le dessolement
3 terres, liger, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec]
Il (Agricult.) Action de dessoler.
1 DESSOLER [dé-sù-lé] v. tr.
I. Composé avec la particule dés (lat. dis) et sole 1,
et 196. Il xii'=-xiu'2 s. Cauchemente dessolee, rencl.
i.iENS, Miserere, xxviii, 10.]
l'echnol.) Dépouiller de la sole, plaque cornée for-
iMl la partie inférieure du sabot. Cheval, bœuf dessolé. ||
evt. Chien dessolé, qui a la peau de dessous des pieds
levée par la fatigue et la marche.
2. DESSOLER [dé-s5-lé] V. tr.
■'^"^vM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et le ra-
ilo assoler, §§ 192 et 196. || 1690. furet.]
\gricult.) Soumettre (une terre) à un assolement
lu. {Cf. dessaisonner.)
DESSOUS
"DESSOLURE [dé-sù-lûr] 5. /:
[ÉTYM. Dérivé de degsoler 1, § 111. |j xivo s. Dessoleure
des ongles, Trad. de P. des Crescens, dans godee. Suppl.]
Il (Technol.) Enlèvement de la sole du sabot (d'un
cheval, d'un bœuf, etc.).
*DESSORNER [dé-sôr-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et sorne,
g§ 194 et 196. Il Néoloy.]
Il (Technol.) Débarrasser des sornes ou scories. — la
fonte.
*DESSOUCHEMENT [dé-souch'-man ; e7i vers, -sou-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dessoucher, § 145. || 1795. Journal des
mines, xxi, 61.]
Il (Technol.) Action de dessoucher. {Syn. essouchement.)
-* DESSOUCHER [dé-sou-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dés (lat. dis) et souche,
§§ 194 et 196. Il 1700. liger, Nouv. Mais. rust. dans- dell.
Rec]
Il (Technol.) Débarrasser (un terrain) des souches d'ar-
bres. {Sy7i. essoucher.)
DESSOUDER [dé-sou-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et souder,
§§ 192 et 196. Il 1223. S'il avenoit que li nohes brizast ne em-
pirast ne dessoudast, refaire le doit, dans delb. Rec]
Il Faire cesser d'être soudé. La charnière s'est dessoudée.
DESSOULER [dé-sou-léj v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et soûler,
§§ 192 et 196. Il 1557. Dessaouler, j. de rochemore, Favori
de la cour, dans delb. Rec]
Il Trivial. Tirer (qqn) de l'ivresse. || P. ext. Intransi-
tivt. n ne dessoûle pas, il ne cesse pas d'être ivre.
DESSOUS [de-sou ; Ys se lie] prép., adv. et s. m.
[ÉTYM. Composé de de et sous, écrit dessous pour mar-
quer le son dur de l's, § 726. || xi^ s. Desuz un pin, Roland,
114.]
I. Vieilli. Prép. A la face inférieure de (qqch). Le lièvre
était gîté — un maître chou, la f. Fab. iv, i. Je le tiendrai
longtemps — votre fenêtre, cORN. Ment, ii, 1. || Fig. Rome est
— vos lois, CORN. Cinna, ii, 1. Ce sera — cette égide, malii.
Ode à Marie de Médicis. \\ Loc. prép. Cacher qqch par —
ses vêtements. Passer par — la table. Fig. Par — la jambe,
sans se donner la moindre peine. Faire qqch par — la
jambe. Jouer qqn par — jambe. Sortir de — la table, de —
terre. Qu'une magicienne fasse sortir une armée de — terre,
MONTESQ. Lett. pers. 137.
II. Adv. A la face inférieure. Approchons cette table et
vous mettez —, mol. Tart. iv, 4. Il tâcha de me mettre —
(de me renverser sous lui), fén. Tél. 5. Mettre une chose
sens dessus — . Il est caché là — . Fig. n y a un piège là — .
Il y a qqch là — . P. ext. Le passage ci — , écrit plus bas,
plus loin. Il Loc. adv. On avait fait une digue, l'eau a filtré
par — . Les vêtements de — (chemise, caleçon, etc.). L'étoffe
est lisse en — . Spécialt. Regarder en —, sans lever fran-
chement les yeux. P. ext. Être en —, sans franchise. P.
ext. Dn caractère en — .
III. S. JH. Face inférieure de qqch. Le — de la table, de
la lampe. Le — du pain. || P. ext. Le — des cartes, la face
que le joueur ne laisse pas voira son adversaire. Fig. Le
— des cartes, le — du jeu (dans une affaire), les circons-
tances, les motifs cachés. N'y a-t-il point moyen de voir le —
du jeu, PASC. Pens. x, 1. 1| Les — d'un théâtre, étages à plan-
cher mobile disposés sous la scène, pour les machinations.
Le premier, le second, le troisième — . Fig. Être dans le troisième
—, aussi bas que possible dans ses affaires. || Fig. Infé-
riorité. Avoir le — dans un combat, dans une discussion. Soit
que Rome y succombe ou qu'Albe ait le — , CORN. Ilor. i, 2.
Vieilli. Avoir, donner du —, quelque infériorité. Toujours
j'aurai du — avec elle, MOL. G. Dand. ii, 8. Nous aurons tou-
jours du dessus et du —, de plus habiles et de moins habiles,
PASC. Pens. x.xv, 88. n ne faudrait que cette étourderie Pour
donner du — à la philosophie, palissot. Philos, ii, 1. || Loc.
adv. Au — , à un niveau inférieur. La maison est sur un co-
teau; la Seine coule au — . Fig. Des succès qui n'aillent au — ,
CORN. Ilor. V, 2. Les enfants de cinq ans et au — . || Loc. prép.
Au de. Être logé au — de qqn. Le thermomètre est descendu
au de zéro. || Fig. Vendre qqch au — du cours. Dn esprit au-
du médiocre, ST-SIM. xii, 2. Le « Mercure galant » est im-
médiatement au — de rien, la br. 1. Être au — de qqn, in-
férieur à lui. Vous me tenez fort au — de vous, mol. G. Dand.
DESSU
716 —
DESTINEE
II, 2. n est au — de sa position. Cela est au — de lui, indigne
de lui. Être au — de ses alfaires, avoir un passif plus loii
que l'actif.
* DESSU [dé-su] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et su, par-
ticipe de savoir, employé substantivt, §§ 193 et 196. Ordi-
nairement écrit desceu, desçu au xvii^ s. d'après l'anc.
orthographe sçavoii, pour savoir. || 1411. Au desceu dudit
Roguin, Arch. nat. JJ 165, n» 87.]
Il Vieilli. Insu. A votre —, sorel, Francion, p. 305. Au —
de mon père, hauteroche, Deuil, i, 4. Au — des Dieux, rac.
Rem. sur Pindare.
DESSUS [de-su] adv., s. m. et prép.
[ÉTYM. Composé de de et sus, écrit dessus pour marquer
le son dur de l's, §724. Comme préposition, dessus est re-
lativement récent; il a supplanté dessur, par analogie
avec dessous, qui est à la fois préposition et adverbe dès
l'origine de la langue. || xi<= s. Desus i at jetet un bon paile
grizain, Voy. de Charl. à Jérus. dans delb. Rec]
I. Adv. A la face supérieure. Lui-même écrit une longue
lettre, met de la poudre — , la br. 11. Si notre substance
n'est rien, tout ce que nous bâtissons — , que peut-il être ? boss.
D. d'Orl. Mettre — {vieilli), se couvrir la tête. Mettez donc
— , MOL. Mar. forcé, se. 1. 1| Là — , sur cela, et, fig. \ 1. Sur
ce sujet. L'éclat là — ne me plaît nullement, MOL. Tart. iv,
3. I 2. A ce moment-là. Mon homme s'échauffa là — , pasc.
Prov. 1. Il Le passage ci — , écrit plus haut, avant celui-ci.
Ellipt. Tout ce que — (ce qu'on a lu ci-dessus), la f. Faù.
XI, 5. Il Loc. adv. Mettez cela dans votre poche et votre mou-
choir par — . Le vêtement de — . {Cf. pardessus.) La boîte est
dorée en — .
II. S. 7n. La face supérieure de qqch. Le — d'une boîte.
Le — de la main. Spe'ciall. Le — du panier, les fruits, les
légumes les plus beaux, qu'on met dessus, pour parer la
marchandise, et, fig. ce qu'il y a de mieux. Vieilli. Le —
d'une lettre, la suscription. En fermant le paquet, j'écrirai le
—, CORN. Ment, iv, 4. Quel billet sans — se présente à ma
vue? la F. Ragotin,ui,3. Un — de table, un surtout. Un —
déporte, décoration placée dans un encadrement qui sur-
monte une porte. Spécialt. (Musique.) Le —, la partie
haute. Chanter le — . P. er^. Celui qui chante la partie haute,
qui a la voix haute, n vous faudra trois voix : un —, une haute-
contre et une basse, mol. D. gent. ii, 1. Spécialt. De nos
jours. La voix de femme la plus élevée (soprano). — de
viole, ancien instrument à cordes, voisin de l'alto. || Fig.
Supériorité dans une lutte. Votre frère l'emporte, et Phèdre a
le — , rac. Phèd. ii, 6. Nous aurions le — Si mes confrères
savaient peindre, la f. Fab. m, 10. Vieilli. Avoir, prendre le
— de qqn. Si de nos ennemis Rodrigue a le — , coRN. Cid, iv,
5. Ellipt. Prendre le — (sur sa douleur), se relever de l'a-
battement où on était tombé. || Loc. adv. Au — , à un ni-
veau supérieur. Fig. Les enfants de cinq ans et au — . J'admire
Phèdre, mais je mets la Fontaine au — . || Loc. prép. Au — de.
On aperçoit une tour au — de la colline. Le soleil est au —
de l'horizon. Penses-tu lire au — de ta tête (dans les astres)?
LA F. Fab. Il, 13. Le thermomètre marque deux degrés au —
de zéro. || P. anal. La rente est au — du pair. || Fig. Il n'y
a personne qui ne se mette au — du reste du monde, pasc.
Pens. XXV, 2. Élevée au — de son sexe timide, rac. Ath.
III, 3. One grande âme est au — de l'injure, de l'injustice, la
BR. 11. Se mettre au — de l'opinion. Cela est au — de mes
forces. Être au — de ses affaires, avoir un actif supérieur
au passif.
III. Vieilli. Prép. A la face supérieure de (qqch). H
me faut immoler — leur sépulture, corn. Méd. v, 5. Plus brus-
quement qu'un chat — une souris, mol. Et. iv, 4. Fig. Au
sujet de (qqch). Les précieuses Font — tout les dédaigneuses,
LA F. Fab. VII, 5. — la foi d'autrui, id. ibid. ii, 10. (Mon
amour) l'eût bientôt emporté — ma retenue, corn. Suiv. n,
6. Il De nos jours. Famil. Loc. prép. Par — . Mettre un man-
teau par — son habit. {Cf. pardessus.) Passer par — le mur. Je-
ter par — le bord. Fig. En avoir par — les yeux, en avoir trop.
Par — les maisons, au delà des bornes. ARGANTE : Qu'a-t-il
demandé ? — SCAPIN : Oh ! d'abord des choses par — les mai-
sons, MOL. Scap. II, 5. Faire qqch par — l'épaule, s'en dispen-
ser. Jeter qqn par — le bord, le sacrifier. Par — le marché, en
plus de ce qui est convenu. Par — tout, avant toute chose,
surtout. Il Descendez de — la chaise. H ne lève pas les yeux de
— son livre. Fig. Détournant leurs yeux de — la mort, Bosa.
Gournay.
DESTIN [des'-tin] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de destiner, § 52. || xii» s. Senz
autre œvre de destin, beneeit, Ducs de Norm. ii, 1211.1
I. Vieilli. Destination.il Fig. Projet. Et malgré la fur
de ton lâche —, corn. Cinna, v, 3. (Voltaire a subst i
dessein.)
II. Sort.
Il lo Puissance qui, selon les païens, fixait dava;
l'ordre des événements, n n'est rien de si vulgaire dans
vers des poètes païens, que le crime de leurs dieux et de i
— , BALZ. Socrate chrét. 10. Le — se déclare, et nous ven
d'entendre Ce qu'il a résolu, cORN. Pomp. i, 1. Qu'au livre
Destin les mortels peuvent lire, la f. Fab. il, 13. Les des!
sont contents, Oreste est malheureux, ID. Elég. i, aux A/,
phes de Vaux. {Syn. destinée.)
Il 2° L'ensemble des événements qui composent le s
réservé à chacun. Elle était du monde où les plus belles chos
Ont le pire — , malii. Poés. 11. L'ordre de nos destins par l!
s'est révélé, CORN. Œdipe, m, 2. Finir, achever, trancher '
— de qqn, terminer son existence, lui ôter la vie. Ce so
par votre ordre, on tranche son — , CORN. Sertor. i, 1. Vo
le vrai moyen d'achever son — , mol. Et. v, 6. || Spécli
Condition heureuse ou malheureuse où se trouve qv
Je ne souhaite Ni climats ni destins meilleurs, la f. Fab. \
12. J'ignore le — d'une tête si chère, RAC. Phèd. i, 1. Q
de Rome toujours balançant le — , ID. Mithr. ii, 3. Poursav
nos destins, j'irai vous retrouver, iD. Andr. i, 4. || Ellipt .
je menai l'objet qui fait seul mon — (mon bonheur), o<.
Ment. 1, 5. || P. ext. Poét. Issue heureuse ou malheun
d"un événement. J'ignore du combat quel sera le —, vui
Scythes, iv, 7.
DESTINATAIRE [des'-ti-nà-tèr] s. m. etf.
[ÉTYM. Dérivé de destiner, §248. || Néolog. Admis ac
1835.]
Il Celui, celle à qui une chose est destinée, adres-
*DESTINATEUR, TRICE [des'-ti-nà-teur, -trïs'ji.
et f
[ÉTYM. Dérivé de destiner, § 249. || Néolog.]
Il Celui, celle quia destiné, adressé qqch à qqn.
DESTINATION [des'-ti-nà-syon ; en vers, -si-on] y.
[ÉTYM. Emprunté du lat. destinatio, m. s. || xiic-xiii'
Dial. Grégoire, p. 32.]
Il 1° Vieilli. Emploi fixé d'avance pour une personi
Dne doctrine qui ne lui donne (à l'homme) ni fin, ni —, ma:
Avenir, 1.
Il 2° Emploi fixé d'avance pour une chose. La — d
bâtiment. Ne pas donner à une somme d'argent la — conveni
Spécialt. (Droit.) Le preneur est tenu... d'user de la clu
louée en bon père de famille, suivant la — qui lui a été donm
Code civil, art. 1728. Immeuble par —, chose mobilière li.Xj
à demeure dans un immeuble comme en devant
partie. Sont immeubles par — : les animaux attachés à i
ture, les ustensiles aratoires, les semences, etc., Code eS
art. 524.
Il 3" P. ext. Lieu où qqn doit se rendre, où qqchd'j
être porté. Il est arrivé à sa — . Un paquet rendu à — .
* DESTINATOIRE [des'-ti-nà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de destiner, § 249. || Néolog.]
Il (Droit.) Qui détermine l'emploi d'une chose. Clause ■
DESTINÉE [dês'-ti-né] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de destiner, § 45. || xii" s. Se ;
muert, c'iert maie destinée, Couronn. de Louis, 1087.
Il 1° La suite des événements dont se compose le si|
réservé à chacun. Les poètes feignent que les destinée^
bien à la vérité été faites et ordonnées par Jupiter, mai8|
depuis qu'elles ont une fois été par lui établies, il s'es^
même obligé à les garder, desc. Rép. aux J's object. (CC
la 5*! méd.). Celui par qui le Ciel règle ma — , rac Esth.
On rencontre sa — Souvent par des chemins qu'on prend |
l'éviter, la f. Fab. vin, 16. | Spécialt. Unir sa — à
l'épouser. L'heureuse journée Qui doit avec Clarice uni
— , CORN. Ment, iv, 2. || Finir, trancher la — de qqn, terr
son existence, lui ôter la vie. Vous pouvez d'un seul^
trancher ma —, CORN. Uor. v, 1. Ellipt. Avant sa — (1J|
de sa vie), mol. Mélic. ii, 2. || P. anal. Sort heureul
malheureux de qqn, de qqch. Ce grand empire, qui s'étaitj
nement promis l'éternité, devait subir la — de tous les auf
Boss. Uist. univ. m, 1. Je crus moi-même que sa — ser
l'avenir moins heureuse que celle de mes autres tragédies, R/||
Brit. 2e préf.
DESTINER
717 —
DÉTACHE
2o P. e.rt. Le destin, la puissance suprême qui règle
J( ort de chacun. 0 saintes destinées, Qui prenez soin de ses
Je s florissants, rac. Idylle sur la paix. Sa — , qui le con-
ait si singulièrement, le réservait à l'exécution des plus
ides choses, volt. Ch. Xll, 2.
>ESTINER [des'-ti-né] v. tr.
;tvm. Emprunté du lat. destinare, m. s. |j xiic s. Tôt
ement est destiné, Éneas, 525.]
|. Vieilli. En parlant de la puissance suprême, fixer
' "ice dans l'ordre des événements. Nous ne mourrons
lore cette fois-ci jusqu'à ce que le jour destiné arrive,
. . iir/n. sur fOdyss. liv. 10. Ce Jésus... était destiné pour
a| plus haute... mission, bourd. ;^e Nativité', 1. Le Ciel...
O'pour ton châtiment a destiné mon bras, corn. Gai. du
, 2. La Providence qui nous destine comme il lui plaît.
1° — à qqn. Fixer d'avance comme devant être en
à qqn. A qui destinez-vous l'appareil qui vous suit?
: ndr. V, 5. Votre père à l'autel vous destine un époux,
. UI, 4. Tous les noms destinés aux parjures, ID. Andr.
, „. li Vieilli. — pour qqn. Du même poignard pour César
dltiné, CORN. Pomp. i, 1.
2» — à qqch. Fixer d'avance comme devant être em-
i qqch. Bien que leur naissance au trône les destine,
Sicom. II, 1. Se — au barreau. Si le preneur emploie la
£|Se louée à un autre usage que celui auquel elle a été desti-
i!, Code civil, art. 1729. J'étais donc encore destiné à rendre
tilevoir funèbre..., boss. D. d'Orl. || Vieilli. — pour qqch.
c|ii-là destiné pour les regards du maître, la f. Fab. m, 12.
(prince destiné pour régner après vous, cORN. lier, i, 1.
3o Vieilli. Décider ce qu'on fera. Il avait destiné cela,
(iiu'il avait destiné de faire.
IjESTITUABLE [des'-ti-tuàbl' ; en vers, -tu-àbl'] adj.
iÉTYM. Dérivé de destituer, § 93. || xvi« s. Dn officier royal
iJ5t destituable que en certains cas, condé, Mém. ann. 1561.1
! Qui peut être destitué.
I)ESTITUER [des'-ti-tué ; en vers, -tu-é] v. tr.
lÉTYM. Emprunté du lat. destituere, m. s. || 1322. Nos
ilaoyes... ont esté destituées et gastees et portées hors de
litre royaume, Ordonn. i, 770.]
i 1" Vieilli. Priver (de ce qui sert de soutien). Être des-
é de ressources, de protection. Cette troupe de religieuses
tituée de tout secours, rac. P. -Roy al. 1. Les barbares
titués de chefs, roll. Ilist. anc. XVI, m, 6. || Fig. Être
titué du sens commun. Un déchaînement destitué de tout fon-
nent, st-sim. ix, 310.
I 2» P. ext. Déposséder (d'une place, d'une charge). Il
'ait destitué de tout emploi dans le diocèse, rac. P.-Royal,
II Absolt. — un fonctionnaire, lui ôter sa place.
DESTITUTION [des'-ti-tu-syon ; en vers, -si-on] .?. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. destitutio, m. s. || 1316. Destitu-
n, dans godef. SuppL]
I Action de destituer un fonctionnaire. La — du préfet.
1. DESTRIER [des'-tri-yé ; autrefois, -tryé] s. m.
ÉTYM. Repris au xvio s. de l'anc. franc, destrier, m. s.
rivé (§ 115) de destre, main droite (lat. dextera), le che-
de bataille étant conduit de la main droite par l'é-
er quand le chevalier ne le montait pas. || xi^ s. En
Aebrun sun destrier est muntez, Roland, 347.]
Cheval de bataille au moyen âge.
2. 'DESTRIER [des'-tri-yé] s. m.
ÉTYM. Mot provençal, de môme étymologie que des-
eri, proprt, « marteau que l'on tient de la main droite »,
' . Il 1374. Texte dans du c. dextralis. Admis trév. 1752.]
(Technol.) Marteau de forgeron. {Cf. ferretier.)
DESTRUCTEUR, "DESTRUCTRICE [dês'-trûk'-teur,
Is'] s. m. et f.
ÉTYM. Emprunté du lat. destructor, m. s. A remplacé
truiseur (encore dans oud. 1642), dérivé directement de
truire. || 1420. Destructeurs de vray jugement, Comjilainte
hnus François, dans delb. Rec]
' ^'lui, celle qui détruit. Ce — fatal des tristes Lesbiens,
' ■ ll>h. Il, 1. Tenir leurs richesses de la main de leurs des-
xteurs, MONTESQ. Espr. des lois, m, 3. || P. ext. Adjec-
t. Un fléau — . La religion mahométane, qui ne parle que de
live, agit encore sur les hommes avec cet esprit — qui l'a
idée, MONTESQ. Espr. des lois, xxiv, 4. Le peuple — ces-
ait pour un temps de jouir des privilèges des Grecs, id. ibid.
IX, 5.
DESTRUCTIBILITÉ [dês'-trûk'-ti-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scientif. destructibilitas , m. s.
§ 218. Il 1739. La destructibilité de ce métal, barth, dans-
Observ.sur les écrits mod. xix, 250. .Vdmis acad. 1798.]
Il Propriété de ce qui est destructible.
•DESTRUCTIBLE [des'-trûk'-tibl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scientif. destnictibilis, m. s.
§ 218. Il 1785. Les métaux qui sont destructibles au feu, d'hol-
bagh, Chim. mêtall. i, 171.]
Il Qui peut être détruit. {Cf. indestructible.)
DESTRUCTIF, IVE [des'-trûk'-tïf, -tîv'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. destructivus, m. s. \\ 1372. Fait
destructif, dans godef. SuppL Semble inusité au xyii» s.
Admis acad. 1798.]
Il Qui a la propriété de détruire. Exercer une action des-
tructive. Si elle (la conquête) n'était pas destructive, mon-
TESQ. Espr. des lois, x, 4.
DESTRUCTION [des'-trûk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. destructio, m. s. \\ xii" s. Et sa
destructiun Nostre redemptiun, pu. de thaun, Rest. p. 82.]
Il Action de détruire. La prise d'une viUe emportait son
entière —, montesq. Espr. des lois, xxix, 14. Avant la —
du second temple, pasc. Pens. xviii, 4. || Fig. La — de
l'empire romain, du système féodal. || La — des arbres, des ré-
coltes. La — du corps humain. || Fie/ . La — des abus, des pri-
vilèges. La — du péché ne serait pas encore complète, bourd.
Instr. Avent, ii, 5. || Les honunes ont perfectionné les moyens
de — à la guerre. La — des animaux nuisibles.
* DESTRUCTIVITÊ [des'-trùk'-ti-vi-téj s. f.
[ÉTYM. Dérivé de destructif, § 256. || Ne'olog.]
Il En phrénologie, penchant à détruire. Avoir l'instinct
de — .
DÉSUÉTUDE [dé-sué-tud'; en vers, -su-é-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. désuétude, m. s. \\ 1596. Les loix
sont abrogées... par la désuétude, lecaron, dans delb. Rec.
Semble inusité au xyii» s. Admis acad. 1762.]
Il Abandon où tombe une chose qu'on cesse de mettre
en pratique. Une loi, un usage tombé en — . Certains mots
tombés en — .
DÉSUNION [dé-zu-nyon ; en vers, -ni-on] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et union,
§§ 193 et 196. Il xv<= s. Desimlon, separacion et démembrement,
molinet, dans godef. SuppL]
Il Cessation de l'union.
il 1° Rare. Entre les parties d'un tout. Cette union se fait
(entre l'âme et le corps) sans que nous nous en apercevions ;
la — doit s'en faire de même, buff. Vieillesse et tnort.
Il 2o Entre les cœurs, les esprits. Mettre la — dans une
famille, dans un parti. La — se mit parmi les alliés. Plus leur
— met d'aigreur dans leurs haines, CORN. Tite et Bér. iv, 5.
DÉSUNIR [dé-zu-nîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et unir,
§§ 192 et 196. Il 1418. Avons icelle terre desunie de..., dans
godef. SuppL]
Il Faire cesser d'être uni.
Il 1" Les parties d'un tout. Pour — deux corps contigus,
pasc. Pesanteur de l'air, 2. Le corps de l'empire est désuni,
BOSS. Hist. univ. m, 7. || P. ext. Cheval désuni, dont les
membres de devant ne vont pas d'ensemble avec ceux de
derrière.
Il 20 Les cœurs , les esprits. — deux amants. Ce piège
n'est tendu que pour nous — , rac. Bér. m, 3. S'il vous a dé-
sunis, sa mort vous va rejoindre , cORN. Poly. iv, 4. Un mé-
nage désuni. — des parents, des alliés. Unissant nos maisons, il
désunit nos rois, CORN. Hor. i, 2.
* DÉSUNISSANT, ANTE [dé-zu-ni-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de désunir, § 47. || xyii^ s. V. à
l'article.]
Il Vieilli. Qui désunit. Le péché qu'on veut confesser n'a
plus pour ainsi parler cette force désunissante, boss. Etats
d'orais. 9.
"DÉSUSITÉ, ÉE [dé-zu-zi-té] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule dés (lat. dis) et usité,
§§ 193 et 196. {Cf. dessu à côté de insu.) Le mot est un
archaïsme chez Voltaire, car les dictionnaires postérieurs
à oud. 1642 ne le donnent plus. || 1611. cotgr.]
Il Vieilli. Qui n'est plus usité. {Cf. inusité.) Pratiques peu
convenables et aujourd'hui désusitées, VOLT. S. de L. XIV, 28.
* DÉTACHE [dé-tach'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de détacher 1, § 52. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Couche minérale le plus souvent argileuse,
DÉTACHE-CHAINE - :
qui, clans une mine, sépare un lilon de la roche. {S>jn.
salbande.)
•DÉTACHE-CHAÎNE [dé-tach'-chea' ; en vers , -ih-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de détache (du verbe détacher 1) et chaîne,
§ 209. Il 1752. TRÉv.]
Il (Ane. arlill.) Pétard pour faire sauter la chaîne fer-
mant un passage.
DÉTACHESIENT [dé-lâch'-man ; en vers, -tà-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de détacher 1, § 145. || 1642. oud.]
I. Action de celui qui se détache, état de celui qui est
détaché de qqch. Le — du monde et de ses biens, bourd.
Nativité', ^« Avent, 1. Absolt. Le remède, c'est le — évangé-
ligne, iD. Nativité, /e'" Avent, 2.
II. Proprt. Groupe détaché d'un ensemble.
Il 1° Petite troupe qu'on sépare d'un corps plus consi-
dérable. Un — de cavalerie fut envoyé en reconnaissance. Fig.
Ce regard alledt être soutenu d'un — de reproches ou d'invec-
tives, UAMii.T. Gram. 268.
Il 2" Vieilli. Religieux séparés d'une maison mère. Elle
suivit un — qui se fit de ce célèbre monastère, ST-SIM. VI, 259.
1. DÉTACHER [dé-tà-chéj v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et tache,
au sens de « point fixe » [cf. attacher), §§ 194 et 196. ||
xii" s. Li viaus Fromons fait destachier son tré, Loherains,
dans GODEF. destachier 1.]
Il Faire cesser d'être attaché.
1. Au propre. \\ 1" Séparer (une personne, une chose)
de ce à quoi elle est attachée. Le corps fut détaché du gibet.
— un chien de sa niche. On détache le bateau du quai où il est
amarré. P. anal. — qqn de ce qu'il tient embrassé. Ni crainte
ni regret ne m'en peut —, De mes bras tout sanglants il faudra
l'arracher, rac. Iph. iv, 4. Fig. Il ne pouvait en — ses yeux.
Absolt. — les prisonniers. On a détaché les chiens. Laissez-moi
relever ces voiles détachés, rac. Ber. iv, 2. || P. ext. Défaire
(ce qui tient attaché). On détache ses liens. La corde est dé-
tachée. Il détache un chaînon, puis un autre, la f. Fab. viii, 22.
Il 2» P. anal. Séparer (une chose) de ce à quoi elle
adhère. — une fleur de sa tige. D'un chêne grand et fort... Je
viens de — une branche admirable, mol. Et. iv, 5. Ma peau...
de mes os se détache, CORN. Méd. v, 3. Un bloc de rocher se
détache de la montagne.
il 3" p. ext. Séparer (qqch) d'un ensemble, (qqn) d'un
groupe. Des forts détachés, séparés du corps de la place.
Publier un fragment détaché d'un grand ouvrage. Un recueil de
morceaux détachés. Des navires ont été détachés de l'escadre.
On a détaché un bataillon du régiment. Absolt. Envoyer sépa-
rément, n est détaché avec plusieurs autres troupes pour aller
en Allemagne, SKV. 553. Après avoir détaché un cavalier de sa
garde vers eux, hamilt. Grain. 11. \\ Fig. Des figures qui
se détachent dans un tableau, qui sont plus apparentes que
les autres parties. | (Musique.) Note détachée, non liée aux
autres, et comme lancée isolément. | Famil. — un coup.
Il lui détacha un coup de poing. Fig. Son jaloux dépit... En tous
endroits, sous main, contre moi se détache, mol. Mis. m, 3.
II. Fig. Il lo Éloigner (qqn) de ceux avec lesquels il a
des liens de parenté, d'alliance, d'affection, etc. L'hymen
qui nous attache en une autre famille Nous détache de celle
où l'on a vécu fille, CORN. Ilor. m, 4. Il fallut donc chercher
Quelque nouvel objet qui l'en pût —, rac. Esth. i, 1. Vous ver-
riez des Romains Se — de Rome, corn. Attila, i, 2. Absolt. TX
craignait que les discours ne détachassent leurs alliés, fén. Tél.
11. De toutes amitiésil détache mon âme, MOL. Tar't. i, 5. L'âme
qui se détache de Dieu, bourd. Pénit. du cœur, préamb.
Il 2° Spécialt. (Théol.) Éloigner (qqn) des choses de ce
monde, pour le tourner vers Dieu. Nous — de tout ce qui
s'appelle biens temporels, bourd. Instr. Avent, ii, 6. La vertu
parfaite détache l'homme de lui-même, fén. Dinl. des morts,
18. Absolt. Vivons donc en ce monde comme détachés, boss.
Panég. St Joseph, 2. Vous êtes plus sauvages que détachés,
FÉN. Dial. des morts, 18. Peux-tu voir tant de pleurs d'un œil
si détaché? corn. Poly. v, 3.
2. DÉTACHER [dé-tà-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et tacher,
§§ 192 et 196. Il 1539. r. est. Admis acad. 1798.]
Il Débarrasser d'une ou plusieurs taches. Poudre, savon
à — . (Cf. dégraisser.)
"DÉTACHOIR [dé-tà-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de détacher 1, § 113. || Néolog.]
(18
DETAPER
-yân
[dé|
nefl|
1
Il (Technol.) Ce qui sert à détacher les flans pour mo:
naies, médailles, à mesure qu'ils sont découpés
DÉTAIL [dé-tày'] s. yn.
[ÉTYM. Subst. verbal de détailler, § 52. || xiie s. Qnev
dras vendes a détail, Floire et Dlanchefl. i, 1536.]
Il Action de détailler, résultat de cette action.
I. Au propre. Action de livrer la marchandise parp
tites quantités. Vendre en — , et, néolog. au — . Commorc
magasin de — . | P. anal. Guerre de — ,oii l'on affaiblit l'e
nemi par des attaques partielles. || Fig. Les hommes, fripa
en — (en particulier), sont en gros de très honnêtes gens;;
aiment la morale, montesq. Espr. des lois, xxv, 2.
II. Fig. Il 1° Action de considérer un ensemble dans*
moindres parties. Toutes ces règles sont d'un long —, ra
Bér. préf. Il lui fait un long — d'un repas où il s'est trom
LA br. Théophr. Impertinent. Pour bien savoir les chose
il faut en savoir le — , la rochef. Max. 106. Ne vous charg
point d'un — inutile, boil. Art p. 1. Un esprit épuisé par le-
FÉN. Tél. 22. Il m'a conté la chose en — . Des beautés de •
Un esprit de — s'applique avec de l'ordre et de la règle à tout
les particularités du sujet, la rociief. Différ. des esprifê.
Il 2" Au plur. Les détails, les particularités d'un sojï
Ne voir que l'ensemble et négliger les — . (Louis XIV) se pi
en toutes sortes de — , ST-SIM. xii, 16. Soigner les — d*!
ouvrage. S'occuper des — du ménage. Raconter une histltf
dans tous ses — . J'y prends tant d'intérêt que je n'ai pu m'ei
pêcher de me jeter dans les — , sÉv. 783.
DÉTAILLANT, * DÉTAILLANTE [dé-tà-van, -ylD
et, vieilli, DÉTAILLEUR, * DÉTAILLERESSE [dé-
yeur ; -tky'-res' ; en vers, -tà-ye-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de détailler, §§ 47 et 112. Détaillant ne i
que de ce siècle, p.-l. gourier l'emploie, et acad. l'i
en 1835. || xiiio s. Détailleur, e. boileau, Livre des
I, ci, 2, var.]
Il Celui, celle qui vend en détail. P. appos. Un marclÉl
détaillant.
DÉTAILLER [dé-tà-yé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et talDl
g§ 192 et 196. Il xii<ï s. Ma chars est purie, detallie par pUda
Dial. anime conquer. dans Romania, 1876, p. 281.
I. Diviser par portions. — un bœuf, un mouton. || P. ex
Spécialt. Vendre (une marchandise) par petites quantité
— le vin, l'eau-de-vie.
II. Énoncer avec toutes les particularités. Faire leréc
détaillé de qqch. Un inventaire détaillé.
DÉTAILLEUR, * DÉTAILLERESSE. V. détaillant.
DÉTALAGE [dé-tà-làj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de détaler, § 78. || 1752. trév. Adm
acad. 1798.]
Il Action de retirer les marchandises qu'on a étalé>
(dans une foire, un marché).
DÉTALER [dé-tà-lé] V. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) etler;
dical de étaler, §§ 194 et 196. || xvie-xviic s. DetaUons,i
marché se passe, dans Ane. Th. franc, ix, 74.]
Il 1" V . tr. Faire cesser d'être étalé. — sa marchandlB
et, absolt, Les marchands étalent le matin, détalent le sffi
Il 2° P. ext. Famil. V. intr. Quitter la place. Le rat-
ville détale, Son camarade le suit, L.\ F. Fab. i, 9. Détale tJ
et cours, iD. ibid. viii, 17. Allons, que l'on détale de ch
moi, MOL. Av. I, 3.
DÉTALINGUER [dé-tà-lin-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le P
dical de étalinguer, §§ 194 et 196. || 1690. furet. AdiJD
acad. 1762.]
Il (Marine.) Faire cesser d'être étalingué. — le c^
Absolt. Le capitaine ordonna de — .
*DÉTALLER [dé-tà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et i
§§ 194 et 196. Il 1700. liger, Nouv. Mais. rust. dans
Rec]
Il (Hortic.) Débarrasser (une plante) de ses talles (|
rejetons.
* DÉTAPER [dé-tà-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et taper
§§ 192 et 196. Il 1642. Detapper, oud.]
Il (Technol.) Débarrasser de la tape, sorte de boucl
— une bouche à feu, en ôtant le bouchon de bois oi)
liège qui la ferme. — une forme à sucre, en ôtant le bd
chon de linge mouillé qui en ferme le sommet.
DETAPISSER
— 719
DETERMINANT
DÉTAPISSER [dé-tà-pi-sé] v. tr.
M. Composé de la particule dé (lat. dis) et tapisser,
il 196. Il xvo s. Une chambre destapissee, chastell.
:i,i3. Rec.\
iie cesser d'être tapissé.
DETAXE [dé-tâks'] s. f.
ÉTYM. Subst. verbal de détaxer, § 52. || Néolog.]
Le fait de détaxer, d'être détaxé.
DÉTAXER [dé-tâk'-sé] v. tr.
I TVM. Composé de la particule dé (lat. dis) et taxer,
-l 196. Il Néolog.]
Irancbir de la taxe ou d'une partie de la taxe.
.DÉTECTIVE [dé-têk'-tîv'] s. m.
Iktym. Emprunté de l'angl. détective, m. s. de to detect,
:\rir, en lat. detegere, § 8. || Néolog.]
. Angleterre, agent de police chargé des investi-
1:11 lllj.
pÉTEINDRE [dé-tïndr'] v. tr. et intr.
i-TYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et teindre,
1 196. Il xiiic s. Por trop pou se destaint, J. de meung,
.:i7.]
I 1» Vieilli. V. tr. Faire cesser d'être teint. Cette robe
el déteinte. P. ext. Le soleil a déteint cette tapisserie.
1'> V. intr. Se décolorer, en parlant d'un tissu teint.
. r.rt. — sur qqch, lui communiquer une partie de sa
1-. La cravate a déteint sur le col de la chemise. Fig.
Son caractère a déteint sur le vôtre, il vous a fait
1 ,...io qqch de son caractère.
pÉTELER [dêt'-lé ; en vers, dé-te-lé] v. tr.
!étym. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
( al de atteler, §§ 194 et 196. A remplacé désatteler. || xiio s.
lambloit ronchin a païsant Destelé de kerue, Aiol, 4231.]
Faire cesser d'être attelé. — les chevaux. || P. ext. —
li voiture. ||yl6so/f. Le cocher a dételé. Faire dix lieues sans — .
iDÉTENDAGE [dé-tan-dàj'] s. m.
JÉTYM. Dérivé de détendre, § 78. || Néolog.]
'■ (Technol.) Action de détendre la chaîne (en tissant).
jDÉTENDOIR [dé-tan-dwar] s. m.
jÉTYM. Dérivé de détendre, § 113. || 1785. encycl. méth.
iLier.]
I (Technol.) Instrument dont on se sert pour détendre
(ipour tendre la chaîne (en tissant).
[DÉTENDRE [dé-tândr'] v. tr.
jÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et tendre,
Si.92 et 196. || xii" s. Il avise, destent et trait, Rom. de Thè-
t\, 5689.]
I Faire cesser d'être tendu.
il. Lâcher (ce qui est dans un état de tension). — un res-
iit. La corde est détendue. En disant ces mots, il se iette Sur
le, qui se détend, la f. Fab. viii, 27. Nos lyres détendues,
'.AC. Grâce, ii. || Fig. — le ressort de la volonté. — l'esprit.
Affaiblir l'attention de l'esprit. Si le sens de vos vers
le à se faire entendre. Mon esprit aussitôt commence à se
BOiL. Art p. 1. I 2. Faire cesser la contention de l'es-
t. L'esprit a besoin de se — . La température s'est détendue,
devenue moins rigoureuse. Les rapports entre les deux
'ersaires commencent à se — , à devenir moins raides.
II. Défaire (ce qui forme tenture). — les rideaux, les
peries. P. ext. — un lit, une fenêtre, une chambre. Spé-
it. Défaire les tentes d'un campement.
DÉTENIR [dêl'-nïr; en vers, dé-te-...] v. tr.
ÉTYM. Emprunté du lat. detinere, m. s. devenu détenir
as l'inHuence de tenir, § 503. || xii° s. Plure, ne s'en pot
;enir, Vie de St Gilles, 2685.]
1 1° Garder (qqch) entre ses mains, en sa possession.
> objets qu'il détient en gage. — illégalement ce qui appar-
at à un autre. L'envie est... un désespoir d'acquérir le bien
b nous voyons déjà occupé par un autre, avec une forte
ite à haïr celui qui semble nous le — , boss. Conn. de
\eu, I, 6.
2'^ Garder (qqn) en prison. Être détenu pour dettes. Au
it. passé employé substantivt. Un détenu, une détenue.
i jeunes détenus, condamnés qui, en raison de leur jeune
e, sont soumis à un régime particulier.
DÉTENTE [dé-tânf] s. f.
[ÉTYM. Tiré de détendre, sur le modèle de entente, à côté
entendre, § 45. || xiv^ s. Car elles font la destente destendre,
oiss. Orloge amour, dans delb. Rec.]
i\ Action de détendre.
I. Action de lâcher ce qui est tendu.
il 1" Ressort de — , et, ellipt, — de l'arbalète, ressort qui
détend brusquement la corde tendue de l'arc. || P. anal.
— de l'arquebuse à rouet, pièce qui, pressée avec le doigt,
laissait partir le rouet de l'arquebuse. — d'un fusil, d'un
pistolet, petit levier qui laisse partir la gâchette. Un fusil
dur à la — . || Fig. Famil. Être dur à la — , à laisser partir
l'argent. {Cf. desserre.)
Il 2° — d'une pendule, d'une montre à répétition, petit le-
vier qui laisse partir la sonnerie de la pendule, de la
montre. {Syn. déclic.)
II. Action de diminuer la tension (d'un gaz). P. ext.
Disposition du cylindre d'une machine à vapeur qui
amène cet effet. Machine à — .
III. Fig. La — du temps, changement qui rend la tem-
pérature moins rigoureuse. La — de la maladie, phase où
elle perd de sa violence. La — de l'esprit, diminution de
la contention de l'esprit. Cet événement amènera une —
dans les relations de ces deux peuples, les relations devien-
dront moins tendues.
DÉTENTEUR, TRICE [dé-tan-teur, -trïs'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detentor, m. s. On trouve de-
tenere, dérivé de détenir, en anc. franc. || 1320. Possessors
et detemptors du fié, dans godef. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il Celui, celle qui détient qqch. — d'un objet laissé en
nantissement. — injuste du bien d'autrui. Tiers — , celui qui
a acquis d'une personne une chose sur laquelle une autre
personne fait valoir des droits. — d'armes, de munitions
prohibées.
"DÉTENTILLON [dé-tan-ti-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de détente, § 107. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Petit ressort de détente qui, dans une hor-
loge, lève la roue des minutes.
DÉTENTION [dé-tan-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detentio, m. s. \\ 1287. La de-
tencion des sorcers, dans godef. Suppl.]
Il 1° Action de détenir qqch. La — illégale du bien d'au-
trui. La — d'armes de guerre, de munitions.
Il 2° Action de détenir qqn, de le garder en prison. —
préventive, arbitraire, illégale. Maison de — , nom donné aux
maisons de force ou prisons centrales. || Spe'cialt. Peine
afflictive et infamante, qui consiste à être enfermé dans
une forteresse, pendant cinq ans au moins et vingt ans
au plus.
"DÉTENUE [det'-nu; en vers, dé-te-nu] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de détenir, § 45. || 1313. Tant
comme a la détenue de sa personne appartendroit, dans godef.]
Il Vieilli. (Droit.) Le fait de détenir.
DÉTERGENT, ENTE [dé-tèr-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detergens, part. prés, de deter-
gere, déterger. || 1611. cotgr. Admis acad. 1835.]
Il (Médec.) Qui déterge. Les remèdes détergents, et, subs-
tantivt, Les détergents. [Syn. détersif.)
DÉTERGER [dé-tèr-jé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detergere, nettoyer. || xvi'' s.
PARÉ, VIII, 4. Admis acad. 1740.]
Il (Médec.) Nettoyer en amenant l'évacuation de l'hu-
meur, du pus, etc. — un ulcère, une plaie. — les entrailles.
Absolt. Prenez, Monsieur : c'est pour — , MOL. Pourc. I, il.
DÉTÉRIORATION [dé-té-ryô-rà-syon] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deterioratio, m. s. \\ xv° s. La
détérioration des bons, dans godef. Suppl.]
Il Action de détériorer, état de ce qui est détérioré.
DÉTÉRIORER [dé-té-ryô-ré ; en vers, -ri-ô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deteriorare, m. s. de deterior,
pire. Il 1411. Les achateurs ne pevent détériorer ne empirer
la chose. Coût. d'Anjou, dans delb. Rec]
Il Mettre (une chose) en si mauvais état, qu'elle ne
peut plus servir. On a laissé se — la maison. Des marchan-
dises détériorées. || Fig. Sa santé se détériore.
DÉTERMINABLE [dé-tèr-mi-nabl'] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de déterminer, § 93. S'emploie en anc.
franc, comme synonyme de déterminé. || (Au sens actuel.)
Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Susceptible d'être déterminé.
DÉTERMINANT, ANTE [dé-tèr-mi-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de déterminer, § 47. || 1752. trév.
Admis AC.\D. 1798.]
Il 1° Qui détermine. Spe'cialt. (Gramm.) Proposition dé-
terminante, qui s'ajoute à une autre proposition pour en
spécifier le sens. Substantivt. Dans les mots composés du
DÉTERMINATIF
720
DETIRER
grec, le — précède d'ordinaire le déterminé. || (Algèbre.) Un
—, dénominateur commun aux inconnues d'un système
d'équation du premier degré.
Il 2» Qui décide à prendre tel ou tel parti. Les motifs
déterminants de nos actions. C'est une raison déterminante.
DÉTERMINATIF, FVE [dé-tèr-mi-nà-tïf , -tîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de déterminer, § 257. || xv^ s. Conclusion
determinative, chaSTELL. dans godef. Suppl. | 1709. Pro-
nom modiflcatif ou déterminatif , buffier, Gramm. franc.
p. 82. Admis ac.\d. 1762.]
Il (Gramm.) Dont la fonction est de s'ajouter à une
proposition, à une partie du discours, pour en déterminer
le sens. Proposition determinative. Adjectif — . Substantivt.
L'article est un — .
DÉTERMINATION [dé-tèr-mi-nà-syon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. determinatio, m. s. \\ xivc s.
ORESME, dans meunier. Essai sur Oresme.]
I. Action de déterminer. La — du méridien terrestre. La
— des inconnues d'un problème. La — des familles du règne
végétal.
II. Action de se décider pour tel ou tel parti. (La vo-
lonté) n'a rien qui l'applique à une chose plutôt qu'à l'autre,
que sa propre — , BOSS. Libre Arb. 10. Une — volontaire au
bien ou au mal, la br. 16. || P. ext. \ 1. Parti auquel qqn
s'arrête. Prendre une — . | 2. Fermeté à suivre le parti au-
quel on s'est arrêté. Il a montré de la — . {Syn. résolution.)
DÉTERMINÉ, ÉE. F. déterminer.
DÉTERMINÉMENT [dé-tèr-mi-né-man] adv.
[ÉTYM. Pour déterminéement , composé de déterminée et
ment, § 724. || xiVs. Les choses que nous savons déterminée-
ment, ORESME, Êth. III, 6.]
Il 1° En déterminant la chose dont il s'agit. Un empê-
chement qu'on ne peut encore — prévoir, CORN. Cid, exam.
Il 2» En montrant un caractère déterminé, n y a des
gens qui veulent — une chose, la br. 4.
DÉTERMINER [dé-tèr-mi-né] ?-. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. determinare, m. s. || xn^^ s. De-
terminet, ph. de thaun, Comput, 3460.]
I. Fixer (qqch) qui est incertain. Avancer l'heure déter-
minée, RAG. Ath. III, 6. L'âge ne détermine point ni le com-
mencement ni la fin de ces deux passions, p.\sc. Amour. —
la part qui revient à chacun. Cette valeur est déterminée à dix
ducats, PASG. Prov. 14. — la distance de la terre au soleil,
les lois de la gravitation, la densité d'un corps, le sens d'un
mot. Une quantité déterminée. Spécialt. (Algèbre.) Problème
déterminé, qui a un nombre limité de solutions. (Gramm.)
Proposition déterminée, dont le rôle dans la phrase est
fixé par une proposition accessoire dite déterminante. | P.
ext. Faire arriver un événement jusque-là douteux. Ce
qui a déterminé la chute de ce corps. Cette manœuvre déter-
mina le gain de la bataille. Si Minerve n'eût déterminé la vic-
toire en sa faveur, fén. Tél. 16.
II. Fixer (qqn) qui est irrésolu. Messieurs, je vous con-
jure de — mon esprit, mol. Am. méd. ii, 5. (Que) tu puisses
enfin rencontrer où arrêter tes yeux et — tes pensées, id.
Princ. d'ÉL ii, 4. Achille menaçant détermine mon cœur, rac.
Iph. IV, 7. Monsieur, que je vous détermine A voir comme l'é-
poux que mon choix vous destine, mol. F. sav. m, 4. C'est ce
qui détermine chacun à chaque condition, pasc. Penn. xxv,
80. Ce n'est point par leur choix que je me détermine, rag.
Brit. II, 3. Il P. ext. — qqn à qqch, l'y décider. Je l'ai dé-
terminé à me suivre. Se — , être déterminé à qqch, s'arrêter,
s'être arrêté à un parti. Son âme à l'imiter s'était déterminée,
CORN. Rodog. I, 4. A suivre mon devoir je suis déterminée,
MOL. Sffan. se. 18. Absolt. Pensez-y bien : j'attends pour me
— , RAG. Mithr. IV, 4. Au part, passé employé adjectivt.
Un homme déterminé, d'un caractère déterminé, qui ne recule
pas quand il a pris un parti, n prit avec lui quelques hommes
déterminés. La princesse, déterminée cartésienne, d'alemb.
Éloges, St-Aulaire. P. ext. Un air déterminé. || Spécialt.
(Philos.) Dieu leur donne une grâce efficace qui détermine
réellement leur volonté à l'action, pasc. Prov. 2. Nous som-
mes déterminés par notre nature à vouloir le bien en général,
BOSS. Conn. de Dieu, i, 18. Plus je recherche en moi-même
la raison qui me détermine , plus je sens que je n'en ai aucune
autre que ma volonté, il). Libre Arb. 2. La volonté nous dé-
termine. Non l'objet ni l'instinct, la f. Fab. ix, 20, Disc, à
M'"" de la Sabli(}re.
DÉTERMINISME [dé-tèr-mi-nïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déterminer, § 265. || Néolog. Adi
ACAD. 1878.]
Il Doctrine suivant laquelle tout ce qui arrive est t
terminé par un enchaînement nécessaire de causes
d'eiTets. Spécialt. Doctrine suivant laquelle la volo
humaine est déterminée nécessairement à agir, par i
forces extérieures.
"DÉTERMINISTE [dé-tèr-mi-nïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déterminer, § 265. || Néolog.]
Il Partisan du déterminisme.
DÉTERRER [dé-tè-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et tei
S§ 194 et 196. Il xi^ s. Tresqu'il seit pleine hanste de te
desterrez, Voy. de Charl. à Jérus. dans delb. Rec]
Il Retirer ce qui est enterré.
Il 1° Retirer ce qui se trouve dans la terre. — des pi
mes de terre, des carottes. || Fig. Trouver une chose
chée ou peu connue. Je ne sais où tu as été — cet atti
ridicule, mol. D.Juan,iu, 1. Il déterrait les malheureux p
les secourir, hamilt. Gram. 33.
Il 20 Retirer ce qui a été mis dans la terre. — nn
sor. — un cadavre. Avoir l'air d'un déterré, êlre pâle et hâ
Il Fig. Faire reparaître au jour. Il (Dieu) va prendre
ennemis aux extrémités du monde et les déterre pour ainsi i
du fond des abimes où ils cherchaient un vain asUe, BC
Aynbition, péror. Clément Alexandrin déterra les antiquité!
paganisme, pour le confondre, BOSS. llist. univ. I, 10.
DÉTERSIF, IVE [dé-tèr-siP, -siv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. detersus, part, passé de detery»
déterger, § 257. |1 1545. g. guéroult, dans delb. 1
Admis ACAD. 1718.]
Il (Médec.) Propre à déterger. Un bon clystère —, li
Mal. im. i, 1. [Syn. détergent.)
*DÉTERSION [dé-tèr-syon ; en vers, -si-on] s. f. '
[ÉTYM. Emprunté du lat. detersio, m. s. \\ xvi« s. pa
VII, 4.]
Il (Médec.) Action de déterger.
DÉTESTABLE [dé-tes'-tàbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detestabilis, m. s. \\ 1380. Lei
Besançon estoit de très détestable vie, dans du c. foUis.]
Il Qui doit être détesté. Détestables flatteurs ! rac. Ph
IV, 6. Des enfants de son fils — homicide, ID. Ath. I, 1.
David l'héritier — , id. ibid. v, 6. Lisez l'arrêt — , cmel,
Esth. i, 3. Vous autorisez une maxime qui est — selon v<
mêmes, pasc. Prov. 15. || Voilà de ton amour le — fruit, B
Andr. v, 3. Les détestables feux de son ambition, CO
Cinna, m, 1. Faire réussir leurs détestables intrigues, Pt
Prov. 15. Qui dit froid écrivain dit — auteur, boil. Artp
Je trouve le jugement — , mol. C7nt. de l'ïic. des f. sci f
DÉTESTABLEMENT [dé-tes'-tà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de détestable et ment, § 724. || IS
EUST. desgii. dans delb. Rec]
Il D'une manière détestable.
DÉTESTATION [dé-tes'-tà-syon ; en vers, -si-on] i
[ÉTYM. Emprunté du lat. detestatio, m. s. \\ xiv» 9,
quelle douleur, en quelle detestacion, Vita Christi, dans
DEF. Suppl.]
Il Action de détester. Une — des péchés commis, joiBi
la volonté de n'en plus commettre, bourd. Pénitence, 2.
DÉTESTER [dé-tês'-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detestari, m. s. \\ xv" s. Je»
protester Que n'entens homme détester, villon, Gr. Tesll
780.]
I. Vieilli. Maudire (qqn, qqch). Tous accusent leurs d»
tous détestent leur choix, gorn. Hor. m, 2. J'entrai dans
vaisseau, détestant sa fureur, rac. Iph. il, 1. (Ils) déte
rent les iconoclastes, BOSS. llist. univ. i, 11. Ces proposit
impies que je déteste de tout mon cœur, pasc. Prov. I
Absolt. Proférer des malédictions. Le voilà qui détest
jure de son mieux, la f. Fab. vi, 18.
II. Avoir une aversion déclarée pour (qqn. qq
NÉARQUE : J'abhorre les faux dieux. — POLY. : Et moi, je le
teste, CORN. Poly. ii, 6. Je m'abhorre encor plus que ti
me détestes, rac. Phéd. Ii, 5. Haïssez, détestez l'époux, "
Amph. II, 6. Et détestés partout, détestent tous les hom;
RAC. Esth. Il, 1. A l'égard des péchés que nous détester
dont nous avons un regret véritable, bourd. Pénitenci
Détestant la lumière, rac. Phèd. V, 6.
DÉTIRER [dé-ti-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et ti
DETISER
— 721 —
DÉTOURNER
102 et 196. Il xii" s. Lors comença fort a plorer Et ses che-
Is a detirier, a. DE st-pair, Mont-St-Michel, 3130.]
Il Tirer dans tous les sens, pour étendre. [Syn. étirer.)
Il 1" — du linge, des dentelles, etc. (pour les défriper).
Il 2° Se —, étendre ses membres par un mouvement
li ('n'iasse.
• DÉTISER [dé-ti-zé] v. tr.
h;TVM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le ra-
(mI de attiser, §§ 194 et 196. || xiii" s. En li est dou feu ati-
^r Et en nos est du destisier, Trois Ennemis, dans godef.
stisier. Suppr. acad. 1878.]
\'i('illi. Ralentir (le feu) en écartant les tisons.
DÉTISSER [dé-ti-sé] v. tr.
!;ivM. Composé de la particule dé (lat. dis) et tisser,
l'Ji! et 196. A remplacé destistre (encore en 1642 dans
[! . [Cf. tisser.) |i xvi<' s. Destisser de la toile, R. est.
Il-; GODEF. Suppl.]
'' l)<'faire (ce qui est tissé). — de la toile.
.DÉTONANT, ANTE [dé-to-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de détoner, § 47. || 1729. Exhalai-
us détonantes, bourguet, Lett. sur les sels et les cris-
p. 210. Admis acad. 1878.]
scientif. ) Qui a la propriété de détoner. Un mélange —.
DÉTONATION [dé-tô-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
iTVM. Dérivé de détoner, § 247. || 1690. furet. Admis
1762.]
ait de ce qui détone. On entendit plusieurs détona-
nt de grisou au fond de la mine. La — est d'autant plus forte
3 le développement du gaz a plus d'obstacles à surmonter.
— de la poudre (à canon). P. ext. La — d'une arme à feu.
DÉTONER [dé-to-né] v. intr.
: r>M. Emprunté du lat. detonare, proprt, « tonner for-
t ». Il 1680. Détonner et fulminer, richel.]
r. scientif.) Produire un bruit soudain par une
n-(ine détente de gaz.
* DÉTONNEIiER [dé-ton'-lé ; en vers, -tô-ne-lé] v. tr.
'KiYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et tonneau,
V.:., 194 et 196. Il 1752. trév.]
I Dialect. Tirer du tonneau (le liquide qui y est con-
lu). — du cidre, de la bière.
DÉTONNER [dé-tù-né] v. intr.
M. Composé avec la particule dé (lat. dis) et ton,
et 196. {Cf. entonner 2.) || 1611. Destonner, cotgr.]
S écarter de l'intonation. Un chanteur qui détonne. Tous
s sots à la fois, ravis de l'écouter. Détonnant de concert, se
ttent à chanter, boil. Sat. 3. || P. ext. One musique qui
tonne, la br. 6. || Fig. Un mot, une phrase qui détonne,
s'aocorde pas avec le ton général du langage, du style.
1. DÉTORDRE [dé-tordr'] v. tr.
iViYM. Composé de la particule dé (lat. de) et tordre,
l.'J et 196. [Cf. détorquer.) || xi» s. Siduist sa barbe e de-
ïist sun gernun, RolaJid, 772.]
Vieilli. Tordre, tourner de travers. Les muscles qui
jvent avoir été détors (détordus) de leur due situation na-
•elle, PARÉ, XIII, 20. [Cf. détorse.) || Fig. Me — moi-même
or redresser les autres, B. de st-p. Ai'cadie, préamb. |
plaisant. Ne faire que — et avaler, avaler sans mâcher.
2. DÉTORDRE [dé-tôrdr'] v. tr.
^étym. Composé de la particule dé (lat. dis) et tordre,
192 et 196. Il xiie s. Monte el cheval, destort l'enseigne,
lêas, 9485.]
l'aire cesser d'être tordu. — du fil, de la soie. — du
ae. Au part, passe' archaïque employé' adjectivt. De la
e détorse. || Fig. Destinées Qui détordent déjà le fil de mes
aées, RACAN, Berger, m, 2.
DÉTORQUER [dé-tôr-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detorquere, détourner. {Cf. dé-
dre. extorquer, rétorquer.) || xvi*' s. V. à l'article.]
i^illi. Détourner du vrai sens (une phrase, un pas-
Ce que les politiques détorquaient en mauvais sens...,
/. Me'nipp. i, 8.
DÉTORS, ORSE [dé-tor, -tors'] adj. V. détordre.
•DÉTORSE [dé-tôrs'] s. f.
ÉTYM. Subst. particip. de détordre 1, d'après le part.
=sé archaïque détors, § 45. || xiii" s. Pendre le face sans
storse, dans godef.]
I Vieilli. Entorse. Fig. Donner de pareilles détorses à l'hy-
n, GHERARDI, Tfi. Haï. II, 193.
DÉTORTILLER [dé-tôr-ti-yé] V. tr.
M. Composé de la particule dé (lat. dis) et tortiller,
DICT. FR.INC.
,ǧ 192 et 196. || xii« s. Un escrin vet moût tost destorteiUier,
Bat. d'Aleschans, 4754, Jonckbloet.]
Il Faire cesser d'être tortillé. — une corde , une chaîne ,
une tresse.
•détoucher [dé-tou-ché] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et toucher,
§§ 192 et 196. Il 1786. encycl. méth.]
Il (Marine.) Cesser de toucher, recommencer à flotter.
* DÉTOUPER [dé-tou-pé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et toup,
considéré par erreur comme radical de étouper, §§ 194 et
196. La formation régulière serait désétouper. || xiiic s.
Au trou vient et si le destoupe, Dolopathos, 5620.]
Il Vieilli. Faire cesser d'être étoupé. Les joints des bor-
dages sont détoupés. Fig. Vieilli. — ses oreilles, les ou-
vrir, être attentif. || P. ext. — une terre, en ôter les ronces.
"DÉTOUPILLONNER [dé-tou-pi-yo-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et tou-
pUlon, §§ 194 et 196. || Admis acad. 1762 ; suppr. en 1798.]
Il (Agricult.) Élaguer (les orangers) en enlevant les
toupillons, pour que les pousses principales se ramifient.
DÉTOUR [dé-tour] s. m.
[i':tym. Primitivement *destom, subst. verbal de détour-
ner (anciennt destorner), § 52. || xiio s. En forest u en destor,
Aucassin et Nicol. xxvii, 13.]
Il 1" Action de s'écarter du chemin direct. Les ennemis
ont fait un grand — pour éviter les passages gardés, fén.
Tél. 10. Il Fig. Moyen indirect de faire ou dire qqch. De
quelque belle apparence que l'iniquité se couvrît, il en pénétrait
les détours, boss. Le Tellier. Ignorants des détours de la con-
science, mol. Mal. im. i, 7. Par combien de détours L'insensible
a longtemps éludé mes discours! r.ac. Phèd. m, 1. A prendre
ce — qui l'aurait pu forcer? id. Mithr. iv, l.Vos ordres sans
— pouvaient se faire entendre, id. Iph. iv, 4. Je ne veux point
chercher de détours et vous nier la chose, mol. Av. v, 3.
Il 2° Tracé d'une route , d'un cours d'eau qui n'est
pas direct. {Syn. tournant, circuit, coude.) Les détours de la
route. Pour rompre la violence de ses eaux trop impétueuses, il
fallut les faire couler psu: mille détours, BOSS. llist. univ. m,
4. D'autres (canaux), par de longs détours, revenaient sur
leurs pas, fén. Tél. 1. P. ext. Passage d'une rue, d'un
chemin dans un autre formant une courbure, un coude.
Un de mes gens la garde au coin de ce — , mol. Èc. des
f. V, 2. Malheur donc à celui qu'une affaire imprévue Engage
un peu trop tard au — d'une rue, boil. Sat. 6. Spécialt. Aie
plur. Ensemble de routes dirigées en divers sens , oii
l'on peut s'égarer. C'est moi dont l'utile secours Vous eût du
labjrrinthe enseigné les détours, rac. Phèd. ii, 5. Nourri dans
le sérail, j'en connais les détours, id. Baj. iv, 7. || Fig. Errer
dans les détours d'un dédale de lois, BOIL. Sat. 1.
'DÉTOURNE [dé-tourn'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de détourner, § 52. || Néolog.]
Il 1° (Technol.) Action de remettre toutes les aiguilles
la tête du même côté, pour affiler ensuite les pointes.
Il 2" (Argot.) Action de détourner l'attention. Vol à la — .
DÉTOURNEMENT [dé-tour-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de détourner, § 145. || 1493. Tant y fist
voies et chemins et tant de destornement, dans godef. des-
tornement. Admis acad. 1878.]
Il Action de détourner.
Il 1" Au propre. Le — d'un cours d'eau. Leurs détourne-
ments de tête, mol. Crit. de l'Ëc. des f. se. 3.
Il 2° Fig. Néolog. | 1. — de mineur, enlèvement d'un
mineur, d'une mineure, j 2. — de valeurs, de titres, etc.,
soustraction frauduleuse de ces valeurs, de ces titres, etc.
DÉTOURNER [dé-tour-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et tourner,
§§ 192 et 196. Il xi^ s. Ferir l'en volt se n'en fust desturnez,
Roland, 440.]
I. Écarter (une personne, une chose) de la direction
qu'elle suit.
Il 1" Une personne. — qqn de sa route. Au lieu de se —
de son chemin pour l'éviter, paSC. Prov. 11. Absolt. Se — ,
et, ellipt, famil. au sens intrans. —, s'écarter de la direc-
tion qu'on suit. — à main droite, mol. D. Juan, m, 2. || Fig.
Israël s'est détourné du Seigneur, saci. Bible, Osée, iv, 16.
— qqn de son devoir. La — de ces tristes pensées, rac Bér.
IV, 6. I Absolt. Ma mère en ce devoir craint d'être détournée,
R.AC. Ath. III, 2.
Il 2» Une chose. U détourna le fer qui allait le frapper. —
46
DÉTRACTER
722 —
DETREMPER
un fleuve de son cours. Ce fut dans le même lac qu'elle avait
creusé que Cyrus détourna l'Euphrate, BOSS. Ilist. univ. m, 4.
Tel qu'un ruisseau docile Obéit à la main qui détourne son
cours, n..\c.Eslh. ii,8. P.ext. Un jouruncoq détourna (écarta,
en grattant le fumier) Une perle, la f. Fah. i, 20. || Fig.
Il est en ma puissance De — le coup, mol. Et. i, 8. De nos
têtes sur eux détournez cette foudre, corn. Oth. i, 2. Je re-
connus Vénus et ses feux redoutables... Par des vœux assidus
je crus les — , rag. Plu}d. i, 3. — les soupçons. Pourquoi dé-
tournais-tu mon funeste dessein? rac. Phèd. m, 1. — une
somme de sa destination. — l'entretien du sujet dont on parle,
et, absolt, — l'entretien. Embarras que vous essayez d'éluder
en détournant la question, pasg. Prov. 12. — un passage de
son véritable sens, et, absolt , C'est ainsi qu'il détournait
l'Écriture sainte, boss. Hist. univ. ii, 23. — un mot de sa si-
gnification naturelle, et, p. ext. — le sens d'un mot. Prendre
im mot dans un sens détourné. Un compliment, un reproche
détourné, qu'on n'adresse pas directement à la personne.
II. Tourner (une personne, une chose) dans une au-
tre direction.
Il l» Une personne. Se — pour ne pas voir qqch. Craignant
de pleurer, il se détourna, sÉv. 425.
Il 2" Une chose. — la tête. Vous détournez les yeux, uac.
Bér. II, 4. Il Fifi . Ses yeux, comme effrayés, n'osaient se — ,
RAG. Ath. II, 2. Détourne tes oreilles De tout conseil barbare, ID.
Esth. III, 3. Si vous détournez votre face, une nuit affreuse nous
enveloppe, boss. Concupisc. 32. || Spëcialt. Tourner dans
le sens opposé. — une corde, une chaîne. (Technol.) Dans
la fabrication des aiguilles, remettre toutes les aiguilles
la tôte d'un même côté, pour affiler ensuite les pointes.
III. Mettre à l'écart (une personne, une chose).
Il 1" Une personne. Il détourne l'enfant Du perfide voisin,
LA F. Fab. IX, 1. Spëcialt. (Droit.) — un mineur, une mi-
neure, les enlever. Si la personne ainsi détournée est une fUle
au-dessous de seize ans accomplis, la peine sera celle des tra-
vaux forcés. Code pénal, art. 355. P. ext. (Chasse.) — un
cerf, un sanglier, le mettre à part pour être chassé, en re-
connaissant et en marquant l'enceinte où il se trouve.
Il 2" Une chose. — de l'argent, des valeurs, les soustraire.
Ces personnes avaient détourné cet argent pour l'employer con-
tre l'État, PASC. Prov. 15. || Un lieu détourné, qui est à l'écart.
Égaré dans ce canton détourné de la nature, pasg. Pens. i, 1.
Une rue détournée, qui est à l'écart des rues principales de
la ville. Un chemin détourné, non direct. || Fig. Voie détour-
née, chemin détourné. | 1. Ligne de conduite éloignée de
la droite voie. Je t'ai ramenée... des voies détournées où tu te
perdais, BOSS. A. de Gonz. \ 2. Ligne de conduite éloignée
de la voie directe. Ce n'est que par faiblesse et faute de con-
naître le droit chemin, qu'on prend des chemins détournés et
qu'on a recours à la ruse, fkn. Dial. des morts, 74.
DÉTRACTER [dé-trâk'-téj V. tr.
[ÉTYM. Tiré de détracteur, § 37. || 1530. lef. d'ét.'vples,
Bible, Prov. 13 ]
Il Chercher à rabaisser.
DÉTRACTEUR [dé-trâk'-teur] 5. m.
[ktym. Emprunté dulat. detractor, yn. s. \\ xiv" s. Conspi-
rateurs et détracteurs contre le roy, Chron. de Flandre, dans
DELB. Rec]
Il Celui qui détracte. Les plus grands hommes ont eu des
détracteurs. Tout l'effort des plus noirs détracteurs, cORN.
Imit. III, 4. Les détracteurs du mérite, de la vertu.
DÉTRACTION [dé-trak'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detractio, « retranchement »,
et au fig. « médisance ». || (Au sens I.) xa^ s. Le siste,
detractiun, pu. de thaun, Best. p. 88.]
I. Tentative pour rabaisser. Pour donner couleur à vos
détractions, CORN. Suiv. m, 10.
II. (Ane. droit.) Prélèvement fait par l'État sur les suc-
cessions recueillies par des étrangers, les valeurs empor-
tées hors du pays. {Cf. aubaine.) Le droit de — est en Al-
lemagne ce qu'on appelle en France droit d'aubaine, trév.
» DÉTRANCHER [dé-tran-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et trancher,
§§ 192 et 196. Il xie s. Grant sunt li colp as helmes detranchier,
Roland, 3889.]
Il Anciennt. Trancher. Ce sont les chérubins par qui fut
detranchée La grand force d'Assur, d'aub. Trag. 3. || Spë-
cialt. (Blason.) Écu détranché, coupé par une bande qui,
au lieu de partir de l'angle dexlre, part du bord supérieur
ou du côté dextre.
DÉTRANGER [dé-tran-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et 1';:
verbe étranger, plus anciennement estrangier, qui sign
« éloigner » en anc. franc. §§ 192 et 196. || xviie s. I
l'article. Admis acad. 1835.]
Il (Jardin.) Chasser, faire disparaître (les animaux
sibles). On détrange les corneilles, Nouv. Mais. rust. ti
DELB. Rec.
* DÉTRANSPOSER [dé-trans'-pô-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et tran
ser, §§ 192 et 196. || Nëolog.]
Il (Typogr.) Remettre en place (ce qui a été transpi.
"DÉTRAPE [dé-trâp'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de détraper, § 52. || 1700. la m
NOYE, Noël s, gloss.]
Il Dialect. Le fait d'être débarrassé, n est mort : v.
une bonne — ! {Syn. débarras ; cf. dépêche.) || Le lieu où :
se débarrasse. {Syn. débarras, décharge.)
'DÉTRAPER [dé-trà-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et trap
§§ 194 et 196. {Cf attraper.) ||xiiic-xivc s. Effree soy, s
detrape Et lasche, chrétien legouais, Ovide, dans go;
destraper.]
Il Vieilli et dialect. Débarrasser. Comme le criminel
ses fers détrapé, hardy, Procris, 5. Fig. La fortune me
trapera de bien des gens que je n'aime point, bus3Y-r.\bl
dans SÉV. 278.
" DÉTRAQUEBiIENT [dé-trâk'-man ; en vers, -
ke-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de détraquer, § 145. || xvic-xvii« s. Sentir
détraquement en son ame, fr. de sales, dans godef. Sup^
Il Le fait de se détraquer.
DÉTRAQUER [dé-lrà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et ti
§§ 194 et 196. Il 1464. Et conclurent ensemble d'eulx dt
quer et départir par divers chemins, dans Bibl. Ec. des Ch
tes, 1854, p. 273.)
Il 1° Vieilli. Déranger dans sa marche. Que rien ne p
— du bon chemin, Richelieu, Lett. vu, 474 (1619). Spëci'
(Manège.) Un cheval détraqué, dont on a dérangé les allu!
Il 2» P. ext. Déranger dans son mécanisme. Voilà
machine qui se détraque, regnard, Ret. impr. se. 16.
mouvement de la pendule est détraqué. || Fig. Famil. A^
le cerveau détraqué. H fait un temps entièrement détraqué, !:^
802. Leur amitié s'est détraquée.
1. DÉTREMPE [dé-trânp'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de détremper 1, § 52. || xvi« s.
je tirasse l'eau pour la destrempe d'iceluy (mortier), B. palis
p. 382.]
Il (Peint.) Couleur broyée à l'eau et détrempée a
de la colle liquide, qui n'a pas la soUdité de la couleu
l'huile. Peindre en — . || Fig. Famil. Un ouvrage en —,
vrage littéraire sans consistance. Une ressemblance
(fugitive), SÉV. 200. Un mariage en — , liaison éphémère
deux personnes qui ne sont pas mariées.
2. "DÉTREMPE [dé-trânp'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de détremper 2, § 52. || 1722. La
trempe en découvre le faible, réaumur, Art de conv. le
en acier, p. 155. J
Il (Technol.) Opération par laquelle on enlève latren
de l'acier.
1. DÉTREMPER [dé-tran-pé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. distemperare, m. s. devenu destempij
destremper {V. § 342 et tremper), détremper, § 422.]
Il 1» Délayer à demi (une substance solide) en mélî
géant avec un liquide. — le mortier. Des couleurs détP
pées avec de la colle. La pluie a détrempé les chemins,
mers immenses ne paraissent aux immortels que comme
gouttes d'eau dont ce morceau de boue est un peu détrem
FÉN. Tél. 9. Il Fig. Vieilli. Amollir. Retenir la viguei
leur courage, laquelle s'écoulerait et se détremperait autr(
par la volupté, amyot, Démétr. 24.
Il 2" Vieilli. Mélanger (une liqueur) avec un auti
quide. Comme si quelqu'un détrempait du bon vin d'eau boi
et amère, calv. Instit. chr. II, v, 15. || Fig. Boire le oàl
de la colère de Dieu, ce calice de fiel et d'amertume, ce oà
qu'il a détrempé dans le jour de sa fureur, bourd. Enfer,
Absolt. — un peu l'humeur mélancolique d'un homme, )
gnard, Fol. a?». H, 7.
2. DÉTREMPER [dé-tran-pé] V. tr.
DÉTRESSE
YM. Composé de la particule dé (lat. dis) et tremper,
1196. Il Admis ACAD. 1694.]
1 cchnol.) Faire cesser d'être trempé. — l'acier.
lÉTRESSE [dé-tres'] s. f.
'TYM. Du lat. pop. *dïstrïctia, m. s. devenu destrece,
o08, 378, 407 et 291, puis détrece, écrit arbitraire-
étresse, §422. Le mot pop. *districtia est à districtus,
'ans le môme rapport que le class. angustia (F.
e) à angustus.]
i Serrement de cœur poignant. Pousser des cris de — .
12'' Situation poignante. Être dans la—. Spécialt. (Ma-
ri .1 Un navire en — , qui va périr si on ne lui porte se-
signal de — , par lequel un navire en détresse de-
ilu secours. Tirer le canon de — .
pÉTRESSER [dé-trô-sé] v. tr.
Itym. Composé de la particule dé (lat. dis) et tresser,
\ cl 196. Il xiiio s. Si cheveul tuit destrecié furent, g. de
, Rose, 329, Marteau.]
w' ùiire (ce qui est tressé).
JDÉTRET [dé-trè] S. m.
ri M. Forme dialectale de détroit, proprt, « chose res-
, § 16. {Cf. le provenç. moderne destrè, pressoir.)
s. poMEY, Dict. royal, dans furet. 1701.]
J cchnol.) Étau à main.
ÉTRIMENT [dé-tri-man] s. m.
.1. Emprunté du lat. detrimentum , m. s. proprt,
1 d'user en frottant ». {Cf. le sens II.) || (Au sens I.)
: •. iCxte dans GODEF. SmjOjd/.]
Dommage résultant de ce qu'on perd. Cela a tourné
à a — . Fût-ce au — de mon propre intérêt. Moi-même je
mil fais un immuable arrêt, rotrou, Bé/is. m, 7. Les deux
piiances conclurent la paix au — de leurs adliés. Au — de
s; loire, de sa réputation. Au — des arts et des professions
nissaires, volt. S. de L. XV, 30. || Fig. (Astrol.) Planète
tpijst en son — , dans un signe opposé à sa maison.
i(. (Sens repris du sens propre du mot latin et tombé
l'hui en désuétude.) Ce qui s'est désagrégé suc-
nient de rochers, de substances végétales ou ani-
u - -. \Syn. détritus.) La terre végétale, dont la substance est
picipalement composée des détriments des végétaux et des
aijiaux, BUFF. Epoq. de la nat. Genèse des anim.
IDÉTRIPLER [dé-tri-plé] v. tr.
;tym. Composé de la particule dé (lat. dis) et tripler,
t 196. Il xviiio s. MATiNET, Ex. milU. dans trév.]
Diilit.) Remettre double ou simple (ce qui était tri-
[) . i^pccialt. — les files d'un bataillon.
IDÉTRITER [dé-tri-té] v. tr.
jrrYM. Dérivé du lat. deterere, broyer, par le part, passé
iiitum, § 154. || 1785. engycl. méth.]
j(Technol.) Écraser (les graines oléagineuses, les oli-
n.
JDÉTRITION [dé-tri-syon] s. f. ■
:tym. Emprunté du lat. detritio, m. s. || Néolog.]
[T. scientif.) Séparation de certaines parties d'un
ps par frottement, écrasement, etc. L'on n'y observe
' 15 li!s coquilles fossiles) ni — ni ruptures, guvier, Rë-
'h p. 14.
DÉTRITIQUE [dé-tri-tïk'] adj.
îTYM. Dérivé de détritus, § 229. || Néolog.]
(T. scientif.) Formé de détritus. Terrains détritiques,
nés successivement de débris de roches désagrégées,
substances végétales ou animales décomposées.
DÉTRITOIR [dé-tri-twàr] s. m.
ÎTYM. Dérivé de détriter, § 113. || 1785. encygl. méth.]
(Technol.) Meule verticale d'un moulin à olives.
lÉTRITUS [dé-tri-tûs'] s. m.
îtym. Emprunté du lat. détritus, usé. {Cf. détriment.)
a dit au xviii» s. detritum dans un sens analogue :
'îtritum », terme latin qui se dit en notre langue pour si-
ier une pierre ou un cristal usé, ce qui forme le sable et le
Irter, trév. || 1780. Les détritus de granit. Journal de
iricult. mars, p. 109. Admis acad. 1835.]
(T. scientif.) Amas de débris de roches désagrégées,
=;ubslances végétales ou animales décomposées.
•ÉTROIT [dé-trwà] 5. m.
TYM. Du lat. pop. *dlstrïctum (dans lequel se confon-
it les deux mots du lat. class. districtus, i, part, passé de
ringo, resserrer, et districtus, us, district), devenu des-
destroit, §§ 342, 315, 386 et 291, détroit, § 422. {Cf.
:et.)]
723
DÉTROUSSER
I. Espace resserré.
Il ±° Vieilli. Défilé, isthme. S'étant saisi des détroits (de
la Cilicie), vaugel. Q.-Curce, m, 7. Le — de Corintlie, de
Panama, trév. j P. anal. (Anat.) Rétrécissement de la ca-
vité pelvienne. — abdominal ou supérieur, périnéal ou infé-
rieur. Il Fig. Difficulté dont on a peine à sortir. {Cf. dé-
tresse.) Ceux qui tombent en tels détroits de nécessité, amyot,
Ant. 21. Un Dieu existant et une âme immortelle le jetaient (le
duc d'Orléans) en un fâcheux —, st-sim. xi, 186.
Il 2" Bras de mer resserré entre deux terres. Le — de
Gibraltar. \\Absolt. Passer le —, passer de France en An-
gleterre, et réciproquement.
II. Vieilli. District. Quand des chiens étrangers passent
en quelque endroit Qui n'est pas de leur —, la f. Fab. x, 14.
* DÉTROMPEMENT [dé-tronp'-man ; en vers, -trou-
pe-...] s. m.
[étym. Dérivé de détromper, § 145. || xvii" s. V. à l'ar-
ticle.]
Il Vieilli. Le fait d'être détrompé. Le — des vaines fan-
taisies de la grandeur et de l'ambition, m^c de mottev. Méni.
IV, 34.
DÉTROMPER [dé-tron-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et tromper,
§§ 192 et 196. {Cf. déduper.) || 1611. gotgr.]
Il Faire cesser d'être trompé, tirer de l'erreur où l'on
est (au sujet de qqn, qqch). Faut-il un autre spectacle pour
nous — , et des sens, et du présent, et du monde ? Boss. D.
d'Orl. On est quelquefois moins malheureux d'être trompé de
ce qu'on aime que d'en être détrompé, la rochef. Max. 395.
— son amour d'une feinte forcée, rac. Baj. m, 4. || Absolt.
Tirer d'erreur. Ceux qui pouvaient le — et résoudre ses dou-
tes, BOURD. Relig. chrét. 2. Ce cœur préoccupé Qui lui-même
craignait de se voir détrompé, rag. Baj. iv, 5. n veut par cet
affront qu'elle (Rome) soit détrompée, ID. Brit. i, 2. — un
homme préoccupé de son mérite, la roghef. Max. 92. Se
— , revenir de son erreur. On s'est détrompé depuis peu du
scrupule qu'on avait de vous fréquenter, furet. Rom. bourg.
II, 121.
' DÉTRONCATION [dé-tron-kà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. detruncatio, m. s. || Néolog.]
Il (Médec.) Action de séparer la tête du tronc. Spécialt.
Opération qui consiste à séparer du tronc la tête du fœtus
mort, pour l'extraire plus aisément. {Cf. décollation.)
DÉTRÔNEDIENT [dé-trôn'-man ; en vers, -trô-ne-,..]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de détrôner, § 145. || xviii"' s. Avant-coureurs
du détrônement du roi Auguste, volt. Ch. XII, 2. Admis
AGAD. 1878.]
Il Chute d'un roi dépossédé de la royauté.
DÉTRÔNER [dé-trô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et trône,
g§ 194 et 196. Il 1611. Desthroner, cotgr.]
Il Déposséder de la souveraineté. Si un grand prince qui a
régné de nos jours avait suivi ces maximes lorsqu'il vit un de
ses voisins détrôné, montesq. Ro7n. 6. Et lorsque Antiochus fut
par eux détrôné, corn. Nicom. ii, 3. || P. anal. Jeu du roi
détrôné, jeu d'enfants oil, l'un d'eux étant monté sur un
banc, sur une éminence, les autres s'efforcent de le ren-
verser. Il Fig. Déposséder de la prééminence. Racine vint
— Corneille.
* DÉTROQUER [dé-trô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du gascon destrouca, m. s. qui corres-
pond à l'anc. franc, destrochier, « séparer », composé de
la particule dés (lat. dis) et troche, faisceau, § 11. || Néolog.]
Il (Technol.) — les huîtres, les détacher pour les par-
quer.
DÉTROUSSER [dé-trou-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et trousse,
§§ 194 et 196. Il xn'2 s. Por les chaitis destrosserent lor maies,
Si lor douèrent et dras et pels et chapes, Couronn. de Louis,
1348.]
Il Faire cesser d'être troussé (relevé et lié en paquet).
— sa robe. Se — . Faire une visite en robe détroussée, en robe
dont on a laissé retomber la queue, et, fig. en cérémonie.
— un paquet, une malle {vieilli), les défaire, en ôter ce qui
s'y trouve empaqueté. || P. ext. En parlant des voleurs de
grand chemin. — un voyageur, lui enlever son bagage, ce
qu'il avait avec lui. {Cf. dévaliser.) || P. anal. Un faucon qui
détrousse, qui enlève la proie à un autre.
DÉTROUSSEUR
— 724
DEUTERONOME
DÉTROUSSEUR [dé-trou-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de détrousser, § 112. || 1539. Brigand et
destrousseur de gens, R. i:ST.]
Ij Celui qui détrousse les voyageurs , qui vole sur les
routes. Dn — de grand chemin.
DÉTRUIRE [dé-truïr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *destrûgere (class. destrûere, au part,
passé destrùctus), m. s. devenu destruire, §§342, 356, 396,
290 et 291, détruire, §422.]
Il l» Défaire (ce qui est construit). Les rois de Perse
avalent détruit les temples des Grecs, monticsq. Espr. des
lois, X, 14. n détruisit le temple de Jérusalem, boss. Ilist.
univ. II, 6. Pendant qu'il la détruit (la maison) et qu'il la
renverse pour la refaire toute neuve, il). Sur la moTt, 2. Ils
détruisirent Carthage, disant qu'ils avaient promis de conserver
la cité et non pas la ville, montesq. Rom. 11. Le Seigneur a
détruit la reine des cités, rag. Ath. m, 7. Le roi fit — jus-
qu'aux pierres et aux fondements matériels de Port-Royal, ST-
siM. m, 415'. Il Fig. Défaire entièrement (ce qui est établi,
organisé). — un royaume, une cité. Les Médes qui avaient dé-
truit le premier empire des Assyriens, boss. Uist. univ. in,
4. Rome fut détruite parce que toutes les nations l'attaquèrent
à la fois, MONTESQ. Rom. 19. David triomphe, Achab seul est
détruit, RAC. Ath. v, 6. — le paganisme, le culte des faux
dieux. Partager la religion entre lui et les autres dieux était la
— , BOSS. Hist. univ. Ii, 16. Ces princes crurent n'en pouvoir
modérer le culte (des images) qu'en le détruisant, montesq.
Rom. 22. Cette secte fut en quelque façon détruite chez les
Romains, ID. ifjid. 20. — la royauté. Ceux qui s'offraient à —
la tyrannie par un seul coup, boss. R. d'Angl. — les institu-
tions, le commerce, l'industrie.
Il 2" Ruiner entièrement. L'orage a détruit la moisson.
Le ver blanc détruit les plantes. Un incendie a détruit la forêt.
Notre corps est détruit après la mort. || Fig. Faire dispa-
raître. — les abus, les privilèges. — le bonheur, les espéran-
ces de qqn. Mes ans se sont accrus, mes honneurs sont dé-
truits, RAC. Mithr. m, 5. La coutume est une seconde nature
qui détruit la première, pasc. Pens. m, 19. Vous ne manquez
que de chaleur : Le long âge en vous l'a détruite, i.a f. Fab.
VIII, 3. L'avenir détruisant le passé, rac. Brit. i, 1. Comme
on voit tous ses vœux l'un l'autre se — ! id. Phêd. i, 3. || P.
pxt. Tuer. Ils (les hommes) ont depuis enchéri sur la manière
de se — réciproquement, la br. 10. Fainil. Se — , mettre
lin à ses jours. J'attendrai du hasard qu'il ose le — (Auguste),
corn. Cinna,ï,2. — les animaux nuisibles. {Cf. détranger.)
— les miasmes. — les microbes par la désinfection. Il faut de
celui-ci (du lion) conserver l'amitié. Ou s'efforcer de le — , la
F. Fah. XI, 1. Il Fig. Mettre à bas (un rival, etc.). Quel mal
vous ai-je fait... Pour vouloir me — et prendre tant de soin De
me rendre odieux, mol. /''. sav. iv, 2. Messieurs les courtisans,
cessez de vous — , la f. Fab. viii, 3.
•DÉTRUISANT, ANTE [dé-trui-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de détruire, § 47. || xiv« s. n n'est
chose tant destruisant, J. i.K fèvre, dans delb. JRec]
Il Qui détruit. Plus détruisante que tous les foudres, boss.
^e Assompt. 2.
DETTE [dêf] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *d§bita (class. debitum, § 543), m. s.
(proprt, « chose due »,du part, passé de debere, devoir),
devenu "debta, detta, dette, §§ 290, 291 et 369. Souvent masc.
en anc. franc, et jusqu'au commencement du xvii'^ s.]
Il Ce que qqn doit à un autre.
Il l" Ce que qqn a à payer à un autre (prêt, prix d'une
chose vendue, etc.). Faire des dettes, avoir des dettes. Payer
ses dettes. Payer les dettes de qqn. Autrefois on était mis en
prison pour dettes. A l'occasion des contraintes qui s'exécutaient
pour dettes par les riches contre les pauvres, boss. Hisi. univ.
m, 7. Dn tas d'hommes perdus de dettes et de crimes, corn.
Cinna, v, 1. 1 Loc. prov. Qui paie ses dettes s'enrichit. | Nier,
avouer une — . Fig. Nier, avouer, confesser la — , se défendre,
convenir d'une chose à son désavantage. C'est dénier en-
semble et confesser la — , corn. Illus. com. ii, 8. || Spficlalt.
Dettes criardes, dont le remboursement est urgent. — ac-
tive, créance. — d'honneur, qu'on est engagé sur l'honneur
à rembourser, comme dette dejeu, etc. — publique, somme
empruntée par un État et pour laquelle il paie un intérêt
annuel appelé rente. — flottante, emprunt de l'État rem-
boursable à terme peu éloigné. — consolidée, emprunt
d'État dont la rente seule est exigible. Le grand livre de la
— publique, registre où les noms des créanciers de la dette
publique sont inscrits avec l'indication de ce qui e>:
il chacun.
Il 2» Devoir qu'impose une obligation contractée
vers qqn. Avoir envers qqn une — de reconnaissance. !
que nous avons contractée envers nos parents, envers
patrie. Payer sa — à la patrie, jj P. ext. Payer sa — à 1
ture, mourir.
"DETTEUR [dè-te'iir] s. m.
[ÉTYM. Du lat. debitOrem, devenu *deb'tor, detteur, §?
369, 325 et 291. || xii<^ s, Eissi cum nus pardununs a no
turs, Orais. domin. dans godef. deteor.]
Il Vieilli. Débiteur. Je connais maint — , la f. Fab. y.
* DÉTUMESCENCE [dé-tu-mes'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. delumescere, désenfler, § 2'
1792. ENCYGL. MÉTH.]
Il (Médec.) Action de se désenfler. La — de la joue
flée par une fluxion.
* DÉTURBATEUR, TRICE [dé-tur-bà-teur, -trïs'j
[ÉTYM. Dérivé du lat. deturbare, déranger, §249. || 1
Force deturbatrice, dans encycl. métii.]
Il (T. scientif.) Qui dérange. (Astron.) Force déto
trice, qui, par l'attraction d'une planète voisine, mo"
la révolution d'une planète autour du soleil.
DEUIL [deuy'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. dôlium, m. s. (tiré de dolere, a
de la douleur), devenu dueil, deuil, §§ 320, 463 et 291.
lium se trouve en latin non seulement dans le com)
cordolium, mais isolément. V. commodien, Instr. II, x
1, et Corp. inscr. lat. v, 1729.]
I. Affliction que cause la mort d'une personne ail
Changer l'allégresse en un — sans pareil, CORN. Rodog.
Paraître en des lieux que tu remplis de — , id. Cid, m, !
mort fut un — général. Dn jour de — . AchUle mit vingt
tout Dion en — , boil. Êp. 1. Faire son — d'une cho»i
résigner d'avance à sa perte. | Fig. La nature en —, à :
pect désolé. Salut, derniers beaux jours; le — de la m
Convient à la douleur, lamart. Médit. 1.
II. Marques extérieures de cette affliction, consac
par l'usage ; vêtements, tentures, carrosses drapés, et
Il l" Vêtements le plus souvent noirs. Être vêtu ût
Ils allèrent tous au-devant de lui tous habillés de — , SÉV.
Porter le — de qqn. Magasin de — , où l'on vend desv
inents de deuil. Être en grand — , en — de veuve. — de (
que prennent les personnes de la cour à la mort i
membre de la famille régnante ou des familles soi
raines des autres États. Prendre un — moins sévère,
demi-deuil.) Le — enfin sert de parure, la f. Fab. VI.
Quitter le — . Le temps de son — est fini, et, ellipt, Son -
fini. Dn — d'un an. La plaintive Élégie en longs habits de — , I
Art p. 2. I Papier de —, bordé de noir. Fig. Famil. i
les ongles en — , malpropres, noirs de crasse sur les bo
Porter le — de sa blanchisseuse, avoir du linge malpro
Il 1° Tentures funèbres. La maison mortuaire et Vis.
sont tendues de — .
Il 3» Cortège funèbre. Le fils du défunt conduisait U
marchait en tête du cortège funèbre. Fig. Il a mené 1
de sa génération, il a vu mourir ses contemporains. ■
'DEUTÉRAGONISTE [déu-té-rà-gù-nïsl'] .?. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec 5cUT£paYuvi7TT|C; , m,
Néolog.]
Il (Antiq. grecque.) Acteur jouant les seconds rt
{Cf. protagoniste, tritagoniste.) -t);
*DEUTERGIE [déu-tèr-jij s. f. r>
[ÉTYM. Pour deutérergie, composé avec le grec ÔEÛts
second, epYO'^» œuvre, et le suffixe ie, § 279. || Néolog
Il (Médec.) Ensemble des effets consécutifs seconda
d'un traitement, d'un médicament.
»DEUTÉRIE [deu-té-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec ôsuiÉotov, arrière-faix, § 28
N(^olog.]
Il (Médec.) Rétention de l'arrière-faix dans la inab
DEUTÉROCANONIQUE [déu-té-rù-kà-nô-nïk']
[ÉTYM. Composé avec le grec Ssûxepoî, second, el
vovixôç, canonique, § 279. || 1732. trév. Admis acad. i
et écrit d'abord deutero-canonique.]
Il (Théol.) Qui n'a été mis que postérieurement p«
les livres canoniques. Les livres deutérocanoniques oonç
nent Tobie, Judith, la Sagesse, l'Ecclésiastique, etc. {Cf.
tocanonique.)
DEUTÉRONOlffE [de"u-té-ro-n6m'] s. m.
DEUTEROPATIIIE
725
DEVANT
M. Emprunté du lai. ecclôs. deuteronomium, grec
vô|Aiov, m. s. proprt, « où il y a de secondes lois ».
;. Ci fine deutronomes, Bible, ms. franc. Bibl. nat.
'.H5, V».]
i/dinier livre du Penlateuque.
IDEUTÉROPATHIE [déu-té-rô-pà-ti] s. f.
ôiYM. Composé avec le grec Seûxepoî, second, -TriOoç,
', et le suffixe ie, § 279. {Cf. le grec Se-j-uepoTriôeia,
.' impression.) || 1792. encycl. méth.]
■dec.) Il l" Affection morbide secondaire, dont
: oppemenl est dû à quelque affection antécédente,
i'rotopathie.)
2 ' I Jouteur d'une partie du corps dépendant de sa
ipathic avec une autre partie.
DEUTÉROPATHIQUE [déu-té-ro-pà-tïk'] adj.
: AI. Composé avec le grec SEÛTepoç, second, Traôo;,
-, et le suffixe igue, § 279. || 1771. trév.]
M'dec.) Qui a le caractère de la deutéropathie. {Cf.
ij.opathique.)
'DEUTÉROSCOPIE [déu-té-ros'-ko-pi] s. f.
M. Composé avec le grec 6eÛT£poî, second, axoTre'v,
le suffixe ie, § 279 ; proprt, « seconde vue ». || Néo-
dec.) Hallucination où l'on voit des choses qui ne
, is présentes.
DEUTO [déu-tô] préfixe.
i M. Abréviation arbitraire de deutero, emprunté du
-^Tspoç, second, § 282. || Ne'olog.]
limie.) Préfixe indiquant le second degré. Deuto-
jûiié, qui occupe le second degré dans les composés
: ciubone. {Syn. bioarboné.) Deutochlorure , la seconde
I rombinaisons du chlore avec un corps simple, etc.
'. proto.)
lEUX [deii ; l'a; se lie en se prononçant z] adj. et s. m.
lYM. Du lat. duos, m. s. devenu *doos, dous, deus, et
lit arbitrairement deux, §§ 325, 356 et 418.]
1" Adjectif numéral cardinal. Un plus un. Voici le bras
; venge nos — frères, GORN. Hor. iv, 5. Une voiture à —
/aux. Un vaisseau à — ponts, à — mâts, et, ellipt, Un —
is, un — ponts. {Cf. deux-dents.) — points, signe de ponc-
iiin annonçant le plus souvent une citation. — sous.
)per — fois. — avis valent mieux qu'un. De tous les — côtés
des pleurs à répandre, corn. Hor. ii, 1. On ne voit point
iiois le rivage des morts, rac. Phèd. il, 5. Les — moitiés
1 tout. — cents hommes. — mille francs. — et — font quatre.
;, — mille. Le nombre — , l'exposant — . Piquer des —
1^). Plier en — (parties). Casser en — (morceaux).
nettre et tenir, c'est — (choses). Ne faire ni une ni — (fois),
n ni —, ne pas s'y reprendre à deux fois. || En parlant
ili'ii.K hommes. Tous les — , l'un et l'autre. Peux-tu n'en
idre qu'un et m'ôter tous les — ? CORN. Rodoff. iv, 7. Tous
l'un et l'autre à la fois. Tous — ! en même temps ! corn.
"n. 1, 4. L'honneur qu'on nous fait à tous — , ID. Hor. ii,
les trois, les — sont morts, ID. ibid. m, 6. Faire qqch à — .
r — à —, par couples. Quand les bœufs Vont — à — , Le
purage en va mieux, SEDaine, Richard, m, 10. Marcher —
—, par rangs de deux personnes. Un pas de — , exé-
' par une danseuse. (Blason.) — un, disposition de
> pièces, deux vers le chef, une vers la pointe. {Cf.
{-quatre. ) || P. ext. Famil. Quelques. 11 est à — pas
i. Être à — doigts de la mort. Je reviens dans — minutes.
— mots à lui dire. A moi, comte, — mots, CORN. Cid, ii, 2.
2" Adjectif numéral pris au sens ordinal. Deuxième.
chapitre — , le livre — . L'article — du règlement. Le roi
vi —, l'impératrice Catherine — (on écrit ordinairement
îres romains Henri II, Catherine II). Le — du mois, le
lai, et, ellipt, Le — mai, le — décembre.
'■S'> S. m. Un — , chifF''e qui exprime le nombre deux.
•e un — en chiffre arabe. Retourner un — , la plus basse
'c, qui est marquée de deux points. Le — de trèfle, de
ir. Amener le — , au jeu de dés, la face qui est marquée
• lix points. Fi^. Être à — de jeu (au même point), s'être
la pareille l'un à l'autre. Vous seriez à — de jeu,
;i)i, Th. ital. m, 593. Le double — , au jeu de do-
1. dont chaque moitié est marquée de deux points.
r avec du —, petit plomb de deuxième grosseur (après
)lus fin).
DEUX-DENTS [deu-dan] s. m.
■ "■•M. Composé de deux et dents, § 173. || 1787. encycl.
Il (Hist. nat.) Nom vulgaire d'une sorte de cétacé voi-
sin du dauphin, dit aussi diodon et hyperodon.
DEUXIÈME [deù-zyèm'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de deux, § 96 ter. \\ xiv^ s. Li deusimes,
WATRIQUET DE COUVIN, p. 406.]
Il Adjectif numéral ordinal. Qui est immédiatement
après le premier (dans une série de choses qui se comp-
tent). \Syn. second.) Le — jour du mois, n est dans sa — an-
née, n est le — de sa classe. La trente — demi-brigade. Ellipt.
Appartement au — (étage).
DEUXIÈMEMENT [deU-zyem'-man ; en vers, -zyè-
me-...] adv.
[ÉTYM. Composé de deuxième et ment, § 724. \\ Admis
ACAD. 1740.]
Il En deuxième lieu. {Syn. secondement.)
*DEUX-QUATRE [deu-kàtr'] s. m.
[ÉTYM. Composé de deux et quatre, § 173. || 1736. mon-
TEGLAiR, Princ. de mus. p. 29.]
Il (Musique.) Mesure à deux temps qui a la valeur de
deux quarts de ronde ou de deux noires.
DÉVALER [dé-và-lé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et val {cf.
avaler), §§ 194 et 196. || xi^ s. Me larrai contreval par créant
dévaler, Voy. de Charl. à Jérus. 37.]
Il lo Vieilli. V. intr. Descendre une pente, n a dévalé
du haut de la montagne. Ce corps précipité jusqu'aux enfers dé-
vale, ROTRou, Hercule mourant, m, 4. P. ext. Transilivt.
— la montagne, les degrés. || Fig. On ne montera point au rang
dont je dévale, corn. Rodog. ii, 2.
Il 2° V. tr. Faire arriver en bas. Un sac que je dévalais à
terre avec une corde, j.-j. rouss. Rêv. dupromen. salit. 5.
DÉVALISER [dé-và-li-zé] v. tr.
[ÉTYiM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et valise
{cf. détrousser), §§ 194 et 196. || 1564. Desvalizer, j. Thierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Dépouiller (qqn) de sa valise , de son argent , etc. ||
P. ext. On a dévalisé la maison.
* DÉVALISEUR, EUSE [dé-và-li-zéur, -zéuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dévaliser, § 112. || xviiie s. V. à l'article.]
Il Celui, celle qui dévalise. Arlequin — de maisons, volt.
Lett. 2 nov. 1764. Les dévaliseurs de villas.
DEVANCER [de-van-sé] v. tr.
[ÉTYM. Formé sur devant, d'après le modèle de avancer
( V. ce mot), § 154. On trouve plus anciennement devancir,
Ènéas, 5510. || xii^ s. Celeement e tost a Boem devança, wace,
Rou, II, 4012.]
Il Arriver avant (qqn, qqch).
Il 1° Dans l'espace. Mes chevaux, mieux ménagés que les
siens, étaient en état de le — , fén. Tél. 5. La reine, dont ma
course a devancé les pas, R.AC. Iph. i, 4.
Il 2° Dans le temps. Vous venez trop tard, on vous a de-
vancé. Ceux qui nous ont devancés dans la carrière. P. ext. Ce
matin j'ai voulu — la lumière, rac. Esth. il, 1. Fig. Et déjà
son esprit a devancé son âge, rac. Ath. i, 2. — son siècle,
avoir des idées, des sentiments que n'ont pas encore les
gens de son temps.
Il 3° Quant au rang, n a devancé ses rivaux.
DEVANCIER, 1ÈRE [de-van-své, -syèr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de devancer, § 115. On trouve dans le
môme sens en anc. franc, devantier, dérivé de devant. ||
XIII <= s. Plet qui fu commenciés contre lor devanciers, beauman .
VI, 29.]
Il Personne qui en a précédé une autre dans ce que fait
celle-ci. Nos devanciers étaient plus sages que nous, RONS.
Art p. Régnier, De l'immortel Molière immortel — , Musset,
Sur la paresse. Marcher sur les traces de ses devanciers.
Surpasser ses devanciers.
DEVANT [de-van ; le ^ se lie] prép., adv. et s. m.
[ÉTYM. Composé avec de et vant considéré par erreur
comme radical de avant, § 726. || xio s. Li apostolies e li em-
peredor Vienent devant, St Alexis, 356.]
I. Prép. Il 1" Du côté où est la face (d'une personne,
d'une chose). Vous êtes — moi. Se jeter — qqn, pour le
protéger. Se promener — la porte. Se chauffer — le feu. Met-
tre un écran — la cheminée. Planter des arbres — la maison.
Il Spccialt. I 1. En face de qqn, en sa présence. Comparaî-
tre — les juges. Les voilà tous deux arrivés — Sa Majesté four-
rée, LA F. Fab. vu, 16. — ce fier monarque, Élise, je parus,
RAC Esth. 1, 1. Être — les yeux de qqn. Avoir qqch — les yeux.
— ses yeux cruels une autre a trouvé grâce, rac. Phèd. iv.
DEVANTEAU
5. On reste confondu — un tel spectacle. Lorsque nous paraî-
trons — Dieu. Sur mon honneur et ma conscience, — Dieu et —
les hommes, la déclaration du jury est.... Code d'instr. crim.
art. 348. Tous les hommes sont égaux — Dieu, et, p. ext. —
la loi. Intrépide — le danger. | Loc. prrp. Par — notaire, par —
le tribunal. | 2. En allant dans la direction qui s'étend en
face d'une personne, d'une chose. Il est passé — nous.
Fuir — qqn. L'âne, se prélassant, marche seul — eux, la f.
Fab. m , 1 . Ne souhaitant rien autre chose que de me voir sortir
les pieds — (couché dans une bière), sorel, Francion,
p. 332. Aller tout droit — soi. | Fiq. Avoir du temps, de l'ar-
gent — soi, n'ôtre pas au bout du temps, de l'argent dont
on dispose. | 3. En faisant face à qqn pour l'arrêter. Sa
nourrice éperdue Qui — les bourreaux s'était jetée en vain,
RAC. Ath. I, 2.
Il 2" Vieilli. Avant. De ce qu'on le faisait lever — l'aurore,
1.A F. Fab. VI, 11. — le déluge, boss. Hist. univ. m, 3. —
ce temps, l'on est enfant, pasg. Amour. — hier, furet. Vict.
( V. avant -hier.) Fig . Loc. prov. La poule ne doit point chanter
— le coq (la femme ne doit pas parler avant le mari), mol.
F. sav. v, 3. Chanter — la fête (triompher avant la victoire),
ouD. Rech. ilal. \\ Loc. prép. Dès — la pointe du jour, la f.
Fab. XII, 7. Il Fig. Dans un rang au-dessus de (qqn, qqch).
Je mettrai désormais ma santé et mes promenades — toutes
choses, SÉv. 519.
II. Adv. Il 1° Du côté de la face d'une personne, d'une
chose. Dans une loge de théâtre, les dames sont placées — .
Le carrosse avait des laquais — et derrière. || En allant dans
la direction qui est en fiice de qqn, de qqch. Si vous êtes
pressé, passez — . Les éclaireurs marchaient — , l'armée sui-
vait. Loc. ellipt. Mettre qqch sens — derrière (à l'envers), ce
qui doit cire devant étant derrière, n a mis son chapeau
sens — derrière. || Spëcialt. (Marine.) Être vent —, pré-
senter la proue au vent. {Cf. debout.) | (Chasse.) Mettre —,
lâcher le trait qui retient le limier pour qu'il commence
la quête. || Loc. adv. Être, aller par — . n a été blessé par
Il 2o Vieilli. Auparavant. Je suis gros Jean comme — , la
F. Fab. VII, 10. Tout ce qui est arrivé — ou après, BOSS. Hist.
univ. avant-propos. || Loc. adv. Ci — , dans le temps qui a
précédé celui-ci. Un ci — jeune homme. Spécialt. Les ci —
nobles, et, ellipt, Les ci — , nom donné aux nobles lors
de la Révolution. || Vieilli. Loc. conj. Et — que votre âme.
Prévenant mon espoir, n\'eût déclaré sa flamme, RAC. Baj. V,
4. Et — qu'ils (les orages) fussent éclos, la f. Fab. i, 8. —
que les chandeUes soient allumées, MOL. Préc. rid. se. 9. Il
mourrait — qu'être à la ville, la f. Fab. vi, 16.
III. S. m. La partie qui est placée devant, n est logé
sur le — de la maison. Les dents de — . Les jambes de — , le
train de — (d'un cheval). Les roues de — (d'une voiture).
Vieilli. Jusqu'au — des murs je vais le recevoir, CORN. Pobj.
I, 4. Spécialt. (Chasse.) Prendre les devants, dans un dé-
faut, rechercher la voie de la bête en avant de l'endroit
où le défaut a lieu, et, fig. Prendre les devants, le — , l'ini-
tiative. Mais déjà Vinius avait pris les devants, CORN. Oth. i,
1. Le — d'une chemise. On — d'autel, garniture du devant de
l'autel. Un — de cheminée, paravent. Dn cheval qui est faible
du — , des jambes de devant. Un cheval serré du — , dont les
membres de devant sont trop rapprochés. || Loc. prép.
Au — de, dans la direction où vient qqn, qqch. Aller au —
de qqn. Cours au — de ton maître, rac. lirit. il, 5. Fig. Aller
au — du péril. Je me jette au — du coup qui t'assassine, corn.
Pomp. IV, 4. Aller au — des objections. On va pour vous au-
— de la sollicitation, la br. 9. || Loc. adv. Ils vont arriver,
je vais au — . Fig. Faire les premiers pas. Si elle se tient
sur son quant-à-moi, je vais au — , la F. Psyché, 2.
* DEVANTEAU [de-van-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de devant, § 126. Écrit souvent, mais à
tort, devantot, au sens 2". {Cf. devantier, devantière.) ||
xiv^ s. La peau dont je fais devantel, G. de digulleville,
dans GODEF. devantel. Suppr. acad. 1762.]
Il lo Vieilli et dialect. Tablier de femme.
Il 2" (Technol.) Tablier d'une voile, doublage qui pro-
tège le bas des huniers.
DEVANTEE3R [de-van-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de devant, § 115. {Cf. devanteau, devan-
tière.) Il 1388. Dossier et devantier de parement d'autel, dans
DELB. hec]
Il Vieilli. Tablier de femme.
DEVANTIÈRE [de-van-tyèr] s. /.
726 —
DÉVELOPPEMENT
[ÉTYM. Dérivé de devant, § 115. {Cf. devantier, devantes
Il 1580. Devantyere, dans godef.]
Il Vieilli. Jupe de femme s'ouvrant devant et derri
pour monter à cheval à califourchon.
-DEVANTOT. V. devanteau.
DEVANTURE [de-van-tùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de devant, § 111. On trouve au moyen
a la devanture avec le sens de « au-devant », Rcnart,li
Méon. Il 1642. Devanture d'édifice, oud. Admis acad. 181
Il (Technol.) Partie qui forme le devant d'un ouvrag<
menuiserie, de maçonnerie. {Syn. façade.) Une — de 1
tique, de magasin, revêtement en boiserie, en glaces, e
qui décore la partie qui est sur la rue. || Spécialt. Race
de plâtre qui unit le pied d'un tuyau de cheminée su
toit avec les tuiles ou les ardoises.
"DÉVASER [dé-vd-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et vas
§§ 194 et 196. {Cf envaser.) || Néolog.]
Il (Technol.) Dégager de la vase.
DÉVASTATEUR, TRICE [dé-vâs'-tà-teur, -trïs']
et/-.
[ÉTYM. Emprunté du lat. devastator, trix, m. s. On trc
qqf dévasteur. ( V. marquis de Mirabeau, l'Ami des hom
[1756], I, 236.) Il 1788. Les armées dévastatrices, MiRABl
Monarch. pruss. i, 33. Admis acad. 1798.]
Il Celui, celle qui dévaste. Cyrus... — du monde, guou
Mach. II, 6. Il Adjectivt. Un torrent — , une inondatloi
vastatrice.
DÉVASTATION [dé-vâs'-tk-syon ; en vers, -si-on
[ÉTYM. Emprunté du lat. devastatio, m. s. || 1502. û
vastion de leur ville, J. d'authon, dans delb. Rec]
Il Action de dévaster. Depuis la — de l'Amérique, mont
Lett. pers. 122. Arrêter les dévastations des barbares. S
parant les dévastations des Espagnols, montesq. Espr.
lois, IV, 6. Les dévastations du torrent.
DÉVASTER [dé-vâs'-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. devastare, m. s. {Cf. gât*
l'anc. franc, degaster.) || 1499. Leur cyté commencée a di
ter, j. d'authon, dans delb. Rec. Semble inusité auxv
Admis acad. 1718.]
Il Ruiner (un pats) en détruisant arbres, récoltes
bitations, de manière à laisser le sol nu. L'ennemi dét
les champs. Ils avaient... dévasté cette belle province, "S
Ch. XII, dans trév. Le torrent a tout dévasté sur son pa*
Fig. Les campagnes dévastées par la guerre. | P. plait
Un crâne, un front dévasté, devenu chauve.
'DÉVEINE [dé-vèn'] s. f
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) eti
§§ 193 et 196. Il Néolog.]
Il Famil. Mauvaise chance continue, spécialemei'
* DÉVELOPPABLE [dev'-lô-pabl' ; en vers, dé^v
adj.
[ÉTYM. Dérivé de développer, § 93. || 1811. Surfaoeii
loppables, malus, dans Mém. de l'Acad. des se,
étrang. ii, 227.]
Il Susceptible d'être développé. Spécialt. (Géoi
face —, surface réglée, qui peut être développée
plan.
"DÉVELOPPANTE [dcv'-lô-pânt' ; en vers, dé-v
s.f.
[ÉTYM. Subst. particip. de développer, § 47. || 1717.
de l'Acad. des se. p. 54.]
Il (Géom.) Courbe plane dont une courbe donni
la développée.
*DÉVELOPPATEUR [dcv'-lô-pà-teur ; en vert
ve-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de développer, § 249. || Néolog.] •
Il (Technol.) Produit chimique avec lequel on (l'e-
loppe les clichés photographiques.
DÉVELOPPÉE [dêv'-lù-pé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de développer, §45. || 1701. *'•
de l'Acad. des se. p. 81. Admis acad. 1762.] I
Il (Géom.) — d'une courbe, courbe par le développe lîf''
de laquelle est supposée formée une autre courbe.
DÉVELOPPEMENT (dev'-lop'-man ; en vers, ù
lo-pe-...] s. m. ]
[ÉTYM. Dérivé de développer, § 145. || xv'= s. Desveipe-
ment, Catholicon, dans godef. SuppL]
Il 1° Extension de ce qui était roulé sur soi-mônile
DEVELOPPER
— 727
DÉVERSER
m rouleau d'étoffe, de papier. || P. anal. Action de
l'P. Le — des ailes de l'aigle. Le — du bras. Le — d'un
iarmée sur le terrain. || Sjx'cialt. (Géom.) Le — d'une
■ courbe, mouvement par lequel on la développe
1 plan. Le — d'une courbe, mouvement par lequel
lait décrire une développante. Le — d'un solide,
!ir un plan des surfaces planes qui enveloppent un
Il P. anal. (Algèbre.) — d'une fonction en série, for-
t d'une série égale à celte fonction.
^ Croissance de ce qui est contenu dans un germe.
:| — de la tige, de la fleur, du fruit. Le — du corps humain.
nmme arrive vers vingt-cinq ans à son complet — . || P.
Action de donner tout son accroissement à qqch
-sant. Le — d'une tumeur, d'une maladie. || Fif/- Le —
1 intelligence, des facultés, de la civilisation, des arts.
3" Exposition étendue. Le — d'un sujet. Entrer dans de
-; développements. Le — d'une action dramatique. || P. ext.
i^T.) Le — d'un cliché, action de provoquer une réac-
,11 ciiimique qui fait apparaître l'image.
JDÉVELOPPER [dëv'-lù-pé ; en vers, dé-ve-...] V. tr.
''tym. Composé avec la particule dé (lat. dis) et le radi-
envelopper, §§ 194 et 196. || xii«-xiiic s. « Vés les la en
as... » Celé cort celé part, ses a desvolepés, Aiol, 9226.]
il. Étendre (ce qui était roulé sur soi-même). — un
lileau de toile, de papier, un étendard. Fuj. Poét. De leur
ir complot — le fil, rac. E.<ith. ii, 3. || P. ext. Déployer.
son manteau. — le corps, les membres (à l'escrime). L'ar-
■6 se développe dans la plaine. || Spi^cialt. (Géom.) — une
jeface courbe (sur un plan). — un solide, tracer sur un
lin les faces planes qui l'enveloppent. (Algèbre.) — une
lotion en série, former une série égale à cette fonction.
II. Vieilli. Dégager de ce qui enveloppe, embarrasse.
— de ses ténèbres, BOSS. Le Tellier. Voyez l'horreur où l'on
1 mis Et me développez des toiles Dont m'ont enceint mes
aérais, Théophile, ii, 134. || Néolog. Tirer de son enve-
)po. — un paquet. || Fig. Dégager pour l'esprit (ce qui
entouré d'obscurité). Il faut — ce mystère à vos yeux,
c. lirit. ni, 6. Développe le vrai caché sous l'apparence,
F. Fah. VII, 18. Quelque aventure un jour me viendra —
3 naissance illustre , mol. Préc. rid. se. 5. Poét. Pour en
l'embarras incertain (du labyrinthe), rac. Phèd. ii, .5.
|ill. Faire prendre toute sa croissance à ce qui est
Intenu dans un germe. La chaleur développe les germes.
j corps, les organes se développent. Suivre un régime qui dé-
|oppe le corps. || P. ext. Faire prendre tout son accrois-
Iment h qqch, réaliser tout ce qui est en puissance.
prcices propres à — la force physique. L'étude développe
jsprit. Les facultés se développent. — la civilisation, les arts,
lidustrie. La maladie s'est développée. Dn certeùn ordre géné-
I d'où le reste se développe comme il peut, BOSS. R. d'Anr/l.
fig. Exposer d'une manière étendue. — un sujet, le plan
in discours. Un récit développé. Vous voyez tous les siècles
icédents se — , pour ainsi dire, en peu d'heures devant vous,
ss. Ilist. univ. avant-propos. L'action de la pièce se dé-
oppe lentement. || /'. ext. (Photogr.) — un cliché, provo-
II une réaction chimique qui fait apparaître l'image.
DEVENIR [déiiv'-nîr; en vers, de-ve-...] v. intr.
ÉTYM. Du lat. devenire, proprt, « en venir à », devenu
/enu- sous l'influence de venir, §§ 291 et 186.]
Commencer d'être (qqch) à un moment donné. Petit
isson deviendra grand, la f. Fab. V, 3. Il est devenu sage,
Lireux. Il devint général. Baucis devient tilleul, Philémon de-
nt chêne, L\ i\ Phil. et Baucis. Devenus forts par sa fai-
\\). Fah. III, 14. Eome devenue la maltresse du monde.
it voisin — la province, coRN. Hor. m, 6. — la proie
tes féroces. Sous ses heureuses mains le cuivre devient
;n.\RD, Joueur, ni, 6. Le jardin est devenu beau. Quel
ans-je au récit du crime de ma mère! rac. Mithr. i, 1.
pi devint mon ennui! lu. Bér, i, 4. Ne vous Informez point
""" je deviendrai, lo. Baj. il, 5. Je ne sais que devenir.
Qu'étiez-vous devenu? où étiez-vous allé? et, dans
"^ sens, famil. Qu'est devenu mon chapeau? Je ne
que sont devenues mes clefs. Ce qui n'était point une
itrefois l'est devenu maintenant, corn. .Ï" Disc. Trag.
'It. (Philos.) Dieu seul est, les créatures deviennent,
e existence changeante. Substantivt. Le — , mode
^■\l^lonce soumis à la loi du changement.
f DÉVENTER [dé-van-té] v. tr.
'■ ' VM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et vent,
et 196. Il 169 i. TH. CORN.]
Il (Marine.) Mettre en dehors de l'action du vent. —
les voiles, brasser au vent.
DÉVERGONDAGE [dé-vèr-gon-dàj'] s. m.
[ktym. Dérivé de dévergonder, §78. {Cf. dévergondement.)
Il 1792. Le dévergondage de la haute noblesse, li.nguet, Ann.
polit, et litlér. xix, 49. Admis acad. 1835.]
Il Conduite dévergondée. Le — de ses mœurs. || P. anal.
— d'esprit, d'imagination, licence à laquelle l'esprit, l'ima-
gination s'abandonne.
DÉVERGONDÉ, ÊE [dé-vèr-gon-dé] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et l'anc.
franc, vergonde, synonyme de vergogne (c/". éhonté),§§ 193
et 196. d'aub. emploie encore desvergogné dans le même
sens. Il xiic s. Li chiens desvergondez , uenkkit, Ducs de
Norm. dans delb. Rec]
Il Qui est sans vergogne. Une femme dévergondée. Subs-
tantivt. C'est une dévergondée. Car elles rougissent aussi, les
dévergondées, scarr. Rom. com. ii, 10.
* DÉVERGONDEMENT [dé-vèr-gond'-man ; en vers,
-gon-de-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dévergonder, § 145. Remplacé par dé-
vergondage. Il xvii" s. V. à l'article.]
Il Vieilli. État dévergondé. La débauche et le —, sÉv.
663.
"DÉVERGONDER (SE) [dé-vèr-gon-dé] V. pron.
[ÉTYM. Tiré de dévergondé, § 154. On trouve dans le même
sens au xvi'' s. se desvergogner. || 1530. Desvergonder une
jeune fille, palsgr. dans godef. Suppl.]
Il Etre sans vergogne. Plus qu'une femme elle se déver-
gonde, BENSER. Rond. Hermaphrodite.
* DÉVERNIR [dé-vèr-nîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et vernir,
§§ 192 et 196. Il 1653. Desvernir, oud. disvernicare.]
Il (Technol.) Dépouiller du vernis. — un tableau. Ce meu-
ble s'est déverni.
"DÉVERROUILLER [dé-vè-rou-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et verrouUler,
§§ 192 et 196. Il xiie s. Un escrin va molt tost deverillier,
Aliscans, 4501.]
Il Faire cesser d'être verrouillé. — une porte.
DEVERS [de-vèr] prép.
[ÉT-i-M. Composé de de et vers, § 726. || xi° s. Devers Ar-
dene vit venir un leupart, Roland, 728.]
Il Du côté de.
il 1" En partant de ce côté. Un vent grief et fort qui
venait — Egypte, JOINV. 147. Ce lui fut un signal Pour s'enfuir
— sa tanière : Il s'en alla, ia f. Fab. ii, 14.
I] 2" En allant de ce côté. Quel mauvais démon — nous le
conduit? CORN. lier, m, 1. Et— l'orient, m. Polg. m, 2.
Tourne un peu ton visage — moi, mol. G. Dand. u, 1. P.
ext. En parlant du temps. — la fin, mol. Fdch. i, 1. || Loc.
prép. Par — soi, de son côté. Il a gardé la preuve par — lui.
Fig. Vous avez par — vous des actions de courage, f.\gan,
Inquiet, se. 5.
DÉVERS, ERSE [dé-vèr, -vers'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deversus, tourné en bas. ||
1690. FURET. Admis acad. 1762.]
I. Adj. (Technol.) Vieilli. Qui penche d'un côté. Le mur
est — . P. ext. Une pièce de bois déverse, qui a gauchi.
II. 5. m. Il l" Inclinaison de ce qui penche d'un côté.
Le — des couches (par suite d'écroulement) dans une car-
rière d'ardoise. Le — d'une pièce de bois. Le — d'une voie
ferrée dans une courbe, excès de hauteur du rail extérieur
sur le rail intérieur, qui incline le train en dedans de la
courbe pour combattre la force centrifuge.
Il 2" Crochet, levier, etc., qui sert à tourner, à manier
le fer dans les fabriques d'ancres.
"DÉVERSEMENT [dé-vèr-se-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déverser 2, § 145. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de déverser (un liquide).
1. DÉVERSER [dé-vcr-sé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de dévers, § 154. t| 1690. furet.]
Il (Technol.) || 1° V. tr. Faire devenir dévers. — une
pièce de bois. Du bois déversé. [Syn. déjeter.)
Il 2" V. intr. Devenir dévers. Un mur qui déverse.
2. DÉVERSER [dé-vcr-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et verser,
S§ 192 et 196. Il 1797. La république est perdue si on déverse
dans son sein ses ennemis les plus dangereux, dubruel, dans
lallement, Choix de rapp. xvi, 150. Admis acad. 1878.]
DEVERSOIR
Il Verser ailleurs (le trop-plein du liquide contenu dans
un réceptacle). Le Nil déversait ses eaux dans le lac Mœris.
Ii'eau du fleuve se déverse dans le canal. || Fig. — le blâme
(le faire tomber) sur qqn.
DÉVERSOIR [dé-vèr-sw;ir] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déverser 2, § 113. || Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) || 1" Orifice ménagé (dans un bassin, dans
une cuve, etc.) pour l'écoulement du trop-plein. {Syn.
vanne.) | Réservoir destiné à recevoir le trop-plein d'un
autre.
Il 2p Rang de pavés inclinés sur l'accotement d'une
chaussée pour faire écouler les eaux dans le ruisseau ou
le fossé qui borde la route.
DÉVÊTIR [dé-vé-tîr] v. h'.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et vêtir,
.?§ 192 et 196. Il XII 0 s. Lor dame lor fist desvestir, Ènéas,
7432.]
Il lo Dépouiller (qqn) de son vêtement. Elle se dévêtit.
Dévêtus de leurs longues robes, b.\lz. Dissert, polit. 1. || P.
anal. Vieilli. Dépouiller. Le tronc de branches dévêtu, Ré-
gnier, Stance relig. Fig. De raison dévêtu, Régnier, Sat.
16. Spe'cialt. (Droit.) Se —, se dessaisir d'un bien. || P. ext.
Dépouiller (qqn) d'une partie de son vêtement, le vêtir
plus légèrement, n ne faut pas se — encore , le froid peut
revenir.
Il 2» Vieilli. Se dépouiller de (son vêtement). (Il) dévêtit
sa robe longue, balzac, Dissert, polit. 1.
DÉVÊTISSEMENT [dé-vé-tïs'-man ; en vers, -ti-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dévêtir, § 145. || 1314. Le desvestissement
et la saisine, dans godef. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Vieilli. (Droit.) Action de se dessaisir d'un bien en
faveur de qqn.
DÉVIATION [dé-vyà-syon ; en vers, -vi-à-si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deviatio, m. s. {Cf. dévoiement.)
Il 1461. Sans erreur et déviation, Remontr. du Parlem. dans
GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il 1° Action de dévier. — d'un projectile, son écart du
plan de tir par qq cause perturbatrice. {Syn. dérivation.)
— d'un corps en chute libre, son écart de la verticale par
suite du mouvement de la terre. || Fig. — des principes,
action de s'écarter des principes dans ses paroles ou sa
conduite.
Il 2° État de ce qui est dévié. — de la colonne verté-
brale, déformation de sa direction normale. — de l'axe
optique (d'une lunette méridienne, d'un cercle mural),
écart de l'instrument avec le plan du méridien.
DÉVIDAGE [dé-vi-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dévider, § 78. || 1700. Le filage, le devi-
dage, liger, Nouv. Mais. rusl. dans delb. Rec. Admis
acad. 1878.]
Il (Technol.) Action de dévider.
DÉVIDER [dé-vi-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dis (lat. dis) et vider,
§§ 192 et 196. Il xii» s. Par les fosses furnir et desvuidier,
Loherains, dans godef. desvuidier.]
Il 1° Anciennt. Vider. Spécialt. — un fuseau plein.
Il 2° P. ext. Développer une certaine quantité de fil réu-
nie en masse, pour le rouler en peloton, en bobine, etc.
— du fil, de la soie. || P. ext. — un cocon, un écheveau. Absoll.
Machine à — . || Fig. \ 1. Dérouler. Les Parques d'une même
soie Ne dévident pas tous nos jours, malii. Poés. 12. | 2. Dé-
mêler. Qui dévidât mieux un cas de conscience, Régnier, Sat.
10. Votre monsieur... l'a très bien dévidé (mon esprit), SÉv.
164. I 3. Parcourir (un sujet). — son chapelet {famil.), dé-
biter toute la série des choses qu'on a à dire à qqn. Nous
dévidons beaucoup de chapitres, SÉv. 64.3.
DÉVIDEUR, EUSE [dé-vi-deur, -deuz'] s. m. et /".
[ÉTYM. Dérivé de dévider, § 112. || xv» s. Desvuideur,
dans godef. desvuideur.]
Il (Technol.) Celui, celle qui dévide (le fil, la soie, etc.).
DÉVIDOIR [dé-vi-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dévider, § 113. || xiii'= s. Desvuidoir, J. de
garlande, Dict. dans godef. Suppl.]
Il 1" Instrument dont on se .sert pour dévider. — à la
main. — à bobiner la soie. — de cordier. {V. touret, guindre.)
Il 2» Ncolog. Chariot des sapeurs-pompiers qui porte
les tuvaux roulés sur un tambour.
Il 3o (Ilist. nat.) Nom vulgaire d'une coquille, dite
aussi arche bistoumée.
/28
DEVIROLER
culi
DÉVIER [dé-vyé ; en vers, -vi-é] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. deviare, m. s. [Cf. dévoyer.
xiv" s. En tele manière que tu dévies et valses hors de veri
ORESME, Êth. V, 21.]
I. V. intr. S'écarter de la droite voie, du chemin dro
ns ont dévié de la route , et , ahsolt , Ils ont dévié. La balle
dévié. P. anal. Sa taille a dévié, s'est écartée de la directii
normale (en se courbant, en s'inclinant d'un côté, et
Il Fig. — de sa ligne de conduite, de la bonne voie, des princip
II. V. tr. Écarter (une portion d'un corps) de lu din
tion normale. Une substance qui dévie le plan de polarisatii
de la lumière. Avoir la taille déviée. La colonne vertébr
est déviée. || P. ext. Feuille déviée, dont la face supérie
est tournée vers le sol.
DEVIN, *DEVINE [de-vin, -vin'] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. dîvinum, m. s. devenu *devlnum, par d
similation (F. § 360), d'où devin, § 191. Le fém. devi
n'est plus usité ; on se sert de devineresse.]
Il 1° Celui, celle qui passe pour savoir, par des moyi
surnaturels, ce qui est caché dans le passé, le prési
l'avenir. {Syn. prophète.) Si le — est ignorant en l'art diai
lique, PASC. P^'ov. 8. Entre tous les devins fameux dans
Chaldée, rac. Esth. ii, 1. Quelque — le menaça, dit-on, De
chute d'une maison, la f. Fab. vm, 16. Moi, devine! on
moque, id. ibid. vir, 15. || P. hyperb. Famil. Je ne suis p
— , pour savoir ce qu'il pense.
Il 2" Nom donné au boa constricteur, à cause du cul
que lui rendent certaines tribus sauvages.
DEVINER [de-vi-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de devin, § 154. || xii" s. De deviner ne
son maistre, Enéas, 2204.]
Il 1» Savoir par des moyens surnaturels ce qui est r
ché dans le passé, le présent, l'avenir. Absolt. L'art de -
On peut bien — par l'art du diable, pasg. Prov. 8.
Il 2" P. ext. Découvrir, par voie de supposition , d'i
terprétation, etc. (ce qu'on ne sait pas). — la pensée, l
intentions de qqn. — un secret. Je connais tes détours et d
vine tes ruses, cohn. Ment, il, 3. Quoi que vous me cachit
aisément je devine, ID. Rodog. i, 5. Devine, si tu peux, id.
IV, 4. Spécialt. — une énigme, une charade.
DEVINERESSE [de-viii'-res' ; en vers, -vi-ne-
[ÉTYM. Dérivé de devineur, §§ 129 et 568. Sert de féi
nin à devin; la f. a employé dans le même sens devinei
Chez la devineuse on courait, Fab. vu, 15. || xii"
mes est devineresse. Et mult i a sage prestresse, Enéas,
Il Femme qui passe pour découvrir l'avenir par d
moyens surnaturels. Il voulut consulter une — , l.\ f. Il
rentin, se. 9. ■«■
DEVINEUR, EUSE [de-vi-neur, -neuz'] s. m. et ^^1
[ÉTYM. Dérivé de deviner, § 112. Devineur s'est empld^"
autrefois comme synonyme de devin, ainsi que ses ft'n
nins devineuse et devineresse. ( V. ce mot.) || xii" s. Et fist t
les enchanturs e les devinurs par deable remuer, Rois, iv, ~-
Il Famil. Celui, celle qui devine qqch. Dn — de réb
1. * DÉVIRAGE [dé-vi-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dévirer 1, § 78. || Néolog.]
Il (Marine.) Action de tourner en sens contraire. Le
du cabest£in.
2. * DÉVIRAGE [dé-vi-ràj'] s. m. et*DÉVIRANCE [.
vi-râns'] s. /'.
[ÉTYM. Dérivé de dévirer 2, §§ 78 et 146. |1 Néolog.]
Il (Marine.) Forme courbe donnée à une pièce de coi
truction.
1. * DÉVIRER [dé-vi-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et vir
§§ 192 et 196. Il 1732. trév.]
Il (Marine.) Tourner en sens contraire. — le cabest:
P. ext. Intransitivt. Un câble qui dévire sur le cabestan, i;
recule au lieu d'avancer.
2. * DÉVIRER [dé-vi-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et virer ^^
déjeter, déverser), §§ 192 et 196. || Néolog.]
Il (Marine.) Tourner (une pièce de construction), rend
courbe. — une varangue.
*DÉyiROLAGE [dé-vi-ro-làj'] et "^ DÉ VTROLEBO»
[dé-vi-rÔl-man ; en vers, -ro-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de déviroler, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de déviroler ; résultat de cette
tion.
'DÉVIROLER [dé-vi-rù-lé] V. tr.
■chii
ài
i
DEVIS
— 729 —
dis) et virole,
DEVOIR
1 YM. Composé de la particule dé (lat
'iet 196. Il Nëolof/.]
Technol.) Retirer (la monnaie) de la virole où se
l'onne le cordon de la tranche.
jDEVIS [de-vi ; Vs se lie] s. m.
M'TVM. Subst. verbal de deviser, § 52. {Cf. devise.) || xii" s.
cil respont : « Tôt a vostre devis, » Couronn. de Louis,
:j Action de deviser.
i 1» Vieilli. Action de discourir. Ah! que de longs — ,
Il . Et. Il, 6. Dn jour qu'ils étaient en — , la f. Contes,
'■h. Minittolo.
2" P. ext. État des parties d'un ouvrage à exécuter
lia prix de chacune d'elles. — descriptif, qui énonce
Diivrag-es à exécuter, les qualités des matériaux, la
l'o des travaux. — estimatif, qui contient l'évaluation
- prix. Dn — de maçonnerie. — et marché, devis accom-
' des conventions arrêtées entre les deux contrac-
1. DÉVISAGER [dé-vi-zà-jé] v. tr.
|i:tym. Composé avec la particule dé (lat. dis) et visage,
l',»i et 196. Il 1539. Desvisager aucun, r. est.]
Il iMidommager le visage de (qqn). {Syn. défigurer.) Ces
judes sauvages Dont l'honneur est armé de griffes et de dents,
i veut, au moindre mot, — les gens, mol. Tart. iv, 3.
2. DÉVISAGER [dé-vi-zà-jé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. de) et le ra-
cal de envisager, §§ 194 et 196. || Néolog. Admis acad.
1^8.]
! Il Regarder (qqn) attentivement en plein visage. Pourquoi
e dévisagez-vous ainsi? {Cf. envisager.)
j DEVISE [de-viz'j s. f.
i [ÉTYM. Subst. ver])al de deviser, § 52. {Cf. devis.) || xi^ s.
l'n face la justice a la primere devise , Lois de Guill. le
\onq. 5.]
j l.Anciennt. Action de diviser. Du sien leur veut faire —,
rut de Munich (xiio s.), 3826. || Specialt. (Blason.) One
Uce, une bande en — (on trouve aussi divise, § 505), fasce,
jande n'ayant que la moitié de la largeur ordinaire. El-
:pt. Une —, une fasce en devise.
I II. P. ext. Ce qui divise, distingue.
Il 1° (Blason.) Formule placée au-dessus, au-dessous
u aux côtés de l'écu dans les armoiries. || P. ext. Cette
jrmule jointe à une figure emblématique. L'âme de la —,
1 formule. Le corps de la —, la figure.
Il 2» P. anal. Sentence, adage adopté par qqn pour
tre gravé sur un médaillon, sur un cachet, etc. || P. ext.
'etits vers inscrils autour d'un mirliton, ou enfermés avec
in bonbon dans une papillote. | P. ext. Sentence, adage
ivori de qqn ou attribué à qqn, comme exprimant plus
|tu moins sa manière de penser, de sentir. Et sur ce point,
jant qu'il vécut. Diversité fut sa —, la f. Contes, Pdté d'an-
\tuille. Plutôt souffrir que mourir. C'est la — des hommes, lu.
Vab. I, 16.
j DEVISER [de-vi-zé] v. tr. et intr.
j [ÉTYM. Du lat. pop. *dïvîsare, tiré du supin (divisum) de
llvidere, diviser, devenu "devisare, par dissimilation {V.
i 360), d'oîi deviser, §§ 195 et 191.]
Il 1" Anciennt. V. tr. Diviser, distribuer. {Cf. devis.)
I P. ext. \ 1. Disposer, ordonner (une construction). | 2.
jGxposer par le menu.
Il 2» P. ext. V. intr. Discourir. Ne voulez-vous pas que...
notre ami vienne — au logis, balz. Lett. vi, 5.
DÉVISSER [dé-vi-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et visser,
f§ 192 et 196. Il 1791. Dévisser l'ecrou, van marum, dans
Journal de physique, i, 459. Admis acad. 1855.]
Il (Technol.) Faire cesser d'être vissé.
Il 1" Défaire ce qui a servi à visser. — un boulon, un
Bcrou.
Il 2" Défaire ce qui est tenu par des vis. — une serrure.
«DÉVITRIFICATION [dé-vi-tri-fi-kà-syon] s. f.
[ÉTYXL Dérivé de dévitrifier, § 247. || 1803. dartigues,
ilans Annales de chimie, i, 325.]
Il (Technol.) Action de dévitrifier.
*DÉVITRIFIER [dé-vi-tri-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et vitrifier,
§§ 192 et 194. Il 1803. Le verre s'est dévitrifié, dartigues,
Annales de chimie, l, 333.]
Il (Technol.) Priver (le verre) ,de transparence en le
soumettant à une température qui le ramollit sans le
fondre.
DÉVOIEMENT [dé-vwà-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dévoyer, § 145. {Cf. déviation.) || xu^ s.
Desvoiement, Psaut. de Camfjridge, lxxvii, 17.]
Il 1» Anciennt. Action de dévoyer. || Specialt. De nos
jours. (Technol.) Ecart d'un tuyau de cheminée ou de
descente qui est hors de l'aplomb. || Écart de certains
couples non perpendiculaires à la quille d'un navire.
Il 2» (Médec.) Dérangement de corps, diarrhée. Surpria
d'un léger —, st-sim. xi, 374.
DÉVOILEMENT [dé-vwal-man ; en vers, -vwà-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dévoiler, § 145. || 1609. DesvoUement des.
nonnains, J. Gaultier, dans delb. Rec]
Il Action de dévoiler.
DÉVOILER [dé-vvvà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et voiler,
peut-être sousTinduence de l'ilal. svelare, w. s. §§ 12, 192
et 196. Il xvio s. L'esprit, du corps dévoilé, J. du bellay,
Mort de la reine de Nav.]
Il Faire cesser d'être voilé.
il 1" Découvrir ce qui était sous un voile. EUe refusa de
se — . Il Fig. Montrer à découvert. De Dieu l'ange se dévoi-
lant, RAC. Ath. II, 2.
Il 2» Fig. Découvrir ce qui était tenu secret. Notre Dieu,
quelque jour, Dévoilera ce grand mystère, rac. Ath. m, 8. —
la honte de qqn. Le complot a été dévoilé. Ils ne sauraient me
pardonner de — leurs impostures, MOL. Tart. 2« placet.
1. DEVOIR [de-vwàr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. debëre, m. s. devenu deveir, devoir, §§ 434,
309 et 191.] ^ "
I. Avec un infinitif pour complément direct. Être tenu
de faire (qqch).
Il 1° Par nécessité. Tous les hommes doivent mourir. Vous
devez redouter la puissance d'un roi, cORN. Cid, ii, 1. Il doit sa-
voir qu'un jour il me fera raison, id. Nicom. ii, 3. Et que dois-je
espérer qu'un tourment éternel? ID. Cid, m, 3. Vous devez à
ce jour dès longtemps vous attendre, rac. Mithr. ii,4. J'ai
dû craindre du roi les dons empoisonnés, id. ibid. iv, 2. A de
moindres fureurs je n'ai pas dû m'attendre, ID. Iph. iv, 5. Cela
devait arriver tôt ou tard. Le zèle de Joad n'a point dû vous sur-
prendre, RAC. Ath. II, 4. Il P. ext. En parlant de ce qui offre
une grande probabilité dans le passé ou l'avenir. Cet homme
doit avoir commis le crime. Vous devez le regretter. Je sais que
de Néarque il doit voir le supplice, CORN. Poly. m, 3. La mois-
son doit commencer demain. Dût le Ciel égaler le supplice à
l'offense, CORN. i?orfo,<7.v, 1. Quand l'entreprise devrait échouer.
Dût tout cet appareil retomber sur ma tête, rac. Iph. m, 5.
Il 2" Par obligation. En parlant de l'être libre qui agit,
ne pouvoir pas ne pas faire qqch sans être en faute. Dn
citoyen doit servir son pays. Je dois te poursuivre, et non pas
te punir, corn. Cid, m, 4. Je me dois, par ta mort, montrer
digne de toi, m. ibid. La poule ne doit point chanter devant le
coq, MOL. F. sav. V, 3. J'ai fait ce que j'ai dû (faire), je fais
ce que je dois, corn. Cid, m, 4. Je me fais violence, Albin,
mais je l'ai dû, id. Poly. v, 4. Loc. prov. Fais ce que dois,
advienne que pourra. || P. anal. (En parlant de l'acte de
l'être libre.) Ne pouvoir pas ne pas être fait sans qu'il y
ait faute. Ce crime ne doit pas rester impuni. Sur moi seul doit
tomber l'éclat de la tempête, coRN. Cid, ii, 8. Ellipt. Famil.
Cela se doit. | (T. jurid.) Dn acte en due forme, dans la forme
exigée par la loi. Jusqu'à due concurrence, jusqu'à con-
currence de la somme exigée.
II. Avec un subst. pour complément direct. Avoir à
livrer (qqch) à un autre.
Il 1° Avoir à payer qqch en argent ou en nature. Mais
vous, Sganarelle, vous me devez quelque chose, MOL. D. Juan,
IV, 3. Payez-moi ce qui m'est dû. Absolt. n doit à tout le monde,
et, dans le même sens, famil. Il doit à Dieu et à diable. P.
ext. — à son tailleur un costume, à un ouvrier une journée dfr
travail. — du retour à qqn, dans un échange, avoir à payer
qqch en sus de l'objet échangé, et, fig. Il me doit du retour,
j'ai fait plus pour lui qu'il n'a fait pour moi. Loc. jurid.
Qui a terme ne doit rien, on ne peut considérer comme
débiteur celui dont la dette n'est pas échue. |! Specialt.
(Comptabilité.) Doit M. un tel... (M. un tel doit...), et, subs-
tantivt {V. § 52), Le doit, l'ensemble des valeurs passives.
Établir un compte par doit et avoir.
Il 2o Fig. Avoir à s'acquitter envers qqn dont on a reçu
DEVOIR
730 —
DEVORATEUR
un bienfait. Payer à Dieu ce que vous lui devez, rac. Ath.
IV 2. Je dois tout à mon père avant qu'à ma maîtresse, corn.
Ctd, I, G. Je dois ma vie au peuple, au prince, à sa couronne;
Mais je la dois bien plus au Dieu qui me la donne, ID. Poly.
IV, 3. — hommage, soumission, obéissance à qqn. Vous qui
devez respect au moindre des Romains, corn. Pomp. m, 2.
J'en dois compte. Madame, à l'empire romain, rag. Brit. i, 2.
Je sais ce que je suis, et ce que je me doi, corn. D. Sanche,
I, 1. Sa mort vous laisse un fils à qui vous vous devez, rac.
Phèd. I, 5. Un roi se doit à tous les hommes qu'il gouverne,
FÉN. Tél. 9. Absolt. Hors d'ici, je ne dois plus qu'à mon hon-
neur, MOL. D. Juan, m, 4. || P. anal. Une femme surtout
doit tribut à la mode, BOiL. Sat. 10. || P. e.vt. En parlant
d'une récompense ou d'un châtiment mérités par qqn.
Cet honneur n'était dû qu'à mon bras, corn. Cid, i, 3. Rien
n'est plus dû à la vanité que la risée, pasc. Prov. 2. Tu sais
ce qui t'est dû... Fais ton arrêt toi-même, corn. Cinna, v, 1.
Tu vas rencontrer la peine qui t'est due, rac. Baj. V, 5. Fa-
mil. En — à qqn, avoir qqch à lui reprocher. Je crois, à
parler à sentiments ouverts. Que nous ne nous en devons guères,
MOL. Amph. prol.
Il 3° /'. ext. Avoir à attrihuer à qqn, à qqch, un résul-
tat bon ou mauvais. C'est à lui qu'on a dû la victoire. Je lui
dois la vie. Ne — qu'à soi le gain d'une bataille coRN. Cid, i,
3. L'honneur vous en est dû, m. ibid. m, 6. Le désastre de
Waterloo est dû à la négligence de Grouchy. L'un imite Sopho-
cle, l'autre doit plus à Euripide, la br. 1. 1| P. ext. C'est au Nil
que l'Egypte doit sa fertilité. || Il doit son élévation à sa nais-
sance. Tu dois beaucoup aux lieux qui t'ont vu naître, corn. llor.
I, 3. Il Suivi d'un infinitif. C'est à son seul mérite qu'il doit
d'avoir réussi.
2. DEVOIR [de-vwàr] s. m.
[ÉTYM. Infîn. de devoir 1 pris substantivt, § 49. ||xiic-
xiiie s. Fai ton davoir, vaille que vaille, Ysopet de Lyon, 666.]
Il 1" Ce que qqn doit faire, ce à quoi il est obligé par
la loi morale. Je n'ai point consulté pour suivre mon — , corn.
llor. Il, 3. Elle est dans le — , id. Cid, i, 1. C'est l'honneur qui
les doit tenir dans le —, mol. Êc. des m. i, 2. Tu n'as fait le
— que d'un homme de bien, corn. Cid, lii, 4. || Remplir ses
devoirs envers Dieu. Le — pascal, la communion qu'on doit
faire dans le temps pascal. Le — filial, des enfants vis-à-vis
des parents. On oublie aisément les fautes des enfants lors-
qu'ils rentrent dans leur —, MOL. Av. iv, 5. Le — conjugal, des
époux vis-à-vis l'un de l'autre, et, spéciall, rapport se.xuel.
n n'est ni vin ni temps qui puisse être fatal A remplir le — de
l'amour conjugal, mol. Amph. ii, 3. — du vassal envers son
seigneur. M. de Marsillac est déjà retourné à son — , SÉV. 793.
Officiers et soldats, chacun a fait son — . Faites votre — et laissez
faire aux dieux, cORN. llor. il, 8. | Fig. La langue du cochera
fait tout son —, corn. Ment, i, 4. || Loc. prfp. Être en — de
faire qqch, en disposition de s'acquitter de ce à quoi on
est obligé. Êtes-vous en — d'obéir? Mettez-vous en — de le
satisfaire. L'homme... doit se mettre en — de se convertir, BOSS.
2« Avert. aux protest. 13. |1 P. ext. \ 1. — d'un écolier,
tâche que le maître lui donne à faire, n a fini ses devoirs.
Corriger un — . | 2. Nom donné à une association d'ouvriers
compagnons. Les compagnons du — . {V. dévorant 2.)
Il 2o Au plur. Marque de respect, de politesse, à la-
quelle on est obligé envers qqn. Aller rendre ses devoirs à
qqn. Je suis tellement accablée de visites et de devoirs, que,
de bonne foi, je n'en puis plus, SÉV. 1180. Le rang de l'offensé,
la grandeur de l'offense, Demandent des devoirs et des submis-
sions, corn. Cid, II, 1. M™s de Montespan, qui raccommoda
aussi ses deux filles, en recevait de grands devoirs, st-sim.
I, 199.
Il S"» Dernier hommage qu'on doit rendre à un mort.
On lui a rendu les derniers devoirs, les devoirs funèbres. Tu
veux à ce héros rendre un — suprême, CORN. Pomp. v, 4.
DÉVOLE [dé-v61] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et vole,
§§ 193 et 196. Il 1690. furet.]
Il (T. de jeu.) Coup d'écarté oti, ayant ordonné déjouer,
l'on ne fait aucune levée. Être en — .
* DÉVOLÉ, ÉE [dé-vô-lé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dévole, § 118. acad. ne donne que le
verbe dévoler, au sens de « être en dévole », dès 1835. ||
NéoloQ.]
II (t. de jeu.) Qui subit la dévole. Être — .
DÉVOLU, UE [dé-vô-lu] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. devolutus, part, passé de de-
volvere , attribuer. On écrit souvent dévolut au sens 2'
aux xviie et xviii" s. || xiv« s. La majesté consulaire ester
a eus dévolue, bersuire, dans liïtré. | 1549. Bénéfice va
cant par dévolu, R. est.]
Il 1° Adj. (Droit.) Attribué à qqn en vertu d'un droit qi,
le fait passer d'un autre à lui. Une succession dévolue à l'État
à défaut d'héritiers. Ces champs sont nôtres ; Ils sont à nou;
dévolus par l'édit, la f. Contes, Diable de Papefig. La causi
a été dévolue à une juridiction supérieure. Le fait d'être —
Spécialt. (Droit canon.) La nomination aux bénéfices éta:
dans certains cas dévolue au pape.
Il 2» S. m. Bénéfice vacant par — , dont la nominatii
était dévolue au pape, par suite de l'indignité du possc
seur ou de la nullité de son titre. || P. ext. Un —, letti
de provision accordée par le pape pour un bénéfice vi
cant par dévolu. Obtenir un — . Jeter un — sur un bénéfic<
l'obtenir en invoquant les raisons canoniques quidoivei
le faire considérer comme vacant par dévolu. Fi.y. Jeti
un — , et, abusivt, son — sur qqch, manifester la prélentii
de l'obtenir. Il a jeté son — sur ce domaine. On a jeté un -
sur mon bénéfice, gherardi. Th. ital. iv, 449. P. ext. L
diable a sur nous jeté son — (le diable se môle de nos a;
faires), regnard, Distr. ii, 1.
DÉVOLUTAIRE [dé-vô-lu-tér] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. devolutus, dévolu, § 248. || 1561
j. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Celui qui a obtenu un dévolu sur un bénéfice ecclé-
siastique.
DÉVOLUTIF, IVE [dé-vo-lu-tif, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. devolutus, dévolu, § 257. || xvio ?
Effet suspensif et dévolutif, loysel, Instit. coutum.^.%%'>
Admis ACAD. 1762.]
Il (Droit.) Qui fait qu'une chose est dévolue. Appel —
qui fait passer une cause à une juridiction supérieure.
DÉVOLUTION [dé-vù-lu-syon; en j;er5, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. devolutus, dévolu, § 247. || 1611.
COTGR.]
Il Attribution de ce qui est dévolu. | 1. — d'un héritage,
transmission d'un héritage à une ligne par extinction or
renonciation de l'autre. Les biens de celui qui meurt sans hc
ritier reviennent à l'État par — . Spécialt. (Droit coutumier.
Attribution des biens apportés en dot par l'un des deii
époux aux enfants du premier lit, en cas de second ni;i
riage. La guerre de —, faite à l'occasion du droit de dr
volution. I 2. — d'un bénéfice (ecclésiastique), attributic
d'un bénéfice par voie de dévolu.
DÉVONIEN , lENNE [dé - vô - nyin , - nyèn' ; en vers .
-ni-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. devonian, proprt, « du De-
von », comté d'Angleterre oh l'on commença à étudiei
les terrains dits dévoniens, §§ 8 et 36. || Néolog. Admis acai>.
1878.]
Il (Géologie.) Terrain — , qui constitue la formation sti
périeure des terrains de transition. P. ext. Formation dé-
vonienne.
1. DÉVORANT, ANTE [dé-vo-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de dévorer, § 47. || xive s. E buA
parlans et devourans, J. le fèvre, Matheolus, dans DEIS,
Rec.]
Il 1° Qui dévore (sa proie). Des lambeaux pleins de sanji
et des membres affreux Que des chiens dévorants se disputaient
entre eux, rac. Ath. il, 5. || P. ext. Une faim dévorante,
fait qu'on mange avidement.
Il 2" P. anal. Qui consume. Cet élément actif et — (le
feu), BUFF. La nature et l'homme. De ces vents du déserti
la dévorante haleine, Ducis, Abufar, iv, 5. || Fig. Des soucis
dévorants c'est l'éternel asile, la f. Phil. et Baucis. Votre
imagination, qui est la plus cruelle et la plus dévorante compa-
gnie que vous puissiez avoir, SÉv. 1079.
2. "DÉVORANT [dé-vo-ran] s. m.
[ÉTYM. Corruption (par confusion avec le mot pri^'c;'
dent, V. § 509) de dévoirant, dérivé moderne de devoir,
§§ 63 et 146. Il Néolog.]
Il Ouvrier compagnon d'une association dite du devoir.
•DEVORATEUR, TRICE [dé-vô-rà-teur, -trïs'J «f(/'.
[ÉTYM. Emprunté du la(. devorator, trix, m. s. (Cf. dé-
voreur.) Il xv«-xvio s. Luy mesme est le devorateur De ses
ouailles, gringore, i, 172. Suppr. acad. 1762.]
Il Peu usité. Qui dévore. Fig. Extirper radicalement le
chancre —, cl. Régnier, dans lallement, Choix de rapp-
DEVORER
ai, 18. Il Spccialt. (Teclinol.) Cylindre —, qui réduit en
ilpe les tubercules employés dans les féculeries.
DÉVORER [dé-vô-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. devorare, ?n. s. \\ xii" s. Li sire en la
e ire les conturberat et sis devurerat îus.Psaut. d'Oxf. il, 5.]
I. Il l" (En parlant d'un animal.) Se repaître de sa proie.
, 'homme) anéantit plus d'animaux vivants que tous les ani-
îux carnassiers n'en dévorent, buff. Animaux carnassiers.
\ lion... la déchire (sa proie) avec les ongles, et ensuite la
Ivore avec les dents, ID. Lion. J'ai dévoré force moutons,
\ F. Fab. VII, 1. Parmi des loups cruels prêts à me — , rac.
Ih. II, 7. Fig. Poct. L'ingrate mieux que vous saura me dé-
jiirer. Et je lui porte enfin mon cœur à — , R.\c. Andr. v, 5.
P. ext. Les chenilles ont dévoré les feuilles, les bourgeons.
jotre corps sera dévoré par les vers. || Fig. L'ulcère a dévoré
s chairs jusqu'à l'os. || P. hyperh. Être dévoré par les pi-
jjres des cousins, par des démangeaisons.
2» Manger avidement. Il a dévoré à son repas la moitié
un gigot. Absolt. Il ne mange pas, il dévore. || Fig. \ 1. En
larlant d'un objet qu'on désire, convoiter impatiemment,
âme dévore déjà les viandes par la pensée, BOSS. Conn.
" Dieu, III, H. Il dévore des yeux et du cœur cent beautés,
\ F. Contes, Fleuve Scamandre. Tout ce qu'en votre cœur
éjà vous dévorez, coRN. Nicom. ii, 3. | 2. En parlant d'un
intiment pénible. — son chagrin, le renfermer en soi sans
n laisser de trace au dehors. — ses larmes. Toujours ver-
ler des pleurs qu'il faut que je dévore, R.\C. Bér. i, 2. Qui-
conque ne sait pas — un affront, id. Estk. ni, 1.
[ II. Fig. Il 1° Epuiser. Il a dévoré son patrimoine. L'hé-
itier prodigue paie de superbes funérailles et dévore le reste,
.K BR. 6. Les troupes qui devaient venir du côté des monta-
nes pour — la Provence, SÉv. 1372. Vous dévorez les mai-
ons des veuves, saci. Bible, Maltli. xxiii, 14. Et l'orphelin
l'est plus dévoré du tuteur, boil. Lutr. 6. S'empresser ardem-
ment A qui dévorerait ce règne d'un moment, corn. Oth. i, 1.
\P. ext. Anéantir. L' « Instruction sur les états d'oraison »...
.'33 dévora (les Maximes des saints) aussitôt qu'elle parut,
JT-siM. I, 416. Il P. anal. — un livre, épuiser en un instant
jen lisant avec avidité) la matière qu'il contient. Et vous
jlevez du cœur — ces leçons, mol. Fc. des f. m, 2. — l'es-
liace, le parcourir avec une extrême rapidité.
' Il 2° Consumer entièrement. La flamme vole et dévore le
l'aisseau, fén. Tél. 7. Que plutôt du ciel la flamme me dévore,
liAC. Pfièd. III, 3. L'affreux tombeau pour jamais les dévore !
Id. Esth. II, 8. Il P. anal. La soif, la fièvre le dévore. Cet air
[le Provence qui la devait — , sÉv. 871. Être dévoré d'ambi-
jion. Du zèle qui pour toi l'enflamme et le dévore, r.\c. Esth.
)rol. Les soucis, l'inquiétude, le dévorent. Qu'un soin bien dif-
•érent me trouble et me dévore, rac. Phèd. il, 5. Je me dé-
core... j'ai une impatience qui trouble mon repos, SÉv. 137.
"DÉVOREUR, EUSE [dé-vô-reur, -reuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dévorer, § 112. || xue-xiiios. Devoreeur,
Complainte, dans godef. Suppl.]
Il Peu usité. Celui, celle qui dévore. Fig. Cette dévoreuse
ie livres, sÉv. 614.
DÉVOT, OTE |dé-v6, -vôt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. devotus, voué, consacré à Dieu.
Xiio s. Li devocions et li honoremenz des rois lo fait (cest
jor) dévot et honravle, Se7'7n. de St Bern. p. 94.]
" 1° Zélé pour la religion, pour les pratiques reli-
gieuses. Avant que d'être — , je veux que vous soyez chrétien,
BOURD. Pens. Sur la dévotion. Je ne suis point dévote, mon
cher frère, mais je veux l'être, M™o de maint. Lett. à d'Au-
bigné, 1684. Onuphre n'est pas — , mais il veut être cru tel, la
BR. 13. Mon homme s'échauffa là-dessus, mais d'un zèle — ,
PASc. Prov. 1. P. ext. Dans tous les lieux dévots elle étale
un grand zèle, mol. Mis. m, 4. P. ext. Qui rend un hon-
neur particulier à un saint. — à saint Joseph. Substantivt.
Les dévots qui ont plus de zèle que de science, pasc. PeiïS.
V, 2. Mais les dévots de cœur sont aisés à connaître , mol.
Tart. I, 5. Il est de faux dévots ainsi que de faux braves, id.
ibid. n n'a qu'à monter en chadre, pour me voir tout à l'heure
au premier rang de ses dévotes, SÉv. 913. Je parle, en la per-
sonne du sexe, des dévotes d'amour, la f. Clymène.
Il 2" Qui affecte le zèle pour les pratiques religieuses.
De quoi n'est point capable un courtisan dans la vue de sa for-
tune, si pour ne pas la manquer il devient — , la br. 13. C'est
trop contre un mari d'être coquette et dévote ; une femme de-
vrait opter, iD. 3. Substantivt. Un — est celui qui sous un
roi athée serait athée, la br. 13.
/31
DEVOUER
DÉVOTEMENT [dé-vot'-inan ; en vers, -vô-te-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dévote et ment, § 724. || xiio s. Dé-
votement l'unt escuté. Vie de St Gilles, 2784.]
Il 1" D'une manière dévote. Prier — .
Il 2° En affectant des manières dévotes. Et fort — il man-
gea deux perdrix, mol. Tart. i, 4.
DÉVOTIEUSEMENT [dé-vô-syeuz'-man ; en vers, -si-
eii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dévotieuse et ment, § 724. || xiye-
xv s. Chron. de Boucicaut, iv, 5.]
Il Vieilli. Avec grande dévotion.
DÉVOTIEUX, EUSE [dé-vù-sycu, -sye'liz' ; en vers,
-si-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. devotus, au sens ecclés. de « dé-
vot », § 251. Il 1470. Chants dévocieux, dans godef. devocieus.]
Il Vieilli. Qui a une grande dévotion. On cœur —, ro-
TROu, Hercule viourant, m, 1.
DÉVOTION [dé-vo-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. devotio, m. s. Le sens
II a été repris du lat. class. dès le moyen âge ; mais il
s'est surtout développé au xyi^^ s., par imitation de l'ital.
divozione : On soulet user de ce mot (dévotion) quand on parlet
de Dieu, et maintenant on en use aussi quand on parle des
hommes, n. est. Nouv. Lang. franc, italian. n, 78. || xii^ s.
Devocion, ben. de ste-more, Troie, 5789.]
I. Il 1" Zèle pour la religion, pour les pratiques reli-
gieuses. Il faut distinguer l'esprit de la — et la pratique de
la —, BOURD. De la vraie et de la fausse dévotion. Je ne
doute point que la vraie — ne soit la source du repos, la br.
13. Ils ont une demi-piété, des sentiments imparfaits de — ,
BOSS. Pens. détach. 5. Crédule en sa — , Le peuple suit le
frein de la religion, rac. Baj. i, 2. Fête, jeûne de — , qui n'est
pas d'obligation, qui est affaire de dévotion. L'offrande est
à — , n'est pas obligée, est affaire de dévotion, et, fig. (en
parlant d'une cotisation, d'une quête), on donne ce qu'on
veut. I Livres, tableaux de — , propres à exciter la dévo-
tion. Il Spécialt. Honneur particulier qu'on rend à un
saint. Il a une grande — à la sainte Vierge.
Il 2" (Dans un sens défavorable.) Affectation de zèle
pour la religion, pour les pratiques religieuses. Celui qui
a pénétré la cour connaît ce que c'est que vertu et ce que c'est
que — , L.\ BR. 13. Employer pour la flatter et pour la séduire
le jargon de la — , id. ibid.
Il 3" P. ext. Pratique religieuse. Faire ses dévotions.
Pratiquant la — de saluer les images de la Vierge, pasc. Prov. 9.
II. Vieilli. Dévouement. Avoir de la — pour son prince,
pour son pays , pour sa ville, et même pour un homme parti-
culier, desc. Pass. de l'dme, ii, 83. J'aurai toujours pour vous,
ô suave merveille ! Une — à nulle autre pareille , mol. Tart.
m, 3. Être à la — de qqn, lui être entièrement dévoué. Il
avait gens à sa —, la f. Contes, Purgatoire.
DÉVOUEMENT et, rare, DÉVOÛMENT [dé-vou-
man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dévouer, § 145. Se trouve au xv" s.
au sens de « vœu ». || xv^-xyi^ s. Mots de dévouement, fos-
setier, dans godef. Suppl.]
Il l" Vieilli. Le fait de se vouer, d'être voué à la Divi-
nité comme victime expiatoire. L'histoire nous apprend qu'en
de tels accidents On fait de pareils dévouements, L.\ F. Fab.
VII, 1. Il P. anal. Sacrifice que qqn fait pour sauver les
autres. Le — de Codrus, de Léonidas aux Thermopyles.
Il 2» Le fait de se vouer, d'être voué au service, aux
intérêts de qqn. Avoir un — sans bornes pour qqn. Un acte
de — . Recevez l'assurance de mon — , formule de politesse
pour terminer une lettre.
DÉVOUER [dé-vwé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. de) et vouer,
sous l'influence du lat. devovere, m. s. §§ 192 et 196. ||
xvi" s. Se devoueroit a luy faire service, amyot, dans godef.
Suppl.]
Il 1° Vouer à la Divinité. Jeunes filles qui allaient, en
chantant les louanges de Vénus, se — à son temple, fi':n. Tél.
4. 1 Spécialt. Vouer comme victime expiatoire. On dévouait
aux dieux infernaux... quiconque, avec une légion, avec une
armée , ou avec une cohorte , passerait le Rubicon , montesq.
Fi07n. 11. I Absolt. Il fallait — ce maudit animal, la f. Fab.
VII, 1. Il Fig. — qqn à la haine, à l'exécration publique. ||
Codrus, roi d'Athènes, se dévoua à la mort pour le salut de son
peuple, BOSS. Ilist. imiv. i, 5. || Fig. Il dévoua sa tête aux
fureurs civiles, BOSS. Le Tellier.
DÉVOULOIR
— 732 —
DIABLE
Il 2" Vouer au service, aux intérêts de qqn. Je me dé-
voue à ces dieux immortels, rag. Brit. v, 8. Vous lui dévouez
vos persomies , et lui il se livre tout entier à vous , bourd.
Renouvell. des vœur. Être dévoué à qqn, aux ordres de qqn.
Il P. ext. Tous vos moments sont-ils dévoués à l'empire? rag.
Bér. II, 4. Il Votre dévoué serviteur, formule de politesse
pour terminer une lettre'.
* DÉVOULOIR [dé-vou-lwàr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule dé (lat. dis) et vouloir,
§§ 192 et 196. Il xii" s. Plus le desvelt que ne l'otreit, ben.
DE STE-MORE, Trotc, 26245.]
Il Rare. Cesser de vouloir.
DÉVOYER [dé-vwà-yé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule dé (lat. dis) et voie,
{cf. envoyer), §§ 194 et 196. {Cf. dévier.) || xii^ s. Qui les au-
tres siaut desvoier, chrétien de troyes, Cligès, 519.]
Il Écarter de la voie.
Il 1" Au jjropre. Nous avons perdu le chemin, nous som-
mes dévoyés. || P. ext. (Technol.) Tuyau de cheminée , de
descente, dévoyé, qui est hors de l'aplomb. (Marine.) Couples
dévoyés, couples de la coque d'un navire qui ne sont pas
perpendiculaires à la quille. (Médec.) Être dévoyé, avoir
le dévoiement, la diarrhée.
Il 2° Fi(j. Rappeler dans cette unité (de l'Église) tout ce qui
s'en est dévoyé, Boss. Hist. univ. ii, .31. Les enfants du pro-
phète que le détestable Omar a dévoyé, montesq. Lett. pers.
124. Ame ignorante, dévoyée, pleine d'erreur et d'incertitude,
BOSS. Élévations, i, 1.
* DÉVRILLER [dé-vri-yé] v. tr.
[étyai. Composé avec la particule dé (lat. dis) et vrille,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Pêche.) Détortilier.
DEXTÉRITÉ [dêks'-té-ri-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dexteritas, adresse. || 1539. Se
fiant tant en sa dextérité, macault, Irad. des Apopht. d'É-
rasyrie, dans delb. Rec]
Il Délicatesse, légèreté de main pour exécuter qqch.
Il 1" Au propre. L'homme... a des mains dont la — sur-
passe... tout ce que la nature a donné aux bêtes, fén. Exist.
de Dieu, i, 2. La princesse a voulu égayer sa — , mol. Am.
maçjnif. v, 1. Faire une opération avec — . Manier avec — le
pinceau, l'ébauchoir. On voleur d'une grande — .
Il 2° Fiç/. Tact, délicatesse d'esprit pour mener à bien
une affaire. Son incroyable — à traiter les affaires les plus
délicates, BOSS. D. d'Orl. Si ma — n'eût su l'en empêcher,
CORN. Cinna, i, 4. || Vieilli. Auplur. Et comme on est dupé
par leurs dextérités, mol. Êc. des f. i, 1.
DEXTRE [dêkstr'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dexter, m. s. L'emploi comme
substantif au sens H existe déjà en lat. : dextera (s.-ent.
manus, main). A remplacé l'anc. franc, destre, de for-
mation pop. § 502. Il xiv^ s. La main dextre, oresme, Éth.
V, 15.]
I. Vieilli. Adj. \\ 1° Qui est da côté droit. Spécialt.
(Blason.) Le côté — de l'écu, à droite de celui qui est sup-
posé le porter. {Cf. sénestre.) | (Zoologie.) Coquille —,
dont le bord terminal ou dont le sommet se trouve du
côté droit de l'animal.
Il 2" Adroit. {Cf dextrement, dextérité.)
II. S. f. Il 1" La main droite. Armer contre Alcidon vos
dextres vengeresses, gorn. Veuve, m, 1. || P. plaisant, n
tira du manteau sa — vengeresse, boil. Lutr. 5.
Il 2" Le côté droit. Tu te sieds à sa —, corn. Louanges
de la Vierge.
DEXTREMENT [deks'-tre-man] adv.
[ÉTYM. Composé de dextre et ment, §724. || 1549. r. est.]
Il Vieilli. Avec dextérité. Vous coupez — les trois peaux
qui l'enveloppent, DESC. Dioptr. 5. Je m'étais — aidé d'un
escabeau, la f. Ragotin, i, 10. || Fig. Je saurai — Accorder
vos soupçons et son contentement, gorn. Med. iv, 3. Ils...
le prennent si — par son faible, BOSS. Honneur du monde, 2.
DEXTRINE [dêks'-trin'] s. f.
[ÉTY.M. Dérivé de dextre, parce que la solution de cette
substance dévie à droite le plan de la lumière polarisée,
§ 245. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Chimie.) Substance analogue à la gomme, de même
composition chimique que l'amidon , et qu'on emploie
pour apprêts, encollage, etc.
•DEXTROCHÈRE [d.lks'-trô-kèf] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dextrocherium (mot hybride, du
lat. dexter, droit, et du grec /_£''p. main), qui ne se trou'.
dans les textes qu'avec le sens de « bracelet », et auqui
on a attribué arbitrairement au xvic s. le sens spécial qu
a comme terme de blason. || xvi^ s. j. le feron, dansi
laboureur, Orig. des armes, p. 86, édit. 1558.]
Il (Blason.) Bras droit sortant du flanc sénestre de l'ééi
représenté nu, paré ou armé. {Cf. sénestro chère.)
*DEXTROGYRE [dêks'-lro-jïr] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. dexter, qui est du côté droi
et gjrrare, tourner, § 284. || Néolog.]
Il (Physique.) Qui dévie à droite le plan de la lumi^
polarisée. {V. rotatoire.)
DEY et, vieilli, *DAY [de] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc dai, proprt, « oncle matei
nel », § 23. || Admis acad. 1762.] -
Il Titre des anciens souverains d'Alger.
DIA [dyà] interj.
[ÉTYM. Origine incertaine. Le bas breton possède lii
mot dia, qui s'emploie d'une manière analogue, mais qti
désigne la droite, § 4. || xvie s. Qui te mèneront baudemen
a diai et hori ho, N. du fail, Eutrapel, p. 9.]
Il Cri des charretiers pour faire aller leurs chevaux ver
la gauche. (S'oppose à hurhau, huhau ou hue.) || Fig. Va
tire à hue, l'autre à — , ils se contrarient l'un l'autre. L'a
tire A — , l'autre à hurhau, mol. ITép. am. iv, 2. Il n'entai
ni à hue ni à — , il ne veut rien entendre.
DIABÈTE [dyà-bêf ; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec SiaêfiTirii;, m. s. de ôiaêai
traverser, acad. 1762-1798 écrit diabètes, puis diabète
1835. Il 1611. Diabète, cotgr.]
Il 1° Maladie caractérisée par une excrétion abond;
d'urine, plus ou moins chargée de matière sucrée, et
un dépérissement progressif. || P. anal. — insipide ou
sucré, polyurie.
Il 2o Vase à siphon, dit aussi vase de Tantale, qui, \
qu'on le remplit jusqu'à une certaine hauteur, se
entièrement.
DIABÉTIQUE [dyà-bé-tïk'] adj. et s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de diabète, § 229. || xiv^ s. Passion
tique, Chir. de B. de Gordon, dans godef. Suppl. A
ACAD. 1798.]
Il 1<^ Adj. Relatif au diabète (maladie). Affection — .
il 2° S. m. et f. Celui, celle qui a le diabète.
DIABLE [dyàbl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. diabolus (grec 8ii6o
proprt, « calomniateur », m. s. {Cf. diantre.) || x" s
drent la faire diavle servir, Ste Eulalie.]
I. Dans la religion chrétienne, l'esprit du mal. Le —
Satan, prince des anges rebelles. Ce lieu qu'on dit être i
temple du — , pasg. Pens. xxiii, 25. Ceux qui guérissent p:.
l'invocation du — , ID. ibid. xxiii, 41. Et vous irez un joui
vrai partage du — , Bouillir dans les enfers , mol. Ec. des
m, 2. Les diables, Satan et les anges rebelles précipit»
avec lui dans les enfers. Ne craindre ni Dieu ni —, i
craindre personne. L'avocat du — , dans les procès de en
nonisation, celui qui est chargé de plaider contre; dai.
certaines conférences religieuses, celui qui est chargi
de présenter les objections de l'incrédule. || Loc. prov. Se
démener comme un beau — , comme un — dans un bénitier
(l'eau bénite étant considérée comme possédant la verl
de mettre en fuite le démon), s'agiter violemment. Ces
le — qui bat sa femme et marie sa fille, dicton populaifi
quand il pleut et qu'il fait en même temps du soleil. Quar
le — devient vieux, U se fait ermite, le pécheur songe à ^
convertir quand il a passé l'âge des plaisirs. Dne personn
possédée du — , obsédée par l'esprit malin. Fig. Avoir !>-
— au corps, agir avec passion, avec emportement. Je pense,
sauf correction, qu'il a le — au corps, mol. Av. i, 3. Comme
Michel-Ange eût-il le — au corps, Régnier, Sat. 11. || P. ex'
Faire le — , se donner l)eaucoup de mouvement pour qqcl
Pressez, poussez, faites le — , mol. Iinpr. Reniei'C. au roi.
Anciennt. Faire d'un — deux, d'un — quatre {cf. Myst. du
Vieil Testam. 3367). faire deux fois, quatre fois plus de
mal qu'il y en avait. Dans un autre seyis , p. altéra
lion (sous l'influence de diablerie à quatre personnages
Faire le — à quatre, faire beaucoup de bruit. Les dieux fai-
saient le — à quatre, d'assoucy, Jug. de Paris. J'ai faille —
à quatre, regnard. Bal, se. 3. C'est le — et son train. || Don-
ner son âme au —, faire un pacte par lequel on lui aban-
donne son âme après la mort, pour réussir ici-bas. Fig.
DIABLE
733
DIABLOTIN
ous avez fait ce coup sans vous donner au — ? MOL. Et. Il, 11.
3 me donne au — .Je veux que le — m'emporte (si la chose
'est pas comme je le dis), hyperbole pour montrer qu'on
it vrai. Vous venez de Poitiers, ou je me donne au — , corn.
lent. 1, 3. EUipt. — emporte si j'entends rien en médecine !
[OL. Méd. m. l. III, 1. Du — si je le sais! Aller au — , à la
erdition. || Fig. Famil. \ 1. Envoyer qqn, qqch au — , hyper-
oie pour exprimer le désir d'en être débarrassé. Au — l'im-
orton ! Au — zot. ( V. diablezot.) Puissiez- vous être à tous les
iables ! mol. Prêc. rid. se. 17. Envoyer qqn au — , à tous les
iables, aux cinq cents diables. Nous donnerions tous les hom-
les au —, MOL. Amph. ii, 5. Donnant de fureur tout le festin
-, liOiL. Sat. 3. Il ne voulut point se confesser, et envoya
outau —, et lui après, sÉv. 280. | 2. Hyperbole pour mar-
[uer qu'une chose est perdue sans retour. L'affaire s'en va
u — . Mon projet est à tous les diables. | 3. Hyperbole pour
narquer qu'une personne, une chose est comme perdue,
ant elle est loin. On nous a envoyés au — . Il demeure au — . Il
audra, si je veux. Que le manteau s'en aille au — , la f. Fah. vi,
' nvoyer qqn au — Vauvert (allusion au château de Vau-
i.prcs de Paris, qui passait pour être hanté du diable),
,;t, p. corruption, Aller au — au vert, très loin. Avoir des
ttiables bleus (néolog. d'après l'angl. blue devils, m. s.), avoir
[les vapeurs. || Locutions proverbiales tirées des attributs
physiques qu'on prête au diable. Le — était beau quand il
jstait jeune, la personne la plus laide a qq beauté quand elle
;;st jeune. Avoir la beauté du — , n'avoir que la beauté de la
eunesse. Tirer le — par la queue. | 1. Vieilli. Peiner beau-
>. I 2. En être réduit aux derniers expédients pour vi-
Faut-il toujours labourer et tirer le — parla queue? SÉv.
' !1. Il mangerait le — et ses cornes, il est si affamé qu'il
nangerait n'importe quoi. || Locutions proverbiales tirées
les attributs moraux qu'on prête au diable. Le — en pren-
llrait les armes, le diable lui-môme en serait scandalisé. Le
— est bien fin, avertissement à qqn de se garder des sé-
jiuctions. Le — n'y perd rien, en parlant d'une personne qui
|n'a que les apparences de la vertu. Il est malin comme un — .
pe — n'y verrait goutte. Devenir pour eux pire qu'un — , mol.
\Tart. V, 1. Les diables sont déchaînés, vos ennemis s'agitent,
le crois que le — s'en mêle. Quand le — y serait. C'est le — pour
y arriver. Voilà le — . Dans mi sens analogue. Que — est-ce
là? MOL. Pourc. I, 9, et, ellipt, Que — allait-il faire dans
cette galère? mol. Scap. Il, 7. H... lui demanda de quoi — il
s'avisait, hamilt. Gram. 46. Logeantle — en sa bourse, C'est-
à-dire n'y logeant rien, la f. Fah. ix, 16. Les femmes enfin ne
walent pas le —, mol. Dep. am. iv, 2. La justice... est sévère
comme tous les diables, ID. Pourc. m, 2. Je suis bilieux comme
tous les diables, id. B. gent. ii, 4. Loc. adv. En —, comme
Jle diable. {Cf. diablement.) La justice en ce pays-ci est rigou-
jreuse en —, mol. Pourc. ii, 10. || A la —, à la manière du
idiable, d'une manière désordonnée. Faire qqch à la — . ||
jC'est un désordre de tous les diables, extrême. Se donner un
|mal du — . n fait un temps du — . || Sorte de juron. {Cf. dia-
blezot.) — ! il ne fait pas bon ici. Dans le même sens. Que — !
Que — ! on a bien de la peine A se faire écouter, rac. Plaid, il, 2.
II. Fig. Personne, chose que l'on compare à un diable.
I Famil. |1. Personne méchante. Une femme d'esprit est un
— en intrigue, mol. Êc. des f. m, 8. Vous êtes un méchant
— , Monsieur Lysidas, ID. Crit. de l'Êc. des f. se. 6. | P. plai-
sant. C'est un bon — , c'est un assez bon — . | 2. Personne tur-
bulente. Cet enfant est un — . Adjectivt. Famil. Cet enfant
est très — . | 3. Personne ù plaindre. Un pauvre — . | 4. Per-
sonne d'une taille plus qu'ordinaire. Un grand — . De grands
diables de laquais. P. anal. Un grand — de mandement, d'a-
LEMB. Lett. à Voltaire, 8 sept. 1762. Quel — de temps ! Et tu
m'oses jouer de ces diables de tours, mol. Sgan. se. 6. Quel
— d'homme est-ce ci? iD. Amph. i, 2. Quel — de jargon? id.
Prêc. rid. se. 4.
III. Il lo Nom donné à divers objets, j 1. Jouet formé
d'une boîte d'où sort au moyen d'un ressort, quand on
l'ouvre, une figure de diable, j 2. Jouet qui produit un
ronflement très bruyant lorsqu'on le fait tourner. | 3.
Tuyau de tôle noire pour activer le feu sur un fourneau,
en donnant du tirage. | 4. Petit plongeon de verre, dit
aussi diable cartésien, qui fait toute sorte de mouvements
bizarres lorsqu'il est dans l'eau. | 5. Machine à carder ou
à nettoyer le crin, le coton, j 6. Traîneau à deux roues
pour transporter les caisses, les ballots, etc.
Il 2» Nom donné à diverses espèces animales, végéta-
les. 1 1. — des bois, espèce de singe. — de Java, espèce
d'iguane, j Sorte d'oiseau de nuit de la Guadeloupe, j 2.
— de mer, la baudroie. | Le chabot épineux , poisson de
forme repoussante. | 3. Demi-—, insecte hémiptère. j 4. Le
— en haie, la clématite, plante.
DIABLEMENT [dyà-ble-man] adv.
[étym. Composé de diable (considéré comme adj.) et
ment,^g 724. || xvu" s. V. à l'article.]
Il Famil. En diable. Pour marquer l'excès de qqch de
mauvais. Vous risquez —, mol. Èc. des f. i, 1. || P. e.xt.
Excessivement. La reine Aimée Qui fut — enflammée, scarr.
Vh^g. trav. 6. Je suis — fort sur l'impromptu, mol. Préc.
rid. se. 9. || P. anal. Beaucoup. J'ai — d'esprit, regnard,
Distr. V, 7. (Cf. diantrement.)
DIABLERIE [dyà-ble-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de diable, § 69. A remplacé diabUe, fré-
quent dans le même sens en anc. franc. || xme s. Deablerie,
hose, dans godef. SuppL]
I. Sorcellerie oii l'on a recours au diable. Te mêlerais-tu
d'un peu de — ? mol. Et. i, 4. || Fig. Machination diabo-
lique. Il y a là-dessous quelque — .
II. Représentation de scènes où figurent des diables.
I 1. Pièce populaire du moyen âge où des diables étaient
en scène. — à quatre personnages, où il y avait quatre dia-
bles en scène, et, fig. {V. cotgr.), bruit épouvantable.
II Contes où intervient le diable, il n'appartient qu'à vous de
voir une pareille —, sÉv. 213. | 2. Dessin, peinture repré-
sentant des scènes où figurent des diables. Les diableries
de Callot, de Téniers.
III. Méchanceté diabolique. Avec toute sa —, n faut que
je l'appelle et « mon cœur » et « m'amie », mol. F. s av. ii, 9.
DIABLESSE [dyà-bles'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de diable, § 129. || xiyc s. Deablece, chré-
tien legouais, Ovide, dans godef. SuppL]
Il 1° Diable femelle. Les diablesses font leur sabbat.
Il 2» Fig. Famil. Femme méchante comme un diable.
Ces dragons de vertu, ces honnêtes diablesses, mol. Éc. des
f. IV, 8. Adjectivt. Je veux une vertu qui ne soit point — ,
MOL. Tart. IV, 3. || P. plaisant. C'est une assez bonne — , une
assez bonne femme. Due pauvre — . Nous avons été voir à la
foire une grande — de femme, plus grande que Riberpré de toute
la tête, SÉV. 144.
*DIABLETEAU [dvà-ble-tô] et '•DIABLOTEAU [dvà-
blo-tô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de diable, §§ 133, 136 et 126. {Cf. dia-
blotin.) Il 1474. Deables et deabloteaux, Myst. de l'Incarnat.
dans DELB. Rec. \ xvi^ s. Dng escadron de petitz diableteaulx,
RAB. IV, 46.]
Il Peu usité. Jeune diable. Ce — , c'est un jeune novice,
L.\. F. Contes, Diable de Papefig-.
•DIABLEZOT, "DIABLE ZOT et *AU DIABLE ZOT,
[dyà-ble-zô] interj.
[ÉTYM. Locution analogue à au diable (F. diable), dans
laquelle le sens et l'origine de zot sont incertains, § 727.
ouD. écrit : au diable zoc. acad. admet diablezot en 1740 et
le supprime en 1878. || xvi«-xviie s. Au diable zot, a. de
MONLuc, Comédie des proverbes.]
Il Vieilli. Exclamation marquant la mauvaise humeur,
le désappointement, etc. Faites donc, puisque bon vous sem-
ble. Visites tant qu'il vous plaira : Au diable zot qui les rendra !
Huitain, dans trév. J'ai voulu ouvrir avec la clef ; au diable
zot! j'ai trouvé plus de quarante mille trous de serrure, uaron.
Coquette, iv, 11. NÉRINE : Allons, il faut qu'il jase au défaut
de son maître. — CRISPIN : Diablezot !... Nous ne jasons pas, nous,
comme vous autres femmes, destouches, Cur. impert. m, 8.
"DIABLOT [dyà-blô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de diable, § 136. || (Au sens spécial.) 1761.
Une espèce de civadière que les pêcheurs nomment diablot,
DUHAMEL DU MONCEAU, PêckcS, I, 37.]
I. Anciennt. Petit diable.
II. Fig. (Marine.) Petite voile qu'on hisse sur le mât
de perruche, au-dessus de la voile d'étai dite diablotin.
DIABLOTIN [dyà-blù-tin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de diablot. § 100. {Cf. diableteau, diablo-
teau.) Il xvie s. bon. des per. Nouv. 15.]
I. Petit diable. || Fig. Petit enfant turbulent.
II. Fig. Il 1° Oiseau des Antilles, du genre pétrel, à
plumage noir mêlé de blanc, à cri lugubre.
Il 2p Petit pétard enfermé avec un bonbon et une de-
vise dans une papillote. || Bonbon chocolaté saupoudré
de nonpareille. || Pastille de cantharide et d'aromates
DIABOLIQUE
734 —
DIADÈME
Crème aux
autrefois employée comme aphrodisiaque
œufs divisée en petits carrés et frite.
Il 3» Voile d'étai de perroquet de fougue, en forme de
trapèze. [Cf. diablot.)
Il 4° Petit nuage irrégulier, qui se montre lorsque le
temps est à l'orage.
Il 5" Cuve dans laquelle on verse l'eau où on a fait fer-
menter les feuilles de l'indigotier, pour laisser déposer
la matière colorante.
Il 6» Ouvrier qui amène les olives, avec une pelle, sous
la meule du pressoir à huile.
DIABOLIQUE [dyà-bù-lïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du Lit. diabolicus, grec otaSoX'.viôi;,
m. s. Il xiue s. Euvre diabolicque, Enfances Vivien, dans
GODEF. SuppL]
Il Qui tient du diable. Pouvoir — . S'il a employé l'art — ,
PASG. P7-0V. 8. Il Fig. Qui a la malice du diable. Ces prin-
cipes d'une superbe — , pasc. Entret. avec Saci, préamb.
Ma comédie, sans l'avoir vue, est — , et — mon cerveau, MOL.
Tart. i'^'' placet. Une invention — . || P. ext. Si difficile qu'il
semble que le diable seul pourrait en venir à bout. Un tra-
vail — .
DIABOLIQUEMENT [dyà-bô-lïk'-man ; en vers, -li-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de diabolique et ment, § 724. || xv'' s.
Gloss. franç.-lat. Bibl. nat. ms. lat. 7684, f» 33, v».]
Il D'une manière diabolique.
"DIAGANTHE [dyà-kânf ; en vei's, di-à-...] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Si, indiquant dualité, et
à'xav9a, épine, § 279. || 1797. laveaux, Trad. de Ylchthyol.
de Bloch, xii, 128.]
Il (Hist. nat.) Qui porte deux épines.
* DIACAUSTIQUE [dyà-kôs'-tïk' ; en vers, di-à-...] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Stct, au travers de, et caus-
tique, § 284. Il 1754. ENCYCL.]
Il (Géom.) Courbe —, produite par les intersections des
rayons réfractés. P. ext. LentiUe —, qui est caustique par
réfraction.
DIACHYLON [dvà-chi-lon ; en vers, di-à-...] et DIA-
CHYLUM [dyà-chi-lôm' ; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diachylon (grec 8ià yu>kwv,
« avec des sucs de plantes »), ot. s. La forme diachylum
(admise acad. 1835) est due à l'analogie des mots où um
latin correspond à ov grec, comme arum, basilicum, bdel-
lium, etc. [Cf. diacode.) || xiv^ s. Diaculon, Comptes de l'ar-
genterie, dans GODEF. Suppl. \ xvi<= s. Emplastre de dyachilon
magnum, paré, v, 10.]
Il 1» Emplâtre fait d'une décoction de racine de glaïeul,
d'huile et de litharge ( — simple), auquel on ajoute par-
fois des gommes-résines, de la poix blanche, de la téré-
benthine, de la cire ( — composé ou gommeux).
Il 2» P. ext. Sparadrap formé de cet emplâtre étendu
sur une toile. Des bandes de — .
DIACODE [dyà-kôd' ; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diacodion (grec Six xwSeiwv,
« avec des pavots »), 7n. s. On trouve au xvi" s. diacodion,
et au xvme s. la forme latinisée diacodium. [Cf. diachylum.)
Il Admis ACAD. 1762.]
Il (Pharm.) Sirop calmant préparé avec de l'extrait de
tête de pavot blanc, ou de l'extrait d'opium. P. appos. Du
sirop — , et, abusivt. Du sirop de —, le moine, Art des
accouch. II, 649 (1773).
* DIAGOMMATIQUE [dyà-kôm'-mà-tïk' ; en vers, dl-
à-...] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec ô:i, par, et comma, g§ 229
et 284. Il 1753. On pourrait en conséquence le nommer le genre
« diacommatique », serre, Princ. de l'harmonie, 42.]
Il (Musique.) Qui monte ou descend d'un comma. Inter-
valle —, intervalle entre une note de la gamme haussée d'un
dièze, et la note d'un ton au-dessus baissée d'un bémol.
DIAGONAL, ALE [dyà-kù-nàl; en vers, di-à...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. diaconalis, m. s. \\ xiv^ s.
Caractère diachonal et presbiteral, j. de vignay. Miroir hist.
dans DELB. liée]
Il Relatif à l'office de diacre. Fonctions diaconales.
DIACONAT [dyà-kô-nà; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. diaconatus, m. s. \\ 1611.
COTGR.]
Il lo Ordre de diacre. Recevoir le — .
il 2° Office de diacre, de diaconesse. Exercer le — .
î
DIACONESSE [dyà-kù-ncs' ; en vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. diaconissa, m. s. devenu
diaconesse sous l'influence des mots de formation popu-
laire, § 503. ACAD. donne encore diaconisse au sens 1»,
mais celte forme, fréquente au xvii« et au xyiii^ s., tend
à disparaître de l'usage. || xiv'' s. Si aucun a ravy unectta<
conisse, J. de vignay, Miroir hist. dans delb. Rec]
Il 1° Fille ou veuve qui, dans l'Église primitive, rece-
vait l'imposition des mains, et se consacrait à l'entretien
des temples, au soin des pauvres, etc.
Il 2° P. anal. Dans certaines sectes protestantes, dame
qui s'est consacrée à des œuvres pieuses, charitables.
*DIACONIE [dyà-kô-ni; e7i vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. diaconia, transcription
du grec Staxovîa, m. s. \\ 1611. cotgh.]
Il Église (de Rome) dont le titulaire est un cardinal
diacre. La — de Saint-Adrien.
* DIACOUSTIQUE [dyà-kous'-tïk ; en vers, di-à-...J«^.
[ÉTYM. Composé avec le grec Siâ, à travers, et aoom-
tique, § 283. Il 1732. trév.]
Il Vieilli. (Physique.) Étude du son réfracté.
DIACRE [dyàkr'] .?. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diaoonus, grec ôiâxovo;, m. .<
devenu diçkene, diacne, diacre, §§ 290 et 484. || xu^ s. Pru
veires et diacnes, GARN . de pont-ste-max. St Thomas, iiii.
Il (Dans l'Église catholique.) Ecclésiastique revêtu di
second des ordres majeurs. Ils le firent ordonner —, Si
SIM. I, 127. ■Dfip
*DIACRISE [dyà-krîz'; en vers, di-à-...] s. f. mSÊ
[ÉTY.M. Emprunté du lat. médical diacrisis, qui est wl
grec ôtdtxptatç, action de discerner. || 1792. Diacrese [sic]
ENGYCL. MÉTH.]
Il Crise caractéristique d'une maladie. || P. ext. Éva
cuation qui accompagne quelquefois cette crise.
'DIACRITIQUE [dyà-kri-tik' ; en vers, di-à-...] adj
[ÉTYM. Emprunté du grec 6taxp'.Ti5t6;, qui distingua.
Il Néolog.]
Il Qui sert à distinguer, à caractériser. Symptômes diacr:
tiques d'une maladie. Spécialt. (Gramm.) Signes diacritique
(point, accent, cédille, etc.), dont on marque une letlr-
pour indiquer exactement le son qu'elle représente, ou
pour distinguer deux mots ayant le môme son.
*DIADELPHE [dyà-dèlf ; en vers, di-à-...] adj.
[ÉTYM. Tiré de diadelphia (composé avec le grec St, indi-
quant dualité, et àSsî^^ôi;, frère), nom donné par linné
une de ses dix-sept classes de plantes. On trouve diadi
phique en 1786 dans I'engycl. méth. || 1816. Dict. des
nat.]
Il (Botan.) Dont la fleur a plusieurs étamines réuni*
par les filets servant de base à l'anthère, en deux faisceauxîî
DIADÈME [dyà-dèm'; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diadema, grec StiÔT^fia, m. i.
Il xiiie s. Porter dyademe, texte dans godef. SuppL]
Il l» Bandeau orné de broderies, de pierres précieuses,
dont les souverains se ceignent le front. Le riche — Que
sur son front sacré David porta lui-même, rac. Ath. m, 7. (Li
roi) De sa main sur mon front posa son — , ID. Esth. i, 1. les
diadèmes vont sur ma tête pleuvant, la f. Fab. vu, 10. || Fig.
I 1. Insigne de la royauté. Ceindre le — , devenir roi. La
fortune et la victoire mêmes Cachaient mes cheveux blancs soua
trente diadèmes, rac. Milhr. m, 5. Il lui donne avec son —
La foi que vous venez de recevoir vous-même, id. Andr. iv,
2. I 2. La royauté elle-même. Un roi digne du —, rac. Ath.
IV, 2. C'est périr en effet que perdre un — , corn. Rodog. iv,
3. L'orgueil du —, rac. Esth. i, 1. 1 Fig. Poét. Régnez sur vos
propres désirs, C'est le plus beau des diadèmes, la f. Daphnè,
prol.
Il 2" (Blason.) Bande, cercle formant la couronne des
souverains. Le triple — des papes. || Turban qui entoure
les têtes de More. || Cercle posé sur la tête des aigles
éployées.
Il 3° Ornement de tête en forme de diadème royal (cer-
cle d'or, de pierreries, etc.), parure de femme pour le bal.
Il 4" P. anal. Bandage employé autrefois contre les
douleurs de tête.
Il 5" P. ext. (Hist. nat.) | 1. Lépidoptère diurne à tête
munie d'une touffe frontale. | 2. Cirripède formant un
genre voisin des balanes. | 3. Oursin fossile qu'on ren-
contre dans les terrains crétacés. | 4. Espèce d'araignée
orbiculaire et déprimée.
JE :i
1
DIADEME
'DIADÈME, ÉE [dyà-d(>mc; ; en vers, cU-à-...] adj.
lÉTYM. Dérivé de diadème, § 118. || 1521. Diadesmé par
liralle sorte, VioUer des hist. rom. dans delb. Rec]
Ceint d'un diadème. Médaille à tête diadémée. (Blason.)
i le diadémée.
I DIAGLYPHE [dyà-glif] et *DIAGLYPTE [dyà-glïpt' ;
ilvcrs, di-à-...] s. m.
' --rM. Emprunté du grec SiâyXucpoç, SiâyîvUTtTOî, m. s.
uaglyplie.) || Ne'olog.]
Ouvrage ciselé, gravé en creux. {Syn. intaille.)
l'DIAGNOSE [dyag'-nôz'; en vei'S, di-âg'-...] s. f.
ÉTYM. Emprunté du grec otâYvwaii;, m. s. \\ xviio s. F.
article.]
±0 (Médec.) Connaissance des maladies, distinguées
unes des autres par les symptômes propres à chacune.
que vous avez prononcé au sujet de ce mal, soit pour la —
la prognose, mol. Pourc. i, 8.
I 2° (Ilist. nat.) Détermination, définition des princi-
IX caractères d'un genre, d'une espèce.
OIAGNOSTIC [dyag'-nôs'-tik' ; en vers, di-âg'-...] s. m.
ÉTYM. Tiré de l'adj. diagnostique, d'après l'anc. orlhogr.
I masc. § 38. || 1773. Le diagnostic est facUe, le moine,
t lies accouch. ii, 559.]
I (Médec.) Détermination d'une maladie parles symp-
nos qui lui sont propres. Le — d'une maladie. Se tromper
as le — .
DIAGNOSTIQUE , et, vieilli, * DIAGNOSTIC , IQUE
'âg'-nos'-tïk'; en vers, di-ag'-...] adJ.
lÔTYM. Emprunté du grec S:aYvuffTtxôî, m. s. On trouve
f dianostique au xvui^ s. [Cf, pronostic.) || xvil" s. V. h
irticle.]
:| (Médec.) Qui sert à déterminer une maladie par les
mptômes qui lui sont propres. Par ses signes diagnosti-
cs et prognostiques, MOL. Pourc. i, 8. On signe — , et, subs-
ntivt, vieilli, Un — . Voilà un diagnostic qui nous manquait
!ar la confirmation de son mal, MOL. Pourc. I, 8.
"DIAGNOSTIQUER [dyag'-nÔs'-ti-ké ; en vers, di-
'-...] v. tr.
.^ÉTYM. Dérivé de diagnostic, § 154. |i Ne'olog.]
ijl (Médec.) Déterminer (une maladie) par les symptô-
jîs qui lui sont propres.
i* DIAGOMÈTRE [dyà-gô-mèlr' ; en vers, di-à-...] s. m.
i[ÉTYM. Composé avec le grec Ôodcysiv, conduire, et
i-cpov, mesure, § 279. || Néolog.]
||| (Physique.) Appareil qui sert à mesurer le pouvoir
Inducteur électrique des divers corps.
DIAGONAL, ALE [dyà-go-nàl ; en vers, di-à-...] adj.
s. m .
[ÉTYM. Emprunté du lat. diagonalis, m. s. du grec ôia-
ivioç, de Sta, à travers, et ywvîa, angle. || xuii^ s. Ligne
jigonal, Comput, dans littré.]
il 1" Adj. (Géom.) Qui va d'un angle à un angle opposé,
e ligne diagonale, et, 5i<65to?i<ii;/, Une diagonale. La diago-
le du carré. En diagonale, dans la direction de la ligne
agonale. | P. ext. Oblique. Substantivt. Diagonale, étoffe
côtes obliques.
II 2° S. m. (Équitation.) Le — droit d'un cheval, la jambe
cite de devant avec la gauche de derrière. Le — gauche,
jambe gauche de devant avec la droite de derrière.
DIAGONALEMENT [dyà-gù-nâl-man ; en vers, di-à-
)-nà-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de diagonale et ment, § 724. || 1561.
agonellement, p. franco. Traité des hernies, dans delb.
'C. I 1611. Diagonalement, cotgr.]
Il Dans le sens de la ligne diagonale.
^DIAGRAMME [dyà-gràm' ; en i'e?\9, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec oiiypa;jL[j.a, représentation
curée. || xviiio s. j.-j. rouss. Dict. de mus.]
(T. scientif.) Expression graphique, tableau linéaire,
imérique, des parties d'un ensemble et de leurs rap-
)rts. — des sons, table de l'échelle des sons, de la gamme
ms un système musical. — d'un type animal, végétal, ta-
eau des caractères qui le distinguent. || Specialt. Dans
s appareils munis d'un enregistreur, tracé destiné à don-
T la loi de variation de certains mouvements. Baromètre
*DIAGRAPHE [dyà-graf ; envers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Tiré du grec ôiaypi-fstv, dessiner. || Néolog.]
Il (Technol.) Instrument pour dessiner un objet au trait
1 moyen d'un point de mire mobile qu'on promène sur
/3j
DIALOGIQUE
les contours apparents de l'objet, et que suit un curseur
muni d'un crayon.
'DIAGRÈDË [dyà-grèd'; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTY.M. Emprunté du bas lat. diagredium, m. s. altéra-
tion du grec Saxp'joiov (proprt, « petite larme »), sous l'in-
fluence des nombreux termes pharmaceutiques composés
avec le préfixe dia (grec ôii), comme diachylon, diacode, etc.
Il 1558. j. BLONDEL, Chir. milit. p. 88. Admis acad. 1762;
suppr. en 1798.]
Il Vieilli. (Pharm.) Préparation de scammonée.
•DIAIRE [di-êr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diarius, m. s. de dies, jour. ||
xvi" s. Fièvre éphémère ou diaire, LOUis guyon, dans delb.
Rec]
Il (Médec.) Qui ne dure qu'un jour. Fièvre — . {Syn. éphé-
mère.)
* DIALECTAL, ALE [dyà-lek'-tàl ; en vers, di-à-. ..] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dialecte, § 238. || Néolog.]
Il Qui appartient à un dialecte. Terme — , forme dialectale.
DIALECTE [dyà-lêkf; en vers, di-à-...] s. m. {fém.
comme en lat. et en grec, port-royal, rigiiel., volt.,
DIDER.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. dialectus, grec 6tâ>kcXT0î, m. s.
Sur le genre, V. § 556. || 1563. La langue grecque... abondante
en dialectes, rons. dans delb. Rec. \ 1578. Dialectes francès,
n. EST. Nouv. Lang. franc, italian. i, 63.]
Il Variété régionale d'une langue. {Cf. patois.) Le — at-
tique a prévalu, en Grèce, sur l'ionien, le dorien et l'éolien. Le
— de l'Ile-de-France a prévalu sur les autres dialectes de la
langue d'oU. Les dialectes du langage celtique étaient affreuses,
VOLT. Mœurs, avant-propos.
DIALECTICIEN, * DIALECTICIENNE [dyà-lêk'-ti-
syin, -syèn' ; en vers, di-à-lëk'-ti-si-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dialecticus, m. s. § 244. || xiii^ s.
Dialetien, Vie de Ste Catherine, dans godef. dialetien. |
xvi" s. Dialecticien, rab. m, 19.]
Il Celui, celle qui emploie les procédés de la dialecti-
que. Les entraves au moyen desquelles les dialecticiens croient
diriger la raison humaine me semblent ici d'une médiocre uti-
lité, desc. Règles pour la direct, de l'esprit, 2.
DIALECTIQUE [dyà-lek'-tïk' ; e/i vers, di-à-...] adj.
et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dialecticus, grec S'.a)»sxTtxdç,
7n. s. Le sens II est emprunté du subst. dialectica, grec
ôiaXsxTixTj, m. s. || xu° s. Dialectique et gramaire , Enéas,
2209.]
I. Adj. Qui procède par raisonnements. Les procédés
dialectiques.
II. S. f. Méthode par laquelle on déduit des raisonne-
ments servant à démontrer ou à réfuter. Une — subtile,
rigoureuse, serrée. || P. ext. \ 1. Dans l'école socratique,
discussion dialoguée destinée à réfuter l'erreur en ame-
nant ceux qui la soutiennent à se contredire. | 2. Dans la
doctrine de Platon, méthode par laquelle le philosophe
s'élève par degrés des phénomènes à l'idée, ou redescend
de l'idée aux phénomènes. La — platonicienne.
DIALECTIQUEBIENT [dyà-lek'-tïk'-man ; en vers, di-
à-lêk'-ti-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dialectique et ment, § 724. |j 1549.
R. EST.]
Il En employant les procédés de la dialectique.
'DIALLAGE [dyal'-laj'; en vers, di-âl'-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ô-.aT^XayTi, séparation. || 1801.
Mot dû à HAUY, Minéral, m, 125.]
Il (Minéral.) Pierre tendre nacrée, silicate double de
magnésie et de chaux, d'un vert plus ou moins foncé, qui
se clive en lamelles brillantes, dite vulgairement prisme
d'émeraude.
•DIALLÈLE [dyâl'-lèl; en vers, di-al'-...] s. m. (fém.
LITTRÉ).
[ÉTYM. Emprunté du grec SiâXXTjTvo; (s.-ent. rpôiro;),.
in. s. Il Néolog.]
Il 1° (Logique.) Pétition de principe.
Il 2° (Rhétor. ) Figure de mots où l'on reprend les
mêmes termes en renversant le rapport qui les unit : par
exemple : C'est le mets des rois et le roi des mets.
DIALOGIQUE [dyà-lo-jïk' ; en vers, di-à-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dialogicus, grec StaXoytxôç,
m. s. Il Admis .\g.\d. 1798.]
Il En forme de dialogue.
DIALOGISER - 736
*DIALOGISER [dyà-lô-ji-zé; envers, di-à-...]. V. dia-
loguer.
DIAIiOGISME [dyà-lô-jïsm' ; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec ÔiatXoyio-jjLÔi;, m. s. \\ 1557.
viGENÈRE, Chalcondyle, dans delb. Rec]
Il (Rhétor.) Exposition sous forme de dialogue desidées,
des sentiments qu'on prête à des personnages.
DIALOGISTE [dyà-lô-jïsf ; en vers, di-à-...] 5. m. et /".
[ÉTYM. Dérivé du radical de dialogisme, § 265. || xviio s.
Xénophon... a été harangueur et dialogiste, iiuet, dans TRÉv.
Admis ACAD. 1798.]
Il Vieilli. Auteur de dialogues.
DIALOGUE [dyà-lùg'; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dialogus, grec Z'.iXo-foc, m. s.
Il Xiiio s. La veire ystoire Del dialoge Seint Grégoire, frère
ANGER, dans Romania, xii, 152.]
Il Entretien entre deux personnes. {Syn. colloque.) P.
anal. (Dans une œuvre dramatique, narrative.) Paroles
échangées entre les personnages de la pièce ou du récit.
Dialogues des morts.
DIALOGUER [dvà-lô-ghé ; envers, di-à-...] v. intr. ettr.
[ÉTYM. Dérivé de dialogue, § 154. Dialoguer a remplacé
dialogiser, qui apparaît au .\vi<= s. et est encore dans trév.,
mais avec la remarque : « Il ne se dit point. » || 1717.
Eglogue dialoguée, Merc. de Fr. dans desfontaines, Dict.
néolog. Admis acad. 1740.]
Il 1" Famil. V. intr. — avec qqn, s'entretenir avec un
interlocuteur.
Il 2° V. tr. Mettre en dialogue. Une satire dialoguée. Une
scène bien dialoguée. N'exposent plus à nos yeux fatigués Que
des romans en vers dialogues, j.-b. rouss. Épit. il, 2.
*DIALYSABLE [dvà-li-zàbl' ; en vers, di-à-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dialyser, § 93. || Néolog.]
Il (Chimie.) Qui peut être dialyse.
"DIALYSE [dyà-lîz'; en vers," di-h-...] s. f.
[ÉTY.M. Emprunté du grec ôiâXuaiî, séparation. || Néo-
log.]
I. (Chimie.) Méthode pour séparer deux substances en
dissolution, par diffusion à travers une cloison poreuse,
qu'une seule de ces substances peut traverser.
II. (Rhétor.) Interruption de la construction gramma-
ticale (par suppression de la conjonction et) ou de la con-
struction logique (par interposition de quelque sentence).
*DIALYSER [dyà-li-zé; en vers, di-à-...] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dyalyse, § 154. || Néolog.]
Il (Chimie.) Séparer par dialyse.
*DIALYSEUR [dyà-li-zeur ; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTY.M. Dérivé de dialyser, § 112. || Néolog.]
Il (Chimie.) Sorte de tamis pour dialvser.
"DIAMAGNÉTIQUE [dyà-mà-ùé-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec 5ii et magnétique, § 283.
Il Néolog.]
Il (Physique.) Qui est repoussé par un aimant. Corps —,
qui, suspendu entre les pôles d'un électro-aimant, prend
une direction perpendiculaire à celle des pôles.
DIAMANT [dyà-man ; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. *diamas, antis, bas grec
8idt[iavTs, m. s. corruption de àoat|j.a!;, «vto? ( V. aimant),
sous l'influence des mots commençant par le préfixe Sti.
Il xiio s. Et diamans et amecites (lisez ametites), Floire et
Blanchefl. i, 646.]
Il 1" Pierre précieuse formée de carbone cristallisé. Un
— de la plus belle eau, d'une limpidité très pure. Ce — fut
appelé le Régent; il est d'une eau admirable, st-sim. xiv, 14.
— brut, qui n'est point taillé et poli. — brut ingénu, natu-
rellement poli sans avoir été taillé. — à pointes naïves, cris-
tallisé naturellement en facettes régulières et nettes, sans
avoir été taillé. Comme si elle eût marché sur des pointes de
— , LA F. Psyché, 1. — de nature, de teinte foncée, réfrac-
taire à la taille. || P. ext. Spécialt. Diamant brut monté
sur tige pour couper le verre, ou graver sur pierres fines.
Sans mêler à l'or l'éclat des diamants, boil. Art p. 2. On dé-
ploya les habits chamarrés de diamants, la f. Psyché, 1. /'.
ext. .lovau en diamant. Avoir des diamants aux oreilles. Avez-
vous jamais vu, Madame, un — plus vif que celui que vous voyez
que mon père a au doigt? moi-. Av. iii, 7. | P. ext. Les dia-
mants de la couronne, les pierres, les joyaux destinés à or-
ner la couronne, le costume des souverains.
\\ 2» Fig. I 1. En parlant de ce qui brille comme le
diamant. Tant que la nuit de diamants Sèmera l'hémisphère,
DIANE
RAC. Poés. div. Odes, 1. 1 2. En parlant d'une personi
d'une chose rare et parfaite dans son genre , comme
diamant. C'est un vrai — , un — de la plus belle eau. Spécio
Édition — , édition élégante, de très petit format, j 3. i
parlant de ce qui est dur comme le diamant. Celui-là
sams doute Armé de — qui tenta cette route, i>a f. Fah. \
12. Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages ^
tant de beaux ouvrages ? Ils sont pour vous d'airain, d'acier,
— , iD. ibid. V, 16.
Il 3" P. anal. (Technol.) — d'une ancre, prolongem*
de la verge en pointe forgée à facettes, au-dessous de
jonction des deux bras. || Pointe de — . | 1. Forme d i
ornement d'architecture, pierre à bossage taillée en ;
celtes. I 2. Extrémité taillée à facettes de la bouchaiu
du sculpteur.
DIAMANTAIRE [dyà-man-ter ; en vers, di-à-...] s
et adj.
[ÉTYM. Dérivé de diamant, § 248. ac.\d. ne donne que
sens 1". On trouve diamantier au xv" s. dans ce sen.s,
(Au sens 1».) 1680. riguel. | (Au sens 2».) Néolog.]
Il 1° Vieilli. S. m. Celui qui taille, qui vend des di
mants. {Syn. lapidaire.)
Il 2" Adj. Qui a l'éclat du diamant.
*DIAMANTÉ, ÉE [dyà-man-té ; en vers, di-à-...] adj
[ÉTYM. Dérivé de diamant, § 118. || Néolog.]
Il Garni de diamant. Plume diamantée, à bec inaltéral)!
garni de pointes de diamant brut. || P. ext. Fleurs diama
tées, ileurs artificielles sur lesquelles sont collées des pu.
celles d'acier, de verre, qui brillent comme le diamant.
* DIAMANTIFÈRE [dyà-man-li-fer ; en vers , di-à-. .
adj.
[ÉTYM. Composé avec diamant et le lat. fero, je por:
§ 273. Il Néolog.]
Il (Géologie.) Qui contient du diamant. Terrains, gravie;
diamantifères.
DIAMÉTRAL, ALE [dyà-mé-tràl ; en vers, di-à-...] c
[ÉTYM. Emprunté du lat. diametralis, m. s. \\ xiiic-xivc,
Ligne dyametralle, il. DE gauchy, dans godef. Suppl.
Il (Géom.) Qui suit le diamètre. Ligne diamétrale, dri
qui partage un cercle, une ellipse, en deux parties égal
Plan —, qui partage une sphère, un ellipsoïde, en d(
parties égales, et,spécialt (Marine), plan vertical qui coui
le navire en deux moitiés longitudinales.
DIAMÉTRALEIVIENT [dyà-mé-tral-man ; en vers,,
à-mé-trà-le-...] adv.
[ÉTY.M. Composé avec diamétrale et ment, § 724. || xrv*
Dyametrelement, evrart de conty, dans godef. Suppl.]
Jl Selon le diamètre. Le pôle nord est — opposé au pc:
sud. Il Fig. En opposition directe. Toutes choses — oppt
sées au bon esprit, L.\ br. 3.
DIAMÈTRE [dyà-mètr'; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diametrus, grec Stâ[iETpo;, m,
de ôti, à travers, et (AÉTpov, mesure. || xm" s. Trover le dya
mètre du cercle, Comput, dans littré.]
Il 1» (Géom.) Ligne droite passant par le centre d'ii
cercle, d'une sphère, d'un sphéroïde, et se terminant li
part et d'autre à la périphérie. Le rapport de la circonférenc
au — est de 3,14 environ. Le — de la terre est plus petit dan
le sens des pôles que dans le sens de l'équateur. jj P. ext. -
d'une courbe, ligne qui partage en deux parties égales n
système de cordes parallèles de cette courbe. Diamètn
conjugués, dont chacun partage en deux parties égales ]■
cordes parallèles à l'autre. || (Astron.) — apparent d'un a:
tre, angle sous lequel l'observateur voit un des diamètn
de l'astre.
Il 2° P. anal. Dimension d'un objet rond ou arrondi
prise en mesurant la distance d'un côté au côté opposé i
passant par le milieu. Le — d'une colonne, d'un tronc d'aï
bre, du crâne.
*DIANDRE [di-ândr'] et * DIANDRIQUE [di-an-drik
adj.
[ÉTYM. Tiré du lat. des naturalistes diandria (compo^
avec le grec Si, indiquant dualité, et à'^TiÇi, mâle), noj:
donné par linné à l'une de ses dix-sept classes de plante^
Il 1798. RICHARD, Dict. de botan. de Bulliard.]
Il (Ilisl. nat.) Dont la fleur a deux étamines.
DIANE [dyàn' ; en vers, di-àn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. diana, 7n. s. dérivé de din
jour, § 13. Il xvio s. Sentinelle, diane, escarmouche, embuscadi
RO.N'S. Élég. 28.]
m
II
II
DIANTRE
— 73:
literie de tambour à la pointe du jour, pour éveil-
1. ^ soldats. Battre la — . | Fig. Vieilli. Bailler la — à l'en-
ini, le surprendre à la pointe du jour. || V. cxt. Le mo-
I ni où l'on bat la diane. Aller à une — attaquer deuxcom-
jtoies françaises, ij'aub. Hist. iiniv. m, p. 185, de Ruble.
DIANTRE [dyântr'] s. m.
KiYM. Altération arbitraire de diable, § 509. || xvi^ s.
[ime si le diantre l'eût emporté, bon. des PER. Nouv. 29.]
Famll. Par euphémisme, diable.
1 ' Il ronfle à cette heure comme tous les diantres, mol.
I Ihind. m, 3. Que le — vous emporte, SÉv. 633. Quand 11
I I payer, au — le teston, Régnier, Sat. 13. || Avec sup-
■-~ion de l'article. — soit de la folle, mol. F. sav. i, 4.
. — soit la coquine, mol. D. genl. m, 3. || Sorte de
. Et qui — vous pousse à vous faire imprimer ? mol. Mis.
. — ! l'amour vous tient au cœur de bon matin, rac. Plaid.
2" Fif/. Quel — d'homme que ce prince d'Orange! SÉv.
iS. Quelle — de cérémonie est-ce là? mol. Av. m, 1.
I DIANTREMENT [dyan-tre-man] adv.
Iétym. Composé de diantre (considéré comme adj.) et
ilnt, § 724. Il xviie s. F. à l'article.]
I Famil. Par euphémisme, diablement. ( V. ce mot.) Mon-
; e... — sujette au décri, ghkrardi. Th. iial. iv, 226.
iDIAPALME [dyà-pâlm'; en vers, di-à-...] s. m.
iétym. Composé avec le grec Soi, indiquant la matière,
< le lat. palma, palme, § 284. trév. donne diapalma et le
:; (cm. Sur le genre, V. § 554. || 1680. ricuel. Admis
.vD. 1762.]
iPharm. anc.) Emplâtre composé d'huile de palme,
I litharge et de sulfate de zinc.
jDIAPASON [dyà-pà-zon ; en vers,ài-k-...] s. m.
ÉTYM. Emprunté du lat. diapason, m. s. qui est le grec
; -aawv (s.-ent. /op5wv), par toutes (les notes de la
nine). || xiic s. Diapente, diapason, Rom. de Thèbes, dans
LB. Rec. Admis acad. 1762.]
[. Alt propre. \\ 1° Partie de l'échelle musicale que
-court, depuis la note la plus grave jusqu'à la plus
■ vée, une voix ou un instrument. Le — de l'alto est plus
A d'une quinte que celui du violon. P. anal. Hausser, baisser
,'— (de la voix).
'\ 2° P. ext. Instrument donnant une note déterminée
■ i sert de point de départ pour prendre le ton. Spécialt.
jîtrument d'acier à deux branches, qui, mis en vibra-
in, donne le la comme son fondamental. On piano qui
;;St pas au — , accordé plus haut ou plus bas. — normal,
ibli (en 1859) pour servir de règle à notre conserva-
re de musique et à nos théâtres subventionnés.
I 30 P. anal. Module qui indique au fondeur, d'après
paisseur du métal à l'endroit oîi frappera le battant
. bord), le diamètre et le poids que doit avoir la cloche.
U. Fig. Degré oii se trouvent, soit actuellement, soit
bituellement , en bien ou en mal, les dispositions de
n, sa manière de vivre, d'agir, de juger, etc. Être, se
:ttre au — de qqn. Faire baisser le — à qqn, rendre ses
ipositions, ses prétentions plus humbles. Nul ne sait de
mour mieux le — , regnard. Bal, se. 9.
DIAPÉDÈSE [dyà-pé-dèz' ; en vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ôtaiiTiSTiaiç, m. s. de otar-ri-
V, jaillir à travers. || xvP s. paré, v, 30. Admis acad.
62.]
II (Médec.) Sueur de sang, hémorragie par les pores
: la peau.
DIAPHANE [dyà-fan' ; en vers, di-à-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec ûiacsavri;, m. s. de oiaçatvetv,
raître à travers. || xiV s. Corps non dyaphanes, oresme,
ins DELB. Rec.]
Il Qui laisse passer à travers soi les rayons lumineux,
yn. transparent.) Dn corps — . || Substantivt,masc. Sionre-
rde au travers d'un verre un vaisseau qui s'éloigne toujours
reotement, il est clair que le lieu du — où l'on remarque un
int tel qu'on voudra du navire, haussera toujours, pasg.
vp?'. géom. 1. P. plaisant. Fig. Une personne — , mince
l'excès.
DIAPHANÉITÉ [dyà-fà-né-ité ; en vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de diaphane, § 255. || xiv^ s. g. de di-
;lleville, dans godef. Suppl. Admis acad. 1798.]
Il Propriété qu'a un corps d'être diaphane.
"DIAPHONIE [dyà-fù-ni; en vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diaphonia, grec Staœwvia, pro-
mCT. FRANC.
DIAPRURE
prt, « discordance », de Siiçiwvoç, discordant. || xvni" s.
j.-j. Rouss. Dict. de 7nus.]
Il (Musique.) Harmonie élémentaire {cf. déchant) appli-
quée au plain-chant, qui était formée de quartes, de quin-
tes et d'octaves.
"DIAPHORE [dyà-for; en vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec oiaœopa, différence, de Sta-
oipetv, différer. || Néolog.]
Il (Rhétor.) Répétition, dans une acception différente,
d'un mot déjà employé dans la phrase. Exemple : n est
un singe dans Paris, A qui l'on avait donné femme ; Singe en effet
d'aucuns maris, 11 la battait, la f. Fah. xii, 19.
DIAPHORÈSE [dyà-fô-rèz' ; en vers, di-à-...]^. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diaphoresis, grec ôta^ôoTia-iî,
m. s. de Siatpopsïv, faire transpirer. || 1741. col-de-villars-,
Dict. franc.- lat. Admis acad. 1835.]
Il (Médec.) État oii la transpiration est activée, moiteur
de la peau.
DIAPHORÉTIQUE [dyà-fô-ré-tïk' ; en vers, di-à-...]
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diaphoreticus, grec StacpopT,-
xtxôç, m. s. Il 1372. Geste passion est double et est appelée
diaforetique, j. corbichon, dans delb. Rec. Admis acad;
1762.]
\\ (Médec.) Qui active la transpiration, qui amène la
moiteur.
DIAPHRAGMATIQUE [dvà-frâg'-mà-tïk' ; en vers, di-
h-...]adj.
[ÉTYM. Dérivé de diaphragme, § 229. || xvi^ s. paré, i, 22.
Admis acad. 1835.]
Il 1° (Anat.) Qui tient au diaphragme. Nerf, veine, artère
— . Anneau — , ouverture du diaphragme circonscrite par
quatre bandelettes fibreuses, qui donne passage à la veine
cave inférieure. Hernie — , où qq viscère remonte de la
cavité abdominale dans la cavité thoracique.
Il 2° P. anal. (Hist. nat.) Partagé par des cloisons qui
rappellent le diaphragme. Gousse — .
"DIAPHRAGMATOCÈLE [dyà-frâg'-mà-tô-sèl ; en
vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Composé avec diaphragme et le grec xtiXt|, tu-
meur, § 284. Il Néolog.]
Il (Médec.) Hernie diaphragmatique.
DIAPHRAGME [dyà-fragm' ; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diaphragma, grec Statppayjjiot,
m. s. deôiacppâffffsiv, séparer par une cloison. || xiiio-xives.
L'anatomie du diaffragme, Chirurg. de Mondeville, f° 1.]
Il (T. scientif.) || 1° Muscle formant une cloison entre la
poitrine et l'abdomen.
Il 20 P. anal. Cloison qui partage certains organes.
I 1. Repli de la dure-mère, dit aussi tente, tendu entre
le cerveau et le cervelet. | 2. Membrane du tympan. | 3.
Cloison des narines. | 4. Cloison qui, dans les fruits cap-
suleux, sépare les graines.
Il 3° P. ext. (Technol.) Disque mobile destiné à inter-
rompre la communication dans un tuyau de pompe, une
lunette, etc. || Spécialt. Cercle opaque placé dans une
lunette, pour intercepter les rayons qui ne concourent pas
au foyer. || Disque percé d'une ouverture ronde que le
photographe place dans l'objectif pour le même objet.
DIAPRER [dyà-pré; en vers, di-à-...] v. tr.
[ÉTYM. Pour diasprer, dérivé de l'anc. franc, diaspre,
sorte de drap à fleurs, §§ 154 et 422. Diaspre est emprunté
du bas lat. diasprum (déjà dans un texte de 1023, dans
DU c), m. s. d'origine incertaine. Qqns y voient une al-
tération du lat. iaspis, jaspe. [Cf. jasper.) || xiiif s. De blanc
unpoiles dyaspraLimaistresquilesfist, adenet, Berte, 3219.]
Il Nuancer de vives couleurs variées. Ils arrivèrent dans
un pré Tout bordé de ruisseaux, de fleurs tout diapré, la f.
Fab. IV, 12. Il Fig. Quand tu m'auras diapré tout le corps de
meurtrissures, beaumarcii. Mar. de Fig. v, 8.
DIAPRUN [dyà-prun; en vers, di-à-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical diaprunum, «î. s. com-
posé avec la particule grecque Sii, indiquant la matière,
et le lat. prunum, prune, § 283. On s'est servi longtenaps
de la forme lat. diaprunum, et trév. 1771 signale diaprun
comme nouveau. || 1700. liger, Nouv. Mais. rust. dans
delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il Vieilli. (Pharm.) Électuaire laxatif, ayant pour exci-
pient la pulpe de pruneau.
DIAPRURE [dyà-prùr; en vers, di-à-...] s. f.
DIAPTOSE
— 738 —
DICHROÏSME
[ÉTYM. Dérivé de diaprer, § 111. || 1360. Diapreure, iexlc
dans GODEF.]
Il État de ce qui est diapré. La — des ailes du papillon.
"DIAPTOSE [dyap'-tôz' ; en uct-s, di-àp'-. . .] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du grec Stair'îwaiî, intercidence. ||
xviii« s. j.-J. Rouss. Dict. de mus.'\
Il (Plain-cliant.) Terminaison d'un chant où l'on fait
entendre deux fois la note finale, en intercalant entre les
deux notes, en guise de note sensible, une autre note bais-
sée d'un degré. {Cf. périélèse.)
DIARRHÉE [dyà-ré; en vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diarrhœa, grec Stâppota, m. s.
de Stappsïv, couler à travers. || xiV^ s. Diarrie est un flux de
ventre, J. corbiciion, dans delb. Rec. \ xvio s. Diarrhée,
PARÉ, Inti-od. 6.]
Il (Médec.) Flux de ventre, caractérisé par la fréquence
et la liquidité des déjections. — infantile. — cholériforme.
*DIARTHROSE [dvàr-trôz' ; en vers, di-àr-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec StâpGpwjiç, ?«. s. de 5ii, in-
diquant le moyen, et àpOpov, articulation. || xvi<^ s. paré,
IV, 43.]
Il (Anat.) Mode d'articulation qui laisse l'os mobile en
tous sens. (Cf. synarthrose.)
DIASCORDIUM [dyâs'-kôr-dyôm'; ew î;e7'5^ di-as'-kor-
di-ôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical diasoordium (fracas-
tor), m. s. composé avec la particule grecque Sti, au
moven de, et scordium, § 28 4. || 1701. furet. Admis acad.
1762.]
Il (Pharm.) Élecluaire astringent et sédatif de scordium,
d'aromates et d'extrait d'opium.
*DIASPORE [dyâs'-pôr; en vers, di-âs'-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec Staffiropi, dispersion. Sur le
genre (le grec est fém.), V. § 554. || Mot dû à iiauy : C'est
de cette propriété que j'ai tiré le nom de « diaspore », Miné-
ralogie, IV, 359 (1801).]
Il (Minéral.) Hydrate d'alumine qui, exposé au feu, se
disperse en parcelles brillantes.
* DIASPOROMÈTRE [dyas'-po-rô-métr' ; en vers, di-
âs'-...] et * DIASPORAMÈ'TRE [...-po-rà-...] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec Siaauopi, dispersion, et
|j.lTpov, mesure, § 278. || Ne'olog.]
Il (Physique.) Appareil qui mesure le rayon de cour-
bure suivant lequel deux lentilles, l'angle suivant lequel
deux prismes de substance différente forment un ensemble
achromatique.
* DIASTALTIQUE [dyâs'-tàl-tïk'; en vers, di-as'-. ..] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec StaaxaXTiic6<;, propre à sé-
parer. Il Neolog.]
Il (Anat.) Qui amène la contraction des muscles.
DIASTASE [dyâs'-tàz' ; en vers, di-âs'-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec Siajxaan;, séparation. |1 1752.
TRÉv. Admis acad. 1762.]
Il 1° (Chirurgie.) Écartement accidentel de deux os.
Il 2° (Chimie.) Substance azotée neutre extraite de
l'orge, du blé, etc., qui agit comme ferment sur l'amidon
des graines, de manière à séparer le sucre, la dextrine,
des substances insolubles auxquelles ils sont mêlés. ( V.
catalyse.) || P. anal. Nom donné à divers ferments. — sa-
livaire, gastrique, pancréatique.
'DIASTÈME [dyâs'-tèm'; en vers, di-âs'-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diastema, grec ôtâaTTi[xa, in-
tervalle. Il 1732. TRÉV.]
I. (Musique antiq.) Intervalle simple, qui ne dépasse
pas l'octave. {Cf. système.)
n. (Anat.) Intervalle qui, chez un certain nombre de
mammifères, existe entre les dents canines et les mo-
laires. {V. barre.)
DIASTOLE [dyâs'-tôl; en vers, di-âs'-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec StaaxoTkTi, distension. || xiv" s.
Paragoge ne dyastole, J. le fèvre, Matheolus, dans delb.
liée. I 1611. Diastole, cotgr.]
I. (.\nat.) Mouvement de dilatation du cœur, des ar-
tères , qui alterne avec le mouvement de contraction dit
systole. ( V. ce mot.) C'est ce qui s'appeUe systole et — : sys-
tole quand U (le cœur) se resserre, et — quand il se dilate, boss.
Conn. de Dieu, ii, 3. Il y a un grand combat entre le systole
elle —, GiiERARoi, Th. ital. i, 308.
II. (Philol.) Signe employé dans les manuscrits grecs
pour séparer les différentes -parties d'un mot.
'1
DIASTYLE [dyâs'-til] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diastylus, grec 5iâatuXoî,7n
de Z'.x et (TTÛXoî, colonne. || 1547. Dyastyle, j. martis
Vitruve, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Architect.) Système de colonnade où la distanc
des colonnes entre elles est de trois fois leur diamètre
" DIATHERMANE [dyà-tèr-màn' ; en vers, di-à
[ÉTYM. Composé avec le grec Sid, à travers,
chaleur, et la terminaison ane, prise arbitrairement d'
mot diaphane, où elle fait partie du radical, pour jouer 1
rôle de suffixe, §§ 279 et 284 bis. {Cf. athermane.) || Néolsg,
Il (Physique.) Qui laisse passer à travers soi la chalctl
rayonnante.
DIATHÈSE [dyà-tèz'; en vers, di-à-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec Siâôcai;, disposition. || xvi*«
PARÉ, t. III, p. 728. Admis acad. 1835.]
Il (Médec.) Disposition générale de l'organisme, le plu
souvent héréditaire ou innée , qui , après être restée la
tente, se manifeste par certaines affections. — arthritique
tuberculeuse.
DIATONIQUE [dyà-tô-nik'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diatonicus, grec 5taT0vixôi;, m
s. de Sid, par, et tôvoç, ton. || xiv" s. Dyatonique, oresme
dans DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Musique.) Qui procède selon la succession nati:
relie des tons et demi-tons de la gamme. Genre — .
DIATONIQUEMENT [dyà-tô-nïk'-man ; en vers, di-ii
to-ni-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de diatonique et ment, § 724. || 1
TRÉV. Admis acad. 1798.]
Il (Musique.) Par succession diatonique.
DIATRAG ACANTHE [dyà-trà-gà-kânf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical diatragacanthum, m. -
composé du grec 5ia, indiquant la matière, et TpavâviavOo;
tragacanthe. Ce mot est diversement altéré au moyei
âge : diadragum, diagragant, etc., et furet, ne connaît en
core que diatragagant. trév. adopte la forme diatragacanth
Il Admis ACAD. 1798.]
Il (Pharm.) Poudre adoucissante où la gomme adr;
gant est mêlée de sucre, de réglisse, de graine de pav
blanc, etc.
DIATRIBE [dyà-trib'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diatriba, grec S'.aTpi67i, exer
cice d'école. || xvi^-xvii" s. d'aub. dans delb. Rec.]
Il 1° Anciennt. Dissertation critique.
il 2" P. ext. Critique virulente.
DICHORÉE [di-kô-ré] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dichoreus, grec ôij^ôpeioî, m. -
Il 1736. ROLL. Man. d'enseigner les b.-lett. ii, 236. Admi
acad. 1798.]
Il (Métr. anc.) Réunion de deux chorées. {Syn. ditroohée
DICHOTOME [di-kô-tôm'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec SixÔTOfioç, m. s. de Sîya, c:
deux parties, et T£[ivetv, couper. || 1752. trév. Admis acai
1762.]
Il Cr. scienfif.) Proprf. Coupé en deux. || Spécialt. \ i
(Astron.) Lune — , qui montre la moitié de son disqn
(lorsqu'elle entre dans le second quartier ou dans lequ i
trième). | 2. (Botan.) Rameau, pédoncule — , bifurqué.
DICHOTOMIE [di-kô-tô-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec 5ixoTO(ita, m. s. \\ 175-i. e.n
GYCL. Admis acad. 1762.]
Il 1" (T. scientif.) Proprt. État de ce qui est coupé on
deux. Il Spécialt. \ 1. (Astron.) Phase de la lune où la
moitié de son disque est visible. | 2. (Botan.) Bifurcation,
disposition binaire des tiges des rameaux, des pédoncu-
les, qui se divisent, se subdivisent par deux.
Il 2" P. ext. Méthode de division , de subdivision bi-
naire.
'DICHOTOMIQUE [di-ko-tô-mïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dichotomie, § 229. || Ne'olog.]
Il (Botan.) Qui procède par division, par subdivislor.
binaire. Méthode — .
"DICHROÏSME [di-krô-ïsm'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec Sîxp&oî, de deux couleurs, § 265.
Il Ne'olog.]
Il (Physique.) Propriété qu'ont certaines substance
d'offrir à l'œil deux couleurs différentes, selon que 1^
rayon incident est réfléchi ou réfracté, ou selon que 1|J
couche translucide est plus ou moins épaisse. .v
11
DIGLINE
739 —
DIDACTIQUEMENT
•DICIilNE [di-klin'] adj.
KTYM. Composé avec le grec 8t, indiquant dualité, el
;vT,, lit, § 281. Il 1798. RICHARD, Dict. de botan. de Bul-
ird.\
Il (Botan.) Qui a les fleurs mâles et les fleurs femelles
parées. [Cf. monocliae, dioïque.)
DICOTYLÉDONE [di-kù-ti-lé-dôn'] et *DICOTYLÉ-
INÉ, ÉE [...-do-né] adj.
vM. Composé avec le grec St, indiquant dualité, el
, r,5wv, cotylédon, §§ 281 et 223. || 1783. Dicotylédone,
\RD, Dict. de botan. \ 1798. Dicotylédone, richard,
ds botan. de Bulliard. Admis agad. 1835.]
(Botan.) Dont l'embryon a deux lobes ou cotylédons.
mte —, ou dicotylédonée, et, substantivt, fém. Les Dico-
édones ou Dicotylédonées.
DICTAME [dïk'-tàm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dictamnum, grec 5txTa[ivov, m.
devenu au moyen âge ditan, dictam (encore dans o. de
uKi;s, VI, 15, sous cette dernière forme), sous l'influence
s mots populaires, § 503, puis dictame (on trouve aussi
f dictamne, trév. surtout au sens 2") par réaction éty-
jologique, § 505. || xii" s. Prent une boiste, si'n a trait Del
|,an, si l'a destempré, Éne'as, 9560.]
Il 1» Plante aromatique de la famille des Labiées, con-
lérée autrefois comme un remède contre les blessures.
mauve, le — , Ont avec les pavots mêlé leurs sucs puissants,
! CHÉN. Jeune Malade. || Fig. Vieilli. Ce qui guérit une
j uffrance morale. Ma raison par ta bouche a reçu son — ,
jiRN. Mélite, V, 2, édit. 1635.
I II 2" — blanc ou bâtard, plante de la famille des Ruta-
lies, dite aussi fraxinelle.
Idictamen [dïk'-tà-mèn'] s. m.
j [ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. dictamen, m. s. § 217.
isiii'î-xiv'' s. Le dictamen de la conscience, H. de gauchy,
'ins GODEF. Sî/pp/. Admis acad. 1798.]
Il Vieilli. Ce qui est dicté, prescrit (par la raison, la
l)nscience). Chacun doit suivre le — de sa conscience, st-
/REM. dans TRÉV.
!* DICTAMNE [dïk'-tàmn']. F. dictame.
i DICTATEUR [dïk'-tà-teur] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dictator, m. s. On trouve di-
re, diteor, chez quelques très anciens traducteurs fran-
ds. Il XIV" s. n faisoient aucune fois un dittateur, bersuire,
lins LITTRÉ.]
Il 1» (Antiq. rom.) Magistrat extraordinaire et tempo-
lire revêtu d'une autorité sans limites. Le sénat avait le
)uvoir d'ôter, pour ainsi dire, la république des mains du peu-
je, par la création d'un —, montesq. Espr. des lois, xi, 16.
I II 2" P. anal. Celui qui reçoit ou s'arroge le droit de
pncentrer en lui tous les pouvoirs. || Fig. M. de Meaux, le
i- alors de l'épiscopat et de la doctrine, st-sim. i, 276. Au
,''m. {rare). Dne dictatrice de cette qualité, st-sim. iv, 92.
DICTATORIAL, ALE [dïk'-tà-tô-ryàl ; en vers, -ri-àl]
\dj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dictatorius, m. s. \\ Admis acad.
B35.]
Il Qui appartient au dictateur. Pouvoir — .
DICTATURE [dïk'-tà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dictatura, m. s. Au xiv" s.
ERSUiRE emploie dictaturie ou dictatorie. || xv" s. o. de
r-GELAis, dans godef. Suppl.]
Il 1" (Antiq. rom.) Dignité, fonction de dictateur. A
orne la — ne devait durer que peu de temps, montesq. Espr.
es lois. II, 3. Ils ont dit que Sylla quitte sa — , cORN. Ser-
jr. IV, 3.
Il 2" P. anal. Concentration temporaire de tous les
ouvoirs aux mains d'un individu, d'une assemblée. La
- exercée par Cromwell. La — du conseil des Dix.
DICTÉE [dïk'-té] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de dicter, § 45. || 1680. richel.]
Il 1" Action de dicter. Écrire sous la — de qqn.
Il 2° Exercice dicté par un maître à des élèves. Spé-
ialt. Exercice d'orthographe, n n'y a pas de fautes dans la
- de l'élève.
DICTER [dïk'-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dictare, m. s. L'anc. franc, a la
)rme pop. ditier au sens de « composer une œuvre poé-
que ». Il xiio s. Dne epistre enveia... E el non des evesques
el païs la dita, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 3106.]
Il 1" Dire (qqch) devant qqn, pour qu'il l'écrive au fur
et à mesure. — une lettre à un secrétaire, un devoir à des
écoliers, un testament à un notaire. Absolt. Ne dictez pas, cela
fatigue, SÉv. 770. || Fig. Celui qu'on a eu raison d'appeler le se-
crétaire de la nature, vu qu'il semble qu'elle-même lui ait dicté
ce qu'il a écrit, la mothe le vayer, Vertu des païens, 11.
Il 2° Fig. Inspirer à qqn (ce <iu'il écrit, ce qu'il dit).
Tel... finit par lui — un testament où il réduit son fils à la lé-
gitime, LA 13R. 4. Sa réponse est dictée, et même son silence,
RAC. Brit. I, 1. Il P. anal. La douleur vous dicte ce langage,
RAC. Brit. Il, 6.
Il 3° P. ext. Formuler à qqn (ce qu'on exige de lui).
Qu'à ses fils il ne puisse — Que les conditions qu'ils voudront
accepter, rac. Mithr. i, 5. Telle est la loi des dieux à mon père
dictée, id. Iph. v, 2.
DICTION [dïk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dictio, m. s. \\ xii» s. Et par
moût saintes dictions, gaut. d'arras, Èracle, 6287, dans
delb. Bec]
Il 1" Vieilli. Forme, expression qu'on emploie pour dire
qqch. Les synonymes sont plusieurs dictions qui signifient une
même chose, la br. 1.
Il 2" La manière de dire, quant à la correction et à la
justesse dans le choix et l'arrangement des mots. {Syn.
style.) Les partisans de Térenoe, qui relèvent avec raison au-
dessus de tous les poètes comiques pour l'élégance de sa — ,
RAC. Bér. préf.
Il 3" La manière de dire, quant à la correction, à la jus-
tesse du débit. La — d'un orateur, d'un acteur. Une — traînante,
embarrassée. Professeur de — . Prendre des leçons de — .
DICTIONNAIRE [dïk'-syo-nèr ; en vers, -si-ô-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge dictionarium,
m. s. Il 1539. Dictionaire françoislatin, R. est.]
Il Recueil de mots, de noms, généralement rangéspar or-
dre alphabétique, avec leur signification, leur emploi, etc.
{Cf. vocabulaire.) Un — de la langue française, et, ellipt, Un
— français. Il y a plus de soixante-dix ans que l'on travaille après
un — qui ne sera pas encore achevé de deux siècles, Arlequin
dans la lune (1684), dans gherardi, Th. ital. i, 198. |1
Recueil des mots d'une langue, placés en regard des
mots correspondants d'une langue différente, pour tra-
duire un texte de l'une dans l'autre. Un — grec-français,
français-grec, anglais-français, français-anglais. || P. ext. \ 1.
Recueil du même genre qui réunit certaines particularités
du langage. — des synonymes. — des rimes. — étjrmologique.
I 2. Recueil des termes employés dans un art, dans une
science, avec leur signification et leur emploi. — de phy-
sique, de chimie, d'architecture. | 3. Recueil des noms, des
faits historiques, géographiques, etc., avec des notices qui
les expliquent. — biographique, historique, géographique.
DICTON [dïk'-ton] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dictum, m. s. francisé dans sa
terminaison, § 217. On trouve parfois dictum au xvi" s. et
encore dans oud. 1642. richel. signale dicton comme
« vieux et burlesque » dans ce sens. {Cf. dictum.) || 1516.
Epigrammes et dictons diffamatoires, Mir. hist. de France,
dans DELB. Rec]
Il Parole sentencieuse devenue populaire, n y a là de-
dans de petits dictons assez jolis, mol. B. gent. i, 2. Et tous
vos biaux dictons ne servent pas de rien, iD. F. sav. ii, 6. Et
ce — picard à l'entour fut écrit, LA F. Fab. iv, 16.
DICTUM [dïk'-tèm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dictum, chose dite, § 117. Sou-
vent écrit dicton au xvi" s. et encore dans richel. 1680.
II XV" s. Duquel dictum et sentence, J. de roye, Chron. scan-
dai, ann. 1475.]
Il Vieilli. Partie d'un arrêt, d'une sentence, énonçant la
décision du juge. (F. dispositif.)
DIDACTIQUE [di-dak'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec Stéaxttxdî, m. s. de StSâaxeiv,
enseigner. || 1554. Genre didactique, J. de maumont, St
Justin, dans delb. Rec]
Il Qui a trait à l'enseignement. Genre, terme — . Rimeurs
craintifs dont l'esprit flegmatique Garde dans ses fureurs un
ordre —, boil. Art p. 2. \\ P. ext. Poème —, où on traite
poétiquement un sujet technique.
DIDACTIQUEMENT [di-dâk'-tïk'-man ; en vers, -ti-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de didactique et ment, § 724. || 1754.
ENCYCL. didactique. Admis agad. 1835.]
Il D'une manière didactique.
DIDASGALIE
DIDASCAL.ee: [di-dâs'-kà-li] s. f.
[ktym. Emprunté du grec ôiSaaxaAta, m. s. \\ Néolog.
Admis ACAD. 1878.]
Il 1" (Anliq. grecque.) Instruction que les poètes dra-
matiques donnaient aux acteurs.
Il 2° P. eœt. (Antiq. grecque.) Document sur les pièces
jouées, l'époque de leur représentation, etc. jj P. anal.
(Antiq. rom.) Notice placée en tête d'une pièce, et indi-
quant la source d'oîi la pièce était tirée, la date de la re-
présentation, le nom des acteurs, etc.
"DIDEAU [di-dô]. V. guideau.
DIDELPHES [di-dèlf] S. m. pi.
[ÉTYM. Composé avec le grec 6i, indiquant dualité, et
ôîX'fôî, matrice, § 281. || 1795. Geoffroy et cuvier, dans
Magasin encyclop. ii, 183. Admis acad. 1878.]
Il (Zoologie.) Groupe de mammifères dits plus com-
munément marsupiaux, parce que les femelles ont une
poche abdominale où elles abritent les petits dans les pre-
miers temps qui suivent leur naissance.
•DIDUCTEXJR [di-dûk'-téur] adj.
[ÉTYM. Dérivé de diduction, § 249. || Néolog.]
Il (Anat.) Qui produit le mouvement de diduction. Les
muscles diducteurs, et, substantivt, Les diducteurs.
* DIDUCTION [di-dûk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le lat. di, indiquant séparation,
et ductio, action de conduire, § 275. || Néolog.]
Il (Zoologie.) Mouvement de droite à gauche et de
gauche à droite de la mâchoire inférieure contre la mâ-
choire supérieure, pour broyer les aliments. La — est
propre aux herbivores.
DIDYME [di-dim'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec 5î5u[ioî, jumeau. || (Au sens
I.) 1788. BULLiARD, Dicf. de botan. Admis acad. 1835.]
I. Adj. (Botan.) Composé de deux parties arrondies
réunies en un point vers le sommet. Ovaire — . Anthères
didymes.
II. Néolog. S. m. (Minéral.) Métal qu'on ne trouve dans
la nature qu'associé au cérium ou au lanthane.
DIÈDRE [di-èdr'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec 5i, indiquant dualité, et
èSpa, plan, § 281. || 1783. Sommets dièdres, romé de ltsle,
Essai de cristallographie, i, 345. Admis acad. 1878.]
Il (Géom.) Formé de deux plans. Angle — .
DIÉRÈSE [dyé-rèz'; en vers, di-é-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diaeresis, grec Siaîpeaiç, divi-
sion. Il 1701. FURET. Admis acad. 1762.]
I. (Gramm.) Prononciation en deux syllabes de deux
voyelles consécutives. [Cf. sjmérèse.) En français, « tablier »
est devenu trisyllabe par — de la terminaison. En ancien fran-
çais, « ci » signifie « j'entends » ou « j'entendis », selon qu'il
y a diphtongue ou — . || P. ext. Signe indiquant cette pro-
nonciation, tréma.
II. (Chirurgie.) Opération par laquelle on sépare des
parties réunies d'une manière anormale ou dont la jonc-
tion, le rapprochement pourrait être nuisible.
*DIÉRÉSILE [dyé-ré-zil ; en vers, di-é-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de diérèse, § 242. || Mot dû à mirbel. ( V.
Nouv. Bullet. de la Soc. philom. no 71 [1812].)]
Il (Botan.) Fruit capsulaire qui se divise en plusieurs
coques à la maturité.
DIÈSE [dyéz'; en vers, di-èz'] s. m. [fém. furet., th.
CORN.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. diesis, grec Stsati;, quart de
ton. On a dit aussi diesis, forme qui explique ( V. § 551) le
changement de genre (le lat. etle grec sont fém.), favorisé
d'ailleurs par le genre de bémol : Pouah! c'est un diesis que
j'avais à la gorge, regnard. Fol. am. ii, 6. || 1556. La voix
tremblante par un trou un peu ouvert fait la dièse, R. le blanc.
Subtilité, dans delb. Rec]
Il 1« (Musique anc.) Intervalle d'un quart de ton (—
enharmonique mineur), d'un demi-ton mineur ( — chromati-
que), ou de trois quarts de ton ( — enharmonique majeur).
Il 2" (Musique mod.) Intervalle d'un demi-ton dont on
hausse une note. Ellipt. Note —, haussée d'un demi-ton.
Un fa — . Il Signe ainsi figuré +f qu'on place accidentel-
lement devant une note ou à la clef, pour marquer qu'on
doit hausser d'un demi-ton toutes les notes placées sur
la môme ligne. Double —, qui hausse une note d'un ton.
DIÉSER [dyé-zé; en vers, di-é-...] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dièse, § 154. || xviiio s. Notte diézée,
?40
DIEU
MONTECLAm, Princ. de mus. dans trév. 1732. | Diéser, j.-^
Rouss. Die t. de mus. Admis acad. 1798.]
Il (Musique.) Hausser (une note) d'un dièse.
*DIÉSIS [dyé-zïs'; en vers, di-é-...]. V. dièse.
1. DIÈTE [dyèf ; en vers, di-èt'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diaeta, grec 5[aiTa, régime t
vie. Il xiiio s. Le diète que nous vous avons dite, alebraï
de sienne, dans godef.]
Il lo Vieilli. Régime de nourriture. — lactée, compost'
surtout de laitage. — végétale, composée surtout de 1
gumes. — sèche, où les liquides sont défendus. La — tn
exacte qu'il observe depuis cinq mois, rac. Lett. 171.
Il 2" Spécialt. Régime consistant dans l'abstention t(
taie ou partielle d'aliments. Mettre un malade à la — . 01
server une — rigoureuse.
2. DIÈTE [dyèf ; en vers, di-èt'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. dieta, dérivé de dies, « joi
(fixé pour une assemblée) » (cf. allem. tag), ?«. s. \\ 161
COTGR.]
Il Dans certains États de l'Europe (Allemagne, Suèdi
Pologne, Suisse, Hongrie), assemblée politique suprêmi
composée d'éléments divers, selon la constitution de chi
que État.
DIÉTÉTIQUE [dyé-té-tïk'] adj. et s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diaeteticus, diaetetica, grec 8t«
TTr^TiTcôi;, 8iatTT|Tix7), m. s. \\ xviii*' s. reneaume, dans Taâ"
1752. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Il 1° Adj. Relatif au régime de nourritiffi
Le régime — de l'homme, des animaux.
Il 2o S. f. Partie de la médecine qui concerne le r(
gime de nourriture.
DIÉTINE [dyé-tin'; en vers, di-é-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de diète 2, § 100 ; proprt, « petite diète
Il Admis acad. 1798.]
Il Dans l'ancien royaume de Pologne , réunion où It
députés recevaient les instructions de leurs mandataire'
ou leur rendaient compte de leur mandat.
DIEU [dyeù] s. m.
[ÉTYM. Du lat. dëum, m. s. §§ 305, 291 et 356.]
Il Être suprême, objet du culte des hommes, qui se coi
sidèrent, eux et le monde, comme soumis à son pouvoi
I. Dans les croyances qui admettent plusieurs êtres s»
prêmes. Les dieux décident de tout, fén. Tél. 7. Le roi di
dieux (Jupiter) ne sait auquel entendre, la f. Fab. v, 1.
part avec son fils, le — de l'éloquence, m. Phil. et Baucis. .
supplie avant tout les dieux de m'assister, ID. Fab. xi, 7. GHiàl
Socrate fut accusé de nier les dieux que le public adorait, BOS;
Ilist. iiniv. H, 16. Le sénat se faisait un honneur de défendl
les dieux de Romulus, id. ibid. m, 1. Nous en avons beancte:
pour être de vrais dieux, CORN. Poly. iv, 6. || P. ext. Dem*
dieu. Il invoque à la fin le — dont les travaux Sont si célèbm
dans le monde, la f. Fab. vi, 18. Nos aïeux à leur gré fs
salent un — d'un homme, CORN. Poly. iv, 6. || Ce qui flatte It
ambitieux, c'est une image de la toute-puissance qui semble f
faire des dieux sur la terre, BOSS. Polit. X, il, 5. Grâces ai
dieux, j'ai moins d'un ennemi, coRN. Rodog. v, 1. Fig.l
vengeance est un plaisir des dieux, un plaisir suprême.
Exclamations. Dieux ! que dira le roi? rac. Phèd. m, 6. Jo»
ses grands dieux [famil.), faire de grandes protestatioi
qu'on dit vrai. La femme... promit ses grands dieux de se tair
LA F. Fab. VIII, 6. Les dieux de l'Inde, de l'Egypte. La pol
tique romaine... permettait qu'on adorât les dieux des barbare
pourvu qu'elle les eût adoptés, BOSS. Ilist. univ. ii, 2&.
II. Dans les croyances qui admettent un seul être si
prême.
1° Pris comme nom commun. Le vrai Dieu n'était pb
connu en Egypte comme le Dieu de tous les peuples de l'univer
mais comme le Dieu des Hébreux, boss. Ilist. univ. il, 3. S
y a un Dieu, il faut nécessairement qu'il soit juste, MO.NTBS'
Lett. pers. 84. Je n'adore qu'un Dieu, maitre de l'univers, CORI
Poly. V, 3. Le Dieu des chrétiens ne consiste pas en un Dieu sli
plement auteur des vérités géométriques et de l'ordre des éî
ments, pasc. Pens. xxii, 3. Tout était dieu (chez les païen
excepté Dieu même, Hoss. Hist. univ. il, 3. Mon Dieu, j'ai oor
battu soixante ans pour ta gloire, volt. Zaïre, il, 3. Le Qii
que nous servons est le Dieu des combats, rac. Esth. I,
Soldats du Dieu vivant, défendez votre roi! ID. Ath. v, 5. Le b»
Dieu. Une créature du bon Dieu, une bonne personne. || I;
seul Dieu en trois personnes, boss. Ilist. univ. il, 19. Le Wi
fait homme, Jésus-Christ. Ce Dieu homme, BOSS. Uist. uni\
DIEU
741
DIFFÉRENCE
19 Le — du siècle, bouhd. Scaiid. de la Croix, 1. Rece-
lir le bon Dieu, l'hostie consacrée, la communion. Porter le
in Dieu à un malade. Fig. En parlant d'une personne qui
un air d'innocence. On lui donnerait le bon Dieu (la com-
uiiion) sans confession. || Exclamation. Mon Dieu ! laissons
vos comparaisons fades, mol. Mis. i, 1. Bon Dieu ! Dieu juste !
Loc. prov. Il y a un Dieu pour les ivrognes, la Providence
mble les préserver des accidents.
Il 2° Pris comme nom propre, sans article. Je ne sais si
'ux qui osent nier Dieu méritent qu'on s'efforce de le leur prou-
r, i.A BR. 16. Que vois-je dans toute la nature? Dieu, Dieu par-
ut, FÉN. Exist. de Dieu, i, 3. Les preuves de Dieu métaphy-
bes sont si éloignées du raisonnement des hommes et si im-
iées, qu'elles frappent peu, pasc. Pens. x, 5. Si l'homme
est fait pour Dieu, pourquoi n'est-il heureux qu'en Dieu? pasc.
'/;,s. VIII, 11. Dieu tient le cœur des rois entre ses mains puis-
mtes, RAC. Estk. i, 1. Dieu ne veut point d'un cœur où le
[onde domine, CORN. Poly. i, 1. || Un homme de Dieu, un saint
'^mme. On homme tout en Dieu, très pieux. Être devant Dieu,
ri' mort. Être avec Dieu, jouir de la béatitude. || Spécialt.
ans le dogme de la Trinité. Dieu le Père, la première
'i-sonne de la Trinité. Ce fils de Dieu (Jésus-Christ) prend
nom de Verbe, BOSS. Hist. univ. ii, 19. n (Jésus-Christ)
lit Dieu, fils de Dieu, ID. ibid. Dieu (Jésus-Christ) même a
faint la mort, coRN. Poly. ii, 6. La mère de Dieu, la vierge
larie. | Lever-Dieu, l'élévation, le moment de la messe
à le prêtre, ayant consacré, élève l'hostie et le calice
)ur les présenter à l'adoration des fidèles. Fête-Dieu, la
to du saint sacrement. || Trêve de Dieu, par laquelle, au
loyen âge, les guerres privées étaient interdites pendant
îrtains jours. Hôtel-Dieu, maison de Dieu, hôpital. On re-
)nnaît là le doigt de Dieu, l'intervention divine. Par la grâce
3 Dieu, formule par laquelle les souverains déclarent tenir
!e Dieu leur autorité. || Loc. prov. Chacun pour soi et Dieu
3ur tous, à chacun le soin de ses intérêts, Dieu ne favo-
sant pas l'un plus que l'autre. L'homme propose et Dieu
ispose, nos projets n'ont pas toujours l'issue que nous at-
jmdions. Ce que femme veut, Dieu le veut, quand une femme
jeut bien qqch, elle en arrive à ses fins. La voix du peuple
jst la voix de Dieu, le sentiment général est vrai d'ordinaire.
;e peuple est juge récusable ; En quel sens est donc véritable Ce
ue j'ai lu dans certeiin lieu, Que sa voix est la voix de Dieu ? la
. Vab. viii, 26. Qui donne aux pauvres prête à Dieu, celui qui
lit l'aumône sera récompensé de Dieu. Ne craindre ni Dieu
i diable, ne craindre personne au monde. || Loc. diverses.
il. Pour exprimer qu'on se félicite de qqch. Grâce à Dieu,
jieu merci. Dieu soit loué. | 2. Pour exprimer l'espoir qu'un
rojet s'accomplisse sans obstacle. S'il plaît à Dieu, Dieu
lidant, avec l'fdde, avec la grâce de Dieu, à la grâce de Dieu.
\'ieilli. Si Dieu plaît, je te mettrai quelque jour en terre, SOREL,
'rcaiciorij'p. 335. | 3. Pour fortifier l'expression d'un désir,
une crainte. Dieu le veuille. Dieu vous entende, plaise à Dieu,
lût à Dieu, à Dieu ne plaise, Dieu nous en préserve. | 4. Pour
artifier une prière, une demande. Pour Dieu, au nom de Dieu.
5. Pour fortifier une affirmation ou un doute. Dieu sait
ne. Dieu le sait. Dieu m'est témoin que, devant Dieu. Dans un
eus analogue, sous forme d'imprécation. Dieu me damne
s.-ent. si cela n'est pas vrai), et, par contre, en parlant
l'une chose à laquelle on ne devait pas s'attendre, Dieu me
ardonne (aussi vrai que je désire que Dieu me pardonne),
lieu sait comme. Dieu sait (Dieu seul sait). Faire qqch pour
amour de Dieu, sans vue d'intérêt, et, ironiqt, sans s'y in-
lîresser. Dieu vous le rende, parole de remerciement à ce-
iii qui fait l'aumône ou donne à une quête. Dieu vous as-
iste, vous conduise, vous bénisse, vous garde. Dieu lui fasse
laix (en parlant d'une personne morte). Le bon Dieu fasse
laix à mon pauvre Martin ! moi.. Sr/ari. se. 2. Avoir qui vous salue
)'un : « Dieu vous soit en aide ! » alors qu'on éternue, id. i/nd.
Heu vous gard, mon frère! ID. F. sav. ii, 2. || Exclamation.
1. De douleur, de surprise, d'admiration. 0 Dieu! l'étrange
leine, corn. Cid, i, 6. Dans mes calculs. Dieu! quel déboire!
•ÉRANGER, Poète de cour. Dieu! qu'il est beau ! | 2. De colère,
!e menace. JourdeDieu ! je l'étranglerais de mes propres mains !
lOL. G. Dand. i, 4.
m. P. hyperb. Fig. Personne, chose qui est l'objet
l'un culte.
1° En parlant d'une personne, n est le — du peuple
!t celui des soldats, corn. Nicom. ii, 1. Elle se fait un —
le ce prince charmant, rac. Alex, i, 1.
2" En parlant d'une chose. Je n'aurais adoré que l'éclat
de vos yeux, J'en aurais fait mes rois, j'en aurais fait mes dieux,
CORN. Poly. IV, 5. L'avarice, la débauche, l'ambition, étaient
ses dieux, st-sim. i, 175. L'argent est le — du jour. En par-
lant d'un gourmand. Il fait un — de son ventre.
*DIÈVE [dyév'] a\ /'.
[ÉTYM. Emprunté du flamand dleve, m. s. {cf. allem.
tief, angl. deep, profond;, § 10. || Neolog.]
Il (Géologie.) Dépôt argileux qu'on trouve dans certains
terrains houillers, le plus souvent sous une nappe d'eau.
DIFFAMANT, ANTE rdif-fk-man, -inânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de diffamer, § 47. || 1690. furet.]
Il Qui diffame. Des paroles diffamantes.
DIFFAMATEUR, * DIFFABIATRICE [dïr-fà-mà-teur,
-tris'] s. m. et /'.
[ÉTYM. Dérivé de diffamer, § 249. On trouve diffameur en
anc. franc. || xivo s. Les diffamateurs de Socrates, j. de vi-
GNAY, Miroir hist. dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui diffame.
DIFFAMATION [dïf-fà-mà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diffamatio, m. s. L'anc. franc,
emploie ordinairement diffame (bas lat. diffamia), encore
dans OUD. 1642. || 1320. Diffamacion courant contre lui, Lett.
royaux, dans godef. SuppL]
Il Action de diffamer. Cette — d'un auteur qui vous a fait
quelque tort, pasc. Prov. 18. Spécialt. (Droit.) Intentera qqn
un procès en — .
DIFFAMATOIRE [diP-fa-mà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de diffamer, § 249. || xiv^-xv^ s. Epistre
diffamatoire, Nie. de baye. Journal, dans godef. SuppL]
il Qui a pour but de diffamer. Les auteurs d'un écrit —
qui ne peuvent prouver ce qu'ils ont avancé, sont condamnés
par le pape Adrien à être fouettés, pasc. Prov. 16.
DIFFAMER [dïf'-fà-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diffamare, m. s. || xiii^ s. Rêveurs
ne autres genz diffamez, e. ^oil,kau, Livre des mest. 1,lxxiii, 3.]
Il Porter atteinte à la réputation de (qqn). Trouves-tu
beau, dis-moi, de — ma fille? mol. Dép. am. m, 8. || Spé-
cialt. (Droit.) Imputer à (qqn) un fait, vrai ou faux, portant
atteinte à son honneur, à sa considération. || Fig. Désho-
norer publiquement. Ce long amas d'aïeux que vous diffamez
tous, BOIL. Sat. 5. Écouter ton amour, obéir à sa voix. C'était
m'en rendre indigne et — ton choix, CORN. Cid, m, 4. || P.
ext. (Blason.) Armes diffamées, dont certaines pièces ho-
norables ont été enlevées, ou auxquelles a été ajoutée
quelque pièce déshonorante, en châtiment d'une faute.
I Lion diffamé, sans queue.
DIFFÉREMMENT [di-fé-rà-man] adv.
[ÉTYM. Pour différentment, composé de différent et ment,
§ 724. Il xivc s. Differenment, oresme, Étfi. m, 10.]
Il D'une manière différente. D'où vient donc que son in-
fluence Agit — sur ces deux hommes-ci? la f. Fab. viii, 16.
Les mêmes hommes qui jugent si — , la BR. 12.
DIFFÉRENCE [di-fé-râns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. differentia, m. s. || xii^ s. ben.
DE ste-mohe, Troie, 5364.]
Il Caractère par lequel une personne, une chose diffère
d'une autre. Quelque — qui paraisse entre les fortunes, il y
a néanmoins une certaine compensation de biens et de maux
qui les rend égales, la rochef. Max. 52. Entre le bon sens et
le bon goût, il y a la — de la cause à l'effet, la br. 12. Faire
une —, mettre de la — entre deux choses, les distinguer par
quelque manière d'être. Dn cœur... Qui ne fait de mérite au-
cune — , mol. Mis. 1, 1. Dn monarque entre nous met quelque
—, CORN. Cid, I, 3. Faire la — d'une chose avec une autre,
discerner la manière d'être qui les dislingue. Je sais, pour
toute ma science. Du faux avec le vrai faire la — , mol. Tart.
I, 5. — de degré, qui n'est que du plus au moins. |1 Loc.
prép. Les Juifs n'adoraient qu'un seul Dieu, à la — des païens,
s'éloignant en cela des païens. || Spécialt. \ 1. (Logique.)
— spécifique, caractère spécial par lequel on distingue
une chose des autres espèces du même genre. | 2. (Ma-
thém.) Excès ou — de deux quantités, quantité qui ajoutée
à l'une donne une somme égale à l'autre. Calcul des diffé-
rences finies, qui étudie les accroissements infiniment pe-
tits qu'on fait subir à certaines grandeurs variables, j 3.
(Marine.) Excédent du tirant d'eau de l'arrière du navire
sur l'avant, que peuvent produire les vides résultant de la
consommation des vivres, du charbon, etc. | 4. (Bourse.)
Écart entre le taux auquel des valeurs ont été achetées ou
vendues à terme, et le taux auquel elles se trouvent au
DIFFÉRENCIER
— 742 —
DIFFLUENT
moment de la liquidation. P. ext. La somme à payer ou
à toucher pour compenser cet écart. Payer, toucher la — .
DIFFÉRENCIER [di-fé-ran-syé ; en vers, -si-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. differentiare, m. s. écrit
par un c sous l'influence de différence, § 217. Les mathé-
maticiens écrivent ordinairement différentier. || 1611. Diffé-
rencié, COTGR.]
Il Séparer par quelque difîérence. Un prédicateur devrait
abandonner toutes ces divisions si recherchées, si retournées,
si remaniées, si différenciées, la br. 15. || Spécialt. (Ma-
thém.) Soumettre (une fonction) à l'opération par la-
quelle on détermine la différentielle.
* DIFFÉRENCIOMÈTRE [di-fé-ran-syo-metr'; en vers,
-si-ô-...] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. differenUa, différence, et le
grec [lÉxpov, mesure, § 283 ; écrit par un c sous l'influence
de différence. || Néolog.]
Il (Marine.) Appareil pour mesurer le tirant d'eau d'un
navire, que rend variable la consommation des vivres, du
charbon, etc.
DIFFÉREND. V. différent, II.
DIFFÉRENT, ENTE [di-fé-ran, -rânt'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. differens, entis, ?n. s. Au sens II,
ACAD. écrit différend, mais seulement à partir de 1798. ||
xiv^ s. Ils creoient en Dieu sans différent autant bien que nous,
FROiss. Chron. xv, 176, Kervyn.]
I. Adj. Il lo Adj. qualificatif. Qui diffère d'une per-
sonne, d'une chose. L'aigle, reine des airs, avec Margot la pie.
Différentes d'humeur, de langage et d'esprit, la f. Fab. xii, 11.
On est quelquefois aussi — de soi-même que des autres, la RO-
CHEF. Max. 135. Elle voit d'un œil bien — du vôtre, coRN. Hor.
I, 1. Selon l'objet divers le goût est —, ID. Oth. iv, 4. On
s'est trompé lorsqu'on a cru que l'esprit et le jugement étaient
deux choses différentes, la rochef. Max. 97. Les mêmes mots
forment d'autres pensées par leur différente disposition, pâSC.
Pens. vu, 9.
Il 2" Adj. déterminatif, précédant un subst. pluriel.
Indique la pluralité de personnes, de choses qui ne sont
pas les mêmes. Les différentes nations de l'Europe, n est venu
différentes personnes. Sur différentes fleurs l'abeille s'y repose,
LA F. Fab. IX, 20, Disc, à Af"»" de la Sablière. Le Ciel... Pour
différents emplois nous fabrique en naissant , mol. F. sav. i,
1. n y a différents degrés dans cette aversion pour la vérité,
Pens. n, 8.
II. S. m. (S'écrit habituellement, quoique à tort, diffé-
rend.) Désaccord résultant d'une différence d'avis, d'in-
térêts entre deux ou plusieurs personnes. {Syn. démêlé,
contestation.) Entre deux bourgeois d'une vUle S'émut jadis un
— , LA F. Fab. viii, 19. Je veux bien aussi me rapporter à toi,
maître Jacques, de notre — , mol. Av. iv, 4. Noyons dans
l'oubli ces petits différents, corn. Hor. i, 3. Vous êtes au-
dessus de tous les différents, gresset, Méch. iv, 7.
DIFFÉRENTIEL, ELLE [di-fé-ran-syèl ; en vers, -si-èl]
adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. differentia, différence, § 238. || 1732.
trév. Admis acad. 1762.]
Il (T. scientif.) Qui marque les différences.
Il 1° (Médec.) Diagnostic — , qui établit, pour des mala-
dies différentes qui ont des signes communs, les symptô-
mes distinctifs de chacune d'elles.
Il 2" (Commerce.) Tarif —, tarif de transport dont la
progression devient moins forte à mesure que la distance
et le poids augmentent. Droit —, taxe de douane qui va-
rie selon la provenance des marchandises.
Il 3" (Mathém.) Calcul —, qui étudie les modifications
que subit une fonction, lorsque les variables dont elle dé-
pend croissent ou décroissent de quantités infiniment pe-
tites. Il Une quantité différentielle, et, substantivt. Une diffé-
rentielle, quantité infiniment petite dont croissent ou dé-
croissent les variables.
Il 4" (Mécan.) Mouvement — , résultant de la différence
de deux mouvements. Mouvement — des bancs à broches
(dans une filature).
DIFFÉRENTIER [di-fé-ran-syé ; en vers, -si-é]. V. dif-
férencier.
DIFFÉRER [di-fé-ré] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. differre, m. s. || xiv^ s. Comme
elles se différent entre elles, Chirurg. de Mondeville, {° 53.
La chose avoit esté différée, liERSUiRE, dans littré.]
I. V. tr. Éloigner l'accomplissement de qqch. — le
TdP.lIi
paiement d'une dette, l'accomplissement d'une promesse. Qni
vient ici — ma vengeance? rag. Boj. iv, 5. De peur de — les
applaudissements, furet, liom. bourg, ii, 75. Un jugement
différé. Ce grand choix ne se peut — à demain, corn. Sophon.
II, 4. Cet hymen différé, ID. Cid, v, 7. || Loc. prov. Ce qui est
différé n'est pas perdu. || Suivi de à ou de de et d'un infi-
nitif. Et Phèdre différait à le faire punir? rac. Phèd. IV, 1. —
d'être heureux après son inconstance, Tii. CORN. Ariane, i\ .
2. Il Absolt. Demain, sans —, rac. Mithr. m, 1.
II. V. intr. Être dissemblable. C'est l'effet d'une ignoranc
grossière ou de peu de réflexion de confondre les animaux avei
l'homme, ou de croire qu'ils ne diffèrent que du plus au moins
BOSS. Conn. de Dieu, v, 11. Les arts différent d'avec le
sciences en ce que premièrement ils nous font produire quelque
ouvrage sensible, id. ibid. i, 15. En Dieu, la parole ne diffère
pas de l'intention, car il est véritable, PASC. Pens. xxv, 188.
— d'opinion avec qqn. [Cf. différent, II.)
DIFFICILE [di-fi-sil] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. difficilis, m. s. \\ xv^ s. Je ce
vouloye rien rompre ne faire difficile, COMM. viii, 7.]
Il Non facile. Je tiens que l'une (la comédie) n'est pa:
moins — à faire que l'autre (la tragédie), mol. Crii. de l'Ëc.
des f. se. 6. Une route — à suivre, et, ellipt. Un chemin —
Fig. Entre ces deux excès la route est — , boil. Art p. 2. Ddl
langue — à apprendre, un texte — à traduire, el, ellipt, Une
langue, un texte — . La duchesse d'Orléans avait un parler gras
si lent, si embarrassé, si — aux oreilles, ST-sim. xi, 188. || Une
situation, des temps difficiles à traverser, et, ellipt, Une sitoaj
tion — , des temps difficiles. Nous avons à soutenir une gm
— et dangereuse, bouru. Tentations, 2. Un cheval — à ferrer,
et, fig. Un homme — à ferrer, à qui on ne fait pas faire ai
sèment ce qu'on veut. Un cheval — à monter, et, ellipt. Un
cheval — . Une personne — à vivre, et, ellipt. Une personne,
im c£tractère — . Un homme, une personne — à contenter, et,
ellipt. Un homme, une personne — . Peut-être trop d'amour me
rend trop — , rac. Baj. i, 3. Être — sur la nourriture. Ne
soyons pas si difficiles ; Les plus accommodants , ce sont les
plus habiles, la f. Fab. vu, 5. Faire le — , ne pas se mon-
trer accommodant.
DIFFICILEMENT [di-fi-sïl-man; en vers, -si-le-...] adv.
[ÉTYM, Composé de difficile et ment, §724. || 1539. r. est.'
Il D'une manière difficile. Il fait — les vers, n atteindra
— le but, et, vieilli, — réussira-t-on.
DIFFICULTÉ [di-fi-kûl-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. difficultas, m. s. \\ xye s. Leur
fille qu'on faisoit difficulté de leur rendre, cOMM. vil, 3.]
Il Caractère de ce qui est difficile. Je sens plus que ja-
mais la — de l'entreprise, DOSS. R. d'Angl. Il a de la — à
s'exprimer. Avoir de la — à admettre qqch. Elle était, sans —,
la plus ancienne ville du monde (sans qu'il y ait difficulté à
l'admettre), boss. Bonté de Dieu, 2. \\ P. ext. Ce qui rend
une chose difficile. Les difficultés d'une affaire, d'une entre-
prise. Cela ne fera pas, ne souffrira pas de difficultés. Les diffi-
cultés qu'ils ont faites de les recevoir, pasc. Prov. 16. i| Les
difficultés d'un texte, les passages qu'on a de la peine à com-
prendre. Les difficultés que soulève une question, ce que
l'esprit rencontre ou propose d'embarrassant à résoudre.
n me vient une — dans l'esprit, pasc. Prov. 5. Des difficultés
auxquelles ils verront que j'aurai satisfait par cette réponse,
DESG. Rép. aux 5<'s object. Éclairer, lever, trancher une — .
Il Soulever des difficultés pour la conclusion d'une affaire, des
points sur lesquels les parties ont de la peine à s'enten-
dre. Avoir des difficultés avec qqn.
DIFFICULTUEUX, EUSE [di-fi-kûl-tueû, -tuéuz'; en
vers, -tu-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé irrégulier de difficulté, probablement
sous l'influence de voluptueux, à côté de volupté, § 252. t|
1584. Choses bonnes et diffioultueuses, J. de barraud, dans
DELB. Rec.]
Il Enclin à soulever des difficultés. M. Colbert, de facile
et aisé qu'U était, devint difficile et —, en. perrault, Af^ntJ^
4. Ma comtesse n'est point difficultueuse, les. Turcar. IV, "•|^i
•DIFFLUENCE [dif-flu-âns'] .9. f.
[ÉTYM. Dérivé de diffluent, § 262. || Néolog.]
Il (.\nat.) Caractère de ce qui est diffluent, — du cerveau,
de la moelle éphiière.
"DIFFLUENT, ENTE [dïf-flu-an, -ânl'j adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diffluens, entis, part. prés, de
diffluere, s'écouler en divers sens. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Qui tend à s'écouler en divers sens. TU'
I
I
DIFFORME
743 —
DIGESTION
iffluente.où l'on sent comme une substance liquide
iU';place sous le doigt. || Fig. Étoiles diffluentes, né-
. (S qu'on n'est pas parvenu à décomposer en étoiles
,1 iiictes.
iiFFORME [di-fôrm'] adj.
i. Emprunté du bas lat. difformis (class. deformis),
\iv° s. Ung difforme et humble corpusculle, J. DE Vi-
; . Miroir hist. dans delb. Rec]
I iiiit la forme (physique) présente quelque anomalie
i|ii;iiite. (Se dit surtout de l'homme.) Un corps, un visage
-Un homme qui a beaucoup de mérite et d'esprit, et qui est
c( m pour tel, n'est pas laid, même avec des traits qui sont
il rmes, LA BR. 12. [Cf. informe.)
IFFORMER [di-fôr-mé] v. tr.
M. Emprunté du bas lat. difformare (class. defor-
'/. .V. {Cf. déformer.) || xw^-xv» s. Soit belle ou laide
rmee, EUST. DESCii. dans la c]
///. Altérer dans sa forme. Spe'cialt. (T. de pa-
un ordonne qu'une médaille, qu'une planche sera diff or-
ra quand elle est déshonnéte, furet. IJict. || Fig. Le dégui-
3£ (un emprunt aux auteurs) et difformant à nouveau ser-
ri, MONTAIGNE, III, 12.
IFFORMITÉ [di-fùr-mi-té] s. f.
TVM. Emprunté du bas lat. difformitas (class. defor-
m s), m. s. On trouve parfois déformité au xv^ et au xvi« s.
liis anciennt desformeté. || 1520. Que il garde... que il y
alifformité au corps de sa substance, fabri, Rhc'tor. dans
ictère de ce qui est difforme. — naturelle, acciden-
,c , lui corps. La — de la taille, des traits du visage. Une —
pliique. Il Fig. Désordre choquant dans l'ordre moral.
Bi; furie vengeresse leur présentait un miroir qui leur mon-
tra toute la — de leurs vices, fén. Tél. 18. C'est une grande
-ans la nature qu'un vieillard amoureux, LA BR. 11.
iDIFFRACTER [dïf-frâk'-té] v. tr.
;tym. Dérivé de diffraction, § 154. |( Néolog.]
(Physique.) Produire la diffraction.
piFFRACTIF, IVE [dïf-frâk'-tïr, -liv'] adj.
!;tym. Dérivé de diffraction, § 257. || Néolog.]
{(Physique.) Qui produit la diffraction.
iIFFRACTION [dïf'-frâk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
TYM. Dérivé du lat. diffractus, part, passé de diffrin-
ji , briser en divers sens, § 247.;|| 1666. Journal des sav.
itîioût. Admis acad. 1762.]
I (Physique.) Déviation apparente des rayons lumi-
n|x lorsqu'ils rasent les bords d'un corps opaque. ( V.
iD'férence.)
DIFFRINGENT, ENTE [dïT-frin-jan, -jânt'] adj.
;tym. Emprunté du lat. diffringens, part, passé de dif-
frrere. ( V. diffraction.) || 1738. Corps diffringent, DE MAIRAN,
1 s Mrm. de l'Acad. des se. p. 55.]
(Physique.) Qui opère la diffraction.
JIFFUS, USE [dïf-fu, -fùz'] adj.
';tym. Emprunté du lat. diffusus, m. s. de diffundere, ré-
on tous sens. || xv s. Ecrits... pleins de grâce diffuse,
;l, dans delb. Rec]
ticpandu en divers sens. La force par laquelle nous agis-
;, nous sentons, nous pensons, est diffuse dans toute la ma-
:, DiDER. Opin. des philos. Èpicuréisme. Plus cette fa-
sur la terre est diffuse, coRN. hnit. iv, 271. || Spécialt.
ière, chaleur diffuse, due à la réflexion irrégulière. Tu-
p diffuse, qui n'est pas circonscrite dans des limites
■rmiiiées. Anévrisme — (ou faux), tumeur formée par le
'Uiché d'une artère. || P. ext. Plantes diffuses, dont
■ lications s'étalent. || Fig. Qui délaie la pensée en
iiippements trop étendus. Dn style — . || P. ext. Un
eur, un écrivain — . Quelque soin qu'on apporte à être serré
oncis,... ils vous trouvent — , la br. 1.
IFFUSÉMENT [dir-l'u-sé-man] adv.
TYM. Pour diffusément, composé de diffuse et ment,
xV s. Diffusément et largement, oresme, dans GO-
'iq)l. I 1011. Diffusément, COTGR.]
D'une manière diffuse.
DIFFUSER [dïf-fu-zé] V. tr.
TYM. Dérivé du lat. diffusus (F. diffus), § 154. || xv^ s. Et
aJDuche si sacrés mots diffuse, J. castel, dans delb. Rec.]
(Physique.) Rendre diffus. — la lumière, la chaleur.
3IFFUSIBILITÉ [dïf'-fu-zi-bi-li-té] s. f.
TYM. Dérivé de diffusible, § 255. || 1787. On ne peut lui
ester sa diffusibilité, unguet, Réfl. sur la lumière, p. 77. ]
Il (T. scientif.'l Caractère de ce qui est diffusible.
' DIFFUSIBLE [dif-fu-zibl'] adj.
[i:;tym. Dérivé du lat. diffusus (F. diffus), § 242. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Qui peut être diffusé.
*DIFFUSIF, IVE [dïf'-fu-zif, -zîv'J adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. diffusus (F. diffus), § 2.57. || xvc-
xvi« s. Estoile diffusive de clarté, fossetier, dans godef.
Suppl. Semble inusité aux xviio et xviii" s.]
Il (T. scientif.) Qui a la propriété de diffuser. || P. ext.
Qui a la propriété de se diffuser. Spécialt. Substance diffu-
sive, qui traverse les cloisons poreuses. L'amidon, la dex-
trine, sont des substances diffusives.
DIFFUSION [dif'-fu-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diffusio, m. s. {V. diffus.) ||
1610. Communicatif par diffusion de luy en autruy, ciiampey-
nac, dans delb. Rec]
Il 1° Action de se diffuser. La — de la lumière, de la cha-
leur. Il La — d'une substance. | 1. Action par laquelle elle
se répand dans l'organisme. | 2. Action par laquelle elle
traverse une cloison poreuse. || Fig. La — de la richesse,
de l'instruction, etc., action par laquelle elles se répan-
dent. La — de la langue française (à l'étranger).
Il 2° Caractère d'un style diffus.
DIGASTRIQUE [di-gas'-trïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Si, indiquant dualité, et
yaiTTip, ventre, § 279; proprt, « qui a deux ventres ». ||
1611. COTGR. Admis acad. 1762.]
Il (Anat.) Muscle —, et, substantivt, —, muscle abais-
seur de la mâchoire inférieure, formé de deux faisceaux
de fibres charnues qui se renflent au-dessus et au-dessous
du tendon qui les réunit.
DIGÉRER [di-jé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. digerere, m. s. || \iv^ s. Convient
long temps pour leur ire digérer, oresme, Eth. iv, 15.]
I. Rendre accessible en ordonnant et en classant. Ils
en avaient (des lois) de particulières qu'un roi avait digérées,
BOSS. Hist. univ. m, 3. Toute leur histoire, qu'il avait soi-
gneusement digérée, id. ibid. I, 4. Tout était soigneusement
écrit, tout était digéré par l'ordre des temps, ID. ibid. il, 11.
Un savoir mal digéré. Je vous laisse — ces réflexions, SÉv. 789.
J'ai conçu, digéré, produit un stratagème, mol. Et. li, il.
II. Élaborer (un aliment) de manière à rendre assi-
milable la partie nutritive et à la séparer de celle qui doit
s'éliminer. Un aliment qui n'est pas digéré, qui se digère dif-
ficilement. P. ext. En parlant de qqn. Il n'a pu — sondiner.
Famil. n digérerait des cailloux, il a un très bon estomac.
Absolt. Un homme qui digère mal. Un estomac qui digère ai-
sément. Il Fig. Se faire à (qqch). Il ne peut — les cinq cents
écus que je lui arrache, MOL. Scap. il, 7. Le père lui laissa —
sa disgrâce, la f. Fab. vi, 21. n n'avait pu — qu'il eût fait
Mesmes premier président, st-sim. xi, 21,
III. P. ext. (Médec.) Faire mûrir (un abcès), j (Pharm.)
Dissoudre dans un liquide dont la température est plus
élevée que celle de l'atmosphère. {Cf. macérer.)
DIGESTEUR [di-j ês'-teur] et, vieilli, * DIGESTOIRE
[di-jês'-twàr] s. -m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. digestus, digéré, § 249. || 1752. Di-
gesteur, trév. | 1771. Digestoire, id. | Admis acad. 1762.]
Il Vase métalliquetrèsrésislant, hermétiquement fermé,
dont on se sert pour dissoudre certaines substances à
une température plus élevée que celle de l'ébullition à
l'air libre.
'DIGESTIBLE [di-jês'-tîbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. digestus, digéré, § 242. || xivo s.
Char... Et plus saine et plus digestible, gage de la bigne, Ded.
de la chasse, dans godef. Inusité aux xyii» et xvuie s. Re-
pris de nos jours.]
Il (T. scientif.) Qui peut être digéré. Aliment peu — .
DIGESTIF, rVE [di-jês'-tîf, -tïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. digestus, digéré, § 257. || 1321. Si-
rop digestiz, dans delb. Rec]
I. Il 1° Qui sert à la digestion. Les organes digestifs. Fonc-
tions digestives. Les sucs digestifs, et, substantivt, vieilli.
Ces fruits lui noyèrent l'estomac (à I^uis XIV), en émoussè-
rent les digestifs, st-sim. xi, 387.
Il 2" Qui facilite la digestion. Les excitants sont digestifs.
Substantivt. Un — .
II. P. ext. Qui facilite la suppuration d'une plaie , la
maturation d'un abcès. Un onguent —, et, substantivt, Un — .
DIGESTION [di-jês'-tyon ; en i-ers, -ti-on] s. f.
DIGITAL
744
DIGON
[ÉTYM. Emprunté du lat. digestio, m. s. \\ xiiic s. Par
diverses digestions, J. dk meung. Rose, 6294.]
I. Élaboration des aliments dans l'estomac et les intes-
tins. — stomacale, qui convertit les aliments en chyme. —
intestinale, qui convertit le chyme en chyle. Une — labo-
rieuse, une mauvaise — . || Visite de —, visite qu'il est d'usage
de faire à une personne qui vous a reçu à sa table. || Fiçj.
Action de se faire à qqch de pénible, de rebutant. Famil.
Ces retranchements examinés et tournés furent trouvés de —
trop dure (trop difficiles à prendre), st-sim. m, 407 Ce livre
est d'une — difficile, trop fatigant à lire.
II. P. anal. \\ 1° (Médec.) Action qui active la matu-
ration d'un abcès.
Il 2° (Pharm.) Dissolution d'une substance dans un
liquide qui a une température supérieure à celle de l'at-
mosphère. {Cf. macération, décoction.) || P. ext. Dissolution
d'une substance dans un liquide à une température plus
élevée que celle de l'ébullition à l'air libre. ( V. digesteur.)
DIGITAL, ALE [di-ji-tàl] adj. et s. vi. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. digitalis, m. s. dérivé de digi-
tus, doigt. {Cf. le doublet pop. dé 2.) || 1545. Or l'avons nous
appelée digitale par allusion du doigtier ou doyau a couldre
G. GuÉROULT, lUst. dcsplautes, dans delb. Hec]
I. Adj (Anat.) Qui appartient au doigt. Artère digitale.
Nerf — . Il Fiq. Impressions digitales, dépressions de la sur-
face des os du crâne correspondant aux circonvolutions
du cerveau, et analogues aux traces que laisserait l'im-
pression du doigt. P. ext. Appendices digitaux, appendices
creux que présentent les replis des intestins, et qui rap-
pellent les doigts d'un gant.
II. S. m. et f. Il lo S. m. Clavaire , champignon en
forme de doigt. {Cf. menotte, griffe.)
Il 2o S. f. Digitale. | 1. Plante dont la fleur rappelle la
forme d'un doigt de gant, et dont la feuille est employée
pour ralentir les mouvements du cœur, etc. Teinture de
— . La — pourprée, dite vulgairement doigtier, doigt de la
Vierge. | 2. Nom donné au jeune saumon quand il est très
petit.
DIGITALINE [di-ji-tà-lin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de digitale, § 245. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Chimie.) Principe actif de la digitale pourprée.
*DIGITATION [di-ji-tà-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. digitus, doigt, § 249. || 1754. encycl.]
Il (T. scientif.) Division en forme de doigts.
Il 1° Disposition de faisceaux de fibres musculaires, in-
sérés en un point commun, et divergeant comme les doigts
écartés de la main.
Il 2° Disposition de certaines feuilles découpées en plus
de trois folioles partant d'un pétiole commun.
Il 3° Marque analogue à l'impression laissée par des
doigts.
DIGITÉ, ÉE [di-ji-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. digitus, doigt, § 253. || (Terme de
botan.) 1771. trév. Admis acad. 1835.]
Il (T. scientif.) || 1° Pourvu de doigts. Les mammifères
digités, et, substantivt. Les Digités, ordre de mammifères
qui ont les doigts libres aux quatre pieds. || P. ext. Ré-
gion digitée, partie inférieure de la jambe, qui correspond
aux phalanges des doigts, chez les mammifères ongulés.
il 2" Qui est en forme de doigt. Feuille digitée, découpée
en plus de trois folioles partant d'un pétiole commun.
Coguille digitée, à empreinte en forme de doigts.
'DIGITIGRADE [di-ji-ti-gràd'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. digitus , doigt , et gradi,
marcher, § 273. || 1817. Mot dû à cuvier. {Cf. Règne ani-
mal, 1, 147 : Les digitigrades forment la seconde tribu des Car-
nivores.)]
Il (Zoologie.) Qui marche sur les doigts. Les mammifè-
res digitigrades, et, substantivt, Les Digitigrades, carnassiers
(chats, chiens, etc.) qui, ayant le tarse et le métatarse
redressés, s'appuient seulement sur les doigts en mar-
chant. {Cf. plantigrade.)
DIGNE [dîn'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dignus, in. s. La formation pop.
aurait donné dein. {Cf. dédain, seing, etc.) || xi" s. Et il est
dignes d'entrer en paradis, St Alexis, 173.]
I. Qui mérite qqch.
Il 1" Dans un sens favorable, n n'est — de la royauté
qu'autant qu'il s'oublie lui-même, i^én. Tél. 5. Juger qqn —
d'éloges, de récompense, d'estime, de respect. Il est — d
créance. Jamais femme ne fut plus — de pitié, rac. Phiid. i
5. Quel autre fut plus — de vous commemder? boss. Conr!'
C'est lui qui est — de régner, fén. Tél. 6. Je mourais ce n
tin, — d'être pleurée, R.\c. Phèd. m, 3. Si vous n'êtes i
main, soyez — de l'être, CORN. Hoi\ il, 3. n est faux c
nous soyons dignes que les autres nous aiment, pasc. l'e
XXIV, 56. Prenez ma bague et la donnez pour marque Au jj:
— des trois, que j'en fasse un monarque, corn. D. San< '
I, 3. ElLipt. S'il n'avait leiissé dans de si dignes mains L'infà
lible secret de vaincre les Romains, ii). Nicom. m, 2. || ^
parlant d'une chose. Sa conduite est — d'éloges. Un car
tère — de respect.
Il 2" Dans un sens défavorable. II est — de châtiment,
reproche, de mépris. || En parlant d'une chose. Une condu
— de blâme. Dn caractère — de mépris. Car c'en est u
(trahison) enfin bien — de supplice, corn. Hër. ii, 1. Le i
plorable état où je vous abandonne Est bien — des pleurs v
mon amour vous donne, ID. Poly. iv, 3.
II. Conforme à ce que mérite qqn.
Il l» Dans un sens favorable. Un fils — de moi, — de ?
pays et — de son roi, coRN. Cid, n, 8. L'homme n'est pas
de Dieu, mais il n'est pas incapable d'en être rendu — , pa-
Pens. XXIV, 82. Ellipt. J'étais un grand héros, j'étais un
roi, CORN. Perth. I, 4. Rien ne manquerait à ce — fils q
les occasions, boss. Condé. Famil. Une — personne. Un -
homme. || En parlant d'une chose. Demandons à Dieu di ;
choses dignes de nous et dignes de lui, bourd. Prière, 1. Cet
conduite n'est pas — de vous, de votre caractère. D'autres soii
plus dignes de mon âge, rac. Baj. m, 2. Ce choix — des soi-
d'un prince qui vous aime, id. Rrit. ii, 3. || P. inversion. E
polyte lui seul, — fils d'un héros, rac. Phèd. v, 6. Parais-
cher enfant, — sang de nos rois, id. Ath. V, 5. Voilà le
fruit de mon obéissance, coRN. D. Sanche, v, 5. Et c'était
sa vie un assez — prix, id. llor. m, 6. || Ellipt. Jamais pi
— main ne fit plus — ouvrage, CORN. D. Sanche, v, 5.
Il 2° Dans un sens défavorable. Deux scélérats bien ^
gnes l'un de l'autre. Ils sont dignes de s'entendre. /*. c
Je vous crois — , ingrat, de m'arracher la vie, rac. B
IV, 5. Il En parlant d'une chose. Le piège est — d'eux, ra
Milhr. III, 4. || P. inversion. — objet de leur crainte, Rv
Andr. i, 4. Ellipt. On regarde sa mort comme un — supplie
CORN. Tais, d'or, iv, 1.
III. Néolog. Ahsolt. Qui montre le respect de soi-môrr
Une conduite — . Prendre un air — . C'était une personne froid ^
— , STAËL, Cor. XIV, 1. J»
DIGNEMENT [diù'-man ; en vers, di-ne-...] adv. ■!
[ÉTYM. Composé de digne et ment, § 724. || xii" s. W^"
ronner a ses anges dignement en chantant, J. bodel, Saisni
tir. 1.]
Il D'une manière digne. Puisse le juste Ciel — te paye
RAC. Phèd. IV, 6. Il Son âme paraît si — formée, cORN. /
Sanche, v, 5. On exemple si grand — soutenu, id. Serto
V, 1.
DIGNITAIRE [di-ni-tér] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dignité, § 248. || 1752. trév. Adm :
ACAD. 1762.]
Il Personnage revêtu d'une dignité. Les grands dignitair
de l'État. Les dignitaires de la franc-maçonnerie.
DIGNITÉ [di-ni-té] s. f
[ÉTY.M. Emprunté du lat. dignitas, m. s. La formatii
pop. a donné deintié. {Cf. daintier.) || xii^ s. Cartage virer
la cité Dont Dido tint la dignité, Ênéas, 375.]
Il 1" Respect que mérite qqn. Compromettre sa — d'homn
Toute notre — consiste donc en la pensée, pasc. Peiis. i, (')
P. ext. Respect de soi-même. Il a su porter sa disgrâce av
— . Il Manière d'être exprimant ce sentiment. Dn port pie
de — . Se donner un air de — . Une gravité trop étudiée dévie
comique : ce sont comme des extrémités qui se touchent,
dont le milieu est —, i^ br. 12. || P. ext. Caractère élc
qui conserve aux choses le rang qui leur est du. La
de l'action principale, coRN. Poly. exam. Un même se
change selon les paroles qui l'expriment : les sens reçoive
des paroles leur — , pasg. Pens. vu, 32.
Il 2" Fonction qui donne a qqn un rang éminent. Et
constitué en — . Toutes les dignités que tu m'as demandées,
te les ai sur l'heure et sans peine accordées , COHN. Cin"
V, i. Afin de monter aux grandes dignités, la f. FaO. XI,
* DIGON [di-gon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de diguer, § 104. || (Au sens 2".) 10
DIGOT
745
ili.i:t, Dict. de mar. | (Au sensl^.) 1769. duiiamel du
NCEAU, Pêches, I, m, 114.]
I (Technol.) || 1° Dialect. (Normandie). Fer barbelé
npté à une perche pour harponner le poisson. (C/". digot.
2» (Marine.) | 1. Hampe de flamme, de pavillon, qu'on
; au bout d'une vergue. | 2. Pièce de bois triangulaire
mant le prolongement de la gorgère, au-dessous de
figure qui orne l'avant d'un navire.
'DIGOT [di-gô] s. m.
ÉTYM. Dérivé de diguer, § 136. {Cf. dlgon.) || 1769. Digot
aiguillette, duhamel du monceau. Pèches, I, m, 114.]
I (Pêche.) Tige de fer terminée par un bouton, pour
irer les coquillages du sable. {Syn. aiguillette.)
'DIGRAMME [di-gràm'] s. m.
ÉTYM. Composé avec le grec St, indiquant dualité , et
d{[i,[jLa, lettre, § 279. || Néolog.]
|(Gramm.) Groupe de deux lettres. Spécialt. Son sim-
î figuré dans l'écriture par un groupe de deux lettres.
DIGRESSION [di-grês'-syon ; e?i vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. digressio, m. s. proprt, « ac-
m de s'éloigner ». (| xn" s. Or vus ai fait ici mult grant
igressiun, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 2504.]
I 1" Développement qui s'écarte du sujet. Sans nous
arer dans ces digressions, boil. Sat. 8. Il y a très peu de
ipitres dans lesquels il (Montaigne) ne fasse quelque — ,
LEDR. Rech. de la ve'rite', II, m, 5.
i|| 2° (Astron.) Maximum de l'élongation d'une planète
fc'rieure.
DIGUE [dig'] S. f.
[i;ïym. Pour dique (fréquent en anc. franc.), emprunté
I lliimand dijk, m. s. § 10. [Cf. diguer.) || 1373. Une dike qui
toit rompue, texte de Valenciennes, dans govef. SuppL]
II 1" Longue construction destinée à contenir les eaux,
r les bords de la mer, ou sur les rives d'un fleuve (F.
/ée , le long d'un étang (F. chaussée), à l'entrée d'un
ni (F. jetée). La mer a rompu, crevé les digues. Ces tra-
ux du siège de la Rochelle et l'invention et le succès inouïs
sa —, ST-siM. I, 54. Il P. anal. Poét. Le rivage consi-
'ré comme une digue naturelle. La mer, rompant ses di-
es, sépara la terre, FÉN. Te'l. 8.
Il 2° Fig. Obstacle opposé à ce qui tend à sortir des
)rnes. Les passions rompirent les digues de la justice, flécii.
,' Tellier. Par sa mort (de Crassus) la — qui les retenait
t rompue, Boss. Hist. unit), i, 9. Des digues qui pussent ar-
ter le torrent de l'incertitude, pasg. Êpict. et Mont.
'DIGUEAU [di-gô]. F. guideau.
•diguer [di-ghé] V. tr.
[ÉTYM. Même radical que dans digue, digon, digot ; proprt,
creuser la terre », par extension « piquer » {cf. digart,
éperon », dans un texte de 1370 cité par du c. calcar),
!'. (^OTGR. enregistre digonner, « piquer », comme un mot
jriuand. {Cf. danois dige, « creuser ».)]
Il Dialect. (Normandie). Piquer. Spécialt. (Manège.) —
1 cheval, lui donner de l'éperon.
"DIGUIAU [di-ghyô]. F. guideau.
*DIGYNE [di-jin'j adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des botanistes digynus, com-
osé avec le grec 8i, indiquant dualité, et yuvTi, femme,
279. Il 1798. RICHARD, Dict. de botan. de Bulliard.]
Il (Botan.) Qui a deux pistils ou un style surmonté de
eux stigmates.
*DIHÉLIE [di-é-li] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec 6ta, par, et -^Xtoi;, soleil,
279. Il 1754. ENCYCL.]
Il (Astron.) Ordonnée de l'orbite elliptique de la terre
assant par celui des deux foyers qu'occupe le soleil.
"DIHYDRIQUE [di-i-drïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Si , indiquant dualité ,
ydr, l'adical de hydrogène, et le suffixe ique, §§ 279 et 229.
Néolog.]
Il (Chimie.) Qui contient deux proportions d'hydrogène
;ontre une proportion d'un autre corps. Carbure — .
DELACÉRATION [di-là-sé-rà-syon ; en
DILATER
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilaceratio, m. s.
ians GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Action de dilacérer.
DILACÉRER [di-là-sé-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilacerare, m. s.
; delazerad, Rois, i, 15. Admis acad. 1762.]
vers, -si-on]
1419. Texte
Il xiic s. Ocist
Il Lacérer de manière à mettre hors d'usage, n dilacéra
le contrat.
DILAPIDATEUR, TRICE [di-là-pi-dk-teur,-trïs']s. w.
et /'.
[ÉTYM. Dérivé de dilapider, § 249. On trouve dilapideur
au xvo s. Il 1433. DUapidateur des biens d'Eglise, g. de lan-
NOY, dans delb. Rec. Admis acad. 1835.]
Il Celui , celle qui dilapide. Le — hypocrite que Genève
avait vomi en France, linguet, Ann. polit, et littér. xvii,
212.
DILAPIDATION [di-là-pi-dà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilapidatio, m. s. \\ Admis acad.
1762.]
Il Action de dilapider.
DILAPIDER [di-là-pi-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilapidare, m. s. \\ xm^ s. Quant
les biens Dieu dilapidions, g. de coincy, dans godef. Suppl.
Peu usité aux xyii^ et xvuio s. Admis acad. 1762.]
Il Dissiper par des dépenses désordonnées (des biens
dont on a la gestion), il a dilapidé sa fortune. — les finances
de l'État.
DILATABILITÉ [di-là-tà-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dilatable, § 255. || 1731. Le plus ou moins
de dilatabilité, réaumur, dans Mém. de l'Acad. des sc~
p. 251. Admis acad. 1762.]
Il (T. scientif.) Propriété de pouvoir se dilater.
DILATABLE [di-là-tabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dilater, § 242. || 1611. cotgr.]
Il (T. scientif.) Qui peut se dilater.
DILATANT, "DILATANTE [di-là-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de dUater, §47. || 1754. encycl.
Admis acad. 1835.]
Il (T. scientif.) Qui dilate. Substantivt. (Chirurgie.) On
— , corps (mèche, rouleau de charpie, éponge, etc.)
qu'on introduit dans une ouverture, dans un conduit na-
turel ou accidentel, pour le dilater, le maintenir ouvert.
{Syn. dilatateur.)
DILATATEUR, 'DILATATRICE [di-là-tà-teur, -trïs']
adj.
[ÉTYM. Dérivé de dilater, § 249. || 1611. cotgr.]
Il (T. scientif.) Qui a pour fonction de dilater. (Anat.)
Muscles dilatateurs, qui en se contractant dilatent les ou-
vertures aux parois desquelles ils sont insérés. || Substan-
tivt. (Chirurgie.) On —, instrument pour dilater des ou-
vertures, des conduits naturels ou accidentels. [Cf. dila-
tant, dilatatoire.)
DILATATION [di-là-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilatatio, m. s. \\ xiv^ s. A di-
latacion et a constriccion, Ckirurg. de Mondeville, î° 24. J
Il (T. scientif.) Action de dilater, état de ce qui est dilaté.
La — du cœur, des poumons. La — de la pupille. | La — de
l'enveloppe d'un ballon. | Opérer la — de l'ouverture d'une plaie,
d'un conduit. || Fig. Expansion de l'âme, n faut recevoir ces
dons de Dieu avec — (de cœur). Spécialt. (Physique.) Ac-
croissement de volume d'un corps. La — d'un gaz, d'un
liquide, d'un soUde. — linéaire, en longueur; superficielle, en
longueur et en largeur ; cubique, dans les trois dimensions.
DILATATOIRE [di-là-tà-twar] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dilater, § 249. || xvio s. Un dilatatoire,
PARÉ, VII, 11. Admis acad. 1762.]
Il (T. scientif.) Vieilli. Qui opère la dilatation. Subs-
tantivt. Un — . (F. dilatateur.)
DILATER [di-là-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilatare, m. s. de latus, large.
Il xiV s. Un vice qui moult se dilate et extent, oresme, Éth.
IV, 11.]
Il Opérer l'extension d'un corps élastique. Ce qu'il y a
de plus remarquable dans le cœur est son battement continuel,
par lequel il se resserre et se dilate, BOSS. Conn. de Dieu,
II, 3. Que je veuille regarder loin, la prunelle de l'œil se dilate,
ID. ibid. m, 12. — le trajet d'une fistule. || Fig. Donner de
l'expansion. La joie dilate le cœur. Que notre àme soit dilatée
par l'inspiration de la charité, bos.s. Serm. pour une vêture,
aux nouv. cathol. L'espérance qui nous dilate présentement
le cœur, SÉV. 854. Dilatez maintenant son règne, boss. Dev.
des rois, 2. Il (le nouveau peuple de Dieu) s'étend et se
dilate sans interruption... jusqu'aux extrémités de la terre,
ID. Hist. univ. ii, 20. Spécialt. (Physique.) Accroître le
volume d'un corps (par l'action de la chaleur) sans que sa
masse soit augmentée. Le sang s'y échauffe (dans le cœurV
DILATION
746
DIME
et s'y dilate comme l'eau dans un vaisseau déjà échauffé, BOSS.
Conn. de Dieu, ii, 9.
"DILATION [di-là-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilatio, m. s. dérivé de differre,
différer. i| 1294. DUacion, dans godef. SuppL]
Il Vieilli. Action de différer qqch. La — du baptême,
PASG. Compar. des chrétiens.
DILATOIRE [di-là-twàr] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilatorius, m. s. \\ xmc s. Excep-
tions dilatoires, beauman. vu, 2. Admis acad. 1740.]
Il (Droit.) Qui retarde par des délais (la décision d'un
procès, l'exécution d'un jugement, etc.). Moyens dilatoires.
Les exceptions dilatoires seront proposées avant toutes défen-
ses au fond. Code de procéd. civ. art. 187.
* DILATOIREMENT [di-là-twàr-man ; en vers, -twà-
re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dilatoire et ment, §724. || 1363. Bail-
ler par escript et dilatoirement y procéder, Ordonn. m, 658.]
Il (Droit.) D'une manière dilatoire. On a procédé — .
DILATER [di-lè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Altération de l'anc. franc, délayer, m. s. sous
l'influence de dilation, dilatoire, etc. L'origine de l'anc.
franc, délayer est incertaine ; le mot paraît différent du
mol actuel délayer. || xii^ s. Et cil del dire se deslaie, curé-
tien DE TR0YE3, Êrec, daus godef. deleer. | xvi^ s. Des am-
bassadeurs dilayans ainsi, amyot, Public. 5.]
Il Vieilli. Retarder par des délais. — le paiement d'une
dette. Le duc d'Espernon dilaie tant qu'il peut d'aller à la cour
1616), d'aub. Lett. i, 286. Absolt. (Le vieillard) dilayant,
qui toujours a l'œil sur l'avenir, Régnier, Sat. 5.
DILECTION [di-lêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilectio, action de chérir. ||
xii^ s. Paisible conversation De fei et de dilection, beneeit,
Ducs de Norm. 7102.]
Il (Théol.) Amour pieux. Une — toute spirituelle, corn.
Irait, m, 6348. Ces enfants de la — éternelle, boss. D. d'Orl.
{Cf. prédilection.)
DILEMME [di-lèm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dUemma, grec StXTipijia, m. s.
de 8t, indiquant dualité, et Xf,[x[ia, argument. [Cf. lemme.)
Il xvi'=-xviio s. Je conclus par ce dilemme, d'aub. dans delb.
Rec]
Il Raisonnement ot l'on ramène tous les cas à deux
alternatives contraires, entre lesquellesil faut absolument
choisir, l'une étant vraie si l'autre est fausse, et qui con-
duisent, l'une comme l'autre, à la conclusion qu'on veut
démontrer. Poser un — à qqn. Enfermer qqn dans un — .
DILETTANTE [di-let'-tânl'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dilettante, m. s. proprt, « qui
se délecte », § 12. || Néolog. Admis acad< 1878.]
Il Amateur passionné de musique. || P. ext. Celui qui
s'occupe d'une chose en amateur. Des dilettanti, acad.
DILETTANTISME [di-let'-tan-tïsm'] J. m.
[ÉTYM. Dérivé de dilettante, § 265. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Caractère de celui qui est dilettante.
DILIGEMMENT [di-li-jà-man] adv.
[ÉTYM. Pour diligentment, composé de diligent et ment,
sous l'influence du lat. diligenter, m. s. § 724. chapelain
emploie diligentement, Guzm. d'Alfar. 1. || xii« s. Diligen-
tement, Dial. Grégoire, p. 271.]
Il D'une manière diligente. Qu'il fasse les choses le plus
— qu'il pourra, Rac. Lett. 163. Un pont de bateaux — jeté,
ST-SIM. I, 190.
DILIGENCE [di-li-jâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diligentia, m. s. \\ xiiio-xiv" s.
Li rois qui metoit grant diligence comment li menus peuples
fust gardez, joinv. 717.]
Il 1" Vieilli. Soin empressé. Sa — à se parer, pasc. Prov.
9. Quittez d'un censeur la triste — , rac. Brit. i, 2. J'ai fait
les diligences qu'il fallait pour vous procurer les tableaux, noss.
Qui(^t. lett. 55. || Spécialt. | 1. (Droit.) Être poursuivi à la
— du ministère public. P. ext. Faire des diligences contre qqn,
prendre les mesures pour le poursuivre. | 2. Aux leçons
du catéchisme, résumé qui témoigne de l'attention avec
laquelle on a suivi la leçon.
Il 2° Activité soutenue dans l'exécution d'une chose.
Tout dépend du secret et de la —, rac. Iph. iv, 10. Adraste
avait fait une Incroyable — pour faire le tour, fén. Tél. 16.
Si vous me l'ordonnez, j'y cours en —, coRN. Poly. iv, 1. ||
Spécialt. Carrosse de — {vieilli), et, ellipt, — , grandfi
voilure publique à plusieurs compartiments, pour le trans
port des voyageurs. — d'eau, coche.
DILIGENT, ENTE [di-li-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diligens, entis, m. s. \\ xiii^i
xivc s. Soies diligens d'avoir bons prevos, joinv. 753.]
Il 1" Qui montre un soin empressé. Le berger plut «j
roi par ces soins diligents, la f. Fab. x, 9. ^
Il 2" Qui montre une activité soutenue dans rexécuti<i
d'une chose. Un écolier — . Le — officier qui porte ses ordrèi
s'étonne d'être prévenu, BOSS. Condé. La chose allait à biai
par son soin — , la f. Fab. vu, 10.
DILIGENTER [di-li-j an-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de diligent, § 154. || xv'^ s. Diligenterent d»
retourner vers le roi, J. de wavrin , dans godef. Supplt^
Il Vieilli. Faire agir (qqn), faire exécuter (qqch) avei^
diligence. Se — , agir avec diligence. Notre galant s'étoil
diligente, la f. Contes, Muletier.
•DILOBÉ, ÉE [di-lo-bé] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Si, indiquant dualité, et
lobé, § 284. Il Néolog.] _,
Il (Hist. nat.) Qui a deux lobes. .ifi
DILtJER [di-lu-é] v. tr. -W
[ÉTYM. Emprunté du lat. diluere, m, s. \\ xV s. La ten-p
est diluée en eaue, Chron. dans godef. deluer 2. Iiiusil
aux xvii"* et xviiic s. Admis acad. 1878.]
Il (T. scientif.) || 1° Délayer une substance dans it|
liquide. || Spécialt. (Homœopathie.) Atténuer la dose
d'un médicament, en l'étendant dans un liquide.
Il 2" Étendre certaines substances solubles dans l'eau,
pour les convertir en poudre impalpable, en décantant.
( V. lévigation. )
DILUTION [di-lu-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dilutio, m. s. \\ Néolog. Adml?
acad. 1878.]
Il (T. scientif. ) Action de diluer. | Résultat de cette
action.
DIUJVIEN, lENNE [di-lu-vyin, -vyèn' ; en vers, -vi
adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. diluvium, déluge, § 244. 1| xviii»
Lett. helvet. dans féraud, Dict. crit. Admis acad. 1?
Il (T. scientif.) Qui se rapporte à un déluge. Terrains,
dépôts diluviens, de formation diluvienne, terrains d'alluvion
considérés comme formés à la suite d'une submersion
de nos terres actuelles. || Fig. Pluie diluvienne, pluie con-
tinue et abondante, semblable à un déluge.
" DILUVIUM [di-lu-vyùm' ; en vers, -vi-ôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diluvium, déluge. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Terrain diluvien contenant des blocs er-
ratiques et des débris d'animaux dont l'espèce est perdue.
DIMANCHE [di-mânch'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'diamïnica, abréviation de "diaDomi-
nica, « le jour du Seigneur » (sur dia pour diem, cf. le pro-
venç. dia), §360, devenu régulièrement diemenche, §§346,
308, 290, 379 et 291, contracté plus tard en dimenche et
écrit arbitrairement dimanche, §§ 358 et 477. || xn" s. Die-
meine, ph. dethaun, Comput,k2Ç>. Un diemenche, quinze jors
après Pasques, Couronn. de Louis, 1430.]
Il Le premier jour de la semaine, consacré au repos et
au service de Dieu par l'Eglise chrétienne, en mémoire
de la résurrection de Jésus-Christ, pour remplacer l'ob-
servance juive du septième jour ou samedi. Le repos du
— . Observer, sanctifier le — . Mettre ses habits du — . || Loc.
prov. Tel qui rit vendredi, — pleurera, rac. Plaid, i, 1- Le
— gras, le dernier dimanche avant le carême, n y a un
petit air de — gras répandu sur votre dernière lettre, SÉv.
255. Il P. ext. Fig. Palan du —, palan volant, le plus petit
de ceux dont on se sert sur un vaisseau.
DÎME [dim'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. décima, m. s. [cf. décime), devenu
*dieisme, disme, §§ 305, 382, 290 et 291, dîme, § 422.]
Il 1» Dixième de la récolte, prélevé chez les Juifs pour
cire offert au Seigneur ou donné aux lévites. || P. ext.
C'est à lui qu'il paie la — (dixième partie) du butin qu'il avait
gagné sur les rois vaincus, BOSS. Ilist. univ. i, 3.
Il 2» Dixième, et, p. ext. fraction variable de la ré-
colte, prélevée par l'Église ou par les seigneurs. Lever,
percevoir la — . — inféodée, aliénée par l'Église à des sei-
gneurs. Grosse —, sur la grande culture, le blé. le vin,
l'huile, etc. Menue —, sur la petite culture, la volaille, etc.
\
DIMENSION
747
DINDON
. - , charnage, sur la vente de la chair des bestiaux. —
verj sur les légumes, le lin, le chanvre.
JMENSION [di-man-syon ; en vers, -si-on] s. f.
1. Emprunté du lat. dimensio, m. s. \\ 1425 En sa
inension, OL. DE la iiayk, dans delb. Rec]
Chacune des trois directions différentes suivant
is se mesure l'étendue, et dont chacune est per-
ilaire aux deux autres : la longueur, la largeur et
:ideur. La matière, incapable de sentiment, qui est sen-
ne étendue selon trois dimensions, la br. 16. Le cœur
ily a trois dimensions dans l'espace, pasc. Pens. viii, 6.
\Iesure d'un corps, d'une portion de l'espace sui-
- différentes directions. Prendre les dimensions d'une
un bâtiment. Prendre ses dimensions, les mesures
f a besoin pour exécuter un ouvrage. Ahsolt. Un
qui n'est pas de — , qui ne s'ajuste pas dans l'en-
■iit. Il Spécialt. Timbre de — , dont le prix est en
ii; la dimension du papier (par opposition au tim-
,. -jportionnel, dont le prix est en raison de la somme
vijcrire).
i" Dans l'ancienne algèbre, appliquée à la géométrie,
é d'une puissance, et, par suite, d'une équation.
MER [di-mé] V. tr.
|rYM. Dérivé de dîme, § 154. || xii« s. La diesme dere-
ibi diesma, wage, Rou, m, 7462.]
Soumettre au prélèvement de la dîme. — un champ.
.'/. — le blé, le vin. Absolt. Lever la dîme. C'est le
;u primitif qui dîme dans toute la paroisse, trÉV. Fig. S'at-
r: ler une part sur ce qui revient à un autre. Nous laissant
- ir un bien Qui ne vous coûte presque rien, la f. Contes,
ji\l. de Cat.
DIMÈRE [di-mèr] adj.
TYM. Composé avec le grec Si, indiquant dualité, et
« ,-. partie, § 281. || 1817. cuvier, Règiie animal, Co-
61. 5.]
lEntomol.) Formé de deux segments ou articles. {Cf.
ri ire.)
iHMÈTRE [di-métr'] adj.
TYM. Emprunté du lat. dimetrus, grec Stixe-rpoç, m. s.
71. TRÉV.]
(Métr. anc.) Qui a deux mesures ou quatre pieds.
( trimètre.) Vers ïambique — .
itMEUR [di-meur] s. m.
TYM. Dérivé de dîme, § 112. || 1241. Dismierres, dans
rtîF. dismeor.]
ICelui qui lève la dîme. {Syn. décimateur.)
[[MINUER [di-mî-nué; en vers, -nu-é] v. tr. et intr.
TYM. Emprunté du lat. diminuere, m. s. \\ 1308. Dimi-
1 ', dans GODEF. Suppl.]
V. tr. Rendre moindre par le retranchement d'une
iiie. — la hauteur d'un bâtiment, la longueur d'une robe,
illépenses de sa maison. — les impôts. — un nombre. Son
: urne est diminué de dix tribus, BOSS. Ilist. univ. il, 4.
; ie humaine... se diminua peu à peu, ID. ibid. il, 1. || Spé-
t. Colonne diminuée, dont le diamètre se rétrécit gra-
Uement. Rang diminué (au tricot, au crochet), qui a
ou plusieurs mailles de moins que le précédent. In-
alle diminué , plus petit d'un demi-ton chromatique
le même intervalle mineur ou juste. || Fig. Pourquoi
idre que la gloire d'un si grand homme soit diminuée par
îveu? BOSS. Conde'. Il faut qu'ils diminuent nos défauts,
s fassent semblant de les excuser, pasc. Pens. ii, 8.
[. V. intr. Devenir moindre par le retranchement
le partie. Les provisions diminuent chaque jour. Ses forces
nuent. La fièvre a diminué. Ne crois pas que pour lui ma haine
nue, RAC. Théb. iv, 1. Mon esprit diminue, la f. Fab. xii,
Spécialt. (Marine.) — de voiles, laisser moins de voi-
Jéployées. Absolt. (Musique.) Affaiblir graduellement
on.
IMINUTIF, IVE [di-mi-nu-tïf, -tïv'] adj.
•TYM. Emprunté du lat. diminutivus, m. s. || xW s. Ne
ibre superflu ne diminutif, evrart de conty, dans godef.
,pl.]
Qui indique diminution. Une expression diminutive. Un
ixe — . Il Substantivt. Un — . | 1. Ce qui reproduit une
se dans des proportions moindres. Comme des diminutifs
a foudre, desc. Metéor. 7. | 2. (Gramm.) Mot qui dési-
; à un degré moindre le sens du mot dont il dérive,
lécette I) est le — de « pièce » ; « gentillet », le — de
întil » ; « suçoter », le — de « sucer ».
DIMINUTION [di-mi-nu-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diminutio, m. s. \\ 1360. Les
biens sont demeurés en gast et diminucion, Cartul. de Flines,
dans DELB. Rec.]
Il Action de diminuer. Ati propre. La — d'une quantité,
d'un nombre. La — des impôts, des dépenses, des recettes, du
prix des denrées. Absolt. Demander, obtenir une — . La —
de l'eau dans un réservoir. La — du territoire. || Spécialt.
— d'une colonne, rétrécissement graduel de son diamètre.
— d'espèces, abaissement de la va.leur légale des espèces
monnayées. || Faire une —, dans le travail au tricot, au
crochet, faire une ou plusieurs mailles de moins qu'au
rang précédent. || Fig. L'homme du meilleur esprit est
inégal, il souffre des accroissements et des diminutions, la
BR. 11.
DIMISSOIRE [di-mïs'-swàr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. dimlssorius, m. s. pro-
prt, « qui renvoie ». Se trouve comme adj. au xvie s.
Promouvoir aucuns aux ordres par lettres dimissoires, guill.
TERRIEN, dans DELB. RcC. || 1680. RICHEL.]
Il Lettre par laquelle un évêque renvoie un de ses dio-
césains à un autre évêque , et l'autorise à recevoir de
celui-ci l'ordination. Canaples prétendait aussi donner les
dimissoires et se mêler de la discipline intérieure du clergé,
ST-siM. m, 304.
DIMISSORIAL, ALE [di-mïs'-s6-ryàl ; en vers, -ri-àl]
adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ecclés. dimissorius, dimissoire,
§ 238. Il 1690. FURET.]
Il Relatif au renvoi d'un diocésain à l'ordination d'un
autre évêque. Lettre dimissoriale. (F. dimissoire.)
"DIMORPHE [di-môrf] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec St, indiquant dualité, et
IJLopcsTi, forme, § 281. || Nëolog.]
Il (Cristallogr.) Qui a la propriété de se cristalliser sous
deux formes appartenant à des systèmes géométriques
différents.
"DIMORPHISME [di-môr-fïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dimorphe, § 265. || Nëolog.]
Il (Cristallogr.) Propriété qu'a un corps de se cristal-
liser sous deux formes appartenant à des systèmes géo-
métriques différents.
DINANDERIE [di-nand'-ri; en vers, -nan-de-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dinandier, §§ 65 et 115. Qqs modernes
écrivent dinanterie. || 1399. Ferronnerie, dinanderie, dans
GODEF. Suppl.]
Il Vaisselle, batterie de cuisine en cuivre jaune. {Syn.
chaudronnerie.)
"DINANDIER [di-nan-dyé] s. m.
[ÉTYM. Pour dinantier, dérivé de Dinant, ville de Belgi-
que célèbre dès le moyen âge par l'industrie du cuivre
jaune, §§ 36 et 115. La forme usuelle dinandier (qqs mo-
dernes écrivent dinantier) paraît due à l'influence analo-
gique des noms de métiers en andier, tels que taillandier,
filandlère, etc. || xiiic-xiyo s. Dignandier, Livre noir de St-
Pierre d'Abbeville, f" 18, dans la c]
Il Vieilli et dialect. Fabricant de vases, d'ustensiles en
cuivre jaune. {Syn. chaudronnier.)
"DÎNATOIRE [di-nà-twàr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dîner, § 249. || xvi» s. Le mystère dlna-
toire, B. DE vERViLLE, dans delb. Rec]
Il 1° Anciennt. P. plaisant. Du dîner, n est l'heure —,
CAILLIÈRES, Mots à la mode, p. 92.
Il 2° Famil. Qui équivaut à un dîner. (Ne s'emploie
que dans la locution Un déjeuner — .)
DINDE [dind'] s. m. et f.
[ÉTYM. Abréviation de poule d'Inde , coq d'Inde, § 213 :
cet oiseau est, dit-on, originaire du Mexique (Indes occi-
dentales), §36 ; pourtant on a signalé la mention en France
dès 1485 de « gelines d'Inde ». || 1548. La creste des coqz
d'Inde, rab. iv, 2. | 1600. L'importun ploiement des dindes,
0. DE SERRES, V, 4.]
Il Coq, poule d'Inde. Un — gras. Une — truffée. || Fig.
Famil. Au fém. Femme d'intelligence bornée.
DINDON [din-don] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dinde, § 104. o. de serres emploie
dindon au sens de dindonneau, et dindart au sens actuel de
dindon. || xvi'^s. Dès que les petits d'Indons (.yic) seront esclos,
0. DE SERRES, V, 3.]
Il Coq d'Inde, gallinacé à queue arrondie qui s'étale on
DINDONNADE
748 —
DIOPTRE
roue comme celle du paon. Compagne De certaines Philis
qui gardent les dindons, la f. Fab. vu, 2. Loc. famil. n fait
la roue comme un — , en parlant de qqn qui se donne sotte-
ment de l'importance. Une soupe à bouillon perlé, soutenue
d'unjeunegros— ,MOL. B.(7e?i<. iv, 1. 1| Fig. Famil.Yiomme
d'intelligence bornée. Loc. p-ov. Être le — de la farce, jouer
le rôle de dupe dans une affaire. [Cf. dindonner.)
'DINDONNADE [din-dô-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dindon, § 120. || Néolog.]
Il (Zoologie.) Maladie propre au dindon, éruption de
pustules dans les parties dénudées de plumes, sous les
ailes, autour du bec.
DINDONNEAU [din-dô-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dindon, § 126. || 1680. richel.]
Il Jeune dinde.
"DINDONNER [din-dô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dindon, § 154. || Néolog.]
Il Famil. Duper (qqn) comme un dindon. Je ne me lais-
serai pas — .
DINDONNIER, 1ÈRE [din-do-nyé, -nyer] s. m. et /.
[ÉTYM. Dérivé de dindon, § 115. || xvii<^ s. F. à l'article.]
Il Celui, celle qui garde les dindons. Dindonnière De la
paternelle maison, scarr. Baronade. \\ P. plaisant. Adjec-
tivt. La dindonnière gent (les dindons), la f. Fab. xii, 18.
DÎNÉ. V. dîner 1.
DÎNÉE [di-né] s. f.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de dîner 1, g 45. || xii^ s. Mais ne
dure qu'une disnée, Partenopeus, 6169.]
Il Vieilli. Action de diner, particulièrement en voyage.
Dès la — le panier fut entamé, la f. Ésope. \\ P. ext. Station
qu'on fait en voyage pour dîner. Nous nous reposons long-
temps à la — , sÉv. 55.
1. DÎNER [di-né] v. inlr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *disjunare (pour 'disjejun^e, proprt,
« cesser de jeûner », § 360), devenu *disj'nar, §§ 336 et
291, disner, §§ 398 et 295, dîner, § 422. (Cf. déjeuner.) ||
xii^ s. Quant ont disné li noble chevalier, Couronn. de Louis,
2089.]
Il 1° Anciennt et dialect. Faire le premier repas de la
journée. Ils dîneront devant le jour, 0. DE serres, i, 6. ||
P}'OV. Lever à six, — à neuf. Souper à six, coucher à neuf. Fait
vivre d'ans nonante-neuf.
Il 2° Prendre le principal repas de la journée. (F. dî-
ner 2.) Cliton n'a jamais eu toute sa vie que deux affaires, qui
sont de — le matin et de souper le soir, la br. 11. Elle aime-
rait bien à vivre règlement et à — à midi comme les autres,
SÉV. 555. Dîne-t-on devant trois heures à Paris? baron, Co-
quette, I, 4. Engager, inviter, retenir qqn à — . Aller — en
ville, chez une personne par qui on a été invité. Le véri-
table Amphitryon Est l'Amphitryon où l'on dîne , MOL. Amph.
m, 5. — par cœur, se passer de dîner, n me semble que j'ai
dîné quand je le vois (je suis rassasiée, lasse de le voir),
MOL. B. gent. m, 3. || Vieilli. Au part, passé maso, em-
ployé substantivt. (F. § 45.) Le principal repas de la jour-
née. (F. dîner 2.) Dn dîné (var. dîner) réchauffé ne valut ja-
mais rien, boil. Lutr. 1. « Dîner » et « dîné » : l'un et l'autre
se dit, mais « dîné » est plus en usage, righel. Dict. (1680).
2. DÎNER [di-né] s. m.
[ÉTYM. Infinitif de dîner 1 employé substantivement,
§ 49. A remplacé dans l'usage général le participe em-
ployé substantivement dîné. (F. dîner 1.) || xi" s. Toz fut
prez li disner, Voy. de Charl. à Jérus. dans delb. Bec.]
Il Le principal repas de la journée, autrefois (et encore
aujourd'hui à la campagne) vers midi; aujourd'hui (sur-
tout dans les villes) vers sept heures du soir. Assister à un
grand — . Dn — de cérémonie. Dn — de corps, où se réu-
nissent les membres d'une corporation. Après le — . || P.
ext. Les mets qui composent le repas. Faire le — . Servir
le — . (Le renard) Trouva le — cuit à point, la f. Fab. i, 18.
Du goujon! c'est bien là le — d'un héron I ID. ibid. vu, 4.
Fig. Vieilli. Dn — de chien, du pain et de l'eau.
DÎNETTE [di-nef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dîner 1, § 133. || xvii« s. F. à l'article.
Admis ACAD. 1835.]
Il Famil. Petit dîner. Le dîner, ou plutôt —, Ou? sans dé-
jeuner on attend, chapelle et baghaumont, St-Lazare,
p. 75, St-Marc. || P. ext. Petit repas, simulant un repas
de grandes personnes, que font les enfants. Faire la —
dans^un ménage de poupée.
DÎNEUR, 'DÎNEUSE [di-neur, -neiiz'j s. m. et f.
iUJ,
1
àfl"
[ÉTYM. Dérivé de dîner, § 112. || 1642. Disneur, oud."
Il Celui, celle qui prend sa part d'un dîner. Dn beau -
celui qui fait honneur au dîner.
DIOCÉSAIN, AINE [dyô-sé-zin,-zèn' ; en vers,à\-h-.
adj.
[ÉTYM. Dérivé de diocèse, § 244. || 1.332. Dyocesiien, du
GODEF. Suppl. I 1426. Evesque diocezain. Coût. d'Anj
dans DELB. Bec]
Il Qui appartient à un diocèse. Le clergé — . L'évêque ■
L'administration diocésaine. || Substantivt. Les diocésains d'
évêque. | 1. Les ecclésiastiques du diocèse. Les diocésai
d'un évêque ne peuvent quitter le diocèse sans un dimissoi:
I 2. Les fidèles du diocèse. Dn mandement de l'évêque à
diocésains. || Le — des ecclésiastiques, des fidèles, r»';vêq
de leur diocèse. L'on va quelquefois à la cour pour en reveiii
et se faire par là respecter du noble de sa province ou de s !
— , LA BR. 8. '
DIOCÈSE [dyô-sêz' ; en vers, di-ô-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge diocesis (poi^
diœcesis), grec ûtotxïiatî, m. s. \\ 1281. La diozcise de lift
sençon, dans godef. Suppl.] i
Il 1" Circonscription territoriale qui est sous la jurid:
tion ecclésiastique d'un évêque ou d'un archevêque.
Il 2° (Antiq. rom.) Circonscription administrée par
vicaire de l'empereur.
"DIODON [di-ô-don] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec Si, indiquant dualité,
èùQÙc;, ôSovTOî, dent, § 281. || (Au sens 1°.) 1787. enc]
MÉTH.]
Il 1° Poisson de la famille des Gymnodontes, dori
mâchoires ne forment qu'une pièce en haut et une en bn
Il 2" Sorte de cétacé, dit aussi deux-dents.
Il 3° Sorte de faucon de l'Amérique du Sud, à bec 1
denté.
DIŒCŒ [di-é-si]. V. dioïque.
*DIOGOT [dyô-gô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du russe diëgot (prononc. dyôi
m. s. § 20. Il 1796. Dioggot, engycl. méth.]
Il (Technol.) Huile extraite de l'écorce superficielle (
bouleau, qui donne au cuir de Russie l'odeur qui lui i
propre.
DIOÏQUE [di-o-ïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Si, indiquant dualité,
olxoç, maison ^linné ayant donné le nom de dicecia à cet i
classe de plantes), § 281. || 1783. On appelle dioïques il
plantes qui sont de la classe diœcie, bulllard, Dict. de i '
tan. Admis agad. 1835.]
Il (Botan.) Dont les fleurs mâles et les fleurs femelli
sont sur des pieds distincts. Plante — , et, substantivt, /!wi
Les Dioïques. j
DIONÉE [dyô-né ; en vers, di-6-...] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dionaea, m.
proprt, « (herbe) de Dioné (mère de Vénus) ». || 17^
ENGYCL. MÉTH. AdmîS ACAD. 1835.]
Il Plante herbacée, dite aussi attrape-mouche, gobe-mo
ches, dont les feuilles ont une telle irritabilité que le
lobes, se rapprochant au moindre contact, emprisonnt
les insectes qui s'y posent.
DIONYSIAQUE [dyô-ni-zi-lk' ; en vers, di-ô-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec Stovuuiaxôî, m. s. || Adm
AGAD. 1762.]
Il (Antiq. grecque.) Relatif à Dionysos (Bacchus). )
culte — . Substantivt, fém. Les dionysiaques. ( F. dionysie;
DIONYSIES [dyo-ni-zi; en vers, di-6-...] s. f. pi.
[ÉTYM. Emprunté du grec Siovûtna, m. s. \\ Admis aca
1878.]
Il (Antiq. grecque.) Fêtes en l'honneur de Dionysi
(Bacchus). (Cf. bacchanales.)
*DIOPTASE [di-op'-tàz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec Siottéoî, adj. verbal de Ôiopî
voir à travers, § 282. || 1801. Mot dû à hauy. (C/. Mv-
ralogie, lu, 139.)]
Il (Minéral.) Silicate de cuivre hydraté, à demi trai
parent.
"DIOPTRE [di-ôptr'] s. m. (qqns le font fem. surloi
au sens l"). ^ ^ JJ
[ÉTYM. Emprunté du grec Siônxpov (variante ôiôiftpaj^
7n. s. qui se rattache à Sio-jtTso;, adj. verbal de Stop-
voir à travers. || 1547. Dioptre est un instrument propre
nyveller l'eau, j. martin, dans delb. Bec]
DIOPTRIE
749
DIPSACACEES
pi)
i'echnol.) || 1° Appareil muni de pinnules pour viser
objets éloignés.
2» Vieilli. Spéculum.
DIOPTRIE [di-op'-tri] s. f.
5tym. Dérivé du radical de dioptrique {cf. grec ôto-
- -'-t., action de se servir du dioptre), § 282. || Néolog.]
. scientif.) Réfringence d'une lentille. Specialt.
:;ence d'une lentille d'un mètre de foyer, prise pour
; ( (le mesure en ophtalmologie.
)10PTRIQUE [di-op'-trik'] s. f.
M. Emprunté du grec ôioir-rpiXTi, m. s. de 8to-
idj, verbal de 5topâv, voir à travers. || 1637. desc.
; itie de l'optique qui étudie la réfraction de la lu-
II lu, quand elle traverse des milieux de densité diffé-
r|le.
tlORAMA [dyô-rà-mà; en vers, di-ô-...] s. m.
i VM. Composé avec le grec 5ii, à travers, et opafxa,
\ . s ^79. {Cf. panorama.) || Néolog, (1822). Admis acad.
1 S.|
Tableau de grandes dimensions peint avec des cou-
ransparenles, sur une toile sans bords visibles, dont
0 l'éclairage pour présenter divers effets d'optique
< >|j(ictateurs placés dans l'obscurité.
DIORITE [dyô-rïf] s. f. {inasc. littré).
i VM. Dérivé du grec Si&pîl^ctv, distinguer, cette pierre
rmée de parties distinctes, § 282. || Mot dû à hauy.
'■L des se. nat. 1817.)]
: .Minéral.) Roche ignée composée de feldspath et d'am-
e verte.
DIOSCORÉE [dyos'-kô-ré; en vers, di-os'-...] s. f.
Iétym. Emprunté du lat. des naturalistes dioscorea, m.
s' Néolog.]
(Botan.) Plante formant une famille dont le type est
1 name.
DIPHTHÉRIE [dïf-té-ri] et 'DIPHTHÉRITE [dïf-
tj-ït'] s. f
èTYM. Dérivé du grec Stcpôépa, peau, § 282. || 1826. Qu'il
soit permis de désigner cette phlegmasie par la dénomina-
1 de « diphthérite », bretonneau. Traité de la diphth.]
(Médec.) Affection caractérisée par la formation de
f sses membranes dans la gorge. Diphthérite pharjrn-
S ine, croup. — laryngienne, angine couenneuse. || P. ext.
lltitérite cutanée.
j)IPHTONGUE et *DIPHTHONGUE [dïf'-tông'] s. f.
jÉTYM. Emprunté du lat. diphthongus, grec StcpOoyyo!;,
T S. de St, indiquant dualité, et çOôyyoî, son. || xiiie s.
paraucent ne parditongue, G. de coincy, dans delb. Rec.
^97. Quant deulx voieles s'assemblent en une meisme sillebe
retiennent leur plain son, c'est dyptongue , boteauville,
f de rnetrifier français. \ 1694-1835. Diphthongue, acad.]
1" (Gramm.) Réunion de deux sons voyelles pronon-
; d'une seule émission de voix. Les finales « ail.eil », etc.,
ment des diphtongues (ay', ey') dans la prononciation fran-
ge. Il Abusivt. Groupe de deux voyelles dans une môme
labe. {Cf. digramme.) Les groupes « au, ou », etc., qui se
inoncent en français comme des voyelles simples, sont sou-
it appelés diphtongues.
2o (Ane. musique.) Nom donné à la tierce majeure.
DIPHTONGUER et * DIPHTHONGUER [dif'-ton-
tî] V. tr.
ÉTYM. Dérivé de diphtongue, § 154. , Néolog.]
I (Gramm.) Faire devenir diphtongue. L'e de « devoir »
diphtongue en « oi » dans « doit ».
'DIPLOÉ [di-plô-é] s. m.
ÉTYM. Emprunté du grec SntXÔTi, m. s. proprt, « chose
uble ». Sur le genre (le grec est fém.), V. §551.|| xvics.
RÉ, II, 4. Admis acad. 1762 ; suppr. en 1798.]
(Anat.) Il 1° Anciennt. Réunion des deux lames os-
jses compactes formant la surface interne et externe
crâne.
2o P. ext. Tissu spongieux qu'on trouve dans l'é-
isseur de ces os, et en général dans les os plats.
DIPLOMATE [di-plo-maf] s. m.
ÉTYM. Tiré de diplomatique 1, d'après aristocrate, aris-
ratique, etc. § 37. || 1792. Les définitions inventées par les
ilomates pour classer les diverses formes de gouvernement,
BESP. Le Défenseur de la Conslit. n» 1, p. 7. Admis
AD. 1835.]
Celui qui est chargé par un gouvernement de fonc-
tions, de négociations diplomatiques auprès d'un gou-
vernement étranger. || Fig. C'est un—, un homme quia la
finesse, le tact nécessaire pour conduire une affaire.
DIPLOMATIE [di-pl6-mà-si] s. f.
[ÉTYM. Tiré de diplomatique 1, d'après aristocratie, aris-
tocratique, etc. § 37. Il 1791. C'est précisément dans la diplo-
matie qu'un semblable instrument (iiaguette de vérité) parait
plus étrange, linguet, Ann. polit, et littér. xvm, 349. Ad-
mis ACAD. 1798.]
Il Branche de la politique qui concerne les relations
d'un peuple, d'un gouvernement avec un autre, les né-
gociations, les traités internationaux. Se destiner à la — .
Étudier la — . || P. ext. Carrière de ceux qui sont employés
à ces relations. Entrer dans la — . || Fig, Tact, finesse, ha-
bileté qu'on apporte dans la conduite d'une affaire déli-
cate. User de — .
1. DIPLOMATIQUE [di-plô-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scientifique diplomaticus. m. s.
{cf. l'ouvrage de mabillon intitulé : De re diplomatica ,
publié en 1681), dérivé de diploma, diplôme. || 1708. Ilist.
des contest. sur la diplomatique (ouvrage attribué au
PÈRE lallement). Admls acad. 1740.]
Il 1" Relatif aux diplômes, chartes, etc. Écriture — , en
usage dans les diplômes. Édition —, où le texte est scru-
puleusement reproduit, comme si c'était la copie d'un
acte juridique. Substantivt , La —, science qui a pour
objet les diplômes, chartes et autres titres, la vérification
de l'authenticité, de l'intégrité des pièces, etc.
Il 2" Specialt. Relatif aux diplômes qui règlent les rap-
ports des nations entre elles. Le Corps — deDumont (1726),
recueil de traités internationaux. {Cf. diplomate, diplo-
matie.)
2. DIPLOMATIQUE [di-plô-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de diplomate, § 229. || 1791. Pourparlers
diplomatiques, linguet, Ann. polit, et littér. xvm, 8. Ad-
mis ACAD. 1798.]
Il De diplomate. Fonction, mission — . Un agent — . Spe-
cialt. Le corps — , l'ensemble des ambassadeurs, minis-
tres étrangers accrédités auprès d'un gouvernement. Les
formes diplomatiques. || Fig. Être chargé d'une mission — au-
près de qqn, d'une affaire qui demande du tact, de la
finesse.
* DIPLOMATIQUEMENT
vers, -ti-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de diplomatique 2 et ment, § 724.
log.]
Il Selon les usages de la diplomatie. Cette question doit
être résolue —, dans les formes diplomatiques. || Fig. Cette
affaire doit être conduite —, avec du tact et de la (inesse.
DIPLÔME [di-plôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diploma, grec 5tTr)vw[xa, m. s.
proprt, « chose pliée en deux ». || 1732. trév. Admis acad.
1762.]
Il (Antiq.) Pièce officielle (primitivement pliée en deux
et scellée) émanant d'un pouvoir souverain et établissant
ou confirmant un droit, un privilège. Le — militaire (sur
bronze) des soldats romains. — royal, impérial, pontifical,
seigneurial, émané d'un roi, d'un empereur, d'un pape,
d'un seigneur. Un — sur papyrus, sur parchemin. Specialt.
De nos jours. Acte émané d'une université, d'une faculté,
d'une école publique, etc., conférant un grade, un titre.
Le — de bachelier, de licencié, de docteur. Un — de l'École
des hautes études. || P. ext. Le — d'institutrice.
"DIPLÔMÉ, ÉE [di-plô-mé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de diplôme, § 118. || Néolog.]
Il Qui a obtenu un diplôme.
*DIPLOPIE [di-plô-pi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec 8'.ir>>ôo(;, double, et le ra-
dical oTz de certains temps du verbe opav, voir, § 279. ||
1792. ENCYCL. MÉTH.]
Il (Médec.) Affection de la vue où l'on perçoit deux
images du même objet, par défaut de convergence des
deux axes visuels.
*DIPODIE [di-p6-di] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dipodia, grec 5n:o6ca, m. s. \\
Néolog.]
Il (Métr. anc.) Assemblage de deux pieds.
* DIPSACACEES [dïp'-sà-kà-sé] et, vieilli, *DIPSA-
CÉES [dïp'-sà-sé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dipsacus, cardère, §233. || 1721.
di-plo-mâ-tïk'-man; en
Néo-
DTPSADE
Le terme de « dipsacées » duquel nous nous servons pour expri-
mer cette classe de plantes, vaillant, dans Mém. de l'Acad.
des se. ann. 1722, p. 172.]
||(Botan.) Famille de plantes dicotylédones qui a poui'
type la cardère.
' 'DIPSADE [dïp'-sàd'j s. f. et, vieilli, *DIPSAS [dïp'-
sas'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dipsas, grec oit\iiz, m. s. de
Sîijfa, soif. DU BARTAS emploie la forme dipse, Foy, p. 411,
édit. 1610. Sur le genre, V. § 551. || xiii« s. Cil marcha sur
une dipse, qui estoit un serpent menu, Contin. de Guill. de
Tyr, 49. | xvi'' s. Dipsade, rab. iv, 64.]
Il 1° Selon les anciens, serpent venimeux d'Afrique
causant par sa morsure une soif inextinguible et mor-
telle.
Il 2" P. ext. Variété de couleuvre d'Afrique et d'Amé-
rique qui poursuit sa proie jusque sur les arbres.
1. DIPTÈRE [dïp'-tèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dipterus, grec SÎTrxspo;, m. s.
proprt, « à deux ailes w. || 1694. th. corn. Admis acad.
1762.]
Il (Antiq.) Temple entouré de deux rangs de colonnes.
2. DIPTÈRE [dïp'-tèr] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Si, indiquant dualité, et
TtTEpôv, aile, § 281. || 1791. engycl. méth. Admis acad.
1835.]
Il (Hist. nat.) Qui a deux ailes. Spécialt. Les insectes
diptères, et, substantivt, Les Diptères, insectes suceurs
dont les deux ailes supérieures sont seules développées,
les inférieures étant remplacées par des organes rudi-
mentaires. || Vieilli. (Bolan.) Graine — . (F. ailé.)
DIPTYQUE [dïp'-tïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diptycha, grec Sîirxuj^a, m. s.
de Si, indiquant dualité, et tz-zv/t,, pli. acad. ne donne le
mot que sous la forme du masc. plur., à l'imitation du lat.
et du grec. || xyiic-xyiii" s. Justinien... ordonna que son nom
fût rayé des diptyques, ellies dupin, dans tréy. Admis
acad. 1798.]
Il Réunion de deux tablettes jointes par des charnières
et se repliant l'une sur l'autre. (Cf. triptyque.)
Il 1« (Antiq.) Double tablette d'ivoire sur laquelle on
inscrivait, dans l'ancienne Rome, les noms des consuls
et des premiers magistrats; dans l'Église primitive, les
noms des évoques, des bienfaiteurs de l'Église, des mar-
tyrs, etc.
Il 2" P. ext. Tableau , bas-relief recouvert par un vo-
let dont la surface intérieure est également peinte ou
sculptée.
1. DIRE [dir] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. dïcere, m. s. devenu *dio're, *diyre, dire,
§§ 389 et 290.]
I. Faire connaître par le langage (ce qu'on a à com-
muniquer à qqn).
Il 1° Par le langage parlé. Nous nous sommes tout dit,
MOL. Amph. I, 4. Ce que vous m'osez — , ID. Mis. iv, 3. Te
dirai-je un penser indigne, bas et lâche? coRN. Poly. m, 5.
Elles veulent qu'on leur dise tout, fén. Èduc. des filles, 2.
Qui vous l'a dit. Seigneur, qu'il me méprise? R.\C. Andr. ii, 2.
Que cela vous soit dit en passant, mol. Tai't. i, 5. j Absolt.
De ce que je dirais je ne répondrais pas, mol. Mis. v, 1. Sei-
gneur, qu'osez-vous — ? rag. Iph. i, 2. Chère épouse, dit-il,
ID. Andr. m, 8. Le plaisir d'aimer sans l'oser — , pasc.
Amour. Loc. prov. Qui ne dit mot, consent. Loc. explél. La
résolution en est prise, vous dis-je, mol. Mis. v, 1. Avez-vous,
dites-moi, perdu le jugement? id. ibid. iv, 3. || Spe'cialt. \ 1.
Raconter un fait, une nouvelle. Bref, il ne pleura point; un
flatteur l'alla — , la f. Fab. viii, 14. Ne vous ai-je pas recom-
mandé de me venir — d'abord tout ce que vous voyez? mol.
Mal. im. ii, 8. On dit qu'Iphigénie, en ces lieux amenée. Doit
bientôt à son sort unir ma destinée, rac. Iph. i, 2. Quiconque
ne voit guère. N'a guère à — aussi, la f. Fab. ix, 2. Raton
N'était pas content, ce dit-on (à ce qu'on raconte), id. ibid.
IX, 17. I 2. Faire connaître sa volonté. Dites-leur qu'elles
descendent, mol. Pr('c. rid. se. 3. Vous venez pour nous —
de commencer, id. Impr. se. il. Vous n'avez rien qu'à — : Je
mentirai si vous voulez, id. Amph. ii, 1. Il ne se l'est pas
fait — deux fois. Pourquoi l'assassiner?... Qui te l'a dit? rac.
Andr. v, 3. | 3. Exprimer une opinion. Que faites-vous, et
que dira la Grèce? rac. Andr. i, 4. Je suis pour les gens qui
disent leur pensée, mol. Mis. v, 3. Combien tout ce qu'on dit
750
DIRE
^
est loin de ce qu'on pense ! rac. Brit. v, 1. A cause qu'il v'
dit à tous vos vérités, mol. Tari, i, 1. Je lui dis bien son f
ID. Pourc. i, 4. — son mot. Elles dirent vrai, cii. pehrai
Contes, Cendrillon. A — vrai, à vrai — . A qui le dites-voi
Cela va sans —, pour exprimer qu'on est d'avance de !
pinion de qqn. C'est dit, c'est convenu. Qu'en dit-on? —
que pendre de qqn. Tous les autres comédiens... en ont dit I
les maux du monde, mol. Crit. de l'Ec. des f. se. 6. Cha
dit du bien de son cœur, et personne n'ose en — de son est
LA ROCiiEF. Max. 98. Qu'on dise quelque chose, ou qu'or
dise rien, la f. Fab. m, 1. Quoi qu'on dise, et, vieilli, (
qu'on die. Faites-la sortir, quoi qu'on die, mol. F. sav. m
Vous m'en direz tant. — d'un, puis d'un autre, exprimer ta
une opinion, tantôt une autre. Le qu'en dira-t-on, l'opii
publique. Braver le qu'en dira-t-on. | P. ext. Avoir une
nion, croire qqch. On dirait que le ciel est soumis à sa
BOIL. Sat. 5. D. EODRIGUE : Qui l'eût dit... — CHIMÈNE :
notre heur fût si proche et sitôt se perdit? corn. Cid, l
On dirait d'un fou (que cela est d'un fou). C'est comme
dirait un fou. | 4. Énoncer une objection. Mais pourq
diras-tu, cet exemple odieux? boil. Sat. 8. Tout beau, i
quelqu'un, id. ibid. Elle pourr£dt vous — que c'est un peu j
cipiter les choses, mol. Av. i, 5. Vous avez beau — , l
Fab. V, 3. Il n'y a pas à — , cela est ainsi. | P. anal. 1
prendre. Mon cœur s'en est plus dit que vous ne m'en di
rac. Brit. m, 1. Ce que je trouve à — en la confidence
fait Cléopâtre, corn. Pomp. exam. Il y a bien à — . j f .
Vieilli. Avoir, trouver à — (qqn, qqch), le regrette:
vous trouve à — plus que je ne voudrais dans toutes lespa
où l'on m'entraine, mol. Mis. v, 4. En trouves-tu quelq
à — ? GHERARDi, Th. Hol. III, 344. Être à —, faire d('l
Et beaucoup sont à — et d'une et d'autre part, rotrou. An
1,3.
Il 2° Par la parole lue, récitée, chantée. La démang
son de — ses ouvrages, mol. Escarb. se. 1. Je vous dira
vous voulez,... le conte de Peau-d'Ane, id. Mal. im.
Une vieille chanson que je m'en vais vous — , id. Mis.
— des vers. — son bréviaire, son chapelet. — les vêp
Absolt. Débiter. — avecart. Apprendre à — . Ilnesait]
Il 3° Par le langage écrit. Je vous disais, dans ma t '
nière lettre. Je ne vous écris qu'un mot, pour vous — qu(
RAG. Lett. 144. Il Spécialt. Par un livre, une publicali
Tite-Live a raison de — que..., BOSS. Hist. univ. m, 6.
crate, dit Langin, est tombé dans une faute, fén. Lett
l'Acad. 4. Quoi que puisse — Aristote et toute la philosop
mol. D. Juan, i, 1. Et la chanson le dit, la f. Fab. in
I Poét. Célébrer en vers. Je dirai les exploits de ton i'
paisible, BOIL. i?p. 1. Quelque autre te dira... Les faits de
aïeux, LA F. Fab. A M S'' le Dauphin.
Il 4° Par un signe, une manifestation quelconque. 1
ce que disent sous les cieuxTant d'êtres empruntant lavoi}i
la nature, la f. Fab. xi, épilogue. Ce bloc enfariné ne
dit rien qui vaille, id. ibid. m, 18. Que veut-il, et que dit c
lence? rac. Be'r. ii, 5. Je ne sais quel désir le lui disait ai
LA F. Fab. VII, 5. Et ce poison vous dit la volonté du
RAC. Mithr. V, 2. || P. ext. Désigner, nommer. Si je i-
exprimer un auteur sans défaut, La raison dit Virgile, et la
ûuinault, boil. Sat. 2. Qui dit froid écrivain, dit détesi
auteur, id. Art p. 4. Il est ne que tu dis, s'il embrasse leui
CORN. Poly. m, 2. La poudre que tu dis n'est que de la commi
ID. Ment. IV, 3. Se — heureux. Il se dit impotent. (Cf.
disant.)
II. Rendre plus ou moins bien la pensée par l'exp
sion, par le style. Que tout cela est dit élégamment, mol. '
de l'Éc. des f. se. 3. — les choses simplement. Il dit ridic ■
ment des choses vraies, la br. 12. Mes paroles sont assez 1
nés : je les range comme ceux qui disent bien, SÉV. 192. S'
beau, bien disant, la f. Contes, Coupe enchantée. L'ai
bien — , et, substantivt, Le bien — . Le bien faire vaut m
que le bien — . Vieilli. Être sur son bien —, s'écouter
complaisance. || Spécialt. Faire entendre plus ou ni
clairement qqch par les paroles dont on se sert. Ce
l'on conçoit bien s'énonce clairement, Et les mots, pour le
arrivent aisément, boil. Art p. 1. On cherche ce qu'il
après qu'il a parlé, mol. F. sav. il, 7. Que dites-vous? C
ment? Je n'y suis pas, la br. 5. Pour ainsi — , si l'on |
rendre sa pensée par cette expression. Ou pour mieux
pour rendre plus exactement la pensée. Disciples d'A
Ion, nos maîtres, pour mieux — , la f. Fab. m, 1. C'est
— , et, vieilli. C'est tout dit, cela suffit pour faire enteu:^
DIRE
731
DIRIGEABLE
pensée, n est fort enfoncé dans la cour, c'est tout dit, mol.
sav. IV, 3. C'est-à — , cela signifie. Qu'est-ce à — , que veut
cela? que sig-nifie cela? Ce n'est pas à — que, cela ne si-
lifie pas que. Je ne sais ce que ce mot veut — (signifie),
3L. Crit. de l'Ec. des f. se. 3. On sait ce que parler veut — ,
1 comprend à demi-mot. Ce mais, que veut-il — ? couN.
icom. m, 7. Ce quoi qu'on die, en dit beaucoup plus qu'il ne
mble, MOL. F. sav. m, 2. Je ne dis pas cela, iD. Mis. i, 2. |j
i-rf. Se faire comprendre, goûter de qqn. Cela ne me
: rien. One œuvre qui ne dit rien à l'imagination. P. anal.
I cœur vous en dit-il? ôtes-vous sensible à cela? Si le cœur
us en dit. Et quand le cœur m'en dit, CORN. Ment, i, 4.
2. DIRE [dïr] .S', m.
[ÉTYM. Infinitif de dire 1 employé substantivt, § 49. Il
ic s. Et croyez à mon dire, MAROT, Opusc. 8.]
' que qqn dit. Contraste assez plaisant du faire avec le
V MOTTE, Fab. V, 20. Leurs dires ne s'accordent pas. ||
occialt. Ce que qqn dit pour exprimer son opinion. Suivant
|— d'un ancien, mol. Av. m, 1. Tous les gens querelleurs...
— de chacun étaient de petits saints, la f. Fal). vu, 1.
T.jurid.)! 1. Témoignage, estimation. Le — des témoins.
— des experts, à — d'experts. Fir/. Calomnier à — d'ex-
rts (sans retenue), beaumarciî. B. de Sév. ii, 8. | 2. Ce
l'une partie allègue à l'appui de sa cause, et, p. ext.
ècede procédure contenant les moyens, défenses, etc.,
une des parties. Un — de six rôles.
DIRECT, ECTE [di-rekt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. directus, m. s. {Cf. droit.) ||xiiie s.
i.xte dans godef. SuppL]
II Qui va droit au but. Suivre la route directe. Spécialt.
train —, qui a moins de stations, qui s'arrête moins que
B trains omnibus. || Fig. Une attaque directe contre qqn. Une
3uve directe, un argument — . || Spécialt. | 1. La ligne directe,
rie des degrés de parenté entre personnes descendant
ne de l'autre. Descendre de qqn en ligne directe. Être Thé-
ier — de qqn. j 2. (Gramm.) Construction directe, qui suit
succession logique des termes, sujet, verbe, attribut,
mplément —, sur lequel porte l'action du verbe sans in-
l'itiédiaire. Cas directs, le nominatif, qui sert de sujet,
I l'accusatif, qui sert de complément direct. Proposition
lecte (par opposition à proposition inverse), oîi il n'y a
js de renversement de termes. | 3. Raison directe (par op-
Isition à raison inverse), rapport d'une quantité à une
Itre en vertu duquel l'une s'accroît quand l'autre s'ac-
joît,et décroît quand l'autre décroît. 14. (Musique.)
imvement — (par opposition à mouvement contraire), que
ivent deux parties qui montent ou descendent en môme
Tips. Intervalle — (par opposition à intervalle renversé).
I. Contributions directes ( personnelle , foncière, mobi-
re, etc.), payées sur ce qu'on possède (par opposition
X contributions indirectes, fournies par la consommation ,
i ventes, échanges, etc.). | 6. (Droit féod.) Seigneur —,
lui dont relève immédiatement un fief, une censive. P.
t. Seigneurie directe, et, substantivt, Directe. Le droit de
Is et de ventes qui est, à mon avis, ce que l'on appelle — ,
LH. Lett. 58.
DIRECTEMENT [di-rêk'-te-man] adv.
[ÉTY^^ Composé de directe et ment, § 724. [Cf. droite-
int.) Il xiv^ s. Texte dans godef. SuppL]
D'une manière directe. Le dos tourné — au prêtre, la
8. Aller — au but. || Fig. Des avantages qui ne les regar-
nt pas —, la rochef. Mém. 1650. || P. ext. S'adresser —
iqn, sans prendre aucun intermédiaire.
DIRECTEUR, TRICE [di-rêk'-teur, -trïs'] s. m. et f et
/•
[ÉTYM. Emprunté du lat. director, trix, m. s. || 1512. Que
isjours soit de toy directeur, Épit. de Henri VII à Henri
II, dans DELB. Rec.]
I. S. m. et f. Celui, celle qui dirige. Le — d'une admi-
tration, d'une compagnie, d'une usine, d'une meuson de com-
vce, celui à qui la gestion des affaires est confiée. Un —
m ministère), celui qui a la gestion d'une des bran-
le l'administration de ce ministère. Le — des beaux-
j. I Spécialt. Membre d'un directoire, du Directoire.
'S — d'un théâtre, celui qui est à la tête de l'exploita-
II, de la gestion. Le — de l'Académie française, celui des
adémiciens qui exerce la fonction de président. Le —
n établissement d'instruction publique. La directrice d'une
lie, d'une salle d'asile. Un — de conscience, ecclésiastique
une personne consulte habituellement sur la règle de
conduite qu'elle doit suivre en ce qui touche la cons-
cience. Absolt. Le capital pour une femme n'est pas d'avoir
un — , mais de vivre si uniment qu'elle s'en puisse passer, la
BU. 3. C'est, me répondit-il, un prédicateur et, qui pis est, un
—, MONTESQ. Lett. pets. 44.
II. Adj. Le comité — . | Fig. n n'a pas de principe — . ||
(Géorn.) Ligne directrice, et, substantiot, La directrice, gé-
nératrice des autres lignes qui déterminent une figure
géométrique.
•directif, IVE [di-rêk'-tïf, -llv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. directus, part, passé de dlrlgere, di-
riger, § 257. Il xiiic-xiv" s. Prudence est directive des vertus
morales, u. de gauchy, dans godef. SuppL]
Il Qui a pour objet de diriger. Soumis aux lois, non quant
à la puissance coactive, mais quant à la puissance directive,
BOSS. Polit. IV, I, 4.
direction [di-rêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYTM. Emprunté du lat. directlo, m. s. || xv^ s. Verge de
direction, Psaut. dans delb. Rec]
I. Action de diriger. Avoir, prendre la — de l'expédi-
tion. On lui a confié la — de l'entreprise. || P. ext. \ 1. Fonc-
tion, poste de directeur (dans une administration, dans
un ministère, etc.). | 2. Fonction de directeur dans un
théâtre, et, p. ext. durée de cette fonction. La — de la Mon-
tansier au Palais-Royal. | 3. Ensemble de services confiés à
un directeur. La — des douanes. — du génie, de l'artillerie,
circonscription territoriale comprenant les établissements
chargés de l'entretien de l'artillerie, des travaux du génie
militaire. I 4. iVéo/0,9. Réunion de ceux qui dirigent. S'adres-
ser à la — du journal. || Spécialt. (Ane. droit.) Régie par un
syndic de biens abandonnés à des créanciers, ou appar-
tenant à un interdit. De gros biens que j'ai en — .regnard,
Attendez-moi sous l'orme, se. 13. Les règles données par
Descartes pour la — de l'esprit. Spécialt. — de conscience, et,
absolt, —, fonction de directeur de conscience. || (Casuis-
tique.) — d'intention, artifice par lequel on se donne à soi-
même un motif plausible pour un acte condamnable.
Voilà un bien beau fruit de la — d'intention, pasc. Prov. 7.
II. Il 1" Ligne de conduite qu'on suit. Suivre une fausse
— . La — donnée à une entreprise, à des travaux, à des re-
cherches.
Il 2" Ligne droite suivant laquelle un corps se meut ou
est disposé. La — de l'aiguille aimantée. La — suivie pax un
projectile. La — des courants. Changement de — d'un navire,
d'une troupe en marche. La — des rayons lumineux. La — d'im
mouvement, d'une force. La — d'un filon dans la mine, n est
parti dans la — de Versailles.
DIRECTOIRE [di-rek'-twàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. directus, part, passé de dlrlgere, di-
riger , d'après directorium, mot qui existe avec un autre
sens en lat. class. § 249. || (Au sens I.) xv^ s. Texte dans
godef. SuppL Admis acad. 1762. | (Au sens II.) Admis
AC.\D. 1798, suppl.]
I. Ce qui est destiné à diriger. Spécialt. (Liturgie.)
Guide, livre oii sont marqués les offices de chaque jour.
Il Fig. C'est la clef... et le juste —, st-sim. Paraît. 293.
II. Conseil chargé de la direction des affaires publi-
ques. Le — du département (de 1789 à 1799). || Spécialt.
Commission de cinq membres investie du pouvoir exé-
cutif en France, de 1795 à 1799.
*DIRECTORAT [di-rêk'-to-ra] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de directeur, d'après la forme lat. direc-
tor, § 254. Il xvii« s. F. à l'article.]
Il Rare. Fonction de directeur, durée de cette fonction.
Sous son — (de Gombaud), Messieurs de l'Académie ayant
opiné..., MÉN. Observ. sur Malherbe.
1. DIRECTORIAL, ALE [di-rêk'-tô-ryàl; en vers, -ri-àl]
adj.
[ÉTYM. Dérivé de directoire, d'après la forme lat. direc-
torium, § 238. Il 1796. V. à l'article. Admis acad. 1835.]
Il Qui appartient au Directoire. Propriétés directoriales,
PASTORET, Rapp. du 13 mars 1796, dans lallement,
Choix de rapp. xvi, 40. Pouvoir — . Arrêtés directoriaux.
2. "DIRECTORIAL, ALE [dl-rêk'-tô-ryàl; en vers,-v\-
àl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de directeur, d'après la forme lat. director,
§ 238. Il Néolog.]
Il Qui a rapport au directeur (d'un théâtre, d'une ad-
ministration, etc.). Le despotisme — .
* DIRIGEABLE [di-ri-jabl'] adj.
DIRIGEANT
— 752 —
DISCIPLINE
[ÉTYM. Dérivé de diriger, § 93. || Néoloq.]
Il Qu'on peut diriger, faire mouvoir dans l'espace sui-
vant une certaine ligne. Ballon — .
DIRIGEANT, ANTE [di-ri-jan, -jânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de diriger, § 47. || Nëolocj. Admis
ACAD. 1835.]
(j Qui est chargé de diriger. Ministre —, chargé de la
direction principale de la politique. Les classes dirigeantes,
les classes éclairées et riches, qui ont le rôle principal
dans l'État.
DIRIGER [di-ri-jé]f. <?•.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dirigera, m. s. \\ 1549. R. est.]
I. Faire fonctionner suivant une certaine ligne de con-
duite. — une compagnie, une maison d'éducation. L'école est
dirigée par des sœurs. — une entreprise, des travaux. — un
théâtre, un journal, une revue. — le ménage. — l'esprit, les étu-
des de qqn, ses lectures. || Specialt. — la conscience (en par-
lant d'un ecclésiastique), tracer à qqn la règle de conduite
qu'il doit suivre en ce qui touche la conscience. Ahsolt.
Une femme qu'on dirige, la br. 3. | (Casuistique.) — l'inten-
tion, se donner un motif plausible pour un acte condam-
nable. Notre grande méthode de — l'intention, pasc. Prov. 7.
II. Faire mouvoir dans un certain sens, vers un but
déterminé. — son cheval. — le navire. Se — à l'aide de la
boussole. — un badlon. Il se dirige vers nous. — un condamné
sur un pénitencier. L'aiguille aimantée se dirige vers le nord.
P. anal. — ses yeux, ses regards, vers un point de l'espace.
Il Fie/. Tourner vers un but. Ses travaux dirigés vers le bien
public, CONDORCET, Éloçje de Linné. — son attention sur un
point. — des poursuites contre qqn.
DIRIMANT, ANTE [di-ri-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dirimens, entis, part. prés, de
dirimere, empêcher, écrit dirimant sous l'influence de la
conjugaison française, § 503. |l 1701. furet. Admis acad.
1718.]
\\ (Droit.) Qui rend nul (un mariage). Cause dirimante de
mariage. Les deux premiers moyens ne sont point dirimants,
DUCLOS, L. XI, II, 416. Empêchement formel, absolu, —, j.-b.
Rouss. Hypocondre, v, 3.
DISCALE [dïs'-Iiàl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dialect. discale (ital. calo),
m. s. § 12. Sur le genre (acad. fait le mot du fém.), V.
§ 550. Il 1754. ENCYCL. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Déchet produit dans le poids de certai-
nes marchandises, particulièrement de la soie, par évapo-
ration de l'humidité qu'elles contenaient.
*DISCANT [dïs'-lian]. V. déchant.
* DISCERNABLE [di-sèr-nàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de discerner, § 93. || 1790. On poids dis-
cernable, DE LUC, dans Journal de physique, xxxvii, 304.]
I] Qui peut être discerné.
DISCERNEMENT [di-sèr-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de discerner, § 145. {Cf. discrétion.) ||xviie s.
V. à l'article.]
I. Vieilli. Action de séparer ce qui est confondu parmi
d'autres choses. Pour faire le terrible — des boucs et des
brebis, mass. Petit Nombre des élus. Le — des viandes à cer-
tains jours, BOURD. Exhort. Ire théor.
II. Il 1° Action de distinguer qqch par le regard. Cer-
taines affections de l'œU altèrent le — des couleurs.
Il 2» Action de distinguer qqch par la pensée. Le — du
bien et du mal. Le — des personnes, la br. 5. Une prompte con-
naissance, par le — , des gens avec qui il avait à traiter, st-sim.
i, 227. Il Aljsolt. L'âge de —, où l'on peut discerner le bien
du mal, oîi l'on devient responsable légalement. Lorsque
l'accusé aura moins de seize ans, s'il est décidé qu'il a agi sans
—, il sera acquitté. Code pénal, art. 66. L'esprit de — . Après
l'esprit de —, ce qu'il y a de plus rare au monde ce sont les
diamants et les perles, la m\. 12. || P. e.xt. Action de discer-
ner. Avoir, montrer du — . D'un fin — sa grande âme pourvue,
MOL. Tart. V, 7. Un bon prince... Avec — punit et récompense,
CORN. Cinna, ii, 1.
DISCERNER [di-sèr-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discernere, m. s. \\ xiii" s. Dis-
semer et despartir, Coût. d'Artois, dans delb. Rec.]
I. Vieilli. Séparer (ce qui est confondu parmi d'autres
choses). On verra l'innocent discerné du coupable, rac. Esth.
II, 6. Les miracles discernent la doctrine (vraie d'avec les
fausses), et la doctrine discerne les miracles (vrais d'avec
163 faux), PASC. Pens. xxm, 1.
II. Il 1° Distinguer (qqch) parles sens. Chacun (des r
battants)... Ne pouvait — où le sort inclinait, corn. Cid.
3. A peine sur son banc on discernait le chantre, boil. Lut)
— tous les détails à l'aide du microscope. Mille cris confus
laissent — que « Vive Héraclius ! », CORN. lier, v, 6.
Il 2" Distinguer (qqch) par la pensée. — le vrai du fauy
bien du mal. Sachez de l'ami — le flatteur, boil. Art y
Que tu discernes mal le cœur d'avec la mine ! corn. Poly. .
Discernez-vous si mal le crime et l'innocence? rac. l'Iii'd.
3. Absolt. — les véritables intentions de qqn. — de quel c
estle devoir. Tout ce qui est mérite se sent, se discerne, \.x v.'
DISCIPLE [di-sipl'J s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. discïpulus, m. s. de\
disciple sous l'influence des mots de formation pop. * '.
Il xnc s. Lideciple de son covant, chrétien de troyes, '
valier au lion, 16.]
Il 1° Celui qui suit les leçons d'un maître. Socrate c
la prison, entouré de ses disciples. Platon eut pour — Arisf
Il /■•. anal. Jésus-Christ et ses disciples. Les disciples d'Emnic,
auxquels Jésus-Christ apparut à Emmaiis.
Il 2» Celui qui suit la doctrine de qqn. — d'Épicure.
philosophie, Bossuet est le — de Descartes. Les dominiea
sont disciples de saint Thomas. P. anal. On me croit son
et je le tiens à gloire, corn. Nicom. ii, 3. — des anciens.'
deux rivaux d'Horace, héritiers de sa lyre. Disciples d'ApoD
LA F. Fab. III, 1. N'oser se déclarer son — , c'est être i
persécuteur, mass. St Etienne.
DISCIPLINABLE [di-si-pli-nàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de discipliner {cf. lat. disciplinabilis, m. ,
§ 93. Il xve s. Disciplinable et corrigible, Ilist. de la Tùii
d'or, dans dociiez, Dict.]
Il Qui peut être discipliné. Race, caractère peu — . Fi
n'était plus question d'artifice pour paraître jeune, mon visage
dessus n'était plus —, mariv. Spectateur franc. (1723), !
DISCIPLINAIRE [di-si-pli-ner] adj.
[ÉTYM. Dérivé de discipline, § 248. Paraît inusité ;
xvii« et xviiic s. Il 1611. coTGR. Admis acad. 1835.
Il Qui se rapporte à la discipline. Des mesures
naires. Pouvoir — de la chambre des notaires. Peines
naires, appliquées aux membres d'un corps pour
contre la discipline.
*DISCIPLINAIREMENT [di-si-pU-nèr-man ; enW
-nè-re-...] adv.
[ÉTYM. Composé de disciplinau-e et ment, § 724. WNéok
Il D'une manière disciplinaire. lia été puni -
DISCIPLINE [di-si-plin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disciplina, m. s. \\ xi^ s. De J
razins verrat tel discipline, Roland, 1929.]
I. Anciennt. (Sens venu du lat. ecclés.) Châtiment
.sert à maintenir la règle. || P. ext. De nos jours. Ii
ment de flagellation pour se mortifier. Laurent, se:
haire avec ma — , mol. Tart. m, 2. Se donner la — .
H. Règle de subordination et de bon ordre impos
membres d'un corps. Charlemagne... rétablissait les se:
et la — ecclésiastique, boss. Hist. univ. i, 11. La — judii
Conseil de — , élu par les avocats, les avoués, les noti
pour veiller à l'observation des règles profession
et à la dignité du corps. Il y a près de chaque tribuni
une chambre des notaires chargée du maintien de la —
donn. du I2 janvier 1843. \\ La — militaire, règle de s:
obéissance imposée dans l'armée. Ayant eu soin de
une exacte — dans le camp, fén. Tél. 18. || /*. ext.
gnie, bataillon de — , composé de militaires qui, ayante
rite une peine, sont soumis à un régime rigoureux. lij
scolaire, règle uniforme d'obéissance imposée aux él'
dans un établissement d'éducation. || Être sous la — de
sous la règle qu'il impose. Ils venaient faire pénitence i|
sa — , BOSS. Panég. St Rernard, 2. \\ Fig. La — des mi
La — de l'esprit, du cœur. Dompter sous une exacte et foi
Ces inséparables flatteurs (les passions), corn. hnit. I,
III. (Sens repris du lat. classique, à l'époque d
Renaissance, tombé aujourd'hui en désuétude.) TU
de l'enseignement imposée par un maître à ceux %
veut former. Démocrite, après avoir demeuré longtemps
la — de Leucippe, fén. Vies des Philos. Démocr. Mélanol
qui se rangea sous sa — (de Luther), boss. Var. i, 35.
anal. Ce héros élevé sous une — sévère, BOSS. Hist.
m, 4. Ce peuple barbare... Sous notre — est devenu roi
CORN. Sertor. i, 1. Les troupes thébaines de la — d'I
nondas, BOSS. Hist. univ. i, 8.
diai|É|
irsi
DISCIPLINER
DISCIPLINER [di-si-pli-né] v. tr.
[ÉTVM. Dérivé de discipline, g 154. || xii» s. Chascune noit
iseit sa char discipliner, garn. de pont-ste-max. St Tho-
las, 3857.]
I. Anciennt. Châtier. || Spécialt. — la chair, flageller
)n corps.
II. Accoutumer à la discipline. || Spécialt. \ 1. — ses
oupes. Dne armée bien disciplinée. | 2. Des écoliers disciplinés.
Fig. — la volonté, le cœur, l'esprit.
DISCOBOLE [dïs'-ko-bùl] s. m.
r icTYM. Emprunté du lat. discobolos, g-rec SiaxoêôXoî,
/. .b\ Il (Au sens I.) xvio s. Les discoboles jettoyent une
Dule, GuiLL. DU cnouL, dans delb. Rec. Admis acad.
762. 1 (Au sens II.) Mot dû à cuvier, Règne animal (1817),
, 224.]
I. (Antiq.) Athlète lançant le disque.
II. Fig. Espèce de poisson à nageoires ventrales réu-
ics soUs la gorge en forme de disque.
•DISCOLORE [dïs'-kô-16r] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discolor, m. s. \\ 1546. Aucuns
lufz sont blancs , autres discolores, p. de changy, Singul.
Pline, dans delb. Rec. Repris à la fin du xviiio s.]
r. scientif.) Qui présente deux couleurs différentes.
, /ait. (Botan.) Feuille —, dont les deux faces diffèrent
c couleur.
'DISCOMPTE [dïs'-kônf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ifal. disconto, m. s. et écrit dis-
ompte sous l'influence de compte, § 12. {Cf. décompte.) ||
705. LAw, ^c Mé7n. sur les banq.]
Il Vieilli. Escompte.
* DISCOMPTER [dïs'-kon-té] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. discontare, m. s. et écrit dis-
ompter sous l'influence de compter, § 12. {Cf. décompter.)
1723. SAVARY, Dict. du comm.]
Il Vieilli. Escompter.
DISCONTINU, UE [dïs'-kon-ti-nu] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. discontinuus, m. s. % 217.
l'araît inusité aux xvii" etxvni" s. || xiv^ s. Proportionalité
jiscontinue, oresme, Ètk. v, 8. Admis acad. 1878.J
I Non continu.
■ 1" Qui cesse par moments d'avoir lieu. Un mouvement
-. Spécialt. (Droit.) Servitude discontinue, qui ne s'exerce
Il au fur et à mesure des besoins de ceux qui en jouis-
enl.
I II 2" Qui ne présente pas une suite uniforme. || Spé-
]ialt.\ 1. (Musique.) Voix discontinue, le chant qui pro-
i'ilo par intervalles musicaux (par opposition à la pa-
ok-, dont le ton est sensiblement uniforme).] 2. (Arithm.)
luantité discontinue, formée d'une collection d'êtres, d'ob-
ets distincts qu'on peut immédiatement compter. {Syn.
iiscret.) j 3. (Algèbre.) Fonction discontinue, qui ne varie
)as pour des variations infiniment petites de sa variable.
DISCONTINUATION [dïs'-kon-li-nuà-syon] s. f.
[iTYM. Emprunté du lat. scolast. discontinuatio, m. s.
217. Il xiv<= s. Sans discontinuation, oresme, dans meunier,
' sîir Oresme.]
action de discontinuer. Deux ennemis irréconciliables,
lont l'un persécute l'autre sans — , pasc. Compar. des chré-
lens. Dieu ne nous a pas donné pour n'en pas faire usage, le
lambeau qui nous éclaire sans — , Boss. Conn. de Dieu, A
^'■1^ le Dauphin.
DISCONTINUER [dïs'-kon-tl-nué ; en vei^s, -nu-é] v. tr.
-t i)itr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. discontinuare, m. s.
; 217. Il xiyfi s. Elles discontinuent leurs services, Ménaaier,
, 176.]
II 1<* V. tr. Ne pas continuer. On a discontinué les opé-
ations du siège. Les jeux longtemps discontinués, boss. Hist.
(niv. I, 6. Il Avec un infinitif pour complément. Jean Huss
l'ajamais discontinué de dire la messe, BOSS. Dif. communion.
Il 2» V. intr. La pluie a discontinué.
DISCONTINUITÉ [dïs'-kon-ti-nui-té ; en vers, -nu-i-té]
[ÉTYM. Dérivé de discontinu, d'après continuité, § 255. ||
1775. GRiGNON, Ai^t de fabriq. le fer, p. 135. Admis acad.
1878.1
Etat de ce qui est discontinu. La — des couches de ter-
•ain.
DISCONVENANCE [dïs-konv'-nâns' ; en vers, -kon-
ve-...] s. f
DlCT. FR.\NÇ.
753
DISCORDE
[ÉTYM. Dérivé de disconvenir, d'après convenance, § 262.
[Cf. lat. disconvenientia et anc. franc, desconvenance \ Il
1549. R. EST.]
Il 1" Le fait de ne pas convenir à qqch, à qqn. La cap-
tivité abrège moins leur vie que la — du climat, buff. Élé-
phant. La passion n'est dans eux que l'amour de leurs conve-
nances et la haine de leurs disconvenances, B. de st-p. Uarm.
de la nat. 5, Anitn.
Il 2o Rapport de deux choses qui ne se conviennent
pas. Toute la nature est pleine de convenances et de discon-
venances... selon lesquelles les choses ou s'ajustent ensemble
ou se repoussent, BOSS. Conn. de Dieu, v, 2. Selon la — que
nous trouvons entre nous et ces objets, J.-,i. rouss. Pjin 1.
Grande — Pour faire consoner votre âge et son enfance, ROCHON
DE CHABANNES, Heureusement , se. 1. || (Gramm.) La — de
deux termes, l'impossibilité pour eux de s'accorder.
DISCONVENIR [dïs'-konv'-nir ; en vers, -kon-ve-...]
V. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disconvenire, m. s. {Cf. décon-
venir.) Il 1549. R. EST.]
Il 1° Ne pas convenir (à qqch, à qqn). Ce poste ne lui dis-
convient pas.
Il 2° Ne pas convenir (de qqch.) (Ne s'emploie guère
qu'avec la négation.) Vous ne sauriez — de cela. Les gentils
n'ont pu en —, boss. Hisl. univ. ii, 26. Je ne disconviens pas
que cela ne soit vrai.
1. DISCORD [dïs'-kôr] s. m.
[ÉTYM. Anc. franc, descort, subst. verbal de descorder
(pour discorder), §52, devenu discord par réaction étymo-
logique, § 505. Il xiie s. Et onques puis n'i ot descort ne fé-
lonie, AUDEFRoi LE BATARD, dans P. PARIS, Romanccro,
p. 27. I xiv" s. De ce sont il a discort, oresme, Éth. dans
LITTRÉ.]
Il Vieilli et poét. Désaccord, discorde. Prenez soin d'a-
paiser les discords de mes fils, corn. Œdipe, V, 6. Dans nos
discords j'ai fait plus d'un naufrage, bérang. Bon Vieillard.
2. DISCORD [dïs'-kor] adj. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discors, ordis, m. s. \\ 1.304.
Que les arbitres fussant discors en aucune chose, dans godef.
descort.]
Il Dont les parties ne sont pas d'accord. Un piano —,
dont certaines cordes sont au-dessous ou au-dessus du
ton. Il Fig. {peu usité). Nous déclarer discords et inaccor-
dables, Mirabeau, dans Mirabeau peint par lui-même, i,
372, Méjan. | P. ext. Un esprit, un caractère — , qui n'est
pas d'accord avec lui-môme.
DISCORDANCE [dïs'-kôr-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Anc. franc, descordance, dérivé de descorder (pour
discorder), § 146, devenu discordance par réaction étymolo-
gique, § 505. I! xiio s. Entr'als n'est ire ne orgoilz Dissension
ne discordance, BEN. de ste-more, Troie, 13282.]
Il Caractère discordant. La — des sentiments, des opi-
nions. Il La — des lignes, des couleurs dans im tableau. || La —
des sons, des instruments. || (Géologie.) — des stratifica-
tions, situation des stratifications dont les couches ne
sont pas sur des plans parallèles entre eux.
DISCORDANT, ANTE [dïs'-kôr-dan, -dânl'] adj.
[ÉTYM. Anc. franc, descordant, adj. parlicip. de descor-
der (pour discorder), § 47, devenu discordant par réaction
étymologique, § 505. || xiie s. Quand vos encor aveiz discor-
danz pensés, Job, dans delb. Rec]
Il Qui présente un désaccord choquant Des opinions dis-
cordantes. Les productions les plus discordantes avec les bons
modèles, d'alemb. Eloges, Marivaux. || Les lignes de ce
bâtiment sont discordantes. || On assemblage — de couleurs. ||
Des voix discordantes. Des instruments discordants. L'art de
faire jurer une discordante guitare, montesq. Lett. pers. 78.
Il Spécialt. (Géologie.) Stratification discordante, formée
de couches dont les plans de stratification ne sont pas
parallèles.
DISCORDE [dïs'-kôrd'] .f. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. discordia, jn. s. On trouve
qqf en anc. franc, descorde, sous l'influence de descorder
(pour discorder). || xii" s. Discorde et enemistiez, Énéas,
2410.]
Il 1° Dissentiment profond qui arme des personnes
les unes contre les autres. Les discordes civiles. Il semble
qu'à ces mots notre — expire, corn. Hor. i, 3.
Il 2» Personnification mythologique de la discorde.
La déesse Discorde ayant brouillé les dieux. Et fait un grand
48
DISCORDER
— 754 —
DISCRÉTION
procès là-haut pour une pomme, la f. Fab. vi, 20. La Discorde
aux crins de couleuwes, Peste fatale aux potentats, malh.
Pocs. 53. La Discorde maîtresse Avait sur tous les yeux mis
son bandeau fatal, Rac. Iph. v, 6. || Jeter une pomme de —
(par allusion à la pomme d'or jetée par la Discorde aux
noces de Thétis et de Pelée), semer une cause de dis-
corde. Il La Discorde est au camp d'Agramant (par allusion
à un passage du Roland furieux d'Arioste, où l'archange
Michel envoie la Discorde au camp d'Agramant).
Il 3o P. plaisant. Fig. Au jeu d'hombre, la réunion
des quatre rois (qu'on suppose ne pouvoir s'accorder
ensemble).
DISCORDER [dïs'-kôr-dé] V. intr.
[ÉTYM. Anç. franc, descorder, du lat. dïscordare, m. s.
§§ 342, 295 et 291, devenu discorder par réaction étymo-
logique, § 505. Il xii° s. Tuit se descordent, du conseil sont
torné, Garin le Loher. i, 2, P. Paris. | 1539. Discorder, r.
EST,]
Il Vieilli. Présenter un désaccord choquant. || Spé-
cialt. (Musique.) Des instruments qui discordent entre eux.
DISCOUREUR, EUSE [dïs'-kou-réùr, -retiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de discourir, § 112. || xvi<> s. Les plus sub-
tils et grands discoureurs, marg. de valois, Heptam. 51.]
Il Celui, celle qui aime à discourir. J'y vis un homme grave
au milieu de cinq ou six discoureurs, montesq. Lett. pers. 132.
Dn — artificieux, fén. Dial. anc. 6. Fade —, la br. 5. Paix !
discoureuse, mol. Am. méd. ii, 2.
DISCOURIR [dïs'-kou-rîr] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discurrere, ?tt. s. (proprt, « cou-
rir çà et là ))), devenu discourir sous l'influence de courir,
§ 503. Il xiie-xine s. Discurre, Dial. Grégoire, p. 20. | 1539.
Discourir, R. EST.]
Il 1" Parler, s'entretenir de choses diverses. Discourons
d'autre affaire, mol. F. sav. Il, 8. Eux discourant, pour trom-
per le chemin. De chose et d'autre, la f. Contes, Oraison.
Marchons, sans — , corn. Cid, ii, 2.
Il 2° Parler en s'étendant sur un sujet, en en traitant
les diverses parties. — , en Caton, des vertus et des vices,
BOIL. Sat. 9. Nous, discourant des choses de la terre, Mor..
Sgan. se. 2. || Absolt. Ceux qui forment un cercle, pour —,
LA br. 6.
DISCOURS [dïs'-kour] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discursus, m. s. devenu dis-
cours sous l'influence de cours, § 503. || 1539. R. est.]
I. Ce qu'on dit d'une manière suivie.
Il 1° Ce qu'on dit en conversation. Au — qu'il m'a fait
que saurais-je comprendre? mol. Et. il, 11. C'est à vous, s'il
vous plaît, que ce — s'adresse, ID. Mis. i, 2. Oui, vos moindres
— ont des grâces secrètes, RAC. Esth. m, 4. Qu'a de fâcheux
pour toi ce — populaire? CORN. Cid, iv, 2. Je sais bien les —
dont il le faut bercer, mol. Et. i, 5. On sème de sa mort d'in-
croyables — , RAC. Phèd. II, 1. Quel est votre dessein après
ces beaux — ? corn. Cinna, ii, 2. A tous ces beaux — j'étais
comme une pierre, boil. Sat. 3. || Spécialt. Ce qu'on dit,
par opposition à ce qu'on fait, à ce qu'on pense. Dressent
cent fois le jour, en — , une armée, Régnier, Sat. 6. Et qu'en
toute rencontre Le fond de notre cœur dans nos — se mon-
tre, mol. Mis. 1, 1. Que sert d'affecter un superbe — ? rac.
Phèd. I, 1.
Il 2° Développement didactique parlé ou écrit sur un
sujet. I 1. — d'ouverture, discours, généralement écrit,
prononcé par un professeur à l'ouverture d'un cours pu-
blic. I 2. Les Discours sur l'homme, de Voltaire. Le Discours
sur les passions de l'amour, de Pascal.
Il 3° Développement oratoire sur un sujet déterminé,
que qqn prononce devant une ou plusieurs personnes, en
l'animant par l'action. Un — éloquent. Dn — préparé, impro-
visé. Quel avantage n'a pas un — prononcé sur un ouvrage
qu'on écrit, la br. 15. Elle... devait être aussitôt après le sujet
d'un — semblable, BOSS. D. d'Orl. L'exorde, la péroraison,
le corps d'un — . Les — de Démosthène, de Cicéron. — aca-
démique, prononcé devant une académie. — de réception,
l)rononcé par un membre nouvellement élu à son entrée
dans une académie.
II. La suite des mots, des phrases qui forment le lan-
gage écrit ou parlé. Se servir du — familier. Le — soutenu.
Ils attifent leurs mots, enjolivent leur phrase. Affectent leur
—, RÉGNIER, Sat. 9. Elle a le — concis, rkgnard, Bal,
se. 8. Sans cesse en écrivant variez vos — , boil. Art p. 1.
(Gramm.) Les parties du —, les divisions grammaticales
dans lesquelles se rangent les mots. Les Latins comptaient
neuf parties du — ; on en compte dix en français.
DISCOURTOIS, OISE [dïs'-kour-twà, -twàz'] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. discortese, )n. s. devenu diS'
courtois sous l'influence de courtois, § 12. || 1416. Officiers
convoyteux, Descourtois ni malicieux, le Livre Caumotd,
dans DELB. liée. \ 1611. Discourtois, cotgr.]
Il Non courtois. Un chevalier — . Un langage — . Nosfem-
mes de province ont l'entretien — , regnaru, Bal, se. 7.
* DISCOURTOISEMENT [dïs'-kour-twàz'-man; en
l'ers, -twà-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de discourtoise et ment, § 724. || xvi's.
Trop discourtoisement fut respondu, brant. i, 83.]
Il D'une manière discourtoise.
DISCOURTOISIE [dïs'-kour-twà-zi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. discortesia, m. s. devenu dis-
courtoisie sous l'influence de courtoisie. Au commence-
ment du xv^ s. L. DE PREMIERFAIT, traduisant Boccace,
emploie descourtoisie. || xvi^ s. Ce seroit une notable dis-
courtoisie, MONTAIGNE, I, 13.]
Il Manque de courtoisie. Telle — Ne me vint ni viendi
jamais en fantaisie , h.AlRDY, Felismene , 849. Sa naturelle —
PEIRESC, Lett. 97.
DISCRÉDIT [dïs'-kré-di] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. discredito, m. s. subst. vei
bal de discreditare {cf. décréditer), § 12. || 1719. Arrêt du
Conseil d'Etat. Admis acad. 1740.]
Il Diminution du crédit dont jouit une valeur. Le — des
billets de la banque de Law. Le — de vos assignats, BRISSO :
dans LALLEMENT, Cfioix de rapp. ix, 194. i| P. ext. Dimi
nution de la confiance dont jouit qqn. Le — où il est tombé,
DISCRÉDITER [dïs'-kré-di-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de discrédit, § 154. || acad. admet discré-
dité en 1798, discréditer en 1835.]
Il Faire tomber (une valeur) dans le discrédit. Payer en
papier discrédité. || P. ext. Décréditer (qqn). On l'a discrédité
dans l'esprit du roi. Pour s'accréditer auprès de ceux qui onl
plus de piété que de lumières, il se discrédite auprès de oeu:
qui ont plus de lumières que de piété, montesq. Défense cl
l'Espr. des lois, 3.
DISCRET, ETE [dïs'-krè, -krêt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discretus, part, passé de dis
cernere, discerner, qui ne se trouve en lat. class. qu'ai
sens propre de « séparé », mais qui a pris en bas lat. h'
sens de « capable de discerner, instruit ». || xii^ s. Tant lu
sages et fu disorez, ben. de ste-more, Troie, 27389.]
I. Proprt. Qui discerne.
Il 1° Qui se conduit avec discernement. Vénérable et
discrète personne, titre honorifique qu'on donnait aux ec-
clésiastiques gradués. En sage et discrète personne. Maître
chat excusait ces jeux, laf. Fab. xii, 2. || Spécialt. îère —,
mère discrète, chacun des religieux, chacune des religieu-
ses qui forment le conseil du supérieur, de la supérieure.
[Cf. discrétoire.)
Il 2» P. ext. Qui ne fait que ce qu'il convient de faire.
Se montrer — dans l'usage qu'on fait de qqch. Faire un usage
— de son autorité. Une conduite discrète. || P. anal. Un style
— , qui n'a rien d'excessif.
Il 3° Qui ne dit que ce qu'il convient de dire, qui sait
garder un secret. C'est à vous de choisir des confidents dis-
crets, RAC. Brit. I, 4. Que le messager soit — et fidèle, i-A i".
Eunuque, i, 5. Veuillez être — , Et n'allez pas, de grâce, éven-
ter mon secret, mol. Ec. des f. i, 4. Faire le —, afîecler de
cacher un secret. || P. ext. L'amour le plus — Laisse par
quelque marque échapper son secret, r.\g. Baj. m, 8.
II. (Sens repris du lat. class.) Qui présente des sépa-
rations. Variole discrète (par opposition à variole confluente),
où les pustules sont séparées les unes des autres. Quan-
tité discrète, discontinue.
DISCRÈTEMENT [dïs'-kret'-man ; envers,-\iTè-ie-...
adv.
[ÉTYM. Composé de discrète et ment, § 724. || xii" s. Discrè-
tement e od raison, beneeit. Ducs de Norm. dans delb. Rec.
Il D'une manière discrète. User — de son pouvoir, de la
permission qu'on a reçue. || Garder — une confidence.
DISCRÉTION [dïs'-kré-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discretio, m. s. \\ xii» s. Tant a
sens et discrétion, ben. de ste-more, Troie, 16976.]
I. Pouvoir de discerner.
Il lo Vieilli. Discernement, Pour s'être livrées de la sorti
DISCRETIONNAIRE
— 755 —
DISETTEUX
Iles-mêmes, sans réflexion et sans — , bourd. Pensée de La,
lort, 2. Un enfant parvenu à l'âge de — .
2° P. crt. Réserve de celui qui ne fait que ce qu'il
onvient de faire. Agir avec — . Oser de qqch avec — . Fixer
veo — le prix de ses services. Le tout rabaissé... à la valeur
e mille écus par la — du préteur, mol. Av. h, 1.
3" Réserve de celui qui ne dit que ce qu'il convient
e dire, qui garde un secret, ce qui lui a été confié. Il
) conte au docteur; — française Est chose outre nature, la
Contes, le Roi Candaule. n y a parmi les morts... une —
i plus grande du monde; jamais on n'en voit se plaindre du
lédecin qui l'a tué, mol. Méd. m. l. m, 1.
II. Pouvoir de décider. Être à la — de qqn. Lorsqu'un
lari se met à notre — , nous ne prenons de liberté que ce qu'il
ous en faut, mol. G. Dand. u, 1. Se rendre à — , en s'en
émettant au vainqueur de décider les conditions. || Fig.
orsqu'on désire, on se rend à — à celui de qui on espère, L.\
R. 11. Le vainqueur l'eut à sa — (en parlant d'une femme
ui se livre), l.\ f. Contes, Mandrag.\\ P. ext. Avoir de qqch
-, et, ellipt, à —, autant qu'on en veut. Manger, boire
— . Là, vivant à — , La galande fit chère lie, la f. Fafj. m, 17.
'. e.rt. Enjeu indéterminé. Les joueurs de discrétions, fu-
rr. Ro7n. bourg, i, 36. Ellipt. Le bas de soie qu'elle avait
jux jambes était une — , furet. Rom. bourg, i, 36.
DISCRÉTIONNAIRE [dïs'-kré-syô-ner ; en vers, -si-
!-...] adj.
j [ÉTYM. Dérivé de discrétion, § 248. || 1808. Le président est
ivesti d'un pouvoir discrétionnaire, Code d'instr. crim. art.
tes. Admis acad. 1835.]
Il Qui confère le pouvoir de décider. Le pouvoir — du
résident des assises, qui l'autorise à ordonner tout ce qu'il
roit utile pour éclairer la justice.
* DISCRÉTIONNAIREMENT [dïs'- kré-syô-nèr-man]
[ktym. Composé de discrétionnaire et ment, § 724. || Néo-
' Il D'une manière discrétionnaire.
j DISCRÉTOIRE [dïs'-kré-twar] s. m.
\ [ÉTYM. Dérivé de discret, §249. || 1620. LesAugustins as-
emblez en leur chapitre et discretoire, f.wyn, 'th. d'honn.
, 676. Admis acad. 1762.]
Il Assemblée des pères discrets , des mères discrètes
l'un couvent. || Lieu oii se tient cette assemblée. Au —
ntrent neuf vénérables, gresset, Vert-Vert, 4.
•disculpation [dïs'-kûl-pà-syon ; en vers, -si-on]
■f-
[ÉTYM. Dérivé de disculper, § 247. || xviie s. V. à l'arti-
le. Admis acad. 1798; suppr. en 1835.]
Il Action de disculper qqn. Je suis ravi que ce soit à M. Pu-
[et que je doive ma — , boil. Lett. à Brossette, 37.
DISCULPER [dïs'-kiil-pé] v. tr.
I [ÉTYM. Ane. franc, descoulper, composé de la particule
les et coulpe, §§ 194 et 196, devenu disculper au xyii^ s. sous
'influence combinée du lat. culpa (F. § 505) et de l'ital.
liscolpare, § 12. BOUHOURS en attribue l'introduction à m.\-
;arin. En fait, cotgr. (1611) et oud. (1642) ne donnent
[ue descoulper. || 1674. bouhours, Doutes, p. 54.]
Il Prouver que qqn est inculpé à tort. [Syn. justifier.)
Il 1° Gomme n'ayant pas fait ce dont il est inculpé.
— qqn du crime dont on l'accuse. Il s'est disculpé des charges
lui pesaient sur lui. Absolt. Si un homme qui avait été tué
ivait , avant de mourir, disculpé celui qui était accusé , MON-
lESQ. Espr. des lois, xxviii, 25.
Il 2° P. ext. Gomme n'étant pas condamnable pour ce
ju' il a fait. (F. justifier.) Je me suis disculpé de l'avoir fait
rop long (son discours), la br. Disc, à l Acad. préf. || P.
'\vt. Eût-il pu — son injuste manie? BOIL. Sat. 11.
DISCURSIF, IVE [dis'-kur-sïf , -sîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. discursivus, m. s. de
liscursus, discours, § 21. || xyii" s. F. à l'article, acad.
1718 écrit par confusion discussif.]
1" (Logique.) Qui passe d'une idée à une autre, qui
iirocède par recherches successives (par opposition à in-
tuitif). Méthode, procédé —, le raisonnement par déduction,
l)ar induction, etc.
2» (Théol.) Qui passe d'une manière d'agir à une
lutre, qui procède par efforts successifs pour se rappro-
cher de Dieu (par opposition à contemplatif). (La médita-
iion) est une composition d'actes discursifs, fén. Explic. des
Maximes des Saints.
•DISCUSSIF, IVE [dïs'-ku-sïr,-slv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical discussivus, m. s. dé-
rivé de discussus, part, passé de discutere, secouer. || 1549.
La semence du sisaron est subtile et fort discussive, meignan,
Hist. des plantes, dans delu. Rec. Admis acad. 1762 (cf.
discursif); suppr. en 1878.1
Il Vieilli. (Médec.) Qui dissipe l'engorgement par ap-
plication externe. (Syn. résolutif.) Topique — .
DISCUSSION [dïs'-ku-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discussio, m. s. proprt, « action
de secouer ». || xiio-xiii" s. Par destroite discussion de ren-
cerchement, 3ob, dans Rois, p. 498.]
Il Action de discuter. Les affaires d'État n'y sont pas trai-
tées avec la même — que par le passé, montesq. Lett. pers.
130. La — des données d'un problème, d'une équation. La —
d'un texte. || Spe'cialt. (Droit.) Examen des biens du dé-
biteur principal, qui peut demander la caution, pour sa
décharge. Bénéfice de — . || Cela est sujet à — . La — sur le
projet de loi a été vive. Due personne qui s'emporte dans la — .
Il P. ext. Contestation. Avoir une — au jeu avec qqn. Une —
de préséance.
DISCUTABLE [dïs'-ku-tubl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de discuter, § 93. || Ne'oloq. Admis acad.
1878.]
Il Qui peut être discuté. Cette opinion d'Aristote me sem-
ble — . Une chose qui n'est pas — , si évidente qu'il n'y a
pas à la discuter, et, p. ext. famil. qui ne mérite pas
d'être discutée. De pareilles absurdités ne sont pas même dis-
cutables.
DISCUTER [dïs'-ku-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discutere, m. s. proprt, « se-
couer ». On trouve trace en anc. franc, de la forme pop.
descoure. || xiv'^ s. Les dis des sains docteurs sainement dis-
cuter, GILLES LI MUISIS, daUS DELB. Rcc]
Il 1° Examiner une question en agitant le pour et le
contre. — un texte. — un problème. Il n'est pas ici question
de — les motifs de l'amour de Dieu, bos.s. 4« Ecrit. — un pro-
jet de loi dans une assemblée. — les prétentions de qqn, les ti-
tres d'un candidat, et, ellipt, famil. — qqn, la candidature
de qqn. Spe'cialt. (Droit.) Examiner si les biens du dé-
biteur principal dispensent de recourir à la caution.
Il 2" En parlant de plusieurs personnes divisées d'opi-
nion, échanger des arguments sur un sujet. — avec qqn
sur la politique, sur la religion. || Absolt. Une personne qui
aime à — , qui discute à propos de tout.
• DISCUTEUR, EUSE [dïs'-ku-teur, -teuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de discuter, § 112. || xv<! s. Les discuteurs,
gouverneurs et législateurs, greban, dans godef. Sitppl.
Inusité aux xvii^ et xviiic s.]
Il Celui, celle qui aime à discuter.
DISERT, ERTE [di-zer, -zèrt'J adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disertus, m. s. \\ 1321. Les lan-
gues balbes fait estre disertes et facondes, Geoffroy de pic-
QUiGNY, Apocalypse, dans delb. Rec]
Il Qui parle avec une facilité agréable. {Syn. éloquent.)
Si grand maître. Qu'il rendrait — un badaud, la f. Fab. vi, 19.
Des gens diserts, c'est-à-dire qui parlaient avec agrément et
d'une manière élégante, fén. Dial. sur l'éloq. 2.
DISERTEMENT [di-zèr-te-man] adv.
[ÉTYM. Composé de diserte et ment, § 724. || xiii«-xivc s.
Parler disertement, ii. de gauchy, dans godef. Suppl.]
Il D'une manière diserte.
DISETTE [di-zef] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiiio s. Asés avez soufertes
disietes et lastés, Chans. d'Antioche, viii, 458.]
Il 1° Rareté des choses nécessaires. Dans l'espérance que
les Parisiens seraient forcés, par la — des vivres, à se rendre,
VOLT. Essai sur les guerres civiles. La — d'eau. || P. anal.
Nous sommes dans une grande — de prêtres, BOSS. Lett. re-
lig. 6. U y a de certaines gens dont l'esprit n'est en mouve-
ment que par pure — d'idées, mariv. Marianne, 5. Cette —
où notre langue court risque d'être détruite, ROLL. Uist. anc.
XXV, II, 1.
Il 2" Absolt. Rareté des vivres. Les années d'abondance
et de — prédites par Joseph. La — dégénéra en famine univer-
selle, VOLT. Essai sur les guerres civiles. \\ Racine de — ,
et, ellipt, — , nom donné à la betterave. La betterave qu'un
auteur moderne a nommée —, st-genis, dans Annales d'agri-
cult. m (1797), 225.
DISETTEUX, EUSE [di-zè-teu, -teuz'] adj.
DISEUR
— 756
DISPARAITRE
[ÉTYM. Dérivé de disette, gS 05 et 116. || xiic-xiiif' s. Povre
et diseteus de la viande, vii.lich. 130.]
Il Vieilli. Qui est dans la disette.
DISEUR, EUSE [di-zeur, -zeuz'] 5. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dire, § 112. || 1233. Li dis des disoirs,
dans GODEF. disor.]
Il Celui, celle qui dit habituellement certaines choses.
Diseurs d'iioroscopes, mol. Am. méd. m, 1. Les diseurs de
bonne aventure, la f. Fab. viii, 16. — de bons mots, mau-
vais caractère, pasc. Pens. vi, 22. Dieu ne créa que pour
les sots Les méchants diseurs de bons mots, la f. Fab. viii,
8. Ces obligeants diseurs d'inutiles paroles, mol. Mis. i, 1. Un
— de riens. Ahsolt. Dn — , celui qui dit plus qu'il ne fait.
Un beau — , celui qui se pique de bien dire, et, jj. ext. celui
qui ne sait pas les choses à fond. Ils ne se moquent pas de
lui comme d'un beau — d'agriculture : ils croient qu'il la sait
en effet, j.-j. rouss. F.m. 5.
DISGRACE [dïs'-grâs"] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de Vital, disgrazia, m. s. devenu dis-
grâce sous l'influence de grâce, § 12. || 1564. Disgrâce, j.
THIERRY, Bict. franç.-lat.]
I. Perte des bonnes grâces, de la faveur de qqn. Tous
les hommes sont corrompus et dans la — de Dieu, pasc. Pens.
XIV, 3. Dn Persan qui s'est attiré la — du prince est sûr de
mourir, montesq. Lett. pers. 103. Absolt. Dn favori en — .
La — éteint les haines et les jalousies, la br. 12. Peut-être on
t'a conté la fameuse — De l'altière Vasthi, rac. Esth. i, 1.
Tomber dans la — de la personne qu'on aime, jj Fig. Perte
de la faveur, de la fortune. La mort n'est point pour moi le
comble des disgrâces, rac. Baj. ii, 3. Ah! malheur! ah! — !
mol. Am. méd. i, 6. J'ai le cœur au-dessus des plus fières
disgrâces, corn. Cid, ii, 1. Cela sert à couvrk- de fâcheuses
disgrâces, mol. Mis. m, 4.
II. Rare. Manque de grâce dans les manières. (C/". dis-
gracieux.) La — allemande, que l'on se plaît à contrefaire dans
les comédies, stael, Allem. m, 11. Cet homme met de la —
jusque dans le bien qu'il fait, acad.
DISGRACIÉ, ÉE [dïs'-grà-syé ; en vers , -si-é] adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. disgraziato, ?n. s. écrit disgra-
cié sous l'influence de grâce, § 12. || 1611. Disgratié, cotgr.]
Il Vieilli. Qui manque de grâce dans les manières. [Cf.
disgracieux.) Il y a des personnes à qui les défauts siéent bien,
et d'autres qui sont disgraciées avec leurs bonnes qualités, la
ROCHEF. Réflex. 251.
DISGRACIER [dïs'-grà-syé ; en vers, -si-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. disgraziare (anciennt, disgra-
tiare), m., s. écrit disgracier sous l'influence de grâce, § 12.
Il 1552. Ses mœurs corrompues... ne furent si disgraciées de
Fortune qu'elle ne luy ottroyast grande faveur envers Caligula,
G. GUÉROULT, Cfiron. des emper. dans delb. Rec. \ 1578.
Ce mot nouvellement appris, « il est disgratié », non pas pour
signifier « il est malencontreux », ou « il est malheureux »,
mais « il n'est plus en grâce », il. est. Nouv. Lang. franc,
italian. i, 180.]
Il Priver des bonnes grâces, de la faveur de qqn. Voilà
le vrai chemin de te —, corn. Clit. v, 3, Ireédit. Dn ministre
disgracié. Rien n'est bien d'un homme disgracié, la br. 12. ||
Fig. (Sous l'influence de disgracié.) Dne personne disgraciée
de la nature, que la nature a traitée défavorablement (en
lui donnant soit un corps difforme, soit un esprit borné).
DISGRACIEUSEMENT [dïs'-grà-syeuz'-man ; en vers,
-si-eu-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de disgracieuse et ment, § 724. Signalé
comme nouveau par trév. 1752. Admis ac.\d. 1835.]
Il D'une manière disgracieuse.
DISGRACIEUX, EUSE [dïs'-grà-syeû, -syeliz' ; en vers,
-si-...] adJ.
[ÉTYM. Composé de la particule dis, indiquant privation,
et gracieux, probablement sous l'influence de l'ital. disgra-
zioso, m. s. §§ 12, 193 et 194. On trouve desgracieux en
1518 : Dn roy si cruel et si desgracieux, Trad. de Boccace,
dans DELB. Rec. \\ 1752. trév. Admis acau. 1762.]
Il Non gracieux. Dn accueil — . | Dne tournure disgracieuse.
Dne personne disgracieuse.
DISJOINDRE [dis'-jwindr'] v. tr.
[ÉTYM. Ane. franc, desjoindre, du lat. disjungere, m. s.
%% 342, 482, 396, 290 et 484, devenu disjoindre par réaction
étymologique, §505. [Cf déjoindre.) || xiv<= s. Laproporcio-
nalité qui est appelée disjointe ou divisée, oresme, ïilh. v, 8.]
Il Ecarter les unes des autres (des parties jointes entre
elles). La chaleur a disjoint les lames du parquet. Les planche
se disjoignent. || Fig. j 1. (Droit.) — deux affaires, S('pan
deux affaires, ou scinder une affaire en deux pour qu'elle
soient jugées à part ou par des tribunaux différents. 1 2
(Musique.) Degré disjoint, intervalle d'une note à une au
tre qui ne la suit pas immédiatement dans la gamm
(tierce, quarte, etc.). [Cf. conjoint.)
DISJONCTIF, IVE [dis'-jonk'-lïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disjunctivus, m. s. On trouv
desjointif au xiiio s. ]| xvi<' s. Il ne respond que par desjonct
ves, RAB. m, 22.]
Il 1° (Logique.) Qui marque la séparation des termi
d'une proposition. Particule disjonctive, et, jo. ext. Propos:
tion disjonctive, dont les termes sont séparés par une pu:
ticule disjonctive (ou, ni). Syllogisme —, dont la majeure
est une proposition disjonctive.
Il 2" (Gramm.) Accent — (en hébreu), qui indique qu
le mot est séparé, parle sens, du mot qui le suit.
DISJONCTION [dïs'-jonk'-syon; en vers, -si-on] s. /
[ÉTYM. Emprunté du lat. disjunctio, m. s. On trouve de^
joinccion en 1405. || xiiic s. Disjunction, dans godef. Suppl.
Il Action de disjoindre, résultat de cette action. Sp'
cialt. (Médec.) Anomalie par — , oij deux parties qui de-
vraient être continues sont séparées. || Fig. \ l. (Droit.)
Séparation de deux affaires, de deux causes qui avaient
été jointes, pour qu'elles soient jugées à part ou pardf-
tribunaux différents. | 2. (Réthor.) Figure de mots qui
dans une énumération, supprime les particules conjonc-
tives ou répète les particules disjonctives, pour donner
plus de mouvement à la phrase.
DISLOCATION [dïs'-lè-kà-syon ; en vers, -si-on] s. /'.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge dislocatio (class.
delocatio), m. s. || xiiifi-xiv* s. Cfiirurg. de Mondeville, daii
LITTRÉ.]
Il Famil. Déplacement, séparation violente de parties
jointes. Spe'cialt. — d'un membre, par luxation, déboîte-
ment des os. — d'un terrain géologique, rupture des cou-
ches de stratification. — d'un empire, son démembrement.
— d'une armée, son fractionnement.
DISLOQUER [dïs'-lô-ké] V. tr.
[ÉTYM. Tiré de dislocation, § 36. A remplacé l'anc. franc.
deslouer, de formation pop. qui est encore employé par
PARÉ et MONLUG. || 1549. R. EST.]
Il Famil. Séparer violemment (les parties d'un enseï
ble). Dne voiture disloquée. Spécialt. Il s'est disloqué (lu;
déboîté) l'épaule. En l'y étendant (sur la croix), on lui disloqué
tous les membres, bourd. Exhort. Crucif. de J.-C. On dirait
de certains saltimbanques qu'ils ont le corps disloqué. || Fiç].
— un empire, le démembrer. — une armée, la fractionner.
"DISPACHE [dïs'-pach'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dispaocio, m. s. proprt, « di
pêche », § 12. Sur le genre (l'ital. est masc), V. § 550.
Néolog.]
Il (Droit marit.) Règlement, convention au sujet des
pertes, des avaries, entre une compagnie d'assurance
maritimes et l'assuré. || P. ext. Interprétation de cette con-
vention, arbitrage entre l'assuré et la compagnie.
DISPARAÎTRE [dïs'-pà-rètr'] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule lat. dis, indiquant ces-
sation, et paraître, à l'imitation du bas lat. disparere, m. s.
§§ 192 et 196. Il xiiio s. Il disparuit devant le jur, St Edouard.
1813.]
I. Cesser d'être visible.
Il 1" En étant dérobé au regard. Bientôt, à ma vue, on
l'a fait — , RAC. Ath. ii, 5. Les Tyriens, jetant armes et bou-
cliers. Ont par divers chemins disparu les premiers, m. iOid-
V, 6. A mes yeux étonnés leur troupe est disparue, iD. BaJ. v, 1 .
Et qui peut faire ainsi — la reine? corn. Sertor. iv, 3. Tour-
née vers le côté où le vaisseau d'Dlysse, fendant les ondes, avait
disparu à ses yeux, fén. Tél. 1. Ce palais, ces jardins avec moi
disparus, corn. Psyché, iv, 3. Le soleil disparait à l'horiïon.
Il P. ext. En parlant d'une chose soustraite, égarée. L'ar-
gent a disparu. On a fait — les pièces du dossier. Cette bague
a disparu.
Il 2° En échappant au regard absorbé par un autre spec
tacle. A mesure qu'il (le soleil) approchait, je la voyais (la lune)
— , BOSS. Cojiciipisc. 22. || Fig. Tout disparaît dans Rome au-
près de sa splendeur, rac. Rér. m, 2. L'htimme est ainsi bâti :
quand un sujet l'enflamme, L'impossibilité disparait à sou âme,
LA F. Fab. viii, 25.
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DISPARAT
- 737 —
DISPERSER
II. Cesser d'ôlre.
Il 1" En étant détruit, supprimé. One république fameuse
,r la singularité de son origine... a disparu de nos jours,
lRU, Ilisl. de Venise, i, p. 1. Dn seul osa d'Aman attirer le
urroux, Aussitôt de la terre ils disparurent tous, rac. Eslh.
1. Il F'uj. Faisons — La honte de cent rois, R.\C. Mithr.
, 1. La foi de tous les cœurs est pour moi disparue, ID. ibid.
Il 2" En mourant. Nous disparaîtrons, moi qui suis si peu
chose, et ceux que je contemplais si avidement, la ur. 8.
"DISPARAT [dïs'-pà-rà] [vieilli) adj. m. et DISPA-
ATE [dîs'-pà-râf] adj. m. et f.
vM. Emprunté du lat. disparatus, m. s. proprt, part,
(le disparare, rendre inégal. || xviie-xvin" s. V. à
u [icle. Admis acad. 1762.]
Qui offre une dissemblance choquante avec ce qui
intoure. Des couleurs disparates. 11 y a des parties dispa-
tes dans cette œuvre. Toutes ces beautés disparates, le p.
<DRÉ, Essai sur le beau, 3" dise. Les phénomènes qui sèm-
ent les plus disparates, laplace, Exposit. iv, 14. || Siibs-
ntivt (ordinairement fém. sous l'influence du mot sui-
nt; cependant qqns le font du masc). Dissemblance
loquante d'une chose avec ce qui l'entoure. Il y a des
sparates dans son style. Les constructions de la Rome nouvelle
nt — avec les monuments de la Rome antique.
j DISPARATE [dïs'-pà-raf] s. f.
![ÉTYM. Emprunté de l'espagn. disparate, vi. s. qui se
jitache au verbe disparatar, dérivé du lat. disparatus [cf.
isparat), § 13. Sur le genre (le mot espagn. est masc),
I. § 550. Il xvii" s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Acte extravagant. Quelle — je vais faire ! sÉv.
It6. Et savait jeter force poudre aux yeux par des interrogations
rdies, et quelquefois par des disparates, quand il en avait
■soin, ST-siM. in, 211.
DISPARITÉ [dïs'-pà-ri-té] s. f.
([ÉTYM. Composé avec la particule lat. dis, indiquant
janque, et parité, § 275. || xvi° s. Une extrême disparité,
ONTAIGNE, I, 42.]
111 Défaut de parité. Il y a — dans les cas qu'on voudrait
similer. La — d'âge. Bien qu'il y ait tant de — , peiresg,
'.It. 133.
DISPARITION [dïs'-pà-ri-syon ; en vers, -si-on] s. f.
:[ÉTYM. Dérivé de disparaître, d'après apparition, §247. st-
'm. emploie disparution (seule forme donnée par cotgr.),
après le participe disparu : Cette disparution avoit paru fort
:traordinaire, ix, 192. || xvi<= s. amyot, Romulus, 44.]
I Le fait de disparaître. La — d'un enfant. On a constaté la
de valeurs importantes. La — du soleil derrière les nuages.
i — des loups en Angleterre.
"DISPENDIEUSEMENT [dïs' - pan - dyeûz' - man ; en
rs, -di-eii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dispendieuse etment, § 724. || Néolog.]
II D'une manière dispendieuse.
DISPENDIEUX, EUSE [dïs'-pan-dyeli, -dyeW ; en
?rs, -di-...] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dispendiosus, m. s. || 1737. Tant
éditions dispendieuses, Mém. de Trév. p. 664. Admis acad.
:62.]
Qui donne lieu à de grandes dépenses. {Si/n. coûteux.)
a train de vie — .
DISPENSAIRE [dïs'-pan-sèr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dispenser, § 248. || (Au sens 1°.) 1611.
DTGR. Admis acad. 1798.]
Il 1" Recueil de formules pharmaceutiques. || P. anal.
aboratoire oii l'on dose, ovi l'on prépare les médica-
lents selon la formule.
Il 2" P. ext. De nos jours. Établissement hospitalier oil
on donne gratuitement des consultations et des médica-
lenls aux malades pauvres. || P. anal. Établissement où
'S fdles publiques viennent subir périodiquement une
isite sanitaire.
DISPENSATEUR, TRICE [dïs'-pan-sà-teur, -tris'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dispensator, trix, m. s. \\ xii^ s.
lar serf sunt Jesu-Crist et si dispensatur, garn. de PONT-STE-
ax. si Thomas, 2835.]
Il Celui, celle qui donne à chacun sa part en distribuant
qch. On grand ministre est celui qui est le sage — des reve-
is publics, MONTESQ. Espv. dcs lois, XIII, 15. Ces richesses
ue vous possédez ne sont pas proprement à vous ; parce que
vous n'en êtes, par rapport à Dieu, que les dépositaires et les
dispensateurs, bourd. Richesses, 2. \\ Fif/. Dispensateurs de
l'immortalité, VOLT. Ep. 12. Des vrais lauriers sages dispensa-
trices. Muses, J.-B. Rouss. PJpîl. I, 1.
DISPENSATION [dïs'-pan-sà-syon ; en vers, -si-on] s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dispensatio, m. s. || xii" s. Lor
serat renduit ceu ke par dispensation lor fu desnoieit en ceste
vie, Serm. de SI Bern. p. 89. J
Il 1" Action de dispenser, de donner à chacun sa part
en distribuant qqch. La — des grâces du souverain. La sage
— des revenus de l'État. Cette inégale — des biens et des maux
du monde, Boss. S:<^ Provid. préamb.
Il 2» Spécialt. (Pharm.) Dosage des médicaments. {V.
dispensaire.)
DISPENSE [dïs'-pâns'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de dispenser, § 52. || 1539. R. est.]
Il Autorisation spéciale donnée par l'autorité ecclésias-
tique de faire qqch que défend la règle de l'Église, de ne
pas faire qqch qu'elle prescrit. — de faire gras. — de ma-
riage. Il /'. a/mZ. Remise de ce qui a été fait contrairement
aux lois de Dieu ou de l'Église. On écrit que l'Église donne
des dispenses des crimes, noss. i<'^ Avert. \\ — de faire mai-
gre. — de jeûne. — des empêchements canoniques, des publi-
cations pour un mariage. || P. anal. — d'âge pour un examen,
pour une fonction, permission spéciale accordée par l'ad-
ministration de ne pas attendre l'âge fixé. — du service mi-
litaire. Il Fig. On n'a point pour la mort de — de Rome, MOL.
Et. II, 3.
DISPENSER [dïs'-pan-sé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dispensare, qui en lat. class.
signifie « répartir » et qui dans le lat. ecclés. du moyen
âge avait pris le sens spécial de « faire une faveur ». Le
sens II a été emprunté du lat. class. à l'époque de la Re-
naissance. Il (Au sens I.) xiiie s. Que 11 apostoles ne voille
sor ce dispencer, beauman. lvii, 11. ]
I. Il l» Autoriser (qqn) par une permission spéciale à
faire qqch que défend la règle de l'Église, ou à ne pas faire
ce qu'elle prescrit. — du jeûne, des publications pour le ma-
riage. P. ext. Faire remise à qqn de ce qu'il a fait con-
tre les règles de l'Église. Le pape seul peut — en cas de si-
monie.
Il 2" P. ext. Dans le langage ordinaire. | 1. Vieilli. Auto-
riser à faire qqch. S'il aimait ailleurs, serais-je dispensée A
suivre, à son exemple, une ardeur insensée? CORN. Polij. m, 2.
Ma bouche se dispense A vous ouvrir mon cœur avec plus d'as-
surance, uoL. Dép. am. ii, 1. | 2. Autoriser à ne pas faire
qqch. Dispensez-moi de parler là-dessus, CORN. Sertor. iv, 3.
Je suis mal propre à décider la chose; Veuillez m'en — , MOL.
Mis. I, 2. Dispensez-moi du récit des blasphèmes, corn. Pobj.
III, 2. Absolt. Dans les visites qui sont faites. Le renard se dis-
pense, LA F. Fab. VIII, 3. Être dispensé du service militaire pour
cause d'infirmités. L'appel des jurés non excusés et non dis-
pensés sera fait avant l'ouverture de l'audience, Code d'instr.
crim. art. 399.
II. Il 1° Donner à chacun sa part en distribuant qqch.
Le poids de vos richesses mal dispensées vous fera tomber dans
l'abîme, boss. Bign. des pauvres, 2. Celui qui dispense les
faveurs du prince. Qui dispense la réputation? pasc. Pens. m,
3. P. anal. (Ils) opèrent le divin mystère, le consomment dans
leur sein, le dispensent de leurs mains, bourd. Coinmun.
ind. 1. Il leur dispense avec mesure Et la chaleur des jours
et la fraîcheur des nuits, rac. Ath. I, 4. Quant à son temps,
bien sut le —, la f. Son Epitaphe.
Il 2o Spécialt. (Pharm.) Doser les médicaments. [Cf.
dispensaire.)
'DISPERME [dïs'-pèrm'] et '' DISPERMATIQUE [dïs'-
pèr-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Sî?, indiquant dualité, et
aTCsppLx, semence, § 281. || 1783. Dispenne, bulliard, Dict.
de botan.]
Il (Botan.) Qui ne contient que deux graines. Fruit — .
DISPERSER [dïs'-pèr-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dispersus, part, passé de disper-
gere, répandre, § 154. || xv^ s. Ou que voulez que les dis-
perse, Myst. du Vieil Testant, dans delb. Rec]
Il Séparer en les poussant, en les faisant aller de divers
côtés (des choses, des personnes qui étaient réunies).
D'un frère dans la mer les membres dispersés, cORN. Méd. I,
4. Allez — promptement vos amis assemblés, rac. Baj. IV, 6.
Après un long combat tout son camp dispersé, ID. Mithr. I, 1.
DISPERSIF
738 —
DISPROPORTION
Que de ton nom la terreur les disperse, ID. Esth. m, 3. Misé-
rable troupeau qu'a dispersé la crainte, ID. Ath. m, 7. Tout
se disperse et fuit sans vous répondre, ID. ibid. m, 1. || Fig.
— son esprit, appliquer ses facultés "a divers sujets. — son
cœur, porter ses affections sur divers ol)jcts. Et des désirs
flottants dans un cœur dispersé, CORN. Imit. i, 20.
* DISPERSIF, IVE [dïs'-pôr-sïf, -siv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du radical de dispersion, §257. On trouve
un exemple isolé en anc. franc, de dispersif, dans la tra-
duction d'un ouvrage de chirurgie d'un auteur italien. ||
Néolog.]
Il (Optique.) Qui disperse la lumière, en la décompo-
sant par réfraction. Phénomènes dispersifs. Pouvoir — d'une
substance.
DISPERSION [dïs'-pèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dispersio, 7n. s. || xiii<= s. Dispar-
cion, T7-ad. de J. Beleth, dans godef. SuppL]
Il Action de disperser. Le tzar apprit... la bataille de Narva
et la — de tout son camp, volt. Ch. XII, 2. Le fait d'être
dispersé. La — du peuple juif, et, p. ext. au plur. (T. bi-
])lique), les éléments dispersés. Vous avez rassemblé les
dispersions d'Israël, mass. Culte. \\ Spëcialt. (Optique.) La —
de la lumière blanche, décomposée par réfraction. || Fig.
La — de l'esprit, son application à divers sujets.
DISPONIBILITÉ [dïs'-pô-ni-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de disponible, § 255. || 1492. La plaine dis-
ponibilité d'un bien, dans godef. SuppL Inusité aux xyii"
et xviu* s. Admis agad. 1835.]
Il Le fait d'être disponible.
Il 1° État d'une chose dont on a la disposition, l'em-
ploi libre. La — des biens. Avoir la — de ses capitaux. || P.
ext. (Banque.) Les disponibilités, capitaux, fonds disponi-
bles.
Il 2° Situation d'une personne qui reste à la disposition
d'une administration , en cessant momentanément d'y
être employée. Mettre un fonctionnaire en — . Un officier en
— . P. ext. La — de l'armée active , de l'armée territoriale,
ensemble des soldats qui sont à la disposition du minis-
tre de la guerre.
DISPONIBLE [dïs'-pô-nibl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. disponibilis, ?n. s. dé-
rivé de disponere, disposer, § 217. || xw^ s. Ce que luy est
disponible, Traité d'alcli. dans littré. Admis acad. 1762.]
Il 1" Dont on a la disposition, l'emploi libre. Des fonds,
des capitaux disponibles. La quotité — . || Spécialt. Marchan-
dises disponibles, qu'un marchand peut livrer à volonté
quoiqu'elles ne soient pas au lieu où se traite l'affaire,
parce qu'elles ont été laissées en entrepôt.
Il 2» P. ext. Qui reste à la disposition d'une administra-
tion, n'y étant plus employé momentanément. Dn officier —.
DISPOS [dïs'-pô] adj. masc.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disposltus, m. s. devenu dispos
sous l'influence de disposer, dont il a été considéré comme
une sorte d'adjectif verbal, §§ 53 et 503. || li65. Dispos
tout sur le champ de chevaucher, dans dei-b. Rec.]
Il Qui est en bonne disposition, en bon état pour agir.
Le moi que voici, chargé de lassitude, A trouvé l'autre moi
frais, gaillard et — , mol. Ampli, ii, 1. Un esprit plus — , de-
lille, Conversât. 2.
"DISPOSANT, ANTE [dïs'-pô-zan, -zânt'] s. m. et f.
[ÉTYM. Subst. particip. de disposer, § 47. On trouve qqf
l'adj. particip. : affinités disposantes, fourcroy et vauque-
LiN, dans Annales de chimie, xxm (1797), 193.]
Il (Droit.) Celui, celle qui fait une disposition en faveur
de qqn (par testament, donation entre vifs).
DISPOSER [dïs'-pô-zé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disponere, m. s. devenu dispo-
ser, sous l'influence de poser, § 503. || xiie-xiii<= s. Mal dis-
posé de mon corps. Enfances Vivien, dans godef. Suppl.]
I. V. tr. Il ±° Poser, établir (les choses) de la manière
qui convient, en vue d'une destination. — les choses dans
l'ordre indiqué. Des guirlandes disposées avec art. — avanta-
geusement des troupes sur le terrain. A vous servir je vais tout
— , RAC. Iph. m, 7. Quel spectacle pour elle aujourd'hui se
dispose ! id. Andr. n, 5. Tout se dispose à leurs contentements,
CORN. Cid, I, 2, édit. 1638.
Il 2" Mettre (qqn) dans l'état qui convient pour ce qu'il
doit faire. Je ne me sens pas bien disposé pour travailler, et,
a'jsolt, Je ne me sens pas bien disposé. — quelqu'un à bien mou-
rir. — qqn à la mort , à la pénitence. Qui , prés de le servir,
considère autre chose, A faire ce qu'il doit lâchement se dispose
CORN. Ilor. Il, 3. Être bien disposé à ou pour servir qqn, el, n
lipt, Être bien disposé pour qqn, être disposé en faveur de qqn.
P. anal. Un régime de vie qui dispose à contracter une maladie.
Votre peur vous dispose... à la petite vérole. M""' de maint.
Letf. à M. de Caylus (1716). || P. ext. Se — . Être disposé à
faire qqch, être dans l'intention de le faire. Je vois qu'à m'o-
béir vous êtes disposée, RAC. Mithr. m, 5. Est-elle enfin dis-
posée à partir? id. Bér. IV, 6. Se — à faire qqch, être dai
l'intention de le faire sur l'heure. A marcher sur mes pas Ba
jazet se dispose, rac. Baj. m, 2.
II. F. intr. \\ 1° Faire ce qu'on veut de qqch, de qqn.
Mais, pour en — , ce sang est-il à vous? corn. Poly. ly, ;'
Chacun peut à son choix — de son âme, rac. Andr. ni, Z.
Ne pourrai-je sans vous — de ma fille? iD. Iph. iv, 6. P. hy-
perb. Formule de politesse. Je suis à votre service, dispo-
sez de moi. | Spécialt. — de son bien en faveur de qqn (par
donation, testament). || P. ext. Pouvoir faire ce qu'on
veut de qqch, en avoir le libre emploi. Famil. Je dispose
de cent mille francs. L'Angleterre dispose d'une flotte considé
rable. Les moyens dont il dispose.
Il 2° Décider au sujet de qqch. Loc. prov. L'homme pro-
pose et Dieu dispose. La prudence des dieux autrement en dis-
pose, corn. llor. m, 5. Vous disposez des péchés à votre gré,
PASC. Prov. 16. L'Église peut — diversement de cette disci-
pline, ID. ibid. 14. Que le Ciel à son gré de ma perte dispose,
R.^c. Théb. II, 2. La loi ne dispose que pour l'avenir. Code
civil, art. 2.
DISPOSITIF, IVE [dïs'-pô-zi-tïf, -tïv'] adj. et s. m,
[ÉTYM. Dérivé du lat. dispositus, disposé, § 257. || xui<^-
xivc s. Chirurg. de Mondeville, dans littré.]
I. Vieilli. Adj. (Médec.) Qui a la propriété de disposer
le corps à certaines affections.
II. S. m. Il 1° Partie d'un projet de loi, d'un décret,
d'un jugement, d'un arrêt, qui contient les disposition.^,
les décisions (par opposition aux considérants qui en e.xpo
sent les motifs).
Il 2» (Technol.) Dispositifs de mine, travaux exécuti
pour poser une mine.
DISPOSITION [dïs'-pô-zi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dispositio, m. s. \\ xii^ s. La di
vine disposition, Job, dans Rois, p. 469.]
I. Il 1" Manière dont qqch est disposé en vue d'u
destination. Changer la — d'un jardin, d'une maison. Ranger
une armée selon la — des lieux. Étudier la — des astres. .*>;;'-
cialt. Une étoffe à dispositions, qui présente des dessins
pour les différentes parties d'une robe. (Rhétor.) Manière
dont on dispose les idées dans le discours. L'invention, la
— de l'élocution. || Spécialt. Etat de corps ou d'esprit oi':
se trouve qqn pour faire qqch. Être en bonne — pour tra-
vailler. Avoir les dispositions nécessaires pour communier. Le
duc du Medne avait peu de — à aimer personne, ST-Sim. xi.
191. L'âme se trouve assujettie par ses sensations aux dispo-
sitions corporelles, BOSrf. Conn. de Dieu, m, 2. Vieilli.
État de celui qui est dispos de corps. Une gaieté qui vient
quasi toujours de la bonne — , SÉv. 630. || P. anal. \ 1. Être
en — de faire qqch, dans un état d'esprit qui convient poiii
le faire. Mentor profita de cette heureuse — , fén. Tél. 11.
I 2. Avoir des dispositions favorables pour qqn, pour le servir.
II P. ext. Un enfant qui a de la — à s'enrhumer. | (T. de sco-
last.) — prochaine, état d'une chose prête à recevoir une
forme, une manière d'être nouvelle.
Il 2° P. ext. Manière d'être naturelle qui rend propro
à faire qqch. La — du corps y est nécessaire, mais eUe ne se
peut acquérir, pasc. Amour. Avoir des dispositions pour les
sciences, pour la musique. Dn enfant doué d'heureuses dispo-
sitions.
II. Fig. Il 1° Ce qui est posé, établi par qqn, comme ex-
pression de sa volonté, comme sa décision. Des disposi
tiens testamentaires. Se conformer aux dispositions de la loi
Les dispositions des articles 1, 2 et 9 de la loi du 21 octobre 181'
sont remises en vigueur, Ordonn. de juillet 1830, art. 2. L:
loi des Douze Tables est pleine de dispositions très cruelles
MONTESQ. Espr. des lois, vi, 15. Les dispositions d'un arrêt
Il 2" Pouvoir de faire ce qu'on veut de qqch. Avoir 1;
— de sa fortune. Avoir une somme considérable à sa — . /'
anal. N'avoir pas la — de soi-même. 11 n'a pas la libre — di
son esprit.
DISPROPORTION [dïs'-prô-pùr-syon ; en vers, -si-on
s. f.
il
di-
4
DISPROPORTIONNE
759
DISSECTION
[ÉTYM. Composé de la particule lat. dis, indiquant man-
ne, et proportion, §275. || xv!" s. n y a trop de disparité et
e disproportion, MONTAIGNE, i, 42.]
li Manque de proportion entre deux ou plusieurs choses.
y avait trop de — entre la corruption de nos corps et la
eauté immortelle de cet esprit pur, boss. f^ Prof. 2. Il y a
- de fortune entre ces personnes. L'étrange — que le plus ou
,i moins de pièces de monnaie met entre les hommes, i.a br. 6.
i ne faut pas qu'il y ait une trop grande — d'âge entre deux
poux.
DISPROPORTIONNÉ, ÉE [dïs'-pro-pôr-syô-né; en
ers, -si-ô-...]. F. disproportionner.
* DISPROPORTIONNEL, ELLE [dïs'-prô-pôr-syô-nèl ;
'i vers, -si-ô-...] adj.
[i:tym. Composé de la particule lat. dis, indiquant man-
uc, et proportionnel, §275. Il Néolog.]
IJ Qui n'est point proportionnel (à une quantité).
' DISPROPORTIONNER [dïs'-pro-pôr-syô-né ; en vers,
ii-ô-...] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule lat. dis, indiquant man-
ue, et proportionner, § 275. acad. ne donne que dispro-
srtionné. || xvi" s. La gravité et perfection de sa vertu estoit
op disproportionnée à la corruption de ce siècle la, amyot,
hocion, 4.]
Il Rendre non proportionné (à autre chose). Il en est de
ême des répartitions;... la suite des temps les a dérangées
j; disproportionnées (les unes aux autres), vauban, Dhne
~>yale, p. 9. Des louanges disproportionnées à vos actions,
.:n . Tél. 4. Lever un droit si disproportionné à la valeur de la
lose, montesq. Espr. des lois, xiii, 8. || Absolt. Une taille
isproportionnée, dont les parties ne sont pas proportion-
ées les unes aux autres.
DISPUTABLE [dis'-pu-tàbl'] adj.
[ktym. Dérivé de disputer, § 93. || xvic s. Cette partie de
i vie de Caton est disputable, amyot, Caton d'Ul. 36.]
Il Vieilli. Dont on peut disputer. Tout ce qui n'est point
3 la foi ni des principes est — , CORN. Suiv. épît.
i ""DISPUTAILLER [dïs'-pu-tà-yé] V. intr.
[ÉTYM. Dérivé de disputer, § 161. || xvi^ s. vigenère, dans
Ei.B. Rec]
Il Famil. Disputer sans cesse (avec qqn) sur des baga-
'illes.
I * DISPUTANT [dïs'-pu-tan] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de disputer, § 47. || xyiii^ s. V. à
iarticle.]
j II Vieilli. Celui qui disputait contre un autre (sur un
joint de doctrine). J'ai dit aux disputants, l'un sur l'autre
pharnés : Assez, impertinents! vOLT. Ép. 97.
! DISPUTE [dîs'-pûl'] s. f.
[ [ÉTYM. Subst. verbal de disputer, §52. A remplacé l'anc.
fanç. disputaison, disputation. || xvi" s. amyot, Nicias, 42.]
I II 4° Vieilli. Lutte d'opinion sur un point de doctrine
ntre deux ou plusieurs personnes. Tournant les disputes
le religion à des accusations personnelles, BOSS. l'a?', préf.
|a justice est sujette à disputes, pasc. Pens. vi, 9. En quoi êtes-
ous en — ? iD. Prov. 4. Il est hors de — que, ID. ibid. 6. Une
- de mots, qui porte moins sur les choses que sur les mots
ui les désignent. Spécialt. Lutte publique où des can-
idats soutenaient (dans les écoles) des thèses opposées,
n'y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans
)utes les disputes de notre école, mol. Mal. im. ii, 5. || P. ext.
lettre une cliaire à la — , au concours entre les rivaux qui
prétendent. || P. anal. Lutte pour conquérir qqch. Ne
ends plus la victoire douteuse, La — déjà m'en est assez hon-
îuse, CORN. Hor. ii, 6.
Il 2o Lutte violente entre deux ou plusieurs person-
es. Nous avions le plus souvent — ensemble, MOL. Am. méd.
, 1. Chercher — à qqn.
DISPUTER [dïs'-pu-té] V. inlr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disputare, m. s. \\ xiie s. De
lultes choses unt entr'els dous desputé, garn. de pont-ste-
lAX. St Thomas, 4301.]
il 1° V.intr. Engager une lutte d'opinions sur un point
e doctrine. Je mettrai mes raisonnements par écrit pour —
vec vous, MOL. D. Juan, i, 2. La fureur de — des choses
ivines, boss. R. d'Angl. Je ne dispute jamais du nom (sur
5S mois), PASC. Prov. 1. P. hypcrb. — sur une pointe d'ai-
uille, sur une chose minime. || Transitivt. Les difficultés
ui ont coutume d'être disputées entre les doctes, desg. Méth.
lI, 7. {Cf. disputable.)
Il 20 P. ext. Lutter pour la possession d'une chose à
laquelle un autre prétend. | 1. V. intr. — de qqchavec qqn.
Ces philosophes qui ont pu..., malgré les douleurs et la pauvreté,
— de la félicité, avec leurs dieux, uesc. Méth. m, 4. Dans ce
jeu sanglant où les peuples ont disputé de l'empire et de la
puissance, boss. Hist. univ. m, 2. Loc. prov. Ils disputent
de la chape à l'évêque, à qui aura ce qui n'appartient à au-
cun d'eux. Le peuple disputait avec la noblesse à qui agirait
le plus par ses vigoureuses maximes, nos». Ilist. univ. m, 6.
I Fig. Poét. Nous étions contraints de — contre les flots, fén.
Te:l. 6. I 2. F. tr. — qqch à qqn. Le rhinocéros me dispute le
pas, LA F. Fab. xii, 21. L'armée lui disputa le passage, le
terrain, et, fig. — le terrain à qqn, défendre vivement son
opinion contre lui. n excelle... A — des prix Indignes de ses
mains, rac. Brit. iv, 4. C'est ainsi que Néron sait — un cœur,
ID. ibid. III, 8. Chacun se disputait la gloire de l'abattre, ID.
Andr. v, 3. Des membres affreux Que des chiens dévorants se
disputaient entre eux, id. Ath. ii, 5.
Il 3» V. intr. Engager une lutte de paroles violentes avec
qqn. Nous disputons en vain, CORN. Cinna, m, 1. Non seule-
ment on disputa, mais on se querella, rac. A Boil. 5. Vous de-
viez du moins plus longtemps — , id, Brit. m, 7. — avec qqn,
et, vieilli, à qqn. || Transitivt. Famil. — qqn. Madame de
Pontchartrain le disputa, et pour fin lui dit qu'elle pariait qu'il
ne savait pas qui avait fait le Pater, st-sim. ii, 146. || Néolog.
Avec le pron. réfléchi. Se — avec qqn. Ils se sont disputés.
DISPUTEUR, *DISPUTEUSE [dis'-pu-teur, -teuz']
s. m. et f.
[ÉTY.M. Dérivé de disputer, § 112. || xiii^ s. Fort desputeor.
Comment, sur les Ps. dans godef. Suppl.]
Il Celui, celle qui aime à disputer. Ce — emporté sut mon-
trer qu'il n'était pas moins hardi combattant, boss. Var. iv,
3. Les Grecs, grands disputeurs, montesq. Rom. 22. Adj ec-
tivt. Ils étaient vains, indiscrets, disputeurs, FÉN. Dial. des
morts, 4. L'humeur disputeuse des philosophes, le p. andré,
Essai sur le beau, 1" Disc, sur l'Amour désintéressé.
"DISQUALIFIER [dïs'-kà-li-fyé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. disqualify, m. s. devenu
disqualifier sous l'influence de qualifier, §8. || Néolog.]
Il (Courses.) Exclure du concours pour une infraction
au règlement. Dn cheval, un jockey disqualifié.
DISQUE [disk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. discus, m. s. {Cf. dais.) || 1556.
guill. du choul, dans delb. Rec.]
Il 1" (Antiq.) Lourd palet de forme circulaire, en fer
ou en pierre, qu'on cherchait à lancer le plus loin possi-
ble dans les exercices, dans les jeux gymniques. Lancer
le — . {Cf. discobole.)
Il 2" P. anal. Nom donné à tout corps de forme plate
et circulaire. || Spécialt. \ l. Verre circulaire d'une lunette
astronomique. | 2. Plaque placée sur une ligne de chemin
de fer pour servir de signal. || P. ext. Ce qui offre l'appa-
rence d'une surface circulaire. | 1. Le — du soleil, de la lune.
I 2. Le — d'une fleur radiée, en ombelle, sa partie centrale. Le
— d'une feuille, la partie comprise entre les bords. Le — de
la carapace d'une tortue, la partie comprise entre les bords
et recouverte de plaques cornées. (F. écaille.) Le — d'une
coquille, la dernière spire d'une coquille univalve, la par-
tie convexe d'une coquille bivalve.
DISQUISITION [dis'-ki-zi-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disquisitio, m. s. || xiV s. Faire
disquisicion et collacion, oreSme, dans GODEF. Suppl.]
Il Vieilli. Recherche minutieuse sur une question obs-
cure. Tout ce que vous avez fait depuis dix ans, vos Disquisi-
tions, vos Dissertations, vos Réflexions, RAC. Lett. à Vaut,
des Imagin. 6.
*DISS [dïs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe diss, m. s, §22. || Néolog.]
Il Grande graminée d'Afrique, employée dans la spar-
terie.
"DISSECTEUR [di-sek'-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dissectum, supin de dissecare,
couper en deux. || 1680. richel.]
Il Celui qui dissèque. {Cf. disséqueur.)
DISSECTION [di-sêk'-syon ; en vers, -si-on] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissectio, action de couper. ||
xvi"= s. Dissections anatomiques, paré, préf. Admis acad.
1740.]
Il 1° Opération par laquelle on dissèque. {Cf. vivisec-
tion.) Je vous invite à venir voir, l'un de ces jours, pour vous
DISSEMBLABLE
— 760
DISSIMILER
divertir, la — d'une femme, mol. Mal. im. n, 5. Amphithéâ-
tre de —, siille où l'on dissèque. Blessure de — , dile aussi
piqûre anatomique, blessure qu'on se fait en disséquant et
que l'état de décomposition du cadavre peut rendre dan-
gereuse. Il P. anal. — d'une plante, opération par laquelle
on divise méthodiquement les parties d'une plante pour
en étudier la structure.
Il 2° Fig. Analyse minutieuse. Faisons, autant qu'il nous
est possible, la même — de notre âme que Dieu en fera, bourd.
Pens. Mortif. des pass.
DISSEMBLABLE [dïs'-san-blàbl'] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule lat. dis, indiquant man-
que, et semblable, à l'imitation du lat. dissimilis, tw. 5.
§§ 275 et 503. On trouve dessemblable dès le xii^^ s. [Énéas,
"7406). Il XIV'' s. Personne nonpareille et dissemblable, BER-
suiRE, dans littré.]
Il Qui n'est point semblable à une personne, aune chose,
bien qu'ayant des traits communs avec elle. [Syn. diffé-
rent.) Cette facilité parut si — à ce que le premier président
avait montré, ST-SIM. xi, H. L'Église, en cela — des autres
mères, noss. P. Bourgoing. Arius, niant la divinité de Jésus-
Christ, enseignait qu'il est entièrement — au Père. P. ext.
Substantivt. Les dissemblables, les ariens.
*DISSEMBLABLEMENT [dïs'-san-blà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de dissemblable et ment, § 724. On
trouve dessemblablement au xiu" s. dans les Chron. de St-
Denis. {V. godef. Suppl.) \\ Néolog.]
Il D'une manière dissemblable.
DISSEMBLANCE [dïs'-san-blâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du radical de dissemblable, sous l'in-
fluence de ressemblance, pour traduire le lat. dissimilitudo,
7n. s. § 146. On trouve dessemblance en anc. franc, dès le
xiic s. Il Admis acad. 1718.]
Il Caractère de ce qui est dissemblable à une personne,
à une chose. La — du nègre et de l'homme blanc. La — de
caractère qui existe entre deux frères. On rapport de — entre
deux termes.
"DISSEIOBLANT, ANTE [dïs'-san-blan, -blânt'] adj.
[ÉTYM. Tiré de dissemblance, sous l'influence de res-
semblant, § 37. On trouve qqs exemples de dessemblant,
parfois môme dissemblant {Dial. Grégoire,^. 51), en anc.
franc. Le mot a été repris au xviii^ s.]
Il Rare. Dissemblable. Deux visages dissemblants entre eux.
DISSÉMINATION [dis'-sé-mi-nà-syon ; en vers , -si-
on] s. /'.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. disseminatio, m. s. \\ 1796.
ENGYCL. MÉTH. Admis ACAD. 1835.]
Il Action de disséminer. Spécialt. (Botan.) Action par
laquelle les semences des végétaux se répandent et sont
portées de côté et d'autre. La — des germes dans l'air, la
suspension dans l'atmosphère de germes qui se déve-
loppent dans certaines conditions. P. anal. La — des
troupes sur une trop grande étendue de terrain. {Syn. épar-
pillement.)
* DISSÉMINEMENT [dis'-sé-mïn'-man ; en vers, -mi-
ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de disséminer, § 145. || Néolog.]
Il Etat de ce qui est disséminé.
DISSÉMINER [dïs'-sé-mi-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disseminare, 7n. s. {Cf. semer.)
Il xvi<= s. Ceste veine... est disséminée presque par tout le mé-
sentère, PARÉ, I, 21. Semble inusité au xyii'^ s. Admis
ACAD. 1798.J
Il Mettre (des personnes, des choses) à distance les unes
des autres, sur un espace étendu. De jeunes pousses nées
de graines disséminées par le vent. Un territoire sur lequel les
villages sont disséminés. — ses soldats sur un trop grand es-
pace. Il F'ig. Ces bruits se disséminèrent dans la ville.
DISSENSION [dïs'-san-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissensio, m. s. || xii^ s. Dis-
sension, ne discordance, ben. de ste-more, Troie, 13283.]
Il Division profonde de sentiments, d'opinions, d'inté-
rêts. Des dissensions domestiques, entre les membres d'une
même famille. Des dissensions civiles, entre les citoyens
d'un môme pays. Rome, travaillée par ses dissensions civiles,
montesq. Rom. 6. Des dissensions intestines, qui troublent
la tranquillité intérieure d'un pays. Fomenter les dissensions.
DISSENTIMENT [dïs'-san-ti-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dissentir, d'après sentiment, § 145. On
trouve dès le xw^ s. dissentement, qui est encore dans
MONTAIGNE, II, 3, édit. 1588. Il 1611. cotgr. Semble inu-
sité aux xvii" et xyiii" s. Admis acad. 1835.]
Il Différence dans la manière de voir, de juf^er. n y a
— entre nous sur ce point. Je suis en — avec lui sur cette
question.
* DISSENTIR [dïs'-san-tîr] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissentire, m. s. \\ xV s.
jamais vouloir dissentir, greban, Passion, I236S.]
Il Vieilli. Adopter une manière de voir, de juger, dit'
férenle de celle d'un autre. Pouvant — , en cas qu'il le vei
FÉN. Nat. de la grâce, i, 1.
DISSÉQUER [dïs'-sé-ké] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissecare, couper en deux
1611. Disséquer, cotgr.]
Il (Médec.) Diviser méthodiquement les parties d'un
corps organisé, pour en étudier la structure interne. —
le corps d'un homme, d'un animal. — un bras , une jambe. ||
— une plante. ||i'V(/. Analyser minutieusement. La critique a
disséqué son livre.
DISSÉQUEUR [dïs'-sé-kéur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de disséquer, § 112. {Cf. dissecteur.) || Ad-
mis ACAD. 1718.]
Il Celui qui dissèque. Spécialt. Avec une nuance de
moquerie. Certain frater, grand — de corps, j.-b. rouss.
Epigr. i, 10.
DISSERTATEUR [di-sèr-tà-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissertator, m. s. \\ 1726. Merc.
de Fr. p. 1631. Admis acad. 1762.]
Il Celui qui a la manie de disserter. Nombre de disserta-
teurs qui raisonnent à l'infini manquent de goût, v.\UVEN.
Goût.
DISSERTATION [di-sèr-tà-syon ; en vers, -si-on] s. /.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dlssertatio, ?n. s. \\ xvii« s.
Dissertations chrestiennes et morales, balz. Œuvres, p. 283,
édit. 1665.]
Il 1° Vieilli. Discussion. Grammont ne demandait pas
mieux que de les voir aux mains par quelque nouvelle — , HA-
MiLT. Gratn. 63.
Il 2" Développement sur une question , sur un pol
de doctrine. (Se dit surtout d'un développement écrit,
Une — philosophique, littéraire, historique, scientifique.
DISSERTER [di-sèr-lé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissertare, m. s. || 1723. Dis-
serter cavalièrement sur votre compte, mariv. Spectateur
franc, p. 81, édit. 1752. Admis acad. 1762.]
Il Présenter un développement sur une question, sur
un point de doctrine. (Se dit surtout d'un développe-
ment présenté de vive voix.) — sur la religion, sur la po
litique. Absolt. n aime à — .
DISSIDENCE [dïs'-si-dâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissidentia, 7n. s. \\ Admis a(
1798, suppl.]
Il État de celui qui est séparé d'une communion
gieuse, d'une école philosophique, politique. Il s'est pro-
duit des dissidences dans le parti.
DISSIDENT, ENTE [dïs'-si-dan, -dânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissidens, dentis, m. s. \\ xvi' ï^.
Parties dissidentes et desjoinotes, tagault, dans godef.
Suppl. Admis acad. 1798, suppl.]
Il Séparé, en matière de doctrine, d'une communion
religieuse, d'une école philosophique , d'un parti politi-
que. Les sectes dissidentes. Les membres dissidents, et, subs-
tantivt, Les dissidents. Ces dissidents persécutés deviendront
persécuteurs, dider. Sal. de 1767.
DISSIMILAIRE [dîs'-si-mi-lèr] adj
[ÉTYM. Composé de la particule lat. dis, indiquant man-
que, et similaire, § 275. || xvi<= s. paré, i, préf. Admis acad.
1762.]
Il (T. scientif.) Qui n'est point similaire.
* DISSIMILATION [dïs'-si-mi-là-syon ; en vers, -si-on;
s.f
[ÉTYM. Dérivé de dissimiler, § 247. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Action par laquelle un élément est dis-
similé. Spécialt. (Linguist.) « Quenouille » (au lieu de que-
touille) est une forme produite par — .
* DISSIMILER [dis'-si-mi-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. dis, indiquant
manque, et le radical de assùniler, § 275. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Rendre dissemblable. Spécialt. {Lin-
guist.) Modifier (un son répété) de façon à éviter, à allé-
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i :■■
is-
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Ul'
a po- :
reliai
DISSIMILITUDE
lorla répélition. Nous disons « Boulogne », la première ndu
I in II Bononia » s'étant dissimilée en 1.
■ DISSIMILITUDE [dis'-si-mi-li-tud'J s. f.
HTiM. Emprunté du lat. dissimilitudo, tn. s. {Cf. dissem-
] nce.) Ilxin" s. Texte dans godef. SuppL]
îîhétor.) Figure de pensée où, après avoir indiqué
lils de ressemblance, on fait ressortir les différen-
ilre deux personnes, deux choses.
DISSIMULATEUR, * DISSIMULATRICE [dïs'-si-mu-
Ic'iir, -tris'] s. m. et f.
i;lym. Emprunté du lat. dissimulator, trix, m. s. On
iu\ e dissimuleur aux xv^ et xyi^ s. Le fém. dissimulatrice
lire dans acad. 1718-1740. || xv^ s. Dissimilateurs , in-
(iteurs, GOQUiLLART, I, 31, dans delb. Malér.]
Celui, celle qui dissimule. Elle (la vérité) forme... dans
prêtres des dissimulateurs, mass. Épiphan. préamb.
DISSIMULATION [dïs'-si-mu-là-syon ; en vers, -si-on]
/■•
KiYM. Emprunté du lat. dissimulatio , m. s. \\ xiio s.
1- ceu que nos fussiens fors de totes dissimulations, Serm.
SI Bern. p. 42.]
Action de dissimuler. User de — . || P. ext. Ce que
Il dissimule. Mes petites dissimulations, mariv. Ma-
inne, 2.
DISSIMULER [dïs'-si-mu-lé] v. tr.
[kiym. Emprunté du lat. dissimulare, m. s. || xiv^ s. Il
.simuloient leurs injures, bersuire, dans littré.]
î 1" Ne pas laisser paraître ses véritables sentiments,
îsimulez, Seigneur, cet aveugle courroux, rac. Esth. m, 1.
joie lui échappe et ne peut plus se — , la im. 8. Haine dis-
nulée, CORN. Rodog. a, 1. P. ext. Absolt. Dissimule un
)ment, jusques à son départ, corn. Poly. v, 2. Un carac-
'e dissimulé, une personne dissimulée. Je ne me sentais pas
sez dissimulée, rac. Prit, m, 7. Au part, passé employé
bstanlivt. Vous n'êtes qu'une dissimulée, DUFRESNY, Espr.
contrad, se. 3.
II 2" Ne pas montrer (à l'esprit) les choses telles qu'el-
3 sont. Il y prend part lorsqu'il les dissimule (ces actions),
RN. ïlor. V, l.||/-*. ext. I 1. Ne pas paraître voiries choses
Iles qu'elles sont. Un homme qui sait la cour... dissimule les
mvais offices, sourit à ses ennemis, la br. 8. n dissimule...
i offenses, bourd. Grâce, 1. ] 2. Se — qqch, ne pas voir les
fiscs telles qu'elles sont, n ne se dissimule pas son état. Il
peut se — qu'il est perdu. Il ne se dissimule pas qu'il n'ait
is de chances de succès. || Fig. Ne pas laisser voir (aux
jiux) les choses telles qu'elles sont. Porter un vêtement
|i dissimule les défauts de la taille. — sa présence, et, p.
\'t. Se — dans la foule. — de fausses cartes dans sa manche.
I DISSIPATEUR , TRICE [di-si-pà-teur , -tris'] s. m.
\f-
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissipator, trix, ?«. s. On trouve
issipeur, eresse, auxxivcet xv^s. || 1516. S'ilz sont dissipa-
jurs, Mir. histor. de France, dans delb. Rec]
Il Celui, celle qui dissipe le bien dont il a la disposition.
djectivt. Un fils —, raynal, Hist. philos, iv, 1. Une admi-
stration dissipatrice, Mirabeau, Disc, iv, 281, Méjan.
DISSIPATION [di-si-pà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissipatio , m. s. \\ xiv" s. En
ssipation de leurs mauvais désirs, J. de vignay, dans delb.
ec]
Il 1" Vieilli. .A.ction d'anéantir en dispersant. Vous re-
•ésentez l'esprit de la république, après la — de son corps,
^Lz. Lett. V, 2.
Il 2» P. anal. Action de dissiper de l'argent, du bien,
î là la — de vos revenus, bourd. Pénitence, 1. Fig. La —
le vous avez faite de ses grâces, mass. Délai.
Il 3" Fig. I 1. Action de laisser aller son esprit aux dis-
actions. I 2. Action de dépenser le temps en frivolités,
1 amusements. Le jeu, le luxe, la —, la br. 11.
DISSIPER [di-si-pé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissipare, m. s. \\ xiii" s. Bi-
le, dans godef. SuppL]
I 1° Anéantir en dispersant. Le Soleil dissipe la nue, la
Fab. VI, 3. Un nuage qui se dissipait de dessus mes yeux,
EN. Tél. 4. Le sommeil dissipe les fumées du vin. || P. anal.
- un attroupement. Qui peut — Tous les flots d'ennemis prêts
l'envelopper? rac. Iph. v, 3. || Fig. Sa flamme se dissipe
: va s'évanouir, cORN. Poly. i, 1. L'estime où l'on vous tient
dissipé l'orage, mol. Tart. iv, 5. Dissipez ces indignes alar-
es, R.\G. Andr. ii, 1. Une si haute majesté si promptement
761 —
DISSOLVANT
dissipée, Boss. Marie-Thrrèse. Elle voit — sa jeunesse en
regrets. Mon amour en fumée, RAG. Plaid, i, 5. — la haine,
iD. Ath. m, 4.
Il 2" P. anal. Anéantir par de folles dépenses tout ou
partie d'un bien. Moins appliqués à — ou à grossir leur pa-
trimoine qu'à le maintenir, LA br. 7. Vous avez trouvé le moyen
de — plus de dix mille écus, regnard, Réf. ijnpr. se. 4.
Il 3" Fig. I 1. Laisser aller son esprit aux distractions.
11 faut promptement que je me dissipe, SÉv. 193. Avec un es-
prit dissipé et presque toujours distrait, bourd. Prière, 2.
Pour recueiUir mon esprit dissipé, j.-b. ROUSS. Épit. I, 1.
Un écolier dissipé, j 2. Dépenser le temps en frivolités, en
amusements. Le monde au milieu duquel vous vivez a deux
pernicieux effets : il nous dissipe, et il nous corrompt, hourd.
Éloign. et fuite du monde, préamb. Les jeux qui dissipent
et qui passionnent trop, fkn. Éduc. des filles, 5. Une vie dis-
sipée. Il Une personne dissipée.
"DISSOCIATION [dïs'-sô-syà-syon; en rer5, -si-à- si-
on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dissocier, § 247. Semble inusité aux
XVII'' et XVIII» s. quoique donné par cotgr. et oud. ||
xv'= s. La dissociacion en fut comme un miracle de Dieu, Amant
ressuscité, dans la c]
Il (T. scientif.) Étude de ce qui est dissocié. La — des
molécules qui composent un corps.
* DISSOCIER [dïs*-sô-syé ; en vers, -si-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissociare, m. s. Semble inu-
sité aux XVII'' et xviiic s. quoique donné par cotgr. et oud.
Il 1579. p. DE LOSTAL, Disc. philos, dans delb. Rec]
Il (T. scientif.) Séparer des éléments associés. Lamort dis-
socie les éléments dont se compose l'organisme.
DISSOLU, UE [dïs-so-lu] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissolutus, m. s. \\ xii" s. Disso-
lue vie, Serm. de St Bern. dans delb. Rec]
Il 1° Anciennt. Lâche, en parlant d'un tissu. Se il (les
draps) sont dissoluz (1316), dans godef.
Il 2" Fig. Dont les mœurs sont relâchées. Une personne
dissolue. Mener une vie dissolue.
•DISSOLUBILITÉ [dïs'-sô-lu-bi-ll-té] s.f
[ÉTYM. Dérivé de dissoluble, § 255. || 1797. bartiioldi,
dans Annales de chimie, xxiii, 133.]
Il (T. scientif.) Qualité de ce qui est dissoluble. {Syn.
solubilité.)
DISSOLUBLE [dïs'-sô-lûbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissolubilis, m. s. \\ xiv" s. V.
à l'article.]
Il Vieilli. Qui peut être dissous. Telles amitiés sont légè-
rement dissolubles, 0RESME, Èth. viii, 4. Mariage — . ^Spé-
cialt. (Chimie.) Soluble.
DISSOLUIMENT [dïs'-sô-lu-man] adv.
[ÉTYM. Pour dissoluement, composé de dissolue et ment,
§ 724. Il xiic-xin^ s. Nen a lui ne se donet mie dissoluement,
Ép. de St Bern. dans godef. dissoluement.]
Il D'une manière dissolue.
* DISSOLUTÉ [dïs'-sô-lu-té] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dissolutus, part, passé dedissolvere,
dissoudre, § 253. || Néolog.]
Il (Pharm.) Résultat de la dissolution d'une substance.
DISSOLUTIF, IVE [dïs'-sô-lu-tïf , -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dissolutum, supin de dlssolvere, dis-
soudre, § 257. Il 1539. Ungans dissolutifs, dans montaiglon,
Ane. Poés. franc, iv, 275. Admis acad. 1798.]
Il (T. scientif.) Vieilli. Qui a la propriété de dissoudre.
{Cf. dissolvant.)
DISSOLUTION [dïs'-sô-lu-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissolutio, m. s. \\ xii« s. Ou
paiir n'est, est dissolucions de vie, Dial. anime conquer.
dans Remania, 1876, p. 313.]
Il lo Action de dissoudre, état de ce qui est dissous. La —
d'un métal dans un acide. Un corps qui tombe en — .La — du
corps après la mort. || Fig. La — d'une société (de com-
merce, de bienfaisance). La — d'un mariage. La — de la
chambre des députés.
Il 2" État dissolu. Vivre dans la — . Les dissolutions des
mondains au milieu desquels nous vivons, m.\SS. Passion, 1.
DISSOLVANT, ANTE [dïs'-sôl-van, -vânt'] adj.
[ÉTYM. .\dj. particip. de dissoudre, § 47. || xvi<= s. Chaleur
dissolvente, l. joubert, dans godef. SuppL]
Il (T. scientif.) Qui a la propriété de dissoudre. {Cf. dis-
solutif.) L'esprit de vitriol est un acide des plus dissolvants.
DISSONANCE
762
DISTILLER
TRÊv. Un corps — , et, substantivt, Un — . (Chimie.) L'eau
régale est le — de l'or. (Médec.) Appliquer un — sur une tu-
meur. Buvez de l'eau abondamment : c'est un — universel, les.
Gil Blas, II, 3. || Fig. Ces doctrines sont un — pour la so-
ciété.
DISSONANCE [dïs'-sô-nâns'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissonantia, m. s. || xiv* s. Dis-
sonance est une noise de deux sons, evrart de gonty, dans
GODEF. SuppL]
Il Réunion de sons dissonants. || Spécialt. (Musique.)
Accord dissonant. Préparer, résoudre, sauver une — .
DISSONANT, ANTE [dïs'-so-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissonans, part, passé de disso-
nare, dissoner. {Cf. consonant.) || 1542. La méditation ne doit
point estre dissonante aux parolles, p. de changy, dans delb.
Rec]
Il Qui forme une liarmonie peu agréable pour l'oreille.
Il Spi^cialt. (Musique.) Accord —, qui a besoin de se ré-
soudre sur un accord parfait.
DISSONER [dïs'-sô-né] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissonare, m. s. \\ xiv^ s. Criz...
plus dissonez, bersuire, dans godef. dissoné. Semble inu-
sité au xviio s. Se trouve au xviiie s. dans j.-j. rouss.Dî'c/.
de mus. Admis acad. 1835.]
Il Rare. (Musique.) Former une harmonie peu agréable
pour l'oreille.
DISSOUDRE [dïs'-soudr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissolvere, m. s. devenu dis-
soudre sous l'influence du mot de formation pop. soudre,
de solvere, § 503. || xii" s. Li moUece de l'homme... nos avoit
dissoluz, Servi, de St Bern. dans delb. Rec.]
Il Désorganiser un corps en faisant cesser la cohésion
de ses parties. La mort viendra — notre corps. Les derniers
efforts d'une âme qui se défend contre le trépas et d'une ma-
chine qui se dissout, MASS. hnpén. 1. || P. anal. — une tu-
meur. Il Fig. Law dissolvait la monarchie, montesq. Espr.
des lois, u, A. || Spécialt. Désagréger un corps solide au
moyen d'un liquide dans lequel les molécules se sépa-
rent. — du sel, du sucre dans l'eau. Le sucre se dissout, et, au
sens intrans. Faire — du sucre. || Fig. \ 1. Vieilli. Dénouer.
Ce réseau me retient,... Viens — ces nœuds, la f. Fah. viii,
22. 1 2. Défaire le lien qui unit légalement des personnes
associées, conjointes, assemblées, etc. — une société, un
mariage. Le mariage se dissout : parla mort de l'un des époux;
parle divorce, Code civil, art. 227. L'assemblée a été dissoute.
DISSUADER [dïs'-suà-dé ; en vers, -su-à-...] v. tr.
[ÉTY.M. Emprunté du lat. dissuadere, m. s. \\ xiv^ s. Dis-
suader les choses, bersuire, dans godef. SuppL]
Il 1° Vieilli. Déconseiller (qqch) à qqn. — la bataille, st-
SIM. XII, 6.
Il 2" Essayer de détourner (qqn) d'une chose. Je... la dis-
suadai de se donner à lui, coRN. Pulch. ii, 1.
DISSUASION [dïs'-suà-zyon ; en vers, -su-à-zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dissuasio, m. s. \\ xiv'' s. La per-
suasion ou dissuasion de celle loy, bersuire, dans godef.
SuppL]
Il Rare. Action de dissuader.
DISSYLLABE [di-sïl'-làb'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. disyllabus, grec 5i<j6'k'koiëo<; ,
m. s. écrit dissyllabe pour indiquer la prononciation dure
de l's, § 501. Il xvi'= s. Qui auroit osté ces deux dissilabes,
CH. DE BOURDIGNÉ, daUS GODEF. SuppL]
Il (Gramm.) Qui a deux syllabes. Un mot — , et, substan-
tivt. Un — .
DISSYLLABIQUE [di-sïl'-là-bïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dissyUabe, § 229. || 1550. Vocables dis-
syllabiques, MEiGRET, dans DELB. Rcc. Semble inusité aux
xvii" et xviiic s. Admis acad. 1835.]
Il (Gramm.) Qui a deux syllabes. Mot, pied, vers — . Ra-
cines dissyllabiques.
*DISSYLLABISME [di-sïl'-là-bïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dissyllabe, § 265. || Néolog.]
Il (Lingnist.) Caractère des langues dont les racines sont
formées de deux syllabes.
DISTANCE [dïs'-tâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distantia, m. s. \\ xiii" s. Si font
bien diverses distances, Sans mireors, grans decevances, J. me.
MEUNG, Rose, 18409.]
Il 1° Longueur de l'intervalle qui sépare une chose
d'une autre dans l'espace. La — des lieux. A quelle — som-
mes-nous de Paris? Des arbres plantés de — en — . Spécialt.
Espace libre que doivent laisser entre chaque hommi
chaque peloton, etc., des troupes en marche, afin de pou
voir évoluer. Colonne, à — entière! commandement mili
taire. Tenir qqn à — , l'empêcher d'approcher, et, fig. n.
pas lui permettre de se familiariser. — légale, fixée en
myriamètres par divers articles de lois pour la délermi-
nation des délais de procédure, etc. Mesurer la — d'ui
point à un autre, de la terre au soleil (par la trigonoinélrie
— apparente de deux astres, l'angle sous lequel ils peuveiU p
être observés de la terre. || Fig. Degré de séparation plus ffi
ou moins grande que l'inégalité de rang, de condition, de ta
valeur, met entre deux personnes, deux choses. Ce rang iRi^
entre elle et vous met-il tant de — ? râc. Bér. i, 1. La — qu'il é
y a de l'honnête homme à l'habile homme, la br. 12.
Il 2" Longueur de l'intervalle qui sépare une chosi
d'une autre dans le temps. La — du temps. Il y a entre eux
une grande — d'âge. Mettre une certaine — entre ses repas
DISTANCER [dïs'-tan-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de distance, § 154. Le mot se trouve au
xiv» s. dans oresme (F. godef. SuppL); il a été repris d'
nos jours sous l'influence de l'angl. to distance, m. s. §8
Il Admis ACAD. 1878.]
Il (T. de courses.) Laisser derrière soi à une certain
distance. On cheval, un coureur qui distance les autres dan
une course. || Fig. Un pays qui se laisse — par d'autres na-
tions dans l'industrie.
DISTANT, ANTE [dïs'-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distans, antis, m. s. \\ xiv« s
Ce qui est plus distant et dissemblable au moien, oresme, Èlh
II, 12.]
Il Séparé (de qqch) par une distance. | 1. Dans l'espace
Ces deux villages sont distants l'un de l'autre de deux lieues. | 2.
Dans le temps. L'âge le plus — de l'enfance, pasc. Vide, prél.
DISTENDRE [dïs'-tândr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distendere, m. s. devenu disten-
dre sous l'influence du mot de formation pop. tendre, d.
tendere, § 503. || xvi" s. Survient tumeur à la partie, laquelit
distend les lèvres, paré, vu, 5. Admis acad. 1798.]
Il (T. scientif.) Augmenter (un corps) de volume, desu-
perficie, par une tension qui écarte, sans rupture, le? par-
ties qui le composent. — la peau. Un ligament distendu.
DISTENSION [dïs'-tan-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distensio, m. s. \\ xiv" s. Disten-
sion de veines, Trad. de B. de Gordon, dans godef. SuppL
Il (T. scientif.) Augmentation de volume, de superfici''
(d'un corps élastique), par une tension en divers sens qui
écarte, sans rupture, les molécules qui le composent.
— d'une membrane, de la peau, d'un ligament.
DISTILLATEUR [dïs'-ti-là-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de distiller, §249. || xv!" s. Je loue grande-
ment les distillateurs, B. palissy, p. 258.]
Il Celui qui fabrique, qui vend les produits obtenus par
la distillation.
DISTILLATION [dïs'-ti-là-syon ; en vers, -si-on] s. /.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge distillatio, m. s.
en lat. classique « écoulement ». || xv^ s. Et n'est ne terre
ne ciel qui n'en reçoive la distilation, chastell. dans ueld.
Rec]
Il Action de distiller. La — des vins, des grains (pour en
extraire l'alcool).
DISTILLATOIRE [dïs'-tl-là-twar] adj.
[ÉTYM. Dérivé de distiller, § 249. || xvi'' s. Les vaisseaux
distillatoires, paré, xxv, 3. Admis ag.a.d. 1798.]
Il Qui sert à distiller. Appareil — . || Fig. Le népenthe —,
plante dont la feuille sécrète un liquide.
DISTILLER [dis'-ti-lé] v. tr. et intr.
[ÉTY.NL Emprunté du lat. distillare, m. s. || xiii» s. Rosée
distillant dessus la terre, Psaut. dans godef. SuppL]
I. V. tr. Il 1» Laisser écouler goutte k goulte (un eue
qu'on produit). L'arbre qui distille l'encens. || Fig. Ai-je, «l'un
style affreux. Distillé sur sa vie un venin dangereux? non..
Sat. 9. P. plaisant. Je laisse mon maître Se — en pleurs,
REGNARD, Bal, sc. 3. Se — en honte et en excuses, ST-SiM.
Il, 177.
Il 2» Purifier (une substance) en vaporisant la partie
volatile et en la condensant. De l'eau distUlée. || P. ext. Ti-
rer une substance d'une autre en distillant la partie es-
sentielle de celle-ci. — des grains, du vin (pour fabriquer
de l'alcool, de l'eau-de-vie). || P. anal. Élaborer certains
DISTILLERIE
763 —
DISTRACTION
Piller le miel que l'abeille distille, HOU.. Sat. 1. L'ac-
ii convertit le suc des viandes (aliinenls) en sang n'est-
s aisée à connaître, si on considère qu'il se distille en
L et repassant par le cœur, dksc. Mc'lh. v, 8. || Fi;/. Ti-
• sence d'une chose. {Cf. alambiquer.) Je me suis dis-
1,1 tête pour trouver de quoi les excuser, voLT. Letl. à Da-
,'<irille, 24 janv. 1763.
l. Vieilli. V. intr. Couler goutte à goutte. Un soldat
it du pain, on aperçut des gouttes de sang qui en distil-
, \AUGEL. Q.-Curce, iv, 12. Le baume odorant distille
gtte à goutte, malkii.. Gpti. de Vifg. \\ Fig. La vengeance
d ne qui distille sur lui goutte à goutte, fkn. Epiphan. 2. La
V geance qui distille sur eux goutte à goutte et qui ne tarira
jiais, ID. Tél. 18.
)ISTILLERIE [dïs'-tïl-ri ; en vers, -ti-le-ri] s. f.
t I v.\i. Dérivé de distiller, § 69. || Admis agad. 1798.]
i;iablissement oîi l'on fabrique, où l'on vend lespro-
s obtenus par la distillation.
)ISTINCT, INCTE [dïs'-tïnkf ; vieilli, au inasc. dïs'-
M. Ennprunté du lat. distinctus, m. s. adj. particip.
; didtinguere, distinguer. || xiiie-xiv" s. Nus os distincte ne
dise des autres, Chirurg. de Mondeville, dans litïré.]
1" Marqué d'un caractère qui empêche de le con-
f il H' avec qqch d'analogue. Ces deux couleurs sont dis-
t tes. Ces deux sons sont distincts. Deux mots d'origine dis-
t;te.
2^ Qui se perçoit nettement. Les traits sont distincts.
I objets deviennent de plus en plus distincts. Parler d'une
« t distincte. Un son à peine — . || Avoir une vue distincte des
c ses.
DISTINCTEMENT [dïs'-tink'-te-man] adv.
ÉTYM. Composé de distincte et ment, § 724. || xiii" s. Lire
«tinctement, dans godef. SuppL]
D'une manière distincte. Parler, prononcer — . Voir, en-
t dre — . Il Saisir — les choses.
DISTINCTIF, IVE [dïs'-tink'-tïf, -tîv'] adj.
l'T^M. Dérivé de distinct, § 257. || xvui" s. l'abbé des-
j -.TAiNES, dans trév. Admis acad. 1740.]
Oui sert à reconnaître une personne, une chose de
)iL en qui n'est pas elle. C'est le trait — de sa nature. Le
I actére — d'une espèce, d'un genre.
DISTINCTION [dïs'-tink'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. distinctio, m. s. \\ xii" s. Le or-
nement e les destinctiuns des pruveires, Rois, m, 5, note.]
I Action de distinguer, état de ce qui est distingué. La
du bien et du mal, de l'âme et du corps. Une — subtile. La
entre le héros et le grand homme est délicate, L.\ br. 2.
quoi ! vous ne ferez nulle — Entre l'hypocrisie et la dévo-
a? MOL. Tart. I, 5. Ils furent tous massacrés sans — de
l 'sonne, d'âge, de sexe. Faire une — logique, établir qu'une
jjposition, qu'un terme a deux sens différents. Vous n'avez
! désavouer cela, mais vous y faites une — , pasc. Prov. 18.
'^iV/. La — des rangs, des classes. Les distinctions sociales,
quelque superbe — que se flattent les hommes, ils ont tous
3 même origine, Boss. D. d'Orl. Un personnage de — . || P.
t. Marque honorifique instituée pour récompenser le
■rili'. Accorder à qqn une — . Les distinctions ne sont pas
ijours données aux plus dignes. || Ncolog. Avoir de la — dans
I manières. Avoir un air de — .
JDISTINGUER [dïs'-tin-ghé] v. tr.
;étym. Emprunté du lat. distinguere, m. s. \\ 1426. L'en
it distinguer, Cout. d'Anjou, dans delb. Rec]
II 1" Faire reconnaître (une personne, une chose) d'une
Ire, par qq trait. {Cf. discerner.) Ma muse, en l'attaquant,
siritable et discrète. Sait de l'homme d'honneur — le poète,
IL. Sat. 9. Que l'on a bien fait de — les hommes par l'ex-
ieur, plutôt que par les qualités intérieures, pasc. Pens. v.
L'âme) se mêlant tout à fait avec ce corps qu'elle anime, à
fin elle a peine à s'en —, BOSS. Conn. de Dieu, v, 1. Cette
lange... est nouvelle et distinguée de toutes les autres, sÉv.
'i. Les mouches que j'avais observées étaient toutes distin-
ées les unes des autres par leurs couleurs, b. de St-p. Et.
la nat. 1. Absolt. Les caractères qui distinguent chaque
pèce, par lesquels chaque espèce se distingue. || Spécialt.
. Mettre (qqn) à part des autres par quelque trait de
périorité. Ils ne songeaient qu'à se — des autres hommes,
SS. llist. U7iiv. II, 17. Se — par ses talents, par ses vertus,
r ses exploits. Que si son rang la distinguait, j'ai eu raison de
:e qu'elle était encore plus distinguée par son mérite, BOSS.
D. d'Orl. On personnage distingué (par son rang, par son
mérite). Une personne distinguée (par l'élégance de ses ma-
nières, de son langage, etc.). | P. ext. Avoir des manières
distinguées. Témoigner à qqn sa considération distinguée (par-
ticulière), formule de politesse par laquelle on termine
une lettre. | 2. Mettre (qqn) à part des autres, par des
égard particuliers qu'on lui témoigne. Je veux qu'on me
distingue, mol. Mis. i, 1. Le maréchal d'Humières était bien
avec le roi, qui le distinguait fort, st-sim. i, 196. Laisser voir
une inclination particulière pour qqn. M"e d'Hamilton eut
d'abord l'honneur d'être distinguée par Tambonneau, iiamilt.
Gram. 225.
Il 2° Reconnaître (une personne, une chose) d'une au-
tre par qq trait. J'appris à — Bajazet de son frère, rac. Baj.
I, 4. Faire par les couleurs — ses valets, UOIL. Sat. 5. I| P.
ext. — une couleur d'une autre. Ne pas savoir — sa msda droite
de sa main gauche, et, fig. ne rien savoir. Savoir — le vrai
du faux, le bien du mal. Attentif à — le mérite, féx. Tel. 16.
Il P. ext. Considérer comme distinct. Sans — entre eux qui
je hais ou qui j'aime, rac. Mithr. iv, 5. — entre les divers
sens d'un mot.
Il 3" Percevoir d'une manière distincte sans confondre
(l'objet) avec ce qui l'entoure, ou ses parties entre elles.
Je l'ai distingué au milieu de la foule. Je n'ai pas distingué ses
traits. On ne distingue plus les contours des objets.
"DISTINGUO [dïs'-tin-gô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. distinguo, « je distin-
gue », § 217. Il xvi^s. Il faut faire un distinguo quant aux cho-
ses desquelles on s'enquiert, lî. est. Nouv. lanrj. franc, ita-
lian. I, 272.]
Il Action d'énoncer une distinction dans une argumen-
tation. J'appréhende furieusement le — , pasc. Prov. 4.
1. DISTIQUE [dïs'-tïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distichon, grec SiaTi^o''') w- *•
de Sîî, indiquant dualité, et aTtyoc, rangée, ligne, vers.
Il 1510. A la porte... estoit escript un distichon, dans delb.
Rec. I 1549. Distique, R. est.]
Il 1° (Métr. anc.) Réunion de deux vers. Les distiques de
Caton. Spécialt. Réunion d'un hexamètre et d'un penta-
mètre.
Il 2° P. ext. (Prosod. franc.) Petite pièce composée de
deux vers.
2. "DISTIQUE [dïs'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec 5£ffTtj(o<;, à deux rangées, ff
1798. RICHARD, Dict. de botan. de Bulliard.]
Il (Botan.) Quia les rameaux, les feuilles, etc., en deux
séries opposées. || P. ext. (Minéral.) Cristal — , à deux ran-
gées de facettes autour de chaque base.
*DISTO]MES [dîs'-tôm'] s. m. pi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes distoma (gaert-
ner, 1774), m. s. qui vient du grec SîaxoijLOç, à double bou-
che, de Stî, indiquant dualité, et ff-udfjia, bouche. || Néo-
log.]
Il (Zoologie.) Genre d'entozoaires de la classe des Hel-
minthes, à doubles suçoirs, dont l'espèce type est la
douve.
DISTORDRE [dïs'-tôrdr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distorquere, m. s. devenu dis-
tordre sous l'influence du mot de formation pop. tordre, qui
correspond au lat. torquere, § 503. {Cf. détordre.) || xvi^ s.
paré, xxiii, 44. Admis acad. 1878.]
Il Vieilli. Déformer, luxer par une torsion.
DISTORS, ORSE [dïs'-tôr, -tors'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distorsus, part, passé de dis-
torquere, distordre. || Admis acad. 1878.]
Il Vieilli. Qui est de travers ou contourné.
DISTORSION [dïs'-tôr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distorsio, m. s. \\ xvi« s. Frac-
ture, distorsion, contusion, paré, v, 21. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Déformation, luxation produite par une tor-
sion. — de la face. — d'un ligament.
DISTRACTION [dïs'-trak'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distractio, m. s. || 1335. Subbas-
tacion et distraocion de tous ses biens, dans godef.]
Il Action de distraire, état de ce qui est distrait.
Il l" Action d'écarter. Nous faisons une — violente de ses
deux parties, BOSS. Ambition, 1. P. ext. Action de détour-
ner. — d'une somme d'argent (de l'emploi qui lui a été as-
signé). — des dépens, dans ce qui est alloué à la partie
gagnante. — de biens meubles ou immeubles (d'une saisie
DISTRAIRE
764 —
DITHYRAMBE
où ils ont été compris à tort). — d'une cause (de la juri-
diction à laquelle elle était attribuée, à une autre juri-
diction)..
Il 2» État de l'esprit qui est distrait. Bien ne me donne
de — , je suis toujours avec vous, sÉv. 132. La — est un mou-
vement vague et Incertain de l'esprit qui passe d'un objet à un
autre, boss. Logique, i, 5. | Acte ou omission résultant de
ce que l'esprit est distrait. Donner des distractions à qqn. Il
a eu une — . Avoir des distractions. Les distractions involon-
taires ne nous éloignent pas de Dieu, fén. Avis à une dame
sur l'éduc. de sa fille. A mes distractions faites grâce. Ma-
dame, REGNARD, Distv. V, 7. || P. cxt. AmusGment qui dé-
tourne l'âme de ce qui la préoccupe, qui délasse l'esprit.
Procurer à qqn des distractions. Les distractions du monde. Ils
ont besoin de ces distractions pour délasser leur esprit, fén.
Éduc. des filles, 5.
DISTRAIRE [dïs'-trèr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distrahere, m. s. devenu dis-
traire sous l'influence du mot de formation pop. traire,
qui correspond àtrahere, § 503. || xiV-xw'' s. De leurs meurs
ne te distrais, eust. desch. ii, 317.]
Il l» Détourner. César les voit partir sans oser les —, rac.
Bril. V, 8. Il P. ext. — une somme (de l'emploi qui lui est
assigné). Nul ne pourra être distrait de ses juges naturels,
Charte de 1830, art. 53. || Spécialt. (Technol.) Glace dis-
traite du mercure, où le mercure disparaît dans son amal-
game avec l'étain.
Il 2o Vieilli. Détourner (une personne) d'un projet,
d'une résolution. Les dieux de ce dessein puissent-ils le — !
RAC. Brit. IV, 4. Rien ne m'en peut —, mol. Sgan. se. 10.
il 3° Détourner l'esprit de ce à quoi il est occupé. De
son image en vain j'ai voulu me — , rac. Brit. il, 2. Un enfant
que la moindre chose distrait de son travail. Absolt. Il faut
qu'en écoutant j'aie eu l'esprit distrait, mol. F. sav. IIT, 3. Se
— à force de combattre les distractions, FÉN. Avis à une
dame sur l'éduc. de sa fille. Je ne m'étonne plus qu'interdit
et distrait Votre père ait paru nous revoir à regret, rac. Jph.
II, 4. Des yeux distraits. Qui, me voyant toujours, ne me voyaient
jamais, id. Bér. i, 4. Absolt. Dne personne distraite, qui a
souvent l'esprit à autre chose qu'à ce qu'elle fait, par
préoccupation ou par étourderie. || Substantivt. Vous,
Monsieur le distrait, regnard, Distr. v, 9. || P. ext. Détour-
ner de ce qui préoccupe, délasser par qq amusement. Une
personne qu'il faut — , qui a besoin de se — . Il cherche à se
— . Cette nécessité de se — , stael, Cor. xvr, 7.
'DISTRAITEMENT [dïs'-trêt'-man] adv.
[ÉTYM. Composé de distraite et ment, § 724. 1| Néo-
log.]
Il D'une manière distraite.
•DISTRAYANT, ANTE [dïs'-trè-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de distraire, § 47. || 1539. Choses
ilistrayantes, R. est.]
Il Qui distrait. Discours inutile et —, boss. Visite, 2.
*DISTRIBUABLE [dïs'-tri-buàbl' ; en vers, -bu-àbl'J
adj.
[ÉTYM. Dérivé de distribuer, § 93. || xvi<=-xviie s. 60,000 li-
vres distribuables a Saint Auban et a ses compagnons, d'aub.
Hist. univ. II, iv, 14.]
Il Qui est à distribuer.
DISTRIBUER [dïs'-tri-bué ; en vers, -bu-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distribuere, m. s. \\ 1248. Quatre
mui de spiaute deviseit et destribueit. Charte de Namur,
dans GODEF. Suppl. \ xiv" s. Leur distribuant les terres, ber-
suiRE, dans littré.]
Il Diviser entre plusieurs en donnant une part à chacun.
Il 1° Entre plusieurs personnes. — des aumônes aux
pauvres. — des prix, des récompenses. — un dividende aux
actionnaires. — du travail aux ouvriers, donner à chacun sa
tâche. Le butin était mis en commun, et on le distribuait aux
soldats, MONTESQ. Bom. 1. || Le facteur chargé de — les let-
tres, de donner à chacun celles qui lui sont adressées. —
les rôles d'une pièce aux acteurs. | P. ext. Néolog. — un rôle
à un acteur.
Il 2" FJntre plusieurs lieux. Celui qui nous a donné ce
corps fluide (l'eau) l'a distribué avec soin sur la terre, fén.
Exist. de Dieu, l, 2. Les eaux distribuées avec tant d'art
font une cu-culation dans la terre, comme le sang circule dans
le corps humain, id. ibid. Spécialt. — les caractères d'impri-
merie dans les cassetins (après le tirage de la forme). —
l'encre sur les balles, sur le rouleau, la répandre également
sur la surface. Ellipt. — les balles, le rouleau. || P. anal.
n distribua en différents temps l'exécution de ses desseins,
VERTOT, Béi'ol. rom. 11. Servius Tullius avait distribué tous
les citoyens en six classes, montesq. Espr. des lois, xi, ii).
Il P. ext. Diviser en donnant à chaque partie la place, la
destination qui convient. — avec art un sujet, les parties
d'un sujet. Un appartement bien distribué.
DISTRIBUTEUR, TRICE [dis'-tri-bu-teur, -trïs'] s. m
et fi.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distributor, trix, w. s. On trouve
en anc. franc, distribueur. || xiv'' s. Roy des roys et distri-
buteur des royaumes, oresme, dans meunier, Essai sur
Oresme.]
Il 1° Celui, celle qui distribue qqch. Les distributeurs des
grâces, bourd. Bécomp. des saints, 1. Ce — de couronnes
(Louis XIV), ST-SIM. XII, 48. — de journaux, d'imprimés, de
prospectus.
Il 2° P. ext. S. m. Pièce ou partie de certaines machi-
nes qui distribue automatiquement l'eau, la vapeur, etc.
DISTREBUTIF, IVE [dis'-tri-bu-tîf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distributivus , m. s. \\ xiv* s.
Justice distributive, Oresme, Éth. v, 5.]
Il Qui donne à chacun la part qui lui revient. La justice
distributive. (Logique.) Qui s'applique à chacune des par-
ties d'un tout (par opposition à collectif, qui s'applique au
tout).
DISTRIBUTION [dïs'-tri-bu-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. distributio, m. s. \\ xiii«-xiv« ?.
Paier distribucions, G. guiakt, Boy. lign. ms. franc. 5698,
fo 140.]
Il Action de distribuer.
Il lo Entre plusieurs personnes. Faire la — du butin. La
— des lettres par la poste. Une lettre reçue à la première —
La — des prix, des récompenses. La — des rôles d'une pièce
aux acteurs, aux actrices, et, p. ext. L'ancienne, la nouvelle
— de la pièce, l'ensemble des acteurs. La — du travail aux
ouvriers. Spécialt. (Droit.) — par contribution (quand le^
deniers saisis ou le prix des ventes ne suffisent pas pour
payer les créanciers).
Il 2" Entre plusieurs lieux. La — des eaux dans une ville.
La — des espèces végétales, animales, sur la surface du globe
La — de la richesse dans un pays. Spécialt. La — des carac-
tères d'imprimerie dans les cassetins. La — de l'encre sur les
rouleaux. La — de la vapeur sur l'une et l'autre face du pis-
ton. Il P. anal. Entre plusieurs temps. La — des saisons
dans l'année. || P. ext. Action de diviser en donnant à cha
que partie la place, la destination qui convient. La
sujet, d'une matière, par chapitres. La — d'un discours. Il n'y
a aucune — de scènes, la chose n'étant pas faite pour être re-
présentée, LA F. Clymène, avertiss. La — d'une maison, d'un
appartement.
DISTRIBUTIVEMENT [dïs'-tri-bu-tiv'-man ; en veri
-ti-ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de distributive et ment, § 724. || 1568
Collectivement, non distributivement, L. leroy, dans delb.
Bec. Admis acad. 1798.]
Il En donnant à chacun la part qui lui revient.
DISTRICT [dïs'-trïkf ; vieilli, dïs'-tri] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. districtus, us, m. s. [Cfi. détroit.)
Il 1611. COTGR.]
Il Circonscription territoriale formant dans certains pays
le ressort d'une juridiction administrative, judiciaire, etc.
P. plaisant. N'ayant pas le — des pansements et des dro-
gues..., beaumarcii. B. deSév. i, 2. || Spécialt. Subdivision
des départements français établie en 1789, correspon-
dant à peu près aux arrondissements actuels.
DIT [di] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de dire, d'après le lat. dictum,
în. s. § 52. Il xiio s. Ses dlz, ses faiz, sa parleûre, Enéas .
1226.]
(I Vieilli. Ce que qqn a dit. On ne conte que ses dits pleins
d'esprit, sÉv. 791. Dits et redits, ce qui se dit et se répète
au sujet de qqn, de qqch. j| Spécialt. \ 1. Parole donnée
par qqn. Avoir son — et son dédit. | 2. (Droit.) Pièce affir-
mant certains faits relatifs a. la cause. Je fournis De dits, de
contredits, rac. Plaid, i, 7. | 3. Dans la littérature française
du moyen âge, récit en vers sur un sujet familier. Le —
du bon vin.
DITHYRAMBE [di-ti-rânb'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dithyrambus, grec Si9'Jpa|i6oç
d'un
*
DITHYRAMBIQUE
— 76o
DIVERS
m\. Il xvi" s. Chantans ne scay quelz dithyrambes, rab. dans
DiL Rec. Admis agad. 1762.]
! (Anliq.) Poème lyrique en l'iionneur de Bacchus. ||
P'xt. Poème lyrique enthousiaste. || Fig. Faire un — en
iSineur de qqn, lui donner des louanges enlhousiasles.
I ITHYRAMBIQUE [di-ti-ran-bil<'] adj.
:tym. Emprunté du lat. dithyrambicus, grec 6i6upaix6i-
m. s. Il xvi" s. Pean dithyrambique, u.kw, Passetemps,
idmis AGAD. 1762.]
Qui appartient au dithyrambe. Poésie — . || Fig. Louan-
dithyrambiques, enthousiastes.
ITO, el, p. abrév. D° [di-tô] adv.
:tym. Emprunté de l'ital. detto, m. s. devenu dito (on
ive qqf ditto ; cf. angl. ditto, 7n. s.) sous l'influence de
part, de dire, § 12. || 1723. Dito... quelques négociants se
ent encore, quoique rarement, de « detto » ou « dicto », sa-
Y, Dict. du comm. Admis acad. 1835.]
(Comptabilité.) La chose qui vient d'ôlre dite. [Syn.
I.) Deux sacs de café Bourbon ; trois d" Moka.
ITON [di-ton] s. m.
;tym. Emprunté du lat. ditonum, grec St-rovov, m. s.
aç, indiquant dualité, et tôvoî, ton. || 1642. oud. Ad-
ACAD. 1762.]
Vieilli. (Musique.) Intervalle comprenant deux tons.
DIURÈSE [di-u-rèz'] s. f.
:tym. Emprunté du lat. médical diuresis, grec Sioû-
;;, m. s. || 1792. Diuresis, engycl. métii.]
(Médec.) Sécrétion abondante d'urine.
lURÉTIQUE [di-u-ré-tïk'] adj.
îTYM. Emprunté du lat. diureticus , grec SioupT^rixéç ,
?. Il xiv^^ s. Médecines diurétiques, dans godef. Suppl.]
(Médec.) Qui fait uriner. Remède —, et, substantivt,
K. Les diurétiques.
'lURNAL [di-ur-nàl] s. m.
3TYM. Emprunté du lat. ecclés. diumale (s.-ent. offi-
i), m. s. proprt, « (office) pour le jour ». {Cf. journal.)
dmis AGAD. 1694.]
Extrait du bréviaire qui renferme spécialement les
res du jour.
tlURNE [di-urn'] adj.
JTYM. Emprunté du lat. diurnus, m. s. {Cf. jour.) || 1425.
turne ou diurne, OL. DE la h.\ye, dans delb. Rec]
. Qui se montre le jour (par opposition à la nuit). Les ra-
53 diurnes, et, substantivt, Les diurnes, le faucon, le vau-
r (par opposition aux nocturnes, chouette, hibou, etc.).
.sorte de papillon de jour. || P. anal. Fièvre — , qui
nontre le jour. Ne'olor/. Affiche — , qu'on ne peut lire
iu jour (par opposition à affiche nocturne, éclairée pen-
it la nuit).
I. Qui a lieu dans l'espace d'un jour (24 heures). Mou-
»!ient — de la terre, sa rotation autour de son axe. Mon-
tent — d'une planète, sa marche mesurée par le nombre
degrés qu'elle parcourt en 24 heures. || Cercle — d'un
•e, cercle parallèle à l'équateur qu'il semble parcourir
24 heures. || Variations diurnes de la boussole, mouve-
nts réguliers que l'aiguille de déclinaison éprouve du-
t les 24 heures à l'est ou à l'ouest du méridien magné-
le.
II. (Anliq.) Qui est de chaque jour. {Cf. quotidien.)
'cialt. Les actes diurnes (lat. acta diurna), sortes de jour-
IX des Romains.
DIVA [di-va] s. f.
ÉTYM. Emprunté de l'ital. diva, employé dans le même
3, proprt, « déesse » {cf. dive, divette), § 12. jl Néolog.]
Dénominalion donnée aux cantatrices en renom. Aller
endre la — du jour.
DIVAGATION [di-và-gà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
liTYM. Dérivé de divaguer, § 247. || xvie-xvii'' s. Les dis-
ctions et divagations de l'esprit, fr. de sales, dans DO-
z, Dict. Admis agad. 1835.]
1" Vieilli. Action d'aller de côté et d'autre hors du
II oii on doit se tenir. Par l'effet de la — des fous. Code
lal, art. 479. La — des bestiaux, qu'on laisse hors du
urage. !| P. anal. Divagations d'un cours d'eau (qui sort
son lit).
2» Fig. Action de l'esprit qui va de côté et d'autre
dehors du sujet. Les divagations d'un auteur. || Les diva-
ions d'un cerveau malade, d'un aliéné.
DIVAGUER [di-và-ghé] v. intr.
KTYM. Emprunté du lat. divagari, m. s. \\ 1558. II n'est
besoin divaguer trop loin, G. postei-, Républ. des Turcs, dans
DKLB. Rec. Admis agad. 1762.]
Il 1" Vieilli. S'en aller de côté et d'autre hors du lieu oii
on doit se tenir. {Syn. vaguer.) Des bestiaux qu'on a laissés
—, errer hors du pâturage. || P. anal. Une rivière qui di-
vague, qui sort de son lit.
jl 2" Fig. Laisser aller sa pensée hors des limites de la
raison. On écrivain, un orateur qui divague. || Spôcialt. — dans
un accès de délire. Dn fou qui commence à — .
DIVAN [di-van] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc diouan, qui vient lui-môme
du persan, et signifie registre, bureau, salle de conseil,
§§ 23 et 24. Il 1558. La court ou conseil nommé divan, g. pos-
TEL, Rffpubl. des Turcs, dans dei.u. Rec. Le sens I, 3",
n'est dans agad. que depuis 1835.]
I. Il 1» Salle de conseil chez les Orientaux, jj P. ext. j 1.
Ceux qui siègent dans le conseil. | 2. Principaux fonc-
tionnaires d'une branche d'administration , d'une pro-
vince, magistrats d'une cour de justice, etc. || Spécialt.
Conseil des ministres, des hauts fonctionnaires turcs,
présidé par le sultan ou le grand vizir.
Il 2» P. anal. Dans les maisons turques, persanes, etc.,
salle de réception, sur laquelle s'ouvrent les portes des
appartements, et dont le tour est garni de coussins pour
s'asseoir.
Il 3° P. ext. Sorte de canapé sans dossier et garni de
coussins qu'on applique contre le mur. {Cf. sofa.)
II. Registre d'impôts, de comptes publics, etc., et, p.
ext. collection de petites pièces de vers, chez les Orien-
taux.
DIVE [div'] s. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. diva, m. s. {Cf. diva.) || xvic s.
V. à l'article. Admis agad. 1762.]
Il Vieilli. Déesse. P. appos. Spécialt. La — Bouteille vous
y envoie, rab. v, 44.
DIVERGENCE [di-vèr-jâns'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scientif. divergentia, m. s. || 1671 .
La convergence et la divergence des rayons, LE P. CHÉRUBIN,
Dioptr. ocul. p. 157. Admis agad. 1762.]
Il (T. scientif.) État de ce qui diverge. (S'oppose à con-
vergence.) La — des rayons lumineux réfléchis par un miroir
convexe. La — des deux côtés d'un angle. Fig. Il y a entre eux
— d'opinions, de principes, de but.
DIVERGENT, ENTE [di-vèr-jan, -jûnt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. divergens, entis, part, prés, de
divergere, diverger. || 1671. Les rayons divergents, le p. ché-
rubin, Dioptr. ocul. p. 5.]
Il (T. scientif.) Qui diverge. (S'oppose à convergent.) Li-
gnes divergentes, rayons divergents. || P. anal. (Algèbre.)
Série divergente, où la somme des termes tend vers une li-
mite indéterminée, à mesure qu'on en prend un nombre
de plus en plus grand. (Botan.) Rameaux divergents, qui s'é-
cartent de la tige. || Fig. Opinions divergentes, qui s'éloi-
gnent les unes des autres. Le mouvement décent et modéré
de leurs opinions divergentes (1792), lamourette, dans lal-
LEMENT, Choix dc rapp. xix, 185.
DIVERGER [di-vèr-jé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. divergere, m. s. \\ 1798. On fera...
diverger l'opinion des ambitieux, bailleul, dans lallement,
Choix de rapp. xvi, 407. Admis agad. 1835.]
Il (T. scientif.) En parlant d'éléments plus ou moins
rapprochés au point de départ, aller en s'écartant de plus
en plus les uns des autres, à mesure qu'ils se prolongent.
(S'oppose à converger.) Les rayons lumineux divergent lors-
qu'ils sont réfléchis par un miroir convexe. Les deux côtés d'un
angle divergent. Fig. Des opinions qui divergent, qui s'éloi-
gnent les unes des autres.
DIVERS, ERSE [di-vèr, -vers'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diversus, m. s. \\ xn^ s. ph. de
thaun, Comput, 132.]
Il l» Vieilli. Qui présente plusieurs aspects, plusieurs
caractères différents. Dn monde toujours beau, Toujours — ,
toujours nouveau, LA F. Fab. ix, 2. En quoi répond au sort
toujours — Ce train toujours égal? ID. ibid. il, 13. Vous eûtes
trois ans la fortune diverse, corn. lier, iv, 3. Combien l'homme
est inconstant, —, la f. Contes, Clochette. || P. ext. On
voit d'un œil — des nœuds si différents, GORN. Hor. m, 4.
Il 2" Auplur. En parlant de choses que l'on compare,
qui présentent chacune un caractère différent. De tant
d'objets — le bizarre assemblage, rac. Ath. ii, 5. Cette masse
DIVERSEMENT
766
DIVIN
informe, vile et grossière prend toutes les formes les plus diver-
ses, FÉN. Exist. de Dieu, i, 2. La fable offre à l'esprit mille
agréments — , boil. Art p. 3. Les principes du plaisir ne sont
pas fermes et stables; ils sont — en tous les hommes, pasc.
Espr. ç/éom. 2.
Il 3» Au plur. Adj. déterm. (Se place avant le subst.)
Plusieurs (personnes ou choses) de nature, de caractère
différent. Diverses personnes ont raconté la chose. La ville est
pau-tagée en diverses sociétés, L.\ br. 7. Quoique sous — points
tous quatre ils fussent nés, i^ F. Fab. x, 15. Suivant les —
aspects du soleil, fén. Exist. de Dieu, i, 2.
DIVERSEMENT [di-vèr-se-man] adv.
[ÉTYM. Composé de diverse et ment, § 724. || xii<= s. Diver-
sement, PH. DE THAUN, Comput, 3275.]
Il 1° D'une manière diverse. La nature — parée, fén.
Exist. de Dieu, i, 2.
Il 2° De diverses manières. La même erreur les fait errer
— , BOIL. Sa,t. 4. Chacun — soupçonne quelque chose, corn.
■Cinna, iv, 4.
DIVERSIFIER [di-vèr-si-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. diversificare, m. s. de-
venu diversifier sous l'influence des mots de formation
pop. §§ 217, 274 et 503. || xiii" s. Insin partot se ressemblas-
sent Qu'il ne se diversifiassent, gaut. de metz, Image du
monde, dans littré.]
Il Rendre divers. — les attitudes des personnages dans une
peinture, les ornements dans une décoration. Les passions se
diversifient à (avec) la présence ou à l'absence des objets, et
par la facilité ou par la difficulté de les acquérir, BOSS. Conn.
de Dieu, m, 11. Les songes sont tous différents, et un même
se diversifie, pasc. Pens. m, 14. Absolt. Je veux — , la f.
Ésope.
DIVERSION [di-vèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diversio, m. s. dedivertere, dé-
tourner. Il xiiie-xiv<= s. La diversion des humours, Chirurg.
de Mondeville, dans littré.]
Il Action qui détourne.
Il lo Opération militaire ayant pour but de détourner
l'ennemi d'un point qu'il attaque, en l'obligeant à défen-
dre un autre point. Au commencement d'une — qui déjà inquié-
tait toute la Grèce, Memnon mourut, boss. Hist. univ. m, 5.
Phraate ne vit de ressource que dans la — qu'il voulait faire
en Syrie, ID. ibid. i, 9.
Il 2° (Médec.) Action qui détourne le mal sur un autre
point. La — que la goutte fait aux entrailles de M. de Grignan,
SÉV. 1222.
Il 3° Action qui détourne l'esprit, le cœur, de ce qui
le fatigue, le préoccupe, vers qq autre objet. Cela fit — à
sa tristesse. Votre enfant a fait de la — dans le mois passé, sÉv.
1100.
DIVERSITÉ [di-vèr-si-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diversitas, m. s. \\ xu« s. Tels es-
teit la diversetez De cels qu'en cel champ ad trovez, marie de
FRANCE, Purg. de St Patrice, 987. Diversité, beneeit, Ducs
de Norm. i, 76.]
Il Caractère de ce qui est divers. Ce n'est pas sur l'habit
Que la — me plait; c'est dans l'esprit, la f. Fab. ix, 3. Quel-
que — qui se trouve dans les complexions et dans les mœurs,
LA BR. 11. La — soit des temps, soit des lieux, coRN. huit.
I, 19. Il Rare au plur. Je n'ai jamais connu d'homme qui lui
ressemble, Ni qui mêle en discours tant de diversités, corn.
Veuve, I, 3.
*DIVERTICULE [di-vèr-ti-kul] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diverticulum (mieux deverticu-
lum), endroit écarté. || (Au sens de « chemin écarté ».)
xv'' s. Texte dans godef. Suppl.]
Il (Anat.) Appendice creux en forme de cul-de-sac dé-
bouchant dans une cavité naturelle du corps. Le — de
Meckel.
DIVERTIR [di-vèr-tîr] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. divertere, détourner. || xivc-
xv^ s. Mon songe est diverti a ma grant perte, Perce forcst,
dans LITTRÉ.]
I. Vieilli. Détourner (d'un lieu vers un autre). Afin do
— les forces du côté où je attaquerois la place, monluc. Com-
ment. IV, 128. — de vos pas leur plus chaude poursuite, CORN.
Place Royale, IV, C). Pour — ce coup, m. Veuve, u, 6. Spr-
cialt. Les deniers divertis (détournés de leur emploi ou mal
appliqués), anquetil, Lir/ue, 3. Celui des deux époux qui au-
rait diverti ou recelé quelques effets de la communauté, Code
civil, art. 1477. La puissance du royaume n'était point di
vertie ailleurs, vorr. Letf. 74.
II. Fig. Il 1° Vieilli. Détourner de ce qui occupe. Quai
de sa folle erreur vous l'auriez diverti, corn. Theod. v '
C'est rendre un homme heureux, de le — de la vue de ses n.
sères domestiques, pasc. Pens. iv, 3. Les autres ne feraie
que — votre attention, desc. Dioptr. 3. Cherchant à — cet
tristesse, mol. Scap. ii, 7. Afin de — L'ennui que de sa per
il pouvait ressentir, coRN. Rodog. v, 4. Suivi d'un infinil
Tu ne t'es jamais diverti De suivre le juste parti, mai.ii. Poi
27. Il Absolt. L'homme, quelque heureux qu'il soit, s'il n'c
diverti et occupé par quelque passion ou quelque arauseme:
qui empêche l'ennui de se répandre , sera bientôt chagrin .
malheureux, pasc. Pens. iv, 2. C'est le tracas qui nous d'
tourne d'y penser et nous divertit, id. ibid.
Il 2" P. ext. Distraire en récréant. J'ai cru vous — . Le
sottises ne divertissent point, mol. Mal. im. ii, 5. Il nous
quelque obligation d'avoir travaillé à le — , corn. Suiv. C-\
Je ne me divertis pas toujours si bien que vous pensez, md
Mis. V, 4. Il Se — aux dépens de qqn, et, ellipt. Se — deqq:
Tous ces Normands voulaient se — de nous, rac. Plaid, i, i
DIVERTISSANT, ANTE [di-vèr-ti-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de divertir, § 47. || 1637. Objets d
vertissans, tristan l'hermite, Panthée, ii, 2.]
Il Qui disirait en récréant. Un spectacle — . Dn tissu d'i
nigmes leur serait une lecture divertissante, la br. 1. Sa coi.
versation est divertissante. Il a fallu hasarder de la rend;
(cette histoire) moins divertissante pour la rendre plus co:
vainoante et plus utile, BOSS. Var. préf. || Substantivt. Le -
ST-siM. I, 479.
DIVERTISSEMENT [di-vèr-tïs'-man; en vers, -i
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de divertir, § 145. || 1494. Lettres roTjau.:
dans GODEF. Suppl.]
Il l" Vieilli. Action de divertir. || Spe'cialt. Le — de
deniers publics. | (Droit.) — de valeurs, d'effets, dans uii
succession par l'un des héritiers, dans le partage d'un
communauté de biens par l'un des ayants droit. {Syn. df
tournement.) Fig. Vieilli. Action de détourner moinenti
némenl de ce qui occupe. Ils ont un intérêt secret à cher
cher le — et l'occupation au dehors, pasc. Pe7is. iv, 2. Ton
les grands divertissements sont dangereux pour la vie chré
tienne, id. ibid. xxiv, 64.
Il 2° Distraction qui récrée. Que les enfants interrompen
quelquefois l'étude par de petites saillies de — , fén. Éduc. di
filles, 5. L'ardeur de la jeunesse pour les divertissements dan
gereux, id. ibid. Je me prépare désormais à me donner du di
vertissement, mol. Mar. forcé, se. 2. D'un — me fait une la
tigue, boil. Art p. 3. Le duc, après avoir bien fait rire tout 1-
monde, en allait devenir lui-même le — , st-sim. m, 49. || /'. e."
Spécialt. I 1. Intermède dans une pièce de théâtre. | 2
Petite pièce écrite pour un théâtre de société. Le Diver
tissement de Sceaux de Dancourt. | 3. Morceau de musiqut
d'un genre léger, pour un ou plusieurs instruments. | 4
Partie épisodique entre les reprises du sujet d'une fugur
"DIVETTE [di-vel'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de diva, § 133. || Ncolog.]
Il Famil. Petite diva, chanteuse de café-concert.
DIVIDENDE [di-vi-dând'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dividendus, qui doit être divise
Il xvii^ s. Nombre a diviser que nous appellerons dividande
j. PELETiER, Arithm. p. 43.]
Il 1» (Mathém.) Quantité à diviser par une aulre. /'
appos. La fraction — .
Il 2° (Finances.) Part de béireflce attribuée à chaqii'
associé, à chaque actionnaire d'une société. — fictif, cal
culé d'après des bénéfices fictifs. || Part attribuée dan;
une liquidation à chacun des ayants droit.
DIVIN, INE [di-vin, -vin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. divinus, m. s. {Cf. devin.)
xii" s. Devines, pu. de thaun, Comput, 1188.]
Il 1" Qui appartient aux dieux, à Dieu. Le Verbe — (Jt'
sus-Christ) unissant en lui les deux natures humaine et divine
pasc. Pens. xi, 10 bis. Les personnes divines. La divine pro
vidence. Les profondeurs incompréhensibles de l'Être —, nosH
Hist. univ. H, 19. Nouveau et admirable dessein de la divlm
providence, id. ibid. ii, 25. La souveraine félicité de l'autr'
vie ne consiste que dans cette contemplation de la majesté di
vine, DKSC. Môdit. 3. L'homme, accoutumé à croire — tout c-
qui était puissant, boss. Hist. univ. ii, 3. Les profondeurs d'
I
DIVINATEUR
767 —
DIVISER
lustice divine, id. ibid. n, 1. Il crut pouvoir renfermer l'es-
p; — dans des statues, ID. iOid. il, 3. Des instruments de
1, engeance divine, iD. ibid. ii, 5. Est-ce l'esprit — qui s'em-
j e de moi? rag. Ath. iir, 7. Les lois divines et humaines.
Idivine simplicité de l'Écriture, BOSS. llist. univ. i, 6. Notre
r gion est si divine, qu'une autre reUgion divine n'en est que le
f dément, pasc. Pens. xix, 7. || Les oracles divins. Le culte
- Rendre à un homme les honneurs divins (qui n'appar-
ut qu'à Dieu). Le — Auguste (mis au nombre des
. Il Substantivt. Le —, ce qui offre un caractère
: i::!iurel.
2" p. hyperb. Fig. Merveilleusement bon, beau. Le
- -i de M. de Condom ne fut point aussi — qu'on l'espérait,
• i. Le — Virgile. Chez le — vieillard Hippocrate, mol.
. I, 8. L'auteur le plus — , boil. Art p. 1. Il l'appela
'J ophraste, c'est-à-dire un homme dont le langage est — , i.a
/'vc. sur Theophr. Famil. Ilfait un temps — , sÉv. 661.
c est — , il n'est rien qui l'égale, th. corn. D. Juan,
Spécialt. Dans le langage de la galanterie, ado-
De vos regards divins l'ineffable douceur, mol. Tart.
Vos divins appas, corn. Pomp. ii, 1, édit. 1644. Ah!
0 ne princesse, Uac. Andr. ii, 2.
|)IVINATEUR, TRICE [di-vi-nà-teur, -trïs'] s. m.
M. Emprunté du lat. divinator, trix, m. s. {Cf. devi-
xvi<= s. Divinateur (1530), LEb\ d'étaples, dans delb.
ibles divinatrices, MONTAIGNE, II, 12. Admis acad.
1 " Vieilli. Celui, celle qui pratique la divination. [Syn.
dlin.) Plusieurs divinateurs et prophètes, Rab. m, 24.
2° Adjectivt. Qui devine. Science divinatrice. Instinct — .
DIVINATION [di-vi-nà-syon ; envers, -sï-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. divinatio, m. s. \\ xiiio s. Par
dite devination, frère anger, dans delb. Rec. j xiV* s.
1 gnacion, dans godef. Suppl.]
Art, opération du devin. Divinations par les entrailles
d victimes ou le vol des oiseaux, montesq. Rom. 21. Des
d nations par les songes, des sortilèges, pasc. Pens. xxiir,
1 P. lujperb. Fir/. Faculté, action de deviner. Cuvier re-
tiva, par une sorte de — , un monde détruit.
)IVINATOIRE [di-vi-nà-twàr] adj.
tiYM. Dérivé du radical de divination, § 249. || xiv^ s.
L sciences divinatoires , evrart de conty, dans godef.
i rj.il. Admis acad. 1798.]
Qui tient à la divination. Art — . Baguette —, avec la-
c;lle on prétend découvrir des sources, des mines, des
t sors cachés.
DIVINEMENT [di-vïn'-man ; C7i vers, -vi-ne-...] adv.
ÉTYM. Composé de divine et ment, § 724. || 1418. Divine-
mt puni, dans godef. Suppl.]
Dune manière divine. La grâce agit — dans les cœurs.
J hyperh. Aristote a parlé — quand il a dit de l'entende-
nt... ce que nous venons de rapporter, BOSS. Conn. de Dieu,
I 7. Famil. Bourdaloue prêche — bien aux Tuileries, sÉv.
1 . Il fait — beau, lu. 584.
DIVINISER [di-vi-ni-zé] v. tr.
ÉTYM. Dérivé de divin, § 267. || xvio-xviio s. Sainte et
Ejcee ivresse qui... nous angelise et, par manière de dire, di-
vise, fr. de sales, dans doghez, Dict. Admis acad.
1,2.]
Revêtir du caractère divin. {Syn. déifier.) Le paga-
ne divinisait les astres, les éléments. Les Romains divini-
mt leurs empereurs. — des idoles de chair, j.-b. rouss.
it. II, 5. Il Fiy. Le caractère par où elles (les religions
en nés) se sont distinguées a été non seulement de les per-
,tre et de les tolérer (les crimes)..., mais, si j'ose me ser-
de ce terme, de les —, bourd. Sainteté de la loi chrét.
L'eucharistie étend sa vertu sur toute la vie de l'homme
ir la sanctifier, et, si je puis parler de la sorte, pour la — ,
RD. Fréq. comm. 2.
DIVINITÉ [di-vi-ni-té] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. divinitas, m. s. \\ xiic s. Divi-
;t, PH. DE thaun, Comput, 498.]
1° Nature divine. Des esprits malins dont l'orgueil s'at-
uait la —, BOSS. Uist. univ. ii, 26. La — de Jésus-Christ.
résurrection de cet Homme-Dieu était la preuve la plus au-
latique qu'il pouvait donner de sa — , bourd. Résurrec-
n,i.
2° Être divin. (S'écrit ordinairement avec une ma-
] cule.) La Divinité demeure immuable, BOSS. Ilisf, univ.
H, 2.5. Le soin que les hommes doivent avoir de rendre un
culte à la Divinité, montesq. Espr. des lois, xxv, 7. L'idée
que j'ai de la Divinité, DE3C. Médit. 3. On consacra à la Divi-
nité de certaines familles qui se perpétuaient, montesq. Espr.
des lois, xxv, 4.
Il 3» Chacun des êtres considérés comme divins dans
le polythéisme. Des peuples qui adoraient les fausses divinités,
BOSS. llist. univ. ii, 3. Ils voulurent ranger Jésus-Christ parmi
leurs divinités, ID. ibid. ii, 26. Les divinités de l'Olympe. Les
divinités infernales. Chaque vertu devient une — , boil. Art
p. 3. Il Fiy. I 1. Po(ft. Puissance que les hommes adorent.
Ni l'or ni la grandeur ne nous rendent heureux; Ces deux divi-
nités..., LA F. Phil. et Raucis. \ 2. P. hyperb. Dans le lan-
gage de la galanterie, l'objet adoré. Entendre mal parler
de ma —, mol. Et. m, 3.
DIVIS [di-vi] s. m.
[ÉTYM. Tiré de indivis, §37. L'anc. franc, possède l'adj.
devis, divis, tiré directement du lat. divisum. || 1374. La mo-
tié par non djrvis de toute la justice , dans godef. devis. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il (Droit.) Etat d'un bien partagé entre plusieurs pro-
priétaires (par opposition à indivis). Ces héritiers ont partagé
cette maison et la possèdent par — : chacun y a sa part mar-
quée, son appartement séparé, furet. Dict. \\ P. ext. Demander
le —, le partage d'un bien possédé par indivis.
* DIVISE [di-viz']. F. devise.
* DIVISÉMENT [di-vi-zé-man] adv.
[ÉTYM. Pour diviséement, composé de divisée, part, passé
de diviser, employé adjectivt, et ment, § 724. || xiie s. Il
parla diviseiement, Brut de Munich, 2794.]
Il Vieilli. (Droit.) En considérant chaque personne,
chaque chose à part. (S'oppose à solidairement.)
DIVISER [di-vi-zé] v. tr.
[ÉTYM. Forme refaite de deviser ( V. ce mot) par réac-
tion étymologique, § 505. j| xii^^ s. Divlseir, Serm. de St
Bern. p. 67.]
I. Au propre. \\ l» Faire plusieurs parties d'un tout. —
une pomme en plusieurs quartiers. Le fleuve divise la ville en
deux moitiés. — une propriété en plusieurs lots, n est faux
qu'en divisant un espace on puisse arriver à une partie indivisi-
ble, c'est-à-dire qui n'ait aucune étendue, pasc. Espr. géoni.
2. Une boite divisée en plusieurs compartiments. Le territoire
de la France est divisé en départements. || P. anal. Parta-
ger une quantité en un certain nombre de quantités plus
petites. On a divisé le mètre en décimètres, le décimètre en
centimètres. La circonférence est divisée en degrés. L'année
est divisée en mois, le mois en jours. Absolt. — une somme
entre plusieurs personnes. || Spe'cialt. (Mathém.) — une
quantité par une autre , étant donné le produit de deux
facteurs et l'un de ces facteurs, déterminer le facteur in-
connu. — un nombre par un autre. Un nombre qui en divise
un autre. Un nombre qui se divise exactement par un autre.
Il 2° Mettre entre des choses, des personnes, un inter-
valle qui les sépare. Ces mers qui divisent la Grèce d'avec
l'Italie, FÉN. Tél. 12. Du reste des humains ils (les Juifs) sem-
blent divisés, rag. Esth. ii, 1. || Absolt. Cette prompte ruse
Divise adroitement (les uns des autres) trois frères qu'elle
abuse, CORN. Ilor. iv, 2. || Spe'cialt. — un mot, en écrire
ou en imprimer une partie à la fin d'une ligne et le reste
au commencement de la ligne suivante.
II. Au fig. Il l» Faire plusieurs groupes d'un ensem-
ble, au moyen de démarcations. Selon divisa le peuple d'A-
thènes en quatre classes, montesq. Espr. des lois, ii, 2. Le
peuple romain était divisé de trois manières : par centuries,
par curies et par tribus, id. ibid. xi, 4. Les sciences se divisent
en sciences naturelles, sciences morales et sciences mathéma-
tiques. Il Spécialt. Faire plusieurs sections d'une_ compo-
sition littéraire. Un sermon divisé en trois points. L'Enéide est
divisée en douze chants. On traité divisé en chapitres.
Il 2° Établir entre des choses, des personnes, une sé-
paration de direction, de destination, n est dangereux de
— ses forces. Le général divisa son armée en trois corps. | —
la question. — chacune des difficultés que j'examinerais en
autant de parcelles qu'il se pourrait et qu'il serait requis pour
les mieux résoudre, desc. Méth. 2. — le travail, confier cha-
que partie différente d'un travail à exécuter à un ouvrier
spécial. Les juges se sont divisés d'opinion sur ce point. C'est
en cette sorte que les esprits, une fois émus..., se sont divisés
en tant de sectes, boss. R. d'Angl. \\ P. ext. Etablir entre
des pei'sonnes une séparation d'intérêts, de sentiments.
DIVISEUR
768
DIVULSION
Lorsque deux factions divisent un empire, corn. Sei'tor. m,
1 . Tout royaume divisé périra. La politique des Romains fut de
— toutes les puissances qui leur faisaient ombrage, montesq.
Hom. i'.^. Le sénat de Carthage était divisé par de vieilles fac-
tions irréconciliables, Boss. Hist. univ. m, 6. Tenez toujours
divisés les méchants, L.\ i\ Fab. vu, 8. || AhsoH. Leur maxime
constante fut de — , montesq. Rom. 6. — pour régner. || P.
anal. Cette âme, d'avec soi tout à coup divisée, corn. Sertor.
I, 1.
DIVISEUR [di-vi-zeur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. diviser, celui qui divise. || xv" s.
Le diviseur ou partiteur, N. CHUQUET, Tri-partij, p. 47.]
Il 1° (Matliém.) Facteur connu par lequel on divise le
produit de deux facteurs (dividende) pour déterminer le
facteur inconnu (quotient). Le plus grand commun — , le plus
grand nombre qui divise exactement plusieurs autres
nombres donnés. — premier, nombre qui en divise un
autre, mais qui n'a pas lui-même de diviseur. P. appos.
Le nombre — . La fraction — .
Il 2° Adjedivt. Néolog. (Technol.) Système — , système
de vidange où l'on sépare les matières liquides des ma-
tières solides.
DIVISIBILITÉ [di-vi-zi-bi-li-lé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de divisible , § 255. || xv'= s. Catholicon,
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il Propriété de ce qui est divisible. Les caractères de —
des nombres. || Spécialt. — de la matière, propriété essen-
tielle à la matière d'être divisible en parties de plus en
plus petites, sans autre limite que celle qui vient de l'im-
puissance de nos sens ou de nos instruments. Dès que
vous ne mettez aucune borne à l'étendue, vous luiôtez la figure,
la — , FÉN. Exist. de Dieu, ii, 5. || — de la lumière, possibi-
lité de distribuer une source de lumière éclatante en plu-
sieurs lumières moindres. La — de la lumière électrique.
DIVISIBLE [di-vi-zlbl'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. divisibilis, m. s. \\ xiw° s. Toute
chose continue et divisible, oresme, Éih. ii, 7.]
Il Qui peut être divisé. La matière est essentiellement — .
Ceux... qui demeureront dans la créance que l'espace n'est pas
— à l'infini, ne peuvent rien prétendre aux démonstrations
géométriques, pasc. Espr. géom. 1. Ce qui est infini... ne
peut être diminué, ni par conséquent divisé, ni par conséquent
composé et —, fén. Exist. de Dieu, ii, 4. Siibstantivt. L'on
parcourt une infinité de divisibles en une infinité d'instants,
PASC. Espr. géom. 1. || Spe'cialt. (Mathém.) Un nombre —,
qui peut être divisé exactement. Quatre est — par deux. |j
(Droit.) Obligation —, dont l'objet est divisible.
•DIVISIF, rVE [di-vi-zif, -zlv'] adJ.
[ÉTYM. Dérivé du lat. divisum, supin de dividere, diviser,
§ 257. {Cf. le lat. scolast. divisivus, m. s.) || xvi^ s. Vertus
generatives et divisives, la boderie, dans godef. Suppl.]
Il (Chirurgie.) Qui sert à maintenir écartées des par-
ties. Bandage — .
DIVISION [di-vi-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. divisio, m. s. || xuc s. Funel
de divisiun, Psaut. d'Oxf. lxxvii, 60.]
\\ Action de diviser, état de ce qui est divisé. La —
d'un corps en parties très petites, d'une propriété en plusieurs
lots, d'une caisse en plusieurs compartiments. La — de la
circonférence en degrés , du mètre en décimètres. Spécialt.
(Mathém.) La —, opération qui consiste à diviser une
quantité par une autre. || La — par centuries était plutôt
une — de cens et de moyens qu'une — de personnes, mon-
TESQ. Espr. des lois, x[, 14. La — de la France en provinces,
en départements. || La — d'un livre en chapitres, d'un sermon
en trois points. Aljsolt. (Rhétor.) La —, indication de la
manière dont sera divisé le discours. || Spécialt. \ 1. (Ane.
droit.) — de biens, partage entre vifs d'un héritage. | 2.
Partage de la responsabilité d'une caution entre les di-
verses personnes qui se sont rendues caution. Bénéfice
de — . Il Pratiquer des divisions dans la pierre, dans le bois.
■Tracer des divisions sur un thermomètre. Spécialt. Petit
tiret qu'on place à la tin de la ligne, au bout d'une partie
de mot, pour indiquer que l'autre partie est reportée à la
ligne suivante. | Faire des divisions dans un traité. Suivre
les divisions naturelles du sujet. || P. ext. Gliacune de ces
parties. Qu'y a-t-il de plus absurde que de prétendre qu'en
divisant toujours un espace, on arrive enfin à une — telle, qu'en
la divisant en deux, chaque moitié reste indivisible, paSC. Espr.
(jeom. 1. Chaque — de la circonférence est partagée en sub-
divisions. Il Spécialt. I 1. Dans une armée, groupe de trci
pes comprenant au moins deux brigades. On général
— . Dans une flotte, partie d'escadre comprenant au moi
trois bâtiments de guerre , sous le commandement d i
môme chef, j Dans un bataillon, réunion de deux ou pi
sieurs compagnies. Rompre, défiler par divisions. | 2. Pi
tie du territoire placée sous l'autorité administrative di
chef supérieur. — militaire. — maritime. | 3. Dans un ii
nistère, dans une administration, réunion de burea
relatifs à une même branche de service. | 4. Dans un (■!
blissement scolaire, chaque partie d'une classe partaf:-
entre plusieurs professeurs à cause du nombre trop grai
des élèves. || Fig. La — des opinions. La — des votes. Scr
tin par —, par vote individuel (par opposition au vote p.
assis et levé). La — de la question. La — du travail, consisr
tant à confier chaque partie différente d'un travail à«^!
ouvrier spécial. La — des pouvoirs, leur séparation. || Sp^'"
cialt. Séparation d'intérêts, de sentiments, entre d
personnes. Mettre la — dans une famille. Ses prétentions So
les moindres sujets de nos divisions, rac. Mitiir. i, 1. (
n'entend parler dans les auteurs que des divisions qui perdire
Rome, MONTESQ. Rom. 9. Jeter la — et la jalousie parmi leu
ennemis, BOSS. Ilist. univ. ii, 6.
DIVISIONNAIRE [di-vi-zyô-ner ; en vers,-z\-h-...] a<j
[ÉTYM. Dérivé de division, § 248. || 1797. Lieutenant o
néral divisionnaire, encycl. méth. Admis acad. 1835.]
Il Qui correspond, qui appartient à une division. Mo:
naie — , qui représente les divisions de l'unité monétaii
et, p. ext. monnaie qui représente de petites sommi
Général — , et, substantivt, — , général commandant ui
division. Inspecteur — . Professeur — , et, substantivt, ~
professeur chargé d'une division.
DIVORCE [di-vùrs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. divortium, m. s. \\ xivo s. Tex
dans GODEF. Suppl.]
I. Au propre. Dissolution légale du mariage entre L
époux vivants. [Cf. répudiation, séparation.) Le — ... est et:
bli pour le mari et pour la femme, et n'est pas toujours favt
rable aux enfants, montesq. Espr. des lois, xvi, 15. Si hier
tôt la faveur d'un — Me soulageait d'un joug qu'on m'ini|
par force, rac. Brit. ii, 2. Intenter une action en — .
H. Fig. Il 1» Vieilli. Rupture de Tunion entre parenT
concitoyens, etc. Ils ont assez longtemps joui de nos divorce^
CORN. Hor. 1, 3. Une ville où régnent les divorces, ID. Sertoi
IV, 2.
Il 2" Rupture du lien qui attachait une chose à i
autre. Le — entre eux (le bon et le beau) n'est pas nonv
LA F. Fab. VII, 2. 11 y a longtemps que l'amour et le ma
ont fait —, DESTOUCHES, Triple mariage, se. 4. Le sommei '
sans force. Fait avec sa paupière un éternel — , cORN. Toi-
d'or. 1, 4. (Des pécheurs) faisant un — éclatant avec le mondt
BOURD. Pénitence, 2.
DIVORCER [di-vôr-sé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de divorce, § 154. || xiv'' s. Mariage divorce
BOUTEiLL.SoTnwzeru?'. dans LAC. Admis acad. 1798, suppl
Il 1° Vieilli. V. tr. Séparer par le divorce. Vous ave
mis en butte Cicéron comme s'il était à louer de s'être divorc
d'avec sa femme Térentia (1585), ciiolières, Matinées, 7. De
époux divorcés. Une femme divorcée, et, substantivt. Un d
vorcé, une divorcée.
Il 2" V. intr. Se séparer par le divorce. Des époux qi
ont divorcé. Cette femme a divorcé. || Fig. Rompre tous le
liens qui nous attachent à qqch. — avec le monde.
DIVULGATION [di-viil-gk-syon ; en vers, -si-on] s. /
[ÉTYM. Emprunté du lat. divulgatio, m. s. \\ xvi" s. Lad
vulgation de nostre amitié, marg. de Valois, Heptam. 7(
Admis acad. 1762.]
Il Action de divulguer. La — des offres qu'on lui faii
beaumarcii. Mar. de Fig. i, 4.
DIVULGUER [di-vûl-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. divulgare, m. s. \\ xiv*" s. Plu
sieurs choses estoient divulguées entre la multitude, dans Go
UEF. Suppl.]
Il Porter à la connaissance d'un grand nombre de per
sonnes. Élise a Fesprit trop discret Pour aller — cet entretie
secret, MOL. D. Garde, ii, 1. Et même la gazette a souveï
divulgués..., CORN. Ment, i, 3. Ils n'ont point de faveurs qu'H I
n'aillent — , mol. Tart. m, 3. Des dieux — la menace, RAq|
Ipli. IV, l.
* DIVULSION [di-vûl-syon ; en vers, -si-on] s. f.
bier
entT
)rce-
rloi
aardlP
DIX - 769
!. Emprunié du lat. divulsio, m. s. de divellere, arra-
xvie s. Sa dissipation et divulsion, MONTAIGNE, III, 9.]
scientif.) Arrachement, rupture.
dis' ; en liaison, diz' ; devant une consonne, di] adj.
I. Du lat. dëcem, m. s. devenu *dieis, dis, écrit ar-
inentdix, §§305, 382 et 291.]
ijectif numéral invariable. || 1° Adjectif cardinal.
lis un. Les — doigts des mains. On enfant de — ans.
. lulie De compter sur — ans de vie, la f. Fab. vi, 19. Un
— cors, cerf de six ans qui a cinq andouillers de cha-
côté. — en — , — en douze, etc., papier de mise en
6 (pour dessin de tissus) oii chaque grand carreau a sa
3 divisée en dix parties égales, et sa hauteur en dix,
ze, etc. Il P ecct. Pour désigner un nombre indéter-
é. Cela peut se dire en — lignes, en peu de lignes. Je vous
iéjà dit — fois, bien des fois. Quand nous serons à — , nous
as une croix, se dit ironiquement à qqn qui a déj à fait plu-
rs fois ce qu'on lui avait recommandé de ne pas faire.
2° Adjectif ordinal. Dixième. Charles dix (écrit ordi-
ementen chiffres romains Charles X). La page — . Le nu-
) — . L'an — de Jésus-Christ.
[. S. m. Il lo La quantité formée de neuf plus un. Cinq
té deux fois égale — . P. appas. Le nombre, le numéro — ,
-, carte marquée de dix carreaux, de dix cœurs, de
trôlles ou de dix piques. Le conseil des Dix, à Venise.
2° Le dixième jour du mois. C'est aujourd'hui le — . Le
e mai, et, ellipt, Le — mai. La journée du — août (1792).
EX-HUIT [diz'-uïf; devant une consonne, diz'-ui] adj.
m.
TYM. Composé de dix et huit, § 179. || xii'^ s. L'une e
re out dis e uit aines de lung. Rois, m, 7.]
Adjectif numéral invariable. || 1» Adjectif cardinal,
plus huit. Nous étions — à table. Un jeune homme de —
n y a — cents ans. Une armée de — mille hommes. Format
■ (écrit ordinairement en chifTres arabes in- 18), où la
le d'imprimerie est pliée en dix-huit feuillets (trente-
)ages). Ellipt. Onin-18, un volume du format in-18.
2p Adjectif ordinal. Dix-huitième. Louis — (écrit or-
irement en chiffres romains Louis XVIII). La page — .
• S. m. Il lo La quantité formée par dix plus huit,
i multiplié par six égale — . P. appos. Le nombre, le nu-
-. L'ancien collège des Dix-Huit, à Paris.
2° Le dix-huitième jour du mois. C'est aujourd'hui le
— de mal, et, ellipt. Le — mai. Le coup d'État du —
laire (1799).
)IX-HUITIÈME [diz'-ui-tyèm'] adj. ei s. m. et f.
TYM. Dérivé de dix-huit, § 96 ter. On trouve au xii^ s.
uitme. Rois, iv, 23. || xiii" s. Disuitimes, alard de
3RAI, dans DELB. Rec]
Adjectif numéral ordinal. Qui en a dix-sept autres
it lui (dans une série). Le — siècle, n est dans sa —
Il est le — sur la liste.
S. m. et /. Le —, chaque partie d'une quantité di-
en dix-huit. Une —, au jeu de piquet, série de huit
i consécutives d'une couleur, pour laquelle on
pte dix-huit points. | (Musique.) Une — , intervalle de
•te redoublé à deux octaves, c'est-à-dire comprenant
luit degrés (en comptant les deux extrêmes).
)IX-H'UITIÈMEMENT [diz'-ui-tyem'-man ; en vers,
■"'('-...] adv.
. Composé de dix-huitième et ment, § 724.]
(Hx-huitième lieu (dans une énumération).
[XIÈME [di-zyèm'] adj. et s. m. et f.
TYM. Dérivé de dix, § 96 ter. \\ xiie s. Lui diseme,
, Saisnes, tir. 14.]
jectif numéral ordinal. Qui en a neuf avant lui
:^ une série). Le — siècle avant Jésus-Christ. Il est arrivé
. J'y serai moi — , avec neuf autres. Un roman, sans
ier les lois ni la coutume , Peut conduire un héros au —
ne, BoiL. Sat. 9.
• Adjectif numéral fractionnaire. Qui est une des
les d'un tout divisé en dix parties égales. La — partie
m revenu. || S. m. Le — , chaque partie d'une quantité
"11 dix parties égales. Impôt du — . || S. f. (Musique.)
iilervalle de tierce redoublé à une octave, c'est-
e comprenant dix degrés (en comptant les deux
^mes).
[XIÈMEMENT [di-zyem'-man ; en vers, -zyè-rae-...]
DICT. FI\.\NÇ.
- DIZEAU
[ÉTYM. Composé de dixième et ment, § 724.]
Il En dixième lieu (dans une énumération).
DIX-NEUF [diz'-nèuf ; en liaison, -néuv' : devant une
[ÉTYM. Composé de dix et neuf, § 179. || xn^ s. Dis e nuef
i defurent, Rois, ii, 2.]
I. Adjectif numéral invariable. || 1° Adjectif cardinal.
Dix plus neuf. — sous.
Il 2» Adjectif ordinal. Dix-neuvième. La page —.Le pape
Jean — (écrit ordinairement en chiffres romains Jean XIX).
II. S. m. Il lo La quantité formée par dix plus neuf.
Vingt moins un égale — . P. appos. Le nombre, le numéro — .
Il 2" Le dix-neuvième jour du mois. C'est aujourd'hui le
— . Le — de mai, et, ellipt. Le — mai.
* DIX-NEUVIÈME [diz'-néu-vyèm'] adj. et s. m. et /".
[ÉTYM. Dérivé de dix-neuf, § 96 ter. On trouve au xii» s.
dis e novain (F. godef.) et dis e nofme, Rois, iv, 25. || 1539.
Dixneufieme, R. est.]
I. Adjectif numéral ordinal. Qui en a dix-huit autres
avant lui (dans une série). Le — siècle.
II. S. m. et f. Le —, chaque partie d'une quantité di-
visée en dix-neuf parties égales. (Musique.) Une —, in-
tervalle comprenant dix-neuf degrés (en comptant les
deux extrêmes).
■"DIX-NEUVIÈMEMENT [diz'-néu- vyem'-man; en
vers, -vyè-me-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dix-neuvième et ment, § 724.]
Il En dix-neuvième lieu (dans une énumération).
DIX-SEPT [dïs'-sêf ; devant une consonne, -se] adj.
et s. m.
[ÉTYM. Composé de dix et sept, § 179. || xiie s. Dis e set
anz regnad en Jérusalem, Rois, m, 14.]
I. Adjectif numéral invariable. || 1° Adjectif cardinal.
Dix plus sept. Il a — ans.
Il 2" Adjectif ordinal. Dix-septième. La page — .
II. S. m. Il 1» La quantité formée par dix plus sept.
Quinze plus deux égale — . P. appos. Le nombre, le numéro — .
Il 2» Le dix-septième jour du mois. C'est aujourd'hui le
— .Le — de mai, et, ellipt. Le — mai.
"DIX-SEPTIÈME [dïs'-sè-tyèm'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dix-sept, § 96 ter. \\ xii<= s. Al dis e se-
time an. Rois, iv, 16.]
I. Adjectif numéral ordinal. Qui en a seize autres avant
lui (dans une série). Le — siècle après Jésus-Christ.
II. S. m. et f. Le — , chaque partie d'une quantité di-
visée en dix-sept parties égales. Une —, au jeu de piquet,
série de sept cartes consécutives d'une couleur, pour
laquelle on compte dix-sept points. | (Musique.) Une —,
intervalle comprenant dix-sept degrés (en comptant les
deux extrêmes).
* DIX-SEPTIÈMEMENT [dïs'-sè-tyêm'-man ; en vers,
-tyè-me-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dix-septième et ment, § 724. || 1554.
Dissetiemement, J. peletier, Arithni. p. 207.]
Il En dix-septième lieu (dans une énumération).
DIZAIN [di-zin] s. m.
[ÉTYM. Pour disein, dérivé de dix, § 99. Signifie « di-
xième » en anc. franc. || xv^ s. Et leurs dizains n'escouteras
Car ce ne sont qu'enchantemens, Super f. des habit z, dans
DELB. liée.]
Il Assemblage de dix objets de même nature. || Spé-
cialt. I 1. Pièce de poésie de dix vers. Je ne fais — ni
chanson, M.\R0T, Épigr. 114. | 2. Paquet de dix jeux de
cartes. | 3. Vieilli. Dizaine d'un chapelet.
DIZAINE [di-zèn'] s. f.
[ÉTYM. Pour diseine, dérivé de dix, § 99. || 1515. Dizeine
de millier, lortie, Arithm. î° 1, V.] '
Il lo (Arithm.) Groupe de dix unités. Dix dizaines égalent
une centaine. Une — de mille.
Il 2" Réunion de dix objets de môme nature. Une rame
contient deux dizaines de mains de papier. || P. ext. Pour
désigner approximativement une quantité voisine de dix.
Je partirai dans une — de jours.
Il 3» Absolt. I 1. Ancienne subdivision des quartiers
d'une grande ville. {Cf. dizenier.) | 2. Groupe de dix grains
consécutifs d'un chapelet, séparé des autres groupes
semblables par un grain plus gros.
DIZAINIER [di-zè-nyé]. V. dizenier.
DIZEAU [di-zô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dix, § 126. || 1539. Choisir en dizeaulz soa
49
DIZENIER
770
DOCTORALEMENT
champart, Coût, de Clermont, dans delb. Rec. Admis agad.
1762.]
(I Dialect. Tas de dix gerbes de blé , de dix bottes de
foin, il P. ext. Meule de gerbes, de foin.
DIZENŒR [diz'-nyé; envers, di-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dizaine, d'après la forme anc. dizeine,
§§ 65 et 115. On trouve qqf dizainier, forme refaite à une
époque récente sur dizaine. || xv« s. Diseniers (lat. decurio),
dans CHASSANT, Petit Gloss. lat.-franç. p. 21.]
Il Anciennt. Chef municipal d'une dizaine, subdivision
de quartier. [Cf. cinquantenier, quartenier.)
DJINN [djin'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe djinn, m. s. § 22. || Ne'olog.
Admis ACAD. 1878.]
Il Chez les Arabes, démon. Les djinns funèbres, Fils du tré-
pas, V. HUGO, Orient. 28.
DO [dô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. do, syllabe arbitrairement
choisie, à cause de sa sonorité, pour remplacer ut, § 12.
Il xvrao s. J.-J. Rouss. Dict. de mus. Admis acad. 1878.]
Il (Musique.) Nom de la première note de la gamme.
{Syn. ut.)
DOCILE [dô-sil] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. docilis, m. s. de docere, ensei-
gner. Il 1549. R. EST.]
Il 1" Qui a de la disposition à se laisser instruire. Toute
personne simple aux leçons est — , mol. Ec. des f. m, 3. Ce
que les Égyptiens leur avaient appris de meilleur, était à se
rendre dociles, Boss. Hist. univ. m, 5. || Substantivt. Le —
et le faible sont susceptibles d'impressions, la br. 16.
Il 2° Qui a de la disposition à se laisser conduire. Si
peu que le naturel des enfants soit bon, on peut les rendre
ainsi dociles, patients, FÉN. Èduc. des filles, 3. Heureux, heu-
reux mille fois. L'enfant que le Seigneur rend — à ses lois ! rac.
Ath. II, 9. Il P. anal. Rendre — au frein un coursier indompté,
RAC. Phèd. 1,1. Il Fig. Tel qu'un ruisseau — Obéit à la main qui
détourne son cours, rac. Esth. ii, 8. Au travail son corps rendu
— , BOIL. Ep. 3. Tout mon jardin à tes lois si — , ID. Ép. 11.
DOCILEIMENT [dô-sïl-man ; en vers, -si-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de docile et ment, § 724. || 1642. oud.]
Il D'une manière docile, j 1. Écouter — les leçons. | 2.
Porter — le joug.
DOCILITÉ [dô-si-li-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. docilitas, m. s. \\ 1493. j. mes-
ciiiNOT, Lun. des princes, dans delb. Rec]
Il Caractère de celui qui est docile. Ce n'est pas une chose
rare qu'il faille reprendre le monde de trop de — ; c'est un vice
naturel comme l'incrédulité, pâSC. Pens. xiii, 5 bis. Après
avoir éprouvé leur — et la simplicité de leur foi, fén. Educ.
des filles, 7. La — d'un enfant envers ses parents. Faire avec
— ce qui nous est prescrit.
DOCUVIASIE [dô-si-mà-zi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec Soxt|i.aaîa, épreuve, et par-
ticulièrement essai des métaux. || 1754. Docimastique ou
docimasie, encycl. Admis acad. 1762.]
I. (Métallurg.) Analyse des mélanges métalliques.
II. (Médec. légale.) Expérience pratiquée sur les pou-
mons, le cœur, etc., de l'enfant nouveau-né, pour consta-
ter s'il est sorti vivant du sein de la mère, ou s'il était
mort avant l'accouchement. — pulmonaire.
DOCIIMASTIQUE [do-si-mâs'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec SoxtjxaaTtxôç, m. s. || V. do-
cimasie. Admis ACAD. 1878.]
Il (Métallurg.) Relatif à la docimasie. Expérience — . Un
cours de métallurgie — . Vieilli. Substantivt. La — , la doci-
masie.
DOCK [dok'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté, au sens I, du holland. dok, m. s. al-
téré d'abord en dogue ( V. ci-dessous), puis écrit dock sous
l'influence de l'angl. dock, d'où est venu, plus récemment,
le sens II, §§ 8 et 10. || 1679. Le plan du dogue qui doit être
construit à Brest, seignelay, Lett. à du Sueil, dans jal,
Gloss. naut. Admis acad. 1878.]
_ I. Vieilli. Bassin à flot et à niveau fixe pour la récep-
tion des navires. || P. ext. Cale de construclion, de ré-
paration pour les navires, établie sur le bord de ces bas-
sins. — de carénage, — flottant, cale flottante ancrée dans
un bassin, qui permet de mettre à sec et réparer la carène
d'un navire.
IL Ensemble de bassins entourés de quais pour le
il
I
chargement et le déchargement des navires de coi
merce, et bordés de magasins oïl on entrepose les ma
chandises à mesure qu'on les débarque.
III. P. ext. Réunion de vastes magasins d'une iQ|j
chandise déterminée. Les docks de la cordonnerie.
DOCTE [dôkf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. doctus, savant. L'anc. frai.
a le mot de formation pop. duit. || 1549. r. est.]
Il Qui montre des connaissances étendues en telle < C
telle matière. Le chemin n'en est pas moins ouvert (du df cï
aux plus ignorants qu'aux plus doctes, desc. Mëth. 1. Le» t-
decin s'est consulté avec un — confrère. Quoi qu'en dise M II
tote et sa — cabale, Tii. corn. D. Juan, i, 1. Substanm In
Les doctes, les savants. Les difficultés qui ont coutume d'il ï
disputées entre les doctes, desc. Méth. 3. Où le riche pari
et parle de doctrine, c'est aux doctes à se taire, la br. 1;'
P. ext. En parlant des choses. J'aurai pu troubler queli;
— entretien, mol. F. sav. m, 3. Le raisonnement que vous
avez fait est si — et si beau, id. Pourc. i, 8. Et que va de
nir cette — harangue? corn. Age's. v, 7. Les doctes veil.
d'un écrivain.
DOCTEMENT [dok'-te-man] adv.
[ÉTYM. Composé de docte et ment, § 724. || 1549. r. es
Il D'une manière docte, il ne se peut rien de plus —, s
gement, ingénieusement conçu, pensé, imaginé, MOL. Pourc
11. —, me dit-il, pasg. Prov. 1.
DOCTEUR [dôk'-teur] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. doctor, m. s. (Cf. doctoress
Il xn° s. Ses plus mestres doctors, ben. de ste-more, Tro
21782.]
Il 1° Celui qui enseigne des choses de doctrine, i
docteurs de la loi, ceux qui enseignaient la loi judaïqi
Les docteurs de l'Église, ceux qui enseignaient les véri
de la religion chrétienne, et particulièrement les Pèr
de l'Église dont la doctrine a fait autorité. Va, ne présu:
pas que, quoi que je te jure. De tes nouveaux docteurs je su:
l'imposture, corn. Poly. v, 2. Faisant le — et le proi
aussi bien que le soldat et le capitaine, boss. R. d'A
Spécial t. Les maîtres de la scolastique. Le Docteur angi
saint Thomas. Le Docteur séraphique, saint Bonavent
Docteur subtil, Duns Scot. || Oui, vous êtes, sans doute,
qu'on révère, MOL. Tart. i, 5. Laisser la science aux docte
la ville, iD. F. sav. ii, 7. D'un ton de —, boil. Sat. 3.
femmes docteurs ne sont pas de mon goût, mol. F. sav
Sénèque était un — de cour qui philosophait dans la poi
balz. Me'ce'n. dise. 5. || Fig. On chassa ces docteurs prè
sans mission (ceux qui jouaient des mystères), boil. Art]
Il 2° Celui qui a obtenu le plus haut grade univi
taire dans une faculté (théologie, droit, médecine, a
ces, lettres). Un — en droit. Un — es sciences, es lettres,
ciennt. — régent, docteur enseignant. Dn bachelier est
homme qui apprend, et un — est un homme qui oublie, FURi
Rom. bourg, ii, 77. Je vous crois grand latin et grand — jur
MOL. Dép. am. li, 6. — in utroque jure, et, ellipt, in utroqu
en droit civil et en droit canon. Je suis et serai toujour
in utroque jure, le — Pancrace, mol. Mar. force', se. 4. |j I
— de la comédie, personnage de la comédie italienne q
représente un docteur ridicule. Le — qui parle un qu
d'heure après avoir tout dit, pasc. Pens. xxv, 74. || P. pi
sant. Fig. Le besoin, — en stratagème, la f. Fab. x, 3.
— en soupe salée (un ignorant), furet. Dict. docteur.
Il 3° Spécialt. Dn — médecin, un médecin qui est d'
teur en médecine, et, ellipt. On — , un médecin ou '
chirurgien. Faire venir le — .
*DOCTISSIME [dôk'-ti-sim'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. doctissimus, superlatif de de
tus, docte. Il 1558. Le doctissime Galène, J. blondel, Chine
milit. p. 108.]
Il P. plaisant. Très docte.
DOCTORAL, ALE [dok'-to-ràl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. doctor, docteur, § 238. || xrv"
En l'art doctoral, J, le fèvre, Vieille, dans delb. Rec]
Il Qui appartient à un docteur. Faut-il avoir reçu le bo
net — ? boil. Èp. 12. Du bonnet — Embéguiner mon Apoll
moral, j.-b. rouss. Epigr. i, 5. || Avec une nuance di
vorable. Parler d'un ton —, en tranchant du docteur.
'DOCTORALEMENT [dÔk'-to-râl-man ; en vers,-v
le-...] adv. ^ jj
[ÉTYM. Composé de doctorale et ment, § 724. || xvin^j
V. à l'article.]
DOCTORAT
771 —
DODELINER
..lie façon doctorale. Prononcer — que ces réponses
! nt pas satisfaisantes, dider. Claude et Néro7i, 2.
DCTORAT [dôk'-tô-rà] s. m.
. Emprunté du lat. du moyen âge doctoratus, m. s.
.orerie.) || 1575. Ceux qui aspirent au doctorat, BEL-
T, Cosmogr. univ. dans delb. Rec]
le de docteur. Le — en droit, en médecine. Le — es
u s Passer son examen de — , et, elHpt, Passer son — .
rCTORERIE [dok'-tèr'-ri ; en î)e?'s, -tô-re-ri] .v. f.
\ \T. Dérivé du lat. doctor, docteur, § 69. A remplacé
S 68. Il 1549. Doctorie, R. est. | 1566. Doctorerie,
1 ms DELB. Rec. Admis acad. 1718.]
ijint Grade de docteur. Spécial t. Soutenir une
—, et, ellipt. Soutenir sa — , sa thèse pour le doc-
Ihéologie.
rORESSE [dok'-tô-res'] s. f.
Dérivé du lat. doctor, docteur, § 259. || xv^ s. Nos
! sages doctoresses, Évang. des quenouilles, dans
PI- iifc]
0 Famil. Femme docteur, n y a aujourd'hui des doc-
363 qui exercent la médecine. (On dit plus souvent doc-
même en parlant d'une femme.)
{0 Fig. Femme qui a des prétentions à la science.
nos docteurs et nos doctoresses, j.-j. rouss. Rév. du
en. solit. 9.
OCTORIFIER [dok'-to-ri-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
TTM. Composé avec le lat. doctor, docteur, et facere,
d'après un type factice *doctorificare, § 274. || xiV^-
Gradué et doctorifié, chr. de pisan, Ch. V, m, 70.]
. plaisant. Revêtir du titre de docteur.
>GTRINAIRE [dok'-tri-nèr] s. m.
'YM. Dérivé de doctrine, § 248. || xiv^ s. Par figures doc-
res. Traité d'alch. dans littré. | xyii^ s. Le mot « re-
naire » n'est pas français ; il vient du même pays que celui
doctrinaire », balz. Socrate chrét. 10. Admis acad.
au sens I et 1878 au sens II.]
Vieilli. Membre de la congrégation des pères de la
rine chrétienne. P. appos. Un père — .
• Néolog. (Politiq.) Celui dont le libéralisme, subor-
lé à certaines doctrines systématiques, semble avoir
d'étroit. Royer-Collard était considéré comme le chef
loctrinaires sous la Restauration. || Adjectivt. L'école — .
ÎCTRINAL, ALE [dÔk'-tri-nàl] adj.
'YM. Emprunté du lat. doctrinalis, m. s. || xii«-xiii<= s.
emplaires doctrinaus, rengl. de moiliens, Miserere,
ï, 7. Admis acad. 1798.]
3ui est l'expression d'une doctrine. Une exposition doc-
le. Une œuvre doctrinale. Un jugement — . Substantivt .
i la littérature du moyen âge, titre de livres où une
rine est enseignée. Le Doctrinal d'Alexandre de Villedieu.
\\ct. Le Doctrinal de courtoisie, des filles à marier.
)OCTRlNAIiEMENT [dok'-tri-nâl-man ; en vers,-nk-
. Composé de doctrinale et ment, § 724. || xiv^ s.
c .inaiiement, j. DE viGNAY, dans delb. Rec. Semble inu-
i aux xviie et xviiic s.]
O'une manière doctrinale, en exprimant une doctrine.
èce exprime sous une forme poétique le système qu'Epicure
; exposé — .
OCTRINE [dok'-trin'] s. f.
TYM. Emprunté du lat. doctrina , m. s. \\ xiic s. E doc-
: e cognitiun, beneeit, Ducs de Norm. 2l32.]
l'J Vieilli. Ensemble de connaissances acquises que
possède. Quantité de personnes célèbres par leur piété et
leur — , RAC. Phèd. préf. Plutôt qu'en me vantant d'au-
1 —, DESC. Méth. 3. N'allez point déployer toute votre —,
I . l'i'p. am. Il, 6. Leur vie aurait été cultivée par une —
Jjerselle, la br. Disc, sur Théophr. Où le riche parle, et
e de — (de science certaine), c'est aux doctes à se taire,
12.
2° Ensemble de notions proposé par qqn comme de-
t être enseigné sur une matière. Une — philosophi-
1! religieuse. La — de Zenon, d'Épicure, de Descartes. Pour
E mauvaises doctrines, je pensais déjà connaître assez ce
: lies valaient, DESC. Méth. 1. Toute — des mœurs doit
' Ire à les réformer, la br. Disc, sur Théophr. Une —
ntifique. La — de la métempsycose. La — de Jésus-Christ.
;que vous leur opposerez (aux philosophes) la — évangé-
i e, vous ne trouverez plus que vanité dans leur morale, bourd.
nteté de la loi chrét. 2. Les juifs avaient une — de Dieu,
comme nous en avons une de Jésus-Christ, pasc. Pens. xxiii, 5.
Pères de la Doctrhie chrétienne, institués en 1592, pour don-
ner l'enseignement religieux au peuple. (F. doctrinaire.)
Frères de la Doctrine chrétienne, institués en 1680, pour don-
ner gratuitement aux enfants pauvres l'enseignement re-
ligieux et l'instruction primaire. ( V. ignorantin.)
DOCUMENT [dô-ku-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. documentum, m. s. \\ xiie-xiii» s.
E en molz autres documenz, frère anger, dans delb. Rec]
Il 1» Vieilli. Ce qui sert à instruire. Faites voir que vous
profitez des bons documents qu'on vous donne, mol. Escarb.
se. 7. Pour mes bons documents je n'ai pas deux oboles, cail-
HAVA, Êgoïsme, i, 2.
Il 2» Pièce écrite, relation, titre, etc., qui sert à éclairer
au sujet de faits historiques, judiciaires, etc. Les docu-
ments relatifs à l'histoire de France. Des documents diploma-
tiques, administratifs.
'DOCUMENTAIRE [do-ku-man-tèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de document, § 248. || Néolog.]
Il Qui a le caractère d'un document. || Appuyé sur des
documents. || Spécialt. (Commerce.) Traite —, garantie
par lettres de gages, polices d'assurances, etc.
*DOCXJMENTER[dô-ku-man-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de document, § 154. || Néolog.]
Il Appuyer par des documents. Une histoire documentée.
*DODÉCACORDE [dô-dé-kà-kôrd'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scientif. dodecachordon (gla-
REANus), composé avec le grec SwSexa, douze, et X'^P^'Hi
corde, à cause des douze notes qui composaient primiti-
vement ce système. || xviii" s. j.-j. rouss. Dict. de mus.]
Il (Musique.) Système de plain-chant dans lequel, outre
les quatre modes authentiques ayant ré, mi, fa, sol pour to-
niques et leurs quatre modes plagaux (pris à la quarte in-
férieure), on employait deux autres modes ayant la et ut
pour toniques avec leurs plagaux, qui ne tardèrent pas à
être supprimés, parce qu'ils n'étaient autre chose que le
l«r, le 2", le 5<= et le 6» mode affectés d'un bémol acci-
dentel.
DODÉCAÈDRE [dô-dé-kà-èdr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec SwSsicctsSpov, m. s. de 5w6sica,
douze, et é'Spa, face. || 1511. Dodecedron, bovelles, Géom.
prat. 43, r". | 1585. Dodecahedre, chauvet, Pratiq. de géom.
14, ro. Admis acad. 1762.]
Il 1° (Géom.) Polyèdre à douze faces. — régulier, dont
les faces sont égales.
Il 2» (Minéral.) Cristal à douze facettes égales.
• DODÉCAGONAL, ALE [dô-dé-kà-gô-nàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dodécagone, § 238. || Néolog.]
Il (Géom.) En forme de dodécagone. Polygone — . P. ext.
Prismes dodécagonaux. Pyramide dodécagonale, à base dodé-
cagonale.
DODÉCAGONE [do-dé-kà-gôn' ; selon qqns,-gÔn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec SwSevcàywvov, to. s. de SwSexa,
douze, et yiôvoî, angle. || 1690. furet. Admis acad. 1762.]
Il (Géom.) Polygone de douze côtés. Fortification en — .
Adjectivt. Vieilli. Dodécagonal.
*DODÉCAGYNE [dô-dé-kà-gin'] adj.
[ÉTYM. Tiré du lat. des naturalistes dodecagynia (linné),
nom donné à l'ordre des plantes qui ont au moins douze
pistils, du grec SoiSexa, douze, et yuvTi, femelle. || 1798.
RICHARD, Dict. de botan. de Bulliard.]
Il (Botan.) Qui a douze pistils.
* DODÉCANDRE [dô-dé-kândr'] adj.
[ÉTYM. Tiré du lat. des naturalistes dodecandria (linné),
nom donné à la classe des plantes qui ont au moins douze
étamines, du grec SwSexa, douze, et àvrip, àvSp6;, mâle.
Il 1798. RICHARD, Dict. de botan. de Bulliard, p. 198.]
Il (Botan.) Qui a douze étamines.
*DODÉCASTYLE [dô-dé-kà-stil] S. m.
[ÉTYM. Composé à l'imitation de décastyle, avec le grec
SûSsxa, douze, et aTiiXoç, colonne, § 279. || Néolog.]
Il (Antiq.) Édifice dont la façade présente une rangée
de douze colonnes.
'DODELINEMENT [dÔd'-lïn'-man ; en vers, do-de-li-
ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dodeliner, § 145. || 1611. cotgr.]
Il Oscillation légère de la tête ou du corps. {Cf. dandi-
nement.)
•DODELINER [dod'-li-né ; en vers,do-àe-...] v. inir.
et tr.
DODINAGE
772 —
DOGUE
[ÉTYM. Pour dodeminer (chastell. Chron. iv, 322, Ker-
vyn), § 361, qui paraît se rattacher à dodiner. || xvi= s. V. à
l'article.]
Il 1» V. intr. Se balancer tout doucement (du corps,
de la tête). Dodelinant de la tète, rab. i, 22.
Il 2° V. tr. Balancer tout doucement. — la tête. — un
enfant dans ses bras.
* DODINAGE [do-di-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dodiner, § 78. || 1775. béguillet, Man.
du meun. p. 71.]
||(Technol.) Oscillation lente et mesurée qu'on imprime
à la chausse du blutoir, pour séparer la farine du son. ||
Oscillation qu'on imprime à un sac dans lequel on a en-
fermé des chaînes de cuivre, des clous de tapissier, etc.,
avec de l'émeri ou de la poudre de grès, afin de les po-
lir, de les nettoyer.
*DODINE [dô-din'l s. f.
[ÉTYM. Peut-être subst. verbal de dodiner, § 52. || xiv^ s.
La dodine faiote au let, gage de la bigne, Déduits de la
Chasse, dans la g.]
Il Vieilli. Sauce au blanc avec des oignons, où l'on
mêle le jus de la volaille rôtie.
DODINER [dô-di-né] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Sorte d'onomatopée analogue à dandiner ( V. ce
mot), § 32. Il xive s. Vin... fait le chief dodiner et croller, G.
DE LA TOUR-LANDRY, lustr. p. 174, Montaiglou.]
Il 1° V. tr. Balancer doucement. — un enfant. || Fig.
Choyer douillettement. {Syn. dorloter.) Un enfant qui se fait
— . Une personne qui se dodine dans son lit toute la matinée.
Il 2» Vieilli. V. intr. Osciller. Ce balancier dodine bien,
TRÉV.
*DODINETTE [dô-di-ncf] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de dodiner, § 133. || Néolog.]
Il Famil. Mouvement par lequel on dodine un enfant.
Faire — .
DODO [dô-dô] s. m.
[ÉTYM. Tiré de dormir par une sorte d'onomatopée, § 32.
Il xv<^ s. Quant n'ont assez fait dodo Ces petitz enfanchonnès,
CH. d'orl. Chans. 123. Admis agad. 1718.]
il Dans le langage enfantin. | 1. Sommeil. Faire — . — ,
l'enfant do, L'enfant dormira tantôt, chant avec lequel on
berce l'enfant pour l'endormir. Loc. prov. Après bu, — ,
cotgr. I 2. Lit. Être dans son — .
DODU, XJE [do-du] adj.
[ÉTYM. Origine inconnue. (C/". dondon.) || 1611. cotgr.]
Il Qui a un embonpoint appétissant. Ces pigeons sont
dodus, BOIL. Sat. 3. || Figurez- vous la plus jolie petite mignonne,
douce, tendre, accorte et fraîche, agaçant l'appétit... bras do-
dus, bouche rosée, beaumarch. B. de Se'v. ii, 2.
DOGARESSE [dô-gà-res'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dogaressa, m. s. § 12. st-évrem.
a employé dogesse, inusité. || Admis acad. 1835.]
Il Femme d'un doge.
DOGAT [dô-gà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dogato, m. s. § 12. || 1680. ri-
CHEL. Admis acad. 1762.]
Il Dignité, magistrature du doge.
*DOG-CART [dog'-kàrf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté del'angl. dog-cart, m. s. proprt, « char-
rette (cart) à chiens (dog) », § 12. || Néolog.]
Il CTechnol.) Voiture de chasse découverte, à deux
roues élevées, dont la caisse est disposée pour loger des
chiens sous le siège.
DOGE [dôj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. doge, m. s. (du lat. dûcem),
§ 12. [Cf. duc et doisU.) || 1642. oud.]
Il Duc électif, chef nominal des anciennes républiques
de Venise, de Gênes. L'amour prête son nom à une infinité
de commerces qu'on lui attribue, et où il n'a non plus de part
que le — à ce qui se fait à Venise, la rocuef. Réflex. div. 77.
* DOGESSE [dô-jês']. V. dogaresse.
DOGMATIQUE fdog'-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dogmatious, grec SoyîxaTtxôç,
m. s. Il 1558. j. MASSÉ, Galien, dans delb. Rec.]
Il 1° Relatif aux dogmes, aux points fondamentaux de
croyance dans une doctrine religieuse. La théologie —, qui
traite du dogme chrétien, et, substantivt, La — .
Il 2° Relatif aux doctrines religieuses, philosophiques
(par opposition à historique ou relatif aux faits). Les unes
(matières) dépendent seulement de la mémoire et sont pure-
! ment historiques;... les autres dépendent seulement du rais
j nement et sont entièrement dogmatiques, pasc. Vide.
I II 3" Qui admet en philosophie des dogmes, des \i
I tés certaines (par opposition à sceptique ou pyrrhoni.
i Une philosophie — . Un philosophe —, et, substantivt .Mn
I La nature confond les pyrrhoniens, et la raison confond les t
matiques, pasc. Pens. viii, 1.
Il 4° Fig. Qui affirme d'une manière absolue, com
s'il énonçait des dogmes. 11 semble qu'il fuie le style —, t.
Lett. VI, 5. C'est la profonde ignorance qui inspire le ton
LA BR. 5.
DOGHIATIQUEMENT [dôg'-mà-tïk'-man ; en vers,
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dogmatique et ment, § 724. 1| xvii
V. à l'article.]
Il D'une manière dogmatique. | 1. Exposer — les v(
de la religion. | 2. Fig. Pour dire — des choses toutes
velles, mais à son gré décisives et sans réplique, la br. ô
DOGMATISER [dÔg'-mà-ti-zé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. dogmatizare , m. s
xnio s. Domatiser, Mir. de St Éloi, dans godef. Suppl.
I. V. intr. Il 1° Traiter du dogme, de la doctrine
matière religieuse ou philosophique. Si vous saviez com
elle dogmatise sur la religion, sÉv. 150. n (Luther) dogma*
sur tout, bourd. Observ. de la loi, 1. Le plaisir de — s:
être repris ni contraint par aucune autorité ecclésiastique
séculière, boss. R. d'Angl. \\ La plus grande partie des h;
mes communs qui ne dogmatisent que sur ces vains fondemei.
p.\sc. Pens. VIII, 1. — en vers et rimer par chapitres, e
Sat. 8.
Il 2» Fig. Affirmer d'une manière absolue, comme
l'on énonçait des dogmes. On homme tranchant, quidogn
tise sur tout.
II. Vieilli. V. tr. Enseigner dogmatiquement. F.
J'ai dogmatisé l'inconstance, chaulieu, dans poitevin, Di
DOGMATISEUR [dog'-mà-ti-zéur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dogmatiser, § 112. || 1680. richel,
mis ACAD. 1718.]
Il Celui qui dogmatise, qui affirme d'une mani
solue, comme s'il énonçait des dogmes.
* DOGMATISME [dog'-mà-tïsm'] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de dogmatiser, § 265. || xvi^ s. Voi
sotte response à laquelle tout le dogmatisme arrive, MOI
gne, II, 12.]
Il Doctrine des philosophes dogmatiques (par oppo-
tion à scepticisme, pyrrhonisme). Il faut que chacun prer:
parti, et se range nécessairement ou au — ou au psrrrhonis!:
PASC. Pens. VIII, 1.
DOGMATISTE [dog'-mà-tïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dogmatiser, § 265. || xvi" s. Celle
secte) des dogmatistes, Montaigne, ii, 12. Admis aca
1762.]
Il Philosophie dogmatique. L'unique fort des dogmatiste
qui est qu'en parlant de bonne foi et sincèrement on ne pe
douter des principes naturels, pasc. Pens. viii, 1.
DOGME [dôgm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dogma, grec Sôvjxa, in. -.
xvi<' s. Autre chose est im dogme sérieusement digéré, Mu:
TAIGNE, II, 12.]
Il Point, article de croyance.
Il 1° Dans une doctrine religieuse. Encore que ces se
timents n'eussent point passé par décret public en — de
synagogue, BOSS. Hist. univ. ii, 18. Le — de l'Incamatio
II P. ext. L'ensemble des dogmes. Le — chrétien. L'ens(
gnement du — .Le — et la discipline. On point de — .
Il 2° Dans une doctrine philosophique. Épicure me pla^
et ses dogmes sont forts , mol. F. sav. m, 2. Ces coutunn
émanent moins du — de l'immortalité de l'âme, que de celui i
la résurrection des corps, montesq. Espr. des lois, xxiv, 1'
DOGRE [dùgr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du holland. dogger, doggerboot, m.
§ 10. Il 1678. Tous les dogres que vous trouverez sur le Dogr
banc, SEiGNELAY, Lett. à Panetié, dans jal, Gloss. nau
I 1694. Daugrebot, th. corn. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Petit bâtiment ponté dont on se sert poi
la pêche du hareng et du maquereau.
1. DOGUE [dôg'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. dog, chien, les dogues élai
d'origine anglaise, § 8. || .wi" s. La force Du généreux dogi
anglois, J. DU BELLAY, Contre les envieux poètes.]
inoiT
DOGUE
773 —
DOIGTÉ
±0 Chien trapu, à museau court, ramassé, à fortes
jiioires, à lèvres pendantes. {Cf. bouledogue.) Grand—,
>]oyé comme chien de garde, comme chien de com-
dans la chasse au loup et au sanglier. Ce loup reti-
re un — aussi puissant que beau, la f. Fab. i, 5. Petit
doguin, carlin. || Fig. Être d'une liumeur de — , de très
ihante humeur.
2» Au plur. (Chasse.) Les dogues, meute qui assaille
mglier ou le loup.
. Fig. (Marine.) — d'amure, trou pratiqué dans le
bord d'un navire entre le grand mât et le mât de
iine, et dont l'orifice extérieur figurait primitivement
gueule de chien aboyant.
•DOGUE. V. dock.
DOGUER [dô-ghé] v. tr.
iTYM. Origine inconnue. {Cf. daguer.) || 1680. Se doguer,
lEL.]
Frapper à coups de tête, à coups de corne. {Syn.
et.) Deux béliers qui se doguent.
OGUIN, INE [dô-ghin, -ghin'] s. m. et f
ITYM. Dérivé de dogue, § 100. || (Au sens 1°.) Admis
D. 1694.]
1° Petite espèce de dogue , dont une variété est le
in.
2° P. e.xt. Dialect. (Normandie). Variété de cochon,
rt, trapu, à oreilles droites.
OIGT [dwà] s. m.
iTYM. Du lat. pop. *dltum (class. dïgïtum, F. § 2), m. s.
enu deit, doit, doi, §§ 309, 402, écrit plus tard doit, doigt,
restauration orthographique, § 502. {Cf. dé 2.)]
Il 1° (Hist. nat.) Chacun des prolongements distincts,
iposés de phalanges articulées, le plus souvent mo-
s, qui terminent les pieds des animaux, les mains
is pieds de l'homme et du singe.
2° Specialt.ChaLcnndes cinq prolongements distincts
îobiles par lesquels se terminent la main et le pied de
mme.
3° Plus spécialement, chacun des cinq prolonge-
as distincts et mobiles par lesquels se terminent les
X mains de l'homme, et dont l'un, plus court et plus
3 (le pouce), opposable aux quatre autres (index, mé-
, annulaire et auriculaire ou petit doigt), facilite la
aension des objets. Le gland, qui n'est pas gros comme
petit — , LA F. Fab. ix, 4. Deux personnes unies comme
doigts de la main. Vous êtes présentement les deux doigts
a main, SÉv. 839. Les quatre doigts, les quatre doigts
plus longs et les plus minces (par opposition au doigt
>lus court et le plus gros dit pouce). Le petit — , le
court des quatre et le plus éloigné du pouce. Mettre
laatre doigts et le pouce, prendre à pleine main, parti-
èrement en se servant à table. Je lui donnai de mes
doigts Au beau milieu de son minois, SCarr. Virg. trav.
eiaire œuvre de ses dix doigts, ne pas travailler du tout.
uler en comptant sur ses doigts. Moi... Qui compte tous
Uj jours vos défauts par mes doigts, boil. Sat. 9. Tirer au
- nniiiUé, tirer qqch au sort en choisissant entre plusieurs
|ue qqn présente, et dont un seul est mouillé en
. Avoir une bague au —, et, fig. en parlant d'une
un héritage, etc., qui n'est pour qqn qu'un acces-
^ est une bague au — . Des verres... Où les doigts des
ais, dans la crasse tracés. Témoignaient par écrit qu'on les
trlncés, boil. Sat. 3. Avoir l'onglée aux doigts, l'extrémité
doigts glacée. Souffler dans ses doigts, pour les ré-
l.utter de son haleine. A souffler dans leurs doigts dans
cour occupés, r.\c. Plaid, i, 4. Avec son haleine n se ré-
B iffe les doigts, la f. Fab. v, 7. || Se brûler les doigts.
R m... Écarte un peu la cendre et retire les doigts, la f. Fab.
l'ig. J'en mettrais mon — au feu, j'en suis si sûr que
:-;age à mettre mon doigt dans le feu si cela n'est
, . Notre légiste eût mis son — au feu Que son épouse était
t ours fidèle, LA F. Contes, Calendrier . Se lécher les doigts,
V la langue pour ne pas perdre ce qui est resté aux
(luand ils ont touché un morceau friand. Fig. Il
- v^i léché les doigts, il a trouvé cela très friand. A lèche-
dkts, en ayant seulement de quoi goûter, de quoi lécher
f;iiui reste aux doigts. Se mordre les doigts, en signe
ience, de contrariété vive. J'ai beau frotter mon
/ai beau mordre mes doigts, boil. Sat. 7. Fig. Famil.
I en mord les doigts, il s'en repent. Des quatre parts les
t s Eu ont regret et se mordent les doigts, L.A. F. Contes,
Mazet. Donner sur les doigts à un enfant, le corriger en
lui donnant sur les doigts un coup de règle, de férule.
Avoir, recevoir sur les doigts. Fig. Famil. Donner sur les
doigts à qqn, le châtier. Le railleur sera raUlé, et U aura sur les
doigts, MOL. Impr. se. 5. Mettre le — sur la bouche, pour
faire signe de garder le silence. /'. plaisant. En faisant
le geste d'écouter son petit doigt. VoUà mon petit — qui
me dit quelque chose que vous avez vu et que vous ne m'avez
pas dit, MOL. Mal. im. ii, 8. Fig. Famil. Se mettre le —
dans l'œil, s'aveugler, se tromper entièrement sur qqch.
Lac. prov. Entre l'arbre et l'écorce il ne faut pas mettre le — ,
il ne faut pas intervenir dans une querelle entre mari
et femme , père et fils , etc. Mettre le — sur un objet, tou-
cher précisément l'objet qu'on cherche. Le chirurgien a
mis le — sur la plaie. Fig. n a mis le — sur la difficulté.
Chacun a justement mis le — sur la source du mal, BOSS.
Visite, 2. Faire toucher qqch du —, au — , le faire voir
d'une manière palpable, n faut toucher au — la chose,
MOL. Sgan. se. 12. Je te veux bien faire toucher au — ta pol-
tronnerie, ID. D. Juan, ni, 5. Toucher du — une chose qu'on
craint, qu'on espère, en être très près. La vraie épreuve du
courage N'est que dans le danger que l'on touche du — , LA
F. Fab. VI, 2. n me semble que nous touchons ce jour du
bout du — , tant le temps passe vite, sÉv. 1332. Montrer qqn,
qqch du — , au — , en faisant le geste de l'indiquer avec le
doigt. Ils l'avalent des yeux (l'huître), du — ils se la mon-
trent, LA F. Fab. IX, 9. Je puis bien vous montrer au —
l'objet de la vue, boss. Parole de Dieu, 2. \ P. ext. Fig.
Montrer au — , signaler au mépris public. Faut-il que dé-
sormais à deux doigts l'on te montre ? mol. Sgan. se. 9. jl
Vieilli. A l'œU et au — , en regardant et en touchant, pour
vérifier exactement. La vue (examen) doit être faite aux
quatre angles de l'héritage, de bout en bout, de long en long,
à l'œU et au — , Coût, de France (xV s.), dans la c. Con-
duire sa maison au — et à l'œil, en vérifiant exactement
toutes choses. Elle me ferait toucher le détail au — et à l'œil,
RETZ, Mém. III, 216. P. ext. Être servi, être obéi au — et à
l'œil, ponctuellement. || Je ne remuerais pas le petit — pour
cela, je ne ferais pas le plus léger effort. Avoir les doigts
déliés, avoir de bons doigts, pour exécuter des travaux
d'aiguille (broderie, etc.), pour jouer d'un instrument
(violon, piano, etc.). || Fig. Avoir des doigts de fée, d'une
adresse merveilleuse. Avoir des yeux, de l'esprit au bout des
doigts, avoir une grande dextérité de main. Avoir un ou-
vrage au bout des doigts, être expert à l'exécuter. Ce tapon-
nage vous est naturel, U est au bout de vos doigts, SÉv. 157.
Avoir un morceau de musique dans les doigts , au bout des
doigts, être familier avec l'exécution de ce morceau. ||
Lever, porter qqch avec le bout du — , sur le bout du — , sans
le moindre effort. Fig. Savoir sa leçon sur le bout du — , de
manière à la dire sans une hésitation. P. anal. Je sais mon
Don Juan sur le bout du —, mol. D. Juan, i, 2. || Fig. (En par-
lant de Dieu.) L'action divine. Voscieux, qui sont l'ouvrage
de vos doigts, BOSS. Concupisc. 32. Le — de Dieu était dans
cette œuvre, id. Hist. univ. ii, 26. || Dans le langage mytho-
logique. L'Aurore aux doigts de rose, la F. Contes, Remède.
II. La largeur d'un doigt prise pour mesure.
Il 1° Chez les anciens, la seizième partie du pied.
Il 2° Chez les modernes, un travers de doigt pris pour
mesure approximative. Famil. Un mouchoir noh-, de deux
grands doigts trop court, la f. Contes, Oraison. || On filet de
pêche à mailles de deux doigts, de six doigts. || Fig. Famil. Être
à deux doigts de la mort, en être très près. Ah! Cliton, je me
trouve à deux doigts de ma perte, corn. Ment, m, 6. || P.
ext. Pour désigner une quantité indéterminée , tantôt
grande, tantôt petite, selon les choses dont il s'agit. Avoir
un — de rouge sur les joues, une couche épaisse de fard.
Prendre un — de vin, une petite quantité de vin. Fig. Faire
un — de cour à une femme, lui faire un peu la cour. {Cf.
brin.) || Spécialt. (Astron.) La douzième partie du dia-
mètre apparent du soleil et de la lune.
m. Ce qui a la forme d'un doigt.
Il lo _ de gant, partie d'un gant destinée à recevoir un
des doigts de la main.
Il 2° — marin, coquille allongée, dite aussi manche de
couteau.
Il 3° Pièce de la cadrature d'un appareil à répétition
qui entre sur l'arbre du barillet renfermant le ressort du
petit rouage.
DOIGTÉ [dwà-té] s. m.
DOIGTER
— 774
DOLERITE
[ÉTi-M. Subst. particip. de doigter, § 45. On trouve aussi
doigter, subst. tiré de l'infinitif, moins usité, § 49. |1 1755.
Doigter, encycl. Admis acad. 1798.]
Il (Musique.) Ordre dans lequelles doigts se succèdent
sur un instrument de musique, pour l'exécution d'un
morceau. Avoir un bon — . Indiquer par des chiffres le — d'un
morceau, quelle note on doit faire avec le premier, le se-
cond doigt, etc.
1. DOIGTER [dwà-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé récent de doigt, g§ 64 et 154 (cf. doite) ;
proprt, « remuer les doigts ». || 1752. trév. Admis acad.
1798.]
Il (Musique.) || 1° Exécuter (un morceau de musique)
en faisant succéder les doigts dans un certain ordre sur
l'instrument, il faut — autrement ce passage.
Il 2» P. ext. Marquer le doigté. — un passage difficile.
2. DOIGTER. V. doigté.
DOIGTIER [dwà-tyé] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé récent de doigt, §§ 64 et 115. 1| xive-xv« s.
Deux doitiers esquelz avoit en chascun dix anneaux d'argent,
Reg. crim. du Châtelet, ii, 438, Duplès-Agier.]
Il 1° Doigt de gant isolé dont on revêt un doigt ma-
lade, pour le garantir des chocs, des frottements. || P.
anal. Sorte de dé de cuivre de l'ouvrier passementier.
Il 2° P. ext. I 1. Petit coussin de cuir fixé à un doigt
de gant, avec lequel le pointeur bouchait la lumière du
canon pendant le nettoyage, pour empêcher le courant
d'air de rallumer les débris encore fumants restés dans
la pièce. | 2. Mouchoir de toile (remplacé aujourd'hui par
le manipule) que le prêtre portait au petit doigt de la main
gauche en officiant.
Il 3» Nom vulgaire de la digitale pourprée, de la cla-
vaire digitée, dont la fleur a la forme d'un doigt de gant.
*DOISIIi [dwà-zi] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, dois, source [cf. bas lat.
duciculum, m. s.), § 88. Dois vient du lat. dùcem, proprt,
« chef », §§ 329, 383 et 291. On trouve souvent dousil,
forme dialectale, admise par acad. 1878, qui écrit douzil.
Il xiiic s. Li doisiz ou tonniau remistrent, J. le marchand,
Mir. de N.-D. de Chartres, dans godef.]
Il 1° Anciennt. Trou fait à une barrique pour la mettre
en perce.
Il 2" P. ext. Broche servant à boucher ce trou. {Syn.
fausset.)
1. *DOIT [dwà] s. m.
[ÉTYM. Du lat. dûctum, jn. s. [cf. aqueduc, duit), §§ 319,
329 et 291. la f. écrit dois par confusion avec un mot de
l'anc. franc, qui est féminin et qui signifie « source ». {Cf.
doisil.) Il xii<î s. Et decurrurent les ewes e li doit surunderent,
Psaut. de Cambridge, lxxvii, 20.]
Il Vieilli et dialect. (Ouest). Conduit servant à l'écou-
lement de l'eau. || P. ext. Écluse, mare. Au passage d'un
pont, ou sur le bord d'un — , la f. Lett. 19.
2. DOIT [dwà]. F. devoir 1.
* DOITE [dwât'] S. f.
[ÉTYM. Tiré de doigt, la grosseur du fil s'appréciant avec
les doigts, § 37. || 1732. th. corn.]
Il (Technol.) Grosseur du fil. Ces deux écheveaux ne sont
pas d'une même — , trév.
*DOITÉE [dwà-té] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de doigt, § 119. || 1732. th. corn.]
Il (Technol.) Petite longueur de fil, prise sur la bobine,
sur l'écheveau, pour régler la grosseur de celui qu'on
doit filer.
1. DOIi [dôl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dolus, ruse. || xv° s. Fraulde et
doil, Hist. de la Toison d'or, dans la c]
I) (Droit.) Tromperie ayant pour effet de porter préju-
dice aux intérêts de qqn. {Syn. fraude.) — négatif, con-
sistant à taire certains faits à la partie intéressée. — po-
sitif, consistant à lui faire croire des faits qui ne sont pas.
— principal, qui, portant sur la substance du contrat, peut
en entraîner la nullité. — incident, qui, portant sur un ac-
cessoire du contrat, ne peut donner lieu qu'à des dom-
mages-intérêts. Le — est une cause de nullité de la conven-
tion lorsque les manœuvres pratiquées par l'une des parties
sont telles, qu'il est évident que sans ses manœuvres l'autre par-
tie n'aurait pas contracté, Code doit, art. 1116. Un contrat
entaché de — .A moins qu'il n'y ait fraude ou — du procureur,
MONTESQ. Espr. des lois, xxix, 16.
2nu
4Ï
2. *DOIj [dôl] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du turc dâvoul, dhâoul, m. s. § 23.
1790. Le dol est un gros tambour qui depuis quelques année
nous est venu des Turcs, encycl. méth. Arts et manuj
tambour. ]
Il Gros tambour employé dans la musique militaii
"•DOLABELLE [dô-là-bèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dolabella, diminutif de dolab
doloire. || (Au sens 2".) 1801. lamarck, Syst. des art'
sans vertèbres, p. 62.]
Il 1" (Antiq.) Instrument aratoire pour débarrasser
vigne du bois mort.
Il 2° Fig. Gros mollusque, en forme de doloire, à '
quille triangulaire, sécrétant une liqueur pourprée qi.
répand autour de lui pour échapper à ses ennemis.
* DOLABRIFORME [dô-là-bri-fôrm'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. dolabra, doloire, et fon:
forme, § 271. || 1798. richard, Dict. de botan. de B
liard, p. 172.]
Il (Botan.) Qui est en forme de doloire. Feuilles doto:
formes, feuilles charnues, épaisses d'un côté et tranchii
tes de l'autre.
DOLAGE [dô-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de doler, § 78. |1 1364. Dolage d'un essil, da
GODEF. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Action de doler, d'aplanir avec la doloii
DOLCE [dÔl-tché] adv.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dolce, m. s. § 12. || xvm«
j.-j. Rouss. Dict. de mus. Admis acad. 1835.]
Il (Musique.) Avec une expression douce.
DOLÉANCE [dô-lé-âns'] s. f.
[ÉTYM. Pour doliance {cf. Orléans, anciennement Orliar.
Orliens), dérivé de déliant, part, de douloir, qui se trou
déjà au xe s. dans le Jouas, et qui suppose une forme 1
*dolientem, pour dolentem. Le mot ne paraît pas complé
ment populaire : on s'attendrait à douillance ou à deuillanc
{Cf. bienveillance.) || xui" s. En pleurant par grant doulianc
Dial. de St Grég. ms. d'Evreux, {° 37. | xv^ s. Doleanc
A. de la Salle, Cent Nouv. nouv. 100.]
Il Plainte répétée de celui qui veut qu'on s'apitoie f
son sort. Que je n'entende plus vos sottes doléances, mi
Sgan. se. 1. n en faisait sa plainte une nuit; un voleur Intv
rompit la — , la f. Fab. ix, 15. || Spécialt. Les doléanc'
adressées au roi, plaintes exposées particulièrement dai
les cahiers des états généraux, provinciaux, sur certain
abus dont ils demandaient la réforme. ~
*DOLEAU [do-lô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de doler, § 126. ||1755. encycl.]
Il (Technol.) Hachette dont on se sert pour équarrir li
ardoises au sortir de la carrière.
DOLEMMENT [dô-là-man] adv.
[ÉTYM. Pour dolentement, composé de dolente et men
§ 724. Dolemment est dû à l'analogie, car le fém. de dolei
est toujours dolente en anc. franc. || xii^ s. Dolentemei
en soupirant, chrétien de troyes, Charrette, p. 7, Tarbc.
1642. Dolemment et dolentement, ouD.]
Il Vieilli. D'une manière dolente.
DOLENT, ENTE [dô-lan, -lânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dolens, dolentis, qui souffre, (î
dolere, souffrir. {Cf. doléanoe, doulofr.) || xi« s. Tu m'iesfoi
dolente en soi remese, St Alexis, 132.]
Il 1" Vieilli. Affecté par un sentiment pénible. La pai
vre Isabelle, Invisible et dolente, est en prison chez elle, rai
Plaid, i, 5. Et je suis maintenant ma commère dolente, Mo;
Sgan. se. 2. \\ P. ext. Porté à la plainte. Une personne toi
jours dolente, une voix dolente, un ton — .
Il 2» Affecté par un malaise physique. Je me sens toi
— aujourd'hui.
DOLER [dô-lé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. dôlare, m. s. devenu doler, §§ 295 et 29
douler, § 347, puis, par réaction étymologique, doler, §50::
Il (Technol.) Amincir, aplanir avec un instrument trai
chant. — des douves de tonneau. || — des peaux (pour la gai
terie). || — de la corne (pour la tabletterie). || P. ext. - ui
lingotoire (où l'on foule le plomb pour vitrau.x), en enlevt
les bavures du plomb.
*DOLÉRITE [dô-lé-rït'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec 6o)\spô<;, trompeur, parce^^t
la dolérite se confond facilement avec la diorite, § "°"
Mot dû à HAUY, V. Dict. des se. nat. (1819).]
DOLIC
775
DOMANIAL
Minéral.) Roche volcanique, analogue à la diorile,
qi toi'me la plus grande partie des basaltes.
^OLIC [dô-lik'l s. m.
CTY.M. Emprunté du grec 5(5)vi;(oi;, haricot. Au xvi" s.
jJiASSÉ, traducteur de Galien , emploie doliche pour
l'fdre 5o>.t70(;. {V. delb. Rec.) \\ 1786. engycl. métii.]
j(Botan.) Plante à gousses, analogue au haricot, ori-
ure de l'Amérique du Sud.
JDOLICHOCÉPHALE [dô-li-kô-sé-fàl] adj.
:tym. Composé avec le grec ôokiyô^, long, et %s-£OLk-r\,
,§219.\\Néolog.]
Anthropol.) Qui a le crâne allongé. {Cf. brachycéphale. )
! — . Substantivt. Les dolichocéphales.
DOLICHOPODE [dô-li-kô-pôd'] adj.
;tym. Composé avec le grec SoT^i^^î» long, et ttoûî,
oî, pied, §279. |j Néolog.]
(Entomol.) Qui a les pieds allongés. Substantivt,
!C. Les Dollchopodes, insectes diptères.
OLIMAN [dô-li-man] s. m.
;tym. Emprunté du turc dholâma, 7n. s. % 23. {Cf. dol-
.) Il 1558. Par sous le duliman, postel, Républ. des Turcs,
s DELB. Rec. Admis acad. 1762.]
lo Vêtement turc, longue robe à manches étroites
i se boutonne sur la poitrine et qu'on serre autour des
■ s. Fidèle ou musulman, Vêtu d'un justaucorps ou bien d'un
fvoLT. Loi nat. 2.
' 2° P. ex t. Poét. Dolman. n porte un — percé dans les
b|i.illes, V. HUGO, Orient. 15.
OLLAR [dô-làr] s. m.
TVM. Emprunté de l'angl. dollar, m. s. qui est une al-
'i [u m de l'allem. thaler, § 8. || 1780. Dollars ou rlxdales du
Mique, Journal de l'agric. févr, p. 24. Admis acad.
1.').:
Pi(~'ce d'argent ou d'or, des États-Unis ou du Canada,
i ml environ cinq francs dix-huit centimes.
OLMAN [dol-man] s. m.
:t^m. Emprunté de l'allem. dolman, m. s. § 7. Le mot
1 m . vient du hongr. dolmany, altération du turc dholâma,
J nian. (F. doliman.) || Néolog. Admis acad. 1835.]
Veste longue, ornée de brandebourgs, que portent les
1 -ards , les chasseurs, etc. Près des trous de balle la mite
V ^ngé leur — criblé, TH. Gautier, Vieux de la vieille.
OLMEN [dôl-mèn'] s. m.
:tvm. Emprunté du bas breton dolmen, m. s. proprt,
( blf (toi) de pierre (men) », § 4. Sur le genre (le bas
) ou est fém.), V. § 551. || 1809. Une de ces roches isolées
r les Gaulois appellent dolmin , chateaubr. Martyrs, 9.
^nis AC.\D. 1878.]
Ai'chéol.) Monument mégalithique composé d'une
1 11' plate posée sur deux ou plusieurs pierres dressées
. :ic:ilement.
DOLMON [dol-mon] s. m.
':rvM. Origine inconnue. || Ne'olog.]
hnol.) Voiture de transport s'ouvrant à deux bat-
r 11' le haut.
DOLOIR [dô-lwàr] s. m.
îTYM. Dérivé de doler, § 113. {Cf. doloire.) || Néolog.]
(Technol.) Couteau à doler les peaux.
)OLOIRE [dô-lwàr] s. f.
5TYM. Du lat. pop. *d81at8ria, m. s. (de dolare, doler; cf.
)ir), devenu doleoire, §§ 335, 402, 356 et 291, doloire, §358,
loire, § 347, puis doloire par réaction étymologique,
)5.]
(Technol.) || 1° Lame à bord oblique à l'aide de la-
ille le tonnelier amincit le bois des douves, des cer-
ux. Il Spécialt. (Blason.) Hache sans manche.
2" Sorte de pelle en fer à l'aide de laquelle le maçon
Toie la chaux et le sable.
3» Fig. (T. scientif.) Feuille en —, dolabriforme. Ban-
e en —, dont les circonvolutions vont en biaisant, cha-
5 tour étant en retrait d'un tiers sur le précédent.
DOLOMÈDE [dô-lô-mèd'] s. m.
ÉTYM. Mot dû à LATREILLE {Gcuera crust. [1806], \,
'), qui l'a emprunté du grec 5oXo[jiti5t)î, « qui médite
ruses ».]
|Hist. nat.)Sorted'araignéequivitdans'lesmarécages.
30LOMIE [dô-lù-mi] et DOLOMITE [dô-lô-mïl'] s. f.
ÉTYM. Dérivé de Dolomieu, naturaliste (1750-1801) qui
écouvert et étudié cette substance, §§ 36 et 282. ||1792.
ae saurait mieux le baptiser qu'en dérivant son nom de celui j
du célèbre naturaliste qui nous l'a fait connaître, de Saussure
fds, ùn.r\s Journal de physique, xl, 160. Admis acad. 1878.]
Il (Minéral.) Carbonate de chaux ou de magnésie qu'on
trouve en roches, en masses formant une sorte de mar-
bre, ou en cristaux du système rhomboïdrique.
"DOLOSIF, IVE [dô-lo-zïf, -zïv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dolosus, § 257. On trouve dolosive-
ment en 1626 ( V. delb. Rec), mais le mot dolosif ne figure
pas dans les dictionnaires antérieurs au xix" s.]
Il (Droit.) Qui tient du dol. Manœuvres dolosives.
*DOLURE [dô-lûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de doler, § 111. || Néolog.]
Il (Technol.) Rognure de peaux de gants dont on fait
de la colle.
DOM [don] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. domnum (pour dominum, § 290), m. s.
employé comme proclitique, §§287 et 291; la forme accen-
tuée est devenue dame. {V. vidame.) Jusqu'au xvnio s. on
emploie ordinairement dom pour rendre l'espagn. don.
(F. don 2.) Il XI" s. F. à l'article.]
Il Anciennt. Seigneur. (Se place toujours avant un nom
propre ou un titre.) Danz Oliviers trait ad sa bone espée, Ro-
land, 1367. Il Spécialt. Titre d'honneur donné à certains
religieux, particulièrement aux bénédictins. Le — d'Aubrac.
{Cf. domerie.) — Vaissete, l'historien du Languedoc, jl P. plai-
sant. — pourceau raisonnait en subtil personnage, la f. Fab.
vni, 12.
DOMAINE [dô-mèn'] s. m.
[ÉTYM. Tiré de l'anc. adj. domaine, « qui appartient en
propre », § 38. L'adj. domaine vient du lat. domïnicum, « qui
appartient au maître », devenu *domenio, domenye, do-
meine, domaine, §§ 308, 381 et 291. || xi^ s. Ceuls qui mei-
nent en soun demaine. Lois de Guill. le Conq. 18.]
I. Terre dont qqn a la propriété. Les seigneurs levaient
des tributs réglés, chacun sur les serfs de ses domaines, MON-
TESQ. Espr. des lois, xxx, 15. L'intendance des domaines
qui appartenaient à la couronne, id. ibid. 13. Le — royal, au
moyen âge, la partie du territoire dont le roi avait la
propriété directe, par opposition à celle dont il n'avait
que l'hommage. P. ext. Le territoire d'un peuple Une
partie du — du peuple vaincu, montesq. Rom. 6. || Le — de
l'État, le — national, l'ensemble des biens dont l'État, la
nation est considérée comme propriétaire, et dont le pro-
duit est versé au trésor public. Absolt. Les forêts du — . Le
— de la couronne, la portion des biens de l'État dont la
jouissance est attribuée au souverain, mais dont la pro-
priété reste à l'État. Le — privé d'un État, d'une commune,
les biens de l'État, de la commune non affectés à un service
public. Le — pubUc, la partie de ces biens qui est affectée
à un service public (routes, rivières, fortifications, etc.).
L'administration des domaines, chargée de percevoir les re-
venus des dçmaines de l'État, de procéder à la vente des
choses de l'État, etc. Le surplus restera déposé entre les mains
du receveur des domaines. Code forestier, art. 169. || Un —,
grande propriété territoriale avec toutes ses dépendances.
Les domaines nationaux, biens qui, lors de la première ré-
volution, furent enlevés à l'Piglise, aux émigrés. Fig. Le
meilleur de tous les biens, s'il y a des biens, c'est le repos, la
retraite, et un endroit qui soit son — , la br. 8. Agrandir le —
d'une science.
II. Droit de propriété ou de seigneurie de qqn sur qqch.
Tous les cens qui avaient anciennement été du — du roi, MON-
TESQ. Espr. des lois, xxx, 15. — utile, simple droit de jouis-
sance (par opposition à — direct, droitdu seigneur). Pépin...
n'avait pas eu... le — direct de tous les États que posséda Char-
lemagne, volt. Mœurs, 15. Bail à — congéable, à possession
conditionnelle, le propriétaire pouvant toujours donner
congé au fermier, sauf à lui rembourser ce qu'il a dépensé
en améliorations. P. ext. — forain, droit possédé par le roi
de lever un impôt pour les besoins de la guerre sur les
marchandises qui entraient dans le royaume ou qui en
sortaient. ||SpPci«Z<. Une invention, une œuvre littéraire, artis-
tique, tombée dans le — public, dont la reproduction, l'ex-
ploitation est désormais permise à tous. || Fig. L'alliance
du — de Dieu avec la liberté de l'homme, bourd. 3^^ Purif.
de la Vierge, 1. Toutes nos passions qui n'ont pas Dieu pour
objet sont du — de la mort, Boss. D. d'Orl. Tous (les temps)
sont de son — , la f. Fab. vm, 1. C'est leur ôter la vie (aux
médecins) que de tirer la fièvre de leur — , sÉv. 790.
DOMANIAL, ALE [do-mà-nyàl ; en vers, -ni-àl] adj.
DOMANIER
776
DOMIFIER
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge domanialis, m. s.
de domanium, domaine. || xvi" s. Procès domaniaux, dans
GODEF. SiippL]
Il Qui tient à un domaine. Possession domaniale. Posses-
seur — . Il Spécialt. Qui tient au domaine delà couronne,
ou au domaine de l'État. Les biens domaniaux.
*DOMANIER [do-mà-nyé] s. m.'
[ÉTYM. Dérivé de domaine (d'après le lat. du moyen âge
domanium), § 115. || 1366. Des domeniers dudit censif, dans Go-
DEF. demainier.]
Il Vieilli. Il 1° (T. de coutumes.) Fermier à domaine con-
géable.
Il 2" Employé de l'administration des domaines.
DÔME [dôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. duomo (dialect. domo), m. s.
d'après le lat. domus (Dei), maison (de Dieu), § 12. || xvc s.
La grant église (de Pavie) appelée le dôme, p. desrey, Voy.
de Ch. VIII, dans la c]
Il 1° En Italie, église principale ou cathédrale. Le — de
Milan. || Spécialt. Église surmontée d'une coupole ou d'un
comble analogue à la coupole. Le — de Saint-Pierre de Rome.
Il 2° P. ext. (Architect.) Comble le plus souvent de
forme hémisphérique (coupole), quelquefois à base po-
lygonale. Le — du Panthéon, des Invalides, du Val-de-6râoe.
Il Fiçj. Réunion d'arbres formant un abri de verdure.
Il 3" P. anal. \ 1. (Technol.) Partie supérieure d'un
fourneau à réverbère, d'un encensoir, d'une cassolette,
i 2. (Marine.) Sorte de capuchon en planches placé au-
dessus de l'escalier par lequel on descend du gaillard
d'arrière sur le pont du navire.
DOMERIE [dom'-ri; en vers, dô-me-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dom, § 69. || xvii'î-xviii'^ s. F. à l'arti-
cle. Admis ACAD. 1762.]
Il Ancienne. Bénéfice ecclésiastique dont le possesseur
portait le titre de dom. Noailles avait la — d'Aubrac, abbaye
sous un titre particulier, ST-SiM. i, 281.
DOMESTICATION [dù-mes'-ti-kà-syon ; en vers, -si-
en] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de domestiquer, § 247. || Néolog. Admis
ACAD. 1878.]
Il Action de domestiquer.
DOMESTICITÉ [dô-mes'-ti-si-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. domesticitas, m. s. \\ 1690.
FURET.]
I. Condition, état de domestique, de serviteur à gages.
Je le connais par un long usage et même par une — de quelques
années, huet, Lett. dans delb. Rec. || P. ext. L'ensemble
des domestiques. (Suzanne) commandera la —, beau-
MARCH. Mère coup, i, 4.
II. État d'animal domestique servant aux besoins ou h
l'agrément de l'homme.
DOMESTIQUE [do-mes'-tïk'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. domesticus, m. s. L'anc. franc,
avait la forme pop. domesche. || xiv" s. Serviteurs domesti-
ques pour servir à l'année, Ménagier, ii, 54.]
\,Adj. Il 1» Quiappartient à l'intérieur delà maison, de
la famille. Ne sont-ce pas les femmes qui ruinent et qui soutien-
nent les maisons, qui règlent tout le détail des choses domes-
tiques, FÉN. Èduc. des filles, 1. Sans même lui parler de la
moindre chose la plus — , st-sim. xi, 44. Gouvernement — ,
MONTESQ. Espr. des lois, vi, 13. L'économie —.Nos malheurs
domestiques, corn. Hor. iv, 7. Avoir les vertus domestiques.
Un crime — , CORN. Poly. m, 5. Jugez sévèrement ce voleur
— , RAC. Plaid. II, 14. Les dieux domestiques, les pénates,
dieux de la famille. Fig. Poét. Dans le sein de leurs dieux
domestiques (de leur famille), corn. Cinna, i, 3. || Fig.
Qui appartient à l'intérieur de l'homme, à son âme. Cette
guerre spirituelle et — contre nos vices et nos inclinaisons
perverses, bourd. Mortifia, des passions. Ces ennemis do-
mestiques (nos passions) qui sont nés avec moi et dans moi,
iD. Saints Désirs. || ^ô^oZ^. Le —, l'intérieur de la maison,
la famille. Je ne pouvais faire une plus incommode perte dans
mon petit — , sÉv. 1284. Qu'U ouvre son palais à ses courti-
sans, qu'il les admette jusque dans son — , la br. 11. Pleury
s'insinua dans le — du cardinal, ST-siM. m, 427.
Il 2» Qui vit près de l'homme et sert à ses besoins ou
à ses plaisirs. Les animaux domestiques.
II. S. 7n. et /. Il 1° Anciennt. Personne attachée à une
grande maison, écuyer, dame d'honneur, etc. Bien que
Charmion qui l'écoute ne soit qu'une — de Cléopâtre, corn.
i
Le fanàn
Faulcon'
Fig. Ceux
Pomp. exam. La Balue oublia qu'il avait été son — , qu'il lu
devait sa fortune, duclos, L.XI, ii, 174. Les sanglantes pra
tiques Que formaient contre lui deux ingrats domestiques, rac
Esth. l, 1. Louis XIV... comptant... parmi ses domestiques le;
plus grands seigneurs du royaume, d'alemb. Eloges, Clermonl
Tonnerre. \\ Fig. Ceux qui ont été élevés domestiques de 1:
foi (attachés à la foi dès l'enfance), pasg. Compar. de
chrétiens.
Il 2" Serviteur, servante à gages. Heureux de ne deTo^
à pas un — Le plaisir ou le gré des soins qu'ils se rendaii
la F. Phil. et Baucis. La — de la maison. Une — fidèle. V(
avez des domestiques qui ne vous servent qu'à regret, BOUM.
Soin des domest. 3.
Il 3" Absolt. S. m. Le personnel des serviteurs à
dans une maison. Avoir un nombreux — .
DOMESTIQUEMENT [dù-mes'-tïk'-man ; en vers, -fr
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de domestique et ment, § 724. || xvi* s. Fort
priveement et domestiquement, mart. du bellay, Mém. k.
Il Vieilli. Il 1° Dans l'intimité domestique.
Il 2» En qualité de domestique.
DOMESTIQUER [do-mês'-ti-ké] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de domestique, § 154. || xv^ :
rouge... est bien aisié a domestiquer, G. tardif
nerie, dans delb. Rec. Admis acad. 1878.]
Il Rendre domestique (une espèce sauvage).
qui, après avoir feurdé et déguisé l'impiété, la veulent — avec
nous, LA NOUE, Disc, polit. 137. Cette raison... qui domesti
queralaragedeses convoitises, MALiLi?/). de Sent'ç. Lxxxii,2
DOMICILE [dô-mi-sil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. domicilium, m. s. || xiv"^ s. Son
estât puissant Et les domiciles De 11, froiss. Poés. ii, 289.]
Il 1° La demeure légale officielle de qqn. Le — de tout
Français, quant à l'exercice de ses droits civils, est au lieu où il
a son principal établissement. Code civil, art. 102. Établir
son — dans une ville. Un homme qui n'a ni rentes ni — , la bu.
5. La femme mariée n'a point d'autre — que celui de son mari.
Code civil, art. 108. — d'origine, celui du père et de 1'.
mère d'une personne. — politique, lieu où qqn exerce le-
droits de citoyen. Le — politique de tout Français est dans
l'arrondissement électoral où il a son — réel. Loi électorale.
â2 avril 1831 , art. 4. Changement de — . || Spécialt. (Droit.;
— élu, lieu oii l'on n'a pas son domicile, mais que l'on
convient de prendre comme tel, pour la validité d'un?
procédure. Élire — dans un lieu. Exploit signifié à—. | Abusivt.
Élire — , fixer réellement son domicile en un lieu. En cette
ville Le diable a pour jamais élu son — , regnard, Ménech-
mes, II, 2.
Il 2" P. ext. La demeure de qqn. Becevoir des secours
à — . Bain à — , qu'on porte chez la personne. On vagabond
sans — . Il Inviolabilité du — , droit qui interdit, même au.t
agents de l'autorité, de s'introduire dans la demeure de
qqn, si ce n'est dans les cas et suivant les formes auto-
risées par la loi. Violation de —, atteinte portée à ce droit.
Il 3° Fig. (Astrol.) Signe du zodiaque sous lequel un
astre était considéré comme exerçant sa principale in-
fluence. (F. domifier, maison.) La constellation du Lion était
le — du soleil.
DOMICILIAIRE [dù-mi-si-lyer ; en vers, -li-êr] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. domicilium, domicile, § 248. !^
1540. Leur lieu domiciliaire, Nouv. Coût, génér. ii, 251.]
Il Qui concerne le domicile de qqn. (Droit.) Perquisition,
visite —, exercée au domicile de qqn par autorité de justice.
DOMICILIER [dô-mi-si-lyé ; en vers, -li-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. domicilium, domicile, § 266. H
1556. Loger et domicilier avec eux, saliat, Hérod. 4.]
Il Établir dans un lieu servant de domicile, n est domi-
cilié à Paris. Se — dans une ville. | Spécialt. — une traite chez
un banquier. || P. anal. Animal domicilié, qui se fixe dan>
un lieu. (Le renard) n'est point animal vagabond, mais ani-
mal domicilié, buff. Renard. Poisson domicilié, qu'on trouve
toujours dans les mômes parages.
"DOMIFIER [do-mi-fyé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. domificare, « construire
une maison », de domus, maison, et facere, faire, § 503. [!
1558. Domifier et dresser figures astronomiques, jacquinot,
Astrolabe, 16, r°.]
Il (Astrol.) Diviser le ciel en douze parties, dites mal-
sons, correspondant aux douze signes du zodiaque, àch"
cune desquelles sont attribuées des influences spécialei
Iktii
pi
DOMINANT - 7
lîNANT, ANTE [dc)-ini-nan, -nânt'] adj.
\!. Adj. particip. de dominer, § 47. || xiiio-xW s.
lit comme dominante, n. de gauchy, dans godef.
Qui domine sur d'autres. Le caractère, tant des peu-
lis dominants en général que des princes en particulier, BOSS.
d. univ. III, 2. Unies par leur intérêt au peuple — , elles
aient dans le devoir les villes voisines, ID. ibid. m, 6. Op-
mé par un parti qui devient le — , MONTESQ. Rom. 1. ||
iodal.) Fief —, qui avait sous lui d'autres fiefs, et, fig. il
le seigneur — de tout le quartier, la br. 6. Fonds — , en
eur duquel on établit une servitude sur un autre fonds
servant. Père — (chez les cordeliers), supérieur prin-
al d'une province. || Fig. Qui exerce un ascendant com-
t sur qqn. Ce charme — qui marche à votre suite, cORN.
tila, III, 2. Monsieur Trissotin M'inspire au fond de l'âme un
chagrin, mol. F. sav. i, 3. Les opinions qu'il (Montaigne)
lite avec une fierté et une hardiesse dominantes, malebr.
î/i. de la vérité, II, m, 5.
2" Qui domine parmi d'autres. Dieu a préparé... dans
tes les nations les qualités dominantes qui devaient en faire
fortune, boss. Maric-Thérùse. La passion dominante des
sonnes de cette condition, pasc. Frov. 7. || Le goût — . La
Igion dominante, celle qui a le plus d'adhérents dans un
fS. La religion chrétienne était devenue dominante dansl'em-
3, MOMTESQ. jRom. 21. || Spëciûlt. (Gramm.) La voyelle
ninante (dans une diphtongue), celle à laquelle on donne
plus d'importance en prononçant. || (Musique.) La note
ninante, et, ellipt, La dominante. | 1. Dans la gamme vul-
re, la cinquième note, celle qui, formant avec la pre-
ère la consonance la plus parfaite, détermine le ton et
•t de base à l'harmonie. | 2. Dans le plain-chant, note
laquelle on chante le corps d'un verset, dite autrefois
lur. Note sur laquelle le chant opère le plus souvent
1 retour, dans les tons du plain-chant. (F. rebattre.) ||
■istallogr.) La forme dominante, type géométrique normal
vant lequel un corps se cristallise.
OOMINATEUR , TRICE [dô-mi-nà-tèur, -trïs'] s. m.
f.
ÉTYM. Emprunté du lat. dominator, trix, m. s. On trouve
nineur au xvi<2 s. dans fossetier et jusque dans ouo.
i2. Il xiiie-xiV s. Dominateur de peuples, H. de gauchy,
is GODEF. SuppL]
Celui , celle qui domine sur d'autres. Ces insulaires
lent plus robustes et plus braves que leurs dominateurs,
ûT. S. de L. XV, 40. Fig. Elle voyait pour ainsi dire les
les se courber sous elle et soumettre toutes leurs vagues à
iominatrice des mers, boss. R. d'Angl. || Adjectivt. Un
iple — peut s'affranchir de tout impôt, parce qu'il règne sur
; nations sujettes, montesq. Espr. des lois, xiii, 12. Fig.
caractère — . Spécialt. (Astrol.) Astre — , qui avait une
luence toute-puissante dans un horoscope.
DOMINATION [dô-mi-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. dominatio, m. s. \\ xii<= s. Do-
laciun, Psaut. d'Oxf. gxliv, 13.]
l" Action de dominer sur d'autres. Sur toute nation L'un
iix établirait sa — , rac. Ath. i, 1. Tant de peuples divers,
refois étrangers les uns auK autres, et depuis réunis sous la
romaine, boss. Hist. univ. lu, 1. Lorsque la — de Eome
it bornée dans l'Italie, la république pouvait facilement sub-
ter, MONTESQ. Rom. 9. Sourdes pratiques que les Tarquins
jaient dans Rome pour y rétablir leur — , BOSS. Hist. univ.
(■>. L'esprit de — . Repousser la — étrangère. Être sous la —
qqn. Un peuple qui aspire à la — universelle. || Fig. La —
l'homme sur les animaux. La — de l'âme sur le corps. En le
irmant parleurs douceurs, ce qui est une — plus terrible et
,3 impérieuse, pasc. Pens. xit, 1.
I 20 Spécialt. (Théol.) Les Dominations, anges formant
premier groupe de la seconde hiérarchie.
DOMINER [dô-mi-né] v. intr. et tr.
KTYM. Emprunté du lat. dominari, 7n. s. \\ x" s. Et son re-
;t bien dominât, St Léger, dans godef. Suppl.]
i. V. intr. Il 1" Avoir la suprématie (sur qqn). Cet État
c'ominait sur plusieurs îles, montesq. Rom. 23. Absolt.
le czar) partageait avec Charles XII la gloire de — en Po-
ine, VOLT. Hist. de Russie, i, 14. Les hommes veulent être
;laves quelque part et puiser là de quoi — ailleurs, la br.
./. Toutes les créatures ou l'affligent ou le tentent, et
;at sur lui, pasc. Pens. xii, 1. Vieilli. C'est le Seigneur
: domine à la puissance de la mer, BOSS. Dev. des rois, 1.
? - DOMINOTERIE
Absolt. Dieu ne veut point d'un cœur où le monde domine, CORN.
Poly. I, 1. Pourvu qu'on ne la laisse pas — (l'imagination),
boss. Conn. de Dieu, m, 14.
Il 2o L'emporter (parmi divers éléments). Les traits qui
dominent dans un caractère. Ce qui domine en lui, c'est l'am-
bition. Cette humilité profonde qui domine si fort dans son ca-
ractère, MASS. St François. Une étoffe où le bleu domine. Un
assaisonnement où le poivre domine. Pour moi, j'aime surtout
que le poivre y domine, boil. Sut. 3. || Spécialt. (Astrol.)
(En parlant d'un astre.) Exercer son influence principale
sur une certaine constellation. Le soleil domine dans le
Lion.
Il 3° Vieilli. Être au-dessus des objets environnants.
Une place très forte, bâtie dans une Ile du lac Ladoga, et... do-
minant sur ce lac, volt. Hist. de Russie, ï, 12.
II. V. tr. Il lo Avoir sous sa suprématie. Nul ne vous
dominera, saci, Bible, Deutér. xv, 16. || Fig. L'âme goûte
tant de délices à — les autres âmes, montesq. Espr. des lois,
xxviii, 41. Ce n'est pas la fortune qui domine le monde, ID.
Rom. 18. Rien ne la domine, regnard. Sérénade, se. 11. Être
dominé par ime passion. Vieilli. On se laissait — à l'amour
sensuel, boss. Hist. univ. ii, 25. Savoir se —, savoir maî-
triser ses sentiments.
Il 2» Avoir au-dessous de soi. Une maison qui domine les
maisons voisines. Le puy de Dôme domine la Limagne. Us oc-
cupèrent une hauteur qui dominait la place. Sa haute taille do-
minait la foule.
DOMINICAIN, AINE [dô-mi-ni-kin, -kèn'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de Dominique, § 244. || Admis acad. 1835.]
Il Religieux, religieuse de l'ordre des frères prêcheurs
(fondé par saint Dominique). {Cf. prêcheur.) L'historien de
l'ordre des dominicains, le p. héliot, Hist. des ordres mo-
nast. (1714), m, p. 204.
DOMINICAL, AliE [do-mi-ni-kàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge dominicalis, m.
s. Il 1417. L'annunciation dominical, dans godef. Suppl.]
Il Qui appartient au Seigneur.
Il 1" L'Oraison dominicale, prière que le Seigneur lui-
même a enseignée, le Pater noster.
Il 2" Le jour — , le dimanche, consacré au Seigneur. One
instruction dominicale, et, substantivt. Une dominicale, ser-
mon prêché les simples dimanches, c'est-à-dire en de-
hors de l'avent et du carême. Les dominicales de Bourdaloue.
Il (Gomput.) Lettre dominicale, et, substantivt, La dominicale,
lettre qui désigne le dimanche pendant la durée d'une
année (excepté pour les années bissextiles).
Il 3° Le linge —, et, substantivt. Le —, linge sur lequel
les femmes recevaient primitivement pour communier
une parcelle de l'eucharistie. P. ext. Voile dont les fem-
mes se couvraient la tête en allant à la table de la com-
munion.
DOMINO [dô-mi-nô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté probablement de qq formule latine
de prière, comme « benedicamus Domino, bénissons le Sei-
gneur », §217. Il xvi<= s. Avec ton froc et ton — , rab. m, 23.
Admis acad. 1718 au sens 1, 1», 1762 au sens I, 2°, et
1798 au sens de « jeu de dominos ».]
I. Il 1° Anciennt. Gamail noir avec capuchon porté par
le prêtre pendant l'hiver || Voile noir porté par les fem-
mes en deuil.
Il 2o P. anal. Robe flottante à capuchon, dont on se
revêt au bal masqué. Un — noir, rose. Fig. Cette apparence
n'est... qu'un — dont on est convenu de se couvrir, mercif.r,.
Faux Ami, i, 2. || P. ext. Personne qui porte ce costume.
Intriguer un — .
II. Au jeu de ce nom, coup qui consiste à poser sa
dernière pièce, ce qui donne partie gagnée. Faire — . || P.
ext. I 1. Ce jeu môme. | 2. Chacune des vingt-huit pièces
dont on se sert pour jouer ce jeu, petits parallélipipèdes
d'os ou d'ivoire, divisés en deux parties, qui présentent les
diverses combinaisons blanc-blanc, blanc-as, blanc-deux,
etc., jusqu'à six-six. Un jeu de dominos, la réunion de ces
vingt-huit pièces. Jouer un —, placer une de ces pièces.
Il P. anal. \ 1. Petite prune noire venant du prunier sau-
vage. I 2. Oiseau du genre gros-bec à plumage moucheté
de noir.
III. Vieilli. Papier sur lequel des traits, des dessins
sont imprimés avec des planches de bois grossièrement
taillées, puis coloriées avec un patron.
DOMINOTERIE [do-mi-nôt'-i'i; en vers,-ïio-iQ-v'i\ s. f.
DOMINOTIER
778
DON
[ÉTYM. Dérivé de dominotier, §§ 65 et 68. || 1690. furet.
Admis ACAD. 1762.]
Il Vieilli. Industrie du dominotier. || P. ext. Produit de
cette industrie.
DOMINOTIER [dô-mi-nô-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de domino, §§ 63 et 115. || xvic s. Clercs de
greffe, dominotiers, patenostriers, rab. Paniagr. prognostic.
Admis ACAD. 1762.]
Il Vieilli. Il 1° Nom donné aux premiers graveurs sur
bois, tailleurs d'histoires et de figures.
Il 2" P. ext. Fabricant de papiers grossièrement impri-
més et coloriés, dits dominos.
DOMMAGE [dô-màj'] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, damage, dérivé de dam, § 78. Sur a
pour o, V. § 346. || xi« s. Mult grant damage 1 out de chres-
tiens, Roland, 1885.]
Il Perte subie par qqn, ce qui le lèse dans ses intérêts.
Le — causé par l'incendie. La grêle a fait de grands dommages
dans les vignes. Au travers d'un mien pré certain ânon passa.
S'y vautra, non sans faire un notable — , RAC. Plaid, i, 7. Le
— que l'État en recevrait, pasc. P7'0V. 13. Et mirent en com-
mun le gain et le —, la f. Fab. i, 6. Quittez-moi votre serpe.
Instrument de —, ID. ibid. xii, 20. || (T. jurid.) Payer les
dommages et intérêts, ce qu'on a fait perdre à qqn, et le
dédommagement qui lui est dû. On pouvait après la condam-
nation payer les dommages et intérêts, montesq. Espr. des
lois, VI, 19. P. ext. Demander, obtenir des dommages-intérêts,
le paiement des dommages et intérêts. || Fig. Chose fâ-
cheuse. C'est grand — qu'il ait échoué! Quel — ! C'est — que
ce livre-là ait été condamné à Rome, pasc. Prov. 4. || Suivi
de l'indicatif. Peu usité. C'est — , Garo, que tu n'es point entré
Au conseil de celui que prêche ton curé, la f. Fab. ix, 4. ||
Vieilli. C'est — de la perte de cet enfant, sÉv. 505. || Vieilli.
A son — , en subissant qqch de fâcheux. Ces arrogants, à
leur — , Apprendront un autre langage, malh. Poés. 16.
DOMMAGEABLE [dô-mà-jàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dommage, § 93. || xiiio-xive s. Spasme est
accident damagable, Chirurg. de Mondeville, dans littré.]
Il Qui fait subir à qqn un dommage. Un testament qui
m'est si — , regnard, Légat, univ. iv, 7. Une grâce injuste,
onéreuse au peuple, est — à l'État, mass. St J.-Bapt. \\ Fig.
Fâcheux. Son bois, — ornement, L'arrêtant (le cerf) à chaque
moment, la f. Fab. vi, 9.
* DOMMAGE ABLEMENT [dô-mk-jà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de dommageable et ment, § 724. || xvio s.
On eust failli... moins dommageablement, MONTAIGNE, i, 25.]
Il D'une manière dommageable.
DOMPTABLE [don-tàbl'] adj
[ÉTYM. Dérivé de dompter, § 93.
cuer, Dial. Grégoire, dans godef,
Il Rare. Qui peut être dompté.
•DOMPTAGE [don-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dompter, § 78.
Il (Technol.) Action de dompter,
DOMPTER [don-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. domitare, devenu *domtar, donter {cf. con-
ter), §§ 472, 336, 295 et 291, puis domter par réaction éty-
mologique, § 505, et enfin dompter, soit d'après l'ortho-
graphe du bas lat. (dampnum, pour damnum, etc.), soit sous
l'influence de compter, acad. 1694-1718 écrit domter.]
Il 1° Réduire à l'obéissance (un animal farouche). Nous
domptons les animaux les plus forts, Boss. Conn. de Dieu, v,
11. — un cheval fougueux. L'éléphant une fois dompté devient
le plus doux et le plus obéissant de tous les animaux, buff.
Éléphant. \\ P. anal. Aucuns monstres par moi domptés jus-
qu'aujourd'hui, RAC Phèd. I, 1.
Il 2° Réduire à l'obéissance (ceux qui refusent de se
soumettre), n verra comme il faut — les nations, corn.
Cid, I, 3. Et nos voisins domptés, iD. Sertor. v, 1. 1| P. ext.
11 domptâtes mutins, rac. Bér. \, 4. Vaincre un adversaire.
Est-il quelque ennemi qu'à présent je ne dompte? corn. Cid,
V, 1. Horace... Se retourne et déjà les croit demi-domptés, ID.
Uor. IV, 2. Il Fig. Vos yeux ont su — ce rebelle courage, rac.
Phèd. V, 3. — la fierté des plus durs sentiments, mol. Dép.
am. II, 3. Notre vainqueur (le démon) devait... voir son orgueil
dompté, BOSS. Ilist. univ. ii, 1. Celui qui dompte son cœur
vaut mieux que celui qui prend des villes, BOSS. D. d'Orl.
DOMPTEUR, 'DOMPTEUSE fdon-teur, -teiiz'] s. m.
et/'.
[ÉTYM. Dérivé de dompter, § 112. || xvno s. V. à l'article.]
I xii» s. De niant dontaule
Suppl.]
I| Néolog.]
{Cf. dompture.
Il Celui, celle qui dompte. Clermont, le désespoir du —
de la Gaule, chapelain, Pucelle, 6. Hercule le — de mons-
tres. On — , une dompteuse d'animaux féroces, et, absolt, néo-
log. Dn — , une dompteuse.
DOMPTE-VENIN [dont'-ve-nin ; en vers, don-te-...]
[ÉTYM. Composé de dompte (du verbe dompter) et venin
§ 209. Il 1545. g. guéroult, Hist. des plantes, dans delb,
Rec. Admis acad. 1762.]
Il Variété d'asclépiade, plante à laquelle on attribui
(à tort) la vertu de combattre l'effet du venin.
* DOMPTURE [don-tùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dompter, § 111. || xii^ s. Que puleins prent
en danteure 0 voille u nun lunges li dure, Tristan, ii, p. 247,
Michel.]
Il Vieilli. Action de dompter. Loc. prov. Ce que poulain
prend en — , Il le maintient tant comme il dure, cotgr. Dict.
1. DON [don] s. m.
[ÉTYM. Du lat. donum, m. s. § 290.]
1. Action de donner.
Il 1° Abandon qu'on fait à qqn de la propriété de qqch,
sans rien recevoir en retour, n (ton couteau) te coûta six
blancs lorsque tu m'en fis —, mol. Dép. am. iv, 4. Les Uens
Du contrat qui lui fait un — de tous vos biens, ID. Tart. v, 7.
Il Fig. Si le — de ma main peut contenter vos vœux, mol. Mis.
V, 4. Vieilli. Le — d'amoureuse merci, le don que fait une
femme de ses faveurs.
Il 2° Fig. Attribution à qqn d'une qualité, d'un avan-
tage, sans qu'il ait rien fait pour l'acquérir. Peu de gens,
que le Ciel chérit et gratifie, Ont le — d'agréer infus avec la
vie, LA F. Fab. iv, 5. Avoir le — de plaire. Ironiqt. Il a le —
de déplaire. Quand une femme a le — de se taire, corn. Ment.
I, 4. La délicatesse est un — de nature et non pas une acqui-
sition de l'art, pasc. Amour. Avoir le — des larmes, la faculté
de pleurer à volonté. Ce — des larmes que Dieu lui a donné ne
fit pas mal son effet, sÉv. 915. || Spécialt. En parlant d'une
qualité surnaturelle qui vient de Dieu. Le — de prophétie.
Le — des langues, faculté de parler toutes les langues don-
née par l'Esprit-Saint aux apôtres, et, p. anal. One personne
qui a le — des langues, qui a une facilité naturelle pour les
apprendre.
II. Ce qu'on donne.
Il 1° Ce dont on abandonne la propriété à qqn sans rien
recevoir en retour. {Syn. présent.) J'eus toujours pour sus-
pects les dons des ennemis, corn. Méd. iv, 3. Les spectacles,
les dons, invincibles appas, Vous attiraient les cœurs du peuple
et des soldats, rac. Prit, iv, 2. || Spécialt. Tout l'avantage
qu'homme et femme conjoints par mariage se peuvent faire l'un
à l'autre, c'est un — mutuel entre vifs, mol. Mal. im. i, 7.
— gratuit, accordé au roi par le clergé assemblé en corps,
et payé par les bénéfices.
Il 2° Offrande. lime nourrit des dons offerts sur son autel,
RAC Ath. Il, 7. Il Fig. Comme si vos feux étaient un — fatal,
CORN. Poly. IV, 5. Quand donc je me donne moi-même (à
Dieu), je fais de ma part le — le plus grand, bourd. Sacrif.
relig. 1.
Il 3" Qualité, avantage qu'on a reçu sans avoir rien fait
pour l'acquérir. Les dons de la nature, de la fortune. — au-
dessus de tous les dons de la nature, et auprès duquel saint
Paul regardait comme de la boue tous les dons de la fortune,
BOURD. Grâce, préamb. Les dons de la nature, ses produc-
tions. Il Poét. Les dons de Cérès, de Bacchus, de Pomone, de
Flore, le blé, le vin, les fruits, les fleurs. Le linge orné de
fleurs fut couvert, pour tout mets. D'un peu de lait, de fruits et
des dons de Cérès, la f. Phil. et Baucis. \\ Spécialt. Avan-
tage, qualité qu'on tient de la bonté divine. La source iné-
puisable de tous les dons célestes, bourd. J.-C. naissant
dans l'euchar. 3. Les sept dons du Saint-Esprit. La lumière
est un — de ses mains. Mais sa loi sainte, sa loi pure, Est le
plus riche — qu'il ait fait aux humains, rac Ath. i, 4. Que de
dons du Ciel ne faut-il pas pour régner ! la br. 10. De tous If^
dons des Cieux n est orné dès sa naissance, rac Ath. ii, 9.
2. DON et, vieilli, *DOM [don] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. don, m. s. § 13. {Cf.àsm.)
Il xv<= s. Doint Alfont, roy d'Aragon, ms. franc. Bibl. nat. 2002»'
fo 1. I xvio s. Dom Diego, Sat. Ménipp. dans delb. Rec. |
1606. DonAlphons d'Esté, NicoT. Admis acad. 1798."
Il Titre d'honneur donné aux princes, aux seigneurs:
des pays de langue espagnole. (Cf. doiia.) Les partisans de
Don Carlos. Don Juan d'Autriche, le vainqueur de Lépante. San'
%
DONA
779 —
DONNER
e y fut son vrai nom, Et l'on n'en retrancha que cet illustre
m, CORN. D. Sanche, v, 7. || Specialt. Don Juan, person-
uc emprunté du théâtre espagnol, et, fig. séducteur
II jours en quête d'aventures amoureuses. C'est un Don
an vulgaire. Don Quichote (acad. admet le mot en 1878 et
lil Don Quichotte), héros d'un roman de Cervantes, et,
/, liomme qui se pose en redresseur de torts, en cham-
011 des opprimés. Les Don Quichotes prêtent souvent à rire.
n Quiohotisme (acad. 1878 Don Quichottisme), disposition
faire le Don Quichote.
DONA [dô-fià] et, vieilli, '*DONA [dô-nà] , "DONNE
on'] s. f.
i:tym. Emprunté de l'espagn. doiia, m. s. qui correspond
tVanç. dame, § 13. {Cf. donne, duègne.) || xvii" s. F. àl'ar-
■!■, Admis acad. 1878.]
Titre d'honneur donné aux princesses, aux femmes
ihlos d'Espagne. Je ne puis vous dire Qui m'a fait infidèle,
vous, ou donne Elvire, CORN. D. Sanche, iv, 5.
"DONACIE [do-nà-si] s. f.
vM. Emprunté du lat. des naturalistes donacia (fabri-
. m. s. du grec SôvaÇ, axoç, roseau. || 1791. engycl.
I (Entomol.) Coléoptère tétraptcre, à couleurs métalli-
ics, qui vit sur les roseaux et autres plantes aquatiques.
DONATAIRE [dô-nà-tèr] s. m. et f.
[ktym. Emprunté du lat. donatarius, m. s. || xiv^ s. Les
apereurs et les roys sont donnataires, Songe du vergier,
ins GODEF. SuppL]
î! 1" Celui, celle à qui une donation est faite. D'Arma-
lac, comme — , s'empara du comté de Comminges, duclos,
. A7, I, 43.
II 2» Abusivt. Donateur, donatrice. Specialt. Donateur,
jnatrice d'un tableau. La Vierge au Donataire de Raphaël.
DONATEUR, TRICE [do-nà-teur, -trïs'] s. m. et f.
[ktym. Emprunté du lat. donator, trix, m. s. {Cf. don-
:ur.) Il 1320. Texte dans godef. SuppL]
Il Celui, celle qui fait une donation. {Cf. donataire.) n
t bon de vous avertir que le — doit être libre et sain d'es-
it, GiiERARDi, Th. ital. I, 632.
DONATION [dô-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
KTYM. Emprunté du lat. donatio, m. s. L'anc. franc.
)>>ède la forme pop. donaison, encore dans oud. 1642. ||
?(■>!. Donacion, dans godef. SuppL]
!| Acte par lequel qqn donne à un autre la propriété
i qqch sans rien recevoir en retour. Charlemagne... con-
ma au saint-siège les donations du roi son père, boss. Ilist.
■liv. I, 11. I (T. jurid.) Vous faire de mon bien — entière,
OL. Tart. III, 7. La — entre vifs est un acte par lequel le
)nateur se dépouille actuellement et irrévocablement de la
lose donnée, en faveur du donataire qui l'accepte, Code civil,
't. 894. La — entre époux, stipulée dans le contrat, est irré-
)cable. Vieilli. — à cause de mort, qui ne doit avoir d'ef-
t qu'à la mort des donateurs, jj Fig. C'est révoquer la —
le nous lui avons faite (à Dieu) de nous-mêmes, bourd. 5«
urif. de la Vierge, 1.
DONC [don ; en liaison ou emphatiquement, dônk'] et,
ieilli, *DONQUES [dônk'] conj.
[ÉTYM. Du lat. pop. *dùmque, qui paraît être un renfor-
ement de la particule dum, qui se trouve avec le sens
e « donc » dans agedum, etc., peut-être sous l'influence
e tune, « alors », ou de nunc, « maintenant », §§ 2 et
CAD. supprime donques en 1762. || x^ s. Dune, Jonas.]
onjonction qui sert à amener la conséquence, la
onclusion de ce qui précède. — votre aïeul Pompée au
iel a résisté, corn. Cinna, ii, 1. Elle va — bientôt pleurer
ritannicus, rac. Brit. iv, 3. Je pense, — Dieu existe, la br.
3. Donne-moi — , barbare, un cœur comme le tien, corn. Hor.
V, 5. Ainsi — un sujet téméraire A si peu de respect, ID. Cid,
'., 6. Donques, si de parler le pouvoir m'est ôté, MOL. Dép. am.
;, 6. Il P. ext. Marque la surprise causée par ce qui pré-
ède. Qu'est-ce — ? qu'avez-vous? mol. Mis. i, 1. Qu'a — le
lariage en soi qui vous oblige...? ID. F. sav. i, 1. Allons — 1
DONDON [don-don] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine, h. est. le rattache à la don-
aine, machine de guerre des xiv" et xv<= s. jj 1579. C'est
ne grosse domdom, H. est. Précell. p. 372, Feugère.]
Il Trivial. Femme, fille qui a beaucoup d'embonpoint,
'était une grosse — , Grasse, vigoureuse, bien saine, scarr.
'irg, trav. 1. Cette — (une Madeleine du Titien), la p.
'.ett. 12 sept. 1663.
DONJON [don-jon] s. m.
[ÉTYM. Du bas lat. domniÇnem, m. s. dérivé de domnus
(pour dominus), « seigneur », §§ 472, 355 et 291. {Cf. dan-
ger.) Il xue s. Tôt craventa tors et donjon, Énéas, 6.]
Il Tour maîtresse dominant un château fort, et for-
mant, en cas de nécessité, le dernier retranchement des
assiégés. Le — de Vincennes. jj P. ext. Petite tourelle éle-
vée sur la plate-forme d'une tour et servant de guérite.
Il Fig. Petit belvédère élevé sur le comble d'une maison.
DONJONNÉ, ÉE [don-jô-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de donjon, § 118. || 1669. vulson de la
COLOMB, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Blason.) Figuré avec des tourelles. Tour donjonnée d'or.
*DON JUAN [don-juan; en vers, iu-a.n] s. m. V. don 2.
DONNANT, ANTE [dô-nan, -nânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de donner, § 47. || xviie-xviiio s. V.
à l'article. Admis acad. 1762.]
Il Qui donne volontiers. Il n'est pas -— . Fort riche et fort
donnante, st-sim. vi, 168.
1. "DONNE [don'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. donna, dame, § 12. || 1535.
Belle dosne en cousche, colin bûcher, dans delb. Bec]
Il Vieilli et dialect. En mauvaise part. Femme. {Cf.
donzelle.) C'est un débauché qui a toujours quelque — chez lui,
FURET. Dicf.
2. DONNE [don'] s. f
[ÉTYM. Subst. verbal de donner, § 52. jj 1732. trév. Ad-
mis acad. 1798.]
Il (T. de jeu.) Action de donner, de distribuer les car-
tes. A vous la — , c'est à vous de distribuer les cartes.
Loc. prov. Qui mal donne perd sa — .
"DONNÉ [dô-né] s. ?n.
[ÉTYM. Subst. particip. de donner, § 45. || 1321. Recevons
ledit Regnault en donné de ladite religion, dans godef. doné.]
Il Au moyen âge, laïque qui se donne corps et biens à une
abbaye, à charge de nourriture et d'entretien. {Syn. oblat.)
Il P. ext. et specialt. (xvi<>-xviiie s.) Soldat invalide dont
l'entretien était imposé à qqs abbayes. Les donnés de la
Trappe. Un — de la Trappe, nommé frère Chanvier, st-sim. i, 129.
DONNÉE [dô-né] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de donner, § 45. || 1279. Faire une
donnée cescun an, dans godef. donee.]
Il Ce qui est donné.
I. Vieilli et dialect. \ l. Don en argent distribué aux
pauvres, j 2. (Technol.) La quantité de feuilles de mûrier
qu'on donne aux vers à soie pour un repas. | 3. P. ext.
Marché avantageux. C'est une — , c'est donné (non vendu).
II. Fig. Il l" (Mathém.) Condition déterminée proposée
dans l'énoncé d'un problème.
Il 2° Fig. Ce qui sert de point de départ pour traiter
un sujet. Les données de l'expérience. La — d'un roman, d'une
pièce de théâtre. Une — dramatique.
DONNER [do-né] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. donare, m. s. §§ 474, 295 et 291.]
I. Mettre en la possession de qqn.
Il lo Abandonnera qqn la propriété de qqch sans rien
recevoir en retour. — de l'argent, des livres à qqn. Je te donne
d'Aman les biens et la puissance, RAC. Esth. m, 7. Vous ne
sauriez rien — à votre femme par votre testament, mol. Mal.
im. i, 7. Donnez, s'il vous plaît, aux garçons quelque chose pour
boire, ID. B. gent. n, 5. Ironiqt. On lui en donnera, ce n'est
pas pour lui. || Absolt. La façon de — vaut mieux que ce qu'on
donne, corn. Ment, i, 1. La libéralité consiste moins à — beau-
coup qu'à — à propos, LA BR. 4. || Famil. C'est donné, c'est
marché donné, c'est vendu presque pour rien. La Fortune vend
ce qu'on croit qu'elle donne, la f. Phil. et Baucis. P. plaisant.
En parlant d'un avare. — est un mot pour qui il a tant d'a-
version, qu'il ne dit jamais « Je vous donne », mais « Je vous
prête le bonjour », mol. Av. ii, 4. Loc. prov. A cheval donné
on ne regarde pas à la bouche, il faut accepter une chose
donnée telle qu'elle est. P. hyperb. Famil. n donnerait
sa chemise, il donnerait tout ce qu'il a, tant il est géné-
reux. Quand on donne, on ne reprend plus. || Loc. jurid. —
et retenir ne vaut, une donation contenant une clause qui
en annule l'effet devient nulle, Qi,p. ext. dans le langage
ordinaire, on n'a plus droit sur ce qu'on a donné.
Il 2" P. ext. Céder une chose à qqn en échange de qqch.
Comme il se connaissait fort bien en étoffes, il en allait choisir
de tous les côtés... et en donnait à ses amis pour de l'argent,
MOL. B. gent. iv, 3. || Loc. prov. — un œuf pour un bœuf,
DONNER
780
donner peu de chose pour avoir beaucoup. || Loc. adr.
Donnant donnant, en ne donnant une chose que si l'on en
donne une autre en retour. Je ne donnerais pas un sou de
notre métier, mol. Mal. im. i, 7. Je donnerais beaucoup pour
que cela ne fût pas arrivé. || Fig. — son sang, sa vie pour le
salut de son pays. Le bon pasteur donne sa vie pour son trou-
peau. Il P. ext. — une chose pour une autre, à la place d'une
autre, par ruse ou tromperie. On lui a donné du cuivre pour
de l'or. Il Fig. Faire passer une chose pour ce qu'elle est,
pour ce qu'elle n'est pas. Je vous le donne pour un imbé-
cile, pour un galant homme. — qqn pour intelligent. Il s'était
donné pour le fils du roi.
Il 3° Procurer qqch à qqn. Aux petits des oiseaux il donne
leur pâture, RAC. Ath. il, 7. Sa femme lui a donné deux fils.
— des lois à un peuple. — un chef aux conjurés, un tuteur,
un précepteur à des enfants. Se — un maître. — la vie, le jour
à qqn, en le mettant au monde. Je ne m'en suis vengé qu'en
te donnant la vie (en l'épargnant), corn. Cinna, v, 1. P.
ext. Fig. Attribuer à qqn la possession de qqch. On lui
donne une grande fortune. On lui donne cet homme pour amant.
Elle se donne vingt ans, on lui en donnerait davantage. Vous
donnez sottement vos qualités aux autres, mol. F. sav. m,
3. Se — le mérite de qqch. J'ignore le détail du crime qu'on
vous donne, MOL. Tart. v, 6. Sur la réputation qu'on lui donne,
ID. Crit. de l'Éc. des f. se. 2. — tort, raison à qqn. || P.
anal. Avec un nom de chose pour sujet. Cette vigne lui
donne chaque année deux pièces de vin. Ce réservoir donne
mille litres par jour. Son travail ne lui donne pas de quoi vivre.
II. Mettre à la disposition de qqn.
Il 1° Livrer une personne à qqn. Donner à qqn sa fille en
mariage. Ce même jour je te donne Emilie, coRN. Cinna, v,
1. Elle s'est donnée à lui. Je te suis odieuse après m'étre don-
née ! CORN. Poly. IV, 3. Se — à qqn corps et âtoe. Pour se —
à lui (à Dieu) faut-il n'aimer personne? corn. Poly. i, 1. Fig.
Nous donnerions tous les hommes au diable, mol. Amph. ii, 5.
Il 2° Mettre une chose à la portée de qqn pour son
usage. — à qqn son chapeau, ses gants. — à qqn un livre
(à lire). — des cartes aux joueurs, et, ellipi, C'est à vous de
— . On lui a donné asile. — à qqn sa chambre, son lit. On lui
donna le vivre et le couvert. On lui a donné un cheval pour
continuer sa route. || P. anal. — le bras, la main à qqn, et,
fig. en parlant d'une femme, — sa main à qqn, l'épouser.
Ma main de se — n'est pas embarrassée, MOL. Mis. v, 4. —
à qqn un remède, une potion. — à qqn de l'eau bénite. — à
qqn les sacrements, la sadnte communion. \\Fig. — une signa-
ture. — à qqn une audience, un congé, le mot d'ordre. Absoll.
L'avocat général a donné ses conclusions. Un homme dans son
cachot, ne sachant si son arrêt est donné, pasg. Pens. ix, 4.
Il Spécialt. Proposer une condition déterminée dans l'é-
noncé d'un problème. Une distance, une grandeur, une ligne,
un polygone donné. La — belle à qqn, donner une belle balle
à jouer, à la paume, et, fig. lui donner beau jeu, lui faire
un avantage. Ironiqt. En parlant de qqn qui dit ou fait
qqch qu'on ne saurait accepter. Cet inconnu, dit-il, nous la
vient — belle, la f. Fab. xii, 2. — les manteaux, le mulet, les
balles à gardera qqn {fig.), laisser faire le guet à qqn, et, p.
ext. se divertir à ses dépens. Ellipt. Ne m'en donnes-tu point
à garder? MOL. B. gent. m, 10. Ah! ah! l'homme de bien, vous
m'en voulez — , iD. Tart. iv, 7. — du temps. — les preuves
de ce qu'on avance. — le champ libre à qqn. — carrière à son
éloquence. — à qqn l'occasion, le moyen de faire qqch, et, ellipt,
n fut donné à celui-ci de tromper les peuples, boss. R. d'Angl.
Il P. anal. Avec un nom de chose pour sujet. Ces arbres
donnent de l'ombre, de la fraîcheur. Les avantages que lui
donne sa naissance. Les détails que donne ce livre. Cela donne
à penser, à réfléchir. Cette porte donne accès sur le vestibule,
et, ellipt, donne sur le vestibule. Cette fenêtre donne vue,
donne jour sur le jardin, et, ellipt, donne sur le jardin. || Cette
lampe donne une lumière douce. Ellipt. Le soleil donne (sa
lumière) de ce côté. Le soleil lui donne dans les yeux (de
manière à l'éblouir), et, fig. — • dans l'œil à qqn [fumil.),
l'éblouir, le charmer. Ce M. le comte qui va chez elle lui
donne peut-être dans la vue, mol. Bourg, gent. m, 9.
Il 3° Mettre entre les mains de qqn une chose qu'on
lui confie, dont on le charge. — à qqn un dépôt à garder,
une lettre à porter, de la marchandise à crédit, de l'ouvrage à
faire, des travaux à surveiller. — sa montre à l'horloger. — à
qqn une ferme à exploiter. — qqch à faire à qqn, et, ellipt. Je
vous le donne (à faire) en dix (fois). — qqch à croire à qqn,
et, ellipt, En — à qqn. Se — un but à atteindre, une tâche à
DONT
accomplir. — à qqn un sujet à traiter, à méditer. Ellipt. — à
réfléchir à qqn. — à qqn un poste de confiance, le commande-
ment d'une armée. — des garanties à qqn. — sa vie sur un coup
de dé. Les jours donnés à Dieu ne sont jamsds perdus, la f.
Filles de Minée.
III. Faire sentir à qqn l'effet de qqch.
Il 1° Faire qqch d'agréable ou de pénible à qqn. — une
caresse, un baiser à un enfant, n me prend un désir... de te —
un soufflet de ma main, mol. Amph. i, 2. — à qqn un coup de
pied, un coup d'épée, la question. P. anal. — un coup d'épe»
ron à un cheval, et, ellipt, — des deux, donner un coup des
deux éperons pour hâter la course du cheval. P anal.
— un coup de marteau sur un clou, un coup de rabot à une
planche. Ellipt. En sous-entendant l'idée du coup, du
choc. — du pied dans le derrière à qqn. — à qqn sur les
doigts, parle nez, et, fig. Us nous donnent... De cent sots contes
par le nez, mol. Amph. ii, 3. Le nouveau (vin) donne fort
dans la tête, id. ibid. m, 2. P. anal. — du pied, du nez con-
tre une porte, de la tête contre les murs. Du sac et du serpent
aussitôt il donna Contrôles murs, la F. Fab. x, 1. Absolt. —
contre, dans, se jeter contre, dans qqch. lia été — contr»
la porte. La cavaderie a donné contre l'aile droite, et, absoltf
La réserve n'a pas donné. Le navire a donné sur un récif. |i Fig.
Nous donnions chez les dames romaines, MOL. F. sav. il, 2.
n a donné dans le piège. Le danger de — dans le panneau, ST-
SiM. XI, 5. — dans un travers. Elle donne dans la dévotion.
Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps, mol. Mis. i,
1. Il — une bataille. Le jour où la bataille fut donnée. — la
victoire aux siens. — une audience. — un bal, une fête. — un
dîner. Il a donné un commentaire sur Tacite. — une note avec
un instrument, et, ellipt, — du cor, — de la voix (en parlant
des chiens). — à qqn le bonjour. — à qqn sa bénédiction, ses
faveurs. — une leçon à qqn. Je te donne ma malédiction, MOL.
Av. IV, 5. — à qqn une semonce, une explication. — ses rai-
sons. — sa démission. — sa parole, son amour à qqn. P. ext.
— des regrets à la mémoire de qqn, à qqn. Le déplorable état où
je vous abandonne Est bien digne des pleurs que mon amour
vous donne, corn. Poly. iv, 3. j| P. anal. — ses soins à qqch.
— la dernière main à un ouvrage.
Il 2° En exerçant sur lui une action qui modifie sa
manière d'être. — à qqn la santé. — à qqn une maladie con-
tagieuse. — la mort à qqn. Il s'est donné la mort. Se — une en-
torse. Pour ne me — que l'espoir, mol. Mis. i, 2. — à qqn de
l'inquiétude, de la confiance. — de l'amour, des remords à qqn.
— à qqn de bonnes habitudes, de l'instruction. — à qqn de
l'embarras, du plaisir. Se — du plaisir, du bon temps, et, ellipt,
Il s'en donne, il s'en est donné. P. anal. — une certaine forme
à un objet. — plus d'ampleur à un vêtement. — une première
couche (de peinture) à un panneau. — du jeu à une porte. —
des développements à un sujet. Il a donné un tour gracieux au
vice, fén. Lett. à l'Acad. 7. — un nom à une personne, un
titre à un ouvrage. — à qqn le titre de Monseigneur, et, el-
lipt, famil. — du Monseigneur à qqn. || P. anal. Avec un
nom de chose pour sujet. La marche lui a donné de l'appétit.
Le voisinage du marais lui a donné la fièvre. Je suis encore en
défaillance du mal de cœur que cela m'a donné, mol. Crit. de
l'Éc. des f. se. 3. Un breuvage qui donne la santé. Ce vêtement
lui donne de la grâce. Cela lui a donné mal aux nerfs, et, ellipt,
Cela lui donne sur les nerfs. Cette affaire lui donne du souci, de
l'embarras, du tourment. Cela lui a donné de l'humeur. Après
un peu d'effroi que m'a donné sa vue, CORN. Poly. i, 3. Cela
donne du poids à son opinion.
DONNEUR, EUSE [dù-neur, -neuz'] s. m. et f.
[étym. Dérivé de donner, § 112. {Cf. donateur.) || xue s.
Establis, Sire, duneur de lei sur els, Psaut. d'Oxf. ix, 21.]
Il Celui, celle qui donne. {Cf. donataire.) Fort grand en-
nemi des donneurs de louanges, furet. Rom. bourg, ii, 125.
Des donneurs de sérénades, scarr. Rom. com. ii, 2. Spé-
cialt. — d'eau bénite, celui qui est chargé de tendre h'
goupillon à l'entrée d'une église, et, fig. — d'eau béjiite
de cour, d'eau bénite, qui distribue volontiers les promesse.-;
sans compter. (Commerce.) — d'aval, — d'ordre, — à la
grosse.
"DONQUES. V. donc.
DON QUICHOTE [don-ki-chot']. F. don 2.
DON QUICHOTISME [don-lii-chô-tïsm'j. V. don 2.
DONT [don ; le t se lie] pron.
[ÉTYM. Du lat. pop. '"de ûnde, *dûnde (class. unde).
« d'où », §§ 327, 413 et 291. || x^ s. El li enortet dont lei
nonque chielt, Ste Eulalie, 13.]
DONTE
;tC.
(loi
Pronom relatif, indéclinable. De qui, duquel ou de
K'ile, desquels ou desquelles.
. Au sens de l'ablatif latin. || 1» Vieilli, D'où. Du mont
:tin — il l'aurait vu faire une horrible descente, CORN.
un. V, 2. Il Fi;/. Rentre dans le néant — je t'ai fait sortir,
. BaJ. II, 1. Vous descendez en v£dn des aïeux — vous êtes
ii)L. D. Juan, IV, 4. Ne doutez point du bras — partiront
lups, CORN. Pobj. V, 0,
2" P. anal. Duquel (en marquant séparation). Ces
; — vous voulez délivrer la nature, RAC. Esth. m, 4. || Au
en duquel. Le collier — je suis attaché, la f. Fab. i, 5.
clat emprunté — elle eut soin de peindre et d'orner son
i;e, RAC. Ath. il, 5.
30 Au sujet de qui, de quoi, duquel, e!c. C'est ce —
ous plains, et, vieilli, avec ellipse de ce. Et c'est — je
plains, CORN. llor. v, 2. Ah! poltron, — j'enrage, mol.
'II. se. 21. Ce — il s'agit, ce — on parle. Ce — il se vante.
a solide vertu — je fais vanité, cORN. Hor. il, 3.
II. (Au sens du génitif latin.) De qui, duquel, etc. Vous
le perdez qu'un homme — la perte est aisée à réparer deuis
tome, CORN. Hor. iv, 3. Ceux — notre guerre a consumé la
ie, iD. ibid. II, 3. Du crime affreux — la honte me suit, rac.
'h''d. IV, 6. Homme — Marc-Aurèle Nous fait un portrait fort
idéle, LA F. Fab. xi, 7. Notre mère étant morte, — on ne peut
a'ôter le bien, mol. Av. ii, 1. 1| P. pléon. Vieilli. Ce n'est pas
le vous, Madame, — il est amoureux, mol. Am. magnif.
I, 2. Il Ncolog. (Bourse.) Vente, achat de valeurs, de rente,
à tel ou tel prix, — un franc, — cinquante centimes, etc.
ni la prime est un franc, ou cinquante centimes, etc.).
Cille, achat à terme avec faculté d'annuler le marché
M lyant une prime de un franc, de cinquante centimes,
valeur achetée n'a pas atteint le prix convenu au
il me fixé.
"DONTE [dont'] s. f.
m:tym. Origine inconnue. || 1690. furet.]
(Technol.) Caisse arrondie et à côtes du luth , du
ii'be, etc.
DONZELLE [don-zèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. donzella, m. s. qui vient du
)r(i\ enç. donzela, §§ 11 et 12 : le mot a la même étymolo-
:!<■ ([lie demoiselle, et l'on trouve qqf donzela {Enéas, 1147),
iansele, pour dameisele, en anc. franc. || Admis acad.
1718.]
Il Vieilli. Dame ou demoiselle. (Ne s'emploie plus
TO'avec une nuance de mépris.) Famil. L'air précieux n'a
pas seulement infecté Paris,... nos donzelles ridicules en ont
liumé leur bonne part, MOL. Préc. rid. se. 1. 1| Fig. Demoi-
belle, poisson.
*DOQUET [dô-kè] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. On dit aussi toquet. || Néolog.]
(Musique.) Dans une fanfare de cavalerie, quatrième
partie de trompette.
DORADE. V. daurade.
DORADELLE [do-rà-dïy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté del'espagn. doradilla, m. s. de dorado,
doré, § 13. Il (Au sens 1°.) 1755. engycl. Admis acad.
1798 sous la forme doradilla; écrit doradille en 1835.]
Il 1" (Botan.) Cétérac officinal d'Espagne,
il 2'' (Zoologie.) Poisson de la famille des Siluroïdes,
dont l'espèce principale se trouve dans l'Amérique du
Sud.
*DORAGE [dô-ràj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de dorer, § 78. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Action de dorer. Le — de l'argent à froid,
o'reilly, dans Ann. des arts et manuf. x, 185 (1801).
* DORÉE [dô-ré] s. f. V. dorer.
•DORELLE [dô-rèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dorer, à cause de la couleur de la
plante, § 126. || 1556. du pinet, Hist. nat. de Pline, dans
DELB. Rec.]
Il (Botan.) Herbe vivace de la famille des Composées,
cultivée comme plante d'ornement.
"DORÈME [dô-rèm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dorema, m. s.
du grec Scôp-rifia, à cause des propriétés bienfaisantes du
dorème. || 1786. Dorène (lisez dorème), encycl. métii.]
Il (Botan.) Plante résineuse de la famille des Ombel-
lifères, dont la forme rappelle le panais, et dont une es-
pèce sécrète la gomme ammoniaque.
DORÉNAVANT [dô-ré-nà-van] adv.
781 - DORIQUE
[ÉTYM. Pour d'or en avant, composé ded',or, en et avant,
§ 726. {Cf. désormais.) || xW s. D'or en avant meus te conselle,
Tristan, i, 29, Michel.]
Il A l'avenir, à compter du moment présent. {Syn. dé-
sormais.) Songe à mes trophées. Qu'ils soient — ton unique
entretien, corn. Hor. iv, 5. Au lieu de déplorer la mort des
autres, grand prince, — je veux apprendre de vous à rendre la
mienne sainte, Boss. Condé. L'histoire de l'empire grec, c'est
ainsi que nous nommerons — l'empire romain, montesq,
Rom. 21.
DORER [do-ré] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. deaurare, devenu *daurare, § 35G, dorer,
§§333, 295 et 291.]
Il 1° Recouvrir d'une couche d'or. — au mercure, en
étendant un amalgame d'or et de mercure, et en volati-
lisant le mercure par la chaleur. — au feu, en appliquant
l'or en feuilles sur le métal chauffé. — au froid, en frot-
tant avec de l'or en poudre. — au trempé, par immersion
dans une dissolution bouillante de chlorure d'or avec un
bicarbonate alcalin. — à la pUe électrique, dans un bain
fait d'un sel d'or dissous dans l'eau. — à la feuille. — à
l'huile, en détrempe, etc. Un service en argent doré. {V. ver-
meil.) Un cadre en bois doré. Un livre doré sur tranche. Des
clous dorés. On vase en porcelaine dorée. || Spe'cialt. (Pharm.)
— la pilule, la recouvrir d'une mince feuille d'or pour
qu'on l'avale sans en sentir le goût, et, fig . — la pilule, faire
accepter une chose désagréable, au moyen de belles pa-
roles ou de qq compensation. Le seigneur Jupiter sait —
la pilule, MOL. Amph. m, 10. Ce diseur de beaux mots sait —
la pilule, TH. corn. D. César d'Avalos, i, 1. || Fig. — les
fers de qqn, lui dissimuler, sous une apparence séduisante,
son esclavage. Vieilli. Par des fers dorés se laissant enchaî-
ner, corn. Cinna, n, 1. Langue dorée, qui sait embellir les
choses. Mots dorés font tout en amours, la f. Contes, Pâte'
d'anguille. \ Vieilli. (Technol.) — un chapeau, le couvrir
d'une étoffe plus fine, pour tromper l'acheteur. | Loc. prov.
A vieille mule , frein doré , en parlant d'une vieille femme
trop parée. Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée.
Fig. La jeunesse dorée, qui affiche le luxe ; spécialt, jeu-
nes gens riches associés en 1794 pour soutenir les ther-
midoriens. I Vieilli. Le siècle, l'âge doré, l'âge d'or. Vivre au
siècle doré, malh. Poés. 53. Le Parnasse autrefois , dans la
France adoré, Faisait pour ses mignons un autre âge doré,
CORN. Ép. à Ariste. \ La Légende dorée, nom donné à l'His-
toire des saints de Jacques de Varaggio. | Vers dorés, pré-
ceptes de sagesse attribués à Pythagore.
Il 2° P. anal. \ 1. Revêtir d'une couche semblable à
l'or. Spécialt. — une pâtisserie, avec des jaunes d'œufs
et du beurre. Au part, passé employé substantivt. Une
dorée, tranche de pain sur laquelle on a étendu du beurre,
des confitures. P. ext. (Marine.) — un navire, l'espalmer.
I 2. Revêtir d'une teinte semblable à l'or. Les rayons du
soleil doraient le sommet des montagnes, fén. Tél. 3. || Le
soleil dore les moissons, les jaunit en les faisant mûrir.
Les épis dorés. Les raisins se dorent. Une soupe dorée, au sa-
fran. (Vénerie.) Les fumées dorées, ei, substantivt, Les do-
rées du cerf, fumées jaunes. Un poisson doré, et, au part,
passé employé substantivt, La dorée, nom vulgaire du
zée. Un rôti bien doré, qui a pris à la cuisson une teinte
jaune.
DOREUR, EUSE [dô-reur, -reuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dorer, § 112. || 1292-1300. Doreeur, Liv.
de la taille de Paris, dans delb. Rec.]
Il Ouvrier, ouvrière en dorure.
*DORINE [dô-rin'] s. f.
[ÉTYM. Tiré de Dorine, nom de femme, § 36. || 1786. en-
cycl. MÉTH.]
Il (Botan.) Variété de saxifrage, à fleur jaune sans co-
rolle, qui croît au bord des ruisseaux.
DORIQUE [dô-rïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. doricus, m. s. grec Stopf/ôç,
proprt, « des Doriens » (anc. tribu hellénique). || 1545.
La base doricque, van aelst, Viti'uve, dans delb. Rec. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il (Architect.) L'ordre —, et, substantivt. Le —, le second
des cinq ordres d'architecture des anciens, à colonnes can-
nelées sans base, à chapiteau formé d'une grande mou-
lure en forme de coupe, à frise coupée de triglyphes.
Le — romain, modification de l'ordre dorique dans l'ar-
chitecture romaine. || P. restrict. Un —, petit ordre de
DORLOTER - '
pilastres. Un — règne dans tous ses dehors (de la demeure),
LA BR. 6.
DORLOTER [dor-lô-té] V. tr.
[ÉTYM. Pour doreloter, dérivé de l'anc. franc, dorelot,
§ 154. L'anc. franc, dorelot, d'origine inconnue, signifie
proprt » frisure des cheveux » (on trouve encore au xvi* s.
dorloter la barbe), puis « celui qui se frise, se bichonne, se
soigne », d'où le sens actuel de dorloter. {Cf. mignarder,
de mignard.) || xiyc s. Treciez et pignez et dorelotez, j. de
viGNAY, Miroir hist. dans delb. Rec]
[| Entourer de soins tendres et délicats. Une belle femme...
qui me dorlotera, mol. Mar. force, se. 1. n aime à se — .
Une mère qui dorlote son enfant. Comme j'aime à être dorlo-
tée, je ne suis pas fâchée que vous me plaigniez, SÉV. 503.
*DORLOTINE [dor-lo-tin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dorloter, §100. || Néo/o^'.]
Il Dormeuse, sorte de chaise longue.
"DORMAILLER [dôr-mà-yé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de dormir, § 161. || xvi" s. Lors les pois-
sons dormaillent, liébault, Mais. rust. p. 609, édit. 1597.]
Il Famil. Dormir d'un demi-sommeil.
DORMANT, ANTE [dôr-man, -mânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de dormir, § 47. || xii" s. Dormante
mer, St Brandan, dans godef. SuppL]
Il 1° Rare. Qui dort. Le théâtre s'ouvre, les dieux y pa-
raissent, assis et dormants (var. dormant), la f. Daphné,
prol. Spécialt. (Blason.) Animal —, animal figuré dans
l'attitude du sommeil. || Substantivt. Les sept dormants,
sept frères chrétiens qui , suivant une légende , murés
par ordre de Dèce dans une caverne, y furent l'etrouvés
endormis sous Théodose le Jeune.
Il 2° Fig. Eau dormante, qui n'a pas de courant. C'est une
eau dormante, en parlant d'une personne d'apparence tran-
quille. Pont —, qui ne peut se lever et s'abaisser (comme
un pont-levis). Châssis, verre —, qui n'est pas mobile. Ser-
rure dormante, dont le pêne ne s'ouvre pas sans clef. (Pê-
che.) Ligne dormante, qu'on laisse tendue dans l'eau. (Ma-
rine.) Manœuvre dormante, qui reste toujours fixée (par
opposition aux manœuvres courantes), et, substantivt, Le —
d'une manœuvre courante, l'un de ses bouts qui est fixe. ||
Substantivt. Un — . j 1. Châssis de bois fixe dans la feuillure
d'une porte, d'une fenêtre, et servant de battement aux
vantaux. | 2. Surtout qui reste sur le milieu de la table
pendant le repas.
DORMEUR, EITSE [dôr-meur, -metiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de dormir, § 112. || xvi« s. Jamais dormeur
ne feit bon guet, dans ler. de lincy, Prov. ii, 321.]
Il Celui , celle qui dort , qui aime à dormir. Un gland
tombe : le nez du — en pâtit, la f. Fab. ix, 4. Étant comme
vous êtes, la meilleure danseuse, la meilleure dormeuse, voit.
Lett. 54. Il P. ext. S. m. Espèce de petit crabe qui se tient
immobile dans les trous. || S. f. Dormeuse. | 1. Chaise lon-
gue sur laquelle on peut se coucher pour dormir. | 2. Voi-
ture de voyage oii l'on peut s'étendre commodément, ny
a quinze ans que M. le maréchad de Richelieu en a une voiture
qu'il nomme sa —, garsault. Traité des voit. (1756), p. 89.
I 3. Boucle d'oreille formée d'une perle , d'un diamant,
monté sur pivot, et qu'on fixe par un écrou.
DORMIR [dôr-mîr] v. intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. dormïre, m. s. § 291.]
Il 1° Être dans l'état de sommeil. Le vrai Guillot, étendu
sur l'herbette. Dormait alors profondément, la f. Fab. m, 3.
La Belle au bois dormant (qui dort dans le bois), conte de
fée. Famil. — comme une souche, sans remuer plus qu'une
souche ; comme un sabot, une toupie, en ronflant comme le
sabot, la toupie lorsqu'ils tournent ; comme une marmotte,
comme un loir (animaux qui restent engourdis pendant
tout l'hiver). — d'un profond sommeil, d'un sommeil léger,
paisible. || Au sens trans. \ 1. Loc. biblique. Dormez votre
sommeil, riches de la terre, Boss. Le Tellier. | 2. Loc. famil.
II a dormi un bon somme. || — sur les deux oreilles , sans se
retourner, sans inquiétude. Dans le même sens. Je lui con-
seille De —, s'il se peut, d'un et d'autre côté, la f. Contes,
Coupe enchantée. \ — debout, avoir tellement envie de dor-
mir qu'on s'endort étant debout. Des contes à — debout, si
dépourvus de sens qu'on s'endormirait en les écoutant.
— tout éveillé, dire des choses qui ressemblent à des rê-
veries. Ne — que d'un œil, à moitié. — en lièvre, les yeux
ouverts, dans une inquiétude constante. Cette crainte "mau-
dite M'empêche de — sinon les yeux ouverts, la f. Fab. ii,
/82
DORTOIR
14. Il n'en dort pas, en parlant de qqn qui a une vive préoc-
cupation. Il a dormi pendant tout le jour, et, ellipt, Il a dormi
tout le jour. — quelques heures. — la grasse matinée. || Vieilli.
— sa réfection (à sa réfection), autant qu'il faut pour ré-
parer ses forces. || Loc. prov. Qui dort dîne, on ne sent pas la
faim quand on dort, et, anciennt, on jeûne quand on
se lève après l'heure du repas. Le bien vient en dormant, la
fortune vient souvent à celui qui ne fait rien pour l'obte-
nir, n ne faut pas éveiller le chat qui dort, il ne faut pas rap-
peler à qqn un sujet de plainte, de querelle, auquel il ne
pense plus. || Substantivt. Le — . Et le financier se plaignait
Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait
vendre le — , la f. Fab. viii, 2.
Il 2° P. anal. Dans le style élevé. — du dernier sommeil,
du sommeil éternel, être mort. Qu'il dorme en paix dans son
tombeau. Elle va descendre... à ces demeures souterraines, pour
y — dans la poussière avec les grands de la terre, boss. D.
d'Orl.
Il 3° P. anal. En parlant de certains végétaux. | 1. Plier,
fermer leurs feuilles et leurs fleurs. (F. sommeil.) La belle
de nuit dort pendant le jour. | 2. Être dans le temps où la
sève est en repos. Lorsque la vigne dort.
Il 4" Fig. Rester inactif. Aux menaces du fourbe on doit
ne — point, mol. Tart. v, 3. C'est un homme qui ne dort pas,
qui est toujours à son affaire. — sur sa tâche, être indo-
lent à la faire. || P. anal. Laisser — une affaire, ne plus
s'en occuper pendant quelque temps. Laisser — les lois, en
suspendre l'application. P. anal. Vieilli. Laisser — noblesse,
en parlant d'un gentilhomme qui, faisant du commerce
pour quelque temps seulement, déclarait ne renoncer que
pour ce temps à ses privilèges de noble. Laisser — des
fonds, des capitaux, ne pas les faire valoir. Une eau qui dort,
qui est ou paraît immobile. Poe't. Mais tout dort, et l'armée,
et les vents, et Neptune, rac. Iph. i, 1. Loc. prov. n n'est pire
eau que l'eau qui dort, il faut se défier de ceux qui ont une
apparence tranquille, il n'est, comme on dit, pire eau que
l'eau qui dort, mol. Tart. i, 1.
DORIffilTIF, IVE [dor-mi-tïf, -tiv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dormitum, supin de dormire, dormid
§ 257. Il 1545. Lamorelle dormitive, G. guéroult, dans delS
Rec]
Il Vieilli. (Médec.) Qui fait dormir. Un remède —, efl
substantivt, Un — .
*DORMITION [dôr-mi-syon ; en ver,?, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dormitio, action de dormir.
Il xv^ s. Moult pourfiter Lui peust ceste dormicion, greban,
Passion, 14908.]
Il (Théol.) Le dernier sommeil de la sainte Vierge, pen-
dant lequel eut lieu son assomption.
*DOROIR [dà-rwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dorer, § 113. || 1680. richel.]
Il (Technol.) Petite brosse à dorer la pâtisserie.
DORONIC [dô-ro-nïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes doronicum, m.
s. mot d'origine arabe, § 22. {Cf. espagn. doronica, m. s.) \\
1425. Deronic, OL. de la haye, dans delb. Rec. Admis acad.
1762.]
||(Botan.) Plante herbacée delà famille des Composées,
dont une espèce a les mêmes propriétés que l'arnica.
DORSAL, ALE [dôr-sàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. dorsalis (pour dorsualls),
m. s. Il xiiio-xivc s. L'autre partie... est dite dorsal, Chirurg.
de Mondeville, dans littré.]
Il Qui appartient au dos. La région dorsale. L'épine dor-
sale, la colonne vertébrale. Nageoire dorsale, et, substan-
tivt, La dorsale, nageoire qui est sur le dos de certains
poissons. Il P. ext. La face dorsale, le dessus de certaines
parties. La face dorsale de la main, partie opposée à la
paume.
*DORSIBRANCHE [dôr-si-brânch'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le lat. dorsum, dos, et branchla,
branchies, § 271. || 1817. Mot dû à cuvier. Règne animal,
II, 523.]
il (Zoologie.) Qui porte des branchies dans le dos. Subs-
tantivt, masc. Les Dorsibranches, animaux marins compte- '
nant le deuxième ordre de la classe des Annélides.
DORTOIR [dôr-twàr] s. m.
[ÉTYM. Du lat. dormitôrium, 7n. s. devenu *dormtoir, dor-
toir, §§ 336, 472, 356 et 291.]
Il Salle commune où couchent les élèves d'un collège, ;
DORURE - 783
les membres d'une communauté reli-
DOSSIER
1 une pension
ii'use.
DORURE [dô-rûr] s. f.
j [ÉïYM. Dérivé de dorer, § 111. || xiio s. Longement Ne se
lent nule doreûre, gaut. d'arras, Ule et Galeron, dans
')KLB. Rec]
Il l» Couche d'or dont on a recouvert un objet. Les do-
ures du plafond, des meubles. P. ext. Ornements dorés dont
)ii garnit les objets. Un habit couvert de dorures. Fig. Ce
(11! rappelle l'éclat de l'or. Des poules et des coqs étalant
|eurs dorures Causent sous ma fenêtre, v. hugo, Contempla-
lions, Lettre.
Il 2" Opération par laquelle on recouvre un objet d'une
uche d'or. Ouvrier en — . La — sur métal, sur bois, sur
orcelaine. La — au mercure, au feu, etc. {V. dorer.)
3" P. anal. Couche liquide pour dorer la pâte. || Opé-
;iiion par laquelle on enduit la pâte de cette couche.
Sijn. dorage.)
* DORYPHORE [dô-ri-fôr] s. m.
TYM. Emprunté du lat. doryphorus, grec Sopucpôpoî,
-. de Sdpu, lance, et çopôî, celui qui porte. || (Au sens
l .) 1752. TRÉV.]
Il ±° (Antiq.) Soldat armé d'une lance.
Il 2° Fig. Néolog. (Entomol.) Coléoptère de l'Amérique
!u Sud, dont la poitrine est armée d'une longue pointe.
DOS [dô ; Ys se lie dans dos à dos, prononc. dô-zà-dô]
'. m.
[ktym. Du lat. pop. *dôssum (class. dorsum), m. s. §§ 492
'1 -291. {Cf. dorsal.)]
1 1° Face postérieure du corps de l'homme, face su-
)érieure du corps de l'animal. L'épine du —, la colonne
vertébrale. Une personne qui a le — rond, voûté. Être couché,
Hendu sur le — , et, ellipt, Être sur le — . L'un se mit sur le
—, \.x F. Fafj. IX, 20, Disc, à Mi^<^ de la Sablière. Avoir
e — au feu, le ventre à table, avoir un bon feu derrière soi,
;l devant soi un bon repas, et, fig. avoir toutes ses aises.
'•\nnil. Avoir un habit râpé sur le — . N'avoir rien à se mettre
iur le —, n'avoir pas de quoi s'habiller. Mettre tout sur son
—, dépenser tout en toilette. || Tourner le —, lorsqu'on
|i'en va d'un lieu. Dès que j'ai eu le — tourné, SÉv. 1086.
pourner le — à qqn, pour témoigner qu'on ne veut pas
jui parler. Montrer le — à l'ennemi. Tourner le — , fuir. Tour-
ler le — au but, suivre le chemin opposé à celui qui y con-
luit. Fig. Nous tournons le — à la vérité, Boss. Respect, 2.
Jes sages, quelquefois, ainsi que l'écrevisse. Marchent à recu-
.ons, tournent le — au port, la f. Fab. xii, 10. || Avoir les
nains derrière le — . Jeter qqch derrière son — , et, fig. Ils jet-
tent derrière leur — tout ce qui appartient au monde, MON-
TESQ. Espr. des lois, xxiv, 11. Attaqué par les jésuites de
iront, par les jansénistes à — , d'alemb. Eloges, La Motte.
ivoir l'ennemi à —, prêt à attaquer par derrière, et, fig. Se
fnettre qqn à — , s'en faire un ennemi. || Deux personnes
placées — à —, chacune tournant le dos à l'autre. || Porter
5qn sur son -^. Avoir le sac sur le — , le sac au — . n (l'élé-
bhantj peut porter sur son — une tour armée en guerre, buff.
Eléphant. L'homme lui mit un frein (au cheval), lui sauta sur
^e —, LA F. Fab. iv, 13. Des marchandises transportées à — de
ulet. Fig. Famil. Monter sur le — de qqn, lui manquer de
espect, lui être à charge, le fatiguer de ses importunités.
ettre qqch sur le — de qqn, se décharger sur lui de la
esponsabilité. Il II a bon — . | 1. On trouve commode de lui
aire porter la responsabilité. | 2. Il ne craint pas d'as-
sumer sur lui la responsabilité. || n faut que tout le mal tombe
3ur notre — ! mol. Sgan. se. 17. || Trivial. Scier le — à qqn,
l'obséder par ses importunités. En avoir plein le —, en avoir
assez de qqch, de qqn. || Le — lui démange, il fait tant qu'il
va se faire battre. La vigueur de mon bras se perd dans le
repos. Et je cherche quelque — Pour me remettre en haleine,
MOL. Amph. I, 2. Il Fig. Battre qqn sur le — d'un autre, faire
tomber sur qqn des reproches, de mauvais traitements
qui s'adressent à un autre. Faire pénitence sur le — d'au-
trui, faire expier par un autre les fautes qu'on a faites. ||
Courber, plier le —, sous une charge trop lourde, un choc
trop violent. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvan-
tables. Résisté sans courber le —, la f. Fab. i, 22. || Fiq.
Céder, se faire humble. || Faire le gros — (en parlant d'un,
chat), relever son dos en bosse, et, fig. faire l'important.
Faisant le gros — , la main dans leur ceinture. Viennent pour
tout mérite étaler leur figure, regnard, Joueur, i, 2. || Tondre
la laine sur le — d'un mouton. || Fig. Se laisser tondre, manger
la laine sur le —, se laisser dépouiller sans rien dire. || P.
anal. Être en — d'âne, présenter deux faces obliques se réu-
nissant en arête par leur sommet. Dn comble, un pont, une
chaussée en — d'âne. Être en — de carpe, présenter une sur-
face convexe.
Il 2° P. anal. Le — d'un habit, d'une robe , d'une chemise,
la partie du vêtement qui couvre le dos. Le — d'un fauteuil,
d'une chaise, la partie qui surmonte le siège, contre la-
quelle celui qui est assis appuie son dos. {Syn. dossier.)
Le — de la lame d'un couteau, d'un rasoir, la partie opposée
au tranchant. Le — d'une page écrite, imprimée, le revers.
Ecrire sur le — d'un billet. Le — d'une feuille, sa face infé-
rieure. Le — d'un livre, la partie opposée à la tranche. Dn
— en msu-oquin. Le — de la main, du pied, de la langue, la
partie supérieure. || Poét. Nous montions sur le — des va-
gues, fén. Tél. 4. Sur le — de la plaine liquide, rac. Phèd. v, 6.
•dosable [dô-zàbl'j adj.
[ÉTYM. Dérivé de doser, § 93. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Dont on peut déterminer la quantité.
Une eau minérale qui contient de l'arsenic en quantité — .
DOSAGE [dô-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de doser, § 78. || 1812. encycl. méth. Ar-
till. Admis acad. 1878.]
Il (T. scientif.) Action de doser.
DOSE [dôz'j s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dosis, grec Sôsk;, action de
donner. || xv*' s. De cyrops, de buvraiges, de doses, d'elec-
tuaires, Cent Nouv. nouv. dans delb. Rec]
Il (T. scientif.) || 1° Quantité d'un médicament que le
malade doit prendre en une fois. Administrer un gramme
de sulfate de quinine en plusieurs doses. Fig. Une — d'ad-
versité est quelquefois salutaire, bussy-rabutin , Lett. 14
janv. 1668. Je voulus prendre une petite — de morale, sÉv.
203. Il Quantité qu'on doit mettre, dans un médicament
composé, de chacune des substances qui y entrent. Les
médecins homéopathes emploient les substances à doses infi-
nitésimales.
Il 2» Quantité de ce qui entre dans un composé. La —
de cuivre qui entre dans le métal d'une cloche. La — de sel et
de poivre qu'il faut mettre dans une sauce. || Fig. Il y a chez
cet homme une forte — de vanité. La — des choses était trop
forte pour celle des paroles, fonten. Leibnitz.
DOSER [dô-zé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dose, § 154. || xvio s. n lui apprint a
doser, a mixtionner, bon. des per. Nouv. 61. Admis acad.
1798.]
Il (T. scientif.) || l» Mesurer la quantité d'un médica-
ment que le malade doit prendre en une fois. || Mesurer
la quantité de chacune des substances qui doivent entrer
dans un composé.
Il 2" P. anal. Déterminer la proportion suivant laquelle
tel ou tel corps simple entre dans une combinaison chi-
mique.
*DOSSE [dés'] s. f.
[ÉTYM. Forme féminine de dos, §§37 et 545. || 1400. Une
aisselle nommée dosse, dans du c. dossa.]
Il (Technol.) || 1" Première planche sciée dans un tronc
d'arbre, dont le côté non équarri est rond et couvert de
son écorce. || P. ext. Planche épaisse, grossièrement
équarrie, pour soutenir les terres dans une tranchée, pour
former le plancher d'un échafaudage.
Il 2° Partie convexe d'un osselet.
"DOSSERET [dôs'-rè; en vers, dô-se-rè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dossier, §§ 65 et 133. || xW s. Et le dos-
seret de derrière, froiss. Poés. m, 21. Admis acad. 1762;
suppr. en 1798.]
Il (Technol.) Ce à quoi qqch est adossé.
Il 1" (Architect.) Petit avant-corps en forme de pilastre
ou de mur servant de pied droit à un arc double, de jam-
bage à une porte, à une fenêtre. || Exhaussement en ma-
çonnerie au-dessus d'un comble, d'un mur de pignon,
pour retenir une souche de cheminée. [Cf. dossier.)
Il 2° Pièce de fer adaptée au dos d'une scie pour la
consolider. || Chape formée de deux lames de fer jointes
dans un manche, qui serrent une lime et n'en laissent
passer qu'une certaine longueur, pour qu'on ne lime pas
trop avant.
DOSSIER [dô-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dos, § 115. || 1322. Pour forrer le dossier
des dites chapelles, dans delb. Rec]
DOSSIERE
— Wi
Il lo Partie d'un fauteuil, d'un canapé, du fond d'une
voiture, etc., contre laquelle celui qui est assis appuie son
dos. Il Partie d'une hotte qui s'appuie sur le dos de celui
qui la porte. || Derrière d'une cuvette pour la descente
des eaux.
Il 2° P. anal. Ce à quoi qqch est adossé. (F. dosseret.)
I 1. Exhaussement en maçonnerie, au-dessus d'un com-
ble, d'un mur de pignon, pour retenir une souche de
cheminée. | 2. Chape qui empêche la lime d'aller trop
avant en faisant une denture.
Il 3o Liasse de pièces, de titres concernant une même
affaire, réunis sous une môme enveloppe (F. chemise)
et portant sur le dos ou sur le plat une étiquette indica-
tive. Le — d'une affaire. Dépouiller un — . Spécialt. Dans
l'administration. Le — d'un fonctionnaire, la réunion des
pièces qui le concernent , de ses états de service , des
rapports faits sur son compte, etc. Le — d'un condamné,
la réunion des pièces qui relatent ses antécédents, les
condamnations qu'il a subies, etc. | P. ext. Ensemble de
documents, de papiers relatifs à un sujet.
* DOSSIERE [dô-syèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dos, § 115. || xiiio s. Dossleres de seles,
K. BOiLEAU, Livre des mest. I, lxxxi, 1.]
Il (Technol.) || 1° Bande de cuir large et épaisse qu'on
met sur la selle du cheval de limon et qui sert à soutenir
les brancards.
Il 2° Partie de la cuirasse qui couvre le dos.
*DOSSOYER [dô-swà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dos, § 163. || Néolog.]
Il (Technol.) — les peaux, exprimer du côté de la chair
l'eau qu'elles contiennent.
DOT [dôf] s. /". (souvent masc. au xviie s.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. dos, dotis, m. s. peut-être par
l'intermédiaire du provenç. dot, § 11. {Cf. douaire.) Sur
le genre, F. § 551. On trouve qqf dote, notamment à la
rime, dans regnard, Bal, se. 14. || xiii^ s. Texte dans Go-
DEF. Suppl. I xvi<^ s. Ce mot de « dot » lequel ils disent en cer-
tains endroits du royaume, et principalement en Lyonnois, pour
« douaire », bon. des per. Nouv. 45.]
Il Le bien qu'une femme apporte en mariage à son
époux, un époux à sa femme, n s'engage à la prendre (sa
fille) sans — , mol. Av. i, 7. C'est une raillerie que de vouloir
me constituer son — de toutes les dépenses qu'elle ne fera point,
iD. iôid. II, 5. Il P. anal. Apport fait par une fille qui em-
brasse la vie religieuse, à la communauté où elle entre.
II Fig. Mes filles n'ont pour — que le nom de leur père, coRN.
Agés, m, 1. Quand on ne prend en — que la seule beauté, mol.
Et. IV, 3. Je l'ai porté pour — (le malheur) chez Pompée et
chez Crasse, corn. Pomp. m, 4.
DOTAL, ALE [do-tàl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dotalis, m. s. || xvi^ s. littré.]
Il Relatif à la dot. Biens, deniers dotaux (par opposition
au régime de la communauté [F. ce mot]), mode de contrat
(de mariage) usité surtout dans les pays de droit romain,
par lequel les époux conservent chacun la propriété res-
pective des biens qu'ils ont apportés en se mariant.
DOTATION [dô-tà-syon ; en vers, -si-on] 5. /".
[ÉTYM. Emprunté du iat. dotatio, m. s. \\ 1325. Dotation de
la dite chapellainerie, Cartul. de N.-D. de Voisins, dans
delb. Rec. Admis acad. 1798.]
I. Revenu assigné à une reine, à une princesse du
sang devenue veuve. || P. ext. Revenu assigné à un prince
du sang. | Traitement assigné à certains personnages dans
un État. La — des sénateurs.
M. Fonds assignés à un établissement pour subvenir
aux frais de son entretien. La — d'un hôpital, d'un couvent,
d'une église. || La — de la couronne (dans un pays monar-
chique), l'ensemble des biens immobiliers ou mobiliers
qui composent la liste civile du souverain. || P. ext.
Somme annuelle allouée par le budget à certains corps,
pour les dépenses qu'exigent le personnel et le matériel.
La — de la Légion d'honneur, de la chambre des députés, du
sénat. Il — de l'armée, caisse qui avait été établie pour
payer les primes de rengagenient, et que devaient ali-
menter les sommes payées à l'État pour l'exonération du
service militaire.
DOTER [do-té] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dotare, m. s. {Cf. douer.) ||
xine s. Bien l'ot nature de bones meurs douté, adenet, Enf.
Ogier, dans godef. Suppl.]
DOUBLAGE
Il lo Pourvoir d'une dot. — une jeune fille pauvre. Dr.
fille richement dotée.
Il 2° Pourvoir d'un revenu annuel. — une fondation cha
ritable, religieuse. || Fig. Pourvoir de certains avantage-
Une personne richement dotée par la nature. Les avantage
dont le Ciel l'a doté.
DOUAIRE [dwèr; envers, dou-èr] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *dotarium, m. s. dérivé de dos, dotis
dot. Le mot est à demi savant : la forme pop. serait doyei
§§ 402, 298 et 503. || xii" s. n U donra molt grant doairt
Ênéas, 3320.]
Il Dans l'ancien droit, portion de biens donnée par 1
mari à la femme, dont celle-ci jouissait si elle devena
veuve, et qui passait à ses enfants. Le — se règle au bie;
qu'on vous apporte, mol. Êc. des f. iv, 2. — préfixe ou con
ventionnel, stipulé par les conventions matrimoniales. —
coutumier, établi par la coutume et consistant dans l'usii
fruit de la moitié des biens possédés par le mari. Femmes.,
qui ne se marient que pour gagner des douaires, que pour s'en
richir par la mort de ceux qu'elles épousent, mol. Mal. im
n, 6. Il P. anal. Revenu assigné à une reine, à une prin
cesse du sang devenue veuve.
DOUAIRIER, 1ÈRE [dwè-rvé, -ryer ; en vers, dou-è-...
s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de douaire, § 115. || 1464. Les douairierW,
Coût. d'Anjou, dans delb. Rec]
Il (Droit.) Il 1° S. m. et /. Enfant qui refusait la succei
sion de son père, pour avoir le douaire maternel.
Il 2° S. f. Douairière, veuve jouissant d'un douaire. (Si
dit surtout de la veuve d'un personnage de haut rang,
possédant un titre, sa principauté comme douaire.) Du-
chesse — . Fig. L'Académie, aïeule et — , Cachant sous ses Ju- ,
pons les tropes effarés, v. HUGO, Rép. à un acte d' accusatUm.'i
DOUANE [dwàn'; en vers, dou-àn'] s. f. ~ I
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. ital. doana (auj. dogana), m. s.
qui se rattache à l'arabe diouan, registre {cf. divan), g§ 12
et 22. Il 1421. La douwaine, G. de lannoy, Voyage, é"
Webb, dans delb. Rec]
Il Administration chargée de percevoir des droits
blis sur certaines marchandises à l'entrée ou à la soi
d'un territoire. Les commis delà — remirent généreusemei
Xanthus le sou pour livre, la f. Esope. Le directeur des doi
nés. Les bureaux, les postes de la — , et, ellipt, n est
la — faire visiter quelques ballots, regnard, Ret. impr
9. Une ligne de douanes, suite de postes de douane sui
frontière ou sur les côtes, pour empêcher la contrebam
Il P. ext. Droit établi sur certaines marchandises à l'en
ou à la sortie d'un territoire. La plus belle étoffe pour
jamais l'on ait payé la — à Lyon, sorel, Francion, p.
L'objet des douanes est un certain droit sur cette même
tation et importation, montesq. Espr. des lois, xx, 13.
*DOUANER [dwà-né; envers, dou-à-...] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de douane, § 154. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Plomber (les marchandises en transit]
sentées à la douane).
1. DOUANIER [dwà-nyé ; en wer^j dou-à-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de douane, § 115. || 1611. cotgr.]
Il Employé de la douane chargé de la surveillancejPt
embrigadé militairement. ,1
2. DOUANIER, 1ÈRE [dwà-nyé, -nyer; en vers, àd^
à-...] adj. ?
[ÉTYM. Dérivé de douane, § 115. || Néolog. Admis hciÈf^
1878.]
Il Relatif à la douane. Tarifs douaniers. Union douanlôtd.
'*DOUAR [dwàr; en vers, dou-ar] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe douar, m. s. § 22. || 1637. r
Ils appellent... toutes ces tentes jointes ensemble un doûar,
le père dan, Hist. de la Barbarie, p. 55, édit. 1649.]
Il 1° Sorte de village temporaire que construisent K
Arabes pasteurs en disposant plus ou moins régulière
ment leurs tentes.
Il 2" Fraction de tribu, en Algérie.
DOUBLAGE [dou-blàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de doubler, § 78. || 1464. Coût. d'Anjou,
dans DELB. Rec]
Il (Technol.) Action de doubler. | 1. Le — des fils, dan^
le tissage. Le — d'un mot, dans une composition typogra-
phique. I 2. Le — d'un vêtement. Le — d'une voile. Le — d'un
navire, revêtement de la carène en planches ou en feuilles
de métal.
(
DOUBLE
78c
DOUBLE [ddiibr] adj. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. duplum, m. s. §§ 324, 429 et 291.]
I. Adj. Il 1° Qui égale deux fois une autre quantité. Dn
- louis, pièce d'or valant deux louis. Un — denier, pièce de
uivre qui valait deux deniers, et, ellipt, vieilli, Un — . n
DUS rendra tout, jusques au dernier — , mol. Èc. des f. V, 4.
ans maille ni — (sans sou ni maille), guerardi, Th. ital.
I. G)'). Un — décalitre, mesure contenant deux décalitres.
e — six, le — cinq, etc., domino qui porte deux six, deux
i!n|, etc., et, ellipt, Avoir, poser un — .
2" 1\ ext. Qui est formé de deux choses de même
I', de même valeur. Lettre — , réunion, dans un mot,
ux lettres semblables qui se suivent (comme il), et
/. lettre composée de deux autres (comme œ) ou
i la valeur de deux autres (comme x). Un — rang de
oloimes. Une — rangée d'arbres. Une chaîne — de forçat, et,
. i;rt. vieilli, Un — chaîne, forçat dangereux à qui on
lijf une chaîne double. Poisson armé d'un — aiguillon, et,
. (' ' /. spéciall. Le — aiguillon, la — épine, l'épine — , pois-
on du genre baliste, à nageoire dorsale armée de deux
iiniillons. — quatuor, réunion de deux premiers violons,
e deux seconds violons , de deux altos et de deux vio-
jncelles. Étoile — , qui paraît simple à l'œil nu et que
i télescope montre formée de deux étoiles dont l'une
Liurne autour de l'autre. Sel —, qui résulte de la combi-
aison de deux autres sels. Un— lien de parenté, et,jo. ext.
pécialt (Ane. droit). Le — lien, privilège en vertu duquel
3s frères et sœurs germains avaient part à la succes-
iou de leurs père et mère dans les deux lignes, pater-
elle et maternelle. Plante à — feuille, et, p. ext. spécialt,
a — feuille, variété d'orchidée. Une cuillère à — bec,
t, p. ext. spécialt, Le — bec, cuillère dont se servent
35 ciriers. || P. ext. Fleur à calice —, entouré d'un invo-
iicre formant comme un second calice. Fleur — , dont la
orolle est comme doublée par la transformation des
lamines , des pistils, en pétales, produite naturellement
>u par l'action de la culture. — croche, note dont la queue
lorte un double crochet (égale en durée à la moitié d'une
roche). Fermer à — tour, en donnant deux tours de clef,
aire des doubles tours (en sautant à la corde), faire passer
leux fois la corde avant d« retomber à terre, et, ellipt,
aire des doubles. Méthode de la — pesée, qui consiste à faire
['abord équilibre au corps à peser avec des grains de
ilomb, de sable, etc., et à remplacer ensuite le corps par
les poids connus faisant équilibre à la tare. — décime,
urlaxe de deux décimes par franc, établie sur les droits
le timbre, d'enregistrement, etc. — droit, droit d'enre-
nstrement dont on doit payer deux fois la valeur, faute
le l'avoir acquitté dans le délai légal. Tenue des livres en
artie — , dans laquelle on établit, pour chaque opération,
oit de recelte, soit de dépense, un débiteur et un créan-
;ier. Une chose qui fait — emploi avec une autre, qui est ren-
lue inutile par l'autre, qu'elle ne fait que répéter. Acte —,
ait en deux exemplaires. Un acte fait — entre les deux par-
ies, de manière que chacun des contractants en ait un
îxemplaire. Fièvre — , fièvre intermittente, qui a chaque
our deux accès. Coup — (à la chasse), où l'on tue deux
îièces d'un seul coup de fusil. Faire coup — . Vêtement à
— face, qu'on peut mettre à l'envers comme à l'endroit,
réfraction, phénomène en vertu duquel, lorsque la lu-
mière traverse certains corps (cristal de roche, spath d'Is-
ande), le rayon incident donne naissance à deux rayons
'éfractés. Payer un prix — (de la valeur de l'objet), et, el-
lipt, Payer — . Jouer à quitte ou à — (vieilli), à être quitte
3U à payer double, et, ellipt, Jouer quitte ou — . Voir un objet
— , en voir à la fois deux images, comme s'il y avait deux
tbjets au lieu d'un, et, ellipt, Une personne qui voit — . Mettre
es morceaux en — , fig. manger à la hâte. Mot à — entente,
ïuipeut être pris en deux sens différents. Par un — divorce
ils s'unirent tous deux (chacun divorçant de son côté), rac.
Biit. II, 2. Consentez, ainsi que moi, à ce — hyménée, mol. Av.
V, 6. Il P. anal. Avoir — mesure, — poids (en parlant d'un
marchand), avoir à côté des mesures et des poids régle-
mentaires de fausses mesures, de faux poids dont on se
sert pour tromper les acheteurs. P. ext. Un homme au cœur
, qui montre certains sentiments et qui en a d'autres
dans le cœur. Dieu maudit ceux qui sont doubles de cœur,
PASC. Prov. 13. Ame — et sans foi, corn. Ment, ii, 3. Fête
— , dans laquelle on fête deux saints le même jour. || Fiff.
Dont la nature passe l'ordinaire. Bière — , plus forte que
DIGT. FRANC.
DOUBLER
la bière commune. Encre —, plus concentrée que l'encre
ordinaire. || — bidet, — poney, plus grand que le bidet, que
le poney ordinaire. — bécassine, — macreuse, bécassine,
macreuse de grande taille. — canon, fort caractère d'im-
primerie, pour affiches, intermédiaire entre le gros canon
et le triple canon. — cloche, la primevère des jardins. —
datura, le datura fastueux. — chaloupe, chaloupe pour le
service des ports , plus forte que celle qu'on embarque
ordinairement sur les navires. P. ext. Très famil. Ah ! le
— bourreau I mol. Et. m, 4. Ahl chien! Ahl — chien! ID.
ibid. V, 1.
Il 3o P. ext. Qui a la même nature , la même valeur
qu'une autre chose. Spécialt. (Botan.) — aubier, couche
d'aubier qui se produit entre deux couches de bois par-
fait, dans certaines lésions des arbres. (Musique.) — main,
mécanisme au moyen duquel, dans les orgues à un seul
clavier, en baissant une touche, on fait baisser la môme
touche à l'octave au-dessus, de manière à renforcer le
son.
II. S. m. Il l" Quantité égale à deux fois une autre.
Payer le — du prix d'un objet. Faire le — du chemin. Perdre
le — de ce qu'on a déjà perdu. Sa femme a vingt ans, il en a le
— . Il Fig. C'est bien raison qu'au — on le leur rende, la f.
Contes, Rémois.
Il 2° Objet qui forme le pareil d'un autre. Envoyer à qqn
le — d'un acte. Le — du grand-livre de la dette publique. ( V.
duplicata.) Avoir un ouvrage en — . Avoir des doubles dans une
bibliothèque, dans une collection, avoir deux exemplaires
du même livre, du môme ol)jet. || Fig. Faire apprendre un
rôle en —, à l'acteur qui doit le jouer, et à un autre qui
puisse le remplacer au besoin.
Il 3" Épaisseur que forment deux parties d'une chose
flexible, repliées, appliquées l'une contre l'autre. Mettre
une corde, plier un linge, un papier, en plusieurs doubles.
Il 4" Nom vulgaire de la panse des ruminants, d'où les
aliments mâchés une première fois reviennent dans la
bouche de l'animal pour être ruminés. (F. gras-double.)
"DOUBLÉ [dou-blé] s, m.
[ÉTYM. Subst. particip. de doubler, § 45. [Cf. doublet.)
Il 1755. encycl.]
Il Matière formée d'une mince lame de métal précieux
soudée sur un métal commun, dont on se sert pour fa-
briquer des bijoux. [Syn. plaqué.) Une bague, un médaillon
en — .
DOUBLEAU [dou-blô] adj. et s. m.
[ÉTYM. Dérivé de double, § 126. || xiiie s. Trois pains
doubliaus, E. boileau, Livre des mest. I, i, 34.]
Il (Technol.) || 1» Vieilli. Adj. Double. Spécialt. Arc — .
( V . aro-doubleau.)
Il 2o S. m. Forte solive qui soutient les chevêtres dans
un plancher.
1. DOUBLEMENT [dou-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de double et ment, § 724. || xn<= s. Et dou-
blement me tourmente, GAUT. d'arras, Illeet Galeron, dans
delb. Rec]
Il D'une manière double. Spécialt. Fig. De deux façons,
par l'action de deux causes qui concourent au résultat.
Il est — malheureux de sa disgrâce et de l'humiliation qu'il a
reçue. Un homme — coupable envers Dieu et envers son pays.
Ses accusateurs furent punis —, pour leur gourmandise et pour
leur méchanceté, la f. Ésope.
2. DOUBLEMENT [dou-ble-man] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de doubler, § 145. || 1298. Ecuelles d'ar-
gient de doublement, dans godef.]
Il 1° Opération par laquelle qqch est rendu double.
Spécialt. Le — des parties (dans un morceau de musique
d'ensemble). Le — des députés du tiers état, pour en rendre
le nombre égal à celui des députés des deux autres ordres
réunis. || Spécialt. \ 1. Dans les anciennes adjudications
du domaine de la couronne, surenchère facultative, qui
devait être double du tiercement. | 2. Dans les adjudica-
tions des forêts de l'État, surenchère de la moitié du prix.
Il pig_ Le — du manège, et, ellipt, Le —, mouvement par
lequel on traverse le manège en diagonale pour reprendre
la piste à l'angle opposé.
Il 2° Opération par laquelle qqch est renforcé par une
pièce qui en augmente l'épaisseur. Spécialt. (Marine.) Ac-
tion de renforcer l'assemblage de deux bordages par une
pièce contre laquelle ils sont solidement fixés.
DOUBLER [dou-blé] v. tr. et intr.
50
DOUBLET
— 786 —
DOUCEMENT
[et™. Du lat. dûplare, m. s. §§ 348, 429, 295 et 291.]
I. F. tr. Rendre double.
Il 1» Au propre. — une somme d'argent. — son revenu.
— la longueur, la profondeur d'un bâtiment. (Typogr.) — un
mot, une ligne, imprimer par erreur deux fois de suite le
même mot, la même ligne. {Cf. doublon 1.) || P. anal. —
les postes, le nombre des hommes qui les composent. Votre
garde est doublée, CORN. Attila, m, 2. — les parties (dans
un morceau de musique d'ensemble), faire exécuter cha-
cune des parties par deux voix ou deux instruments, soit
à l'unisson, soit à l'octave. || — l'étape, faire deux étapes
dans la môme journée. — une classe (dans un établisse-
ment scolaire), la faire une seconde fois. || P. ext. — le
manège, et, ellipt, —, le traverser en diagonale pour re-
prendre la piste à l'angle opposé. — un cap, le franchir
en dépassant sa partie la plus avancée. P. anal. — la borne,
la bouée, le poteau (obstacle autour duquel on doit tourner
dans les courses de char, les régates, les courses pédes-
tres, etc.). I) — une biUe (au billard), la pousser avec sa
bille de manière à lui faire toucher la bande avant qu'elle
carambole, qu'elle tombe dans la blouse, Q\c.,Qi, au part,
passé employé substantivt, Jouer au doublé, en doublant la
bille. — ses voies (en parlant du cerf, à la chasse), revenir
sur ses pas, pour mettre les chiens en défaut. || — un rôle
(en parlant d'un acteur), le remplir à la place d'un chef
d'emploi, et, fig. — qqn, lui servir de second, le remplacer
avec quelque infériorité. [Cf. doublure.) | Une fièvre doublée,
fièvre intermittente, qui le môme jour a deux accès qui se
correspondent respectivement.
Il 2° Fig. Augmenter d'une manière marquée. — le
pas, marcher plus rapidement, et, p. anal, en parlant d'un
navire, — le siUage. Ellipt. — sur les avirons, faire force
de rames. — les remords, les regrets, la douleur de qqn. Sans
— l'infortune, CORN. Age's. ii, 7.
II. F. tr. Mettre en double. — un cordage, un fil. On a
doublé la toile pour tajxe les cols et les manchettes. Machine
à — le fil.
III. F. tr. Garnir de qqch qui augmente l'épaisseur.
On manteau doublé de fourrure. — une robe, un habit. || Spé-
cialt. — un navire, revêtir la carène de planches ou de
feuilles de métal. — du marbre, le consolider en scellant
par derrière des bandes de pierre. || Fig. Néolog. Un sa-
vant doublé d'un artiste, qui est en môme temps un artiste.
IV. F. intr. Devenir double. La population de ce pays
a presque doublé dans l'espace de cinquante ans. || Fig. Cheval
qui double des reins, qui fait plusieurs sauts de suite.
1. DOUBLET [dou-blè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de double, § 133. || xii" s. Dng doublet et
chascun vestu, Alexandre de bernay, Athis, dans du c.
diplodes.]
Il l» Pierre formée de deuxmorceaux, pour imiter une
pierre précieuse (rubis, émeraude, etc.), au moyen d'un
cristal incolore sous lequel on applique du verre coloré,
ou de deux morceaux de cristal incolore entre lesquels
est une feuille de couleur. {Cf. doublé.)
Il 2" Loupe formée de deux lentilles plan -convexes
dont la partie plane est tournée vers l'objet.
Il 3° Coup de trictrac oii les deux dés amènent le même
point. Il Double tour en sautant à la corde.
Il 4° (Linguist.) Mot qui a la môme étymologie qu'un
autre mot de la même langue. « Porche » et « portique »,
qui viennent du latin m portions » , sont des doublets. « Croyance »
est un — de « créance ».
2. "DOUBLET [dou-blè] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de doubler, § 133. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) || 1° Machine dite aussi doubloir. (F. ce
mot.)
Il 2" Instrument dit aussi doubleur. (F. ce mot.)
"DOUBLETÉ, ÉE [dou-ble-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de double, §§ 133 et 118. || Néolog.]
Il (Technol.) Dont le tissu offre une fleur de deux cou-
leurs. Taffetas — .
DOUBLETTE [dou-blef] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de double , § 133. || (Au sens I.) 1690.
FURET.]
Il (Technol.) || I. Jeu de l'orgue qui donne l'octave
d'un des jeux principaux ditprestant.
II. Type de sciage, planche dont l'épaisseur est de
deux pouces (54 millimètres) et est double de celle d'un
autre type, dit entrevous.
DOUBLEUR, EUSE [dou-blcur, -bléuz'] s. m. ctf.
[ÉTYM. Dérivé de doubler, § 112. || xuie s. Voirement esj
Diex bon doublere, dans montaiglon et raynaud, liée, a
fabliaux, i, 134. | (Au sens technique.) 1755. encycl. Ad
mis ACAD. 1835.]
Il (Technol.) || I. S. m. \\ 1° Ouvrier qui est chargé d
doubler la laine, la soie.
Il 2° Ouvrier qui fabrique le doublé.
II. S. m. Instrument, dit aussi doublet, pour mesui
et courber les fils de fer destinés à former les dents d
cardes.
III. S. f. Doubleuse, machine qui saisit les cannes à ^
cre déjà écrasées par le premier cylindre du moulin .
le cylindre du milieu, pour les engager entre celui-ci (
le troisième cylindre.
*DOUBLIS [dou-bli] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de doubler, § 82. || 1789. ency'Cl. méth
Il (Technol.) || 1" Dernier rang de tuiles qui dépas-
le comble et rejette les eaux pluviales en avant du mu
Il 2" Partie basse d'un treillage de clôture, où les la
tes sont doubles.
* DOUBLOIR [dou-blwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de doubler, § 113. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Machine, dite aussi doublet, qui présent
sur des bobines le fil qu'on veut doubler. {Cf. doublew
1. DOUBLON [dou-blon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de double, § 104. || xiii® s. La corde esttwj
cee de dons doblons perilus, Sermon, dans godef.]
Il (Technol.) || l» Faute typographique consistant dSl]
la répétition d'un mot, d'une ligne, d'une phrase.
Il 2° Feuille de tôle ployée en deux.
Il 3° Réunion de deux bandes de métal qu'on faitpa
ser ensemble au laminoir, pour obtenir des lames tri
minces.
2. DOUBLON [dou-blon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. doblon, m. s. § 13. || xvi<^
Les François simples par avant Sont par doublons devenus doj
blés, Sat. Ménipp. p. 182.]
Il Pièce d'or espagnole valant deux écus de deux ;
très (aujourd'hui 26 fr.). P. ext. Pièce d'or valant qu^j
huit écus de deux piastres.
''DOUBLOT [dou-blô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de double, § 136. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Fil de laine double dont on fait la 11^
du petit drap dit droguet.
DOUBLURE [dou-blûr] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de doubler, § 111. || 1376. Doubleures àj
perons, dans l. delisle, Mandem. de Ch. F, p. 676.] |
Il Étoffe dont on garnit l'intérieur d'un vêtement.
d'une robe, d'un habit. Une — de soie, de percaline. | P.
Panneaux de bois blanc dont on revêt l'intérieur d'^
voiture, pour supporter la garniture. || Garniture int(
rieure d'une tabatière, d'une autre matière que la boîti
Il Bande de pierre qu'on scelle derrière un marbre pov
le consolider. || Fig. Néolog. Acteur, actrice, qui supplt
un chef d'emploi. Un rôle joué par ime — .
*DOUÇÂTRE [dou-satr'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de doux, § 151. acad. maintient l'an
orthographe douceâtre, qui remonte à l'époque où l'usa
du ç n'était pas connu. || 1539. Doulceastre, r. est.]
Il Qui est d'une douceur fade au goût.
DOUCE-AMÈRE [dous'-à-mer] s. f.
[ÉTYM. Composé de douce et amère {cf. le lat. des 1)
tanistes dulcamara, m. s.), § 179. Au xvi"^ s. J. du bella
emploie l'adj. doux-amer. || 1752. tuév. Admis acad. 176-
Il (Botan.) Plante du genre morelle, très employée jad
contre certaines affections de la peau.
DOUCEÂTRE. F. douçâtre.
DOUCEMENT [dous'-man; en vers,ào\x-se-...] adv.
[ÉTYM. Composé de douce et ment, § 724. || xic s. Vei
Sarrazins reguardet fièrement E vers Franceis e humle e dulct
ment, Roland, 1162.]
Il D'une manière douce.
I. Il l» En flattant délicatement les sens. Un son qui et
resse — l'oreille. — couché sur l'herbe.
Il 2° En procurant une jouissance délicate. Vivre — dasa
la retraite. S
II. Il 1° Par une action modérée, sans effet brusque'
violent. Toucher, frapper — . Marcher tout — . La barque v(
gue — . La Fortune passa, l'éveilla —, la f. Faô. v, 11. Parle
DOUCEREUSEMENT
787
DOUÈGNE
. Je me suis — esquivé, mol. Fâch. i, 1. Le progrès lent
insensible y accoutume — les hommes, pasc. Prov. 13.
er — en besogne. En effet, il est bon D'aller tout —, mol.
se. 13. Il Exclamation pour invilei- au calme qqn
lient. — ! diras-tu : que sert de s'emporter? botl. Sat.
— , Monsieur : vous ne songez pas que vous êtes malade,
M.. Mal. im. i, 5. || P. ext. Fig. Famil. Modérément bien,
lidiocrement. Les affaires vont — . Comment va le malade?
ijn-.
'^ '?'' Fig. Avec ménagement, modération (envers les
mes). Je prends tout — les hommes comme ils sont,
'/«. I, 1. Reprendre qqn — . Aussi furent-ils toujours —
tdtés, Boss. Hist. univ. it, 13.
'DOUCEREUSEMENT [dous'-reîiz'-man ; en vers,
■ u-se-reli-ze-...] adv.
:ftTYM. Composé de doucereuse et ment, § 724. || xiii"-
. Si chante doucereusement, chrétien legouais, Ovide,
ODEF.]
, ij'une manière doucereuse.
DOUCEREUX, EUSE [dou-se-reû, -reuz'] adj.
ÉTYM. Dérivé de douceur, §§ 65 et 116. || xme s. Por le
•is bel et doucereus, g. de lokris. Rose, 80.]
I. Ane. franc. Plein de douceur.
H. P. ext. Il 1° Qui est d'une douceur fade. Auvernat...
:ige et vermeil, mais fade et — , boil. Sat. 3.
I 2° Qui est d'une douceur apprêtée. Ne m'en formez pas
j bergers — , boil. Art p. 3. Substantivt. Votre Clitandre...
li fait tant le — , mol. Mis. v, 4. Messieurs les — , furet.
•■m. bourg, i, 144. || Un langage — . Ce n'est pas un tissu de
its — , LA BR. 1. La prude méprisante avec ses airs hautains
:?ndunton —, dufresny. Dédit, se. 1.
toOUCET, ETTE [dou-sc, -set'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de doux, § 133. || xiic-xiii" s. Au comenchier
trouvai si douchete, le chat, de coucy, p. 55, Fath.]
I. Il 1° Adj. Qui est d'un caractère tout doux. Et vous
f touchez pas, tant vous semblez doucette, mol. Tart. i, 1.
I 2o S. m. et f. Personne d'un caractère tout doux. Ce
est mi chat, la f. Fab. vi, 5.
II. Fig. Il 1» S. m. I 1. Variété de raisin, de pomme, à
veur douce. | 2. Poisson de la Méditerranée , à peau
se, dit aussi souris de mer.
2"' S. f. I 1. Nom vulgaire de la mâche commune. | 2.
■Lisse, dite aussi roussette. | 3. Sorte de soude, faite
.00 la doucette, plante.
iDOUCETTEBrlENT [dou-set'-man ; en re?'5, -sè-te-...]
M. Composé de doucette et ment, § 724. |1 xiii^ s. Ileuc
SL endormi moult très doucheitement, Doon de Mayence,
fô. Admis AGAD. 1798.]
h Famil. Tout doucement.
bouCEUR [dou-seur] s. f.
JÉTYM. Dérivé de doux, § 110. || xii" s. Dulçur, ph. de
AUX, Comput, 1288.]
I. Il 1» Qualité de ce qui est doux. La — d'un fruit, d'un
iuvage. P. ext. Des douceurs, des sucreries. Acceptez ce-
idant quelque peu de douceurs, corn. Suite du Ment, ii, 6.
-". anal. \ 1. Qui flatte délicatement l'oreille. Des sons,
5 accents pleins de — , La — de sa voix, rac. Ath. ii, 7. | 2.
li flatte délicatement le toucher. La — de la peau. La —
n tissu.
2"^ Fig. Impression douce. La — de te voir ne m'est
■10 point ravie, volt. Tancr. ii, 7. D'un chaste amour pour-
oi vous effrayer? S'il a quelque — , n'osez-vous l'essayer?
G. Phèd. I, 1. De ta paix la — ineffable, id. Ath. ii, 9. Le
; isir d'aimer sans l'oser dire a ses peines, mais il a aussi ses
jceurs, pasc. Amour. Privés du plus grand bien de la vie
maine, c'est-à-dire des douceurs de la société, BOSS. Condé.
' sont des douceurs exquises que des louanges éclairées, mol.
f/ent. I, 1. Il n'y a plus de retour à ces premières douceurs
a goûtées une âme innocente, BOSS. A. de Gonz. Saintes
^loeurs du ciel! corn. Poly. IV, 2. || P. ext. Famil. Dire à
' 1 des douceurs, des choses qui le flattent. Je vais par des
■ iceurs, puisque j'y suis réduite. Faire poser le masque à cette
•■ e hypocrite, mol. Tart. iv, 4. Dire des douceurs à une
:ime (pour la séduire). II... lui conte des douceurs, mol.
•!?p. I, 4.
II« Il 1" Action modérée, sans effort brusque, violent.
5 mouvements pleins de — . Spe'cialt. Filer un cordage en
, sans secousse. Amincir une planche en — , par grada-
II insensible. Faire avaler une pilule en —, la faire passer
sans qu'on en sente l'amertume, et, fig. amener insen-
siblement qqn à accepter une chose qui lui est pénible.
Il Fig. Famil. Dire, faire, prendre les choses en —, sans faire
de bruit, d'éclat. Faire qu'en — passât toute la chose, mol.
^^P- o.Tm. III, 3. L'autre en toute — laisse aller les affaires,
ID. Ëc. des f. I, 1. Les choses iront dans la —, id. Av. v, 2.
Il La — du climat, de la lumière, des teintes d'un tableau, d'un
son. Il Fig. Que son joug est aimable ! Heureux qui dès l'en-
fance en connaît la — ! rac. Esth. m, 9.
Il 2» Fig. Ménagement envers les personnes. J'aime
qu'avec — nous nous montrions sages, mol. Tari, iv, 3. Ré-
primander qqn avec — . Prendre qqn par la — . Une patience et
une — qu'on n'aurait jamais attendue d'une humeur si vivC:
BOSS. Condé. n affecte pour vous une fausse —, rac. Ath.
I, 1. J'essaîrai tour à tour la force et la —, id. Brit. m, 5.
Plus fait — que violence, la f. Fab. vi, 3. || P. anal. Fa-
mil. Sentiment tendre pour qqn. n,.. pourrait bien avoir
— de cœur pour elle, mol. Tart. m, 1. || P. ext. Modéra-
lion aimable de caractère. Notre Dieu sans doute a versé
dans son cœur Cet esprit de —, rac. Esth. il, 8. J'admirais sa
—, son air noble et modeste, ID. Ath. il, 5. Une physionomie,
un regard qui annoncent la —, et, jo. ext. La — de la physio-
nomie, du regard. Avec des yeux où régnait la —, rac. Esth.
1, 1. Pofit. De ses yeux les timides douceurs, rac. Brit. ii. 2.
DOUCHE [douch'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. doccia, m. s. du bas lat.*duo-
tia, pour ductio, conduite d'eau, § 12. {Cf. doit 1.) Le mot
est souvent altéré en douge aux xviie et xviuo s. || xvi» s.
MONTAIGNE, Voyage, dans godef. Su}ypl.]
Il 1" Anciennt. Chéneau, gargouille pour l'écoulement
des eaux. Douches de marbre qu'il a fournies pour le service
du roi. Comptes des bâtiments du roi (1671). P. ext. L'eau
rejetée par ce chéneau.
Il 2" P. anal. Jet d'eau dirigé sur telle ou telle partie
du corps, pour produire une action médicale. |1 P. ext.
Jet de vapeur substitué à l'eau pour le môme usage. Spé-
cialt. Jet d'eau froide sur la tête, employé comme cal-
mant dans certains cas de folie. || P. plaisant. Fig. Il au-
rait besoin de douches, il est un peu fou.
DOUCHER [dou-ché] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de douche, d'après l'ital. docciare, m. s.
§§ 12 et 154. Il 1642. oud. Admis acad. 1762.]
Il Arroser au moyen d'une douche. — qqn. — les reins.
Se — soi-même.
*DOUCHEUR, EUSE [dou-cheur, -cheuz'] 5. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de doucher, § 112. || Ne'olog.]
Il Celui, celle qui administre les douches.
*DOUCI [dou-si] 5. m.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de doucir, § 45. || 1784. encycl.
MÉTH.]
Il CTechnol.) Première opération de polissage de la
glace brute, qui consiste à la frotter avec une autre glace
de dimensions plus petites, en interposant une bouillie
de grès fin, et ensuite de l'émeri grossier.
*DOUCIN [dou-sin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de doux, § 100. || (Au sens 1".) 1611.
cotgr. I (Au sens 2".) 1694. Douçain, th. corn.]
Il Dialect. || 1° Oursin comestible , dit aussi châtaigne,
hérisson de mer. (Qqns écrivent doussin.}
Il 2» Petit pommier sauvage, qu'on multiplie par mar-
cotte, pour y greffer des pommiers qu'on veut garder
bas de tige.
Il 3» Eau saumâtre, eau de mer mêlée d'eau douce.
DOUCINE [dou-sin'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. [| 1547. Cymaises ou doulcine,
j. MARTIN, Vitruve, dans delb. iJec]
Il (Technol.) || 1° Sorte de moulure à deux courbures
de mouvement contraire, l'une convexe, en haut (quart de
rond), l'autre concave, en bas (cavet), dite aussi gueule droite
(ou renversée, suivant la position), talon renversé, cimaise,
et qui termine ordinairement les corniches. || P. ext. Croisée
en —, dont l'ouverture présente une double courbure en
forme de doucine.
Il 2° Rabot dont sesert le menuisier pour faire des mou-
lures.
DOUCIR [dou-sîr] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de doux, § 154. jj 1755. encycl. Admis
acad. 1835.]
Il (Technol.) Soumettre (une glace) au douci.
"DOUÈGNE. V. duègne.
DOUELLE - 7
DOUELIiE [dwèl ; en vers, dou-cl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, doue, variante de douve,
§ 126. On trouve aussi douvelle au sens 1°, mais plus ra-
rement. Il 1296. Cent doeles, dans godef. doele.]
Il (Technol.) || 1° Petite douve, et, p. ext. douve de
tonneau.
Il 2" P. anal. Parement d'un voussoir. — intérieure,
parement intérieur concourant à former l'intrados de la
voûte. — extérieure, parement extérieur concourant à for-
mer l'extrados.
DOUER [dwé ; en vers, dou-é] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. dotare, m. s. devenu doer, douer, §§ 348,
402, 295 et 291. (C/l' doter.)]
Il l» Anciennt. Doter. || P. ext. Vieilli. Pourvoir d'un
douaire. Le futur peut, conune bon lui semble, — la future,
MOL. Ëc. des f. IV, 2.
Il 2° Pourvoir de certaines qualités. La nature l'a doué
des plus rares facultés. En le douant d'un très bel esprit, elle (la
nature) le fit naître difforme, la f. Ésope. Absolt. On homme
heureusement doué, et, ellipt. Un homme doué. || En mauvaise
part. Due vieille fée se vengea en le douant de rendre absolu-
ment inutiles tous les talents qu'il avait reçus, ST-SIM. xi, 181.
*DOUGE [douj']. F. douche.
*DOUILLAGE [dou-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Semble dérivé de l'anc. franc, douille, mou, §78.
{Cf. douillet.) Il 1752. trév. Admis acad. 1762; suppr. en
1798.]
Il (Technol.) État d'une étoffe douilleuse.
*DOUILLARD, ARDE [dou-yàr, -yàrd'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du radical de douillet, § 147. || Néolog.]
Il Pop. Qui est bien douillet.
DOUILLE [douy'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. ductile, m. s. devenu *doctle, §§ 324 et 290,
doille, douiUe, g§ 386, 370, 405 et 462. Au sens de « duc-
tile, malléable », le mot lat. aboutit à l'anc. adj. douille,
mou, d'où le dérivé douillet. (F. ce mot.) Le subst. douille
paraît se rattacher au sens de « qui peut être enlevé, mo-
bile ».]
Il (Technol.) Partie creuse, généralement cylindrique,
par laquelle certains instruments en fer s'emmanchent,
s'adaptent à un autre corps. La — d'un fer de bêche, d'une
pique, d'une baïonnette. || P. ext. \ 1. Tuyau soudé sur le
côté d'un appareil de distillation, qui permet d'y introduire
du liquide sans lever le couvercle de l'alambic. | 2. En-
veloppe de cartouche (pour les fusils se chargeant par
la culasse). | 3. Enveloppe de traversin, matelas.
DOUILLET, ETTE [dou-yè, -y et'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. adj. douille, m. s. (F. douille),
§ 133. Le sens primitif paraît s'être modifié sous l'influence
de doux. Il XIV*' s. n a labeur de sa robe trahiner, et en fran-
çois l'en dit de telz qu'ilz sont trop doullès, oresme, Éth.
VII, 12.]
Il 1" Délicatement moelleux. Un lit bien — . || Substan-
tivt. One douillette, pelisse moelleuse en soie ouatée.
Il 2" P. ext. En parlant d'une personne, trop délicat,
trop sensible à la douleur physique, n ne faut pas être si — .
Dne personne douillette, et, absolt, On — , une douillette. Fig.
Famil. Trop doux de caractère. On père — . S'imaginer un
Christ... avec un visage de torticolis ou de père — , poussin,
Lett. à M. de Chantelou, 26 avril 1642. || P. ext. En par-
lant d'une partie du corps. Mes pieds... Ont fait à mon cheval
sentir leurs éperons Dans un endroit — , la f. Ragotin, i, 10.
DOUILLETTEMENT [dou-yêt'-man ; en vers, -yè-
te-...] adv.
[ÉTYM. Composé de douillette et ment , § 724. || xiv^ s.
Doullettement, guill. de machault, dans godef. Suppl.]
Il D'une manière douillette. Être — couché. Fig. Élever
un enfant — . Vivre — .
"DOUILLETTER [dou-yc-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé récent de douillet, §§ 65 et 154. || Néolog.]
Il Soigner (qqn) douillettement. — un enfant. Se — .
*DOUILLEXJX, EUSE [dou-yeu, -yeuz'j adj.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. adj. douille, mou, lâche, § 116.
Il 1775. DE wailly, Dict. portatif.]
Il (Technol.) Dont le tissu contient des trames de qua-
lité inférieure, est inégal, ridé. Une étoffe de laine douU-
leuse. (Cf. douillage, douillon.)
"DOUILLON [dou-yon] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. adj. douiUe (F. douiUeux),§ 104.
Il 1752. TRÉV.]
B - DOUTE
Il Dialect. (Ouest). Laine de qualité inférieure (quirei
le tissu douilleux).
DOULEUR [dou-leur] s. f.
[ÉTYM. Du lat. dolôrem, m. s. §§ 347, 325 et 291. Sur
genre (le lat. est masc), F. § 554.]
Il Impression pénible que ressent un être qui est attei
par un mal, ou moral ou physique.
Il 1° Sensation pénible que font éprouver certaines '
sions, certains états morbides qui affectent le corps.
— nous fait connaître que tout le corps ou quelqu'une de
parties est mal disposée, afin que l'âme soit sollicitée à fuii
qui cause le mal et à y donner remède, BOSS. Conn. de b'
IH, 8. One — aiguë, poignante, lancinante. — de tête, d'es
mac. Avoir une — . Avoir des douleurs (de névralgie, de i
matisme). Spécialt. Les douleurs de l'enfantement. Resse;
les premières douleurs, les grandes douleurs (les deniièi i
Lit de — , ofi est couchée une personne gravement j
lade.
Il 2" Sentiment pénible que fait éprouver ce quienl
à l'âme l'objet de ses affections, de ses espérances, <
One — inconsolable. Dans sa — , elle se trouvait malheurc
d'être immortelle, fén. Tel. 1. Et si l'on peut au ciel sei:
quelques douleurs, CORN. Polg. IV, 3. Par où sera jamais
— apaisée? id. Cid, m, 3. Ah! mortelles douleurs! id. Uj
III, 4. (Jésus-Christ) en se faisant lui-même un homme
douleurs, bourd. Pane'g. St André, 1. Ah! — non enci
éprouvée ! rac. Phèd. iv, 6. Il devrait y avoir dans le cœur i
sources inépuisables de — pour de certaines pertes, la i
4. Ta — , du Périer, sera donc éternelle, malh. Pocs. il. 1
grandes douleurs sont muettes. La — qui se tait n'en est c
plus funeste, rac. Andr. m, 3. || Formule par laquelle
annonce d'ordinaire la mort de qqn. Nous ayons la —
vous annoncer, etc.
DOULOIR (SE) [dou-lwar] v. pron.
[ÉTYM. Du lat. dôlêre, m. s. §§ 347, 309 et 291.]
Il Vieilli. Ressentir de la douleur. Mais ce dont je
deux est bien une autre chose, Régnier, Sat. 6. Si tu te
de mon absence, Théophile, i, 154. J'ai commencé à
dans tous les membres, beaumarch. B. de Sév. ii, 6
DOULOUREUSEMENT [dou-lou-reuz'-man ; en
-reii-ze-...] adv.
[ÉTYM. Composé de douloureuse et ment, § 724
E tute la terre eissilliee Eisi très dolerusement, beneeit,
de Norm. dans delb. Rec.]
Il D'une manière douloureuse. (S'emploie surtoi
parlant de la douleur morale.) La nouvelle de cette
l'a — affecté.
DOULOUREUX, EUSE [dou-lou-reû, -reuz'j ai
[ÉTYM. Dérivé de douleur, §§ 65, 116 et 338. {Cf l
lat. dolorosus, ?n. s.) \\ xi^ s. Que devendrai, duluruse,
Roland, 2122.]
Il Qui fait ressentir de la douleur.
Il 1" En parlant de la douleur physique. One mala
une blessure, une opération, une mort douloureuse. I| P. i
Qui est le siège d'une douleur. Le ventre est tendu et
Il 2° En parlant de la douleur morale. One perle d
loureuse. Une douloureuse nécessité. Il m'est — de vous v
courir à votre perte, fén. Tel. 7. Tant de jours — , rac. B<
in, 7. Il P. ext. Qui exprime la douleur. Des plaintes d
loureuses. Par des cris — , RAC. Baj. i, 1.
*DOUSSIN. F. douoin.
DOUTE [douf] S. m. (qqf fém. au xvii" s.).
[ÉTYM. Subst. verbal de douter, § 52. || xio s. Qui r
odit remainent en grant dote, St Alexis, 300.]
Il lo État de l'esprit qui doute (d'une chose). En et
vous en — ? corn. Nicorn. i, 2. Ton père même, eu — de
foi, id. Ment, v, 3. Il m'a laissé plus en — que je n'étais, 1 1
Tél. 9. Dans le — mortel dont je suis agité, rac. Phèd. i.
Ma — n'est point vaine, ROTROU, Bélis. i, 6. Il est en —
ces principes nous sont donnés ou véritables ou faux, pa
Pens. .X, 1. Mettre qqch en — . Mettre qqch hors de — . Au:
ne met en — Les longs et grands travaux que notre amour V'
coûte, CORN. Rodog. ii, 3. L'obéissance est mise en —, r.n
llist. univ. Il, 1. Julien l'Apostat... ne les révoque pas
miracles) en —, id. ibid. ii, 26. Il n'y aura personne qui m
en — que ce ne soit vous qui m'aurez tuée, mol. G. Doi
II, 6. Il Lac. adv. Sans —, certainement. LOBIN : Il ne f
pas qu'il sache rien de tout ceci. — G. DANDIN : Sans —, M<
G. Dand. i, 2. Vieilli. Suivi de que. Il est sans — qu*'
suis héréUque, pasc. Prov. 15. P. hyperb. Probablemei
DOUTER
— 789
DOUX
jng _ à nos malheurs ton cœur n'a pu survivre, rac. Alex.
1, 1. Il Spécialt. État de celui qui doute si la religion est
raie ou fausse. C'est au moins un devoir indispensable de
lercher, quand on est dans ce — , pasc. Pens. i, 1. P. ext.
ifficulté qui cause le doute. Lever, dissiper, éolaircir les
jutes de qqn. Avoir des doutes sur qqch. Un moment quelque-
is éclalrcit plus d'un — , nAG. Iph. i, 5. Il n'y a point de — ,
OL. Av. V, 2. Ote-moi d'un — , corn. Cid, ii, 2. J'ai encore
I _ à vous proposer, pasc. Prov. 5.
Il 2° État de l'esprit qui doute (de toutes choses), ne
eut croire aucune chose avec certitude. {Syn. scepticisme,
prhonisme.) Un — universel et si général que ce — s'em-
jrte soi-même, pasc. Èpict. et Mont. Dans ce — qui doute de
3i, et dans cette ignorance qui s'ignore, ID. ibid. \\ P. anal.
- méthodique de Descartes, méthode en vertu de laquelle la
lison rejette provisoirement tout ce qu'elle avait admis
omme vrai, mais seulement d'une manière provisoire,
isqu'à ce qu'elle ait trouvé qqch de certain pour y as-
3oir ses connaissances.
DOUTER [dou-té] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. dûbitare, m. s. devenu *dob'tar, doter, dou-
ir, §§ 348, 336, 439, 295 et 291.]
II I. V. intr. Il 1" Ne pas savoir laquelle de deux opi-
ions contraires est la vraie. Celui qui doute et qui ne chér-
ie pas est tout ensemble bien malheureux et bien injuste,
ASC. Pens. I, 1. Il P. ext. Hésiter. Pourriez-vous un moment
- de l'accepter? rac. Aih. m, 4.
I II 2» Ne pas savoir s'il y a quelque chose de vrai. Que
bra donc l'homme en cet état? Doutera-t-il de tout?... Dou-
pra-t-il s'il doute? paSC. Pens. x, 1. S'il dit qu'il doute, il se
pahit, en assurant au moins qu'il doute , m. Êpict. et Mont.
les sceptiques qui ne doutent que pour — et affectent d'être
aujours irrésolus, dksg. Méth. m, 6.
II. V. tr. Il 1» Vieilli. Tenir (qqch) pour douteux, sus-
ect. Outre que le succès est encore à — , corn. Hér. m, l.Sous
ouleur de changer de l'or que l'on doutait, MOL. Et. il, 6.
I II 2° P. ext. Avec le pron. réfl. Se — de qqch, en avoir
lUelque vague idée. Je m'en doutais. Seigneur, que ma cou-
bnne Vous charmait, CORN. Nicom. i, 2. Il y voit des choses
lui lui sont nouvelles, dont il ne se doutait pas, la br. 11.
"DOUTEUR [dou-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de douter, § 112. {Cf. lat. dubitator, m. s.)
-xm» s. Roïne sui de France, ja n'en soit nus doutere, adenet,
^erte, 2736.]
Rare. Celui qui doute. Ceux qui font les douteurs de
liracles, pasc Pens. xxv, 61.
DOUTEUSEMENT [dou-teûz'-man ; en vers,-im.-
-...] adv.
[ÉTYM. Composé de douteuse et ment, § 724. || xii<= s. Doto-
ement se resperi, beneeit, Ducs de Norm. 31489.]
D'une manière douteuse, qui marque le doute, ou
[ui fait naître le doute.
DOUTEUX, EUSE [dou-teli, -teliz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de doute, § 116. || xii^ s. Espedes dutus[es]
t'a. lur mains, Psaut. d'Oxf. CXLIX, 6.]
Il 1" Qui laisse dans le doute. Une parole douteuse. Tout
tens devint — , tout mot eut deux visages, boil. Sat. 12.
Ine probité douteuse. La victoire demeura longtemps douteuse
intre les deux peuples, BOSS. Ilist. univ. i, 8. L'issue en est
louteuse et le péril certain, CORN. Cinna,\, i.Fig. Une clarté
louteuse, un jour —, qui laisse à peine distinguer les ob-
ets.
Il 2° Qui est dans le doute. Ainsi, toujours — , chancelant
:t volage, boil. jt?p. 3. Dieu ne veut point d'un cœur... Qui...,
- en son choix. Lorsque sa voix l'appelle, écoute une autre
foix, corn. Poly. i, 1. 1| P. ext. Vieilli. Qui se méfie. Il (le
ièvre) était —, inquiet, la f. Fab. ii, 14.
DOUVAIN [dou-vin] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de douve, probablement sous l'influence
le merrain, § 96. || 1491. Douvain de Cartier, dans delb. Rec.
\dmis ACAD. 1762.]
Il (Technol.) Bois dont on fait des douves.
DOUVE [douv'] s. f.
[ÉTYM. Du bas lat. dôga, employé au sens de « conduit »
3ar GRÉG. DETOURS, altération du grec So^t,, réceptacle,
éservoir, §§ 5, 325, 394 et 291. On trouve anciennement
loue sans v épenthétique, de là le dérivé douelle. (F. ce
nnot.) Au sens II, douve est une ellipse pour herbe de
louve; ce sens et son dérivé se trouvent dès 1564 dans j.
THIERRY, Dict. franç.-lat.]
I. Il 1" Fossé. Particulièrt. Fossé plein d'eau. || /'.
anal. Cavité de rocher où l'on a pratiqué des habitations
dans certaines parties des bords de la Loire. || P. ext.
Rebord, paroi de fossé. Fig. (Agricull.) Planter en —, en
talus. On ne plante en — que de très jeunes plantes, liger,
Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec. || Mur bas qui entoure
un bassin.
Il 2o P. ext. Chacune des planches courbes qui for-
ment le corps d'un baquet, d'un tonneau, et qui sont
assemblées par des cercles. || P. anal. Planche sur laquelle
on racle les peaux pour en enlever le tan.
II. Renoncule vénéneuse qui croît dans les fossés rem-
plis d'eau, dans les marécages, et qui passe pour en-
gendrer des vers intestinaux chez les moutons qui en
mangent. Grande —, la renoncule langue. Petite —, la
renoncule llammule ou flammette. || P. ext. Ver intesti-
nal qu'on trouve surtout dans le foie du mouton et qu'on
croit engendré par les douves qu'il mange.
* DOUVE, ÉE [dou-vé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de douve, § 118. || 1701. duverney, dans
Mém. de l'Acad. des se. p. 149.] \
Il (Technol.) Rempli de vers intestinauk, dits douves.
Foie de mouton — .
*DOUVELLE [dou-vèl]. F. doueUe.
DOUX, DOUCE [dou, dous'] adj.
[ÉTYM. Du lat. dulcem, m. s. devenu dolz, dois, dous, et
écrit arbitrairement doux, §§ 324, 459,388 et 291. Le fém.
douce existe dès l'origine de la langue (France dulce, Ro-
land, 16) et indique peut-être l'existence en lat. pop.
d'une forme secondaire "dulcium, iam.]
I. Il 1° Qui flatte le goût, par une saveur agréable. Un
— nectar. C'est son breuvage le plus — , RAC. Esth. m, 3.
Un breuvage — comme du lait, et, fig.Ua avalé cela — comme
lait, il a accepté la chose sans faire aucune difficulté. || P.
ext. Un plat — , un mets sucré. || Spécialt. Vin —, le jus
du raisin qui n'a pas encore fermenté. Amandes douces,
amandes comestibles (par opposition aux amandes amères).
Huile d'amandes douces. Cerises douces (par opposition aux
cerises aigres). Ellipt. A la douce ! (A la cerise douce !) cri
des marchands de cerises, dans les rues de Paris. Pommes
douces (par opposition aux pommes acides, dites pommes à
cidre). || Les glands — , comestibles (par opposition aux
glands ordinaires, acres au goût). Café de glands — . L'eau
douce (des rivières, des lacs) (par opposition à l'eau salée
[de la mer]). || Fig. C'est un marin d'eau douce, ce n'est pas
un vrai marin. Vieilli. Un médecin d'eau douce, ignorant.
Il P. anal. \ 1. Qui flatte l'odorat par une odeur agréable,
l'oreille par un son harmonieux , l'œil par une vue plai-
sante. Un — parfum. Une voix douce, un — murmure. | Le —
éclat des fleurs. Salut, champs que j'aimais, et vous, douce
verdure, Gilbert, Stances. \ 2. Qui flatte le toucher par un
contact sans aspérités. Une peau douce. Une main douce. Un
poil — , soyeux. De la laine douce. Le — gazon.
Il 2° Fig. Qui procure une jouissance délicate. Un —
repas. Une douce tranquillité. Cet espoir est bien —, MOL. D.
Juan, m, 3. Dès leur plus — printemps, la f. Phil. et Bau-
cis. Une douce habitude, corn. Nicom. ii, 1. Porte-lui cette
douce nouvelle, rac. Brit. ii,2. Digne ressentiment, à ma dou-
leur bien — ! CORN. Cid, l, 5. C'est une vengeance douce à ce-
lui qui aime, la br. 4. Il me sera plus — De mourir avec lui
que de vivre avec vous, rac Andr. IV, 3. || Qu'un ami véritable
est une douce chose! la f. Fab. viii, 11. Un — regard, un —
sourire. Avez-vous jamais vu d'expression plus douce? MOL. Ec.
des f. m, 4. Le — parler ne nuit de rien, la f. Fab. m, 12.
Il Spécialt. Un billet —, de — propos, billet, propos amou-
reux. Faire les — yeux, les yeux —, regarder amoureuse-
ment. Un — penchant, penchant amoureux. Ces propos si
gentUs et ces douces caresses, MOL. Éc. des f. n, 5. Lorsque
pour me voir Us font de — efforts, iD. Mis. ii, 1. 1| Substantivt.
Le —, ce qui a de l'agrément. Passer du grave au —, du plai-
sant au sévère, boil. Art p. 1.
II. Il l» Quia une action modérée, sans rien de brusque,
de violent. Des mouvements — . Un cheval — au trot. Une voi-
ture douce. Une colline en pente douce. Un escalier — , dont la
pente est douce. Une lumière, une teinte douce. Un son — ,
et, substantivt, Un chanteur qui va du — au fort. Un climat
—, une température douce. Une chaleur douce. Cuire qqch à
un feu — . Cet assaisonnement est trop — . Une purgation
douce. Il Spécialt. Fer — (par opposition à fer aigre), fer
pur employé comme électro-aimant. Une mine de fer —,
DOUZAIN
— 790
DRACOCÉPHALE
et, p. ext. Une mine douce, et, suhstantivt. Une douce. Gra-
vure en taille-douce, au burin , à la pointe sèche , sans
eau-forie. Lime douce, qui ne mord pas profondément. Con-
sonnes douces, articulées moins vigoureusement que cer-
taines consonnes d'un son très rapproché, dites fortes (le
b, le d [par opposition au p, au t], etc.). || Trùs famil. Loc.
ndv. Faire qqch à la douce, d'une manière douce, mo-
dérée. Comment allez-vous? Tout à la douce, ni bien ni mal.
Il Adverbt. On en va mieux quand on va — (sans brusquerie),
ijv F. Contes, Corel, de Cat. \ Exclam. Tout —, allez avec
modération. Mon Dieu! tout — ; vous allez d'abord aux invec-
tives, MOL. Mal. im. i, 5. | Filer —, n'opposer aucune ré-
sistance à qqn. Ce moi qui m'a fait filer — , mol. Amph. ii, 1.
Il 2" Fig. Qui agit avec modération, ménagement. La
remontrance est douce, obligeante, corn. Tois. d'or, i, 1. Un
châtiment — . Un supplice trop — . Une mort douce. Une mai-
son où le service est — . Famil. Acheter qqch dans les prix
— . Une douce raillerie. Il ne faut jamais hasarder la plaisan-
terie même la plus douce et la plus permise qu'avec des gens
polis ou qui ont de l'esprit, la ur. 5. Sans les voir d'un œil
trop sévère ou trop —, CORN. Cid, l, 1. Poét. Hé ! qui jamais
du Ciel eut des regards plus — ? RAC. Esth. Ii, 1. C'est un
homme qui vient avec douce manière, mol. Tart. v, 4. Ma-
dame fut douce envers la mort, comme elle l'était envers tout
le monde, boss. D. d'Orl. \\ P. ext. Qui a une modération
aimable de caractère. Il est et raisonnable et — , mol. Ta7't.
V, 4. Une personne d'un caractère — . La véritable grandeur
est libre, douce, familière, la BR. 2. || Une physionomie douce,
un œil —, qui indique un caractère doux. || P. anal. En
parlant des animaux. Un chien — et caressant. Être — comme
un agneau. J'aurais fait connaissance Avec cet animal qui m'a
semblé si — , la f. Fab. vi, 5. La douce et l'innocente proie,
iD. ibid. VII, 1.
■* DOUZAIN [dou-zin] s. m.
[ÉTYM. Pour douzein, dérivé de douze, § 99. 1| 1480. Mo-
noye de dozains, dans godef. Suppl. Suppr. acad. 1878.]
Il Assemblage de douze objets de même nature.
Il 1° Anciennt. Sou, pièce de douze deniers. P. ext.
Famil. Du —, de l'argent.
Il 2» Anciennt. Présent consistant en douze pièces d'or,
d'argent, etc., que recevait la mariée.
Il 3'5 Pièce de poésie de douze vers.
Il 4° Paquet de douze jeux de cartes.
DOUZAINE [dou-zèn'] s. f.
[ÉTYM. Pour douzeine, dérivé de douze, § 99. || xiii^ s.
Mengié en a une dozaine, Renart, 3988, Méon.]
Il Quantité contenant douze unités, douze choses de
même nature. Une — de chemises, de mouchoirs, de couverts.
Une — , une demi — d'œufs. || Des choses qui se vendent à
la — , par quantité. Fig. Une personne, une chose à la — ,
qui n'est pas rare. Finissez, rimeur à la — , j.-b. rouss.
Êpît.iï,3. Un poète à la — (1696), furet. Dict. des halles.
Il En .lens inverse, n n'y en a pas treize à la — , ce n'est pas
une chose commune (le marchand donnant parfois le
treizième en sus de la douzaine). || P. ext. Pour désigner
approximativement une quantité voisine de douze. Nous
étions une — à table.
DOUZE [douz'] adj. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. "dodece (class. duodecim), m. s. de-
venu *d9deze, *dodze, doze, douze, §§ 324, 291, 414, 389 et
291.]
I. Adjectif numéral invariable. || 1" Adjectif cardinal.
Dix plus deux. Les — apôtres, et, ellipt, Les — . Les — mois
de l'année. Les — heures, la moitié du jour. Ne nous arrêtons
point ni aux — , ni aux vingt-quatre heures, corn. 3'^ Disc.
Trag. Les — signes du zodiaque. La charge en — temps. Un
vers de — pieds. Mesure — quatre, — huit, '• — seize, mesure
à quatre temps, formée de douze fois le quart (noire), le
huitième (croche), le seizième (double croche) de la
ronde. Format in — (écrit ordinairement en chiffres arabes
in-12}, oti la feuille d'impression est pliée en douze feuil-
lets (vingt-quatre pages). Ellipt. Un in-12, un livre du for-
mat in-12. Pièce de canon de — livres, ef, ellipt. Une pièce de
—, dont le boulet pesait douze livres.
Il 2° Adjectif ordinal. Douzième. Louis — (écrit ordi-
nairement en chiffres romains Louis Xll). La page — .
II. S. m. Il ±0 La quantité formée de dix plus deux. Six
plus six égale — . P. appo5. Le nombre, le numéro — .
Il 2" Le douzième. S/x^cia/^. Le douzième jour du mois.
C'est aujourd'hui le — . Le — de février, et, ellipt, Le — fé-
vrier. Il Vieilli. Famil. (Jeu de mots sur dis et dix.) Je
vous dis et vous — que tous ces médecins n'y feront rien, MOL.
Méd. m. l. II, 2.
DOUZIÈME [dou-zyèm'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de douze, § 96. || xic s. Dudzime, Lois d
Guill. le Conq. 4.]
I. Adjectif numéral ordinal. Qui en a onze autres avan
lui (dans une série). Le — siècle. Le — jour du mois, n e
dans sa — année. En — lieu. Il est le — , elle est la — sur ;
liste.
II. S. m. et /. Il 1° S. m. Le —, chaque partie d'un
quantité divisée en douze parties égales. Douze douzième
égalent un entier. Les contributions sont payables par — . n
obtenu un — pour sa part.
Il 2° S. f. (Musique.) Une —, intervalle de quinte ijâ
doublé à l'octave, c.-à-d. comprenant douze degrés (^
comptant les deux extrêmes) .
DOUZIÈMEMENT [dou -zyem'-man ; en vers, -ziè-
me-...] adv.
[ÉTYM. Composé dedouzième etment, § 724. || Admis acai
1740.]
Il En douzième lieu (dans une énumération).
DOUZIL [dou-zi]. V. doisU.
*DOXOLOGIE [dok'-s6-lè-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ecclés. 5o?o>vOYÎa, m. s. û<
5ô^a, gloire, et Xo-j'oi;, parole. || 1610. s. roulliard, Ma-
gnif. Doxologie du festu, titre.]
Il (Théol.) Manifestation glorieuse de Jésus-Christ.
Il Prière à la gloire de Dieu. Spécialt. Dans le culte ca-
tholique, verset commençant par Gloire au Père, qu'on
récite à la fin de chaque psaume.
DOYEN, * DOYENNE [dwà-yin, -yen'] s. m. et f.
[ÉTYM. Du lat. ecclés. decanum, m. s. proprt, « dizenier >-.
devenu deiien, doiien, doyen, §§ 345, 380, 300 et 291.]
I. Dignitaire ecclésiastique. — d'une église cathédrale,
collégiale, le président du chapitre. — rural, curé du chef-
lieu d'un doyenné (ordinairement du chef-lieu du canton).
Il Doyenne d'une abbaye, la supérieure, qui présidait le cha-
pitre.
II. Dignitaire universitaire. Le— de la faculté (droil.
médecine, etc.), professeur choisi pour lui servir de chu
pendant une période déterminée. Famil. La doyenne, li
femme du doyen. || P. ext. Celui qui est le plus ancien
des membres d'un corps, par ordre de réception. — d'an-
cienneté. Il P. ext. Celui qui est le plus âgé. — d'âge. || P-
anal. Famil. Être le — de qqn, plus âgé que lui. C'est notre
doyenne, elle est la plus âgée d'entre nous.
DOYENNÉ [dwà-yè-né] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de doyen, § 117. [Cf. bas lat. decanatus,
m. s. et décanat.) || 1260. Doienneit, dans godef. Suppl.'
I. La dignité ecclésiastique de doyen. || P. ext. 1 1. Hi
bitation du doyen. | 2. Territoire qui a pour chef un doyel
rural (ordinairement identique au canton).
II. Poire de — , et, ellipt, — , poire d'automne fondante,
dite aussi poire de la Saint-Michel. — crotté, un peu pier-
reux. — d'hiver, qui mîirit de décembre en mai.
""DRABAN. F. traban.
*DRACÉNA [drà-sé-nk] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dracaena, m. s.
proprt, « femelle du dragon ». {Cf. dragonnier.) || Néolog.]
Il (Botan.) Variété de dragonnier, cultivée comme plante
d'ornement.
'DRACÉNACÉES [drà-sé-nà-sé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de dracéna, § 233. || Néolog.]
Il (Botan.) Famille de plantes dont le dracéna est le
type.
DRACHME [drâkm'] et, vieilli, DRAGME i drh'gm'] s. f-
[ÉTYM. Emprunté du lat. drachma (bas lat. dragma), grec
ôpa/iJLTi, m. s. Il XIV* s. Une dragme, dans Romania, 1886,
p. 183.]
Il Unité de poids et de monnaie chez les Grecs anciens.
Il P. ext. I 1. Vieilli. (Médec. et Pharm.) Gros, huitième
partie de l'once. Fig. Il me semble qu'il y a dans cette lettre
cinq ou six dragmes d'amour, voit. Lett. 19. | 2. Monnaie
d'argent à peu près équivalente au franc chez les Grec?
modernes.
* DRACOCÉPHALE [drà-kô-sé-fàlj S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dracocépha-
lum (linné),???. s. composé avec le grec Spâxwv, dragon,
et Y.zoT.'Ki^, tête, § 278. || 1786. encycl. méth.]
DRACONCULE
Il (Botan.) Tcte-de-dragon, plante d'ornement à gran-
s Heurs bleues ou purpurines. — d'Autriche. — molda-
jue, dit mélisse de Moldavie. — virginien, dit fausse digitale.
I* DRACONCULE [drà-kon-kul] s. m.
[ktym. Emprunté du lat. dracunculus, petit dragon.
,uu'. franc, emploie la forme pop. draoncle au sens de
iili l're ». Il xiv° s. La maladie dracuncule, J. de VIGNAY,
hist. dans delb. Rec. Admis acad. 1762; suppr.
.,'.18.]
Il 1" (Zoologie.) Dragonneau. (F. ce mot.)
Il 2" (Botan.) Genre de plantes de la même famille que
rum, dont l'espèce principale est dite serpentaire com-
me. — chevelu, gouet chevelu. || Armoise —, estragon.
DRACONIEN, lENNE [drà-kô-nyin, -nyèn' ; en vers,
[-...] adj.
h: lYM. Dérivé de Dracon, législateur d'Athènes, célèbre
r sa sévérité, § 244. On trouve draconique au xyi" s. ||
'ulufj. Admis ACAD. 1878.]
Il D'une sévérité excessive. Lois draconiennes.
*DRACONTE [drà-kônt'j. V. dracontium.
"DRACONTIASE [drà-kon-tyaz' ; en vers, -ti-àz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec ôpaxrfvciov, dragonneau, § 282.
Ucolog.]
\\ (Médec.) Maladie des pays exotiques, causée par le
agonneau qui se loge dans le tissu cellulaire de la
au de l'homme, particulièrement autour de la cheville.
*DRACONTIQUE [drà-kon-tïk'] adj.
[ktym. Dérivé du grec Spixwv, ovtoç, dragon, § 229.
178(5. ENCYCL. MÉTH.]
Il (.A-stron.) Mois —, où l'orbite de la lune coupe le plan
: l'écliptique en deux points opposés (nœuds) qui cor-
spondent à la tête et à la queue de la constellation du
•agon.
* DRACONTnJM [drà-kon-tyôm'; en vers, -ti-om'] s. m.
[ktym. Emprunté du lat. des naturalistes dracontium,
. .V. (d'après le grec SpaxdvTiov, serpentaire). On trouve
f draconte (1786, encycl. méth.). || 1747. james, Dict. de
'■'dec]
Il (Botan.) Genre de plantes de la même famille que
mm, dont l'espèce principale est dite bois de couleuvre,
ne percée, etc.
DRAGAGE [drà-gaj'] s. m.
[ktym. Dérivé de draguer, § 78. || Ne'olog. Admis acad.
78.1
Il (Technol.) Action de draguer.
*DRAGAN [drà-gan] s. m.
[ÉTYM. Peut-être emprunté de l'espagn.dragante, tête
! dragon servant d'emblème, § 13. || 1694. th. corn.
dmis ACAD. 1762 ; suppr. en 1835.]
Il (Marine.) Partie de l'avant d'une galère où étaient
scrits le nom du navire et sa devise.
*DRAGANT [drà-gan], *DRAGANTE [drà-gânt']. V.
ragant et tragacanthe.
*DRAGE [dràj']. V. drèche.
DRAGÉE [drà-jé] s. f.
[ÉTYM. Altération inexpliquée du lat. -tragemata, grec
ayr,(j.aTa, « friandises », § 509. {Cf. ital. treggea, m. s.)
.Kin« s. D'orge, de mestuel et de dragie, e. boileau. Livre
■s mest. I, VIII, 3.]
I. Confiserie composée d'une pâte de sucre fin durci
iveloppant une amande, une noisette, etc. Les dragées
Verdun. Une boîte de dragées. Dragées de baptême, que le
irrain donne à sa commère, à l'accouchée, aux parents
amis, etc. || Tenir la — haute (à un chien), le forcer à
uter pour l'attraper, et, fig. Tenir la — haute à qqn, être
os exigeant pour lui. || P. anal. — purgative, vermifuge,
)ntenant un médicament administré sous cette forme.
Fig. I 1. Petit plomb (dit aussi cendrée) pour tirerle menu
hier. Petite, grosse — . On fusil qui écarte la — , et, fig.
ivial, Écarter la — , lancer sa salive en parlant. | 2. Pe-
e concrétion calcaire dite — de Tivoli.
II. Graine de certaines plantes légumineuses, fourra-
5res. Il P. e.rt. Mélange de pois, vesces, fèves, lentilles,
t ausssi dravière, qu'on laisse croître en herbe pour le
urrage. || — de cheval, le blé sarrasin.
DRAGEOIR [drà-jwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dragée, § 113. || JUV^ s. Drajouer de
istal, dans godef. Suppl. \ (Au sens techn.) 1752. trév.]
Il 1° Anciennt. Coupe en or, en argent, en cristal de
)che, dans laquelle on servait les dragées, les épices.
791 - DRAGONiNE
Il 2° Anciennt. Boîte en forme de montre qu'on portait
sur soi et où l'on mettait des dragées.
Il 30 P. ext. (Technol.) Rainure circulaire pour rece-
voir le verre d'une montre, le couvercle d'un barillet, etc.
DRAGEON [drà-jon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du german. "draibjo, m. s. (goth.
draibjan, pousser), §§ 6, 498 et 499. || xvi<= s. Les branches
des arbres couppez se rajeunissent de nouveaux drageons,
BONS. Franciade, préf. Admis acad. 1762.]
Il (Agricult.) Pousse qui naît de la racine d'un arbre,
d'un arbuste, et qu'on peut détacher, quand elle a acquis
assez de force, pour la replanter ailleurs et former un
nouveau pied. {Syn. drageon, surgeon.)
DRAGEONNER [drà-jô-né] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de drageon, § 154. || xviio s. F. à l'arti-
ticle. Admis acad. 1762.]
Il (Agricult.) Pousser des drageons. Les noisetiers... dra-
geonnent beaucoup, liger , Nouv. Mais. rust. dans delb.
Rec.
DRAGME. F. drachme.
DRAGOMAN. F. drogman.
DRAGON [drà-gon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. draconem, m. s. § 380. I| (Au
sens I.) XI" s. Serpent et guivres, dragun e aversier, Roland,
2543.]
I. Il 1" Animal fabuleux que les anciens représentaient
avec des ailes, des griffes, la queue d'un serpent, etc. —
impétueux, Sa croupe se recourbe en replis tortueux, rac.
Phèd. V, 6. Le — qui gardait la Toison d'or, les pommes d'or
du jardin des Hespérides. Ce — qui jamais n'eut les paupières
closes, CORN. Méd. m, 3. Fig. Endormir le —, tromper la
surveillance d'un gardien vigilant. || P. ext. Famil. Un
— de vertu, femme qui pour garder sa vertu se croit obli-
gée d'être sévère à l'excès, presque farouche. Ces femmes
de bien Dont la mauvaise humeur fait un procès sur rien. Ces
dragons de vertu, mol. Êc. des f. iv, 8. J'ai fait le — , moi,
REGNARD, Bal, sc. 3. || Spccialt. (Blason.) Reptile figuré
dans l'écu avec deux pieds et une queue. — monstraeux,
figuré avec des ailes.
Il 2° Fig. I 1. Femme d'un caractère violent, indomp-
table. Je ne sais où me mettre, et c'est un vrai — , MOL. F.
sav. u, 9. 1 2. Vieilli. Souci chimérique. J'ai mille dra-
gons, sÉv. 136.
Il 30 Le serpent infernal, figure du démon. L'archange
saint Michel terrassant le — . Des abominations suggérées par
le — , PASC. Prov. 14.
Il 4" Constellation de l'hémisphère boréal. La tête et la
queue du —, les deux points opposés (nœuds) où l'orbite
de la lune coupe le plan de l'écliptique. (F. dracontique.)
Il 5" — volant, lézard de l'Inde qui vit sur les arbres et
chez lequel la peau des flancs peut s'étendre en forme d'ai-
les et former parachute.
II. Il (Technol.) — de vent, — d'eau, ouragan, trombe. ||
— volant, ancienne pièce d'artillerie dont le boulet pesait
trente-deux livres. || Nom donné, dans l'ancienne chimie,
au salpêtre. — mitigé, nom donné au mercure doux. ||
Tache qui se rencontre dans un diamant. || Tache qui se
rencontre dans l'œil du cheval, commencement de ca-
taracte. {Syn. dragonneau.)
m. Nom donné (dès la fin du xvie s.) aux soldats de
cavalerie légère (appelés antérieurement arquebusiers à
cheval, carabins), parce qu'ils avaient, dit-on, un dragon
sur leur étendard. On mit en tête au roi de convertir les hu-
guenots à force de dragons, ST-siM. IV, 367. De nos jours.
Soldat de la cavalerie de ligne, coiffé d'un casque en acier
à crinière tombante. On régiment de dragons. || P. plaisant.
Adjectivt. One mission dragonne, une dragonnade. | Loc.
adv. A la dragonne, avec une hardiesse, une licence de
soldat.
DRAGONNADE [drà-go-nàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dragon, § 120. bayle emploie dragon-
nerie, § 69. (F. delb. Rec.) \\ 1755. Dragonade, encycl. Ad-
mis acad. 1798.]
Il Expédition de dragon. Spécialt. Sous Louis XIV,
envoi de dragons dont le logement était imposé aux pro-
testants qui refusaient de se convertir.
DRAGONNE [drà-gôn'] s. f.
[ÉTYM. Féminin de dragon, § 37. || (Au sens l".) 1673.
mol. Mal. im. i^^ interm. | (Au sens 2".) Admis acad.
1835.]
DRAGONNE
— 792
DRAME
Il ±0 Aticiennt. Batterie de tambour particulière aux
dragons.
Ij 2" Gordon de cuir attaclié à la poignée du sabre, que
les dragons, les soldats de cavalerie, passaient autour du
poignet pour avoir la main libre, en laissant pendre l'arme
sans la remettre au fourreau. || P. ext. Ornement en forme
de cordon, terminé par un gland, attaché à la poignée
d'un sabre, d'une épée.
•dragonne, ÉE [drà-gô-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dragon, § 118. || 1690. furet. Admis
ACAD. 1798; suppr. en 1835.]
Il (Blason.) Qui est en forme de dragon. Animaux dra-
gonnes, auxquels on a ajouté une queue ou des ailes de
dragon.
*DRAGONNEAU [drà-gô-nô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dragon, § 126 ; proprt, « petit dragon ».
Il xui» s. Entre ses pies portoit un dragonnel, Otinel, 368. Ad-
mis ACAD. 1762; suppr. en 1798.]
Il 1" Ver filiforme qui se loge, chez l'homme, dans le
tissu cellulaire de la peau, et dont la présence détermine
des tumeurs douloureuses. (F. dracontiase.)
Il 2» Poisson acanthoptérygien. {Syn. draconcule.)
Il 3" Tache dans l'œil du cheval, commencement de
cataracte. {Syn. dragon.)
*DRAGONNER [drà-gô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dragon, § 154. |1 XYii^ s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Tourmenter de soucis chimériques. Vous êtes
si habile à vous — , SÉv. 1235.
DRAGONNIER [drà-gô-nyé] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de dragon, § 115. Existe en anc. franc, au
sens de « porte-étendard », en lat. draconarius. || xv^ s. Le
pays est garny de dragonnyers , Ilist. de la prem. découv.
des Canaries, dans delb. Rec. Admis acad. 1835.]
Il (Botan.) Plante arborescente formant un genre de
la famille des Liliacées, à (leurs blanchâtres ou violacées,
en longue grappe. — pourpre. — odorant. [Cf. dracéna.) —
gigantesque, dont la tige fournit une résine rouge, dite
sang-dragon. — à feuilles pendantes, dit bois-chandelle, parce
que sa tige contient un suc résineux qui brûle lorsqu'il
est sec.
*DRAGUAGE. F. dragage.
1. DRAGUE. F. drèche.
2. DRAGUE [dràg'j 5. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. drag, ?n. s. de to drag, tirer,
§ 8. Il (Au sens 1°.) 1642. oud. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) || ±° Instrument, machine pour retirer du
fond de l'eau les graviers, la vase, les immondices. — à
chapelet, montée sur un ponton et formée d'un chapelet
de seaux. — suceuse.
Il 2" Racloire en fer adaptée à un filet en forme de sac,
pour détacher du fond les huitres, moules, etc. P. ext.
Le filet lui-même.
Il 3° Cordage muni de grappins qu'on traîne au fond de
l'eau pour repêcher une ancre dont la bouée est perdue.
Il 4° P. ext. I 1. — à claie, instrument pour approfondir
les sillons sans ramener la terre qu'il détache du fond.
I 2. — de mine, grand fleuret pour faire des trous de mine
dans une roche qu'on veut faire sauter. | 3. Sorte de pin-
ceau dont se servaient autrefois les vitriers pour marquer
le verre.
DRAGUER [drà-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de drague, § 154. || 1701. furet. Admis
ACAD. 1835.]
Il (Technol.) || 1» Curer (un port, une rivière, etc.) à
l'aide de la drague.
Il 2" Détacher (les huîtres, les moules) à l'aide de la
drague.
Il 3" Chercher à repêcher (une ancre dont la bouée est
perdue) à l'aide de la drague.
DRAGUEUR [drà-gheur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drague, § 112. || xviiio s. Dragueurs pes-
chant au trameau, f.-b. coquelin, Hist. du Tréport , dans
DELB. Rec]
Il 1° Ouvrier qui drague le fond d'un port, d'une ri-
vière. Il P. anal. Bateau — -, et, ellipt, —, bateau muni d'un
appareil pour draguer. — à godets, mû par la vapeur et
muni d'une chaîne à godets dont la succession enlève des
masses de gravier, de vase, etc.
Il 2° Pêcheur à la drague.
'DRAILLE [drày']. F. traiUe.
Néolog.
DRAIN [drin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. drain, m. s. § 8
Admis ACAD. 1878.]
Il 1° (Agricult.) Rigole en briques, en tuiles, etc., ci.
tuyau en terre cuite, qu'on dispose, à une certaine pro-
fondeur, dans les terres humides, pour recevoir et faire
écouler l'eau.
Il 2° P. anal. ( Médec.) Tube de caoutchouc , de m('
tal, qu'on met dans une plaie pour faciliter l'écoulemei.
du pus.
DRAINAGE [drè-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drainer, § 78. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Agricult.) Action de drainer. || Fig. Le — de l'or, de
l'argent, mouvement par lequel on fait sortir d'un pays
l'or, l'argent monnayé.
"DRAINE. F. drenne.
DRAINER [drè-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de drain, § 154. {Cf. angl.to drain, m. s.'
Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Agricult.) Débarrasser (un terrain humide) de l'eau
surabondante, en facilitant l'écoulement au moyen de
drains. — une terre marécageuse. || P. anal. — une plante,
mettre du gravier, de la pierraille, sous la terre d'uin
plante en pot ou en caisse, pour que l'eau dont on l'ar-
rose ne s'amasse pas au fond et ne pourrisse pas les ra-
cines. Il Fig. — l'or, l'argent, les faire sortir d'un pays..^_
*DRAISIENNE [drè-zyèn' ; en vers , -zi-èn'] et *I3R'«|I
SINE [drè-zin'] s. f. WÊ
[ÉTYM. Dérivé du nom de l'inventeur (1816), le baron
Drais de Saverbrun, §§ 244 et 245.]
Il Nom donné aux premiers bicycles.
DRAMATIQUE [drà-mà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dramaticus, grec SpaixaTixÔ!;,
m. s. Il xiv<' s. Trois manières de paroles : dramatiques, exe-
gematiques ou scematiques, J. LE fèvre. Vieille, dans ue
Rec]
Il 1° Qui appartient au théâtre. La poésie — . Un poi
— . Une représentation — . Dn poète, un auteur — , et, Si
tantivt, vieilli, Un — . Un artiste, une artiste —, un co
dien, une comédienne. Le genre — , et, substantivt, Le —
Certains poètes sont sujets dans le — à de longues suites de
vers, LA BR. 1. Il FzezV/i. St^é^ton^iî)^. Les dramatiques, les
auteurs de drames. Nos dramatiques français, d'alemd. Elo-
ges, Destouches. \\ La musique —, adaptée aux paroles d'un
poème dramatique. La censure — , examen auquel l'ad-
ministration soumet toute pièce de théâtre avant d'en aU'
toriser la représentation.
Il 2° P. ext. Qui a une action propre à exciter l'intéri
à émouvoir. Un sujet, une situation — . Le dénouement est — .
Il P. anal. Un récit — . || Fig. En parlant d'événements de
la vie réelle. L'entrevue du père et de la fille a été très — .
* DRABIATIQUEMENT [drà-mà-tïii'-man ; en vers,-ï\-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dramatique et ment, § 724. || Néo-
log.]
Il D'une manière dramatique.
* DRAMATISTE [drà-mà-tisf] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de drame, § 265. || 1787. féraud, Did.
crit. Admis acad. 1798 ; suppr. 1878.]
Il Rare. Celui, celle qui compose des pièces de théâtre.
DRAMATURGE [drà-mà-turj'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec Spap-aToopYÔî, m. s. Il 1787,
féraud, Dict. crit. Admis acad. 1835.]
Il Auteur d'ouvrages dramatiques.
•dramaturgie [drà-mà-tur-ji] ^. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ôpotjiaToupYÎa , m- s. An
xviie s. CHAPELAIN traduit par dramaturgie le titre d'un
ouvrage italien de leo allatius, dramaturgia, catalogue
d'ouvrages dramatiques. (F. delb. Rec) \\ Nrolog-]
Il Art de la composition des ouvrages dramatiques,
DRAME [dràm'js. m.
[ÉTYM, Emprunté du lat. drama, grec 8pâ|j.a, m. s. ||1707.
Les régents de collège y faisoient représenter... des drames,
LES. Diable boit. 7. Admis ac.\d. 1762.]
Il 1" Pièce de théâtre. Dans l'épopée, l'action est racon-
tée ; elle est représentée dans le — . — lyrique, qui est faïf
pour être chanté.
Il 2° Spécialt. Pièce de théâtre où le comique est mèH
au tragique, dite au xvni'= s. tragédie bourgeoise. Deux tristei
I
DRAN
— 793
DRAPERIE
âmes, production monstrueuse, comme on sait; car entre la
agédie et la comédie, on n'ignore plus qu'il n'existe rien,
pAUMARCii. D. de Sév. préf. Le — romantique. Les drames
storiques de Shakespeare. || Fig. Néolog. (En parlant d'é-
iiements de la vie réelle.) Situation violente dénouée
ir une catastrophe. C'est un — que cette histoire. Spécialt.
n parlant d'une catastrophe causée par un accident, par
I) crime. Le — d'Aubervilliers.
*DRAN [dran] s. m.
[ktym. Ane. franc, drenc, d'origine inconnue. || xii^s.
i a ne veile ne hobenc, Utage n'escote ne drenc, beneeit,
>tcs de Norm. 2081.]
! (Marine.) Drosse de basse vergue.
'DRANET [drà-nè] s. m.
[l'n'YM. Emprunté de l'angl. dragnet, m. s. composé de
•ag (F. drague 2) et net, filet, § 8. || 1694. th. corn.]
il Dialect. (Normandie). GoUeret, petite seine qui sert
l;i pèche maritime.
* DRANGUELLE [dran-ghèl] s. f.
TYM. Peut-être dérivé d'une forme nasalisée drangue
1 drague (F. drague 2), § 126. || 1755. Dranguelle ou dri-
IClle, ENCYCL.]
li Dialect. (Picardie). Filet pour la pêche maritime,
ju'on traîne sur le fond à l'aide d'un petit bateau.
I DRAP [drà] s. m.
fÉTYM. Du lat. pop. '*drappum, m. s. mot qui se trouve
ans une très ancienne traduction d'Oribase, § 291.]
1 . Il 1" Etoffe à chaîne et à trame de laine, dont le tissu,
jumis au lainage et au foulage, est couvert de duvet. —
Qi, croisé, façonné. Une pièce de — . Un vêtement de — . Tail-
fr en plein — , tailler largement, et, fig. agir librement.
I faut prendre femme à Paris, l'on y taille en plein — , regnard,
'al, se. 7. Vouloir le — et l'argent (par allusion à la farce
e Pathelin, qui ne veut pas payer le drap qu'il achète),
ouloir acheter sans payer. Au bout de l'aune faut (fait dé-
jiut) le —, il y aune fin à toutes choses. || Spe'cialt. Un —
mortuaire, pièce d'étoffe de laine, noire pour les personnes
hariées, blanche pour les personnes non mariées, dont on
jouvre le cercueil aux funérailles.
I II 2" P. ext. — d'or, d'argent, de soie, étoffe tissée d'or,
l'argent, de soie. Les quatre draps [vieilli), velours plein,
latin plein, damas, brocart d'or ou d'argent. Une chape
n — d'or. Le camp du Drap d'Or.
I II. — de linge, et, absolt, — , toile de lin, de chan-
Ire, etc. | Spécialt. Les draps d'un lit, les deux pièces de
loile (de fil ou de colon) dont l'une est tendue sur le ma-
jelas, l'autre par-dessus, pour couvrir la personne cou-
chée. Une paire de draps. Être entre deux draps, être dans le
lit. Mettre des draps blancs à un lit, des draps propres. || Fig.
ptre dans de mauvais draps, dans une position fâcheuse.
pans le même sens, ironiqt. Ah ! coquines que vous êtes, vous
hous mettez dans de beaux draps blancs ! mol. Préc. rid. se.
Il6. Me voilà dans de beaux draps ! || Jeter le — sur la face, tirer
le drap pour en couvrir la tête d'une personne qui vient
3e mourir. Loc. prov. Le plus riche, en mourant, n'emporte
îu'un — (le linceul dans lequel il est enseveli).
III. Fig. Il l" — de mer, épiderme laineux qui recouvre
certains coquillages et cache leurs couleurs.
II 2o — mortuaire, couleuvre du Bengale ; variété de cé-
toine, insecte coléoptère; coquille univalve, dite olive lu-
gubre; marbre noir tacheté de blanc.
Il 3" — de soie, — d'argent, — d'or, coquilles univalves
(cône géographique, cône sablé, cône textile).
Il 4» — d'or. I 1. Le crocus mésiaque, plante. | 2. Va-
riété de prune, de poire.
*DRAPADE [drà-pàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. drapado, m. s. dé-
rivé de drap, § 11. || 1754. engycl.]
Il (Technol.) Serge de Languedoc.
*DRAPAGE [drà-paj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de draper, § 78. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Action de draper. Spécialt. Apprêt pour
former un duvet à la surface des étoffes.
1. * DRAPANT. V. draper.
2. * DRAPANT [drà-pan] s. m.
[ÉTYM. Peut-être subst. particip. de draper, employé au
fig. pour désigner l'action d'étendre le papier sur la plan-
che dite drapant, § 47. || 1723. savary, Dict. du comm.]
Il (Technol.) Dans la fabrication du papier à la main,
planche sur laquelle on étend les feuilles de papier, après
les avoir fait sécher entre les feutres. — de la chaudière,
planche sur laquelle on glisse la forme remplie de pâte.
DRAPEAU [drà-pô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drap, § 126. || xii» s. Dessired out ses
drapels. Rois, i, 4.]
I. Vieilli et dialect. || l» Morceau de drap. Spécialt.
(Technol.) Morceau de drap fin qui sert au batteur d'or,
au relieur qui dore la couverture d'un livre, pour enlever
en frottant l'or superflu.
Il 2» Morceau de linge. Spécialt. Lange pour emmail-
loter un enfant. || P. ext. (Technol.) Débris de toile que
les chiffonniers ramassent, et dont on se sert pour fa-
briquer du papier.
II. Morceau d'étoffe attaché à une hampe, qui, portant
les couleurs, les emblèmes d'une nation, d'un parti, d'un
chef politique ou militaire, sert de signal, de signe de ral-
liement, etc. Prendre des drapeaux à l'ennemi. Soutenir l'hon-
neur du— .Le — du régiment. Battre au — , exécuterlabatlerie
de tambour qui accompagne la remise du drapeau. Être
sous les drapeaux, servir dans l'armée. De quelle noble ardeur
pensez-vous qu'ils se rangent Sous les drapeaux d'un roi long-
temps victorieux? rac. Mithr. m, 1. || Spécialt. Enseigne
d'infanterie (par opposition à l'étendard, enseigne de ca-
valerie). Il P. ext. Le drapeau pris pour signe national. Le
— blanc, le — fleurdelisé, drapeau de la maison de France,
devenu celui de la monarchie française. Le — tricolore
(où se réunissent le blanc, couleur royale, le bleu et le
rouge, couleurs de la ville de Paris), devenu le drapeau
de la nation française. || P. anal. Le — d'un parti. Le —
blanc, emblème monarchique. Le — rouge, emblème révo-
lutionnaire. Rester fidèle à son — . || Le — blanc, qu'on dé-
ploie en guerre, pour indiquer qu'on veut parlementer,
capituler, etc. || Le — noir, qu'on place sur les hôpitaux
d'une ville assiégée, pour que l'assiégeant dirige son feu
de manière à les respecter. — rouge, vert, signal employé
sur les lignes de chemin de fer, de tramway, etc., pour
indiquer que la voie est ou n'est pas libre,
DRAPER [drà-pé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de drap, § 154. || xiii" s. Nus ne puet mètre
aignelin avec laine pour draper, e. boileau, Livre des mest.
I, L, 31.]
I. Vieilli. Convertir (une étoffe de laine) en drap par
le foulage et le lainage. Ceux qui drapaient la laine. Étoffes
drapées, draps, flanelles, molletons, etc. Absolt. Vieilli.
Un drapier drapant, et, substantivt, Un drapant, qui fabrique
le drap (par opposition au drapier qui n'en fait que la
vente).
II. Revêtir de drap. || Spécialt. \ 1. Recouvrir certains
objets de drap noir en signe de deuil. — les tambours.
Des voitures drapées. ^è^oZ^. Vieilli. Porterie deuil. Le roi
drapa pour un an sans regret, st-sim. i, 310. | 2. — les saute-
reaux d'un clavecin, les garnir de petits morceaux de drap.
I 3. Boutons drapés, recouverts de drap. Fig. (Bofan.) Feuille
drapée, recouverte d'un duvet court et serré qui rappelle
le drap.
III. P. ext. Il ±0 Revêtir (un personnage) d'une étoffe
flottante, formant des plis. P. anal. Un acteur qui se drape
dans sa toge. Se — dans son manteau, en cherchant à donner
à son attitude et aux plis de son vêtement une noblesse
sculpturale. Fig. Se — dans sa vertu, en faire étalage. Dra-
pant sa gueuserie avec son arrogance, V. HUGO, Ruy-Blas, i, 2.
Il 2° P. anal. Disposer (une étoffe de tenture) de ma-
nière qu'elle forme des plis harmonieux. — un lambre-
quin, une portière. || P. ext. Garnir d'une tenture disposée
de manière à former des plis harmonieux. — un lit, une
fenêtre.
Il 3° (Technol.) Frotter (la couverture d'un livre que
l'on dore) avec le drapeau. [Syn. serger.)
1. DRAPERIE [drâp'-ri; en vers, drà-pe-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de drap, § 69. || xiic s. De seie porte drape-
rie, Tristan, u, 6, Michel.]
Il 1" Vieilli. Étoffe, vêtement de drap.
Il 2" Étoffe flottante formant des plis. Des draperies lar-
gement exécutées. Il —mouillée, qu'on représente appliquée
sur le corps et transparente comme serait un linge mouillé.
Il 30 Étoffe de tenture disposée de manière à former
des plis harmonieux. Les draperies d'un lit, d'une fenêtre.
II P. anal. Draperies d'une robe de bal, garnitures du cor-
sage, des manches.
2. DRAPERIE [drâp'-ri ; en vers, drà-pe-ri] s. f.
DRAPERIE
— 794 —
DRESSER
[ÉTYM. Dérivé de drapier, §§ 65 et 68. || xiiio s. Quar va
ore en la draperie, huteb. p. 12, Kvessner.]
Il Fabrication, commerce du drap. Être dans la —, fabri-
quer du drap. P. ext. Diriger une — , une fabrique de drap.
3. 'DRAPERIE [drap'-ri; en vers, drà-pe-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de draper, § 69. Mot qui paraît propre à
ST-SIM.]
Il Action de draper, de couvrir de drap noir les voitu-
res, etc., en signe de deuil. Spécialt. Action de porter le
deuil de la cour. || P. ext. Privilège de porter le deuil de
la cour. Laval, profitant de la débandade de la — , avait ob-
tenu du régent de draper, ST-sim. xiv, 402. M. le duo d'Orléans
prostitua la — jusqu'au premier président, ID. xiii, 408.
DRAPIER, *DRAPIÈRE [drà-pyé, -pyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de drap, g 115. || xiiie s. Li drapiers de Pa-
ris, E. BOiLEAU, Livre des mest. II, xxiv, 4.]
I. Celui, celle qui fabrique, qui vend du drap. Spécialt.
Vieilli. — drapant, qui fabrique (par opposition à celui
qui se borne à vendre).
II. P. ext. Il l» S. m. Nom donné au martin-pêcheur,
oiseau dit aussi garde-boutique, parce qu'on croyait que
sa dépouille éloignait par son odeur les teignes, les mites
qui dévorent les draps.
Il 2" S. f. Grosse épingle courte dont les marchands se
servent pour fixer le bord d'une pièce de drap pliée, l'en-
veloppe d'un ballot, etc.
*DRASSE [drâs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes drassus, m. s.
Il Motdû àwALCKENAER, Tabl. des araneides {1800),^. 45.]
Il (Zoologie.) Espèce d'araignée qui vit sous les pier-
res, dans la fente des murs, sous les feuilles, oii elle se
file une sorte de cellule.
DRASTIQUE [dras'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec Spaairtxôç, qui opère. 1| 1741.
coL-DE-viLLARS, Dict. franç.-lat. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Qui purge énergiquement. On remède — , et,
substantivt, Un — .
*DRAVE [dràv'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. draba, m. s. § 13. (cotgr.
traduit draveparspanishcresses, cresson espagnol). || xv'=s.
Lex. bot. p. 11 , Camus. Admis acad. 1762 ; suppr. en 1798.]
Il (Botan.) Plante crucifère, herbacée, dont les variétés
principales croissent dans les Alpes. — vernale ou prin-
tanière, à petites fleurs blanches, dite aussi mignonnette.
*DRAVÉE [drà-vé] et *DRAVIÈRE [drà-vyer] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1369. Tiere a faire draviere,
dans GODEF. | 1611. Dravee, cotgr.]
Il Dialect. (Nord-Est). Mélange de pois, vesces, len-
tilles, etc., qu'on laisse croître en herbe pour le fourrage
des chevaux. [Syn. dragée.)
DRA-WBACK [drô-bâk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. drawback, m. s. § 8. || 1755.
A la reexportation on accordoit un draw-back de 4 schellings,
FORBONNAis, Hist. du covim. des colonies angl. p. 298.
Admis ACAD. 1878.]
Il (Commerce.) Remboursement des droits perçus à
l'entrée sur les matières premières, à la sortie de certains
produits fabriqués.
*DRAYAGE [drè-yaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drayer, § 78. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Action de drayer.
"DRAYER [drè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Êcharner (le cuir tanné) pour lui donner
partout une épaisseur égale.
*DRAYOIRE [drè-ywàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de drayer, § 113. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Couteau à deux poignées pour drayer.
-DRAYURE [drè-yùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de drayer, § 111. || 1755. Drayeure, encycl.]
Il (Technol.) Rognure de cuir enlevée en drayant.
DRÊCHE [drèch'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. On dit aussi drague, plus an-
ciennement draque; drêche semble être pour drache, et il
est difficile de séparer les deux mots. {Cf. lat. du moyen
âge drascus, drasca, drôche ; anc. franc, drasohe, cosse de
légume ; drache au sens de « rafie de l'aisin » dans o. de
serueb, etc.) Il 1410. Lie de farine ou draque, dans godkf.
I 1478. La moitié des dragues de la brasserie, dans DELB. if*;.
I 1752. Dresche, trév. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Résidu de malt qui demeure au fond i
la cuve à brasser après le soutirage du moût de bière.
P. ext. Résidu de la fermentation alcoolique des grain
des pommes de terre.
1. *DRÊGE el *DREIGE [drej'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être doublet de drague;
avec lequel on le confond qqf. || 1584. Défendons aussi r
sage de la drege, sinon pour huystres, dans delu. Rec]
Il (Pêche.) Grand tramail fixé à un bateau et traînai
au fond de la mer, pour la pêche des gros poissons,
2. "DRÈGE [drej'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. dresche, machine à égri
ner, de dreschen, battre au fléau, §§ 6, 498 et 499. || 170
liger. Noue. Mais. rust. dans delb. Rec]
Il CTechnol.) Peigne de fer pour dréger le lin.
*DRÉGER [dré-jé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de drège, § 154. || 1700. liger, JVoMi
Mais. rust. dans delb. Rec.]
Il (Technol.) Peigner (le lin) avec la drège.
*DRÉGEUR [dré-jeur] adj.
[ÉTYM. Dérivé de drège 1, § 112. || 1681. Bateau dreigea
Ordonn. sur la pêche.]
Il (Pêche.) Qui porte un filet dit drège. Bateau — .
* DREIGE. F. drège 1.
"DRELIN [dre-lin] adv.
[ÉTYM. Onomatopée, § 32. || xviio s. F. à l'article.]
Il Exclamation imitant le son d'une sonnette qu'on agit(
Tout comme si je ne sonnais point. Chienne ! coquine ! — ! —
— ! MOL. Mal. im. i, 1. Dans le même sens. — dindls
Substantivt. Les drelins de la sonnette.
•DRENNE [drèn'j5. /.
[ÉTYM. Origine incertaine. Paraît apparenté au milansû
dressa, grive, mais non à l'allem. drossel, angl. throstlt
{Cf. trâle.) buff. écrit draine. || xvic s. Pigeonneaux, drines'
ramiers. Menus de Tonnerre, dans Cabin. hist. ii, 31.]
Il Dialect. Il l» Grosse grive. Lorsqu'on met les petits d
la — dans le nid de la litorne, buff. Litorne.
Il 2° Variété de merle.
'DRESSAGE [drè-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dresser, § 78. || 1791. Lors du dressagi
(du verre), pajot, dans Journal de physique, i, 342.
Il Action de dresser. || Spécialt. (Technol.) Le — dw
meules de carbonisation. Le — d'une glace. Le — d'un verre ii
montre. Le — du fil de fer, du fil de laiton. Le — d'une bam
de fer. Le — d'une haie, d'un espalier. Fig. Le — d'un chevali
d'un chien de chasse. P. ext. Le — d'un domestique.
* DRESSE [drès'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de dresser, § 52. {Cf. drisse.) |j
sens technique.) 1680. richel.]
Il (Technol.) Morceau de cuir mis entre les deux se^
melles d'un soulier, pour le redresser, quand il tourne.
'DRESSÉE [drè-sé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de dresser, § 45. || 1755. encycl»!
Il (Technol.) Botte de fils de cuivre ou de laiton dressés
pour être découpés en épingles, en aiguilles.
'DRESSEMENT [dres'-man ; en vers, drè-se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dresser, § 145. || xiic s. Verge de dreœ'
ment, Psaut. d'Oxf. xliv, 8.]
Il Action de dresser. Le — d'une liste. Spécialt. (Tech-
nol.) Action de dresser le fil de cuivre ou de laiton roulé
en l'étirant (F. dressée.)
DRESSER [drè-sé] V. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'drectiare, tiré de 'drectum, droit,
devenu drecier, drecer, écrit arbitrairement dresser, §§ 386,
406, 297 et 291.]
I. Il lo Mettre droit (en faisant tenir verticalement),
— la tête, n se dressa sur ses étriers. Se — sur la pointe du
pied. Un coq qui se dresse sur ses ergots, et, fig. Se — sur ses
ergots, prendre une attitude provocante. Un chien qui dresM
les oreilles, et, fig. — l'oreille, avoir l'attention éveillée.
Ses cheveux se dressent sur sa tête, fén. Te'l. 18, et, ellipti
Cela fait — les cheveux, excite l'horreur. Chaque mot
mon front fait — mes cheveux, rac. Phêd. iv, 6. Des passagw
qui font — les cheveux à la tête des simples, pasg. Prov. 15.
P. ext. Vieilli. Intransitivt. Les cheveux cependant me dres-
saient à la tête, BOIl. Sat. 3. || — un mât. — un autel. — des
statues à qqn. Il n'appartenait qu'à l'Egypte de — des monuments
pour la postérité, BOSS. Hist. univ. m, 3. — un échafaud. —
une tente. (Technol.) — une meule de carbonisation. {Cf.
dresseur.) || P. anal. Mettre en position. — la table, le coa
DRESSEUR
rt. Vùnlli. — l'argenterie, la vaisselle sur un buffet. {Cf.
essoir.) — un plat, une volaille. — une batterie, mettre des
liions en batterie contre l'ennemi, et, fig. — ses batte-
3s, préparer des moyens efficaces pour vaincre une ré-
lance. — un piège, et, firj. Si cette paix dont vous vous re-
lissez Couvrait contre vos jours quelques pièges dressés, nAC.
//. V, 1. — une embuscade, des embûches, et, fig. Que pour
oir vos biens on dresse un artifice, moi,. Mis. i, 1. — un
an. — la carte du pays. — un tableau statistique. — la minute
un acte. L'acte de leur séparation est dressé chez le notaire,
v liR. 5. Cette bulle est défectueuse dans la manière dont elle
;t dressée, pasg. Prov. 19. Allons vite en — un écrit, mol.
art. III, 7.
Il 2" Amener (un animal) à faire docilement et régu-
|L'rement qqch. Un chien dressé à rapporter le gibier. Le chien
6t né pour le caresser (l'homme), pour se — comme il lui
fait, FÉN. Exist. de Dieu, i, 2. — un cheval. La différence
l'il y a entre enseigner un homme et — un animal, BOSS.
■'lin. de Dieu, v, 5. || P. ext. Des soldats dressés au manie-
ment du fusil, à la manœuvre du canon. Dn domestique dressé
Ï service.
II. Rendre droit (en alignant, nivelant, etc.). — un
rdeau, une allée, une bordure. — une pièce de bois, une
Serre, l'équarrir, l'aplanir. — du fU de fer, du fil de laiton
roulé), pour le découper en épingles, en aiguilles. {Cf.
Iressée.) — les aiguilles, les redresser au marteau lors-
ii'elles ont été recuites. — une glace, la niveler avant de
i polir. — un verre de montre, en rogner les bords. — le
ol, le pavé, le mettre de niveau. — une haie, un espalier,
' mper les branches qui s'écartent. (Typogr.) — les lignes,
l's aligner sur la galée à mesure qu'elles sortent du com-
io>leur. — un livre (à la reliure), le battre pour qu'il ait
aie épaisseur uniforme. — un chapeau, donner la forme
lu feutre. Vieilli. — le linge, l'empeser et le repasser.
III. Diriger. || Au sens général. Vieilli. Dressons notre
iromenade, ma fille, vers cette belle grotte, MOL. Am. magnif.
n, 1. Je trouvais cent lorgnettes dressées contre ma figure,
lONTESQ. Lett.pers. 30. || Spécialt. (Marine.) — la barre.
- sa route vers un point. || (Chasse.) — la voie. ] 1. Lancer
sur la voie quelques chiens déjà découplés, pour que les
phiens frais s'y engagent à leur suite. | 2. Retrouver ou
'le pas perdre la voie. Intransitivt. Un chien qui dresse,
iui suit la voie sans s'écarter. — par les fuites (en parlant
lu gibier), fuir droit devant lui.
* DRESSEUR, EUSE [drô-seur, -seuz'] s. m. et f.
Ii;tym. Dérivé de dresser, § 112. || xV-xvi'^ s. Moqueurs,
Iresseurs, abuseurs, R. DE collerye, Rond. 29.]
|[ Celui, celle qui dresse. || (Technol.) — de meules, celui
ijui met le bois en pyramide pour en faire du charbon. —
le pavés, celui qui met les pavés de niveau, en les enfon-
çant avec la hie. — de gants, celui qui ouvre et aplanit les
)eaux apprêtées pour la ganterie. Vieilli et dialect. Dres-
seuse de linge, repasseuse. || — de chiens, n en usa (envers
11' prince de Carignan) comme les dresseurs de chiens, ST-
r^iM. VI, 395.
DRESSOIR [drè-swàr] s. m.
[ktym. Dérivé de dresser, g 113. jj 1285. Drechor, dans
GODEF. dreceur. Admis acad. 1878.]
Il Ce qui sert à dresser.
I. Étagère sur laquelle on dispose les objets qui ser-
vent pour la table.
II. (Technol.) 1 1. Longue planche dont le jardinier
se sert pour border le terreau sur les couches. | 2. Danc
pour dresser des échalas. | 3. Tuyau de fer creux pour
redresser les dents des cardes. | 4. Instrument de treilla-
geur pour redresser et tendre le fil de fer. | 5. Instrument
pour étendre la feuille de tain lorsqu'on étame une glace.
' 6. Instrument pour unir, dresser la pierre à graver, pour
polir le diamant.
*DRET, DRETTE [drè, dret']. F. droit.
1. DRILLE [drîy'] s. f.
[ÉTYM. Peut-être d'origine celtique {cf. moyen kym-
rique dryU, lambeau), § 3. || 1507. Il ne vous fault driUe, n.
DE LA CHESN. Condamn. de Bancquet, 340. Admis ac-vd.
1762.]
Il (Technol.) Lambeau de chiffon qui sert pour la fa-
brication du papier. (Ne s'emploie guère qu'au pluriel.)
2. * DRILLE [drïy'] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. {Cf. provenç. mod. droul,
drui, m. s. rapproché à tort du grec ôpGî, chêne.) nicot
- 795 - DROGUE
appelle drylle le gland du chêne pédoncule. || (Au sens
actuel.) 1690. furet.]
Il Dialect. Chêne à larges feuilles, à glands sessiles.
3. DRILLE [drîy'] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. On a proposé le haut allem.
drigil, serviteur ; mais le mot driUe paraît trop récent en
franc, pour qu'on puisse le rattacher sûrement au haut
allem. || xyii" s. V. à l'article. Admis acad. 1694.]
Il 1° Anciennt. Soudard. Un picoreur, un maître —, scarr.
Virg. trav. 12. Des haltes froides n'y étaient plus que pour
des drilles, st-sim. vi, 159.
Il 2o Très famil. Fig. Camarade. Dn bon — . Un Joyeux — .
On vous sangla le pauvre — , la f. Fab. xi, 3.
4. * DRILLE [drîy'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. drillen, percer en tournant,
forer, §§ 6, 498 et 499. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Trépan ou porte-foret.
"DRILLER [dri-yé] v. intr.
[ÉTYM. Origine inconnue : le rapport avec l'allem. dril-
len et l'angl. to drill, percer, est fort douteux. || xvi<! s.
V. à l'article. Admis acad. 1718 (au sens 2°) ; suppr. en
1835.]
Il Vieilli. Il ±0 Briller. Comme le fer dans la fournaise...
Drille et flamboie étincelant, R. belleau, Pierres 'préc. Dia-
mant.
Il 2" Courir. Au trot je drille comme un cheval, m. de st-
GELAis, dans godef. driller. Cependant le cordonnier drille,
BERTHOD, Paris burlesque, p. 208, Jacob. Il n'y a rien tel
qu'un petit Basque pour — , trév. 1771.
"DRILLEUX, EUSE [dri-yeû, -yeuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de drille 1, § 116. || 1583. Un manteau tout
drilleux, f. bretin, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Qui est en haillons.
*DRILLIER [dri-yé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drille 1, § 115. || 1723. savary, Dict.
du comm.]
Il Vieilli. Chiffonnier.
* DRIN [drin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe drinn, m. s. §22. || Néolog.]
Il Grande graminée des déserts d'Afrique , employée
pour la corderie et la sparterie.
DRISSE [drïs'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. drizza, m. s. subst. verbal
de drizzare, dresser, § 12. || 1671. Les drisses servent aux
fins de hinser ou d'amener les voiles. Us et coût, de la mer,
dans DELB. Rec. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Cordage pour hisser une voile, une vergue,
un pavillon, etc.
*DRIVONNETTE [dri-vô-net']. F. dérivette.
DROGMAN [drôg'-man], et, vieilli, DRAGOMAN [drà-
gù-man], *DROGOMAN [drô-gô-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. dragomano, qui est le bas
grec Spayoûfiavoî, m. s. lequel est l'arabe tardjouman, in-
terprète, §§ 12, 5 et 22. {Cf. trucheman.) || 1564. « Drogue-
man » aux Italiens est ce que communément nous disons « tru-
cheman », J. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Il Interprète officiel entre les Orientaux et les étrangers.
Le premier drogman de l'ambassade de France à Constantinople.
P. appos. Un élève drogman.
*DROGMANAT [drùg'-mà-nà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drogman, § 254. || Néolog.]
Il Fonction, charge de drogman.
DROGUE [drôg'] S. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être à
l'anglo-saxon dryge, holland. droog, chose sèche. (C/l dro-
guerie 2.) Il xiv"^ s. Dissoudre et distiller Tes drogues, Nat. à
l'alch. 38.]
Il 1° Ingrédient employé en chimie, en pharmacie, en
teinture, dans l'économie domestique. || P. ext. Anciennt.
Épices. On farcissait ses viandes de drogues odoriférantes,
MONTAIGNE, I, 55. 11 faut l'assaisonner de drogues qui la dé-
guisent, J.-J. Rouss. Ém. 2. Il Spécialt. Ingrédient entrant
dans la composition d'un remède. Certaine — que l'on ap-
pelle du vin amétile (pour vin émétique, c'est un paysan qui
parle), mol. Méd. m. l. m, 2. | P. ext. En mauvaise part.
Remède. || Fig. il débite bien sa —, c'est un charlatan.
Il 2" Fig. Très famil. Ce qui est mauvais à prendre. Faire
manger, faire boire à qqn de la — . || /*. ext. Ce qui est de
mauvaise qualité. Cette étoffe est de la — . | Ironiqt. VoUà
de belles drogues que des jeunes gens, pour les aimer, mol. Av.
DROGUER
— 796 —
DROIT
II, 5. Il Spécialt. \ 1. Vieille ferraille. | 2. L'ajonc que pro-
duisent les terres stériles. | 3. Morceau de bois fourchu
que le perdant doit mettre sur son nez, dans un jeu de
cartes en usage chez les matelots, les soldats. P. ext.
Nom donné à ce jeu.
DROGUER [drù-ghé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de drogue, § 154. || 161i. cotgr.]
I. V. tr. Il 1° Traiter (un malade) en lui faisant prendre
beaucoup de drogues. Un médecin qui drogue ses malades.
Il P. ext. — une maladie. Plus on drogue ce mal, et tant plus
il s'empire, Régnier, Sat. 15.
Il 2fi P. ext. Rendre de mauvaise qualité , frelater. —
Je vin.
II. F. intr. \\ 1° (T. de jeu de cartes.) Garder la dro-
gue sur le nez jusqu'à ce qu'on gagne.
Il 2» Fiçi. Famil. S'ennuyer à attendre qqn. n m'a fait
— une heure.
1. DROGUERIE [drôg'-ri ; en vers , dro-ghe-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de drogue, § 69. || 1462. Plusieurs drogue-
ries, receptes de médecine, dans godef. Admis acad. 1762.]
Il Commerce des drogues, ingrédients employés en chi-
mie, pharmacie, teinture, etc. || P. ext. Les ingrédients
qui sont l'objet de ce commerce. Vendre de la — . | La bou-
tique où l'on fait ce commerce.
2. 'DROGUERIE [drôg'-ri; en vers, drô-ghe-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du holland. droogen, sécher. {Cf. droog
haring, hareng saur), §§ 10 et 69. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) Vieilli. Poche, préparation des harengs
et autres poissons qu'on saure. {Cf. drogueurS.)
DROGUET [drô-ghè] S. m.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de drogue, parce que le dro-
guet était une étoffe de bas prix, § 133. || 1555. Trois aunes
de droguet, gouberville, Journ. dans delb. Rec]
Il 1° Anciennt. Petit drap, serge de laine, ou moitié fil
et moitié laine. Dne jupe de — . Un habit de — enrichi de bro-
derie par le caprice d'un seigneur, furet. Rom. bourg, i,
120. Il Fig. C'est du —, cela n'a pas grande valeur.
Il 2° De nos jours. Étoffe de laine, de fil et de laine,
de laine et de soie , de soie , semée d'un dessin broché
qui n'est pas tissé dans le fond de l'étoffe.
*DROGUETIER[drôg'-tyé; en vers, drô-ghe-...] ^. ??i.
[ÉTYM. Dérivé de droguet, § 115. || 1718. Sergers, tisse-
rands, droguetiers, Lett. pat. dans littré, Suppl.]
Il Vieilli. Fabricant de droguet.
1. *DROGUEUR [drù-gheur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drogue, § 112. || xyi^ s. Les boutiques
des drogueurs, rab. i, 24.]
Il Vieilli. Droguiste.
2. *DROGUEUR [drô-gheur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de droguer, § 112. || 1642. OUD.]
Il Famil. Médecin qui drogue ses malades.
3. *DROGUEUR [drô-ghéur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du holland. droogen, sécher, §§ 10 et 112.
{Cf. droguerie 2.) || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Vieilli. Pêcheur de hareng. || Bateau pour
la pêche du hareng.
DROGUIER [drô-ghyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drogue, § 115. || 1608. Ce cabinet et dro-
fluier qu'elle a faict dresser au dict Stutgart, j. foillet, dans
DELB. Rec. Admis acad. 1718.]
Il Vieilli. Boîte pour serrer les drogues (pharmaceuti-
ques). Il Collection d'échantillons de drogues pharma-
ceutiques, classés par ordre méthodique.
DROGUISTE [dro-ghisf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de drogue, § 265. || 1549. Apothicaires et
autres droguistes, J. meignan, dans delb. Rec.]
Il Marchand de drogues. P. appos. Un épicier — . Mar-
chand — .
1. DROIT, DROITE [drwà, drwât'] adj. adv. et s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *drëctum (pour directum), m. s. de-
venu dreit, droit, §§ 315, 386 et 291. la f. emploie à la rime
dret pour droit, comme étret pour étroit : cet emploi est
tout à fait isolé. Au sens I, 3», droit a remplacé l'anc.
franc, destre. {Cf dextre.)]
I. Adj. Il lo Qui, d'un bout à l'autre, est sans dévia-
tion. Se tenir le corps — . Te voilà sur tes pieds — comme
une statue, rac. Plaid, m, 3. Avoir le corps —, la taUle droite.
Etre — comme un jonc, comme un cierge. Pour savoir si la belle
est droite ou de travers, Faites la visiter avant par des experts,
regnard, Bal, se. 7. De taUle haute et drète, la f. Contes,
Cas de conscience. — comme un l, et, ironiqt, très fam
— comme mon bras quand je me mouche, comme la jambe d'
chien. | P. ext. Se tenir — , debout. Muscle — , qui suit u
direction verticale. || (Géom.) En parlant d'une ligne qu'i
suppose indéfinie. La ligne droite, ligne la plus coui
qu'on puisse mener d'un point à un autre. Une ligne droi
et, ellipt, s. f. Une droite. Un angle — , formé de deux dr^
tes perpendiculaires l'une à l'autre, et, ellipt, s. m.
somme des angles d'un triangle est égale à deux droits. P. fiijj
Prisme — , dont les arêtes sont perpendiculaires aux de
bases. Cylindre — , cône — , dont l'axe est perpendiculai!
à la base. Ascension droite d'un astre, distance du mél!
dien de l'astre au méridien d'origine.
Il 2° Qui va d'un point à un autre sans déviation,
chemin conduit en droite ligne à la ville, et, fig. La droite Ugg
la ligne directe en matière de parenté. U descend en drol'
ligne du chef de la maison de Bourbon. Des enfants qui pnii
sent hériter de vous en droite ligne, regnard, Le'gat. uni'
V, 8. Le — fU, et, toc. adv. De — fil. {V. fil.) || Un coup
(en escrime), sans dégagement. Mettre la barre droite, da
la direction de la quille du navire. || Fig. \ 1. Qui su
sans s'en écarter, la règle que trace le devoir. Le — ds
min, la droite voie. P. ext. Une volonté droite, un cœur •
Toute conscience n'est pas droite, bourd. Fausse consc.
(Jéhu n'a) Ni le cœur assez — , ni les mains assez pures, ra
Ath. III, 6. Un homme simple et — . | P. anal. Monnaie droi
de poids, qui a le titre prescrit par la loi. | 2. Qui ne s'
carte pas de la vérité. La droite raison. Un homme qui a
sens — . Un esprit — .
Il 3o P. ext. Droit (par opposition à gauche). Qui est<
côté opposé à celui oîi se trouve la pointe du cœur,
côté — du corps, l'œil — , l'oreille droite, le poumon — , eU
le côté, l'œil, l'oreille, le poumon, etc., qui se trouvée
côté droit. Le bras — , la main droite. Ne pas savoir disting
sa main droite d'avec sa main gauche, et, fig. ne rien savoi
Ellipt. Montrevel plaisait merveilleusement au roi, sans ara
jamais su distinguer sa droite d'avec sa gauche, ST-Sim.
390. Fig. Être le bras — de qqn, son auxiliaire indispen»
ble. Il Loc. biblique. Que la main gauche ignore ce que dogi
la droite, que la charité soit faite sans ostentation. | Elit
Poét. Ce Romain a brûlé sa droite triomphante, du ryer, ,
vola, V, 4. Que nul de ceux qui vous haïssent n'échap^
votre droite, Saci, Bible, Ps. xx, 9. Dieu fit de ce princ
ouvrage de sa droite, ST-siM. xi, 211. | Être à la droite de i
du côté de sa main droite. Placer qqn à sa droite, pour
faire honneur. Tourner à droite, du côté où on a la
droite. En parlant de soldats en marche. Faire un mo^
ment à droite, et, ellipt, s. m. Un à droite. A droite et à (
che, de tous côtés. ] P. anal. Le côté — d'un objet, celui i
par rapport à la face, à la partie antérieure de l'obje
la même place que le côté droit par rapport à la facfl
l'homme. Au côté — , et, ellipt, vieilli, A — . L'un à —, l'a
à gauche, boil. Sat. A. Spécialt. L'aile droite, et, ellipt,^
droite d'une armée, la partie qui est à droite du front de l'ai'
mée. La rive droite d'un cours d'eau, qui est à droite en desceii
dant le courant. Le centre — d'une assemblée, les membre
du centre les plus rapprochés de la droite. Ellipt. La dra^
la partie de l'assemblée qui siège à droite du présider
celle qui compose habituellement le parti conservateoi
Il 4° (Par opposition à revers.) Le côté — d'une médaflU
celui qui porte la figure. Substantivt, Le — d'une médaiÙi
II. Adv. En droite ligne. La volatile... — au logis s'a
retourna, la f. Fab. ix, 2. Chez le marchand tout — il s'*
alla, iD. ibid. viii, 18. Marcher — à l'ennemi. Absolt. MU
cher — . Ne peux-tu marcher — ? ia f. Fab. xii, 10. || Fi$
I 1. Aller — au but, au fait, aborder le sujet sans prendf
de détours. | 2. Aller — , marcher — , sans s'écarter de 1
règle. Nous avons un chef avec lequel il faut marcher — . || B
coup qui va — au cœur. || Fig. (Eloquence) qui ne flatte pa
les oreUles, mais qui porte des coups — au cœur, lioss. S
Paul. Il Fig. Sans s'écarter de la vérité. Juger, penser —
III. S. m. La ligne droite. Tenir le — . Promener un cha
val par le — . Placer une chose au — d'une autre, de niveSJ
avec elle, ou dans sa direction. || Fig. (T. jurid.) En -
soi, chacun en ce qui a trait directement à lui, en ce qn
le concerne.
2. DROIT [drwà] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. "drèctum, adj. employé substantif
vement, qui a remplacé d'abord le lat. class. rectum, pui»
\Ms,m.s. §§315, 386 et 291.]
DROIT
— 797 —
DROITURE
I. Il 1" Pouvoir d'exiger qu'on nous rende ce qui nous
t dû. Chacun a le — de défendre son bien, paSG. Prov. 7.
: sur lui de véritables droits, rac. Pkêd. il, 2. Les droits de
s aïeux, que Rome a consacrés, ID. Brit. iv, 2. Un particu-
li- n'a pas — sur la vie d'un autre, pasg. Prov. 14. Le père
it en — de punir ses enfants, 1<'ÉN. Tél. 8. Chaque famille se
ut en — de se faire justice, ID. i/jid. 23. La seconde (part),
ar —, me doit échoir encor, la f. Fab. i, 6. En vertu de quel
de quel — ? Viei/ii. A quel — ? corn. Théod. v, 5. Ils
luIront — par là de me persécuter, mol. Tart. 2'^ placet.
. adv. De —, de plein — , par le fait seul de la loi. Cet
éritage lui revient de — . L'héritage échut à qui de — , à qui
(levait échoir de droit. Ce que de — (ce qui est selon
Imiti, formule employée dans les décisions judiciai-
. Revendiquer, soutenir son — . Contester, reconnaitre le —
iqn. La force prime le — , maxime qui consacre le règne
i force. Le — est de son côté. Le bon — , que qqn s'at-
ne justement. Le mauvais —, que qqn s'attribue injus-
HMit. Ce qu'un juge prend d'une des parties qui a mauvais
. PASC. Prov. 8. La raison, mon bon — , l'équité, mol. Mis.
. 1. Donner — à qqn. Faire — à qqn, décider qu'il a le droit.
:st-ce là faire — ? Est-ce là comme on juge? rag. Plaid. l,
. . y. ex t. Faire — à la demande, à la réclamation de qqn. La
[uestion de — (dans un procès), la question de savoir ce
' prescrit le droit dans telle circonstance (par oppo-
n à la question de fait, de savoir si la circonstance s'est
iroduite). On examine deux questions, l'une de fait, l'autre de
—, PASC. Prov. 1. Il Fig. Raison d'être de qqch. Soupçon-
lant à bon — le compère, la f. Fab. x, 5. A bon — votre
gloire en tous lieux est semée, rac. Phèd. il, 2. Oui, vous
pouvez tout dire : Vous en êtes en — , MOL. Mis. v, 4. Sa pré-
feence toujours a — de vous charmer, GORN. Poly. v, 3. A tort
bu à —, avec ou sans raison fondée.
2<^ Spéciall. Les droits naturels, qui sont fondés sur la
naturelle. La déclaration des droits de l'homme, exposé
ilroits que l'homme tient de la nature et que la so-
■ doit garantir à tout citoyen. || Le — divin, considéré
uwiiime établi par Dieu. Spëcialt. Droit par lequel les rois
tiennent leur autorité de Dieu, et non de la volonté du
peuple. La monarchie de — divin, dite aussi monarchie légi-
time. Les droits politiques, civiques, par lesquels le citoyen
participe à la vie publique. Les droits civils, qui sauve-
gardent les intérêts privés. Les hommes en ont encore (des
lois) dans le rapport que tous les citoyens ont entre eux, et
c'est le — civil , montesq. Espr. des lois, i , 3. Le — de
propriété. Le — de chasse, de pêche. Les droits régaliens ou
royaux, attachés à la souveraineté, tels que le droit de
igrâce, le droit d'anoblir, le droit de battre monnaie, etc.
JDroits féodaux, du seigneur sur son vassal. Spécialt. — du
|seigneur, droit qu'aurait eu le seigneur sur la première nuit
[de noces de la femme de son vassal. Le — d'aînesse, don-
nant à l'aîné un avantage dans la succession. L'injuste —
d'ainesse, si défavorable à la propagation, montesq. Lctt.
pers. 120. Fig. L'invention des arts étant un — d'aînesse (les
anciens étant nos aînés dans l'invention des arts), la f.
Fab. m, 1. || Le — de haute et basse justice. Le — de glaive,
droit de condamner à la peine capitale. Il a sur nous un —
et de mort et de vie, cORN. llor. v, 2. jj Le — de citoyen. Celui
qui perd la liberté ou le — de citoyen, noss. Coiin. de Dieu,
IV, 11. — de cité, de bourgeoisie. La plupart de ces peuples ne
s'étaient pas d'2ibord fort souciés du — de bourgeoisie, chez
les Romains, montesq. Rom. 9. || P. ext. Pouvoir de faire
ce qu'on veut. Ce — , vous le savez, c'est le — du plus fort,
LA F. Fab. I, 6. Rome est dessous vos lois par le — de la
guerre, corn. Cinna, ii, 1. Et par — de conquête et par — de
naissance, volt. Henriade, 1. De là vient le — de l'épée, pasg.
Pens. VI, 7 bis. Le — de l'épée, Justifiant César, a condamné
Pompée, corn. Pomp. i, 1. || Fig. Influence légitime des
liens d'affection. Les droits du sang, de la nature. La nature
en tout temps garde ses premiers droits, corn. Uor. m, 4. Les
droits de l'amitié, de l'affection. Vous ne savez pas ce que c'est
qu'une femme. Vous ignorez quels droits elle a sur toute l'âme,
CORN. Pobj. i, 1.
Il 3" P. ext. Redevance qu'un État, une ville, un par-
ticulier a le droit de toucher. — d'enregistrement. — de
mutation. Double — , qu'on doit payer faute de déclaration
dans un certain délai. — de douane. — d'octroi, perçu par
la ville sur l'entrée de certains objets. Les droits réunis,
ancien nom des contributions indirectes. — d'ancrage, de
quai, que paie un navire qui jette l'ancre dans un port.
Loc. prov. Où 11 n'y a rien, le roi perd ses droits. — d'avis,
que touchait un tiers entremis dans l'achat d'une charge.
Pour le — d'avis il demandait 26,000 livres, ST-SIM. I, 103.
— d'auteur, que touche l'auteur d'un livre sur la vente de
son ouvrage, l'auteur d'une pièce, d'une composition
musicale, sur la représentation de son œuvre. Le — des
pauvres, que touche l'administration de l'assistance pu-
blique sur les représentations théâtrales, concerts, etc.
— de présence, que touchent les membres d'une compa-
gnie, d'une société, lorsqu'ils assistent aux séances. ||
Fig. Sur tous ses compagnons Atropos et Neptune Recueillirent
leur —, LA F. Fab. vu, 14. Avant que de payer le — à la na-
ture (avant de mourir), corn. Poés. div. 3. || P. ext. (Vé-
nerie.) — des chiens, ce qu'on leur donne en curée.
II. L'ensemble des lois qui déterminent ce que cha-
cun, selon sa condition, peut légitimement faire (ou ne
pas faire), exiger d'un autre.
Il 1" — naturel, primitif (par opposition au — positif),,
règles d'action que l'homme trouve dans sa nature d'être
raisonnable et libre. Dans le même sens. Les hommes ont
des lois dans le rapport que ces peuples ont entre eux, et c'est
le — des gens, montesq. Espr. des lois, i, 3. Absoïl. Le —
n'est autre chose que la raison même, et la raison la plus cer-
taine, puisque c'est la raison reconnue par le consentement des
hommes, uoss. 5^ Avert. Le — étroit, strict, rigoureux.
Il 2" Le — positif, la législation d'un pays qui détermine
ce qui est dû à chaque citoyen, ce qu'il peut légalement
faire ou exiger. Les lois fondamentales changent, le — a ses
époques, pasg. Pens. m, 8. S'en rapporter à — , à la déci-
sion des tribunaux. Le — civil ou — privé, qui règle les
rapports des particuliers entre eux. Le — politique ou
— public, dit aussi — constitutionnel, qui règle la cons-
titution politique de l'État, l'organisation des pouvoirs
publics, les rapports de ceux qui gouvernent avec les
citoyens. Le — administratif, qui règle les institutions ad-
ministratives et les rapports de l'administration avec les
particuliers. Le — commercial, qui régit les opérations
des commerçants. Le — criminel ou pénal, qui détermine
les infractions et les peines. Crime, délit de — commun, in-
fraction aux lois ordinaires (par opposition au crime ou
délit qui pourrait relever du code militaire, commercial,
se rattacher à la politique, etc.). Le — public, international,
dit aussi — des gens, qui règle les rapports des États en-
tre eux, et ceux des membres d'un État avec les membres
des autres États. || Le — romain, qui a régi la république
romaine ou l'empire romain. Le — féodal, l'ensemble des
règles qui fixaient les rapports du seigneur, soit avec son
suzerain, soitavec ses vassaux. Le — coutumier, l'ensemble
des coutumes qui régissaient certaines provinces où ne
régnait pas le droit romain, dit — écrit. Le — coutumier
regardé parmi nous comme contenant une espèce d'opposition
avec le — romain, de sorte que ces deux droits divisent les
territoires, montesq. Espr. des lois, xxvin, 45. Le — an-
cien, le droit français antérieur à 1789. Le — nouveau, pos-
térieur aux codes du premier empire. Le — intermédiaire,
postérieur à 1789 et antérieur aux codes du premier em-
pire. Le — canonique ou — canon, l'ensemble des lois de
l'Église. Il P. ext. La science, l'étude du — . Le — comparé,
étude des diverses législations , comparées entre elles.
Étudier le — , et, vieilli, en — . Un étudiant en — . Faire son — .
DROITEMENT [drwât'-man; en vers, drwà-te-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de droite et ment, § 724. || xii^ s. En Nor-
mendie vint a Roem dreitement, wage, Rou, ii, 2914.]
Il D'une manière droite. Se conduire, agir — . L'homme
juge —, Boss. Conn. de Dieu, iv, 5.
' DROITEUR [drwà-teur] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de droit, § 110. On écrit à tort droiteure.
[Cf. plateur.) || xv« s. Tenir (une barque) en droiteur, j. de
wavrin, dans godef.]
Il Vieilli et dialect. État de ce qui se tient droit. {Cf.
droiture.) Spécialt. (Technol.) Dressant d'une mine de
houille.
DROITIER, 1ÈRE [drwà-tyé, -tyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de droite, § 115. [Cf. destrier.) || (Au sens
actuel.) xvie s. Gauchier et droitier, dans gox)F.f. Suppl.]
Il Qui se sert mieux de la main droite que de la gauche.
DROITURE [drwà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *drêctura (class. directura), ??i. s. de-
veim dreiture, droiture, g§ 343, 386 et 291.]
DROITURIER
798 —
DROUILLET
I. Vieilli. Direction en droite ligne. Naviguer en — . Pour
me mener en — à Venise, volt. Cand. 19. Fig. Les espé-
rances de négocier en — avec les Persans, volt. Hist. de
Riissie, II, 12. Il Specialt. (Teciinol.) Taille de graveur
allongée, raide, sans souplesse.
II. Fig. Il 1° Qualité de l'âme qui ne s'écarte pas de
la règle, du devoir. La — du cœur. Avoir de la — .
Il 2° Peu usité. Qualité de l'esprit qui ne s'écarte pas
de la vérité. {Syn. rectitude.) La — de l'esprit, du jugement.
*DROITURIER, lÈRE [drwà-tu-ryé, -ryér] adj.
[ÉTYM. Dérivé de droiture, § 115. || xiio s. Por Deu le drei-
turier, Couronn. de Louis, 345. Admis .\cad. 1694 ; suppr.
en 1740.]
Il Vieilli. Droit. La voie battue et droiturière, Montaigne,
II, 12. Fig. Qui a de la droiture. Un grand personnage (Ta-
cite) — et courageux, Montaigne, m, 8.
DROLATIQUE [drô-là-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de drôle, §§ 65 et 229. Mot du xvi= s. re-
pris de nos jours par h. de balzac dans ses Contes dro-
latiques (1832), et admis acad. 1878. || 1611. cotgr.]
Il Qui donne dans la drôlerie. Chanson, conte — .
DRÔLE, DRÔLESSE [drôl, drô-les'] s. m. et f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Signifie « garçon, fille »,
dans beaucoup de dialectes, ce qui rend douteux le rap-
prochement avec l'allem. droUig, « plaisant ». |1 1584. DroUe,
BOUCHET, Serées, préf.]
Il lo S. m. Plaisant coquin. Le — a si bien fait par son
humeur plaisante, scarr. D. Japhet, i, 1. C'était un — intri-
gant, de beaucoup d'esprit, ST-SIM. in, 201. Et le — eut lapé
le tout en un moment, la f. Fab. i, 18. Vieilli. Faire de son
— , faire le coquin (avec les femmes). J'ai ouï dire... que vous
faisiez de votre — avec les plus galantes, mol. Scap. i, 4. ||
Adjectivt. Qui a qqch de singulier et de plaisant. Vous
êtes tout à fait — comme cela, mol. B. gent. m, 2. Cela est
plaisant, oui, ce mot de mariage ; il n'y a rien de plus — pour
les jeunes filles, m. Mal. im. i, 5. Faire une — de figure.
C'est un — de corps, un — d'homme. Vous avez une — d'idée.
Il 2° S. m. et f. Coquin, coquine méprisable. C'est un
— , un mauvais — . Vous êtes un — . Une méchante drôlesse.
Specialt. Une drôlesse, femme de mœurs déréglées. Il fré-
quente des drôlesses.
DRÔLEMENT [drôl-man; en vers, drô-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de drôle, employé adjectivt, et ment,
§ 724. Il 1680. RicHEL. Admis acad. 1718.]
Il D'une manière drôle, n est — accoutré.
DRÔLERIE [drôl-ri ; en vers, drô-le-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de drôle, § 69. || 1584. Drollerie, bouciiet,
Serées, préf.]
Il Chose drôle (parole, action, œuvre). Dire des drôle-
ries. Me ferez-vous voir votre petite — ? MOL. B. gent. i, 2.
DROMADAIRE [drù-mà-der] s. m.
[ÉTYM. Pour dromedaire (seule forme donnée par cotgr.) ,
emprunté du lat. dromedarius, mot dérivé du grec 5po[Adcî,
d6oî, m. s. proprt, « coureur ». || xii" s. Sist en un corant
dromadaire, Thèbes, dans delb. Rec.\
Il Chameau aune seule bosse.
*DROMAS [drô-mâs'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dromas, m. s.
(grec Spoixâç, coureur). On trouve qqf la forme francisée
drome. || Néolog.]
\\ (Zoologie.) Espèce d'échassier de l'Inde et des côtes
de l'Afrique orientale.
1. DROME [drôm'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || (Au sens 2".) 1755. encycl.
Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) || 1° (Marine.) Réunion de pièces de bois.
Il Specialt. I 1. Réunion des mâts de rechange, vergues,
espacés sur le pont d'un navire entre les deux mâts de
l'avant. | 2. Réunion des chaloupes des bâtiments non
armés dans un arsenal de marine.
Il 2" (Charpent.) Maîtresse poutre qui réunit les pièces
de la charpente d'un marteau de forge.
Il 3» (Pèche.) Gros cordage qui réunit des filets et tient
la bouée. [Syn. orin.)
2. * DROME [drôm']. F. dromas.
*DROMIE [drô-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dromia (fa-
BRicius), m. s. Il 1802. latreille, Hist. nat. des insectes,
V, 382.]
Il (Zoologie.) Grustacé qu'on rencontre d'ordinaire cou-
vert d'épongés, qu'il tient avec les pieds de derrière, e
dont il se fait comme un bouclier.
*DROMOMÈTRE [drô-mô-metr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec 5pô[jio<;, course, et [xsTpov
mesure, § 278. || Néolog.]
Il (Technol.) Instrument de poche servant à contrôle;
les indications du dromoscope.
*DROMOSGOPE [drô-mos'-kop'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec 5pô[j.oç, course, et «mft
-keTv, examiner, § 278. || Néolog.]
Il (Technol.) Instrument , signal donnant à distance li
mesure de la marche d'un véhicule.
"DROMOSCOPIQUE [drô-môs'-kô-pïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le grec Spô[xoî, course, et •s-x.otzïW
examiner, § 278. || Néolog.]
Il Qui sert à régler la marche d'un coureur. Specialt.
Secteur — de la règle rhombée.
*DRONGO [dron-gô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du malgache, § 29. || 1760. Les habitam
de Madagascar l'appellent drongo. brisson, Ornithol. il, 31,]
Il (Zoologie.) Passereau d'Afrique, de l'Inde, del'Océa-
nie, dit aussi roi des corbeaux.
*DRONTE [drônf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de la langue indigène de l'île Mau-
rice, § 29. Il 1663. Dronte, autrement appelé par les BoUan>
dais dod-aers, thévenot, Relat. de div. voy. Bontekoe, i, 5.]
Il (Zoologie.) Grand oiseau brévipenne, des îles Mau-
rice et de la Réunion, dont l'espèce est éteinte.
"DROP [drop'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. drop, m. s. § 8. || Néolog^
Il (Marine.) Grue volante pour le chargement des navires.
* DROPAX [drô-pâks'] et, vieilli, * DROP ACE [dro-pâs
s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dropax, grec ôpÛTra^, m. s.
Il xvie s. Dropace, rab. v, 21. Admis acad. 1762 ; suppr.
en 1798.]
Il (Médec.) Emplâtre de poix, dit vulgairement calotti
dont on couvre la tcte pour enlever les cheveux.
*DROSCHKI [droch'-ki] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du russe drojki, m. s. mot venu_
l'intermédiaire de l'allemand, comme le montre la noi
lion sch, § 20. \\Néolog.]
Il Voiture basse, découverte, à quatre roues, condu]
à grandes guides.
■^DROSÉRA [dro-zé-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes drosera, m
du grec Spoaepâ, « couvert de rosée ». Sur le genre,
§551. Il 1804. ENCYCL. MÉTH.]
Il (Botan.) Nom scientifique du rossolis.
"DROSOMÈTRE [drô-zô-mètr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec Spôo-oç, rosée, et îJ-étp
mesure, § 278. || 1816. encycl. méth.]
Il (Physique.) Instrument servant à mesurer laquanlii
de rosée.
* DROSSE [dros'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. trozza, ainsi défini en 164"2
par ouD. : « Balles de bois à travers lesquelles l'on fait cou-
ler des cordages ; racques ou raccages. » Le changement
irrégulier du t en d et l'extension du sens proviennent
peut-être d'une confusion avec drisse. || 1643. Drosse,
FOURNiER, Hydrogr. dans jal, Gloss. naut.]
Il (Marine.) Anciennt. Racage. (7. ce mot.)\\ P. ext.
Cordage. Sjiécialt. — deracage. — de gouvernail, cordage
fort (qqf en cuir tressé) qui, tournant avec la roue du
gouvernail sur laquelle il est enroulé, et fixé par les deux
extrémités à la barre , sert à manœuvrer le gouvernail.
I Absolt. Brague de canon.
* DROSSER [drô-sé] v. tr.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de drosse, § 145. || 1777. lescal-
LiER, Vocab. des termes de mar.]
Il (Marine.) Entraîner vers la côte. Le courant drosse le
navire.
"DROUE [drou] S.f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xiic-xiii" s. Desus le biau
furment sema Garzerie e droe e neelle, guill. le clerc, Be-
sant, 1592.]
Il Dialect. Ivraie.
"DROUILLET [drou-yè] S. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. Il 1769. duhamel du monceau,
Pèches, m, 114.]
DROUILLETTE
— 799
DUALITÉ
(Pêche.) Petit filet monté sur des perches, que le
pdieur présente àl'opposite du cours de la marée.
I DROUILLETTE [drou-yêf] .y. f.
Ri'YM. Tiré de drouillet, § 37. || 1769. duiiamel du mon-
Pfiches, III, 114.]
'l'che marit.) Filet à filtres délié, non retors, pour
•lie des poissons ronds. P. ext. Pêche avec ce filet,
lérivette.)
DROUINE [drou-in'] s. f.
KTY.M. Emprunté du breton drouin, havresac, § 4. |]
in. RICIIEL.]
Vieilli. Sac d'outils du chaudronnier ambulant.
DROUINEUR [drou-i-néur] et *DROUINIER [drou-
,s\ m.
.M. Dérivé de drouine, §§ 112 et 115. || 1680, Droul-
;ICHEL.]
i illi. Chaudronnier ambulant.
DROUSSAGE [drou-sàj'] s. m.
i:rYM. Dérivé de drousser, § 78. || 1761. duiiamel du
:\u. Draperie, p. 29.]
■■chnol.) Action de drousser.
j^KOUSSE [drous'] et * DROUSSETTE [drou-sêf] s. f.
1. 1 YM. Dérivé de drousser, §§ 52 et 133. || 1761. Droussette,
I lAMEL DU MONCEAU, Draperie, p. 23.]
fFechnol.) Grosse carde de fer pour drousser la laine.
DROUSSER [drou-sé] v. tr.
M. Origine inconnue. || 1723. savary, Dict. dit
reehnol.) — la laine, la soumettre à un premier
( (I ige, pour redresser les fibres tortillées.
DROUSSEUR, EUSE [drou-séur, -setiz'] s. m. et f.
i: i YM. Dérivé de drousser, § 112. |1 1723. savary, Dict.
i comm.]
(Technol.) Ouvrier, ouvrière qui drousse la laine.
DRU, DRUE [dru] adj.
ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être à un
i1r;i1 celtique dlûto, qui paraît avoir eu la même si-
jilication et a donné beaucoup de dérivés en anc.irlan-
( s : dluith, épais, dluthe, épaisseur, etc. § 3. Le breton
(z, uras, est emprunté du franc. || xi^ s. Sur l'erbe drue,
I 1" Qui a des pousses nombreuses et serrées. Herbe
1 :e, gazon — . Les épis sont drus. Adverbialt. L'herbe pousse
• Ij P. anal. Une pluie fine et drue, dont les gouttes tom-
liit nombreuses et pressées. Adverbialt. La pluie tombe
• et menu. Les balles pleuvent — . Fig. Le nœud du mariage
]|iine aussi — qu'aucuns autres états, L.^ F. Contes, Belphé-
r. P. ext. Plus — qu'une navette au travers d'un métier,
GNiER, Sat. 10. Caquetant au plus —, la f. Fab. iv, 7.
1 2" P. ext. Vigoureux. Un enfant — comme père et
re. Spécialt. Vieilli. Cette fille est drue, bonne à marier.
.bstantivt. Qu'il aille folâtrer avec des drues, gherardi,
;. ital. i, 549.
'DRUGE [drûj'] s. f. et *DRUGEON [dru-jon] s. m.
lÉtym. Tiré de l'anc. verbe druger, « devenir dru », et,
r extension, « pousser vigoureusement », §§ 52 et 104.
iger est employé par belon, Nature des oiseaux, i, 14
J55). COTGR. ne donne druge que comme synonyme de
iffe, mais il donne drugeon au sens actuel, avec les dé-
és drugeonner, drugeonnement, drugeonneux.]
I Dialect. Drageon.
DRUIDE, DRUIDESSE [druid', drui-des' ; en vers,
...] s. m. et f.
iM. Emprunté du lat. druida, m. s. Transcription
au mot celtique qui paraît se rattacher au nom et au
Ite du chêne chez les Gaulois^ § 3. Le fém. druidesse,
■é de druide (F. § 129) et admis dans acad. 1835, est de
rmation postérieure : le nain de tillemont dit une
uide, Ilist. des eJnp. W, 129. [| 1512. Une manière de philo-
phes appeliez druides, J. le maire, dans delb. Rec. \ 1727.
s habits d'un druide et d'une druidesse, dom martin, Relig.
iulois, i, p. 91.]
Vntiq.) Prêtre, prêtresse des Gaulois. Velléda, une
ible druidesse, ciiateaubr. Martyrs, 9. || Fig. Vieilli.
ivant solennel. La gravité chinoise De ce vieux — empesé,
IESSET, Chartreuse.
DRUIDIQUE [drui-dïk' ; en vers, dru-i-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de druide, § 229. || Admis acad. 1835.]
II (Antiq.) Relatif aux druides. La religion — . Autel,
erre — .
DRUIDISME [drui-dïsm'; en vers, dru-i-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de druide, § 265. || 1727. La décadence du
druidisme, DOM MARTIN, Relig. des Gaulois, i, p. l'.'2. Ad-
mis acad. 1835.]
Il (Antiq.) Religion, doctrine des druides.
"DRUPACÉ, ÉE [dru-pà-sé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de drupe, § 233. || 1798. richard, Dict.
de botan. de Bulliard.]
Il (Botan.) Qui a une drupe. Fruit —, baie drupacée. Suhs-
tantivt, fém. Les Drupacées, famille de plantes dont le fruit
est une drupe.
DRUPE [drûp'] s. f. (masc. acad.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. drupa, olive mûre. || 1796. en-
CYCL. MÉTH. Agricult. Admis acad. 1835.]
Il [(Botan.) Fruit charnu, simple, indéhiscent, à noyau.
L'abricot, la pêche, la cerise, la prune, sont des drupes.
"DRUPÉOLE [dru-pé-61] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de drupe, § 239. || Néolog.]
Il (Botan.) Petite drupe. Les drupéoles de la ronce.
*DRUSE [drùz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. druse, m. s. variante de
drûse, « glande », § 7. || 1801. Cristaux très petits réunis en
druses, brochant. Minéral, i, 107.]
Il (Minéral.) Incrustation dans un minéral de cristaux
d'une nature différente. || P. ext. Minéral oîi sont in-
crustés ces cristaux. {Cf. géode.)
1. DRYADE [dri-yàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dryas, adis, grec Spuâç, dSoî,
m. s. de Spuî, arbre. || xiiio s. Et 11 folet et les dryades, j.
de meung, Rose, 18563.]
Il (Mythol.) Divinité féminine présidant aux bois, y fai-
sant sa demeure. [Cf. hamadryade.)
2. DRYADE [dri-yàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dryas, ados
(linné), m. s. Il 1786. Driade, encycl. métii. Admis acad.
1835.]
Il (Botan.) Arbrisseau de la famille des Rosacées, type
de la tribu des Dryadées.
"DRYADÉES [dri-yà-dé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de dryade 2, § 223. || Néolog.]
Il (Botan.) Tribu de plantes dont le type est la dryade,
comprenant l'aigremoine, le fraisier, le framboisier, etc.
*DRYIN [dri-yin] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes dryinus, 7n. s.
transcription du grec Spuîvotç, « serpent qui habite dans
les arbres ». rab. iv, 64, emploie dryinade dans le même
sens. Il 1690. Drysnus (lisez dryinus), furet.]
Il Serpent des Indes, analogue à la couleuvre.
"DRYITE [dri-ïf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dryitis, grec 5puÏTiî, m. s. \\
1752. TRÉV.]
Il (Minéral.) Pétrification de bois où on a cru recon-
naître du chêne,
DU. V. de.
DÛ [du] s. m.
[ÉTYM. Pour deû ( V. § 358), subst. particip. du verbe de-
voir, § 45. Il xiv^ s. Et au roy ot fait son deû, Liv. du bon Jehan,
1698.]
Il Ce qui est dû.
Il 1° A qqn. Réclamer son dû. Outre son dû, la f. Fab. i, 4.
Il 2° Par qqn. Faites le dû de votre charge, mol. Av. v, 3.
DUALISME [duà-lïsm'; en vers, du-à-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dualis, « de deux », § 265. || 1755.
encycl. Admis acad. 1878.]
Il (T. scientif.) || I. Doctrine religieuse ou philosophi-
que qui admet deux principes coéternels. Le — des Parsis,
qui reconnaissent un dieu du bien, Ormuz, et un dieu
du mal, Ahriman. Le — des Manichéens.
II. P. anal. Ancienne théorie chimique considérant
tous les corps composés comme binaires quant à leur
état électrique.
"DUALISTE [duà-lïsf; en vers, du-à-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. dualis, « de deux », § 265. || Ne'olog.]
Il (T. scientif.) Celui, celle qui admet le dualisme. P.
appos. Un philosophe — . Adjectivt. Système — .
"DUALISTIQUE [duà-lïs'-tïk' ; en vers, du-à-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dualiste, § 229. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Qui a le caractère du dualisme. Spécialt.
(Chimie.) Théorie — .
"DUALITÉ [duà-li-té; en vers, du-à-...] s. f.
DUBITATIF
— 800
DUGAZON
[ÉTYM. Dérivé du lat. duaUs, « de deux », § 255. 1| 1585.
Trente duaUtez ou vingt trinitez, STEVIN, Arithm. p. 5. j (Au
sens actuel.) Néolog.]
Il (T. scienlif.) Caractère de ce qui présente une double
nature par l'union de deux principes, de deux éléments
de nature différente. La — de l'être humain, composé de
l'âme et du corps. || Caractère de ce qui est double. La
— des chambres (dans un gouvernement représentatif).
DUBITATIF, rVE [du-bi-tà-tif, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dubitativus, m. s. \\ xiiif-xive s.
C'est dubitatif, car nous devons tousjours douter..., Chirurg.
de MondevUle, f" 31. Admis acad. 1798.]
Il Qui marque le doute. Je n'ai reçu de lui qu'une réponse
dubitative. La conjonction di prise dans un sens — . Particule
dubitative. Une proposition dubitative.
DUBITATION [du-bi-tà-svon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dubitatio, m. s. \\ xin" s. Qui est
en dubitacion, G. DE coiNGY, dans delb. Rec. Admis acad.
1798.]
Il 1° Vieilli. Action de douter.
Il 2° Spe'cialt. (Rhétor.) Figure de pensée par laquelle
l'orateur semble hésiter sur la manière dont il doit qua-
lifier, interpréter, juger qqch.
* DUBITATIVEMENT [du-bi-tà-tiv'-man; en vers, -ii-
ve-...] adv.
[ÉTYM. Composé de dubitative et ment, § 724. || Ne'olog.]
Il D'une manière dubitative. Eépondre — .
DUC [dûk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge dux, m. s. trans-
crit littéralement au nominatif ducs ( plus tard par eu-
phonie dus), d'où l'on a tiré l'accusatif duc, qui a seul sur-
vécu. Il xio s. Et ses dux et ses contes, Roland, 14.]
I. Il 1" Celui qui avait le gouvernement, la seigneurie
d'un territoire embrassant plus d'un comté. Le — de Bour-
gogne. Il P. ext. Souverain de certains États. Le — de Bruns-
wick. Il Le grand — de Bade.
Il 2° P. ext. Seigneur du rang le plus élevé après le roi.
Le — de la Rochefoucauld. Le — de Magenta. — et pair, celui
qui, en vertu de son titre de duc, était pair du royaume.
Il Spéciale. Prince d'une maison souveraine revêtu de ce
titre. Le grand — de Russie, l'héritier présomptif.
II. Fig. Il 1" Voiture à deux places, avec un siège par
devant et un par derrière pour les domestiques.
Il 2" Oiseau de nuit de la famille des Chouettes (peut-
être à cause des aigrettes qui ornent sa tête). Le grand — ,
le grand chat-huant. Le moyen —, le hibou commun.
Il 3° Poisson des mers du Japon.
DUCAL, ALE [du-kàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé récent de duc, § 238. || 1477. Droiz royaulx
et ducaulx, dans godef. SuppL]
Il Qui appartient à un duc. Palais — . Couronne ducale,
ouverte et à huit fleurons. || Grand — , aie, qui appartient
à un grand-duc. La cour grand-ducale. || Spécialt. Vieilli.
Relatif au duc ou doge de Venise. La dignité ducale. Le
palais — .
"DUCASSE [du-kas']. V. dédicace.
DUCAT [du-kà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'italien ducato, 7n.s. (à l'origine,
monnaie frappée par les ducs ou doges de Venise), § 12.
Il 1395. Gaengner cent ducatz, Voy. du seign. d'Anglure à
Jérus. dans delb. Rec]
Il Ancienne monnaie d'or fin, analogue au florin, va-
lant de dix à douze francs. Celui-ci ne songeait que ducats
et pistoles, la f. Fab. xn, 3. || Adjectivt. Or —, au titre
du ducat d'or. || P. ext. — d'argent, ducaton.
DUCATON [du-kà-ton] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ducat, § 104. || 1611. cotgr.]
Il Ancienne monnaie d'argent valant de cinq à six francs.
Le moindre — Serait bien mieux mon affaire, la f. Fab. i, 20.
DUCHÉ [du-ché] s. m. et, vieilli, fém.
[ÉTYM. Dérivé de duc, §§ 64 et 117. Le genre fém. vient
d'une forme secondaire (anc. franc, ducheé), dont le suf-
fixe dérivatif est le suffixe lat. fém. -itatem. || xiio s. Toute
Sesile, qui est grant duceé, Iluon de Bord. 9024. | xivc s. Et
feroitondelacontédeFlandresunduoé, FROISS. CAron. m, 98.]
Il Seigneurie d'un duc. Le — de Bourgogne, de Normandie,
de Bretagne, n a donné cette — à son fils, sÉv. 1114. || —
femelle, qui pouvait être possédé par les femmes et se
transmettre par elles. — pairie, terre à laquelle était at-
taché le titre de duc et pair, ci, p. ext. titre de duc et pair.
DUCHESSE [du-chës'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de duc, §§ 64 et 129. || xii^ s. A la duchessi
qi tant vos selt amer, Roncev. tir. 390.]
I. Femme revêtue de la dignité de duc.
Il lo Par héritage. La — de Bretagne.
Il 2" Par mariage. La — de la Rochefoucauld. La — du
léans. La grande — de Russie.
II. Fig. Lit à la —, à colonnes supportant un bald
quin. Coiffure à la — , nœud de ruban que les dames pi-
talent sur le front. Poire de la — d'Angoulême, poire -
grosse poire fondante.
"DUCROIRE fdu-krwàr] s. m.
[ÉTYM. Composé de du et croire au sens archaïque <
(i vendre à crédit », § 213. {Cf. l'expression commerciu.
demeurer du croire.) || 1723. savary, Dict. du comm.]
Il (Comm.) Prime ou provision sur le chiffre de la vent
accordée par le fabricant ou le commerçant vendeur a
commissionnaire qui se rend garant de la solvabilité dr
acheteurs.
DUCTILE [dûk'-til] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ductilis, m. s. {Cf. douille.'
xiuo-xiye s. Cire molle et ductille, H. de gauchy, dans gi
def, SuppL]
Il (T. scientif.) Dont la matière peut être étirée, allor:
gée, sans se rompre. L'or est le plus — des métaux.
DUCTILITÉ [dùk'-ti-li-té] s. f
[ÉTYM. Dérivé de ductile, § 255. || 1701. furet. .4dniî
acad. 1718.]
Il (T. scientif.) Propriété qu'a une matière de pouvo!
être étirée, allongée, sans se rompre. La — de l'or.
DUÈGNE [duèn' ; au xvm^ s. dwèn'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. duefia (lat. domna; e;
dame), m. s. § 13. hamilt. emploie encore duegna {Graii'
103) à côté de duègne. On écrit qqf douegne au xviiie s.
XVII'' s. Quelques Phyllis traînant après elles des douegnas, la i
Lett. 5 sept. 1663. Admis acad. 1798.]
Il 1° En Espagne, personne âgée, sorte de gouvernan
attachée à une jeune fille, à une jeune femme de co
tion, pour veiller habituellement sur elle. {Cf. chapei
Les Espagnols... se contentent de pourvoir à la délicatesse
leur honneur par les duègnes, les grilles et les verrous, hamilt
Gram. 203. Une — , affreuse compagnonne Dont le menton
fleurit et dont le nez trognonne , v. hugo , Ruy-Blas, iv, 7
Il P. anal. Femme âgée qui veille sur une jeune fille, uii^
jeune femme.
Il 2» Fig. (Théâtre.) Emploi, personnage de duègn
Jouer les duègnes.
1. DUEL [duel; en vers, du-èl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duellum, combat entre dei
adversaires. || xyi" s. L'ordonnance de Philippe le Bel tou-
chant les dueUles, dumoulin, dans godef. SuppL]
Il l» Combat singulier (où un seul adversaire est op-
posé à un autre). Le vainqueur offrit le — au nouveau roi,
Boss. Hist. univ. m, 4. || Spécialt. Combat singuher admi-
autrefois entre l'accusateur et l'accusé, comme preu\
juridique. Le — a décidé de l'innocence des hommes, la
BR. 13.
Il 2" Combat singulier entre particuliers, dont l'un
exige de l'autre la réparation d'une offense par les armes.
Les ordonnances contre le — .On a fait dans le siècle passé
des lois capitales contre les duels, montesq. Espr. des lois,
xxvni, 24. Se battre en — . Un — au pistolet, à l'épée. Un —
à mort. Un — au premier sang, qui doit s'arrêter à la pre-
mière blessure d'un des combattants.
2. DUEL [duel ; en vers, du-èl] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dualis (s.-ent. casus), m. s. [
1606. Eschasses est du nombre duail, nicot, eschasses.]
Il (Gramm.) Nombre spécial qui, dans certaines langue-
(grec, sanscrit, etc.), s'emploie quand il s'agit de deux
personnes, de deux choses.
DUELLISTE [duêT-lisf ; en vers, du-el'-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. duellista, m. s. § 12. jj xvi"
xviic s. BRANT. dans DELB. Rec]
Il Celui qui se bat, qui s'habitue à se battre en duel.
•DUETTINO [du-êt'-ti-nô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. duettino, in. s. diminutif de
duetto, diminutif lui-même de duo, § 12. || Ne'olog.]
Il (Musique.) Petite composition musicale à deux pi
lies concertantes.
" DUGAZON [du-ga-zon] s. f.
16 ^"
i
DUGON
— 801
DUPER
-YM. Nom propre, § 3G : Louise-Rosalie Lefèvre,
• Dugazon, célèbre cantatrice (1755-1821). || Néolog.]
i'iiéâtre.) Rôle d'amoureuse dans les opéras-comi-
aGON [du-gon] 5. m.
, ; VM. Emprunté du malais doûyoung, m. s. § 28. Beau-
(up écrivent dugong. || xviii<= s. Dugon, buff. Dur/on.]
I [list. nat.) Mammifère de l'ordre des Cétacés herbi-
MO-, qu'on trouve sur les côtes des grandes îles de l'ar-
(ipcl Indien et de l'Australie.
1. *DUIRE [duir] v. tr.
: TVM. Du lat. pop. *dôcëre (class. dScëre), instruire, de-
dueire, duire [cf. cuire, de *côcere), §§329,389, 290 et
x<! s. Ne doceiet lor salut, Jonas.]
\ ii'illi. Dresser. Duit au travail, duit à combattre, scarr.
' '/. trav. 1. Le duc d'Anjou, duit à toute patience et dépen-
(ice, sT-siM. ni, 462. Spécialt. (Fauconn.) — un faucon.
2. DUIRE [duîr] V. tr. et intr.
M. Du lat. dûcere, 7n. s. §§ 389, 290 et 291. {Cf. le
iss. conducere, qui a également les sens 1° et 2°.)
. Al rei lo duistrent soi parent. Si Lér/er, str. 3.]
1 ' Ancieivit. V. tr. Conduire. Garde de mal — ta main,
«iAiiniF, Faulconnerie, i, 19, Jullien (xv<' s.). || P. ext.
jliivi-, charmer. De Baoohus le breuvage me duit, amyot,
Jrm. 66.
2" P. ext. V. intr. Plaire. Nous n'y trouvâmes rien qui
us duisît, SOREL, Francion, p. 153. Genre de mort qui ne
* t pas A gens peu curieux de goûter le trépas, i^ F. Fab. ix,
il. Ceux là me duisent fort, ID. Eu7iuque, il, 1.
*DUIT [dui] s. m.
KTYM. Subst. particip. de duire 2, § 45. (Cf. doit.) Qqs
i:ti(>nnaires écrivent duis. || xm« s. Aiguës en l'air par
1 pertuis Sultivement sort de ces duis, j. malkaraume, Py7'.
t Tliisljé, 153, Bonnard.]
I 1" Anciennt. Conduit.
I 2" De nos jours. (Technol.) | 1. Lit artificiel qui res-
i 'l'e au moyen de digues parallèles les eaux d'une ri-
' re. I 2. P. e.2;<. Petite digue faite de pierres et de cailloux
< liiivers d'un fleuve, près de son embouchure, pour
1 en il' au reflux le poisson que le flux a amené.
'DUITAGE [dui-tàj'] s. m.
ÉPYM. Dérivé de duite, § 78. || Ne'olog.]
i (Technol.) Disposition des duites d'un tissu.
'DUITE [duif] s. f.
ÉTYM. Subst. particip. de duire 2, §45. || (Au sens 1°.)
■!J5. ENCYGL.]
I 1" (Technol.) Chaque longueur du fil de la trame
<e la course de la navette conduit entre les fils de la
<iine, d'une lisière à l'autre. [| P. ext. Chaque portion
(3 fils de la chaîne pairs ou impairs, que l'ouvrier sou-
]|e et abaisse successivement à l'aide de deux pédales,
es marches , pour lancer entre eux la navette.
2° P. anal. (Marine.) Corde de menus fils de caret.
DULCIFIANT, ANTE [dùl-si-fyan , -fyânt' ; en vers,
...] adj.
ÉTYM. Adj. particip. de dulcifier, § 47. || xviio s. V. à
Jrticle.]
(T. scientif.) Qui dulcifie. Spécialt. Qui adoucit l'â-
îté des humeurs. Quelque petit clystère —, mol. 3/e'rf.
/. II, 4.
ÎDULCIFICATION [dùl-si-fi-kà-syon ; en vers, -si-on]
ÉTYM. Dérivé du lat. dulcificare, dulcifier, § 247. || 1755.
GYCL. Admis acad. 1798.]
(T. scientif.) Action de dulcifier.
DULCIFIER [diil-si-fyé ; en vers, -fi-é] v. tr.
ÉTYM. Emprunté du lat. dulcificare, m. s. § 503. || xviio s.
à l'article. Admis acad. 1763.]
I (T. scientif.) Adoucir (un liquide) en en tempérant
force, l'âcreté. Esprit de sel dulcifie par l'alcool. || P. plai-
nt. Fig. J'en veux — mon amoureux souci, scarr. D. Japh.
irme'nie, iv, 3. Voilà tout mon courroux Déjà dulcifie, mol.
p. am. IV, 4.
DULCINÉE [dûl-si-né] s. f.
ÉTYM. Nom propre, § 36 : Dulcinée du Toboso, dame de
m Quichote dans le roman de Cervantes. Il Admis
AD. 1835.]
I Famil. La dame des pensées de qqn. il est chez sa
cinée. (acad. Dulcinée.)
DULIE [du-li] s. f.
DICT. FRANC.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclés. dulia, grec oouXeix,
yn. s. proprt, « servitude ». || xiv'= s. Oroison de dulye, J. GO-
LEiN, dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Théol.) Respect, hommage dû aux saints. Culte de —
(par opposition au culte de latrie, dû seulement à Dieu).
DÛMENT [du-man] adv.
[ÉTYM. Pour duement, composé de due, part, passé fém.
de devoir, employé adjeclivt, et ment, §724. || xiv" s. Bien
et deûement, //. Capet, dans godef. Suppl.]
Il (Droit.) En due forme. Bien — convaincu de vol. Un fait
bien et — constaté. || Fig. Famil. Comme il faut. Bien et —
empaqueté, la f. Fab. vu, 11.
DUNE [dun'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du néerlandais dune {cf. holland. duin),
m. s. qui paraît se rattacher au gaulois dun, hauteur,
§§ 3 et 10. Il xino s. Uns granz murgiers de la grève que l'en
claime dunes, Trad. de Guill. de Tyr, ii, .828.]
Il Colline sablonneuse sur le bord de la mer.
DUNETTE [du-nêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dune, § 133. ||(Au sens 1".) 1550. Texte
dans JAL, Gloss. naut. j (Au sens 2".) 1670. guillet, Dict.
de mar.]
Il 1" Petite dune.
Il 2» (Marine.) Étage élevé sur le gaillard d'arrière d'un
navire, dont l'intérieur contient des chambres pour le
capitaine et les principaux officiers, et dont le dessus
forme un pont.
*DUNKERQUE (PETIT-). V. petit-dunkerque.
DUO [du-ô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. duo, m. s. proprt, « deux »,
§ 12. Il xvie-xviie s. Savourer un trio ou un duo, d'aub. dans
delb. Rec]
Il (Musique.) Composition musicale pour deux voix ou
deux instruments concertants, avec ou sans accompa-
gnement. Des duos pour ténor et basse, pour piano et violon.
* DUODÉCENNAL, ALE [du-o-dé-sên'-nàl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. duodecennis, m. s. d'api'ès décen-
nal, § 238. Il Néolog.]
Il (T. scientif.) Qui embrasse douze ans. Période duodé-
cennale.
"DUODÉCIMAL [du-ô-dé-si-màl] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. duodecimus, douzième, d'après
décimal, § 238. || 1801. iiauy. Minéralogie, m, 480.]
Il (Arithm.) Qui a pour base le nombre douze. Système
— , système de numération ofi douze unités simples for-
meraient une unité du second ordre, douze unités du
second ordre une unité du troisième, etc.
DUODÉNUM [du-ô-dé-nôm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical duodénum, m. s. l'in-
testin ainsi nommé étant d'environ duodénum digitorum,
c'est-à-dire de douze travers de doigt de longueur; on
l'appelle qqf au xvi» s. douze-doigtier (cotgr.). || 1514.
J. CŒunoT, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Anat.) Première portion de l'intestin grêle.
DUODI [du-ô-di] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le lat. duo, deux, et diem, jour,
§ 284. Il 1793. Bullet. des lois, 4 frim. an II. Admis acad.
1798, suppl.]
Il (Calendr. républ.) Deuxième jour de la décade.
DUPE [dûp'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Presque toujours écrit duppe
jusqu'à la fin du xvii« s. et môme dans acad. 1718. || 1426.
Il avoit trouvé son homme, ou la duppe, qui est leur manière de
parler et qu'ilz nomment jargon, quand ilz trouvent aucun fol ou
innocent qu'ilz veullent décevoir par jeu, Texte relatif à Rouen,
dans DU c. duplicitas.]
I. Vieilli et dialect. Huppe, oiseau à apparence stu-
pide. Et fussent-ils aussi huppés que dupes de marais, rab.
Il, 12.
II. Personne qu'on trompe en abusant de sa naïveté.
{Cf. pigeon.) Vous le croyez votre — ; s'il feint de l'être, qui
est plus — de lui ou de vous ? la br. 5. Être la — de soi-
même (par qq aveuglement d'esprit). L'esprit est souvent la
— du cœur, la rociief. Max. 102. || Adjectivt. Allez, j'étais
trop — , MOL. Mis. V, 4. Ces derniers ne seront pas les plus
dupes, PASO. Prov. 2. L'homme aveuglé par un travers est —
de lui-même. C'était d'ailleurs la reine des dupes, ST-SIM. v, 60.
DUPER [du-pé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de dupe, § 154. On trouve duppez et noirciz,
dans une ballade en jargon de villon, mais le verbe du-
DUPERIE
— 802 —
DUR-BEC
per ne paraît avoir pénétré dans l'usage général qu'au
xvu« s.]
Il Rendre dupe. Dn fripon vous — avec audace, mol. Tart.
V 1. On s'y laisse (à Paris) — autant qu'en lieu de France,
CORN. Ment, i, 1. || P. ext. Par leurs sens les hommes sont
dupés, LA F. Fab. vu, 18. || Fig. Leur attente est dupée, corn.
lllus. com. III, 7.
DUPERIE [dûp'-ri ; en vers, du-pe-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de duper, § 69. 1| 1690. Dupperie, furet.]
Il Action de duper qqn. C'est une véritable — . || État do
celui qui est dupé. Jusqu'où va la — des hommes avec nous,
m.\riv. Marianne, 1.
DUPEUR [du-pelir] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de duper, § 112. || 1752. trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il Celui qui dupe. || P. anal. — d'oreilles, celui qui, par
son talent de diction, fait valoir des choses médiocres.
DUPLICATA [du-pli-kà-tà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté dulat. duplicata (s.-ent. littera), proprt,
« redoublée », mention inscrite à l'origine au bas des ac-
tes faits en double, § 217. || 1629. Je vous envoyé un dupli-
cata, PEiRESC, Lett. dans delb. Rec]
Il Double, second exemplaire, d'un acte, d'un contrat,
d'une quittance, d'une missive, etc. Des — . Expédier une
dépêche en — . Délivrer en — . || P. ext. U fit quatre — de
cette lettre, volt. Taureau, 5.
DUPLICATION [du-pli-kà-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duplicatio, m. s. \\ xiii<= s. Trad.
des Institutes, dans godef. SuppL]
Il (T. scientif.) Opération par laquelle on double une
quantité. Specialt. (Géom.) — du cube, construction d'un
cube qui est double d'un cube donné. || (Musique.) Dans
le plain-chant, sorte de cadence ( V. périélèse) qui consiste
à doubler la note pénultième de l'intonation quand la
dernière syllabe est chargée de plusieurs notes par de-
grés conjoints.
*DUPLICATURE [du-pli-kà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. duplicatus, doublé, § 250. || xvi" s.
La duplicature de la dure-mere, p.vré, m, 5. Admis agad.
1762; suppr. en 1798.]
Il (T. scientif.) État d'une membrane ou de tout autre
corps plat et mince dont une partie est repliée sur l'au-
tre. La — du mésentère. || P. ext. En parlant d'une surface
géométrique. Une surface réglée est celle qui peut être dé-
veloppée sur un plan sans déchirure ni — .
DUPLICITÉ [du-pli-si-té] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duplicltas, m. s. \\ xiii" s. Se vos
avez sotilité D'entendre la duplicité, J. de meung, Rose, 12346.]
I. An propre. Vieilli. Caractère de ce qui est double.
Cette — de l'homme est si visible qu'il y en a qui ont pensé
que nous avions deux âmes, pasc. Pens. xn, 8. — d'action
(dans une œuvre dramatique), n y a manifestement une —
d'action, corn. Place Royale, exam. [Cf. dualité.)
II. Fig. Caractère de celui qui montre certains senti-
ments et qui en a d'autres dans le cœur. Nous montrer la
— de votre cœur, pasc. P?'0V. 13.
1. DUPLIQUE [du-plik'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de dupliquer, § 52. || 1512. Ainsi fina
Megere sa réplique Et Volupté formoit ja sa duplique , J. le
MAIRE, dans DELB. Rcc.]
Il Vieilli. (Droit.) Réponse à une réplique. Fig. Les-
quelles paroles ne s'en étant pas allées sans répliques et dupli-
ques, la querelle s'échauffa, furet. Ro7n. bourg, ii, 131.
2. 'DUPLIQUE [du-plïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. duplus, double, § 229. || 1732. trév.]
Il (Musique.) Consonance — , et, substantivt, fém. — , con-
sonance exprimée par un rapport double de celui qui
exprime une autre consonance.
DUPLIQUER [du-pli-ké] V. inir.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duplicare, doubler. || xiii" s.
Dupplicquier, Dit de Leesse, dans godef. SuppL]
Il Vieilli. (Droit.) Faire une duplique. Fig. La duchesse
du Maine se mit à répliquer, — , ST-SIM. XI, 41.
DUQUEL [du-kèl]. V. lequel.
DUR, DURE [dur] adj.
[ÉTYM. Du lat. dûrum, m. s. § 291.]
I. Il 1° Qui présente au toucher une forte résistance.
(S'oppose en ce sens à doux.) La plupart des os sont d'une
SQbstance sèche et dure, Boss. Conn. de Dieu, ii, 7. Avoir la
barbe dure. Les draps neufs sont durs. Une couche dure, et, subs-
tantivt. Être couché sur la dure, sur une couche dure, par-
ticulièrement sur la terre nue. n faut souffrir la faim et cou-
cher sur la dure, boil. Sat. 8. Un cheval — au trot, dont les
réactions sont foi'tes. Un pouls — . Duriuscule, pour ne pas dire
— , MOL. Mal. im. n, 6. || P. anal. Eau dure, âpre à la peau
et impropre à cuire les aliments, à dissoudre le savor
parce qu'elle est chargée de sels calcaires. Un vin —, âpi
au palais. Un son —, âpre à l'oreille. P. anal. Des vers dur
et, p. ext. Maudit soit l'auteur — dont l'âpre et rude verve.
BOIL. Epigr. 13. Un tableau dont les tons sont durs, heiu'ti'
Il 2° P. ext. Qui provoque un effort pénible. Un escalii
— à monter. Un outil — à manier, et, fig. L'on n'a point v
d'âme à manier si dure, MOL. Mis. iv, 1. Un ressort — à lacr
tente, à la desserre, et, fig. Être — à la détente, à la desserr
être avare. Absolt. Le mortel de tous les mortels le plus — et :
plus serré : il n'est point de service qui pousse sa reconnaissanr
jusqu'à lui faire ouvrir les mains, MOL. Av. il, 4. || Fig. P/
ni])le à supporter. Un hiver — . Un — travail. Mener une vi
dure. Rendre la vie dure à qqn. Avoir à subir de dures épre;
ves. Être dans une dure extrémité. Il est bien plus — d'appri
hender la mort que de la souffrir, la br. 11. Quelque dure qu.
soit la loi qu'on vous impose, rac. Ath. v, 2. Ce — combat
de colère et de flamme, corn. Cid, m, 3. Les temps sont durs
(pénil)les). Une chose dure à entendre, n a reçu une dure leçcr
une dure réprimande.
II. Il 1° Qui ne se laisse pas entamer aisément. (S'oii
pose en ce sens à mou.) Le diamant est le corps le plus —
Graver sur pierre dure. Le bois — , de chêne, de noyer (pi
opposition au bois blanc, peuplier, saule). Un crayon —
Tu te prends à plus — que toi, la f. Fab. v, 16. Manger c".
pain — . Un œuf — , rendu consistant par la cuisson, l
homme — à cuire, énergique, dont on ne vient pas à bc;
aisément. Un aliment — à digérer, et, fig. Une chose dure
digérer, de dure digestion, difficile à accepter.
Il 2" P. ext. Peu impressionnable. Avoir l'oreille dur
peu sensible au son, et, dans le viême sens. Être — de
reille. Un cheval qui a la bouche dure, peu sensible au moi-s.j
Être — à la fatigue, résister à la fatigue. Avoir la vie dn»,
résister à la mort. || Avoir la tête dure. | 1. Ne pas com-i
prendre aisément, ne pouvoir rien apprendre. 1 2. Êln
obstiné, entier dans ses idées, ses préférences.
Il 3° Fig. Qui ne s'ouvre pas aux sentiments de l)ont '
d'humanité. 0 gens durs ! vous n'ouvrez vos logis ni vos cœurs
L.\ F. Phil. et Rancis. C'est être. Monsieur, d'un naturel tro;
— , que de n'avoir nulle pitié de son prochain, mol. yiv. m, 1
La cour est comme un édifice bâti de marbre, je veux dire qu'ell
est composée d'hommes fort durs, mais fort poUs, la un. >
Être — pour qqn. Il a le cœur plus —, étant fils d'un tyran,
CORN. lier. V, 2. Il P. ext. Un ton — , une réponse dure, un
regard — . Jamais homme ne fut plus compatissant avec un^
physionomie plus dure, volt. Jenni, 6.
DURABLE [du-ràbl'] adj.
[ÉTYM. Du lat. durabUis, m.s. §§ 290 et 291.] ; ■
Il Fait pour durer. Un établissement — . Si seulement te
possession en avait été plus —, BOSS. D. d'Orl. D'un beau tré-
pas la mémoire — , rac. Phùd. m, 5.
* DURABLEMENT [du-rà-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de durable et ment, § 724. || xii° s. bk
neeit, Ducs de Norm. dans delb. Rec]
Il Rare. D'une manière durable. Se porter plus sûremer.!
et plus — en avant, st-sim. vu, 82.
*DURACIN {inusité), DURACINE [du-rà-sin, -sin'
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duracinus, m. s. || xvi'' s. Rai-
sins duracins, DU pinet, dans godef.]
Il Qui a la chair adhérente au noyau. Specialt. Pêoh.
duracine, et, substantivt, Duracine, variété de pèche à chair
très ferme.
DURANT [du-ran] p7'e'p.
[ÉTYM. Tiré du part. prés, de durer, § 56. || xiii'' 8. Le
mariage durant, beauman. xii, 10.]
Il Pendant la durée de. Annibal, victorieux — seize ans,
BOSS. Hist. univ. I, 8. Ce roi, qui seul a — quarante ans Lassé
tout ce que Rome eut de chefs importants, rac. Mithr. i, 1-
(Se place qqf après le subst. surtout dans certaines lo-
cutions toutes faites : deux heures — , sa vie — . Cinquante
ans —, BOSS. Var. 11.) || Vieilli. Loc. conj. — que, pen-
dant que. — que le peuple errait, BOSS. Hist. univ. n, 3.
"DUR-BEC [dur-boi<'] s. m.
[ÉTYM. Composé de dur et bec, § 173. || xviiio s. L'oiseaa^
inei
1
\
DURCIR - 803
{I Canada auquel nous avons donné le nom de dur-bec, BUFF.
i\os-Bec.]
î 'Ilist. nat.) Il 1" Passereau conirostre à bec fort et
}iii!i(j. Le — énucléateur. {Cf. gros-bec.)
I 2' Chenille de la vigne, d'un rouge cuivreux, à man-
oulcs cornées. {Cf. hure-bec.)
OURGIR [dur-sïr] v. tr. et intr.
.M. Dérivé de dur, § 159. || xii<^ s. Li ours lor durcireit,
lulre, dans delb. Rec]
u I . tr. Il 1» Rendre dur. La chaleur a durci la terre. Des
pux durcis au feu. Les briques cuites sont faites d'argile durcie
a four. La pierre de taille se durcit à l'air.
2 ' Fig. Vieilli. Rendre résistant à la fatigue. On les
c cissait aux travaux, boss. â^ Pentecôte, 1.
il. V. intr. Devenir dur. Les œufs durcissent dans l'eau
1: allante.
DURCISSEMENT [dur-sïs'-man ; en vers, -si-se-...]
s II.
Ér^M. Dérivé de durcir, § 145. || 1761. Du durcissement
«de l'adhérence, tissot. Avis au peuple sur sa santé,
\\.2^. .\dmis ACAD. 1835.]
Le fait de durcir.
DURÉE [du-ré] s. f.
ÉTVM. Dérivé de durer, § 119. || xii" s. Tant com ge vif ne
q j'aie durée, Couronn. de Louis, 1089.]
1" Action de durer. Du soleil égaler la — , rag. Ath.
I 7. Une postérité d'éternelle —, ID. Esth. i, 4. Loc. prov.
C pommelé, femme fardée. Ne sont pas de longue — . || El-
it. Une chose de — , de longue durée. Ce qui m'a plu doit
ê; de — , coRN. D. Sanche, m, 4.
2' Espace de temps que dure qqch. Pendant toute la
-de son régne. || Absolt. Dans un sens indéfini. C'est de
1. di' la pensée) qu'il faut nous relever, non de l'espace et
dla —, que nous ne saurions remplir, pasc. Pens. i, 6.
DURELIN [dur-lin; envers, du-re-...] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. || 1811. engygl. méth. Botan.
0 ne.]
l'ialect. Le chêne rouvre, à larges feuilles et à glands
s silos.
DUREMENT [dur-man ; en vers, du-re-...] adv.
KiY.M. Composé de dure et ment, § 724. || xi<= s. N'i ad
oii ki durement ne plurt, Roland, 1814.]
D'une manière dure.
1'^ En opposant au toucher une forte résistance. Un
l:;ur lequel on est couché — . || P. anal. Un son qui frappe
-l'oreille. Versifier — . || Fig. D'une manière pénible à
S)puitcr. Travailler — . Être — éprouvé. Vivre — . 11 lui en
fl— le récit, uamilt. Gram. 237.
2» Sans bonté, sans humanité. Parler — à qqn. n le
rbussa — . Condamner — les autres.
j)URE-MÈRE [dur-mèr; en vers, du-re-...] s. f.
ÉTYM. Composé de dure et mère, à l'imitation du bas
qui emploie dura mater dans le même sens, § 173. ||
"-xiv*' s. Chirurg. de Mondeville, fo 15.]
(Anat.) La plus épaisse et la plus consistante des trois
imbranes qui enveloppent la masse cérébrale et la
elle épinière. La — , par les artères dont elle est remplie,
en battement continuel, BOSS. Conn. de Dieu, ii, 6.
IDURER [du-ré] V. intr.
STYM. Du lat. durare, 7n. s. §§ 195 et 191.]
En parlant des choses, jj 1» Subsister plus ou moins
Ijgtemps. Tant qu'a duré l'hiver. Tout établissement Vient
tl et dure peu, la f. Fab. xi, 8. Ce qui fait que les États
1 es durent moins que les autres, montesq. Ro7n. 9. Cette
r'gion, qui a toujours duré, a toujours été combattue, pasc.
: ir, 5. Dure à jamais le mal, s'il y faut ce remède ! CORN.
. '2. Il Absolt. Subsister. Il s'est fait admirer tant qu'ont
a '3 ses frères, CORN. Hor. m, 6. Fig. Il faut faire feu qui
e, vie qui dure, ménager sa santé, sa fortune, etc. Man-
dormez, et faisons feu qui dure, RAG. Plaid, i, 1. Quand
saura mon crime, et quêta flamme dure, CORN. Cid, m, 4.
2'^ P. ext. et spécialt. Se prolonger, en parlant du
ips. (Marcelle) agit trop lentement Et laisse trop — cet
uyeux moment, GORN. Théod. iv, 1. Dn moment loin de
s me durait une année (me semblait durer), rac. Théb.
L Absolt. Le temps lui dure, lui semble long, et, ellipt,
le dure de vous voir de retour.
3» P. ext. Demeurer dans une certaine situation.
; s'emploie guère en ce sens que dans des phrases
fatives ou interrogatives.) Cette personne ne saurait —
DUVET
en place, SÉv. 1123. On ne pouvait — dans la chambre, id. 128.
Il a tant bu que je ne pense pas qu'on puisse — contre (près
de) lui, MOL. G. Dand. m, 7. Fam. Fig. Ne pouvant plus
— en tel tourment, la f. Contes, Richard Minutolo. QueUe
sécheresse de conversation ! On n'y dure point, on n'y tient pas,
mol. Préc. rid. se. 4. Pensez-vous... que je puisse — à ses
turlupinades perpétuelles? id. Crit. de l'Éc. des f. se. 1.
Absolt. Famil. Ne pouvoir — de froid, de chaud (à cause du
froid, du chaud).
DURET, ETTE [du-rè, -rot'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dur, § 133. || xii^ s. Careles sanlent bien
duretés, renaud, Ignaure, 651.]
Il Famil. Un peu dur. || Substantivl, au masc. \ 1. Va-
riété de pomme, j 2. Variété d'érable.
DURETÉ [dur-té ; en vers, du-re-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de dur, § 122. A remplacé l'anc. franc,
durté, forme pop. régulièrement produite par le lat. duri-
tatem, m. s. || xiiie s. En qui duretés habite, St Graal, dans
GODEF. Suppl.]
Il Caractère de ce qui est dur. La — d'un tissu. La — d'un
pinceau. La — du ventre (dans une inflammation), et, p. ext.
Une —, une tumeur dure. La — d'un lit, d'un siège. || P.
anal. La — d'une consonance. La — d'un vers. La — des
touches dans un tableau. La — du diamant. La — du marbre.
Il P. ext. Caractère de ce qui n'est pas impressionnable.
Elle a une certaine — d'oreille. La — de la bouche d'un cheval.
Il Fig. Quelle — est semblable à la nôtre, si un accident si
étrange, qui devrait nous pénétrer jusqu'au fond de l'âme, ne
fait que nous étourdir pour quelques moments, BOSS. D. d'Orl.
Il Fig. La — du climat, de la saison. La — de son sort, de
sa destinée. La — des temps. La — d'un règlement, d'une loi,
d'un régime politique. || Votre — Aurait dû dans son cours ar-
rêter ma bonté, rac. Brit. iv, 2. Avoir de la — de cœur. Je
renonce à la vanité De cette — farouche Que l'on appelle fer-
meté, mol. Psyché, ii, 1. Montrer de la — à qqn. || Poét.
Au plur. Dn bourg plein de gens dont le cœur Joignait aux
duretés ud sentiment moqueur, la f. Phil. et Baucis. \\ Par-
ler à qqn avec — . P. ext. Famil. Dire à qqn des duretés, des
paroles dures.
DURILLON [du-ri-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de dur, § 107. || xiy° s. Dureillon, Mc'na-
gier, ii, 245.]
Il 1° Induration de la peau, particulièrement à certaines
parties du corps (main, pied). {Syn. callosité.)
Il 2° P. anal. Nodosité dans le marbre, le bois, etc.
Nodosité dans le canon d'une arme à feu.
DURIUSCULE [du-ri-ûs'-kul] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duriusculus, m. s. \\ xvii<' s. V.
à l'article. Admis agad. 1762.]
Il (T. scientif.) Quelque peu dur. n (le pouls) est —, pour
ne pas dire dur, mol. Mal. m. ii, 6.
D'UUMVIR [du-om'-vir] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duumvir, m. s. \\ 1701. furet.
Admis AGAD. 1798.]
Il (Antiq. rom.) Membre d'un collège de deux magis-
trats. Les duumvirs coloniaux, municipaux, quinquennaux, capi-
taux. Les duumvirs des livres sacrés.
*DUUMVIRAL, ALE [du-ôm'-vi-ràl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duumviralis, m. s. \\ 1732. trév.]
Il (Antiq. rom.) Qui a rapport aux duumvirs.
DUUMVIRAT [du-6m'-vi-rà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. duumvù-atus, m. s, || 1642. oud.
Admis AGAD. 1798.]
Il (Antiq. rom.) Ponction de duumvir.
DU'VET [du-vè] s. m.
[ÉTYM. Pour dumet (rab. i, 13, et encore aujourd'hui
dans plusieurs patois), § 467, dérivé de l'anc. franc, dum,
m. s. §§ 133 et 509. On trouve au xnie s. le bas lat. duma,
au sens de « duvet », employé par frédérig ii : c'est
probablement une altération (sous l'influence de pluma?)
du radical german. don {cf. allem. daune, angl. down et
franc, édredon), §§ 6, 498 et 499. || xiv« s. Dn bon Ut de du-
vet, Ménagier, i, 238.]
I. Petites plumes fines et douces qui poussent les pre-
mières chez l'oiseau et forment une couche sous les gran-
des plumes. Il Spécialt. Duvet de l'eider, du cygne, de l'oie,
employé pour faire des édredons, des lits de plume, des
oreillers, des coussins. Là, parmi les douceurs d'un tranquille
silence, Règne sur le — une heureuse indolence, boil. Lutr. 1.
II. P. anal. || 1° Petit poil fin qu'ont en naissant la
DUVETÉ
— 804
DYSENTÉRIQUE
plupart des quadrupèdes, et qui continue à garnir le
corps sous les poils plus forts qui forment le pelage. ||
Spécialt. Poil fin qu'on prend sur la poitrine des chèvres
du Thibet, pour faire les cachemires.
Il 2" Sorte de coton léger qui recouvre la tige, les
écailles des boutons, la feuille, le fruit de certains vé-
gétaux. Le — de la pêche. || Spécialt. Matière cotonneuse
qui enveloppe la cochenille à l'époque de sa métamor-
phose, et dans laquelle elle dépose ses œufs.
Il 3" Barbe naissante, poil follet.
*DUVETÉ, ÉE [duv'-té; en vers, du-ve-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de duvet, §§ 65 et 118. || xvi" s. Oyzon bien
dumeté, rab. i, 13. ] 1611. Dumetté, duvetté, cotgr.]
Il Qui a du duvet.
DUVETEUX, EUSE [duv'-teû, -teuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de duvet, §§ 65 et 116. || xvic s. Les oiseaux
duveteux, r. garnier, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il 1° (Fauconn.) Qui a beaucoup de duvet. Oiseau — .
Il 2f> P. ext. Qui est de la nature du duvet. Pelage — .
*DYADE [di-àd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dyas, grec Sua;, réunion de
deux. RAB. emploie dyas, m, 20. || Ne'ologl\
Il (T. scientif.) Réunion de deux principes, de deux
éléments. Spécialt. (Philos.) Dualité du premier prin-
cipe (monade) et du principe inférieur qui procède de
lui. La — pythagoricienne.
*DYKE[dïk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. dyke, m. s. proprt, « digue »,
§ 8. Il Néolog.]
Il (Géologie.) Saillie, en forme de mur, des filons de
roche éruptive.
*DYNAMIE [di-nà-mi] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec 5ûva[Aii;, force, § 282. || Néolog.]
\\ (Mécan.) Unité de puissance par laquelle on évalue,
en mécanique, l'effet utile d'une machine, d'un moteur.
Spécialt. Unité qui représente la force nécessaire pour
élever, dans un temps donné , mille kilogrammes à un
mètre de hauteur. [Cf. kilogrammètre.)
DYNAMIQUE [di-nà-mïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec Suvapuxoî, jn. .9. || 1692. Traité
de la science dynamique, LEIBN. Lett. à Pellisson. Admis
ACAD. 1762.]
Il (T. scientif.) Relatif à la force. || Spécialt. \ 1. (Mé-
can.) La science — [vieilli), et, substantivt, La — , qui cal-
cule les mouvements des corps soumis à l'action de for-
ces qui les déplacent. [Cf. statique.) Dnité —, dynamie.
État —, état d'un corps en mouvement. | 2. (Philos.) Théo-
rie —, dynamisme.
DYNAMISME [di-nà-mïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec 5uva[j.tî, force, § 265. || Néolog.
Admis ACAD. 1835.]
Il (Philos.) Système où lamatière est considérée comme
formée de forces douées d'une activité propre. Le — de
Leibnitz.
*DYNAMISTE [di-na-mïsf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de dynamisme, § 265. || Néolog.]
Il (Philos.) Partisan du dynamisme.
DYNAMITE [di-nà-mïf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec Sûva[j.tî, force, § 282. || Néolog.
(1866). Admis acad. 1878.]
Il Explosif formé d'un mélange de nitro-glycérine avec
une substance inerte (sable quartzeux, grès en pou-
dre, etc.).
DYNAMOMÈTRE [di-nà-mô-metr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec Sûva[xti;, force, et, [xsTpov,
mesure, § 279. || 1805. lunier, Dict. des sciences, Aàmis
ACAD. 1835.]
Il (T. scientif.) || 1° Instrument pour mesurer la puis-
sance d'un moteur, la force musculaire de l'homme, des
animaux.
Il 2° Instrument pour mesurer la puissance de gros-
sissement d'une lunette.
*DYNAMOSCOPE [di-nà-mos'-kop'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grée Sûvajxiî, force, et ctxotcêÎv,
examiner, § 279. || Néolog.]
Il (Médec.) Cornet acoustique pour la dynamoscopie.
*DYNAMOSCOPIE [di-nà-môs'-kô-pi] s', f.
[ÉTYM. Composé avec le grec 5ûva[xti;, force, et ffxoTrsrv,
examiner, § 279. || Néolog.]
Il (Médec.) Système d'auscultation consistant à placer
dans son oreille un cornet acoustique (dynamoscope) '
dans ce cornet un doigt du sujet qu'on examine.
DYNASTE [di-nàsf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dynastes, grec SuvaaiTiî, m.
Il 1568. Les dynastes occupent la tyrannie, L. leroy, PoU
d'Aristote, dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Antiq.) Petit souverain dépendant d'un autre soi
verain.
DYNASTIE [di-nâs'-ti] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ôuvâffxeta, proprt, « pui
sance ». || xvo-xvi'= s. De la dynastie des dyapolites roy
FOSSETiER, dans GODEF. SuppL]
Il Suite de souverains issus du môme sang. Les dynasH
des Pharaons. La — des Mérovingiens, des Carlovingiens, d
Capétiens.
DYNASTIQUE [di-nâs'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de dynastie, § 229. || Néolog. Admis aca
1878.]
Il Relatif à une dynastie. || P. ext. Politique —, qui apo'
objet le maintien de la dynastie régnante.
*DYSCHROÏE [dïs'-kro-i] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec 8û(j)^pota, jn. s. de Su;, pa
ticule péjorative, et /pôa, peau. || Néolog.]
Il (Médec.) Altération morbide de la couleur de la pc-
*DYSCHRO]ïIATEUX, EUSE [dïs'-krô-mà-le'u, -tei..
adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecqi
Suç, ypônioL, couleur, et le suffixe eux, § 284. || Néolog.]
Il (Médec.) Caractérisé par la dyschroïe. Dermatose dy
chromateuse.
•DYSCHROMATOPSIE [dïs'-krô-mà-top'-si] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecq
S'jç, jrpwjia, couleur, ô'ij^iç, vue, et le suffixe ie, g 279.
Néolog. ]
Il (Médec.) Altération de la vue qui fait que l'on p'
çoit mal certaines couleurs. ( Cf. achromatopsie , dal.
nisme.)
*DYSCINÉSIE [dïs'-si-né-zi] S. f
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical dyscinesia, transi
tion du grec Suaxtvriai'a, m. s. de la particule péjori
5uç et xtvTjaiî, mouvement. || 1772. gouvion, Trad.
Nosologie de Boissier de Sauvages, i, 364.]
Il (Médec.) État morbide qui rend les mouvement;
lontaires difficiles.
DYSCOLE [dïs'-kèl] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dyscolus, grec ZÙ!zy.o\o^,
Il xiv<* s. Viellars, de tant corne ilz sont plus disooles, or
Éth. vui, 7.]
Il Vieilli. Qui est d'humeur chagrine, il peut y en
(des évoques) de dyscoles, st-sim. x, 94. Votre enfant —
tout ce qu'il touche, J.-J. Rouss. Èm. 2.
■^DYSCRASIE [dïs'-krà-zi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dyscrasia, grec 5ucrxpataîaç, t
s. de la particule péjorative Su? et xpâatç, mélange. || aatt
xiV s. Chirurg. de Mondeville, dans godef. SuppL
Il (Médec.) Mauvaise élaboration des humeurs.
*DYSÉCÉE [di-sé-cé] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical dysecœa, transcriptio
du grec SunT^xota, m. s. de la particule péjorative Suî (
àxoûsiv, entendre. || Néolog.]
Il (Médec.) Faiblesse de l'ouïe.
DYSENTERIE [di-sant'-ri ; envers,-sa.n-ie-vi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dysenteria, grec ôuffevtep-
m. s. de la particule péjorative Suç et è'vrepa, entrailk-
ACAD. 1762-1835 écrit dyssenterie, dyssentérique, pour mai
quer le son dur de l's. || xiii" s. Dissintere, Trad. de Guil
de Tyr, dans delb. Rec. \ 1516. Dissentherie, Mir. hist. û
France, dans delb. Rec]
Il (Médec.) Inflammation qui a son siège dans le ?r
intestin et qui est caractérisée par de fréquentes évaci:
lions de matières glaireuses, sanguinolentes, avec li-
chées vives et ténesme.
DYSENTÉRIQUE [di-san-té-rïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dysentericus, grec SuffEVTspixd;
m. s. ACAD. 1762-1835 écrit dyssentérique. (Cf. dysenterie
Il xivo-xv" s. Dissenterique, Chirurg. d Albucasis, dansGL
DEF. SuppL]
Il (Médec.) Qui a le caractère de la dysenterie. Affectio
— . Flux — . Substantivt. Un, une —, malade affeclé de dj
senterie.
DYSESTHÉSIE
— 80o
EAU
DYSESTHÉSIE [di-ses'-té-zi] s. f.
ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecque
et le radical de anesthésie (F. ce mot), § 279. || 1772.
bvioN, Trad. de la Nosologie de Boissier de Sauvages,
m.]
(Médec.) État morbide qui amène l'affaiblissement
la sensation. {Cf. anesthésie.)
DYSLALIE [dïs'-là-li] s. f.
ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecque
et Ixleiw, parler, § 279. || Ne'olog.]
(Médec.) Difficulté à articuler les mots. {Cf. aphasie.)
DYSLOCHIE [dïs'-lô-chi] s. f
ÉTYM. Emprunté du lat. médical dislochia, m. s. de la
'ticule péjorative Suc etiochie. |( Néolog.]
(Médec.) Écoulement difficile des lochies.
DYSMÉNORRHÉE [dïs'-mé-nôr'-ré] s. f.
ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecque
et ménorrhée, § 284. || 1805. lunier, Dict. des sciences.]
(Médec.) Écoulement difficile des menstrues. {Cf. amé-
rhée.)
DYSMNÉSIE [dïs'-mné-zi] s. f.
ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecque
et le radical de amnésie ( V. ce mot), § 279. || Néolog.]
(Médec.) Affaiblissement de la mémoire.
DYSODIE [di-sô-di] s. f.
ÉTYM. Emprunté du grec SutrtoSîa, m. s. de la parti-
e péjorative 8uç et ôÇeiv, sentir. || 1805. lunier, D/c/.
sciences.]
(Médec.) Fétidité de la bouche, du nez, etc.
DYSODYLE [di-sô-dil] s. m.
ÉTYM. Composé avec le grec SuauSïiî, fétide, et 'î)'ky\,
tière, § 279. Sur le genre {vl-q est fém.), V. § 554. ||
olog. Mot dû à cordier.]
(Minéral.) Lignite schisteux qui exhale en brûlant une
îur fétide de bitume et d'ail. {Cf. le nom ital. merda di
olo.)
DYSOSMIE [di-sos'-mi] s. f.
ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecque
, ôa(x-ri, odorat, et le suffixe ie, § 279. Le grec Suaoa[j.ta
nifie « mauvaise odeur ». || Néolog.]
(Médec.) Faiblesse de l'odorat.
3YSPEPSIE [dïs'-pep'-si] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. dyspepsia, grec SuffTrs4'îa, m. s.
la particule péjorative 5uî et iré'irTstv, cuire, digérer,
vne s. V. à l'article. Admis agad. 1762.]
(Médec.) Difficulté à digérer. — gastrique, intestinale.
veux... que vous tombiez... de la bradypepsie dans la — ,
Mal. im. m, 5.
DYSPEPTIQUE [dïs'-pêp'-tïk'J adj.
[ÉTYM. Dérivé de dyspepsie, d'après le grec SûairEittoç .
% 229. \\ Néolog.]
Il (Médec.) Qui a le caractère de la dyspepsie. || Subs-
tantivt. Dn, une —, malade affecté de dvspepsie.
DYSPHAGIE [dïs'-fà-ji] s. f
[ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecque
?>^j<i, cpaysiv, manger, et le suffixe ie, § 279. || 1805. lunier,
Dict. des sciences. Admis agad. 1878.]
Il (Médec.) Difficulté à avaler.
'DYSPHONIE [dïs'-fô-ni] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical dysphonia (james), m.
s. transcription du grec Sua-f wvta, composé avec la par-
ticule péjorative Su? et ?(ovt„ voix. || 1805. lunier, Dict.
des sciences.]
Il (Médec.) Difficulté à émettre des sons. {Cf aphonie.)
* DYSPHORIE [dïs'-fô-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec Sûa-^opoî, « qui supporte diffi-
cilement », de la particule péjorative 5uî et tsÉpetv, por-
ter, § 282. Il Néolog.]
Il (Médec.) État de malaise.
DYSPNÉE [dïs'-pné] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dyspnœa, grec Sûairvota, m. s.
de la particule péjorative Su? et n:v£ïv, respirer. || xvi^ s.
Dyspnœe, paré, xx bis, 10. Admis agad. 1762.]
Il (Médec.) Difficulté à respirer.
* DYSSENTERIE, *DYSSENTÉRIQUE. F. dysenterie,
dysentérique.
*DYSSYMÉTRIE [dïs'-si-mé-tri] s. f
[ÉTYM. Composé avec la particule péjorative grecque
5u; et symétrie, § 284. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Défaut de symétrie.
"DYSSYMÉTRIQUE [dïs'-si-mé-trïk'j adj.
[ÉTYM. Dérivé de dyssymétrie, § 229. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Qui offre de la dyssymétrie.
DYSURIE [di-su-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. dysuria, grec Suaoupîa, m. s.
de la particule péjorative Su? et oupov, urine. || xive s.
Dissurie, Trad. de B. de Gordon, dans godef. Suppl. Ad-
mis AGAD. 1762.]
Il (Médec.) Difficulté à uriner.
•DYTIQUE [di-tïk'j adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec Suxtxdî, m. s. de Sûetv, plon-
ger. Il (Au sens 1.) 1791. encygl. méth. | (Au sens 2.)
Néolog.]
Il (T. scientif.) Proprt. Qui plonge. || Substantivt, au
masc. 1 1. Le —, insecte carnassier qui vit dans l'eau, et
qui est un peu plus gros que le hanneton. ] 2. Les Dytiques,
nom générique donné aux oiseaux plongeurs (pingouins,
plongeons, etc.).
E
G [é ; qqns prononcent e quand cette lettre est muette ou
l)lement articulée, è quand elle a le son ouvert, é quand
fi a le son fermé] s. m.
ÉTYM. Le nom , la forme et le son viennent du latin.
ni" s. Apres vous conterai de l'é : N'a de long gueres ne de
Sene fiance de l'A B C, dans jubinal, Nouv. Bec. n, 277.]
I La cinquième lettre de l'alphabet et la deuxième des
y elle s. La voyelle E. 11 y a un e muet au commencement du
t eau, à la fin du mot âme ; un e faiblement articulé dans le
, de. On fait entendre un e fermé dans bonté, vous lisez,
e plus ou moins ouvert dans tu es, noël, amer, mère, prêt ;
a dans prudemment. || La lettre E. L'alphabet français
iploie l'e sans accent, l'e marqué de l'accent aigu (abbé),
l'accent grave (procès), de l'accent circonflexe (tête), du
ma (ambiguë). Au moyen âge il y a eu des e cédilles.
i se combine avec l'o (cœur).
EAU [à] S. f.
ÉTYM. Du lat. aqua, m. s. devenu aive, eve, eue, eaue,
1, §§ 296, 392 et 291. A côté de aive on trouve aiguë en
c. franc, {cf. aiguière) ; de la forme eve provient le dé-
rivé évier. L'e muet final de eaue a disparu de l'ortho-
graphe usuelle au xvi° s., cependant nigot écrit encore
eauë, et non eau (1606).]
Il Liquide formé par la combinaison de deux volumes
d'hydrogène et d'un volume d'oxygène. Ce qu'on appelle
r — : c'est un corps liquide, clair et transparent;... il prend tou-
tes les formes des corps qui l'environnent, FÈN.Exist. de Dieu,
I, 2. Les éléments, le feu, l'air, et la terre et 1' — , rac. Plaid.
m, 3. L'— éteint le feu. C'est le feu et 1'—, en parlant de deux
personnes de caractère opposé. De 1' — pure. Une goutte
d' — . Ils se ressemblent comme deux gouttes d' — , ils se res-
semblent parfaitement. Des créatiures qui seront sorties de
moi, de petites figures qui me ressembleront conmie deux gouttes
d'— , MOL. Mar. forcé, se. 1.
Il Spécialt. Il 1° L'eau de la pluie, des mers, des lacs,
des fleuves, etc. Les eaux du oieL De 1' — de pluie. Le ciel se
fondit en — . — de mer. Les navires qui sillonnent les eaux.
Les eaux d'un navire, celles qui gardent derrière lui une
trace plus ou moins considérable de sa marche. Être dans
les eaux d'un navire , faire même route , et , fig. Être dans
EAU
806
EBARBEMENT
les eaux de qqn, suivre ses opinions. Eaux fermées, prises
par la glace. — maigre, peu profonde. Dn navire qui n'a pas
d' — . Même —, qui au sondage ne donne pas de change-
ment. Haute — , basse — , marée haute, basse. Eaux vives,
grande marée. Eaux mortes, petite marée. Ligne d' — , que
le niveau de la mer trace sur la carène d'un navire. Voie
d'— , ouverture faite à la carène, par où entre l'eau. Un
navire qui fait — . Des eaux stagnantes, dormantes. Fig. Pro-
verbe, n n'est pire — que 1' — qui dort, les personnes d'ap-
parence calme et douce sont souvent fort à craindre. Dn
cours d' — , fleuve, rivière, ruisseau. Suivre la pente, le fil de
r — . Des eaux courantes, des fleurs qui passent, boss. Abrégé
d'un sermon pour Pâques, 2. L'administration des eaux (cours
d'eau, étangs, etc.) et forêts. — de source. Des eaux jail-
lissantes, qui sortent par jet du sol. Chute d' — . Jet d' — .
Les grandes eaux de Versailles. — douce, eau des fleuves,
étangs, etc., non salée (par opposition à l'eau de mer).
Poisson d' — douce. Marin d' — douce, qui ne navigue pas
ordinairement sur la mer. Les grandes eaux, afflux d'eau
de pluie, de neige, amenant des crues. Heureux comme un
poisson dans 1' — , ayant tout à souhait. Se jeter à 1' — (pour
se noyer). A 1'—! cri de menace contre qqn qu'on veut
jeter à l'eau. Se jeter dans 1'— (pour se baigner, nager, etc.).
Un objet tombé dans 1' — . Fig. Cette affaire est tombée dans
r — , a échoué. Revenir sur 1' — , à la surface, et, fig. échap-
per k la ruine. C'était merveille si après des années on par-
venait à revenir sur 1' — , st-sim. xii, 5i. (Chasse.) Battre
r— , se dit de la bête qui se jette dans une rivière, un
étang, croyant échapper à la meute, et fig. Battre 1' — ,
faire des efforts qui ne doivent servir à rien. Donner des
coups d'épée dans 1'—, des coups inutiles. Nager en pleine
—, en pleine rivière, et, fig. être en pleine fortune. Na-
ger entre deux eaux, en mettant le corps et la tête sous
l'eau, et, fig. rester entre deux partis sans se déclarer. Le
P. de la Rue passa toujours pour nager entre deux eaux, ST-SiM.
I, 415. — trouble, eau limoneuse qui donne des pêches
abondantes. Fig. Pêcher en — trouble, chercher son pro-
fit dans des affaires douteuses. D'ici là il passera de 1'—
sous le pont, il s'écoulera beaucoup de temps, cela n'ar-
rivera pas de sitôt. Fig. Laisser couler 1' — , laisser aller
les choses. L' — va à la rivière, l'argent va aux riches. Paire
venir 1' — à son moulin, faire tourner les choses à son profit.
Porter de 1' — à la rivière, faire une chose superflue. Aller
à r— , aller puiser de l'eau à la rivière, à un puits, à la
fontaine. Tant va la cruche à 1' — qu'à la fin elle se casse, à
force de s'exposera un danger, on finit par y succomber.
Il 2" L'eau servant aux divers usages de la vie, pour
les usages domestiques, pour boire, se laver, etc. De r—
à boire. Des eaux pot£ibIes. Un verre d' — . Se noyer dans un
verre d'— , se perdre dans les moindres difficultés. Une
tempête dans un verre d' — , un grand trouble pour peu de
chose. Boire de 1' — rougie, oii l'on a versé une petite
quantité de vin. Mettre de 1' — dans son vin, pour en atté-
nuer la force, et, fig. réduire ses exigences. Un buveur
d'— . Fig. En parlant d'une chose difficile à croire. Croyez
cela et buvez de 1' — (peut-être pour faire passer la chose).
Il ne gagne pas, il ne vaut pas 1' — qu'il boit, c'est un fainéant.
Être au pain et à 1'—, être condtxmné à ne se nourrir que
de pain et d'eau. Un porteur d' — , qui porte de l'eau po-
table à domicile. Une voie d'— , quantité qu'un porteur
d'eau apporte en une fois dans deux seaux. A 1'—! cri des
marchands d'eau dans les rues. Un navire qui fait de 1'—,
qui renouvelle sa provision d'eau potable. || Spécialt. —
bénite, consacrée par le prêtre pour bénir les fidèles, les
objets du culte, etc. Fig. — bénite de cour, promesses
trompeuses. Ce que nous te disons n'est pas de 1' — bénite de
cour, A. DE MONLUC, Comédie des proverbes. — bénite des
passants (oud.), des pierres. — lustrale, chez les anciens,
eau sacrée dans laquelle on avait éteint un tison ardent
tiré du feu du sacrifice, et qui servait dans les cérémonies
religieuses. Un verre d' — sucrée. — panée, oui l'on a fait
tremper du pain grillé. — de riz, d'orge, ofi l'on a fait bouil-
lir du riz, de l'orge. — de boudin, et, fig. S'en aller en —
de boudin. (F. boudin.) — ferrée, rouillée, oii l'on a mis un
fer rougi au feu, du fer rouillé, pour lui donner des qua-
lités hygiéniques. — de savon, d'empois, de goudron. — aci-
dulée. — gazeuse. Eaux minérales, qui, traversant certains
terrains, se chargent de matières minérales et s'emploient
sous forme de boissons, de bains, de douches. Les eaux
de Bagnères, de Vichy. Une viUe d'eaux. Aller aux eaux. Prendre
des eaux. Nays était aux eaux, à Fougues ou autre peu-t, SORk;
Francion, p. 402. De 1'— minérale artificielle.
Il 3" Nom donné à divers liquides. — de-vie, compo
d'eau et d'alcool obtenu par la distillation du vin, du (
dre, des grains, de la betterave, etc. — de-vie de vin, -
grains, de marcs de raisin. Petites eaux-de-vie, eau\-de-\
très légères. Anciennt. — spiritueuse, générale, impérial
alcoolat. — céleste, solution de sulfate ou de nitrate i
cuivre mélangée d'ammoniaque, de couleur bleu de ci»
dont les pharmaciens décorent la devanture de lem
officines. — de cuivre, solution de sel d'oseille, pour ni
toyer les objets en cuivre. — forte, acide azotique éten(
d'eau, dont le graveur se sert pour faire mordre la plane!
de cuivre. P. ext. Une — forte, une planche gravée, et au^
l'estampe qu'on en tire. Une coUection d'eaux-fortes. — s.
conde, eau-forte affaiblie. — de Javel, solution de chlori
de potasse pour blanchir le linge. — régale, mélan,::
d'eau-forte et d'acide chlorhydrique, pour dissoudre Y.
et le platine. — mère, l'eau qui reste d'une dissolution
saline qu'on a fait cristalliser, et qui ne peut plus fournir
de cristaux. || Nom donné à diverses préparations phar-
maceutiques. — blanche, — sédative, — de mélisse, etc. '
Nom donné à diverses préparations pour la toilette. —
de Botot, — de Cologne, etc.
Il 4" Sécrétion liquide du corps. | 1. Salive. Faire venir
r— à la bouche. Fig. L' — lui en vient à la bouche, du dé-
sir de l'avoir. | 2. Sueur. Il est en — . Je suis en — et n'ai
rien fait, la f. Bail. 3. L'— lui coulait du front. Abattre 1'-
d'un cheval en sueur. Fig. Famil. Suer sang et —, se donne:
une grande peine pour arriver à un résultat. | 3. Urim
Lâcher de 1' — . | 4. Liquide séreux. Ampoules pleines d'-
Eaux aux jambes, humeur suintante au pied et à la pari:
inférieure de la jambe chez le cheval. | 5. Les eaux, liquiii
amniotique qui entoure le fœtus. Fausses eaux, sérosit<
plus ou moins abondantes qui s'écoulent à certaines épo-
ques de la grossesse. || P. anal. Jus des fruits, des légu-
mes. Ces pêches ont beaucoup d' — .
Il 5" Fig. I 1. Limpidité des diamants, des pierres pré-
cieuses, des perles. Un diamant d'une beUe — . Il est d'une
— admirable, st-sim. xiv, 14. Fig. Famil. C'est un avare
de la plus belle —, d'une avarice rare. | 2. (Technol.) Lustre
qu'on donne à une étoffe, à la soie d'un chapeau, au
grain d'une peau.
"EAUBÉNITER [ô-bé-ni-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de eau bénite, § 154. || xviie s. F. à l'article.]
Il P. plaisant. Asperger d'eau bénite. D'eau de puits il
s'eaubénita, scarr. Virg. trav. 6.
*EAUBÉNITIER [ô-bé-ni-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de eau bénite, § 115. [Cf. bénitier.) || 1281.
F. bénitier.]
Il (xvue-xvme s.) Nom donné par les orfèvres aux bé-
nitiers en argent.
EAU-DE-VIE [ôd'-vi; en vers, ô-de-...]. F. eau, 3".
ÉBAHIR [é-bà-îr] v. tr.
[ÉTYM. Peut-être composé avec la particule é (lat. ex
et l'interjection bah, §§ 194 et 196. || xii^ s. Je esbahlsseit
e si ne parlowe, Psaut. de Cambridge, lxxvi, 4.]
Il Frapper d'un profond étonnement. (Ne s'emploie
plus guère que comme verbe réfléchi; sgn. ébaubir.
Qu'est-ce qui vous ébahit? Je suis resté tout ébahi. Et si d(
tant d'amour tu peux être ébahie, CORN. Poly. m, 2.
ÊBAHISSEMENT [ é-bà-ïs'-man ; en vers, -i-se-...'
s. in.
[ÉTYM. Dérivé de ébahir, § 145. || xiic-xiiip s. Esbahiase-
ment, D/a/. Grégoire, p. 215. Admis acad. 1762.]
|] État de celui qui est ébahi. [Syn. ébaubissement.)
"ÉBALANÇON [é-bà-lan-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. verbe ébalancer (composé de
la particule é [lat. ex] et balancer, §§ 192 et 196), § 100.
TH. CORN, et la plupart des dictionnaires postérieurs écri-
vent par erreur ébalaçon. || 1611. Esbalançon, cotgr.j
Il Anciennt. (Manège.) Sorte de ruade, dite aussi estra-
pade.
*ÉBARBAGE [é-bàr-bàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébarber, § 78. || 1765. abbé nollbt,.
Chapelier, p. 13.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on ébarbe.
"EBARBEMENT [é-bàr-be-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébarber, § 145. || 1611. Esbarbement,;
COTGR.]
I
EBARBER
(Technol.) Action d'ébarber; résultat de cette action.
•; JÈBARBER [é-bàr-bé] v. tr.
ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et barbe,
194 et 196. Il xiie-xiiic s. Hère les fist et moût bien esbarber,
uin, 2315.]
[. Dégarnir de la barbe, des barbes. — une plume d'oie,
la lisière d'une étoffe. — les racines d'une plante, d'un ar-
ite, en enlever le chevelu.
II. Débarrasser des inégalités qui font saillie sur le
rd d'une surface. — les tranches d'un livre. — un carac-
e d'imprimerie, en enlevant les inégalités. — des lames
métal. I P. ext. — les pavés, en dégrossir les joints, ou
[parement, pour en rendre la surface unie. — un fagot
!c la serpe, pour l'égaliser. — une charmille, une haie. ||
ext. (Chirurgie.) Enlever avec un instrument tranchant
I productions morbides végétantes.
'ÉBARBEUSE [é-bàr-beuz'] s. f.
^ÉTYM. Dérivé de ébarber, § 112. || Néolog.]
1 1 (Technol.) Machine à ébarber.
ÉBARBOIR [é-bàr-bwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébarber, § 113. |1 1723. savary, Dict.
' '^mnm. Admis acad. 1762.]
Technol.) Outil de graveur, de fondeur de carac-
-, d'étameur, pour ébarber.
* ÉBARBURE [é-bàr-bùr] s. f.
[kty.m. Dérivé de ébarber, § 111. [| 1755. encycl.]
II (Technol.) Ce qu'on enlève d'une chose qu'on ébarbe.
s ébarbures d'une planche qu'on grave, les petites barbes
li se forment à chaque coup de burin sur le bord des
illes, et que le graveur doit enlever pour que le trait
sic net.
"ÉBARDOIR [é-bàr-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Peut-être altération de ébarboir, § 509. || 1785.
<CVCL. MÉTH.]
Il (Technol.) Grattoir à quatre côtés, dont se sertie
enuisier.
"ÉBAROUIR [é-bà-rou-ïr] v. t7\
[iViYM. Origine inconnue. || 1694. Vaisseau ébarofly, Tii.
)RN. Admis ACAD. 1762; suppr. en 1798.]
il (Technol.) En parlant de l'action du soleil, dessé-
ler (les bordages d'une embarcation, les douves d'une
ilaille) de manière à les disjoindre.
j * ÉBAROUISSAGE [é-bà-rou-i-saj'] s. m.
! [ÉTYM. Dérivé de ébarouir, §78. || Néolog.]
j II (Technol.) État de ce qui est ébaroui.
I ÉBAT [é-bà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de ébattre, § 52. || xiii^ s. Lors après
Dire vient l'esbat, Clef d'amour, dans delb. Rec]
Il Vieilli. Action de s'ébattre, pour se divertir. (S'em-
loie surtout au pluriel.) L'enfant... Avecque ses pareils se
liait en ses ébats, Régnier, Sat. 5. Prendre ses ébats. Spe'-
\ialt. (Chasse.) Mener les chiens à 1'—, les mener s'ébattre
I la promenade.
j ÉBATTEMENT [é-bât'-man ; en vers, -bà-te-...] s. m.
j [ÉTYM. Dérivé de ébattre, § 145. || xiii^ s. En geuet enes-
atement, ruteb. p. 17, Kressner.]
Il Divertissement que l'on prend à s'ébattre. Fig. Di-
■ertissement. L' — pourrait nous en être agréable, la f. Fah.
'I, 3. Il P. ext. (Technol.) L' — d'une voiture, le jeu qu'elle
i dans ces balancements entre les brancards. Cette voi-
ure a tant de pouces d' — .
ÉBATTRE (S") [é-bàtr'] v. pron.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et battre,
§ 194 et 196. Il xn'^ s. Ira chacier en la forest Por esbatre de
la dolor, Énéas, 1446.]
Folâtrer en se donnant du mouvement sans con-
rainte. Des enfants qui s'ébattent sur le gazon.
ÉBAUBI, lE [é-bô-bi] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et l'anc.
rranç. baub (lat. balbum), bègue, §§ 195 et 196. L'anc.
franc, emploie plutôt abaubi. || xia" s. S'il savoit ce mes-
:hief, moult seroit esbaubis, adenet, Berte, tir. 30, P. Pa-
ris ; abaubis, édit. Scheler.]
I| i.° Anciennt. Devenu bègue.
Il 2° Fig. Famil. Interdit de surprise. Je suis tout ébau-
bie, et je tombe des nues, mol. Tart. v, 5. {Syn. ébahi.)
*ÉBAUBIR [é-bô-bir] v. tr.
[ÉTYM. Tiré de ébaubi, § 154. || Ne'olog.]
Il Très famil. Rendre ébaubi. {Syn. ébahir.) n n'y a pas
ie quoi s' — .
807 - ÉBÉNACÉES
* ÉBAUBISSEMENT [é-bô-bïs'-man ; en vers, -bi-se-. . .]
s. m.
[ÉTYM. Tiré de ébaubi, § 145. || xiiic s. Ll esbaublsemanz.
Fabliau, dans godef. esbaubissement.]
Il Très famil. État de celui qui est ébaubi. {Syn. ébahls-
sement.)
*ÉBAUCHAGE [é-bô-cbàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébaucher, § 78. || xvi" s. Esbauchage de
la pierre, dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on ébauche.
ÉBAUCHE [é-bôch'] *. /'.
[ÉTYM. Subst. verbal de ébaucher, § 52. {Cf ital. sbozzo,
m. s.) Il xvne s. V. a l'article.]
Il État de ce qui est ébauché. L'— d'un tableau, d'une
statue, d'une gravure. Un portrait à l'état d'— . || Œuvre à l'état
d' — . Je ne suis qu'une — imparfaite et grossière , ROTROU,
Belis. III, 7. Agréez que ma muse Achève un jour cette — con-
fuse, LA F. Faô. XII, 15. 1 /'%. Vous attendez que je vous fasse
le portrait : je vous en donnerai du moins une — , furet. Rom.
bourg, ii, 41. || (Technol.) — d'un mouvement d'horlogerie,
mouvement dont les pièces ne sont que dégrossies.
"ÉBAUCHEMENT [é-bôch'-man ; en i;er*, -bô-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébaucher, § 145. || 1548. Quelque patron
et esbauchement, a. mizauld, dans delb. Rec.]
Il Vieilli. Action d'ébaucher.
ÉBAUCHER [é-bô-chéj v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être même mot que
l'anc. franc, esboschler, dégrossir, proprt, « débarrasser
(un arbre abattu) de son bois, de ses branches ». Esboschier
aurait dû devenir éboucher dans la langue actuelle; mais
on peut admettre qu'il s'est altéré sous l'influence de em-
baucher, avec lequel il ne paraît avoir eu à l'origine aucun
rapport étymologique, § 509. || 1328. Biner, esboschier et
le seurplus des vignes faire, dans godef. | 1380. Une personne
esbochie a la semblanche doudit sire, dans delb. Rec.]
Il Commencer (un ouvrage en indiquant les formes, les
couleurs, etc., sans que rien en soit achevé. — un tableau,
une sculpture, une gravure. || Spéciall. — un mouvement d'hor-
logerie, en dégrossir les pièces. — du bois de menuiserie,
le dégrossir avant de le découper. — le chanvre, lui don-
ner la première façon en le passant dans le peigne. ||
Fig. — un système. Pour me faire — ma vengeance, CORN.
Oth. IV, 5. Les anciens les ont trouvées seulement ébauchées
(les sciences), pasc. Vide.
"ÉBAUCHEUR [è-bô-ché'ûr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébaucher, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrier qui ébauche des mouvements
d'horlogerie.
ÉBAUCHOIR [é-bô-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébaucher, § 113. |1 1680. richel. Ad-
mis acad. 1762.]
Il (Technol.) Instrument qui sert à ébaucher un ou-
vrage. Il Spëcialt. I 1. Outil en bois, en ivoire, qui sert
au sculpteur pour ébaucher et modeler. P. ext. Ciseau
brettelé, en acier, pour bretter la terre, la cire. | 2. Ciseau
de charpentier pour ébaucher les mortaises. | 3. Grand
peigne à fortes dents dont se sert le cordier pour ébau-
cher le chanvre.
ÉBAUDIR [é-bô-dir] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et l'anc.
franc, baud, gai {V. baud, baudet, baudir), §§ 194 et 196. ||
xio s. A icest mot si s'esbaldissent Franc, Roland, 1481.]
Il Vieilli. Mettre en joie. Quelques-uns de mes amis avec
lesquels je m'ébaudis un peu, sorel, Francion, p. 157.
AUons nous — et dîner tous ensemble, bours. Mots à la
mode, se. 15. On bat des mains, et l'auteur ébaudi Le remer-
cie et pense être applaudi, volt. Ep. 80.
ÉBAUDISSEMENT [é-bô-dïs'-man ; en vers, -di-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébaudir, § 145. || xiii" s. Par l'enfant
prisent grant esbaudissement, Anseïs de Carthage, dans
GODEF. esbaudissement. Admis acad. 1762.]
Il Vieilli. Action de s'ébaudir , état de celui qui est ébaudi.
'* ÉBÉNACÉES [é-bé-nà-sé] s. f. pi.
[ÉTYM. Dérivé de ébène, § 233. || 1819. lunier, Dict. des
sciences.]
Il (Botan.) Famille de plantes, d'arbres ou d'arbustes des
régions tropicales, qui a pour type le plaqueminier. ( V.
ébénier.)
EBENE — 808 —
ÉBÈNE [é-bèn'] s. f. [masc. volt.).
[ÉTYM. Emprunté du lat. ebenus, m. s. \\ xii" s. La cover-
ture de desus Fu tote faite d'ebenus, Éncas, 6429. A icest mot
se pasme desor un lit d'ebaine, Alexandre, dans delb. Bec]
Il Bois de l'ébénier, très pesant, très dur, d'un grain
très uni, et remarquable par sa belle couleur d'un noir
foncé. Meubles d' — . Noir comme 1' — . Des cheveux d' — , très
noirs. || P. (mal. — verte ou jaune, bois du bignonia leucoxy-
lon, qui a la dureté et le poli de l'ébène, mais qui est d'un
jaune verdâtre. — rouge, bois rouge provenant de l'Amé-
rique méridionale. Fausse — , bois du faux ébénier.
ËBËNER [é-bé-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de ébène, §§ 65 et 154. L'adj. ebené se
trouve dès le xvi^ s. (F. godef. Suppl.) \\ 1701. furet.
Admis ACAD. 1798.]
Il (Technol.) Revôtir de la couleur de l'ébène. — du
bois de chêne.
ÉBÉNIER [é-bé-nyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébène, §§ 65 et 115. || 1680. richel.]
Il Espèce de plaqueminier, type de la famille des Ébé-
nacées, qui fournit l'ébène noire. || P. anal. Genre de
la famille des Papilionacées qui fournit un bois noirâtre,
très dur. — épineux, variété de palmier. — de montagne,
variété de la famille des Légumineuses. — d'Orient, l'aca-
cia ou bois noir de Malabar. Faux —, variété de cytise.
ÉBÉNISTE [é-bé-nïst'] ,y. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébène, § 265. || 1680. richel.]
Il Ouvrier qui travaille l'ébène et autres bois de choix,
pour en faire des meubles. — en vieux chêne.
ÉBÉNISTERIE [é-bé-nïst'-ri ; en vers, -nïs'-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de ébéniste, § 69. || 1732. trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il Industrie de l'ébéniste.
*ÉBERGEMENT [é-bèr-je-man] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et berge,
§§ 195 et 196. Il Néoloq.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on remet en état
les talus des berges, dans les cours d'eau que l'on cure.
*ÉBERGtJER [é-bèr-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et Bergen,
nom d'une ville de Norvège d'ofi vient cette préparation,
§§ 36, 194 et 196. || Neolog.]
Il (Pèche.) Préparer (la morue) en l'ouvrant, la vidant,
etc., et la traînant à la remorque du bateau pêcheur.
*ÉBERNER [é-bèr-né]. V. ébréner.
*ÉBERTAUDER [é-bèr-tô-dé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et bertauder,
autre forme de bretauder, §§ 192 et 196. || 1723. savary,
Dict. du comm.]
Il (Technol.) Tondre en première coupe (le drap, la
laine).
"ÉBEURRER [é-béu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et beurre,
§§ 194 et 196. ||xii<= s. Esburrer, evrat, dans godef. Suppl.]
Il Débarrasser (le lait) du beurre qu'il contient.
*ÉBISELER [é-biz'-lé; en vers, -bi-ze-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et biseau,
§§ 65, 194 et 196. || 1408. Late abiselee, texte de l'Orléa-
nais, dans GOUEF. Suppl. \ 1752. Un des bords de cette règle
doit être ebizelé. Journal économ. avril, p. 94.]
Il (Technol.) Couper en biseau. — une planche. — un
trou, lui donner une forme conique.
ÉBLOUIR [é-blou-ir] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et le radi-
cal german. blaud, qui se retrouve dans l'allem. actuel
blœde, faible (en parlant des yeux) , §§ 6, 194 et 196. L'anc.
franc, a esbloer, à côté de esbloïr. || xii" s. Tos cex quU'es-
gardent fait les ex esbleuir, Alexandre, dans delb. Rec]
Il 1« Frapper d'un éclat que les yeux ne peuvent soute-
nir. Le soleil éblouit les yeux, la vue. Un éclair l'avEdt ébloui.
La blancheur de la neige éblouissait ses yeux. (On voyait)
briller au soleil les casques, les cuirasses et les boucliers des
ennemis; les yeux en étaient éblouis, fén. Tél. 10.
Il 2" Fig. Frapper d'un éclat qui fascine l'âme. Partout
je suis ébloui de l'éclat des plus augustes couronnes, Boss. D.
d'Orl. Ce jour... Où Néron fut lui-même ébloui de sa gloire, rac.
Drit. I, 1. n croyait m' — par ses promesses, fÉN. Tél. 2.
ÉBLOUISSANT, ANTE [é-blou-i-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de éblouir, §47. || 1564. Escler es-
bloulssant, J. TmERRY, Vict. franç.-lat. Admis agad. 1718.]
EBOULEMENT
Il Qui éblouit. Des éclairs éblouissants. Lablancheur éblouis*
santé de la neige. P. cxt. Une beauté éblouissante. || Fig. le
titre — de général d'armée, corn. Pulch. il, 1. Un — tissu
de sophismes, ST-sim. i, 147. Du esprit — qui impose, la br. .3.
ÉBLOUISSEMENT [é-blou-ïs'-man ; en vers, -i-se-...
,?. 7n.
[ÉTYM. Dérivé de éblouir, § 145. || yy^ s. Dont la beauté...
me donna esblouissement, ch.\stell. dans delb. Rec.\
Il Action d'éblouir, état de celui qui est ébloui. L'—
produit par la réverbération du soleil. || Fig. V — produit par
une fortune soudaine. || P. ext. Trouble de la vue et étoui-
dissement produit par une congeslion. n m'a pris tout a
coup un — , MOL. Av. I, 4.
'ÉBORGNAGE [é-bèr-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éborgner, § 78. || 1825. Mais. rust. du
dix-neuvième s. v, 102.]
Il (Jardin.) Action d'éborgner (une branche d'un arbn
fruitier).
* ÉBORGNEMENT [é-bôr-ne-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éborgner, § 145. || xvi" s. Les arondelles
guérissent leurs petits de l'esborgnement,o. de serres, VI, 15.
Il Action d'éborgner qqn, état de celui qui est éborgné.
ÉBORGNER [é-bôr-iïé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et borgne,
§§ 194 et 196. Il xiie s. Femme esbomie, Ilorn, dans godei .
Suppl.]
Il Rendre borgne en privant de l'un des deux yeux. Oui
son rival éborgne, RÉGNIER, Sat. 10. (Il) s'éborgnerait du
meilleur de son cœur Pour faire perdre un œil à son voisin, l.\
F. Ragotin, ii, 3. Un de ses fils, éborgné jeune d'une fusée à
une fenêtre de l'hôtel de ville, st-sim. i, 473. || P. exagé-
ration. — qqn, lui donner un coup sur l'œil. || P. anal.
I 1. — des branches, des rameaux d'arbre fruitier, enlever
les yeux inutiles. | 2. — une maison, lui enlever du jour en
construisant devant elle.
* ÉBOTTER [é-bô-té] v. tr.
[ÉTYM. Forme dialectale {V. § 16) pour ébouter. (F. ce
mot.) Il 1755. ENCYCL.]
Il (Technol.) Dégarnir du bout. — un clou, une épingle,
lui enlever la tête. [Syn. étêter.) |1 — un arbre. | 1. Couper
les grosses branches, près du tronc, pour lui en faire
pousser de nouvelles. | 2. P. ext. Couper les petites bran-
ches et ne laisser que les plus grosses taillées fort court,
pour ranimer l'arbre épuisé.
*ÉBOUAGE [é-bou-aj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébouer, § 78. |] Neolog.]
Il (Technol.) Action d'ébouer. L'— des rues,
* ÉBOUER [é-bou-é] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bone,
§§ 194 et 196. Il Neolog.]
Il (Technol.) Débarrasser (les rues) des boues, des or-
dures.
*ÉBOUFFER (S') [é-bou-fé] V. pron.
[ÉTYM. Composé de ila particule é (lat. ex) et bouffer,
§§ 192 et 196. Il xv"^ s. Les unes d'elles se ebouffoient A la-
Grimer etsouspirer, mart. d'auv. dans godef. esbouffer.]
Il Vieilli. Famil. S'ébouffer de rire, poutîer de rire. La jeune
mariée, s'ébouffant de rire en commençant de boire..., sgarr.
Rom. com. ir, 8.
*ÉBOUILLANTAGE [é-bou-yan-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébouillanter, § 78. || Neolog.]
Il (Technol.) Action d'ébouillanter.
"ÉBOUILLANTER [é-bou-yan-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bouil-
lant, §§ 194 et 196. Il Neolog.]
Il (Technol.) Passer à l'eau bouillante. — les cocons, pour
tuer les chrysalides. S' — les doigts, les pieds, les brûler en
les mettant dans de l'eau trop chaude.
ÉBOUILLIR [é-bou-yir] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et bouillir,
§§ 192 et 196. Il xii^ s. Tut est esbuiUissanz, Forment chali
et ardanz, pii. de tiiaun, Comput, 1329.]
Il Diminuer à force de bouillir. Ne laissez point tant —
le pot. Le pot est trop ébouilli.
■"ÉBOULAGE [é-bou-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébouler pris figurément, § 78. || Neolog.]
Il (Technol.) Dans une pièce d'étoffe, place où le tissu, i
par suite d'un défaut de la trame, est moins serré que
dans le reste. {Sgn. clairière.)
EBOULEMENT [é-boul-man ; en verSj-hou-\e-...] s.m.
é
\
EBOULER
809
ÉBRANCHOIR
I^î'tym. Dérivé de ébouler, § iAô. \\ 1547. La ruyne ou
iiement de la terre, J. Martin, Viiruve, dans delu.
t^imlc de ce qui s'éboule, amas de choses éboulées.
I — de terre, de sable.
'^BOULER [é-bou-lé] V. tr. et intr.
vM. Ane. franc, esboueler, éventrer, composé avec la
■nie es (lat. ex) et bouel, forme ancienne de boyau,
i (>t 196. Sur la réduction de esboueler, éboueler (§ 422)
■nier, V. § 358. Sur le passage du sens primitif au
; - actuel, cf. l'expression : le mur fait ventre, c.-à-d. me-
ic de s'ébouler. || (Au sens ancien.) xW^ s. Detranohent
' 2 lor chevaus et esboelent ; Li vif desor les morz roelent,
' iiioriEN DE TROYES, Chevalier au lion, 3266. | (Au sens
iucl.) xiiie s. Esboouler quemins, beauman. xxv, 10.]
1 " V. tr. Faire tomber par affaissement. Le mur s'est
(Dulé. Le blaireau éboule de la terre, buff. Blaireau.
2" V. intr. Tomber en s'affaissant. Le mur a éboulé.
; torrent a fait — cette butte.
*ÉBOULEUX, EUSE [é-bou-leîi, -leuz'] adj.
i-iM. Dérivé de ébouler, § 116. || 1795. Terrains ébou-
i.-F.-G. DUHAMEL, dans Joumal des mines, an IV,
î| riujel à s'ébouler. Terrains — .
IébOULIS [é-bou-li] s. m.
[ÉrYM. Dérivé de ébouler, § 82. || 1701. furet. Admis
.AU. 1762.]
] Amas de choses éboulées.
'ÉBOUQUER [é-bou-ké] v. tr.
[i'mym. Altération de ébuquer, forme picarde (F. § 16)
ui' ébucher, composé avec la particule é (lat. ex) et bûche,
ll'i et 196. Il 1410. Esbuquier draps, dansGODEF. esbuquier.]
il i,Technol.) Éplucher (le drap) en ôtant les nœuds des
S les pailles et autres ordures qui peuvent s'y rencon-
-■r. [Syn. énouer, épincer.)
'ÉBOUQUETER [é-bouk'-té ; en ve7^s,-ho\x-ke-ié] v. tr.
[ktym. Composé avec la particule é (lat. ex) et bouquet,
05, 194 et 196. || Néolog.]
!| (Technol.) Débarrasser (un arbre fruitier) des bour-
ons à feuilles, afin de conserver toute la sève pour le
lil.
•ÉBOUQUEUR, EUSE [é-bou-kéur, -keuz'] s. m. et/".
[ktym. Dérivé de ébouquer, § 112. || 1464. Esbuqueresse,
us DELB. Rec. 1 1723. Ébouqueuse, savary, Dict. du
nn/i.]
ill (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui ébouque le drap.
yn. énoueur, épinceur.)
* ÉBOUQUINER [é-bou-ki-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bouquin 2,
194 et 196. Il Néolog.]
II (Chasse.) Dégarnir (un parc, une chasse) des bou-
lins (lapins, lièvres mâles) qui y sont en trop grand
)mbre.
ÉBOURGEONNEMENT [é-bour-j'on'-man ; en vers,
o-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébourgeonner, § 145. || 1549. Esbourjon-
iment, r. est.]
Il (Technol.) Action d'ébourgeonner.
ÉBOURGEONNER [é-bour-j6-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et bourgeon,
I 194 et 196. Il xw** s. Les vignes sont continuellement fouyes
les esbourjonne l'en, Trad. de P. des Crescens, vu, 5.]
II (Technol.) Débarrasser (un arbre) des bourgeons su-
srflus. [Cf. &ûvo\isstT.)Ahsolt. On ébourgeonne au printemps,
ÉBOURGEONNEUR [é-bour-jô-ne'ur] s. m.
ÉTYM. Dérivé de ébourgeonner, § 112. || 1549. Esbour-
nneur, r. est.]
(Technol.) Celui qui ébourgeonne. Fig. Coupe-bour-
eon, insecte, oiseau qui détruit les bourgeons des ar-
res. (Souvent écrit, d'après la prononciation populaire,
aourgeonneux.)
*ÉBOURGEONNOIR [é-bour-jù-nwar] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébourgeonner, § 113. || 1801. encycl.
ÉTH.]
(Technol.) Serpette à long manche pour couper les
imeaux, les bourgeons hors déportée.
"ÉBOURIFFANT, ANTE [é-bou-ri-fan, -fânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de ébouriffer, § 47. || Néolog.]
Il Très f'amil. Qui ébouriffe, qui trouble les idées par
qch de surprenant ou d'inattendu. Un succès — .
ÉBOURIFFÉ, ÉE [é-bou-ri-fé] adj.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. esbourrifat, m. s.
composé avec la particule es (lat. ex) et bourro, bourre,
§ 11. Il xvii« s. F. à l'article.]
Il Rebroussé tout autour de la tête. Cheveux ébouriffés,.
P. ext. Sa touffe ébouriffée, sÉv. 196. Un homme —, dont les
cheveux sont ébouriffés, et, fig. dont les idées sont bou-
leversées.
■* ÉBOURIFFER [é-bou-ri-fé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de ébouriffé, § 154. || Néolog.]
Il Rebrousser les cheveux sur la tête. || Fig. Famil.
Bouleverser par qqch d'inattendu. Cette nouvelle l'a ébou-
riffé.
"ÉBOURRAGE [é-bou-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébourrer, § 78. || 1790. encycl. méth.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on ébourre.
•ÉBOURRER [é-bou-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bourre,
§§ 194 et 196. Il xiie s. Sont vostre penel esborré, chrétien
DE TROYES, Chevalier au lion, dans godef. Suppl.]
\\ (Technol.) Débarrasser de la bourre, des poils (les
peaux préparées pour le tannage).
ÉBOUSINER [é-bou-zi-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bousin,.
§§ 194 et 196. Il 1694. th. corn. Admis acad. 1762 et écrit
ébouziner, puis ébousiner (1798).]
Il (Technol.) Débarrasser (une pierre) du bousin qui
en forme la croûte.
*ÉBOUTAGE [é-bou-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébouter, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'ébouter. Spécialt. V— de la den-
telle réseau.
•ÉBOUTER [é-bou-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bout,.
§§ 194 et 196. {Cf. ébotter.) || 1529. Les pieds estoient rom-
pus et esboutez, dans godef. esbouter.]
Il (Technol.) || 1° Raccourcir en coupant le bout. —
une pièce de bois, un mât.
Il 2° Dans la dentelle réseau, débarrasser des bouts
de fils qui adhèrent au parchemin servant de patron et
à la dentelle.
•ÉBOUTEUSE [é-bou-teuz'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de ébouter, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrière qui éboute la dentelle.
•ÉBOUTURER [é-bou-tu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bouture,.
§§ 194 et 196. Il 1796. encycl. méth.]
Il (Technol.) Dégarnir (un arbre, une plante) des bou-
tures, drageons, pour les replanter ailleurs.
•ÉBRAISER [é-brè-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et braise,.
§§ 194 et 196. Il 1755. Se déduit de ébraisoir. ( F. ce mot.)]
Il (Technol.) Débarrasser (un four) de la braise.
•ÉBRAISOIR [é-brè-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébraiser, § 113. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Pelle pour ébraiser.
•ÉBRANCHAGE [é-bran-chaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébrancher, § 78. || xvii" s. Los fruits et
rébranchage, i.iger, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec.]
Il (Technol.) Le fait d'ébrancher un arbre. || P. ext.
Branches qui tombent d'un arbre qu'on ébranche. {Syn.
émondes.)
ÉBRANCHEMENT [é-branch'-man ; en vers, -bran-
che-...] *. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébrancher, § 145. || (Au sens actuel.)
1611. coTGR. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Action d'ébrancher.
ÉBRANCHER [é-bran-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et branche,
§§ 194 et 196. Fréquent en anc. franc, au sens de « diviser
en branches, morceler ». || xiie-xiii" s. Mors... qui l'arbre
plain de fruits esbrances, helinand. Vers de la mort, dans
DELB. Mater.]
Il (Technol.) Dépouiller (un arbre) d'une partie de ses
branches. Notre écolier... Gâtait jusqu'aux boutons, douce et
frêle espérance ; Même il ébranchait l'arbre, la f. Fab. ix, 5.
• ÉBRANCHOIR [é-bran-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébrancher, § 113. || Néolog.]
Il (Technol.) Serpe, fixée au bout d'une perche, dont
on se sert pour ébrancher.
ÉBRANLEMENT - 8io -
ÉBRANLEMENT é-branl-man ; en vers, -hrun-le-...
EBROUSSER
[ÉTVM. Dérivé de ébranler, § 145. |1 1530. Par le premier
esbranlement, G. farel, dans delb. Rec]
Il Action d'ébranler, état de ce qui est ébranlé. Le son
est dû à un — de l'air. Les ébranlements du sol, légères os-
cillations dans les tremblements de terre. L'— des nerfs.
L'— des murs battus par le canon. || P. anal. Cette chute lui
causa un — au cerveau. || Fig. L' — de l'État, du trône. L'—
du crédit, de la fortune de qqn. Si près de voir sur soi tomber
de tels orages, L' — sied bien aux plus fermes courages, CORN.
Uor. I, 1.
ÉBRANLER [é-bran-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et branler,
§§ 192 et 19G. Il 1539. r. est.]
Il Faire sortir de son équilibre.
I. Faire sorlir un corps de l'état de repos en lui im-
primant un mouvement. Les cloches s'ébranlèrent lentement.
Boseau agité du vent, qui cède et qui plie dès qu'il est ébranlé
par le moindre souffle, bourd. Impureté', 2. Les détonations
du canon ébranlaient l'air. La lourde charrette ébranle le pavé.
Deux desplus forts mortels l' ébranleraient à peine (un in-folio),
BOiL. Lutr. 5. P. aiial. Au signal donné, les régiments s'ébran-
lent, se mettent en mouvement. | Spécialt. (Manège.)
— un cheval, l'amener d'une allure quelconque à celle
du galop. Il P. anal. — les nerfs, le système nerveux.
II. Faire sortir un corps de son assiette en lui impri-
mant un choc. Le canon ébranlait les murs. La porte s'é-
branla sous les coups répétés. Sur ses antiques fondements
Venait-il — la terre? Rac. Ath. i, 4. Ce coup lui a ébranlé
le cerveau. Des nerfs ébranlés. | P. anal. Sa santé fut ébranlée
par une série de malheurs. Sous ce choc sa raison s'ébranla. |
P. ext. Sous le feu ennemi, les régiments s'ébranlèrent, se
disposèrent à lâcher pied, à fuir. || Fig. Rassurez vos États par
sa chute ébranlés, rac. Alex, iv, 2. Les attaques incessantes
de l'opposition ébranlèrent l'empire. Cet échec ébranla le mi-
nistère. Les révolutions ébranlent le crédit, la fortune publique.
Il Les menaces ne purent 1' — . Et si ce cœur s'ébranle? CORN.
Poly. II, 6. Mais le dessein est pris, rien ne peut m' — , rac
Mithr. IV, 4. P. ext. — le courage, la confiance, la foi de
qqn. Raffermis ma vertu qu'ébranlent tes soupirs, boil. Lutr.
2. Une fermeté que rien n'ébranle.
ÉBRASEMENT [ é-brdz'-man ; en vers, -brâ-ze-...]
et, vieilli, * EIOBRASEMENT [an-brdz'-man ; en vers,
-brà-ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébraser, embraser, § 145. || 1611. Em-
brasement, COTGR. I 1694. On dit aussi « ebrasement », TH.
CORN, embrasure, acad. admet ebrasement en 1835.]
Il (Technol.) Action d'ébraser (une baie); état de ce
qui est ébrasé. [Cf. embrasure.)
ÉBRASER [é-brâ-zé] et, vieilli, * EMBRASER [an-
brd-zé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex), en (lat.
in) et un radical bras, d'origine inconnue, §§ 194 et 196.
Il 1611. Embraser, coTGR. | 1694. On dit aussi « ébraser »,
TH. GORN. embraser, acad. admet ébraser en 1762.]
Il (Technol.) Élargir de dehors en dedans (la baie d'une
porte, d'une fenêtre), pour donner du jeu aux battants.
*ÉBRÈCHEMENT[é-brêch'-man; enî;er5,-brè-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébrécher, § 145. || xvi" s. Esbrechement
de la réputation, pasq. dans godef. Suppl.]
Il Action d'ébrécher, résultat de cette action.
ÉBRÉCHER [é-bré-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et brèche,
§§ 194 et 196. Il xiW s. Oevre esbrechiee, E. boileau, Livre
des mest. I, lxxii, 7.]
Il 1° Endommager en faisant des brèches sur le bord.
— un couteau, la lame d'un sabre. Une assiette ébréchée. S' —
une dent, en en cassant un morceau. Naïades ébréchées.
Sur trois cailloux si mal couchées, musset, Trois marches.
Il 2'^ Fig. Amoindrir par quelque atteinte. Le jeu a ébré-
ché sa fortune.
ÉBRENER [é-bre-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bran,
d'après la forme primitive bren, §§ 194 et 196. On trouve
qqf au xviiic s. éberner, par mélathôse, § 361 : Les enfants
qui braillent lorsqu'on les éberne, bkaumarch. dans poite-
vin, Dict. Il xiuc s. Se ele est vielle et esbrannée, Clef
d'amour, p. 72.]
Il Nettoyer de ses excréments (un enfant au maillot
"ÉBRENEUR, EUSE [é-bre-ne'ur, -ne'uz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de ébrener, § 112. On trouve qqf éberneu:
au xvin" s. {cf. ébrener) : Instituteur, correcteur, ébernei;
des enfants de France, volt. Lett. à d'Alembert, dans la
VEAUX, Dict. des difficultés. || xviif-xviiic s. Y . àrarllcle.
Il Celui, celle qui ébrène. La Maintenon, leur ébreneus.
(des bâtards du roi), st-sim. xiv, 37.
ÉBRIÉTÉ [é-bri-yé-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ebrietas, m. s. de ebrius, ivre
Il 1507. Pour éviter ebrieté, N. de la chesn. Condamn. il
Bancquet. Admis acad. 1878.]
Il Etat d'une personne ivre.
* ÉBRILLADE [é-bri-ykd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. sbrigliata, m. s. de br
bride, § 12. || 1611. Esbrillade, gotgr. Admis acad. 174
suppr. en 1798.]
Il Vieilli. (Manège.) Secousse donnée à une des rên(
pour faire tourner un cheval. [Cf. écaveçade.)
"ÉBRONDER [é-bron-dé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || Nëolog.]
Il (Technol.) — le fil de fer chauffé, le désoxyder, quand
il s'oxyde au contact de l'air.
"ÉBRONDEUR [é-bron-deur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébronder, § 112. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Ouvrier qui ébronde.
*ÉBROSSER [é-brù-sé]. F. ébrousser.
*ÉBROUAGE [é-brou-àj'] s. m. ^Il
[ÉTY.M. Dérivé de ébrouer 1,§ 78. || 1463. Esbrouage, dflHI
godef. esbrouage.] «Ir
Il (Technol.) Immersion dans l'eau des étoffes, laines,
toiles, pour les nettoyer.
"ÉBROXJDAGE [é-brou-daj'] s. m.
[ÉTYM. Pour ébroudissage, dérivé de ébroudir, § 78. || 1761.
DUHAMEL DU MONCEAU, Fil d'arcliul, p. 7.]
Il (Technol.) Action d'ébroudir. || P. ext. Ce qui a élî
ébroudi.
* ÉBROXJDEUR [é-brou-deur] s. m.
[ÉTYM. Pour ébroudisseur, dérivé de ébroudir, § IIS
1761. DUHAMEL DU MONCEAU, Fil d'archal, p. 15.]
il (Technol.) Ouvrier qui ébroudit.
* ÉBROUDIR [é-brou-dir] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1761. duiïamel du MO
CEAU, Fil d'archal, p. 7.]
Il CTechnol.) Passer (le fd métallique) à la filière.
ébroudi, et, substantivt, De l'ébroudi.
ÉBROUEMENT [é-brou-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de ébrouer 2, § 145. || 1611. Esbroueme
COTGR.]
Il Action de s'ébrouer.
1. ÉBROUER [é-brou-é] v. tr,
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et le radi-
cal qui se trouve dans brouet (F. ce mot), §§ 194 et 190.
Il 1401. Esbroer une pieche de drap, dans godef. Suppl. Ad-
mis acad. 1798.]
Il (Technol.) Plonger dans l'eau (certains tissus de
laine, toile, etc., sortant du métier).
2. ÉBROUER (S') [é-brou-é] v. pron.
[ÉTYM. Origine incertaine. Malgré l'identité de sen.s
du provenç. esbroufa [cf. esbroufe) et de l'ital. sbruffare,
variante de sbuffare {cf. ébouffer), il n'est pas sûr que le
français ait la même étymologie, car la chute de ft ne
s'explique pas. Peut-être s'ébrouer se rattache-t-il au même
radical que ébrouer 1, l'ébrouement des animaux ayant
pour résultat de faire sortir une sorte de vapeur [cf.
brouée) par les naseaux. || 1564. Ebrouer des narines, comme
fait un cheval, j. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il (Technol.) Éternuer. (Se dit du cheval, du bœuf, etc.) ||
Spécialt. Souffler bruyamment, par peur, impatience, etc.
(Se dit du cheval.)
3. "ÉBROUER [é-brou-é] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et brou,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Dégarnir (les noix) du brou.
* ÉBROUEUSE [é-brou-éuz'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de ébrouer 3, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Femme qui ébroue des noix. {Cf. éoa*
leuse.)
* ÉBROUSSER [é-brbu-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et brousse,
EBROUTER
8H —
EGAILLEMENT
, iiroussaille), §§ 65, 194 et 196. liger emploie la forme
)sser. ( V. DELB. Rec.) || 1332. Pour esbrouter (lisez esbrou-
et marcoter lesdites vignes, dans godef. esbrouter.]
(Technol.) Dépouiller (un arbre) de son feuillage,
î vigne de ses bourgeons inutiles. {Syn. ébourgeonner.)
EBROUTER [é-brou-té] v. tr.
5tym. Emprunté du provenç. moderne esbrouta, m. s.
iiposé de la particule es (lat. ex) et brout, brout, § 11.
'éolog.]
(Technol.) Débarrasser (les feuilles de mûrier) des
lilles qui pourraient blesser le ver à soie encore jeune.
LBRUITER [é-brui-té] v. Ir.
fïTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et bruit,
94 et 196. Il 1583. Une mère de famille la plus honneste et
ns ébruitée qui fust, J. baudon, Trois Livres des char-
î, dans DELB. Bec]
Livrer au bruit public (une chose tenue cachée). Il
faut pas — cette nouvelle.
iSUARD [é-bu-àr] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. || 1752. trév. Admis acad.
12.]
(Technol.) Coin de bois fort dur pour fendre les bû-
JS.
ÉBULLIOSCOPE [é-biir-lyos'-kop' \envers, -li-ôs'-...]
ÉTYM. Composé avec le lat. ebuUire, bouillir, et le grec
îirsîv, examiner, § 284. || Ne'olog.]
(Technol.) Appareil qui sert à déterminera l'aide de
luUition la quantité d'alcool que contient un spiri-
!UX.
SbuLLITION [é-bûr-li-syon ; en vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. ebullitio, m. s. \\ xiiie-xive s.
dlicion, Chirurg. de Mondeville, dans littré.]
(T. scieutif.) || l» Vaporisation produite dans l'inté-
"'ur de la masse liquide (et non à la surface, comme dans
Ivaporation) de bulles gazeuses venant, sous l'action de
Ichaleur, éclater avec bruit à la surface. [Cf. bouillir.)
j 2' P. ext. Dégagement, sans chaleur, de bulles ga-
; is(!s que produit dans un liquide le mélange de cer-
i ries substances, de certains sels. || Fig. Famil. Émo-
II \ ive et passagère. Son cerveau est en — .
I 3 " Eruption passagère qui survient à la surface du
rps sans mouvement fébrile notable.
'ÉBURNATION [é-bur-nà-syon ; en vers, -si-on] s, f.
[ÉTYM. Dérivé de éburné, § 247. || Néolog.]
H (INIédec.) Transformation morbide d'un cartilage, d'un
, en une matière calcaire qui rappelle l'ivoire par sa
a'clé et sa densité.
j* ÉBURNÉ, ÉE [é-bur-né] adj.
![ÉTYM. Emprunté du lat. eburneus, vi. s. Inusité aux
•u« et xYiii" s. Il XVI" s. Table eburnee, germain colin,
illS GODEF. StippL]
m (T. scientif.) Qui tient de l'ivoire. La substance éburnée
|s dents, l'ivoire des dents. Cartilages éburnés, transformés
ir l'éburnation.
*ÉCABOCHAGE [é-kà-bo-chàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écabocher, § 78. || Ne'olog.]
II (Technol.) Action d'écabocher.
* ÉCABOCHER [é-kà-bô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et caboche,
194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Dépouiller de sa caboche (une feuille de
bac).
*ÉCACHE]\IENT [é-kach'-man ; en vers, -kk-che-...]
m.
[ÉTYM. Dérivé de écacher, § 145. |1 xv^ s. Escaichement,
ms GODEF.]
Il Action d'écacher, résultat de cette action.
ÉCACHER [é-kà-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et cacher
;i sens primitif de « fouler », §§ 194 et 196. || xii" s. Es-
aachiez, detruiz e honiz, beneeit, Ducs de Norm. 4588.]
Il 1° Comprimer. Elle en eut le nez écaché, scarr. Rom.
->m. II, 10. (Technol.) — l'or, l'argent filé (en le faisant
asser au laminoir). — une lame, la dresser sur la meule.
Il 2" Déformer en pressant. — la pointe, la lame d'un ins-
■ument, l'émousser en appuyant. || Fig. La justice et la
ârité sont deux pointes si subtiles que nos instruments sont
•op émoussés pour y toucher exactement ; s'ils y arrivent, ils
a écachent la pointe, pasc. Pens. m, 16.
"ÉCACHEUR [é-kà-cheur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écacher, § 112. || 1571. Departeurs, ti-
reurs, escacheurs, Ordonn. dans delb. Rec.]
Il (Technol.) Celui qui écache. || Spécialt. \ l. Ouvrier
tréfileur qui écache le fil d'or, j 2. Ouvrier cirier qui
écache la cire, j 3. Ouvrier taillandier qui écache les faux,
serpes, etc.
•ÉCAFER [é-kà-fé] V. tr.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde (F. §§ 16 et 391), dé-
rivée de l'anc. franc, eschafe, coquille, écaille, § 154. (Cf.
le provenç. mod. escaiadou, outil à fendre l'osier, de escala,
proprt, « écailler »). L'anc. franc, eschafe est le lat. scapha,
qui du sens de « barque » a passé, au moyen âge, au sens
de « cosse, coquille ». {Cf. l'expression une coquille de
noix.) Il 1680. Ecafer l'osier, rigiiel.]
Il (Technol.) Diviser en deux brins (une tige d'osier).
"ÉCAGNE [é-kàn'] s. f.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde (F. §§ 16 et 391) d'un
mot qui correspond à l'angl. skein, écheveau, et qui pa-
rait être d'origine celtique, § 3 : irlandais sgainne, m. s.
{Cf. écanguer.) || 1354. File en escaigne ou en loisseaux, dans
GODEF. escaigne.]
Il (Technol.) Petit écheveau. Les rubaniers divisent l'é-
cheveau en éoagnes pour en faciliter le dévidage.
"ÉCAILLAGE [é-kà-yaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écailler, § 78. {Cf. écaillement, écail-
lure.) Il 1755. encycl.]
Il Action d'écailler, de s'écailler.
ÉCAILLE [é-kày'J s. f.
[ÉTYM. Emprunté du gothique skalja, tuile, §§ 6, 498
et 499. [Cf. écale.) Le mot a revêtu une forme normanno-
picarde (F. §§ 16 et 391) : la forme française devrait être
échaille, qui existe dans qqs patois. || xiii<î s. On ne doit pas
selon l'esoaille Jugier liquels noiaus vaut mieus, La Mort, dans
jubinal, Nouv. Rec. ii, 274.]
I. Chacune des plaques juxtaposées ou imbriquées qui
recouvrent la peau de certains poissons, de certains rep-
tiles, etc. Écailles de carpe. Tout son corps est couvert d'é-
cailles jaunissantes, rag. Ph(}d. v, 6. || P. ext. \ 1. Lame
mince, sèche et coriace qui recouvre diverses parties de
certaines plantes. | 2. Poussière brillante qui couvre et
orne les ailes des lépidoptères. || P. anal. Ce qui se dé-
tache par plaques d'une surface qui s'exfolie. | 1. La-
melle légère qui dans certaines affections cutanées se
forme sur la peau. Fig. Jésus-Christ ' fit tomber... des yeux
de Saul converti cette espèce d' — dont ils étaient couverts,
BOSS. A. de Gonz. Je ne fus informé que plus tard de cette
perfidie ; alors seulement les écailles me tombèrent des yeux,
ST-siM. XI, 418. I 2. Croûte qui se détache d'une surface
peinte. Dn vieux tableau qui tombe par écailles. | 3. Parcelle
de croûte qui se soulève à la surface d'un pain, j 4. Croûte
mince qui se soulève à la surface d'un fer qu'on chauffe.
I 5. Petites parcelles qui tombent du bronze, du cuivre,
qu'on met en œuvre, du marbre qu'on taille en bloc, du
fer qu'on forge en armes. Spécialt — d'acier, parcelle tom-
bée de l'acier qu'on plaçait sous le carré portant les coins
à frapper la monnaie, pour le hausser plus ou moins.
II. Croûte qui couvre le corps de certains animaux.
Il 1° En parlant de chacune des deux valves de la co-
quille de l'huître, de la moule, etc. Des écailles d'huître.
Fig. Famil. Manger l'huître et laisser les écailles, prendre
tout le profit d'une affaire et ne laisser aux autres que ce
qu'on ne peut utiliser (allusion à la fable de l'Huître et
les Plaideurs, ijl f. ix, 9).
Il 2" Carapace de la tortue. || Absolt. Grande plaque
de la carapace des tortues marines, ou carets, que l'on
emploie dans l'industrie. Des tablettes recouvertes d' — . Un
peigne en — . || P. ext. (Technol.) | 1. Pierre dure, suscep-
tible de poli, dont on se sert pour broyer des couleurs.
I 2. Tuile vernissée sur laquelle le savonnier fait couler
un peu de la matière du savon pour juger du degré de
cuisson.
* ÉCAILLÉ, ÉE [é-kà-yé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de écaille, § 118. || 1564. Escaillé, j. tiiierry,
Dict. franç.-lat.]
Il Recouvert d'écaillés. Animaux écaillés. Spécialt. (Bla-
son.) Dont les écailles sont d'un autre émail que le reste
du corps. Crocodile d'argent — de sinople.
*ÉCAILLEMENT [é-kày'-man; en vers, -kà-ye-...]
s. m.
ÉCAILLER
812 —
ÉCART
[ÉTYM. Dérivé de écailler, § 145. [Cf. éoaillage, éoaillure.)
Il 1611. Escaillement, cotgr.]
Il Action d'ôter les écailles (des huîtres). || Le fait de
s'écailler. L'— d'un tableau. || P. ext. Ce qui s'écaille :
écailles de cuivre qui tombent des pièces que les chau-
dronniers mettent en œuvre.
1. ÉCAILLER [é-kà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écaille, § 154. || xiio-xiiio s. Li ues se
prueve al escaillier, rengl. de moiliens, Miserere, en, 6.]
Il 1" Dépouiller de ses écailles (un poisson, une huître).
Il 2" S' — , se détacher et tomber par minces parcelles,
en parlant d'une couche, d'un enduit qui recouvre qqch.
Un tableau qui s'écaille. Émaillure écaillée.
2. ÉCAILLER, ÈRE [é-kà-yé, -yêr] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écaille, § 115. || 1690. Ecaillier, furet.
Admis ACAD. 1762.]
Il Celui, celle qui ouvre, vend des huîtres.
ÉCAILLEUX, EUSE [é-kà-yeu, -yéuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de écaille, § 116. [Cf. écaillé.) || xvi" s.
Ces os sont dits escailleux, paré, iv, 1. Admis acad. 1740.]
Il Qui a des écailles. Animaux — . || P. anal. Parties écail-
leuses des végétaux. Portion écaUleuse de l'os temporal, por-
tion de l'os de la tempe dont la forme rappelle une pla-
que et qui est très fragile. Dartre éoailleuse, présentant des
plaques minces. Ardoise éoailleuse, qui est susceptible de
s'enlever par plaques minces.
*ÉCAILLURE [é-kà-yùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écailler, § 111. [Cf. écalure.) || 1539.
Escaillures, R. est.]
Il (Technol.) Pellicule que le plombier détache avec le
grattoir de la surface du plomb qu'il travaille.
1. ÉGALE [é-kàl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du haut allem. skala, m. s. qui se
rattache au gothique skalja, tuile [cf. écaille), §§ 6, 498
et 499. Le mot a revêtu une forme normanno-picarde
(F. §§ 16 et 391) : la forme française devrait être échale,
qui existe dans qqs patois. || xn" s. De Saint-Jame l'escale,
GARN. DE PONT-STE-MAx. St Thomas , p. 158, Bekker.]
1. Enveloppe de la coque des noix. || Gousse des fè-
ves, des pois. Il Peu usité. Coquille d'œuf.
II. (Technol.) Au plur. Éclats, fragments détachés
des blocs de grès qu'on travaille, et utilisés pour l'em-
pierrement des routes.
2. "'ÉGALE [é-kàl]. F. escale.
3. "^ ÉGALE [é-kàl] S. f.
[ÉTYM. Peut-être corruption de cale 1, § 509. || 1755.
ENGYCL.]
Il (Technol.) Sorte de renfoncement ménagé près du
balancier, où se lient le monnayeur.
ÉGALER [é-kà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé deécalel, § 154. [Cf. écamer.)|| 1549. Es-
qualler ou esquailler, R. est.]
I. Dégarnir de l'écale. — des noix.
II. (Technol.) S'—, se fendre en lames minces (en par-
lant d'une pièce de bois).
'ÉGALEUSE [é-kà-leuz'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écaler, § 112. || Ne'olog.]
Il Femme qui écale, casse, vend des noix. [Cf. ébroueuse.)
*ÉGALURE [é-kà-lùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écaler, § 111. [Cf écaillure.) || Ne'oloff.]
Il (Technol.) Pellicule dure qui enveloppe certains
fruits. — de café.
*ÉGANG [é-kan] s. m. et "ÉGANGUE [é-kâng'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de écanguer, § 52. ij 1755. Ecang,
ENCYCI..]
Il (Technol.) Instrument pour écanguer le lin, le chan-
vre. [Syn. broie, maque.)
*ÉGANGAGE [é-kan-gàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écanguer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'écanguer; résultat de cette ac-
tion.
•ÉGANGUER [é-kan-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Forme normanno-picarde (F. §§ 16 et 391),
peut-être de même origine que écagne (F. ce mot), l'ir-
landais sgainne, « écagne », se rattachant au verbe sgai-
nim, « fendre, briser », § 3. || 1755. encycl.]
li (Technol.) Broyer (le chanvre, le lin), pour séparer la
matière textile de la tige. [Syn. maquer.)
•ÉGANGUEUR, EUSE [é-kan-gheUr, -gheuz'] 5. m.
et /.
[ÉTYM. Dérivé de écanguer, § 112. || 1755. Ecangueur, en-
cycl.]
Il CTechnol.) Ouvrier, ouvrière qui écangue le chanvre,
le lin.
ÉGARBOUILLER. F. écrabouUler.
ÉGARLATE [é-kàr-lâl'j s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xii° s. Chargiez de robes et
de dras. De boqueranz et d'escarlates, chrétien de troyes,
Erec, 1854.]
Il 1° Couleur d'un rouge éclatant, fournie par la co-
chenille de nopal, ou la cochenille de chêne (kermès), et
qui est employée pour la teinture. Rouge comme 1'—. Une
teinture en — . Graine d' — , le kermès. | P. anal. Famil.
Des yeux bordés d' — , des yeux rouges sur les bords. \\Ad-
jectivt. Des rubans écarlates. Elle devint — .
Il 2? P. ext. Étoffe teinte en écarlate. Une robe d'—
voit-on des savants... Endosser 1' — et se fourrer d'hermine?
BOIL. Sut. 8.
*ÉGARLATIN, INE [é-kàr-là-tin, -tin'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de écarlate, § 100. agad. ne donne que
écarlatine, s. f. et renvoie à scarlatine. || 1611. Escarlatin,
GOTGR.] j :
Il Anciennt. De couleur écarlate. || Substantivt. Écarla- i
tin. I 1. Cidre dont la couleur se rapproche de celle du
vin. I 2. Sorte d'étoffe de laine rouge. || Écarlatine. V.
scarlatine. j ;'i
"ÉCARNER [é-kàr-né] V. tr. i
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et came 1,
§§ 194 et 196. Il xvrac s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Endommager (un objet) en en brisant les
carnes, les coins. Ces parcelles écarnées par leurs angles,
ABBÉ PLUCHE, Spect. de la nat. (1732), iv, 544.
ÉGARQUILLEMENT [é-kàr-kiy'-man ; en vers, -ki-
ye-...] et, vieilli, ÉGARTILLEMENT [-tiy'-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écarquiller, § 145. || xvi" s. EscarqulUe-
ment, amyot, Œuvr. mor. de Plut, dans delb. Rec.]
Il Action d'écarquiller. j 'z
ÉGARQUILLER [é-kàr-ki-yé] et, vieilli, ÉCARTIL- j
LER [-ti-yé] V. tr. '
[ÉTYM. Pour équartiller (F. §361), composé avec la par-
ticule é (lat. ex), quart, et le suffixe verbal iller, §§ 161,
194 et 196 ; proprt, écarteler, mettre en quatre (à force
d'ouvrir). Il xvio s. Ses yeulx sont si très escarquillez, palsgr. i
(1530), p. 457. Escartillant les jambes, Sut. Ménipp. n, '75.]JB
Il Famil. Ouvrir démesurément (les yeux, les jambes).^ j
M'as-tu de tes gros yeux assez considéré? Comme il les écar-
quille et paraît effaré! MOL. Ampli, m, 2. — les jambes.
1. ÉGART [é-kàr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de écarter 1, § 52. I| xii" s. Nul autre
escard n'i sai trover, beneeit. Ducs de Norm. 9281.] ,
Il 1° Mouvement qui met les parties d'une chose à une >
certaine distance les unes des autres. L'— des jambes. Faire [ ■
le grand — . Fig. Il y a un — trop grand entre le prix de re-
vient et le prix de vente. || Specialt. Entorse de l'articula-
tion antérieure du cheval, du bœuf, etc.
Il 2» Le fait d'être à une certaine distance de qqn, de
qqch. Mener qqn, qqch à 1' — . Resterai' — . Il se tenait à 1'—
par discrétion. || Specialt. Mettre qqn, qqch à 1'—, pour ne
plus l'employer. Tenir une personne à 1' — . || P. ext. \ 1.
Localité écartée de la commune dont elle dépend. Les
hameaux et les écarts. | 2. (Technol.) Matière qu'on met
de côté pour être jetée, ou utilisée ailleurs.
Il 3'^ Le fait de s'éloigner de la direction qu'on doit
suivre. Son cheval prit peur et fit un — . || Fig. Acte par
lequel on s'éloigne des règles de la raison, de la morale.
Des écarts d'imagination. Cet orateur se livre sans cesse à des
écarts. Il se jette à 1' — à tout moment, sÉv. 1081 . Vos écarts
d'esprit n'étonnent plus les gens, mol. Et. i, 4. Les écarts
de la jeunesse. Malgré tous vos écarts, vous m'aimez constam-
ment, destouches, Philos, marie, ni, 8.
2. ÉGART [é-kàr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de écarter 2, g 52. ||1611. Escart,
COTGR.]
Il A divers jeux de cartes, action d'écarter. Avez-vous
fait votre — ? Votre — est mauvais. || P. ext. Les cartes
écartées. Voilà mon — . Reprendre dans son —, et, fig. pop.
revenir sur ce qui a été fait, convenu.
3. * ÉGART [é-kàr] .9. m.
[ÉTYM. Tiré irrégulièrement de écarteler, sous l'in-
fluence de quart, § 52. || xyu^ s. F. à l'article.]
ECART
— 813
ECCLÉSIASTIQUE
(Blason.) Quartier d'un écu c'carlelé. Ces noms de ci-
ier et d' — , boil. Sat. 5.
4. * ÉCART [é-kàr] s. m.
' ':tym. Pour éoarf, subst. verbal de écarver, § 52. || 1752.
:v.]
Technol.) Croisement de deux pièces de bois assem-
^ l'une sur l'autre. || Spécialt. (Marine.) Tout assem-
; 0 de deux pièces de bois, de deux parties de bordage,
ml les extrémités sont appliquées l'une sur l'autre ou
listées bouta bout. P. anal. Position de deux laizes de
ile qui se rejoignent dans leur longueur.
1. "ÉCART AELE [é-kàr-tàbl'] adj.
JKTYM. Dérivé de écarter 1, § 93. || xvi<= s. Faucon non
linteux ni escartable, d'arcussia, Fauconn. dans delb.
,.,..1
l'auconn.) Faucon — , qui, étant pressé par la chaleur,
ii-te en prenant son vol très haut.
2. *ÉCARTABLE [é-kàr-tabl'] adj.
|i';tym. Dérivé de écarter 2, § 93. || Néolog.]
Il Qu'on peut écarter de son jeu.
ÉCARTÉ [é-kàr-té] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de écarter 2, § 45. || Néolog. Ad-
lis ACAD. 1835.]
Il Jeu de cartes qui se joue à deux, et où les joueurs
cuvent écarter tout ou partie de leurs cartes pour en
rendre d'autres.
ÉCARTÈLEMENT [é-kàr-têl-man ; en vers, -tc-le-...]
, ?».
[ktym. Dérivé deécarteler, §§65 et 145. || 1611. cotgr.]
Il Action d'écarteler.
, Il 1" Supplice par lequel on écartelait un condamné.
{ Il 2» Division du champ de l'écu en quatre parties ou
quartiers.
' ÉCARTELER [é-kàr-te-lé] v. tr.
[ÉTY'M. Pour équarterer ( V. § 361), composé avec la par-
icule é (lat. ex) et quartier, §§ 65, 194 et 196. || xiic s.
hirrus sa lance i escartele, BEN. de ste-more, Troie, 9842.]
Il Partager en quatre quartiers.
I. Déchirer en quatre le corps d'un condamné, en fai-
ant tirer les quatre membres par des chevaux. En France,
n écartelait les criminels de lèse-majesté. || P. anal. Des
trains écartelés, ouverts en quatre et non broyés.
j II. (Blason.) Partager (le champ de l'écu) en quatre
[uartiers. — un écusson.
ÉCARTELURE [é-kàr-te-lûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écarteler, § 111. || 1352. Escarteleure,
lans GODEF. Suppl. Admis agad. 1835.]
Il Anciennt. Ecartèlement. Spe'cm/^. (Blason.) L'— sert
luelquefois de brisure, TRÉV.
i ÉCARTEMENT [é-kàr-te-man] s. m.
; [ÉTYM. Dérivé de écarter 1, § 145. || 1557. Le grand escar-
pement ou déclinaison du soleil, p. de mesmes, Inslit. as-
h'on. dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
Il Action d'écarter une chose d'une autre à laquelle
ielle est réunie ; action de s'écarter l'une de l'autre (en
parlant de choses réunies). || Espace qui sépare une
chose écartée d'une autre.
1. ÉCARTER [é-kàr-té] v. tr.
[ÉTYM. Pour équarter, composé avec la particule é (lat.
ex) et quart, §§ 194 et 196 ; proprt, « mettre en un quar-
tier, dans un coin ». || xiiic s. Li Bédouin... quant il trou-
voient qui avoient escarté l'ost, il leur couroient sus, j. sar-
RAziN, Lett. dans micuaud et poujoulat, Nouv. Collect.
de mém. i, 359.]
l» Mettre (les parties d'une chose) à quelque distance
les unes des autres. — les jambes. Ses doigts s'écartèrent.
— les rideaux. D'un souffle l'aquilon écarte les nuages, rac.
Esth. III, 3. Raton, avec sa patte. D'une manière délicate,
Écarte un peu la cendre, la f. Fab. ix, 17.
2° Mettre à quelque distance d'une chose, d'une per-
sonne. Écartez cet enfant de la cheminée. Le roi de Suède,
triomphant en Pologne, avait écarté les Moscovites, st-Sim. v,
49. Horace, les voyant l'un de l'autre écartés, corn. Hor. iv,
2. Il Fig. J'écarte de vos jours un péril manifeste, rac. Baj.
II, 1. — les mauvaises pensées, les soupçons. Sa jeunesse l'é-
cartait de cette charge. Sa candidature fut écartée dès l'abord.
P. ext. Éloigner des endroits fréquentés. Des hameaux
écartés. Je vais... chercher... un endroit écarté Où d'être homme
d'honneur on ait la liberté, MOL. Mis. v, 4.
Il 30 Eloigner de la direction qu'on doit suivre. Je l'ai
écarté de mon chemin. S' — de sa route. Dn fusil qui écarte le
plomb, et, absolt, qui écarte, qui ne lance pas le plomb
droit. Il Fig. S' — de son sujet. S' — de son chemin. Jamais
de la nature il ne faut s' — , boil. Art p. 3.
2. ÉCARTER [é-kàr-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et carte,
peut-être sous l'influence de l'ital. scartare, m. s. §§ 12,
194 et 196. il 1611. COTGR.]
Il Mettre de côté (certaines cartes de son jeu) pour les
remplacer par d'autres. J'en avais écarté la dame avec le
roi, MOL. Fdch. 11, 2. Absolt. Il a bien écarté.
*ÉCARTEUR [é-kàr-téur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écarter 1, § 112. || Néolog.]
Il Dans les combats de taureaux, celui qui provoque
l'animal et qui l'évite en faisant un écart.
ÉCARTILLEMENT, ÉCARTILLER. V. écarquiUement,
écarquiller.
* ÉCARVER [é-kàr-vé] v. tr.
[ÉTYM. Mot qui paraît être d'origine Scandinave : sué-
dois scarfva, joindre [cf. angl. to scarf, m. s. allem. scherbe,
espagn. escarba, écart 4), § 9. || 1780. engycl. méth.]
Il (Marine.) Assembler, ajuster. [Cf. écart 4.)
•ÉCATIR [é-kà-tir], *ÉCATISSAGE [é-kà-ti-saj'],
*ÉCATISSEUR [é-kà-ti-séur]. V. catir, catissage, catisseur.
*ÉCATOIR [é-kà-twàr] .y. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être au
radical de encastrer (F. ce mot), § 113. i| 1755. engycl.]
Il (Technol.) Ciselet dont le fourbisseur se sert pour
sertir dans la monture les diverses pièces qui entrent
dans la garde d'une épée.
■"ÉCAUDÉ, ÉE [é-kô-dé] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et le lat.
cauda, queue, § 275. [Cf. le lat. ecaudis, m. s.) \\ Néolog.]
Il (Zoologie.) Qui est sans queue. || Substaniivt. Les
Écaudés, famille de reptiles batraciens.
■•ÉCAVEÇADE [é-kàv'-sàd' ; en vers,-kk-ve-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. scavezzata, m. s. de scavezzare,
secouer le caveçon, § 12. || 1611. Escavessade, gotgr.]
Il Vieilli. (Manège.) Secousse donnée au caveçon pour
rendre le cheval obéissant. [Cf. ébrillade.)
* ECRASE [êk'-bâz'] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecbasis, grec ex6aa;î, m. s. \\
Néolog.]
Il Figure de rhétorique plus habituellement dite di-
gression.
ECCE HOMO [êk'-sé-ô-mô] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecce homo, « voici l'homme »,
paroles prononcées, d'après l'Évangile, par Pilate en
présentant au peuple Jésus-Christ couronné d'épines. ||
1690. Ecce-homo, furet. Admis acad. 1835.]
Il Représentation de Jésus-Christ couronné d'épines.
Il Fig. Famil. C'est un vrai —, un homme pâle, amaigri.
ECCHYMOSE [êk'-ki-môz' et é-ki-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec syjf ûixtoat;, w. *. || xv!" s. paré,
VIII, 5.]
Il (Médec.) Tache livide de la peau produite par l'ex-
travasation du sang dans le tissu cellulaire. [Cf. enchy-
mose.)
*ECCHYMOSER[ek'-ki-mô-zé et é-ki-...] %•. tr.
[ÉTYM. Dérivé de ecchymose, § 154. acad. 1878 n'admet
que ecchymose, adjectif. |j Néolog.]
Il (Médec.) Léser (la peau) de manière à produire une
ecchymose. Des tissus ecchymoses.
ECCLÉSIASTE [é-klé-zyasf ; en vers, -zi-âst'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclesiastes, grec l%'û\r^^'.%<sx-i\^,
proprt, « prédicateur ». || xii<= s. Et ce redit Ecclesiaste, et.
de fougères, dans delb. Rec]
Il Dénomination de l'auteur d'un des livres sapientiaux
de l'Ancien Testament. P. ext. Le livre môme.
ECCLÉSIASTIQUE [é-klé-zyâs'-tïk' ; en vers, -zi-as'-.. .]
adj. ai s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecclesiasticus, grec iv.y.\t\i'.ix-
ffxtxoç, m. s. Il 1340. Personnes ecclesiastices, dans godef.
Suppl.]
I. Adj. Relatif à l'Église, au clergé. Ordres ecclésiasti-
ques. Biens ecclésiastiques. La juridiction — énerva la juridiction
des seigneurs, montesq. Espr. des lois, xxviii, 41. Histoire
— . Le ministre des affaires ecclésiastiques et de l'instruction
publique, Ordonn. de juillet 1830. \\ Substantivt. Un —,
un'membre du clergé.
ECCLESIASTIQUEMENT - 814
II. 5. m. Un des livres sapientiaux de l'Ancien Tes-
tament, qui n'est pas reçu dans le canon des juifs et des
protestants.
ECCLÉSIASTIQUEIHENT [é-klé-zyâs'-tïk'-man] adv.
[ÉTYM. Composé de ecclésiastique et ment, § 724. || xvi^ s.
Non ecclesiastiquement , mais diichement , B. de verville,
dans GODEF. SuppL]
Il En ecclésiastique. Vivre — .
•ÉCENTE [é-sânf] s. f.
[ÉTYM. Pour escende (F. § 62), esoendle, du lat. scïndula,
m. s. §§ 420, 422, 311, 290 et 291. {Cf. échandole.) Le mot
présente beaucoup de variantes dans les dialectes : anc.
lorrain essendre (aujourd'hui chondre), Orléanais essaune,
anc. blaisois essourne, etc. || xiii" s. Eschanle, e. boileau.
Livre des mest. II, ii, 9. ] 1315. Essende, texte rouennais
dans DELB. Rec. | 1700. Aissante, liger, Nouv. Mais. 7^ust.
I, 35.]
Il Dialect. (Normandie). Bardeau.
*ÉCENTER [é-san-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écente, § 154. || 1403. Couvert et es-
chaulet (lisez eschanlet), dans godef. SuppL]
Il Dialect. (Normandie). Couvrir de bardeaux.
*ÉCÉPER [é-sé-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et cep,
§§ 194 et 196. Il 1268. Esceper, dans godef. esoeper.]
Il (Technol.) Arracher les ceps dans une vigne.
ÉCERVELÉ, ÉE [é-scr-ve-lé] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et cervelle,
§§ 65, 193 et 196. L'anc. franc, emploie fréquemment le
verbe escerveler, « faire jaillir la cervelle hors du crâne ».
Il xii<= s. Dist Aucebiers : « Tes, fol escervelez », Aliscans,
dans DELB. Rec.]
Il Qui est sans cervelle, sans jugement. Tête écervelée.
Suljstantivt. Dn jeune — . Une petite écervelée.
ÉCHAFAUD [é-chà-fô] s. 7n.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et chafaud,
§§ 193 et 196. (Cf. provenç. escadafalc, à côté de cadafalc;
ital. scaffale, à côté de catafalco; angl. scaffold.) || xii^ s.
Buens eschaiphals, bones bretesches, ben. de ste-more,
Troie, 3003.]
Il Charpentes destinées à soutenir une plate-forme.
I. Il 1° Construction soutenant des gradins pour les
spectateurs. Si l'on attend une entrée, il a sa place sur un
— , LA BR. 7. La galerie, pleine d'échafauds et superbement
ornée pour le bal, st-sim. i, 488. || P. ext. Vieilli. La scène
sur laquelle jouent les acteurs. Fig. Four monter aux écha-
îauds de leur ambition, henri iv, Lett. 22 mai 1589.
Il 2° Construction dressée sur une place publique
pour le supplice d'un criminel. || Spécialt. Construction
ofi l'on exécute ceux qui sont condamnés à la peine ca-
pitale. Le coupable condamné à mort pour parricide sera ex-
posé sur r — pendant qu'un huissier fera au peuple lecture de
l'arrêt. Code pénal, art. 13 (28 avril 1832). Il eut la tête
tranchée sur 1' — . Finir sur 1' — . Le crime fait la honte, et non
pas r — , TU. CORN. Essex, iv, 3.
II. Il 1" Construction en charpente sur laquelle les
ouvriers travaillent à la construction, à la réparation ou
à la décoration des édifices.
Il 2° Grand treillis de bois sur lequel on fait sécher la
morue. {Syn. chafaud.)
Il 3° Petite échelle double posée sur un train de bois
nolté.
ÉCHAFAUDAGE [é-chà-fô-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échafauder, § 78. || 1611. Eschafaudage,
cotgr.]
I. Action de dresser, de monter des échafauds, L'—
a duré quinze jours.
II. Assemblage de charpentes pour soutenir les ou-
vriers à diverses hauteurs pendant qu'ils travaillent à un
bâtiment. || Fig. Assemblage de faits, de raisons, dont
les uns soutiennent les autres, — de preuves que renverse
le moindre fait.
ÉCHAFAUDER [é-chà-fô-dé] V. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de échafaud, § 154. || xiiio s. aoiees a es-
chaufaader, E. boileau, Livre des mest. II, xvii, 15.]
I. Il l» V. intr. Dresser des échafauds (pour la cons-
truction, la décoration d'un édifice). Les maçons ontécha-
faudé pour ce mur. Fig. Il faut toujours quelque prélude Et du
temps pour —, le p. ducerceau, Valise du poète.
Il 2o F. tr. Faire la première construction d'une œuvre.
ÉCIIANCRER
Spécialt. En parlant d'un ensemble construit artificielle-
ment. — un système qui s'écroule aux premières objections.
Il 3» S'—, dresser les échafauds sur lesquels on s'élève.
Ces maçons ne furent pas longs à s' — . | Fig. Noailles s'échaf-
faudait par-dessus ses espérances, ST-Sim. ix, 159.
II. Anciennt. V. tr. Exposer (un criminel) sur l'écha-
faud. Fig. Déshonorer, perdre de réputation.
ÉCHALAS [é-chà-ld] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *excharacium, composé de la parU-
cule ex et du grec yjxpiv.ioy, m. s. (columelle emploie
characatus au sens de « échalassé »), devenu *esohawB
{cf. le picard écaras, le berrichon charasson, etc.), pnis
eschalas, échalas, par un changement irrégulier de r enl
(F. §361) dû sans doute à une confusion avec échelle,
échaUer, etc., §§ 387, 375, 294,378 et 291. || xn» s. Unes,
calas a devant lui trové, Loherains, dans godef. Suppl,'\
Il 1" Pieu fiché en terre, tuteur auquel on attache des
ceps de vigne, de jeunes tiges, des arbustes, etc. || Fig.
Famil. Personne longue et maigre. C'était (la Chaise) m
grand — prodigieux en hauteur, et si mince qu'on croyait ton-
jours qu'il allait rompre, ST-SIM. i, 468.
Il 2° Latte pour treillage. || Tige de frêne pour faire des
raquettes.
ÉCHALASSEMENT [é-chà-lâs'-man ; en vers, -lâ-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échalasser, § 145. || 1552. Eschallasse»
ment de vigne, CH. est. dans delb. Rec]
Il (Technol.) Action d'échalasser (les ceps de vigne).
ÉCHALASSER [é-chà-là-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de échalas, § 154. || 1396. Dix javelles d'et-
chalas pour icelles (vignes) du tout eschalacier, dans du C.
eschalacius.]
Il (Technol.) Garnir d'échalas (les ceps de vigne). {Syn.
encharneler.)
ÉCHALIER [é-chà-lyé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. scalarium, m. s. devenu *iscalarium, es-
chalier, échalier, §§ 420, 422, 379, 298 et 291. {Cf. écheUer,
escalier.) || Admis acad. 1762.]
Il 1" Anciennt et dialect. Escalier.
Il 2" P. anal. Dans une haie, partie à jour, faite de
deux pieux joints par des traverses qui permettent de la
franchir. || P. ext. Clôture rustique de fagots, de bran-
ches d'arbres, entrelacés, pour fermer aux bestiaux l'en-
trée d'un champ.
ÉCHALOTE [é-chà-lof] s. f.
[ÉTYM. Pour échalotte, plus anciennement eschalotte,
forme tirée par substitution de suffixe ( F. § 62 et cf. la
forme eschalette au xv^ s. dans godef.) de l'anc. franc,
eschalogne, du lat. ascalonia, m. s. proprt, << ail d'Ascalon »,
devenu *escalonia (F. § 509), eschalogne, échalogne, §§ 422,
379, 482 et 291. || 1514. Eschalottes et porree, n. housse-
maine, Régime contre peste, dans delb. Rec]
Il Plante potagère analogue à l'ail, mais de saveur
moins forte. — d'Espagne, rocambole.
*ÉCHAMP [é-chan] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe eschamper, échap- •
per, § 52. {Cf. échappée.) Qqns écrivent à tort échant. {Cf.
le provenç. mod. escamp, m. s.) \\ xiii'î s. Nul escamp lie
querons de vous hjebregier, girb. de mûntreuil, Violette,
1552.]
Il (Agricult.) Intervalle de deux rangées de ceps dft
vigne.
*ÉCHAMPEAU [é-chan-pô] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être à l'anc.
verbe eschamper, s'échapper, § 126. || 1694. tu. corn.]
Il (Pêche.) Bout de la ligne où l'on attache l'hameçon,
dans la pêche de la morue.
ÉCHAMPIR [é-chan-pïr] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et champ,
§§ 194 et 196. Il 1701. furet. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Détacher en relief (une figure) sur le fond
qu'on peint par des teintes appropriées. {Syn. réchampir.)
ÉCHANCRER [é-chan-kré] v. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. Semble composé avec la
particule é (lat. ex) et chancre, §§ 194 et 196; proprt, « en-
tamer comme fait un chancre ». On a indiqué aussi un
rapprochement avec cran {cf. écrancher) ; mais la forme
écrancer, dans garn. de pont-ste-max. St Thomas, 629,
invoquée à l'appui de ce rapprochement, paraît n'être
qu'une faute de copiste pour écourter. |j 1549. R. est.]
ECIIANCRURE
815
EGIIAPPADE
Enfamer en enlevant une partie du bord. — le collet
i'un manteau. FeuiUes échancrées. || P. cxt. Le temps... avait
endant deux nuits Éciiancré, selon l'ordinaire, De l'astre au front
'argent la face circulaire, la f. Faù. xi, G.
ÉCHANCRURE [é-chan-krûr] s. f.
ii'rrYM. Dérivé de échancrer, § 111. || xvi" s.park,xiii,27.]
Action d'échancrer; état d'un objet échancré. L' — du
des manches d'une robe. L' — d'un bassin de barbier. ||
'. tnial. Découpure d'un rivage, d'une montagne. Le vaste
lorizon Dont la mer bleue emplit toutes les échancrures, v.
K i;o, Contemplations, Lettre.
•ÉCHANDOLE [é-chan-dôl] s. f.
[ktym. Mot emprunté des patois du Sud-Est (Dauphiné),
ni. scandula, variante de sclndula, m. s. § 16. {Cf. écente.)
I '>^2. Eschandole, CH. EST. dans delb. Bec]
IHak'ct. Bardeau.
1. ÉCHANGE [é-chânj'] s. m.
! lOTYM. Subst. verbal de échanger, § 52. || xi" s. Jo t'en
lurrai mult esforciet escange, Roland, 3714.]
j{ 1" Action d'échanger. Faire un — avec qqn. Ils ont fait
;ntre eux 1' — de leurs livres. Faire F — des prisonniers. Cartel
r— . Il Spccialt. I 1. (Droit.) Contrat par lequel deux par-
ies se donnent respectivement une chose pour une autre.
/ — s'opère par le seul consentement, de la même manière que
a vente, Code civil, art. 1703. | 2. (Écon. polit.) L'échange
ici produits commerciaux par la vente et l'achat. Les peu-
ples qui ont peu de marchandises, comme les sauvages, négo-
cient par —, MONTESQ. Espr. des lois, xxii, 1. — direct, d'un
ibjet contre un objet. — indirect, d'un objet contre de
'argent. Système du libre — , d'après lequel les transactions
■ommerciales entre peuples doivent être affranchies des
)rohibitions, des droits de douanes, etc. {Cf. échangiste,
ibre-échangiste.) || P. anal. Communication réciproque de
pièces, de renseignements, n y eut — de notes diplomatiques.
Tn — de courriers. Les plénipotentiaires firent 1' — de leurs pou-
'oirs. Il Fig. — de bons offices. — de compliments, d'injures.
II 2" CTechnol.) Action de changer, de transformer,
jlans un mécanisme d'horlogerie, un mouvement en un
mtre. Roue, pignon d'— , qui sert à produire ce changement.
2. 'ÉCHANGE [é-chânj'] s. m.
[éTYM. Subst. verbal de échanger 2, § 52. || 1788. encycl.
:k'-h.]
Technol.) Action d'échanger le linge, le papier.
ÉCHANGEABLE [é-chan-jàbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de échanger, § 93. || Admis acad. 1798.]
Il Qui est susceptible d'être échangé. Produits, valeurs
échangeables.
' 1. ÉCHANGER [é-chan-jé] v. ir.
TYM. Composé de la particule é (lat. ex) et changer,
Jv et 196. Il xiio s. Ne poon ta vie aloignier Ne ta mort por
litre eschangier, \vace, Rou, dans delb. Rec.]
: Il 1° Donner à qqn (une chose) et recevoir de lui (une
jiutre chose comme équivalente). — un objet pour, contre un
autre. — des prisonniers. || P. anal. Faire un envoi réci-
iiroque. — des communications, des notes. || Fig. — des com-
liments, des injures. — des regards. — des coups. Les deux
roupes échangèrent des coups de lusU.
1 II 2» (Technol.) Changer de place. Spécialt. Dans le ca-
tissage du drap, changer de place les pièces de drap
pressées entre les cartons, pour que les plis qui étaient
fur la tranche se trouvent au milieu.
2. * ÉCHANGER [é-chan-jé] v. tr.
[ÉTYM. Forme issue par assimilation (F. § 361) de es-
janger (seule forme admise par acad.), qui est le lat. ex-
saniare, m. s. devenu essangier, §§ 387, 356, 297 et 291,
îssanger, § 634. || xiv<= s. Boyaulx... essangés en rivière, Mé-
nagier, ii, 125. ( 1701. On ne peut faire de bonnes lessives
lu'on n'échange le linge, furet.]
Il lo Décrasser (le linge) en le lavant à grande eau, avant
ie le mettre à la lessive.
Il 2» Dans la fabrication du papier à la main, soumettre
!i une pression (les feuilles encore pâteuses) pour achever
l'expulsion de l'eau et faire disparaître les rugosités qui
existent à leur surface.
'ÉCHANGISTE [é-chan-jïsf] s. m.
' PYM. Dérivé de échange, § 265. || 1776. Au duc de Bouillon
,ux autres échangistes, Arrêt, dans encycl. métiî. Fi-
nances.]
Il Vieilli. Libre-échangiste. ( V. ce mot.)
ÉCHANSON [é-chan-son] s. m.
[ÉTYM. Mot d'origine germanique, §§ 6, 498 et 499 :
lat. méroving. scancionem, allem. actuel schenken, verser
à boire, schenk, échanson. || xii<= s. Sergent et eschanson,
Loherains, dans godef. Suppl.]
Il Officier chargé de verser à boire, à la table d'un roi,
d'un prince, etc. Ganymède était 1'— des dieux.
ÉCHANSONNERIE [é-chan-son'-ri ; en vers, -sô-ne-ri]
s.f
[ÉTYM. Dérivé de échanson, § 69. || 1315. Achansonnerle,
dans GODEF. Suppl.]
Il Le corps des échansons. || Partie des offices de la
maison du roi où se fait la distribution du vin.
*ÉCHANT. V. échamp.
*ÉCHANTIGNOLE [é-chan-ti-nôl]. F. chanUgnole.
ÉCHANTILLON [é-chan-ti-yon] s. m.
[ÉTYM. Altération de échandillon (sous l'influence de
chant 2, chanteau, etc.), mot qui se rattache à la môme
étymologie que le provenç. escandilh, peson, jauge, l'ital.
scandaglio, sonde, etc., c.-à-d. au lat. scandere {cf. scander),
§§ 107 et 509. Il xiiio s. Se li noviaus talemeliers pert son es-
chantillon, E. boileau^ Livre des mest. I, i, 18.]
I. Vieilli et dialect. Étalon des poids et mesures. P.
ext. De nos jours. Type réglementaire de certains maté-
riaux de construction. Briques, pavés, tuiles, solives d'— .
Bordage, bâtiment de grand, de petit — , de forte, de faible
épaisseur. || P. ext. \ 1. Dans la fonderie des canons,
planche où sont entaillées les différentes moulures des
canons. | 2. Outil de charpentier, de menuisier, qui sert
à donner aux pièces l'épaisseur voulue. | 3. Outil d'hor-
logerie pour égaliser les roues de rencontre. | 4. Contre-
partie de la taille sur laquelle les boulangers marquent
la quantité de pain vendue à crédit.
II. P. ext. Morceau coupé sur une pièce de drap, de
toile, etc., pour donner une idée de l'étoffe. Cahier, carte
d'échantillons. Acheter une pièce sur un — . P. ext. (Tech-
nol.) Dans une toiture, extrémité visible de l'ardoise. P.
anal. Petite quantité de marchandise servant à faire ju-
ger de la marchandise entière. Laissez-m'en deux (bouteil-
les de vin) comme un — , regnard. Bal, se. 2. Des échan-
tillons de blé, de vin. || P. ext. Partie d'un travail d'après
laquelle on se fait une idée de l'ensemble. Voici un — do
son style. Jugez de cette tragédie sur cet — . Donner un — do
son savoir-faire. Un — des miracles de la bonne Dame, d'aub.
Sancy, i, 6. || Fig. Ce n'est qu'un petit — de sa mauvaise hu-
meur, MOL. Méd. m. l. III, 3.
'ÉCHANTILLONNAGE [é-chan-ti-yo-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échantillonner, § 78. |1 1452. F. échan-
tillonner.]
Il (Technol.) Action d'échantillonner.
ÉCHANTILLONNER [échan-ti-yô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de échantillon, § 154. || 1452. De Feschantil-
lonage des tonneaux... que ledit maistre a eschantilloné, dans
GODEF. eschantillonage.]
Il (Technol.) || I. Vieilli et dialect. Rendre conforme
à l'échantillon ou étalon. — des poids.
II. P. ext. Il 1° Couper dans une pièce un morceau
qui serve de montre pour la pièce entière. — une pièce
d'étoffe, des étoffes, en prendre des échantillons qu'on
classe et qu'on étiquette. — du fil, des laines. || P. ext. —
un travail, en exécuter une partie qui serve de modèle
pour faire le reste. — une tapisserie.
Il 2» Couper dans une peau que l'on corroie les extré-
mités (pieds, tête, queue).
'ÉCHANVRER [é-chan-vré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et chanvre,
§§ 194 et 196. Il 1723. savary, Dict. du comm.]
Il (Technol.) Débarrasser (la filasse) des plus grosses
chènevottes. {Syn. écoucher.)
'ÉCHANVROIR [é-chan-vr\vàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échanvrer, § 113. || xyii" s. Ce qu'ils
appellent en Picardie et en Normandie escoussoir ou échan-
vroir, liger, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec]
Il (Technol.) Latte pour échanvrer la filasse. {Syn. écou-
che.)
'ÉCHAPOTER [é-chà-p6-té]. F. chapoter.
1. ÉCHAPPADE [é-chà-pàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de échapper, § 120. {Cf. échappée et esca-
pade.) Il 1755. ENCYCL. Admis ac.\d. 1762.]
Il CTechnol.) Entaille produite sur la planche par le
burin quand il s'échappe de la main du graveur.
ÉCHAPPADE
816 —
ECHARNER
2. * ÉCHAPPADE [é-chà-pàd'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et chape,
:§§ 120, 193 et 196. [Cf. chapeUe.) || Néolog.]
Il (Technol.) Disposition par compartiments des pièces
de poterie à cuire dans le four sur des plaques de terre
•cuite éfagées.
ÉCHAPPATOIRE [é-chà-pà-twar] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de échapper, § 249. || xv'^ s. Ne savoit ni avoit
sceu rien de son eschapatoire, math, d'escouchy, Chron. ii,
p. 285. de Beaucourt.]
Il Subterfuge par lequel on essaie de se tirer d'affaire.
Il sait toujours trouver des échappatoires. Cinç[uante ruses et
échappatoires des faux Mécenas, furet. Rojïi. bourg, il, 105.
B'Harcourt craignit comme moi 1' — préparée dans ce mot de
•« concert », st-SIM. xi, 6.
* ÉCHAPPE [é-châp'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de échapper, § 52. || xvi" s. Des cor-
neilles d'eschape, d'arcussia, dans delb. Rec]
Il (Fauconn.) Action de laisser échapper le gibier pour
lâcher sur lui l'oiseau de proie.
ÉCHAPPÉE [é-chà-pé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de échapper, § 45. {Cf. échappade
€t escapade.) Il xv^ s. Pendant ycelle eschappee (1475), texte
de la Suisse romande, dans delb. Rec. Prendre l'eschappee,
MART. d'auv. dans godef. SuppL]
Il 1° Action de s'échapper, de parvenir à sortir de ce
dans quoi l'on est retenu. Faire une — . Une — de bestiaux
dans les bois. || Action d'échapper à qqn, à qqch. L' — du
gibier, qui dépiste les chiens. Chiens qui chassent 1' — , qui
chassent hors de la piste. || Fig. Action de s'échapper,
de se laisser aller sans réfléchir à qq parole, qq acte im-
prudent. Une — de jeune homme.
Il 2° P. e.rt. Interruption d'un obstacle qui intercepte.
Ménager une — à travers bois pour la vue. Une — de soleil,
de beau temps, courte apparition du soleil, du beau temps,
le ciel se dégageant un moment des nuages. Une — de
lumière, dans un tableau. || Fig. n a des échappées de bon
sens. Les pauvres gens n'avaient de leurs amours Encor joui,
sinon par échappées (à la dérobée), la f. Contes, Gageure.
Il 3° (Technol.) Dégagement pour faciliter certains mou-
vements. L' — d'une cour, d'une remise, espace ménagé pour
faciliter le mouvement tournant des voitures. L'— d'un
escalier, espace compris entre les marches et la voûte ou
le plafond. — d'un navire, évidement d'un navire à l'avant
et à l'arrière pour en faciliter les évolutions.
ÉCHAPPEMENT [é-châp'-man ; en wrs, -chà-pe-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échapper, § 145. |j xii" s. Et il lors'esjoït
d'itel escapement, iierman de valenc. Bible, dans godef.
Suppl. Admis acad. 1762.]
Il Action de s'échapper. L'— de la vapeur dans la loco-
motive. Tuyau, robinet d'— . || Spécialt. (Technol.) | 1. Mé-
canisme d'horlogerie qui régularise l'action motrice du
ressort, en la transmettant au balancier, au pendule, qui
arrête et laisse échapper alternativement le rouage à in-
tervalles égaux. Roue d'— . — à ancre, à cylindre. — à recul,
à repos. — dépendant, où le balancier est en contact direct
avec la roue. — libre, où, dans la plus grande partie de
son oscillation, il oscille librement sans toucher la roue.
1 2. — d'un escalier, l'espace libre entre les marches et le
plafond. {V. échappée.)
ÉCHAPPER [é-chà-pé] v. pron., intr. et tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et chape,
§§ 194 et 196 : proprt, sortir de la chape où l'on est re-
tenu. Il xi^s. S'uns en escapet, morz ies e cunfunduz, Roland,
3955.]
I. V. pron. S'—, se tirer de ce dans quoi on est pris.
n s'est échappé de mes mains, échappé de prison, et, au part,
passé employé substanlivt, Un échappé de prison, un gueux
de minesuspe cte ; un échappé des petites-maisons, de Charen-
ton, un fou. L'oiseau s'est échappé de sa cage. L'animal s'échappa
du piège où il était pris. P. anal. La fumée qui s'échappait des
tuyaux. L'eau s'échappe des flancs du rocher. Les larmes qui
s'échappaient de ses yeux. La plume s'échappe de mes mains.
Absolt. Le prisonnier s'est échappé. L'eau s'échappe. || Fig. Ils
ont peine à s'— Des pièges de l'artifice, rag. Esth. m, 9.
Absolt. n vit s' — sa dernière espérance. Sa douleur s'échappe
en reproches, s'épanche sous forme de reproches, n a des
moments où son esprit s'échappe (s'égare), mol. Méd. m. l.
II, 1. Il P. ext. S'—, se laisser emporter à dire, à faire qqch.
n s'est échappé en propos imprudents. Il s'est échappé jusqu'à
dire , boss. Var. 1. 11 s'est échappé jusqu'à le maltraiter. Vou?
vous échapperez sans doute en sa présence, coux. Poly. ii, 1.
Rare. S' — de, avec l'infin. Lorsqu'un vieux fou s'échappe
D'être amoureux sur ses vieux ans, regnard, Sercn. se. 18.
II. V. intr. — à, de, cesser d'être retenu. | 1. — à. La
plume lui a échappé. La volatile échappe à sa tremblante main,
LA F. Phil. et Baucis. — aux poursuites, à la mort. Rome que
tu tenais t'échappe, uoss. R. d'Angl. Quatre chercheurs de
nouveaux mondes. Presque nus, échappés à la fureur des ondes,
LA F. Fab. X, 16. Il a échappé à ma surveillance. — aux re-
gards de qqn. P. anal. La vie lui échappe. Son secret lui échappe.
Ce passage avait échappé à mes recherches. Son nom m'échappe,
me sort de la mémoire. Cela m'a échappé, je ne m'en suis
pas aperçu. | 2. — de. — des mains de qqn. Le livre échappa
de ses mains, lui échappa des mains. Il a échappé, est échappé
de prison. — du naufrage, de la tempête, de la maladie. Sani
que vous puissiez craindre d'en — , la br. 12. P. anal. Le seul
nom de Junie échappe de sa bouche, iiAC. Bril. v, 8. || AbsoU,
L'eau si fluide, si insinuante, si propre à — , fén. Exist. de
Dieu, i, 2.
m. P. ext. V. tr. — qqch. | 1. Vieilli. Échappera qqch,
J'ai échappé la mort à telle ou telle rencontre, BOSS. Fragment
sur la brièveté de la vie. Nul n'échappera cette honte, id.
Jugem. dern. 2. 11 l'a échappé belle. | 2. Famil. Laisseï
échapper qqch. Ils sont à plaindre, je te jure. D'avoir échappé)
leur capture, colletet, Tracas de Paris, dans le bibliopb,
JACOB, Paris burlesque, p. 239. ::_
*ÉCHARBOT [é-chàr-bô] s. m.
[ÉTYM. Pour escharbot (F. § 422 et cf. escarbot), tiré dtl
lat. scarabaeus, m. s. (cf. scarabée), avec changement âfli
suffixe, ^l^'Z, 420, 335 et 136. || xiie s. Un escharbot, ^lAsm
DE FRANGE, Fab. daus godef. SuppL]
Il Vieilli et dialect. (Centre). Escarbot. || P. anal. Châ-
taigne d'eau, plante.
ÉCHARDE [é-chàrd'] s. f.
[ÉTYM. En anc. franc, escharde signifie « écaille » (c
ital. scarda, m. s.) et « éclat de bois » {cf. napolilain se
m. s., anc. franc, escharder, catalan esquerdar, gascon
caria, « fendre du bois ») ; c'est un mot d'origine ger
nique : néerlandais schaard, allem. scharte, anc. part,
verbe scheren, « fendre », §§ 6, 498 et 499. Le mot acti
écharde est identique à l'anc. franc, escharde; le sens
« piquant de chardon », que donnent la plupart des
tionnaires, n'a pas d'existence réelle : il a été imaginé poj
les besoins de l'étymologie erronée qui rattache éohi
à chardon. || xii" s. Il n'ad bûche ne jointure Ne echede (lii
escherde) ne creveure, ph. de thavn, Best. 1487, Wrighl
Il 1° Petit brin de bois, de métal, etc., mince et aij
qui pénètre par accident dans la peau.
Il 2° Fig. Dialect. Épinoche, poisson. :^
* ÉCHARDONNAGE [é-chàr-dô-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échardonner, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'échardonner (un champ). || Ao»
tion d'échardonner (de la laine, du drap).
ÉCHARDONNER [é-chàr-dô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et chadonir
§§ 194 et 196. Il xilie s. Li chardonail tout eschardonnent, 0.
DE GOiNCY, dans godef. Suppl. I 1491. TenaiUes a échardon-
ner, dans DELB. Rec]
Il (Technol.) |j l» Purger (un champ) des chardons qui
y poussent.
Il 2° Paire passer (la laine, le drap) sous des cylindi
garnis de chardons.
* ÉCHARDONNET [é-chàr-dô-nô] et*ÉCHARDO:
NOIR [é-chàr-dô-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échardonner, g§ 133 et 113. || 16!
Eschardonnoir, furet. | 1792. Échardonnet, encycl. mé'
Il (Technol.) Instrument formé d'une lame de fer
courbée fixée à un long manche, pour extirper les racl
nés des chardons.
*ÉCHARNAGE [é-chàr-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écharner, § 78. || 1790. encycl. métH.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on écharne.
* ÉCHARNEMENT [é-chàr-ne-man] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de écharner, § 145. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'écharner.
ÉCHARNER [é-chàr-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et charn,
forme anc. de chair, §§ 194 et 196. (Cf. acharner, déchar-
ECIIARNOIR
— 817
ÉCIIAU
ner.) Il xiic-xmo s. Maigres et escharné, Bertrand de bar-
sur-aube, Girard de Viane, p. 30, Tarbé.]
Il (Technol.) Préparer (une peau) pour le corroyage,
iii la dépouillant des parties de chair qui y adhèrent.
ÉCHARNOIR [é-chàr-nwàr] s. m.
lYM. Dérivé de écharner, § 113. || 1723. savary, Dict.
• nmm. Admis acad. 1798.]
(Technol.) Lame emmanchée aux deux bouts, pour
('(■liamer les peaux. {Cf. drayoire.)
ÉCHARNURE [é-chkr-nûr] s. f.
|i:tym. Dérivé de écharner, § 111. jj 1493. Escharnures,
(irilonn. dans la c. Admis acad. 1798.]
Technol.) Débris de chair qui tombent d'une peau
qu'on écharne. (C/". drayure.)
ÉCHARPE [é-chàrp'] s. f.
lI.tym. Pour éoherpe (F. § 312), escherpe (F. § 422), qui
sig-nifie primitivement « bourse suspendue au cou » et
est emprunté du german. skerpa (allem. actuel scherbe),
bourse, §§ 6, 498 et 499. || xie s. N'i ont escuz ne lances ne
espees trenchanz, Mais fuz ferrez de fraisne et escrepes pen-
danz, Voy. de Charl. à Jérus. 79.]
B. Large bande d'étoffe passée autour du corps, de
r-panle droite à la hanche gauche, ou nouée autour de
:ille.
1" Anciennt. Un chevalier portant une — aux couleurs de
sa dame. Les soldats de la Ligue avaient une — noire comme
signe de ralliement. Fig. Changer d' — , changer de parti.
Plusieurs se sont trouvés qui, d' — changeants, Aux dangers,
jainsi qu'elle (la chauve-souris), ont souvent fait la figue, la f.
\F(il). II, 5.
' 2° De nos jours. \ 1. Insigne de certaines fonctions.
Une — de maire, de commissaire de police. | 2. Bande d'étoffe
(lue les femmes jettent sur leurs épaules et dont elles ra-
mènent les deux bouts en avant. Une — de soie, de dentelle.
On ne voyait que coiffes et — noire quand par hasard on l'aper-
icevait (M^nc de Maintenon), st-sim. xii, 121. | Fig. Poét.
V— d'Iris, l'arc-en-ciel.
I 3° Bandage porté en bandoulière, ou seulement passé
au cou et tombant sur la poitrine, pour soutenir l'avant-
l)ra> malade. Porter le bras en — . jj P. anal. (Technol.) Gor-
la-fï avec lequel le maçon conduit et.élève un fardeau;
[iiMufle ou réunion de plusieurs poulies fixées dans le même
xxc, sur une môme chape, pour élever des fardeaux.
II. P. ext. (L'écharpe portée en bandoulière étant po-
hV; obliquement). Direction oblique donnée à qqch. Coup
jde sabre donné en — . Marche d'une troupe en — Une batterie
lîui tire d' — , en — .
III. (Technol.) Pièce dirigée obliquement. | 1. Toute
iÙLce de menuiserie disposée diagonalement. | 2. Tirant
le fer posé diagonalement sur une porte d'écluse, pour
■n maintenir les assemblages. | 3. Pièce de bois dressée
)bliquement et portant une poulie, de manière à faire
'office d'une demi-chèvre. | 4. Dans un navire, pièce de
bois recourbée qui part de chaque côté au-dessous des
bossoirs jusqu'à l'e.xlrémité de l'éperon. | 5. Fossé en
'orme de croissant creusé sur le flanc d'une hauteur pour
"amasser les eaux dispersées, j 6. Bourrelet de terrain
lisposé suivant la ligne déplus grande pente d'une route
nclinée, pour arrêter les eaux pluviales et les forcer à
i'écouler dans les fossés d'une route.
* ÉCHARPEMENT [é-chàr-pe-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écharper 2, § 145. jj Néolog.]
II (T. milit.) Action d'écharper, de marcher suivant une
igné oblique.
1. ÉCHARPER [é-chàr-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et l'anc.
ranç. charper, variante de charpir (F. ce mot), §§ 192 et
.94. I! 1690. Un duelliste... lui escharpe le visage, furet.]
Il l" (Technol.) Charpir, diviser (le crin, la laine).
Il 2" P. anal. Mettre en pièces. Ces régiments furent
charpés. La populace voulait — l'assassin.
, 3° P. ext. Couper maladroitement. Ce chirurgien a
charpé le patient. — une volaille (au lieu de la découper
ivec adresse). P. ext. Balafrer, n lui a écharpé le visage.
2. 'ÉCHARPER [é-chài'-pé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écharpe, § 154. || xiiie-xiv^ s. Sont de laz
lans et de ceintures Escherpés sur leur armeures, G. guiart,
Vjg. lign. 20043.]
I. (Technol.) Entourer d'une écharpe. Specialt. — un
ardeau, pour l'enlever à l'aide de l'écharpe. [Syn. chabler.)
DlCT. FRANC.
II. (T. milit.) Marcher suivant une ligne oblique.
*ÉCHARPILLER [é-chàr-pi-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écharper 1, § IGl. || xV s. A tout une
hace a deux mains les escarpilloit tellement qu'il n'y avoit
paienqui ne le fuïst, duquesne, llist. deJ. d'Aoesiies, dans
GODEF. escharpiller.]
Il 1° (Technol.) Diviser (le crin neuf tressé) avant de
l'employer pour rembourrer des fauteuils, sièges, etc.
Il 2" Famil. Mettre en pièces.
* ÉCHARS, ARSE [é-chàr, -chars'] adj.
[ÉTYM. Pour eschars (F. § 422), correspondant à l'ital.
scarso, rare {cf. l'angl. scarce, m. s. emprunté du franc.),
du lat. pop. *excarpsus, part, de *excarpere (class. excer-
pere : F. § 186), proprt, « extrait, réduit » {cf. le sens
fig. de serré), §§ 387, 379, 370 et 291. || xii^ s. Livré vos
ai vostre peture Asez a escharse mesure, Énéas. 9541. Suppr.
acad. 1798.]
Il 1° Anciennt. Avare. Fig. Tant est écharse la justice au
loyer et reconnaissance du bien, et toute au châtiment, char-
ron. Sagesse, m, 5.
Il 2° P. ext. Qui laisse à désirer. || Specialt. (Technol.)
I 1. Monnaie écharse, au-dessous du titre légal, et, substan-
tivt, L' — d'une monnaie, ce qui lui manque pour avoir le
titre légal. | 2. (Marine.) Vent —, qui souffle faiblement
et change vite.
*ÉCHARSEMENT [é-chàr-se-man] adv.
[ÉTYM. Composé avec écharse et ment, § 724. || xii^ s.
Escharsement aveïent vivre, G. DE sr-VA.iR, Mont-St-Michel,
72. Suppr. ACAD. 1798.]
Il Vieilli. D'une manière avare. On ne trouve pas mauvais
qu'un Italien vive —, Marolles, Mém. il, 370. Un pédant vit
fort — , FURET. Dict.
*ÉCHARSER [é-chàr-sé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de échars, § 154. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) |i l" F. tr. Rendre échars. — une mon-
naie.
Il 2" F. intr. Devenir échars. Le vent écharse.
"ÉCHARSETÉ [é-chàr-se-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de échars, § 122. || xii<= s. E enveiat eschar-
seté enl'aneme d'els, Psaut. de Cambridge, cv, 14.]
Il i.° Anciennt. Avarice. — est ànoble interdite, a. chart.
Brev. des nobles.
Il 2" P. ext. (Technol.) Défaut d'une pièce de monnaie
écharse.
ÉCHASSE [é-châs'] s. f.
[ÉTYM. Pour eschace (F. § 422), mot apparenté au
holland. schaats et à l'angl. skate {cf. skating), patin, et qui
paraît se rattacher à un radical bas allem. skak (bas lat.
scacia), §§ 10, 498 et 499. Le mot signifie ordinairement
« jambe de bois » au moyen âge. || xiie s. Faites escace de
frainne ou de seù, Aliscans, 1310.]
I. ||lo Bâton portant une sorte d'étrier de bois dit four-
chon, sur lequel on pose le pied pour s'exhausser. On tra-
verse les landes sur des échasses. Un bateleur monté sur des
échasses. || Fig. Famil. Ce par quoi l'on se guindé, on
s'efforce de paraître plus grand. Canillac, toujours sur les
échasses pour la morale, l'honneur, la plus rigide probité, ST-
SIM. XI, 234. P. anal. Des vers... Montés sur deux grands
mots comme sur des échasses, boil. Sut. 4.
Il 2p Oiseau formant un genre de l'ordre des Échassiers
longirostres, remarquable par la longueur du tarse, et
la forme cylindrique et effilée du bec.
II. (Technol.) | 1. Chacune des pièces de bois enfon-
cées dans le mur auxquelles sont fixées les perches ver-
ticales, dans un échafaudage. | 2. Règle de bois entaillée
à l'usage du tailleur de pierres.
ÉCHASSIERS [é-chà-syé] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé de échasse, § 115. Se trouve dès le xii^ s.
au sens de « qui porte une jambe de bois, estropié ». Lor
fist sempres un eschacier, Rom. de Thèbes , 5558. || 1817.
cuviER, Règne animal, i, 458. Admis acad. 1878.]
Il Ordre d'oiseaux caractérisé par leurs longues jam-
bes dénudées.
*ÉCHAU [é-chô] s. m.
[ÉTYM. Pour esseau, subst. verbal de essaver, § 52. Écrit
à tort échaux par les dictionnaires, depuis encycl. || 1210.
Se li cuens... a mestier d'eschaver se terre par le terre le con-
fesse de Bouloingne, chele terre par lequele li eschaus sera
fait..., dans godef. essiau.]
Il (Agricult.) Rigole dans un champ, une prairie, pour
52
ÉCHAUBOULÉ
818 —
ECHAUFFOUREE
l'écoulement des eaux. Fossés d'égout ou échaux, liger,
Noiiv. Mais. rust. dans delb. Rec.
ÉCHAUBOULÉ, ÉE [é-chô-bou-lé] adj.
[ÉTYM. Tiré de échauboulure, § 37. 1| 1549. EschaubouiUé,
B. EST.]
Il Qui a des échauhoulures.
ÉCHAUBOULURE [é-chô-bou-liir] s. f.
fÉTYM. Altéralion de chaudebouillure (encore usité dans
les dialectes), proprt, « bulle [cf. bouillon), ampoule
chaude, c.-à-d. produite par la chaleur », § 173. Pour la
contraction de chaudebouillure en chaubouiUure, cf. cham-
pleure, pour chantepleure. La substitution de 1 simple à ill
paraît due à l'influence de boule, et l'addition de l'é ini-
tial à celle de échauder, échaudure, échauffure. || 1549. Es-
chaubouillure, r. est.]
Il Petite cloque qui vient sur la peau.
1. *ÉCHAUDAGE [é-chô-daj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échauder 1, § 78. || Néolog.]
Il (Technol. ) Action d'échauder, de passer à l'eau
chaude.
2. *ÉCHAUDAGE [é-chô-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échauder 2, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'échauder, de passer à la chaux.
I 1. Blanchissage au lait de chaux, des murs, des pla-
fonds. P. ext. Lait de chaux qui sert à cette opération, j
2. Macération dans du lait de chaux, des substances des-
tinées à fabriquer la colle forte.
ÉCHAUDÉ [é-chô-dé] s. m. V. échauder 1.
* ÉCHAUDEMENT [é-chôd'-man ; en vers, -chô-de-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échauder 1, § 145. || xvi" s. Bruslure ou
eschaudement de feu, liébault, Mais. rust. dans delb.
Rec]
Il Action d'échauder. P. ext. (Technol.) État des grains
qui se sont échaudés. || P. anal. État d'un œillet de ma-
rais salant qui est épuisé par une production trop pro-
longée de sel.
1. ÉCHAUDER [é-chô-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et chaud,
§§ 194 et 196. {Cf. lat. excaldare, m. s.) \\ wi" s. Or en sunt
eschaudez et quiz, beneeit, Ducs de Norm. 8786.]
Il lo Anciennt. Chauffer avec excès. |1 Harengs échaudés,
qui ont été roussis à un feu trop vif. P. anal. Semences
échaudées, qui ont été semées sur une couche trop chaude,
ce qui en détruit les germes. Blé échaudé, dont le grain,
brûlé et desséché, donne peu de farine. Plantes échaudées,
dont les bourgeons ont été brûlés par le soleil.
Il 2° Brûler avec de l'eau chaude. Elle s'est échaudée en
renversant la bouilloire. — un cochon de lait, pour en enle-
ver le poil. Loc. prov. Chien échaudé ne revient plus en cui-
sine. Chat échaudé craint l'eau froide (même l'eau froide), on
craint jusqu'à l'apparence d'un mal dont on a pâti. Fig.
Faire pâtir. Il a été échaudé dans cette affaire. La plupart de
ces princes... Vont s' — en des provinces Pour le profit de quel-
que roi, LA F. Fab. ix, 17.
Il 3" Passer à l'eau chaude. — une marmite. — des feuil-
lettes, y verser de l'eau chaude pour faire gonfler les dou-
ves disjointes. — la pâte, la mettre dans de l'eau chaude.
Au part, passé employé substantivt. Un échaudé, petite
pâtisserie légère faite de pâte échaudée, d'œufs, de beurre
et de sel.
2. * ÉCHAUDER [é-chô-dé] V. tr.
[ÉTYM. Composé irrégulier formé de la particule é (lat.
ex) et chaux, §§ 63, 194 et 196. {Cf. échauler.) || 1783. ro-
2IER, Dict. d'agricult.]
Il 1" (Technol.) Blanchir au lait de chaux (un mur, un
plafond).
Il 2o Faire macérer dans du lait de chaux (les subs-
tances destinées à fabriquer la colle forte).
•ÉCHAUDILLON [é-chô-di-yon] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échauder 1, § 107. || Néolog.]
Il (Technol.) Lopin de fer qu'on présente au feu, pour
le souder par les deux bouts, quand il est chaud.
*ÉCHAUDIS [é-chô-di] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1792. romme, Dict. demar.]
Il (Marine.) Grosse boucle triangulaire en fer, qui sert
à arrêter divers cordages en les y enroulant plusieurs fois.
ÉCHAUDOIR [é-chù-dwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échauder, § 113. || 1380. Onrouable, un
eschaudouer, dans godef. eschaudoir.]
Il (Technol.) Lieu, vaisseau dans lequel on échaudé. ||
Spécialt. I 1. Lieu, vaisseau où le teinturier échaudé et
dégraisse les étoffes. | 2. Endroit d'un abattoir où on
passe à l'eau bouillante les têtes, pieds de veau, de mou-
ton, etc., pour en ôter le poil.
"ÉCHAUDURE [é-chô-dûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de échauder, § 111. || xiic s. Sur tûtes es-
chaldeures, Lapid. de Marbode, 492.]
Il Brûlure faite sur la peau par de l'eau bouillante.
ÉCHAUFFAISON [é-chô-fc-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de échauffer, § 108. || xiyo s. Ver Fedri s'en
ala en grande escauffison, H. Capet, 2584.]
Il Famil. Échauffementdu corps manifesté par une érup-
tion à la peau.
ÉCHAUFFANT, ANTE [é-chô-fan, -fânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de échauffer, § 47. || xw^-xv" s. Et
qu'om ne jeue a nulz gieuz eschaufans, EUST. DESCn. dans
DELB. Rec.]
Il Qui échauffe. Spécialt. Qui constipe. Des aliments, des
remèdes échauffants. Substantivt. Des échauffants.
•ÉCHAUFFE [é-chôf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de échauffer, § 52. || 1790. encycu
MÉTH.]
Il (Technol.) Étuve où l'on soumet à une forte cha-
leur les cuirs forts pour les faire fermenter et faciliter
l'enlèvement des poils.
•ÉCHAUFFÉE [é-chô-fé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de échauffer, § 45. Se trouve eir
anc. franc, au sens fig. de « chaleur ». (F. godef. eschan-
fee.) Il 1790. encycl. méth.]
Il (Technol.) Première opération du salinage qui con-
siste à faire évaporer l'eau chargée de sel dans de larges
chaudières.
ÉCHAUFFEMENT [é-chôf-man ; en vers, -chô-fe-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échauffer, § 145. || xiie-xiiio s. Eschalfe-
ment, Dial. Gi^egoire, p. 17.]
Il 1" Le fait d'être échauffé. L' — du sol par les rayons dn
soleil. Il Spécialt. — des grains, de la farine, commence
ment de fermentation dû à la chaleur.
Il 2» Spécialt. État général d'irritation du corps qui
cause des démangeaisons {cf. échauffaison), de la soif, de
la constipation. || Spécialt. Constipation.
ÉCHAUFFER [é-chô-fé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et chauffer,
§§ 192 et 196. {Cf. le lat. excalefacere, ?n. s.) || xii" s. Eschal-
fat li miens quers en milliu de mei, Psaut. de Cambridge,
xxxvni, 4.]
Il 1° Chauffer, rendre chaud par degrés. La terre échauffée*
par les rayons du soleil. L'oiseau échauffe ses petits sous seai
ailes. Il s'est échauffé en courant. Le frottement échauffe les
roues de la voiture. || Spécialt. Produire de l'irritation
Les épices échauffent le sang. Une nourriture qui échauffe le
corps. — les faisans, leur donner une nourriture qui, échauf-
fant le sang, excite les femelles à la ponte. | Produire la
constipation. || P. anal. \ 1. Fig. — le sang, la bile, la tête,
les oreilles à qqn, en le mettant en colère. Mes yeux sont
trop blessés, et la cour et la ville Ne m'offrent rien qu'objets à
m' — la bile, mol. Mis. i, 1. | 2. Altérer par un commen
cément de fermentation. Des grains échauffés, des farines
échauffées. | 3. (Technol.) — une étoffe, la rider en la fou-
lant trop.
Il 2" Fig. Animer par degrés, rendre de plus en plus
vif. Des chiens s'échauffant sur la voie, qui la suivent avec
trop d'ardeur. Cette nouvelle échauffa les esprits. Mon âme,
attentive à ta voix, S'échauffait au récit de ses nobles exploits,
RAG. Phèd. I, 1. Mon homme s'échauffa là-dessus d'un zèle dé-
vot, PASC. Prov. 1. A mesure qu'il s'échauffait contre l'Églisi
Boss. Var. 1. || P. anal. En parlant des choses. Pyrrhi
les yeux étincelants... Et, de sang tout couvert, échauffant lé
carnage, R.\G. Andr. m, 8. Échauffez mes transports trop lentff,
trop retenus, m. Phèd. iv, 4. Les passions s'échauffent. Ls
dispute s'échauffait.
ECHAUFFOUREE [é-chô-fou-ré] S. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Semble être le subst. parti-
cip. d'un verbe inusité échauffourer, où l'on peut voir unil
dérivé de échauffer, § 45. {Cf. le provenç. mod. escaufurada,|
escaufestre, m. s. et l'anc. franc, chaufourer, brûler, dans
godef.) Il xin'= s. Sanz faire nule eschaufourée, guillot, Dil
des rues de Paris, dans delb. Rec]
ÉCHAUFFURE
— 819 —
ECHELLE
IVimil. Coup de surprise tenté sans succès contre
■iiMcmi, contre les adversaires.
ÉCHAUFFURE [é-cliô-fûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de échauffer, § 111. || xiii<= s. Eschaufeure de
svre, BRUN. LATiNi, Tvésor, p. 232.]
1» Petite rougeur qui vient sur la peau. [Cf. échauf-
ison, échauboulure.)
2° Famil. Constipation,
3° Commencement de fermentation amené par la
laleur et l'humidité, qui altère les grains, les farines.
ÉCHAUGUETTE [é-chô-ghef] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du german. skarwachte, proprt, « guet
: troupe », composé de skar, troupe, qui se retrouve dans
ihelle 2, et wachte, guet, §§ 6, 498 et 499. Échauguette est
air eschalguaite {V. §§ 422 et 455), et eschalguaite, au lieu
escharguaite, est dû à la confusion entre le german.
jara et le lat. scala. {Cf. échelle 2.) || xi» s. Icele noit n'unt
kes escalguaite, Roland, 2495.]
Il 1" Anciennt. Action de faire le guet; soldat chargé
I faire le guet, sentinelle.
''! 2" P. ex t. De nos Jours. (T. milit.) Guérite placée sur
iii'u élevé, pour une sentinelle. P. plaisant. Fig. Du
ut de r — de vos mérites, sorel, Francion, p. 148.
jÉCHAULER [é-chô-lé] V. tr.
![ÉTYM. Composé irrégulier formé avec la particule é
[t. ex) et chaux, §§ 63, 194 et 196. [Cf. échauder 2.) || 1700.
iohauler ou échauler, liger, Nouv. Mais. rust. dans delb.
'•. Admis AC.\D. 1762.]
'l'echnol.) Chauler (le grain).
* ÉCHAUIffE [é-chôm'] s. m.
î[ÉTYM. Du lat. scalmum, grec aica^fiôî, tu. s. devenu
;halme, §§ 420, 379 et 291, échaume (écrit souvent échôme),
lii et 455.]
Technol.) Cheville amincie aux deux bouts, qui sert
ijiiir les avirons. [Syn. dame, tolet.)
•ÉGHAUMER [é-chô-mé] v. tr.
i'tvm. Composé avec la particule é (lat. ex) et chaume,
l'.'l et 196. Il Néolog.]
i Inalcct. Chaumer (un champ).
•ÉCHAUX. V. échau."
*ÊCHE [éch'J s. f.
KJ'VM. Du lat. ësca, m. s. devenu esche, §§ 379 et 291,
le, § 422. Écrit souvent aiche, èche. {Cf. achée.)]
; "l'echnol.) Appât fixé à l'hameçon.
ÉCHÉANCE [é-ché-âns'] s. f
■ M. Dérivé de échoir, g§ 65 et 146. {Cf. chance.) ||
Nus n'a paradis d'eskaance, HELiN.vND, Vers de lu
'. dans GODEF. escheance.]
l 'ate à laquelle échoit un paiement. Le jour de 1'—.
- du loyer. A courte — . Si 1' — d'une lettre de change est à
jour férié légal, elle est payable la veille, Code de com-
■/vv'. art. 134.
' ÉCHÉANCIER [é-ché-an-syé] s. m.
:':tym. Dérivé de échéance, § 115. || Ne'olog.]
' u usité. (Commerce.) Carnet oià le négociant ins-
^ échéances.
ÉCHÉANT, ANTE [é-ché-an, -ânl'] adj .
.ÉTYM. Adj. particip. de échoir, § 47. || Néolog.]
j Qui échoit.
jl. ÉCHEC [é-chêk'] interj.
l'.TYM. On le tire généralement du persan chah, roi (F.
. mais la comparaison de Tital., du provenç. et du
montre que le radical de échec est *scac, forme qui
il s'expliquer par le persan chah : on peut supposer
mot persan a subi l'influence de l'anc. franc, eschec,
I l'origine germanique, § 6. || xii" s. Au roc en prist un
: opel Et dist : eschec ! Floire et Blanche fleur , i, 1963.]
1 jeu dit des échecs, interjection par laquelle un
'leurs avertit l'autre de prendre garde à son roi,
ju'il le met en prise. — et mat! Interjection par la-
un des joueurs annonce que, le roi de son adver-
iant non seulement en prise, mais hors d'état de
:\er, celui-ci a perdu la partie. || Abusivt [pléon.].
roi ! P. ext. — à la dame !
'i ÉCHEC [é-chek'; au sens II, vieilli, é-chè] s. m.
';> VM. Tiré de échec 1, § 56. || xi" s. As tables juent... Et
leschecs li plus saige e li vieill, Roland, 111.]
|l. Au jeu dit des échecs, coup par lequel on met en
^e le roi. Faire — au roi. Faire — et mat, gagner la par-
/. Faire — aux projets de qqn, les contrarier. || Ad-
jectivt {invar.). Qui a son roi en échec, n est — et mat.
Fig. Il faut arranger ses pièces,... et après toutes ses rêveries
et toutes ses mesures on est —, quelquefois mat, i.a dr. 8. ||
Position de celui à qui l'on fait échec. Fig. Position où
on est sous le coup de l'adversaire. One présomption qui
tient ses lumières en —, mariv. Spectateur franc, p. 97.
P. ext. Revers momentané dans une entreprise. Le général
éprouva un — . C'est un — à sa fortune.
II. Au plur. Jeu dans lequel deux joueurs font ma-
nœuvrer l'une contre l'autre, sur une tablette divisée en
soixante-quatre cases, deux séries de pièces diverses (roi,
dame, tours, cavaliers, fous, pions), et où celui qui réussit
à faire échec et mat le roi de l'autre gagne la partie. Le
jeu des échecs. Jouer aux échecs. || P. ext. Les pièces du jeu.
Des échecs en ivoire.
*ÉCHÉE [é-ché] s. f
[ÉTYM. Paraît identique à l'anc. franc, eschief, 7n. s. Sur
le changement de genre et l'orthographe échée, qui en est
la conséquence , V. § 556. Eschief est tiré de escheveau,
dont il est comme le primitif, § 36. || 1394. Huit eschiefs
de fil blanc, dans du c. eschaota. | 1755. Échée, encycu.]
Il (Technol.) Écheveau de fil à dévider sur le dévidoir.
Une — est ordinairement de trois cents tours de dévidoir.
*ÉCHELAGE [ech'-làj'; en vers, é-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écheUe , §§ 65 et 78. || 1509. Vene ou
aigoust ou eschellage, Cout. de Meaux, dans Nouv. Coût,
gêner, m, 388.]
Il (Ane. droit.) Droit qu'un propriétaire a de poser une
échelle contre son mur sur le terrain d'autrui, pour ré-
parer, construire, etc.
*ÉCHELER [êch'-lé; en vers, é-che-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écheUe, §§65 et 154. || 1359. Menoient
eschielles au chastel d'Alleux qui estoient pour escheller icel-
lul, dans du c. eschallare.]
Il Vieilli. Il 1° Escalader. Fig. Sans vouloir — le ciel devant
que d'y être appelés, la mothe le vayer, Hom. Acad. 26.
Il 2" Échelonner (des troupes).
* ÉCHELET [éch'-lè ; en vers, é-che-lè] s. m. et * ÉCHE-
LETTE [êch'-lef; en vers, é-che-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écheler, § 133. || 1555. Un pic de muraille
que ceux de Clermont en Auvergne nomment une eschelette,
P. SELON, Nature des oiseaux, ii, 16.]
Il Dialect. Oiseau grimpeur, genre des Passereaux den-
lirostres.
ÉCHELETTE [êch'-lef; en vers, é-che-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de échelle, §§ 63 et laS. || 1316. Hors la
traient par l'eschiellete , j. m.^illard. Comtesse d'Anjou,
dans GODEF. eschelete.]
Il l» Petite échelle attachée à côté du bât d'une bête
de somme pour y placer des gerbes, des bottes de foin.
Il 2° Ridelle placée sur le devant d'une charrette pour
retenir les objets dont elle est chargée.
'ÉCHELIER [êch'-lyé; envers, é-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échelle, §§ 65 et 115. [Cf. échalier, es-
calier.) Il 1690. Eschelier, furet.]
Il (Technol.) Sorte d'échelle, faite d'une seule perche
traversée par des chevilles servant d'échelons. {Syn. ran-
cher.)
1. ÉCHELLE [é-chèl] s. f.
[ÉTYM. Du lat. scala, m. s. devenu eschiele, §§ 420, 379,
295 et 291, echèle, § 422, écrit échelle sous l'influence des
nombreux mots français où la terminaison elle corres-
pond au lat. ella. {Cf. escale.)]
I. Escalier portatif formé de deux montants auxquels
sont ajustées des traverses (échelons) servant de degrés.
Voici le trou, voici 1' — , descendez, v. hugo, Châtim. Égout
de Rome. Appuyer une — contre le mur. Monter à 1' — . Tenir
1'— à qqn, la maintenir fixée contre l'appui pendant qu'il
monte, et, fig. aider à son élévation. Après lui il faut tirer
1'— , son travail étant achevé, il est inutile qu'un autre
monte à l'échelle, et, fig. on doit renoncer à faire mieux
que lui. — double, système de deux échelles réunies à leur
partie supérieure, chacune d'elles servant d'appui à l'au-
tre. P. anal. Crible déposé obliquement contre un mon-
tant, comme une échelle double. Tour de 1'—, espace d'un
mètre autour d'une propriété bâtie soumis au droit d'é-
chelage. (F. ce mot.) — de potence, sur laquelle monte le
bourreau pour tirer la corde. Absolt. Coupable condamné à
être fouetté au pied de 1'—. Sentir 1'—, mériter la potence.
Je sais... me démêler prudemment de toutes les galanteries qui
ÉCHELLE - 820 -
sentent tant soit peu 1'—, mol. Av. ii, 1. || P. anal. — de
corde, où les montants et les échelons sont en corde. Les
ambassadeurs n'avaient pas le pied assez marin pour hasarder
les échelles de corde, ST-SiM. ii, 16. Une — de soie. — de
meunier, escalier droit et à jour. Spéciall. (Marine.) Tout
ce qui sert à monter et descendre, escalier, degré fixe ou
volant. Faire à qqn la courte —, disposer les mains de ma-
nière à lui offrir un appui sur lequel il pose un pied pour
monter de là sur les épaules, et, fig. aider à pousser qqn
à une situation plus ou moins élevée. |1 — de Jacob, échelle
infinie vue par Jacob en songe, qui s'élevait de la terre
au ciel et le long de laquelle montaient et descendaient
des anges, et, fifj. la polémoine bleue, plante.
II. Fig. Il 1° Série ascendante ou descendante. L' —
des êtres, série non interrompue où tous les êtres de la
création sont placés de manière qu'on s'élève graduelle-
ment du moins parfait au plus parfait. L' — sociale, l'en-
semble, la hiérarchie des diverses conditions de la société.
Il Spécialt. (Musique.) — diatonique, la série des tons qui
constituent la gamme. — chromatique, la série des douze
demi-tons d'une octave. — des couleurs, série de nuances
intermédiaires par lesquelles on passe, comme par de-
grés, d'une couleur à une autre.
Il 2° Ligne divisée en parties formant degrés, pour
prendre des mesures. — d'une carte, d'un plan, ligne di-
visée en parties correspondant à des longueurs détermi-
nées (lieues, kilomètres, mètres, etc.), pour indiquer les
proportions de ces longueurs avec celles de la carte, du
plan. Plan à 1' — d'un dix-millième, plan dont toutes les li-
gnes sont réduites au dix-millième de celles de l'objet
représenté. Fig. Faire qqch sur une grande — , dans de
grandes proportions. — logarithmique, ligne droite divisée
en parties inégales qui représentent des logarithmes. —
de proportion, série de divisions linéaires ou de nombres
indiquant par des proportions déterminées les variations
éprouvées sur le marché par des valeurs commerciales.
— campanaire, règle qu'ont les fondeurs de cloches pour
proportionner les dimensions de la cloche et du battant
à leur poids et au son qu'on veut obtenir. — d'un baromè-
tre, d'un thermomètre, d'un manomètre, etc., série de divi-
sions pour indiquer la hauteur à laquelle s'élève le liquide
dans le tube de l'instrument. — des eaux, des marées, di-
visions linéaires servant à faire connaître la hauteur de
l'eau au-dessus d'un point déterminé pris pour le zéro.
in. (Marine.) || !<> Lieu où un bâtiment pousse à terre
une échelle, une planche, pour y effectuer le débarque-
ment. Faire — , relâcher dans un port. (Se dit spécialement
des ports du Levant.) {Cf. escale.)
Il 2° P. ext. Port où l'on débarque pour faire le com-
merce, et, spécialt, port de la Méditerranée où plusieurs
nations de l'Europe tiennent des consuls et ont des
comptoirs. Les échelles du Levant. Les échelles barbaresques.
2. 'ÉCHELLE [é-chèl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du german. skara(allem. mod. schaar),
troupe, devenu eschiere, puis eschiele, échelle, par confu-
sion avec le dérivé du lat. scala ( V. échelle 1 et cf. échau-
guette), §§ 6, 498 et 499. || xi^ s. De Franceis sunt les pre-
mières eschieles, Roland, 3026.]
Il Anclennt. Escadron.
"ÉCHELLIER [é-chc-lvé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé récent de échelle [cf. échelier), le spécu-
lateur échelonnant achats et ventes selon qu'il y a hausse
ou baisse, §§ 65 et 115. || Néolog.]
Il (Finances.) Spéculateur sur les valeurs de bourse qui
achète ferme et revend à terme avec prime.
ÉCHELON [êch'-lon ; en vers, é-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échelle, §§ 65 et 104. || xii» s. Mal soit
de Fescallon qu'il a conté, Aiol, 2574.]
Il 1° Chacune des traverses qui forment les degrés de
l'échelle. Fig. Tout ici-bas va par échelons, comme les mar-
ches d'un escalier, qui toutes sont nécessaires, marquis de
MIRABEAU, Arni des hommes, i, 1. || P. ext. \ 1. (Marine.)
Marche, taquet, coche, qui sert à poser les pieds pour
monter, j 2. — de charrette, le layon, assemblage de piè-
ces de bois qui ferme une charrette par devant et par
derrière. || Fig. Ce qui sert à faire monter ou descendre
d'un rang à un autre, nest arrivé d'échelons en échelons au
grade de général. Descendre d'un — , descendre d'un rang au
rang immédiatement inférieur, n est monté au dernier —
des grandeurs, n est descendu au dernier — de la dégradation.
ECHEYELER
Il 2° P. anal. (T. milit.) Disposition de personnes, d
choses, de distance en distance. Disposer, former des tron
pes en échelons. Marcher en échelons. Les ministres, par éche-
lons, admis à manger avec le roi, ST-sim. xii, 17.
ÉCHELONNER [éch'-lô-né; en vc7-s , é-che-...] v. Ir
[ÉTYM. Dérivé de échelon, § 154. || xv'' s. Eschelonner
Gloss. franç.-lat. 7684, f" 49, v°. Admis acad. 1835.]
Il 1" Mettre de distance en distance, ranger (des trou
pes) en échelons.
Il 2° P. ext. — des payements , des échéances , des livrai
sons de marchandises, etc., les espacer régulièrement da:
une période de temps.
*ÉCHENAL [êch'-nàl; en vers, é-che-...] et *ÉCHE
NAU [êch'-nô ; en vers, é-che-...] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et chena:
§§ 193 et 196. Au sens 2", on dit spécialement échenar
souvent écrit écheneau, écheno (admis acad. 1762; supp:
en 1798). || 1287. Eschannal, dans godef. eschenal.]
Il Dialect. Il 1° Gouttière en bois pour l'eau des toil^
[Cf. chéneau.)
Il 2" P. ext. (Technol.) Petit bassin de brique que li
fondeurs pratiquent au-dessus d'un moule et où ils ve:
sent le métal en fusion.
•ÉCHÉNÉnJE [é-ké-né-id']5. /".
[ÉTYM. Emprunté du lat. echeneis, idis, grec £/svT,i:
m. s. de è'yeiv, retenir, et vadç, navire. || xvi^ s. Échlneis
RAB. IV, 62.]
Il (Zoologie.) Genre de poisson de la famille des Di-
coboles, dont la tête est munie d'un disque aplati àl'aid
duquel il s'attache fortement aux corps étrangers , ro
chers, navires, poissons.
ÉCHENILLAGE [ech'-ni-yaj'; en vers, é-che-...] s. ru
[ÉTYM. Dérivé de écheniller 1, § 78. || 1783. rozier, DicI
d'agricult. écheniller. Admis acad. 1835.]
Il (Agricult.) Opération qui consiste à écheniller.
1. ÉCHENILLER [ech'-ni-vé ; en vers, é-che-...] v. ir
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et chenille
§§ 194 et 196. Il xiyc s. EscheniUer, Gloss. dans gudki
Suppl.]
Il (Agricult.) Débarrasser (un arbre) des chenilles (
des nids de chenilles.
2. "ÉCHENILLER. V. smiller.
ÉCHENILLEUR, * ÉCHENILLEUSE [êch'-ni-yéui
-yeuz' ; en vers, é-che-...] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écheniUer, § 112. || Néolog. Admi
acad. 1878.]
Il l" (Agricult.) Celui qui échenille les arbres.
Il 2" S. m. (Zoologie.) Animal qui se nourrit de ci
nilles. Spécialt. Espèce de cotinga.
ÉCHENILLOIR [ech'-ni-ywàr ; en vers, é-che-...]*
[ÉTYM. Dérivé de écheniller, § 113. || xviio s. liger, No\
Mais. rust. dans deld. Rec. Admis acad. 1835.]
Il (Agricult.) Instrument pour écheniller.
* ÉCHENO. F. échenal.
ÉCHEOIR. V. échoir.
ÉCHEVEAU [êch'-vô ; en vers, é-che-...] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Le provenç. mod. escavê
signifie à la fois « dévidoir » et « écheveau » ; au poii
de vue phonétique, le provençal et le franc, représen
tent exactement le lat. scabellum, devenu en français es
chevel, §§ 420, 370, 335, 434 et 291, écheveau, §§ 422 et 45t'
Ne peut-on supposer qu'au sens d'escabeau, seul altest
par les textes, le lat. pop. joignait le sens de « dévidoir •
Du sens de « dévidoir » on passe facilement au sens ili
« écheveau ». || 1281 . Un escheviau de filé, dans delu. Rec.
Il Assemblage de fils de chanvre, de soie, de laine, etc.
tournés régulièrement, pour qu'ils ne se mêlent pas. U
— de fil, de sole. Dévider un — . Fig. Famil. Dévider son —
parler sans discontinuer. Spécialt. Dans la filature li'
coton, assemblage de fils de coton d'une longueur d
mille mètres. ( V. éohevette.) || Fig. Affaire très longue <
très embrouillée.
ÉCHEVELÉ, ÉE [é-cheuv'-lé ; en we?'.9,-che-ve-lé]a'//
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et chevei
§§ 64, 65, 195 et 196. ||xic s. Eschavelede, St Alexis, 42i.
Il Qui a les cheveux épars, en désordre. Elle accourt l'œ
en feu, la tête échevelée, noiL. Lutr. 2. Toutes ces femmes qi
étaient à Saint-Cloud, criant échevelées comme des bacchante:
aT-siM. ni, 29.
•ÉCHEVELER [é-cheùv'-lé ; en rers, -che-ve-léj v. ti
I
ECIIEVETTE
821
ÉCHIQUIER
>r. Composé avec la particule é (lat. ex) et cheveu,
':."), 194 et 196. Il xiv" s. Elle eschevela ses cheveux,
lE, dans GODEF. escheveler.]
re. Mettre les cheveux épars, en désordre.
_ JHEVETTE [êch'-vêf ; eii vers, é-clie-...] s. f.
KivM. Dérivé du radical de écheveau {cf. échée), § 133.
4' 1 . Deux eschevetes de fil, dans du c. eschaota.]
l'chnol.) Petit écheveau. Spécialt. Écheveau de
lùlres formant la dixième partie d'un écheveau de
1 •■ 1 1 1 .
ÉCHEVIN [ech'-vin ; en vers, é-che-...] s. m.
KTVM. Du bas lat. scabïnum, m. s. qui se rattache au
Uriil german. skap (goth. skapon, allem. mod. schaffen,
''••'■ -oin), augmenté du suffixe lat. mus, §§6, 100, 498
Il 1212. Lo major et les eschavignes, dans.GODEF.
I -Magistrat municipal de certaines villes. Les échevins
Bruxelles. || P. plaisant. — du port au foin, grand fripon.
ÉCHEVINAGE [êch'-vi-nàj' ; en vers, é-che-...] s. m.
i:tv\i. Dérivé de échevin, § 78. || xiiio s. L'arcevesque...
tabli l'eschevinage a Rains, Rec. d'un ménestrel de Reims,
(le Wailly.]
I Fi>iictions d'échevin. Des échevinages de villes, st-sim.
i")9. Il Durée de ces fonctions. || Corps des échevins
me ville.
'ÉCHICOTER [é-chi-kô-té] v. tr.
KTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et chicot,
lîi'i et 196. Il xvi° s. Eschiquoter, liébault, Mais, riist.
4SI. édit. 1597.]
I Agricult.) Débarrasser des chicots, n faut toujours
iper (les branches) et — jusqu'au vif, liger, Nouv. Mais.
sY. dans dri.b. Rec.
ÉCHIDNÉS [é-kïd'-né] s. m. pi.
KTYM. Dérivé du grec è'yiSva, vipère, par assimilation
s piquants des échidnés avec les crochets de la vipère,
5:1. Ij Nëolog. Admis acad. 1878.]
biologie.) Genre de mammifères, de la famille des
•■s, à museau allongé et grêle et dont le corps est
n i'i'l de piquants comme celui du hérisson.
ÉCHIF, IVE [é-chïf, -chiv'] adj.
iviYM. Pour eschif, adj. verbal de l'anc. verbe eschiver,
II placé par esquiver ( V. ce mot), § 53. || xii" s. CU ne s'en
, de rien eschis, ben. de ste-more, Troie, 2153.]
j Anciennt. Sauvage. || P. ext. (Fauconn., Vénerie.)
(li'iil à manger. Faucon, chien — .
ÉCHIFFE [é-chif] et ''ÉCHIFFRE [é-chîfr'] s. f.
in.
ÉTYM. Peut-être apparenté avec l'allem. schief, « obli-
e, incliné », §§ 6, 498 et 499. Le mot échiffre est fém.,
lis s'emploie souvent au maso, comme abréviation de
r déchiffre. || xii" s. Les citez antives 0 murs, o tors et 0
iihives, Thèbes, AOOS, dans delb. Rec. Admis acad. sous
ilforme échiffre en 1762; suppr. en 1798.]
il 1° Au moyen âge, sorte de guérite en bois élevée
ih les murs d'une ville. Mur d'— , mur supportant une
iliiffre et servant d'appui à l'escalier qui y donnait
2'J P. ext. (Architect.) Mur d'— , et, ellipt, —, mur
inpant servant d'appui à un escalier. || P. ext. L'en-
ijnble de la charpente d'un escalier.
I ÉCHIGNER [é-chi-né]. V. échiner.
I ÉCHIGNOL s. m. et *ÉCHIGNOLE [é-chi-iïôl] S. f.
KTYM. Pour échagnol, dérivé de échagne, forme propre-
ril française de écagne ( V. ce mot), § 86. || 1752. Echi-
'■ lie, TRÉV.]
Technol.) Léger bâti tournant sur un axe, pour for-
1 les écheveaux de soie, pour doubler la soie ou pour
mélanger les couleu'-s,
ÉCHILLON [é-chi-yon] s. m.
ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. Eschillon, furet.]
I (Marine.) Nuage noir dont la queue forme trombe.
BCHIMOSE. V. ecchymose.
L. ÉCHINE [é-chin'] s. f.
rvM. Emprunté de l'anc. haut allem. skina, « aiguille,
t » [cf. épine dorsale), devenu eschine, échine, §§ 6,
499. [Cf. esquine.) || xi^ s. Tute l'eschine li deseivret
dos, Roland, 1201.]
Partie du dos de l'homme, de l'animal, où se trouve
colonne vertébrale. Le long de ton — Je grimperai pre-
Jrement, la f. Fab. m, 5. Colletet, crotté jusqu'à 1' — , Va
mendier son pain de cuisine en cuisme, boil. Sut. 1. Frotter
à qqn 1'— (à coups de bâton). Ah! vous y retournez! Je vous
ajusterai 1'—, mol. Amph. m, 6. || Fir/. Courber, plier 1'—,
et, p. ext. Avoir 1'— souple, être prêt à faire des cour-
bettes.
2. ÉCHINE [é-chin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. echinus, grec è/ïvoî, hérisson,
châtaigne. Le genre du mot franc, est dû à l'intluence de
échine 1. || xvie s. Eschines poignans, rab. m, 8. Admis
acad. 1762.]
Il (Architect.) Ornement en forme de châtaigne ou-
verte, sculpté au chapiteau de la colonne ionique. [Syn.
ove.) Il Moulure en quart de rond placée au-dessous du
tailloir du chapiteau ionique.
•ÉCHINÉ, ÉE [é-ki-né] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. echinus, grec iylyoei, hérisson,
châtaigne, § 223. || Néolog.]
Il (Hist. nat.) Hérissé de pointes dures et piquantes.
ÉCHINÉE [é-chi-né] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de échine 1, § 119. || xiic s. Dont son che-
val ot trenchié l'eschinee, Couronn. de Louis, 1069. Admis
ACAD. 1762.]
Il (Technol.) Quartier du dos d'un cochon.
* ÉCHINÉENS [é-ki-né-in] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du grec i-/v^oi;, hérisson, § 244. || Néo-
log.]
Il (Zoologie.) Famille de mammifères dont le hérisson
est le type.
*ÉCHINELLE [é-ki-nèl] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec iyjwç, châtaigne [cf. châtaigne
d'eau), §258. || Néolog.]
Il (Botan.) Genre d'algue d'eau douce.
ÉCHINER [é-chi-né] et, pop. *ÉCHIGNER [é-chi-né]
V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de échine, §154. La forme pop. échigner
(rac. Lett. 101; gherardi. Th. ital. m, 536, etc.) paraît
due à une confusion avec l'anc. verbe eschigner, syno-
nyme de rechigner. || 1515. Tous lesquels vaillans fols se sont
bravement là eschines deux jours durant, dans delb. Rec]
Il Famil. Rompre l'échiné. Il l'a échiné d'un coup de bâ-
ton. On vous happe notre homme. On vous l'échine, on vous
l'assomme, la f. Fah. xii, 22. Les paysans échinèrent les
traînards. Absolt. De ces gens qui... ne parlent que d' — , MOL.
Scap. II, 5. Il P. hyperb. Famil. Rompre de fatigue. Il est
échiné de travail. Un métier échinant. [Syn. éreinter.)
*ÉCHINIDES [é-ki-nid'] s. m. pi.
[ÉTYM. Dérivé du grec èyX-^o^, hérisson, § 235. || 1812.
lamarck, Zoologie, p. 36.]
Il (Zoologie.) Ordre de la classe des Échinodermes
dont le type est l'oursin.
♦ÉCHÎNITE [é-ki-nïf] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec tyl^^o^, hérisson, § 282. || 1755.
ENGYCL.]
Il (Zoologie.) Oursin fossile.
* ÉCHINODERMES [é-ki-no-dèrm'] s. m. pi.
[ÉTYM. Composé avec le grec iyXvoii, hérisson, et Ssptia,
peau, § 279. || 1792. Mot dû à bruguière : Ordre séparé
que je désigne par le nom de vers échinodermes, dans encygl.
MÉTH. Vers, introd.]
Il (Zoologie.) Classe d'animaux rayonnes dont le corps
est revêtu d'une multitude de pointes articulées et mo-
biles.
ÉCHiaUETÉ, ÉE [é-chïk'-té; en vers, -chi-ke-té]
adj.
[ÉTYM. Pour échiqueré, dérivé de échiquier (F. §§ 65 et
118), altéré sous l'influence de chiqueter, déchiqueter, § 509.
Il 1321. Que nul ne face nul eschiqueté ne entrefilé qui ne soit
d'une lainne tainte en plusors colors, dans godef. eschi-
queté.]
Il Découpé comme les cases d'un échiquier. Écu —,
divisé au moins en vingt-quatre carreaux.
ÉCHIQUIER [é-chi-kyé] s. m.
[ÉTYM. Pour échequier, dérivé de échec, §§ 65 et 115. Le
changement de échequier en échiquier est dû à l'influence
de chiqueter, déchiqueter. || xip s. La penne en fu a eschaquiers,
Énéas, 742.]
I. Table divisée en soixante-quatre carrés de deux cou-
leurs pour jouer aux échecs. || P. ext. \ 1. Écu divisé en
—, divisé en plusieurs carrés qui sont alternativement
de métal et de couleur. | 2. Planter des arbres en —, de
ECHO
822
ECLABOUSSER
manière que leur disposition présente une série de car-
rés. I 3. Ordre d'une flotte en —, ordre demarclie dont les
lignes se croisent comme celles d'un échiquier. Ordre d'une
armée en— .chaque ligne présentant autant de pleins que
de vides, et les pleins d'une ligne correspondant aux vides
d'une autre. | 4. Filet carré pour la pêche des petits pois-
sons, qui est soutenu par deux demi- cerceaux croisés
par le milieu, et attaché au bout d'une perche. {Cf. car-
relet.)
II. (Institut.) Cour souveraine de justice en Norman-
die (ainsi nommée à cause du pavé de marbre de la
salle des séances, disposé comme les cases d'un échi-
quier). Il En Angleterre, nom donné à deux chambres de
justice. Chambre de 1'—, le principal tribunal d'appel. Cour
del'— , chargée de l'administration financière du royaume.
Chancelier de 1'—, ministre des finances. Billets de 1'—, sor-
tes de bons du trésor.
ÉCHO [é-kô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. écho, grec t,xw, m. s. \\ xiiio s.
Echo, c'est li sons que li hautes montagnes retentist, frère
LAURENT, Somme, dans godef. SuppL]
I. Il 1° Réflexion du son renvoyé à l'oreille par une
surface qui le répercute. C'est en vain qu'on prétendrait réussir
dans l'explication de 1' — , si l'on n'a une parfaite connaissance
du son direct, montesq. Disc, sur l'écho. — simple, qui ne
reproduit les sons qu'une fois. — multiple, qui les repro-
duit plusieurs fois. Entendre un — . L' — seul répondait à sa
voix. Il P. ext. Lieu où se produit l'écho. Ils faisaient répéter
les doux sons de leurs flûtes à tous les échos d'alentour, fén.
Tél. 2.
Il 2" Fig. Parole répétée par qqn. J'écoute peu ces bruits
que le peuple répète, Échos tumultueux d'une voix plus se-
crète, VOLT. Sémir. ii, 3. || P. ext. Personne qui ne fait que
répéter ce qu'elle entend dire à une autre. Il croit sou-
vent dire sa pensée, lorsqu'il n'est que 1' — de quelqu'un qu'il
vient de quitter, la iîr. 2.
II. P. anal. Imitation de l'écho. | 1. Imitation de l'écho
sur un instrument de musique, produite en répétant une
note avec un son affaibli. Note en — .| 2. Imitation de l'écho
en poésie, produite en répétant la dernière ou les deux
dernières syllabes d'un vers.
''ÉCHOÏQtJE [é-kô-ïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec T,)rwtx6î, lat. echoicus, m. s.
Il Néolog.]
Il (Prosodie.) Qui imite l'écho.
ÉCHOIR et, vieilli, ÉCHEOIR [é-chwàr] v. intr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et choir, §§ 192
et 194. Il xiie s. Tôt vos eschiet, et batailles et champ, Cou-
ronn. de Louis, 2243.]
Il 1" Arriver par une circonstance que la loi détermine.
Un héritage qui lui échut rétablit sa fortune. || Impersonnel.
n lui est échu une succession. || (Droit.) Si le cas y échoit ou
échet, s'il y a lieu. Le cas échéant. A ce délit il n'échoit au-
cune peine afflictive. Les juges pourront ordonner, s'il y échet,
des informations nouvelles. Code d'instr. crim. art. 228.
Il 2" (En parlant d'une chose due.) Être payable à une
date déterminée. Le terme échoit le 15 du mois. Payer le
terme échu. {Cf. échéance.)
Il 3° Vieilli. — bien ou mal, avoir bonne ou mauvaise
chance. {Syn. tomber.) En ouvrant ce livre, je suis échu sur
un beau passage, furet. Vict.
*ÉCHOITE [é-chwât'j. V. échute.
*É CHÔME. V. échaume.
"ÉCHOPLE. V. échoppe 1.
•ÉCHOPLER. V. échopper.
1. ÉCHOPPE [é-chôp'] et, t'2ei//î/ÉCHOPLE [é-chôpl']
s.f
[ÉTYM. Altération de échaupre (par confusion avec
échoppe 2), du lat. pop. *scalpra (class. scalprum), m. s. {cf.
scalpel), devenu eschalpre, §§ 420, 379 et 291, échaupre,
§§ 422 et 455. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Burin à pointe plate et tranchante dont se
servent les graveurs, les orfèvres, les ciseleurs, etc. Es-
sai à r — ou essai à la rature, essai d'une masse d'argent
à l'aide d'une échoppe servant à en prendre quelques
grains.
2. ÉCHOPPE [é-chop'] s. f
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. schoppen, m. s. §§ 7, 498
et 499. Il xuc s. Les escopes des orfèvres, ernoul, Ckron.
dans GODEF. SuppL]
1
Il Petite boutique, faite le plus souvent d'un appenti-
adossé à une maison et fixé contre un mur, dans une e:
coignure. One — de savetier.
ÉCHOPPER [é-chù-pé] et, vieilli, * ÉCHOPLER [é-ch'
plé] V. ir,
[ÉTYM. Dérivé de échoppe 1, § 154. || 1752. Eschoppt:
TRÉv. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Enlever, tailler avec l'échoppe, sorte i:
burin. Spécialt. — les lingots, les débarrasser de la croù'
qui se forme à la surface avant de les laminer.
"ÉCHOPPIER, 1ÈRE [é-chô-pyé, -pyer] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de échoppe 2, § 115. || 1301. Jacobus dictu
l'eschoppier, dans du c. escoparius.]
Il Petit marchand, petite marchande établie dans i
échory)e. Il Spécialt. Dialect. Épicier.
ÉCHOUAGE [é-chwàj'; en vers, -chou-àj']..ç. m.
[ÉTYM. Dérivé de échouer, § 78. || 1687. Malgré l'échouag.
ABBÉ DE CHOiSY, Voyage de Siam, p. 390, édil. 1741. Ai;
mis ACAD. 1835.]
Il (Marine.) Manœuvre par laquelle on fait échouer u
navire, une embarcation. Plage d'— . || Situation d'un n'
vire qui échoue. P. ext. Port d'— , oii les navires sont
sec à la marée basse.
ÉCHOUEMENT [é-chou-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de échouer, § 145. || 1681. Bris, naufrages t
eschouemens, dans isambert, Rec. gén. des anc. lois fran;
XLX, 285. Admis acad. 18-35.]
Il (Marine.) Mouvement d'un navire qui échoue.
ÉCHOUER [é-chwé ; en vers, -chou-é] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xyi"^ s. Galères... appuyée
et eschouees fermement contre la terre, amyot, Lucull. 2o
I. V. intr. En parlant d'un navire, venir par accide;
ou à dessein dans un endroit où il n'a plus assez d'ea
pour flotter, et où il demeure soit à sec, soit plus o
moins engagé. Le navire a échoué, est échoué sur un éoueil
Les navires caboteurs échouent dans les havres. P. anal. Un
baleine échouée sur la côte. P. ext. En parlant d'une per
sonne montée sur un navire. L'avis... fut... trouvé bon Parle
trois échoués aux bords de l'Amérique, la f. Fab. x, 15. || Fiù
Être arrêté par qq obstacle dans une entreprise. L'attaqu
de l'ennemi vint — contre la fermeté des troupes. Ses effort
ont échoué contre son entêtement. Fédéric échoua Près de c
roc (cœur insensible) et le nez s'y cassa, la f. Contes, Fai
con. Absolt. Ne pas réussir. Il a échoué dans sa tentativi
— à un examen. Son entreprise a échoué.
II. Vieilli. V. tr. Faire échouer (un navire). Pour -
les flottes de ses ennemis, balz. Prince, 11. — un navire pou
le réparer. — un navire sur la côte pour le soustraire au
poursuites de l'ennemi. P. ext. Le capitaine s'échoua sur 1
côte.
' ÉCHUTE [é-chuf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de échoir, § 45. {Cf. chute.)
1215. Eschaette, dans godef. escheoite.]
Il Dans l'ancien droit féodal, succession échéant au sei
gneur du mort au détriment des collatéraux. Je ne veux e
mainmorte ni — , volt. Lett. à Perret, 28 déc. 1771.
*ÉCI1VIAGE [é-si-màj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écimer, § 78. || 1791. de villeneuvi
Cuit, du tabac, p. 279.]
Il Action d'écimer (un arbre).
ÉCIMER [é-si-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et clm(
§§ 194 et 196. Il xvio s. Escimer les arbres, liébault, Ma'u
rust. dans godef. SuppL]
Il Dégarnir (un arbre) de sa cime. Arbre écimé. || (Blf
son.) Chevron écimé, dont la pointe manque.
ÉCLABOUSSEMENT [é-klà-bous'-man ; en vers,-ho\
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éclabousser, § 145. || Néolog. Adm
acad. 1835.]
Il Action d'éclabousser.
ÉCLABOUSSER [é-klk-bou-sé] V. tr.
[ÉTYM. Autre forme de l'anc. franc, esclabouter (ci
core dans oud.), m. s. d'origine incertaine. Esclabouti
semble formé par la combinaison de éclater et de boutei
de même éclabousser, de éclater et l'anc. franc, esbousse
éclabousser, § 213. || xiii<' s. La merde sent esclaboter, daii
MONTAiGLON et RAYNAUD, Rec. dc fabUaux , IV, 125. 1 156'|
Esclabooher ( forme picarde ) , J. tiueruy , Dict. franc
lat.] ■*
ÉGLABOUSSURE
823
ECLAIRER
,||| Mouiller, salir (qqn) en faisant jaillir de l'eau, de la
J[ue,etc. Il Couvrir d'éclaboussures. Guénaud sur son cheval
1 passant m'éclabousse, boil. Sat. G. — qqn avec sa voiture,
[ft(j. — le monde, étaler insolemment sa fortune, son luxe.
JÉCLABOUSSURE [é-klà-bou-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de éclabousser, § 111. || xv" s. Esclabous-
ire, Perce forest, dans la c]
1 1° Eau, boue qui rejaillit sur qqn, sur qqch. Être cou-
td'éclaboussures. I Spécialt. (Vénerie.) Gouttelettes que
bête a fait rejaillir sur les bords, en traversant un ruis-
Biu.
I 2° Fig. Coup qu'on reçoit quand on est trop près de
ns qui se ])a1tenl. Recevoir des éclaboussures.
ÉCLAIR [é-klèr] s. m.
[ÉTYM. Sul)st. verbal de éclairer, § 52. [Cf. éclaire.) ||
I« s. Grant toneire et grant escleir, Vie de St George, dans
DEF. SuppL]
' 1° Lumière vive et soudaine qui part d'un nuage oii il
produit une décharge électrique. Éclairs fulminants, for-
§spar un trait de lumière qui traverse le ciel. Éclairs en
ppes, qui s'étendent sur une grande partie du ciel. Éclairs
chaleur, qui se produisent par les temps chauds, sans
ait de tonnerre, il fait des éclairs. Le ciel brille d'éclairs,
c. Ipk. V, 6. Ni les éclairs ni le tonnerre N'obéissent point
os dieux, id. Esth. i, 5.
I 2° P. anal. Lumière élincelanle qui dure un instant,
système de phare qui procède par éclairs. | En parlant de
flamme d'une arme à feu. Ou d'un plomb qui suit l'œil et
!t avec r— , BOIL. Ép. 6. | Spécialt. (Technol.) Lumière
ncelante qui, dans la coupellation, paraît à la surface
bouton d'or ou d'argent à la fin de l'opération. || P.
t. Vive lumière réfléchie. Un diamant, un miroir de cristal
i lance des éclairs.
I 3" Fig. I 1. Ce qui a le vif de l'éclair. Des éclairs de
i yeux l'oeil était ébloui, rac. Esth. il, 8. | 2. Ce qui a la
udaineté de l'éclair. Il est parti comme un — . Il eut un —
bonheur. Un — de raison, d'intelligence. Je n'ai point un
prit d'éclairs et de saillies, voisenon, Coquette fixée, i, 12.
"rain — , convoi de chemin de fer à marche très rapide.
Pâtisserie.) Gâteau léger à la crème (qui se mange
ur ainsi dire d'un trait).
ÉCLAIRAGE [é-klè-raj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éclairer, § 78. || Admis acâd. 1798.]
I Action d'éclairer (avec une lumière artificielle). — à
uile, au gaz, à la lumière électrique. Gaz d' — , bicarbure
liydrogcnc.
•ÉCLAIRANT, ANTE [é-klè-ran, -rânt'] adj.
[ktym. Adj. parlicip. de éclairer, § 47. || xvic s. Un feu
aidant et si esclairant, brant. dans godef. SuppL]
il Oui produit de l'éclairage. Gaz — . Pouvoir — d'une
npe, d'un phare.
ÉCLAIRCIE [é-klèr-si] s. f.
[ÉTY^L Subst. particip. de éclaircir, § 45. || xV-xyi'' s.
r l'esclarcye du souleil levant, J. d'authon, Chron. dans
iDEF. esclarcie. Admis acad. 1798.]
II 1» Partie claire dans un ciel chargé de nuages ou de
ume.
Il 2" Espace découvert au milieu d'un bois. (F. clai-
!re.) Il Spécialt. Exploitation par éclaircies, en laissant les
bres assez espacés pour qu'ils ne se gênent pas dans
ur croissance. Méthode des éclaircies, repeuplement par
:nsemencement naturel des graines des arbres qu'on a
issé subsister. — des fruits, action d'ôter sur un arbre
le partie des fruits quand ils poussent en trop grande
londance.
ÉCLAIRCIR [é-klèr-sîr] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *exclaricîre, m. s. devenu esclarcir,
387,336 et 291, puis esclaircir (sous l'influence de clair)
éclaircir, § 422. || xi^ s. Come en mai en estet quant soleilz
darcist, Voy. de Charl. à Jérus. dans delb. Rec]
I. Rendre plus clair.
Il 1" Rendre moins obscur (pour la vue). Le temps s'é-
aircit. Dans le moment où le ciel commençait à s' — , fén. Tél.
Fig. Rendre moins sombre. Éclaircissez ce front où la
istesse est peinte, rac. Eslh. m, 1. P. ext. — la voix, la
ndre plus distincte.
Il 2" Rendre moins foncé. — une couleur. — le teint,
n visage a changé, son teint s'est éclairci, mol. Am. méd.
1, 6. Il P. cxl. — des- verres de montre, les passera la
eule pour les polir.
Il 3" Fig. Rendre moins obscur (pour l'esprit). — une
question. Le mystère est éclairci. A cette fois, Dieu merci, les
choses vont être éclaircies, mol. G. Ikind. m, 6. Tous vos
doutes, mon fils, bientôt s'éclairciront, rac. Alh. iv, 1. Toute-
fois attendons que son sort s'éclaircisse, ID. Mithr. n, (5.
H. Il 1» Au propre. — la vue, rendre plus clairvoyant.
Il 2» Fig. — qqn de qqch, dissiper ses doutes au sujet de
cette chose. De tous ceux (les crimes) que j'ai faits je vais
vous —, RAC. Brit. IV, 2. Quoi? de vos sentiments je ne puis
m'—? ID. Baj. II, 1. Ahsolt. Vieilli. Je tremble : hâtez-vous
d' — votre mère, rac. Ath. ii, 2.
III. Rendre moins épais. — un sirop, une sauce. || Ren-
dre moins serré. La fusillade éclaircissait les rangs. — un
bois, une plantation.
* ÉCLAIRCISSAGE [é-klèr-si-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éclaircir, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'éclaircir les verres de montre.
ÉCLAIRCISSEMENT [é-klèr-sïs'-man ; en vers, -si-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éclaircir, § 145. || xiiio s. Je ne te di
mie qu'il en fust si avant enquis ne parole oudit esclarcisse-
ment, Cout. d'Artois, dans delb. Rec]
I. Au propre. Action d'éclaircir. Spécialt. L'— d'une
forêt. (Sgn. éclaircie.) L' — d'une teinte.
II. Fig. Il 1» Action de rendre clair à l'esprit ce qui
est obscur. L' — d'un passage obscur. Fournir, donner des
éclaircissements.
Il 2» Explication avec qqn pour s'éclaircir d'une chose
dont on est blessé. Avoir un — avec qqn. Le roi n'a point voulu
d'autre — , RAC. Iph. m, 3. Et vos embrassements Ne se pas-
seront-ils qu'en éclaircissements? ID. Bint. i, 2. || Vieilli. Un
homme à éclaircissements, un homme toujours prêt à de-
mander raison, un duelliste.
ÉCLAIRE [é-klêr] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de éclairer, § 52. {Cf. éclair.) jj
1325. Les boiches ou entrées des celiers et les esclaires d'iceus,
dans GODEF. esclaire.]
Il Proprt. Ce qui éclaire. | 1. Dialect. Soupirail de cave.
I 2. P. anal. (Technol.) Ouverture, jour pratiqué à la
table sur laquelle on habille la morue verte, pour la faire
tomber dans la cale du vaisseau. | 3. (Botan.) Chéli-
doine. Grande, petite — .
ÉCLAIRER [é-klè-ré] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *exclariare (class. exclarare), m. s.
devenu esclairier, §§ 387, 356, 297 et 291, éclairer, §§ 422
et 634. Il xi^ s. Par main en l'albe , si cum li jurz esclairet,
Roland, 667.]
I. V. intr. Répandre la clarté. Mon astre dans la nuit
éclaire en ce bocage, desmarets , Miranie , ii , 4. Les vers
luisants éclairent dans l'ombre. Cette lampe éclaire mal. Quel-
que phare qui leur éclaire, malii. Poés. 27. Du haut du ciel
éclairant aux mortels, corn. Andromède, v, 8. Vieilli. — à
qqn, l'accompagner avec une lumière. || Spécialt. Lancer
des éclairs. Dieu... a-t-il tonné et éclairé? BOSS. /'''■ Pentec.
2. I Impers. Il éclaire, il fait des éclairs. || (Technol.) Le bou-
ton éclaire, se dit du bouton d'or ou d'argent qui à la fin
de la coupellation jette une lumière étincelante.
II. V. tr. Répandre de la clarté sur (qqn ou qqch).
Il 1" Rendre clairement visible. Que des corps de lumière...
luisent dans le firmament du ciel et qu'ils éclairent la terre,
SACi, Bible, Genèse, i, 14-15. Une partie de la terre reste
dans l'ombre tandis que l'autre est éclairée par le soleil. Toi
qui n'osas du père — le festin, rac Iph. v, 4. Un tableau
bien éclairé, de manière à être bien vu. | P. ext. Cinq jours
délicieux éclairés du soleil, SÉv. 1038. Le jour vint. — cette
scène d'horreur, et, poét. Ce jour presque éclaira vos propres
funérailles, rac Bér. i, 3. Les lieux... éclairés par les yeux
De l'aimable et jeune bergère, la f. Fah. ix, 2. || Fig. Rendre
clair (pour l'esprit). — une question. L'inscription de Da-
miette éclaire l'histoire d'Egypte. La même parure qui a autre-
fois embelli sa jeunesse éclaire les défauts de sa vieillesse, la
br. 3. La fraude... eût été éclairée de trop près, boss. llist.
univ. II, 27. Il P. ext. \ 1. (T. milit.) — sa marche, recon-
naître le terrain et la situation de l'ennemi. {Cf. éclaireur.)
I 2. (T. de jeu.) — le tapis, mettre les enjeux en évidence
sur la table. Absolt. Néolog. Famil. — , donner de l'ar-
gent. I 3. Vieilli. Surveiller. J'ai voulu vous parler en secret
d'une affaire Et suis bien aise ici qu'aucun ne nous éclaire, mol.
Tart. ni, 3. On m'épia, on m'éclaira de si près, les. Gusm.
d'Alfar.i,S.
ÉCLAIRETTE
824
ÉCLIER
I
i
Il 2" Mettre en état de voir clair. A peine un faible jour
vous éclaire et me guide, UAG. Iph. i, 1. — qqn avec une
bougie. Avoir une lanterne pour s' — . Cette lampe nous éclaire
bien mal. Fi g. Tandis que le soleil éclaire ce perfide (tandis
qu'il jouit de la lumière du jour), rac. Esth. n, 1. Une
chambre mal éclairée. Un appartement éclairé au gaz. Être logé et
éclairé, avoir le logement, l'éclairage. || Fig. Rendre clair-
voyant. Ciel, daigne m'— ! rac. Esth. m, 4. Qu'il entre ; ses
avis m'éclaireront peut-être, ID. ibid. ii, 4. L'âge le rendra
plus éclairé en honnêtes gens, mol. Crit. de l'Ec. des f. se.
4. Toutes ces lumières dont il a éclairé mon esprit, SÉv. 912.
I Absolt. Un esprit éclairé, une personne éclairée. Substan-
iivt. Contrefaire l'éclairée, SÉv. 819. Une critique éclairée. Une
piété éclairée.
'ÉCLAIRETTE [é-klc-ref] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de éclaire, § 133. || 1796. encycl. méth.]
Il (Botan.) Dialect. Petite éclaire.
ÉCLAIREUR [é-klc-reur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éclairer, § 112. ii. est. Précdl. p. 151,
emploie esclaireur au sens de « celui qui est capable d'é-
clairer les autres ». || (Au sens actuel.) 1797. V. à l'ar-
ticle. Admis ACAD. 1835.]
(1 (T. milit.) Soldat qu'on envoie en avant à la décou-
verte reconnaître la situation de l'ennemi. Marcher en
éclaireurs. Le général Lannes ordonna aussitôt aux éclaireurs
de la légion lombarde d'attaquer les tirailleurs papistes, Bona-
parte, dans poMMEREUiL, Camp, du gcnér. Buonaparte
en Italie (1797), p. 265. || Bâtiment de guerre qu'on dé-
tache d'une escadre pour aller à la découverte.
*ÉCIjAMÉ, ÉE [é-klà-mé] adj.
[ÉTYM. Dérivé de l'anc. franc, esclam, fracture [V. delb.
Rec), mot d'origine incertaine, § 118. || 1709. Un serin
éclamé, hervieux, Traité des serins, p. 227.]
Il (T. d'oiseleur.) Qui a une patte ou une aile cassée.
Serin — .
"ÉCLAIVEPSIE [é-klan-psi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical eclampsis, grec è'x-
>ka[X(^i(;, manifestation subite. || 1792. encycl. méth.]
(I (Médec.) Affection convulsive qui se déclare le plus
souvent à la suite d'albuminurie. || Affection convulsive
qui attaque les enfants en bas âge.
ÉCLANCHE [é-klânch'] s. f.
[ÉTYM. L'anc. franc, al'adj. esclenc, esclenche, gauche,
d'origine germanique (anc. francique slink, allem. link,
•m. s.) ; mais ce mot n'a aucun rapport avec le mot ac-
tuel, qui paraît emprunté de l'allem. schenkel, cuisse,
§§ 7, 498 et 499. || xyi" s. Les esclanges, les gigotz, rab.
IV, 7.]
Il Vieilli. Gigot. Et toi, cher et friand morceau, Éclanche de
moi tant chérie, d'assoucy, Avent. i, 5.
*ÉCLANCHER [é-klan-ché]. F. écrancher.
ÉCLAT [é-klà] s. m.
[ÉTYM. Sul)st. verbal de éclater, § .52. A remplacé l'anc.
franc, esclaz, subst. verbal de esclacier. || xii" s. De lances,
de truz et d'esclaz, beneeit. Ducs de Norm. dans delb. Rec.]
I. Fragment projeté par un corps qui éclate. Il fut
blessé d'un — de pierre. Un — d'obus. L'intrépide Hippolyte
Voit voler en éclats tout son char fracassé, rac. Phêd. v, 6.
IIo Action d'éclater; bruit de ce qui éclate. Les éclats
du tonnerre. || Fig. Sur moi seul doit tomber 1' — de la tem-
pête, COiiN. Cid, II, 8. Des éclats de voix. Avocat, De votre
ton, vous-même, adoucissez 1' — , rac. Plaid, m, 3. Des éclats
de rire. Rire aux éclats. Vieilli. Pourquoi jetez-vous cet —
de risée? la f. Eunuque, iv, 5. Les éclats de sa colère, de
sa joie. || Spécialt. Manifestation soudaine et bruyante.
Faire un — , de 1' — . Je suis bonne et ne veux point d' — . Ce
n'est point mon humeur de faire des éclats, mol. Tart. m, 4.
A cause du grand — que cela ferait, BOSS. Quiét. lett. 174.
III. Vive lumière qui vient frapper la vue. L' — du so-
leil. Ses yeux affaiblis ne pouvaient supporter 1' — de la lu-
mière. Ces pierreries ont beaucoup d' — . L' — de certaines
couleurs. Le coloris de ce tableau a un vif — . P. anal. L' —
du teint, des yeux. Je n'aurais adoré que 1' — de vos yeux,
CORN. Poly. IV, 5. Il Fig. Caractère brillant de la beauté,
de la puissance, etc. Elle était dans tout 1'— de sa jeunesse,
de sa beauté, et, absolt, Avoir de 1'—. L'— des fêtes, des
cérémonies. Il parut à la cour avec — . L'— de son triomphe,
de ses victoires, de son règne. L'— de son grand nom lui fait
peu de Jaloux, coRN. Ilor. n, 3. Venise alors était dans tout
r— de sa puissance. L'— du style, de la pensée.
ÉCLATANT, ANTE [é-klà-tàn, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de éclater, § 47. || 14.36. Les man-
ches de chesne estoient trop esclatans, dans godef. esclater.
I 1539. Sou esclatant, R. est.]
Il 1° Qui éclate. Poussons jusques au ciel mille cris écla-
tants, corn. Cid, IV, 3. Le son — de la trompette. Un bruit — .
Il 2° Qui a de l'éclat. Lumière éclatante. Des couleurs écla-
tantes. L'éclatante blancheur de la neige. Substantirt. Écla-
tante, fusée qui donne un feu très vif. | Elle était éclatante
de jeunesse, de beauté. Condé remporta une victoire éclatante
sur les Espagnols. Notre vengeance, pour être différée, n'en
sera pas moins éclatante, mol. D. Juan, m, 4. Un mérite — .
Les services éclatants qu'il rendit à son pays. Moi qui... Ai vu de
mes pareils les malheurs éclatants, rac. Baj. iv, 7. Il rendi'.
à sa probité un témoignage — . Un désaveu — .
'ÉCLATEMENT [é-klât'-man ; en vers, -\dh-iG-...
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éclater, § 145. || xvio s. Esclatement d,i
tonnerre, Trad. de la chron. de Richer, dans godef. Siippl.
Il Le fait d'éclater, de se briser avec éclat. L'— du ca-
non d'un fusil.
ÉCLATER [é-klà-té] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Peut-être d'un mot bas lat. hypothétique *exclap
pitare, devenu 'esclapter, §§ 387, 336, 295 et 291, esclater,
§ 369, éclater, § 422. * Exclappitare aurait été formé avec h
particule lat. ex et le radical german. klapp- {cf. clapier,
sous l'influence de crepitare, etc. {Cf. l'ital. schiattare,
schiappare, éclater.) Le sens primitif de klapp- est » faii'
du bruit ». || xii" s. Des pieccétes ki en esclatent aguéttes Les
altres gemmes sont talliées, Lapid. de Marbode, 57.]
I. Vieilli. V. tr. Rompre avec bruit (qqch). Il éclata
tout, BON. DES FER. Nouv. 29. — un arbre. — une plante, en
séparer les racines pour la multiplier. — l'émail d'un bijou.
De ces dards joints ensemble un seul ne s'éclata, la f. Fali.
IV, 18. I Fig. Le premier qui les vit de rire s'éclata, la f. Fah.
ni, 1. I (Blason.) Chevron éclaté, rompu.
II. V. intr. Se rompre soudain avec bruit en projolanl
des fragments. Dae bombe qui éclate. La chaudière a éclaté.
I P. anal. Se décharger soudain avec fracas. La foudre
éclate. L'orage va — . || Fig. Se manifester soudain, bruyaiii
ment. Les cris, les applaudissements, éclataient de toutes
parts. Les gémissements qui éclataient. || P. anal. Les trou-
bles qui éclatèrent sdus son règne. Sa fureur éclata tout d'un
coup. Combien je vais sur moi faire — de haines! rac. Andi .
III, 7. Sa joie éclatait malgré lui. Il faut que mon secret éclate
à votre vue, rac. Mithr. m, 1. Est-ce Dieu, sont-ce les hom-
mes, Dont les œuvres vont — ? ID. Esth. ii, 8. Il fit — sa puis-
sance, son génie. || — en reproches. Ne crains pas toutefois
que j'éclate en injures, corn. Cinna, iv, 5. Absolt. Il faut
qu'enfin j'éclate. Que je lève le masque et décharge ma rate,
MOL. F. sav. II, 7. Je fus sur le point d' — de rire, pasc. Prov.
8. Absolt. De peur d' — à son nez, sÉv. 137.
III. Frapper la vue par une vive lumière. Les plus ri-
ches couleurs éclataient sur cette fleur. L'or éclate en ses vê-
tements, RAC. Esth. II, 8. Le feu qui éclate en ses yeux. j|
Fig. Frapper l'esprit par qqch de brillant. Allons faire —
sa gloire aux yeux de tous, corn. Poly. ii, 6. Faire — sa puis-
sance.
ÉCLECTIQUE [é-klêk'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec i%kz%x\%Q<;, m. s. de èxMyEiv,
choisir. || 1732. trév. Admis acad. 1762.]
Il (Philos.) Qui rassemble en un corps de doctrine le?
vérités éparses dans divers systèmes philosophiques,
scientifiques. La philosophie — . Un philosophe — , et, suhs-
tantivt, Un — . || P. ext. Qui admet plusieurs genres, plu-
sieurs opinions. Être — en littérature, en religion.
ÉCLECTISME [é-klek'-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éclectique, §265. || 1755. encycl. Ad-
mis acad. 1798.]
Il Doctrine éclectique. || P. ext. Disposition d'esprit
éclectique.
*ÉCLEFIN [é-kle-fin]. Comme aigrefin 2.
*ÉCLI [é-kli] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de éolier, § 52. On trouve le subst.
fém. esclie, au xvi» s. (F. delb. Rec.) \\ 1786. ENCYCL..
•MÉTII.]
Il (Marine.) Éclat (de bois).
* ÉCLIER [é-kli-yé] v. tr.
[ÉTYM. Même origine que éclisser 1, d'après la forme'
slitan du francique, devenue esclider, esclier, éclier, §§ 6,
ECLIPSE
825 —
ECLUSEMENT
•I 499. Il xiic s. La lance froisse e esclie, beneeit, Ducs
>nn. 33666.]
.Marine.) Faire éclater (une pièce de bois).
ECLIPSE [é-klïps'J s. f.
iMYM. Emprunté du lat. eclipsis, grec £x)v£t4''î» "^' *•
s. Cet ert avis, ki la tendra, ke novels eclypse sera, ha-
de Marbode, 603.]
, l'iiénomène astronomique par lequel un astre cesse
:('rptionnellement d'être visible. — de soleil, produite
!!• l'interposition de la lune entre le soleil et la terre. Le
i s'arrêta dans ses jardins pour s'y amuser à voir une — de
leil, sT-siM. XI, 125. — annulaire, où la lune ne couvre
11' la partie centrale du soleil et laisse visible sur les
mis une bande circulaire. — de lune, produite par le
i>-.ig-e de cet astre dans le cône d'ombre projeté parla
lie. P. anal. Phare à éclipses, dont le feu paraît et dis-
iiMÎt à intervalles réguliers. || Fig. Famil. Disparition
iinentanée d'une personne, d'une chose. Après deux
ois et demi de pleine — , Lucrèce entra dans une autre reli-
on, l'URKT. Rom. bourg, i, 196. Une — totale de bon sens
de raison, destouches, Obstacle imprévu, ii, 5.
ÉCLIPSER [é-Iclïp'-sé] V. tr.
[ki'vm. Dérivé de éclipse, § 154. || xin" s. C'est l'amorqui
ent de fortune Qui s'esclipse comme la lune, J. de meung,
ose. 4800.]
Il 1" Faire cesser d'être visible (un astre). La lune éclipse
soleil quand elle se trouve entre cet astre et la terre. Le
)leil a commencé à s' — à dix heures du matin. P. anal. Un
lage épais a éclipsé un moment le soleil. Le feu de ce phare
éclipse pendant une minute. || Fig. Faire disparaître tout
coup. Il s'est éclipsé. Avec elle (la Dauphine) s'éclipsèrent
ies, plaisirs, amusements mêmes, ST-SIM. ix, 203.
Il 2° P. ext. Obscurcir en répandant un éclat supérieur.
3 soleil éclipse les étoiles. || Fig. Tel brille au second rang
li s'éclipse au premier, volt. Uenriade, 1. Il eut bien vite
îlipsé tous ses rivaux. Vous edlez — la docte antiquité, pa-
[s-i)T, Philos. II, 3.
ÉCLIPTIQUE [é-klip'-tïk'] adj. et s. f.
\ KTYM. Emprunté du lat. eclipticus, grec sx^sirTixôç,
'. A'. Au sens II on a sous-entendu à l'origine ligne; de
i If genre du mot. || xiii° s. Ligne ecliptike, Introd. d'as-
•'</>. dans GODEF. SuppL]
I. ^idj. Qui a rapport aux éclipses. Conjonction— , con-
>iiclion de deux corps célestes amenant l'éclipsé de l'un
'eux.
! II. 5. f. Il 1° Dans l'ancienne astronomie, orbite (dans
liquelle se produisent les éclipses) que l'on croyait dé-
rife ])ar le soleil tournant autour de la terre, jj P. ext.
Inuid cercle de la sphère céleste dans le plan duquel se
'oino cette orbite.
!i 25 Dans l'astronomie moderne, orbite que la terre
l'ciil autour du soleil. Axe de 1'—, droite perpendicu-
ùvr au plan de l'écliptique et passant par son centre.
ôies de 1'—, les deux points où cet axe rencontre la
phère céleste.
ÉCLISSE [é-klïs'] .y. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de éclisser 1, § 52. || xi^ s. Envers le
iel envolent les esclices, Roland, 723.]
Il (Technol.) || 1" Éclat de bois.
il 2" Bois de fente servant à des ouvrages légers, tam-
lours, minots, etc. j Petit ais plat et mince dont on fait
es côtes d'un luth, les parois d'un violon. | Petit ais qui
outient les plis d'un soufflet.
Il 3" Plaque de bois, de carton, qu'on applique le long
l'un membre fracturé pour maintenir les os dans une
josition fixe. || Petites attelles qu'on met sous le pied du
;heval pour maintenir le pansement dans les plaies de
a solo et de la fourchette.
4° Rond d'osier dans lequel on met égoutter le lait
;aillé, le fromage.
1. ÉCLISSER [é-kli-sé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. slizan (allem.
-nod. schleissen), fendre , §§ 6, 498 et 499. [Cf. éclier.) ||
cic s. La hanste esclicet e briset jusqu'as puignz, Roland,
1359.]
lo Anciennt. Fendre, faire éclater. Li chevaliers a bri-
îie Sa lance et en trois esclichie, Durmart le Gallois, 1677,
Stengel. (xm" s.) (Cf. écuisser.)
2" P. anal. Vieilli et dialect. Faire jaillir (de l'eau).
P. ext. Éclabousser.
2. ÉCLISSER [é-kli-sé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écUsse, § 154. || xvio s. EscUsser la rom-
pure, d'argussia, dans godef. SicppL]
Il (Technol.) Garnir d'éclisses. Spécialt. Maintenir (un
membre fracturé) à l'aide d'éclisses.
*ÉCLISSOIRE [é-kli-swàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de éclisser 1, § 113. || xii" s. n ne U co-
vient pas faire escliçoire, Audigier, dans godef. esclissoire.]
Il Vieilli et dialect. Seringue, clifoire.
ÉCLOGUE [é-glùg']. F. églogue.
ÉCLOPER [é-klù-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et l'anc. verbe
cloper, boiter [cf. clopin-clopant et clocher), §§ 192 et 196. ||
xiie s. Le ceval esclopé, Huon de Bord. 7712.]
Il Rendre boiteux ou bancal. — qqn. || Éclopé, ée, adf,
qui marche péniblement en traînant la jambe, n s'éloi-
gna de là en peu de temps, encore qu'il parût aussi — que lui,
.soREL, Francion, p. 396. Des vieillards éclopés, et, subs-
tantivt, Un pauvre — . Fig. n est sorti de là tout — . || P.
anal. (Blason.) Écu —, qui est taillé inégalement, un des
côtes étant plus court que l'autre.
ÉCLORE [é-klor] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et clore, §§ 192
et 196. {Cf. exclure.) || xii^ s. De totes parz les unt esclos,
Brut de Munich, 803.]
I. Anciennt. V. tr. Faire sortir. Spécialt. Faire naître
un animal ovipare en couvant l'œuf. Les pigeons pâtés eclo-
ront des œufs de poule, 0. DE serres, v, 2.
II. V. intr. Il 1» En parlant d'un animal ovipare, sor-
tir de l'œuf. Des poussins qui viennent d' — . Elle bâtit un nid,,
pond, couve, et fait — A la hâte ; le tout alla du mieux qu'il put,
LA F. Fab. !v, 22. || P. ext. S'ouvrir pour laisser sortir les
poussins. Des œufs qui sont éclos. || Fig. Transitivt. Ces en-
trailles d'où le Verbe se doit —, boss. 6'' Avent, 23.
Il 2" P. anal. En parlant d'une fleur, sortir du bouton.
Une rose qui éclôt. Des fleurs fraîchement écloses. || P. ext.
En parlant du bouton, s'épanouir.
m. Fig. Naître. Ma vie à peine a commencé d' — , rac.
Est h. I, 5. Les grands génies que vit — le siècle de Louis XIV.
Ces projets sont éclos. Faire — un poème.
ÉCLOSION [é-klô-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de éolore, § 247. (Cf. cloison.) || 1747.
Journal de Trév. p. 407. Admis acad. 1798.]
Il Le fait d'éclore. L' — des poussins. L' — des fleurs.
ÉCLUSE [é-klûz'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *exclùsa (s.-ent. aqua), m. s. proprt,.
« eau enfermée », devenu escluse, §§ 387 et 291, écluse,.
§ k2%.-\
Il 1" Bassin formé par des clôtures mobiles (dites van-
nes) établies entre deux parties d'une rivière, d'un canal
(dites biefs), et dans lequel l'eau peut être élevée au ni-
veau du bief le plus haut ou abaissée au niveau du plus
bas, selon qu'on la retient à une extrémité et qu'on la
laisse échapper à l'autre, ou inversement. — à sas. (F.
sas.) — de chasse, qui retient l'eau de la marée et qu'à la
basse mer on ouvre brusquement pour que l'eau quÎ!
s'échappe chasse la vase, le sable. — de fuite, disposée
pour vider le trop-plein de l'eau. || Fig. En ouvrant les éclu-
ses du cœur, elle fait que le sang circule plus vite, DESC. Pass.
de l'âme, ii, 115. P. plaisant. Avant qu'il lâchât les écluses
des cieux, boil. Sat. 12.
Il 2° Parc de pierre construit au bord de la mer pour
retenir les coquillages et les poissons amenés par la marée.
Il 3" Dans les fonderies de canons, plaque de fer forgé
qu'on place dans le canal conduisant la matière en fu-
sion, pour la contenir et la diriger.
ÉCLUSÉE [é-klu-zé] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écluse, § 119. || 1627. sonnet de cour-
val, dans DELB. Rec]
Il (Technol.) || 1° Quantité d'eau que doit recevoir la
chambre d'une écluse pour élever son niveau au niveau
du bief supérieur. || Masse d'eau que l'on accumule de dis-
tance en distance à l'aide de barrages, dans les rivières
dont l'eau n'est pas assez abondante.
Il 2» P. ext. Quantité de bois flotté qui peut passer pen-
dant qu'une écluse est ouverte.
'ECLUSEMENT [é-kluz'-man; en vers, -klu-ze-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écluse, § 145. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'écluser. Spécialt. Action de faire
ËCLUSER
— 826
ECOLE
circuler l'air comprimé dans le compartiment qui est à
l'entrée des travaux.
•ÉCIiUSER [é-klu-zé] V. tr.
fÉTYM. Dérivé de écluse, § 154. || xiio-xiiie s. Nis quant
me vie pertusai, Por chou me bouke n'esclusai, rencl. de moi-
LiENS, Cavité, CL, 10. Admis agad. 1835 ; suppr. en 1878.]
Il (Technol.) || 1° Barrer (un cours d'eau, un canal) par
une écluse.
Il 2» Faire passer (un bateau) par une écluse.
Il 30 P. anal. Dans les travaux où l'on emploie l'air
comprimé comme moteur, faire circuler l'air comprimé
dans le compartiment qui est à l'entrée des travaux.
ÉCLUSIER, * ÉCLUSIÈRE [é-klu-zyé, -zyèr] adj. et s.
m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écluse, § 115. || xiv^-xve s. Passer une
rivière a esclusiers, Trahis, de France, dans godef. Suppl.
Admis ACAD. 1798.]
Il 1" Adj. Qui appartient à une écluse. Porte éclusière.
Il 2" S. m. et f. Celui, celle qui est chargé d'ouvrir,
de fermer une écluse. P. appos. Garde — .
*ÉCLYSE [é-kliz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ex)>uat;, m. s. || xviiio s.
j.-j. Rouss. Dict. de mus.]
Il Dans l'ancienne musique , modification apportée à
une note, qui la fait baisser de trois quarts de ton. (F.
enharmonique.)
ËCOBUAGE [é-ko-buàj' ; en vers, -bu-àj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écobuer, § 78. || 1797. Annales de l'a-
gricult. n, 315. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Action d'écobuer.
*ÉCOBUE [é-kô-bu] S. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de écobuer, § 52. || 1753. On pèle
toute la pièce, et c'est ce qu'on appelle « écouber » (lisez éco-
buer) ou « faire des écoubes » (lisez écobues), duhamel du
MONCEAU, Cuit, des terres, i, 73.]
(I l» Sorte de houe pour écobuer.
il 2" Au plur. Matières végétales qu'on enlève par l'é-
coljuage et qu'on brûle sur place.
ÉCOBUER [é-kô-bué; en vers, -bu-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté des patois de l'Ouest, ofi l'on dit aussi
egobuer, gobuer ou cobuer, § 16. Le mot est peut-être ap-
parenté au provenç. esbozigar, défricher, de boziga, friche,
qui remonte à un type du lat. pop. *bodîca, d'origine in-
connue. Il 1539. Quand Uz egobuent, Cout.de Bretagne, dans
Nouv. Coût, ge'nér. iv, 410. | 1721. On est dans l'usage de les
écobuer, réaumur, dans Mém. de l'Acad. des se. p. 299.
Admis AGAD. 1878.]
Il (Technol.) Défricher. Spécialt. Enlever la couche su-
perficielle d'un terrain et brûler les matières végétales
qu'elle renferme pour en faire un engrais.
'ÉCOCHELAGE [é-koch'-làj'; envers, -ko-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écocheler, § 78. || 1700. L'ecoohelage et
liage des gerbes, LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb.
liée.]
Il Dialect. Action d'écocheler.
* ÉCOCHELER [é-koch'-lé ; en iW5, -kô-che-lé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1700. liger, Nouv. Mais,
rust. dans delb. Rec.]
Il Dialect. Javeler.
-ÉCŒURANT, ANTE [é-keu-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de écœurer, § 47. || Néolog.]
Il Qui écœure.
•ÉCŒUREMENT [é-keur-man ; en vers, -kéu-re-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écœurer, § 145. || Néolog.]
Il État de celui qui est écœuré.
ÉCŒURER [é-këu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et cœur,
§§ 194 et 196. Il 1642. Escœurer, oud. Admis acad. 1878.]
Il Affadir le cœur de dégoût. | Fig. Dégoûter morale-
ment. On est écœuré par cette littérature.
"ÉCOFIER [é-kù-fyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du german. sooh (allem. schuh), chaus-
sure, §§ 6, 498, 499 et 115. || 1229. Escohier, dans d'her-
liOMEz, Et. sur le dial. du Tournaisis, p. 24. | 1564. Escof-
fier, en Savoye, cordouannier, j. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il Dialect. Ouvrier travaillant le cuir, cordonnier, mé-
gissier, etc. {Cf. écofrai.)
ÉCOFRAI [é-kô-frc] et ÉCOFROI [é-ko-frwà] s. m.
[ÉTYM. Pour écoferai, proprt, « boutique, table d'éco-
fier », §§ 65 et 121. || 1554. EscoHrets, bancs, chevalets, dans
GODEF. escoffret. Admis acad. 1798.]
Il (Technol.) Grosse table sur laquelle le mégissier et
le tanneur taillent et préparent le cuir.
ÉCOINÇON et ÉCOINSON [é-kwin-son] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et coin,
§§ 63, 195 et 196. || 1334. Escoinsson, dans godef. escoinson.
Admis ACAD. 1762.]
Il (Technol.) Pièce de menuiserie, meuble en encoi-
gnure. Il Pierre qui fait l'encoignure d'une embrasure de
porte, de fenêtre.
•ÉCOINE [é-kwàn'] s. f.
[ÉTYM. Pour escoïne (F. égoïne), §§ 422 et 358, dérivé
d'un primitif *escoe, qui correspond au provenç. escondo
et à l'espagn. escoda, smille, peut-être du radical du lat.
excûtere, « faire tomber en secouant », § 100. Souvent
écrit écouane, écouenne. || 1344. Pour une escohine et pour le
fer d'un rabot, dans godef. escohine.]
Il (Technol.) || 1° Lime plate à larges sillons, dont se
servent les ajusteurs des monnaies.
Il 2" Pièce de fer à larges dents d'acier, dont se ser-
vent les tabletiers pour dégrossir la corne.
Il 3° Rabot dont se sert l'arquebusier pour aplanir,
creuser le fer.
*ÉCOINER [é-kwà-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écoine, § 154. || 1752. Écouéner, trév.]
Il (Technol.) Aplanir, creuser avec l'écoine.
■•ÉCOINETTE [é-kwà-nêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écoine, § 133. || 1752. Éoouénette, trév.]
Il (Technol.) Petite écoine.
•ÉCOLAGE [é-kù-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de école, § 78. || 1424. Nourreture et escol-
lage... dudit enfant, dans godef. escolage.]
Il Dialect. Enseignement donné à l'école. || Rétribution
que paient les écoliers.
ÉCOLÂTRE [é-kô-làtr'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. scholasticus, m. s. devenu
escolaste, §§ 420 et 503, escolastre, § 361, écolâtre, § 422. ||
xiii" s. Henris, scolaistres de Sain Martin en Liège, dans go-
def. Suppl.]
Il Anciennt. Clerc qui dirigeait l'école attachée à une
église. Honorius, — d'Autun. L' — de l'abbaye de Saint-Amand.
ÉCOLE [é-kôl] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. schola, devenu escole, §§ 420
et 503, école, § 422. || xi^ s. Puis li bons pedre ad escole le
mist, St Alexis, 33.]
I. Établissement où l'on enseigne. Ouvrir une — . Les^
maîtres, les élèves d'une — . Tenir — , et, fig. 11 en tiendrait
—, il serait capable d'enseigner cela. || P. ext. \ 1. Le local
où est établie l'école. | 2. Les élèves de l'école. On a li-
cencié 1'—. Faire — (se conduire en écolier), au jeu de
trictrac, oublier de marquer ou marquer en trop les points
qu'on a gagnés. Marquer 1' — . Mettre à 1' — , marquer pour
soi les points que l'adversaire a oublié de marquer ou a
marqués en trop. Fig. Il a fait là une — , il a commis une
faute, une sottise.
Il Spécialt. Il 1 0 Établissement, lieu où l'on enseigne aux
enfants les premiers éléments. — primaire. — d'enseigne-
ment mutuel, — mutuelle, où les élèves les plus forts ins-
truisent les plus faibles. Écoles chrétiennes, dirigées par les
frères de la Doctrine chrétienne. Une — de village. Par cet
endroit passe un maître d' — , lA F. Faà. i, 19. Un écolier qui
fait 1'— buissonnière , qui s'amuse dans les champs, les
buissons, au lieu d'aller à l'école. Fig. Faire 1'— buisson-
nière, flâner en chemin. Prendre le chemin de 1'—, le plus
long, comme les enfants qui vont à l'école.
Il 2" Établissement d'enseignement spécial. Les écoles
spéciales. L'École normale, polytechnique. L'École des chartes.
L'École de droit, de médecine. L'École des mines, des ponts et
chaussées, des beaux-arts. L'École militaire, navale, etc. |] P.
anal. — de guerre, réunion d'officiers d'élite qui reçoivent
une instruction militaire supérieure. P. ext. — de compa-
gnie, de bataillon, ensemble des exercices militaires qu'on
apprend aux jeunes soldats. || — d'équitation. | P. ext. Haute
— , les exercices supérieurs d'équitation. || Spécialt. Le
quartier des Écoles, dit aussi quartier latin, où se trouvent,
à Paris, la plupart des grandes écoles.
II. L'enseml)le des disciples qui suivent une môme
doctrine (philosophique, médicale, artistique, littéraire),
et, p. ext. celte doctrine elle-même. V— de Platon, l'—
«
ÉCOLIER
Alexandrie. L' — des rhéteurs. Juvénal, élevé dans les cris de
- (les rhéteurs), boil. Art p. 2. L'— cartésienne. Hegel fit
. S/jccialt. Les philosophes scolastiqucs du moyen âge.
lut Thomas d'Aquin fut l'Ange del' — . J'userai, s'il vous plaît,
jreraent des mots de 1' — , desc. Mcth. 4. | P. e.rl. Sentir 1' — ,
.lir qqch de gauche, de pédant dans les manières. Ce
sage et ce port n'ont point l'air de 1' — , corn. Ment, i, 1. L' —
Hippocrate. Les doctrines de 1' — de Montpellier. L' — de Ra-
laël. L' — italienne, française, flamande. L' — de Gluck, de
ozart, de Wagner. Cet artiste fait — . L' — classique. L' — ro-
antique. || Fie/. Tout ce qui est propre à donner la con-
lissiince, l'expérience d'une chose. Formé à 1' — des plus
auds généraux. L' — du monde. Là (dans le monde) est 1' —
; ce que l'on appelle honneur, MONTESQ. Espr. des lois, IV,
Il fut instruit à 1' — de la pauvreté, du malheur. Être à bonne,
mauvaise — .
ÉCOLIER, 1ÈRE [é-kô-lyé, -lyer] s. m. et f.
LiMVM. Dérivé de école, § lio. On a dit d'abord en anc.
aiiç. escoler, d'après le lat. scholaris, § 114, puis, par subs-
luliun de suffixe (F. § 62), escolier, écolier. || xii^ s. Esoo-
rs fu en la loi paienie, Roncev. tir. 44.]
li Celui, celle qui va à une école [vieilli au sens général).
3S écoliers de l'Université. Seigneur — , je viens d'apprendre
le vous êtes le seigneur Gil Blas de Santillane, les. Gil Blas,
2. Ne vois-tu rien en moi qui sente 1' — , CORN. Ment, i, 1. ||
pc'cialt. Enfant qui va à une école élémentaire. Tout est
IX écoliers couchette et matelas, la f. Fab. v, 11. Des jeux
écoliers. Prendre le chemin des écoliers, le chemin le plus
)ny pour se rendre à l'école, et, fig. pour se rendre quel-
ue part, s'amuser en route. Commettre une faute d' — , une
lute grossière. Fig. Digne écolière enfin d'Angélique et d'Ar-
ide, BOIL. Sat. 10. Qu'à mon âge, — tout nouveau. J'aille
Dur un lutrin me troubler le cerveau ! BOIL. Lutr. A. || P. ext.
dj . Propre à l'écolier. Des manières écolières. Spécialt.
apier —, propre à faire des cahiers d'écoliers.
*ÉCOLLAGE [é-kÔl'-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de écolier, § 78. || Ncolog.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on écolle.
■^ÉCOLLER [é-kô-lé] v. tr.
[kt\m. Composé avec la particule é (lat. ex) et col, §§ 194
l 196. [Cf. décoUer 1.) || 1325. SoUer escoUet et trankiet,
ans DELB. jRec]
Il Anciennt. Couper le cou, décoller. || P. ext. (Tech-
ol.) — les peaux pour le tannage, en enlever les pattes, les
leilles, les parties charnues laissées adhérentes. {Syn.
charner.)
•ÉCOLLETER [é-kol-té; en vers, -kô-le-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et collet,
§ 65, 194 et 196. || xiiie s. Si très bien la li escolete Que sa
har père blanche et nete, J. de meung. Rose, 13549.]
Il Anciennt. Décolleter. || P. ext. (Technol.) Évaser sur
i ])igorne (certaines pièces d'orfèvrerie). Les salières écol-
jtées sont à la mode, furet. Dict. (1690).
* ÉCOLLETTE [é-kô-lef] S. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de écolleter, § 52. || Néolog.]
Il (Technol.) Évasement d'une pièce d'orfèvrerie.
j ÉCONDUIRE [é-kon-duîr] v. tr.
[ÉTYM. Pour écondire, anc. franc, escondire, du bas lat.
xcondicere, excuser, §§ 387, 422, 290 et 380. Les plus an-
ioiis exemples français offrent s'escondire, au sens de
s'excuser » ; de là, par extension, escondire qqch à qqnet
scondire qqn de qqch, refuser. Le mot s'est modifié plus
;iid dans son sens et dans sa forme sous l'influence de
conduire, jj xie s. Il s'escondit com li hom qui nel set, SI
ilexis, 321.]
Il ±° Vieilli. Se débarrasser par des défaites de qqn qui
lemande. De ceux les prières n'ont jamais été éconduites, rab.
V, nouv. prol. Il avait été assez honteusement éconduit de sa
■equête, amyot, Thésée, 46.
2» P. ext. Congédier poliment, avec plus ou moins
le ménagement. — un imposteur. — un lion rarement se
)ratique, LA F. Fab. iv, 12.
*Éc6nduite [é-kon-duït'] 5. f.
[ÉTYM. Subst. parlicip. de éconduire, § 45. || xiiio s. Escon-
Ute que le semons face ne li vaut neent, Ass. de Jérus. i, 350.]
Vieilli. Action d'éconduire qqn. Cette — fut suivie
l'une lettre, st-sim. xi, 402.
ÉCONOMAT [é-kô-no-mà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de économe, § 254. || 1611. Œconomant (li-
sez œoonomat), cotgr. | 1694-1718, Œconomat, agad.]
827 - ECOPE
Il 1° Office d'économe. L'— d'un collège. Les soins divers
de cet —, LA F. Contes, Purgatoire. || Bureau de l'éco-
nome. Aller à 1'—.
Il 2" Administration des revenus d'un bénéfice con-
sistorial pendant la vacance. || Au plur. Bureaux établis
pour l'administration des bénéfices vacants qui étaient
à la nomination du roi.
ÉCONOME [é-kô-nom'] s. m. et f. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. œconomus, grec oixovdiioç,
m. s. proprt, u administrateur de la maison », de oixoî,
maison, et vô[xo!;, administration. || xiv^ s. Aconome, Car-
tul. de Si Ben. (1337), dans godef. Suppl. Et cuidons ou di-
sons que tels sont bons yoonomes et bons politiques, oresme,
Éth. VI, 5.]
I. S. m. et f. Personne chargée de la dépense dans
une grande maison, un établissement. L' — d'un château,
d'un collège, d'un hospice. Le père — , la mère — d'un cou-
vent. Il P. anal. \ 1. Celui qui était chargé d'administrer les
revenus d'un bénéfice consistorial pendant la vacance.
I 2. — séquestre, celui qui était chargé d'administrer des
biens en séquestre.
II. Adj. Qui sait éviter toute dépense inutile. (Syn.
ménager.) Une personne — . P. anal. U est — de paroles, il
épargne ses paroles.
ÉCONOIOIE [é-kô-nô-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. œconomia, grec oIxovo[j.ta, m. s.
II xiv" s. Yconomie est art de gouverner un hostel, oresme,
Èth. I, 7.]
I. Il 1° Vieilli. Gestion intérieure d'une maison, d'un
ménage.
Il 2° Ordre avec lequel les choses sont administrées.
— domestique. — rurale. P. ext. De nos jours. — politique,
science qui a pour objet la production et la distribution
des richesses. || Fig. Ce n'est pas assez d'avoir de grandes
qualités, il faut en avoir 1'—, la rochef. Réflex. 159. || P.
ext. Harmonie établie entre les diverses parties d'un
ensemble. Sur quoi fondera-t-il I' — du monde qu'il veut gou-
verner? PASC. Pcns. m, 8. Rien ne vous est caché de 1' — des
corps, LA BR. 14. L' — d'un discours. Avec quelle pénétration
il jugea de 1' — de la pièce, R.\c. Brit. dédie.
II. Gestion oîi l'on évite toute dépense inutile. Avoir de
r — . Il vit avec — . Louis XI avait une — trop singulière pour
ne pas être affectée, duglos, L. XI, m, 459. S'imposer la
plus stricte — . Spécialt. Faire construire des travaux par — ,
en faisant l'économie d'un entrepreneur, en traitant di-
rectement avec les fournisseurs, ouvriers, etc. || P. ext.
Ce qu'on épargne. Faire des économies. Il a réalisé d'impor-
tantes économies. Ce sont des économies de bouts de chan-
delle. Fig. Faire une — de temps.
ÉCONOMIQUE [é-kô-nô-mïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. œconomicus, grec o'txovojxticdî,
m. s. Il xiV s. Tel juste qui est du mari a sa femme est dit
juste yconomique, oresme, Eth. v, 15.]
Il 1° Relatif à l'administration matérielle d'une mai-
son, d'un établissement. La science — , et, substantivt,
fém. vieilli. L'— . Quelle plus belle — ! boss. Divinité de la
relig. 2. \\ P. ext. Relatif à l'économie politique. La science
— . Les doctrines économiques.
Il 2° Qui épargne la dépense. Procédé, entreprise — . Chauf-
fage — . P. ext. Bûches économiques, qui brûlent lentement.
ÉCONOMIQUEMENT [é-ko-nô-mïk'-man ; en vers,
-mi-ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de économique et ment, § 724. || 1690.
Œconomiquement, furet.]
Il En épargnant la dépense, d'une manière économi-
que. Vivre — .
ÉCONOMISER [é-kô-no-mi-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de économie, § 267. || 1718. Œconomiser,
AGAD.]
Il Épargner en ménageant la dépense. [Syn. ménager.)
ses revenus, ses provisions. Fig. — ses forces, son temps,
en les employant à propos. Absolt. Faire des économies.
— sur ses revenus.
ÉCONOMISTE [é-kô-no-mïst'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de économie, § 265. || 1773. laharpe,
Lett.à Volt. Admis ACAD. 1835.]
Il Celui qui s'occupe de la science de l'économie po-
litique. Les économistes du dix-huitième siècle.
ÉCOPE [é-kop'] et, dialect. ESCOPE [ês'-kop'],
*ESCOUPE [ês'-ko'up'], *ÉCOUPE [é-kdup'] s. f.
ECOPER
— 828
ECORCIER
[ÉTYM. Mot d'origine Scandinave, § 9 : anc. suédois
skopa, « instrument à épuiser l'eau entrée dans un l)a-
teau ». {Cf. ang-1. scoop, m. s.) \\ 1413. Plaine une escope,
dans GODEF. SuppL]
Il (Teclinol.) || 1° Pelle de bois creuse pour vider l'eau
qui pénètre dans les bateaux {syn. sasse), pour arroser les
toiles à blanchir sur le pré, etc. || Large pelle de fer em-
ployée aux travaux des champs, dans les fours à chaux, etc.
if 2" Grande cuillère dont on se sert pour enlever un
liquide clarifié au-dessus du dépôt qu'il laisse.
Il 3° Petite soucoupe évasée, en bois, pour écrémer le
lait.
*ÉCOPER [é-ko-pé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écope, § 154. || Néolofj.]
Il (Technol.) Vider avec l'écope. — son canot.
*ÉCOPERGHE [é-kô-pèrch'] s. f.
[ÉTYM. Peut-être composé de écot, pièce de bois, et
perche, § 199. {Cf. camperche, goberge.) || 1315. Lates et
escouberges, dans godef. escouberge. | 1470. Escoperche,
ibid.]
Il (Technol.) || 1° Toute pièce de bois dressée portant
une poulie en tôle.
Il 2» Grande perche qui, dans un échafaudage, porte les
boulins.
*ÉCOQUER [é-kô-ké] et *ÉCOQTJETER [é-kok'-té;
en vers, -kô-ke-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et coq, §§ 194,
196 et 167. Il Neolog.]
Il (Chasse.) Débarrasser (un bois) des coqs faisans, des
perdrix mâles surabondants et nuisibles aux couvées.
*ÉCORAGE [é-ko-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écorer 2, § 78. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Action d'écorer, d'administrer les ventes
de poisson. L' — et le contre — .
*ÉCORÇAGE [é-kor-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écorce, § 78. |j 1799. Avantage qui ré-
sulte de l'écorçage, o'heilly, dans Annales des arts et ma-
nuf. VI, 93.]
Il (Technol.) Opération qui consiste à écorcer.
ÉCORCE [é-kùrs'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *excôrticem (class. cortex, icem), m.
s. devenu *escort'ce, §§ 387 et 291, escorce, § 370, écorce,
§ 422. L'addition de la particule ex à corticem paraît due
à l'influence de excorticare, écorcher. || xiii^ s. Cist ot le fust
a tôt l'escorce, chrétien de troyes, CUrjès, 2788.]
Il 1» Enveloppe de la tige et des branches de certaines
plantes. L' — des arbres. Fig. Loc. prov. n ne faut pas ju-
ger du bois de l'arbre par'l' — , il ne faut pas juger d'après
les apparences. L'arbre n'est point jugé sur ses fleurs, sur
son fruit : On le juge sur son — , SEDAine, A mon Habit. En-
tre l'arbre et 1' — il ne faut pas mettre le doigt, il ne faut pas
intervenir dans des querelles de famille qui divisent mo-
mentanément des personnes naturellement unies. || Spé-
cialt. Écorce détachée pour certains usages. — de pa-
nama, pour dégraisser les étoffes. — de quina ou — du
Pérou, le quinquina. L' — du kin, seconde panacée, la f.
Quinquina, 1.
Il 2° Enveloppe coriace de certains fruits. Une — d'o-
range, de grenade. || Fig. Superficie des choses. (Les fem-
mes) ne considèrent que 1' — des choses, malerr. Rech. de la
vérité, II, II, 1. On s'attache à 1' — de la pénitence, bourd.
Pénitence, 2.
Il 30 P. anal, et spécialt. — terrestre, croûte solide for-
mant la surface du globe.
* ÉCORCEMENT [é-kôr-se-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écorcer, § 145, || 1539. Escorsement, n.
EST.]
Il Action d'écorcer, résultat de cette action.
ÉCORCER [é-kôr-sé] v. tr.
[ÉTY.M. Dérivé de écorce, § 154. Le dialecte normanno-
picard, qui dit écorche, pour écorce, confond écorcer et
écorcher. || xii"! s. Baston es mains bien escorcié, dans godef.
Huppl.]
Il Dépouiller de son écorce. — une tige. Cet arbre com-
mence à s'—. Du bols écorce. {V, pelard.) P. anal. — une
orange. (Technol.) — du riz, le débarrasser de son enve-
loppe.
•ÉCORCHÉ [é-kùr-ché] s. m. V. écorcher.
ÉCORCHE-CUL (À) [é-kor-che-ku] loc. adv.
[ÉTYM. Composé de à, écorche (du verbe écorcher) et cul.
§ 212. Il xvi° s. Ainsi estoit trainé a escorchecul par la poul-
tre, RAU. IV, 13.]
Il Famil. En se traînant sur le cul. Des enfants qui jouent
à — . Fig. Trivial. Rendre un service à — , de mauvaise
grâce, et parce qu'on se sent obligé de le faire.
ÉCORCHÉE [é-kôr-ché] s. f. V. écorcher.
ÉCORCHEMENT [é-kèr-che-man] ,9. m.
[ÉTYM. Dérivé de écorcher, § 145. || xiii'! s. Ci ot moult dur
escorchement, dans godef. SuppL Admis agad. 1878.]
Il Action d'écorcher.
ÉCORCHER [é-kôr-ché] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. excorticare, proprt, « enlever l'écorce »,
qui a pris en lat. pop. le sens de « enlever la peau ». ei
est devenu *escort'car, §§387, 336et291,escorchier,§§370,
379, 297, écorcher, §§ 422 et 634.]
I. Dépouiller un animal (mort ou vif) de sa peau. —
vif un homme, supplice. — un cheval, un lapin. — une an-
guille. Fig. — l'anguille par la queue, commencer par oii
l'on doit finir, par ce qu'il y a de plus difficile. — l'anguille
pendant qu'on la tient, profiter de l'occasion. Vous êtes un
vrai gâte-maison,... puisque vous n'écorchez pas l'anguille pen-
dant que vous la tenez, les. Gil Dlas, vu, 15. 11 ressemble aux
anguilles de Melun, il crie avant qu'on ne l'écorche. Votre cœur
crie avant qu'on ne l'écorche, mol. Préc. rid. se. 9. || Spé-
cialt. (Blason.) Animaux écorchés, peints tout entiers de
couleur rouge (gueules). || Au part, passe' employé' subs-
tantivt. I 1. L'écorche, s. m. figure d'étude, plâtre, des-
sin représentant le corps dépouillé de la peau et laissant
voir à nu les muscles. Dessiner d'après 1' — . | 2. Écorche,
s. m. et écorchée, s. f. cône strié, sorte de coquillage. || P.
ext. (Technol.) — la figure, diminuer le noyau de la figure
qu'on veut couler en plâtre, en bronze, de toute l'épaisseur
dont on veut augmenter la couche de plâtre, de bronze.
II. Blesser en éraflant la peau sur une étendue plus ou
moins grande, il lui a écorche la jambe. Avoir le bras tout
écorche. — un mouton, en le tondant, et, fig. loc. adv. Bon
berger tond ses brebis et ne les écorche pas, il est maladroit
d'exiger trop des gens qu'on fait paver, d'épuiser leurs
ressources. Dans un sens analogue. Être écorche en payant
(être tondu de trop près), payer trop cher. Ne pas — les
malades, mol. Mal. im. i, 1. || P. ext. Détériorer un objet
en en éraflant la surface. — un arbre, en endommager
l'écorce. La balle a écorche le mur. — le sol, labourer peu
profondément. Quelques spectres demi-nus qui écorchaient
avec des bœufs aussi décharnés qu'eux un sol encore plus amai-
gri, volt. Dict. philos, fertilisation. || P. anal. Un son qui
écorche l'oreille. Il nous écorche les oreilles avec ses cris. Un
mot qui écorche la bouche, difficile à prononcer. Fig. Ap-
prenez, faquin, que le mot de « Monsieur » n'écorche point la
bouche, destouches, Glor. i, 6. || Fig. — un mot, l'altérer
en le prononçant. Cet Italien, ma commère. Ne fait qu'— le
français, Mazarinades, L'oignon, n (Mazarin) ne parle pas
bien le français, et il l'écorche tellement..., montesq. Lett.
pers. 112.
ÉCORCHERIE [é-kôr-che-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écorcher, § 69. |1 xni" s. La rue de 1*68-
corcherie, guillot. Rues de Paris, dans delb. jRec]
Il 1° Lieu où l'on écorche les bêtes.
Il 2» Fig. Vieilli. Lieu où l'on écorche, où l'on fait
payer trop cher. N'allez pas chez cet hôtelier, c'est une —,
TRÉv. Le Palais est une vraie — , ID.
ÉCORCHEUR, * ÉCORCHEUSE [é-kôr-che'ur, -cheuz']
s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écorcher, § 112. || xiii" s. Va droit as
escorcheors Qui escorchient cers et ors, Guill. de Paterne,
dans GODEF. Stippl.]
Il 1" Celui, celle qui écorche les bêtes mortes. || /'.
anal. Écorcheur, espèce de pie-grièche qui attaque les pe-
tits oiseaux.
Il 2" Fig. Celui, celle qui écorche, qui dépouille qqn.
Les écorcheurs, gens de guerre qui désolèrent la France
au xye s. Il Celui, celle qui fait payer trop cher. Cet au-
bergiste est un — . L'hôtesse est une écorcheuse.
ÉCORCHURE [é-kùr-chûr] s. f
[ÉTYM. Dérivé de écorcher, § 111. || xm" s. Escorcheurc,
Ms. St-Jean, dans littré.]
Il Éraflure de la peau ou des tissus externes.
* ECORCIER [é-kor-syé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écorce, § 115. || 1701. Escorcier, furet.]
Il (Technol.) Dépôt d'écorces de chêne, pour la tannerie.
41
EGORE
829 —
ECOUCIIER
1. *ÉCORE [é-kor]. V. accore.
2. * ÉCORE [é-kor] s. f.
lôTYM. Subst. verbal de écorer 2, § 52. || Néolog.]
(Technol.) Le fait d'ccorer, de surveiller les ventes
])iusson. Signer les feuilles d' — .
1. * ÉCORER [é-kù-ré]. V. accorer.
2. 'ÉCORER [é-kù-ré] v. tr.
[i;tym. Emprunté de l'angl. to score, marquer, compter,
S. Il Néolog.]
Il (Technol.) Dans les ports de la Manche, surveiller
vonle du poisson.
* ÉCOREUR [é-ko-reur] s. m.
[ktym. Emprunté de l'angl. scorer, marqueur, § 8. ||
( iS. Les écoreurs sont tenus d'en donner avis, Police de l'a-
irdutc concernant la pêche.]
I (Technol.) Agent charg-é d'écorer, de surveiller la
•iilo du poisson, et d'en tenir les comptes.
•ÉCORNE [é-korn'] s. f.
firiYM. Subst. verbal de écorner, fait sous l'influence de
l;il. scorno, affront, de scornare, écorner, et, au figuré,
ire affront, §§ 52 et 12. || xvio s. Les ennemis estans plus
rts nous feroient recevoir une escorne, la noue, Mêm. 21.]
II Vieilli. Affront. Don Quichotte dans les écornes, st-
\IANT, La Berne. Cette première — les mortifia fort, ST-
M. IV, 413. Père Apollon dépité contre moi De ce qu'avois
it — à sa gloire, LE p. ducergeau, Pièces mêlées, Poète
ipissier.
ÉCORNER [é-kôr-né] v. tr.
[l'-.TYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et corne,
; 1U4 et 196. || xiio s. Comme buef escorné, Bat. d'Ales-
hans, 6538.]
Il l" Dégarnir de ses cornes. {Syn. décorner.) Un vent à
- les bœufs.
I 2'> P. ext. Endommager (un objet) en en cassant un
ii;le, un coin. — une table. — un bastion. — la couverture
un livre. P. anal. Entamer en quelque partie. La route a
:orné sa propriété. Fig. — sa fortune, en manger une par-
e. — ses revenus (en touchant au capital). — le cœur de
in, arriver à s'en faire aimer. — la fidélité matrimoniale,
iiiuiARDi, Th. ital. IV, 289. || P. ext. Vieilli. Écornifler.
e tous ceux que son crédit avait fait rétablir dans une partie
e leurs biens, il avait écorné quelque petite chose, hamilt.
■ram. 228.
ÉCORNIFLER [é-kôr-ni-flé] v. tr.
[ktym. Dérivé burlesque de écorner, § 169. || xv^ s. Es-
ornifler les gens, mart. le franc, dans godef. Suppl.]
il Famil. Raflera droite et à gauche (quelque bon mor-
cau. quelque bonne pièce d'argent). — un dîner.
ÉCORNIFLERIE [é-kèr-ni-fle-ri] s. f.
[i':tym. Dérivé de écornifler, § 69. || xv!" s. Ma philosophie
e nomme l'escorniflerie, baïp, dans godei". Suppl.]
II Vieilli. Action d'écornifler. Il ne vit que d'écomifle-
ies.
ÉCORNIFLEUR, EUSE [é-kôr-ni-fleur, -fleuz'] s. m.
[i:ty'M. Dérivé de écornifler, §112. || 1537. Escornifleur,
IACAULT, Trad. des Apopht. d'Érasme, dans delb. Bec]
Il Famil. Celui, celle qui écornifle. (Les rais) pouvaient
'agner leur habitation, L' — (le renard) étant à demi-quart de
ieue, LA F. Fab. ix, 20, Disc, à M'»e de la Sablière.
ÉCORNURE [é-kor-nùr] s. f.
[étytm. Dérivé de écorner, § 111. Qqf, par altération, en-
ornure (trév.) || 1752. trév. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Cassure à l'angle d'une pierre, d'un
neuble.
* ÉCOSSAIS, AISE [é-kô-sè, -sèz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Ecosse, § 143.]
Il Qui appartient à l'Ecosse. Plaid — , châle à carreaux,
le couleurs différentes et différemment distribuées sui-
vant les clans qui le portent. P. anal. Étoffe écossaise, étoffe
i carreaux où alternent diverses couleurs. Substantivt.
' — est à la mode. \\P. ext. Douche écossaise, alternativement
haude et froide.
* ECOSSE [é-kos'] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et cosse, sous
influence de écosser [cf. écorce), § 193. |( 1381. Escosse,
Jans GODEF. Suppl.]
Il Pop. Cosse de fève, pois, etc.
ÉCOSSER [é-ko-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et cosse.
§§ 194 et 196. Il xii" s. Des fèves ont plus d'un mui escossé,
Bat. d'Aleschans, 6549.]
Il Dépouiller de la cosse. — des fèves, des pois, des ha-
ricots.
ÉCOSSEUR, EUSE [é-kô-seur, -seuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écosser, § 112. || 1560. 0 le bel escosseur
de fèves ! viret, dans delis. Bec. .Admis acau. 1740.]
Il Celui, celle qui écosse. Écosseuse de pois.
1. ÉCOT [é-kô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. bas allem. skot, contribu-
tion (allem. mod. schoss), devenu escot, écot, g§ 6, 498,
499 et 422. Le mot bas allem. paraît identique à celui qui
a donné écot 2 et écoute 2; mais il a pris de très lionne
heure le sens spécial de « contribution ». || xii» s. Trestout
pour nient et sans escot conter, Iluon de Bord. 4068.]
Il Ce que doit chaque convive dans un repas où chacun
paie sa part. Payer son — . Fig. Il a payé son — (en diver-
tissant la compagnie). || P. ext. \ 1. Totalité de la dépense
faite pour un repas. Il a payé 1'— pour tous. | 2. Ceux qui
se réunissent pour un repas où l'on paie son écot. Parlez
à votre — (à ceux qui mangent avec vous). Taisez-vous,
vous; parlez à votre —, mol. fart, iv, 3. Il est de tous écots,
il se mêle à toutes les compagnies, il n'arrive rien dans
le monde Qu'il ne faille qu'elle (la Fortune) en réponde : Nous
la faisons de tous écots, la f. Fab. v, 11.
2. ÉCOT [é-kô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. bas allem. skot, m. s. (allem.
mod. schoss, pousse, rejeton), devenu escot, écot, §§ 10,
498, 499 et 422. || xiiio s. Qu'il n'y ait escot ne racme, dans
GODEF. Suppl.]
Il (Technol.) || 1° Tronc d'arbre, rameau dont on a
élagué imparfaitement les menues branches. || Spccialt.
(Blason.) Tronc d'arbre, rameau figuré sur l'écu, avec
des bouts de branches.
Il 2o Petit bloc d'ardoise qui reste adhérent aux fon-
cées.
*ÉCÔTAGE [é-kô-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écôter, § 78. || 1761. duhamel du mon-
ceau. Fil d'archal, p. 7.]
Il (Technol.) Opération qui consiste à écôter.
"ÉCOTARD [é-kô-tàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écot 2, § 147. || 1690. Escotard, furet.]
Il (Marine.) Grosse pièce de bois placée sur le bordage
pour soutenir les haubans.
*ÉCOTÉ, ÊE [é-kô-té] adj.
[ÉTYM. Dérivé de écot 2, § 118. || 1471. Un baston blanc
escoté, dans lecoy de la marche. Comptes du roi Bené,
p. 259. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Il (Blason.) Semblable à un écot. Croix écotée.
■* ÉCÔTER [é-kô-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et côte,
?§ 194 et 196. Il 1791. de Villeneuve, Cuit, du tabac,
p. 359.]
Il (Technol.) Dégarnir (les feuilles de tabac) de leurs
côtes, de leurs nervures. || Faire passer (le fil de fer) dans
le second trou de la Iréfilerie, de manière à en faire dis-
paraître les côtes.
"ÉCÔTEUR, EUSE [é-kô-teùr, -te'uz'] .?. m. et f.
[ÉTYTM. Dérivé de écôter, § 112. || 1761. duhameldu mon-
ceau, Fil d'archal, p. 7.]
Il (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui écôte.
*ÉCOUAILI.E [é-kwày'; en î'e?'s, -kou-ay']. F. couaille.
*ÉCOUANE, *ÉCOUANER, *ÉC0UÀNETTE. V.
écoine, écoiner, écoinette.
"ÉCOUCHE [é-kouch'] s. f. et ''ÉCOUCHOIR [é-kou-
chwàr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal et dérivé de écoucher, §§ 52 et 113.
{Cf. escousse.) || xv** s. Eschuche, escouche, escoussour, dans
GODEF. escouche, escoussour.]
Il Dialect. (Technol.) Outil de bois pour écoucher. {Syn.
échanvroir.)
"ÉCOUCHER [é-kou-ché] V. tr.
[ÉTYM. Pour écousser, du lat. pop. *excûssare, tiré de
excussus, part, de excutere, « faire tomber en secouant »,
devenu escousser, §§ 387, 348, 295 et 291, écousser, § 422,
écoucher (sous l'influence de coucher), § 509. || xiiie s. Wis-
taces l'escouce erranment, Wistace le moine, 1768, Michel.]
Il Dialect. (Technol.) Frapper (la filasse de chanvre, de
lin) avec une baguette (écouche), pour en faire tomber les
fragments de tige restés adhérents. {Syn. échanvrer.)
ÉCOUCIIURE
830 —
ECOUTEUX
•ÉCOUCHURE [c-kou-chûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écoucher, § 111. || 1334. Escousures (de
blé), dans godef. esooussure 1.]
(I Dialect. (Technol.) Ce qui tombe de la filasse écou-
chée.
"ÉCOUENNE, "ÉCOUENNER, *ÉCOUENNETTE.
V. écoine, écoiner, écolnette.
"ÉCOUER [é-kwé; en vers, -kou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et queue,
sous la forme atone, §§ 65, 194 et 196. || xii« s. Son ronchin
li aroit ja escoué, Aiol, 2593.]
Il Dialect. Mutiler en coupant la queue. — un chien.
* ÉCOUFLE [é-koufl'] s. m.
[ÉTYM. Mol d'origine celtique, § 3. {Cf. breton et cor-
nique skoul, kymrique ysgyflwr, m. .?.) Admis acad. 1694;
suppr. en 1798. || xu" s. A l'escufle li saps la maisun de lui,
Psaut. de Cambridge, cm, 17.]
Il Dialect. Milan, oiseau de proie. || P. anal. Cerf-vo-
lant, jouet d'enfant.
ÉCOULEMENT [é-koul-man ; en vers,-kou-\e-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écouler, § 145. || 1539. Escoulement d'eau,
R. EST.]
Il Action de s'écouler. — de l'eau, qui coule hors du
lieu, du vase qui la contient. L' — des eaux. L'— par un
robinet de l'eau contenue dans un réservoir. || Spécialt. Mou-
vement d'une humeur, d'une sécrétion, qui sort d'un or-
gane. Un — catarrhal. L'— menstruel. Absolt. On —, une
blennorrhagie légère. || Fig. \ 1. Mouvement de la foule
qui se dissipe peu à peu. ] 2. Vente successive des pro-
duits, des marchandises qui sont en magasin ou en fa-
brication.
ÉCOULER (S') [é-kou-lé] V. pron. et tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et couler,
§§ 192 et 196. Il xiio s. Li cols s'en esoola delors, Ènêas,
5723.]
Il 1" V.pron. S' — , couler hors. L'eau s'écoulait du réser-
voir par des fissures. Laissez à ce torrent le temps de s' — ,
RAC. Dér. ni, 4. Poét. Avec suppression du pronom per-
sonnel. Laisser — l'eau. P. anal. Se dissiper, s'en aller. Le
boniieur des méchants, comme un torrent, s'écoule, rag. Ath.
II, 7. C'est une chose horrible de voir s' — peu à peu tout ce
qu'on possède, pasc. Pens. xxiv, 16. L'argent s'écoule. Des
marchandises qui s'écoulent difficilement, qui ont de la peine
à être vendues. L'assemblée en foule Avec un bruit confus par
les portes s'écoule, boil. Lutr. 1. Les années de la jeunesse
s'écoulent trop vite. Les jours écoulés. | P. ext. Les lieux où
s'est écoulée notre enfance. Le temps qui s'est écoulé depuis
la naissance de Jésus-Christ.
il 2» P. ext. V. tr. (Technol.) Faire s'écouler. — les
cuirs, en faire sortir l'eau qui reste après le tannage. —
de la marchandise, s'en débarrasser peu à peu.
'ÉCOUPE. V. écope.
*ÉCOURGÉE [é-kour-jé] etESCOURGÉE [ês'-kour-ié]
s.f.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et l'anc.
franc, corgée, m. s. (primitivement corgiede, du lat. pop.
*coriata, lanière de cuir), §§ 193 et 196. || xii^ s. De l'escor-
giee grant colee Li a parmi le col donee, chrétien de troyes,
Erec, 219.]
Il Vieilli. Fouet fait de plusieurs courroies. P. ext. Coup
donné avec l'écourgée.
ÉCOURGEON [é-kour-jon] et ESCOURGEON [êV-
kour-jon] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1269. Tout le hauton du se-
courjon, dans godef. hauton.]
Il Variété d'orge.
ÉCOURTER [é-kour-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et court,
§§ 194 et 196. Il xii» s. Qu'il li ont sun somer de la coue escurté,
GARN. DE P0NT-3TE-MAX. St Thomas, 4864.]
Il Rendre trop court. — un jupon. Une robe écourtée. ||
Fiq. — un chapitre. Ce récit est écourté. || Spc'cialt. — un
chien, lui couper la queue et les oreilles. Cheval écourté, à
qui on a coupé la queue. Substantivt. A ces mots, il se fit
une telle huée Que le pauvre écourté (renard qui a jjerdu sa
queue) ne put être entendu, la v. Fab. v, 5.
^ "ÉCOUSSE [é-kous'], *ÉCOUSSER [é-kou-sé],
*ÉCOUSSOIR [é-kou-swàr], *ÉCOUSSURE [é-kou-sùr].
F. écouche, écoucher, écouchoir, écouchure.
ÉCOUTANT, ANTE [é-kou-tan, -tant'] adj. et s. m. et f.
[ÉTYM. Adj. et subst. particip. de écouter, §47. || xiiie s.
Soufrans et bien escoutans de ce qui est dit contre lui, beau-
M.AN. V, 9.]
Il 1° Adj. Qui écoute. P. plaisant. Avocat —, avocrit
sans cause qui ne fréquente le barreau que pour écouter
les plaidoiries des autres.
Il 2" S. m. elf. Celui, celle qui écoute. Maître tel, qui traî-
nait après soi Force écoutants, la f. Fah. vn, 15. || Spcciai
Dans la primitive Église. Les écoutants. | 1. Le premi(
ordre, l'ordre le moins avancé des catéchumènes. | 2. "
nitenls admis aux instructions avec ces catéchumèa
1. ÉCOUTE [é-kouf] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de écouter, § 52. || xi" s. Par Deu,
ço dist l'escolte, forz estes et membrez ! Voy. de Charl. à
Je'rus. 465.]
Il 1° Anciennt. Personne qui écoute. P. appos. De nos
jours. Sœur — , religieuse qui accompagne celle qui est
appelée au parloir.
Il 2" Anciennt. Action d'écouter. Sp(^cialt. Action de
faire le guet. Faire bon guet et bonnes écoutes, o. de la maf{-
ciiE, Mém. II, 1, Michaud. Fig. De nos jours. Être aux écou-
tes, être attentif à recueillir ce qui se dit.
Il 3° Anciennt. Lieu d'oii l'on peut écouter. \\SpeciaU.
I 1. Tribune fermée par des jalousies. Quand les dames as-
sistent aux thèses dans les collèges de l'Université de Paris, on
les place dans les écoutes, trév. | 2. (Technol. milit.) Puits
de mine, galerie de mineur d'oîi l'on peut entendre si le
mineur ennemi travaille et chemine.
Il 4» Ce qui sert à écouter. (Cf. ouïe.) Spécialt. (Véne-
rie.) Les écoutes du sanglier, ses oreilles.
2. ÉCOUTE [é-kouf] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du néerlandais schoote, m. s. (allem.
schote, m. s. d'un radical signifiant « pousser, tirer », qui
se retrouve dans écot 2), devenu escote, écote, et altéré
(sous l'influence de écoute 1) en écoute, § 10. || xv^ s
Tenez donc l'ecoucte. Rondeau, dans godef. Suj/pl.]
Il (Marine.) Grosse manœuvre courante fixée au coi
des basses voiles pour les déployer et les étendre. Fai
—, cordage volant ajouté momentanément aux écoul
pour les renforcer.
ÉCOUTER [é-kou-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. auscùltare, m. s. devenu de bonne heure
*ascoltare {V. §§ 333 et 360), puis *escoltare, par confusion
avec les nombreux mots commençant par la particule ex
(prononcée es), d'où escolter, §§ 295 et 291, escouter, § 459,
écouter, § 422. {Cf. ausculter.)]
Il 1» Donner attention à (ce que dit qqn), s'appliquer
entendre. Écoutez mes paroles. || P. ext. — qqn. Je suis bl(
bon, dit-il, d' — ces gens-là, la f. Fab. x, 1. Le prêtre écoul
le pénitent en confession. Absolt. Pour — D'où vient le vei
LA F. Fab. VI, 10. Écoute cependant et tiens mieux ta par(
CORN. Cinna, v, 1. Écoute! Écoutez! apostrophe pour fixi
l'attention de celui, de ceux à qui l'on s'adresse. Il n'écoute
que d'une oreille, il donne peu d'attention à ce qu'on dit.
S' — parler, parler en ayant l'air de s'admirer soi-même.
— aux portes. || P. plaisant. Fig. Un écoute s'il pleut, mou-
lin à eau qui semble attendre qu'il pleuve pour pouvoir
tourner. P. anal. Homme faible, sans initiative.
Il 2° P. ext. Donner adhésion à (ce que dit qqn). Écoutez
mes avis. — des propositions de paix. Puisse le Ciel — ma
prière I P. ext. — qqn. Hé bien. Madame, hé bien ! écoutez donc
Oreste, R.\C. Andr. ii, 1. — les conseils d'un ami. N'écoutez
que vous-même , ne suivez que vos propres inspirations.
Les jeunes filles ne doivent pas — les galants. || Fig. Se lais-
ser aller à faire ce que dicte un sentiment. — sa douleur.
Ah! si vous écoutez cet injuste courroux, CORN. Scrtor. iv,
2. Je n'écoutai que ma passion, fén. Tel. 1. — son mal, prê-
ter trop d'attention à ce dont on souffre, se ménager trop.
Dans le même sens. S' — . n s'écoute volontiers. || P. anal.
(Manège.) — son cheval, suivre avec soin son allure. Pas,
mouvement écouté, fait avec justesse et précision.
ÉCOUTEUR, * ÉCOUTEUSE [é-kou-teur, -tcuz'] S. m.
et/'.
[ÉTYM. Dérivé de écouter, § 112. {Cf. écoutant, écoutèio.)
Il xiio s. Soutix escoutere, Alexandre, dans godef. SupgL
Admis ACAD. 1835.]
Il Celui, celle qui écoute. Spécialt. Celui, celle qïll
écoute par indiscrétion. Un — aux portes.
ECOUTEUX, * ÉCOUTEUSE [é-kou-teu, -teiiz'] a^f.
[ÉTYM. Dérivé de écouter, § 116. || xiiie s. Et est escouteus
traî- I
mi
i
r" S,
1
k
EGOUTILLE
— 831 —
ECREMURE
p oyr, Bo7n. du chatel. de Couci, 568, Crapelet. Admis
. 1762.]
l'Hennt. Qui écoute. Spécialt. (Manège.) Cheval —,
; ma écouteuse, qui se laisse distraire.
é:couTiLLE [é-kou-lîy'] s. f.
KivM. Emprunté de l'espagn. escotilla, m. s. qui pa-
ri se rattacher au même radical germanique que écot 2
f écoute 2, § 13. |l xvio s. Escoutille, rab. iv, 63.]
1" Anciennt. Panneau recouvrant l'ouverture qua-
( insulaire pratiquée dans le pont pour faire commu-
riiK r deux étages.
2" De nos jours. Ouverture recouverte par l'écoutille.
('//. hiloire.)
ÉGOUTILLON [é-kou-ti-yon] s. m.
irrYM. Emprunté de l'espagn. escotillon, m. s. § 13. |1
: t s. La trappe des cieux... semble proprement à un escoutil-
i de navire, rah. iv, nouv. proL]
larine.) Petite écoutille pratiquée dans le panneau
l'coutille, ou dans les ponts supérieurs, pour rece-
' r les pieds des mâts.
ÉCOUTOIR [é-kou-twàr] s. m.
KTYM. Dérivé de écouter, § 113. || xviiic s. V. à l'article.]
I Vieilli. Cornet acoustique. Orgon vers lui tourne son
• ni:LiLLE, Conversât. 1.
ÉGOUVETTE [é-kou-vet'j s. f.
KïVM. Dérivé de l'anc. franc, escouve, balai (lat. soôpa,
; V. , § 133. Il xiv<= s. Plumassiers ou fesans escovettes, dans
Miii'. escouvete. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Technol.) Petit balai de maréchal-ferrant. || Écou-
ii)ii de boulanger. || Brosse à manche d'apprêteur.
ÈGOUVILLON [é-kou-vi-yon] s. m.
KTYM. Dérivé de l'anc. franc, escouve (F. écouvette),
: 07. Il xii<^ s. Com 11 escoveillon a unfornier, Audigier, 152,
lii.'^ MÉON, Fabliaux et Contes, iv, 221.]
l'echnol.) || 1° Sorte de balai fait d'un linge fixé au
l'un long bâton, pour nettoyer le four des boulan-
Écouvette de maréchal-ferrant.
2" Sorte de balai ou de brosse à long manche pour
llover l'âme du canon après le tir.
ÉGOUVILLONNER [é-kou-vi-yo-né] v. tr.
KTYM. Dérivé de écouvillon, § 154. || 1625. Texte dans
I iii:r. Suppl.]
l'I'echnol.) Nettoyer, arroser avec l'écouvillon.
' ÉGRABOUILLER [é-krà-bou-yé] et, vieilli, ÉCAR-
:)UIL.LER [é-kàr-bou-yé] v. tr.
KTYM. Origine incertaine. Peut-être combinaison ar-
r.Tire de écarteler et de l'anc. franc, esboulller, éventrer.
/'. ébouler et l'étymol. de éclabousser.) La forme écar-
uiller tend à disparaître devant écrabouiller sous l'in-
ence de écraser, § 509. || xvi« s. Ez ungs esoarbouilloit la
■velle, RAB. I, 27.]
I Pop. Écraser en faisant jaillir en morceaux de tous
lés. Il s'est écrabouillé la cervelle en tombant.
ÉGRAN [é-kran] s. m.
,KïYM. Origine incertaine, probablement germanique,
). {Cf. moyen haut allem. sohrano, barrière, grille.) ||
18. Escrans de fust pour feu, dans delb. Rec]
1" Petit meuble de forme variée dont on se sert pour
,L;;iiantir de l'ardeur trop vive du feu. Châssis de bois
)ied, tendu d'étoffe, qu'on place devant la cheminée.
)uleau placé sur le bord de la cheminée d'où se déroule
descend un morceau d'étoffe tendu par une tringle de
■ qui est placée en bas. Petit panneau de bois, d'é-
ffe, etc., muni d'un manche, pour se garantir le visage.
■Spécialt. (Technol.) | 1. Plaque qu'on suspend devant
fover d'une forge, j 2. Cercle de bois recouvert de
■ont le verrier se couvre le visage quand il travaille
. le fourneau.
la ' P. ext. I 1. Châssis tendu de toile que le peintre,
ili'ssinateur place devant la fenêtre pour amortir l'é-
il trop vif de la lumière. | 2. Toile blanche, tableau blanc
r lequel les rayons lumineux qui partent d'un objet
înnent se refléter pour en reproduire l'image réelle.
' ÉGRANCHER [é-kran-ché] v. tr.
[: lYM. Origine inconnue. || 1752. trév.]
Technol.) Unir (une étoffe) en effaçant les faux
ÉGRASANT, ANTE [é-krd-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de écraser, § 47. |1 xviiio s. V, à
.rticle. Admis acad. 1878.]
Il Qui est capable d'écraser. Un poids — . Une masse écra-
sante. Il Fiçi. n succombe sous le poids — des affaires. Les
forces écrasantes de l'ennemi. Cette somme modique de trente
mille ducats... parut écrasante pour la ville entière, garnier,
Uist. de France (1771), xiv, 127. | P. hr/perb. Famil. On
succès — .
* ÉCRASÉE [é-krâ-zé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de écraser, § 45. || Néolog.]
Il (Technol.) Effondrement au-dessus des anciennes
fouilles de mines, quand celles-ci n'ont pas été boisées
et remplies.
* ÉCRASEMENT [é-krâz'-man ; en vers, -kra-ze-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écraser, § 145. || 1611. Escrasement,
COTGR.]
Il Action d'écraser un corps; état d'un corps écrasé.
I>' — d'un charbon emporte la raison hors des gonds, paSG.
Pens. III, 3. Spécialt. (Chirurgie.) — linéaire, procédé d'o-
pération qui consiste à serrer et à écraser les parties mor-
bides à retrancher. || Fig. L'— des armées ennemies.
ÉCRASER [é-krd-zé] v. tr.
[ÉTYM. Mot d'origine Scandinave, § 9 : suédois krasa,
briser, d'aub. dit accraser : La fortune de Desplan tombera
sur vos testes et vous accrasera, Lett. i, 515. || xvi« s. Ecrasé
d'un coup d'arquebeuse, monlug, dans godef. Suppl.]
Il 1" Aplatir et déformer (un corps) en enfonçant cer-
taines parties par un choc violent ou une forte pression.
[Cf. écacher.) — des fruits. — du pied un insecte. Vous ne
craignez pas... qu'en tombant sur lui ces murs ne vous écra-
sent? RAC. Ath. m, 5. Fig. Et fuit le monde entier écrasé
sous sa chute, corn. Pomp. i, 1. Une voiture passa sur son
corps et l'écrasa. Prenez garde, vous allez vous faire — . P. anal.
La cavalerie chargea les régiments ennemis et les écrasa. ||
Spécialt. Rendre aplati, bas, relativement à la longueur.
(Escrime.) S'—, se fendre en penchant le corps le plus en
avant possible. | Comble écrasé, dont le faîte est peu élevé.
Nez écrasé. Une taille écrasée , courte et ramassée. Coquille
écrasée, dont la spire verticale est peu rapide.
Il 2° Fig. 1 1. Faire succomber sous un poids trop lourd,
sous une charge trop onéreuse. Un homme écrasé sous le
poids d'un fardeau. Fig. Il est écrasé de travail. Il écrasa le
peuple d'impôts. | 2. Faire succomber dans la lutte sous
l'action d'une force à laquelle on ne peut résister. Le fort
écrase le faible. Un peintre qui écrase tous ses rivaux. — un
adversaire dans une discussion. L'industrie de cette contrée
fut écrasée par la concurrence.
"ÉCRASEUR, EUSE [é-krd-ze'Ur, -zeuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écraser, § 112. || 1611. Esoraseur, cotgr.]
Il 1» Celui, celle qui écrase.
Il 2" S. m. Ce qui écrase. Spécialt. (Chirurgie.) Ins-
trument avec lequel on pratique l'écrasement linéaire.
'ÉCRÉMAGE [é-kré-màj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écrémer, § 78. || 1791. encycl. méth.]
Il (Technol .) Action d'écrémer (le lait, le verre en fusion).
*ÉCRÉMAISON [é-kré-mè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écrémer, § 106. || Néolog.]
Il (Technol.) Écrémage du verre fondu. || P. ext. Sco-
ries enlevées par l'écrémage. {Syfi. écrémure.)
ÉCRÉMER [é-kré-mé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et crème,
§§ 194 et 196. Il xiv« s. Escramer, dans godef. Suppl.]
Il 1° Dépouiller de sa crème. — le lait. || Fig. Dépouil-
ler une chose de ce qu'elle contenait de meilleur. — une
bibliothèque. Il a écrémé cette affaire.
Il 2° P. anal. (Technol.) Débarrasser (le verre en fusion)
des scories qui flottent à la surface.
*ÉCRÉMIÈRE [é-kré-myèr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écrémer, § 115. || Néolog.]
Il Dialect. Moule d'eau douce, dont on emploie la co-
quille pour écrémer le lait.
*ÉCRÉMOIR5.?n. et'ÉCRÉMOIRE [é-kré-mwàr] 5. /".
[ÉTYM. Dérivé de écrémer, §113. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Instrument qui sert à écrémer le lait. || P.
anal. \ 1. Instrument qui sert au verrier pour écrémer le
verre. | 2. Morceau de corne ou de cuivre avec lequel l'ar-
tificier rassemble les ingrédients qu'il vient de broyer.
'ÉCRÉMURE [é-kré-mùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écrémer, § 111. || Néolog.]
Il (Technol.) Scorie enlevée par l'écrémage du verre
fondu. [Sgn. écrémaison.) ,
ÉCRÉNAGE - 832 -
'ÉCRÉNAGE [é-kré-nïij'], ÉGRENER [é-kré-né], etc.
ÉCRITOIRE
F. crénage, créner, etc.
* ÉCRÊTEMENT [é-krèt'-man ; en vers, -krè-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écrêter, § 145. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'écrcter (un parapet, une côte, etc.).
ÉCRÊTER [é-krè-té] v. tr.
[ktym. Composé avec la particule é (lat. ex) et crête,
§§ 194 et 196. Il 1611. Écreté, cotgr. Admis agad. 1762.]
Il 1" Dégarnir de sa crête. — un coq.
Il 2° (Technol.) Dégarnir du sommet, de la partie su-
périeure. — un parapet, un bastion, en démolir le haut à
coups de canon. — une côte, en diminuer la hauteur. —
une route, la rendre moins bombée, en abaissant la partie
du milieu.
ÉCREVISSE [é-kre-vïs'] s. f.
[ÉTYM. Ane. franc, crevice, crevisse, emprunté de l'anc.
haut allem. krebiz (allem. mod. krebs), m. s. §§ 6, 498 et
499. La substitution de escrevisse, écrevisse, à crevisse reste
inexpliquée, § 509. || xiiie s. Escrevice, escravice, brun, la-
TiNi, dans GODEF. SuppL]
I. Crustacé décapode dont les pattes antérieures sont
terminées par des pinces, et qui marche également bien
en arrière et en avant. — de rivière, de mer. Aller comme
les écrevisses, à reculons. Les sages quelquefois, ainsi que 1' — ,
Marchent à reculons, la f. Fab. xii, 10. Yeux d'— , nom
donné à deux concrétions pierreuses qui se trouvent chez
les écrevisses de rivière, au moment de la mue, sur les
côtés de l'estomac, et qui, réduites en poudre, étaient
employées en médecine comme absorbant. Rouge comme
une — (l'écrevisse devenant très rouge à la cuisson).
Buisson d'écrevisses , plat d'écre visses cuites monté. || P.
ext. Dialect. — de mer, homard.
II. P. anal. \ 1. Le signe de l'Écrevisse, le signe du zodiaque
nommé plus hal)iluellement signe du Cancer et représenté
par une écrevisse. | 2. Grande tenaille servant à porter
sur l'enclume les morceaux de fer rouge, à retirer les
bouches à feu du fond des cours d'eau. | 3. Cuirasse for-
mée d'écaillés, autrefois en usage dans l'armée. 1 4.
Sorte de pierre à chaux qui calcinée prend une couleur
rouge. I 5. Sorte de vers grec ou latin, dit aussi vers
rétrograde ou récurrent, qui lu à rebours présente un sens.
1. ÉCRIER (S") [é-kri-yé] v. pron.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et crier, g§ 192
et 196. Il XI" s. Ses chevaliers en ad fait escrier, Roland, ^ikS.]
Il 1" Pousser un cri soudain. [Cf. récrier.) S' — de frayeur,
de douleur. Il s'écrie, et sa suite, De peur d'un pareil sort, prend
aussitôt la fuite, corn. Nicom. v, 7. S' — d'admiration. Nous
ferons notre devoir de nous — comme il faut sur tout ce qu'on
dira, mol. Pre'c. rid. se. 9.
Il 2» Lancer tout à coup d'une voix forte quelques pa-
roles. Il s'écria : « Tout est perdu. » Il s'écria que c'était une in-
justice. Vieilli. S' — àqqn. Le plus vieux au garçon s'écria tant
qu'il put, LA F. Fab. m, 1.
2. * ÉCRIER [é-kri-yé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. [Cf. berrichon équiller, net-
toyer.) Il 1761. DUHAMEL DU MONCEAU, FH d'urchul, p. 34.]
Il (Technol.) Nettoyer (du fil de fer) avec de la poudre
de grès.
*ÉCRIEUR, EUSE [é-kri-yeur, -ycuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écrier 2, § 112. || 1761. duhamel du
MONCEAU, Fil d'archal, p. 15.]
Il (Technol.) Celui, celle qui écrie le fil de fer.
ÉCRILLE [é-kriy'î s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine, peut-être altération de grille,
§ 509. Il 1752. TRÉv. Admis acad. 1798.]
Il Dialect. Clayonnage qui ferme la décharge d'un
étang pour empêcher le poisson d'en sortir.
ÉCRIN [é-krin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. sci^nium, 7n. s. devenu escrin, §§ 290 et
291, écrin, § 422.]
Il Coffret, étui à bijoux. Un — de velours. Fig. C'est le
plus beau joyau de son —, ce qu'il possède de plus pré-
cieux. Avoir un riche —, un écrin garni de Ijijoux. Sa bou-
che est un véritable — de perles. L'— des rires charmants,
TH. GAUTIER, Èmuux et Camées, Affinités.
ÉCRIRE [é-krir] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. sorîbere, m. s. devenu escrivre, §§ 420,
434 et 290, escrlre (sous l'influence de dire) et écrire, § 422.]
1» il lo Figurer sa pensée en traçant des groupes de
caractères convenus qui représentent des mots. Prête-moi
ta plume Pour — un mot, Chanson de Pierrot. Écrivez ce que
je vais vous dicter. Un billet écrit de sa main, et, /). ext. au
part, pors.çe (quoiqu'on ne dise pas — du papier). Une feuille
de papier écrite des deux côtés. Loi qu'il (Dieu) a mise dans
les coeurs avant que de 1' — sur la pierre ou sur le papier,
noss. S<^ Avert. 52. Absolt. Apprendre à — . n ne sait ni
lire ni — .Je voudrais, disiez-vous, ne savoir pas — , uac. Brit.
IV, 3. Il écrit bien. Il écrit comme un chat, il griffonne. || P.
anal. — des nombres, de la musique, tracer les caractères
qui représentent les chiffres, les sons.
Il 2o P. ext. Consigner (qqch) en écrivant. — sa dépense,
la noter dans ses comptes. — qqch sur son registre, et,
ftg. 0 mon Dieu... vous l'aviez écrit sur le livre éternel, mass.
Louis le Grand, préamb. Des conventions écrites, et, absolt,
Il ne suffit pas de donner des paroles, il faut — , il faut s'en-
gager par écrit. — son nom, son adresse. Vieilli. Se faire —
chezqqn, faire inscrire son nom dans un registre chez une
personne, pour montrer qu'on est venu lui rendre visite.
— dans un procès-verbal. Écrivez qu'elle a ri, rac. Plaid, ii,
6. (Droit.) Appointer qqn à — , k consigner par écrit, à ex-
poser ses moyens d'attaque ou de défense. Droit écrit.
Pays de droit écrit. [V. droit.) || P. ext. et spécialt. Savoir
— un mot, savoir quelles sont les lettres dont on ri'crit.
Comment écrivez-vous ce nom? quelle en est l'orlliogrnphe?
Tu éviteras toute orthographie superflue ; tu écriras « escrire »
et non « escripre », rons. Art p.
Il 3° P. ext. Paire savoir (qqch) à une personne éloi-
gnée, en écrivant. Vous avez pour Acaste écrit ce billet ten-
dre, MOL. Mis. V, 4. La nouvelle qu'il m'a écrite, dont il m'a
informé dans la lettre qu'il m'a adressée. U m'écrit de hâ-
ter mon départ.
II. Composer (un ouvrage destiné à être lu). Quinte-Curoe
a écrit l'histoire d'Alexandre. — en vers, n se tue à rimer;
que n'écrit-il en prose? boil. Sut. 9. Absolt. Il écrit dans un
journal. Il écrit au Journal des Débats. P. a7ial. — un opéra.
Il Absolt. Exprimer plus ou moins heureusement sa pen-
sée par le langage. Il faudra — comme on parle? j'aime mieux
jeter ma plume au feu, destouches, Crit. du Philos, marié,
se. 12. L'art d' — . Il sait — , il a un bon style. Il écrit mal, il
n'a pas de style. Qui ne sait se borner ne sut jamais —, boil.
Art p. 1.
ÉCRIT [é-kri] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de écrire, §45. (C/". lat. soriptum,
m. s.) Il xiio s. En fait u en escrit, pu. de tiiaun, Comput.S.]
I. Il 1° Le fait d'écrire. Mettre une chose en — . Marquer,
noter, coucher qqch par — . Une autre fois, je mettrai mes
raisonnements par — pour disputer avec vous, mol. D. Juan,
i, 2. Une preuve vocale mise par — n'est jamais qu'une prenv]
vocale, MONTESQ. Espr. des lois, xxviii, 44. || Spécia,
(Droit.) Preuve par — , preuve par titres, par documenti
(par opposition à preuve testimoniale). Instruction par — .
Il 2" Ce qui est écrit sur du papier, du parchemin, etc.
Tiens, perfide, regarde et démens cet — , rac. Baj. v, 4. Enfin
me voilà mort par ce funeste — , mol. Éc. des f. m, 5. Les
écrits contiennent qqch de plus permanent que les paroles,
MONTESQ. Espr. des lois, xii, 13. Faire un — , une conven-
tion écrite. Signer un — . Plaider contre son — . Famil. Dn
mot d' — , un billet de quelques mots.
II. P. ext. Composition littéraire, scientifique. Mais je lui
disais, moi, qu'un froid — assomme, MOL. Mis. i, 2. J'ai vu un
— que vous avez publié, pasg. Prov. 11. Des écrits séditieux.
Et ses écrits tout seuls doivent parler pour lui, boil. ^at. 1'.
Surtout qu'en vos écrits la langue révérée Dans vos plus grands
excès vous soit toujours sacrée, ID. Art p. 1.
ÉCRITEAU [é-kri-tô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écrit, § 126. || xive s. Escriptel ou son nom
sera mis, Modus, dans la g.]
Il Placard portant une inscription destinée au public,
et qu'on place en évidence. Mettre un — pour annoncer
qu'une maison est à louer ou à vendre, et, ellipt. Mettre i'— .
L' — marque au moins qu'on la loue (la maison), mol. Et. V,
4. I Fif/. Vous pouvez mettre — à votre porte, prendra le bail
de votre cœur qui voudra, regnard. Filles errantes, u, 3.
On a mis un — pour indiquer que le chemin est barré. Mettre
à un enfant un — (portant l'inscription de paresseux, etc.).
ÉCRITOIRE [é-kri-twàr] s. f.
[i':tym. Emprunté du lat. scrlptorium, m. s. devenu es-
critorie, escritoire, écritoire, sous l'influence des mots de
formation populaire, § 503, et fait féminin à cause de la
'il
lt?T"
ECRITURE
-833 —
ÉCROULER
"îiinaison, § 550. |j (Au sens de « cabinet d'étude ».)
En sun escriptoire, garn. de pont-ste-max. St Tho-
. :!587.]
s. .lHc/enn<. Petit meuble, sorte d'étui contenant ce qui
;nl nécessaire pour écrire, plumes, encre, papier, etc.
de bois, de corne, de verre. Nobles d' — , nom donné par
rj>ris à la noblesse de robe. || De nos jours. Encrier.
I homme noir qui porte une — à la main et un fer pointu à
ireille, M0NTE.SQ. Lett. pers. 146.
11. Anciennt. Cellule de monastère réservée aux moi-
;> <[ni copiaient des manuscrits.
ÉCRITURE [é-kri-tiir] s. f.
[i; lYM. Du lat. scriptûra, m. s. devenu escripture, §§ 420
2'Jl, escriture, §368, écriture, § 422.]
I. Action, art d'écrire. Les anciens attribuaient aux Plié-
siens la découverte de 1' — . Lorsque les nations germaines
iiidiirent l'empire romain, elles y trouvèrent l'usage de 1' — ,
jQ. Esp7\ des lois, xxviii, 11. || P. ext. Manière d'é-
1 1. Quant au système de caractères adoptés. —
iographique, qui représente directement les idées par
- images convenues. — phonétique, qui représente les
ii> de la parole. — syllabique, qui représente les sylla-
■s dont sont formés les mots par des signes différents.
■ alphabétique, qui décompose les syllabes en voyelles et
)us()nnes, représentées par les lettres de l'alphabet. | 2.
Liant à la forme des caractères dans tel ou tel système
écriture. — grecque, arabe, hébraïque. — gothique, cursive,
glaise. | 3. Quant à l'élégance avec laquelle celui qui écrit
ice les caractères. Une jolie — . Une — de chat, de pattes de
ouches. Il Fig. (Hist. nat.) Nom donné à divers coquilla-
s, il cause des dessins que présente la coquille. [Cf.
ims.i — arabique OU chinoise, — hébraïque, — grecque.
II. Ce qui est écrit sur un papier, dans une lettre, etc.
lyez cette — ; Vous n'appellerez pas de votre signature, rag.
'aid. III, 4. Il Spécialt. Au plur. \ 1. L'ensemble des
;riis qu'on fait à l'occasion d'un procès. Fournir des
ritures. Qu'on cherchât une fin aux écritures, la br. 14. | 2.
ensemble des correspondances, comptes, rapports,
l'on fait dans une administration, une maison de ban-
le. de commerce. Commis aux écritures. Nicodème faisait
s écritures à dix sous par rôle, furet. Rom. bourg, i, 24.
;nir les écritures. (On dit plutôt maintenant Tenir les livres.)
ux en — privée, en — publique.
III. Ouvrage écrit. (Ne s'emploie en ce sens qu'en
triant des livres saints.) L'Écriture sainte, les saintes Écri-
res. Fig. Loc. prov. Concilier les Écritures, mettre d'accord
is choses qui paraissent contradictoires.
ÉCRIVAILLER [é-kri-và-vé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de écrire, § 161. || 1611. Escrivaillé, cotgr.
dmis ACAD. 1718; suppr. en 1740; rétabli en 1878.]
II Famil. Produire des écrits sans valeur, n n'écrit pas,
écrivaille.
ÉCRIVAILLEUR, *ÉCRIVAILLEUSE [é-kri-vâ-yeur,
'euz'j s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écrivailler, § 112. || xvi" s. La tourbe des
crivailleurs, MONTAIGNE, il, 32. Admis acad. 1718; suppr.
11740; rétabli en 1878.]
Il Famil. Celui, celle qui écrivaille. {Cf. écrivassier.)
ÉCRIVAIN [é-kri-vin] s. m.
M. Du lat. pop. '*scribanum, m. s. devenu escrivain,
, 434, 299 et 291, écrivain, § A22.]
1. Celui dont la profession est d'écrire pour le compte
autrui, celui qui écrit des lettres, des pétitions, etc.,
)ur ceux qui ne savent pas écrire. Une échoppe d'— pu-
io. — expert, assermenté près d'un tribunal pour les
.pe-rtlses en écriture. — apostolique, secrétaire de la chan-
iUerie du pape. || Spécialt. (Marine.) Commis employé
l)ord pour tenir les écritures. L' — a qualité pour recevoir
3 testaments faits sur mer.
II. Personne qui écrit des livres , auteur (considéré
irtout au point de vue du style). [Cf. auteur.) Les écri-
ins de l'antiquité. Les grands écrivains du dix-septième siè-
2. C'est un bon — , et, ahsolt, dans le même sens, C'est un
•. M™6 c[e Sévigné est un grand — . Qu'un sordide gain Ne
it jamais l'objet d'un illustre — , roil. Art p. 4.
ÉCRIVASSIER, * ÉCRIVASSIÈRE [é-kri-và-syé, -syer]
jn. et /'.
[ÉTYM. Dérivé de écrire , § 169. || xvnio s. Bien différent
ces écrivassiers, abbé de fontenay, dans féraud, Dict.
it. Admis AGAD. 1835.]
DICT. FRANC.
Il Famil. Celui, celle qui écrit à tout propos, qui a là
manie d'écrire. [Cf. écrivaiUeur.)
*ÉCROTAGE [é-krù-taj'], "ÉCROTER [é-krù-té]. V.
écroûtage, écroûter.
1. ÉCROU [é-krou] s. m.
[ÉTYM. Pour escroue, subst. fém. (sur le changement de
genre, V. § 551), emprunté du moyen haut allein. schrube
(allem. mod. schraube), vis, §§ 6, 498 et 499. {Cf. le nom
de vis femelle donné k l'écrou.) || 1392-1400. Dne viz et es-
croue au pressouer, dans godef. escroe.]
Il (Technol.) Pièce de bois, de métal, percée d'un trou
fileté dans lequel s'engage le pas d'une vis.
2. ÉCROU [é-krou] s. m. et, vieilli, ÉCROUE [é-krou]
s.f
[ÉTYM. Pour escroue (sur la substitution du genre maso,
au fém. V. % 551), emprunté de l'anc. haut allem. scrot
(allem. mod. schrot), «action de couper, morceau coupé»,
§§ 6, 498 et 499. || xii« s. Moût troveroez bones eschroes,
EVRAT, Bible, dans godef. escroe.]
Il 1° Anciennt. Morceau de parchemin sur lequel on
écrit qqch. Spécialt. Les écroues de la maison du roi, les
états de dépense. Les écroues des receveurs de finances,
rôles de contribuables remis aux sergents pour faire
rentrer l'argent.
Il 20 De nos jours. Article d'un registre de prison por-
tant le nom du prisonnier, la date et la cause de son ar-
restation, et le nom de celui par l'ordre de qui elle a été
faite. Registre d' — . Dresser un — . Rayer, biffer, lever I' —
d'un prisonnier qu'on remet en liberté.
ÉCROUELLES [é-krou-èl] s. f. pi.
[ÉTYM. Du lat. pop. "^scrofçllas (class. scrofulas), m. s. de-
venu escroveles, escroeles, §§ 420, 441, 366 et 291, escroue-
les, § 348, écroueles, § 422, écrouelles, § 502. || xiiic s. Les es-
croelles ou li maus Saint Eloy, J. de meung. Test. 1258.]
Il Scrofules. Les rois de France passaient pour guérir par
l'attouchement les — . || L'herbe des — , la scrofulaire.
*ÉCROUELIJET [é-krou-è-lè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé récent de écrouelles, §§ 65 et 133. || 1791.
ciiABERT, Maladies des anim. dam. ii, 197.]
Il (Art vétérin.) Sorte de tumeur qui survient au cou
chez le cheval, l'âne, le bœuf, etc.
'ÉCROUELLEUX, EUSE [é-krou-è-leu, -Icuz'J adj. et
s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé récent de écrouelles, §§ 65 et 116. || xyi^ s.
Les pauvres escrouelleux, paré, v, 19.]
Il 1° Adj. Relatif aux écrouelles. Tumeurs chancreuses,
écrouelleuses, dans Journal des sav. ann. 1719, p. 586.
Il 2" S. m. et f. Celui, celle qui a des écrouelles.
ÉCROUER [é-krou-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écrou 2, § 154. || 1642. Escrouer, oud.]
Il Inscrire sur le registre d'écrou. || P. ext. Mettre en
prison, n a été écroué à Mazas.
ÉCROUES [é-krou]. V. écrou 2.
ÉCROUIR [é-krou-îr] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1690. Écroui, furet. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il (Technol.) Rendre (un métal) plus dense, en le bat-
tant à froid ou en le faisant passer à la filière. Les fers
écrouis deviennent plus élastiques.
*ÉCROUISSAGE [é-krou-i-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écrouir, § 78. || 1802. cadet, Bict. de
chimie.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on écrouit.
ÉCROUISSEMENT [é-krou-ïs'-man ; en i'er.y,-i-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écrouir, § 145. || 1690. furet. Admis
acad. 1762.]
Il (Technol.) Action d'écrouir.
ÉCROULEMENT [é-kroul-man ; en vers, -krou-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écrouler, § 145. || 1611. Escroulement,
cotgr.]
Il Le fait de s'écrouler. L'— d'un mur, d'un édifice, i Fig.
L' — de sa fortune, de ses espérances.
ÉCROULER (S') [é-krou-lé] v. pron.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et crouler,
§§ 192 et 196. Il xiil" s. Dn grant vent qui escroUa une maison,
Co7nment. sur les Ps. dans godef. escroUer.]
Il (En parlant d'une construction.) Tomber soudaine-
ment en débris de toute sa masse. {Cf. crouler.) La tour
53
ÉCROUTAGE
834 —
ÉCUELLE
s'écroula avec fracas. || Fig. Sa fortune s'est écroulée. Les em-
pires écroulés, dont il ne reste rien debout.
"ÉCROUTAGE [é-krou-tàj'] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de écrouler, § 78. || 1755. Écrotage, encycl.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on écroûte. || Cou-
che de terre enlevée en écroulant.
* ÉCROÛTEMENT [é-krout'-man ; en vers, -krou-te-. ..]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écroûter, § 145. || 1611. Escroustement,
COTGR.]
|[ (Technol.) Action d'écroûter.
ÉCROÛTER [é-krou-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et croûte,
§§ 194 et 196. Il xii*= s. De l'un le crouste un poi souzlieve Et
tant l'escrouste et tant le chieve, gaut. d'arras, Éracle,
4424.]
Il 1" Dégarnir de sa croûte. — un morceau de pain.
Il 2° P. anal. (Technol.) Soumettre (une friche) à un
labour léger qui en détache la superficie en tranches
plates. Il Enlever la superficie de la terre d'un ouvroir de
saline.
ÉCRU, UE [é-kru] adj.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et cru, §§ 193
et 196. Il xm^ s. Fil escru, E, boileau, Livre des mest. I,
XXXIX, 2.]
Il (Technol.) Qui est encore en son état primitif, tel que
la nature l'a produit. Soie écrue, fil —, qui n'ont point été
soumis à l'eau bouillante. Toile écrue, qui n'a pas été blan-
chie. Tissus écrus, et, substantivt, Des écrus de la Chine.
Il P. ext. Fer —, mal corroyé et qui conserve encore de
la crasse, des impuretés premières.
"ÉCRUE [é-kru] s. f.
[ÉTYM. Pourescreùe, subst. particip. de l'anc. verbe
escroistre, croître, accroître, § 45. || 1291. Escreues de l'eve
de Loire, dans godef. escreue.]
Il Anciennt. Accroissement. Spécialt. Accrue de bois.
*ECTOZOAIRE [ek'-tô-zô-èr] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec èxtôç, en dehors, Çwov,
animal, et le suffixe aire, § 284. || Néolog.]
Il (Hist. nat.) Insecte parasite vivant à la surface exté-
rieure du corps de l'homme, des animaux. [Cf. entozoaire.)
EGTROPION [êk'-trô-pyon ; en vers, -pi-on] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec èxTpoTrtov, m. s. \\ xvi« s.
paré, XV, 5.]
Il (Médee.) Retroussement de la paupière qui l'empêche
de recouvrir le globe de l'œil, [Syn. éraillement.)
•ECTROTIQUE [ek'-trô-lïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec ÈxxpwT'.xôî , m. s. \\ 1792.
ENCYCL. MÉTH.]
Il (Médec.) Qui produit l'avortement. Médicament — , et,
substantivt, Dn — . Méthode — , méthode de cautérisation
pour faire avorter les pustules varioliques, le zona, l'éry-
sipèle.
ECTYPE [ek'-tïp'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec è'xTUTtov, m. s. Le genre fém.
est peut-être dû à une forme secondaire èy,zvi:r\, que
donnent quelques dictionnaires. || 1690. furet. Admis
ACAD. 1762.]
Il Vieilli. (Technol.) Empreinte d'une médaille, d'un
cachet, estampage (d'une inscription).
ECU [é-ku] s. m.
[ÉTYM. Du lat. scûtum, bouclier, devenu escu, §§ 420 et
291, écu, § 422.]
I. Il 1° Bouclier quadrangulaire ou triangulaire que
portaient au moyen âge les hommes d'armes. Un mélange
confus De corps, d'arcs, de traits et d'écus, rotrou, Dom Ber-
nard, II, 3.
Il 2" P. ext. (Blason.) Champ en forme d'écu où sont
représentées les pièces des armoiries. — parti, coupé,
tranché, écartelé. P. ext. Armoiries. L'— de France.
Il 3° P. anal. | 1. — de Sobieski, petite constellation de
l'hémisphère austral. | 2. Pièce du dos de certains insec-
tes. [V. écusson.)
n. P. ext. Il l» Ancienne monnaie (d'or et d'argent),
portant sur une de ses faces l'écu de France. — sol, la
plus ancienne monnaie d'or appelée écu. — à la couronne,
— heaume, frappées sous Charles VI, et portant une cou-
ronne, un heaume. — d'or au soleil, frappé sous Louis XI
et Charles VIII. — au porc-épic, frappé sous Louis XII.
— à la salamandre, à la croisette, frappés sous François I'''". |
Double — d'or, frappé sous Henri II. Il y avait des demi-
écus en or. || — blanc, écu d'argent. — de trois livres, ou
petit — . Voilà trois écus blancs qui font neuf justement, la f.
Ragotin, v, 1. — de six livres, ou double — . Quart d'— ,
monnaie d'argent qui valait à l'origine quinze sols. Loc.
prov. Les vieux amis et les vieux écus sont les meilleurs, et,
dans le même sens. Vieux amis, vieux écus. Cela ne lui fait i
non plus de peur qu'un — à un avocat , il l'acceptera avec .
empressement. — changé, — mangé, une pièce d'argent |
changée pour de la monnaie est bientôt dépensée. L'arbre i -
aux quarante écus, arbre du Japon, de la famille des Coni- yi
fères (ainsi nommé parce que, dit-on, le premier qui entra [,:
en France au xvi" siècle coûta quarante écus). || De nos
jours. Trois francs. Cent écus, mille écus, trois cents, trois
mille francs. P. ext. On — de cinq francs, une pièce d'ar-
gent de cinq francs, et, absolt, Aller à la Banque pour chan-
ger des billets contre des écus. .
Il 2» P. ext. Absolt. Pièce d'or ou d'argent, et, p. um L
nouvelle ext. tout ce qui constitue une valeur, une for- ».
tune. Avoir des écus, être riche. Mettre — sur — , thésau-
riser. Il remue les écus à la pelle. C'est le père aux écus, un
riche avare. U n'a pas un — vaillant. Il est au bout de ses
écus, il n'a plus d'argent. | Ironiqt. En parlant d'un mé-
compte. Ah! voici le reste de notre — , de nos écus. Ah! ah!
voici justement le reste de notre — ; je ne vois que chagrin de
tous les côtés, mol. B. gent. v, 1.
Il 3° — de mer, congé que la douane délivre dans cer-
tains ports du nord de l'Europe au capitaine d'un bâti-
ment de commerce qui a déchargé sa cargaison.
Il 4° Format de papier ainsi nommé parce qu'il portait
pour marque un écu dans le filigrane.
■"ÉCUAGE [é-ku-àj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écu, § 78. || 1215. Nul escuage ne aïe,
Cartul. de Pont-Audemer , dans godef. escuage.]
Il (Féodal.) Service militaire que l'écuyer devait à son
seigneur féodal. || Droit qu'il payait pour s'exempter de
ce service.
■"ÉCUANTEUR [é-ku-an-teur] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écu, §§ 146 et 110 : l'écuanteur de lu
roue reproduit la forme bombée de l'ancien bouclier, le
moyeu correspondant à l'ombilic. Qques patois disent
écuer, écuanter une roue, lui donner de l'écuanteur. || Néolog.]
Il (Technol.) Inclinaison des rais d'une roue sur le
moyeu.
ÉCUBIER [é-ku-byé] s. m.
[ÉTYM. Altération de l'espagn. escoben, m. s. mot d'ori-
gine inconnue, §13. || 1557. Escouve, dans JAL,GZo5.j. naut. \
1606. Équibien, NicoT. | 1678. Écubier, guillet, Dict. demar.]
Il (Marine.) Trou circulaire horizontal, percé à l'avant
d'un navire, à droite ou à gauche de l'étrave, pour laisser
passer le câble attaché à une ancre. _JK
ÉCUEIL [é-keuy'] s. m. ■!
[ÉTYM. Du lat. scÇpulum, m. s. devenu par altération \ -
*scôculum, d'où *escoclo, escueil, §§ 420, 320, 290, 390 et 391.
Il xivc s. A se tirer de cest escueil, dans godef. SuppL]
Il Rocher, banc de roches, de sable, de corail, à fleur
d'eau, contre lequel un navire peut se briser. Donner contre
un — , sur un — . Le navire se brisa contre un — . Une mer
pleine d'écueils. Relever un — , prendre note d'un écueil qui
n'est pas indiqué sur les cartes marines. || Fig. Obstacle
que l'homme rencontre dans la vie et qui est un danger
pour sa raison, son honneur, sa vertu, sa prospérité, etc.
Combien à cet — se sont déjà brisés, CORN. Cinna, i, 2. Toi
donc qui... Des écueils de la cour as sauvé ta vertu, boil. Sat. 5.
La foi qui paraît 1' — de la raison, mass. Vérité de la relig.
préamb.
ÉCUELLE [é-kuèl ; anciennt, -ku-èl] s. f.
[ÉTYM. Pour escuele, du lat. pop. *scûtella, m. s. devenu
escudele, escuele, §§ 420, 402, 366 et 291, écuele, § 422,
écuelle, § 502. Le lat. pop. '*scùtella est une altération du
lat. class. scûtella, m. s. altération due probablement à
l'influence de scûtum, écu. || xi" s. L'escuele d'argent, Voy.
de Charl. à Jérus. dans delb. Rec]
Il 1° Vase creux de bois, de terre ou de métal, etc., où
l'on sert du bouillon, du potage, pour le manger. Verser , _^ ^
de la soupe dans une — . Les bourgeois de Loches lui envoyaient
à dîner et à souper dans une petite — qui faisait le tour de la
ville, ST-siM. i, 333. | Spécialt. Vase de bois où l'on met
la pâtée des chiens. || P. ext. \ 1. L'écuelle avec ce qu'elle
contient. Un satyre et ses enfants Allaient manger leur potage
ECUELLEE
83c
irendre r — aux dents, la f. Vab. v, 7. Archer de 1' — ,
ier chargé autrefois d'arrêter les mendiants (ordi-
•ement porteurs d'une écuelle) pour les mener à l'hô-
1. J'ai été six ans archer de 1' — , palaprat, Fille de bon
s, III, 7. I 2. Le contenu de l'ëcuelle. [Sijn. éouellée.)
5ger une — de soupe. || Loc. "prov. Farnil. Ils mangent à la
„ae —, et, ftg. ils ont des intérêts communs. Qui s'attend
— d'autruidîne souvent par cœur, et, /?//. qui compte sur
rui est souvent déçu. Vieilli. Mettre tout par écuelles,
— , dépenser largement. Je n'ai que faire d'un gendre qui
e être en droit de mettre tout par écuelles dans ma petite
son, DELOSME, Cause des femmes, se. G (1687). On mettait
À. par — au logis, gherardi, Th. ital. m, 437.
1 2" P. anal. \ 1. Plante de marécage dont les feuilles
anent godet. | 2. Plaque de fer creuse dite aussi saucier,
^ laquelle tourne le pivot d'un cabestan. | 3. Sorte de
aile creusée dans la pierre pour tailler les voussoirs
ne voûte sphérique. ] 4. Disque que forme chez cer-
is poissons la jonction des deux nageoires ventrales.
Intervalle qui sépare les fdets d'un pas de vis.
SCUELIiÉE [é-kuc-lé, anciennt, -ku-è-lé] s. f.
ÊTYM. Dérivé récent de écuelle, §§ 65 et 119. {Cf. écu-
) Il xiii^ s. Une escuelee de fèves, dans godef. Suppl.]
Contenu d'une écuelle. Une — de soupe.
•CUISSER [é-kui-sé] v. tr.
ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et cuisse,
94 et 196. Le sens 2°, qui ne parait qu'au xvic s. (F.
)EF. Suppl.), est peut-être dû à une confusion avec
sser 1. Il xiw s. V. à l'article, acad. admet le mot en
i2, mais ne donne que le sens 2°.]
1° Vieilli. Estropier en rompant la cuisse. Si ma bête
laule ou s'écuisse, Ass. de Je'rus. i, 614.
2° (Technol.) — un arbre, le faire éclater du pied.
■donnance veut qu'on abatte les arbres à coups de cognée à
I de terre sans les — ni éclater, furet. Dict.
. *ÉCULER [é-ku-lé] v. tr.
ÉTYM. Pour écueler (F. § 358 et cf. éculon), dérivé de
elle, §§ 65 et 154. || xia^ s. Porree Molt laidement esoue-
Gaydon, 9216.]
Proprt. Servir dans les écuelles. || P. ext. (Technol.)
rser (la cire fondue) dans les moules pour la former
petits pains.
ÉCULER [é-ku-lé] v. tr.
ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et cul,
L94 et 196. [Cf. acculer.) || 1564. Esculer une aguille, un
lier, j. THIERRY, Dict. franç.-lat.]
Déformer (une chaussure), en affaissant le quartier
derrière. — ses souliers en marchant. Des bottes éculées.
chaussures trop courtes s'éculent.
ÉCULON [é-ku-lon] s. m.
ÉTYM. Pour écuelon [V. § 358 et cf. éculer 1), dérivé de
lelle, §§ 65 et 104. || 1752. trév.]
(Technol.) Vase de cuivre, de fer-blanc, qui sert, dans
Iblanchissage de la cire, à la porter dans les moules.
'ÉCUMAGE [é-ku-màj'] s. m.
KTYM. Dérivé de écumer, § 78. || Ne'olog.]
I (Technol.) Action d'écumer.
lÉCUMANT, ANTE [é-ku-man, -mânt'] adj.
ÉTYM. Adj. particip. de écumer, § 47. || 1480. Iresfuriales
escumantes, Baratre infernal, dans delb. Rec. Admis
\D. 1835.]
I Qui jette de l'écume. Les flots écumants.
ÉCUME [é-kum'] 5. f.
ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. scûm (allem.
!)d. schaum), m. s. devenu escume, écume, §§ 6, 498 et
• \ Il xii^ s. De sa boche chiet une escume, Éne'as, 2580.]
; 1° Mousse qui se forme à la surface d'un liquide
l'on agite, qu'on chauffe, ou qui fermente. L'— d'un pot
t|. bout. L' — de la bière, l' — de la mer. La rive au loin gémit,
llnchissante d'— , RAC. Iph. v, 6. || P. ext. — de mer. | 1.
'. 'lange de plantes marines et de polypiers que les va-
;i s jettent sur le rivage et qu'on emploie comme en-
: lis. 1 2. ytôîwit'^. Variété de magnésite blanche et légère.
i. /'. anal. Sorte de faïence imitant cette magnésite,
n fait les pipes dites pipes d'— . || Fig. Amas de gens
ment la partie la plus vile d'une classe, d'une cor-
.,.,.on, etc. L' — du peuple, de la société.
I 2° P. ext. Bave mousseuse qui vient à la gueule de
rtains animaux quand ils sont échauffés ou irrités. L' —
n chien, d'un cheval. Ils rougissent le mors d'une sanglante
ECURER
—, RAC. Phèd. V, 6. Il P. ext. \ 1. Bave mousseuse qui
vient aux lèvres d'un homme irrité ou en proie à des con-
vulsions épileptiques. | 2. Sueur qui s'amasse sur le corps
d'un cheval. || P. ajial. — de terre, — printanière, dite aussi
crachat de coucou, crachat de grenouille, inalicre mousseuse
qu'on voit au printemps sur les herbes des prairies et
qui est due aux larves du cercope.
Il 3° P. anal. Scories, impuretés qui flottent à la sur-
face des métaux en fusion. || Spécialt. Nom donné au
mâchefer dans les ouvrages de rocailles. — de terre, subs-
tance calcaire, d'un blanc jaunâtre ou verdâtre, lamel-
laire et nacrée. — de fer, fer écailleux. — de manganèse,
variété de manganèse terreux.
ÉCUMÉNICITÉ, ÉCUMÉNIQUE, ÉCUMÉNIQUE-
MENT. V. œcuménicité, œcuménique, œcuméniquement.
ÉCUMER [é-ku-mé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Dérivé de écume, § 154. || xiic s. Alsi escume come
beste eschalfee, Couronn. de Louis, 1073.]
I. V. tr. Débarrasser de l'écume. — la soupe. — des con-
fitures. — un pot, une marmite. Fig. Farnil. — la marmite
de qqn, être son parasite. || Fig. — votre cœur comme j'écu-
mais votre chambre des fâcheux dont je la voyais remplie, SÉV.
150. — les mers, les côtes, y e.xercer la piraterie. — les
grands chemins, y exercer le brigandage. — des dîners, des
nouvelles. — çà et là des éous. J'écumai quelque chose de ces
détails, ST-siM. ix, 264. Boulainvilliers y vint voir des gens
de sa connaissance, et je crois — les nouvelles, ST-SiM. xi,
153. I Un faucon qui écume le gibier, qui passe sur le gibier
sans s'y arrêter.
II. V. intr. Se couvrir d'écume. La mer écume. Un chien
écumant de rage. Le quadrupède écume, et son œil étincelle,
L.\ F. Fab. II, 9. Il Fig. Un homme qui écume de rage.
*ÉCUMERESSE [é-kûm'-res' ; en vers, -ku-me-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écumeur, §§ 65, 112 et 129. || 1755. en-
CYCL.]
Il (Technol.) Écumoire de raffineur de sucre.
*ÉCUMETTE [é-ku-mêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écumer, § 133. || 1586. Une esoumette a
escumer le poisson, dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Écumoire du fabricant de pipes.^
ÉCUMEUR, "ÉCUMEUSE [é-ku-meur, -meuz'] 5. jn.
et/-.
[ÉTYM. Dérivé de écumer, § 112. {Cf. écumeresse.) ||
xvc s. Larrons escumeurs. Trahis, de France, dans godef.
Suppl.]
Il l" Celui, celle qui écume (les pots). Fig. Farnil. On
— de marmites, de tables, un parasite.
Il 2» S. m. Pirate qui écume les mers. Un — de mers. ||
Fig. Plagiaire qui pille les ouvrages des autres. Un fripon
de libraire. Des beaux esprits — mercenaire, volt. Temple
du goût.
ÉCUMEUX, EUSE [é-ku-meu, -meuz'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de écume, § 116. || xiv^ s. Ensement cum
lie u niule escumeuse, Tiriité de médec. p. 5, Boucherie.]
Il Couvert d'écume. La mer écumeuse. Une bouche écu-
meuse.
ÉCUMOIRE [é-ku-mwàr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de écumer, § 113. || 1333. Un esoumoir, dans
DELB. Rec. I xyo s. Deux escumoeres, dans godef. Suppl.]
Il Grande cuillère plate percée de trous, pour écumer
le pot. Farnil. n a la figure comme une —, percée de trous
de la petite vérole. || P. anal. \ 1. Grande cuillère avec
laquelle le fondeur enlève les scories à la surface du mé-
tal en fusion. | 2. Plaque de métal percée de trous for-
mant filière pour égaliser et polir le fd de caret après qu'il
a été fdé.
'*ÉCURAGE[é-ku-ràj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écurer, § 78. || 1611. Escurage, COTGR.]
Il Action d'écurer. — d'un puits. || Spécialt. Nettoyage
de la tôle destinée à la fabrication du fer-blanc.
"^ÉCUREMENT [é-kur-man; en vers, -ku-re-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écurer, § 145. || xiiie s. Escouerement
des fossés, dans godef. Suppl.]
Il Dialect. Action d'écurer. P. ext. Sillon d'— , et, el-
llpf^ _^ sillon tracé à travers un champ ensemencé pour
faciliter l'écoulement des eaux.
ÉCURER [é-ku-ré] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et curer, §§ 192
et 196. Il xiic s. Quant fu lavés, si l'escurerent, Thèbes, dans
DELB. Rec]
ÉCURETTE
836 —
ÉDENTER
II Curer entièrement. — un puits. Il écure ses dents et
continue à manger, la br. 11. — les cardes ou chardons, les
débarrasser de la bourre dont ils se sont remplis en pa-
rant les draps. Fig. Trivial. — son chaudron, aller à con-
fesse.
"ÉCURETTE [é-ku-ref] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de éourer, § 133. || xiiio-xive s. Escuretes
et furgoeres, Dit du metxier, dans godef. escurete.]
Ij (Technol.) Outil pour écurer les chardons. || Grattoir
à l'usage du luthier.
ÉCUREUIL [é-ku-réiiy'] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. *scûriôlum, diminutif de *scijrius
(class. sciurus, grec axtoupoç), m. s. devenu esouiruel,
g§ 420, 356, 289, 320 et 291, écuiruel, §422, puis, par con-
fusion de suffixe ou par métathèse, écureuil, §§ 62 et 360.
La forme dialectale écurieu, fréquente en anc. franc, et
jusqu'au commencement du xvii" s., est qqf employée
dans la langue du blason. || xii<= s. Ou escuriaus ou cisemus
Ou beste ausi petite ou plus, chrétien de troyes, Chevalier
au lion, 1115.]
Il Petit animal de la famille des Rongeurs, svelte, gra-
cieux, à queue touffue qui se relève en panache. L' — est
un joli petit animal qui n'est qu'à demi sauvage et qui, par sa
gentillesse, par sa docilité, par l'innocence de ses mœurs, mé-
riterait d'être épargné, buff. Écureuil. En parlant d'un en-
fant, d'un jeune homme très vif, Il est vif comme un — .Tour-
ner comme un — (en cage). |j Fig. Famil. Mettre les écureuils
à pied, couper les arbres.
ÉCUREUR, EUSE [é-ku-réur, -reuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de écurer, § 112. || xiii" s. Qui des obscurs
est escurieres, ruteb. p. 131, Kressner.]
Il Celui, celle qui écure (la vaisselle), les cardes ou char-
dons, etc.
ÉCURIE [é-ku-ri] s. f.
[ÉTYM. Pour écuierie, § 358, dérivé de écuyer, §§ 65 et
68. Il xiii" s. lUueques ont trové toute l'escuerie, Enf. Godef.
dans godef. escuierie.]
Il lo Vieilli. Ponctions, titre d'écuyer. Je le suis donc
grâces à 1' — , la f. Êpit. 6. || P. ext. L'ensemble des
écuyers, pages, etc., qui forment la maison d'un roi, d'un
seigneur. || P. ext. Lieu destiné à loger les écuyers, pa-
ges, etc., ainsi que leurs chevaux et ceux du roi, d'un
seigneur.
Il 2° De nos jours. Lieu destiné à loger des chevaux,
des mulets. {Cf. étable.) C'est un cheval à 1' — , c'est une
chose qui nécessite des dépenses continuelles. Un homme
qui senti' — , grossier de manières, de langage. Cette cham-
bre est une — , elle est sale. Les écuries d'Augias, si sales
que l'on compte parmi les travaux d'Hercule de les avoir
nettoyées. Ce sont les écuries d'Augias, en parlant d'un lieu
très sale. Fermer 1' — quand les chevaux sont dehors, pren-
dre des précautions quand il n'est plus temps.
Il 3" Réunion des chevaux qui sont dans l'écurie de
qqn et de ceux qui y sont employés. Les écuries du roi.
M. le Grand produisait ses provisions de grand écuyer, qui lui
donnaient égale et entière autorité sur la grande et la petite
—, st-sim. XII, 295. Il Spe'cialt. L'ensemble des chevaux
qu'un propriétaire élève pour les faire courir. Les couleurs
d'une —, couleurs adoptées pour les toques et vestes de
ses jockeys.
* ÉCURIEU [é-ku-ryeû]. F. écureuU.
ÉCUSSON [é-ku-son] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écu, §§ 63 et 104. || 1302. Florons et es-
cuçons, dans delb. Rec]
I. Petit écu figuré comme pièce dans Vécu des armoi-
ries. I P. ext. Écu d'armoiries. L' — de France.
II. P. anal. Écu, tablette, cartouche, etc., contenant
des pièces héraldiques, des figures, des inscriptions, etc.
Il Ornement placé à la partie inférieure de l'arcasse d'un
navire. || Plaque, tablette de métal, portant inscription,
qu'un marchand, un industriel appose comme enseigne.
Il Fig. (Technol.) | 1. Morceau d'écorce portant un bou-
ton, qu'on détache à l'époque de la sève pour l'insérer
entre le bois et l'écorce d'un autre pied. Greffe en — . | 2.
Petite plaque qu'on met sur une serrure pour couvrir
l'ouverture oii passe le bout de la clef. | 3. Partie du corps
de la vache, vers les mamelles, dont on considère la forme
comnie un indice de la fécondité de la vache à produire
du lait. I 4. Partie postérieure du corselet chez la plupart
des insectes à élytres. (F. écu.) Plaque calcaire que pré-
sente la peau de certains poissons. Lame cornée du pied
d'un oiseau. | 5. Sachet piqué contenant des poudres cor-
diales, qu'on appliquait jadis comme remède surlarégion
du cœur, de l'estomac.
*ÉCUSSONNABLE [é-ku-sô-nabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de écussonner, § 93. || xvi« s. Arbres es-
cussonnables, o. de serres, vi, 23.]
Il (Technol.) Qui peut être écussonné.
ÉCUSSONNER [é-ku-sô-né] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de écusson, § 154. || xvi^ s. Aussi escus-
sonne on les jeûnes arbres au tronc, 0. de serres, vi, 23.)
Il (Technol.) Greffer en écusson.
ÉCUSSONNOIR [é-ku-sô-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de écussonner, § 113. || 1732. trév. Adni;
ACAD. 1798.]
Il (Technol.) Petit couteau pour écussonner.
ÉCUYER [é-kui-yé] s. m.
[ÉTYM. Du lat. soûtarium, proprt, « celui qui porte 1
bouclier », devenu escudier, escuier, escuyer, g§ 420, 40;
295 et 291, écuyer, § 422.]
I. Il 1° Au moyen âge, personnage attaché à un che-
valier, pour porter son écu et le servir. Le titre d'— re
présentait le degré inférieur de l'ordre de la chevalerie. Un che-
valier accompagné de son — .
Il 2° P. ext. — tranchant, officier qui coupait les vian
des. Grand — tranchant, officier de table servant dans 1»
grandes cérémonies. || P. ext. — de bouche, officier qi;
range les plats sur la table de l'office avant de les servii
au prince. — de cuisine, premier officier de la cuisine du
prince. P. ext. — de bouche, de cuisine, le maître d'hôtel
d'une grande maison.
Il 3" P. ext. Titre inférieur à celui de chevalier, donn>
aux gentilshommes des derniers rangs de la noblesse, à
certains fonctionnaires du roi, etc. On vous contesterait après
cela (après votre pendaison) le titre d'— , mol. Pourc. ni, 2.
Il 4» Officier chargé d'administrer les écuries royale-
Le grand —, et, absolt, M. le grand, intendant général c^i
écuries, — de main, celui qui aide le prince, une dame/
la cour, à monter à cheval, en voiture. || P. ext. —, écuyi
celui, celle qui sait monter à cheval. Elle est bonne écuyi
Loc. adverb. A l'écuyère, à la façon d'un écuyer. Boti
l'écuyère, grandes bottes dont la partie antérieure dépasse
le genou, qui servent à monter à cheval. || Spe'cialt. \ 1.
Celui qui enseigne à monter à cheval et dresse les che-
vaux au manège. | 2. Celui, celle qui, dans un cirque,
fait des exercices équestres. Une troupe d'écuyers, d'écuy
Une écuyère de l'Hippodrome.
II. P. anal. (Technol.) | 1. Jeune cerf qui en suit
vieux. I 2. Piquet mis à un arbre pour le conduire dans
sa crue. | 3. Faux bourgeon qui croit au pied d'un cep
de vigne. L'— seul a donné cette année. | 4. Perche de bois
fixée le long du mur d'un escalier et formant rampe.
ÉCUYÈRE [é-kui-yèr] s. f. V. écuyer.
ECZÉMA [êk'-zé-mà] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. médical eczéma, m. s. (F. Ja-
mes, Dict. de mëdec. 1747), grec è'xÇefia, ébuUition. || Ad-
mis ACAD. 1878.]
Il (Médec.) Maladie de la peau caractérisée par l'érup^
tion de petites vésicules suivies d'excoriations supem
cielles.
* ECZÉMATEUX, EUSE [ek'-zé-mà-teli, -teuz'] odj.
[ÉTYM. Dérivé de eczéma, §251. || Néolog.]
Il (Médec.) Qui appartient à l'eczéma. Affections eczéma-
teuses.
ÉDEN [é-dèn'] s. m.
[ÉTYM. Mot hébreu signifiant proprt «jardin », § 21. |
Admis ACAD. 1762.]
Il Dans l'Écriture, le paradis terrestre. I| Fig. Lieul4e
délices. Cette retraite est un véritable Éden.
ÉDENTÉS [é-dan-té] s. m. pi.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. e, indiquant prii
vation, et dent, § 275. || 1797. cuvier, Tabl. éLément. de
l'hist. nat. p. 142. Admis acad. 1878.]
Il (Hist. nat.) Huitième et dernier ordre des mamnii'
fères, à ongles puissants pour fouir la terre, à museao
long et pointu, et dont quelques espèces sont dépourvues
de dents. || P. anal. Ordre de crustacés qui n'ont pas de
mandibules proprement dites.
ÉDENTER [é-dan-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et dent,'
H
EDICTER - 837
Il xiiii= s. Esdenter, Truberi, dans godef.
EDOSSER
lOi et 196
i 'river de ses dents. Une vieille édentée. Notre parent a
ur qu'étant édenté il ne puisse plus mâcher, sorel, Francion,
M^. —qqn, lui arracher les dents. Il Dégarnir (un peigne,
!(■ scie) de ses dents. — un peigne. Une scie qui s'édente.
ÉDIGTER [é-dïk'-té] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. edictum, édit, § 266. || 1399. Que
soit édité et publié que..., Ordonn. viii, 338.]
Il ]-]Laljlir par un édit, par une loi. — des peines sévères.
* ÉDICULE [é-di-kul] s. m.
'':tym. Emprunté du lat. œdicula, m. s. Le changement
' ;4onre (le mot lat. est fém.) paraît dû à l'influence de
iiice, mot qui paraît aussi avoir contribué à produire le
ii< 3". Il Néolog.]
1'^ Chez les anciens, construction en forme de petit
;ii|)Ie.
2" Dans l'architecture chrétienne, église en minia-
ic. servant de tabernacle, de reliquaire, etc.
3» Nn'olor/. Petit édifice, kiosque, etc.
ÉDlFIANi", ANTE [é-di-fyan, -fyânt'; en vej^s, -fi-...]
'/■
,i; lYM. Adj. particip. de édifier, § 47. || xii^ s. Parole vive
edifianz, Serm. de St Bern. p. 35.]
|j Oui édifie, porte à la vertu, à la piété. Les lettres édi-
intes des missionnaires. Une conduite, une vie édifiante. Spec-
icle peu — .
ÉDIFICATEUR [é-di-fi-kà-te"Ur] s. m.
[ktym. Emprunté du lat. aedificator, m. s. On trouve
jquemment édifieur en anc. franc, jj xv"* s. Le filz de
ixes, edificateur de Ausone, fossetier, dans godef. Suppl.
dmis ACAD. 1762.]
Il Rare. Celui qui fait construire. Nous autres beaux es-
its nous ne sommes pas grands édificateurs, voit. Lett. 125,
^Costa7\
I ÉDIFICATION [é-di-fi-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ktym. Emprunté du lat. aedificatio, m. s. jj xii^-xiiie s.
iîications, Dial. Grégoire, p. 7.]
I. Action d'édifier, de construire un édifice. Salomon,
r les ordres de Dieu, entreprit 1' — du Temple.
(II. Action d'édifier qqn.
II 1" Action d'inspirer, parla parole, l'exemple, dessen-
iicnts de vertu, de piété. Contribuer à r — du procliain. Une
|e pleine d' — .
!|| 2° Action de mettre à même de se prononcer en
)nnaissance de cause sur une personne, une chose. Pour
itre — , sachez ceci.
ÉDIFICE [é-di-fïs'] s. m.
[étym. Emprunté du lat. aedifioium, m. s. jj xii^ s. Edifice,
saut. d'Oxf. Lxxvii, 75.]
Bâtiment monumental. {Syn. monument.) Comme si,
ms le fond de ce vaste — , Dieu cachait un vengeur armé pour
m supplice, Rac. Ath. i, 1. Les édifices publics. Élever un — .
P. anal. Et qu'une main savante, avec tant d'artifice, Bâtit
3 ses cheveux le galant — , boil. Sat. 10. || Fig. Vaste en-
;mble. Lui seul... De la religion soutient tout 1' — , rac. Esth.
roi. L' — de la société féodale.
ÉDIFIER [é-di-fyé; en vers , -fi-é] v. tr.
[étym. Emprunté du lat. aedificare, m. s. devenu édifier
:)us l'inHuence des mots de formation populaire, § 503.
xn" s. Parmanable miséricorde serad edifiede, Psaut. de
ambridge, lxxxvhi, 2.]
I. Élever (un édifice). Le temple que Salomon édifia à Jéru-
Uem. Il Fig. Composer un vaste ensemble. La doctrine
l'il avait édifiée s'écroule par la base.
H. Fig. Il 1" Vieilli. (Signification empruntée au latin
es Pères de l'Église.) Afl'ermir dans la piété. Comme si
^pendant ils n'édifiaient point les consciences de leurs pro-
lains au mal, calv. Instit. chr. 111, xix, 18. | Il revint très
iifié du sermon. Une lecture qui édifie. Il édifiait tout le monde
ir son exemple. Cette union si douce et presque fraternelle
iifiait tous les voisins, L.\ F. Fab. xii, 8. La conduite qu'il a
inue dans cette affaire m'édifie. Oui, je sors de chez vous fort
al édifiée, mol. Tart. i, 1.
Il 2" P. ext. Instruire pleinement sur une personne,
ne cliose. Je veux vous — là-dessus. Je suis assez édifié sur
ette affaire.
ÉDILE [é-dil] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aedilis, m. s. \\ xiiio s. César fu
diles, Faits des Rom. dans Romania, 1885, p. 7.]
Il (Antiq. rom.) Magistrat qui avait l'inspection des édi-
fices, des jeux, et le soin de l'approvisionnement de la
ville. Le peuple a été frappé de la magnificence d'un citoyen :
cela suffit pour qu'il puisse choisir un — , mo.ntksq. Espr.
des lois, II, 2. Les édiles patriciens s'appelaient aussi édiles
curules, parce qu'ils avaient la chaise curule. || P. a?ial. Chez
les modernes, magistrat municipal. Les édiles de la ville
de Paris.
■'ÉDILITAIRE [é-di-li-tèr] adj.
[ÉTYM. Dérivé de édUité, § 248. || Néolog.]
Il Relatif à l'édilité. Travaux édilitaires.
ÉDILITÉ [é-di-li-té| s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. œdilitas, m. s. \\ xivo s. Saleglere
edilité, dans godef. Suppl.]
Il Dans l'ancienne Rome, magistrature des édiles, exer-
cice de cette magistrature. || P. anal. Chez les modernes,
magistrature municipale. L'— parisienne.
ÉDIT [é-di; r^ se lie au plur.] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. edictum, m. s. devenu édlct,
puis écrit et prononcé édit, sous l'influence des mots de
formation populaire, § 503. || xiixe s. Texte dans godef.
Suppl.]
Il 1° Dans l'ancienne Rome, ordonnance rendue par
un magistrat, édile, préteur, consul, etc., ou par l'empe-
reur. Spécialt. Déclaration par laquelle le préteur, en
entrant en charge, faisait connaître les principes qui de-
vaient régler sa conduite juridique. — perpétuel, compi-
lation, faite d'après les ordres de l'empereur Adrien, de
ces déclarations de principes renouvelées et complétées
chaque année.
Il 2° Ordonnance législative des anciens rois de France.
L' — de Nantes , promulgué par Henri IV en faveur des protes-
tants, fut révoqué par Louis XIV. Chambre de 1'—, instituée
par l'édit de Nantes. Les édits contre le duel. On m'a dit
Que contre les clinquants le roi fait un —, Régnier, Sat. 8.
Il 3» Dans un sens général, ordonnance rendue par un
souverain. Et le roi trop crédule a signé cet —, rac. Esth.
1,3.
ÉDITER [é-di-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. editus, part, de edere, publier,
§266. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il 1° Publier (le texte d'un auteur). Les classiques fran-
çais édités par Didot.
Il 2° P. ext. Publier et mettre en vente (un livre, des
estampes, de la musique, etc.). P. anal. — les œuvres d'un
sculpteur, les reproduire en plâtre, bronze, marbre, etc.,
le plus souvent en réduction, pour les répandre dans le
public.
ÉDITEUR, * ÉDITRICE [é-di-tèur, -tris'] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. éditer, celui qui publie. || 1732.
Éditeur, trév. Admis acad. 1740.]
Il Celui, celle qui édite. Wolf, le savant — d'Homère. Pré-
face de r— . Il — responsable, celui qui fait paraître sous
sa responsabilité une revue, un journal contenant des
articles de divers auteurs. | Fig. Famil. Le mari est 1' —
responsable des sottises de sa femme. || P. ext. Libraire, mar-
chand de musique, d'estampes, etc., qui publie et met
en vente les ouvrages d'un écrivain, d'un artiste.
ÉDITION [é-di-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[étym. Emprunté du lat. editio, action de publier. ||
xiii<= s. Translaté de l'edicion Theodoce, guiart des moulins,
Bible hist. dans godef. Suppl.]
Il 1" Impression et publication d'un ouvrage. Ce livre
n'a eu qu'une — , en est à sa cinquième — . — variorum. La
dernière —, publiée le plus récemment, j P. plaisant. Fig.
Je les trouve tout à fait piquants, vos charmes, quoiqu'ils ne
soient pas de la dernière —, destougiies. Triple mariage,
se. 14. — princeps, la première édition d'un auteur. Une
bonne — . Une — de luxe. Cette — foiu-mille de fautes.
Il 2° P. ext. L'ensemble des exemplaires d'un ouvrage
publié. L' — a été saisie et détruite. Il a dans sa bibliothèque
un exemplaire de 1' — princeps de Montaigne, et, ellipt, Une
— princeps de Montaigne.
*ÉDOSSER [é-dô-sé] v. tr.
[étym. Composé avec la particule é (lat. ex) et dos, §§194
et 196. Il 1761. Édosser ou dossoyer, delalande, Parche-
min, p. 18.]
Il (Technol.)ll l°(Agricult.)— un terrain, enlever la cou-
che superficielle avec les racines qui s'y trouvent, pour
les porter sur un autre terrain qu'on veut améliorer.
ÉDREDON
— 838 —
EFFARER
Il 2° (Tannerie.) — les peaux, exprimer du côté de la
chair l'eau qu'elles contiennent. {Syn. dossoyer.)
ÉDREDON [c-dre-don] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du suédois eiderdun, m. s. (de eider,
eider, et dun, duvet), § 9. On trouve au xvni« s. éderdon à
côté de édredon. jj 1700. Le fin duvet qu'on nomme édredon,
LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec. Admis acad.
1740.]
Il Duvet que fournit l'eider. Un couvre-pied d'— . P. ext.
Couvre-pied fait avec ce duvet.
ÉDUCABLE [é-du-kabl'J adj.
[ÉTYM. Dérivé de éduquer, § 242. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Apte à recevoir l'éducation.
"ÉDUCATEUR, TRICE [é-du-kà-téur,-trîs'] s. m. eif.
[ÉTYM. Emprunté du lat. eduoator, trix, m. s. jj 1527. Mes
aultres éducateurs et enseigneurs, F. dassy, Peregrin, dans
DELB. Rec]
Il Celui, celle qui donne l'éducation. Les éducateurs de
princes, Bossuet, Fénelon, Fleury. Adjectivt. Les méthodes
éducatrices.
ÉDUCATION [é-du-kà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. educatio, m. s. \\ 1527. Par édu-
cation ou par discipline, F. DASSY, Peregrin, dans delb.
Rec]
!• Il 1° Action de former un enfant, un jeune homme,
en développant et en dirigeant ses facultés physiques,
morales et intellectuelles; résultat de cette action. —
physique, morale. — religieuse. Une bonne, une mauvaise — .
Se consacrer à 1' — de la jeunesse. Les talents que 1' — n'a
point affaiblis (chez les femmes), montesq. Lett. pers. 38.
La première — , celle qu'on donne à la première enfance.
Maison d'— , oii l'on prend des enfants pour leur donner
l'éducation et l'instruction. — professionnelle, qui forme
à un art, une profession spéciale. Un traité d' — . | P. ext.
Faire 1'— du public, le former à l'intelligence de certaines
œuvres. || Spëcialt. Action de former qqn aux bonnes
manières, de lui donner des habitudes de politesse, de
bienséance, etc. Un homme qui manque d' — . Elle est sans — .
Il 2" P. anal. Action de dresser des animaux à cer-
tains exercices, à certains travaux, en tirant parti de leurs
aptitudes. L' — d'un chien, d'un cheval.
II. Art, action d'élever, de multiplier, d'entretenir cer-
tains animaux pour la consommation, le travail, l'agré-
ment, etc. L' — des abeilles, des vers à soie. || P. anal. L' —
d'une plante.
ÉDULCORATION [é-dûl-kô-rà-syon ; en vers, -si-on]
s.r.
[ÉTYM. Dérivé de éduloorer, § 247. || 1701. furet. Admis
ACAD. 1762.]
Il (T. scientif.) Action d'édulcorer.
ÉDULCORER [é-dûl-ko-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. edulcorare, m. s. \\ 1690.
furet. Admis acad. 1762.]
Il (T. scientif.) Adoucir pour le goiit (un breuvage) en
y ajoutant du sucre, du miel, du sirop. — une tisane. ||
P. anal. (Chimie.) — des substances en poudre, les imbiber
d'eau pour les dépouiller des principes acides alcalins
qu'elles contiennent.
ÉDUQUER [é-du-ké] v. ir.
[ÉTYM. Tiré de éducation, § 37. Le lat. educare est qqf
rendu en anc. franc, par eduquer [Charte de 1383, dans
GODEF. SuppL). Il 1771. Éduquer... terme nouveau qu'on a
voulu mettre à la mode : c'est un vrai barbarisme de mots,
TRÉv. Admis acad. 1878.]
Il Pop. Former par l'éducation. Ungarçon bien, mal éduqué.
ÉFAUFILER [é-fô-fi-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et faufiler,
§§ 192 et 196. Il 1701. Effaufiler, furet. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Défaire la trame d'un tissu, en tirant des
fils. — un ruban. Du linge qui s'éfaufile facilement.
EFENDI et EFFENDI [é-fan-di] s. vu
[ÉTYM. Emprunté du turc efendi, tn. s. corruption du
grec moderne afthendi (aùOévrrj), maître, §§ 23 et 5. ||
Admis ACAD. 1762.]
Il Titre de dignité chez les Turcs. Reis — , ministre des
affaires étrangères.
EFFAÇABLE [é-fà-sàbl'] adJ.
[ÉTYM. Dérivé de effacer, § 93. || xV-xv!" s. Tonploy non
effassable, j. le maire, i, 31, Stecher.]
Il Qui peut être effacé.
"EFFAÇAGE [é-fà-saj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de effacer, § 78. || Néolog.]
Il Action d'effacer.
EFFACEMENT [é-fâs'-man; en vers, -fà-se-...] s. ?-
[ÉTYM. Dérivé de effacer, § 145,. || xui" s. U par efface
ment u par la niceté des escriviens, St Graal, dans delb. Rv
Admis acad. 1878.]
Il Le fait d'être effacé. L' — de l'écriture dans un vieux n;
nuscrit. L' — d'un trait de crayon au moyen de la mie de pai:
Il Fig. V — des offenses par le jeûne. L' — des caractères pro
près à une peuplade, leur affaiblissement.
EFFACER [é-fà-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et fac
§§ 194 et 196. Il xii» s. Seit esfaced li nums de lui, Psai
d'Oxf. cviii, 12.]
I. Faire disparaître.
Il 1» Faire disparaître ce qui est tracé. — un mot écr
à la craie sur un tableau. P. ext. Faire disparaître en b;i,
rant, en raturant. — un article d'un compte, un nom d'um
liste. Il Fig. — ce qu'on a écrit, et, absolt. Vingt fois sur l
métier remettez votre ouvrage... Ajoutez quelquefois et souve:
effacez, boil. Art p. 1. Une médaille dont l'empreinte e:
effacée, et, ellipt , Une médaille effacée. || P. anal. Fai:
disparaître la couleur. Un tableau dont les couleurs soi
effacées. Quelle étrange pâleur De son teint tout à coup effaci
la couleur! rac. Esth. u, 7. || Fig. Le temps a effacé sa beauté
n a effacé ses péchés avec ses larmes.
Il 2° Fig. Faire oublier. Disputez-vous la gloire A qui m'e
faoera plus tôt de sa mémoire? RAG. Rrit. i, 2. Le souvenir ci
ces événements est effacé. Dis-lui... Oue ses ressentiments doi
vent être effacés, rac. Andr. iv, 1.
II. Ne pas laisser paraître.
Il 1° Empêcher de paraître en attirant le regard pa
qqch de plus éclatant. Sa beauté effaçait celle de Calypso
FÉN. Te'l. 7. Dont la blancheur effaçait celle de la neige, in
ibid. 1. Les Mèdes... étaient effacés par la grandeur des rois i
Babylone, BOSS. Hist. univ. i, 7. La pompe la plus vaine Se
face au seul aspect de la grandeur romaine, coRN. Sertor. ;
2. S' — devant qqn, chercher à ne pas paraître. Fig. L'i:
térêt de l'individu s'efface devant l'intérêt de tous.
Il 2" — le corps, et, absolt, S'—. | 1. (Escrime.) Se ten
de côté, de manière à présenter le moins de surface po;
sible. I 2. (T. milit.) Rentrer dans l'alignement.
EFFAÇURE [é-fà-sùr] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de effacer, § 111. || 1238. Sans nule
ceure, dans godef. effaceure.]
Il Ce qu'on a effacé, ce qui est effacé.
"EFFANAGE [é-fà-nàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de effaner, § 78. [| 1791. encygl. mi
ef faner.]
Il (Agricult.) Action d'effaner.
EFFANER [é-fa-né] i'. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et iaa»{
§§ 194 et 196. Il 1732. trév. Admis acad. 1798.]
Il (Agricult.) Débarrasser (une plante) des fanes, fei^'
les superflues.
*EFFANEUR, EUSE [é-fa-neur, -neuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de effaner, § 112. || Néolog.]
Il (Agricult.) Celui, celle qui efîane. ,1,
•EFFANURE [é-fà-nûr] s. f. *'
[ÉTYM. Dérivé de effaner, § 111. || Néolog.]
Il (Agricult.) Ce qu'on a coupé en effanant. Des effann
res de maïs.
EFFAREMENT [é-fàr-man; en vers, -fa-re-...] Srjn
[ÉTYM. Dérivé de effarer, § 145. || 1803. Dans l'effarenjWi
d'une défaite, guibert, Œuvr. milit. m, 227. Admis acai
1878.J
Il Etat de celui qui est effaré.
EFFARER [é-fà-ré] v. tr.
[ÉTYM. Pour esfarer, doublet de effrayer (F. ce fflÔÏ
sorti de l'anc. forme esfraer, par une métathèse de I
due peut-être à l'influence de farouche, effaroucher, § 36J
Il xivo s. Li rois tous esfarés, Girard de Roi/ssillot
3175.]
Il Frapper d'un trouble qui produit une sorte d'égarfe
ment. Son amante effarée, boil. Lutr. 2. Comme il les éoai
quille (les yeux) et paraît effaré, mol. Amph. m, 2. || Sp^
cialt. (Blason.) Cheval effaré, licorne effarée, dressé surs£
pieds de derrière. {Syn. effaré ; cf. rampant.)
EFFAROUCHANT
— 839
EFFET
•EFFAROUCHANT, ANTE [é-fà-rou-chan, -chant']
vlj.
[lôTYM. Adj. particip. de effaroucher, § 47. || 1787. Ces
issemblées si effarouchantes, fÉRAUD, Dicl. crit.]
Ij Oui effarouche.
EFFAROUCHER [é-fà-rou-ché] v. tr.
[ktym. Pour esfaroucher, § 422, composé avec la parti-
Mile é (lat. ex) et farouche, §§ 194 et 196. || xiv^ s. Sans les
jfiarouoher (les oiseaux), J. de vignay, Miroir hist. dans
jKi.ii. Rec]
Il Rendre (un animal) farouche. — le gibier. Son cheval
i'effaroucha, prit peur. || Spécialt. (Blason.) Animal effarou-
5hé, dressé sur ses pieds de derrière. {Syn. effaré; cf. rem-
jaiit.) Il Fig. Mettre en défiance (une personne) de manière
i l'éloigner, n faut, si vous m'en croyez, n' — personne, mol.
I' . V, 1. On air qui, avec de la grandeur, attirait au lieu d' — ,
; I -SIM. m, 80. Un homme de talent, s'il est austère, il effarou-
;he, LA BR. 12. Ne t'effarouche point, CORN. Ment, i, 1. Je con-
lais sa vertu prompte à s' — , rac. Baj. i, 4. Prendre des airs
ïffarouchés.
' EFFAUCHETER [é-fôch'-té ; en vers, -fô-che-té] v. tr.
[ktym. Composé avec la particule é (lat. ex) et fauchet,
i§ 194 et 196. Il 1791. encygl. méth.]
Il (Agricult.) Ramasser (les avoines coupées) avec le
ïuichet.
* EFFAUFILER. V. éfaufiler.
*EFFAUTAGE. F. effûtage.
EFFECTIF, rVE [é-fêk'-tïf, -tiv'] adJ.
|ÉTYM. Emprunté du lat. effectivus, m. s. \\ 1512. La
;ause effective, Êp. de Henri VII à Henri VIII, dans delb.
'{ec]
Il Qui produit l'effet qu'on en attend. {Syn. efficace.) Les
jrandeurs naturelles... consistent dans les qualités réelles et
sffectives de l'âme et du corps, pasc. Condit. des grands,
l. La Feuillade ne songea qu'à se conserver l'effective autorité,
'T-.SIM. V, 18. — dans ses résolutions, fidèle dans sa promesse,
•'léch. m. de Montausier. \ (Théol.) Amour —, amour de
Dieu qui se traduit par des actes (par opposition à amour
iffectif). Il P. ext. Deniers effectifs, valeurs effectives, les es-
)cccs (par opposition aux valeurs fiduciaires). || Substan-
'■Ict, au masc. V — d'une armée, d'une administration, etc.,
e nombre des individus qui servent réellement. ] P. ext.
Le nombre de ceux qui sont sur les contrôles.
EFFECTIVEMENT [é-fek'-tiv'-man ; en vers, -ti-ve-. . .]
:idv.
[ÉTYM. Composé de effective et ment, § 724. || xiv'' s.
De la Vierge ce fut naturellement et du Sainot Esprit effective-
ment, J. DE VIGNAY, Miroir hist. dans delb. Rec.]
Il D'une manière effective. {Syn. efficacement.) Tous n'ont
^as la grâce qui suffit — , PASC. Prov. 2. Ce qu'il rapporte est
— arrivé. L'armée était — de vingt mUle hommes. Je suppose
ïue Philoclès est — sec et austère, fén. Tél. 11. Dne preuve
îu'il y en a d'autres (des sujets de poèmes), c'est que j'en
ai trouvé — , iD. Dial. des morts, Achille et Homère. \\ P.
ext. — , en tête d'une proposition, se prend absolument
pour confirmer une affirmation. Il déclare qu'il était malade :
—, le médecin est venu le voir.
*EFFECTUATION[é-fêk'-tuà-syon; en vers, -lu-a.-si-
on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de effectuer, § 247. || 1545. La déclaration
et effectuation de la dite alternative, dans godef. Suppl. Re-
pris à la fin du xviii<= s. par lamargk, Me'm. p. 91.]
Il Action d'effectuer qqch, résultat de cette action.
EFFECTUER [é-fek'-tué ; en vers, -tu-é] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolast. effectuare, m. s. \\ xv° s.
Que les choses promises lui fussent affectuez de bonne foi,
J. CHARTIER, dans GODEF. Suppl.]
Il Mettre à effet (ce qui est annoncé). {Syn. réaliser.) —
un paiement. Le passage du fleuve s'effectua lentement. Spe'-
cialt. — une opération d'arithmétique, d'algèbre.
* EFFÉLURE [é-fé-lùr] S. f.
[ÉTYM. Peut-être dérivé de l'anc. verbe esfeller, syno-
nyme de fêler, § 111. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Rognure de peau blanche qu'on emploie
pour faire la colle forte.
"EFFEMELER [é-feum'-lé ; en vers, é-ïe-me-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et femelle,
§§ 65, 194 et 196. || 1623. V. h rarticle.]
Il Anciennt. Fortifier (un bois) en enlevant les branches
mortes, superflues. Comme les bûcherons font tous les ans...
— la forêt, retranchant tout ce qui est inutile et superflu ou
dommageable, le p. garasse, Doctr. cur. (1G23), p. 815. Fig.
— la nature, éclairoir les villes, mettre à mort tous les ans un
millier de personnes, le p. garasse, Doctr. cur. p. 815.
* EFFÉMINATION [é-fé-mi-nà-syon ; en vers, -si-ov]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effeminatio, m. s. \\ 1512. L'effe-
mination du roi Childerio, J. LE M.URE, Illustr. de Gaule,
dans godef. Suppl.]
Il Action d'efféminer, résultat de cette action.
EFFÉMINER [é-fé-mi-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effeminare, m. s. || xii^ s. Fe-
menins et effeminez, beneeit, Ducs de Norm. 7517.]
Il Rendre faible, délicat comme une femme. On dit que
les arts rendent les hommes efféminés, montesq. Lett. pers.
107. Tout ce qui efféminé les hommes, j.-j. Rouss. Pologne,
3. Des hommes efféminés, et, substanlivt, On efféminé. || P.
ext. Les charmes d'une vie lâche et efféminée, fén. Tél. 1. Dne
mélodie efféminée, id. Ëduc. des filles, 12.
EFFENDI. V. efendi.
*EFFÉRENT, ENTE [êf'-fé-ran, -rânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. efferens, entis, qui porte hors.
Il 1813. ENCYGL. MÉTH. Syst. anutom.]
Il (T. scientif.) Qui emporte (par opposition à afférent
ou déférent, qui apporte). Spécialt. Vaisseaux efférents, qui
emportent les fluides sécrétés. Nerfs efférents, qui trans»
mettent les actions du centre nerveux à la périphérie.
EFFERVESCENCE [ef-fèr-vês'-sâns'] S. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. effervescere, s'échauffer, § 262. ||
xvii" s. F. à l'article.]
Il (T. scientif.) État de ce qui est effervescent. Dn liquide
qui entre en — . || L' — des humeurs. L' — du sang, l'ardeur
du tempérament. Des effervescences d'humeur : voilà un mot
dont je n'avais jamais entendu parler, mais il est de votre père
Descartes; je l'honore à cause de vous, sÉv. 1202. || Fig. L' —
de l'âme. L'— des passions. L'— des esprits. L'- populaire.
Le foyer de 1'- passa bientôt à Neufchâtel, J.-J. ROUSS. Con-
fess. II, 12.
EFFERVESCENT, ENTE [ef'-fèr-ves'-san, -sânt']acfy.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effervescens, part. prés, de ef-
fervescere, s'échauffer. || 1778. Alkalis effervescens , mac-
QUER, Dict. de chimie, esprit. Admis agad. 1835.]
Il l» (T. scientif.) Qui bouillonne par suite du déga-
gement d'un gaz. Boisson effervescente, boisson gazeuse,
préparée avec du bicarbonate de soude et du jus de ci-
tron ou de l'acide tartrique.
Il 2» Fig. Qui s'agite sous l'influence de quelque émo-
tion. Dne âme effervescente. La foule effervescente.
EFFET [é-fè] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effeotus , m. s. devenu effect,
puis effet, sous l'influence des mots de formation popu-
laire, § 503. Il xiiie s. Texte dans godef. Suppl.]
I. Il 1» Résultat de l'action d'une cause. (F. cause.) n
n'y a point d'— sans cause. Remonter de 1'— à la cause. Le
rapport de cause à — . Les mauvais effets que causa cette doc-
trine, PASC. Prov. 15. Sa mort sera 1'— de l'amour d'Hermione,
RAC. Andr. v, 1. Le remède n'a point fait d'— . L' — d'une
mine. || (Billard.) Faire un — de queue, et, ellipt, un —,
donner à sa bille, par la direction du coup de queue, une
tendance à revenir en arrière, à droite, à gauche, ou à
suivre l'autre bille. || P. ext. (Manège.) Mouvement delà
main qui sert à conduire le cheval. Spécialt. V— d'une
machine, le travail qu'elle produit. L'— d'une loi, la con-
séquence qu'elle comporte. La loi ne dispose que pour l'a-
venir; elle n'a pas d'— rétroactif. Code civil, art. 2. L'arrêt
doit avoir son plein et entier — . Effets civils, effets que com-
porte la loi civile.
Il 2° P. ext. Réalisation d'une chose, n me faut des
effets et non pas des promesses, corn. Suréna, ii, 3. Par des
effets et par des exemples, boss. R. d'Angl. Il faut faire et
non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles, mol.
D. Juan, 11, 4. Plus de paroles que d'— , il promet plus qu'il
ne tient. Quand Dieu par plus d'effets montra-t-il son pouvoir?
RAC. Ath. i, 1. Et bientôt mes desseins auront leur plein —,
CORN. Hér. Il, 2. J'avais cru d'abord que votre stratagème
avait fait son —, MOL. Princ. d'Èl. iv, 2. Pour avancer 1'— .
de ce discours fatal, CORN. Poly. i, 3. J'ai prononcé l'arrêt, il
faut que 1'— suive, ID. Hér. i, 3. || Loc. aclv. En —, en réa-
lité. Tous ceux qui sont en — vertueux, et non point par faux
semblant ni par opinion, DE3C. Méth. 6. Reine longtemps de
EFFEUILLAGE
— 840
EFFILOCHÉE
nom, mais en — captive, rag. Mithr. i, 2. P. ext. Absolt.
Pour confirmer une affirmation qui précède. La reine
des tortues... je la suis en —, la f. Fab. x, 2. Ils croiront
en — mériter qu'on les craigne, Rac. Brit. iv, 4. En —, L'o-
racle est accompli, le Ciel est satisfait, m. Théb. m, 3. || Loc.
adv. A cet —, pour cet —, en vue de réaliser qqch qu'on
a en vue. | Loc. prép. Al'— de. n voyage à 1'— de s'instruire.
Il 3° Spccialt. Impression produite sur le cœur, sur
l'esprit. Cela a produit un — salutaire. Ses paroles n'ont fait
aucun ^ sur vous, mol. D. Juan, iv, 7. Absolt. Faire un
_^ de r— , faire — sur qqn. Avoir de 1'— sur qqn. Spécialt.
Faire 1'— de qqch, avoir l'apparence de cette chose par
l'impression qu'on produit. Cela me fait 1'— d'un men-
songe. Ce vêtement me fait 1'— d'être trop large. En parlant
de personnes. lime faitl'— d'un sot, d'un fourbe. || Spécialt.
Impression produite par une œuvre d'art. Cette scène fait
grand — sur le théâtre. Des effets de lumière (dans un tableau).
II. P. ext. Ce qui représente sous une forme effective
l'avoir de qqn, ce qu'il possède.
Il 1° Effets mobiliers, et, absolt. Effets, les biens meubles,
et, p. ext. les vêtements, le linge, etc.
Il 2° Effets publics, valeurs mobilières cotées à la bourse.
Il 30 _ c[e commerce, titre de créance à échéance déter-
minée, toujours acceptable par le débiteur, à moins de
stipulation spéciale, et négociable parle créancier (traite,
hiandat, lettre de change, etc.). Payer, escompter un — . Un
— protesté.
"EFFEUILLAGE [é-fèu-yaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de effeuUler, § 78. || 1763. boissier de sau-
vage, Cuit, du mûrier, p. 56.]
Il (Agricult.) Opération par laquelle on effeuille.
EFFEUILLAISON [é-féu-yè-zon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de effeuiUer, § 108. || 1786. encygl. méth.
Admis ACAD. 1835.]
Il Action d'effeuiller. {Cf. défoliation.) L*— de la vigne,
l'épamprement.
*EFFEUILLEMENT [é-féuy'-man ; en vers, -fe'u-ye-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de effeuiller, § 145. || 1549. Effueillement,
R. EST.]
Il État des arbres qui s'effeuillent, qu'on effeuille.
EFFEUILLER [é-féu-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et feuille,
§§ 194 et 196. Il XIV® s. Ne convient point couper le percil,
mais effueiller, Me'nagier, 11, 49.]
I. Il 1° Dépouiller (une branche, une tige) de ses feuil-
les. [Cf. épamprer.) — une branche. — les mûriers pour nour-
rir les vers à soie. — un arbre fruitier pour activer la matu-
ration des fruits.
Il 2» P. ext. Dépouiller une fleur de ses pétales. — une
rose. Une fleur qui s'effeuille. Spécialt. — la marguerite, en
détacher un à un les pétales pour savoir si l'on est aimé,
en disant successivement : il ou elle m'aime, un peu,
beaucoup, passionnément, pas du tout, jusqu'au dernier.
II. Vieilli. Diviser en feuilles, en lamelles. Cette carte
s'effeuille, les feuilles du carton se détachent, TRÉV.
*EFFEUILLURE [é-féu-yùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de effeuiller, § 111. || Ne'olog.]
Il (Agricult.) Feuilles détachées d'un arbre. Nourrir les
moutons avec 1' — .
1. EFFICACE [é-fi-kâs'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. efficax, acis, m. s. \\ xiv^ s.
Souverain et très efficace remède, bersuire, Tite Live, dans
LITTRÉ.]
Il Qui a la vertu de produire l'effet qu'on en attend. Un
remède — . Spécialt. (Théol.) Grâce —, suivie d'effet, parce
que l'homme y a correspondu, ou (suivant les jansénistes)
parce qu'elle opère nécessairement le bien dans l'homme.
2. EFFICACE [é-fi-kas'] s. /".
[ÉTYM. Emprunté du lat. efficacia, m. s. \\ xii^ s. Lores
aveit largesoe, vertu et efficace, wace, Rou, dans godef.
Suppl.]
Il Vieilli. Efficacité. Pour éprouver 1'— et la douceur des
remèdes que vous avez si judicieusement proposés, mol. Pourc.
I, 8. Spécialt. (Théol.) Sa grâce (de Dieu) Ne descend pas
toujours avec même — , corn. Poly. i, 1.
EFFICACEMENT [é-fi-kâs'-man ; en vers, -kà-se-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de efficace 1 et ment, § 724. || 1309. Texte
dans GODEF. SuppL]
Il D'une manière efficace.
EFFICACITÉ [é-fi-kà-si-té] 5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. efficacitas, m. s. A remplacé
efficace 2, quoique bouhours préférât ce dernier. {V. Rem.
nouv. (1675), p. 265.) acad. admet efficacité dès 1694. ||
xiv"^ s. Le sacrement n'est pas moins de efficacité, J. de vi-
GNAY, Mii'oir hist. dans delb. Rec]
Il Caractère de ce qui est efficace. L'— d'un remède. Spé-
cialt. (Théol.) L' — de la grâce. [Cf. efficace 2.)
EFFICIENT, ENTE [é-fi-syan, -syânt' ; en vers,-?,i-...]
adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. efflciens, part. prés, de efficere,
produire. || xiv^ s. De l'action ou du fait élection est cause
efficiente, oresme, Éth. vi, 2.]
Il (Philos.) Qui produit réellement l'effet (par opposi-
tion à final, occasionnel). Les causes efficientes.
EFFIGIE [é-fi-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effigies, figure. || xv" s. Porter
telle effigie, ghastell. dans godef. Suppl.]
Il l" Représentation de la figure d'une personne (sur
une monnaie, une médaille, etc.). Monnaie frappée à r—
d'un prince.
Il 2" Image à laquelle on faisait subir fictivement la
peine d'une personne condamnée par contumace. Le cri-
minel fut exécuté en — . Vous avez fait pendre en — votre père
Jarrige, PASG. Prov. 16.
*EFFIGIER [é-fi-jyé; en vers, -ji-é] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de effigie, § 266. L'anc. franc, emploi
effigler, du lat. effigiare, au sens de « représenter en el
gie ». Il 1690. furet. Admis agad. 1694 ; suppr. en 1878
Il Vieilli. Exécuter (un condamné) en effigie.
'EFFILAGE [é-fi-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de effiler, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'effiler (un tissu) ; résultat de cette
action.
EFFILÉ [é-fi-lé] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de effiler, § 45. || Admis
1718.]
Il Frange simple. Un — perlé.
EFFILER [é-fi-lé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et fil, §§
et 196. Il 1554. Effile mon cerveau de subtile raison, LEi
RON, Poés. fo 70.]
I. Détisser en enlevant les fils dans un certain sens
pour franger, mettre en charpie, etc. — une toile, du linge,
et, p. ext. — de la charpie, effiler du linge pour faire de la
charpie. Une toile qui s'effUe. Du linge effilé, et, substanlivt,
De l'effilé, linge effilé par un bout en forme de frange, et
que l'on portait dans les grands deuils. || Spécialt. Un fil
de laine qui s'effile, qui, ayant reçu une torsion insuffisante,
laisse échapper des brins. || P. anal. — du bois de teinture,
le diviser en petites parcelles.
II. Il 1° Amincir comme un fil. Des racines qui s'effilent.
— les cheveux, couper des cheveux dans l'épaisseur de
chaque mèche, de manière que chaque mèche aille ea
s'amincissant. || Au part, passé employé' adjectivt. Des
doigts effilés, qui vont en s'amincissant. Un petit honuM
maigre, effilé, st-sim. xi, 175. Cheval effilé, à l'encolure fine.
Il 2" Anciennt. Affaiblir en donnant moins de corps.
[Cf. exténuer.) || P. ext. Epuiser de fatigue. Spécialt.
(Chasse.) — les chiens, les énerver. On court risque d'— les
chiens quand on les fait courir trop jeunes.
*EFFILEUR, EUSE [é-fi-le'ur, -leuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de effiler, § 112. || Néolog.]
Il (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui effile. Spécialt. —
de bois de teinture.
'EFFILOCHAGE [é-fi-lô-chàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de effilocher, § 78. || 1761. delalandb,
Art de faire le papier, p. 37.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on effiloche. [Syn.
défilochage.)
* EFFILOCHE [é-fi-loch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de effilocher, § 52. || 1755. Effllo-
ques, ENGYGL.]
Il (Technol.) Brin de fil de soie qui se trouve sur la
lisière d'une étoffe. || Spécialt. Au plur. Soies non tor-
ses, dites aussi soies folles, d'une extrême légèreté qui ne
leur permet de soutenir aucun effort.
•EFFILOCHÉE [é-fi-lù-ché] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de effUocher, § 45. || Néolog.]
il
]
EFFILOCHER
841
EFFORCER
Il (Technol.) Chiffons effilochés, formant la matière
jropre à être convertie en pâte à papier.
EFFILOCHER [é-fi-lô-ché] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de effiler, § 169. On emploie aussi la
iji'nie dialectale {V. § 16) effiloquer et ses dérivés effiloque,
iiiioqueur, etc. Il 1761. delalande, Art de faire le papier,
>. :J7.]
I Technol.) Séparerun tissu en brins. Une étoffe qui s'ef-
iloche par l'usure. || Spécialt. — les cliiffons. {V. défiler 1.)
* EFFIIiOCHEUR, EUSE [é-fi-lù-che'ur, -chcuz'] s. m.
■if.
jKTYM. Dérivé de effilocher, § 112. || 1761. Cylindre — ,
)Ki,Ai,ANDE, Art de faire le papier, p. 37. ]
II (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui effiloche les chif-
ons. Adjectivt. Cylindre — . {V. défileur.)
EFFILOQUER [é-fi-lo-ké]. V. effilocher.
"EFFILURE [é-fi-lûr] s. f.
[ktym. Dérivé de effiler, § 111. || xvii" s. F. à l'article.]
Il Fils qui tombent d'un tissu qu'on effile. Je m'étais
ervi des effilures de mon linceul, dellon, Voyages, ii, p. 98,
iidit. 1709.
EFFLANQUER [é-flan-ké] v. tr.
[kïym. Composé avec la particule é (lat. ex) et flanc,
iS 194 et 196. Il xiv» s. Rage efflanchee, gast. phébus,
J/iasse, p. 88, Lavallée.]
Il Rendre maigre des flancs. Une bête efflanquée par la
atigue, la mauvaise nourriture. Ton cheval vieillissant,... ef-
lanqué, sans haleine, BOiL. Ép. 10. Spécialt. Rage efflanquée,
jnaladie qui attaque les vieux chiens de chasse, et dans
laquelle leurs flancs se resserrent. Un cheval efflanqué,
;lont les flancs sont creux. || P. anal. (Technol.) — les
illes d'un pignon, les amincir à la lime. || Fig. Un style ef-
lanqué, d'une grande maigreur. || P. plaisant. S' — de rire
rire à se faire mal aux côtes), regnard, Crit. de l'Homme
î bonnes fortunes, se. 4.
*EFFLEURAGE [é-fléu-raj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de effleurer, § 78. || 1723. savary, Dict.
lu comm.]
Il (Technol.) Action d'effleurer (une peau).
* EFFLEUREMENT [é-fléur-man ; en vers, -fle'u-re-...]
5. 7n.
[ÉTYM. Dérivé de effleurer, § 145. || xvio s. la boderie,
Jans GODEF. Suppl.]
Il Action d'effleurer; résultat de cette action.
EFFLEURER [é-fléu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et fleur,
§§ 65, 194 et 196. || xiiio s. Tote est marcie et esfloree, G. de
coiNCY, dans godef. esfloré.]
! I. Anciennt. Détacher les fleurs d'une plante. — un ro-
jsier.
II. P. anal. \\ 1° (Technol.) Enlever légèrement le
dessus, la fleur, la superficie de (qqch). Spécialt. — une
peau, enlever la fleur ou superficie du côté où était le
poil, la laine, pour rendre la peau douce et maniable.
Il 2° Toucher à peine, en passant, le bord, la surface
de (qqch). La balle lui effleura la peau. Ses lèvres effleurèrent
sa main. || P. ext. Prendre en effleurant. Sur sa bouche rose
effleure un doux baiser, delille, Enéide, 1. 1| Fig. \ 1. Por-
ter une légère atteinte à. Aucun soupçon n'a effleuré sa ré-
putation. I 2. Examiner superficiellement. — une question.
C'est une matière à peine effleurée.
III. Abusivt. (Technol.) Affleurer. (F. ce mot.)
EFFLEURIR OU EFFLEURIR (S') [é-fléu-rîr] v. intr.
ou pron.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et fleurir,
§§ 192 et 196. Il 1755. encycl. Admis acad. 1762.]
Il (Minéral.) Devenir efflorescent. Cette pierre effleurit,
s'effleurit à l'air.
"EFFLEUROIR [e-fle"u-rwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de effleurer, § 113. || 1761. delalande,
Parchemin, p. 19.]
Il (Technol.) Peau d'agneau, chifl'on de laine avec le-
quel le parcheminier essuie le carbonate de chaux ou la
poudre de chaux fine dont il a saupoudré la peau pour
en absorber l'huniidité.
"•EFFLEURURE [é-fléu-rûr] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de effleurer, § 111. || 1771. trév.]
Il (Technol.) Rognure qui tombe d'une peau qu'on ef-
fleure.
EFFLORESCENCE [ef-flo-res'-sâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. efflorescens, part. prés, de efflores-
cere, fleurir, § 262. || xvi^ s. Excrément ou efflorescence re-
seichee duvray cuir, paré, i, 3. Admis acad. 1762.]
Il 1" (Rotan.) Apparition sur une plante de la fleur
naissante.
Il 2" (Minéral.) Formation de parcelles pulvérulentes
à la surface d'un corps solide qui se décompose. Un miné-
ral qui tombe en — . P. ext. Cette matière pulvérulente.
Les parois des caves sont souvent couvertes d'efflorescences.
Il 3» (Médec.) Élevure légère qui se forme à la surface
de la peau.
EFFLORESCENT, ENTE [êf-flô-res'-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. efflorescens, part. prés, de
efflorescere, fleurir. || 1802. Sels qu'on a nommés efflorescens,
CADET, Dict. de chimie. Admis acad. 1835.]
Il 1" (Rotan.) Qui est en voie de floraison.
il 2o (Minéral.) Qui se transforme en matière pulvé-
rulente. Sels efflorescents.
*EFFLOTTER [é-flô-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et flotte,
§§ 194 et 196. Il 1702. aubin, Dict. de marine.]
Il (Marine.) Séparer d'une flotte. Un coup de vent efflotta
deux navires.
EFFLUENCE [ef'-flu-âns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. effluens, part. prés, de effluere,
s'écouler, §262. || 1747. Ce que j'ai nommé effluence, abbé
NOLLET , dans Mém. de l'Acad. des se. p. 186. Admis
acad. 1798.]
Il (T. scientif.) Ce qui s'écoule hors de qqch. Spécialt.
Effluences électriques.
EFFLUENT, ENTE [ef-flu-an, -ânt'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effluens, part. prés, de effluere,
s'écouler. || 1745. F. à l'article. Admis acad. 1798.]
Il (T. scientif.) Qui s'écoule hors de qqch. Spécialt.
(Ane. chimie.) La matière effluente, l'électricité. Appelons
le premier de ces deux courants la matière effluente, et nom-
mons le dernier la matière affluente, ABBÉ nollet, dans Mém.
de l'Acad des se. ann. 1745, p. 189.
EFFLUVE [êf-flùv'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effluvium, ce qui coule hors.
Il 1771. TRÉV. Admis acad. 1878.]
Il (T. scientif.) || 1° Émanation des lieux marécageux
qui produit des fièvres, des épidémies.
Il 2° Émanation du fluide magnétique.
*EFFLUXION [ef-flûk'-syon; envers, -si-on]5. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effluxio, action de s'écouler
hors. Il xiv" s. De sanc refraint l'efflucion, dans delb. Rec.\
Il (Médec.) Fausse couche dans les premiers temps de
la conception.
EFFONDREMENT [é-fon-dre-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de effondrer, § 145. || 1700. liger, dans
TRÉV. Admis acad. 1762.]
Il Action d'effondrer, de s'efl'ondrer. L'— du sol. L'—
d'un rocher. Fig. L' — d'un empire.
EFFONDRER [é-fon-dré] v. tr.
[ÉTYM. Pour effonder (F. §361), composé avec la parti-
cule é (lat. ex) et fond, §§ 194 et 196. L'épenthèse de l'r
paraît due à l'influence de fondre, s'écrouler. || xii^ s. E
fist esfundrer la cave. Rois, m, 15.]
Il l» (Agricult.) Fouiller à fond (le sol), le plus souvent
en y mêlant de l'engrais.
Il 20 Faire manquer par le fond (en surchargeant). Le
plancher surchargé s'effondra. || P. anal. (Technol.) Faire
craquer l'étoffe en la tendant pour la faire sécher. (F.
rame.) — un drap.
EFFONDRILLES [é-fon-drîy'] s. f. pi.
[ÉTYM. Pour fondrUles, § 509. || xvi" s. L'effondrflle d'huUe,
LiÉBAULT, Mais. rust. dans delb. Rec]
Il Dépôt qui reste au fond d'un vase, spécialement après
l'ébullition. Les — du pot au feu.
EFFORCER (S') [é-fôr-sé] v. pron.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et forcer,
§§ 192 et 196. Il xi^ s. Del Deu service le ruevet esforoier, St
Alexis, 259.]
Il Déployer de la force pour résister ou pour vaincre
une résistance, n s'efforçait de soulever le fardeau. Trois fois
le jeune vainqueur s'efforça de rompre ces intrépides combat-
tants, BOSS. Condé. Ah! l'on s'efforce en vain de me fermer la
bouche, RAC. Brit. m, 3. L'envie Qui s'efforce à noircir une si
belle vie, CORN. Nicom. m, 8. Il s'efforçait en vain de lui plaire.
EFFORT - 842
songez qu'il est mon père,
EFFUMER
XIOS.
Il Âbsolt. Feignez, efforcez-vous
RAC. Mithr. IV, 2.
EFFORT [é-fôr] S. m.
[ÉTVM. Pour efforç, subst. verbal de efforcer, § 52-
M'asemblereit Caries si grant esforz, Roland, 599.]
Il Action de s'efforcer.
Il loEn déployant de la force physique. En efforts im-
puissants leur maître se consume , RAC. Phèd. v, 6. Le cha-
noine pourtant l'enlève sans —, boil. Lutr. 5. Le vent redouble
ses efforts, la f. Fab. i, 22. j| P. ext. Effet produit par cet
effort. Le fer ne produit point de si puissants efforts, rac. Brit.
V, 5. Il Spécialt. Les efforts de l'accouchement, efforts que
fait la femme pour aider le travail de la nature. || P. ext.
Lésion provenant d'une contraction musculaire exces-
sive, n s'est donné un — .
Il 2° En déployant de la force morale, n faut faire tous
ses efforts pour repousser la mort, fén. Tdl. 6. J'ai fait pour
le fléchir un inutUe —, cORN. lier, il, 2. Meurs : tu ferais pour
vivre un lâche et vain —, ID. Cinna, iv, 2. Mais plus 1'— est
grand, plus la gloire en est grande, id. Poly. iv, 5. Les Gau-
lois... font un dernier — pour leur liberté, Boss. llist. univ. i,
8. Faire un — sur soi-même, pour vaincre quelque résis-
tance ou quelque répugnance. Faisons cet — sur notre dou-
leur, BOSS. Condé. Quels efforts à moi-même il a fallu me
faire! CORN. Poly. v, 3. || P. ext. Effet produit par cet
effort. Cette invention est le dernier — de l'esprit humain. Le
renard, en louant 1'— de la sculpture..., la f. Fab. iv, 14.
EFFRACTION [é-frak'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉïYM. Emprunté du lat. effractio, action de briser. ||
xvi» s. AMY0T, dans godef. Suppl. Admis acad. 1718.]
Il (Droit.) Bris de clôture d'un lieu habité, dans une
intention criminelle. Vol avec — . S'ils ont commis le crime...
à l'aide d'— extérieure, Code pénal, art. 381.
EFFRAIE [é-frè] s. f.
[ÉTYM. Peut-être altération de fresaie, sous l'influence
de effrayer, § 509. || 1564. Effraye, J. Thierry, Dict. franç.-
lat. Admis acad. 1798.]
Il Dialect. Espèce de chouette, fresaie.
"EFFRANGER [é-fran-jé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et frange,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il Élimer sur les bords (un tissu) en y faisant comme
des franges. — un châle. Le bas de sa robe s'est effrangé.
*EFFRAYAMMENT [é-frè-yà-man] adv.
[ÉTYM. Pour effrayantment, composé de effrayant et ment,
§ 724. Il Néolog.]
Il D'une manière effrayante.
EFFRAYANT, ANTE [é-frè-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de effrayer, § 47. || 1539. n. est.]
Il Qui est de nature à effrayer. Des cris effrayants. Un spec-
tacle — . Mille oiseaux effrayants, mille corbeaux funèbres, De
ces murs désertés habitent les ténèbres, boil. Lutr. 3. Une
figure effrayante. Quelque songe — cette nuit l'a frappé, rac.
Esth. n,l.
EFFRAYER [é-frè-yé] V. tr.
[ÉTYM. Ane. franc, esfreer, composé avec la particule
es (lat. ex) et le german. frida (allem. mod. friede), paix,
tranquillité, §§ 6, 194 et 196; proprt, « faire sortir de l'é-
tat de tranquillité ». Esfreer est devenu d'une part effreer,
§ 422, effroyer {cf. effroi), effrayer {cf. frayeur), § 65 ; de l'au-
tre esfraer, esfarer, effarer. {V. ce mot.) || xi<^ s. Li reis Mar-
silies en fut mult esfreez, Roland, 438.]
Il Frapper de frayeur, n veut les rappeler, et sa voix les
effraie, rac. Phèd. v, 6. Quel jour mêlé d'horreur vient — mon
âme? ID. Esth. m, 4. Qui se considérera de la sorte s'effraiera
de soi-même, pasc. Pens. i, 1. De mon front effrayé je crai-
gnais la pâleur, rac. Brit. m, 7. || P. hyperb. Famil. Laide à
—, ST-siM. XI, 149. Il Spécialt. (Blason.) Cheval effrayé, re-
présenté dressé sur les jambes de derrière.
EFFRÉNÉ, ÉE [é-fré-né] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. effrenatus, m. s. \\ xiyc s. De tant
sera elle plus effrénée, bersuire, dans littré.]
Il Sans frein.
Il 1" Au propre. (Blason.) Cheval —, représenté sans
frein.
Il 2« Fig. Que rien ne relient. D'un peuple d'assassins les
troupes effrénées, volt. Ilenriade, 2. Des désirs effrénés. Les
dissolutions d'un libertinage — , BOURD. Impureté, 1. La plus
effrénée débauche, volt. Mœurs, 102. \ P. plaisant. Une
muse effrénée, boil. Êp. 5.
'EFFRITEBIENT [é-frïl'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé^ de effriter, § 145. || Néolog.]
Il (Technol.) État de ce qui est effrité. (V. effriter 2.)
1. EFFRITER [é-fri-té] V. tr.
[ÉTYM. Pour effruiter, § 330; proprt, « rendre incapa-
ble de porter des fruits ». || (Au sens actuel.) 1700. V. à
l'article. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Rendre (le sol) stérile en l'épuisant parla
culture. La culture répétée d'une même plante effrite le sol.
Les terres effritées ont besoin d'engrais. Toutes les terres
s'usent, ou, pour me servir du terme de jardinage, s'effritent
avec le temps, liger, Nouv. Mais. rust. II, i, 1.
2. 'EFFRITER [é-M-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et le ra-
dical de friable, avec intercalation d'un t due probable-
ment à effriter 1, §§ 63, 194 et 195. || Néolog.]
Il Rendre friable, réduire en poussière. Des bas-reliefs
qui s'effritent.
EFFROI [é-frwà] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, esfrei, subst. verbal de esfreer {V.
effrayer), §§ 52 et 65. || xii^ s. En error sont et en esfrei,
Enéas, S79Ï).]
Il Saisissement causé par la frayeur. {Syn. frayeur, épou-
vante, etc.) Je me retire donc, encor pâle d' — , boil. Sat.6.
Après un peu d' — que m'a donné sa vue, corn. Poly. i, 3.
Quel trouble vous agite, et quel — vous glace? RAC Ath. n,
5. Il P. anal. Cause d'effroi. Au Dieu persécuteur, — dugenrt
humain, volt. Fanât, i, 4.
EFFRONTÉ, ÉE [é-fron-té] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et front,'
§§ 195 et 196 ; proprt, « qui n'a pas de front (pour rougir) ».
Il xni<^ s. Es tu effrontés, J. de meung, Rose, 11125.]
Il Qui n'a point de honte. Un homme —, une femme ef-
frontée, et, substantivt, Un — , une effrontée. Aussi effrontés
que des pages de cour, furet. Rom. bourg, i, 181. || P. ext.
Qui marque de l'effronterie. Flatter de son amour les désirs
effrontés, mol. Tart. iv, 4. Et, d'un zèle — couvrant son attea-
tat, corn. Cinna, iv, 2. Une tenue effrontée. Une coiffure ef-
frontée, et, substantivt. Une effrontée, ancienne coiffure
de femme, très relevée.
EFFRONTÉMENT [é-fron-té-man] adv.
[ÉTYM. Pour effrontéement, composé de effrontée et ment,
§ 724. Il xii» s. Effronteiement et sottement, Serm. de St Bern.
p. 95.]
Il Avec effronterie. Mentir — .
EFFRONTERIE [é-front'-ri ; en vers, -fron-te-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de effronté, § 69. || 1611. cotgr.]
Il Caractère de celui qui est effronté. Un grand garçon
bien fait, avec de l'adresse et de 1' — , st-sim. xi, 185. Mille
coups de bâton doivent être le prix D'une pareille — , mol.
Amph. I, 2. Hardi jusqu'à 1' — , j.-J. ROUSS. Confess. ii, 10.
EFFROYABLE [é-frwà-yabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de effroi, § 93. || xiv'' s. Quelle chose ef-
froyable Fait feu commun. Traité d'alch. dans littré.]
Il Qui cause de l'effroi. {Syn. effrayant; cf. épouvantable.)
Je frémissais, Doris, et d'un vainqueur sauvage Craignais de
rencontrer 1' — visage, rac. Iph. il, 1. || P. anal. Bruit — .
Un — cri, sorti du fond des flots, rac. Phèd. v, 6. || Fig.
J'ajoute à ces tableaux la peinture — De leur concorde impie,
affreuse, inexorable, corn. Cinna, i, 3. 0 nuit désastreuse!
ô nuit — , boss. d. d'Orl. \\ P. hyperb. Famil. Excessif. D
a fait des dépenses effroyables. Cette épithète s'applique sou-
vent aux choses bonnes et excellentes; par exemple on dit
tous les jours : lia une mémoire — , vaugel. Rein. 336.
EFFROYABLEMENT [é-fr\và-y'a-ble-man] adv.
[ÉTYM. Composé de effroyable et ment, § 724. || xvi" s.
Redoutant Hannibal trop plus effroyablement qu'il ne devoit,
AMYOT, Fabius, 53.]
Il D'une manière effroyable. | P. hyperb. Famil. D'une
manière excessive. Elle est — laide. Il dépense — .
"EFFRUITER [é-frui-té] l'. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et fruit,
§§ 194 et 196. {Cf. effriter 1.) || xiiic s. Cel vent effruite U
terre, Psaut. dans godef. effruitier.]
Il Dialect. Dépouiller de ses fruits. — un arbre, un verger.'
"EFFUMER [é-fu-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) etfumer, §§ 194
et 196. Il (Au sens actuel.) 1676. félibien, Dict. d'architect.]
Il Vieilli. (Technol.) Éteindre (les couleurs trop vives
d'un tableau). — un tableau.
EFFUSION
— 843
ÉGALISER
EFFUSION [êf'-fu-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
; TYM. Emprunté du lat. effusio, m. s. de effundere, verser
-. {Cf. affusion.) || xiiic-xiv" s. Effusion de sanc, Chron.
I lui/1. deNa?igis, dans godef. SuppL]
I. Action de répandre largement (un liquide). L'— de
liqueur dans les libations religieuses. Dieux, que j'appelle à
;Ue — (d'une coupe pleine), Venez favoriser notre réunion,
\c. Brit. V, 5. L'— du Verseau, l'écoulement de l'eau hors
j l'urne qui est figuré sur les cartes célestes dans la
jiislellation du Verseau. Arrêter r — du sang. Specialt.
— du sang dans les tissus, dans une cavité du corps, par
lito d'une lésion des vaisseaux. L'— du sang fut si abon-
uite chez le blessé qu'elle amena la mort. || P. anal. J'attribue
déluge universel à 1' — totale des glaces polaires, B. DE ST-P.
/. (le la nal. 4, Re'p. aux ohject.
II. Fig. Il lo Action de communiquer abondamment
Il dun. L' — de la grâce divine. L'Église tient que le Père pro-
ait continuellement le Fils et maintient l'éternité de son es-
;nce par une — de sa substance, pasc. Lett. à M»»* Périer,
nov. 1648.
Il 2" Action de donner une libre issue aux sentiments
ue le cœur renferme. [Syn. épanchement.) Des effusions
e tendresse, d'amour. Dne — de cœur. Parler avec — .
'EFFÙTAGE [é-fu-taj'] s. m.
[l'n'YM. Composé avec la particule é (lat. ex) et fût, §§ 195
t 196. Tous les dictionnaires, depuis savary, Dict. du
omm. (1723), donnent la forme fautive effautage. || 1700.
'. à l'article.]
1^ Technol.) Merrain de rebut. Toutes douelles... sont ré-
utées rebuts ou effûtages, liger, Nouv. Mais. rust. dans
El.!!. Rec.
ÉFOURCEAU [é-four-sô] 5. m.
[i':tym. Origine inconnue; peut-être apparenté à four-
on 2. Il 1752. TRÉv. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Chariot composé seulement d'un essieu,
ie deux roues et d'un timon, pour le transport de masses
Rongées et pesantes (telles que troncs d'arbres, grosses
loulres, etc.).
* ÉGAGRE [é-gàgr'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec al'yaypo;, m. s. \\ Ne'olog.]
Il (Zoologie.) Chèvre sauvage.
"ÉGAGROPILE [é-gà-grô-pil] s. m. [fém. acad. 1762).
[ktym. Composé avec le grec aÎYaypoç, égagre, et itïXoç,
)oule de laine, § 279. Sur le genre, V. § 550. || 1752. trév.
Vdmis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Il (Zoologie.) Concrétion qu'on trouve parfois dans les
oii^s digestives des chèvres et d'autres ruminants, attri-
)ur(; à l'agglomération des poils qu'ils détachent en se
écliant.
* ÉGAIEMENT [é-ghè-man] et, vieilli, * ÉGAYEMENT
-ghcy'-...]5. m.
[ÉTYM. Dérivé de égayer 1, § 145. || 1690. V. a. l'article.]
Il Peu usité'. Action d'égayer. Pour 1'— de la société. ||
P. rxt. Vieilli. Caractère de ce qui égaie. Le style de ce
poète a beaucoup d'égayement, furet. Dict. (1690).
"ÉGAIL. V. aiguail.
ÉGAL, ALE [é-gàl] adj.
[i';tym. Emprunté du lai. œqualis, m. s. § 392. On trouve
:n anc. franc, evel, mot de formation populaire, et igal,
de formation à demi savante : igal a servi de point de dé-
part à la forme actuelle, dont l'é est dû à une réaction du
latin, §§ 502 et 503. || xii^ s. Amors n'est pas vers mei igals,
Éncas, 1826. Egal lei, égal peine, wace, Rou, ii, 1282.]
" 1" De môme quantité ou de même dimension que ce à
quoi on le compare. Deux quantités égales à une troisième sont
égales entre elles. (Marine.) Pavillon — à tous, et, ellipt, V —
à-tous, pavillon de la série des signaux qui, n'ayant pas de
numéro, prend, quand il est hissé, le numéro du pavillon
hissé au-dessus de lui. Des poids égaux, et, fig. Tenir la balance
égale, être d'une exacte impartiahlé entre deux partis con-
traires. (Géom.) Figures égales, figures qui coïncident exac-
tement si on les applique l'une sur l'autre. Des parts éga-
les. La partie est égale, entre deux joueurs, deux combat-
tants de même force. Comme la partie n'est pas égale, il faut
user de stratagème, mol. D. Juan, ii, 5. Toutes choses éga-
les d'ailleurs, en admettant qu'il n'y ait aucune autre diffé-
rence que celle dont on parle entre les choses dont il
s'agit. Les hommes sont tous égaux dans le gouvernement ré-
publicain, MONTESQ. Espr. des lois, vi, 2. n lui est — en force,
en courage, et, substantivt, il est mon — , il a trouvé son — .
Ne nous associons qu'avecque nos égaux, la f. Fab. v, 2.
Traiter avec qqn d' — à — . Il n'y a point de mérite — au sien.
Hélas ! Seigneur, quel trouble au mien peut être — ? rac. Phêd.
I, 2. Un malheur sans — , tel qu'on ne trouve pas de mal-
heur qui soit aussi grand. Tel porte jusqu'aux cieux leur vertu
sans égale, corn. Ilor. m, 2. Depuis qu'à Pharaon ce peuple
est échappé, Dne égale terreur (une terreur aussi grande)
ne l'avait point frappé, rac. Ath. Iii, 7. || Loc. prépos. A 1'—
de, d'une valeur, d'une manière égale à celle de. Rome se
fera craindre à 1' — du tonnerre, corn. Hor. m, 5. || Loc. adv.
I 1. Vieilli. A 1'—, également, j 2. D'— , sur le même niveau.
Fig. (Son âme) va d'— avec les grandes âmes, la br. 11. ||
P. anal. Qui est toujours le même. AUer d'un train — . Un
pouls — . p. anal. Dn terrain —, dont le niveau est partout
le même. || Fig. Dont la nature reste toujours la même.
Dn esprit — . Un caractère — , toujours doux, sans hauts ni
bas. Une humeur égale, n était doux, —, modeste. Dn style trop
— et toujours uniforme, boil. Art p. 1.
Il 2" Qui est le même à l'égard de personnes, de cho-
ses diverses. S'ils le font (Dieu) — au vice et à la vertu, queUe
idole! Boss. A. de Gonz. Égale à tous les deux jusques à la
victoire, corn. Hor. i, 1. || Qui est le même pour qqn
qu'autre chose. Tout lui est — , pourvu qu'il accable ses enne-
mis, FÉN. Tél. 11. Cela m'est —, cela m'importe peu. || Fa-
mil. C'est — (il n'importe), j'ai obtenu ce que je désirais.
"ÉGALÉ, ÉE [é-gà-lé] adJ.
[ÉTYM. Origine inconnue. L'anc. forme haglé porte à
croire que le mot ne dérive pas de égal, mais qu'il en a été
rapproché par étymologie populaire, § 509. |1 1611. Haglé,
COTGR.]
Il (Fauconn.) Qui a des égalures..
1. ÉGALEMENT [é-gâl-man ; en vers, -gà-le-...] adv.
[ÉTYM. Composé de égale et ment, § 724. || xiie s. Que chas-
cuns l'eûst igalment, Éne'as, 8271.]
Il D'une manière égale. Tous les points de la circonfé-
rence sont — éloignés du centre. Fig. On voyait et dans sa
maison et dans sa conduite... tout — éloigné des extrémités,
BOSS. Le Tellier. Notre sage magistrat écoutait — le riche et
le pauvre, m. ibid. La main des Parques blêmes De vos jours
et des miens se joue — , la f. Fab. xi, 8. Je pensais qu'à l'a-
mour son cœur toujours fermé Fût contre tout mon sexe —
armé, RAC. Pkèd. iv, 5. Famil. Aussi. Vous l'avez vu, je viens
— de la voir.
2. ÉGALEMENT [é-gal-man ; en vers, -gà-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égaler, § 145. || 1424. Esgaillement, dans
D. LOBiNEAU, Hist. de Bretagne, ii, 1001.]
Il Vieilli. Action d'égaler. Specialt. (Ane. droit.) Dis-
tribution préalable avant partage entre héritiers dont
l'un a reçu avance d'hoirie.
ÉGALER [é-gà-lé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de égal, § 154. || xiiio s. Aigaler, dans go-
def. SuppL]
Il 1° Rendre égal à. L'autre,... dès sa première bataille,
s'égale aux maîtres les plus consommés, BOSS. Condé. Ce Dieu...
s'égale et se mesure avec nous par les tendresses de son amour,
iD. Ardeur de lape'nit. 2. || P. ext. Considérer qqn comme
égal à un autre. 11 n'est princes ni rois Qu'elle (Rome) daigne
— à ses moindres bourgeois, CORN. Nicom. I, 2. Il s'égalait
aux plus savants. P. ext. Proportionner à. Jérémie lui-même,
qui seul semble être capable d' — les lamentations aux cala-
mités, ne suffirait pas à de tels regrets, BOSS. R. d'Angl. Mais
il n'a pas au crime égalé le supplice, delille, Géo?'g. 4.
Il 2° Être égal à. Une quantité qui en égale une autre. Trois
plus trois égalent six (3 -|- 3 = 6). (La grenouille) s'enfle et se
travaille Pour — l'animal (le bœuf) en grosseur, la f. Fab. i,
3. Sa prudence égale son courage. Dne perfection que rien n'égale.
Il a égalé les anciens. Corneille ne peut être égalé dans les en-
droits où il excelle, la br. 1.
*ÉGALIR [é-gà-lîr] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de égal, § 154. || xii^ s. Que braz et poinz
n'ait trestoz esgali, Moniage de Renouart , dans godef.
egaUr.]
Il (Technol.) Égaliser. — les dents d'une roue d'horloge-
rie. — la fusée du ressort.
ÉGALISATION [é-gà-li-zà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de égaliser, § 247. A remplacé égalisement.
Il xvi= s. Esgalisation d'os, L. joubert, dans godef. SuppL]
Il Action d'égaliser. Specialt. L'— des lots (dans un par-
tage).
ÉGALISER [é-gà-li-zé] v. tr.
ÉGALISOIR
— 844
EGILOPS
[ÉTYM. Dérivé de égal, § 267. || xV s. A Dieu se voult
■equaUser, Myst. du Vieil Test am. da.nsGODE.p. S uppl. \ 1539.
Egualizer, R. EST.]
Il 1« Rendre plusieurs choses égales entre elles. — les
parts. — les cheveux, les couper d'égale longueur. — les
grains de poudre, et, ellipt, — la poudre, la tamiser de ma-
nière à n'avoir que des grains de môme grosseur. {Cf.
égalisoir.) || Fig. L'amour égalise les conditions.
Il 2» P. ext. — un terrain, en amener les différentes par-
ties au même niveau.
'ÉGALISOIR [é-gà-li-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égaliser, § 113. || 1812. encycl. méth.
Ai'tillerie.]
Il (Technol.) Crible pour égaliser les grains de la poudre.
'ËGALISSAGE [é-gà-li-sàj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égalir, § 78. || 1801. Les ouvriers appel-
lent faussement égalissage, lenormand, dans Annales des
arts et manuf. viii, 70.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on égalit.
*ÉGALISURE [é-gà-li-zùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de égaliser, § 111. || Ne'olof/.]
Il (Technol.) Poudre égalisée. (S'emploie surtout au
plur.)
ÉGALIT AIRE [é-gà-li-ter] adj.
[ÉTYM. Dérivé de égalité, § 248. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Qui vise à l'égalité complète (en politique). Doctrines
égalitaires. Politique — .
ÉGALITÉ [é-gà-li-té] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de égal, sous l'influence du lat. œquali-
tas, ?n. s. § 255. On trouve en anc. franc, ivelté, egalté,
egaleté, equalité, etc. Le mot actuel est une sorte de com-
promis entre ces formes diverses, §§ 502 et 503. Le xvi« s.
ne connaît guère que equalité, remplacé par égalité au
commencement du xyii^ s.]
Il État de ce qui est égal. — de deux triangles, de deux
lignes. A — de prix, cette marchandise est préférable. | Néolog.
Dans les paris pour les courses. Prendre un cheval à
le bénéfice étant absolument égal à la mise si le cheval
gagne. — de mérite, d'âge. — de droits. Absolt. V — des ci
toyens devant la loi. Liberté, — , fraternité. Les hommes nais
sent bien dans 1' — , mais ils n'y sauraient rester, montesq
Espr. des lois, viii, 3. L' — et l'unisson d'une république, ST-
SiM. XI, 161. Il L' — du pouls, de la respiration. || P. anal. —
^du sol, état du sol dont le niveau est partout le même. ||
Fig. — d'humeur, de caractère.
*ÉGALURE [é-gà-lûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du radical de égalé, § 111. On dit aussi
aiglure. || xvi" s. Pennage... sans bordure ou esgallure, d'ar-
cussiA, dans delb. Jiec. Admis acad. 1762 ; suppr. en 1798.]
Il (Fauconn.) Moucheture blanche sur le dos de l'oi-
seau.
ÉGARD [é-gàr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'ancien verbe égarder, veiller
à, avoir soin, composé de la particule é (lat. ex) et de
garder , § 52. || xiie s. Par grant esguart, par grant conseil,
Énéas, 424.]
Il 1" Action de considérer les personnes, les choses,
d'une manière particulière. Cette attention particulière qui
paraît en Dieu quand il fait l'homme nous montre qu'il a pour
lui un — particulier, BOSS. Hist. univ. il, 1. Nous n'avons eu
— qu'au repos de leurs consciences, paSC. Prov. 8. Il n'a eu
aucun — à sa situation. Eu — à, en ayant égard à. Eu — à
son âge. Eu — à ce qu'il dit. Par — à, par — pour, en pre-
nant en considération, n l'a fait par — pour votre situation.
Sans — pour, en ne tenant aucun compte. On peut conser-
ver à l'eucharistie, selon un certain — , le nom de pain et de
vin, BOSs. Euch. 2. A 1' — de cette affaire, à cet — . Acertains
égards, à tous égards. A 1' — de qqn, en ce qui le regarde,
le concerne, il s'est mal conduit à votre — . || Spécialt. Anc.
franc. Action d'examiner pour rendre un jugement. P.
ext. v — de Malte, tribunal qui jugeait les procès entre
les chevaliers de Malte.
_ Il 2° Action de montrer à qqn qu'on le considère par-
ticulièrement, à cause de son caractère, de sa position, de
son sexe, etc. Les grands seigneurs sont pleins d'égards pour
les princes, la br. 8. Si vous n'osez avoir d' — à sa personne,
CORN. Poly. III, 5. On doit des égards à la vleiUesse. Quels
honneurs je reçus I Quels égards ! Quel accueil ! sedaine , A
mon Habit.
ÉGAREMENT [é-gàr-man ; e« wers , -gà-re-...l .?. m.
[ÉTYM. Dérivé de égarer, § 145. || xiii^ s. De la ducheise
sui en grant esgarement, Maugis, dans godef. Siippl.]
Il Action de s'égarer.
Il 1° Au propre {peu usité). Arcas s'est vu trompé par
notre —, rac. Jpli. ii, 4.
Il 2° Fig. Les égarements de l'esprit humain. Absolt. — •
d'esprit, aliénation mentale. L' — de la douleur. Dans quels
égarements l'amour jeta ma mère ! rac. Plièd. i, 3. Je reviens
aujourd'hui de mon — , regnard. Joueur, i, 7.
ÉGARER [é-gà-ré] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et le ger-
man. wara (subst. verbal de warôn, allem. mod. wahren,
garder), §§ 194 et 196. L'anc. franc, a le mot esguaré, ad-
jectif {V. § 195), qui a donné naissance, à une époque ré-
cente, au verbe égarer, § 37. {Cf. garer, garder, guérir.) ||
xic s. Tote en sui esguarede, SI Alexis, 134. | xiv^ s. Qui se
sont esgaré par l'orage félon, cuvelier, Duguesclin, 18338.]
Il 1° Mettre (qqn) hors du chemin qu'il doit suivre. Le
guide les égara dans les montagnes. Des enfants égarés. | Vieilli.
S' — de qqn, le perdre de vue en s'égarant. Je m'étais par ha-
sard égaré d'un frère et de tous ceux de notre suite, mol. D.
Juan,ui, 3. Fig. Cet empereur s'égarait de la droite voie, boss.
Hist. univ. ii, 26. || P. anal. \ 1. Placer (une chose) qqpart
oii on ne la retrouve plus, il a égaré son mouchoir, ses lu-
nettes. I 2. Placer (une chose) qqpart où elle ne doit pas
être. Où s'égare sa main ? Plusieurs votes se sont égarés sur des
noms inconnus. || P. ext. Laisser aller sans direction, fl
égarait ses pas dans la campagne. Des yeux égarés. || Fig. Je ne
m'égare point dans ces vastes désirs, rac. Esth. m, 4. 0^
laissé-je — mes vœux et mon esprit? ID. Phùd. i, 3. •» ,
Il 2» Fig. Mettre l'esprit, le cœur, hors du droit che-
min. Dieu redresse... le sens égaré, BOSS. Hist. univ. m, 8. Le
peuple égaré par de faux prophètes. Brebis égarée (métaphore
tirée de la Bible), pécheur. || La colère vous égare. Ah! Ma-
dame, excusez un amant qui s'égare, rac. Mithr. ii, 6. (Sa-
lomon) s'égare dans sa vieillesse, BOSS. Hist. univ. ii, 4.
*ÉGARROTTER [é-gà-rô-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et garrot,
§§ 194 et 196. {Cf. anc. franc, esjareter, couper le^s jarrets.)
Qqns disent, par corruption, engarrotter. acad. 1762 donne
l'adj. égaroté {sic), suppr. en 1798. || 1690. Esgaroté, furet.]
Il (Technol.) Blesser (un cheval) au garrot.
"ÉGAYEMENT [é-ghèy'-man]. V. également.
1. ÉGAYER [é-ghè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et gai, §§ 194
et 196. Il xiii^ s. One ne fina, que qu'il s'esgaie, Renart, ii.
1029.]
Il 1° Rendre gai. S'— aux dépens de qqn. Et je vais m'—
avec lui (à ses dépens) comme il faut, mol. Amph. i, 2. || —
un tableau, un sujet. — son deuil, commencer à le porter
moins sombre. || Fig. — un arbre, en ôter les branches
qui l'étouffent. — un espalier, le palisser de façon que les
branches se partagent régulièrement de chaque côté.
Il 2" Vieilli. Ebattre. Mon esprit... qui dans ses caprices
s'égaie, Régnier, Èp. 3. Ainsi, dans cet amas de nobles fic-
tions, Le poète s'égaie en mille inventions, boil. Art p. 3.
2. ÉGAYER. F. aiguayer.
'ÉGÉRIE [é-jé-ri] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. Egeria, nymphe qui inspirait au
roi Numa Pompilius les lois qu'il donna aux Romains.]
Il Femme qui donne de sages inspirations. Elle est son
Égérie.
ÉGIDE [é-jid'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aegis, aegidis, grec alV'î, «'T'"
5oç, m. s. de aï^, aiyôî, chèvre. || 1512. La cuirasse que les
poètes appellent égide, J. le maire, Ulustr. de Gaule, dans
DELB. Rec. Admis acad. 1740.]
Il 1° (Antiq.) Bouclier dePallas, couvert de la peau de
la chèvre Amalthée, et sur lequel était la tête de Méduse.
Il 2" Fig. Ce qui protège. Être sous 1'— des lois. Le Batave
vous vit opposer votre — Au cruel démon des combats, J.-B.
Rouss. Odes, III, 7. Quelle — opposer aux traits de la satire?
piRON, Métrom. préf.
"ÉGILOPE [é-ji-lop'] 5. /".
[ÉTYM. Emprunté du lat. aegilopa (pline), grec alyîXut]/,
m. s. Il 1786. ENCYCL. méth.]
Il (Botan.) Plante graminée, dite aussi œil-de-chèvre. {Cf.
coquiole.)
ÉGILOPS [é-ji-l6ps'] s. m.
EGLANDER
845
ÉGOUT
[i':tym. Emprunté du lat. œgilops, grec aly'CKbitifi, m. s. de
"■;, chèvre, et w^', œil, les Grecs ayant trouvé quelque
iialogie entre cette affection et l'œil de la chèvre. Il xV s.
es egiiopes des yeux, Jardin de santé, dans godef. Suppl.
\,(hnis AGAD. 1762.]
'] (Mcdec.) Petit ulcère qui se forme dans l'angle in-
rieur des paupières et provient d'une tumeur ouverte
l suppurante (anchilops).
* EGLANDER [é-glan-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et glande,
§ 194 et 196. Il 1755. encygl.]
Il (Technol.) Débarrasser des glandes. Spécialt. — un
heval morveux, lui extirper les glandes placées sous la
uigue.
ÉGLANTIER [é-glan-tyé] S. m.
[ktym. Pour aiglentier, dérivé de l'anc. franc, aiglent, m.
. g 115. Aiglent vient du lat. pop. *aquilçntum [cf. provenç.
guilen, m. s.), pour *aoulentuni {cf. aquifolium, houx), dé-
.(' do acus, aiguille, pointe, §§ 392, 290 et 291. || xi^ s.
suz un pin, delez un eglentier, Roland, 114.]
Il Rosier sauvage.
ÉGLANTINE [é-glan-tin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. aiglentina, «2. s. § 11. ||
^vi" s. Les esglantines emportent le prix, o. de serres, vi, 10.]
Il Fleur de l'églantier. Aux jeux Floraux de Toulouse on
écerne une — d'or.
*ÉGLEFIN [é-gle-fm]. F. aigrefin 2.
ÉGLISE [é-gliz'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *eclësia, lat. ecclés. ecclesia, grec
x/.};-flcr£a, m. s. §§ 345, 380, 815, 356 et 291. || xio s. En
ainte église converset volentiers, St Alexis, 256.]
j I. (En ce sens prend un É majuscule.) Assemblée de
eux qui adorent le Dieu des chrétiens. L'Église primitive,
les apôtres. L'Église militante, ensemble des fidèles qui
tiilitent sur la terre. Église souffrante, ensemble des jus-
jes qui souffrent dans le purgatoire. Église triomphante,
jnsemble des saints qui triomphent dans le ciel. || Sjoé-
ialt. L'Église chrétienne, l'assemblée de ceux qui profes-
ent la loi du Christ. L'Église universelle. Les Pères de l'Église.
Mus particulièrement, communion de personnes unies
lar une môme foi chrétienne. L'Église d'Orient ou grecque.
,'Église catholique, apostolique et romaine. L'Église gallicane.
.'Église anglicane. Les Églises protestantes. || Absolt. L'Église,
'Église catholique. Le pape est le chef visible de l'Église. Les
ommandements de l'Église. Les cérémonies, les sacrements de
Église. Retrancher de l'Église, excommunier. Se marier de-
ant l'Église, religieusement. || P. ext. Entrer dans l'Église, se
Edre d'Église [vieilli), embrasser l'état ecclésiastique. Les
[ens d'Église, et, absolt, L'Église, les ecclésiastiques. Dn
lomme d'Église. Il y a en France trois sortes d'états, l'Église, l'é-
lée et la robe, montesq. Lett. pers. 44.
II. (En ce sens prend un é minuscule.) || 1" Édifice
îonsacré au culte catholique. Bâtir, consacrer une — . —
(athédrale. La nef, la voûte, le chœur d'une — . S'agenouiller
lur les dalles de 1' — . Aller à 1'—. Se marier à 1' — . C'est un
)ilier d'— , c'est un dévot qui ne quitte jamais l'église.
lonneurs de 1' — , réservés aux fondateurs et aux patrons
l'une église. Gueux comme un rat d' — (qui ne trouve rien
i manger).
Il 2° P. anal, avec certains clochers. Sorte de girouette
tie fer-blanc qu'on place sur un tuyau de cheminée pour
împêcher le vent de renvoyer la fumée à l'intérieur.
ÉGLOGUE [é-glôg'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecloga, m. s. (grec i'xXoyai,
pièces choisies). Églogue pour éclogue (encore dans sorel,
Francion, p. 418) est le résultat d'une assimilation de la
première consonne explosive à la seconde, § 360. || xvi<' s.
MAROT, Églogues.]
Il Petit poème oii l'on met en scène des bergers. [Cf.
Idylle, pastorale.) Les églogues de Théocrite, de Virgile. Puis
en dialogue, Nous vous ferons entendre ime espèce d' — , LA F.
Cly7nè?ie.
*ÉGOGER [é-gô-jé] V. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1680. richel.]
I (Technol.) Débarrasser (une peau de veau) des oreil-
les, de la queue, des bouts de pieds, etc.
*ÉGOÏNE [é-gô-in'] s. f.
[ÉTYM. Peut-être pour écoïne, forme ancienne de
écouenne. (F. ce mot.) || 1690. Égohine, furet.]
II (Technol.) Petite scie à main, à poignée droite.
'ÉGOÏSER [é-go-i-zé] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ego, moi, § 267. || 1752. trév. Ad-
mis ACAD. 1762; suppr. en 1878.]
|[ Vieilli. Avoir l'habitude de rapporter tout à soi-même.
ÉGOÏSME [é-go-ïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ego, moi, § 265. {Cf. égotisme.) ||
1755. encygl. Admis acad. 1762.]
Il 1° Disposition à rapporter tout à soi. Dn vil — . Les
calculs de 1' — . L' — des partis.
Il 2» Doctrine philosophique prétendant qu'on ne peut
affirmer sûrement que sa propre existence.
ÉGOÏSTE [é-go-ïsf] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. ego, moi, § 265. || 1755. encygl.
Admis ACAD. 1762.]
Il Celui, celle qui rapporte tout à soi. Adjectivt. Un
homme, une femme — . DURAND : Je le crois — . — CLERMON :
Oh ! diable ! Que veut dire Ce mot? 11 m'est nouveau, gailhava,
Êgoïsme (1777), i, 2. P. ext. Une conduite — . Des sentiments
égoïstes. L'homme a des penchants égoïstes.
"ÉGOÏSTEMENT [é-go-ïs'-te-man] adv.
[ÉTYM. Composé de égoïste et ment, § 724. || Ne'olog.]
Il D'une manière égoïste.
*ÉGOMET [é-go-mêf] s. m.
[ÉTYM. Mot lat. signifiant « moi-même ». || 1752. trév.]
Il Inusité. Égoïste.
* ÉGORGEMENT [é-gôr-je-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égorger, § 145. || 1539. Esgorgement, r.
est.]
Il Action d'égorger.
'ÉGORGEOIR [é-gor-jwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égorger, § 113. || 1773. bourdé. Manuel
des marins.]
Il Vieilli. (Marine.) Cargue provisoire pour serrer les
huniers dans les grands vents.
ÉGORGER [é-gor-jé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et gorge,
§§ 194 et 196. Il 1539. Esgorger, r. est.]
I. Il 1° Tuer (un animal) en lui coupant la gorge. —
un mouton.
Il 2° Tuer par le fer (un être humain) en lui coupant
la gorge, ou autrement. — qqn avec un rasoir. On égorge à
la fois les enfants, les vieillards, rac. Esth. i, 5. Le mari par
sa femme en son lit égorgé, CORN. Cinna, i, 3. L'un l'autre au
moindre affront les force à s' — , boil. Sat. 11.
Il 3° Fig. I 1. Ruiner qqn. Lui demander en ce moment de
l'argent, c'est 1'—. | 2. Rançonner. Cet aubergiste égorge les
voyageurs.
II. P. anal. Vieilli. (Marine.) — le hunier, serrer, à
l'aide d'une manœuvre provisoire, la voile du mât de
hune vers le centre. {Cf. égorgeoir.)
*ÉGORGEUR, EUSE [é-gôr-jeur, -jeuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de égorger, § 112. || xvi" s. Des cousteaux
égorgeurs les pointes aiguisées, r. et a. d'aigneaux, dans
DELB. Rec. Repris à l'époque de la Révolution : patriotes
égorgeurs, laharpe. Langue révolut.]
Il Celui, celle qui égorge. Fig. Les égorgeurs du peuple.
ÉGOSILLER (S") [é-gô-zi-yé] v. pron.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex), le radical de
gosier et le suffixe verbal iller, §§ 161, 192 et 196. On trouve
gosiller en anc. franc, au sens de « dégoiser ». || xv" s.
Esgosillerent tous les bourgois de Borne, Mer des hist. dans
godef. Suppl.]
Il Se fatiguer le gosier en criant, en chantant. {Cf. égueu-
1er.) Il se faut bien — avec vous autres, MOL. Escarb. se. 2.
Tu m'as fait —, carogne ! ID. Mal. im. i, 2. Cette fauvette s'é-
gosille à chanter.
* ÉGOTISME [é-gô-tïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. egotism, m. s. dérivé du lat.
ego, moi. {Cf. égoïser, égoïsme.) || Néolog.]
Il Manie de parler de soi.
ÉGOUT [é-gou] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de égoutter, § 52. {Cf. dégoût.) ||
xuio s. Dseres d'esgoz est nécessaire. Livre de jostice, dans
GODEF. Suppl.]
I. Action d'égoutter, résultat de cette action. P. ext.
Liquide égoutté. Il n'est pas permis de laisser tomber 1' — des
eaux de son toit sur son voisin. Spécialt. (Raffinerie.) Li-
queur égouttée de la cuve.
II. P. ext. Ce qui sert à faire égoutter. | Versant d'un
toit, d'un mur. Toit à deux égouts. | Rangée de tuiles ou
ÉGOUTIER
846 —
ÉGRENER
d'ardoises qui débordent du toit. | Canal de plomb qui
reçoit les eaux qui découlent du toit. || P. anal. \ l. Grande
table de bois sur laquelle on met une glace pour en faire
égouller le tain. | 2. Tuyau de cire qu'on attache à une
figure que l'on moule, pour l'écoulement de la cire. ||
Spécialt. Canal, généralement souterrain, par où s'écou-
lent les eaux sales et les immondices d'une ville. Les
égouts de Rome, de Paris. Rat d'— , nom donné par moquerie
aux égoutiers. Fig. Lieu où viennent affluer les choses,
les gens les plus vils. Le goût, l'exemple et la faveur du feu
Toi avait fait de Paris 1' — des voluptés de toute l'Europe, ST-
SIM. xiii, 252. Roquillard, 1' — de l'ignorance, regnard et
DUFRESNY, Chinois, II, 4. || P. ext. I 1. Conduit qui amène
les eaux sales d'une maison dans le ruisseau, j 2. P. anal.
— nasal, chez le cheval, orifice du conduit lacrymal.
"ÉGOUTIER [é-gou-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérive de égout, § 115. |I Néolog.]
Il Ouvrier qui cure les égouts d'une ville.
*ÉGOUTTAGE [é-gou-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égoutter, § 78. 1| 1778. lalande. Ca-
naux de navig. p. 101.]
Il (Technol.) Action d'égoutter. Spécialt. V— d'un ter-
rain.
*ÉGOUTTEMENT [é-gout'-man ; en vers , -gou-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égoutter, § 145. || 1330. Texte dans eys-
SETTE, Hist. de Beaucaire, ii, 189.]
Il Action d'égoutter, de s'égoutter.
ÉGOUTTER [é-gou-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et goutte,
§§ 194 et 196. Il xiiie s. J'aing miex fontaine qui soronde Que
celé qu'en esté s'esgote, ruteb. p. 40, Kressner.]
Il Débarrasser d'un liquide en le faisant écouler goutte
à goutte. — de la vaisselle. Un fromage qui s'égoutte. Faire —
des légumes. — une glace, en faisant écouler le tain sur
l'égout. — une chandelle, en la faisant sécher. — les cha-
peaux, exprimer l'humidité du feutre. — un terrain, y faire
des canaux par lesquels s'écoule l'eau qu'il contient en
excès.
ÉGOUTTOIR [é-gou-twàr] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de égoutter, § 113. || xvi° s. Esgoutoir amettre
iorsleslaveures, liébault, dans godef. Suppl. Admis acad.
1798.]
Il (Technol.) Pièce de bois, tablette, treillis, éclisse,
sur laquelle on fait égoutter qqch. || Conduit, canal pour
l'écoulement des eaux.
ÉGOUTTURE [é-gou-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de égoutter, § 111. || xviio s. F. à l'ar-
ticle. Admis ACAD. 1835.]
Il Dernières gouttes qu'on fait tomber d'un vase, d'une
bouteille. Un vaisseau en dessous pour en recevoir les égout-
lures, LiGER, Nouv. Mais. rust. dans delb. Rec. \\ Fig. Un
époux qui vaudra bien cette vilaine — de bassin, regnard,
Homme à bonnes fortunes, dans giierardi, Th. ital. ii,
528. Ce nouveau recueil est précisément 1' — de son porte-
feuUle, LAHARPE, Correspond, litte'r. i, 307, édit. 1801.
"ÉGRAIN [é-grin]. V. égrin.
ÉGRAINER [é-grè-né], etc. V. égrener, etc.
ÉGRAPPER [é-grà-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et grappe,
§§ 194 et 196. Il 1732. trév. Admis acad. 1762.]
jl (Technol.) |j 1» Séparer de la grappe (les grains de
raisin, de groseille, etc.).
Il 2» Séparer (le minerai de fer) du gravois (grappe) au-
quel il est môle.
*ÉGRAPPEUR [é-grà-peur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égrapper, § 112. || 1761. de courtivron
et BoucHu, Art des forges, p. 63.]
Il (Technol.) Ouvrier qui égrappe le minerai de fer,
*ÉGRAPPOIR [é-grà-pwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égrapper, § 113. || 1761. de courtivron
et BOUCHU, Art des forges, p. 44.]
Il (Technol.) || 1° Instrument pour égrapper le raisin.
Il 2° Lavoir où l'on égrappe le minerai de fer.
ÉGRATIGNER [é-grà-tl-né] v. tr.
[ÉTYM. Pour égratiner, composé de la particule é (lat.
«x) et l'anc. franc, gratiner, dérivé de gratter, §§ 192 et 196.
Il xii" s. Por quoi detort ele ses mains Et fiert son vis et esgra-
tlne? cmiÉTiEN de troyes. Chevalier au lion, i486.]
Il 1" Déchirer légèrement la peau avec les ongles, avec
(jqch de piquant. — le visage. Quand on s'avise de la contre-
dire, elle bat, elle mord, elle égratigne, regn'aud, Serc'n. se.
11. Qu'il a fait un larcin..., Égratigne quelqu'un, la f. Fab. m,
18. n s'est égratigne avec une épingle. Ne pouvant mordre, il
égratigne. || Fir/. Blesser légèrement par quelque mot pi-
quant. J'aime mieux un franc ennemi Qu'un bon ami qui m'é-
gratigne, aunault. Chien et Chat.
Il 2» P. anal. (Technol.) | 1. — le sol, le labourer très
légèrement. | 2. — une planche de gravure, la tailler avec
des traits qui ne pénètrent pas. | 3. Manière égratignée,
genre de fresque à fond noir revêtu d'un enduit blanc
qu'on enlève ensuite à la pointe par hachures, laissant
le noir à découvert pour faire les ombres. | 4. — le satin,
les peaux, les moucheler, les façonner avec un fer dentelé.
"* ÉGRATIGNEUR, EUSE [é-grà-ti-nèur, -fieuz'] s. m.
et/".
[ÉTYM. Dérivé de égratigner, § 112. || xvi'^ s. Ongle esgra-
tigneur, vauq. de la fresn. dans delb. Rec]
Il Peu usité. Celui , celle qui égratigne. || Spécialt.
(Technol.) Ouvrier, ouvrière qui égratigne le salin, les
peaux.
*ÉGRATIGNOIR [é-grà-ti-îïwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égratigner, § 113. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Instrument qui sert à égratigner le satin,
les peaux.
ÉGRATIGNURE [é-grà-ti-fiûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de égratigner, § 111. || xiii« s. Une sentoit
nul mal de l'esgratineure, Trad. de Guill. de Tyr, u, 364.]
Il 1" Légère déchirure faite en égratignant. J'aimerais
mieux souffrir la peine la plus dure. Qu'il eût reçu pour moi la
moindre —, mol. Tart. m, 6. | P. ext. Blessure légère. Sa
blessure n'est qu'une — . Une — avec du chagrin fait plus de
mal que la fièvre quarte avec un esprit content d'ailleurs,
BussY-RABUTiN, Lctt. 5 jauv. 1673.
Il 2° (Chasse.) Trace légère que laisse le cerf en mar-
chant sur la terre dure.
ÉGRAVILLONNER [é-grà-vi-yô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et gravillon,
§§ 194 et 196. Il 1700. liger, Nouv. Mais. rust. dans delb.
Rec. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Débarrasser (les racines d'un arbre) d'une
partie de la terre qui les entoure quand on le lève en
motte pour le transplanter.
"ÉGRAVOIR [é-grà-vwàr] s. m.
[ÉTYM. Peut-être pour engravoir, dérivé de engraver ( V. ce
mot), § 113. Il 1767. g.\rsault, Paumier-raquetier, p. 32.)
Il (Technol.) Outil du paumier-raquetier, terminé par
une pointe qui s'élève entre deux coupants.
* ÉGREFIN. V. aigrefin.
ËGRENAGE [é-gre-naj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égrener, § 78. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Technol.) Action d'égrener.
* ÉGRÈNE [é-grèn'] S. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être à écran.'
(F. ce mot.) Il Néolog.]
Il (Technol.) Ferrement qu'on met aux coins des caisses
et autres ouvrages de layetterie pour empêcher l'écarte-
ment des côtés.
"ÉGRÈNEBIENT [é-gren'-man ; en vers, -grè-ne-...]
S. m.
[ÉTYM. Dérivé de égrener, §§ 65 et 145. || Néolog.]
Il (Technol.) L'action d'égrener, le fait de s'égrener.
Spécialt. Dégradation de la surface intérieure des bou-
ches à feu.
ÉGRENER [é-gre-né] v. tr. et i7iir.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et grain,
§§ 194 et 196. On dit aussi égrainer, forme refaite à une
époque plus récente sur grain, graine, § 65. || xii" s. F. à
l'article.]
I4 F. tr. Dégarnir des grains.
Il 1° Détacher les grains des épis, d'une gousse. Ce blé
s'égrène, laisse échapper les graines.
Il 2'> Détacher les grains d'une grappe, etc. — une grappe
de raisin, des groseilles. || P. anal. — son chapelet, en faire
passer les grains un à un entre ses doigts.
Il 3» (Technol.) Faire disparaître les inégalités granu-
leuses. — un cadre qu'on veut dorer.
II. Anciennt. F. intr. Perdre de son grain (en parlant
d'une pierre, d'un mêlai), s'ébrécher. De leurs épées font
EGRENEUR
847
EJARREUR
— l'acier, Raoul de Cambrai, Aid3. Spécialt. De nos jours.
Technol.) On rasoir qui égrène bien (quand on l'ébrèche
pour s'assurer de la qualité de l'acier).
* EGRENEUR, EUSE [é-gre-neur, -neuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de égrener, § 112. || Ndolog.]
Il Celui, celle qui égrène. Spécialt. Au fém. Égreneuse,
machine à égrener les plantes textiles.
* ÉGRENOIR [é-gre-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égrener, § 113. || 1797. gattel, Dict.
])Ortatif.]
Il (Technol.) Instrument à égrener les épis, les fruits.
* ÉGRENOIRE [é-gre-nwàr] et * ÉGRAINOIRE [é-grè-
nwàr] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Se rattache peut-être à l'anc.
'ranç. escraigne, maisonnette, cave. || 1700. Des egrenoires
ou cages basses et muettes, liger, Nouv. Mais. rust. dans
ijELB. Rec.]
Il (Technol.) Petite cage basse oii la porte est formée
par quelques bâtons qu'on lève. Les oiseliers... sont obligés
de mettre les femelles dans des égrainoires, trév.
ÉGRILLARD, ARDE [é-gri-yàr, -yàrd'] adj.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvic s. Plusieurs esgrillards
de forest, Nouv. Fabrique des traits de vérité, dans delb.
Mater.]
Il Qui est d'une gaieté un peu trop libre. Cet air —,
REGNARD, Bal, sc. 7. Un minois — . Des chansons égrillardes.
Il Suhstantivt. Phébus est un —, scarr. Virq. trav. 12.
Oh! oh! quels égrillards, mol. Sicil. sc. 8. Quelle est cette
égrillarde? regnard, Démocr. ii, 7.
*ÉGRILLOIR [é-gri-ywàr] s. m.
[ÉTYM. Altération (sous l'influence de grille, § 509) de
écrilloir, dérivé de l'anc. franc, escriller, glisser, s'échapper,
§ 113. {Cf. écrille.) || 1690. Esgrilloir, furet.]
Il (Technol.) || 1° Déversoir d'un étang.
Il 2° P. exi. Clôture de pieux liés ensemble pour em-
pêcher le poisson de sortir par le déversoir.
''ÉGRIN [é-grin] et, mieux, * AIGRIN [è-grin] s. m.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'acriimen, m. s. {cf. ital. agrume,
provenç. agrum, m. s.), devenu en anc. franc, aigrun (en-
core dans ouD. en 1642), §§ 346, 380, 469 et 291, puis aigrin
par confusion de suffixe {cf. aubin 1), § 62. || xiii^ s. Aus
oingnons et toute autre manière d'aigrun, E. boileau, Livre
des mest. I, ix, 9.]
Il Vieilli. Tout fruit à saveur aigre. || P. ext. De nos
jours. (Agricult.) Jeune pommier, poirier sauvage ré-
servé pour être greffé.
*ÉGRISAGE [é-gri-zàj'j s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égriser, § 78. || 1774. le vieil, Art du
vitrier, p. 206.]
Il (Technol.) Opération par laquelle on égrise.
*ÉGRISÉ et *ÉGRISÉE [é-gri-zé] s. m. et s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de égriser, § 45. || 1789. encycl.
MÉTH.]
(Technol.) Poudre obtenue par l'égrisage, dont on se
sert pour la taille des pierres fines, et qui résulte du frot-
tement de deux diamants l'un contre l'autre.
ÉGRISER [é-gri-zé] v. tr.
[ÉTYM. Semble être pour égrulser, composé avec la par-
icule é (lat. ex) et le holland. gruizen, écraser, §§ 10, 192
2t 196. {Cf. gruger.) || xvi° s. Esgriser des diamants, B. DE
VERVILLE, dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Frotter deux diamants bruts l'un contre
.'autre pour ébaucher la taille, ou pour produire de l'é-
^Tisée. Il Soumettre un morceau de marbre à un premier
aolissage. || Frotter le bord d'une glace avec du grès fin
jour en dresser l'épaisseur.
ÉGRISOIR [é-gri-zwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égriser, § 113. || 1701. furet. Admis
CAD. 1878.]
Il (Technol.) Petit vase où tombe l'égrisée.
ÉGRUGEOIR s. m. et, vieilli, *ÉGRUGEOIRE [é-gru-
jwàr] s. f.
! [ÉTYM. Dérivé de égruger, § 113. || 1611. Edgrugeoir,
OTGR.]
Il Instrument, ustensile à égruger.
ÉGRUGER [é-gru-jé] v. tr.
lÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et gruger,
S 192 et 196. Il xvi" s. Montagnes qui s'esgrugent par petits
laorceaux, saliat, dans godef. Suppl.]
I 11 Réduire en granules. — du sel, de la poudre. | P. ext.
— le raisin, en enlever les pépins. || Peigner les tiges du
chanvre femelle pour en faire tomber le chènevis.
ÉGUEULEMENT [é-gheul-man; en vers, -ghéu-le-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de égueuler, § 145, || (Au sens de « égor-
gement ».) 1617. Texte dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
Il État de ce qui est égueulé.
ÉGUEULER [é-gheu-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et gueule,
§§ 65, 194 et 196. || (Au sens de « égorger ».) xiv s. Récits
d'un bourg, de Valenciennes, p. 233, Kervyn. | 1564. Es-
gueulé de crier, j. Thierry, Dict. franç.-lat.]
Il 1° Détériorer en brisant le bord, l'entrée. — un vase.
Une bouche à feu qui s'égueule.
Il 2" Pop. S'—, se fatiguer la gueule, la gorge, n s'égueule
de crier. La duchesse de la Terté, qui était une égueulée, st-
siM. i, 151. Quel égueulé! gherardi. Th. ital. vi, 446. Je
m'égueule de rire, st-amant. Sonnets, p. 195, Bibl. elzév.
*ÉGYPTIAC [é-jïp'-syâk'; en vers, -si-âk'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. aegyptiacus, d'Egypte : égyptiao
est pour onguent égyptiao. || xvi'' s. Avec egyptiac, poudre de
mercure et semblables, paré, v, 18.]
Il Vieilli. (Pharm.) Préparation oii il entre du miel, du
vinaigre et du vert-de-gris.
EH [é]. V. hé.
ÉHANCHÉ, ÉE [é-an-ché] adJ.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et hanche,
§§ 195 et 196. Il xiv» s. Ses chevaulx estoit eshanchiés, froiss.
dans GODEF. Suppl.]
Il Vieilli. Déhanché. Spécialt. (Manège.) Cheval — .
ÉHERBER. V. esherber.
ÉHONTÉ, ÉE [é-on-té] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et honte,
§^ 195 et 196. Il xiv*^ s. Invergondeus ou eshonté, oresme,
Eth. II, 10.]
Il Qui n'a pas de honte. Un criminel — .
ÉHOUPER [é-ou-pé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et houppe,
§§ 194 et 196. Il 1755. encycl.]
Il (Technol.) Dégarnir (un arbre) de l'extrémité supé-
rieure de ses branches. Ceux qui auront éhoupé, écorcé ou
mutilé des arbres, seront punis..., Code forestier, art. 196.
EIDER [é-dèr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du suédois eider, m. s. § 9. || 1771.
TRÉV. Admis acad. 1878.]
] (Zoologie.) Canard du Nord qui fournit le duvet dit
édredon.
*EISSAUGUE. V. aissaugue.
ÉJACULATEUR, * ÉJACULATRICE [é-jà-ku-là-téur,
-tris'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de éjaculer, § 249. || xvi^ s. Vertu ejacula-
trice, MONTAIGNE, I, 20. Admis acad. 1835.]
Il (T. scientif.) Qui sert à l'éjaculation. Muscles éjacn-
lateurs.
ÉJACULATION [é-jà-ku-là-syon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de éjaculer, § 247. || xvi^ s. Ejaculations
etherees, rab. iv, 18. Admis acad. 1762.]
I. (T. scientif.) Action d'épancher un liquide. || Absolt.
Émission du sperme.
II. (Théol.) Prière fervente qui part du cœur.
ÉJACULER [é-jà-ku-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ejaculari, lancer comme un
trait. Il xvi"^ s. Ejaculer de gros bouillons d'eau. Entrée de
Henri II à Rouen, dans godef. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il (T. scientif.) Lancer hors de soi par une action or-
ganique (un liquide). Certains animaux éjaculent une humeur
acre sur ceux qui les touchent. || Absolt. Émettre le sperme.
*ÉJAMBER [é-jan-bé] v. tr.
[ÉTYM. Semble composé avec la particule é (lat. ex) et
jambe, §§ 194 et 196. || 1722. Plantes à ejamber, labat,
Voyages, iv, 515.]
Il (Technol.) Dégarnir (une feuille de tabac) de la côte
longitudinale.
*ÉJARRER [é-jà-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et jarre 2,
§§ 194 et 196. Il 1761. abbé nollet, Chapelier, p. 63.]
Il (Technol.) Dégarnir (une peau) du jarre.
* EJARREUR, EUSE [é-jà-reur, -reuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de éjarrer, § 112. || 1761. Les chapeaux qui
reviennent de chez l'éjarreuse, ABBÉ nollet, Chapelier,^. 63.]
ÉJECTION
— 848
ÉLASTIQUE
Il (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui éjarre.
'ÉJECTION [é-jêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ejectio, m. s. \\ xm" s. La se-
conde éjection des acatans et des vendans el temple, Bible, dans
GODEF.]
Il Vieilli. Action de jeter iiors. Spécialt. Déjection. Elle
(la respiration) facilite 1'— des excréments, boss. Conn. de
Dieu, II, 10.
*ÉJOUlR (S') [é-jou-ïr] v.pron.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et jouir,
§§ 192 et 196. Il xii* s. En parmanabletet s'esjorrunt, Psaut.
d'Oxf. V, 13.]
Il Vieilli. Se réjouir. Repas Dont maint voisin s'éjouit d'être,
LA F. Fab. IV, 21.
ÉLABORATION [é-là-bô-rà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elaboratio, m. s. \\ 1611. Elahou-
ration, cotgr. | 1719. L'élaboration du chyle, dans Journal
des sav. p. 585. Admis acad. 1798.]
Il Action d'élaborer. L' — des aliments dans l'estomac. L'—
du chyle.
ÉLABORER [é-là-bô-ré] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elaborare, m. s. On a dit éla-
bourer [cf. labourer) jusqu'au milieu du xviii'' s., surtout au
part, passé, qui est seul dans acad. 1762. || xvi*^ s. Aliment
elabouré, rab. i, prol. | 1798. Elaborer, acad.]
Il Transformer, produire par le travail. L'estomac éla-
bore les aliments. Le foie élabore la bile. || Fig. — un projet
de loi.
" ÉLABRÉ, ÉE [é-là-bré] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. e, indiquant pri-
vation, et labre, § 275. || Ncolog.]
Il (Entomol.) Qui n'a pas de labre. Insecte — .
ËLA6AGE [é-là-gàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de élaguer, § 78. || 1760. Faire de petits
élaguages, Duhamel du monceau, P/ani. des arbres, p. 235.
Admis acad. 1798.]
Il Action d'élaguer, résultat de cette action.
ÉLAGUER [é-là-ghé] V. tr.
[ÉTYM. Origine incertaine. {Cf. l'anc. haut allem. lah,
« incision des arbres »; mais l'h allem. n'explique d'une
façon satisfaisante ni le g du franc, actuel ni le v de l'anc.
franc.) || 1425. il avoit eslavé le jour plus de demi arpent de
bois, dans du c. esluare. | xvi«> s. Eslaguer, eslarguer, lié-
BAULT, Mais. rust. dans delb. Rec]
Il Retrancher (les branches superflues). — les branches
d'un arbre, et, p. ext. — un arbre. Fi(j. Retrancher ce qui
est inutile. — d'un ouvrage certains détails. — une scène.
ÉLAGUEUR [é-là-gheur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de élaguer, § 112. || 1760. duiiamel du
monceau. Plant, des arbres, i^. 242. Admis acad. 1798.]
Il Celui qui élague.
*ÉLAÏSER [é-lè-zé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et laize
(mieux laise), largeur, §§ 194 et 196. || xW^ s. Eslaise ta
bûche e je l'emplirai, Psaut. de Cambtndge, lxxx, 9.]
Il Ane. franc. Élargir. Spécialt. De nos jours. (Tech-
nol.) — les flans des monnaies (en les frappant avec le fla-
toir).
1. ÉLAN [é-lan] s. m.
[ÉTYM. Pour eslanç (encore dans trév. élans) , §§ 422
et 509, subst. verbal de eslancer, élancer, § 52. || xvie s. Les
eslans des passions, amyot, Œuvr. mor. Vertu morale, 25.]
Il 1° Mouvement par lequel on s'élance. Prendre son — .
D'un — vigoureux il franchit le fossé et s'échappa des mains
des gardes. || P. anal. Mouvement par lequel la voix re-
prend avec plus de force. Aux élans redoublés de sa voix
douloureuse, boil. Lutr. 4. || P. ext. Ardeur avec laquelle
qqn s'élance. Rien ne put arrêter 1'— des troupes. (| Fig.
Vif sentiment qui jaillit tout à coup de l'âme et la pousse
vers un but. L'— de l'âme vers Dieu. L'— du patriotisme. Re-
tenir, arrêter les élans d'un cœur généreux.
Il 2" Vieilli. (Marine.) Brusque écart qu'un vaisseau
fait à tribord ou à bâbord.
2. ÉLAN [é-lan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'allem. elen (auj. elenthier), qui est
lui-môme emprunté du lithuanien elnis, 7n. s. §§ 7 et 20. ||
1414. Grans chevaulz nommez weselz et autres nommez hellent,
G. DE LANN0Y, Voijagc, dans delb. Rec.]
Il Espèce de cerf qui habite le Nord. || P. anal. — d'A-
frique, du Cap, variétés d'antilope.
ÉLANCEMENT [é-lans'-man ; en vers, -lan-se-...J
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de élancer, § 145. || xvi^ s. L'eslancement
des combattans, amyot, Pomp. 99.]
I. Il 1° Au propre. Vieilli. Action de s'élancer. || P.
ext. Fig. (Marine.) Quantité dont l'étrave s'élève au-des-
sus de la quille, à laquelle elle vient se fixer.
Il 2° Fig. et spécialt. Mouvement de l'âme se portant
vivement vers Dieu, n faisait des soupirs, de grands élance-
ments, MOL. Tart. i, 5.
II. P. anal. Douleur aiguë qu'on sent brusquement
monter d'une partie du corps. Il ressent des élancements
dans les jambes.
ÉLANCER [é-lan-sé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et lancer, §§ 192
et 196. A pris la place de l'anc. franc, eslaissier, m. s. ||
xvi<= s. En s'eslanceant plusieurs ensemble, amyot, Pclop. 35.]
I. V. tr. Il 1» Vieilli. Lancer avec force. Jusquesau ciel
mille cris élancés, rac. Phùd. m, 3.
Il 2» (Sous la forme réfléchie.) S'—, se lancer en avant.
S' — sur qqn. 11 s'élance avec joie, rac. Esth. prol. Vendôme...
Au même instant dans l'onde impatient s'élance, boil. Ep. 4.
Spécialt, au part, passé. On chien élancé (qui s'est élancé)
après sa proie. (Blason.) Cerf élancé, représenté courant. ||
Fig. L'âme qui s'élance vers Dieu.
Il 3o P. ext. S'—, gagner en hauteur sans prendre en
grosseur le développement correspondant. Sa taille s'é-
lance. Il Au part, passé employé adjectivt. Une taille élan-
cée, allongée, dégagée et bien prise. Cheval élancé, très
maigre des flancs. Arbre élancé, dont le tronc s'élève trè*
haut sans branches. Navire élancé, dont l'étrave s'élève
beaucoup au-dessus de la quille.
II. Famil. V. intr. Être le siège d'élancements. Le doigt
m'élance.
ÉLARGIR [é-làr-jîr] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et large,
§§ 194 et 196. [Cf. élaiser.) || xiio s. Et le cerne bien eslargir,
Enéas, 9301.]
Il 1° Rendre plus large. — un chemin, une rue. — une
robe, un habit, des chaussures. Le fleuve s'élargit en cet en-
droit, va en s'élargissant. — les tailles, rendre plus large»
les espaces qui sont entre les tailles de la gravure.
Il 2° Rendre plus ample. — son domaine, son territohre.
n s'est élargi du côté de la rivière. || Spécialt. Fig. — ses.
idées. — le cercle de ses connaissances. — le cœur.
Il 3" Mettre au large. — un prisonnier, en le faisant
sortir de prison. Çà, pour nous — , sautons par la fenêtre, rac.
Plaid. I, 3. Il Spécialt. (Manège.) — un cheval, le faire
manœuvrer dans le manège sur une plus grande étendue
de terrain. || S'—, gagner le large.
Il 4o Vieilli. (Sens emprunté du lat. elargiri.) Donner
largement. L'esprit de la grâce nous est élargi, boss. i'^'' Pen-
tecôte, 2.
ÉLARGISSEMENT [é-làr-jïs'-man ; en rera, -ji-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de élargir, § 145. || xine-xiv« s. Eslargis-
sement, Chirurg. de Mondeville, f° 101.]
Il Action d'élargir. L' — d'une voie publique. Le bras du Pô
de Venise a absorbé le bras de Ferrare... sans aucun — de son
lit, FONTEN. Guglielmini. V — d'un domaine. L' — d'un pri-
sonnier. (Les sages) concevaient la mort comme un heureux —
après une triste captivité, BOURD. Crainte de la mort, 3. ||
P. ext. Action de dilater (le cœur). Pénétrés de douleur ou
de gravité et d'attention sur eux-mêmes pour cacher leur — et
leur joie, st-sim. vin, 247.
ÉLARGISSURE [é-làr-ji-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de élargir, § 111. || 1690. furet.]
Il Ce qu'on ajoute <àun objet pour le rendre plus large.
ÉLASTICITÉ [é-lâs'-ti-si-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de élastique, d'après le lat. scientif. elas-
ticitas, § 255. || 1732. trév. Admis acad. 1740.]
Il Propriété de ce qui est élastique. L'— du gaz, des mé-
taux. Il Fig. Facilité à se relever après avoir été abattu.
ÉLASITIQUE [é-lâs'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scientif. elasticus, m. s. tiré
du grec è^aaxsov, verbal de zkoLÙwziv, repousser, § 229. ||
1690. FURET. Admis acad. 1740.]
Il Qui se contracte, s'étend, se déforme sous une pres-
sion, une traction, etc., et reprend son volume, sa forme
première, quand cette action cesse. Les gaz sont très élas-
ÉLATÊRE
849
ELECTRISABLE
fiques. L'acier est le plus — des métaux. Une tige — . Courbes
élastiques, et, substantivt, Une — , courbe que forme une
tige élastique fixe par un de ses bouts et chargée d'un
poids à l'autre. Sommier — , recevant de l'élasticité par
des ressorts sur lesquels il repose. Bretelles élastiques.
Substantivt, au masc. Les élastiques d'un sommier, d'une
bretelle. Gomme — , le caoutchouc, remarquable par sa
grande élasticité. La gomme — sert à effacer le crayon. Balle
— . Substantivt. Un —, cordon, ruban de caoutchouc. ||
Fig. Une conscience — , qui devient large à l'occasion.
*ÉLATÈRE [é-la-tér] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec è'kaczT^p, qui meut. {Cf. élas-
tique.) Il Ncolof].]
Il (Botan.) Petit filet élastique qui, dans certaines es-
pèces, fixe la graine au placenta et la lance en se déten-
dant k l'époque de la maturité.
•ÉLATÉRIE [é-là-té-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec éXaxTiP) qui meut, § 289. || 1786.
ENCYCL. MÉTH.]
Il (Botan.) Fruit à côtes longitudinales correspondant
à des loges intérieures qui se détachent brusquement les
unes des autres à la maturité. L'— se rencontre spéciale-
ment dans les euphorbiacées.
*ÉLATÉRINE [é-là-té-rin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de élatérium, § 245. || Néolog.]
Il (Chimie.) Substance amère, vénéneuse, qu'on extrait
des concombres sauvages.
*ÉLATÉRITE [é-là-té-rif] S. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec ÈXaTTjp, qui repousse, § 282. ||
1819. Dict. des se. nat.]
Il (Minéral.) Bitume élastique dit aussi caoutchouc fossile.
'ÉLATÉRIUM [é-là-té-ryôm' ; en vers, -ri-6m'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté dulat. elaterium, grec êXaT-riptov, m. s.
I 1545. G. GUÉHOULT, daus DELB. Rcc]
Il (Botan.) Concombre sauvage, plante dont le fruit,
quand on le touche à l'époque de sa maturité, s'ouvre
avec élasticité et lance ses graines à une gi'ande distance.
* ÉLATINE [é-là-tin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elatine, grec éXa-uîvïi, m. s. ||
1611. coTGR. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Il 1° Ancien nom de la velvote, plante.
Il 2° P. ext. De nos jours. Genre de plantes dicotylé-
dones dont la velvote est le type.
ÉLAVÉ, ÉE. V. élaver.
*ÉLAVER [é-là-vé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et laver, §§ 192
et 196. ACAD. ne donne que élavé, terme de vénerie. || xii^ s.
Seient eslavé del livre des vivanz, Psaut. d'Oxf. lxviii, 29.]
Il Dialect. Effacer, affaiblir (une couleur) par un lavage
trop prolongé. P. ext. Spécial}. (Vénerie.) Poil élavé, d'une
teinte pâle, affaiblie.
ELBEUF [êl-béuf] s. m.
[ÉTYM. Nom propre, § 36 : Elbeuf (Seine-Inférieure), ville
renommée par ses fabriques de drap. || 1752. trév. Admis
ACAD. 1835.]
Il Famil. Drap fin. Il était vêtu en —, trév.
ELDORADO [el-dô-rà-dô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. eldorado, m. s. proprt,
'( le doré », § 13. || 1745. On donnoit à tout le pays le surnom
:l'el Dorado, llist. de l'Acad. des se. p. 69. Admis agad. 1878.]
Il Pays imaginaire qu'on croyait situé dans l'Amérique
inéridionale, et qu'on disait abonder en or et en pierres
précieuses. || P. anal. Contrée imaginaire oii la vie est
leureuse. Ce pays est un Eldorado.
ÉLECTEUR [é-lek'-teUr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. eleotor, 7n. s. \\ xiv^ s. Les elec-
eurs sont les populaires, oresme, dans meunier, Essai sur
Jresme.]
Il Celui qui élit.
I. Dans l'ancien empire d'Occident, prince qui avait
e droit de concourir à l'élection de l'empereur. L' — de
'ologne. Le grand — . Au fe'm. L'électrice de Brandebourg, ST-
^iM. I, 447.
j II. De nos jours. Celui qui a le droit de voter pour
['élection à une fonction civile, politique, etc. Les électeurs
u département de la Seine.
ÉLECTIF, IVE [é-lek'-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scolastique electivus, dérivé
e electus, part, passé de eligere, élire, § 217. || xiv^ s.
ertu morale est habit électif, oresme, Èth. vi, 2.]
DIGT. FKAlNC.
Il 1° Vieilli. Qui fait choix. Le franc arbitre est une vertu
élective, calv. Instit. chr. II, ii, 4. || Spe'ciall. De nos jours.
Affinité élective, propriété que possède un corps simple de
déterminer la décomposition d'un composé pour s'unir
à l'un des éléments composants.
Il 2° Où on est nommé par voie de suffrages. Charges
électives. Magistrature élective. Royauté élective.
ÉLECTION [é-lêk'-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. electio, choix. || xn" s. Li clerc
sunt serjant Deu e de s'electiun, garn. de pont-STE-max. St
Thomas, p. 30, Bekker.]
I. Vieilli. Action de faire choix. Tu as fait malheureuse
— d'amis aussi bien que d'ennemis, amyot, Pyrrhus, 44. Le
désir que nous avons que le monde croie que toutes nos élec-
tions sont bonnes, balz. De la Cour. || Spécialt. (Médec.)
Temps, lieu d' — , choisi par le médecin pour opérer. | (Droit.)
— de domicile, choix que qqn fait d'un domicile, autre que
le lieu otiil habite d'ordinaire, pour l'exercice de ses droits
de citoyen , et la signification d'actes de justice , etc. ||
(Philos.) Faculté que possède le libre arbitre de faire un
choix entre plusieurs déterminations. J'ai une conviction
intime... que je puis vouloir et ne vouloir pas; qu'il y a en moi
une —, FÉN. Exist. de Dieu, i, 2. || (Théol.) Choix fait par
Dieu même. L' — du peuple hébreu, choix que Dieu a fait de
lui, pour recevoir sa loi. Vase, instrument d'— , créature
que Dieu choisit pour être l'instrument de ses desseins.
II. Choix qu'on fait de qqn, par voie de suffrages. L' —
d'un académicien, d'un magistrat, d'un député. — directe, où
les électeurs font eux-mêmes le choix. Élections à deux
degrés, où les électeurs nomment d'autres électeurs char-
gés de faire le choix. L' — d'un bureau, d'une assemblée. Loi
sur les élections.
III. Avant la Révolution , circonscription financière
administrée par des officiers dits élus. (F. élire.) L'— de
Paris contient 440 paroisses, trév. Pays d' — ou d'élections
(par opposition à pays d'états), où il y avait des élus. || P.
ext. Juridiction, tribunal des élus. Conseiller, président en
r — de Paris. L'appel de 1' — est relevé à la cour des aides, TRÉV.
ÉLECTORAL, ALE [é-lek'-tô-ràl] adj.
[ÉTYM. Dérivé dulat. elector, électeur, §238. || 1680. ri-
CHEL.]
Il Relatif à l'élection ou à l'éligibilité des candidats à
une fonction publique. Loi électorale. Cens —, quotité d'im-
pôt qu'il fallait payer pour être électeur. Collèges électo-
raux. Réunion électorale, jj Altesse électorale, titre des princes
électeurs de l'Empire.
ÉLECTORAT [é-lek'-tù-rà] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. elector, électeur, § 254. || 1611.
COTGR.]
Il Qualité d'électeur. || Pays soumis à un prince élec-
teur. L' — de Hesse-Cassel.
* ÉLECTRICIEN [é-lek'-tri-syin ; en vers, -si-in] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de électricité, § 244. || 1764.
Ces matières que les électriciens sont convenus d'appeler ré-
sineuses, NOLLET, dans Mém. de l'Acad. des se. p. 421.]
Il Physicien , ingénieur qui s'occupe de l'électricité.
ÉLECTRICITÉ [é-lek'-tri-si-té] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scientif. electricitas, m. s. dé-
rivé du lat. electrum (grec fiTkextpov), succin, le succin
frotté possédant la propriété, connue des anciens, d'atti-
rer les corps légers, § 255. || 1733. Cette vertu a été nom-
mée électricité, Hist. de l'Acad. des se. p. 4. Admis acad.
1740.]
Il Propriété que certains corps possèdent, ou acquiè-
rent quand ils sont frottés, comprimés, etc., d'attirer et
de repousser d'autres corps, de produire des étincelles,
d'opérer des décompositions chimiques, de donner des
secousses nerveuses, etc. — vitrée, que dégage le verre
frotté. — résineuse, que dégage la résine frottée. — posi-
tive, l'électricité vitrée. — négative, l'électricité résineuse.
— statique, dyneunique.
ÉLECTRIQUE [é-lêk'-trïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. scientif. electricus, dérivé de
electrum [cf. électricité), § 229. || 1701. furet. Admis acad.
1740.]
Il Relatif à l'électricité. Force — . Fluide — . Décharge — .
Courant — . Étincelle — . Machine, batterie, moteur — . Té-
légraphe —, dans lequel des signes de convention sont
transmis par un courant électrique.
•ELECTRISABLE [é-lêk'-tri-zabl'] adj.
ÉLECTRISANT
— 850
ELEGANCE
[Éi-YM. Dérivé de électriser, § 93. || 1746. Des masses qui
sont électrisables, abbé nollet, Èleclr. des corps, ^. 158.]
\\ Qui peut être électrisé.
•ÉLECTRISANT, ANTE [é-lek'-lri-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de électriser, § 47. || 1764. Cause éleo-
trisante, nollet, dans Mém. de l'Acad. des se. p. 411.]
Il Qui électrisé. Puissance électrisante. Fig. Des paroles
électrisantes.
ÉliECTRISATION [é-lêk'-tri-zk-svon] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de électriser, § 247. || 1738. Hist. de l'Acad.
des se. p. 97. Admis acad. 1835.]
Il Action d'électriser.
ÉLECTRISER [é-leli'-tri-zé] V. tr.
[ÉTYM. Dérivé du radical de électrique, § 267. || 1733.
Il n'y a que le fer qui s'aimante, mais tout s'électrise, lUst. de
l'Acad. des se. p. 6. Admis acad. 1762.]
Il Développer sur un corps des phénomènes d'électri-
cité. — qqn, lui faire éprouver une commotion électrique.
Il Fir/. Communiquer à qqn un élan d'enthousiasme. Son
exemple les électrisa. Des paroles qui électrisent. La commotion
salutaire qui venait d'— Paris, robesp. Lett. à ses commet,
h 163.
ÉLECTRO-AIMANT et * ÉLECTRO AIMANT [é-lek'-
trô-è-man] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et aimant,
§ 284. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Fer doux qui s'aimante lorsqu'il reçoit un courant
électrique, et cesse d'être aimanté quand le courant cesse.
ÉLECTRO -CHIMIE et *ÉLECTROCHIMIE [é-lek'-
trô-chi-mi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et chimie,
§ 284. Il 1826. BECQUEREL , dans Mém. de l'Acad. des se.
p. 551. Admis acad. 1878.]
Il Partie de la physique qui étudie les relations de la
chimie avec l'électricité.
*ÉLEGTROCHIMIQUE [é-lêk'-trô-chi-mïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et chimi-
que, § 284. Il 1815. ENCYCL. MÉTH.]
Il Qui a rapport à l'électro-chimie.
•ÉLECTRODE [é-lek'-trôd'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et le grec
Ô5ÔÎ, chemin, § 284. || Mot dû à faraday.]
Il Conducteur mis en communication d'un côté avec la
pile, de l'autre avec un milieu sur lequel le courant élec-
trique exerce une action chimique.
ÉLECTRO-DYNAMIQUE et * ÉLECTRODYNAMI-
QITE [é-lêk'-trô-di-nà-mïk'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et dynami-
que, § 284. Il 1823. Mes appareils électro-dynamiques, ampère,
dans Mém. de l'Acad. des se. p. 186. Admis acad. 1878.]
Il Partie de la physique qui étudie l'action réciproque
des courants, et celle des courants sur les aimants ou des
aimants sur les courants.
"ÉLECTROLYSE [é-lêk'-trô-llz'] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et le grec
Tkûaiç, décomposition, § 284. || Néolog.]
Il Décomposition chimique produite par des courants
électriques.
"ÉLECTROMAGNÉTIQUE [é-lek'-trô-mà-né-tïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et magné-
tique, § 284. Il 1823. Nouvelles expériences électromagnétiques,
ampère, dans Mém. de l'Acad. des se. p. 177.]
Il Relatif à l'électro-magnétisme.
ÉLECTR9- MAGNÉTISME et * ÉLECTROMAGNÉ-
TISME [é-lêk'-tro-ma-ûé-tism'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et magné-
tisme, § 284. Il Admis acad. 1878.]
Il Partie de la physique qui étudie les relations du ma-
gnétisme avec l'électricité.
ÉLECTROMÈTRE [é-lek'-trô-mètr'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et le grec
[lé-cpov, mesure, §284. || 1749. L' électromètre... a été imaginé
il y a plus d'un an par M. Le Roy et moi, d'arcy, dans Mem.
de l'Acad. des se. p. 63. Admis acad. 1798.]
Il Instrument destiné à donner la mesure de l'intensité
ou la nature (positive ou négative) du fluide électrique
dont un corps est chargé.
•ÉLECTROMOTEUR, TRICE [é-lêk'-tro-mo-teur,
-tris'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et moteur,
§ 284. Il 1801. Nouvel appareil que j'appelle électro-moteur,
VOLTA, dans Annales de chimie, xl, 248.]
Il Qui produit de l'électricité. Appareil — . Force électro-
motrice.
ÉLECTRO-NÉGATIF et * ÉLECTRONÉGATIF, IVE
[é-lêk'-trô-né-gà-tïf , -tîv'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et négatif,.
§ 284. Il Admis acad. 1878.]
Il Qui se porte à l'opposé du pôle négatif.
ÉLECTROPHORE [é-lek'-trù-for] S. m.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et le grec
tpôpoç, qui porte, 284. || 1787. sigaud de lafond, Êlém.
de physique, iv, 297. Admis acad. 1835.]
Il Appareil qui sert à accumuler de l'électricité.
* ÉLECTROPHYSIOLOGIQUE [é-lêk' -trô-fi - zy Ô - lô -
jïk'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et physiolo-
gique, § 284. Il Néolog.]
Il Relatif aux actions électriques sur les corps vivants..
ÉLECTRO-POSITIF, et *ÉLECTROPOSITIF, IVB
[é-lêk'-tro-po-zi-tïf, -tîv'] adj.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et positif,
§ 284. Il 1819. Les bases salsifiables que M. Berzélius nonune
électro-positives, cuvier, dans Hist. de l'Acad. des se,
p. 89. Admis acad. 1878.]
Il Qui se porte à l'opposé du pôle positif.
ÉLECTROSCOPE [é-lêk'-tros'-kop'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et le grec
axoTTstv, examiner, § 284. || 1786. boyer-brun, dans Jour-
nal de physique, i, 135. Admis acad. 1878.]
Il Appareil propre à constater la présence de l'électri
cité.
•ÉLECTROSTATIQUE [é-lek'-tros'-tà-tik'j adj.
[ÉTY.M. Composé avec le radical de électrique et sta-^
tique, § 284. || Néolog.]
Il Relatif à l'électricité statique.
* ÉLECTROTHÉRAPEUTIQUE [é-lek'-trô-té-rà-péu-
tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de électrothérapie, sur le modèle de thé-
rapeutique, § 229. Il Néolog.]
Il Relatif à l'électrothérapie.
•ÉLECTROTHÉRAPIE [é-lek'-trô-té-rà-pi] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le radical de électrique et théra-
pie, § 284. Il Néolog.]
Il Emploi de l'électricité comme agent thérapeutique*
•ÉLECTROTYPE [é-lêk'-tro-tïp'] s. m.
[ÉTYM. Tiré de électrotypie, § 37. || Néolog.]
Il Appareil pour pratiquer l'électrotypie.
•ÉLECTROTYPIE [é-lek'-trô-ti-pi] s. f.
[ÉTYM, Composé avec le radical de électrique, le grec-
xû-oî, empreinte, et le suffixe ie, § 284. || Néolog.]
Il Art de fabriquer des planches d'impression, de gra-
vures, etc., par voie électro-chimique.
•ÉLECTRUM [é-lêk'-trom'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. electrum, grec T^Xsxxpov, m. s:
Il 1530. Électron, lef. d'étaples, dans delb. Rec]
Il Alliage d'or et d'argent, dit or vert.
ÉLECTUAIRE [é-lek'-tuêr ; en vers, -tu-er] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. electuarium (isidore deSÉ-
ville), m. s. qui semble tiré du grec ëxXsiXTov, m. s. con-
fondu par étymologie populaire avec le lat. electus, choiffl,
excellent. || xiic s. Tels lettuaires, marie de France, Del0
Amans, 113, Warncke.]
Il (Médec.) Médicament de consistance molle, formé
d'un choix de substances diverses, poudre, pulpes, liée»
avec du sirop ou du vin, etc.
* ÉLEF [é-lêf] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de élever, § 52. {Cf. reUef.) || 1752*.
TRÉV.]
Il Dialect. Action de s'élever. Spéciall. — d'eau, flux,
marée montante. " ■
ËLËGAMIVIENT [é-lé-gà-man] adv.
[ÉTYM. Pour élégantmant, composé de élégant et ment;
§ 724. Il xiv« s. Plaider eleganment, gace de la bigne, dans
GODEF. Suppl.]
Il D'une manière élégante. Phèdre sur ce sujet dit fort — '
n n'est pour voir que l'œil du maître, la F. Fab. IV, 21.
ÉLÉGANCE [é-lé-gâns'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elegantia, m. s. || xv^ s. Coor»-
toisie, élégance, Catholicon, dans gûdef. Suppl.]
ÉLÉGANT
— 831 —
ÉLÉVATION
Il Qualité de ce qui est élég-ant. L' — de sa démarche, de
sa taille, de sa toilette. || L' — du style. Des vers écrits avec
— . Spe'cialt. Élégances, tournures toutes faites recomman-
dées pour l'élégance du style. On cahier d'élégances, recueil
que fait un écolier de tournures réputées élégantes, pour
apprendre à écrire en latin. || L' — d'une démonstration ma-
thématique, caractère de simplicité, de netteté, que pré-
sente une démonstration.
ÉLÉGANT, ANTE [é-lé-gan, -gant'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elegans, m. s. \\ xv" s. Fables
élégantes, G. alexis, Blas. des fausses am. dans la c]
Il Qui présente une distinction pleine de grâce et d'ai-
sance. Une tournure, une taille élégante. Une personne aux
manières élégantes, et, substantivt, Un — , une élégante, ce-
lui, celle qui affecte l'élégance dans sa toilette et ses ma-
nières. Formes élégantes. Dessin — . Style — . Imitons de Marot
1'— badinage, boil. Art p. 1. Un écrivain — . Démonstration
élégante, simple et nette.
ÉLËGIAQUE [é-lé-jyâk'; en vers, -ji-âk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elegiacus, m. s. \\ 1480. Poètes
elegiaques, Baratre infernal, dans delb. Rec]
Il 1» (Antiq.) Relatif à l'élégie. Vers élégiaques, série de
distiques composés chacun d'un hexamètre et d'un pen-
tamètre. P. ext. Les poètes élégiaques, et, substantivt, Les
élégiaques latins.
Il 2°Fig. Qui présente le caractère mélancolique ou ten-
dre de l'élégie. Des vers élégiaques. Un accent — .
ÉLÉGIE [é-lé-ji] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elegia, grec i^isyeîa, m. s. || 1500.
Elegyes, tiltres et epitaphes, J. d'authon, dans delb. Rec]
Il (Antiq.) Petit poème d'un caractère mélancolique ou
tendre. La plaintive — en longs habits de deuil, boil. Art p. 2.
*ÉLÉGIR[é-lé-j!r]. F. allégir.
ÉLÉMENT [é-lé-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elementum, m. s. || x^ s. Ell'ent
adunet lo suon élément, Ste Eulalie, 15.]
Il Partie constitutive d'une chose.
il 1° Chez les anciens, principe constitutif des corps.
Les quatre éléments, l'eau, la terre, l'air et le feu, que l'on
considérait comme les principes constitutifs de tous les
:orps. Élieaux éléments parlant en souverain, rag. Ath. i, 1.
:.e feu, 1'— destructeur. L' — liquide, l'eau, la mer. Spécialt.
lu plur. Les éléments, les forces naturelles qui agitent la
erre, l'air, la mer. Il avait à combattre les éléments déchaî-
lés. Il Spécialt. L'eau, l'air, considérés comme les mi-
ieux dans lesquels vivent les êtres. L'eau est r— du pois-
son. L'air est 1' — de l'oiseau. Fig. Famil. Il est dans son — ,
1 se trouve à son aise là oii il est. L'étude est son — .
Il 2° Chez les modernes, corps réputé simple. Les chi-
nistes ont constaté l'existence d'une soixantaine d'éléments ou
;orps simples. (On dit plutôt corps simple qu'élément.)
Il 3'^ Dans le langage ordinaire, chacune des choses
lont la réunion ou la combinaison forme une autre chose.
;es éléments d'un médicament. L'acide sulfurique et l'oxyde de
inc sont les éléments du sulfate de zinc. Les mots sont les élé-
hents du discours. Les sons sont les éléments des mots. Les
iléments d'une ligne, d'une surface, d'un solide, les parties
nfmiment petites dont on les considère comme formés,
léments d'une pile électrique, couples dont elle se compose,
léments organiques des tissus, les dernières parties aux-
uelles aboutit l'analyse anatomique, sans recourir à la
écomposition chimique. || P. ext. Les éléments d'une
Bience, premiers principes sur lesquels elle se fonde et
ar lesquels on en commence l'étude. Les premiers élé-
lents de l'arithmétique, les premières notions. Il en est aux
léments.
ÉLÉMENTAIRE [é-lé-man-ter] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elementarius, m. s. \\ xiv^ s.
VRART DE CONTY, daUS GODEF. Suppl.]
Il 1° Qui appartient à l'élément, corps simple. Les corps
émentaires des anciens. Les génies, les esprits élémentaires,
li président aux éléments. Un peuple — a commerce avec
JUS... Les sylphes, les ondins, legrand, Roi de Cocagne,
2.
Il 2" Qui appartient aux éléments constitutifs d'un ob-
l. Les parties élémentaires d'un végétal. || P. ext. Qui ap-
irtient aux premiers éléments d'une science. Traité —
algèbre. Les mathématiques élémentaires, et, ellipt, Les élé-
entaires, les premières parties d'un cours complet de
athémaliques. Faire ses élémentaires. Les classes élémen-
taires d'un lycée, les classes inférieures (huitième et sep-
tième). I Famil. Pour exprimer qu'une chose est sue de
tous. C'est — .
*ÉLËMI [é-lé-mi] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. eleml, m. s. qui paraît ôtre
d'origine arabe, §§ 13 et 22. || 1600, e. binet, dans godep.
Suppl.]
Il Résine qu'on tire du balsamier de Ceylan (— orien-
tal) et du balsamier du Brésil (— occidental ou — bâtard).
ÉLÉPHANT [é-lé-fan] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elephantus, m. s. {Cf. olifant.)
Il xno s. Une beste truvum Que elefant apelum, ph. de thaun,
Best. p. 98, Wright.]
Il Mammifère de l'ordre des Pachydermes, remarqua-
ble par la masse épaisse de son corps, sa peau nue et ru-
gueuse, les défenses qui garnissent sa mâchoire, et son
nez allongé en trompe. Un rat des plus petits voyait un —
Des plus gros et raillait le marcher un peu lent De la bête, la f.
Fab. VIII, 15. Les anciens employaient les éléphants à la guerre.
Fig. Famil. En parlant d'une personne très grosse, d'une
démarche très lourde. C'est un — . P. anal. — de mer, le
morse et le phoque à trompe.
"ÉLÉPHANTEAU [é-lé-fan-tô] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éléphant, § 126. || xvi" s. du pinet, dans
DELB. Rec]
Il Petit de l'éléphant.
ÉLÉPHANTIASIS [é-lé-fan-tyà-zïs' ; en vers, -ti-à-...]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elephantiasis, grec iXecpavria-
o-tç, m. s. On trouve mal d'elefantie aux xiie-xiiie s. [Dial.
Gj^egoire, p. 93), elephantiase aux xvi<= (F. delb. Rec) et
xvme s. (engygl. méth.). Il xvi^ s. paré, Introd. 21. Admis
ACAD. 1762.]
Il (Médec.) Sorte de lèpre caractérisée par des tuber-
cules de la peau qui la rendent rugueuse comme celle
de l'éléphant.
''ÉLÉPHANTIN, INE [é-lé-fan-tin, -tin'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elephantinus, m. s. \\ 1372. Me-
sellerie elephantine, J. corbichon, dans delb. Rec]
Il Propre à l'éléphant. La gent éléphantine. || Qui est fait
d'ivoire. Spécialt. (Antiq.) Livre —, livre dont les feuillets
étaient d'ivoire, et où l'on conservait par écrit les édits du
sénat romain. Substantivt, au fém. Éléphantine, espèce
de flûte phénicienne, faite d'ivoire.
ft^EVAGE [êl-vàj'; en vers, é-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de élever, § "78. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Art d'élever les animaux domestiques.
ÉLÉVATEUR [é-lé-và-teur] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. elevare, élever, § 249. || xvi^ s.
Eslevateur de peuple, brant. dans godef. Suppl. \ (Au sens
technique.) 1801. Annales des arts et manuf. viii, 98.
Admis ACAD. 1835.]
Il (T. scientif.) Qui sert à élever qqch. Le muscle — de
l'œil, de la lèvre supérieure, et, substantivt, V — de l'œil, de
la lèvre supérieure. Appareil —, et, substantivt. Un —, ap-
pareil destiné à soulever les navires pour le radoub.
ÉLÉVATION [é-lé-và-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elevatio, action d'élever. ||
xiii<! s. L'elevacion du corpus Domini, Chron. dans delb.
Rec]
Il Action d'élever, résultat de cette action.
Il 1° Action de transporter à un niveau supérieur. L'—
des eaux dans le corps de pompe. L' — de l'aérostat dans les
airs. Il Spécialt. (Musique.) Temps d'— , temps de la me-
sure sur lequel on lève la main. || — d'un membre blessé,
disposition qui maintient un membre blessé plus haut
que le reste du corps. || — de l'hostie, et, absolt, —, action
du prêtre qui, pendant la messe, élève l'hostie et la mon-
tre aux fidèles. || (Astron.) — d'une étoile, du pôle dans un
lieu, sa distance à l'horizon du lieu. Angle d'— , angle que
fait une ligne de direction partant d'un point donné avec
l'horizontale de ce point. || Fig. Action de mettre plus
haut quant à la position, au rang; résultat de celte action.
L'— au trône, à l'empire. P. ext. Rang supérieur auquel
qqn est élevé. Pendant que nous tremblons sous leur main
(des grandes puissances), Dieu les frappe pour nous avertir;
leur — en est la cause, boss. D. d'Orl. \\ Action de mettre
plus haut dans l'ordre moral; résultat de cette action.
Les élévations de l'âme vers Dieu. Absolt. L'— du caractère.
ÉLÉVAÏOIRE
852 —
ÉLIER
des sentiments, n y a beaucoup d'— dans ses pensées , dans
ses écrits.
Il 2° Action d'étendre jusqu'à un niveau supérieur ; ré-
sultat de cette action. L'— d'un mur. L'— d'une montagne
au-dessus du niveau de la mer. — du terrain. L'— du niveau
de l'eau. || Spéciale. \ 1. (Architect.) Représentation d'un
édifice dans sa projection verticale. 1 2. (Marine.) Plan d'— ,
plan vertical passant par l'axe de la quille, sur lequel sont
représentées en projection les diverses parties du navire.
Il Fig. Augmentation de quantité, de degré. L'— du prix
des denrées, du taux de l'intérêt. Une rapide — de tempéra-
ture. — d'un nombre à la seconde, à la troisième puissance.
L'— du pouls, les pulsations devenant plus nombreuses
dans un temps donné. V— de la voix, son passage à un
ton plus haut.
*ÉLÉVATOIRE [é-lé-và-twar] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. elevare, élever, § 249. || xvi^ s.
PARÉ, II, 4. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Il (Technol.) Qui sert à élever. Specialt. Pompe —, pour
faire monter l'eau. Substanlivt. Dn —, instrument de chi-
rurgie pour relever les os du crâne défoncés.
1. ÉLÈVE [é-lèv'] 5. m. et f.
[ÉTYM. Subst. verbal de élever, § 52 : le mot ne date
que du -^wi^ s. et a été formé à l'imitation de l'ital. allievo,
m. s. § 12. Il 1653. Un esleve d'artisan, oud. allievo.]
Il 1° Personne qui est instruite dans un art par un
maître, qui en suit la manière. (Se dit spécialement des
arts du dessin.) Il est — de David. Raphaël fut 1'— du Péru-
gin. Il P. ext. Celui, celle qui reçoit ou a reçu les leçons,
les instructions de qqn. Ce précepteur ne quitte jamais son
— . C'est la plus jeune de mes élèves. Specialt. Celui, celle
qui reçoit l'instruction dans une école, un établissement
spécial. Les élèves d'un collège. Les élèves de Saint-Denis.
Il 2° P. anal. Animal domestique dont on a commencé
l'élevage. || Plantation nouvelle dont on dirige la crois-
sance.
2. ÉLÈVE [é-lèv'] S. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de élever, §§ 52 et 65. || 1837. L'élève
du cheval. Mais. rust. du dix-neuvième s. ii, 402. Admis
ACAD. 1878.]
Il L'ensemble des opérations qui ont pour objet l'édu-
cation et la multiplication des animaux domestiques.
L' — des bestiaux, des chevaux.
"ÉLÈVEMENT [é-lèv'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de élever, § 145. |1 xii" s. Li eslevementde
la mer, Psaut. d'Oxf. xcii, 6.]
Il Vieilli. Élévation. Désirer 1'— pour 1' — , et l'honneur
pour l'honneur, pasg. Re'futat. de la i^e'ponse a la /3<-' Prov.
ÉLEVER [êl-vé ; en vers, é-le-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) etlever, §§ 192
et 196. {Cf. lat. elevare, m. s.) || xi^ s. Qui tort eslevera ou
faus jugement fera. Lois de Guill. le Conq. 41.]
I. Il 1° Transporter à un niveau supérieur. Au propre.
— des blocs à l'aide d'une machine. — l'eau dans un corps de
pompe. Puis, sur tes cornes m'élevant, A l'aide de cette ma-
chine. De ce lieu-ci je sortirai, la f. Fab. m, 5. Jésus-Christ
élevé en croix. L'oiseau s'élève dans les airs. Des vapeurs que
le soleil élève au-dessus de la surface des mers, buff. The'or.
de la terre, introd. n la distribue (l'eau) comme il lui plaît;
il l'élève sur les montagnes escarpées, fén. Exist. de Dieu,
I, 2. Il P. anal. En parlant de l'âme qui monte au ciel.
Puisqu'il (ce coup) t'assure en terre en m'élevant aux oieux,
CORN. Poly. V, 5. Il Fig. \ 1. Mettre plus haut quant à la
position, au rang. — qqn au trône à une dignité. La faveur du
roi Vous élève en un rang qui n'était dû qu'à moi, CORN. Cid,
I, 3. Dans l'espoir d' — Bérénice à l'empire, rac. Bér. ii, 2.
EUe seule (ma faveur) t'élève, corn. Cinna, v, 1. Soit qu'il
élève les trônes, soit qu'il les abaisse, BOSS. jR. d'Angl. Ai-je
donc élevé si haut votre fortune? rac. Brit. i, 2. Que peut la
fortune pour nous —, BOSS. D. d'Orl. \ 2. Mettre plus haut
dans l'ordre moral. — son âme vers Dieu. Pour f— de terre,
homme, il te faut deux ailes, La pureté du cœur et la simplicité,
CORN. Imit. II, 4. — l'âme, le sentiment de qqn. C'est à toi d'—
tes sentiments aux miens, corn. llor. iv, 7. Quel esprit avez-
vous trouvé plus élevé? BOSS. D. d'Orl. L'un élève, étonne,
maîtrise, la br. 1. Quand une lecture élève l'esprit..., ne cher-
chez pas une autre règle pour juger de l'ouvrage, ID. ibid. On
s'élève par cette passion (l'amour), pasg. Passions de l'a-
mour. I 3. Rendre supérieur aux autres. Et tout ce qui t'é-
lève au-dessus du vulgaire, CORN. Cinna, v, 1. Cette reine
éclairée, intrépide. Elevée au-dessus de son sexe timide, RAC.
Ath. m, 3. 1 4. Mettre plus haut dans l'opinion des autres.
— qqn jusqu'aux nues. Les combats d'Ulysse et sa sagesse fu-
rent élevés jusqu'aux cieux, fén. Tél. 1. 1 5. Mettre plus haut
dans sa propre opinion. Admirant sa grandeur..., il s'élève
au-dessus de l'humanité, BOSS. Hist. univ. ii, 6. Du même fond
d'orgueil dont on s'élève fièrement au-dessus de ses inférieurs,
LA br. 6. Leur orgueil s'éleva bientôt au delà de toutes bornes,
BOSS. Hist. univ. m, 4.
Il 2o Étendre jusqu'à un niveau supérieur. On a élevé
d'un mètre le mur du jardin. La fonte des neiges a élevé le ni-
veau du fleuve. Sur le dos de la plaine liquide S'élève à gros
bouillons une montagne humide, rac. Phèd. v, 6. Les monta-
gnes se sont élevées, et les vallons sont descendus en la place
que le Seigneur leur a marquée, fén. Exist. de Dieu, i, 2.
Édifier une tour qui s'élève jusqu'à l'infini, paSC. Pens. l, 1. |
Absolt. Faire construire en l'honneur de qqn. — un tem-
ple à Jupiter. On lui élève un tombeau. || Fig. — autel contre
autel, opposer à un culte, à un parti, un culte, un parti
rival. — sa fortune sur la ruine des autres. — un système. |
P. ext. Tenir à une certaine hauteur. Comme un grand
chêne dans une forêt élève ses branches épaisses au-dessus dt
tous les arbres qui l'environnent, fén. Tél. 1. Un rocher qa'
élevait vers le ciel deux pointes semblables à deux têtes, id
ibid. 12. S' élevant comme des îles au milieu des eaux , BOSS.
Rist. univ. m, 3. Accompagnée d'une foule de jeunes nymphes
au-dessus desquelles elle s'élevait de toute la tête, fén. Tél. 1.
Fig. Assur s'est élevé comme un grand arbre, BOSS. Ambi-
tion, 2. Sion, jusques au ciel élevée autrefois, rag. Esth. i, 2.
Il Specialt. (Géom.) — une perpendiculah'e , tracer sur ut
point donné d'une droite une autre droite qui lui soi
perpendiculaire. Fig. Augmenter de quantité, de degré
— le prix d'un objet. — un nombre à sa deuxième, à sa trol
sième puissance. Un pouls élevé. La température s'est élevée
— la voix. Chanter dans les notes élevées.
II. P. ext. Il 1° Faire naître, se développer. Il s'élève œi
grand bruit et mille cris confus. Le vent s'élève. — la voix, s'-
en faveur de qqn. Ce sont les pauvres qui vont s' — contre votn
dureté inexorable, BOSS. Impén. fin. 2. Les accusations quis'4'
lèvent contre eux. Sa conscience s'élève contre lui, fén. Tél. 18!
Il Fig. Susciter. — des difficultés, des doutes, des soupçonsi
Ij 2° Amener (un être) à son développement physique
intellectuel ou moral. — des enfants. Enfant difficile à —
Enfant élevé au biberon. On m' élevait alors, solitaire et cachée^
RAG. Esth. i, 1. — des animaux, n m'est, disait-elle, faoilt
D' — des poulets autour de ma maison, la f. Fab. vu, 10. |
Songe avec quel amour j'élevai ta jeunesse, CORN. Cinna, V
2. FiUe chaste et pudique, élevée dans la maison paterneUei
dans une retenue incroyable, BOSS. Honneur du monde, i. Ht
élèvent leurs enfants au travail, FÉN. Tél. 12. Un enfant blea
élevé, auquel on a donné de bons principes, de bonne*
manières, il s'est conduit comme un honmie mal élevé, qui 8
de mauvaises manières.
ÉLEVEUR [êl-veur; envers, é-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de élever, § 112. || xiie s. Kartu ies, Dens.
li miens esleverre, Psaut. de Cambridge, lviii, 9. (Au sens
actuel.) Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Celui qui élève des animaux domestiques, bestiaux^
chevaux.
ÉLEVURE [êl-vûr; en vers, é-le-...] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de élever, § 111. || xiii» s. Entaillures d(
moult haute esleveure. Bible, dans godef. esleveure.]
Il Petite ampoule qui s'élève sur la peau.
ELFE [êlf] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'angl. elf, m. s. § 8. || Néolog. Ad-
mis acad. 1878.]
Il (Mythol. Scandinave.) Esprit de l'air. [Cf. sylphe.)
ÉLIDER [é-li-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elidere, m. s. proprt, (( écraser»
Il 1549. R. EST.]
Il (Gramm.) Supprimer dans la prononciation la voyélH
finale d'un mot devant la voyelle initiale du mot suivant
Il Supprimer dans l'écriture la voyelle finale d'un nio'
devant la voyelle initiale du mot suivant, en la rempla-,
çant par une apostrophe.
* ÉLIER [é-lyé; en vers, -li-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et lie, §§19^i
et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Soutirer (des vins), les tirer du tonneau
en y laissant la lie.
X
ÉLIGIBILITÉ
— 833 —
ELLEBORE
ÉLIGIBILITÉ [é-li-ji-bi-li-té] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de éligible, § 255. || 1732. trév. Admis
ACAD. 1740.]
Il Qualllé de celui qui est éligible.
ÉLIGIBLE [é-li-jîbl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. eligere, élire, §242. [Cf. le lat.
ilast. eligibilis, « qu'on peut choisir ».) Ane. franc,
eslisible. [Cf. lisible.) || xiiie-xiv° s. Le conseil le plus éligi-
ble, H. DE GAUGHY, daUS GODEF. Admis ACAD. 1740.]
Il Qui remplit les conditions requises pour pouvoir
rtre élu, et, spécialt, pour être élu député.
1. ÉLIIVIER [é-li-mé] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et limer,
i^ 192 et 19G. Il xiiiG s. La lime qui toz eslime, G. de coincy,
itans GODEF. SuppL]
Il Râper (un vêtement) par le frottement, l'usure. Un
vêtement qui s'élime. Du linge élimé.
2. *ÉLIMER [é-li-mé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elimare, nettoyer, de limus,
limon. Il 1690. Estimer, furet.]
Il (Fauconn.) Purger (l'oiseau) pour le mettre en état
le voler au sortir de la mue.
ÉLIMINATION [é-li-mi-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de éliminer, § 247. || 1765. bezout, dans
Mém. de l'Acad. des se. p. 537. Admis acad. 1835.]
Il Action d'éliminer, résultat de cette action. | 1. (Mê-
lée.) — d'un poison. | 2. L'— des candidats. | 3. (Algèbre.)
'recéder par — .
ÉLIMINER [é-li-mi-né] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. eliminare, mettre à la porte, de
imen, seuil, jj 1611. cotgr. Admis acad. 1798.]
Il Faire sortir, écarter. — un poison, l'expulser du corps.
- un candidat, l'écarter d'un concours après examen. —
uccessivement plusieurs hypothèses. — une inconnue, la faire
isparaître d'une équation algébrique.
*ÉLINGUE [é-lîng'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'anc. haut allem. slinga (allem.
loderne schlinge), m. s. §§6, 498 et 499. || xiii» s. Par traire
; par lancier d'eslingues, G. guiart, Roy. lign. 13945, Wailly
I Delisle.]
|l l» Dialect. Fronde.
2° P. anal. (Marine.) Cordage ayant un nœud cou-
it à chaque bout, et dont on embrasse les fardeaux pour
s embarquer à bord ou les débarquer. 1| Gros filin garni
• crocs pour mettre à la mer ou l'en retirer un canot
i;er qu'on embarque ou qu'on débarque.
*ÉLINGUÉ, ÉE [é-lin-ghé] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule lat. e, marquant pri-
ition, et lingua, langue, à l'imitation du lat. elinguis, m. s.
253 et 275. || Néolog.]
(Hist. nat.) Dépourvu de langue ou de trompe.
*ÉLINGUER [é-lin-ghé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de élingue, § 154. Signifie ordinairement
lancer avec la fronde » en anc. franc. || (Au sens ac-
•1.) 1771. TRÉV.]
(Marine.) Entourer d'une élingue (un fardeau qu'on
t barque ou qu'on embarque) pour le déplacer et le hisser.
|*ÉLINGUET [é-lin-ghè] s. m.
i^ÉTYM. Dérivé de élingue, § 133. || 1694. th. corn.]
(Marine.) Pièce de bois qui sert à arrêter le cabestan.
ÉLIRE [é-lir] v. tr.
ÉTYM. Pour eslire, § 422, du lat. pop. *exlëgere (class.
qere, § 186), m. s. §§ 387, 315, 290 et 291. || xi^ s. Entre
«slisent vint mille chevaliers, Roland, 802.]
[. Il 1» Vieilli. Choisir. Le roi doit à son fils — un gou-
aeur, corn. Cid, I, 1. || Spe'cialt. (Droit.) — domicile,
e choix d'un domicile pour l'exercice de ses droits de
lyen et la signification des actes de justice.
2° (Théol.) En parlant de Dieu, choisir celui qu'il
■ line à l'accomplissement de ses desseins. Comment Dieu
II t'avait élu t'a-t-il oublié? BOSS. Hist. univ. ii, 24. Beau-
tp d'appelés et peu d'élus. Substantivt. Les élus de Dieu,
• sont les pauvres. Les élus, ceux que la grâce divine pré-
Ine à la béatitude éternelle. Ces élus, quoique élus de Dieu,
n ont dans le monde aucune figure qui les distingue, bourd.
ifugem. dern. 2.
I. (En parlant de plusieurs personnes.) Choisir qqn
p voie de suffrages (pour une fonction , une dignité).
-m pape, un député. Les députés qui furent élus, et, subs-
^ tivt, Les élus du peuple. Spécialt. Élu, avant la Révo-
lution, magistrat chargé de répartir la taille entre les
paroisses d'une circonscription financière dite élection, et
de juger en première instance les procès en matière
d'impôts. Élue, femme d'un élu. Vous irez visiter, pour votre
bienvenue, Madame la baillive et madame l'élue, mol. Tart.
II, 3. On boucher de Lyon qui avait acheté un office d'élu, fu-
ret. Rotn. bourg, ii, 48.
"ÉLISANT, ÀNTE [é-li-zan, -zânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de élire, § 47. || 1373. Esleu par le
plus grand nombre des eslisans, dans godef. SuppL]
Il Chargé d'élire. Cardinaux élisants, et, substantivt, Les
élisants, les trois cardinaux que le collège charge de l'é-
lection du pape quand le conclave ne peut aboutir à un
scrutin définitif. Religieuse élisante, et, substantivt, L'éli-
sante, choisie par la communauté pour donner un suffrage
dans le chapitre général des religieuses du Calvaire.
ËLISION [é-li-zyon ; en vers, -zi-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elisio , m. s. proprt, « action
d'écraser ». || 1690. furet. Admis acad. 1694.]
Il (Gramm.) Action d'élider, résultat de cette action.
Les élisions qui se font dans la prononciation ne sont pas tou-
jours marquées dans l'écriture.
ÉLITE [é-lif] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de élire, d'après l'anc. part, passé
élit, § 45. Il xiio s. Ll cop de vostre espee perent tout a esllte,
Alexandre, f» 78, Michelant.]
Il Ce qui est choisi dans un ensemble comme le meil-
leur. L' — de la noblesse, de l'armée. Dne troupe, des soldats
d' — . Dne âme, un caractère d'— . | En parlant des choses.
Peu usité. Alcithoé ma sœur... Des tragiques amours vous a
conté r— , la F. Filles de Minée. Il a vendu 1'— de sa biblio-
thèque. I Rare au plur. J'oblige les autres (régiments) à avoir
bon soin de leurs élites, d'aub. Lett. militaires, i, 166.
■*ÉLITER [é-li-té] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de élite, § 154. Il ne se dit guère que par les
petites marchandes des halles de Paris, trév. 1752. || 1723.
SAVARY, Dict. du comm.]
Il Vieilli. Dépouiller de son élite. Vous élitez ma marchan-
dise.
ÉLIXIR [é-lïk'-sir] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe el-iksïr, nom donné à la
pierre philosophale, et qui paraît une altération du grec
Ifipôv, « médicament sec », §22. || xiii" s. Esllssir, Rose,
dans GODEF. SuppL]
Il 1° Vieilli. La substance la plus fine, la plus pure, que
l'on extrait des corps. Tirer r — de diverses plantes. || Fig.
Famil. La quintessence d'une chose.
Il 2° Préparation pharmaceutique résultant du mélange
de certains sirops avec des alcoolats. L' — de longue vie,
employé comme stomachique et digestif. Fig. N'as-tu point
de remède à ce mal si pressant? Quelque — heureux, regnârd.
Rai, se. 3.
*ELLAGIQUE [êl'-là-jïk'] adj.
[ÉTYM. Mot fait en 1818 parle chimiste braconnot, avec
le mot galle, dont les lettres ont été renversées arbitraire-
ment pour distinguer le nouvel acide de l'acide gallique.]
Il (Chimie.) Acide —, acide qui accompagne le dépôt
d'acide gallique formé par l'infusion de la noix de galle
exposée à l'air.
ELLE [èl] pr. pers. f.
[ÉTYM. Du lat. pia, devenu ele, §§ 308, 366 et 291, écrit
plus tard elle par réaction étymologique, § 505.]
Il Pronom de la troisième personne, féminin de U et de
lui; au pluriel elles. — dit. Elles disent. C'est — qui est ve-
nue. Elles-mêmes ont déclaré. — a agi d' — même, de son
propre mouvement. La flamme du bûcher d' — même (spon-
tanément) s'allume, rac. Iph. v, 6.
ELLÉBORE [êl'-lé-bôr] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elleborus, grec èWi^oço^, m.
s. Il xiv^ s. Savoir ce que il est dit du miel et du vin et de ellé-
bore, ORESME, Éth. V, 21.]
Il 1" Chez les anciens, nom de plantes employées dans
le traitement des maladies nerveuses, et qui étaient répu-
tées guérir de la folie, n vous faut purger Avec quatre grains
d'— , LA F. Fab. VI, 10. Elle a besoin de six grains d' — ,... son
esprit est tourné, mol. Amph. ii, 2. — blanc, plante qu'on
a identifiée avec le varaire. — noir, plante qu'on a iden-
tifiée avec l'ellébore oriental.
Il 2" De nos jours. Plante herbacée de la famille des
Renonculacées à tiges rameuses, à fleurs verdâtres, dont
ELLÉBORINE
— 8S4 —
ELOIGNER
la racine a été employée en médecine dans les affections
nerveuses. — noir, espèce dite vulgairement rose de Noël,
parce qu'elle fleurit en décembre.
1. ELLÉBORINE [êl'-lé-bô-rin'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elleborine, grec zKkz&o^bir^, m.
s. Il xvio s. DU piNET, Ilist. Tiut. (le Pline, dansoELB. Rec.
Admis ACAD. 1762.]
Il (Botan.) Plante médicinale dont plusieurs espèces
ont les feuilles semblables à celles de l'ellébore.
2. 'ELLÉBORINE [êl'-lé-bô-rin'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de eUébore, § 245. || Néolog.]
Il (Chimie.) Substance azotée tirée de la racine de l'el-
lébore noir.
*ELLÉBORISME [êl'-lé-bo-rïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elleborismus , grec kXkz&oçi-
CT[jiô<;, m. s. Il 1608. cl. dariot, dans delb. Rec]
Il Chez les anciens, traitement par l'ellébore.
ELLIPSE [êl'-lïps'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ellipsis, grec s>k>kêt(J/ti;, m. s.
proprt, «manque », l'ellipse grammaticale exprimant in-
complètement la pensée, et l'ellipse géométrique étant
un cercle imparfait. Le grec et le latin ne connaissent
que le sens 1. 1| (Au sens I.) 1701. furet. | (Au sens II.)
1690. furet.]
I. (Gramm.) Figure de rhétorique consistant à ne pas
exprimer un ou plusieurs mots que l'esprit doit suppléer.
II. (Géom.) Courbe résultant de la section d'un cône
droit par un plan oblique à l'axe et à toutes les arêtes.
Le grand axe d'une — , l'intersection du plan de l'ellipse
avec un plan perpendiculaire mené par l'axe du cône.
Le petit axe de 1'—, perpendiculaire au grand axe qui le
coupe par le milieu. Le centre d'une — , intersection des
deux axes. Les foyers de 1'— , deux points situés sur le
grand axe, tels que la somme des distances de ces deux
points à un point quelconque de l'ellipse est constante et
égale au grand axe. Les comètes décrivent autour du soleil
des ellipses très allongées.
'ELLIPSOÏDAL, ALE [êl'-lïp'-sô-i-dàl] ad/,
[ÉTYM. Dérivé de ellipsoïde, § 238. || Ne'olog.]
Il (Géom.) Qui est en forme d'ellipsoïde.
ELLIPSOÏDE [êl'-lïp'-so-id'] adj.
[ÉTYM. Composé avec ellipse et le grec elSoi; , forme, § 284.
Il 1721. Hist. de l'Acad. des se. p. 46. Admis acad. 1835.]
Il Qui a la forme d'une ellipse. Figure — . Substantivt.
1 1. Au masc. On —, solide engendré par la révolution
d'une demi-ellipse autour de l'axe qui la limite. | 2. Au
fe'm. Une —, courbe dont la forme se rapproche de celle
de l'ellipse. L'ovale est une — .
ELLIPTICITÉ [êl'-lïp'-ti-si-té] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de elliptique, § 255. || 1758. L'ellipticité des
sphéroïdes, d'arcy, dans Mém. de l'Acad. des se. p. 318.
Admis ACAD. 1835.]
Il (Géom.) Forme elliptique d'une figure géométrique.
L' — des orbites des planètes.
ELLIPTIQUE [êl'-lïp'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec IX>v£nmx6i;, relatif à l'ellipse
grammaticale. || (Au sens I.) Admis acad. 1762. | (Au sens
II.) 1666. Sphéroïdes elliptiques, varignon, dans MëTn. de
l'Acad. des se. x, 48.]
I. (Gramm.) Qui présente une ellipse. Phrase, construc-
tion — .
II. P. ext. (Géom.) Propre à l'ellipse. Forme, figure — .
Le mouvement — des planètes. Arc, segment — , arc, seg-
ment d'ellipse. Compas —, sorte de compas pour décrire
des ellipses.
ELLiPTiaUEMENT [ êl'-lïp'-tïk'-man ; en vers, -ti-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de eUiptique et ment, § 724. || Néolog.
Admis acad. 1835 au sens I.]
I. (Gramm.) D'une façon elliptique. S'exprimer — .
II. Rare. (Géom.) En forme d'ellipse.
ELME (SAINT-) [sin-telm']. V. feu.
*ÉLOCHER [é-lo-ché] V. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule é (lat. ex) et locher,
§§ 192 et 196. Il xu» s. Si l'abat si sor une roche Que sa cha-
nole 11 esloche, Perceval, dans godef. eslochier.]
Il Vieilli et dialect. Ébranler. (F. locher.) Ce tonnerre
orageux... Élochera bientôt la machine du monde, desmarets,
Visionn. i, 3. || Spécialt. De nos jours. (Technol.) Détacher
(les pots à fondre le verre) des sièges où le fond est collé.
ÉLOCUTION [c-lô-ku-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elocutio, m. s. || 1520. Elocutio
a trois parties : c'est élégance, composition et exornation, F."
BRI, Rhétor. dans delb. Rec.]
Il 1° Manière dont on fait entendre les sons en parlan
Une — nette, facile. L'orateur doit soigner son — .
Il 20 P. ext. Manière d'exprimer sa pensée, par le choi
et l'arrangement des mots. Une — facile, st-sim. xi, 22.'
Il P. ext. Partie de la rhétorique qui traite du choix <
de l'arrangement des mots.
ÉLOGE [é-16j'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du bas lat. eulogium, grec eùXoyû
« louange » [cf. eulogie), mot qui s'est de bonne heui
confondu avec elogium, « inscription tumulaire ». cotgi
ne connaît que la forme euloge. || Vers 1580. Ceux-là n'a
tendent de vous nul elogue [corr. euloge ?) pour le sujet qi
vous traictez, pasq. Lett. i, p. 558.]
Il Discours en l'honneur de qqn ou de qqch. — funèbr
L' — de Corneille par Racine. Les éloges académiques de Font
nelle. Synesius a écrit un — de la pauvreté, Érasme un — t
la folie. Il P. ext. Paroles par lesquelles on loue une pe
sonne, une chose, n vous comble partout d'éloges fastueu
BOIL. Art p. 1. Faire 1' — de qqn. Il a été reçu à l'examt
avec — . (Il) A fîiit, en bien mangeant, 1' — des morceaux, BOX
Sat. 3. n faut qu'un auteur reçoive avec une égale modest
les éloges et la critique que l'on fait de ses ouvrages, la b:
I. Voilà qui fait son —, qui témoigne favorablement à s(
égard.
ÉLOGIEUX, lEUSE [é-lô-jyeii, -jyéuz'; en vers, -yi-..
adj.
[ÉTYM. Dérivé de éloge, d'après la forme lat. elogiui
§ 251. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il Qui contient l'éloge de qqn. Un discours — . Parler <
termes — .
*ÉLOGISTE [é-lô-jïst'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de éloge, § 265. || 1697. V. à l'article.
Il Vieilli. Auteur d'éloges. Une infinité d'élogistes des d
mes illustres, bayle, Lett. à La Monnaye, 8 juill. 1697
ÉLOIGNEMENT [é-lwàù'-man ; en vers, -Iwà-iie-
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de éloigner, § 145. || xiii" s. EslongnemeB^
BEAUMAN. LVII, 4.]
I. Action d'éloigner de soi qqn ou qqch.
Il 1° Dans l'espace. L' — de cet agent est devenu néce
saire. Après 1'— d'un flatteur de Décie, coRN. Poly. v, 2.
Il 2° Dans le temps. Le moindre — A votre impatience e
un cruel tourment, rac. Alex, m, 1.
Il 3° Fig. Action d'éloigner de soi qq action, qq pei
sée. L' — des occasions du péché.
II. Le fait d'être éloigné de qqn. | 1. Dans l'espac
Je ne puis me consoler de son — . Je prévois la rigueur d'un loi
—, RAC. Iph. Il, 2. L'immense — du soleil. Dansl' — où ilvc
les hommes, il est étonné de leur petitesse, la br. 1. 11 faut r
garder cette statue dans un certain — . Dans 1' — , en — , dai
le lointain. La décoration représente la vallée de Tempe;
Parnasse en — , la f. Daphné, 1. | 2. Dans le temps. V-
des temps rend l'histoire de cette époque incertaine. | 3. Fi[
Vivre dans F — du monde. Vivre dans un grand — des chos*
de Dieu, sans se préoccuper de son salut.
III. Fig. Disposition à se tenir loin d'une personni iki
d'une chose, parce qu'elle déplaît. Ce grand — de Dieu qi
nous tenons de nos parents, malebr. Rech. de la vérit
II, I, 7. n a de V — pour moi. Éprouver de V— pour le m
riage.
ÉLOIGNER [é-lwà-ilé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et loi;
§§64 et 154. Il xi° s. Par nule guise ne s'en vuelt esloignle
St Alexis, 180.] ,
Il Mettre, faire aller loin, à distance. j
Il lo Au propre. Dans l'espace. Éloignez cette chaise i
feu. Ces deux vases sont trop éloignés l'un de l'autre. (His:
nat.) Écailles éloignées, disposées sur la peau de l'animi
de manière qu'elles ne se touchent pas. Il faut — cet»
faut d'un tel spectacle. — un jeune homme des mauvaises conj
pagnies. S'— de, se mettre, aller loin de, à dislance di
Éloignez-vous d'ici. La barque s'éloigna du rivage. Dans !
même sens. Vieilli. — qqch. (Cf. approcher qqch et s'aj
prêcher de qqch.) Ses vaisseaux en bon ordre ont éloigné
ville, CORN. Pomp. m, 1. || Absolt. Mettre, faire aller loii
à distance. Éloignez cette chaise. Éloignez les témoins. S'-
ik
ELONGATION
8oS
ÉLYTROCÈLE
isrlï
se mettre, aller loin, à distance, il s'éloigna rapidement. Le
voyageur s'éloigne, la f. Fab. ix, 2.
Il 2" Dans le temps. — un paiement. Des faits qui sont...
éloignés de nous par plusieurs siècles, la br. 16. C'est lui
(Dieu) qui prépare les effets dans les causes les plus éloignées,
BOSS. Uist. univ. m, 8. 11 faut lui assigner une date plus éloi-
gnée.
Il 3'^ Fig. — de soi des pensées funestes. Socrate s'éloignait
il (| du cynique, la br. 12. Ce récit s'éloigne, est éloigné de la
vérité. Le sens que vous proposez ne s'éloigne pas beaucoup
du mien. A mesure qu'elle (l'oraison funèbre) s'éloigne davan-
tage du discours chrétien, la br. 15. Une grande modestie qui
ieail l'éloigné de penser qu'il fasse le moindre plaisir aux princes,
TGS s'il se trouve sur leur passage, la br. 2. Être éloigné de compte.
ih'al £lle est bien éloignée de la coquetterie. Je suis très éloigné de
jet ^ préférer en général le genre des anciens orateurs à celui des
modernes, fén. Lett. à l'Acad. 4. Il est plus éloigné encore
mè d'employer le jargon de la dévotion, la br. 13. Vieilli. Bien
ifoÉ éloigné que, bien loin que. || Spécialt. — qqn d'une personne,
j-l lui inspirer de l'éloignement pour cette personne. Si quel-
le pei gue aversion t'éloignait de Clarice, CORN. Ment, v, 3. || Ab~
istia soit. Tenir à distance, faire qu'on ne s'approche pas. Sa
eiai brusquerie éloigne les importuns.
i,B(i * ELONGATION [é-lon-gà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
loW [ÉTYM. Emprunté du lat. elongatio, m. s. \\ xvi= s. Elon-
UB jation ou eslargissement des ligamens, paré, xiv, 1. Admis
r.'ji iCAD. 1762; suppr. en 1835.]
I. Allongement. Spe'cialt. (Chirurgie.) Luxation im-
;.-ji-. parfaite, avec distension des ligaments. | Traction exercée
sur un membre pour réduire une fracture, sur un nerf
iloji pour faire cesser des douleurs névralgiques.
II. Éloignement. Spécialt. (Astron.) Distance angu-
aire, prise du centre de la terre, entre le soleil et une pla-
îète.
■^ÉLONGER [é-lon-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et long,
i§ 194 et 196. Il xii^ s. La bone coife li convint eslongier,
"Jouronn. de Louis, 1118.]
(Marine.) || 1° Mettre dans son long. {Syn. allonger.)
- un câble. Une escadre s'élonge sur la ligne qui lui est mar-
pa pée, TRÉv.
Il 2° Aller le long de. {Syn. longer.) — le rivage.
■^ÉLONGIS [é-lon-ji] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de élonger, § 82, || 1792. romme, Dict.
'£ mar.]
Il Vieilli. (Marine.) Barres de bois fixées de chaque
ôté d'un des bas mâts, parallèlement à la quille.
ÉLOQUEMMENT [é-lo-kà-man] adv.
[ÉTYM. Composé de éloquent et ment, § 724. || xv« s. Élo-
uentement, Gloss. franç.-lat. ms. Bibl. nat. lat. 7684,
• 47. I 1642. Éloquemment, OUD.]
Il D'une manière éloquente. Le Cioéron moderne Parlait —
ne se lassait point, flor. Fab. ii, 7.
ÉLOQUENCE [é-16-kâns'] s. f.
[ÉTYM. Empi'unté du lat. eloquentia, m. s. \\ xiie s. Si es-
It de grant éloquence, wace, Conception, p. 3.]
Il 1" Qualité de celui qui est éloquent. Chacun étonné
e le grand cœur, le bon sens, 1' — Du sauvage ainsi pros-
mé, LA F. Fab. xi, 7. Cette — ne tendait qu'à persuader et
émouvoir les passions, fén. Lett. à l'Acad. 4. Les anciens
ient de Mercure le dieu de 1' — . Une — mâle, forte, sublime.
fleurie. L' — continue ennuie, pasc. Pens. vi, 46. L' — est
don de l'âme, lequel nous rend maîtres du cœur et de l'es-
it des autres, la br. 1. La vraie — . La fausse — . L' — du
', éloquence inspirée par les sentiments profonds. ||
écialt. L' — de la chaire, du barreau, de la tribune, les rè-
les de l'éloquence. || P. anal. Force de persuasion qui
trouve dans les choses. L' — de son geste, de sa phy-
inomie. Un regard plein d' — . Ces faits ont leur — .
Il 2o (Par opposition à poésie.) Littérature en prose.
d' — latine.
.OQUENT, ENTE [é-lô-kan, -kânt'] adj.
TYM. Emprunté du lat. eloquens, entis, m. s. \\ xiv** s.
imme très éloquent, bersuire, dans littré.]
Qui a le talent de la parole. L'homme le plus simple qui
la passion persuade mieux que le plus — qui n'en a point,
^%10CHEF. Max. 8. Il P. ext. Un discours — . Je demande un
icours qui instruise et qui touche..., (qui) soit — , fén. Dial.
l'éloq. 3. Un style — . P. ext. Des regards éloquents,
d'amour, rac. Baj. m, 2.
ÉLU, UE [é-Iu]. V. élire.
ÉLUCIDATION [é-lu-si-dà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de élucider, § 247. (Cf. lat. dilucidaUo, m. .y.)
Il 1530. PALSGR. p. 212. Admis acad. 1878.]
Il Action d'élucider. L' — d'un texte obscur.
ÉLUCIDER [é-lu-si-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elucidare, m. s. || 1480. Leurs
grans raisons qu'élucider appetent, Baratre infernal, dans
DELB. Bec. Admis acad. 1878.]
Il Rendre d'une interprétation claire. — un passage d'un
auteur.
ÉLUGUBRATION [é-lu-ku-brà-syon ; en vers, -si-on]
s.f
[ÉTYM. Dérivé du lat. elucubrare, m. s. § 247. [Cf. le lat.
lucubratio, m. s. et Sat. Ménipp. i, 254 : Si leurs lucubra-
tions le méritent.) || 1750. prévost, Manuel-lexique. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il Vieilli. Action d'élucubrer, résultat de cette action.
(S'emploie surtout au plur.) Mettre au jour le fruit de ses
élucubrations. || P. ext. Ouvrage d'esprit ainsi composé. Il
a mis au jour ses élucubrations. De doctes élucubrations. Une
ridicule — .
'ÉLUCUBRER [é-lu-ku-bré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elucubrare, m. s. \\ Néolog.]
Il Composer par un travail prolongé. Les ouvrages qu'il
a élucubrés.
ÉLUDER [é-lu-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. eludere, m. s. proprt, « se
jouer de ». || xvii'' s. V. à l'article.]
Il Éviter adroitement.
Il 1" Au propre {rare). Ce fut pour — cette embuscade qu'il
prit deux cavaliers, hamilt. Gram. 86.
Il 2° Se soustraire à (qqch) en employant un artifice.
Un discours confus, qui tendait à — sa parole, st-sim. i, 172.
Il Fig. — une question embarrassante. Par combien de détours
L'insensible a longtemps éludé mes discours ! RAC. Phèd. III, 1.
— une promesse. — les traités. — la loi.
*ÉLUDORIQUE [é-lu-dô-rïk'] adj.
[ÉTYM. Pour élhydorique, composé barbarement fait
avec le radical du grec E>iaiov, huile, uSwp, eau, et le
suffixe ique, § 279. || 1789. engycl. méth.]
Il (Technol.) Peinture —, faite sur une toile humectée
avec un pinceau trempé dans de l'eau avant de peindre
à l'huile, pour donner au coloris plus de délicatesse.
ËLYME [é-lim'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec eTvuijloî, m. s. \\ 1786. en-
gycl. MÉTH. Admis acad. 1878.]
Il (Botan.) Plante herbacée à fortes racines (qu'on sème
dans les dunes, les landes, pour fixer les sables mouvants).
ÉLTSÉE [é-li-zé] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. elyseum , forme barbare pour
elysium, grec ■t\kûaio^, m. s. \\ 1372. Les champs elisies , D.
F0ULECHAT, daus GODEP. Suppl. \ 1516. Au beau champ Hysee,
J. LE MAIRE, dans DELB. Bcc]
Il (Antiq.) Région des enfers où, selon les anciens, les
hommes vertueux, les héros, séjournaient après leur mort,
et où régnait un printemps éternel. Les pures amitiés et les
chastes souhaits Passent dans l'Elysée et n'y meurent jamais,
BRÉBEUF, Pharsale, 6. Dans le même sens, adjectivt. Les
champs Élysées.
ÉLYSÉEN, ENNE [é-li-zé-in, -en'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Elysée, § 244. || Néolog. Admis agad.
1835.]
Il Qui appartient à l'Elysée. Repos, charme — . La paix
élyséenne. Abusivt, Les champs Élyséens, l'Elysée.
ÉLYSIEN [é-li-zi-in] ad;', m.
[ÉTYM. Dérivé du lat. elysius, m. s. § 244. || 1512. Les
champs Elisiens, J. le maire, dans delb. Bec. Admis agad.
1835.]
Il Vieilli. Champs Élysiens, Elysée. Aux champs Élysiens
j'ai goûté mille charmes, la f. Fab. vin, 14.
ÉLYTRE [é-litr'] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec è'XuTpov, étui. Qqns font le
mot fém. § 550. || 1791. encycl. méth. Admis agad. 1835.]
Il (Hist. nat.) Aile résistante recouvrant chez certains
insectes des ailes plus minces et plus fines.
'ÉLYTRITE [é-li-trïf] S f.
[ÉTYM. Dérivé du grec è'XuTpov, vagin, § 282. || Néolog.]
Il (Médec.) Inflammation du vagin.
* ÉLYTROCÈLE [é-li-trè-sèl] s. f
ÉLYTRORRHAGIE
— 806 —
ÉMARGER
[ÉTYM. Composé avec le grec è'Xuxpov, vagin, et xtiXti,
tumeur, § 279. || Neolog.]
Il (Médec.) Hernie vaginale.
*ÉLYTRORRHAGIE [é-li-trô-rà-ji] S. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec llwzpo^, vagin, et pay-rj,
éruption, § 279. || Nnolor/.]
Il (Médec.) Hémorragie vaginale.
ELZÉVIRIEN, lENNE [el-zé-vi-ryin, -ryèn'; en vers,
-ri-...] adj.
[ÉTYM. Dérivé de Hzévir, nom d'une célèbre famille
d'imprimeurs hollandais, § 244. || Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Caractère —, caractère typographique élé-
gant, dérivé du romain. Format —, in-douze. Bibliothèque
elzévirienne, composée d'ouvrages imprimés en caractères
elzéviriens, dans le format elzévirien.
ÉMACIÉ, ÉE [é-mà-syé; en vers, -si-é] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emaciatus, amaigri. |[ xvio s.
Un autre guarissoit les emaciez, rab. V, 21. Admis acad.
1878.]
Il (Médec.) Aminci, affiné par l'amaigrissement. Une
figure pâle, émaciée.
ÉMAIL [é-mày'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté dugerman. smalt.m. s. [cf. angl. smelt,
allem. mod. schmelzen, fondre, et franc, malt), §§ 6, 498
et 499. L'anc. nominatif sing. et accusatif plur. esmalz,
esmauz (aujourd'hui émaux) a amené une confusion avec
le suffixe ail, d'où esmail, émail, au lieu de *esmalt, *émaut,
qui serait la forme régulière, § 62. || xi^ s. Lipecol sont d'ar-
gent et l'esponde d'esmail, Voy. de Charl. à Jérus. dans
DELB. Rec]
I. Il 1° Vernis formé parla vitrification de substances
fusibles (silice, oxyde de plomb, soude, potasse) qu'on
applique par la fusion sur les poteries, la faïence, les mé-
taux, et auxquelles on môle des oxydes métalliques pul-
vérisés, pour les colorer de diverses façons. — cloisonné,
où chaque dessin est séparé des autres par des lamelles
de métal posées de chant, formant des cases que rem-
plit l'émail. (F. cloisonné.) — champlevé, où les cases sont
formées par des cavités creusées dans le fond même. —
à taille d'épargne, où la taille en relief du dessin laisse en
creux la partie que doit remplir l'émail. — de basse taille,
où le dessin est ciselé avec un relief très faible. Peintre en
— . Les couleurs de 1'— sont inaltérables. || P. ext. Ouvrage
émaillé. Une collection d'émaux. Des émaux de Limoges.
Il 2° P. anal. Vernis formé par la vitrification à la sur-
face de la faïence. || P. ext. Fonte, porcelaine émaillée.
L'— d'un cadran d'horloge. || P. anal. \ 1. Substance blanche
qui recouvre les dents. | 2. Sorte de vernis qui recouvre
l'intérieur des coquilles.
Il 30 (Blason.) Métaux et couleurs dont l'écu est chargé.
n y a sept émaux, à savoir deux métaux (or, argent) et cinq
couleurs (gueule, azur, sable, sinople, pourpre).
II. Fif). Variété de couleurs que produisent les fleurs
à la surface d'un parterre, d'une prairie. Une grande prairie
toute parée de 1'— des fleurs, montesq. Temple de Gnide, 1.
Ta grâce (de Dieu)... Rend l'éclat à nos fleurs et 1'— à nos
prés, GODEAU, Ps. 103.
ÉMAILLER [é-mà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de émail, § 154. || 1360-68. Un annel d'or
dont la verge est esmailliee, L. de laborde. Emaux, p. 45.]
Il 1" Recouvrir d'émail. — une bague. Une porcelaine
émaillée.
Il 2o Fig. (En parlant des fleurs.) Orner de diverses cou-
leurs. Mille fleurs naissantes émaillaient les tapis verts dont
la grotte était environnée, fén. Tél. 1. Des prairies émaillées
de fleurs.
* ÉMAILLERIE [é-mày'-ri ; en vers, -mà-ye-ri] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de émail, § 69. || 1417. Orfavreries d'or et
argent, esmailleries et autres choses, dans du c. esmaldus.]
Il Art de fabriquer les émaux.
ÉMAILLEUR [é-mà-yéur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émail, § 112. || 1309. Quiconque veult
estre esmallleur d'orfèvrerie, dans gay, Gloss. a7'ch.]
Il Celui qui fabrique des émaux. Lampe d'— .
ÉMAILLURE [é-mà-yùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de émaiUer, § 111. || 1470. Deseur l'Image
faut trois esmaillures, dans delb. Rec]
I. Travail d'émailleur. Une — délicate.
II. P. anal. (Fauconn.) Taches rouges dont sont se-
mées les pennes de certains oiseaux de proie.
ÉMANATION [é-mà-nà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emanatio, écoulement. || 1587
La première émanation éternelle, vigenère, dans delb. Rec]
I. Au propre. Émission de particules impalpables qui
s'échappent d'un corps, sans en diminuer sensiblement la
substance. L' — de la lumière dans la théorie de Newton. Lee
odeurs sont produites par émanations. || P. ext. Les parti-
cules qui s'échappent ainsi. Une atmosphère infectée d'éma-
nations putrides. || Fig. Ce qui procède de qqn, de qqch.
11 n'y en a pas une (sainteté) qui ne soit une — de cette sain-
teté originale et exemplaire qui est Dieu, bourd. Récomp. dei
saints, 1. n ne voulait de grandeur que par — de la sienne
ST-SIM. XII, 19.
II. Fig. (Philos.) Mode , transformation , successior
d'un principe premier conçu comme indéterminé et con-
tenant tout en puissance. La théorie panthéiste de 1'—.
* ÉMANCIPATEUR, TRICE [é-man-si-pà-teur, -trïs''
s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emancipator, m. s. || Néolog.'
Il Celui, celle qui émancipe.
ÉMANCIPATION [é-man-si-pà-syon ; en vers, -si-on'
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emancipatio, m. s. || 1317. Ematt
cipation des enfanz, dans godef. SuppL]
I. Acte par lequel quelqu'un est émancipé.
II. Affranchissement. Spe'cialt. Acte par lequel un vas-
sal, un serf, recevait les privilèges d'homme libre. || P.
anal. Situation d'un religieux, d'un monastère exempK
par le pape de la juridiction de l'ordinaire. |1 P. ext. L'—
des communes (affranchies de la domination des seigneurs)
L'— des esclaves. Fig. L'— de l'esprit, état de l'esprit qui Si
dégage des préjugés, des erreurs.
ÉMANCIPER [é-man-si-pé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emancipare, m. s. || xiv^ s. I
tant que il soit grant et émancipé, oresme, Eth. v, 14.]
I. Il lo (Droit rom.) Affranchir de la puissance pater-
nelle. Il (Droit mod.) Affranchir (un mineur) de la tutelle,
BARTHOLO : La demoiselle est mineure. — FIGARO : Elle vii
de s'—, beaumarch. B. de Sév. iv, 8.
Il 2" Fig. Affranchir des lois, des devoirs, des bien'
séances, n s'émancipe un peu trop avec vous. Non, il faut qu'il
ait le salaire Des mots où tout à l'heure il s'est émancipé, MOL.
Amph. m, 4.
II. Il 1° Au moyen âge, affranchir (un serf, un vassal)
des devoirs auxquels il était assujetti envers son seigneur.
— un serf. | P. ext. — un esclave, lui donner la liberté.
Il 2° Fig. Affranchir de la tutelle d'une autorité supé-
rieure. Le suffrage universel a émancipé le peuple. A la Re-
naissance on vit les esprits s' — et secouer le joug de l'École.
ÉMANER [é-mà-né] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emanare, s'écouler. || xivos.
Tourbillon émanant de occident, j. de vignay, Mir. kist. dapjt
DELB. Rec.] i'jj
I. En parlant de particules impalpables, s'échapp»
d'un corps sans que ce corps diminue sensiblement de
substance. Les corpuscules qui émanent des corps odorants.
Il Fig. Procéder de qqn, de qqch. La commission pour les
consacrer émanait de la puissance royale, boss. Var. x, 14.
Les actes qui émanent de l'autorité souveraine. Ordre émaai pi
prince.
II. (Philos.) Dans la doctrine panthéiste de l'émana-
tion, en parlant des modes de la substance, sortir par
dégagements successifs de la substance une et univer-
selle qui est Dieu. Les êtres étendus et pensants sont des
émanés de la substance.
ÉMARGEMENT [é-màr-je-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émarger, § 145. || Admis acad. 1762.]
Il Action d'émarger.
Il 1» Action de rogner ou de diminuer la marge d'un!
livre, d'une feuille.
Il 2" Action de remplir la marge d'un livre. SpéciaU-
Action de signer à la marge des états de traitement.
ÉMARGER [é-màr-jé] v.tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et marge,
§§ 194 et 196. Il (Au sens 2".) 1611. cotgr. Admis Aa\D
1762.]
Il 1" Rogner ou diminuer la marge d'un livre, d'une,
feuille. — une estampe.
Il 2» Remplir la marge d'un livre, d'un registre. Spé-
cialt. Signer à la marge un compte, un état, en apposant
m
[ta
h
m
k
12»
m'
Pi
teî!\
imltïi
EMASCULATION
— 857 —
EMBARQUER
s;i signature. — des états de traitement, quand on touche
-nn traitement. Absolt. En parlant d'un fonctionnaire
public, n émarge au budget.
•EMASCULATION [é-iTias'-ku-là-syon ; en vers, -si-
on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de émasculer, § 247. || 1771. trév.]
Il (T. scientif.) Action d'émasculer.
•ÉMASCULER [é-mâs'-ku-lé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emasoulare, m. s. \\ xviiio s.
)i0Nis, dans trév.]
Il (T. scientif.) Priver (un animal mâle) des organes
le la reproduction. || Fig. Rendre efféminé.
EMBABOUINER [an-bà-bwi-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et babouin,
i§ 194 et 196. Il xiii" s. Cuer qui ce fait n'iert ja si embaboïnés
)'amours, j. de meung, Test. 2041.]
Famil. Prendre par des singeries , de fausses dé-
nonstrations. Elle l'a embabouiné. Il s'est laissé — . P. ext.
'^ig. J'ai l'esprit embabouiné de tant de vétilles que je pour-
ais bien m'y tromper, gherardi, Th. ital. iv, 381.
* EMBÂCLE [an-bâkl'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et le ra-
lical de débâcle, §§ 193 et 196. || Néolog.]
Il (Technol.) Ce qui fait obstacle à la navigation sur un
ours d'eau. Spécialt. Amas de glaçons qui, dans une dé-
lâcle, interrompt la navigation.
EMBALLAGE [an-bà-laj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emballer, § 78. || xvi" s. Embalage, Or-
îonn. de Franc. I<^^, dans godef. SuppL]
Il Action d'emballer, résultat de cette action. — de meu-
les. Toile d'— , toile grossière, à larges mailles, quelque-
is bitumée d'un côté, qui sert à l'emballage.
*EMBALLEMENT [an-bal-man; en vers, -bà-le-...]
m.
[ÉTYM. Dérivé de embaUer, § 145. || 1629. F. à l'article.]
Il 1° Vieilli. Action d'emballer. (F. emballage.) Prendre
irtificat... de 1'— d'icelle (balle), peiresc, Lett. dans delb.
'£C.
Il 2° Ne'olog. Fig. Action de s'emballer, de se laisser
mporter par la passion.
EMBALLER [an-bà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et balle 1,
1 194 et 196. Il 1316. Atant s'en est ly quens aies, Mais il
estoit pas embalés De sa femme qu'il laisse arrière, J. mail-
ARD, Comte d'Anjou, dans godef. embalé.]
Il 1° Mettre en balle (des objets) pour transporter. ||
ext. Mettre dans une caisse. — des marchandises. — des
leubles qu'on déménage. || Fig. Famil. — qqn. | 1. Le met-
e dans une voiture. | 2. Le mettre en prison. Des agents
B police l'ont emballé.
2° P. ext. Famil. Envelopper qqn de vêtements am-
ies, pour qu'il ait chaud, n fait très froid ; emballez-vous
ien. Il Fifj. Circonvenir par de belles paroles captieuses.
nballé par des aigrefins.
3° P. ext. Famil. S'—, s'emporter (en parlant d'un
heval), prendre le mors aux dents. || Fig. Se laisser em-
orter à l'aveugle par un mouvement de passion.
EMBALLEUR [an-bà-léur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emballer, § 112. || 1553. Amballeur, rab.
ans GODEF. SuppL]
Il Ouvrier qui fait le métier d'emballer des objets à
ansporter, expédier. Un — . P. appos. Layetier — . || Fig.
elui qui circonvient qqn par de belles paroles. Ne croyez
is ce qu'il dit, ce n'est qu'un — , furet. Dict. des halles.
*EMBANDER [an-ban-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bande 1,
194 et 196. Il 1420. Une vieUle selle... enbandee de veluiau
rmeil, dans douet d'arcq, Pièces relat. à Ch. VI, ii, 395.]
Il Dialect. Envelopper (un jeune enfant) de bandes.
1 enfant embandé dans un maillot, J.-J. ROUSS. Ëm. 1.
*EMBANaUER [an-ban-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et banc,
194 et 196. Il (Marine.) 1701. « Embanqué » se dit, sur la
er, d'un vaisseau qui est sur le grand banc, furet. | (Tech-
il.) 1755. ENGYCL.]
I. (Marine.) Amener sur un banc de pêche. Le vaisseau
3st embanqué, est embanqué.
Il» (Technol.) Placer les bobines de soie à la cantre,
3ur commencer l'ourdissage. (F. cantre et lire s. f. au
u de s. m.)
*EMBARBE [an-bàrb'] s. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Dans la fabrication des étoffes de soie,
ficelle, bouclée par un de ses bouts, qui sert à arrêter
les cordes prises lors du Usage ou lecture de la carte
aux dessins.
*EMBARBOXnLLER [an-bàr-bou-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et barbouil-
ler, §§ 192 et 196. Il 1530. Ne embarboyllez vostre neuve robe,
PALSGR. p. 549.]
Il Famil. Barbouiller entièrement. Un enfant tout embar-
bouillé de confiture. || Fig. Embarrasser complètement. VU-
lars s'y embarbouiUa (dans les conférences), st-sim. x, 133.
EMBARCADÈRE [an-bàr-kà-der] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. embarcadero, lieu d'em-
barquement, § 13. Il 1722. Lieux d'embarquemens ou embar-
quadons {sic), labat. Voyages, v, 219. | 1723. Embarcadère,
SAVARY, Dict. du comm. Admis acad. 1835.]
Il 1° (Marine.) Jetée avancée qui sert à l'embarque-
ment des marchandises, des voyageurs. [Cf. débarcadère.)
Il P. anal. Pente faite en blocage, ou degrés ménagés
dans l'épaisseur d'un mur pour descendre au niveau d'un
étang, d'une pièce d'eau.
Il 2° P. ext. Lieu oii se font les départs des voyageurs,
des marchandises, dans un chemin de fer.
EMBARCATION [an-bàr-kà-syon ; envers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. embarcacion, m. s. § 13.
VOIT. Lett. 39, emploie le mot dans une lettre écrite d'Es-
pagne, mais en le soulignant comme espagnol. || 1771.
TRÉV. Admis acad. 1835.]
Il Bateau non ponté allant à voiles et à rames. || P. ext.
Petit navire à un ou deux mâts.
'EMBARDÉE [an-bàr-dé] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de embarder, § 45. || 1694. th.
CORN.]
Il (Marine.) Mouvement de rotation d'un bâtiment à
l'ancre, produit par un fort courant ou un grand vent
arrière.
'EMBARDER [an-bàr-dé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || 1694. th. corn.]
Il 1° F. intr. En parlant d'un navire, éprouver un mou-
vement de rotatiqn sur soi-même.
Il 2° P. ext. V. tr. Faire tourner légèrement un bâti-
ment sur lui-même, pour neutraliser l'effet d'une em-
bardée, ou pour éviter un autre vaisseau.
EMBARGO [an-bàr-gô] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'espagn. embargo, «î. s. du même
radical que embarrer, embarras, etc. § 13. || 1723. savary,
Dict. du comm. Admis acad. 1762.]
Il (Droit marit.) Sorte de séquestre mis par un gou-
vernement sur les navires d'une nation étrangère avec
laquelle il est en hostilité. On mit 1" — sur les navires alle-
mands. Frapper d' — . Lever 1' — .
*EMBARILLAGE [an-bà-ri-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embariUer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'embariller.
'EMBARILLER [an-bà-ri-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et baril,
§§ 194 et 196. Il 1752. Embarillé, trév.]
Il (Technol.) Mettre en baril. — de la poudre. — des sar-
dines, des figues.
*EMBARONNER [an-bd-rô-né] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et baron,
§§ 194 et 196. Il xvii" s. F. à l'article.]
Il P. plaisant. Qualifier de baron, de baronne. De votre
chef ainsi vous vous embaronnez, Tii. cORN. Baron d'Albi-
krac, v,6.
EMBARQUEMENT [an-bàr-ke-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embarquer, § 145. || 1539. r. est.]
Il Action d'embarquer. L'— des passagers, des marchan-
dises, des troupes. Il Fig. Action d'entrer dans une affaire.
Aucun d'eux ne se présenta pour être promoteur d'un — , ST-
siM. XI, 3.
EMBARQUER [an-bàr-ké] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et barque,
§§ 194 et 196. Il 1418. Anostre embarchierde nef, caumont,
Voy. d'outremer, dans delb. Rec. \ 1511. Ambarquer, Lett.
de L. XII, dans delb. Rec]
Il lo F. tr. Faire entrer dans une barque, un navire. —
EMBARRAS
— 858 —
EMBATOIR
des passagers, des marchandises. S' — , monter à bord pour
faire un voyage par eau. On le fit — pour l'Amérique. Absolt.
V. intr. n a embarqué hier. || Fig. S' — sans biscuit, sans bous-
sole, s'engager dans une affaire sans avoir pris les pré-
cautions indispensables. Il P. ext. Famil. S'— dans une dili-
gence, un wagon, monter en voiture pour partir en voyage.
Il P. anal. — un coup de mer, et, absolt, —, recevoir une
forte lame qui entre par-dessus le bord. La chaloupe em-
barquait. Absolt. V. intr. La mer embarque , pénètre vio-
lemment par-dessus le bord dans le navire.
Il 2o Fig. Faire entrer dans une affaire difficile. On l'em-
barqua dans cette intrigue. Il s'est embarqué dans une méchante
affaire. Puis, de là s'embarquant dans la nouvelle guerre, BOIL.
Sat. 3. Absolt. Charost se laissa — et maria le marquis d'An-
cenis à la fille d'Entraigue, st-sim. vi, 299. P. ext. L'affaire
est embarquée, la chaussée, Préjugé à la mode, m, 14.
EMBARRAS [an-bà-rd] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de embarrasser, § 52. || 1611. cotgr.]
Il Action de ce qui embarrasse, état de ce qui est em-
barrassé, n y a de 1' — dans la rue. Un — de voitures. Quand
un autre (carrosse), à l'instant s'efforçant de passer. Dans le
même — se vient embarrasser, boil. Sat. 6. Les — de Paris.
Ces bagages font un grand — . || P. ext. Causer de 1' — à qqn,
en venant lui demander à dîner, à coucher. Ce n'est pas
1'—, il n'y a pas là de quoi vous gêner. || Fiq. Famil. Faire
de r — , faire des — , ses — , chercher à se faire remarquer.
Il P. anal. — des voies digestives, — gastrique, qui empêche
les aliments d'être digérés facilement. — de la langue, qui
empêche la langue de se mouvoir facilement. || Fig. Mettre,
jeter qqn dans 1' — . Un commerçant qui est, dont les affaires sont
dans un grand — , par pénurie d'argent, n a épuisé ses re-
venus, le voilà dans 1' — . Fig. Mettre une fille dans 1'—, la
rendre enceinte. || P. ext. Situation perplexe, il avait 1'—
du choix. C'est ce qui vous met dans un fâcheux — , p.^sc. Prov.
12. Son cœur, toujours flottant entre mille — , Ne sait ni ce
qu'il veut ni ce qu'il ne veut pas, BOiL. Sat. 8. — d'esprit. || P.
ext. Gêne où se trouve celui qui ne sait comment parler
ou agir. Tout le monde s'aperçut de son — . Sa contenance tra-
hissait son — .
EBIBARRASSANT, ANTE [an-bà-rà-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de embarrasser, § 47. || 1642. oud.]
Il Qui met dans l'embarras. Des bagages embarrassants. ||
Une question embarrassante. Un choix — . n est — avec ses
questions.
EMBARRASSER [an-bà-rà-sé] V. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. imbarazzare ( V. § 12) ou de
l'espagn. embarazar (F. § 13), m. s. \\ xvie s. Le pauvre
homme, embarrassé, respondit, Montaigne, i, 9.]
Il Gêner pour agir, se mouvoir. Ce paquet vous embar-
rasse. Dans les rênes lui-même il tombe embarrassé, rac.
Phèd. V, 6. I P. ext. Une rue embarrassée, où l'on passe
difficilement. | Avoir les voies digestives, l'estomac, le cerveau
embarrassé. Sa langue s'embarrasse, j S' — de qqch. Il s'est em-
barrassé d'un manteau. S' — de qqn. j P. anal. Les incidents
qui embarrassent l'action dramatique. Pièces embarrassées, par
la complication de l'intrigue. Pièces embarrassées, qu'en
termes de l'art on nomme implexes, corn. Cinna, exam. |{
Fig. Pensées... d'un nuage épais toujours embarrassées, boil.
Art p. 1. Comme en sa propre fourbe un menteur s'embar-
rasse I CORN. Ment, v, 7. S'— dans ses propres fUets. Ses af-
faires sont fort embarrassées. Cette affaire l'embarrasse. C'est
un homme à ne s' — de rien. Elle (la sagesse humaine) s'em-
barrasse dans ses propres subtilités, Boss. Ilist. univ. m, 8.
Modérez des bontés dont l'excès m'embarrasse, rac. Phèd. ii,
2. Vous n'êtes point embarrassée De le croire, la f. Fab. ix,
20, Disc, à Mme (le la Sablière. Il est embarrassé pour ré-
pondre. Il Spécialt. Mettre dans une situation perplexe où
l'on ne sait quel parti prendre, n est fort embarrassé pour
choisir. || En parlant de la gêne extérieure où se trouve
celui qui ne sait comment parler ou agir. Un sot est em-
barrassé de sa personne, la br. 12. Le premier président avait
l'air embarrassé, st-sim. xi, 10.
1. 'EMBARRER [an-bâ-ré] v. tr.
[éty.m. Composé avec la particule en (lat. in) et barre,
§§ 194 et 196. Il xii" s. Mes hiaumes est si ambarrez, ben. de
STE-MORE, Troie, dans godef.]
Il Ane. franc. Enfoncer. {Cf. rembarrer.) || De nos jours.
Absolt. (Technol.) Engager la barre d'un levier sous un
fardeau pour le soulever.
2. "EMBARRER [an-ba-ré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. imbarrare, synonyme de im
barazzare, embarrasser, § 12. || 1690. furet.]
Il (Manège.) Un cheval qui s'embarre, qui s'embarrasse,
l'écurie, les jambes dans une des barres de sa stalle.
1. 'EMBARRURE [an-bd-rûr] s. f
[ÉTYM. Dérivé de embarrer 1, § 111. || xvi^ s. Embarreur
ou enfonsure, paré, viii, 1. Admis acad. 1762 au sens II
suppr. en 1798.]
1. (Chirurgie.) Fracture du crâne dans laquelle un
esquille passant sous l'os comprime la dure-mère.
II. Au plur. Travail de maçonnerie pour sceller le
faîtières.
2. *EMBARRURE [an-bi-rûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de embarrer 2, § 111. || 1755. encycl.
Il (Art vétérin.) Contusion, écorchure qu'un cheval qi:
s'est embarré se fait à la jambe en se débattant.
*EMBAS [an-bâ] s. m.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et bas, §§ 19
et 196. Il 1539. r. est.]
Il Vieilli. La partie basse de qqch. Spécialt. Loc. adv
En — . Elle quitte la tige et descend en —, en. Perrault, dan
TRÉV.
"EMBASE [an-bâz'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe embaser (cotgr.)
munir d'une base, § 52. On trouve embasse en anc. franc
{Cf. embasement.) || 1752. trév.]
Il (Technol.) Renfort de métal aux tourillons des pièce
à feu. Il Renflement plan ménagé sur l'axe d'une rou^
d'horlogerie pour lui servir de soutien. || Partie renflé
d'une lame de couteau. || — d'enclume, renflement qui s
trouve à certaines enclumes.
EMBASEMENT [an-bâz'-man ; en vers, -bd-ze-...] s. m
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. imbasamento, m. s. § 12. /
remplacé l'anc. franc, embassement (texte de 1401 dan i.
DELB. Rec), mot composé avec bas, tandis que l'ital. es
composé avec base. {Cf. embassure et soubassement.) Em:
bassement s'est maintenu jusqu'au xvii'' s. j 1694. Emba^
sèment, th. corn. Admis acad. 1762.]
Il (Architect,) Base formant saillie tout autour d'um
construction.
"EMBASSURE [an-bà-sûr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bas
§§ 195 et 196. Il 1805. lunier, Dict. des se]
Il (Technol.) Partie des parois d'un four de verrier quij
va des planches à la naissance de la voûte.
* EMBASTTT.T.ER [an-bas'-ti-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bastilleJ
§§ 194 et 196. Il 1429. V. à l'article.]
Il Anciennt. Établir dans une bastille. Pour chasser lei^
Anglais embastillés à Orléans (1429), dans godef. Suppl. P
plaisant. Emprisonner à la Bastille. Me voici donc en c(
lieu de détresse Embastillé, volt. Bastille. \ P. ext. Empri-
sonner.
EMBATAGE [an-bà-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embatre, § 78. || 1556. Pour une paire
de roues neufves, ensemble pour l'embataige d'icelles, Compte
de Diane de Poitiers, p. 211, Chevalier.]
Il (Technol.) Opération qui consiste à embatre les roues.
* EMBATATT,.T.EMENT [an-bà-tày'-man ; en vers, -tà-
ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embatailler, § 145. || Néolog.]
Il (Technol.) Mouvement par lequel une troupe est em-
bataillée.
'EMBATAILLER [an-bà-là-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bataille,
§§ 194 et 196. Il xiyc s. Si luy prie qu'il s'enbataille Et de pour-
suir ne lui chaiïle Ces gens dont a eu victoire, gage de la
bigne. Déduits de la chasse, dans godef. embatailler.]
Il (Technol.) Faire passer (des troupes) de l'ordre en
colonne à l'ordre en bataille.
EMBÂTER [an-bd-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bât,
§§ 194 et 196. Il xv° s. Quand ils sont mariez, je les regarde
embrider et embester {co7t. embaster) mieux que les autres,'
A. DE LA SALLE, Quinzc Joics de mar. dans godef. emn
bester.]
Il Charger (une bête de somme) d'un bât. || Fig. Char-
ger qqn du poids d'une chose ennuyeuse. L'- (le roi) de
tous ces beaux raisonnements, ST-siM. ix, 125.
*E]VIBATOIR [an-bà-twàr] s. m.
-lise,!
M
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mit
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EMBATONNER
859
EMBÊTEMENT
[ÉTYM. Dérivé de embatre, § 113. || 1755. encycl.]
(I (Technol.) Fossé long et étroit, ordinairement plein
d'eau, où le charron met la roue qu'il doit embatre.
EMBAtonner [an-bd-tô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bâton,
§§ 194 et 196. Il 1447. Armez et embastonnez d'espees, arba-
lestes et autres hcibillemens de guerre, dans godef. embas-
tonner.]
Il l" Vieilli. Armer (qqn) d'un bâton.
Il 2» (Technol.) Garnir de bâtons. Spécialt. (Architect.)
Une colonne embâtonnée, dont les cannelures sont garnies
jusqu'à une certaine hauteur de petites lignes figurant
des bâtons.
EMBATRE [an-bàtr'j v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et battre,
§§ 192 et 196. Il xi<= s. Sun bon espiet enz el cors li enbat,
Roland, 1266. Admis acad. 1762.]
Il Anciennt. Enfoncer, plonger. (Cf. embarrer 1.) — une
roue dans un fossé (pour la garnir de bandes de fer). || P.
ext. De nos jours. (Technol.) — les roues d'une charrette,
— une charrette, garnir les roues de bandes de fer.
EMBAUCHAGE [an-bô-chaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embaucher, § 78. || 1752. trév. Admis
ACAD. 1798.]
Il Action d'embaucher. | 1. L'— des ouvriers. 1 2. L'— de
soldats. Absolt. Le crime d' — est puni de mort.
"EMBAUCHÉE [an-bô-ché] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de embaucher, § 45. |j 1792.
ROMME, Bict. de viar.\
Il (Technol.) Dans les arsenaux maritimes, entrée dans
les ateliers, reprise du travail. [Cf. débauchée.)
EMBAUCHER [an-bô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et un
subst. bauche, dont l'origine et le sens précis sont incon-
nus, §§ 194 et 196. [Cf. débaucher, ébaucher.) || 1564. Em-
baucher, mettre en besongne, J. Thierry, Bict. franç.-lat.]
Il 1° Engager (un ouvrier) pour travailler dans un ate-
lier, un chantier, etc.
Il 2° P. anal. Sous l'ancien régime militaire, amener
(qqn) à s'enrôler dans l'armée.
Il 3° P. ext. Décider (un soldat) à passer à l'ennemi.
EMBAUCHEUR * ElffiBAUCHEUSE [an-bô-cheur ,
-chetiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de embaucher, § 112. || 1680. richel.]
Il Celui, celle qui embauche.
EMBAUCHOIR [an-bô-chwar]. Y. embouchoir.
*EMBAUCHURE [an-bô-chûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de embaucher, §111. || 1642. Embaucheure,
OUD.]
Il (Technol.) Fourniture générale de tous les ustensi-
les nécessaires dans une saline.
EMBAUMEIflENT [an-bôm'-man ; en t;e?'s^-bû-me-...]
*. m.
[ÉTYM. Dérivé de embaumer, § 145. || xine s. Embalsement,
dans GODEF, Suppl. \ xvie s. Embaumement, paré, Mu-
mie, 7.]
•; Il Action d'embaumer un cadavre.
' EMBAUMER [an-bô-mé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et baume,
§§ 194 et 196. Il xii^ s. Les doze pers firent bien enbasmer,
Roncev. tir. 390.]
I. Préserver (un cadavre) de la corruption en y intro-
duisant des substances aromatiques, dessiccatives et an-
tiseptiques. Les Égyptiens embaumaient les morts.
II. Parfumer d'une manière suave. Les fleurs embau-
maient l'air. Haleine embaumée. Cette pure ambrosie embaume
ses cheveux, delille, Géorg. 4. Absolt. Dn parfum qui em-
baume.
EMBAUMEUR [an-bô-meur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embaumer, § 112. || 1556. saliat, Hé-
rodote, dans DELB. Rec. Admis acad. 1878.]
Il Celui qui embaume.
"EMBECQUER [an-bè-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bec,
§§ 194 et 196. Il xvic s. gotgr.]
Il Nourrir en donnant la becquée. {Syn. abecquer.) || P.
anal. Garnir de l'appât (l'hameçon).
*EMBECQUETER [an-bêk'-té; en vers, -bô-ke-té] v.
intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in), bec, au
sens figuré, et le suffixe verbal eter, §§ 167, 194 et 196.
{Cf. embouquer.) || Néolog.]
^ Il (Marine.) S'engager entre les pointes qui forment
l'entrée d'un canal, d'un détroit.
EMBÉGUINER [an-bé-ghi-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et béguin,
§§ 194 et 196. Il xvic s. S'estant noué la gorge et embeguiné,
BON. DES PER. NoUV. 110.]
Il ±0 Vieilli. Coiffer d'un béguin. — un enfant.
^ Il 2° Affubler d'un béguin, d'une étoffe posée sur la
tête en forme de béguin. Qui vous a si plaisamment embe-
guiné? Il Fig. Famil. Coiffer, entêter (de qqch, de qqn).
Je l'avais avertie de ne se point laisser — par ces fadaises,
SOREL, Francion, p. 92.
*EMBELLE [an-bcl] s. f.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et belle,
§§ 193 et 196. Il 1694. th. corn.]
Il (Marine.) 13elle, partie du corps d'un vaisseau com-
prise entre le gaillard d'avant et le gaillard d'arrière.
EMBELLIE [an-bè-li] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et beau,
§§ 65, 195 et 196. || 1753. n falloit attendre des embeUis {sic)
pour éviter la mer, guettard, dans Mém. de l'Acad. des
se. p. 379. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Intervalle de beau temps entre des ondées.
Il Intervalle de calme entre des lames.
EMBELLIR [an-bè-lir] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et beau,
§§ 65, 194 et 196. Signifie ordinairement « plaire » en
anc. franc. i| xn" s. Totes veies t'enbelira, Énéas, 7999.]
I. V. intr. Devenir plus beau. Cette jeune fille a embelli,
est embellie. Fig. Famil. Ne faire que croître et — .La phrase
de croître et — semblait n'avoir été faite que pour elle, ha-
MiLT. Gram. 49. Ironiqt. Sa sottise tous les jours ne fait que
croître et — , mol. Escarb. se. 1.
II. V. tr. Rendre plus beau, il a embelli sa maison, son
jardin. || P. ext. — une histoire, la rendre plus intéressante
par l'addition de traits qui ne sont pas vrais. Le bonheur
l'embellit. Cette fontaine embellit votre jardin. La parure em-
bellit les femmes, et, absolt, La parure embellit. Les plaisirs
qui embellissent l'existence.
EMBELLISSEMENT [an-bè-lïs'-man ; en vers, -li-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embellir, § 145. || 1270. Aornement et
embelissement du dit autel, dans delb. Rec]
Il Action d'embellir. Travailler à 1'— de sa maison. || Le
fait d'être embelli. L'— d'une ville. P. ext. Ce par quoi
une chose est embellie. (S'emploie surtout au plur.) Les
embellissements de la capitale. Les embellissements d'un dis-
cours, d'une histoire. L' — de ce poème, la f. Adonis, aver-
tiss. de la 2'= édit.
'EMBÉRIZE [an-bé-rïz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes emberiza, m. s.
qui est l'allem. dialectal emberitz, bruant, § 7. || 1732. trév.]
Il (Hist. nat.) Genre d'oiseau dont l'espèce type est le
bruant aquatique.
*E]MBERLIFICOTER [an-bèr-li-fi-kô-té] V. tr.
[ÉTYM. Semble être une variante , faite à plaisir , de
emberlucoquer, § 167. || Néolog.]
Il Pop. et fig. Empêtrer. S' — dans des décombres, dans
une explication.
EMBERLUCOQUER (S") [an-bèr-lu-ko-ké] v. pron.
[ÉTYM. Origine inconnue. Sans parler des formes an-
ciennes embirelicoquer, emburelucoquer, on trouve qqf em-
brelicoquer, emberlicoquer, emberloquer. || xiv^ s. Embireli-
quoquier fortune, Fauvel, dans godef. Suppl. Admis acad.
1718.]
Il Vieilli. S'entêter ridiculement (d'une idée).
EMBESOGNÉ, ÉE [an-be-zô-fié] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et beso-
gne, §§ 195 et 196. Il xiifî s. Car de ferir sui trop embesognez,
Roncev. tir. 144.]
Il Famil. Absorbé par quelque besogne.
* EMBÊTANT, ANTE [an-bè-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de embêter, § 47. || Néolog.]
Il Trivial. Qui embête.
'^EMBÊTEMENT [an-bèt'-man ; en vers, -bè-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embêter, § 145. || Néolog.]
Il Trivial. Action d'embêter. || Ce qui embête.
EMBETER
860 —
EMBOITURE
♦EMCBÊTER [an-bè-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et bête, §§ 194
et 196. Il Néolog.]
Il Trivial. Ennuyer fortement.
*EMBEURRER [an-beù-ré] i;. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et beurre,
§§ 194 et 196. Il 1530. Embeurrer mon pain, palsgr. p. 739.]
Il (Cuisine.) Garnir d'une couche de beurre. — un moule
à pâtisserie.
*EMBICHETAGE [an-bïch'-taj'] s. m.
[ÉTYM. Origine inconnue. On trouve aussi, par altéra-
tion, embistage. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Distance entre la grande et la petite pla-
tine d'une montre, ménagée de manière à permettre de
relever le mouvement.
* EMBISTAGE [an-bïs'-taj']. V. embichetage.
EMBLAVAGE [an-blà-vàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emblaver, §78. \\Néolog. Admis acad.
1878.]
Il (Agricult.) Action d'emblaver.
EMBLAVER [an-blà-vé] v. tr.
[ÉTYM. Pour emblaer (cf. emblayer), § 358, composé avec
la particule en (lat. in) et blé sous la forme atone ( V. § 65),
§§ 194 et 196. Il 1242. Dous jornals de terre anblaveis, Cartul.
de St-Vinc. de Metz, dans godef. emblaer.]
Il (Agricult.) Ensemencer (une terre) en blé ou autres
céréales.
EMBLAVURE [an-blà-vûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de emblaver, § 111. || xiii" s. L'amblaiire
de la terre, Ètahlissem. de St Louis, ii, 19, var.]
Il (Agricult.) Champ ensemencé.
* EMBLAYER [an-blè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Autre forme de emblaver, § 358. ( V. ce mot et cf.
emblier.) Le sens figuré apparaît dès le xiic s. A garder ai
ma tiere et trop sui emblaés, Alexandre, {° 41 c, Michelant.]
Il Vieilli et dialect. Encombrer, embarrasser. [Cf. dé-
blayer.) Il Fig. Le soin de quatre enfants emblaye si fort cette
femme qu'elle n'a pas le loisir de faire aucune affaire, furet.
Dict.
EMBLE. F. amble.
EMBLÉE (D') [dan-blé]. V. embler 1.
EMBLÉMATIQUE [an-blé-mà-tïk'] adj .
[ÉTYM. Dérivé de emblème , § 230. || xvi" s. Figure em-
blématique, RAB. dans DELB. Rec. Admis acad. 1718.]
Il Qui présente un emblème. Figure — .
EIVIBLÈME [an-blèm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emblema, grec l[x6Xiri(Aa, ou-
vrage de marqueterie. || xyi^ s. V. à l'article.]
Il 1° Anciennt. Pièce de rapport. Quelque — supernu-
méraire, MONTAIGNE, III, 9. || P. cxt. Assemblage de signes
(chiffres, images) dont on se servait pour des écritures
secrètes.
Il 2° Signes visibles pris par convention pour repré-
senter une idée, une chose abstraite, et qqf accompagnés
d'une légende explicative. Composer un — . Des emblèmes in-
génieux. || P.ext.\ 1. Objet visible consacré par l'usage pour
représenter une idée ; figure rappelant une chose abstraite
par quelque allusion. {Syn. symbole.) Le lys estl' — de la pu-
reté. Le coq estr — de la vigilance. | 2. Attribut d'une chose
employé pour la représenter. Les emblèmes de la royauté.
1. *EMBLER [an-blé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. involare, m. s. devenu *env'lar, §§ 342,
336 et 291, *emblar, § 448, embler, § 295. Admis acad. 1694 ;
suppr. en 1835.]
Il Vieilli. Prendre, ravir. Les cœurs dès l'abord ils nous
emblent, la f. Épit. 1. Hors de toute espérance d' — rien sur
un homme si instruit et si sage, st-sim. ii, 246. || De nos
jours. Loc. adv. D'emblée, en enlevant la chose du premier
coup. La ville a été prise d'emblée, n a emporté cette affaire
d'emblée, n a été élu d'emblée.
2. "EMBLER. V. ambler.
"EMBLEUR. V. ambleur.
* EMBLIER [an-bli-yé] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Autre forme de emblayer. [V. ce mot.)]
Il (Marine.) Encombrer.
"EMBLOQUER [an-blô-kéj v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bloc,
§§ 194 et 196. Au xvi» s. cholières. Matinées, p. 89, em-
ploie embloquer au sens figuré de « comprendre en bloc ».
Il 1755. ENCYCL.]
Il (Technol.) Aplatir dans le bloc (sorte de presse à l'u-
sage du tabletier).
'EMBOBELINER [an-bob'-li-né ; en vers, -bô-be-...]
V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bobe-
lin, §§ 194 et 196. || xvie s. Astrologues emboubelinez, cho-
lières, Après-disnees, p. 354.]
Il Anciennt. Bobeliner, rapiécer. || De nos jours. Fig.
Enjôler par des paroles captieuses. {Cf. embobiner.)
'EMBOBINER [an-bô-bi-né] V. tr.
[ÉTYM. Semble composé avec la particule en (lat. in)
et bobine, §§ 194 et 196; proprt, « entourer comme on
entoure la bobine avec le fil » ; peut-être aussi altération,
par étymologie populaire, de embobeliner, § 509. || Néolog. \
Il Famil. Enlacer par des paroles captieuses. (Cf. em^
bobeliner.)
, *EMBODINURE [an-bô-di-nûr]. F. bodinure.
EM60IRE [an-bwàr] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et boire, à
l'imitation du lat. imbibere, être imbibé, confondu avec
imbuere, imbiber, §§ 192 et 196. || xin^-xi\° s. La cote a
vehue Tainte de sanc et embehue, macé de la charité, Bi
ble, dans godef. Admis acad. 1762.]
Il (Technol.) Imbiber. — un moule, l'enduire de cire
fondue, pour que la matière n'y adhère pas. || P. ext. On
tableau, une toile embue, dont les couleurs restent ternes
et un peu confuses, le bois ou la toile ayant bu l'huile,
l'essence, et, au part, passé employé substantivt, On por
trait qui a de l'embu.
'EMBOISER [an-bwà-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et l'anc.
franc, boiser, tromper, d'origine inconnue, §§ 192 et 196,
Il xin<= s. Ne fu seû qu'une enboisast Ne Dido Eneas tricast,
Amadas et Ydoine, dans delb. Rec. Admis acad. 1718;
suppr. en 1878.]
Il Séduire par des caresses artificieuses. Est-ce ma faute,
à moi, si Madame t'emboise? bours. Mots à la mode, se.
15. C'est bien ainsi qu'on vous emboise, legrand. Roi de Co-
cagne, II, 12. Emboisez-moi bien ces gens-là, H. de b.^lzac,
Eugs'nie Grandet, p. 226.
*EMBOISEUR, EUSE [an-bwà-zèur, -zeuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de emboiser, § 112. || 1680. richel. Ad-
mis acad. 1718; suppr. en 1878.]
Il Vieilli. Celui, celle qui emboise.
'EMBOÎTAGE [an-bwà-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emboîter, § 78. || 1787. Aucun jeu à crain-
dre dans l'emboitage, legentil, dans Mém. de l Acad. des
se. p. 408.
Il Opération par laquelle on emboîte. Spe'cialt. (Re-
liure.) L' — d'un livre.
EMBOÎTEMENT [an-bwat'-man ; en vers , -bwà-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emboîter, § 145. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) Assemblage de deux pièces qui s'emboî-
tent l'une dans l'autre. L' — des mortaises. L' — d'un os dans
un autre. || P. anal. (T. milit.) — de rangs, disposition per-
mettant aux soldats de tirer à la fois sur quatre ou cinq
rangs.
EMBOÎTER [an-bwà-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et boite,
§§ 194 et 196. Il 1328. Pour emboîter les moulins, dans godef.
Suppl.]
Il Faire entrer (une partie saillante) dans une pièce
creuse à laquelle elle s'ajuste. — des tuyaux. Les os s'em-
boîtent les uns dans les autres. | Spéciall. — un livre, fixer
un livre simplement cousu dans une couverture préparée
d'avance. || P. ext. — le pas, marcher derrière qqn, de
manière à poser exactement le pied à la place que quitte
le pied de celui qui précède. Des soldats qui emboîtent le
pas. Fig. — le pas à qqn, faire exactement ce que fait
qqn. || P. ext. (Danse.) Pas emboîté, où les jambes du
danseur sont l'une contre l'autre comme si elles tenaient
ensemble.
EMBOÎTURE [an-bwà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de emboîter, § 111. || xvi'= s. Emboîture on
enarthrose, paré, iv, 43.]
Il 1° Position d'une chose qui s'emboîLe dans une au-
tre. L'— des os. Une — exacte. || P. ext. (Danse.) Position
des jambes qui prennent le pas emboîté.
Il 2o Ce dans quoi une chose s'emboîte. Spécialt. Barre
EMBOLIE
861
EMBOUQUER
rU
iipir
.le bois qu'on met à tenons et mortaises au bout de plan-
ches assemblées, pour les tenir emboîtées. — d'une porte,
les ais transversaux du haut et du bas dans lesquels les
autres pièces sont emboîtées.
EMBOLIE [an-bo-li] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du grec ^jiSoXtj, intercalation, obstruc-
iion, § 282. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il 1" (Médec.) Caillot fibrineux entraîné par la circula-
tion dans des artères plus petites, qu'il peut obstruer.
:| 2° P. anal. Caillot formé dans les veines et entraîné
^<;u- la circulation vers le cœur. (F. thrombus.)
EMBOLISME [an-bô-lïsm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. embolismus, grec èjxêoXiafiô;,
m. s. Il xiic s. PH. DK THAUN, Comput, 192. Admis acad.
1762.]
Il (Antiq.) Intercalation d'un mois lunaire à la troisième,
à la cinquième et à la huitième année de chaque période
de dix-huit ans, pour faire concorder les années lunaires
avec les années solaires.
EMBOLISMIQUE [an-bô-lïs'-mïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de embolisme, § 229. On trouve embolis-
mal, embolismaire, en anc. franc. || xv" s. Mois embolismique,
dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Antiq.) Relatif à l'embolisme. Année — .
EMBONPOINT [an-bon-pwin] s. m.
[ÉTYM. Composé de en (lat. in), bon et point, §201. ||
M8|xvi6 s. La beauté et l'embonpoint de vostre chambrière, marg.
elle, DE VALOIS, Heptam. 8.]
État du corps qui est en bon point , bien en chair,
gras. Avoir, prendre de 1' — . Le loup... lui fait compliment Sur
îon — , qu'il admire, la f. Fab. i, 5. L'âge en est de seize ans,
' — d'un peu plus, ID. Eunuque, ii, 1. Le bonheur du prochain
rous cause de l'ennui Et vous amaigrissez de 1' — d'autrui, des-
ncal roucHES, Philos, marié, ii, 2.
EMBORDURER [an-bôr-du-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bordure,
iantiiS 194 et 196. || 1690. furet. Admis acad. 1740.]
(Technol.) Vieilli. Garnir (un tableau) d'un bord,
l'un cadre. — une estampe.
EIVIBOSSÂGE [an-bô-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embosser, § 78. || 1792. romme, Dict.
eifjie mar. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Action d' embosser un navire ; position d'un
lavire embossé.
EMBOSSER [an-bô-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bosse,
inàftorte de cordage (F. bosse 1), §§ 194 et 196. On trouve
\ih ibosser dans le môme sens en 1683. (F. delb. Rec.) \\ 1752.
:rév. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Amarrer (un navire) de manière qu'il pré-
ente le travers.
*EMBOSSURE [an-bô-sûr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bosse,
lorte de cordage, §§ 195 et 196. || 1687. desroghes, Dict.
alïffe mar.]
Il (Marine.) || l" Amarre qui tient le navire quand il est
AjjKi imbossé.
Il 2° Cordage qui sert à faire tourner le navire pour
'embosser.
*EMBOUCAUTER [an-bou-kô-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et boucaut,
i§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Pêche.) Mettre (la morue) en boucaut (sorte de ton-
eau).
*EMBOUCHE [an-bouch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de emboucher, § 52. || xv'= s. Selon
e au cas affiert Et qu'il est d'une bonne embouche , chas-
ELL. VII, 424.]
Dialect. Action d'emboucher, d'engraisser un ani-
ai. Pré d'— , et, ellipt, s. m. — , prairie très fertile dont
n fait consommer l'herbe sur place par les bestiaux,
our les engraisser.
*E]SŒBOUCHÉ, ÉE [an-bou-ché] adj.
[ÉTYM. Tiré du radical de embouchoir, §§ 37 et 118. ||
690. FURET, emboucher.]
Il (Blason.) Qui a un embouchoir ou bocal (d'une
utre couleur que le reste de l'instrument). Cor d'argent
d'or.
EMBOUCHER [an-bou-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bouche,
Ai
Hi
i-tf..
§§ 194 et 196. Il 1273. Se blez emboukiez venoit el marl}uié,
Cartul. de Ponthieu, dans godef. embouchier 2.]
I. Il 1" Mettre dans sa bouche (la partie d'un instru-
ment à vent par laquelle on produit le son). — un cor,
une clarinette. || Fi(j. — la trompette , prendre dans son
récit un ton épique, et, p. ext. f'amil. annoncer qqch à
grand bruit.
Il 2" Munir de qqch qu'on met dans la bouche. (Ma-
nège.) — un cheval, lui mettre le mors. P. ext. Dialect.
— un animal, le faire manger pour l'engraisser. {Cf. em-
bouche.) Il Fig. — qqn, lui mettre dans la bouche, lui dic-
ter les paroles qu'il doit dire. Une personne mal embouchée,
qui n'a que des paroles grossières à la bouche.
II. Fig. Il 1° Introduire, engager dans la bouche, l'ou-
verture. Ce bateau est embouché dans la troisième arche du
pont. S' — , et, absolt (Marine), — , pénétrer dans une em-
bouchure. (Cf. embouquer.)
Il 2o Spe'cialt. S'—, se déverser par une bouche, une
embouchure. {Cf. déboucher 2.) La Marne s'embouche dans la
Seine. La Seine s'embouche dans la Manche. || P. anal. L'axillaire
droite et la veine cave inférieure s'embouchent au côté droit de
ce réservoir, du verney, dans Mém. de l'Acad. des se. ann.
1699, p. 229.
EMBOUCHOIR [an-bou-chwar] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emboucher, § 113. || xvi^ s. Va remet-
tre ceste botte a l'embouchoir, bon. des per. Nouv. 25.]
Il (Technol.) || !<> Bout d'un cor, d'une trompette, qui
se sépare de l'instrument et qu'on y adapte lorsqu'on
veut porter l'instrument à sa bouche pour en jouer. {Syn.
bocal.)
Il 2" Pièce qui embrasse l'extrémité du bois et du ca-
non du fusil de munition.
Il 3° Forme à l'usage du bottier, qu'on introduit dans
les bottes pour les maintenir ou les élargir. (Souvent,
par erreur, embauchoir.)
EMBOUCHURE [an-bou-chûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de emboucher, § 111. || 1415. Blez, farines
ou graines ou il y ait ambouschure, dans DU G. imbotare.]
I. Ce qui est mis dans la bouche.
Il 1" Partie d'un instrument à vent qu'on met à la bou-
che et par laquelle on produit le son. || P. ext. La manière
dont on embouche certains instruments à vent. Avoir
une — aisée. Son — est excellente.
Il 2" Partie du mors du cheval qui est posée dans la
bouche du cheval. || P. ext. Manière dont la bouche du
cheval est sensible au mors. Pégase... délicat d'— , la f.
Épît. 16.
II. Fig. Ouverture par où qqch entre ou sort.
Il lo Ouverture pratiquée dans un objet. L'— d'un bocal.
Vase à long col et d'étroite —, la f. Fab. i, 18. L'— du sac,
GHERARDi, Th. ital. I, 361. Il Spécialt. Ouverture prati-
quée dans une enceinte d'une place de guerre pour don-
ner passage à une bouche à feu.
Il 2° Partie d'un fleuve, d'une rivière, où ses eaux s'é-
coulent dans la mer ou dans un autre cours d'eau. L' —
de la Seine. || P. ext. L'— d'un détroit. || P. anal. Dans les
trous d'une filière, le côté le plus large de chaque trou,
celui par où entre le fil de métal qu'on veut tirer.
"EMBOUCLER [an-bou-klé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en et boucle, §§ 194
et 196. Il 1352. Pour façon de chascun (braier de cendal) et
pour les emboucler en argent, dans douet d'arcq, Comptes
de l'argent, p. 137.]
Il Vieilli. Garnir d'une boucle. Spécialt. (Blason.) Col-
lier de sable embouclé d'or.
EMBOUER [an-bwé ; en vers, -bou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et boue,
§§ 194 et 196. Il xiie s. Enboez de tai, garn. de pont-ste-
MAX. Sï Thomas, p. 163, Bekker.]
Il Salir de boue. || (Technol.) Enduire de boue. — une
muradlle.
EMBOUQUEMENT [an-bdîik'-man ; en vers, -bou-
ke-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embouquer, § 145. || 1792. romme, Dict.
de mar. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Entrée d'une bouque.
EMBOUQUER [an-bou-ké] v. intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bouque,
§§ 194 et 196. {Cf. emboucher.) || 1694. th. corn. Admis
acad. 1762.]
EMBOURBER
862
EMBRASSER
Il Pénétrer dans une bouque. Le navire a embouqué, est
embouqué dans le détroit, et, transitivt, a embouqué le dé-
troit.
EMBOURBER [an-bour-bé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bourbe,
§§ 194 et 196. Il xmcs. Qui en tel bourbier s'enbourbe, G. de
coiNCY, dans delb. Rec]
Il Engager dans un bourbier. Le cocher a embourbé sa
voiture, s'est embourbé. || Fig. Famil. Engager dans une
chose dont on ne peut pas sortir. Il s'est embourbé dans
cette affaire. Je vous laisserai, ma foi, embourbé dans votre
amour, gherardi, Th. ital. i, 575.
"EMBOURBER [an-bour-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bourde 2,
§§ 194 et 196. Il 1792. romme, Dict. de mar.]
Il Vieilli. (Marine.) Soutenir (un bâtiment échoué) à
l'aide de bourdes. (F. bourde 2.)
EMBOURRER [an-bou-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bourre,
§§ 194 et 196. Il xii<=-xiii<! s. C'est contre Diu de devourer S'ame
por le cors enbourer, Vers de la mort, dans godef.]
Il Vieilli. Garnir de bourre. De vieilles sculptures qu'il au-
rait fallu — ou garnir de paille, pour les transporter, furet.
Rom. bourg, i, 86.
EMBOURBER [an-bour-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bourse,
§§ 194 et 196. Il xiiio s. Et enborsent autrui avoir, Renart, i,
1237.]
Il Mettre dans sa bourse. {Cf. empocher.) — de l'argent.
Fig. Ironiqt. Et, si dans la province n se donnait en tout vingt
coups de nerfs de bœuf, Mon père, pour sa part, en emboursait
dix-neuf, rac. Plaid, i, 5.
"EMBOUT [an-bou] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de embouter, § 52. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Petite garniture de métal qu'on adapte,
dans une canne, un parapluie, au bout qui pose sur le sol.
"EMBOUTEILLER [an-bou-tc-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bouteille,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il Rare. Mettre en bouteille. — de la bière, du vin.
"EBIBOUTER [an-bou-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bout,
§§ 194 et 196. Il 1567. Couteaux... emboutez d'airain, J. grevin,
dans DELB. Rec. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Il Garnir (un parapluie, une canne, etc.) d'un embout.
Spe'eialt. (Blason.) Marteau au manche d'or embouté d'argent.
EMBOUTIR [an-bou-tir] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bout,
§§ 194 et 196. {Cf. aboutir.) || xivo s. Bort embouty, dans go-
def. Suppl. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) || l» Anciennt. Façonner en bout, étirer.
Il 2° P. ext. De nos jours. Travailler au marteau un
métal pour y former le relief d'une empreinte. || Travailler
au marteau et au repoussoir une plaque de métal, une
feuille de tôle, pour l'arrondir en forme de bassine, de
casserole, pour en faire des ornements d'architecture.
P. ext. — une corniche, une moulure, les revêtir d'une gar-
niture métallique pour les garantir de la pluie, etc.
"EMBOUTISSAGE [an-bou-ti-sàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emboutir, § 78. || Néolog.']
Il (Technol.) Action d'emboutir ; résultat de cette action.
"EMBOUTISSOIR [an-bou-ti-swar] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emboutir, § 113. || Néolog.]
Il (Technol.) Machine qui sert à façonner des plaques
de métal unies pour en faire des pièces concaves.
1. EMBRANCHEMENT. V. embronchement.
2. EMBRANCHEMENT [an-branch'-man ; en vers,
-bran-che-...] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et branche,
§§ 195 et 196. Il 1494. L'embranchement par mer de la rivière
de Somme, dans aug. thierry, Mon. Tiers État, iv, 722.]
Il 1° Subdivision d'une chaîne de montagnes, d'une
route, d'une voie ferrée, etc., en chaînes, routes, voies
secondaires. || P. ext. Ces chaînes, ces routes, ces voies
secondaires.
Il 2'^ Fig. Grande division d'une classification, et, sp^-
cialt, d'un règne de la nature. Les quatre embranchements
du règne animal.
1. "EMBRANCHER. F. embroncher.
2. EMBRANCHER [an-bran-ché] v. tr.
[ÉTYM. Tiré de embranchement, §§ 37 et 154. || 1773.
peut joindre à celui-ci d'autres tuyaux... en les embranchit
l'un dans l'autre. Art du -plombier. Admis acad. 1878.]
Il Relier (une ligne, une voie secondaire) à la principt .
— une voie ferrée à la ligne principale. Ce chemin s'embran ;
à la grande route. || Ahsolt. S'—, former un embranc -
ment. Le point où des routes, où des tuyaux de conduite s'^ -
branchent.
"EMBRAQUER [an-brà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et le radi l
de abraquer, §§ 194 et 196. || 1694. th. corn. Admis ac .
1762 ; suppr. en 1798.]
Il (Marine.) Tendre, raidir à force de bras (un cordas-
1. EMBRASEMENT [an-brdz'-man ; en vers, -h -^
ze-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embraser 1, § 145. || xii^ s. Nostre 6|
riteiz enflammeie per tanz embrasemenz. Serin, de St Rej
p. 96.]
Il Action d'embraser, résultat de cette action. | 1.
propre. Dn vaste — sera l'avant-coureur, la f. Dies irœ. ||
Fig. Un coup de canon tiré en Amérique peut être le signa
r— de l'Europe, volt. Mœurs, 151.
2. "EMBRASEMENT. F. ébrasement.
1. EMBRASER [an-brâ-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bre
sous la forme atone, §§ 65, 194 et 196. || xii^ s. La citez
est alumee. En poi d'ore en est enbrasee, Enéas, 9633.]
Il Mettre en feu.
Il 1° Au propre. Des charbons embrasés. Des poutres <j
brasées. || P. anal. Et vous ne craignez pas Que du fond
l'abîme entr'ouvert sous ses pas II ne sorte à l'instant des
qui vous embrasent? hac. Ath. m, 5. || P. ext. Rendre d'ij
chaleur ardente. Le soleil embrasait l'air. Une atmospl
embrasée.
Il 2° Fig. Livrer entièrement le cœur aux ardeurs d'u!
passion. L'amour qui l'embrase. 0 filles de Lévi... Que déjéj
Seigneur embrase de son zèle, rac. Ath. i, 3. Si votre cc|
ainsi s'embrase en un moment, CORN. Ment, i, 2. Embral
par nos mains le couchant et l'aurore, RAC. Mithr. m, 1. j|
2. "EMBRASER. F. ébraser.
EMBRASSADE [an-brà-sàd'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de embrasser, § 120. || 1500. Par groSii|
embrassades, maximien, dans delb. Rec.]
Il Action d'embrasser qqn. Ces affables donneurs d'ej
brassades frivoles, mol. Mis. i, 1. Ils se sont fait mille t\
brassades.
"^ EMBRASSE [an-bras'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de embrasser, § 52. || xivo s. Embra'l
embracement, Gloss. dans godef. embrace. | (Au sens 8 1
tuel.) Néolog.]
Il Anciennt. Action d'embrasser. || P. ext. De nos jour\
Ce qui embrasse qqch. Spe'eialt. Bande d'étoffe, ganse
passementerie, fixée par ses deux extrémités à une patèij
et embrassant un rideau pour le tenir drapé.
EMBRASSEMENT [an-brâs'-man; en vers,-hTa.-se-
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embrasser, § 145. || xu'^s. Baisier viene|
de baaillier, Embracemenz vient de veillier, Enéas, 7963.]
Il Action d'embrasser. En vain le roi lui-même tenait H|
dame serrée par de si étroits embrassements, Boss. D. d'Oi\
Dans cet — recevez mes adieux, rac. Mithr. m, 1.
EMBRASSER [an-brà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. * Imbrachiare, m. s. composé avij
la prép. in, dans, et brachium, bras, devenu embracitj
§§ 342, 375, 297 et 291, embracer, § 634, écrit embrasa
d'après bras. || xi" s. Cuntre sun piz estreit l'ad embraol(|
Roland, 2203.]
I. Prendre et serrer entre ses bras. Ensanglantant l'art j
qu'il tenait embrassé, RAC. Andr. m, 8. Seigneur, c'est doij
à moi d'— vos genoux, ID. Iph. m, 5. J'embrasse mon rlTtl
mais c'est pour l'étouffer, ID. Bn7. iv, 3. Loc. prov. Qui tn j
embrasse mal étreint, qui entreprend trop de choses à
fois court risque de ne réussir dans aucune. || P. anal
I 1. En parlant d'une chose, entourer de son corps, il
lierre embrasse l'ormeau. | 2. (Manège.) — le cheval, le serrtl
entre ses cuisses pour se tenir plus ferme. || Fig. S'attsj
cher à un but que l'on poursuit avec ardeur. — un ëb
— la vie religieuse, la profession des armes. Il a embrassé i
parti, ma défense, ma querelle. — les opinions de qqn. NO
non, n'embrassez pas de vertu par contrainte, cORN. Hor.
EMBRASSEUR
863 —
EMBROUILLAMINI
3. L'occasion est belle, il la faut — , rac. Phëd. V, 1. 1| P. ext.
Prendre (qqn) entre ses bras, pour lui donner un baiser,
et,jo. ext. Jiéolor/. donner un baiser. — sa femme, ses en-
fants. Il le choie, il l'embrasse, et pour une maîtresse On ne
saurait, je pense, avoir plus de tendresse, mol. Tari, i, 2. Je ne
l'ai point encore embrassé d'aujourd'hui, rac. Andr. i, 4. Je
vous embrasse de tout mon cœur, formule de fin de lettre. —
la main.
II. Contenir (qqch) dans toute son étendue. Ce vaste
radil tour lui-même (du soleil) n'est qu'un point très délicat à l'égard
iC| de celui que les astres qui roulent dans le firmament embras-
sent, PASC. Pens. I, 1. Empire qui embrassait tant de nations,
ajj Boss. Ilist. univ. m, 6. Spécialt. (Manège.) Un cheval qui
i)] embrasse la volte, dont les pas occupent l'espace environ
d'un pied et demi. || Fig. Cette question embrasse bien des
matières. Ce projet embrasse beaucoup de faits. || Fig. Saisir
par la vue, la pensée, une chose dans son étendue. Son
regard embrassait toute la plaine. Pour parcourir toute la terre
habitable , que vous embrassez par la pensée avec toutes ses
mers et tous ses pays, boss. IHst. univ. dessein génér. On
se croit naturellement bien plus capable d'arriver au centre
des choses que d' — leur circonférence, pasc. Pens. m, 16.
Dn esprit assez puissant pour — toutes les connaissances hu-
maines. Mon esprit, embrassant tout ce qu'il s'imagine, corn.
Poly. III, 1.
-* EMBRASSEUR, EUSE [an-brà-séur, -séuz'js. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de embrasser, § 112. || (Au sens 1".) 1537.
Ces embrasseurs estoient gens légers, mac.\ult, Trad. des
Apophth. d'Érasme, dans delb. Rec. | (Au sens 2°.) 1701.
FURET.]
Il 1" Celui, celle qui a la manie d'embrasser.
Il 2° (Technol.) Pièce de fer qui embrasse les tourillons
de la bouche à feu, quand on l'élève dans le châssis de
l'alésoir, pour en agrandir le calibre.
"EMBRASSURE [an-brà-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de embrasser, § 111. || xiiie s. Biaus bras,
beUe embraoeure, bruneau de tours, dans godef. embra-
oenre. | 1328. Quatre chasnes dont l'en fist embrasseures pour
les roes, Compte, ibid.]
Il (Technol.) Bande de fer dont on entoure un tuyau
de cheminée, une poutre, une pièce de charpente, pour
3fpi lesmaintenir. Il Assemblage de chevrons chevillés, qu'on
fixe au-dessus de la plinthe et du larmier d'une cheminée,
I pour empêcher l'écartement des parties. || Assemblage de
deux rais de roue de moulin tenant à une même traverse.
EIMBRASURE [an-bra-zùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de embrasera, § 111. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) || l" Espace vide ménagé dans l'épaisseur
d'une paroi.
Il 2fi Espace vide ménagé dans un mur, et qui reçoit les
battants d'une porte, d'une fenêtre. || P. ext. Biais que
[)résente le mur à l'ouverture d'une fenêtre, disposé de
j°* manière que la baie aille s'élargissant de l'extérieur à
'B'intérieur.
Il 3° Espace vide ménagé dans l'épaisseur d'un para-
îet, et qui reçoit la bouche d'un canon.
Il 4° Ouverture d'un fourneau par où passe le col d'une
ornue.
Il 5° Vide pratiqué dans le massif d'un haut fourneau.
•EMBRAYAGE [an-brè-yàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embrayer, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'embrayer. || Ensemble des piè-
;e8 d'une machine qui permettent d'embrayer ou de dé-
lembrayer.
*EMBRAYER [an-brè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et braie,
i§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Faire communiquer le moteur d'un mé-
anisme avec les pai lies de ce mécanisme qu'on veut
ettre en mouvement, par une action qui engage une
ourroie sur un volant, une roue dentée sur un pi-
non, etc.
*EMBRELER [an-bre-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et l'anc.
[-anç. brael ou braiel, ceinture, cordage, §§ 194 et 196.
/. breuil 2, breuiller, et probablement aussi breUe et brel-
r.) Il 1309. Corde a embracler [corr, embraeler) le karete,
ans GODEF. embracler.]
Il Dialect. Fixer à l'aide de cordes (le chargement d'une
joiture).
.3 cita
gjgil
l
Ired'i
tesjit
Enta
13,1
Al
isil
P.
EMBRENER [an-bre-né] v. tr.
[ÉTY.M. Composé avec la particule en (lat. in) et bran,
sous la forme plus ancienne bren, §§ 194 et 196. |j xv!" s.
Embrener touretz de nez a jeunes gualoises, rab. ii, 33.]
Il Trivial. Salir de bran (excréments). Un enfant qui s'em-
brène. Fig. S'— dans quelque affaire, se salir en s'engageant
dans une vilaine affaire. Depuis le jour qu'embrené d'Espa-
gnols,... Tu fais le guet et vols ta bourse en peine, st-amant,
Fpît. à Melay.
*EMBRÈVEMENT[an-brèv'-man ; en wr5,-brè-ve-...]
et*EMBREUVEMENT [an-bréuv'-man ; en vers, -breu-
ve-...] s. m..
[ÉTYM. Dérivé de embrever, embreuver, § 145. || 1676. Em-
brevement, félibien, Princ. d'architect.]
Il (Technol.) Assemblage de deux pièces embrevées.
* EMBREVER [an-bré-vé] et * EMBREUVER [an-bréu-
vé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et le ra-
dical de abreuver, §§ 194 et 196. || xiie s. D'aisil o fiel meslé
une esponge enbevra, herman de valenc. dans godef.
embevrer 1. | 1223. Et si puet enbevrer en le maziere le bourt
del nohe, dans d'herbomez. Et. sur le dial. du Tournaisis,
p. 12.]
Il 1° Anciennt. Abreuver, imbiber.
ij 20 Fig. (Technol.) Assembler (une pièce de bois)
avec une autre, en faisant pénétrer l'e.xtrémité de l'une
taillée en prisme triangulaire dans l'autre.
EMBRIGADEMENT [an-bri-gad'-man ; en vers, -gà-
de-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embrigader, § 145. || 1801. Instr. du
7 prairial an IX, dans goujon, Mémorial forestier, i,
406. Admis acad. 1878.]
Il Action d'embrigader. L'— des gardes champêtres a été
souvent proposé.
EMBRIGADER [an-bri-gà-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et brigade,
§§ 194 et 196. Il Admis acad. 1878.]
Il Faire entrer des hommes dans le cadre d'une bri-
gade. — des troupes. — des régiments, les réunir de ma-
nière à former une brigade. || P. anal. — des ouvriers.
EMBROCATION [an-brô-kà-syon ; en vers, -si -on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge embrocatio, m.
s. dérivé de embrocha, grec £|x6po/Ti, enveloppe humide.
Il xiv"^ s. Fomentations et embrocations, Trad. de B. de Gor-
don, dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Fomentation par voie humide oii l'on verse
lentement un liquide gras sur une partie malade.
EMBROCHER [an-brô-ché] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et broche,
§§ 194 et 196. Il xiii<' s. Par les brainches desus ambroichiez.
Peines d'Enfer, dans godef. Suppl.]
Il Traverser avec la broche (une pièce de viande) pour
la faire rôtir. || P ext. Famil. — qqn, lui passer une épée,
une lance au travers du corps. Les deux adversaires s'em-
brochèrent l'un l'autre.
* EMBRONCHEMENT [an-bronch'-man; en vers,.
-bron-che-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embroncher, § 145. || xiv^ s. En un em-
brunquement (embuscade), cuvelier, Duguesclin, 22583.]
Il (Technol.) Assemblage de pièces embronchées.
■* EMBRONCHER [an-bron-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et broncher,
§§ 192 et 196. furet, écrit embrunoher et remarque que
« quelques architectes disent embrancher, embranchement ».
Il xi'' s. E en après si'n embrunchet sun vis, Roland, 3505.]
Il l" Ane. franc. Pencher vers la terre (la tète, le vi-
sage). Il P. ext. Cacher, recouvrir.
Il 2° De nos jours. (Technol.) Ranger (des tuiles, des
ardoises) de manière que chacune d'elles recouvre par-
tiellement celle qui la suit. || P. ext. Disposer (les poutres
d'un plancher, d'un comble, les pièces d'un parapet) de
manière que chacune d'elles s'ajuste avec les poutres,
les pièces voisines.
* EMBROUILLAMINI [an-brou-yà-mi-ni] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de embrouiller, d'après brouillamini, § 508.
Il xviii" s. V. à l'article.]
Il Trivial. Confusion où l'on ne se reconnaît plus,
brouillamini, il y a au troisième acte un — qui me déplaît,
volt. Leit. à d'Argental, 26 nov. 1760.
EMBROUILLEMENT
— 864
ÉMERGENCE
EMBROUILLEMENT [an-brouy'-man ; en vers, -brou-
ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de embrouiller, § 145. || 1579. L'embrouil-
lement de ceste misérable Europe, P. de lostal, Dict. philos.
dans DELB. Rec]
Il Action d'embrouiller, résultat de cette action. Qui dé-
mêlera cet — , PASC. Pens. 1, 1. One pure méprise Forme 1'—
qui fait votre surprise, destouciies, Philos, marié, v, 9.
EMBROUILLER [an-brou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et brouiller,
§§ 192 et 196. Il 1428. Succession contentieuse et embrouillée,
dans GODEF. SuppL]
Il Brouiller les choses les unes avec les autres de ma-
nière qu'on ait peine à les démêler. {Syn. emmêler, en-
chevêtrer, etc.) — des brins de fil, un écheveau. || Fig. —
une affaire. Thémis n'avait point travaillé, De mémoire de singe,
à fait plus embrouillé, LA F. Fab. ii, 3. n a l'art d'— les su-
jets les plus simples. Ses idées s'embrouillent. P. ext. — l'es-
prit, la cervelle, y mettre la confusion. S' — dans qqch, s'em-
barrasser au milieu de qqch d'embrouillé. Il s'embrouille
dans ce qu'il dit.
*EMBRUINÉ, ÉE [an-brui-né; en wera, -bru-i-né] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bruine,
§§ 195 et 196. Il xv" s. La plus embruynee (fortune) qui oncques
fUSt, CHASTELL. II, 185.]
Il Dialect. Couvert de bruine.
EMBRUMER [an-bru-mé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et brume,
^§ 194 et 196. ACAD. ne donne que le part, passé employé
adjectivt. j| xv'^-xvie s. Eaues embrumées D'oraiges, j. ma-
ROT, Voy. de Venise.]
Il Couvrir de brume. Le ciel s'embrume. Horizon embrumé.
Terres embrumées. De longs sillons de feu sortaient de temps en
temps de leurs pitons embrumés, B. DE ST-P. Paul et Virg.
* EMBRUN [an-brun] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. moderne embrum, on. s.
subst. verbal de embruma, embrumer, § 11. || Néolog.]
Il (Marine.) Ciel sombre, couvert de brouillard. || Sorte
de pluie fine que forment les lames en se brisant.
■^EMBRUNCHER [an-brun-ché]. V. embroncher.
"EMBRUNIR [an-bru-nir] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et brun,
§§ 194 et 196. Il xiiie-xiV s. Roille... Embrunist etl'oretl'ar-
gent, macé de la charité, Bible, dans godef.]
Il Vieilli. Rendre brun. La plus belle nuitée Qui jamais
«mbrunit les cieux, R. belleau, ii, 327. || Spe'cialt. (Peint.)
Dn tableau embruni, peint d'une couleur trop brune.
EMBRYOGÉNIE [an-bri-ô-jé-ni] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec e[x6puov, embryon, et
Y^voç, naissance, §279. || Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (T. scientif.) Formation et développement de l'em-
bryon (dans les animaux).
''EBIBRYOLOGIE [an-bri-ô-lô-ji] s. f.
[ÉTYM. Composé avec le grec è'jjLêpuov, embryon, et
'kà^oz, discours, § 279. || Admis acad. 1762 ; suppr. en
1835.]
Il CT. scientif.) Partie de l'histoire naturelle qui traite
de la formation et du développement de l'embryon.
EMBRYON [an-bri-yon] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec è'iAêpuov, m. s. de Iv, dans,
et Ppûeiv, germer. || xiv^ s. Embrion est une masse qui est
ou ventre de la mère, oresme, Éth. i, 20.]
Il (T. scientif.) || 1° Germe naissant produit par la fé-
condation. Fig. Ce n'est qu'un — , c'est un bout d'homme,
un homme de très petite taille. || Fig. Dessein. Ce grand
nombre d'embryons et d'imaginations indigestes qui ont été
conçues et enfantées en même temps, chapelain, Lett, i,
392, Tamizey de Larroque.
Il 2° Germe fécondé qui commence à se développer
dans la graine.
*EMBRYONNELLE [an-bri-vô-nèl] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de embryon, § 126. || Néolog.]
Il (Botan.) Germe reproducteur des plantes crypto-
games.
EMBRYONNAIRE [an-bri-yô-ner] adj.
[ÉTYM. Dérivé de embryon, § 248. )| Néoloq. Admis acad.
1878.1
Il (T. scientif.) Relatif à l'embryon. Période — . État — .
•EMBRYOTOMIE [an-bri-o-tù-mi] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec £[x6puoTO[jita, m. s. || 1707.
Embruotomie , dionis , Cours d'op. de chir. p. 75. | 173
Embryotomie, trév. Admis acad. 1762; suppr. en 1798
Il (Médec.) Opération chirurgicale par laquelle on couj
le fœtus mort dans la matrice pour l'en extraire.
*EMBU [an-bu]. F. emboire.
EMBÛCHE [an-bûch'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de embûcher, § 52. || xme s. De»
embusques ferons. Cheval, au cygne, dans godef. Suppl
xiVî s. Il yssit de son embusche, bersuire, dans littrï
Il Embuscade. Elle-même leur dresse une — au passag
corn. Rodog. i, 4. || Fig. Artifice dressé contre qqn. 1
tomberont toujours dans vos embûches, pasc. Prov. 17
(Dieu) leur dresse de saintes embûches, bourd. Grâce,
* EMBÛCHER [an-bu-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et bûcl
au sens de « bois », §§ 194 et 196. {Cf. débucher.) Avs
en anc. franc., et jusqu'au xvii<' s., le sens de embusque
(F. ce mot.) || wi'^ s. El bois m'en irai embuschier, È7iéa
6957. Admis acad. 1694 ; remplacé en 1718 par embusquei
Il Vieilli. (Vénerie.) Mettre, faire entrer la bête dai
le Ijois. {Cf. rembucher.)
EMBUSCADE [an-bûs'-kàd'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. imboscata, m. s. devenu ei
buscade sous l'influence de l'anc. franc, embusche, embu
chement, etc. § 12. || 1549. Embuscade ou embusches, r. est
Il Lieu où on se poste, action de se poster pour su
prendre un ennemi. Se tenir, se mettre en — . Dresser, pr
parer une — . Tomber dans une — . Dieux! C'est une — ! la ;
Eunuque, v, 5. Fig. Elle se mettait en — pour surprend)
les cœurs, hamilt. Gram. 125. L' — d'une araignée, la f. Fai
11,8.
EMBUSQUER [an-bûs'-ké] v. tr.
[ÉTYM. Pour embuscher ( F. embûcher), forme refaite soi
l'influence de l'ital. imboscare, ?n. s. § 12. || xv*^ s. Les ai.
chers... furent mis et embusqués à la roche de Saint-Sulp}
Chron. de Neufchâtel, dans delb. Rec.]
Il Poster dans un lieu pour surprendre l'ennemi, n en
busqua ses honunes dans un bois voisin. Ils s'embusquèrent dai
un ravin. || P. ext. Se poster dans un coin pour surprendl
qqn au passage. Il s'embusqua dans l'angle de la maison.
Fig. Une femme embusquée derrière son éventail.
"EMBUVAGE [an-bu-vaj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emboire, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'emboire. Spe'cialt. Fig. Retra
qui se produit pendant le tissage par suite des ondula
lions des fils autour des duites.
■^ÉMENDATION [é-man-dà-syon ; en vers, -si-on] s. j
[ÉTYM. Emprunté du lat. emendatio, m. s. || xiii^ s. Pol
emendation des vices. Régie de St Benoît, dans godef. «gi
mendation.] '
Il (Philol.) Vieilli. Correction d'un texte défectueni
ÉMENDER [é-man-dé] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emendare, corriger. |j 1549. B
EST.]
Il (Droit.) Amender, réformer (un jugement). La com
émendant et faisant ce que les premiers juges auraient d
faire, etc.
ÉMERAUDE [em'-rod; en vers, é-me-...] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. smaragdum, grec aiadcpaySoî
m. s. devenu de bonne heure *smaraldum, § 497, d'où esmt
ralde, §§ 420, 335, 291, esmeraude, § 455, émeraude, § 422
Il xii" s. Esmaragde par sa culur Veint tûtes chioses de verdut
Lapid. de Marbode, 217. D'un esmeralde fu li ponz En sm
l'espee, Énéas, 4489.]
Il Pierre précieuse, diaphane, de couleur verte. -
orientale. — du Brésil. Collier d' — , Fig. Le rubis, 1'—, la to
paze, brillent sur ses habits, buff. Oiseau-mouche, l'tt
d'Émeraude, nom poétique de l'Irlande ou Verte Érin, ains
dite à cause de la richesse de sa végétation.
*ÉMERAUDINE [em'-rô-din' ; envers, é-me-...]*./
[ÉTYM. Dérivé de émeraude, § 100. On trouve fréquom
ment en anc. franc, l'adj. esmeraudin, dine. || 1762. geop
FROY, lîist. des insectes, i, p. 73.]
Il (Hist. nat.) Sorte de coléoptère de couleur verte.
ÉMERGENCE [é-môr-jâns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de émergent, § 262. || 1498. Les causes »
matières civiles et criminelles, despendances ou emergenoet
d'icelles, Ordonn. xxi, 136. | (Au sens actuel.) 1720. lai»
mière rompue après son émergence, Optique de NewtW
p. 154. Admis acad. 1878.]
EMERGENT
— 86c
(Il
Tra
al
[jresi
Il (Physique.) Sortie (d'un fluide) hors d'un milieu.
Point d'— , point oîi un rayon lumineux sort d'un milieu
qu'il traverse.
ÉMERGENT, 'ÉMERGENTE [é-mèr-jan, -jânt'] adj .
[ÉTYM. Emprunté dulat. emergens, entis, part, de emer-
gere, émerger, jj 1471. Cause émergent au territoire de Toul-
vlon, dans godef. Suppl. | (Au sens actuel.) 1720. Optique
de Newton, p. 154. Admis ac.\d. 1762.]
Il (T. scientif.) Qui émerge. Un terrain — , terrain qui, à
marée basse, paraît à la surface de l'eau. Rayons émer-
gents, qui sortent d'un milieu après l'avoir traversé. Cristal
— , composé de six prismes rhombo'ides, dont l'un, faisant
des angles rentrants avec les deux prismes adjacents,
semble se détacher de l'ensemble. || Fig. An — , l'année qui
commence une période, une ère.
ÉMERGER [é-mèr-jé] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emergere, m. s. \\ Néolog. Ad-
î^mis AC.\D. 1878.]
Il (T. scientif.) Sortir d'un milieu où l'on est plongé et
paraître à la surface. Des îles émergèrent du sein de la mer.
ï', anal. La lune émergeant de l'Océan. Le soleil émergeant
d'une nuit sombre, chateaubr. Natchez, n, 2.30.
ÉMERI [êm'-ri ; en vers, é-me-ri] s. m.
[ÉTYM. Pour emeril (furet.), esmeril, emprunté del'ital.
Bmeriglio, qui se rattache au lat. smyris, grec apiûpiç, m. s.
§ 12. Il 1486. Fourbir a l'emmery espees ne aultre baston, dans
AUG. THTERRY, Mon. Tiers État, iv, 318.]
Il Pierre dure, composée d'alumine, de silice et d'oxyde
de fer, réduite en poudre pour polir les pierres, le cristal
et les métaux. Flacon bouché à 1'—, dont le bouchon, poli à
'émeri dans le goulot môme, s'y adapte de manière à le
fermer hermétiquement. Potée d'— , matière qui tombe de
la meule des lapidaires, et qui contient de la poudre d'é-
isniimeri.
ÉMERILLON [em'-ri-yon ; en vers, é-me-...] s. m.
[ÉTYM. Diminutif de l'anc. franc, esmeril, m. s. d'ori-
gine inconnue, § 104. L'allem. schmerl, anc. smirl, paraît
être emprunté des langues romanes; l'ital. smerlo, à côté
iaiin|de smeriglio, smeriglione, semble provenir d'une confusion
écente plutôt qu'indiquer une communauté d'étymolo-
gie avec le mot merle. || xii" s. L'aloe qui ne puet Devant
.'eBmeriUon durer, chrétien de troyes. Charrette, 2744.]
I. Espèce de faucon, remarquable par la petitesse de
oiilflsa taille, la légèreté de son vol et la vivacité de ses mou-
vements.
Il» Fig. (Technol.) || 1° Ancienne pièce de canon al-
longée.
2" Nom donné à divers crocs ou crochets. — de cor-
ilier, de boutonnier. — pour pêcher le requin.
ÉMERIIiLONNÉ, ÉE [êm'-ri-yô-né ; en vers, é-me-...]
adj.
[ÉTYM. Dérivé de émerillon, § 118. || xv^ s. Les plus esme-
iDonnees, coquillart, ii, 122.]
Il Famil. Dont le regard a qqch de vif et d'animé. Un
lil— . Voilà une petite créature bien émerillonnée, regnard,
Coauette, m, 4.
EMÉRITE [é-mé-rïf] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emeritus, m. s. \\ xiv= s. Cheva-
ier ancien et esmerit, BERSumE, dans littré. Repris au
cviiie s. et admis acad. 1762.]
Il Qui est à la retraite après avoir accompli sa carrière.
ifesseur —, et, substantivt, vieilli, En quittant leur chaire,
es émérites ont une pension, trév. || P. ext. Versé dans la
ratique de qqch. C'est un buveur — .
ÉMERSION [é-mèr-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emersionem, m. s. \\ 1694. th.
ORN. Admis acad. 1718.]
Il Mouvement de ce qui émerge. {Cf. émergence.) || P.
nal. Mouvement d'une planète sortant de l'ombre d'un
orps qui l'éclipsait, d'une étoile sortant des rayons so-
aires qui la rendaient invisible. L'— des satellites de Ju-
iter.
ÉaiÉRTJS [é-mé-riis'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. des naturalistes emerus (a. ce-
ALPiNUS), m. s. Il 1694. Je me sers de ce nom (emerus) avec
lesalpin, tournef. Ëlém. de botan. i, 510. Admis acad.
762.]
Il (Botan.) Séné bâtard, arbrisseau d'agrément.
* ÉMERVEILLEMENT [é-mèr-vèy'-man ; en vers, -vè-
e-...] s. m.
DICT. FR.\NÇ.
EMEUTIR
[ÉTYM. Dérivé de émerveiller, § 145. || xiif-xnie s. L'es-
mervilhement de nostre creator, Joh, dans Rois, p. 478.]
Il Etat de celui qui est émerveillé. On — général.
ÉMERVEILLER [é-mèr-vè-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et merveille,
§§ 194 et 196. Il xiic s. Molt m'esmervel del fort roi Loeys,
Raoul de Cambrai, 971.]
Il Frapper d'une vive admiration. Cela a émerveillé tout
le monde. J'en suis encore tout émerveillé. Il n'y a pas là de
quoi s' — .
ÉMÉTIQUE [é-mé-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emeticus, grec £[i.£tîxo;, m. s.
de ifJiEtv, vomir. || xvi^ s. Les émétiques ou vomitoires, paré,
XX, 5.]
Il (Médec.) Qui fait vomir. Poudre — . Vin — . Vous voyez, de-
puis un temps, que le vin — fait bruire ses fuseaux (fait parler
de lui), MOL. 1). Juan, m, 1. Fig. Il faut que j'aie une con-
versation avec Sa Majesté, c'est le vin — pour moi (le remède
énergique), bussy-rabutin , Lett. dans Gaz. ynt'dic. de
Paris, 13 juin 1863, p. 377. Èllipt. V— des gens ruinés (la
banqueroute), gherardi. Banqueroutier (1687). Substan-
tivt. Un — , substance, préparation pour faire vomir. Spe-
cialt. De r— , tartrate de potasse et d'antimoine.
ÉMÉTISER [é-mé-ti-zé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé du radical de émétique, § 267. || Admis
ACAD. 1798.]
Il 1° Infuser un émétique dans une boisson. — une ti-
sane.
Il 2° Administrer un émétique à qqn. — • un malade.
ÉMETTRE [é-mètr'] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emittere, lancer hors, devenu
émettre sous l'influence de mettre , § 503. || 1476. Emit et
interjetta appellation, dans godef. Suppl. Tombé en désué-
tude à la fin du xyii"^ s., repris à la fin du xyiii^ et admis
ACAD. 1798.]
Il 1° Spécialt. Vieilli. — un appel. Il n'y a que les Français
naturels qui puissent émettre l'appel qualifié comme d'abus,
FEVRET, Traité de l'abus (1654), p. 19.
Il 2° P. ext. Produire au dehors. — un son. Fig. — une
opinion, des vœux. || (Finances.) Mettre en circulation des
valeurs qu'on vient de créer. Le gouvernement a émis du
papier-monnaie. Les billets émis par la banque de France.
*ÉMEU [é-meii] et *ÉMOU [é-mou] s. m.
[ÉTYM. Emprunté des dialectes de l'Océanie, § 28. ||
1698. Emeu, lemery, Traité des drogues, p. 278.]
Il (Hist. nat.) Gasoar à casque.
* ÉMEULER [é-meii-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et meule,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Passer à la meule (les coquilles de nacre).
"ÉMEUT [é-meii] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de émeutir 1, § 52. || xivo s. Esmeult,
Modus, dans la c]
Il (Fauconn.) Excréments de l'oiseau.
ÉMEUTE [é-méiit'] s. f.
[ÉTYM. Tiré de émouvoir, d'après meute (F. ce mot), de
mouvoir, § 45. la f. emploie émute, d'après le part. ému.
Il xue s. Par l'esmote de celle guerre, wace, Rou, m, 9937.]
Il 1» Vieilli. Emoi. Grande est l'émute; On court, on s'as-
semble, on députe A l'oiseau, la f. Fab. x, 3.
Il 2° Soulèvement populaire. Exciter, réprimer, apaiser
une — .
ÉMEUTIER [é-meu-tyé] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émeute, § 115. || Néolog. Admis acad.
1878.]
Il Celui qui fait une émeute, qui excite un mouvement
populaire ou y prend part.
1. "ÉMEUTIR [é-méu-tïr] v. intr.
[ÉTYM. Origine incertaine. La forme la plus ancienne
esmeltir empêche de rattacher ce mot soit à émouvoir,
soit à l'allem. misten, fienter; on peut songer à l'allem.
schmelzen, angl. smelt, fondre, §§ 6, 498 et 499. || xiii^ s.
Mainte fois a sali son ni Et sor ses oiseaus esmeiti, Fab. dans
LA c. Admis acad. 1694; suppr. en 1835.]
Il (Fauconn.) Fienter.
2. "ÉMEUTIR [é-méu-tir] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || xvnio s. V. à l'article.]
Il Anciennt. Dans l'ordre de Malte, solliciter (une di-
gnité). Quand un chevalier de Malte a dignement possédé une
commanderie... s'il vaque une commanderie plus considérable.
ÉMIER
866 —
ÉMISSOLE
l'ordre lui permet... de 1'—, c'est-à-dire de la requérir, vertot,
ILsf. de Malte (1726), iv, 26.
ÉMŒR [é-mi-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et mie,
§§ 194 et 196. Il xii^ s. Les ymagenes esmierent vassalment,
Rois, IV, 11.]
Il Vieilli. Diviser en miettes, en petites parcelles. Émiant,
quant à moi, du pain entre mes doigts, Régnier, Sat. 10.
Il P. ext. Réduire un corps friable en petites parcelles, en
le frottant entre ses doig-ts. — de l'alun.
*ÉaiIETTEBIENT [é-myët'-man ; en vers, -mi-è-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émietter, § 145. || 1611. Esmiettement,
COTGR.]
Il Action d'émietler ; résultat de cette action.
ÉMIETTER [é-myè-té ; en vers, vieilli, -mi-è-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et miette,
§§ 194 et 196. Il Admis acad. 1718.]
Il Mettre en miettes. — du pain. || Fig. Ces oliantsque ton
génie émiette Tombent à la vague inquiète, V. IIUGO, Cré-
pusc. 5.
ÉlfflGRANT, *ÉMIGRANTE [é-mi-gran, -grânl'] adj.
[ÉTYM. Subst. particip. de émigrer, § 47. {Cf. émigré.) ||
xviii" s. V. à l'article. Admis acad. 1798.]
Il Qui émigré. Un jour où le mot « émigrant » me surprit
si fort, vous prîtes la peine de me l'expliquer ; c'est une con-
naissance que je vous dois, M™"^ du deffant, Lett. à M'»^ de
Choiseul, 17 sept. 1779. Animaux émigrants, qui émigrent à
certaines époques de l'année. P. anal. Une troupe émi-
grante (d'hommes), qui sort de son pays pour s'établir ail-
leurs, et, substantivt, Les émigrants.
ÉMIGRATION [é-mi-grà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emigrationem, m. s. || 1768. L'émi-
gration des manufacturiers, aggarias de sérionne, Comm.
de la lloll. I, 18. Admis acad. 1798.]
Il 1" Départ annuel et régulier de certaines espèces
animales quittant par troupes une contrée pour en gagner
une autre. Les Esquimaux... suivent les colonies des harengs
dans toutes leurs émigrations du pôle, raynal, Rist. philos.
(1778), XVII, 6.
Il 2° P. anal. Action de quitter son pays pour s'établir
ailleurs. L' — des Allemands aux États-Unis. La révocation de
l'Édit de Nantes amena 1' — en masse des protestants. L' —
de la noblesse sous la révolution, et, absolt, V — .
ÉMIGRÉ, ÉE [é-mi-gré] s. m. et f.
[ÉTYM. Subst. particip. de émigrer, § 45. [Cf. émigrant.)
Il 1791. Les émigrés qui rentrent dans leurs foyers. Décret du
9 juillet 1791. Admis acad. 1798, suppl.]
Il Personne qui est sortie de son pays et s'est établie
ailleurs pour une cause politique. Les émigrés de la Révo-
lution, et, absolt. Les émigrés.
ÉMIGRER [é-mi-gré] v. intr.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emigrare, m. s. || Admis acad.
1798.]
Il 1° En parlant de certaines espèces animales, quitter
par troupes une contrée pour aller hiverner ailleurs. Les
hirondelles émigrent de France à la fin de l'automne.
Il 2" P. anal. Quitter son pays pour s'établir ailleurs.
Il Spécialt. Sortir de son pays et s'établir ailleurs pour
une cause politique. {Cf. émigré.) La noblesse française a émi-
gré en 1790.
•ÉMIGRETTE [é-mi-grêf] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de émigrer, § 1.33.]
Il Jeu en vogue au temps de l'émigration : disque d'i-
voire dont le pourtour offre une rainure autour de la-
quelle s'enroule et se déroule une ficelle.
ÉMINCER [é-min-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et mince,
§§ 194 et 196. {Cf. amincir.) || 1701. Cette membrane s'émince,
DUVERNEY, daus Mém. de l'Acad. des se. p. 183. Admis
acad. 1762.] ,
Il (Cuisine.) Couper en tranches minces. — de la viande.
Au part, passé employé substantivt. Un émincé de gigot,
et, vieilli, Une émincée de poularde, trév.
ÉMINEMMENT [é-mi-nà-man] adv.
[ÉTYM. Pour éminentment, composé de éminent et ment,
§724. Il 1611. COTGR.]
Il A un degré éminent. Il est — courageux. j| Spécialt.
(Philos.) Dieu possède — les attributs essentiels de l'être.
ÉMINENCE [é-mi-nâns] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. eminentia, m. s. || xiiic-xiv" s.
Cest os... a deux eminences, Chirurg. de Mondeville, f" 18.]
Il 1" Ce qui s'élève au-dessus d'un niveau. Une — de
terre. Monter sur une — . || P. anal. Élévation d'un os fai-
sant saillie. — osseuse.
Il 2° Fig. Haut degré oti se trouve une personne. Celui
qui est d'une — au-dessus des autres qui le met à couvert de la
repartie ne doit jamais faire une raillerie piquante, la br. 5.
Spécialt. (Avec une majuscule.) Titre d'honneur qu'on
donne aux cardinaux, et au grand maître de Malle. Son
Éminence le cardinal. || Vieilli. Haut degré où se trouve
une chose. L' — de la prospérité. Par — , en — , éminem-
ment, à un haut degré.
ÉMINENT, ENTE [é-mi-nan, -nânl'] adj. ^
[ÉTY.M. Emprunté du lat. eminens, entis, m. s. \\ xiii* 9*1
En un hautleu tant éminent, frère anger, dans delb. Rec]
Il 1» Vieilli. Qui s'élève au-dessus d'un niveau. Lieu —,
Il 2" Fig. Qui est à un haut degré. | 1. En parlant des per-
sonnes. Un seigneur — en richesse, en puissance, rac. Esth.
Il, 5. Je crois pouvoir dire d'un poste — et délicat qu'on y
monte plus aisément qu'on ne s'y conserve, la br. 8. Une mé-
thode plus éminente et plus accomplie, pasc. Pens. i, 2. | 2. En
parlant des choses. Une vertu éminente. Dieu possède d'une ma-
nière éminente les attributs de l'être. Un — service. Un péril — .
ÉMINENTISSIME [é-mi-nan-ti-sim'j adj.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. eminentissimo, m. s. du lat.
eminentissimus, § 12. || xvii<> s. L'éminentissime cardinal de
Richelieu, godeau, dans richel.]
Il Très éminent; titre donné aux cardinaux et au grand
maître de Malte. Le cardinal de Bouillon y prétendait l'Altesse
— , ST-SIM. Il, 13.
ÉMIR [é-mir] s. m.
[ÉTYM. Emprunté de l'arabe émir, autre forme de amlr
{V. amiral), § 22. || 1690. furet. Admis acad. 1762.]
Il Chez les Arabes , gouverneur de province ; chef de
tribu. L' — Abd-el-Kader. || Titre que portent ceux qui des-
cendent de Mahomet par les femmes.
1. ÉMISSAIRE [é-mi-sèr] s. m. et adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emissarius, m. s. \\ xvii^ s. V. à
l'article.]
Il 1° S. m. Agent envoyé pour s'acquitter d'une mission
secrète. Envoyer des émissaires. Les émissaires ont été décou-
verts. Ils ont des émissaires dans les cours des princes étran-
gers, MAUGROix, Hist. du schisme, édit. 1685, ii, 149.
Il 2o Adj. Bouc —, bouc que le grand prêtre des Hé-
breux, au jour du Grand Pardon, chassait dans le désert,
comme porteur de toutes les iniquités d'Israël. Fig. Le bouc
—, celui sur lequel on fait retomber les fautes des autres.
2. ÉMISSAIRE [é-mi-sèr] S. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emissarium, m. s. || 1611.
COTGR. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Canal qui sert à vider un bassin, un lac.
L' — du lac Fucin. || P. anal. (Anat.) Émissaires de Santorinl,
petits conduits veineux qui, traversant les os du crâne,
font communiquer les veines intérieures avec les veines
extérieures de la tête.
*ÉMISSIF, IVE [é-mïs'-sïf, -siv'] adj.
[ÉTYM. Dérivé du lat. emissum, part, passé de emittere,
émettre, § 257. || Néolog.]
Il (Physique.) Qui a la faculté d'émettre le fluide lumi-
neux, calorique. Pouvoir — .
ÉMISSION [é-mi-syon; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emissionem, m. s. \\ xive s. L'é-
mission de la dicte matière, evrart de conty, dans godef.
Suppl.]
Il Action de projeter au dehors.
Il 1" Au propi'e. — de corpuscules odorants. L' — de l'urine.
Système de 1' — , où l'on suppose la lumière produite par
des corpuscules émanant d'un foyer lumineux. Émissions
sanguines, produites par des saignées locales ou généraîes-
II L'— de la voix, du son. || Fig. (Droit canon.) L'— des vœux,
prononciation solennelle des vœux. L'émission des appella-
tions comme d'abus, fevret. Traité de l'abus (1654), p. 18.
Il 2" P. ext. (Finances.) Action de mettre en circula-
tion des valeurs qu'on vient de créer. — de papier-monnaie.
— de fausse monnaie. — d'un emprunt, d'obligations à lots.
'ÉMISSOLE [é-mi-sôl] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. mod. emissolo, w. s.
mieux meissolo, qui paraît dérivé de maisso, mâchoire,
§ 11. Il 1558. RONDELET, llist. des poiss. p. 293.]
EMMAGASINAGE
— 867
EMMENER
Ilist. nat.) Squale de la Méditerranée.
EMMAGASINAGE [an-mà-gà-zi-nàj'] s. m.
M. Dérivé de emmagasiner, § 78. || 1781. s. ricard,
'jenér. du commerce, i, 168. Admis acad. 1835.]
.\i;tion d'emmagasiner.
EMMAGASINEMENT [an-mà-gà-zïn'-man ; en vers,
iiii'-...] s. m.
:tv.m. Dérivé de emmagasiner, § 145. || N{^olog.]
Action d'emmagasiner. || Fig. V— de la force vive, de
a imiére, leur accumulation à l'état latent.
MMAGASINER [an-mà-gà-zi-né] v. tr.
M. Composé avec la particule en (lat. in) et magasin,
ot 196. Il Admis acad. 1762.]
lire en magasin. — des marchandises. || P. anal.
que.) — delà force vive, de la lumière, l'accumuler
Ml corps, oii elle reste à l'état latent pour être en-
iilisée au moment voulu.
'/lAIGRIR [an-mè-grîr] v. tr. et intr. .
M. Composé de la particule en (lat. in) et maigrir,
et 196. Il xae s. Tu es si dehaitez et sienmegriz. Rois,
illi. Amaigrir. Être assez badin Pour m'aller — avec
_ . chagrin! mol. Dép. am. i, 2. Cet enfant emmaigrit.
' MMAILLOTEltfENT [an-mà-yÔt'-man ; en vers,-^b-
V. m.
M. Dérivé de emmailloter, § 145. || xvi« s. Liaisons et
... .iiûtemens des enfans, Montaigne, ii, 12.]
IliLClion d'emmailloter. V— d'un enfant.
ICMAILLOTER [an-mà-yô-té] v. tr.
1. Composé avec la particule en (lat. in) et maillot,
■t 196. Anciennt emmailloler, d'après la forme pri-
<\e maillot. [V. ce mot.) || xiie-xiii^ s. La le presimes
f.nmaillolet, Raoul de Cambrai, 8008. j xiii" s. Quant
es l'avront molt bien emmaillotée. Cheval, au cygne,
i.B. Rec]
-elopper (un enfant) d'un maillot. Enfant emmail-
ext. Envelopper complètement un membre, le
Leurs robes rouges, leurs hermines, dont ils (les ma-
1 S; s'emmaillotent en chats fourrés, PASC. Pens. v, 9.
g tte avait engagé Fagon à — le roi tous les soirs dans un
•i t reillers, St-sim. xi, 386.
'IIMANCHE [an-mânch'] s. f.
M. Subst. verbal de emmancher, § 52. || 1690. furet.]
ison.) Disposition de pièces s'enclavant l'une dans
: Il forme de pyramide triangulaire sur un des bords
^lANCHEMENT [an-manch'-man ; en vers, -man-
.V. ?n.
I . Dérivé de emmancher, § 145. || xvii" s. pomey,
'ijal, dans trév. 1704. Admis acad. 1762.]
!ion d'emmancher. L'— d'une cognée. |i P. anal.
VQ.) Manière dont les membres sont joints, sont
s au tronc, dans une figure sculptée, peinte, des-
MMANCHER [an-man-ché] v. tr.
I. Composé avec la particule en (lat. in) et manche 1,
1 196. Il xiic s. Une coignie Que il aveit longue enman-
\GE, Rou, dans delb. Rec]
■^ter dans un manche. — un balai. Le bois dont il avait
lié sa cognée, la f. Fab. xii, 16. Spécialt. (Blason.)
iux emmanchée, qui a un manche d'un émail diffé-
IX d'argent emmanchée d'or. Pièces emmanchées, en-
!fs unes dans les autres en pyramide triangulaire.
Le héron au long bec emmanché d'un long cou, la f.
, 4. (Peint.) Membre bien emmanché, bien attaché
<. Il S' — , s'ajuster à un manche. Cette cognée s'em-
iiien. Fig. Famil. Cela ne s'emmanche pas ainsi, cela
>te pas de la sorte. C'est une affaire mal emmanchée,
e, mal commencée.
VIMANCHER [an-man-ché] v. intr.
■ Composé avec la particule en (lat. in) et manche 2,
196. {Cf. démancher 2.) || xvii<= s. Notre flotte Dans
va s'emmancher, ST- amant, Pass. de Gibraltar.]
! ine.) Entrer dans une manche ou bras de mer.
VNCHEUR [an-man-cheur] s. m.
Dérivé de emmancher 1, § 112. || xni« s. Enman-
e coutiaus, e. boileau, Livre des mest. I, xvii, 1.]
lier qui emmanche des couteaux, cognées, etc.
. VNCHURE [an-man-chùr] s. f.
. Composé avec la particule en (lat. in) et manche 2,
§§ 195 et 196. Il 1611. Emmancheure, cotgr. Admis acad,
1835.]
Il Ouverture pratiquée au corps d'un vêtement, de cha-
que côté, pour y adapter les manches. L'— d'un habit. ||
Ouverture pratiquée dans un vêlement sans manche, pour
laisser passer le bras. Tenir ses doigts dans 1'— de son gilet.
EMMANNEQUINER [an-man'-ki-né ; en vers, -mà-
ne-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et manne-
quin, §§ 194 et 196. Il 1700. LiGEft, Nom. Mais. rust. ii, 4.
Admis ACAD. 1798.]
Il (Technol.) Mettre dans un mannequin, dans un pa-
nier (une plante détachée du sol avec la terre qui tient
aux racines). {Cf. empoter.)
EMMANTELER [an-mant'-lé; en vers, -man-te-lé]
V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et manteau,
§§ 65, 194 et 196. acad. ne donne que le part, emmantelô
comme adjectif. || xiv« s. Pour mes faultes emmanteler, G.
DE DiGULLEViLLE, Pèlerinage, dans godef. enmanteler.]
Il Vieilli. Il ±0 Envelopper d'un manteau. Fig. Corneille
emmantelée, dite aussi mantelée, bedeaude. (F. corneille.)
Il 2» P. anal. Revêtir (une place) d'une enceinte fortifiée.
{Cf. démanteler.)
* EMMARCHEIVIENT [an-màr-che-man] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et manche,
§§ 195 et 196. Il 1769. Ce que les menuisiers appellent « tracer
l'emmarchement », roubo fils, Menuisier, ii, 422.]
Il (Technol.) Disposition des marches d'un escalier. ||
Entaille faite dans les limons pour recevoir ces marches.
'EMMARINER [an-mà-ri-né]. F. amariner.
'EMMARQUISER [an-màr-ki-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. In) et marqnls,
§§ 194 et 196. Il xviie s. F. à l'article.]
Il P. plaisant. Qualifier de marquis, de marquise. S' — ,
se donner le titre de marquis. On s'est emmarqulsé, scarr.
D. Japh. d'Ai^ménie, m, 4. Ne va pas t'aviser De devenir
comtesse ou de f — , th. corn. Comtesse d'Orgueil, v, 4.
"EMMÈCHER [an-mè-ché] i'. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et mèche,
§§ 65, 194 et 196. || 1611. cotgr.]
Il (Technol.) Garnir d'une mèche (une pièce d'artifice).
'EMMELEMENT [an-mèl-man ; en vers, -me-\Q-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emmêler, § 145. j] xiii^ s. Par enmelle-
ment de substance, Psautier, dans littré.]
Il Action d'emmêler, résultat de cette action.
EMMÊLER [an-mè-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et mêler,
§§ 192 et 196. Il xii* s. Li dus Richars s'en part quant les vit
enmerUez, Fierabras, 4036. Admis acad. 1878.]
Il Mêler ensemble (des fils). Les fils sont emmêlés. Un
écheveau bien emmêlé. Il a les cheveux tout emmêlés.
EIVIMENAGEMENT [an-mé-nàj'-man ; en vers, -nà-
je-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emménager, § 145. || 1493. Personnes
particulières qui auront fourni ledit enmenaigement, dans GO-
DEF. enmesnagement.]
Il l» Action d'emménager, d'installer un mobilier dans
un nouveau logement.
Il 2° (Marine.) Action de distribuer l'espace d'un na-
vire, pour y installer les logements, les compartiments
nécessaires au personnel et au matériel. || P. ext. Au plur.
Logements, compartiments ainsi distribués. Des emména-
gements commodes.
EMMÉNAGER [an-mé-nà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et ménage,
§§ 194 et 196. Il 1445. Por soy emmanaigier, dans godef.
Suppl.]
Il l» Installer dans un nouveau logement. — qqn. S'—,
et, intransitivt, — . || P. ext. S'—, se pourvoir de meubles.
Il 2° (Marine.) Pratiquer des divisions, des comparti-
ments, dans un navire. Un navire bien emménagé. (C/". amé-
nager.')
EJVIMÉNAGOGUE [em'-mé-n à-gôg'] s. m.
[ÉTYM. Composé avec le grec è'|jL[i.7iva, menstrues, et
âywyôti, qui amène, § 279. || 1752. trév. Admis acad. 18'78.]
Il (Médec.) Qui provoque les menstrues. Un remède —,
et, substantivt, Dn — .
EMMENER [anm'-né; en vers, an-me-...] v, tr.
EMMENOTTER
868
EMONDE
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. inde) et mener,
§§ 192 et 196. Il xi= s. Ses meillurs humes enmeinet ensembl'
od sei, Roland, 502.]
Il Mener avec soi d'un lieu dans un autre. Qu'à l'instant
hors du temple elle soit emmenée, rac. Ath. v, 6. Des pil-
lards qui emmènent le bétail.
EMMENOTTER [anm'-no-té ; en vers, an-me-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et menotte,
§§ 194 et 196. Il xvio s. Et les esclaves turcs emmenoter sou-
dain, R. BELLEAU, II, 262.]
Il Lier avec des menottes, des fers aux mains (qqn). —
un criminel.
'EMMERDER [an-mèr-dé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec en (lat. in) et merde, §§ 194 et 196.
Il xiv<= s. Gloss. de Salins, dans godef. enmerder.]
Il Trivial. Couvrir, salir de merde. LaBarthelemie, qu'on
pensait avoir non enterrée, mais emmerdée dans un retrait,
d'aub. Sancy, i, 6. Fig. Molester à l'excès.
* EMMEUBLEMENT [an-mëu-ble-man], *EMMEU-
BLER [an-méu-bléj. V. ameublement, ameubler.
*EMME17LER [an-meii-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et meule 2,
§§ 194 et 196. Il 1277. Fener, enmuler, dans godef. enmuler.]
Il Mettre (le foin) en meules. {Cf. ameulonner.)
*EMMI [an-mi] prép.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et mi, § 182.
Il xic s. Se trois Rollant le prud en mi ma veie, Roland, 986.]
Il Vieilli. Au milieu de. — la place. Une porte de derrière
qui rendait — les champs, sorel, Francien, p. 44.
EMMIELLER [an-myè-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et miel,
§§ 194 et 196. Il xiiie s. C'est chose emmieUee et non pure,
dans MÉON, Nouv. Rec. de fabliaux, i, 297.]
Il Enduire, garnir de miel. — une tranche de pain. —
une tisane, pour la sucrer. — les bords du vase, pour faire
boire plus facilement une potion amère, et, fig. faire ac-
cepter, avec de bonnes paroles, qqch de pénible. Paroles
emmiellées, dont la douceur n'est qu'apparente. Cet arrêt,
tout emmiellé qu'il fût, ST-sim. xiii, 400.
EMMIELLURE [an-myè-lûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de emmieller, § 111. || xv^ s. Dn cheval es-
tonné A qui fault une emmieslure, coquillart, ii, 64.]
Il (Art vétérin.) Cataplasme de miel qu'on applique sur
le pied d'un cheval, en cas de foulure et d'enflure, pour
adoucir et détendre la corne.
*EBIMITONNER [an-mi-tô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et miton,
g§ 194 et 196. Il xvie s. Emmitonné dans les martes jusqu'aux
aureilles, Montaigne, i, 35.]
Il Famil. Envelopper dans qqch de moelleux. S'— dans
sa robe de chambre.
EMMITOUFLER [an-mi-tou-flé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avecla particule en (lat. in) etmitoufle
§§ 194 et 196. Il 1611. cotgr.]
Il Famil. Envelopper moelleusement. S'— les mains, le
cou. Elle aime à s'—. Emmitoufflée dans son maillot d'hermine,
DUFRESNY, Malade sans maladie, m, 4.
EMMORTAISER [an-môr-tè-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et mor-
taise, §§ 194 et 196. Il 1289. Gis estaus devoit estre enmor-
taisiez ens estaches, dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Introduire dans une mortaise. Dne soUve
bien emmortaisée.
EMMOTTÉ, ÉE [an-mô-té] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et motte,
§§ 193 et 196. Il 1690. Ceux qui viennent bien enmotez, la
QUiNTiNiE, II, p. 433. Admis acad. 1798.]
Il (Technol.) Entouré de mottes de terre. Plants em-
mottés.
* EMMOUFLER [an-mou-flé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et moufle,
S§ 194 et 196. Se trouve en anc. franc, au sens de emmi-
touQer. || (Au sens actuel.) Néolog.]
Il (Technol.) Mettre (les poteries) dans des moufles,
pour les faire cuire.
'EMMURER [an-mu-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et mur,
§§ 194 et 196. Il xiie-xiii* s. Moine, cul je voi emmurés, RENCL.
DE MOILIENS, Cttrilé, cxxx, 9.]
Il Enfermer entre des murailles. On emmurait les héréti-
ques au moyen âge. Emmuré dans un cachot, dans un cloiti
Au part, passe' employé substantivt. Les emmurés de Te
louse, de Carcassonne, hérétiques condamnés à la prisi
perpétuelle par les tribunaux de l'inquisition. Les emm
rées de Rouen, religieuses d'un couvent de dominicain
qui vivaient strictement cloîtrées.
EMMUSELER [an-muz'-lé ; en vers, -mu-ze-lé]
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et^
seau, §§ 65, 194 et 196. || 1416. Ours emmuselé, dans dbÎ
Rec.]
Il Vieilli. Museler (un animal). Fig. Faire taire. (M
cab£de avait emmuselé les plus convaincus de ses crimes, 8
SIM. VI, 163.
1. ÉMOI [é-mwà] s. m..
[ÉTYM. Pour esmoi (§422), subst. verbal de l'anc.Vj
esmoyer, encore employé par montaigne, § 52.
est pour esmayer (probablement par confusion avi
sufflxe oyer, ê§ 62 et 163), composé avec la particule es(l|
ex), indiquant privation, et le german. magan (allem. mô
mœgen), pouvoir, §§ 6, 498 et 499; il signifie propreme
« faire perdre la force ». furet, et trév. traitent émoi •
« vieux mot » : il est aujourd'hui d'usage courant. || xii*^
De tûtes parz surst 11 esmais, beneeit, Ducs de Norm. da
GODEF. Suppl.]
Il 1" Trouble causé par la crainte. Mettre en — . Cal
un grand — . La ville est en — . Compagne de mon mal, atét
mon —, RÉGNIER, Plainte. .■^.
Il 2" P. ex t. (Sousl'influence de émouvoir.) Troubleeil
par une émotion quelconque. Un doux — s'empare tSÊ
2. 'ÉMOI [é-mwà] 5. f. ,i\.
[ÉTYM. Altération de mait (F. ce mot), § 509. || 15^1
racoustrerent l'esmoy de mon pressoyer, de gouberuhi
Journal, dans delb. Rec] SBk
Il Dialect. Plancher de bois formé de fortes p<9pj
posées sur le sommier du pressoir à cidre et fixées ietit
deux couples de jumelles.
ÉMOLLIENT, ENTE [é-mo-lyan, -lyânt'; en ver
-li-...] adJ.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emolliens, qui amollit. || xvi«
Medicamens topiques emolliens, paré, v, 23.]
Il (Médec.) Qui a la propriété d'amollir, de détend
les tissus enflammés. Cataplasme, remède — , et, subito.
tivt. Des émollients.
ÉMOLUMENT [é-mô-lu-man] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emolumentum, m. s. || xmft
Sans autre émolument, J. de meung. Test. 938.]
Il 1° (Droit.) Revenu casuel d'une charge (par oppo-
tion au revenu fixe). Spécialt. Honoraires accordés ai
officiers ministériels. || Avantage, profit revenant légal
ment à qqn. Spécialt. Part des bénéfices de la comm
nauté revenant à chacun des deux époux. La femme n'e
tenue des dettes de la communauté, soit à l'égard du mari, si
à l'égard des créanciers, que jusqu'à concurrence de son -
Code civil, art. 1483.
Il 2° P. ext. Au plur. Appointements.
'ÉMOLUMENTER [é-mô-lu-man-té] v. intr.
[ÉTYM. Dérivé de émolument, § 154. {Cf. instrumenter.)
1482. Lettres... emolumentees et seellees des seaux rojaui
dans GODEF. Admis acad. 1762 ; suppr. en 1878.]
Il (Droit.) Vieilli. Se faire des émoluments, n ne oherc.
qu'à — .
ÉMONCTOIRE [é-monk'-twar] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emunctorium, m. s. || xiiib-xiV
L'emomptoire du oervel, Chirurg. de Mondevitle, da
LITTRÉ.]
Il (Physiol.) Conduit, organe servant à évacuer le p
perfludes humeurs. Émonctoires artificiels, cautère
catoires qu'on applique pour produire le même r.
ËMONDAGE [é-mon-dàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émonder, § 78. || xvie s. Lequel esmo
dage se peult faire tous les ans, i.iébault, Mais. rus'. '
GODEF. Suppl. Admis acad. 1878.]
Il Action d'émonder un arbre.
* ÉMONDATION [é-mon-dà-syon ; en vers, -si-on] *•
[ÉTYM. Emprunté du lat. emundatio, m. s. \\ xvi" s. EO"
dation, dans godef. Suppl.]
Il Action d'épurer (les substances entrant dans une pi
paralion pharmaceutique).
1. ÉMONDE [é-mônd'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de émonder, § 52. |j i'iU- ^'^^
m
m
B.E
Ifek
m
lOTIO
iloei
ÉMONDE
869 —
ÉMOUSSER
h' esmonde se déduit du lat. esmunda, qui fig'ure au
~ons dans du c. emondre. Admis acad. 1762.]
iirt. Action d'émondei". P. ext. Ce qui est enlevé
m émonde. Spëcialt. Aupliir. (Agricult.) Bran-
Mftes coupées d'un arbre qu'on émonde. Un fagot
lies.
:::monde [é-mônd'] s. f.
M. Altération de émeut, rattaché par étymologie po-
i émonder, § 509. cotgr. donne esmont pour esmeut.
Les esmondes des oiseaux font connoistre leur santé,
1 luconn.) Fiente de l'oiseau. (F. émeut.)
; FONDER [é-mon-dé] v. ti\
M. Emprunté du lat. emundare, m. s. On écrit par-
uonder en anc. franc, sous l'influence des mots po-
^ commençant par la particule es (lat. ex), § 503. ||
t quant li chose est esmondee. Une église a iluec fondée,
'arras, Éracle, dans delb. Rec]
•i;er (un arbre) des branches mortes, des plantes
>. Que ne l'émondait-on sans prendre la cognée? la f.
. 1. Ahsolt. De ses arbres à fruit retranchait l'inutile,
;ait, émondait, ôtait ceci, cela, t.a f. Fab. xii, 20. || P.
- des graines, les nettoyer. Vieilli. — de l'orge. ( V.
lONDEUR, EUSE [é-mon-déur, -deuz'] s. m. et/".
I. Dérivé de émonder, § 112. || xvi" s. Esmondeur d'ar-
EST. dans godef. SuppL]
I ielui, celle qui émonde les arbres.
s. 771. Crible pour émonder les graines.
îONDOIR [é-mon-dwàr] s. m.
1. Dérivé de émonder, § 113. || Néolog.]
■chnol.) Outil à émonder les arbres.
-lORFILER [é-mor-fi-lé] v. tr.
M. Composé avec la particule é (lat. ex) et morfil,
•t 196. Il Néolog.]
ihnol.) Enlever le morfil (d'un tranchant).
)TION [é-mô-syon; en vers, -si-on] s.f.
I. Tiré de émouvoir, à l'imitation du lat. motio, de
mouvoir, § 247. || 1539. Esmotion, r. est.]
ùon d'émouvoir, résultat de cette action.
^ Il physique. Il a trop marché, cela lui a donné de 1' — .
c pouls, état du pouls plus vif et plus fréquent qu'à
■ iirmal. Une — de fièvre, mouvement fébrile. || P.
luvement d'agitation populaire. Calmer 1'— popu-
_ ome autrefois a vu de ces émotions, corn. Nicom. v, 2.
Il Vu moral. Les émotions de l'âme. Le prélat se réveille
lin d' — ..., BOIL. Lutr. 1. L'esprit de charité et de dou-
^r ses émotions et ses colères, P.\SC. Prov. 11. Que son
?i est sombre et plein d' — ! corn. Poly. m, 2. Spe'cialt.
ment de sensibilité. Des émotions tendres, douces. Ce
;e touchant lui fit éprouver une profonde — . Quoi? sans
p dant cette lecture..., MOL. F. sav. ni, 2.
HOTIONNER [é-mô-syô-né ; en i>er5,-si-ô-...] v.tr.
M. Dérivé de émotion, § 154. || Néolog.]
v;//. Agiter par quelque émotion. [Cf. émouvoir.)
3TTER [é-mô-té] V. tr.
I. Composé avec la particule é (lat. ex) et motte,
t 196. Il XVI'' s. Esmotter avec le rouleau, liébault,
ust. dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
chnol.) Il 1" Débarrasser (un champ) des mottes
; 0 restées entières après le labour, le hersage, en
1 -ant.
' Débarrasser (le sucre) des parties agglomérées, en
c I cassant.
É OTTEXJR [é-mô-téur] 5. m.
I. Dérivé de émotter, § 112. || 1351. Esmotaeur, dans
chnol.) Il 1° Celui qui émotte un champ.
; nstrument pour émotter le sucre.
OTTOIR [é-mô-twàr] s. m.
I. Dérivé de émotter, § 113. || xiv" s. Esmotouer,
lans du c. tribula.]
chnol.) Instrument pour émotter la terre.
OU [é-mou]. V. émeu.
UCHER [é-mou-ché] v. tr.
A. Composé avec la particule é (lat. ex) et mouche,
iii 196. Le sens II est né d'une comparaison de la
balWu blé à des mouches qui voltigent. || xiie-xiiio s.
Au lion se set esmocher, Renart, vi, 1202.]
lébarrasser des mouches en les chassant. — un
cheval (avec une baguette). S'—. || P. anal. Famil. — qqn,
le frapper (comme pour chasser les mouches). Il se sen-
tit... — les épaules, la f. Contes, Paysan.
II. Fig. (Agricult.) Débarrasser (les grains de blé) des
enveloppes détachées de l'épi par le battage.
1. ÉMOUCHET [é-mou-chè] s. m.
[ktym. Altération ( V. § 509) de mouchet, diminutif de
mouche, § 133. Mouchet s'emploie aussi, mais tend à vieil-
lir. Il xu" s. De treis flèches et d'un moschet, beneeit, Ducs
de Norm. 14828. | 1560. Faulcons, faulconneaux, esmouchetz,
BOAYSTUAU, Th. clu moiide , dans dei.b. Rec]
Il Nom générique du faucon de petite taille. Spécialt.
Crécerelle.
2. * ÉMOUCHET [é-mou-chè] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émoucher, § 133. [Cf. émouchette, émou-
choir.) Il 1752. trév.]
Il (Technol.) Nom que les tanneurs donnent à la queue
des animaux dont ils préparent les peaux.
*ÉM:ouCHETER[é-mouch'-té; en lers^-mou-che-té].
V. démoucheter.
ÉMOUCHETTE [é-mou-chef] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de émoucher, § 133. i| 1549. Houppes et
umbelles ou esmouohettes, dans godef. esmouchete.]
il Réseau garni de cordelettes pendantes pour protéger
les animaux de trait contre les piqûres des mouches.
*ÉMOUCHEUR, EUSE [é-mou-chéur, -chetiz'] s. m.
et/-.
[ÉTYM. Dérivé de émoucher, § 112. || xvii« s. V. à l'article.]
Il Famil. Celui, celle qui émouche. L'ours... Faisait son
principal métier D'être bon —, la f. Fab. viii, 10.
ÉMOUCHOIR [é-mou-chwàr] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émoucher, § 113. [Cf. mouchoir.) || xiiie s.
Mon esmooheor m'a toloit, Renart, 13520, Méon.]
Il Instrument pour émoucher. | Spécialt. Queue de che-
val attachée à un manche.
ÉMOUDRE [é-moudr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *exm01ere,?n. s. {cf. lat. class. emo-
lere, § 186), devenu esmoh-e, §§ 387 et 290, esmoldre, § 465,
esmoudre, § 459, émoudre, § 422. [Cf. moudre.) || xii^ s. 0 la
cot el eive l'esmoilt, Lapid. de Marbode, 712.]
Il Aiguiser sur la meule. — des ciseaux. (Est usité sur-
tout au part, passé : Couteau émoulu.) Combattre à fer émoulu,
combattre, dans un tournoi, avec des armes tranchantes
(par opposition à combattre à armes courtoises, à armes
émoussées), et, fig. Se battre à fer émoulu, sans aucun mé-
nagement. Fig. Frais émoulu, qui n'a pas eu le temps de
perdre la façon qu'il a reçue. Monsieur est frais émoulu du
collège, mol. Mal. im. ii, 6. Vous êtes toute fraîche émoulue
de la province, destouches, Obstacle imprévu, i, 2.
*ÉMOULAGE [é-mou-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de émoudre, § 78. || 1611. Esmoulage, cOTGR.]
Il (Technol.) Action d'émoudre.
*ÉMOUIiERIE [é-moul-ri; en vers , -mou-\&-v\]s. f.
[ÉTYM. Dérivé de émoudre, § 69. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de blanchir une lame en la faisant
passer et repasser contre une lime.
ÉMOULEUR [é-mou-leur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émoudre, § 112. || xiv'= s. Esmouleeur de
coutiax, dans godef. SuppL]
Il Ouvrier qui émoud.
"ÉMOULU, UE [é-mou-lu]. V. émoudre.
*ÉMOUSSAGE [é-mou-sàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de émousser 2, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'enlever la mousse. — des gazons.
— des arbres.
*ÉMOUSSEMENT[é-mous'-man ; envers, -mou-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de émousser 1, § 145. || 1641. Cet esmous-
sèment de feu, E. de clave. Principes de nature, dans delb.
Rec]
Il Action d'émousser, de rendre mousse.
1. ÉMOUSSER [é-mou-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et l'adj.
mousse, §§ 194 et 196. || xiv^ s. Celui qui emousse les pas-
sions, ORESME, dans godef. SuppL]
Il 1° Rendre mousse, non coupant. — un rasoir. — la
pointe d'une épée. (Blason.) Instruments émoussés, figurés
sans pointe sur l'écu. || P. anal. (Botan.) Organes émoussés,
qui ne sont point terminés par des pointes. (T. milit.) —
les angles d'un bataillon carré, en retrancher les quatre coins,
EMOUSSER
870 —
EMPAQUETER
de manière qu'il puisse faire face à l'ennemi de huit côtés.
Il Fig . La justice et la vérité sont deux pointes si subtiles que
nos instruments sont trop émoussés pour y toucher exactement,
PASC. Pois. III, 10. Je n'arme point contre eux mes ongles
émoussés, boil. Ép. 5.
Il 2» Fig. Rendre moins vif, moins pe'nétrant. Sensibi-
lité émoussée. Il laissait son courage s' — dans l'oisiveté. Une
haine qu'il augmentait tous les jours, loin de songer à 1' — ,
ST-SiM. IX, 23. L'habitude émousse les plaisirs. La douleur
s'émousse avec le temps. Ces fruits lui noyèrent l'estomac, en
émoussèrent les digestifs, ST-SIM. xi, 387.
2. EMOUSSER [é-mou-sé] v. Ir.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et le subst.
fém. mousse, §§ 194 et 196. || 1552. On esmousse les oliviers,
CH. EST. dans delb. Rec]
Il (Agricult.) Débarrasser de la mousse (un arbre, un
gazon, etc.).
*ÉMOUSSOIR [é-mou-swàr] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de émousser 2, § 113. || 1761. delalande,
Art de faire le papier.]
Il (Agricult.) Instrument pour enlever la mousse.
* ÉMOUSTILLANT, ANTE [é-mous'-ti-yan, -yânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de émoustiller, § 47. || Néolog.]
Il Qui émoustille. One beauté émoustillante.
ÉMOUSTILLER [é-mous'-ti-yé] v. tr.
[ÉTY'M. Composé avec la particule é (lat. ex) et moustille,
§§ 194 et 196. {Cf. amoustiUé, rab. i, 40.) || 1718. leroux,
Dict. com. Admis agad. 1835.]
Il Famil, Provoquer à une gaieté vive. — qqn. Le Cham-
pagne émoustille.
ÉMOUVANT, ANTE [é-mou-van, -vânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de émouvoir, §47. || Néolog. Ad-
mis ACAD. 1878.]
\\ Propre à émouvoir. Une scène émouvante.
ÉMOUVOIR [é-mou-vwàr] v. tr.
[ÉTYM. Dulat. pop. *exmOvëre, m. s. (class. emovëre, § 186),
devenu esmoveir, esmouvoir, §§ 387, 34'7, 309 et 291 , émouvoir,
§ 422. Il XI" s. Li amirals ki trestuz les esmut, Roland, 2813.]
Il 1° Faire sortir (un corps) de l'équilibre, du repos.
Six chevaux attelés à ce fardeau pesant Ont peine à 1' — sur
le pavé glissant, boil. Sat. 6. Le vent émeut les flots. L'air
est ému de mille cris. Dans les airs mille cloches émues, boil.
Sat. 6. Il P. ext. En parlant des vers à soie. Les cocons s'é-
meuvent, commencent à blanchir. || Spécialt. Agiter d'un
mouvement anormal. Dne drogue qui émeut les humeurs.
Cette médecine ne fait que 1' — sans le purger. Il ne faut rien
pour vous — dans l'état où vous êtes, mol. Mal. im. ii, 2.
— la bile, et, fig. famil. —la bile de qqn, le mettre en co-
lère. Il Fig. Impersonnel. Entre deux bourgeois d'une ville
S'émut jadis un différend, Ijv f. Fab. Viii, 19. Il s'émut une
grande querelle.
Il 2" P. anal. Faire sortir du calme. — le peuple à la
sédition. — les esprits. Tout l'empire s'émeut contre l'Éghse
naissante, BOSS. llist. Univ. il, 20. Je vois le peuple ému
pour prendre son parti, corn. Poly. v, 1. n émut le sénat
pour des rois outragés, lu. Pomp. m, 2. — le cœur de qqn.
Vieilli. Avec les prépositions à, de. On prend plaisir à se
sentir — à toutes sortes de passions, desc. Pass. de l'dtne,
94. Si vous riez, vous m'émouvrez par aventure à faire de même,
SOREL, Francion, p. 98. J'étais à son exemple ému d'en faire
autant, Régnier, Sat. 13. || — les passions de qqn. Toutes les
passions émues s'irritent et se réveillent, BOSS. Impen. fin
1. Sans doute à cet objet sa rage s'est émue, rac. Andr. v
5. Ahsolt. S' — contre qqn. Rebuté,... il s'émeut contre eux
BOSS. llist. univ. li, 4. Ce jeune prince... calma les courages
émus, ID. Condé. L'un s'émeut de pitié, l'autre est saisi d'hor
reur, corn. Uor. m, 2. Son cœur fut ému de joie et de ten
dresse, fén. Tél. 22. L'esprit ému d'une frayeur bien vive
mol. Et. II, 11.
EMPAILLAGE [an-pà-yàj'] et * EMPAILLEMENT
[an-pày'-man; en l't'r.^, -pà-ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empaiUer, §§ 78 et 145. || Néolog. Ad-
mis ACAD. 1835.]
Il Action d'empailler. L' — d'une chaise. L' — d'un animal.
L' — d'une plante.
EMPAILLER [an-ph-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et paille,
§§ 194 et 196. Il (Au sens I».) 1611. Empaillé, cotgr.]
Il 1" Vieilli. Fournir de paille. Dne métairie bien empaillée,
FURET. Dict.
Il 2" Garnir de paille. | 1. — des chaises, garnir le si
de paille tressée. ] 2. — des animaux, remplir de paille
foin, etc., la peau d'animaux morts, de manière à i
server la forme du corps vivant. | 3. — de la verrerie, i
porcelaine, l'entourer de paille pour l'emballer. | 4. —
plante (pour la garantir du soleil, du froid, des anima
— une fontaine (pour la garantir de la gelée).
EMPAILLEUR, EUSE [an-pà-yéur, -yeuz'] s. m. i
[ÉTYM. Dérivé de empailler, § 112. |1 1680. Porter des c\a
à l'empailleuse, riciiel. Admis agad. 1798.]
Il Celui, celle qui empaille.
1. EMPALEMENT [an-pal-man ; en vers, -pà-le-...] i
[ÉTYM. Dérivé de empaler, § 145. || 1600. V. à l'arti
Il Action d'empaler, état de celui qui est empalé.
punitions de la roue et les empalements vifs sont venu
septentrion, charron. Sagesse, i, 38.
2. EMPALEMENT [an-pal-man ; en vers, -pà-le-...] .'
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et ;
§§ 195 et 196. On trouve souvent empellement, d'après p
variante de pale. || 1750. Empellement, ii. gautier, Coi
des chemins, p. 126. | 1775. Empalement, grignon, A7
fabr. le fer, p. 182. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) 'V^anne d'une écluse, d'un bief de n
lin, etc.
EMPALER [an-pà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pal, §5
et 196. Il 1553. Homme empalé à la façon des Turcs, p. be
Singularitez de div. pays estr. n, 101.]
Il Transpercer par un pieu. | Spécialt. Supplicie
transperçant d'un pal, dont on fait entrer la pointe pi
fondement. Les Turcs empalentles condamnés àmort. P. j
sant. Si je te tiens, je veux être empalé, regnard, Bal, se
EMPAN [an-pan] s. m.
[ÉTYM. Ane. franc, espan (encore dans oud. 1642),
prunté de l'allem. spanne, m. s. de spannen, étendre
épanouir), §§ 6, 498 et 499. On trouve plus souvent en
franc, et dans les patois actuels la forme féminine esp
empane, conformément au genre du mot allemand
substitution de empan à espan est récente et paraît
soit à une assimilation de la première syllabe à la
conde, soit à une confusion entre es, considéré pal
reur comme préfixe, et la particule en. || xii^ s. Un esps
de lé entour, Thèbes, app. ii, 2723. | xvi« s. Sept empaii
quarré, rab. xi, 4.]
Il Vieilli et dialect. Mesure de longueur consid>|
comme représentant l'espace qui s'étend de l'extra
du pouce à celle du petit doigt dans leur plus grandes
Long de deux empans. || P. ext. Mesure, espace coBD
entre l'e.xtrémité de chaque main, les bras étant éten»
EMPANACHER [an-pà-nà-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pani ili
§§ 194 et 196. Il xv<'-xvi<= s. Empennachez, la hallebaré
poing, j. d'authon, dans godef. Suppl.]
Il Orner d'un panache. Une tête empanachée N'est pas )
embarras, la f. Fab. iv, 6. Fig. Une éloquence altiere et
panachée, fr. de sales, dans delb. Mater.
EMPANNER [an-pk-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pa
§§ 194 et 196. Il 1703. On peut empanner le vaisseau, i
de l'Acad. des se. p. 89. Admis agad. 1798.]
Il (Marine.) Mettre en panne. — un navire. IntrantA
Le navire empanne, est empanné.
*EMPANNON [an-pà-non] s. m.
[ÉTYM. Pour empennon (F. § 477), dérivé de empen
§ 104. {Cf. empenne.) || xni<!s. Les empannons et le fnsi
de lorris. Rose, dans godef.]
Il l» Anciennt. Dans une flèche, chacune des plui
dont le bois est garni de chaque côté. {Syn. penno».
voudrais que les empannons Fussent deux pannes de pigs
BAÏF, Poés. chois, p. 58, Becq de Fouquières.
Il 2" P. anal. (Technol.) Dans un comble, chacun
deux chevrons de croupe qui viennent s'assemblef
chaque côté sur l'arêtier. || Dans une voiture, chac
des extrémités postérieures des côtés du brancard.
* EMPAQUETAGE [an-pâk'-tàj'; en vers, -pk-ke-...]^
[ÉTYM. Dérivé de empaqueter, § 78. || Néolog.]
Il Action d'empaqueter.
EMPAQUETER [an-pâk'-té ; en vers, -pà-ke-té] v.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et paq
§§ 194 et 196. Il 1549. r. est.]
li^i
n
tlai
A(
BlS!
1
If
llllj;
t^
EMPARER
871
EMPÊCHEMENT
?.ii
|] Mettre en paquet. — des effets. Fig. Famil. S'— dans
Jesvêtements, s'envelopper de plusieurs vêtements (comme
;n paquet qu'on recouvre d'enveloppes).
EMPARER [an-pà-ré] v. tr. et pron.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. amparar, m. 5. § 11 :
irlhographe emparer est due à l'influence des nom-
leux mots français composés avec la particule en (lat.
in . Le provenç. amparar est pour antparar, du lat. ante,
,!vant, et parare, parer. [Cf. le lat. praeparare, préparer.) ||
1371. Dedenz lequel temps ilz aient leurs forteresches empai-
rees, dans i,. delisle, Mandem. de Ch. V, p. 441.]
I. Anciennt . V. tr. Munir, fortifier. [Cf. rempart, désem-
liarer.) Le comte de Richemont, connétable de France, fit —
la ville de Pontorson, j. ch.\rtier, Chron. de Ch. VU, 31.
II. De nos jours. V.pron. S' — de qqch, prendre violem-
ment possession [proprt, se munir) de qqch. S' — du bien
d'autrui. L'ennemi s'empara de la ville. Tout le Palatinat dont
il fait — les troupes du roi, st-sim. xii, 26. || Fig. Prendre
violemment possession d'une chose pour y régner en maî-
tre. S' — de la conversation. S' — de l'esprit, du cœur de qqn.
De vos sens étonnés quel désordre s'empare? Ath. m, 5. Les
grands... s'emparent de ces riches talents comme de choses dues
k leur naissance, la BR. 9.
'EMPASME [an-pâsm'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec ï\t.Tzoia\>.x, m. s. de èfjL-irdcaaetv,
aupoudrer. || 1694. th. corn. Admis acad. 1762 ; suppr.
bn 1798.]
Il (Pharm.) Poudre pour absorber la sueur.
'EBdPASTELER [an-pâs'-te-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pastel,
§ 194 et 196. Il 1671. Gueder ou empasteler, Instr. (jénér.
our la teint.]
Il (Technol.) Teindre (les laines) en bleu au moyen du
lastel.
•EMPATAGE, * EMPATEMENT, etc. V. empattage,
mpattement, etc.
"EMPÂTAGE [an-pd-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empâter, § 78. || Ncolog.}
Il (Technol.) Action d'empâter. Specialt. Action de
élanger la lessive caustique avec le corps gras , pour
fabrication du savon.
EIVIPÂTEMENT [an-pat'-man ; en vers, -pa-te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empâter, § 145. || 1611. Empastement,
TGR. Admis ACAD. 1798.]
Il Action d'empâter ; état de ce qui est empâté. L'— de
langue, des mains. | Specialt. — d'une volaille, action de
ngraisser de pâte. || P. anal. V— de la voix, état em-
rrassé de la voix pâteuse. — des chairs, gonflement mou
s chairs. || Fig. (Peint.) Action d'empâter un endroit
un tableau. Des empâtements. P. anal. Effet du môme
nre produit en gravure par le mélange des pointes ,
s tailles et des hachures.
EMPÂTER [an-pd-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pâte,
194 et 196. Il xiiic s. Chose emprainte ou enpastee, E. boi-
:au, Livre des mest. I, lxxviii, 14.]
Il Couvrir, remplir de pâte, de matière pâteuse. S'— les
Dne langue empâtée. — les trous d'une meule à mou-
., pour les boucher. || Specialt. Engraisser de pâte. —
e volaille. || Fig. (Peint.) — les tons, les carnations, leur
nner de l'épaisseur par des touches superposées.
EMPÂTEUR, EUSE [an-pd-té'Ur, -teuz'] s. m. et f.
ÉTYM. Dérivé de empâter, § 112. || Néolog.]
Celui, celle qui fait métier d'empâter la volaille.
EMPATTAGE [an-pà-tàj'] s. m.
ÉTYM. Dérivé de empatter, § 78. || 1764. Le bout qui entre
.3 le moyeu et qu'on nomme empattage, duhamel du mon-
\v, Expl. des bois, p. 535.]
(Technol.) Action d'empatter. P. ext. Ce qui est em-
Ité.
L. EMPATTEMENT [an-pât'-man ; en vers, -pà-te-...]
\n.
ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et patte,
195 et 196. Il 1564. Empiettement de colonne ou empâte -
it, j. TmERRY, Dict. franç.-lat. Admis acad. 1762 et
it empâtement, puis empattement (1878).]
(Technol.) Ce qui sert de patte, de pied à un objet.
Epaisseur de maçonnerie qui sert de pied à un mur.
Pièces de bois qui servent de pied à une grue. | 3. P.
d. (Bolan.) Base par laquelle les algues se fixent sur
les rochers. || Talon de la tige d'une plante, endroit du
tronc d'où sort la branche , endroit de la branche d'où
sort le rameau.
2. * EMPATTEMENT [an-pâl'-man ; en vers, -pà-te-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empatter 1, § 145. || 1792. romme, Dict.
de marine.]
Il (Technol.) Action d'empatter, état de ce qui est em-
patté. Specialt. (Marine.) Entrelacement des torons de
deux bouts de cordage pour les assembler en un.
1. 'EBffPATTER [an-pà-té] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. Inl et patte,
§§ 194 et 196. Il 1694. Empâter, th. corn.]
jl (Technol.) Fixer avec des pattes. — des rais, fixer les
rais d'une roue à l'aide de pattes dans le moyeu et la jante.
Il P. anal. (Marine.) — des pièces de bois juxtaposées, les
assembler en emboîtant la pièce supérieure dans la pièce
inférieure. — des torons, entrelacer les torons de deux
bouts de cordage pour les assembler.
2. "EMPATTER [an-pà-té] v. tr.
[ÉTYM. Tiré de empattement 1, §§ 37 et 145. cotgr. ne
connaît que l'adj. empatté, qu'il donne comme synonyme
de épaté et qui se trouve dès le xiv^ s. ( V. godef. Suppl.)
Il Néolog.]
Il (Technol.) Soutenir au pied. — un mur, le soutenir
par une maçonnerie faite au pied. — une grue, la soute-
nir par des pièces de bois.
•EMPATTURE [an-pà-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de empatter, § 111. || 1694. Empature, th.
CORN.]
Il (Technol.) Assemblage d'une pièce de bois avec une
autre à l'aide de pattes et de tenons.
•EMPAUME [an-pom'] s. f
[ÉTYM. Subst. verbal de empaumer, § 52. j] N(folog.]
Il (Technol.) Saillie que l'on conserve, sur les pare-
ments d'une assise ou d'un tambour de colonne qu'on
taille, pour en faciliter la pose.
EMPAUMER [an-pô-mc] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et paume,
§§ 194 et 196. Il xve s. Avoient leurs lances empaulmees,
CHASTELL. danS DELB. Rcc]
Il 1° Saisir adroitement dans la paume de la main. P.
ext. Recevoir en pleine raquette (la balle lancée). Fig. —
la balle, saisir l'occasion au vol.
Il 2" Fig. (Chasse.) En parlant des chiens. — la voie,
saisir adroitement la piste de la bête et la suivre vigou-
reusement.
Il 3° Fig. Famil. — une affaire, la prendre habilement
en main et la diriger vigoureusement. — qqn, se rendre
habilement maître de son esprit. L'autre fils, qu'on envoya
à Rome, que les jésuites empaumèrent, ST-siM. i, 177. Je vois
qu'il a, le traître, empaumé son esprit, mol. Ec. des f. m, 5.
EMPAUMURE [an-pô-mùr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et paume,
§§ 195 et 196. Il XVI® s. n jugeoit d'un vieil cerf... A la belle
empaumeure, rons. dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
Il 1° Partie du gant qui recouvre la paume de la main.
Il 2° P. anal. (Vénerie.) Le haut de la tête du cerf, qui
s'élargit comme la paume de la main et porte plusieurs
andouillers rangés inégalement comme des doigts.
*EMPEAU [an-pô] s. m.
[ÉTYM. Composé de en, prép. et peau (au sens de
« écorce »), §201. || xvi® s. Desempeaux de poiriers et pom-
miers, LiÉBAULT, Mais. rust. dans delb. Mater.]
Il Vieilli. (Jardin.) Greffe en couronne, entre le bois et
l'écorce.
* EMPÊCHANT, ANTE [an-pè-chan, -chant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de empêcher, § 47. || xuic-xiv^ s.
Empeeschant, G. guiart, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. Qui est de nature à empêcher. [Cf. gênant.)
Ayant des figures fort irrégulières et empêchantes, desc.
Monde, 8.
EIHPÊCHEMENT [an-pèch'-man ; en vers, -pè-che-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empêcher, § 145. || xii« s. Les suens vo-
leit baisier senz empeechement, Garn. de pont-STE-m.\x. St
Thomas, p. 121, Bekker.]
Il Ce qui empêche. Mettre un — aux projets de qqn. Ap-
porter de 1' — . Je n'y mets point d' — . Specialt. — de mariage.
— dirimant, qui entraîne la nullité du mariage contracté
EMPÊCHER - i
au mépris de cet empêchement. — prohibitif, qui n'en-
traîne pas la nullité.
EMPÊCHER [an-pè-ché] v. tr.
[ÉTYM. Ane. franc, empeechier, emprunté du lat. impe-
dicare, « mettre une entrave aux pieds », devenu, sous
l'influence des mots populaires, empedechier, empeechier,
empêcher, § 503. {Cf. prêcher.) L'anc. franc, a aussi la forme
tout à fait populaire empegier. {Cf. piège, empiéger.) || xii" s.
E les esliz d'Israël empedecad, Psaut. dOxf. Lxxvii, 35.]
Il 1" Vieilli. Entraver, embarrasser (qqn) dans son ac-
tion, n n'était pas besoin qu'elles s'empêchassent des aifaires
de la guerre, amyot, Pyrrhus, 68. Et vous seriez, ma foi!
toutes bien empêchées. Si le diable les prenait tous (les hom-
mes), MOL. Amph. II, 5. (Un roi) Qui n'est point empêché
d'un monde d'ennemis, la f. Fab. xii, 5, dédie. Je serais bien
empêché à vous le dire, CORN. 5« Disc. Trois unités. \\ Ab-
solt. Embarrasser par des occupations. Dis-lui que je suis
empêché, et qu'il revienne une autre fois, mol. Av. m, 8.
Il 2" Mettre obstacle à ce qu'une chose ait lieu. Pas-
sions qui empêchent la tranquillité du corps et de l'âme, MON-
T.MGNi:, I, 38. — un mariage. Cette digue empêche l'inon-
dation. Il y a de certains maux dans la république qui y sont
soufferts pour qu'ils préviennent ou empêchent de plus grands
maux, LA BR. 10.
Il 3° Faire obstacle à l'action de qqn, de qqch. — qqn
de f£dre qqch. Hé! voulez-vous. Madame, — qu'on ne cause?
MOL. Tart. I, 1. n ne put 1' — de dire, il ne put l'en — . Je ne
puis m' — de penser; je ne puis m'en — . Des villageois que l'on
empêche de danser, p.-l. courier, Pétition. || La pluie nous
empêchera de sortir. Voilà... ce qui nous empêche de faire fond
sur vos ferveurs, bourd. Impureté, 2. Et qu'il n'empêche plus
les deux mers de s'unir, corn. Méd. i, 4. Le rien ne peut
prévaloir sur l'être et — l'être d'être, BOSS. Élévations, i, 1.
Onde Que toujours quelque vent empêche de calmer, malh.
Poés. 100^.
* EBIPÊCHEUR, EUSE [an-pè-cheur,-cheuz'] s. m. elf.
[ÉTYM. Dérivé de empêcher, § 112. || 1597. L'empescheur
et traverseur du chemin, J. de maumont, dans delb. Rec]
Il Fatnil. Celui, celle qui empêche. Les empêcheurs de
danser en rond, les ennemis de la gaieté, par allusion à un
pamphlet célèbre de p.-l. courier. (F. empêcher.)
EMPEIGNE [an-pèfi'] S. f.
[ÉTYM. Origine inconnue. Le mot semble différent de
l'espagn. empeine, qui signifie à la fois « cou-de-pied » et
« pubis » {cf. pénil) et qui se rattache au lat. pecten, pu-
bis : l'anc. forme empiegne (encore dans nicot empienne)
ferait plutôt songer à un dérivé de pedem, pied, comme
*imp§dina. {Cf. le bas lat. impedia.) || xiiio s. Empeine, J. de
garlande, Dict. dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Partie de la chaussure qui recouvre le
dessus du pied, depuis le cou-de-pied jusqu'à la pointe.
*EMPEIGNEMENT [an-pèù'-man ; en vers, -pè-ûe-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empeigner, § 145. || Néolog.]
Il (Technol.) Façon dont les fils sont empeignes dans
la chaîne.
'EMPEIGNER [an-pè-né] v. tr.
[ÉTYM. Tiré de l'anc. franc, empeindre {cf. imprégner),
pousser, qui est le lat. ïmpïngere, m. s. § 154. || 1369. Et
de la dite espee eust empaingné son dit mari, dans DU C. im-
pingere. j (Au sens actuel.) Néolog.]
Il (Technol.) Disposer en tissu plus ou moins serré. Fils
empeignes clair.
"EMPELLEMENT [an-pel-man ; en wrs, -pè-le-...].
V. empalement.
"EMPELOTER [anp'-lô-té ; en vers, an-pe-...] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pelote,
§§ 194 et 196. Il xvi" s. Gardez vous aussi qu'ils ne s'empe-
lottent, d'.\rgu3SIA, dans delb. Rec]
Il Mettre en pelote. — du fil. || P. ext. (Fauconn.) Cet oi-
seau s'est empeloté, ne peut digérer ce qu'il a mangé, la
nourriture se roulant en pelote dans son gosier. {Cf.
désempeloter.)
"EMPÊNAGE [an-pô-nàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empôner, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'empêner. || État d'une serrure
empônée. || Cavité dans laquelle entre le pêne.
'EMPÊNER [an-pè-né] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pêne,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
ri2 -
EMPESER
Il (Technol.) || 1° V. tr. Garnir (une serrure) d'un pêne.
Il 2" V. intr. Entrer dans l'empônage. Cette serrure em-
pêne bien.
'EMPENNE [an-pèn'j s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de empenner, § 52. || 1701. furet.]
Il (Technol.) Plume ajustée de chaque côté au haut
d'une flèche.
EMPENNÉ, ÉE. F. empenner.
" EMPENNELAGE [an-pèn'-làj'; en vers, -pè-ne-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empenneler,§ 78. || 1786. engycl. méth.]
Il (Marine.) Action d'enipenneler une ancre.
*EMPENNELER [an-pe'n'-lé ; en vers, -pè-ne-lé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de empenneUe, §§ 65 et 154. 1| 1701. furet.]
Il (Marine.) Mouiller une empennelle.
•EMPENNELLE [an-pe-nèl] S. f.
[ÉTYM. Dérivé de empenne, §§ 65 et 126; l'empennelle a
pu être comparée à l'empenne d'une flèche, parce qu'elle
donne plus de force à l'ancre , comme l'empenne à la
flèche. Il 1694. Empenele, th. corn.]
Il (Marine.) Petite ancre qu'on amarre à une autre plu»
grande par un gros câble, et qu'on mouille devant celle-ci
pour la renforcer.
ElVIPENNER [an-pên'-né ; autrefois an-pà-né {cf. em-
pannon)] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et penne,
§§ 194 et 196. Il xi» s. Un atgier tint ki d'or fut empenez, Ro~
land, 439.]
Il Garnir (une flèche) d'empennes. Mortellement atteint
d'une flèche empennée, la p. Fab. ii, 5. |1 Spécialt. (Blason.)
Flèche d'or empennée d'argent.
*EMPENOIR [an-pe-nwàr] s. m.
[ÉTYM. Origine incertaine. Le mot ne semble pas se
rattacher à pêne, car le changement de l'ê en e ne s'expli-
querait pas. Il Néolog.]
Il (Technol.) Ciseau dont les extrémités sont recour-
bées et tranchantes en sens opposés, et qui sert spécia-
lement aux serruriers dans la pose des serrures.
EMPEREUR [anp'-reur; en wr^, an-pe-...] s. m.
[ÉTYM. Emprunté (à l'époque de Charlemagne) du lat.
imperator, torem, devenu emperedre, emperedor, empereur,
empereur. Le mot n'est pas de formation populaire, puisque
l'e de imperator s'est maintenu, tandis qu'il est tombé dans
temprer, tremper, de temperare. || xi^ s. Sor toz ses pers l'amafe
li emperedre, St Alexis, 18.]
Il 1» Dans l'ancienne Rome, titre décerné sous la ré-
pul)lique par les légions victorieuses à leur général. || Ti-
tre donné depuis Auguste au chef de l'empire romain, et,
après le partage de l'empire, aux chefs de l'empire d'Oo
cident et de l'empire d'Orient. Les autres armées n'étant pa»
assez fortes pour entreprendre de faire leur chef — , montesq.
Rom. 17.
Il 2o Au moyen âge, titre repris par Charlemagne et
ses successeurs dans l'empire germanique.
Il 3» P. anal. Chef souverain de certains États. Napo-
léon pï", — des Français. L' — de Russie, de Chine, d'Allemagne.
Loc. prov. Mieux vaut goujat debout qu' — enterré.
Il 40 Fig. Nom donné par analogie à quelques animaux.
1 1. Espadon ou épée, grand poisson des mers occiden-
tales. I 2. Roitelet, oiseau. | 3. Espèce de papillon diurne.
'EMPERLER [an-pèr-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et perle,
§§ 194 et 196. Il xvi'' s. De l'Aurore Les rivages emperlez, J.
DU BELLAY, Ilymuc de santé au seigneur Rob.]
Il Orner de perles. De cordons emperlés sa chevelure pleine.j
d'aub. Trag. Princes. || Fig. Couvrir de gouttelettes. Em-|
perlé par la rosée. La sueur qui emperle son front. {Cf. perler.)|
EMPESAGE [an-pe-zàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empeser, § 78. || 1690. furet.]
Il Action d'empeser, état de ce qui est empesé. I
EMPESER [an-pe-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. In) et poL*.
d'après l'anc. forme peiz, peis, §§ 65, 194 et 196. {Cf. em-
poisser.) || xiii« s. De forbir ou d'enpeser, E. boileau, Livre
des inest. I, lx, 7.]
Il 1° Apprêter avec de l'empois. — une chemise, un col.
Dn jabot empesé. || Fig. Au part, passé pris adjeclivt. Qui
a de la raideur dans ses manières. Un homme empesé. Une
femme aux manières empesées. Dn style empesé. Une piété qu;
n'avait rien de ridicule ni d'empesé, st-sim. xi, 285.
EMPESEUR
— 873
EMPIFFRER
[| 2" (Marine.) — les voiles, les mouiller pour resserrer
le tissu.
EMPESEUR, EUSE [an-pe-zeur, -zeuz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de empeser, § 112. || 1616. Dne empeseuse,
dans DKL13. Rec]
Il Celui, celle qui empèse du linge.
EMPESTER [an-pes'-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et peste,
§§ 194 et 196. Il xvi<= s. Quatre empestez et trois goutteux,
MONTAIGNE, III, 8.]
Il Infecter de miasmes pestilentiels. Les cadavres qui
étaient restés sur le champ de bataille empestaient l'air. Cet
horrible débris d'aigles, d'armes, de chars. Sur ces champs em-
pestés confusément épars, CORN. Fomp. i, 1. || 1*. hyperb.
Infecter d'une odeur fétide. On est empesté ici. Il empeste.
Fi ! ne m'approchez pas : votre haleine est empestée, MOL. G.
Dand. m, 7. Le ruisseau empeste le voisinage. || Fig. (En
parlant des mauvaises doctrines.) Empoisonner les es-
prits. Les fausses idées dont ils sont empestés. Bouche em-
pestée, qui répand le poison des mauvaises doctrines.
EMPÊTRER [an-pè-tré] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. * impastoriare, m. s. (proprt, « mu-
nir de l'entrave dite pastoria [cf. ital. pastoia], c.-à-d. de
l'entrave destinée à faire paître »), devenu * impastriare,
§ 336, empaistrier, §§ 342, 356, 305 et 291 , empestrer, § 634,
empêtrer, § 422. || xii^ s. Assez enpaistrié Del ostoier e del
garder, beneeit, Ducs de Norm. 2594.]
Il 1» Entraver (un cheval) pour rempêcher de s'échap-
per du pâturage.
Il 2° Engager dans quelque chose d'oii l'on ne peut se
tirer. Elle (la toison) empêtra si bien les serres du corbeau Que
le pauvre animal ne put faire retraite, la f. Fab. ii, 16. Un
cheval empêtré dans des longes. || Fig. Famil. Engagé dans
quelque difficulté d'oii l'on ne sait comment sortir, n m'a
empêtré dans une méchante affaire. Il s'est sottement empêtré
dans cette aventure. S' — d'un importun.
EMPHASE [an-faz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emphasis, grec sficpaaiç, m. s.
proprt, « apparence », || xvi" s. l. discret, dans godef.
SuppL]
Il 1° Exagération de ton, de termes, qui vise à grandir
les choses. Parler, écrire avec — . Quel plus grand supplice
que d'entendre prononcer de médiocres vers avec toute 1' —
d'un mauvais poète, la br. 5. n réprime des mots l'ambitieuse
— , BOiL. Art p. 1.
Il 2° P. ext. Figure de rhétorique consistant à donner
à un terme une importance qu'il n'a pas d'ordinaire.
EIVIPHATIQUE [an-fà-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec è|Jicpaxi5côi;, wi. s. \\ 1579. Rien
qui ne soit tant emphatique ni de si bonne grâce, il. EST. Pré-
cell. dans godef. Suppl.]
Il Qui a de l'emphase. Ton, paroles emphatiques. || P. ext.
'(Gramm.) Qui donne à un terme une importance qu'il
n'a pas d'ordinaire. Les formes emphatiques du pronom per-
sonnel français (moi, toi, etc.) diffèrent des formes atones (me,
I, etc.). Il Specialt. Lettre — , lettre qui, dans les langues
Smitiques, a la même valeur qu'une autre lettre, mais se
renonce différemment.
EMPHATIQUEMENT [an-fà-tïk'-man ; en vers, -ti-
ke-...] adv.
[ÉTYM. Composé de emphatique et ment, § 724. || 1611.
COTGR.]
Il D'une manière emphatique.
•EMPHYSÉMATEUX, EUSE [an-fi-zé-mà-teù, -teiiz']
adj.
[ÉTYM. Dérivé de emphysème, § 251. || 1766. morand, dans
Mém. de l'Acad. des se. p. 316.]
Il (Médec.) Qui est de la nature de l'emphysème. Gon-
flement — .
EMPHYSÈME [an-fi-zèm'] s. m.
[ktym. Emprunté dugrec Sfisûa-riixa, gonflement. || 1707.
Emphisême, dionis, Cours d'opêr. dechirurg. p. 355. Ad-
mis ACAD. 1762.]
Il (Médec.) Tumeur blanche, élastique, indolente. —
du poumon, produit par la dilatation des petits canaux du
poumon.
EMPHYTÉOSE [an-fi-té-Ôz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge emphyteosis,
altération du lat. class. emphyteusis, grec èfjL'jÛTîuat;, m. s.
proprt, « bail oîi l'on peut planter (sfxçuTsûetv) et avoir le
temps de jouir des plantations ». || 1378. Tenir une maison
en emphyteose, dans godef. Suppl.]
Il (Droit.) Location d'un immeuble pour un temps con-
sidérable. Bail à — .
EMPHYTÉOTE [an-fi-té-of] s. m. et f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. du moyen âge emphyteota, al-
tération du lat. class. emphyteuta, m. s. \\ 1596. Quand les
emphiteotes ne payent leur cens, guenoys, dans delb. liée.
Admis acad. 1762.]
Il (Droit.) Locataire à emphyteose.
EMPHYTÉOTIQUE [an-fi-lé-()-tïk'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de emphyteose, d'après le lat. emphytheu-
tious, m. s. § 229. || 1611. Arrentemens emphytéotique, dan»
GODEF. Suppl.]
Il (Droit.) Qui appartient à l'emphytéose. Bail — .
* EMPIÈCEMENT [an-pyes'-man ; envers, -pyè-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pièce,.
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Pièce rapportée à la partie supérieure d'un
corsage, d'un tablier, etc. Dne berthe autour d'un — de gui-
pure.
*EMPIÉGER [an-pyé-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et piège,.
§§ 65, 194 et 196. Distinct de l'anc. franc, empegier, qui
vient directement du lat. impedicare. {Cf. empêcher.) || xvi« s.
Empestré comme la souris empiegee, Rab. ii, 3.]
Il Rare. Prendre dans un piège. Le rat coupa un jour la
maille qui empiégeait le lion, dider. iv, 18, Assézat.
EMPIERREMENT [an-pyèr-man ; en i>er.y, -pyè-re-...]
s. tn.
[ÉTYM. Dérivé de empierrer, § 145. Se trouve au xvi^ s.
au sens de « pétrification ». {V. delb. Rec.) \\ 1750. L'espace
de l'empierrement, H. Gautier, Constr. des chemins, p. 20.
Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Action d'empierrer; résultat de cette ac-
tion. L' — d'une route, d'une chaussée. L' — d'un fossé.
EMPIERRER [an-pyè-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pierre^
§§ 194 et 196. Se trouve qqf au xvi^ s. au sens de « pé-
trifier ». Il 1776. Chemin empierré, P. leroy, Expl. de la mâ-
ture, p. 43. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Garnir de pierres. — une chaussée, une route,
pour la rendre plus résistante. — un bassin, un fossé, pour
donner de l'écoulement aux eaux entre les interstices des-
pierres.
*EBIPIÉTANT, ANTE [an-pyé-tan, -tant'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de empiéter, § 47. || 1690. furet.]
Il (Blason.) Qui tient sa proie dans ses serres. Oiseau — >
EMPIÉTÉ, ÉE [an-pyé-té] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pied,.
§§ 194 et 196; proprt, « muni de pieds ». {Cf. enjambé.) ||
XV*' s. Il est... plus court empiété que aultre faulcon, G. tar-
dif, Faulconnerie, dans delb. Rec]
Il (Vénerie.) Oiseau, chien bien —, et, absolt, Oiseau, chien.
— , qui a de bons et beaux pieds.
EMPIÉTEMENT [an-pyet'-man ; en vers, -^yh-ie-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empiéter, § 145. Se trouve au xyi^ s.
comme composé parasynthétique de en et de pied. {Cf.
empattement.) || 1611. cotgr. Admis acad. 1835.]
Il Action d'empiéter; résultat de cette action. L'— sur
la propriété d'un voisin. || P. ext. L' — de la mer sur les terres.
Il Fig. — d'un pouvoir sur un autre.
EMPIÉTER [an-pyé-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pied,.
§§ 194 et 196. Il xvie s. V. à l'article.]
Il l» (Fauconn.) Tenir entre ses serres. L'autour empiète-
sa proie. Dn pigeon blanc empiété d'un autour, rons. iv, 76,
Blanchemain. Specialt. (Blason.) D'azur au faucon d'or em-
piétant une perdrix, th. corn. Dict. des arts. {Cf. empiétant.)
II 2" S'établir au delà de son terrain sur celui d'un autre.
n a empiété un arpent sur le champ de son voisin. Absolt. Dis-
posé à — sur ses voisins, boss. Ilist. univ. m, 7. || P. anal.
La mer empiète sur les côtes, gagne du terrain. || Fig. Usur-
per (un pouvoir). Le peuple... leur laissa — le pouvoir su-
prême, BOSS. Hist. univ. i, 8. Absolt. — sur l'autorité royale,
sur les droits de qqn.
EMPIFFRER [an-pi-fré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et piffre,.
EMPIFFRERIE
— 874
EMPLACER
§§ 194 et 196. Il xvi^ s. Tu nous veulx empifrer de bombance,
J. LE CLERCQ, danS GODEF. SuppL]
Il Famil. Bourrer de nourriture. — un enfant de confi-
ture. Cinq ou six amis qui s'empiffraient de jambon, les. Gil
Blas,vu l'i. Il P. ext. Rare. Rendre obèse, replet.
•EMPIFFRERIE [an-pi-fre-ri] s. f.
[ÉT-i-M. Dérivé de empiffrer, § 69. || xvii^-xviii'' s. V. a.
J'article.]
Il Famil. Action d'empiffrer, de s'empiffrer, n se lassa
de r— des festins, u.\milt. Gram. 288.
'EBIPILAGE [an-pi-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empUer 2, § 78. || 1769. Un bain à deux
crocs avec un empilage de cuivre, Duhamel du monceau. Pê-
ches,!, I, 81.]
Il (Technol.) Ce qui sert à empiler l'hameçon.
•EMPILE [an-pil] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de empUer 2, § 52. || 1769. Piles ou
empiles, duhamel du monceau, Pêches, I, i, 14.]
Il (Pêche.) Ligne fine qui s'ajuste au bout des lignes
latérales. (Syn. pile.)
EMPILEMENT [an-pïl-man ; en vers, -pi-le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empUer 1, § 145. || 1548. Empilement
de glaces, dans godef. SuppL Admis acad. 1798.]
Il Action de mettre en pile ; état de ce qui est rais en pile.
1. EMPILER [an-pi-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pile,
§§ 194 et 196. Il xiie-xme s. Li rikes hom del évangile... Ki
tant empila en se pile, rencl. de moiliens, Miserere, xli, 1.]
Il Mettre en pile. — du bois. Des boulets empilés. — des
écus. Spécialt. (Trictrac.) — les dames, les mettre en pile
sur la première flèche.
2. "EMPILER [an-pi-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pile,
terme de pêche, §§ 194 et 196. || 1769. Manière d'empiler
les hains, duhamel du monceau. Pêches, I, i, 17.]
Il (Technol.) Attacher (l'hameçon) à la pile.
"EMPILEUR, EUSE [an-pi-le'Ur, -leiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de empiler 1, § 112. || 1715. Mouleurs de
iois,... déchargeurs, empileurs, Ordonn. dans littré.]
Il Celui, celle qui empile, qui met en pile.
*EMPIPER [an-pi-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat, in) et pipe,
§§ 194 et 196. Il xviue s. Se déduit de empipeur. ( F. ce mot.)]
Il (Technol.) Mettre (le hareng saur) en pipe, en tonne.
•EMPIPEUR [an-pi-péur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empiper, § 112. || 1772. Les harengs vi-
sités et comptés sont portés à l'empipeur, duhamel du mon-
ceau. Pêches, II, III, 410.]
Il (Technol.) Ouvrier qui empipe le hareng saur.
•EMPIRANCE [an-pi-râns'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de empirer, § 146. || 1268. N'i puissent faire
«mpiranche, dans godef.]
Il Vieilli. État de ce qui est empiré. Spécialt. Défec-
tuosité des monnaies. || Diminution de valeur subie par
les marchandises pendant une traversée.
EMPIRE [an-pir] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. impçrium, m. s. devenu empçrie,
empire, sous l'influence des mots de formation populaire,
§ 503. Il xi<^ s. Semon les oz de tun emperie, Roland, 3994.]
Il 1° Autorité souveraine. Cet — absolu sur la terre et
sur l'onde, coRN. Cinna, n, 1. L' — du monde était promis à
Borne. Dn roi qui avait sur ses peuples un — absolu, fén. Tél.
5. Neptune, toi qui tiens 1' — des ondes, id. ibid. L'Angleterre
affectait 1' — des mers. Dieu a soumis les animaux à 1' — de
l'homme. Exercer un — despotique sur ses amis, sa famille, ses
enfants. Songez- vous... Que j'ai sur votre vie un — suprême, Rac.
Baj. II, 1. Ahsolt. Vieilli. Traiter qqn avec — . n fait ces mi-
racles avec —, Boss. Hist. univ. ii, 19. || Fig. Domination
exercée par quelque force morale. Vos conseils sur mon
cœur n'ont eu que trop d'— , rac. Iph. i, 3. Comme l'esprit a
grand — sur le corps, mol. Am. méd. m, 6. Cette femme exer-
çait sur lui un grand — . Vous prenez sur mon âme un trop puis-
sant — , CORN. Cinna, i, 1. Avoir de 1' — sur soi-même, sur ses
passions. L'— de la beauté, de la mode.
Il 2" Spécialt. Autorité souveraine d'un monarque qui
porte le titre d'empereur. J'ai souhaité 1'—, et j'y suis par-
venu, CORN. Cinna, ii, 1. || P. ext. L'Étal soumis à cette
autorité souveraine. L'— de Russie, 1'— russe. Rome est à
vous, seigneur, 1'— est votre bien, corn. Cinna, il, 1. Donner
des maîtres à leurs successeurs et à 1'—, boss. Hist. univ. m,
8. Il Spécialt. V — romain. L' — d'Occident, 1' — d'Orient. Le
Bas-Empire, l'empire d'Orient après la chute de l'empire
d'Occident. Le saint — , l'empire romain eu d'Occident,
rétabli par la papauté en faveur de Gharlemagne. Les cer-
cles, les électorats de l'Empire. L' — français, le premier — ,
fondé par Napoléon 1er. Absolt. Les guerres, les modes de
r — . Le second — , le règne de Napoléon III. L' — d'Allemagne.
Il Dans un sens plus général. Tout État. Mon bras, qui tant
de fois a sauvé cet — , Tant de fois affermi le trône de son
roi, CORN. Cid, i, 4. Celui qui règne dans les cieux et de qui
relèvent tous les empires, BOSS. R. d'Angl. Fig. Famil. n
ne céderait pas pour un — , pour les plus grandes, les plus
belles choses du monde. Je n'en eusse quitté ma part pour
un — , la F. Fab. xii, 12. || P. anal. Autrefois l'éléphant et
le rhinocéros. En dispute du pas et des droits de 1' — , Voulurent
terminer la querelle en champ clos, la f. Fab. xii, 21. Le
maritime — , les mers. Pour moi, j'ai déjà vu le maritime —,
LA F. Fab. Yiii, 9. L' — des morts, les demeures souterraines,
oii la mythologie ancienne plaçait la résidence des morts.
Le vent. . . déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine Et
dont les pieds touchaient à 1' — des morts, LA F. Fab. i, 22.
EMPIRÉE. V. empyrée.
EMPIRER [an-pi-ré] v. tr. et intr.
[ÉTYM. Du lat. pop. 'Impëjorare (class. pejorare), m. s.
devenu empeirier, §§ 342, 345, 336, 305 et 291, empeirer,
§ 634, puis empirer, sous l'influence de pire. {V. ce mot.) ||
xi<! s. Bons fu li siècles... Si'st empêtriez, toz biens vait rema-
nant, St Alexis, 8.]
Il 1° V. tr. Rendre pire. — le mal. Son état s'empire.
Il 2" V. intr. Devenir pire , plus mauvais. Ses affaires
empiraient. Le mal empire. P. ext. Le malade empirait à vue d'œiL
EMPIRIQUE [an-pi-rïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. empiricus, grec èfx-retpixdi;,
m. s. ||xiiie-xiv^ s. Emperique ou arteficial, Chii'urg. de Mon'
deville, dans littré.]
Il (T. scienlif.) Qui s'appuie sur l'expérience. La mé-
thode — (par opposition à la méthode rationnelle). Formula
—, fondée sur l'observation de faits particuliers. || Spé-
cialt. Philosophie —, qui considère les idées comme ve-
nant de la seule expérience. || P. ext. Qui s'appuie sur
une expérience incomplète, non scientifique. La médecine
— . Substantivt. Un — , médecin qui applique, en dehors
de la science médicale, des remèdes qu'il prétend tenir
de l'expérience. Cela s'appelait un — dans leur langage, ST-
siM. II, 445.
EMPIRIQUEMENT [an-pi-rïk'-man ; envers, -ri-ke-...]
adv.
[ÉTYM. Composé de empirique et ment, § 724. || xvis s.
S'ils y eussent voulu pénétrer empiriquement par des expérien-
ces, VIGENÈRE, Tr. du feu, édit. 1608, p. 249. Admis acad.
1878.]
Il (T. scientif.) D'une façon empirique. 11 faut apprendre
— les noms d'un certain nombre de plantes, J.-j. rouss. Lett.
sur la botan. à la duch. de Portland, 12 fév. 1767.
EMPIRISME [an-pi-rïsm'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du radical de empirique, § 265. || 1736.
Observ. sur les écrits mod. v, 98. Admis acad. 1762.]
Il (T. scientif.) Méthode fondée sur l'expérience. Spê-
cialt. Doctrine philosophique qui considère les idées
comme venant de la seule expérience. || P. ext. Méthode
non scientifique fondée sur une expérience incomplète.
— médical, — politique.
1 . EMPLACEMENT [arf-plâs'-man ; en vers, -plà-se-. . .]
s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et place,
§§ 195 et 196. Il 1611. cotgr.]
Il Lieu choisi pour y établir quelque chose. Choisir un
bel — pour une fontaine, une usine. L' — de la Bastille, où s'éle-
vait autrefois la Bastille.
2. *EBIPLACEMENT [an-plâs'-man ; en vers, -plà-
se-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emplacer, § 145. || 1690. furet.]
Il Vieilli. Action de mettre en place. Spécialt. (Tech-
nol.) L* — du sel.
"EMPLACER [an-plà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et place,
§§ 194 et 196. Il xv«-xvi« s. Le long de la grand rue a deux
rangs s'emplacerent, j. d'authon, dans GOUEF.]
Il Vieilli. Mettre en place. [Cf. remplacer.) Spécialt.
(Technol.) — le sel, le mettre dans les greniers de dépôt.
EMPLAGE
87c
* EMPLAGE [an-plàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emplir, § 78. [Cf. empllssage.) |I 1310.
Texte dans godef.]
Il (Technol.) Vieilli. Remplage.
* EMPLAIGNER [an-plè-ùéj v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et le ra-
dical de aplaigner, §§ 194 et 196. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Aplaigner.
*EMPLAIGNEUR [an-plè-iieur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emplalgner, § 112. || 1752. trév.]
Il (Technol.) Aplaigneur.
*EMPLANTURE [an-plan-tûr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et planter,
§§ 111, 195 et 196. il 1786. encycl. méth.]
Il (Marine.) Ouverture pratiquée dans la carlingue d'un
navire pour y planter le pied des bas mâts.
*EMPLASTIQUE [an-plas'-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du grec i^Tzkix<3zi%6^, m. s. \\ 1545.
Medicamens emplastiques, G. GUÉROULt, dans delb. fiec]
|[ (Médec.) Employé pour emplâtre. Onguent — .
*EMPLASTRATION [an-plas'-trà-syon ; en vers, -si-on]
s.f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. emplastratio, m. s. || xvio s.
L'enter a escusson appelé aussi emplastration, o. db serres,
VI, 23.]
Il Vieilli. Action de mettre un emplâtre. || Fig. (Tech-
nol.) Greffe en écusson.
•EMPLASTRER [an-plâs'-tré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté dulat. emplastrare, m. s. [Cf. emplâtrer.)
Il xvi'î s. Là est emplastré l'escusson, o. de serres, vi, 23.]
Il Vieilli. Mettre un emplâtre. || Fig. (Technol.) Greffer
en écusson.
EMPLÂTRE [an-plâtr'j s. m.
[ÉTYM. Du lat. emplastrum, grec l[i.it)ka(jTpov, m. s. de-
venu emplastré, emplâtre, §§ 422 et 291. Qqf fém. au xvii«
et auxviiie s. (F. § 550.)]
Il Médicament externe de substance consistante et
gluante, qui adhère aux parties du corps sur lesquelles
on l'applique. Mettre, appliquer, lever un — . P. 'plaisant.
Heureux le blessé à qui une pareille — (Colombine) sera ap-
pliquée! GHERARDI, Th. itul. I, 175. FÏQ. Famil. Il ne sait
quel — mettre à cette affaire, comment réparer ce qu'elle a
de défectueux. C'est un — que cet homme, il est mou comme
un — , il n'est bon à rien.
•emplâtrer [an-pld-tré] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de emplâtre, § 154. [Cf. emplastrer.) ||
xiv<= s. Tu emplastreras l'esplain, Somme M« Gautier, ms.
franc. Bibl. nat. 1288, f» 15, r».]
Il Fam.il. \ 1. Couvrir d'un emplâtre. Fig. Encombrer.
I 2. Étendre comme un emplâtre. Spécialt. (Technol.) —
le vernis, l'or (termes de doreur sur cuir).
ElklPLETTE [an-plêf] S. f.
[ÉTYM. Du lat. pop.'impllcita, part, de implicare {cf. em-
ployer) pris substantivement (F. § 45), devenu *implïcta,
§ 290, empleite, emploite, §§ 342, 308, 392 et 291, puis em-
plette, par confusion de la terminaison avec le suffixe ette,
§ 62. Il xiie-xm'' s. Ou por chou k'il ne li aviegne K'il se des-
voltpor povre emploite, rencl. demoiliens. Miserere, cxcvii,
9, dans delb. Rec]
Il Achat de détail. Faire des emplettes. Vieilli. Être en — ,
aller faire ses emplettes. Marchandise de bonne — , bonne
à acheter, à acquérir. J'ai su là-bas que, pour quelques em-
plettes, Éliante est sortie et Céliméne aussi, mol. Mis. i, 2.
Faire 1'— de qqoh. || P. exl. Ce qu'on achète ainsi. Montrer
ses emplettes. Une bonne — .
"ElflPLI [am-pli]. F. emplir.
EMPLIR [an-plîr] r. tr.
[ÉTYM. Dulat. pop. "Implïre (class. implëre), m. s. §§ 342
et 291. Il xi" s. Toz les celiers emplir qui sont en la citet,
Voy. de Charl. à Jérus. 558.]
Il Faire entièrement occuper par qqch la capacité d'un
réceptacle. {Syn. remplir.) — un réservoir. — ses greniers.
— un tonneau de vin. — son verre jusqu'au bord. Le bateau
s'emplit, et, intra7isitivt , Le bateau emplit, est gagné par
une voie d'eau. J'aurais un bon carrosse à ressorts bien
liants, De ma rotondité j'emplirais le dedans, regnard. Joueur,
1,1. Famil. Cet homme est gros et gras, il emplit bien son pour-
point. Fig. De sa vaste folie — toute la terre, boil. Sat. 8. ||
Spdcialt. (Technol.) Verser le sucre, le savon, dans les
formes, dans les récipients ; et, au part, passé pris subs-
EMPLUMER
tantivt, On empli, la quantité de formes, de récipients ainsi
emplis.
*EBIPLISSAGE [an-pli-saj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de emplir, § 78. (Cf. emplage.) || 1642. ouD.]
Il Rare. (Technol.) Action d'emplir. (F. remplissage.)
EMPLOI [an-plwà] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de employer, § 52. || 1539. Un em-
ploy journel, R. est.]
Il 1" Action d'employer. L'— des substances vénéneuses
en médecine. Faire un bon, un mauvais — de ses richesses,
de son temps, de ses talents. L' — d'un mot dans telle signifi-
cation. L' — d'un verbe avant le pronom. Une chose qui fait
double — avec une autre, qui fait une répétition inutile avec
cette autre. C'est un double — . || Spécialt. Action de faire
servir une somme d'argent à un placement déterminé.
Régler, justifier 1' — des fonds alloués. Quittance d' — . Parti-
culièrt. Placement déterminé par la loi pour les biens des
mineurs, les biens dotaux de la femme, etc. [Cf. remploi.)
P. ext. V — d'une somme dans un compte, la mention de
cette somme au compte des dépenses ou des recettes.
Faux — , mention d'une somme portée en dépense, quand
cette dépense n'a pas été faite.
Il 2p Ce à quoi qqn est employé. Quel est tous les jours
votre — ? RAG. Ath. ii, 7. Faire son — d'une chose, s'y em-
ployer. Et que je fasse enfin mes plus fréquents emplois De
parcourir nos monts , nos plaines et nos bois , mol. Princ.
d'Fl. I, 3. Heureux qui vit chez sol, Le régler ses désirs faisant
tout son — , LA F. Fah. vu, 12. Le Ciel... Pour différents em-
plois nous fabrique en naissant, MOL. F. sav. i, 1. || P. ext.
Fonction à laquelle qqn est employé. Les personnes qui
étaient dans quelque — considérable, FÉN. Tel. 21. Il faut en
France beaucoup de fermeté et une grande étendue d'esprit
pour se passer des charges et des emplois, la BR. 2. Mettra-
t-on sur une même tête les emplois civils et militaires ? MON-
TESQ. Espr. des lois , v, 19. Être sans — . Spécialt. Au
théâtre, genre de rôle dont est chargé un acteur. Cet
acteur a, tient 1' — des rois, des valets. Chef d' — , acteur qui
joue en chef les rôles de son emploi.
EMPLOYER [an-plwà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. ïmpllcare, proprt, « impliquer », devenu
empiéter, emploiier, employer, §§ 342, 343, 380, 305 et 291. ||
xi6 s. Or guart chascuns que granz colps i empleit, Roland, 1013.]
Il lo Mettre en œuvre pour une destination. — de l'ar-
gent en aumônes, en bagatelles. — une somme à des achats,
et, spécialt (T. jurid.), — les biens d'un mineur, les biens do-
taux d'une femme (dans des placements déterminés par la
loi). Il — du fer dans des constructions. Les poisons qu'on em-
ploie en médecine. Il emploie tous les moyens pour arriver à
ses fins, n emploie la ruse et le mensonge. J'employais les sou-
pùrs et même la menace, rag. Brit. il, 2. — le vert et le sec,
prendre le bois vert aussi bien que le sec, et, fig. famil.
mettre tout en œuvre pour réussir. — une expression pour
rendre clairement sa pensée. Ce mot ne s'emploie pas dans ce
sens. — le terme propre. — son temps à quelque occupation,
à faire qqch. Il employa... à les mettre en vers (des fables) les
derniers moments de sa vie, la F. Fab. préf. Ce sont des an-
nées bien employées.
Il 2" Se servir de qqn pour des travaux à faire. II em-
ploie dans son usine beaucoup d'ouvriers. On l'a employé dans
de grandes affaires, dans des négociations. Il fut employé dans
l'armée d'Afrique. Il est employé dans les bureaux du minis-
tère. Au part, passé pris substantivt. Un employé, une em-
ployée, celui, celle qui travaille à gages dans une admi-
nistration, dans le commerce. Un employé des chemins de
fer. Les employés de commerce. || P. ext. — qqn, faire servir
son crédit, son action, pour un but à atteindre. Faites-moi
la grâce de m' — ; soyez persuadé que je suis entièrement à
vous, MOL. Impr. se. 4. S'— en faveur de qqn. Sauvez ce
malheureux, employez-vous pour lui, CORN. Poly. iv, 5.
EIOPLUIVIER [an-plu-mé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. In) et plume,
§§ 194 et 196. Il xn= s. Ne ne girrai sor coûte emplumee, Alis-
cans, dans delb. Rec. \ xiii'= s. Que cascuns empluma trestos
de blances plumes, Hélias, dans godef. SuppL]
Il Vieilli. Garnir de plumes. — une flèche. (Syn. em-
panner.) Une bête emplumee, un oiseau. Fig. S'—, s'enrichir.
(Cf. remplumer.) || P. ext. Orner de plumes (au chapeau,
à la tète). Relevés, emplumés, braves comme un saint George,
RÉGNIER, Sat. 6. Il Spécialt. (Technol.) Garnir (un cla-
vecin) de petits becs de plume pinçant et faisant sonner
EMPLURE
— 876
EMPORTEMENT
la corde. I (Chirurgie.) Suture emplumée, où l'on passait
des luvaiix de plume dans les anses du lil. [Cf. encheviUer.)
"EMPLURE [an-plûr] 5. f.
[ÉTYM. Dérivé de empUr, § lil. || xmc-xive s. Empleure
de corps par trop mangier, Sydrac, dans delb. Rec. \ (Au
sens technol.) 1755. encycl.]
Il (Technol.) Feuilles de vélin dont les batteurs d'or
enveloppent l'or, pour amortir la violence des coups de
marteau.
EMPOCHER [an-pô-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lai. in) et poche,
§§ 194 et 196. Il XVI» s. Des corps mal unis qu'on empoche
sans ordre, Montaigne, m, 9.]
Il Mettre dans sa poche. — des fruits, des gâteaux. — de
l'argent. Fig. Famil. Recevoir. — des coups.
'EMPOIGNE [an-pôn'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de empoigner, § 52. || Néolog.]
Il Action d'empoigner.
EMPOIGNER [an-pô-îïé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et poing,
§§ 194 et 196. Il xii" s. A dous mains enpuignier, garn. de
P0NT-3TE-MAX. St Thomas, p. 47, Bekker.]
Il Saisir en serrant fortement la poigne. — un bâton,
n l'empoigna par le bras, par les cheveux. A peine un grand
est-il débarqué qu'il l'empoigne et s'en saisit, la br. 9. Nos
braves s'empoignèrent et s'accablèrent de coups. Spe'cialt.
— qqn, le saisir pour le mettre en état d'arrestation. Em-
poignez-moi cet homme. || Fig. Famil. Intéresser, émou-
voir fortement. Voilà un drame qui empoigne le spectateur.
Un spectacle empoignant. || (Blason.) Flèches empoignées, liées
par le milieu.
1. "EMPOINTER [an-pwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pointe,
§§ 194 et 196. Il xive s. Pointe De coutel, tant soit empointiez,
WATRiQUET DE couviN, p. 176, Schelcr.]
Il (Technol.) Aiguiser en pointe. [Syn. appointer; cf.
pointer.) — une aiguille, une épingle.
2. *EMPOINTER [an-pwin-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et point,
§§ 194 et 196. Il 1785. encycl. métii. Arts et manuf.]
Il (Technol.) Retenir par quelques points d'aiguille (une
pièce d'étoffe roulée).
*EMPOINTEUR, EUSE [an-pwin-teur, -teuz'] s. m. etf.
[ÉTYM. Dérivé de empointer 1, § 112. || 1773. Ouvrier qu'on
nomme l'empointeur, jaubert, Dict. des arts et met. épin-
glier.]
. Il (Technol.) Ouvrier, ouvrière qui empointe les aiguil-
les, les épingles. [Syn. appointer, pointer.)
*EMPOINTURE'[an-pwin-tùr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pointe,
§§ 195 et 196. Il 1792. romme, Dict. de marine.]
Il (Marine.) Chacun des deux coins supérieurs d'une
voile carrée.
EMPOIS [an-pwâ] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de empeser, §§ 65 et 52. || xiii" s.
Empoise, E. boileau, Livre des mest. I,xci,8. | 1496. Empoit,
Stat. des peintres, dans delb. Rec. \ xvio s. Empois, o. de
SERRES, VI, 15.]
Il Sorte de colle faite avec de l'amidon ou de la fécule,
dont on enduit le linge blanchi pour le rendre plus ferme
au repassage. || Colle de pâte dont se servent les fabri-
cants de fleurs artificielles.
* EMPOISE [an-pwaz'] s. f.
[ÉTYM. Origine incertaine. Peut-être subst. verbal d'un
verbe hypothétique empeser, composé de la particule en
(lat. in) et peser, § 52. Cf. un texte de 1438 : Quatre empoi-
sees mises es molins de Loire, dans godef. empoisee.]
Il (Technol.) Demi-cylindre surlequel s'appuie et tourne
le tourillon de l'axe de rotation d'un treuil, d'une roue.
{Cf. coussinet.)
EMPOISONNEMENT [an-pwà-zon'-man ; en vers, -zo-
ne-...] 5. m.
[ÉTYM. Dérivé de empoisonner, § 145. || xiio s. Par losenge et
par murdre, par empoisonement, Ale.randre, dans delb. Rec]
Il Action d'empoisonner; résultat de cette action.!'—
est un crime capital.
EMPOISONNER [an-pwà-zô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. In) et poison,
§§ 194 et 196. Il XI» s. Si home enpuissuned (lire enpuisu-
ned) altre. Lois de Guill. le Conq. 38.]
!• Il 1° Au propre. Tuer, mettre en danger de mort,
en faisant absorber du poison. — une personne. Non, non,
Britannicus est mort empoisonné, rac. Brit. v, 6. — un chien.
S' — , prendre du poison , à dessein ou par accident. Il
s'empoisonna avec de l'arsenic. || P. exagération. Famil. —
qqn, lui donner à manger qqch de très mauvais. Je sors
de chez un fat qui pour m' — , Je pense, exprès chez lui m'a
forcé de dîner, boil. Sat. 3. || Avec le nom du poison pour
sujet. Une goutte de strychnine l'a empoisonné. La noix de
galle empoisonne les chiens. Absolt. La belladone empoisonne.
Il 2° Fig. I 1. Gâter (qqn) en lui communiquant des
idées, des sentiments nuisibles. — qqn de ses conseils. Ainsi
donc, jusqu'au bout tu veux m' — ! r.\c. Phèd. iv, 6. En les
empoisonnant par vos médisances, pasc. Prov. 16. Livres,
doctrines qui empoisonnent les âmes, les esprits. ] 2. Gâter,
altérer (qqch) en y mêlant qqch de nuisible, de funeste.
Les souvenirs qui empoisonnent ses joies, ses plaisirs. Un je ne
sais quel trouble empoisonne ma joie, RAC. Esth. il, 1. Le re-
mords empoisonna le reste de ses jours.
II. Il 1" Au propre. Rendre (qqch) nuisible en y met-
tant du poison. — des viandes, des fruits. Des armes empoi-
sonnées. — une source, un puits, y jeter des substances
propres à en rendre l'eau malsaine. || P. ext. Respirer un
air empoisonné. || Il sortait du marais une vapeur infecte qui
empoisonnait tous les environs.
Il 2" Rendre dangereux par des idées, des sentiments
nuisibles. Doctrine empoisonnée. || P. ext. — les paroles de
qqn, les altérer en les produisant, de manière à les pré-
senter comme dangereuses. Vos concurrents... empoison-
nent (par leurs calomnies) vos discours et vos démarches
les plus innocentes, mass. G. du monde.
EMPOISONNEUR, EUSE [an-pwà-z6-neur, -neuz'] s.
m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de empoisonner, § 112. || xiii" s. Empoise-
nour, dans godef. SuppL]
Il Celui, celle qui empoisonne qqn. n fut condamné comme
— . La Brinvilliers fut une fameuse empoisonneuse. Veux-tu...
Et que Rome, effaçant tant de titres d'honneur, Me laisse pour
tous noms celui d'— ? rac. Brit. iv, 4. Adjectivt. Monstres
empoisonneurs, la f. Fab. xi, 2. || P. hyperh. Cuisinier qui
fait de très mauvaise cuisine. Car Mignot, c'est tout dire, et
dans le monde entier Jamais — ne sut mieux son métier, boil.
Sat. 3. Qu'est-ce que cet — du genre humain (le limonadier)
vous conte? gherardi, Th. ital. i, 70. || Fig. Celui qui pro-
page des doctrines funestes. C'est un — public. Les flatteurs
et les empoisonneurs des rois, st-sim. xi, 277. || Adjectivt.
Loin du trône nourri, de ce fatal honneur, Hélas ! vous ignorez
le charme — , bac. Ath. iv, 3.
EMPOISSER [an-pwà-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et poix,
d'après poisser, §§ 194 et 196. [Cf empeser.) || 1539. r.
est. Admis acad. 1762.]
Il Vieilli. Enduire de poix. [Syn. poisser.)
EMPOISSONNEMENT [an-pwà-sôn'-man ; en vers,
-so-ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empoissonner, § 145. || 1531. Empois-
sonnement et pesche desdictz estangs, Cout. de Lorris, dans
DELB. Rec]
Il (Technol.) Action d'empoissonner.
EMPOISSONNER [an-pwà-sô-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et poisson,
§§ 194 et 196. Il 1405. Vivier... empoissonné, dans delb. Rec]
Il (Technol.) Peupler de poisson. — un étang, une pièce
d'eau, un canal.
■* EMPOITRAILLÉ, ÉE [an-pwà-trà-yé] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et poitrail,
§§ 195 et 196. Il xviie-xviiie s. V. à l'article.]
Il Qui a du poitrail. Un bon roussin, vigoureux et bien em-
poitraillé, dufresny. Opéra de camp, ii, 8.
*EMPORT [an-pôr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de emporter, § 52. || 1507. Après
l'emport par luy faict, Cout. de Beauquesne, dans godef. J
Il (Droit.) Action d'emporter, de prendre avec soi en
s'en allant (des objets qu'on ne possède pas). Désertion à
l'étranger avec — d'effets militaires.
EMPORTEBIENT [an-pùr-te-man] .y. m.
[ÉTYM. Dérive de emporter, § 145. || xiii" s. (Au sens
propre.) Sanz emportement de meson, dans godef. | (Au
sens actuel.) xviic s. V. à l'article.]
Il l" Aupropre. Anciennt. Action d'emporter.
*
EMPORTE-PIÈCE
-. 877
EMPREINDRE
Il 2" Fig. Action de s'emporter. [Cf. transport.) Mou-
vement violent par lequel l'âme est portée vers qqcli. Il
y a des biens que l'on désire avec — , la br. 11. N'attendez
point de moi ces doux emportements Tels que j'en vois paraître
au cœur de ces amants, rac. Baj. m, 2. || Spécialt. Mouve-
ment violent de colère. De trop d' — votre faute est suivie,
c.ORN. Cid, II, 1. Dans ses emportements il ne ménage per-
sonne, n est sujet à de violents emportements, à de 1' — .
1. EMPORTE-PIÈCE [an-pùr-te-pyes'] s. m.
[ÉTYM. Composé de emporte (du verbe emporter) et pièce,
§ 209. Il (Au sens I.) 1611. cotgr. | (Au sens II.) 1755.
KNCYGL.]
Il Proprt. Ce qui emporte la pièce, le morceau.
1. Anciennt. Cautère.
II. De nos jours. (Technol.) Outil muni d'une partie
tranchante qui enlève d'un seul coup, par pression ou
par percussion, la partie à découper dans des feuilles de
métal, de carton, de peau, etc.
2. EMPORTE-PIÈCE (À et À L') [an-pôr-te-pyes'] loc.
adv.
[ÉTYM. Composé de à, emporte (du verbe emporter) et
pièce, § 212. || 1700. Greffe à emporte-pièce, liger, Nouv.
Mais. rust. III, m, 2.]
Il En emportant la pièce.] l.(Technol.)Grefferà—, de fa-
çon à ce que la greffe remplisse exactement l'entaille
faite dans le bois. P. ext. Une greffe à — . j 2. Fig. Dire des
mots à r— , très incisifs.
EMPORTER [an-pôr-té] V. tr.
[ÉTYM. Pour enporter, composé de la particule en (lat.
Inde) et porter, §§ 192 et 196. Dans les plus anciens textes,
il faut lire en porter [cf. s'en aller) plutôt que emporter.
[Cf. Voy. de Charl. à Jérus. 223 : Tant en prengent Franceis
com en voldront porter.) || xiii^ s. Li un emporte part au gaaing,
s'il y est, beauman. xxi, 3.3.]
I. Porter hors d'un lieu. On l'emporta blessé hors de la
mêlée. Que le diable l'emporte ! Dieu... Permit que... Josabetdans
son sein l'emportât tout sanglant, rac. Ath. iv, 3. Les voleurs
-ont emporté tout ce qui était dans la medson. Il est parti, empor-
tant les fonds qui lui avaient été confiés. — des provisions pour
le voyage. Faire — ses meubles. || P. ext. Le vent emporte ses
paroles. Ellipt. En parlant de menaces, de promesses vai-
nes. Autant en emporte le vent. | (Chasse.) Le vent emporte
la voie, emporte les émanations du gibier, de manière à
empêcher les chiens de sentir la voie. || Fig. La jeunesse
«tla fortune l'emportent victorieux jusqu'au fond des Indes,
RAC. Alex. épît. Les Mores en fuyant ont emporté son crime,
CORN. Cid, IV, 5. Je n'emporterais donc qu'une inutile rage,
RAC. And)', m, 1. 11 emporta son secret dans la tombe. En nous
quittant il emporte tous nos regrets. Emportant après lui tous
les cœurs des soldats, rac. Baj . i, 1.
H. Enlever. Le boulet lui emporta le bras. lia été emporté
par la peste. On outil qui emporte des pièces (dans des feuil-
les de carton, de cuir, de métal, etc.). Fleur... à pièces em-
portées, LA BR. 13. [Cf. emporte-pièce 1.) Fig. Cet homme a
la satire, il emporte la pièce (sa raillerie est très mordante),
RÉGNIER, Sat. 12. [Cf. emporte-pièce 2.) Une maille rongée
emporta tout l'ouvrage, la f. Fab. ii, 11. | P. ext. L'autre... Par
un coup imprévu vit ses jours emportés, la f. Fab. xi, 8. L'inon-
dation a emporté les ponts. — une place d'assaut. Le retranche-
ment fut emporté à la baïonnette. || Fig . — un avantage de haute
lutte. Ce que je méritais, vous l'avez emporté, CORN. Cid, i, 3.
Et si de t'agréer je n'emporte le prix, la f. Fab. Au Dauphin.
III. Entraîner. La terre est emportée avec une rapidité
inconcevable autour du soleil, la br. 16. Bien loin d'être em-
porté par le courant rapide, cORN. Imit. i, 3. Son cheval l'em-
porta à travers champs. Un cheval emporté, qui s'emporte. La
frayeur les emporte (les chevaux), rac. Phèd. v, 6. || Fig.
En parlant d'une passion qui entraîne. Par quel trouble
me vois-je emporté loin de moi? rac. Phèd. ii, 2. A quels ex-
cès de rage La vengeance d'Hélène emporta mon courage, rac.
Andf. IV, 5. Son orgueil l'emporte aux derniers excès, BOSS.
Hist. univ. ii, 14. Tous deux s' emportant à plus d'irrévérence,
CORN. Poly. m, 2. Ils s'emportent jusqu'à le vendre (l'em-
pire romain) pubUquement au plus offrant, BOSS. Uist. univ.
iii, 7. Vieilli, n peut s'— de colère, corn. ^« Disc. Poème
dram. \ Absolt. Un caractère emporté. L'esprit emporté de Lu-
ther, BOSS. Var. Il, 41. Grammont n'aurait pas manqué de faire
quelque réponse emportée, hamilt. Gram. 88. Substantivt.
Dieux I que cet emporté me donne de tourment, CORN. Veuve,
m, 7. 1 S'—, se laisser entraîner par une passion. Mon père,
retenez des femmes qui s'emportent, CORN. Hor. ii, 8. Ah! vous
êtes dévot et vous vous emportez! MOL. Tart. ii, 2. S' — contre
qqn. || Spccialt. Entraîner un des plateaux de la balance.
Fig. Et ta beauté sans doute emportait la balance, CORN. Cid,
m, 4. Enfin votre rigueur emporta la balance, rac Bér. i, 4.
Ellipt. V— sur qqn. Avoir l'avantage sur lui. Le cruel Dieu
des Juifs l'emporte aussi sur toi, rac. Ath. il, 5. Absolt. En-
fin, vous l'emportez, CORN. Cid, l, 3. Votre frère l'emporte, et
Phèdre a le dessus, rac. Phèd. ii, 6. Dieu des Juifs, tu l'em-
portes! iD. Ath. V, 6. Il P. ext. Entraîner comme consé-
quence. Crime qui emporte la peine capitale. (Droit.) La forme
emporte le fond, un vice de forme entraîne la perte de la
cause, si bonne qu'elle soit. Le droit de la défense naturelle
n'emporte point avec lui la nécessité de l'attaque, montesq.
Espr. des lois, x, 2. Preuves qui emportent conviction. Ces mots
emportent telle ou telle signification.
*EMPOTAGE [an-pù-làj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empoter, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'empoter.
EMPOTER [an-p5-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et pot,
§§ 194 et 196. Il xviio s. F. à l'article. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Mettre en pot. — une plante. — des confi-
tures. Il P. ext. Mais je n'ai point songé qu'à ce pied empoté
(engagé dans un pot), la f. Ragotin, v, 12. || Fig. Néolog.
Être empoté, embarrassé, maladroit.
*EMPOUDRER [an-pou-dré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et poudre,
§§ 194 et 196. Il xiiie s. Qui enpoudroit toute la rue De la queue
de son bliaut. Vie des pères, dans godef. empoldrer.]
Il Vieilli. Couvrir de poudre, de poussière.
•EMPOUILLE [an-pouy'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de empouiller, § 52. || 1752. trév.]
Il (T. de coutume.) Fruit de la terre qui est encore sur
pied. (S'emploie surtout au pluriel.)
"EMPOUILLER [an-pou-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et *pouill,
considéré par erreur comme le radical de dépouiller, §§ 194
et 196. Il xiv^ s. Aucune terre empouillee, Arch. admin. de
Reims, dans godef. empoillier.]
Il (T. de coutume.) Ensemencer (une terre). Spécialt.
Terre empouillee, dont le fruit est encore sur pied.
"EMPOUPER [an-pou-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et poupe,
§§ 194 et 196. Il xvi^ s. Lors un bon vent vint empoupper la
flotte, j. DU BELLAY, Enéide, 5.]
Il (Marine.) Prendre en poupe. Navire empoupé par le vent.
EMPOURPRER [an-pour-pré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat, in) et pourpre,
§§ 194 et 196. Il XVI"' s. J'empourpreroy mes plumes en mon
sang, rons. Amours, i, 144.]
Il Colorer en pourpre. Dès que l'aube empourprait les bords
de l'horizon, la f. Capt. deStMalc. Bacchus lui-même, aux
vendanges. Vient — le raisin, fén. Ode à l'abbé de Laiigeron.
'EMPOUTAGE [an-pou-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empouter, § 78. || 1789. paulet, Étof-
fes de soie, VII, ii, 877.]
Il (Technol.) Action d'empouter. L'— des planches.
* EMPOUTER [an-pou-té] V. tr.
[ÉTYM. Paraît être une altération du provenç. empeutar,
enter, ajuster, § 11. || 1789. paulet, Éto^es de soie, VII,
II, 869.]
Il (Technol.) Dans le montage d'un métier à lisser la
soie, distribuer les fils auxquels sont rattachées les lices
selon le dessin à tisser. — les planches.
•EMPOUTRERIE [an-pou-lre-ri] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et poutre,
§§ 69, 195 et 196. || 1437. L'empoutrerie de l'un des molins, Ai--
chives de Nevers, dans godef.]
Il (Technol.) Assemblage de deux poutres qui soutien-
nent le plancher du beffroi d'un moulin.
EDIPREINDRE [an-prîndr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *Imprëmere(class. Imprtmere, V. § 186),
m. s. devenu empriembre, §§ 342, 305, 290 et 472, forme
remplacée par empreindre, par confusion avec les nom-
breux verbes en eindre, § 648.]
Il Marquer en creux ou en reHef la forme d'un corps
dur sur une matière plus molle. [Sgn. imprimer.) — un
sceau dans de la cire. Leurs pas s'étaient empreints sur le
sable. Il Fig. Marquer profondément un sentiment, une
EMPREINTE
— 878
EMPUANTIR
idée, dans l'expression du visage, dans le cœur. L'auguste
majesté sur votre front empreinte, rac. Esfh. n, 7. Les sen-
timents que la nature empreint dans le cœur des hommes. Ces
sentiments d'erreur qui sont si empreints en nous-mêmes, pasc.
Pens. 1, 1. I P. ext. Nous empreignons de notre être composé
toutes les choses simples que nous connaissons, pasg. Pens. i, 1.
EMPREINTE [an-prinf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de empreindre, § 45. || xm" s. Si
taille emprainte de telletre, J. de meung, Rose, 16216.]
Il Marque laissée par un corps empreint dans un autre.
L' — d'un cachet sur la cire. De votre cachet la figure et 1' — ,
REGNARD, Ménechmcs, i, 2. — en creux, en relief. Une fleur
n'aurait pas Reçu 1'— de ses pas, la f. Le songe, pour M^a de
Conti. Les herbes dont lesfeuiUes peintes Gardent les sanglan-
tes empreintes De la fin tragique des rois, malh. Poés. 43. —
d'insectes, de plantes fossiles. Prendre 1' — d'une serrure avec
de la cire. Prendre 1' — d'une composition typographique, pour
en tirer des clichés. || P. ext. Empreintes des os, parties sail-
lantes à la surface des os au.\quelles s'attachent les fibres
tendineuses et ligamenteuses. || Fig. Caractère dont un
sentiment, une idée, marque qqch. Tous les ouvrages de la
nature portent 1' — de la puissance divine. Ton amour et ta
crainte. Dont il porte dans l'âme une éternelle — , malu. Poés.
18. Son visage porte 1' — de la douleur.
'EIVIPRESSANT, ANTE [an-prè-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de empresser, § 47. || xvii^ s. F.
à l'article.]
Il Vieilli. Pressant. L'empressante multiplicité des désirs du
siècle, Boss. Serm. pour une vêtiire, Nativ. de la Vierge, 2.
EMPRESSÉ, ÉE [an-prè-sé] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de empresser, § 44.]
Il Qui s'empresse. Ses femmes à toute heure autour d'elle
empressées, rac. Be'r. iv, 6. — à obéir. Tu me verras sou-
vent à te suivre —, boil. Ép. 6. (Jésus) aussi — de votre
salut, lorsqu'il vous appelle à la onzième heure, qu'il l'était en
vous appelant à la première, MASS. Prière, 2. 11 est fort — au-
près de vous. Substantivt. Certaines gens, faisant les empres-
sés. S'introduisent dans les affaires, la f. Fab. VU, 9. || P.
ext. Rechercher qqch avec une ardeur empressée. Des soins
empressés. | En fin de lettre. Agréez mes civilités empressées.
EIVIPRESSEMENT [an-prês'-man ; envers, -prè-se-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de empresser, § 145. || 1608. L'inquiétude et
empressement, fr. de sales, Introd. à la vie dév. iv, 11.]
Il Action de s'empresser. Ne dois-je imputer qu'à votre
seul devoir L'heureux — qui vous porte à me voir? rac. Andr.
II, 2. Il nous témoigne beaucoup d' — . Je ne mérite plus ces
doux empressements, rac. Phèd. m, 4. Il faut... Répondre
comme on peut à ses empressements, mol. Mis. i, 1. Le trop
grand — qu'on a de s'acquitter d'une obligation est une espèce
d'ingratitude, la rocuef. Max. 226. || Son — à nous servir.
L' — pour les jeux, les plaisirs. Par 1' — de ses affaires il n'est
pas à soi, Boss. Impén. fin. Préamb.
EMPRESSER [an-prè-sé] v. tr.
[ÉTYM. Pour enpresser, composé de la particule en (lat.
in) et presser, §§ 192 et 196. || xii^-xiii* s. Gombert de Fresne
les passoit (les poules), qui de pondre les empressoit, Renart,
I, 313, var.]
I. Anciennt. Presser.
II. De nos jours. S'—. || l» Se hâter avec zèle. L'hon-
neur Que les grands de l'État s'empressent de vous rendre, i.e-
mercier, Clovis, V, 9. Je m'empresse de vous faire part de
cette nouvelle. Tout l'univers... S'empresse à l'effacer de votre
souvenir, rac. Brit. ii, 3.
Il 2° Témoigner du zèle. S'empressant aux autels deBaal,
RAC. Ath. I, 1. Narcisse, plus hardi, s'empresse pour lui plaire,
iD. Brit. V, 8.
•EMPRISE [an-prîz'] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de l'anc. verbe emprendre, entre-
prendre, § 45. Il xiie s. Ainz que li dux par nule guise Aperceust
si faite emprise, beneeit, Ducs de Norm. dans delb. Rec.]
Il 1» Anciennt. Entreprise, et, spécialt, entreprise mi-
litaire, prouesse. Hardis feront des emprises si belles Que le
vieil temps n'en sera le vainqueur, rons. dans littré.
Il 20 De nos jours. Spécialt. {Cf. entreprendre sur.) Ac-
tion de prendre des terrains par expropriation.
EMPRISONNEMENT [an-pri-zon'-man ; en vers, -zo-
ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de emprisonner, § 145. || xiiie s. adenet,
dans GODEF. SuppL]
Il Action d'emprisonner; état de celui qui est empri-
sonné. La peine del' — . — cellulaire.
EMPRISONNER [an-pri-zù-né] v. tr.
[ÉTYM. Pour enprisonner, composé avec la particule en
(lat. in) et prison, §§ 194 et 196. || xiie s. Li reis Guaifiers i est
emprisonez, Couronn. de Louis, 304.]
Il Mettre en prison. — qqn. Faire — qqn. || P. ext. Re-
tenir enfermé, n s'emprisonne dans sa chambre. Un oiseau
emprisonné dans une cage. | /'. anal. Les gaz emprisonnés
dans un liquide. La chaleur latente emprisonnée dans un corps.
EMPRUNT [an-prun] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de emprunter, § 52. || 1212. Ne fret
ne despens ne emprunt, dans delb. Rec]
Il 1° Action d'emprunter. Faire 1'— d'un objet. Cheval d'— .
Spécialt. Faire un — d'argent. Recourir aux emprunts. Ce
qu'ils trouvaient le plus lâche, après le mensonge, était de vi-
vre d' — , BOSS. Hist. univ. m, 5. Ce n'est que pour l'obliger
que ledit prêteur s'engage à cet — , MOL. Av. Il, 1. 1| Fig. Pour
montrer qu'ils ne l'ont tous (la puissance) que par — , boss.
Hist. univ. m, 8. Son érudition n'est qu'une érudition d' — , qui
ne lui appartient pas en propre et qu'il donne cependant
comme sienne. Beauté d' — . Vertus d' — . Prendre un nom d' — ,
un pseudonyme. || Spécialt. (Eaux et forêts.) Arbre d'— ,
arbre qu'on prend à une ancienne vente, sur la limite, et
qu'on marque pour servir de pied cornier à une vente
nouvelle.
Il 2° Ce qu'on emprunte. Restituer des emprunts. | Spé-
cialt. Somme qu'un État, une commune, une compagnie
industrielle, etc., obtient par souscription, à la charge
d'en payer les intérêts. — forcé, imposé par le gouverne-
ment aux citoyens. P. ext. Famil. n m'a fait un — forcé
(que j'étais dans l'impossibilité de lui refuser). || Fig. Les
emprunts que Boileau a faits à Horace et à Juvénal.
EMPRUNTER [an-prun-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. *Imprûmûtare [cf. roumain imprumuta,
emprunter), §§ 342, 472, 336, 295 et 291. Le lat. pop. est
tiré de 'prûmûtum (class. prômûtuum; sur le changement de
l'o en u par assimilation, V. §360; sur la réduction deuum
à um, F. § 356), « argent avancé » : aussi en anc. franc, le
mot signifie-t-il « prêter » et « se faire prêter ». || xie s.
Dous escuz forz et reiz m'enpruntez le matin, Voy. de Charl.
à Jérus. 593.]
Il lo Se faire prêter. — des livres, des effets. L'on doit au-
jourd'hui l'aboucher avec vous dans une maison empruntée, mol.
Av. n, 1. — de l'argent. Il est contraint lui-même de 1' — (une
somme d'argent) d'un autre sur le pied du denier cinq, mol. Av.
II, 1. Absoli. n emprunte de tous côtés. || Spécialt. (Arithm.)
Dans une soustraction, prendre une unité au chiffre placé
à gauche du chiffre supérieur trop faible pour que la sous-
traction puisse avoir lieu, et ajouter une dizaine à ce der-
nier. J'emprunte un qui vaut dix.
Il 2° P. ext. I 1. Tirer (qqch) d'un autre. Celui qui règn»
dans les cieux... leur fait voir (aux rois) en la retirant (sa
puissance) que toute leur majesté est empruntée, boss. R.
d'Angl. Aimez donc la raison : que toujours vos écrits Emprun-
tent d'elle seule et leur lustre et leur prix, boil. Art p. 1 .
La lune empruntant du soleil la clarté qu'elle rend, d'aub.
Création, 1. Les mots que le français a empruntés du latin. Ce
que Virgile a emprunté d'Homère. | 2. Recourir à une aide
étrangère. Sans — ta main pour servir ma colère, corn. Cinna,
m, 4. Ne saurait-il rien voir qu'il n'emprunte vos yeux? rac.
Brit. 1,2. — le masque de la vertu. Chacun chercha pour plaire
un visage emprunté, boil. Ep. 9. Conter une histoire sous des
noms empruntés. Même elle avait encor cet éclat emprunté Dont
elle eut soin de peindre et d'orner son visage, R.\c. yith. ii, 5.
/'. ext. Un air emprunté, des manières empruntées, qui man-
quent de naturel. P. ext. Un homme emprunté.
ElffPRUNTEUR, EUSE [an-prun-teur, -teuz'] s. m. et/".
[ÉTYM. Dérivé de emprunter, § 112. || xiiie s. Li emprun-
teres, beauman. xxxvii, 1.]
Il Celui, celle qui fait un emprunt d'argent. Le prêteur et
r — . Que 1' — soit majeur et d'une famille où le bien soit ample,
solide, assuré, clair et net de tout embarras, mol. Av. ii, 1. Que-
faisiez- vous au temps chaud ? Dit-elle à cette emprunteuse, l.a f.
Fab. I, 1. Il Fig. Mon esprit —, regnard, Sérén. se. 10.
EMPUANTIR [an-pu-an-tir] v. tr.
[ÉTYM. Pour enpuantir, composé avec en 1 et puantr
§§ 194 et 196. Il xvi" s. J'en fus du tout empuanté, rab. i, 3.|
Il Infecter d'une odeur puante. Une mare qui empuantit
l'air. Des eaux qui commencent à s' — . n n'est point de filtre
EMPUANTISSEMENT
879 —
J ne s'empuantisse, Journal économique, ann. 1753, juill.
89. n empuantit le monde de son haleine.
EMPUANTISSEMENT [an-pu-an-tïs'-man ; en vers,
i-se-...] 6\ 7n.
[ÉTYM. Dérivé de empuantir, § 145. Il 1701. furet. Admis
;ad. 1762.]
Il État de ce qui s'empuantit, n faut craindre 1'— des eaux.
EMPYÈME [an-pi-èm'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec èti-jrÛTijia, m. s. de èv, dans,
irûov, pus. Il xiV-xve s. Empeime, Secrès de Salerne,
,ns GODEF. Suppl. I xvio S. Empyeme, paré, xy, 52. Ad-
iS AGAD. 1762.]
Il Vieilli. (Médec.) Amas purulent dans une cavité du
rps. Il Spécialt. Amas séreux, sanguin ou purulent dans
cavité des plèvres; opération par laquelle on fait écou-
* cet amas au dehors.
EMPYRÉE [an-pi-ré] adj.
[ÉTYM. Emprunté, avec changement de suffixe, du lat.
pyrius, grec Ifi-rcûptoî, m. s. de èv, dans, et Ttijp, feu,
23. Il xiii<= s. Les cieulx empirees, dans godef. Suppl.]
, Ciel —, et, suhstantivt, Empyrée. || 1" Selon certaines
jories cosmologiques des anciens, la plus grande et la
is haute des sphères concentriques célestes, celle qui
ntenait les feux éternels, ou les astres. P. ext. Poét.
ciel. Le point de communication entre l'abîme etl' — , mon-
3Q. Lett. pers. 16. Du haut ciel — reluit l'éternité, d'aub.
ag. p. 127, Lalanne.
■ 2» Dans la théologie chrétienne, le ciel, séjour des
îniieureux.
EMPYREUMATiaUE [an-pi-réu-mà-tïk'] adJ.
ÉTYM. Dérivé de empyreume, § 284. || 1728. Odeur empy-
jnatique, Geoffroy cadet, dans Mëm. de l'Acad. des se
90. Admis .a.cad. 1798.]
(T. scientif.) Qui tient de l'empyreume. Goût, odeur — .
Je — .
EîMPYREUME [an-pi-réum' ; selon d'autres, reum']
n.
ÉTYM. Emprunté du grec èjjLTÛpEujjLa, m. s. || xyi" s.
HÉ, X, 8. Admis acad. 1762.]
(T. scientif.) Saveur, odeur désagréable que présen-
t certaines substances organiques soumises à l'action
n feu trop vif.
bMU, UE [é-mu]. V. émouvoir.
SMULATEUR, *ÉMULATRICE [é-mu-là-teur, -trïs'l
n. et f.
ÉTYM. Emprunté du lat. œmulator, trix, m. s. || xiv"» s.
jlateur de vérité, J. de vignay, dans delb. Rec.]
Peu usilé. Celui, celle qu'anime un sentiment d'ému-
on. — de la gloire d'autrui.
liUULATION [é-mu-là-syon ; en vers, -si-on] s. f.
ÉTYM. Emprunté du lat. œmulatio, rivalité. || xiii" s.
lacions, Règle de SI Benoit, dans godef. Suppl.]
Sentiment par lequel on se fait l'émule d'autrui. Une
lénéreuse. La jalousie et 1'— s'exercent sur le même objet,
est le bien ou le mérite des autres ; avec cette différence
celle-ci est un sentiment volontaire, courageux, sincère,
rend l'âme féconde, qui la fait profiter des grands exemples,
wi porte souvent au-dessus de ce qu'elle admire, la ur. 11.
Rjompenses et distinctions qui allumèrent peurmi les beaux
e ils et les habiles ouvriers une — incroyable, roll. Traite'
'I ''tildes, III, II, 1. S'Us (les enfants) sont plusieurs ensem-
b il faut y mettre de 1' — , fén. Éduc. des filles, 5.
MULE [é-mul] s. m. et/".
:rYM. Emprunté du lat. œmulus, rival. || xvi^ s. Ireux,
«eux et émule, J. bouchet, dans godef. Suppl. \ 1680.
Elle, s. m. terme de colége, richel.]
' ('lui, celle qui cherche à égaler, à surpasser qqn.
son — . n a surpassé tous ses émules. Cartbage fut la
pi.sante — de Rome. | En mauvaise part. Émules d'infamie.
Imulgent, ente [é-mûl-jan, -jânt'] adj.
YM. Emprunté du lat. emulgens, part. prés, de emul-
proprt, « traire ». || 1541. Artères emulgentes, j. ca-
, Tables anat. dans delb. Rec. Admis acad. 1762.]
\nat.) Qui tire le sang de la masse sanguine pour
i 1er aux reins (artères emulgentes), ou des reins pour
le jrter au cœur (veines emulgentes).
MXTLSIF, IVE [é-mûl-sïf , -siv'] adj.
TYM. Dérivé du lat. emulsus, part, passé de emulgere
émulgent), § 257. || 1762. Semences emulsives, baumé,
1. de physique, p. 579.]
EN
Il (T. scientif.) Dont on peut exprimer de l'huile. Semen-
ces emulsives. Les graines emulsives du melon.
•ÉMULSINE [é-mûl-sln'J .y. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. emulsus, part, passé de emulgere
{cf. émulgent), § 245. || Neolog.]
Il (Chimie.) Principe albuminoïde qu'on extrait des
amandes.
ÉMULSION [é-miil-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé du lat. emulsus, part, passé de emulgere
{cf. émulgent), § 247. || xvic s. paré, vin, 14.]
Il (T. scientif.) Liquide laiteux qu'on extrait des se-
mences emulsives. Dne — d'amandes.
ÉMULSIONNER [é-mùl-syù-né; en vers, -si-o-...]
V. tr.
[ÉTYM. Dérivé de émulsion, § 266. || 1690. furet. Admis
acad. 1762.]
Il (T. scientif.) Additionner un breuvage d'une émul-
sion. — une tisane. | P. ext. Néolor/. Plaque photographique
émulsionnée, surlaquelleonaétendu du gélatino-bromure.
1. EN [an; Vn se ne,sans que Ve perde le son nasal]
prép.
[ÉTYM. Du lat. ïn, m. s. § 342. Dès l'origine de la lan-
gue en le s'est contracté en enl, el, ou, puis celte dernière
forme a disparu en se confondant au xvie s. avec au (à
le) ; en les s'est contracté en els, es : cette dernière forme
subsiste dans quelques locutions.]
I II Dans (suivi d'un complément pris au sens indéter-
miné).
I. En parlant d'un lieu. || 1° Au propre. Être, aller en
France, en Italie, en Amérique. Ne pas pouvoir tenir en place.
Conduire qqn en prison. Être en prison. Saint Pierre es liens.
Monter, aller en voiture. Porter en terre. Baisser les yeux en^
terre {vieilli), vers la terre. Ilest en bonnes mains. (Droit.)
Es mains d'un tel. Aller en ville. Courir de vUle en ville, de mer-
en mer. Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre, malh.
Poés. 11. M'instruire en ta foi, coRN. Pol>/. v, 2. Être en tête,,
en queue, en plaine, en campagne, en mer. || Être en face de:
qqn. En avant, en arrière. En dessus, en dessous. En haut, ea
bas. En dedans, en dehors. En plus, en moins, en sus. Vieilli,
Suôstantivt. L'en-sus fut violent, st-sim. ix, 179. En outre.
I Vieilli. En embas, en en-haut.
Il 2° Fig. On trouve en lui toutes les qualités d'un diplomate.
Tout ce que Dieu a mis en nous. J'ai fait tout ce qui est en moi,
tout ce qui m'est possible. Autant qu'il est en vous. Se met-
tre qqch en tête. Garder en sa mémoire, en son souvenir, en
son cœur. Changer une chose en une autre. Tout cela s'en va
en fumée. Une liberté qui dégénère en licence. Exprimer son
indignation en termes violents. | P. ext. Docteur en médecine.
Licencié es lettres. Maître es arts.
II. En parlant d'un temps. En moins d'un an. En si peu de
temps. En quinze jours, dans l'espace de quinze jours. Qu'en
un lieu, qu'en un jour, un seul faitaccompli,BOiL.yIrfj3. 3. D'au-
jourd'hui en huit, même sens que dans huit jours (c.-à.-d.
au bout de huit jours à partir d'aujourd'hui). En l'an 2000
du monde. En l'an de grâce 1880. En hiver, en été. En la saison
des pluies.
III. En parlant d'un état. Être, mettre en miettes, en lo-
ques, en lambeaux, en tas. Être en armes. Mourir en couches.
Portrait en pied. En habit d'amazone. Pieds nus, en chemise.
Boulets en pyramide. Teindre en bleu, en noir. Une personne en
deuil. Arbre en fleur. Être coiffé en cheveux. Être en prière.
Eclater en sanglots, en pleurs, en cris, en reproches. Elle était
tout en larmes. Être en affaires, en bonne santé. Se mettre en
appétit, en marche. Se mettre entrain. Être en vacances, en vil-
légiature. Pièce en cinq actes, en vers. Ouvrage en prose. || P.
anal. Famil. Une tabatière en or. Une pointe en fer. Un poème
en douze chants. || Spécialt. Suivi du gérondif ou participe
présent. En naissant. On apprend en vieillissant. Le mal va en
augmentant. En chantant. L'appétit vient en mangeant. || Être,,
se mettre en peine. Entrer en colère, en fureur. Être ravi en
extase, en admiration. Être tout en désordre. Être en horreur
à qqn. En apparence, en réalité, en effet. Mettre en vente, en
gage. En vue de plaire. En considération de ses services. En
haine de. Se mettre en devoir défaire. Être en règle, en mesure.
Contrat en forme, en bonne forme. En principe. Faire entrer en
compte, en ligne de compte. Tomber de mal en pis. Aller de pis
en pis. Voir les choses en mal. Il voit l'avenir en beau. Se con-
duire en tout bien, tout honneur. Parler en qualité d'ambassa-
deur, et, dans un sens analogue. Parler en ambassadeur.
Agir en père, en roi, en honnête homme, en maître, en ami. En
EN
880 —
ENCAISSABLE
état de paix. En guerre. En fait de religion. Maître en fait de
tromperie, i.A F. Fab. ni, 5. En fait d'officiers, il n'y avait que
deux généraux. Dans un sens analoffue. Famil. Dans la
réunion, il y avait, en femmes (en fait de femmes), W^^ X...
et sa sœur.
2. EN [an ; l'n se lie, sans que Ye perde le son nasal]
adv. et pron. rel.
[ÉTYM. Du lat. ïnde, proprt, « de là », devenu ent, en,
§§ 342, 413 et 291.]
I. Adverbe. De là. J'en viens, j'en sors. Je m'en suis échappé.
|! S'emploie dans certaines locutions. En venir aux mains. ||
Entre comme préfixe dans certains verbes de mouve-
ment : enlever, emporter, s'enfuir, s'en aller, s'envoler, s'en-
suivre, emmener, etc.
II. /*. ext. Pronom relatif. De ceci, de cela ; de lui,
d'elle, d'eux, d'elles.
Il 1° Complément d'un verbe, n en fut ému. Il en est
çarni. Il s'en est servi. Il s'arma d'un bâton et en frappa son ad-
versaire, n reçut une blessure à la tête et en mourut. Il recon-
naît sa faute et en rougit. Sa douleur s'en accroît. Il en espère
beaucoup. Il s'en promet monts et merveilles. Il s'en vengera
sur vous. Je ne m'en tairai point. Nous en traiterons dans un
chapitre suivant. Consultons-en nos amis. Allons en résoudre
chez moi, CORN. Sertor. iv, 4. Je ne puis en disposer. Est-il
des nôtres? n en est. || n l'aime et il en est aimé. Il en a fait
son ami. J'en al fait un martyr, cORN. Poly. v, 6. J'en attends
(de mes parents) des nouvelles avec impatience, mol. Av. i,
1. Il Entre spécialement dans de nombreuses locutions.
Il s'en faut de peu, de beaucoup. C'en est fait. En vouloir à qqn.
J'en suis pour mon argent. En tenir, être pris (être dupé, ou
devenir amoureux). Je n'en puis mais. Je m'en tiens à ce que
J'ai dit.
Il 2» Complément d'un adjectif, il en paraît tout honteux,
n en a été quitte à bon marché. Les rues en sont pleines.
Il 3" Complément d'un nom. Nourri dans le sérail, j'en
connais les détours, RAC. Baj . iv, 7. J'en vois bien à présent
la cause, la f. Fah. ix, 4. || Spécialt. Au sens partitif. J'en
ai peu, beaucoup, plus, assez, trop. C'en est assez. En est-ce
assez, ô Ciel? corn. Cinna, v, 3. C'en est trop. Je n'en crois
rien. || n m'en a donné un morceau. Il y a parmi les morts une
honnêteté, une discrétion la plus grande du monde, et jamais
on n'en voit se plaindre du médecin qui l'a tué, mol. Mvd. m.
l. III, 1. Il II s'en dit de belles sur votre compte. Mon cœur s'en
est plus dit (en fait de reproclies) que vous ne m'en direz,
RAC. Brit. III, 1. Je n'en crois point mes yeux. A qui en a-t-il?
ÉNALLAGE [é-nâl'-làj'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du lat. enallage, grec haK'k:jLyi\, m. s.
proprt, « changement ». || xvi«-xvii« s. Une enallage de
nombre, DU perron, dans delb. Rec. Admis ac.\d. 1762.]
Il (Gramm.) Construction offrant un changement de
mode du verbe, comme dans ce vers : Ainsi dit le renard,
€t flatteurs d'applaudh-, la f. Fab. vu, 1.
ENAMOURER [an-nà-mou-ré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et amour,
^§ 194 et 196. Il xiie s. Bel et bien fait pour gent énamourer,
Alexandre, dans du c. amoratus. Admis acad. 1878.]
Il Vieilli. Enflammer d'amour. (S'emploie surtout
comme verbe pronominal.) il s'énamoura d'une coquette.
*ÉNANCHER. V. enôcher.
•ÉNANTHÈttTB [é-nan-tèm'] s. m.
[ÉTYM. Composé à l'imitation de exanthème, avec le
grec èv, dans, et dveeîv, fleurir, § 278. || Néolog.]
Il (Médec.) Éruption à la surface interne d'un organe.
{Cf. exanthème.)
"ÉNANTIOSE [é-nan-tyoz' ; en vers, -ti-Ôz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec évavTÎwuK, opposition. ||
Neolog.]
Il Dans la philosophie de Pythagore, chacune des dix
oppositions qui sont la source de toutes choses.
'ENARBRER [an-nàr-bré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et arbre,
§§ 194 et 196. Se trouve au xvi« s. au sens de « cabrer ».
[Cf. arborer.) || 1744. Clef enarbrée sur le tourillon, dans Ma-
chines et invent, vu, 2.36.]
Il (Technol.) Monter et fixer (une roue, un pignon d'hor-
logerie) sur l'arbre qui doit les porter.
ENARRHEMENT [an-nàr-man ; en vers, -nàr'-re-...]
[ÉTYM. Dérivé de enarrher, S 145
ACAD. 1798.1
1732. TRÉv. Admis
Il Vieilli. Arrhement.
ENARRHER [an-nàr'-ré] v. tr.
[icTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et arrl
§§ 194 et 196. Il xiv^ s. Par ce c'en tient les gens pour boi
il enarrent les gens a aus acroire, Ars d'amours, dans dei
Rec.]
Il Vieilli. Arrher.
*ÉNARTHROSE [é-nàr-trôz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec ÈvapOpwatç, articulation
1611. coTGR. Admis acad. 1762; suppr. en 1798.]
Il (Anat.) Articulation mobile.
"ÉNASER [é-nd-zé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule é (lat. ex) et nez, se
la forme primitive nas, qui subsiste lorsqu'elle est atoi
§§ 65, 194 et 196. || xii^ s. Fist maintenant crever les oils
les autres fist esnaser, beneeit. Ducs de Norm. 26820.]
Il Priver de nez. L'empereur Justinien II fut énasé par !
sujets révoltés. P. ext. Défigurer en écrasant le nez. Ton
coup je viens m' — contre un hangar, chateaubr. dans l
chez, Dict.
*ÉNAUCHER. F. enôcher.
* EN-BAS. V. embas.
* ENCABANEMENT [an-kà-bân'-man ; en vers , A
ne-...] s. VI.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et caba
§§ 195 et 196. Le mot paraît avoir été fait sous l'influer
du provenç. mod. encabanament, w. s. de encabana, « d
poser en forme de cabane, de berceau », § il. || 16!
TH. corn.]
Il Vieilli. (Marine.) Partie de côté d'un bâtiment, qui
en se rétrécissant depuis la ligne du fort jusqu'au pi
bord.
ENCABLURE [an-kâ-blûr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec en 1 et câble, §§ 195 et 196. || 17i
SAVÉRiEN, Dict. de mar. Admis acad. 1835.]
Il (Marine.) Longueur moyenne d'un câble servant
mesure : cent vingt brasses, deux cents mètres envirc
La barque était à deux encablures du rivage.
ENCADREMENT [an-kâ-dre-man] .?. m.
[ÉTYM. Dérivé de encadrer, § 145. || Admis acad. 176
Il Action d'encadrer; ce qui encadre. L'— d'un tables
Les moulures qui forment 1' — d'un panneau. || Fig. (T. mili
Files d' — , files de soldats formant dans les manœuvres
ligne de bataille et entre lesquelles doit venir s'encadi
le front de la troupe.
ENCADRER [an-kâ-dré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cadil
§§ 194 et 196. Il 1752. trév. Admis acad. 1762.]
Il Entourer d'un cadre. — , faire — une gravure, untablet
Ironiqt. C'est une tête à — (comme on le ferait d'un pi^
trait), c'est une tôle ridiculement laide. || P. anal. E
tourer de choses qui font ressortir. La chevelure qui en*
drait sa tète. || Fig. \ 1. Circonscrire la perspective d*'
lieu. Les collines qui encadrent le paysage. | 2. Paire enb
dans le cadre d'un corps d'armée. — des recrues. P
Des soldats mal encadrés, commandés par de mauvais ol
ciers. | 3. Faire entrer un développement, un bors-d'œ
vre, dans l'ensemble d'un ouvrage, d'une compositio
Il a mal encadré cet épisode dans sa narration.
ENCADREUR [an-kd-dre'ur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encadrer, § 112. || Ne'olog. Admis aCA
1878.]
Il Celui qui encadre. P. apposition. Doreur — .
*ENCADRURE [an-kd-drûr] s. f
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cadi
§§ 195 et 196. Il xvii«-xviiie s. F. à l'article.]
Il Vieilli. Encadrement. Vous voudriez peut-être des mo
lures, des encadrures, M^e DE SIMIANE, Lett. dans DEL
Rec.
ENCAGER [an-kà-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et oag
§,^ 194 et 196. Il xiu'^-xiv" s. Ileuc la fist il encagier, g. guiar
Roy. lign. 9193.]
Il Mettre en cage. — des oiseaux. Le berger vient, le prei
(le corbeau), l'encage bien et beau. Le donne à ses enfan
pour servir d'amusette, LA F. Fab. il, 16. || Fig. Fomi
Mettre en prison.
'ENCAISSABLE [an-kè-sabl'] adj.
[ÉTYM. Dérivé de encaisser, g 93. || Neolog.]
Il Qui peut être encaissé. Somme immédiatement •— .
b
M
iti
K
Ci
«et!
ENCAISSAGE
881
ENCARTOUGIIER
■^J!
'ENCAISSAGE [an-kè-sàj'] .?. m.
[ÉTYM. Dérivé de encaisser, § 78. || Ne'olog.]
Il (Technol.) Action d'encaisser (une plante).
"ENCAISSANT, ANTE [an-kè-san, -sânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. parlicip. de encaisser, §47. || Néolog.]
Il (T. scientif.) Qui forme encaissement. Roclies encais-
santes.
ENCAISSE [an-kès'] s. f.
[ÉTY.M. Composé de la préposition en et caisse, §§ 193
t 196. Il Néolog. Admis acad. 1878.]
Il (Commerce, Finances.) Somme totale des valeurs mo-
létaires ou immédiatement réalisables qui se trouvent
liins la caisse d'un commerçant, d'une maison de ban-
lue, etc. — métallique, valeurs en or et argent.
ENCAISSEMENT [an-kès'-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encaisser, § 145. || 1701. furet.]
I. Action d'encaisser. L' — d'une marchandise.
Il Spéciall. Il 1° Action de planter dans une caisse
emplie de terre des arbustes, des fleurs. L' — d'un oran-
rer. || P. anal. Jardin par — , dont les plantations sont faites
lans des trous qu'on remplit de bonne terre.
2° (Commerce, Finances.) Action de recevoir et de
nettre en caisse une somme d'argent, de toucher la va-
eur d'un billet, d'une lettre de change, etc.
II. Etat de ce qui est encaissé. Spécialt. Forme que
irésente le lit d'une rivière ; chemin profond dont les
lords sont escarpés. — d'un chemin, d'un torrent. — arti-
iciel d'un fleuve, par endiguement. Faire un chemin par — ,
l'aide d'une tranchée qu'on remplit ensuite de cailloux.
ENCAISSER [an-kè-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et caisse,
§ 194 et 196. Il XVI'' s. il avoit fait encaisser tous iceulx titres
enseignemens, mart. du bellay, Mem. 8.]
!• Mettre dans une caisse. — des marchandises.
Il Spécialt. Il 1» Planter des arbustes, des fleurs, dans
ne caisse remplie de terre. — des orangers. || n se croit
aterré lorsqu'il n'est qu'encaissé, la f. Ragotin, m, 7.
" 2° (Commerce, Finances.) Recevoir et mettre dans sa
lisse une somme d'argent, loucher la valeur d'un bil-
ït, d'une lettre de change, etc.
II. Rendre profond (le lit d'une rivière, un chemin),
n élevant les bords. — une route, en la creusant. Chemin
loaissé, dominé par des bords escarpés. La vallée s'encaisse
itre deux lignes de rochers. Ville encaissée, située au fond
une vallée et entourée de hauteurs.
"ENCAISSEUR [an-kè-seur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encaisser, § 112. || Néolog.]
Il (Commerce, Finances.) Celui qui encaisse une somme
argent, des effets de commerce.
ENCAN [an-kan] s. m.
[ÉTYM. Pour enquant, du lat. du moyen âge inquantum,
s. mot tiré de la loc. adv. in quantum, « pour com-
en », §§ 342, 392, 408 et 291. oud. 1642 écrit encore en-
nt. Il xiv<=-xv'^ s. Acheter comme au inquant, nig. de baye,
ins GODEF. Suppl.]
Il Vente publique aux enchères. Mettre à 1'—. L'empire
s à 1'— par l'armée, Boss. llist. univ. i, 10. Fig. La jus-
iiw ;e à r— , l'innocent opprimé, Régnier, Sat. 6.
INCANAILLER [an-kà-nà-yé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et canaille,
194 et 196. Il xviie s. V. à l'article. Admis acad. 1694.]
I Faire descendre (qqn) de son rang, en le faisant
.yer avec la canaille. — une compagnie, y introduire des
sonnes qui ne sont pas faites pour être admises. S' — ,
cendre de son rang en frayant avec la canaille. CLI-
E ; Le siècle s'encanaille fusieusement. — ÉLISE : Celui-là
mot) est joli encore : « s'encanaille » ! Est-ce vous qui l'avez
inté, Madame? mol. Crit. de l'Éc. des f. se. 6.
ENCANTRER [an-kan-tré] v. tr.
éTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cantre,
,94 et 196. Il 1773. paulet. Étoffes de soie, II, x, 85.]
(Technol.) Passer (les bobines de soie) à la cantre.
n. embanquer.)
ENCAPER [an-kà-pé] v. intr.
|étym. Composé avec la particule en (lat. in) et cap,
94 et 196. Il 1771. Encappé, trév.]
Vieilli. (Marine.) Passer entre deux caps, dans une
9 dont les extrémités forment caps. Le navire a encapé,
encapé.
INCAPUCHONNER [an-kà-pu-cho-né] v. tr.
DICT. FR.\.NC.
tlaii
epi
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. In) et capu-
chon, §§ 194 et 196. Il 1582. Un habit encapuchonné, Incert.
et vanité des se. dans delb. Rec. Admis acad. 1740.]
Il 1" Coiffer d'un capuchon. Moine encapuchonné, n s'est
plaisamment encapuchonné. || Spécialt. Faire entrer dans un
ordre monastique où l'on porte le capuchon.
Il 2" P. anal. (Manège.) Cheval qui s'encapuchonne, qui
rapproche sa tôle du poitrail.
ENCAauEMENT [an-kâk'-man ; en vers, -kà-ke-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encaquer, § 145. || 1772. Le soin du triage,
de la salaison et de l'enoaquement, Duhamel du monceau,
Pêches, II, III, 377. Admis acad. 1878.]
Il (Technol.) Action d'encaquer.
ENCAQUER [an-kà-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et caque,
§§ 194 et 196. Il xvis-xviic s. Quatre millions de livres de poudre
encaquees, sully, dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) Mettre en caque. — des harengs. — de la
poudre à canon. || Fig. Famil. Entasser (des personnes,
des choses) dans un espace restreint. Ils s'encaquent dans
une voiture. Le public qui s'encaque dans une salle de spec-
tacle.
ENCAQUEUR, EUSE [an-kà-keur, -keiiz'] s. m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de encaquer, § 112. || 1781. s. ricard,
Traité génér. du commerce, i, 61. Admis acad. 1835.]
Il Celui, celle qui encaque des harengs.
"ENCARPE [an-kàrp'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. encarpa (plur. neutre), grec
sYxapTta, m. s. de èv, dans, et xap-rtôç, fruit. || 1801. En-
carpi (sic), engycl. méth.]
Il (Technol.) Dans l'architecture ancienne, guirlande
composée de feuilles, de fleurs et de fruits.
"ENCART [an-kàr] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de encarter, § 52. || Néolog.]
Il (Technol.) Ce qu'on encarte. Spécialt. Dans le pliage
et le brochage des livres de format in-12, le tiers de feuille
(contenant les pages 9-16) qui s'encarte entre le premier
tiers (contenant les pages 1-8) et le troisième tiers (con-
tenant les pages 17-24).
"ENCARTAGE [an-kàr-tàj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encarter, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'encarter. || P. ext. Enveloppe
qui sert à encarter (des coupons d'étoffe).
* ENCART ATION [an-kàr-tà-syon ; en vers, -si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de encarter, § 247. || Néolog.]
Il (Technol.) Action de placer l'encart.
ENCARTER [an-kàr-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et carte,
§§ 194 et 196. Il 1642. oud. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Mettre (un carton) dans une feuille d'un
livre, pour remplacer des pages fautives. || Mettre (l'en-
cart) à la place qu'il doit occuper dans le pliage. || Insé-
rer (un prospectus) dans un livre, une revue qu'on met
en vente, en distribution. || Mettre entre des feuilles de
carton (les plis du drap qu'on veut catir à chaud). [Syn.
encartonner.) || Envelopper (des coupons d'étoffe) dans des
feuilles de carte. |i Fixer (des boutons, des épingles, etc.)
sur des feuilles de carte.
* ENCARTONNAGE [an-kàr-tô-nàj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de encartonner, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'encartonner.
"ENCARTONNEMENT [an-kàr-tôn'-man ; en vers,-lb-
ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encartonner, § 145. || Néolog.]
Il (Technol.) État de ce qui est encartonné.
"ENCARTONNER [an-kàr-to-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et carton,
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) j 1. Placer (des feuilles qu'on vient d'impri-
mer) entre des cartons pour les passer à la presse et les
satiner. | 2. — l'exemplaire d'un livre, l'encarter pour faire
disparaître les pages fautives. | 3. —le drap, l'encarter pour
le catir.
"ENCARTOUCHAGE [an-kàr-tou-châj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encartoucher, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'encartoucher.
* ENCARTOUCHER [an-kàr-tou-ché] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cartou-
che, §§ 194 et 196. Il Néolog.]
56
EN-CAS
882 —
ENCENS
Il (Technol.) Mettre en cartouches (une poudre explo-
sive). — de la dynamite.
EN-CAS [an-ka]. V. cas.
*ENCASSURE [an-kâ-sûr]. V. enchâssure.
*ENCASTAGE [an-kâs'-taj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encaster, § 78. || 1807. oppenheim, Art
de la poterie, p. 47.]
Il (Technol.) Action d'encaster.
ENCASTELER (S') [an-kâs'-te-lé] v. pron.
[ÉTYM. Emprunté de l'ilal. incastellare, m. s. qui paraît
se rattacher, non à castello, château, mais à incastare, in-
castrare, enchâsser, § 12. {Cf. encastiUerl.) || 1606. nicot.]
Il (Art vétérin.) Devenir difforme par le rétrécissement
du sabot en arrière, qui comprime la base de la four-
chette. Un cheval dont le pied s'encastelle. Cheval encastelé.
ENCASTELURE [an-kas'-te-lùr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de encasteler, § 111. {Cf. ital. incastella-
tura, m. s.) \\ 1611. gotgr.]
Il (Art vétérin.) État d'un sabot de cheval encastelé.
* ENCASTER [an-kâs'-té] v. tr.
[ÉTYM. Pour encaseter (F. §§ 65 et 636), composé avec
la particule en (lat. in) et casette, §§ 194 et 196. Souvent
confondu avec encastrer. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Placer (les poteries) dans les casettes.
*ENCASTEUR [an-kâs'-teur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encaster, § 112. || 1807. oppeniieim, Art
de la poterie, p. 47.]
Il (Technol.) Ouvrier qui encaste les poteries.
*ENCASTILLAGE [an-kas'-ti-yàj']. V. accastillage.
"ENCASTILLEMENT [an-kas'-tiy'-man ; en vers, -ti-
ye-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encastiller 1, § 145. || 1589. Tableaux
garnis de leurs encastillements, dans delb. Rec.]
\\ (Technol.) Encadrement. Défenses sont faites à tous
miroitiers de faire aucuns encastillements ni bordures, Stat.
des miroitiers {1732), dans delb. Rec.
1. "ENCASTILLER [an-kas'-ti-yé] v. tr.
[ÉTYM. Dérivé de encastrer, sous l'influence de l'anc.
franc, enchassiller (encore dans oud.), m. s. § 161. || xvio s.
Encastiller des diamans, E. binet, dans godef. Suppl.]
Il Vieilli. (Technol.) Enchâsser, encadrer.
2. "ENCASTILLER [an-kâs'-ti-yé]. V. accastiller.
* ENCASTILLURE [an-kas'-ti-yùr] s. f
[ÉTYM. Dérivé de encastiUer, § 111. || 16-39. V. à l'article.]
Il Vieilli. (Technol.) Encadrement. {Cf. enoadrure.) Les
encastillures des miroirs, Stat. des miroitiers (1639), dans
DELB. Rec.
ENCASTREMENT [an-kâs'-tre-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encastrer, § 145. || 1694. Faire un en-
castrement, TH. CORN, encastrer. Admis agad. 1762.]
Il (Technol.) Action d'encastrer. || Entaille pratiquée
pour encastrer.
ENCASTRER [an-kas'-tré] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté de l'ital. incastrare, m. s. qui se ratta-
che au même radical germanique que chaton 2, § 12. Encas-
trer a supplanté l'anc. franc, enchastrer, enchâtrer, de même
formation que l'italien. {Cf. enchâtre.)|| xvio s. Incastrees
au dedans d'ioelle roche, paré, p. 280. Admis acad. 1740.]
Il (Technol.) Insérer (un objet) dans un autre objet en-
taillé de manière à le recevoir.
*ENCAUME [an-kôm'j s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec êyxau[jLa, m. s. proprt, « brû-
lure intérieure ». || 1752. trév.]
Il (Médec.) Ulcère de la cornée transparente et de la
sclérotique. {Cf. épicaume.)
ENCAUSTIQUE [an-kôs'-tïk'] S. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec lyxauffTixTi (s.-ent. 'zéyyi\,
art), m. s. de èyxatew, brûler. {Cf. encre.) || xvi'' s. n y avoit
toutefois d'autres artifices de l'encaustique, vigenère. Phi-
lostrate, dans DELB. Rec]
Il (Technol.) || 1° Chez les anciens, peinture pour la-
quelle on employait des cires colorées liquéfiées au feu.
Peinture à 1' — . Adjectivt. Peinture — .
Il 2« P. ext. Mélange de cire et de térébenthine dont on
se sert pour faire briller les parquets, les meubles en
bois, etc.
Il 3" Enduit à base de cire dont on recouvre des sta-
tues de plâtre pour leur donner le poli du marbre, ou des
statues de marbre pour en rendre la blancheur plus mate.
* ENCAUSTIQUER [an-kôs'-li-ké] v. tr.
Néolog.
1701. furet. Admi
!
[ÉTYM. Dérivé de encaustique, § 266.
Il (Technol.) Passer à l'encaustique
ENCAVEMENT [an-kàv'-man ; en vers, -kà-ve
[ÉTYM. Dérivé de encaver, § 145. il 1642. oud. Admi
ACAD. 1718.]
Il (Technol.) Action d'encaver.
ENCAVER [an-kà-vé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cave î
§§ 194 et 196. Il 1295. Enquaver les vins, dans godef. Suppl
Il (Technol.) Mettre en cave. — du vin. || P. plaisant
Enfermer dans une cave. Ils sont, sur ma parole. L'un et l'ai
tre encavés, rac. Plaid, ii, 11.
ENCAVEUR [an-kà-veur] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encaver, § 112.
ACAD. 1718.]
il (Technol.) Celui qui encave.
ENCEINDRE [an-sindr'] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. ïncïngere, m. s. devenu enceindre par 1
changement de ïn en en, § 342, et de cïngere en ceindra
{V. ce mot.)]
Il Entourer de qqch qui circonscrit. Un champ qu'enceii
une haie vive. Le fossé qui enceint les fortifications. Une vil
enceinte de murailles. Elle (la ville) serait seulement encein-
de l'armée, et plutôt investie qu'assiégée dans les formes, BOS:
Hist. imiv. II, 22.
1. ENCEINTE [an-sînf] adj. f
[ÉTYM. Du lat. pop. ïncïncta (isidore de séville), m.
proprt, « sans ceinture », devenu enceinte, §§ 342, 31
386 et 291.]
Il Qui porte un enfant dans son sein. Une femme — .
2. ENCEINTE [an-sînf] s. f.
[ÉTYM. Subst. particip. de enceindre, § 45. || xiii^ s. L'e)
cinte du mur, priorat, dans godef. Suppl.]
Il l» Ce qui enceint. L' — d'une place, d'une ville, d'un ch
teau. — continue (par opposition aux forts détachés)
Il 2» Espace enceint. Dans 1'— du prétoire. Elles ont jusqi
dans r — de l'autel des tribunes, la br. 3. L' — du pesage, ei
droit réservé au pesage, au sellage et à la promenade d'
chevaux, avant les courses. || Fig. Peindre non seuleme
l'univers visible, mais l'immensité qu'on peut concevoir de
nature dans 1' — de ce raccourci d'atome, pasc. Pens. i, 1.
Spécialt. I 1. (Chasse.) La partie du bois dans laquel
le cerf se retire, ou dans laquelle on cerne le gibier qu'(
veut chasser. | 2. (Pèche.) Cercle de chaloupes que fo
les pêcheurs, les matelots, pour entourer les poissons q
voyagent en troupes.
*ENCELLULEMENT [an-sè-lùl-man ; en vers, -l
le-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encelluler, § 145. || Néolog
Il Action d'encelluler.
* ENCELLULER [an-sè-lu-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et ceUnl
§§ 194 et 196. Il Néolog.]
il Mettre en cellule (un prisonnier).
ENCENS [an-san] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. ecelés. incensum, m. s. propi
« chose brûlée », devenu encens sous Tinfluence des me
de formation pop. § 503. i| xiio s. D'or et de mire et d'«
cens esmeré, Couronn. de Louis, 730.]
Il 1° Résine aromatique employée en médecine sous
nom d'oliban.
Il 2p Résine aromatique qu'on brûlait chez les Juifs s
l'autel du sacrifice, et qu'on brûle dans le culte cath
lique devant l'autel, autour d'un cercueil, etc. Receva
comme siens 1'— et les cantiques, la f. Fab. v, 14. J'ai tr
fait d'injure à nos dieux tout-puissants ; Choisis de leur doM
ton sang ou de 1' — , CORN. Poly. v, 2. Ceux qui présentale
de 1'— à un Jupiter incestueux, bourd. Impureté, 1. QuelqBj
fois, à l'autel. Je présente au grand-prêtre ou 1' — ou le Sj
RAC. Ath. II, 7. Il Vieilli. Au plur. Qu'il envoie au ciel 1
— de nos temples, rotrou, Antig. v, 6. |i Fig. Louang,
excessives dont on flatte qqn. Louis XIV, pour qui tout éfci
à bout d'— , ST-SIM. XII, 48. Je vous louerais, il n'est que tTj
aisé. Mais vous avez cent fols notre — refusé, la f. Fab. ix, 2
Disc, à Mme (le la Sablière. Un grain d'-^, flatterie léger] ^^
Un auteur novice à répandre 1'—, boil. Êp. 9. Et vendre ;
plus offrant mon — et mes vers, ID. Sat. 1. Je bannirais, ni'
tous ces lâches amants... dont, à tous propos, les molles coi
plaisances Donneraient de 1' — à mes extravagances, mol. Mi
II, 4. Loc. prov. Selon les gens, 1'—, on mesure l'hommai
b
Sic
il
h
hi
ENCENSEMENT
— 883
ENCIIAMBRER
la qualité des gens. || Vieilli. Au plur. Quoique vos — le
aitent d'immortel, corn. Pomp. i, 1. Un auteur qui partout
(jj 1 gueuser des — , MOL. F. sav. m, 3. Renoncer aux douceurs
s — , ID. ibid. 1, 1.
Il 3" (Botan.) Romarin commun, dit aussi encensier. ||
d'eau, sélin des marais. — puant, absinthe. — de Java,
înjoin.
ENCENSEMENT [an-sans'-man ; e/i vers, -san-se-...]
\H
'M
■H 4
[ÉTYM. Dérivé de encenser, § 145. || xiii" s. Au sacrifice
I dieux fait grant encensement. Vie de Ste Christine, dans
DDEK. SuppL]
I Action d'encenser. La fumée des encensements, mass.
Prof, relig. 1.
ENCENSER [an-san-sé] v. intr. et tr.
[ÉTYM. Dérivé de encens, § 145. || xi^ s. Mirre e timoine i firent
imer, Gaillardement tuz les unt encensez, Roland, 2958.]
I. Vieilli. V. intr. Brûler de l'encens. Pendant que le
être encensait. — aux dieux, saurin, St Paul à Félix.
II. V. tr. Honorer en brûlant de l'encens, —les idoles.
Fig. Honorer d'un culte. Vous a-t-elle forcé d'— ses au-
Is? RAC. Phêd. I, 1. Elle (la politique romaine) encensait
elquefois le Dieu des Juifs avec tous les autres, BOSS. Ilist.
liv. II, 26. Il Fig. Flatter par des louanges excessives.
les rois, les grands. Autre part que chez moi clierchez qui
us encense, mol. Mis. i, 2. Pour gagner les hommes, il n'est
int de meilleure voie... que de donner dans leurs maximes, —
irs défauts, id. Av. i, 1.
ENCENSEUR, "ENCENSEUSE [an-san-seur, -seuz']
m. et f.
[ÉTYM. Dérivé de encenser, § 112. || xiv'= s. Acostoiez de
jx acolites et d'un encenseur, J. golein, Ti'ad. du Ba-
nal, dans GODEF. Suppl. Admis acad. 1718.]
Celui, celle qui encense. Fig. Et, faute d'encenseurs pour
défauts qu'ils ont. Ils s'accoutumeraient à se voir tels qu'ils
it, BOURS. Fables d'Ésope, m, 4.
ENCENSIER [an-san-syé] s. m.
ÉTYM. Dérivé de encens, § 115. || xie s. Ad encensiers, ad
es chandelabres, St Alexis, 581.]
1° Anciennt. Encensoir.
^^^2" Fig. Romarin commun, plante aromatique.
J^Jencensoir [an-san-swàr] s. m.
ÉTYM. Dérivé de encenser, § 113. || xiii" s. Texte dans
)EF. SuppL]
Vase où l'on brûle de l'encens. || Fig. Ministère sa-
dotal. Quand j'osai contre lui disputer 1' — , rag. Ath. m,
D'une indiscrète main profaner r — , volt, llenriade, 2. \\
1. Prendre 1'—, donner des louanges outrées. Deux ânes
, prenant tour à tour 1' — , Se louaient tour à tour, la f. Fab.
5. Casser le nez de qqn à coups d' — , lui donner de 1' — par
lez, au travers du visage, lui donner en face des louanges
;rées. Un auteur novice à répandre l'encens Souvent à son
os... Donne de 1' — au travers du visage, boil. Ép. 9.
îNCÉPHALE [an-sé-fàl] adj. et s. m.
ÉTYM. Emprunté du grec iyyiiva'ko^, m. s. de èv, dans,
S(paX-fj,tôle.|| (Au sens 1".) 1700. Les encéphales naissent
la tête, ANDRY, Ge'nêr. des vers, p. 41. | (Au sens 2».)
). engycl. Admis acad. 1762.]
(Physiol.) |] 1° Vieilli. Adj. Quiest dans la tête. Spe'-
t. Vers encéphales.
2p s. m. L'ensemble du cerveau et du cervelet.
iNCÉPHALIQUE [an-sé-fà-lïk'] adj.
M. Dérivé de encéphale, § 229. || 1811. uozvs, Dict.
ç.-allem. Admis agad. 1835.]
(Physiol.) Qui a rapport à l'encéphale.
INCÉPHALITE [an-sé-fà-lïf] s. f.
M. Dérivé de encéphale, § 282. || Néolog.]
(Physiol.) Inflammation de l'encéphale.
iNCËPHALOCÈLE [an-sé-fà-lô-sèl] s. f.
TYM. Composé avec encéphale et le grec 'A-r{kr\, tumeur,
Il 1790. ENGYCL. MÉTii. Chirurgie.]
[(Physiol.) Hernie de l'encéphale.
CÉPHALOÏDE [an-sé-fà-lô-id'] adj. et s. m.
[M. Composé avec encéphale et le grec eISoî, image,
Ne'olog.]
Il" Adj. (Physiol.) Analogue à l'encéphale. Tissu —
tumeur cancéreuse, pulpe blanchâtre analogue à la
tance cérébrale. {Cf. squirrhe.)
2° S. m. (Ilist. nat.) Variété de madrépore fossile.
NCERCLER [an-sèr-klé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particvile en (lat. in) et cercle,
§§ 194 et 196. Il xii» s. Et l'elme avoit d'or encerclé, ben. ue
STE-MORE, Troie, dans godek.]
Il Entourer d'un cercle.
ENCHAÎNEMENT [an-chèn'-man ; en vers, -chê-
ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de enchaîner, § 145. || xw^-xv^ s. Ou sont
les enchaïnemens Que l'on portoit comme courroye ? eust.
DESCH. Bibl. nat. ms. franc. 840, f" 432, dans la g.]
Il Caractère de ce qui enchaîne, succession des choses
enchaînées. Ce même Dieu qui a fait 1'— de l'univers, BOSS.
Ilist. univ. m, 2. Par quel — Le Ciel a-t-il conduit ce grand
événement? rac. Esth. i, 1. Sa vie parut un — continuel de
crimes, fén. Tél. 8. — de discours inutiles, la br. 1.
ENCHAÎNER [an-chè-néj v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et chaîne,
§§ 194 et 196. Il xio s. Si l'encaeinent altresi cume un urs, Ro-
land, 1827.]
Il 1" Lier avec des chaînes. — des prisonniers, des cri-
minels. — un chien méchant. Xerxès voulut — l'Hellespont.
Il Fig. Rendre esclave. Par des fers dorés se laissant —,
CORN. Cinna, ii, 1. ils adorent la main qui les tient enchaînés,
rag. Brit. IV, 4. Mais ce nœud me tiendrait en esclave en-
chaînée, CORN. Ilor. 1, 1. Quoi! toujours enchaîné de ma gloire
passée, rag. Brit. iv, 3. Des boulets enchaînés. || Fig. Poét.
Rendre immobile. Ces vents, depuis trois mois enchaînés sur
nos têtes, rag. Iph. i, 1. L'hiver... N'enchaîne plus le cours des
paisibles ruisseaux, j.-b. rouss. Odes, m, 6. Celui par qui le
Ciel règle ma destinée Sur ce secret encor tient ma langue enchaî-
née, RAC. Esth. 1, 1. Un dieu... enchaîne mon courroux, volt.
Œd. m, 5. Il P. anal. Fixer dans un lieu. Quand on tiendrait
dans son camp la victoire comme enchaînée, fén. Tél. 14.
Il 2° Attacher à qqch au moyen de chaînes. On l'en-
chaîna à un poteau. Les forçats étaient enchaînés les uns aux
autres. Les captifs marchaient derrière le vainqueur, enchaî-
nés à son char de triomphe. Dans le même sens, ellipt. L'en-
nemi... De mes États conquis enchaînait les images, rac. Mithr.
m, 1. Il Fig. Moi-même à votre char je me suis enchaînée (je
suis venue orner votre triomphe), rac. Iph. ii, 5. Spécialt.
Être enchaîné au char d'une femme, captivé par elle. || P. anal.
Lier étroitement à qqch. Avec la rime — la raison, boil.
Sat. 2. Je tiens avec mon sort sa fortune enchaînée, rag.
Alex. I, 1. Si vous m'enchaînez à ce que j'ai promis, CORN.
Sertor. iv, 3. Rompre le silence où (auquel) je suis enchaînée,
ID. Suréna, ii, 3. Et que, de mon devoir esclave infortunée,
A d'éternels ennuis je me voie enchaînée? RAG. Mithr. ii, 6.
Il Fig. Faire succéder comme les anneaux d'une chaîne.
Les malheurs sont souvent enchaînés l'un à l'autre, RAC. Esth.
III, 1. Mille prospérités l'une à l'autre enchaînées, ID. Bér. v,
7. Des vérités qui s'enchaînent étroitement.
ENCHAÎNURE [an-chè-nûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de enchaîner, § 111. || xii«-xiii^ s. Unes pas-
tures Teus dont les enchaeneures Sont d'or, Cheval, as deiis
espees, 405.]
Il 1" Vieilli. Enchaînement, n y a une — éternelle des
causes avec leurs effets, p. d'ablanc. Tacite, vi, 11.
Il 2" (Technol.) Tout entrelacement d'anneaux, de cor-
dons, de fds, qui s'enchaînent les uns dans les autres.
*ENCHALAGE [en-chà-laj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de enchaler, § 78. || 1790. encycl. MgTn.
Arts et met., Salines.]
Il (Technol.) Action d'enchaler. P. ext. Échafaudage de
fagots pour enchaler.
* ENCHALER [an-chà-lé] v. tr.
[ÉTYM. Origine inconnue. || encycl. métiî. donne en-
chalage et enchaleur sans mentionner le verbe enchaler.]
Il (Technol.) Empiler. Spécialt. Empiler des fagots sur
lesquels on fait tomber les eaux salines, pour faciliter l'é-
vaporation.
* ENCHALEUR [an-chà-lëur] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de enchaler, § 112. || 1790. engycl. métii.
Arts et met.. Salines.]
Il (Technol.) Ouvrier qui enchale.
"ENCHAIMBRER [an-chan-bré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et chambre,
§§ 194 et 196. Il xii° s. Lors le fist prendre, si le fist encham-
brer, Loherains, dans godef.]
Il l" Anciennt. Mettre en chambre, en prison.
Il 2» (Technol.) Faire monter (les vers à soie) dans les
cabanes.
ENCHANTELAGE - 884 -
[an-cliant'-laj' ; en vers , -chan-
ENCHAUSSENER
* ENCHANTELAGE
te-...J s. vï.
[ÉTYM. Dérivé de enchanteler, § 78. || Néolog.]
Il (Technol.) Action d'enchanteler (le bois, le vin).
ENCHANTELER [an-chanl'-lé ; en vers, -chan-te-lé]
V. tr.
[ÉTYM. Pour enchanterer (F. § 361), composé avec la
particule en (lat. in) el chantier, §§ 65, 194 et 196. || 1295.
Pour soixante et un tonniau de vin chargier a Roen es haingnes
et pour enchanteler, dans godef. Admis acad. 1798.]
Il 1" Mettre (du bois de chauffage) en chantier.
Il 2" Mettre (une pièce de vin) sur chantier. Le vin serré
dedans la creuse tonne De rang par le cellier enchantelé bouil-
lonne, CL. GAUCHET, Pops. p. 225, Bibl. elz.
ENCHANTEMENT [an-chanl'-man ; en vers, -chan-
te-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de enchanter, § 145. || xii^ s. Un charme et
un enchantement, Éne'as, 2600.]
Il Action d'enchanter, résultat de cette action. Ses noirs
enchantements, J.-B. Rouss. Circe'. Qui ne prendrait ceci pour
un — ? LA F. Fab. ii, 1. Des herbes propres aux enchantements,
MONTESQ. Espr. des lois, xxviii, 22. || P. hyperb. C'est une
personne toute pleine d'enchantements, voit. Lett. 49. 1| Fiç/.
Influence inexplicable exercée sur qqn. C'est un — incom-
préhensible et un assoupissement surnaturel, pas G. Pens. i, 1.
Les pavots que le sommeil répand sur la terre... tiennent la na-
ture dans un doux —, fén. Tél. 12. P. hyperb. Il s'est apaisé
comme par — . || P. ext. Famil. Ravissement de plaisir. Être
dans r — .
ENCHANTER [an-chan-té] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. ïncantare, m. s. §§ 342, 379, 295 et 291.]
Il Mettre dans un état surnaturel, par un pouvoir oc-
culte, des formules magiques, etc. Assoupis le dragon, en-
chante la princesse, corn. Tois. d'or, v, 4. Quelque divinité
ennemie avait enchanté mes yeux : je croyais voir Ithaque, fén.
Tél. 9. Sortir d'un séjour enchanté, cORN. Tois. d'or, m, 6.
Les jardins enchantés d'Armide. || Fig. Soumettre à une in-
fluence irrésistible. S'il faut des coups de surprise à nos cœurs
enchantés de l'amour du monde, Boss. D. d'Orl. Il avait telle-
ment enchanté le monde qu'il était regardé de toute l'armée
comme un chef envoyé de Dieu, id. R. d'Angl. Par les yeux
seuls lâchement enchantée, raC. Phèd. il, 1. Votre action et
votre ajustement ont je ne sais quel air de qualité qui enchante
les gens, mol. Ci'it. de l'Èc. des f. se. 3. || P. hypei'b. Famil.
Ravir de plaisir. Là pour nous enchanter tout est mis en usage,
BOIL. Art p. 3. Je suis enchanté de cette acquisition. || P. ext.
Néolog. Devant ce spectacle enchanté (qui ravit de plaisir),
lamart. Haryn. i, 10.
ENCHANTEUR, ERESSE [an-chan-téur, -chanl'-res' ;
en vers, -chan-te-...] s. m. et f. et adj.
[ÉTYM. Dérivé de enchanter, §§ 112, 129 et 568. || xi^ s.
Siglorel, L'encanteûr ki ja fut en enfer, Roland, 1390.]
Il 1° S. m. et f. Celui, celle qui fait des enchantements.
L' — Merlin. Il fit tant que l'enchanteresse (Circé) Prit un autre
poison peu différent du sien, la f. Fab. xii, 1.
Il 2" Adj. Qui ravit de plaisir. On spectacle — . Une grâce
enchanteresse. D'un regard — connaît-il le poison? rac. Brit.
ir, 2. Des lâches flatteurs la voix enchanteresse, iD. Ath. iv, 3.
Langage des courtisans, insinuation enchanteresse, st-Sim.
XI, 228.
•ENCHAPER [an-chà-pé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et chape,
§§ 194 et 196. Il XIV6 s. Enmantelee Soit par dehors et encha-
pee, G. DE digulleville, Pèlerinage, dans godef.]
Il Couvrir d'une chape. Un curé enchapé, bouchet, Se-
rées, III, 107. Spécialt. (Technol.) — un baril de poudre,
le mettre dans un double fût. P. ext. — la poudre destinée à
l'armée.
ENCHAPERONNER [an-chap'-rô-né ; en vers, -cha-
pe-...] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et chaperon,
§§ 194 et 196. Il xiie s. Embrons et enchaperonnez, beneeit,
huas de Norm. dans delb. Rec. \ 1335. Enchaperonner un
mur, dans godef.]
Il Coiffer d'un chaperon. Spécialt. (Fauconn.) —l'oiseau.
•ENCHAPURE [an-chà-pùr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et chape,
§§U1, 195 et 196. \\ Néolog. \
Il (Technol.) Partie d'un ceinturon à laquelle est fixée
la chape de la boucle.
I
k
II
*ENCHARGER [an-chàr-jé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et charçj
§§ 194 et 196. Il xii" s. Ses paroles lor encharja, F.néc
3129. Admis acad. 1694; suppr. en 1718.]
Il Vieilli. Donner en commission (qqch à qqn). On
a enchargé de porter ce message. On m'a enchargé de prem
garde, mol. G. Dand. i, 2.
*ENCHARIBOTTÉ, ÉE [an-chà-ri-bo-té] adj
[ÉTYM. Altération arbitraire de encharboté, mot d'o
gine incertaine, employé au xyi'^ s. par tabourot r
ACCORDS, § 509. Il Néolog.]
Il Inusité. Ému. Vous avez l'air tout —, v. iiugo, le 1
s'amuse, i, 2.
*ENCHARNELER [an-chàr-ne-lé] v. tr.
[ÉTYM. Pour encharnerer (F. § 361), composé avec
particule en (lat. in) et charnier 2, §§ 65, 194 et 196. || 15!
Eschalasser une vigne, encharneler, CH. EST. dans delb. Rt
Il Dialect. Échalasser (une vigne).
*ENCHARNER [an-chàr-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et le
dical de charnière, §§ 194 et 196. || 1755. encycl.]
Il (Technol.) Garnir de ses charnières. — un coffret,
ENCHÂSSER [an-chd-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et châs
§§ 194 et 196. Il xii" s. E les gemmes enz encasset, St Bn
dan, dans godef. Suppl.]
Il 1° Mettre (des reliques) dans une châsse. || Fig. G
server précieusement. Enchâssons ces reliques dans
cœurs, boss. Panég. St Franc, de Paule, 2. || Ironiqt,
conseille à ces gens de le faire — , la f. Fah. m, 1.
Il 2" Mettre dans une monture. Ces dents sont de pe
os enchâssés avec ordre dans les deux mâchoires, fén. Ex
de Dieu, i, 2. Des diamants enchâssés dans de l'or. || Fig,
prédicateur a enchâssé dans son avant-propos, le plus agréa!
ment du monde, l'histoire d'Artémise, fén. Dial. sur l'Éloq
* ENCHASSILLER. V. encastiller 1
ENCHÂSSURE [an-cha-sûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de enchâsser, § 111. Au sens technit
2°, 2, la plupart des dictionnaires donnent encasso
forme normanno-picarde, § 16. || xV s. Encaveure, enol^
seure de ees, Gloss. ms. lat. 7684, f° 48.]
Il 1» La manière dont une chose est enchâssée.
Il 2" (Technol.) Ce dans quoi s'enchâsse qqch. || S
cialt. I 1. (Typogr.) Morceau de bois uni d'un côté, cre
et entaillé de l'autre, pour recevoir une platine de méi
I 2. (Charronn.) Entaille faite au lisoir de derrière et J
sellette de devant pour recevoir l'essieu des roues
*ENCHATONNER [an-chà-to-né] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et chalILgg
§§ 194 et 196. Il xiie s. Molt i a bien enchastoné On lioi
fait d'un jagonce, Ênéas, 5766.]
Il (Technol.) Fixer dans un chaton (une pierre l
cieuse).
"ENCHÂTRE [an-chatr'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de enchâtrer, forme ancienne
encastrer (F. ce mot), § 52. || 1397. Une grant mait a i
enchastres, dans godef.]
Il Vieilli. Pièce dans laquelle qqch est encastré,
pièce de bois... inébranlablement contenue par les deuxJ)<
dans des enchâtres d'une matière inflexible, buff. I'^'' M<
Végét.
*ENCHAULER [an-chô-lé]. F. échauler. ^
•ENCHAUSSÉ, ÉE [an-chô-sé] adj.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cbani
§§ 195 et 196. Il 1690. furet. Admis acad. 1762; 9Ui
en 1798.]
Il (Blason.) ECU —, taillé obliquement du milieu d'un c
à la pointe de l'autre (de manière à former une chan
l'opposé de la chape). D'argent — d'azur à sénestre, à dex
'ENCHAUSSENER [a.n-chàs'-né; envers, -ch6->''
efENCHAUSSUMER [an-chô-su-mé] v. tr.
[ÉTYM. Enchaussener paraît emprunté duprovenç. ui^jj
enchaucena, 7n. s. forme dialectale de encaucena, comp
avec la particule en (lat. in) et cauceno, bain de chaux,
ta,
U
Km
il'.ii
Utt
lits
Rhé
181.1
Quant à enchaussumer, il est tiré de *chaussum (dérive
chaux à l'aide du suflixe lat. iimen, § 96), mot qui n'e.st
attesté directement, mais que l'on retrouve dans ohê|
sumier, nom dialectal du chaufournier. || 1407. Tous ci
seront enchaussumez, Ordonn. ix, 211. | 1790. EnohauMt
ou mettre en chaux, encycl. métii.J
Teci
ENCHAUSSENOIR
— 88S —
ENCLAVATION
Tcchnol.) Détremper (les peaux) dans un bain de
'!i\, pour les préparer au pelage.
•ENCHAUSSENOIR [an-chôs'-nwàr ; en vers, -chô-
..] et "ENCHAUSSUMOm [an-chô-su-mwar] ,9. m.
v.M. Dérivé de enchaussener, enchaussumer, § 113. ||
. Une fosse qu'on appelle enchaussumoir, engycl. métii.]
i^Technol.) Cuve ofi l'on met les peaux en chaux.
ENGHAUSSER [an-chô-sé] v. tr.
vM. Composé de la particule en (lat. in) et chausser,
'■^ et 196. Il 1752. trév. Admis acad. 1762.]
rechnol.) Chausser. Spécialt. — un arbre, une plante,
! ir le pied de terre, de paille, de fumier. || P. ext.
une roue, la garnir de ses rais.
GNGHAUX [an-chô] s. m.
ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et chaux,
193 et 196. Il 1790. Enchaussumoir ou enohaux, encygl.
TH. Manuf.]
(Technol.) Bain de chaux oii le tanneur fait détrem-
' les peaux. {Cf. enohaussenoir, plain 2.)
INCHÈRE [an-chêr] s. f.
ÉTYM. Subst. verbal de enchérir, § 52. || 1259. Le quart
l'enchère, dans godef. encherer.]
Dans une vente au plus offrant, offre supérieure à la
56 à prix, ou au prix offert par un autre. Vendre qqch à
aux enchères. Mettre une chose à 1'—. Mettre une — .
le —, enchère mise par qqn qui ne peut pas la payer,
qui oblige à une nouvelle vente dont il doit payer la
ërence et les frais. Vente sur folle — . || Fiq. Payer la folle
porter la peine de son imprudence. Vous pourriez bien
ter la folle — de tous les autres (payer pour tous les au-
MOL. G. Dand. i, 6. Être à 1'—, être prêt à vendre ses
vices au plus offrant. (Ministres) Qui mirent les premiers
indignes enchères L'inestimable prix des vertus de nos pères,
,T. lienriade, 7.
ÎNCHÉRIR [an-ché-rir] v. tr. et intr.
5tym. Composé avec la particule en (lat. in) et cher,
94 et 196. {Cf. chérir, renchérir.) || xiio s. Quant il les
asez muntez et encheriz, garn. de pont-ste-max. St Tho-
2888.]
V. tr. Rendre plus cher, d'un prix plus élevé. Les
tangers ont encore enchéri le pain, furet. Dict.
{• V. intr. Il 1» Devenir plus cher, d'un prix plus élevé.
lé a enchéri, est enchéri. On a vendu mon blé trois jours
it qu'il soit enchéri, SÉV. 351.
2fi Dans une vente , mettre une enchère. — sur qqn.
'g. Aller au delà de ce qui a été fait ou dit. Enchéris-
îur les tendresses Que vous eûtes pour lui, la f. Contes,
u roi de Garbe. Quand l'absurde est outré,... — est plus
t, sans s'échauffer la bile, ID. Fab. ix, 1.
NCHÉRISSEMENT [an-ché-rïs'-man ; en vers, -ri-
" s. m.
tym. Dérivé de enchérir, § 145. || 1259. Texte dans
F.]
Augmentation de prix. L' — des denrées.
(7CHÉRISSEUR [an-ché-ri-seur] s. r/i.
TYM. Dérivé de enchérir, § 112. || 1328. Ancherisseur,
\ QODEF. Suppl.]
Helui qui fait une enchère. Domaine vendu au plus of-
et dernier — . Fol — , celui qui fait une folle enchère.
ÎNCHEVALEMENT [anch'-val-man ; en vers , an-
và-le-...] s. m.
PYM. Dérivé de enchevaler, § 145. || 1755. engycl.]
Technol.) Chevalement (d'un mur).
NCHEVAliER [anch'-và-lé ; en vers, an-che-...]
PYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cheval,
4 et 196. {Cf. chevaler.) || xii" s. Olivier tout premier ont
|ncevalé, Fierabras, 2''39.]
jTechnol.) Chevaler, étayer (un mur, un bâtiment).
iNCHEVAUCHER [anch'-vô -ché ; en vers, an-
..] V. tr.
YM. Composé de la particule en (lat. in) et chevau-
§§ 192 et 196. Il xiie s. Moult furent bien apareillié Et
ent enchevauchié, Guill. de Paterne, 2574. j (Au sens
ique.) Néolog.]
'echnol.) Disposer (des pièces de bois, des tuiles, des
<es, etc.) de manière qu'elles se recouvrent en par-
^ unes les autres.
NCHEVAUCHURE [anch'-vô-chûr ; en vers, an-
^s.f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et chevau-
cher, §§111, 195 et 196. Il 1690. th. coun.]
Il (Technol.) Disposition de pièces enchevauchées.
•ENCHEVÊTREIVIENT [anch'-vè-tre-man ; en vers,
an-che-...] s. m.
[ÉTY.\L Dérivé de enchevêtrer, § 145. || xvi^ s. Encheves-
tremens et querelles de ses bestes, liébault. Mais. rust.
dans DKLB. Rec]
Il Action d'enchevêtrer; résultat de cette action. Solive
d'— , petite solive engagée dans le planclier, pour déli-
rniter l'espace vide où on doit établir les âtres. || Fig.
Etat d'une chose dont les parties sont engagées les unes
dans les autres. L'— des fils d'un écheveau. P. anal. V— de
la phrase, du style.
ENCHEVÊTRER [anch'-vè-tré ; en vers, an-che-...]
V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et chevê-
tre, §§ 194 et 196. || xii« s. Nis de fein l'aveit fet ses mestre
enchevestrer, garn. de pont-ste-max. St Thomas, 2040.]
Il 1° Attacher (un cheval) avec un chevôtre (licou).
Il 2° P. ext. (Technol.) Assembler (des solives) avec un
chevêtre. || Fig. Engager les unes dans les autres les par-
ties d'une chose. Un écheveau dont les fils sont enchevêtrés.
Un style enchevêtré. Des phrases qui s'enchevêtrent les unes
dans les autres. || P. ext. S'— dans un raisonnement, s'en-
gager dans un raisonnement dont on ne peut pas sortir.
Ce savant et son traducteur Barbayrac s'enchevêtrent... dans
leurs sophismes, j.-j. rouss. Contr. soc. ii, 2.
ENCHEVÊTRURE [anch'-vè-trùr ; en vers, an-che-...]
s.f.
[ÉTYM. Dérivé de enchevêtrer, § 111. || 1328. Merrien a faire
enchevestreures, dans godef. Suppl.]
Il 1° État d'un cheval enchevêtré. | P. ext. Excoriation
que se fait un cheval, au pli du paturon, en s'enchevêtrant
dans sa longe.
Il 2» (Technol.) Assemblage de solives avec un che-
vêtre.
*ENCHEVII,LER [anch'-vi-yé; en vers, an-che-...]?;. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cheville,
§§ 194 et 196. Il 1425. Texte dans delb. Rec.]
Il (Technol.) Garnir de chevilles. Spécialt. (Chirurgie.)
Suture enchevillée, suture des lèvres d'une plaie à l'aide
d'un cordonnet maintenu par de petites chevilles. {Cf.
emplumer.)
ENCHIFRÈNEMENT [an-chi-fren'-man ; en vers, -frê-
ne-...] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de enchifrener, § 145. || 1680. hichel.]
Il État de celui qui est enchifrené.
ENCHIFRENER [an-chi-fre-né] v. tr.
[ÉTYM. Pour enchanfrener (F. § 509), composé avec la
particule en (lat. in) et chanfrein 1, §§ 194 et 196. {Cf. chin-
freneau.) || xhii^ s. Quifust d'amours enchifrené, J. de meung,
Rose, 14340.]
Il Vieilli. Atîecter (qqn) d'une irritation de la membrane
pituitaire qui obstrue les fosses nasales. Être enchifrené.
*ENCHIRIDION [an-ki-ri-dyon ; envers,-û\-oïï\ s. m.
[ÉTYM. Emprunté du lat. enchiridion, grec syj^eiptôiov,
m. s. Il xvi<= s. Enchiridion des temps, gruget, dans godef.
Suppl.]
Il (Antiq.) Manuel. L'Enchiridion d'Épictète.
* ENCHONDROaiE [an-kon-drom'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé du grec è'YXovSpoç, cartilagineux, § 284.
Il Néolog.]
Il (Médec.) Tumeur cartilagineuse des os longs.
ENCHYMOSE [an-ki-moz'] s. f.
[ÉTYM. Emprunté du grec èyxûjjLwaii;, m. s. \\ 1752. trév.
Admis acad. 1762.]
Il (Médec.) Afflux du sang à la peau. {Cf. ecchymose.)
*ENCIRER [an-si-ré]?;, tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cire,
§§ 194 et 196. Il xvio s. Linge enciré de cire neuve, du pinet,
dans DELB. Rec]
Il (Technol.) Enduire de cire. — une toile.
*ENCLASSER [an-kld-sé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et classe,
§§ 194 et 196. Il xviiic s. V. à l'article.]
Il Vieilli. Enrôler dans les classes ou cadres. On enrôle,
on enclasse des matelots, volt. S. de L. XIV, 29.
* ENCLAVATION [an-klà-và-syon ; en i'e?'S,-si-on] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de enclaver, § 229. || Néolog.]
ENCLAVE
— 886
ENCLUME
Il (Marine.) Immersion de bois de mâtm-e ou de cons-
truction dans des bassins remplis d'eau de mer.
ENCLAVE [an-klàv'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verbal de enclaver, § 52. || 1312. Dne en-
cleve qui est tenant ausdites mesons, dans DU C. inclausura.]
Il Terrain, territoire dépendant d'un autre terrain, d'un
autre territoire, et compris bors de ses limites. Le Poitou
avait des enclaves dans le Limousin. Le département de Vau-
cluse a une — dans celui de la Drôme. jj P. ext. \ 1. Terrain
engagé dans un autre, sur lequel il empiète. | 2. Partie
avancée d'un escalier, d'une soupente, qui empiète sur les
appartements, j 3. Espace pris sur l'épaisseur des bajoy ers
d'une chambre d'écluse, pour loger les portes quand on
ouvre l'écluse.
ENCLAVEMENT [an-klàv' -man ; en vers, -kYa.-\e-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de enclaver, § 145. || xiV s. Appartenances
et enclavemens, monstrel. Chron. i, p. 137.]
Il Action d'enclaver. || Spécialt. (Obstétrique.) Fausse
position que prend la tôle de l'enfant quand elle s'engage
dans la cavité pelvienne.
ENCLAVER [an-klà-vé] V. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et clef,
d'après la forme atone du radical [cf. clavette), §§ 194 et
196. Il xintî s. Entremellees et enclavées les unes dans les autres,
BEAUMAN. LVIII, 13.]
Il (Technol.) Fixer à l'aide d'une clef, d'un boulon.
I. — une poutre. Mais déjà sur ton banc la machine enclavée,
BoiL. Lutr. 3. Il P. ext. Encastrer. — une pierre. || P. anal.
(Médec.) Fœtus enclavé, dont la tête est engagée dans la ca-
vité pelvienne. ( V. enclavement.) || (Blason.) Écu enclavé, dont
les divisions entrent l'une dans l'autre. || (Paléogr.) Lettres
enclavées, enfermées dans d'autres plus grandes. || (Marine.)
Pièces de bois enclavées, agencées dans des bassins remplis
d'eau de mer destinée aies conserver. (F. enclavation.)
II. Fig. Faire entrer (une terre, un territoire) comme
dépendance, dans les limites d'une autre terre, d'un autre
territoire. || P. ext. Engager (un terrain) dans un autre sur
lequel il empiète. — un escalier, une soupente, les faire em-
piéter sur l'espace destiné aux appartements.
"ENCLENCHEMENT [an-klanch'-man ; en vers, -klan-
che-...] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in^ et clenche,
§§ 195 et 196. Il Néolog.]
Il (Technol.) Disposition d'un mécanisme telle que le
ressort se déclenche au moment voulu.
ENCLIN, INE [an-klin, -klin'] adj.
[ÉTYM. Du lat. Incljnem, m. s. §§ 342 et 291.]
Il Porté par inclination (à qqch). Il avait trop de candeur
pour être — à la défiance, fén. Tél. 20. L'un des péchés où mon
âme est encline, Régnier, Sat. 12. A jouer on dit qu'il est — ,
MOL. Tart. H, 2.
'ENCLINOMÈNE [an-kli-no-mèn'] s. m.
[ÉTYM. Emprunté du grec iyxAivûfisvoç, m. s. proprt,
« qui penche ». || Néolog.]
Il (Gramm.) Mot (enclitique ou proclitique) qui peut
s'appuyer sur un autre et ne pas avoir d'accent tonique.
*ENCLIQUETAGE [an-klïk'-tàj' ; en vers, -kli-ke-...]
s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encliqueter, § 78. || 1734. la conda-
MiNE, dans Mém. de l'Acad. des se. p. 221. | trév. donne
enclictage et encliquetage.]
Il (Technol.) Disposition d'un rouage encliqueté.
''ENCLiaxJETER [an-klïk'-té ; en vers, -kli-ke-té] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cliquet,
§§ 194 et 196. Il 1784. engycl. métil Horloger.]
Il (Technol.) Disposer (un rouage) de manière à em-
pêcher la rétrogradation.
ENCLITIQUE [an-kli-tïk'] adj.
[ÉTYM. Emprunté du lat. encliticus, grec èy%\'.iiiiL6<i,
m. s. proprt, « penché ». {Cf. enclinomène.) || 1613. Encli-
tices, aynaereses et crases, cl. duret, Orig. des langues,
dans delb. Rec. Admis acad. 1798.]
Il (Gramm.) Particule —, mot —, et, substantivt, aufém.
ou aumasc. —, particule, mot qui, s'appuyant sur le mot
qui précède, semble ne faire qu'un avec lui, et n'a pas d'ac-
cent tonique. « Ce», «le », «je », sont des mots enclitiques deins
ces phrases : « Qu'est-ce? », « fais-le donc », « que sais-je? ».
•ENCLOÎTRER [an-klwfi-lré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cloître,
§§ 194 et 196. Il xiic-xiiio s. Nis li moine l'ont enclostré, renci
DE moiliens, Miserere, cxix, S.j
Il Vieilli. Mettre dans un cloître. {V. cloîtrer.)
ENCLORE [an-klor] v. tr.
[ÉTYM. Du lat. pop. ■* Inclaudere, classique includere (1
§ 186), m. s. devenu enclodre, §§342, 333 et 290, enclor
§ 414. Il xi« s. Ne guardent l'ore que terre les enclodet, i
Alexis, 305.]
Il Entourer d'une clôture. — un champ d'une haie vlv
Un jardin enclos de murs. || Famil. Il s'est enclos, il a encl(
sa propriété. || P. ext. Enfermer dans une enceinte. L'étai
est enclos dans la propriété. L'ambroisie en leurs chambres e
close, LA F. Faù. ix, 12. Ceux qu'enclôt la tombe noire, i
iljid. 111,7. Il Spécialt. (Technol.) — une épingle, serrer
river sur le haut de la tige les deux côtés de la tête.
ENCLOS [an-klô] s. m.
[ÉTYM. Subst. particip. de enclore, §45. || xm^ s. Eni
cort ou dedens son enclos, beauman. xxiv, 15.]
Il Terrain, espace entouré d'une clôture. Un — qui se
de verger, de potager. Ellipt. Poét. Je n'appelle plus Rome i
— de murailles (un lieu entouré de murailles), corn. Se
tor. III, 1. Il Spécialt. (Technol.) Case destinée àrecevo
les épingles lorsqu'elles sont entêtées.
"ENCLOTIR [an-kl5-tir] v. tr.
[ÉTYM. Emprunté du provenç. enclotir (plus souve
enclotar; cf. encloter dans bersuire et dans Gaston ph
bus), m. s. composé de la particule en et de clôt, cavit
mot d'origine inconnue, § 11. || 1596. Les chiens ont li
enclotir le connil, l. melléma, dans delb. Rec]
Il (Chasse.) Enfermer dans son terrier, dans sa tanièr
Ce lapin s'est encloti. Les chiens ont fait — le renard.
"ENCLÔTURE [an-klô-tûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de enclore, sur le modèle de clôture, § il
Il 1344. L'encloture d'icelli manoir, dans godef. enclostun
Il Anciennt. Action d'enclore. || P. ext. (Technol.) Boi
qui règne autour d'un ouvrage de broderie.
*ENCLOUAGE [an-klou-aj'] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de enclouer, § 78. || 1762. L'enclouage *
canon, Man. de l'ingénieur, p. 57.]
Il (Technol.) Action d'enclouer (un canon).
ENCLOUER [an-klou-é] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et dft
§§ 194 et 196. Il xii(> s. Encloez est de tous les quatre piez, Ei
fances Vivien, dans godef. Suppl.]
Il (Technol.) || 1" Blesser (un cheval) avec un clouei
Iré dans la chair du pied. — un cheval en le ferrant. Un di
val qui s'est encloué. || Fig. S'—, s'enferrer, se prend)
dans ses propres arguments.
Il 2» Mettre (un canon) hors d'usage en enfonçant c
force un clou dans la lumière. Fig. Vous m'avez encloné •
bourse de manière que je ne puis plus m'en servir, GHERARE
Th. ital. I, 20.
ENCLOUURE [an-klou-ûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de enclouer, § 111. || xii^ s. Mes connlst
i pout l'un mult tost l'encloeure, garn. de pont-ste-max.
Thomas, 4625.]
Il (Technol.) Blessure d'un cheval encloué. || Fig.Fi
mil. Difficulté qui arrête qqn. Je sais trop où lui tient 1'
Tii. CORN. Comtesse d'Orgueil, ii, 1. De l'argent, dites-vom
Ah! c'est donc 1'—, mol. Et. ii, 4.
ENCLUME [an-klum'] s. f.
[ÉTYM. Du lat. pop. *Inclûdinem, altération du lat. clas
ïncùdem, m. s. (altération due d'une part à l'influence c
includere, inclure, et de l'autre à celle des noms en çd
ûdinis, § 509), devenu, par substitution de suffixe, "ïncli
mine, enclume, §§ 62, 242, 472 et 290. || xiie s. As endomi
li martel croissent, Ênéas, 4406.]
I. Masse de fer aciéré sur laquelle on forge les métai
à chaud ou à froid. || Fig. Être entre 1'— et le marteau, r
pouvoir éviter les coups d'aucun côté, n vaut mieux fit
marteau qu' — , battre qu'être battu. Remettre un ouvrage s'
r — , le remanier.
II. Spécialt. I 1. (Technol.) — noire, instrument sur 1
quel les chaudronniers façonnent les pièces. | 2. Bigorne
sillons pour façonner des ferrets. | 3. Billot arrondi do)
se servent les paumiers. | 4. Outil de fer plat sur lequel
couvreur taille les ardoises.
III. P. anal. (Physiol.) Un des osselets de l'oreil
moyenne, placé dans la caisse du tympan, entre le ma
teau et l'os lenticulaire.
Sî
àt
ENCLUMEAU
887
ENCONTRE
ENCLUMEAU, ENCLUMOT [an-klu-mô] S. m. et
•ENCLUMETTE [an-klu-mêt'] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de enclume, §§ 126, 136 et 133. || xw-
xv^ s. Ne fraper sur les enclumiaus, eusï. desgh. Poésies, ms.
franc. Bibl. nat. 840, fo 453.]
Il (Technol.) Petite enclume portative.
* ENCOCHE [an-kôcli'] s. f.
[ÉTYM. Subst. verl)al de encocher, § 52. || xv!» s. La fente
et encoche qu'on fait au sauvageon, du pinet, dans delb. jRec]
Il (Technol.) Coche faite sur le talon d'une flèche (pour
'appliquer sur la corde de l'arc), sur la gâchette ou le
pêne d'une serrure (pour servir d'arrêt), sur la taille d'un
boulanger (pour marquer les pains donnés à crédit), sur
'établi d'un sabotier, etc.
ENCOCHER [an-kù-ché] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en(lat. in) et coche 1,
5§ 194 et 196. Il xii<= s . Li boldons esteit encochiez, Énms, 7701 .]
Il 1° (Technol.) Entailler d'une coche. — le talon d'une
Qèche, la gâchette, le pêne d'une serrure, une taille de boulan-
jer, etc. || P. ext. — la flèche, l'appliquer sur la corde de
l'arc en l'ajustant dans la coche. — des chevilles, les plan-
ter dans des trous.
2" P. ext. (Marine.) | 1. Vieilli. Amarrer. [Cf. enco-
Bhure.) I 2. Faire croiser (les poulies qui hissent les huniers
et les perroquets au haut du mât).
*ENCOCHURE [an-kô-chûr] s. f.
[ÉTYM. Dérivé de encocher, § 111. Comme terme de ma-
rine, on se sert aussi de la forme normanno-picarde (F.
16) encoqure. || xv!» s. Que l'encocheure soit jusques à la
moelle, du pinet, Ilist. nat. de Pline, xvii, 15. | 1643. En-
Boqueure ou emboisture, fournier, Hydrogr.]
Il Action d'encocher ; résultat de cette action. Spe'cialt.
[Marine.) Action d'amarrer les voiles au bout des vergues.
P. ext. Extrémité de la vergue où l'on amarre les voiles.
"ENCOCURE. V. encoqure.
ENCOFFRER [an-kô-fré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et coffre,
§§ 194 et 196. Il xyo s. o. de la marche, Cheval, délibéré,
dans GODEF. Suppl.]
Il Serrer dans un coffre. — son argent. || Fig. Vieilli.
Emprisonner. (F. coffrer.) Les archers l'encoffrerent pour
îvoir volé, sorel, Francion, p. 78.
ENCOGNURE et ENCOIGNURE [an-kô-nûr] s. f.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et coin,
195 et 196. Il 1539. Encoignure, R. est.]
Il Espace que forme le coin d'une chambre. L' — d'une
bre. Il P. ext. Meuble dont la partie postérieure fait
n angle, de manière à pouvoir être placé dans un coin.
*ENCOLER [an-kô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cou,
§ 64, 194 et 196. {Cf. accoler.) || xii» s. El poing le brant et
.'escu encolé, Loherains, dans godef. encoler.]
Il Anciennt. Mettre à son cou. Aidez à m' — cette touaille
irviette), palsgr. p. 676. || P. anal. (Technol.) Souder
bras de l'ancre à la partie de la verge dite collet ou
lolure.
ENCOLLAGE [an-kô-làj'] S. m.
[ÉTYM. Dérivé de encoller, §78. || 1793. Encolage, FeMzY^e
J?M cultivateur, m, 360. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Action d'encoller. L'— d'une toile. || Ré-
iultat de cette action. Un — mal fait. || Apprêt qui sert à
mcoller. Appliquer un — . || Spécialt. \ 1. Couche de colle
[u'on étend sur les murs, lambris, pour les peindre à la
létrempe, sur les bois pour les dorer. — blanc, blanc
1 Espagne délayé dans de la colle de parchemin. | 2. Colle
lonton enduit le fil de la chaîne, pour faciliter le tissage.
ENCOLLER [an-kô-lé] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et colle,
^ 194 et 196. Il 1324. Celui qui encola et blanki et ataka les
miaus, dans delb. Rec. Admis acad. 1835.]
Il (Technol.) Enduire (une surface) d'une couche de
lie, d'un apprêt de colle, de gomme. — le dos d'un livre
ion relie (avec de la colle forte). — un mur (qu'on peint
la détrempe), un bois (qu'on dore). — une toile (pour
indre par-dessus).
*ENCOLLEUSE [an-ko-leuz'] s. f
[ÉTYM. Dérivé de encoller, § 112. || Néolog.]
\\ (Technol.) Machine à encoller (les fils des tissus).
ENCOLURE [an-ko-lùr] s. f
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et cou,
§§ 64, 194 et 196. La langue a hésité entre encolure et en-
coulure : RiciiEL. recommande même ce dernier, depuis
longtemps hors d'usage. || xvi« s. Au dedens de l'encoleure
d'iceluy (du Péloponèse), amyot, Thém. 17.]
I. Dimension et forme du cou.
Il 1» Chez les animaux. One belle — doit être longue et
relevée, buff. Cheval. Un cheval à — de cygne, courbée seu-
lement vers l'extrémité, près de la tôle. One tête de barbe
(cheval barbe) avec l'étoile nette, L'— d'un cygne, effilée et
bien droite, mol. Fàch. ii, 6. — rouée, courbe de la nais-
sance à l'extrémité. — de cerf, ou renversée, qui, se rele-
vant en arrière vers le milieu, fait porter la tête au vent.
Il P. ext. La hauteur de l'encolure, prise comme mesure
de la taille de l'animal. Deux bons chevaux de pareille — ,
boil. Sat. 10.
Il 2" Chez l'homme. Mesurer 1'— de qqn. || P. anal. V—
d'une chemise, d'un habit, largeur donnée au col, de ma-
nière à ne pas gêner le cou. || P. ext. La manière dont
une personne porte le cou, et, dans un sens plus général,
sa tournure. On homme de robuste — . Certain homme dont
r — Ne me présage rien de bon, mol. Amph. i, 2. Elle n'en
fera qu'un sot, je vous assure... Je dis qu'il en a 1' — , ID. Tart.
II, 2. Vous êtes d' — à vouloir un peu mieux, corn. Ment, i, 1.
II. P. anal. (Technol.) | 1. Hauteur des varangues qui
forment la carcasse d'un navire, prise du milieu de leur
contour intérieur, par la perpendiculaire menée du talon
des deux varangues, de bâbord et de tribord, à la ligne
qui joindrait leurs deux sommets. | 2. Croisée des bras
et de la verge d'une ancre. {Cf. encoler.) | 3. P. ext. (Ser-
rur.) Réunion de plusieurs pièces de fer soudées les unes
aux autres.
ENCOMBRANT, ANTE [an-kon-brân, -brânt'] adj.
[ÉTYM. Adj. particip. de encombrer, § 47. || 1642. Mar-
chandises encombrantes, dans lalande. Canaux de navig.
(1778), p. 347.]
Il Qui encombre.
ENCOMBRE [an-kônbr'] s. m.
[ÉTYM. Subst. verbal de encombrer, § 52. || xn« s. Mais c'est
lor mort e lor encombre, beneeit. Ducs de Norm. 26790. j
Il Famil. Embarras causé par ce qui fait obstacle. Per-
rette, sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussi-
net. Prétendait arriver sans — à la ville, la f. Fab. vu, 10.
ENCOMBREMENT [an-kon-bre-man] s. m.
[ÉTYM. Dérivé de encombrer, § 145. || xii" s. L'enkumbre-
ment L'arcevesque Thomas, garn. de pont-ste-max. St Tho-
mas, 1751.]
Il 1° Vieilli. Action d'encombrer.
Il 2o P. ext. Embarras causé par ce qui encombre. L'—
des rues. On grand — de voitures.
ENCOMBRER [an-kon-bré] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et le bas
lat. combrus, barrage, d'origine inconnue, §§ 194 et 196.
{Cf. décombrer.) || xi^ s. Por nul aveir ne volst estre encom-
brez, St Alexis, 95.]
Il En parlant d'un amas de choses, embarrasser en fai-
sant obstacle à la circulation. Les voitures qui encombrent
la rue. La gare était encombrée de bagages et de voyageurs.
*ENCOMMENCER [an-kô-man-sé] v. tr.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et commencer,
§§ 192 et 196. Il xiie-xiiie s. E li saiges homs encomance,
Dolopathos, 7982, Bibl. elzév.]
Il Vieilli. Commencer. On poursuivit la chose encommen-
cée, LA F. Contes, Faiseur d'oreilles. Il est temps de mettre
fin à l'œuvre encommencée, regnard et dufresny, Bag. de
Vulcain, se. 1.
1. ENCONTRE [an-kôntr'] prép. et toc. prép.
[ÉTYM. Composé de la particule en (lat. in) et contre,
§ 182. Il x" s. Encontra Deu ben si garda, SI Léger, 70.]
Il 1° Vieilli. Prép. Contre. Ne se pouvant tenir — tant de
maux, RÉGNIER, Sat. 14. Ce n'est coup sûr — tous esclandres,
LA F. Contes, On ne s'avise jamais de tout.
Il 2° Loc. prép. Al'— de, en opposition à. Deux navires qui
vont à r— l'un de l'autre, en se dirigeant l'un sur l'autre.
I Fig. 11 va à 1'— de tout ce qu'on fait. Absolt. Toute la na-
ture allant à 1'—, boss. Sur la mort, 2.
2. * ENCONTRE [an-kôntr'] s. m. et f.
[ÉTYM. Subst. verbal de l'anc. verbe encontrer, rencon-
trer, § 52. Il xn" s. Li encontre de mort est desporveue, Dial.
anime conquer. dans Romania, 1876, p. 293. Admis acad.
1762 ; suppr. en 1835.]
ENCOQUER - 8
Il Vieilli. Rencontre, occasion. C'est bonne — que tu
fuis, c'est-à-dire tu fuis ton bonheur, richel. Dict. [Cf. malen-
contre.)
•ENCOQUER [an-kô-ké] v. tr.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et coque
au sens de « boucle », §§ 194 et 196. || 1690. furet.]
Il (Marine.) Fixer à l'aide d'une boucle, d'un anneau
qu'on fait couler le long d'une vergue. — un cordage, une
étrope, un boute-hors.
*ENCOQÛRE [an-kô-kûr] s. f.
[ÉTYM. Pour encoquure, dérivé de encoquer, § 111. Qqns
écrivent encocure. || 1690. Encocure, furet, encoquer.]
Il (Marine.) Action d'encoquer, état de ce qui est en-
coqué.
ENCOR. V. encore.
ENCORBELLEMENT [an-kôr-bel-man ; en vers, -bê-
le-...] s. m.
[ÉTYM. Composé avec la particule en (lat. in) et corbeau,
§§ 65, 195 et 196. || 1394. L'encorbellement de la porte, dans
GODEF. Suppl.]
Il (Architect.) Position d'un balcon, d'une tourelle, etc.,
qui est en saillie sur un mur, et que soutient un corbeau,
une console sur laquelle elle repose